Grand Prix National du Paysage 2012. Le parc du grand pré à Langueux.

Auteur moral
France. Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
Auteur secondaire
Résumé
En désignant le parc du Grand pré, à Langueux, lauréat du Grand prix national du paysage 2012, le jury a tenu à saluer l'exemplarité de l'opération engagée par la maîtrise d'ouvrage. Cette opération s'inscrit en effet dans le projet urbain plus large de la ville et de son député-maire Michel Lesage.
Descripteur Urbamet
paysage ; aménagement foncier urbain ; communauté de communes ; politique de l'environnement
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
2 5 Le jury Président Jean-Marc MICHEL, directeur général de l?aménagement, du logement et de la nature Membres Marti Franch BATLLORI, paysagiste, Espagne - Expert Européen Jean-Marc BOUILLON, paysagiste, président de la Fédération Française du Paysage Alice BRAUNS, paysagiste-conseil de l?Etat Sara BYSTROM, juriste en droit du patrimoine culturel, Suède. - Expert Européen Denis CLEMENT, inspecteur général, conseil général de l?environnement et du développement durable Vincent PIVETEAU, directeur de l?Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles-Marseille Gilles VEXLARD, Agence Latitude Nord, Maîtrise d?oeuvre lauréate du GPNP en 2009 - Port aux cerises Les lauréats Le jury réuni le 30 novembre 2012 à Paris, a décerné le Grand Prix National du Paysage au Parc du Grand Pré à Langueux, dans les Côtes d?Armor. Maître d?ouvrage Ville de Langueux Maître d?oeuvre Laure PLANCHAIS, paysagiste DPLG mandataire Alice MAHIN (paysagiste DPLG assistante) Benoît ROBERT (architecte, conseil architecture) Agnès SOURISSEAU (paysagiste DPLG, parcelles de semis de ligneux/techniques de plantations forestières) Coup d?éclat concepteur lumière et SDE22 (conception lumière) Safege ingénieurs conseil (terrassements, VRD et hydraulique) 9 agricole. Sur ses franges, le parc vient tisser des liens avec les quartiers existants et à venir qui le jouxtent en proposant de nombreux cheminements vers son centre. Les espaces de stationnement sont conçus de manière à participer aux lieux de promenade lorsqu?ils sont vides, alors que le parc qui nécessite peu de stationnement au quotidien, doit accueillir plusieurs centaines de visiteurs lors des spectacles dans la salle culturelle. Leur emplacement à proximité d?autres équipements publics existants (médiathèque, crèche et école privée) et futurs (pôle enfance) permet d?en optimiser l?usage. 12 Les plus jeunes également ont été associés, en «semant» la forêt de pins, ou bien encore en installant des nichoirs dans les arbres du Parc. La fréquentation de ce Parc aujourd?hui laisse à penser que ce Parc fait déjà partie du quotidien des Langueusiens. Dans le processus d?évolution de votre commune, pourquoi avoir choisi de réaliser ce projet à ce moment précis, c?est-à-dire avant la conception de la salle de spectacle et en prévision des futures extensions de la ville ? Quelle place accordez-vous au paysage ? Dessiner et créer le paysage avant la réalisation d?un équipement nous paraissaient une chose essentielle et primordiale. Laisser le paysagiste imaginer le lieu avant de confier la conception de cet équipement était une volonté forte de l?équipe municipale d?attacher une importance au rôle du paysagiste dans la concrétisation d?un projet. Trop souvent effacé dans les interventions en aval des projets, le paysagiste doit souvent composer avec une situation existante et prendre en compte des contraintes qui auraient pu être évitées en amont, sans évoquer les faibles ambitions et moyens laissé à dispo- sition des paysagistes. Dans le cas présent, le paysagiste a dessiné le paysage en imaginant un lieu privilégié et favorable pour un équipement culturel, en fixant des exigences et des contraintes au programme du concours d?architecture envisagé. Participant au jury en qualité de personne qualifiée, le paysagiste a pu s?exprimer sur les atouts et les fai- blesses des différents projets quant à l?insertion des projets dans son environnement. Dans l?évolution urbaine de Langueux, quel rôle ou quelle importance accordez-vous au paysage et pourquoi ? Le paysage a toujours été considéré comme privilégié à Langueux par une topographie au bassin versant unique, tourné vers la mer, entrecoupé par de petits vallons, où le maraichage a très longtemps dominé. Peu de talus et de bocage, un paysage comme un vaste openfield (champ ouvert), à la mosaïque de parcelles plutôt en lanières et rarement inoccupées. Plusieurs études ont été menées au fils de son urbanisation pour essayer de préserver ce paysage privilégié. Aujourd?hui encore, les secteurs à urbaniser font l?objet d?une attention particulière, et des démarches d?approches environnementales, précèdent toutes les demandes d?ouverture à l?urbanisation, et intègrent cette problématique d?insertion et de préservation du paysage? Quels conseils donneriez-vous à vos collègues élus d?autres communes ou intercommunalités pour mettre en oeuvre des politiques en faveur du pay- sage sur leur territoire, c?est-à-dire des politiques qui contribuent au bien-être individuel et collectif, et favorables à la vie sociale et à l?activité écono- mique ? Il est indispensable avant toute opération d?aménage- ment, que le paysagiste pose son regard sur l?existant afin d?en mesurer les enjeux et protéger ainsi toutes formes de perspectives, végétations, faune et flore, que le projet pourrait détruire. Sa préservation, et très souvent la mise en valeur ac- centuée, donnera à chacun un sentiment de bien-être, par le dessin adapté des contours de ce paysage, qu?il soit proche ou lointain. 14 Comment concevez-vous la participation des habitants dans un projet tel que celui-ci ? Alors que la Convention européenne du paysage nous y engage, comment traduit-on les aspirations des populations lorsque l?on est maître d?oeuvre d?une opération ? Quel rôle doit jouer la maîtrise d?ouvrage selon vous? La participation des habitants n?était pas une demande explicite dans ma mission. Elle s?est faite en filigrane, tout au long de mon intervention. Dans une commune de 7000 habitants, les élus et les services techniques sont non seulement très proches de leurs administrés mais sont aussi tout simplement des habitants de la commune. La démocratie y est donc très directe et les aspirations des habitants relayées très facilement. Mon travail a aussi consisté à anticiper des nouveaux besoins potentiels sur la durée qui ne s?exprimaient pas encore au début du projet. Récemment, je me suis rendue compte que les premières esquisses de l?étude de définition (qui datent maintenant de presque dix ans) nourrissent encore les réflexions des 15 élus sur l?évolution actuelle de Langueux. Par exemple, lors de la conception, j?avais proposé des parcelles jardinées pour l?école d?horticulture riveraine et/ou pour les habitants. A l?époque cette proposition n?avait pas trouvé d?écho, faute de demande. Aujourd?hui, la demande existe avec les nouveaux habitants et le changement progressif du mode d?habiter plus urbain. Le parc accueillera peut-être dans quelque temps des jardiniers amateurs émérites ! J?ai vite compris que la construction du parc attisait nombre de questionnements des habitants sur la botanique, sur l?urbanisme, sur les techniques et plus globalement sur l?ouverture au monde. J?ai été frappée par cette soif de comprendre, d?apprendre et d?échanger, le parc devenant un outil pédagogique fabuleux. Une relation fraternelle s?est tissée entre nous et perdure malgré la fin de nos obligations contractuelles depuis plus de six ans maintenant. Je mesure encore aujourd?hui tant la qualité et l?intérêt de ces échanges que ce qu?ils continuent à produire sur le site et ailleurs dans nos parcours respectifs. Ce projet de parc est en quelque sorte une graine qui a su germer, pousser et essaimer des idées, des techniques, des usages et d?autres regards sur les lieux. Le jury a été sensible à la manière dont vous avez su tirer parti d?un budget relativement restreint. Comment avez-vous conçu ce projet au regard de cette contrainte ? Cette contrainte, alliée à l?ouverture d?esprit de la maîtrise d?ouvrage et à mon naturel de « glaneuse», a été une grande chance pour la conception du projet car elle m?a permis d?explorer de nombreuses expérimentations tant dans les matériaux que dans les modes opératoires de mise en oeuvre. Cette donnée a non seulement été transformée en atout mais a permis aux services techniques de rebondir sur ces expérimentations et de continuer à développer cette approche. ? Utilisation de matériaux de rebut presque gratuits que le projet a remis dans une dynamique de recyclage tels que des pieux de bouchots usagés (plus de 3000 pieux de bouchot à un euro symbolique l?unité) mais aussi des tests de broyats de coquilles de moules et de crépidules. ? Détournement d?usage de matériaux peu onéreux tels que des blocs rocheux de carrières locales de granulats mis en oeuvre en dallage cyclopéen ou des 16 du potentiel sculptural des pieux de bouchot qui protègent le futur boisement pour préfigurer la présence des arbres. Mais surtout offrir certains luxes incroyables et gratuits : ? Offrir la vue sur la baie de Saint-Brieuc : la mer en fond de perspective alors qu?elle était auparavant masquée par le maïs ; ? Donner à lire et bénéficier de l?étendue du site ; ? Profiter de la présence d?un ruisseau dans le site pour le rendre apparent et le faire murmurer ; ? Donner à observer et mesurer la croissance des arbres depuis le stade de la graine ; ? Utiliser les dynamiques végétales pour favoriser la colonisation des lieux par la faune? et les habitants ! canalisations reconverties en jeux de cache-cache et galipettes. ? Sensibilisation à quelques logiques de bon sens telles que l?absence d?arrosage, le site étant en pleine terre. ? Recherche de revêtements de sols sableux compatibles avec des outils mécanisables préalablement testés par le Conseil Général des Côtes d?Armor sur de grands linéaires. ? Création de cheminements simplement enherbés. ? Introduction a posteriori du chantier de semis de fleurs là où la machine ne pouvait pas passer. ? Mise à profit des expérimentations des différents paillages sur semis forestiers à d?autres aménagements; ? Conception de prairies de fauche et partenariat avec un agriculteur récoltant le foin produit sur les secteurs les plus étendus. ? Et surtout, création d?une pinède en adaptant des techniques forestières de semis de ligneux à une situation urbaine plus circonscrite en tirant partie 17 19 Grands Prix du paysage 2000 Isabelle AURICOSTE 1998 Gilles CLEMENT 1996 Bernard LASSUS 1994 Alain PROVOST - Jacques SGARD 1992 Michel CORAJOUD 1990 Jacques SIMON Trophées du paysage 1991 Jardin des Acacias Service technique de la ville de Nanterre (92) Agence TER (Henri BAVA, Michel HOESSLER, Olivier PHILIPPE) 1993 Parc de la plage Bleue à Valenton Direction des espaces verts départementaux du Val de Marne Agence Ilex (Denis FONTAINE, Guerric PERE, Martine RASCLE) 1995 Parc de la vallée du Telhuet Notre Dame de Gravenchon (76) Samuel CRAQUELIN 1997 Réhabilitation des espaces extérieurs de la cité Pélisson Ville de Villeurbanne (69) et Communauté urbaine de Lyon Agence In Situ (Emmanuel JALBERT,Annie TARDIVON) 1999 Espaces publics du quartier de la Rocade Ville de Sablé-sur-Sarthe (72) Agence Feuille à Feuille (Dominique CAIRE) 2001 Aménagement des espaces extérieurs des collèges Renoir et Rostand à Marseille (13) Conseil général des Bouches-du Rhône Agence Horizons (Jérôme MAZAS)

puce  Accés à la notice sur le site du portail documentaire du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

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