FAQ décence énergétique et gel des loyers
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
Descripteur Urbamet
encadrement des loyers
;énergie
Descripteur écoplanete
Thème
Habitat - Logement
Texte intégral
FAQ Décence énergétique et gel des loyers
1. Questions générales
a. Quels sont les critères de décence énergétique qui entrent en vigueur
successivement à compter du 1er janvier 2023, puis en 2025, 2028 et 2034 ?
Le propriétaire doit fournir au locataire un logement décent. Pour qu?un logement soit
considéré comme « décent », la loi prévoit qu?il doit respecter des niveaux de performance
énergétique minimums de plus en plus exigeants.
En France métropolitaine, pour être qualifié de « décent », un logement doit :
? à partir du 1er janvier 2023, avoir une consommation d'énergie (chauffage, éclairage,
eau chaude, ventilation, refroidissement, etc.), exprimée en énergie finale, inférieure à
450 kWhEF/m²/an. Cette consommation est estimée dans le DPE (attention, il s?agit de
la consommation d?énergie finale et non d?énergie primaire) ;
? à partir du 1er janvier 2025, avoir au moins la classe F du DPE ;
? à partir du 1er janvier 2028, avoir au moins la classe E du DPE ;
? à partir du 1er janvier 2034, avoir au moins la classe D du DPE.
Les modalités d?application de ces échéances, en fonction de la date de signature du contrat de
location, de son renouvellement ou de sa reconduction tacite, sont explicitées ci-dessous dans
la présente FAQ.
Ces échéances sont résumées dans le tableau suivant :
Echéance
1er janvier
2023
1er janvier
2025
1er janvier
2028
1er janvier
2034
Critère ou
niveau de
performance
énergétique
minimal
Consommation
en énergie
finale < 450
kWhEF/m²/an
Classe DPE F Classe DPE E Classe DPE D
Textes de
référence
Article 17, loi
n°2019-1147 du
8 novembre
2019
Article 6, loi n°
89-462 du 6
juillet 1989
(version en
vigueur au 1er
janvier 2023)
Décret n°2021-
19 du 11 janvier
2021
Article 160, loi n°2021-1104 du 22 août 2021
Article 6, loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 (version en
vigueur au 1er janvier 2025)
Application
Application aux nouveaux contrats de location et aux renouvellements
ou reconductions tacites de contrats
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000039369541/2023-01-01/#LEGIARTI000039369541
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000039369541/2023-01-01/#LEGIARTI000039369541
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000039369541/2023-01-01/#LEGIARTI000039369541
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042953125
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042953125
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042953125
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000043957922/2022-07-11
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000043977105/2025-01-01/#LEGIARTI000043977105
b. Quels sont les logements concernés par ces échéances successives ? Les
logements du parc social sont-ils concernés ? Les meublés touristiques
sont-ils concernés ?
Les critères de performance s'appliquent au parc privé (location nue ou meublée) comme au
parc social.
En revanche, les dispositions de l?article 6 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 sur la décence
ne s?appliquent pas aux locations saisonnières (meublés touristiques).
c. Ces critères de décence énergétique sont-ils applicables :
i. Aux nouveaux contrats de location signés à partir de cette date ?
Oui.
Les critères de décence énergétique applicables aux échéances successives décrites ci-dessus
s'appliquent à tous les nouveaux contrats de location conclus et aux contrats renouvelés ou
tacitement reconduits à compter de chacune des dates concernées.
ii. Aux contrats de location en cours ?
Les critères de décence énergétique applicables aux échéances successives décrites ci-
dessus ne s'appliqueront pas aux contrats en cours avant l?échéance du renouvellement
ou de la reconduction tacite (généralement les baux d'habitation ont une durée de 3 ans puis
peuvent être tacitement reconduits). En revanche, ils s?appliqueront au moment du
renouvellement ou de la reconduction tacite du contrat.
d. Le DPE de mon logement est vierge ? peut-il être qualifié de décent au 1er
janvier 2023 ?
Non.
Depuis le 1er janvier 2023, il convient de respecter, pour les locations de logements, le critère
de décence énergétique. Celui-ci impose que la consommation énergétique du logement en
énergie finale, calculée par le diagnostic de performance énergétique, soit inférieure à 450
kWh/m²/an.
Or dans le cas d?un logement dont le DPE est vierge, le propriétaire ne peut attester du
respect de ce critère. Dans ce cas, son logement sera considéré comme indécent à compter de
la première reconduction tacite postérieure au 1er janvier 2023, et seul un nouveau DPE (non
vierge) pourra alors permettre de justifier du critère de décence.
e. Quels logements sont concernés par la mesure du gel des loyers ?
La Loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021 interdit à compter du 24 août 2022 toute
augmentation de loyer des logements du parc privé classés F et G au titre du DPE. La loi précise
que ces dispositions s?appliquent pour les contrats de location conclus, renouvelés ou
tacitement reconduits après cette date.
Concrètement, il n'est plus possible pour le propriétaire de ce type de logement :
? d?augmenter le loyer entre deux locataires, au moment d?établir un nouveau bail,
? de proposer une hausse de loyer au locataire lors du renouvellement du contrat,
? de procéder à la révision annuelle du loyer en cours de bail (basée sur une éventuelle
clause d?indexation incluse dans le bail),
? ou encore d?engager une action en réévaluation du loyer au renouvellement du contrat
dans les zones soumises à encadrement des loyers.
Les logements privés classés F et G mis à la location vide ou meublé sont concernés, ainsi que
les logements faisant l?objet d?une nouvelle location via un bail mobilité.
Les meublés touristiques ne sont pas concernés par cette mesure.
2. Section Propriétaire
a. Mon bien n?est pas encore loué, et ne respecte pas le critère de décence
énergétique
i. Puis-je mettre mon bien en location ?
Non.
Le propriétaire souhaitant mettre un logement en location est tenu par la loi de remettre
au locataire un logement décent, c?est-à-dire respectant tous les critères de décence
énoncés dans l?article 6 de la loi 89-462 du 6 juillet 1989 et dans le décret « décence » du
30 janvier 2002.
En conséquence, la mise en location d?un logement ne respectant pas les critères de
décence énergétique ne sera plus possible à compter des échéances précitées.
Si le propriétaire met toutefois en location ce logement non décent, il s?expose à être
contraint par le juge, saisi par le locataire, à la réalisation de travaux de rénovation, à une
diminution du montant du loyer, ou à une suspension de sa perception, et à la suspension de la
durée du bail jusqu?à la réalisation de ces travaux, en application de l'article 20-1 de la loi du 6
juillet 1989.
ii. Si un locataire décide de signer un bail alors que je lui ai
fourni l?information sur l?indécence du logement, peut-il se
retourner contre moi par la suite ?
Le propriétaire d?un logement mis en location est tenu par la loi de remettre au locataire
un logement décent, c?est-à-dire respectant tous les critères de décence énoncés dans le
décret « décence » du 30 janvier 2002, y compris les critères de performance énergétique
minimale successifs.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000217471
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000217471
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000217471
La circonstance que le locataire a été informé des caractéristiques du logement et a signé
le bail n?exonère pas le bailleur de ses obligations.
Dans ce cas, le propriétaire bailleur s?expose également à être contraint par le juge, à la
réalisation de travaux de rénovation, à une diminution du montant du loyer ou la suspension de
sa perception, et à une suspension de la durée du bail, en application de l'article 20-1 de la loi
du 6 juillet 1989.
iii. Que puis-je faire pour rendre mon logement décent ?
Pour pouvoir louer votre logement, vous pouvez engager des travaux de rénovation
énergétique permettant de sortir du statut de logement indécent (attesté par la réalisation
d?un DPE post travaux). Afin d?être guidé dans les travaux à réaliser vous pouvez faire appel
à un professionnel pour la réalisation d?un audit énergétique. Différentes catégories de travaux
peuvent être réalisées pour améliorer la performance énergétique du logement : remplacement
des fenêtres, isolation, ventilation, changement de système de chauffage, etc.
Les travaux de rénovation énergétique en copropriété peuvent donner lieu à une intervention
sur les parties communes (isolation des façades et des toitures, remplacement des systèmes
collectifs de chauffage et d?eau chaude sanitaire) et/ou sur les parties privatives (remplacement
des systèmes de chauffage individuel, remplacement des fenêtres, isolation par l?intérieur, etc.).
Dans le cas d?une intervention sur les parties communes, en application de la loi du 10 juillet
1965, l?accord de l?assemblée générale du syndicat des copropriétaires sera nécessaire.
Quelle que soit votre situation, des aides techniques et financières existent pour rénover ou
louer votre logement (déficit foncier, certificats d?économie d?énergie, MaPrimRénov?,
Loc?avantages, etc.). Pour plus d?informations sur ces dispositifs, et avant d?initier des travaux,
il est recommandé de prendre contact avec un conseiller France Renov? pour bénéficier d?une
information neutre, gratuite et personnalisée (https://france-renov.gouv.fr ou au 0 808
800 700).
b. Mon bien est déjà en location
i. Suis-je tenu de fournir un DPE valide lors de la reconduction
tacite du bail, même si le locataire ne le demande pas ?
Le DPE est un document qui doit être obligatoirement annexé au contrat de location du
logement, en application de l?article L. 126-29 du Code de la Construction et de l?Habitation
(CCH).
En application de l'article 3-3 de la loi n°89-462, l'obligation d'annexer les diagnostics au
contrat de bail ne vise que la signature du contrat mais pas la reconduction tacite qui n'implique
aucune signature. Si le propriétaire n?a donc pas d?obligation de fournir pro-activement
un DPE à son locataire lors de la reconduction tacite du bail en application de la loi, ce
dernier est en revanche en droit d'exiger un DPE valide lors d'une reconduction tacite (ou à la
suite de celle-ci) pour pouvoir justifier du respect du critère de décence.
ii. Si mon logement est indécent
1. Mon locataire a-t-il le droit d?arrêter de payer le loyer ?
Le locataire reste tenu au paiement intégral du loyer, tant que la décision d?un juge, saisi par
l?intéressé, ne reconnaît pas l?indécence du logement, ne détermine pas la nature des travaux à
réaliser et leur délai d?exécution et n?ordonne pas la baisse ou la suspension du paiement du
loyer jusqu?à l?exécution de travaux de rénovation, en vertu des dispositions de l?article 20-1
de la loi du 6 juillet 1989.
Si mon locataire réalise une demande d?ouverture de droit à une aide personnelle au logement :
Le bailleur/propriétaire doit fournir un logement décent, conformément à ses obligations. C?est
pourquoi lors d?une demande d?ouverture de droit à une aide personnelle au logement (APL),
que la demande soit réalisée de manière dématérialisée (via Caf.fr ou via la procédure de
dématérialisation « Idéal » prévue avec les bailleurs sociaux) ou au format papier, une rubrique
est prévue pour attester de la décence du logement auprès de l?organisme payeur (CAF/ MSA),
y compris au titre de la performance énergétique.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2023, le bailleur doit être en mesure de présenter un DPE valide
attestant de la décence énergétique du logement si l?organisme payeur le lui demande.
Si le logement est décent, l?aide est donc versée selon les modalités choisies (aide versée
directement au locataire ou en tiers-payant).
Dans le parc privé, s'il est constaté que le logement n'est pas décent, par exemple au titre du
critère de performance énergétique, l'aide au logement n'est pas versée, mais sans pénaliser
le locataire. La CAF et la MSA mettent en effet en place la « procédure de conservation des
aides » qui permet d?inciter le bailleur/propriétaire à rendre son logement conforme aux normes
de décence. Ainsi, pendant la durée de la conservation, l?AL n?est pas versée, mais le locataire
ne sera tenu de verser que le loyer après déduction des aides au logement. Le bailleur sera
donc pénalisé.
La conservation a une durée maximale de 18 mois (avec prolongation possible dans certains
cas), le temps que le bailleur/propriétaire réalise les travaux nécessaires. La totalité de la
somme conservée sera restituée au bailleur une fois les travaux effectués. Passé le délai de 18
mois, les AL ne seront pas restituées au bailleur qui perdra donc cette partie du loyer, le
locataire n?ayant pas à la payer.
En dehors de l'étape d'ouverture du droit, la détection de la condition de décence du logement
n?est pas automatique : la situation doit être signalée à l?organisme payeur pour mettre en place
la procédure de conservation. Ce signalement peut venir du locataire ou d'un tiers (travailleur
social par exemple).
Dans tous les cas, locataires et propriétaires peuvent, à tout moment, solliciter les services de
l?organisme payeur, pour les accompagner dans leurs démarches.
Plus d?informations sont disponibles sur les sites de l?ANIL (https://www.anil.org/non-
decence/) et de la CNAF (https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/articles/logement-en-
mauvais-etat-votre-bailleur-des-devoirs).
https://www.anil.org/non-decence/
https://www.anil.org/non-decence/
https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/articles/logement-en-mauvais-etat-votre-bailleur-des-devoirs
https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/articles/logement-en-mauvais-etat-votre-bailleur-des-devoirs
2. Dois-je entamer des travaux afin de respecter les critères de
décence énergétique ?
Lorsque votre logement est classé E, F ou G au titre du DPE, la réalisation de travaux de
rénovation (isolation des murs, isolation de la toiture, installation de fenêtres à double vitrage,
rénovation du système de chauffage) est nécessaire pour améliorer la performance énergétique
du logement et, en tout état de cause, obligatoire afin de pouvoir remettre le logement en
location en fonction des échéances précitées.
Quelle que soit votre situation, des aides techniques et financières existent pour rénover ou
louer votre logement (déficit foncier, certificats d?économie d?énergie, MaPrimRénov?,
Loc?avantages, etc.). Pour plus d?informations sur ces dispositifs, et avant d?initier des travaux,
il est recommandé de prendre contact avec un conseiller France Renov? pour bénéficier d?une
information neutre, gratuite et personnalisée (https://france-renov.gouv.fr ou au 0 808
800 700).
3. Quelles sont les sanctions que j?encours ? Le locataire peut-
il se retourner contre moi, même si je l?informe du statut
d?indécence ?
Oui, le locataire peut engager un contentieux contre le propriétaire, même si ce dernier
l?informe du statut d?indécence.
En vertu des dispositions de l?article 20-1 de la loi du 6 juillet 1989, le locataire peut saisir le
juge civil pour faire reconnaître l?indécence du logement et ordonner l?exécution de travaux de
rénovation, la baisse ou la suspension du paiement du loyer, ainsi que la suspension de la durée
du bail, jusqu?à l?exécution de travaux de rénovation, en vertu des dispositions de l?article 20-
1 de la loi du 6 juillet 1989.
4. Mon logement est concerné par la mesure du gel des loyers,
que puis-je faire pour augmenter à nouveau le loyer ?
Une augmentation du loyer ne pourra avoir lieu que si des travaux de rénovation énergétique
du logement permettent la sortie du statut de passoire du logement (c?est-à-dire l?atteinte a
minima de la classe E), démontrée par la réalisation d?un nouveau DPE après la réalisation de
ces mêmes travaux.
5. Une procédure de congé peut-elle être utilisée pour réaliser
des travaux de rénovation ?
En application de la loi du 6 juillet 1989, le bailleur ne peut donner congé au locataire, dans les
conditions et les délais prévus à l?article 15 de la loi de 1989 que dans trois situations
spécifiques : lorsqu?il souhaite reprendre le logement pour y habiter ou y faire habiter un
proche, lorsqu?il souhaite vendre le logement ou pour un motif légitime et sérieux. Il n?existe
pas de cas de congé spécifique dans la loi pour la réalisation de travaux de rénovation
énergétique et il n?est pas possible de donner congé pour ce seul motif.
En tout état de cause, une grande partie des travaux de rénovation énergétique peuvent toutefois
être effectués même si le locataire est présent dans le logement. Afin d?obtenir des
recommandations sur ces travaux à effectuer, il est recommandé de prendre contact avec un
conseiller France Renov? (https://france-renov.gouv.fr ou au 0 808 800 700).
3. Section Locataire
a. Au moment de signer un contrat de bail : comment connaître la classe
énergétique du logement que je m?apprête à prendre en location, pour
vérifier que le logement proposé à la location n?est pas indécent au sens
du nouveau cadre juridique ?
Le DPE doit obligatoirement être annexé au contrat de bail.
Par ailleurs, la saisie du numéro de DPE sur le site de l?Observatoire de l?Ademe
(https://observatoire-dpe.ademe.fr/accueil) permet de vérifier la bonne réalisation du DPE et
notamment d?obtenir, pour l?échéance du 1er janvier 2023, la valeur de consommation en
énergie finale correspondante pour le logement concerné. Si cette valeur est supérieure à
450kWh/m²/an, le logement est considéré comme indécent.
b. Je m?apprête à devenir locataire d?un bien qui est classé F ou G, comment
savoir si le propriétaire du bien n?a pas augmenté le loyer par rapport au
précédent locataire ?
Le nouveau locataire peut, au moment de la relocation, s'appuyer sur les dispositions de son
contrat de bail pour connaître le montant du loyer du précédent bail, et vérifier ainsi que celui-
ci n'a pas été augmenté.
En effet, l'article 3 de la loi du 6 juillet 1989, relatif au contrat-type de bail, prévoit que le
contrat contient : « le montant et la date de versement du dernier loyer appliqué au précédent
locataire, dès lors que ce dernier a quitté le logement moins de dix-huit mois avant la signature
du bail. »
En application du même article 3, chaque partie au contrat de bail peut exiger, à tout moment,
l?établissement d?un contrat conforme à cet article. En cas d'absence dans le contrat de location
d'une des informations relatives à la surface habitable et au dernier loyer acquitté par le
précédent locataire, le locataire peut, dans un délai d'un mois à compter de la prise d'effet du
contrat de location, mettre en demeure le bailleur de porter ces informations au bail. A défaut
de réponse du bailleur dans le délai d'un mois ou en cas de refus de ce dernier, le locataire peut
saisir, dans le délai de trois mois à compter de la mise en demeure, la juridiction compétente
afin d'obtenir, le cas échéant, la diminution du loyer.
c. En cours de bail : mon propriétaire a-t-il l'obligation de me fournir un
DPE valide si je le lui demande afin de justifier du respect du critère
énergétique de décence et au moment de la reconduction tacite de mon
bail? ?
Le DPE est un document qui doit être obligatoirement annexé au contrat de location du
logement, en application de l?article L. 126-29 du Code de la Construction et de l?Habitation
(CCH).
https://observatoire-dpe.ademe.fr/accueil
En application de l'article 3-3 de la loi n°89-462, l'obligation d'annexer les diagnostics au
contrat de bail ne vise que la signature du contrat mais pas la reconduction tacite qui n'implique
aucune signature. Si le propriétaire n?a donc pas d?obligation de fournir pro-activement
un DPE à son locataire lors de la reconduction tacite du bail en application de la loi, ce
dernier est en revanche en droit d'exiger un DPE valide lors d'une reconduction tacite pour
pouvoir justifier du respect du critère de décence.
i. Que puis-je faire pour m'assurer que mon bien respecte les critères
de décence à la date de la reconduction tacite ?
Le locataire peut demander au propriétaire de lui transmettre le DPE et de mettre le logement
en conformité. A défaut, sur la non-application des règles de décence, il peut saisir la
commission départementale de conciliation (voire réponse à une question ci-dessous dans la
section locataire). Il peut aussi engager un recours en justice contre le bailleur.
d. Puis-je demander à mon propriétaire de faire refaire le DPE du
logement?
i. ? si le DPE annexé au contrat de location est vierge ?
Oui, en tant que locataire vous pouvez demander de faire refaire un DPE, mais le propriétaire
a le droit de refuser si le DPE présent en annexe du contrat est valide. Les DPE réalisés entre
le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 sont valables jusqu'au 31 décembre 2024, et ceux réalisés
entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017 ne sont plus valables après le 31 décembre
2022.
En revanche, si la tacite reconduction a lieu entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024,
et que le DPE est vierge mais valide (ce qui signifie qu?il a été réalisé entre le 1er janvier 2018
et le 30 juin 2021), le locataire peut demander à son propriétaire de lui fournir un DPE
non vierge au moment de la tacite reconduction, ou postérieurement à celle-ci, pour
justifier que le logement respecte la règle de décence énergétique en vigueur depuis le 1er
janvier 2023.
ii. ? si le DPE annexé à mon contrat de location a été fait avec
l?ancienne méthode de calcul du DPE (avant juillet 2021) ?
Oui, en tant que locataire vous pouvez demander de faire refaire un DPE, mais le propriétaire
a le droit de refuser si le DPE présent en annexe du contrat est valide. Les DPE réalisés entre
le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 sont valables jusqu'au 31 décembre 2024, et ceux réalisés
entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017 ne sont plus valables depuis le 1er janvier
2023.
iii. ? si j?ai des doutes sur l?exactitude du DPE annexé à mon
contrat de location ?
Oui, en tant que locataire vous pouvez demander de faire refaire un DPE, mais le propriétaire
a le droit de refuser si le DPE présent en annexe du contrat est valide. Les DPE réalisés entre
le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 sont valables jusqu'au 31 décembre 2024, et ceux réalisés
entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017 ne sont plus valables depuis le 1er janvier
2023.
Dans tous les cas, pour mieux comprendre votre DPE, vous pouvez consulter la FAQ DPE sur
l?observatoire de l?Ademe (https://observatoire-dpe.ademe.fr/faq). Vous pouvez aussi
expliquer à votre propriétaire les points précis du DPE dont vous doutez, et ce afin
d?éventuellement envisager de faire un nouveau DPE intégrant les points relevés le cas échéant.
e. Si je fais faire un DPE de mon logement et que le résultat diverge de celui
que m?a fourni mon propriétaire, que puis-je faire ?
Lorsqu?un DPE est réalisé, le diagnostiqueur doit en informer le propriétaire du logement, et
lui envoyer les résultats du DPE. Afin de comprendre les divergences éventuelles entre les
DPE, le propriétaire peut prendre contact avec les diagnostiqueurs afin d?obtenir des précisions.
En raison de son caractère opposable, une erreur manifeste du diagnostiqueur sur les résultats
du DPE engagera sa responsabilité.
f. Le DPE annexé à mon contrat de location indique une consommation en
énergie finale supérieure à 450kWh/m²/an (logement indécent au 1er
janvier 2023)
i. Quels sont mes recours (refaire moi-même un DPE ? arrêter de
payer ? imposer à mon propriétaire de faire des travaux ?) ?
Si le bail (nouveau contrat ou renouvellement) a été signé avant le 1er janvier 2023, ou la
reconduction tacite a eu lieu avant cette date, aucun recours n?est possible, car le critère de
décence énergétique ne s?applique pas sur les baux en cours.
En cas de signature d?un contrat de bail dans un logement indécent après le 1er janvier 2023
(ou d?une reconduction tacite après cette date), le bail reste valide et le locataire peut rester
dans les lieux.
Mais il a également la possibilité dans ce contexte d?entamer des démarches pour obtenir la
mise en conformité du bien, à l?amiable ou dans le cadre d?un litige de droit privé. Plus
précisément, en cas de non-respect des critères de décence énergétique aux échéances
successives, le locataire pourra tout d?abord rechercher une solution à l?amiable avec son
propriétaire, en lui demandant la mise en conformité du bien sans qu?il soit porté atteinte à la
validité du contrat en cours, c?est-à-dire sans qu?il soit nécessaire pour lui de quitter son
logement. Le locataire doit alors continuer à s?acquitter du paiement de son loyer auprès de
son bailleur, avec toutefois une nuance dans le cas où le locataire est bénéficiaire des aides
personnelles au logement (voir supra).
Si la démarche n?aboutit pas, le locataire peut saisir la Commission départementale de
conciliation puis, si nécessaire, le juge civil. La saisine de la Commission départementale de
conciliation n?est pas un préalable obligatoire à la saisine du juge, elle est donc facultative.
Saisi par l?une des parties, le juge déterminera, le cas échéant, la nature des travaux à réaliser
et leur délai d?exécution. Il pourra également décider la réduction du montant du loyer ou
suspendre, avec ou sans consignation, son paiement et la durée du bail jusqu?à la réalisation
des travaux.
Toutefois, pour ce qui concerne la copropriété, l?article 20-1 de la loi n° 89-462 du 6 juillet
1989 dans sa version qui est entré en vigueur au 1er janvier 2023 précise que le juge ne peut
pas ordonner la réalisation de travaux lorsque le logement fait partie d'un immeuble soumis au
statut de la copropriété et que le copropriétaire concerné démontre que, malgré ses diligences
https://observatoire-dpe.ademe.fr/faq
en vue de l'examen de résolutions tendant à la réalisation de travaux relevant des parties
communes ou d'équipements communs et la réalisation de travaux dans les parties privatives
de son lot adaptés aux caractéristiques du bâtiment, il n'a pu parvenir au niveau de performance
minimal requis.
ii. Je perçois des allocations logement de la CAF ? l?indécence
de mon logement a-t-elle des conséquences ?
Le bailleur/propriétaire doit fournir un logement décent, conformément à ses obligations. C?est
pourquoi lors d?une demande d?ouverture de droit à une aide personnelle au logement (APL),
que la demande soit réalisée de manière dématérialisée (via Caf.fr ou via la procédure de
dématérialisation « Idéal » prévue avec les bailleurs sociaux) ou au format papier une rubrique
est prévue pour attester de la décence du logement auprès de l?organisme payeur (CAF/ MSA),
y compris au titre de la performance énergétique.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2023, le bailleur doit être en mesure de présenter un DPE conforme
si l?organisme payeur le lui demande.
Si le logement est décent, l?aide est donc versée selon les modalités choisies (aide versée
directement au locataire ou en tiers-payant).
Dans le parc privé, s'il est constaté que le logement n'est pas décent, par exemple au titre du
critère de performance énergétique, l'aide au logement n'est pas versée, mais sans pénaliser le
locataire. La CAF et la MSA mettent en effet en place la « procédure de conservation des aides
» qui permet d?inciter le bailleur/propriétaire à rendre son logement conforme aux normes de
décence. Ainsi, pendant la durée de la conservation, l?AL n?est pas versée, mais le locataire ne
sera tenu de verser que le loyer après déduction des aides au logement. Le bailleur sera donc
pénalisé.
La conservation a une durée maximale de 18 mois (avec prolongation possible dans certains
cas), le temps que le bailleur/propriétaire réalise les travaux nécessaires. La totalité de la
somme conservée sera restituée au bailleur une fois les travaux effectués. Passé le délai de 18
mois, les AL ne seront pas restituées au bailleur qui perdra donc cette partie du loyer, le
locataire n?ayant pas à la payer.
En dehors de l'étape d'ouverture du droit, la détection de la condition de décence du logement
n?est pas automatique : la situation doit être signalée à l?organisme payeur pour mettre en place
la procédure de conservation. Ce signalement peut venir du locataire ou d'un tiers.
Dans tous les cas, locataires et propriétaires peuvent, à tout moment, solliciter les services de
l?organisme payeur, pour les accompagner dans leurs démarches.
Plus d?informations sont disponibles sur les sites de l?ANIL (https://www.anil.org/non-
decence/) et de la CNAF (https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/articles/logement-en-
mauvais-etat-votre-bailleur-des-devoirs).
iii. Des contrôles sont-ils prévus par l?Etat ? Quelles seront les
sanctions pour les propriétaires dans l?illégalité ?
La relation contractuelle entre bailleur et locataire relève du droit privé et ne donne pas
lieu à des contrôles spécifiques de l'administration. Comme pour tous les sujets sur lesquels
portent la relation contractuelle entre un bailleur et un locataire dans le cadre d'un bail
https://www.anil.org/non-decence/
https://www.anil.org/non-decence/
https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/articles/logement-en-mauvais-etat-votre-bailleur-des-devoirs
https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/articles/logement-en-mauvais-etat-votre-bailleur-des-devoirs
d'habitation régi par la loi du 6 juillet 1989, les parties aux contrats peuvent saisir une
Commission départementale de conciliation (à l?exception des signataires d?un bail-mobilité)
ou le juge civil.
En application de l?article 20-1 de cette loi, la saisine de la Commission départementale de
conciliation n?est pas un préalable à la saisine du juge. Elle est donc facultative. Saisi par l?une
des parties, le juge déterminera, le cas échéant, la nature des travaux à réaliser et leur délai
d?exécution. Il pourra également décider la réduction du montant du loyer ou suspendre, avec
ou sans consignation, son paiement et la durée du bail jusqu?à la réalisation des travaux.
4. Section Agent immobilier
a. Ai-je le droit d?afficher une annonce dans mon agence ou sur un site
internet ne mentionnant pas la classe DPE du logement ?
Non.
En cas de vente ou de location d'un bien immobilier, les annonces relatives à la vente ou à la
location doivent mentionner le classement du bien au regard de sa performance énergétique et
de sa performance en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
D?autres obligations existent par ailleurs :
- Depuis le 1er janvier 2022, doit être mentionné pour tout logement classé F ou G la
mention " Logement à consommation énergétique excessive : ". Elle doit être d'une
taille au moins égale à celle des caractères du texte de l'annonce.
- Depuis le 1er janvier 2022, pour les biens immobiliers à usage d'habitation et à titre
d'information, une indication sur le montant des dépenses théoriques de l'ensemble des
usages énumérés dans le diagnostic de performance énergétique est mentionnée dans
les annonces relatives à la vente ou à la location. Cette indication, d'une taille au moins
égale à celle des caractères du texte de l'annonce, est précédée de la mention : ? Montant
estimé des dépenses annuelles d'énergie pour un usage standard : ?, et précise l'année
de référence des prix de l'énergie utilisés pour établir cette estimation.
Ces obligations s?appliquent à l?ensemble des annonces : agence immobilière, site internet,
presse écrite, réseau de communication, etc.
Tout manquement par un professionnel à cette obligation d'information est passible d'une
amende administrative dont le montant ne peut excéder 3 000 ¤ pour une personne physique et
15 000 ¤ pour une personne morale. Cette amende est prononcée dans les conditions prévues
au chapitre II du titre II du livre V du code de la consommation.
Des contrôles sont prévus par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation
et de la Répression des Fraudes (DGCCRF).
b. Dois-je vérifier que le logement proposé à la location dispose d?un DPE
valide et non vierge et respectant les critères de décence énergétique ?
Oui.
Afin de pouvoir justifier du respect du critère de décence énergétique, un diagnostic de
performance énergétique (DPE) valide et non vierge doit être joint au contrat de location. Le
professionnel chargé de la mise en location du logement doit s?assurer que cette obligation sera
respectée et qu?à la signature du bail, le logement est conforme au nouveau critère de décence
énergétique qui est entré en vigueur le 1er janvier 2023.
c. Un propriétaire me demande de mettre en location un bien indécent au 1er
janvier 2023
i. Ai-je le droit de le mettre en location ?
Non.
Un professionnel ne peut mettre en location un logement ne respectant pas les critères de
décence car il est tenu de respecter la réglementation qui s?impose au propriétaire bailleur. En
conséquence, il doit refuser la mise en location et indiquer au propriétaire bailleur qu?il n?aura
le droit de louer le logement que s?il effectue les travaux de mise en conformité.
ii. Ai-je le droit d?afficher l?annonce dans mon agence ou sur
un site internet avec la mention d?un DPE ne respectant pas les
critères de décence ?
Non.
Voir réponse ci-dessus ? location interdite, donc affichage de même.
iii. Quelles sont les sanctions encourues ?
En cas de mise en location d?un logement indécent, la responsabilité civile de l?agent
immobilier pourrait être engagée et il pourrait être condamné à verser des dommages-intérêts
au locataire.
d. Un locataire m?indique que le logement qu?il loue et pour lequel je suis
gestionnaire locatif est indécent. Quel rôle dois-je jouer à l?égard du
propriétaire bailleur ?
Le professionnel doit sensibiliser le bailleur sur la nécessité de procéder à la réalisation des
travaux dès que possible si l?indécence est attestée et lui indiquer qu'en tout état de cause, si le
bail en cours prenait fin, il serait interdit à ce dernier de remettre son bien en location avant
toute mise en conformité avec les règles de décence énergétique.