Guide d'aide au suivi des mesures d'évitement, de réduction et de compensation des impacts d'un projet sur les milieux naturels
LEGENDRE, Tiphaine ;GUERIN, Morgane
Auteur moral
Mission Économie de la Biodiversité
Auteur secondaire
Résumé
Le guide porte sur l'aide à la définition des modalités de suivi des mesures d'évitement, de réduction et de compensation, et pas uniquement sur le suivi des mesures compensatoires. En effet, dans le cadre de plusieurs procédures, il est demandé aux porteurs de projets de définir les modalités de suivi -de la mise en oeuvre et de l'efficacité-, non seulement des mesures compensatoires, mais également des mesures d'évitement et de réduction. Toutefois, en ce qui concerne le suivi de l'efficacité des mesures, ce guide prend le parti de concentrer davantage certaines fiches sur son application aux mesures compensatoires, les méthodologies proposées restant réplicables pour les mesures d'évitement et de réduction.
Editeur
Commissariat général au développement durable
Descripteur Urbamet
Biodiversité
Descripteur écoplanete
biodiversité
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
Guide d?aide au
suivi des mesures
d?évitement, de
réduction et de
compensation des
impacts d?un projet sur
les milieux naturels
LES CAHIERS DE BIODIV?2050 :
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
REMERCIEMENTS
Les auteurs tiennent à remercier pour leurs contributions,
relecture attentive ou suggestions :
AFB (VERONIQUE DE BILLY, NADIA MOULIN), BIODIF (SOLENE
BERTON, PASCAL CLERC), Biotope, CDC Biodiversité (MARC
BARRE, MATTHIEU RIVET), Cerema Centre Est (SEVERINE
HUBERT), Cerema Mediterrannée (SAMUEL BUSSON),
DREAL Auvergne-Rhône-Alpes (MARC CHATELAIN, JEROME
BERTRAND, CEDRIC CLAUDE), DREAL Centre-Val de Loire
(FRANÇOIS MICHEAU), DREAL Hauts-de-France (BENEDICTE
LEFEVRE), DREAL Nouvelle-Aquitaine (JONATHAN
LEMEUNIER, SERGE ECHANTILLAC , FABRICE HERVE,
ANNABELLE DESIRE), Ecosphère, LPO (DOMINIQUE ARIBERT),
Ministère de l?agriculture et de l?alimentation (SOPHIE
GARDEL), MNHN (VINCENT HULIN), Ministère de la Transition
Ecologique et Solidaire (CGDD : GURVAN ALLIGAND, OPHELIE
DARSES ; DGALN : LAETICIA DE MONICAULT, MICHEL PERRET ;
DGPR : Jean-Luc Perrin), UNPG
PRÉREQUIS
Ce document se base sur des exemples réels ou fictifs de
projets d?aménagement. Toutefois, il faut noter que l?ensemble
des méthodologies proposées sont adaptables à tout type de
projet d?aménagement, en appliquant l? « objectif d?absence
de perte nette de biodiversité » défini au L.110-1-2° du Code
de l?environnement (CE) et le principe de proportionnalité
défini au L. 110-1-II-1° du CE : « le contenu de l?étude d?impact
(et donc le dimensionnement des mesures d?évitement, de ré-
duction et de compensation) est proportionné à la sensibilité
environnementale de la zone susceptible d?être affectée par le
projet, à l?importance et la nature des travaux, installations,
ouvrages, ou autres interventions dans le milieu naturel ou le
paysage projetés et à leurs incidences prévisibles sur l?envi-
ronnement ou la santé humaine ».
Le guide porte sur l?aide à la définition des modali-
tés de suivi des mesures d?évitement, de réduction
et de compensation, et pas uniquement sur le suivi des
mesures compensatoires. En effet, dans le cadre de plu-
sieurs procédures, il est demandé aux porteurs de pro-
jets de définir les modalités de suivi -de la mise en oeuvre
et de l?efficacité-, non seulement des mesures compen-
satoires, mais également des mesures d?évitement et de
réduction. Toutefois, en ce qui concerne le suivi de l?effi-
cacité des mesures, ce guide prend le parti de concentrer
davantage certaines fiches sur son application aux me-
sures compensatoires, les méthodologies proposées res-
tant réplicables pour les mesures d?évitement et de
réduction.
Par ailleurs, ce guide concerne uniquement les mesures ERC
proposées dans le cadre de projets d?aménagement. Celles
mises en place dans le cadre de plans et programmes feront
l?objet d?un autre ouvrage, en cours d?élaboration par le minis-
tère en charge de l?environnement.
!
DIRECTEURS DE LA PUBLICATION: PHILIPPE THIEVENT
(CDC BIODIVERSITE) ET FREDERIQUE MILLARD (MTES / CGDD)
RÉDACTION: TIPHAINE LEGENDRE (MTES / CGDD) ET MORGANE GUERIN
(CDC BIODIVERSITE)
COORDINATION ET EDITION: CLAIRE DEVINEAU ET ANTOINE CADI
(MISSION ECONOMIE DE LA BIODIVERSITE)
CRÉATION GRAPHIQUE : JOSEPH ISIRDI - WWW.LISAJOSEPH.FR
CONTACT : MEB@CDC-BIODIVERSITE.FR
PHOTO COUVERTURE : © NICOLAS VERCELLINO - Ile-de-France Mobilités
IMPRESSION : imprimé sur du papier 100% recyclé
SOMMAIRE
Éditos 3
Introduction 4
OBJECTIFS ET CADRE RÉGLEMENTAIRE DU SUIVI
DES MESURES ERC
Définitions 7
Procédures 13
Acteurs 15
Contexte réglementaire 16
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE D?AIDE AU SUIVI DES
MESURES ERC
Objectifs et lecture du guide 23
Trames types 24
La lecture des fiches selon l?avancement du projet 28
Fiche n°1 - Prévoir la démarche ERC dès la
conception de son projet 30
Fiche n°2 - Vers une définition précise des
mesures ERC facilitant la mise en place de
leur suivi a posteriori 36
Fiche n°3 - Définir le suivi des mesures ERC
dès le dossier de demande d?autorisation 48
Fiche n°4 - Réaliser le suivi écologique et
rédiger les rapports de suivi de ses mesures 62
Fiche n°5 - La géolocalisation des mesures,
pour un meilleur suivi 68
Fiche n°6 - Le versement des données brutes
de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC 76
Fiche n°7 - Le suivi associé aux Sites
Naturels de Compensation 79
Liste des sigles 83
http://www.lisajoseph.fr
3
ÉDITOS
LAURENCE MONNOYER-SMITH,
Commissaire générale au développement durable
Depuis 2010 et la création du
comité de pilotage national ERC,
le commissariat général au dé-
veloppement durable (CGDD) en
collaboration avec la direction
de l?eau et de la biodiversité du
ministère de la Transition écolo-
gique et solidaire, investit dans la bonne mise en oeuvre
sur le terrain de la séquence ERC.
Le suivi des mesures ERC est obligatoire. Cependant,
nous constatons sur le terrain qu?il est peu réalisé par les
maîtres d?ouvrage. Pour les services de l?État, sa gestion
s?avère difficile notamment du fait des durées de suivi
souvent longues, pouvant s?étendre sur plusieurs dizaines
d?années. J?ai ainsi souhaité que le CGDD s?investisse
dans le développement d?un outil de gestion des mesures
ERC qui s?inscrit dans le cadre des nouveautés de la loi
« biodiversité ». Déployé en juillet 2017, il facilite le suivi
en capitalisant les données dans une base de données
nationale unique.
L?amélioration du suivi repose également sur des pres-
criptions claires et précises des mesures prises par les
maîtres d?ouvrage, et par la constitution progressive
d?une nomenclature.
Réalisé avec l?aide de CDC Biodiversité, ce guide rassemble
des éléments méthodologiques pour définir le suivi, de la
conception des mesures à leur prescription.
Nous le savons tous, un suivi efficace crédibilise la dé-
marche ERC puisqu?il est le garant de leur bonne mise en
oeuvre et de leur efficacité.
Ce guide méthodologique constitue ainsi une des briques
du Plan biodiversité porté par le gouvernement, en visant
des actions d?amélioration de la mise en oeuvre de la
séquence ERC en vue de préserver la biodiversité.
PHILIPPE THIÉVENT,
Directeur de CDC Biodiversité
La loi fondatrice de 1976 relative
à la protection de la nature
en France pose le principe de
l?évitement des impacts négatifs
puis de leur réduction et enfin
de leur compensation. Ce qui
deviendra beaucoup plus tard
la séquence ERC. Bien que votée à l?unanimité, son effet
reste plus que limité en faveur du respect des milieux
naturels et de leur restauration. Cela est probablement
lié à la méconnaissance de l?importance des enjeux éco-
nomiques portés par des écosystèmes fonctionnels. Forte
de nombreux travaux nationaux et internationaux sur le
sujet, ainsi que du triste constat de l?érosion sans cesse
croissante de la biodiversité, la loi du 8 août 2016 relative
à la reconquête de la biodiversité conforte et renforce
l?esprit de la loi de 1976.
Si les phases Éviter et Réduire concernent l?optimisation
technique sur l?espace du projet lui-même, la compen-
sation peut quant à elle s?appliquer sur des espaces
distincts dotés d?un lien de cohérence écologique entre
les composantes naturelles impactées et les objectifs de
la compensation.
CDC Biodiversité est fondée sur une expérience réussie
dans la mise en oeuvre de la compensation de plus de
quinze ans. À ce titre, il a paru utile de réaliser ce guide
conjointement avec le ministère de la Transition écolo-
gique et solidaire afin d?aider les aménageurs, les bureaux
d?études, les opérateurs de compensation, mais aussi les
services de l?État, à contribuer ensemble à l?objectif de
zéro perte nette de biodiversité, pour lequel l?estimation
du « juste coût » de la compensation à très long terme
est déterminante.
En parallèle, le renforcement et l?amélioration du contrôle
doivent participer à la pédagogie de la démarche auprès
des aménageurs de toute nature, afin que l?esprit et les
objectifs de la loi soient compris, appliqués et atteints.
J?espère que cette publication y contribuera, tant la
réconciliation de l?homme avec la nature à l?échelle des
territoires est urgente !
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
4
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
INTRODUCTION
(1) Alors que les mesures ERC concernent l?ensemble des composantes de l?environnement (la population et la santé humaine ; la biodiversité ; les terres, le sol, l?eau, l?air et le climat ; les biens matériels,
le patrimoine culturel et le paysage ; l?interaction entre ces quatre facteurs) telles que définies à l?article L.122-1 du CE, le présent guide se focalise uniquement sur les impacts concernant la biodiversité.
(2) L?ensemble des mesures E, R et C (et pas seulement les mesures compensatoires) doivent faire l?objet d?un suivi (article R.122-5 II 9°).
La séquence «éviter, réduire, compenser» (ERC) les
impacts sur l?environnement a récemment été renforcée
au sujet des milieux naturels par la loi du 8 août 2016
pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des
paysages (appelée par la suite la loi «biodiversité»(1)).
Cette séquence a pour objectif d?éviter les atteintes à l?en-
vironnement, de réduire celles qui n?ont pu être évitées,
et de compenser les effets qui n?ont pu être ni évités, ni
suffisamment réduits. Elle s?applique aux projets, aux
plans ou programmes soumis à évaluation environne-
mentale ainsi qu?aux projets soumis à diverses procédures
au titre du Code de l?environnement (CE) (autorisation
environnementale, dérogation à la protection des espèces,
évaluation des incidences Natura 2000, etc.).
Si la séquence ERC est apparue dès 1976 dans la loi
relative à la protection de la nature, son application a été
renforcée à compter du Grenelle de l?Environnement en
2007, notamment en ce qui concerne les modalités de son
dimensionnement, de sa mise en oeuvre et de son suivi.
L?adoption par le ministère en charge de l?environnement
de la doctrine « Eviter, réduire, compenser les impacts sur
le milieu naturel » en 2012, suivie de ses lignes directrices
en 2013, ont permis de préciser ces éléments. Forte des
nouvelles dispositions introduites par la loi biodiversité
de 2016 et ses décrets d?application, la séquence ERC
bénéficie aujourd?hui d?un socle législatif et réglementaire
solide (MEB, 2016a).
En parallèle, les réformes de l?évaluation environnemen-
tale et de l?autorisation environnementale menées en
2016 et 2017 ont précisé les textes relatifs à l?application
de la séquence ERC.
Les articles concernant le suivi des mesures ERC relatives
à la biodiversité ont clarifié et renforcé les obligations des
porteurs de projets. Ainsi, tout porteur de projet, plan ou
programme est dorénavant soumis à une obligation de
moyens et de résultats. Le suivi des mesures doit donc
porter non seulement sur leur mise en oeuvre effective
mais aussi sur leur efficacité.
L?importance du suivi et du
contrôle des mesures ERC
Les difficultés relatives au suivi des mesures ERC sont
aujourd?hui bien connues : application insuffisante de
l?évitement et de la réduction, mise en oeuvre hétérogène
sur le territoire français, envoi et analyse des bilans
de suivi non systématiques, disparité des méthodes de
capitalisation des données, difficulté des contrôles de
terrain au regard du nombre croissant de mesures ERC
prescrites, etc. Les actions menées par le ministère chargé
de l?environnement visent à améliorer l?applicabilité de la
séquence au regard de ces difficultés constatées.
Bien qu?intervenant à la fin de la procédure (après l?auto-
risation), le suivi n?est pas l?étape la moins importante. Au
contraire, l?amélioration du dispositif de suivi va de pair
avec celle de la mise en oeuvre de la séquence ERC. Sa
qualité est d?autant plus importante que ce suivi permet :
- d?évaluer l?avancement de la mise en oeuvre de la sé-
quence ERC en France via l?amélioration de la traçabilité
des mesures,
- de mesurer l?efficacité des mesures par rapport aux
objectifs écologiques fixés,
- de capitaliser les retours d?expérience sur les tech-
niques de mise en oeuvre et leurs réussites comme
leurs échecs,
- d?identifier et de favoriser les mesures ayant démon-
tré leur efficacité,
- plus globalement, de fournir les outils et méthodes
permettant d?atteindre l?objectif d?absence de perte
nette de biodiversité, voire de gain de biodiversité,
inscrit à l?article 2 de la loi biodiversité.
Pourquoi un guide méthodologique
d?aide au suivi des mesures ERC ?
La bonne application des nouvelles dispositions lé-
gislatives et réglementaires passe par la définition de
méthodologies et d?outils de suivi de la mise en oeuvre
et de l?efficacité des mesures ERC(2). Ce suivi permet aux
services de l?État et aux établissements publics en charge
de l?appui technique à l?instruction et au contrôle des me-
sures ERC de s?assurer du bon respect des engagements
pris par les porteurs de projet et de disposer de retours
d?expérience, nécessaires à l?amélioration continue des
mesures proposées.
En effet, bien que la mise en oeuvre des mesures ERC soit
de mieux en mieux comprise par les maîtres d?ouvrage et
leurs mandataires, elle reste encore perfectible. En parti-
culier, l?efficacité des mesures est rarement évaluée par
les opérateurs, qui se positionnent généralement sur une
obligation de moyens et non de résultat. Dans ce contexte,
les services de l?État et établissements publics en charge
de la coordination administrative et du contrôle des me-
sures ERC doivent disposer d?indications méthodologiques
leur permettant d?assurer leurs missions avec efficacité.
5
Ce guide rappelle les objectifs et le cadre réglementaire
du dispositif de suivi (Partie 1) et propose une méthodo-
logie et des outils pour une mise en oeuvre plus claire et
efficace (Partie 2).
Par ailleurs, il fait suite à la publication du Guide d?aide
à la définition des mesures ERC(3) en janvier 2018 (MTES,
2018) qui porte les objectifs suivants :
- harmoniser l?interprétation des documents mé-
thodologiques existants (doctrine nationale, lignes
directrices ERC),
- approfondir (si nécessaire) les définitions existantes
relatives aux différentes catégories de mesures,
- faciliter le suivi et le contrôle des mesures ERC (pré-
cision de l?intitulé de la mesure et donc de ce qui doit
être suivi),
- aider à remplir l?outil de géolocalisation des mesures
ERC (GéoMCE : cf. fiche n°5),
- aider les porteurs de projet dans la conception et la
définition des mesures ERC.
Le périmètre du guide
Les mesures ERC concernées par ce guide méthodologique
sont celles prévues dans les cadres suivants :
- Évaluations environnementales de projets,
- Demandes d?autorisation environnementale,
- Dossiers d?enregistrement ou de déclaration « ins-
tallations classées pour la protection de l?environne-
ment » (ICPE),
- Dossiers de déclaration « installations, ouvrages tra-
vaux et aménagements soumis à la loi sur l?eau » (IOTA),
- Demandes de dérogation à la protection stricte
des espèces,
- Documents d?évaluation d?incidences sur la conser-
vation des sites Natura 2000,
- Déclarations d?utilité publique,
- Permis d?aménager,
- etc.
(3) Guide disponible ici : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
(4) Il s?agit de la réactualisation du « Guide sur l?évaluation environnementale des documents d?urbanisme » (MDDTL / CGDD, 2011).
(5) De plus, les méthodologies proposées dans ce guide peuvent être utilisées dans le cadre du suivi d?autres actions environnementales,
par exemple dans le cadre des suivis de réparations de préjudices écologiques (code civil).
Enfin, ce guide concerne uniquement les mesures ERC
proposées dans le cadre de projets d?aménagement. Celles
mises en place dans le cadre de plans et programmes
feront l?objet d?un guide en cours d?élaboration par le
ministère en charge de l?environnement(4).
Bien que leur mise en oeuvre puisse s?inspirer d?une dé-
marche méthodologique similaire, ce guide ne traitera pas
des mesures :
- de compensation forestière prises en application du
Code forestier dans le cas de demande d?autorisation
de défrichement ;
- de « compensation agricole collective » issue de la
loi d?avenir pour l?agriculture, l?alimentation et la forêt
du 13 octobre 2014 et de son décret d?application du 2
septembre 2016. En effet, il s?agit d?une compensation
relative à un impact des projets sur les filières agricoles
et les territoires qui ne s?exprime pas forcément en na-
ture (ex : contribution à un fonds de compensation, etc.).
Elle ne correspond pas à la compensation écologique
visée par l?article L. 163-1 du CE.
Le présent guide propose une trame directrice dont les
maîtres d?ouvrage pourront s?inspirer. Il n?a toutefois
pas vocation à répondre aux spécificités propres à
chaque projet(5).
Un guide méthodologique pour qui ?
Ce guide méthodologique s?adresse en premier lieu aux
maîtres d?ouvrage des projets, qui sont réglementairement
responsables de la mise en oeuvre et de l?efficacité de leurs
mesures ERC sur un pas de temps long ? c?est-à-dire pen-
dant toute la durée des atteintes ?, mais également aux
bureaux d?études et opérateurs de compensation qui sont
susceptibles d?être mandatés par les maîtres d?ouvrage
pour assurer la définition, la mise en oeuvre, la gestion et
le suivi de leurs mesures ERC.
D?autres acteurs sont fortement impliqués dans le suivi
des mesures ERC, en particulier les services de l?État en
charge de l?instruction des dossiers précités, les services
de l?État en charge du contrôle et les établissements
publics en charge de l?appui technique à l?instruction et
au contrôle des mesures ERC. Ce guide est susceptible
de leur apporter des éléments utiles à l?accompagnement
des maîtres d?ouvrage dans l?amélioration de la qualité de
leurs rendus.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
6
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
Création d?une dépression humide pour les
amphibiens en Ile-de-France
(CDC Biodiversité 2018 © Gilles Cohen)
7
1 Objectifs et cadre
réglementaire du suivi
des mesures ERC
1.1 Définitions
1.1.1 La séquence ERC
Tout projet entraînant une dégradation de la qualité
environnementale des sites sur lesquels il s?installe doit
intégrer des mesures, par priorité, pour éviter, puis réduire,
et en dernier lieu compenser ses impacts (cf. Figure 1). Il
s?agit du principe d? « action préventive et de correction »
énoncé à l?article L.110-1 du CE qui « implique d?éviter les
atteintes à la biodiversité et aux services qu?elle fournit ;
à défaut, d?en réduire la portée ; enfin, en dernier lieu,
de compenser les atteintes qui n?ont pu être évitées ni
réduites, en tenant compte des espèces, des habitats
naturels et des fonctions écologiques affectées ».
Les mesures d?évitement envisagées peuvent concer-
ner des choix fondamentaux liés au projet (évitement
« amont », géographique, technique ou temporel). Il peut
s?agir par exemple de modifier l?implantation du projet
lors de sa conception pour éviter une zone humide, une
pelouse sèche, la population d?une espèce protégée, etc.
Figure 1 : La séquence « Éviter Réduire et Compenser » appliquée à la biodiversité
(d?après MTES, La séquence « éviter, réduire et compenser », un dispositif consolidé, 2017a)
Éviter :
une mesure d?évitement modifie
un projet afin de supprimer un
impact négatif identifié que ce
projet engendrait.
Réduire :
une mesure de réduction vise à
réduire autant que possible la durée,
l?intensité et/ou l?étendue des
impacts d?un projet qui ne peuvent
pas être complètement évités.
Compenser :
une mesure compensatoire a pour
objet d?apporter une contrepartie aux
effets négatifs notables, directs ou
indirects du projet qui n?ont pu être
évités ou suffisamment réduits.
QU
AL
IT
É
EN
VI
RO
N
N
EM
EN
TA
LE
GAIN
PERTE
ÉTAT
INITIAL
Impacts bruts
du projet
Impacts non
évitables
Application des mesures
d?évitement
Impacts
résiduels
Application des mesures
de réduction
Compensation
Gains nets
Impacts
résiduels
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
8
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
Lorsque des impacts négatifs sur l?environnement n?ont
pu être pleinement évités, il convient de réduire les
dégradations restantes par la mise en oeuvre de mesures
techniques de minimisation (MTES, 2017a). Ces mesures
de réduction peuvent concerner :
- la phase de chantier (ex. : l?adaptation de la période
de réalisation des travaux pour réduire les impacts sur
la reproduction ou l?hibernation de certaines espèces) ;
- l?ouvrage ou le projet lui-même (ex. : la mise en
place de dispositifs de franchissement de route par
la faune, le choix de réaliser un ouvrage d?art plutôt
qu?un remblai pour mieux préserver les fonctions
écologiques, limiter la dégradation des milieux, l?inci-
dence hydroécologique, etc.).
En dernier recours, des mesures compensatoires doivent
être engagées pour apporter une contrepartie positive
aux impacts négatifs résiduels, avec comme objectif
d?atteindre, au mieux, un gain de biodiversité et au moins,
l?absence de perte nette de biodiversité. Pour atteindre
cet objectif, ces mesures doivent respecter les principes
présentés en partie 1.1.2.
Pour plus d?information :
le guide d?aide à la définition des mesures
ERC (MTES, 2018) précise la définition des mesures
d?évitement, de réduction, de compensation et d?ac-
compagnement et clarifie la typologie des mesures.
1.1.2 Les mesures
compensatoires
Ces mesures appliquées à la biodiversité sont obligatoires
pour compenser, « dans le respect de leur équivalence
écologique, les atteintes prévues ou prévisibles à la
biodiversité occasionnées par la réalisation d?un projet de
travaux ou d?ouvrage ou par la réalisation d?activités ou
l?exécution d?un plan, d?un schéma, d?un programme ou
d?un autre document de planification » (article L. 163-1
du CE).
« Les mesures compensatoires font appel à des actions
de réhabilitation, de restauration. Elles doivent être com-
plétées par des mesures de gestion conservatoire (ex. :
pâturage extensif, entretien de haies, etc.) afin d?assurer
le maintien de la qualité environnementale des milieux »
(MTES, 2017a).
(1) A titre non dérogatoire, cette mesure est considérée comme une mesure d?accompagnement de type « préservation foncière » dans le guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
Le guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES,
2018) stipule qu?une mesure ne peut être qualifiée de
compensatoire que lorsque les trois conditions néces-
saires suivantes sont remplies :
1. Garantir durablement, par la propriété ou par
contrat, la sécurisation foncière du site concerné ;
2. Déployer des mesures techniques assurant l?amélio-
ration de la qualité écologique des milieux naturels (res-
tauration ou réhabilitation) ou permettant la création de
milieux ou la mise en oeuvre de pratiques plus favorables
à celles du passé ;
3. Développer des mesures de gestion conservatoire
durables des milieux.
Il est à noter qu?une mesure de préservation d?un habitat en
bon état écologique et sa gestion qui vise le maintien de ce
bon état, par sa sécurisation foncière et sa gestion de long
terme, constitue un cas particulier. Exceptionnellement, la
préservation peut être proposée comme mesure compen-
satoire à titre dérogatoire(1), en complément d?autres me-
sures de restauration écologique, mais cela uniquement si
le maître d?ouvrage démontre qu?il s?agit de préserver un
milieu fortement menacé, de manière additionnelle aux
politiques publiques en vigueur (MEDDE, 2013).
? Notions clés des mesures
compensatoires (extraits de
la doctrine ERC et des lignes
directrices sur la séquence ERC)
? Équivalence écologique et
absence de perte nette
Les notions d?équivalence écologique et d?absence de
perte nette sont définies par l?article L.110-1.-II du CE :
« Le principe d?action préventive et de correction [...] im-
plique d?éviter les atteintes à la biodiversité et aux services
qu?elle fournit ; à défaut, d?en réduire la portée ; enfin, en
dernier lieu, de compenser les atteintes qui n?ont pu être
évitées ni réduites, en tenant compte des espèces, des
habitats naturels et des fonctions écologiques affectées ;
Ce principe doit viser un objectif d?absence de perte nette
de biodiversité, voire tendre vers un gain de biodiversité ».
Le principe de l?équivalence écologique s?appuie sur des
critères et méthodes permettant d?identifier et comparer
les pertes résiduelles d?un projet (après application des
mesures d?évitement et de réduction) au regard des gains
assurés par la mesure compensatoire, conçue et dimen-
sionnée en ce sens.
!
9
Les pertes écologiques correspondent aux impacts
résiduels du projet analysés pour chaque composante du
milieu naturel concerné, par rapport à son état initial ou
lorsque c?est approprié, à sa dynamique écologique.
Les gains écologiques correspondent à la plus-value
apportée par la mesure compensatoire, mesurée pour
chaque composante du milieu naturel par rapport à l?état
initial ou lorsque c?est pertinent, par rapport à la trajec-
toire écologique du site de compensation.
L?évaluation de la dynamique écologique s?appuie sur
l?analyse des fonctionnalités naturelles du milieu et
de la dynamique entraînée par les activités humaines
résultant des engagements publics ou privés relatifs au
milieu concerné.
Pour chaque composante du milieu naturel, l?absence de
perte nette de biodiversité n?est atteinte que si les gains
écologiques estimés sont au moins égaux aux pertes. Le
gain de biodiversité est acquis lorsque ces gains sont
supérieurs aux pertes.
? Faisabilité des mesures
Selon la doctrine ERC (MEDDE,
2012), « le maître d?ouvrage
doit évaluer la faisabilité tech-
nique d?atteinte des objectifs
écologiques visés par la mesure
compensatoire, estimer les coûts
associés à la mesure et sa gestion
sur la durée prévue, s?assurer de
la possibilité effective de mettre
en place les mesures sur le site
retenu (eu égard notamment à
leur ampleur géographique ou aux
modifications d?utilisation du sol
proposées), définir les procédures
administratives et les partenariats
à mettre en place, proposer un calendrier aussi précis
que possible prévoyant notamment la réalisation des
mesures compensatoires.
Un site ne doit pas avoir subi de dommages irréversibles
avant que les mesures compensatoires ne soient mises
en place ; des dérogations au principe de mise en oeuvre
préalable des mesures sont toutefois admises lorsqu?il
est établi qu?elles ne compromettent pas l?efficacité de
la compensation ».
? Efficacité des mesures
Les mesures compensatoires doivent être assorties d?ob-
jectifs de résultat et de modalités de suivi de leur efficacité
et de leurs effets. Cette « obligation de résultats » est codi-
fiée par l?article L.163-1 du CE.
? Additionnalité
Les mesures compensatoires doivent être additionnelles
aux actions publiques existantes ou prévues en matière
de protection de l?environnement (plan de protection
d?espèces, instauration d?espaces protégés, programme
de mesure de la directive cadre sur l?eau, trame verte et
bleue, etc.). Elles peuvent conforter ces actions publiques
(en se situant par exemple sur le même bassin versant ou
sur un site Natura 2000), mais ne peuvent pas s?y subs-
tituer. L?accélération de la mise en oeuvre d?une politique
publique de préservation ou de restauration, relative aux
enjeux impactés par le projet, peut être retenue au cas
par cas comme mesure compensatoire sur la base d?un
programme précis (contenu et calendrier) permettant de
justifier de son additionnalité avec l?action publique. Ces
mesures constituent des engagements du maître d?ou-
vrage, qui en finance la mise en place et la gestion sur la
durée (MEDEE 2012).
? Pérennité des mesures
L?article L.163-1 du CE impose
que les mesures compensatoires
« soient effectives pendant toute
la durée des atteintes ».
La doctrine ERC (MEDDE, 2012)
insiste sur le fait qu? « un site ne
doit pas avoir subi de dommages
irréversibles avant que les me-
sures compensatoires ne soient
mises en place » et prévoit que
« pour garantir les résultats des
mesures de réduction et de com-
pensation, le maître d?ouvrage doit
pouvoir justifier de la pérennité de
leurs effets. La durée de gestion
des mesures doit être justifiée et
déterminée en fonction de la durée prévue des impacts,
du type de milieux naturels ciblé en priorité par la mesure,
des modalités de gestion et du temps estimé nécessaire à
l?atteinte des objectifs.
La pérennité s?exprime notamment par la maîtrise d?usage
ou foncière des sites où elles sont mises en oeuvre. Elle
peut être obtenue :
- par la contractualisation sur une durée suffisante
avec les gestionnaires et/ou propriétaires des sur-
faces concernées ;
- par l?acquisition foncière et l?utilisation d?une maî-
trise d?usage ou par l?acquisition pour le compte d?un
gestionnaire d?espace naturel ; le maître d?ouvrage doit
prévoir le financement de la gestion de cet espace quel
qu?en soit son statut juridique final. »
Les mesures
compensatoires doivent
être assorties d?objectifs
de résultat et de modalités
de suivi de leur efficacité
et de leurs effets
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
10
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
? Proximité fonctionnelle au projet
Les mesures de compensation sont mises en oeuvre
en priorité sur le site endommagé ou, en tout état de
cause, à proximité de celui-ci afin de garantir ses fonc-
tionnalités de manière pérenne (Art. L.163-1.-II du CE).
La notion de proximité doit être abordée et justifiée par
des considérations écologiques et non exclusivement de
distance kilométrique.
En effet, la compensation doit avoir un impact réparateur
pour les écosystèmes et leurs fonctions qui ont été dégra-
dés. Il est donc nécessaire que l?approche écologique pré-
domine afin que le territoire considéré soit défini sur des
bases biogéographiques. Les notions de populations, de
métapopulations et de corridors écologiques (notamment
au sein de la trame verte et bleue) sont des exemples de
critères à intégrer dans l?approche du périmètre d?éligibili-
té de la mesure compensatoire.
Ce territoire peut être défini par la réglementation. Par
exemple, dans le cas des cours d?eau, des zones humides
et des milieux marins, les mesures compensatoires doivent
être mises en oeuvre sur la même masse d?eau que celle
impactée afin de respecter l?obligation de non-dégrada-
tion supplémentaire de leur état.
? Le coût des mesures compensatoires
Le coût des mesures compensatoires reflète le coût :
- de la recherche foncière du (des) site(s)
de compensation,
- de leur sécurisation foncière
(acquisition, conventionnement?),
- des actions de création, de restauration ou de
réhabilitation le cas échéant,
- de la gestion et du suivi du (des) site(s) de compensa-
tion pendant toute la durée des engagements du maître
d?ouvrage (correspondant à la durée des atteintes,
d?après l?article L.163-1 du CE),
- et, d?une façon générale, de tous les coûts directs ou
indirects nécessaires à la mise en oeuvre et à la gestion
pérenne des actions de compensation engagées.
Le juste coût des mesures compensatoires reflète le coût
réel des actions de compensation permettant d?atteindre
une équivalence écologique pendant toute la durée des
engagements. Ce coût a un effet itératif et positif d?amé-
lioration de l?évitement mais aussi de la réduction. Des
mesures compensatoires estimées à leur juste coût ont un
effet vertueux sur l?application de la séquence ERC.
Ce coût peut varier en fonction des difficultés rencontrées
pendant les différentes phases du projet de compensation
et pour l?atteinte des objectifs assignés aux mesures.
(2) Entrée en vigueur du décret n° 2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d?impact des projets de travaux, d?ouvrages ou d?aménagements.
? La compensation à la demande
et la compensation par l?offre
Les mesures compensatoires sont le plus souvent réali-
sées au cas par cas pour chaque projet, c?est l?objet de la
compensation dite « à la demande ».
Néanmoins, elles peuvent également être réalisées par
anticipation et obtenir un agrément du ministère en
charge de l?environnement en tant que « site naturel de
compensation » (SNC), c?est la compensation dite « par
l?offre », présentée plus amplement dans la fiche n°7.
1.1.3 Les mesures
d?accompagnement
Aux mesures d?évitement, de réduction et si nécessaire, de
compensation, peuvent également s?ajouter des mesures
d?accompagnement. Contrairement aux mesures ERC,
elles ne répondent pas à une obligation règlementaire et
peuvent être proposées volontairement par le demandeur
de manière à contribuer à l?augmentation de l?efficacité
et à la consolidation des mesures ERC, sans pour autant
s?y substituer.
Elles traduisent l?engagement du demandeur en faveur
de la protection des espèces ou des habitats naturels
concernés par le projet. Des mesures d?accompagnement
peuvent se traduire par exemple :
- par la mise en place d?une initiative pédagogique de
sensibilisation à la protection de la nature,
- par le financement d?une étude pour l?amélioration
des connaissances scientifiques (ex. : zone de répar-
tition d?une espèce, fonctionnalités écologiques et
services fournis par un écosystème),
- etc.
1.1.4 Le suivi des
mesures ERC
Toute mesure ERC doit faire l?objet d?un suivi. En effet,
depuis le 1er Juin 2012(2), la réglementation impose au
pétitionnaire de rendre compte de la réalisation de son
projet afin de justifier de la bonne exécution (obligation
de moyens) et de l?efficacité (obligation de résultats) des
mesures ERC ayant permis l?octroi de l?autorisation.
Un suivi doit permettre de répondre à un objectif précis for-
mulé préalablement. Il repose sur une collecte de données
répétée dans le temps. Il permet notamment une vision
dynamique de l?évolution des milieux, des espèces ou des
11
facteurs écologiques. Il indique une trajectoire écologique
suivie par les milieux en évolution et permet de caractéri-
ser la conformité du résultat aux objectifs attendus. L?ana-
lyse des résultats du suivi permet, si nécessaire, d?adapter
voire de compléter les actions prévues initialement afin
d?atteindre ces objectifs(3). Le cas échéant, il permet aussi
de saisir des « opportunités écologiques » non prévues,
mais offrant néanmoins un intérêt écologique, pour autant
que celles-ci soient replacées dans une logique de natura-
lité. Enfin, il permet également de conforter, de prolonger
ou de corriger les actions entreprises initialement et
d?alimenter les référentiels de données utiles à des projets
d?aménagements ultérieurs.
Ce suivi écologique est réalisé par le maître d?ouvrage
ou par la structure mandatée par ce dernier. Il s?effectue
grâce à des relevés d?indicateurs réalisés sur le terrain et
à la rédaction de bilans ou de rapports à destination des
services de l?État. Il s?agit de suivre :
- la mise en oeuvre des
mesures : c?est-à-dire la mobi-
lisation des moyens humains,
matériels et financiers pour la
restauration, la réhabilitation,
la reconquête,? et pour la ges-
tion sur des pas de temps suf-
fisamment longs, des milieux
sur lesquels les actions ont
été déployées.
- l?efficacité des mesures :
c?est-à-dire les effets des
mesures ERC sur la biodiversité
grâce au suivi de paramètres
biotiques (ex. : fonctions,
habitats, espèces) ou abio-
tiques (ex. : état des sols ou
du réseau hydrologique),
permettant de déterminer si le
processus d?atteinte des objectifs fixés est enclenché
et conforme. Ce suivi doit, en outre, systématiquement
faire référence à l?état initial de la biodiversité des sites
impactés (dans le cas des mesures d?évitement et de
réduction) et des sites de compensation (dans le cas des
mesures compensatoires).
Les modalités de suivi, parfois appelées « mesures de
suivi » ne constituent en rien une mesure à part entière.
Le suivi, qui a pour objet de garantir l?atteinte des objectifs
d?une mesure ERC, correspond aux actions devant être
intégrées dans la mesure ERC correspondante. Pris
individuellement, il ne peut être considéré comme une
mesure spécifique : il ne se limite pas à la collecte des
données mais intègre l?analyse de ces dernières au regard
des objectifs de la mesure. Il doit être conclusif quant à
(3) Ces compléments d?actions peuvent faire l?objet de « prescriptions complémentaires » comme demandé par l?article L.163-4 du Code de l?environnement.
l?atteinte ? ou, a minima, à la bonne trajectoire d?atteinte
? des objectifs assignés au porteur de l?aménagement.
Dans le cas où ces objectifs ne sont pas atteints ? ou
que la trajectoire diverge de celle fixée ?, le porteur de
projet a l?obligation d?adapter les dispositifs, les actions
écologiques ou les modalités d?entretien ou de gestion
initialement prévues par ces mesures ERC, adossées à un
planning et, si nécessaire, à un budget révisé.
Le terme de « mesure de suivi » est réservé aux cas où le
suivi n?a pas pour objet de s?assurer de l?atteinte des objec-
tifs d?une mesure d?évitement, de réduction, de compen-
sation ou d?accompagnement. Il s?agit principalement de
cas où le suivi vise d?autres habitats ou espèces connexes
à ceux qui ont été endommagés par le projet. La mesure
de suivi peut alors avoir comme objectif de compléter les
connaissances scientifiques sur ces habitats ou espèces,
ou de s?assurer de l?absence d?impact en phase chantier
sur ces mêmes habitats ou espèces. Elles se classent dans
les mesures d?accompagnement (Guide d?aide à la défi-
nition des mesures ERC, MTES,
CGDD/CEREMA, 2018).
1.1.5 Le contrôle
des mesures ERC
Les services de l?État et établis-
sements publics en charge de
l?appui technique à l?instruction
et au contrôle des mesures ERC
effectuent un double contrôle des
mesures ERC :
- Un contrôle sur pièces : Il s?agit
de l?analyse des bilans et rapports
de suivi transmis par les maîtres
d?ouvrage afin de vérifier la bonne
exécution et l?efficacité des mesures, en comparaison
des exigences consignées dans l?acte d?autorisation.
- Un contrôle de terrain : Il s?agit d?une intervention
technique sur le site, annoncée ou inopinée, visant à
vérifier le respect :
? des obligations de moyens (mise en oeuvre effec-
tive des mesures) du maître d?ouvrage,
? des obligations de résultats (efficacité des me-
sures) du maître d?ouvrage,
? des autres modalités précisées dans l?acte d?au-
torisation, notamment le suivi.
Les modalités de
suivi, parfois appelées
« mesures de suivi » ne
constituent en rien une
mesure à part entière.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
12
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
1.1.6 Les sanctions
Si, lors du contrôle, un manquement aux obligations est
constaté, des sanctions administratives ou judiciaires
d?intensité croissante peuvent être prises (MEDDE, 2013).
Ces deux types de sanctions peuvent se cumuler (cf. Fi-
gure 2).
L?autorité responsable du contrôle passe à une sanction
plus forte si, malgré un premier rappel à la loi, les
obligations de moyens ou de résultats ne sont toujours
pas respectées.
La loi biodiversité a par ailleurs complété les sanctions
et moyens dont disposent les services de l?État dans le
cadre de la compensation écologique (codifiés par l?article
L.163-4 du CE). Elle prévoit notamment qu?en cas de
non-respect par le maître d?ouvrage de ses obligations
de compensation, l?autorité administrative compétente le
met en demeure d?y satisfaire dans un délai déterminé. A
l?expiration du délai imparti, si le maître d?ouvrage n?a pas
déféré à cette mise en demeure et que les mesures prises
en application de l?alinéa II de l?article L. 171-8 n?ont pas
permis de régulariser la situation, l?autorité administrative
compétente fait procéder d?office, en lieu et place de
cette personne et aux frais de celle-ci, à l?exécution des
mesures prescrites, en confiant la réalisation de ces me-
sures à un opérateur de compensation ou en procédant à
l?acquisition d?unités de compensation dans le cadre d?un
site naturel de compensation dont les caractéristiques
définies dans son agrément correspondent à celles des
mesures prescrites.
Lorsqu?elle constate que les mesures de compensation des
atteintes à la biodiversité sont inopérantes pour respecter
l?équivalence écologique selon les termes et modalités
fixés par voie réglementaire, l?autorité administrative
compétente ordonne des prescriptions complémentaires.
L?autorité administrative compétente peut exiger de toute
personne soumise à une obligation de mettre en oeuvre
des mesures de compensation des atteintes à la biodiver-
sité la constitution de garanties financières. Ces garanties
sont destinées, en cas de défaillance du maître d?ouvrage,
à assurer malgré tout la bonne réalisation de ces mesures.
SUITES ADMINISTRATIVES SUITES JUDICIAIRES
Transactions
SPE
Parcs nationaux
DRAAF
Traitement extra-juridictionnel des
infractions
- Rappel de la loi
- Régularisation de la situation
- Réparation des dommages
- Mission de médiation
Non-exécution
- Composition pénale
- Ordonnance pénale
- Poursuites judiciaires
Timbres
amendes
Pour les
contraventions
des 4 premières
classes
Classement
sans suite
PV
Sous l?autorité du préfet
Sous la direction
du Procureur de la République
MESURES DE POLICE
ADMINISTRATIVE
Mise en demeure
SANCTIONS
ADMINISTRATIVE
Consignation des fonds
Exécution d?office
Suspension d?activité
(temporaire ou définitive)
Suspension d?autorisation
(temporaire ou définitive)
Figure 2 : Actions répressives mobilisables
(Source : Lignes Directrices ERC, MEDDE, 2013)
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
ÉCHANGES AMONTS
Exemple de la concertation
publique : il s?agit de « dé-
battre de l?opportunité, des
objectifs et des caractéris-
tiques principales du projet
ainsi que de [ses] impacts
significatifs sur l?environne-
ment » (article L121- 15-1 du
CE), d?informer les citoyens
des mesures prévues pour
l?évitement, la réduction et
la compensation des impacts
et de recueillir leur avis sur
le projet.
ÉTUDES PRÉALABLES
RÉDACTION DU DOSSIER DE DEMANDE
En fonction de la nature de ces impacts, des procédures
spécifiques peuvent être engagées en amont par le
porteur de projet (étude d?impact, dossier autorisation
environnementale, dérogation espèces protégées,
etc.).
L?étude d?impact et les documents ou demandes spé-
cifiques qui l?accompagnent seront ainsi intégrés au
dossier de demande d?autorisation administrative du
projet qui sera transmis à l?autorité compétente.
Ce dossier de demande devra présenter les mesures
ERC proposées et les actions de gestion et de suivi
prévus pour ces mesures.
INSTRUCTION DU DOSSIER
ACTE ADMINISTRATIF
Pour obtenir l?autorisation, le maître d?ouvrage transmet son dossier
de demande à l?autorité administrative compétente (D(R)EAL ou
DDT(M)), chargée de son instruction.
Les services de l?État, ainsi que certains établissements publics
et instances d?expertise scientifique et technique, évaluent et/
ou donnent un avis sur ce dossier : c?est le rôle, par exemple, de
l?autorité environnementale dans le cas d?une étude d?impact ou du
Conseil National pour la Protection de la Nature (CNPN) dans le cas
des dérogations « espèces protégées ».
Le dossier est ensuite transmis à l?autorité décisionnaire qui prend
l?acte d?autorisation. Cet acte dépend du type de procédure engagée
(cf. Tableau 1).
MISE EN OEUVRE DES MESURES
Par la suite, le maître d?ouvrage doit mettre en oeuvre les mesures ERC figurant dans son
dossier de demande et dans l?acte d?autorisation.
Pour ce faire, il peut faire appel à un bureau d?études et à un opérateur de compensation.
La mise en oeuvre des mesures peut faire appel à des techniques adaptées de sciences de
la conservation ou d?ingénierie écologique (ex. : reconstitution de sols, revégétalisation,
restauration de berges, etc.) mais aussi à des modifications de pratiques agricoles ou de
gestion sylvicoles (ex. : conversion de pratiques agricoles céréalières intensives vers des
formations prairiales extensives propices à l?élevage, restauration de ripisylves favorables
aux carnivores semiaquatiques, etc.).
Dans le cas des mesures compensatoires, dès que les mesures opérationnelles sont
définies, localisées et validées, un plan de gestion peut être demandé par les services de
l?État afin de s?assurer de leur pérennité. Celui-ci est rédigé par le maître d?ouvrage ou
l?opérateur compétent de son choix. Ce document détaille :
? les mesures compensatoires prévues,
? la nature des travaux à réaliser,
? les actions de gestion associées (ex. : fauchage tardif, pâturage extensif, etc.),
? le calendrier d?intervention,
? les délais, les coûts et financements prévus pour les actions,
? les suivis à mettre en oeuvre.
Il est généralement transmis à l?administration (D(R)EAL ou DDT(M)) pour validation et
renouvelé selon une périodicité à définir (généralement tous les 5 ans).
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
Le maître d?ouvrage est responsable des mesures ERC présentées
dans le dossier de demande, depuis leur définition (cf. fiches n°1,
2 et 3) jusqu?au suivi de leur efficacité pendant toute la durée dé-
finie par l?acte d?autorisation (cf. fiches n°4 et 5). Il doit donc réa-
liser le suivi nécessaire sur les sites d?évitement, de réduction et de
compensation afin de vérifier que ces mesures ont atteint ? ou sont
en voie d?atteindre ? les objectifs fixés dans cet acte d?autorisation.
Le maître d?ouvrage a toute liberté pour choisir la structure externe
compétente pour la réalisation de ce suivi écologique. Celui-ci doit
être assujetti à une obligation de résultat, et le cas échéant à une
adaptation des actions de gestion conservatoire ou d?ingénierie éco-
logique mises en oeuvre. Il doit faire l?objet de rapports ou bilans de
suivi qui décrivent de manière précise la mise en oeuvre et l?effica-
cité des mesures. Ces documents sont transmis pour validation aux
services de l?État, selon un calendrier défini par l?acte d?autorisation.
Les services de l?État et établissements publics en charge de l?appui
technique à l?instruction effectuent un double contrôle des mesures
ERC : contrôle sur pièces et de terrain.
GESTION / ENTRETIEN
Le maître d?ouvrage doit mettre en oeuvre les actions de gestion et
d?entretien prévues dans son plan de gestion pendant toute la durée
de ses engagements.
13
1.2 Procédures
La procédure d?autorisation d?un projet lors de laquelle le maître d?ouvrage va définir, mettre en oeuvre et suivre ses
mesures ERC se compose de différentes étapes comme présenté ci-dessous (cf. Figure 3)
Bien qu?intervenant à la fin de la procédure (après l?autorisation), le suivi est une étape importante qui doit se préparer
dès les premières étapes de la procédure d?autorisation du projet, ce qui est développé dans les fiches du présent guide
(cf. « objectifs et lecture du guide »).
Figure 3 : Schéma synthétique de la procédure d?autorisation d?un projet et des suites à donner quant à la mise en
oeuvre et au suivi des mesures ERC prévues
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
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GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
TABLEAU 1 : NATURE DE L?ACTE SELON LE TYPE DE PROCÉDURE ENGAGÉE
NATURE DES IMPACTS OUTIL D?ÉVALUATION ACTE D?AUTORISATION
Impacts sur
l?environnement des
projets d?aménagement
Étude d?impact
Arrêté portant autorisation
Ou
Arrêté de déclaration de projet
Impacts sur
l?environnement des
projets d?Installations
Classées pour
la Protection de
l?Environnement
Étude d?incidence environnementale ou étude
d?impact pour les ICPE soumises à autorisation
Ou
Dossier spécifique aux ICPE soumises à déclara-
tion ou enregistrement
Arrêté d?autorisation environnementale
Ou
Récépissé de déclaration ou arrêté d?enregis-
trement (dans le cas d?une déclaration ou d?un
enregistrement ICPE)
Incidences sur l?eau
Étude d?incidence environnementale ou étude
d?impact pour les IOTA soumises à autorisa-
tion pouvant conduire à une étude d?impact se-
lon les cas
Ou
Document d?incidences sur l?eau spécifique aux
IOTA soumises à déclaration
Arrêté d?autorisation environnementale
Ou
Récépissé et arrêté de prescriptions complé-
mentaire à une déclaration
Incidences sur les
objectifs de conservation
des sites Natura 2000
Dossier d?évaluation des incidences sur la conser-
vation des sites Natura 2000
Arrêté d?autorisation (le cas échéant dans le
cadre de l?autorisation environnementale) fai-
sant état, au titre du régime d?évaluation des
incidences Natura 2000, d?une absence d?op-
position ou le cas échéant, d?une approbation
assortie de mesures compensatoires
Ou
Notification
Impacts sur les espèces
protégées
Demande de dérogation à la protection stricte
des espèces
Arrêté portant dérogation aux interdictions re-
latives aux espèces protégées et de leurs habi-
tats (le cas échéant dans le cadre de l?autorisa-
tion environnementale)
15
1.3 Acteurs
(4) Article 69 de la loi biodiversité.
Différents acteurs interviennent dans la mise en place du
dispositif de suivi des mesures ERC :
- les maîtres d?ouvrage, réglementairement respon-
sables de leur mise en oeuvre, efficacité et suivi,
- les prestataires et partenaires mandatés par le
maître d?ouvrage pour assurer la mise en oeuvre et le
suivi des mesures ERC,
- les services de l?État et établissements publics
en charge :
? de l?instruction des dossiers de
demande d?autorisation,
? du contrôle administratif,
? du contrôle de conformité des mesures ERC et
de leurs résultats,
- les membres des comités de suivi, le cas échéant.
1.3.1 Le maître d?ouvrage
Le maître d?ouvrage est réglementairement responsable
de la mise en oeuvre, de l?efficacité et du suivi des me-
sures ERC.
La définition des modalités de ce suivi doit débuter lors
de la rédaction du dossier de demande (procédure « Loi
sur l?eau », ICPE, dérogation à la protection stricte des
espèces, dérogation en site Natura 2000, faisant - ou non
- l?objet d?une évaluation ou d?une autorisation environne-
mentale, etc.) (cf. fiches n°2 et 3), voire dès la conception
du projet (cf. fiche n°1).
Après l?autorisation de son projet, le maître d?ouvrage
devra directement ou indirectement :
- Mettre en oeuvre les mesures ERC prévues et réaliser
leur suivi afin d?évaluer leur efficacité écologique et
l?atteinte de leurs objectifs (cf. fiche n°4). Les mesures
seront systématiquement géolocalisées (cf. fiche n°5).
- Rédiger des bilans / rapports de suivi, qui seront en-
suite transmis aux services de l?État pour rendre compte
de la mise en oeuvre et des résultats des mesures (cf.
fiche n°4).
Par exemple, dans le cas des mesures de compensation
prévues dans le cadre d?une étude d?impact, l?obligation de
moyens et de résultats est introduite par l?article R. 122-13
du CE. Ce dernier impose la réalisation d?un ou plusieurs
bilans sur une période donnée et selon un calendrier que
le maître d?ouvrage propose afin de s?assurer de l?efficacité
et la pérennité des prescriptions et mesures présentées.
L?autorité compétente reprend généralement ces pro-
positions dans les prescriptions de l?acte, et peut les
compléter voire les corriger si elle les juge insuffisantes
ou incorrectes.
L?ensemble des données brutes de biodiversité que le
maître d?ouvrage et ses mandataires auront recueillies
tout au long des étapes du projet devront être transmises
à l?administration (cf. fiche n°6).
Par ailleurs, le maître d?ouvrage a le choix de(4) :
- Soit mettre en oeuvre les mesures compensatoires
avec le concours d?un opérateur compétent ;
- Soit faire appel à un opérateur spécialisé qui a réalisé
à l?avance un Site Naturel de Compensation agréé par
l?État (SNC) au sens de la loi du 8 août 2016. Dans ce
cas, le SNC doit répondre aux critères d?équivalence
écologique correspondant au besoin de compensation
de l?aménageur (cf. fiche n°7). Ainsi, le SNC sera déjà
effectif et le programme de suivi associé sera non seule-
ment connu mais des résultats pourront probablement
déjà être fournis. Dans ce cas, le maître d?ouvrage
connait instantanément le coût définitif de sa compen-
sation, sur lequel l?opérateur s?engage dans la durée.
1.3.2 Les prestataires
Le maître d?ouvrage peut confier le suivi des mesures ERC
à un prestataire, mais il en reste juridiquement le « res-
ponsable in fine ».
Le prestataire devra faire intervenir des experts dotés
des compétences requises pour mener à bien les études
nécessaires (naturalistes, forestières, hydrologiques,
pédologiques, etc.), et bénéficier d?une expérience
suffisante pour lui permettre d?analyser les résultats, de
juger l?efficacité des mesures ERC et de rédiger les bilans
de suivi.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
16
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
1.3.3 Les services de l?État
et établissements publics
en charge de l?appui
technique à l?instruction et
au contrôle des mesures ERC
Les services de l?État et établissements publics en charge
de l?appui technique à l?instruction et au contrôle sont
impliqués dans le contrôle des mesures ERC afin :
- d?évaluer le dossier de demande d?autorisation
transmis par le maître d?ouvrage (et notamment le
programme de suivi proposé pour chaque mesure) et de
l?approuver le cas échéant. Lorsque le dossier comporte
une étude d?impact, l?autorité environnementale rédige
un avis sur cette étude et sur la prise en compte de l?en-
vironnement dans le dossier. De même, les dossiers de
dérogation « espèces protégées » font l?objet d?un avis
du CNPN (ou du CSRPN pour les dossiers non soumis
à étude d?impact). Ces avis visent à éclairer l?autorité
compétente pour la prise de décision d?autorisation.
- de rédiger le récépissé de déclaration ou l?acte
d?autorisation, comprenant les mesures ERC et leurs
modalités de suivi (durée, fréquence, calendrier, proto-
coles, indicateurs de suivi, etc.).
- d?effectuer le contrôle administratif (sur pièces) des
mesures ERC, à travers un examen des bilans de suivi
transmis par les maîtres d?ouvrage en comparaison des
exigences consignées dans l?acte d?autorisation. Ce
contrôle est généralement réalisé par les services com-
pétents au sein des D(R)EAL ou des DDT(M) (services
« Espèces Protégées » ou « Nature, Eau et Biodiversi-
té », etc.).
- d?effectuer le contrôle de terrain de ces mesures,
qu?il soit administratif ou judiciaire. Il est généralement
réalisé par la police de l?environnement, c?est-à-dire les
services compétents au sein des DDT(M), des D(R)EAL,
ainsi que de l?AFB et de l?ONCFS (cf. partie 1.4.2).
1.4 Contexte
réglementaire
1.4.1 Contexte
réglementaire du suivi
Le suivi des mesures ERC qui doit être effectué par le
maître d?ouvrage est prévu par la réglementation, et
notamment par le CE. Le Tableau 2 précise les articles
concernés et les modalités associées pour chaque type de
dossier de demande.
1.4.2 Contexte réglementaire
du contrôle
La législation prévoit la réalisation régulière de contrôles
de terrain (art. L. 170-1 et suivants du CE) par l?autorité
administrative afin de s?assurer de la bonne mise en oeuvre
des mesures et de leur efficacité. Ces contrôles de terrain
se traduisent par des interventions techniques annoncées
ou non visant à vérifier, par une inspection totale ou
partielle, la réalisation des prescriptions prévues au sein
de l?acte administratif autorisant le projet et leur efficacité
ainsi que la qualité du suivi des mesures ERC.
La circulaire de la Chancellerie du 21 avril 2015 relative
aux orientations de politique pénale en matière d?atteintes
à l?environnement et la note technique du 22 août 2017
relative à l?organisation et la pratique du contrôle par les
services et établissements chargés de missions de police
de l?eau et de la nature (MTES, 2017b) précisent les rôles
des acteurs chargés du contrôle, leurs modalités d?action
ainsi que l?articulation des suites administratives et des
suites judiciaires en cas de constatations non conformes.
? Les inspecteurs de l?environnement
L?ordonnance n°2012-34 du 11 janvier 2012 (portant
simplification, réforme et harmonisation des dispositions
de police administrative et de police judiciaire du Conseil
d?État) introduit dans l?article L. 172-1 du CE l?existence des
« inspecteurs de l?environnement », des agents habilités à
exercer certains pouvoirs de police judiciaire. Ce sont pour
la plupart des fonctionnaires et agents publics affectés :
- Dans les services de l?État (D(R)EAL, DDT(M)),
- À l?Office national de la chasse et de la faune sau-
vage (ONCFS),
- À l?Agence Française pour la Biodiversité (AFB).
17
Ils sont habilités à rechercher et constater les infractions
aux dispositions de tout ou partie de l?ensemble du CE
et aux dispositions du code pénal relatives à l?abandon
d?ordures, déchets et matériaux.
Il existe deux principaux domaines de spécialité pour les
inspecteurs de l?environnement :
- La spécialité « eau, nature (et sites) »,
- La spécialité « installations classées pour la
protection de l?environnement » (risques, pollutions
et nuisances).
? Les plans de contrôle inter-services
La coordination des missions de police de l?environnement
s?inscrit dans le cadre de missions inter-services de l?eau
et de la nature (MISEN). Animées par le directeur dépar-
temental des territoires, les MISEN regroupent l?ensemble
des services de l?État et établissements publics chargés
des contrôles, dans les domaines qui intéressent la police
de l?eau et de la nature.
En ce qui concerne le contrôle, le rôle des MISEN est
fixé par la note technique du 22 août 2017 relative à
l?organisation et à la pratique du contrôle par les services
et établissements chargés des missions de police de l?eau
et de la nature (MTES, 2017b). Elles sont ainsi chargées
d?élaborer et de valider le plan de contrôle inter-services
qui permet de :
- clarifier les priorités d?action par thème et par secteur
géographique, au regard des objectifs de préservation
des ressources naturelles définis par les directives et
règlements européens ;
- cibler prioritairement les secteurs, activités ou
installations correspondant aux principales pressions
exercées sur les ressources et milieux naturels et entraî-
nant un risque de non-atteinte des objectifs fixés par les
directives européennes ;
- déterminer les objectifs opérationnels, tant quantita-
tifs que qualitatifs, et sélectionner les types d?installa-
tions ou activités à contrôler sur la base d?une analyse
de risques ;
- fixer par thématique les critères d?intervention (type
d?opérations, type de zone géographique, etc.) et la
contribution de chacun des acteurs (pilote opérationnel,
services associés) ;
- définir, pour chaque priorité, le volume global des
contrôles (en grandes masses, et sous contrainte
de l?équilibre général entre missions des services
et établissements) ;
- préciser l?orientation retenue pour chaque type
de contrôle (police administrative, police judiciaire),
conformément au protocole d?accord signé au ni-
veau départemental ;
- tenir compte de l?historique des contrôles pour, selon
les cas de non-conformités rencontrés, renforcer si
nécessaire la pression de contrôle sur certains secteurs,
installations ou activités ;
- maintenir une part de contrôle aléatoire des instal-
lations ou activités afin de s?assurer qu?aucun secteur
et qu?aucune catégorie de personne n?échappe à la
politique de contrôle.
Pour chaque thématique de contrôle, un service est
désigné comme « service pilote ». C?est le service qui
a la responsabilité d?organiser et/ou de coordonner les
opérations de contrôles avec les éventuels services as-
sociés. Il assure le suivi des suites et le rapportage pour
la thématique concernée sous forme du bilan annuel des
contrôles réalisés, présenté en MISEN.
? Les programmes de contrôle
« Chacun des services organise la déclinaison du plan
de contrôle en programmant ses opérations de contrôle.
Le programme de contrôle est donc un document propre
à chaque service qui reprend les thématiques identifiées
dans le plan de contrôle et définit précisément les sites
ou installations, ouvrages, travaux et activités devant faire
l?objet d?un contrôle en précisant les périodes ou dates
d?intervention. Il est éventuellement ajusté en cours de
saison. Chaque service est responsable de la bonne adé-
quation du programme de contrôle au plan de contrôle. »
(MTES, 2017b).
? L?exemple de la répartition des contrôles
relatifs aux mesures compensatoires dans
le plan de contrôle 2018 du département
de la Loire (MISEN 42, 2018)
À titre d?exemple, en ce qui concerne la « Préservation
des milieux aquatiques » (Axe 4), l?action 11 « Contrôler
les travaux en cours d?eau » du plan de contrôle de 2018
du département de la Loire précise quel est le service
coordonnateur (ou pilote) ainsi que les services associés
pour le contrôle de la sous-action « Contrôle des travaux »
en milieux aquatiques, et notamment pour les mesures
compensatoires éventuelles (cf. Tableau 3).
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
18
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
TABLEAU 2 :
CADRE RÉGLEMENTAIRE DU SUIVI DES MESURES ERC POUR CHAQUE TYPE DE DOSSIER DE DEMANDE D?AUTORISATION
Étude d?impact (cas général) Autorisation environnementale Dérogation à la protection stricte des espèces Évaluation des incidences Natura 2000
LES OBLIGATIONS
DE SUIVI POUR LA
RÉDACTION DU
DOSSIER DE DEMANDE
D?AUTORISATION
L?étude d?impact doit présenter « les modalités de suivi des mesures d?évitement, de réduc-
tion et de compensation proposées » (article R. 122-5 du CE).
Le porteur de projet s?assure, dans son étude d?impact, que « le dispositif de suivi est pro-
portionné à la nature et aux dimensions du projet, à l?importance de ses incidences pré-
vues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi qu?à la sensibilité des milieux concer-
nés » (article R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation en-
vironnementale ne faisant pas l?objet d?une étude
d?impact par ailleurs, l?étude d?incidence « propose
des mesures de suivi » (article R.181-14 du CE).
Dans le cas des études d?incidence sur l?eau spéci-
fiques aux IOTA soumises à déclaration : l?article L.
212-1 IV du CE mentionne « les objectifs de quali-
té et de quantité des eaux que fixent les schémas
directeurs d?aménagement et de gestion des eaux »
(obligation de résultats).
« [La demande de dérogation comprend] la description, en fonction de la nature de l?opération projetée :
- du programme d?activité dans lequel s?inscrit la demande, de sa finalité et de son objectif ;
- des espèces (nom scientifique et nom commun) concernées ;
- du nombre et du sexe des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet de la demande ;
- de la période ou des dates d?intervention ;
- des lieux d?intervention ;
- s?il y a lieu, des mesures d?atténuation ou de compensation mises en oeuvre, ayant des conséquences
bénéfiques pour les espèces concernées ;
- de la qualification des personnes amenées à intervenir ;
- du protocole des interventions : modalités techniques, modalités d?enregistrement des données
obtenues ;
- des modalités de compte rendu des interventions. »
(Article 2 de l?arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et d?instruction des dérogations dé-
finies à l?article L. 411-2 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
Dans le cas d?une évaluation des incidences Natura 2000, les
« mesures compensatoires sont mises en place selon un ca-
lendrier permettant d?assurer une continuité dans les capa-
cités du réseau Natura 2000 à assurer la conservation des
habitats naturels et des espèces ». Le dossier d?évaluation
des incidences doit présenter « l?estimation des dépenses
correspondantes et les modalités de prise en charge des me-
sures compensatoires, qui sont assumées, pour les docu-
ments de planification, par l?autorité chargée de leur appro-
bation, pour les programmes, projets et interventions, par le
maître d?ouvrage ou le pétitionnaire bénéficiaire, pour les
manifestations, par l?organisateur bénéficiaire » (R.414-23
du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
LES OBLIGATIONS
DE SUIVI DE L?ACTE
D?AUTORISATION
« La décision de l?autorité compétente [...] précise [...] les mesures et caractéristiques du
projet destinées à éviter ou réduire et, si possible, compenser les effets négatifs notables.
Elle précise également les modalités du suivi des incidences du projet sur l?environnement
et la santé humaine. » (Article L. 122-1-1 du CE).
L?autorité compétente pour autoriser le projet s?assure que « le dispositif de suivi est pro-
portionné à la nature et aux dimensions du projet, à l?importance de ses incidences pré-
vues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi qu?à la sensibilité des milieux concer-
nés » (article R. 122-13 du CE).
« Le suivi de la réalisation des prescriptions, mesures et caractéristiques du projet desti-
nées à éviter, réduire et compenser les effets négatifs notables de celui-ci sur l?environ-
nement et la santé humaine mentionnées au I de l?article L. 122-1-1 ainsi que le suivi de
leurs effets sur l?environnement font l?objet d?un ou de plusieurs bilans réalisés sur une pé-
riode donnée et selon un calendrier que l?autorité compétente détermine afin de vérifier le
degré d?efficacité et la pérennité de ces prescriptions, mesures et caractéristiques. » (ar-
ticle R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
« L?arrêté d?autorisation environnementale fixe les
prescriptions nécessaires au respect des disposi-
tions des articles L. 181-3 et L. 181-4. Il comporte
notamment les mesures d?évitement, de réduction
et de compensation et leurs modalités de suivi qui,
le cas échéant, sont établies en tenant compte des
prescriptions spéciales dont est assorti le permis de
construire, le permis d?aménager, le permis de dé-
molir ou la décision prise sur la déclaration préa-
lable en application de l?article R. 111-26 du code
de l?urbanisme. Lorsque l?autorisation environne-
mentale est accordée dans le cadre d?un projet, au
sens de l?article L. 122-1, dont la réalisation in-
combe à plusieurs maîtres d?ouvrage, le préfet iden-
tifie, le cas échéant, dans l?arrêté, les obligations et
les mesures d?évitement, de réduction et de com-
pensation relevant de la responsabilité de chacun
des maîtres d?ouvrage. » (article R.181-43 du CE).
À cela s?ajoutent les prescriptions des Arrêtés de
Prescriptions Générales (APG) précisant les moda-
lités de suivi de certains IOTA et ICPE.
« La délivrance de dérogations aux interdictions mentionnées aux 1°, 2° et 3° de l?article L. 411-1 [se fait] à
condition qu?il n?existe pas d?autre solution satisfaisante, pouvant être évaluée par une tierce expertise menée,
à la demande de l?autorité compétente, par un organisme extérieur choisi en accord avec elle, aux frais du pé-
titionnaire, et que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des popula-
tions des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle » (article L.411-2 du CE).
« La décision précise [...] en cas d?octroi d?une dérogation, la motivation de celle-ci et, en tant que de besoin, en
fonction de la nature de l?opération projetée, les conditions de celle-ci, notamment :
- indications relatives à l?identité du bénéficiaire ;
- nom scientifique et nom commun des espèces concernées ;
- nombre et sexe des spécimens sur lesquels porte la dérogation ;
- période ou dates d?intervention ;
- lieux d?intervention ;
- s?il y a lieu, mesures de réduction ou de compensation mises en oeuvre, ayant des conséquences
bénéfiques pour les espèces concernées ainsi qu?un délai pour la transmission à l?autorité décisionnaire du
bilan de leur mise en oeuvre ;
- qualification des personnes amenées à intervenir ;
- description du protocole des interventions ;
- modalités de compte rendu des interventions ;
- durée de validité de la dérogation »
(Arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et d?instruction des dérogations définies à l?ar-
ticle L. 411-2 du CE).
« Les dérogations définies au 4° de l?article L. 411-2 précisent les conditions d?exécution de l?opération concer-
née. Elles peuvent être subordonnées à la tenue d?un registre. » (article R.411-11 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objectifs
de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence de so-
lutions alternatives, l?autorité compétente peut donner son
accord pour des raisons impératives d?intérêt public majeur.
Dans ce cas, elle s?assure que des mesures compensatoires
sont prises pour maintenir la cohérence globale du réseau
Natura 2000. Ces mesures compensatoires sont à la charge
de l?autorité qui a approuvé le document de planification ou
du bénéficiaire du programme ou projet d?activités, de tra-
vaux, d?aménagements, d?ouvrages ou d?installations, de la
manifestation ou de l?intervention. La Commission euro-
péenne en est tenue informée. » (R.414-4 ? VII du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
LES OBLIGATIONS DE
SUIVI ÉCOLOGIQUE
DES MESURES
« Le suivi de la réalisation des prescriptions [...] ainsi que le suivi de leurs effets sur l?en-
vironnement font l?objet d?un ou de plusieurs bilans réalisés sur une période donnée et se-
lon un calendrier que l?autorité compétente détermine afin de vérifier le degré d?efficaci-
té et la pérennité de ces prescriptions, mesures et caractéristiques. Ce ou ces bilans sont
transmis pour information, par l?autorité compétente pour prendre la décision d?autori-
sation, aux autorités mentionnées au V de l?article L. 122-1 qui ont été consultées. » (Ar-
ticle R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
« Ces mesures devront avoir un effet réel sur le maintien à long terme de l?état de conservation favorable des
espèces concernées. » (Circulaire du 21 janvier 2008 relative aux décisions administratives individuelles re-
levant du ministère chargé de la protection de la nature dans le domaine de la faune et de la flore sauvage).
« La décision précise [...] en cas d?octroi d?une dérogation, [...] les conditions de celle-ci, notamment : [...] mo-
dalités de compte-rendu des interventions. » (Arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et
d?instruction des dérogations définies à l?article L. 411-2 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
LES OBLIGATIONS
DE CONTRÔLE
ADMINISTRATIF DES
MESURES
« Le suivi de la réalisation des prescriptions, mesures et caractéristiques du projet [...]
ainsi que le suivi de leurs effets sur l?environnement font l?objet d?un ou de plusieurs bi-
lans réalisés sur une période donnée et selon un calendrier que l?autorité compétente dé-
termine afin de vérifier le degré d?efficacité et la pérennité de ces prescriptions, mesures
et caractéristiques. Ce ou ces bilans sont transmis pour information, par l?autorité compé-
tente pour prendre la décision d?autorisation, aux autorités mentionnées au V de l?article
L. 122-1 qui ont été consultées.
Le dispositif de suivi est proportionné à la nature et aux dimensions du projet, à l?impor-
tance de ses incidences prévues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi qu?à la sen-
sibilité des milieux concernés.
L?autorité compétente peut décider la poursuite du dispositif de suivi au vu du ou des bi-
lans du suivi des incidences du projet sur l?environnement. » (Article R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
« La décision précise [...] en cas d?octroi d?une dérogation, [...] les conditions de celle-ci, notamment : [...] mo-
dalités de compte-rendu des interventions. » (Arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et
d?instruction des dérogations définies à l?article L. 411-2).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
19
TABLEAU 2 :
CADRE RÉGLEMENTAIRE DU SUIVI DES MESURES ERC POUR CHAQUE TYPE DE DOSSIER DE DEMANDE D?AUTORISATION
Étude d?impact (cas général) Autorisation environnementale Dérogation à la protection stricte des espèces Évaluation des incidences Natura 2000
LES OBLIGATIONS
DE SUIVI POUR LA
RÉDACTION DU
DOSSIER DE DEMANDE
D?AUTORISATION
L?étude d?impact doit présenter « les modalités de suivi des mesures d?évitement, de réduc-
tion et de compensation proposées » (article R. 122-5 du CE).
Le porteur de projet s?assure, dans son étude d?impact, que « le dispositif de suivi est pro-
portionné à la nature et aux dimensions du projet, à l?importance de ses incidences pré-
vues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi qu?à la sensibilité des milieux concer-
nés » (article R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation en-
vironnementale ne faisant pas l?objet d?une étude
d?impact par ailleurs, l?étude d?incidence « propose
des mesures de suivi » (article R.181-14 du CE).
Dans le cas des études d?incidence sur l?eau spéci-
fiques aux IOTA soumises à déclaration : l?article L.
212-1 IV du CE mentionne « les objectifs de quali-
té et de quantité des eaux que fixent les schémas
directeurs d?aménagement et de gestion des eaux »
(obligation de résultats).
« [La demande de dérogation comprend] la description, en fonction de la nature de l?opération projetée :
- du programme d?activité dans lequel s?inscrit la demande, de sa finalité et de son objectif ;
- des espèces (nom scientifique et nom commun) concernées ;
- du nombre et du sexe des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet de la demande ;
- de la période ou des dates d?intervention ;
- des lieux d?intervention ;
- s?il y a lieu, des mesures d?atténuation ou de compensation mises en oeuvre, ayant des conséquences
bénéfiques pour les espèces concernées ;
- de la qualification des personnes amenées à intervenir ;
- du protocole des interventions : modalités techniques, modalités d?enregistrement des données
obtenues ;
- des modalités de compte rendu des interventions. »
(Article 2 de l?arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et d?instruction des dérogations dé-
finies à l?article L. 411-2 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
Dans le cas d?une évaluation des incidences Natura 2000, les
« mesures compensatoires sont mises en place selon un ca-
lendrier permettant d?assurer une continuité dans les capa-
cités du réseau Natura 2000 à assurer la conservation des
habitats naturels et des espèces ». Le dossier d?évaluation
des incidences doit présenter « l?estimation des dépenses
correspondantes et les modalités de prise en charge des me-
sures compensatoires, qui sont assumées, pour les docu-
ments de planification, par l?autorité chargée de leur appro-
bation, pour les programmes, projets et interventions, par le
maître d?ouvrage ou le pétitionnaire bénéficiaire, pour les
manifestations, par l?organisateur bénéficiaire » (R.414-23
du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
LES OBLIGATIONS
DE SUIVI DE L?ACTE
D?AUTORISATION
« La décision de l?autorité compétente [...] précise [...] les mesures et caractéristiques du
projet destinées à éviter ou réduire et, si possible, compenser les effets négatifs notables.
Elle précise également les modalités du suivi des incidences du projet sur l?environnement
et la santé humaine. » (Article L. 122-1-1 du CE).
L?autorité compétente pour autoriser le projet s?assure que « le dispositif de suivi est pro-
portionné à la nature et aux dimensions du projet, à l?importance de ses incidences pré-
vues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi qu?à la sensibilité des milieux concer-
nés » (article R. 122-13 du CE).
« Le suivi de la réalisation des prescriptions, mesures et caractéristiques du projet desti-
nées à éviter, réduire et compenser les effets négatifs notables de celui-ci sur l?environ-
nement et la santé humaine mentionnées au I de l?article L. 122-1-1 ainsi que le suivi de
leurs effets sur l?environnement font l?objet d?un ou de plusieurs bilans réalisés sur une pé-
riode donnée et selon un calendrier que l?autorité compétente détermine afin de vérifier le
degré d?efficacité et la pérennité de ces prescriptions, mesures et caractéristiques. » (ar-
ticle R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
« L?arrêté d?autorisation environnementale fixe les
prescriptions nécessaires au respect des disposi-
tions des articles L. 181-3 et L. 181-4. Il comporte
notamment les mesures d?évitement, de réduction
et de compensation et leurs modalités de suivi qui,
le cas échéant, sont établies en tenant compte des
prescriptions spéciales dont est assorti le permis de
construire, le permis d?aménager, le permis de dé-
molir ou la décision prise sur la déclaration préa-
lable en application de l?article R. 111-26 du code
de l?urbanisme. Lorsque l?autorisation environne-
mentale est accordée dans le cadre d?un projet, au
sens de l?article L. 122-1, dont la réalisation in-
combe à plusieurs maîtres d?ouvrage, le préfet iden-
tifie, le cas échéant, dans l?arrêté, les obligations et
les mesures d?évitement, de réduction et de com-
pensation relevant de la responsabilité de chacun
des maîtres d?ouvrage. » (article R.181-43 du CE).
À cela s?ajoutent les prescriptions des Arrêtés de
Prescriptions Générales (APG) précisant les moda-
lités de suivi de certains IOTA et ICPE.
« La délivrance de dérogations aux interdictions mentionnées aux 1°, 2° et 3° de l?article L. 411-1 [se fait] à
condition qu?il n?existe pas d?autre solution satisfaisante, pouvant être évaluée par une tierce expertise menée,
à la demande de l?autorité compétente, par un organisme extérieur choisi en accord avec elle, aux frais du pé-
titionnaire, et que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des popula-
tions des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle » (article L.411-2 du CE).
« La décision précise [...] en cas d?octroi d?une dérogation, la motivation de celle-ci et, en tant que de besoin, en
fonction de la nature de l?opération projetée, les conditions de celle-ci, notamment :
- indications relatives à l?identité du bénéficiaire ;
- nom scientifique et nom commun des espèces concernées ;
- nombre et sexe des spécimens sur lesquels porte la dérogation ;
- période ou dates d?intervention ;
- lieux d?intervention ;
- s?il y a lieu, mesures de réduction ou de compensation mises en oeuvre, ayant des conséquences
bénéfiques pour les espèces concernées ainsi qu?un délai pour la transmission à l?autorité décisionnaire du
bilan de leur mise en oeuvre ;
- qualification des personnes amenées à intervenir ;
- description du protocole des interventions ;
- modalités de compte rendu des interventions ;
- durée de validité de la dérogation »
(Arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et d?instruction des dérogations définies à l?ar-
ticle L. 411-2 du CE).
« Les dérogations définies au 4° de l?article L. 411-2 précisent les conditions d?exécution de l?opération concer-
née. Elles peuvent être subordonnées à la tenue d?un registre. » (article R.411-11 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objectifs
de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence de so-
lutions alternatives, l?autorité compétente peut donner son
accord pour des raisons impératives d?intérêt public majeur.
Dans ce cas, elle s?assure que des mesures compensatoires
sont prises pour maintenir la cohérence globale du réseau
Natura 2000. Ces mesures compensatoires sont à la charge
de l?autorité qui a approuvé le document de planification ou
du bénéficiaire du programme ou projet d?activités, de tra-
vaux, d?aménagements, d?ouvrages ou d?installations, de la
manifestation ou de l?intervention. La Commission euro-
péenne en est tenue informée. » (R.414-4 ? VII du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
LES OBLIGATIONS DE
SUIVI ÉCOLOGIQUE
DES MESURES
« Le suivi de la réalisation des prescriptions [...] ainsi que le suivi de leurs effets sur l?en-
vironnement font l?objet d?un ou de plusieurs bilans réalisés sur une période donnée et se-
lon un calendrier que l?autorité compétente détermine afin de vérifier le degré d?efficaci-
té et la pérennité de ces prescriptions, mesures et caractéristiques. Ce ou ces bilans sont
transmis pour information, par l?autorité compétente pour prendre la décision d?autori-
sation, aux autorités mentionnées au V de l?article L. 122-1 qui ont été consultées. » (Ar-
ticle R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
« Ces mesures devront avoir un effet réel sur le maintien à long terme de l?état de conservation favorable des
espèces concernées. » (Circulaire du 21 janvier 2008 relative aux décisions administratives individuelles re-
levant du ministère chargé de la protection de la nature dans le domaine de la faune et de la flore sauvage).
« La décision précise [...] en cas d?octroi d?une dérogation, [...] les conditions de celle-ci, notamment : [...] mo-
dalités de compte-rendu des interventions. » (Arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et
d?instruction des dérogations définies à l?article L. 411-2 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
LES OBLIGATIONS
DE CONTRÔLE
ADMINISTRATIF DES
MESURES
« Le suivi de la réalisation des prescriptions, mesures et caractéristiques du projet [...]
ainsi que le suivi de leurs effets sur l?environnement font l?objet d?un ou de plusieurs bi-
lans réalisés sur une période donnée et selon un calendrier que l?autorité compétente dé-
termine afin de vérifier le degré d?efficacité et la pérennité de ces prescriptions, mesures
et caractéristiques. Ce ou ces bilans sont transmis pour information, par l?autorité compé-
tente pour prendre la décision d?autorisation, aux autorités mentionnées au V de l?article
L. 122-1 qui ont été consultées.
Le dispositif de suivi est proportionné à la nature et aux dimensions du projet, à l?impor-
tance de ses incidences prévues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi qu?à la sen-
sibilité des milieux concernés.
L?autorité compétente peut décider la poursuite du dispositif de suivi au vu du ou des bi-
lans du suivi des incidences du projet sur l?environnement. » (Article R. 122-13 du CE).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation envi-
ronnementale faisant l?objet d?une étude d?impact,
les obligations sont identiques à celles prévues
pour l?étude d?impact (cf. ci-avant).
« La décision précise [...] en cas d?octroi d?une dérogation, [...] les conditions de celle-ci, notamment : [...] mo-
dalités de compte-rendu des interventions. » (Arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et
d?instruction des dérogations définies à l?article L. 411-2).
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnementale embarquant la procédure de dérogation « es-
pèces protégées », les obligations citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environnemen-
tale embarquant la procédure de Natura 2000, les obliga-
tions citées ci-avant dans le tableau s?appliquent.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
20
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
TABLEAU 3 : MODALITÉS DES CONTRÔLES DES COURS D?EAU
(source : extrait du plan de contrôle 2018 du département de la Loire MISEN 42, 2018, p. 34)
SERVICE COORDONNATEUR : AFB SERVICES ASSOCIÉS : DDT
Points de contrôle ou des actions
surveillance
Respect des prescriptions en phase travaux et dans l?aménagement final
Maintien de la fonctionnalité des habitats écologiques (berges et lit mineur)
Respect des mesures compensatoires éventuelles
Cibles des contrôles
Quand information sur le début des travaux, tous types de travaux et maîtres d?ouvrages
concernés (particuliers, collectivités) : chantiers en cours, curage de cours d?eau, réfection
d?ouvrages hydrauliques, busages faisant obstacle à la continuité écologique, aménage-
ment d?épis, travaux connexes aux aménagements fonciers.
Masses d?eau en risque de ne pas atteindre le bon état écologique
Arrêtés d?autorisation
Suites administratives ou judiciaires
données à un contrôle non conforme
Suites administratives privilégiées : rapport de manquement et arrêté préfectoral de mise
en demeure
Avertissement si aménagement en phase de chantier initial, impact très faible et arrêt im-
médiat de l?opération
PV
De la même façon, l?action 12 « Préserver les zones humides » de ce plan précise le service coordonnateur et les services
associés pour les contrôles des cibles, et notamment des mesures compensatoires (cf. Tableau 4).
TABLEAU 4 : MODALITÉS DES CONTRÔLES DES ZONES HUMIDES (source : MISEN 42, 2018, p. 35)
SERVICE PILOTE : AFB SERVICES ASSOCIÉS : DDT
Points de contrôle
Intervention sur travaux non autorisés ou déclarés
Vérification des travaux autorisés
Cibles
Mesures compensatoires éventuelles,
Travaux non autorisés entraînant l?assèchement ou l?imperméabilisation,
Cible géographique,
Prescriptions écrites dans les arrêtés réglementant les IOTA,
Travaux réalisés par des personnes ayant déjà été informées de la réglementation,
Zones de fond de vallée et limite d?urbanisation.
Suites administratives ou judiciaires
données à un contrôle non conforme
Suites administratives avec arrêté de mise en demeure privilégiées
Avertissement si aménagement en phase de chantier initial, impact très faible et arrêt im-
médiat de l?opération
PV
De même, en ce qui concerne « Préservation de la biodiversité, du patrimoine naturel (habitats, faune, flore, paysages) »
(Axe 5), l?action 17 « Contrôle des dérogations relatives aux atteintes aux habitats d?espèces protégées ou aux espèces
protégées » de ce plan de contrôle précise le service pilote ainsi que les services associés pour la sous-action « Contrôle
des dérogations « espèces protégées » » (cf. Tableau 5).
21
TABLEAU 5 : MODALITÉS DES CONTRÔLES DES DÉROGATIONS « ESPÈCES PROTÉGÉES » (source : MISEN 42, 2018, p. 40)
SERVICE PILOTE : DREAL SERVICES ASSOCIÉS : ONCFS
Points de contrôle
Respect des prescriptions.
Remise en état des espaces ou de la surface acquise en dédommagement de la destruction
des espaces aménagés.
Présence des espèces et écosystèmes dans l?espace aménagé ou acquis en compensation.
Viabilité de l?espace aménagé ou acquis en compensation et des espèces qui y vivent.
Documents de bilan.
Cibles de contrôle
Mesures de police administrative.
Dérogations octroyées dans le département et dont la mise en oeuvre a commencé.
Suites administratives ou judiciaires
données à un contrôle non conforme Procès-verbal en cas de non-respect de la réglementation de protection stricte des espèces.
Des plans d?actions similaires, déclinés en programmes d?actions, sont réalisés dans l?ensemble des départements dans le
cadre des MISEN et permettent l?attribution des contrôles selon les thématiques concernées.
Cette première partie s?est attachée à rappeler les objectifs et le cadre réglementaire du dispositif
de suivi des mesures éviter, réduire, compenser. La partie qui suit constitue quant à elle un guide
méthodologique destiné à accompagner les maîtres d?ouvrage dans la définition et la mise en oeuvre
du suivi de leurs mesures ERC à toutes les étapes de leurs projets. Elle propose notamment des mé-
thodes pour présenter de façon claire et complète les mesures ERC dans les dossiers d?autorisation,
définir les modalités du suivi de la mise en oeuvre et de l?efficacité des mesures, réaliser le suivi
en tant que tel et enfin rendre compte de ses résultats. Elle s?achève sur la présentation de trois
outils associés : l?outil GeoMCE de géolocalisation des mesures ERC, le versement des données de
biodiversité et les sites naturels de compensation.
REFERENCES
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versité de la Caisse des dépôts (2014).
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Comprendre. Décembre 2016, no. 10,
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l?Eau et de la Nature du département
de la Loire (2018). Plan de contrôle in-
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séquence éviter, réduire et compen-
ser les impacts sur le milieu naturel.
Disponible sur : https://www.ecolo-
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tionales sur la séquence éviter, ré-
duire et compenser les impacts sur les
milieux naturels. Octobre 2013. Dispo-
nible sur : http://www.side.developpe-
ment-durable.gouv.fr/
MTES (2017a). La séquence « éviter,
réduire et compenser », un disposi-
tif consolidé. Théma Essentiel, CGDD.
Disponible sur : https://www.ecolo-
gique-solidaire.gouv.fr/
MTES (2017b). Note technique du 22
août 2017 relative à l?organisation et
la pratique du contrôle par les ser-
vices et établissements chargés de
missions de police de l?eau et de la
nature. Disponible sur : http://circu-
laires.legifrance.gouv.fr/
MTES (2018). Guide d?aide à la défi-
nition des mesures ERC. Théma Ba-
lise. CGDD et CEREMA. Disponible
sur : https://www.ecologique-soli-
daire.gouv.fr/
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
http://www.mission-economie-biodiversite.com/publication/biodiv2050-n3
http://www.mission-economie-biodiversite.com/publication/biodiv2050-n3
http://www.mission-economie-biodiversite.com/publication/compensation-ecologique-naissance-dun-cadre-coherent
http://www.mission-economie-biodiversite.com/publication/compensation-ecologique-naissance-dun-cadre-coherent
http://www.mission-economie-biodiversite.com/publication/la-compensation-ecologique-a-travers-le-monde-source-dinspiration
http://www.mission-economie-biodiversite.com/publication/la-compensation-ecologique-a-travers-le-monde-source-dinspiration
http://www.loire.gouv.fr/IMG/pdf/misen__plan_controle2018.pdf
http://www.environnement-urbanisme.certu.developpement-durable.gouv.fr/guide-sur-l-evaluation-environnementale-des-a116.html
http://www.environnement-urbanisme.certu.developpement-durable.gouv.fr/guide-sur-l-evaluation-environnementale-des-a116.html
http://www.environnement-urbanisme.certu.developpement-durable.gouv.fr/guide-sur-l-evaluation-environnementale-des-a116.html
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Doctrine%20ERC.pdf
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Doctrine%20ERC.pdf
http://www.side.developpement-durable.gouv.fr/EXPLOITATION/DEFAULT/doc/IFD/IFD_REFDOC_TEMIS_0079094
http://www.side.developpement-durable.gouv.fr/EXPLOITATION/DEFAULT/doc/IFD/IFD_REFDOC_TEMIS_0079094
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20La%20s%C3%A9quence%20%C3%A9viter%20r%C3%A9duire%20et%20compenser.pdf
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20La%20s%C3%A9quence%20%C3%A9viter%20r%C3%A9duire%20et%20compenser.pdf
http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2017/10/cir_42634.pdf
http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2017/10/cir_42634.pdf
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
22
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
Débardage à cheval de bois d?éclaircies réalisées pour les oiseaux forestiers
(CDC Biodiversité 2018 © Gilles Cohen). Le débardage à cheval présente
plusieurs avantages par rapport au débardage mécanique :
- son bilan carbone est nettement plus favorable ;
- les chevaux passant à travers les arbres, il n?est pas nécessaire de couper des
arbres spécifiquement pour tracer des chemins ;
- il limite le tassement des sols et préserve le système racinaire des arbres.
23
2 Guide méthodologique d?aide
au suivi des mesures ERC
(1) Le 20 de l?article L.110-1 du CE précise que « le principe d?action préventive et de correction [...] des atteintes à l?environnement [...]
doit viser un objectif d?absence de perte nette de biodiversité, voire tendre vers un gain de biodiversité ».
2.1 Objectifs et
lecture du guide
Les objectifs du guide
Le suivi des mesures ERC est complexe à mettre en place.
En effet, il dépend d?une multitude d?éléments, dont
notamment la qualité de l?état initial, mais aussi la bonne
définition des mesures, des indicateurs proposés par le por-
teur de projet et de la fréquence des relevés sur le terrain.
Toutefois, il s?agit d?une étape primordiale pour s?assurer
de la bonne mise en oeuvre et de l?efficacité des mesures
ERC, et donc plus globalement de l?atteinte de l?objectif
d?absence de perte nette de biodiversité énoncé par la
loi biodiversité(1).
Une définition plus
précise des mesures...
L?objectif principal de ce guide est d?accompagner le
porteur de projet dans la définition de sa démarche ERC,
la précision des objectifs de ses mesures, et plus spécifi-
quement la détermination du suivi des mesures, outil d?éva-
luation de l?atteinte des objectifs. Pour ce faire, le guide
propose plusieurs méthodologies sous la forme de fiches
méthodologiques pour aboutir à une description la plus
précise possible des mesures dans le dossier de demande
d?autorisation (ou de déclaration, etc.). Deux trames types
sont proposées ci-après :
- une trame type descriptive des sites accueillant
les mesures,
- une trame type descriptive des mesures.
L?un des objectifs principaux de ce guide ? et
plus précisément des fiches n°1, 2, 3 et 5 ? est
d?aider les porteurs de projet à remplir ces trames,
dans le but d?insérer les deux trames descriptives
complétées, autant que de possible, dans leurs dos-
siers de demande d?autorisation.
qui aide à la rédaction
des prescriptions...
L?ensemble des trames descriptives des mesures pourront
ensuite être intégrées dans la partie relative aux mesures et
caractéristiques du dossier de demande d?autorisation (ou
de déclaration) du maître d?ouvrage. Dans ce cas, elles se-
ront évaluées par le service instructeur lors de l?instruction.
Ce dernier fixera, sur la base des propositions du porteur
de projet faites dans le dossier de demande et suite à des
échanges avec celui-ci, les prescriptions relatives à la sé-
quence ERC qui seront reprises dans l?acte d?autorisation.
Ainsi, plus les mesures seront adaptées aux impacts du pro-
jet, suffisamment détaillées au sein de son dossier de de-
mande d?autorisation et réalisables techniquement, plus
les prescriptions pourront se calquer sur les propositions du
porteur de projet (sous réserve de validation des services de
l?État compétents). Le maître d?ouvrage est donc en mesure
d?être force de propositions dans la rédaction de ses propres
obligations. Toutefois, si au bout de quelques années de
gestion et de suivi des mesures, les objectifs de moyens et
de résultats ne sont pas atteints, des prescriptions complé-
mentaires seront prises par les services de l?État.
et à la définition des
modalités de suivi
Par ailleurs, plus la définition et la description d?une me-
sure sera détaillée, plus il sera facile pour le maître d?ou-
vrage de définir les modalités de suivi qui seront associées.
Il sera néanmoins nécessaire de garder une certaine sou-
plesse dans la rédaction afin de pouvoir s?adapter au terrain
et à l?évolution éventuelle du contexte environnemental.
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
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GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
2.2 Trames types
TRAME DESCRIPTIVE D?UN SITE D?ACCUEIL D?UNE (OU PLUSIEURS) MESURE(S)
La description des mesures ERC doit être précédée de la description du site sur lequel elles vont être mises en place(2).
Cette description est d?autant plus intéressante pour le porteur de projet s?il réalise plusieurs mesures sur un même
site d?accueil (comme cela est souvent le cas pour les mesures de compensation), auquel cas cette trame « site » sera
commune à toutes les mesures du site, ce qui permettra de s?assurer de leur cohérence globale. Le modèle ci-après est
proposé. Certaines catégories se rapportent à des fiches du présent guide, car celles-ci offrent les clés pour comprendre
comment les compléter.
Ces trames sont fournies à titre indicatif. Elles sont adaptables et ce modèle peut être amené à être modifié/
amélioré au cas par cas, selon les informations disponibles.
d DONNÉES GÉNÉRALES DU SITE
Nom du site :
d LOCALISATION DU SITE
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ? ?
? ? ? ?
Carte de localisation du site sécurisé
d MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
? Acquisition foncière
? Convention
? Bail emphytéotique
? Bail rural
? Bail rural environnemental
? Obligation réelle environnementale
? Autre (préciser) :
Fiche n°2
Date de la sécurisation foncière :
Durée de sécurisation foncière :
Évolution prévue du site après la date de fin de sécurisation :
d ÉTAT INITIAL DU SITE
Milieu physique : Géologie, hydrologie et fonctions hydrauliques éventuelles, caractéristiques physi-
co-chimiques et / ou morphologiques du sol, etc.
Milieu naturel : Faune, flore, habitats, corridors et zonages réglementaires et d?inventaires
(2) Dans le cas des mesures R, C ou A qui font l?objet d?une mise en oeuvre sur un site spécifique.
!
25
Milieu humain : Foncier / urbanisme, agriculture, bâti, usages anthropiques historiques et actuels du
site, activités exerçant une pression anthropique sur le site, etc.
Paysage :
Menaces et pressions éventuelles :
Politiques publiques en vigueur sur les milieux naturels
du site et à proximité :
d MESURES PROPOSÉES SUR LE SITE
Liste des mesures proposées :
Carte de localisation des mesures proposées au sein du site
Fiche n°2 Fiche n°5
d MODALITÉS DE REPORTING
Format, fréquence de rendu, etc.
TRAME DESCRIPTIVE D?UNE MESURE
Ces trames sont données à titre indicatif. Elles sont adaptables et ce modèle peut être amené à être modifié/
amélioré au cas par cas, selon les informations disponibles.
d DONNÉES GÉNÉRALES DE LA MESURE
Intitulé de la mesure :
Fiche n°2Phase de la séquence : ? ?Évitement ? Réduction ? Compensation ? Accompagnement
Type :
Cf. classification du Guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
Fiche n°2
Catégorie :
Sous-catégorie :
Cible(s) de la mesure :
? Population humaine
? Faune et flore (précisez ci-dessous)
? Habitats naturels (précisez ci-dessous)
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoines culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
Fiche n°2
Objectif(s) de la mesure :
Fiche n°2
!
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GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
Type de travaux envisagés (génie écologique, autres) :
Fiche n°2
Détail du programme opérationnel de gestion conservatoire :
Structure en charge de/associée à la mise en oeuvre des travaux envisagés :
Structure en charge de la gestion conservatoire de la mesure :
d DATES
Durée prévue :
Date de mise en oeuvre prévue (dates de début et de fin des travaux) :
d ESTIMATION DU COÛT DE LA MESURE
Montant prévu pour la sécurisation foncière :
Montant prévu pour les travaux initiaux (dont maîtrise d?oeuvre) :
Montant prévu pour les travaux d?entretien (dont maîtrise d?oeuvre) :
Autres ingénieries ou maîtrises d?oeuvre prévues (suivi, reporting, pilotage, etc.) :
d LOCALISATION
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
Fiche n°2
Fiche n°5
? ? ? ?
? ? ? ?
Dimensionnement de la mesure (Surface, mètres linéaires ou
nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site.
Extrait cartographique de la mesure sous format .shp à fournir
d ESPÈCES ANIMALES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Famille / Embranchement Nom scientifique Nom vernaculaire
Évaluation de l?état des
populations sur le site et son
environnement proche
? ? ? ?
? ? ? ?
d ESPÈCES VÉGÉTALES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Famille / Embranchement Nom scientifique Nom vernaculaire
Évaluation de l?état des
populations sur le site et son
environnement proche
? ? ? ?
? ? ? ?
27
d MILIEUX/HABITATS CONCERNÉS PAR LA MESURE
Type d?habitat/milieu Habitat/milieu Évaluation de l?état des habitats cibles sur le site et son environnement
proche
? ? ?
? ? ?
d FONCTIONS ÉCOLOGIQUES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Type de fonction Fonctions Évaluation de l?état des fonctions cibles sur le site et son
environnement proche
? ? ?
? ? ?
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?état d?avancement de la
mesure : objectif(s) de moyens
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de
suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Fiche n°3
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Fiche n°3Coût du suivi de la mise en oeuvre :
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de
suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Fiche n°3
Structure(s) en charge du suivi de l?efficacité :
Fiche n°3Coût du suivi de l?efficacité :
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GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
2.3 La lecture des fiches selon
l?avancement du projet
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
Trames descriptives d?un site d?accueil
et d?une mesure à insérer dans le dossier
(alimentées avec les méthodologies
présentées dans les fiches n°2, 3 et 5)
Fiche n°1 : Prévoir la démarche
ERC dès la conception de son projet
Fiche n°2 :
Vers une défi-
nition précise des
mesures ERC facili-
tant la mise en
place de leur suivi
a posteriori
Fiche n°3 : Définir le suivi des mesures ERC dès le dos-
sier de demande d?autorisation
Fiche n°5 : La géolocalisation des mesures, pour un
meilleur suivi
Fiche n°4 : Réaliser le suivi écologique et
rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Fiche n°7 : Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
Fiche n°6 : Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des me-
sures ERC
Re
st
au
ra
tio
n
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un
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ou
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30
Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Prévoir la démarche ERC dès
la conception de son projet
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(1) Une mesure d?évitement « amont » est définie comme étant une « mesure prévue avant détermination de la version du projet tel que présenté dans le dossier de demande (stade des
réflexions amont, études d?opportunité ou études amont, études préalables, comparaison des différentes variantes, des scénarios d?implantation du projet, des différentes solutions
d?aménagement, d?emprises du chantier et des installations, ouvrages et activités définitives, etc.) » dans le guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Autorité compétente chargée de délivrer l?autorisation,
bureaux d?études, autorité environnementale,
établissements publics en charge de l?appui technique à
l?instruction (AFB, ONCFS).
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation de plusieurs outils à disposition des
porteurs de projet pour intégrer la séquence ERC le plus
en amont possible, lors de la conception du projet : la
concertation préalable, la phase amont de l?autorisation
environnementale ou encore le cadrage préalable.
CONTEXTE
Tout porteur de projet soumis au moins à l?une des procé-
dures environnementales (évaluation environnementale,
procédure « Loi sur l?eau », dérogation « espèces proté-
gées », procédure ICPE, etc.) se doit de présenter une dé-
marche ERC dans son dossier de demande d?autorisation.
Toutefois, cette démarche ERC se réfléchit bien en amont
de la rédaction du dossier, dès la conception du projet.
Aussi, la définition des modalités de mise en oeuvre ainsi
que des modalités de suivi des mesures ERC sont réflé-
chies avant de se lancer dans la rédaction du dossier de
demande d?autorisation.
Un maître d?ouvrage peut donc prévoir sa démarche ERC
en amont, et ce dès les premières étapes de la conception
du projet, notamment :
- lors de la concertation préalable, procédure vo-
lontaire qui concerne les projets soumis à évaluation
environnementale. Cette phase permet au grand public
de « débattre de l?opportunité, des objectifs et des
caractéristiques principales du projet [...] ainsi que de
[ses] impacts significatifs sur l?environnement et l?amé-
nagement du territoire. Elle permet, le cas échéant,
de débattre de solutions alternatives, y compris, pour
un projet, son absence de mise en oeuvre » (article
L121-15-1 du CE), notamment au regard des enjeux en-
vironnementaux du territoire. Elle est donc l?occasion de
discuter des mesures d?évitement « amont »(1) proposées
par le porteur de projet.
- lors de la phase amont de l?autorisation environne-
mentale : les porteurs de projet peuvent solliciter de
l?administration soit des échanges (entretien, réunion,
etc.), soit un « certificat de projet » qui identifie les
régimes et procédures dont relève le projet, précise le
contenu attendu du dossier et surtout peut fixer, en
accord avec le porteur de projet, un calendrier d?instruc-
tion dérogatoire aux délais légaux, s?il y a accord entre le
pétitionnaire et l?administration.
31
L?objectif est d?améliorer la qualité des dossiers pour
fluidifier leur instruction. Cette phase amont présente
plusieurs avantages :
- Le montage du dossier est plus sécurisé techni-
quement et juridiquement, et le traitement du dossier
plus transparent.
- La qualité des dossiers est améliorée, ce qui permet
de limiter les demandes de compléments.
- La phase amont implique un engagement du porteur
de projet et de l?administration sur les procédures et
le calendrier, au moyen de la délivrance d?un certificat
de projet
- Elle permet un cadrage préalable à l?étude d?impact,
rédigé sur demande du porteur de projet, par l?autorité
compétente (qui consulte l?autorité environnementale).
Contexte législatif et
réglementaire
?Relatif à la concertation préalable
L?article L121-15-1 du CE précise que « la concertation
préalable peut concerner :
1° Les projets, plans et programmes mentionnés à l?article
L. 121-8 pour lesquels la Commission nationale du débat
public a demandé une concertation préalable en applica-
tion de l?article L. 121-9 ;
1° bis Les projets mentionnés au II de l?article L. 121-8
pour lesquels une concertation préalable est menée par le
maître d?ouvrage en application du même II ;
2° Les projets assujettis à une évaluation environnemen-
tale en application de l?article L. 122-1 et ne relevant pas
du champ de compétence de la Commission nationale du
débat public en application des I et II de l?article L. 121-8 ;
[...] La concertation préalable permet de débattre de
l?opportunité, des objectifs et des caractéristiques
principales du projet [...], des enjeux socio-économiques
qui s?y attachent ainsi que de leurs impacts significatifs
sur l?environnement et l?aménagement du territoire.
Cette concertation permet, le cas échéant, de débattre
de solutions alternatives, y compris, pour un projet, son
absence de mise en oeuvre. Elle porte aussi sur les moda-
lités d?information et de participation du public après la
concertation préalable. »
« La concertation préalable est d?une durée minimale
de quinze jours et d?une durée maximale de trois mois »
(article L121-16 du CE).
« Le bilan de cette concertation est rendu public. Le
maître d?ouvrage ou la personne publique responsable
indique les mesures qu?il juge nécessaire de mettre en
place pour répondre aux enseignements qu?il tire de la
concertation » (article L121-16 du CE).
L?article L.121-17 du CE précise les personnes suscep-
tibles de solliciter une concertation préalable :
« I. - Pour les [...] projets mentionnés [au 2°] de l?article L.
121-15-1, [...] le maître d?ouvrage du projet peut prendre
l?initiative d?organiser une concertation préalable, soit
selon des modalités qu?[il fixe] librement, soit en choisis-
sant de recourir à celles définies à l?article L. 121-16-1.
Dans les deux cas, la concertation préalable respecte les
conditions fixées à l?article L. 121-16.
II. - En l?absence d?une concertation préalable décidée en
application du I, l?autorité compétente pour autoriser un
projet mentionné au 2° de l?article L. 121-15-1 peut impo-
ser par décision motivée au maître d?ouvrage du projet
d?organiser une concertation préalable réalisée dans le
respect des modalités définies aux articles L. 121-16 et
L. 121-16-1 ».
L?article R121-20 du CE précise que « le maître d?ouvrage
ou la personne publique responsable établit un dossier de
la concertation, qui comprend notamment :
- les objectifs et caractéristiques principales du [...]
projet, y compris, [...] son coût estimatif ;
- le cas échéant, le plan ou le programme dont
il découle ;
- la liste des communes correspondant au territoire
susceptible d?être affecté ;
- un aperçu des incidences potentielles
sur l?environnement ;
- une mention, le cas échéant, des solutions
alternatives envisagées. »
L?article R121-21 du CE explique que « lorsque la concer-
tation est organisée selon des modalités librement fixées
en application du I de l?article L. 121-17 et qu?il n?est pas
fait appel à un garant, le bilan de la concertation et les
mesures qu?il ou elle juge nécessaires pour tenir compte
des enseignements de la concertation sont établis et
publiés par le maître d?ouvrage ou la personne publique
responsable dans un délai de trois mois après la fin de
la concertation.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
32
Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Il est publié sur le site internet du maître d?ouvrage ou
de la personne publique responsable, ou s?il ou elle n?en
dispose pas, sur le site internet des services de l?État dans
le département ».
?Relatif au cadrage préalable
« L?étude d?impact préalable à la réalisation du projet est
réalisée sous la responsabilité du ou des maîtres d?ou-
vrage » (article R122-1 du CE).
Toutefois, « si le maître d?ouvrage le requiert avant de
présenter une demande d?autorisation, l?autorité com-
pétente [chargée de prendre la décision d?autorisation,
d?approbation ou d?exécution du projet] rend un avis sur le
champ et le degré de précision des informations à fournir
dans l?étude d?impact », couramment appelé « cadrage
préalable » (article L122-1-2 du CE).
« Dans sa demande, le maître d?ouvrage fournit au mini-
mum les éléments dont il dispose sur les caractéristiques
spécifiques du projet et, dans la zone qui est susceptible
d?être affectée :
- les principaux enjeux environnementaux ;
- ses principaux impacts » (article R122-4 du CE).
« À la demande du maître d?ouvrage, l?autorité compétente
[peut également] organise[r] une réunion d?échange d?in-
formations avec les parties prenantes locales intéressées
par ce projet afin que chacune puisse faire part de ses
observations sur les incidences potentielles du projet
envisagé » (article L122-1-2 du CE).
Pour rédiger ce cadrage préalable, l?autorité qui a la
compétence de prendre la décision d?autorisation,
d?approbation ou d?exécution du projet consulte sans
délai l?« autorité environnementale, [...] les communes
d?implantation du projet, les collectivités territoriales
et leurs groupements qu?elle estime intéressés au regard
des incidences environnementales notables du projet sur
leur territoire, [...] et, pour ce qui concerne les aspects liés
à la santé humaine, le ministre chargé de la santé pour les
projets susceptibles d?avoir des incidences notables sur
l?environnement et la santé humaine au-delà du territoire
d?une seule région et le directeur général de l?agence ré-
gionale de santé pour les autres projets » (article R122-4
du CE).
« Dans son avis, l?autorité compétente précise les élé-
ments permettant au maître d?ouvrage d?ajuster le conte-
nu de l?étude d?impact à la sensibilité des milieux et aux
impacts potentiels du projet sur l?environnement ou la
santé humaine, notamment le degré de précision des dif-
férentes thématiques abordées dans l?étude d?impact »
(article R122-4 du CE). Aussi, la manière de définir sa dé-
marche ERC peut faire l?objet d?un tel cadrage préalable.
« Cet avis comporte tout autre renseignement ou élément
[que l?autorité compétente] juge utile de porter à la
connaissance du maître d?ouvrage, notamment sur les
zonages applicables au projet, et peut également préciser
le périmètre approprié pour l?étude de chacun des impacts
du projet » (article R122-4 du CE).
Enfin, « les précisions apportées par l?autorité compétente
n?empêchent pas celle-ci de faire compléter le dossier de
demande d?autorisation ou d?approbation [a posteriori] et
ne préjugent pas de la décision qui sera prise à l?issue de la
procédure d?instruction » (article L122-1-2 du CE).
?Relatif à l?autorisation environnementale
L?article L.181-5 du CE précise que : « avant le dépôt de la
demande d?autorisation environnementale, le porteur d?un
projet soumis à une telle autorisation :
1° Peut solliciter des informations lui permettant de
préparer son projet et le dossier de sa demande d?auto-
risation auprès de l?autorité administrative compétente.
Les réponses apportées par celle-ci sont fonction de l?état
du projet et ne préjugent ni du contenu du dossier qui
sera finalement nécessaire à l?instruction de la demande
d?autorisation ni de la décision qui sera prise à l?issue
de celle-ci ;
2° Peut faire établir par l?autorité administrative compé-
tente le certificat de projet prévu par l?article L. 181-6 ; [...]
4° Si le projet est soumis à évaluation environnementale,
peut demander à l?autorité compétente l?avis sur le champ
et le degré de précision des informations à fournir dans
l?étude d?impact prévu à l?article L. 122-1-2. »
L?article L.181-6 du CE explique que : « Un certificat de
projet peut être établi à la demande du porteur d?un projet
soumis à autorisation environnementale par l?autorité
administrative compétente pour délivrer celle-ci.
Le certificat, en fonction de la demande présentée et au vu
des informations fournies, indique les régimes, décisions
et procédures qui relèvent de l?autorité administrative
compétente pour l?autorisation environnementale et qui
sont applicables au projet à la date de cette demande,
ainsi que la situation du projet au regard des dispositions
relatives à l?archéologie préventive.
33
Le certificat comporte également :
- soit le rappel des délais réglementairement prévus
pour l?intervention de ces décisions ;
- soit un calendrier d?instruction de ces décisions, qui
se substitue aux délais réglementairement prévus s?il
recueille, dans les conditions fixées par le décret prévu
par l?article L. 181-31, l?accord du demandeur et qui
engage ainsi celui-ci et l?administration.
Les indications figurant dans le certificat de projet ne
peuvent être invoquées à l?appui d?un recours contre l?au-
torisation environnementale ultérieurement délivrée mais
engagent la responsabilité de l?administration lorsque leur
inexactitude ou la méconnaissance des engagements du
calendrier a porté préjudice au bénéficiaire du certificat.
Le porteur du projet peut présenter conjointement à sa
demande de certificat de projet une demande d?examen
au cas par cas prévu par le IV de l?article L. 122-1, une
demande d?avis sur le champ et le degré de précision des
informations à fournir dans l?étude d?impact prévu par l?ar-
ticle L. 122-1-2 et une demande de certificat d?urbanisme
prévu par l?article L. 410-1 du code de l?urbanisme. Elles
sont, s?il y a lieu, transmises à l?autorité administrative
compétente pour y statuer et les décisions prises avant
l?intervention du certificat de projet sont annexées
à celui-ci ».
MÉTHODOLOGIE
Il est courant que les parties relatives aux mesures ERC
et à leurs modalités de suivi soient peu développées dans
les dossiers de demande d?autorisation, généralement à
cause d?un manque d?information sur le contenu attendu.
Toutefois, la bonne définition des mesures et la réalisation
d?un programme de suivi associé à chaque mesure dès le
dossier de demande d?autorisation permet de se poser très
rapidement la question de leur réalisme, de leur soutena-
bilité technique et financière, et donc de l?acceptabilité du
projet et des impacts qu?il générera. Elle facilite ensuite
le suivi de la mise en oeuvre et de l?efficacité de ces der-
nières. En outre, lorsque les mesures sont bien définies,
dimensionnées et décrites dans le dossier de demande
d?autorisation, il n?est pas rare que l?autorité décisionnaire
reprenne les propositions dans l?acte d?autorisation.
? La concertation préalable
La concertation préalable, sollicitée par le porteur de pro-
jet ou imposée par l?autorité compétente pour l?autoriser,
permet ainsi au grand public de débattre des différentes
variantes du projet envisagées et de passer en revue les
solutions alternatives, y compris celle de son absence de
mise en oeuvre. En effet, ces variantes, si elles permettent
de mieux prendre en compte les enjeux environnementaux
du territoire identifiés au préalable, peuvent constituer
des mesures d?évitement « amont » (scénarios d?implanta-
tion du projet, des différentes solutions d?aménagement,
d?emprises du chantier et des installations, ouvrages et
activités définitives, etc.). À titre d?exemple, le choix d?une
variante A du projet localisée sur un terrain déjà urbanisé
sans enjeu relatif aux espèces protégées plutôt qu?une
variante B de ce projet dont l?implantation est prévue sur
une zone considérée comme sensible car accueillant des
espèces protégées peut constituer une mesure d?évite-
ment « amont ».
Aussi, dans son dossier de concertation préalable, le
porteur de projet peut consacrer une partie spécifique à
la présentation de ses mesures d?évitement « amont » afin
de valoriser la démarche qu?il a mise en place au regard
des différents enjeux environnementaux pré-identifiés.
Le débat associant le grand public lors de la concertation
préalable et notamment les acteurs locaux qui ont une
connaissance fine des enjeux environnementaux du
territoire permettra, sur la base de ce dossier, d?identifier
d?autres mesures ERC potentielles.
À l?issue de cette concertation, le porteur de projet
retranscrit ses engagements, et notamment ceux
relatifs aux mesures ERC, en plus du bilan de la
concertation demandé à l?article L121-16 du CE.
Ces engagements constitueront la base sur laquelle
le suivi de la bonne mise en oeuvre et de l?efficacité des
mesures ERC, et principalement des mesures d?évitement
« amont », pourra s?effectuer. Ils pourront identifier par
exemple les zones sensibles évitées et permettre au grand
public de vérifier l?absence d?impact sur ces zones, et donc
au maître d?ouvrage lui-même ainsi qu?aux services de
l?État de suivre la bonne mise en oeuvre de ces mesures.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
34
Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Le bilan et les engagements doivent d?ailleurs être inté-
grés au dossier d?enquête publique, étape à laquelle une
première vérification des engagements du porteur de
projet en termes d?évitement amont pourra être réalisée,
les choix relatifs du projet étant également retranscrits
au sein de l?étude d?impact, pièce obligatoire du dossier
d?enquête publique.
? Le cadrage préalable
Le cadrage préalable, facultatif, permet ainsi aux maîtres
d?ouvrage qui l?ont demandé d?avoir davantage d?informa-
tions concernant le contenu du dossier et de repérer en
amont d?éventuelles difficultés qu?ils pourraient rencon-
trer lors de l?évaluation environnementale de leur projet.
Pour ce faire, le porteur de projet doit joindre à la de-
mande d?informations un fond de dossier qui présente les
grandes lignes du projet et son implantation territoriale,
ainsi que ses principaux enjeux et ses effets possibles sur
l?environnement. Les services de l?État ne pouvant pas se
mobiliser plusieurs fois en amont de chaque projet, il est
nécessaire que les maîtres d?ouvrage présentent des élé-
ments concrets et des réflexions suffisamment avancées
lorsqu?ils sollicitent un cadrage préalable.
Ainsi, en plus des questions relatives au périmètre du
projet et aux degrés de précisions attendus dans l?étude
d?impact, le porteur de projet peut questionner l?autorité
environnementale (en charge de la rédaction du cadrage
préalable) sur des sujets plus spécifiques. Ce cadrage
préalable peut en effet être l?occasion pour un porteur
de projet d?obtenir des éléments réglementaires et tech-
niques nécessaires à la bonne définition de sa démarche
ERC, et plus spécifiquement, lorsque cela est possible,
des éléments relatifs aux modalités de suivi des mesures.
Par exemple, si sa demande de cadrage porte notam-
ment sur les mesures ERC et leurs modalités de suivi à
prévoir, le porteur de projet pourra être renseigné sur
les attentes du service qui instruira son futur dossier de
demande d?autorisation.
Ce cadrage préalable est également l?occasion de veiller à
la symétrie entre les méthodes utilisées pour la réalisation
de l?état initial du site d?accueil et les méthodes utilisées
pour le suivi des mesures sur ce site.
Aucun délai réglementaire entre la saisine des services de
l?État pour un cadrage préalable et leur réponse n?est fixé.
Toutefois, de nombreux services se basent sur les délais
réglementaires des avis de l?autorité environnementale
locale, à savoir environ 2 mois.
? La phase amont de l?autorisation
environnementale
La procédure d?autorisation environnementale présente
plusieurs avantages relatifs à la conception de la démarche
ERC. Susceptible d?embarquer plusieurs procédures fai-
sant l?objet de mesures ERC, elle peut permettre :
- d?avoir une vision et une évaluation globale des im-
pacts du projet et donc des prescriptions notamment en
termes de mesures ERC plus adaptées,
- de mutualiser des mesures qui auraient pu être dé-
finies parallèlement au titre de différentes procédures,
- d?homogénéiser et mutualiser la description des
mesures au sein du dossier unique,
- de mutualiser le suivi des mesures,
- de mutualiser des mesures d?accompagnement entre
plusieurs maîtres d?ouvrage (ex : recherche).
Plus particulièrement, la phase amont de l?autorisation
environnementale instaure un dialogue entre instructeurs
et porteurs de projet qui permet ;
- de travailler dès la conception du projet sur la
définition de l?évitement, de la réduction, voire de
la compensation,
- d?obtenir, tout comme pour le cadrage préalable, des
éléments réglementaires et techniques nécessaires
à la bonne définition de sa démarche ERC, et plus
spécifiquement, lorsque cela est possible, des éléments
relatifs aux modalités de suivi des mesures,
- d?envisager la mutualisation des mesures au titre de
plusieurs procédures, et donc une mutualisation des
protocoles de suivi qui y sont associés.
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LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
Vers une définition précise des
mesures ERC facilitant la mise en
place de leur suivi a posteriori
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, opérateurs de compensation, services
instructeurs, établissements publics en charge de
missions d?appui technique à l?instruction des dossiers
(AFB, ONCFS, etc.).
X OBJECTIF DE LA FICHE :
Tendre vers la définition la plus précise possible des
mesures dans le dossier de demande d?autorisation, pour
prévoir au mieux et dès cette phase amont leur suivi.
Plus précisément, il s?agit ici de remplir les champs
associés dans les trames types (cf. champs marqués du
logo de la trame descriptive p.24).
CONTEXTE
Contexte réglementaire
? Le cas général
« Le principe d?action préventive et de correction, par prio-
rité à la source, des atteintes à l?environnement » consiste
à utiliser « les meilleures techniques disponibles à un coût
économiquement acceptable. Ce principe implique d?évi-
ter les atteintes à la biodiversité et aux services qu?elle
fournit ; à défaut, d?en réduire la portée ; enfin, en dernier
lieu, de compenser les atteintes qui n?ont pu être évitées
ni réduites, en tenant compte des espèces, des habitats
naturels et des fonctions écologiques affectées » (article
L110-1 du CE).
L?article L163-1 du CE précise que « lorsque la compensa-
tion porte sur un projet, un plan ou un programme soumis
à évaluation environnementale, la nature des compensa-
tions proposées par le maître d?ouvrage est précisée dans
l?étude d?impact présentée par le pétitionnaire avec sa
demande d?autorisation » et explique que « dans tous les
cas, le maître d?ouvrage reste seul responsable à l?égard
de l?autorité administrative qui a prescrit ces mesures
de compensation » de la mise en oeuvre et de l?efficacité
de ses mesures. « Elles [(les mesures de compensation)]
doivent se traduire par une obligation de résultats et être
effectives pendant toute la durée des atteintes ».
Par ailleurs, « si les atteintes liées au projet ne peuvent
être ni évitées, ni réduites, ni compensées de façon satis-
faisante, celui-ci n?est pas autorisé en l?état ».
? L?étude d?impact
L?article R122-5 explique que l?étude d?impact doit conte-
nir « les mesures prévues par le maître de l?ouvrage pour :
- éviter les effets négatifs notables du projet sur l?en-
vironnement ou la santé humaine et réduire les effets
n?ayant pu être évités ;
37
- compenser, lorsque cela est possible, les effets néga-
tifs notables du projet sur l?environnement ou la santé
humaine qui n?ont pu être ni évités ni suffisamment
réduits. S?il n?est pas possible de compenser ces effets,
le maître d?ouvrage justifie cette impossibilité(1).
- La description de ces mesures doit être accompagnée
de l?estimation des dépenses correspondantes, de l?ex-
posé des effets attendus de ces mesures à l?égard des
impacts du projet sur les éléments mentionnés au 5° »
ainsi que « des modalités de suivi » de ces mesures.
? L?autorisation environnementale
L?article R181-14 explique que dans le cas d?un projet
soumis à autorisation environnementale et qui ne fait
pas l?objet d?une étude d?impact(2) par ailleurs, l?étude
d?incidence « présente les mesures envisagées pour éviter
et réduire les effets négatifs notables du projet sur l?envi-
ronnement et la santé, les compenser s?ils ne peuvent être
évités ni réduits et, s?il n?est pas possible de les compenser,
la justification de cette impossibilité ».
De plus, l?article D.181-15-5 du CE précise que « lorsque
l?autorisation environnementale tient lieu de dérogation
au titre du 4° de l?article L. 411-2, le dossier de demande
est complété par la description :
1° Des espèces concernées, avec leur nom scientifique et
nom commun ;
2° Des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet
de la demande avec une estimation de leur nombre et de
leur sexe ;
3° De la période ou des dates d?intervention ;
4° Des lieux d?intervention ;
5° S?il y a lieu, des mesures de réduction ou de compensa-
tion mises en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques
pour les espèces concernées ;
6° De la qualification des personnes amenées à intervenir ;
7° Du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
8° Des modalités de compte rendu des interventions. »
(1) L?impossibilité de compenser fait principalement référence aux thématiques telles que la qualité de l?air ou encore le
bruit pour lesquelles l?application de la compensation est encore au stade de la réflexion.
(2) Par exemple, un projet qui ne rentre pas dans les catégories de projets listées dans l?annexe de l?article R 122-2 (donc non
soumis à évaluation environnementale) et qui fait l?objet d?une autorisation IOTA ou ICPE.
? L?évaluation des incidences Natura 2000
L?article R414-23 détaille le contenu d?une évaluation des
incidences Natura 2000 et notamment :
- un « exposé des mesures qui seront prises pour
supprimer ou réduire ces effets dommageables » « s?il
résulte de l?analyse mentionnée au II que le document
de planification, ou le programme, projet, manifestation
ou intervention peut avoir des effets significatifs dom-
mageables, pendant ou après sa réalisation ou pendant
la durée de la validité du document de planification,
sur l?état de conservation des habitats naturels et des
espèces qui ont justifié la désignation du ou des sites » ;
- et « lorsque, malgré les mesures prévues au III, des
effets significatifs dommageables subsistent sur l?état
de conservation des habitats naturels et des espèces
qui ont justifié la désignation du ou des sites, le dos-
sier d?évaluation expose, en outre [...] la description
des mesures envisagées pour compenser les effets
dommageables que les mesures prévues au III ci-dessus
ne peuvent supprimer. Les mesures compensatoires per-
mettent une compensation efficace et proportionnée au
regard de l?atteinte portée aux objectifs de conservation
du ou des sites Natura 2000 concernés et du maintien
de la cohérence globale du réseau Natura 2000. Ces
mesures compensatoires sont mises en place selon un
calendrier permettant d?assurer une continuité dans les
capacités du réseau Natura 2000 à assurer la conser-
vation des habitats naturels et des espèces. Lorsque
ces mesures compensatoires sont fractionnées dans le
temps et dans l?espace, elles résultent d?une approche
d?ensemble, permettant d?assurer cette continuité ».
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objec-
tifs de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence
de solutions alternatives, l?autorité compétente peut
donner son accord pour des raisons impératives d?intérêt
public majeur. Dans ce cas, elle s?assure que des mesures
compensatoires sont prises pour maintenir la cohérence
globale du réseau Natura 2000. Ces mesures compensa-
toires sont à la charge de l?autorité qui a approuvé le docu-
ment de planification ou du bénéficiaire du programme ou
projet d?activités, de travaux, d?aménagements, d?ouvrages
ou d?installations, de la manifestation ou de l?intervention.
La Commission européenne en est tenue informée. »
(R.414-4 ? VII du CE).
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
? Les dérogations « espèces protégées »
L?arrêté du 19 février 2007 relatif au contenu d?une dé-
rogation à la protection stricte des espèces explique que
la demande de dérogation doit comprendre « s?il y a lieu,
des mesures d?atténuation ou de compensation mises
en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques pour les
espèces concernées ».
« La délivrance de dérogations aux interdictions mention-
nées aux 1°, 2° et 3° de l?article L. 411-1 [se fait] à condition
qu?il n?existe pas d?autre solution satisfaisante, pouvant
être évaluée par une tierce expertise menée, à la demande
de l?autorité compétente, par un organisme extérieur
choisi en accord avec elle, aux frais du pétitionnaire, et
que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état
de conservation favorable, des populations des espèces
concernées dans leur aire de répartition naturelle » (ar-
ticle L.411-2 du CE).
? Les arrêtés de prescriptions générales
(APG) dans le cas des installations
classées pour la protection de
l?environnement (ICPE) et installations,
ouvrages, travaux et activités (IOTA)
Ils précisent des modalités d?application d?une réglemen-
tation dans le sens de la loi et de ses décrets d?application.
Pris par une autorité administrative (ministre ou préfet), les
APG sont des actes réglementaires fixant les prescriptions
générales relatives aux caractéristiques techniques des
installations (articles L512-5, L512-7 et L512-10 du CE).
Les APG s?appliquent en particulier :
- à certaines rubriques de la nomenclature des ICPE
pour un ou plusieurs régimes (autorisation, enregistre-
ment, déclaration) ;
- à certaines rubriques de la nomenclature des instal-
lations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumises à
autorisation environnementale ou à déclaration.
Les APG peuvent énoncer le respect de la mise en oeuvre
de la séquence ERC ou en porter des mesures précises (qui
ne se limitent alors pas au seul respect des dispositions
légales). Ils sont susceptibles de traduire en partie la
séquence ERC mais ne s?y substituent pas. Outre ces
prescriptions générales, la séquence ERC intervient alors
en complément de ces APG.
Les APG peuvent contenir, selon les cas, des conditions
d?implantation, des conditions de réalisation, des
conditions d?exploitation, des conditions de suivi et de
surveillance, des conditions de remise en état, etc.(3) Ils
(3) Concernant les ICPE, en plus des arrêtés sectoriels, l?arrêté du 2 février 1998 modifié, relatif aux prélèvements et à la consommation d?eau ainsi qu?aux émissions de toute
nature des installations classées pour la protection de l?environnement soumises à autorisation, dit « arrêté intégré », fixe un ensemble de dispositions applicables.
(4) Désigne l?ensemble des actes délivrés : récépissé de déclaration ou enregistrement, arrêté d?autorisation, arrêté de dérogation, etc.
contiennent aussi parfois la liste des conditions parti-
culières qui doivent ou peuvent être déterminées au cas
par cas dans l?acte d?autorisation, d?enregistrement ou
de déclaration.
Dans tous les cas, si le projet est soumis à plusieurs
des procédures mentionnées ci-avant, l?ensemble des
dispositions énoncées doivent être mises en oeuvre par le
porteur de projet.
Contexte non réglementaire
La définition d?un suivi pertinent débute par la définition
précise des mesures ERC (intitulé, objectifs vis-à-vis des
impacts initiaux, cibles, etc.) dans le dossier de demande
d?autorisation. En effet, définir les objectifs associés à
chaque mesure permet au maître d?ouvrage de vérifier leur
adéquation aux impacts du projet mais aussi de prévoir et
d?anticiper les moyens techniques, organisationnels et
humains nécessaires à l?atteinte de ces objectifs. À une
autre échelle, la définition de ces objectifs permettra de
préciser les critères d?évaluation sur lesquels les services
de l?État seront susceptibles d?évaluer la mise en oeuvre
et l?efficacité de la mesure et donc d?adapter le suivi à ces
critères (cf. le paragraphe «méthodologie»).
?Une meilleure définition des mesures
Le ministère en charge de l?environnement a fait le constat
que la mise en oeuvre de la séquence ERC est parfois hé-
térogène selon les acteurs et les territoires, en l?absence
de partage de pratiques communes. Il s?est donc avéré
nécessaire de produire des éléments méthodologiques
permettant de mieux définir ce que peuvent recouvrir les
différentes phases de la séquence ERC et de proposer une
classification des mesures de ces dernières. C?est l?objet
du guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES,
2018), paru en 2018, qui présente une classification na-
tionale portant sur les mesures d?évitement, de réduction,
de compensation et également d?accompagnement (A).
Destinée aux services instructeurs, maîtres d?ouvrage et
autres acteurs de la séquence ERC, son objectif est no-
tamment d?être plus précis dans la définition des mesures
dans le dossier de demande d?autorisation d?un porteur de
projet et la rédaction des actes d?autorisation(4) en vue de
pouvoir mettre en place un suivi de leur mise en oeuvre et
de leur efficacité.
39
Comme le mentionne le guide d?aide à la défini-
tion des mesures ERC, un « suivi qui a pour ob-
jet de s?assurer de l?efficacité de l?atteinte des objec-
tifs d?une mesure d?évitement, de réduction ou de
compensation ne constitue pas à lui seul une mesure
et ne correspond qu?à une action qui doit être inté-
grée à part entière dans la mesure correspondante.
C?est une partie intrinsèque de cette dernière et
obligatoire » . « Pris individuellement, il ne doit pas
être considéré comme une mesure spécifique ».
(MTES, 2018)
« Il y a cependant des cas où le suivi n?a pas pour objet
de s?assurer de l?efficacité de l?atteinte des objectifs d?une
mesure, mais peut avoir pour but de compléter les connais-
sances scientifiques concernant une espèce impactée (ou
susceptible d?être impactée) par le projet ou de s?assurer
de l?absence d?impact en phase chantier par exemple ».
?Un rôle à jouer dans les prescriptions
qui seront imposées au maître d?ouvrage
Par ailleurs, l?acte d?autorisation d?un projet, et plus
particulièrement les articles relatifs aux mesures ERC et
à leurs modalités de suivi, sont très souvent rédigés sur
la base des propositions faites par le porteur de projet
dans son dossier de demande d?autorisation, lorsqu?elles
sont pertinentes.
Cet acte d?autorisation représente l?aboutissement de
l?instruction. Selon la nature de la demande (procédure
« Loi sur l?eau » ou ICPE, dérogation à la protection stricte
des espèces, dérogation en site Natura 2000, défriche-
ment, faisant - ou non - l?objet d?une évaluation ou d?une
autorisation environnementale, etc.), le contenu de l?acte
d?autorisation diffère. Toutefois, on y retrouve généra-
lement des articles spécifiques aux mesures ERC(A) qui
précisent, autant que possible :
- l?intitulé des mesures,
- les principes régissant le dimensionnement
des mesures,
- la description des mesures (objectifs, travaux de
génie écologique et dispositifs associés),
- la durée totale et la ou les échéances de mise en
oeuvre des mesures,
- les éventuelles modifications des mesures (dans le
cas d?un arrêté modificatif),
- les modalités d?accès aux sites accueillant
les mesures,
- les modalités de suivi des mesures ERC.
Ainsi, lorsque les engagements du maître d?ouvrage
en termes de mesures ERC sont jugées techniquement
satisfaisants, les prescriptions qui lui seront imposées
dans l?acte d?autorisation seront en adéquation avec ces
engagements. Aussi, plus les mesures seront précises
dans son dossier (dans leur intitulé, leur description,
leur localisation, etc.) plus il sera facile pour le maître
d?ouvrage d?anticiper les attentes des services de l?État et
établissements publics en charge du suivi et du contrôle,
non seulement en termes de mise en oeuvre des mesures,
mais également en termes de suivi de ces mesures. En ef-
fet, bien que le suivi débute officiellement dès le début des
travaux de mise en oeuvre, la réflexion sur les modalités de
suivi des mesures ERC doit débuter dès la définition des
mesures et de leurs objectifs : le suivi doit permettre de
vérifier que les mesures atteignent leurs objectifs et de
prendre, le cas échéant, les décisions qui permettront de
les atteindre (modification des modalités de gestion, dé-
ploiement d?actions écologiques complémentaires, etc.).
En cas de changement de maîtrise d?ouvrage,
les obligations de l?acte d?autorisation se trans-
mettent d?un maître d?ouvrage à l?autre.
MÉTHODOLOGIES
Il est important de s?attarder sur la définition et la des-
cription des mesures ERC dans la rédaction du dossier de
demande d?autorisation. Plus cette partie sera détaillée
par le bureau d?études ou directement par le maître
d?ouvrage dans le dossier, plus il lui sera facile de définir
le suivi adapté ainsi que les outils et les méthodes pour
réaliser ce suivi.
La définition des mesures passe par quatre étapes :
Î Étape 1 : Caractériser l?impact et identifier la
cible « globale » de la mesure
Î Étape 2 : Utiliser le guide d?aide à la définition
des mesures ERC (MTES, 2018) pour savoir quel(les)
types/catégories/sous-catégories de mesure peuvent
être mobilisés
Î Étape 3 : Préciser l?intitulé de la mesure
Î Étape 4 : Conclure sur l?intitulé de la mesure
Ces quatre étapes permettront de remplir les parties
correspondantes des trames descriptives du site et de
la mesure.
!
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
40
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
TRAME DESCRIPTIVE D?UN SITE D?ACCUEIL
d MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
? Acquisition foncière
? Convention
? Bail emphytéotique
? Bail rural
? bail rural environnemental
? Obligation réelle environnementale
? Autre (préciser) :
¬ Étape 3f
Date de la sécurisation foncière : ¬ Étape 3f
Durée de sécurisation foncière : ¬ Étape 3f
Évolution prévue du site après la date de
fin de sécurisation : ¬ Étape 3f
TRAME DESCRIPTIVE D?UNE MESURE
d DONNÉES GÉNÉRALES DE LA MESURE
Intitulé de la mesure : ÎÉtape 4
Phase de la séquence :
? Évitement
? Réduction
? Compensation
? Accompagnement
¬ Étape 2a
Type :
Cf. classification du Guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
¬ Étape 2b
Catégorie : ¬ Étape 2c
Sous-catégorie : ¬ Étape 2d
Cible(s) de la mesure :
? Population humaine
? Faune et flore
? Habitats naturels
? Sites et paysages
? Biens matériels
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
ÎÉtape 1
Objectif(s) de la mesure : ¬ Étape 3b
Type de travaux (génie écologique,
autres, etc.) : ¬ Étape 3c
Détail du programme opérationnel de
gestion conservatoire : ¬ Étape 3d
41
d LOCALISATION
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
¬ Étape 3e
? ? ? ?
? ? ? ?
Dimensionnement de
la mesure (surface,
mètres linéaires ou
nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site ou coordonnées de géolocalisation.
Extrait cartographique de la mesure sous format .shp à fournir
d DATES DE LA MESURE
Durée prévue : ¬ Étape 3g
ÎÉtape 1 : Caractériser l?impact et
identifier la cible « globale » de la mesure
Pour définir le type de la mesure, il est nécessaire d?identi-
fier la cible de celle-ci. En effet, « une mesure d?évitement
ou de réduction est toujours conçue en réponse à un
impact potentiel identifié portant sur une cible donnée
(ex. : une zone humide, un cours d?eau, une espèce végé-
tale ou animale, etc.). Par exemple, une mesure peut ainsi
être considérée comme éligible à l?évitement au regard
d?une cible donnée et de l?impact probable du projet sur
cette dernière (ex. : évitement d?une zone Natura 2000)
sans pour autant éviter tout impact sur d?autres cibles
ou thématiques (ex. : rapprochement du projet d?établis-
sements sensibles). Le choix final doit alors s?appuyer
sur une hiérarchisation des enjeux environnementaux du
projet » (MTES, 2018).
ÎÉtape 2 : Utiliser le guide d?aide à
la définition des mesures ERC pour
identifier le type, la catégorie et la
sous-catégorie de la mesure
Une fois la cible identifiée, l?objectif est de répondre chro-
nologiquement aux questions suivantes :
¬ Étape 2a. : S?agit-il d?une mesure E, R, C ou A ?
¬ Étape 2b. : Quel est le type de ma mesure ?
¬ Étape 2c. : Quelle est la catégorie de ma mesure ?
¬ Étape 2d. : Quelle est la sous-catégorie de
ma mesure ?
Pour y répondre, il peut être nécessaire de se reporter au
guide d?aide à la définition des mesures ERC qui :
- rappelle les définitions des mesures E, R, C et A,
- précise les types de mesures,
- liste les catégories de mesures pour chaque type
de mesure,
- liste les sous-catégories de mesures pour chaque
catégorie de mesures,
- fournit un catalogue (indicatif et non exhaustif) de
mesures par sous-catégorie afin d?aider à concevoir la
mesure la plus adaptée à la cible et à l?impact du projet.
Un tableau annexé (MTES, 2018 p.124) a vocation à
aider les porteurs de projet dans la classification des
mesures ERC.
ÎÉtape 3 : Préciser l?intitulé de la mesure
Pour définir de manière détaillée l?intitulé d?une mesure,
il est nécessaire de compléter la phase, le type, la caté-
gorie et la sous-catégorie de la mesure en l?adaptant au
contexte du projet. La réponse aux questions ci-après
peut le permettre. Ensuite, une description technique sera
ajoutée à cette définition.
¬ Étape 3a. : Quelle est la cible « précise » de
la mesure ?
¬ Étape 3b. : Quelle est l?action écologique prévue ?
¬ Étape 3c. : Quel est l?objectif principal de
la mesure ?
¬ Étape 3d. : Quelles sont les mesures de ges-
tion conservatoire envisagées (si existantes) ?
¬ Étape 3e. : Où la mesure est-elle localisée ?
¬ Étape 3f. : Quelles sont les modalités de sécurisa-
tion foncière du site si nécessaire ?
¬ Étape 3g. : Combien de temps la mesure sera-t-
elle effective ?
Il est nécessaire d?adapter ces questions à la phase
concernée (E, R, C ou A) : cf. Tableau 6.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
42
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
ÎÉtape 4 : Conclure sur l?intitulé de la mesure
L?intitulé de la mesure doit comprendre l?ensemble des éléments des étapes
1, 2 et 3, ainsi que la localisation (si possible) de la mesure.
(Il peut être utile de préciser le type, la catégorie et la sous-catégorie fixés en Étape 2, par exemple R2.2.C)
TABLEAU 6 : TABLEAU D?AIDE À LA DÉFINITION DES MESURES E, R, C ET A
ÎÉtape 1 : IDENTIFIER LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE
¬ Étape 1. : QUELLE EST LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE ?
? Population humaine
? Faune et flore : précisez la ou les espèces concernée(s)
? Habitats naturels : précisez la nature de l?habitat en se référant à une nomenclature standard (Eunis de préférence).
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
ÎÉtape 2 : CARACTÉRISER LA MESURE
¬ Étape 2a. : S?AGIT-IL D?UNE MESURE E, R, C OU A ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2b. : QUEL EST LE TYPE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2c. : QUELLE EST LA CATÉGORIE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2d. : QUELLE EST LA SOUS-CATÉGORIE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
ÎÉtape 3 : PRÉCISER L?INTITULÉ DE LA MESURE
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3a. : QUELLE EST LA CIBLE « PRÉCISE » DE LA MESURE ?
Qu?est-ce que je cherche à éviter : un
milieu ? une espèce ? un site à enjeux
environnementaux??
Qu?est-ce que je cherche à réduire :
l?emprise du projet ? des rejets de pol-
luants ? la dispersion d?espèces exo-
tiques envahissantes ?...
Qu?est-ce que je cherche à compenser :
la destruction/perturbation d?un mi-
lieu ? d?une espèce ?...
Qu?est-ce que/qui je cherche à ac-
compagner : la création d?une mesure
de réduction ? de compensation ? la
concertation ? le grand public ? une
espèce en particulier ?...
43
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3b. : QUEL EST L?OBJECTIF PRINCIPAL DE LA MESURE ?
Pourquoi je cherche à éviter les im-
pacts sur la cible : ne pas détruire un
milieu ? des individus d?espèces ? ne
pas polluer ?...
Pourquoi je cherche à réduire les im-
pacts sur la cible : limiter la destruc-
tion d?un milieu ? d?individus d?es-
pèces ? limiter la pollution d?un
milieu ?...
Pourquoi je cherche à compenser les
impacts sur la cible : améliorer la qua-
lité écologique d?un milieu ? instaurer
les conditions physico-chimiques et
environnementales favorables à la vie/
la reproduction/le gîte/le repos/l?ali-
mentation/la chasse/l?hibernation/le
transit d?une espèce ? favoriser le dé-
veloppement d?une espèce ? recréer un
corridorécologique??
=> Il s?agit ici de préciser l?objectif de
résultats de la mesure compensatoire,
i.e. les critères d?évaluation de l?effica-
cité de la mesure.
Pourquoi je cherche à accompagner les
impacts sur la cible : collecter davan-
tage d?informations scientifiques sur
un milieu/une espèce en vue d?amé-
liorer la mise en oeuvre future des me-
sures compensatoires ? permettre une
meilleure acceptation du projet par le
grandpublic??
¬ Étape 3c. : QUELLE EST L?ACTION ÉCOLOGIQUE PRÉVUE ?
Comment j?évite : en modifiant le tra-
cé ? les caractéristiques du projet ? en
balisant le chantier ?...
Comment je réduis : avec un ouvrage
spécifique (bassin de décantation,
etc.) ? avec un balisage ? en adaptant
les périodes de travaux ?...
Comment je compense : en recréant/
restaurant un milieu ? en instau-
rant une évolution des pratiques de
gestion??
=> Il s?agit ici de préciser l?objectif de
moyens de la mesure compensatoire,
i.e. la réalisation de l?ensemble des
travaux et actions écologiques prévus.
Comment j?accompagne : en finan-
çant une étude spécifique ? en créant
un espace dédié à la sensibilisation du
grand public ?...
¬ Étape 3d. : QUELLES SONT LES MESURES DE GESTION CONSERVATOIRE ENVISAGÉES (SI EXISTANTES) ?
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion qui accompagne la mesure : ges-
tion de la végétation d?un passage à
faune, etc.
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion qui accompagne la mesure :
fauche ? pastoralisme ? gyrobroyage ?
nettoyage??
Dans certains cas, l?absence de ges-
tion peut être justifiée.
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion (si gestion il y a) qui accompagne
la mesure.
¬ Étape 3e. : OÙ LA MESURE EST-ELLE LOCALISÉE ?
Il s?agit ici de localiser la cible de la
mesure d?évitement.
Il s?agit ici de localiser la mesure de ré-
duction (ouvrage, cible, etc.).
Il s?agit ici de localiser la parcelle ou
le site concerné par la mesure de com-
pensation (prévu par l?article L.163-
5 du CE pour les mesures compensa-
toires relatives à la biodiversité).
Il s?agit ici de localiser la mesure d?ac-
compagnement si cela est possible.
¬ Étape 3f. : QUELLES SONT LES MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE SI NÉCESSAIRE ?
La sécurisation d?un site évité est,
par définition, non nécessaire même
si elle peut s?avérer particulière-
ment pertinente d?un point de vue
environnemental (cette sécurisa-
tion constituerait alors une mesure
d?accompagnement).
Il est possible que certaines mesures
de réduction nécessitent une sécuri-
sation foncière (ce qui est cependant
moins fréquent que pour les mesures
de compensation, car les mesures de
réduction sont souvent intégrées à
l?emprise du projet) : emprise des pas-
sages à faune, des bassins de décanta-
tion,derégulationhydraulique,?
Dans ce cas, il faudra préciser :
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
Il s?agit ici de préciser :
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
L?évolution prévue du site de com-
pensation après la date de fin de
sécurisation.
Il est possible que certaines mesures
d?accompagnement nécessitent une
sécurisation foncière : emprise néces-
saire pour la création d?une maison de
la nature, pour la création d?habitats
favorables à des espèces particulières
mais non impactées par le projet, pour
des actions expérimentales de génie
écologique...
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
¬ Étape 3g. : COMBIEN DE TEMPS LA MESURE SERA-T-ELLE EFFECTIVE ?
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure (généralement liée à la phase
du projet : phase travaux, exploita-
tion?).Parexemple,unbalisagepré-
ventif de certaines stations de flores
protégées est une mesure effective
uniquement en phase travaux.
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure (généralement liée à la phase
du projet : phase travaux, exploita-
tion?).Parexemple,lamiseenplace
d?un passage à faune est une mesure
effective pendant la totalité de l?ex-
ploitation d?un aménagement routier.
L?article L163-1 du CE précise que les
mesures compensatoires relatives à
la biodiversité doivent être effectives
pendant toute la durée des impacts.
Il s?agit ici de préciser et de justifier la
durée de la mesure.
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure. Par exemple, le financement
d?une thèse de recherche sur le mode
de vie du Grand Rhinolophe peut être
d?une durée limitée à 3 ans.
ÎÉtape 4 : CONCLURE SUR L?INTITULÉ DE LA MESURE
L?intitulé de la mesure doit comprendre l?ensemble des éléments des étapes 1, 2 et 3 ainsi que la localisation (si possible) de la mesure.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
44
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
La variante représentée en violet sur
la carte coupait la zone Natura 2000.
Il a donc été choisi de conserver la va-
riante en rouge pour ne pas impacter
directement cette zone qui constituait
l?un des enjeux majeurs du projet.
Plusieurs sites favorables à la repro-
duction du Grand Rhinolophe, espèce
protégée, sont identifiés le long du
tracé (en orange sur la carte). Il s?agit
d?un enjeu environnemental fort du
projet. Il a donc été choisi de mettre en
place des éclairages à lumière jaune
ambré, moins attractifs pour les chi-
roptères que les autres types de lam-
padaires, pour limiter l?impact de
l?éclairage sur les populations de
Grand Rhinolophe.
La réalisation du projet engendre la
destruction de 0,2 hectare de zone hu-
mide (en bleu sur la carte), milieu fa-
vorable au Fadet des laîches qui a été
inventorié à cet endroit. Il s?agit d?un
enjeu environnemental fort du projet.
Il a donc été choisi de restaurer un ha-
bitat similaire pour compenser cette
perte d?habitat et d?espèce.
Pour accompagner la réalisation de
sa mesure compensatoire, le porteur
de projet a décidé de financer la réa-
lisation d?une thèse sur le Fadet des
laîches.
ÎÉtape 1
¬ Étape 1. : QUELLE EST LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE ?
? Population humaine
: Faune et flore
: Habitats naturels
? Sites et paysages
: Continuités écologiques
: Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore : le Grand
Rhinolophe
: Habitats naturels
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore : Fadet des laîches
: Habitats naturels : habitat humide
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore
? Habitats naturels
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
EXEMPLES
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Prenons l?exemple d?un projet d?élar-
gissement à 2x2 voies d?une route
nationale (ceci est un projet fictif).
45
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
ÎÉtape 2
¬ Étape 2a. : S?AGIT-IL D?UNE MESURE E, R, C OU A ?
E R C A
¬ Étape 2b. : QUEL EST LE TYPE DE MA MESURE ?
E1 - Évitement « amont » (stade
anticipé)
R2 - Réduction technique C2 ? Restauration / Réhabilitation A4 ? Financement
¬ Étape 2c. : QUELLE EST LA CATÉGORIE DE MA MESURE ?
E1.1. Phase de conception du dossier
de demande
R2.2. Phase exploitation /
fonctionnement
C2.1. Action concernant tous types
de milieux
A4.1. Financement intégral du maître
d?ouvrage
¬ Étape 2d. : QUELLE EST LA SOUS-CATÉGORIE DE MA MESURE ?
E1.1.b. Évitement des sites à enjeux
environnementaux majeurs et paysa-
gers du territoire
R2.2.c. Dispositif de limitation des nui-
sances envers la faune
C2.1.e. Réouverture du milieu par dé-
broussaillage d?espèces ligneuses,
abattage d?arbres, etc.
A4.1.b. Approfondissement des
connaissances relatives à une espèce
ou un habitat endommagé, aux pay-
sages, à la qualité de l?air et aux ni-
veaux de bruit
ÎÉtape 3
¬ Étape 3a. : QUELLE EST LA CIBLE « PRÉCISE » DE LA MESURE ?
Qu?est-ce que je cherche à éviter : une
zone Natura 2000.
Qu?est-ce que je cherche à réduire :
l?ampleur des nuisances relatives à
l?éclairage au niveau des sites favo-
rables à la reproduction du Grand
Rhinolophe.
Qu?est-ce que je cherche à compenser :
la destruction d?un milieu humide fa-
vorable au Fadet des laîches.
Qu?est-ce que/qui je cherche à accom-
pagner : la réalisation de la mesure
de compensation favorable au Fadet
des laîches.
¬ Étape 3b. : QUEL EST L?OBJECTIF PRINCIPAL DE LA MESURE ?
Pourquoi je cherche à éviter les im-
pacts sur la cible : ne pas détruire une
partie du site Natura 2000.
Pourquoi je cherche à réduire les im-
pacts sur la cible : limiter l?impact de
l?éclairage de la route sur les popula-
tions de chiroptères à proximité.
Pourquoi je cherche à compenser
les impacts sur la cible (objectifs de
résultats) :
- instaurer les conditions physi-
co-chimiques et environnementales
favorables au cycle de vie du Fadet
des laîches,
- rétablir les fonctions biologiques
associées à la zone humide impactée,
- favoriser le développement de la
population du Fadet des laîches.
Pourquoi je cherche à accompagner
les impacts sur la cible : collecter da-
vantage d?informations scientifiques
sur cette espèce en vue d?améliorer
la mise en oeuvre future des mesures
compensatoires.
¬ Étape 3c. : QUELLE EST L?ACTION ÉCOLOGIQUE PRÉVUE ?
Comment j?évite : en choisissant un
tracé qui n?impacte pas ce site.
Comment je réduis : avec l?adaptation
technique des éclairages obligatoires :
choix d?une lumière de couleur jaune
ambré, moins attractive.
Comment je compense : en remettant
en état un milieu ouvert humide favo-
rable au Fadet des laîches par tronçon-
nage léger, débroussaillage manuel
(objectif de moyens). Il est égale-
ment conseillé d?indiquer l?organisme
en charge de la mise en oeuvre de la
mesure.
Comment j?accompagne : en finançant
une thèse spécifique à cette espèce.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
46
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3d. : QUELLES SONT LES MESURES DE GESTION CONSERVATOIRE ENVISAGÉES (SI EXISTANTES) ?
Non nécessaires. Non nécessaires. Une fauche annuelle avec exportation
des résidus de fauche après le cycle
biologique de l?espèce (septembre par
exemple), et ce pendant toute la du-
rée de gestion de la mesure compensa-
toire. L?organisme en charge de la ges-
tion de la mesure est l?organisme X.
Non nécessaires.
¬ Étape 3e. : OÙ LA MESURE EST-ELLE LOCALISÉE ?
Il s?agit ici de localiser la zone qui au-
rait été détruite si l?autre variante
avait été choisie.
Cf. Carte 1 page 47
Il s?agit ici de localiser les éclairages
concernés.
Cf. Carte 2 page 47
Il s?agit ici de localiser la parcelle
concernée par la mesure de compensa-
tion (prévu par l?article L.163-5 du CE).
Dans cet exemple, la parcelle compen-
satoire représente 0,7 hectares.
Cf. Carte 3 page 47
Au Muséum National d?Histoire
Naturelle.
¬ Étape 3f. : QUELLES SONT LES MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE SI NÉCESSAIRE ?
La sécurisation d?un site évité est,
par définition, non nécessaire. Tou-
tefois, s?il en a les moyens, une sécu-
risation de ce site peut être proposée
par le porteur de projet pour éviter sa
destruction future (cela constituerait
alors une mesure d?accompagnement).
_ Moyen de sécurisation foncière : par
acquisition.
Durée de sécurisation foncière : 30
ans.
Évolution prévue du site de compensa-
tion après la date de fin de sécurisa-
tion : le porteur de projet prévoit une
rétrocession du site au conservatoire
des espaces naturels local.
_
¬ Étape 3g. : COMBIEN DE TEMPS LA MESURE SERA-T-ELLE EFFECTIVE ?
Il s?agit d?une mesure permanente. Il s?agit d?une mesure permanente. La gestion se fera sur 30 ans. Il s?agit d?une thèse de 3 ans.
ÎÉtape 4
¬ Intitulé de la mesure
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Choix d?un tracé dans le but d?éviter
la destruction d?une partie du site Na-
tura 2000 (E1.1.b.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Mise en place d?éclairages de cou-
leur jaune ambré dans le but de limi-
ter l?impact sur les sites favorables à
la reproduction du Grand Rhinolophe
(R2.2.c.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Acquisition et remise en état d?un
milieu ouvert humide favorable au dé-
veloppement du Fadet des laîches par
tronçonnage léger, débroussaillage
manuel et fauche annuelle sur une
surface de 0,7 hectares pendant une
durée de 30 ans (C2.1.e.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Financement d?une thèse de 3 ans
sur le Fadet des laîches (A4.1.b.) »
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la définition des mesures ERC. Théma Balise. CGDD et CEREMA. Disponible sur : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
47
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Variante envisagée mais non retenue
pour le projet
Zone Natura 2000
Zone évitée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Sites favorables à la reproduction du
Grand Rhinolophe, espèce protégée
Mise en place d?éclairages de couleur
jaune ambré
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Zone humide favorable au Fadet des
laîches partiellement impactée par le
projet
Parcelle compensatoire
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Carte 1 : Localisation de la mesure d?évitement du projet
Carte 3 : Localisation de la mesure de compensation du projet
Carte 2 : Localisation de la mesure de réduction du projet
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
48
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Définir le suivi des mesures ERC dès
le dossier de demande d?autorisation
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, services instructeurs, opérateurs de
compensation, établissements publics en charge de
missions d?appui technique à l?instruction des mesures
ERC (AFB, ONCFS, etc.).
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Préciser les modalités de suivi associées à chaque
mesure dans le dossier de demande d?autorisation, et
plus précisément remplir les champs associés dans la
trame descriptive de la mesure (cf. p25 à 27).
Cette fiche prend l?exemple du suivi appliqué
aux mesures compensatoires, souvent considé-
ré comme étant le plus difficile à définir car il s?agit
généralement de la restauration ou de la création
d?un nouveau milieu. Toutefois, ces exemples sont
transposables aux mesures d?évitement, de réduc-
tion et d?accompagnement.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
? Le cas général
« Dans tous les cas, le maître d?ouvrage reste seul respon-
sable à l?égard de l?autorité administrative qui a prescrit
ces mesures de compensation » de la mise en oeuvre et de
l?efficacité de ses mesures « pendant toute la durée des
atteintes » (article L163-1 du CE). En effet, « les mesures
de compensation des atteintes à la biodiversité [...] doivent
se traduire par une obligation de résultats ».
« Lorsque la compensation porte sur un projet, un plan ou
un programme soumis à évaluation environnementale, la
nature des compensations proposées par le maître d?ou-
vrage est précisée dans l?étude d?impact présentée par
le pétitionnaire avec sa demande d?autorisation » (article
L163-1 du CE).
? L?étude d?impact
D?après l?article R122-5 du CE, la description des mesures
ERC dans une étude d?impact doit être accompagnée :
- de l?estimation des dépenses correspondantes,
de l?exposé des effets attendus des mesures sur les
incidences notables que le projet est susceptible d?avoir
sur l?environnement.
- des modalités de suivi de ces mesures.
« Le suivi de la réalisation des prescriptions, mesures
et caractéristiques du projet destinées à éviter, réduire
et compenser [...] ainsi que le suivi de leurs effets sur
l?environnement font l?objet d?un ou de plusieurs bilans
réalisés sur une période donnée et selon un calendrier
que l?autorité compétente détermine afin de vérifier le
degré d?efficacité et la pérennité de ces prescriptions,
mesures et caractéristiques (article R122-13 du CE).
Ce ou ces bilans sont transmis pour information, par l?au-
torité compétente pour prendre la décision d?autorisation
[...], aux autorités environnementales.
!
49
Le dispositif de suivi est proportionné à la nature et aux
dimensions du projet, à l?importance de ses incidences
prévues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi
qu?à la sensibilité des milieux concernés.
L?autorité compétente peut décider la poursuite du dispo-
sitif de suivi au vu du ou des bilans du suivi des incidences
du projet sur l?environnement ».
? L?autorisation environnementale
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environne-
mentale et qui ne fait pas l?objet d?une étude d?impact par
ailleurs, l?étude d?incidence doit proposer des mesures de
suivi (article R181-14).
De plus, l?article D.181-15-5 du CE précise que « lorsque
l?autorisation environnementale tient lieu de dérogation
au titre du 4° de l?article L. 411-2, le dossier de demande
est complété par la description :
1° Des espèces concernées, avec leur nom scientifique et
nom commun ;
2° Des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet
de la demande avec une estimation de leur nombre et de
leur sexe ;
3° De la période ou des dates d?intervention ;
4° Des lieux d?intervention ;
5° S?il y a lieu, des mesures de réduction ou de compensa-
tion mises en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques
pour les espèces concernées ;
6° De la qualification des personnes amenées à intervenir ;
7° Du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
8° Des modalités de compte rendu des interventions. »
? L?évaluation des incidences Natura 2000
Dans le cas d?une évaluation des incidences Natura 2000,
les « mesures compensatoires sont mises en place selon un
calendrier permettant d?assurer une continuité dans les
capacités du réseau Natura 2000 à assurer la conservation
des habitats naturels et des espèces ». Le dossier d?éva-
luation des incidences doit présenter « l?estimation des
dépenses correspondantes et les modalités de prise en
charge des mesures compensatoires, qui sont assumées,
pour les documents de planification, par l?autorité char-
gée de leur approbation, pour les programmes, projets et
interventions, par le maître d?ouvrage ou le pétitionnaire
bénéficiaire, pour les manifestations, par l?organisateur
bénéficiaire » (R414-23).
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objec-
tifs de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence
de solutions alternatives, l?autorité compétente peut
donner son accord pour des raisons impératives d?intérêt
public majeur. Dans ce cas, elle s?assure que des mesures
compensatoires sont prises pour maintenir la cohérence
globale du réseau Natura 2000. Ces mesures compensa-
toires sont à la charge de l?autorité qui a approuvé le docu-
ment de planification ou du bénéficiaire du programme ou
projet d?activités, de travaux, d?aménagements, d?ouvrages
ou d?installations, de la manifestation ou de l?intervention.
La Commission européenne en est tenue informée. »
(R.414-4 ? VII du CE).
? Les dérogations « espèces protégées »
L?arrêté du 19 février 2007 relatif au contenu d?une déro-
gation à la protection stricte des espèces explique que la
demande de dérogation doit comprendre « la description,
en fonction de la nature de l?opération projetée :
- du programme d?activité dans lequel s?inscrit la de-
mande, de sa finalité et de son objectif ;
- des espèces (nom scientifique et nom com-
mun) concernées ;
- du nombre et du sexe des spécimens de chacune des
espèces faisant l?objet de la demande ;
- de la période ou des dates d?intervention ;
- des lieux d?intervention ;
- s?il y a lieu, des mesures d?atténuation ou de com-
pensation mises en oeuvre, ayant des conséquences
bénéfiques pour les espèces concernées ;
- de la qualification des personnes amenées
à intervenir ;
- du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
- des modalités de compte rendu des interventions. »
? Les arrêtés de prescriptions générales
(APG) dans le cas des ICPE et IOTA
Ils précisent des modalités d?application d?une réglemen-
tation dans le sens de la loi et de ses décrets d?application.
Pris par une autorité administrative (ministre ou préfet), les
APG sont des actes réglementaires fixant les prescriptions
générales relatives aux caractéristiques techniques des
installations (articles L512-5, L512-7 et L512-10 du CE).
Les APG s?appliquent en particulier :
- à certaines rubriques de la nomenclature des ICPE
pour un ou plusieurs régimes (autorisation, enregistre-
ment, déclaration) ;
- à certaines rubriques de la nomenclature des instal-
lations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumises à
autorisation ou déclaration.
Les APG peuvent énoncer le respect de la mise en oeuvre
de la séquence ERC ou en porter des mesures (qui ne
se limitent alors pas au seul respect des dispositions
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
50
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
légales). Les APG peuvent contenir, selon les cas, des
conditions d?implantation, des conditions d?exploitation,
des conditions de suivi et de surveillance, des conditions
de remise en état, etc(1). Ils contiennent aussi parfois la
liste des conditions particulières qui doivent ou peuvent
être déterminées au cas par cas dans l?acte d?autorisation,
d?enregistrement ou de déclaration.
Dans tous les cas, si le projet est soumis à plusieurs
des procédures mentionnées ci-avant, l?ensemble des
dispositions énoncées doivent être mises en oeuvre par le
porteur de projet.
Contexte non réglementaire
Dès lors que les mesures compensatoires et leurs objectifs
sont définis (cf. fiche n°2), le maître d?ouvrage doit déter-
miner les modalités de suivi de ces mesures. La clarté de
ces modalités, précisées dès le dossier de demande d?au-
torisation, facilitera non seulement la rédaction du plan
de gestion de la mesure (si nécessaire) mais aussi celle
des bilans de suivis scientifiques qui devront être transmis
périodiquement aux services de l?État.
Par ailleurs, l?acte d?autorisation d?un projet, et plus
particulièrement les articles relatifs aux mesures ERC et
à leurs modalités de suivi, sont très souvent rédigés sur la
base des propositions faites par le porteur de projet dans
son dossier de demande d?autorisation, lorsqu?elles sont
pertinentes (cf. fiche n°2) (elles peuvent toutefois être
complétées, modifiées voire rejetées par les services de
l?État compétents si ce n?est pas le cas).
Cet acte d?autorisation représente l?aboutissement de
l?instruction. Selon la nature de la demande (procédure
« Loi sur l?eau » ou ICPE, dérogation à la protection stricte
des espèces, dérogation en site Natura 2000, défriche-
ment, faisant - ou non - l?objet d?une évaluation ou d?une
autorisation environnementale, etc.), le contenu de l?acte
administratif diffère. Toutefois, on y retrouve généralement
des articles spécifiques aux mesures ERC(A) qui précisent,
autant que possible :
- l?intitulé de la mesure,
- les principes régissant le dimensionnement
des mesures,
- la description des mesures (objectifs, travaux de
génie écologique et dispositifs associés),
- la durée totale et l?échéance de mise en oeuvre
des mesures,
- les éventuelles modifications des mesures,
(1) Concernant les ICPE, en plus des arrêtés sectoriels, l?arrêté du 2 février 1998 modifié, relatif aux prélèvements et à la consommation d?eau ainsi qu?aux émissions de toute
nature des installations classées pour la protection de l?environnement soumises à autorisation, dit « arrêté intégré », fixe un ensemble de dispositions applicables.
- les modalités d?accès aux sites de compensation,
- les modalités de suivi des mesures ERC.
Ainsi, lorsque les propositions du maître d?ouvrage en
termes de mesures ERC et des modalités de suivi associées
semblent techniquement satisfaisantes, les prescriptions
qui lui seront imposées dans l?acte d?autorisation seront
en adéquation avec les propositions faites. Aussi, plus
les mesures seront précises dans son dossier (dans leur
intitulé, leur description, leur localisation, etc.) plus il
sera facile pour le maître d?ouvrage d?anticiper les attentes
des services de l?État et établissements publics en charge
du suivi et du contrôle, non seulement en termes de mise
en oeuvre des mesures, mais également en termes de
suivi de ces mesures. En effet, bien que le suivi débute
officiellement dès le début des travaux de mise en oeuvre,
la réflexion sur les modalités de suivi des mesures ERC
doit débuter dès la définition des mesures et de leurs ob-
jectifs : le suivi doit permettre de vérifier que les mesures
atteignent leurs objectifs et de prendre, le cas échéant, les
décisions qui permettront de l?atteindre (modification des
modalités de gestion, déploiement d?actions écologiques
complémentaires, etc.). De plus, pour un maître d?ouvrage,
bien définir le suivi, et donc prouver qu?il peut suivre la
mise en oeuvre et évaluer l?efficacité de sa mesure, c?est
déjà en partie s?assurer qu?elle est réaliste.
Par ailleurs, si le suivi de la mesure est bien calibré, le
porteur de projet sera plus à même d?estimer le juste coût
de la mesure.
Dès la parution de l?acte d?autorisation, la responsabilité
du maître d?ouvrage est engagée pour toute la durée de
gestion de la mesure et jusqu?à l?atteinte des objectifs, à
la fois de moyens et de résultats, comme fixés dans les
prescriptions de l?acte d?autorisation (ces objectifs doivent
porter sur toute la durée des impacts).
En cas de changement de maîtrise d?ouvrage,
les obligations de l?acte d?autorisation se trans-
mettent d?un maître d?ouvrage à l?autre.
!
51
MÉTHODOLOGIE
L?objectif de cette fiche est de proposer au porteur de pro-
jet des outils d?aide à la définition des modalités de suivi
associées à leurs mesures ERC.
Choisir le suivi associé à sa mesure c?est répondre, au
regard des objectifs de la mesure (cf. fiche n°2), aux ques-
tions suivantes : « quel(s) élément(s) dois-je suivre ? » et
« comment dois-je le(s) suivre » ?
Plus précisément, cette fiche doit permettre au maître
d?ouvrage de remplir les champs relatifs au suivi écolo-
gique de la mesure au sein des trames descriptives des
mesures (cf pages 24 à 27), à savoir les champs ci-dessous.
Les parties suivantes visent à expliciter le remplissage de
ces champs.
Intitulé de la mesure
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?état d?avancement de la
mesure : objectif(s) de moyens
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Coût du suivi de la mise en oeuvre :
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de suivi (matériel et
méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Coût du suivi de la mise en oeuvre :
1 3 4 5 5
6
7
1 3 4 5 5
6
7
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Préciser les objectifs de moyen
(de mise en oeuvre de la mesure)
Il s?agit ici de préciser l?objectif de moyen de la mesure,
c?est-à-dire l?ensemble des travaux et actions écologiques
prévus. La fiche n°2 a permis de les identifier en se posant
la question suivante « comment je compense ? » (en re-
créant/restaurant un milieu ? en instaurant une évolution
des pratiques de gestion ? ?).
Préciser les objectifs de résultat
(de l?efficacité de la mesure)
Il s?agit ici de préciser l?objectif de résultats de la mesure
compensatoire, c?est-à-dire les critères d?évaluation de l?ef-
ficacité de la mesure. La fiche n°2 a permis de les identifier
en se posant la question suivante « pourquoi je cherche
à compenser ? » (pour améliorer la qualité écologique
d?un milieu ? instaurer les conditions physico-chimiques
et environnementales favorable à la vie/la reproduction/
le gîte/le repos/l?alimentation/la chasse/l?hibernation/le
transit d?une espèce ? favoriser le développement d?une
espèce ? recréer un corridor écologique ??).
Définir les indicateurs de suivi pour
mesurer l?état de réalisation des
mesures et l?efficacité des mesures
Les indicateurs de suivi sont des outils très intéressants
et fréquemment utilisés par les porteurs de projet pour
mesurer à la fois la mise en oeuvre et l?efficacité de leurs
mesures. Ces indicateurs, accompagnés d?un protocole,
permettront de mesurer l?atteinte des objectifs de moyens
et de résultats. Ils faciliteront la rédaction des bilans de
suivi périodiques transmis à l?autorité chargée du suivi
administratif (cf. fiche n°4).
f Qu?est-ce qu?un indicateur ?
Un indicateur permet de conclure si un objectif est atteint,
en voie de l?être ou pas. Dans ce dernier cas, il sera néces-
saire de recalibrer les moyens pour atteindre cet objectif.
Un indicateur peut être à paramètre unique (exemple de
l?indicateur « proportion de mares avec la présence de
macrophytes ») ou regrouper plusieurs critères (exemple
de l?indicateur « taux de pollution dans les fossés » avec
les critères « taux de nitrates », « taux de matières en
suspension », etc.).
Enfin, un indicateur de suivi est renseigné sur la base de
mesures effectuées de façon récurrente dans le temps
avant d?analyser les résultats.
f Qu?est-ce qu?un « bon » indicateur ?
Du fait de sa dimension à la fois politique et scientifique,
la définition d?un indicateur implique de trouver un
compromis entre « fournir une information simple à
un large public » et « conserver le maximum de rigueur
scientifique ». Dans sa « mallette d?indicateurs de travaux
et de suivis en zones humides », le Forum des Marais
Atlantiques définit un « bon » indicateur comme étant le
résultat de l?équilibre entre plusieurs critères :
- La facilité de mesure : les données d?entrée néces-
saires au calcul de l?indicateur doivent être simples d?ac-
cès, faciles à recueillir sur le terrain par un technicien
non expert. Une expertise peut néanmoins être requise
dans le cadre du traitement des données, en particulier
lorsqu?un grand nombre de facteurs influent sur l?indi-
cateur (richesse spécifique avifaunistique par exemple).
L?utilisation d?outils complexes d?analyse des données
peut s?avérer nécessaire.
- Un coût raisonnable : pour assurer au maître d?ou-
vrage la possibilité de le mettre en oeuvre pendant toute
la durée d?application de la mesure, la mobilisation des
données d?entrée nécessaires au calcul de l?indicateur
doit représenter un coût raisonnable, tout en respectant
le principe de proportionnalité énoncé à l?article R. 122-
5 du CE s?appliquant aux mesures ERC et au dispositif de
suivi qui leur est associé.
- La bonne lisibilité : les indicateurs sont des outils
de pilotage. Leur résultat et leur évolution influent
directement sur la prise de décision. Évaluer un
état ou les résultats d?une action simplement par la
valeur qui leur est attribuée leur permettra d?être faci-
lement compréhensibles.
- La sensibilité aux variations du milieu : les indica-
teurs doivent être sensibles aux variations des conditions
de milieu (qualité de l?eau, etc.) et aux modifications de
pratiques sur ce milieu.
- La reproductibilité (en lien avec le protocole utili-
sé) : La mesure de l?indicateur, réalisée dans les mêmes
conditions par des acteurs différents, doit conduire à
des résultats identiques (Girardin et al., 2005).
- La faible variabilité spatio-temporelle : En l?absence
de perturbation majeure du milieu, la valeur de l?indi-
cateur doit être stable dans le temps et dans l?espace
(Short et al., 2000).
En d?autres termes, on peut dire qu?un bon indicateur
doit être sensible, c?est-à-dire traduire correctement
l?évolution du milieu ou de la population d?espèce ciblée
par la mesure que l?on cherche à apprécier, et spécifique,
c?est-à-dire ne traduire que cette évolution.
1
2
3
53
f Des indicateurs pour le suivi écologique
et le contrôle des mesures compensatoires ?
Les indicateurs de suivi de l?état d?avancement des mesures
sont relativement faciles à définir, car ils se résument
généralement tous à la réalisation des travaux, aussi la
présente fiche se concentre sur la définition d?indicateurs
de suivi de l?efficacité de la mesure.
Un indicateur de suivi de l?efficacité a pour but d?évaluer
les résultats de la mesure (en intégrant l?incertitude issue
de la complexité du fonctionnement des écosystèmes, des
communautés et des populations animales et végétales
et des interactions entre ces compartiments) et de les
comparer aux objectifs fixés dans l?acte d?autorisation.
Une sélection d?indicateurs de suivi permettant d?évaluer
l?efficacité des mesures compensatoires est proposée
ci-après pour faciliter la définition des modalités de suivi
des mesures par les porteurs de projet. Les indicateurs
suivis d?un astérisque * sont à préciser au cas par cas
selon l?espèce.
(2) Si le site concerné par la mesure est le site du projet (ex : mesure de réduction, ou de compensation in situ), et que l?état initial disponible correspond par exemple au volet
faune/ flore de l?étude d?impact, qui ne permet pas nécessairement l?application de protocole et peut se limiter à une étude naturaliste, il peut être pertinent de réaliser, avant
la mise en oeuvre de la mesure, un nouvel « état zéro », avec application de protocole standardisé, pour permettre ultérieurement cette comparaison avant/ après.
(3) Catalogue de Méthodes et Protocoles d?acquisition de données naturalistes : http://campanule.mnhn.fr.
Proposer des protocoles de
suivi (matériel et méthodes)
Pour mesurer chacun de ces indicateurs, le porteur de
projet doit proposer des protocoles de suivi. Une sélection
de protocoles est suggérée ci-après.
Il est important d?utiliser les mêmes protocoles
que ceux utilisés pour réaliser l?état initial du
site d?accueil de la mesure afin d?avoir des éléments
fiables de comparaison avant/après mesure(2).
Par ailleurs, de nombreux documents à destination des
gestionnaires de milieux naturels sont disponibles et
transposables au cas des mesures compensatoires.
Il est préférable de s?appuyer sur des protocoles stan-
dardisés lorsque cela est possible (par exemple le projet
CAMPanule(3) piloté par le MNHN). Dans le cas contraire,
il convient de définir précisément le protocole qui
sera appliqué.
Enfin, pour certains types de milieux atypiques et peu
connus, il est possible de proposer des protocoles spéci-
fiques, qui devront cependant faire l?objet d?une validation
scientifique et administrative.
TABLEAU 7 : EXEMPLES D?INDICATEURS DE SUIVI DE L?EFFICACITÉ DES
MESURES COMPENSATOIRES ET DE PROTOCOLES ASSOCIÉS
Ce tableau n?est pas exhaustif et les indicateurs présentés sont à adapter selon les espèces, les habitats, les
fonctions et les sites concernés : il s?agit de sélectionner les indicateurs pertinents par rapport aux objectifs
de la mesure et aux actions engagées.
INDICATEURS PERTINENTS POUR
ÉVALUER CE CRITÈRE EXEMPLES DE PROTOCOLES
Élément à suivre : Qualité écologique du milieu
Qualité du sol
- Réalisation de cartes/inventaires phytosociologiques.
- Analyses de sols : mesures NPK (Azote, Phosphore et Potassium), de la matière organique, du pH
(paramètres influencés par la gestion mise en place pour la mesure, et liés au niveau trophique), mesure de
l?IBQS (Indice Biotique de Qualité des Sols), etc.
- Pour les zones humides : réalisation de profils pédologiques (suivi de l?apparition de traces
d?hydromorphie dans le cadre de la restauration de zones humides notamment).
- Pour les prairies : mesures de NPK sur des échantillons de végétation (les concentrations en P et K sont
déterminantes pour la qualité du cortège végétal des prairies naturelles. Il s?agit d?un moyen de suivre la
restauration de conditions oligotrophes, voire mésotrophes).
4
!
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
54
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Qualité écologique des cours d?eau (sur un ou
plusieurs tronçons)
- Mesure de l?IBGN (Indice biologique Global Normalisé).
- Mesure de l?IBD (Indice Biologique Diatomées).
- Suivi des conditions morphologiques des tronçons de cours d?eau concernés par la mesure (dérivés ou
restaurés).
Présence d?espèce(s) animale(s) ou de
végétation caractéristique(s) du milieu
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Présence de pollutions ou d?activités polluantes Analyse d?échantillons de sols/eau/air sur les teneurs en polluants.
Taux de végétalisation des milieux aquatiques Méthode des quadrats(4), etc.
Élément à suivre : Fonction(s) du milieu(5)
Taux de végétalisation du site (en vue de vérifier
la capacité du milieu à retenir les sédiments et
nutriments (N et P))
- Méthode des quadrats,
- Observations sur terrain.
Épaisseur de la matière organique incorporée
en surface pour une zone humide
Sondage pédologique
Élément à suivre : Présence de conditions physico-chimiques et environnementales
favorables à la vie et à la reproduction de l?espèce
Présence d?indices de reproduction (pontes,
nids, jeunes, fleurs, fruits, etc.)
- Observation des zones de reproduction :
? Comptages d?adultes et de pontes sur les sites de compensation pour les amphibiens,
? Indices officiels hiérarchisés pour les oiseaux (oisillons vus, juvéniles hors du nid mais à peine sortis,
adultes avec nourriture ou sacs fécaux, mâle chanteur, femelle en main avec plaque incubatrice, etc.),
? Pièges photo pour certaines espèces comme le hamster d?Alsace ou le chat forestier.
- Inspection de l?espèce végétale aux périodes propices à la floraison et/ou fructification.
Présence d?espèces ayant des exigences
écologiques similaires
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Nature et qualité/conditions édaphiques du
milieu (pour la flore)*
- Réalisation de cartes/inventaires phytosociologiques,
- Analyse de différents paramètres (salinité, pH, granulométrie, texture, teneur en carbone, en (micro)-
polluants, taux d?humidité, etc.) sur un échantillon du sol à analyser (sonde multiparamètres ou autres(6)).
Présence des lieux/éléments nécessaires à la
vie/reproduction de l?espèce (végétation d?une
structure/nature particulière, bois mort, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, pour la reproduction du Tétras Lyre, il faudra vérifier la pré-
sence d?un couvert au sol assez haut (25 ? 50 cm) pour dissimuler les poussins).
Présence de pressions sur le site s?exerçant sur
l?espèce
- Recherche d?espèces envahissantes sur le site de compensation,
- Observation de l?augmentation de l?urbanisation alentour,
- Détection des bruits nuisibles à l?espèce : travaux, voitures, avions, etc.
- Observation de la fréquentation du site : traces de feux, de fréquentations de loisir (vélo, cross, etc.),
etc.,
- Observation de la fréquentation des routes alentour,
- Recherche de pollutions ou d?activités polluantes.
Présence de l?espèce (indicateur à évaluer en
complément)
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables au gîte/repos/hibernation de l?espèce
Présence des lieux/éléments/aménagements
favorables au gîte/repos/hibernation de
l?espèce (végétation d?une structure/nature
particulière, bois mort, perchoirs, nichoirs à
insectes, abris à chiroptères, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, pour l?hibernation du Murin à oreilles échancrées (Myo-
tis emarginatus), il est nécessaire de repérer la présence de cavités naturelles ou non : grottes, mines, caves,
tunnels, etc.).
Repérage de traces de présence au sein des aménagements artificiels favorables au gîte/repos/hibernation
de l?espèce installés par le maître d?ouvrage.
Présence de l?espèce dans les aménagements
artificiels favorables au gîte/repos/hibernation
de l?espèce
- Inspection des refuges ou gîtes (de jour et/ou de nuit),
- Installation de pièges photographiques/vidéos,
- Écoute (enregistrements audios),
- Observation d?indices de présence (fécès, empreintes, mues, poils, etc.) dans les gîtes,
- Observation de traces génétiques (par exemple grâce à un protocole de recherche d?ADN
environnemental « Barcoding »),
- Etc.
(4) Un quadrat est un cadre au périmètre fixe posé sur le sol afin de symboliser la zone d?échantillon à inventorier.
(5) D?autres exemples d?indicateurs et de protocoles relatifs aux fonctions des zones humides sont présentés dans le Guide
de la méthode nationale d?évaluation des fonctions des zones humides (Gayet et al, 2016).
(6) Il est nécessaire de veiller à sélectionner des paramètres qui sont en capacité de varier avec les actions écologiques et la gestion mises en oeuvre.
55
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables à l?alimentation/la chasse de l?espèce
Présence de zones favorables à l?alimentation/
la chasse de l?espèce (végétation d?une
structure/nature/forme particulière, de type
aquatique, forestière, prairial, etc.) *
Présence d?une espèce située sous l?espèce cible
dans la chaîne alimentaire*
À voir au cas par cas pour l?espèce (Par exemple, une haie diversifiée (essences autochtones variées) et cor-
rectement placée attire de nombreux insectes constituant une ressource alimentaire directement exploitable
par les chauves-souris lors de leurs périodes de chasse).
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables au transit de l?espèce
Présence de zones favorables au transit
de l?espèce (végétation d?une structure/
nature/forme particulière, de type aquatique,
forestière, prairial, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, les haies facilitent le déplacement des chiroptères).
Élément à suivre : Présence de l?espèce
Présence de l?espèce
- Observation visuelle directe (à des postes d?observation, dans les refuges ou gîtes, de jour et/ou de nuit),
- Observation visuelle indirecte (pièges photographiques, vidéos),
- Écoute (enregistrements audios),
- Captures,
- Observation d?indices de présence ou de colonisation (fécès, empreintes, mues, poils, reliefs de repas,
trous d?insectes dans le bois mort, feuilles, fruits, etc.),
- Observation d?éléments « reproducteurs » (pontes, graines, larves, etc.) ou de zones de reproduction
(nids, refuges, etc.),
- Observation de traces génétiques (par exemple grâce à un protocole de recherche d?ADN
environnemental « Barcoding »),
- Relevés phytosociologiques (flore),
- Etc.
Abondance de l?espèce
L?évaluation de l?abondance de l?espèce peut se faire au cas par cas avec les mêmes protocoles de détection
de la présence de l?espèce.
Certains indices comme celui de l?abondance relative ou de l?abondance-dominance (Braun-Blanquet et al.,
1952)
Élément à suivre : État de conservation de la population de l?espèce ciblée / Dynamique de la population
Évolution du nombre d?individus de l?espèce
observés par an
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Mesure de l?IPA (Indice Ponctuel d?abondance) ou de l?IKA (Indice kilométrique d?abondance) pour
l?avifaune,
- Observation visuelle directe (à des postes d?observation, dans les refuges ou gîtes, de jour et/ou de nuit),
- Observation visuelle indirecte (pièges photographiques, vidéos),
- Méthode des quadrats (flore),
- Structure en taille des populations pisciaires (ichtyofaune).
- Etc.
Taux de floraison ou de fructification par an Inspection de l?espèce végétale aux périodes propices à la floraison et/ou fructification.
Taux de mortalité de l?espèce par an
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Suivi télémétrique,
- Comptage des individus morts.
Évolution du nombre de juvéniles ou de
nouvelles pontes par an
Inspection des zones de reproduction (nids, refuges, etc.).
Taux de croissance de la population (taux de
naissances-taux de décès)
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Suivi télémétrique,
- Comptage des individus morts.
Les mesures de ces indicateurs peuvent être exprimées
en valeurs absolues ou en valeurs relatives (par exemple,
comparées à l?état initial du site d?accueil de la mesure,
voire à l?année antérieure, comparées à l?état initial du
site impacté par le projet, ou encore rapportées à un
autre paramètre?).
Sur les bilans de suivi transmis aux services de l?État (cf.
fiche n°4), les indicateurs pourront être symbolisés par
un pictogramme dont la couleur différera selon le résultat
(indéterminé, très mauvais, mauvais, moyen, bon, très
bon) de la mesure.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
56
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Définir la fréquence et le
calendrier du suivi
La fréquence et le calendrier du suivi devront être précisés
par le porteur de projet dans son dossier de demande
d?autorisation. De plus, il est important de distinguer le
suivi en phase chantier et le suivi en phase exploitation/
gestion.
En phase travaux, la fréquence du suivi peut être plus
importante car les impacts sont susceptibles d?être plus
intenses sur de courtes durées.
En phase travaux comme en phase exploitation/gestion,
le porteur de projet peut proposer un calendrier du suivi
en se basant sur les périodes propices aux inventaires de
terrain des espèces végétales et animales terrestres et
aquatiques, selon les principaux groupes taxonomiques.
Il sera toutefois nécessaire d?adapter ces périodes au ter-
ritoire concerné (zone géographique, altitude, conditions
météorologiques, cycle de vie de l?espèce considérée,
caractères biologiques particuliers à une espèce, etc.),
et parfois aux évènements non prévus (changement de
calendrier ou d?organisation des travaux par exemple).
Le tableau 8, issu des « Lignes directrices sur la séquence
éviter, réduire et compenser les impacts sur les milieux
naturels » (MEDDE, 2013) présente les périodes propices
aux mesures concernant le territoire métropolitain.
TABLEAU 8 : PÉRIODES PROPICES AUX INVENTAIRES DE TERRAIN DES ESPÈCES
VÉGÉTALES ET ANIMALES TERRESTRES ET AQUATIQUES (Source : MEDDE, 2013)
Mois de l?année
J F M A M J J A S O N D
Bryophytes (mousses) et
lichens
Visibles toute l?année mais périodes de fructification variables selon les espèces
Ptéridophytes et phanéroga-
mes (végétation)
Espèces précoces
(zones boisées,
pelouses)
Période en général la plus
favorable mais plusieurs
passages nécessaires
Espèces tardives
(zones humides et
altitude)
Invertébrés : ensemble des
insectes (lépidoptères/
papillons, odonates/libellules,
coléoptères, etc.) et autres
(arachnides/araignées, etc.)
Plusieurs passages nécessaires par temps
ensoleillé (sauf cas particuliers, ex. : lépidoptères
nocturnes)
Cas particulier des
orthoptères (sauterelles,
criquets)
Par temps sec et ensoleillé
Cas particulier des
macroinvertébrés benthiques
1er inventaire fin
du printemps
2e inventaire en
fin d?étiage
Amphibiens (adultes, larves)
Plusieurs prospections nocturnes/
crépusculaires par temps doux et
pluvieux
Reptiles Recherches par temps sec, voire orageux
Oiseaux Hivernage Nidification et migration Migration Hiver
Poissons Fréquence de passage selon
le protocole
Fréquence de
passage selon le
protocole
Chiroptères (chauve-souris) Gîtes d?hiver Gîtes d?été, inventaires par
détecteurs ultrasons
Gîtes
d?hiver
Mammifères (autres que
chiroptères)
Déplacement, reproduction
5
57
Si nécessaire et possible, définir
une structure en charge du suivi
Le maître d?ouvrage peut confier le suivi de ses mesures
à un prestataire. Toutefois, il en reste réglementairement
responsable. Dans le cas où la réalisation de la mesure est
elle-même déléguée à un opérateur spécialisé, le porteur
de projet peut choisir :
- de faire appel à une structure indépendante ou à ce
même opérateur pour réaliser le suivi, si ce dernier en a
les compétences,
- ou a minima de piloter la démarche le cas échéant
en y associant des experts extérieurs dont il se portera
garant et dont il assurera la cohérence des différents
suivis et de l?interprétation des résultats.
Les résultats des suivis doivent être remis aux services
de l?État en charge du suivi administratif dans un for-
mat adapté.
Préciser le coût du suivi
La réglementation impose au porteur de projet de présen-
ter dans son dossier d?étude d?impact une « estimation des
dépenses » correspondant à ses mesures ERC (article R.
122-5 du CE).
Le coût d?une mesure doit notamment être estimé, au cas
par cas, sur la base des coûts :
- de la recherche foncière,
- de la maîtrise foncière,
- des travaux de génie écologiques nécessaires (et de
la maîtrise d?oeuvre associée),
- des potentiels aménagements à réaliser (et de la
maîtrise d?oeuvre associée),
- de la gestion courante pendant toute la durée des
engagements du porteur de projet (et de la maîtrise
d?oeuvre associée),
- des suivis écologiques, qui comprennent le coût
de la réalisation des études nécessaires (naturalistes,
forestières, hydrologiques, pédologiques, etc.) et de la
rédaction des rapports de suivi pendant toute la durée
des engagements du porteur de projet.
Il revient au maître d?ouvrage de se doter des spécialistes
compétents pour réaliser la bonne estimation de ce coût.
Toutefois, les suivis écologiques sont souvent mutualisés
entre les différentes mesures réalisées à l?échelle d?un
site, il est alors peu pertinent de découper leur coût entre
les différentes mesures. Il suffira au porteur de projet de
préciser dans la trame « mesure » que ce coût est mutuali-
sé et de lister les autres mesures concernées.
EXEMPLE
Reprenons l?exemple du projet fictif présenté dans la
fiche n°2, un projet d?élargissement à 2x2 voies d?une
route nationale.
Dans le cadre de ce projet fictif, il avait été proposé la
réalisation de la mesure compensatoire suivante : « Re-
mise en état d?un milieu ouvert humide favorable au
développement du Fadet des laîches par tronçonnage lé-
ger, débroussaillage manuel et fauche annuelle sur une
surface de 0,7 hectare (avec maîtrise foncière) pendant
une durée de 30 ans (C2.1.e.) ».
Tentons de définir les champs relatifs au suivi écolo-
gique de la mesure pour compléter la trame descriptive
de celle-ci :
Préciser les objectifs de moyen
(de mise en oeuvre de la mesure)
L?objectif de moyen de la mesure compensatoire, c?est-
à-dire l?ensemble des travaux et actions écologiques
prévus, est de « remettre en état un milieu ouvert humide
favorable au Fadet des laîches par tronçonnage léger,
débroussaillage manuel » et de réaliser une « fauche
annuelle pendant toute la durée de gestion de la mesure
compensatoire » (défini dans la fiche n°2).
Préciser les objectifs de résultat
(de l?efficacité de la mesure)
L?objectif de résultats de la mesure compensatoire, c?est-
à-dire les critères d?évaluation de l?efficacité de la mesure,
est d?« instaurer les conditions physico-chimiques et
environnementales favorables au cycle de vie du Fadet des
laîches et favoriser son développement » (défini dans la
fiche n°2).
Des objectifs plus précis peuvent, dans certains cas, être
proposés par le porteur de projet, par exemple :
- la présence de l?espèce concernée,
- une augmentation quantifiée du nombre d?individus
de Fadets des laîches sur une durée définie,
- la présence des plantes hôtes,
- etc.
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7
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LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
58
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Toutefois, le gestionnaire n?a pas la faculté de contrôler
l?ensemble des paramètres dont dépend la dynamique de
population de l?espèce concernée (parcelles voisines exer-
çant un effet négatif, pratiques dans les environs peu com-
patibles avec les objectifs, proximité d?une infrastructure
avec risque de mortalité pour l?espèce, etc.), d?où l?intérêt
de ne pas focaliser le suivi uniquement sur les indicateurs
« espèces » mais également sur les indicateurs intermé-
diaires qui décrivent les conditions du milieu. L?analyse de
ces derniers peut ainsi amener la structure en charge du
suivi à utiliser des outils complexes d?analyse des données
(du type analyses statistiques multivariées) pour extraire
les informations importantes.
Enfin, il est nécessaire de vérifier l?efficacité de la mesure
au regard des impacts du projet sur le site initial impacté
(lui-même étant soumis à des pressions extérieures).
Définir les indicateurs de suivi pour
mesurer l?état de réalisation des
mesures et l?efficacité des mesures
Les indicateurs de suivi de la mise en oeuvre de la mesure
proposés pourraient être :
- Vérification de la réalisation du tronçonnage léger et
du débroussaillage manuel.
- Vérification de la date de la fauche annuelle.
Les indicateurs de suivi de l?efficacité de la mesure
proposée pourraient être (cf. exemples dans le tableau
des indicateurs) :
- Effectivité des critères écologiques nécessaires à la
vie de l?espèce, physionomie des habitats conforme aux
exigences écologiques de l?espèce :
- Pourcentage de recouvrement des espèces de Molinie
bleue ou de Paturin des marais ou de Choin noirâtre (les
chenilles s?en nourrissent la nuit),
- Présence de cypéracées, chardons, centaurées, men-
thes, bourdaines ou encore ronces et salicaires (que les
adultes butinent),
- Présence de l?espèce Fadet des laîches,
- Présence de traces de reproduction : oeufs,
voire chenilles,
- Évolution du nombre d?individus de Fadet des laîches
observés par an.
Proposer des protocoles de
suivi (matériel et méthodes)
Les protocoles proposés pour mesurer les indicateurs de
suivi pourraient être les suivants (cf. exemples dans le
Tableau 7) :
Indicateurs de suivi de l?efficacité proposés Protocoles
Pourcentage de recouvrement des espèces de Molinie bleue ou
de Paturin des marais ou de Choin noirâtre
- Observation visuelle directe.
- Méthode des quadrats.
Présence de cypéracées, chardons, centaurées, menthes,
bourdaines ou encore ronces et salicaires Observation visuelle directe.
Présence de l?espèce Fadet des laîches
Observation visuelle directe, notamment près des cypéracées, chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou encore ronces et salicaires, en procédant par la détermination
de transects avec un passage à temps fixe reproductible.
Présence de traces de reproduction : oeufs, voire chenilles
Inspection des feuilles des plantes hôtes (espèces cespiteuses et Molinie bleue es-
sentiellement) pour observation des oeufs aux périodes propices (la période de ponte
s?étale comme la période de vol de fin mai à fin juillet).
Évolution du nombre d?individus de Fadet des laîches observés
par an.
Comparaison des observations visuelles directes.
Inspection des zones de reproduction (feuilles des plantes hôtes (espèces cespiteuses
et Molinie bleue essentiellement).
3
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59
Définir la fréquence et le
calendrier du suivi
La fréquence et le calendrier du suivi différeront selon
l?indicateur mesuré :
- La réalisation du tronçonnage léger et du débrous-
saillage manuel devra être vérifiée à la suite des travaux
(généralement réalisés en automne-hiver).
- La réalisation de la fauche annuelle devra être véri-
fiée chaque année à la suite de chaque fauche.
- Le pourcentage de recouvrement des espèces de Mo-
linie bleue ou de Paturin des marais ou de Choin noirâtre
(les chenilles s?en nourrissent la nuit) pourra être évalué
d?avril à septembre.
- De même, la présence de cypéracées, chardons,
centaurées, menthes, bourdaines ou encore ronces et
salicaires (que les adultes butinent) pourra être suivie
d?avril à septembre.
- L?espèce Fadet des laîches et les traces de reproduc-
tion (oeufs, voire chenilles) pourront être recherchées en
mai-juin-juillet lors de son activité maximale.
De plus, la fréquence de suivi peut varier tout au long de
la mise en oeuvre de la mesure compensatoire. En effet,
si après des travaux de génie écologique importants un
suivi régulier annuel est indispensable, ce dernier pourra
ensuite être espacé dès lors que les objectifs seront en
voie d?être atteints ou que le milieu aura atteint une cer-
taine stabilité.
Définir la structure en charge du suivi
Dans le cas de ce projet, le maître d?ouvrage peut choisir
de confier à la fois la mise en oeuvre, la gestion et le suivi
de cette mesure à un prestataire, plus particulièrement un
opérateur privé spécialisé dans la compensation. Toute-
fois, il en reste réglementairement responsable. Selon les
cas, il peut être judicieux d?avoir plusieurs prestataires/
partenaires : l?un pour assurer la gestion écologique,
l?autre pour réaliser les suivis, etc.
Préciser le coût du suivi
Le coût du suivi de cette mesure prend en compte les pas-
sages d?un expert écologue (pour les observations et rele-
vés sur le terrain : cf. indicateurs définis précédemment).
Ce coût est variable selon les structures, les experts, les
régions, les spécificités du suivi, etc.
Intitulé de la mesure
Remise en état d?un milieu ouvert humide favorable au développement du Fadet des laîches par tronçonnage léger, dé-
broussaillage manuel et fauche annuelle sur une surface de 0,7 hectare (avec maîtrise foncière) pendant une durée de
30 ans (C2.1.e.)
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de
l?état d?avancement de
la mesure : objectif(s) de
moyens
Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi
(matériel et méthodes) Fréquence du suivi Calendrier du suivi
Remettre en état un mi-
lieu ouvert humide favo-
rable au Fadet des laîches
par tronçonnage léger, dé-
broussaillage manuel.
Tronçonnage léger et dé-
broussaillage manuel
réalisés.
Vérification visuelle de
la réalisation du tron-
çonnage léger et du dé-
broussaillage manuel ou
compte-rendu de travaux.
Ponctuelle (année des
travaux).
À la suite des travaux (gé-
néralement réalisés en
automne-hiver).
Réaliser une fauche an-
nuelle pendant toute la
durée de gestion de la me-
sure compensatoire.
Date de fauche annuelle.
Vérification visuelle de la
réalisation de la fauche
annuelle après le cycle
biologique de l?espèce
(septembre par exemple)
ou compte-rendu de
travaux.
Annuelle. À la suite de chaque
fauche.
Structure(s) en charge du
suivi de la mise en oeuvre : Structure Lambda.
Coût du suivi de la mise
en oeuvre : X ¤
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LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
60
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de
l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi (matériel et
méthodes) Fréquence du suivi Calendrier du suivi
Présence de l?espèce
concernée.
Présence de l?espèce Fadet
des laîches.
Observation visuelle directe,
notamment près des cypéra-
cées, chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou encore
ronces et salicaires, en procé-
dant par la détermination de
transects avec un passage à
temps fixe reproductible.
Annuelle pendant les 5
premières années de ges-
tion de la mesure puis
tous les 5 ans.
Mai-juin-juillet.
Présence de traces de re-
production : oeufs, voire
chenilles.
Inspection des feuilles des
plantes hôtes (espèces cespi-
teuses et Molinie bleue essen-
tiellement) pour observation
des oeufs aux périodes propices
(la période de ponte s?étale
comme la période de vol de fin
mai à fin juillet).
Mai-juin-juillet.
Augmentation quantifiée
du nombre d?individus de
Fadets des laîches sur une
durée définie.
Évolution du nombre d?in-
dividus de Fadet des
laîches observés par an.
- Comparaison des
observations visuelles directes.
- Inspection des zones
de reproduction (feuilles
des plantes hôtes (espèces
cespiteuses et Molinie bleue
essentiellement).
Mai-juin-juillet.
Présence des plantes
hôtes.
Pourcentage de recouvre-
ment des espèces de Mo-
linie bleue ou de Paturin
des marais ou de Choin
noirâtre (les chenilles s?en
nourrissent la nuit).
- Observation visuelle directe.
- Méthode des quadrats. Avril à septembre.
Présence de cypéracées,
chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou
encore ronces et salicaires
(que les adultes butinent).
Observation visuelle directe. Avril à septembre.
Structure(s) en charge du
suivi de l?efficacité : Structure Lambda.
Coût du suivi de
l?efficacité : X ¤
REFERENCES
Forum des Marais Atlantiques (2015).
Mallette d?indicateurs de travaux et
de suivis en zones humides. Agence
de l?eau Loire-Bretagne et Conseil ré-
gional des Pays de la Loire. Disponible
sur : http://www.forum-zones-hu-
mides.org/
Gayet G., Baptist F., Baraille L. et al
(2016). Guide de la méthode nationale
d?évaluation des fonctions des zones
humides. Version 1.0. Onema, collec-
tion Guides et protocoles, 186p. Dis-
ponible sur : http://www.zones-hu-
mides.org/
Projet CAMPanule, piloté par le
MNHN : CAtalogue de Méthodes
et Protocoles d?acquisition de don-
nées naturalistes. http://campanule.
mnhn.fr
Programme RhoMéO du Bassin Rhô-
ne-Méditerranée-Corse : http://
rhomeo-bao.fr
DREAL Auvergne-Rhône-Alpes (2018).
Notice de recommandations pour le
suivi des mesures ERC « flore proté-
gée ». Disponible sur :
http://www.auvergne-rhone-alpes.de-
veloppement-durable.gouv.fr/
Adam Y., Béranger C., Delzons O. et al.
(2015). Guide des méthodes de dia-
gnostic écologique des milieux natu-
rels - Application aux sites de carrière.
Disponible sur : http://documentation.
pole-zhi.org/
Bezombes L., Gaucherand S., Spie-
gelberger T. et al. (2018). A set of or-
ganized indicators to conciliate
scientific knowledge, offset poli-
cies requirements and operational
constraints in the context of biodiver-
sity offsets. Ecological Indicators, vol.
93, p1244-1252.
http://www.forum-zones-humides.org/telechargement-mallette-indicateurs.aspx
http://www.forum-zones-humides.org/telechargement-mallette-indicateurs.aspx
http://www.zones-humides.org/guide-de-la-m%C3%A9thode-nationale-d%C3%A9valuation-des-fonctions-des-zones-humides
http://www.zones-humides.org/guide-de-la-m%C3%A9thode-nationale-d%C3%A9valuation-des-fonctions-des-zones-humides
http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport2018_dreal_suivi_erc_final.pdf
http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport2018_dreal_suivi_erc_final.pdf
http://documentation.pole-zhi.org/doc_num.php?explnum_id=746
http://documentation.pole-zhi.org/doc_num.php?explnum_id=746
61
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
Dépression humide créée pour les amphibiens en Île-de-France
(CDC Biodiversité 2018 © Gilles Cohen)
62
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Réaliser le suivi écologique et rédiger
les rapports de suivi de ses mesures
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(7) Ex. : Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture). À noter que cette demande peut être anticipée pour être intégrée à la demande de dérogation du projet.
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, opérateurs de compensation,
services instructeurs.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Tendre vers un suivi écologique des mesures et un
reporting à la fois le plus clair et le plus complet afin de
permettre aux services instructeurs de juger de l?effectivi-
té des mesures mises en place.
CONTEXTE
Cf. Fiche n°3 : Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
MÉTHODOLOGIES
Déléguer le suivi des mesures
Le maître d?ouvrage peut confier le suivi de ses mesures
ERC à un prestataire ou partenaire. Toutefois, il en reste
réglementairement responsable.
Le prestataire devra faire intervenir des experts bénéficiant
des compétences pour mener à bien les études nécessaires
(naturalistes, forestières, hydrologiques, pédologiques,
etc.), et bénéficier d?une expérience suffisante pour lui
permettre d?analyser les résultats, de juger l?efficacité des
mesures ERC et de rédiger les bilans de suivi.
En outre, il peut être pertinent pour le maître d?ouvrage
de faire appel à une structure spécialisée qui portera la
gestion de ses mesures, afin que les actions engagées
puissent être réalisées, suivies, et corrigées ou adaptées
au besoin.
La prestation de suivi est formalisée par le biais d?un
contrat ou d?une convention entre les parties qui détaille :
- les engagements du prestataire (dates et objet de
la restitution des bilans, moyens déployés, réalisations
attendues, etc.), et la nature des risques qu?il porte pour
le maître d?ouvrage le cas échéant,
- les moyens que le maître d?ouvrage fournit au
prestataire pour mettre en oeuvre son suivi (moyens
techniques, soutiens logistiques, modalités de finance-
ment, nécessité de procédure de dérogations « espèces
protégées » dans le cadre de certains suivis(7), etc.).
Les frais relatifs au suivi de la mesure sont intégralement
portés par le maître d?ouvrage.
Les prestations de suivi font l?objet d?un cahier des
charges intégrant les prescriptions de l?acte d?autorisation
ainsi que le protocole détaillé prévu dans le dossier de
demande d?autorisation.
Les protocoles à mettre en oeuvre sont définis en fonction
des indicateurs choisis, eux-mêmes définis en fonction
des objectifs des mesures ERC (cf. fiches n°2 et 3).
63
Réaliser l?expertise
de suivi terrain
?Préciser le plan d?échantillonnage
L?expert chargé du suivi doit tout d?abord définir son plan
d?échantillonnage, et ainsi préciser pour chaque compo-
sante de milieu suivie :
- les stations de mesures (dont stations témoins),
- la fréquence des mesures et les dates (saisons),
- la durée des mesures,
- le protocole de collecte des données sur le terrain,
- la durée du suivi,
- les modalités d?analyse et d?interprétation
des résultats.
La stratégie d?échantillonnage proposée est généralement
établie en se référant à des méthodes éprouvées ou issues
de la littérature scientifique. Il peut être utile de se référer
au catalogue des méthodes et protocoles « CAMPanule »
développé par le MNHN.
Lorsque la méthode est expérimentale ou très peu appli-
quée sur le type de milieu envisagé, il peut être nécessaire
de lancer une étude pilote lors de la première année de
suivi pour vérifier qu?elle est pertinente sur le terrain. En
cas d?incohérence de la théorie avec la pratique, cette
étude pilote permettra un ajustement rapide des choix
méthodologiques, évitant ainsi au maître d?ouvrage des
dépenses qui ne lui serviraient pas à justifier l?atteinte des
objectifs. Au contraire, si cette méthode s?avère compa-
tible, elle permettra de confirmer le protocole.
(8) Certains indicateurs ne peuvent pas être évalués sur le terrain (par exemple, s?ils nécessitent plusieurs passages ou des analyses spécifiques de bureau).
? Installer des repères sur le site
Le plus souvent, il est nécessaire de mettre en place des
dispositifs particuliers pour les observations « fixes »,
par exemple des quadrats pour le suivi de la dynamique
de végétation ou encore des pièges photographiques ou
des pièges à traces pour évaluer, par exemple, l?utilisation
d?un passage à faune, etc. Ces installations ? ou leur em-
placement quand l?appareillage doit être démonté entre
deux campagnes ? doivent être localisables facilement sur
le terrain à l?aide de repères artificiels permanents afin
d?être sûr qu?ils soient toujours positionnés au bon endroit.
De surcroît, cela permet à des personnes différentes de ré-
aliser ce suivi (changement de personnel, de prestataire?).
Ces installations doivent être géolocalisées et idéalement
intégrées à une base SIG.
?Préparer une trame de relevé des données
Il est indispensable de préparer, avant la campagne de
terrain, la liste des mesures à réaliser et les protocoles
méthodologiques associés, des indicateurs de l?état
d?avancement des actions (objectifs de moyens) et de leur
efficacité (objectifs de résultats).
Ces données pourront être compilées dans une trame
de relevé des données qui sera pré-remplie en amont du
terrain. Une fois sur le terrain, l?expert pourra alors évaluer
chaque indicateur selon les précisions indiquées dans
la trame.
Chaque trame devra être adaptée à l?objet du suivi. Il fau-
dra donc préparer autant de trames qu?il y a de mesures à
suivre. Le modèle ci-après est proposé.
Intitulé de la mesure
Objectif de moyen Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi
(matériel et méthodes) Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?état d?avancement
de la mesure
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
Conclusion sur l?état
d?avancement de la mesure : A remplir sur le terrain et à recaler ensuite au bureau par rapport au planning théorique
Objectif de résultat Intitulé de l?indicateur
(cf. fiche n°3)
Protocole de suivi
(matériel et méthodes)
(cf. fiche n°3)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?efficacité de la
mesure
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible(8) A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible A remplir sur le terrain
Conclusion sur l?efficacité de la mesure par rapport aux espèces /
habitats cibles (dont comparaison avec les précédentes investigations et
l?évolution des espèces / habitats) :
A remplir sur le terrain lorsque cela est possible
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
64
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Ces trames devront également préciser le nom de l?obser-
vateur, la date, la météorologie et le moment d?observation
ainsi que la cible du suivi.
?Recueillir les données sur le terrain
Dans un premier temps, avant de recueillir les données, il
faudra vérifier que les conditions de relevés sont compa-
tibles avec le protocole, c?est-à-dire :
- Que la période (saison) est propice aux inventaires de
terrain (cf. tableau 8 fiche n°3),
- Que les conditions d?observation sont comparables
à celles du relevé précédent (conditions de couvert
végétal, météorologiques, etc.),
- Que l?on dispose d?un état initial,
- Que l?on a défini si besoin un site témoin (qui permet
de différencier les évolutions liées à la gestion du milieu
de celles qui seraient liés à des facteurs externes comme
par exemple les conditions météorologiques de l?année).
Dans le cas contraire, il est possible que les données ne
soient pas exploitables car non interprétables.
Lorsque le suivi implique le prélèvement d?échantillons
sur le terrain, il est nécessaire d?étiqueter les flacons en y
renseignant les informations nécessaires :
- date et heure,
- lieu,
- référence du prélèvement qui renvoie à un document
qui complète certains éléments comme la méthode de
prélèvement, le matériel utilisé, les moyens de stockage
et de transport, ainsi que toute autre donnée susceptible
d?être pertinente pour l?exploitation et l?interprétation
de ces résultats (température, météo, etc.).
Ces informations permettront une meilleure traçabilité
des échantillons sans lesquelles l?exploitation de ces
investigations de terrain sera inexploitable. Ce sont ces
paramètres qui permettront, entre autres, d?expliquer une
valeur qui semble étonnante voire aberrante.
Par ailleurs, l?ensemble des observations et des prélève-
ments réalisés pourront être géolocalisés et référencées
dans une base SIG. Ces données devront être renseignées
sur le site projets-environnement.gouv.fr (cf. fiche n°6).
Rédiger le bilan de suivi
Afin de rendre compte de la bonne mise en oeuvre et de
l?efficacité des mesures pour lesquelles il s?est engagé, le
maître d?ouvrage doit transmettre des bilans de suivi aux
services de l?État chargés du contrôle. Leur fréquence est
généralement définie par l?arrêté d?autorisation du projet.
Une trame de synthèse de restitution globale des suivis
est proposée ci-après. Elle devra être accompagnée des
données complètes recueillies sur le terrain et de la justi-
fication de l?interprétation qui en est faite.
T Renseignements généraux du bilan de suivi
Nom du projet :
Maître d?ouvrage :
Acte d?autorisation (date et n°) :
Autres arrêtés obtenus pour le projet : Préciser si d?autres arrêtés ont été obtenus et lesquels (avec leurs dates respectives) et s?il y a
mutualisation de certaines mesures avec ces arrêtés.
Rappel du projet : Localisation, superficie, type de construction, groupes d?espèces protégées impactées, etc.
Obligations du maître d?ouvrage faisant l?objet
du présent bilan de suivi (et référence de l?acte
précisant ces obligations):
Cibles des mesures
Date de renseignement du présent bilan de suivi :
Période concernée par le présent bilan de suivi : Ex. : Année 2017
Date du bilan de suivi précédent :
65
T Renseignements généraux concernant le site accueillant les mesures suivies (à remplir pour chaque site)(9)
Nom du site
Localisation du site
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ? ?
? ? ? ?
Carte de localisation du site sécurisé
Modalités de sécurisation foncière du site
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
FMaîtrise foncière
F Convention
F Bail emphytéotique
F Bail rural
F Bail rural environnemental
F Obligation réelle environnementale
F Autre (préciser) :
Date de la sécurisation foncière :
Durée de sécurisation foncière :
Évolution prévue du site après la date
de fin de sécurisation :
Mesures mises en oeuvre sur le site
Liste des mesures mises en oeuvre :
Carte de localisation des mesures au sein du site sécurisé
Suivi général du site
Nom et organisme de rattachement
des experts ayant réalisé le présent
suivi :
Date(s) du suivi et météo :
Difficultés rencontrées :
Faits marquants :
Faits marquants ayant eu lieu sur la période suivie. Par exemple : travaux réalisés, événements ayant pu entraî-
ner une dégradation du site (ex. : dépôt de déchets sauvage, problématique de voisinage, passage non autorisé
d?enginsmotorisés?)outoutautrecommentairesurlaviedusitenécessitantd?êtrementionné.
Carte de localisation des habitats inventoriés (dont espèces invasives)
Liste commentée des habitats
inventoriés sur le site lors du suivi
(dont espèces invasives) accompa-
gnée de photographies :
Carte de localisation des espèces remarquables inventoriées
Liste commentée des espèces
remarquables inventoriées sur le site
lors du suivi (dont espèces cibles) :
(9) Cette trame permet d?apporter une vision globale sur la cohérence entre les mesures et sur les habitats et espèces suivies, le suivi écologique des mesures étant souvent mutualisé à l?échelle d?un site.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
66
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
T Renseignements concernant la mesure suivie (à remplir pour chaque mesure, au sein de chaque site)
Nom du site Intitulé de la mesure
Données générales de la mesure
Phase de la séquence :
F Évitement
F Réduction
F Compensation
F Accompagnement
A remplir à l?aide du guide d?aide à la définition des me-
sures ERC (MTES, 2018)Type :
Catégorie :
Sous-catégorie :
Cible(s) de la mesure (espèces et/ou habitats cibles) :
Objectif(s) de la mesure :
Description technique de la mesure :
Durée de mise en oeuvre :
Structure(s) en charge de la mise en oeuvre de la mesure :
Structure(s) en charge de la gestion de la mesure :
Localisation de la mesure
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ?
? ? ?
Dimensionnement de la mesure (Surface, mètres linéaires
ou nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site sécurisé
67
Avancement de la mise en oeuvre
Actions antérieures Date
Description technique de
l?action
Difficultés rencontrées
? ?
? ?
Actions en cours (le cas
échéant)
Date
Description technique de
l?action
Difficultés envisagées
? ?
? ?
Suivi de la mesure
Difficultés rencontrées
Objectif de moyen Intitulé de l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?état d?avancement
de la mesure
Conclusion sur l?état
d?avancement de la mesure :
Objectif de résultat Intitulé de l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?efficacité de la
mesure
Conclusion sur l?efficacité de la mesure par rapport aux
espèces / habitats cibles (dont comparaison avec les
précédentes investigations et l?évolution des espèces /
habitats) :
Conclusion et perspectives
Conclusion générale : Dont analyse du niveau d?atteinte des objectifs de résultat, considérant la pertinence des
moyens mis en oeuvre au regard de l?atteinte des résultats
Actions à venir et propositions éventuelles d?adaptation :
Calendrier du suivi à venir :
Constituer un comité de suivi
La mise en place d?un comité scientifique de suivi peut
dans certains cas être proposée par le maître d?ouvrage ou
par l?acte d?autorisation. Ce comité peut être composé de
représentants du maître d?ouvrage, de services de l?État,
d?établissements publics chargés du contrôle des mesures
ERC, d?organismes de recherche, de bureaux d?études,
d?opérateurs de compensation, d?associations?.
Ses membres peuvent apporter leur analyse et leur exper-
tise sur les résultats du suivi voire participer à la rédaction
des rapports de suivi. Ils peuvent également assurer un
pilotage local des mesures et, le cas échéant, proposer des
modifications, allégements ou compléments des mesures
en fonction des résultats obtenus.
Il est important de préciser les objectifs des Comités de
suivis et leur fréquence.
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la définition des mesures ERC. Théma Balise. CGDD et CEREMA. Disponible sur : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
68
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
La géolocalisation des mesures,
pour un meilleur suivi
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES OU PARTENAIRES DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage, bureaux d?études, opérateurs de
compensation, DREAL, DDT(M), AFB, ONCFS, etc.
X OBJECTIF DE LA FICHE :
Présentation des obligations de géolocalisation des me-
sures ERC et plus particulièrement des mesures compen-
satoires et des outils permettant cette géolocalisation.
Il s?agit également de remplir les champs relatifs aux
informations de localisation dans les trames types aux
pages 24 à 27.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
L?article L163-5 du CE introduit par la loi biodiversité de-
mande que « les mesures de compensation des atteintes
à la biodiversité définies au I de l?article L. 163-1 [soient]
géolocalisées et décrites dans un système national
d?information géographique, accessible au public sur
internet ». Par ailleurs, « les maîtres d?ouvrage fournissent
aux services compétents de l?État toutes les informations
nécessaires à la bonne tenue de cet outil par ces services ».
Contexte non réglementaire
La géolocalisation des mesures compensatoires s?inscrit
dans le cadre de la feuille de route de modernisation du
droit de l?environnement. Elle répond à plusieurs objectifs :
- améliorer la traçabilité de la localisation
des mesures,
- éviter que des mesures déjà prescrites et mises en
oeuvre ne soient détruites par de nouveaux projets,
- éviter la superposition d?une mesure compensatoire
sur une autre mesure compensatoire existante,
- faciliter l?étude des effets cumulés dans le cadre de
nouveaux projets,
- permettre aux maîtres d?ouvrages d?identifier d?autres
mesures ciblant les mêmes espèces ou habitats que
ceux impactés par leurs projets,
- améliorer la mise en oeuvre des mesures, aujourd?hui
considérée comme insuffisante,
- faciliter le suivi et le contrôle des mesures,
- plus globalement, avoir un retour d?expérience de la
mise en oeuvre et de l?efficacité des mesures.
Figure 4 : Page d?accueil de l?outil instructeur GéoMCE.
69
OUTILS ET MÉTHODOLOGIE
(10) L?environnement est défini au L. 122-1 du CE comme étant : La population et la santé humaine ; La biodiversité, en accordant une attention particulière
aux espèces et aux habitats protégés au titre de la directive 92/43/ CEE du 21 mai 1992 et de la directive 2009/147/ CE du 30 novembre 2009 ; Les terres, le
sol, l?eau, l?air et le climat ; Les biens matériels, le patrimoine culturel et le paysage ; L?interaction entre les facteurs mentionnés aux 1° à 4°.
Deux outils sont disponibles pour faciliter la géolocalisa-
tion des mesures ERC :
- un outil dédié aux agents instructeurs des services de
l?État, GéoMCE,
- une plateforme de consultation de la description et
de la géolocalisation des mesures compensatoires rela-
tives à la biodiversité, accessible au grand public (mise
en ligne en 2019).
Qu?est-ce que GéoMCE ?
GéoMCE est l?outil national de référence pour la gestion,
la cartographie, le suivi et le contrôle des mesures d?évi-
tement, de réduction et de compensation des impacts sur
l?environnement. La loi biodiversité impose uniquement la
géolocalisation des mesures compensatoires relatives à
la biodiversité. Toutefois, le ministère en charge de l?en-
vironnement a souhaité donner la possibilité aux services
de l?État (et donc aux porteurs de projets) de renseigner
dans GéoMCE (et donc a posteriori dans la plateforme de
diffusion au grand public) les mesures d?évitement, de
réduction, de compensation et d?accompagnement des
impacts sur l?environnement(10) (et donc pas seulement sur
la biodiversité) dans l?outil. Cette possibilité pourrait par
exemple permettre de conserver la traçabilité de certaines
zones déjà évitées, ce qui pourrait permettre d?empêcher
la destruction de ces zones par d?autres projets d?amé-
nagement. GéoMCE peut également permettre de faire
des retours d?expérience sur des mesures d?évitement, de
réduction, de compensation et d?accompagnement pour
en faire bénéficier les maîtres d?ouvrages, les services de
l?État ou tout autre acteur impliqué dans la séquence ERC.
Principalement destiné aux services instructeurs du mi-
nistère en charge de l?environnement (D(R)EAL, DDT(M),
DM, etc.) et aux services contrôleurs (D(R)EAL, DDT(M),
DM, AFB et ONCFS), l?outil GéoMCE permet d?enregistrer
les informations nécessaires au suivi et au contrôle de la
mise en oeuvre de ces mesures, et comprend notamment
un volet cartographique qui permet de localiser le projet,
les procédures et les mesures qui lui sont rattachées.
GéoMCE permet ainsi de capitaliser la localisation et les
informations concernant les mesures d?évitement, de
réduction et de compensation prescrites dans le cadre
d?aménagements impactant l?environnement, afin de
faciliter l?instruction des dossiers et en vue de leur mise à
disposition du public.
L?outil GéoMCE permet de capitaliser des informations
relatives au projet, à la procédure et aux mesures.
En ce qui concerne les informations relatives au projet
et aux procédures : Ce sont les « données Projet » et
« données Procédures » présentées aux pages suivantes
qui seront renseignées dans l?outil GéoMCE par les ser-
vices de l?État. Le remplissage de ces champs sera facilité
si les informations des trames présentées dans les pages
suivantes sont transmises par les maîtres d?ouvrages à la
D(R)EAL ou DDT(M) en charge de l?instruction du dossier.
En ce qui concerne les informations relatives aux
mesures : Ce sont les « données Mesures » présentées
aux pages suivantes qui seront renseignées dans l?outil
GéoMCE. Elles seront envoyées par les maîtres d?ouvrage
et validées par les services de l?État. Une téléprocédure
permettant au maître d?ouvrage de renseigner les champs
relatifs à ses mesures est en cours de développement par
le MTES. Toutefois, un fichier d?import remplissable par
les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État est
disponible ici. Après validation - voire modification ? par
le service instructeur des informations renseignées par
les maîtres d?ouvrage, ces informations sont intégrées
dans l?outil GéoMCE. Les données non sensibles seront
diffusées sur la plateforme « grand public ».
Concernant la définition des mesures ainsi que leur
description dans l?acte d?autorisation, le guide d?aide à la
définition des mesures (MTES, 2018) ainsi que les annexes
de l?arrêté type mesures compensatoires loi sur l?eau
permettent de fournir dès la conception de la mesure les
informations nécessaires au bon remplissage de GéoMCE
pour son volet 1 (gestion et géolocalisation).
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
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70
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Données Projet
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public (seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(11)).
Les champs associés à un astérisque * correspondent aux champs à remplir obligatoirement Télécharger le fichier .xls ici
Données générales du projet
Nom *
Typologie *et Sous-typologie
F Installations classées pour la protection de
l?environnement (ICPE)
F ICPE agro-alimentaires
F ICPE carrières
F ICPE déchets
F ICPE éolien
F ICPE élevages
F ICPE industrielles
F ICPE méthanisation
F ICPE autres
F Installations nucléaires de base (INB)
F Installations nucléaires de base (INB)
F Installations nucléaires de base secrètes (INBS)
F Stockage déchets radioactifs
F INB autres
F Infrastructures de transport
F 5° voies ferroviaires (y compris ponts, tunnels et tranchées couvertes supportant des
infrastructures ferroviaires)
F 6° a) construction autoroutes et voies rapides(12)
F 6° b) construction route à 4 voies ou plus
F 6° c) autres routes de plus de 10 km
F Autres routes de moins de 10 km
F 7° Transports guidés de personnes (Tramways, métros, funiculaires ou lignes analogues)
F 8° Aérodromes
F Autres
FMilieux aquatiques, littoraux et maritimes
F 9° a) Voies navigables
F 9° b) et c) Ports et installations portuaires
F 10° Canalisation et régularisation des cours d?eau
F 11° Travaux, ouvrages et aménagements en zone côtière
F 12° Travaux de récupération de territoires sur la mer
F 13° Travaux de rechargement de plage
F 14° Travaux, ouvrages et aménagements
F 15° Récifs artificiels
F 16° Projets d?hydraulique (agricoles, y compris projets d?irrigation et de drainage de terres)
F 17° Dispositifs de captage et de recharge artificielle des eaux souterraines
F 18° Dispositifs de prélèvement des eaux en mer (et rejets en mer)
F 19° Travaux, ouvrages et aménagements réalisés en vue de l?exploitation d?eau destinée à la
consommation humaine dans une forêt de protection
F 21° Barrages et autres installations destinées à retenir les eaux ou à les stocker
F 22° Installation d?aqueducs sur de longues distances
F 23° Ouvrages servant au transvasement des ressources hydrauliques entre bassins fluviaux
F 24° Système de collecte et de traitement des eaux résiduaires
F 25° Extraction de minéraux par dragage marin ou fluvial
F 26° Stockage et épandage de boues et d?effluents
F Forages et Mines
F 27° Forages
F 28° Exploitation minières
(11) À ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
(12) Les catégories de voies sont définies dans le code de lÀ voirie routière à l?article L.110-2 du code de la route.
!
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71
F Energie
F 29° Installations destinées à la production d'énergie hydroélectrique
F 30° Ouvrages de production d'électricité à partir de l'énergie solaire installés au sol
F 31° Installation en mer de production d?énergie
F 32° Lignes électriques aériennes très haute tension
F 33° Lignes électriques sous-marines
F 35° et 36° Canalisations d?eau chaude et vapeur d?eau
F 37° Canalisations destinées au transport de gaz inflammables, nocifs ou toxiques et CO2
F 38° Autres canalisations pour le transport de fluides
F Travaux, ouvrages, aménagements ruraux et
urbains
F 39° Travaux, constructions et opérations d?aménagement
F 40° Villages de vacances et aménagements associés
F 41° Aires de stationnement ouvertes au public, dépôts de véhicules et garages collectifs de
caravanes ou de résidences mobiles de loisirs
F 42° Terrains de camping et caravanage
F 43° Pistes de ski, remontées mécaniques et aménagements associés
F 44° Equipements sportifs, culturels ou de loisirs et aménagements associés
F 45° Opérations d?aménagements fonciers agricoles et forestiers (AFAF)
F 46° Projets d?affectation de terres incultes ou d?entendues semi-naturelles à l?exploitation
agricole intensive
F 47° Premiers boisements et déboisements en vue de la reconversion de sols
F 48° Crématoriums
F Travaux de protection contre les crues
F Sécurisation de falaises
F Travaux soumis à autorisation en coeur de parc national
F Autre (précisez)
Texte de description
État d?avancement du projet
État d?avancement
F Autorisé
F Annulé
F Cessation d?activité
F Partiellement autorisé (le projet est soumis à plusieurs autorisations, et toutes n?ont pas été délivrées à la
date de remplissage du document)
Maître d?ouvrage
Maîtrise d?ouvrage *
Localisation
Département(s)
Région(s)
Commune(s)
Cartographie du projet Géolocalisation à fournir en fichier .shp.
Phase chantier
Date de début du chantier
Durée prévisionnelle du chantier
Durée d?exploitation
Date de mise en service
Date réelle du chantier
Montants prévisionnels de l?opération
Min
Max
Montants prévisionnels des mesures en faveur de l?environnement
Min
Max
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
72
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Données Procédure(s)
(13) A ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public ( seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(13)).
Télécharger le fichier .xls ici
Données générales de la procédure
Thématique / type
F Autorisation environnementale
F Autorisation en espace protégé
F Autorisation supplétive
F Autorisation défrichement
F Dérogation espèces protégées
F Déclaration d?Utilité Publique
F Déclaration de projet
F IOTA ? Déclaration
F ICPE ? Enregistrement
F ICPE ? Déclaration
F Natura 2000
F Permis de construire
F Permis d?aménager
F Permis de démolir
F Autre
Date de la décision
Autorité décisionnaire
F Préfet
FMinistre
F Autre
Nom de la procédure
Description
Espèces
Espèces animales protégées
Famille
Nom
scientifique
Nom
vernaculaire
Individus Couples Oeufs Nids Site d?élevage Aire de repos
Espèces végétales protégées
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Pieds Stations Surface (m²)
!
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73
Données Mesure(s)
(14) À ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public ( seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(14)).
Les champs associés à un astérisque * correspondent aux champs à remplir obligatoirement. Télécharger le fichier .xls ici.
Données générales de la mesure
Nom *
Phase de la séquence
(Classe)*
F Évitement
F Réduction
F Compensation
F Accompagnement
À remplir à l?aide du guide d?aide à la défini-
tion des mesures ERC (MTES, 2018)
Type *
À remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).Catégorie *
Sous-catégorie *
Champ ciblé *
À remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).
F Population
F Faune et flore
F Habitats naturels
F Sites et paysages
F Biens matériels
F Continuités écologiques
F Equilibres biologiques
F Facteurs climatiques
F Patrimoine culturel et archéologique
F Sol
F Eau
F Air
F Bruit
F Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
Texte de description *
Dates
Durée prescrite
Mise en oeuvre
Date prescrite
Date réelle
!
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74
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Géolocalisation
Région(s)
Département(s)
Commune(s)
Code(s) postal(aux)
Localisation de la mesure Géolocalisation à fournir en fichier shp.(15) ou à remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).
Raison de la non géolocalisation le
cas échéant
Suivi de la mesure
Avancement
F En projet
F En cours de mise en oeuvre
F Réalisée
F Terminée
F Abandonnée
Coût du suivi
Échéances (travaux prévus,
gestion, etc.)
Estimation financière de la mesure
Montant prévu
Montant réel
Espèces animales concernés par la mesure
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
Espèces végétales concernés par la mesure
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
(15) Télécharger le fichier d?import SIG et sa notice d?utilisation ici.
http://www.mission-economie-biodiversite.com/wp-content/uploads/2019/04/GeoMCE_fichier_SIG.7z
75
Qu?est-ce que la plateforme de
diffusion au grand public ?
Une fois capitalisées dans GéoMCE, les données de locali-
sation et de description des mesures compensatoires sont
diffusées sur une plateforme de diffusion au grand public
gérée par le CGDD, en respectant des règles de diffusion
de données associées aux espèces sensibles.
Cette plateforme, en cours de développement, facilitera
l?accès à l?information pour le public extérieur, des asso-
ciations environnementales par exemple, en appui des
contrôles réalisés par les services contrôleurs (ONCFS,
AFB, DDT(M), D(R)EAL, etc.). Aussi, les informations
renseignées par le porteur de projet dans les trames
descriptives ci-après sont susceptibles d?être diffusées sur
cette plateforme.
(16) Sous-catégories supplémentaires, compléments à la partie catalogue, etc.
PERSPECTIVES
La géolocalisation et la description des mesures com-
pensatoires demandée à l?article 69 de la loi biodiversité
permettra de :
- constituer une première base de données nationale et
un premier état des lieux de la compensation en France,
- favoriser une approche de la compensation à
l?échelle territoriale,
- recenser diverses données et donc de les analyser
(sans divulguer les données confidentielles) dans le but
d?améliorer la connaissance sur l?état actuel de la mise
en oeuvre et de l?efficacité des mesures compensatoires
sur le territoire français, ou encore sur le coût effectif
des mesures ERC,
- de manière plus pratique, faire évoluer(16), si besoin,
le guide d?aide à la définition des mesures ERC.
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la défi-
nition des mesures ERC. Théma Ba-
lise. CGDD et CEREMA. Disponible
sur : https://www.ecologique-soli-
daire.gouv.fr/
Modèles de rédaction des prescrip-
tions relatives aux mesures de com-
pensation « milieux aquatiques et hu-
mides » - projets soumis à déclaration
loi sur l?eau ou à autorisation environ-
nementale.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
76
Fiche n°6
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
Le versement des données
brutes de biodiversité relatives
au suivi des mesures ERC
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES OU PARTENAIRES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage publics et privés, bureaux d?études,
opérateurs de compensation, DREAL, DDT(M), AFB, etc.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation des obligations de dépôt légal des données
brutes de biodiversité - et plus particulièrement des
données relatives au suivi des mesures ERC - et des outils
permettant ce dépôt.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
L?article 7 de la loi biodiversité (article L. 411-1-A du
CE), crée l?obligation pour les maîtres d?ouvrages publics
ou privés d?apporter une contribution à l?inventaire du
patrimoine naturel en versant les données brutes de
biodiversité. Il s?agit pour ces derniers de saisir ou, à
défaut, de verser des données acquises à l?occasion de
la réalisation d?études d?évaluation préalable ou de suivi
des impacts réalisées dans le cadre de l?élaboration des
plans, schémas, programmes et autres documents de
planification mentionnés à l?article L.122-4 du CE et des
projets d?aménagement soumis à l?approbation de l?auto-
rité administrative.
Le décret n°2016-1619 du 29 novembre 2016 (article
D.411-21-1 et suivants du CE), pris en application de cet
article, précise les modalités de saisie ou versement des
données par les maîtres d?ouvrages.
Corollaire de cette nouvelle obligation, le ministère en
charge de l?environnement a mis à disposition des réfé-
rentiels techniques pour garantir la qualité des données
et la stabilité des règles de saisie et versement ainsi qu?un
téléservice, outil informatique permettant la saisie ou le
versement sécurisé à distance des données.
Le principe de libre diffusion des données est réaffirmé
tout en prenant en compte les enjeux de protection de
la nature. Les données brutes versées sont mises à dis-
position du public en libre accès (« diffusées comme des
données publiques, gratuites et librement réutilisables »),
sauf pour celles dont la diffusion pourrait porter atteinte
aux intérêts mentionnés aux 1° à 4° du I de l?article L. 124-
4 et principalement à « la protection de l?environnement
auquel elle se rapporte ».
Actuellement, en application du protocole SINP, les don-
nées sont diffusées en ligne à une échelle géographique
ne permettant pas la localisation précise de l?espèce docu-
mentée (seule la localisation de la commune est donnée,
voire moins si la donnée est identifiée comme sensible
par le SINP). L?information précise peut cependant être
transmise à un demandeur s?il s?engage à ne pas divulguer
la localisation qui lui est communiquée.
Contexte non réglementaire
Ce dispositif contribue à l?amélioration de la connaissance
et à sa diffusion. Il contribue à la politique d?ouverture
des données.
77
Des milliers de données qui étaient collectées mais non
versées aux inventaires seront désormais recueillies et
accessibles au plus grand nombre.
Le versement ou la saisie de données sont effectués via
un téléservice qui permet aussi le renseignement de
métadonnées, selon les règles relatives à la protection des
données personnelles.
(17) Cf. site de l?inventaire national du patrimoine naturel https://inpn.mnhn.fr/ Le MNHN, responsable scientifique de
l?inventaire du patrimoine naturel, est le garant de la qualité et de la fiabilité des données.
Le dispositif est complémentaire et compatible avec le
Système d?information sur la nature et les paysages (SINP)
qui a déjà collecté sous la responsabilité scientifique du
Muséum national d?histoire naturelle (MNHN) plus de 40
millions de données, diffusées sur les plateformes régio-
nales et sa plateforme nationale(17).
OUTIL ET MÉTHODOLOGIE
Outil
Le site unique permettant de déposer les fichiers de l?étude
d?impact, ses annexes et les données brutes de biodiversité
est projets-environnement.gouv.fr. L?espace de versement
des données est le suivant : https://www.projets-environ-
nement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet.
Afin d?assurer la compatibilité avec le Système d?infor-
mation sur la nature et les paysages (SINP), le ministère
en charge de l?environnement a développé un outil infor-
matique permettant la saisie ou le versement sécurisé à
distance des données qui s?appuie sur :
- la technologie GINCO, interface développée par le
MNHN et l?IGN avec désormais l?appui de l?AFB qui per-
met la communication et l?échange de jeux de données
entre plateformes ;
- l?outil de saisie Géonature déjà développé par le Parc
national des écrins ;
- l?outil développé par le ministère de l?intérieur
https://www.demarches-simplifiees.fr/, permettant
la traçabilité du dépôt et permettant aux maîtres d?ou-
vrage de déposer leurs fichiers et documents d?études
d?impact (fichiers de données, cartes, photos, études
d?impact...) sur un espace unique.
Le dispositif est livré et opérationnel. L?obligation de ver-
sement des données biodiversité aux maîtres d?ouvrage est
effective depuis le 1er juin 2018.
Méthodologie
?Qui est concerné ?
L?obligation de dépôt concerne toute personne physique
ou morale porteuse d?un projet d?aménagement ou d?un
document de planification conduisant au recueil de
données de biodiversité : entreprises, collectivités, asso-
ciations, administrations de l?État, particuliers, etc.
?Quelles données ?
L?obligation pour les maîtres d?ouvrages publics ou privés
d?apporter une contribution à l?inventaire du patrimoine
naturel porte sur le versement de « données brutes
de biodiversité ».
Le champ concerné est large, les données brutes devant
enrichir l?inventaire du patrimoine naturel, institué pour
l?ensemble du territoire national terrestre, fluvial et marin
et comprenant « l?inventaire des richesses écologiques,
faunistiques, floristiques, géologiques, pédologiques,
minéralogiques et paléontologiques ».
En ce qui concerne les données relatives aux espèces,
l?outil actuel permet aujourd?hui de déposer les données
« occurrences de taxon ». Il devrait permettre dans le futur
de déposer les données d?habitats.
Le maître d?ouvrage doit verser toutes les données qu?il
a recueillies à l?occasion d?une procédure ou d?un projet,
plan ou programme qui a justifié la production d?une étude.
Il peut s?agir d?études « préalables », d?études de « suivi »
d?impacts liées à une évaluation environnementale ou
encore de documents relatifs au suivi des mesures ERC
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
http://projets-environnement.gouv.fr
https://www.projets-environnement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet
https://www.projets-environnement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet
https://www.demarches-simplifiees.fr/
78
Fiche n°6
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
mises en oeuvre dans le cadre de ces procédures. In fine,
sont concernés tous les projets, plans ou programmes dès
lors qu?ils ont un impact environnemental.
L?obligation de dépôt peut concerner à la fois les études
d?évaluation préalable et de suivi des impacts, réalisées
dans le cadre de l?élaboration :
- Des projets d?aménagement soumis à l?approbation
de l?autorité administrative, à savoir tout projet pour
lequel un diagnostic est nécessaire et des données
recueillies. On compte notamment les projets soumis à :
- autorisation environnementale (article L.181-1
du CE)
- police de l?eau (article L.214-1 du CE),
- dérogation aux mesures de protection des espèces
(article L.411-2 du CE)
- défrichement (article L.341-1 du Code forestier)
- permis d?aménager (article *R421-19 du Code
de l?urbanisme)?
- Des plans, schémas, programmes et autres docu-
ments de planification. On compte notamment : les
SCoT, PLU, les SRADDET, les programmes d?actions
régionaux de la forêt et du bois, etc.
?Quand verser ?
Lors de l?évaluation préalable du projet :
- si le projet est soumis à évaluation environnemen-
tale et/ou autorisation environnementale : la saisie est
effectuée avant le début de la consultation du public,
- si le projet n?est pas soumis à évaluation environne-
mentale et/ou autorisation environnementale mais à la
concertation du public : la saisie est effectuée avant le
début de la concertation du public,
- si le projet n?est soumis à aucune consultation du
public : le versement s?effectue avant la décision d?ap-
probation par l?autorité administrative.
Cette saisie doit se faire tout au long de la vie du projet :
- lors de l?actualisation de l?étude d?impact,
- à tout autre moment, si le maître d?ouvrage l?estime
nécessaire et en tout état de cause lorsque de la donnée
nouvelle est produite. Notamment, dès que le maître
d?ouvrage réalise le suivi écologique de ses mesures
ERC, les informations recueillies y seront renseignées.
PERSPECTIVES
L?enjeu défini par le législateur en 2016 fut d?enrichir
significativement les inventaires et de mettre à disposition
largement cette information pour une connaissance
partagée et utilisable par différents acteurs : chercheurs,
gestionnaires d?espaces naturels, naturalistes, aména-
geurs publics et privés, collectivités, entreprises utilisa-
trices de données dont l?objectif final est la protection de
la biodiversité.
À court terme, des travaux seront engagés pour :
- construire un suivi de cet objectif par la production
d?indicateurs et une analyse qualitative des données
versées ;
- consolider le caractère obligatoire du dépôt des don-
nées et donner une plus grande autorité aux services
de l?État afin d?améliorer le contrôle de la qualité des
données versées.
REFERENCES
Plusieurs documents et espaces ressources ont été mis en place par le ministère en charge de l?environnement :
? le document « standard de fichier de données occurrences de taxons »
du dépôt légal des données brutes de biodiversité : http://www.naturefrance.fr/
? des ressources documentaires (avec schémas, référentiels, FAQ) : http://www.naturefrance.fr/)
? un guide à l?attention des maitres d?ouvrage et bureaux d?études et un vademecum à l?intention des
services instructeurs et contrôleurs sont également en préparation avec le CEREMA.
Une assistance pour la mise en ligne a été mise en place : assistance.depobio@afbiodiversite.fr. Les
questions viennent enrichir les foires aux questions et documents de référence.
79
Le suivi associé aux Sites
Naturels de Compensation
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(18) Sous condition de respect de l?ensemble des principes de la compensation écologique, et notamment celui de l?équivalence écologique.
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Compensation.
X RESPONSABLES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage, Opérateurs de compensation.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, services instructeurs.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation des Sites Naturels de Compensation et
précision des particularités de leurs modalités de suivi.
CONTEXTE
Principes et définition
Suite à de nombreuses réflexions initiées depuis 2006 et
une phase expérimentale lancée par CDC Biodiversité avec
l?accord du ministère en charge de l?environnement, une
opération pilote de « compensation par l?offre » a pu voir le
jour en 2008. Cette première opération, alors appelée « ré-
serve d?actifs naturels », est sous la maîtrise d?ouvrage de
CDC Biodiversité et située sur le site de Cossure, à Saint-
Martin-de-Crau (13). En 2010, s?engage alors une réflexion
sur la création d?autres opérations de compensation par
l?offre : en Rhône-Alpes (opération Combe-Madame par
l?association Initiative Biodiversité Combe Madame), en
Bretagne (opération Dervenn) ou encore en Ile-de-France
(opération Yvelinoise). La loi biodiversité entérine ce dis-
positif de mise en oeuvre de la compensation écologique
par anticipation, ou « compensation par l?offre », au
travers des Sites naturels de compensation (SNC). Ce nou-
veau dispositif soumis à agrément ministériel vient com-
pléter les modalités de mise en oeuvre de la compensation
écologique et s?ajoute au mécanisme de compensation
dit « à la demande » réalisée au cas par cas pour chaque
projet d?aménagement.
Les sites naturels de compensation reposent sur deux
grands principes :
- l?anticipation : les actions de restauration, réhabilita-
tion, création ou évolution des pratiques de gestion sont
entreprises avant la dégradation ou la perte de biodiver-
sité engendrées par un projet, plan ou programme. Ceci
permet la création d?unités de compensation, dont le
coût est connu précisément et que le maître d?ouvrage
peut ainsi sans risques intégrer au coût d?objectif de
son aménagement.
- la mutualisation : les SNC peuvent répondre aux
besoins de compensation de plusieurs maîtres d?ou-
vrage. Ces actions s?ajoutent et ne se substituent pas
entre elles. Elles peuvent être de plus ou moins grande
ampleur et s?intègrent dans une dynamique et une
cohérence écologique à l?échelle du territoire concerné.
Elles s?inscrivent ainsi dans la réalisation des politiques
publiques traduites par des documents tels que le SRCE,
le SRADDET...
Les actions de restauration mises en place constituent
un stock d?unités de compensation, qui pourront être
vendues ensuite à des aménageurs devant répondre à
des obligations de compensation(18). Le prix de l?unité
de compensation intègre nécessairement le coût de la
prestation : mise en oeuvre complète sur toute la durée des
engagements des mesures compensatoires, cette durée
devant être au minimum de 30 ans. On observera par ail-
leurs que l?article L163-1 du CE stipule que les mesures
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
80
Fiche n°7
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
compensatoires doivent être effectives pendant toute la
durée des impacts (ce qui n?est pas spécifique aux sites
naturels de compensation).
Les SNC présentent plusieurs avantages par rapport à la
compensation à la demande, aussi bien d?un point de vue
écologique que d?un point de vue administratif :
- Ils permettent de réduire l?incertitude liée aux risques
d?exécution de la compensation : les mesures compen-
satoires étant mises en oeuvre avant la réalisation du
projet d?aménagement, la trajectoire de gain écologique
est déjà amorcée avant la survenue des impacts liés
au projet.
- Ils limitent les pertes intermédiaires, c?est-à-dire
celles pouvant survenir dans l?intervalle de temps
entre la réalisation du projet (et donc l?occurrence des
impacts) et la mise en oeuvre effective des mesures
compensatoires. Elles sont généralement dues à une
réactivité insuffisante du maître d?ouvrage ou à des diffi-
cultés d?exécution le plus souvent liées à des problèmes
de sécurisation foncière ou encore au temps nécessaire
à l?occurrence des effets de l?action.
- Ils permettent de mutualiser une réponse de compen-
sation aux besoins de plusieurs projets et ainsi réaliser
des actions de plus grande ampleur, ce qui favorise la
cohérence et l?efficacité pour un meilleur résultat éco-
logique. Cet aspect présente également des avantages
économiques pour le maître d?ouvrage, puisque cette
démarche permet d?optimiser les coûts de conception et
de réalisation des mesures.
- Ils permettent aux maîtres d?ouvrage de réduire les
délais de mise en oeuvre et offrent une meilleure sécu-
rité administrative et juridique quant au succès de leur
compensation. Ils leur permettent de plus de connaître
immédiatement et précisément le coût de leur compen-
sation intégrant le programme de suivi et de gestion des
mesures, qu?ils peuvent ainsi intégrer sans risques dans
le coût d?objectif de leurs aménagements.
Contexte réglementaire
Les sites naturels de compensation (SNC) ont été
introduits par la loi biodiversité : « Des opérations de
restauration ou de développement d?éléments de biodi-
versité, dénommées « sites naturels de compensation »,
peuvent être mises en place par des personnes publiques
ou privées, afin de mettre en oeuvre les mesures de com-
pensation définies au I de l?article L. 163-1, de manière
(19) Décret n°2017-265 du 28 février 2017 - art. 1.
à la fois anticipée et mutualisée. Les sites naturels de
compensation font l?objet d?un agrément préalable par
l?État, selon des modalités définies par décret » (Article
L163-3 du CE).
Les modalités de suivi des sites naturels de compensa-
tion sont explicitées dans le décret n°2017-265 du 28
février 2017 relatif à l?agrément des sites naturels de com-
pensation. Ce décret stipule que la demande d?agrément
doit mentionner « les modalités de suivi du niveau de gain
écologique généré par les mesures de compensation ».
Comme pour la compensation à la demande, « les sites
naturels de compensation agréés doivent [...] faire l?objet
d?un suivi et d?une évaluation des mesures mises en oeuvre
et de leur efficacité. »
De plus, l?article D163-8(19) précise que « la personne qui
met en place le site naturel de compensation transmet
chaque année aux services déconcentrés du ministère
chargé de l?environnement toutes les informations utiles
pour la mise à jour du système national d?information géo-
graphique mentionné à l?article L. 163-5, accompagnées
d?un rapport retraçant :
- le suivi et l?évaluation des mesures mises en oeuvre
et de leur efficacité ;
- le suivi des unités de compensation vendues, sous la
forme d?un registre de vente ;
- les événements notables survenus dans
l?année écoulée ;
- le plan prévisionnel des éléments mentionnés aux
trois alinéas précédents pour l?année à venir. »
Enfin, l?Article D163-9(24) ajoute que « le préfet de région
préside un comité de suivi local du site naturel de compen-
sation, dont il détermine la composition et la fréquence
des réunions. Le comité est chargé du suivi des obligations
qui incombent au site naturel de compensation agréé et du
suivi des ventes des unités de compensation. Les comptes
rendus des réunions du comité sont transmis au ministre
chargé de l?environnement. »
81
Le contenu du dossier de demande d?agrément est précisé
par l?arrêté du 10 avril 2017 fixant la composition du
dossier de demande d?agrément d?un site naturel de com-
pensation prévu à l?article D163-3(20) du CE. En matière de
suivi, le dossier doit notamment préciser :
- « l?état écologique initial du site naturel
de compensation »,
- « l?état écologique final visé du site naturel
de compensation »,
- « les modalités d?évaluation d?un gain écologique
sur le site naturel de compensation (méthode
d?équivalence écologique ; indicateurs) »,
- « les noms et qualités des experts mandatés pour
réaliser l?état initial du site, évaluer le futur gain
écologique, et les équivalences écologiques »,
(20) Décret n°2017-265 du 28 février 2017 - art. 1
- « une proposition de composition du comité de suivi
local du site naturel de compensation »,
- « un calendrier prévisionnel des
opérations » comprenant en outre « la programmation
du suivi et de l?évaluation des mesures écologiques »,
- « la planification et les modalités des opérations
de commercialisation des unités de compensation
(phasage du projet, durée de vente des unités
de compensation) ».
Qu?elles soient mises en oeuvre à la demande ou
par l?offre (via un SNC agréé), les mesures com-
pensatoires doivent répondre aux mêmes principes
(cf. liste des principes de la compensation écolo-
gique en partie 1.1.2.), et notamment à l?obligation
de résultats.
MÉTHODOLOGIE
Les modalités de suivi d?un site naturel de compensation
doivent être fixées dès la constitution du dossier d?agré-
ment. Conformément à l?arrêté du 10 avril 2017, ce dossier
devra comporter un rapport décrivant l?état écologique
initial du site, l?état écologique final visé, ainsi que les
modalités d?évaluation du gain écologique.
Chaque année, l?opérateur de compensation qui aura
mis en place un SNC devra transmettre ses données SIG
actualisant les contours du SNC le cas échéant, accom-
pagnées d?un bilan de suivi. Ce bilan de suivi pourra
suivre une trame similaire à celle proposée en fiche
n°4, mais il devra comporter une partie spécifique sur
les unités de compensation vendues et les perspectives
de valorisation.
Un maître d?ouvrage souhaitant compenser son projet par
anticipation via l?achat d?unités de compensation d?un SNC
correspondant à sa dette compensatoire pourra annexer à
son dossier d?autorisation le(s) premier(s) bilan(s) de suivi
du SNC concerné.
EXEMPLE : L?OPÉRATION COSSURE
Contexte
Lancée en 2008 par CDC Biodiversité et le Ministère en
charge de l?environnement, l?opération de Réserve d?Ac-
tifs Naturels de Cossure, située dans la Plaine de la Crau
en région Provence-Alpes-Côte d?Azur, constitue à ce jour
(2018) la première opération de Site Naturel de Compen-
sation mais aussi la plus aboutie et celle qui revêt la plus
grande envergure.
CDC Biodiversité a ainsi fait l?acquisition d?un ancien ver-
ger industriel de 357 ha situé dans la plaine de la Crau
et y a dès 2008 réalisé d?importants travaux d?ingénierie
écologique. L?objectif de cette opération était de réhabili-
ter des pelouses sèches méditerranéennes, typiques de la
Crau, qui constituent des habitats ouverts favorables aux
oiseaux de plaine et ainsi d?améliorer la continuité écolo-
gique avec la Réserve Naturelle des Coussouls de Crau.
CDC Biodiversité s?est alors engagée, sous la forme d?une
convention avec le ministère en charge de l?environne-
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
82
Fiche n°7
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
ment, à gérer le site sur 30 ans et à maintenir sa vocation
écologique au-delà. Les unités de compensation, générées
par les actions de réhabilitation, ont dès lors pu être ache-
tées par des aménageurs redevables d?actions de compen-
sation dans la Plaine de la Crau, sous réserve du respect
du principe d?équivalence écologique et de proximité éco-
logique fonctionnelle.
Suivi de l?opération
Les suivis sont réalisés annuellement et confiés aux
co-gestionnaires du site : le Conservatoire d?Espaces
Naturels (CEN) PACA et la Chambre d?Agriculture des
Bouches-du-Rhône, déjà co-gestionnaires de la réserve
naturelle adjacente. Le CEN réalise les suivis naturalistes,
parfois accompagné sur le volet botanique par l?Institut
Méditerranéen de Biodiversité et d?Écologie marine et
continentale (IMBE) ; et la Chambre d?Agriculture effectue
le suivi de la gestion pastorale. Deux thèses, une sur la
dynamique de végétation du site et une autre en entomo-
logie, ont été réalisées sous la direction de l?IMBE sur la
base de ce terrain expérimental. Une autre en socio-éco-
nomie a été réalisée sous la direction de l?INRA.
Les résultats des suivis sont présentés lors des réunions
du comité de pilotage local (Copil). Ce comité réunit au
moins une fois par an des représentants de la DREAL
PACA, de la DDTM, du CRSPN, de l?IMBE, du CEN PACA,
de la Chambre d?Agriculture des Bouches-du-Rhône et
de CDC Biodiversité. La réunion peut parfois être ouverte
à d?autres acteurs, tels que des scientifiques réalisant
des travaux de recherche en lien avec la Plaine la Crau.
Toutefois, le principe est de garder un nombre restreint de
membres pour conférer au Copil un caractère opération-
nel. À titre indicatif, ce sont plus de 20 Copil qui ont eu lieu
entre 2008 et 2016.
Ces réunions s?organisent généralement sur une de-
mi-journée, pendant laquelle les résultats de l?activité
sur le site de Cossure sont présentés ; puis l?assemblée
passe en revue les projets d?aménagement susceptibles
de nécessiter des unités de compensation et mentionne
d?éventuels événements particuliers ayant lieu en plaine
de Crau ; enfin, la réunion intègre, le cas échéant, la pré-
sentation des résultats de travaux de recherche.
En parallèle, la DREAL PACA tient un registre précis des
unités de compensation vendues.
Reporting
Les comptes-rendus (et leurs annexes) des réunions
annuelles du comité de suivi local constituent le bilan
annuel de l?opération transmis au ministère en charge de
l?environnement. Le bilan intègre donc l?état d?avancement
des indicateurs faune-flore collectés par le CEN et détaille
la gestion mise en place par la Chambre d?Agriculture
(dates d?arrivée et de départ des troupeaux, pression
de pâturage?).
En 2016, CDC Biodiversité a effectué un bilan intermédiaire
complet de l?opération Cossure sur les volets écologiques,
sociologiques, économiques et financiers.
Par ailleurs, CDC Biodiversité communique chaque année
aux maîtres d?ouvrage un rapport d?activité synthétisant
l?état d?avancement des indicateurs faune-flore, les évé-
nements particuliers ayant eu lieu dans l?année tels que
les visites des services instructeurs, de scientifiques ou de
délégations étrangères comme cela est régulièrement le
cas, ainsi que les actions de communication concernant
Cossure (articles de presse, reportages audio-visuels?).
REFERENCES
MTES (2017). Sites naturels de com-
pensation, un outil prometteur au ser-
vice de ce la biodiversité. Théma Es-
sentiel, CGDD & DEB. Disponible sur :
https://www.ecologique-solidaire.
gouv.fr/
Site internet du ministère, Offre de
compensation : https://www.ecolo-
gique-solidaire.gouv.fr/
Site internet de CDC Biodiversité, opé-
ration Cossure : http://www.cdc-bio-
diversite.fr/
MEB, Mission Economie de la Biodi-
versité de la Caisse des dépôts (2016).
Retour sur la première expérimenta-
tion de « site naturel de compensa-
tion » en France : l?opération Cossure.
BIODIV?2050 : Compensation écolo-
gique : naissance d?un cadre cohérent.
Décembre 2016, no. 11, 32p. Dispo-
nible sur : http://www.mission-econo-
mie-biodiversite.com/
83
LISTE DES SIGLES
A : Accompagnement
AFB : Agence Française pour la Biodiversité
ATEN : Atelier Technique des Espaces Naturels
APG : Arrêté de Prescriptions Générales
CAMPanule : CAtalogue de Méthodes et Protocoles
d?acquisition de données naturalistes
CBNA : Conservatoire Botanique National Alpin
CDC : Caisse des dépôts et consignations
CE : Code de l?Environnement
CMR : Capture-Marquage-Recapture
CEN : Conservatoire d?Espaces Naturels
CEREMA : Centre d?études et d?expertise sur les risques,
l?environnement, la mobilité et l?aménagement
CGDD : Commissariat Général au Développement Durable
CNPN : Conseil National pour la Protection de la Nature
CSRPN : Conseil Scientifique Régional du Patri-
moine Naturel
DDT(M) : Direction Départementale de Territoires (et de
la Mer)
DM : Direction de la Mer
DREAL : Direction Régionale de l?Environnement, de
l?Aménagement et du Logement
ERC : Eviter-Réduire-Compenser
GéoMCE : Géolocalisation des Mesures Compensa-
toires Environnementales
GINCO : Gestion d?Information Naturaliste Collaborative
et Ouverte
IBD : Indice Biologique Diatomées
IBGN : Indice biologique Global Normalisé
IBQS : Indice Biotique de Qualité des Sols
ICPE : Installations Classées pour la Protection
de l?Environnement
IKA : Indice kilométrique d?Abondance
IMBE : Institut Méditerranéen de Biodiversité et d?Écolo-
gie marine et continentale
IOTA : Installations, Ouvrages, Travaux et Activités
IPA : Indice Ponctuel d?Abondance
MEB : Mission Economie de la Biodiversité
MEDDE : Ministère de l?Ecologie, du Développement
Durable et de l?Energie
MES : Matières en Suspension
MNHN : Muséum National d?Histoire Naturelle
MTES : Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
NPK : Azote, Phosphore et Potassium
ONCFS : Office National de la Chasse et de la
Faune Sauvage
ONEMA : Office National de l?Eau et des Mi-
lieux Aquatiques
ORE : Obligation Réelle Environnementale
PLU : Plan Local d?Urbanisme
SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale
SIG : Système d?Information Géographique
SINP : Système d?information sur la nature et
les paysages
SNC : Sites Naturels de Compensation
SRADDET : Schéma Régional d?Aménagement, de
Développement Durable et d?Egalité des Territoires
SRCE : Schéma Régional de Cohérence Ecologique
UNPG : Union nationale des producteurs de granulats
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
MISSION ÉCONOMIE
DE LA BIODIVERSITÉ
CDC BIODIVERSITÉ
102 RUE RÉAUMUR
75002 PARIS
TÉL. +33 (0)1 80 40 15 00
www.mission-economie-biodiversite.com
Les difficultés relatives au suivi des mesures d?évitement, de réduction et de com-
pensation sont aujourd?hui bien connues : envoi et analyse des bilans de suivi non
systématiques, disparité des méthodes de capitalisation des données, difficulté des
contrôles de terrain au regard du nombre croissant de mesures ERC prescrites, ...
Bien qu?intervenant à la fin de la procédure d?autorisation d?un projet, le suivi des
mesures n?est pas l?étape la moins importante. Au contraire, l?amélioration du
dispositif de suivi va de pair avec celle de la mise en oeuvre de la séquence ERC. Sa
qualité est d?autant plus importante que ce suivi permet d?évaluer l?avancement de
la mise en oeuvre de la séquence ERC en France via l?amélioration de la traçabilité
de la localisation des mesures, de mesurer l?efficacité des mesures par rapport
aux objectifs écologiques fixés, de capitaliser les retours d?expérience sur les
techniques de mise en oeuvre et leurs réussites comme leurs échecs, d?identifier
et de favoriser les mesures ayant démontré leur efficacité ou plus globalement, de
fournir les outils et méthodes permettant d?atteindre l?objectif d?absence de perte
nette de biodiversité, voire de gain de biodiversité, inscrit à l?article 2 de la loi
Biodiversité du 8 août 2016.
Ce guide propose des fiches méthodologiques et des outils aux maîtres d?ouvrage,
qui sont réglementairement responsables de la mise en oeuvre et de l?efficacité
de leurs mesures ERC, mais également aux bureaux d?études et opérateurs de
compensation qui sont susceptibles d?être mandatés par les maîtres d?ouvrage pour
assurer la définition, la mise en oeuvre, la gestion et le suivi de leurs mesures ERC.
Enfin, ce document est également susceptible d?apporter des éléments utiles aux
services de l?État pour l?instruction des dossiers, l?accompagnement des maîtres
d?ouvrage dans l?amélioration de la qualité de leurs rendus, la rédaction des actes
d?autorisation ou encore l?analyse des bilans de suivi et le contrôle de terrain des
mesures ERC.
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
http://www.mission-economie-biodiversite.com
Éditos
Introduction
Objectifs et cadre réglementaire du suivi des mesures ERC
Définitions
Procédures
Acteurs
Contexte réglementaire
Guide méthodologique d?aide au suivi des mesures ERC
Objectifs et lecture du guide
Trames types
La lecture des fiches selon l?avancement du projet
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
Liste des sigles
(ATTENTION: OPTION s de suivi
Par ailleurs, plus la définition et la description d?une me-
sure sera détaillée, plus il sera facile pour le maître d?ou-
vrage de définir les modalités de suivi qui seront associées.
Il sera néanmoins nécessaire de garder une certaine sou-
plesse dans la rédaction afin de pouvoir s?adapter au terrain
et à l?évolution éventuelle du contexte environnemental.
!
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N°13 - AVRIL 2019
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GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
2.2 Trames types
TRAME DESCRIPTIVE D?UN SITE D?ACCUEIL D?UNE (OU PLUSIEURS) MESURE(S)
La description des mesures ERC doit être précédée de la description du site sur lequel elles vont être mises en place(2).
Cette description est d?autant plus intéressante pour le porteur de projet s?il réalise plusieurs mesures sur un même
site d?accueil (comme cela est souvent le cas pour les mesures de compensation), auquel cas cette trame « site » sera
commune à toutes les mesures du site, ce qui permettra de s?assurer de leur cohérence globale. Le modèle ci-après est
proposé. Certaines catégories se rapportent à des fiches du présent guide, car celles-ci offrent les clés pour comprendre
comment les compléter.
Ces trames sont fournies à titre indicatif. Elles sont adaptables et ce modèle peut être amené à être modifié/
amélioré au cas par cas, selon les informations disponibles.
d DONNÉES GÉNÉRALES DU SITE
Nom du site :
d LOCALISATION DU SITE
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ? ?
? ? ? ?
Carte de localisation du site sécurisé
d MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
? Acquisition foncière
? Convention
? Bail emphytéotique
? Bail rural
? Bail rural environnemental
? Obligation réelle environnementale
? Autre (préciser) :
Fiche n°2
Date de la sécurisation foncière :
Durée de sécurisation foncière :
Évolution prévue du site après la date de fin de sécurisation :
d ÉTAT INITIAL DU SITE
Milieu physique : Géologie, hydrologie et fonctions hydrauliques éventuelles, caractéristiques physi-
co-chimiques et / ou morphologiques du sol, etc.
Milieu naturel : Faune, flore, habitats, corridors et zonages réglementaires et d?inventaires
(2) Dans le cas des mesures R, C ou A qui font l?objet d?une mise en oeuvre sur un site spécifique.
!
25
Milieu humain : Foncier / urbanisme, agriculture, bâti, usages anthropiques historiques et actuels du
site, activités exerçant une pression anthropique sur le site, etc.
Paysage :
Menaces et pressions éventuelles :
Politiques publiques en vigueur sur les milieux naturels
du site et à proximité :
d MESURES PROPOSÉES SUR LE SITE
Liste des mesures proposées :
Carte de localisation des mesures proposées au sein du site
Fiche n°2 Fiche n°5
d MODALITÉS DE REPORTING
Format, fréquence de rendu, etc.
TRAME DESCRIPTIVE D?UNE MESURE
Ces trames sont données à titre indicatif. Elles sont adaptables et ce modèle peut être amené à être modifié/
amélioré au cas par cas, selon les informations disponibles.
d DONNÉES GÉNÉRALES DE LA MESURE
Intitulé de la mesure :
Fiche n°2Phase de la séquence : ? ?Évitement ? Réduction ? Compensation ? Accompagnement
Type :
Cf. classification du Guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
Fiche n°2
Catégorie :
Sous-catégorie :
Cible(s) de la mesure :
? Population humaine
? Faune et flore (précisez ci-dessous)
? Habitats naturels (précisez ci-dessous)
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoines culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
Fiche n°2
Objectif(s) de la mesure :
Fiche n°2
!
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GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
Type de travaux envisagés (génie écologique, autres) :
Fiche n°2
Détail du programme opérationnel de gestion conservatoire :
Structure en charge de/associée à la mise en oeuvre des travaux envisagés :
Structure en charge de la gestion conservatoire de la mesure :
d DATES
Durée prévue :
Date de mise en oeuvre prévue (dates de début et de fin des travaux) :
d ESTIMATION DU COÛT DE LA MESURE
Montant prévu pour la sécurisation foncière :
Montant prévu pour les travaux initiaux (dont maîtrise d?oeuvre) :
Montant prévu pour les travaux d?entretien (dont maîtrise d?oeuvre) :
Autres ingénieries ou maîtrises d?oeuvre prévues (suivi, reporting, pilotage, etc.) :
d LOCALISATION
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
Fiche n°2
Fiche n°5
? ? ? ?
? ? ? ?
Dimensionnement de la mesure (Surface, mètres linéaires ou
nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site.
Extrait cartographique de la mesure sous format .shp à fournir
d ESPÈCES ANIMALES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Famille / Embranchement Nom scientifique Nom vernaculaire
Évaluation de l?état des
populations sur le site et son
environnement proche
? ? ? ?
? ? ? ?
d ESPÈCES VÉGÉTALES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Famille / Embranchement Nom scientifique Nom vernaculaire
Évaluation de l?état des
populations sur le site et son
environnement proche
? ? ? ?
? ? ? ?
27
d MILIEUX/HABITATS CONCERNÉS PAR LA MESURE
Type d?habitat/milieu Habitat/milieu Évaluation de l?état des habitats cibles sur le site et son environnement
proche
? ? ?
? ? ?
d FONCTIONS ÉCOLOGIQUES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Type de fonction Fonctions Évaluation de l?état des fonctions cibles sur le site et son
environnement proche
? ? ?
? ? ?
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?état d?avancement de la
mesure : objectif(s) de moyens
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de
suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Fiche n°3
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Fiche n°3Coût du suivi de la mise en oeuvre :
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de
suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Fiche n°3
Structure(s) en charge du suivi de l?efficacité :
Fiche n°3Coût du suivi de l?efficacité :
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28
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
2.3 La lecture des fiches selon
l?avancement du projet
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
Trames descriptives d?un site d?accueil
et d?une mesure à insérer dans le dossier
(alimentées avec les méthodologies
présentées dans les fiches n°2, 3 et 5)
Fiche n°1 : Prévoir la démarche
ERC dès la conception de son projet
Fiche n°2 :
Vers une défi-
nition précise des
mesures ERC facili-
tant la mise en
place de leur suivi
a posteriori
Fiche n°3 : Définir le suivi des mesures ERC dès le dos-
sier de demande d?autorisation
Fiche n°5 : La géolocalisation des mesures, pour un
meilleur suivi
Fiche n°4 : Réaliser le suivi écologique et
rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Fiche n°7 : Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
Fiche n°6 : Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des me-
sures ERC
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s)
30
Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Prévoir la démarche ERC dès
la conception de son projet
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(1) Une mesure d?évitement « amont » est définie comme étant une « mesure prévue avant détermination de la version du projet tel que présenté dans le dossier de demande (stade des
réflexions amont, études d?opportunité ou études amont, études préalables, comparaison des différentes variantes, des scénarios d?implantation du projet, des différentes solutions
d?aménagement, d?emprises du chantier et des installations, ouvrages et activités définitives, etc.) » dans le guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Autorité compétente chargée de délivrer l?autorisation,
bureaux d?études, autorité environnementale,
établissements publics en charge de l?appui technique à
l?instruction (AFB, ONCFS).
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation de plusieurs outils à disposition des
porteurs de projet pour intégrer la séquence ERC le plus
en amont possible, lors de la conception du projet : la
concertation préalable, la phase amont de l?autorisation
environnementale ou encore le cadrage préalable.
CONTEXTE
Tout porteur de projet soumis au moins à l?une des procé-
dures environnementales (évaluation environnementale,
procédure « Loi sur l?eau », dérogation « espèces proté-
gées », procédure ICPE, etc.) se doit de présenter une dé-
marche ERC dans son dossier de demande d?autorisation.
Toutefois, cette démarche ERC se réfléchit bien en amont
de la rédaction du dossier, dès la conception du projet.
Aussi, la définition des modalités de mise en oeuvre ainsi
que des modalités de suivi des mesures ERC sont réflé-
chies avant de se lancer dans la rédaction du dossier de
demande d?autorisation.
Un maître d?ouvrage peut donc prévoir sa démarche ERC
en amont, et ce dès les premières étapes de la conception
du projet, notamment :
- lors de la concertation préalable, procédure vo-
lontaire qui concerne les projets soumis à évaluation
environnementale. Cette phase permet au grand public
de « débattre de l?opportunité, des objectifs et des
caractéristiques principales du projet [...] ainsi que de
[ses] impacts significatifs sur l?environnement et l?amé-
nagement du territoire. Elle permet, le cas échéant,
de débattre de solutions alternatives, y compris, pour
un projet, son absence de mise en oeuvre » (article
L121-15-1 du CE), notamment au regard des enjeux en-
vironnementaux du territoire. Elle est donc l?occasion de
discuter des mesures d?évitement « amont »(1) proposées
par le porteur de projet.
- lors de la phase amont de l?autorisation environne-
mentale : les porteurs de projet peuvent solliciter de
l?administration soit des échanges (entretien, réunion,
etc.), soit un « certificat de projet » qui identifie les
régimes et procédures dont relève le projet, précise le
contenu attendu du dossier et surtout peut fixer, en
accord avec le porteur de projet, un calendrier d?instruc-
tion dérogatoire aux délais légaux, s?il y a accord entre le
pétitionnaire et l?administration.
31
L?objectif est d?améliorer la qualité des dossiers pour
fluidifier leur instruction. Cette phase amont présente
plusieurs avantages :
- Le montage du dossier est plus sécurisé techni-
quement et juridiquement, et le traitement du dossier
plus transparent.
- La qualité des dossiers est améliorée, ce qui permet
de limiter les demandes de compléments.
- La phase amont implique un engagement du porteur
de projet et de l?administration sur les procédures et
le calendrier, au moyen de la délivrance d?un certificat
de projet
- Elle permet un cadrage préalable à l?étude d?impact,
rédigé sur demande du porteur de projet, par l?autorité
compétente (qui consulte l?autorité environnementale).
Contexte législatif et
réglementaire
?Relatif à la concertation préalable
L?article L121-15-1 du CE précise que « la concertation
préalable peut concerner :
1° Les projets, plans et programmes mentionnés à l?article
L. 121-8 pour lesquels la Commission nationale du débat
public a demandé une concertation préalable en applica-
tion de l?article L. 121-9 ;
1° bis Les projets mentionnés au II de l?article L. 121-8
pour lesquels une concertation préalable est menée par le
maître d?ouvrage en application du même II ;
2° Les projets assujettis à une évaluation environnemen-
tale en application de l?article L. 122-1 et ne relevant pas
du champ de compétence de la Commission nationale du
débat public en application des I et II de l?article L. 121-8 ;
[...] La concertation préalable permet de débattre de
l?opportunité, des objectifs et des caractéristiques
principales du projet [...], des enjeux socio-économiques
qui s?y attachent ainsi que de leurs impacts significatifs
sur l?environnement et l?aménagement du territoire.
Cette concertation permet, le cas échéant, de débattre
de solutions alternatives, y compris, pour un projet, son
absence de mise en oeuvre. Elle porte aussi sur les moda-
lités d?information et de participation du public après la
concertation préalable. »
« La concertation préalable est d?une durée minimale
de quinze jours et d?une durée maximale de trois mois »
(article L121-16 du CE).
« Le bilan de cette concertation est rendu public. Le
maître d?ouvrage ou la personne publique responsable
indique les mesures qu?il juge nécessaire de mettre en
place pour répondre aux enseignements qu?il tire de la
concertation » (article L121-16 du CE).
L?article L.121-17 du CE précise les personnes suscep-
tibles de solliciter une concertation préalable :
« I. - Pour les [...] projets mentionnés [au 2°] de l?article L.
121-15-1, [...] le maître d?ouvrage du projet peut prendre
l?initiative d?organiser une concertation préalable, soit
selon des modalités qu?[il fixe] librement, soit en choisis-
sant de recourir à celles définies à l?article L. 121-16-1.
Dans les deux cas, la concertation préalable respecte les
conditions fixées à l?article L. 121-16.
II. - En l?absence d?une concertation préalable décidée en
application du I, l?autorité compétente pour autoriser un
projet mentionné au 2° de l?article L. 121-15-1 peut impo-
ser par décision motivée au maître d?ouvrage du projet
d?organiser une concertation préalable réalisée dans le
respect des modalités définies aux articles L. 121-16 et
L. 121-16-1 ».
L?article R121-20 du CE précise que « le maître d?ouvrage
ou la personne publique responsable établit un dossier de
la concertation, qui comprend notamment :
- les objectifs et caractéristiques principales du [...]
projet, y compris, [...] son coût estimatif ;
- le cas échéant, le plan ou le programme dont
il découle ;
- la liste des communes correspondant au territoire
susceptible d?être affecté ;
- un aperçu des incidences potentielles
sur l?environnement ;
- une mention, le cas échéant, des solutions
alternatives envisagées. »
L?article R121-21 du CE explique que « lorsque la concer-
tation est organisée selon des modalités librement fixées
en application du I de l?article L. 121-17 et qu?il n?est pas
fait appel à un garant, le bilan de la concertation et les
mesures qu?il ou elle juge nécessaires pour tenir compte
des enseignements de la concertation sont établis et
publiés par le maître d?ouvrage ou la personne publique
responsable dans un délai de trois mois après la fin de
la concertation.
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N°13 - AVRIL 2019
32
Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Il est publié sur le site internet du maître d?ouvrage ou
de la personne publique responsable, ou s?il ou elle n?en
dispose pas, sur le site internet des services de l?État dans
le département ».
?Relatif au cadrage préalable
« L?étude d?impact préalable à la réalisation du projet est
réalisée sous la responsabilité du ou des maîtres d?ou-
vrage » (article R122-1 du CE).
Toutefois, « si le maître d?ouvrage le requiert avant de
présenter une demande d?autorisation, l?autorité com-
pétente [chargée de prendre la décision d?autorisation,
d?approbation ou d?exécution du projet] rend un avis sur le
champ et le degré de précision des informations à fournir
dans l?étude d?impact », couramment appelé « cadrage
préalable » (article L122-1-2 du CE).
« Dans sa demande, le maître d?ouvrage fournit au mini-
mum les éléments dont il dispose sur les caractéristiques
spécifiques du projet et, dans la zone qui est susceptible
d?être affectée :
- les principaux enjeux environnementaux ;
- ses principaux impacts » (article R122-4 du CE).
« À la demande du maître d?ouvrage, l?autorité compétente
[peut également] organise[r] une réunion d?échange d?in-
formations avec les parties prenantes locales intéressées
par ce projet afin que chacune puisse faire part de ses
observations sur les incidences potentielles du projet
envisagé » (article L122-1-2 du CE).
Pour rédiger ce cadrage préalable, l?autorité qui a la
compétence de prendre la décision d?autorisation,
d?approbation ou d?exécution du projet consulte sans
délai l?« autorité environnementale, [...] les communes
d?implantation du projet, les collectivités territoriales
et leurs groupements qu?elle estime intéressés au regard
des incidences environnementales notables du projet sur
leur territoire, [...] et, pour ce qui concerne les aspects liés
à la santé humaine, le ministre chargé de la santé pour les
projets susceptibles d?avoir des incidences notables sur
l?environnement et la santé humaine au-delà du territoire
d?une seule région et le directeur général de l?agence ré-
gionale de santé pour les autres projets » (article R122-4
du CE).
« Dans son avis, l?autorité compétente précise les élé-
ments permettant au maître d?ouvrage d?ajuster le conte-
nu de l?étude d?impact à la sensibilité des milieux et aux
impacts potentiels du projet sur l?environnement ou la
santé humaine, notamment le degré de précision des dif-
férentes thématiques abordées dans l?étude d?impact »
(article R122-4 du CE). Aussi, la manière de définir sa dé-
marche ERC peut faire l?objet d?un tel cadrage préalable.
« Cet avis comporte tout autre renseignement ou élément
[que l?autorité compétente] juge utile de porter à la
connaissance du maître d?ouvrage, notamment sur les
zonages applicables au projet, et peut également préciser
le périmètre approprié pour l?étude de chacun des impacts
du projet » (article R122-4 du CE).
Enfin, « les précisions apportées par l?autorité compétente
n?empêchent pas celle-ci de faire compléter le dossier de
demande d?autorisation ou d?approbation [a posteriori] et
ne préjugent pas de la décision qui sera prise à l?issue de la
procédure d?instruction » (article L122-1-2 du CE).
?Relatif à l?autorisation environnementale
L?article L.181-5 du CE précise que : « avant le dépôt de la
demande d?autorisation environnementale, le porteur d?un
projet soumis à une telle autorisation :
1° Peut solliciter des informations lui permettant de
préparer son projet et le dossier de sa demande d?auto-
risation auprès de l?autorité administrative compétente.
Les réponses apportées par celle-ci sont fonction de l?état
du projet et ne préjugent ni du contenu du dossier qui
sera finalement nécessaire à l?instruction de la demande
d?autorisation ni de la décision qui sera prise à l?issue
de celle-ci ;
2° Peut faire établir par l?autorité administrative compé-
tente le certificat de projet prévu par l?article L. 181-6 ; [...]
4° Si le projet est soumis à évaluation environnementale,
peut demander à l?autorité compétente l?avis sur le champ
et le degré de précision des informations à fournir dans
l?étude d?impact prévu à l?article L. 122-1-2. »
L?article L.181-6 du CE explique que : « Un certificat de
projet peut être établi à la demande du porteur d?un projet
soumis à autorisation environnementale par l?autorité
administrative compétente pour délivrer celle-ci.
Le certificat, en fonction de la demande présentée et au vu
des informations fournies, indique les régimes, décisions
et procédures qui relèvent de l?autorité administrative
compétente pour l?autorisation environnementale et qui
sont applicables au projet à la date de cette demande,
ainsi que la situation du projet au regard des dispositions
relatives à l?archéologie préventive.
33
Le certificat comporte également :
- soit le rappel des délais réglementairement prévus
pour l?intervention de ces décisions ;
- soit un calendrier d?instruction de ces décisions, qui
se substitue aux délais réglementairement prévus s?il
recueille, dans les conditions fixées par le décret prévu
par l?article L. 181-31, l?accord du demandeur et qui
engage ainsi celui-ci et l?administration.
Les indications figurant dans le certificat de projet ne
peuvent être invoquées à l?appui d?un recours contre l?au-
torisation environnementale ultérieurement délivrée mais
engagent la responsabilité de l?administration lorsque leur
inexactitude ou la méconnaissance des engagements du
calendrier a porté préjudice au bénéficiaire du certificat.
Le porteur du projet peut présenter conjointement à sa
demande de certificat de projet une demande d?examen
au cas par cas prévu par le IV de l?article L. 122-1, une
demande d?avis sur le champ et le degré de précision des
informations à fournir dans l?étude d?impact prévu par l?ar-
ticle L. 122-1-2 et une demande de certificat d?urbanisme
prévu par l?article L. 410-1 du code de l?urbanisme. Elles
sont, s?il y a lieu, transmises à l?autorité administrative
compétente pour y statuer et les décisions prises avant
l?intervention du certificat de projet sont annexées
à celui-ci ».
MÉTHODOLOGIE
Il est courant que les parties relatives aux mesures ERC
et à leurs modalités de suivi soient peu développées dans
les dossiers de demande d?autorisation, généralement à
cause d?un manque d?information sur le contenu attendu.
Toutefois, la bonne définition des mesures et la réalisation
d?un programme de suivi associé à chaque mesure dès le
dossier de demande d?autorisation permet de se poser très
rapidement la question de leur réalisme, de leur soutena-
bilité technique et financière, et donc de l?acceptabilité du
projet et des impacts qu?il générera. Elle facilite ensuite
le suivi de la mise en oeuvre et de l?efficacité de ces der-
nières. En outre, lorsque les mesures sont bien définies,
dimensionnées et décrites dans le dossier de demande
d?autorisation, il n?est pas rare que l?autorité décisionnaire
reprenne les propositions dans l?acte d?autorisation.
? La concertation préalable
La concertation préalable, sollicitée par le porteur de pro-
jet ou imposée par l?autorité compétente pour l?autoriser,
permet ainsi au grand public de débattre des différentes
variantes du projet envisagées et de passer en revue les
solutions alternatives, y compris celle de son absence de
mise en oeuvre. En effet, ces variantes, si elles permettent
de mieux prendre en compte les enjeux environnementaux
du territoire identifiés au préalable, peuvent constituer
des mesures d?évitement « amont » (scénarios d?implanta-
tion du projet, des différentes solutions d?aménagement,
d?emprises du chantier et des installations, ouvrages et
activités définitives, etc.). À titre d?exemple, le choix d?une
variante A du projet localisée sur un terrain déjà urbanisé
sans enjeu relatif aux espèces protégées plutôt qu?une
variante B de ce projet dont l?implantation est prévue sur
une zone considérée comme sensible car accueillant des
espèces protégées peut constituer une mesure d?évite-
ment « amont ».
Aussi, dans son dossier de concertation préalable, le
porteur de projet peut consacrer une partie spécifique à
la présentation de ses mesures d?évitement « amont » afin
de valoriser la démarche qu?il a mise en place au regard
des différents enjeux environnementaux pré-identifiés.
Le débat associant le grand public lors de la concertation
préalable et notamment les acteurs locaux qui ont une
connaissance fine des enjeux environnementaux du
territoire permettra, sur la base de ce dossier, d?identifier
d?autres mesures ERC potentielles.
À l?issue de cette concertation, le porteur de projet
retranscrit ses engagements, et notamment ceux
relatifs aux mesures ERC, en plus du bilan de la
concertation demandé à l?article L121-16 du CE.
Ces engagements constitueront la base sur laquelle
le suivi de la bonne mise en oeuvre et de l?efficacité des
mesures ERC, et principalement des mesures d?évitement
« amont », pourra s?effectuer. Ils pourront identifier par
exemple les zones sensibles évitées et permettre au grand
public de vérifier l?absence d?impact sur ces zones, et donc
au maître d?ouvrage lui-même ainsi qu?aux services de
l?État de suivre la bonne mise en oeuvre de ces mesures.
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Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Le bilan et les engagements doivent d?ailleurs être inté-
grés au dossier d?enquête publique, étape à laquelle une
première vérification des engagements du porteur de
projet en termes d?évitement amont pourra être réalisée,
les choix relatifs du projet étant également retranscrits
au sein de l?étude d?impact, pièce obligatoire du dossier
d?enquête publique.
? Le cadrage préalable
Le cadrage préalable, facultatif, permet ainsi aux maîtres
d?ouvrage qui l?ont demandé d?avoir davantage d?informa-
tions concernant le contenu du dossier et de repérer en
amont d?éventuelles difficultés qu?ils pourraient rencon-
trer lors de l?évaluation environnementale de leur projet.
Pour ce faire, le porteur de projet doit joindre à la de-
mande d?informations un fond de dossier qui présente les
grandes lignes du projet et son implantation territoriale,
ainsi que ses principaux enjeux et ses effets possibles sur
l?environnement. Les services de l?État ne pouvant pas se
mobiliser plusieurs fois en amont de chaque projet, il est
nécessaire que les maîtres d?ouvrage présentent des élé-
ments concrets et des réflexions suffisamment avancées
lorsqu?ils sollicitent un cadrage préalable.
Ainsi, en plus des questions relatives au périmètre du
projet et aux degrés de précisions attendus dans l?étude
d?impact, le porteur de projet peut questionner l?autorité
environnementale (en charge de la rédaction du cadrage
préalable) sur des sujets plus spécifiques. Ce cadrage
préalable peut en effet être l?occasion pour un porteur
de projet d?obtenir des éléments réglementaires et tech-
niques nécessaires à la bonne définition de sa démarche
ERC, et plus spécifiquement, lorsque cela est possible,
des éléments relatifs aux modalités de suivi des mesures.
Par exemple, si sa demande de cadrage porte notam-
ment sur les mesures ERC et leurs modalités de suivi à
prévoir, le porteur de projet pourra être renseigné sur
les attentes du service qui instruira son futur dossier de
demande d?autorisation.
Ce cadrage préalable est également l?occasion de veiller à
la symétrie entre les méthodes utilisées pour la réalisation
de l?état initial du site d?accueil et les méthodes utilisées
pour le suivi des mesures sur ce site.
Aucun délai réglementaire entre la saisine des services de
l?État pour un cadrage préalable et leur réponse n?est fixé.
Toutefois, de nombreux services se basent sur les délais
réglementaires des avis de l?autorité environnementale
locale, à savoir environ 2 mois.
? La phase amont de l?autorisation
environnementale
La procédure d?autorisation environnementale présente
plusieurs avantages relatifs à la conception de la démarche
ERC. Susceptible d?embarquer plusieurs procédures fai-
sant l?objet de mesures ERC, elle peut permettre :
- d?avoir une vision et une évaluation globale des im-
pacts du projet et donc des prescriptions notamment en
termes de mesures ERC plus adaptées,
- de mutualiser des mesures qui auraient pu être dé-
finies parallèlement au titre de différentes procédures,
- d?homogénéiser et mutualiser la description des
mesures au sein du dossier unique,
- de mutualiser le suivi des mesures,
- de mutualiser des mesures d?accompagnement entre
plusieurs maîtres d?ouvrage (ex : recherche).
Plus particulièrement, la phase amont de l?autorisation
environnementale instaure un dialogue entre instructeurs
et porteurs de projet qui permet ;
- de travailler dès la conception du projet sur la
définition de l?évitement, de la réduction, voire de
la compensation,
- d?obtenir, tout comme pour le cadrage préalable, des
éléments réglementaires et techniques nécessaires
à la bonne définition de sa démarche ERC, et plus
spécifiquement, lorsque cela est possible, des éléments
relatifs aux modalités de suivi des mesures,
- d?envisager la mutualisation des mesures au titre de
plusieurs procédures, et donc une mutualisation des
protocoles de suivi qui y sont associés.
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Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
Vers une définition précise des
mesures ERC facilitant la mise en
place de leur suivi a posteriori
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, opérateurs de compensation, services
instructeurs, établissements publics en charge de
missions d?appui technique à l?instruction des dossiers
(AFB, ONCFS, etc.).
X OBJECTIF DE LA FICHE :
Tendre vers la définition la plus précise possible des
mesures dans le dossier de demande d?autorisation, pour
prévoir au mieux et dès cette phase amont leur suivi.
Plus précisément, il s?agit ici de remplir les champs
associés dans les trames types (cf. champs marqués du
logo de la trame descriptive p.24).
CONTEXTE
Contexte réglementaire
? Le cas général
« Le principe d?action préventive et de correction, par prio-
rité à la source, des atteintes à l?environnement » consiste
à utiliser « les meilleures techniques disponibles à un coût
économiquement acceptable. Ce principe implique d?évi-
ter les atteintes à la biodiversité et aux services qu?elle
fournit ; à défaut, d?en réduire la portée ; enfin, en dernier
lieu, de compenser les atteintes qui n?ont pu être évitées
ni réduites, en tenant compte des espèces, des habitats
naturels et des fonctions écologiques affectées » (article
L110-1 du CE).
L?article L163-1 du CE précise que « lorsque la compensa-
tion porte sur un projet, un plan ou un programme soumis
à évaluation environnementale, la nature des compensa-
tions proposées par le maître d?ouvrage est précisée dans
l?étude d?impact présentée par le pétitionnaire avec sa
demande d?autorisation » et explique que « dans tous les
cas, le maître d?ouvrage reste seul responsable à l?égard
de l?autorité administrative qui a prescrit ces mesures
de compensation » de la mise en oeuvre et de l?efficacité
de ses mesures. « Elles [(les mesures de compensation)]
doivent se traduire par une obligation de résultats et être
effectives pendant toute la durée des atteintes ».
Par ailleurs, « si les atteintes liées au projet ne peuvent
être ni évitées, ni réduites, ni compensées de façon satis-
faisante, celui-ci n?est pas autorisé en l?état ».
? L?étude d?impact
L?article R122-5 explique que l?étude d?impact doit conte-
nir « les mesures prévues par le maître de l?ouvrage pour :
- éviter les effets négatifs notables du projet sur l?en-
vironnement ou la santé humaine et réduire les effets
n?ayant pu être évités ;
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- compenser, lorsque cela est possible, les effets néga-
tifs notables du projet sur l?environnement ou la santé
humaine qui n?ont pu être ni évités ni suffisamment
réduits. S?il n?est pas possible de compenser ces effets,
le maître d?ouvrage justifie cette impossibilité(1).
- La description de ces mesures doit être accompagnée
de l?estimation des dépenses correspondantes, de l?ex-
posé des effets attendus de ces mesures à l?égard des
impacts du projet sur les éléments mentionnés au 5° »
ainsi que « des modalités de suivi » de ces mesures.
? L?autorisation environnementale
L?article R181-14 explique que dans le cas d?un projet
soumis à autorisation environnementale et qui ne fait
pas l?objet d?une étude d?impact(2) par ailleurs, l?étude
d?incidence « présente les mesures envisagées pour éviter
et réduire les effets négatifs notables du projet sur l?envi-
ronnement et la santé, les compenser s?ils ne peuvent être
évités ni réduits et, s?il n?est pas possible de les compenser,
la justification de cette impossibilité ».
De plus, l?article D.181-15-5 du CE précise que « lorsque
l?autorisation environnementale tient lieu de dérogation
au titre du 4° de l?article L. 411-2, le dossier de demande
est complété par la description :
1° Des espèces concernées, avec leur nom scientifique et
nom commun ;
2° Des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet
de la demande avec une estimation de leur nombre et de
leur sexe ;
3° De la période ou des dates d?intervention ;
4° Des lieux d?intervention ;
5° S?il y a lieu, des mesures de réduction ou de compensa-
tion mises en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques
pour les espèces concernées ;
6° De la qualification des personnes amenées à intervenir ;
7° Du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
8° Des modalités de compte rendu des interventions. »
(1) L?impossibilité de compenser fait principalement référence aux thématiques telles que la qualité de l?air ou encore le
bruit pour lesquelles l?application de la compensation est encore au stade de la réflexion.
(2) Par exemple, un projet qui ne rentre pas dans les catégories de projets listées dans l?annexe de l?article R 122-2 (donc non
soumis à évaluation environnementale) et qui fait l?objet d?une autorisation IOTA ou ICPE.
? L?évaluation des incidences Natura 2000
L?article R414-23 détaille le contenu d?une évaluation des
incidences Natura 2000 et notamment :
- un « exposé des mesures qui seront prises pour
supprimer ou réduire ces effets dommageables » « s?il
résulte de l?analyse mentionnée au II que le document
de planification, ou le programme, projet, manifestation
ou intervention peut avoir des effets significatifs dom-
mageables, pendant ou après sa réalisation ou pendant
la durée de la validité du document de planification,
sur l?état de conservation des habitats naturels et des
espèces qui ont justifié la désignation du ou des sites » ;
- et « lorsque, malgré les mesures prévues au III, des
effets significatifs dommageables subsistent sur l?état
de conservation des habitats naturels et des espèces
qui ont justifié la désignation du ou des sites, le dos-
sier d?évaluation expose, en outre [...] la description
des mesures envisagées pour compenser les effets
dommageables que les mesures prévues au III ci-dessus
ne peuvent supprimer. Les mesures compensatoires per-
mettent une compensation efficace et proportionnée au
regard de l?atteinte portée aux objectifs de conservation
du ou des sites Natura 2000 concernés et du maintien
de la cohérence globale du réseau Natura 2000. Ces
mesures compensatoires sont mises en place selon un
calendrier permettant d?assurer une continuité dans les
capacités du réseau Natura 2000 à assurer la conser-
vation des habitats naturels et des espèces. Lorsque
ces mesures compensatoires sont fractionnées dans le
temps et dans l?espace, elles résultent d?une approche
d?ensemble, permettant d?assurer cette continuité ».
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objec-
tifs de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence
de solutions alternatives, l?autorité compétente peut
donner son accord pour des raisons impératives d?intérêt
public majeur. Dans ce cas, elle s?assure que des mesures
compensatoires sont prises pour maintenir la cohérence
globale du réseau Natura 2000. Ces mesures compensa-
toires sont à la charge de l?autorité qui a approuvé le docu-
ment de planification ou du bénéficiaire du programme ou
projet d?activités, de travaux, d?aménagements, d?ouvrages
ou d?installations, de la manifestation ou de l?intervention.
La Commission européenne en est tenue informée. »
(R.414-4 ? VII du CE).
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
? Les dérogations « espèces protégées »
L?arrêté du 19 février 2007 relatif au contenu d?une dé-
rogation à la protection stricte des espèces explique que
la demande de dérogation doit comprendre « s?il y a lieu,
des mesures d?atténuation ou de compensation mises
en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques pour les
espèces concernées ».
« La délivrance de dérogations aux interdictions mention-
nées aux 1°, 2° et 3° de l?article L. 411-1 [se fait] à condition
qu?il n?existe pas d?autre solution satisfaisante, pouvant
être évaluée par une tierce expertise menée, à la demande
de l?autorité compétente, par un organisme extérieur
choisi en accord avec elle, aux frais du pétitionnaire, et
que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état
de conservation favorable, des populations des espèces
concernées dans leur aire de répartition naturelle » (ar-
ticle L.411-2 du CE).
? Les arrêtés de prescriptions générales
(APG) dans le cas des installations
classées pour la protection de
l?environnement (ICPE) et installations,
ouvrages, travaux et activités (IOTA)
Ils précisent des modalités d?application d?une réglemen-
tation dans le sens de la loi et de ses décrets d?application.
Pris par une autorité administrative (ministre ou préfet), les
APG sont des actes réglementaires fixant les prescriptions
générales relatives aux caractéristiques techniques des
installations (articles L512-5, L512-7 et L512-10 du CE).
Les APG s?appliquent en particulier :
- à certaines rubriques de la nomenclature des ICPE
pour un ou plusieurs régimes (autorisation, enregistre-
ment, déclaration) ;
- à certaines rubriques de la nomenclature des instal-
lations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumises à
autorisation environnementale ou à déclaration.
Les APG peuvent énoncer le respect de la mise en oeuvre
de la séquence ERC ou en porter des mesures précises (qui
ne se limitent alors pas au seul respect des dispositions
légales). Ils sont susceptibles de traduire en partie la
séquence ERC mais ne s?y substituent pas. Outre ces
prescriptions générales, la séquence ERC intervient alors
en complément de ces APG.
Les APG peuvent contenir, selon les cas, des conditions
d?implantation, des conditions de réalisation, des
conditions d?exploitation, des conditions de suivi et de
surveillance, des conditions de remise en état, etc.(3) Ils
(3) Concernant les ICPE, en plus des arrêtés sectoriels, l?arrêté du 2 février 1998 modifié, relatif aux prélèvements et à la consommation d?eau ainsi qu?aux émissions de toute
nature des installations classées pour la protection de l?environnement soumises à autorisation, dit « arrêté intégré », fixe un ensemble de dispositions applicables.
(4) Désigne l?ensemble des actes délivrés : récépissé de déclaration ou enregistrement, arrêté d?autorisation, arrêté de dérogation, etc.
contiennent aussi parfois la liste des conditions parti-
culières qui doivent ou peuvent être déterminées au cas
par cas dans l?acte d?autorisation, d?enregistrement ou
de déclaration.
Dans tous les cas, si le projet est soumis à plusieurs
des procédures mentionnées ci-avant, l?ensemble des
dispositions énoncées doivent être mises en oeuvre par le
porteur de projet.
Contexte non réglementaire
La définition d?un suivi pertinent débute par la définition
précise des mesures ERC (intitulé, objectifs vis-à-vis des
impacts initiaux, cibles, etc.) dans le dossier de demande
d?autorisation. En effet, définir les objectifs associés à
chaque mesure permet au maître d?ouvrage de vérifier leur
adéquation aux impacts du projet mais aussi de prévoir et
d?anticiper les moyens techniques, organisationnels et
humains nécessaires à l?atteinte de ces objectifs. À une
autre échelle, la définition de ces objectifs permettra de
préciser les critères d?évaluation sur lesquels les services
de l?État seront susceptibles d?évaluer la mise en oeuvre
et l?efficacité de la mesure et donc d?adapter le suivi à ces
critères (cf. le paragraphe «méthodologie»).
?Une meilleure définition des mesures
Le ministère en charge de l?environnement a fait le constat
que la mise en oeuvre de la séquence ERC est parfois hé-
térogène selon les acteurs et les territoires, en l?absence
de partage de pratiques communes. Il s?est donc avéré
nécessaire de produire des éléments méthodologiques
permettant de mieux définir ce que peuvent recouvrir les
différentes phases de la séquence ERC et de proposer une
classification des mesures de ces dernières. C?est l?objet
du guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES,
2018), paru en 2018, qui présente une classification na-
tionale portant sur les mesures d?évitement, de réduction,
de compensation et également d?accompagnement (A).
Destinée aux services instructeurs, maîtres d?ouvrage et
autres acteurs de la séquence ERC, son objectif est no-
tamment d?être plus précis dans la définition des mesures
dans le dossier de demande d?autorisation d?un porteur de
projet et la rédaction des actes d?autorisation(4) en vue de
pouvoir mettre en place un suivi de leur mise en oeuvre et
de leur efficacité.
39
Comme le mentionne le guide d?aide à la défini-
tion des mesures ERC, un « suivi qui a pour ob-
jet de s?assurer de l?efficacité de l?atteinte des objec-
tifs d?une mesure d?évitement, de réduction ou de
compensation ne constitue pas à lui seul une mesure
et ne correspond qu?à une action qui doit être inté-
grée à part entière dans la mesure correspondante.
C?est une partie intrinsèque de cette dernière et
obligatoire » . « Pris individuellement, il ne doit pas
être considéré comme une mesure spécifique ».
(MTES, 2018)
« Il y a cependant des cas où le suivi n?a pas pour objet
de s?assurer de l?efficacité de l?atteinte des objectifs d?une
mesure, mais peut avoir pour but de compléter les connais-
sances scientifiques concernant une espèce impactée (ou
susceptible d?être impactée) par le projet ou de s?assurer
de l?absence d?impact en phase chantier par exemple ».
?Un rôle à jouer dans les prescriptions
qui seront imposées au maître d?ouvrage
Par ailleurs, l?acte d?autorisation d?un projet, et plus
particulièrement les articles relatifs aux mesures ERC et
à leurs modalités de suivi, sont très souvent rédigés sur
la base des propositions faites par le porteur de projet
dans son dossier de demande d?autorisation, lorsqu?elles
sont pertinentes.
Cet acte d?autorisation représente l?aboutissement de
l?instruction. Selon la nature de la demande (procédure
« Loi sur l?eau » ou ICPE, dérogation à la protection stricte
des espèces, dérogation en site Natura 2000, défriche-
ment, faisant - ou non - l?objet d?une évaluation ou d?une
autorisation environnementale, etc.), le contenu de l?acte
d?autorisation diffère. Toutefois, on y retrouve généra-
lement des articles spécifiques aux mesures ERC(A) qui
précisent, autant que possible :
- l?intitulé des mesures,
- les principes régissant le dimensionnement
des mesures,
- la description des mesures (objectifs, travaux de
génie écologique et dispositifs associés),
- la durée totale et la ou les échéances de mise en
oeuvre des mesures,
- les éventuelles modifications des mesures (dans le
cas d?un arrêté modificatif),
- les modalités d?accès aux sites accueillant
les mesures,
- les modalités de suivi des mesures ERC.
Ainsi, lorsque les engagements du maître d?ouvrage
en termes de mesures ERC sont jugées techniquement
satisfaisants, les prescriptions qui lui seront imposées
dans l?acte d?autorisation seront en adéquation avec ces
engagements. Aussi, plus les mesures seront précises
dans son dossier (dans leur intitulé, leur description,
leur localisation, etc.) plus il sera facile pour le maître
d?ouvrage d?anticiper les attentes des services de l?État et
établissements publics en charge du suivi et du contrôle,
non seulement en termes de mise en oeuvre des mesures,
mais également en termes de suivi de ces mesures. En ef-
fet, bien que le suivi débute officiellement dès le début des
travaux de mise en oeuvre, la réflexion sur les modalités de
suivi des mesures ERC doit débuter dès la définition des
mesures et de leurs objectifs : le suivi doit permettre de
vérifier que les mesures atteignent leurs objectifs et de
prendre, le cas échéant, les décisions qui permettront de
les atteindre (modification des modalités de gestion, dé-
ploiement d?actions écologiques complémentaires, etc.).
En cas de changement de maîtrise d?ouvrage,
les obligations de l?acte d?autorisation se trans-
mettent d?un maître d?ouvrage à l?autre.
MÉTHODOLOGIES
Il est important de s?attarder sur la définition et la des-
cription des mesures ERC dans la rédaction du dossier de
demande d?autorisation. Plus cette partie sera détaillée
par le bureau d?études ou directement par le maître
d?ouvrage dans le dossier, plus il lui sera facile de définir
le suivi adapté ainsi que les outils et les méthodes pour
réaliser ce suivi.
La définition des mesures passe par quatre étapes :
Î Étape 1 : Caractériser l?impact et identifier la
cible « globale » de la mesure
Î Étape 2 : Utiliser le guide d?aide à la définition
des mesures ERC (MTES, 2018) pour savoir quel(les)
types/catégories/sous-catégories de mesure peuvent
être mobilisés
Î Étape 3 : Préciser l?intitulé de la mesure
Î Étape 4 : Conclure sur l?intitulé de la mesure
Ces quatre étapes permettront de remplir les parties
correspondantes des trames descriptives du site et de
la mesure.
!
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
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Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
TRAME DESCRIPTIVE D?UN SITE D?ACCUEIL
d MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
? Acquisition foncière
? Convention
? Bail emphytéotique
? Bail rural
? bail rural environnemental
? Obligation réelle environnementale
? Autre (préciser) :
¬ Étape 3f
Date de la sécurisation foncière : ¬ Étape 3f
Durée de sécurisation foncière : ¬ Étape 3f
Évolution prévue du site après la date de
fin de sécurisation : ¬ Étape 3f
TRAME DESCRIPTIVE D?UNE MESURE
d DONNÉES GÉNÉRALES DE LA MESURE
Intitulé de la mesure : ÎÉtape 4
Phase de la séquence :
? Évitement
? Réduction
? Compensation
? Accompagnement
¬ Étape 2a
Type :
Cf. classification du Guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
¬ Étape 2b
Catégorie : ¬ Étape 2c
Sous-catégorie : ¬ Étape 2d
Cible(s) de la mesure :
? Population humaine
? Faune et flore
? Habitats naturels
? Sites et paysages
? Biens matériels
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
ÎÉtape 1
Objectif(s) de la mesure : ¬ Étape 3b
Type de travaux (génie écologique,
autres, etc.) : ¬ Étape 3c
Détail du programme opérationnel de
gestion conservatoire : ¬ Étape 3d
41
d LOCALISATION
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
¬ Étape 3e
? ? ? ?
? ? ? ?
Dimensionnement de
la mesure (surface,
mètres linéaires ou
nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site ou coordonnées de géolocalisation.
Extrait cartographique de la mesure sous format .shp à fournir
d DATES DE LA MESURE
Durée prévue : ¬ Étape 3g
ÎÉtape 1 : Caractériser l?impact et
identifier la cible « globale » de la mesure
Pour définir le type de la mesure, il est nécessaire d?identi-
fier la cible de celle-ci. En effet, « une mesure d?évitement
ou de réduction est toujours conçue en réponse à un
impact potentiel identifié portant sur une cible donnée
(ex. : une zone humide, un cours d?eau, une espèce végé-
tale ou animale, etc.). Par exemple, une mesure peut ainsi
être considérée comme éligible à l?évitement au regard
d?une cible donnée et de l?impact probable du projet sur
cette dernière (ex. : évitement d?une zone Natura 2000)
sans pour autant éviter tout impact sur d?autres cibles
ou thématiques (ex. : rapprochement du projet d?établis-
sements sensibles). Le choix final doit alors s?appuyer
sur une hiérarchisation des enjeux environnementaux du
projet » (MTES, 2018).
ÎÉtape 2 : Utiliser le guide d?aide à
la définition des mesures ERC pour
identifier le type, la catégorie et la
sous-catégorie de la mesure
Une fois la cible identifiée, l?objectif est de répondre chro-
nologiquement aux questions suivantes :
¬ Étape 2a. : S?agit-il d?une mesure E, R, C ou A ?
¬ Étape 2b. : Quel est le type de ma mesure ?
¬ Étape 2c. : Quelle est la catégorie de ma mesure ?
¬ Étape 2d. : Quelle est la sous-catégorie de
ma mesure ?
Pour y répondre, il peut être nécessaire de se reporter au
guide d?aide à la définition des mesures ERC qui :
- rappelle les définitions des mesures E, R, C et A,
- précise les types de mesures,
- liste les catégories de mesures pour chaque type
de mesure,
- liste les sous-catégories de mesures pour chaque
catégorie de mesures,
- fournit un catalogue (indicatif et non exhaustif) de
mesures par sous-catégorie afin d?aider à concevoir la
mesure la plus adaptée à la cible et à l?impact du projet.
Un tableau annexé (MTES, 2018 p.124) a vocation à
aider les porteurs de projet dans la classification des
mesures ERC.
ÎÉtape 3 : Préciser l?intitulé de la mesure
Pour définir de manière détaillée l?intitulé d?une mesure,
il est nécessaire de compléter la phase, le type, la caté-
gorie et la sous-catégorie de la mesure en l?adaptant au
contexte du projet. La réponse aux questions ci-après
peut le permettre. Ensuite, une description technique sera
ajoutée à cette définition.
¬ Étape 3a. : Quelle est la cible « précise » de
la mesure ?
¬ Étape 3b. : Quelle est l?action écologique prévue ?
¬ Étape 3c. : Quel est l?objectif principal de
la mesure ?
¬ Étape 3d. : Quelles sont les mesures de ges-
tion conservatoire envisagées (si existantes) ?
¬ Étape 3e. : Où la mesure est-elle localisée ?
¬ Étape 3f. : Quelles sont les modalités de sécurisa-
tion foncière du site si nécessaire ?
¬ Étape 3g. : Combien de temps la mesure sera-t-
elle effective ?
Il est nécessaire d?adapter ces questions à la phase
concernée (E, R, C ou A) : cf. Tableau 6.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
ÎÉtape 4 : Conclure sur l?intitulé de la mesure
L?intitulé de la mesure doit comprendre l?ensemble des éléments des étapes
1, 2 et 3, ainsi que la localisation (si possible) de la mesure.
(Il peut être utile de préciser le type, la catégorie et la sous-catégorie fixés en Étape 2, par exemple R2.2.C)
TABLEAU 6 : TABLEAU D?AIDE À LA DÉFINITION DES MESURES E, R, C ET A
ÎÉtape 1 : IDENTIFIER LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE
¬ Étape 1. : QUELLE EST LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE ?
? Population humaine
? Faune et flore : précisez la ou les espèces concernée(s)
? Habitats naturels : précisez la nature de l?habitat en se référant à une nomenclature standard (Eunis de préférence).
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
ÎÉtape 2 : CARACTÉRISER LA MESURE
¬ Étape 2a. : S?AGIT-IL D?UNE MESURE E, R, C OU A ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2b. : QUEL EST LE TYPE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2c. : QUELLE EST LA CATÉGORIE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2d. : QUELLE EST LA SOUS-CATÉGORIE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
ÎÉtape 3 : PRÉCISER L?INTITULÉ DE LA MESURE
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3a. : QUELLE EST LA CIBLE « PRÉCISE » DE LA MESURE ?
Qu?est-ce que je cherche à éviter : un
milieu ? une espèce ? un site à enjeux
environnementaux??
Qu?est-ce que je cherche à réduire :
l?emprise du projet ? des rejets de pol-
luants ? la dispersion d?espèces exo-
tiques envahissantes ?...
Qu?est-ce que je cherche à compenser :
la destruction/perturbation d?un mi-
lieu ? d?une espèce ?...
Qu?est-ce que/qui je cherche à ac-
compagner : la création d?une mesure
de réduction ? de compensation ? la
concertation ? le grand public ? une
espèce en particulier ?...
43
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3b. : QUEL EST L?OBJECTIF PRINCIPAL DE LA MESURE ?
Pourquoi je cherche à éviter les im-
pacts sur la cible : ne pas détruire un
milieu ? des individus d?espèces ? ne
pas polluer ?...
Pourquoi je cherche à réduire les im-
pacts sur la cible : limiter la destruc-
tion d?un milieu ? d?individus d?es-
pèces ? limiter la pollution d?un
milieu ?...
Pourquoi je cherche à compenser les
impacts sur la cible : améliorer la qua-
lité écologique d?un milieu ? instaurer
les conditions physico-chimiques et
environnementales favorables à la vie/
la reproduction/le gîte/le repos/l?ali-
mentation/la chasse/l?hibernation/le
transit d?une espèce ? favoriser le dé-
veloppement d?une espèce ? recréer un
corridorécologique??
=> Il s?agit ici de préciser l?objectif de
résultats de la mesure compensatoire,
i.e. les critères d?évaluation de l?effica-
cité de la mesure.
Pourquoi je cherche à accompagner les
impacts sur la cible : collecter davan-
tage d?informations scientifiques sur
un milieu/une espèce en vue d?amé-
liorer la mise en oeuvre future des me-
sures compensatoires ? permettre une
meilleure acceptation du projet par le
grandpublic??
¬ Étape 3c. : QUELLE EST L?ACTION ÉCOLOGIQUE PRÉVUE ?
Comment j?évite : en modifiant le tra-
cé ? les caractéristiques du projet ? en
balisant le chantier ?...
Comment je réduis : avec un ouvrage
spécifique (bassin de décantation,
etc.) ? avec un balisage ? en adaptant
les périodes de travaux ?...
Comment je compense : en recréant/
restaurant un milieu ? en instau-
rant une évolution des pratiques de
gestion??
=> Il s?agit ici de préciser l?objectif de
moyens de la mesure compensatoire,
i.e. la réalisation de l?ensemble des
travaux et actions écologiques prévus.
Comment j?accompagne : en finan-
çant une étude spécifique ? en créant
un espace dédié à la sensibilisation du
grand public ?...
¬ Étape 3d. : QUELLES SONT LES MESURES DE GESTION CONSERVATOIRE ENVISAGÉES (SI EXISTANTES) ?
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion qui accompagne la mesure : ges-
tion de la végétation d?un passage à
faune, etc.
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion qui accompagne la mesure :
fauche ? pastoralisme ? gyrobroyage ?
nettoyage??
Dans certains cas, l?absence de ges-
tion peut être justifiée.
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion (si gestion il y a) qui accompagne
la mesure.
¬ Étape 3e. : OÙ LA MESURE EST-ELLE LOCALISÉE ?
Il s?agit ici de localiser la cible de la
mesure d?évitement.
Il s?agit ici de localiser la mesure de ré-
duction (ouvrage, cible, etc.).
Il s?agit ici de localiser la parcelle ou
le site concerné par la mesure de com-
pensation (prévu par l?article L.163-
5 du CE pour les mesures compensa-
toires relatives à la biodiversité).
Il s?agit ici de localiser la mesure d?ac-
compagnement si cela est possible.
¬ Étape 3f. : QUELLES SONT LES MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE SI NÉCESSAIRE ?
La sécurisation d?un site évité est,
par définition, non nécessaire même
si elle peut s?avérer particulière-
ment pertinente d?un point de vue
environnemental (cette sécurisa-
tion constituerait alors une mesure
d?accompagnement).
Il est possible que certaines mesures
de réduction nécessitent une sécuri-
sation foncière (ce qui est cependant
moins fréquent que pour les mesures
de compensation, car les mesures de
réduction sont souvent intégrées à
l?emprise du projet) : emprise des pas-
sages à faune, des bassins de décanta-
tion,derégulationhydraulique,?
Dans ce cas, il faudra préciser :
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
Il s?agit ici de préciser :
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
L?évolution prévue du site de com-
pensation après la date de fin de
sécurisation.
Il est possible que certaines mesures
d?accompagnement nécessitent une
sécurisation foncière : emprise néces-
saire pour la création d?une maison de
la nature, pour la création d?habitats
favorables à des espèces particulières
mais non impactées par le projet, pour
des actions expérimentales de génie
écologique...
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
¬ Étape 3g. : COMBIEN DE TEMPS LA MESURE SERA-T-ELLE EFFECTIVE ?
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure (généralement liée à la phase
du projet : phase travaux, exploita-
tion?).Parexemple,unbalisagepré-
ventif de certaines stations de flores
protégées est une mesure effective
uniquement en phase travaux.
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure (généralement liée à la phase
du projet : phase travaux, exploita-
tion?).Parexemple,lamiseenplace
d?un passage à faune est une mesure
effective pendant la totalité de l?ex-
ploitation d?un aménagement routier.
L?article L163-1 du CE précise que les
mesures compensatoires relatives à
la biodiversité doivent être effectives
pendant toute la durée des impacts.
Il s?agit ici de préciser et de justifier la
durée de la mesure.
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure. Par exemple, le financement
d?une thèse de recherche sur le mode
de vie du Grand Rhinolophe peut être
d?une durée limitée à 3 ans.
ÎÉtape 4 : CONCLURE SUR L?INTITULÉ DE LA MESURE
L?intitulé de la mesure doit comprendre l?ensemble des éléments des étapes 1, 2 et 3 ainsi que la localisation (si possible) de la mesure.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
44
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
La variante représentée en violet sur
la carte coupait la zone Natura 2000.
Il a donc été choisi de conserver la va-
riante en rouge pour ne pas impacter
directement cette zone qui constituait
l?un des enjeux majeurs du projet.
Plusieurs sites favorables à la repro-
duction du Grand Rhinolophe, espèce
protégée, sont identifiés le long du
tracé (en orange sur la carte). Il s?agit
d?un enjeu environnemental fort du
projet. Il a donc été choisi de mettre en
place des éclairages à lumière jaune
ambré, moins attractifs pour les chi-
roptères que les autres types de lam-
padaires, pour limiter l?impact de
l?éclairage sur les populations de
Grand Rhinolophe.
La réalisation du projet engendre la
destruction de 0,2 hectare de zone hu-
mide (en bleu sur la carte), milieu fa-
vorable au Fadet des laîches qui a été
inventorié à cet endroit. Il s?agit d?un
enjeu environnemental fort du projet.
Il a donc été choisi de restaurer un ha-
bitat similaire pour compenser cette
perte d?habitat et d?espèce.
Pour accompagner la réalisation de
sa mesure compensatoire, le porteur
de projet a décidé de financer la réa-
lisation d?une thèse sur le Fadet des
laîches.
ÎÉtape 1
¬ Étape 1. : QUELLE EST LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE ?
? Population humaine
: Faune et flore
: Habitats naturels
? Sites et paysages
: Continuités écologiques
: Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore : le Grand
Rhinolophe
: Habitats naturels
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore : Fadet des laîches
: Habitats naturels : habitat humide
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore
? Habitats naturels
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
EXEMPLES
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Prenons l?exemple d?un projet d?élar-
gissement à 2x2 voies d?une route
nationale (ceci est un projet fictif).
45
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
ÎÉtape 2
¬ Étape 2a. : S?AGIT-IL D?UNE MESURE E, R, C OU A ?
E R C A
¬ Étape 2b. : QUEL EST LE TYPE DE MA MESURE ?
E1 - Évitement « amont » (stade
anticipé)
R2 - Réduction technique C2 ? Restauration / Réhabilitation A4 ? Financement
¬ Étape 2c. : QUELLE EST LA CATÉGORIE DE MA MESURE ?
E1.1. Phase de conception du dossier
de demande
R2.2. Phase exploitation /
fonctionnement
C2.1. Action concernant tous types
de milieux
A4.1. Financement intégral du maître
d?ouvrage
¬ Étape 2d. : QUELLE EST LA SOUS-CATÉGORIE DE MA MESURE ?
E1.1.b. Évitement des sites à enjeux
environnementaux majeurs et paysa-
gers du territoire
R2.2.c. Dispositif de limitation des nui-
sances envers la faune
C2.1.e. Réouverture du milieu par dé-
broussaillage d?espèces ligneuses,
abattage d?arbres, etc.
A4.1.b. Approfondissement des
connaissances relatives à une espèce
ou un habitat endommagé, aux pay-
sages, à la qualité de l?air et aux ni-
veaux de bruit
ÎÉtape 3
¬ Étape 3a. : QUELLE EST LA CIBLE « PRÉCISE » DE LA MESURE ?
Qu?est-ce que je cherche à éviter : une
zone Natura 2000.
Qu?est-ce que je cherche à réduire :
l?ampleur des nuisances relatives à
l?éclairage au niveau des sites favo-
rables à la reproduction du Grand
Rhinolophe.
Qu?est-ce que je cherche à compenser :
la destruction d?un milieu humide fa-
vorable au Fadet des laîches.
Qu?est-ce que/qui je cherche à accom-
pagner : la réalisation de la mesure
de compensation favorable au Fadet
des laîches.
¬ Étape 3b. : QUEL EST L?OBJECTIF PRINCIPAL DE LA MESURE ?
Pourquoi je cherche à éviter les im-
pacts sur la cible : ne pas détruire une
partie du site Natura 2000.
Pourquoi je cherche à réduire les im-
pacts sur la cible : limiter l?impact de
l?éclairage de la route sur les popula-
tions de chiroptères à proximité.
Pourquoi je cherche à compenser
les impacts sur la cible (objectifs de
résultats) :
- instaurer les conditions physi-
co-chimiques et environnementales
favorables au cycle de vie du Fadet
des laîches,
- rétablir les fonctions biologiques
associées à la zone humide impactée,
- favoriser le développement de la
population du Fadet des laîches.
Pourquoi je cherche à accompagner
les impacts sur la cible : collecter da-
vantage d?informations scientifiques
sur cette espèce en vue d?améliorer
la mise en oeuvre future des mesures
compensatoires.
¬ Étape 3c. : QUELLE EST L?ACTION ÉCOLOGIQUE PRÉVUE ?
Comment j?évite : en choisissant un
tracé qui n?impacte pas ce site.
Comment je réduis : avec l?adaptation
technique des éclairages obligatoires :
choix d?une lumière de couleur jaune
ambré, moins attractive.
Comment je compense : en remettant
en état un milieu ouvert humide favo-
rable au Fadet des laîches par tronçon-
nage léger, débroussaillage manuel
(objectif de moyens). Il est égale-
ment conseillé d?indiquer l?organisme
en charge de la mise en oeuvre de la
mesure.
Comment j?accompagne : en finançant
une thèse spécifique à cette espèce.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
46
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3d. : QUELLES SONT LES MESURES DE GESTION CONSERVATOIRE ENVISAGÉES (SI EXISTANTES) ?
Non nécessaires. Non nécessaires. Une fauche annuelle avec exportation
des résidus de fauche après le cycle
biologique de l?espèce (septembre par
exemple), et ce pendant toute la du-
rée de gestion de la mesure compensa-
toire. L?organisme en charge de la ges-
tion de la mesure est l?organisme X.
Non nécessaires.
¬ Étape 3e. : OÙ LA MESURE EST-ELLE LOCALISÉE ?
Il s?agit ici de localiser la zone qui au-
rait été détruite si l?autre variante
avait été choisie.
Cf. Carte 1 page 47
Il s?agit ici de localiser les éclairages
concernés.
Cf. Carte 2 page 47
Il s?agit ici de localiser la parcelle
concernée par la mesure de compensa-
tion (prévu par l?article L.163-5 du CE).
Dans cet exemple, la parcelle compen-
satoire représente 0,7 hectares.
Cf. Carte 3 page 47
Au Muséum National d?Histoire
Naturelle.
¬ Étape 3f. : QUELLES SONT LES MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE SI NÉCESSAIRE ?
La sécurisation d?un site évité est,
par définition, non nécessaire. Tou-
tefois, s?il en a les moyens, une sécu-
risation de ce site peut être proposée
par le porteur de projet pour éviter sa
destruction future (cela constituerait
alors une mesure d?accompagnement).
_ Moyen de sécurisation foncière : par
acquisition.
Durée de sécurisation foncière : 30
ans.
Évolution prévue du site de compensa-
tion après la date de fin de sécurisa-
tion : le porteur de projet prévoit une
rétrocession du site au conservatoire
des espaces naturels local.
_
¬ Étape 3g. : COMBIEN DE TEMPS LA MESURE SERA-T-ELLE EFFECTIVE ?
Il s?agit d?une mesure permanente. Il s?agit d?une mesure permanente. La gestion se fera sur 30 ans. Il s?agit d?une thèse de 3 ans.
ÎÉtape 4
¬ Intitulé de la mesure
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Choix d?un tracé dans le but d?éviter
la destruction d?une partie du site Na-
tura 2000 (E1.1.b.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Mise en place d?éclairages de cou-
leur jaune ambré dans le but de limi-
ter l?impact sur les sites favorables à
la reproduction du Grand Rhinolophe
(R2.2.c.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Acquisition et remise en état d?un
milieu ouvert humide favorable au dé-
veloppement du Fadet des laîches par
tronçonnage léger, débroussaillage
manuel et fauche annuelle sur une
surface de 0,7 hectares pendant une
durée de 30 ans (C2.1.e.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Financement d?une thèse de 3 ans
sur le Fadet des laîches (A4.1.b.) »
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la définition des mesures ERC. Théma Balise. CGDD et CEREMA. Disponible sur : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
47
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Variante envisagée mais non retenue
pour le projet
Zone Natura 2000
Zone évitée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Sites favorables à la reproduction du
Grand Rhinolophe, espèce protégée
Mise en place d?éclairages de couleur
jaune ambré
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Zone humide favorable au Fadet des
laîches partiellement impactée par le
projet
Parcelle compensatoire
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Carte 1 : Localisation de la mesure d?évitement du projet
Carte 3 : Localisation de la mesure de compensation du projet
Carte 2 : Localisation de la mesure de réduction du projet
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
48
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Définir le suivi des mesures ERC dès
le dossier de demande d?autorisation
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, services instructeurs, opérateurs de
compensation, établissements publics en charge de
missions d?appui technique à l?instruction des mesures
ERC (AFB, ONCFS, etc.).
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Préciser les modalités de suivi associées à chaque
mesure dans le dossier de demande d?autorisation, et
plus précisément remplir les champs associés dans la
trame descriptive de la mesure (cf. p25 à 27).
Cette fiche prend l?exemple du suivi appliqué
aux mesures compensatoires, souvent considé-
ré comme étant le plus difficile à définir car il s?agit
généralement de la restauration ou de la création
d?un nouveau milieu. Toutefois, ces exemples sont
transposables aux mesures d?évitement, de réduc-
tion et d?accompagnement.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
? Le cas général
« Dans tous les cas, le maître d?ouvrage reste seul respon-
sable à l?égard de l?autorité administrative qui a prescrit
ces mesures de compensation » de la mise en oeuvre et de
l?efficacité de ses mesures « pendant toute la durée des
atteintes » (article L163-1 du CE). En effet, « les mesures
de compensation des atteintes à la biodiversité [...] doivent
se traduire par une obligation de résultats ».
« Lorsque la compensation porte sur un projet, un plan ou
un programme soumis à évaluation environnementale, la
nature des compensations proposées par le maître d?ou-
vrage est précisée dans l?étude d?impact présentée par
le pétitionnaire avec sa demande d?autorisation » (article
L163-1 du CE).
? L?étude d?impact
D?après l?article R122-5 du CE, la description des mesures
ERC dans une étude d?impact doit être accompagnée :
- de l?estimation des dépenses correspondantes,
de l?exposé des effets attendus des mesures sur les
incidences notables que le projet est susceptible d?avoir
sur l?environnement.
- des modalités de suivi de ces mesures.
« Le suivi de la réalisation des prescriptions, mesures
et caractéristiques du projet destinées à éviter, réduire
et compenser [...] ainsi que le suivi de leurs effets sur
l?environnement font l?objet d?un ou de plusieurs bilans
réalisés sur une période donnée et selon un calendrier
que l?autorité compétente détermine afin de vérifier le
degré d?efficacité et la pérennité de ces prescriptions,
mesures et caractéristiques (article R122-13 du CE).
Ce ou ces bilans sont transmis pour information, par l?au-
torité compétente pour prendre la décision d?autorisation
[...], aux autorités environnementales.
!
49
Le dispositif de suivi est proportionné à la nature et aux
dimensions du projet, à l?importance de ses incidences
prévues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi
qu?à la sensibilité des milieux concernés.
L?autorité compétente peut décider la poursuite du dispo-
sitif de suivi au vu du ou des bilans du suivi des incidences
du projet sur l?environnement ».
? L?autorisation environnementale
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environne-
mentale et qui ne fait pas l?objet d?une étude d?impact par
ailleurs, l?étude d?incidence doit proposer des mesures de
suivi (article R181-14).
De plus, l?article D.181-15-5 du CE précise que « lorsque
l?autorisation environnementale tient lieu de dérogation
au titre du 4° de l?article L. 411-2, le dossier de demande
est complété par la description :
1° Des espèces concernées, avec leur nom scientifique et
nom commun ;
2° Des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet
de la demande avec une estimation de leur nombre et de
leur sexe ;
3° De la période ou des dates d?intervention ;
4° Des lieux d?intervention ;
5° S?il y a lieu, des mesures de réduction ou de compensa-
tion mises en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques
pour les espèces concernées ;
6° De la qualification des personnes amenées à intervenir ;
7° Du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
8° Des modalités de compte rendu des interventions. »
? L?évaluation des incidences Natura 2000
Dans le cas d?une évaluation des incidences Natura 2000,
les « mesures compensatoires sont mises en place selon un
calendrier permettant d?assurer une continuité dans les
capacités du réseau Natura 2000 à assurer la conservation
des habitats naturels et des espèces ». Le dossier d?éva-
luation des incidences doit présenter « l?estimation des
dépenses correspondantes et les modalités de prise en
charge des mesures compensatoires, qui sont assumées,
pour les documents de planification, par l?autorité char-
gée de leur approbation, pour les programmes, projets et
interventions, par le maître d?ouvrage ou le pétitionnaire
bénéficiaire, pour les manifestations, par l?organisateur
bénéficiaire » (R414-23).
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objec-
tifs de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence
de solutions alternatives, l?autorité compétente peut
donner son accord pour des raisons impératives d?intérêt
public majeur. Dans ce cas, elle s?assure que des mesures
compensatoires sont prises pour maintenir la cohérence
globale du réseau Natura 2000. Ces mesures compensa-
toires sont à la charge de l?autorité qui a approuvé le docu-
ment de planification ou du bénéficiaire du programme ou
projet d?activités, de travaux, d?aménagements, d?ouvrages
ou d?installations, de la manifestation ou de l?intervention.
La Commission européenne en est tenue informée. »
(R.414-4 ? VII du CE).
? Les dérogations « espèces protégées »
L?arrêté du 19 février 2007 relatif au contenu d?une déro-
gation à la protection stricte des espèces explique que la
demande de dérogation doit comprendre « la description,
en fonction de la nature de l?opération projetée :
- du programme d?activité dans lequel s?inscrit la de-
mande, de sa finalité et de son objectif ;
- des espèces (nom scientifique et nom com-
mun) concernées ;
- du nombre et du sexe des spécimens de chacune des
espèces faisant l?objet de la demande ;
- de la période ou des dates d?intervention ;
- des lieux d?intervention ;
- s?il y a lieu, des mesures d?atténuation ou de com-
pensation mises en oeuvre, ayant des conséquences
bénéfiques pour les espèces concernées ;
- de la qualification des personnes amenées
à intervenir ;
- du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
- des modalités de compte rendu des interventions. »
? Les arrêtés de prescriptions générales
(APG) dans le cas des ICPE et IOTA
Ils précisent des modalités d?application d?une réglemen-
tation dans le sens de la loi et de ses décrets d?application.
Pris par une autorité administrative (ministre ou préfet), les
APG sont des actes réglementaires fixant les prescriptions
générales relatives aux caractéristiques techniques des
installations (articles L512-5, L512-7 et L512-10 du CE).
Les APG s?appliquent en particulier :
- à certaines rubriques de la nomenclature des ICPE
pour un ou plusieurs régimes (autorisation, enregistre-
ment, déclaration) ;
- à certaines rubriques de la nomenclature des instal-
lations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumises à
autorisation ou déclaration.
Les APG peuvent énoncer le respect de la mise en oeuvre
de la séquence ERC ou en porter des mesures (qui ne
se limitent alors pas au seul respect des dispositions
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
50
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
légales). Les APG peuvent contenir, selon les cas, des
conditions d?implantation, des conditions d?exploitation,
des conditions de suivi et de surveillance, des conditions
de remise en état, etc(1). Ils contiennent aussi parfois la
liste des conditions particulières qui doivent ou peuvent
être déterminées au cas par cas dans l?acte d?autorisation,
d?enregistrement ou de déclaration.
Dans tous les cas, si le projet est soumis à plusieurs
des procédures mentionnées ci-avant, l?ensemble des
dispositions énoncées doivent être mises en oeuvre par le
porteur de projet.
Contexte non réglementaire
Dès lors que les mesures compensatoires et leurs objectifs
sont définis (cf. fiche n°2), le maître d?ouvrage doit déter-
miner les modalités de suivi de ces mesures. La clarté de
ces modalités, précisées dès le dossier de demande d?au-
torisation, facilitera non seulement la rédaction du plan
de gestion de la mesure (si nécessaire) mais aussi celle
des bilans de suivis scientifiques qui devront être transmis
périodiquement aux services de l?État.
Par ailleurs, l?acte d?autorisation d?un projet, et plus
particulièrement les articles relatifs aux mesures ERC et
à leurs modalités de suivi, sont très souvent rédigés sur la
base des propositions faites par le porteur de projet dans
son dossier de demande d?autorisation, lorsqu?elles sont
pertinentes (cf. fiche n°2) (elles peuvent toutefois être
complétées, modifiées voire rejetées par les services de
l?État compétents si ce n?est pas le cas).
Cet acte d?autorisation représente l?aboutissement de
l?instruction. Selon la nature de la demande (procédure
« Loi sur l?eau » ou ICPE, dérogation à la protection stricte
des espèces, dérogation en site Natura 2000, défriche-
ment, faisant - ou non - l?objet d?une évaluation ou d?une
autorisation environnementale, etc.), le contenu de l?acte
administratif diffère. Toutefois, on y retrouve généralement
des articles spécifiques aux mesures ERC(A) qui précisent,
autant que possible :
- l?intitulé de la mesure,
- les principes régissant le dimensionnement
des mesures,
- la description des mesures (objectifs, travaux de
génie écologique et dispositifs associés),
- la durée totale et l?échéance de mise en oeuvre
des mesures,
- les éventuelles modifications des mesures,
(1) Concernant les ICPE, en plus des arrêtés sectoriels, l?arrêté du 2 février 1998 modifié, relatif aux prélèvements et à la consommation d?eau ainsi qu?aux émissions de toute
nature des installations classées pour la protection de l?environnement soumises à autorisation, dit « arrêté intégré », fixe un ensemble de dispositions applicables.
- les modalités d?accès aux sites de compensation,
- les modalités de suivi des mesures ERC.
Ainsi, lorsque les propositions du maître d?ouvrage en
termes de mesures ERC et des modalités de suivi associées
semblent techniquement satisfaisantes, les prescriptions
qui lui seront imposées dans l?acte d?autorisation seront
en adéquation avec les propositions faites. Aussi, plus
les mesures seront précises dans son dossier (dans leur
intitulé, leur description, leur localisation, etc.) plus il
sera facile pour le maître d?ouvrage d?anticiper les attentes
des services de l?État et établissements publics en charge
du suivi et du contrôle, non seulement en termes de mise
en oeuvre des mesures, mais également en termes de
suivi de ces mesures. En effet, bien que le suivi débute
officiellement dès le début des travaux de mise en oeuvre,
la réflexion sur les modalités de suivi des mesures ERC
doit débuter dès la définition des mesures et de leurs ob-
jectifs : le suivi doit permettre de vérifier que les mesures
atteignent leurs objectifs et de prendre, le cas échéant, les
décisions qui permettront de l?atteindre (modification des
modalités de gestion, déploiement d?actions écologiques
complémentaires, etc.). De plus, pour un maître d?ouvrage,
bien définir le suivi, et donc prouver qu?il peut suivre la
mise en oeuvre et évaluer l?efficacité de sa mesure, c?est
déjà en partie s?assurer qu?elle est réaliste.
Par ailleurs, si le suivi de la mesure est bien calibré, le
porteur de projet sera plus à même d?estimer le juste coût
de la mesure.
Dès la parution de l?acte d?autorisation, la responsabilité
du maître d?ouvrage est engagée pour toute la durée de
gestion de la mesure et jusqu?à l?atteinte des objectifs, à
la fois de moyens et de résultats, comme fixés dans les
prescriptions de l?acte d?autorisation (ces objectifs doivent
porter sur toute la durée des impacts).
En cas de changement de maîtrise d?ouvrage,
les obligations de l?acte d?autorisation se trans-
mettent d?un maître d?ouvrage à l?autre.
!
51
MÉTHODOLOGIE
L?objectif de cette fiche est de proposer au porteur de pro-
jet des outils d?aide à la définition des modalités de suivi
associées à leurs mesures ERC.
Choisir le suivi associé à sa mesure c?est répondre, au
regard des objectifs de la mesure (cf. fiche n°2), aux ques-
tions suivantes : « quel(s) élément(s) dois-je suivre ? » et
« comment dois-je le(s) suivre » ?
Plus précisément, cette fiche doit permettre au maître
d?ouvrage de remplir les champs relatifs au suivi écolo-
gique de la mesure au sein des trames descriptives des
mesures (cf pages 24 à 27), à savoir les champs ci-dessous.
Les parties suivantes visent à expliciter le remplissage de
ces champs.
Intitulé de la mesure
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?état d?avancement de la
mesure : objectif(s) de moyens
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Coût du suivi de la mise en oeuvre :
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de suivi (matériel et
méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Coût du suivi de la mise en oeuvre :
1 3 4 5 5
6
7
1 3 4 5 5
6
7
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
52
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Préciser les objectifs de moyen
(de mise en oeuvre de la mesure)
Il s?agit ici de préciser l?objectif de moyen de la mesure,
c?est-à-dire l?ensemble des travaux et actions écologiques
prévus. La fiche n°2 a permis de les identifier en se posant
la question suivante « comment je compense ? » (en re-
créant/restaurant un milieu ? en instaurant une évolution
des pratiques de gestion ? ?).
Préciser les objectifs de résultat
(de l?efficacité de la mesure)
Il s?agit ici de préciser l?objectif de résultats de la mesure
compensatoire, c?est-à-dire les critères d?évaluation de l?ef-
ficacité de la mesure. La fiche n°2 a permis de les identifier
en se posant la question suivante « pourquoi je cherche
à compenser ? » (pour améliorer la qualité écologique
d?un milieu ? instaurer les conditions physico-chimiques
et environnementales favorable à la vie/la reproduction/
le gîte/le repos/l?alimentation/la chasse/l?hibernation/le
transit d?une espèce ? favoriser le développement d?une
espèce ? recréer un corridor écologique ??).
Définir les indicateurs de suivi pour
mesurer l?état de réalisation des
mesures et l?efficacité des mesures
Les indicateurs de suivi sont des outils très intéressants
et fréquemment utilisés par les porteurs de projet pour
mesurer à la fois la mise en oeuvre et l?efficacité de leurs
mesures. Ces indicateurs, accompagnés d?un protocole,
permettront de mesurer l?atteinte des objectifs de moyens
et de résultats. Ils faciliteront la rédaction des bilans de
suivi périodiques transmis à l?autorité chargée du suivi
administratif (cf. fiche n°4).
f Qu?est-ce qu?un indicateur ?
Un indicateur permet de conclure si un objectif est atteint,
en voie de l?être ou pas. Dans ce dernier cas, il sera néces-
saire de recalibrer les moyens pour atteindre cet objectif.
Un indicateur peut être à paramètre unique (exemple de
l?indicateur « proportion de mares avec la présence de
macrophytes ») ou regrouper plusieurs critères (exemple
de l?indicateur « taux de pollution dans les fossés » avec
les critères « taux de nitrates », « taux de matières en
suspension », etc.).
Enfin, un indicateur de suivi est renseigné sur la base de
mesures effectuées de façon récurrente dans le temps
avant d?analyser les résultats.
f Qu?est-ce qu?un « bon » indicateur ?
Du fait de sa dimension à la fois politique et scientifique,
la définition d?un indicateur implique de trouver un
compromis entre « fournir une information simple à
un large public » et « conserver le maximum de rigueur
scientifique ». Dans sa « mallette d?indicateurs de travaux
et de suivis en zones humides », le Forum des Marais
Atlantiques définit un « bon » indicateur comme étant le
résultat de l?équilibre entre plusieurs critères :
- La facilité de mesure : les données d?entrée néces-
saires au calcul de l?indicateur doivent être simples d?ac-
cès, faciles à recueillir sur le terrain par un technicien
non expert. Une expertise peut néanmoins être requise
dans le cadre du traitement des données, en particulier
lorsqu?un grand nombre de facteurs influent sur l?indi-
cateur (richesse spécifique avifaunistique par exemple).
L?utilisation d?outils complexes d?analyse des données
peut s?avérer nécessaire.
- Un coût raisonnable : pour assurer au maître d?ou-
vrage la possibilité de le mettre en oeuvre pendant toute
la durée d?application de la mesure, la mobilisation des
données d?entrée nécessaires au calcul de l?indicateur
doit représenter un coût raisonnable, tout en respectant
le principe de proportionnalité énoncé à l?article R. 122-
5 du CE s?appliquant aux mesures ERC et au dispositif de
suivi qui leur est associé.
- La bonne lisibilité : les indicateurs sont des outils
de pilotage. Leur résultat et leur évolution influent
directement sur la prise de décision. Évaluer un
état ou les résultats d?une action simplement par la
valeur qui leur est attribuée leur permettra d?être faci-
lement compréhensibles.
- La sensibilité aux variations du milieu : les indica-
teurs doivent être sensibles aux variations des conditions
de milieu (qualité de l?eau, etc.) et aux modifications de
pratiques sur ce milieu.
- La reproductibilité (en lien avec le protocole utili-
sé) : La mesure de l?indicateur, réalisée dans les mêmes
conditions par des acteurs différents, doit conduire à
des résultats identiques (Girardin et al., 2005).
- La faible variabilité spatio-temporelle : En l?absence
de perturbation majeure du milieu, la valeur de l?indi-
cateur doit être stable dans le temps et dans l?espace
(Short et al., 2000).
En d?autres termes, on peut dire qu?un bon indicateur
doit être sensible, c?est-à-dire traduire correctement
l?évolution du milieu ou de la population d?espèce ciblée
par la mesure que l?on cherche à apprécier, et spécifique,
c?est-à-dire ne traduire que cette évolution.
1
2
3
53
f Des indicateurs pour le suivi écologique
et le contrôle des mesures compensatoires ?
Les indicateurs de suivi de l?état d?avancement des mesures
sont relativement faciles à définir, car ils se résument
généralement tous à la réalisation des travaux, aussi la
présente fiche se concentre sur la définition d?indicateurs
de suivi de l?efficacité de la mesure.
Un indicateur de suivi de l?efficacité a pour but d?évaluer
les résultats de la mesure (en intégrant l?incertitude issue
de la complexité du fonctionnement des écosystèmes, des
communautés et des populations animales et végétales
et des interactions entre ces compartiments) et de les
comparer aux objectifs fixés dans l?acte d?autorisation.
Une sélection d?indicateurs de suivi permettant d?évaluer
l?efficacité des mesures compensatoires est proposée
ci-après pour faciliter la définition des modalités de suivi
des mesures par les porteurs de projet. Les indicateurs
suivis d?un astérisque * sont à préciser au cas par cas
selon l?espèce.
(2) Si le site concerné par la mesure est le site du projet (ex : mesure de réduction, ou de compensation in situ), et que l?état initial disponible correspond par exemple au volet
faune/ flore de l?étude d?impact, qui ne permet pas nécessairement l?application de protocole et peut se limiter à une étude naturaliste, il peut être pertinent de réaliser, avant
la mise en oeuvre de la mesure, un nouvel « état zéro », avec application de protocole standardisé, pour permettre ultérieurement cette comparaison avant/ après.
(3) Catalogue de Méthodes et Protocoles d?acquisition de données naturalistes : http://campanule.mnhn.fr.
Proposer des protocoles de
suivi (matériel et méthodes)
Pour mesurer chacun de ces indicateurs, le porteur de
projet doit proposer des protocoles de suivi. Une sélection
de protocoles est suggérée ci-après.
Il est important d?utiliser les mêmes protocoles
que ceux utilisés pour réaliser l?état initial du
site d?accueil de la mesure afin d?avoir des éléments
fiables de comparaison avant/après mesure(2).
Par ailleurs, de nombreux documents à destination des
gestionnaires de milieux naturels sont disponibles et
transposables au cas des mesures compensatoires.
Il est préférable de s?appuyer sur des protocoles stan-
dardisés lorsque cela est possible (par exemple le projet
CAMPanule(3) piloté par le MNHN). Dans le cas contraire,
il convient de définir précisément le protocole qui
sera appliqué.
Enfin, pour certains types de milieux atypiques et peu
connus, il est possible de proposer des protocoles spéci-
fiques, qui devront cependant faire l?objet d?une validation
scientifique et administrative.
TABLEAU 7 : EXEMPLES D?INDICATEURS DE SUIVI DE L?EFFICACITÉ DES
MESURES COMPENSATOIRES ET DE PROTOCOLES ASSOCIÉS
Ce tableau n?est pas exhaustif et les indicateurs présentés sont à adapter selon les espèces, les habitats, les
fonctions et les sites concernés : il s?agit de sélectionner les indicateurs pertinents par rapport aux objectifs
de la mesure et aux actions engagées.
INDICATEURS PERTINENTS POUR
ÉVALUER CE CRITÈRE EXEMPLES DE PROTOCOLES
Élément à suivre : Qualité écologique du milieu
Qualité du sol
- Réalisation de cartes/inventaires phytosociologiques.
- Analyses de sols : mesures NPK (Azote, Phosphore et Potassium), de la matière organique, du pH
(paramètres influencés par la gestion mise en place pour la mesure, et liés au niveau trophique), mesure de
l?IBQS (Indice Biotique de Qualité des Sols), etc.
- Pour les zones humides : réalisation de profils pédologiques (suivi de l?apparition de traces
d?hydromorphie dans le cadre de la restauration de zones humides notamment).
- Pour les prairies : mesures de NPK sur des échantillons de végétation (les concentrations en P et K sont
déterminantes pour la qualité du cortège végétal des prairies naturelles. Il s?agit d?un moyen de suivre la
restauration de conditions oligotrophes, voire mésotrophes).
4
!
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
54
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Qualité écologique des cours d?eau (sur un ou
plusieurs tronçons)
- Mesure de l?IBGN (Indice biologique Global Normalisé).
- Mesure de l?IBD (Indice Biologique Diatomées).
- Suivi des conditions morphologiques des tronçons de cours d?eau concernés par la mesure (dérivés ou
restaurés).
Présence d?espèce(s) animale(s) ou de
végétation caractéristique(s) du milieu
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Présence de pollutions ou d?activités polluantes Analyse d?échantillons de sols/eau/air sur les teneurs en polluants.
Taux de végétalisation des milieux aquatiques Méthode des quadrats(4), etc.
Élément à suivre : Fonction(s) du milieu(5)
Taux de végétalisation du site (en vue de vérifier
la capacité du milieu à retenir les sédiments et
nutriments (N et P))
- Méthode des quadrats,
- Observations sur terrain.
Épaisseur de la matière organique incorporée
en surface pour une zone humide
Sondage pédologique
Élément à suivre : Présence de conditions physico-chimiques et environnementales
favorables à la vie et à la reproduction de l?espèce
Présence d?indices de reproduction (pontes,
nids, jeunes, fleurs, fruits, etc.)
- Observation des zones de reproduction :
? Comptages d?adultes et de pontes sur les sites de compensation pour les amphibiens,
? Indices officiels hiérarchisés pour les oiseaux (oisillons vus, juvéniles hors du nid mais à peine sortis,
adultes avec nourriture ou sacs fécaux, mâle chanteur, femelle en main avec plaque incubatrice, etc.),
? Pièges photo pour certaines espèces comme le hamster d?Alsace ou le chat forestier.
- Inspection de l?espèce végétale aux périodes propices à la floraison et/ou fructification.
Présence d?espèces ayant des exigences
écologiques similaires
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Nature et qualité/conditions édaphiques du
milieu (pour la flore)*
- Réalisation de cartes/inventaires phytosociologiques,
- Analyse de différents paramètres (salinité, pH, granulométrie, texture, teneur en carbone, en (micro)-
polluants, taux d?humidité, etc.) sur un échantillon du sol à analyser (sonde multiparamètres ou autres(6)).
Présence des lieux/éléments nécessaires à la
vie/reproduction de l?espèce (végétation d?une
structure/nature particulière, bois mort, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, pour la reproduction du Tétras Lyre, il faudra vérifier la pré-
sence d?un couvert au sol assez haut (25 ? 50 cm) pour dissimuler les poussins).
Présence de pressions sur le site s?exerçant sur
l?espèce
- Recherche d?espèces envahissantes sur le site de compensation,
- Observation de l?augmentation de l?urbanisation alentour,
- Détection des bruits nuisibles à l?espèce : travaux, voitures, avions, etc.
- Observation de la fréquentation du site : traces de feux, de fréquentations de loisir (vélo, cross, etc.),
etc.,
- Observation de la fréquentation des routes alentour,
- Recherche de pollutions ou d?activités polluantes.
Présence de l?espèce (indicateur à évaluer en
complément)
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables au gîte/repos/hibernation de l?espèce
Présence des lieux/éléments/aménagements
favorables au gîte/repos/hibernation de
l?espèce (végétation d?une structure/nature
particulière, bois mort, perchoirs, nichoirs à
insectes, abris à chiroptères, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, pour l?hibernation du Murin à oreilles échancrées (Myo-
tis emarginatus), il est nécessaire de repérer la présence de cavités naturelles ou non : grottes, mines, caves,
tunnels, etc.).
Repérage de traces de présence au sein des aménagements artificiels favorables au gîte/repos/hibernation
de l?espèce installés par le maître d?ouvrage.
Présence de l?espèce dans les aménagements
artificiels favorables au gîte/repos/hibernation
de l?espèce
- Inspection des refuges ou gîtes (de jour et/ou de nuit),
- Installation de pièges photographiques/vidéos,
- Écoute (enregistrements audios),
- Observation d?indices de présence (fécès, empreintes, mues, poils, etc.) dans les gîtes,
- Observation de traces génétiques (par exemple grâce à un protocole de recherche d?ADN
environnemental « Barcoding »),
- Etc.
(4) Un quadrat est un cadre au périmètre fixe posé sur le sol afin de symboliser la zone d?échantillon à inventorier.
(5) D?autres exemples d?indicateurs et de protocoles relatifs aux fonctions des zones humides sont présentés dans le Guide
de la méthode nationale d?évaluation des fonctions des zones humides (Gayet et al, 2016).
(6) Il est nécessaire de veiller à sélectionner des paramètres qui sont en capacité de varier avec les actions écologiques et la gestion mises en oeuvre.
55
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables à l?alimentation/la chasse de l?espèce
Présence de zones favorables à l?alimentation/
la chasse de l?espèce (végétation d?une
structure/nature/forme particulière, de type
aquatique, forestière, prairial, etc.) *
Présence d?une espèce située sous l?espèce cible
dans la chaîne alimentaire*
À voir au cas par cas pour l?espèce (Par exemple, une haie diversifiée (essences autochtones variées) et cor-
rectement placée attire de nombreux insectes constituant une ressource alimentaire directement exploitable
par les chauves-souris lors de leurs périodes de chasse).
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables au transit de l?espèce
Présence de zones favorables au transit
de l?espèce (végétation d?une structure/
nature/forme particulière, de type aquatique,
forestière, prairial, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, les haies facilitent le déplacement des chiroptères).
Élément à suivre : Présence de l?espèce
Présence de l?espèce
- Observation visuelle directe (à des postes d?observation, dans les refuges ou gîtes, de jour et/ou de nuit),
- Observation visuelle indirecte (pièges photographiques, vidéos),
- Écoute (enregistrements audios),
- Captures,
- Observation d?indices de présence ou de colonisation (fécès, empreintes, mues, poils, reliefs de repas,
trous d?insectes dans le bois mort, feuilles, fruits, etc.),
- Observation d?éléments « reproducteurs » (pontes, graines, larves, etc.) ou de zones de reproduction
(nids, refuges, etc.),
- Observation de traces génétiques (par exemple grâce à un protocole de recherche d?ADN
environnemental « Barcoding »),
- Relevés phytosociologiques (flore),
- Etc.
Abondance de l?espèce
L?évaluation de l?abondance de l?espèce peut se faire au cas par cas avec les mêmes protocoles de détection
de la présence de l?espèce.
Certains indices comme celui de l?abondance relative ou de l?abondance-dominance (Braun-Blanquet et al.,
1952)
Élément à suivre : État de conservation de la population de l?espèce ciblée / Dynamique de la population
Évolution du nombre d?individus de l?espèce
observés par an
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Mesure de l?IPA (Indice Ponctuel d?abondance) ou de l?IKA (Indice kilométrique d?abondance) pour
l?avifaune,
- Observation visuelle directe (à des postes d?observation, dans les refuges ou gîtes, de jour et/ou de nuit),
- Observation visuelle indirecte (pièges photographiques, vidéos),
- Méthode des quadrats (flore),
- Structure en taille des populations pisciaires (ichtyofaune).
- Etc.
Taux de floraison ou de fructification par an Inspection de l?espèce végétale aux périodes propices à la floraison et/ou fructification.
Taux de mortalité de l?espèce par an
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Suivi télémétrique,
- Comptage des individus morts.
Évolution du nombre de juvéniles ou de
nouvelles pontes par an
Inspection des zones de reproduction (nids, refuges, etc.).
Taux de croissance de la population (taux de
naissances-taux de décès)
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Suivi télémétrique,
- Comptage des individus morts.
Les mesures de ces indicateurs peuvent être exprimées
en valeurs absolues ou en valeurs relatives (par exemple,
comparées à l?état initial du site d?accueil de la mesure,
voire à l?année antérieure, comparées à l?état initial du
site impacté par le projet, ou encore rapportées à un
autre paramètre?).
Sur les bilans de suivi transmis aux services de l?État (cf.
fiche n°4), les indicateurs pourront être symbolisés par
un pictogramme dont la couleur différera selon le résultat
(indéterminé, très mauvais, mauvais, moyen, bon, très
bon) de la mesure.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
56
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Définir la fréquence et le
calendrier du suivi
La fréquence et le calendrier du suivi devront être précisés
par le porteur de projet dans son dossier de demande
d?autorisation. De plus, il est important de distinguer le
suivi en phase chantier et le suivi en phase exploitation/
gestion.
En phase travaux, la fréquence du suivi peut être plus
importante car les impacts sont susceptibles d?être plus
intenses sur de courtes durées.
En phase travaux comme en phase exploitation/gestion,
le porteur de projet peut proposer un calendrier du suivi
en se basant sur les périodes propices aux inventaires de
terrain des espèces végétales et animales terrestres et
aquatiques, selon les principaux groupes taxonomiques.
Il sera toutefois nécessaire d?adapter ces périodes au ter-
ritoire concerné (zone géographique, altitude, conditions
météorologiques, cycle de vie de l?espèce considérée,
caractères biologiques particuliers à une espèce, etc.),
et parfois aux évènements non prévus (changement de
calendrier ou d?organisation des travaux par exemple).
Le tableau 8, issu des « Lignes directrices sur la séquence
éviter, réduire et compenser les impacts sur les milieux
naturels » (MEDDE, 2013) présente les périodes propices
aux mesures concernant le territoire métropolitain.
TABLEAU 8 : PÉRIODES PROPICES AUX INVENTAIRES DE TERRAIN DES ESPÈCES
VÉGÉTALES ET ANIMALES TERRESTRES ET AQUATIQUES (Source : MEDDE, 2013)
Mois de l?année
J F M A M J J A S O N D
Bryophytes (mousses) et
lichens
Visibles toute l?année mais périodes de fructification variables selon les espèces
Ptéridophytes et phanéroga-
mes (végétation)
Espèces précoces
(zones boisées,
pelouses)
Période en général la plus
favorable mais plusieurs
passages nécessaires
Espèces tardives
(zones humides et
altitude)
Invertébrés : ensemble des
insectes (lépidoptères/
papillons, odonates/libellules,
coléoptères, etc.) et autres
(arachnides/araignées, etc.)
Plusieurs passages nécessaires par temps
ensoleillé (sauf cas particuliers, ex. : lépidoptères
nocturnes)
Cas particulier des
orthoptères (sauterelles,
criquets)
Par temps sec et ensoleillé
Cas particulier des
macroinvertébrés benthiques
1er inventaire fin
du printemps
2e inventaire en
fin d?étiage
Amphibiens (adultes, larves)
Plusieurs prospections nocturnes/
crépusculaires par temps doux et
pluvieux
Reptiles Recherches par temps sec, voire orageux
Oiseaux Hivernage Nidification et migration Migration Hiver
Poissons Fréquence de passage selon
le protocole
Fréquence de
passage selon le
protocole
Chiroptères (chauve-souris) Gîtes d?hiver Gîtes d?été, inventaires par
détecteurs ultrasons
Gîtes
d?hiver
Mammifères (autres que
chiroptères)
Déplacement, reproduction
5
57
Si nécessaire et possible, définir
une structure en charge du suivi
Le maître d?ouvrage peut confier le suivi de ses mesures
à un prestataire. Toutefois, il en reste réglementairement
responsable. Dans le cas où la réalisation de la mesure est
elle-même déléguée à un opérateur spécialisé, le porteur
de projet peut choisir :
- de faire appel à une structure indépendante ou à ce
même opérateur pour réaliser le suivi, si ce dernier en a
les compétences,
- ou a minima de piloter la démarche le cas échéant
en y associant des experts extérieurs dont il se portera
garant et dont il assurera la cohérence des différents
suivis et de l?interprétation des résultats.
Les résultats des suivis doivent être remis aux services
de l?État en charge du suivi administratif dans un for-
mat adapté.
Préciser le coût du suivi
La réglementation impose au porteur de projet de présen-
ter dans son dossier d?étude d?impact une « estimation des
dépenses » correspondant à ses mesures ERC (article R.
122-5 du CE).
Le coût d?une mesure doit notamment être estimé, au cas
par cas, sur la base des coûts :
- de la recherche foncière,
- de la maîtrise foncière,
- des travaux de génie écologiques nécessaires (et de
la maîtrise d?oeuvre associée),
- des potentiels aménagements à réaliser (et de la
maîtrise d?oeuvre associée),
- de la gestion courante pendant toute la durée des
engagements du porteur de projet (et de la maîtrise
d?oeuvre associée),
- des suivis écologiques, qui comprennent le coût
de la réalisation des études nécessaires (naturalistes,
forestières, hydrologiques, pédologiques, etc.) et de la
rédaction des rapports de suivi pendant toute la durée
des engagements du porteur de projet.
Il revient au maître d?ouvrage de se doter des spécialistes
compétents pour réaliser la bonne estimation de ce coût.
Toutefois, les suivis écologiques sont souvent mutualisés
entre les différentes mesures réalisées à l?échelle d?un
site, il est alors peu pertinent de découper leur coût entre
les différentes mesures. Il suffira au porteur de projet de
préciser dans la trame « mesure » que ce coût est mutuali-
sé et de lister les autres mesures concernées.
EXEMPLE
Reprenons l?exemple du projet fictif présenté dans la
fiche n°2, un projet d?élargissement à 2x2 voies d?une
route nationale.
Dans le cadre de ce projet fictif, il avait été proposé la
réalisation de la mesure compensatoire suivante : « Re-
mise en état d?un milieu ouvert humide favorable au
développement du Fadet des laîches par tronçonnage lé-
ger, débroussaillage manuel et fauche annuelle sur une
surface de 0,7 hectare (avec maîtrise foncière) pendant
une durée de 30 ans (C2.1.e.) ».
Tentons de définir les champs relatifs au suivi écolo-
gique de la mesure pour compléter la trame descriptive
de celle-ci :
Préciser les objectifs de moyen
(de mise en oeuvre de la mesure)
L?objectif de moyen de la mesure compensatoire, c?est-
à-dire l?ensemble des travaux et actions écologiques
prévus, est de « remettre en état un milieu ouvert humide
favorable au Fadet des laîches par tronçonnage léger,
débroussaillage manuel » et de réaliser une « fauche
annuelle pendant toute la durée de gestion de la mesure
compensatoire » (défini dans la fiche n°2).
Préciser les objectifs de résultat
(de l?efficacité de la mesure)
L?objectif de résultats de la mesure compensatoire, c?est-
à-dire les critères d?évaluation de l?efficacité de la mesure,
est d?« instaurer les conditions physico-chimiques et
environnementales favorables au cycle de vie du Fadet des
laîches et favoriser son développement » (défini dans la
fiche n°2).
Des objectifs plus précis peuvent, dans certains cas, être
proposés par le porteur de projet, par exemple :
- la présence de l?espèce concernée,
- une augmentation quantifiée du nombre d?individus
de Fadets des laîches sur une durée définie,
- la présence des plantes hôtes,
- etc.
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7
1
2
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
58
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Toutefois, le gestionnaire n?a pas la faculté de contrôler
l?ensemble des paramètres dont dépend la dynamique de
population de l?espèce concernée (parcelles voisines exer-
çant un effet négatif, pratiques dans les environs peu com-
patibles avec les objectifs, proximité d?une infrastructure
avec risque de mortalité pour l?espèce, etc.), d?où l?intérêt
de ne pas focaliser le suivi uniquement sur les indicateurs
« espèces » mais également sur les indicateurs intermé-
diaires qui décrivent les conditions du milieu. L?analyse de
ces derniers peut ainsi amener la structure en charge du
suivi à utiliser des outils complexes d?analyse des données
(du type analyses statistiques multivariées) pour extraire
les informations importantes.
Enfin, il est nécessaire de vérifier l?efficacité de la mesure
au regard des impacts du projet sur le site initial impacté
(lui-même étant soumis à des pressions extérieures).
Définir les indicateurs de suivi pour
mesurer l?état de réalisation des
mesures et l?efficacité des mesures
Les indicateurs de suivi de la mise en oeuvre de la mesure
proposés pourraient être :
- Vérification de la réalisation du tronçonnage léger et
du débroussaillage manuel.
- Vérification de la date de la fauche annuelle.
Les indicateurs de suivi de l?efficacité de la mesure
proposée pourraient être (cf. exemples dans le tableau
des indicateurs) :
- Effectivité des critères écologiques nécessaires à la
vie de l?espèce, physionomie des habitats conforme aux
exigences écologiques de l?espèce :
- Pourcentage de recouvrement des espèces de Molinie
bleue ou de Paturin des marais ou de Choin noirâtre (les
chenilles s?en nourrissent la nuit),
- Présence de cypéracées, chardons, centaurées, men-
thes, bourdaines ou encore ronces et salicaires (que les
adultes butinent),
- Présence de l?espèce Fadet des laîches,
- Présence de traces de reproduction : oeufs,
voire chenilles,
- Évolution du nombre d?individus de Fadet des laîches
observés par an.
Proposer des protocoles de
suivi (matériel et méthodes)
Les protocoles proposés pour mesurer les indicateurs de
suivi pourraient être les suivants (cf. exemples dans le
Tableau 7) :
Indicateurs de suivi de l?efficacité proposés Protocoles
Pourcentage de recouvrement des espèces de Molinie bleue ou
de Paturin des marais ou de Choin noirâtre
- Observation visuelle directe.
- Méthode des quadrats.
Présence de cypéracées, chardons, centaurées, menthes,
bourdaines ou encore ronces et salicaires Observation visuelle directe.
Présence de l?espèce Fadet des laîches
Observation visuelle directe, notamment près des cypéracées, chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou encore ronces et salicaires, en procédant par la détermination
de transects avec un passage à temps fixe reproductible.
Présence de traces de reproduction : oeufs, voire chenilles
Inspection des feuilles des plantes hôtes (espèces cespiteuses et Molinie bleue es-
sentiellement) pour observation des oeufs aux périodes propices (la période de ponte
s?étale comme la période de vol de fin mai à fin juillet).
Évolution du nombre d?individus de Fadet des laîches observés
par an.
Comparaison des observations visuelles directes.
Inspection des zones de reproduction (feuilles des plantes hôtes (espèces cespiteuses
et Molinie bleue essentiellement).
3
4
59
Définir la fréquence et le
calendrier du suivi
La fréquence et le calendrier du suivi différeront selon
l?indicateur mesuré :
- La réalisation du tronçonnage léger et du débrous-
saillage manuel devra être vérifiée à la suite des travaux
(généralement réalisés en automne-hiver).
- La réalisation de la fauche annuelle devra être véri-
fiée chaque année à la suite de chaque fauche.
- Le pourcentage de recouvrement des espèces de Mo-
linie bleue ou de Paturin des marais ou de Choin noirâtre
(les chenilles s?en nourrissent la nuit) pourra être évalué
d?avril à septembre.
- De même, la présence de cypéracées, chardons,
centaurées, menthes, bourdaines ou encore ronces et
salicaires (que les adultes butinent) pourra être suivie
d?avril à septembre.
- L?espèce Fadet des laîches et les traces de reproduc-
tion (oeufs, voire chenilles) pourront être recherchées en
mai-juin-juillet lors de son activité maximale.
De plus, la fréquence de suivi peut varier tout au long de
la mise en oeuvre de la mesure compensatoire. En effet,
si après des travaux de génie écologique importants un
suivi régulier annuel est indispensable, ce dernier pourra
ensuite être espacé dès lors que les objectifs seront en
voie d?être atteints ou que le milieu aura atteint une cer-
taine stabilité.
Définir la structure en charge du suivi
Dans le cas de ce projet, le maître d?ouvrage peut choisir
de confier à la fois la mise en oeuvre, la gestion et le suivi
de cette mesure à un prestataire, plus particulièrement un
opérateur privé spécialisé dans la compensation. Toute-
fois, il en reste réglementairement responsable. Selon les
cas, il peut être judicieux d?avoir plusieurs prestataires/
partenaires : l?un pour assurer la gestion écologique,
l?autre pour réaliser les suivis, etc.
Préciser le coût du suivi
Le coût du suivi de cette mesure prend en compte les pas-
sages d?un expert écologue (pour les observations et rele-
vés sur le terrain : cf. indicateurs définis précédemment).
Ce coût est variable selon les structures, les experts, les
régions, les spécificités du suivi, etc.
Intitulé de la mesure
Remise en état d?un milieu ouvert humide favorable au développement du Fadet des laîches par tronçonnage léger, dé-
broussaillage manuel et fauche annuelle sur une surface de 0,7 hectare (avec maîtrise foncière) pendant une durée de
30 ans (C2.1.e.)
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de
l?état d?avancement de
la mesure : objectif(s) de
moyens
Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi
(matériel et méthodes) Fréquence du suivi Calendrier du suivi
Remettre en état un mi-
lieu ouvert humide favo-
rable au Fadet des laîches
par tronçonnage léger, dé-
broussaillage manuel.
Tronçonnage léger et dé-
broussaillage manuel
réalisés.
Vérification visuelle de
la réalisation du tron-
çonnage léger et du dé-
broussaillage manuel ou
compte-rendu de travaux.
Ponctuelle (année des
travaux).
À la suite des travaux (gé-
néralement réalisés en
automne-hiver).
Réaliser une fauche an-
nuelle pendant toute la
durée de gestion de la me-
sure compensatoire.
Date de fauche annuelle.
Vérification visuelle de la
réalisation de la fauche
annuelle après le cycle
biologique de l?espèce
(septembre par exemple)
ou compte-rendu de
travaux.
Annuelle. À la suite de chaque
fauche.
Structure(s) en charge du
suivi de la mise en oeuvre : Structure Lambda.
Coût du suivi de la mise
en oeuvre : X ¤
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7
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
60
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de
l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi (matériel et
méthodes) Fréquence du suivi Calendrier du suivi
Présence de l?espèce
concernée.
Présence de l?espèce Fadet
des laîches.
Observation visuelle directe,
notamment près des cypéra-
cées, chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou encore
ronces et salicaires, en procé-
dant par la détermination de
transects avec un passage à
temps fixe reproductible.
Annuelle pendant les 5
premières années de ges-
tion de la mesure puis
tous les 5 ans.
Mai-juin-juillet.
Présence de traces de re-
production : oeufs, voire
chenilles.
Inspection des feuilles des
plantes hôtes (espèces cespi-
teuses et Molinie bleue essen-
tiellement) pour observation
des oeufs aux périodes propices
(la période de ponte s?étale
comme la période de vol de fin
mai à fin juillet).
Mai-juin-juillet.
Augmentation quantifiée
du nombre d?individus de
Fadets des laîches sur une
durée définie.
Évolution du nombre d?in-
dividus de Fadet des
laîches observés par an.
- Comparaison des
observations visuelles directes.
- Inspection des zones
de reproduction (feuilles
des plantes hôtes (espèces
cespiteuses et Molinie bleue
essentiellement).
Mai-juin-juillet.
Présence des plantes
hôtes.
Pourcentage de recouvre-
ment des espèces de Mo-
linie bleue ou de Paturin
des marais ou de Choin
noirâtre (les chenilles s?en
nourrissent la nuit).
- Observation visuelle directe.
- Méthode des quadrats. Avril à septembre.
Présence de cypéracées,
chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou
encore ronces et salicaires
(que les adultes butinent).
Observation visuelle directe. Avril à septembre.
Structure(s) en charge du
suivi de l?efficacité : Structure Lambda.
Coût du suivi de
l?efficacité : X ¤
REFERENCES
Forum des Marais Atlantiques (2015).
Mallette d?indicateurs de travaux et
de suivis en zones humides. Agence
de l?eau Loire-Bretagne et Conseil ré-
gional des Pays de la Loire. Disponible
sur : http://www.forum-zones-hu-
mides.org/
Gayet G., Baptist F., Baraille L. et al
(2016). Guide de la méthode nationale
d?évaluation des fonctions des zones
humides. Version 1.0. Onema, collec-
tion Guides et protocoles, 186p. Dis-
ponible sur : http://www.zones-hu-
mides.org/
Projet CAMPanule, piloté par le
MNHN : CAtalogue de Méthodes
et Protocoles d?acquisition de don-
nées naturalistes. http://campanule.
mnhn.fr
Programme RhoMéO du Bassin Rhô-
ne-Méditerranée-Corse : http://
rhomeo-bao.fr
DREAL Auvergne-Rhône-Alpes (2018).
Notice de recommandations pour le
suivi des mesures ERC « flore proté-
gée ». Disponible sur :
http://www.auvergne-rhone-alpes.de-
veloppement-durable.gouv.fr/
Adam Y., Béranger C., Delzons O. et al.
(2015). Guide des méthodes de dia-
gnostic écologique des milieux natu-
rels - Application aux sites de carrière.
Disponible sur : http://documentation.
pole-zhi.org/
Bezombes L., Gaucherand S., Spie-
gelberger T. et al. (2018). A set of or-
ganized indicators to conciliate
scientific knowledge, offset poli-
cies requirements and operational
constraints in the context of biodiver-
sity offsets. Ecological Indicators, vol.
93, p1244-1252.
http://www.forum-zones-humides.org/telechargement-mallette-indicateurs.aspx
http://www.forum-zones-humides.org/telechargement-mallette-indicateurs.aspx
http://www.zones-humides.org/guide-de-la-m%C3%A9thode-nationale-d%C3%A9valuation-des-fonctions-des-zones-humides
http://www.zones-humides.org/guide-de-la-m%C3%A9thode-nationale-d%C3%A9valuation-des-fonctions-des-zones-humides
http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport2018_dreal_suivi_erc_final.pdf
http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport2018_dreal_suivi_erc_final.pdf
http://documentation.pole-zhi.org/doc_num.php?explnum_id=746
http://documentation.pole-zhi.org/doc_num.php?explnum_id=746
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LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
Dépression humide créée pour les amphibiens en Île-de-France
(CDC Biodiversité 2018 © Gilles Cohen)
62
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Réaliser le suivi écologique et rédiger
les rapports de suivi de ses mesures
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(7) Ex. : Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture). À noter que cette demande peut être anticipée pour être intégrée à la demande de dérogation du projet.
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, opérateurs de compensation,
services instructeurs.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Tendre vers un suivi écologique des mesures et un
reporting à la fois le plus clair et le plus complet afin de
permettre aux services instructeurs de juger de l?effectivi-
té des mesures mises en place.
CONTEXTE
Cf. Fiche n°3 : Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
MÉTHODOLOGIES
Déléguer le suivi des mesures
Le maître d?ouvrage peut confier le suivi de ses mesures
ERC à un prestataire ou partenaire. Toutefois, il en reste
réglementairement responsable.
Le prestataire devra faire intervenir des experts bénéficiant
des compétences pour mener à bien les études nécessaires
(naturalistes, forestières, hydrologiques, pédologiques,
etc.), et bénéficier d?une expérience suffisante pour lui
permettre d?analyser les résultats, de juger l?efficacité des
mesures ERC et de rédiger les bilans de suivi.
En outre, il peut être pertinent pour le maître d?ouvrage
de faire appel à une structure spécialisée qui portera la
gestion de ses mesures, afin que les actions engagées
puissent être réalisées, suivies, et corrigées ou adaptées
au besoin.
La prestation de suivi est formalisée par le biais d?un
contrat ou d?une convention entre les parties qui détaille :
- les engagements du prestataire (dates et objet de
la restitution des bilans, moyens déployés, réalisations
attendues, etc.), et la nature des risques qu?il porte pour
le maître d?ouvrage le cas échéant,
- les moyens que le maître d?ouvrage fournit au
prestataire pour mettre en oeuvre son suivi (moyens
techniques, soutiens logistiques, modalités de finance-
ment, nécessité de procédure de dérogations « espèces
protégées » dans le cadre de certains suivis(7), etc.).
Les frais relatifs au suivi de la mesure sont intégralement
portés par le maître d?ouvrage.
Les prestations de suivi font l?objet d?un cahier des
charges intégrant les prescriptions de l?acte d?autorisation
ainsi que le protocole détaillé prévu dans le dossier de
demande d?autorisation.
Les protocoles à mettre en oeuvre sont définis en fonction
des indicateurs choisis, eux-mêmes définis en fonction
des objectifs des mesures ERC (cf. fiches n°2 et 3).
63
Réaliser l?expertise
de suivi terrain
?Préciser le plan d?échantillonnage
L?expert chargé du suivi doit tout d?abord définir son plan
d?échantillonnage, et ainsi préciser pour chaque compo-
sante de milieu suivie :
- les stations de mesures (dont stations témoins),
- la fréquence des mesures et les dates (saisons),
- la durée des mesures,
- le protocole de collecte des données sur le terrain,
- la durée du suivi,
- les modalités d?analyse et d?interprétation
des résultats.
La stratégie d?échantillonnage proposée est généralement
établie en se référant à des méthodes éprouvées ou issues
de la littérature scientifique. Il peut être utile de se référer
au catalogue des méthodes et protocoles « CAMPanule »
développé par le MNHN.
Lorsque la méthode est expérimentale ou très peu appli-
quée sur le type de milieu envisagé, il peut être nécessaire
de lancer une étude pilote lors de la première année de
suivi pour vérifier qu?elle est pertinente sur le terrain. En
cas d?incohérence de la théorie avec la pratique, cette
étude pilote permettra un ajustement rapide des choix
méthodologiques, évitant ainsi au maître d?ouvrage des
dépenses qui ne lui serviraient pas à justifier l?atteinte des
objectifs. Au contraire, si cette méthode s?avère compa-
tible, elle permettra de confirmer le protocole.
(8) Certains indicateurs ne peuvent pas être évalués sur le terrain (par exemple, s?ils nécessitent plusieurs passages ou des analyses spécifiques de bureau).
? Installer des repères sur le site
Le plus souvent, il est nécessaire de mettre en place des
dispositifs particuliers pour les observations « fixes »,
par exemple des quadrats pour le suivi de la dynamique
de végétation ou encore des pièges photographiques ou
des pièges à traces pour évaluer, par exemple, l?utilisation
d?un passage à faune, etc. Ces installations ? ou leur em-
placement quand l?appareillage doit être démonté entre
deux campagnes ? doivent être localisables facilement sur
le terrain à l?aide de repères artificiels permanents afin
d?être sûr qu?ils soient toujours positionnés au bon endroit.
De surcroît, cela permet à des personnes différentes de ré-
aliser ce suivi (changement de personnel, de prestataire?).
Ces installations doivent être géolocalisées et idéalement
intégrées à une base SIG.
?Préparer une trame de relevé des données
Il est indispensable de préparer, avant la campagne de
terrain, la liste des mesures à réaliser et les protocoles
méthodologiques associés, des indicateurs de l?état
d?avancement des actions (objectifs de moyens) et de leur
efficacité (objectifs de résultats).
Ces données pourront être compilées dans une trame
de relevé des données qui sera pré-remplie en amont du
terrain. Une fois sur le terrain, l?expert pourra alors évaluer
chaque indicateur selon les précisions indiquées dans
la trame.
Chaque trame devra être adaptée à l?objet du suivi. Il fau-
dra donc préparer autant de trames qu?il y a de mesures à
suivre. Le modèle ci-après est proposé.
Intitulé de la mesure
Objectif de moyen Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi
(matériel et méthodes) Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?état d?avancement
de la mesure
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
Conclusion sur l?état
d?avancement de la mesure : A remplir sur le terrain et à recaler ensuite au bureau par rapport au planning théorique
Objectif de résultat Intitulé de l?indicateur
(cf. fiche n°3)
Protocole de suivi
(matériel et méthodes)
(cf. fiche n°3)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?efficacité de la
mesure
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible(8) A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible A remplir sur le terrain
Conclusion sur l?efficacité de la mesure par rapport aux espèces /
habitats cibles (dont comparaison avec les précédentes investigations et
l?évolution des espèces / habitats) :
A remplir sur le terrain lorsque cela est possible
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
64
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Ces trames devront également préciser le nom de l?obser-
vateur, la date, la météorologie et le moment d?observation
ainsi que la cible du suivi.
?Recueillir les données sur le terrain
Dans un premier temps, avant de recueillir les données, il
faudra vérifier que les conditions de relevés sont compa-
tibles avec le protocole, c?est-à-dire :
- Que la période (saison) est propice aux inventaires de
terrain (cf. tableau 8 fiche n°3),
- Que les conditions d?observation sont comparables
à celles du relevé précédent (conditions de couvert
végétal, météorologiques, etc.),
- Que l?on dispose d?un état initial,
- Que l?on a défini si besoin un site témoin (qui permet
de différencier les évolutions liées à la gestion du milieu
de celles qui seraient liés à des facteurs externes comme
par exemple les conditions météorologiques de l?année).
Dans le cas contraire, il est possible que les données ne
soient pas exploitables car non interprétables.
Lorsque le suivi implique le prélèvement d?échantillons
sur le terrain, il est nécessaire d?étiqueter les flacons en y
renseignant les informations nécessaires :
- date et heure,
- lieu,
- référence du prélèvement qui renvoie à un document
qui complète certains éléments comme la méthode de
prélèvement, le matériel utilisé, les moyens de stockage
et de transport, ainsi que toute autre donnée susceptible
d?être pertinente pour l?exploitation et l?interprétation
de ces résultats (température, météo, etc.).
Ces informations permettront une meilleure traçabilité
des échantillons sans lesquelles l?exploitation de ces
investigations de terrain sera inexploitable. Ce sont ces
paramètres qui permettront, entre autres, d?expliquer une
valeur qui semble étonnante voire aberrante.
Par ailleurs, l?ensemble des observations et des prélève-
ments réalisés pourront être géolocalisés et référencées
dans une base SIG. Ces données devront être renseignées
sur le site projets-environnement.gouv.fr (cf. fiche n°6).
Rédiger le bilan de suivi
Afin de rendre compte de la bonne mise en oeuvre et de
l?efficacité des mesures pour lesquelles il s?est engagé, le
maître d?ouvrage doit transmettre des bilans de suivi aux
services de l?État chargés du contrôle. Leur fréquence est
généralement définie par l?arrêté d?autorisation du projet.
Une trame de synthèse de restitution globale des suivis
est proposée ci-après. Elle devra être accompagnée des
données complètes recueillies sur le terrain et de la justi-
fication de l?interprétation qui en est faite.
T Renseignements généraux du bilan de suivi
Nom du projet :
Maître d?ouvrage :
Acte d?autorisation (date et n°) :
Autres arrêtés obtenus pour le projet : Préciser si d?autres arrêtés ont été obtenus et lesquels (avec leurs dates respectives) et s?il y a
mutualisation de certaines mesures avec ces arrêtés.
Rappel du projet : Localisation, superficie, type de construction, groupes d?espèces protégées impactées, etc.
Obligations du maître d?ouvrage faisant l?objet
du présent bilan de suivi (et référence de l?acte
précisant ces obligations):
Cibles des mesures
Date de renseignement du présent bilan de suivi :
Période concernée par le présent bilan de suivi : Ex. : Année 2017
Date du bilan de suivi précédent :
65
T Renseignements généraux concernant le site accueillant les mesures suivies (à remplir pour chaque site)(9)
Nom du site
Localisation du site
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ? ?
? ? ? ?
Carte de localisation du site sécurisé
Modalités de sécurisation foncière du site
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
FMaîtrise foncière
F Convention
F Bail emphytéotique
F Bail rural
F Bail rural environnemental
F Obligation réelle environnementale
F Autre (préciser) :
Date de la sécurisation foncière :
Durée de sécurisation foncière :
Évolution prévue du site après la date
de fin de sécurisation :
Mesures mises en oeuvre sur le site
Liste des mesures mises en oeuvre :
Carte de localisation des mesures au sein du site sécurisé
Suivi général du site
Nom et organisme de rattachement
des experts ayant réalisé le présent
suivi :
Date(s) du suivi et météo :
Difficultés rencontrées :
Faits marquants :
Faits marquants ayant eu lieu sur la période suivie. Par exemple : travaux réalisés, événements ayant pu entraî-
ner une dégradation du site (ex. : dépôt de déchets sauvage, problématique de voisinage, passage non autorisé
d?enginsmotorisés?)outoutautrecommentairesurlaviedusitenécessitantd?êtrementionné.
Carte de localisation des habitats inventoriés (dont espèces invasives)
Liste commentée des habitats
inventoriés sur le site lors du suivi
(dont espèces invasives) accompa-
gnée de photographies :
Carte de localisation des espèces remarquables inventoriées
Liste commentée des espèces
remarquables inventoriées sur le site
lors du suivi (dont espèces cibles) :
(9) Cette trame permet d?apporter une vision globale sur la cohérence entre les mesures et sur les habitats et espèces suivies, le suivi écologique des mesures étant souvent mutualisé à l?échelle d?un site.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
66
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
T Renseignements concernant la mesure suivie (à remplir pour chaque mesure, au sein de chaque site)
Nom du site Intitulé de la mesure
Données générales de la mesure
Phase de la séquence :
F Évitement
F Réduction
F Compensation
F Accompagnement
A remplir à l?aide du guide d?aide à la définition des me-
sures ERC (MTES, 2018)Type :
Catégorie :
Sous-catégorie :
Cible(s) de la mesure (espèces et/ou habitats cibles) :
Objectif(s) de la mesure :
Description technique de la mesure :
Durée de mise en oeuvre :
Structure(s) en charge de la mise en oeuvre de la mesure :
Structure(s) en charge de la gestion de la mesure :
Localisation de la mesure
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ?
? ? ?
Dimensionnement de la mesure (Surface, mètres linéaires
ou nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site sécurisé
67
Avancement de la mise en oeuvre
Actions antérieures Date
Description technique de
l?action
Difficultés rencontrées
? ?
? ?
Actions en cours (le cas
échéant)
Date
Description technique de
l?action
Difficultés envisagées
? ?
? ?
Suivi de la mesure
Difficultés rencontrées
Objectif de moyen Intitulé de l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?état d?avancement
de la mesure
Conclusion sur l?état
d?avancement de la mesure :
Objectif de résultat Intitulé de l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?efficacité de la
mesure
Conclusion sur l?efficacité de la mesure par rapport aux
espèces / habitats cibles (dont comparaison avec les
précédentes investigations et l?évolution des espèces /
habitats) :
Conclusion et perspectives
Conclusion générale : Dont analyse du niveau d?atteinte des objectifs de résultat, considérant la pertinence des
moyens mis en oeuvre au regard de l?atteinte des résultats
Actions à venir et propositions éventuelles d?adaptation :
Calendrier du suivi à venir :
Constituer un comité de suivi
La mise en place d?un comité scientifique de suivi peut
dans certains cas être proposée par le maître d?ouvrage ou
par l?acte d?autorisation. Ce comité peut être composé de
représentants du maître d?ouvrage, de services de l?État,
d?établissements publics chargés du contrôle des mesures
ERC, d?organismes de recherche, de bureaux d?études,
d?opérateurs de compensation, d?associations?.
Ses membres peuvent apporter leur analyse et leur exper-
tise sur les résultats du suivi voire participer à la rédaction
des rapports de suivi. Ils peuvent également assurer un
pilotage local des mesures et, le cas échéant, proposer des
modifications, allégements ou compléments des mesures
en fonction des résultats obtenus.
Il est important de préciser les objectifs des Comités de
suivis et leur fréquence.
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la définition des mesures ERC. Théma Balise. CGDD et CEREMA. Disponible sur : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
68
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
La géolocalisation des mesures,
pour un meilleur suivi
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES OU PARTENAIRES DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage, bureaux d?études, opérateurs de
compensation, DREAL, DDT(M), AFB, ONCFS, etc.
X OBJECTIF DE LA FICHE :
Présentation des obligations de géolocalisation des me-
sures ERC et plus particulièrement des mesures compen-
satoires et des outils permettant cette géolocalisation.
Il s?agit également de remplir les champs relatifs aux
informations de localisation dans les trames types aux
pages 24 à 27.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
L?article L163-5 du CE introduit par la loi biodiversité de-
mande que « les mesures de compensation des atteintes
à la biodiversité définies au I de l?article L. 163-1 [soient]
géolocalisées et décrites dans un système national
d?information géographique, accessible au public sur
internet ». Par ailleurs, « les maîtres d?ouvrage fournissent
aux services compétents de l?État toutes les informations
nécessaires à la bonne tenue de cet outil par ces services ».
Contexte non réglementaire
La géolocalisation des mesures compensatoires s?inscrit
dans le cadre de la feuille de route de modernisation du
droit de l?environnement. Elle répond à plusieurs objectifs :
- améliorer la traçabilité de la localisation
des mesures,
- éviter que des mesures déjà prescrites et mises en
oeuvre ne soient détruites par de nouveaux projets,
- éviter la superposition d?une mesure compensatoire
sur une autre mesure compensatoire existante,
- faciliter l?étude des effets cumulés dans le cadre de
nouveaux projets,
- permettre aux maîtres d?ouvrages d?identifier d?autres
mesures ciblant les mêmes espèces ou habitats que
ceux impactés par leurs projets,
- améliorer la mise en oeuvre des mesures, aujourd?hui
considérée comme insuffisante,
- faciliter le suivi et le contrôle des mesures,
- plus globalement, avoir un retour d?expérience de la
mise en oeuvre et de l?efficacité des mesures.
Figure 4 : Page d?accueil de l?outil instructeur GéoMCE.
69
OUTILS ET MÉTHODOLOGIE
(10) L?environnement est défini au L. 122-1 du CE comme étant : La population et la santé humaine ; La biodiversité, en accordant une attention particulière
aux espèces et aux habitats protégés au titre de la directive 92/43/ CEE du 21 mai 1992 et de la directive 2009/147/ CE du 30 novembre 2009 ; Les terres, le
sol, l?eau, l?air et le climat ; Les biens matériels, le patrimoine culturel et le paysage ; L?interaction entre les facteurs mentionnés aux 1° à 4°.
Deux outils sont disponibles pour faciliter la géolocalisa-
tion des mesures ERC :
- un outil dédié aux agents instructeurs des services de
l?État, GéoMCE,
- une plateforme de consultation de la description et
de la géolocalisation des mesures compensatoires rela-
tives à la biodiversité, accessible au grand public (mise
en ligne en 2019).
Qu?est-ce que GéoMCE ?
GéoMCE est l?outil national de référence pour la gestion,
la cartographie, le suivi et le contrôle des mesures d?évi-
tement, de réduction et de compensation des impacts sur
l?environnement. La loi biodiversité impose uniquement la
géolocalisation des mesures compensatoires relatives à
la biodiversité. Toutefois, le ministère en charge de l?en-
vironnement a souhaité donner la possibilité aux services
de l?État (et donc aux porteurs de projets) de renseigner
dans GéoMCE (et donc a posteriori dans la plateforme de
diffusion au grand public) les mesures d?évitement, de
réduction, de compensation et d?accompagnement des
impacts sur l?environnement(10) (et donc pas seulement sur
la biodiversité) dans l?outil. Cette possibilité pourrait par
exemple permettre de conserver la traçabilité de certaines
zones déjà évitées, ce qui pourrait permettre d?empêcher
la destruction de ces zones par d?autres projets d?amé-
nagement. GéoMCE peut également permettre de faire
des retours d?expérience sur des mesures d?évitement, de
réduction, de compensation et d?accompagnement pour
en faire bénéficier les maîtres d?ouvrages, les services de
l?État ou tout autre acteur impliqué dans la séquence ERC.
Principalement destiné aux services instructeurs du mi-
nistère en charge de l?environnement (D(R)EAL, DDT(M),
DM, etc.) et aux services contrôleurs (D(R)EAL, DDT(M),
DM, AFB et ONCFS), l?outil GéoMCE permet d?enregistrer
les informations nécessaires au suivi et au contrôle de la
mise en oeuvre de ces mesures, et comprend notamment
un volet cartographique qui permet de localiser le projet,
les procédures et les mesures qui lui sont rattachées.
GéoMCE permet ainsi de capitaliser la localisation et les
informations concernant les mesures d?évitement, de
réduction et de compensation prescrites dans le cadre
d?aménagements impactant l?environnement, afin de
faciliter l?instruction des dossiers et en vue de leur mise à
disposition du public.
L?outil GéoMCE permet de capitaliser des informations
relatives au projet, à la procédure et aux mesures.
En ce qui concerne les informations relatives au projet
et aux procédures : Ce sont les « données Projet » et
« données Procédures » présentées aux pages suivantes
qui seront renseignées dans l?outil GéoMCE par les ser-
vices de l?État. Le remplissage de ces champs sera facilité
si les informations des trames présentées dans les pages
suivantes sont transmises par les maîtres d?ouvrages à la
D(R)EAL ou DDT(M) en charge de l?instruction du dossier.
En ce qui concerne les informations relatives aux
mesures : Ce sont les « données Mesures » présentées
aux pages suivantes qui seront renseignées dans l?outil
GéoMCE. Elles seront envoyées par les maîtres d?ouvrage
et validées par les services de l?État. Une téléprocédure
permettant au maître d?ouvrage de renseigner les champs
relatifs à ses mesures est en cours de développement par
le MTES. Toutefois, un fichier d?import remplissable par
les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État est
disponible ici. Après validation - voire modification ? par
le service instructeur des informations renseignées par
les maîtres d?ouvrage, ces informations sont intégrées
dans l?outil GéoMCE. Les données non sensibles seront
diffusées sur la plateforme « grand public ».
Concernant la définition des mesures ainsi que leur
description dans l?acte d?autorisation, le guide d?aide à la
définition des mesures (MTES, 2018) ainsi que les annexes
de l?arrêté type mesures compensatoires loi sur l?eau
permettent de fournir dès la conception de la mesure les
informations nécessaires au bon remplissage de GéoMCE
pour son volet 1 (gestion et géolocalisation).
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
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70
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Données Projet
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public (seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(11)).
Les champs associés à un astérisque * correspondent aux champs à remplir obligatoirement Télécharger le fichier .xls ici
Données générales du projet
Nom *
Typologie *et Sous-typologie
F Installations classées pour la protection de
l?environnement (ICPE)
F ICPE agro-alimentaires
F ICPE carrières
F ICPE déchets
F ICPE éolien
F ICPE élevages
F ICPE industrielles
F ICPE méthanisation
F ICPE autres
F Installations nucléaires de base (INB)
F Installations nucléaires de base (INB)
F Installations nucléaires de base secrètes (INBS)
F Stockage déchets radioactifs
F INB autres
F Infrastructures de transport
F 5° voies ferroviaires (y compris ponts, tunnels et tranchées couvertes supportant des
infrastructures ferroviaires)
F 6° a) construction autoroutes et voies rapides(12)
F 6° b) construction route à 4 voies ou plus
F 6° c) autres routes de plus de 10 km
F Autres routes de moins de 10 km
F 7° Transports guidés de personnes (Tramways, métros, funiculaires ou lignes analogues)
F 8° Aérodromes
F Autres
FMilieux aquatiques, littoraux et maritimes
F 9° a) Voies navigables
F 9° b) et c) Ports et installations portuaires
F 10° Canalisation et régularisation des cours d?eau
F 11° Travaux, ouvrages et aménagements en zone côtière
F 12° Travaux de récupération de territoires sur la mer
F 13° Travaux de rechargement de plage
F 14° Travaux, ouvrages et aménagements
F 15° Récifs artificiels
F 16° Projets d?hydraulique (agricoles, y compris projets d?irrigation et de drainage de terres)
F 17° Dispositifs de captage et de recharge artificielle des eaux souterraines
F 18° Dispositifs de prélèvement des eaux en mer (et rejets en mer)
F 19° Travaux, ouvrages et aménagements réalisés en vue de l?exploitation d?eau destinée à la
consommation humaine dans une forêt de protection
F 21° Barrages et autres installations destinées à retenir les eaux ou à les stocker
F 22° Installation d?aqueducs sur de longues distances
F 23° Ouvrages servant au transvasement des ressources hydrauliques entre bassins fluviaux
F 24° Système de collecte et de traitement des eaux résiduaires
F 25° Extraction de minéraux par dragage marin ou fluvial
F 26° Stockage et épandage de boues et d?effluents
F Forages et Mines
F 27° Forages
F 28° Exploitation minières
(11) À ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
(12) Les catégories de voies sont définies dans le code de lÀ voirie routière à l?article L.110-2 du code de la route.
!
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F Energie
F 29° Installations destinées à la production d'énergie hydroélectrique
F 30° Ouvrages de production d'électricité à partir de l'énergie solaire installés au sol
F 31° Installation en mer de production d?énergie
F 32° Lignes électriques aériennes très haute tension
F 33° Lignes électriques sous-marines
F 35° et 36° Canalisations d?eau chaude et vapeur d?eau
F 37° Canalisations destinées au transport de gaz inflammables, nocifs ou toxiques et CO2
F 38° Autres canalisations pour le transport de fluides
F Travaux, ouvrages, aménagements ruraux et
urbains
F 39° Travaux, constructions et opérations d?aménagement
F 40° Villages de vacances et aménagements associés
F 41° Aires de stationnement ouvertes au public, dépôts de véhicules et garages collectifs de
caravanes ou de résidences mobiles de loisirs
F 42° Terrains de camping et caravanage
F 43° Pistes de ski, remontées mécaniques et aménagements associés
F 44° Equipements sportifs, culturels ou de loisirs et aménagements associés
F 45° Opérations d?aménagements fonciers agricoles et forestiers (AFAF)
F 46° Projets d?affectation de terres incultes ou d?entendues semi-naturelles à l?exploitation
agricole intensive
F 47° Premiers boisements et déboisements en vue de la reconversion de sols
F 48° Crématoriums
F Travaux de protection contre les crues
F Sécurisation de falaises
F Travaux soumis à autorisation en coeur de parc national
F Autre (précisez)
Texte de description
État d?avancement du projet
État d?avancement
F Autorisé
F Annulé
F Cessation d?activité
F Partiellement autorisé (le projet est soumis à plusieurs autorisations, et toutes n?ont pas été délivrées à la
date de remplissage du document)
Maître d?ouvrage
Maîtrise d?ouvrage *
Localisation
Département(s)
Région(s)
Commune(s)
Cartographie du projet Géolocalisation à fournir en fichier .shp.
Phase chantier
Date de début du chantier
Durée prévisionnelle du chantier
Durée d?exploitation
Date de mise en service
Date réelle du chantier
Montants prévisionnels de l?opération
Min
Max
Montants prévisionnels des mesures en faveur de l?environnement
Min
Max
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Données Procédure(s)
(13) A ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public ( seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(13)).
Télécharger le fichier .xls ici
Données générales de la procédure
Thématique / type
F Autorisation environnementale
F Autorisation en espace protégé
F Autorisation supplétive
F Autorisation défrichement
F Dérogation espèces protégées
F Déclaration d?Utilité Publique
F Déclaration de projet
F IOTA ? Déclaration
F ICPE ? Enregistrement
F ICPE ? Déclaration
F Natura 2000
F Permis de construire
F Permis d?aménager
F Permis de démolir
F Autre
Date de la décision
Autorité décisionnaire
F Préfet
FMinistre
F Autre
Nom de la procédure
Description
Espèces
Espèces animales protégées
Famille
Nom
scientifique
Nom
vernaculaire
Individus Couples Oeufs Nids Site d?élevage Aire de repos
Espèces végétales protégées
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Pieds Stations Surface (m²)
!
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73
Données Mesure(s)
(14) À ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public ( seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(14)).
Les champs associés à un astérisque * correspondent aux champs à remplir obligatoirement. Télécharger le fichier .xls ici.
Données générales de la mesure
Nom *
Phase de la séquence
(Classe)*
F Évitement
F Réduction
F Compensation
F Accompagnement
À remplir à l?aide du guide d?aide à la défini-
tion des mesures ERC (MTES, 2018)
Type *
À remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).Catégorie *
Sous-catégorie *
Champ ciblé *
À remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).
F Population
F Faune et flore
F Habitats naturels
F Sites et paysages
F Biens matériels
F Continuités écologiques
F Equilibres biologiques
F Facteurs climatiques
F Patrimoine culturel et archéologique
F Sol
F Eau
F Air
F Bruit
F Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
Texte de description *
Dates
Durée prescrite
Mise en oeuvre
Date prescrite
Date réelle
!
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N°13 - AVRIL 2019
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74
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Géolocalisation
Région(s)
Département(s)
Commune(s)
Code(s) postal(aux)
Localisation de la mesure Géolocalisation à fournir en fichier shp.(15) ou à remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).
Raison de la non géolocalisation le
cas échéant
Suivi de la mesure
Avancement
F En projet
F En cours de mise en oeuvre
F Réalisée
F Terminée
F Abandonnée
Coût du suivi
Échéances (travaux prévus,
gestion, etc.)
Estimation financière de la mesure
Montant prévu
Montant réel
Espèces animales concernés par la mesure
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
Espèces végétales concernés par la mesure
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
(15) Télécharger le fichier d?import SIG et sa notice d?utilisation ici.
http://www.mission-economie-biodiversite.com/wp-content/uploads/2019/04/GeoMCE_fichier_SIG.7z
75
Qu?est-ce que la plateforme de
diffusion au grand public ?
Une fois capitalisées dans GéoMCE, les données de locali-
sation et de description des mesures compensatoires sont
diffusées sur une plateforme de diffusion au grand public
gérée par le CGDD, en respectant des règles de diffusion
de données associées aux espèces sensibles.
Cette plateforme, en cours de développement, facilitera
l?accès à l?information pour le public extérieur, des asso-
ciations environnementales par exemple, en appui des
contrôles réalisés par les services contrôleurs (ONCFS,
AFB, DDT(M), D(R)EAL, etc.). Aussi, les informations
renseignées par le porteur de projet dans les trames
descriptives ci-après sont susceptibles d?être diffusées sur
cette plateforme.
(16) Sous-catégories supplémentaires, compléments à la partie catalogue, etc.
PERSPECTIVES
La géolocalisation et la description des mesures com-
pensatoires demandée à l?article 69 de la loi biodiversité
permettra de :
- constituer une première base de données nationale et
un premier état des lieux de la compensation en France,
- favoriser une approche de la compensation à
l?échelle territoriale,
- recenser diverses données et donc de les analyser
(sans divulguer les données confidentielles) dans le but
d?améliorer la connaissance sur l?état actuel de la mise
en oeuvre et de l?efficacité des mesures compensatoires
sur le territoire français, ou encore sur le coût effectif
des mesures ERC,
- de manière plus pratique, faire évoluer(16), si besoin,
le guide d?aide à la définition des mesures ERC.
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la défi-
nition des mesures ERC. Théma Ba-
lise. CGDD et CEREMA. Disponible
sur : https://www.ecologique-soli-
daire.gouv.fr/
Modèles de rédaction des prescrip-
tions relatives aux mesures de com-
pensation « milieux aquatiques et hu-
mides » - projets soumis à déclaration
loi sur l?eau ou à autorisation environ-
nementale.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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N°13 - AVRIL 2019
76
Fiche n°6
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
Le versement des données
brutes de biodiversité relatives
au suivi des mesures ERC
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES OU PARTENAIRES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage publics et privés, bureaux d?études,
opérateurs de compensation, DREAL, DDT(M), AFB, etc.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation des obligations de dépôt légal des données
brutes de biodiversité - et plus particulièrement des
données relatives au suivi des mesures ERC - et des outils
permettant ce dépôt.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
L?article 7 de la loi biodiversité (article L. 411-1-A du
CE), crée l?obligation pour les maîtres d?ouvrages publics
ou privés d?apporter une contribution à l?inventaire du
patrimoine naturel en versant les données brutes de
biodiversité. Il s?agit pour ces derniers de saisir ou, à
défaut, de verser des données acquises à l?occasion de
la réalisation d?études d?évaluation préalable ou de suivi
des impacts réalisées dans le cadre de l?élaboration des
plans, schémas, programmes et autres documents de
planification mentionnés à l?article L.122-4 du CE et des
projets d?aménagement soumis à l?approbation de l?auto-
rité administrative.
Le décret n°2016-1619 du 29 novembre 2016 (article
D.411-21-1 et suivants du CE), pris en application de cet
article, précise les modalités de saisie ou versement des
données par les maîtres d?ouvrages.
Corollaire de cette nouvelle obligation, le ministère en
charge de l?environnement a mis à disposition des réfé-
rentiels techniques pour garantir la qualité des données
et la stabilité des règles de saisie et versement ainsi qu?un
téléservice, outil informatique permettant la saisie ou le
versement sécurisé à distance des données.
Le principe de libre diffusion des données est réaffirmé
tout en prenant en compte les enjeux de protection de
la nature. Les données brutes versées sont mises à dis-
position du public en libre accès (« diffusées comme des
données publiques, gratuites et librement réutilisables »),
sauf pour celles dont la diffusion pourrait porter atteinte
aux intérêts mentionnés aux 1° à 4° du I de l?article L. 124-
4 et principalement à « la protection de l?environnement
auquel elle se rapporte ».
Actuellement, en application du protocole SINP, les don-
nées sont diffusées en ligne à une échelle géographique
ne permettant pas la localisation précise de l?espèce docu-
mentée (seule la localisation de la commune est donnée,
voire moins si la donnée est identifiée comme sensible
par le SINP). L?information précise peut cependant être
transmise à un demandeur s?il s?engage à ne pas divulguer
la localisation qui lui est communiquée.
Contexte non réglementaire
Ce dispositif contribue à l?amélioration de la connaissance
et à sa diffusion. Il contribue à la politique d?ouverture
des données.
77
Des milliers de données qui étaient collectées mais non
versées aux inventaires seront désormais recueillies et
accessibles au plus grand nombre.
Le versement ou la saisie de données sont effectués via
un téléservice qui permet aussi le renseignement de
métadonnées, selon les règles relatives à la protection des
données personnelles.
(17) Cf. site de l?inventaire national du patrimoine naturel https://inpn.mnhn.fr/ Le MNHN, responsable scientifique de
l?inventaire du patrimoine naturel, est le garant de la qualité et de la fiabilité des données.
Le dispositif est complémentaire et compatible avec le
Système d?information sur la nature et les paysages (SINP)
qui a déjà collecté sous la responsabilité scientifique du
Muséum national d?histoire naturelle (MNHN) plus de 40
millions de données, diffusées sur les plateformes régio-
nales et sa plateforme nationale(17).
OUTIL ET MÉTHODOLOGIE
Outil
Le site unique permettant de déposer les fichiers de l?étude
d?impact, ses annexes et les données brutes de biodiversité
est projets-environnement.gouv.fr. L?espace de versement
des données est le suivant : https://www.projets-environ-
nement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet.
Afin d?assurer la compatibilité avec le Système d?infor-
mation sur la nature et les paysages (SINP), le ministère
en charge de l?environnement a développé un outil infor-
matique permettant la saisie ou le versement sécurisé à
distance des données qui s?appuie sur :
- la technologie GINCO, interface développée par le
MNHN et l?IGN avec désormais l?appui de l?AFB qui per-
met la communication et l?échange de jeux de données
entre plateformes ;
- l?outil de saisie Géonature déjà développé par le Parc
national des écrins ;
- l?outil développé par le ministère de l?intérieur
https://www.demarches-simplifiees.fr/, permettant
la traçabilité du dépôt et permettant aux maîtres d?ou-
vrage de déposer leurs fichiers et documents d?études
d?impact (fichiers de données, cartes, photos, études
d?impact...) sur un espace unique.
Le dispositif est livré et opérationnel. L?obligation de ver-
sement des données biodiversité aux maîtres d?ouvrage est
effective depuis le 1er juin 2018.
Méthodologie
?Qui est concerné ?
L?obligation de dépôt concerne toute personne physique
ou morale porteuse d?un projet d?aménagement ou d?un
document de planification conduisant au recueil de
données de biodiversité : entreprises, collectivités, asso-
ciations, administrations de l?État, particuliers, etc.
?Quelles données ?
L?obligation pour les maîtres d?ouvrages publics ou privés
d?apporter une contribution à l?inventaire du patrimoine
naturel porte sur le versement de « données brutes
de biodiversité ».
Le champ concerné est large, les données brutes devant
enrichir l?inventaire du patrimoine naturel, institué pour
l?ensemble du territoire national terrestre, fluvial et marin
et comprenant « l?inventaire des richesses écologiques,
faunistiques, floristiques, géologiques, pédologiques,
minéralogiques et paléontologiques ».
En ce qui concerne les données relatives aux espèces,
l?outil actuel permet aujourd?hui de déposer les données
« occurrences de taxon ». Il devrait permettre dans le futur
de déposer les données d?habitats.
Le maître d?ouvrage doit verser toutes les données qu?il
a recueillies à l?occasion d?une procédure ou d?un projet,
plan ou programme qui a justifié la production d?une étude.
Il peut s?agir d?études « préalables », d?études de « suivi »
d?impacts liées à une évaluation environnementale ou
encore de documents relatifs au suivi des mesures ERC
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
http://projets-environnement.gouv.fr
https://www.projets-environnement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet
https://www.projets-environnement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet
https://www.demarches-simplifiees.fr/
78
Fiche n°6
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
mises en oeuvre dans le cadre de ces procédures. In fine,
sont concernés tous les projets, plans ou programmes dès
lors qu?ils ont un impact environnemental.
L?obligation de dépôt peut concerner à la fois les études
d?évaluation préalable et de suivi des impacts, réalisées
dans le cadre de l?élaboration :
- Des projets d?aménagement soumis à l?approbation
de l?autorité administrative, à savoir tout projet pour
lequel un diagnostic est nécessaire et des données
recueillies. On compte notamment les projets soumis à :
- autorisation environnementale (article L.181-1
du CE)
- police de l?eau (article L.214-1 du CE),
- dérogation aux mesures de protection des espèces
(article L.411-2 du CE)
- défrichement (article L.341-1 du Code forestier)
- permis d?aménager (article *R421-19 du Code
de l?urbanisme)?
- Des plans, schémas, programmes et autres docu-
ments de planification. On compte notamment : les
SCoT, PLU, les SRADDET, les programmes d?actions
régionaux de la forêt et du bois, etc.
?Quand verser ?
Lors de l?évaluation préalable du projet :
- si le projet est soumis à évaluation environnemen-
tale et/ou autorisation environnementale : la saisie est
effectuée avant le début de la consultation du public,
- si le projet n?est pas soumis à évaluation environne-
mentale et/ou autorisation environnementale mais à la
concertation du public : la saisie est effectuée avant le
début de la concertation du public,
- si le projet n?est soumis à aucune consultation du
public : le versement s?effectue avant la décision d?ap-
probation par l?autorité administrative.
Cette saisie doit se faire tout au long de la vie du projet :
- lors de l?actualisation de l?étude d?impact,
- à tout autre moment, si le maître d?ouvrage l?estime
nécessaire et en tout état de cause lorsque de la donnée
nouvelle est produite. Notamment, dès que le maître
d?ouvrage réalise le suivi écologique de ses mesures
ERC, les informations recueillies y seront renseignées.
PERSPECTIVES
L?enjeu défini par le législateur en 2016 fut d?enrichir
significativement les inventaires et de mettre à disposition
largement cette information pour une connaissance
partagée et utilisable par différents acteurs : chercheurs,
gestionnaires d?espaces naturels, naturalistes, aména-
geurs publics et privés, collectivités, entreprises utilisa-
trices de données dont l?objectif final est la protection de
la biodiversité.
À court terme, des travaux seront engagés pour :
- construire un suivi de cet objectif par la production
d?indicateurs et une analyse qualitative des données
versées ;
- consolider le caractère obligatoire du dépôt des don-
nées et donner une plus grande autorité aux services
de l?État afin d?améliorer le contrôle de la qualité des
données versées.
REFERENCES
Plusieurs documents et espaces ressources ont été mis en place par le ministère en charge de l?environnement :
? le document « standard de fichier de données occurrences de taxons »
du dépôt légal des données brutes de biodiversité : http://www.naturefrance.fr/
? des ressources documentaires (avec schémas, référentiels, FAQ) : http://www.naturefrance.fr/)
? un guide à l?attention des maitres d?ouvrage et bureaux d?études et un vademecum à l?intention des
services instructeurs et contrôleurs sont également en préparation avec le CEREMA.
Une assistance pour la mise en ligne a été mise en place : assistance.depobio@afbiodiversite.fr. Les
questions viennent enrichir les foires aux questions et documents de référence.
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Le suivi associé aux Sites
Naturels de Compensation
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(18) Sous condition de respect de l?ensemble des principes de la compensation écologique, et notamment celui de l?équivalence écologique.
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Compensation.
X RESPONSABLES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage, Opérateurs de compensation.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, services instructeurs.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation des Sites Naturels de Compensation et
précision des particularités de leurs modalités de suivi.
CONTEXTE
Principes et définition
Suite à de nombreuses réflexions initiées depuis 2006 et
une phase expérimentale lancée par CDC Biodiversité avec
l?accord du ministère en charge de l?environnement, une
opération pilote de « compensation par l?offre » a pu voir le
jour en 2008. Cette première opération, alors appelée « ré-
serve d?actifs naturels », est sous la maîtrise d?ouvrage de
CDC Biodiversité et située sur le site de Cossure, à Saint-
Martin-de-Crau (13). En 2010, s?engage alors une réflexion
sur la création d?autres opérations de compensation par
l?offre : en Rhône-Alpes (opération Combe-Madame par
l?association Initiative Biodiversité Combe Madame), en
Bretagne (opération Dervenn) ou encore en Ile-de-France
(opération Yvelinoise). La loi biodiversité entérine ce dis-
positif de mise en oeuvre de la compensation écologique
par anticipation, ou « compensation par l?offre », au
travers des Sites naturels de compensation (SNC). Ce nou-
veau dispositif soumis à agrément ministériel vient com-
pléter les modalités de mise en oeuvre de la compensation
écologique et s?ajoute au mécanisme de compensation
dit « à la demande » réalisée au cas par cas pour chaque
projet d?aménagement.
Les sites naturels de compensation reposent sur deux
grands principes :
- l?anticipation : les actions de restauration, réhabilita-
tion, création ou évolution des pratiques de gestion sont
entreprises avant la dégradation ou la perte de biodiver-
sité engendrées par un projet, plan ou programme. Ceci
permet la création d?unités de compensation, dont le
coût est connu précisément et que le maître d?ouvrage
peut ainsi sans risques intégrer au coût d?objectif de
son aménagement.
- la mutualisation : les SNC peuvent répondre aux
besoins de compensation de plusieurs maîtres d?ou-
vrage. Ces actions s?ajoutent et ne se substituent pas
entre elles. Elles peuvent être de plus ou moins grande
ampleur et s?intègrent dans une dynamique et une
cohérence écologique à l?échelle du territoire concerné.
Elles s?inscrivent ainsi dans la réalisation des politiques
publiques traduites par des documents tels que le SRCE,
le SRADDET...
Les actions de restauration mises en place constituent
un stock d?unités de compensation, qui pourront être
vendues ensuite à des aménageurs devant répondre à
des obligations de compensation(18). Le prix de l?unité
de compensation intègre nécessairement le coût de la
prestation : mise en oeuvre complète sur toute la durée des
engagements des mesures compensatoires, cette durée
devant être au minimum de 30 ans. On observera par ail-
leurs que l?article L163-1 du CE stipule que les mesures
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
80
Fiche n°7
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
compensatoires doivent être effectives pendant toute la
durée des impacts (ce qui n?est pas spécifique aux sites
naturels de compensation).
Les SNC présentent plusieurs avantages par rapport à la
compensation à la demande, aussi bien d?un point de vue
écologique que d?un point de vue administratif :
- Ils permettent de réduire l?incertitude liée aux risques
d?exécution de la compensation : les mesures compen-
satoires étant mises en oeuvre avant la réalisation du
projet d?aménagement, la trajectoire de gain écologique
est déjà amorcée avant la survenue des impacts liés
au projet.
- Ils limitent les pertes intermédiaires, c?est-à-dire
celles pouvant survenir dans l?intervalle de temps
entre la réalisation du projet (et donc l?occurrence des
impacts) et la mise en oeuvre effective des mesures
compensatoires. Elles sont généralement dues à une
réactivité insuffisante du maître d?ouvrage ou à des diffi-
cultés d?exécution le plus souvent liées à des problèmes
de sécurisation foncière ou encore au temps nécessaire
à l?occurrence des effets de l?action.
- Ils permettent de mutualiser une réponse de compen-
sation aux besoins de plusieurs projets et ainsi réaliser
des actions de plus grande ampleur, ce qui favorise la
cohérence et l?efficacité pour un meilleur résultat éco-
logique. Cet aspect présente également des avantages
économiques pour le maître d?ouvrage, puisque cette
démarche permet d?optimiser les coûts de conception et
de réalisation des mesures.
- Ils permettent aux maîtres d?ouvrage de réduire les
délais de mise en oeuvre et offrent une meilleure sécu-
rité administrative et juridique quant au succès de leur
compensation. Ils leur permettent de plus de connaître
immédiatement et précisément le coût de leur compen-
sation intégrant le programme de suivi et de gestion des
mesures, qu?ils peuvent ainsi intégrer sans risques dans
le coût d?objectif de leurs aménagements.
Contexte réglementaire
Les sites naturels de compensation (SNC) ont été
introduits par la loi biodiversité : « Des opérations de
restauration ou de développement d?éléments de biodi-
versité, dénommées « sites naturels de compensation »,
peuvent être mises en place par des personnes publiques
ou privées, afin de mettre en oeuvre les mesures de com-
pensation définies au I de l?article L. 163-1, de manière
(19) Décret n°2017-265 du 28 février 2017 - art. 1.
à la fois anticipée et mutualisée. Les sites naturels de
compensation font l?objet d?un agrément préalable par
l?État, selon des modalités définies par décret » (Article
L163-3 du CE).
Les modalités de suivi des sites naturels de compensa-
tion sont explicitées dans le décret n°2017-265 du 28
février 2017 relatif à l?agrément des sites naturels de com-
pensation. Ce décret stipule que la demande d?agrément
doit mentionner « les modalités de suivi du niveau de gain
écologique généré par les mesures de compensation ».
Comme pour la compensation à la demande, « les sites
naturels de compensation agréés doivent [...] faire l?objet
d?un suivi et d?une évaluation des mesures mises en oeuvre
et de leur efficacité. »
De plus, l?article D163-8(19) précise que « la personne qui
met en place le site naturel de compensation transmet
chaque année aux services déconcentrés du ministère
chargé de l?environnement toutes les informations utiles
pour la mise à jour du système national d?information géo-
graphique mentionné à l?article L. 163-5, accompagnées
d?un rapport retraçant :
- le suivi et l?évaluation des mesures mises en oeuvre
et de leur efficacité ;
- le suivi des unités de compensation vendues, sous la
forme d?un registre de vente ;
- les événements notables survenus dans
l?année écoulée ;
- le plan prévisionnel des éléments mentionnés aux
trois alinéas précédents pour l?année à venir. »
Enfin, l?Article D163-9(24) ajoute que « le préfet de région
préside un comité de suivi local du site naturel de compen-
sation, dont il détermine la composition et la fréquence
des réunions. Le comité est chargé du suivi des obligations
qui incombent au site naturel de compensation agréé et du
suivi des ventes des unités de compensation. Les comptes
rendus des réunions du comité sont transmis au ministre
chargé de l?environnement. »
81
Le contenu du dossier de demande d?agrément est précisé
par l?arrêté du 10 avril 2017 fixant la composition du
dossier de demande d?agrément d?un site naturel de com-
pensation prévu à l?article D163-3(20) du CE. En matière de
suivi, le dossier doit notamment préciser :
- « l?état écologique initial du site naturel
de compensation »,
- « l?état écologique final visé du site naturel
de compensation »,
- « les modalités d?évaluation d?un gain écologique
sur le site naturel de compensation (méthode
d?équivalence écologique ; indicateurs) »,
- « les noms et qualités des experts mandatés pour
réaliser l?état initial du site, évaluer le futur gain
écologique, et les équivalences écologiques »,
(20) Décret n°2017-265 du 28 février 2017 - art. 1
- « une proposition de composition du comité de suivi
local du site naturel de compensation »,
- « un calendrier prévisionnel des
opérations » comprenant en outre « la programmation
du suivi et de l?évaluation des mesures écologiques »,
- « la planification et les modalités des opérations
de commercialisation des unités de compensation
(phasage du projet, durée de vente des unités
de compensation) ».
Qu?elles soient mises en oeuvre à la demande ou
par l?offre (via un SNC agréé), les mesures com-
pensatoires doivent répondre aux mêmes principes
(cf. liste des principes de la compensation écolo-
gique en partie 1.1.2.), et notamment à l?obligation
de résultats.
MÉTHODOLOGIE
Les modalités de suivi d?un site naturel de compensation
doivent être fixées dès la constitution du dossier d?agré-
ment. Conformément à l?arrêté du 10 avril 2017, ce dossier
devra comporter un rapport décrivant l?état écologique
initial du site, l?état écologique final visé, ainsi que les
modalités d?évaluation du gain écologique.
Chaque année, l?opérateur de compensation qui aura
mis en place un SNC devra transmettre ses données SIG
actualisant les contours du SNC le cas échéant, accom-
pagnées d?un bilan de suivi. Ce bilan de suivi pourra
suivre une trame similaire à celle proposée en fiche
n°4, mais il devra comporter une partie spécifique sur
les unités de compensation vendues et les perspectives
de valorisation.
Un maître d?ouvrage souhaitant compenser son projet par
anticipation via l?achat d?unités de compensation d?un SNC
correspondant à sa dette compensatoire pourra annexer à
son dossier d?autorisation le(s) premier(s) bilan(s) de suivi
du SNC concerné.
EXEMPLE : L?OPÉRATION COSSURE
Contexte
Lancée en 2008 par CDC Biodiversité et le Ministère en
charge de l?environnement, l?opération de Réserve d?Ac-
tifs Naturels de Cossure, située dans la Plaine de la Crau
en région Provence-Alpes-Côte d?Azur, constitue à ce jour
(2018) la première opération de Site Naturel de Compen-
sation mais aussi la plus aboutie et celle qui revêt la plus
grande envergure.
CDC Biodiversité a ainsi fait l?acquisition d?un ancien ver-
ger industriel de 357 ha situé dans la plaine de la Crau
et y a dès 2008 réalisé d?importants travaux d?ingénierie
écologique. L?objectif de cette opération était de réhabili-
ter des pelouses sèches méditerranéennes, typiques de la
Crau, qui constituent des habitats ouverts favorables aux
oiseaux de plaine et ainsi d?améliorer la continuité écolo-
gique avec la Réserve Naturelle des Coussouls de Crau.
CDC Biodiversité s?est alors engagée, sous la forme d?une
convention avec le ministère en charge de l?environne-
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
82
Fiche n°7
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
ment, à gérer le site sur 30 ans et à maintenir sa vocation
écologique au-delà. Les unités de compensation, générées
par les actions de réhabilitation, ont dès lors pu être ache-
tées par des aménageurs redevables d?actions de compen-
sation dans la Plaine de la Crau, sous réserve du respect
du principe d?équivalence écologique et de proximité éco-
logique fonctionnelle.
Suivi de l?opération
Les suivis sont réalisés annuellement et confiés aux
co-gestionnaires du site : le Conservatoire d?Espaces
Naturels (CEN) PACA et la Chambre d?Agriculture des
Bouches-du-Rhône, déjà co-gestionnaires de la réserve
naturelle adjacente. Le CEN réalise les suivis naturalistes,
parfois accompagné sur le volet botanique par l?Institut
Méditerranéen de Biodiversité et d?Écologie marine et
continentale (IMBE) ; et la Chambre d?Agriculture effectue
le suivi de la gestion pastorale. Deux thèses, une sur la
dynamique de végétation du site et une autre en entomo-
logie, ont été réalisées sous la direction de l?IMBE sur la
base de ce terrain expérimental. Une autre en socio-éco-
nomie a été réalisée sous la direction de l?INRA.
Les résultats des suivis sont présentés lors des réunions
du comité de pilotage local (Copil). Ce comité réunit au
moins une fois par an des représentants de la DREAL
PACA, de la DDTM, du CRSPN, de l?IMBE, du CEN PACA,
de la Chambre d?Agriculture des Bouches-du-Rhône et
de CDC Biodiversité. La réunion peut parfois être ouverte
à d?autres acteurs, tels que des scientifiques réalisant
des travaux de recherche en lien avec la Plaine la Crau.
Toutefois, le principe est de garder un nombre restreint de
membres pour conférer au Copil un caractère opération-
nel. À titre indicatif, ce sont plus de 20 Copil qui ont eu lieu
entre 2008 et 2016.
Ces réunions s?organisent généralement sur une de-
mi-journée, pendant laquelle les résultats de l?activité
sur le site de Cossure sont présentés ; puis l?assemblée
passe en revue les projets d?aménagement susceptibles
de nécessiter des unités de compensation et mentionne
d?éventuels événements particuliers ayant lieu en plaine
de Crau ; enfin, la réunion intègre, le cas échéant, la pré-
sentation des résultats de travaux de recherche.
En parallèle, la DREAL PACA tient un registre précis des
unités de compensation vendues.
Reporting
Les comptes-rendus (et leurs annexes) des réunions
annuelles du comité de suivi local constituent le bilan
annuel de l?opération transmis au ministère en charge de
l?environnement. Le bilan intègre donc l?état d?avancement
des indicateurs faune-flore collectés par le CEN et détaille
la gestion mise en place par la Chambre d?Agriculture
(dates d?arrivée et de départ des troupeaux, pression
de pâturage?).
En 2016, CDC Biodiversité a effectué un bilan intermédiaire
complet de l?opération Cossure sur les volets écologiques,
sociologiques, économiques et financiers.
Par ailleurs, CDC Biodiversité communique chaque année
aux maîtres d?ouvrage un rapport d?activité synthétisant
l?état d?avancement des indicateurs faune-flore, les évé-
nements particuliers ayant eu lieu dans l?année tels que
les visites des services instructeurs, de scientifiques ou de
délégations étrangères comme cela est régulièrement le
cas, ainsi que les actions de communication concernant
Cossure (articles de presse, reportages audio-visuels?).
REFERENCES
MTES (2017). Sites naturels de com-
pensation, un outil prometteur au ser-
vice de ce la biodiversité. Théma Es-
sentiel, CGDD & DEB. Disponible sur :
https://www.ecologique-solidaire.
gouv.fr/
Site internet du ministère, Offre de
compensation : https://www.ecolo-
gique-solidaire.gouv.fr/
Site internet de CDC Biodiversité, opé-
ration Cossure : http://www.cdc-bio-
diversite.fr/
MEB, Mission Economie de la Biodi-
versité de la Caisse des dépôts (2016).
Retour sur la première expérimenta-
tion de « site naturel de compensa-
tion » en France : l?opération Cossure.
BIODIV?2050 : Compensation écolo-
gique : naissance d?un cadre cohérent.
Décembre 2016, no. 11, 32p. Dispo-
nible sur : http://www.mission-econo-
mie-biodiversite.com/
83
LISTE DES SIGLES
A : Accompagnement
AFB : Agence Française pour la Biodiversité
ATEN : Atelier Technique des Espaces Naturels
APG : Arrêté de Prescriptions Générales
CAMPanule : CAtalogue de Méthodes et Protocoles
d?acquisition de données naturalistes
CBNA : Conservatoire Botanique National Alpin
CDC : Caisse des dépôts et consignations
CE : Code de l?Environnement
CMR : Capture-Marquage-Recapture
CEN : Conservatoire d?Espaces Naturels
CEREMA : Centre d?études et d?expertise sur les risques,
l?environnement, la mobilité et l?aménagement
CGDD : Commissariat Général au Développement Durable
CNPN : Conseil National pour la Protection de la Nature
CSRPN : Conseil Scientifique Régional du Patri-
moine Naturel
DDT(M) : Direction Départementale de Territoires (et de
la Mer)
DM : Direction de la Mer
DREAL : Direction Régionale de l?Environnement, de
l?Aménagement et du Logement
ERC : Eviter-Réduire-Compenser
GéoMCE : Géolocalisation des Mesures Compensa-
toires Environnementales
GINCO : Gestion d?Information Naturaliste Collaborative
et Ouverte
IBD : Indice Biologique Diatomées
IBGN : Indice biologique Global Normalisé
IBQS : Indice Biotique de Qualité des Sols
ICPE : Installations Classées pour la Protection
de l?Environnement
IKA : Indice kilométrique d?Abondance
IMBE : Institut Méditerranéen de Biodiversité et d?Écolo-
gie marine et continentale
IOTA : Installations, Ouvrages, Travaux et Activités
IPA : Indice Ponctuel d?Abondance
MEB : Mission Economie de la Biodiversité
MEDDE : Ministère de l?Ecologie, du Développement
Durable et de l?Energie
MES : Matières en Suspension
MNHN : Muséum National d?Histoire Naturelle
MTES : Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
NPK : Azote, Phosphore et Potassium
ONCFS : Office National de la Chasse et de la
Faune Sauvage
ONEMA : Office National de l?Eau et des Mi-
lieux Aquatiques
ORE : Obligation Réelle Environnementale
PLU : Plan Local d?Urbanisme
SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale
SIG : Système d?Information Géographique
SINP : Système d?information sur la nature et
les paysages
SNC : Sites Naturels de Compensation
SRADDET : Schéma Régional d?Aménagement, de
Développement Durable et d?Egalité des Territoires
SRCE : Schéma Régional de Cohérence Ecologique
UNPG : Union nationale des producteurs de granulats
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MISSION ÉCONOMIE
DE LA BIODIVERSITÉ
CDC BIODIVERSITÉ
102 RUE RÉAUMUR
75002 PARIS
TÉL. +33 (0)1 80 40 15 00
www.mission-economie-biodiversite.com
Les difficultés relatives au suivi des mesures d?évitement, de réduction et de com-
pensation sont aujourd?hui bien connues : envoi et analyse des bilans de suivi non
systématiques, disparité des méthodes de capitalisation des données, difficulté des
contrôles de terrain au regard du nombre croissant de mesures ERC prescrites, ...
Bien qu?intervenant à la fin de la procédure d?autorisation d?un projet, le suivi des
mesures n?est pas l?étape la moins importante. Au contraire, l?amélioration du
dispositif de suivi va de pair avec celle de la mise en oeuvre de la séquence ERC. Sa
qualité est d?autant plus importante que ce suivi permet d?évaluer l?avancement de
la mise en oeuvre de la séquence ERC en France via l?amélioration de la traçabilité
de la localisation des mesures, de mesurer l?efficacité des mesures par rapport
aux objectifs écologiques fixés, de capitaliser les retours d?expérience sur les
techniques de mise en oeuvre et leurs réussites comme leurs échecs, d?identifier
et de favoriser les mesures ayant démontré leur efficacité ou plus globalement, de
fournir les outils et méthodes permettant d?atteindre l?objectif d?absence de perte
nette de biodiversité, voire de gain de biodiversité, inscrit à l?article 2 de la loi
Biodiversité du 8 août 2016.
Ce guide propose des fiches méthodologiques et des outils aux maîtres d?ouvrage,
qui sont réglementairement responsables de la mise en oeuvre et de l?efficacité
de leurs mesures ERC, mais également aux bureaux d?études et opérateurs de
compensation qui sont susceptibles d?être mandatés par les maîtres d?ouvrage pour
assurer la définition, la mise en oeuvre, la gestion et le suivi de leurs mesures ERC.
Enfin, ce document est également susceptible d?apporter des éléments utiles aux
services de l?État pour l?instruction des dossiers, l?accompagnement des maîtres
d?ouvrage dans l?amélioration de la qualité de leurs rendus, la rédaction des actes
d?autorisation ou encore l?analyse des bilans de suivi et le contrôle de terrain des
mesures ERC.
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
http://www.mission-economie-biodiversite.com
Éditos
Introduction
Objectifs et cadre réglementaire du suivi des mesures ERC
Définitions
Procédures
Acteurs
Contexte réglementaire
Guide méthodologique d?aide au suivi des mesures ERC
Objectifs et lecture du guide
Trames types
La lecture des fiches selon l?avancement du projet
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
Liste des sigles
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION s.
Il sera néanmoins nécessaire de garder une certaine sou-
plesse dans la rédaction afin de pouvoir s?adapter au terrain
et à l?évolution éventuelle du contexte environnemental.
!
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N°13 - AVRIL 2019
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GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
2.2 Trames types
TRAME DESCRIPTIVE D?UN SITE D?ACCUEIL D?UNE (OU PLUSIEURS) MESURE(S)
La description des mesures ERC doit être précédée de la description du site sur lequel elles vont être mises en place(2).
Cette description est d?autant plus intéressante pour le porteur de projet s?il réalise plusieurs mesures sur un même
site d?accueil (comme cela est souvent le cas pour les mesures de compensation), auquel cas cette trame « site » sera
commune à toutes les mesures du site, ce qui permettra de s?assurer de leur cohérence globale. Le modèle ci-après est
proposé. Certaines catégories se rapportent à des fiches du présent guide, car celles-ci offrent les clés pour comprendre
comment les compléter.
Ces trames sont fournies à titre indicatif. Elles sont adaptables et ce modèle peut être amené à être modifié/
amélioré au cas par cas, selon les informations disponibles.
d DONNÉES GÉNÉRALES DU SITE
Nom du site :
d LOCALISATION DU SITE
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ? ?
? ? ? ?
Carte de localisation du site sécurisé
d MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
? Acquisition foncière
? Convention
? Bail emphytéotique
? Bail rural
? Bail rural environnemental
? Obligation réelle environnementale
? Autre (préciser) :
Fiche n°2
Date de la sécurisation foncière :
Durée de sécurisation foncière :
Évolution prévue du site après la date de fin de sécurisation :
d ÉTAT INITIAL DU SITE
Milieu physique : Géologie, hydrologie et fonctions hydrauliques éventuelles, caractéristiques physi-
co-chimiques et / ou morphologiques du sol, etc.
Milieu naturel : Faune, flore, habitats, corridors et zonages réglementaires et d?inventaires
(2) Dans le cas des mesures R, C ou A qui font l?objet d?une mise en oeuvre sur un site spécifique.
!
25
Milieu humain : Foncier / urbanisme, agriculture, bâti, usages anthropiques historiques et actuels du
site, activités exerçant une pression anthropique sur le site, etc.
Paysage :
Menaces et pressions éventuelles :
Politiques publiques en vigueur sur les milieux naturels
du site et à proximité :
d MESURES PROPOSÉES SUR LE SITE
Liste des mesures proposées :
Carte de localisation des mesures proposées au sein du site
Fiche n°2 Fiche n°5
d MODALITÉS DE REPORTING
Format, fréquence de rendu, etc.
TRAME DESCRIPTIVE D?UNE MESURE
Ces trames sont données à titre indicatif. Elles sont adaptables et ce modèle peut être amené à être modifié/
amélioré au cas par cas, selon les informations disponibles.
d DONNÉES GÉNÉRALES DE LA MESURE
Intitulé de la mesure :
Fiche n°2Phase de la séquence : ? ?Évitement ? Réduction ? Compensation ? Accompagnement
Type :
Cf. classification du Guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
Fiche n°2
Catégorie :
Sous-catégorie :
Cible(s) de la mesure :
? Population humaine
? Faune et flore (précisez ci-dessous)
? Habitats naturels (précisez ci-dessous)
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoines culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
Fiche n°2
Objectif(s) de la mesure :
Fiche n°2
!
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26
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
Type de travaux envisagés (génie écologique, autres) :
Fiche n°2
Détail du programme opérationnel de gestion conservatoire :
Structure en charge de/associée à la mise en oeuvre des travaux envisagés :
Structure en charge de la gestion conservatoire de la mesure :
d DATES
Durée prévue :
Date de mise en oeuvre prévue (dates de début et de fin des travaux) :
d ESTIMATION DU COÛT DE LA MESURE
Montant prévu pour la sécurisation foncière :
Montant prévu pour les travaux initiaux (dont maîtrise d?oeuvre) :
Montant prévu pour les travaux d?entretien (dont maîtrise d?oeuvre) :
Autres ingénieries ou maîtrises d?oeuvre prévues (suivi, reporting, pilotage, etc.) :
d LOCALISATION
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
Fiche n°2
Fiche n°5
? ? ? ?
? ? ? ?
Dimensionnement de la mesure (Surface, mètres linéaires ou
nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site.
Extrait cartographique de la mesure sous format .shp à fournir
d ESPÈCES ANIMALES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Famille / Embranchement Nom scientifique Nom vernaculaire
Évaluation de l?état des
populations sur le site et son
environnement proche
? ? ? ?
? ? ? ?
d ESPÈCES VÉGÉTALES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Famille / Embranchement Nom scientifique Nom vernaculaire
Évaluation de l?état des
populations sur le site et son
environnement proche
? ? ? ?
? ? ? ?
27
d MILIEUX/HABITATS CONCERNÉS PAR LA MESURE
Type d?habitat/milieu Habitat/milieu Évaluation de l?état des habitats cibles sur le site et son environnement
proche
? ? ?
? ? ?
d FONCTIONS ÉCOLOGIQUES CONCERNÉES PAR LA MESURE
Type de fonction Fonctions Évaluation de l?état des fonctions cibles sur le site et son
environnement proche
? ? ?
? ? ?
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?état d?avancement de la
mesure : objectif(s) de moyens
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de
suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Fiche n°3
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Fiche n°3Coût du suivi de la mise en oeuvre :
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de
suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Fiche n°3
Structure(s) en charge du suivi de l?efficacité :
Fiche n°3Coût du suivi de l?efficacité :
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28
GUIDE D?AIDE AU SUIVI DES MESURES D?ÉVITEMENT, DE RÉDUCTION ET DE COMPENSATION
2.3 La lecture des fiches selon
l?avancement du projet
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
Trames descriptives d?un site d?accueil
et d?une mesure à insérer dans le dossier
(alimentées avec les méthodologies
présentées dans les fiches n°2, 3 et 5)
Fiche n°1 : Prévoir la démarche
ERC dès la conception de son projet
Fiche n°2 :
Vers une défi-
nition précise des
mesures ERC facili-
tant la mise en
place de leur suivi
a posteriori
Fiche n°3 : Définir le suivi des mesures ERC dès le dos-
sier de demande d?autorisation
Fiche n°5 : La géolocalisation des mesures, pour un
meilleur suivi
Fiche n°4 : Réaliser le suivi écologique et
rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Fiche n°7 : Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
Fiche n°6 : Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des me-
sures ERC
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Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Prévoir la démarche ERC dès
la conception de son projet
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(1) Une mesure d?évitement « amont » est définie comme étant une « mesure prévue avant détermination de la version du projet tel que présenté dans le dossier de demande (stade des
réflexions amont, études d?opportunité ou études amont, études préalables, comparaison des différentes variantes, des scénarios d?implantation du projet, des différentes solutions
d?aménagement, d?emprises du chantier et des installations, ouvrages et activités définitives, etc.) » dans le guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Autorité compétente chargée de délivrer l?autorisation,
bureaux d?études, autorité environnementale,
établissements publics en charge de l?appui technique à
l?instruction (AFB, ONCFS).
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation de plusieurs outils à disposition des
porteurs de projet pour intégrer la séquence ERC le plus
en amont possible, lors de la conception du projet : la
concertation préalable, la phase amont de l?autorisation
environnementale ou encore le cadrage préalable.
CONTEXTE
Tout porteur de projet soumis au moins à l?une des procé-
dures environnementales (évaluation environnementale,
procédure « Loi sur l?eau », dérogation « espèces proté-
gées », procédure ICPE, etc.) se doit de présenter une dé-
marche ERC dans son dossier de demande d?autorisation.
Toutefois, cette démarche ERC se réfléchit bien en amont
de la rédaction du dossier, dès la conception du projet.
Aussi, la définition des modalités de mise en oeuvre ainsi
que des modalités de suivi des mesures ERC sont réflé-
chies avant de se lancer dans la rédaction du dossier de
demande d?autorisation.
Un maître d?ouvrage peut donc prévoir sa démarche ERC
en amont, et ce dès les premières étapes de la conception
du projet, notamment :
- lors de la concertation préalable, procédure vo-
lontaire qui concerne les projets soumis à évaluation
environnementale. Cette phase permet au grand public
de « débattre de l?opportunité, des objectifs et des
caractéristiques principales du projet [...] ainsi que de
[ses] impacts significatifs sur l?environnement et l?amé-
nagement du territoire. Elle permet, le cas échéant,
de débattre de solutions alternatives, y compris, pour
un projet, son absence de mise en oeuvre » (article
L121-15-1 du CE), notamment au regard des enjeux en-
vironnementaux du territoire. Elle est donc l?occasion de
discuter des mesures d?évitement « amont »(1) proposées
par le porteur de projet.
- lors de la phase amont de l?autorisation environne-
mentale : les porteurs de projet peuvent solliciter de
l?administration soit des échanges (entretien, réunion,
etc.), soit un « certificat de projet » qui identifie les
régimes et procédures dont relève le projet, précise le
contenu attendu du dossier et surtout peut fixer, en
accord avec le porteur de projet, un calendrier d?instruc-
tion dérogatoire aux délais légaux, s?il y a accord entre le
pétitionnaire et l?administration.
31
L?objectif est d?améliorer la qualité des dossiers pour
fluidifier leur instruction. Cette phase amont présente
plusieurs avantages :
- Le montage du dossier est plus sécurisé techni-
quement et juridiquement, et le traitement du dossier
plus transparent.
- La qualité des dossiers est améliorée, ce qui permet
de limiter les demandes de compléments.
- La phase amont implique un engagement du porteur
de projet et de l?administration sur les procédures et
le calendrier, au moyen de la délivrance d?un certificat
de projet
- Elle permet un cadrage préalable à l?étude d?impact,
rédigé sur demande du porteur de projet, par l?autorité
compétente (qui consulte l?autorité environnementale).
Contexte législatif et
réglementaire
?Relatif à la concertation préalable
L?article L121-15-1 du CE précise que « la concertation
préalable peut concerner :
1° Les projets, plans et programmes mentionnés à l?article
L. 121-8 pour lesquels la Commission nationale du débat
public a demandé une concertation préalable en applica-
tion de l?article L. 121-9 ;
1° bis Les projets mentionnés au II de l?article L. 121-8
pour lesquels une concertation préalable est menée par le
maître d?ouvrage en application du même II ;
2° Les projets assujettis à une évaluation environnemen-
tale en application de l?article L. 122-1 et ne relevant pas
du champ de compétence de la Commission nationale du
débat public en application des I et II de l?article L. 121-8 ;
[...] La concertation préalable permet de débattre de
l?opportunité, des objectifs et des caractéristiques
principales du projet [...], des enjeux socio-économiques
qui s?y attachent ainsi que de leurs impacts significatifs
sur l?environnement et l?aménagement du territoire.
Cette concertation permet, le cas échéant, de débattre
de solutions alternatives, y compris, pour un projet, son
absence de mise en oeuvre. Elle porte aussi sur les moda-
lités d?information et de participation du public après la
concertation préalable. »
« La concertation préalable est d?une durée minimale
de quinze jours et d?une durée maximale de trois mois »
(article L121-16 du CE).
« Le bilan de cette concertation est rendu public. Le
maître d?ouvrage ou la personne publique responsable
indique les mesures qu?il juge nécessaire de mettre en
place pour répondre aux enseignements qu?il tire de la
concertation » (article L121-16 du CE).
L?article L.121-17 du CE précise les personnes suscep-
tibles de solliciter une concertation préalable :
« I. - Pour les [...] projets mentionnés [au 2°] de l?article L.
121-15-1, [...] le maître d?ouvrage du projet peut prendre
l?initiative d?organiser une concertation préalable, soit
selon des modalités qu?[il fixe] librement, soit en choisis-
sant de recourir à celles définies à l?article L. 121-16-1.
Dans les deux cas, la concertation préalable respecte les
conditions fixées à l?article L. 121-16.
II. - En l?absence d?une concertation préalable décidée en
application du I, l?autorité compétente pour autoriser un
projet mentionné au 2° de l?article L. 121-15-1 peut impo-
ser par décision motivée au maître d?ouvrage du projet
d?organiser une concertation préalable réalisée dans le
respect des modalités définies aux articles L. 121-16 et
L. 121-16-1 ».
L?article R121-20 du CE précise que « le maître d?ouvrage
ou la personne publique responsable établit un dossier de
la concertation, qui comprend notamment :
- les objectifs et caractéristiques principales du [...]
projet, y compris, [...] son coût estimatif ;
- le cas échéant, le plan ou le programme dont
il découle ;
- la liste des communes correspondant au territoire
susceptible d?être affecté ;
- un aperçu des incidences potentielles
sur l?environnement ;
- une mention, le cas échéant, des solutions
alternatives envisagées. »
L?article R121-21 du CE explique que « lorsque la concer-
tation est organisée selon des modalités librement fixées
en application du I de l?article L. 121-17 et qu?il n?est pas
fait appel à un garant, le bilan de la concertation et les
mesures qu?il ou elle juge nécessaires pour tenir compte
des enseignements de la concertation sont établis et
publiés par le maître d?ouvrage ou la personne publique
responsable dans un délai de trois mois après la fin de
la concertation.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
32
Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Il est publié sur le site internet du maître d?ouvrage ou
de la personne publique responsable, ou s?il ou elle n?en
dispose pas, sur le site internet des services de l?État dans
le département ».
?Relatif au cadrage préalable
« L?étude d?impact préalable à la réalisation du projet est
réalisée sous la responsabilité du ou des maîtres d?ou-
vrage » (article R122-1 du CE).
Toutefois, « si le maître d?ouvrage le requiert avant de
présenter une demande d?autorisation, l?autorité com-
pétente [chargée de prendre la décision d?autorisation,
d?approbation ou d?exécution du projet] rend un avis sur le
champ et le degré de précision des informations à fournir
dans l?étude d?impact », couramment appelé « cadrage
préalable » (article L122-1-2 du CE).
« Dans sa demande, le maître d?ouvrage fournit au mini-
mum les éléments dont il dispose sur les caractéristiques
spécifiques du projet et, dans la zone qui est susceptible
d?être affectée :
- les principaux enjeux environnementaux ;
- ses principaux impacts » (article R122-4 du CE).
« À la demande du maître d?ouvrage, l?autorité compétente
[peut également] organise[r] une réunion d?échange d?in-
formations avec les parties prenantes locales intéressées
par ce projet afin que chacune puisse faire part de ses
observations sur les incidences potentielles du projet
envisagé » (article L122-1-2 du CE).
Pour rédiger ce cadrage préalable, l?autorité qui a la
compétence de prendre la décision d?autorisation,
d?approbation ou d?exécution du projet consulte sans
délai l?« autorité environnementale, [...] les communes
d?implantation du projet, les collectivités territoriales
et leurs groupements qu?elle estime intéressés au regard
des incidences environnementales notables du projet sur
leur territoire, [...] et, pour ce qui concerne les aspects liés
à la santé humaine, le ministre chargé de la santé pour les
projets susceptibles d?avoir des incidences notables sur
l?environnement et la santé humaine au-delà du territoire
d?une seule région et le directeur général de l?agence ré-
gionale de santé pour les autres projets » (article R122-4
du CE).
« Dans son avis, l?autorité compétente précise les élé-
ments permettant au maître d?ouvrage d?ajuster le conte-
nu de l?étude d?impact à la sensibilité des milieux et aux
impacts potentiels du projet sur l?environnement ou la
santé humaine, notamment le degré de précision des dif-
férentes thématiques abordées dans l?étude d?impact »
(article R122-4 du CE). Aussi, la manière de définir sa dé-
marche ERC peut faire l?objet d?un tel cadrage préalable.
« Cet avis comporte tout autre renseignement ou élément
[que l?autorité compétente] juge utile de porter à la
connaissance du maître d?ouvrage, notamment sur les
zonages applicables au projet, et peut également préciser
le périmètre approprié pour l?étude de chacun des impacts
du projet » (article R122-4 du CE).
Enfin, « les précisions apportées par l?autorité compétente
n?empêchent pas celle-ci de faire compléter le dossier de
demande d?autorisation ou d?approbation [a posteriori] et
ne préjugent pas de la décision qui sera prise à l?issue de la
procédure d?instruction » (article L122-1-2 du CE).
?Relatif à l?autorisation environnementale
L?article L.181-5 du CE précise que : « avant le dépôt de la
demande d?autorisation environnementale, le porteur d?un
projet soumis à une telle autorisation :
1° Peut solliciter des informations lui permettant de
préparer son projet et le dossier de sa demande d?auto-
risation auprès de l?autorité administrative compétente.
Les réponses apportées par celle-ci sont fonction de l?état
du projet et ne préjugent ni du contenu du dossier qui
sera finalement nécessaire à l?instruction de la demande
d?autorisation ni de la décision qui sera prise à l?issue
de celle-ci ;
2° Peut faire établir par l?autorité administrative compé-
tente le certificat de projet prévu par l?article L. 181-6 ; [...]
4° Si le projet est soumis à évaluation environnementale,
peut demander à l?autorité compétente l?avis sur le champ
et le degré de précision des informations à fournir dans
l?étude d?impact prévu à l?article L. 122-1-2. »
L?article L.181-6 du CE explique que : « Un certificat de
projet peut être établi à la demande du porteur d?un projet
soumis à autorisation environnementale par l?autorité
administrative compétente pour délivrer celle-ci.
Le certificat, en fonction de la demande présentée et au vu
des informations fournies, indique les régimes, décisions
et procédures qui relèvent de l?autorité administrative
compétente pour l?autorisation environnementale et qui
sont applicables au projet à la date de cette demande,
ainsi que la situation du projet au regard des dispositions
relatives à l?archéologie préventive.
33
Le certificat comporte également :
- soit le rappel des délais réglementairement prévus
pour l?intervention de ces décisions ;
- soit un calendrier d?instruction de ces décisions, qui
se substitue aux délais réglementairement prévus s?il
recueille, dans les conditions fixées par le décret prévu
par l?article L. 181-31, l?accord du demandeur et qui
engage ainsi celui-ci et l?administration.
Les indications figurant dans le certificat de projet ne
peuvent être invoquées à l?appui d?un recours contre l?au-
torisation environnementale ultérieurement délivrée mais
engagent la responsabilité de l?administration lorsque leur
inexactitude ou la méconnaissance des engagements du
calendrier a porté préjudice au bénéficiaire du certificat.
Le porteur du projet peut présenter conjointement à sa
demande de certificat de projet une demande d?examen
au cas par cas prévu par le IV de l?article L. 122-1, une
demande d?avis sur le champ et le degré de précision des
informations à fournir dans l?étude d?impact prévu par l?ar-
ticle L. 122-1-2 et une demande de certificat d?urbanisme
prévu par l?article L. 410-1 du code de l?urbanisme. Elles
sont, s?il y a lieu, transmises à l?autorité administrative
compétente pour y statuer et les décisions prises avant
l?intervention du certificat de projet sont annexées
à celui-ci ».
MÉTHODOLOGIE
Il est courant que les parties relatives aux mesures ERC
et à leurs modalités de suivi soient peu développées dans
les dossiers de demande d?autorisation, généralement à
cause d?un manque d?information sur le contenu attendu.
Toutefois, la bonne définition des mesures et la réalisation
d?un programme de suivi associé à chaque mesure dès le
dossier de demande d?autorisation permet de se poser très
rapidement la question de leur réalisme, de leur soutena-
bilité technique et financière, et donc de l?acceptabilité du
projet et des impacts qu?il générera. Elle facilite ensuite
le suivi de la mise en oeuvre et de l?efficacité de ces der-
nières. En outre, lorsque les mesures sont bien définies,
dimensionnées et décrites dans le dossier de demande
d?autorisation, il n?est pas rare que l?autorité décisionnaire
reprenne les propositions dans l?acte d?autorisation.
? La concertation préalable
La concertation préalable, sollicitée par le porteur de pro-
jet ou imposée par l?autorité compétente pour l?autoriser,
permet ainsi au grand public de débattre des différentes
variantes du projet envisagées et de passer en revue les
solutions alternatives, y compris celle de son absence de
mise en oeuvre. En effet, ces variantes, si elles permettent
de mieux prendre en compte les enjeux environnementaux
du territoire identifiés au préalable, peuvent constituer
des mesures d?évitement « amont » (scénarios d?implanta-
tion du projet, des différentes solutions d?aménagement,
d?emprises du chantier et des installations, ouvrages et
activités définitives, etc.). À titre d?exemple, le choix d?une
variante A du projet localisée sur un terrain déjà urbanisé
sans enjeu relatif aux espèces protégées plutôt qu?une
variante B de ce projet dont l?implantation est prévue sur
une zone considérée comme sensible car accueillant des
espèces protégées peut constituer une mesure d?évite-
ment « amont ».
Aussi, dans son dossier de concertation préalable, le
porteur de projet peut consacrer une partie spécifique à
la présentation de ses mesures d?évitement « amont » afin
de valoriser la démarche qu?il a mise en place au regard
des différents enjeux environnementaux pré-identifiés.
Le débat associant le grand public lors de la concertation
préalable et notamment les acteurs locaux qui ont une
connaissance fine des enjeux environnementaux du
territoire permettra, sur la base de ce dossier, d?identifier
d?autres mesures ERC potentielles.
À l?issue de cette concertation, le porteur de projet
retranscrit ses engagements, et notamment ceux
relatifs aux mesures ERC, en plus du bilan de la
concertation demandé à l?article L121-16 du CE.
Ces engagements constitueront la base sur laquelle
le suivi de la bonne mise en oeuvre et de l?efficacité des
mesures ERC, et principalement des mesures d?évitement
« amont », pourra s?effectuer. Ils pourront identifier par
exemple les zones sensibles évitées et permettre au grand
public de vérifier l?absence d?impact sur ces zones, et donc
au maître d?ouvrage lui-même ainsi qu?aux services de
l?État de suivre la bonne mise en oeuvre de ces mesures.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
34
Fiche n°1
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Le bilan et les engagements doivent d?ailleurs être inté-
grés au dossier d?enquête publique, étape à laquelle une
première vérification des engagements du porteur de
projet en termes d?évitement amont pourra être réalisée,
les choix relatifs du projet étant également retranscrits
au sein de l?étude d?impact, pièce obligatoire du dossier
d?enquête publique.
? Le cadrage préalable
Le cadrage préalable, facultatif, permet ainsi aux maîtres
d?ouvrage qui l?ont demandé d?avoir davantage d?informa-
tions concernant le contenu du dossier et de repérer en
amont d?éventuelles difficultés qu?ils pourraient rencon-
trer lors de l?évaluation environnementale de leur projet.
Pour ce faire, le porteur de projet doit joindre à la de-
mande d?informations un fond de dossier qui présente les
grandes lignes du projet et son implantation territoriale,
ainsi que ses principaux enjeux et ses effets possibles sur
l?environnement. Les services de l?État ne pouvant pas se
mobiliser plusieurs fois en amont de chaque projet, il est
nécessaire que les maîtres d?ouvrage présentent des élé-
ments concrets et des réflexions suffisamment avancées
lorsqu?ils sollicitent un cadrage préalable.
Ainsi, en plus des questions relatives au périmètre du
projet et aux degrés de précisions attendus dans l?étude
d?impact, le porteur de projet peut questionner l?autorité
environnementale (en charge de la rédaction du cadrage
préalable) sur des sujets plus spécifiques. Ce cadrage
préalable peut en effet être l?occasion pour un porteur
de projet d?obtenir des éléments réglementaires et tech-
niques nécessaires à la bonne définition de sa démarche
ERC, et plus spécifiquement, lorsque cela est possible,
des éléments relatifs aux modalités de suivi des mesures.
Par exemple, si sa demande de cadrage porte notam-
ment sur les mesures ERC et leurs modalités de suivi à
prévoir, le porteur de projet pourra être renseigné sur
les attentes du service qui instruira son futur dossier de
demande d?autorisation.
Ce cadrage préalable est également l?occasion de veiller à
la symétrie entre les méthodes utilisées pour la réalisation
de l?état initial du site d?accueil et les méthodes utilisées
pour le suivi des mesures sur ce site.
Aucun délai réglementaire entre la saisine des services de
l?État pour un cadrage préalable et leur réponse n?est fixé.
Toutefois, de nombreux services se basent sur les délais
réglementaires des avis de l?autorité environnementale
locale, à savoir environ 2 mois.
? La phase amont de l?autorisation
environnementale
La procédure d?autorisation environnementale présente
plusieurs avantages relatifs à la conception de la démarche
ERC. Susceptible d?embarquer plusieurs procédures fai-
sant l?objet de mesures ERC, elle peut permettre :
- d?avoir une vision et une évaluation globale des im-
pacts du projet et donc des prescriptions notamment en
termes de mesures ERC plus adaptées,
- de mutualiser des mesures qui auraient pu être dé-
finies parallèlement au titre de différentes procédures,
- d?homogénéiser et mutualiser la description des
mesures au sein du dossier unique,
- de mutualiser le suivi des mesures,
- de mutualiser des mesures d?accompagnement entre
plusieurs maîtres d?ouvrage (ex : recherche).
Plus particulièrement, la phase amont de l?autorisation
environnementale instaure un dialogue entre instructeurs
et porteurs de projet qui permet ;
- de travailler dès la conception du projet sur la
définition de l?évitement, de la réduction, voire de
la compensation,
- d?obtenir, tout comme pour le cadrage préalable, des
éléments réglementaires et techniques nécessaires
à la bonne définition de sa démarche ERC, et plus
spécifiquement, lorsque cela est possible, des éléments
relatifs aux modalités de suivi des mesures,
- d?envisager la mutualisation des mesures au titre de
plusieurs procédures, et donc une mutualisation des
protocoles de suivi qui y sont associés.
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LES CAHIERS DE BIODIV?2050
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Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
Vers une définition précise des
mesures ERC facilitant la mise en
place de leur suivi a posteriori
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, opérateurs de compensation, services
instructeurs, établissements publics en charge de
missions d?appui technique à l?instruction des dossiers
(AFB, ONCFS, etc.).
X OBJECTIF DE LA FICHE :
Tendre vers la définition la plus précise possible des
mesures dans le dossier de demande d?autorisation, pour
prévoir au mieux et dès cette phase amont leur suivi.
Plus précisément, il s?agit ici de remplir les champs
associés dans les trames types (cf. champs marqués du
logo de la trame descriptive p.24).
CONTEXTE
Contexte réglementaire
? Le cas général
« Le principe d?action préventive et de correction, par prio-
rité à la source, des atteintes à l?environnement » consiste
à utiliser « les meilleures techniques disponibles à un coût
économiquement acceptable. Ce principe implique d?évi-
ter les atteintes à la biodiversité et aux services qu?elle
fournit ; à défaut, d?en réduire la portée ; enfin, en dernier
lieu, de compenser les atteintes qui n?ont pu être évitées
ni réduites, en tenant compte des espèces, des habitats
naturels et des fonctions écologiques affectées » (article
L110-1 du CE).
L?article L163-1 du CE précise que « lorsque la compensa-
tion porte sur un projet, un plan ou un programme soumis
à évaluation environnementale, la nature des compensa-
tions proposées par le maître d?ouvrage est précisée dans
l?étude d?impact présentée par le pétitionnaire avec sa
demande d?autorisation » et explique que « dans tous les
cas, le maître d?ouvrage reste seul responsable à l?égard
de l?autorité administrative qui a prescrit ces mesures
de compensation » de la mise en oeuvre et de l?efficacité
de ses mesures. « Elles [(les mesures de compensation)]
doivent se traduire par une obligation de résultats et être
effectives pendant toute la durée des atteintes ».
Par ailleurs, « si les atteintes liées au projet ne peuvent
être ni évitées, ni réduites, ni compensées de façon satis-
faisante, celui-ci n?est pas autorisé en l?état ».
? L?étude d?impact
L?article R122-5 explique que l?étude d?impact doit conte-
nir « les mesures prévues par le maître de l?ouvrage pour :
- éviter les effets négatifs notables du projet sur l?en-
vironnement ou la santé humaine et réduire les effets
n?ayant pu être évités ;
37
- compenser, lorsque cela est possible, les effets néga-
tifs notables du projet sur l?environnement ou la santé
humaine qui n?ont pu être ni évités ni suffisamment
réduits. S?il n?est pas possible de compenser ces effets,
le maître d?ouvrage justifie cette impossibilité(1).
- La description de ces mesures doit être accompagnée
de l?estimation des dépenses correspondantes, de l?ex-
posé des effets attendus de ces mesures à l?égard des
impacts du projet sur les éléments mentionnés au 5° »
ainsi que « des modalités de suivi » de ces mesures.
? L?autorisation environnementale
L?article R181-14 explique que dans le cas d?un projet
soumis à autorisation environnementale et qui ne fait
pas l?objet d?une étude d?impact(2) par ailleurs, l?étude
d?incidence « présente les mesures envisagées pour éviter
et réduire les effets négatifs notables du projet sur l?envi-
ronnement et la santé, les compenser s?ils ne peuvent être
évités ni réduits et, s?il n?est pas possible de les compenser,
la justification de cette impossibilité ».
De plus, l?article D.181-15-5 du CE précise que « lorsque
l?autorisation environnementale tient lieu de dérogation
au titre du 4° de l?article L. 411-2, le dossier de demande
est complété par la description :
1° Des espèces concernées, avec leur nom scientifique et
nom commun ;
2° Des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet
de la demande avec une estimation de leur nombre et de
leur sexe ;
3° De la période ou des dates d?intervention ;
4° Des lieux d?intervention ;
5° S?il y a lieu, des mesures de réduction ou de compensa-
tion mises en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques
pour les espèces concernées ;
6° De la qualification des personnes amenées à intervenir ;
7° Du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
8° Des modalités de compte rendu des interventions. »
(1) L?impossibilité de compenser fait principalement référence aux thématiques telles que la qualité de l?air ou encore le
bruit pour lesquelles l?application de la compensation est encore au stade de la réflexion.
(2) Par exemple, un projet qui ne rentre pas dans les catégories de projets listées dans l?annexe de l?article R 122-2 (donc non
soumis à évaluation environnementale) et qui fait l?objet d?une autorisation IOTA ou ICPE.
? L?évaluation des incidences Natura 2000
L?article R414-23 détaille le contenu d?une évaluation des
incidences Natura 2000 et notamment :
- un « exposé des mesures qui seront prises pour
supprimer ou réduire ces effets dommageables » « s?il
résulte de l?analyse mentionnée au II que le document
de planification, ou le programme, projet, manifestation
ou intervention peut avoir des effets significatifs dom-
mageables, pendant ou après sa réalisation ou pendant
la durée de la validité du document de planification,
sur l?état de conservation des habitats naturels et des
espèces qui ont justifié la désignation du ou des sites » ;
- et « lorsque, malgré les mesures prévues au III, des
effets significatifs dommageables subsistent sur l?état
de conservation des habitats naturels et des espèces
qui ont justifié la désignation du ou des sites, le dos-
sier d?évaluation expose, en outre [...] la description
des mesures envisagées pour compenser les effets
dommageables que les mesures prévues au III ci-dessus
ne peuvent supprimer. Les mesures compensatoires per-
mettent une compensation efficace et proportionnée au
regard de l?atteinte portée aux objectifs de conservation
du ou des sites Natura 2000 concernés et du maintien
de la cohérence globale du réseau Natura 2000. Ces
mesures compensatoires sont mises en place selon un
calendrier permettant d?assurer une continuité dans les
capacités du réseau Natura 2000 à assurer la conser-
vation des habitats naturels et des espèces. Lorsque
ces mesures compensatoires sont fractionnées dans le
temps et dans l?espace, elles résultent d?une approche
d?ensemble, permettant d?assurer cette continuité ».
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objec-
tifs de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence
de solutions alternatives, l?autorité compétente peut
donner son accord pour des raisons impératives d?intérêt
public majeur. Dans ce cas, elle s?assure que des mesures
compensatoires sont prises pour maintenir la cohérence
globale du réseau Natura 2000. Ces mesures compensa-
toires sont à la charge de l?autorité qui a approuvé le docu-
ment de planification ou du bénéficiaire du programme ou
projet d?activités, de travaux, d?aménagements, d?ouvrages
ou d?installations, de la manifestation ou de l?intervention.
La Commission européenne en est tenue informée. »
(R.414-4 ? VII du CE).
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
38
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
? Les dérogations « espèces protégées »
L?arrêté du 19 février 2007 relatif au contenu d?une dé-
rogation à la protection stricte des espèces explique que
la demande de dérogation doit comprendre « s?il y a lieu,
des mesures d?atténuation ou de compensation mises
en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques pour les
espèces concernées ».
« La délivrance de dérogations aux interdictions mention-
nées aux 1°, 2° et 3° de l?article L. 411-1 [se fait] à condition
qu?il n?existe pas d?autre solution satisfaisante, pouvant
être évaluée par une tierce expertise menée, à la demande
de l?autorité compétente, par un organisme extérieur
choisi en accord avec elle, aux frais du pétitionnaire, et
que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état
de conservation favorable, des populations des espèces
concernées dans leur aire de répartition naturelle » (ar-
ticle L.411-2 du CE).
? Les arrêtés de prescriptions générales
(APG) dans le cas des installations
classées pour la protection de
l?environnement (ICPE) et installations,
ouvrages, travaux et activités (IOTA)
Ils précisent des modalités d?application d?une réglemen-
tation dans le sens de la loi et de ses décrets d?application.
Pris par une autorité administrative (ministre ou préfet), les
APG sont des actes réglementaires fixant les prescriptions
générales relatives aux caractéristiques techniques des
installations (articles L512-5, L512-7 et L512-10 du CE).
Les APG s?appliquent en particulier :
- à certaines rubriques de la nomenclature des ICPE
pour un ou plusieurs régimes (autorisation, enregistre-
ment, déclaration) ;
- à certaines rubriques de la nomenclature des instal-
lations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumises à
autorisation environnementale ou à déclaration.
Les APG peuvent énoncer le respect de la mise en oeuvre
de la séquence ERC ou en porter des mesures précises (qui
ne se limitent alors pas au seul respect des dispositions
légales). Ils sont susceptibles de traduire en partie la
séquence ERC mais ne s?y substituent pas. Outre ces
prescriptions générales, la séquence ERC intervient alors
en complément de ces APG.
Les APG peuvent contenir, selon les cas, des conditions
d?implantation, des conditions de réalisation, des
conditions d?exploitation, des conditions de suivi et de
surveillance, des conditions de remise en état, etc.(3) Ils
(3) Concernant les ICPE, en plus des arrêtés sectoriels, l?arrêté du 2 février 1998 modifié, relatif aux prélèvements et à la consommation d?eau ainsi qu?aux émissions de toute
nature des installations classées pour la protection de l?environnement soumises à autorisation, dit « arrêté intégré », fixe un ensemble de dispositions applicables.
(4) Désigne l?ensemble des actes délivrés : récépissé de déclaration ou enregistrement, arrêté d?autorisation, arrêté de dérogation, etc.
contiennent aussi parfois la liste des conditions parti-
culières qui doivent ou peuvent être déterminées au cas
par cas dans l?acte d?autorisation, d?enregistrement ou
de déclaration.
Dans tous les cas, si le projet est soumis à plusieurs
des procédures mentionnées ci-avant, l?ensemble des
dispositions énoncées doivent être mises en oeuvre par le
porteur de projet.
Contexte non réglementaire
La définition d?un suivi pertinent débute par la définition
précise des mesures ERC (intitulé, objectifs vis-à-vis des
impacts initiaux, cibles, etc.) dans le dossier de demande
d?autorisation. En effet, définir les objectifs associés à
chaque mesure permet au maître d?ouvrage de vérifier leur
adéquation aux impacts du projet mais aussi de prévoir et
d?anticiper les moyens techniques, organisationnels et
humains nécessaires à l?atteinte de ces objectifs. À une
autre échelle, la définition de ces objectifs permettra de
préciser les critères d?évaluation sur lesquels les services
de l?État seront susceptibles d?évaluer la mise en oeuvre
et l?efficacité de la mesure et donc d?adapter le suivi à ces
critères (cf. le paragraphe «méthodologie»).
?Une meilleure définition des mesures
Le ministère en charge de l?environnement a fait le constat
que la mise en oeuvre de la séquence ERC est parfois hé-
térogène selon les acteurs et les territoires, en l?absence
de partage de pratiques communes. Il s?est donc avéré
nécessaire de produire des éléments méthodologiques
permettant de mieux définir ce que peuvent recouvrir les
différentes phases de la séquence ERC et de proposer une
classification des mesures de ces dernières. C?est l?objet
du guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES,
2018), paru en 2018, qui présente une classification na-
tionale portant sur les mesures d?évitement, de réduction,
de compensation et également d?accompagnement (A).
Destinée aux services instructeurs, maîtres d?ouvrage et
autres acteurs de la séquence ERC, son objectif est no-
tamment d?être plus précis dans la définition des mesures
dans le dossier de demande d?autorisation d?un porteur de
projet et la rédaction des actes d?autorisation(4) en vue de
pouvoir mettre en place un suivi de leur mise en oeuvre et
de leur efficacité.
39
Comme le mentionne le guide d?aide à la défini-
tion des mesures ERC, un « suivi qui a pour ob-
jet de s?assurer de l?efficacité de l?atteinte des objec-
tifs d?une mesure d?évitement, de réduction ou de
compensation ne constitue pas à lui seul une mesure
et ne correspond qu?à une action qui doit être inté-
grée à part entière dans la mesure correspondante.
C?est une partie intrinsèque de cette dernière et
obligatoire » . « Pris individuellement, il ne doit pas
être considéré comme une mesure spécifique ».
(MTES, 2018)
« Il y a cependant des cas où le suivi n?a pas pour objet
de s?assurer de l?efficacité de l?atteinte des objectifs d?une
mesure, mais peut avoir pour but de compléter les connais-
sances scientifiques concernant une espèce impactée (ou
susceptible d?être impactée) par le projet ou de s?assurer
de l?absence d?impact en phase chantier par exemple ».
?Un rôle à jouer dans les prescriptions
qui seront imposées au maître d?ouvrage
Par ailleurs, l?acte d?autorisation d?un projet, et plus
particulièrement les articles relatifs aux mesures ERC et
à leurs modalités de suivi, sont très souvent rédigés sur
la base des propositions faites par le porteur de projet
dans son dossier de demande d?autorisation, lorsqu?elles
sont pertinentes.
Cet acte d?autorisation représente l?aboutissement de
l?instruction. Selon la nature de la demande (procédure
« Loi sur l?eau » ou ICPE, dérogation à la protection stricte
des espèces, dérogation en site Natura 2000, défriche-
ment, faisant - ou non - l?objet d?une évaluation ou d?une
autorisation environnementale, etc.), le contenu de l?acte
d?autorisation diffère. Toutefois, on y retrouve généra-
lement des articles spécifiques aux mesures ERC(A) qui
précisent, autant que possible :
- l?intitulé des mesures,
- les principes régissant le dimensionnement
des mesures,
- la description des mesures (objectifs, travaux de
génie écologique et dispositifs associés),
- la durée totale et la ou les échéances de mise en
oeuvre des mesures,
- les éventuelles modifications des mesures (dans le
cas d?un arrêté modificatif),
- les modalités d?accès aux sites accueillant
les mesures,
- les modalités de suivi des mesures ERC.
Ainsi, lorsque les engagements du maître d?ouvrage
en termes de mesures ERC sont jugées techniquement
satisfaisants, les prescriptions qui lui seront imposées
dans l?acte d?autorisation seront en adéquation avec ces
engagements. Aussi, plus les mesures seront précises
dans son dossier (dans leur intitulé, leur description,
leur localisation, etc.) plus il sera facile pour le maître
d?ouvrage d?anticiper les attentes des services de l?État et
établissements publics en charge du suivi et du contrôle,
non seulement en termes de mise en oeuvre des mesures,
mais également en termes de suivi de ces mesures. En ef-
fet, bien que le suivi débute officiellement dès le début des
travaux de mise en oeuvre, la réflexion sur les modalités de
suivi des mesures ERC doit débuter dès la définition des
mesures et de leurs objectifs : le suivi doit permettre de
vérifier que les mesures atteignent leurs objectifs et de
prendre, le cas échéant, les décisions qui permettront de
les atteindre (modification des modalités de gestion, dé-
ploiement d?actions écologiques complémentaires, etc.).
En cas de changement de maîtrise d?ouvrage,
les obligations de l?acte d?autorisation se trans-
mettent d?un maître d?ouvrage à l?autre.
MÉTHODOLOGIES
Il est important de s?attarder sur la définition et la des-
cription des mesures ERC dans la rédaction du dossier de
demande d?autorisation. Plus cette partie sera détaillée
par le bureau d?études ou directement par le maître
d?ouvrage dans le dossier, plus il lui sera facile de définir
le suivi adapté ainsi que les outils et les méthodes pour
réaliser ce suivi.
La définition des mesures passe par quatre étapes :
Î Étape 1 : Caractériser l?impact et identifier la
cible « globale » de la mesure
Î Étape 2 : Utiliser le guide d?aide à la définition
des mesures ERC (MTES, 2018) pour savoir quel(les)
types/catégories/sous-catégories de mesure peuvent
être mobilisés
Î Étape 3 : Préciser l?intitulé de la mesure
Î Étape 4 : Conclure sur l?intitulé de la mesure
Ces quatre étapes permettront de remplir les parties
correspondantes des trames descriptives du site et de
la mesure.
!
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
40
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
TRAME DESCRIPTIVE D?UN SITE D?ACCUEIL
d MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
? Acquisition foncière
? Convention
? Bail emphytéotique
? Bail rural
? bail rural environnemental
? Obligation réelle environnementale
? Autre (préciser) :
¬ Étape 3f
Date de la sécurisation foncière : ¬ Étape 3f
Durée de sécurisation foncière : ¬ Étape 3f
Évolution prévue du site après la date de
fin de sécurisation : ¬ Étape 3f
TRAME DESCRIPTIVE D?UNE MESURE
d DONNÉES GÉNÉRALES DE LA MESURE
Intitulé de la mesure : ÎÉtape 4
Phase de la séquence :
? Évitement
? Réduction
? Compensation
? Accompagnement
¬ Étape 2a
Type :
Cf. classification du Guide d?aide à la définition des mesures ERC (MTES, 2018).
¬ Étape 2b
Catégorie : ¬ Étape 2c
Sous-catégorie : ¬ Étape 2d
Cible(s) de la mesure :
? Population humaine
? Faune et flore
? Habitats naturels
? Sites et paysages
? Biens matériels
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
ÎÉtape 1
Objectif(s) de la mesure : ¬ Étape 3b
Type de travaux (génie écologique,
autres, etc.) : ¬ Étape 3c
Détail du programme opérationnel de
gestion conservatoire : ¬ Étape 3d
41
d LOCALISATION
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
¬ Étape 3e
? ? ? ?
? ? ? ?
Dimensionnement de
la mesure (surface,
mètres linéaires ou
nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site ou coordonnées de géolocalisation.
Extrait cartographique de la mesure sous format .shp à fournir
d DATES DE LA MESURE
Durée prévue : ¬ Étape 3g
ÎÉtape 1 : Caractériser l?impact et
identifier la cible « globale » de la mesure
Pour définir le type de la mesure, il est nécessaire d?identi-
fier la cible de celle-ci. En effet, « une mesure d?évitement
ou de réduction est toujours conçue en réponse à un
impact potentiel identifié portant sur une cible donnée
(ex. : une zone humide, un cours d?eau, une espèce végé-
tale ou animale, etc.). Par exemple, une mesure peut ainsi
être considérée comme éligible à l?évitement au regard
d?une cible donnée et de l?impact probable du projet sur
cette dernière (ex. : évitement d?une zone Natura 2000)
sans pour autant éviter tout impact sur d?autres cibles
ou thématiques (ex. : rapprochement du projet d?établis-
sements sensibles). Le choix final doit alors s?appuyer
sur une hiérarchisation des enjeux environnementaux du
projet » (MTES, 2018).
ÎÉtape 2 : Utiliser le guide d?aide à
la définition des mesures ERC pour
identifier le type, la catégorie et la
sous-catégorie de la mesure
Une fois la cible identifiée, l?objectif est de répondre chro-
nologiquement aux questions suivantes :
¬ Étape 2a. : S?agit-il d?une mesure E, R, C ou A ?
¬ Étape 2b. : Quel est le type de ma mesure ?
¬ Étape 2c. : Quelle est la catégorie de ma mesure ?
¬ Étape 2d. : Quelle est la sous-catégorie de
ma mesure ?
Pour y répondre, il peut être nécessaire de se reporter au
guide d?aide à la définition des mesures ERC qui :
- rappelle les définitions des mesures E, R, C et A,
- précise les types de mesures,
- liste les catégories de mesures pour chaque type
de mesure,
- liste les sous-catégories de mesures pour chaque
catégorie de mesures,
- fournit un catalogue (indicatif et non exhaustif) de
mesures par sous-catégorie afin d?aider à concevoir la
mesure la plus adaptée à la cible et à l?impact du projet.
Un tableau annexé (MTES, 2018 p.124) a vocation à
aider les porteurs de projet dans la classification des
mesures ERC.
ÎÉtape 3 : Préciser l?intitulé de la mesure
Pour définir de manière détaillée l?intitulé d?une mesure,
il est nécessaire de compléter la phase, le type, la caté-
gorie et la sous-catégorie de la mesure en l?adaptant au
contexte du projet. La réponse aux questions ci-après
peut le permettre. Ensuite, une description technique sera
ajoutée à cette définition.
¬ Étape 3a. : Quelle est la cible « précise » de
la mesure ?
¬ Étape 3b. : Quelle est l?action écologique prévue ?
¬ Étape 3c. : Quel est l?objectif principal de
la mesure ?
¬ Étape 3d. : Quelles sont les mesures de ges-
tion conservatoire envisagées (si existantes) ?
¬ Étape 3e. : Où la mesure est-elle localisée ?
¬ Étape 3f. : Quelles sont les modalités de sécurisa-
tion foncière du site si nécessaire ?
¬ Étape 3g. : Combien de temps la mesure sera-t-
elle effective ?
Il est nécessaire d?adapter ces questions à la phase
concernée (E, R, C ou A) : cf. Tableau 6.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
42
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
ÎÉtape 4 : Conclure sur l?intitulé de la mesure
L?intitulé de la mesure doit comprendre l?ensemble des éléments des étapes
1, 2 et 3, ainsi que la localisation (si possible) de la mesure.
(Il peut être utile de préciser le type, la catégorie et la sous-catégorie fixés en Étape 2, par exemple R2.2.C)
TABLEAU 6 : TABLEAU D?AIDE À LA DÉFINITION DES MESURES E, R, C ET A
ÎÉtape 1 : IDENTIFIER LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE
¬ Étape 1. : QUELLE EST LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE ?
? Population humaine
? Faune et flore : précisez la ou les espèces concernée(s)
? Habitats naturels : précisez la nature de l?habitat en se référant à une nomenclature standard (Eunis de préférence).
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
ÎÉtape 2 : CARACTÉRISER LA MESURE
¬ Étape 2a. : S?AGIT-IL D?UNE MESURE E, R, C OU A ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2b. : QUEL EST LE TYPE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2c. : QUELLE EST LA CATÉGORIE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
¬ Étape 2d. : QUELLE EST LA SOUS-CATÉGORIE DE LA MESURE ?
Cf. guide d?aide à la définition des mesures ERC
ÎÉtape 3 : PRÉCISER L?INTITULÉ DE LA MESURE
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3a. : QUELLE EST LA CIBLE « PRÉCISE » DE LA MESURE ?
Qu?est-ce que je cherche à éviter : un
milieu ? une espèce ? un site à enjeux
environnementaux??
Qu?est-ce que je cherche à réduire :
l?emprise du projet ? des rejets de pol-
luants ? la dispersion d?espèces exo-
tiques envahissantes ?...
Qu?est-ce que je cherche à compenser :
la destruction/perturbation d?un mi-
lieu ? d?une espèce ?...
Qu?est-ce que/qui je cherche à ac-
compagner : la création d?une mesure
de réduction ? de compensation ? la
concertation ? le grand public ? une
espèce en particulier ?...
43
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3b. : QUEL EST L?OBJECTIF PRINCIPAL DE LA MESURE ?
Pourquoi je cherche à éviter les im-
pacts sur la cible : ne pas détruire un
milieu ? des individus d?espèces ? ne
pas polluer ?...
Pourquoi je cherche à réduire les im-
pacts sur la cible : limiter la destruc-
tion d?un milieu ? d?individus d?es-
pèces ? limiter la pollution d?un
milieu ?...
Pourquoi je cherche à compenser les
impacts sur la cible : améliorer la qua-
lité écologique d?un milieu ? instaurer
les conditions physico-chimiques et
environnementales favorables à la vie/
la reproduction/le gîte/le repos/l?ali-
mentation/la chasse/l?hibernation/le
transit d?une espèce ? favoriser le dé-
veloppement d?une espèce ? recréer un
corridorécologique??
=> Il s?agit ici de préciser l?objectif de
résultats de la mesure compensatoire,
i.e. les critères d?évaluation de l?effica-
cité de la mesure.
Pourquoi je cherche à accompagner les
impacts sur la cible : collecter davan-
tage d?informations scientifiques sur
un milieu/une espèce en vue d?amé-
liorer la mise en oeuvre future des me-
sures compensatoires ? permettre une
meilleure acceptation du projet par le
grandpublic??
¬ Étape 3c. : QUELLE EST L?ACTION ÉCOLOGIQUE PRÉVUE ?
Comment j?évite : en modifiant le tra-
cé ? les caractéristiques du projet ? en
balisant le chantier ?...
Comment je réduis : avec un ouvrage
spécifique (bassin de décantation,
etc.) ? avec un balisage ? en adaptant
les périodes de travaux ?...
Comment je compense : en recréant/
restaurant un milieu ? en instau-
rant une évolution des pratiques de
gestion??
=> Il s?agit ici de préciser l?objectif de
moyens de la mesure compensatoire,
i.e. la réalisation de l?ensemble des
travaux et actions écologiques prévus.
Comment j?accompagne : en finan-
çant une étude spécifique ? en créant
un espace dédié à la sensibilisation du
grand public ?...
¬ Étape 3d. : QUELLES SONT LES MESURES DE GESTION CONSERVATOIRE ENVISAGÉES (SI EXISTANTES) ?
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion qui accompagne la mesure : ges-
tion de la végétation d?un passage à
faune, etc.
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion qui accompagne la mesure :
fauche ? pastoralisme ? gyrobroyage ?
nettoyage??
Dans certains cas, l?absence de ges-
tion peut être justifiée.
Il s?agit ici de préciser le type de ges-
tion (si gestion il y a) qui accompagne
la mesure.
¬ Étape 3e. : OÙ LA MESURE EST-ELLE LOCALISÉE ?
Il s?agit ici de localiser la cible de la
mesure d?évitement.
Il s?agit ici de localiser la mesure de ré-
duction (ouvrage, cible, etc.).
Il s?agit ici de localiser la parcelle ou
le site concerné par la mesure de com-
pensation (prévu par l?article L.163-
5 du CE pour les mesures compensa-
toires relatives à la biodiversité).
Il s?agit ici de localiser la mesure d?ac-
compagnement si cela est possible.
¬ Étape 3f. : QUELLES SONT LES MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE SI NÉCESSAIRE ?
La sécurisation d?un site évité est,
par définition, non nécessaire même
si elle peut s?avérer particulière-
ment pertinente d?un point de vue
environnemental (cette sécurisa-
tion constituerait alors une mesure
d?accompagnement).
Il est possible que certaines mesures
de réduction nécessitent une sécuri-
sation foncière (ce qui est cependant
moins fréquent que pour les mesures
de compensation, car les mesures de
réduction sont souvent intégrées à
l?emprise du projet) : emprise des pas-
sages à faune, des bassins de décanta-
tion,derégulationhydraulique,?
Dans ce cas, il faudra préciser :
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
Il s?agit ici de préciser :
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
L?évolution prévue du site de com-
pensation après la date de fin de
sécurisation.
Il est possible que certaines mesures
d?accompagnement nécessitent une
sécurisation foncière : emprise néces-
saire pour la création d?une maison de
la nature, pour la création d?habitats
favorables à des espèces particulières
mais non impactées par le projet, pour
des actions expérimentales de génie
écologique...
Les moyens de sécurisation foncière :
Acquisition,
Convention,
Bail emphytéotique,
Bail rural,
Obligation réelle environnementale,
Etc.
La durée de sécurisation foncière.
¬ Étape 3g. : COMBIEN DE TEMPS LA MESURE SERA-T-ELLE EFFECTIVE ?
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure (généralement liée à la phase
du projet : phase travaux, exploita-
tion?).Parexemple,unbalisagepré-
ventif de certaines stations de flores
protégées est une mesure effective
uniquement en phase travaux.
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure (généralement liée à la phase
du projet : phase travaux, exploita-
tion?).Parexemple,lamiseenplace
d?un passage à faune est une mesure
effective pendant la totalité de l?ex-
ploitation d?un aménagement routier.
L?article L163-1 du CE précise que les
mesures compensatoires relatives à
la biodiversité doivent être effectives
pendant toute la durée des impacts.
Il s?agit ici de préciser et de justifier la
durée de la mesure.
Il s?agit ici de préciser la durée de la
mesure. Par exemple, le financement
d?une thèse de recherche sur le mode
de vie du Grand Rhinolophe peut être
d?une durée limitée à 3 ans.
ÎÉtape 4 : CONCLURE SUR L?INTITULÉ DE LA MESURE
L?intitulé de la mesure doit comprendre l?ensemble des éléments des étapes 1, 2 et 3 ainsi que la localisation (si possible) de la mesure.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
44
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
La variante représentée en violet sur
la carte coupait la zone Natura 2000.
Il a donc été choisi de conserver la va-
riante en rouge pour ne pas impacter
directement cette zone qui constituait
l?un des enjeux majeurs du projet.
Plusieurs sites favorables à la repro-
duction du Grand Rhinolophe, espèce
protégée, sont identifiés le long du
tracé (en orange sur la carte). Il s?agit
d?un enjeu environnemental fort du
projet. Il a donc été choisi de mettre en
place des éclairages à lumière jaune
ambré, moins attractifs pour les chi-
roptères que les autres types de lam-
padaires, pour limiter l?impact de
l?éclairage sur les populations de
Grand Rhinolophe.
La réalisation du projet engendre la
destruction de 0,2 hectare de zone hu-
mide (en bleu sur la carte), milieu fa-
vorable au Fadet des laîches qui a été
inventorié à cet endroit. Il s?agit d?un
enjeu environnemental fort du projet.
Il a donc été choisi de restaurer un ha-
bitat similaire pour compenser cette
perte d?habitat et d?espèce.
Pour accompagner la réalisation de
sa mesure compensatoire, le porteur
de projet a décidé de financer la réa-
lisation d?une thèse sur le Fadet des
laîches.
ÎÉtape 1
¬ Étape 1. : QUELLE EST LA CIBLE « GLOBALE » DE LA MESURE ?
? Population humaine
: Faune et flore
: Habitats naturels
? Sites et paysages
: Continuités écologiques
: Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore : le Grand
Rhinolophe
: Habitats naturels
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore : Fadet des laîches
: Habitats naturels : habitat humide
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
? Population humaine
: Faune et flore
? Habitats naturels
? Sites et paysages
? Continuités écologiques
? Équilibres biologiques
? Facteurs climatiques
? Patrimoine culturel et
archéologique
? Sol
? Eau
? Air
? Bruit
? Espaces naturels, agricoles, fores-
tiers, maritimes ou de loisirs
EXEMPLES
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User Community
Tracé du projet
Variante envisagée mais non retenue pour le projet
Zone Natura 2000
Zone humide favorable au Fadet des laîches partiellement
impactée par le projet
Sites favorables à la reproduction du Grand Rhinolophe,
espèce protégée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Prenons l?exemple d?un projet d?élar-
gissement à 2x2 voies d?une route
nationale (ceci est un projet fictif).
45
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
ÎÉtape 2
¬ Étape 2a. : S?AGIT-IL D?UNE MESURE E, R, C OU A ?
E R C A
¬ Étape 2b. : QUEL EST LE TYPE DE MA MESURE ?
E1 - Évitement « amont » (stade
anticipé)
R2 - Réduction technique C2 ? Restauration / Réhabilitation A4 ? Financement
¬ Étape 2c. : QUELLE EST LA CATÉGORIE DE MA MESURE ?
E1.1. Phase de conception du dossier
de demande
R2.2. Phase exploitation /
fonctionnement
C2.1. Action concernant tous types
de milieux
A4.1. Financement intégral du maître
d?ouvrage
¬ Étape 2d. : QUELLE EST LA SOUS-CATÉGORIE DE MA MESURE ?
E1.1.b. Évitement des sites à enjeux
environnementaux majeurs et paysa-
gers du territoire
R2.2.c. Dispositif de limitation des nui-
sances envers la faune
C2.1.e. Réouverture du milieu par dé-
broussaillage d?espèces ligneuses,
abattage d?arbres, etc.
A4.1.b. Approfondissement des
connaissances relatives à une espèce
ou un habitat endommagé, aux pay-
sages, à la qualité de l?air et aux ni-
veaux de bruit
ÎÉtape 3
¬ Étape 3a. : QUELLE EST LA CIBLE « PRÉCISE » DE LA MESURE ?
Qu?est-ce que je cherche à éviter : une
zone Natura 2000.
Qu?est-ce que je cherche à réduire :
l?ampleur des nuisances relatives à
l?éclairage au niveau des sites favo-
rables à la reproduction du Grand
Rhinolophe.
Qu?est-ce que je cherche à compenser :
la destruction d?un milieu humide fa-
vorable au Fadet des laîches.
Qu?est-ce que/qui je cherche à accom-
pagner : la réalisation de la mesure
de compensation favorable au Fadet
des laîches.
¬ Étape 3b. : QUEL EST L?OBJECTIF PRINCIPAL DE LA MESURE ?
Pourquoi je cherche à éviter les im-
pacts sur la cible : ne pas détruire une
partie du site Natura 2000.
Pourquoi je cherche à réduire les im-
pacts sur la cible : limiter l?impact de
l?éclairage de la route sur les popula-
tions de chiroptères à proximité.
Pourquoi je cherche à compenser
les impacts sur la cible (objectifs de
résultats) :
- instaurer les conditions physi-
co-chimiques et environnementales
favorables au cycle de vie du Fadet
des laîches,
- rétablir les fonctions biologiques
associées à la zone humide impactée,
- favoriser le développement de la
population du Fadet des laîches.
Pourquoi je cherche à accompagner
les impacts sur la cible : collecter da-
vantage d?informations scientifiques
sur cette espèce en vue d?améliorer
la mise en oeuvre future des mesures
compensatoires.
¬ Étape 3c. : QUELLE EST L?ACTION ÉCOLOGIQUE PRÉVUE ?
Comment j?évite : en choisissant un
tracé qui n?impacte pas ce site.
Comment je réduis : avec l?adaptation
technique des éclairages obligatoires :
choix d?une lumière de couleur jaune
ambré, moins attractive.
Comment je compense : en remettant
en état un milieu ouvert humide favo-
rable au Fadet des laîches par tronçon-
nage léger, débroussaillage manuel
(objectif de moyens). Il est égale-
ment conseillé d?indiquer l?organisme
en charge de la mise en oeuvre de la
mesure.
Comment j?accompagne : en finançant
une thèse spécifique à cette espèce.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
46
Fiche n°2
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
MESURE D?ÉVITEMENT MESURE DE RÉDUCTION MESURE DE COMPENSATION MESURE D?ACCOMPAGNEMENT
¬ Étape 3d. : QUELLES SONT LES MESURES DE GESTION CONSERVATOIRE ENVISAGÉES (SI EXISTANTES) ?
Non nécessaires. Non nécessaires. Une fauche annuelle avec exportation
des résidus de fauche après le cycle
biologique de l?espèce (septembre par
exemple), et ce pendant toute la du-
rée de gestion de la mesure compensa-
toire. L?organisme en charge de la ges-
tion de la mesure est l?organisme X.
Non nécessaires.
¬ Étape 3e. : OÙ LA MESURE EST-ELLE LOCALISÉE ?
Il s?agit ici de localiser la zone qui au-
rait été détruite si l?autre variante
avait été choisie.
Cf. Carte 1 page 47
Il s?agit ici de localiser les éclairages
concernés.
Cf. Carte 2 page 47
Il s?agit ici de localiser la parcelle
concernée par la mesure de compensa-
tion (prévu par l?article L.163-5 du CE).
Dans cet exemple, la parcelle compen-
satoire représente 0,7 hectares.
Cf. Carte 3 page 47
Au Muséum National d?Histoire
Naturelle.
¬ Étape 3f. : QUELLES SONT LES MODALITÉS DE SÉCURISATION FONCIÈRE DU SITE SI NÉCESSAIRE ?
La sécurisation d?un site évité est,
par définition, non nécessaire. Tou-
tefois, s?il en a les moyens, une sécu-
risation de ce site peut être proposée
par le porteur de projet pour éviter sa
destruction future (cela constituerait
alors une mesure d?accompagnement).
_ Moyen de sécurisation foncière : par
acquisition.
Durée de sécurisation foncière : 30
ans.
Évolution prévue du site de compensa-
tion après la date de fin de sécurisa-
tion : le porteur de projet prévoit une
rétrocession du site au conservatoire
des espaces naturels local.
_
¬ Étape 3g. : COMBIEN DE TEMPS LA MESURE SERA-T-ELLE EFFECTIVE ?
Il s?agit d?une mesure permanente. Il s?agit d?une mesure permanente. La gestion se fera sur 30 ans. Il s?agit d?une thèse de 3 ans.
ÎÉtape 4
¬ Intitulé de la mesure
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Choix d?un tracé dans le but d?éviter
la destruction d?une partie du site Na-
tura 2000 (E1.1.b.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Mise en place d?éclairages de cou-
leur jaune ambré dans le but de limi-
ter l?impact sur les sites favorables à
la reproduction du Grand Rhinolophe
(R2.2.c.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Acquisition et remise en état d?un
milieu ouvert humide favorable au dé-
veloppement du Fadet des laîches par
tronçonnage léger, débroussaillage
manuel et fauche annuelle sur une
surface de 0,7 hectares pendant une
durée de 30 ans (C2.1.e.) »
=> La mesure pourrait donc s?intitu-
ler (en insérant tous les éléments men-
tionnés ci-dessus) :
« Financement d?une thèse de 3 ans
sur le Fadet des laîches (A4.1.b.) »
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la définition des mesures ERC. Théma Balise. CGDD et CEREMA. Disponible sur : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
47
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Variante envisagée mais non retenue
pour le projet
Zone Natura 2000
Zone évitée
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Sites favorables à la reproduction du
Grand Rhinolophe, espèce protégée
Mise en place d?éclairages de couleur
jaune ambré
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Source: Esri, DigitalGlobe, GeoEye, Earthstar
Geographics, CNES/Airbus DS, USDA, USGS,
AeroGRID, IGN, and the GIS User CommunityTracé du projet
Zone humide favorable au Fadet des
laîches partiellement impactée par le
projet
Parcelle compensatoire
0 75 150
Mètres
±
Imagerie : ESRI
Carte 1 : Localisation de la mesure d?évitement du projet
Carte 3 : Localisation de la mesure de compensation du projet
Carte 2 : Localisation de la mesure de réduction du projet
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
48
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Définir le suivi des mesures ERC dès
le dossier de demande d?autorisation
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLE DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, services instructeurs, opérateurs de
compensation, établissements publics en charge de
missions d?appui technique à l?instruction des mesures
ERC (AFB, ONCFS, etc.).
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Préciser les modalités de suivi associées à chaque
mesure dans le dossier de demande d?autorisation, et
plus précisément remplir les champs associés dans la
trame descriptive de la mesure (cf. p25 à 27).
Cette fiche prend l?exemple du suivi appliqué
aux mesures compensatoires, souvent considé-
ré comme étant le plus difficile à définir car il s?agit
généralement de la restauration ou de la création
d?un nouveau milieu. Toutefois, ces exemples sont
transposables aux mesures d?évitement, de réduc-
tion et d?accompagnement.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
? Le cas général
« Dans tous les cas, le maître d?ouvrage reste seul respon-
sable à l?égard de l?autorité administrative qui a prescrit
ces mesures de compensation » de la mise en oeuvre et de
l?efficacité de ses mesures « pendant toute la durée des
atteintes » (article L163-1 du CE). En effet, « les mesures
de compensation des atteintes à la biodiversité [...] doivent
se traduire par une obligation de résultats ».
« Lorsque la compensation porte sur un projet, un plan ou
un programme soumis à évaluation environnementale, la
nature des compensations proposées par le maître d?ou-
vrage est précisée dans l?étude d?impact présentée par
le pétitionnaire avec sa demande d?autorisation » (article
L163-1 du CE).
? L?étude d?impact
D?après l?article R122-5 du CE, la description des mesures
ERC dans une étude d?impact doit être accompagnée :
- de l?estimation des dépenses correspondantes,
de l?exposé des effets attendus des mesures sur les
incidences notables que le projet est susceptible d?avoir
sur l?environnement.
- des modalités de suivi de ces mesures.
« Le suivi de la réalisation des prescriptions, mesures
et caractéristiques du projet destinées à éviter, réduire
et compenser [...] ainsi que le suivi de leurs effets sur
l?environnement font l?objet d?un ou de plusieurs bilans
réalisés sur une période donnée et selon un calendrier
que l?autorité compétente détermine afin de vérifier le
degré d?efficacité et la pérennité de ces prescriptions,
mesures et caractéristiques (article R122-13 du CE).
Ce ou ces bilans sont transmis pour information, par l?au-
torité compétente pour prendre la décision d?autorisation
[...], aux autorités environnementales.
!
49
Le dispositif de suivi est proportionné à la nature et aux
dimensions du projet, à l?importance de ses incidences
prévues sur l?environnement ou la santé humaine ainsi
qu?à la sensibilité des milieux concernés.
L?autorité compétente peut décider la poursuite du dispo-
sitif de suivi au vu du ou des bilans du suivi des incidences
du projet sur l?environnement ».
? L?autorisation environnementale
Dans le cas d?un projet soumis à autorisation environne-
mentale et qui ne fait pas l?objet d?une étude d?impact par
ailleurs, l?étude d?incidence doit proposer des mesures de
suivi (article R181-14).
De plus, l?article D.181-15-5 du CE précise que « lorsque
l?autorisation environnementale tient lieu de dérogation
au titre du 4° de l?article L. 411-2, le dossier de demande
est complété par la description :
1° Des espèces concernées, avec leur nom scientifique et
nom commun ;
2° Des spécimens de chacune des espèces faisant l?objet
de la demande avec une estimation de leur nombre et de
leur sexe ;
3° De la période ou des dates d?intervention ;
4° Des lieux d?intervention ;
5° S?il y a lieu, des mesures de réduction ou de compensa-
tion mises en oeuvre, ayant des conséquences bénéfiques
pour les espèces concernées ;
6° De la qualification des personnes amenées à intervenir ;
7° Du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
8° Des modalités de compte rendu des interventions. »
? L?évaluation des incidences Natura 2000
Dans le cas d?une évaluation des incidences Natura 2000,
les « mesures compensatoires sont mises en place selon un
calendrier permettant d?assurer une continuité dans les
capacités du réseau Natura 2000 à assurer la conservation
des habitats naturels et des espèces ». Le dossier d?éva-
luation des incidences doit présenter « l?estimation des
dépenses correspondantes et les modalités de prise en
charge des mesures compensatoires, qui sont assumées,
pour les documents de planification, par l?autorité char-
gée de leur approbation, pour les programmes, projets et
interventions, par le maître d?ouvrage ou le pétitionnaire
bénéficiaire, pour les manifestations, par l?organisateur
bénéficiaire » (R414-23).
« Lorsqu?une évaluation conclut à une atteinte aux objec-
tifs de conservation d?un site Natura 2000 et en l?absence
de solutions alternatives, l?autorité compétente peut
donner son accord pour des raisons impératives d?intérêt
public majeur. Dans ce cas, elle s?assure que des mesures
compensatoires sont prises pour maintenir la cohérence
globale du réseau Natura 2000. Ces mesures compensa-
toires sont à la charge de l?autorité qui a approuvé le docu-
ment de planification ou du bénéficiaire du programme ou
projet d?activités, de travaux, d?aménagements, d?ouvrages
ou d?installations, de la manifestation ou de l?intervention.
La Commission européenne en est tenue informée. »
(R.414-4 ? VII du CE).
? Les dérogations « espèces protégées »
L?arrêté du 19 février 2007 relatif au contenu d?une déro-
gation à la protection stricte des espèces explique que la
demande de dérogation doit comprendre « la description,
en fonction de la nature de l?opération projetée :
- du programme d?activité dans lequel s?inscrit la de-
mande, de sa finalité et de son objectif ;
- des espèces (nom scientifique et nom com-
mun) concernées ;
- du nombre et du sexe des spécimens de chacune des
espèces faisant l?objet de la demande ;
- de la période ou des dates d?intervention ;
- des lieux d?intervention ;
- s?il y a lieu, des mesures d?atténuation ou de com-
pensation mises en oeuvre, ayant des conséquences
bénéfiques pour les espèces concernées ;
- de la qualification des personnes amenées
à intervenir ;
- du protocole des interventions : modalités techniques,
modalités d?enregistrement des données obtenues ;
- des modalités de compte rendu des interventions. »
? Les arrêtés de prescriptions générales
(APG) dans le cas des ICPE et IOTA
Ils précisent des modalités d?application d?une réglemen-
tation dans le sens de la loi et de ses décrets d?application.
Pris par une autorité administrative (ministre ou préfet), les
APG sont des actes réglementaires fixant les prescriptions
générales relatives aux caractéristiques techniques des
installations (articles L512-5, L512-7 et L512-10 du CE).
Les APG s?appliquent en particulier :
- à certaines rubriques de la nomenclature des ICPE
pour un ou plusieurs régimes (autorisation, enregistre-
ment, déclaration) ;
- à certaines rubriques de la nomenclature des instal-
lations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumises à
autorisation ou déclaration.
Les APG peuvent énoncer le respect de la mise en oeuvre
de la séquence ERC ou en porter des mesures (qui ne
se limitent alors pas au seul respect des dispositions
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
50
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
légales). Les APG peuvent contenir, selon les cas, des
conditions d?implantation, des conditions d?exploitation,
des conditions de suivi et de surveillance, des conditions
de remise en état, etc(1). Ils contiennent aussi parfois la
liste des conditions particulières qui doivent ou peuvent
être déterminées au cas par cas dans l?acte d?autorisation,
d?enregistrement ou de déclaration.
Dans tous les cas, si le projet est soumis à plusieurs
des procédures mentionnées ci-avant, l?ensemble des
dispositions énoncées doivent être mises en oeuvre par le
porteur de projet.
Contexte non réglementaire
Dès lors que les mesures compensatoires et leurs objectifs
sont définis (cf. fiche n°2), le maître d?ouvrage doit déter-
miner les modalités de suivi de ces mesures. La clarté de
ces modalités, précisées dès le dossier de demande d?au-
torisation, facilitera non seulement la rédaction du plan
de gestion de la mesure (si nécessaire) mais aussi celle
des bilans de suivis scientifiques qui devront être transmis
périodiquement aux services de l?État.
Par ailleurs, l?acte d?autorisation d?un projet, et plus
particulièrement les articles relatifs aux mesures ERC et
à leurs modalités de suivi, sont très souvent rédigés sur la
base des propositions faites par le porteur de projet dans
son dossier de demande d?autorisation, lorsqu?elles sont
pertinentes (cf. fiche n°2) (elles peuvent toutefois être
complétées, modifiées voire rejetées par les services de
l?État compétents si ce n?est pas le cas).
Cet acte d?autorisation représente l?aboutissement de
l?instruction. Selon la nature de la demande (procédure
« Loi sur l?eau » ou ICPE, dérogation à la protection stricte
des espèces, dérogation en site Natura 2000, défriche-
ment, faisant - ou non - l?objet d?une évaluation ou d?une
autorisation environnementale, etc.), le contenu de l?acte
administratif diffère. Toutefois, on y retrouve généralement
des articles spécifiques aux mesures ERC(A) qui précisent,
autant que possible :
- l?intitulé de la mesure,
- les principes régissant le dimensionnement
des mesures,
- la description des mesures (objectifs, travaux de
génie écologique et dispositifs associés),
- la durée totale et l?échéance de mise en oeuvre
des mesures,
- les éventuelles modifications des mesures,
(1) Concernant les ICPE, en plus des arrêtés sectoriels, l?arrêté du 2 février 1998 modifié, relatif aux prélèvements et à la consommation d?eau ainsi qu?aux émissions de toute
nature des installations classées pour la protection de l?environnement soumises à autorisation, dit « arrêté intégré », fixe un ensemble de dispositions applicables.
- les modalités d?accès aux sites de compensation,
- les modalités de suivi des mesures ERC.
Ainsi, lorsque les propositions du maître d?ouvrage en
termes de mesures ERC et des modalités de suivi associées
semblent techniquement satisfaisantes, les prescriptions
qui lui seront imposées dans l?acte d?autorisation seront
en adéquation avec les propositions faites. Aussi, plus
les mesures seront précises dans son dossier (dans leur
intitulé, leur description, leur localisation, etc.) plus il
sera facile pour le maître d?ouvrage d?anticiper les attentes
des services de l?État et établissements publics en charge
du suivi et du contrôle, non seulement en termes de mise
en oeuvre des mesures, mais également en termes de
suivi de ces mesures. En effet, bien que le suivi débute
officiellement dès le début des travaux de mise en oeuvre,
la réflexion sur les modalités de suivi des mesures ERC
doit débuter dès la définition des mesures et de leurs ob-
jectifs : le suivi doit permettre de vérifier que les mesures
atteignent leurs objectifs et de prendre, le cas échéant, les
décisions qui permettront de l?atteindre (modification des
modalités de gestion, déploiement d?actions écologiques
complémentaires, etc.). De plus, pour un maître d?ouvrage,
bien définir le suivi, et donc prouver qu?il peut suivre la
mise en oeuvre et évaluer l?efficacité de sa mesure, c?est
déjà en partie s?assurer qu?elle est réaliste.
Par ailleurs, si le suivi de la mesure est bien calibré, le
porteur de projet sera plus à même d?estimer le juste coût
de la mesure.
Dès la parution de l?acte d?autorisation, la responsabilité
du maître d?ouvrage est engagée pour toute la durée de
gestion de la mesure et jusqu?à l?atteinte des objectifs, à
la fois de moyens et de résultats, comme fixés dans les
prescriptions de l?acte d?autorisation (ces objectifs doivent
porter sur toute la durée des impacts).
En cas de changement de maîtrise d?ouvrage,
les obligations de l?acte d?autorisation se trans-
mettent d?un maître d?ouvrage à l?autre.
!
51
MÉTHODOLOGIE
L?objectif de cette fiche est de proposer au porteur de pro-
jet des outils d?aide à la définition des modalités de suivi
associées à leurs mesures ERC.
Choisir le suivi associé à sa mesure c?est répondre, au
regard des objectifs de la mesure (cf. fiche n°2), aux ques-
tions suivantes : « quel(s) élément(s) dois-je suivre ? » et
« comment dois-je le(s) suivre » ?
Plus précisément, cette fiche doit permettre au maître
d?ouvrage de remplir les champs relatifs au suivi écolo-
gique de la mesure au sein des trames descriptives des
mesures (cf pages 24 à 27), à savoir les champs ci-dessous.
Les parties suivantes visent à expliciter le remplissage de
ces champs.
Intitulé de la mesure
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?état d?avancement de la
mesure : objectif(s) de moyens
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Coût du suivi de la mise en oeuvre :
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de
l?indicateur
Protocole de suivi (matériel et
méthodes)
Fréquence du
suivi
Calendrier du
suivi
Structure(s) en charge du suivi de la mise en oeuvre :
Coût du suivi de la mise en oeuvre :
1 3 4 5 5
6
7
1 3 4 5 5
6
7
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
52
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Préciser les objectifs de moyen
(de mise en oeuvre de la mesure)
Il s?agit ici de préciser l?objectif de moyen de la mesure,
c?est-à-dire l?ensemble des travaux et actions écologiques
prévus. La fiche n°2 a permis de les identifier en se posant
la question suivante « comment je compense ? » (en re-
créant/restaurant un milieu ? en instaurant une évolution
des pratiques de gestion ? ?).
Préciser les objectifs de résultat
(de l?efficacité de la mesure)
Il s?agit ici de préciser l?objectif de résultats de la mesure
compensatoire, c?est-à-dire les critères d?évaluation de l?ef-
ficacité de la mesure. La fiche n°2 a permis de les identifier
en se posant la question suivante « pourquoi je cherche
à compenser ? » (pour améliorer la qualité écologique
d?un milieu ? instaurer les conditions physico-chimiques
et environnementales favorable à la vie/la reproduction/
le gîte/le repos/l?alimentation/la chasse/l?hibernation/le
transit d?une espèce ? favoriser le développement d?une
espèce ? recréer un corridor écologique ??).
Définir les indicateurs de suivi pour
mesurer l?état de réalisation des
mesures et l?efficacité des mesures
Les indicateurs de suivi sont des outils très intéressants
et fréquemment utilisés par les porteurs de projet pour
mesurer à la fois la mise en oeuvre et l?efficacité de leurs
mesures. Ces indicateurs, accompagnés d?un protocole,
permettront de mesurer l?atteinte des objectifs de moyens
et de résultats. Ils faciliteront la rédaction des bilans de
suivi périodiques transmis à l?autorité chargée du suivi
administratif (cf. fiche n°4).
f Qu?est-ce qu?un indicateur ?
Un indicateur permet de conclure si un objectif est atteint,
en voie de l?être ou pas. Dans ce dernier cas, il sera néces-
saire de recalibrer les moyens pour atteindre cet objectif.
Un indicateur peut être à paramètre unique (exemple de
l?indicateur « proportion de mares avec la présence de
macrophytes ») ou regrouper plusieurs critères (exemple
de l?indicateur « taux de pollution dans les fossés » avec
les critères « taux de nitrates », « taux de matières en
suspension », etc.).
Enfin, un indicateur de suivi est renseigné sur la base de
mesures effectuées de façon récurrente dans le temps
avant d?analyser les résultats.
f Qu?est-ce qu?un « bon » indicateur ?
Du fait de sa dimension à la fois politique et scientifique,
la définition d?un indicateur implique de trouver un
compromis entre « fournir une information simple à
un large public » et « conserver le maximum de rigueur
scientifique ». Dans sa « mallette d?indicateurs de travaux
et de suivis en zones humides », le Forum des Marais
Atlantiques définit un « bon » indicateur comme étant le
résultat de l?équilibre entre plusieurs critères :
- La facilité de mesure : les données d?entrée néces-
saires au calcul de l?indicateur doivent être simples d?ac-
cès, faciles à recueillir sur le terrain par un technicien
non expert. Une expertise peut néanmoins être requise
dans le cadre du traitement des données, en particulier
lorsqu?un grand nombre de facteurs influent sur l?indi-
cateur (richesse spécifique avifaunistique par exemple).
L?utilisation d?outils complexes d?analyse des données
peut s?avérer nécessaire.
- Un coût raisonnable : pour assurer au maître d?ou-
vrage la possibilité de le mettre en oeuvre pendant toute
la durée d?application de la mesure, la mobilisation des
données d?entrée nécessaires au calcul de l?indicateur
doit représenter un coût raisonnable, tout en respectant
le principe de proportionnalité énoncé à l?article R. 122-
5 du CE s?appliquant aux mesures ERC et au dispositif de
suivi qui leur est associé.
- La bonne lisibilité : les indicateurs sont des outils
de pilotage. Leur résultat et leur évolution influent
directement sur la prise de décision. Évaluer un
état ou les résultats d?une action simplement par la
valeur qui leur est attribuée leur permettra d?être faci-
lement compréhensibles.
- La sensibilité aux variations du milieu : les indica-
teurs doivent être sensibles aux variations des conditions
de milieu (qualité de l?eau, etc.) et aux modifications de
pratiques sur ce milieu.
- La reproductibilité (en lien avec le protocole utili-
sé) : La mesure de l?indicateur, réalisée dans les mêmes
conditions par des acteurs différents, doit conduire à
des résultats identiques (Girardin et al., 2005).
- La faible variabilité spatio-temporelle : En l?absence
de perturbation majeure du milieu, la valeur de l?indi-
cateur doit être stable dans le temps et dans l?espace
(Short et al., 2000).
En d?autres termes, on peut dire qu?un bon indicateur
doit être sensible, c?est-à-dire traduire correctement
l?évolution du milieu ou de la population d?espèce ciblée
par la mesure que l?on cherche à apprécier, et spécifique,
c?est-à-dire ne traduire que cette évolution.
1
2
3
53
f Des indicateurs pour le suivi écologique
et le contrôle des mesures compensatoires ?
Les indicateurs de suivi de l?état d?avancement des mesures
sont relativement faciles à définir, car ils se résument
généralement tous à la réalisation des travaux, aussi la
présente fiche se concentre sur la définition d?indicateurs
de suivi de l?efficacité de la mesure.
Un indicateur de suivi de l?efficacité a pour but d?évaluer
les résultats de la mesure (en intégrant l?incertitude issue
de la complexité du fonctionnement des écosystèmes, des
communautés et des populations animales et végétales
et des interactions entre ces compartiments) et de les
comparer aux objectifs fixés dans l?acte d?autorisation.
Une sélection d?indicateurs de suivi permettant d?évaluer
l?efficacité des mesures compensatoires est proposée
ci-après pour faciliter la définition des modalités de suivi
des mesures par les porteurs de projet. Les indicateurs
suivis d?un astérisque * sont à préciser au cas par cas
selon l?espèce.
(2) Si le site concerné par la mesure est le site du projet (ex : mesure de réduction, ou de compensation in situ), et que l?état initial disponible correspond par exemple au volet
faune/ flore de l?étude d?impact, qui ne permet pas nécessairement l?application de protocole et peut se limiter à une étude naturaliste, il peut être pertinent de réaliser, avant
la mise en oeuvre de la mesure, un nouvel « état zéro », avec application de protocole standardisé, pour permettre ultérieurement cette comparaison avant/ après.
(3) Catalogue de Méthodes et Protocoles d?acquisition de données naturalistes : http://campanule.mnhn.fr.
Proposer des protocoles de
suivi (matériel et méthodes)
Pour mesurer chacun de ces indicateurs, le porteur de
projet doit proposer des protocoles de suivi. Une sélection
de protocoles est suggérée ci-après.
Il est important d?utiliser les mêmes protocoles
que ceux utilisés pour réaliser l?état initial du
site d?accueil de la mesure afin d?avoir des éléments
fiables de comparaison avant/après mesure(2).
Par ailleurs, de nombreux documents à destination des
gestionnaires de milieux naturels sont disponibles et
transposables au cas des mesures compensatoires.
Il est préférable de s?appuyer sur des protocoles stan-
dardisés lorsque cela est possible (par exemple le projet
CAMPanule(3) piloté par le MNHN). Dans le cas contraire,
il convient de définir précisément le protocole qui
sera appliqué.
Enfin, pour certains types de milieux atypiques et peu
connus, il est possible de proposer des protocoles spéci-
fiques, qui devront cependant faire l?objet d?une validation
scientifique et administrative.
TABLEAU 7 : EXEMPLES D?INDICATEURS DE SUIVI DE L?EFFICACITÉ DES
MESURES COMPENSATOIRES ET DE PROTOCOLES ASSOCIÉS
Ce tableau n?est pas exhaustif et les indicateurs présentés sont à adapter selon les espèces, les habitats, les
fonctions et les sites concernés : il s?agit de sélectionner les indicateurs pertinents par rapport aux objectifs
de la mesure et aux actions engagées.
INDICATEURS PERTINENTS POUR
ÉVALUER CE CRITÈRE EXEMPLES DE PROTOCOLES
Élément à suivre : Qualité écologique du milieu
Qualité du sol
- Réalisation de cartes/inventaires phytosociologiques.
- Analyses de sols : mesures NPK (Azote, Phosphore et Potassium), de la matière organique, du pH
(paramètres influencés par la gestion mise en place pour la mesure, et liés au niveau trophique), mesure de
l?IBQS (Indice Biotique de Qualité des Sols), etc.
- Pour les zones humides : réalisation de profils pédologiques (suivi de l?apparition de traces
d?hydromorphie dans le cadre de la restauration de zones humides notamment).
- Pour les prairies : mesures de NPK sur des échantillons de végétation (les concentrations en P et K sont
déterminantes pour la qualité du cortège végétal des prairies naturelles. Il s?agit d?un moyen de suivre la
restauration de conditions oligotrophes, voire mésotrophes).
4
!
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Qualité écologique des cours d?eau (sur un ou
plusieurs tronçons)
- Mesure de l?IBGN (Indice biologique Global Normalisé).
- Mesure de l?IBD (Indice Biologique Diatomées).
- Suivi des conditions morphologiques des tronçons de cours d?eau concernés par la mesure (dérivés ou
restaurés).
Présence d?espèce(s) animale(s) ou de
végétation caractéristique(s) du milieu
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Présence de pollutions ou d?activités polluantes Analyse d?échantillons de sols/eau/air sur les teneurs en polluants.
Taux de végétalisation des milieux aquatiques Méthode des quadrats(4), etc.
Élément à suivre : Fonction(s) du milieu(5)
Taux de végétalisation du site (en vue de vérifier
la capacité du milieu à retenir les sédiments et
nutriments (N et P))
- Méthode des quadrats,
- Observations sur terrain.
Épaisseur de la matière organique incorporée
en surface pour une zone humide
Sondage pédologique
Élément à suivre : Présence de conditions physico-chimiques et environnementales
favorables à la vie et à la reproduction de l?espèce
Présence d?indices de reproduction (pontes,
nids, jeunes, fleurs, fruits, etc.)
- Observation des zones de reproduction :
? Comptages d?adultes et de pontes sur les sites de compensation pour les amphibiens,
? Indices officiels hiérarchisés pour les oiseaux (oisillons vus, juvéniles hors du nid mais à peine sortis,
adultes avec nourriture ou sacs fécaux, mâle chanteur, femelle en main avec plaque incubatrice, etc.),
? Pièges photo pour certaines espèces comme le hamster d?Alsace ou le chat forestier.
- Inspection de l?espèce végétale aux périodes propices à la floraison et/ou fructification.
Présence d?espèces ayant des exigences
écologiques similaires
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Nature et qualité/conditions édaphiques du
milieu (pour la flore)*
- Réalisation de cartes/inventaires phytosociologiques,
- Analyse de différents paramètres (salinité, pH, granulométrie, texture, teneur en carbone, en (micro)-
polluants, taux d?humidité, etc.) sur un échantillon du sol à analyser (sonde multiparamètres ou autres(6)).
Présence des lieux/éléments nécessaires à la
vie/reproduction de l?espèce (végétation d?une
structure/nature particulière, bois mort, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, pour la reproduction du Tétras Lyre, il faudra vérifier la pré-
sence d?un couvert au sol assez haut (25 ? 50 cm) pour dissimuler les poussins).
Présence de pressions sur le site s?exerçant sur
l?espèce
- Recherche d?espèces envahissantes sur le site de compensation,
- Observation de l?augmentation de l?urbanisation alentour,
- Détection des bruits nuisibles à l?espèce : travaux, voitures, avions, etc.
- Observation de la fréquentation du site : traces de feux, de fréquentations de loisir (vélo, cross, etc.),
etc.,
- Observation de la fréquentation des routes alentour,
- Recherche de pollutions ou d?activités polluantes.
Présence de l?espèce (indicateur à évaluer en
complément)
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables au gîte/repos/hibernation de l?espèce
Présence des lieux/éléments/aménagements
favorables au gîte/repos/hibernation de
l?espèce (végétation d?une structure/nature
particulière, bois mort, perchoirs, nichoirs à
insectes, abris à chiroptères, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, pour l?hibernation du Murin à oreilles échancrées (Myo-
tis emarginatus), il est nécessaire de repérer la présence de cavités naturelles ou non : grottes, mines, caves,
tunnels, etc.).
Repérage de traces de présence au sein des aménagements artificiels favorables au gîte/repos/hibernation
de l?espèce installés par le maître d?ouvrage.
Présence de l?espèce dans les aménagements
artificiels favorables au gîte/repos/hibernation
de l?espèce
- Inspection des refuges ou gîtes (de jour et/ou de nuit),
- Installation de pièges photographiques/vidéos,
- Écoute (enregistrements audios),
- Observation d?indices de présence (fécès, empreintes, mues, poils, etc.) dans les gîtes,
- Observation de traces génétiques (par exemple grâce à un protocole de recherche d?ADN
environnemental « Barcoding »),
- Etc.
(4) Un quadrat est un cadre au périmètre fixe posé sur le sol afin de symboliser la zone d?échantillon à inventorier.
(5) D?autres exemples d?indicateurs et de protocoles relatifs aux fonctions des zones humides sont présentés dans le Guide
de la méthode nationale d?évaluation des fonctions des zones humides (Gayet et al, 2016).
(6) Il est nécessaire de veiller à sélectionner des paramètres qui sont en capacité de varier avec les actions écologiques et la gestion mises en oeuvre.
55
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables à l?alimentation/la chasse de l?espèce
Présence de zones favorables à l?alimentation/
la chasse de l?espèce (végétation d?une
structure/nature/forme particulière, de type
aquatique, forestière, prairial, etc.) *
Présence d?une espèce située sous l?espèce cible
dans la chaîne alimentaire*
À voir au cas par cas pour l?espèce (Par exemple, une haie diversifiée (essences autochtones variées) et cor-
rectement placée attire de nombreux insectes constituant une ressource alimentaire directement exploitable
par les chauves-souris lors de leurs périodes de chasse).
Cf. exemples de protocoles pour l?indicateur « présence de l?espèce » ci-après.
Élément à suivre : Présence de conditions environnementales favorables au transit de l?espèce
Présence de zones favorables au transit
de l?espèce (végétation d?une structure/
nature/forme particulière, de type aquatique,
forestière, prairial, etc.) *
À voir au cas par cas selon l?espèce (Par exemple, les haies facilitent le déplacement des chiroptères).
Élément à suivre : Présence de l?espèce
Présence de l?espèce
- Observation visuelle directe (à des postes d?observation, dans les refuges ou gîtes, de jour et/ou de nuit),
- Observation visuelle indirecte (pièges photographiques, vidéos),
- Écoute (enregistrements audios),
- Captures,
- Observation d?indices de présence ou de colonisation (fécès, empreintes, mues, poils, reliefs de repas,
trous d?insectes dans le bois mort, feuilles, fruits, etc.),
- Observation d?éléments « reproducteurs » (pontes, graines, larves, etc.) ou de zones de reproduction
(nids, refuges, etc.),
- Observation de traces génétiques (par exemple grâce à un protocole de recherche d?ADN
environnemental « Barcoding »),
- Relevés phytosociologiques (flore),
- Etc.
Abondance de l?espèce
L?évaluation de l?abondance de l?espèce peut se faire au cas par cas avec les mêmes protocoles de détection
de la présence de l?espèce.
Certains indices comme celui de l?abondance relative ou de l?abondance-dominance (Braun-Blanquet et al.,
1952)
Élément à suivre : État de conservation de la population de l?espèce ciblée / Dynamique de la population
Évolution du nombre d?individus de l?espèce
observés par an
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Mesure de l?IPA (Indice Ponctuel d?abondance) ou de l?IKA (Indice kilométrique d?abondance) pour
l?avifaune,
- Observation visuelle directe (à des postes d?observation, dans les refuges ou gîtes, de jour et/ou de nuit),
- Observation visuelle indirecte (pièges photographiques, vidéos),
- Méthode des quadrats (flore),
- Structure en taille des populations pisciaires (ichtyofaune).
- Etc.
Taux de floraison ou de fructification par an Inspection de l?espèce végétale aux périodes propices à la floraison et/ou fructification.
Taux de mortalité de l?espèce par an
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Suivi télémétrique,
- Comptage des individus morts.
Évolution du nombre de juvéniles ou de
nouvelles pontes par an
Inspection des zones de reproduction (nids, refuges, etc.).
Taux de croissance de la population (taux de
naissances-taux de décès)
- Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture),
- Suivi télémétrique,
- Comptage des individus morts.
Les mesures de ces indicateurs peuvent être exprimées
en valeurs absolues ou en valeurs relatives (par exemple,
comparées à l?état initial du site d?accueil de la mesure,
voire à l?année antérieure, comparées à l?état initial du
site impacté par le projet, ou encore rapportées à un
autre paramètre?).
Sur les bilans de suivi transmis aux services de l?État (cf.
fiche n°4), les indicateurs pourront être symbolisés par
un pictogramme dont la couleur différera selon le résultat
(indéterminé, très mauvais, mauvais, moyen, bon, très
bon) de la mesure.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
56
Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Définir la fréquence et le
calendrier du suivi
La fréquence et le calendrier du suivi devront être précisés
par le porteur de projet dans son dossier de demande
d?autorisation. De plus, il est important de distinguer le
suivi en phase chantier et le suivi en phase exploitation/
gestion.
En phase travaux, la fréquence du suivi peut être plus
importante car les impacts sont susceptibles d?être plus
intenses sur de courtes durées.
En phase travaux comme en phase exploitation/gestion,
le porteur de projet peut proposer un calendrier du suivi
en se basant sur les périodes propices aux inventaires de
terrain des espèces végétales et animales terrestres et
aquatiques, selon les principaux groupes taxonomiques.
Il sera toutefois nécessaire d?adapter ces périodes au ter-
ritoire concerné (zone géographique, altitude, conditions
météorologiques, cycle de vie de l?espèce considérée,
caractères biologiques particuliers à une espèce, etc.),
et parfois aux évènements non prévus (changement de
calendrier ou d?organisation des travaux par exemple).
Le tableau 8, issu des « Lignes directrices sur la séquence
éviter, réduire et compenser les impacts sur les milieux
naturels » (MEDDE, 2013) présente les périodes propices
aux mesures concernant le territoire métropolitain.
TABLEAU 8 : PÉRIODES PROPICES AUX INVENTAIRES DE TERRAIN DES ESPÈCES
VÉGÉTALES ET ANIMALES TERRESTRES ET AQUATIQUES (Source : MEDDE, 2013)
Mois de l?année
J F M A M J J A S O N D
Bryophytes (mousses) et
lichens
Visibles toute l?année mais périodes de fructification variables selon les espèces
Ptéridophytes et phanéroga-
mes (végétation)
Espèces précoces
(zones boisées,
pelouses)
Période en général la plus
favorable mais plusieurs
passages nécessaires
Espèces tardives
(zones humides et
altitude)
Invertébrés : ensemble des
insectes (lépidoptères/
papillons, odonates/libellules,
coléoptères, etc.) et autres
(arachnides/araignées, etc.)
Plusieurs passages nécessaires par temps
ensoleillé (sauf cas particuliers, ex. : lépidoptères
nocturnes)
Cas particulier des
orthoptères (sauterelles,
criquets)
Par temps sec et ensoleillé
Cas particulier des
macroinvertébrés benthiques
1er inventaire fin
du printemps
2e inventaire en
fin d?étiage
Amphibiens (adultes, larves)
Plusieurs prospections nocturnes/
crépusculaires par temps doux et
pluvieux
Reptiles Recherches par temps sec, voire orageux
Oiseaux Hivernage Nidification et migration Migration Hiver
Poissons Fréquence de passage selon
le protocole
Fréquence de
passage selon le
protocole
Chiroptères (chauve-souris) Gîtes d?hiver Gîtes d?été, inventaires par
détecteurs ultrasons
Gîtes
d?hiver
Mammifères (autres que
chiroptères)
Déplacement, reproduction
5
57
Si nécessaire et possible, définir
une structure en charge du suivi
Le maître d?ouvrage peut confier le suivi de ses mesures
à un prestataire. Toutefois, il en reste réglementairement
responsable. Dans le cas où la réalisation de la mesure est
elle-même déléguée à un opérateur spécialisé, le porteur
de projet peut choisir :
- de faire appel à une structure indépendante ou à ce
même opérateur pour réaliser le suivi, si ce dernier en a
les compétences,
- ou a minima de piloter la démarche le cas échéant
en y associant des experts extérieurs dont il se portera
garant et dont il assurera la cohérence des différents
suivis et de l?interprétation des résultats.
Les résultats des suivis doivent être remis aux services
de l?État en charge du suivi administratif dans un for-
mat adapté.
Préciser le coût du suivi
La réglementation impose au porteur de projet de présen-
ter dans son dossier d?étude d?impact une « estimation des
dépenses » correspondant à ses mesures ERC (article R.
122-5 du CE).
Le coût d?une mesure doit notamment être estimé, au cas
par cas, sur la base des coûts :
- de la recherche foncière,
- de la maîtrise foncière,
- des travaux de génie écologiques nécessaires (et de
la maîtrise d?oeuvre associée),
- des potentiels aménagements à réaliser (et de la
maîtrise d?oeuvre associée),
- de la gestion courante pendant toute la durée des
engagements du porteur de projet (et de la maîtrise
d?oeuvre associée),
- des suivis écologiques, qui comprennent le coût
de la réalisation des études nécessaires (naturalistes,
forestières, hydrologiques, pédologiques, etc.) et de la
rédaction des rapports de suivi pendant toute la durée
des engagements du porteur de projet.
Il revient au maître d?ouvrage de se doter des spécialistes
compétents pour réaliser la bonne estimation de ce coût.
Toutefois, les suivis écologiques sont souvent mutualisés
entre les différentes mesures réalisées à l?échelle d?un
site, il est alors peu pertinent de découper leur coût entre
les différentes mesures. Il suffira au porteur de projet de
préciser dans la trame « mesure » que ce coût est mutuali-
sé et de lister les autres mesures concernées.
EXEMPLE
Reprenons l?exemple du projet fictif présenté dans la
fiche n°2, un projet d?élargissement à 2x2 voies d?une
route nationale.
Dans le cadre de ce projet fictif, il avait été proposé la
réalisation de la mesure compensatoire suivante : « Re-
mise en état d?un milieu ouvert humide favorable au
développement du Fadet des laîches par tronçonnage lé-
ger, débroussaillage manuel et fauche annuelle sur une
surface de 0,7 hectare (avec maîtrise foncière) pendant
une durée de 30 ans (C2.1.e.) ».
Tentons de définir les champs relatifs au suivi écolo-
gique de la mesure pour compléter la trame descriptive
de celle-ci :
Préciser les objectifs de moyen
(de mise en oeuvre de la mesure)
L?objectif de moyen de la mesure compensatoire, c?est-
à-dire l?ensemble des travaux et actions écologiques
prévus, est de « remettre en état un milieu ouvert humide
favorable au Fadet des laîches par tronçonnage léger,
débroussaillage manuel » et de réaliser une « fauche
annuelle pendant toute la durée de gestion de la mesure
compensatoire » (défini dans la fiche n°2).
Préciser les objectifs de résultat
(de l?efficacité de la mesure)
L?objectif de résultats de la mesure compensatoire, c?est-
à-dire les critères d?évaluation de l?efficacité de la mesure,
est d?« instaurer les conditions physico-chimiques et
environnementales favorables au cycle de vie du Fadet des
laîches et favoriser son développement » (défini dans la
fiche n°2).
Des objectifs plus précis peuvent, dans certains cas, être
proposés par le porteur de projet, par exemple :
- la présence de l?espèce concernée,
- une augmentation quantifiée du nombre d?individus
de Fadets des laîches sur une durée définie,
- la présence des plantes hôtes,
- etc.
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LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Toutefois, le gestionnaire n?a pas la faculté de contrôler
l?ensemble des paramètres dont dépend la dynamique de
population de l?espèce concernée (parcelles voisines exer-
çant un effet négatif, pratiques dans les environs peu com-
patibles avec les objectifs, proximité d?une infrastructure
avec risque de mortalité pour l?espèce, etc.), d?où l?intérêt
de ne pas focaliser le suivi uniquement sur les indicateurs
« espèces » mais également sur les indicateurs intermé-
diaires qui décrivent les conditions du milieu. L?analyse de
ces derniers peut ainsi amener la structure en charge du
suivi à utiliser des outils complexes d?analyse des données
(du type analyses statistiques multivariées) pour extraire
les informations importantes.
Enfin, il est nécessaire de vérifier l?efficacité de la mesure
au regard des impacts du projet sur le site initial impacté
(lui-même étant soumis à des pressions extérieures).
Définir les indicateurs de suivi pour
mesurer l?état de réalisation des
mesures et l?efficacité des mesures
Les indicateurs de suivi de la mise en oeuvre de la mesure
proposés pourraient être :
- Vérification de la réalisation du tronçonnage léger et
du débroussaillage manuel.
- Vérification de la date de la fauche annuelle.
Les indicateurs de suivi de l?efficacité de la mesure
proposée pourraient être (cf. exemples dans le tableau
des indicateurs) :
- Effectivité des critères écologiques nécessaires à la
vie de l?espèce, physionomie des habitats conforme aux
exigences écologiques de l?espèce :
- Pourcentage de recouvrement des espèces de Molinie
bleue ou de Paturin des marais ou de Choin noirâtre (les
chenilles s?en nourrissent la nuit),
- Présence de cypéracées, chardons, centaurées, men-
thes, bourdaines ou encore ronces et salicaires (que les
adultes butinent),
- Présence de l?espèce Fadet des laîches,
- Présence de traces de reproduction : oeufs,
voire chenilles,
- Évolution du nombre d?individus de Fadet des laîches
observés par an.
Proposer des protocoles de
suivi (matériel et méthodes)
Les protocoles proposés pour mesurer les indicateurs de
suivi pourraient être les suivants (cf. exemples dans le
Tableau 7) :
Indicateurs de suivi de l?efficacité proposés Protocoles
Pourcentage de recouvrement des espèces de Molinie bleue ou
de Paturin des marais ou de Choin noirâtre
- Observation visuelle directe.
- Méthode des quadrats.
Présence de cypéracées, chardons, centaurées, menthes,
bourdaines ou encore ronces et salicaires Observation visuelle directe.
Présence de l?espèce Fadet des laîches
Observation visuelle directe, notamment près des cypéracées, chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou encore ronces et salicaires, en procédant par la détermination
de transects avec un passage à temps fixe reproductible.
Présence de traces de reproduction : oeufs, voire chenilles
Inspection des feuilles des plantes hôtes (espèces cespiteuses et Molinie bleue es-
sentiellement) pour observation des oeufs aux périodes propices (la période de ponte
s?étale comme la période de vol de fin mai à fin juillet).
Évolution du nombre d?individus de Fadet des laîches observés
par an.
Comparaison des observations visuelles directes.
Inspection des zones de reproduction (feuilles des plantes hôtes (espèces cespiteuses
et Molinie bleue essentiellement).
3
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Définir la fréquence et le
calendrier du suivi
La fréquence et le calendrier du suivi différeront selon
l?indicateur mesuré :
- La réalisation du tronçonnage léger et du débrous-
saillage manuel devra être vérifiée à la suite des travaux
(généralement réalisés en automne-hiver).
- La réalisation de la fauche annuelle devra être véri-
fiée chaque année à la suite de chaque fauche.
- Le pourcentage de recouvrement des espèces de Mo-
linie bleue ou de Paturin des marais ou de Choin noirâtre
(les chenilles s?en nourrissent la nuit) pourra être évalué
d?avril à septembre.
- De même, la présence de cypéracées, chardons,
centaurées, menthes, bourdaines ou encore ronces et
salicaires (que les adultes butinent) pourra être suivie
d?avril à septembre.
- L?espèce Fadet des laîches et les traces de reproduc-
tion (oeufs, voire chenilles) pourront être recherchées en
mai-juin-juillet lors de son activité maximale.
De plus, la fréquence de suivi peut varier tout au long de
la mise en oeuvre de la mesure compensatoire. En effet,
si après des travaux de génie écologique importants un
suivi régulier annuel est indispensable, ce dernier pourra
ensuite être espacé dès lors que les objectifs seront en
voie d?être atteints ou que le milieu aura atteint une cer-
taine stabilité.
Définir la structure en charge du suivi
Dans le cas de ce projet, le maître d?ouvrage peut choisir
de confier à la fois la mise en oeuvre, la gestion et le suivi
de cette mesure à un prestataire, plus particulièrement un
opérateur privé spécialisé dans la compensation. Toute-
fois, il en reste réglementairement responsable. Selon les
cas, il peut être judicieux d?avoir plusieurs prestataires/
partenaires : l?un pour assurer la gestion écologique,
l?autre pour réaliser les suivis, etc.
Préciser le coût du suivi
Le coût du suivi de cette mesure prend en compte les pas-
sages d?un expert écologue (pour les observations et rele-
vés sur le terrain : cf. indicateurs définis précédemment).
Ce coût est variable selon les structures, les experts, les
régions, les spécificités du suivi, etc.
Intitulé de la mesure
Remise en état d?un milieu ouvert humide favorable au développement du Fadet des laîches par tronçonnage léger, dé-
broussaillage manuel et fauche annuelle sur une surface de 0,7 hectare (avec maîtrise foncière) pendant une durée de
30 ans (C2.1.e.)
d SUIVI DE L?ÉTAT D?AVANCEMENT DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de
l?état d?avancement de
la mesure : objectif(s) de
moyens
Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi
(matériel et méthodes) Fréquence du suivi Calendrier du suivi
Remettre en état un mi-
lieu ouvert humide favo-
rable au Fadet des laîches
par tronçonnage léger, dé-
broussaillage manuel.
Tronçonnage léger et dé-
broussaillage manuel
réalisés.
Vérification visuelle de
la réalisation du tron-
çonnage léger et du dé-
broussaillage manuel ou
compte-rendu de travaux.
Ponctuelle (année des
travaux).
À la suite des travaux (gé-
néralement réalisés en
automne-hiver).
Réaliser une fauche an-
nuelle pendant toute la
durée de gestion de la me-
sure compensatoire.
Date de fauche annuelle.
Vérification visuelle de la
réalisation de la fauche
annuelle après le cycle
biologique de l?espèce
(septembre par exemple)
ou compte-rendu de
travaux.
Annuelle. À la suite de chaque
fauche.
Structure(s) en charge du
suivi de la mise en oeuvre : Structure Lambda.
Coût du suivi de la mise
en oeuvre : X ¤
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LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
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Fiche n°3
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
d SUIVI DE L?EFFICACITÉ DE LA MESURE
Critère(s) d?évaluation de
l?efficacité de la mesure :
objectif(s) de résultat
Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi (matériel et
méthodes) Fréquence du suivi Calendrier du suivi
Présence de l?espèce
concernée.
Présence de l?espèce Fadet
des laîches.
Observation visuelle directe,
notamment près des cypéra-
cées, chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou encore
ronces et salicaires, en procé-
dant par la détermination de
transects avec un passage à
temps fixe reproductible.
Annuelle pendant les 5
premières années de ges-
tion de la mesure puis
tous les 5 ans.
Mai-juin-juillet.
Présence de traces de re-
production : oeufs, voire
chenilles.
Inspection des feuilles des
plantes hôtes (espèces cespi-
teuses et Molinie bleue essen-
tiellement) pour observation
des oeufs aux périodes propices
(la période de ponte s?étale
comme la période de vol de fin
mai à fin juillet).
Mai-juin-juillet.
Augmentation quantifiée
du nombre d?individus de
Fadets des laîches sur une
durée définie.
Évolution du nombre d?in-
dividus de Fadet des
laîches observés par an.
- Comparaison des
observations visuelles directes.
- Inspection des zones
de reproduction (feuilles
des plantes hôtes (espèces
cespiteuses et Molinie bleue
essentiellement).
Mai-juin-juillet.
Présence des plantes
hôtes.
Pourcentage de recouvre-
ment des espèces de Mo-
linie bleue ou de Paturin
des marais ou de Choin
noirâtre (les chenilles s?en
nourrissent la nuit).
- Observation visuelle directe.
- Méthode des quadrats. Avril à septembre.
Présence de cypéracées,
chardons, centaurées,
menthes, bourdaines ou
encore ronces et salicaires
(que les adultes butinent).
Observation visuelle directe. Avril à septembre.
Structure(s) en charge du
suivi de l?efficacité : Structure Lambda.
Coût du suivi de
l?efficacité : X ¤
REFERENCES
Forum des Marais Atlantiques (2015).
Mallette d?indicateurs de travaux et
de suivis en zones humides. Agence
de l?eau Loire-Bretagne et Conseil ré-
gional des Pays de la Loire. Disponible
sur : http://www.forum-zones-hu-
mides.org/
Gayet G., Baptist F., Baraille L. et al
(2016). Guide de la méthode nationale
d?évaluation des fonctions des zones
humides. Version 1.0. Onema, collec-
tion Guides et protocoles, 186p. Dis-
ponible sur : http://www.zones-hu-
mides.org/
Projet CAMPanule, piloté par le
MNHN : CAtalogue de Méthodes
et Protocoles d?acquisition de don-
nées naturalistes. http://campanule.
mnhn.fr
Programme RhoMéO du Bassin Rhô-
ne-Méditerranée-Corse : http://
rhomeo-bao.fr
DREAL Auvergne-Rhône-Alpes (2018).
Notice de recommandations pour le
suivi des mesures ERC « flore proté-
gée ». Disponible sur :
http://www.auvergne-rhone-alpes.de-
veloppement-durable.gouv.fr/
Adam Y., Béranger C., Delzons O. et al.
(2015). Guide des méthodes de dia-
gnostic écologique des milieux natu-
rels - Application aux sites de carrière.
Disponible sur : http://documentation.
pole-zhi.org/
Bezombes L., Gaucherand S., Spie-
gelberger T. et al. (2018). A set of or-
ganized indicators to conciliate
scientific knowledge, offset poli-
cies requirements and operational
constraints in the context of biodiver-
sity offsets. Ecological Indicators, vol.
93, p1244-1252.
http://www.forum-zones-humides.org/telechargement-mallette-indicateurs.aspx
http://www.forum-zones-humides.org/telechargement-mallette-indicateurs.aspx
http://www.zones-humides.org/guide-de-la-m%C3%A9thode-nationale-d%C3%A9valuation-des-fonctions-des-zones-humides
http://www.zones-humides.org/guide-de-la-m%C3%A9thode-nationale-d%C3%A9valuation-des-fonctions-des-zones-humides
http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport2018_dreal_suivi_erc_final.pdf
http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport2018_dreal_suivi_erc_final.pdf
http://documentation.pole-zhi.org/doc_num.php?explnum_id=746
http://documentation.pole-zhi.org/doc_num.php?explnum_id=746
61
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
Dépression humide créée pour les amphibiens en Île-de-France
(CDC Biodiversité 2018 © Gilles Cohen)
62
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Réaliser le suivi écologique et rédiger
les rapports de suivi de ses mesures
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(7) Ex. : Protocole CMR (Capture-Marquage-Recapture). À noter que cette demande peut être anticipée pour être intégrée à la demande de dérogation du projet.
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, opérateurs de compensation,
services instructeurs.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Tendre vers un suivi écologique des mesures et un
reporting à la fois le plus clair et le plus complet afin de
permettre aux services instructeurs de juger de l?effectivi-
té des mesures mises en place.
CONTEXTE
Cf. Fiche n°3 : Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
MÉTHODOLOGIES
Déléguer le suivi des mesures
Le maître d?ouvrage peut confier le suivi de ses mesures
ERC à un prestataire ou partenaire. Toutefois, il en reste
réglementairement responsable.
Le prestataire devra faire intervenir des experts bénéficiant
des compétences pour mener à bien les études nécessaires
(naturalistes, forestières, hydrologiques, pédologiques,
etc.), et bénéficier d?une expérience suffisante pour lui
permettre d?analyser les résultats, de juger l?efficacité des
mesures ERC et de rédiger les bilans de suivi.
En outre, il peut être pertinent pour le maître d?ouvrage
de faire appel à une structure spécialisée qui portera la
gestion de ses mesures, afin que les actions engagées
puissent être réalisées, suivies, et corrigées ou adaptées
au besoin.
La prestation de suivi est formalisée par le biais d?un
contrat ou d?une convention entre les parties qui détaille :
- les engagements du prestataire (dates et objet de
la restitution des bilans, moyens déployés, réalisations
attendues, etc.), et la nature des risques qu?il porte pour
le maître d?ouvrage le cas échéant,
- les moyens que le maître d?ouvrage fournit au
prestataire pour mettre en oeuvre son suivi (moyens
techniques, soutiens logistiques, modalités de finance-
ment, nécessité de procédure de dérogations « espèces
protégées » dans le cadre de certains suivis(7), etc.).
Les frais relatifs au suivi de la mesure sont intégralement
portés par le maître d?ouvrage.
Les prestations de suivi font l?objet d?un cahier des
charges intégrant les prescriptions de l?acte d?autorisation
ainsi que le protocole détaillé prévu dans le dossier de
demande d?autorisation.
Les protocoles à mettre en oeuvre sont définis en fonction
des indicateurs choisis, eux-mêmes définis en fonction
des objectifs des mesures ERC (cf. fiches n°2 et 3).
63
Réaliser l?expertise
de suivi terrain
?Préciser le plan d?échantillonnage
L?expert chargé du suivi doit tout d?abord définir son plan
d?échantillonnage, et ainsi préciser pour chaque compo-
sante de milieu suivie :
- les stations de mesures (dont stations témoins),
- la fréquence des mesures et les dates (saisons),
- la durée des mesures,
- le protocole de collecte des données sur le terrain,
- la durée du suivi,
- les modalités d?analyse et d?interprétation
des résultats.
La stratégie d?échantillonnage proposée est généralement
établie en se référant à des méthodes éprouvées ou issues
de la littérature scientifique. Il peut être utile de se référer
au catalogue des méthodes et protocoles « CAMPanule »
développé par le MNHN.
Lorsque la méthode est expérimentale ou très peu appli-
quée sur le type de milieu envisagé, il peut être nécessaire
de lancer une étude pilote lors de la première année de
suivi pour vérifier qu?elle est pertinente sur le terrain. En
cas d?incohérence de la théorie avec la pratique, cette
étude pilote permettra un ajustement rapide des choix
méthodologiques, évitant ainsi au maître d?ouvrage des
dépenses qui ne lui serviraient pas à justifier l?atteinte des
objectifs. Au contraire, si cette méthode s?avère compa-
tible, elle permettra de confirmer le protocole.
(8) Certains indicateurs ne peuvent pas être évalués sur le terrain (par exemple, s?ils nécessitent plusieurs passages ou des analyses spécifiques de bureau).
? Installer des repères sur le site
Le plus souvent, il est nécessaire de mettre en place des
dispositifs particuliers pour les observations « fixes »,
par exemple des quadrats pour le suivi de la dynamique
de végétation ou encore des pièges photographiques ou
des pièges à traces pour évaluer, par exemple, l?utilisation
d?un passage à faune, etc. Ces installations ? ou leur em-
placement quand l?appareillage doit être démonté entre
deux campagnes ? doivent être localisables facilement sur
le terrain à l?aide de repères artificiels permanents afin
d?être sûr qu?ils soient toujours positionnés au bon endroit.
De surcroît, cela permet à des personnes différentes de ré-
aliser ce suivi (changement de personnel, de prestataire?).
Ces installations doivent être géolocalisées et idéalement
intégrées à une base SIG.
?Préparer une trame de relevé des données
Il est indispensable de préparer, avant la campagne de
terrain, la liste des mesures à réaliser et les protocoles
méthodologiques associés, des indicateurs de l?état
d?avancement des actions (objectifs de moyens) et de leur
efficacité (objectifs de résultats).
Ces données pourront être compilées dans une trame
de relevé des données qui sera pré-remplie en amont du
terrain. Une fois sur le terrain, l?expert pourra alors évaluer
chaque indicateur selon les précisions indiquées dans
la trame.
Chaque trame devra être adaptée à l?objet du suivi. Il fau-
dra donc préparer autant de trames qu?il y a de mesures à
suivre. Le modèle ci-après est proposé.
Intitulé de la mesure
Objectif de moyen Intitulé de l?indicateur Protocole de suivi
(matériel et méthodes) Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?état d?avancement
de la mesure
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain A remplir sur le terrain
Conclusion sur l?état
d?avancement de la mesure : A remplir sur le terrain et à recaler ensuite au bureau par rapport au planning théorique
Objectif de résultat Intitulé de l?indicateur
(cf. fiche n°3)
Protocole de suivi
(matériel et méthodes)
(cf. fiche n°3)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?efficacité de la
mesure
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible(8) A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible A remplir sur le terrain
A pré-remplir A pré-remplir A remplir sur le terrain
lorsque cela est possible A remplir sur le terrain
Conclusion sur l?efficacité de la mesure par rapport aux espèces /
habitats cibles (dont comparaison avec les précédentes investigations et
l?évolution des espèces / habitats) :
A remplir sur le terrain lorsque cela est possible
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
64
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
Ces trames devront également préciser le nom de l?obser-
vateur, la date, la météorologie et le moment d?observation
ainsi que la cible du suivi.
?Recueillir les données sur le terrain
Dans un premier temps, avant de recueillir les données, il
faudra vérifier que les conditions de relevés sont compa-
tibles avec le protocole, c?est-à-dire :
- Que la période (saison) est propice aux inventaires de
terrain (cf. tableau 8 fiche n°3),
- Que les conditions d?observation sont comparables
à celles du relevé précédent (conditions de couvert
végétal, météorologiques, etc.),
- Que l?on dispose d?un état initial,
- Que l?on a défini si besoin un site témoin (qui permet
de différencier les évolutions liées à la gestion du milieu
de celles qui seraient liés à des facteurs externes comme
par exemple les conditions météorologiques de l?année).
Dans le cas contraire, il est possible que les données ne
soient pas exploitables car non interprétables.
Lorsque le suivi implique le prélèvement d?échantillons
sur le terrain, il est nécessaire d?étiqueter les flacons en y
renseignant les informations nécessaires :
- date et heure,
- lieu,
- référence du prélèvement qui renvoie à un document
qui complète certains éléments comme la méthode de
prélèvement, le matériel utilisé, les moyens de stockage
et de transport, ainsi que toute autre donnée susceptible
d?être pertinente pour l?exploitation et l?interprétation
de ces résultats (température, météo, etc.).
Ces informations permettront une meilleure traçabilité
des échantillons sans lesquelles l?exploitation de ces
investigations de terrain sera inexploitable. Ce sont ces
paramètres qui permettront, entre autres, d?expliquer une
valeur qui semble étonnante voire aberrante.
Par ailleurs, l?ensemble des observations et des prélève-
ments réalisés pourront être géolocalisés et référencées
dans une base SIG. Ces données devront être renseignées
sur le site projets-environnement.gouv.fr (cf. fiche n°6).
Rédiger le bilan de suivi
Afin de rendre compte de la bonne mise en oeuvre et de
l?efficacité des mesures pour lesquelles il s?est engagé, le
maître d?ouvrage doit transmettre des bilans de suivi aux
services de l?État chargés du contrôle. Leur fréquence est
généralement définie par l?arrêté d?autorisation du projet.
Une trame de synthèse de restitution globale des suivis
est proposée ci-après. Elle devra être accompagnée des
données complètes recueillies sur le terrain et de la justi-
fication de l?interprétation qui en est faite.
T Renseignements généraux du bilan de suivi
Nom du projet :
Maître d?ouvrage :
Acte d?autorisation (date et n°) :
Autres arrêtés obtenus pour le projet : Préciser si d?autres arrêtés ont été obtenus et lesquels (avec leurs dates respectives) et s?il y a
mutualisation de certaines mesures avec ces arrêtés.
Rappel du projet : Localisation, superficie, type de construction, groupes d?espèces protégées impactées, etc.
Obligations du maître d?ouvrage faisant l?objet
du présent bilan de suivi (et référence de l?acte
précisant ces obligations):
Cibles des mesures
Date de renseignement du présent bilan de suivi :
Période concernée par le présent bilan de suivi : Ex. : Année 2017
Date du bilan de suivi précédent :
65
T Renseignements généraux concernant le site accueillant les mesures suivies (à remplir pour chaque site)(9)
Nom du site
Localisation du site
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ? ?
? ? ? ?
Carte de localisation du site sécurisé
Modalités de sécurisation foncière du site
Propriétaire(s) :
Moyen(s) de sécurisation :
FMaîtrise foncière
F Convention
F Bail emphytéotique
F Bail rural
F Bail rural environnemental
F Obligation réelle environnementale
F Autre (préciser) :
Date de la sécurisation foncière :
Durée de sécurisation foncière :
Évolution prévue du site après la date
de fin de sécurisation :
Mesures mises en oeuvre sur le site
Liste des mesures mises en oeuvre :
Carte de localisation des mesures au sein du site sécurisé
Suivi général du site
Nom et organisme de rattachement
des experts ayant réalisé le présent
suivi :
Date(s) du suivi et météo :
Difficultés rencontrées :
Faits marquants :
Faits marquants ayant eu lieu sur la période suivie. Par exemple : travaux réalisés, événements ayant pu entraî-
ner une dégradation du site (ex. : dépôt de déchets sauvage, problématique de voisinage, passage non autorisé
d?enginsmotorisés?)outoutautrecommentairesurlaviedusitenécessitantd?êtrementionné.
Carte de localisation des habitats inventoriés (dont espèces invasives)
Liste commentée des habitats
inventoriés sur le site lors du suivi
(dont espèces invasives) accompa-
gnée de photographies :
Carte de localisation des espèces remarquables inventoriées
Liste commentée des espèces
remarquables inventoriées sur le site
lors du suivi (dont espèces cibles) :
(9) Cette trame permet d?apporter une vision globale sur la cohérence entre les mesures et sur les habitats et espèces suivies, le suivi écologique des mesures étant souvent mutualisé à l?échelle d?un site.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
66
Fiche n°4
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
T Renseignements concernant la mesure suivie (à remplir pour chaque mesure, au sein de chaque site)
Nom du site Intitulé de la mesure
Données générales de la mesure
Phase de la séquence :
F Évitement
F Réduction
F Compensation
F Accompagnement
A remplir à l?aide du guide d?aide à la définition des me-
sures ERC (MTES, 2018)Type :
Catégorie :
Sous-catégorie :
Cible(s) de la mesure (espèces et/ou habitats cibles) :
Objectif(s) de la mesure :
Description technique de la mesure :
Durée de mise en oeuvre :
Structure(s) en charge de la mise en oeuvre de la mesure :
Structure(s) en charge de la gestion de la mesure :
Localisation de la mesure
Commune Lieu-dit Parcelle cadastrale Surface sécurisée
? ? ?
? ? ?
Dimensionnement de la mesure (Surface, mètres linéaires
ou nombre) :
Carte de localisation de la mesure au sein du site sécurisé
67
Avancement de la mise en oeuvre
Actions antérieures Date
Description technique de
l?action
Difficultés rencontrées
? ?
? ?
Actions en cours (le cas
échéant)
Date
Description technique de
l?action
Difficultés envisagées
? ?
? ?
Suivi de la mesure
Difficultés rencontrées
Objectif de moyen Intitulé de l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?état d?avancement
de la mesure
Conclusion sur l?état
d?avancement de la mesure :
Objectif de résultat Intitulé de l?indicateur
Protocole de suivi (matériel
et méthodes)
Évaluation de l?indicateur Remarques
Mesurer l?efficacité de la
mesure
Conclusion sur l?efficacité de la mesure par rapport aux
espèces / habitats cibles (dont comparaison avec les
précédentes investigations et l?évolution des espèces /
habitats) :
Conclusion et perspectives
Conclusion générale : Dont analyse du niveau d?atteinte des objectifs de résultat, considérant la pertinence des
moyens mis en oeuvre au regard de l?atteinte des résultats
Actions à venir et propositions éventuelles d?adaptation :
Calendrier du suivi à venir :
Constituer un comité de suivi
La mise en place d?un comité scientifique de suivi peut
dans certains cas être proposée par le maître d?ouvrage ou
par l?acte d?autorisation. Ce comité peut être composé de
représentants du maître d?ouvrage, de services de l?État,
d?établissements publics chargés du contrôle des mesures
ERC, d?organismes de recherche, de bureaux d?études,
d?opérateurs de compensation, d?associations?.
Ses membres peuvent apporter leur analyse et leur exper-
tise sur les résultats du suivi voire participer à la rédaction
des rapports de suivi. Ils peuvent également assurer un
pilotage local des mesures et, le cas échéant, proposer des
modifications, allégements ou compléments des mesures
en fonction des résultats obtenus.
Il est important de préciser les objectifs des Comités de
suivis et leur fréquence.
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la définition des mesures ERC. Théma Balise. CGDD et CEREMA. Disponible sur : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Guide%20d%E2%80%99aide%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9finition%20des%20mesures%20ERC.pdf
68
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
La géolocalisation des mesures,
pour un meilleur suivi
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES OU PARTENAIRES DE L?ACTION :
Maître d?ouvrage, bureaux d?études, opérateurs de
compensation, DREAL, DDT(M), AFB, ONCFS, etc.
X OBJECTIF DE LA FICHE :
Présentation des obligations de géolocalisation des me-
sures ERC et plus particulièrement des mesures compen-
satoires et des outils permettant cette géolocalisation.
Il s?agit également de remplir les champs relatifs aux
informations de localisation dans les trames types aux
pages 24 à 27.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
L?article L163-5 du CE introduit par la loi biodiversité de-
mande que « les mesures de compensation des atteintes
à la biodiversité définies au I de l?article L. 163-1 [soient]
géolocalisées et décrites dans un système national
d?information géographique, accessible au public sur
internet ». Par ailleurs, « les maîtres d?ouvrage fournissent
aux services compétents de l?État toutes les informations
nécessaires à la bonne tenue de cet outil par ces services ».
Contexte non réglementaire
La géolocalisation des mesures compensatoires s?inscrit
dans le cadre de la feuille de route de modernisation du
droit de l?environnement. Elle répond à plusieurs objectifs :
- améliorer la traçabilité de la localisation
des mesures,
- éviter que des mesures déjà prescrites et mises en
oeuvre ne soient détruites par de nouveaux projets,
- éviter la superposition d?une mesure compensatoire
sur une autre mesure compensatoire existante,
- faciliter l?étude des effets cumulés dans le cadre de
nouveaux projets,
- permettre aux maîtres d?ouvrages d?identifier d?autres
mesures ciblant les mêmes espèces ou habitats que
ceux impactés par leurs projets,
- améliorer la mise en oeuvre des mesures, aujourd?hui
considérée comme insuffisante,
- faciliter le suivi et le contrôle des mesures,
- plus globalement, avoir un retour d?expérience de la
mise en oeuvre et de l?efficacité des mesures.
Figure 4 : Page d?accueil de l?outil instructeur GéoMCE.
69
OUTILS ET MÉTHODOLOGIE
(10) L?environnement est défini au L. 122-1 du CE comme étant : La population et la santé humaine ; La biodiversité, en accordant une attention particulière
aux espèces et aux habitats protégés au titre de la directive 92/43/ CEE du 21 mai 1992 et de la directive 2009/147/ CE du 30 novembre 2009 ; Les terres, le
sol, l?eau, l?air et le climat ; Les biens matériels, le patrimoine culturel et le paysage ; L?interaction entre les facteurs mentionnés aux 1° à 4°.
Deux outils sont disponibles pour faciliter la géolocalisa-
tion des mesures ERC :
- un outil dédié aux agents instructeurs des services de
l?État, GéoMCE,
- une plateforme de consultation de la description et
de la géolocalisation des mesures compensatoires rela-
tives à la biodiversité, accessible au grand public (mise
en ligne en 2019).
Qu?est-ce que GéoMCE ?
GéoMCE est l?outil national de référence pour la gestion,
la cartographie, le suivi et le contrôle des mesures d?évi-
tement, de réduction et de compensation des impacts sur
l?environnement. La loi biodiversité impose uniquement la
géolocalisation des mesures compensatoires relatives à
la biodiversité. Toutefois, le ministère en charge de l?en-
vironnement a souhaité donner la possibilité aux services
de l?État (et donc aux porteurs de projets) de renseigner
dans GéoMCE (et donc a posteriori dans la plateforme de
diffusion au grand public) les mesures d?évitement, de
réduction, de compensation et d?accompagnement des
impacts sur l?environnement(10) (et donc pas seulement sur
la biodiversité) dans l?outil. Cette possibilité pourrait par
exemple permettre de conserver la traçabilité de certaines
zones déjà évitées, ce qui pourrait permettre d?empêcher
la destruction de ces zones par d?autres projets d?amé-
nagement. GéoMCE peut également permettre de faire
des retours d?expérience sur des mesures d?évitement, de
réduction, de compensation et d?accompagnement pour
en faire bénéficier les maîtres d?ouvrages, les services de
l?État ou tout autre acteur impliqué dans la séquence ERC.
Principalement destiné aux services instructeurs du mi-
nistère en charge de l?environnement (D(R)EAL, DDT(M),
DM, etc.) et aux services contrôleurs (D(R)EAL, DDT(M),
DM, AFB et ONCFS), l?outil GéoMCE permet d?enregistrer
les informations nécessaires au suivi et au contrôle de la
mise en oeuvre de ces mesures, et comprend notamment
un volet cartographique qui permet de localiser le projet,
les procédures et les mesures qui lui sont rattachées.
GéoMCE permet ainsi de capitaliser la localisation et les
informations concernant les mesures d?évitement, de
réduction et de compensation prescrites dans le cadre
d?aménagements impactant l?environnement, afin de
faciliter l?instruction des dossiers et en vue de leur mise à
disposition du public.
L?outil GéoMCE permet de capitaliser des informations
relatives au projet, à la procédure et aux mesures.
En ce qui concerne les informations relatives au projet
et aux procédures : Ce sont les « données Projet » et
« données Procédures » présentées aux pages suivantes
qui seront renseignées dans l?outil GéoMCE par les ser-
vices de l?État. Le remplissage de ces champs sera facilité
si les informations des trames présentées dans les pages
suivantes sont transmises par les maîtres d?ouvrages à la
D(R)EAL ou DDT(M) en charge de l?instruction du dossier.
En ce qui concerne les informations relatives aux
mesures : Ce sont les « données Mesures » présentées
aux pages suivantes qui seront renseignées dans l?outil
GéoMCE. Elles seront envoyées par les maîtres d?ouvrage
et validées par les services de l?État. Une téléprocédure
permettant au maître d?ouvrage de renseigner les champs
relatifs à ses mesures est en cours de développement par
le MTES. Toutefois, un fichier d?import remplissable par
les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État est
disponible ici. Après validation - voire modification ? par
le service instructeur des informations renseignées par
les maîtres d?ouvrage, ces informations sont intégrées
dans l?outil GéoMCE. Les données non sensibles seront
diffusées sur la plateforme « grand public ».
Concernant la définition des mesures ainsi que leur
description dans l?acte d?autorisation, le guide d?aide à la
définition des mesures (MTES, 2018) ainsi que les annexes
de l?arrêté type mesures compensatoires loi sur l?eau
permettent de fournir dès la conception de la mesure les
informations nécessaires au bon remplissage de GéoMCE
pour son volet 1 (gestion et géolocalisation).
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
http://www.mission-economie-biodiversite.com/wp-content/uploads/2019/01/Fiche-5-Tableau-Donnees-Projet-a-telecharger.xls
70
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Données Projet
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public (seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(11)).
Les champs associés à un astérisque * correspondent aux champs à remplir obligatoirement Télécharger le fichier .xls ici
Données générales du projet
Nom *
Typologie *et Sous-typologie
F Installations classées pour la protection de
l?environnement (ICPE)
F ICPE agro-alimentaires
F ICPE carrières
F ICPE déchets
F ICPE éolien
F ICPE élevages
F ICPE industrielles
F ICPE méthanisation
F ICPE autres
F Installations nucléaires de base (INB)
F Installations nucléaires de base (INB)
F Installations nucléaires de base secrètes (INBS)
F Stockage déchets radioactifs
F INB autres
F Infrastructures de transport
F 5° voies ferroviaires (y compris ponts, tunnels et tranchées couvertes supportant des
infrastructures ferroviaires)
F 6° a) construction autoroutes et voies rapides(12)
F 6° b) construction route à 4 voies ou plus
F 6° c) autres routes de plus de 10 km
F Autres routes de moins de 10 km
F 7° Transports guidés de personnes (Tramways, métros, funiculaires ou lignes analogues)
F 8° Aérodromes
F Autres
FMilieux aquatiques, littoraux et maritimes
F 9° a) Voies navigables
F 9° b) et c) Ports et installations portuaires
F 10° Canalisation et régularisation des cours d?eau
F 11° Travaux, ouvrages et aménagements en zone côtière
F 12° Travaux de récupération de territoires sur la mer
F 13° Travaux de rechargement de plage
F 14° Travaux, ouvrages et aménagements
F 15° Récifs artificiels
F 16° Projets d?hydraulique (agricoles, y compris projets d?irrigation et de drainage de terres)
F 17° Dispositifs de captage et de recharge artificielle des eaux souterraines
F 18° Dispositifs de prélèvement des eaux en mer (et rejets en mer)
F 19° Travaux, ouvrages et aménagements réalisés en vue de l?exploitation d?eau destinée à la
consommation humaine dans une forêt de protection
F 21° Barrages et autres installations destinées à retenir les eaux ou à les stocker
F 22° Installation d?aqueducs sur de longues distances
F 23° Ouvrages servant au transvasement des ressources hydrauliques entre bassins fluviaux
F 24° Système de collecte et de traitement des eaux résiduaires
F 25° Extraction de minéraux par dragage marin ou fluvial
F 26° Stockage et épandage de boues et d?effluents
F Forages et Mines
F 27° Forages
F 28° Exploitation minières
(11) À ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
(12) Les catégories de voies sont définies dans le code de lÀ voirie routière à l?article L.110-2 du code de la route.
!
http://www.mission-economie-biodiversite.com/wp-content/uploads/2019/01/Fiche-5-Tableau-Donnees-Projet-a-telecharger.xls
71
F Energie
F 29° Installations destinées à la production d'énergie hydroélectrique
F 30° Ouvrages de production d'électricité à partir de l'énergie solaire installés au sol
F 31° Installation en mer de production d?énergie
F 32° Lignes électriques aériennes très haute tension
F 33° Lignes électriques sous-marines
F 35° et 36° Canalisations d?eau chaude et vapeur d?eau
F 37° Canalisations destinées au transport de gaz inflammables, nocifs ou toxiques et CO2
F 38° Autres canalisations pour le transport de fluides
F Travaux, ouvrages, aménagements ruraux et
urbains
F 39° Travaux, constructions et opérations d?aménagement
F 40° Villages de vacances et aménagements associés
F 41° Aires de stationnement ouvertes au public, dépôts de véhicules et garages collectifs de
caravanes ou de résidences mobiles de loisirs
F 42° Terrains de camping et caravanage
F 43° Pistes de ski, remontées mécaniques et aménagements associés
F 44° Equipements sportifs, culturels ou de loisirs et aménagements associés
F 45° Opérations d?aménagements fonciers agricoles et forestiers (AFAF)
F 46° Projets d?affectation de terres incultes ou d?entendues semi-naturelles à l?exploitation
agricole intensive
F 47° Premiers boisements et déboisements en vue de la reconversion de sols
F 48° Crématoriums
F Travaux de protection contre les crues
F Sécurisation de falaises
F Travaux soumis à autorisation en coeur de parc national
F Autre (précisez)
Texte de description
État d?avancement du projet
État d?avancement
F Autorisé
F Annulé
F Cessation d?activité
F Partiellement autorisé (le projet est soumis à plusieurs autorisations, et toutes n?ont pas été délivrées à la
date de remplissage du document)
Maître d?ouvrage
Maîtrise d?ouvrage *
Localisation
Département(s)
Région(s)
Commune(s)
Cartographie du projet Géolocalisation à fournir en fichier .shp.
Phase chantier
Date de début du chantier
Durée prévisionnelle du chantier
Durée d?exploitation
Date de mise en service
Date réelle du chantier
Montants prévisionnels de l?opération
Min
Max
Montants prévisionnels des mesures en faveur de l?environnement
Min
Max
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
72
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Données Procédure(s)
(13) A ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public ( seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(13)).
Télécharger le fichier .xls ici
Données générales de la procédure
Thématique / type
F Autorisation environnementale
F Autorisation en espace protégé
F Autorisation supplétive
F Autorisation défrichement
F Dérogation espèces protégées
F Déclaration d?Utilité Publique
F Déclaration de projet
F IOTA ? Déclaration
F ICPE ? Enregistrement
F ICPE ? Déclaration
F Natura 2000
F Permis de construire
F Permis d?aménager
F Permis de démolir
F Autre
Date de la décision
Autorité décisionnaire
F Préfet
FMinistre
F Autre
Nom de la procédure
Description
Espèces
Espèces animales protégées
Famille
Nom
scientifique
Nom
vernaculaire
Individus Couples Oeufs Nids Site d?élevage Aire de repos
Espèces végétales protégées
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Pieds Stations Surface (m²)
!
http://www.mission-economie-biodiversite.com/wp-content/uploads/2019/01/Fiche-5-Tableau-Donnees-Projet-a-telecharger.xls
73
Données Mesure(s)
(14) À ce stade, seuls les champs relatifs aux mesures compensatoires relatives à la biodiversité (comme demandé par la loi biodiversité) sont concernés par la diffusion.
Ce tableau peut être rempli par les maîtres d?ouvrage pour envoi aux services de l?État en charge du remplis-
sage de GéoMCE, en vue de la diffusion au grand public ( seuls les champs considérés comme non sensibles
seront diffusés(14)).
Les champs associés à un astérisque * correspondent aux champs à remplir obligatoirement. Télécharger le fichier .xls ici.
Données générales de la mesure
Nom *
Phase de la séquence
(Classe)*
F Évitement
F Réduction
F Compensation
F Accompagnement
À remplir à l?aide du guide d?aide à la défini-
tion des mesures ERC (MTES, 2018)
Type *
À remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).Catégorie *
Sous-catégorie *
Champ ciblé *
À remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).
F Population
F Faune et flore
F Habitats naturels
F Sites et paysages
F Biens matériels
F Continuités écologiques
F Equilibres biologiques
F Facteurs climatiques
F Patrimoine culturel et archéologique
F Sol
F Eau
F Air
F Bruit
F Espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs
Texte de description *
Dates
Durée prescrite
Mise en oeuvre
Date prescrite
Date réelle
!
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N°13 - AVRIL 2019
http://www.mission-economie-biodiversite.com/wp-content/uploads/2019/01/Fiche-5-Tableau-Donnees-Projet-a-telecharger.xls
74
Fiche n°5
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Géolocalisation
Région(s)
Département(s)
Commune(s)
Code(s) postal(aux)
Localisation de la mesure Géolocalisation à fournir en fichier shp.(15) ou à remplir dans le fichier d?import avec le référentiel (tableur).
Raison de la non géolocalisation le
cas échéant
Suivi de la mesure
Avancement
F En projet
F En cours de mise en oeuvre
F Réalisée
F Terminée
F Abandonnée
Coût du suivi
Échéances (travaux prévus,
gestion, etc.)
Estimation financière de la mesure
Montant prévu
Montant réel
Espèces animales concernés par la mesure
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
Espèces végétales concernés par la mesure
Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
(15) Télécharger le fichier d?import SIG et sa notice d?utilisation ici.
http://www.mission-economie-biodiversite.com/wp-content/uploads/2019/04/GeoMCE_fichier_SIG.7z
75
Qu?est-ce que la plateforme de
diffusion au grand public ?
Une fois capitalisées dans GéoMCE, les données de locali-
sation et de description des mesures compensatoires sont
diffusées sur une plateforme de diffusion au grand public
gérée par le CGDD, en respectant des règles de diffusion
de données associées aux espèces sensibles.
Cette plateforme, en cours de développement, facilitera
l?accès à l?information pour le public extérieur, des asso-
ciations environnementales par exemple, en appui des
contrôles réalisés par les services contrôleurs (ONCFS,
AFB, DDT(M), D(R)EAL, etc.). Aussi, les informations
renseignées par le porteur de projet dans les trames
descriptives ci-après sont susceptibles d?être diffusées sur
cette plateforme.
(16) Sous-catégories supplémentaires, compléments à la partie catalogue, etc.
PERSPECTIVES
La géolocalisation et la description des mesures com-
pensatoires demandée à l?article 69 de la loi biodiversité
permettra de :
- constituer une première base de données nationale et
un premier état des lieux de la compensation en France,
- favoriser une approche de la compensation à
l?échelle territoriale,
- recenser diverses données et donc de les analyser
(sans divulguer les données confidentielles) dans le but
d?améliorer la connaissance sur l?état actuel de la mise
en oeuvre et de l?efficacité des mesures compensatoires
sur le territoire français, ou encore sur le coût effectif
des mesures ERC,
- de manière plus pratique, faire évoluer(16), si besoin,
le guide d?aide à la définition des mesures ERC.
REFERENCES
MTES (2018). Guide d?aide à la défi-
nition des mesures ERC. Théma Ba-
lise. CGDD et CEREMA. Disponible
sur : https://www.ecologique-soli-
daire.gouv.fr/
Modèles de rédaction des prescrip-
tions relatives aux mesures de com-
pensation « milieux aquatiques et hu-
mides » - projets soumis à déclaration
loi sur l?eau ou à autorisation environ-
nementale.
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
76
Fiche n°6
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
Le versement des données
brutes de biodiversité relatives
au suivi des mesures ERC
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Évitement, réduction, compensation et accompagnement.
X RESPONSABLES OU PARTENAIRES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage publics et privés, bureaux d?études,
opérateurs de compensation, DREAL, DDT(M), AFB, etc.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation des obligations de dépôt légal des données
brutes de biodiversité - et plus particulièrement des
données relatives au suivi des mesures ERC - et des outils
permettant ce dépôt.
CONTEXTE
Contexte réglementaire
L?article 7 de la loi biodiversité (article L. 411-1-A du
CE), crée l?obligation pour les maîtres d?ouvrages publics
ou privés d?apporter une contribution à l?inventaire du
patrimoine naturel en versant les données brutes de
biodiversité. Il s?agit pour ces derniers de saisir ou, à
défaut, de verser des données acquises à l?occasion de
la réalisation d?études d?évaluation préalable ou de suivi
des impacts réalisées dans le cadre de l?élaboration des
plans, schémas, programmes et autres documents de
planification mentionnés à l?article L.122-4 du CE et des
projets d?aménagement soumis à l?approbation de l?auto-
rité administrative.
Le décret n°2016-1619 du 29 novembre 2016 (article
D.411-21-1 et suivants du CE), pris en application de cet
article, précise les modalités de saisie ou versement des
données par les maîtres d?ouvrages.
Corollaire de cette nouvelle obligation, le ministère en
charge de l?environnement a mis à disposition des réfé-
rentiels techniques pour garantir la qualité des données
et la stabilité des règles de saisie et versement ainsi qu?un
téléservice, outil informatique permettant la saisie ou le
versement sécurisé à distance des données.
Le principe de libre diffusion des données est réaffirmé
tout en prenant en compte les enjeux de protection de
la nature. Les données brutes versées sont mises à dis-
position du public en libre accès (« diffusées comme des
données publiques, gratuites et librement réutilisables »),
sauf pour celles dont la diffusion pourrait porter atteinte
aux intérêts mentionnés aux 1° à 4° du I de l?article L. 124-
4 et principalement à « la protection de l?environnement
auquel elle se rapporte ».
Actuellement, en application du protocole SINP, les don-
nées sont diffusées en ligne à une échelle géographique
ne permettant pas la localisation précise de l?espèce docu-
mentée (seule la localisation de la commune est donnée,
voire moins si la donnée est identifiée comme sensible
par le SINP). L?information précise peut cependant être
transmise à un demandeur s?il s?engage à ne pas divulguer
la localisation qui lui est communiquée.
Contexte non réglementaire
Ce dispositif contribue à l?amélioration de la connaissance
et à sa diffusion. Il contribue à la politique d?ouverture
des données.
77
Des milliers de données qui étaient collectées mais non
versées aux inventaires seront désormais recueillies et
accessibles au plus grand nombre.
Le versement ou la saisie de données sont effectués via
un téléservice qui permet aussi le renseignement de
métadonnées, selon les règles relatives à la protection des
données personnelles.
(17) Cf. site de l?inventaire national du patrimoine naturel https://inpn.mnhn.fr/ Le MNHN, responsable scientifique de
l?inventaire du patrimoine naturel, est le garant de la qualité et de la fiabilité des données.
Le dispositif est complémentaire et compatible avec le
Système d?information sur la nature et les paysages (SINP)
qui a déjà collecté sous la responsabilité scientifique du
Muséum national d?histoire naturelle (MNHN) plus de 40
millions de données, diffusées sur les plateformes régio-
nales et sa plateforme nationale(17).
OUTIL ET MÉTHODOLOGIE
Outil
Le site unique permettant de déposer les fichiers de l?étude
d?impact, ses annexes et les données brutes de biodiversité
est projets-environnement.gouv.fr. L?espace de versement
des données est le suivant : https://www.projets-environ-
nement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet.
Afin d?assurer la compatibilité avec le Système d?infor-
mation sur la nature et les paysages (SINP), le ministère
en charge de l?environnement a développé un outil infor-
matique permettant la saisie ou le versement sécurisé à
distance des données qui s?appuie sur :
- la technologie GINCO, interface développée par le
MNHN et l?IGN avec désormais l?appui de l?AFB qui per-
met la communication et l?échange de jeux de données
entre plateformes ;
- l?outil de saisie Géonature déjà développé par le Parc
national des écrins ;
- l?outil développé par le ministère de l?intérieur
https://www.demarches-simplifiees.fr/, permettant
la traçabilité du dépôt et permettant aux maîtres d?ou-
vrage de déposer leurs fichiers et documents d?études
d?impact (fichiers de données, cartes, photos, études
d?impact...) sur un espace unique.
Le dispositif est livré et opérationnel. L?obligation de ver-
sement des données biodiversité aux maîtres d?ouvrage est
effective depuis le 1er juin 2018.
Méthodologie
?Qui est concerné ?
L?obligation de dépôt concerne toute personne physique
ou morale porteuse d?un projet d?aménagement ou d?un
document de planification conduisant au recueil de
données de biodiversité : entreprises, collectivités, asso-
ciations, administrations de l?État, particuliers, etc.
?Quelles données ?
L?obligation pour les maîtres d?ouvrages publics ou privés
d?apporter une contribution à l?inventaire du patrimoine
naturel porte sur le versement de « données brutes
de biodiversité ».
Le champ concerné est large, les données brutes devant
enrichir l?inventaire du patrimoine naturel, institué pour
l?ensemble du territoire national terrestre, fluvial et marin
et comprenant « l?inventaire des richesses écologiques,
faunistiques, floristiques, géologiques, pédologiques,
minéralogiques et paléontologiques ».
En ce qui concerne les données relatives aux espèces,
l?outil actuel permet aujourd?hui de déposer les données
« occurrences de taxon ». Il devrait permettre dans le futur
de déposer les données d?habitats.
Le maître d?ouvrage doit verser toutes les données qu?il
a recueillies à l?occasion d?une procédure ou d?un projet,
plan ou programme qui a justifié la production d?une étude.
Il peut s?agir d?études « préalables », d?études de « suivi »
d?impacts liées à une évaluation environnementale ou
encore de documents relatifs au suivi des mesures ERC
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
http://projets-environnement.gouv.fr
https://www.projets-environnement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet
https://www.projets-environnement.gouv.fr/pages/deposer-mon-projet
https://www.demarches-simplifiees.fr/
78
Fiche n°6
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
mises en oeuvre dans le cadre de ces procédures. In fine,
sont concernés tous les projets, plans ou programmes dès
lors qu?ils ont un impact environnemental.
L?obligation de dépôt peut concerner à la fois les études
d?évaluation préalable et de suivi des impacts, réalisées
dans le cadre de l?élaboration :
- Des projets d?aménagement soumis à l?approbation
de l?autorité administrative, à savoir tout projet pour
lequel un diagnostic est nécessaire et des données
recueillies. On compte notamment les projets soumis à :
- autorisation environnementale (article L.181-1
du CE)
- police de l?eau (article L.214-1 du CE),
- dérogation aux mesures de protection des espèces
(article L.411-2 du CE)
- défrichement (article L.341-1 du Code forestier)
- permis d?aménager (article *R421-19 du Code
de l?urbanisme)?
- Des plans, schémas, programmes et autres docu-
ments de planification. On compte notamment : les
SCoT, PLU, les SRADDET, les programmes d?actions
régionaux de la forêt et du bois, etc.
?Quand verser ?
Lors de l?évaluation préalable du projet :
- si le projet est soumis à évaluation environnemen-
tale et/ou autorisation environnementale : la saisie est
effectuée avant le début de la consultation du public,
- si le projet n?est pas soumis à évaluation environne-
mentale et/ou autorisation environnementale mais à la
concertation du public : la saisie est effectuée avant le
début de la concertation du public,
- si le projet n?est soumis à aucune consultation du
public : le versement s?effectue avant la décision d?ap-
probation par l?autorité administrative.
Cette saisie doit se faire tout au long de la vie du projet :
- lors de l?actualisation de l?étude d?impact,
- à tout autre moment, si le maître d?ouvrage l?estime
nécessaire et en tout état de cause lorsque de la donnée
nouvelle est produite. Notamment, dès que le maître
d?ouvrage réalise le suivi écologique de ses mesures
ERC, les informations recueillies y seront renseignées.
PERSPECTIVES
L?enjeu défini par le législateur en 2016 fut d?enrichir
significativement les inventaires et de mettre à disposition
largement cette information pour une connaissance
partagée et utilisable par différents acteurs : chercheurs,
gestionnaires d?espaces naturels, naturalistes, aména-
geurs publics et privés, collectivités, entreprises utilisa-
trices de données dont l?objectif final est la protection de
la biodiversité.
À court terme, des travaux seront engagés pour :
- construire un suivi de cet objectif par la production
d?indicateurs et une analyse qualitative des données
versées ;
- consolider le caractère obligatoire du dépôt des don-
nées et donner une plus grande autorité aux services
de l?État afin d?améliorer le contrôle de la qualité des
données versées.
REFERENCES
Plusieurs documents et espaces ressources ont été mis en place par le ministère en charge de l?environnement :
? le document « standard de fichier de données occurrences de taxons »
du dépôt légal des données brutes de biodiversité : http://www.naturefrance.fr/
? des ressources documentaires (avec schémas, référentiels, FAQ) : http://www.naturefrance.fr/)
? un guide à l?attention des maitres d?ouvrage et bureaux d?études et un vademecum à l?intention des
services instructeurs et contrôleurs sont également en préparation avec le CEREMA.
Une assistance pour la mise en ligne a été mise en place : assistance.depobio@afbiodiversite.fr. Les
questions viennent enrichir les foires aux questions et documents de référence.
79
Le suivi associé aux Sites
Naturels de Compensation
ÉCHANGES
AMONTS
ÉTUDES
PRÉALABLES
RÉDACTION DU
DOSSIER DE
DEMANDE
ACTE
ADMINISTRATIF
INSTRUCTION DU
DOSSIER
MISE EN OEUVRE
DES MESURES
SUIVI ÉCOLOGIQUE / SUIVI ADMINISTRATIF / CONTRÔLE
GESTION / ENTRETIEN
(18) Sous condition de respect de l?ensemble des principes de la compensation écologique, et notamment celui de l?équivalence écologique.
X MESURE(S) CONCERNÉE(S) :
Compensation.
X RESPONSABLES DE L?ACTION :
Maîtres d?ouvrage, Opérateurs de compensation.
X PARTENAIRES DE L?ACTION :
Bureaux d?études, services instructeurs.
X OBJECTIFS DE LA FICHE :
Présentation des Sites Naturels de Compensation et
précision des particularités de leurs modalités de suivi.
CONTEXTE
Principes et définition
Suite à de nombreuses réflexions initiées depuis 2006 et
une phase expérimentale lancée par CDC Biodiversité avec
l?accord du ministère en charge de l?environnement, une
opération pilote de « compensation par l?offre » a pu voir le
jour en 2008. Cette première opération, alors appelée « ré-
serve d?actifs naturels », est sous la maîtrise d?ouvrage de
CDC Biodiversité et située sur le site de Cossure, à Saint-
Martin-de-Crau (13). En 2010, s?engage alors une réflexion
sur la création d?autres opérations de compensation par
l?offre : en Rhône-Alpes (opération Combe-Madame par
l?association Initiative Biodiversité Combe Madame), en
Bretagne (opération Dervenn) ou encore en Ile-de-France
(opération Yvelinoise). La loi biodiversité entérine ce dis-
positif de mise en oeuvre de la compensation écologique
par anticipation, ou « compensation par l?offre », au
travers des Sites naturels de compensation (SNC). Ce nou-
veau dispositif soumis à agrément ministériel vient com-
pléter les modalités de mise en oeuvre de la compensation
écologique et s?ajoute au mécanisme de compensation
dit « à la demande » réalisée au cas par cas pour chaque
projet d?aménagement.
Les sites naturels de compensation reposent sur deux
grands principes :
- l?anticipation : les actions de restauration, réhabilita-
tion, création ou évolution des pratiques de gestion sont
entreprises avant la dégradation ou la perte de biodiver-
sité engendrées par un projet, plan ou programme. Ceci
permet la création d?unités de compensation, dont le
coût est connu précisément et que le maître d?ouvrage
peut ainsi sans risques intégrer au coût d?objectif de
son aménagement.
- la mutualisation : les SNC peuvent répondre aux
besoins de compensation de plusieurs maîtres d?ou-
vrage. Ces actions s?ajoutent et ne se substituent pas
entre elles. Elles peuvent être de plus ou moins grande
ampleur et s?intègrent dans une dynamique et une
cohérence écologique à l?échelle du territoire concerné.
Elles s?inscrivent ainsi dans la réalisation des politiques
publiques traduites par des documents tels que le SRCE,
le SRADDET...
Les actions de restauration mises en place constituent
un stock d?unités de compensation, qui pourront être
vendues ensuite à des aménageurs devant répondre à
des obligations de compensation(18). Le prix de l?unité
de compensation intègre nécessairement le coût de la
prestation : mise en oeuvre complète sur toute la durée des
engagements des mesures compensatoires, cette durée
devant être au minimum de 30 ans. On observera par ail-
leurs que l?article L163-1 du CE stipule que les mesures
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
80
Fiche n°7
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
compensatoires doivent être effectives pendant toute la
durée des impacts (ce qui n?est pas spécifique aux sites
naturels de compensation).
Les SNC présentent plusieurs avantages par rapport à la
compensation à la demande, aussi bien d?un point de vue
écologique que d?un point de vue administratif :
- Ils permettent de réduire l?incertitude liée aux risques
d?exécution de la compensation : les mesures compen-
satoires étant mises en oeuvre avant la réalisation du
projet d?aménagement, la trajectoire de gain écologique
est déjà amorcée avant la survenue des impacts liés
au projet.
- Ils limitent les pertes intermédiaires, c?est-à-dire
celles pouvant survenir dans l?intervalle de temps
entre la réalisation du projet (et donc l?occurrence des
impacts) et la mise en oeuvre effective des mesures
compensatoires. Elles sont généralement dues à une
réactivité insuffisante du maître d?ouvrage ou à des diffi-
cultés d?exécution le plus souvent liées à des problèmes
de sécurisation foncière ou encore au temps nécessaire
à l?occurrence des effets de l?action.
- Ils permettent de mutualiser une réponse de compen-
sation aux besoins de plusieurs projets et ainsi réaliser
des actions de plus grande ampleur, ce qui favorise la
cohérence et l?efficacité pour un meilleur résultat éco-
logique. Cet aspect présente également des avantages
économiques pour le maître d?ouvrage, puisque cette
démarche permet d?optimiser les coûts de conception et
de réalisation des mesures.
- Ils permettent aux maîtres d?ouvrage de réduire les
délais de mise en oeuvre et offrent une meilleure sécu-
rité administrative et juridique quant au succès de leur
compensation. Ils leur permettent de plus de connaître
immédiatement et précisément le coût de leur compen-
sation intégrant le programme de suivi et de gestion des
mesures, qu?ils peuvent ainsi intégrer sans risques dans
le coût d?objectif de leurs aménagements.
Contexte réglementaire
Les sites naturels de compensation (SNC) ont été
introduits par la loi biodiversité : « Des opérations de
restauration ou de développement d?éléments de biodi-
versité, dénommées « sites naturels de compensation »,
peuvent être mises en place par des personnes publiques
ou privées, afin de mettre en oeuvre les mesures de com-
pensation définies au I de l?article L. 163-1, de manière
(19) Décret n°2017-265 du 28 février 2017 - art. 1.
à la fois anticipée et mutualisée. Les sites naturels de
compensation font l?objet d?un agrément préalable par
l?État, selon des modalités définies par décret » (Article
L163-3 du CE).
Les modalités de suivi des sites naturels de compensa-
tion sont explicitées dans le décret n°2017-265 du 28
février 2017 relatif à l?agrément des sites naturels de com-
pensation. Ce décret stipule que la demande d?agrément
doit mentionner « les modalités de suivi du niveau de gain
écologique généré par les mesures de compensation ».
Comme pour la compensation à la demande, « les sites
naturels de compensation agréés doivent [...] faire l?objet
d?un suivi et d?une évaluation des mesures mises en oeuvre
et de leur efficacité. »
De plus, l?article D163-8(19) précise que « la personne qui
met en place le site naturel de compensation transmet
chaque année aux services déconcentrés du ministère
chargé de l?environnement toutes les informations utiles
pour la mise à jour du système national d?information géo-
graphique mentionné à l?article L. 163-5, accompagnées
d?un rapport retraçant :
- le suivi et l?évaluation des mesures mises en oeuvre
et de leur efficacité ;
- le suivi des unités de compensation vendues, sous la
forme d?un registre de vente ;
- les événements notables survenus dans
l?année écoulée ;
- le plan prévisionnel des éléments mentionnés aux
trois alinéas précédents pour l?année à venir. »
Enfin, l?Article D163-9(24) ajoute que « le préfet de région
préside un comité de suivi local du site naturel de compen-
sation, dont il détermine la composition et la fréquence
des réunions. Le comité est chargé du suivi des obligations
qui incombent au site naturel de compensation agréé et du
suivi des ventes des unités de compensation. Les comptes
rendus des réunions du comité sont transmis au ministre
chargé de l?environnement. »
81
Le contenu du dossier de demande d?agrément est précisé
par l?arrêté du 10 avril 2017 fixant la composition du
dossier de demande d?agrément d?un site naturel de com-
pensation prévu à l?article D163-3(20) du CE. En matière de
suivi, le dossier doit notamment préciser :
- « l?état écologique initial du site naturel
de compensation »,
- « l?état écologique final visé du site naturel
de compensation »,
- « les modalités d?évaluation d?un gain écologique
sur le site naturel de compensation (méthode
d?équivalence écologique ; indicateurs) »,
- « les noms et qualités des experts mandatés pour
réaliser l?état initial du site, évaluer le futur gain
écologique, et les équivalences écologiques »,
(20) Décret n°2017-265 du 28 février 2017 - art. 1
- « une proposition de composition du comité de suivi
local du site naturel de compensation »,
- « un calendrier prévisionnel des
opérations » comprenant en outre « la programmation
du suivi et de l?évaluation des mesures écologiques »,
- « la planification et les modalités des opérations
de commercialisation des unités de compensation
(phasage du projet, durée de vente des unités
de compensation) ».
Qu?elles soient mises en oeuvre à la demande ou
par l?offre (via un SNC agréé), les mesures com-
pensatoires doivent répondre aux mêmes principes
(cf. liste des principes de la compensation écolo-
gique en partie 1.1.2.), et notamment à l?obligation
de résultats.
MÉTHODOLOGIE
Les modalités de suivi d?un site naturel de compensation
doivent être fixées dès la constitution du dossier d?agré-
ment. Conformément à l?arrêté du 10 avril 2017, ce dossier
devra comporter un rapport décrivant l?état écologique
initial du site, l?état écologique final visé, ainsi que les
modalités d?évaluation du gain écologique.
Chaque année, l?opérateur de compensation qui aura
mis en place un SNC devra transmettre ses données SIG
actualisant les contours du SNC le cas échéant, accom-
pagnées d?un bilan de suivi. Ce bilan de suivi pourra
suivre une trame similaire à celle proposée en fiche
n°4, mais il devra comporter une partie spécifique sur
les unités de compensation vendues et les perspectives
de valorisation.
Un maître d?ouvrage souhaitant compenser son projet par
anticipation via l?achat d?unités de compensation d?un SNC
correspondant à sa dette compensatoire pourra annexer à
son dossier d?autorisation le(s) premier(s) bilan(s) de suivi
du SNC concerné.
EXEMPLE : L?OPÉRATION COSSURE
Contexte
Lancée en 2008 par CDC Biodiversité et le Ministère en
charge de l?environnement, l?opération de Réserve d?Ac-
tifs Naturels de Cossure, située dans la Plaine de la Crau
en région Provence-Alpes-Côte d?Azur, constitue à ce jour
(2018) la première opération de Site Naturel de Compen-
sation mais aussi la plus aboutie et celle qui revêt la plus
grande envergure.
CDC Biodiversité a ainsi fait l?acquisition d?un ancien ver-
ger industriel de 357 ha situé dans la plaine de la Crau
et y a dès 2008 réalisé d?importants travaux d?ingénierie
écologique. L?objectif de cette opération était de réhabili-
ter des pelouses sèches méditerranéennes, typiques de la
Crau, qui constituent des habitats ouverts favorables aux
oiseaux de plaine et ainsi d?améliorer la continuité écolo-
gique avec la Réserve Naturelle des Coussouls de Crau.
CDC Biodiversité s?est alors engagée, sous la forme d?une
convention avec le ministère en charge de l?environne-
!
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
82
Fiche n°7
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
ment, à gérer le site sur 30 ans et à maintenir sa vocation
écologique au-delà. Les unités de compensation, générées
par les actions de réhabilitation, ont dès lors pu être ache-
tées par des aménageurs redevables d?actions de compen-
sation dans la Plaine de la Crau, sous réserve du respect
du principe d?équivalence écologique et de proximité éco-
logique fonctionnelle.
Suivi de l?opération
Les suivis sont réalisés annuellement et confiés aux
co-gestionnaires du site : le Conservatoire d?Espaces
Naturels (CEN) PACA et la Chambre d?Agriculture des
Bouches-du-Rhône, déjà co-gestionnaires de la réserve
naturelle adjacente. Le CEN réalise les suivis naturalistes,
parfois accompagné sur le volet botanique par l?Institut
Méditerranéen de Biodiversité et d?Écologie marine et
continentale (IMBE) ; et la Chambre d?Agriculture effectue
le suivi de la gestion pastorale. Deux thèses, une sur la
dynamique de végétation du site et une autre en entomo-
logie, ont été réalisées sous la direction de l?IMBE sur la
base de ce terrain expérimental. Une autre en socio-éco-
nomie a été réalisée sous la direction de l?INRA.
Les résultats des suivis sont présentés lors des réunions
du comité de pilotage local (Copil). Ce comité réunit au
moins une fois par an des représentants de la DREAL
PACA, de la DDTM, du CRSPN, de l?IMBE, du CEN PACA,
de la Chambre d?Agriculture des Bouches-du-Rhône et
de CDC Biodiversité. La réunion peut parfois être ouverte
à d?autres acteurs, tels que des scientifiques réalisant
des travaux de recherche en lien avec la Plaine la Crau.
Toutefois, le principe est de garder un nombre restreint de
membres pour conférer au Copil un caractère opération-
nel. À titre indicatif, ce sont plus de 20 Copil qui ont eu lieu
entre 2008 et 2016.
Ces réunions s?organisent généralement sur une de-
mi-journée, pendant laquelle les résultats de l?activité
sur le site de Cossure sont présentés ; puis l?assemblée
passe en revue les projets d?aménagement susceptibles
de nécessiter des unités de compensation et mentionne
d?éventuels événements particuliers ayant lieu en plaine
de Crau ; enfin, la réunion intègre, le cas échéant, la pré-
sentation des résultats de travaux de recherche.
En parallèle, la DREAL PACA tient un registre précis des
unités de compensation vendues.
Reporting
Les comptes-rendus (et leurs annexes) des réunions
annuelles du comité de suivi local constituent le bilan
annuel de l?opération transmis au ministère en charge de
l?environnement. Le bilan intègre donc l?état d?avancement
des indicateurs faune-flore collectés par le CEN et détaille
la gestion mise en place par la Chambre d?Agriculture
(dates d?arrivée et de départ des troupeaux, pression
de pâturage?).
En 2016, CDC Biodiversité a effectué un bilan intermédiaire
complet de l?opération Cossure sur les volets écologiques,
sociologiques, économiques et financiers.
Par ailleurs, CDC Biodiversité communique chaque année
aux maîtres d?ouvrage un rapport d?activité synthétisant
l?état d?avancement des indicateurs faune-flore, les évé-
nements particuliers ayant eu lieu dans l?année tels que
les visites des services instructeurs, de scientifiques ou de
délégations étrangères comme cela est régulièrement le
cas, ainsi que les actions de communication concernant
Cossure (articles de presse, reportages audio-visuels?).
REFERENCES
MTES (2017). Sites naturels de com-
pensation, un outil prometteur au ser-
vice de ce la biodiversité. Théma Es-
sentiel, CGDD & DEB. Disponible sur :
https://www.ecologique-solidaire.
gouv.fr/
Site internet du ministère, Offre de
compensation : https://www.ecolo-
gique-solidaire.gouv.fr/
Site internet de CDC Biodiversité, opé-
ration Cossure : http://www.cdc-bio-
diversite.fr/
MEB, Mission Economie de la Biodi-
versité de la Caisse des dépôts (2016).
Retour sur la première expérimenta-
tion de « site naturel de compensa-
tion » en France : l?opération Cossure.
BIODIV?2050 : Compensation écolo-
gique : naissance d?un cadre cohérent.
Décembre 2016, no. 11, 32p. Dispo-
nible sur : http://www.mission-econo-
mie-biodiversite.com/
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LISTE DES SIGLES
A : Accompagnement
AFB : Agence Française pour la Biodiversité
ATEN : Atelier Technique des Espaces Naturels
APG : Arrêté de Prescriptions Générales
CAMPanule : CAtalogue de Méthodes et Protocoles
d?acquisition de données naturalistes
CBNA : Conservatoire Botanique National Alpin
CDC : Caisse des dépôts et consignations
CE : Code de l?Environnement
CMR : Capture-Marquage-Recapture
CEN : Conservatoire d?Espaces Naturels
CEREMA : Centre d?études et d?expertise sur les risques,
l?environnement, la mobilité et l?aménagement
CGDD : Commissariat Général au Développement Durable
CNPN : Conseil National pour la Protection de la Nature
CSRPN : Conseil Scientifique Régional du Patri-
moine Naturel
DDT(M) : Direction Départementale de Territoires (et de
la Mer)
DM : Direction de la Mer
DREAL : Direction Régionale de l?Environnement, de
l?Aménagement et du Logement
ERC : Eviter-Réduire-Compenser
GéoMCE : Géolocalisation des Mesures Compensa-
toires Environnementales
GINCO : Gestion d?Information Naturaliste Collaborative
et Ouverte
IBD : Indice Biologique Diatomées
IBGN : Indice biologique Global Normalisé
IBQS : Indice Biotique de Qualité des Sols
ICPE : Installations Classées pour la Protection
de l?Environnement
IKA : Indice kilométrique d?Abondance
IMBE : Institut Méditerranéen de Biodiversité et d?Écolo-
gie marine et continentale
IOTA : Installations, Ouvrages, Travaux et Activités
IPA : Indice Ponctuel d?Abondance
MEB : Mission Economie de la Biodiversité
MEDDE : Ministère de l?Ecologie, du Développement
Durable et de l?Energie
MES : Matières en Suspension
MNHN : Muséum National d?Histoire Naturelle
MTES : Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
NPK : Azote, Phosphore et Potassium
ONCFS : Office National de la Chasse et de la
Faune Sauvage
ONEMA : Office National de l?Eau et des Mi-
lieux Aquatiques
ORE : Obligation Réelle Environnementale
PLU : Plan Local d?Urbanisme
SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale
SIG : Système d?Information Géographique
SINP : Système d?information sur la nature et
les paysages
SNC : Sites Naturels de Compensation
SRADDET : Schéma Régional d?Aménagement, de
Développement Durable et d?Egalité des Territoires
SRCE : Schéma Régional de Cohérence Ecologique
UNPG : Union nationale des producteurs de granulats
LES CAHIERS DE BIODIV?2050
INVENTER
N°13 - AVRIL 2019
MISSION ÉCONOMIE
DE LA BIODIVERSITÉ
CDC BIODIVERSITÉ
102 RUE RÉAUMUR
75002 PARIS
TÉL. +33 (0)1 80 40 15 00
www.mission-economie-biodiversite.com
Les difficultés relatives au suivi des mesures d?évitement, de réduction et de com-
pensation sont aujourd?hui bien connues : envoi et analyse des bilans de suivi non
systématiques, disparité des méthodes de capitalisation des données, difficulté des
contrôles de terrain au regard du nombre croissant de mesures ERC prescrites, ...
Bien qu?intervenant à la fin de la procédure d?autorisation d?un projet, le suivi des
mesures n?est pas l?étape la moins importante. Au contraire, l?amélioration du
dispositif de suivi va de pair avec celle de la mise en oeuvre de la séquence ERC. Sa
qualité est d?autant plus importante que ce suivi permet d?évaluer l?avancement de
la mise en oeuvre de la séquence ERC en France via l?amélioration de la traçabilité
de la localisation des mesures, de mesurer l?efficacité des mesures par rapport
aux objectifs écologiques fixés, de capitaliser les retours d?expérience sur les
techniques de mise en oeuvre et leurs réussites comme leurs échecs, d?identifier
et de favoriser les mesures ayant démontré leur efficacité ou plus globalement, de
fournir les outils et méthodes permettant d?atteindre l?objectif d?absence de perte
nette de biodiversité, voire de gain de biodiversité, inscrit à l?article 2 de la loi
Biodiversité du 8 août 2016.
Ce guide propose des fiches méthodologiques et des outils aux maîtres d?ouvrage,
qui sont réglementairement responsables de la mise en oeuvre et de l?efficacité
de leurs mesures ERC, mais également aux bureaux d?études et opérateurs de
compensation qui sont susceptibles d?être mandatés par les maîtres d?ouvrage pour
assurer la définition, la mise en oeuvre, la gestion et le suivi de leurs mesures ERC.
Enfin, ce document est également susceptible d?apporter des éléments utiles aux
services de l?État pour l?instruction des dossiers, l?accompagnement des maîtres
d?ouvrage dans l?amélioration de la qualité de leurs rendus, la rédaction des actes
d?autorisation ou encore l?analyse des bilans de suivi et le contrôle de terrain des
mesures ERC.
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
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Éditos
Introduction
Objectifs et cadre réglementaire du suivi des mesures ERC
Définitions
Procédures
Acteurs
Contexte réglementaire
Guide méthodologique d?aide au suivi des mesures ERC
Objectifs et lecture du guide
Trames types
La lecture des fiches selon l?avancement du projet
Prévoir la démarche ERC dès la conception de son projet
Vers une définition précise des mesures ERC facilitant la mise en place de leur suivi a posteriori
Définir le suivi des mesures ERC dès le dossier de demande d?autorisation
Réaliser le suivi écologique et rédiger les rapports de suivi de ses mesures
La géolocalisation des mesures, pour un meilleur suivi
Le versement des données brutes de biodiversité relatives au suivi des mesures ERC
Le suivi associé aux Sites Naturels de Compensation
Liste des sigles
INVALIDE)