La biodiversité s'explique
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
Brochure qui explique ce que recouvre la notion de biodiversité et détaille les politiques publiques françaises dans ce domaine.
Descripteur Urbamet
POLITIQUE PUBLIQUE
Descripteur écoplanete
biodiversité
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
La BIODIVERSITÉ
s?explique
SommaireSommaire
La BIODIVERSITÉ,
qu?est-ce que c?est ?
UNE NOTION COMPLEXE MAIS INDISPENSABLE
LA BIODIVERSITÉ AU COEUR DE NOS VIES
En quoi la BIODIVERSITÉ
est-elle menacée ?
UN CONSTAT INQUIÉTANT
LES CAUSES DE L?ÉROSION DE LA BIODIVERSITÉ
La BIODIVERSITÉ
en France
UN PATRIMOINE NATUREL D?UNE GRANDE
RICHESSE
- Aussi bien en métropole?
- ? qu?outre-mer
UN PATRIMOINE NATUREL MENACÉ
LA BIODIVERSITÉ AU COEUR DES POLITIQUES
PUBLIQUES
- Une prise de conscience dès le xixe siècle
- Apprendre à la connaître
- Une stratégie nationale pour la biodiversité
- La loi pour la reconquête de la biodiversité,
de la nature et des paysages
- Le Plan biodiversité
- Un panel d?outils en faveur de la biodiversité
CLIMAT ET BIODIVERSITÉ
- Le changement climatique affecte la biodiversité
- La biodiversité influence le changement
climatique
Parcs, réserves, arrêtés, sites... des
outils en faveur de la biodiversité
Testez vos
connaissances
Pour en savoir plus
La biodiversité est là, partout, que l?on parle de paysages naturels, de milieux
de vie, d?espèces animales ou végétales, de micro-organismes, de diversité des
formes et des coloris des pommes de terre ou des poires... Il revient à chacun
d?entre nous de la découvrir en pratique, avec nos cinq sens, dans notre quotidien.
Car la biodiversité est autour de nous, mais nous n?avons pas toujours les yeux pour
la contempler, les oreilles pour l?écouter, le nez pour la sentir? Histoire d?éducation,
histoire de culture, histoire de sensibilité, la biodiversité s?étudie, se découvre,
s?observe, se partage... Et puis, même lorsque l?on sait ce que c?est, on oublie
souvent que nous en faisons partie, nous, humains ! Quand nous utilisons de manière
démesurée, quand nous dégradons, quand nous ignorons cette biodiversité qui
nous entoure, c?est à nous-mêmes que nous faisons du tort.
De la Guyane aux Alpes, du Pacifique à la Méditerranée, des Antilles à la Bretagne, la
France présente une diversité de milieux naturels et d?espèces, sur terre comme en
mer. Cette biodiversité, c?est notre patrimoine commun et notre capital pour
l?avenir. Au-delà de sa valeur propre, elle fournit des services indispensables au
quotidien : pollinisation, épuration de l?eau et de l?air, protection contre les risques
de submersion marine et les inondations, qualité et diversité alimentaire, résilience
face au changement climatique, amélioration du cadre de vie... Également source
d?innovations, d?activités nouvelles et d?emplois durables, ce patrimoine mérite
d?être mieux connu de tous, sauvegardé et protégé, restauré et valorisé.
Partons à sa découverte...
INTRODUCTION
P. 4|
P. 4
P. 8 P. 12
P. 8|
P. 12|
P. 26|
P. 30|
P. 31|
En couverture, punaise arlequin (Graphosoma italicum) sur une ombellifère
4 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 5
UNE NOTION COMPLEXE
MAIS INDISPENSABLE
L? usage du mot biodiversité est
relativement récent mais la bio-
diversité, elle, est très ancienne.
En effet, la diversité biologique actuelle
est le produit de la longue et lente évo-
lution du monde vivant sur l?ensemble
de la planète. Les premiers organismes
vivants connus (à rapprocher de cer-
taines bactéries actuelles) datent de
près de 3,5 milliards d?années. La biodi-
versité, c'est le tissu vivant de notre
planète.
Cela recouvre l?ensemble des milieux
naturels et des formes de vie (plantes,
animaux, champignons, bactéries, etc.)
ainsi que toutes les relations et interac-
tions qui existent, d?une part, entre les
organismes vivants eux-mêmes, d?autre
part, entre ces organismes et leurs
milieux de vie. Nous autres, humains,
appartenons à une espèce ? Homo
sapiens ? qui constitue l?un des fils de
ce tissu. La notion même de biodiver-
sité est complexe, car elle comprend
trois niveaux interdépendants :
la diversité des milieux de vie à toutes
les échelles : des océans, prairies, fo-
rêts? au contenu des cellules (pensons
aux parasites qui peuvent y vivre) en
passant par la mare au fond de son jar-
din ou les espaces végétalisés en ville ;
la diversité des espèces (y compris
l?espèce humaine !) qui vivent
LA BIODIVERSITÉ
Cette orchidée (Ophrys sp.) attire
le mâle d?une espèce d?abeille
sauvage en mimant l?odeur
de la femelle. La tentative
de copulation du mâle leurré
assure la pollinisation de la fleur !
Le mot biodiversité est la contraction
de biologique et diversité. Mais encore ?
Que cache cette notion apparue dans
les années 1980 ? En quoi la biodiversité
nous concerne-t-elle ?
qu?est-ce que c?est ?
1
6 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 7
dans ces milieux, qui sont en relation les
unesavec les autres (prédation, coopé-
ration?) et avec leurs milieux de vie ;
la diversité des individus au sein de
chaque espèce : autrement dit, nous
sommes tous différents ! Les scienti-
fiques parlent de diversité génétique
pour ce dernier niveau.
Étudier la biodiversité, c?est chercher à
mieux comprendre les liens et les inter-
actions qui existent dans le monde vivant.
LA BIODIVERSITÉ
AU COEUR DE NOS VIES
L a biodiversité fournit des biens
irremplaçables et indispensables
à notre quotidien : oxygène, nour-
riture, médicaments, de nombreuses
matières premières?
Les milieux naturels et les espèces ani-
males et végétales nous rendent aussi
de nombreux services.
Des animaux (insectes essentielle-
ment) assurent la pollinisation des végé-
taux : sans pollinisation, nos fruits et
légumes disparaîtraient des étalages.
Des espèces, comme le ver de terre,
contribuent à la fertilité des sols .
Les végétaux, en particulier dans les
milieux humides, contribuent à une
épuration naturelle de l?eau en y puisant
les éléments nécessaires à leur crois-
sance.
Les tourbières sont des puits de car-
bone (stockage naturel).
Les milieux humides protègent contre
l'érosion du littoral, atténuent l'inten-
sité des crues et des inondations...
Les milieux naturels et les espaces
végétalisés dans les villes structurent
nos paysages et améliorent notre cadre
de vie, nous offrant autant de lieux
pour se ressourcer, se promener,
s?émerveiller...
« Du sommet des montagnes au fond
des océans, mais aussi de la diversité
des paysages naturels aux variétés
de fruits et légumes dans nos assiettes,
la biodiversité est partout. »
Les matières premières
sont des ressources
naturelles utilisées dans
la production de produits
finis ou comme sources
d?énergie. Par exemple,
les combustibles fossiles
(pétrole, gaz naturel,
charbon) sont le résultat
de l?accumulation et de la
décomposition d?orga-
nismes vivants pendant des
périodes de temps très
longues (des millions
d?années). Autre exemple :
les fibres naturelles,
comme la laine, le coton,
le lin, le chanvre, issues
d?animaux ou de plantes
et avec lesquelles nous
fabriquons tissus et
vêtements. Et n?oublions
pas que le pétrole, déjà cité
comme combustible, est
à la base de la fabrication
de nos fibres synthétiques,
comme le nylon, le
polyester?
Le coton est une fibre
végétale issue du cotonnier
(Gossypium sp.)
Le ver de terre ou
lombric (Lombricus
terrestris) joue
un rôle fondamental
dans la fertilité
des sols
La BIODIVERSITÉ qu?est-ce que c?est?
BIODIVERSITÉ ET MATIÈRES PREMIÈRES
Le concept de diversité biologique est apparu dans
les écrits de Thomas Lovejoy, un biologiste américain, en
1980. Le terme biodiversité lui-même a été inventé en
1985, lors de la préparation du Forum américain sur la
diversité biologique, et a été utilisé dans le titre du compte
rendu de ce forum, en 1988. Le Sommet de la terre de Rio
de Janeiro, en 1992, qui a permis la mise en place de la
Convention internationale sur la diversité biologique
(CDB), a consacré ce terme.
ORIGINE DU MOT BIODIVERSITÉ
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8 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 9
UN CONSTAT INQUIÉTANT
Environ 1,8 million d?espèces diffé-
rentes ont été décrites sur notre
planète, dont 280 000 dans les
mers et les océans. Les spécialistes esti-
ment que 5 à 100 millions d?espèces*
peuplent la Terre alors qu?ils décrivent,
chaque année, de l?ordre de 15 000 es-
pèces nouvelles. Le travail de recense-
ment est donc loin d?être terminé.
Or, dans le même temps, les experts
considèrent que le rythme actuel de
disparition des espèces est 100 à 1 000
fois supérieur au taux naturel d?extinc-
tion. Environ 1 million d?espèces seraient
menacées ! De nombreux scientifiques
parlent d?ailleurs d?un processus en
cours vers une sixième extinction de
masse des espèces, la dernière en date
étant celle des dinosaures, il y a 65 mil-
lions d?années. Mais la crise actuelle est
beaucoup plus rapide (l?extinction des
dinosaures s?est étalée sur plusieurs
centaines de milliers d?années) et elle
est quasi exclusivement liée aux activi-
tés humaines.
L?Union internationale pour la conser-
vation de la nature (UICN)
propose un inventaire
mondial de l'état
de conservation des
espèces,
En quoiEn quoi
LA BIODIVERSITÉ LA BIODIVERSITÉ
est-elle menacée ?est-elle menacée ?
Héron crabier (Ardeola ralloides) en plumage nuptial,
à l?affût dans des branchages tombés dans un étang
de la Dombes. Cette espèce est classée quasi menacée dans
la Liste rouge nationale réalisée par le comité français
de l?Union internationale pour la conservation de la nature
et le Muséum national d?histoire naturelle.
Pourquoi dit-on que la biodiversité est menacée
ou qu?il y a une érosion de la biodiversité ?
Et si cette érosion est une réalité, en quoi
sommes-nous concernés ?
2
* Dévoilé en mai 2019, le rapport mondial de la Plateforme intergouvernementale
sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) propose une estimation
de 8 millions d?espèces, dont 75 % d?insectes.
Marmotte des Alpes
(Marmota marmota)
10 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 11
LES ESPÈCES
EXOTIQUES
ENVAHISSANTES
Tourterelle turque, liane
papillon, ragondin,
jussie, écrevisse du
Pacifique? Autant
d?espèces exotiques
envahissantes présentes
en France (métropole ou
outre-mer).
Ce sont des espèces
dont l?introduction
par l?homme (par les
échanges commerciaux,
les activités agricoles, les
activités de loisirs?),
l?implantation et la
propagation menacent
la biodiversité locale.
L?outre-mer est
particulièrement
concerné, car la petite
surface des îles et leur
isolement géographique
rendent les espèces
locales très vulnérables
aux espèces exotiques.
la Liste rouge des espèces menacées
dans le monde. En avril 2021, 28 % des
134 425 espèces étudiées par les experts
sont menacées, dont 41 % des amphi-
biens, 14 % des oiseaux, 26 % des mam-
mifères, 36 % des requins et raies, 33 %
des coraux constructeurs de récifs et
34 % des conifères.
Les milieux naturels sont également
fragilisés ou détruits par les activités
humaines : par exemple, plus de 35 %
des milieux humides littoraux et conti-
nentaux ont disparu depuis 1970 dans
le monde. Autre illustration : au rythme
actuel de la déforestation, les forêts
tropicales pourraient disparaître d?ici
50 à 70 ans.
LES CAUSES DE L?ÉROSION
DE LA BIODIVERSITÉ
C ertaines causes naturelles
peuvent expliquer la dispari-
tion d?espèces ou d?habitats,
mais le rythme actuel est largement
attribuable aux activités humaines. Au
niveau international, cinq causes ma-
jeures d?atteinte à la biodiversité sont
aujourd?hui identifiées.
La destruction et la fragmentation
des milieux naturels liées, en particulier,
à l?urbanisation croissante, à l?expan-
sion des terres agricoles et au déve-
loppement des infrastructures de
transports : ceci affecte tout particu-
lièrement les forêts tropicales, les prai-
ries, les milieux humides, les tourbières.
La surexploitation d?espèces sau-
vages (surpêche, déforestation?),
renforcée notamment par le com-
merce illégal qui menace par exemple
le thon rouge ou l?éléphant.
Les pollutions de l?eau, des sols et
de l?air, d?origines domestique, indus-
trielle et agricole.
Le changement climatique qui peut
s?ajouter aux autres causes ou les
aggraver. Il contribue à modifier les
conditions de vie des espèces, les
forçant à migrer ou à adapter leur
mode de vie, ce que toutes ne sont
pas capables de faire (voir p. 22 à 25).
L?introduction d?espèces exotiques
envahissantes comme le ragondin ou
le frelon asiatique.
La convention sur le
commerce international
des espèces de faune et
flore sauvages menacées
d?extinction (ou
convention de Washing-
ton), connue sous le sigle
CITES, existe depuis 1975.
Elle encadre et régule les
mouvements internatio-
naux portant sur les
espèces animales et
végétales menacées
d?extinction ou suscep-
tibles de le devenir en
raison d?une surexploita-
tion commerciale. Tous
les mouvements transfron-
taliers de plantes et
animaux qu?elle encadre,
qu?ils soient vivants ou
morts, entiers ou non,
sont ainsi soumis à des
autorisations administra-
tives préalables.
Il en va de même pour
les transactions portant
sur les produits dérivés
(peaux, fourrures, plumes,
écailles, oeufs, ivoire,
trophées, bois, fleurs,
meubles, objets d?art,
plats cuisinés?).
Environ 5 000 espèces
animales et 30 000
espèces végétales sont
concernées. Ne revenez
pas de vos voyages
avec n?importe quel
souvenir !
Contrôle par les douanes de défenses
d?éléphant (Loxodonta africana).
Les causes se conjuguent fréquem-
ment : par exemple, les récifs coral-
liens ont fortement régressé dans
certaines régions à cause de la pêche
intensive, du changement climatique
et des pollutions marines.
La Liste rouge de l?Union
internationale pour la
conservation
de la nature (UICN) a
fêté son 50e anniversaire
en 2014.
Cette liste constitue
l?inventaire mondial
le plus complet de l?état
de conservation global
des espèces. Il s?agit
d?un outil de référence
pour orienter les
stratégies et les actions
en matière de biodiver-
sité.
Plusieurs milliers
d?experts compilent
les connaissances
scientifiques disponibles
pour évaluer le risque
d?extinction des espèces
et alimenter la liste en
continu.
Sur les 1,8 million
d?espèces connues,
l?édition 2021 en évalue
134 425, parmi lesquelles
28 % sont menacées.
Créé en 1992, le Comité
français de l?UICN
regroupe des ministères,
des organismes publics,
des organisations non
gouvernementales et
plus de 250 experts.
Il réalise, depuis 2007,
une Liste rouge des
espèces menacées en
France (métropole et
outre-mer), en
collaboration avec le
Muséum national
d?histoire naturelle.
LA CITES, UNE CONVENTION INTERNATIONALE
Fleur de jussie
(Ludwigia sp.)
Cette grenouille
(Dendrobates tinctorius)
est protégée en
Guyane française.
En quoi BIODIVERSITÉ est-elle menacée?
UN OUTIL DE CONNAISSANCE : LA LISTE ROUGE DE L?UICN
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12 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 13
UN PATRIMOINE
NATUREL D?UNE GRANDE
RICHESSE
L a France possède un patrimoine
naturel exceptionnel : avec la
métropole et les territoires
d?outre-mer, elle est présente sur deux
continents et dans tous les océans, sauf
l'Arctique. C?est le 2e espace maritime
du monde avec plus de 10 millions de
km2. Plus de 180 000 espèces sont recen-
sées en métropole et outre-mer, soit
10 % des espèces connues sur la planète.
De l?ordre de 600 nouvelles espèces
sont découvertes chaque année.
AUSSI BIEN EN MÉTROPOLE?
Les experts ont défini, en Europe, plu-
sieurs zones principales de répartition
des êtres vivants, appelées zones bio-
géographiques (carte p. 14). Le territoire
métropolitain abrite des écosystèmes
très variés au sein de quatre de ces
zones européennes : alpine, continen-
tale, atlantique et méditerranéenne.
Il faut également souligner que la Médi-
terranée est l?un des 36 points chauds
de la biodiversité aujourd?hui
LA BIODIVERSITÉ
en Franceen France
Les espèces et leurs milieux de vie ne connaissent
pas les frontières, mais les États doivent prendre
leurs responsabilités vis-à-vis de la biodiversité
qu?ils abritent. En quoi la France est-elle
particulièrement concernée ? Quelles sont
les actions et politiques entreprises par l?État ?
3
Plus grand massif dunaire de bretagne, le site classé
de Gâvres-Quiberon présente une mosaïque de milieux naturels
qui abritent une faune et une flore très diversifiées.
Ce site accueille jusqu?à 1,5 million de visiteurs en été.
14 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 15
POINTS CHAUDS : UNE
QUESTION DE TEMPÉRATURE ?
10 % des récifs coralliens
de la planète sont situés
dans les eaux sous
juridiction française de
onze territoires
d?outre-mer. À l?échelle
mondiale, les écosystèmes
coralliens représentent
moins de 1 % des fonds
sous marins, mais abritent
un tiers (93 000) des
espèces marines connues.
Ils ont aussi
une importance
considérable au niveau
socio-économique
(pêche, tourisme?).
Pourtant, partout dans le
monde, la pression
démographique et
l?urbanisation sont
responsables de
dégradations majeures sur
ces écosystèmes fragiles.
RÉCIFS CORALLIENS
------reconnus dans le monde (encadré p. 15).
L?Hexagone occupe la première place
en Europe pour la diversité des amphi-
biens, des oiseaux et des mammifères.
? QU?OUTRE-MER
Outre-mer, la majorité des territoires
français (Nouvelle-Calédonie, La Réu-
nion, Mayotte, Guadeloupe, Martinique,
Polynésie et Wallis-et-Futuna) sont situés
dans quatre points chauds de la biodi-
versité (carte p. 16-17). Quant à la
Guyane, elle est au coeur de l?un des
derniers grands massifs forestiers de la
planète, l?Amazonie. La France est aussi
le seul pays au monde à posséder des
récifs coralliens dans trois océans.
Les Terres australes et antarctiques
françaises, situées dans l?hémisphère
sud, disposent d?écosystèmes terrestres
et marins exceptionnels et abritent des
espèces animales et végétales adaptées
à des climats extrêmes. Les populations
d?oiseaux y sont particulièrement impor-
tantes (manchots empereurs, albatros
d?Amsterdam, sternes, pétrels?). Dans
tous ces territoires, certaines espèces ne
sont présentes dans aucune autre région
du monde. C?est ce que l?on appelle des
espèces endémiques et l?outre-mer
concentre 83 % des espèces endémiques
françaises, soit 16 264 espèces.
atlantique
continentale
alpine
méditerranéenne
Le territoire métropolitain
abrite des écosystèmes
variés au sein de quatre zones
de répartition des êtres vivants
(ou zones biogéographiques)
Marais breton, forêt de Fontainebleau, lagon de Mayotte,
lac d?Annecy? Autant d?écosystèmes qui se définissent
comme un ensemble vivant formé par différentes espèces en
relation entre elles (prédation, coopération, symbiose?) et
avec leurs milieux de vie (minéraux, air, eau), dans un espace
donné. L?écosystème regroupe des conditions particulières
(température, pH, humidité?) et permet la vie et l?évolution
d?organismes vivants.
Réciproquement, par leurs interactions entre elles et avec
leurs milieux de vie, les espèces modèlent l?écosystème. Un
écosystème est donc issu de la coévolution entre les
différents êtres vivants et leurs milieux de vie. Il constitue un
système dynamique.
Les points chauds de la biodiversité n?ont rien à voir avec les
températures. Il s?agit de régions très riches en espèces mais
également très menacées. Pour être plus précis, chaque point chaud
de la biodiversité accueille au moins 1 500 espèces de plantes
endémiques (autrement dit qui ne vivent nulle part ailleurs) et a
perdu au moins 70 % de ses milieux naturels d?origine (forêts, milieux
humides...).
Les récifs coralliens sont
constitués de plusieurs espèces
de coraux et abritent une très
grande diversité d?organismes
marins (poissons, crustacés,
mollusques...).
Environ 75
des plantes de
Nouvelle-Calédonie
sont endémiques
comme cette espèce
(Codia incrassata).
VOUS AVEZ DIT ÉCOSYSTÈME ?
LA FRANCE AU CARREFOUR
DE QUATRE ZONES BIOGÉOGRAPHIQUES
La BIODIVERSITÉ en France
16 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 17
St-Pierre-et-Miquelon
Terres australes et antarctiques françaises
France
métropolitaine
St-Martin
St-Barthélémy
Guadeloupe
Martinique
Guyane
française
Clipperton
Mayotte
La Réunion
Îles éparses Île Amsterdam
Île Saint-Paul
Îles Kerguelen
Îles Crozet
Terre Adélie
Nouvelle-Calédonie
Polynésie
française
Wallis
et Futuna
La BIODIVERSITÉ en France
1. Voir encadré p. 15
2. Les eaux sous juridiction correspondent
à l?espace maritime sur lequel un État côtier
exerce des droits souverains en matière
économique. Il peut s?étendre jusqu?à 200
milles marins (environ 370 km) au-delà des
limites de la mer territoriale.
Source : Conservation International
Points chauds1
Points chauds1
où la France est présente
Eaux sous juridiction française2
La France, présente sur deux continents
et dans tous les océans, sauf l'Arctique, dispose
du 2e espace maritime du monde avec plus de 10 millions de km2
sous sa juridiction. Au niveau mondial, 36 points chauds
de la biodiversité ont été identifiés et les territoires français
se trouvent dans cinq d?entre eux.
LES POINTS CHAUDS
DE LA BIODIVERSITÉ
18 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 19
UN PATRIMOINE
NATUREL MENACÉ
En dépit des politiques et des actions
entreprises pour préserver la biodi-
versité, celle-ci s?érode en France,
comme en témoignent ces indicateurs.
Sur l?ensemble du territoire national,
environ 590 000 ha de milieux naturels
et de terrains agricoles ont été artificia-
lisés entre 2006 et 2015, remplacés par
des routes, habitations, zones d?activi-
tés, parkings... Cela équivaut à la super-
ficie d?un département comme la Seine-
et- Marne.
68 % des habitats menacés au niveau
européen sont présents en France mé-
tropolitaine.
La France se situe parmi les dix pays
abritant le plus grand nombre d?espèces
mondialement menacées (soit 1301
espèces), selon la Liste rouge des es-
pèces menacées 2018.
La Liste rouge des espèces menacées
en France montre une aggravation de
la situation des 125 mammifères recen-
sés dans l?Hexagone : 33 % des espèces
terrestres et 32 % des espèces marines
apparaissent menacées ou quasi mena-
cées en 2017, contre respectivement
23 % et 25 % en 2009.
24 % des oiseaux communs spécia-
listes ont disparu de métropole entre
1989 et 2019 : -39 % dans les milieux agri-
coles, -29 % dans les milieux bâtis, popu-
lations stables dans les milieux fores-
tiers.
54 % des chauves-souris ont disparu
en métropole entre 2006 et 2019.
29 % des sites suivis en outre-mer
montrent une perte de surface de co-
raux vivants en 2017.
LA BIODIVERSITÉ AU COEUR
DES POLITIQUES PUBLIQUES
L a richesse du patrimoine naturel
français et les menaces qui pèsent
sur son devenir confèrent à la
France une responsabilité particulière
en matière de biodiversité.
UNE PRISE DE CONSCIENCE
DÈS LE XIXE SIÈCLE
À la fin du XIXe siècle, des artistes et des
gens de lettres prennent conscience de
la valeur patrimoniale et de la fragilité
des paysages naturels. Alliés à divers
mouvements d?opinion contre les excès
de l?industrialisation, ils favorisent l?émer-
gence d?une législation sur la protection
des monuments naturels et des sites.
Une première loi est adoptée en 1906,
modifiée et complétée par la loi du
2 mai 1930 et aujourd?hui incluse au
code de l?environnement. Plus de 110
ans après la loi de 1906, le territoire
national métropolitain et ultra-marin
compte environ 2 700 sites classés et
plus de 4 000 sites inscrits.
Il faut attendre le début des années
1960 pour que l?intérêt écologique de
la protection des espèces sauvages et
de leurs milieux de vie, ou habitats, soit
reconnu explicitement dans les textes
législatifs, avec la loi sur les parcs natio-
naux et la création de la première ré-
serve naturelle en 1961. La création du
ministère de l?environnement en 1971
et le vote de la loi sur la protection de
la nature de 1976 permettent à la France
de se doter progressivement d?une
1961
création de
la première
réserve
naturelle
Avec quatre autres espèces de tortues
marines, la tortue verte (Chelonia
mydas) fait l?objet d?un plan national
d?actions dans les antilles françaises
politique cohérente de sauvegarde de
ce qui sera nommé, plus tardivement,
la biodiversité (encadré p. 6).
APPRENDRE À LA CONNAÎTRE
La connaissance de la biodiversité est un
enjeu majeur. De sa qualité dépend la
compréhension des phénomènes et des
évolutions, donc l?efficacité des actions
mises en oeuvre en faveur de la biodiver-
sité.
Le travail de collecte de données sur les
espèces et les habitats est une tâche
continue qui s?appuie sur de nombreux
programmes. Par exemple, la poursuite
de l?inventaire des zones naturelles d?inté-
rêt écologique, faunistique et floristique
(ZNIEFF), initié en 1982 avec la mise en
place de la méthode d?inventaire continu
ou encore le lancement de grands pro-
grammes de connaissance comme la
cartographie nationale des habitats natu-
rels, qui vise la production d?une carte au
1/25 000 des habitats naturels et des végé-
tations de l?Hexagone.
Autre exemple qui permet à chacun de
contribuer aux connaissances sur la bio-
diversité : le développement des obser-
vatoires naturalistes s?appuyant sur les
sciences participatives (encadré p. 27).
Citons aussi l?Inventaire national du patri-
moine naturel (INPN), initié en 2003 : sous
la responsabilité scientifique du Muséum
national d?histoire naturelle, l?INPN four-
nit les données de synthèses nécessaires
à l?expertise, à l?élaboration de stratégies
de conservation et à la diffusion d?infor-
mations sur le patrimoine naturel fran-
çais (espèces, milieux naturels et
Un insecte appelé
longicorne
(Agapanthia
villosoviridescens),
à 1800 m d?altitude
dans les Pyrénées.
Le pin colonnaire
(Araucaria rulei)
n?est connu qu?en
Nouvelle-Calédonie
(espèce endémique).
La France s?est dotée d?un
outil visant
à rétablir les espèces
animales et végétales
et leurs milieux de vie
(ou habitats) dans un état
de conservation
satisfaisant : il s?agit des
plans nationaux d?actions
en faveur des espèces
menacées qui existent
depuis plus de
de 20 ans. En 2019,
plus de 70 plans sont ou
ont été mis en oeuvre pour
préserver plus de 200
espèces terrestres et
marines, en métropole et
outre-mer.
DES OPÉRATIONS EN FAVEUR DES ESPÈCES MENACÉES
Menacé, il a bénéficié
d?un plan national
d?actions.
Le butor étoilé
(Botaurus stellaris)
niche en métropole.
LaBIODIVERSITÉ en France
20 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 21
patrimoine géologique). Depuis 2012,
l?Observatoire national de la biodiversité
propose des indicateurs pour éclairer des
questions de société concernant la bio-
diversité.
UNE STRATÉGIE NATIONALE
POUR LA BIODIVERSITÉ
La stratégie nationale pour la biodiver-
sité (SNB) est la concrétisation de l?enga-
gement français au titre de la Convention
sur la diversité biologique. Après une
première phase 2004-2010 basée sur des
plans d?actions sectoriels, la seconde
phase, qui portait sur la période 2011-
2020, a visé un engagement des acteurs
dans tous les secteurs d?activité, à toutes
les échelles territoriales, en métropole et
outre-mer. Une nouvelle stratégie natio-
nale sera élaborée tout au long de l?an-
née 2021, qui fixera le cap pour les 10
prochaines années afin de réduire les
pressions exercées sur la biodiversité.
LA LOI POUR LA RECONQUÊTE
DE LA BIODIVERSITÉ, DE LA
NATURE ET DES PAYSAGES
diversité parce qu?elle nous protège. Ce
plan interministériel, après avoir accé-
léré la mise en oeuvre de la deuxième
stratégie nationale pour la biodiversité
(2011-2020) sur sa dernière période
(2018-2020), accompagne l?élaboration
et le lancement de la stratégie 2021-
2030. Il s?agit d?embarquer la société
française dans une mobilisation collec-
tive et d?accompagner les changements
nécessaires, autour de cinq enjeux prin-
cipaux : limiter la consommation d?es-
paces et préserver les milieux, protéger
les écosystèmes et certaines espèces
emblématiques et menacées, préserver
la mer et le littoral, prendre en compte
le lien entre santé et environnement et
permettre la transition de nos modèles
de production et de consommation.
2021 est une année charnière pour la
préservation de la biodiversité. La
France accueille le Congrès mondial de
la nature de l?UICN, et y présentera les
premiers résultats des travaux d?élabo-
ration de sa nouvelle stratégie nationale
pour la biodiversité. La France porte
également une ambition forte dans les
négociations pour le nouveau cadre
international en faveur de la biodiver-
sité, qui sera adopté lors de la 15e confé-
rence des Parties à la convention de
l?ONU sur la diversité biologique (COP
15) en Chine, en 2022.
UN PANEL D?OUTILS EN FAVEUR
DE LA BIODIVERSITÉ
Convention sur la diversité biologique,
convention de Ramsar sur les zones
humides, convention
alpine, Initiative inter-
nationale pour les
récifs coralliens,
etc. : la France ins-
crit ses actions
Après la loi relative à la protection de la
nature de 1976 et la loi sur la protection
et la mise en valeur des paysages de
1993, la loi pour la reconquête de la bio-
diversité, de la nature et des paysages a
été promulguée le 9 août 2016. Cette
loi inscrit dans le droit français une vi-
sion dynamique et renouvelée de la
biodiversité et vise à protéger les es-
pèces en danger, les espaces sensibles
et la qualité de notre environnement,
tout en faisant de la biodiversité un le-
vier de développement économique.
Créé au 1er janvier 2020, l?Office
français de la biodiversité (OFB) est
un établissement public dédié à la
sauvegarde de la biodiversité, qui re-
groupe l?Agence française pour la bio-
diversité (AFB) et l?Office national de la
chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
LE PLAN BIODIVERSITÉ
Avec le Plan biodiversité du 4 juillet
2018, l?État s?est mobilisé avec les col-
lectivités, les associations, les acteurs
socio-économiques et les citoyens pour
un objectif commun : préserver la bio-
Écureuil roux
(Sciurus vulgaris)
Agrion à larges pattes
(Platycnemis pennipes)
Lézard vert
(Lacerta viridis)
La création d?une aire
protégée, la délimitation
d?une zone d?inventaire
ou encore l?acquisition
d?espaces naturels à gérer
relèvent, en fonction de
l?outil considéré, de l?État
ou d?une collectivité
territoriale.
La gestion peut relever
d?opérateurs de l?État, des
collectivités
ou d?organisations
de la société civile
(40 % des cas). Environ
8 000 agents travaillent
dans les espaces naturels
protégés.
Pour certains espaces ainsi
créés et gérés, peut
s?ajouter une reconnais-
sance internationale au
titre, par exemple, des
sites Ramsar (zones
humides d?importance
internationale) ou des
réserves de biosphère de
l?Unesco.
Lancée en 2014 par
l?UICN, la Liste verte des
aires protégées offre une
reconnaissance
internationale de la
qualité de gestion et de
gouvernance de ces aires.
Avec 22 sites français
parmi les 59 labellisés, la
France compte le plus
grand nombre de sites
inscrits sur la Liste verte !
De la réserve de la
Montagne Sainte-Victoire
au Domaine de la Tour du
Valat, en passant par le
site Natura 2000 du Bassin
du Drugeon, 7 nouveaux
sites français ont rejoint la
Liste verte en 2021.
CRÉATION ET GESTION DES AIRES PROTÉGÉES
LA TRAME VERTE ET BLEUE
------
Face à la fragmentation
des milieux naturels,
la trame verte et bleue
(TVB) est une démarche
qui vise à reconstituer
un réseau d?échange
pour que les espèces
puissent se déplacer,
s?alimenter, se
reproduire, se reposer?
et assurer ainsi leur
cycle de vie.
À toutes les échelles,
du local au national,
la TVB repose sur
la préservation
et la restauration de
continuités écolo-
giques, constituées de
réservoirs de biodiver-
sité (zones vitales) reliés
les uns aux autres par
des corridors écolo-
giques (voies de
déplacement). La trame
verte fait référence aux
milieux naturels et
semi-naturels
terrestres ; la bleue
au réseau aquatique
(ex. : fleuves, étangs,
milieux humides?).
Ces trames forment
un tout indissociable.
Plus de 15 000 espèces
de champignons des bois
et des prés sont connues
en France.
La BIODIVERSITÉ en France
22 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 23
en faveur de la biodiversité dans le
cadre de ses engagements internatio-
naux et européens ainsi que d?accords
régionaux et de programmes multilaté-
raux.
La gestion et la protection des milieux
naturels, de la flore et de la faune
reposent sur un large éventail d?ou-
tils, parmi lesquels les plans natio-
naux d?action en faveur des es-
pèces menacées (encadré p. 18) et
les aires protégées terrestres et
marines (parcs nationaux, parcs natu-
rels marins, réserves naturelles, etc. ;
voir p. 26 à 29). Ces outils permettent
d?adapter les réponses à la diversité des
enjeux et des problématiques rencon-
trés sur le terrain et peuvent s?articuler
pour renforcer l?efficacité de la gestion
et de la protection.
Tous statuts confondus, les aires proté-
gées françaises couvrent 23,5 % du ter-
ritoire national et des eaux. Qualitative-
ment, les enjeux sont nombreux : offrir
une meilleure lisibilité pour les citoyens,
améliorer la connaissance et les résultats
en matière de préservation par la qua-
lité de la gestion et de la gouvernance
(encadré p. 21), s?assurer que les espaces
sont connectés au travers des continui-
tés écologiques (trame verte et bleue,
encadré p. 20), veiller aux interactions
avec les politiques d?aménagement
du territoire et de développement
économique, etc.
CLIMAT ET BIODIVERSITÉ
L e changement climatique est une
réalité à laquelle nous sommes
confrontés. Quels sont les liens
entre climat et biodiversité ?
La biodiversité et le climat ont une
longue histoire commune qui remonte
à l?apparition de la vie, il y a 3,5 milliards
d?années. Les variations du climat ont
modifié les zones de vie des espèces et
la structure des communautés biolo-
giques, des paysages et des zones bio-
géographiques (encadré p. 14). Ces varia-
tions sont responsables de la disparition
et de l?apparition d?innombrables es-
pèces, comme des transformations des
sociétés humaines.
À l?inverse, la biodiversité influence
directement le climat au niveau local
(humidité, température...). Elle agit sur
les grands cycles biogéochimiques (eau,
CO2, etc.) dont dépend la régulation du
climat mondial. Par exemple, les plantes
absorbent du CO2 et produisent de
l?oxygène : c?est ainsi que certaines
régions du monde très riches en bio-
diversité, comme l?Amazonie, jouent
un rôle fondamental dans la régula-
tion du climat. La relation entre climat
et biodiversité est donc complexe.
Modifier l?un a des conséquences sur
l?autre et vice versa.
Le changement climatique actuel,
majoritairement imputable aux acti-
vités humaines, se déroule sur un laps
de temps très court à l?échelle des
temps géologiques, dans un contexte
où nous exerçons d?autres pressions
majeures sur la biodiversité (p. 10 et
11). Il modifie d?ores et déjà les inter-
actions entre les espèces et leurs
milieux de vie.
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
AFFECTE LA BIODIVERSITÉ
On constate le déplacement des es-
pèces et des habitats plus au nord ou
vers des altitudes plus élevées, ce qui
va modifier profondément les écosys-
tèmes et les paysages. La vitesse du
changement étant en outre supé-
rieure à la capacité de migration de
nombre d?espèces, celles qui ne pour-
ront pas s?adapter sont menacées.
La hausse des températures réduit la
rigueur climatique, allonge les pé-
riodes de végétation et modifie le
comportement de migrateurs. Par
exemple, les dates de floraison et de
récolte pour les arbres fruitiers et les
vignes sont avancées. Ces phéno-
mènes peuvent rompre les synchro-
nisations temporelles, par exemple
entre la période de reproduction
d?espèces et le développement sai-
sonnier des végétaux dont ils se nour-
rissent ou entre le développement
des proies et celui des prédateurs. La
baisse de la rigueur climatique est
également favorable au développe-
ment de ravageurs des peuplements
forestiers.
La hausse des températures des eaux
modifie la répartition des populations
de poissons. Si les tendances actuelles
étaient amenées à se poursuivre, le
saumon pourrait, par exemple, ne
plus être présent dans l?Adour, la
Garonne, les bassins bretons et nor-
mands.
Le réchauffement et l?eutrophisation
des eaux de surface vont très proba-
blement augmenter la fréquence et
le nombre d?aires propices à la multi-
plication massive de micro-orga-
nismes. Cela peut, par exemple,
contaminer des productions conchy-
licoles.
L?acidification des eaux, liée à l?ab-
sorption du carbone atmosphérique,
modifiera les comportements de cer-
tains poissons vis-à-vis de leurs préda-
teurs ainsi que la productivité du
plancton.
L?acidif ication des
océans est égale-
UN RAVAGEUR
FORESTIER
EN EXPANSION
D?origine méditerra-
néenne, la chenille proces-
sionnaire du
pin (Thaumetopoea
pityocampa) est l?un
des pires ravageurs
forestiers en France,
en particulier des pins
maritimes.
Les contraintes
thermiques, qui forçaient
la chenille
à demeurer au sud de
la Loire dans les années
1970, ont été progressive-
ment levées par
le changement
climatique. Cela a permis
son expansion continue
vers le nord
au rythme moyen
de 4 km/an depuis
une dizaine d?années.
Les chenilles se nour-
rissent des aiguilles de pin,
entraînant la défoliation
de l?arbre. Leurs poils
urticants peuvent être
dangereux pour l?homme
et les
animaux domestiques
(allergies, urtications,
etc.).
Aménagement à travers la forêt tropicale
dans le parc national de Guadeloupe
Le coquelicot
(Papaver rhoeas)
est étudié pour
estimer la
capacité d?adap-
tation de la flore
au changement
climatique.
Les dates de ponte des mésanges charbonnières (Parus major)
sont avancées, en phase avec leurs proies, les chenilles,
qui apparaissent plus précocement.
La BIODIVERSITÉ en France
24 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 25
ment dommageable à la construction
et à la survie des récifs coralliens, ainsi
qu?à l?ensemble des organismes marins
à coquille calcaire.
Enfin, l?élévation du niveau de la mer
augmente l?érosion côtière. Là où
l?homme occupe le littoral, les espèces
ne disposent plus d?espaces de repli et
risquent de disparaître.
LA BIODIVERSITÉ INFLUENCE
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les écosystèmes modifiés par le chan-
gement climatique influent à leur tour
sur le climat local et mondial. Par
exemple, en modifiant l?absorption et
l?émission des gaz à effet de serre : l?agri-
Entre terre et eau, les milieux
humides présentent de multiples
caractéristiques, qu?ils soient
continentaux comme les étangs
de la Champagne humide,
littoraux comme la baie de
Somme ou façonnés par l?homme
comme le Marais poitevin ou les
salins d?Hyères.
Les milieux humides participent à
la prévention des risques naturels.
Sur le littoral, les mangroves
(photo 1), les deltas, les marais et
les estuaires ont un rôle tampon
sur la puissance des tempêtes,
la force et la vitesse des vagues.
Le tsumani de 2004 dans l?océan
Indien illustre le rôle protecteur
des mangroves et des forêts
humides côtières : les dégâts
matériels et humains ont été bien
moins importants là où ces milieux
humides n?avaient pas été
remplacés par des rizières ou des
constructions. Grâce à leur
végétation, les milieux humides
protègent également les rives et les
rivages contre l?érosion (photo 2).
Par ailleurs, la plupart des milieux
humides peuvent stocker l?eau
dans le sol ou la retenir à leur
surface (photo 3). Ils permettent
de diminuer l?intensité des crues
et les dommages causés par les
inondations. L?eau accumulée
pendant les périodes pluvieuses
ou lors d?évènements météo-
rologiques exceptionnels pourra
alimenter progressivement les
nappes phréatiques et les cours
d?eau pendant les périodes
sèches (photo 4). Cela contribue
à maintenir certaines activités
agricoles en limitant les effets
des sécheresses.
En tant que puits de carbone
naturels, les milieux humides,
à condition qu?ils ne soient pas
dégradés, atténuent le réchauffe-
ment climatique global.
De manière générale, le carbone
est séquestré par la végétation,
via la photo synthèse. Les
tourbières (photo 5) ont un rôle
primordial : la transformation
progressive de la végétation en
tourbe accumule pendant des
milliers d?années des quantités
importantes de carbone. À
l?échelle mondiale, les tourbières
ne couvrent que 3 %
de la surface terrestre mais
stockent deux fois plus de
carbone que les forêts (30 %
de la surface terrestre).
culture, en particulier grâce aux haies,
et la sylviculture (forêts) peuvent être
des puits de carbone ; à l?inverse, le
dégel progressif du permafrost (sols
gelés des régions arctiques) libère de
grandes quantités de carbone et de
méthane. La biodiversité peut donc
contribuer à augmenter ou à diminuer
les émissions de gaz à effet de serre res-
ponsables du changement climatique.
La biodiversité nous rend également
de nombreux services en contribuant
à l?atténuation des effets du change-
ment climatique, comme la protection
contre l?érosion du littoral, l?atténuation
de l?intensité des crues et des inonda-
tions, etc.
3
1
2 4 5
LES MILIEUX HUMIDES, AMORTISSEURS
DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Des chercheurs
étudient l?effet
des changements
de température
sur les auxiliaires
des cultures comme
le perce-oreille
(Forficula auricu-
laria).
La BIODIVERSITÉ en France
26 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 27
La France métropolitaine et les territoires La France métropolitaine et les territoires
d?outre-mer disposent, pour connaître et préserver d?outre-mer disposent, pour connaître et préserver
la biodiversité, d?outils adaptés aux contextes la biodiversité, d?outils adaptés aux contextes
et aux enjeux. Découvrons-en quelques-uns.et aux enjeux. Découvrons-en quelques-uns.
LE RÉSEAU EUROPÉEN
NATURA 2000
------
Outils fondamentaux de la politique
européenne de préservation de la
biodiversité, les sites Natura 2000 visent
une meilleure prise en compte des
enjeux de biodiversité dans les activités
humaines. Ces sites sont désignés pour
protéger des habitats et des espèces
représentatifs de la biodiversité
européenne, dont la liste est annexée
aux directives européenne oiseaux et
habitats-faune-flore.
En Europe, le réseau couvre environ
18 % des terres et 6 % de la surface
marine. En juillet 2018, la France compte
1 776 sites dont 212 marins, couvrant
près de 13 % du territoire terrestre
métropolitainet 34 % de la zone
économique exclusive métropolitaine.
La démarche du réseau Natura 2000
privilégie la recherche collective
d?une gestion équilibrée et durable
des espaces qui tienne compte
des préoccupations économiques
et sociales.
Centre de ressources Natura 2000
natura2000.fr
LES PARCS NATURELS
RÉGIONAUX
------
Reposant sur la présence d?espaces
présentant un intérêt naturel, culturel
ou paysager de niveau national, chaque
parc a pour mission la protection et la
gestion de ce patrimoine, le
développement économique et social
ainsi que l?accueil, l?éducation et
l?information du public. Un projet de
parc naturel régional est élaboré sous la
responsabilité de la région. Le premier
parc naturel régional a été créé en 1968
(Scarpe-Escault). En avril 2021, on
compte 56 parcs naturels régionaux,
dont deux outre-mer.
Fédération des parcs naturels
régionaux de France
parcs-naturels-regionaux.fr
LES RÉSERVES NATURELLES
------
Les réserves naturelles de tous statuts
(nationales, régionales et de Corse)
sont des espaces qui protègent un
patrimoine naturel (biologique et
géologique) remarquable par une
réglementation adaptée tenant compte
du contexte local. Protéger, restaurer,
connaître et gérer ce patrimoine sont les
missions principales de l?organisme
gestionnaire désigné officiellement pour
gérer le site. En avril 2021, la France
compte 351 réserves naturelles classées :
166 réserves naturelles nationales
178 réserves naturelles régionales
7 réserves naturelles de Corse.
Réserves naturelles de France,
reserves-naturelles.org
LES SITES CLASSÉS ET INSCRITS
------
Attachée à la protection des paysages,
la politique des sites vise à préserver des
lieux dont le caractère exceptionnel
justifie une protection nationale. Cette
législation s?intéresse aux monuments
naturels et aux sites dont la
conservation ou la préservation
présente, du point de vue artistique,
historique, scientifique, légendaire
ou pittoresque, un intérêt général.
En 2021, 115 ans après la première loi
(1906), la métropole et l?outre-mer
comptent près de 2 700 sites classés
et plus de 4 000 sites inscrits pour
une superficie totale de plus de 4 %
du territoire national.
Le label Grand Site de France, créé
en 2003, reconnaît la qualité de la
préservation et de la gestion d?un site
classé de grande notoriété et de forte
fréquentation.
Réseau des Grands Sites de France
grandsitedefrance.com
LES CONSERVATOIRES
D?ESPACES NATURELS
------
En avril 2021, les 23 conservatoires
d?espaces naturels interviennent
- par la maîtrise foncière et d?usage -
sur 3 700 sites naturels couvrant
180 000 ha en métropole et outre-mer.
Ils contribuent à connaître, protéger,
gérer, valoriser les milieux naturels
et à animer des projets de territoire.
Le premier conservatoire a été créé
en 1976 en Alsace. Depuis 1989, ils sont
regroupés au sein de la Fédération
des conservatoires d?espaces naturels
qui a pour mission principale de
représenter le réseau et de favoriser les
échanges entre ses membres, afin de
renforcer leur action sur le terrain.
Fédération des conservatoires
d?espaces naturels, reseau-cen.org
PARCS, RÉSERVES...
DES OUTILS EN FAVEUR
DE LA BIODIVERSITÉ
http://www.parcs-naturels-regionaux.fr/
http://www.reserves-naturelles.org/
http://www.grandsitedefrance.com/
http://www.reseau-cen.org/
28 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 29
LES PARCS NATIONAUX
------
Les parcs nationaux français constituent
les emblèmes de la volonté de
protection de la nature. Ils ont pour
objectifs principaux la protection de la
biodiversité, la gestion du patrimoine
culturel et l?accueil du public. Forts
d?une gouvernance rénovée en 2006, les
parcs nationaux couvrent des domaines
terrestres et maritimes variés. En avril
2021, la France en compte onze :
la Vanoise, Port-Cros, les Pyrénées, les
Cévennes, les Ecrins, le Mercantour, la
Guadeloupe, La Réunion, la Guyane, les
Calanques et le Parc national de forêts.
Ils représentent près de 8 % du territoire
français et attirent chaque année
plus de 8 millions de visiteurs.
Portail des parcs nationaux de France
parcsnationaux.fr
LES SITES DU CONSERVATOIRE
DU LITTORAL ET DES
RIVAGES LACUSTRES
------
Le Conservatoire du littoral et des
rivages lacustres, établissement public
créé en 1975, a pour mission de protéger
le littoral français par la maîtrise
foncière, en métropole et outre-mer.
Il acquiert des terrains privés et se voit
confier des terrains du domaine public.
La gestion de ces terrains inaliénables
est confiée à des collectivités territo-
riales, des associations ou des établisse-
ments publics. En avril 2021, le domaine
terrestre et maritime sous la protection
du Conservatoire du littoral est
de plus de 200 000 hectares (750 sites).
Ils accueillent environ 40 millions
de visiteurs par an.
Conservatoire du littoral et des rivages
lacustres
conservatoire-du-littoral.fr
LES AIRES DE PROTECTION DE BIOTOPE
------
Les aires de protection de biotope* préservent des milieux naturels
nécessaires à la survie d?espèces animales ou végétales protégées.
C?est le préfet de département qui prend, par arrêté, des mesures
d?interdiction ou de réglementation des activités pour prévenir la
disparitions d?espèces protégées. En 2021, il existe plus de 950 aires
de protection de biotope en France métropolitaine et outremer.
* Au sens large, le biotope définit le milieu nécessaire à l?existence
d?une espèce.
LES ZONES NATURELLES
D?INTÉRÊT ÉCOLOGIQUE,
FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE
------
Le programme ZNIEFF (zones naturelles
d?intérêt écologique, faunistique et
floristique) a été lancé en 1982 avec
l?objectif d?identifier et de décrire
des secteurs présentant de fortes
capacités biologiques et un bon état de
conservation. Il s?agit donc d?un
inventaire qui identifie, localise et
décrit les sites d?intérêt patrimonial
pour les espèces vivantes et les
habitats. Cet outil de connaissance est
devenu, aujourd?hui, un des éléments
majeurs de la politique de protection
de la nature. Il permet d?intégrer cette
connaissance dans les projets
d?aménagement du territoire
(documents d?urbanisme, créations
d?espaces protégés, schémas départe-
mentaux de carrière?).
Inventaire national du patrimoine
naturel, inpn.mnhn.fr
LES PARCS NATURELS MARINS
------
Le parc naturel marin est l?une des
catégories d?aires marines protégées
françaises. Adapté à de grandes
étendues marines, cet outil a pour
objectif de contribuer à la protection et
à la connaissance du patrimoine marin
(naturel et culturel), tout en promouvant
le développement durable des activités
liées à la mer.
Le conseil de gestion de parc, composé
d?acteurs locaux (élus, services de l?État,
usagers et professionnels de la mer,
scientifiques, associations, etc.), assure
la gouvernance.
En avril 2021, il en existe neuf, six en
métropole et trois outre-mer : Iroise,
Mayotte, Golfe du Lion, Glorieuses,
Estuaires picards et mer d?Opale, Bassin
d?Arcachon, Estuaire de la Gironde
et mer des Pertuis, cap Corse et de
l?Agriate, Martinique.
Office français de la biodiversité (OFB)
ofb.gouv.fr
PARCS, RÉSERVES...
DES OUTILS EN FAVEUR
DE LA BIODIVERSITÉ
http://www.parcsnationaux.fr
http://www.conservatoire-du-littoral.fr
https://inpn.mnhn.fr/programme/inventaire-znieff/presentation
30 | La BIODIVERSITÉ s?explique | 31
Le mot biodiversité est
la contraction de deux mots
A biosphère et diversité
B biologique et diversité
C biomasse et diversité
La biodiversité,
qu?est-ce que c?est ?
A la diversité des milieux de vie comme les forêts,
les ruisseaux, les océans, les mares...
B la diversité des espèces : animaux, végétaux,
champignons, microbes? y compris l?homme !
C la diversité génétique au sein de chaque espèce
(nous sommes tous différents)
Combien d?espèces végétales et animales
les scientifiques ont-ils recensées sur
notre planète jusqu?à maintenant ?
A 18 000
B 180 000
C 1,8 million
Avec son territoire en métropole
et outre-mer, la France dispose du
A 2e espace maritime du monde
B 5e espace maritime du monde
C 11e espace maritime du monde
La France métropolitaine occupe
la première place en Europe pour
la diversité (le nombre d?espèces) des
A amphibiens
B oiseaux
C mammifères
1
5
2
3
4
Ministère de la Transition écologique
ecologie.gouv.fr
rubrique Biodiversité et paysages
Office français de la biodiversité (OFB)
ofb.gouv.fr
Muséum national d?histoire naturelle
mnhn.fr
Comité français de l?Union internationale
pour la conservation de la nature
uicn.fr
Inventaire national du patrimoine naturel
inpn.mnhn.fr
Combien d?espèces différentes,
terrestres et marines, sont recensées
en métropole et outre-mer ?
A 15 000 B 80 000 C 180 000
Quel pourcentage des récifs coralliens
mondiaux est situé dans les eaux sous
juridiction française en outre-mer ?
A 0,1 % B 1 % C 10 %
Combien la France compte-t-elle
de parcs nationaux ?
A 5 B 11 C 15
6
7
8
1. B voir p. 5
2. A B et C voir p. 5 et 6
3. C voir p. 9
4. A voir p. 13
5. A B et C voir p. 13-14
6. C voir p. 13
7. C voir p. 15
8. B voir p. 28
RÉPONSES
------
Pour préserver a biodiversité, il faut la connaître et en suivre l?évolution.
Face à l?ampleur de la tâche, les chercheurs sont peu nombreux et les
naturalistes amateurs peuvent apporter un soutien important, par leur
nombre et leur répartition. C?est ainsi que, depuis plusieurs années,
se développent des observatoires s?appuyant sur les sciences
participatives, comme le Vigie-nature porté par le Muséum national
d?histoire naturelle (vigienature.mnhn.fr). Les sciences participatives
sont des programmes de collecte d?informations impliquant une
participation du public dans le cadre d?une démarche scientifique.
Outre l?acquisition de données permettant de suivre l?état de santé
de la biodiversité, notamment ordinaire, ces initiatives contribuent
à sensibiliser le grand public aux enjeux liés à sa préservation.
Découvrez Open (Observatoires participatifs des espèces et de la
nature), le portail web qui permet à tous de participer à l?observation
de la biodiversité : open-sciences-participatives.org
ENVIE DE CONTRIBUER AUX
CONNAISSANCES SUR LA BIODIVERSITÉ ?
Chef de projet éditorial : O. Brosseau
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F. Chevallier - Secrétaire de rédaction :
I. Flégeo Crédits photos - couverture :
O. Brosseau p. 3 : Fotolia p. 4-5 : O. Brosseau/
Terra p. 6 : J.-L. Janeau/IRD (poissons),
O. Brosseau/Terra (fourmis), L. Fayolle/INRA
(lombrics) p. 7 : T. Degen/Terra (paysage),
J. Weber/INRA (légumes), G. Renaud/INRA
(lièvre), O. Brosseau/Terra (abeille), P. Laboute/
IRD (vue sous-marine), S. Voigt/Fotolia (coton)
p. 8-9 : T. Degen/Terra p. 10-11 : O. Brosseau/
Terra (escargot), N. Degallier/IRD (grenouille),
T. Degen/Terra (jussie), L. Mignaux/Terra
(défense) p. 12 : L. Mignaux/Terra p. 13 :
L. Charpy/IRD p. 14-15 : L. Mignaux/Terra
(paysage), Y. Pillon/IRD (plante), T. Changeux/
IRD (corail), A. Bouissou/Terra (poisson)
p. 18-19 : T. Jaffré/IRD (arbre), J. Orempuller/
IRD (tortue), O. Brosseau/Terra (longicorne et
chenille), sdbower/Fotolia (oiseau) p. 20-21 :
O. Brosseau/Terra (agrion et champignons),
E. Isselée/Fotolia (écureuil), A. Bouissou/Terra
(lézard) p. 22-23 : O. Brosseau (coquelicot),
J. Witt/Coeurs de nature-SIPA (Guadeloupe),
ryzhkov/Fotolia (mésange) p. 24-25 :
O. Brosseau (perce-oreille), J. Witt/Coeurs
de nature-SIPA (1), D. Coutelier/Terra (2),
F. Lepage/Coeurs de nature-SIPA (3 et 5),
L. Mignaux/Terra (4), p. 26-27 : L. Mignaux/
Terra, p. 28-29 : A. Bouissou/Terra p. 30 :
N. Degallier/IRD (lézard)
Réf. DICOM-DGALN/BRO/10004-19 - 2021
Impression : MTES-MCT/SG/SPSSI/ATL ?
Imprimé sur du papier certifié écolabel
européen
La BIODIVERSITÉ
s?explique
est une publication du
MINISTÈRE DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
édition Septembre 2021
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