Rapport d'enquête simplifiée : accident du travail maritime à bord du palangrier franco espagnol Keroulan le 7 janvier 2013 au large de la pointe de Grave

Auteur moral
France. Bureau d'enquêtes sur les événements de mer
Auteur secondaire
Résumé
Le présent rapport d'enquête simplifié a été établi par le bureau d'enquête sur les événements de Mer (BEAmer). Il porte sur l'accident du travail maritime survenu à bord du palangrier franco espagnol Keroulan le 7 janvier 2013 au large de la pointe de Grave.
Editeur
BEAmer
Descripteur Urbamet
accident ; sécurité ; prévention des risques
Descripteur écoplanete
accident du travail
Thème
Transports
Texte intégral
Rapport d'enquête simplifié ACCIDENT DU TRAVAIL MARITIME À BORD DU PALANGRIER FRANCO ESPAGNOL KEROULAN LE 7 JANVIER 2013 AU LARGE DE LA POINTE DE GRAVE Rapport publié : juillet 2013 2 ACCIDENT DU TRAVAIL MARITIME À BORD DU PALANGRIER FRANCO-ESPAGNOL KEROULAN LE 7 JANVIER 2013 AU LARGE DE LA POINTE DE GRAVE LE NAVIRE Selon le patron, l'équipage possède les qualifications requises pour la navigation effectuée. LES FAITS Heures locales (UTC + 1) Conditions météorologiques (SITREP) : Vent faible du secteur NNE, mer belle. Le 06 janvier 2013, à 09h00, le KEROULAN quitte le port d'Ondarroa en Espagne pour rejoindre ses lieux de pêche situés dans le Golfe de Gascogne. Le palangrier franco-espagnol KEROULAN, immatriculé Lorient 686705, a été construit en 1990 par un chantier français. Caractéristiques principales : Coque : acier ; Longueur hors tout : 24,80 mètres ; Largeur : 7,10 mètres ; Jauge brute Londres (UMS) : 224,23 ; Puissance moteur : 552 kW. Chalutier à l'origine, il a été transformé par la suite en palangrier. Le navire est armé en pêche au large. Il pratique la pêche à la palangre à congres au jour de l'accident. Les titres de sécurité sont à jour. L'ÉQUIPAGE Composition de l'équipage : - un patron, titulaire du brevet de capitaine de pêche ; - un second ; - un chef mécanicien ; - un bosco et dix marins. A l'exception du patron de nationalité française, tous sont de nationalité espagnole. Le 07 janvier 2013 à 00h45, à la position 45°22.N et 001°13 W, par 15/20 mètres de fond, l'équipage mouille une trentaine de kilomètres de palangres à congres, soit 5000 hameçons. Habituellement, les palangres sont remontées toutes les 6 ou 8 heures. Cette nuit-là, le patron constate la présence de palangres flottantes mouillées par des petits navires. Pour ne pas les gêner, il décide de remonter ses palangres et de s'écarter du secteur. Il est 04h00. Chacun prend son poste. Le bosco s'installe à la commande du vire-ligne, situé dans la coursive tribord. C'est lui qui manoeuvre l'appareil et largue le demi-noeud du système de retenue de la pierre servant de lest. À 05h00, le bosco occupé au virage du matériel de pêche depuis une heure introduit par mégarde le pouce droit à l'intérieur de l'oeil du demi-noeud au lieu de le larguer. Sa main est bloquée contre les tubes de guidage et son pouce est arraché au niveau de la deuxième phalange par la force exercée par le vire-ligne. Tournant le dos à la commande et la main droite prise, il ne peut stopper l'appareil. C'est le second, surveillant la remontée des palangres depuis la timonerie, qui stoppe l'appareil à l'aide de l'arrêt d'urgence situé en timonerie. À 05h31, conférence radio médicale entre le Centre de Consultation Médicale Maritime (CCMM), le CROSS Étel et le bord. Une évacuation est préconisée par le CCMM. Conférence entre le SAMU de Coordination Médicale Maritime de la zone Atlantique-Sud (SCMM.64), le CCMM et le CROSS Étel. Évacuation sur l'hôpital de Bordeaux. À 05h45, mise en oeuvre de l'hélicoptère de la Marine nationale de la Rochelle. À 08h25, le blessé est pris en charge par le service hospitalier de Bordeaux. LES CONSÉQUENCES Vire-ligne équipé de tubes servant de guide-ligne. Le bosco doit se placer à droite de l'appareil, de façon à manoeuvrer la manette Marche/Arrêt, placée sur la droite (point jaune). Amputation du pouce droit. Arrêt de travail de 3 à 6 mois. CONCLUSIONS Même s'il s'agit d'un accident du travail rare selon l'équipage, cet accident démontre que la charge de travail (assurer la commande marche arrêt du vire-ligne, évacuer les prises, dénouer les lests) d'un seul homme sur la durée nécessitant une attention soutenue sans possibilité d'arrêter le système en urgence constitue un risque avéré. ENSEIGNEMENTS 1 2013-E-047 : Poste de travail à risque pour un homme seul. 2 2013-E-048 : L'absence d'un système d'arrêt d'urgence de type coup de poing, à proximité du vireur, pouvant être mis en oeuvre par un marin droitier ou gaucher (sur la droite des tubes guide-ligne par exemple) a contribué à l'accident. Position du bosco (manche bleue) avec le pouce pris à l'intérieur de l'oeil du cordage retenant la pierre. Le fil blanc représente la ligne maîtresse de la palangre. Le demi-noeud est habituellement largué de la main gauche, de façon à pouvoir manoeuvrer la commande de la main droite. Treuil vire-ligne Demi-noeud à larguer par le bosco Pierre servant de lest Vue en coupe Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie Bureau d'enquêtes sur les évènements de mer Tour Pascal B - 92055 La Défense cedex téléphone : +33 (0) 1 40 81 38 24 - télécopie : +33 (0) 1 40 81 38 42 www.beamer-france.org bea-mer@developpement-durable.gouv.fr

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