Feuille de route sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Auteur moral
Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (France)
Auteur secondaire
Résumé
En février 2009 a été lancé un groupe de travail dont les experts ont réfléchi, dans une feuille de route stratégique, à l'élaboration d'un plan de développement des infrastructures de recharge en expérimentant les différentes possibilités de localisation des stations de recharge ainsi que leurs différentes technologies.
Editeur
ADEME
Descripteur Urbamet
économie
;service public
;électricité
;stratégie
;GAZ A EFFET DE SERRE
;VEHICULE ELECTRIQUE
;MOBILITE
Descripteur écoplanete
Thème
Transports
Texte intégral
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge
pour les véhicules électriques
et hybrides rechargeables
2
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Liste des membres du groupe d?experts1
1 - Le groupe d?experts a reçu l?appui d?un secrétariat technique composé de Laëtitia Tazi, Maxime Pasquier et Michel Gioria de l?ADEME.
Sommaire
> 1. Enjeux 4
> 2. Le champ de la feuille de route 7
> 3. Trois paramètres clés 8
> 4. Les visions prospectives 10
> 5. Les verrous 17
> 6. Les priorités de recherche 19
> 7. Les besoins de démonstrateurs de recherche 21
> 8. Eléments de références bibliographiques 23
> 9. Annexe: Comparaisons internationales 23
Nature de l?organisme Experts Organismes d?appartenance
Entreprises publiques et privées Christelle CHABREDIER
Dominique FRANÇOIS
Patrick GAGNOL
La Poste
La Poste
EDF
Organismes publics Jean Louis LEGRAND
Laëtitia TAZI
Maxime PASQUIER
Patrick COROLLER
Régis LE BARS
François MOISAN
Michel GIORIA
Coordinateur interministériel pour les véhicules électriques
ADEME
ADEME
ADEME
ADEME
ADEME
ADEME
3
Préambule
Depuis 2010, l?ADEME gère quatre programmes dans le cadre des Investissements d?avenir.
Les Investissements d?avenir s?inscrivent dans la continuité des orientations du Fonds démonstrateurs de recherche géré par l?ADEME.
Quatre programmes sont concernés : Energie renouvelable, décarbonée et chimie verte (1,35 milliard d?euros), Véhicules du futur
(1milliard d?euros), Réseaux électriques intelligents (250 millions d?euros) et Economie circulaire (250 millions d?euros). Des groupes
d?experts issus de la recherche dans les secteurs de l?industrie, des organismes de recherche et des agences de financement et de
programmation de la recherche, sont chargés, dans le cadre d?un travail collectif, de la réalisation de feuilles de route stratégiques.
Celles-ci sont utilisées pour lancer les Appels à Manifestations d?Intérêt (AMI). Les feuilles de route ont pour objectif :
? d?éclairer les enjeux industriels, technologiques, environnementaux et sociétaux ;
? d?élaborer des visions cohérentes et partagées des technologies ou du système sociotechnique en question ;
? de mettre en avant les verrous technologiques, organisationnels et socio-économiques à dépasser ;
? d?associer aux thématiques de recherche prioritaires, des objectifs temporels en termes de disponibilité technologique et de
déploiement ;
? de rendre prioritaires les besoins de recherche industrielle, de démonstrateurs de recherche, d?expérimentation
préindustrielle et de plates-formes technologiques d?essai qui servent ensuite de base pour :
> la rédaction des AMI ;
> la programmation de la recherche au sein de l?ADEME et d?autres institutions comme l?Agence nationale de la recherche (ANR),
le Comité stratégique national sur la recherche énergie ou l?Alliance nationale de coordination de la recherche pour l?énergie
(ANCRE).
Ces priorités de recherche et d?expérimentation proviennent du croisement entre les visions et les verrous, mais prennent également
en compte les capacités françaises dans les domaines de la recherche et de l?industrie. Les feuilles de route peuvent également
faire référence à des expérimentations exemplaires à l?étranger et faire des recommandations en matière de politique industrielle.
4
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Des véhicules rechargeables
Nos véhicules conventionnels, équipés de moteurs thermiques,
fonctionnent au gasoil ou à l?essence. Parmi les véhicules en
cours de développement et d?industrialisation, on trouve des
véhicules électriques dont les moteurs sont alimentés par
des batteries et des véhicules hybrides qui associent moteurs
thermique et électrique, leurs batteries étant rechargées lors de
certaines phases de la conduite. Lorsque ces mêmes batteries
peuvent aussi être rechargées sur le secteur électrique, on
parle de véhicule hybride rechargeable. Dans cette feuille
de route, on évoquera véhicules électriques et véhicules
hybrides rechargeables sous le même vocable de «véhicules
rechargeables».
> 1. Enjeux
Développer l?usage de véhicules rechargeables (voir encadré
ci-dessus) est un pari emblématique pour s?orienter vers une
économie plus écologique et promouvoir la croissance verte.
Une des clés du succès repose notamment sur la confiance
qu?auront les utilisateurs dans une autonomie réelle et
sécurisée de ces nouveaux types de véhicules.
Une des garanties de cette autonomie réside dans un
déploiement qui s?adosse à une stratégie nationale
d?installation d?infrastructures de recharge.
Ces infrastructures devront se développer sur l?ensemble des
lieux de vie, et plus spécifiquement dans:
? la sphère de l?entreprise: des infrastructures de recharge
devront être installées pour les flottes captives de véhicules
rechargeables, comme les flottes d?entreprise. Une réflexion
devra être menée sur le «droit à la prise», autrement dit, sur
les conditions auxquelles un salarié pourra recharger son
véhicule professionnel ou personnel au sein de l?entreprise,
gratuitement ou selon un tarif préférentiel. La gestion de cette
charge électrique supplémentaire devra aussi être prise en
compte ;
? la sphère publique: des infrastructures de recharge et
de véhicules rechargeables devront être déployées dans
lesespaces publics comme les voiries ou les parkings.
Des modes d?utilisation adaptés devront être proposés,
notamment des services de mobilité tels l?autopartage ou
lesvéhicules à la demande (voir encadré ci-dessous) ;
? la sphère domestique: des infrastructures de recharge et
de véhicules rechargeables devront être proposées pour
lesparticuliers, intégrant ou non la propriété du véhicule.
Véhicule en multipropriété, en autopartage ou à la demande
De nouveaux services de mobilité se développent. Plusieurs
utilisateurs peuvent, par exemple, partager un véhicule qu?ils
acquièrent en multipropriété. D?autres préfèrent les louer en
autopartage (une flotte de véhicules à disposition dans des
lieux publics) ou selon le mode des véhicules à la demande,
gérés par une centrale de location qui livre et récupère le
véhicule sur le lieu choisi.
Les enjeux pour le déploiement
des infrastructures de recharge pour
les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Prendre en compte les contraintes
des réseaux de distribution d?électricité
Tirer profit d?un écosystème industriel
et énergétique favorable
Intégrer l?industrie automobile
dans les nouvelles solutions de mobilité
Créer un « service public de fourniture de l?électricité
à des fins de mobilité »
5
En amont du déploiement de ces infrastructures de recharge,
des recherches à caractère expérimental devront être menées
pour anticiper les évolutions à long terme de la filière.
Les visions de déploiement à long terme, les priorités de
recherche et les besoins de démonstrateurs de recherche seront
structurés autour des trois sphères de déploiement.
Il n?en reste pas moins que l?enjeu principal est de s?inscrire
dans les objectifs du Grenelle de l?environnement (réduction
des émissions de gaz à effet de serre, amélioriation locale de
la qualité de l?air et diminution des nuisances sonores) et à
plus long terme d?être cohérents avec l?objectif «facteur4».
Ce dernier, issu de la loi POPE (Programme d?Orientation de
la Politique Energétique française) de 2005, vise à diviser par
quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre à l?horizon
de 2050 par rapport à leur niveau de 1990.
Répondre à cet enjeu ambitieux suppose une attention
particulière:
? à la puissance et à la consommation électrique des véhicules;
? aux ressources énergétiques mobilisées pour alimenter le futur
parc. Autrement dit, il faudra favoriser le recours aux énergies
peu ou pas émettrices de gaz à effet de serre. Au-delà de 2030,
le recours à des ressources énergétiques générant des gaz à
effet de serre pourrait imposer le couplage à des dispositifs de
captage et de stockage géologique du CO2
2;
? à l?analyse du cycle de vie de la filière, c?est-à-dire de tous les
impacts environnementaux.
2 - Le captage du CO2 dans les fumées de certaines installations industrielles,
puis son confinement dans le sous-sol est une solution étudiée dans le cadre de
nombreux projets internationaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Au-delà de cet enjeu global, quatre autres enjeux ont été mis
en exergue par les experts.
1. Intégrer l?industrie automobile dans
les nouvelles solutions de mobilité
En 2009, l?industrie automobile a traversé sa plus forte crise
mondiale. Cela a remis en cause tous les fondamentaux du
secteur. Un des enjeux actuels est d?assurer la mutation de cette
industrie vers les nouveaux services de mobilité.
Les pouvoirs publics doivent accompagner cette mutation
en assurant, entre autres, le développement et l?industrialisation
de véhicules rechargeables. Les mesures et incitations publiques
récemment adoptées vont dans ce sens. Elles connaissent une
ampleur sans précédent, notamment pour le développement
des infrastructures de recharge, une des clés du succès du
déploiement de ces véhicules.
Mais au-delà de cet accompagnement, c?est tout un système
de régulation qui est à changer et qui doit permettre de
rentabiliser les investissements. De nouvelles solutions de
mobilité doivent être proposées et mises en place dans les
différentes sphères de déploiement des véhicules rechargeables
(entreprise, domicile et sphère publique).
2. Tirer profit d?un écosystème industriel et
énergétique favorable
Le contexte français est favorable à une véritable filière
industrielle du véhicule décarboné, dont les véhicules
rechargeables constituent une déclinaison. Tout simplement
parce que la France bénéficie d?une électricité peu émettrice de
CO2 du fait de moyens de production essentiellement nucléaires
et hydrauliques.
Elle bénéficie également du nouveau positionnement des
constructeurs sur la production de véhicules rechargeables à
tous les niveaux de la chaîne de valeur: groupe motopropulseur
électrique, équipements de recharge, batteries, services.
L?enjeu industriel majeur est donc de structurer une filière
industrielle complète et viable, intégrant chaque maillon
de la chaîne de valeur. Cela passe impérativement par
lalevée de différents verrous, entre autres ceux concernant
lesinfrastructures de recharge.
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Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
3. Créer un «service public de fourniture de
l?électricité à des fins de mobilité»
Même si, à terme, les bornes de recharge accessibles
au public, placées dans des parkings ou sur la voirie,
nereprésentent que 10% des prises et 5% des usages,
ellesoffrent une assurance aux utilisateurs de pouvoir accéder à
des infrastructures de recharge en dehors des stations-service,
du domicile ou du travail. Elles constituent à ce titre un gage de
fiabilité de l?ensemble du système, indispensable pour dissiper
le manque de confiance des utilisateurs finaux envers
lesvéhicules rechargeables.
De fait, cette régulation, ces investissements et l?engagement
des collectivités publiques influent non seulement sur
lesdécisions d?achat de véhicules rechargeables, mais sont aussi
des garanties de la meilleure insertion de ces véhicules dans
la société.
4. Prendre en compte les contraintes des
réseaux de distribution d?électricité
Recharge lente, recharge rapide
Selon les tensions des batteries et les puissances des bornes de
recharge, les véhicules peuvent être rechargés au domicile en
plusieurs heures (6 à 12 heures en général, ce qu?on appelle la
recharge lente), dans des stations-service ou à des bornes de
recharge publiques en quelques minutes (recharge rapide).
Les véhicules sont adaptés à un mode de recharge, à l?autre ou
aux deux.
Le déploiement massif des véhicules rechargeables et
desinfrastructures de recharge associées vont générer une
demande additionnelle d?électricité qui aura des impacts sur:
? le contenu en CO2 du kWh électrique (selon le mode
de production de l?électricité: nucléaire, hydraulique,
thermique?);
? la gestion, l?architecture et le pilotage des réseaux de
distribution d?électricité;
? la gestion de la pointe de consommation électrique et
notamment l?impact de la recharge rapide (voir encadré
ci-dessus);
? le renforcement local du réseau électrique.
Ces impacts seront notamment fonction des orientations prises
par les industriels, les équipementiers, les pouvoirs publics et les
énergéticiens concernant:
? les options technologiques telles que la recharge lente ou
rapide;
? les aspects régulateurs comme l?instauration d?une tarification
de l?électricité favorisant la recharge lente en heure creuse.
7
> 2. Le champ de la feuille de route
Le champ géographique
Ces réflexions s?inscrivent en priorité dans un contexte national
incluant les départements et les collectivités d?outre-mer (DOM-
COM). Néanmoins, lorsque cela sera pertinent, desdimensions
locales, européennes et internationales pourront être
introduites dans la réflexion afin:
? de prendre en compte les spécificités locales en matière de
réseaux de distribution d?électricité ;
? d?articuler les priorités de recherche et les besoins de
«démonstrateurs de recherche» (technologies testées
au stade expérimental entre la phase de recherche et
l?industrialisation) avec les initiatives européennes comme
European green car3;
? de bénéficier d?un éclairage international en lien notamment
avec le Japon, l?Allemagne, les Etats-Unis au sujet:
> des priorités de recherche,
> des besoins de démonstrateurs de recherche,
> des acteurs industriels et de leur stratégie dans le
domaine des infrastructures de recharge pour les
véhicules rechargeables.
L?horizon temporel
Comme précisé plus haut, pour être cohérentes avec l?objectif
facteur 4, les propositions de déploiement des infrastructures de
recharge pour les véhicules rechargeables visent l?horizon de
2050.
Ces visions à long terme sont complétées par des visions en
2020, qui décrivent la situation en supposant que les objectifs
du Grenelle de l?environnement soient atteints dans le secteur
des transports.
En outre, les options technologiques, organisationnelles et
socio-économiques qui seront expérimentées dans lecadre
des démonstrateurs de recherche devront permettre
undéploiement commercial autour de 2020. C?est l?une des
différences majeures entre ces démonstrateurs et les projets de
recherche expérimentale financés, notamment, dans le cadre
du Programme de recherche et d?innovation dans les transports
terrestres (PREDIT).
3 - Cette initiative a été lancée en décembre 2008 dans le cadre du plan européen
de relance économique pour aider les secteurs les plus touchés à faire face à la
crise. La European Green Car Initiative finance des recherches pour un transport
routier durable.
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Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
> 3. Trois paramètres clés
Ces paramètres sont les variables dont les évolutions sur le long
terme infléchiront significativement les options de déploiement
des infrastructures de recharge.
Le premier paramètre concerne les choix de standardisation
des différentes composantes de l?écosystème «infrastructures de
recharge ? véhicules rechargeables». In fine, c?est aussi l?élaboration
d?une position française dans les différentes instances de
normalisation européennes et mondiales qui est en jeu.
Le deuxième paramètre vise la nature et la viabilité à long
terme des modèles économiques et des modèles d?affaires
qui régiront l?ensemble de l?écosystème. Cela comprend
notamment les véhicules rechargeables et les batteries, mais
aussi la mise en place et l?exploitation des infrastructures, ainsi
que les services associés.
Le troisième paramètre concerne le niveau et la nature
des interactions entre le véhicule, l?utilisateur et les
infrastructures de recharge, autrement dit, l?adéquation de
l?offre aux besoins en termes d?infrastructures de recharge.
Paramètres clès influençant
les infrastructures de recharge pour
les véhicules électriques et hybrides rechargeables
La nature et la viabilité à long terme
des modèles économiques
et des modèles d?affaires
qui régiront l?ensemble de l?écosystème
le niveau et la nature des interactions
entre le véhicule, l?utilisateur et
les infrastructures de recharge
Les choix de standardisation des différentes composantes de l?écosystème
« infrastructures de recharge ? véhicules rechargeables »
9
1. La standardisation
Le problème se pose à l?échelle nationale et européenne.
De fait, à court terme, les situations de rechargement seront
probablement multiples et les installations de recharge
différentes. Plusieurs scénarios significativement variés
peuvent donc être envisagés pour le déploiement des
infrastructures selon les acteurs, les modèles économiques et
le rythme des ventes de véhicules rechargeables. Ils devraient
néanmoins tous retenir les principes de base suivants:
? l?interopérabilité des infrastructures de recharge.
Les solutions technologiques retenues devront être valables
quels que soient le type, la gamme, l?usage des véhicules
rechargeables et leur constructeur. Les aspects multitension et
multipuissance sont ainsi à envisager pour permettre tous les
modes de recharge (lent et rapide);
? la garantie de la sécurité des biens et des personnes.
C?est naturellement une question de principe. C?est également
un enjeu majeur pour le décollage du marché. Les efforts
doivent porter à la fois sur la sécurité des utilisateurs dans la
manipulation des différents éléments (câble, etc.), sur leur
information (avertissement en cas d?anomalie de recharge,
etc.) et sur les caractéristiques de sécurité des installations de
recharge;
? la compétitivité des infrastructures. Il convient d?être
vigilant pour que le coût des infrastructures reste aussi
raisonnable que possible afin de favoriser le développement
des véhicules rechargeables. L?utilisation de solutions
technologiques déjà normalisées et industrielles contribuera à
cet objectif;
? l?ergonomie et le confort d?utilisation. Ces paramètres
sont essentiels pour l?utilisateur qui rechargera son véhicule
fréquemment, voire quotidiennement;
? la gestion optimisée de la consommation électrique.
Un des principaux atouts des véhicules rechargeables,
notamment en France, est de contribuer à la réduction des
émissions de CO2 dans le secteur des transports. Cet avantage
doit être optimisé, notamment en gérant la recharge de ces
véhicules en dehors des pointes de consommation électrique.
2. Les modèles économiques et les modèles
d?affaires
Autonomie et réseau de recharge
L?autonomie limitée des véhicules rechargeables impose
d?en prévoir le déploiement autour de zones géographiques
spécifiques. Chaque borne de recharge est considérée comme
un poste source. Plusieurs postes sources peuvent être mis
en réseau pour créer une boucle de distribution qui définit
l?amplitude géographique de recharge.
Les véhicules rechargeables se déploieront plus ou moins
bien sur le marché selon leur coût d?achat, leur coût d?usage
et leur valeur de revente. Dans un premier temps, leur essor
sera conditionné par des aides de type subventions, aides à
l?investissement, prêts bonifiés. Mais, à long terme, seuls un
cadre de régulation et/ou des modèles d?affaires viables
pourront assurer leur succès. C?est aux acteurs de la filière
(équipementiers, fournisseurs et distributeurs d?électricité,
producteurs de véhicules et de services associés) et aux
pouvoirs publics de faire émerger ces modèles qui devront :
? transformer le coût d?achat de ces véhicules, aujourd?hui
équivalent au double d?un véhicule classique, en un
coût par kilomètre compétitif avec celui des modes de
transport alternatif tels que les transports publics ou le
vélo. Cela suppose de modifier le modèle de financement
véhicule/batterie/infrastructure;
? rassurer les clients sur la durée de vie de la batterie, qui
représente la moitié du prix du véhicule. Les modèles d?affaires
basés sur l?échange standard de batterie au bout d?un premier
cycle de vie constituent une des possibilités ;
? considérer le marché du véhicule d?occasion. Plusieurs
questions clés se posent telles que la valeur de revente,
le financement de la batterie, le changement de zone
d?utilisation (voir encadré ci-dessus) ;
? prévoir la gestion de la fin de vie des infrastructures de
recharge, des véhicules rechargeables et de leurs différentes
composantes (batterie, architecture électrique, électronique
de puissance).
10
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
3. La recharge
Le développement des véhicules rechargeables est bien
entendu conditionné par les clients susceptibles de les acheter.
Néanmoins, dans une large mesure, c?est une réflexion sur tout
l?écosystème qui les entoure, en particulier sur la disponibilité
des infrastructures de recharge qui favorisera ou non un
déploiement massif. Cela suppose une bonne adéquation de
l?offre aux besoins en infrastructures de recharge.
Or ces besoins dépendent des performances réelles des
véhicules, mais aussi de leurs usages et des modèles
économiques adoptés. Il y a, par exemple, un paradoxe entre
la recherche d?une autonomie électrique croissante et la
volonté de déploiement massif des infrastructures de recharge.
L?équilibre de toutes ces interactions est donc un paramètre
clé à prendre en compte dans la stratégie de déploiement des
infrastructures de recharge.
Par ailleurs, cet équilibre est dynamique. A l?heure actuelle,
aucun opérateur dans le monde n?a pu développer une activité
économiquement rentable compte tenu du coût prohibitif des
infrastructures de recharge (coûts de fabrication et d?installation
des systèmes). La rentabilité des investissements n?est
envisageable qu?à l?échéance de plusieurs dizaines d?années,
temps naturellement incompatible avec une activité industrielle.
A l?horizon de 2020, un fort engagement de l?Etat devra être
pris pour assurer l?équilibre de cet écosystème. A l?horizon
de 2050, de nouveaux modèles d?affaires économiquement
et industriellement viables devront s?imposer, sans
intervention de l?Etat. Cela suppose de développer de nouvelles
infrastructures de recharge à moindre coût, compatibles avec
lesdifférents véhicules rechargeables.
> 4. Les visions prospectives
La situation en 2050 résultera en grande partie des choix
intermédiaires à moyen terme, à l?horizon de 2020. La situation
en 2020 dépend, d?une part, des mesures de politiques
publiques (dont la nature et le dosage sont à préciser) qui
seront mises en oeuvre sur la période 2010-2020 et, d?autre
part, de l?étendue du déploiement des infrastructures, à savoir,
la concentration des investissements sur les lieux de travail,
dedomicile ou sur les parkings publics.
Les visions 2020
Sans restriction de circulation des véhicules polluants
Scénario 1: investissement en infrastructures concentré sur
lesentreprises et le domicile
? Mesures adoptées par les pouvoirs publics:
> incitations purement économiques à l?achat des véhicules
décarbonés: maintien du bonus écologique permettant
de rendre cet achat économiquement neutre,
> investissements en infrastructures concentrés tant
sur lesentreprises que sur l?habitat individuel et les
copropriétés (avec soutien et incitation économiques et
réglementaires dans les copropriétés).
? Scénario de développement:
> développement du marché autour des flottes captives
et des ménages fortement concernés par les enjeux
environnementaux et disposant d?un parking privé
permettant la recharge de leur véhicule au domicile la
nuit,
> investissements focalisés sur les acteurs privés dans des
infrastructures simples de recharge lente (particuliers,
entreprises). Selon cette option, seul 1% environ de
recharge rapide est accessible en dehors du domicile,
soitenviron 2000 bornes en 2015 et 22000 en 2025.
11
Scénario 2: investissement couvrant les parkings publics et,
dans une moindre mesure, les voies publiques
? Mesures adoptées en complément de celles du scénario
précédent:
> soutien à l?investissement dans les parkings publics
(1place équipée de prise de recharge pour 5 véhicules
rechargeables en circulation), investissements très ciblés
sur la voie publique (1 place équipée pour 30 véhicules
rechargeables en circulation) et à proximité des transports
collectifs comme les gares et la périphérie des centres-
villes,
> pas d?incitations particulières à l?investissement sur les
parkings commerciaux.
? Scénario de développement :
> similaire au scénario précédent, avec une pénétration
accrue compte tenu de l?accessibilité renforcée aux
moyens de rechargement publics. Dans cette option,
environ 5% de recharge rapide est accessible en dehors
du domicile, soit environ 14000 bornes en 2015 et
160000 en 2025.
Avec restriction de circulation des véhicules polluants
? Mesures adoptées en plus de celles des scénarios précédents:
> réglementations interdisant la circulation des véhicules
polluants en centre-ville et en agglomération.
? Scénario de développement:
> développement généralisé du marché pour tous les
usages urbains incluant l?autopartage et une partie des
transports collectifs ;
> gestion des premières infrastructures telles que l?échange
de batterie et la recharge rapide sur les grands axes de
type autoroutier entre les grandes agglomérations;
> émergence d?acteurs «opérateurs de mobilité»
investissant massivement dans les infrastructures avec
un portefeuille d?offres de recharge (forfait, recharge
rapide?) Selon cette option, environ 10% de recharge
rapide est accessible en dehors du domicile, soit environ
90000 bornes en 2015 et 600000 en 2025.
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Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Les visions 2050
Ces différents scénarios ont permis au groupe d?experts
d?identifier quatre visions contrastées du déploiement à long
terme des infrastructures de recharge pour les véhicules
rechargeables. Ces visions ont vocation à décrire, parfois de
manière caricaturale, les différentes modalités de déploiement
des infrastructures de recharge et des véhicules rechargeables
selon les différentes options technologiques, organisationnelles
et socio-économiques évoquées. Elles répondront plus ou
moins à l?enjeu global qui est d?atteindre le facteur 4, d?une part,
etaux autres enjeux identifiés, comme la mutation de l?industrie
automobile vers des services mobilité ou la prise en compte
desproblématiques des réseaux de distribution d?électricité,
d?autre part.
Smart grids
Grâce à des moyens de contrôle et de commande, les réseaux
électriques intelligents ou smart grids optimisent la
production et la distribution d?électricité et mettent mieux
en adéquation l?offre et la demande entre producteurs et
consommateurs d?électricité.
Sans avoir la prétention de décrire ce que sera la réalité à
l?horizon de 2050, ces visions à long terme doivent plutôt
permettre de définir le champ des possibles pour ensuite en
déduire un large ensemble de verrous, de priorités de recherche
et de besoins de démonstrateurs de recherche. La réalité sera
très probablement une combinaison des quatre visions décrites
ci-dessous.
Des véhicules pour stocker l?électricité
A l?instar des ballons de stockage d?eau chaude sanitaire, on
peut imaginer d?utiliser les véhicules rechargeables comme
moyens de stockage de l?électricité. Cela permettrait de soulager
les consommations électriques des bâtiments, notamment des
bâtiments à énergie positive (bâtiments qui produisent plus
d?énergie qu?ils n?en consomment) et des réseaux de distribution
d?électricité en venant les relayer, en particulier dans un contexte
de forte pénétration des énergies intermittentes.
Présentation synthétique des visions de déploiement à long terme des infrastructures de recharge et des véhicules
rechargeables associés
Faible normalisation Forte normalisation
Faible interaction
avec les réseaux électriques
Vision 1: infrastructures de recharge et véhicules
rechargeables individualisés
Vision 2: électro mobilité normalisée, mais avec
de faibles interactions avec les réseaux électriques
intelligents
Forte interaction
avec les réseaux électriques
Vision 3: électro mobilité et électro société
segmentée
Vision 4: électro mobilité dans une électro société
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Vision 1: Infrastructures de recharge et véhicules
rechargeables individualisés
Seules les fonctions et les fonctionnalités de base comme les
normes de sécurité font l?objet d?une normalisation partagée
par l?ensemble des acteurs de la filière. Le déploiement des
infrastructures de recharge et des véhicules rechargeables se fait
selon le minimum de régulation.
Chaque opérateur propose son offre et/ou sa technologie,
ce qui limite l?interopérabilité des infrastructures dans une
logique proche de celle des contrats de concession. Ainsi, sur un
territoire donné ?une agglomération, une zone d?activités, voire
une région?, un nombre limité d?opérateurs, sélectionnés par
appel d?offre, prennent en charge l?installation, l?exploitation et
la maintenance des infrastructures de recharge sur une période
de temps relativement longue (15 à 20 ans) afin de pouvoir en
tirer des bénéfices.
Les fonctionnalités des infrastructures (horodateur, aide à la
gestion et à la tarification de services de mobilité) ne sont pas
standardisées. Elles sont fonction des contrats de concession,
au gré des autorités concédantes (collectivités, gestionnaires de
flottes publiques ou privées).
Le déploiement des infrastructures de recharge et des
véhicules rechargeables est avant tout guidé par une logique
d?électrification de la mobilité. Cette vision ne prend pas
en compte la possibilité d?utiliser les véhicules rechargeables
comme moyen de stockage de l?électricité. Seule la dimension
«gestion des périodes de charge» pour limiter les pics de
consommation d?électricité et la mobilisation de moyens de
production fortement émetteurs de gaz à effet de serre sont pris
en compte pour rester en accord avec l?objectif facteur 4.
Vision 2: électro mobilité normalisée, mais avec de faibles
interactions avec les réseaux électriques intelligents
Les infrastructures de recharge sont fortement normalisées,
bien entendu en termes de sécurité, mais aussi pour assurer une
parfaite interopérabilité et le déploiement d?un ensemble
de services associés. Tous les types et toutes les marques de
véhicules sont rechargeables sur les différentes bornes.
Le rythme de déploiement des infrastructures de recharge et
des véhicules associés est accéléré et le coût des infrastructures
est réduit grâce à une production plus facilement standardisée.
Un ensemble de services est associé, telles la tarification
différenciée de l?électricité selon le type d?utilisateur, la
tarification de services de mobilité dans le cas de véhicules en
autopartage ou de véhicules en multipropriété. Cela facilite
le déploiement d?opérateurs d?infrastructures de recharge de
dimension nationale voire européenne qui construisent une
partie de leur modèle d?affaires sur cette offre de services
associés.
Néanmoins, contrairement à la vision4 décrite ci-dessous, le
déploiement des infrastructures de recharge est peu coordonné
avec ceux des autres briques des réseaux électriques intelligents
comme les dispositifs de stockage adossés au réseau électrique,
les bâtiments à énergie positive et les dispositifs de pilotage de
la demande à des fins de maîtrise de la demande d?électricité.
14
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Vision 3: électro mobilité et électro société segmentée
Les infrastructures de recharge sont les briques d?une
société énergétique se structurant autour des réseaux
électriques intelligents et des bâtiments à énergie positive.
Desdéploiements territorialisés, sortes d?îlots énergétiques,
sont privilégiés. Ces îlots sont de taille variable pouvant aller de
l?échelle d?une zone d?activités à celle d?une agglomération. Ils
sont autonomes en énergie mais connectés pour des raisons
de sécurité et d?efficacité économique à un réseau de transport
d?énergie centralisé.
La nature, la fonctionnalité et le déploiement maillé des
infrastructures de recharge sont pensés pour contribuer
à l?autonomie énergétique des différents îlots.
Lesinfrastructures contribuent à l?équilibre entre l?offre et
la demande d?énergie à l?intérieur d?un îlot, ainsi qu?à la
convergence entre les différents bâtiments et moyens de
transports.
Au-delà de leur capacité à satisfaire des besoins de mobilité,
les véhicules rechargeables sont utilisés comme des moyens
de stockage mobile d?électricité (voir encadré p.12). Celaleur
permet de venir ponctuellement en appui du pilotage
des réseaux électriques, afin notamment de répondre aux
contraintes liées à l?intermittence des sources de production
d?origine renouvelable. Un modèle d?affaires spécifique peut
être envisagé sur cette base.
En revanche, l?effort de normalisation est limité:
lesinfrastructures de recharge et leur fonctionnalités sont
normalisées à l?échelle d?un îlot, mais pas entre les îlots.
Comme dans la vision1, une logique de concession s?impose,
sauf qu?elle est ici régie à l?échelle d?un îlot.
15
Vision 4: électro mobilité dans une électro société
Comme dans la vision précédente, les infrastructures de
recharge sont les briques d?une société énergétique se
structurant autour des réseaux électriques intelligents (voir
encadré p.12) et des bâtiments à énergie positive et à bilan
carbone minimum (bâtiments résidentiels et tertiaires, neufs et
existants). En outre, elles permettent une forte pénétration des
énergies renouvelables intermittentes comme l?éolien et le
photovoltaïque ainsi que des actions ambitieuses en matière de
maîtrise de la demande d?électricité. Une consommation de
plusieurs mégawatts pourrait être ainsi économisée.
Pour cela, un effort de normalisation massif est réalisé afin
de permettre une communication parfaite entre les différentes
briques de cette électro société et notamment entre:
? les infrastructures de recharge pour les véhicules,
? les réseaux de distribution d?électricité intelligents,
? le dispositif de pilotage et de gestion de la charge chez
leconsommateur final,
? les bâtiments à énergie positive qui pourraient avoir recours
aux véhicules électriques comme dispositifs de stockage
mobile (voir encadré p.12).
Agrégateurs de recharge et de stockage
Des entreprises de service de ce type n?existent pas encore.
Elles consisteraient à réunir (agréger) une capacité énergétique
suffisamment importante pour pouvoir en négocier la gestion
avec les réseaux de distribution d?électricité. Une quantité
importante de véhicules rechargeables pourrait ici faire office
deréserve de stockage.
Cet effort de normalisation se traduit par:
? Des convergences fortes entre bâtiment et transport.
Ainsi, des parkings d?activité tertiaire sont mobilisés pour
déployer des infrastructures de recharge réversibles.
Elles permettent de charger le véhicule en cas de besoin ou
àl?inverse de mobiliser une partie de l?énergie stockée dans
levéhicule pour alimenter les bâtiments environnants;
? Le développement de systèmes de régulation des réseaux
électriques intégrant, dès leur conception, les infrastructures
de recharge pour les véhicules rechargeables. Cela pourra se
traduire par exemple par de nouveaux systèmes de tarification
de l?électricité, ou par l?apparition d?agrégateurs de recharge
(voir encadré ci-dessus).
La normalisation et l?intégration des infrastructures de recharge
dans une évolution coordonnée du système électrique et des
bâtiments à énergie positive limitent le coût additionnel de
ces infrastructures, facilitent l?émergence de modèles d?affaires
robustes et accélèrent le déploiement des infrastructures et
des véhicules rechargeables associés.
16
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Points forts et points faibles des différentes visions à l?horizon de 2050
Visions Points forts Points faibles
Vision 1:
infrastructures
de recharge
et véhicules
rechargeables
individualisés
Peu de coûts de coordination entre les acteurs
(producteurs/distributeurs d?énergie, industriels de
l?automobile)
Risque de lenteur dans le déploiement
Coûts élevés par manque de normalisation
Faible poids des acteurs français sur la scène
européenne et internationale
Risque de se faire imposer des normes/acteurs/
modèles d?affaires étrangers
Vision 2: électro
mobilité normalisée
mais avec de faibles
interactions avec les
réseaux électriques
intelligents
Développement d?une économie de services autour
des infrastructures de recharge
Modèle d?affaires reposant uniquement sur l?économie
du véhicule rechargeable et des services de mobilité
associés
Vision 3: électro
mobilité et électro
société segmentée
Possibilité d?avoir des modèles d?affaires
économiquement rentables dans le champ des
réseaux électriques intelligents et des bâtiments à
énergie positive
Risque de lenteur dans le déploiement
Coûts élevés par manque de normalisation
Vision 4: électro
mobilité dans une
électro société
Possibilité d?avoir des modèles d?affaires
économiquement rentables dans le champ des
réseaux électriques intelligents et des bâtiments à
énergie positive
Forts besoins et coûts de coordination entre les acteurs
(au moins dans les premières phases de déploiement)
17
> 5. Les verrous
En analysant l?émergence et le déploiement à long terme de
ces différentes visions, deux grandes catégories de verrous de
nature sensiblement différente ont été identifiées: les verrous
à caractère technologique et les verrous à caractère socio-
économique et organisationnel.
Les verrous à caractère technologique
Verrou 1.1
La fiabilité, la sécurité, la robustesse et l?interopérabilité des
systèmes d?information utilisés dans les infrastructures de
recharge, notamment à des fins de développement de services
visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à
accroître l?efficacité énergétique (services de mobilité comme
l?autopartage, gestion de la demande électrique, service
d?agrégateurs de stockage (voir encadré ci-dessus);
Verrou 1.2
L?interopérabilité et la modularité des infrastructures de
recharge afin qu?elles soient utilisables pour:
? Différents types et marques de véhicules;
? Plusieurs types de services au-delà de la recharge des
véhicules (paiement du stationnement, services de mobilité
tels que l?autopartage).
Verrou 1.3
Les technologies de réseau (infrastructures, composants)
compatibles avec un déploiement massif et efficace, d?un point
de vue environnemental, des infrastructures de recharge ;
Verrou 1.4
La flexibilité et la capacité d?adaptation des infrastructures de
recharge face aux évolutions possibles de leur environnement et
notamment par rapport à:
? La diversité des sources d?énergie pouvant les alimenter
comme les énergies renouvelables;
? L?évolution de l?environnement urbain à considérer, comme les
bâtiments à énergie positive.
Verrou 1.5
Des systèmes de management de la charge et de la décharge,
tant dans les infrastructures de recharge que dans les véhicules
rechargeables. Des interfaces entre utilisateurs de véhicules
et gestionnaires de réseaux permettant d?équilibrer l?offre de
service du réseau.
Les verrous à caractère organisationnel et
socio-économique
Verrou 2.1
La conception de politique publique synchronisée avec
l?évolution de la maturité de la filière infrastructures de
recharge?véhicules rechargeables;
Verrou 2.2
L?évolution de la répartition de la rentabilité le long de la chaîne
de production et entre les différentes filières (voir encadré ci-
dessous);
Illustration de l?évolution de la chaîne de valeur générée
par le déploiement d?un «écosystème du véhicule
rechargeable»
Sur le plan économique, l?introduction des véhicules
rechargeables entraînera des transferts substantiels de marge
opérationnelle: une création de valeur en amont pour les
fournisseurs de batteries et en aval pour les fournisseurs de
services, notamment de financement.
Un développement à grande échelle des véhicules
rechargeables entraînera aussi des adaptations telles que :
? La baisse des taxes pétrolières (TIPP) à compenser
par d?autres formes de fiscalité qui ne reposent pas
exclusivement sur l?électricité (coût aujourd?hui de
l?électricité au kilomètre environ 5 à 7 fois inférieur au coût
de l?essence au kilomètre);
? La migration des bénéfices vers les batteries et le service
(fabricants de batteries, organismes financiers, opérateurs
de mobilité);
? Des investissements pour renforcer les réseaux de
distribution et les capacités de production électrique;
? La reconversion d?une partie des capacités de
développement et de production des moteurs thermiques
et des boîtes de vitesse.
En France, 30000 emplois sont concernés (constructeurs,
équipementiers?)
18
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Verrou 2.3
La régulation et plus spécifiquement:
? La conception, l?expérimentation et la mise en oeuvre de
dispositifs tarifaires compatibles avec le déploiement d?une
économie des infrastructures de recharge et des véhicules
rechargeables: tarification instantanée, tarification dissuadant
la recharge des véhicules durant les périodes de pointe de
consommation électrique, tarification favorisant l?émergence
du service de mobilité.
? La conception, l?expérimentation et le déploiement de
modèles d?affaires (y compris dans leur dimension juridique)
pour les infrastructures de recharge dans leurs différentes
sphères de déploiement: sphère domestique, espaces publics,
monde de l?entreprise.
Verrou 2.4
Le comportement des consommateurs. Deux aspects sont
concernés:
? Le suivi et la compréhension des comportements d?adoption
des nouveaux produits et services en lien avec le déploiement
des infrastructures de recharge;
? L?interaction entre l?adoption de ces nouveaux produits et
services et l?évolution des comportements de consommation
tels que la consommation d?électricité, de mobilité urbaine, de
véhicules urbains rechargeables.
Verrou 2.5
La compatibilité entre les infrastructures de recharge déployées
et les contraintes urbanistiques, en particulier sur la voie
publique;
Verrou 2.6
La formation des personnes qualifiées pour intervenir sur la
maintenance et l?exploitation des infrastructures de recharge,
y compris en cas d?incidents liés à ces infrastructures et aux
véhicules rechargeables (gestion des risques, intervention
pompiers, etc.)
Synthèse des verrous technologiques et organisationnels
Nature des verrous Verrous
Verrous à caractère
technologique
Verrou 1.1: la fiabilité, la sécurité, la robustesse et l?interopérabilité des systèmes d?information utilisés dans les
infrastructures de recharge
Verrou 1.2: l?interopérabilité et la modularité des infrastructures
de recharge
Verrou 1.3: les technologies de réseau compatibles avec un déploiement massif et efficace d?un point de vue
environnemental, des infrastructures de recharge
Verrou 1.4: la flexibilité et la capacité d?adaptation des infrastructures de recharge face aux évolutions possibles
de leur environnement (sources d?énergie, environnement urbain)
Verrou 1.5: des systèmes de management de la charge et de la décharge, tant dans les infrastructures de
recharge que dans les véhicules rechargeables. Des interfaces entre utilisateurs de véhicules et gestionnaires de
réseaux permettent d?équilibrer l?offre de service du réseau
Verrous à caractère
économique et
organisationnel
Verrou 2.1: la conception de politique publique synchronisée avec l?évolution de la maturité de la filière
infrastructure de recharge?véhicules rechargeables
Verrou 2.2: l?évolution de la répartition de la rentabilité le long de la chaîne de production et entre les différentes
filières
Verrou 2.3: la régulation (dispositifs tarifaires, modèles d?affaires)
Verrou 2.4: le comportement des consommateurs (comportement d?adoption de ces nouveaux produits et
services, évolution des comportements de consommation)
Verrou 2.5: la compatibilité entre les infrastructures de recharge déployées et les contraintes urbanistiques, en
particulier sur la voie publique
Verrou 2.6: la formation des personnes qualifiées pour intervenir sur la maintenance et l?exploitation des
infrastructures de recharge, y compris en cas d?incident (gestion des risques, intervention pompiers, etc.)
19
> 6. Les priorités de recherche
Face à ces verrous, les experts ont identifiés les thématiques de
recherche prioritaires, ventilées dans trois catégories: celles à
caractère environnemental, à caractère technologique et enfin
à caractère organisationnel et socio-économique. Elles sont
en outre adaptées en fonction des trois grandes catégories
de déploiement des infrastructures de recharge: la sphère de
l?entreprise, la sphère domestique et la sphère publique.
Les priorités de recherche à caractère
environnemental
Elles reposent sur:
? la maîtrise des puissances et des consommations
électriques des futurs véhicules rechargeables,
? l?optimisation des ressources énergétiques mobilisées pour
alimenter le futur parc de véhicules rechargeables,
? la prise en compte de l?analyse du cycle de vie de l?ensemble
de la filière.
Les priorités de recherche à caractère
technologique
Elles se répartissent en deux catégories, selon qu?elles sont en
lien avec:
? les matériels et l?électrotechnique des infrastructures de
recharge et des réseaux énergétiques,
? la gestion du système d?information et de l?intelligence
des réseaux pour faire face au déploiement croissant des
infrastructures de recharge et des services associés.
Les priorités de recherche à caractère technologique
Matériels et
électrotechnique des
infrastructures de
recharge et des réseaux
Conception et développement de systèmes de protection des réseaux de distribution adaptés au
déploiement des infrastructures de recharge
Conception et développement de capteurs et d?organes de coupure
téléopérables
Conception et développement de systèmes et d?architectures adaptés au fonctionnement en mode
dégradé des infrastructures de recharge
Conception et développement de modèles et d?outils de suivi du vieillissement des matériels, d?anticipation
et de détection, de localisation des pannes sur les infrastructures de recharge
Gestion du système
d?information et
intelligence des réseaux
des infrastructures de
recharge et des services
associés
Conception et développement d?outils de prévision (à court et moyen terme) de la demande énergétique
liée au déploiement des infrastructures de recharge
Conception et développement d?outils transverses et de normes pour le dialogue et la circulation
d?informations entre les acteurs du système
Conception et développement d?outils permettant de gérer les phases d?entrées et de sorties des îlots
énergétiques (tels que définis dans la vision3) pour les infrastructures de recharge
Conception et développement d?interfaces permettant des transmissions optimisées d?informations entre
les différents acteurs et les différentes composantes de l?écosystème véhicule et mobilité électrique:
maisons, postes sources, par exemple (voir encadré p. 9)
Conception et développement d?outils de conduite en temps réel des infrastructures de recharge:
estimation de l?état, automatisation de la gestion des défaillances, du réglage de la tension?
Conception et développement d?outils de planification du déploiement des infrastructures de recharge et
des réseaux de distribution associés
20
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Les priorités de recherche à caractère
organisationnel et socio-économique
Elles s?articulent autour de huit axes:
? l?amélioration de la compréhension du comportement
d?adoption, par le consommateur, des produits et services
offerts par les infrastructures de recharge et les véhicules
rechargeables associés;
? l?amélioration des connaissances sur les réactions à court,
moyen et long terme des consommateurs à des stimuli
tarifaires ;
? le développement de méthodologies de suivi à moyen et
long terme du comportement des consommateurs, ayant
adopté des produits et services innovants en lien avec les
infrastructures de recharge;
? le développement de méthodes d?analyse coûts?bénéfices
du déploiementdes infrastructures de recharge, notamment
pour asseoir leur financement sur des bases pertinentes ;
? le développement de travaux de prospective sur l?évolution
de l?environnement technologique des infrastructures de
recharge: évolution en termes de véhicules rechargeables, de
technologies de recharge, de réseaux électriques intelligents.
Cela afin d?évaluer, notamment, l?impact de ces évolutions sur
les options en matière d?infrastructures de recharge ;
? le développement de modèles d?affaires et d?un
environnement de régulations favorable à l?émergence de
nouvelles activités, en particulier dans le cadre du déploiement
des infrastructures de recharge à long terme ;
? la conception de systèmes institutionnels (règles, normes,
cadres juridiques) adaptés à l?évolution du rôle des différents
acteurs (collectivités, gestionnaires de réseaux de distribution,
opérateurs de services de mobilité) ;
? le développement d?un cadre concurrentiel stable
indispensable à la mise en oeuvre d?investissements
significatifs pour organiser la transition des réseaux électriques
actuels vers des réseaux électriques intelligents.
Une attention particulière devra être portée d?une part au
choix des segments de consommateurs dont on suivra les
comportements (adoption, effet rebond4) et d?autre part aux
études prospectives qui permettront d?évaluer les différentes
options technologiques (bâtiments à énergie positive, véhicules
électriques ou hybrides).
4 - Tout ou partie des gains liés à l?introduction d?une technologie ou d?un
dispositif plus performant peut être annulé par des évolutions de l?usage desdites
technologies ou des biens et services les incorporant. C?est ce qu?on appelle l?effet
rebond.
21
> 7. Les besoins de démonstrateurs de
recherche
Les réflexions précédentes permettent de hiérarchiser des
besoins de démonstrateurs de recherche, ces technologies
testées au stade expérimental entre la phase de recherche
et l?industrialisation. Ils serviront de cadre au futur Appel à
manifestation d?intérêt sur les infrastructures de recharge pour
les véhicules rechargeables.
Une attention particulière sera accordée à la capitalisation des
retours d?expériences liés aux démonstrateurs de recherche
déjà engagés notamment sur la thématique des véhicules
routiers à faibles émissions de gaz à effet de serre.
Les complémentarités avec les futurs démonstrateurs de
recherche sur la mobilité, les bâtiments à énergie positive et
les réseaux électriques intelligents seront également prises en
compte.
Le groupe d?experts n?a pas souhaité être prescripteur d?options
technologiques, organisationnelles ou socio-économiques.
Les besoins de démonstrateurs de recherche sont spécifiés
selon quatre fonctions. Libre aux futurs porteurs de projets de
démontrer que les options technologiques, organisationnelles
ou socio-économiques qu?ils portent sont les mieux à même de
répondre aux fonctions définies.
1re fonction: l?interopérabilité et
l?adaptabilité des infrastructures de recharge
au niveau national et européen
De telles infrastructures de recharge devront:
? être multitension, notamment pour pouvoir délivrer de la très
basse tension pour les véhicules non équipés d?un chargeur
embarqué;
? accepter différents modèles, marques et gammes de
véhicules, du 2-roues électrique au poids lourd;
? être adaptées à des flottes de véhicules rechargeables de
différents volumeset donc dimensionnées en conséquence;
? accepter différents modes de fourniture d?énergie et
notamment les sources renouvelables;
? être adaptées ou adaptables à différentes options
d?implantation (ex: borne isolée sur la voie publique,
ensemble de bornes dans des stations de recharge);
? être modulables dans leur conception et leur
fonctionnalité, notamment pour pouvoir s?adapter à des
niveaux différents de volume de déploiement, qui seront
fonction des différentes sphères possibles de déploiement.
Leur conception, leur implantation et leur maintenance devront
également leur permettre d?être évolutives afin de pouvoir
intégrer les évolutions techniques dans le domaine de la
recharge des véhicules électriques (par exemple, l?induction).
2e fonction: la sécurité, la fiabilité et la
robustesse des infrastructures de recharge à
l?échelle nationale comme européenne
Au-delà de leur capacité à prévenir les incidents aussi bien dans
les sphères publique (voirie, parking public), domestique (chez
le particulier) et de l?entreprise, les options technologiques
choisies pour les infrastructures de recharge devront permettre
un fonctionnement sûr en mode dégradé, tant pour les
individus que les véhicules, notamment pour faire face à des
actes de vandalisme.
Elles devront également être cohérentes avec les normes
européennes en préparation en matière d?infrastructure de
recharge pour les véhicules rechargeables.
3e fonction: la communication voire
l?intelligence des infrastructures de recharge
Les infrastructures de recharge devront être à la fois
communicantes et intelligentes.
Communicantes afin de permettre la circulation d?informations
entre le véhicule, la borne et l?usager, par exemple pour
renseigner sur l?état de disponibilité ou le niveau de tension
requis.
Intelligentes afin d?assurer la recharge, mais aussi la gestion de
l?utilisation du véhicule, comme l?horodatage, la location dans le
cadre de l?autopartage ou le stationnement. Les infrastructures
de recharge devront être associées à la gestion du réseau
de distribution d?électricité pour permettre, par exemple, la
recharge effective hors des périodes de pointe ou inversement
la mobilisation des capacités de stockage résiduel des véhicules
connectés pour venir en appui au réseau électrique.
Les démonstrateurs de recherche proposés permettront
de tester différents protocoles de communication,
notamment pour s?adapter aux différentes sphères possibles de
déploiement.
4e fonction: être insérées dans un modèle
d?affaires adapté aux différentes sphères de
déploiement envisageables
L?objectif est de concevoir, d?expérimenter puis de déployer
des environnements d?affaires (y compris juridiques et
réglementaires) adaptés aux sphères de déploiement
des infrastructures de recharge: entreprise, sphère
domestique et sphère publique. Ces dernières répondent
à des logiques économiques spécifiques, par exemple
des contraintes financières de nature différente liées à un
rapport à l?endettement particulier. Elles demanderont des
expérimentations de modèles d?affaires et des systèmes de
régulation adaptés.
22
Feuille de route
sur les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables
Les démonstrateurs de recherche proposés devront être des
projets intégrés et interdisciplinaires portant sur au moins
deux des quatre fonctions décrites ci-dessus.
Ils pourront prendre place sur l?ensemble du territoire
national (métropole et DOM-COM). Les projets développés
dans le cadre de la coopération transfrontalière sur les
infrastructures de recharge et les véhicules rechargeables seront
éligibles, à condition qu?une part significative du projet prenne
place sur le territoire national.
Une attention particulière sera accordée aux possibilités de
transfert et de reproductibilité des options technologiques,
organisationnelles et socio-économiques déployées dans des
contextes urbains similaires. Ce point est essentiel, d?une part
pour l?industrialisation de la filière et d?autre part pour faire face
aux objectifs du facteur 4 à l?horizon de 2050.
Les démonstrateurs devront être réels et permettre le
déploiement et l?expérimentation d?un nombre significatif
d?infrastructures de recharge dans différents espaces de
déploiement. Néanmoins certaines problématiques de
recherche pourront être traitées par la modélisation et la
simulation ou donner lieu à des essais en laboratoire.
Dans ce cadre, l?impact du déploiement d?un nombre important
de bornes de recharge pourra être modélisé pour évaluer des
boucles de distribution à l?échelle d?un ou de plusieurs postes
sources (voir encadré p. 9).
La taille des démonstrateurs devra être suffisamment
significative pour que les options technologiques,
organisationnelles et économiques proposées puissent
constituer de réelles preuves de faisabilité et de pertinence
au regard de l?engagement de déployer de 1 à 2millions de
véhicules électriques à l?horizon de 2020.
Au-delà de l?adéquation entre les projets de démonstrateurs
proposés et les fonctions décrites ci-dessus, une attention
particulière devra être accordée:
? aux bilans environnementaux (notamment en termes
de réduction des émissions de gaz à effet de serre) et
économiques des démonstrateurs de recherche proposés et
des réplications ultérieures envisagées;
? à l?impact des options technologiques, organisationnelles et
socio-économiques expérimentées sur le fonctionnement, le
dimensionnement et la gestion des réseaux de distribution
d?électricité.
Enfin, les démonstrateurs de recherche devront permettre
d?éclairer les décideurs sur le cadre juridique et normatif
à mettre en place et sur les problématiques transverses,
notamment les besoins en matière de formation pour la
maintenance des infrastructures de recharge.
> 8. Eléments de références
bibliographiques
«Feuille de route sur les réseaux et systèmes électriques
intégrant les énergies renouvelables»
ADEME
2008
«Feuille de route sur les bâtiments et îlots à énergie positive
et à bilan carbone minimum»
ADEME
2010
«Strategy paper, Smart System for the full Electric Vehicle»
EPoSS
2008
«Strategy paper, Electrification Approach to Urban Mobility
and Transport»
ERTRAC/EPoSS
2009
«European Roadmap Electrification of Road Transport»
ERTRAC/EPoSS/Smartgrids
2009
23
> 9. Annexe: Comparaisons
internationales
L?évolution des véhicules électriques peut varier très
fortement d?un pays à l?autre, en fonction de la disposition des
infrastructures.
Par conséquent, au niveau international plusieurs initiatives,
associant constructeurs automobiles et énergéticiens, émergent
aujourd?hui pour expérimenter à l?échelle d?une ville un système
de mobilité urbaine propre alliant véhicules électriques ou
véhicules hybrides rechargeables et infrastructures de recharge.
Parmi les plus ambitieux, il convient de mentionner:
? l?annonce du gouvernement b ritannique de faire du
Royaume-Uni la capitale des véhicules électriques et d?y
implanter 250 stations de recharge en plus des 75 déjà
présentes;
? les projets norvégien et danois de se doter respectivement
de 400 et 20000stations de recharge, accompagnées
d?entreprises pionnières innovantes telles que Better Place
(pour l?infrastructure) et Th!nk (pour les véhicules);
? VW et EON annoncent 20 véhicules hybrides rechargeables en
test à Berlin d?ici à 2010;
? dans le cadre du projet «E-Mobility», soutenu par le
gouvernement allemand, Daimler et le groupe RWE prévoient
de réaliser un test grandeur nature pour développer un réseau
de stations de recharge pour de futures voitures électriques
dans plusieurs villes européennes;
? TEPCO et les constructeurs japonais travaillent sur le véhicule
hybride rechargeable au Japon avec notamment un système
de recharge rapide;
? Project Better Place en Israël, où la compagnie veut installer
1500000 bornes d?échange et de recharge de batteries;
? «The EV project» du Department Of Energy aux USA prévoit
le déploiement d?une première infrastructure de recharge
pour l?été 2010 dans les villes principales de cinq Etats. De
plus, l?université Delaware et la ville de Newark aux Etats-Unis
mènent des études et conduisent des expérimentations sur le
concept «Vehicle to Grid» (V2G);
? la politique volontariste des gouvernements allemand et
français pour le développement d?un réseau de stations de
recharge transfrontalier avec notamment la mise en place du
premier projet au monde de démonstration autour du véhicule
électrique dans la région entre Strasbourg et Stuttgart/
Mannheim/Karlsruhe. Il a pour objet de démontrer les vues
communes entre la France et l?Allemagne dans le domaine
de la standardisation afin d?accélérer la création d?une norme
européenne unique en matière de véhicules électriques et de
concevoir les infrastructures nécessaires;
Sur le plan technique, de nombreux travaux sont menés
pour définir un standard de prise électrique côté véhicule. Ils
reposent sur les échanges menés au niveau normatif par les
groupes de travail ISO5, CEI6 (Europe, monde) et SAE7 (USA).
Jusqu?ici l?absence de standard unique pour la connectique de
l?infrastructure de charge a conduit à la multiplication de prises
différentes, avec l?Asie et les Etats-Unis d?un coté et l?Europe de
l?autre.
Aux Etats-Unis et au Japon, le standard s?oriente vers une
alimentation monophasée pour la charge normale et continue
pour la charge rapide. En Europe, le standard s?oriente vers une
alimentation monophasée ou triphasée pour la charge lente et
triphasée pour la charge rapide.
Le moyen de communication borne/véhicule est en
cours d?étude au sein de la CEI/ISO. Les questions d?une
communication filaire ou sans fil ainsi que celle du débit ne sont
pas tranchées à ce jour.
5 - L?ISO (Organisation internationale de normalisation) est le plus grand
producteur et éditeur mondial de normes internationales.
6 - La Commission Electrotechnique Internationale (CEI) est la première
organisation mondiale qui élabore et publie des normes internationales pour tout
ce qui a trait à l?électricité, à l?électronique et aux technologies apparentées.
7 - La Société des ingénieurs de l?automobile (The Society of Automotive Engineers
- SAE), née en 1905 aux Etats-Unis, élabore des normes dans les domaines de
l?automobile et de l?aérospatial.
L?ADEME en bref
L?Agence de l?Environnement et de la Maîtrise de l?Energie
(ADEME) est un établissement public sous la triple tutelle
du ministère de l?Ecologie, du Développement durable, des
Transports et du Logement, du ministère de l?Industrie, de
l?Energie et de l?Economie numérique et du ministère de
l?Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle participe à la
mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de
l?environnement, de l?énergie et du développement durable.
Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche
environnementale, l?agence met à disposition des entreprises,
des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public,
ses capacités d?expertise et de conseil. Elle aide en outre au
financement de projets, de la recherche à la mise en oeuvre
et ce, dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la
préservation des sols, l?efficacité énergétique et les énergies
renouvelables, la qualité de l?air et la lutte contre le bruit.
www.ademe.fr
9
7
8
2
3
5
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3
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