Pôles (les) de compétitivité. Leur apport pour les politiques du MEEM

DEPRESLE, Bruno ; DUPONT-KERLAN, Elisabeth ; LEHOUX, Gérard ; SCHMITT, Alby

Auteur moral
France. Conseil général de l'environnement et du développement durable
Auteur secondaire
Résumé
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">La mission s'est déroulée dans un contexte d'une part d'évaluation des pôles mené par un cabinet extérieur et d'autre part de discussions interministérielles sur l'évolution des pôles. Elle rappelle que la politique des pôles est interministérielle et que les enjeux de transition énergétique et écologique sont aussi importants que ceux de politique industrielle. Elle recommande de défendre le caractère interministériel des pôles et de participer pleinement à cette politique. Elle recommande également de conserver la diversité des pôles et de faire prévaloir une dynamique de coopération sur une logique de catégorisation entre des pôles nationaux et des pôles régionaux, telle que proposée par le ministre chargé de l'économie. Après avoir examiné plusieurs scénarios, la mission privilégie un scénario, qui au lieu distinguer des pôles nationaux et des pôles régionaux, favorise un fonctionnement moderne en réseaux sur des thèmes tels que la mer, le bâtiment durable, l'énergie, les transports et les écotechnologies. Les pôles de compétitivité ont toute leur place dans la chaîne de l'innovation du ministère et leur rôle peut être renforcé, notamment pour augmenter la qualité des projets (TEPCV, Greentech, ... ). La mission suggère que le ministère assure le pilotage stratégique de trente pôles sur soixante-neuf et un suivi attentif de huit autres.
Editeur
CGEDD
Descripteur Urbamet
pôle ; compétitivité ; aide à la décision ; service administratif ; action politique ; objectif ; innovation ; réseau d'information ; coopération ; POLE DE COMPETITIVITE ; transition écologique ; transition énergétique ; ÉNERGIE ; MER ; TRANSPORTS
Descripteur écoplanete
communication publique ; gestion de l'information
Thème
Méthodes - Techniques ; Economie
Texte intégral
MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'ÉNERGIE ET DE LA MER Les pôles de compétitivité Leur apport pour les politiques du MEEM Rapport 010561-01 établi par Bruno Depresle, Elisabeth Dupont-Kerlan (coordinatrice), Gérard Lehoux et Alby Schmitt Juillet 2016 Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités passées ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction de ce rapport. Sommaire Résumé.....................................................................................................................5 Liste hiérarchisée des recommandations.............................................................8 Recommandations de niveau 1........................................................................................8 Recommandations de niveau 2........................................................................................8 Recommandations de niveau 3........................................................................................8 Introduction..............................................................................................................9 1. Le contexte..........................................................................................................10 1.1. Pôles et clusters, un outil de dynamisation...............................................................10 1.2. Les pôles, une politique publique régulièrement évaluée.........................................11 1.3. Des aides à l'animation des pôles............................................................................11 1.4. Les financements de l'innovation..............................................................................12 1.5. Des pôles encore jeunes..........................................................................................14 1.6. Des PC largement orientés vers les PME.................................................................14 1.7. Une politique qui semble porter ses fruits.................................................................15 1.8. Des évolutions nécessaires du fait du contexte budgétaire et administratif..............15 1.9. Une opportunité de requestionner les pôles de compétitivité....................................15 2. Le rôle des pôles.................................................................................................17 2.1. Introduction............................................................................................................... 17 2.2. Deux rôles essentiels des Pôles de compétitivité.....................................................17 2.2.1. Animation du réseau......................................................................................17 2.2.2. Émergence et accompagnement des projets d'innovation.............................18 2.2.3. Autres fonctions remplies par les pôles..........................................................18 2.2.4. Une attente : l'effet d'entraînement................................................................19 2.3. Les questions posées...............................................................................................19 2.3.1. Des fonctions nécessaires même si elles peuvent être inégalement remplies par les PC................................................................................................................ 19 2.3.2. Des fonctions suffisantes pour justifier un maintien en l'état ?.......................20 2.4. Une attente forte vis-à-vis de l'État...........................................................................21 2.4.1. Une revendication unanime de maintien de l'État dans le dispositif...............21 2.4.2. Un besoin d'orientations stratégiques...........................................................21 3. Les pôles et le MEEM.........................................................................................23 3.1. Le MEEM, des compétences larges.........................................................................23 3.1.1. Des domaines d'activité et des politiques qui dépassent la seule écologie....23 3.1.2. Des politiques de long terme à forts enjeux internationaux............................23 3.2. Des secteurs économiques performants et demandeurs d'innovations....................24 3.2.1. ... très liés à l'action publique.........................................................................24 3.2.2. ... avec une croissance supérieure au reste de l'économie...........................24 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 1/97 3.2.3. ...suscitant des technologies clés vertes........................................................25 3.2.4. ... et consommateurs d'innovations génériques.............................................25 3.3. Des pôles où domaines du MEEM et technologies vertes sont très présents...........25 3.3.1. La moitié des pôles labellise plus de 50 % de ses projets sur des domaines du MEEM...................................................................................................................... 25 3.3.2. Une bonne couverture des politiques du MEEM............................................26 3.3.3. Le MEEM chef de file ou référent associé pour la moitié des pôles...............27 3.3.4. Le réseau scientifique et technique du MEEM, présent mais peu actif...........28 3.4. Trente pôles de compétitivité stratégiques pour le « MEEM »..................................28 3.4.1. Trente pôles indiscutables..............................................................................28 3.4.2. Huit autres pôles méritent un suivi actif..........................................................29 3.4.3. La transition écologique concerne tous les pôles...........................................30 3.5. Des réseaux existants ou à constituer autour des thématiques du MEEM...............32 3.5.1. Les pôles s'organisent spontanément en inter-pôles......................................32 3.5.2. Une animation par le MEEM reconnue mais qui doit évoluer.........................32 4. Les pistes d'évolution des pôles pour contribuer aux politiques MEEM.....34 4.1. Les enjeux des politiques MEEM..............................................................................34 4.1.1. Des politiques porteuses d'enjeux majeurs....................................................34 4.1.2. Des politiques avec des besoins et opportunités d'innovation........................34 4.1.3. Des politiques à enjeux aux niveaux international, national et local...............35 4.1.4. Les pôles, un outil « amont » décisif pour ces politiques................................35 4.1.5. Le MEEM, partie prenante indispensable dans la politique des pôles de compétitivité............................................................................................................. 36 4.1.6. Le MEEM a des leviers dans la chaîne d'innovation......................................37 4.2. Un rôle territorial des pôles reconnu.........................................................................37 4.2.1. Quelle articulation avec d'autres dispositifs territoriaux ?...............................38 4.2.2. Des modifications administratives imposant une évolution.............................39 4.3. La nouvelle France industrielle (NFI)........................................................................39 4.3.1. «Construire l'industrie française du futur»......................................................39 4.3.2. Les «neuf solutions industrielles»...................................................................40 4.3.3. Les neuf solutions NFI, le MEEM et les pôles de compétitivité.......................40 4.3.4. Neuf solutions qui couvrent mal les besoins et les perspectives de la transition écologique............................................................................................................... 41 4.3.5. NFI et pôles de compétitivité : des objectifs complémentaires.......................42 4.4. Une présence de l'État souhaitée.............................................................................43 5. Scénarios d'évolution.........................................................................................44 5.1. Faut-il plusieurs catégories de pôles ?......................................................................44 5.2. La gouvernance des pôles........................................................................................45 5.2.1. Aspects financiers..........................................................................................45 5.2.2. Orientations techniques.................................................................................46 5.3. Le financement des projets.......................................................................................47 5.4. Les scénarios possibles............................................................................................47 5.4.1. Statu quo : maintien des pôles État avec crédits d'animation État.................47 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 2/97 5.4.2. «Maintien des pôles État avec transfert des crédits d'animation aux Régions».........................................................................................................48 5.4.3. «Quelques pôles État et des pôles régionaux» avec transfert sélectif de crédits d'animation aux Régions.....................................................................49 5.4.4. «Maintien des pôles et renforcement des réseaux thématiques»..........49 Conclusions...................................................................................................51 Annexes..........................................................................................................55 1. Lettre de mission........................................................................................56 2. Carte des pôles...........................................................................................58 3. Exemples d'appels à projet et expérimentations favorisant la transition écologique et énergétique..............................................................................59 4. Les techno clés...........................................................................................60 5.1. Tableau 1 : Les pôles et leurs champs d'intérêt.................................64 5.2. Tableau 2 : Pôles de compétitivité et MEEM.......................................66 6. Les trente pôles «MEEM» stratégiques et les huit pôles méritant un suivi actif..........................................................................................................72 7. Les réseaux «écotechnologies» et «bâtiment durable».......................75 8. La nouvelle France industrielle...............................................................76 9. Les thématiques MEEM et leurs enjeux..................................................78 9.1. Mobilités transports........................................................................................78 9.2. Mer................................................................................................................. 79 9.3. Énergie........................................................................................................... 81 9.4. Écotechnologies liées à la lutte contre les pollutions (eau, air, risques....) et la protection des milieux.............................................................................................82 9.5. Ville durable et construction............................................................................86 Les enjeux.....................................................................................................86 Les pôles de compétitivité concernés............................................................88 10. Plate-forme commune État Régions : « ensemble pour l'emploi mars 2016 » (extrait).................................................................................................89 11. Liste des personnes rencontrées ou contactées................................91 12. Glossaire des sigles et acronymes.......................................................94 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 3/97 Résumé La politique des pôles de compétitivité est un des axes de la politique interministérielle d'innovation française mise en place en 2005, chaque pôle étant caractérisé par un thème et un territoire. La troisième phase des pôles 2013-2018 est en cours. Par lettre du 24 février 2016, la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer (MEEM) a confié au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) une mission relative à la contribution des pôles de compétitivité aux politiques du MEEM. La mission a rencontré divers acteurs aux niveaux national et local. Compte tenu de l'évaluation en cours par un cabinet extérieur de tous les pôles, elle a choisi de ne rencontrer qu'un échantillon de pôles dans les différents domaines d'activité du ministère. Les 69 pôles labellisés début 2016 sont concernés par les enjeux de transition écologique et énergétique. La mission a identifié 30 pôles stratégiques et huit pôles importants pour les politiques du MEEM. Les pôles font émerger avec succès et accompagnent des projets collaboratifs de recherche qui sont déposés auprès des différents dispositifs de financement : fonds unique interministériel (FUI), programme d'investissements d'avenir (PIA), agence nationale de la recherche (ANR), ou appels européens. Ils incluent de plus en plus les petites et moyennes entreprises (PME). Le rôle des pôles est à renforcer dans la chaîne de l'innovation du MEEM, notamment pour alimenter les divers appels à projets et à expérimentations sur les territoires en lien avec la croissance verte et bleue. Les études en cours et à venir de France Stratégie soulignent la forte impulsion donnée par les pôles à l'effort des PME en recherche et développement (R&D). Elles apporteront des compléments sur leurs effets d'entraînement sur la compétitivité, même si la mesure de ces effets est sans doute un peu prématurée. Les synergies entre pôles existent, soit à l'initiative des pôles eux-mêmes sur un même domaine ou par complémentarité, soit à l'initiative des administrations centrales. Ainsi pour le ministère, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) anime les pôles aéronautiques et le commissariat général au développement durable (CGDD) deux réseaux, bâtiment durable et écotechnologies. La mission recommande de faire le bilan de ces réseaux, de les ajuster en donnant plus de visibilité à l'énergie, à la mer, à l'eau et de créer un réseau transport. La réforme territoriale mise en place par la loi « nouvelle organisation territoriale de la République » (NOTRe) du 7 août 2015 a accru les compétences économiques des Régions et a modifié les périmètres de certaines d'entre elles. La plate-forme État -Régions du 30 mars 2016, signée par le Premier ministre et le Président de l'association des régions de France (ARF), fixe notamment des orientations pour les pôles. Prenant acte de cette évolution et de la tendance à la baisse des crédits d'État, le ministre de l'économie préconise d'articuler les pôles autour des neuf solutions de la nouvelle France industrielle (NFI), en distinguant des pôles nationaux et des pôles régionaux. La mission rappelle que la politique des pôles est interministérielle et que les enjeux de transition écologique et de croissance verte et bleue, renforcés par la loi sur l'énergie et l'accord de Paris sur le climat, sont aussi importants que ceux de la politique industrielle. Il y a même une complémentarité, la NFI étant plus avale et s'intéressant davantage à des objets alors que la transition écologique et énergétique interpelle Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 5/97 toute la société dans ses modes de vie et doit engendrer des mutations. La mission recommande au MEEM de défendre le caractère interministériel des pôles et de prendre toute sa place dans la politique de l'État en la matière. Le fonctionnement des pôles est généralement assuré à moitié par des subventions de l'État et des collectivités, complétées de crédits privés, essentiellement des cotisations des membres. La question d'un éventuel désengagement partiel de l'État, qui porte sur moins de 20 M de crédits d'animation versés aux pôles, est celle qui suscite le plus d'inquiétude des personnes rencontrées. Tous les acteurs souhaitent un maintien des pôles, éventuellement après quelques ajustements et tous sont demandeurs d'une présence de l'État : les industriels et les chercheurs insistent notamment sur le besoin d'expertise nationale, de neutralité dans le choix des sujets, de visibilité nationale, ainsi que sur l'intérêt de synergies entre pôles. Après avoir examiné plusieurs scénarios, la mission privilégie un scénario qui, au lieu de créer deux catégories de pôles, nationaux et régionaux, à partir d'une définition centralisée de filières, favorise un fonctionnement moderne en réseaux, à la fois horizontaux (inter-clusters) et verticaux (selon une logique ascendante qui fait la spécificité et le succès des pôles). Enfin la mission émet quelques recommandations pour que les pôles contribuent mieux aux politiques du MEEM. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 6/97 Liste des recommandations 1.Assurer le pilotage stratégique de 30 pôles indiscutablement liés à ses politiques, en copilotage le cas échéant.(MEEM)........................................29 2.Renforcer et valoriser le rôle des pôles dans la chaîne de l'innovation pour alimenter les appels à projets et autres initiatives du MEEM pour la croissance verte. (MEEM)...............................................................................37 3.Conforter les pôles, affirmer leur caractère interministériel, y affirmer la place du MEEM. (MEEM).................................................................................43 4.Conserver la diversité des pôles et faire prévaloir entre eux la dynamique de coopération sur une logique de catégorisation et, a fortiori, de hiérarchisation. (interministériel)...............................................45 5.Demander un maintien de crédits d'animation État. (MEEM)..................45 6.Conforter, élargir ou faire émerger des réseaux (mer, bâtiment durable, écotechnologies, mobilité-transports, énergies...) et y renforcer la présence du MEEM en associant les directions centrales et les établissements publics. (MEEM)....................................................................46 7.Localement, examiner, au cas par cas, l'articulation des pôles avec les IRT, ITE et clusters. (MEEM)...........................................................................46 8.Défendre le maintien du fonds FUI «projets». (MEEM)............................47 9.Demander des crédits de recherche «MEEM» (sur le modèle du « défunt » PREDIT) par quote-part, du PIA ou des appels à projets. (MEEM)..............................................................................................................47 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 7/97 Liste hiérarchisée des recommandations Recommandations de niveau 1 3.Conforter les pôles, affirmer leur caractère interministériel, y affirmer la place du MEEM. (MEEM)...............................................41 4.Conserver la diversité des pôles et faire prévaloir entre eux la dynamique de coopération sur une logique de catégorisation et, a fortiori, de hiérarchisation. (MEEM)............................................44 1.Assurer le pilotage stratégique de 30 pôles indiscutablement liés à ses politiques, en copilotage le cas échéant.(MEEM).......29 Recommandations de niveau 2 2.Renforcer et valoriser le rôle des pôles dans la chaîne de l'innovation pour alimenter les appels à projets et autres initiatives du MEEM pour la croissance verte. (MEEM)...............36 6.Conforter, élargir ou faire émerger des réseaux (mer, bâtiment durable, écotechnologies, mobilité-transports, énergies...) et y renforcer la présence du MEEM en associant les directions centrales et les établissements publics. (MEEM).........................45 5.Demander un maintien de crédits d'animation État. (MEEM). .44 8.Défendre le maintien du fonds FUI «projets». (MEEM).............46 9.Demander des crédits de recherche «MEEM» (sur le modèle du « défunt » PREDIT) par quote-part, du PIA ou des appels à projets. (MEEM)................................................................................46 Recommandations de niveau 3 7.Examiner, au cas par cas, l'articulation des pôles avec les IRT, ITE et clusters. (MEEM)...................................................................45 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 8/97 Introduction Par lettre du 24 février 2016, la ministre a confié une mission au conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) visant à apprécier le rôle des pôles de compétitivité dans l'accompagnement des politiques du ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer (MEEM). Dans cette saisine, elle rappelle que la création de ces pôles a permis de construire un modèle, avec une animation copilotée par l'État et les Régions, dont tous s'accordent à reconnaître le succès en matière d'innovation collaborative et de développement des entreprises. Elle évoque deux éléments qui pourraient modifier sensiblement cette politique. D'une part la loi du 7 août 2015 sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) fusionne des Régions et renforce leurs compétences économiques. D'autre part le ministère de l'économie préconise d'articuler les pôles autour des neuf solutions de la « nouvelle France industrielle » (NFI), qu'il considère comme la seule dynamique structurante de l'économie française, orientation qui s'accompagnerait d'un désengagement de l'État et de regroupements de pôles autour de neuf chefs de file, un par solution NFI. La ministre souligne le besoin de diffusion massive, dans l'économie et la société, de technologies innovantes qui mettent à disposition des entreprises, des consommateurs et des citoyens, des produits et services économes en ressources, respectueux de l'environnement, facteur clé pour la réussite de la transition écologique. Elle demande donc au CGEDD de faire un point sur la contribution actuelle des pôles aux politiques structurantes du MEEM (transition écologique, accord de Paris...), d'identifier ceux qui sont concernés, de recenser les dispositifs dans lesquels ils sont engagés pour accompagner les projets, d'évaluer leurs démarches partenariales ainsi que leur effet d'entraînement sur les entreprises qui n'en sont pas membres. Elle demande enfin d'examiner des scénarios d'évolution de ces pôles. Le rapport rappelle d'abord le contexte des pôles de compétitivité (PC) puis leur rôle. Il identifie ensuite les pôles particulièrement concernés par les politiques portées par le MEEM. Il analyse l'action de ces pôles face aux exigences des politiques du MEEM. Il présente ensuite divers scénarios liés aux hypothèses et en tire des conclusions. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 9/97 1. Le contexte Le terme de «pôle de compétitivité» (PC) est complexe : «compétitivité» renvoie vers les entreprises (qui ne constituent pas les seuls membres des PC) et appelle une évaluation d'ordre économique alors que le terme «pôle» renvoie à une localisation territoriale et à une évaluation plus globale. Avant de problématiser la question posée par la ministre, la mission a jugé nécessaire de replacer les pôles de compétitivité dans un contexte général (géographique, historique et administratif) qui permette de mieux apprécier leur rôle, leurs finalités et leurs modes d'action. 1.1. Pôles et clusters, un outil de dynamisation Les pôles de compétitivité sont une création française dérivée des clusters, groupements «naturels» (ou grappes) d'entreprises en une région qui semblent maximiser à la fois le dynamisme des entreprises et celui de la région qui les héberge. Associés à des centres de recherche et de formation, ils constituent des «écosystèmes» favorables à l'innovation. Le plus célèbre d'entre eux, la «référence», est la Silicon Valley, berceau du numérique et aujourd'hui lieu d'installation privilégié des entreprises numériques (notamment les quatre géants du GAFA1). La compétitivité ne concerne donc pas les seules entreprises, mais aussi les territoires qui attirent entreprises, investissements, ingénieurs, chercheurs et techniciens et constituent ensuite un terreau générant une spirale positive de dynamisme et de succès. La loi du 12 juillet 1999 sur l'innovation et la recherche visait déjà à renforcer le lien entre la recherche et les entreprises, en encourageant par exemple les chercheurs à créer de jeunes pousses. En 2005, puis en 2009, le gouvernement a décidé de lancer un appel à projets pour des pôles de compétitivité afin de favoriser la synergie entre laboratoires de recherche et organismes de formation d'une part et entreprises d'autre part, sur un territoire et autour d'un thème. Les réponses ont été plus nombreuses qu'envisagé. Ainsi, suite à ces deux appels et aux évaluations successives des pôles, jusqu'à 71 pôles ont été labellisés devenus 69 au début 2016 après regroupement. (cf. annexe 2 - cartes des pôles ­ page 56). L'appellation «pôle de compétitivité» désigne à la fois l'association des membres (entreprises, instituts de recherche...) avec son conseil d'administration, son président (généralement très actif), son bureau et les permanents de la structure. Le budget de fonctionnement est financé essentiellement par des subventions d'État et des collectivités et par des cotisations des membres. Les pôles sont soumis à des règles de fonctionnement, des objectifs de performance et des évaluations périodiques. Les PC ont une vocation affirmée de dynamisation de leur territoire sur des thématiques choisies, en associant entreprises, universités et instituts ou centres de recherche. Ils obéissent tous à un modèle peu ou prou identique avec des orientations et des échéances nationales. Les thèmes devant être porteurs, leur choix a une dimension «innovation» importante. Enfin, les pôles devant couvrir un ensemble de thématiques et émaner de territoires définis, leur nombre est de 69 aujourd'hui, mais il y a 95 départements en France métropolitaine. 1 Google, Apple, Facebook, Amazon. Les pôles de compétitivité Page 10/97 Rapport 010561-01 La dynamisation s'exerce de plusieurs manières : collaboration des «grosses entreprises» avec les «petites» ; mise en contact de «chefs de file» avec de nouveaux entrants ou bien de maîtres d'oeuvre avec des fournisseurs ; apprentissage et aide à la structuration des projets de recherche et d'innovation ; aide et orientation dans le choix des projets ; labellisation de projets afin de les «légitimer» et d'opérer un « filtrage » de projets non susceptibles d'être financés compte tenu de leur inadéquation avec les exigences des pouvoirs publics ; accès à la recherche ; facilitation pour la recherche de financements ; spécialisation des écoles, instituts et universités vers des filières utiles au pôle ; renforcement de l'image des entreprises, du domaine et de la région, mutualisation de connaissances et de compétences... Le rôle du pôle, et principalement de ses permanents, est de promouvoir, faciliter ou mettre en oeuvre ces divers types d'actions. Compte tenu de l'importance du développement de l'innovation en France, l'État a pris une part active dans la création et le suivi de ces pôles de compétitivité. 1.2. Les pôles, une politique publique régulièrement évaluée Lors de leur création, l'État a décidé d'aider financièrement les pôles de deux manières : d'une part en leur fournissant une aide pour leur fonctionnement (crédits dits d'«animation») et d'autre part en participant au financement de leurs projets présentés, essentiellement par le fonds unique interministériel (FUI). L'État valide également les feuilles de route des PC qui fixent des objectifs portant notamment sur le champ et la nature des actions (innovation avec dépôt de brevets ou de titres de propriété intellectuelle, promotion de projets collaboratifs, présence à l'international...), ou bien l'influence et l'insertion locales (nombre de membres, nombre de PME, liens avec le monde de la recherche, liens avec les institutions locales). L'État effectue des évaluations périodiques sur le suivi des objectifs 2 par les pôles. Ces évaluations successives (2008, 2012) ont donné lieu à la disparition de certains pôles et à la réorientation de certains autres. Une évaluation est actuellement en cours, à l'initiative de la direction générale des entreprises (DGE) et du commissariat général à l'égalité des territoires (CGET). Ses résultats provisoires ont été largement utilisés par la mission. 1.3. Des aides à l'animation des pôles Les aides à l'animation reflètent le caractère interministériel des PC ; en effet l'État apporte globalement des crédits pour un total de 19M, en mobilisant des ressources multiples : · de la direction générale des entreprises (DGE) en tant que financeur général de la politique interministérielle des pôles pour le compte de l'ensemble des parties prenantes de l'État, via les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) ; 2 En réalité, les objectifs ont souvent été précisés lors de la fixation des critères d'évaluation, réprécisant ainsi la politique des pôles. Les pôles de compétitivité Page 11/97 Rapport 010561-01 · de ministères « techniques », qui complémentent ces financements en ciblant certains pôles particuliers : ministère de l'agriculture , de l'agroalimentaire et des forêts (MAAF) via les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), autrefois au sein du Ministère en charge de l'environnement, via les secrétaires généraux pour les affaires régionales (SGAR) et enfin de la direction générale de l'administration (DGA) via les Direccte. L'État a fixé aux PC un objectif économique : atteindre un équilibre 50/50 entre financements public et privé. Les PC sont ainsi incités à jouer sur le montant des cotisations, à vendre des services ou à instaurer des commissions de succès («success fees»). 1.4. Les financements de l'innovation L'État finance, sur le FUI et après expertise menée par les ministères, des projets labellisés en préalable par les pôles. Les pôles font émerger des projets, les aident à mûrir, les labellisent pour les deux appels à projets annuels lancés par le FUI. Cette procédure influe sur le fonctionnement des pôles qui sont évalués aussi sur les financements obtenus et leur taux de réussite. Leurs projets peuvent être aussi déposés à d'autres guichets de financement : ANR (agence nationale de la recherche), PIA (programme investissements d'avenir), appels spécifiques de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), appels à projets européens. La labellisation par les pôles n'est pas toujours obligatoire, mais peut être utile tant pour le porteur du projet, qui ne pourra pas déposer un dossier « déphasé » par rapport aux attentes de l'État, que de celui-ci qui évitera de consommer des ressources pour instruire de tels dossiers. Le PIA fait suite au rapport remis par la commission co-présidée par deux anciens Premiers ministres3, chargée d'évaluer les investissements nécessaires pour augmenter les perspectives de croissance à long terme de notre économie. Son rapport, intitulé Investir pour l'avenir, définissait six axes stratégiques4 (et dix-sept programmes d'actions) et a été suivi de la création du Commissariat général à l'investissement, placé auprès du Premier ministre, et d'un comité de surveillance. En mars 2010, une première tranche de 35 Md était ouverte par une loi de finances rectificative (PIA 1) et une deuxième, de 12 Md supplémentaires, en décembre 2013 dans le cadre de la loi de finances initiale pour 2014 (PIA 2), soit au total 47 Md. Une troisième tranche de 10 Md vient d'être annoncée en juin 2016. La Cour des comptes a reconnu les pratiques de sélection de projets du PIA5. L'ANR dispose de fonds (en décroissance : 850M en 2008 et 535 M en 2014) par lesquels elle finance des équipes de recherche publiques et privées sur des contrats 3 Alain Juppé et Michel Rocard ; la commission a été installée en août 2009 ; elle était bi-partisane et ouverte. Elle a jugé prioritaires les domaines de l'enseignement supérieur et de la recherche, de la valorisation de la recherche et de l'innovation. 1- L'enseignement supérieur, la recherche et la formation ; 2- La valorisation de la recherche et le transfert au monde économique ; 3- Les filières industrielles : développement des PME et ETI innovantes, consolidation des filières stratégiques de demain ; 4- Le développement durable ; 5- L'économie numérique ; 6- La santé et les biotechnologies. Rapport de la Cour des comptes sur le programme d'investissements d'avenir (2 décembre 2016) Les pôles de compétitivité Page 12/97 4 5 Rapport 010561-01 de recherche à durée déterminée, suite à des appels à projets. Le financement des projets des PC a suivi cette tendance à la diminution (202 M en 2005 et 88 M en 2015). Le FUI, d'environ 150 M initialement, a décru à 88 M en 2015 puis à 80 M en 2016. Cette somme finance en partie des projets présentés par les PC labellisés par l'État. Désormais, les Régions participent au financement des projets retenus (c'est même une condition indispensable pour qu'ils puissent être retenus par l'État), quasiment à parité (83 M en 2015) avec l'État. C'est la banque publique d'investissement (Bpifrance) qui est chargée de la gestion des fonds et contrats correspondants. Les aides étant souvent de taille moyenne, les participants multiples et la durée de quelques années, la charge de gestion est importante par rapport à l'enjeu financier. Au-delà de ces dispositifs d'appels à projets (FUI, ANR, PIA), il existe un grand nombre6 d'autres sources de financement, plus ou moins sollicitées par les PC : les financements Ademe liés ou non au PIA, ou bien les financements Bpifrance (autrefois OSEO) ainsi que les crédits des conseils régionaux. Il existe aussi divers fonds européens : H2020 (8e programme cadre pour la recherche et le développement technologique, PCRD), mais aussi les projets européens FP7 (7e programme cadre), COSME/CIP, Eureka (dont Eurostars orientée sur les PME innovantes), Life Environnement... L'Europe encourage également l'innovation dans tous les secteurs par les partenariats européens pour l'innovation (PEI). Pour une thématique donnée7, un PEI vise à : · mobiliser les acteurs publics et privés, tout au long de la chaîne de la recherche et de l'innovation autour d'objectifs bien définis dans des domaines visant à relever des défis sociétaux ; · · favoriser la R&D et l'innovation, coordonner les investissements ; accélérer la définition des normes et mobiliser la demande. Un PEI n'est ni un programme de recherche, ni un dispositif de financement, mais une instance de coordination de politiques et de programmes existants tant au niveau communautaire que national ou régional. Enfin, les dispositions fiscales en faveur de la recherche et de l'innovation sont essentiellement le crédit impôt recherche CIR (à compter de 1983) en faveur des entreprises et plus récemment, le crédit impôt innovation (CII). Le CIR concerne des dépenses liées à la recherche fondamentale, la recherche appliquée et les activités de développement expérimental. Les dépenses éligibles concernent les matériels dédiés à la recherche, les personnels de recherche (chercheurs et techniciens) et certaines dépenses de fonctionnement (notamment de dépôt/maintenance/défense de brevets, de veille scientifique...). Le CIR s'élève à environ 5,8 Md (2013) et devrait atteindre un plafond de 6 Md dans les années à venir. 6 France Stratégie (et divers économistes, notamment Élie Cohen) citent environ 80 dispositifs existants ! À ce jour sont approuvés les PEI «Eau», «Matières premières», «Productivité et développement durable de l'agriculture», «Villes et communautés intelligentes». Les pôles de compétitivité Page 13/97 7 Rapport 010561-01 Les projets des PC sur financements FUI représentent environ 1 % des crédits de recherche et d'innovation (169 M de crédits projets «FUI+collectivités» des PC à comparer aux 10 Md/an pour le PIA, 6 Md pour le CIR et 500 M pour l'ANR). Les crédits d'animation des PC correspondent environ à 0,12 % de la dépense budgétaire française en matière d'innovation. 1.5. Des pôles encore jeunes Même si certains pôles ont existé sous forme de cluster avant la création formelle des pôles de compétitivité, dans leur grande majorité, les pôles sont encore jeunes (création au plus tôt à compter de 2005, certains pôles écotechnologie ayant été créés en 2010). Les innovations mettent du temps, entre cinq et dix ans, à passer du stade du concept (TRL8 bas) à celui du prototype d'un produit (TRL élevé), le délai étant plus rapide pour le numérique et plus long pour des projets nécessitant des validations de sécurité, en transports ou dans le domaine de la santé. Les évaluations, de ce fait, ne peuvent porter directement sur les effets économiques (emploi des entreprises, chiffre d'affaires à l'export...) et l'État a donc distingué plusieurs phases dans le développement des PC : après la phase 1 de lancement, la phase 2 a été appelée «phase d'usine à projets» et la 3, «phase d'usine à produits». Les évaluations successives ont pris en compte, à travers leurs critères, l'état de développement des PC ainsi que l'atteinte des objectifs assignés. Les premières évaluations ont donc porté plus sur le fonctionnement du PC en tant que «secrétariat général» et les fonctions plus «amont» de la recherche (nombre de projets labellisés, de membres, de brevets déposés...) que sur les effets économiques générés par leurs membres (chiffre d'affaires, chiffres à l'export, embauches...) qui devraient être les critères d'évaluation pour la phase 4, et font actuellement l'objet d'une étude de la part de France Stratégie. 1.6. Des PC largement orientés vers les PME Les PC comprennent un grand nombre de PME (59 %) parmi leurs membres et nombre de leurs actions s'adressent directement à elles. France Stratégie 9 identifie quatre pistes pour augmenter la compétitivité des PME : les qualifications et compétences de la population active, les pratiques organisationnelles dans les entreprises, le dynamisme du tissu productif et des entreprises exportatrices et la diffusion du numérique dans les entreprises françaises. Les objectifs assignés aux PC couvrent en partie les trois premières lacunes citées : les PC doivent mettre en relation les centres de recherche et les entreprises et doivent inciter à créer des filières de formation ; ils doivent accompagner les entreprises dans leurs projets d'innovation et donc les aider à mieux «définir et piloter» ces projets en vue de leur labellisation et de leur financement ; ils doivent aider les entreprises à 8 L'échelle TRL (en anglais Technology Readiness Level, qui peut se traduire par niveau de maturité technologique) est un système de mesure employé pour évaluer le niveau de maturité d'une technologie (matériel, composants, périphériques, etc.), notamment en vue de financer la recherche et son développement. http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/17-27-competitivite-que-reste-t-il-afaire.pdf. Les pôles de compétitivité Page 14/97 9 Rapport 010561-01 l'export (souvent avec l'aide de leaders industriels) en organisant des salons, des visites et des coopérations internationales. 1.7. Une politique qui semble porter ses fruits L'âge limité des PC ne permet pas d'avoir une image parfaitement lisible et solide dans la durée, des résultats économiques obtenus mais les études récentes de France Stratégie en cours semblent confirmer un effet très positif de l'appartenance à un PC (avec des leviers importants). Par ailleurs l'évaluation, non terminée à cette date, menée par le groupement Erdyn, Technopolis & Bearing Point et diligentée par le CGET et la DGE, apportera des réponses sur le suivi des objectifs. 1.8. Des évolutions nécessaires du fait du contexte budgétaire et administratif Le contexte budgétaire très contraint et les changements administratifs qui découlent de la loi NOTRe obligent à se poser des questions d'efficacité et de modification des compétences. Ces questions affectent bien sûr les pôles, leur financement, leur nombre, leur positionnement géographique et leur rattachement administratif. Les efforts budgétaires imposés par l'ampleur de la dette et le manque de dynamisme de l'économie obligent à questionner toute dépense y compris le financement des PC malgré la modestie relative du financement qui leur est alloué. Par ailleurs la loi NOTRe a modifié le nombre et le périmètre des Régions et augmenté leurs compétences sur le plan économique, en supprimant celles des départements. Il est donc logique de s'interroger sur leur positionnement aux fins d'optimiser l'impact des pôles. 1.9. Une opportunité de requestionner les pôles de compétitivité Compte tenu de la situation économique de la France en matière de développement, d'emploi, de croissance des PME, beaucoup de questions se posent sur les stratégies économiques efficaces et durables pour développer l'emploi, les entreprises, l'export. Ces questions s'appliquent bien entendu aux pôles, conçus comme outils devant apporter du dynamisme et de la compétitivité aux régions et aux entreprises. La multiplicité des questions reflète d'une part les questionnements initiaux sur les PC, sur les objectifs qui leur ont été assignés, sur la hiérarchie de ces objectifs et d'autre part, des divergences d'opinion quant à la maturité des PC et la nature des résultats qu'on doit en attendre aujourd'hui. Parmi celles-ci on recense : des questions récurrentes sur le nombre de pôles Ne sont-ils pas trop nombreux ? N'y a-t-il pas un risque de doublonner des efforts entre plusieurs PC ? Cette dispersion ne mène-t-elle pas à une perte d'excellence dommageable à long terme ? Permettent-ils d'avoir une vision d'ensemble pour coordonner et orienter les efforts ? Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 15/97 des questions de gouvernance S'il doit y avoir un chef d'orchestre, qui doit-il être, l'État ou la Région d'accueil ? Un industriel de taille est-il préférable ? Quel est le rôle que doit jouer ce chef d'orchestre ? Donneur d'ordre ? Juge du niveau de performance et de la labellisation pôle de compétitivité ? Y a -t-il des sujets plus ou moins stratégiques ? Faut-il plusieurs types de pôles et faut-il instaurer une hiérarchie entre eux ? Ou bien faut-il les ordonner pour traiter les sujets stratégiques ? des questions quant aux moyens de favoriser l'innovation Ne faut-il pas se donner des thématiques ou «objets» phares qui permettent de mieux focaliser les efforts ? Comment valoriser des développements et innovations naissants de rencontres entre entreprises et instituts de recherche ? C'est dans ce contexte qu'il faut tenter de mesurer l'apport des PC pour la conduite des politiques MEEM, autour des questions suivantes : · · les PC sont-ils un succès dont bénéficient les politiques publiques du MEEM ? les politiques du MEEM sont-elles identiques aux autres politiques du gouvernement ou bien méritent-elles un traitement particulier ? Les PC sont-ils un outil efficace face aux besoins de ces politiques ? le MEEM fait-il tout ce qu'il faut pour retirer le maximum de ces PC ? Que faudrait-il améliorer ou changer ? les évolutions nécessaires ou envisagées sont-elles favorables aux politiques MEEM ? Peut-on articuler toutes les politiques MEEM avec la NFI ? A-t-on intérêt à avoir des pôles nationaux et d'autres régionaux ? Une hiérarchisation des PC n'aurait-elle pas un effet négatif sur la mise en oeuvre d'innovations bénéfiques à la transition écologique ? · · Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 16/97 2. Le rôle des pôles 2.1. Introduction Les pôles de compétitivité ont vocation à contribuer de manière décisive à la synergie recherche-développement économique et à faire converger la politique industrielle, la politique commerciale (de balance commerciale) et la politique d'aménagement du territoire, avec cette forte originalité (au regard des traditions françaises) de reposer sur une logique ascendante de constitution de champions nationaux et internationaux à partir de différents « terreaux » locaux, en fonction de leurs atouts spécifiques et en encourageant un travail en commun des acteurs qui s'y trouvent. Les PC doivent donc aider les acteurs locaux à collaborer, faire émerger, formaliser, faire reconnaître, financer et commercialiser leurs projets innovants, ce qui passe par une double action d'animation et d'appui. 2.2. Deux rôles essentiels des Pôles de compétitivité Les pôles de compétitivité ont essentiellement un rôle « collectif » d'animation de réseau et un rôle plus individualisé d'appui aux entreprises. 2.2.1. Animation du réseau Ce premier rôle est lui-même double : · Le réseau est d'abord celui des acteurs économiques/académiques sur le territoire de référence du pôle : c'est le rôle dévolu à l'origine et aujourd'hui encore sans doute la fonction la plus incontestée des PC (cf. l'étude DGE/CGET de 2016 : Les pôles ont conforté leur rôle d'acteur structurant pour les écosystèmes régionaux ). Le nombre d'adhérents est élevé (17 750 en 2015, soit 250 adhérents par pôle) et en progression sensible (+ 24 % par rapport à 2012), avec une forte représentation des entreprises (72 % des adhérents). Cette fonction d'animation, qui comporte notamment une mise en relation des donneurs d'ordre et des prestataires dans le cadre de conventions d'affaires ainsi que des actions communes entre grandes entreprises et PME, est essentielle à l'obtention effective des «effets d'agglomération» entre acteurs économiques et académiques : les pôles peuvent l'assumer directement mais peuvent aussi jouer un rôle de fédérateur, de tête de réseau des clusters de la région, qui émergent souvent à une échelle plus locale. Ensuite, et même si cette pratique n'est apparue parmi les pôles que progressivement et de manière pragmatique, le réseau est (avec des résultats inégaux), à l'échelle du pays tout entier, celui auquel participe chaque PC avec les autres pôles et les autres outils de l'innovation - institut de recherche technologiques (IRT), institut pour la transition énergétique (ITE) - du même champ ou des champs voisins, avec en ligne de mire la définition ou la contribution à la définition d'une vision stratégique nationale, là aussi dans une logique ascendante («bottom up») : cette dynamique, dont l'étude de 2012 (Erdyn, Technopolis, Bearing Point) déplorait l'insuffisante mise en oeuvre, a été développée par plusieurs pôles qui ont créé des structures communes avec leurs homologues. Ainsi les pôles traitant de la mobilité écologique (Moveo, Véhicule du futur, iDforCAR , LUTB et i-Trans) se réunissent-ils tous les mois pour échanger et le cas Les pôles de compétitivité Page 17/97 · Rapport 010561-01 échéant procéder à la co-labellisation de projets. Les réseaux nationaux peuvent aussi être animés au niveau central : ainsi «Bâtiment durable» et «Ecotech» sous l'égide du MEEM. Quelle qu'en soit l'origine, ces réseaux ­ dans les transports, l'énergie, l'eau, etc. ­ bénéficient du maillage fin des territoires qu'autorise un nombre relativement important de pôles : ainsi ce qui a été considéré parfois comme la faiblesse congénitale du système des PC ­ facteur de dispersion et donc d'affaiblissement ­ peut-il constituer un de leurs principaux atouts ­ vecteur de diffusion et d'acceptation sociale. 2.2.2. Émergence et accompagnement des projets d'innovation Il s'agit ici d'aider les entreprises et notamment les PME à accéder à l'innovation, qu'il s'agisse de la facilitation des contacts et de l'organisation des manifestations, de l'accès à la recherche ou à des compétences pointues, de la construction et de la reconnaissance des projets (labellisation), de leur accès au financement, tant privé (fonds d'investissement, capital-risque) que public (subventions). L'évaluation de 2012 précitée (Erdyn, Technopolis & Bearing Point) concluait que la dynamique collaborative, initiée en 2005, entre entreprises et acteurs de la recherche publique autour de projets de R&D collaboratifs s'était poursuivie et amplifiée entre 2008 et 2012. En outre, elle faisait état de premiers résultats économiques significatifs, en dépit de la jeunesse de cette politique et de la crise économique. Par contre, cette étude qui mesurait le temps moyen consacré par les pôles à leurs différentes activités, avait constaté que certaines activités étaient peu investies : la mise en relation avec les investisseurs privés, l'aide à la commercialisation et le suivi de la mise en oeuvre des projets. L'étude DGE/CGET de 2016 fait apparaître que cette situation n'est pas fondamentalement modifiée, particulièrement sur l'aide à la commercialisation, au coeur des orientations de la 3e phase («usine à produits»), pour laquelle les moyens humains des pôles ne semblent au demeurant pas très adaptés (la tendance à la compression des moyens n'a pas permis aux pôles de se doter de ces nouveaux profils). Si ces aspects commerciaux et financiers sont importants, l'enjeu majeur semble bien, aujourd'hui comme hier, être la fluidité du processus d'émergence-formalisationreconnaissance des projets innovants et l'efficacité de la contribution des PC à ce processus. À ce sujet, si les résultats de l'étude de France Stratégie attestent d'une très nette différence entre les entreprises membres et non membres des PC, en termes de dépenses de R&D (effet multiplicateur des aides publiques égal à 7) et de dépôt de brevets (deux brevets supplémentaires par pôle pour les entreprises membres), la question pendante est celle de la place des pôles dans le dispositif français d'aide publique à l'innovation, ceux-ci semblant notamment n'avoir pas pris toute la mesure de la « révolution » du PIA : «les programmes du PIA sont devenus un financeur central des projets des pôles de compétitivité» (étude DGE/CGET) mais les structures issues du PIA n'ont pas toujours le niveau de relations adapté avec les PC. 2.2.3. Autres fonctions remplies par les pôles Les pôles assurent d'autres fonctions favorables à leurs membres mais moins visibles dans les bilans effectués qui portent essentiellement sur les projets innovants et collaboratifs. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 18/97 Les pôles sont impliqués dans nombre d'actions de mise en relation professionnelle entre entreprises, de participation collective et de représentation à des salons, nationaux ou internationaux... Par ailleurs ils sont très actifs dans la mise en place de formations utiles à leurs membres, du niveau technicien au niveau doctorat. Ces formations sont soutenues par leurs régions ou leurs départements d'implantation. Elles engagent durablement l'écosystème dans les spécialités choisies mais la présence active du pôle et de ses membres garantit une visibilité sur les évolutions du secteur et favorise ainsi l'adaptation correspondante de ces formations. Au-delà de ces formations, des outils « durables » de formation ou d'expérimentation 10 sont mis en place augmentant la pertinence et les chances de réussite des innovations. 2.2.4. Une attente : l'effet d'entraînement Le nombre de pôles de compétitivité est contraint. Cependant, de nombreuses initiatives régionales visent à reproduire leur modèle, afin de favoriser la structuration d'éco-systèmes propices à la création d'entreprises. Souvent, ces pôles de compétences signent des conventions de partenariat avec des pôles de compétitivité existants, afin d'offrir à leurs projets l'accès au FUI ainsi qu'à des ressources supplémentaires en termes d'ingénierie de projet. C'est ainsi qu'en Aquitaine, se sont formés les pôles de compétences Digital Aquitaine, en relation avec le pôle Cap Digital, et Aquinetic, qui a noué des partenariats avec les pôles Aerospace Valley et Systematic Paris-Region. France Stratégie a lancé une étude pour mesurer l'effet «tache d'huile» des PC sur leur environnement local dont les résultats sont attendus pour fin décembre 2016. La mission n'a donc pas creusé cette question. On peut néanmoins constater que les effets de levier de 4 et de 7 indiquent qu'il y a un effet positif sur le degré d'innovation ou les méthodes de travail.11 2.3. Les questions posées 2.3.1. Des fonctions nécessaires même si elles peuvent être inégalement remplies par les PC La politique des PC était considérée en 2012 « par beaucoup d'acteurs nationaux et régionaux comme étant en pratique la seule véritable politique industrielle française ». Ce point de vue rapporté par l'étude précitée (Erdyn...) est toujours en vigueur et ­ comme l'atteste le Printemps de l'économie consacré cette année à «L'économie en quête de territoire(s)» ­ se trouve même renforcé par les bons résultats de l'étude 10 Par exemple Transpolis, une plate-forme d'essais de piste ou même de ville-labo sur d'anciennes emprises militaires mise en place par le pôle LUTB ; ou bien la plate-forme innovation « Nouvelle vague » (projet européen devant être inauguré fin 2016) qui sera un support technique pour les entreprises d'aquaculture voulant expérimenter en matière d'aquaculture en circuit fermé, d'alimentation durable (de plus en plus végétale), de vaccination « amont » pour éviter l'usage d'antibiotiques... Cf. Rapport provisoire de France Stratégie de mars 2016 Pôles de compétitivité : quels effets sur la dépense privée de R&D ? Les pôles de compétitivité Page 19/97 11 Rapport 010561-01 comparant entreprises adhérentes des pôles et entreprises non adhérentes menée par France Stratégie. Ce bilan positif est mis en regard du faible coût de cette politique, tant en valeur absolue que par comparaison avec d'autres dispositifs comme le crédit impôt recherche ou le PIA. Son caractère ascendant est une autre de ses singularités, particulièrement apprécié puisqu'il réconcilie performance économique et aménagement du territoire. Cette appréciation positive n'est pas remise en cause par la difficulté que semblent éprouver certains pôles ­ notamment ceux qui couvrent un champ ne coïncidant pas avec une filière industrielle ­ à acquérir une pleine légitimité, pas davantage que par certains jeux d'acteurs ­ des grands groupes en particulier ­ qu'il s'agisse de captation des pôles à leur profit ou de politique de la chaise vide. 2.3.2. Des fonctions suffisantes pour justifier un maintien en l'état ? L'animation et la labellisation, socle de l'activité des PC, apparaissent à la fois indispensables ­ et peu susceptibles d'être assumées par d'autres structures ­ et insuffisantes pour justifier le maintien sans changement des PC. Il est frappant de constater à la fois une certaine insatisfaction ­ les équipes des pôles sont parfois jugées techniquement trop faibles pour procéder à une présélection pertinente ­ et une forte attente à l'égard de structures qui jouent un rôle inédit de clarification d'un univers ­ l'aide à l'innovation ­ passablement touffu. Ainsi les plus critiques à l'égard des pôles sont-ils parfois aussi ceux qui en feraient volontiers un point de passage obligé de l'accès à tous les organismes et dispositifs nationaux : FUI mais aussi ANR, BPI, PIA, etc. Sans aller jusque-là, il est évident que le modèle des PC ­ aide à l'émergence et labellisation de projets émanant d'acteurs locaux ou implantés localement - et d'aide aux entreprises comme des organismes dispensateurs d'aide ­ est largement plébiscité. La plupart des suggestions émises visent donc une amélioration du système beaucoup plus que la remise en cause de ses fondements : parmi elles, outre une articulation renforcée avec les organismes nationaux précités, l'idée d'un adossement à d'autres structures, plus en phase avec le système du PIA et correspondant à un modèle économique plus exigeant en termes de résultat (IRT, ITE, société d'accélération du transfert de technologies ­ SATT -, etc.) a de nombreux partisans. Dès lors que ces structures occupent une place plus aval dans l'innovation, les «carences» des pôles seraient corrigées par une meilleure complémentarité, notamment avec les structures issues du PIA. Plus globalement, il serait très opportun d'affirmer que les PC ont un rôle pivot dans le dispositif de structuration des projets et d'aide à l'innovation, l'échelon régional étant à la fois fédérateur (des initiatives locales) et «canalisateur» vers la reconnaissance nationale. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 20/97 2.4. Une attente forte vis-à-vis de l'État 2.4.1. Une revendication unanime de maintien de l'État dans le dispositif La régionalisation de tout ou partie des pôles serait une perte de visibilité, de légitimité et une porte ouverte à l'émiettement et à la redondance que le ministère de l'économie affirme vouloir éviter : ce point de vue est partagé par l'intégralité de nos interlocuteurs, fidèles en cela à la triple raison d'être de la politique des PC : synergie rechercheindustrie, aménagement du territoire, politique industrielle et compétitivité, les deux derniers n'ayant de sens qu'à l'échelle nationale. Chacun a conscience que le « provincialisme » serait ici fatal à cette logique de structuration que chacun appelle de ses voeux et qui doit prévaloir également au niveau national, qu'il serait en outre synonyme de politisation et surtout d'exigence d'un retour sur investissement strictement à l'intérieur des frontières régionales, en complète contradiction avec la nécessaire liberté d'action et d'implantation des acteurs de l'innovation. Les débats du Printemps de l'économie 2016 étaient parfaitement clairs sur ce point : les réseaux entre ces acteurs sont à la fois sociaux et géographiques, à la fois locaux, régionaux, nationaux et internationaux, chaque échelle constituant un relais nécessaire et requérant une organisation à la fois solide, souple et bien articulée avec les autres échelles. 2.4.2. Un besoin d'orientations stratégiques L'étude de 2012 (Erdyn, Technopolis & Bearing Point) constatait que les pôles de compétitivité «couvraient un grand nombre de thématiques sans qu'aucune priorité thématique ait été fixée par l'État, explicitement ou implicitement par ses modalités d'intervention». Le ministère chargé de l'économie et de l'industrie insiste sur le volet NFI. Concernant le MEEM, il existe une certaine attente, de la part de différents acteurs et de nombreux pôles, d'une initiative forte de sa part, réinvestissant le champ de l'innovation à la fois financièrement et par une organisation adaptée et faisant des pôles de compétitivité un support central de son objectif de transition écologique. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 21/97 Tableau 1 : Rôle des pôles (Schéma établi par la mission) Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 22/97 3. Les pôles et le MEEM 3.1. Le MEEM, des compétences larges 3.1.1. Des domaines d'activité et des politiques qui dépassent la seule écologie Les grandes politiques du MEEM sont naturellement transversales à l'ensemble des politiques publiques, qu'il s'agisse de la transition écologique et énergétique (loi du 7 août 2015 pour la transition énergétique et la croissance verte, projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages) ou de la lutte contre le changement climatique (Accord de Paris). Ces politiques sont de plus en plus menées en partenariat avec les collectivités et plus particulièrement avec les Régions. Les compétences du MEEM couvrent différents secteurs, au-delà de la seule écologie : transports et mobilité durable, énergie, ville et bâtiments durables, mer (dont pêche), économie de la ressource, eau, risques, autres (air, biodiversité, bruit...). Certains secteurs peuvent être transversaux comme santé, environnement, sécurité... L'innovation y concerne à la fois : · l'élaboration de technologies, procédés, modes de construction propres ou économes en énergie ou matériaux ; la mise au point de traitements performants (dépollution, potabilisation...) ; les services, l'ingénierie et la conception : métrologie, modélisation, technologies de l'information et de la communication (TIC) (télédétection, «smart», big data, agriculture de précision...). · · Les applications couvrent des champs qui croisent tous les domaines de production (agriculture, pêche, industrie, services) et les acteurs économiques, comme les acteurs publics et le citoyen. 3.1.2. Des politiques de long terme à forts enjeux internationaux Toutes les politiques du MEEM présentent des constantes : · elles s'intéressent toutes à des enjeux de long terme, survie de notre planète (climat, biodiversité), santé ou sécurité des populations ; leurs enjeux s'inscrivent dans des politiques européennes, régionales voire multilatérales. · La France est souvent leader sur la scène européenne et internationale (Accord de Paris, objectifs de développement durable, pesticides, directive cadre sur l'eau), souvent en exportant son modèle (transition énergétique, interdiction de certains pesticides, droit à l'eau et gestion de l'eau par bassin). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 23/97 Ce leadership pris dans des domaines où les intérêts égoïstes sont majoritaires lui vaut à la fois reconnaissance et valorisation de son savoir faire et de ses acteurs économiques, en particulier dans les domaines de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique, de l'eau ou de la biodiversité. 3.2. Des secteurs économiques performants et demandeurs d'innovations 3.2.1. ... très liés à l'action publique Les champs économiques du MEEM, s'ils sont larges, présentent tous des caractéristiques générales communes, avec selon les cas : · de forts leviers réglementaires, «drivers», des marchés (traitement des pollutions, études d'impact, BestREFerences ­ BREF -, économies d'énergie...) ; un fort encadrement européen réglementaire résultant souvent de directives européennes : transports (Euro 6...), pêche (politique commune de la pêche), bâtiment (réglementation technique comme la RT 2012...) ; une forte présence des pouvoirs publics en tant que régulateurs (UE, État), en tant que soutiens à l'innovation (appels à projets 12, tarifs), voire en tant que clients (collectivités). · · Ce sont parfois des marchés globalisés (transports, technologies propres...) avec un marché national mature ou a contrario des sources d'emplois non délocalisables où le marché national (bâtiments, services, ENR) offre des perspectives encore intéressantes. 3.2.2. ... avec une croissance supérieure au reste de l'économie Ce sont des secteurs majoritairement en croissance et qui créent de l'emploi. La seule économie verte représente ainsi plus d'un million d'emplois en 2013 (+2,2 % sur 2012 quand le reste de l'économie stagnait) et une croissance de 7,4 % par an entre 2009 et 2012 (pour un PIB français en croissance de 2,3 % seulement).13 Les autres secteurs du MEEM sont des piliers de l'économie française avec : · la construction, avec 1,2 M d'emplois dans le BTP en 2014, en baisse de 2,3 % sur 2013 ; les transports et les matériels de transport,avec 1,3 M d'emplois en hausse de 1,3 % sur 2014. · Sur tous ces domaines, des grandes entreprises leaders mondiaux (Véolia, Suez, Airbus, Vinci, Bouygues, Renault, Saint-Gobain, Areva, EDF, Engie, Valéo, Safran, Alstom, Michelin, Schneider-Legrand...) côtoient des PME/ETI également leaders sur 12 13 Voir annexe 3. Source : rapports 2014 et 2015 de l'observatoire des emplois et métiers de l'économie verte. Les pôles de compétitivité Page 24/97 Rapport 010561-01 des «niches» (Vergnet éolien, Environnement SA, Europlasma, Eurofins, Figeac Aero, Soprema, ...), de nombreux bureaux d'études et de multiples jeunes entreprises innovantes. 3.2.3. ...suscitant des technologies clés vertes L'étude prospective sur les technologies clés, réalisée tous les 5 ans par le Ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique (MEIN) est devenue, au fil des éditions, le document de référence qui fournit une liste de technologies dont la maîtrise permettra de disposer d'avantages compétitifs dans une concurrence mondiale accrue. Le document «technos clés 2020» est sorti au 2e trimestre 2016. Contrairement aux éditions précédentes, le document donne une place importante aux applications des technologies selon une approche «market pull», au-delà de l'analyse des familles technologiques et leur développement (approche «technology push»). Bien que l'environnement ait déjà été présent dans des éditions plus anciennes comme technos clés 2005, l'édition 2020 consacre la place importante qu'il tient dans l'innovation. Ainsi, comme reporté à l'annexe 4, les technologies vertes («green tech») sont largement représentées parmi les technos clés : 18 technos clés sur 47 (deux sur cinq !) en relèvent, avec des technologies aussi variées que les procédés relatifs à la chimie verte, aux réseaux électriques intelligents, à l'hydrogène, aux systèmes de rénovation du bâti existant, aux diagnostics rapides (eau, air, sol) ou à la propulsion. 3.2.4. ... et consommateurs d'innovations génériques Au-delà de ces seules technologies vertes, la transition écologique et énergétique devient un moteur important de l'innovation : en effet, parmi les neuf principaux domaines d'application des technos clés 2020, quatre voire cinq font partie des domaines du MEEM (environnement, habitat, énergie, mobilité et, pour partie, la sécurité). Pour l'ensemble des technologies clés, le champ MEEM représente sensiblement la moitié de leurs domaines d'application. 3.3. Des pôles où domaines du MEEM et technologies vertes sont très présents 3.3.1. La moitié des pôles labellise plus de 50 % de ses projets sur des domaines du MEEM Les pôles reconnus sur des thématiques du MEEM représentent une part déjà importante des 69 pôles, (transports, urbanisme et bâtiments durable, eau, énergie, mer...). Dans les faits, beaucoup plus de pôles labellisent des projets collaboratifs en lien avec des thématiques MEEM, y compris lorsque la thématique originelle du pôle en semble bien éloignée. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 25/97 Seuls 20 pôles de compétitivité n'ont que peu de projets (moins de 10 %) vraiment en lien direct avec les compétences du MEEM. Il s'agit des pôles santé, nutrition, cosmétiques, TIC et sécurité informatique, techniques commerciales, communication, finances et cheval. Aucun cependant n'a écarté toute activité reliée aux sujets d'environnement, souvent d'ailleurs en partenariat avec des pôles «écotech» : qualité des eaux d'eau potable (Alsace Bio Valley), outils de communications en faveur du développement durable (ImageInnove), financements innovants pour des start up «green tech» (Finances Innovation)... Sur six pôles, il a été difficile d'estimer le pourcentage d'activités dans les domaines du MEEM ; il s'agit essentiellement des pôles matériaux ou mécaniques. Leur caractère transversal suggère qu'ils travaillent largement avec le secteur des transports, sur des process propres, le biosourcing ou l'économie circulaire. Les autres pôles ont tous de nombreux projets en lien avec l'environnement (le détail est indiqué au tableau de l'annexe 5) qui décrit pour chaque pôle ses activités ses membres et ses thématiques. Pourcentage d'activités (projets labellisés) en environnement en fonction du nombre cumulé des pôles ayant un pourcentage d'activité : Activité MEEM supérieure à : 0% 10 % 30 % 50 % 70 % 90 % 100 % Nombre Pourcentage de pôles (6 pôles non informés non inclus/inclus) 100 62/71 52/61 45/54 38/46 30/39 0 69 43 36 31 26 21 0 La moitié des pôles consacre donc plus de 50 % de leurs projets collaboratifs à des domaines du MEEM et près du tiers des pôles y consacre 90 % de son activité. Les pôles dits «MEEM» (eau, énergie, transports, ville durable, mer...) ont les pourcentages d'activité MEEM les plus élevés. Ils sont rejoints par certains pôles «agriculture» et «bois» et par des pôles de sous-traitance du transport (EMC2). 3.3.2. Une bonne couverture des politiques du MEEM Pour l'essentiel, les pôles de compétitivité comme les projets labellisés couvrent l'ensemble des activités du MEEM : transports, urbanisme durable, eau, mer, économie de la ressource, autres écotechnologies. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 26/97 Cependant, certaines activités apparaissent moins représentés : · les études et l'organisation des données où l'innovation a pourtant toute sa place (méthodologie, TIC, big data...) et qui représente des marchés importants : inventaires, évaluation des impacts, études de sécurité, mais aussi méthodes prédictives (climat...), systèmes de gestion des données environnementales... ; si les pôles énergie travaillent tous sur le bâtiment durable, si les pôles filières industrielles travaillent sur les technologies propres, il semble manquer des pôles transversaux dédiés au secteur de la construction ou à celui des technologies propres de production industrielle, deux domaines où l'innovation est fondamentale (si le bâtiment est le secteur le moins innovant de l'économie avec 0,7 % de son chiffre d'affaires, cela représente cependant un volume annuel de 1 M/an). · 3.3.3. Le MEEM chef de file ou référent associé pour la moitié des pôles Administrativement, le MEEM est chef de file pour onze pôles traitant d'énergie, d'eau, d'urbanisme durable et de mer et correspondant associé pour vingt-cinq des soixanteneuf pôles de compétitivité. Un pôle sur deux est donc suivi par le MEEM.14 Depuis la fusion de Risques (correspondant interministériel MEEM) et Pégase (correspondant interministériel DGA), le nouveau pôle SAFE a le ministère de la défense comme correspondant « chef de file ». Le MEEM est désormais « correspondant associé », mais est doté, de par les statuts du pôle entérinés par le comité de pilotage interministériel des pôles de compétitivité, des mêmes prérogatives que le chef de file. Ces pôles couvrent une large palette de secteurs, non seulement dans les domaines d'intervention du MEEM mais également dans les domaines transversaux, (chimie et matériaux, process industriels...), sans oublier des pôles pouvant faciliter la transition écologique (finances, communication...) ou dont l'activité (agriculture) représente une pression forte pour l'environnement. Il convient de noter la faible place du MEEM dans les pôles «agriculture» dont les enjeux en termes de politique environnementale sont pourtant majeurs. La question se pose également de la quasi-absence de liens entre le MEEM et les pôles santé alors même que le biosourcing et la valorisation des ressources génétiques sont à la base de la pharmacopée actuelle et que les sujets de santé/environnement sont de plus en plus prégnants. 14 Voir annexe n°5.2. tableau 2. Les pôles de compétitivité Page 27/97 Rapport 010561-01 3.3.4. Le réseau scientifique et technique du MEEM, présent mais peu actif Les établissements du réseau scientifique et technique (RST) et les écoles supérieures du MEEM (école nationale des travaux publics de l'État ­ ENTPE -, école nationale des ponts et chaussées ­ ENPC -) sont présents dans 45 pôles de compétitivité (deux pôles sur trois). La représentation des établissements dans les pôles est variable (cf. annexe 5.2.Tableau 2). Le CEA est présent dans près de la moitié des pôles. Cerema, BRGM, IFSSTAR, IFPen et l'INERIS sont également bien présents (chacun entre 10 et 22 % des pôles). Établissements CEA Cerema, BRGM, IRSTEA15 IFSSTAR, IFPen, INERIS Écoles, Météo France, IGN, Ifremer, LNE, Anses IGN, IRSN Taux de présence dans les pôles Environ 50 % Environ 20 % 10 à 20 % 5 à 10 % Moins de 5 % Des opérateurs du MEEM sont également associés aux pôles : l'Ademe, les Voies Navigables de France (VNF) et le Laboratoire National de métrologie et d'Essais (LNE) et, dans une moindre mesure, les agences de l'eau, les établissements publics d'aménagement, les Ports et l'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Ils sont cependant pour la plupart peu actifs dans la gouvernance des pôles, leur action se limitant à une participation aux projets collaboratifs ou à une veille technologique, certains étant plus impliqués dans les créations scientifiques (par exemple, ENTPE dans le pôle LUTB). RST et opérateurs du MEEM pourraient constituer des relais importants des politiques du MEEM au sein des pôles. Le positionnement de ces établissements vis-à-vis des pôles ne fait pas l'objet d'une coordination ministérielle à ce stade. 3.4. Trente pôles de compétitivité stratégiques pour le « MEEM » 3.4.1. Trente pôles indiscutables Trente pôles se distinguent par leur forte présence sur les domaines de compétence du MEEM, par leurs projets collaboratifs, par leur domaine d'action stratégique. Ils sont associés aux réseaux du MEEM (Ecotech, Bâtiment durable et aéronautique) et les établissements publics sous tutelle y sont plus présents que sur d'autres pôles (cf. annexe 6). 15 IRSTEA ne fait pas partie du RST mais travaille beaucoup sur des sujets environnementaux. Les pôles de compétitivité Page 28/97 Rapport 010561-01 Ce sont : · les sept pôles «transports terrestres» : i-Trans, Idforcar, LUTB, Moveo, Véhicule du futur, EMC2, Novalog ; les trois pôles «aéronautiques» : Aerospace Valley, Astech, SAFE ; les dix pôles «énergie» : Avenia, Capenergies, Derbi, Fibres-Energivie, pôle Nucléaire Bourgogne, S2E2, Tenerrdis, IAR (Industries & Agro-Ressources), Trimatec, Xylofutur ; les six pôles «eau, environnement, économie circulaire» : Eau, Hydreos, Dream, Axelera, Team2, Agri Sud-ouest Innovation, le pôle «ville durable» : Advancity ; les trois pôles «mer» : Mer Bretagne Atlantique, Mer Méditerranée, Aquimer. · · · · · Tous ces pôles devraient être placés sous pilotage stratégique du MEEM, ce pilotage pouvant se faire en solo ou avec un copilote très actif, certains pôles, bien qu'orientés MEEM ayant également une forte composante autre (agriculture par exemple pour les pôles s'intéressant à la biomasse énergie, les biomatériaux et la chimie végétale). 1. Assurer le pilotage stratégique de 30 pôles indiscutablement liés à ses politiques, en copilotage le cas échéant.(MEEM) Ce pilotage stratégique comprendra de grandes orientations transversales, la validation de la feuille de route de ces pôles et l'évaluation de leurs performances au vu des besoins de la croissance verte. Au sein du MEEM, ce pilotage pourrait être confié aux directions compétentes sous coordination du CGDD. L'attente de ces pôles dépasse ces seuls aspects de pilotage stratégique qui devraient être complétés au « quotidien » par une présence, de type partenarial, renforcée auprès de ces pôles (réponses aux demandes d'information, présence sur demande aux conseils d'administration ou sur des salons importants, promotion de l'action des pôles...). 3.4.2. Huit autres pôles méritent un suivi actif Par ailleurs, huit autres pôles sont également largement engagés dans les domaines de la croissance verte et méritent un suivi actif, voire un copilotage, de la part du MEEM. Ce sont : · les quatre pôles «matériaux» : Matikem, Pôle européen de la céramique, Techtera et UpTex ; le pôle «optique/photonique» : Optitec ; les trois pôles «agricoles et agroalimentaires» : Qualimed, Terralia et Végépolis. Les pôles de compétitivité Page 29/97 · · Rapport 010561-01 3.4.3. La transition écologique concerne tous les pôles La transition écologique qui affecte quasiment tous les aspects de la société concerne naturellement tous les pôles, qu'ils soient spécifiques ou transversaux, à des degrés divers pour leur activité (énergie grise, consommation...). Plus globalement, la participation du MEEM au comité de pilotage et au comité technique doit lui permettre d'avoir une vue globale sur l'ensemble des pôles. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 30/97 30 pôles proposés à pilotage MEEM + huit Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 31/97 3.5. Des réseaux existants ou à constituer autour des thématiques du MEEM 3.5.1. Les pôles s'organisent spontanément en inter-pôles Les pôles MEEM s'organisent d'eux-mêmes en groupements (inter-pôles) : · Entre pôles de natures voisines : les pôles «eau», les pôles mer, les pôles traitant d'aérospatial, de ferroviaire, de l'automobile, d'agriculture (réseau Sully)... Ces rapprochements permettent aux pôles d'éviter les concurrences en s'informant réciproquement sur leurs projets, voire en se répartissant les segments de marché. Les pôles travaillent sur des projets communs où l'intérêt l'emporte sur les enjeux de concurrence, comme la conquête de marchés à l'exportation («French Water Team» pour les pôles eau) ou la mobilité écologique (pôles transports terrestres) ; · par groupements «verticaux» de pôles de natures différentes autour d'une thématique commune : l'inter-pôle SmartGrids associe ainsi des pôles énergie et urbanisme («utilisateurs» des smart grids) et des pôles «numérique» («développeurs» des technologies) ; par groupements «régionaux», en particulier dans les grandes régions : ces rapprochements peuvent se limiter à des projets d'intérêt commun (Aerospace, Agri Sud-ouest Innovation et eau sur la télédétection en agriculture), mais peuvent conduire à des coopérations plus profondes, des répartitions des marchés, voire dans deux cas à des fusions de pôles aux activités voisines ou à la localisation voisine (Fibres Energivie dans la nouvelle Région Grand Est, SAFE en Provence-Alpes-Côte d'Azur).16 · Les pôles de compétitivité MEEM travaillent à la structuration de l'offre nationale. Des entreprises, mais surtout des clusters, issus d'autres régions sont invités à devenir membres de ces pôles. 3.5.2. Une animation par le MEEM reconnue mais qui doit évoluer Le CGDD a mis en place deux réseaux sur les thématiques écotech et bâtiment durable17. Ils réunissent respectivement 14 et 17 pôles 18 pour la formalisation d'axes stratégiques communs, la signature de charte, des échanges d'information (attentes du MEEM, actualités nationales ou européennes sur les financements et appels d'offre ou actualités plus générales sur la thématique, échanges entre pôles sur les projets...). Ces réseaux associent des pôles clairement identifiés « MEEM », des pôles filières (agroalimentaire) ou transversaux (matériaux, chimie, photonique, numérique...). 16 Il est à noter que les deux seules fusions de pôles ont concerné des pôles travaillant en totalité (Alsace Énergivie et Fibres Grand Est, pôle « Risques ») ou en partie (Pégase) sur des thématiques MEEM). Les pôles membres des réseaux sont reportés en annexe 6. Voir liste en annexe 6. Les pôles de compétitivité Page 32/97 17 18 Rapport 010561-01 L'intérêt de ces réseaux, et plus spécialement du réseau Ecotech, est unanimement reconnu par les pôles adhérents. Le CGDD, avec les autres directions, assure par ailleurs l'expertise des projets présentés au FUI dans les domaines du MEEM hors aéronautique. La DGAC suit les trois pôles aéronautiques (Aerospace Valley, SPACE, Astech) et dans une moindre mesure trois autres pôles travaillant avec l'aéronautique (matériaux, numérique). Elle a par ailleurs un rôle actif dans la labellisation des projets aéronautiques. Les autres Directions d'administration centrales comme les Directions régionales n'interviennent pas, sauf exception, dans l'animation de réseaux19. Il reste une attente forte de la majorité de pôles sur des sujets MEEM d'avoir des contacts avec le Ministère. En effet, la majorité travaille en tout ou partie sur des sujets MEEM. Le MEEM doit investir prioritairement sur les 30 pôles MEEM. Les réseaux actuels du CGDD et de la DGAC ne couvrent pas l'ensemble des 30 pôles MEEM avec des pôles orphelins. Il y aurait intérêt pour le MEEM à ce que l'ensemble de «ses» pôles MEEM puissent s'intégrer dans un réseau. L'absence de réseau sur les transports terrestres est criante. Le fonctionnement du réseau «bâtiment durable» doit être revisité. Le MEEM doit trouver des modalités d'intervention à la fois plus légères et permettant une meilleure diffusion de ses priorités et informations. Il semble difficile pour le MEEM d'assurer le pilotage direct de réseaux plus nombreux. Il semblerait préférable que le MEEM favorise l'émergence de réseaux structurés, avec une participation du MEEM orientée vers les échanges d'information (priorités du MEEM, information sur les projets...). Les réseaux thématiques actuels ou émergents devront s'ouvrir à l'ensemble des pôles intéressés par le sujet. La majorité des pôles travaillent en effet sur des green tech ou pour des marchés intéressant le MEEM. Ils doivent pouvoir s'ils le souhaitent rejoindre les réseaux thématiques du MEEM qui s'inscrivent dans leurs priorités thématiques. Ce sera la possibilité pour le MEEM de diffuser plus largement aux pôles travaillant en tout ou partie pour lui ses priorités et informations. 19 À l'exception de la DREAL PACA qui a dans le passé contribué par ses missions de développement économique à la création de pôles de compétitivité. Les experts de directions générales interviennent parfois dans les évaluations de projets. Les pôles de compétitivité Page 33/97 Rapport 010561-01 4. Les pistes d'évolution des pôles pour contribuer aux politiques MEEM 4.1. Les enjeux des politiques MEEM 4.1.1. Des politiques porteuses d'enjeux majeurs Au niveau national, le MEEM est porteur de la transition écologique et énergétique, de la croissance verte et bleue. L'économie verte crée ainsi des emplois 20 (plus d'1 M d'emplois en 2013 (+ 2.2 %) (*), + 7.4 % /an entre 2009 et 2012 (PIB : 2.3 %). Le domaine de la mobilité et des transports est un enjeu majeur pour la mise en oeuvre de loi TECV et de l'accord de Paris : il représente en France en 2014 environ 30 % de la consommation énergétique et près de 30 % de la production de gaz à effet de serre (chiffres clés du transport 2016), est très dépendant des produits pétroliers importés, est source de pollution, de bruit, mais est totalement nécessaire à l'activité économique et à la vie de chacun. Les progrès sur les batteries ou l'automatisation seront déterminants. Ce secteur est de plus en pleine mutation des usages avec le développement du numérique. Dix pôles s'intéressent spécifiquement aux transports terrestres et aériens, une animation et un suivi par le ministère paraissent indispensables à la mission. Le domaine du bâtiment et plus généralement de la ville durable sont des enjeux pour la mise en oeuvre de la loi TECV et de la stratégie bas carbone (consommation d'énergie, type d'énergie) . Le réseau bâtiment durable comprend 17 pôles divers relatifs à l'énergie, aux matériaux. La mer et les océans sont à la fois des lieux à préserver pour leur qualité et leur biodiversité mais aussi des lieux porteurs de richesses économiques, regroupées dans la «croissance bleue». L'annexe 9 détaille les enjeux MEEM par domaines. 4.1.2. Des politiques avec des besoins et opportunités d'innovation L'innovation est nécessaire (cf. supra 3.2.3) pour réussir les transitions écologique et énergétique. Le rapport sur les techno clés 2020 le confirme avec quatre à cinq de leurs principaux domaines d'application qui sont des domaines du MEEM (sécurité, environnement, habitat, énergie, mobilité). Pour favoriser ces transitions, écologique et énergétique, et amorcer les processus, la ministre a lancé de nombreux appels à projets (cf. annexe 3). Les aides financières sont apportées par diverses sources, PIA, Ademe, FUI, caisse des dépôts et consignations (CDC), éventuellement ANR, crédits européens, crédits des collectivités. 20 Source : rapports 2014 et 2015 de l'observatoire des emplois et métiers de l'économie verte. Les pôles de compétitivité Page 34/97 Rapport 010561-01 Les réglementations sont foisonnantes21 et le passage à un développement plus respectueux de l'environnement a un coût...Mais ces enjeux réglementaires sont désormais identifiés comme un vivier d'opportunités : c'est l'un des faits marquants révélés par les synthèses BPI France (ex OSEO) sur les grandes tendances relatives aux PME et à l'innovation. Avec de nouveaux besoins naissent de nouveaux marchés et des PME, plus souples, plus réactives que les grandes entreprises, se créent autour de projets qui répondent aux objectifs. L'innovation est ainsi favorisée, voire rendue obligatoire, par les réglementations environnementales, en particulier européennes qui définissent de plus en plus des objectifs et non des moyens. La réglementation ouvre la voie à la créativité, à la recherche des solutions innovantes, organisationnelles ou techniques, pour répondre à ces obligations. Plus encore, en introduisant les MTD22 ou des principes d'optimisation (Alara23...), elle ne fige plus les objectifs, mais les fait évoluer au fur et à mesure des avancées technologiques. L'innovation offre des solutions à coûts réduits pour relever les défis posés aux acteurs économiques, aux particuliers, aux collectivités et à l'État. Il s'agit de plus en plus de réduction24 à la source, dans les process de fabrication ou les produits eux-mêmes. L'innovation permet des économies qui peuvent être réinvesties dans la transition : ainsi, l'introduction du numérique dans la construction devrait permettre de réduire les problèmes de qualité et d'économiser à terme des sommes voisines de l'investissement nécessaire pour mettre aux normes énergétiques les bâtiments anciens. 4.1.3. Des politiques à enjeux aux niveaux international, national et local Le dynamisme de ces domaines peut être porté tant par de grandes entreprises, bien implantées à l'international, que par des PME innovantes, positionnées plutôt sur des marchés de niche. Le grand nombre d'organismes scientifiques ou techniques ou d'opérateurs rattachés au MEEM doit aider. C'est bien au niveau européen et international que les entreprises doivent se renforcer et les pôles de compétitivité peuvent y aider. 4.1.4. Les pôles, un outil « amont » décisif pour ces politiques Les pôles de compétitivité jouent un rôle dans cette chaîne de l'innovation pour aider à faire émerger tant des projets de R & D, qui permettront des sauts technologiques, que 21 Reach, DCE, Directives (sur les performances énergétiques, les émissions industrielles, les nitrates, les eaux usées urbaines), RT2012, Norme Euro 6B mais aussi engagements des États à réduire leurs émissions de CO2... Meilleures techniques disponibles (à un coût économique acceptable). As Low As Reasonnably Available. Ainsi, une PME du secteur de l'emballage (cartonnerie) a réduit ses coûts d'approvisionnement matière et énergétique et le coût de traitement de ses eaux usées de moitié en devenant la 1ère entreprise à produire du carton ondulé de 0,5 mm d'épaisseur, moitié moins épais que précédemment. Tout en augmentant sa marge au m² d'emballage, la PME a conquis le marché du luxe, intéressé par les possibilités offertes par ce nouvel emballage et ses performances environnementales. Les pôles de compétitivité Page 35/97 22 23 24 Rapport 010561-01 des expérimentations, qui testeront des dispositifs et feront baisser les coûts en favorisant le passage de la R & D au développement. Plus généralement, le caractère d'usine à projets des pôles est confirmé par l'évaluation en cours. Entre 2013 et 2015 plus de mille projets labellisés par les pôles ont été financés, tous domaines et tous financements confondus, générant plus de 3 Md dépenses de R & D par an. L'effet de levier est donc important. L'existence d'une «communauté» de pôles (notamment grâce à l'identité de statut et de procédures) est essentielle : les pôles, «isolés» par leur thématique (souvent locale25) peuvent se nourrir de l'innovation générée par la communauté des pôles, s'appuyer sur la communauté élargie des membres (entreprises, instituts...) pour porter leurs projets et franchir ainsi des seuils critiques tant en matière d'expertise que de statut. La dimension nationale de cette communauté est essentielle pour dépasser les spécialisations régionales et favoriser l'innovation transversale. 4.1.5. Le MEEM, partie prenante indispensable dans la politique des pôles de compétitivité Pour que la France puisse réussir la croissance verte, le MEEM doit être une partie prenante active dans la vie et la politique des pôles de compétitivité. Il détient sa légitimité et son « devoir » d'action en raison : · du poids de ses politiques et de ses thématiques dans l'innovation et dans l'activité des pôles de compétitivité ; de l'implication de son réseau scientifique et technique et des opérateurs du MEEM dans les pôles ; du coût relativement limité de la politique des PC et de sa criticité pour le développement de technologies innovantes qui alimenteront demain les appels à projets ou ses initiatives (Green Tech, TEPCV...) ; et de son rôle, nouveau, de «living lab» 26 sur les politiques de la croissance verte (TEPCV, Green Deals), rôle essentiel pour le succès de la mise en oeuvre des politiques. · · · 25 Par exemple, Aquimer, du fait de son statut « national » de PC, n'hésite pas à faire appel aux compétences d'autres pôles pour le froid, l'emballage ou la bio-résistance et développe des projets stratégiques, de long terme et sans commune mesure a priori avec le profil de la majorité de ses membres. Un Living Lab regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l'objectif de tester « grandeur nature » des services, des outils ou des usages nouveaux. Il s'agit de sortir la recherche des laboratoires pour la faire descendre dans la vie de tous les jours, en ayant souvent une vue stratégique sur les usages potentiels de ces technologies. Tout cela se passe en coopération entre des collectivités locales, des entreprises, des laboratoires de recherche, ainsi que des utilisateurs potentiels. Il s'agit de favoriser l'innovation ouverte, partager les réseaux et impliquer les utilisateurs dès le début de la conception. Les pôles de compétitivité Page 36/97 26 Rapport 010561-01 4.1.6. Le MEEM a des leviers dans la chaîne d'innovation Tableau 2 : Les pôles dans la chaîne de l'innovation MEEM (Schéma établi par la mission) Non seulement les thématiques du MEEM sont au coeur de l'innovation, mais avec ses capacités d'anticipation du marché, le RST et les grandes entreprises qui lui sont proches, les pôles de compétitivité et les appels à projets dont ceux de l'Ademe, le MEEM dispose de tous les leviers pour assurer le continuum entre recherche, développement et croissance verte. Ces leviers sont essentiels pour la réussite de ses politiques. Le MEEM se doit d'en faire le meilleur usage. 2. Renforcer et valoriser le rôle des pôles dans la chaîne de l'innovation pour alimenter les appels à projets et autres initiatives du MEEM pour la croissance verte. (MEEM) 4.2. Un rôle territorial des pôles reconnu À l'origine, la démarche des pôles de compétitivité vise à rapprocher organismes de recherche, universités et entreprises d'un même territoire autour d'une thématique donnée, souvent pour renforcer ce qui existe déjà de manière informelle. Les pôles ont Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 37/97 fréquemment été soutenus dès le début par des collectivités, villes, régions, départements. La labellisation des 71 pôles par l'État a confirmé ces initiatives de pôles. La distinction initiale entre des pôles mondiaux et des pôles à vocation mondiale et les autres pôles, distinction a été supprimée en 2012. Le rayonnement des pôles a donc un caractère territorial au départ, mais aussi géographiquement plus large suivant les thèmes du pôle et les partenariats français ou européens. Les réseaux de pôles permettent de jouer les complémentarités et les ajustements si besoin pour éviter les doublons. Le rôle des pôles est d'abord territorial pour favoriser l'innovation : déterminer les sujets qui intéressent les membres, faire émerger des projets de recherche, les faire mûrir, les accompagner, les labelliser pour optimiser leur sélection aux appels à projets divers et aux financements FUI, PIA, Ademe, ANR, ministères. Ce peut être aussi l'accompagnement des conseils régionaux dans des appels à projet ou autres, les collectivités pouvant offrir un champ d'expérimentations. Les pôles ont aussi un rôle de formation et plus généralement de diffusion, de mutualisation des connaissances et des compétences, par exemple d'animation de journées scientifiques. Ces volets de mise en synergie sont tout à fait stratégiques pour les PME et, depuis la création des pôles, un effort particulier a été fait pour mieux les impliquer. En termes de gouvernance, l'État local est présent via les universités et organismes de recherche, via les services des DIRECCTE (le ministère chargé de l'économie distribuant les subventions FUI de fonctionnement), du délégué régional à la recherche et à la technologie (DRRT). Les services locaux du MEEM (DREAL, DTT) sont absents sauf exception. Le MEEM est présent au niveau central (expertise et comité technique). 4.2.1. Quelle articulation avec d'autres dispositifs territoriaux ? Les pôles ne sont pas les seuls dispositifs de promotion de l'innovation. Il existe en particulier de nombreux clusters, des grappes d'entreprises, souvent plus opérationnels et plus délimités. Les pôles ont des « bébés », comme nous l'ont expliqué certains interlocuteurs. Il peut s'agir de plateformes expérimentales autour d'un équipement, il peut s'agir des IRT (institut de recherche technologique comme Railenium lié au pôle ferroviaire i-Trans) ou des ITE (institut de transition écologique comme Efficacity lié au pôle Advancity sur la ville ou Vedecom lié au pôle Moveo sur l'automobile) mis en place dans le cadre du PIA. Une des différences réside sans doute dans le passage de l'amont vers l'aval, le partage de la propriété intellectuelle et la contribution financière. La mission considère qu'il conviendra, au cas par cas, que les acteurs s'interrogent sur la multiplicité des structures et leur coût. Par exemple, à la demande de la Région, le Pôle LUTB à Lyon intègre les deux clusters automobile Rhône-Alpes et Auvergne dans la structure du pôle, tout en maintenant les activités existantes. Le MEEM lance aussi des appels à projets territorialisés comme territoire à énergie positive, hydrogène, éoliennes... avec divers financements notamment de l'Ademe. Il s'agit alors d'une logique de projets et d'expérimentation (cf. annexe 3). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 38/97 Les appels «Greentech verte», lancés par la Ministre pour favoriser la création d'entreprises numériques dans le champ de la transition énergétique, sont très «aval» et plus proches du concours de création d'entreprises innovantes du ministère de la recherche ou du travail des SATTT mis en place par les universités. La multiplicité des dispositifs ne peut que favoriser l'innovation à condition qu'une bonne lisibilité soit assurée pour les intéressés, les finalités étant complémentaires et le positionnement dans la chaîne de l'innovation différent. 4.2.2. Des modifications administratives imposant une évolution La loi NOTRe du 7 août 2015 a notamment modifié les compétences économiques, les a accrues pour les Régions, supprimées pour les départements et a par ailleurs modifié les périmètres de certaines Régions avec le passage de 22 à 13 régions en métropole. Une plate-forme commune a été signée le 30 mars par le Premier ministre et le Président de l'ARF et elle comprend une partie spécifique aux pôles (cf. annexe 10). Quarante-neuf pôles sont concernés par la redéfinition des territoires des Régions. Une procédure de consultation des préfets de région et des présidents de conseils régionaux a été définie par le comité de pilotage des pôles, procédure qui devra associer les pôles. La baisse des crédits État et l'intention du ministère chargé de l'économie de centrer les pôles sur les solutions de la NFI (9 solutions thématiques de la Nouvelle France Industrielle) obligent à reconsidérer les pôles avant la fin de l'échéance de la troisième phase (2018). 4.3. La nouvelle France industrielle (NFI) La nouvelle France industrielle a été lancée en septembre 2013 avec 34 plans stratégiques par filière. Elle entendait réussir la ré-industrialisation française. En 2015, une nouvelle étape de la NFI a été décidée. Le ministère en charge de l'industrie souhaite désormais une mise en cohérence de la politique des pôles avec la NFI. En 2015, le ministre de l'économie a en effet décidé d'une nouvelle étape de la NFI qui doit rendre les plans sectoriels plus lisibles, plus en phase avec les attentes des consommateurs et les tourne plus vers l'international. Outre la construction de l'industrie du futur, il a regroupé ces plans en 9 solutions associant produits et services avec un accent mis sur la numérisation des processus industriels. 4.3.1. «Construire l'industrie française du futur» Thématique transversale de la NFI, l'industrie du futur répond à un impératif : réussir la nouvelle révolution industrielle. Elle est considérée comme une chance, car devant permettre de combler le retard d'investissement productif pris pendant la dernière décennie et de mettre l'industrie au meilleur niveau mondial, en s'appuyant sur les nouvelles technologies comme la fabrication additive ou l'Internet industriel. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 39/97 4.3.2. Les «neuf solutions industrielles» Les 9 solutions industrielles27 de la NFI doivent apporter des réponses concrètes aux grands défis économiques et sociétaux et positionner nos entreprises sur les marchés d'avenir dans un monde où le numérique fait tomber la cloison entre industries et services : 1. Nouvelles ressources : matériaux bio-sourcés et recyclés. 2. Ville durable : eau, smart grid, rénovation thermique, industrie du bois. 3. Mobilité écologique : véhicule 2 litres aux 100 km, bornes de recharge, véhicule autonome, stockage de l'énergie. 4. Transports de demain : TGV, navires écologiques, avions électriques, dirigeables et drones. 5. Médecine du futur : santé numérique, biotechnologies médicales, dispositifs médicaux. 6. Economie des données : big data, super-calculateurs, cloud computing. 7. Objets intelligents : objets connectés, robotique, réalité augmentée, services sans contact, textiles innovants. 8. Confiance numérique : cyber sécurité, souveraineté télécom, nanoélectronique, logiciel et systèmes embarqués, satellite à propulsion électrique. 9. Alimentation intelligente : alimentation fonctionnelle, emballages du futur, froid durable et sécurité alimentaire. 4.3.3. Les neuf solutions NFI, le MEEM et les pôles de compétitivité Comme indiqué précédemment, les secteurs du MEEM sont aujourd'hui au coeur de l'innovation, en tant que marché («market pull») comme en tant que technos clés («technology push»). La moitié des pôles travaille majoritairement sur ces domaines. Il est donc logique que les priorités de la NFI se retrouvent dans les priorités du MEEM. Ainsi, quatre solutions de la NFI sont directement associées à des thématiques phare du MEEM : · · · · nouvelles ressources ; ville durable ; mobilité écologique ; transports de demain. 27 Ces solutions sont détaillées en annexe 8. Les pôles de compétitivité Page 40/97 Rapport 010561-01 Même si ce n'est pas le cas dans les priorités affichées, les autres solutions pourraient s'inscrire également pour partie dans les priorités ou domaines d'action du MEEM : · Si le numérique doit irriguer l'industrie du futur, les engagements internationaux de la France, la réglementation (MTD) comme la demande sociétale imposent que l'industrie de demain, du «futur», soit toujours plus propre, sûre et économe en ressources énergétiques et non énergétiques ; L'environnement, les transports, l'énergie, l'habitat et la ville durables, la mer... constituent des marchés en forte croissance pour le numérique, dans tous ses aspects (économie des données, confiance numérique, objets intelligents) ; Biodiversité, génétique et santé se rejoignent pour construire la pharmacopée de demain : ces thématiques sont présentes d'ailleurs dans certains pôles de compétitivité «mer» ou «tropicaux», en coopération avec des pôles santé ou avec d'autres centres de recherches sur la santé. L'alimentation du futur, en particulier pour les aspects de sécurité alimentaire, ne peut faire fi des conditions de production agricoles et des aspects de santé environnement. · · · Dans la NFI comme dans la politique des pôles, le MEEM a donc toute légitimité pour intervenir et faire valoir ses points de vue. 4.3.4. Neuf solutions qui couvrent mal les perspectives de la transition écologique. besoins et les L'analyse détaillée des neuf solutions de la NFI montre que les besoins de la transition écologique ne sont pas totalement couverts par cette politique dans sa configuration actuelle : · elle laisse de côté des pans entiers de la transition écologique, essentiellement les thématiques du MEEM transversales au regard des neuf solutions, comme l'énergie et les économies d'énergie, le traitement des pollutions (eau, air...), les technologies propres ou sûres (en agriculture, dans l'industrie...), la métrologie ou l'ingénierie associée à l'ensemble de ces sujets ; elle ne traite que partiellement des enjeux d'innovation du secteur de la construction ; au sein même des quatre «solutions» de la NFI qui s'inscrivent dans les thématiques du MEEM (mobilité durable, ville durable, transports de demain, nouvelles ressources), les ambitions sont limitées à quelques projets phares, structurants mais très verticaux (TGV du futur, voiture autonome, emballage du futur...), alors même que les besoins du MEEM sont beaucoup plus vastes. · · La configuration actuelle de la NFI ne peut donc satisfaire les besoins d'innovation de la transition écologique et énergétique. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 41/97 4.3.5. NFI et pôles de compétitivité : des objectifs complémentaires La NFI, dès son origine, a privilégié une démarche « filière industrielle », en cherchant à associer tous les acteurs amont et aval d'un même marché. Elle se concentre sur des projets de développement à échéance de quatre ou cinq ans. Elle est essentiellement dictée par les besoins des grands acteurs du marché, les grandes entreprises aval, donneurs d'ordre. Les autres entreprises, essentiellement PME soustraitantes, ne sont positionnées qu'en tant que fournisseurs de ces grands acteurs. C'est une logique plutôt descendante, verticale, assez voisine des grands plans industriels nationaux (Téléphonie, Informatique, Nucléaire, Airbus...) qui se sont succédé en France depuis les années 1970. La politique des pôles est axée sur le développement de l'innovation : elle cherche à créer des écosystèmes favorables à l'innovation en rapprochant les entreprises de la recherche, en associant les grandes entreprises, les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) d'un même secteur, en faisant se rencontrer des besoins d'un secteur donné avec des solutions identifiées par un autre pôle. Elle s'inscrit dans une politique de moyen et long termes (5 années et plus), temps long nécessaire pour faire évoluer les entreprises petites et moyennes et pour pouvoir obtenir les fruits d'une politique de promotion de l'innovation. C'est une politique ascendante («bottom up»), plutôt horizontale. Les pôles reposent sur le principe de la fertilisation croisée, qui peut être bénéfique à l'ensemble de l'industrie, quels que soient les priorités ou projets que la politique industrielle nationale peut privilégier. Son coût limité au regard de la politique industrielle ne justifie pas que la politique des pôles se voit réduite aux seules priorités de la NFI. NFI et politique des pôles sont donc deux aspects complémentaires, mais différents de la politique industrielle française. Il serait inutile voire contre-productif de sacrifier les pôles non pas au bénéfice de la NFI mais par simple souci de simplification ou de lisibilité de la politique industrielle. Les pôles de compétitivité se sont mis en place sans la NFI, même si la NFI peut dès à présent s'appuyer sur les écosystèmes des pôles pour répondre à certains de ses besoins d'innovation. Le MEEM a aujourd'hui besoin de ces deux politiques, horizontale et verticale : · elle a besoin des pôles de compétitivité, dont l'efficacité peut certainement encore être améliorée, mais qui aujourd'hui irriguent l'ensemble des secteurs d'activité en innovations et solutions pour répondre aux défis de la transition écologique et énergétique ; elle peut bénéficier d'une NFI, qui pourrait mieux prendre en compte les enjeux du MEEM, pour positionner demain la France en leader mondial sur certaines spécialités-clés de la transition et de conforter ses entreprises sur ces leaderships. · Le MEEM doit affirmer sa place dans le comité technique interministériel des pôles de compétitivité et dans les orientations politiques les concernant. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 42/97 3. Conforter les pôles, affirmer leur caractère interministériel, y affirmer la place du MEEM. (MEEM) 4.4. Une présence de l'État souhaitée Les partenaires demandent un maintien de la présence de l'État. Les pôles, et notamment les industriels, insistent sur le caractère de neutralité qu'apporte l'expertise des services de l'État, les compétences pointues d'expertise relevant bien de l'échelle nationale. Ils soulignent aussi que cela aide à leur visibilité européenne, voire internationale, même si la plupart des pôles ont déjà des partenariats avec de nombreux clusters européens. L'ARF et les Régions souhaitent aussi un maintien de l'État dans les pôles, avec la demande de bénéficier du transfert des crédits d'animation. La plate-forme 28 État Régions signée le 30 mars 2016 officialise cette demande et évoque une décentralisation adaptée du suivi de proximité et du soutien à l'animation des pôles. Comme indiqué supra (3.4), le MEEM est directement et stratégiquement concerné par trente pôles auxquels s'ajoutent huit pôles importants. Quasiment tous les pôles sont, à des degrés divers, impliqués dans les politiques MEEM (croissance verte, énergie...). Le MEEM se doit donc d'avoir une politique vis-à-vis des pôles, à l'instar du MEIN qui soutient la NFI. Cette dernière n'a pas le même angle de vision : elle est sur une démarche de filières industrielles, dans une logique partielle, plutôt aval et plutôt orientée sur des objets à quatre ou cinq ans. Ainsi «transports du futur» est axé sur le TGV du futur, la voiture autonome ou l'avion électrique, alors que pour le MEEM, les changements doivent être appréhendés de manière plus large. La politique originelle des pôles est bien de renforcer durablement des écosystèmes d'innovation pour à la fois assurer le développement d'entreprises sur le moyen long terme et faciliter la diffusion «de masse» de ces innovations au sein des populations locales. Chaque ministère a donc ses priorités. Celles du MEEM, d'enclencher la transition écologique et énergétique et celles précédemment exposées, sont clairement affirmées par la loi TECV et l'accord de Paris. Les autres ministères : défense, agriculture...ont aussi leurs priorités, qu'il faut prendre en compte et combiner dans un souci d'efficience maximale. Les pôles, grâce à leurs échanges, permettent de faire émerger et souligner de nombreuses priorités. La vision interministérielle doit être organisée, en principe par le comité technique interministériel avec arbitrage si nécessaire : stratégie, feuilles de route des pôles... 28 Cf. annexe 10. Les pôles de compétitivité Page 43/97 Rapport 010561-01 5. Scénarios d'évolution Le maintien des pôles, souhaité par tous, n'est pas incompatible avec des ajustements éventuels de périmètres (deux fusions ont eu lieu en 2016) ou des évolutions sur les pôles eux-mêmes (par exemple par différenciation), leur gouvernance, leur financement ou celui de leurs projets. Plusieurs options peuvent être envisagées : · · répartition entre pôles nationaux pour l'État et pôles à vocation régionale ; regroupement des pôles en une dizaine de réseaux thématiques identifiés avec un chef de file ; nouvelles modalités de financement de l'animation des pôles (maintien du financement de la gouvernance, mise en place d'un FUI animation, transfert des crédits d'animation...) ; mise en place d'une déconcentration des crédits du FUI pour les projets. · · 5.1. Faut-il plusieurs catégories de pôles ? Le ministère chargé de l'économie propose notamment de distinguer deux catégories de pôles : certains qui resteraient État et les autres qui seraient suivis par les Régions. Plus précisément, le ministre propose «de déléguer leur gestion et leur animation aux régions, avec les crédits afférents, d'organiser ces pôles sur le territoire, de façon que seuls neuf ou dix d'entre eux soient coordonnés par l'État». Il convient de rappeler qu'à l'origine de la création des pôles, une typologie avait été retenue avec des pôles mondiaux ou à vocation mondiale et les autres. Cette distinction a été jugée non pertinente et supprimée en 2012. Une telle distinction, du point de vue du ministère de l'économie, aurait l'intérêt de concentrer le rôle de l'État dans une logique de «filière» et d'affirmer des priorités dans une logique industrielle. Du point de vue du MEEM, concerné par la moitié des pôles, les enjeux de transition écologique et énergétique sont plus larges. Les autres ministères ont aussi leurs priorités. La politique des pôles comme indiqué supra doit demeurer interministérielle et ne peut pas retenir la seule logique du ministère de l'économie. Du point de vue des pôles, des industriels, des membres académiques, le maintien de la présence de l'État est souhaité pour assurer expertise, neutralité et visibilité, crédibilité aux niveaux national, européen et international. Du point de vue de l'ARF et des Régions, il y a une opposition à une distinction entre plusieurs catégories de pôles. L'expertise de l'État leur paraît nécessaire et il y a une crainte que les pôles d'une Région puissent être coordonnés par une autre Région. La plate-forme État-Régions signée le 30 mars écarte toute distinction entre plusieurs catégories de pôles (cf. annexe 10). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 44/97 4. Conserver la diversité des pôles et faire prévaloir entre eux la dynamique de coopération sur une logique de catégorisation et, a fortiori, de hiérarchisation. (interministériel) 5.2. La gouvernance des pôles 5.2.1. Aspects financiers Les pôles sont en général de petites structures dont les frais de fonctionnement sont assurés à environ 50 % par des financements publics de l'État et des collectivités complétés notamment par les cotisations des membres. Plus précisément, l'État apporte globalement 14 M de la DGE via les Direccte, 1 M du MAAF via les DRAAF, 2 M du CGET via les SGAR, 2 M de la DGA via les Direccte. Les conseils régionaux, éventuellement les métropoles, contribuent via leurs crédits propres ou le FEDER. Les financements des conseils départementaux et autres collectivités ont été supprimés pour le fonctionnement fin 2016 et disparaîtront pour les projets fin 2017 (conséquence de la loi NOTRe). Ces modifications font l'objet de discussions avec les nouveaux exécutifs régionaux et avec les entreprises membres. Pour les crédits d'animation de l'État, plusieurs scénarios peuvent être envisagés : 1. transfert des crédits d'animation État aux Régions (demande ARF). Cette option pose la question de la grille de répartition des crédits et risque d'affaiblir l'État ; 2. retour à une gestion par ministères : le MEEM concerné par la moitié des pôles devrait alors demander et obtenir une enveloppe ad hoc ; 3. statu quo. Compte tenu de l'intérêt des pôles, des faibles montants en question (moins de 20 M) et de la demande de présence de l'État, la mission estime que le financement par l'État d'une partie du fonctionnement des pôles est justifié (qui paye participe à la gouvernance) mais que ce point doit être discuté conformément à la plate-forme État Régions du 30 mars 2016. Les crédits d'animation reviennent à moins de 200 /an par PME membre des pôles. 5. Demander un maintien de crédits d'animation État. (MEEM) Les orientations techniques sont données à deux niveaux : stratégique (sur quoi travailler, comment et avec qui), et plus tactique (sur des travaux proposés ou en cours). Le premier pouvoir s'exerce essentiellement par la validation des feuilles de route des pôles (qui les propose) avec des infléchissements éventuels (priorités, coordinations, échéances...) et la prise des décisions idoines après les évaluations périodiques (environ tous les trois ans). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 45/97 L'action, au niveau tactique, se fait notamment via la labellisation des projets présentés par les pôles et l'animation des réseaux de pôles. Concernant les coordinations «stratégiques», la mission note qu'au niveau local, d'autres structures peuvent exister comme les IRT ou ITE mis en place dans le cadre du PIA et quelquefois qualifiés de «bébés des pôles». La multiplication des structures a un coût de fonctionnement et peut créer une confusion. Certains pôles ont donc amorcé une réflexion sur les synergies et économies. Par exemple, le pôle i-Trans et l'IRT Railenium mettent en place les mêmes président et directeur général et renforcent leur mutualisation. Advancity et Efficacity ont le même président mais leur situation est compliquée par la présence de Vivapolis. LUTB, à la demande de la Région, a intégré les entités ARIA29 autos et élargi son périmètre en intégrant Auvergne avec Rhône-Alpes. Cette réflexion sur les structures est à mener au cas par cas au niveau local. Par ailleurs, la mission estime que les coordinations inter-pôles sont essentielles (cf. infra § 4.1.4), à la fois pour éviter les doublons dans une activité thématique mais aussi pour favoriser les échanges trans-domaines. La plupart des pôles travaillent en ce sens créant eux-mêmes leur réseau (par exemple les trois pôles mer) et s'associant à des réseaux «institués» (par exemple le réseau «écotechnologies» auquel les trois pôles mer sont intégrés). Le MEEM est présent et actif au niveau national, participant (CGDD et DGAC) au comité de pilotage national ainsi qu'aux comités techniques nationaux, et est correspondant (pilote ou associé) de nombreux pôles. Les autres directions générales sont, sauf demande ponctuelle, peu présentes. L'animation MEEM est reconnue pour les deux réseaux «bâtiment durable» et «écotechnologies» (CGDD) et pour l'aérien (DGAC). 5.2.2. Orientations techniques Il y a lieu de faire émerger d'autres réseaux (mobilité-transports, énergies...) et de donner une meilleure visibilité aux réseaux «mer» en lien avec les directions concernées et le secrétariat général à la mer. 6. Conforter, élargir ou faire émerger des réseaux (mer, bâtiment durable, écotechnologies, mobilité-transports, énergies...) et y renforcer la présence du MEEM en associant les directions centrales et les établissements publics. (MEEM). De même, la mission suggère d'informer les Dreal, qui doivent, à la demande de la ministre, s'impliquer pour faire émerger des projets sur les territoires. 7. Localement, examiner, au cas par cas, l'articulation des pôles avec les IRT, ITE et clusters. (MEEM). 29 Association Régionale de l'Industrie Automobile. Les pôles de compétitivité Page 46/97 Rapport 010561-01 Enfin, la qualité étant essentielle il y a lieu de promouvoir, pour certains des pôles30, un renforcement de la qualité des pôles dans leurs contributions à la croissance verte (sans doute via une inclusion de compléments dans la feuille de route et de critères pour les évaluations périodiques). 5.3. Le financement des projets Les pôles de compétitivité font émerger les projets de recherche, les font mûrir, les labellisent (même si ce n'est pas obligatoire) et les accompagnent dans les dépôts aux demandes de financement. Les sources de financement sont multiples : FUI projets (montant en baisse), PIA, ANR (en baisse), crédits du ministère de la Défense, appels à projets MEEM notamment sur financements Ademe propres ou venant du PIA, crédits régionaux, crédits européens... Le besoin d'expertise nationale a été souligné par plusieurs interlocuteurs, notamment les pôles et les Régions : les experts peuvent être mobilisés dans les ministères (notamment DGE, DGRI du ministère chargé de la recherche, Défense...). Une hypothèse de déconcentration du FUI «projets» à la BPI et aux Direccte ne permettrait plus la visibilité nationale et l'expertise nationale et entraînerait une déconnexion plus forte par rapport aux politiques du MEEM. Cette hypothèse est refusée par l'ARF et les Régions et est contestée par les pôles. Les pôles ne coûtent pas cher : le FUI représente moins de 100 M (80 M en 2016) comparés aux 5 Md de crédit d'impôt recherche et les pôles ont un effet de levier31. 8. Défendre le maintien du fonds FUI «projets». (MEEM). Beaucoup d'interlocuteurs ont souligné le caractère très technologique des aides à l'innovation. Ils ont déploré notamment la fin du programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres (Predit) qui permettait sur les transports de financer aussi des recherches non technologiques (sur les comportements par exemple) ou transversales (sécurité...). Le MEEM ne dispose plus de crédits de recherche propres. 9. Demander des crédits de recherche «MEEM» (sur le modèle du « défunt » PREDIT) par quote-part, du PIA ou des appels à projets. (MEEM). 5.4. Les scénarios possibles 5.4.1. Statu quo : maintien des pôles État avec crédits d'animation État Ce scénario de statu quo a l'avantage de la simplicité et de la continuité, correspondant à une politique des pôles reconnue et efficace. 30 Nombre d'entre eux ont pris des initiatives pour renforcer par exemple leur processus de labellisation de projets. Cf. étude de France Stratégie ­ mars 2016 ­ Effet de levier de 4 à 5 sur les dépenses R&D, de +2 sur les brevets en 2012, et de +6 recrutements en 2012 par entreprise dans un pôle. Les pôles de compétitivité Page 47/97 31 Rapport 010561-01 Des ajustements sont naturellement possibles comme des rapprochements de certains pôles pour des raisons géographiques ou thématiques. Ce scénario donne une bonne visibilité à tous les pôles, sans introduire de distinction et de hiérarchie conformément à la plate-forme État-Régions du 30 mars 2016 signée par le Premier ministre et le Président de l'ARF. Ce scénario satisfait la demande de maintien d'un rôle de l'État souhaité par tous, les pôles, les industriels et les Régions pour garantir une expertise pointue nationale, une neutralité, une garantie de non doublonnage, et faciliter la transversalité entre pôles. L'État garde une capacité d'orientation à faible coût tout en laissant également une capacité d'orientation aux collectivités, Régions et métropoles et en préservant les écosystèmes régionaux. Pour le MEEM, ce scénario permet une large diffusion des enjeux de transition écologique et énergétique. Il favorise l'alimentation des appels à projets et à expérimentations du ministère. Toutefois, ce scénario ne satisfait pas nécessairement à la demande de «décentralisation adaptée» aux Régions exprimée dans la plate-forme mentionnée supra. La gouvernance des pôles reste à préciser, chaque ministère pouvant ne s'intéresser qu'à certains pôles. 5.4.2. «Maintien des pôles État d'animation aux Régions» avec transfert des crédits Il convient de rappeler que les crédits d'animation correspondent actuellement à moins de 20 M. Ce scénario, sans distinguer plusieurs catégories de pôles, satisfait à la demande de transfert de crédits d'animation aux Régions. Il pose la question des critères de répartition de ces crédits. Faut-il privilégier la situation existant en 2016, figeant ainsi une répartition entre Régions ? Et ensuite à l'intérieur d'une Région, comment se fera la répartition entre les différents pôles ? Quid des pôles financés par plusieurs Régions aujourd'hui, ou travaillant sur plusieurs territoires ? Plusieurs pôles ont exprimé la crainte d'être liés par les orientations et les demandes de la Région, engendrant ainsi un repli régional et décourageant les collaborations avec d'autres pôles dans d'autres régions voire une ouverture européenne. Dans ce cas, l'État perd une partie de sa capacité d'orientation, sauf à recréer une modalité différente de financement État, par exemple pour des actions d'animation spécifiques définies dans chaque feuille de route. Ce financement, modeste, pourrait provenir d'une fraction des crédits d'animation actuels ou, mieux, d'une quote-part faible du PIA dont une nouvelle tranche de 10 Md vient d'être annoncée. Ce scénario affaiblit le rôle du MEEM et réduit les chances de succès de politiques qui ont une dimension nationale et internationale. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 48/97 5.4.3. «Quelques pôles État et des pôles régionaux» avec transfert sélectif de crédits d'animation aux Régions Ce scénario diminue le nombre d'interlocuteurs pour l'État et accroît la visibilité pour certains pôles. Pour sélectionner les pôles qui continueraient à recevoir des crédits d'État, le ministère chargé de l'économie souhaite retenir comme critère l'appartenance aux solutions de la nouvelle France industrielle, éventuellement en ajoutant les sujets du ministère régalien de la défense. Cette approche privilégie la notion de filière industrielle. Il convient de rappeler qu'au début de la création des pôles, certains avaient été déclarés mondiaux ou à vocation mondiale ; cette distinction avait été jugée non pertinente et écartée en 2012, tout sujet, même de niche, pouvant déboucher sur des activités à l'export. Ce scénario est contraire à la plate-forme État-Régions, car il distingue de fait deux catégories de pôles. Ce scénario risque de susciter de violentes réactions des pôles «déclassés régionaux» : sentiment de discrimination, baisse de visibilité, risque de perte de neutralité et d'expertise nationale, crainte de repli régional, perte de liens interpoles. Des interventions des élus, des industriels, du monde économique sont probables. Et quelles seraient les modalités de coopération entre pôles de nature différente ? Pour le MEEM concerné par la moitié des pôles, et quelle que soit la liste de ceux qui seraient retenus au niveau national, ce scénario entraînerait une perte de lien direct avec beaucoup de pôles. Il s'ensuivrait un manque d'effet de levier pour la transition écologique, un risque d'affaiblissement des technologies vertes. 5.4.4. «Maintien des thématiques» pôles et renforcement des réseaux Ce scénario, a l'avantage de la simplicité et de la continuité, et correspond à une politique des pôles reconnue et efficace mais qui n'a pas encore produit tous ses effets. Des ajustements sont naturellement possibles comme des rapprochements de pôles pour des raisons géographiques ou thématiques. De même, suite aux évaluations périodiques, l'existence de quelques pôles pourrait être remise en cause. Ce scénario donne une bonne visibilité à tous les pôles, sans introduire de distinction et de hiérarchie conformément à la plate-forme État Régions. Ce scénario satisfait la demande de maintien (voire de développement) d'un rôle de l'État souhaité par tous, les pôles, les industriels, les instituts et les Régions : expertise pointue nationale, neutralité, garantie d'absence de doublon, transversalité entre pôles facilitée. Ce scénario préserve les écosystèmes qui se sont constitués sur les territoires. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 49/97 Pour le MEEM, ce scénario permet une large diffusion des enjeux de transition écologique et énergétique, favorisant l'alimentation de la chaîne de l'innovation et des appels à projets et à expérimentations du ministère. Par différence avec le scénario du statu quo et pour mieux valoriser le rôle des pôles et les synergies entre pôles, un renforcement de réseaux thématiques serait encouragé : réseaux à l'initiative des pôles comme cela existe dans certains cas, mais en associant État et Régions, ou réseaux et rencontres à l'initiative de certains ministères. Des crédits d'animation pourraient alors être fléchés pour ces animations de réseaux et leur enveloppe être augmentée d'une faible quote-part des crédits du PIA 3 récemment annoncé. L'accompagnement à l'international serait également encouragé. Un tel scénario se situe dans la logique du XXIème siècle de réseaux, de structures informelles et moins de logiques hiérarchiques formalisées, ce qui est favorable à l'innovation. Il présente une souplesse d'évolution sans bousculer un système qui fonctionne plutôt bien. Pour le MEEM, il conviendrait d'accentuer alors le volet réseaux thématiques. Un bilan des animations existantes est à affiner : le réseau «écotechnologies» est assez vaste et mériterait de rendre visibles les thèmes «mer» «eau» ; le réseau «bâtiment durable» est en fait plutôt un réseau énergie et associe des pôles transversaux dont la présence pourrait être réexaminée. Un réseau transports est indispensable, même s'il existe déjà de manière informelle entre pôles et sans l'État. Le MEEM gagnerait à mieux associer les directions générales et les établissements publics (au-delà de certains organismes de recherche déjà très présents), les DREAL devraient être informées. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 50/97 Conclusions Les pôles de compétitivité (PC) sont le fruit d'une politique d'État, instaurée en 2005, qui a fonctionné au-delà des espoirs fondés en elle. Les PC sont aujourd'hui des structures, «thématiques» et territoriales, utiles, appréciées de tous et dont les résultats sont sans commune mesure avec leur coût. Dans leur très grande majorité, ils fonctionnent bien et remplissent les objectifs assignés : promouvoir des projets innovants et collaboratifs associant les mondes de la recherche et de l'entreprise, faciliter la recherche de financements et dynamiser ainsi le tissu industriel régional. Les évaluations menées dans le cadre de la gouvernance instaurée par l'État le démontrent. Dépassant leurs appartenances régionales et leurs thématiques, les pôles coordonnent leurs efforts en se concentrant sur leurs compétences et en évitant les doublons. La gouvernance instaurée, via la validation des feuilles de route et la labellisation des projets à financer, les y incite et donne des garanties de pertinence et d'excellence des actions menées. Les pôles permettent de faire travailler ensemble des domaines (par exemple spatial et médecine ou agriculture) qui ont naturellement tendance à s'ignorer ou à avoir des difficultés à travailler ensemble. Leur statut commun, les pratiques liées et la proximité géographique permettent de transcender incompréhensions sectorielles et absences de contact. Les pôles ont un apport très positif pour leurs PME qui en sont membres (environ 10 500), notamment pour leur faciliter l'accès à la recherche, promouvoir la formation, les aider à l'international et augmenter leur résilience face aux aléas rencontrés vis-àvis des «gros» donneurs d'ordre. Les pôles constituent un excellent relais entre les décideurs centraux ou régionaux et les acteurs de terrain du fait de leurs 17 500 membres pour tester des orientations ou faire remonter des souhaits, constats ou suggestions «locaux». Le maintien des pôles est souhaité par tous (pôles, collectivités, régions, ministères) avec une présence de l'État. Il faut donc les conserver, les renforcer, éventuellement avec des ajustements et de meilleures articulations avec d'autres organismes. En effet, les pôles sont encore jeunes (en particulier les pôles développement durable labellisés en 2010) ; ils génèrent plus de projets et de brevets que de produits, et certains sont encore peu visibles, notamment des organismes finançant l'innovation. Par ailleurs, le foisonnement de leurs projets et innovations ne garantit pas une politique cohérente et il y a donc de la place pour une vision de synthèse, plus directive, à côté de la politique des PC, l'une et l'autre se nourrissant réciproquement. Les politiques du MEEM sont des politiques essentielles (croissance verte, transition écologique, accord de Paris, santé-environnement, prévention des risques...) pour la France. Elles sont portées par une vision de long terme. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 51/97 Elles couvrent des domaines transversaux, exigeant une vision multi-sectorielle et le recours non seulement à des objets innovants mais aussi à des processus, des interfaces et des usages innovants. Leur succès suppose souvent des essais «grandeur nature» et leur exportation la démonstration de leur efficacité de terrain. Les politiques du MEEM sont porteuses d'innovation : la revue périodique, par la DGE, des technologies clés (édition 2020) le démontre largement. Concernant le MEEM, trente pôles sont stratégiques, huit autres méritent de sa part une attention forte et tous sont affectés par la transition écologique. Ils couvrent bien les thématiques du MEEM. Les pôles font émerger et labellisent des projets, financés le plus souvent par le FUI ou l'ANR (projets plutôt amont). Leur activité sur les projets «amont» constitue un levier essentiel pour les projets PIA ou Ademe (plus aval). Du fait de leur implantation territoriale, ils obtiennent les soutiens locaux pour tester des solutions techniques, organisationnelles, voire politiques souvent indispensables pour assurer le succès. Vu la variété des thèmes MEEM, les pôles concernés sont très impliqués dans des synergies inter-pôles et inter-domaines, ce qui conforte l'innovation et les projets. Les régions ont prouvé qu'elles étaient un soutien essentiel des PC sans empêcher des coordinations trans-régions (ou trans-domaines). Les PC deviennent pour elles, un outil essentiel du dynamisme en recherche et développement économique de leur région. Elles financent les projets FUI, quasiment à parité avec l'État, et des projets qui leur sont propres. Elles sont demandeuses de la présence de l'État. Le MEEM doit donc, compte tenu du caractère essentiel de ses politiques «croissance verte (et bleue)» ou «transition écologique» et de la pertinence des pôles pour les faire prospérer, mieux tirer profit des PC pour leur mise en oeuvre : · · il doit donc défendre le caractère interministériel de la politique des PC et y réaffirmer sa place ; il doit défendre le principe d'une gouvernance «État-Régions» des PC avec comité de pilotage (feuille de route, évaluations...) et comité technique (choix des projets) ; l'État doit garder des procédures centralisées pour le FUI «projets» et les autres appels à projets : PIA, Ademe... les Régions pouvant compléter avec leurs propres appels à projets ; il doit encourager une pratique de foisonnement ascendant de l'innovation («bottom up») que les pôles portent efficacement ; il doit souligner le caractère complémentaire et nécessaire des deux approches : centrale d'une part, (e.g. NFI), pour des «filières», orientées «développement» (aval), stratégiques, et territoriale d'autre part, plus «bottom up» et plus «amont», (souvent plus inter-domaines et à effets sociétaux) ; la seconde approche servant souvent à ouvrir ou préciser les champs de la première ; il doit s'opposer à une distinction entre deux catégories de pôles, nationaux ou régionaux, voire à une hiérarchisation des pôles. La mission préconise de Les pôles de compétitivité Page 52/97 · · · Rapport 010561-01 privilégier un fonctionnement moderne en réseau, notamment sur les thèmes du ministère : mer, bâtiment durable, énergie, transports et écotechnologies. En interne, le MEEM doit disposer de moyens de recherche à la hauteur des besoins de la croissance verte et de la transition écologique (par transfert du budget AAP). · Il doit valoriser le rôle des PC comme acteur majeur de la croissance verte et de la transition énergétique au centre de la chaîne de l'innovation, pour alimenter les appels à projets ; il doit mieux associer les DG et ses organismes sous tutelle (très inégalement actifs au sein des PC) au pilotage stratégique des PC, à leurs projets et à leurs résultats et informer les DREAL ; il doit faire un bilan des deux réseaux existants «bâtiment durable» et «écotechnologie», faire émerger des réseaux «mobilité transports» et «énergie», et y participer ainsi qu'aux groupes de PC «eau», «mer» et «agriculture» ; il doit conforter les PC en leur donnant des perspectives claires sur les réglementations en cours et les évolutions à venir et en incluant leurs réflexions dans les versions définitives des réglementations ; · · · Bruno Depresle Elisabeth DupontKerlan Gérard Lehoux Alby Schmitt Administrateur général Ingénieure générale Ingénieur général Ingénieur général des ponts, des eaux des ponts, des eaux des ponts, des eaux et des forêts et des forêts et des forêts Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 53/97 Annexes Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 55/97 1. Lettre de mission Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 56/97 Rapport n° 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 56 bis/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 57/97 2. Carte des pôles Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 58/97 3. Exemples d'appels à projet et expérimentations favorisant la transition écologique et énergétique décembre 2014 : transports en commun et mobilité durable 100 projets février 2015 : territoires à énergie positive février 2015 : villes respirables à cinq ans mars 2015 : solaire thermique (grandes installations) septembre 2015 : climatisation et froid du futur (Ademe) novembre 2015 : dynamic bois 15 lauréats septembre 2015 : stockage d'énergie PIA décembre 2015 : énergies marines renouvelables PIA (10 lauréats), éoliennes flottantes, hydroliennes fluviales, énergies renouvelables en mer mars 2015 : démonstrateurs industriels pour la ville durable (11 lauréats) janvier 2016 : initiative PME biodiversité (13 lauréats) janvier 2016 : territoires zéro déchet zéro gaspi février 2016 : ville de demain PIA (31 ecocites) février 2016 : greentech février 2016 : biomasse (bois énergie et méthanisation) mai 2016 : territoires à hydrogène avril 2016 : 100 projets pour le climat avril 2016 : petite hydroélectricité mai 2016 : autoconsommation d'énergie appels à projets FUI (pôles de compétitivité) : deux appels par an d'autres appels à projets Ademe (éventuellement en plusieurs tranches) : sur le PIA (programme investissements d'avenir) : énergies renouvelables, déchets, initiatives PME transports, déchets, route du futur, navire du futur, méthodes de rénovation du bâtiment, systèmes de transport intelligents. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 59/97 4. Les techno clés Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 60/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 61/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 62/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 63/97 5.1. Tableau 1 : Les pôles et leurs champs d'intérêt Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 64/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 65/97 5.2. Tableau 2 : Pôles de compétitivité et MEEM Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 66/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 67/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 68/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 69/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 70/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 71/97 6. Les trente pôles «MEEM» stratégiques et les huit pôles méritant un suivi actif Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 72/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 73/97 7. Les réseaux «écotechnologies» et «bâtiment durable» Eco tech (14 pôles) · · · · · · · · · · · · · · Advancity Avenia Axelera Dream Eau Fibres Energivie Hydreos Industries & Agro-Ressources (IAR) Mer Bretagne Atlantique Mer Méditerranée Optitec SAFE (ex Pégase et Risques) Team 2 Trimatec Bâtiment durable (17 pôles) · · · · · · · · · · · · · · · · · Advancity Axelera Cap énergies Derbi Fibres Energivie Industries & Agro-Ressources (IAR) Matikem Pôle européen de la céramique SAFE S2E2 Systematic Paris-Region Team 2 Techtera Tenerrdis UP-tex Végépolys Xylofutur Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 74/97 8. La nouvelle France industrielle Outre la thématique transversale «construire l'industrie française du futur», la NFI comprend «neuf solutions industrielles» qui doivent apporter des réponses concrètes aux grands défis économiques et sociétaux et positionner nos entreprises sur les marchés d'avenir dans un monde où le numérique fait tomber la cloison entre industries et services : 1- Nouvelles ressources : matériaux bio-sourcés et recyclés. Cette solution vise à développer des procédés plus efficients en favorisant l'émergence de nouveaux matériaux, l'utilisation des ressources renouvelables, la valorisation des déchets et d'une manière générale l'économie circulaire. Concrètement, il s'agit d'ici 2020 de doubler le volume des matières premières d'origine végétale dans l'industrie chimique en France et de monter à 50 % le recyclage de déchets non dangereux. 2- Ville durable : eau, smart grid, rénovation thermique, industrie du bois. Cette solution vise à construire les villes intelligentes de demain répondant aux grands enjeux environnementaux, démographiques et numériques. Concrètement, il s'agit d'ici 2020 d'atteindre 100 Md de chiffre d'affaires et 110 000 emplois supplémentaires territorialisés. 3- Mobilité écologique : véhicule 2 litres aux 100 km, bornes de recharge, véhicule autonome, stockage de l'énergie. Cette solution vise à transformer nos manières de nous déplacer au quotidien, pour les rendre plus écologiques, moins onéreuses et moins subies. Les objectifs avancés sont la mise en place de 20 000 points de charge en 2016 et de réduire de 30 % les émissions de CO2 des véhicules neufs construits en France. 4- Transports de demain : TGV, navires écologiques, avions électriques, dirigeables et drones. Cette solution vise à transporter les personnes et les marchandises de manière plus écologique et plus compétitive. Elle doit aboutir à vendre 80 avions-écoles à propulsion électrique d'ici 2020 et à baisser de 50 % la consommation d'énergie du secteur « transports ». 5- Médecine du futur : santé numérique, biotechnologies médicales, dispositifs médicaux. Cette solution recherche l'amélioration des soins, de manière plus individualisée et au meilleur coût, par l'utilisation de nouvelles technologies, avec en vue de rétablir d'ici 2025 la balance commerciale française en matière de technologies médicales dont le déficit actuel est de 1 Md. À l'échéance 2017, 50 000 patients en maladie chronique devraient être suivis en télésurveillance médicale. 6- Économie des données : big data, super-calculateurs, cloud computing. Cette solution doit créer de la valeur en exploitant les quantités exponentielles de données dont nous disposons. L'objectif est de créer et consolider 137 000 emplois Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 75/97 d'ici 2020 grâce au big data, de maîtriser la technologie critique des super-calculateurs dite «exa-scale» permettant de réaliser 1 milliard d'opérations par seconde. 7- Objets intelligents : objets connectés, robotique, réalité augmentée, services sans contact, textiles innovants. Cette solution doit positionner la France en leader des objets intelligents et améliorer le quotidien des Français en développant de nouveaux usages. D'ici 2020, 8 millions de clients devront passer en paiement mobile et des applications de billettique interopérable devront avoir été déployées dans 50% des villes de plus de 200 000 habitants. 8- Confiance numérique : cyber sécurité, souveraineté télécom, nanoélectronique, logiciel et systèmes embarqués, satellite à propulsion électrique. Cette solution doit préserver la souveraineté technologique de la France pour les filières stratégiques, renforcer la sécurité et la confiance dans le monde numérique et assurer le développement et la présence en France des entreprises de ces filières. Concrètement, il s'agit, d'ici 2020, de multiplier la capacité 5G par mille, d'augmenter la croissance annuelle des parts de marché à l'export de la cyber sécurité de 30%, de passer la moitié des ventes en satellites tout électrique. 9- Alimentation intelligente : alimentation fonctionnelle, emballages du futur, froid durable et sécurité alimentaire. Il s'agit d'un recentrage du précédent plan agro-alimentaire autour de l'alimentation fonctionnelle, de l'emballage du futur, du froid durable et de la sécurité alimentaire, avec un premier objectif affiché pour 2017, de modernisation de 30% des abattoirs industriels et le recrutement de 90 000 personnes pour la filière. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 76/97 9. Les thématiques MEEM et leurs enjeux 9.1. Mobilités transports Les enjeux Le secteur des transports joue un rôle important dans l`économie. Il engendre en France une dépense totale de 360 Md soit 17 % du PIB, les ménages y contribuant pour moitié. Fin 2014, ce secteur emploie 1,3 M personnes soit 8,7 % des salariés. (source : chiffres clés des transports 2016 MEEM CGDD). Les transports consomment environ un tiers de l'énergie finale (hors production énergétique), essentiellement des produits pétroliers importés, produisent près de 30 % des gaz à effet de serre et d'autres polluants, en particulier pour le mode routier. Les enjeux de sécurité sont essentiels. Il s'agit tant des déplacements de personnes que des marchandises. La loi TECV, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et l'accord de Paris prévoient une réduction de la consommation énergétique, une réduction des gaz à effet de serre et notamment du CO2. Le secteur des transports est donc stratégique. Ce secteur est en forte mutation. On parle plutôt de mobilité que de déplacements et les frontières entre les modes de déplacement sont de plus en plus floues. Tel individu peut utiliser selon les heures des modes différents pour les mêmes déplacements, la notion de services se développe : un déplacement d'une personne pour le motif achat est remplacé par une commande internet et une livraison d'un petit paquet. En milieu urbain, la possession d'une voiture individuelle diminue au bénéfice de voitures partagées connectées ; les modes doux ou dits actifs (vélo, marche) se développent à nouveau, les transports collectifs gardent leur pertinence. Les usages se modifient notamment avec internet. La voiture reste très présente en périurbain et dans les territoires moins urbanisés. Dans un contexte de transition écologique, énergétique et numérique, les enjeux de ce secteur sont majeurs : réduction de la consommation d'énergie, diversification des sources d'énergie (véhicules électriques avec une autonomie plus grande, à gaz, à hydrogène...), réduction des pollutions de gaz à effet de serre et autres, réduction du bruit, amélioration de la fiabilité et de la sécurité, adaptation aux besoins en milieu urbain comme en périurbain ou en rural. L'enjeu économique est stratégique pour beaucoup d'entreprises et la notoriété des entreprises et bureaux d'études français à l'international doit être renforcée par une innovation forte, pour gagner de nouveaux marchés. Face à ces enjeux et dans un contexte de transition sociétale déjà amorcé, les pôles de compétitivité ont un rôle majeur à jouer pour aider à faire émerger des projets qui pourront être expérimentés notamment à l'initiative des collectivités volontaires, par exemple celles qui sont TEPCV (territoires à énergie positive et à croissance verte). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 77/97 Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent les transports et la mobilité : · i-Trans à Valenciennes, pôle de référence sur le ferroviaire et pôle contributif sur les autres modes terrestres ; LUTB, pôle sur les transports collectifs de personnes et de marchandises ; Moveo, pôle axé sur la voiture connectée et propre ; Novalog, pôle axé sur la logistique ; Idfor car ; Véhicule du futur ; · · · · · sans oublier ; · Aerospace Valley, SAFE et Astech, les trois pôles aéronautiques en lien avec la DGAC. Sur les transports terrestres, les pôles se rencontrent et se répartissent les sujets pour éviter les doublons ou éventuellement collaborent sur tel ou tel sujet. Ils se coordonnent pour l'international. Des collaborations existent avec d'autres pôles notamment énergie ou matériaux ou TIC. Ces pôles participent à la nouvelle France industrielle mais les neuf solutions sont plus axées sur des objets (ex-TGV du futur) et moins sur les transitions. Compte tenu des enjeux que représente le secteur des transports dans la transition écologique et énergétique, la mission recommande un meilleur suivi par l'administration centrale du MEEM par l'exemple par l'animation d'un réseau thématique (CGDD, DGITM, DGEC). Les évolutions étant aussi de nature comportementale et sociétale, il est regrettable que le programme de recherche ait disparu sans être remplacé par d'autres actions, le PIA ou les appels à projets étant plus technologiques ou expérimentaux. 9.2. Mer Les enjeux La mer comporte nombre d'enjeux stratégiques pour la France : ­ de souveraineté sur la France est la deuxième puissance mondiale en termes de zones économiques exclusives ZEE ; ­ de ressources minières, alimentaires (souveraineté alimentaire), biodiversité ; Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 78/97 ­ de transport : 80 % du commerce mondial en tonnes (70 % en valeur) emprunte la voie maritime ; ­ énergétique : champ d'éoliennes, hydroliennes, algues pour l'énergie... ­ lié au changement climatique : notamment la température des océans, les grands systèmes régulateurs et le niveau des océans, sachant que 60 % de la population mondiale vit à moins de 200 km d'une côte. La France, un acteur majeur qui doit tenir sa place Tous s'accordent sur le fait que la mer et les activités qui s'y rattachent sont sources de croissance. Le WWF a estimé dans une étude récente que les océans du monde ont une valeur économique de 24 000 milliards de dollars US (« mais seulement s'ils sont en bonne santé »). La France, avec le deuxième espace maritime mondial (11 M km² sont sous sa juridiction), avec ses 19 000 km de côte (source SHOM) et ses savoir-faire, doit tenir sa place parmi les nations maritimes. Avec la croissance verte, la croissance bleue doit être une priorité pour la France. Des activités menacées, mais de fortes perspectives de développement Le secteur de l'économie maritime rassemble «le tourisme, les produits de la mer, la construction navale, le transport maritime et fluvial, l'extraction de matériaux marins, la production d'électricité, les travaux maritimes, les câbles sous-marins, le parapétrolier offshore, la banque, la marine nationale, l'intervention publique et la recherche marine civile». Il génère environ 95 000 ETP (2014). Selon les études prospectives, les domaines des énergies marines, de l'exploitation raisonnée et durable des ressources biologiques marines (pêche, aquaculture, tourisme marin et sous-marin...) et de l'exploitation de ressources biologiques liées à la biodiversité marine, via les biotechnologies et/ou la biomimétique, sont promis à une croissance importante. Il y a des enjeux de connaissance (donc d'observation, de mesure, d'analyse...), de protection (réglementation aux niveaux, mondial, européen et national) et d'exploitation «durable». Trois pôles de compétitivité travaillant en intelligente symbiose Trois pôles de compétitivité concernent la mer : les pôles mer Bretagne Atlantique et Méditerranée ainsi que le pôle Aquimer. Les deux premiers traitent essentiellement de sécurité et sûreté maritime, des ressources énergétiques et minières marines, des ressources biologiques marines, de l'environnement et de l'aménagement du littoral ainsi que du port et du navire du futur. Le troisième, Aquimer est, lui, plus tourné vers la pêche, l'aquaculture et leur exploitation. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 79/97 Les deux pôles «mer» ont dès leur création fait feuille de route commune ; ils se voient régulièrement, prennent les décisions d'orientation ensemble et se transmettent tous leurs projets de projets. Ils se tournent vers Aquimer dès lors qu'il s'agit plutôt de produits de la mer ou d'aquaculture et, réciproquement, Aquimer se tourne vers eux pour «leurs» sujets (par exemple bateau du futur pour la pêche dont un exemplaire est maintenant en service) Ainsi, chacun des pôles profite de son écosystème local pour générer ou mener des projets, de la somme des compétences et des initiatives et des avantages de la spécialisation. Les trois pôles sont tournés vers l'international : la pêche pour Aquimer est très impactée par Bruxelles et les deux autres sont très actifs en Europe comme à l'échelle mondiale, COP21 notamment. Les trois pôles travaillent largement avec d'autres pôles soit pour mettre des compétences pointues à disposition des projets menés par leurs membres (satellite, modélisation, structure aéronautique...), soit pour générer de nouveaux champs d'innovation (cosmétique, médicaments ...). 9.3. Énergie Les enjeux L'énergie est un enjeu absolument majeur pour la France que la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte souligne bien. Réussir la transition énergétique a des effets multiples et essentiels : cela permet renforcer la souveraineté énergétique, d'améliorer la balance commerciale, dynamiser l'industrie par la mise en oeuvre de nouvelles technologies, de contribuer respect des engagements pris par l'accord de Paris en diminuant les gaz à effet serre. de de au de Cela aura aussi des effets sur la santé publique (diminution des pollutions), sur le niveau de vie (moindre facture énergétique). Réussir la transition suppose d'agir dans nombre de domaines : la consommation, les sources d'énergie, la production, l'usage. Des champs très divers sont concernés : efficacité énergétique dans les écosystèmes urbains et industriels, dans les bâtiments et les transports, dans les zones isolées - îles, montagne... ; production d'énergies décarbonées (renouvelables, géothermie, biomasse, à partir d'algues...) ; valorisation énergétique des déchets (électrique ou thermique) ; stockage de l'énergie ; distribution directe ou via les circuits existants ; amélioration des services et accompagnement des consommateurs, des industriels et des collectivités (smartgrids, ...). Les territoires d'innovation ouverts pour faire émerger, pour accompagner et ensuite valoriser des projets innovants sont donc immenses, multi-sectoriels et très porteurs économiquement. Ils supposent des alliances, des échanges et coopérations entre secteurs différents : matériaux, numérique, production d'énergies renouvelables, exploitation de la biomasse, transports... Au plan économique, la seule rénovation énergétique des bâtiments existants, privés et industriels, représente un marché annuel de l'ordre de 15 Md et 100 000 emplois Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 80/97 supplémentaires d'ici 2020. Les marchés à l'export sont considérables, eux aussi poussés par les implications de la signature de l'accord de Paris, l'impact sur le climat et le souci de dé-carboner. Les PC, du fait de leur couverture multi-thématique, sont extrêmement précieux pour faire émerger des projets qui coordonnent plusieurs thèmes, pour organiser ces contacts entre leurs futurs porteurs et les accompagner dans leurs projets. Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent l'énergie directement : Capénergies, Derbi, Tenerrdis, S2E2, Energivie. Ces pôles s'allient aussi à d'autres pôles soit pourvoyeurs de technologies soit «applicatifs» qui intègrent des systèmes énergétiques dans leur périmètre. Ainsi les pôles «mer» (Bretagne et PACA) qui traitent directement (mais pas exclusivement) d'énergies marines ou bien le pôle Nucléaire Bourgogne pour l'énergie nucléaire. Les PC du réseau «bâtiment durable» sont à la fois pourvoyeurs de technologies (matériaux isolants...) et PC «applicatifs» (linky, smartgrids, recharge de voitures électriques...). Le PC Pégase (aujourd'hui dans SAFE) est lié à certains PC énergie et fournit des technologies innovantes comme la motorisation propre, les systèmes énergétiques embarqués. Ce travail en réseau permet de mieux intégrer les parties prenantes impactées et d'avoir accès à des compétences complémentaires, des idées d'innovation, ou des champs d'expérimentation. Par ailleurs, pour faire émerger leurs projets, les PC «discutent» également avec d'autres groupements locaux (clusters et pôles régionaux d'innovation et de développement économique solidaire, PRIDES, ...) impliqués à un titre ou un autre dans l'énergie. 9.4. Écotechnologies liées à la lutte contre les pollutions (eau, air, risques....) et la protection des milieux Les enjeux Ce secteur recouvre des domaines aussi variés que : - la gestion de l'eau : production et distribution, traitement des eaux, désalinisation et recyclage («petit cycle»), gestion et préservation de la ressource («grand cycle») ; - la gestion des déchets : collecte, traitement et réutilisation ; - la protection de la biodiversité : habitats et espèces, génie écologique...; - la prévention des risques accidentels ou naturels ; Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 81/97 - les technologies propres et la réduction à la source des pollutions : dans l'industrie (meilleures techniques disponibles .. ), dans l'agriculture (agriculture de précision), dans la pêche... ; - le biosourcing (chimie du végétal, biomatériaux...), l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages ; - le traitement des pollutions et des nuisances (eau, air, bruit, odeurs...) ; - la métrologie, l'ingénierie, la certification... Ce secteur est fortement lié aux sujets d'environnement et santé, de sécurité et d'économie de la ressource non énergétique. Les principaux enjeux de société associés sont : - la protection de la santé des populations par la réduction des rejets de substances et éléments «dangereux» au sens de la réglementation européenne (DCE, REACH, directive air, DERU...) notamment benzène, mercure, trichloréthylène, perchloréthylène, chrome hexavalent, cadmium, perturbateurs endocriniens, résidus médicamenteux, particules fines, germes témoins de contamination fécale...) ; - l'organisation de la transition de notre société vers une économie circulaire (loi TECV) ; - la protection des milieux naturels en tant qu'écosystèmes et en tant que lieux de vie et de loisirs pour les populations, en particulier par la mise en oeuvre de la stratégie nationale de la biodiversité (SNB) et demain, de la Loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, ce qui signifie le maintien de la diversité génétique dont l'humanité ne fait que commencer à saisir l'intérêt avec 60 % des substances actives médicamenteuses issues de la seule flore terrestre ; - la protection des populations face aux risques accidentels (industrie, mines, barrages...) ou naturels (séismes, inondations/submersions, mouvements de terrains...) ; - l'adaptation de la société au changement climatique en particulier là où il aura ses effets majeurs : ressources en eau, risques d'inondation ou de submersion, montée des eaux marines et atteintes à la biodiversité, avec toutes les conséquences sanitaires associées comme le développement de nouvelles maladies vectorielles). Filière eau, assainissement, déchets, air La seule filière eau, assainissement, déchets, air représentait 340 000 emplois en 2007. Elle regroupe 2/3 des emplois verts traditionnels de notre économie. Elle représentait alors un volume de dépenses de 51,2 Md soit environ 2,73 % du PIB français, dont 23,5 Md pour l'eau, 19,9 Md pour les déchets et le nettoyage et 2,5 Md pour la qualité de l'air (hors administration et R&D). Elle met en oeuvre des missions réglementaires organisées par des services publics locaux qui pratiquent fréquemment la délégation de la gestion de ces services à des opérateurs privés. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 82/97 Ces filières sont transversales et leurs activités sont totalement dépendantes des activités et flux des autres filières (quantités d'eau à fournir, nature et quantités des effluents liquides, déchets solides et émissions dans l'air à traiter, produits et matériaux à recycler...). La R&D représente 2,8 Md/an, soit plus de 5 % du chiffre d'affaires (2007), ce qui fait du secteur l'un des plus innovants. La France dispose de nombreux leaders dans ce domaine, en particulier dans le secteur des services, mais pas uniquement : - des grandes entreprises, leaders mondiaux des services en environnement : Véolia, Suez ; - des ETI : Burgéap (sites et sols pollués, recharge artificielle de nappes), Artélia (hydraulique), Environnement SA (mesures des polluants dans l'air et les fumées)... ; - des PME «de niches» : Europlasma (Utilisation de la torche à plasma, en particulier pour la vitrification de déchets dangereux...), Alpha Mos («nez» électroniques)... A contrario, la position de la France au niveau international reste modeste, puisque la France n'est que le cinquième exportateur mondial dans le secteur majeur qu'est l'eau, et plus loin encore sur les autres secteurs, alors que notre voisin allemand aligne les premières places dans ces domaines. Notre situation s'explique par une position forte dans les secteurs des services (trois emplois sur quatre) et du BTP associé (un emploi sur six), mais très faible dans le secteur des équipements et des fournitures (un emploi sur 20). La vente de services ou de «BTP» sur le secteur export présente un contenu faible en valeur ajoutée et chiffre d'affaires pour la France. Technologies propres dans l'industrie C'est surtout dans le domaine des technologies propres et du biosourcing que les perspectives sont les plus prometteuses. Plus qu'une estimation du chiffre d'affaires ou des emplois correspondants, c'est la révolution industrielle qu'ils ont déjà subi ou vont subir qui permettent d'en saisir les enjeux économiques. L'industrie européenne de l'équipement industriel et des services associés a connu sa révolution «verte» dans les années 1990 et 2000, stimulée par le renforcement des normes environnementales industrielles et la perspective de l'entrée en vigueur des directives IPPC puis IED qui privilégiaient la réduction des pollutions à la source et donc les technologies propres. La reconversion anticipée de l'ensemble de son industrie de l'équipement industriel et de la machine outil aux technologies propres a permis à l'Europe de conserver sa première place mondiale (environ 39% du marché) en devenant leader sur de nouveaux grands marchés comme la Chine ou l'Inde. La place modeste de la France dans ce secteur (7ème place européenne, avec 2,4 % de la production européenne, loin derrière les Allemands qui accaparent près de la moitié de la production européenne) ne lui a pas permis de valoriser au mieux cet atout européen. Cependant, la croissance de ce secteur reste forte et un léger rattrapage est Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 83/97 en cours, favorisé par la spécialisation des acteurs français sur des marchés porteurs en France : aéronautique et services. Le biosourcing constitue un secteur privilégié en France, compte tenu de l'importance de son secteur agroalimentaire et de l'industrie chimique (septième mondial et second européen) et des matériaux. Chimie du végétal et biomatériaux sont les deux valorisations de la biomasse hors énergie et secteur alimentaire. Outre la vente directe, les marchés concernent la pharmacie, la chimie fine, les plastiques biosourcés, les cosmétiques, la construction. La valorisation des ressources génétiques déjà effective dans la pharmacie et les cosmétiques devrait connaître des développements plus importants avec l'amélioration des connaissances, tant sur les ressources elles-mêmes que sur leurs valorisations traditionnelles. Biodiversité et autres domaines La biodiversité fournit peu d'emplois directs (22 000 en 2007), mais en forte croissance, en particulier dans les aspects d'ingénierie écologique. Il en va de même des technologies propres appliquées aux secteurs de l'agriculture et de la pêche. L'essentiel des enjeux économiques est indirect : biosourcing, maintien d'une agriculture et d'une pêche performantes sur le long terme, internalisation des coûts de protection de la ressource en eau ... Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent des domaines Thématique générale Agri Sud Ouest in. Axelera Céréales Vallée DREAM Eau EMC2 Fibres Energivie Hydréos Matéralia Agriculture, IAA Chimie verte, écotech Agriculture, IAA Eau Eau microtech, mécanique Matériaux, énergie Eau, écotechs Matériaux Thématique spécifique Agro-raffinerie, valorisation produits et sous-produits, agroécologie Usine écoefficiente, recyclage, restauration espaces naturels/urbains, Agroécologie, agromatériaux Diagnostic, surveillance, SI, ingénierie, traitements alternatifs Gestion ressources, réutilisation, approches institutionnelles Technologies propres Biomatériaux, chimie biomasse lignocellulosique Infrastructures durables, gestion intelligente, écosystèmes humides Technologies propres Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 84/97 Matikem Optitec Plastipolis Qualiméditerrané e Qualitropic SAFE Team 2 Terralia Trimatec Up-Tex Végétalia Chimie, matériaux Biosoourcing Optique, photonique Photonique & imagerie pour environnement, sécurité Matériaux Agriculture, IAA Agriculture, IAA Aéro. ingénierie, services Ecotechs, environnement Agriculture, IAA Energie, ingén, services Matériaux Agriculture, IAA Agromatériaux, biodégradabilité, écoconception et recyclabilité Agriculture durable basée sur agrobiotechs et TIC. Ecoconception Bioraffinerie, biotechs, environnement, formulation, génétique Sécurité & vulnérabilité Métaux stratégiques et terres rares ; minéraux BTP ; recyclage Agriculture bio., écoprocédés et valorisation déchets organiques. valorisation déchets, traitements effluents, chimie durable, sécurité Eco-matériaux textiles Créer des végétaux à faible consommation d'intrants & impacts plus favorables sur la biodiversité, la santé et l'environnement Agriculture durable Adaptation CC, biosourcing (chimie, construction...) Vitagora Xylofutur Agriculture, IAA Matériaux L'ensemble de ces pôles sont organisés soit en réseaux nationaux pilotés par le MEEM (Ecotech et bâtiment durable) ou se sont organisés d'eux mêmes en réseau («eau», «Sully» pour les pôles agriculture et IAA...). 9.5. Ville durable et construction Les enjeux Les enjeux économiques Le secteur de la construction représente 5 % du PIB, 5 % des emplois et 25 % de l'investissement en France et il est par définition peu délocalisable. Très affectée par la crise de 2008 ­ elle-même «née» dans l'immobilier ­ la construction a connu de très sombres années à la fin de la dernière décennie et depuis le début de la décennie en cours. L'atonie du secteur constitue même selon l'INSEE le principal facteur du retard de croissance de la France sur les autres pays de la zone euro. Après une année 2014 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 85/97 où l'activité dans la construction a baissé de 3,6 %, la fin 2015 et le début 2016 se caractérisent par une certaine embellie. Outre le potentiel de production, le potentiel d'innovation est ici considérable, notamment à travers l'évolution des normes environnementales. Au-delà de la construction, la ville, où résident la moitié de la population mondiale (depuis 2008) et 80 % des Français, s'affirme de plus en plus comme le principal pôle de création de richesses. De même que la construction, les exigences d'amélioration environnementale appellent des solutions nouvelles dans les équipements urbains et dans la gestion urbaine, qui suscitent un nombre croissant de propositions techniquement innovantes. Les enjeux sociaux Si la qualité de l'habitat a fortement progressé au cours des dernières décennies, le principal problème est aujourd'hui l'insuffisance de la production dans les zones tendues (au premier rang desquelles l'Île-de-France) et plus généralement l'inadéquation entre l'offre (rare, chère et insuffisamment diversifiée) et la demande (qui n'est souvent satisfaite qu'au prix d'une amputation importante du pouvoir d'achat et à une distance excessive du travail). La forte augmentation des coûts de construction au cours des 15 dernières années justifie un effort d'innovation en faveur de techniques constructives et de matériaux plus économiques. De même, la réalisation d'aménagements de qualité, nécessaires à la «santé» du corps social, a du mal à «suivre» la croissance urbaine, le désengagement de l'État dans la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre urbaines n'étant pas toujours compensé par les collectivités locales. Les enjeux environnementaux La construction et la croissance urbaine ont deux effets environnementaux majeurs, en termes d'artificialisation des sols et en termes d'émissions de polluants et de CO2. L'artificialisation des sols s'est accélérée à partir des années 1970 et elle atteint aujourd'hui près de 10 % du territoire métropolitain, l'essentiel étant dû à l'habitat individuel et aux réseaux de transport terrestre. Du fait des impacts négatifs de cette artificialisation, en particulier sur la biodiversité, un aménagement utilisant de manière rationnelle la ressource foncière et réduisant son impact sur l'environnement (grâce aux nouvelles techniques d'assainissement par exemple) est indispensable. En matière d'émissions de polluants et de CO2, aussi bien en phase construction que dans son fonctionnement, l'habitat a en grande partie annulé les progrès enregistrés dans son bilan énergétique par mètre carré construit du fait de l'augmentation des surfaces par habitant : le besoin d'innovation reste donc là aussi considérable. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 86/97 Les pôles de compétitivité concernés Le réseau bâtiment durable regroupe 17 pôles de compétitivité (cf. annexe 6) répartis en grandes catégories : matériaux et produits de construction à faible impact environnemental, composants et systèmes pour un bâtiment durable, intégration dans le bâtiment (systèmes constructifs, conception, interfaces et énergies renouvelables), intégration du bâtiment dans son environnement (outils de conception, du bâtiment à son environnement). On peut en outre considérer que les pôles de compétitivité intervenant dans le champ des transports ont généralement à voir avec les enjeux de la ville durable. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 87/97 10. Plate-forme commune État Régions : « ensemble pour l'emploi mars 2016 » (extrait) Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 88/97 Extrait Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 89/97 11. Liste des personnes rencontrées ou contactées Nom BOSSINI Prénom Serge Organisme MEEM/CGDD/DRI Fonction Directeur de la recherche et de l'innovation Date de rencontre 29/03/2016 17/05/2016 10/06/2016 17/05/2016 17/05/2016 BARTHELEMY LOUATI Hélène Sami MEEM/CGDD/DRI/SDI MEEM/CGDD/ Sous-directrice de l'innovation Bureau des éco-technologies et de la compétitivité Sous directeur de la Construction Aéronautique MOSCHETTI Pierre MEEM/DGAC/Direction du Transport Aérien MEEM/DGAC/DTA/SDC/SD C2 MEEM ­ Cabinet de la Ministre MEIN/DGE 10/05/2016 GAUMERAIS Anne-Laure 10/05/2016 MOURLON Nicolas Conseiller infrastructures, transports, partenariats et social Chef de bureau des pôles de compétitivité Chef du service action territoriale, européenne et internationale Chef du bureau emploi et innovation Chargé de mission « pôles de compétitivité » 04/07/2016 CATZ Sébastien 22/04/2016 MERLIN Xavier MEIN/DGE 22/04/2016 SENET Davic MAAF/AC/DAC/SCPE/SDC/ BEI MAAF ­ DGPE Bureau de l'emploi et de l'innovation 07/06/2016 LETRILLIART Marc 07/06/2016 LENOBLE David Ministère de la Défense/ DGA/DS/S2IE/PME MENESR/DGRI MENESR/DGRI Sous-directeur 01/06/2016 GENET JAMET Roger François Directeur général Chef du service de l'innovation, du transfert de technologies et de l'action régionale (SITTAR) Chef du département politiques d'innovation pour le transfert de technologie Directrice de programme Urbanisme, logement Sous-directeur des mutations économiques, de l'emploi et de l'innovation Chargé de mission clusters d'entreprises et écosystèmes territoriaux d'innovation Chef du département ÉconomieFinances 28/04/2016 10/05/2016 LOMBES Thomas MENESR/DGRI 10/05/2016 CHAPUS Séverine Premier Ministre/CGI 08/06/2016 MOLGO Charles-Louis Premier Ministre/CGET 21/04/2016 THEISSE Julien Premier Ministre/CGET 21/04/2016 AUSSILLOUX Vincent Premier Ministre/France Stratégie 27/05/2016 02/06/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 90/97 Nom ARTHAUD FAUCHEUX Prénom Laurent Marianne Organisme MEIN/DGT/BPI CDC Direction des investissements et du développement local CDC Fonction Directeur général délégué Responsable du pôle développement économique et économie sociale et solidaire Date de rencontre 08/06/2016 09/05/2016 LACROIX Géraldine Directrice du département économie et cohésion sociale Délégué général Directeur délégué à la stratégie régionale innovation Délégué général Conseiller développement économique, innovation, tourisme Directeur Scientifique Adjoint Directeur Directeur général Déléguée générale Président 09/05/2016 NGUYEN-HUY GIRY Bao Yannick DRRT Ile de France Région Hauts de France 26/05/2016 02/06/2016 MERGY HELLIER Gilles Fabien ARF ARF 12/05/2016 12/05/2016 CLEMENT LESORT KOVARIK JACQ BEYLAT Daniel Jean-Baptiste Jean-Bernard Karine Jean-Luc Ademe ENTPE IFSTTAR AFPC AFPC 25/05/2016 12/06/2016 16/06/2016 09/05/2016 09/05/2016 ARNAUD Claude Pôle de compétitivité Advancity Pôle de compétitivité Aerospace Valley Pôle de compétitivité Aerospace Valley Pôle de compétitivité AGRI Sud Ouest Innovation Pôle de compétitivité Aquimer Pôle de compétitivité Aquimer Pôle de compétitivité Axéléra Pôle de compétitivité Axéléra Pôle de compétitivité Capenergies Pôle de compétitivité Eau Pôle de compétitivité Eau Président 29/05/2016 PAILLARD Agnès Directrice générale 13/06/2016 LATTES Philippe Délégué du secteur spatial et européen Directeur général 13/06/2016 COSTES Vincent 09/05/2016 MISSONNIER Thierry Directeur 14/06/2016 PIGNON Angéline Directrice adjointe 14/06/2016 MAS Jean-Manuel Directeur général 02/05/2016 HUGONET Laure Directrice innovation 02/05/2016 MAHIOU Bernard Directeur général 09/06/2016 CARRE BOUCHER Jean-Loïc Sylvain Directeur Président 12/05/2016 12/05/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 91/97 Nom SADORGE Prénom Jean-Luc Organisme Pôle de compétitivité Fibres Energivie Pôle de compétitivité Hydréos Pôle de compétitivité Hydréos Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans i- Fonction Directeur général Date de rencontre 20/05/2016 POTTECHER Georges Directeur général 20/05/2016 RIBAYROlFLESCH TORREZ Anne Présidente 09/06/2016 Stéphane Président 06/06/2016 DELBECQ Jean-Marie i- Président du Comité de Pilotage 06/06/2016 RAVALARD Yves i- Fondateur scientifique 06/06/2016 LABADIE Chantal i- Coordinatrice de l'équipe projets 06/06/2016 NIEF Pascal Pôle de compétitivité LUTB Directeur général du pôle de compétitivité Vice-président déléguédu pôle de compétitivité LUTB Directeur Rhône-Alpes Automotive Cluster Directeur général 24/05/2016 MODAT Bernard Pôle de compétitivité LUTB 24/05/2016 GOHLKE Marc Pôle de compétitivité LUTB 24/05/2016 POUPON Patrick Pôle de compétitivité Mer Bretagne Atlantique Pôle de compétitivité MOV'EO Pôle de compétitivité SAFE Cluster Pôle de compétitivité Tenerrdis Pôle de compétitivité Tenerrdis 01/06/2016 CHARLET Marc Directeur Général 27/05/2016 GIRAUD Sébastien Directeur général 08/06/2016 FRANÇAIS Julien Président 03/06/2016 CANDELA Catherine Déléguée générale 03/06/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 92/97 12. Glossaire des sigles et acronymes Acronyme ACAL Ademe AFPC ALARA Andra ANR ANSES Signification Alsace Champagne-Ardenne Lorraine Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie Association française des pôles de compétitivité As Low As Reasonnably Available Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Agence nationale de la recherche Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail Association des régions de France Association régionale de l'industrie automobile Banque publique d'investissement Bureau des rapports et de la documentation Best REFerences Bureau de recherches géologiques et minières Bâtiment et travaux publics Chiffre d'affaires Caisse des dépôts et consignations Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement Commissariat général au développement durable Conseil général de l'environnement et du développement durable Commissariat général à l'égalité des territoires Commissariat général à l'investissement Crédit impôt innovation Crédit d'impôt recherche Conservatoire national des arts et métiers Dioxyde de carbone Competitiveness of Enterprises and SMEs / Competitiveness and Innovation Framework Programme Centre scientifique et technique du bâtiment ARF ARIA BPI France BRD BREF BRGM BTP CA CDC CEA Cerema CGDD CGEDD CGET CGI CII CIR CNAM CO2 COSME / CIP CSTB Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 93/97 Acronyme Dac DCE DDRRT DG DGA DGA DGAC DGE DGEC DGITM DGRI DGT DIRECCTE Directions d'administration centrale Directive cadre sur l'eau Signification Délégation départementale à la recherche et à la technologie Direction générale Direction générale de l'administration Direction générale de l'armement Direction générale de l'aviation civile Direction générale des entreprises Direction générale de l'énergie et du climat Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer Direction générale de la recherche et de l'innovation Direction générale du Trésor Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement Direction régionale de l'industrie,de la recherche et de l'environnement Délégations régionales à la recherche et à la technologie Direction des transports terrestres Électricité de France École nationale des ponts et chaussées Énergie renouvelable École nationale des travaux publics de l'État Établissement public Établissement public à caractère administratif Entreprise de taille intermédiaire Fonds européen de développement économique régional Fonds de participation Fonds unique interministériel Giga Google, Apple, Facebook, Amazon General Electric DRAAF DREAL DRIREN DRRT DTT EDF ENPC ENR ENTPE EP EPA ETI FEDER FP FUI G GAFA GE Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 94/97 Acronyme H2020 Ifremer IFSTTAR Fonds Horizon 2020 Signification Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux Institut national de l'information géographique et forestière Institut national de l'environnement industriel et des risques Institut français du pétrole énergies nouvelles Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture Institut de recherche technologiques Institut pour la transition énergétique Laboratoire national de métrologie et d'essais Nouvelle organisation territoriale de la République Lyon Urban Truck & Bus Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des forêts Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer Ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche Million d'euros Milliard d'euros Meilleures techniques disponibles Nouvelle France industrielle Nouvelle organisation territoriale de la République Provence-Alpes-Côte d'Azur Pôle de compétitivité Politique commune de la pêche Programme cadre pour la recherche et le développement technologique Plan Épargne Interentreprises Programme d'investissements d'avenir Produit intérieur brut Petite et moyenne entreprise Programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres IGN INERIS IPFen IRSN IRSTEA IRT ITE LNE NOTRe LUTB MAAF MEEM MEIN MENESR M Md MTD NFI NOTRe PACA PC PCP PCRD PEI PIA PIB PME PREDIT Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 95/97 Acronyme R&D RP RST RT SAFE SATT SGAR SHOM SNB SNBC TECI TECV TEPCV TEPOS TGV TIC TPE TRL VNF WWF ZEE Recherche et développement Relations Publics Réseau scientifique et technique Règlement technique Signification Security and Aerospace actors for the Future of Earth Société d'accélération du transfert de technologies Secrétaire général pour les affaires régionales Service hydrographique et océanographique de la Marine Stratégie nationale de la biodiversité Stratégie nationale bas-carbone Transition énergétique, construction et innovations Transition énergétique pour la croissance verte Territoire à énergie positive pour la croissance verte Territoire à énergies positives Train à grande vitesse Technologies de l'information et de la communication Très petite entreprise Technology Readiness Level = niveau de maturité technologique Voies navigables de France World Wide Fund Zone économique exclusive Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 96/97 www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr (ATTENTION: OPTION n'est pas le cas dans les priorités affichées, les autres solutions pourraient s'inscrire également pour partie dans les priorités ou domaines d'action du MEEM : · Si le numérique doit irriguer l'industrie du futur, les engagements internationaux de la France, la réglementation (MTD) comme la demande sociétale imposent que l'industrie de demain, du «futur», soit toujours plus propre, sûre et économe en ressources énergétiques et non énergétiques ; L'environnement, les transports, l'énergie, l'habitat et la ville durables, la mer... constituent des marchés en forte croissance pour le numérique, dans tous ses aspects (économie des données, confiance numérique, objets intelligents) ; Biodiversité, génétique et santé se rejoignent pour construire la pharmacopée de demain : ces thématiques sont présentes d'ailleurs dans certains pôles de compétitivité «mer» ou «tropicaux», en coopération avec des pôles santé ou avec d'autres centres de recherches sur la santé. L'alimentation du futur, en particulier pour les aspects de sécurité alimentaire, ne peut faire fi des conditions de production agricoles et des aspects de santé environnement. · · · Dans la NFI comme dans la politique des pôles, le MEEM a donc toute légitimité pour intervenir et faire valoir ses points de vue. 4.3.4. Neuf solutions qui couvrent mal les perspectives de la transition écologique. besoins et les L'analyse détaillée des neuf solutions de la NFI montre que les besoins de la transition écologique ne sont pas totalement couverts par cette politique dans sa configuration actuelle : · elle laisse de côté des pans entiers de la transition écologique, essentiellement les thématiques du MEEM transversales au regard des neuf solutions, comme l'énergie et les économies d'énergie, le traitement des pollutions (eau, air...), les technologies propres ou sûres (en agriculture, dans l'industrie...), la métrologie ou l'ingénierie associée à l'ensemble de ces sujets ; elle ne traite que partiellement des enjeux d'innovation du secteur de la construction ; au sein même des quatre «solutions» de la NFI qui s'inscrivent dans les thématiques du MEEM (mobilité durable, ville durable, transports de demain, nouvelles ressources), les ambitions sont limitées à quelques projets phares, structurants mais très verticaux (TGV du futur, voiture autonome, emballage du futur...), alors même que les besoins du MEEM sont beaucoup plus vastes. · · La configuration actuelle de la NFI ne peut donc satisfaire les besoins d'innovation de la transition écologique et énergétique. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 41/97 4.3.5. NFI et pôles de compétitivité : des objectifs complémentaires La NFI, dès son origine, a privilégié une démarche « filière industrielle », en cherchant à associer tous les acteurs amont et aval d'un même marché. Elle se concentre sur des projets de développement à échéance de quatre ou cinq ans. Elle est essentiellement dictée par les besoins des grands acteurs du marché, les grandes entreprises aval, donneurs d'ordre. Les autres entreprises, essentiellement PME soustraitantes, ne sont positionnées qu'en tant que fournisseurs de ces grands acteurs. C'est une logique plutôt descendante, verticale, assez voisine des grands plans industriels nationaux (Téléphonie, Informatique, Nucléaire, Airbus...) qui se sont succédé en France depuis les années 1970. La politique des pôles est axée sur le développement de l'innovation : elle cherche à créer des écosystèmes favorables à l'innovation en rapprochant les entreprises de la recherche, en associant les grandes entreprises, les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) d'un même secteur, en faisant se rencontrer des besoins d'un secteur donné avec des solutions identifiées par un autre pôle. Elle s'inscrit dans une politique de moyen et long termes (5 années et plus), temps long nécessaire pour faire évoluer les entreprises petites et moyennes et pour pouvoir obtenir les fruits d'une politique de promotion de l'innovation. C'est une politique ascendante («bottom up»), plutôt horizontale. Les pôles reposent sur le principe de la fertilisation croisée, qui peut être bénéfique à l'ensemble de l'industrie, quels que soient les priorités ou projets que la politique industrielle nationale peut privilégier. Son coût limité au regard de la politique industrielle ne justifie pas que la politique des pôles se voit réduite aux seules priorités de la NFI. NFI et politique des pôles sont donc deux aspects complémentaires, mais différents de la politique industrielle française. Il serait inutile voire contre-productif de sacrifier les pôles non pas au bénéfice de la NFI mais par simple souci de simplification ou de lisibilité de la politique industrielle. Les pôles de compétitivité se sont mis en place sans la NFI, même si la NFI peut dès à présent s'appuyer sur les écosystèmes des pôles pour répondre à certains de ses besoins d'innovation. Le MEEM a aujourd'hui besoin de ces deux politiques, horizontale et verticale : · elle a besoin des pôles de compétitivité, dont l'efficacité peut certainement encore être améliorée, mais qui aujourd'hui irriguent l'ensemble des secteurs d'activité en innovations et solutions pour répondre aux défis de la transition écologique et énergétique ; elle peut bénéficier d'une NFI, qui pourrait mieux prendre en compte les enjeux du MEEM, pour positionner demain la France en leader mondial sur certaines spécialités-clés de la transition et de conforter ses entreprises sur ces leaderships. · Le MEEM doit affirmer sa place dans le comité technique interministériel des pôles de compétitivité et dans les orientations politiques les concernant. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 42/97 3. Conforter les pôles, affirmer leur caractère interministériel, y affirmer la place du MEEM. (MEEM) 4.4. Une présence de l'État souhaitée Les partenaires demandent un maintien de la présence de l'État. Les pôles, et notamment les industriels, insistent sur le caractère de neutralité qu'apporte l'expertise des services de l'État, les compétences pointues d'expertise relevant bien de l'échelle nationale. Ils soulignent aussi que cela aide à leur visibilité européenne, voire internationale, même si la plupart des pôles ont déjà des partenariats avec de nombreux clusters européens. L'ARF et les Régions souhaitent aussi un maintien de l'État dans les pôles, avec la demande de bénéficier du transfert des crédits d'animation. La plate-forme 28 État Régions signée le 30 mars 2016 officialise cette demande et évoque une décentralisation adaptée du suivi de proximité et du soutien à l'animation des pôles. Comme indiqué supra (3.4), le MEEM est directement et stratégiquement concerné par trente pôles auxquels s'ajoutent huit pôles importants. Quasiment tous les pôles sont, à des degrés divers, impliqués dans les politiques MEEM (croissance verte, énergie...). Le MEEM se doit donc d'avoir une politique vis-à-vis des pôles, à l'instar du MEIN qui soutient la NFI. Cette dernière n'a pas le même angle de vision : elle est sur une démarche de filières industrielles, dans une logique partielle, plutôt aval et plutôt orientée sur des objets à quatre ou cinq ans. Ainsi «transports du futur» est axé sur le TGV du futur, la voiture autonome ou l'avion électrique, alors que pour le MEEM, les changements doivent être appréhendés de manière plus large. La politique originelle des pôles est bien de renforcer durablement des écosystèmes d'innovation pour à la fois assurer le développement d'entreprises sur le moyen long terme et faciliter la diffusion «de masse» de ces innovations au sein des populations locales. Chaque ministère a donc ses priorités. Celles du MEEM, d'enclencher la transition écologique et énergétique et celles précédemment exposées, sont clairement affirmées par la loi TECV et l'accord de Paris. Les autres ministères : défense, agriculture...ont aussi leurs priorités, qu'il faut prendre en compte et combiner dans un souci d'efficience maximale. Les pôles, grâce à leurs échanges, permettent de faire émerger et souligner de nombreuses priorités. La vision interministérielle doit être organisée, en principe par le comité technique interministériel avec arbitrage si nécessaire : stratégie, feuilles de route des pôles... 28 Cf. annexe 10. Les pôles de compétitivité Page 43/97 Rapport 010561-01 5. Scénarios d'évolution Le maintien des pôles, souhaité par tous, n'est pas incompatible avec des ajustements éventuels de périmètres (deux fusions ont eu lieu en 2016) ou des évolutions sur les pôles eux-mêmes (par exemple par différenciation), leur gouvernance, leur financement ou celui de leurs projets. Plusieurs options peuvent être envisagées : · · répartition entre pôles nationaux pour l'État et pôles à vocation régionale ; regroupement des pôles en une dizaine de réseaux thématiques identifiés avec un chef de file ; nouvelles modalités de financement de l'animation des pôles (maintien du financement de la gouvernance, mise en place d'un FUI animation, transfert des crédits d'animation...) ; mise en place d'une déconcentration des crédits du FUI pour les projets. · · 5.1. Faut-il plusieurs catégories de pôles ? Le ministère chargé de l'économie propose notamment de distinguer deux catégories de pôles : certains qui resteraient État et les autres qui seraient suivis par les Régions. Plus précisément, le ministre propose «de déléguer leur gestion et leur animation aux régions, avec les crédits afférents, d'organiser ces pôles sur le territoire, de façon que seuls neuf ou dix d'entre eux soient coordonnés par l'État». Il convient de rappeler qu'à l'origine de la création des pôles, une typologie avait été retenue avec des pôles mondiaux ou à vocation mondiale et les autres. Cette distinction a été jugée non pertinente et supprimée en 2012. Une telle distinction, du point de vue du ministère de l'économie, aurait l'intérêt de concentrer le rôle de l'État dans une logique de «filière» et d'affirmer des priorités dans une logique industrielle. Du point de vue du MEEM, concerné par la moitié des pôles, les enjeux de transition écologique et énergétique sont plus larges. Les autres ministères ont aussi leurs priorités. La politique des pôles comme indiqué supra doit demeurer interministérielle et ne peut pas retenir la seule logique du ministère de l'économie. Du point de vue des pôles, des industriels, des membres académiques, le maintien de la présence de l'État est souhaité pour assurer expertise, neutralité et visibilité, crédibilité aux niveaux national, européen et international. Du point de vue de l'ARF et des Régions, il y a une opposition à une distinction entre plusieurs catégories de pôles. L'expertise de l'État leur paraît nécessaire et il y a une crainte que les pôles d'une Région puissent être coordonnés par une autre Région. La plate-forme État-Régions signée le 30 mars écarte toute distinction entre plusieurs catégories de pôles (cf. annexe 10). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 44/97 4. Conserver la diversité des pôles et faire prévaloir entre eux la dynamique de coopération sur une logique de catégorisation et, a fortiori, de hiérarchisation. (interministériel) 5.2. La gouvernance des pôles 5.2.1. Aspects financiers Les pôles sont en général de petites structures dont les frais de fonctionnement sont assurés à environ 50 % par des financements publics de l'État et des collectivités complétés notamment par les cotisations des membres. Plus précisément, l'État apporte globalement 14 M de la DGE via les Direccte, 1 M du MAAF via les DRAAF, 2 M du CGET via les SGAR, 2 M de la DGA via les Direccte. Les conseils régionaux, éventuellement les métropoles, contribuent via leurs crédits propres ou le FEDER. Les financements des conseils départementaux et autres collectivités ont été supprimés pour le fonctionnement fin 2016 et disparaîtront pour les projets fin 2017 (conséquence de la loi NOTRe). Ces modifications font l'objet de discussions avec les nouveaux exécutifs régionaux et avec les entreprises membres. Pour les crédits d'animation de l'État, plusieurs scénarios peuvent être envisagés : 1. transfert des crédits d'animation État aux Régions (demande ARF). Cette option pose la question de la grille de répartition des crédits et risque d'affaiblir l'État ; 2. retour à une gestion par ministères : le MEEM concerné par la moitié des pôles devrait alors demander et obtenir une enveloppe ad hoc ; 3. statu quo. Compte tenu de l'intérêt des pôles, des faibles montants en question (moins de 20 M) et de la demande de présence de l'État, la mission estime que le financement par l'État d'une partie du fonctionnement des pôles est justifié (qui paye participe à la gouvernance) mais que ce point doit être discuté conformément à la plate-forme État Régions du 30 mars 2016. Les crédits d'animation reviennent à moins de 200 /an par PME membre des pôles. 5. Demander un maintien de crédits d'animation État. (MEEM) Les orientations techniques sont données à deux niveaux : stratégique (sur quoi travailler, comment et avec qui), et plus tactique (sur des travaux proposés ou en cours). Le premier pouvoir s'exerce essentiellement par la validation des feuilles de route des pôles (qui les propose) avec des infléchissements éventuels (priorités, coordinations, échéances...) et la prise des décisions idoines après les évaluations périodiques (environ tous les trois ans). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 45/97 L'action, au niveau tactique, se fait notamment via la labellisation des projets présentés par les pôles et l'animation des réseaux de pôles. Concernant les coordinations «stratégiques», la mission note qu'au niveau local, d'autres structures peuvent exister comme les IRT ou ITE mis en place dans le cadre du PIA et quelquefois qualifiés de «bébés des pôles». La multiplication des structures a un coût de fonctionnement et peut créer une confusion. Certains pôles ont donc amorcé une réflexion sur les synergies et économies. Par exemple, le pôle i-Trans et l'IRT Railenium mettent en place les mêmes président et directeur général et renforcent leur mutualisation. Advancity et Efficacity ont le même président mais leur situation est compliquée par la présence de Vivapolis. LUTB, à la demande de la Région, a intégré les entités ARIA29 autos et élargi son périmètre en intégrant Auvergne avec Rhône-Alpes. Cette réflexion sur les structures est à mener au cas par cas au niveau local. Par ailleurs, la mission estime que les coordinations inter-pôles sont essentielles (cf. infra § 4.1.4), à la fois pour éviter les doublons dans une activité thématique mais aussi pour favoriser les échanges trans-domaines. La plupart des pôles travaillent en ce sens créant eux-mêmes leur réseau (par exemple les trois pôles mer) et s'associant à des réseaux «institués» (par exemple le réseau «écotechnologies» auquel les trois pôles mer sont intégrés). Le MEEM est présent et actif au niveau national, participant (CGDD et DGAC) au comité de pilotage national ainsi qu'aux comités techniques nationaux, et est correspondant (pilote ou associé) de nombreux pôles. Les autres directions générales sont, sauf demande ponctuelle, peu présentes. L'animation MEEM est reconnue pour les deux réseaux «bâtiment durable» et «écotechnologies» (CGDD) et pour l'aérien (DGAC). 5.2.2. Orientations techniques Il y a lieu de faire émerger d'autres réseaux (mobilité-transports, énergies...) et de donner une meilleure visibilité aux réseaux «mer» en lien avec les directions concernées et le secrétariat général à la mer. 6. Conforter, élargir ou faire émerger des réseaux (mer, bâtiment durable, écotechnologies, mobilité-transports, énergies...) et y renforcer la présence du MEEM en associant les directions centrales et les établissements publics. (MEEM). De même, la mission suggère d'informer les Dreal, qui doivent, à la demande de la ministre, s'impliquer pour faire émerger des projets sur les territoires. 7. Localement, examiner, au cas par cas, l'articulation des pôles avec les IRT, ITE et clusters. (MEEM). 29 Association Régionale de l'Industrie Automobile. Les pôles de compétitivité Page 46/97 Rapport 010561-01 Enfin, la qualité étant essentielle il y a lieu de promouvoir, pour certains des pôles30, un renforcement de la qualité des pôles dans leurs contributions à la croissance verte (sans doute via une inclusion de compléments dans la feuille de route et de critères pour les évaluations périodiques). 5.3. Le financement des projets Les pôles de compétitivité font émerger les projets de recherche, les font mûrir, les labellisent (même si ce n'est pas obligatoire) et les accompagnent dans les dépôts aux demandes de financement. Les sources de financement sont multiples : FUI projets (montant en baisse), PIA, ANR (en baisse), crédits du ministère de la Défense, appels à projets MEEM notamment sur financements Ademe propres ou venant du PIA, crédits régionaux, crédits européens... Le besoin d'expertise nationale a été souligné par plusieurs interlocuteurs, notamment les pôles et les Régions : les experts peuvent être mobilisés dans les ministères (notamment DGE, DGRI du ministère chargé de la recherche, Défense...). Une hypothèse de déconcentration du FUI «projets» à la BPI et aux Direccte ne permettrait plus la visibilité nationale et l'expertise nationale et entraînerait une déconnexion plus forte par rapport aux politiques du MEEM. Cette hypothèse est refusée par l'ARF et les Régions et est contestée par les pôles. Les pôles ne coûtent pas cher : le FUI représente moins de 100 M (80 M en 2016) comparés aux 5 Md de crédit d'impôt recherche et les pôles ont un effet de levier31. 8. Défendre le maintien du fonds FUI «projets». (MEEM). Beaucoup d'interlocuteurs ont souligné le caractère très technologique des aides à l'innovation. Ils ont déploré notamment la fin du programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres (Predit) qui permettait sur les transports de financer aussi des recherches non technologiques (sur les comportements par exemple) ou transversales (sécurité...). Le MEEM ne dispose plus de crédits de recherche propres. 9. Demander des crédits de recherche «MEEM» (sur le modèle du « défunt » PREDIT) par quote-part, du PIA ou des appels à projets. (MEEM). 5.4. Les scénarios possibles 5.4.1. Statu quo : maintien des pôles État avec crédits d'animation État Ce scénario de statu quo a l'avantage de la simplicité et de la continuité, correspondant à une politique des pôles reconnue et efficace. 30 Nombre d'entre eux ont pris des initiatives pour renforcer par exemple leur processus de labellisation de projets. Cf. étude de France Stratégie ­ mars 2016 ­ Effet de levier de 4 à 5 sur les dépenses R&D, de +2 sur les brevets en 2012, et de +6 recrutements en 2012 par entreprise dans un pôle. Les pôles de compétitivité Page 47/97 31 Rapport 010561-01 Des ajustements sont naturellement possibles comme des rapprochements de certains pôles pour des raisons géographiques ou thématiques. Ce scénario donne une bonne visibilité à tous les pôles, sans introduire de distinction et de hiérarchie conformément à la plate-forme État-Régions du 30 mars 2016 signée par le Premier ministre et le Président de l'ARF. Ce scénario satisfait la demande de maintien d'un rôle de l'État souhaité par tous, les pôles, les industriels et les Régions pour garantir une expertise pointue nationale, une neutralité, une garantie de non doublonnage, et faciliter la transversalité entre pôles. L'État garde une capacité d'orientation à faible coût tout en laissant également une capacité d'orientation aux collectivités, Régions et métropoles et en préservant les écosystèmes régionaux. Pour le MEEM, ce scénario permet une large diffusion des enjeux de transition écologique et énergétique. Il favorise l'alimentation des appels à projets et à expérimentations du ministère. Toutefois, ce scénario ne satisfait pas nécessairement à la demande de «décentralisation adaptée» aux Régions exprimée dans la plate-forme mentionnée supra. La gouvernance des pôles reste à préciser, chaque ministère pouvant ne s'intéresser qu'à certains pôles. 5.4.2. «Maintien des pôles État d'animation aux Régions» avec transfert des crédits Il convient de rappeler que les crédits d'animation correspondent actuellement à moins de 20 M. Ce scénario, sans distinguer plusieurs catégories de pôles, satisfait à la demande de transfert de crédits d'animation aux Régions. Il pose la question des critères de répartition de ces crédits. Faut-il privilégier la situation existant en 2016, figeant ainsi une répartition entre Régions ? Et ensuite à l'intérieur d'une Région, comment se fera la répartition entre les différents pôles ? Quid des pôles financés par plusieurs Régions aujourd'hui, ou travaillant sur plusieurs territoires ? Plusieurs pôles ont exprimé la crainte d'être liés par les orientations et les demandes de la Région, engendrant ainsi un repli régional et décourageant les collaborations avec d'autres pôles dans d'autres régions voire une ouverture européenne. Dans ce cas, l'État perd une partie de sa capacité d'orientation, sauf à recréer une modalité différente de financement État, par exemple pour des actions d'animation spécifiques définies dans chaque feuille de route. Ce financement, modeste, pourrait provenir d'une fraction des crédits d'animation actuels ou, mieux, d'une quote-part faible du PIA dont une nouvelle tranche de 10 Md vient d'être annoncée. Ce scénario affaiblit le rôle du MEEM et réduit les chances de succès de politiques qui ont une dimension nationale et internationale. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 48/97 5.4.3. «Quelques pôles État et des pôles régionaux» avec transfert sélectif de crédits d'animation aux Régions Ce scénario diminue le nombre d'interlocuteurs pour l'État et accroît la visibilité pour certains pôles. Pour sélectionner les pôles qui continueraient à recevoir des crédits d'État, le ministère chargé de l'économie souhaite retenir comme critère l'appartenance aux solutions de la nouvelle France industrielle, éventuellement en ajoutant les sujets du ministère régalien de la défense. Cette approche privilégie la notion de filière industrielle. Il convient de rappeler qu'au début de la création des pôles, certains avaient été déclarés mondiaux ou à vocation mondiale ; cette distinction avait été jugée non pertinente et écartée en 2012, tout sujet, même de niche, pouvant déboucher sur des activités à l'export. Ce scénario est contraire à la plate-forme État-Régions, car il distingue de fait deux catégories de pôles. Ce scénario risque de susciter de violentes réactions des pôles «déclassés régionaux» : sentiment de discrimination, baisse de visibilité, risque de perte de neutralité et d'expertise nationale, crainte de repli régional, perte de liens interpoles. Des interventions des élus, des industriels, du monde économique sont probables. Et quelles seraient les modalités de coopération entre pôles de nature différente ? Pour le MEEM concerné par la moitié des pôles, et quelle que soit la liste de ceux qui seraient retenus au niveau national, ce scénario entraînerait une perte de lien direct avec beaucoup de pôles. Il s'ensuivrait un manque d'effet de levier pour la transition écologique, un risque d'affaiblissement des technologies vertes. 5.4.4. «Maintien des thématiques» pôles et renforcement des réseaux Ce scénario, a l'avantage de la simplicité et de la continuité, et correspond à une politique des pôles reconnue et efficace mais qui n'a pas encore produit tous ses effets. Des ajustements sont naturellement possibles comme des rapprochements de pôles pour des raisons géographiques ou thématiques. De même, suite aux évaluations périodiques, l'existence de quelques pôles pourrait être remise en cause. Ce scénario donne une bonne visibilité à tous les pôles, sans introduire de distinction et de hiérarchie conformément à la plate-forme État Régions. Ce scénario satisfait la demande de maintien (voire de développement) d'un rôle de l'État souhaité par tous, les pôles, les industriels, les instituts et les Régions : expertise pointue nationale, neutralité, garantie d'absence de doublon, transversalité entre pôles facilitée. Ce scénario préserve les écosystèmes qui se sont constitués sur les territoires. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 49/97 Pour le MEEM, ce scénario permet une large diffusion des enjeux de transition écologique et énergétique, favorisant l'alimentation de la chaîne de l'innovation et des appels à projets et à expérimentations du ministère. Par différence avec le scénario du statu quo et pour mieux valoriser le rôle des pôles et les synergies entre pôles, un renforcement de réseaux thématiques serait encouragé : réseaux à l'initiative des pôles comme cela existe dans certains cas, mais en associant État et Régions, ou réseaux et rencontres à l'initiative de certains ministères. Des crédits d'animation pourraient alors être fléchés pour ces animations de réseaux et leur enveloppe être augmentée d'une faible quote-part des crédits du PIA 3 récemment annoncé. L'accompagnement à l'international serait également encouragé. Un tel scénario se situe dans la logique du XXIème siècle de réseaux, de structures informelles et moins de logiques hiérarchiques formalisées, ce qui est favorable à l'innovation. Il présente une souplesse d'évolution sans bousculer un système qui fonctionne plutôt bien. Pour le MEEM, il conviendrait d'accentuer alors le volet réseaux thématiques. Un bilan des animations existantes est à affiner : le réseau «écotechnologies» est assez vaste et mériterait de rendre visibles les thèmes «mer» «eau» ; le réseau «bâtiment durable» est en fait plutôt un réseau énergie et associe des pôles transversaux dont la présence pourrait être réexaminée. Un réseau transports est indispensable, même s'il existe déjà de manière informelle entre pôles et sans l'État. Le MEEM gagnerait à mieux associer les directions générales et les établissements publics (au-delà de certains organismes de recherche déjà très présents), les DREAL devraient être informées. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 50/97 Conclusions Les pôles de compétitivité (PC) sont le fruit d'une politique d'État, instaurée en 2005, qui a fonctionné au-delà des espoirs fondés en elle. Les PC sont aujourd'hui des structures, «thématiques» et territoriales, utiles, appréciées de tous et dont les résultats sont sans commune mesure avec leur coût. Dans leur très grande majorité, ils fonctionnent bien et remplissent les objectifs assignés : promouvoir des projets innovants et collaboratifs associant les mondes de la recherche et de l'entreprise, faciliter la recherche de financements et dynamiser ainsi le tissu industriel régional. Les évaluations menées dans le cadre de la gouvernance instaurée par l'État le démontrent. Dépassant leurs appartenances régionales et leurs thématiques, les pôles coordonnent leurs efforts en se concentrant sur leurs compétences et en évitant les doublons. La gouvernance instaurée, via la validation des feuilles de route et la labellisation des projets à financer, les y incite et donne des garanties de pertinence et d'excellence des actions menées. Les pôles permettent de faire travailler ensemble des domaines (par exemple spatial et médecine ou agriculture) qui ont naturellement tendance à s'ignorer ou à avoir des difficultés à travailler ensemble. Leur statut commun, les pratiques liées et la proximité géographique permettent de transcender incompréhensions sectorielles et absences de contact. Les pôles ont un apport très positif pour leurs PME qui en sont membres (environ 10 500), notamment pour leur faciliter l'accès à la recherche, promouvoir la formation, les aider à l'international et augmenter leur résilience face aux aléas rencontrés vis-àvis des «gros» donneurs d'ordre. Les pôles constituent un excellent relais entre les décideurs centraux ou régionaux et les acteurs de terrain du fait de leurs 17 500 membres pour tester des orientations ou faire remonter des souhaits, constats ou suggestions «locaux». Le maintien des pôles est souhaité par tous (pôles, collectivités, régions, ministères) avec une présence de l'État. Il faut donc les conserver, les renforcer, éventuellement avec des ajustements et de meilleures articulations avec d'autres organismes. En effet, les pôles sont encore jeunes (en particulier les pôles développement durable labellisés en 2010) ; ils génèrent plus de projets et de brevets que de produits, et certains sont encore peu visibles, notamment des organismes finançant l'innovation. Par ailleurs, le foisonnement de leurs projets et innovations ne garantit pas une politique cohérente et il y a donc de la place pour une vision de synthèse, plus directive, à côté de la politique des PC, l'une et l'autre se nourrissant réciproquement. Les politiques du MEEM sont des politiques essentielles (croissance verte, transition écologique, accord de Paris, santé-environnement, prévention des risques...) pour la France. Elles sont portées par une vision de long terme. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 51/97 Elles couvrent des domaines transversaux, exigeant une vision multi-sectorielle et le recours non seulement à des objets innovants mais aussi à des processus, des interfaces et des usages innovants. Leur succès suppose souvent des essais «grandeur nature» et leur exportation la démonstration de leur efficacité de terrain. Les politiques du MEEM sont porteuses d'innovation : la revue périodique, par la DGE, des technologies clés (édition 2020) le démontre largement. Concernant le MEEM, trente pôles sont stratégiques, huit autres méritent de sa part une attention forte et tous sont affectés par la transition écologique. Ils couvrent bien les thématiques du MEEM. Les pôles font émerger et labellisent des projets, financés le plus souvent par le FUI ou l'ANR (projets plutôt amont). Leur activité sur les projets «amont» constitue un levier essentiel pour les projets PIA ou Ademe (plus aval). Du fait de leur implantation territoriale, ils obtiennent les soutiens locaux pour tester des solutions techniques, organisationnelles, voire politiques souvent indispensables pour assurer le succès. Vu la variété des thèmes MEEM, les pôles concernés sont très impliqués dans des synergies inter-pôles et inter-domaines, ce qui conforte l'innovation et les projets. Les régions ont prouvé qu'elles étaient un soutien essentiel des PC sans empêcher des coordinations trans-régions (ou trans-domaines). Les PC deviennent pour elles, un outil essentiel du dynamisme en recherche et développement économique de leur région. Elles financent les projets FUI, quasiment à parité avec l'État, et des projets qui leur sont propres. Elles sont demandeuses de la présence de l'État. Le MEEM doit donc, compte tenu du caractère essentiel de ses politiques «croissance verte (et bleue)» ou «transition écologique» et de la pertinence des pôles pour les faire prospérer, mieux tirer profit des PC pour leur mise en oeuvre : · · il doit donc défendre le caractère interministériel de la politique des PC et y réaffirmer sa place ; il doit défendre le principe d'une gouvernance «État-Régions» des PC avec comité de pilotage (feuille de route, évaluations...) et comité technique (choix des projets) ; l'État doit garder des procédures centralisées pour le FUI «projets» et les autres appels à projets : PIA, Ademe... les Régions pouvant compléter avec leurs propres appels à projets ; il doit encourager une pratique de foisonnement ascendant de l'innovation («bottom up») que les pôles portent efficacement ; il doit souligner le caractère complémentaire et nécessaire des deux approches : centrale d'une part, (e.g. NFI), pour des «filières», orientées «développement» (aval), stratégiques, et territoriale d'autre part, plus «bottom up» et plus «amont», (souvent plus inter-domaines et à effets sociétaux) ; la seconde approche servant souvent à ouvrir ou préciser les champs de la première ; il doit s'opposer à une distinction entre deux catégories de pôles, nationaux ou régionaux, voire à une hiérarchisation des pôles. La mission préconise de Les pôles de compétitivité Page 52/97 · · · Rapport 010561-01 privilégier un fonctionnement moderne en réseau, notamment sur les thèmes du ministère : mer, bâtiment durable, énergie, transports et écotechnologies. En interne, le MEEM doit disposer de moyens de recherche à la hauteur des besoins de la croissance verte et de la transition écologique (par transfert du budget AAP). · Il doit valoriser le rôle des PC comme acteur majeur de la croissance verte et de la transition énergétique au centre de la chaîne de l'innovation, pour alimenter les appels à projets ; il doit mieux associer les DG et ses organismes sous tutelle (très inégalement actifs au sein des PC) au pilotage stratégique des PC, à leurs projets et à leurs résultats et informer les DREAL ; il doit faire un bilan des deux réseaux existants «bâtiment durable» et «écotechnologie», faire émerger des réseaux «mobilité transports» et «énergie», et y participer ainsi qu'aux groupes de PC «eau», «mer» et «agriculture» ; il doit conforter les PC en leur donnant des perspectives claires sur les réglementations en cours et les évolutions à venir et en incluant leurs réflexions dans les versions définitives des réglementations ; · · · Bruno Depresle Elisabeth DupontKerlan Gérard Lehoux Alby Schmitt Administrateur général Ingénieure générale Ingénieur général Ingénieur général des ponts, des eaux des ponts, des eaux des ponts, des eaux et des forêts et des forêts et des forêts Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 53/97 Annexes Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 55/97 1. Lettre de mission Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 56/97 Rapport n° 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 56 bis/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 57/97 2. Carte des pôles Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 58/97 3. Exemples d'appels à projet et expérimentations favorisant la transition écologique et énergétique décembre 2014 : transports en commun et mobilité durable 100 projets février 2015 : territoires à énergie positive février 2015 : villes respirables à cinq ans mars 2015 : solaire thermique (grandes installations) septembre 2015 : climatisation et froid du futur (Ademe) novembre 2015 : dynamic bois 15 lauréats septembre 2015 : stockage d'énergie PIA décembre 2015 : énergies marines renouvelables PIA (10 lauréats), éoliennes flottantes, hydroliennes fluviales, énergies renouvelables en mer mars 2015 : démonstrateurs industriels pour la ville durable (11 lauréats) janvier 2016 : initiative PME biodiversité (13 lauréats) janvier 2016 : territoires zéro déchet zéro gaspi février 2016 : ville de demain PIA (31 ecocites) février 2016 : greentech février 2016 : biomasse (bois énergie et méthanisation) mai 2016 : territoires à hydrogène avril 2016 : 100 projets pour le climat avril 2016 : petite hydroélectricité mai 2016 : autoconsommation d'énergie appels à projets FUI (pôles de compétitivité) : deux appels par an d'autres appels à projets Ademe (éventuellement en plusieurs tranches) : sur le PIA (programme investissements d'avenir) : énergies renouvelables, déchets, initiatives PME transports, déchets, route du futur, navire du futur, méthodes de rénovation du bâtiment, systèmes de transport intelligents. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 59/97 4. Les techno clés Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 60/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 61/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 62/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 63/97 5.1. Tableau 1 : Les pôles et leurs champs d'intérêt Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 64/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 65/97 5.2. Tableau 2 : Pôles de compétitivité et MEEM Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 66/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 67/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 68/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 69/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 70/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 71/97 6. Les trente pôles «MEEM» stratégiques et les huit pôles méritant un suivi actif Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 72/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 73/97 7. Les réseaux «écotechnologies» et «bâtiment durable» Eco tech (14 pôles) · · · · · · · · · · · · · · Advancity Avenia Axelera Dream Eau Fibres Energivie Hydreos Industries & Agro-Ressources (IAR) Mer Bretagne Atlantique Mer Méditerranée Optitec SAFE (ex Pégase et Risques) Team 2 Trimatec Bâtiment durable (17 pôles) · · · · · · · · · · · · · · · · · Advancity Axelera Cap énergies Derbi Fibres Energivie Industries & Agro-Ressources (IAR) Matikem Pôle européen de la céramique SAFE S2E2 Systematic Paris-Region Team 2 Techtera Tenerrdis UP-tex Végépolys Xylofutur Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 74/97 8. La nouvelle France industrielle Outre la thématique transversale «construire l'industrie française du futur», la NFI comprend «neuf solutions industrielles» qui doivent apporter des réponses concrètes aux grands défis économiques et sociétaux et positionner nos entreprises sur les marchés d'avenir dans un monde où le numérique fait tomber la cloison entre industries et services : 1- Nouvelles ressources : matériaux bio-sourcés et recyclés. Cette solution vise à développer des procédés plus efficients en favorisant l'émergence de nouveaux matériaux, l'utilisation des ressources renouvelables, la valorisation des déchets et d'une manière générale l'économie circulaire. Concrètement, il s'agit d'ici 2020 de doubler le volume des matières premières d'origine végétale dans l'industrie chimique en France et de monter à 50 % le recyclage de déchets non dangereux. 2- Ville durable : eau, smart grid, rénovation thermique, industrie du bois. Cette solution vise à construire les villes intelligentes de demain répondant aux grands enjeux environnementaux, démographiques et numériques. Concrètement, il s'agit d'ici 2020 d'atteindre 100 Md de chiffre d'affaires et 110 000 emplois supplémentaires territorialisés. 3- Mobilité écologique : véhicule 2 litres aux 100 km, bornes de recharge, véhicule autonome, stockage de l'énergie. Cette solution vise à transformer nos manières de nous déplacer au quotidien, pour les rendre plus écologiques, moins onéreuses et moins subies. Les objectifs avancés sont la mise en place de 20 000 points de charge en 2016 et de réduire de 30 % les émissions de CO2 des véhicules neufs construits en France. 4- Transports de demain : TGV, navires écologiques, avions électriques, dirigeables et drones. Cette solution vise à transporter les personnes et les marchandises de manière plus écologique et plus compétitive. Elle doit aboutir à vendre 80 avions-écoles à propulsion électrique d'ici 2020 et à baisser de 50 % la consommation d'énergie du secteur « transports ». 5- Médecine du futur : santé numérique, biotechnologies médicales, dispositifs médicaux. Cette solution recherche l'amélioration des soins, de manière plus individualisée et au meilleur coût, par l'utilisation de nouvelles technologies, avec en vue de rétablir d'ici 2025 la balance commerciale française en matière de technologies médicales dont le déficit actuel est de 1 Md. À l'échéance 2017, 50 000 patients en maladie chronique devraient être suivis en télésurveillance médicale. 6- Économie des données : big data, super-calculateurs, cloud computing. Cette solution doit créer de la valeur en exploitant les quantités exponentielles de données dont nous disposons. L'objectif est de créer et consolider 137 000 emplois Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 75/97 d'ici 2020 grâce au big data, de maîtriser la technologie critique des super-calculateurs dite «exa-scale» permettant de réaliser 1 milliard d'opérations par seconde. 7- Objets intelligents : objets connectés, robotique, réalité augmentée, services sans contact, textiles innovants. Cette solution doit positionner la France en leader des objets intelligents et améliorer le quotidien des Français en développant de nouveaux usages. D'ici 2020, 8 millions de clients devront passer en paiement mobile et des applications de billettique interopérable devront avoir été déployées dans 50% des villes de plus de 200 000 habitants. 8- Confiance numérique : cyber sécurité, souveraineté télécom, nanoélectronique, logiciel et systèmes embarqués, satellite à propulsion électrique. Cette solution doit préserver la souveraineté technologique de la France pour les filières stratégiques, renforcer la sécurité et la confiance dans le monde numérique et assurer le développement et la présence en France des entreprises de ces filières. Concrètement, il s'agit, d'ici 2020, de multiplier la capacité 5G par mille, d'augmenter la croissance annuelle des parts de marché à l'export de la cyber sécurité de 30%, de passer la moitié des ventes en satellites tout électrique. 9- Alimentation intelligente : alimentation fonctionnelle, emballages du futur, froid durable et sécurité alimentaire. Il s'agit d'un recentrage du précédent plan agro-alimentaire autour de l'alimentation fonctionnelle, de l'emballage du futur, du froid durable et de la sécurité alimentaire, avec un premier objectif affiché pour 2017, de modernisation de 30% des abattoirs industriels et le recrutement de 90 000 personnes pour la filière. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 76/97 9. Les thématiques MEEM et leurs enjeux 9.1. Mobilités transports Les enjeux Le secteur des transports joue un rôle important dans l`économie. Il engendre en France une dépense totale de 360 Md soit 17 % du PIB, les ménages y contribuant pour moitié. Fin 2014, ce secteur emploie 1,3 M personnes soit 8,7 % des salariés. (source : chiffres clés des transports 2016 MEEM CGDD). Les transports consomment environ un tiers de l'énergie finale (hors production énergétique), essentiellement des produits pétroliers importés, produisent près de 30 % des gaz à effet de serre et d'autres polluants, en particulier pour le mode routier. Les enjeux de sécurité sont essentiels. Il s'agit tant des déplacements de personnes que des marchandises. La loi TECV, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et l'accord de Paris prévoient une réduction de la consommation énergétique, une réduction des gaz à effet de serre et notamment du CO2. Le secteur des transports est donc stratégique. Ce secteur est en forte mutation. On parle plutôt de mobilité que de déplacements et les frontières entre les modes de déplacement sont de plus en plus floues. Tel individu peut utiliser selon les heures des modes différents pour les mêmes déplacements, la notion de services se développe : un déplacement d'une personne pour le motif achat est remplacé par une commande internet et une livraison d'un petit paquet. En milieu urbain, la possession d'une voiture individuelle diminue au bénéfice de voitures partagées connectées ; les modes doux ou dits actifs (vélo, marche) se développent à nouveau, les transports collectifs gardent leur pertinence. Les usages se modifient notamment avec internet. La voiture reste très présente en périurbain et dans les territoires moins urbanisés. Dans un contexte de transition écologique, énergétique et numérique, les enjeux de ce secteur sont majeurs : réduction de la consommation d'énergie, diversification des sources d'énergie (véhicules électriques avec une autonomie plus grande, à gaz, à hydrogène...), réduction des pollutions de gaz à effet de serre et autres, réduction du bruit, amélioration de la fiabilité et de la sécurité, adaptation aux besoins en milieu urbain comme en périurbain ou en rural. L'enjeu économique est stratégique pour beaucoup d'entreprises et la notoriété des entreprises et bureaux d'études français à l'international doit être renforcée par une innovation forte, pour gagner de nouveaux marchés. Face à ces enjeux et dans un contexte de transition sociétale déjà amorcé, les pôles de compétitivité ont un rôle majeur à jouer pour aider à faire émerger des projets qui pourront être expérimentés notamment à l'initiative des collectivités volontaires, par exemple celles qui sont TEPCV (territoires à énergie positive et à croissance verte). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 77/97 Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent les transports et la mobilité : · i-Trans à Valenciennes, pôle de référence sur le ferroviaire et pôle contributif sur les autres modes terrestres ; LUTB, pôle sur les transports collectifs de personnes et de marchandises ; Moveo, pôle axé sur la voiture connectée et propre ; Novalog, pôle axé sur la logistique ; Idfor car ; Véhicule du futur ; · · · · · sans oublier ; · Aerospace Valley, SAFE et Astech, les trois pôles aéronautiques en lien avec la DGAC. Sur les transports terrestres, les pôles se rencontrent et se répartissent les sujets pour éviter les doublons ou éventuellement collaborent sur tel ou tel sujet. Ils se coordonnent pour l'international. Des collaborations existent avec d'autres pôles notamment énergie ou matériaux ou TIC. Ces pôles participent à la nouvelle France industrielle mais les neuf solutions sont plus axées sur des objets (ex-TGV du futur) et moins sur les transitions. Compte tenu des enjeux que représente le secteur des transports dans la transition écologique et énergétique, la mission recommande un meilleur suivi par l'administration centrale du MEEM par l'exemple par l'animation d'un réseau thématique (CGDD, DGITM, DGEC). Les évolutions étant aussi de nature comportementale et sociétale, il est regrettable que le programme de recherche ait disparu sans être remplacé par d'autres actions, le PIA ou les appels à projets étant plus technologiques ou expérimentaux. 9.2. Mer Les enjeux La mer comporte nombre d'enjeux stratégiques pour la France : ­ de souveraineté sur la France est la deuxième puissance mondiale en termes de zones économiques exclusives ZEE ; ­ de ressources minières, alimentaires (souveraineté alimentaire), biodiversité ; Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 78/97 ­ de transport : 80 % du commerce mondial en tonnes (70 % en valeur) emprunte la voie maritime ; ­ énergétique : champ d'éoliennes, hydroliennes, algues pour l'énergie... ­ lié au changement climatique : notamment la température des océans, les grands systèmes régulateurs et le niveau des océans, sachant que 60 % de la population mondiale vit à moins de 200 km d'une côte. La France, un acteur majeur qui doit tenir sa place Tous s'accordent sur le fait que la mer et les activités qui s'y rattachent sont sources de croissance. Le WWF a estimé dans une étude récente que les océans du monde ont une valeur économique de 24 000 milliards de dollars US (« mais seulement s'ils sont en bonne santé »). La France, avec le deuxième espace maritime mondial (11 M km² sont sous sa juridiction), avec ses 19 000 km de côte (source SHOM) et ses savoir-faire, doit tenir sa place parmi les nations maritimes. Avec la croissance verte, la croissance bleue doit être une priorité pour la France. Des activités menacées, mais de fortes perspectives de développement Le secteur de l'économie maritime rassemble «le tourisme, les produits de la mer, la construction navale, le transport maritime et fluvial, l'extraction de matériaux marins, la production d'électricité, les travaux maritimes, les câbles sous-marins, le parapétrolier offshore, la banque, la marine nationale, l'intervention publique et la recherche marine civile». Il génère environ 95 000 ETP (2014). Selon les études prospectives, les domaines des énergies marines, de l'exploitation raisonnée et durable des ressources biologiques marines (pêche, aquaculture, tourisme marin et sous-marin...) et de l'exploitation de ressources biologiques liées à la biodiversité marine, via les biotechnologies et/ou la biomimétique, sont promis à une croissance importante. Il y a des enjeux de connaissance (donc d'observation, de mesure, d'analyse...), de protection (réglementation aux niveaux, mondial, européen et national) et d'exploitation «durable». Trois pôles de compétitivité travaillant en intelligente symbiose Trois pôles de compétitivité concernent la mer : les pôles mer Bretagne Atlantique et Méditerranée ainsi que le pôle Aquimer. Les deux premiers traitent essentiellement de sécurité et sûreté maritime, des ressources énergétiques et minières marines, des ressources biologiques marines, de l'environnement et de l'aménagement du littoral ainsi que du port et du navire du futur. Le troisième, Aquimer est, lui, plus tourné vers la pêche, l'aquaculture et leur exploitation. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 79/97 Les deux pôles «mer» ont dès leur création fait feuille de route commune ; ils se voient régulièrement, prennent les décisions d'orientation ensemble et se transmettent tous leurs projets de projets. Ils se tournent vers Aquimer dès lors qu'il s'agit plutôt de produits de la mer ou d'aquaculture et, réciproquement, Aquimer se tourne vers eux pour «leurs» sujets (par exemple bateau du futur pour la pêche dont un exemplaire est maintenant en service) Ainsi, chacun des pôles profite de son écosystème local pour générer ou mener des projets, de la somme des compétences et des initiatives et des avantages de la spécialisation. Les trois pôles sont tournés vers l'international : la pêche pour Aquimer est très impactée par Bruxelles et les deux autres sont très actifs en Europe comme à l'échelle mondiale, COP21 notamment. Les trois pôles travaillent largement avec d'autres pôles soit pour mettre des compétences pointues à disposition des projets menés par leurs membres (satellite, modélisation, structure aéronautique...), soit pour générer de nouveaux champs d'innovation (cosmétique, médicaments ...). 9.3. Énergie Les enjeux L'énergie est un enjeu absolument majeur pour la France que la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte souligne bien. Réussir la transition énergétique a des effets multiples et essentiels : cela permet renforcer la souveraineté énergétique, d'améliorer la balance commerciale, dynamiser l'industrie par la mise en oeuvre de nouvelles technologies, de contribuer respect des engagements pris par l'accord de Paris en diminuant les gaz à effet serre. de de au de Cela aura aussi des effets sur la santé publique (diminution des pollutions), sur le niveau de vie (moindre facture énergétique). Réussir la transition suppose d'agir dans nombre de domaines : la consommation, les sources d'énergie, la production, l'usage. Des champs très divers sont concernés : efficacité énergétique dans les écosystèmes urbains et industriels, dans les bâtiments et les transports, dans les zones isolées - îles, montagne... ; production d'énergies décarbonées (renouvelables, géothermie, biomasse, à partir d'algues...) ; valorisation énergétique des déchets (électrique ou thermique) ; stockage de l'énergie ; distribution directe ou via les circuits existants ; amélioration des services et accompagnement des consommateurs, des industriels et des collectivités (smartgrids, ...). Les territoires d'innovation ouverts pour faire émerger, pour accompagner et ensuite valoriser des projets innovants sont donc immenses, multi-sectoriels et très porteurs économiquement. Ils supposent des alliances, des échanges et coopérations entre secteurs différents : matériaux, numérique, production d'énergies renouvelables, exploitation de la biomasse, transports... Au plan économique, la seule rénovation énergétique des bâtiments existants, privés et industriels, représente un marché annuel de l'ordre de 15 Md et 100 000 emplois Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 80/97 supplémentaires d'ici 2020. Les marchés à l'export sont considérables, eux aussi poussés par les implications de la signature de l'accord de Paris, l'impact sur le climat et le souci de dé-carboner. Les PC, du fait de leur couverture multi-thématique, sont extrêmement précieux pour faire émerger des projets qui coordonnent plusieurs thèmes, pour organiser ces contacts entre leurs futurs porteurs et les accompagner dans leurs projets. Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent l'énergie directement : Capénergies, Derbi, Tenerrdis, S2E2, Energivie. Ces pôles s'allient aussi à d'autres pôles soit pourvoyeurs de technologies soit «applicatifs» qui intègrent des systèmes énergétiques dans leur périmètre. Ainsi les pôles «mer» (Bretagne et PACA) qui traitent directement (mais pas exclusivement) d'énergies marines ou bien le pôle Nucléaire Bourgogne pour l'énergie nucléaire. Les PC du réseau «bâtiment durable» sont à la fois pourvoyeurs de technologies (matériaux isolants...) et PC «applicatifs» (linky, smartgrids, recharge de voitures électriques...). Le PC Pégase (aujourd'hui dans SAFE) est lié à certains PC énergie et fournit des technologies innovantes comme la motorisation propre, les systèmes énergétiques embarqués. Ce travail en réseau permet de mieux intégrer les parties prenantes impactées et d'avoir accès à des compétences complémentaires, des idées d'innovation, ou des champs d'expérimentation. Par ailleurs, pour faire émerger leurs projets, les PC «discutent» également avec d'autres groupements locaux (clusters et pôles régionaux d'innovation et de développement économique solidaire, PRIDES, ...) impliqués à un titre ou un autre dans l'énergie. 9.4. Écotechnologies liées à la lutte contre les pollutions (eau, air, risques....) et la protection des milieux Les enjeux Ce secteur recouvre des domaines aussi variés que : - la gestion de l'eau : production et distribution, traitement des eaux, désalinisation et recyclage («petit cycle»), gestion et préservation de la ressource («grand cycle») ; - la gestion des déchets : collecte, traitement et réutilisation ; - la protection de la biodiversité : habitats et espèces, génie écologique...; - la prévention des risques accidentels ou naturels ; Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 81/97 - les technologies propres et la réduction à la source des pollutions : dans l'industrie (meilleures techniques disponibles .. ), dans l'agriculture (agriculture de précision), dans la pêche... ; - le biosourcing (chimie du végétal, biomatériaux...), l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages ; - le traitement des pollutions et des nuisances (eau, air, bruit, odeurs...) ; - la métrologie, l'ingénierie, la certification... Ce secteur est fortement lié aux sujets d'environnement et santé, de sécurité et d'économie de la ressource non énergétique. Les principaux enjeux de société associés sont : - la protection de la santé des populations par la réduction des rejets de substances et éléments «dangereux» au sens de la réglementation européenne (DCE, REACH, directive air, DERU...) notamment benzène, mercure, trichloréthylène, perchloréthylène, chrome hexavalent, cadmium, perturbateurs endocriniens, résidus médicamenteux, particules fines, germes témoins de contamination fécale...) ; - l'organisation de la transition de notre société vers une économie circulaire (loi TECV) ; - la protection des milieux naturels en tant qu'écosystèmes et en tant que lieux de vie et de loisirs pour les populations, en particulier par la mise en oeuvre de la stratégie nationale de la biodiversité (SNB) et demain, de la Loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, ce qui signifie le maintien de la diversité génétique dont l'humanité ne fait que commencer à saisir l'intérêt avec 60 % des substances actives médicamenteuses issues de la seule flore terrestre ; - la protection des populations face aux risques accidentels (industrie, mines, barrages...) ou naturels (séismes, inondations/submersions, mouvements de terrains...) ; - l'adaptation de la société au changement climatique en particulier là où il aura ses effets majeurs : ressources en eau, risques d'inondation ou de submersion, montée des eaux marines et atteintes à la biodiversité, avec toutes les conséquences sanitaires associées comme le développement de nouvelles maladies vectorielles). Filière eau, assainissement, déchets, air La seule filière eau, assainissement, déchets, air représentait 340 000 emplois en 2007. Elle regroupe 2/3 des emplois verts traditionnels de notre économie. Elle représentait alors un volume de dépenses de 51,2 Md soit environ 2,73 % du PIB français, dont 23,5 Md pour l'eau, 19,9 Md pour les déchets et le nettoyage et 2,5 Md pour la qualité de l'air (hors administration et R&D). Elle met en oeuvre des missions réglementaires organisées par des services publics locaux qui pratiquent fréquemment la délégation de la gestion de ces services à des opérateurs privés. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 82/97 Ces filières sont transversales et leurs activités sont totalement dépendantes des activités et flux des autres filières (quantités d'eau à fournir, nature et quantités des effluents liquides, déchets solides et émissions dans l'air à traiter, produits et matériaux à recycler...). La R&D représente 2,8 Md/an, soit plus de 5 % du chiffre d'affaires (2007), ce qui fait du secteur l'un des plus innovants. La France dispose de nombreux leaders dans ce domaine, en particulier dans le secteur des services, mais pas uniquement : - des grandes entreprises, leaders mondiaux des services en environnement : Véolia, Suez ; - des ETI : Burgéap (sites et sols pollués, recharge artificielle de nappes), Artélia (hydraulique), Environnement SA (mesures des polluants dans l'air et les fumées)... ; - des PME «de niches» : Europlasma (Utilisation de la torche à plasma, en particulier pour la vitrification de déchets dangereux...), Alpha Mos («nez» électroniques)... A contrario, la position de la France au niveau international reste modeste, puisque la France n'est que le cinquième exportateur mondial dans le secteur majeur qu'est l'eau, et plus loin encore sur les autres secteurs, alors que notre voisin allemand aligne les premières places dans ces domaines. Notre situation s'explique par une position forte dans les secteurs des services (trois emplois sur quatre) et du BTP associé (un emploi sur six), mais très faible dans le secteur des équipements et des fournitures (un emploi sur 20). La vente de services ou de «BTP» sur le secteur export présente un contenu faible en valeur ajoutée et chiffre d'affaires pour la France. Technologies propres dans l'industrie C'est surtout dans le domaine des technologies propres et du biosourcing que les perspectives sont les plus prometteuses. Plus qu'une estimation du chiffre d'affaires ou des emplois correspondants, c'est la révolution industrielle qu'ils ont déjà subi ou vont subir qui permettent d'en saisir les enjeux économiques. L'industrie européenne de l'équipement industriel et des services associés a connu sa révolution «verte» dans les années 1990 et 2000, stimulée par le renforcement des normes environnementales industrielles et la perspective de l'entrée en vigueur des directives IPPC puis IED qui privilégiaient la réduction des pollutions à la source et donc les technologies propres. La reconversion anticipée de l'ensemble de son industrie de l'équipement industriel et de la machine outil aux technologies propres a permis à l'Europe de conserver sa première place mondiale (environ 39% du marché) en devenant leader sur de nouveaux grands marchés comme la Chine ou l'Inde. La place modeste de la France dans ce secteur (7ème place européenne, avec 2,4 % de la production européenne, loin derrière les Allemands qui accaparent près de la moitié de la production européenne) ne lui a pas permis de valoriser au mieux cet atout européen. Cependant, la croissance de ce secteur reste forte et un léger rattrapage est Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 83/97 en cours, favorisé par la spécialisation des acteurs français sur des marchés porteurs en France : aéronautique et services. Le biosourcing constitue un secteur privilégié en France, compte tenu de l'importance de son secteur agroalimentaire et de l'industrie chimique (septième mondial et second européen) et des matériaux. Chimie du végétal et biomatériaux sont les deux valorisations de la biomasse hors énergie et secteur alimentaire. Outre la vente directe, les marchés concernent la pharmacie, la chimie fine, les plastiques biosourcés, les cosmétiques, la construction. La valorisation des ressources génétiques déjà effective dans la pharmacie et les cosmétiques devrait connaître des développements plus importants avec l'amélioration des connaissances, tant sur les ressources elles-mêmes que sur leurs valorisations traditionnelles. Biodiversité et autres domaines La biodiversité fournit peu d'emplois directs (22 000 en 2007), mais en forte croissance, en particulier dans les aspects d'ingénierie écologique. Il en va de même des technologies propres appliquées aux secteurs de l'agriculture et de la pêche. L'essentiel des enjeux économiques est indirect : biosourcing, maintien d'une agriculture et d'une pêche performantes sur le long terme, internalisation des coûts de protection de la ressource en eau ... Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent des domaines Thématique générale Agri Sud Ouest in. Axelera Céréales Vallée DREAM Eau EMC2 Fibres Energivie Hydréos Matéralia Agriculture, IAA Chimie verte, écotech Agriculture, IAA Eau Eau microtech, mécanique Matériaux, énergie Eau, écotechs Matériaux Thématique spécifique Agro-raffinerie, valorisation produits et sous-produits, agroécologie Usine écoefficiente, recyclage, restauration espaces naturels/urbains, Agroécologie, agromatériaux Diagnostic, surveillance, SI, ingénierie, traitements alternatifs Gestion ressources, réutilisation, approches institutionnelles Technologies propres Biomatériaux, chimie biomasse lignocellulosique Infrastructures durables, gestion intelligente, écosystèmes humides Technologies propres Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 84/97 Matikem Optitec Plastipolis Qualiméditerrané e Qualitropic SAFE Team 2 Terralia Trimatec Up-Tex Végétalia Chimie, matériaux Biosoourcing Optique, photonique Photonique & imagerie pour environnement, sécurité Matériaux Agriculture, IAA Agriculture, IAA Aéro. ingénierie, services Ecotechs, environnement Agriculture, IAA Energie, ingén, services Matériaux Agriculture, IAA Agromatériaux, biodégradabilité, écoconception et recyclabilité Agriculture durable basée sur agrobiotechs et TIC. Ecoconception Bioraffinerie, biotechs, environnement, formulation, génétique Sécurité & vulnérabilité Métaux stratégiques et terres rares ; minéraux BTP ; recyclage Agriculture bio., écoprocédés et valorisation déchets organiques. valorisation déchets, traitements effluents, chimie durable, sécurité Eco-matériaux textiles Créer des végétaux à faible consommation d'intrants & impacts plus favorables sur la biodiversité, la santé et l'environnement Agriculture durable Adaptation CC, biosourcing (chimie, construction...) Vitagora Xylofutur Agriculture, IAA Matériaux L'ensemble de ces pôles sont organisés soit en réseaux nationaux pilotés par le MEEM (Ecotech et bâtiment durable) ou se sont organisés d'eux mêmes en réseau («eau», «Sully» pour les pôles agriculture et IAA...). 9.5. Ville durable et construction Les enjeux Les enjeux économiques Le secteur de la construction représente 5 % du PIB, 5 % des emplois et 25 % de l'investissement en France et il est par définition peu délocalisable. Très affectée par la crise de 2008 ­ elle-même «née» dans l'immobilier ­ la construction a connu de très sombres années à la fin de la dernière décennie et depuis le début de la décennie en cours. L'atonie du secteur constitue même selon l'INSEE le principal facteur du retard de croissance de la France sur les autres pays de la zone euro. Après une année 2014 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 85/97 où l'activité dans la construction a baissé de 3,6 %, la fin 2015 et le début 2016 se caractérisent par une certaine embellie. Outre le potentiel de production, le potentiel d'innovation est ici considérable, notamment à travers l'évolution des normes environnementales. Au-delà de la construction, la ville, où résident la moitié de la population mondiale (depuis 2008) et 80 % des Français, s'affirme de plus en plus comme le principal pôle de création de richesses. De même que la construction, les exigences d'amélioration environnementale appellent des solutions nouvelles dans les équipements urbains et dans la gestion urbaine, qui suscitent un nombre croissant de propositions techniquement innovantes. Les enjeux sociaux Si la qualité de l'habitat a fortement progressé au cours des dernières décennies, le principal problème est aujourd'hui l'insuffisance de la production dans les zones tendues (au premier rang desquelles l'Île-de-France) et plus généralement l'inadéquation entre l'offre (rare, chère et insuffisamment diversifiée) et la demande (qui n'est souvent satisfaite qu'au prix d'une amputation importante du pouvoir d'achat et à une distance excessive du travail). La forte augmentation des coûts de construction au cours des 15 dernières années justifie un effort d'innovation en faveur de techniques constructives et de matériaux plus économiques. De même, la réalisation d'aménagements de qualité, nécessaires à la «santé» du corps social, a du mal à «suivre» la croissance urbaine, le désengagement de l'État dans la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre urbaines n'étant pas toujours compensé par les collectivités locales. Les enjeux environnementaux La construction et la croissance urbaine ont deux effets environnementaux majeurs, en termes d'artificialisation des sols et en termes d'émissions de polluants et de CO2. L'artificialisation des sols s'est accélérée à partir des années 1970 et elle atteint aujourd'hui près de 10 % du territoire métropolitain, l'essentiel étant dû à l'habitat individuel et aux réseaux de transport terrestre. Du fait des impacts négatifs de cette artificialisation, en particulier sur la biodiversité, un aménagement utilisant de manière rationnelle la ressource foncière et réduisant son impact sur l'environnement (grâce aux nouvelles techniques d'assainissement par exemple) est indispensable. En matière d'émissions de polluants et de CO2, aussi bien en phase construction que dans son fonctionnement, l'habitat a en grande partie annulé les progrès enregistrés dans son bilan énergétique par mètre carré construit du fait de l'augmentation des surfaces par habitant : le besoin d'innovation reste donc là aussi considérable. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 86/97 Les pôles de compétitivité concernés Le réseau bâtiment durable regroupe 17 pôles de compétitivité (cf. annexe 6) répartis en grandes catégories : matériaux et produits de construction à faible impact environnemental, composants et systèmes pour un bâtiment durable, intégration dans le bâtiment (systèmes constructifs, conception, interfaces et énergies renouvelables), intégration du bâtiment dans son environnement (outils de conception, du bâtiment à son environnement). On peut en outre considérer que les pôles de compétitivité intervenant dans le champ des transports ont généralement à voir avec les enjeux de la ville durable. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 87/97 10. Plate-forme commune État Régions : « ensemble pour l'emploi mars 2016 » (extrait) Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 88/97 Extrait Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 89/97 11. Liste des personnes rencontrées ou contactées Nom BOSSINI Prénom Serge Organisme MEEM/CGDD/DRI Fonction Directeur de la recherche et de l'innovation Date de rencontre 29/03/2016 17/05/2016 10/06/2016 17/05/2016 17/05/2016 BARTHELEMY LOUATI Hélène Sami MEEM/CGDD/DRI/SDI MEEM/CGDD/ Sous-directrice de l'innovation Bureau des éco-technologies et de la compétitivité Sous directeur de la Construction Aéronautique MOSCHETTI Pierre MEEM/DGAC/Direction du Transport Aérien MEEM/DGAC/DTA/SDC/SD C2 MEEM ­ Cabinet de la Ministre MEIN/DGE 10/05/2016 GAUMERAIS Anne-Laure 10/05/2016 MOURLON Nicolas Conseiller infrastructures, transports, partenariats et social Chef de bureau des pôles de compétitivité Chef du service action territoriale, européenne et internationale Chef du bureau emploi et innovation Chargé de mission « pôles de compétitivité » 04/07/2016 CATZ Sébastien 22/04/2016 MERLIN Xavier MEIN/DGE 22/04/2016 SENET Davic MAAF/AC/DAC/SCPE/SDC/ BEI MAAF ­ DGPE Bureau de l'emploi et de l'innovation 07/06/2016 LETRILLIART Marc 07/06/2016 LENOBLE David Ministère de la Défense/ DGA/DS/S2IE/PME MENESR/DGRI MENESR/DGRI Sous-directeur 01/06/2016 GENET JAMET Roger François Directeur général Chef du service de l'innovation, du transfert de technologies et de l'action régionale (SITTAR) Chef du département politiques d'innovation pour le transfert de technologie Directrice de programme Urbanisme, logement Sous-directeur des mutations économiques, de l'emploi et de l'innovation Chargé de mission clusters d'entreprises et écosystèmes territoriaux d'innovation Chef du département ÉconomieFinances 28/04/2016 10/05/2016 LOMBES Thomas MENESR/DGRI 10/05/2016 CHAPUS Séverine Premier Ministre/CGI 08/06/2016 MOLGO Charles-Louis Premier Ministre/CGET 21/04/2016 THEISSE Julien Premier Ministre/CGET 21/04/2016 AUSSILLOUX Vincent Premier Ministre/France Stratégie 27/05/2016 02/06/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 90/97 Nom ARTHAUD FAUCHEUX Prénom Laurent Marianne Organisme MEIN/DGT/BPI CDC Direction des investissements et du développement local CDC Fonction Directeur général délégué Responsable du pôle développement économique et économie sociale et solidaire Date de rencontre 08/06/2016 09/05/2016 LACROIX Géraldine Directrice du département économie et cohésion sociale Délégué général Directeur délégué à la stratégie régionale innovation Délégué général Conseiller développement économique, innovation, tourisme Directeur Scientifique Adjoint Directeur Directeur général Déléguée générale Président 09/05/2016 NGUYEN-HUY GIRY Bao Yannick DRRT Ile de France Région Hauts de France 26/05/2016 02/06/2016 MERGY HELLIER Gilles Fabien ARF ARF 12/05/2016 12/05/2016 CLEMENT LESORT KOVARIK JACQ BEYLAT Daniel Jean-Baptiste Jean-Bernard Karine Jean-Luc Ademe ENTPE IFSTTAR AFPC AFPC 25/05/2016 12/06/2016 16/06/2016 09/05/2016 09/05/2016 ARNAUD Claude Pôle de compétitivité Advancity Pôle de compétitivité Aerospace Valley Pôle de compétitivité Aerospace Valley Pôle de compétitivité AGRI Sud Ouest Innovation Pôle de compétitivité Aquimer Pôle de compétitivité Aquimer Pôle de compétitivité Axéléra Pôle de compétitivité Axéléra Pôle de compétitivité Capenergies Pôle de compétitivité Eau Pôle de compétitivité Eau Président 29/05/2016 PAILLARD Agnès Directrice générale 13/06/2016 LATTES Philippe Délégué du secteur spatial et européen Directeur général 13/06/2016 COSTES Vincent 09/05/2016 MISSONNIER Thierry Directeur 14/06/2016 PIGNON Angéline Directrice adjointe 14/06/2016 MAS Jean-Manuel Directeur général 02/05/2016 HUGONET Laure Directrice innovation 02/05/2016 MAHIOU Bernard Directeur général 09/06/2016 CARRE BOUCHER Jean-Loïc Sylvain Directeur Président 12/05/2016 12/05/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 91/97 Nom SADORGE Prénom Jean-Luc Organisme Pôle de compétitivité Fibres Energivie Pôle de compétitivité Hydréos Pôle de compétitivité Hydréos Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans i- Fonction Directeur général Date de rencontre 20/05/2016 POTTECHER Georges Directeur général 20/05/2016 RIBAYROlFLESCH TORREZ Anne Présidente 09/06/2016 Stéphane Président 06/06/2016 DELBECQ Jean-Marie i- Président du Comité de Pilotage 06/06/2016 RAVALARD Yves i- Fondateur scientifique 06/06/2016 LABADIE Chantal i- Coordinatrice de l'équipe projets 06/06/2016 NIEF Pascal Pôle de compétitivité LUTB Directeur général du pôle de compétitivité Vice-président déléguédu pôle de compétitivité LUTB Directeur Rhône-Alpes Automotive Cluster Directeur général 24/05/2016 MODAT Bernard Pôle de compétitivité LUTB 24/05/2016 GOHLKE Marc Pôle de compétitivité LUTB 24/05/2016 POUPON Patrick Pôle de compétitivité Mer Bretagne Atlantique Pôle de compétitivité MOV'EO Pôle de compétitivité SAFE Cluster Pôle de compétitivité Tenerrdis Pôle de compétitivité Tenerrdis 01/06/2016 CHARLET Marc Directeur Général 27/05/2016 GIRAUD Sébastien Directeur général 08/06/2016 FRANÇAIS Julien Président 03/06/2016 CANDELA Catherine Déléguée générale 03/06/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 92/97 12. Glossaire des sigles et acronymes Acronyme ACAL Ademe AFPC ALARA Andra ANR ANSES Signification Alsace Champagne-Ardenne Lorraine Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie Association française des pôles de compétitivité As Low As Reasonnably Available Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Agence nationale de la recherche Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail Association des régions de France Association régionale de l'industrie automobile Banque publique d'investissement Bureau des rapports et de la documentation Best REFerences Bureau de recherches géologiques et minières Bâtiment et travaux publics Chiffre d'affaires Caisse des dépôts et consignations Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement Commissariat général au développement durable Conseil général de l'environnement et du développement durable Commissariat général à l'égalité des territoires Commissariat général à l'investissement Crédit impôt innovation Crédit d'impôt recherche Conservatoire national des arts et métiers Dioxyde de carbone Competitiveness of Enterprises and SMEs / Competitiveness and Innovation Framework Programme Centre scientifique et technique du bâtiment ARF ARIA BPI France BRD BREF BRGM BTP CA CDC CEA Cerema CGDD CGEDD CGET CGI CII CIR CNAM CO2 COSME / CIP CSTB Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 93/97 Acronyme Dac DCE DDRRT DG DGA DGA DGAC DGE DGEC DGITM DGRI DGT DIRECCTE Directions d'administration centrale Directive cadre sur l'eau Signification Délégation départementale à la recherche et à la technologie Direction générale Direction générale de l'administration Direction générale de l'armement Direction générale de l'aviation civile Direction générale des entreprises Direction générale de l'énergie et du climat Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer Direction générale de la recherche et de l'innovation Direction générale du Trésor Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement Direction régionale de l'industrie,de la recherche et de l'environnement Délégations régionales à la recherche et à la technologie Direction des transports terrestres Électricité de France École nationale des ponts et chaussées Énergie renouvelable École nationale des travaux publics de l'État Établissement public Établissement public à caractère administratif Entreprise de taille intermédiaire Fonds européen de développement économique régional Fonds de participation Fonds unique interministériel Giga Google, Apple, Facebook, Amazon General Electric DRAAF DREAL DRIREN DRRT DTT EDF ENPC ENR ENTPE EP EPA ETI FEDER FP FUI G GAFA GE Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 94/97 Acronyme H2020 Ifremer IFSTTAR Fonds Horizon 2020 Signification Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux Institut national de l'information géographique et forestière Institut national de l'environnement industriel et des risques Institut français du pétrole énergies nouvelles Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture Institut de recherche technologiques Institut pour la transition énergétique Laboratoire national de métrologie et d'essais Nouvelle organisation territoriale de la République Lyon Urban Truck & Bus Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des forêts Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer Ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche Million d'euros Milliard d'euros Meilleures techniques disponibles Nouvelle France industrielle Nouvelle organisation territoriale de la République Provence-Alpes-Côte d'Azur Pôle de compétitivité Politique commune de la pêche Programme cadre pour la recherche et le développement technologique Plan Épargne Interentreprises Programme d'investissements d'avenir Produit intérieur brut Petite et moyenne entreprise Programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres IGN INERIS IPFen IRSN IRSTEA IRT ITE LNE NOTRe LUTB MAAF MEEM MEIN MENESR M Md MTD NFI NOTRe PACA PC PCP PCRD PEI PIA PIB PME PREDIT Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 95/97 Acronyme R&D RP RST RT SAFE SATT SGAR SHOM SNB SNBC TECI TECV TEPCV TEPOS TGV TIC TPE TRL VNF WWF ZEE Recherche et développement Relations Publics Réseau scientifique et technique Règlement technique Signification Security and Aerospace actors for the Future of Earth Société d'accélération du transfert de technologies Secrétaire général pour les affaires régionales Service hydrographique et océanographique de la Marine Stratégie nationale de la biodiversité Stratégie nationale bas-carbone Transition énergétique, construction et innovations Transition énergétique pour la croissance verte Territoire à énergie positive pour la croissance verte Territoire à énergies positives Train à grande vitesse Technologies de l'information et de la communication Très petite entreprise Technology Readiness Level = niveau de maturité technologique Voies navigables de France World Wide Fund Zone économique exclusive Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 96/97 www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr INVALIDE) (ATTENTION: OPTION r l'industrie du futur, les engagements internationaux de la France, la réglementation (MTD) comme la demande sociétale imposent que l'industrie de demain, du «futur», soit toujours plus propre, sûre et économe en ressources énergétiques et non énergétiques ; L'environnement, les transports, l'énergie, l'habitat et la ville durables, la mer... constituent des marchés en forte croissance pour le numérique, dans tous ses aspects (économie des données, confiance numérique, objets intelligents) ; Biodiversité, génétique et santé se rejoignent pour construire la pharmacopée de demain : ces thématiques sont présentes d'ailleurs dans certains pôles de compétitivité «mer» ou «tropicaux», en coopération avec des pôles santé ou avec d'autres centres de recherches sur la santé. L'alimentation du futur, en particulier pour les aspects de sécurité alimentaire, ne peut faire fi des conditions de production agricoles et des aspects de santé environnement. · · · Dans la NFI comme dans la politique des pôles, le MEEM a donc toute légitimité pour intervenir et faire valoir ses points de vue. 4.3.4. Neuf solutions qui couvrent mal les perspectives de la transition écologique. besoins et les L'analyse détaillée des neuf solutions de la NFI montre que les besoins de la transition écologique ne sont pas totalement couverts par cette politique dans sa configuration actuelle : · elle laisse de côté des pans entiers de la transition écologique, essentiellement les thématiques du MEEM transversales au regard des neuf solutions, comme l'énergie et les économies d'énergie, le traitement des pollutions (eau, air...), les technologies propres ou sûres (en agriculture, dans l'industrie...), la métrologie ou l'ingénierie associée à l'ensemble de ces sujets ; elle ne traite que partiellement des enjeux d'innovation du secteur de la construction ; au sein même des quatre «solutions» de la NFI qui s'inscrivent dans les thématiques du MEEM (mobilité durable, ville durable, transports de demain, nouvelles ressources), les ambitions sont limitées à quelques projets phares, structurants mais très verticaux (TGV du futur, voiture autonome, emballage du futur...), alors même que les besoins du MEEM sont beaucoup plus vastes. · · La configuration actuelle de la NFI ne peut donc satisfaire les besoins d'innovation de la transition écologique et énergétique. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 41/97 4.3.5. NFI et pôles de compétitivité : des objectifs complémentaires La NFI, dès son origine, a privilégié une démarche « filière industrielle », en cherchant à associer tous les acteurs amont et aval d'un même marché. Elle se concentre sur des projets de développement à échéance de quatre ou cinq ans. Elle est essentiellement dictée par les besoins des grands acteurs du marché, les grandes entreprises aval, donneurs d'ordre. Les autres entreprises, essentiellement PME soustraitantes, ne sont positionnées qu'en tant que fournisseurs de ces grands acteurs. C'est une logique plutôt descendante, verticale, assez voisine des grands plans industriels nationaux (Téléphonie, Informatique, Nucléaire, Airbus...) qui se sont succédé en France depuis les années 1970. La politique des pôles est axée sur le développement de l'innovation : elle cherche à créer des écosystèmes favorables à l'innovation en rapprochant les entreprises de la recherche, en associant les grandes entreprises, les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) d'un même secteur, en faisant se rencontrer des besoins d'un secteur donné avec des solutions identifiées par un autre pôle. Elle s'inscrit dans une politique de moyen et long termes (5 années et plus), temps long nécessaire pour faire évoluer les entreprises petites et moyennes et pour pouvoir obtenir les fruits d'une politique de promotion de l'innovation. C'est une politique ascendante («bottom up»), plutôt horizontale. Les pôles reposent sur le principe de la fertilisation croisée, qui peut être bénéfique à l'ensemble de l'industrie, quels que soient les priorités ou projets que la politique industrielle nationale peut privilégier. Son coût limité au regard de la politique industrielle ne justifie pas que la politique des pôles se voit réduite aux seules priorités de la NFI. NFI et politique des pôles sont donc deux aspects complémentaires, mais différents de la politique industrielle française. Il serait inutile voire contre-productif de sacrifier les pôles non pas au bénéfice de la NFI mais par simple souci de simplification ou de lisibilité de la politique industrielle. Les pôles de compétitivité se sont mis en place sans la NFI, même si la NFI peut dès à présent s'appuyer sur les écosystèmes des pôles pour répondre à certains de ses besoins d'innovation. Le MEEM a aujourd'hui besoin de ces deux politiques, horizontale et verticale : · elle a besoin des pôles de compétitivité, dont l'efficacité peut certainement encore être améliorée, mais qui aujourd'hui irriguent l'ensemble des secteurs d'activité en innovations et solutions pour répondre aux défis de la transition écologique et énergétique ; elle peut bénéficier d'une NFI, qui pourrait mieux prendre en compte les enjeux du MEEM, pour positionner demain la France en leader mondial sur certaines spécialités-clés de la transition et de conforter ses entreprises sur ces leaderships. · Le MEEM doit affirmer sa place dans le comité technique interministériel des pôles de compétitivité et dans les orientations politiques les concernant. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 42/97 3. Conforter les pôles, affirmer leur caractère interministériel, y affirmer la place du MEEM. (MEEM) 4.4. Une présence de l'État souhaitée Les partenaires demandent un maintien de la présence de l'État. Les pôles, et notamment les industriels, insistent sur le caractère de neutralité qu'apporte l'expertise des services de l'État, les compétences pointues d'expertise relevant bien de l'échelle nationale. Ils soulignent aussi que cela aide à leur visibilité européenne, voire internationale, même si la plupart des pôles ont déjà des partenariats avec de nombreux clusters européens. L'ARF et les Régions souhaitent aussi un maintien de l'État dans les pôles, avec la demande de bénéficier du transfert des crédits d'animation. La plate-forme 28 État Régions signée le 30 mars 2016 officialise cette demande et évoque une décentralisation adaptée du suivi de proximité et du soutien à l'animation des pôles. Comme indiqué supra (3.4), le MEEM est directement et stratégiquement concerné par trente pôles auxquels s'ajoutent huit pôles importants. Quasiment tous les pôles sont, à des degrés divers, impliqués dans les politiques MEEM (croissance verte, énergie...). Le MEEM se doit donc d'avoir une politique vis-à-vis des pôles, à l'instar du MEIN qui soutient la NFI. Cette dernière n'a pas le même angle de vision : elle est sur une démarche de filières industrielles, dans une logique partielle, plutôt aval et plutôt orientée sur des objets à quatre ou cinq ans. Ainsi «transports du futur» est axé sur le TGV du futur, la voiture autonome ou l'avion électrique, alors que pour le MEEM, les changements doivent être appréhendés de manière plus large. La politique originelle des pôles est bien de renforcer durablement des écosystèmes d'innovation pour à la fois assurer le développement d'entreprises sur le moyen long terme et faciliter la diffusion «de masse» de ces innovations au sein des populations locales. Chaque ministère a donc ses priorités. Celles du MEEM, d'enclencher la transition écologique et énergétique et celles précédemment exposées, sont clairement affirmées par la loi TECV et l'accord de Paris. Les autres ministères : défense, agriculture...ont aussi leurs priorités, qu'il faut prendre en compte et combiner dans un souci d'efficience maximale. Les pôles, grâce à leurs échanges, permettent de faire émerger et souligner de nombreuses priorités. La vision interministérielle doit être organisée, en principe par le comité technique interministériel avec arbitrage si nécessaire : stratégie, feuilles de route des pôles... 28 Cf. annexe 10. Les pôles de compétitivité Page 43/97 Rapport 010561-01 5. Scénarios d'évolution Le maintien des pôles, souhaité par tous, n'est pas incompatible avec des ajustements éventuels de périmètres (deux fusions ont eu lieu en 2016) ou des évolutions sur les pôles eux-mêmes (par exemple par différenciation), leur gouvernance, leur financement ou celui de leurs projets. Plusieurs options peuvent être envisagées : · · répartition entre pôles nationaux pour l'État et pôles à vocation régionale ; regroupement des pôles en une dizaine de réseaux thématiques identifiés avec un chef de file ; nouvelles modalités de financement de l'animation des pôles (maintien du financement de la gouvernance, mise en place d'un FUI animation, transfert des crédits d'animation...) ; mise en place d'une déconcentration des crédits du FUI pour les projets. · · 5.1. Faut-il plusieurs catégories de pôles ? Le ministère chargé de l'économie propose notamment de distinguer deux catégories de pôles : certains qui resteraient État et les autres qui seraient suivis par les Régions. Plus précisément, le ministre propose «de déléguer leur gestion et leur animation aux régions, avec les crédits afférents, d'organiser ces pôles sur le territoire, de façon que seuls neuf ou dix d'entre eux soient coordonnés par l'État». Il convient de rappeler qu'à l'origine de la création des pôles, une typologie avait été retenue avec des pôles mondiaux ou à vocation mondiale et les autres. Cette distinction a été jugée non pertinente et supprimée en 2012. Une telle distinction, du point de vue du ministère de l'économie, aurait l'intérêt de concentrer le rôle de l'État dans une logique de «filière» et d'affirmer des priorités dans une logique industrielle. Du point de vue du MEEM, concerné par la moitié des pôles, les enjeux de transition écologique et énergétique sont plus larges. Les autres ministères ont aussi leurs priorités. La politique des pôles comme indiqué supra doit demeurer interministérielle et ne peut pas retenir la seule logique du ministère de l'économie. Du point de vue des pôles, des industriels, des membres académiques, le maintien de la présence de l'État est souhaité pour assurer expertise, neutralité et visibilité, crédibilité aux niveaux national, européen et international. Du point de vue de l'ARF et des Régions, il y a une opposition à une distinction entre plusieurs catégories de pôles. L'expertise de l'État leur paraît nécessaire et il y a une crainte que les pôles d'une Région puissent être coordonnés par une autre Région. La plate-forme État-Régions signée le 30 mars écarte toute distinction entre plusieurs catégories de pôles (cf. annexe 10). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 44/97 4. Conserver la diversité des pôles et faire prévaloir entre eux la dynamique de coopération sur une logique de catégorisation et, a fortiori, de hiérarchisation. (interministériel) 5.2. La gouvernance des pôles 5.2.1. Aspects financiers Les pôles sont en général de petites structures dont les frais de fonctionnement sont assurés à environ 50 % par des financements publics de l'État et des collectivités complétés notamment par les cotisations des membres. Plus précisément, l'État apporte globalement 14 M de la DGE via les Direccte, 1 M du MAAF via les DRAAF, 2 M du CGET via les SGAR, 2 M de la DGA via les Direccte. Les conseils régionaux, éventuellement les métropoles, contribuent via leurs crédits propres ou le FEDER. Les financements des conseils départementaux et autres collectivités ont été supprimés pour le fonctionnement fin 2016 et disparaîtront pour les projets fin 2017 (conséquence de la loi NOTRe). Ces modifications font l'objet de discussions avec les nouveaux exécutifs régionaux et avec les entreprises membres. Pour les crédits d'animation de l'État, plusieurs scénarios peuvent être envisagés : 1. transfert des crédits d'animation État aux Régions (demande ARF). Cette option pose la question de la grille de répartition des crédits et risque d'affaiblir l'État ; 2. retour à une gestion par ministères : le MEEM concerné par la moitié des pôles devrait alors demander et obtenir une enveloppe ad hoc ; 3. statu quo. Compte tenu de l'intérêt des pôles, des faibles montants en question (moins de 20 M) et de la demande de présence de l'État, la mission estime que le financement par l'État d'une partie du fonctionnement des pôles est justifié (qui paye participe à la gouvernance) mais que ce point doit être discuté conformément à la plate-forme État Régions du 30 mars 2016. Les crédits d'animation reviennent à moins de 200 /an par PME membre des pôles. 5. Demander un maintien de crédits d'animation État. (MEEM) Les orientations techniques sont données à deux niveaux : stratégique (sur quoi travailler, comment et avec qui), et plus tactique (sur des travaux proposés ou en cours). Le premier pouvoir s'exerce essentiellement par la validation des feuilles de route des pôles (qui les propose) avec des infléchissements éventuels (priorités, coordinations, échéances...) et la prise des décisions idoines après les évaluations périodiques (environ tous les trois ans). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 45/97 L'action, au niveau tactique, se fait notamment via la labellisation des projets présentés par les pôles et l'animation des réseaux de pôles. Concernant les coordinations «stratégiques», la mission note qu'au niveau local, d'autres structures peuvent exister comme les IRT ou ITE mis en place dans le cadre du PIA et quelquefois qualifiés de «bébés des pôles». La multiplication des structures a un coût de fonctionnement et peut créer une confusion. Certains pôles ont donc amorcé une réflexion sur les synergies et économies. Par exemple, le pôle i-Trans et l'IRT Railenium mettent en place les mêmes président et directeur général et renforcent leur mutualisation. Advancity et Efficacity ont le même président mais leur situation est compliquée par la présence de Vivapolis. LUTB, à la demande de la Région, a intégré les entités ARIA29 autos et élargi son périmètre en intégrant Auvergne avec Rhône-Alpes. Cette réflexion sur les structures est à mener au cas par cas au niveau local. Par ailleurs, la mission estime que les coordinations inter-pôles sont essentielles (cf. infra § 4.1.4), à la fois pour éviter les doublons dans une activité thématique mais aussi pour favoriser les échanges trans-domaines. La plupart des pôles travaillent en ce sens créant eux-mêmes leur réseau (par exemple les trois pôles mer) et s'associant à des réseaux «institués» (par exemple le réseau «écotechnologies» auquel les trois pôles mer sont intégrés). Le MEEM est présent et actif au niveau national, participant (CGDD et DGAC) au comité de pilotage national ainsi qu'aux comités techniques nationaux, et est correspondant (pilote ou associé) de nombreux pôles. Les autres directions générales sont, sauf demande ponctuelle, peu présentes. L'animation MEEM est reconnue pour les deux réseaux «bâtiment durable» et «écotechnologies» (CGDD) et pour l'aérien (DGAC). 5.2.2. Orientations techniques Il y a lieu de faire émerger d'autres réseaux (mobilité-transports, énergies...) et de donner une meilleure visibilité aux réseaux «mer» en lien avec les directions concernées et le secrétariat général à la mer. 6. Conforter, élargir ou faire émerger des réseaux (mer, bâtiment durable, écotechnologies, mobilité-transports, énergies...) et y renforcer la présence du MEEM en associant les directions centrales et les établissements publics. (MEEM). De même, la mission suggère d'informer les Dreal, qui doivent, à la demande de la ministre, s'impliquer pour faire émerger des projets sur les territoires. 7. Localement, examiner, au cas par cas, l'articulation des pôles avec les IRT, ITE et clusters. (MEEM). 29 Association Régionale de l'Industrie Automobile. Les pôles de compétitivité Page 46/97 Rapport 010561-01 Enfin, la qualité étant essentielle il y a lieu de promouvoir, pour certains des pôles30, un renforcement de la qualité des pôles dans leurs contributions à la croissance verte (sans doute via une inclusion de compléments dans la feuille de route et de critères pour les évaluations périodiques). 5.3. Le financement des projets Les pôles de compétitivité font émerger les projets de recherche, les font mûrir, les labellisent (même si ce n'est pas obligatoire) et les accompagnent dans les dépôts aux demandes de financement. Les sources de financement sont multiples : FUI projets (montant en baisse), PIA, ANR (en baisse), crédits du ministère de la Défense, appels à projets MEEM notamment sur financements Ademe propres ou venant du PIA, crédits régionaux, crédits européens... Le besoin d'expertise nationale a été souligné par plusieurs interlocuteurs, notamment les pôles et les Régions : les experts peuvent être mobilisés dans les ministères (notamment DGE, DGRI du ministère chargé de la recherche, Défense...). Une hypothèse de déconcentration du FUI «projets» à la BPI et aux Direccte ne permettrait plus la visibilité nationale et l'expertise nationale et entraînerait une déconnexion plus forte par rapport aux politiques du MEEM. Cette hypothèse est refusée par l'ARF et les Régions et est contestée par les pôles. Les pôles ne coûtent pas cher : le FUI représente moins de 100 M (80 M en 2016) comparés aux 5 Md de crédit d'impôt recherche et les pôles ont un effet de levier31. 8. Défendre le maintien du fonds FUI «projets». (MEEM). Beaucoup d'interlocuteurs ont souligné le caractère très technologique des aides à l'innovation. Ils ont déploré notamment la fin du programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres (Predit) qui permettait sur les transports de financer aussi des recherches non technologiques (sur les comportements par exemple) ou transversales (sécurité...). Le MEEM ne dispose plus de crédits de recherche propres. 9. Demander des crédits de recherche «MEEM» (sur le modèle du « défunt » PREDIT) par quote-part, du PIA ou des appels à projets. (MEEM). 5.4. Les scénarios possibles 5.4.1. Statu quo : maintien des pôles État avec crédits d'animation État Ce scénario de statu quo a l'avantage de la simplicité et de la continuité, correspondant à une politique des pôles reconnue et efficace. 30 Nombre d'entre eux ont pris des initiatives pour renforcer par exemple leur processus de labellisation de projets. Cf. étude de France Stratégie ­ mars 2016 ­ Effet de levier de 4 à 5 sur les dépenses R&D, de +2 sur les brevets en 2012, et de +6 recrutements en 2012 par entreprise dans un pôle. Les pôles de compétitivité Page 47/97 31 Rapport 010561-01 Des ajustements sont naturellement possibles comme des rapprochements de certains pôles pour des raisons géographiques ou thématiques. Ce scénario donne une bonne visibilité à tous les pôles, sans introduire de distinction et de hiérarchie conformément à la plate-forme État-Régions du 30 mars 2016 signée par le Premier ministre et le Président de l'ARF. Ce scénario satisfait la demande de maintien d'un rôle de l'État souhaité par tous, les pôles, les industriels et les Régions pour garantir une expertise pointue nationale, une neutralité, une garantie de non doublonnage, et faciliter la transversalité entre pôles. L'État garde une capacité d'orientation à faible coût tout en laissant également une capacité d'orientation aux collectivités, Régions et métropoles et en préservant les écosystèmes régionaux. Pour le MEEM, ce scénario permet une large diffusion des enjeux de transition écologique et énergétique. Il favorise l'alimentation des appels à projets et à expérimentations du ministère. Toutefois, ce scénario ne satisfait pas nécessairement à la demande de «décentralisation adaptée» aux Régions exprimée dans la plate-forme mentionnée supra. La gouvernance des pôles reste à préciser, chaque ministère pouvant ne s'intéresser qu'à certains pôles. 5.4.2. «Maintien des pôles État d'animation aux Régions» avec transfert des crédits Il convient de rappeler que les crédits d'animation correspondent actuellement à moins de 20 M. Ce scénario, sans distinguer plusieurs catégories de pôles, satisfait à la demande de transfert de crédits d'animation aux Régions. Il pose la question des critères de répartition de ces crédits. Faut-il privilégier la situation existant en 2016, figeant ainsi une répartition entre Régions ? Et ensuite à l'intérieur d'une Région, comment se fera la répartition entre les différents pôles ? Quid des pôles financés par plusieurs Régions aujourd'hui, ou travaillant sur plusieurs territoires ? Plusieurs pôles ont exprimé la crainte d'être liés par les orientations et les demandes de la Région, engendrant ainsi un repli régional et décourageant les collaborations avec d'autres pôles dans d'autres régions voire une ouverture européenne. Dans ce cas, l'État perd une partie de sa capacité d'orientation, sauf à recréer une modalité différente de financement État, par exemple pour des actions d'animation spécifiques définies dans chaque feuille de route. Ce financement, modeste, pourrait provenir d'une fraction des crédits d'animation actuels ou, mieux, d'une quote-part faible du PIA dont une nouvelle tranche de 10 Md vient d'être annoncée. Ce scénario affaiblit le rôle du MEEM et réduit les chances de succès de politiques qui ont une dimension nationale et internationale. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 48/97 5.4.3. «Quelques pôles État et des pôles régionaux» avec transfert sélectif de crédits d'animation aux Régions Ce scénario diminue le nombre d'interlocuteurs pour l'État et accroît la visibilité pour certains pôles. Pour sélectionner les pôles qui continueraient à recevoir des crédits d'État, le ministère chargé de l'économie souhaite retenir comme critère l'appartenance aux solutions de la nouvelle France industrielle, éventuellement en ajoutant les sujets du ministère régalien de la défense. Cette approche privilégie la notion de filière industrielle. Il convient de rappeler qu'au début de la création des pôles, certains avaient été déclarés mondiaux ou à vocation mondiale ; cette distinction avait été jugée non pertinente et écartée en 2012, tout sujet, même de niche, pouvant déboucher sur des activités à l'export. Ce scénario est contraire à la plate-forme État-Régions, car il distingue de fait deux catégories de pôles. Ce scénario risque de susciter de violentes réactions des pôles «déclassés régionaux» : sentiment de discrimination, baisse de visibilité, risque de perte de neutralité et d'expertise nationale, crainte de repli régional, perte de liens interpoles. Des interventions des élus, des industriels, du monde économique sont probables. Et quelles seraient les modalités de coopération entre pôles de nature différente ? Pour le MEEM concerné par la moitié des pôles, et quelle que soit la liste de ceux qui seraient retenus au niveau national, ce scénario entraînerait une perte de lien direct avec beaucoup de pôles. Il s'ensuivrait un manque d'effet de levier pour la transition écologique, un risque d'affaiblissement des technologies vertes. 5.4.4. «Maintien des thématiques» pôles et renforcement des réseaux Ce scénario, a l'avantage de la simplicité et de la continuité, et correspond à une politique des pôles reconnue et efficace mais qui n'a pas encore produit tous ses effets. Des ajustements sont naturellement possibles comme des rapprochements de pôles pour des raisons géographiques ou thématiques. De même, suite aux évaluations périodiques, l'existence de quelques pôles pourrait être remise en cause. Ce scénario donne une bonne visibilité à tous les pôles, sans introduire de distinction et de hiérarchie conformément à la plate-forme État Régions. Ce scénario satisfait la demande de maintien (voire de développement) d'un rôle de l'État souhaité par tous, les pôles, les industriels, les instituts et les Régions : expertise pointue nationale, neutralité, garantie d'absence de doublon, transversalité entre pôles facilitée. Ce scénario préserve les écosystèmes qui se sont constitués sur les territoires. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 49/97 Pour le MEEM, ce scénario permet une large diffusion des enjeux de transition écologique et énergétique, favorisant l'alimentation de la chaîne de l'innovation et des appels à projets et à expérimentations du ministère. Par différence avec le scénario du statu quo et pour mieux valoriser le rôle des pôles et les synergies entre pôles, un renforcement de réseaux thématiques serait encouragé : réseaux à l'initiative des pôles comme cela existe dans certains cas, mais en associant État et Régions, ou réseaux et rencontres à l'initiative de certains ministères. Des crédits d'animation pourraient alors être fléchés pour ces animations de réseaux et leur enveloppe être augmentée d'une faible quote-part des crédits du PIA 3 récemment annoncé. L'accompagnement à l'international serait également encouragé. Un tel scénario se situe dans la logique du XXIème siècle de réseaux, de structures informelles et moins de logiques hiérarchiques formalisées, ce qui est favorable à l'innovation. Il présente une souplesse d'évolution sans bousculer un système qui fonctionne plutôt bien. Pour le MEEM, il conviendrait d'accentuer alors le volet réseaux thématiques. Un bilan des animations existantes est à affiner : le réseau «écotechnologies» est assez vaste et mériterait de rendre visibles les thèmes «mer» «eau» ; le réseau «bâtiment durable» est en fait plutôt un réseau énergie et associe des pôles transversaux dont la présence pourrait être réexaminée. Un réseau transports est indispensable, même s'il existe déjà de manière informelle entre pôles et sans l'État. Le MEEM gagnerait à mieux associer les directions générales et les établissements publics (au-delà de certains organismes de recherche déjà très présents), les DREAL devraient être informées. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 50/97 Conclusions Les pôles de compétitivité (PC) sont le fruit d'une politique d'État, instaurée en 2005, qui a fonctionné au-delà des espoirs fondés en elle. Les PC sont aujourd'hui des structures, «thématiques» et territoriales, utiles, appréciées de tous et dont les résultats sont sans commune mesure avec leur coût. Dans leur très grande majorité, ils fonctionnent bien et remplissent les objectifs assignés : promouvoir des projets innovants et collaboratifs associant les mondes de la recherche et de l'entreprise, faciliter la recherche de financements et dynamiser ainsi le tissu industriel régional. Les évaluations menées dans le cadre de la gouvernance instaurée par l'État le démontrent. Dépassant leurs appartenances régionales et leurs thématiques, les pôles coordonnent leurs efforts en se concentrant sur leurs compétences et en évitant les doublons. La gouvernance instaurée, via la validation des feuilles de route et la labellisation des projets à financer, les y incite et donne des garanties de pertinence et d'excellence des actions menées. Les pôles permettent de faire travailler ensemble des domaines (par exemple spatial et médecine ou agriculture) qui ont naturellement tendance à s'ignorer ou à avoir des difficultés à travailler ensemble. Leur statut commun, les pratiques liées et la proximité géographique permettent de transcender incompréhensions sectorielles et absences de contact. Les pôles ont un apport très positif pour leurs PME qui en sont membres (environ 10 500), notamment pour leur faciliter l'accès à la recherche, promouvoir la formation, les aider à l'international et augmenter leur résilience face aux aléas rencontrés vis-àvis des «gros» donneurs d'ordre. Les pôles constituent un excellent relais entre les décideurs centraux ou régionaux et les acteurs de terrain du fait de leurs 17 500 membres pour tester des orientations ou faire remonter des souhaits, constats ou suggestions «locaux». Le maintien des pôles est souhaité par tous (pôles, collectivités, régions, ministères) avec une présence de l'État. Il faut donc les conserver, les renforcer, éventuellement avec des ajustements et de meilleures articulations avec d'autres organismes. En effet, les pôles sont encore jeunes (en particulier les pôles développement durable labellisés en 2010) ; ils génèrent plus de projets et de brevets que de produits, et certains sont encore peu visibles, notamment des organismes finançant l'innovation. Par ailleurs, le foisonnement de leurs projets et innovations ne garantit pas une politique cohérente et il y a donc de la place pour une vision de synthèse, plus directive, à côté de la politique des PC, l'une et l'autre se nourrissant réciproquement. Les politiques du MEEM sont des politiques essentielles (croissance verte, transition écologique, accord de Paris, santé-environnement, prévention des risques...) pour la France. Elles sont portées par une vision de long terme. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 51/97 Elles couvrent des domaines transversaux, exigeant une vision multi-sectorielle et le recours non seulement à des objets innovants mais aussi à des processus, des interfaces et des usages innovants. Leur succès suppose souvent des essais «grandeur nature» et leur exportation la démonstration de leur efficacité de terrain. Les politiques du MEEM sont porteuses d'innovation : la revue périodique, par la DGE, des technologies clés (édition 2020) le démontre largement. Concernant le MEEM, trente pôles sont stratégiques, huit autres méritent de sa part une attention forte et tous sont affectés par la transition écologique. Ils couvrent bien les thématiques du MEEM. Les pôles font émerger et labellisent des projets, financés le plus souvent par le FUI ou l'ANR (projets plutôt amont). Leur activité sur les projets «amont» constitue un levier essentiel pour les projets PIA ou Ademe (plus aval). Du fait de leur implantation territoriale, ils obtiennent les soutiens locaux pour tester des solutions techniques, organisationnelles, voire politiques souvent indispensables pour assurer le succès. Vu la variété des thèmes MEEM, les pôles concernés sont très impliqués dans des synergies inter-pôles et inter-domaines, ce qui conforte l'innovation et les projets. Les régions ont prouvé qu'elles étaient un soutien essentiel des PC sans empêcher des coordinations trans-régions (ou trans-domaines). Les PC deviennent pour elles, un outil essentiel du dynamisme en recherche et développement économique de leur région. Elles financent les projets FUI, quasiment à parité avec l'État, et des projets qui leur sont propres. Elles sont demandeuses de la présence de l'État. Le MEEM doit donc, compte tenu du caractère essentiel de ses politiques «croissance verte (et bleue)» ou «transition écologique» et de la pertinence des pôles pour les faire prospérer, mieux tirer profit des PC pour leur mise en oeuvre : · · il doit donc défendre le caractère interministériel de la politique des PC et y réaffirmer sa place ; il doit défendre le principe d'une gouvernance «État-Régions» des PC avec comité de pilotage (feuille de route, évaluations...) et comité technique (choix des projets) ; l'État doit garder des procédures centralisées pour le FUI «projets» et les autres appels à projets : PIA, Ademe... les Régions pouvant compléter avec leurs propres appels à projets ; il doit encourager une pratique de foisonnement ascendant de l'innovation («bottom up») que les pôles portent efficacement ; il doit souligner le caractère complémentaire et nécessaire des deux approches : centrale d'une part, (e.g. NFI), pour des «filières», orientées «développement» (aval), stratégiques, et territoriale d'autre part, plus «bottom up» et plus «amont», (souvent plus inter-domaines et à effets sociétaux) ; la seconde approche servant souvent à ouvrir ou préciser les champs de la première ; il doit s'opposer à une distinction entre deux catégories de pôles, nationaux ou régionaux, voire à une hiérarchisation des pôles. La mission préconise de Les pôles de compétitivité Page 52/97 · · · Rapport 010561-01 privilégier un fonctionnement moderne en réseau, notamment sur les thèmes du ministère : mer, bâtiment durable, énergie, transports et écotechnologies. En interne, le MEEM doit disposer de moyens de recherche à la hauteur des besoins de la croissance verte et de la transition écologique (par transfert du budget AAP). · Il doit valoriser le rôle des PC comme acteur majeur de la croissance verte et de la transition énergétique au centre de la chaîne de l'innovation, pour alimenter les appels à projets ; il doit mieux associer les DG et ses organismes sous tutelle (très inégalement actifs au sein des PC) au pilotage stratégique des PC, à leurs projets et à leurs résultats et informer les DREAL ; il doit faire un bilan des deux réseaux existants «bâtiment durable» et «écotechnologie», faire émerger des réseaux «mobilité transports» et «énergie», et y participer ainsi qu'aux groupes de PC «eau», «mer» et «agriculture» ; il doit conforter les PC en leur donnant des perspectives claires sur les réglementations en cours et les évolutions à venir et en incluant leurs réflexions dans les versions définitives des réglementations ; · · · Bruno Depresle Elisabeth DupontKerlan Gérard Lehoux Alby Schmitt Administrateur général Ingénieure générale Ingénieur général Ingénieur général des ponts, des eaux des ponts, des eaux des ponts, des eaux et des forêts et des forêts et des forêts Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 53/97 Annexes Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 55/97 1. Lettre de mission Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 56/97 Rapport n° 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 56 bis/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 57/97 2. Carte des pôles Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 58/97 3. Exemples d'appels à projet et expérimentations favorisant la transition écologique et énergétique décembre 2014 : transports en commun et mobilité durable 100 projets février 2015 : territoires à énergie positive février 2015 : villes respirables à cinq ans mars 2015 : solaire thermique (grandes installations) septembre 2015 : climatisation et froid du futur (Ademe) novembre 2015 : dynamic bois 15 lauréats septembre 2015 : stockage d'énergie PIA décembre 2015 : énergies marines renouvelables PIA (10 lauréats), éoliennes flottantes, hydroliennes fluviales, énergies renouvelables en mer mars 2015 : démonstrateurs industriels pour la ville durable (11 lauréats) janvier 2016 : initiative PME biodiversité (13 lauréats) janvier 2016 : territoires zéro déchet zéro gaspi février 2016 : ville de demain PIA (31 ecocites) février 2016 : greentech février 2016 : biomasse (bois énergie et méthanisation) mai 2016 : territoires à hydrogène avril 2016 : 100 projets pour le climat avril 2016 : petite hydroélectricité mai 2016 : autoconsommation d'énergie appels à projets FUI (pôles de compétitivité) : deux appels par an d'autres appels à projets Ademe (éventuellement en plusieurs tranches) : sur le PIA (programme investissements d'avenir) : énergies renouvelables, déchets, initiatives PME transports, déchets, route du futur, navire du futur, méthodes de rénovation du bâtiment, systèmes de transport intelligents. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 59/97 4. Les techno clés Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 60/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 61/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 62/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 63/97 5.1. Tableau 1 : Les pôles et leurs champs d'intérêt Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 64/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 65/97 5.2. Tableau 2 : Pôles de compétitivité et MEEM Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 66/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 67/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 68/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 69/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 70/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 71/97 6. Les trente pôles «MEEM» stratégiques et les huit pôles méritant un suivi actif Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 72/97 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 73/97 7. Les réseaux «écotechnologies» et «bâtiment durable» Eco tech (14 pôles) · · · · · · · · · · · · · · Advancity Avenia Axelera Dream Eau Fibres Energivie Hydreos Industries & Agro-Ressources (IAR) Mer Bretagne Atlantique Mer Méditerranée Optitec SAFE (ex Pégase et Risques) Team 2 Trimatec Bâtiment durable (17 pôles) · · · · · · · · · · · · · · · · · Advancity Axelera Cap énergies Derbi Fibres Energivie Industries & Agro-Ressources (IAR) Matikem Pôle européen de la céramique SAFE S2E2 Systematic Paris-Region Team 2 Techtera Tenerrdis UP-tex Végépolys Xylofutur Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 74/97 8. La nouvelle France industrielle Outre la thématique transversale «construire l'industrie française du futur», la NFI comprend «neuf solutions industrielles» qui doivent apporter des réponses concrètes aux grands défis économiques et sociétaux et positionner nos entreprises sur les marchés d'avenir dans un monde où le numérique fait tomber la cloison entre industries et services : 1- Nouvelles ressources : matériaux bio-sourcés et recyclés. Cette solution vise à développer des procédés plus efficients en favorisant l'émergence de nouveaux matériaux, l'utilisation des ressources renouvelables, la valorisation des déchets et d'une manière générale l'économie circulaire. Concrètement, il s'agit d'ici 2020 de doubler le volume des matières premières d'origine végétale dans l'industrie chimique en France et de monter à 50 % le recyclage de déchets non dangereux. 2- Ville durable : eau, smart grid, rénovation thermique, industrie du bois. Cette solution vise à construire les villes intelligentes de demain répondant aux grands enjeux environnementaux, démographiques et numériques. Concrètement, il s'agit d'ici 2020 d'atteindre 100 Md de chiffre d'affaires et 110 000 emplois supplémentaires territorialisés. 3- Mobilité écologique : véhicule 2 litres aux 100 km, bornes de recharge, véhicule autonome, stockage de l'énergie. Cette solution vise à transformer nos manières de nous déplacer au quotidien, pour les rendre plus écologiques, moins onéreuses et moins subies. Les objectifs avancés sont la mise en place de 20 000 points de charge en 2016 et de réduire de 30 % les émissions de CO2 des véhicules neufs construits en France. 4- Transports de demain : TGV, navires écologiques, avions électriques, dirigeables et drones. Cette solution vise à transporter les personnes et les marchandises de manière plus écologique et plus compétitive. Elle doit aboutir à vendre 80 avions-écoles à propulsion électrique d'ici 2020 et à baisser de 50 % la consommation d'énergie du secteur « transports ». 5- Médecine du futur : santé numérique, biotechnologies médicales, dispositifs médicaux. Cette solution recherche l'amélioration des soins, de manière plus individualisée et au meilleur coût, par l'utilisation de nouvelles technologies, avec en vue de rétablir d'ici 2025 la balance commerciale française en matière de technologies médicales dont le déficit actuel est de 1 Md. À l'échéance 2017, 50 000 patients en maladie chronique devraient être suivis en télésurveillance médicale. 6- Économie des données : big data, super-calculateurs, cloud computing. Cette solution doit créer de la valeur en exploitant les quantités exponentielles de données dont nous disposons. L'objectif est de créer et consolider 137 000 emplois Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 75/97 d'ici 2020 grâce au big data, de maîtriser la technologie critique des super-calculateurs dite «exa-scale» permettant de réaliser 1 milliard d'opérations par seconde. 7- Objets intelligents : objets connectés, robotique, réalité augmentée, services sans contact, textiles innovants. Cette solution doit positionner la France en leader des objets intelligents et améliorer le quotidien des Français en développant de nouveaux usages. D'ici 2020, 8 millions de clients devront passer en paiement mobile et des applications de billettique interopérable devront avoir été déployées dans 50% des villes de plus de 200 000 habitants. 8- Confiance numérique : cyber sécurité, souveraineté télécom, nanoélectronique, logiciel et systèmes embarqués, satellite à propulsion électrique. Cette solution doit préserver la souveraineté technologique de la France pour les filières stratégiques, renforcer la sécurité et la confiance dans le monde numérique et assurer le développement et la présence en France des entreprises de ces filières. Concrètement, il s'agit, d'ici 2020, de multiplier la capacité 5G par mille, d'augmenter la croissance annuelle des parts de marché à l'export de la cyber sécurité de 30%, de passer la moitié des ventes en satellites tout électrique. 9- Alimentation intelligente : alimentation fonctionnelle, emballages du futur, froid durable et sécurité alimentaire. Il s'agit d'un recentrage du précédent plan agro-alimentaire autour de l'alimentation fonctionnelle, de l'emballage du futur, du froid durable et de la sécurité alimentaire, avec un premier objectif affiché pour 2017, de modernisation de 30% des abattoirs industriels et le recrutement de 90 000 personnes pour la filière. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 76/97 9. Les thématiques MEEM et leurs enjeux 9.1. Mobilités transports Les enjeux Le secteur des transports joue un rôle important dans l`économie. Il engendre en France une dépense totale de 360 Md soit 17 % du PIB, les ménages y contribuant pour moitié. Fin 2014, ce secteur emploie 1,3 M personnes soit 8,7 % des salariés. (source : chiffres clés des transports 2016 MEEM CGDD). Les transports consomment environ un tiers de l'énergie finale (hors production énergétique), essentiellement des produits pétroliers importés, produisent près de 30 % des gaz à effet de serre et d'autres polluants, en particulier pour le mode routier. Les enjeux de sécurité sont essentiels. Il s'agit tant des déplacements de personnes que des marchandises. La loi TECV, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et l'accord de Paris prévoient une réduction de la consommation énergétique, une réduction des gaz à effet de serre et notamment du CO2. Le secteur des transports est donc stratégique. Ce secteur est en forte mutation. On parle plutôt de mobilité que de déplacements et les frontières entre les modes de déplacement sont de plus en plus floues. Tel individu peut utiliser selon les heures des modes différents pour les mêmes déplacements, la notion de services se développe : un déplacement d'une personne pour le motif achat est remplacé par une commande internet et une livraison d'un petit paquet. En milieu urbain, la possession d'une voiture individuelle diminue au bénéfice de voitures partagées connectées ; les modes doux ou dits actifs (vélo, marche) se développent à nouveau, les transports collectifs gardent leur pertinence. Les usages se modifient notamment avec internet. La voiture reste très présente en périurbain et dans les territoires moins urbanisés. Dans un contexte de transition écologique, énergétique et numérique, les enjeux de ce secteur sont majeurs : réduction de la consommation d'énergie, diversification des sources d'énergie (véhicules électriques avec une autonomie plus grande, à gaz, à hydrogène...), réduction des pollutions de gaz à effet de serre et autres, réduction du bruit, amélioration de la fiabilité et de la sécurité, adaptation aux besoins en milieu urbain comme en périurbain ou en rural. L'enjeu économique est stratégique pour beaucoup d'entreprises et la notoriété des entreprises et bureaux d'études français à l'international doit être renforcée par une innovation forte, pour gagner de nouveaux marchés. Face à ces enjeux et dans un contexte de transition sociétale déjà amorcé, les pôles de compétitivité ont un rôle majeur à jouer pour aider à faire émerger des projets qui pourront être expérimentés notamment à l'initiative des collectivités volontaires, par exemple celles qui sont TEPCV (territoires à énergie positive et à croissance verte). Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 77/97 Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent les transports et la mobilité : · i-Trans à Valenciennes, pôle de référence sur le ferroviaire et pôle contributif sur les autres modes terrestres ; LUTB, pôle sur les transports collectifs de personnes et de marchandises ; Moveo, pôle axé sur la voiture connectée et propre ; Novalog, pôle axé sur la logistique ; Idfor car ; Véhicule du futur ; · · · · · sans oublier ; · Aerospace Valley, SAFE et Astech, les trois pôles aéronautiques en lien avec la DGAC. Sur les transports terrestres, les pôles se rencontrent et se répartissent les sujets pour éviter les doublons ou éventuellement collaborent sur tel ou tel sujet. Ils se coordonnent pour l'international. Des collaborations existent avec d'autres pôles notamment énergie ou matériaux ou TIC. Ces pôles participent à la nouvelle France industrielle mais les neuf solutions sont plus axées sur des objets (ex-TGV du futur) et moins sur les transitions. Compte tenu des enjeux que représente le secteur des transports dans la transition écologique et énergétique, la mission recommande un meilleur suivi par l'administration centrale du MEEM par l'exemple par l'animation d'un réseau thématique (CGDD, DGITM, DGEC). Les évolutions étant aussi de nature comportementale et sociétale, il est regrettable que le programme de recherche ait disparu sans être remplacé par d'autres actions, le PIA ou les appels à projets étant plus technologiques ou expérimentaux. 9.2. Mer Les enjeux La mer comporte nombre d'enjeux stratégiques pour la France : ­ de souveraineté sur la France est la deuxième puissance mondiale en termes de zones économiques exclusives ZEE ; ­ de ressources minières, alimentaires (souveraineté alimentaire), biodiversité ; Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 78/97 ­ de transport : 80 % du commerce mondial en tonnes (70 % en valeur) emprunte la voie maritime ; ­ énergétique : champ d'éoliennes, hydroliennes, algues pour l'énergie... ­ lié au changement climatique : notamment la température des océans, les grands systèmes régulateurs et le niveau des océans, sachant que 60 % de la population mondiale vit à moins de 200 km d'une côte. La France, un acteur majeur qui doit tenir sa place Tous s'accordent sur le fait que la mer et les activités qui s'y rattachent sont sources de croissance. Le WWF a estimé dans une étude récente que les océans du monde ont une valeur économique de 24 000 milliards de dollars US (« mais seulement s'ils sont en bonne santé »). La France, avec le deuxième espace maritime mondial (11 M km² sont sous sa juridiction), avec ses 19 000 km de côte (source SHOM) et ses savoir-faire, doit tenir sa place parmi les nations maritimes. Avec la croissance verte, la croissance bleue doit être une priorité pour la France. Des activités menacées, mais de fortes perspectives de développement Le secteur de l'économie maritime rassemble «le tourisme, les produits de la mer, la construction navale, le transport maritime et fluvial, l'extraction de matériaux marins, la production d'électricité, les travaux maritimes, les câbles sous-marins, le parapétrolier offshore, la banque, la marine nationale, l'intervention publique et la recherche marine civile». Il génère environ 95 000 ETP (2014). Selon les études prospectives, les domaines des énergies marines, de l'exploitation raisonnée et durable des ressources biologiques marines (pêche, aquaculture, tourisme marin et sous-marin...) et de l'exploitation de ressources biologiques liées à la biodiversité marine, via les biotechnologies et/ou la biomimétique, sont promis à une croissance importante. Il y a des enjeux de connaissance (donc d'observation, de mesure, d'analyse...), de protection (réglementation aux niveaux, mondial, européen et national) et d'exploitation «durable». Trois pôles de compétitivité travaillant en intelligente symbiose Trois pôles de compétitivité concernent la mer : les pôles mer Bretagne Atlantique et Méditerranée ainsi que le pôle Aquimer. Les deux premiers traitent essentiellement de sécurité et sûreté maritime, des ressources énergétiques et minières marines, des ressources biologiques marines, de l'environnement et de l'aménagement du littoral ainsi que du port et du navire du futur. Le troisième, Aquimer est, lui, plus tourné vers la pêche, l'aquaculture et leur exploitation. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 79/97 Les deux pôles «mer» ont dès leur création fait feuille de route commune ; ils se voient régulièrement, prennent les décisions d'orientation ensemble et se transmettent tous leurs projets de projets. Ils se tournent vers Aquimer dès lors qu'il s'agit plutôt de produits de la mer ou d'aquaculture et, réciproquement, Aquimer se tourne vers eux pour «leurs» sujets (par exemple bateau du futur pour la pêche dont un exemplaire est maintenant en service) Ainsi, chacun des pôles profite de son écosystème local pour générer ou mener des projets, de la somme des compétences et des initiatives et des avantages de la spécialisation. Les trois pôles sont tournés vers l'international : la pêche pour Aquimer est très impactée par Bruxelles et les deux autres sont très actifs en Europe comme à l'échelle mondiale, COP21 notamment. Les trois pôles travaillent largement avec d'autres pôles soit pour mettre des compétences pointues à disposition des projets menés par leurs membres (satellite, modélisation, structure aéronautique...), soit pour générer de nouveaux champs d'innovation (cosmétique, médicaments ...). 9.3. Énergie Les enjeux L'énergie est un enjeu absolument majeur pour la France que la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte souligne bien. Réussir la transition énergétique a des effets multiples et essentiels : cela permet renforcer la souveraineté énergétique, d'améliorer la balance commerciale, dynamiser l'industrie par la mise en oeuvre de nouvelles technologies, de contribuer respect des engagements pris par l'accord de Paris en diminuant les gaz à effet serre. de de au de Cela aura aussi des effets sur la santé publique (diminution des pollutions), sur le niveau de vie (moindre facture énergétique). Réussir la transition suppose d'agir dans nombre de domaines : la consommation, les sources d'énergie, la production, l'usage. Des champs très divers sont concernés : efficacité énergétique dans les écosystèmes urbains et industriels, dans les bâtiments et les transports, dans les zones isolées - îles, montagne... ; production d'énergies décarbonées (renouvelables, géothermie, biomasse, à partir d'algues...) ; valorisation énergétique des déchets (électrique ou thermique) ; stockage de l'énergie ; distribution directe ou via les circuits existants ; amélioration des services et accompagnement des consommateurs, des industriels et des collectivités (smartgrids, ...). Les territoires d'innovation ouverts pour faire émerger, pour accompagner et ensuite valoriser des projets innovants sont donc immenses, multi-sectoriels et très porteurs économiquement. Ils supposent des alliances, des échanges et coopérations entre secteurs différents : matériaux, numérique, production d'énergies renouvelables, exploitation de la biomasse, transports... Au plan économique, la seule rénovation énergétique des bâtiments existants, privés et industriels, représente un marché annuel de l'ordre de 15 Md et 100 000 emplois Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 80/97 supplémentaires d'ici 2020. Les marchés à l'export sont considérables, eux aussi poussés par les implications de la signature de l'accord de Paris, l'impact sur le climat et le souci de dé-carboner. Les PC, du fait de leur couverture multi-thématique, sont extrêmement précieux pour faire émerger des projets qui coordonnent plusieurs thèmes, pour organiser ces contacts entre leurs futurs porteurs et les accompagner dans leurs projets. Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent l'énergie directement : Capénergies, Derbi, Tenerrdis, S2E2, Energivie. Ces pôles s'allient aussi à d'autres pôles soit pourvoyeurs de technologies soit «applicatifs» qui intègrent des systèmes énergétiques dans leur périmètre. Ainsi les pôles «mer» (Bretagne et PACA) qui traitent directement (mais pas exclusivement) d'énergies marines ou bien le pôle Nucléaire Bourgogne pour l'énergie nucléaire. Les PC du réseau «bâtiment durable» sont à la fois pourvoyeurs de technologies (matériaux isolants...) et PC «applicatifs» (linky, smartgrids, recharge de voitures électriques...). Le PC Pégase (aujourd'hui dans SAFE) est lié à certains PC énergie et fournit des technologies innovantes comme la motorisation propre, les systèmes énergétiques embarqués. Ce travail en réseau permet de mieux intégrer les parties prenantes impactées et d'avoir accès à des compétences complémentaires, des idées d'innovation, ou des champs d'expérimentation. Par ailleurs, pour faire émerger leurs projets, les PC «discutent» également avec d'autres groupements locaux (clusters et pôles régionaux d'innovation et de développement économique solidaire, PRIDES, ...) impliqués à un titre ou un autre dans l'énergie. 9.4. Écotechnologies liées à la lutte contre les pollutions (eau, air, risques....) et la protection des milieux Les enjeux Ce secteur recouvre des domaines aussi variés que : - la gestion de l'eau : production et distribution, traitement des eaux, désalinisation et recyclage («petit cycle»), gestion et préservation de la ressource («grand cycle») ; - la gestion des déchets : collecte, traitement et réutilisation ; - la protection de la biodiversité : habitats et espèces, génie écologique...; - la prévention des risques accidentels ou naturels ; Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 81/97 - les technologies propres et la réduction à la source des pollutions : dans l'industrie (meilleures techniques disponibles .. ), dans l'agriculture (agriculture de précision), dans la pêche... ; - le biosourcing (chimie du végétal, biomatériaux...), l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages ; - le traitement des pollutions et des nuisances (eau, air, bruit, odeurs...) ; - la métrologie, l'ingénierie, la certification... Ce secteur est fortement lié aux sujets d'environnement et santé, de sécurité et d'économie de la ressource non énergétique. Les principaux enjeux de société associés sont : - la protection de la santé des populations par la réduction des rejets de substances et éléments «dangereux» au sens de la réglementation européenne (DCE, REACH, directive air, DERU...) notamment benzène, mercure, trichloréthylène, perchloréthylène, chrome hexavalent, cadmium, perturbateurs endocriniens, résidus médicamenteux, particules fines, germes témoins de contamination fécale...) ; - l'organisation de la transition de notre société vers une économie circulaire (loi TECV) ; - la protection des milieux naturels en tant qu'écosystèmes et en tant que lieux de vie et de loisirs pour les populations, en particulier par la mise en oeuvre de la stratégie nationale de la biodiversité (SNB) et demain, de la Loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, ce qui signifie le maintien de la diversité génétique dont l'humanité ne fait que commencer à saisir l'intérêt avec 60 % des substances actives médicamenteuses issues de la seule flore terrestre ; - la protection des populations face aux risques accidentels (industrie, mines, barrages...) ou naturels (séismes, inondations/submersions, mouvements de terrains...) ; - l'adaptation de la société au changement climatique en particulier là où il aura ses effets majeurs : ressources en eau, risques d'inondation ou de submersion, montée des eaux marines et atteintes à la biodiversité, avec toutes les conséquences sanitaires associées comme le développement de nouvelles maladies vectorielles). Filière eau, assainissement, déchets, air La seule filière eau, assainissement, déchets, air représentait 340 000 emplois en 2007. Elle regroupe 2/3 des emplois verts traditionnels de notre économie. Elle représentait alors un volume de dépenses de 51,2 Md soit environ 2,73 % du PIB français, dont 23,5 Md pour l'eau, 19,9 Md pour les déchets et le nettoyage et 2,5 Md pour la qualité de l'air (hors administration et R&D). Elle met en oeuvre des missions réglementaires organisées par des services publics locaux qui pratiquent fréquemment la délégation de la gestion de ces services à des opérateurs privés. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 82/97 Ces filières sont transversales et leurs activités sont totalement dépendantes des activités et flux des autres filières (quantités d'eau à fournir, nature et quantités des effluents liquides, déchets solides et émissions dans l'air à traiter, produits et matériaux à recycler...). La R&D représente 2,8 Md/an, soit plus de 5 % du chiffre d'affaires (2007), ce qui fait du secteur l'un des plus innovants. La France dispose de nombreux leaders dans ce domaine, en particulier dans le secteur des services, mais pas uniquement : - des grandes entreprises, leaders mondiaux des services en environnement : Véolia, Suez ; - des ETI : Burgéap (sites et sols pollués, recharge artificielle de nappes), Artélia (hydraulique), Environnement SA (mesures des polluants dans l'air et les fumées)... ; - des PME «de niches» : Europlasma (Utilisation de la torche à plasma, en particulier pour la vitrification de déchets dangereux...), Alpha Mos («nez» électroniques)... A contrario, la position de la France au niveau international reste modeste, puisque la France n'est que le cinquième exportateur mondial dans le secteur majeur qu'est l'eau, et plus loin encore sur les autres secteurs, alors que notre voisin allemand aligne les premières places dans ces domaines. Notre situation s'explique par une position forte dans les secteurs des services (trois emplois sur quatre) et du BTP associé (un emploi sur six), mais très faible dans le secteur des équipements et des fournitures (un emploi sur 20). La vente de services ou de «BTP» sur le secteur export présente un contenu faible en valeur ajoutée et chiffre d'affaires pour la France. Technologies propres dans l'industrie C'est surtout dans le domaine des technologies propres et du biosourcing que les perspectives sont les plus prometteuses. Plus qu'une estimation du chiffre d'affaires ou des emplois correspondants, c'est la révolution industrielle qu'ils ont déjà subi ou vont subir qui permettent d'en saisir les enjeux économiques. L'industrie européenne de l'équipement industriel et des services associés a connu sa révolution «verte» dans les années 1990 et 2000, stimulée par le renforcement des normes environnementales industrielles et la perspective de l'entrée en vigueur des directives IPPC puis IED qui privilégiaient la réduction des pollutions à la source et donc les technologies propres. La reconversion anticipée de l'ensemble de son industrie de l'équipement industriel et de la machine outil aux technologies propres a permis à l'Europe de conserver sa première place mondiale (environ 39% du marché) en devenant leader sur de nouveaux grands marchés comme la Chine ou l'Inde. La place modeste de la France dans ce secteur (7ème place européenne, avec 2,4 % de la production européenne, loin derrière les Allemands qui accaparent près de la moitié de la production européenne) ne lui a pas permis de valoriser au mieux cet atout européen. Cependant, la croissance de ce secteur reste forte et un léger rattrapage est Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 83/97 en cours, favorisé par la spécialisation des acteurs français sur des marchés porteurs en France : aéronautique et services. Le biosourcing constitue un secteur privilégié en France, compte tenu de l'importance de son secteur agroalimentaire et de l'industrie chimique (septième mondial et second européen) et des matériaux. Chimie du végétal et biomatériaux sont les deux valorisations de la biomasse hors énergie et secteur alimentaire. Outre la vente directe, les marchés concernent la pharmacie, la chimie fine, les plastiques biosourcés, les cosmétiques, la construction. La valorisation des ressources génétiques déjà effective dans la pharmacie et les cosmétiques devrait connaître des développements plus importants avec l'amélioration des connaissances, tant sur les ressources elles-mêmes que sur leurs valorisations traditionnelles. Biodiversité et autres domaines La biodiversité fournit peu d'emplois directs (22 000 en 2007), mais en forte croissance, en particulier dans les aspects d'ingénierie écologique. Il en va de même des technologies propres appliquées aux secteurs de l'agriculture et de la pêche. L'essentiel des enjeux économiques est indirect : biosourcing, maintien d'une agriculture et d'une pêche performantes sur le long terme, internalisation des coûts de protection de la ressource en eau ... Les pôles concernés Plusieurs pôles de compétitivité concernent des domaines Thématique générale Agri Sud Ouest in. Axelera Céréales Vallée DREAM Eau EMC2 Fibres Energivie Hydréos Matéralia Agriculture, IAA Chimie verte, écotech Agriculture, IAA Eau Eau microtech, mécanique Matériaux, énergie Eau, écotechs Matériaux Thématique spécifique Agro-raffinerie, valorisation produits et sous-produits, agroécologie Usine écoefficiente, recyclage, restauration espaces naturels/urbains, Agroécologie, agromatériaux Diagnostic, surveillance, SI, ingénierie, traitements alternatifs Gestion ressources, réutilisation, approches institutionnelles Technologies propres Biomatériaux, chimie biomasse lignocellulosique Infrastructures durables, gestion intelligente, écosystèmes humides Technologies propres Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 84/97 Matikem Optitec Plastipolis Qualiméditerrané e Qualitropic SAFE Team 2 Terralia Trimatec Up-Tex Végétalia Chimie, matériaux Biosoourcing Optique, photonique Photonique & imagerie pour environnement, sécurité Matériaux Agriculture, IAA Agriculture, IAA Aéro. ingénierie, services Ecotechs, environnement Agriculture, IAA Energie, ingén, services Matériaux Agriculture, IAA Agromatériaux, biodégradabilité, écoconception et recyclabilité Agriculture durable basée sur agrobiotechs et TIC. Ecoconception Bioraffinerie, biotechs, environnement, formulation, génétique Sécurité & vulnérabilité Métaux stratégiques et terres rares ; minéraux BTP ; recyclage Agriculture bio., écoprocédés et valorisation déchets organiques. valorisation déchets, traitements effluents, chimie durable, sécurité Eco-matériaux textiles Créer des végétaux à faible consommation d'intrants & impacts plus favorables sur la biodiversité, la santé et l'environnement Agriculture durable Adaptation CC, biosourcing (chimie, construction...) Vitagora Xylofutur Agriculture, IAA Matériaux L'ensemble de ces pôles sont organisés soit en réseaux nationaux pilotés par le MEEM (Ecotech et bâtiment durable) ou se sont organisés d'eux mêmes en réseau («eau», «Sully» pour les pôles agriculture et IAA...). 9.5. Ville durable et construction Les enjeux Les enjeux économiques Le secteur de la construction représente 5 % du PIB, 5 % des emplois et 25 % de l'investissement en France et il est par définition peu délocalisable. Très affectée par la crise de 2008 ­ elle-même «née» dans l'immobilier ­ la construction a connu de très sombres années à la fin de la dernière décennie et depuis le début de la décennie en cours. L'atonie du secteur constitue même selon l'INSEE le principal facteur du retard de croissance de la France sur les autres pays de la zone euro. Après une année 2014 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 85/97 où l'activité dans la construction a baissé de 3,6 %, la fin 2015 et le début 2016 se caractérisent par une certaine embellie. Outre le potentiel de production, le potentiel d'innovation est ici considérable, notamment à travers l'évolution des normes environnementales. Au-delà de la construction, la ville, où résident la moitié de la population mondiale (depuis 2008) et 80 % des Français, s'affirme de plus en plus comme le principal pôle de création de richesses. De même que la construction, les exigences d'amélioration environnementale appellent des solutions nouvelles dans les équipements urbains et dans la gestion urbaine, qui suscitent un nombre croissant de propositions techniquement innovantes. Les enjeux sociaux Si la qualité de l'habitat a fortement progressé au cours des dernières décennies, le principal problème est aujourd'hui l'insuffisance de la production dans les zones tendues (au premier rang desquelles l'Île-de-France) et plus généralement l'inadéquation entre l'offre (rare, chère et insuffisamment diversifiée) et la demande (qui n'est souvent satisfaite qu'au prix d'une amputation importante du pouvoir d'achat et à une distance excessive du travail). La forte augmentation des coûts de construction au cours des 15 dernières années justifie un effort d'innovation en faveur de techniques constructives et de matériaux plus économiques. De même, la réalisation d'aménagements de qualité, nécessaires à la «santé» du corps social, a du mal à «suivre» la croissance urbaine, le désengagement de l'État dans la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre urbaines n'étant pas toujours compensé par les collectivités locales. Les enjeux environnementaux La construction et la croissance urbaine ont deux effets environnementaux majeurs, en termes d'artificialisation des sols et en termes d'émissions de polluants et de CO2. L'artificialisation des sols s'est accélérée à partir des années 1970 et elle atteint aujourd'hui près de 10 % du territoire métropolitain, l'essentiel étant dû à l'habitat individuel et aux réseaux de transport terrestre. Du fait des impacts négatifs de cette artificialisation, en particulier sur la biodiversité, un aménagement utilisant de manière rationnelle la ressource foncière et réduisant son impact sur l'environnement (grâce aux nouvelles techniques d'assainissement par exemple) est indispensable. En matière d'émissions de polluants et de CO2, aussi bien en phase construction que dans son fonctionnement, l'habitat a en grande partie annulé les progrès enregistrés dans son bilan énergétique par mètre carré construit du fait de l'augmentation des surfaces par habitant : le besoin d'innovation reste donc là aussi considérable. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 86/97 Les pôles de compétitivité concernés Le réseau bâtiment durable regroupe 17 pôles de compétitivité (cf. annexe 6) répartis en grandes catégories : matériaux et produits de construction à faible impact environnemental, composants et systèmes pour un bâtiment durable, intégration dans le bâtiment (systèmes constructifs, conception, interfaces et énergies renouvelables), intégration du bâtiment dans son environnement (outils de conception, du bâtiment à son environnement). On peut en outre considérer que les pôles de compétitivité intervenant dans le champ des transports ont généralement à voir avec les enjeux de la ville durable. Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 87/97 10. Plate-forme commune État Régions : « ensemble pour l'emploi mars 2016 » (extrait) Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 88/97 Extrait Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 89/97 11. Liste des personnes rencontrées ou contactées Nom BOSSINI Prénom Serge Organisme MEEM/CGDD/DRI Fonction Directeur de la recherche et de l'innovation Date de rencontre 29/03/2016 17/05/2016 10/06/2016 17/05/2016 17/05/2016 BARTHELEMY LOUATI Hélène Sami MEEM/CGDD/DRI/SDI MEEM/CGDD/ Sous-directrice de l'innovation Bureau des éco-technologies et de la compétitivité Sous directeur de la Construction Aéronautique MOSCHETTI Pierre MEEM/DGAC/Direction du Transport Aérien MEEM/DGAC/DTA/SDC/SD C2 MEEM ­ Cabinet de la Ministre MEIN/DGE 10/05/2016 GAUMERAIS Anne-Laure 10/05/2016 MOURLON Nicolas Conseiller infrastructures, transports, partenariats et social Chef de bureau des pôles de compétitivité Chef du service action territoriale, européenne et internationale Chef du bureau emploi et innovation Chargé de mission « pôles de compétitivité » 04/07/2016 CATZ Sébastien 22/04/2016 MERLIN Xavier MEIN/DGE 22/04/2016 SENET Davic MAAF/AC/DAC/SCPE/SDC/ BEI MAAF ­ DGPE Bureau de l'emploi et de l'innovation 07/06/2016 LETRILLIART Marc 07/06/2016 LENOBLE David Ministère de la Défense/ DGA/DS/S2IE/PME MENESR/DGRI MENESR/DGRI Sous-directeur 01/06/2016 GENET JAMET Roger François Directeur général Chef du service de l'innovation, du transfert de technologies et de l'action régionale (SITTAR) Chef du département politiques d'innovation pour le transfert de technologie Directrice de programme Urbanisme, logement Sous-directeur des mutations économiques, de l'emploi et de l'innovation Chargé de mission clusters d'entreprises et écosystèmes territoriaux d'innovation Chef du département ÉconomieFinances 28/04/2016 10/05/2016 LOMBES Thomas MENESR/DGRI 10/05/2016 CHAPUS Séverine Premier Ministre/CGI 08/06/2016 MOLGO Charles-Louis Premier Ministre/CGET 21/04/2016 THEISSE Julien Premier Ministre/CGET 21/04/2016 AUSSILLOUX Vincent Premier Ministre/France Stratégie 27/05/2016 02/06/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 90/97 Nom ARTHAUD FAUCHEUX Prénom Laurent Marianne Organisme MEIN/DGT/BPI CDC Direction des investissements et du développement local CDC Fonction Directeur général délégué Responsable du pôle développement économique et économie sociale et solidaire Date de rencontre 08/06/2016 09/05/2016 LACROIX Géraldine Directrice du département économie et cohésion sociale Délégué général Directeur délégué à la stratégie régionale innovation Délégué général Conseiller développement économique, innovation, tourisme Directeur Scientifique Adjoint Directeur Directeur général Déléguée générale Président 09/05/2016 NGUYEN-HUY GIRY Bao Yannick DRRT Ile de France Région Hauts de France 26/05/2016 02/06/2016 MERGY HELLIER Gilles Fabien ARF ARF 12/05/2016 12/05/2016 CLEMENT LESORT KOVARIK JACQ BEYLAT Daniel Jean-Baptiste Jean-Bernard Karine Jean-Luc Ademe ENTPE IFSTTAR AFPC AFPC 25/05/2016 12/06/2016 16/06/2016 09/05/2016 09/05/2016 ARNAUD Claude Pôle de compétitivité Advancity Pôle de compétitivité Aerospace Valley Pôle de compétitivité Aerospace Valley Pôle de compétitivité AGRI Sud Ouest Innovation Pôle de compétitivité Aquimer Pôle de compétitivité Aquimer Pôle de compétitivité Axéléra Pôle de compétitivité Axéléra Pôle de compétitivité Capenergies Pôle de compétitivité Eau Pôle de compétitivité Eau Président 29/05/2016 PAILLARD Agnès Directrice générale 13/06/2016 LATTES Philippe Délégué du secteur spatial et européen Directeur général 13/06/2016 COSTES Vincent 09/05/2016 MISSONNIER Thierry Directeur 14/06/2016 PIGNON Angéline Directrice adjointe 14/06/2016 MAS Jean-Manuel Directeur général 02/05/2016 HUGONET Laure Directrice innovation 02/05/2016 MAHIOU Bernard Directeur général 09/06/2016 CARRE BOUCHER Jean-Loïc Sylvain Directeur Président 12/05/2016 12/05/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 91/97 Nom SADORGE Prénom Jean-Luc Organisme Pôle de compétitivité Fibres Energivie Pôle de compétitivité Hydréos Pôle de compétitivité Hydréos Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans Pôle de compétitivité Trans i- Fonction Directeur général Date de rencontre 20/05/2016 POTTECHER Georges Directeur général 20/05/2016 RIBAYROlFLESCH TORREZ Anne Présidente 09/06/2016 Stéphane Président 06/06/2016 DELBECQ Jean-Marie i- Président du Comité de Pilotage 06/06/2016 RAVALARD Yves i- Fondateur scientifique 06/06/2016 LABADIE Chantal i- Coordinatrice de l'équipe projets 06/06/2016 NIEF Pascal Pôle de compétitivité LUTB Directeur général du pôle de compétitivité Vice-président déléguédu pôle de compétitivité LUTB Directeur Rhône-Alpes Automotive Cluster Directeur général 24/05/2016 MODAT Bernard Pôle de compétitivité LUTB 24/05/2016 GOHLKE Marc Pôle de compétitivité LUTB 24/05/2016 POUPON Patrick Pôle de compétitivité Mer Bretagne Atlantique Pôle de compétitivité MOV'EO Pôle de compétitivité SAFE Cluster Pôle de compétitivité Tenerrdis Pôle de compétitivité Tenerrdis 01/06/2016 CHARLET Marc Directeur Général 27/05/2016 GIRAUD Sébastien Directeur général 08/06/2016 FRANÇAIS Julien Président 03/06/2016 CANDELA Catherine Déléguée générale 03/06/2016 Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 92/97 12. Glossaire des sigles et acronymes Acronyme ACAL Ademe AFPC ALARA Andra ANR ANSES Signification Alsace Champagne-Ardenne Lorraine Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie Association française des pôles de compétitivité As Low As Reasonnably Available Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Agence nationale de la recherche Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail Association des régions de France Association régionale de l'industrie automobile Banque publique d'investissement Bureau des rapports et de la documentation Best REFerences Bureau de recherches géologiques et minières Bâtiment et travaux publics Chiffre d'affaires Caisse des dépôts et consignations Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement Commissariat général au développement durable Conseil général de l'environnement et du développement durable Commissariat général à l'égalité des territoires Commissariat général à l'investissement Crédit impôt innovation Crédit d'impôt recherche Conservatoire national des arts et métiers Dioxyde de carbone Competitiveness of Enterprises and SMEs / Competitiveness and Innovation Framework Programme Centre scientifique et technique du bâtiment ARF ARIA BPI France BRD BREF BRGM BTP CA CDC CEA Cerema CGDD CGEDD CGET CGI CII CIR CNAM CO2 COSME / CIP CSTB Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 93/97 Acronyme Dac DCE DDRRT DG DGA DGA DGAC DGE DGEC DGITM DGRI DGT DIRECCTE Directions d'administration centrale Directive cadre sur l'eau Signification Délégation départementale à la recherche et à la technologie Direction générale Direction générale de l'administration Direction générale de l'armement Direction générale de l'aviation civile Direction générale des entreprises Direction générale de l'énergie et du climat Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer Direction générale de la recherche et de l'innovation Direction générale du Trésor Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement Direction régionale de l'industrie,de la recherche et de l'environnement Délégations régionales à la recherche et à la technologie Direction des transports terrestres Électricité de France École nationale des ponts et chaussées Énergie renouvelable École nationale des travaux publics de l'État Établissement public Établissement public à caractère administratif Entreprise de taille intermédiaire Fonds européen de développement économique régional Fonds de participation Fonds unique interministériel Giga Google, Apple, Facebook, Amazon General Electric DRAAF DREAL DRIREN DRRT DTT EDF ENPC ENR ENTPE EP EPA ETI FEDER FP FUI G GAFA GE Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 94/97 Acronyme H2020 Ifremer IFSTTAR Fonds Horizon 2020 Signification Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux Institut national de l'information géographique et forestière Institut national de l'environnement industriel et des risques Institut français du pétrole énergies nouvelles Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture Institut de recherche technologiques Institut pour la transition énergétique Laboratoire national de métrologie et d'essais Nouvelle organisation territoriale de la République Lyon Urban Truck & Bus Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des forêts Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer Ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche Million d'euros Milliard d'euros Meilleures techniques disponibles Nouvelle France industrielle Nouvelle organisation territoriale de la République Provence-Alpes-Côte d'Azur Pôle de compétitivité Politique commune de la pêche Programme cadre pour la recherche et le développement technologique Plan Épargne Interentreprises Programme d'investissements d'avenir Produit intérieur brut Petite et moyenne entreprise Programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres IGN INERIS IPFen IRSN IRSTEA IRT ITE LNE NOTRe LUTB MAAF MEEM MEIN MENESR M Md MTD NFI NOTRe PACA PC PCP PCRD PEI PIA PIB PME PREDIT Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 95/97 Acronyme R&D RP RST RT SAFE SATT SGAR SHOM SNB SNBC TECI TECV TEPCV TEPOS TGV TIC TPE TRL VNF WWF ZEE Recherche et développement Relations Publics Réseau scientifique et technique Règlement technique Signification Security and Aerospace actors for the Future of Earth Société d'accélération du transfert de technologies Secrétaire général pour les affaires régionales Service hydrographique et océanographique de la Marine Stratégie nationale de la biodiversité Stratégie nationale bas-carbone Transition énergétique, construction et innovations Transition énergétique pour la croissance verte Territoire à énergie positive pour la croissance verte Territoire à énergies positives Train à grande vitesse Technologies de l'information et de la communication Très petite entreprise Technology Readiness Level = niveau de maturité technologique Voies navigables de France World Wide Fund Zone économique exclusive Rapport 010561-01 Les pôles de compétitivité Page 96/97 www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr INVALIDE)

puce  Accés à la notice sur le site du portail documentaire du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

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