Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée.

DUFOURMANTELLE, Aude ; FAYEIN, Laurent ; PIPIEN, Gilles ; RIMOUX, Lionel

Auteur moral
France. Conseil général de l'environnement et du développement durable
Auteur secondaire
Résumé
La Méditerranée est un espace ancien de coopération entre les pays du Nord et ceux du Sud et de l'Est. La nécessité d'évaluer l'efficacité des moyens importants consacrés font que l'exercice de recensement des actions menées par les acteurs français suscite intérêt et consensus des acteurs. Les objectifs poursuivis sont variés. Certaines actions à caractère international et multilatéral comportent un appui à la gouvernance des pays. D'autres sont gérées par des institutions françaises accompagnant des interventions de la France dans la région. Parmi les instances très actives figure le Plan Bleu, structure reconnue mais fragile, nécessitant une réorientation. La présence française s'est construite sur des thématiques précises, mais au fil des opportunités. L'amélioration passe par l'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie d'intervention partagée par les deux ministères en coordination avec les autres acteurs, sous l'égide de la délégation interministérielle pour la Méditerranée. Cette stratégie devra aborder l'avenir des instances, les outils, les politiques à promouvoir. Pour être plus efficace, la politique de coopération devra être mieux structurée et bénéficier de moyens pérennes passant par une formalisation accrue des mises à disposition de personnel, des échanges entre les experts.
Editeur
CGEDD
Descripteur Urbamet
ministère ; coopération internationale ; stratégie ; gouvernance ; action concertée
Descripteur écoplanete
Thème
Administration publique
Texte intégral
n°- 008381-01 mars 2013 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée CONSEIL GÉNÉRAL DE L'ENVIRONNEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Rapport n° : 008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée établi par Aude Dufourmantelle Architecte et urbaniste en chef de l'État Laurent Fayein Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts Gilles Pipien Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts Lionel Rimoux Inspecteur général de l'administration du développement durable mars 2013 Fiche qualité La mission du CGEDD qui a donné lieu à la rédaction du présent rapport a été conduite conformément au dispositif qualité du Conseil (1). Rapport CGEDD n° 008381-01 Date du rapport : mars 2013 Titre : Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Sous-titre du rapport : Commanditaire(s) : Secrétaire général du MEDDE Date de la commande : 5 juin 2012 Auteur(e)s du rapport (CGEDD) : Aude Dufourmantelle, Laurent Fayein, Gilles Pipien, Lionel Rimoux Coordonnateur(trice) : Laurent Fayein Superviseur(euse) : Jean-Paul Ourliac Relecteur(trice) : Nombre de pages du rapport (sans les annexes) : 23 5 27 (1) Guide méthodologique s'appliquant aux missions confiées au CGEDD « Les rapporteurs attestent que l'impartialité d'aucun d'entre eux n'a été mise en cause par des intérêts particuliers ou par des éléments de ses activités passées ou présentes ». Sommaire Résumé ....................................................................................................................3 Liste hiérarchisée des recommandations.............................................................4 Recommandations de niveau 1........................................................................................4 Recommandations de niveau 2........................................................................................4 Recommandations de niveau 3........................................................................................4 Introduction..............................................................................................................5 1. La coopération en Méditerranée : des structures multiples mais une gouvernance complexe.............................................................................................7 1.1. Les instances et actions dans les champs de compétence de nos ministères............7 1.1.1. Une géographie complexe...............................................................................7 1.1.1.1.Les instances généralistes...........................................................................7 1.1.1.2.Les instances spécialisées...........................................................................9 1.1.2. De bonnes pratiques......................................................................................10 1.2. Les acteurs français soutenant ces instances et actions..........................................11 1.2.1. Les institutions gouvernementales.................................................................11 1.2.2. Les organismes para-publics et les collectivités.............................................11 1.2.3. Quelques leçons utiles...................................................................................13 1.3. Un panorama complexe............................................................................................14 1.4. La mobilisation du MEDDE et du METL....................................................................15 1.4.1. Une forte présence des deux ministères mais une vision stratégique et une coordination insuffisante..........................................................................................15 1.4.2. Une pratique à généraliser.............................................................................16 2. Le Plan Bleu, une structure reconnue mais fragile.........................................17 2.1. La situation du Plan Bleu : un positionnement historique..........................................17 2.2. Le Plan Bleu : une légitimé technique et politique.....................................................17 2.3. Une structure en état de marche mais fragilisée.......................................................18 2.3.1. Un fonctionnement hybride............................................................................18 2.3.2. Une absence de dispositif de contrôle qualité................................................18 2.3.3. Des moyens en régression.............................................................................19 2.4. Une réorientation nécessaire....................................................................................19 2.4.1. Un statut rénové.............................................................................................20 2.4.2. Une production garantie.................................................................................20 2.4.3. Une recherche de synergie avec d'autres structures......................................20 3. Des voies d'amélioration....................................................................................21 3.1. Vers une stratégie du METL et du MEDDE en matière de coopération en Méditerranée................................................................................................................... 21 3.2. La coordination et la synergie avec les autres acteurs français................................22 3.3. Les objectifs et la nature des soutiens aux instances...............................................22 3.3.1. Le secrétariat de l'UpM..................................................................................22 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 1/57 3.3.2. La coopération technique...............................................................................23 3.3.3. La politique du développement urbain durable...............................................23 3.3.4. La politique de l'eau.......................................................................................24 3.4. Les moyens de la mise en oeuvre.............................................................................25 Conclusion..............................................................................................................27 Annexes..................................................................................................................28 1. Lettre de mission ...............................................................................................29 2. Liste des personnes rencontrées.....................................................................33 3. Tableaux des relations dynamiques entre les diverses instances...............35 4. Quelques bonnes pratiques...............................................................................39 4.1. Stratégie régionale de l'AFD.....................................................................................39 4.2. Convention de mise à disposition (MàD) avec le CMI...............................................41 4.3. Lettre de mission de la CDC pour une mise à disposition (MàD) auprès de l'UpM...43 4.4. Statut de l'Agence des villes et des territoires méditerranéens durables (GIP).........45 5. Glossaire des sigles et acronymes...................................................................55 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 2/57 Résumé La Méditerranée est un espace ancien de coopération entre les pays du Nord et ceux du Sud et de l'Est. Toutefois, la priorité politique forte marquée par la France et l'Union Européenne, ainsi que la nécessité d'évaluer l'efficacité des moyens humains et financiers importants consacrés à cet espace de coopération, font que l'exercice de recensement des actions menées par les acteurs français recueille d'emblée l'intérêt et le consensus des acteurs concernés. Les objectifs poursuivis au travers de ces actions de coopération sont variés ; entre celles visant un caractère international et multilatéral avec une certaine participation à la gouvernance des PSEM et celles plus « franco-françaises » avec une gouvernance unique d'institutions françaises dont l'objet est essentiellement l'accompagnement des interventions de la France dans la région. Le panorama complexe qui apparaît au recensement, montre que les ministères (hormis la DATAR) ainsi que l'AFD privilégient les instances à caractère international alors que les collectivités locales accompagnent plus volontiers le soutien à des actions françaises. Parmi les instances très actives figure le Plan Bleu dont la légitimité historique est bien reconnue. Sa fragilité pourrait être corrigée en faisant évoluer son statut d'association « loi 1901 », en assurant une meilleure qualité de ses productions et enfin en favorisant des rapprochements avec des structures proches. La présence française sur le pourtour méditerranéen est ancienne et importante : en moyens humains par des mises à disposition auprès de diverses instances, comme en moyens financiers. Mais elle s'est construite historiquement sur des thématiques précises sans dessein politique global et au fil d'opportunités. Toute amélioration passe par l'élaboration d'une stratégie d'intervention des deux ministères METL et MEDDE sur le pourtour méditerranéen. La construction de cette stratégie ne peut évidemment se faire qu'en coopération avec les autres acteurs français, coopération qui est au coeur des missions de la nouvelle Délégation interministérielle pour la Méditerranée. La stratégie ministérielle et le programme d'actions en découlant devra aborder certains sujets qui ont pu être recensés : · les instances avec par exemple le renforcement de la participation au secrétariat de l'UpM devenu l'outil du partenariat entre l'Union européenne et la Méditerranée, · les outils en s'interrogeant sur l'opportunité de se doter d'un outil de coopération technique, · les politiques à prioriser, en particulier l'eau et le développement urbain. Enfin cette politique a besoin de moyens de mise en oeuvre pérennes au sein de nos deux ministères passant par une formalisation accrue des mises à disposition de personnel, l'organisation d'échanges entre les experts et la structuration même de notre coopération. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 3/57 Liste hiérarchisée des recommandations Recommandations de niveau 1 Faire évoluer les statuts du Plan Bleu vers une structure de GIP complété par un comité d'orientation véritablement représentatif des PSEM concernés. Construire sous l'égide du secrétaire général et avec les directions techniques concernées du METL et du MEDDE, la stratégie d'intervention sur le pourtour méditerranéen. Susciter, sous l'égide de la Délégation Interministérielle pour la Méditerranée, une animation de l'ensemble des acteurs français soutenant la coopération en Méditerranée permettant un échange efficace tant sur les objectifs stratégiques que sur les thématiques prioritaires. Pages 20 22 22 Recommandations de niveau 2 Rechercher des rapprochements du Plan Bleu avec d'autres structures, permettant des économies d'échelle, avec un mandat clair proposé en ce sens au conseil d'administration. Pérenniser voire renforcer sur les thématiques porteuses, la présence du METL et du MEDDE au sein du Secrétariat de l'UpM. Créer les conditions d'une animation régulière des moyens humains et financiers mis en oeuvre par les ministères METL et MEDDE, passant par la formalisation accrue des mises à disposition, l'échange organisé entre les experts, leur accompagnement et la coordination interne au ministère. 20 22 26 Recommandations de niveau 3 Consolider les dispositifs de contrôle qualité des productions du Plan Bleu en s'appuyant sur un comité scientifique, des réseaux universitaires et des processus formalisés. Étudier en interministériel les conditions de réussite d'un outil de coopération technique destiné à promouvoir le savoir-faire français en Méditerranée. Promouvoir une politique de coopération internationale coordonnée en matière de développement urbain durable avec l'ambition de monter un nouveau CAR du PNUE. Mieux coordonner voire regrouper les acteurs français dans le domaine de l'eau. 20 23 24 25 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 4/57 Introduction Par lettre en date du 15 mai 2012, le secrétaire général du Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (MEDDTL) a saisi le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) sur les coopérations avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée (PSEM) dans les champs de compétence du ministère. La nouvelle organisation gouvernementale fait que la question porte aujourd'hui sur les compétences des deux ministères suivants : Ministère de l'Écologie du Développement durable et de l'Énergie (MEDDE) : eau, biodiversité, énergie, transport, risques..., et le Ministère de l'Égalité des Territoires et du Logement (METL) : ville, développement urbain durable. Le pourtour méditerranéen est une région bénéficiant d'une priorité politique importante de la part de la France, se traduisant par des actions de coopération bilatérale fortes et constantes avec des moyens financiers importants des deux ministères. De plus les récents événements du printemps arabe obligent l'ensemble des acteurs de la coopération dans la zone méditerranéenne à s'interroger sur l'efficacité de leurs actions. Par ailleurs, constatant que nombre d'acteurs nationaux, européens ou internationaux coexistent sans que leurs actions soient connues de tous les autres intervenants, les ministères souhaitent savoir comment ils peuvent agir pour permettre l'articulation la plus efficace des actions menées dans les différentes enceintes et quelle forme de coopération régionale pourrait être privilégiée. Il est en conséquence demandé de répondre aux 3 questions suivantes : · Quelles sont les instances et actions de coopération auxquels participent les acteurs français (État, collectivités locales et établissements publics, voire ONG et entreprises), communautaires et internationaux (y compris les institutions financières internationales) dans les domaines de compétence des deux ministères ? Quelle est l'analyse sur le portage juridique des instances existantes, notamment du Plan Bleu, et sur les modalités d'association des deux ministères aux autres partenaires français (financements, mises à disposition, détachements)? Quelles sont les propositions pour éviter les redondances, assurer la cohérence entre les acteurs et favoriser l'utilisation rationnelle des moyens disponibles des deux ministères, en particulier humains et financiers ? · · Le plan répond aux trois questions posées. Après mise au point avec le SG/DAEI des termes précis de l'étude, la mission s'est attachée à comprendre le cadre stratégique de l'action ainsi que sa cohérence. Elle a ainsi rencontré l'ensemble des acteurs impliqués qu'ils soient : · · décideurs nationaux et/ou financeurs (ministères et organismes financiers), collectivités locales du sud, ville de Marseille et région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 5/57 Rapport n°008381-01 · organismes bénéficiaires (ou susceptibles de l'être) de soutiens des deux ministères. La liste complète des personnes rencontrées figure en annexe 2. La mission a ainsi pu construire une cartographie dynamique des relations existantes entre les acteurs permettant l'analyse et les recommandations qui font l'objet du présent rapport. Enfin la création, pendant le déroulement de la mission, de la Délégation Interministérielle pour la Méditerranée a évidemment été un facteur de la plus grande importance tant elle était cohérente avec l'objet même de la mission. Les recommandations n'ont pu qu'y faire la plus large place. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 6/57 1. La coopération en Méditerranée : des structures multiples mais une gouvernance complexe La Méditerranée n'existe pas comme région au sens de l'ONU (organisée en continents) et jusqu'à récemment, il n'y avait qu'un seul traité la concernant : la Convention de Barcelone pour la protection de la Méditerranée, signée en 1976. Il y a donc peu d'instances ou actions vraiment internationales mais en revanche, divers pays, dont la France, ont vu émerger des initiatives nationales, plus ou moins ouvertes aux autres pays, dont les Pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée (PSEM). Il existe aussi quelques réseaux d'institutions nationales échangeant des données, des expériences et peu à peu émettant des visions de niveau régional. La mission s'est d'abord attachée, sur les champs relevant des compétences des deux ministères, à établir un recensement des principales instances et actions de coopération, ainsi que des acteurs français venant en soutien. Ce recensement a nettement séparé : · les actions ou instances à caractère international et multilatéral, avec une certaine participation à la gouvernance des PSEM, les actions franco-françaises avec une gouvernance unique d'institutions françaises, et dont l'objet est essentiellement l'accompagnement des interventions de la France dans la région. · 1.1. Les instances et actions dans les champs de compétence de nos ministères 1.1.1. Une géographie complexe La mission a recensé : des instances généralistes (comme le secrétariat général de l'Union pour la Méditerranée (UpM) et des instances plus spécialisées (l'Institut Méditerranéen de l'Eau, IME ou le Système Euro-Méditerranéen d'Information sur les savoir-faire dans le Domaine de l'Eau, SEMIDE), des instances internationales ou à caractère international (les pays concernés participent plus ou moins à la gouvernance, à commencer par les PSEM) et des instances « franco-françaises » (seuls des acteurs français participent à la gouvernance). 1.1.1.1. Les instances généralistes La plus ancienne et la seule institution internationale en Méditerranée est le Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM), créé dans le cadre du programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), au coeur des domaines des deux ministères. Le Plan d'action pour la Méditerranée (PAM) a été le premier plan adopté dans le cadre du programme des mers régionales du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). Son support juridique, la convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée dite « Convention de Barcelone » (1976 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 7/57 amendée en 1995 afin de tenir compte des enjeux du développement durable), a été complétée de sept protocoles thématiques (immersions, prévention et situations critiques, tellurique, aires spécialement protégées et biodiversité, offshore, déchets dangereux et gestion intégrée des zones côtières). L'ensemble qui constitue le « Système Barcelone » regroupe 21 États riverains du Nord et du Sud de la Méditerranée y compris Israël, la Syrie, le Liban ainsi que l'Union Européenne (l'autorité palestinienne ayant un statut d'observateur). Outre l'unité de coordination du PAM basée à Athènes et qui dépend du PNUE, plusieurs pays accueillent aujourd'hui des programmes et des centres d'activités régionaux spécialisés (CAR), lesquels mettent en oeuvre les objectifs de la Convention et de ses Protocoles. Certains ont le statut d'organismes internationaux, d'autres sont hébergés par des structures existantes1. Il bénéficie d'un fort soutien de la France (notamment par une aide financière du MAE au fonds fiduciaire dédié). Il accompagne la Commission Méditerranéenne de Développement Durable (CMDD) qui a produit la Stratégie Méditerranéenne de Développement Durable (SMDD). Le PAM, du fait de son adossement à un traité international, de sa démultiplication dans huit centres d'activités régionaux (dont le Plan Bleu en France), de son ancienneté, reste un lieu incontournable même si de fait son influence peut sembler relativement faible sur les économies et politiques des pays riverains. Malgré les difficultés politiques qui ont accompagné l'Union pour la Méditerranée (l'UpM) depuis son lancement en 2008, son outil opérationnel, le Secrétariat Général (depuis mars 2012 la coprésidence est assurée par l'Union Européenne) est une institution de plus en plus influente. Il s'appuie désormais clairement sur le processus de Barcelone (pilotage UE depuis 1995) et ainsi est devenu le véritable pilier du partenariat entre l'Union Européenne et la Méditerranée. La France est très présente (MAE, MEDDE, CDC) tant sur le plan technique (mise à disposition de personnel) que politique (cellule de l'Élysée puis délégation interministérielle pour la Méditerranée). Le Secrétariat Général de l'UpM a désormais une orientation forte sur des projets régionaux, notamment dans les domaines de l'eau, de l'énergie, du développement urbain. Il bénéficie aussi d'une présence forte des institutions financières de développement. Toutefois la relance du processus politique au niveau de l'UpM tardant, il apparaît un manque de mobilisation sur la promotion des grandes politiques publiques malgré un fort engagement du secrétariat général sur les projets. Le Centre de Marseille pour l'Intégration en Méditerranée (CMI), simple protocole entre partenaires, pays et institutions financières de développement, administré par accord des parties par la Banque Mondiale, illustre une approche pragmatique mais 1 le Programme MED POL, situé à Athènes, chargé de l'étude scientifique et de la surveillance continue de la pollution marine; le REMPEC, établi à Malte pour la prévention et l'intervention d'urgence contre la pollution marine accidentelle; le CAR/PAP (Programme d'Actions Prioritaires), situé à Split, pour oeuvrer à l'aménagement et la gestion intégrée du littoral; le CAR/ASP pour les aires spécialement protégées établi à Tunis, qui contribue à la protection des milieux côtiers et des espèces marines menacées; le CAR/INFO, situé à Palerme, pour renforcer les capacités du PAM en matière d'information et de communication ; le CAR/PP pour les productions propres dont l'implantation à Barcelone ; Le Plan Bleu, un CAR un peu particulier. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 8/57 efficace pour permettre le dialogue entre PSEM et aider à l'émergence de politiques publiques (en particulier dans les domaines de l'eau, l'environnement, et le développement urbain/déplacements urbains). On note une très forte présence de la France, et un peu de l'Allemagne par le biais de la GIZ 2. Le CMI est un lieu reconnu de débats indépendants mais son influence reste encore faible, notamment au sein même de la Banque Mondiale. La Commission interrégionale méditerranéenne de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) a été voulue et portée conjointement par le Conseil Régional PACA et la Ville de Marseille et se voit comme un réseau d'autorités locales. Elle ne porte pas d'enjeux techniques sauf en matière de coopération décentralisée. Il faut noter cependant que notre ministère avait soutenu un projet de mobilisation de cette commission sur le champ du développement urbain, resté sans suite (voir le rapport d'étape de 2007 sur le PICDUM « Pôle international de compétence en matière de développement urbain en Méditerranée »). La commission est soutenue par le MAE au titre de sa politique d'accompagnement de la coopération décentralisée. 1.1.1.2. Les instances spécialisées La mission a eu connaissance de la démarche internationale du Centre International des Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM) 3 qui traite à la marge de l'eau mais ceci relève plus de la compétence du ministère de l'agriculture comme sa mission le précise. Le Système Euro-Méditerranéen d'Information sur les savoir-faire dans le Domaine de l'Eau, SEMIDE, initié par notre ministère/direction de l'eau (mais la DEB est désormais très en retrait au profit partiellement de l'OIEau 4) est un des très rares lieux de rencontre et de partage des directions de l'eau des pays riverains, centré sur l'échange de données eau. Il s'appuie sur un statut original privé (GIEE5). L'institut Méditerranéen de l'Eau (IME) est resté une instance très informelle jusqu'à la reconnaissance par le Forum Mondial de l'Eau à Marseille en 2012 qui lui a donné l'ambition de devenir un véritable forum des acteurs de l'eau en Méditerranée, publics et privés. Le MEDDE n'y participe pas. Le Forum Euro-Méditerranéen des Instituts de Sciences Économiques (FEMISE) est un réseau reconnu d'économistes de Méditerranée (plus de 85 universités et centres de recherches de toute la Méditerranée) porté à l'origine par des universitaires français et égyptiens, répondant à des appels d'offres européens. Il produit régulièrement des rapports et études remarqués. Il s'est récemment investi sur les liens entre l'économie et l'environnement6. 2 3 GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit Crée par initiative conjointe de l'OCDE et du Conseil de l'Europe en 1962 par un accord entre les gouvernements de 7 pays ( Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Turquie, Yougoslavie), il a pour mission de « donner un enseignement complémentaire tant économique que technique et de développer l'esprit de coopération internationale parmi les cadres de l'agriculture des pays méditerranéens. Office international de l'eau Groupement d'intérêt économique européen L'association FEMISE est un réseau euro-méditerranéen établi en 2005 en tant qu'association française à but non lucratif (1901), regroupe 90 membres représentant les 37 partenaires du processus de Barcelone. Il est soutenu par la commission européenne dans le cadre du volet régional MEDA, il est coordonné par l'Institut de la Méditerranée et l'Economic Research Forum (Égypte) Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 9/57 4 5 6 Rapport n°008381-01 L'Office de Coopération économique pour la Méditerranée et l'Orient, OCEMO est de création très récente, à l'instigation de la CDC, de la BEI et du FEMISE. Cet outil se veut lieu de débat de la société civile et regroupe diverses instances françaises mobilisées sur le champ économique en Méditerranée. L'Institut de la Méditerranée est porté par les collectivités territoriales locales (Conseil Régional PACA, Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Ville de Marseille) et la CCI, répondant à des appels d'offres européens. L'Agence française des Villes et des Territoires méditerranéens durables (statut de GIP7), présidée par l'ambassadeur S. Telle, très fortement soutenue par le Conseil Régional PACA (et par la Ville de Marseille). Il sera amené à absorber l'Institut de la Méditerranée. Malgré la thématique, et hormis la DATAR, on note une faible présence d'institutions françaises, comme nos deux ministères ou l'AFD, et un soutien mesuré de la CDC (uniquement sur un aspect formation). L'Institut de Prospective Économique du Monde Méditerranéen (l'IPEMED), créé en 2006 par J L Guigou, fortement soutenu par de grandes entreprises françaises, se positionne comme un « think tank » stratégique. L'AFD vient de s'en retirer. Enfin, à Toulon, se trouve la Fondation Méditerranéenne d'Études Stratégiques (FMES), déclinaison Méditerranéenne de l'IHEDN du ministère de la Défense avec une présence de collectivités locales (conseil régional PACA, conseil général du Var, ville de Marseille...). La mission n'a pas cité divers réseaux, comme celui des agences de maîtrise de l'énergie (MEDENER) auquel participe l'ADEME ou celui du réseau international des organismes de bassin (RIOB) à la commission méditerranéenne duquel participe l'agence de l'eau RMC, voire celui des petites îles méditerranéennes, soutenu par le conservatoire du littoral (CELRL). 1.1.2. De bonnes pratiques Ce survol permet de constater des pratiques pertinentes méritant d'être retenues, comme : · un « comité France » des partenaires du CMI, qui se concertent avant chaque réunion du comité de supervision du CMI où siègent en titulaires le MINEFI et l'AFD (et en suppléants, le MEDDE et la CDC), · deux niveaux de gouvernance associant au CMI, les pays : le comité de supervision (sorte de directoire élargi) et le conseil d'orientation stratégique (sorte de conseil scientifique, non réuni depuis 2011), · la force de mobilisation locale d'un réseau de chercheurs et d'universitaires en coanimation du réseau FEMISE et la légitimité scientifique de ses productions, · le statut de GIP (voir la loi du 17 mai 2011 8, chapitre II qui a clarifié ces statuts, notamment en supprimant toute limitation de durée) : ce statut permet donc 7 8 Voir statuts en annexe Ioi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d'amélioration de la qualité du droit Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 10/57 Rapport n°008381-01 d'associer l'État et divers acteurs dont des collectivités territoriales avec un contrôle public des fonds publics, · le suivi des personnels mis à disposition du ministère de l'agriculture au Plan Bleu (rendus comptes informels et réunions régulières 5 à 6 fois par an). 1.2. Les acteurs français soutenant ces instances et actions 1.2.1. Les institutions gouvernementales Le ministère des Affaires Étrangères (MAE) est très présent, en particulier dans les instances internationales, tant par des moyens financiers importants (environ 3 M/an) que par une participation active au pilotage. Mais la mission n'a pas identifié de vision globale et les divers services semblent mal se coordonner. La nomination récente d'une ambassadrice aux projets en Méditerranée est de nature à améliorer la situation. Le Ministère des Finances (MINEFI) n'est présent qu'au travers du CMI (du fait de sa gestion par la Banque Mondiale). De ce fait, sa vision et sa contribution sur la Méditerranée restent très isolées. La cellule UpM (auprès de la Présidence de la République) a été très active pour lancer l'UpM et le Secrétariat Général ainsi que la toute récente délégation interministérielle à la Méditerranée (décret du 8 janvier 2013), qui animera et coordonnera les actions mises en oeuvre par la France en direction de la rive sud de la Méditerranée. Cette nouvelle Délégation a donc vocation à reprendre toutes les activités de la précédente cellule UpM et du fait de son décret constitutif pourra avoir une démarche beaucoup plus ambitieuse de coordination de l'ensemble des instances en méditerranée. Il faut noter que cette évolution a été concomitante avec le changement de posture de la France à l'égard de l'UpM qui en a abandonné la vice-présidence au profit de l'Union Européenne. 1.2.2. Les organismes para-publics et les collectivités L'Agence française de développement (AFD) est très active, avec des moyens financiers non négligeables, et une mobilisation de moyens humains (dont un ETP au CMI). Elle assure un lien continu entre ses projets opérationnels d'une part et les lieux de réflexion sur les données et les politiques publiques d'autre part. Elle a ciblé ses efforts sur quelques instances : CMI, OCEMO, et Plan Bleu (après s'être retirée de l'IPEMED). La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) est un acteur plutôt récent en Méditerranée (hormis son partenariat ancien avec la CDG au Maroc) mais très actif, plutôt sur le champ des investissements économiques. Elle mobilise des moyens financiers non négligeables (plus que l'AFD) et aussi des moyens humains avec un ciblage clair sur l'UpM, le CMI et l'OCEMO avec l'objectif de soutenir l'émergence d'un marché économique régional. Il faut noter une initiative particulière de la DATAR, traditionnellement présente en Méditerranée dans les pays du Maghreb dans des actions d'accompagnement des politiques d'aménagement du territoire, qui s'est fortement investie dans la création de Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 11/57 l'Agence des Villes et des Territoires Méditerranéens Durables. Celle-ci a été officiellement installée le 3 février 2012 à Marseille, par l'ensemble des membres fondateurs regroupés au sein d'un GIP 9. Mais cette création s'est faite sans lien avec les autres ministères, en particulier celui en charge de ces questions, le MEDDTL (il faut toutefois noter que la création de l'agence s'est faite au moment où la DATAR faisait partie du périmètre ministériel de l'ancien MEDDTL). La DATAR avait, malgré les suggestions des promoteurs français du CMI, refusé de s'intégrer dans cet outil vraiment international. L'action des collectivités territoriales a fortement contribué à faire émerger de très nombreuses initiatives et/ou instances internationales spécifiquement tournées sur la Méditerranée. Le foisonnement est impressionnant et on ne discerne pas toujours les synergies, malgré les regroupements physiques (à la villa Valmer à Marseille par exemple) ou la création de lieux de coordination (comme l'OCEMO qui a réuni comme membre fondateur le FEMISE, ANIMA, le CMI, le Plan Bleu, etc...). Le MAE accompagne ces initiatives des collectivités territoriales au travers de son action classique de soutien à la coopération décentralisée. En particulier, le Conseil Régional PACA a une démarche volontariste d'appui français aux autorités locales du pourtour Méditerranéen qui s'inscrit dans un positionnement fort sur la Méditerranée, illustré par la construction en cours d'un lieu dédié à Marseille, la Villa Méditerranée. Le Conseil Régional a contribué à créer en 2004, puis à faire vivre, la commission interrégionale méditerranéenne de CGLU mais surtout plus récemment l'Agence des Villes et Territoires Durables Méditerranéens (qui a vocation à s'installer dans la villa Méditerranée). Il est plus réticent vis-à-vis des institutions internationales, y compris le CMI à Marseille. La Ville de Marseille (VdM) consacre traditionnellement des sommes importantes à la coopération décentralisée en particulier avec le pourtour méditerranéen. En matière de coopération institutionnelle, elle a une politique systématique d'accueil des instances ayant trait à la Méditerranée mettant en avant que « la capitale française de la Méditerranée, c'est Marseille ». C'est tout le sens du projet de la villa Valmer qui a permis le regroupement et la synergie entre les instances.(y sont ou y ont été : le CMI, la commission Méditerranéenne de CGLU, le Plan Bleu, l'OIM10, l'ONUDI11, l'OCEMO). Des surfaces importantes y sont encore disponibles pour accueillir d'autres instances Enfin, on doit citer des politiques ou actions fortes d'acteurs internationaux, en premier lieu la Banque Européenne d'Investissements (BEI) (présente au Secrétariat Général de l'UpM, au CMI, à l'OCEMO, ...), l'Union Européenne (processus de Barcelone, UpM mais réticences face au CMI), la Banque Mondiale et plus récemment la BERD. Il faut également citer la présence forte de l'Espagne (en particulier pour accueillir le Secrétariat Général de l'UpM, soutenir le PAM, ou via différentes initiatives, comme Casa Mediterraneo à Alicante présidé par l'ambassadeur d'Espagne à la Méditerranée, ou le réseau MED CITES à Barcelone), également de l'Allemagne (présente au 9 Membres fondateurs : Datar, Région PACA, conseil général du Var, communauté d'agglomération de Toulon Provence Métropole, ville de Marseille, communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, Institut de la Méditerranée, et établissement public Euroméditérranée ; membres associés : CDC, CCI Marseille Provence, fondation Sophia Anitipolis, fondation Jean Nouvel, interpol solutions durables, fondation méditerranéenne d'études stratégiques, Agence Nationale d'aménagement du Territoire de la république Algérienne démocratique et populaire. 10 11 Office international des migrations Organisation des nations unies pour le développement industriel Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 12/57 Rapport n°008381-01 Secrétariat Général de l'UpM, mais aussi symboliquement au CMI), l'Italie (Secrétariat Général UpM, PAM, ...). Au final, quelques conclusions s'imposent : · hormis le précité comité France pour le CMI, pas de vision française coordonnée en matière de coopération en Méditerranée, aucun lieu de partage, d'échange ni de débat sur les politiques ou actions et cette absence se constate au sein même du MAE, · la focalisation de certains acteurs sur la « voix de la France » via des outils franco-français (avec surtout des statuts d'associations loi de 1901 mais également GIP ou Fondation) comme par exemple le Conseil Régional, la DATAR, voire la CDC, · le ciblage par d'autres d'une démarche vraiment internationale via des lieux multilatéraux (avec des statuts internationaux et une réelle place des PSEM dans la gouvernance), en vue de faire émerger des visions communes, des politiques publiques, des projets régionaux comme le MAE, l'AFD, la CDC, · une grande méconnaissance des importants moyens humains mis en oeuvre. Les divers cadres mis à disposition par différents institutions françaises ne se connaissent que si leurs activités les amènent à se rencontrer. Aucune démarche n'est engagée pour assurer une mobilisation croisée de cette richesse par des échanges organisés entre eux. La création début 2013, par la volonté du Président de la République, d'une Délégation Interministérielle pour la Méditerranée, doit aider à faire des progrès pour une synergie ou une coordination de ces multiples initiatives. 1.2.3. Quelques leçons utiles L'AFD a deux pratiques extrêmement intéressantes : · elle s'est dotée d'une stratégie régionale, pilotée par le département Méditerranée, qui a notamment amené à recentrer la participation sur trois instances : CMI, OCEMO et Plan Bleu (après retrait de l'IPEMED), · au quotidien, elle a mis en place un cadre à temps plein, basé au CMI, pour assurer le suivi de ces trois organismes qu'elle appuie, en liaison avec ses équipes et ses projets dans la région. 1.3. Un panorama complexe Le tableau qui suit, donne une vue synthétique de l'ensemble des organismes et institutions oeuvrant pour la coopération avec les PSEM dans les domaines des ministères. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 13/57 On trouvera en annexe un tableau plus complet de l'ensemble des informations recueillies, sans prétendre avoir atteint l'exhaustivité et l'exactitude absolue : l'objectif est de donner une première idée globale de la « géographie » des acteurs. Initiatives MEDDE MAE Actions et instances à caractère international et multilatéral Plan Bleu SEMIDE PNUE/PAM+CAR (dont Plan Bleu) UpM/secrétariat général Actions et instances franco-françaises Dates de création 1977 1997 1976 2008/2009 Ministère Défense MAAF DATAR CIHEAM FMES Agence des villes et des Territoires CMI (administration Banque Mondiale) 1990 1962 2012 AFD MAE MEDDE MINEFI CDC Collectivités territoriales 2009 OCEMO 2011 FEMISE Entreprises IME Institut de la Méditerranée 1994 1997 IPEMED 2006 1982 Ce panorama fait apparaître que les ministères (hormis la DATAR) et l'AFD privilégient un soutien à des instances ou actions internationales ou à caractère international. A contrario, la DATAR et les collectivités territoriales semblent plutôt privilégier le soutien à des instances ou actions françaises tournées vers l'international. La mission a aussi tenté d'inventorier les niveaux d'efforts de soutien à ces instances et actions par diverses institutions françaises. Il apparaît un effort important de mobilisation, mais de manière extrêmement dispersée, voire parfois concurrente. 1.4. La mobilisation du MEDDE et du METL Dans ce contexte, les ministères en charge de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie, de l'Égalité des Territoires et du Logement, tout en marquant un engagement fort, bien supérieur à ce que cette région pourrait supposer au regard du reste du monde, ont du mal à faire émerger une stratégie claire. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 14/57 1.4.1. Une forte présence des deux ministères mais une vision stratégique et une coordination insuffisante Les deux ministères interviennent à l'international avec l'appui de trois directions techniques : l'eau (DEB), l'énergie (DGEC), la ville durable (DHUP). La direction des affaires économiques internationales (DAEI) devrait en assurer la coordination. Pourtant, pour la Méditerranée, il n'apparaît pas de stratégie spécifique malgré des moyens importants engagés. Deux objectifs sont mis en avant : · le portage d'une vision de la France en matière d'environnement et de développement durable, le soutien aux entreprises françaises dans les domaines de compétence des 2 ministères (essentiellement les transports). · Sur cinquante cadres environ mis à disposition par les deux ministères dans le monde, auprès d'institutions internationales, il y en a au moins 8 (+3) en Méditerranée, soit en direct, soit par le biais de montage spécifique : · Secrétariat Général de l'UpM : 2 · PAM : 1, et Plan Bleu : 2 (on envisage 3 pour 2013), · CMI : 2 (dont un droit de tirage d'un équivalent ETP du RST). Il faut en outre ne pas oublier que : · la DAEI met à disposition deux cadres à la Délégation Interministérielle pour la Méditerranée, · le CERTU mobilise chaque année l'équivalent d'un ETP. On note de fait une certaine focalisation sur des instances à caractère international : Secrétariat Général de l'UpM, PAM et Plan Bleu, CMI, SEMIDE. Mais la présence sur certains champs ne semble pas bien définie, ni dans les organismes choisis, ni dans le temps (cf retrait progressif du SEMIDE). En matière d'eau, par exemple, le MEDDE n'est pas présent dans le lieu de rencontre qui émerge avec l'IME (malgré sa récente mobilisation pour le VIème Forum Mondial de l'Eau à Marseille fortement soutenu par notre ministère). Heureusement, depuis peu, le MEDDE est présent au sein du Secrétariat Général de l'UpM sur ce thème clef (mais via un montage complexe, mêlant Agences de l'Eau et... ADETEF). En matière de développement urbain, le MEDDE est absent de l'Agence des Villes et des Territoires Méditerranéens Durables mais surtout du pôle urbain récemment mis en place au Secrétariat Général de l'UpM. Au CMI, c'est un MàD de la CDC qui pilote le sujet, en particulier le réseau des opérateurs d'aménagement en Méditerranée (auquel participe activement l'EPA Euroméditerranée). Dans le domaine de l'énergie, le MEDDE n'est présent qu'au sein du Secrétariat Général de l'UpM (ou via l'ADEME dans le réseau MEDENER). Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 15/57 Les crédits, reconduits d'année en année, ne semblent pas mobilisés en synergie avec ces moyens humains. Ce n'est que sur une base volontaire, que certains des cadres en MàD rendent compte régulièrement de leurs activités (Secrétariat Général de l'UpM, pour l'eau, CMI). Ces cadres se sentent sans appui ou lien avec le MEDDE, et ses experts, malgré une relation privilégiée entretenue par soit l'adjoint au sous-directeur des relations internationales, soit le chef du bureau compétent pour la région. Ils ne se connaissent éventuellement entre eux que via leurs activités si elles les amènent à se rencontrer. 1.4.2. Une pratique à généraliser La mission a apprécié : · une initiative (unique et malheureusement non reconduite) : l'avenant au protocole d'accord au CMI, signé par le MEDDE et encadrant la MàD, prévoyait (jusqu'en juin 2012) explicitement la mobilisation à la demande et sur proposition du cadre MàD d'un équivalent ETP du RST. Ceci a permis une intervention massive du CERTU pendant trois ans (d'environ 0,5 ETP) et d'experts de CETE, voire du Conservatoire du littoral (CELRL). Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 16/57 2. Le Plan Bleu, une structure reconnue mais fragile 2.1. La situation du Plan Bleu : un positionnement historique Le Plan Bleu a été créé en 1977, sous forme associative (loi de 1901), avec les moyens humains et financiers des ministères en charge de l'environnement et de l'agriculture. C'est l'entité nationale désignée par le gouvernement français, pour remplir les fonctions de centre d'appui régional (CAR) ; il est juridiquement indépendant des Nations Unies. Sa mission est d'observer, d'évaluer et d'explorer les évolutions possibles des relations entre environnement et développement dans le bassin méditerranéen. Le président12 et les instances dirigeantes du Plan Bleu se considèrent comme garants vis-à-vis du PAM de la bonne exécution du programme par les méthodes de travail, par la bonne affectation des moyens financiers et humains et par la qualité des productions. 2.2. Le Plan Bleu : une légitimé technique et politique Le plan Bleu est un organisme à double légitimité, du fait de son rattachement historique au PAM et de ses productions très longtemps considérées comme des références. Il a été longtemps le seul outil capable de produire des documents de synthèse de haut niveau et des visions prospectives interpellant avec force les décideurs autour de la Méditerranée. Les acteurs concernés soulignent que le seul document technique sur la table des chefs d'États réunis le 13 juillet 2008 pour lancer l'UpM, est une note stratégique du Plan Bleu. Ce sont ces deux légitimités, politique et technique qui font que de nombreuses institutions s'appuient sur le Plan Bleu et lui apportent des soutiens élevés. On peut noter par exemple une pratique utile : la réunion régulière des partenaires travaillant avec le Plan Bleu en matière d'eau qui permet échanges et coordinations (la dernière date de novembre 2012). Mais le Plan Bleu, dans un paysage qui s'est fortement complexifié avec l'émergence de nouveaux outils de fait concurrents tant au niveau politique (UpM, CMI) que technique (Agence des Villes et des Territoires Méditerranéens durables), a trois grandes faiblesses : · sa gouvernance liée à son statut, · son absence de dispositif de garantie de la qualité, 12 Lucien Chabasson, président Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 17/57 Rapport n°008381-01 · une équipe fragilisée par des moyens en régression constante. 2.3. Une structure en état de marche mais fragilisée 2.3.1. Un fonctionnement hybride L'institution Plan Bleu est hybride de par sa vocation et son statut associatif : · le programme de travail est fixé par la réunion des parties du PAM tous les 2 ans et non par le gouvernement français, · les instances associatives (CA et AG) gèrent l'association mais ne dirigent pas les travaux du Plan Bleu, · vis-à-vis du PAM, c'est le directeur qui est responsable, · pour l'association, c'est le président, · le directeur est responsable du mode opératoire, avec une large délégation. L'association est dirigée par quelques personnalités qualifiées, alors même que 100 % de ses crédits sont publics et que son image et sa vocation sont celles d'une institution internationale. Les financements arrivent soit par l'intermédiaire du fonds fiduciaire auquel cotisent les pays membres du CAR, soit en direct pour un complément versé par l'AFD et des ministères français, essentiellement le ministère de l'écologie : DAEI pour le fonctionnement et la communication et la DEB. Ces versements directs sont pris en compte (ainsi que les MàD de l'Écologie et de l'Agriculture) dans le projet de Convention de Pays Hôte. En dehors de la réunion annuelle des points focaux, et de la commande validée par les parties du PAM, il n'y a pas de réel dispositif d'association des pays à la gouvernance. Un projet de Convention de pays hôte entre le gouvernement français et le programme des Nations Unies pour l'Environnement est en cours de signature. Il introduit une structure de gouvernance (art 10) sous forme d'un comité directeur associant un représentant du pays hôte, un représentant du PAM et un représentant des Nations Unies13. 2.3.2. Une absence de dispositif de contrôle qualité Il a été constaté une absence de contrôle qualité dans toutes ses dimensions, depuis l'absence de revue par des experts universitaires, jusqu'à l'insuffisante diversité géographique des experts tant internes qu'externes (malgré certains principes affichés louables, comme la mobilisation dans les études d'au moins un expert local d'un pays concerné par l'étude). Par ailleurs, la certification des publications et des produits du Plan Bleu (ISO 9001) a été perdue (pour un problème de suivi). 13 Le MAE recommande que le représentant du pays hôte provienne d'un autre département ministériel que le MAE ou le MEDDE . Note DAJ/MAE du 5 octobre 2007 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 18/57 Rapport n°008381-01 Il n'y a pas ou peu d'appui sur un réseau d'institutions universitaires ou de recherches, pas de comité scientifique, pas de processus de validation. Toutefois, l'évaluation du Plan Bleu en tant que CAR est faite par les parties du PAM. De plus la structure est aujourd'hui un peu isolée géographiquement, dispersée entre Sophia-Antipolis et Marseille. Le bureau actuel de l'association, composé d'experts (et non de représentants d'organisme) joue un rôle « d'expert scientifique » (à 80 % environ) aux dires de son président. Compte tenu du fort « turn-over » du personnel durant les 5 dernières années, en plus de l'affaiblissement des relations entre le Plan Bleu et les États, la richesse du travail en réseau du plan Bleu s'est en partie perdue. Le plan Bleu se présente comme un observatoire mais les moyens ne sont pas aujourd'hui réunis pour réaliser cet observatoire et la perte de mémoire est importante. La dimension prospective est moins présente : le dernier grand exercice de prospective date de 2005 et le document le plus important reconnu en matière d'eau sur la Méditerranée date de 2008. L'association comprend aujourd'hui 16 salariés, plus 2 MàD (MAAF) et 2 MàD (MEDDE) par le biais du PAM, dont l'actuel directeur. L'équipe s'est fortement renouvelée, et l'on constate une certaine « jeunesse » des équipes composées pour l'essentiel de « doctorants ». Il faut noter un élément de fragilité lié au droit français mis en avant par une note du ministère des affaires étrangères de 2011 : « une association pourrait être considérée comme étant un démembrement de l'État français amenant à requalifier ses fonds en deniers publics avec pour conséquence de rendre ses dirigeants coupables de gestion de fait ». En effet, des cadres du ministère assurent des fonctions dans les organes dirigeants de l'association (vice-présidence, direction), alors même que des fonds importants sont alloués par ce ministère. 2.3.3. Des moyens en régression L'association subit une baisse régulière de ses financements, et notamment du PAM, mais aussi du MEDDE. En 2011 et 2012, il y a eu deux baisses consécutives de 25 % de la part du fond fiduciaire. En 2012 il n'y a eu virtuellement aucune opération nouvelle sur le PAM. Aujourd'hui, le Plan Bleu vit sur ses réserves de trésorerie. Pour 2013 il manque 90 K, et 2014 n'offre aucune visibilité. 2.4. Une réorientation nécessaire L'analyse faite invite à préserver le capital représenté par le Plan Bleu en faisant évoluer cette institution dans 3 directions : Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 19/57 2.4.1. Un statut rénové Pour éviter les risques financiers et juridiques que peut faire courir le statut actuel à l'institution et à ses dirigeants, une évolution est nécessaire qui ne peut présenter que des avantages sur le plan de la reconnaissance internationale. Le statut d'institution internationale présente de ce point de vue tous les avantages (solidité juridique, pérennité financière, gouvernance internationale) mais l'inconvénient très lourd de nécessiter un traité. Dès lors, il paraît possible de recourir à un statut de GIP complété par un conseil d'orientation dans lequel se retrouverait tous les pays du sud et de l'est de la Méditerranée (PSEM) concernés. 1. Faire évoluer les statuts du Plan Bleu vers une structure de GIP complété par un comité d'orientation véritablement représentatif des PSEM concernés. 2.4.2. Une production garantie La pérennité de la reconnaissance internationale du Plan Bleu passe par l'adoption de normes rigoureuses sur la production des études en matière de qualité et de travail en réseau avec le milieu universitaire. Si celles-ci ont fait partie du plan initial, elles ont pu être partiellement perdues de vue par un turn-over important du personnel. 2. Consolider les dispositifs de contrôle qualité des productions du Plan Bleu en s'appuyant sur un comité scientifique, des réseaux universitaires et des processus formalisés. 2.4.3. Une recherche de synergie avec d'autres structures Le souci d'économies d'échelles mais aussi de meilleure visibilité internationale doit conduire à rechercher des rapprochements avec d'autres structures également aidées par la France dans le domaine du recueil de données et de la propective. 3. Rechercher des rapprochements du Plan Bleu avec d'autres structures, permettant des économies d'échelle, avec un mandat clair proposé en ce sens au conseil d'administration. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 20/57 3. Des voies d'amélioration 3.1. Vers une stratégie du METL et du MEDDE en matière de coopération en Méditerranée L'action de nos ministères sur le bassin méditerranéen s'est faite historiquement sur des thématiques précises sans dessein politique global et au fil d'opportunités. Il en résulte une présence française importante qui constitue un capital à faire fructifier. À contrario, ne pas mobiliser ce capital sur une réflexion globale sur les objectifs et les résultats attendus par la France, c'est prendre le risque d'ignorer les évolutions en cours et de ne pas mettre nos moyens non négligeables mais limités aux endroits les plus pertinents. Cette réflexion doit cependant respecter quelques critères d'analyse. · Il convient tout d'abord de nettement séparer, d'une part, les actions ou instances à caractère international et multilatéral, avec une participation des PSEM à la gouvernance, des actions franco-françaises, avec une gouvernance unique d'institutions françaises, et dont l'objet est essentiellement l'accompagnement des interventions de la France dans la région. Le flou trop souvent entretenu, nuit à la compréhension de notre stratégie par les partenaires du pourtour méditerranéen, en premier lieu les PSEM. · Par ailleurs, les actions ou instances à caractère international ou multilatéral ont des objets et des finalités diverses. Certaines instances oeuvrent au plan stratégique et du recueil de données (par exemple le Plan Bleu), d'autres au niveau de l'émergence des politiques publiques (par exemple le CMI), d'autres enfin au niveau de l'émergence de projets voire de leur financement (par exemple le secrétariat de l'UpM). Dans un souci d'optimisation de l'action publique, il n'est pas indifférent de positionner ses moyens à un niveau ou à un autre. · Enfin le choix des domaines d'intervention est essentiel soit qu'ils aient une antériorité historique et une large adhésion politique (l'eau, le développement urbain, ou même l'énergie depuis une époque récente), soit qu'ils aient un pouvoir fort d'entraînement par rapport à des secteurs économiques d'excellence en France (par exemple les transports). L'élaboration de cette stratégie doit s'appuyer sur les richesses et les compétences internes au ministère sur la Méditerranée : · la DAEI, les directions techniques, les établissements publics, le RST et les établissements publics sous tutelle, · les divers cadres mis à disposition. Il est clair enfin que la finalisation de cette stratégie ne peut se faire qu'après les contacts et les échanges adéquats avec les autres acteurs français concernés qu'ils soient ministériels ou financiers, certains d'entre eux ayant une stratégie explicite, d'autres, à notre connaissance, non. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 21/57 4. Construire sous l'égide du secrétaire général et avec les directions techniques concernées du METL et du MEDDE, la stratégie d'intervention sur le pourtour méditerranéen. 3.2. La coordination et la synergie avec les autres acteurs français Les statuts, depuis l'association loi 1901 jusqu'à l'institution internationale, comme le mode de gouvernance des différentes instances inventoriées par la mission, avec plusieurs ministères et un chef de file, ou bien une institution unique, sont très variés. Cette variété avec laquelle il faut composer, ne doit pas nuire aux relations entre institutions françaises pour un partage des objectifs stratégiques et une plus grande efficacité de l'action publique. Ce mode de faire est au coeur de la récente création de la Délégation Interministérielle pour la Méditerranée qui doit pouvoir compter sur la participation active des ministères concernés. 5. Susciter, sous l'égide de la Délégation Interministérielle pour la Méditerranée, une animation de l'ensemble des acteurs français soutenant la coopération en Méditerranée permettant un échange efficace tant sur les objectifs stratégiques que sur les thématiques prioritaires. 3.3. Les objectifs et la nature des soutiens aux instances Une bonne efficacité de notre action doit conduire à une réflexion sur le meilleur positionnement de nos moyens voire sur une évolution des instances 3.3.1. Le secrétariat de l'UpM Depuis que l'Union Européenne assume la vice-présidence de l'UpM (avril 2012), le Secrétariat Général basé à Barcelone est de fait devenu l'outil essentiel du partenariat entre l'Union Européenne et la Méditerranée. Ce partenariat s'exerce principalement actuellement sur les thématiques suivantes : eau, transports, énergie, développement urbain durable. Il a pour vocation de faire émerger les projets concrets voire de rechercher leur financement. C'est donc un lieu essentiel de coopération internationale sur la zone dont les retombées sur les performances économiques de nos entreprises peuvent être appréciables. Si nos ministères sont présents sur les thématiques relatives à l'eau, les transports et l'énergie, il n'en est pas de même directement sur le thème du développement durable (un poste de conseiller principal est actuellement occupé par un cadre mis à disposition -MàD- par la CDC). Les modes de participation doivent en conséquence être étudiées, pérennisées voire renforcées pour permettre à nos ministères de promouvoir projets porteurs correspondant aux compétences françaises. 6. Pérenniser voire renforcer sur les thématiques porteuses, la présence du METL et du MEDDE au sein du Secrétariat de l'UpM. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 22/57 3.3.2. La coopération technique S'il convient de distinguer de manière précise ce qui relève de la coopération multilatérale et ce qui relève de la promotion du savoir-faire, des compétences et techniques françaises, les besoins existent sur les 2 plans. A l'image de ce que l'Allemagne a su développer comme système intégré (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit ­ GIZ) associant l'ensemble des dimensions et composantes nécessaires au développement de cette partie du monde (l'expertise technique, le développement, l'international, l'économie), il paraît important et urgent de développer un modèle français sur cette zone géographique sur l'ensemble des thématiques les plus porteuses. Même si nos ministères représentent un part importante des secteurs de compétences en cause et peuvent justifier une initiative en la matière, un tel développement doit être interministériel et associer les collectivités locales à travers la coopération décentralisée. Des structures existent déjà de manière très partielle sur lesquelles il est possible de s'appuyer. On peut notamment évoquer la nouvelle Agence des Villes et des Territoires Durables dont la vocation doit s'affirmer suivant 2 options possibles entre lesquelles un choix est nécessaire : · soit vers un outil de coopération technique français et ainsi être un support précieux de la promotion de nos savoir-faire, soit un outil de coopération internationale et multilatérale (voir donc cette autre option ci-dessous). · 7. Étudier en interministériel les conditions de réussite d'un outil de coopération technique destiné à promouvoir le savoir-faire français en Méditerranée. 3.3.3. La politique du développement urbain durable Le caractère stratégique du développement urbain pour les pays du pourtour méditerranéen, avec de puissantes métropoles, comme Le Caire, ou des réseaux de villes moyennes s'impose de manière évidente. Les ministères français en charge de l'urbanisme et/ou de l'aménagement des territoires ont été diversement présents sur le sujet, avec diverses initiatives, dont la coopération en matière d'aménagement du territoire avec les pays du Maghreb, le soutien à l'évolution des législations d'urbanisme (comme le nouveau code de l'urbanisme marocain), le soutien à la réflexion pour un « Pôle International de Compétences en matière de Développement Urbain en Méditerranée » (PICDUM, cf rapport Houpin de 2007), ou plus récemment le soutien au CMI, et à son domaine urbain ("UD"), en coordination avec l'AFD et la CDC. Mais, aujourd'hui, alors que le Secrétariat Général de l'UpM se structure (notamment avec l'appui de la CDC) pour mettre en oeuvre les récentes décisions des pays d'ouvrir un nouveau champ prioritaire sur le développement urbain durable, la dispersion des initiatives nuit à la mise en oeuvre technique d'une approche multilatérale et régionale de cette question clef. On peut citer parmi la multiplicité des mobilisations : · le Plan Bleu, qui a le premier publié des diagnostics et éléments de prospective sur le fait urbain en Méditerranée, Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 23/57 · l'Institut de la Méditerranée qui, en 2005, a fait un point des besoins en services urbains dans les principales villes du sud et de l'est, et porte aujourd'hui la toute nouvelle Agence des Villes et des Territoires Durables, · le pôle urbain du CMI, qui a publié un guide des déplacements urbains en Méditerranée (2008) et poursuit l'animation d'un réseau sur ce thème, sous pilotage de l'AFD, et qui anime un réseau d'opérateurs d'aménagement (avec la participation active de l'EPA Euroméditerranée), accompagne la montée en puissance d'une réflexion avec Cities Alliance et d'autres partenaires et pays, et enfin accueille un programme de soutien à un réseau de villes durables de la GIZ, · le réseau de villes MED Cités, piloté par Barcelone et Rome (présent aussi dans les programmes urbains du CMI) · les recommandations des institutions financières de développement (BEI, AFD, BM), et du Plan Bleu, pour définir les cirières de durabilité des projets urbains que pourrait soutenir l'UpM (2012). Dans ces conditions, il paraît pertinent : · d'une part, que les deux ministères soutiennent fortement la mobilisation du Secrétariat Général de l'UpM en ce domaine, éventuellement par la mise à disposition (MàD) d'un cadre de haut niveau et la mobilisation du RST · d'autre part, de proposer aux partenaires de la France la constitution d'un outil technique partagé, avec une gouvernance méditerranéenne adaptée (associant les pays volontaires du pourtour de la Méditerranée, mais aussi les centres d'excellence et d'expertise, universitaires ou autres, et les institutions financières de développement). L'enjeu de développement durable étant clef dans cette région à l'environnement fragile, il pourrait être envisagé de monter l'outil sous la forme d'un nouveau CAR du PNUE. Cet outil serait donc mobilisable tant par l'UpM, que par le PAM. Ceci supposerait bien sûr d'engager une première étape de diagnostic, puis d'échanges avec les partenaires de la France dans l'UpM voire le PAM, avec l'idée soit de regrouper des outils existants, soit de les mettre en synergie. Dans cette seconde démarche proposée, il serait envisageable, de s'appuyer sur l'Agence des Villes et des Territoires Méditerranéens Durables, sauf si sa vocation d'outil de coopération français promouvant le savoir faire français de manière plus large était privilégiée (voir plus haut). 8. Promouvoir une politique de coopération internationale coordonnée en matière de développement urbain durable avec l'ambition de monter un nouveau CAR du PNUE. 3.3.4. La politique de l'eau La gestion de l'eau a un caractère stratégique pour les pays du pourtour Méditerranéen. Le ministère français en charge de l'eau a toujours été très présent sur le sujet et a porté diverses initiatives dont, tout récemment l'accompagnement de Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 24/57 l'émergence d'un Forum Méditerranéen de l'Eau, à l'occasion de l'organisation en France (à Marseille) du VIème Forum Mondial de l'Eau. Mais, aujourd'hui, la DEB n'est plus aussi présente, laissant l'OIEau soutenir le SEMIDE, seul lieu de rencontre des directions de l'eau des ministères des pays du pourtour Méditerranéen, ou ne participant pas aux travaux de l'Institut Méditerranéen de l'Eau, où se retrouvent pourtant tous les acteurs. De ce fait, au coeur pourtant du lieu de cadrage d'une stratégie, le cadre mis à disposition sur cette thématique par le MEDDE (via un montage complexe) auprès du Secrétariat Général de l'UpM, se sent isolé et a du mal à faire émerger une cohérence d'action. Il semblerait pertinent d'associer les acteurs français (dont l'agence de l'eau RMC) à une réflexion puis à une mobilisation coordonnée, en confirmant la participation de la France aux activités eau du Plan Bleu, du SEMIDE, du RIOB, de l'IME et surtout de l'UpM. Cette réflexion pourrait aboutir à proposer des rapprochements de ces divers organismes et au moins un certain cadrage de leurs partenariats. 9. Mieux coordonner voire regrouper les acteurs français dans le domaine de l'eau. 3.4. Les moyens de la mise en oeuvre Les moyens mis en oeuvre financiers et humains par le ministère sur cette politique de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée, directement ou via des structures contrôlées par l'État, sont importants. S'il est clair que les personnels mis à disposition d'une structure, ont vocation à travailler et à rendre des comptes à cette structure, il n'en reste pas moins que trop souvent ces experts de haut niveau ont fait état à la mission de leur isolement vis-à-vis de leur administration d'origine alors même qu'ils sont porteurs d'informations de premier plan. Dès lors une animation spécifique est à prévoir sur cette politique de coopération en Méditerranée. Cette animation pourrait s'articuler en 3 niveaux : · la formalisation de la mise à disposition est quelquefois absente, souvent incomplète. Il conviendrait en conséquence de prévoir systématiquement sous la forme qui convient à la structure bénéficiaire (échange de lettres, convention, ...) un écrit prévoyant les missions, les modalités d'appui du ministère à l'expert ainsi que les modalités de compte-rendu et de rapportage d'activités. · la réunion annuelle des experts du ministère dans les instances relatives à la Méditerranée en présence de la DAEI, des directions techniques concernées, du RST en associant en tant que de besoin les partenaires (AFD, CDC, collectivités locales). Cette réunion pourrait utilement se tenir en marge de la réunion annuelle organisée par la DAEI pour l'ensemble des fonctionnaires du ministère en poste à l'étranger. · la création d'un comité de coopération en Méditerranée au sein du ministère pour examiner les aides (crédits, MàD,...) à mobiliser avec les directions techniques et le RST. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 25/57 10.Créer les conditions d'une animation régulière des moyens humains et financiers mis en oeuvre par les ministères METL et MEDDE, passant par la formalisation accrue des mises à disposition, l'échange organisé entre les experts, leur accompagnement et la coordination interne au ministère. Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 26/57 Conclusion Au cours des nombreux entretiens qu'elle a menés, la mission a constaté que, eu égard à la priorité politique forte portée sur le pourtour méditerranéen, l'ensemble des interlocuteurs s'accordait sur l'intérêt de porter un regard global sur les actions de coopération, actions dont la lisibilité d'ensemble est jugée faible malgré les moyens humains et financiers conséquents mis en oeuvre. Cette prise de conscience partagée et cette attente sont des éléments favorables à une évolution vers une meilleure gouvernance et une efficacité plus grande des moyens mis en oeuvre. Aude Dufourmantelle Laurent Fayein Signé Architecte et urbaniste en chef de l'État Signé Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts Gilles Pipien Lionel Rimoux Signé Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts Signé Inspecteur général de l'administration du développement durable Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 27/57 Annexes Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 28/57 1. Lettre de mission Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 29/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 30/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 31/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 32/57 2. Liste des personnes rencontrées Date de rencontre 19/07/12 Nom Cointe Boisguillaume Videau Aubourg Beaulieu De Carné Fagot Petit-Guillaume Schmitt Guettier Meyer Lormont Galletier Durrleman Lorec Prénom Raymond Hervé Bernard Olivier Diana Marine Marc Laurence Alby Philippe Lydia Christophe Philippe Colas Philippe Organisme MEDDE/SG/DAEI Fonction Directeur Ss/directeur des échanges internationaux MEDDE/SG/DAEI Ss/directrice changement climatique 06/11/12 MEDDE/DGALN/DEB Adjoint au directeur 13/09/12 MEDDE/DGALN/DHUP MEDDE/DGEC puis Délégation Interministérielle à la Méditerranée Chargé de mission Conseiller du DG Chargé de mission 19/09/12 11/02/13 Brillet Hélary Métayer Bernard Jean-Louis Françoise MEDDE/CGEDD MEDDE/CERTU Directeur Chargée des relations internationales Adjoint à la ss/directrice stratégies du développement Ss:directeur des biens publics mondiaux 12/10/12 26/10/12 Frelot Nicolas MAE/DGM 29/10/12 Gave Mortelette Trimbour Tabarié Thibault François Marie-Anne Nicolas Stéphane Henri-Luc MAE/DGM 26/11/12 MINEF/DGTrésor Chef du bureau Méditerranée et Afrique australe Ancien directeur du Plan Bleu Délégué 06/11/12 MAAF/CGAAER 19/11/12 Telle Mocilnikar Pennequin Berthier Nicollet Serge Antoine-Tristan Gilles Emmanuel Marie-Pierre Délégation interministérielle à la Méditerranée 08/02/13 DATAR AFD Délégué Directrice du département 09/11/12 28/09/12 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 33/57 Nom Prénom Organisme Fonction Méditerranée Date de rencontre Genevey Vigier Badaut Silva Meijas Cichowlaz Rémi Laurent Christian Maria Luisa Philippe AFD CDC Directeur de la stratégie Directeur des affaires européennes et internationales Secrétaire permanente Directeur général adjoint Secrétaire général Directrice des relations internationales Directeur 08/10/12 06/11/12 PNUE/PAM Conseil régional PACA 07/11/12 Gondard Reynaud Jean-Claude Michèle Ville de Marseille 27/11/12 Ravenel + équipe du Plan Bleu Chabasson Lavoux Menet Hugues Plan Bleu 29/11/12 Lucien Thierry Jean-Christophe Plan Bleu Plan Bleu UpM Président V/Président Directeur de cabinet du secrétaire général Conseiller ppal transports et énergie Conseiller ppal environnement et eau Conseiller ppal développement urbain Directeur Représentant AFD Représentant AFD (ancienne) 19/11/12 25/10/12 Strauss Marc UpM 11/10/12 Guerber François UpM 15/10/12 Fleuret Guy UpM Karlsson Rojat Vauquelin Mats Dominique Jocelyne CMI CMI 24/10/12 24/10/12 Gauthier Chabrillat Tourret Maryse Pascale Jean-Claude CMI OCEMO Institut de la Méditerranée Agence des villes et des territoires Représentante CDC Déléguée générale Directeur Directeur Directeur Président du comité scientifique Directeur exécutif 05/11/12 05/11/12 31/10/12 Blanc Reiffers Frédéric Jean-Louis FEMISE FEMISE 27/09/12 31/10/12 Kennou Hachmi IME 30/12/99 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 34/57 3. Tableaux des relations dynamiques entre les diverses instances Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 35/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 36/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 37/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 38/57 4. Quelques bonnes pratiques 4.1. Stratégie régionale de l'AFD (uniquement table des matières) Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 39/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 40/57 4.2. Convention de mise à disposition (MàD) avec le CMI Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 41/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 42/57 4.3. Lettre de mission de la CDC pour une mise à disposition (MàD) auprès de l'UpM Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 43/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 44/57 4.4. Statut de l'Agence des villes et des territoires méditerranéens durables (GIP) Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 45/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 46/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 47/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 48/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 49/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 50/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 51/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 52/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 53/57 Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 54/57 5. Glossaire des sigles et acronymes Acronyme ADEME ADETEF AFD CAR CDC CDG CELRL CERTU Signification Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie Assistance technique France Agence française de développement Centre d'activité régional Caisse des dépôts et consignations Caisse de dépôt et de gestion Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques Cités et gouvernements locaux unis Centre international des hautes études méditerranéennes Centre pour l'intégration en Méditerranée Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques Fondation méditerranéenne d'études stratégiques Groupement d'intérêt économique européen Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit Institut méditerranéen de l'eau Institut de prospective économique du monde méditerranéen Mise à disposition Ministère des affaires étrangères Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie Ministère de l'égalité des territoires et du logement Ministère de l'économie et des finances Office de coopération économique pour la Méditerranée et l'orient Office international de l'eau Plan d'action pour la Méditerranée Pôle international de compétence en matière de développement urbain en Méditerranée Programme des Nations Unis pour l'environnement Pays du sud et de l'est de la Méditerranée CGLU CIHEAM CMI DATAR FEMISE FMES GIEE GIZ IME IPEMED MàD MAE MEDDE METL MINEFI OCEMO OIEau PAM PICDUM PNUE PSEM Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 55/57 Acronyme RST SEMIDE Signification Réseau scientifique et technique du ministère Système Euro-Méditerranéen d'Information sur les savoir-faire dans le domaine de l'eau Union pour la Méditerranée UpM Rapport n°008381-01 Recensement des instances et des actions de coopération avec les pays du sud et de l'est de la Méditerranée Page 56/57 Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie Conseil général de l'Environnement et du Développement durable 7e section ­ secrétariat général bureau Rapports et Documentation Tour Pascal B - 92055 La Défense cedex Tél. (33) 01 40 81 68 73 www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr

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