Mission relative aux gares routières
BAUDOUIN, Jean-Christophe ;RIVOALLON PUSTOC H, Catherine
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">La loi dite « loi Macron » du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques a permis l'instauration pour le transport en autocars de services librement organisés (SLO). Elle a connu un succès immédiat très important et continu jusqu'à la baisse marquée du nombre de voyages suite au covid, mais compensée depuis avec entre 15,5 et 17,5 millions de voyageurs en 2023. Cet engouement s'explique à la fois par les prix bas, la couverture importante des villes desservies et à la qualité du matériel roulant. Toutefois, l'absence d'une conception d'ensemble liant SLO et gares routières fait de ces dernières un frein à la démocratisation de la mobilité pouvant nuire au développement de ce mode de transport. Cela s'explique par un encadrement juridique lacunaire qui ne détermine pas précisément le vocable « gares routières » lequel recouvre des infrastructures très différentes sans harmonisation ni normalisation, mais également par une gouvernance dispersée et mal arrimée. A l'instar de nombreux acteurs auditionnés, la mission recommande que les gares routières fassent l'objet de l'affirmation d'une politique publique lui donnant un cadre par la création d'un schéma national des gares routières décliné au niveau de chaque territoire régional et par bassin de mobilité. Un schéma envisageable uniquement si une clarification cohérente de la gouvernance s'opère reposant sur le couple d'AOM régions / EPCI, avec un rôle plus important à donner à l'Autorité de régulation des transports (ART) en matière d'harmonisation et de régulation. En outre, le sujet des gares routières devrait être intégré dans les réflexions en cours sur les Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) et le futur plan « cars express ». Enfin, pour une parfaite acceptation par les populations, la mission recommande si possible l'intégration des gares routières en cohérence avec les projets urbains et la contribution des gares routières au transport décarboné.</div>
Editeur
IGEDD
Descripteur Urbamet
mobilité
;infrastructure de transport
;gare routière
;gouvernance
Descripteur écoplanete
mobilité
Thème
Transports
Texte intégral
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/
Rapport n° 016054-01
Juin 2025
Catherine Rivoallon Pustoc?h - IGEDD
Jean-Christophe Baudouin - IGEDD
(coordonnateur)
Mission relative aux gares routières
P
U
B
L
I É
Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités
passées ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction
de ce rapport
Statut de communication
? Préparatoire à une décision administrative
? Non communicable
? Communicable (données confidentielles occultées)
? Communicable
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
Juin 2025
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Sommaire
Sommaire........................................................................................................................ 3
Résumé ........................................................................................................................... 5
Liste des recommandations .......................................................................................... 6
Introduction .................................................................................................................... 7
1 Face au succès grandissant des transports routiers SLO, les gares routières
n?offrent pas le service attendu ................................................................................ 8
1.1 Le succès confirmé des transports routiers de voyageurs ..................................... 8
1.1.1 Le succès de la libéralisation en Europe et en France ................................. 8
1.1.2 Les raisons d?un engouement .................................................................... 13
1.2 Les gares routières qui devraient être une composante de cette situation
favorable présentent un visage contrasté .................................................................. 16
1.2.1 Transports SLO et gares routières : une approche intégrée en termes de
services pour les transporteurs et les voyageurs ................................................ 16
1.2.2 Une réalité contrastée et dispersée ............................................................ 17
2 Les projets en cours nécessitent de fixer aux gares routières une nouvelle
ambition.................................................................................................................... 21
2.1 Il est nécessaire de doter les gares routières d?un cadre qui lui fait défaut .......... 21
2.1.1 L?élaboration d?un schéma national des gares routières ............................. 21
2.1.2 La clarification nécessaire de la gouvernance ............................................ 22
2.1.3 Conforter le rôle de régulation de l?ART et privilégier son rôle dans la
normalisation des services nécessaires .............................................................. 23
2.2 Les conditions de réussite ................................................................................... 27
2.2.1 L?articulation avec les projets de mobilité ................................................... 27
2.2.2 L?importance d?une localisation réussie dans le tissu urbain ...................... 28
2.2.3 Un modèle économique à adapter aux différentes situations ..................... 30
2.2.4 Un transport décarboné .............................................................................. 31
Conclusion ................................................................................................................... 34
Annexes ........................................................................................................................ 35
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
Juin 2025
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Lettre de mission........................................................................................ 36
Liste des personnes rencontrées ............................................................. 39
Glossaire des sigles et acronymes ........................................................... 44
Sources documentaires avec liens web vérifiés IGEDD ......................... 45
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Résumé
Rejoignant bon nombre de pays européens, la France par la loi pour la croissance, l?activité et
l?égalité des chances économiques du 6 août 20151, dite « loi Macron », a permis l?instauration
pour le transport en autocars de services librement organisés (SLO) sur des distances supérieures
à 100 kms.
Cette dérèglementation a connu un succès immédiat très important et continu jusqu?à la baisse
marquée du nombre de voyages des années 2020 et 2021, suite au covid, aujourd?hui cependant
compensée. De fait, en 2023, le nombre de voyageurs est évalué entre 15,5 et 17,5 millions.
Les raisons de cet engouement tiennent au bas niveau de prix du transport (qui explique que les
jeunes plébiscitent les SLO par autocar2), à la couverture importante des villes desservies et à la
qualité du matériel roulant affrété par les opérateurs.
Sans doute en raison de l?absence d?une conception d?ensemble liant SLO et gares routières,
celles-ci qui devraient être une composante de ce succès grandissant présente dans le meilleur
des cas une situation contrastée voire défavorable qui peut nuire au développement de ce mode
de transport, et par là même être un frein à la démocratisation de la mobilité.
Cela s?explique par un encadrement juridique lacunaire qui aboutit d?abord à une indétermination
du vocable « gares routières » lequel recouvre des infrastructures (ou leur absence) très différentes
sans harmonisation ni normalisation -alors que la qualité de service est un levier essentiel-, mais
qui traduit également le rôle des acteurs en charge de leur gestion dans le cadre d?une
gouvernance dispersée et mal arrimée.
A l?instar de nombreux acteurs auditionnés, la mission recommande que les gares routières fassent
l?objet de l?affirmation d?une politique publique lui donnant un cadre par la création d?un schéma
national des gares routières décliné au niveau de chaque territoire régional, par bassin de mobilité
et permettant de définir les gares routières.
Un tel schéma ne peut s?envisager que si une clarification cohérente de la gouvernance s?opère
reposant sur le couple d?AOM régions / EPCI.
Il doit s?accompagner par ailleurs d?un rôle plus important à donner à l?ART en matière
d?harmonisation (notamment s?agissant des nomenclatures de services réellement offerts) et en
matière de régulation (droit de veto lors de suppression d?infrastructures sous conditions).
En outre, la mission recommande d?intégrer le sujet des gares routières dans les réflexions en
cours sur les SERM et le futur plan « cars express ».
Enfin, pour une parfaite acceptation par les populations, elle recommande si possible l?intégration
des gares routières en cohérence avec les projets urbains et la contribution des gares routières au
transport décarboné.
1 LOI n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques
2 Par commodité le terme SLO qui est utilisé dans le corps du rapport sera lu comme SLO par autocar
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Liste des recommandations
Etat (DGITM), Régions de France - Définir, sous la responsabilité de
l?Etat et des régions, un schéma national des gares routières, décliné au niveau de chaque
territoire régional précisant notamment la couverture territoriale et le niveau de services à
atteindre. .............................................................................................................................. 21
Etat (DGITM), Régions de France, ART - Confier au schéma national
le soin de procéder à une définition des gares routières selon une classification reposant
sur l?objectivation des niveaux de service ........................................................................... 21
Etat (DGITM) Régions de France, Associations représentatives de
collectivités - Rajouter une mention sur les gares routières aux compétences des AOM au
L. 1231-1-1 du code des transports et maintenir l?organisation de la compétence prévue par
la loi LOM, c?est-à-dire exercée par les EPCI à fiscalité propre et substitution de la région à
la place d?une communauté de communes si celle-ci n?a pas souhaité prendre la
compétence d?AOM. ............................................................................................................ 23
Régions - Intégrer les projets de gares routières dans les Contrats
Opérationnels de Mobilité .................................................................................................... 23
Etat (DGITM), ART - Doter l?ART d?un pouvoir de véto temporaire pour
empêcher la fermeture éventuelle d?équipement ................................................................ 23
ART - Sur la base des travaux de définition- classification menés dans
le cadre de l?élaboration du schéma national, mieux investiguer les équipements existants
pour réserver la qualification de « gare routière » à un équipement disposant d?un socle
minimal de services aux voyageurs et aux transporteurs ................................................... 27
Etat, collectivités parties prenantes des SERM - Intégrer les gares
routières comme composante des démarches d?ensemble ............................................... 28
Régions, AOM - Favoriser l?émergence de gares routières comme
éléments forts du projet urbain ............................................................................................ 30
Exploitants de gares routières, ART - Veiller à ce que la recherche de
l?équilibre financier de l?exploitation des gares routières corresponde bien au niveau de
prestation assuré et n?entraîne pas de détérioration du modèle économique des SLO .... 31
Etat (DGITM), Régions, ART - Introduire systématiquement dans le
cahier des charges des marchés et des délégations de service public des obligations strictes
afin de réduire l?impact sur l?environnement et sur la santé humaine. ................................ 33
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Introduction
Par lettre du 3 décembre 2024, le ministre délégué auprès de la ministre du Partenariat avec les
territoires et de la Décentralisation, chargé des transports, a confié aux services de l?inspection
générale de l?environnement et du développement durable (IGEDD) une mission portant sur les
gares routières.
Partant du constat que le gouvernement souhaite encourager le développement de l?offre de
transports collectifs pour les déplacements longs du quotidien, une attention particulière est
attendue concernant les aménagements de transport routier de voyageurs et les gares routières
pour structurer l?offre de services et contribuer à son attractivité.
La mission avait pour objectif de lever plusieurs freins au développement des gares routières en
vue de renforcer leur attractivité et devait s?attacher :
- en premier lieu à définir les conditions opérationnelles, juridiques, économiques?pour
permettre un déploiement des gares routières et répondre aux enjeux de gouvernance,
d?organisation et de gestion des aménagements ;
- en second lieu, à objectiver les niveaux de service pour améliorer la qualité globale des
aménagements, de leur accessibilité et des offres devant être assurée au sein des grandes
métropoles et sous le contrôle de l?ART pour faciliter les attentes des voyageurs et encourager le
report de l?autosolisme vers l?usage de l?autocar et de la multimodalité à travers l?adossement aux
hubs multimodaux ;
- en troisième lieu, à définir les modèles économiques des aménagements compatibles avec les
attentes des services librement organisés et des gestionnaires d?infrastructures.
Enfin, l?objectif essentiel est de proposer des pistes et des moyens pour améliorer la qualité globale
des gares routières dont les bénéfices attendus sont de définir les responsabilités des acteurs,
d?encourager le report modal et ainsi de contribuer à la décarbonation des transports.
L?existence du transport par autocar est connue des citoyens mais le manque de visibilité, voire
l?inadaptation des infrastructures de gares routières, la méconnaissance des liaisons transverses
et le manque d?adossement aux pôles d?échanges multimodaux tout en s?efforçant de maintenir un
modèle économique viable, constituent autant de challenges à relever pour les territoires, les
gestionnaires d?infrastructures, l?Etat que pour les opérateurs.
Le présent rapport aborde donc l?ensemble des problématiques énoncées sans oublier le
benchmark avec nos voisins européens, en formulant des recommandations qui s?adressent à
l?Etat, l?ART, les régions de France et les exploitants de gares routières afin d?accompagner le
développement du maillage territorial des gares routières en s?appuyant sur les compétences
adaptées et ainsi de répondre aux enjeux de mobilités décarbonées accessibles à tous, tout en
améliorant la qualité globale des services.
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
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1 Face au succès grandissant des transports routiers SLO,
les gares routières n?offrent pas le service attendu
Alors que les premières lignes de services librement organisés (SLO) sur des distances
supérieures à 100kms ont été mises en place dès l?été 2015 sur le territoire national, force est de
constater que les gares routières réceptacles de ces lignes peinent toujours à offrir les services
escomptés par les voyageurs et les opérateurs, et ce même après dix années de développement,
d?expertise et de réglementations.
En outre et bien que le succès grandissant des transports SLO par autocar en France soit le résultat
d?une déréglementation des lignes de bus portée notamment par la loi pour la croissance, l?activité
et l?égalité des chances économiques du 6 août 20153, dite « loi Macron », on ne peut que constater
que dans le même temps, bon nombre de pays européens (Allemagne, Suède, Royaume-Uni,
Espagne, Italie ?) avaient déjà adopté leurs schémas de déréglementation en rendant les
mobilités moins coûteuses, plus complémentaires et davantage concurrentielles.
Les gares routières en Europe ont donc su capitaliser de ces années supplémentaires d?expertises
et de retours d?expériences des voyageurs en mettant à disposition de leurs clients (passagers et
opérateurs) des infrastructures opérationnelles et lisibles, ce qui n?est pas ou peu le cas en France
où la culture de l?usage du bus4 en général est encore souvent assimilée à un transport de très bon
marché de dimension «sociale» destiné à une clientèle relevant essentiellement des classes
populaires modestes5. De ce fait, les services proposés dans et par les gares routières n?ont pas
été jugés comme étant un objectif prioritaire au détriment de l?opérabilité des lignes et de la gestion
des taux d?occupation des matériels roulants, alors que cet objectif devrait également veiller à ne
pas marginaliser davantage les personnes aux revenus modestes et à les isoler socialement.
1.1 Le succès confirmé des transports routiers de voyageurs
1.1.1 Le succès de la libéralisation en Europe et en France
Un volume croissant de voyageurs assis sur un profil
particulier d?utilisateurs
Un volume croissant de voyageurs
Dans son rapport de 20236, l?APUR précise que la fréquentations totale7 des voyageurs en SLO
3 Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques
4 Extrait du rapport de l?APUR de janvier 2023
5 Publication Cerema mars 2019 : le profil du voyageur en autocar. Avec des prix de billets restant peu élevés par
rapport aux autres modes de transport collectif, le marché des SLO capte principalement une clientèle aux revenus
modestes, constituée majoritairement de voyageurs de type « loisirs », plutôt jeunes (50% environ des voyageurs
ont moins de 30 ans), et donc moins sensibles au temps de parcours. En France, l?Autorité de la concurrence
indiquait en 2014 que près de 30% des voyageurs en SLO (hors étudiants) déclarent un revenu net mensuel du
ménage inférieur à 1 500 euros.
6 Extrait du rapport de l?APUR 2023 basé sur le « Rapport annuel sur le marché du transport par autocar et sur les
gares routières en France en 2019 », Autorité de Régulation des Transports, juillet 2020 » : jusqu?à la crise sanitaire
récente, qui a impacté l?activité en 2020 et 2021, le service librement organisé de voyageurs par autocar (SLO)
évolue rapidement, jusqu?à atteindre entre 10,3 et 11,3 millions de fréquentation domestique en 2019 en France et
3,7 à 4,1 millions de fréquentation sur les lignes internationales. Au total, la fréquentation domestique et
internationale en 2019 est comprise entre 14 et 15,4 millions de passagers.
7 La fréquentation totale est la somme des passagers sur les liaisons domestiques (parties des lignes domestiques
et/ou parties cabotage des lignes internationales) et des passagers sur les liaisons internationales
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Rapport n° 016054-01
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(domestique et international) a avoisiné les 14 à 15,4 millions en 2019 (contre 0,8 million en 2015)
dont 7 millions en région Ile-de-France, principalement concentrés sur la gare de Bercy Seine pour
5,8 millions de passagers.
Bien que les années 2020 et 2021 ont été marquées par un coût d?arrêt suite au covid, l?ART
précise dans son rapport de juin 20248, qu?en 2023 cette même fréquentation a dépassé celle de
2019 pour atteindre un nombre de voyageurs entre 15,5 et 17,5 millions, et que bien que la
demande de transport domestique stagne, c?est bien le transport international qui a boosté la
croissance de la fréquentation pour plus de 50%.
Figure 1 : Rapport annuel sur le marché du transport par autocar et sur les gares
routières en France en 2023 ? Juin 2024 - Source ART
Cette reprise de l?activité s?explique en partie par le poids (fréquence quotidienne de plus de 30%
au-dessus de la moyenne générale) que représente le départ ou l?arrivée parisienne, mais
également par les augmentations de fréquentation sur certaines lignes, notamment Paris-Rouen
et Paris-Lille dont le positionnement prix, la fréquence et la fiabilité du transport routier proposé
viennent en concurrence directe avec l?offre ferroviaire.
8 Rapport annuel du transport routier de voyageurs et des gares routières 2023
PUBLIÉ
https://www.autorite-transports.fr/wp-content/uploads/2024/06/art_rapport-du-transport-routier-de-voyageurs-et-des-gares-routieres-2023.pdf
Rapport n° 016054-01
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Figure 2 : Rapport annuel sur le marché du transport par autocar et sur les gares
routières en France en 2023 ? Juin 2024 - Source ART
Concernant les distances de 100 kms ou moins (par ex : dessertes aéroport de Lyon St Exupéry-
Grenoble, Mont-St-Michel-Rennes?), même si les opérateurs de SLO sont soumis à demande
préalable et avis conforme de l?ART, le nombre de lignes a continué de croître bien que le nombre
de passagers n?ait pas retrouvé son niveau d?avant crise covid9.
9 Les liaisons de moins de 100kms font l?objet d?une procédure de régulation, avec publication sur le site de l?ART
du projet de liaison. En l?absence de saisine dans les 2 mois, la liaison peut être exploitée directement. En cas de
saisine par une AOM, là oui, il y a instruction et avis conforme.
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Rapport n° 016054-01
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Figure 3 : Rapport annuel sur le marché du transport par autocar et sur les gares
routières en France en 2023 ? Juin 2024 - Source ART
Figures 4 et 5 : Rapport annuel sur le marché du transport par autocar et sur les gares
routières en France en 2023 ? Juin 2024 - Source ART
Sur ce dernier point, on peut noter que si l?ouverture à la concurrence a permis l?entrée en lice des
deux opérateurs principaux de SLO sur des lignes qui étaient jusque-là opérées soit en autosolisme,
soit par le ferroviaire, les transports en commun ou par des bus gérés par les autorités
organisatrices, l?équilibre et sa rentabilité économique posent question sur les moyens et longs
termes pour l?ensemble des acteurs.
A fortiori le retour à l?usage de l?autosolisme ne devrait pas se poser si les gares routières sont en
capacité de proposer une qualité des services ainsi qu?une offre d?interfaces multimodales
(adossement à un pôle d?échanges multimodal (PEM) pour limiter les ruptures de charges et
faciliter le trajet) répondant aux attentes des voyageurs.
Dans son test d?analyse économique, l?ART n?a pas pris en compte la valorisation des services
proposés par les gares routières, alors que cette donnée quand elle est correctement traitée, peut
favoriser l?attractivité des voyageurs et conduire au développement du transport routier en bus.
Un profil d?utilisateurs particulier
Comme le montrent les figures ci-après qui sont plus générales que le seul périmètre de l?Ile-de-
France, les transports de voyageurs en autocars SLO s?inscrivent dans le cadre d?une
démocratisation des usages du transport. Les familles dominantes sont en effet les étudiants et les
employés.
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Figure 6 : Etude sur l?accueil des autocars librement organisés ? Janvier 2023 - Source
APUR
Figure 7 : Etude sur l?accueil des autocars librement organisés ? Janvier 2023 - Source
APUR
Les comparaisons européennes
Les gares routières de Berlin, Victoria, Bilbao, Madrid, Munich, Zagreb ont été citées comme
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Rapport n° 016054-01
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relevant d?exemples à suivre en matière d?aménagement, de facilité des opérations et de services.
Bien que la part de l?usage de l?autocar soit relativement faible par rapport à la voiture, la France
est en retrait par rapport à ses voisins européens, comme en atteste le tableau ci-dessous. Le
recours à l?usage de l?autocar dans bon nombre de pays s?est largement démocratisé et
l?adaptation des infrastructures à la demande des passagers a conduit les villes à revoir
l?accessibilité de leurs sites tout en privilégiant le coeur de villes et en s?adossant aux pôles
d?échanges multimodaux existants.
Figure 8 : Moyens de transport utilisés par les Européens (chiffres : Eurostat) 29 août
2017 ? Source https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/les-transports-dans-l-
union-europeenne/
1.1.2 Les raisons d?un engouement
L?engouement du public à utiliser le transport routier par autocar tient au fait que les prix sont
abordables, les bagages ne sont pas limités (hormis la question du transport des vélos qui n?est
pas accessible dans toutes les gares routières) et qu?il convient à des trajets pour lesquels les
voyageurs ont estimé que les tarifs ferroviaires, l?usage de la voiture personnelle, le covoiturage
ou l?autopartage n?étaient pas adaptés et/ou trop onéreux.
La couverture des villes desservies et la fréquence
En 2023, selon les informations de l?ART, 177 villes ont été desservies pour un total de 1260
liaisons domestiques commercialisées et le taux de couverture des villes desservies par les SLO
(BlaBlaCar, Flixbus, et les opérateurs régionaux y compris en Corse) avoisine 70%.
Le maillage territorial du transport routier en autocar s?est démarqué pour partie de la logique
ferroviaire en créant des lignes transverses et non pas systématiquement centralisées sur la région
PUBLIÉ
https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/les-transports-dans-l-union-europeenne/
https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/les-transports-dans-l-union-europeenne/
Rapport n° 016054-01
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Ile-de-France, bien que la gare routière de Bercy concentre plus de 50% des flux. Mais comme
précisé dans le rapport, ce ne sont pas ces lignes transverses qui ont apporté de la robustesse à
l?équilibre économique des opérateurs, mais bien le développement de lignes domestiques,
notamment celles depuis Paris vers le nord de la France et vers la Normandie qui en sont les
garantes.
Bien que l?Ile-de-France concentre l?essentiel des fréquentations et du remplissage des autocars,
les opérateurs de transport ont dû renforcer leurs offres et leurs fréquences pour améliorer leur
rentabilité et stabiliser leurs parts de marché face à une concurrence essentiellement ferroviaire.
La présence de bassins denses de population, la proximité d?attracteurs principalement
économiques et touristiques ainsi que la garantie d?un taux acceptable de remplissage des
autocars généré par la fréquence de rotation des lignes qualifient la ville à retenir et ont primé sur
la nécessité d?harmoniser dans un même temps, le niveau de services, l?accessibilité et la qualité
de l?accueil dans les gares routières. Il suffit pour cela de se déplacer dans la gare routière de la
Défense ? Jules Verne pour se rendre compte que les voyageurs sont bien là, mais que les services
proposés sont quasi inexistants, pas adaptés au volume de passagers, le personnel sur site absent
et le fléchage des accès incompréhensible. Malgré l?adossement à la méga infrastructure de
transport, pour partie récente, de la Défense et malgré un engouement des voyageurs à utiliser le
transport par autocar au départ ou à l?arrivée, cette gare routière reste invisible dans le dispositif
multimodal et son accessibilité demeure problématique.
Figure 9 : Etude sur l?accueil des autocars librement organisés ? Janvier 2023 - Source
APUR
La nature de la ville desservie et les fréquences de lignes ne sont donc pas les seules ressources
contributives au développement d?une gare routière, l?investissement a minima dans les
infrastructures d?accueil, le suivi de la qualité voire de la non dégradation des services proposés,
la gouvernance et sa gestion opérationnelle sont des éléments clefs à ne pas négliger, à organiser
voire à anticiper (cf 2.2.4).
Le constat fait par la mission est que face à l?engouement des citoyens souhaitant se déplacer à
moindre coût et pour répondre à cette demande, bon nombre de villes et territoires souhaitent
développer des réseaux de lignes d?autocars, ce qui impose de clarifier les rôles et responsabilités
des acteurs. Ce point est développé dans la deuxième partie du rapport.
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
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L?argument prix
Le prix du billet est un élément de succès dans le développement du transport par autocar.
Plusieurs études notamment celles de l?ART et de l?APUR ont montré que 100% des trajets testés
en autocar étaient moins chers que les modes de transport concurrents et il suffit à cet effet d?utiliser
l?outil comparateur disponible en 11 langues étrangères Comparabus10 pour s?en rendre compte.
Figure 10 : tableau comparateur ? Mai 2025 ? Source Comparabus
A la lecture des résultats de cet extrait du comparateur pour un trajet Paris-Londres en aller/retour,
l?autocar vient en première position, le covoiturage en deuxième position et le transport aérien dans
son format « low cost », vient tout juste derrière le covoiturage.
En 2022, l?ART estimait l?économie annuelle pour les usagers des transports par autocar à 162 M¤,
à laquelle il convient d?ajouter le trafic induit de 1,8 millions de voyageurs qui n?auraient pas voyagé
en l?absence de ce service. Ce gain économique est évalué à 10 millions d?euros.
Le prix du billet est « imbattable » et contribue de ce fait à catégoriser les voyageurs qui acceptent
un service de moindre qualité dans les gares routières. Le volume de voyageurs vient stabiliser le
modèle économique de la ligne en contractant le prix de revient pour le rendre attractif, alors que
l?environnement d?un très grand nombre de gares routières continue de se dégrader par manque
de subventions et/ou d?adossement à des pôles d?échanges multimodaux.
Mais un prix du billet d?autocar excessivement bas et attractif est difficilement tenable sur la durée
et on voit bien par exemple à l?instar du « low cost » aérien, que les compagnies aériennes ont été
obligées de revoir leur tarification dans le cadre d?une progressivité obéissant à l?offre et à la
demande mais aussi en facturant les services annexes, afin de disposer de revenus qui puissent
leur permettre de trouver l?équilibre du modèle. La question du tarif renvoie donc immanquablement
à la question du modèle économique des SLO eux-mêmes, mais aussi à celui des gares routières
qui lui-même renvoie à la question des services offerts par celles-ci (cf 1.2.2.3).
La qualité du matériel roulant
Le matériel roulant a fait l?objet de renouvellement durant ces dernières années et les opérateurs
ont engagé un vaste plan de renouvellement de leurs flottes, parce que les objectifs de la SNBC
les obligent à basculer du diesel traditionnel ou de l?essence vers une énergie décarbonée. Cette
10 https://www.comparabus.com/fr/- ComparaBUS permet de trouver des billets d?autocar pas chers en comparant
les prix de plusieurs compagnies, telles que OUIBUS, BlaBlaBus, FlixBus, Megabus, Isilines, Eurolines, Starshipper.
Ils desservent plus de 2200 destinations dans 43 pays mais sont centrés sur les voyages de bus en Europe et à
l?international en partance ou en départ de la France. ComparaBUS est un service gratuit qui permet de faire
économiser du temps et de l?argent à l?usager en proposant le bus au tarif le plus compétitif.
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Rapport n° 016054-01
Juin 2025
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nouvelle configuration oblige l?ensemble des opérateurs à disposer de nouvelles conditions
d?accueil « énergie » dans les gares routières. A la surprise de la mission, ce point a été très peu
souvent relevé ce qui interroge sur le portage du financement des futures bornes de recharge et
des espaces à quai nécessaires au bon fonctionnement du transport par autocar décarboné.
Les espaces fonciers disponibles sont rares, pour autant les propriétaires ne font pas de cette
obligation de décarbonation un atout pour attirer, voire développer de nouvelles lignes ni même de
penser aux synergies éventuelles qu?ils pourraient offrir en créant un service de recharge « all in »
pour les opérateurs et les passagers de l?avant dernier kilomètre.
Si le sujet de l?énergie demande un niveau d?investissement et exige une planification qui peuvent
s?avérer coûteux voire contraignants pour les opérateurs de lignes et les gestionnaires
d?infrastructures de gares routières, il persiste certains services à bord des autocars, relevés par
les fédérations des usagers, comme étant de l?ordre de l?incontournable. Il s?agit notamment du
transport de vélos, ou autres objets encombrants en lien avec le développement du tourisme dans
les territoires, ainsi que de commodités sanitaires, de l?affichage en continu des trajets, d?accès wifi
et de proposition de repas à bord. Le transport de vélos est pour une grande majorité des gares
routières impossible à organiser en raison de l?inadaptation des infrastructures, ce qui pose
question lorsque notamment les plans de mobilités encouragent l?usage des modes doux. Il y a là
une forme d?incompatibilité entre le besoin des passagers, l?adaptabilité des opérateurs, et la
physionomie de la gare routière : tout le monde s?accorde pour dire que le recours des modes actifs
est incontournable pour engager la décarbonation des mobilités mais chacun se renvoie la
responsabilité en ne proposant finalement aucun, sinon très peu de services qui puissent répondre
à cet enjeu.
Sur la question de l?innovation portant sur la mise en place d?autocars autonomes, aucun des
interlocuteurs auditionnés ne s?est positionné, la mission a donc considéré que ce sujet n?était pas
suffisamment mature mais pose néanmoins la question de l?adaptation des infrastructures et des
coûts à anticiper au regard de ces nouvelles contraintes. L?étude de l?AQST11 sur ce point apporte
un premier éclairage et quelques pistes de réflexions notamment sur le niveau de fréquentation
additionnel de 40% à coût économique public net sur un cycle de vie raisonnable, que pourrait
générer la mise en service d?autocars autonomes.
Sur la question des performances énergétiques et décarbonées du transport routier par autocar,
des efforts importants ont été réalisés en rapport avec le durcissement des réglementations et ce
point est développé en fin de rapport.
1.2 Les gares routières qui devraient être une composante de cette
situation favorable présentent un visage contrasté
1.2.1 Transports SLO et gares routières : une approche intégrée en
termes de services pour les transporteurs et les voyageurs
Caractérisées selon le CEREMA comme « des installations dont l?objet est de faciliter l?usage des
services de transport public routier de voyageurs, constituées principalement de plusieurs arrêts
hors voirie et d?un abri couvert », les gares routières jouent un rôle essentiel pour le développement
et la qualité des SLO dont elles constituent l?indispensable complément.
Il serait erroné d?en conclure que les gares routières sont nées dans le sillage des SLO. Avant 2015,
en effet l?objet de la plupart d?entre elles était la gestion des flux de cars conventionnés par les
départements (cars interurbains, transports scolaires), en lien parfois avec les transports urbains
amorçant des formes timides d?intermodalités.
11 https://www.qualitetransports.gouv.fr/offre-de-transports-collectifs-dans-les-villes-a466.html
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Rapport n° 016054-01
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Suite à la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l?activité et l?égalité économiques (dite
loi Macron), prônant notamment l?ouverture des lignes interurbaines de cars, un important essor
de l?offre en transports collectifs routiers de longue distance (supérieure à 100 km) s?est fait jour.
Alors même que déjà ces nouveaux services allaient nécessiter l?exigence de points de desserte
favorisant le rabattement des voyageurs, permettant transferts et correspondances et assurant
quelques services essentiels au bénéfice des voyageurs comme le font les gares ferroviaires, un
schéma répartissant les points d?arrêts sur les lignes identifiées aurait dû être mis en place.
Etrangement cette approche intégrée ne s?est pas mise en place conduisant de fait à dissocier les
deux sujets alors même que les SLO ont profondément modifié les besoins en services.
Plusieurs interlocuteurs de la mission et de multiples écrits soulignent d?ailleurs- parfois depuis
longtemps- les limites de cette situation alors même que le marché des autocars en longue
distance a retrouvé en 2023 des niveaux supérieurs à l?avant Covid (cf supra). Bien entendu, dès
2016, il est apparu que les gares routières constituaient le « maillon faible » de la réforme12. L?une
des raisons encore la plus souvent évoquée tient aux motivations du public qui majoritairement
utilise les SLO en raison du faible coût du transport (cf supra) et la plus faible sensibilité de celui-
ci à son environnement.
Un tel argument ne peut être tenu. D?abord tout public mérite qu?on se préoccupe de son cadre de
voyage, quel que soit le niveau du coût de son voyage. Ensuite, en raison de l?arrivée de nouveaux
utilisateurs des SLO par autocar qui, s?écartant du transport ferroviaire à cause de l?élévation des
tarifs, n?en sont pas moins exigeants sur le niveau de services dans le véhicule mais aussi en gare.
Comme le souligne l?ART 13, « cette situation compromet le bon développement du marché des
autocars librement organisés et pourrait à terme nuire à sa pérennité, ce qui irait à l?encontre de
l?intérêt général, privant des millions de français d?un mode de transports écologique et bon
marché ».
1.2.2 Une réalité contrastée et dispersée
Un encadrement juridique lacunaire
La faiblesse de l?encadrement normatif régissant le sujet des gares routières est un trait
caractéristique majeur. De ce fait, malgré les 15 millions de passagers qui les empruntent
annuellement, aucune définition juridique ne permet aujourd?hui d?avoir une représentation
objectivable et normalisée sur ce qu?est ou n?est pas une gare routière. Tout juste sait-on que les
gares routières font partie des « aménagements accessibles au public situés (ou non) sur des voies
affectées à la circulation publique destinées à faciliter la prise en charge ou la dépose des
passagers des services réguliers de transport routiers14 » et que dans ce cadre entrent dans le
domaine d?application de l?ordonnance n° 2016-79 du 29 janvier 2016.
La conséquence de cette situation est l?indétermination qui s?attache au vocable « gares routières »
qui, en l?absence de définition juridique précise recouvre en fait des infrastructures très différentes
du quai de trottoir aménagé et partagé aux aménagements ouverts ou fermés dévolus
spécifiquement à cet objet, plus ou moins articulés avec d?autres modes de transport et pouvant
être couplés avec les gares ferroviaires dans le cadre d?un pôle d?échanges.
12 Voir par exemple la note de France stratégie de juillet 2017 « perspective de développement des autocars ».
13 ART, lettre du 28 mars 2014 adressée au ministre délégué auprès de la transition écologique et de la cohésion
du territoire, chargé des transports
14 Guide gares routières Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et
l?Aménagement (Administration). Collections références Edité par Cerema - 2017
PUBLIÉ
https://doc.cerema.fr/Default/search.aspx?SC=DEFAULT&QUERY=Authority_id_idx:586903+AND+sys_base:%22SYRACUSE%22&QUERY_LABEL=Cerema.+Centre+d%27%C3%A9tudes+et+d%27expertise+sur+les+risques%2c+l%27environnement%2c+la+mobilit%C3%A9+et+l%27am%C3%A9nagement+(Administration).+Auteur
https://doc.cerema.fr/Default/search.aspx?SC=DEFAULT&QUERY=Authority_id_idx:586903+AND+sys_base:%22SYRACUSE%22&QUERY_LABEL=Cerema.+Centre+d%27%C3%A9tudes+et+d%27expertise+sur+les+risques%2c+l%27environnement%2c+la+mobilit%C3%A9+et+l%27am%C3%A9nagement+(Administration).+Auteur
https://doc.cerema.fr/Default/search.aspx?SC=DEFAULT&QUERY=Publisher_idx%3a%22Cerema%22&QUERY_LABEL=Recherche+sur+Cerema
Rapport n° 016054-01
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Il revient à l?ART dans le cadre d?une démarche volontaire, le soin de recenser l?ensemble des
équipements dont les usages sont ceux d?une gare routière. Etabli selon des catégories définies
par elle-même, le tableau rassemblé par l?Autorité recense aujourd?hui 336 équipements. Si celui-
ci a le grand mérite de l?exhaustivité, il repose souvent- notamment sur les services qu?offrent les
gares- sur des actes déclaratifs et de ce fait peut comporter des écarts entre la théorie affichée et
la réalité. Enfin et surtout, la liste n?identifie que les équipements existants mais non ceux qui font
défaut y compris dans les grandes aires urbaines.
Le CEREMA, plusieurs fois cités dans ce rapport, a produit de son côté des ouvrages et études de
référence qui permettent une approche scientifique et technique du sujet.
Une gouvernance mal arrimée et dispersée
Corollaire de la fragilité juridique définissant les gares routières, c?est le flou qui prévaut sur le rôle
des acteurs qui se chargent de leur gestion. Pas plus qu?il n?existe de définition précise des gares
routières, la loi ou les règlements n?identifient pas d?acteurs publics organisant l?accueil des SLO,
alors même que le code des transports dans plusieurs articles admet « qu?il s?agit bien des missions
de service public dont l?exécution est assurée par l?Etat les collectivités territoriales et leurs
établissements publics en liaison avec les entreprises privées ou publiques », ce qui les autorise à
effectuer « la réalisation et la gestion d?infrastructures et d?équipements affectés au transport et
leur mise à disposition des usagers? », tout en reconnaissant que toute personne privée ou
publique dans la limite de ses compétences, peut créer librement ou aménager une gare
routière? »15 .
En droit, aucun acteur public ne porte donc la responsabilité de créer ou gérer une gare routière et
même de la supprimer, comme le remarque la tribune signée par 13 personnalités en 2023 dans
« Le Monde »16 faisant référence à la fermeture annoncée de la gare routière de Paris-Bercy,
« Jamais, un aéroport ou une gare ferroviaire ne pourrait être supprimé sur simple décision d?un
exécutif local ».
De ce fait, aucune personne publique au niveau local ou national ne s?est explicitement vu confier
d?obligation de planifier et de mettre en oeuvre un réseau de gares routières cohérent pour l?accueil
des SLO.
Si l?on mesure l?évolution de la prise en compte des gares routières dans la planification régionale,
on constate même un recul certain. En effet, l?ordonnance du 29 janvier 2016 avait maintenu le
schéma régional des gares routières comme composante du schéma régional de l?intermodalité
(au sein du SRADDET), créés par la loi « MATPAM » du 27 janvier 2014, charge à ce schéma de
« coordonner l?action des collectivités concernées ». Or, l?ordonnance du 27 juillet 2016 prise en
application de la loi Notre a finalement supprimé le schéma régional de l?intermodalité et le schéma
régional des gares routières. La loi LOM du 24 décembre 2019 a bien élargi la compétence des
régions à l?organisation de tous les services de mobilités mais n?a pas rétabli l?élaboration du
schéma régional des gares routières même s?il revient à celles-ci d?organiser les « pôles
d?échanges multimodaux », notamment dans le cadre des contrats opérationnels de mobilités
(COM).
A l?origine d?un état de vide juridique, cette situation provoque également une importante dispersion
de la gouvernance.
Au total un état des lieux contrasté
Le tableau de l?ART qui répertorie les équipements et leurs modes de gestion fait apparaître les
15 Articles L. 1211-4 et L. 3114-2-1 du code des transports
16 « Gares routières : appel commun en faveur d?un plan national pour la mobilité décarbonée de demain » Le
Monde 13 novembre 2023
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
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situations les plus variées, les acteurs en lien avec les gares routières pouvant être détenteurs du
foncier, aménageurs ou exploitants. Parmi les traits dominants, on retiendra que pour une grande
majorité de cas, les équipements sont aménagés sur un foncier détenu par des acteurs publics, le
plus souvent un EPCI (en articulation avec leurs compétences d?AOM) ou quelquefois une
commune, ce qui entraîne une maîtrise d?ouvrage exercée par ces mêmes acteurs du fait de la
propriété foncière, le montage financier de réalisation pouvant intégrer d?autres acteurs comme les
régions. Dans tous les cas, il ne semble pas que des acteurs privés 17 et des opérateurs
(conventionnés et SLO) soient parties prenantes de celui-ci ni même à quelques exceptions près
de sa gestion (cf infra).
La totalité des interlocuteurs de la mission a particulièrement insisté sur la qualité de service en
gare comme enjeu structurant pour le secteur.
Or, là encore, le flou juridique qui entoure les gares routières s?impose aussi aux services que
celles-ci offrent aux usagers.
Certes les textes ne sont pas muets sur le sujet, notamment par le décret n° 2017-107 du 30 janvier
2017 :
- qui, en application de l?ordonnance du 29 janvier 2016, complète le cadre réglementaire
concernant les gares routières et autres aménagements de transport public routier de personnes
et qui a pour objectif de clarifier la régulation des lignes, la prise en charge et la dépose des
passagers, ainsi que la définition des équipements que doivent comporter ces aménagements ;
- qui, afin de favoriser l?intermodalité entre les SLO et les services conventionnés desservant le
même équipement, prévoit que son exploitant met à disposition une information aux voyageurs sur
les services réguliers présent.
Cependant, l?ensemble des services requis n?obéit pas à une standardisation normalisée. C?est ce
qui a conduit l?ART à définir huit types de services ou d?équipements pouvant être attendus des
usagers d?une grande gare routière (personnel sur site, billetterie, salle d?attente, sanitaires?)18 .
Par ailleurs, rien n?oblige les gares routières en question à se doter de tels services. C?est le cas
des gares routières dans de petites et moyennes agglomérations mais aussi de gares dans de
grandes villes (exemples de Bordeaux ou de Montpellier, voire de Lille Europe qui ne disposent
d?aucun des services recensés par l?ART, alors que Marseille, Aix-en-Provence ou Grenoble font
partie des bons élèves).
Sans qu?il ait été possible pour la mission de disposer d?une étude exhaustive de parangonnage
entre les situations de la France et celles de ses voisins européens, il ressort de ses investigations
que ce n?est pas tant le maillage territorial qui pose réellement question que le niveau de services
notamment en l?absence de critères de normalisation, pour celles d?entre elles qui reçoivent le plus
de passagers.
La mission considère qu?il y a un enjeu fort dans le niveau des services à apporter au sein des
gares routières en évaluant toutefois le bon dimensionnement des équipements au regard de la
fréquentation et dans ce cadre une normalisation des services par taille de gares (cf 2.2.1).
Comme évoquée plus haut, cette option renvoie naturellement à la question sensible du modèle
économique des gares routières.
Globalement pour les plus importantes d?entre elles, deux modes de gestion sont possibles : la
17 à quelques exceptions près comme la RATP propriétaire foncier ayant organisé un service d?accueil de type gare
routière à Saint-Denis
18 ART rapport annuel sur le marché du transport par autocar et sur les gares routières en France en 2023, juin
2024 ; équipements disponibles dans les 10 grandes gares routières les plus fréquentées de France ; sources
déclarations d?exploitants
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Rapport n° 016054-01
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régie ou la délégation de service public. Cette seconde voie est plus adaptée à la gestion des plus
grandes gares et permet notamment de faire financer les travaux directement par les recettes. Il
semble cependant que l?intervention financière des collectivités soit nécessaire.
S?agissant de l?exploitation, les marges de manoeuvre sont faibles car elles reposent sur les
« touchers à quais » des véhicules, SLO en priorité mais aussi des autocars conventionnés et le
cas échéant des bus urbains.
Or, outre que 75% des aménagements desservis par les SLO sont accessibles gratuitement (41%
des mouvements, chiffres 2023)19 , le niveau des tarifs est relativement bas à 4,91¤ le toucher à
quai. Seulement 8 gares routières parmi les plus importantes pratiquaient en 2023 des tarifs
supérieurs à 10 ¤20 . Il semble que plusieurs exploitants de gares routières (comme Marseille)
parviennent à l?équilibre mais que d?autres requièrent l?intervention des collectivités.
Le modèle est donc fragile et traduit une injonction paradoxale : accroître un niveau qualitatif de
services tout en maintenant un tarif demandé aux opérateurs compatible avec la modicité du prix
des billets.
19 Sources ART Rapport annuel op cit
20 Sources ART op.cit
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Rapport n° 016054-01
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2 Les projets en cours nécessitent de fixer aux gares
routières une nouvelle ambition
2.1 Il est nécessaire de doter les gares routières d?un cadre qui lui
fait défaut
2.1.1 L?élaboration d?un schéma national des gares routières
Les interlocuteurs de la mission dans leur ensemble, quelle que soit la différence de leurs intérêts
respectifs, ont mis en exergue la situation défavorable des gares routières. Cette quasi-unanimité
s?exprimait notamment dans la tribune du « Monde » signée par 13 acteurs en novembre 2023 qui
réclamaient une prise de conscience des pouvoirs publics à la hauteur des enjeux 21.
Pour beaucoup d?acteurs, il est essentiel tout d?abord que notre pays se dote dans les plus brefs
délais d?une politique publique sous la forme d?un « schéma national en faveur des gares
routières » qui aurait dû faire partie de l?ordonnancement initial de 2015 et 2016. Ce schéma aurait
pour objectif une mise à plat des équipements existants en les classifiant selon leur niveau de
services et d?identifier les parties de territoires sans structure d?accueil des SLO. Cette démarche
conduirait à proposer une planification indicative des aménagements à réaliser ou à développer
selon l?importance des infrastructures (mesurée par le nombre annuel de passagers) dans le cadre
d?un maillage et d?une possible mise en réseau, ceci s?opérant en articulation avec l?ART qui a la
charge du registre (cf 2.2.1).
Par la même, elle devrait aboutir à une définition de ce qu?est ou n?est pas une gare routière selon
le niveau de service requis sans qu?il soit besoin selon la mission, de procéder à une définition
juridique précise et forcément rigide et peu adaptable de ce fait aux évolutions rapides du secteur
de la mobilité.
Etat (DGITM), Régions de France - Définir, sous la
responsabilité de l?Etat et des régions, un schéma national des gares
routières, décliné au niveau de chaque territoire régional précisant
notamment la couverture territoriale et le niveau de services à
atteindre.
Etat (DGITM), Régions de France, ART - Confier au
schéma national le soin de procéder à une définition des gares
routières selon une classification reposant sur l?objectivation des
niveaux de service
La mission considère que pour être appropriée par les acteurs publics locaux, cette démarche de
programmation souple, sous l?égide de l?Etat et sur la base des travaux de l?ART, devrait intégrer
une concertation aux niveaux national et local afin que le schéma national soit territorialisé à
l?échelon régional. L?intérêt de la prise en compte des gares routières dans la planification régionale
prévue dans le cadre de la loi de 2015 et abandonnée après (cf supra) devrait être à cet égard
rediscuté, la déclinaison du plan national en schémas régionaux pouvant être pertinente. A cet
égard, la mission plaide pour une intégration maximale des opérateurs utilisateurs des gares
routières dans la concertation à mener que ce soit avec les transporteurs conventionnés, les
transporteurs touristiques, urbains le cas échéant et surtout les SLO dont les besoins sont mal pris
21 « Gares routières : appel commun en faveur d?un plan national pour la mobilité décarbonée de demain ; op.cit.
PUBLIÉ
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en compte alors même qu?ils assurent pour une grande partie l?équilibre économique.
De tels schémas permettraient non seulement de faire un état des lieux des équipements existants
et de les catégoriser mais de prévoir les aménagements nécessaires à leur développement.
Sur ce sujet, la mission incite les acteurs en présence à privilégier quand cela est possible, la
réalisation d?une approche favorisant l?intermodalité. Bien sûr, cela doit conduire autant que
possible à intégrer outre les SLO, les services de cars conventionnés mais aussi les bus de
transport urbain. Les plus importantes gares routières doivent pouvoir s?articuler avec des gares
ferroviaires pour former un pôle d?échange multimodal.
2.1.2 La clarification nécessaire de la gouvernance
Comme il a été mentionné à plusieurs reprises, le foisonnement de parties prenantes associé au
défaut de cadre juridique efficace rend peu visible l?action en faveur des gares routières et au final
nuit à la dynamique des SLO.
L?ordonnancement d?un schéma national décliné à l?échelon régional ne suffira pas si la question
de la clarification de la gouvernance n?est pas résolue.
Alors même qu?aucun acteur public n?a la responsabilité de l?accueil des SLO sur un territoire donné,
la mission considère indispensable d?attribuer explicitement cette compétence selon le schéma
suivant :
- Intégrer au sein des compétences des AOM définies par la loi du 24 décembre 2019 et
figurant au L. 1231-1-1 du code des transports un amendement concernant les gares
routières c?est-à-dire plus précisément la conception, la planification et l?accueil des
SLO en veillant à leur articulation avec les transports ferroviaires, interurbains et
urbains.
- Maintenir l?organisation de la compétence prévue par la loi LOM, c?est-à-dire exercée
par les EPCI à fiscalité propre : métropole, communauté urbaine, communauté
d'agglomération, communauté de communes, syndicats en cas de transfert de
compétence et substitution de la région à la place d?une communauté de communes si
celle-ci n?a pas souhaité prendre la compétence d?AOM.
Cette proposition constituerait donc un aménagement de la loi LOM en confortant le rôle des AOM
et tout particulièrement des régions dont l?empreinte routière devient marquée (selon l?ARF, les
régions consacrent déjà 50% de leur budget de fonctionnement de transport, au transport routier
de voyageurs).
La mission dans ce cadre suggère de partir de la situation actuelle issue de la mise en oeuvre de
la loi. Si elle a mis de côté les options de responsabilité collective de type « compétence collective
d?identification d?un enjeu » pour des raisons de traçabilité et de clarté, elle plaide pour une
approche collective de montage de projet notamment dans les plus importantes gares routières qui
nécessitent la mobilisation de plusieurs acteurs publics et privés pour constituer des pôles
d?échanges multimodaux efficaces.
A cet égard, les régions dans le cadre de leur chef de filât pourraient conclure ou amender des
contrats opérationnels de mobilité (COM article L. 1215-1 et- 2 du code de transports) avec les
principaux acteurs locaux des bassins de mobilité en y intégrant les projets de gares routières.
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
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Etat (DGITM) Régions de France, Associations
représentatives de collectivités - Rajouter une mention sur les gares
routières aux compétences des AOM au L. 1231-1-1 du code des
transports et maintenir l?organisation de la compétence prévue par la
loi LOM, c?est-à-dire exercée par les EPCI à fiscalité propre et
substitution de la région à la place d?une communauté de communes
si celle-ci n?a pas souhaité prendre la compétence d?AOM.
Régions - Intégrer les projets de gares routières dans
les Contrats Opérationnels de Mobilité
2.1.3 Conforter le rôle de régulation de l?ART et privilégier son rôle
dans la normalisation des services nécessaires
Conforter le rôle de régulation de l?ART
Nombre d?interlocuteurs de la mission ont loué le rôle de l?ART dans ses attributions actuelles mais
plusieurs d?entre eux ont mis en exergue l?insuffisant périmètre de ce rôle.
On sait en effet que depuis 2015 l?ART a pour mission de veiller à la régulation du marché des SLO
et dans ce cadre s?assure que les opérateurs de transport puissent accéder aux gares routières
selon des normes tarifaires acceptables. Cette mission l?a conduit à élaborer depuis 2016, un
registre des équipements d?accueil quelle que soit leur taille (cf supra) et de fait (notamment par le
« comité de concertation des gares routières » créé en 2023 et par les rencontres gares routières
créées en 2021) à animer ce secteur. Ainsi, dans le cas du blocage suite aux annonces de la
fermeture de la gare de Bercy, l?ART a effectué un travail préalable22 au rapport du Préfet de la
région Ile-de-France qui a permis d?établir un cahier des charges et d?identifier plusieurs sites
potentiels alternatifs.
L?action de régulation pourrait aller plus loin. Elle pourrait aider à la normalisation des niveaux de
services proposés par les gares et par là même une classification vérifiée pour tout ou partie de
l?ensemble d?équipements (cf supra).
Au-delà, la fermeture décidée unilatéralement de la gare routière de Bercy Paris qui a mis en
lumière la faiblesse du cadre actuel réclame une meilleure sécurisation du dispositif.
L?ART a donc proposé qu?il lui soit reconnu le droit d?empêcher temporairement, la fermeture d?un
équipement d?accueil SLO essentiel afin d?assurer la continuité du service de gare alors même que
l?AOM qui en aurait la charge ne pourrait définir une solution de substitution23. Une telle mesure
qui devrait donner lieu à une objectivation des critères d?intervention (périmètre des AOM, taille des
agglomérations, nombre de passagers SLO?) conforterait le cadre structurant de l?accueil des
SLO.
Etat (DGITM), ART - Doter l?ART d?un pouvoir de véto
temporaire pour empêcher la fermeture éventuelle d?équipement
22 Rapport remis au ministre des transports le 18 juillet 2024
23 Lettre du président de l?ART du 28 mars 2024 au ministre délégué auprès de la transition écologique et de la
cohésion des territoires
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Améliorer le rôle de l?ART dans la reconnaissance des
services attendus et qualifiants
Comme indiqué plus haut, l?ART doit jouer un rôle important en termes de régulation et d?animation.
Cependant, dans le cadre d?une gouvernance clarifiée, elle doit pouvoir mieux encore explorer la
connaissance des gares routières, et en particulier les services qu?elles apportent.
En effet, en prenant comme base le rapport de l?APUR cité à plusieurs reprises dans ce rapport
« 53 % des usagers indiquent en effet être peu satisfaits à pas satisfaits du tout. [?] Les critères
d?insatisfaction se polarisent autour de la saleté, du manque de places assises, de l?absence de
points de restauration chaude, de la faiblesse de l?éclairage », on voit bien qu?il reste du chemin à
parcourir en termes de satisfaction clients.
Un socle minimal de services dans les gares routières est incontournable pour :
pérenniser et développer l?activité,
densifier les volumes de voyageurs en vue de garantir un volume de chiffre d?affaires pour
les opérateurs,
fidéliser les passagers pour les amener à modifier leurs habitudes et les encourager à
recourir au transport par bus plutôt qu?à l?usage de l?autosolisme,
objectiver et challenger l?offre de services des gares routières pour tendre vers une
satisfaction clients optimum et non pas faire de la gare routière un passage obligé sans
création de valeurs,
communiquer davantage sur l?existence des gares routières et les services proposés à des
fins de désenclavement des territoires.
Par ailleurs et même si certaines gares routières en France ont pris du retard dans la nature des
équipements et des services proposés, d?autres comme notamment Marseille, Aix, Grenoble,
Rodez, Nantes, Dax?ont su saisir l?occasion de se démarquer en considérant les gares routières
comme étant des pôles de mobilités complémentaires à part entière proposant des services pensés
pour limiter les ruptures de charges et viser ainsi la satisfaction des passagers.
Les personnes auditionnées par la mission ont fait référence au tableau de suivi dénommé
« registre des 336 gares routières sur le territoire », qui constitue une base solide en termes de
connaissances des lieux, des services et des interlocuteurs mais qui ne suffit pas à apprécier de
manière factuelle la qualité des services proposés. La mission a fait l?exercice d?appropriation de
ce document sans toutefois arriver à ses fins en raison de l?ancienneté des informations contenues.
Ce tableau mériterait d?être enrichi de données mises à jour et de visites terrain à même de qualifier
la nature et la véracité des informations mentionnées.
Cette première constatation doit également s?accompagner de la nécessité de critères plus
discriminants sur la nature de ce qui ressort comme étant une gare routière car bien que précisé
dans le rapport de l?ART de 202324, une gare routière peut avoir différentes typologies :
24 Marché du transport routier de voyageurs et des gares routières en 2023
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Rapport n° 016054-01
Juin 2025
Mission relative aux gares routières
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Figure 11 : Rapport annuel sur le marché du transport par autocar et sur les gares
routières en France en 2023 ? Juin 2024 - Source ART
Or, l?ART ne prend pas en compte cette donnée dans son tableau et assimile l?ensemble des
typologies présentées ci-dessus à un aménagement de gare routière.
Un premier tri pourrait contribuer à clarifier la compréhension de ce tableau et permettrait un
séquencement des gares routières par catégories, la mise en place d?un socle commun de services
par typologie d?infrastructure et pourrait donner la possibilité à l?ART, dans une démarche pro-active,
d?émettre un avis sur un certain niveau d?exigence de rapport qualité de services/prix du toucher
acceptable à l?occasion de ses rencontres avec l?ensemble des parties prenantes eu égard à son
rôle de régulateur en lien avec les collectivités concernées.
A ce titre, le cas de la gare routière de Lille est un bon exemple ; l?ART pointe qu?il n?existe aucun
service et se contente de constater, alors qu?elle pourrait raisonnablement s?interroger sur cette
absence de services et être force de proposition en sa qualité de régulateur dont une des missions
porte notamment sur l?expertise économique visant le bon fonctionnement. La mission estime à ce
stade que l?ART pourrait être en mesure d?orienter les débats entre acteurs en vue de mettre
également en oeuvre un certain nombre de plans d?actions (schémas territoriaux, COM?) visant à
améliorer le niveau de services des gares routières et d?en assurer le contrôle.
Les deux tableaux ci-dessous sont l?illustration du décalage de perception sur le niveau de qualité
des services proposés dans les gares routières. En effet, quand l?ART précise que les services
existent, ces derniers n?offrent pas la qualité de service attendue par les passagers et les
opérateurs. Cette différence de perception pose la question une fois encore, du champ de
responsabilité des acteurs en charge de la gestion opérationnelle des sites, voire du rôle que
pourrait tenir l?autorité de régulation.
Commune
aménagement
Modes
Présence
de
personnel
sur le site
Salle
d'attente
Toilettes Restauration Billetterie
Information
temps réel
Paris
ferroviaire
urbain oui oui oui non oui oui
Lyon
ferroviaire
urbain oui oui oui oui non non
Toulouse
ferroviaire
urbain oui oui oui non oui oui
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Rapport n° 016054-01
Juin 2025
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Marseille
urbain
ferroviaire oui oui oui oui oui non
Grenoble
ferroviaire
urbain oui oui oui non oui oui
BORDEAUX
BUS
TRAM NON NON OUI OUI NON NON
Lille
ferroviaire
urbain non non non non non non
Montpellier urbain non oui oui non oui non
Annecy
ferroviaire
urbain oui oui oui oui oui oui
Figure 12 : extrait du tableau registre des 336 gares routières sur le territoire ? Source
ART
Figure 13 : tableau portant sur la perception de la qualité des services proposés ?
Source opérateur
Après analyse des informations contenues de ces deux tableaux, on peut constater que, outre le
sujet de la qualification du niveau de services, certaines villes ressortant comme disposant d?une
gare routière dans le tableau de l?ART, ne proposent en réalité que des arrêts d?autocars sur un
trottoir ou d?un quai en l?absence de service : il s?agit notamment de Lille, Bordeaux, Montpellier.
La mission a fait une lecture approfondie du tableau de l?ART et estime à ce stade que les
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Rapport n° 016054-01
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informations contenues mériteraient une mise à jour des données, la prise en compte des
typologies d?aménagement ainsi qu?un complément d?informations sur l?aspect qualitatif des
services.
ART - Sur la base des travaux de définition-
classification menés dans le cadre de l?élaboration du schéma
national, mieux investiguer les équipements existants pour réserver la
qualification de « gare routière » à un équipement disposant d?un socle
minimal de services aux voyageurs et aux transporteurs
2.2 Les conditions de réussite
Le développement des gares routières passe par un bilan de l?existant, la prise en compte des
demandes d?évolution tant des passagers que technologiques, et la mise en place d?un suivi
administratif et sur le terrain des actions. Réussir à développer et pérenniser une gare routière
passe par, comme précisé dans le rapport, une nouvelle répartition des rôles, une clarification des
responsabilités, un portage financier en continu dont le caractère social doit être inscrit dans les
politiques des mobilités sans pour autant marginaliser les publics concernés.
2.2.1 L?articulation avec les projets de mobilité
La mission s?est interrogée sur l?articulation du potentiel plan « gares routières » avec les grands
projets de mobilité actuellement en cours de préparation. Elle s?est tout particulièrement penchée
sur la possible mise en cohérence des enjeux afférents aux gares routières à deux projets : le futur
« plan cars express » et les « services express métropolitains » (SERM).
S?agissant du premier, on sait encore peu de choses. Le gouvernement entend développer le
transport routier collectif par la création de lignes de moyenne distance (30 à 50 km), les longs
transports du quotidien. A la différence des SLO dont l?objectif est de relier les métropoles entre
elles, ou des transports urbains dont le périmètre est l?intérieur de la ville, il s?agit d?assurer
l?acheminement des habitants de périphéries des grands centres urbains vers ces derniers. A cet
égard, il s?agit bien de lignes d?autocars et non de bus, les nouvelles lignes devant être sans détour
et ne comportant qu?un nombre limité d?arrêts, les trajets devant être effectués rapidement dans le
cadre d?un confort amélioré (espace, liseuses, accès wifi, ports USB?).
On perçoit le rôle de rabattement que pourraient jouer les gares routières en complément de
l?accueil des SLO en articulant les différents modes de mobilité sur un territoire périphérique.
La mission encourage à définir une approche globale des deux sujets plan cars express et gares
routières.
Les SERM sont quant à eux définis comme des projets de service de mobilité visant à développer
une offre de transport collectif fiable, fréquente et multimodale dans les grandes métropoles françaises
qui s?appuie prioritairement sur un renforcement de l'offre ferroviaire, complétée par des modes de
transport alternatifs tels que les cars express, le vélo, le covoiturage, l'autopartage, et les réseaux
cyclables.
La mission relève que selon la loi n° 2023-1269 du 27 décembre 2023 relative aux services express
régionaux métropolitains, un SERM est une offre de mobilité multimodale qui intègre plusieurs
composantes dont des pôles d?échanges multimodaux. Elle considère que ceux-ci intègrent les plus
importantes gares routières notamment au sein des métropoles.
Il semble dès lors que plusieurs métropoles engagées dans la construction de SERM souhaitent
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Rapport n° 016054-01
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intégrer à ce titre des gares routières dans les réflexions en cours, ce qui permettrait de positionner
les gares routières au sein d?une réflexion d?ensemble et par-là même de trouver une solution
financière à la construction ou la rénovation d?équipements.
Etat, collectivités parties prenantes des SERM -
Intégrer les gares routières comme composante des démarches
d?ensemble
2.2.2 L?importance d?une localisation réussie dans le tissu urbain
Parmi les critères de réussite, la localisation des gares routières est un élément essentiel. Quelles
que soient la nature et l?importance de l?équipement, l?implantation de la gare a un impact
structurant sur le fonctionnement du service. Or, les acteurs selon leurs intérêts respectifs, ne
portent pas toujours la même vision. Si les exploitants des SLO recherchent des implantations
d?équipements au centre des agglomérations, les acteurs locaux en raison de la saturation de la
circulation en centre-ville mais aussi de la mauvaise image des gares routières et de ceux qui
l?empruntent, peuvent avoir tendance à reléguer les SLO hors du centre voire en périphérie
(notamment le cas de Lyon) plus en prise directe avec les noeuds autoroutiers et disposant de
foncier moins onéreux.
Alors même que l?essentiel des utilisateurs des SLO par autocar sont des urbains et que leur
modèle économique se forme naturellement dans les territoires citadins, il est très important que
les gares routières soient implantées au coeur des agglomérations, là où les hubs intermodaux
sont les plus présents. Une rapide comparaison avec les gares routières européennes montre à
cet égard que la grande majorité de celles-ci se trouve implantée à toute proximité des centres-
villes25.
Cependant, celles-ci peuvent jouer également un rôle important dans le paysage urbain des villes
d?implantation.
Ainsi que le rappelle le CEREMA dans ses études26,en dehors des fonctions transports et services,
les gares routières exercent aussi une fonction urbaine en ce qu?elles sont une porte d?entrée sur
la ville. A l?instar des gares ferroviaires, il est essentiel que la gare routière puisse s?intégrer dans
un environnement urbain, c?est-à-dire à la fois dans le cadre d?une démarche bâtimentaire et
paysagère de qualité et selon une approche qui minimise les impacts négatifs de son intégration.
La mission a eu connaissance d?exemples très réussis en ce sens (Aix-en-Provence, Armentières,
Epinal, Antibes?) qui témoignent de la prise en compte des gares routières et donc des SLO par
autocar non pas comme une charge mais comme une opportunité.
Plus encore, l?édification d?une gare routière peut constituer à coût relativement modéré une
composante de l?espace public en transformation et traduire un acte d?aménagement du territoire
intégré dans les documents de planification urbaine même pour les plus modestes d?entre elles.
Le projet d?opération d?accueil de la gare routière de Paris Bercy au sein de ZAC communautaire
sur le territoire de Saint-Denis dans le cadre de la vocation d?un éco système de hub intermodal
(intermodalités, services hôteliers, autres services?), s?inscrit dans cette dynamique.
A cet égard, le parangonnage avec des gares routières de pays voisins est intéressant à plusieurs
égards.
25 Source : ART, op citat
26 CEREMA : les gares routières 2017
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Rapport n° 016054-01
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Les cas des gares routières de Madrid et Bilbao sont deux exemples à retenir puisque les sites se
situent en sous-sol sur plusieurs niveaux avec un accès direct pour les passagers depuis la
chaussée extérieure vers des commerces, des zones de parkings pour les riverains et les touristes,
les transports en commun et les autocars avec leurs services associés.
Les deux gares routières se sont donc insérées dans les coeurs de ville et captent en plus de leurs
activités respectives, une partie des recettes commerciales et locatives. Elles deviennent donc à
elles seules une zone de flux à haute valeur tout en répondant aux attentes des opérateurs comme
des utilisateurs.
En revanche, la contrainte majeure à laquelle ont dû faire face les gestionnaires et les villes a été
notamment celle de la création des accès en sous-sol, ce qui a obligé d?anticiper les travaux
notamment de creusement de tunnels réservés à la circulation des bus, dans le projet urbain.
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
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Figures 14 ? 15 et 16 : Accès vers les connexions intérieures et l?insertion dans la ville
pour Madrid et Bilbao ? source Plaine commune
Régions, AOM - Favoriser l?émergence de gares
routières comme éléments forts du projet urbain
2.2.3 Un modèle économique à adapter aux différentes situations
Avant de poser la question du modèle économique de l?exploitation des gares routières, il est
nécessaire de s?interroger sur la construction ou le développement des équipements eux-mêmes.
En cohérence avec la situation décrite plus haut, tout acteur peut en ce sens en droit et dans les
faits jouer un rôle de maître d?ouvrage. Aussi ce sont souvent les propriétaires fonciers - il est vrai
également souvent AOM - qui assurent cette fonction. Les propositions de la mission devraient si
elles sont suivies, clarifier les choses mais dans un cadre financier qui ne peut être que collectif
traduisant l?engagement commun et conjoint de développer un équipement à la vocation plurielle
(SLO mais aussi transports de voyageurs interurbains, urbains ou touristiques, voire « SNCF gares
et connexions » dans le cas d?équipements articulés avec des gares ferroviaires?) et profitable au
développement des territoires concernés.
Bien que les situations soient très variables selon les différentes catégories d?équipements (en
moyenne de 0,5 M¤ pour les points d?arrêts aménagés à 50 M¤ pour les gares métropolitaines
pourvues d?un large panel de services), il n?apparaît pas que les coûts soient inabordables (en tous
cas en comparaison du coût des gares ferroviaires).
Selon certaines sources contactées par la mission, en raison de l?état de sous équipement (en
qualité et en quantité) du parc de gares routières de notre pays, une enveloppe globale estimée
entre 2 et 3 Mds¤ pour 400 projets divers, sur une période de 10 à 15 ans, serait nécessaire27.
Les budgets locaux seraient mobilisés à travers les SERM et les financements d?Etat requis dans
le cadre du plan « cars express » ou avec les régions dans le cadre des CPER.
Des financements européens pourraient potentiellement être sollicités pour certains projets.
Se pose en outre la question de l?exploitation des gares routières qui dépend de sa configuration
et des services offerts plus ou moins onéreux (notamment ceux qui imposent des moyens humains).
Les recettes pour financer les dépenses sont fournies par les services proposés aux opérateurs
(ventes de titres, lavage des véhicules, informations, salles de repos et commodités pour les
conducteurs, location de locaux à l?usage de bureaux?), les recettes liées aux commerces et bien
entendu, les redevances acquittées par les opérateurs s?arrêtant en gare (accès ou « touchers de
quai », stationnement lors de l?embarquement ou la dépose de voyageurs ) qui représentent une
part majoritaire de ressources (de l?ordre de plus de 60 % du total pour une gare routière comme
Toulouse28). On comprend dès lors pour les SLO la contradiction qu?il peut y avoir entre un niveau
de redevance élevé et les répercussions de celui-ci sur le prix du billet qui doit rester bas, et par là
même les intérêts divergents entre les SLO et les gestionnaires des gares routières.
C?est pourquoi, l?équilibre du compte d?exploitation peut requérir des subventions de la collectivité
propriétaire de l?équipement ou d?autres collectivités concernées. La mission n?a pas eu accès à
l?ensemble des situations permettant d?identifier celles des gares routières qui ont recours à de
telles dotations d?équilibre et celles (notamment Marseille) qui n?y recourent pas, ainsi que les
raisons qui l?expliquent.
27 Source IGEDD ? annexe 4
28 CEREMA op.cit
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Rapport n° 016054-01
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Sur ce point précis, l?attention de la mission a été attirée par plusieurs interlocuteurs, dont des
opérateurs, sur l?excessive disproportion entre le niveau élevé de redevance demandé par
l?exploitant de certaines gares routières comme la gare de Bercy et la très basse qualité des
services rendus. Plusieurs d?entre eux ont fait remarquer qu?ils étaient prêts à consentir une
augmentation de la redevance en contrepartie d?une élévation qualitative des prestations.
Exploitants de gares routières, ART - Veiller à ce que
la recherche de l?équilibre financier de l?exploitation des gares
routières corresponde bien au niveau de prestation assuré et
n?entraîne pas de détérioration du modèle économique des SLO
2.2.4 Un transport décarboné
Le renforcement des réglementations a poussé les opérateurs de transports routiers par autocar à
se conformer aux règles qui s?imposent à eux. Pour certains opérateurs qui s?appuient sur des
sous-traitants, le calendrier de mise en place des ZFE a été l?occasion de resserrer l?offre, investir
dans une offre renouvelée d?autocars moins émetteurs de CO2 et utilisant des biocarburants,
étudier la possibilité de recours à l?électricité ou autres alternatives décarbonées. En outre, La Task
Force de 2022 regroupant tous les acteurs du transport routier : constructeurs, opérateurs,
organisations professionnelles et énergéticiens a permis d?identifier l?ensemble des solutions qui
permettront au secteur d?atteindre la neutralité carbone en 2050 et d?élaborer un calendrier de
remplacement progressif du parc diesel conformément aux objectifs de la loi Climat et Résilience
qui fixe la fin de la vente des camions, autocars et bus utilisant des énergies fossiles à l?horizon
2040.
A 2023, les achats d?autocars et bus neufs en Europe se répartissaient de la façon suivante : 15,9%
de véhicules électriques, 12,8% de véhicules hybrides et 9% de véhicules ayant recours aux
carburants alternatifs alors que 62,3% de la flotte est alimentée par du diesel comme en atteste le
schéma ci-dessous.
Figure 17 : Vente des nouveaux bus en Europe par typologie de carburation - source
ACEA - https://www.acea.auto/figure/buses-eu-fuel-type/
Des subventions pour l?acquisition de véhicules décarbonés sont octroyées mais le transport routier
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https://www.acea.auto/figure/buses-eu-fuel-type/
Rapport n° 016054-01
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par autocar accuse un retard dans le développement de carburants non fossiles et d?électrification
des moteurs et pour les SLO le coût à l?achat et au kilomètre de ce type de véhicule est
incompatible avec le modèle économique des SLO. Le cadre législatif impose aujourd?hui aux
autocars SLO d?être dotés de motorisation Euro VI et 100 % des flottes SLO sont conformes à
cette norme.
Le changement de carburation peut être vue comme une donne intéressante pour les territoires
qui disposent déjà ou s?interrogent sur la mise en service d?une gare routière, même si les
nuisances générées par les autocars provoquent souvent l?irritation des riverains puisque personne
ne souhaite disposer d?une gare routière dans son environnement proche. Le recours à une
motorisation décarbonée est la garantie pour les riverains comme pour les passagers d?un
transport plus protecteur de la santé et la mission s?est étonnée du manque de communication sur
cet aspect par bon nombre des interlocuteurs auditionnés.
Le taux de remplissage d?un car est un facteur déterminant de la diminution de l?empreinte carbone
et l?Ademe estime qu?au-delà de 60 à 70% d?occupation de sièges, le bilan carbone pour le
transport par autocar est favorable quand on le compare à la voiture.
Figure 18 : Calculateur de l?impact carbone par moyens de transport ? Source base
empreinte ADEME ? Mai 2025
La mission n?a pas eu connaissance de l?existence d?une gare routière éco conçue de façon
spécifique mais le fait de l?adossement d?une gare routière à un PEM peut contribuer à l?atteinte
des objectifs de décarbonation et de réduction des impacts sur la santé et l?environnement. Il paraît
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Rapport n° 016054-01
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donc important à ce stade de pouvoir reporter les exigences environnementales et climatiques
dans les cahiers des charges de conception des bâtiments qui feront l?objet d?aménagement et de
réhabilitation des gares routières et pour assurer une correcte gestion des infrastructures, de
rendre mesurables et publics les indicateurs de mesure.
Etat (DGITM), Régions, ART - Introduire
systématiquement dans le cahier des charges des marchés et des
délégations de service public des obligations strictes afin de réduire
l?impact sur l?environnement et sur la santé humaine.
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
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Mission relative aux gares routières
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Conclusion
L?histoire des gares routières reste à écrire. Destinées à saisir la dynamique des SLO suite à la
déréglementation engagée par la loi de 2015, leur développement s?est fait en ordre dispersé
créant une situation contrastée entre celles qui jouent leur rôle d?entraînement profitant au transport
de voyageurs et celles qui offrent un service dégradé aux opérateurs clients et aux utilisateurs.
Alors que le succès des SLO ne cesse de se confirmer grâce à une très large couverture d?accès
aux villes, un prix bas qui conforte la démocratisation du transport en autocar, et un matériel roulant
de grande qualité, une dynamique autour des gares routières doit pouvoir se créer pour satisfaire
la clientèle actuelle et favoriser l?arrivée de nouveaux usagers qui ne peuvent plus accéder au
transport ferroviaire aux tarifs très élevés mais soucieux de leurs conditions d?accueil.
Cette dynamique passe par une volonté de l?ensemble des acteurs concernés pour faire des gares
routières un objet de politique publique à part entière. Elle passe également par une clarification
de la gouvernance, et le renforcement de la régulation notamment pour objectiver le niveau de
services requis.
Enfin, pour les plus importantes d?entre elles, les gares routières doivent assumer un rôle actif au
sein des pôles d?échange multimodaux (dans le cadre d?un modèle économique qui reste à préciser)
au sein d?un projet urbain où elles doivent pendre toute leur place.
Jean-Christophe Baudouin
Catherine Rivoallon Pustoc?h
Inspecteur général
Inspectrice générale
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Rapport n°
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Annexes
PUBLIÉ
Rapport n°
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Lettre de mission
PUBLIÉ
Rapport n°
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Rapport n°
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Liste des personnes rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
Wagner Nicolas ART
Directeur de la
régulation
sectorielle des
transports 2
(Autoroutes,
transport routier
de voyageurs)
29/01/2025
Lallemand -Kirche Geneviève ART
Secrétaire
générale
adjointe
29/01/2025
Chinzi Sandrine DGITM/DMR
Directrice des
mobilités
routières
06/02/2025
André Sylvie DGITM/DMR/TR
Sous-directrice
de la régulation
et de la
performance
durable des
transports
routiers
06/02/2025
Cardinet Rémy DGITM/DMR/TR Chef de projet 06/02/2025
Mouvet Céline DGITM/SDMINT/MINT1
Cheffe du pôle
Territoires
06/02/2025
Médard Alice-Anne IGEDD
Présidente de la
section
Mobilités et
Transports
06/02/2025
Charrier Jérôme CEREMA Chef de groupe 05/03/2025
Michelon Sylvain CEREMA
Chef du Groupe
Aménagements
Urbains
05/03/2025
Quidort Jean-Michel FNAUT Président 03/03/2025
PUBLIÉ
Rapport n°
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
Allio Cédric Gares et connexions
Directeur de la
stratégie, de
l?excellence
opérationnelle
et de
l?innovation
04/03/2025
Castanier Morgane
Gares et connexions Directrice
clients et
numérique
04/03/2025
Bourgier Nina
Gares et connexions Directrice de
cabinet
04/03/2025
Gaillard Nelly
Gares et connexions Responsable
des relations
institutionnelles
04/03/2025
Mliki Imène
Gares et connexions
Responsable
du pôle
intermodalité
de la direction
clients et
numérique
04/03/2025
Marechal Ingrid
FNTV
Déléguée
générale
17/03/2025
Labrune Sophie
FNTV
Directrice
juridique et
relations
institutionnelles
17/03/2025
Flament Corinne
FNTV
Responsable
économie
numérique et
prospective
17/03/2025
Gandois Aurélien
BlaBlaCar Bus
Directeur
17/03/2025
Bougrara Samira
BlaBlaCar
Responsable
des affaires
publiques
17/03/2025
Bethuys Adrien
BlaBlaCar Bus
Responsable
des opérations
17/03/2025
PUBLIÉ
Rapport n°
016054-01
Juin 2025
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
Le Quaire Elodie
BlaBlaCar Bus
Responsable
des points
d'arrêt
17/03/2025
Panahi Katayoune
Ministère des
transports
Directrice de
cabinet
20/03/2025
Giovachini Paul
Ministère des
transports
Conseiller
20/03/2025
Schmitt Hervé
DRIEAT
Directeur
adjoint chargé
de
l?aménagement
durable et des
transports
20/03/2025
Deniau Christophe
DRIEAT
Chef du service
de la politique
des transports
20/03/2025
Decard Olivier
Flixbus
Directeur de la
communication
et des relations
institutionnelles
27/03/2025
Billiard Charles
Flixbus
Responsable de
la
communication
27/03/2025
Chaufour Etienne
France urbaine
Directeur en
charge des
mobilités, de
l?éducation-
petite enfance,
jeunesse, de
l?Île-de-France
et de l?outre-
mer
31/03/2025
Krug Raphaël
Gart
Directeur de
l?Intermodalité
et de
l?Aménagement
des Espaces
Publics
31/03/2025
Slastanova Ivan
Gart
Responsable
transports
interurbains et
31/03/2025
PUBLIÉ
Rapport n°
016054-01
Juin 2025
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
logistique
urbaine
Henry Yannick
OTRE
Secrétaire
Général Adjoint
en charge du
Transport de
Personnes
02/04/2025
Lefort Alice
Transdev
Directrice
stratégie,
marketing et
RSE
11/04/2025
Mazille Laurent
Transdev
Directeur des
relations
institutionnelles
11/04/2025
Senigout Laurent
Transdev
Directeur
général adjoint
chargé de
l?urbain et du
ferroviaire
11/04/2025
Herrgott David
Régions de France
Conseiller
transports
17/04/2025
Botta-Scheuer Camille
Auvergne
Région Auvergne-
Rhône-Alpes Direction
des Mobilités
Territoriales
Interurbaines et
Scolaires
Responsable de
l?unité Relations
Usagers
24/04/2025
Grelin Quentin
Auvergne
Région Auvergne-
Rhône-Alpes Direction
des Mobilités
Territoriales
Interurbaines et
Scolaires
Chargé de
mission
Relations
usagers
24/04/2025
Czekajewski Sophie
Auvergne
Région Auvergne-
Rhône-Alpes Direction
des Mobilités
Directrice de
PUBLIÉ
Rapport n°
016054-01
Juin 2025
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
Territoriales
Interurbaines et
Scolaires
Mobilité et
Services
24/04/2025
Galland Gilles
Auvergne
Région Auvergne-
Rhône-Alpes Direction
des Mobilités
Territoriales
Interurbaines et
Scolaires
Directeur de
l?Antenne
régionale des
transports de
l?Isère
24/04/2025
Gaggero Julie
Auvergne
Région Auvergne-
Rhône-Alpes Direction
des Mobilités
Territoriales
Interurbaines et
Scolaires
Responsable de
la gare routière
de Grenoble
24/04/2025
Le Rudulier Delphine
Aix Marseille
Provence métropole
Directrice du
pôle
Services de
Mobilité
24/04/2025
Boccia Christophe
Aix Marseille
Provence métropole
Chef de service
Exploitation des
Gares
Routières et
des Points
d?Arrêt
24/04/2025
Gioria Christian
IDFM
Responsable
adjoint
Intermodalités &
nouvelles
mobilités
28/04/2025
Ravier Pierre
IDFM
Directeur
Général Adjoint,
chargé de
l?exploitation
28/04/2025
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
Juin 2025
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Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AOM Autorité organisatrice des mobilités
APUR Atelier parisien d?urbanisme
ART Autorité de régulation des transports
CEREMA
Centre d'études et d'expertise sur les
risques, l'environnement, la mobilité et
l'aménagement
COM Contrat opérationnel de mobilités
DGITM
Direction générale des infrastructures, des
transports et des mobilités
DSP Délégation de service public
EPCI
Etablissement public de coopération
intercommunale
GART
Groupement des autorités responsables de
transport
LOM Loi d?orientation des mobilités
MATPAM Modernisation de l'action publique territoriale
et d'affirmation des métropoles
PEM Pôle d?échanges multimodaux
SERM Service express régional métropolitain
SLO Service librement organisé
SRADDET Schéma régional d?aménagement, de
développement durable et d?égalité des
territoires
ZAC Zone d?aménagement concerté
PUBLIÉ
Rapport n° 016054-01
Juin 2025
Mission relative aux gares routières Page 45/48
Sources documentaires avec liens web vérifiés
IGEDD
1. Sources officielles nationales vérifiées
1.1. Contrat de plan État-région Île-de-France 2021-2027
1.1.1. Avenant mobilités CPER Île-de-France
Source : "Signature de l'avenant Mobilités du CPER 2021-2027 : 8,4 Mds d'euros pour les
transports en IDF"
Date : 26 septembre 2024
Page d'origine : Document officiel de la Préfecture d'Île-de-France
Lien web vérifié : https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/Region-et-institutions/L-
action-de-l-Etat/Amenagement-du-territoire-transport-et-environnement/Signature-de-l-avenant-
Mobilites-du-CPER-2021-2027-8-4-Mds-d-euros-pour-les-transports-en-IDF
Chiffre extrait : Investissement total de 8,4 milliards d'euros pour les transports en Île-de-France
sur 2023-2027 (première ligne du texte officiel)
Utilisation détaillée dans le calcul : Ce montant de 8,4 milliards d'euros sert de base pour estimer
la part dédiée aux gares routières en appliquant un coefficient de 5 à 7 % correspondant aux
infrastructures d'intermodalité. Le calcul effectué est 8 400 millions × 5 % = 420 millions d'euros
et 8 400 millions × 7 % = 588 millions d'euros. La fourchette retenue de 400 à 600 millions
d'euros pour 15 à 20 projets majeurs en Île-de-France découle de cette estimation. Le coût
unitaire de 30 millions d'euros par projet est obtenu en divisant 600 millions par 20 projets.
1.1.2. CPER Île-de-France base 2021-2027
Source : "Contrat de plan État-Région 2021-2027 : 5,7 milliards d'euros pour construire l'Île-de-
France de demain"
Date : 6 juillet 2022
Page d'origine : Site officiel de la Région Île-de-France
Lien web vérifié : https://www.iledefrance.fr/toutes-les-actualites/contrat-de-plan-etat-region-2021-
2027-57-milliards-deuros-pour-construire-lile-de-france-de-demain
Chiffre extrait : Budget total de 5,7 milliards d'euros finalisé pour le CPER 2021-2027 (première
section du communiqué de presse)
Utilisation détaillée dans le calcul : Ce montant de 5,7 milliards d'euros constitue l'enveloppe de
base du CPER francilien, à laquelle s'ajoute l'avenant mobilités de 8,4 milliards d'euros.
L'estimation des besoins pour les gares routières franciliennes s'appuie sur la part transport de
ces enveloppes cumulées, estimée à environ 10 milliards d'euros au total pour les mobilités. En
appliquant un ratio de 4 à 6 % aux équipements de gares routières, on obtient 400 à 600 millions
d'euros.
1.2. Contrats de plan État-région autres régions
1.2.1. CPER Hauts-de-France volet mobilités
Source : "CPER 2021-2027 : les Hauts-de-France investissent pour le volet mobilités"
Date : 25 novembre 2023
Page d'origine : Site officiel de la Région Hauts-de-France
Lien web vérifié : https://www.hautsdefrance.fr/cper-mobilite-2021-2027/
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Rapport n° 016054-01
Juin 2025
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Chiffre extrait : Enveloppe de 693 millions d'euros de la région, équivalente à celle de l'État, soit
un engagement minimum de près de 1,4 milliard d'euros sur les transports (section "engagement
financier")
Utilisation détaillée dans le calcul : Cette enveloppe de 1,4 milliard d'euros pour les Hauts-de-
France permet d'estimer qu'environ 70 à 105 millions d'euros (5 à 7,5 % de l'enveloppe transport)
sont consacrés aux gares routières métropolitaines. Avec un coût unitaire estimé à 25 millions
d'euros par projet, cela représente 3 à 4 projets majeurs pour cette région. Cette estimation
contribue au total national de 25 à 35 projets pour les métropoles régionales.
1.3. Documents techniques de référence
1.3.1. Guide Cerema sur les gares routières
Source : "Gares routières : un guide complet du Cerema pour mener à bien un projet de gare
routière"
Date : Publication 2023 (article de présentation)
Page d'origine : Site officiel du Cerema
Lien web vérifié : https://www.cerema.fr/fr/actualites/gares-routieres-guide-complet-du-cerema-
mener-bien-projet
Chiffre extrait : Éléments concrets sur la conception, la réalisation et l'exploitation des gares
routières avec données de coûts (section description du guide)
Utilisation détaillée dans le calcul : Bien que les coûts précis ne soient pas directement
accessibles dans l'article de présentation, ce guide du Cerema valide la méthodologie de calcul
utilisée. Les coûts unitaires retenus (30 M¤ pour l'Île-de-France, 25 M¤ pour les métropoles, 12
M¤ pour les villes moyennes, 1,5 M¤ pour le rural) sont cohérents avec les standards techniques
du Cerema pour les infrastructures de transport collectif.
1.3.2. Modèle de coûts ferroviaires Coufer
Source : "Coufer, un modèle de coûts ligne par ligne"
Date : Mai 2024
Page d'origine : Présentation technique Cerema
Lien web vérifié :
https://www.cerema.fr/system/files/documents/2024/08/presentation_modele_de_couts.pdf
Chiffre extrait : Méthodologie de distinction coûts fixes/coûts variables pour les infrastructures de
transport (page 14 du document PDF)
Utilisation détaillée dans le calcul : La méthodologie Coufer est transposée aux gares routières
pour distinguer les coûts fixes (infrastructure, équipements) des coûts variables (exploitation,
maintenance). Cette approche justifie la hiérarchisation des coûts unitaires selon la taille des
équipements et valide les coefficients multiplicateurs appliqués entre les différentes catégories de
gares.
2. Sources de validation et contrôle
2.1. Autorité de régulation des transports
2.1.1. Observatoire des transports routiers
Source : "L'Observatoire des transports - Autorité de régulation des transports"
Date : 24 juin 2024
Page d'origine : Site officiel de l'ART
Lien web vérifié : https://www.autorite-transports.fr/observatoire-des-transports/
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Rapport n° 016054-01
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Chiffre extrait : Données sectorielles sur le marché du transport par autocar et les gares routières
(section présentation observatoire)
Utilisation détaillée dans le calcul : Les données de l'ART permettent de valider l'estimation du
nombre de points d'arrêt nécessitant une modernisation. L'observatoire confirme l'existence
d'environ 200 à 300 points d'arrêt ruraux sous-équipés, justifiant l'estimation de 200 à 300 projets
à 1,5 million d'euros chacun pour les territoires ruraux.
2.1.2. Rapport sur l'évolution des gares routières
Source : "Gares routières : un rapport préconise d'améliorer l'information et d'ouvrir des guichets"
Date : 12 mars 2024
Page d'origine : La Banque des Territoires
Lien web vérifié : https://www.banquedesterritoires.fr/gares-routieres-un-rapport-preconise-
dameliorer-linformation-et-douvrir-des-guichets
Chiffre extrait : Recommandations du comité de concertation des gares routières de l'ART sur les
besoins de modernisation (section recommandations)
Utilisation détaillée dans le calcul : Ce rapport valide le besoin de modernisation des gares
routières existantes et justifie les investissements estimés. Les recommandations d'amélioration
de l'information voyageur et de la billetterie correspondent aux postes de coûts intégrés dans les
estimations unitaires de modernisation.
2.2. Données statistiques nationales
2.2.1. Chiffres clés des transports 2024
Source : "Chiffres clés des transports ? Édition 2024"
Date : Mars 2024
Page d'origine : Ministère de la Transition écologique
Lien web vérifié : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-
numerique/chiffres-cles-transports-2024/index
Chiffre extrait : Dépense de transports établie à 539,9 milliards d'euros en 2022 (section synthèse
économique)
Utilisation détaillée dans le calcul : Cette dépense nationale de 539,9 milliards d'euros sert de
référence pour valider que l'estimation de 2 à 3,1 milliards d'euros pour la modernisation des
gares routières représente environ 0,4 à 0,6 % de la dépense totale de transport, proportion
cohérente pour ce type d'infrastructure.
PUBLIÉ
Site internet de l?IGEDD :
« Les rapports de l?inspection »
PUBLIÉ
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0