Mise en place d'une liste d'espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des fins de compagnie et d'agrément et définition d'un « élevage de conservation »
COUDERC-OBERT, Celine ;LHOTE, Catherine ;STEINMETZ, Philippe
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
;France. Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">La loi promulguée le 30 novembre 2021 a pour objectif de renforcer le bien-être animal et de lutter contre la maltraitance, en s'inscrivant dans un cadre plus large de protection des animaux, qu'ils soient de rente, de compagnie ou utilisés à des fins scientifiques. Cette législation s'inscrit dans la continuité d'un plan gouvernemental en faveur du bien-être animal, initié en 2018. L'une des innovations majeures de cette loi est l'instauration dans le code de l'environnement d'une liste d'espèces non domestiques pouvant être détenues comme animaux de compagnie ou d'agrément, établie sur la base de données scientifiques et fixée par arrêté par le ministre en charge de l'environnement. Ceci s'inscrit dans la ligne de la résolution du Parlement adoptée en 2022 sur l'amélioration de la réglementation de l'Union européenne sur les animaux sauvages et exotiques destinés à être détenus comme animaux de compagnie à l'échelle de l'Union. Pour proposer des modalités de mise en place de cette liste dite « positive » en France, la présente mission interministérielle s'est livrée à une consultation approfondie de représentants de l'ensemble des parties prenantes et a conduit une revue des expériences d'autres pays en Europe. La mission a examiné les méthodologies de plusieurs pays européens ayant mis en place des listes positives ainsi que la jurisprudence européenne et propose sur ces bases un dispositif pour une mise en oeuvre en France. Elle préconise notamment de confier le processus de sélection des espèces à l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) et précise qu'il est essentiel que le processus d'élaboration de la liste soit transparent et accessible. À l'instar de l'approche séquentielle suivie par les pays ayant avancé sur le sujet, il est recommandé de commencer par le taxon des mammifères pour tester la méthode. Dans son parangonnage, la mission s'est en outre penchée sur le cas spécifique du sanglier prélevé dans la nature. Pour assurer le succès de la démarche, la mission recommande de plus de développer, en parallèle à l'évolution de la réglementation, un solide plan de communication et de formation afin d'accompagner la mise en oeuvre et d'assurer l'acceptation et l'appropriation des nouvelles règles par l'ensemble des acteurs, les services de contrôle et le grand public. La mission expose également le rôle des élevages amateurs dans la conservation ex-situ des espèces menacées et recommande de définir précisément le terme « élevage de conservation » afin de garantir une approche cohérente et rigoureuse de l'ensemble des éleveurs (éleveurs privés, parcs zoologiques et aquariums, élevages spécialisés). La mission appelle enfin à une collaboration entre les parties prenantes pour renforcer les efforts de conservation, protéger le bien-être animal et protéger les santés humaine, animale comme de l'environnement.</div>
Editeur
IGEDD
;CGAAER
Descripteur Urbamet
élevage
Descripteur écoplanete
bien être animal
;animal sauvage
;espèce menacée
Thème
Ressources - Nuisances
;Cadre juridique
Texte intégral
Rapport n° 015721-01 Rapport n° 24054
Avril 2025
Céline COUDERC-OBERT - IGEDD
(Coordonnatrice)
Catherine LHOTE - IGEDD
Philippe STEINMETZ - CGAAER
Mise en place d?une liste d?espèces
animales non domestiques pouvant être
détenues à des fins de compagnie et
d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
P
U
B
L
I É
Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités
passées ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction
de ce rapport
Statut de communication
? Préparatoire à une décision administrative
? Non communicable
? Communicable (données confidentielles occultées)
? Communicable
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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Sommaire
Sommaire........................................................................................................................ 3
Résumé ........................................................................................................................... 7
Liste des recommandations .......................................................................................... 9
Introduction .................................................................................................................. 10
1 Plusieurs pays en Europe mettent en oeuvre une liste positive et la Commission
européenne réfléchit à une homogénéisation ....................................................... 12
1.1 La liste positive introduit un changement de paradigme ...................................... 12
1.1.1 La liste positive restreint le nombre d?espèces animales susceptibles d?être
détenues à des fins de compagnie ............................................................. 12
1.1.2 La mise en place d?une liste positive en France constitue un basculement
et nécessite une évolution juridique ........................................................... 13
1.2 Le cadre réglementaire de la liste positive est en place dans plusieurs États en
Europe ................................................................................................................ 15
1.2.1 Une jurisprudence a établi la compatibilité d?une liste positive avec le Traité
sur le fonctionnement de l?Union européenne en matière de libre circulation
des marchandises ...................................................................................... 15
1.2.2 Une dynamique européenne vers l?adoption de listes positives est engagée
................................................................................................................... 16
1.2.3 La Belgique et les Pays-Bas sont les États les plus avancés en Europe .... 17
1.2.4 D?autres États en Europe disposent d?une liste positive ............................. 20
1.2.5 L?Espagne a légiféré sur une liste positive et travaille à sa définition ......... 21
1.3 La comparaison des listes disponibles dans les pays en Europe montre une
diversité d?approches .......................................................................................... 22
1.4 Les méthodologies suivies pour l?élaboration des listes sont diverses ................. 23
1.5 La Commission européenne a lancé plusieurs études ......................................... 23
1.5.1 Un rapport sur l?impact socio-économique est attendu en 2025 ................. 23
1.5.2 Une vaste enquête menée auprès de l?ensemble des États membres porte
sur la faisabilité et la valeur ajoutée d?une liste positive européenne .......... 24
1.6 La mission s?est intéressée au cadre légal de la détention et de l?élevage du
sanglier dans des États membres ....................................................................... 24
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2 En France, le processus d'élaboration pourrait s?inspirer des expériences belge
et néerlandaise avec une approche élargie « Une seule santé » ......................... 27
2.1 La jurisprudence européenne doit guider la rédaction du futur décret d?application
de la loi et sa mise en oeuvre .............................................................................. 27
2.2 Le processus séquentiel proposé s?appuie sur une évaluation scientifique des
risques ................................................................................................................ 28
2.2.1 Une instance de gouvernance interministérielle pilote le dispositif de mise
en place de la liste positive et le processus séquentiel de sélection des
espèces ...................................................................................................... 28
2.2.2 Les critères retenus s?inscrivent dans un cadre « Une seule santé » ......... 29
2.2.3 Le processus s?articule autour de deux groupes experts dédiés ................ 32
2.2.4 Les acteurs impliqués proviennent de différentes sphères d?activité .......... 34
2.2.5 Le dispositif de mise en place de la liste positive nécessite une coordination
et des moyens dédiés ................................................................................ 35
2.3 La communication est une condition de succès de la liste positive ...................... 37
2.3.1 Un portail Internet dédié est mis en place dès le lancement des travaux
d?élaboration de la liste ............................................................................... 37
2.3.2 Des campagnes de communication à l?initiative du ministère de la transition
écologique accompagnent la publication de la liste .................................... 39
2.3.3 Les relais de communication et services de contrôle sont identifiés et
formés ........................................................................................................ 40
3 Des élevages de conservation contribuent à la conservation ex-situ des
espèces menacées de la faune non-domestique .................................................. 41
3.1 Des définitions encadrent la conservation et précisent les objectifs des élevages
dans un but de conservation ............................................................................... 41
3.1.1 La conservation des espèces est définie au niveau international ............... 41
3.1.2 Le droit européen est en cours de modification pour encadrer les
établissements d?élevage qui contribuent de façon importante aux besoins
de conservation .......................................................................................... 43
3.1.3 L?élevage dans un but de conservation est défini implicitement dans les
documents cadres ...................................................................................... 44
3.2 L?implication des élevages de conservation en France dans des programmes
structurés de conservation ex-situ ....................................................................... 46
3.2.1 Les parcs zoologiques ont développé un rôle de conservatoire génétique
au service de programmes internationaux .................................................. 46
3.2.2 Des centres de reproduction sont spécialisés dans le cadre des plans
nationaux d?actions ..................................................................................... 47
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3.2.3 Des élevages d?agrément et des établissements d?élevage peuvent
contribuer à la conservation des espèces .................................................. 48
Conclusion ................................................................................................................... 54
Annexes ........................................................................................................................ 55
Annexe 1. Lettre de mission........................................................................................ 56
Annexe 2. La loi 2021-1539 du 30 novembre 2021 modifie les règles générales de
détention d?animaux des espèces non domestiques en France .......................... 58
Annexe 3. Cas de la Banque des sérums antivenimeux ........................................... 63
Annexe 4. Analyse de la Direction des affaires juridique du ministère de la
transition écologique sur la réglementation issue de l?article L. 413-1 A du code
de l?environnement .................................................................................................. 64
Annexe 5. Étude comparative des pays européens ayant initié la mise en place
d?une « liste positive » d?espèces animales autorisées à la détention à des fins
de compagnie .......................................................................................................... 71
Belgique .................................................................................................................... 71
Pays-Bas ................................................................................................................... 79
Croatie ....................................................................................................................... 79
Italie ........................................................................................................................... 80
Lituanie ...................................................................................................................... 81
Luxembourg ............................................................................................................... 82
Malte .......................................................................................................................... 83
Norvège ..................................................................................................................... 84
Espagne .................................................................................................................... 84
Finlande ..................................................................................................................... 85
Slovénie ..................................................................................................................... 86
Écosse ....................................................................................................................... 87
Allemagne.................................................................................................................. 88
Estonie ...................................................................................................................... 88
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Annexe 6. Comparaison des contenus des listes d?espèces dont la détention est
autorisée dans plusieurs pays en Europe ............................................................. 89
Annexe 7. Données bibliographiques sur les critères et les méthodes établies
d?élaboration d?une liste d?espèces animales susceptibles être détenues en
captivité à des fins de compagnie .......................................................................... 95
Annexe 7.1. Schuppli & Fraser (2000) ....................................................................... 95
Annexe 7.2. Méthode Wageningen (2013) ................................................................ 98
Annexe 7.3. Méthode EMODE (Easy, MOderate, Difficult, Extreme - 2014) ............ 100
Annexe 7.4. Warwick et Steedman 2021 ................................................................. 102
Annexe 7.5. Travaux du Comité scientifique pour l?établissement d?une liste des
mammifères autorisés à la détention par des particuliers à des fins de loisirs ou
d?agrément aux Pays-Bas ................................................................................. 105
Annexe 8. Comparaison des législations dans plusieurs pays en Europe
concernant la détention de l?espèce sanglier par des particuliers à titre
d?agrément (sources : contacts directs avec les autorités des pays) ............... 128
Annexe 9. Une liste unique pour un marché unique ? ............................................ 131
Annexe 10. Éléments pour la constitution de la base de travail pour l?élaboration
de listes positives des espèces non domestiques dont des individus peuvent
être détenus par des privés sans obligation de déclaration .............................. 134
Annexe 11. Bibliographie consultée ......................................................................... 138
Annexe 12. Liste des personnes sollicitées/rencontrées ....................................... 142
Annexe 13. Glossaire des sigles et acronymes ....................................................... 153
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Résumé
La loi promulguée le 30 novembre 2021 a pour objectif de renforcer le bien-être animal et de lutter
contre la maltraitance, en s'inscrivant dans un cadre plus large de protection des animaux, qu'ils
soient de rente, de compagnie ou utilisés à des fins scientifiques. Cette législation s'inscrit dans la
continuité d'un plan gouvernemental en faveur du bien-être animal, initié en 2018 et renforcé par
des mesures supplémentaires en 2020. L'une des innovations majeures de cette loi est
l'instauration dans le code de l?environnement d'une liste d'espèces non domestiques pouvant être
détenues comme animaux de compagnie ou d'agrément, établie sur la base de données
scientifiques et fixée par arrêté par le ministre en charge de l'environnement. Une fois cette liste
élaborée, toute personne physique ou morale pourra demander l'ajout ou le retrait d'espèces en
apportant les arguments et en prouvant le bien-fondé. Cette liste devra également être révisée tous
les trois ans, et un décret devra préciser les modalités d'application de ces dispositions de la loi.
Pour proposer les modalités de la mise en place de cette liste en France, la mission conjointe
IGEDD/CGAAER s?est livrée à une consultation approfondie de représentants de l?ensemble des
parties prenantes et a conduit une revue des expériences d?autres pays en Europe. Ce type de
liste est fréquemment désigné par les organisations non gouvernementales qui en font la promotion
et par les instances de l?Union européenne sous le vocable de « liste positive ».
L?instauration d?une telle liste « positive » en France s?inscrit dans la ligne de la résolution du
Parlement adoptée en 2022 sur l'amélioration de la réglementation de l'Union européenne (UE)
sur les animaux sauvages et exotiques destinés à être détenus comme animaux de compagnie à
l?échelle de l'Union. La Commission a mentionné cette possible liste positive dans le plan d'action
révisé de l'UE contre le trafic d'espèces sauvages, tandis que lors de la réunion de mai 2022 du
Conseil "Agriculture et pêche", 19 États membres ont manifesté leur soutien à un document de
synthèse mentionnant explicitement les animaux élevés en captivité et ceux prélevés dans la
nature. La Commission a engagé une enquête auprès de tous les États membres en 2024, dont
les résultats sont attendus pour le second semestre 2025 et qu?il sera utile de croiser avec les
propositions du présent rapport.
De l?exercice de parangonnage engagé, la mission tire le constat que quelques pays ont déjà
adopté leurs propres listes nationales réglementant les animaux pouvant être détenus comme
animaux de compagnie (avec ou sans formalités), selon des modalités scientifiques diverses, ou
selon des modalités non connues. Ces listes « positives » varient entre ces quelques États
membres qui ont légiféré dans ce sens. D?une façon générale, elles visent à protéger le bien-être
animal et à prévenir les risques sanitaires et environnementaux et énoncent un nombre restreint
d'espèces domestiques et non-domestiques pouvant être détenues. D?autres pays n?en sont qu?au
stade des discussions avec les parties prenantes sur le sujet. Le rapport examine les
méthodologies de plusieurs pays européens ayant mis en place des listes « positives » pour en
retenir les principaux enseignements servant à guider l?exercice en France, en tenant compte de
la jurisprudence européenne qui établit que i) les listes « positives » doivent être fondées sur une
analyse des risques avec des critères objectifs, non discriminatoires et inscrits dans un cadre « Une
seule santé » et ii) les restrictions à la libre circulation des marchandises entre États membres
peuvent être justifiées par des raisons de sécurité publique et de protection de la santé animale.
Le rapport propose sur ces bases un dispositif pour la mise en oeuvre de la liste positive en France,
tenant compte des exigences européennes et s?appuyant sur une gouvernance interministérielle
et les organes d?expertise disponibles. L?exercice à conduire s?inscrit dans la durée et le rapport
préconise de confier le processus de sélection des espèces à l?ANSES, organisme public rompu à
l?évaluation des risques. Il est essentiel que le processus d'élaboration de la liste soit transparent
et accessible, permettant aux parties prenantes de participer activement. À l?instar de l?approche
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séquentielle suivie par les pays ayant avancé sur le sujet, il est recommandé de commencer par
le taxon des mammifères pour tester la méthode avant d?aborder les autres taxons (reptiles,
amphibiens, oiseaux, poissons, invertébrés).
Dans son parangonnage, la mission s?est penchée sur le cas spécifique du sanglier prélevé dans
la nature, pour confirmer que si l?espèce peut figurer sur les listes positives en Belgique et en
Lituanie sous réserve que les animaux proviennent d?un élevage, sa détention par un particulier
est toujours assujettie à l?obtention d?une autorisation administrative, rejoignant en cela ce que
prévoit la réglementation française qu?il convient de réaffirmer en l?expliquant.
La mise en place d'une liste positive en France nécessite une approche scientifique et
transparente, impliquant divers acteurs, y compris des éleveurs privés et des associations de
protection animale. Pour assurer le succès de cette initiative, le rapport recommande i) de
développer, en parallèle à l?évolution de la réglementation, un solide plan de communication et de
formation afin d?accompagner la mise en oeuvre et d?assurer l?acceptation et l?appropriation des
nouvelles règles par l?ensemble des acteurs, les services de contrôle et le grand public et ii) de
constituer un portail internet dédié et hébergé par le ministère chargé de l?environnement.
Le rapport expose également le rôle des élevages amateurs dans la conservation ex-situ des
espèces menacées. Certains élevages privés revendiquent en effet des contributions réelles au
maintien de la biodiversité, souvent en synergie avec les parcs zoologiques et aquariums et les
élevages conservatoires dans le cadre de programmes structurés institutionnels. Les éleveurs
amateurs craignent que des restrictions liées à la mise en place d?une liste positive nuisent à leurs
activités pour lesquelles ils disposent pourtant d?une réelle et unique expertise. La mission
recommande de définir précisément le terme « élevage de conservation », en référence à la
définition internationale de l?élevage à but de conservation, afin de garantir une approche cohérente
et rigoureuse de l?ensemble des éleveurs (éleveurs privés, parcs zoologiques et aquariums,
élevages spécialisés) en matière de conservation des espèces dans le cadre strict de la
conservation ex-situ.
Le rapport appelle enfin à une collaboration entre les parties prenantes pour renforcer les efforts
de conservation, protéger le bien-être animal et protéger les santés humaine, animale comme de
l?environnement. En intégrant les préoccupations des éleveurs et des associations, la France peut
établir un cadre réglementaire qui favorise à la fois la protection du bien-être animal et la
conservation de la biodiversité comme le prévoit la loi de 2021, en y intégrant la dimension « Une
seule santé ».
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Liste des recommandations
Recommandation 1. (MTEBFMP) Inscrire dans le décret d?application de la loi le principe
d?une liste d?espèces pouvant être détenues pour la compagnie ou l?agrément sans
formalités ou, pour certaines, réservées aux éleveurs d?agrément, avec comme formalités
la démonstration d?une compétence suffisante ainsi que le respect de conditions
garantissant à la fois le bien-être animal, la santé et la sécurité des personnes et des
animaux, et la protection de l'environnement. .................................................................... 14
Recommandation 2. (MTEBFMP, ministères en charge de la santé, de la recherche et de
l?agriculture) Dans le décret d?application de l?article L. 413-1 de la loi du 30 novembre 2021,
définir clairement les critères généraux de sélection des espèces ; fonder ces critères sur
une évaluation scientifique des risques qui intègre une approche multidimensionnelle « Une
seule santé », garantissant une prise en compte globale des risques liés à la détention
d?espèces non domestiques, dans le respect des exigences sanitaires, écologiques et du
bien-être animal. .................................................................................................................. 32
Recommandation 3. (MTEBFMP) Confier à l?ANSES par une convention pluriannuelle la
coordination opérationnelle du dispositif de proposition de la liste des espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de compagnie ou d?agrément (formation et
fonctionnement des groupes experts, gestion du centre de ressources, examen des
demandes d?ajout et de retrait d?espèces). ......................................................................... 36
Recommandation 4. (MTEBFMP, OFB, MNHN) Créer un portail internet grand public
d?information sur la liste d?espèces animales non-domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie ou d?agrément, les motifs de cette démarche, les objectifs temporels de
publication de la liste, et l?alimenter au fil de l?eau sur les travaux des groupes experts ;
développer sur ce site une plateforme d?accès en ligne aux démarches pour les demandes
d?ajout ou de retrait d?une espèce sur la liste et de dérogation pour la détention d?espèce ne
figurant pas sur la liste. ....................................................................................................... 39
Recommandation 5. (MTEBFMP, OFB) Accompagner la publication de la liste d?espèces
non-domestiques autorisées à la détention pour la compagnie ou l?agrément par la diffusion
d?outils de communication auprès des médias et des catégories de personnes identifiées
comme relais de communication ; déployer des rencontres et des ateliers d'appropriation
des principes de la liste pour les magistrats et les services de police de l?environnement.40
Recommandation 6. (MTEBFMP) Définir de manière consensuelle avec les acteurs de la
conservation ex-situ en France le terme d?élevage de conservation comme un établissement
au titre de l?article L. 413-3 du code de l?environnement dont l?activité répond en tout point
aux objectifs et au cadre spécifique de l?élevage dans le but de conservation définis par
l?UICN. ................................................................................................................................. 46
Recommandation 7. (MTEBFMP) En lien avec le Comité français de l?UICN, le point contact
national de la CITES, l?unité de recherche PatriNat et le MNHN, rapprocher les principaux
acteurs de la conservation ex-situ en France (dont les représentants des éleveurs privés,
l?Association européenne des zoos et aquariums, l?Association française des parcs
zoologiques et l?Union des conservateurs d?aquariums) pour instaurer des partenariats dans
des stratégies inclusives de conservation. .......................................................................... 53
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Introduction
La loi visant à lutter contre la maltraitance animale et à conforter le lien entre les animaux et les
hommes1, promulguée le 30 novembre 2021, s?inscrit dans les suites du plan gouvernemental en
faveur du bien-être animal de 2018 (renforcé en 2020 par l?annonce de 15 nouvelles mesures2 et
d?un plan d'action pour lutter contre l?abandon des animaux de compagnie) qui vise à mieux prendre
en compte l?animal, qu?il soit d?élevage, de compagnie ou utilisé à des fins scientifiques, dans sa
dimension d?être sensible. Cette loi comprend notamment des mesures pour développer la
sensibilisation du citoyen sur le bien-être animal et pour lutter contre la maltraitance des animaux
domestiques et sauvages captifs.
En particulier, l?article 14 de la loi instaure un article L. 413-1 A dans le code de l?environnement
qui dispose que « parmi les animaux d'espèces non domestiques3, seuls les animaux relevant
d'espèces dont la liste est fixée par un arrêté4 du ministre chargé de l'environnement peuvent être
détenus comme animaux de compagnie5 ou dans le cadre d'élevages d'agrément. » Alors que
l?ensemble des espèces animales non domestiques (mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux,
poissons, invertébrés) peut actuellement être détenu dans le cadre de l?élevage non professionnel
selon des règles générales actualisées en 2018, la loi pose à l?inverse comme principe l?interdiction
de détention, l?autorisation de détention des espèces listées en constituant l?exception.
La loi dessine les contours du processus d?élaboration et d?évolution de cette liste, qui est « établie
et révisée tous les trois ans, après enquête approfondie conduite par le ministre chargé de
l'environnement ». L?enquête « se fonde sur des données scientifiques disponibles récentes
présentant des garanties de fiabilité ». La loi spécifie de plus que toute personne physique ou
morale peut demander la mise à l?étude de l?inscription d?une espèce d?animal non domestique à
ladite liste ou le retrait d?une espèce d?animal non domestique de cette même liste. La demande
doit faire l?objet d?une réponse motivée du ministre de la transition écologique au plus tard six mois
avant la révision de la liste. La loi introduit en outre une clause d?antériorité pour la détention
d?animaux d?espèces ne figurant pas sur la liste, mais acquis avant sa promulgation. Elle dispose
enfin qu?un décret doit préciser l?ensemble des modalités d'application de cet article, « ainsi que la
notion d'élevage d'agrément ».
La mission confiée par les ministres à l?IGEDD et au CGAAER par lettre interministérielle en date
du 18 avril 2024 vise en premier lieu à mener une analyse comparative des méthodologies des
pays en Europe qui ont mis en place une telle liste (aussi désignée sous le vocable de liste
« positive ») et tirer les enseignements pour proposer une méthodologie d?élaboration conforme
aux exigences et à l?esprit de la loi française, compatible avec le droit européen, comprenant, les
critères à prendre en compte et les modalités de mise à jour de cette liste.
1 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560
2 Dont la diffusion de concepts scientifiques pour renforcer la sensibilisation au bien-être animal avec un MOOC
VetAgro Sup/Oniris/INRA/AgroParisTech et pour responsabiliser les propriétaires d'animaux de compagnie, la
prévention des achats impulsifs : interdiction de vente dans les véhicules et dans les foires/expositions présence
d?un vétérinaire et règlement sanitaire obligatoire.
3 Définition des animaux d?espèces non domestiques : animaux des espèces ne figurant pas sur la liste des
espèces, races ou variétés d?animaux domestiques fixée par l?arrêté du 11 août 2006 (JORF du 7 octobre 2006)
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087
4 Un arrêté modifiant l?arrêté du 8 octobre 2018 (JORF du 13 octobre 2018) fixant les règles générales de
détention d'animaux d'espèces non domestiques semble pertinent
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/
5 Définition des animaux de compagnie : animaux détenus ou destinés à être détenus par l'homme pour son
agrément au titre de l?article L. 214-6 du code rural
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044394021
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044394021
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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La liste dite « positive » traduit, d?une part, un changement de paradigme dans la détention
d?animaux non domestiques, par des listes exhaustives et réduites d?espèces, et s?inscrit, d?autre
part, dans une dynamique européenne de préoccupation croissante à l?égard du bien-être animal,
des risques sanitaires (transmission de maladies infectieuses aux animaux domestiques ou de
zoonoses) et environnementaux, et de l?effondrement de la biodiversité.
Le dispositif proposé en France doit apporter des gages de transparence scientifique et
d?indépendance pour obtenir l?approbation à la fois des représentants des éleveurs et des
associations de protection animale. En effet, dans le débat en France sur la mise en place d?une
liste d?espèces d?animaux non domestiques pouvant être détenus à des fins de compagnie ou
d?agrément, les éleveurs amateurs craignent de ne plus pouvoir exercer leur activité d?élevage du
fait des restrictions liées à une telle liste. Ils mettent en avant une vocation de conservation et un
rôle essentiel, actuel ou futur, de certains de ces élevages dans la sauvegarde de la biodiversité,
mais aussi un risque contentieux, voire de relâchers massifs de spécimens dans le milieu naturel
et de renforcement de filières clandestines en cas de liste trop restrictive.
Il est donc demandé à la mission qu?elle objective l?apport des élevages amateurs dans la
conservation de certaines espèces menacées ou risquant de le devenir, et propose une définition
des élevages de conservation et un éventuel encadrement réglementaire.
Enfin, la mission vise à comparer les régimes de détention des sangliers dans les pays européens
et proposer, le cas échéant, une évolution réglementaire. Cette question fait suite à des situations
particulières en France de détention et d?élevage de jeunes animaux par des particuliers.
Pour conduire à bien ses travaux, la mission a traduit et analysé une large bibliographie. Elle a
rencontré la Commission européenne, des représentants de plusieurs États membres, les
principaux interlocuteurs nationaux et têtes de réseau. Elle s?est rendue sur deux sites d?élevage,
choisis pour être représentatifs de la diversité des activités des élevages amateurs d?animaux
d?espèces non domestiques.
Le présent rapport expose la synthèse des constats de la mission. Au niveau européen, la
comparaison qu?elle a réalisée dans le premier chapitre ne vise pas l?exhaustivité de l?état des
règles et réflexions dans l?ensemble des pays en Europe, d?autant qu?une étude complète est
actuellement menée en la matière par l?Union européenne. En revanche, le rapport vise à répondre
de la façon la plus précise possible aux questions posées par la lettre de mission sur les méthodes
et critères scientifiques documentés mobilisés pour définir des listes d?espèces d?animaux pouvant
être détenus à des fins de compagnie, éventuellement sans formalités, dans plusieurs pays. La
comparaison avec la France du cadre juridique de l?élevage du sanglier dans plusieurs pays en
Europe est également traitée dans cette première partie du rapport. Tirant enseignement de ces
exemples européens et des entretiens avec plusieurs interlocuteurs spécialisés en France, la
mission propose dans le chapitre 2 du rapport une organisation et un processus pour définir une
liste positive. Elle rend compte enfin dans un troisième chapitre de l?étendue des activités d?élevage
amateur d?animaux non domestiques en France et de leur contribution à la conservation ex-situ et
dresse des perspectives pour cette activité.
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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1 Plusieurs pays en Europe mettent en oeuvre une liste
positive et la Commission européenne réfléchit à une
homogénéisation
1.1 La liste positive introduit un changement de paradigme
1.1.1 La liste positive restreint le nombre d?espèces animales
susceptibles d?être détenues à des fins de compagnie
La réglementation des animaux domestiques et sauvages utilise généralement des systèmes de
liste négative. Une liste négative implique l?énumération des taxons6 d?animaux qui sont surveillés,
restreints ou interdits du fait de leur dangerosité ou de leur inadaptation à la détention en captivité,
ou interdits dans le contexte européen et international du commerce et de la détention d?animaux.
Toute espèce non mentionnée sur cette liste est, en principe, autorisée par défaut à la détention.
Ce modèle présente le risque que des espèces non évaluées posent des problèmes de
conservation, de sécurité ou de bien-être, le développement de pratiques commerciales devançant
largement la recherche et la réglementation.
Le principal système réglementaire basé sur des listes « négatives » pour surveiller et contrôler le
commerce des espèces sauvages est la Convention sur le commerce international des espèces
de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), déclinée dans l?Union européenne
dans deux règlements européens7.
En revanche, les listes positives impliquent l?énumération des types d?animaux qui sont autorisés
pour le commerce et/ou la détention, tous les animaux non répertoriés étant par conséquent
interdits. Les listes positives sont des systèmes réglementaires qui requièrent des critères stricts
assurant la conformité avec les garanties essentielles relatives, par exemple, au bien-être des
animaux, à la santé et à la sécurité humaines, à la santé animale et à la protection de
l'environnement. Les listes positives s?inscrivent dans des approches de précaution, fondées sur
la preuve, puisqu?il incombe à la personne qui souhaite étendre cette liste de prouver l?aptitude
d?une espèce à être gardée en captivité à des fins de compagnie et/ou d?agrément. Une liste
positive est en général concise, facile à comprendre pour les utilisateurs et d?application
transparente et non contestable. Elle vient en outre répondre au constat fait par les scientifiques
que la détention légale d?une multiplicité d?espèces d?animaux non-domestiques entretient
indirectement leur trafic8.
6 Unité taxinomique. Source : dictionnaire Le Robert. Dans le présent rapport, le terme taxon est utilisé de manière
générique pour désigner indifféremment les classes ou groupes d?espèces qui seront examiné.es en vue d?élaborer la
liste positive
7 RÈGLEMENT (CE) No 338/97 DU CONSEIL du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de
flore sauvages par le contrôle de leur commerce https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:01997R0338-20200101 et RÈGLEMENT (CE) No 865/2006 DE LA COMMISSION du
4 mai 2006 portant modalités d'application du règlement (CE) no 338/97 du Conseil relatif à la protection des espèces
de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02006R0865-20190227
8 Ce phénomène s?explique par six mécanismes bien documentés : l?effet de couverture, selon lequel le commerce légal
d?espèces non domestiques peut être utilisé comme couverture pour blanchir des animaux capturés illégalement ;
l?augmentation de la demande qui incite au braconnage, car l'essor du commerce légal accroît la visibilité et l'attrait des
espèces non domestiques auprès des consommateurs ; les difficultés de traçabilité et de contrôle, du fait de systèmes de
certification et de suivi des animaux exotiques souvent insuffisants ou corrompus dans les pays d?origine, rendant difficile
la distinction entre spécimens légaux et illégaux ; l?effet d?entraînement sur de nouvelles espèces, qui lorsqu'une espèce
devient populaire sur le marché légal, encourage les trafiquants à cibler d'autres espèces apparentées ou similaires,
notamment si elles sont plus rares ou protégées ; le coût élevé et la complexité de l?élevage en captivité par rapport au
prélèvement dans la nature bien plus rentable pour certaines espèces ; les marchés parallèles et réseaux criminels qui
partagent des canaux de distribution, des transporteurs et des vendeurs avec les circuits légaux.
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En France, l?arrêté ministériel du 11 août 2006 établit la liste des animaux définis comme «
domestiques ». Les espèces animales ne figurant pas dans cette liste sont des animaux « non-
domestiques » dont la détention est réglementée par l?arrêté du 8 octobre 2018. L?annexe 2 de cet
arrêté de 2018 classe l?ensemble des espèces non domestiques en trois groupes selon un niveau
d?exigence administrative croissant (cf. annexe 2).
Le premier groupe (colonne (a)) qui correspond aux espèces pouvant être détenues sans
formalités pourrait être assimilé à une liste positive. Or ce groupe réunit un nombre important
d?espèces, sans parfois les lister explicitement9, les critères qui ont présidé à l?élaboration de
l?annexe 2 de l?arrêté de 2018 n?ont pas été définis de façon claire et précise et la méthode
d?élaboration n?a pas fait l?objet d?un protocole documenté. L?arrêté de 2018 n?est donc pas suffisant
pour répondre aux exigences de la loi du 30 novembre 2021 qui stipule que la liste des animaux
d'espèces non domestiques autorisés à la détention pour la compagnie ou l?élevage d?agrément
est établie et révisée tous les trois ans, après enquête approfondie conduite par le ministre chargé
de l?environnement et fondée sur des données scientifiques disponibles récentes présentant des
garanties de fiabilité.
1.1.2 La mise en place d?une liste positive en France constitue un
basculement et nécessite une évolution juridique
Le principe général devient l?interdiction de détention et les espèces listées, l?exception10
L?article L. 413-1 A du code de l?environnement prévoit que seuls les animaux relevant d?espèces
dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l?environnement peuvent être détenus comme
animaux de compagnie ou dans le cadre d?élevages d?agrément, c?est-à-dire non professionnels.
Cette liste sera nécessairement plus restrictive que celle de l?annexe 2 de l?arrêté du 8 octobre
2018. Dans le cadre des travaux préparatoires à la promulgation de la loi, les parlementaires ont
évoqué à de nombreuses reprises la nécessité d?une telle liste afin d?assurer une réduction des
trafics et des prélèvements dans les milieux naturels. La rapporteure de la loi devant le Sénat11
souligne, dans la situation existante, la libre détention d?espèces non listées et indique que « cette
liste [positive] coexisterait avec celle actuellement prévue par l'arrêté du 8 octobre 2018. Il
existerait donc une liste d'espèces, variétés ou races d'animaux non domestiques pouvant être
détenues ; et une liste déterminant les formalités applicables à cette détention. ». Les débats au
Sénat12 à ce sujet font ensuite référence à des « espèces courantes » ou à la « détention par des
personnes n?ayant pas de compétences particulières », « toute personne peut détenir l?espèce
concernée, même en l?absence de connaissance préalable spécifique »13.
La cible prioritaire de la liste « positive », terme employé lors des débats mais non retenu au final
dans l?énoncé de la loi, est donc la détention « libre », sans formalités, c?est-à-dire sans déclaration,
certificat de capacité ni autorisation d?ouverture. La loi ne détaille pas le cas des éleveurs, non
professionnels mais experts, et possédant une compétence spécialisée, attestée, dans la situation
actuelle, par un diplôme, une durée d?expérience et un certificat de capacité, certains étant
particulièrement chevronnés. Or compte tenu de l?expertise que ces éleveurs non professionnels /
amateurs mobilisent dans une communauté associative désormais organisée en faveur de la
biodiversité, un principe de réalisme suggère d'adopter un cadre leur permettant de présenter un
projet soutenable, expliquant comment les animaux sont maintenus dans des conditions adaptées
(en termes d'habitat, d?alimentation, de soins), de détention d?un plus large éventail d'espèces.
Cette souplesse évitera de restreindre de manière excessive des pratiques d?élevage déjà bien
9 Par exemple, 69% des reptiles et 93% des amphibiens sont en colonne (a) de l?arrêté du 8 octobre 2018.
10 Compte-rendu intégral de la séance du 30 septembre 2021-rapporteure Mme Anne Chain-Larché
11 Rapport n° 844 (2020-2021), déposé au Sénat le 22 septembre 2021 https://www.senat.fr/rap/l20-844/l20-
8446.html#toc60
12 https://www.senat.fr/seances/s202109/s20210930/st20210930000.html
13 Compte-rendu intégral de la séance du 30 septembre 2021 - Amendement n° 98 rectifié bis
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https://www.senat.fr/rap/l20-844/l20-8446.html#toc60
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encadrées en France. Ce point de vue est exprimé par la plupart des interlocuteurs de la mission,
dont certains évoquent le risque - difficile à évaluer toutefois - d'accroissement de la détention
clandestine. Pour la Banque des sérums antivenimeux par exemple, dont le cas est détaillé en
annexe 3, si le processus d?élaboration de la liste aboutit à l'interdiction stricte de la détention de
serpents venimeux pour l'élevage d'agrément, il faudra redéfinir la gouvernance, le financement et
la veille sanitaire sur les envenimations par morsure de serpents exotiques.
La mission estime ainsi qu'en respectant l?esprit de la loi, et pour éviter son contournement, il serait
opportun de définir une liste à deux niveaux :
? Une liste très restreinte d?espèces autorisées à la détention à des fins de compagnie ou
d?agrément sans formalités, les espèces en dehors de cette liste ne pouvant être détenues
que dans les conditions ci-dessous ou dans un cadre professionnel.
? Une liste plus large d?espèces autorisées à la détention pour l?agrément sous réserve de
l?accomplissement de certaines formalités. La détention des espèces figurant sur cette
seconde liste relèvera alors des conditions suivantes : l'éleveur devra prouver sa
compétence en matière d'élevage par l?obtention d?un certificat de capacité et garantir des
conditions adéquates pour les animaux (sans nécessairement exiger une autorisation
d?ouverture d?établissement, plutôt réservée aux professionnels). Cet élevage d?agrément
pourra être pratiqué dans un but de conservation par des particuliers / amateurs, comme
expliqué en partie 3, avec un niveau d?exigence plus proche de celui appliqué aux
professionnels puisque nécessitant une autorisation d?ouverture.
Dans la suite du rapport, les termes « liste positive » se réfèrent aux deux niveaux de liste proposés.
Recommandation 1. (MTEBFMP) Inscrire dans le décret d?application de la loi le principe
d?une liste d?espèces pouvant être détenues pour la compagnie ou l?agrément sans
formalités ou, pour certaines, réservées aux éleveurs d?agrément, avec comme formalités
la démonstration d?une compétence suffisante ainsi que le respect de conditions
garantissant à la fois le bien-être animal, la santé et la sécurité des personnes et des
animaux, et la protection de l'environnement.
La définition des espèces domestiques pourrait être amenée à être révisée
Un besoin de clarification de certaines définitions, exprimé par les interlocuteurs en France, est
ressorti durant l?exercice de parangonnage, dont les principaux enseignements sont présentés ci-
après. Par exemple, l?acceptation donc le respect et le contrôle des listes positives sont possibles
avec le niveau de l?espèce retenu comme taxon. Or, comme cela peut figurer dans l?arrêté
ministériel du 8 octobre 2018, il est fréquent de trouver l?inscription de familles dans des listes ce
qui, compte tenu de l?évolution constante de la taxonomie, peut laisser place à l?interprétation.
Effet miroir de la définition des animaux domestiques contenue dans l?arrêté ministériel du 11 août
2006, la liste des animaux non domestiques peut comprendre des animaux exotiques comme de
la faune sauvage indigène. Or, selon qu?il aura été prélevé dans la nature ou sera né en captivité
depuis plusieurs générations dans des élevages, le statut non-domestique de l?animal, pourtant
issu d?une espèce sauvage, peut selon certains points de vue être remis en question au vu de la
perte rapide et parfois irrémédiable de caractères sauvages et de l?acquisition de caractéristiques
nouvelles, processus liés à l?adaptation à la captivité et/ou à la sélection intentionnelle. Pour cette
raison et pour tenir compte de l?évolution de la taxonomie, notamment pour les taxons autres que
celui des mammifères, des interlocuteurs de la mission plaident pour une mise à jour de la liste de
2006
Sur cette question de la domestication suivant l?expérience d?établissement de la liste aux Pays-
Bas, le conseil consultatif néerlandais conseille d'inclure dans la liste des animaux de compagnie
et de loisir les espèces animales domestiquées et détenues aux Pays-Bas depuis plusieurs
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décennies, même si elles présentent des facteurs de risque dans trois catégories de risques ou
plus14. En outre, le classement d?une espèce domestiquée dans telle ou telle catégorie de risque
n'est que d'une utilité limitée sachant que les facteurs de risque peuvent varier considérablement
au sein d'une espèce, d'une sous-espèce/race/variété à l'autre, et sont également sujets à des
changements continus. Ce conseil préconise de lier l'inscription des mammifères à des critères
spécifiques en matière d'hébergement et de soins, conçus pour protéger à la fois le bien-être des
animaux et la santé humaine.
1.2 Le cadre réglementaire de la liste positive est en place dans
plusieurs États en Europe
1.2.1 Une jurisprudence a établi la compatibilité d?une liste positive avec
le Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne en matière
de libre circulation des marchandises
Les articles 34 et 35 du Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne (TFUE) (cf. annexe 4)
posent le principe de l?interdiction des mesures d?effet équivalent à une restriction quantitative à
l?importation (MEERQ) et à l?exportation de marchandises entre les État membres. Doit être
regardée comme une telle mesure « toute réglementation commerciale des État membres
susceptible d?entraver directement ou indirectement, actuellement ou potentiellement, le
commerce intracommunautaire ». L?article 36 du TFUE dispose que : « Les dispositions des articles
34 et 35 ne font pas obstacle aux MEERQ si elles sont justifiées par des raisons de sécurité
publique, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou de préservation
des végétaux. Toutefois, ces interdictions ou restrictions ne doivent constituer ni un moyen de
discrimination arbitraire ni une restriction déguisée dans le commerce entre les États membres ».
Dans un arrêt du 19 juin 2008 relatif à un contentieux ouvert à l?encontre d?un arrêté royal pris par
la Belgique en 2001 (cf. paragraphe 1.2.3.1), la Cour de justice de l?Union européenne (CJUE) a
observé que l?arrêté royal dès lors qu?il trouve à s?appliquer à des spécimens provenant d?un autre
État membre, « est de nature à entraver le commerce intracommunautaire au sens de l?article 28
CE15 ». Pour autant, la Cour a rappelé que les restrictions ainsi apportées à la libre-circulation des
marchandises pouvaient être justifiées, au regard des dispositions de l?article 36 du TFUE : prendre
en compte la nature particulière des espèces concernées ainsi [notamment] que [d]es intérêts et
exigences [de protection du bien-être et de la santé des animaux]. Dans ce cadre, et s?agissant de
l?exigence de proportionnalité, la Cour a précisé qu?une réglementation restrictive qui « soumet la
détention de mammifères à l?inscription préalable des espèces auxquelles ils appartiennent sur
une liste positive et qui s?applique également aux spécimens d?espèces qui sont légalement
détenus dans d?autres États membres, n?est conforme au droit communautaire que si trois
conditions sont remplies.16Elle précise cependant que lorsqu?il s?avère impossible « de déterminer
14 Critères excluant une espèce non-domestique de toute liste positive.
15 Soit de l?actuel article 34 du TFUE : « Les restrictions quantitatives à l'importation ainsi que toutes mesures
d'effet équivalent, sont interdites entre les États membres. »
16 Ces trois conditions sont :
? L?établissement d?une telle liste et les modifications ultérieures de celle-ci doivent reposer sur des critères
objectifs et non discriminatoires.
? La liste « doit être assortie d?une procédure permettant aux intéressés de solliciter l?inscription de nouvelles
espèces de mammifères sur la liste nationale des espèces autorisées ».
? « Une demande visant à l?inscription d?une espèce sur la liste des espèces de mammifères dont la
détention est autorisée ou tendant à bénéficier d'une dérogation individuelle pour la détention de
spécimens d'espèces non mentionnées sur celle-ci ne peut être rejetée par les autorités compétentes que
si la détention de spécimens de cette espèce présente un risque réel pour la sauvegarde ou le respect
des exigences de protection ».
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avec certitude l?existence ou la portée du risque envisagé en raison de la nature insuffisante, non
concluante ou imprécise des résultats des études menées », mais que la probabilité d?un dommage
réel pour la santé des personnes ou des animaux ou pour l?environnement persiste dans
l?hypothèse où ce risque se réaliserait, l?application du principe de précaution par les autorités
compétentes est susceptible de justifier l?adoption de mesures restrictives. Dès lors, les motivations
de la CJUE fixent les conditions prévalant à l?établissement de « listes positives » au regard du
principe de la libre circulation des personnes et des biens dans l?espace communautaire et
soulignent la pertinence de l?inclusion de compétences juridiques dans les groupes d?experts
chargés d?élaborer le processus d?établissement et de révision des listes positives.
1.2.2 Une dynamique européenne vers l?adoption de listes positives est
engagée
En Europe les initiatives des pays au regard de la liste positive sont très variables et présentées
dans l?annexe 5. Nous reprenons infra les expériences les plus riches d?enseignements que ce soit
en matière de méthodes comme de résultats selon les niveaux d?avancement des pays dans
l?établissement de leurs listes positives, figurés sur la carte ci-dessous.
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1.2.3 La Belgique et les Pays-Bas sont les États les plus avancés en
Europe
1.2.3.1 La Belgique dispose de plusieurs listes
Une liste pour les mammifères existe dans chaque région
Une liste positive pour les mammifères figure dans un arrêté royal du 7 décembre 2001. Elle a
donné lieu à une contestation judiciaire par l'industrie de la vente d?animaux exotiques au motif
qu'elle entravait le commerce entre les États membres de l'UE. La Cour européenne de justice
s'est prononcée dans un arrêt en date du 19 juin 200817, en faveur du gouvernement belge, en
statuant que la liste n?entravait pas le libre-échange entre les pays, ouvrant ainsi la voie à la
première liste fédérale positive de mammifères en Europe entrée en vigueur en 2009, reprise
ensuite par chacune des trois régions lors de la régionalisation des compétences de l?État.
Cinq critères ont été utilisés : la facilité de la détention dans le respect des besoins physiologiques,
éthologiques et écologiques essentiels ; l?absence d?agressivité envers l?homme ; aucun autre
danger pour la santé humaine ; l?absence de menace pour les espèces autochtones ; la
disponibilité d?une documentation suffisante. En cas de données insuffisantes ou contradictoires
concernant la capacité d?une espèce à être détenue, il est considéré qu?un ou plusieurs critères ne
sont pas satisfait(s) selon un principe de précaution étendu au bien-être animal et à la santé
animale.
La liste des mammifères diffère peu entre les trois régions et comporte une quarantaine de taxons,
dont des espèces considérées en France comme domestiques18 comme le chien, le chat, le furet.
Elle comporte également des espèces de la faune sauvage autochtone considérées en France
comme dangereuses19, telles que le sanglier, le cerf sika, le daim ou encore le bouquetin.
Une liste pour les reptiles existe aussi dans chaque région
Les trois régions ont également établi une liste positive pour les reptiles, approuvée par leur propre
Conseil du bien-être animal, sur un recensement des espèces vendues dans les animaleries et/ou
via le commerce en ligne, évaluées selon des critères sensiblement identiques entre les régions.
Aux cinq critères utilisés pour la liste des mammifères, on a ajouté un critère de facilité de
manipulation des animaux compte-tenu de leur taille adulte. L?élaboration a été confiée à un groupe
de travail, sous l?égide du Conseil du bien-être animal de la région, dans lequel toutes les parties
étaient représentées, mais avec un poids sensiblement différent selon les régions20.
Les listes positives de reptiles ne s?appliquent qu?à des animaux nés en captivité et ne peuvent
contenir aucune espèce indigène de façon à ne pas encourager le prélèvement de spécimens dans
la nature. Bien que les critères pour fixer les listes aient été similaires dans les trois régions,
l?étendue des listes de reptiles diverge toutefois notablement, selon les compromis trouvés au sein
de groupes de travail. En Flandres, le gouvernement a adopté le 22 mars 2019 une liste de 422
17 Arrêt de la Cour du 19 juin 2008 ayant pour objet une demande de décision préjudicielle au titre de l?article 234
CE, introduite par le Raad van State, par décision du 16 avril 2007, parvenue à la Cour le 27 avril 2007, dans la
procédure Nationale Raad van Dierenkwerkers en Liefhebbers VZW, Andibel VZW contre Belgische Staat :
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:62007CJ0219
18 Arrêté ministériel du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques :
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087
19 Arrêté du 21 novembre 1997 définissant deux catégories d'établissements, autres que les établissements
d'élevage, de vente et de transit des espèces de gibier dont la chasse est autorisée, détenant des animaux
d'espèces non domestiques : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000387290/
20 Experts scientifiques, associations de protection des animaux, éleveurs et commerçants d?animaux, détenteurs
d?animaux en Flandre ; membres du groupe de travail en Wallonie, dont un commerçant terrariophile et un amateur
terrariophile non marchand
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https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:62007CJ0219
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espèces, tandis que Bruxelles-État dispose par arrêté du 26 novembre 2020 d?une liste de 402
espèces.
Le gouvernement de Wallonie avait adopté par arrêté du 10 décembre 2020 une liste plus réduite,
de 238 espèces, ainsi que 11 sauriens avec des conditions d?hébergement, et 8 tortues avec des
conditions d?hébergement et d?adhésion à un programme collectif de sauvegarde de l?espèce. Cet
arrêté du gouvernement wallon du 10 décembre 2020 a été annulé par le Conseil d?État de
Wallonie par une décision du 16 juillet 2024. Le Conseil d?État a retenu que l?arrêté attaqué
encadrait le commerce et la détention. En l?occurrence, le code wallon du bien-être animal sur
lequel le gouvernement se fondait pour légiférer en la matière n?habilite pas le gouvernement à
interdire purement et simplement la commercialisation d?animaux, mais seulement dans les lieux
publics, où une acquisition peut se révéler plus impulsive « marchés communaux, marchés
d?animaux et lors d?exposition d?animaux ».
Des procédures sont définies pour détenir des animaux hors liste positive et inscrire de
nouvelles espèces dans la liste
? Un régime dérogatoire est en place dans les trois régions. Les animaux d?espèces ou de
catégories autres que celles figurant sur cette liste peuvent en effet être détenus par des
personnes qui, soit sont en mesure de prouver qu?elles détenaient les animaux avant la
date d?entrée en vigueur de l?arrêté établissant la liste (clause d?antériorité), soit sont
agréées par le gouvernement, sur avis de la Commission des parcs zoologiques qui existe
dans chaque région.
? L?agrément délivré par le Ministre du Bien-être animal soumet alors la détention aux
compétences du détenteur ainsi qu?au respect et au maintien de conditions d?hébergement
selon les mêmes critères que ceux utilisés lors de l?établissement de la liste (cf. le
formulaire de demande d?agrément, descriptif sur les conditions d?élevage et les soins
donnés en ligne sur le site du gouvernement).
? La demande d?ajout d?une espèce à la liste positive se fait par dossier21de demande motivé,
établi selon un modèle donné, et envoyé au service du ministère du bien-être animal. Ce
dossier doit faire ressortir que suffisamment de données scientifiques objectives existent
démontrant que l'espèce concernée peut être détenue par tout le monde, même par
quelqu'un n'ayant aucune connaissance spécifique, sans risque pour le bien-être des
animaux. Dans un délai de six mois, le ministre prend une décision sur l'ajout ou non de
l'espèce dans la liste positive, sur l?avis de la Commission du bien-être animal.
Communication et contrôle
En Belgique, les autorités ont témoigné auprès de la mission qu?il a manqué une campagne de
communication auprès du public sur l?existence d?une liste positive. La communication s?est faite à
l?initiative du public, sur les réseaux sociaux notamment. Une forme de contrôle social/veille
citoyenne s?est instaurée, le public signalant les détentions illégales.
1.2.3.2 Depuis 2024, les Pays-Bas disposent d?une liste positive pour les mammifères
Le principe de la liste positive aux Pays-Bas a été introduit dans l?Animal Act en 1992. Les espèces
qualifiées d'envahissantes selon la réglementation de l'UE ont été exclues de l'évaluation car leur
détention n'est pas autorisée aux Pays-Bas. En outre, en vertu d'une autre législation antérieure,
les primates et les grands félins étaient déjà interdits de détention par les propriétaires privés et
n'ont donc pas été évalués dans le cadre de l'actuelle liste positive néerlandaise pour les
21 Formulaire de demande pour l?ajout d?une espèce à la liste positive des mammifères non détenus à des fins de
production : https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/formulaire-demande-ajout-liste-positive.pdf
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mammifères.
Un processus long a cherché à inclure l?ensemble des parties prenantes
Le processus, depuis l'inscription de la liste positive dans la loi jusqu'à l'adoption de la première
liste positive de mammifères, a duré plus de 30 ans. Pendant plus de 20 ans, les travaux pour
élaborer la liste, menés par les parties prenantes aux intérêts divergents sans l?implication de la
puissance publique ont abouti à une première liste de mammifères autorisés en 2015. Cependant,
suite à un contentieux pour conflit d?intérêt, les tribunaux ont décidé que la liste manquait
d'objectivité.
Pour l?élaboration de la liste positive de mammifères, le gouvernement des Pays-Bas représenté
par son ministère de l?agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire a donc constitué dès
2018 un comité consultatif scientifique avec le mandat de proposer en toute indépendance une
méthode d?établissement transparente fondée sur les connaissances disponibles applicable aux
animaux domestiques et non domestiques. Pour ses travaux, le comité consultatif s?est aussi
inspiré des quatre méthodes développées par les instituts de recherche, détaillées dans l?annexe
8.5.
La méthode élaborée par le comité consultatif a été validée par un comité indépendant de cinq
experts avant sa transmission à un comité de pilotage. Ce comité composé de six membres issus
du milieu académique a appliqué la méthode élaborée par le comité consultatif pour la partager
avec le Parlement en 2020 après une phase de consultation en ligne de tous les acteurs. La liste
proposée par le comité de pilotage au Ministère a été publiée mettant un terme au processus
d?élaboration qui aura duré 4 ans ; la liste positive mammifères est en vigueur depuis juillet 2024.
Une batterie de critères a été retenue pour conduire une analyse des risques
Le cadre d'évaluation est basé sur une analyse des facteurs de risque liés à la sécurité des
personnes et au bien-être animal. Les espèces ont été examinées dans leur forme "originale", ce
qui signifie que les facteurs d'atténuation possibles de certains risques tels que l'élimination des
attributs dangereux n'ont pas été pris en compte.
Trois livrables sont consultables en ligne par le public
? Une annexe reprend l?ensemble des fiches établies pour les 314 espèces analysées.
? Un site web ouvert au public reprend les éléments supra que chacun peut consulter selon
l?espèce considérée.
? La liste des animaux pouvant être détenus sans condition de formation/déclaration est
réduite à 29 espèces de mammifères dont 18 espèces domestiques et 11 non
domestiques. Les experts avaient retenu une liste de 28 espèces à laquelle le ministère a
rajouté le loir des jardins asiatique, placé finalement en classe de risque faible considérant
qu?il n'existait pas de preuve scientifique pour son classement dans les classes de risque
supérieures.
Des dérogations sont prévues par la loi
Bien que 29 espèces de mammifères aient été inscrites sur la liste, il est possible d'obtenir une
dérogation dans quatre situations.22
22
? Lorsqu'une personne était en possession de l'animal avant l'entrée en vigueur de la liste.
? Deux espèces de cerfs hors liste positive peuvent être conservées par leurs détenteurs et être reproduites à
titre dérogatoire, suite à un lobbying auprès des décideurs politiques.
? Transit par un port et/ou un aéroport pour permettre le commerce.
? Détention dans les zoos, refuges laboratoires et chez des vétérinaires dans le cadre de soins aux animaux.
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La politique de communication est résolument transparente
La mise en ligne des résultats contribue à une information exhaustive et transparente du public
comme des professionnels, ce qui devrait prévenir les recours en contentieux. Les Pays-Bas sont
aussi engagés dans l?exercice de liste positive pour les reptiles mais en incluant des représentants
d?associations d?éleveurs professionnels et amateurs qui disposent d?une expérience avérée et
donc utile pour une analyse objective.
1.2.3.3 Les démarches belge et néerlandaise s?appuient sur des principes communs
? adopter une approche scientifique basée sur la recherche et documentée ;
? procéder suivant une analyse des risques, aboutissant aux Pays-Bas, à une notation de
chaque espèce au regard de sa capacité à être détenue en captivité par des particuliers sans
compétence éprouvée ;
? faire preuve d?objectivité et d?opérationnalité ;
? aboutir à des résultats binaires ne souffrant pas de régime d?exception, lisibilité de la liste ;
? retenir le principe de précaution ;
? faire peser la charge de la preuve au requérant en cas de demande d?ajout ;
? veiller à la répétabilité de la méthodologie quels que soient les taxons en recourant à des
experts indépendants ;
? favoriser la prise de décision par consensus ;
? informer et communiquer en toute transparence.
1.2.4 D?autres États en Europe disposent d?une liste positive
1.2.4.1 Le Luxembourg a suivi l?exemple de la Belgique pour les mammifères
Une liste limitée pour les mammifères est en vigueur
Le 6 juin 2018, la Chambre des députés a adopté à l'unanimité la nouvelle loi sur la protection des
animaux. L'ancienne loi datait du 15 mars 1983. La nouvelle loi promulguée le 27 juin 2018 repose
sur la reconnaissance juridique de l?animal comme un être vivant doué de sensibilité et dont la
dignité et la sécurité doivent être respectées. Elle introduit les "listes positives" : « Mis à part les
animaux énumérés sur une liste, toute détention d?animaux est interdite. Un règlement grand-ducal
définit la liste des animaux autorisés ». Ainsi seule la détention d'animaux énumérés sur la liste est
autorisée au Luxembourg. Si une personne possède ou souhaite détenir un animal ne se trouvant
pas sur la liste, elle doit introduire une demande auprès du ministre.
Mais la loi ne comporte pas de dispositions relatives à l?évolution de la liste, et il n?y a pas de comité
scientifique instauré pour élaborer et pour actualiser la liste positive. L?élaboration des listes des
espèces animales autorisées à être détenues relève principalement de l?analyse de l?administration
compétente qui est le service du bien-être animal à la Division contrôle santé et bien-être animal
du Ministère de l?agriculture, de l?alimentation et de la viticulture. Le règlement grand-ducal du 16
novembre 2018 fixe trois listes des espèces animales autorisées et les modalités particulières des
demandes d?autorisation de détention (cf. annexe 5).
Des dispositions dérogatoires sont prévues par la loi et le règlement de 2018
La détention d?animaux autres que ceux désignés par la liste est autorisée dans trois cas (cf.
annexe 5).
L?autorisation fixe les conditions particulières de détention et d?identification de ces animaux
Les critères qui sont examinés pour l?octroi d?une autorisation de détention sont identiques à ceux
utilisés pour établir la liste :
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? Les animaux sont faciles à détenir et à héberger compte tenu de leurs besoins
physiologiques, éthologiques, nutritionnels et écologiques.
? Les animaux ne représentent pas de danger pour la santé de l?homme compte tenu de leur
agressivité ou degré de venimosité.
? L?hébergement, les soins prévus et les connaissances en la matière du propriétaire ou du
détenteur doivent offrir suffisamment de garanties pour assurer le bien-être des animaux
concernés.
1.2.4.2 Depuis 2023, la Lituanie dispose d?une liste positive pour les mammifères
La loi sur la faune sauvage ? article 8.2, en date du 6 novembre 1997, ouvre la possibilité de
détention en captivité sans formalités d?animaux sauvages d?espèces non protégées. Les règles
d?utilisation de la faune sauvage, en particulier les règles relatives à la détention en captivité sont
fixées par l?arrêté du ministre de l?environnement en date du premier août 2023, entré en vigueur
le premier novembre 2023, en application de la loi sur la faune de 1997.
La liste des mammifères d?espèces non domestiques dont la captivité est autorisée sans formalité
annexée à l?arrêté de 2023 compte 19 taxons. Pour les autres espèces de mammifères autorisées
à être détenues et élevées en captivité 23 , l?élevage nécessite un permis et les conditions
d?hébergement sont règlementées.
Cet arrêté fixe de plus la liste des espèces de mammifères domestiques. Il détermine en outre les
conditions de détention et d?hébergement des animaux de la faune sauvage. Une procédure est
définie pour détenir des animaux sauvages en captivité hors liste positive : comme dans les autres
pays possédant une liste positive, un principe d?antériorité est admis pour les détenteurs d?animaux
d?espèces ne figurant pas sur la liste positive.
Un permis de garder des animaux sauvages en captivité hors liste positive peut également être
délivré par le Département des licences relatives aux espèces sauvages de l'Agence de protection
de l'environnement après examen de plusieurs critères.24 Comme dans plusieurs pays, des frais
d'État sont perçus pour la délivrance de permis de détention d'animaux sauvages en captivité
conformément à la procédure établie par la loi sur les frais de la République de Lituanie.
1.2.5 L?Espagne a légiféré sur une liste positive et travaille à sa définition
La loi espagnole sur le bien-être animal, promulguée le 28 mars 2023 établit « un cadre juridique
uniforme à l'échelle nationale pour la protection, les droits et le bien-être des animaux de
compagnie ainsi que des animaux sauvages en captivité ». Elle inclut la création d'une "liste
positive" d?animaux pouvant être détenus comme animaux de compagnie. Elle prévoit ainsi que
d?ici le 29 septembre 2025 le gouvernement approuvera le règlement qui élabore la liste positive
des animaux sauvages pouvant être détenus comme animaux de compagnie. Les chiens, chats et
furets sont actuellement acceptés comme animaux de compagnie. S?agissant d?autres espèces
actuellement détenues chez les particuliers, la loi précise qu?il appartiendra à un Comité
scientifique et technique pour la protection et les droits des animaux de déterminer les animaux
domestiques ainsi que sauvages pouvant figurer dans cette liste positive. Ce comité se réunira
annuellement pour vérifier les progrès scientifiques et traiter de sujets techniques en lien avec la
23 Mara de Patagonie, bison d?Amérique du Nord, bison d?Europe, bouquetin des Alpes, bouquetin d?Asie, chevreuil
d?Europe, daim, cerf élaphe, cerf sika, cerf du père David, guanaco, vigogne, bouquetin, mouflon, sanglier.
24 · Les exigences en matière de bien-être animal - conditions naturelles d'habitat, possibilités de reproduction,
caractéristiques biologiques et éthologiques de l?espèce - et la complexité de les garantir en captivité, l'état
écologique des animaux sauvages, la dynamique des populations et leur importance à l'échelle internationale, les
menaces possibles pour la vie et la santé humaine, l'éventuelle invasion d?écosystèmes naturels et le risque de
perturbation en cas de fuite.
· La taille et les autres paramètres des enclos, volières ou autres structures et le nombre d'individus prévus.
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liste, qui comprendra plusieurs sous-listes, classées par taxons et élaborées indépendamment :
mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés.
Ne seront pas inclus dans la liste les animaux appartenant à des espèces dont le caractère
envahissant est certain sur le territoire, qui présentent des risques pour la santé ou la sécurité des
personnes ou des autres animaux. Les espèces pour lesquelles il existe des doutes quant à la
possibilité de les entretenir et de les soigner correctement en captivité et les espèces sauvages
protégées ne seront pas non plus autorisées. Un décret définira la procédure d'inclusion/exclusion
et de mise à jour de la liste. Le Comité scientifique et technique sera consulté par le Ministère des
droits sociaux, de la consommation et de l'Agenda 2030 pour les demandes d'inclusion des
différentes espèces. L'avis des ministères compétents en matière de transition écologique, de défi
démographique, ainsi que d'agriculture, de pêche et d'alimentation, sera également sollicité. La
procédure de consultation, tant du Comité que des ministères, pourra être initiée d'office ou à la
demande de toute administration publique, d'une entité de protection animale ou d'une association
publique ou privée. Ainsi, depuis l?entrée en vigueur de la loi et jusqu?à la publication de la liste
positive, il n?est pas possible de détenir comme animal de compagnie un certain nombre
d?espèces25. Les personnes possédant déjà un animal répondant à ces caractéristiques devaient
en informer les autorités compétentes dès l?entrée en vigueur de la loi.
La procédure d?élaboration de la liste positive des animaux d?espèces sauvages conservées en
captivité est en cours de discussion. Si la loi prévoit que d?ici au 29 septembre 2025, le
gouvernement approuvera, par arrêté royal, sur rapport conjoint des ministères de l?environnement
et de l?agriculture, la procédure d?élaboration des listes de mammifères, oiseaux, reptiles,
amphibiens, poissons et invertébrés qui feront partie de la liste positive des animaux de compagnie,
la parution de cet arrêté relatif à la procédure a été retardée. En effet, la composition et le mandat
du Comité scientifique et technique sont actuellement en cours de discussion. Dans une volonté
de consensus, il est prévu d?ouvrir ce comité à des personnalités non scientifiques. Il aura à
examiner les propositions préliminaires de listes établies par des groupes de travail. Il devra de
plus définir les conditions matérielles d?élevage et de détention des animaux des espèces figurant
sur la liste positive et les modalités de leur identification. Le gouvernement prévoit que la liste des
mammifères sera approuvée d?ici le 29 septembre 2026, et les autres listes d?ici le 29 mars 2028.
1.3 La comparaison des listes disponibles dans les pays en Europe
montre une diversité d?approches
À l?annexe 7 figure un tableau comparant les listes positives de taxons autorisés à la détention
comme animal de compagnie dans différents pays d?Europe, dont on peut retenir :
? Une grande hétérogénéité dans les listes en matière de taxons puisqu?on peut trouver dans
des listes des familles, des espèces comme des variétés et des hybrides.
? Toutes les listes retiennent ? quand elles ne se limitent pas à ? des critères de bien-être
animal et de santé publique.
? Aucun pays ne dispose de liste restreinte aux seuls animaux non domestiques autorisés à
la détention sans formalités, la définition et la liste des animaux domestiques étant une
particularité française et lituanienne.
25 · arthropodes, poissons et amphibiens dont la morsure ou le poison peut présenter un risque grave pour l'intégrité
physique ou la santé des personnes et des animaux ;
· reptiles venimeux et toutes les espèces de reptiles pesant plus de 2 kg à l'âge adulte, à l'exception des chéloniens ;
· tous les primates ;
· mammifères sauvages pesant plus de 5 kg à l?âge adulte ;
· espèces incluses dans d'autres réglementations sectorielles au niveau de l'État ou de l?Union européenne qui
empêchent leur possession en captivité, c?est-à-dire les espèces de l?annexe I de la CITES.
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? Les listes positives de mammifères non domestiques publiées sont très réduites : entre 11
et 20 espèces selon les pays et constituées à 90% par des muridés.
? Certaines listes mélangent les espèces pouvant être détenues avec ou sans formalités. On
s?aperçoit que les pays au-delà de la définition de la liste dans une loi ont pu ensuite
préciser les conditions complémentaires d?application dans des instructions internes.
? Les mammifères et reptiles sont les premiers chantiers engagés tandis qu?aucun pays n?a
encore réglementé la détention des oiseaux, amphibiens, poissons et invertébrés.
L?hétérogénéité relevée entre les initiatives des pays plaide pour une approche harmonisée telle
qu?engagée par la Commission européenne mais en souligne dans le même temps les limites et
les défis.
1.4 Les méthodologies suivies pour l?élaboration des listes sont
diverses
Une présentation détaillée de cinq méthodes documentées est faite en annexe 7. Ces méthodes
ont été développées chronologiquement, les approches définies pour une méthode s?inspirant des
précédentes. Elles sont issues, pour certaines, de travaux universitaires aux États-Unis.
Le système de liste positive est très ancré dans le contexte politique, économique, administratif et
social du pays dans lequel il est mis en place. Ainsi, il ne peut y avoir un système unique identique
applicable à tous les pays. Cependant, les différentes méthodologies développées successivement
pour aboutir à la méthode aujourd?hui en place aux Pays-Bas pour l?élaboration et la révision de la
liste positive de mammifères, pourront inspirer utilement l?exercice à conduire en France.
De la revue des différentes méthodologies pour l?élaboration et la révision de listes positives, on
retiendra que :
? elles reposent toutes sur des travaux universitaires excluant les parties prenantes
professionnelles comme amateurs ;
? elles appliquent leur méthode sur quelques espèces pour les tester, sans aller jusqu?à
l?élaboration des listes couvrant l?ensemble du règne animal ;
? elles s?appuient sur une batterie de critères dominée par le bien-être animal et les risques
zoonotiques ;
? elles rassemblent des données et références scientifiques pour une information juste et
accessible pour les particuliers usagers ;
? elles ne retiennent aucune référence à d?éventuels quotas de spécimens d?espèces ;
? la finalité de la détention (donc le choix et la pondération des critères) varie selon qu?elle
concerne la commercialisation de l?espèce détenue ou le seul agrément du détenteur.
1.5 La Commission européenne a lancé plusieurs études26
1.5.1 Un rapport sur l?impact socio-économique est attendu en 2025
L?association Eurogroup for animals a répondu à un appel d?offres de la Commission européenne,
concernant la réduction de la demande d?animaux sauvages exotiques. Elle fait partie du
consortium retenu dans le cadre de cet appel d'offres.
26 Par ailleurs, une étude indépendante est menée par l?association néerlandaise AAP sur la méthodologie
d?élaboration d?une liste positive sur la base de l?expérience néerlandaise. Il s?agit d?un projet de développement
méthodologique objectif et non discriminatoire basé sur des critères d?évaluation de risque. L?objectif est ici de
développer une méthodologie complète que les États membres pourront reprendre pour les listes positives basées
sur différents critères. Ce travail engagera des experts scientifiques. Des livrables facilitant la mise en oeuvre seront
fournis tels qu?un guide d?utilisation et du matériel de formation.
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Le premier volet de cette étude est prospectif et basé sur deux scénarios de liste positive. Il
examine les impacts possibles sur différents coûts cachés.
Le deuxième volet s?intéresse aux impacts auxquels les parties prenantes ont été confrontées dans
les cinq pays qui ont mis en place une liste positive mammifères et/ou reptiles. La majorité des
revenus commerciaux proviendrait finalement d?un petit nombre d?espèces, dont la plupart figurent
sur la liste positive. Ce volet s?intéresse au nombre d'espèces et d'individus qui font l?objet de
commerce, associés aux différents coûts et a comporté des entretiens avec un nombre limité de
parties prenantes pour recueillir des informations sur leurs expériences. Les premières
constatations ont été présentées au Parlement européen le 28 novembre et un résumé exécutif
est repris en annexe 9
1.5.2 Une vaste enquête menée auprès de l?ensemble des États
membres porte sur la faisabilité et la valeur ajoutée d?une liste
positive européenne
L?étude de la Commission européenne engagée en 2023 est coordonnée par la Direction générale
de l?environnement en partenariat avec la DG SANTE. Les livrables sont attendus par la
Commission en mai 2025 et des points d?information réguliers sont faits à différents groupes de
représentants des États membres l?UE dans le cadre de la CITES.
L?étude doit s?appuyer sur les meilleures données scientifiques disponibles et porter sur les
objectifs politiques interdépendants liés à la libre circulation des biens au sein du marché intérieur
de l?UE, au bien-être des animaux, à la santé publique, y compris le risque de zoonoses, aux
espèces exotiques envahissantes, à la protection de la biodiversité et au commerce d?espèces
sauvages. L?étude examine également les mesures alternatives à une liste positive et le fondement
juridique d?une réglementation au niveau de l?UE afin de vérifier la compatibilité avec les traités et
les règlements existants. Dans l?attente de l?analyse de faisabilité axée sur le fondement juridique
et la valeur ajoutée d?une liste positive au niveau de l?UE, la DG ENV estime qu?il lui semble
prématuré d?envisager une liste européenne commune à tous les pays. Le prolongement de l?étude
en cours pourrait plutôt se traduire par une harmonisation des critères et une méthode d?élaboration
des listes positives nationales au sein de l?Union selon des principes. L?étude a été confiée au
bureau d?étude RPA-Europe spécialisé dans l?analyse économique et l'évaluation socio-
économique des politiques publiques et des stratégies des entreprises, notamment sur les
questions environnementales.
1.6 La mission s?est intéressée au cadre légal de la détention et de
l?élevage du sanglier dans des États membres
En Europe, dans la majorité des pays pour lesquels la mission a pu avoir accès à la réglementation
spécifiques auprès des services d?État27 (cf. annexe 8), il est nécessaire de détenir une autorisation
spécifique pour élever un ou plusieurs sangliers. Cette exigence s?applique qu?il s?agisse d?animaux
détenus par des professionnels ou par des particuliers. Certains pays peuvent interdire strictement
la détention de sangliers par des particuliers. À cela plusieurs raisons :
? Le bien-être animal : respect des besoins spécifiques en termes d?espace et d?interactions
sociales notamment.
? La sécurité publique : les animaux sont dangereux notamment à l?âge adulte.
? La santé publique vétérinaire : surtout depuis la réintroduction de la peste porcine africaine
sur le continent européen en 2007, via la Géorgie, la maladie n?a cessé de se propager.
27 Dans huit pays, les autorités en charge de l?environnement ont été consultées directement : En Belgique, les
régions de Wallonie, Flandres et Bruxelles-État ; Luxembourg, Lituanie, Pays-Bas ; Danemark, Norvège ; Espagne ;
Écosse.
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En 2023, 14 États membres ont été touchés par la peste porcine africaine, avec de
nombreux foyers chez les sangliers28 et dans les élevages de porcs domestiques.
Dans les pays disposant d?une liste des espèces autorisées à être détenues comme animaux de
compagnie pour les mammifères, l?espèce sanglier figure dans les listes des trois régions en
Belgique et en Lituanie. Toutefois, les animaux ne peuvent être prélevés dans la nature et doivent
provenir d?un élevage. Leur détention est également soumise à un permis.
En France, la détention d?un marcassin par des particuliers est autorisée sous conditions
En France, le cadre réglementaire interdit également strictement le prélèvement dans le milieu
naturel d?animaux appartenant à des espèces chassables, sauf si les personnes qui pratiquent ce
prélèvement bénéficient d?une autorisation préfectorale. Cette autorisation est prévue pour
répondre à des finalités telles que la conservation, des études scientifiques, le relâcher en enclos,
mais pas pour ce type de situation. Le sanglier est une espèce chassable29, aussi classée dans la
liste des animaux « dangereux » par l'arrêté du 21 novembre 1997, et reprise à l'annexe 2 de
l?arrêté du 8 octobre 2018, c?est-à-dire autorisée à la détention dans un établissement,
professionnel ou amateur, dont le responsable possède un certificat de capacité.
La détention de l?espèce sanglier dans la limite d?un seul spécimen fait toutefois l?objet d?un
traitement dérogatoire encadré et relève du régime de la déclaration, l?origine licite et les conditions
d?hébergement de l?animal devant être vérifiées par l?Office français de la biodiversité avant de
valider la déclaration.
Ce cadre dérogatoire a notamment pu ouvrir à des personnes la possibilité de conserver un
marcassin orphelin, ou présumé tel, recueilli dans la nature par compassion, et de l?élever sans
devoir solliciter, ni un certificat de capacité ni une autorisation d?ouverture, mais grâce à une
autorisation accordée a posteriori par le préfet au titre de l?article L. 424-11 du code de
l?environnement. L?autorisation préfectorale a permis de régulariser certaines situations, même si
la demande de prélèvement et la déclaration de détention ne pouvaient être déposées
préalablement à l?entrée en possession de l?animal. L?animal a alors été marqué par un vétérinaire
en application des dispositions de l?annexe 1 de l?arrêté ministériel de 2018. Quelques marcassins
détenus par des associations ou par des particuliers ont d?ailleurs été ensuite enregistrés par des
vétérinaires dans les fichiers I-Fap30 et Vétonac. Il est à craindre que ces situations soient en fait
plus fréquentes, du fait notamment de l?importance des populations de sangliers31.
Lorsque le préfet est amené à refuser la demande de détention de l?animal à des fins de compagnie,
pour des raisons de santé humaine ou animale ou pour des motifs liés à la sécurité, cette décision
peut parfois être incomprise et fortement médiatisée32 avec une mobilisation conséquente des
28 EFSA Journal. 2024 : https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2024.8809
29 AM du 26 juin 1987 fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée (modifié par l?article 1 de
l?arrêté du premier mars 2019. https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000296288
30 I-Fap : Site national d?identification de la faune sauvage protégée, tenu par le SNVEL : https://www.i-fap.fr/.
Fermé depuis le 15 février 2025 et remplacée au premier semestre 2025 par une nouvelle plateforme dédiée à
l'enregistrement des animaux. Vetonac : fichier d'identification des nouveaux animaux de compagnie créé à
l?initiative de la profession vétérinaire.
31 L?association Vida, créée en 2014, spécialisée dans l?accompagnement de la prise en charge des sangliers
imprégnés par l?homme, reçoit chaque année une trentaine d?appels de personnes qui souhaitent régulariser
administrativement la détention d?un sanglier recueilli.
32 Exemples : Affaire "Rillette" : en 2023, une habitante de l'Aube a recueilli un marcassin nommé "Rillette". Malgré
ses démarches pour régulariser la situation, les autorités ont refusé l'autorisation de détention, invoquant des
risques sanitaires et de sécurité, liés à la nature sauvage de l'animal. Affaire "Toto" : Un sanglier nommé "Toto" a
été recueilli par une famille du Pas-de-Calais après avoir été blessé lors d'une battue. Le préfet a ordonné sa saisie,
estimant la détention illégale. En juin 2024, le parquet d'Arras a requis son euthanasie, décision confirmée par la
Cour d'appel de Douai, avant d'être annulée en juillet 2024. Le tribunal n'a cependant pas statué sur le devenir de
l'animal
PUBLIÉ
https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2024.8809
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000296288
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agents de l?État. Il ne reste en effet bien souvent que deux options quant au sort de l?animal, le
relâcher de sanglier dans la nature ne pouvant se faire qu'à partir d'un centre de soins : le
placement dans un établissement autorisé ou l?euthanasie ? mal perçue par le public ? qui
soulèvent des questions logistiques et éthiques, et souvent de réelles difficultés de mise en oeuvre.
La mission a noté que le maintien de ce régime dérogatoire est perçu comme souhaitable par la
plupart des interlocuteurs, mais ceux-ci regrettent toutefois des appréciations diverses de la part
des services de l?État quant à la situation et aux suites légales et techniques qui peuvent y être
données. Enfin, les associations de protection des animaux souhaiteraient qu?il y ait plus de refuges
afin de placer ces animaux et que les initiatives privées pour en créer ne se voient pas opposer
parfois un refus de principe de la part des services de l?État.
Afin de faciliter le règlement de ce type de situation, la question se pose d?un possible renforcement
des dispositions figurant dans l?arrêté du 8 octobre 2018 visant à interdire strictement la détention
d?un sanglier qui aurait été prélevé dans le milieu naturel, mais, cette disposition fermerait toute
possibilité au préfet d?interagir, ou encore l?autorisation par l?autorité administrative de l?entrée en
possession par un particulier dès le premier animal s?il vérifie les conditions du code de
l?environnement. 33 Pour autant, un durcissement de la réglementation ne permettrait pas de
prévenir les cas sporadiques d?entrée en possession d?un très jeune animal en situation de
détresse et encore moins de conduire avec efficience ce type de cas à une issue satisfaisante.
La mission préconise de maintenir voire de renforcer l?approche encadrée et responsabilisante de
ces situations
Le cadre des articles L.413-2 et L.413-3 du code de l?environnement est susceptible de dissuader
toute « adoption » à la légère et de limiter le risque de la clandestinité en exigeant des critères
stricts. Ces dispositions pourraient donc être mobilisées dès la détention d?un seul spécimen pour
exiger des standards rigoureux dans les cas où une « adoption » serait envisagée par le préfet.
Une expertise des situations de ce type recensées dans les départements ces dernières années,
sur les plans juridique et du retour d?expérience sur les circonstances, la gestion et les solutions
trouvées, ainsi qu?une réelle évaluation des risques, pourraient être utiles afin de :
? produire un guide à l?intention des préfets pour les aider à procéder à l?évaluation des
situations, diffuser la jurisprudence, préciser les conditions techniques principales pour
encadrer la détention, faciliter le placement éventuel dans un établissement autorisé et
harmoniser l?examen des demandes de création de sanctuaires pour cette espèce ;
? responsabiliser les demandeurs en imposant des conditions strictes et renforcer la
sensibilisation de la population à la législation existante et aux enjeux associés à la
détention. Inciter les citoyens à s?abstenir de tout contact avec un animal sauvage esseulé
pour éviter l?imprégnation ;
? éventuellement et après analyse, renforcer le cadre légal en soumettant la détention à
autorisation dès le premier animal détenu.
33 · Certificat de capacité obligatoire : les particuliers doivent prouver qu'ils possèdent des compétences spécifiques
pour assurer le bien-être de l?animal et garantir sa sécurité ainsi que celle des personnes environnantes.
· Autorisation préfectorale d?ouverture : une autorisation préfectorale serait nécessaire pour valider les conditions
d?accueil et d?élevage.
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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2 En France, le processus d'élaboration pourrait s?inspirer
des expériences belge et néerlandaise avec une
approche élargie « Une seule santé »
Alors que les interactions notamment d?attachement affectif avec les animaux font partie de
l?histoire des sociétés humaines depuis des millénaires et sur tous les continents, à travers la
chasse puis le processus de domestication, nos liens à l?environnement tendent à s?appauvrir
drastiquement avec le niveau de développement techno-industriel, pour se résumer souvent à une
logique d?exploitation. La loi de 2021, dont une des ambitions affichées est de « conforter le lien
entre les animaux et les hommes », vient d?une certaine manière rééquilibrer ce rapport au vivant
grâce à une relation plus saine à l?animal.
Pour mettre en place la liste positive34, la mission propose un processus d?élaboration fondé sur la
science, tel que voulu par la loi, mais aussi tourné vers la société. Son acceptation y compris par
les filières commerciales qui seront indirectement impactées reposera en effet sur la transparence
et le dialogue avec des experts reconnus des besoins de ces animaux en captivité, en tenant
compte et rendant publics leurs conflits d?intérêts, pendant toute la phase de construction de la
liste positive. La communication et la pédagogie autour de la liste positive et de ce que signifie
détenir et élever un ou plusieurs animaux d?espèce sauvage, même nés en captivité, seront ensuite
déterminantes pour sa mise en oeuvre.
À noter qu?il n'existe pas de données publiques précises quant au nombre total de détenteurs
d?espèces non domestiques en France et aucune enquête précise sur les espèces vendues et/ou
détenues. Les enquêtes menées par des observatoires de la consommation, tels que
l'Observatoire Cetelem, se concentrent principalement sur les animaux de compagnie traditionnels,
comme les chiens et les chats, et sur des aspects tels que le bien-être animal.
Selon la fédération des fabricants d?aliments pour chiens et chat, oiseaux et autres animaux
familiers, 61% des français détiendraient un animal de compagnie. Le nombre total d?animaux de
compagnie a été multiplié par 2,5 depuis 1976 pour atteindre 75 millions, dont 29,8 millions de
poissons, 3,7 millions d?oiseaux, 3,7 millions de petits mammifères et 2,5 millions d?animaux de
terrariums.
2.1 La jurisprudence européenne doit guider la rédaction du futur
décret d?application de la loi et sa mise en oeuvre
La loi du 30 novembre 2021 stipule qu?un décret précisera les modalités d?application de l?article L.
413-1 A. Au regard de la jurisprudence européenne, le décret devra ainsi définir plusieurs aspects
essentiels. Les critères de sélection des espèces concernées, ainsi que le processus d?élaboration
et de révision de la liste, devront être précisés. Il détaillera également la procédure à suivre pour
la demande de retrait ou d?ajout des animaux à la liste, en précisant les étapes administratives à
respecter. Enfin, une procédure dérogatoire sera mise en place pour les animaux acquis avant la
publication de la liste, afin d?assurer la conformité de leur statut avec les nouvelles dispositions
légales.
Concernant tout d?abord les critères de sélection des espèces, la direction des affaires juridiques
du ministère de la transition écologique, sollicitée par la mission, souligne (cf. annexe 4)
34 Dans cette partie 2 consacrée à la future liste française, les termes « liste positive » sont employés au singulier
bien qu?ils puissent recouvrir plusieurs listes d?espèces (regroupées par taxon) successives. Par ailleurs la liste
positive au sens de la loi française est envisagée dans cette partie comme correspondant à la liste des espèces
non-domestiques autorisées à la détention pour la compagnie ou l?agrément sans formalité particulière à accomplir
pour les détenteurs
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l?importance de garantir que les critères utilisés pour établir la liste des animaux non domestiques
soient à la fois objectifs et non discriminatoires, conformément à la jurisprudence européenne. La
formulation de l'article L. 413-1 A du code de l?environnement, en précisant qu'une « enquête
approfondie sera conduite par le ministre chargé de l'environnement sur la base de données
scientifiques récentes », ne semble pas suffisante pour garantir la transparence et la non-
discrimination des critères appliqués.
Le décret devra donc aborder ces critères de manière plus précise. Il devrait à la fois décrire les
critères essentiels de manière détaillée et explicite, et aussi préciser comment ces critères seront
définis et appliqués de manière objective, en s'appuyant sur des données scientifiques de qualité,
pour respecter les principes de transparence et de non-discrimination, afin de garantir que le
processus est conforme aux exigences juridiques et à la jurisprudence européenne.
La DAJ précise que, selon l?article L. 413-1 A du code de l?environnement, toute personne, qu'elle
soit physique ou morale, peut demander l'inscription ou le retrait d'une espèce d'animal non
domestique sur la liste. Cette demande doit recevoir une réponse motivée du ministre chargé de
l'environnement, dans un délai de six mois avant la révision de la liste. En cas de refus, un recours
devant le juge administratif est possible. Le III de l'article semble ainsi répondre aux exigences de
la cour de justice en garantissant une procédure claire, accessible et pouvant être menée dans
des délais raisonnables, avec la possibilité de contester un refus motivé devant les tribunaux.
Cependant, bien que le III de l?article précise que le refus doit être motivé, il ne précise pas les
motifs exacts qui justifieraient ce refus. Or ceux-ci devront nécessairement se rapporter à la réalité
du risque que présente la détention de spécimens de l?espèce concernés pour la sauvegarde des
intérêts et exigences que poursuit la loi, ce risque devant être apprécié sur la base d?« une
évaluation approfondie », établie « à partir des données scientifiques disponibles les plus fiables
et des résultats les plus récents de la recherche internationale », l?absence de certitude quant à
l?existence ou la portée du risque envisagé pouvant toutefois justifier un refus, si « la probabilité
d?un dommage réel pour la santé des personnes ou des animaux ou pour l?environnement persiste
dans l?hypothèse où ce risque se réaliserait ».
2.2 Le processus séquentiel proposé s?appuie sur une évaluation
scientifique des risques
Tirant enseignement des expériences belge et néerlandaise conduites dans le cadre de la
jurisprudence européenne ainsi que des entretiens avec plusieurs interlocuteurs spécialisés en
France, la mission propose dans cette partie une organisation et un processus pour définir une
liste positive.
2.2.1 Une instance de gouvernance interministérielle pilote le dispositif
de mise en place de la liste positive et le processus séquentiel de
sélection des espèces
Compte tenu de la multiplicité des enjeux associés, la liste positive devra nécessairement mobiliser
les services de différents ministères. Cette collaboration interministérielle existe déjà avec les
ministères en charge de la recherche et de l?agriculture dans le cadre des instances actuelles, et
devrait associer le ministère de la santé dans la gouvernance de l?ensemble du processus, au sein
d?un comité de pilotage interministériel.
Le processus séquentiel proposé s?inscrit dans un dispositif plus large de l?élaboration et de
l?actualisation de la liste. Il s?inspire de l?expérience néerlandaise ainsi que de la méthode
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développée par l?ANSES de hiérarchisation des maladies animales qui constitue une référence35.
Il fait intervenir deux étapes principales : la définition et combinaison d?une batterie de critères puis
la sélection des espèces.
La sélection des espèces peut elle-même être séquentielle, en traitant les taxons suivant le degré
de priorité par rapport à une évaluation globale de la situation en France des risques liés à la
détention des animaux non domestiques, ou être menée par plusieurs groupes spécifiques en
parallèle.
Figure 1. Dispositif de mise en place d?une liste d?espèces intégrant le processus
séquentiel de sélection des espèces.
2.2.2 Les critères retenus s?inscrivent dans un cadre « Une seule santé »
Dans une approche « Une seule santé » qui se préoccupe des risques, en matière de santé
publique, de santé et bien-être animal, de santé des écosystèmes, liés à la détention d?animaux
non-domestiques pour la compagnie ou l?agrément, les critères à appliquer aux listes d?espèces à
35 Suite aux États généraux du sanitaire de 2010, l?Anses a été saisie par le ministère chargé de l?Agriculture pour
développer une méthode de hiérarchisation des maladies animales présentes sur le territoire métropolitain ou
susceptibles d?y être introduites, et de l?appliquer pour les différentes espèces d?élevage, à la lumière des données
disponibles. L?Anses a ainsi développé un premier outil de hiérarchisation qu?elle a appliqué à une liste de 103
maladies pour les filières dites « majeures », puis une deuxième méthode simplifiée destinée à la hiérarchisation
des maladies animales de filières dites « mineures » ou pour lesquelles les données disponibles sont peu
nombreuses : https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-
disponibles-en-ligne
PUBLIÉ
https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-disponibles-en-ligne
https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-disponibles-en-ligne
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examiner - pour déterminer si elles peuvent figurer sur la liste positive - sont les suivants :
? Risque pour le bien-être animal du fait des caractéristiques physiques, dont l?espérance de
vie de l?espèce, et/ou des besoins biologiques de l?animal. Les animaux doivent être
capables d'exprimer une gamme normale de comportements naturels clés spécifiques. Les
manifestations de conséquences comportementales et physiques négatives anormales ou
liées au stress en captivité doivent être absentes ou rares. Les caractéristiques
nutritionnelles, thermiques, environnementales, spatiales et les exigences en matière
d?aménagement sont connues et peuvent être satisfaites de manière complète et simple.36
? Santé et sécurité publiques : il n'existe aucune menace tangible pour le public de zoonose,
d?empoisonnement, d?envenimation ou de blessure :
o les risques zoonotiques du fait de la proximité phylogénétique avec l?humain ou de
spécificités immunitaires facilitant le portage et/ou l?expression de pathogènes sont
considérés avec attention, en référence aux alertes des scientifiques de l?IPBES
((Intergovernmental Sciences-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem
Services : la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la
biodiversité et les services écosystémiques)37, de la communauté médicale et
vétérinaire 38 et des organisations non gouvernementales (ONG) 39 , renforcées
depuis 2020 et la pandémie de Covid-1940 ;
o la taille de l?animal à l?âge adulte est prise en considération, en complément de la
réglementation qui définit une liste d?espèces dangereuses41.
? Santé animale : le risque de transmission de maladies infectieuses et parasitaires aux
espèces domestiques et sauvages, risque favorisé au même titre que la progression des
zoonoses par le commerce et le transport des animaux de compagnie, est évalué.42
? Protection de l'environnement et biodiversité :
36 La science du bien-être animal s?intéresse de plus en plus à la promotion d?expériences conduisant à un état
mental positif, autrement dit à l?épanouissement de l?animal grâce au développement de compétences et résilience.
Au-delà de la garantie d?une bonne santé physique et de la prévention et l?atténuation du mal-être, il s?agit d?assurer
aux animaux des gratifications en leur proposant des choix, en leur donnant la possibilité de poursuivre activement
des objectifs et d?atteindre des résultats, en tenant compte des besoins de l?espèce mais aussi en s?adaptant au
tempérament des individus. Biology letters, A consensus on the definition of positive animal welfare, Rault et al.
2025 https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2024.0382
37 Rapport d?experts sur pandémies et biodiversité, IPBES, 2020 : https://www.ipbes.net/fr/node/37490
38 Avis de l?Académie nationale de médecine. Risques zoonotiques et traumatiques liés aux contacts des enfants
avec les animaux de compagnie non traditionnels, Angot, Bachy and al., 2024 : https://www.academie-
medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-
non-traditionnels-acnt/
39 Le commerce illégal de faune sauvage dans l?Union européenne menace la santé publique, Halbax, 2021 :
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-
publique-appel-decideurs-politiques/
40 La prévention de ces risques, dont le retentissement économique et social peut être majeur, passe par la
régulation du commerce des animaux sauvages et l?exclusion des espèces à haut risque de maladie présentes sur
le marché européen, l?un des principaux consommateurs d?animaux sauvages commercialisés légalement comme
animaux de compagnie. Des échanges légaux à des fins de compagnie peuvent être sources de dissémination
d?agents pathogènes, comme le virus de la variole « du singe » introduit en 2003 aux États-Unis par le commerce
de rats géants de Gambie qui ont infecté des chiens de prairie captifs, espèce endémique dans le pays. Le Center
for disease control a depuis interdit l?importation de rongeurs africains et la vente de chiens de prairie. Source :
IPBES 2020, groupe d?experts sur les pandémies https://www.ipbes.net/fr/node/37490
41 Arrêté du 21 novembre 1997 définissant deux catégories d'établissements, autres que les établissements
d'élevage, de vente et de transit des espèces de gibier dont la chasse est autorisée, détenant des animaux
d'espèces non domestiques https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000387290/
42 Lignes directrices pour la prévention des risques de maladies liés au commerce des espèces sauvages, OMSA,
2024. https://www.woah.org/app/uploads/2024/05/wildlife-trade-guidelines.pdf
PUBLIÉ
https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2024.0382
https://www.ipbes.net/fr/node/37490
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-publique-appel-decideurs-politiques/
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-publique-appel-decideurs-politiques/
https://www.ipbes.net/fr/node/37490
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000387290/
https://www.woah.org/app/uploads/2024/05/wildlife-trade-guidelines.pdf
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o protection des populations d'animaux sauvages in situ : existence d'une population
reproductrice durable en captivité, sans prélèvement dans la nature d?espèces
menacées ou protégées par la réglementation nationale, ou risquant de le devenir
du fait de la valeur financière des spécimens et de la pression que le braconnage
et le trafic font peser sur les populations sauvages. En cas d?importation, espèces
issues d?élevages non repeuplés avec des individus capturés à l'état sauvage et
garantissant la traçabilité et la provenance « élevage » des spécimens ;
o risques pour la conservation des espèces de la faune sauvage autochtone et pour
les milieux naturels : espèces exotiques envahissantes et risque d?hybridation en
cas de relâcher ou d?évasion. L?IPBES43 comme la Commission européenne44 et
les ONG45 alertent particulièrement sur les risques d?invasion biologique que pose
le commerce légal comme illégal d?animaux exotiques de compagnie dans l?Union
européenne, énorme marché pour les animaux exotiques de compagnie, en
particulier pour les reptiles, oiseaux et poissons d?ornement.46
? Devenir des animaux : les services de contrôle des animaux, les organisations non
gouvernementales de protection des animaux, les refuges et les services de secours
doivent avoir la capacité, les compétences et les installations nécessaires pour accueillir et
reloger les animaux non souhaités, abandonnés ou saisis.
? Connaissances disponibles : des conseils vétérinaires qualifiés et, si nécessaire, des
conseils biologiques supplémentaires doivent être facilement disponibles sur tous les
aspects des besoins en matière de santé et de bien-être des espèces. En cas de données
insuffisantes ou de conflit entre données, le bénéfice du doute revient à l'espèce. L'espèce
ne sera pas inscrite tant qu'il n'y aura pas de preuves suffisantes pour répondre aux critères
mentionnés.
Ces critères sont définis, et pondérés si jugé pertinent, par le groupe « méthode », puis adaptés le
cas échéant par le groupe « espèces ». Ils évoluent au fil des progrès de la connaissance
scientifique et des données de terrain remontées par les acteurs. Il est à noter par exemple que
certains experts estiment que l?exercice de prévention des risques sanitaires, avec une liste
positive d?espèces et non de pays où l?élevage est suffisamment encadré, obligera à étudier au
cas par cas la provenance des spécimens et à exclure par précaution certaines espèces qui y
auraient pu y figurer, sauf garanties de la part des filières commerciales sur le contrôle sanitaire
des fournisseurs.
43 2020. Le rapport de l?évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Résumé à l?intention
des décideurs. https://www.ipbes.net/global-assessment. 2023. Résumé à l?intention des décideurs de l?évaluation
thématique des espèces exotiques envahissantes et de la lutte contre leur prolifération.
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
44 2022, communication au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au
Comité des régions, révision du plan d'action de l'UE contre le trafic des espèces sauvages. https://eur-
lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
45 2023, campagne TRAFFIC et WWF de sensibilisation des citoyens sur la détention d?animaux exotiques. Lutte
contre le commerce illégal d?animaux exotiques : une nouvelle campagne se concentre sur la réglementation
européenne https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-
regulation/
46 Ce marché légal est une cible majeure pour les trafiquants qui utilisent les plateformes de e-commerce, les
réseaux sociaux, les foires et les animaleries pour accéder aux consommateurs qui peuvent, sans le savoir, acheter
un animal illégal. 3 000 oiseaux, reptiles et amphibiens vivants ont ainsi été saisis chaque année dans l'UE entre
2018 et 2021. Beaucoup d?entre eux étaient destinés à devenir des animaux de compagnie. Source : IPBES, 2023,
rapport sur les espèces exotiques envahissantes https://www.ipbes.net/fr/node/59068
PUBLIÉ
https://www.ipbes.net/global-assessment
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-regulation/
https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-regulation/
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
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Recommandation 2. (MTEBFMP, ministères en charge de la santé, de la recherche et de
l?agriculture) Dans le décret d?application de l?article L. 413-1 de la loi du 30 novembre
2021, définir clairement les critères généraux de sélection des espèces ; fonder ces
critères sur une évaluation scientifique des risques qui intègre une approche
multidimensionnelle « Une seule santé », garantissant une prise en compte globale des
risques liés à la détention d?espèces non domestiques, dans le respect des exigences
sanitaires, écologiques et du bien-être animal.
2.2.3 Le processus s?articule autour de deux groupes experts dédiés
Le processus décrit ci-dessus repose sur la constitution de groupes d?experts dédiés. En s?inspirant
des expériences étudiées lors du parangonnage, la mission propose que le processus
d?élaboration et de révision de la liste positive repose sur deux groupes d?experts qui seront les
principaux maîtres d?oeuvre du projet de constitution des listes. Il est proposé que les groupes
d?experts disposent d?une composition et d?un mandat différents.
2.2.3.1 Le groupe « méthode » définit les critères et identifie les sources de données
Ce groupe sera à constituer dès le lancement du processus avec pour mandat d?élaborer une
méthode applicable pour tous les taxons du règne animal. Sa composition sera représentative du
monde académique, enseignants, chercheurs et/ou scientifiques de diverses disciplines dès lors
qu?ils pourront attester ne pas être partie prenante à titre personnel sur le sujet. Les représentants
de diverses disciplines seront éligibles pour intégrer ce groupe dont le nombre devra concilier
l?exhaustivité des avis et des analyses, tout en restant efficace et efficient. L?expérience en matière
de constitution et de mobilisation des groupes de travail de l?ANSES sera là encore très utile mais
les profils recherchés sont déjà présents au sein des institutions publiques françaises comme le
CNR-BEA, INRAE, la chaire bien-être animal de VetAgro Sup, le CES santé et bien-être animal de
l?ANSES, le MNHN, l?OFB, le CNRS, les services des ministères membres du comité de pilotage
interministériel.
Le groupe « méthode » sera mis en pause lorsque la méthode proposée aura été validée,
idéalement grâce à un exercice de revue par les pairs,47 et adoptée par le ministère de la transition
écologique. Pour tenir compte de la jurisprudence en Europe et se prémunir de tout recours en
contentieux une fois les listes constituées, il apparaît pertinent d?adjoindre des compétences de
juristes et sociologues dès le stade de ce groupe.
L?appartenance au groupe « méthode » n?interdit pas à l?expert de contribuer aux
groupe « espèces » ; en effet, il serait pertinent et pragmatique de prévoir des experts communs
dans un souci de cohérence d?ensemble du dispositif.
2.2.3.2 Le groupe « espèces » propose une liste positive à partir des espèces
recensées, selon la méthodologie définie par le groupe « méthode »
Pour ce groupe qui, suivant le calendrier/la séquence arrêtée par le ministère de la transition
écologique, recevra le mandat d?appliquer la méthode sur un taxon en particulier, les experts
indépendants qui le composeront seront issus du monde scientifique. Puisque des données et
connaissances intéressantes pour l?objet du groupe peuvent n?être disponibles qu?auprès de
parties prenantes, le groupe « espèces » pourra procéder par audition de tels experts des parties
47 Le recours à des experts internationaux et/ou européens contribuera à la robustesse de la méthode définie.
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prenantes. Afin de tenir compte des spécificités de la faune indigène dans les Outre-mer48, les
groupes devront pouvoir s?appuyer sur une expertise de la biodiversité, des risques et pratiques
d?élevage dans ces territoires.
Pour parvenir à un consensus sur l?analyse d?une espèce, à l?instar du mode opératoire retenu aux
Pays-Bas, les membres du groupe pourront être répartis en binômes interagissant par itération
jusqu?à parvenir à un avis final scientifique étayé par une bibliographie complète, actualisée et
consultable. Selon les taxons considérés, les profils du groupe « espèces » mobilisés pour
l?établissement de la liste positive pourront l?être pour sa révision, ainsi que pour étudier l?inscription
ou le retrait d?une espèce animale demandés par toute personne.
2.2.3.3 Les deux groupes rassemblent les données au sein d?un centre de ressources
La méthode validée et le groupe « espèces » constitué, reste à définir la matière sur laquelle
porteront les analyses. En effet, il serait illusoire voire inutile de couvrir l?ensemble du règne animal
ne serait-ce que parce que la grande majorité des espèces n?a pas vocation à être détenue en
captivité. À titre d?illustration, pour l?établissement de la liste positive de mammifères aux Pays-Bas,
l?analyse a porté sur une base de 314 espèces, domestiques ou non, pouvant faire l?objet d?une
demande de détention par des particuliers dans ce pays.
La mission s?est ainsi livrée à l?identification des bases de données existantes et consultables
permettant d?appréhender au mieux le marché actuel des animaux non domestiques en France.
L?idée est de constituer dès le lancement du processus un centre de ressources alimenté par des
données publiques49, complétées des données d?importation et de vente du secteur commercial,
et destiné à garantir une communication transparente et scientifique sur les espèces analysées.
Le centre de ressources dédié aux espèces exotiques envahissantes50 qui a vu le jour fin 2018
pour mutualiser les connaissances et accompagner les acteurs, co-piloté par l?Office français de la
biodiversité et le Comité français de l?UICN, peut servir de modèle. Il propose des informations
générales et des chiffres-clés, ainsi que de nombreuses ressources réglementaires, techniques et
scientifiques.
Les sources potentielles pour la constitution d?une base de données d?espèces susceptibles d?être
intégrées à la liste positive, identifiées lors de la mission sont :
? les listes positives ou ébauches de listes positives des pays de l?Union Européenne
rassemblées lors de l?exercice de parangonnage ;
? les listes d?espèces sauvages commercialisées en France, accessibles par les animaleries
et la consultation des sites de vente dématérialisés ;
? les listes d?espèces sauvages commercialisées dans des pays de l?Union Européenne, qui
pourraient apparaître dans l?enquête en cours de la Commission européenne ;
? les listes d?espèces détenues par des particuliers, telles que connues des vétérinaires et
services vétérinaires dans le cadre de leurs activités ? VétoNAC ;
? les listes d?espèces sauvages saisies par les services vétérinaires ou les services des
48 L?arrêté ministériel du 28 juin 2021, paru le 29 juillet
2021(https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043868035) interdit par exemple d?importer et de
détenir des espèces animales exotiques à La Réunion. Elles ne sont plus autorisées à l?importation, à la
commercialisation ni à la détention (sauf les animaux déjà possédés avant le 28 juillet 2021). Communiqué de
presse : https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-
animaux_exotiques.pdf Dossier de presse :
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-
05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
49 S?assurer que les données mises en ligne respectent la politique de la Commission d'accès aux documents
administratifs-CADA pour les particuliers. Code des relations entre le public et l'administration. Livre III : L'ACCÈS
AUX DOCUMENTS ADMINISTRATIFS ET LA RÉUTILISATION DES INFORMATIONS PUBLIQUES
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000031367685
50 http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
PUBLIÉ
https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000031367685
http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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douanes ;
? la liste I-Fap ;
? la liste d?espèces non domestiques abandonnées dans les fourrières et les refuges de la
Société protectrice des animaux et autres associations de protection et de défense des
animaux.
L?annexe 10 propose une ossature de la base de données51 ainsi que les références et les liens
pour y accéder. Cette base de données pourra être utilement complétée par d?autres sources
« privées52 » ou en constitution53, comme les listes pays dès leur publication.
La base de données inclut partiellement à ce stade les listes d?espèces sauvages soumises à des
conditions de détention figurant à l?annexe 2 de l?arrêté du 8 octobre 2018, qui portent sur
l?ensemble du règne animal sans hiérarchisation ni discrimination, et répertorient souvent des
taxons plus larges que le niveau espèce-genre. Pour autant, il serait utile d?adjoindre à l?analyse
les espèces de la colonne a (détention sans formalités) pour les reptiles et les amphibiens.
2.2.4 Les acteurs impliqués proviennent de différentes sphères d?activité
L?élaboration de la liste positive relève en premier lieu du périmètre réglementaire des ministères
en charge de l?agriculture, de l?environnement, de la santé et de la recherche.
Les organismes scientifiques et techniques seront nécessairement mobilisés pour piloter, animer,
constituer et contribuer aux groupes d?experts : écoles nationales vétérinaires, organismes de
recherche, établissements publics et services de l?État intervenant dans le champ de la santé
environnement, du bien-être animal et de la biodiversité en matière d?évaluation des risques,
d?expertise et de contrôle.
Parmi les secteurs professionnels concernés, le monde vétérinaire praticien, généraliste ou
spécialisé dans les nouveaux animaux de compagnie non domestiques, jouera un rôle de premier
plan, du fait de sa compétence médicale et en santé publique, de son rôle d?identification et de
prévention, de sa connaissance de la biologie des espèces et du contact avec les détenteurs. Et
plus largement, les parties prenantes de la faune sauvage captive sont appelées à être des relais
d?information et de formation : les associations de protection des animaux et de protection de
l?environnement et les parcs zoologiques et aquariums, ainsi que les refuges et centres de soins
de la faune sauvage, les acteurs des filières commerciales et les associations d?éleveurs amateurs.
51 Auteur : Pascal KOSUTH, section Milieux, ressources et risques - MRR | IGEDD
52 Liste d?espèces commercialisées obtenues auprès des établissements et sociétés commerciaux spécialisés
53 L?étude financée par la CE : https://rpaltd.co.uk/projects/eu-positive-pet-list/ se propose de rassembler les
données sur les importations d'animaux dans l?espace européen et les catalogues en ligne pour les animaux de
compagnie exotiques.
PUBLIÉ
https://rpaltd.co.uk/projects/eu-positive-pet-list/
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Figure 2 : Cartographie (non exhaustive) des acteurs à mobiliser, établie sur la base
des entretiens menés par la mission.
2.2.5 Le dispositif de mise en place de la liste positive nécessite une
coordination et des moyens dédiés
Le dispositif d?élaboration et d?actualisation est un système à faire vivre, et le processus de
sélection des espèces et d?étude des demandes d?ajout ou de retrait devra être coordonné dans la
durée et avec une certaine technicité. La mission propose d?externaliser la coordination du
processus séquentiel au-delà des directions d?administration centrale compétentes.
Dans cette perspective, plusieurs scenarii se dessinent, en partant du principe qu?il est préférable
de déléguer les deux étapes du dispositif à un coordinateur unique en place :
? créer une nouvelle instance interministérielle et intersectorielle : à écarter car cela
nécessiterait de constituer et de maintenir une expertise scientifique au fil de l?eau sans
structure support. Il est préférable de s?appuyer sur une structure stable préexistante ;
? confier le pilotage et l?animation du dispositif d?élaboration et d?évolution de la liste positive
au CNR BEA, légitime au titre du champ de la loi, qui dispose de la compétence faune
sauvage captive et est ouvert aux parties prenantes. La pérennisation du CNR BEA, qui
fait déjà l?objet d?un soutien conséquent d?INRAE, est actuellement étudiée dans le cadre
d?une mission parallèle confiée au CGAAER. Ce scénario supposerait d?élargir le réseau
d?experts du CNR à l?OFB, aux sciences de l?écologie et du comportement des animaux
sauvages, ainsi qu?aux parties prenantes du milieu de la faune sauvage captive. Le CNR
BEA inclut déjà l?ANSES et les ENV ;
? s?appuyer sur la Chaire bien-être animal de VetAgro Sup. Sans garantie sur la pérennité
de la chaire et ses moyens, ce scénario est écarté par ses responsables, qui seront
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
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néanmoins des contributeurs essentiels aux travaux y compris sur les volets
communication et pédagogie54 ;
? mobiliser l?OFB est difficilement envisageable compte tenu de l?objectif centré d?abord sur
le bien-être animal qui n?est pas dans les missions de l?établissement et de la tension sur
ses moyens à concentrer sur ses missions essentielles. L?OFB sera par ailleurs un
partenaire incontournable en termes d?expertise et de contrôle ;
? faire appel à l?ANSES, dont le champ couvre déjà deux critères de la méthodologie, qui
dispose d?un CES spécialisé et surtout d?une solide maîtrise des processus d?évaluation
des risques. Cet acteur travaille avec INRAE, VetAgro Sup et l?OFB dans une approche
Une seule santé. La mission première de l?ANSES est l?expertise et l?évaluation du risque
en matière de sécurité sanitaire humaine dans les domaines de l?environnement ainsi que
la santé et le bien-être animal. L?ANSES met en oeuvre une expertise scientifique
indépendante des intérêts économiques et pluraliste.
Pour ces motifs, la mission privilégierait cette option. La mobilisation de l?ANSES pour l?exercice
d?une mission pérenne sur la liste positive devra toutefois relever d?une volonté politique se
traduisant par un accord entre les directions générales ministérielles de tutelle et nécessitera d?y
consacrer des moyens humains dédiés au sein de l?Agence.
Le projet de liste positive issu des travaux coordonnés par l?ANSES sera ensuite soumis à l?avis
des commissions consultatives nationales55 avant la consultation publique.
La mission n?a par ailleurs pas résolu la question d?un financement additionnel spécifique au
processus d?élaboration et d?actualisation de la liste positive. Une piste à explorer serait le modèle
SNVEL/SCC sur la base de données d?identification des carnivores domestiques I-CAD, qui permet
de dégager annuellement un excédent sur le résultat net de l?opération, reversé à la direction
générale de l?alimentation (DGAl), à partir de la facturation des frais d?identification aux détenteurs.
Cet excédent alimente un fond de dotation qui finance notamment des campagnes de
communication56. L?hypothèse de la création d?un fond de dotation, outil usuel de mécénat, avec
un champ plus large en faveur de la protection des animaux de rente et de compagnie, est à étudier.
Un tel fond pourrait être adossé à un établissement public, en l?occurrence, en l?absence
d?établissement public dédié à la protection animale, à une des écoles nationales vétérinaires (ENV)
comme VetAgro Sup - eu égard à la présence de l?unique chaire consacrée exclusivement à la
protection animale - sous réserve de l?aval de la direction générale de l?enseignement et de la
recherche (DGER) et du conseil d?administration de l?École. Il reste à estimer si la facturation de
l?identification des espèces protégées via l?I-FAP et/ou des démarches de modification de la liste
positive, de déclaration ou de demande de certificat de capacité / autorisation d?ouverture sur
démarches simplifiées pourrait alimenter un tel fond en soutien du fonctionnement du dispositif
d?élaboration et d?évolution de la liste positive et/ou de son volet communication.
Recommandation 3. (MTEBFMP) Confier à l?ANSES par une convention pluriannuelle la
coordination opérationnelle du dispositif de proposition de la liste des espèces animales
non domestiques pouvant être détenues à des fins de compagnie ou d?agrément
(formation et fonctionnement des groupes experts, gestion du centre de ressources,
examen des demandes d?ajout et de retrait d?espèces).
54 https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
55 Commission nationale consultative de la faune sauvage captive, comité national de la protection de la nature,
conseil national de la chasse et de la faune sauvage
56 https://www.i-cad.fr/articles/semaine-nationale-de-lidentification-2024-programme
PUBLIÉ
https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
https://www.i-cad.fr/articles/semaine-nationale-de-lidentification-2024-programme
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2.3 La communication est une condition de succès de la liste positive
Une des principales valeurs ajoutées attendues de la liste positive, par rapport aux colonnes de
l?annexe 2 de l?arrêté ministériel d?octobre 2018, est de clarifier pour le grand public et les services
de contrôle les espèces qu?il est autorisé de détenir avec ou sans formalités, mais aussi de
sensibiliser les détenteurs aux exigences minimales à respecter pour accueillir un animal non
domestique dans les meilleures conditions. Au-delà, la liste positive permettra d?enseigner aux
citoyens le principe de sélection d?un nombre restreint d?espèces, et donc de prévenir les pratiques
de prélèvement dans la nature, d?achat impulsif, en particulier en ligne, ou d?importation illégale,
souvent liées à une méconnaissance des besoins et risques associés à l?hébergement d?animaux
sauvages. Elle contribuera également à les alerter sur le commerce frauduleux et les trafics.
Il y a donc un enjeu fort à accompagner l?investissement conséquent que représente la publication
progressive de la liste positive d?un dispositif de communication pérenne et de campagnes
régulières à destination des particuliers, professionnels, associations d?éleveurs, refuges et filières
commerciales.
Parmi les nombreuses sources d?inspiration au niveau européen ou national, on peut citer le travail
du Réseau européen de prévention de la criminalité (REPC) qui a pour objectif de relier les niveaux
local, national et européen et de promouvoir les connaissances et les pratiques en matière de
prévention de la criminalité parmi les États membres de l'UE. Le REPC a été créé en 2001 par
décision du Conseil révisée en 2009 et a produit en 2023 un document posant les bases de la
préparation et du déploiement d'une campagne de communication centrée sur la réduction de la
demande des consommateurs pour des animaux exotiques non autorisés.57
2.3.1 Un portail Internet dédié est mis en place dès le lancement des
travaux d?élaboration de la liste
2.3.1.1 Ce site Internet institutionnel grand public, hébergé par le ministère de la
transition écologique, fournit une information vulgarisée régulière
Il s?agira aussi de renvoyer aux données scientifiques détaillées sur le site de l?opérateur retenu
pour piloter le dispositif ainsi qu?aux démarches que les détenteurs devront le cas échéant engager.
Ces pages dédiées sur le site du ministère pourront permettre d?accéder via un moteur de
recherche, en saisissant le nom commun ou latin de l?espèce, qu?elle appartienne à la liste positive
ou ait été évaluée mais non retenue par le groupe d?experts, à des informations générales :
? taxonomiques, descriptives, régime alimentaire, habitat, espérance de vie, statut UICN et
CITES... ;
? statut au regard de la liste positive et justification sommaire du point de vue de la santé
humaine, de la sécurité, de la santé et du bien-être de l?animal et de la biodiversité ;
? lien vers le site de l?opérateur permettant d?accéder la fiche synthétique d?évaluation de
l?espèce, précisant les raisons pour lesquelles l?espèce a ou n?a pas été retenue et
renvoyant vers les publications scientifiques de référence ou mentionnant l?absence de
données.
Il devra être également possible de filtrer les espèces par classe, par famille, par statut
d?appartenance ou non à la liste positive. Le ministère pourra aussi mettre à disposition sur le site :
? en plus de la liste des espèces autorisées pour la compagnie ou l?agrément, des
57 Document de recommandations ?INTERNATIONAL CAMPAIGNS ON EXOTIC PET OWNERSHIP Addressing
the elephant in the room?: https://eucpn.org/document/illegalexoticpets
PUBLIÉ
https://eucpn.org/document/illegalexoticpets
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explications sur les raisons pour lesquelles certaines espèces dangereuses, protégées ou
envahissantes n?y figureraient pas ;
? la conduite à tenir si une espèce détenue ne figure pas sur la liste, ainsi que les règles en
vigueur pour les classes d?espèces non encore examinées dans l?attente des listes
dédiées ;
? l?accès via démarches simplifiées au formulaire de déclaration ;
? l?accès au formulaire de demande d?examen pour la détention d?une espèce ne figurant
pas sur la liste ou de retrait de la liste ;
? un renvoi vers le site de l?opérateur sur les groupes d?experts consultés et la méthodologie
détaillée employée ;
? des informations sur les services de contrôle compétents pour la vérification du respect de
la liste et la date à partir de laquelle ces contrôles entreront en vigueur ;
? une foire aux questions portant sur l?entrée en vigueur de la liste, le cas des spécimens
actuellement détenus, leur reproduction et leur descendance, etc. ;
? les références législatives et réglementaires, les références scientifiques et techniques
étant rassemblées sur le site de l?opérateur.
Le site portail sera idéalement illustré en faisant par exemple appel à banque d?images du MNHN
pour faciliter son appréhension par le public. Il pourrait être mis en place dès le début des travaux
sans attendre la publication de la première liste d?espèces, avec des informations générales sur le
processus, ainsi que le site de l?organisme chargé du pilotage, et alimenté au fur et à mesure des
étapes d?approbation officielle de la méthodologie puis des listes.
2.3.1.2 Le portail comporte une plateforme de dématérialisation des démarches des
détenteurs
L?objectif est de dématérialiser et recenser les déclarations de détention hors liste positive, les
demandes de révision de la liste ou de certificat de capacité et d?autorisation d?ouverture. Cette
possibilité ainsi que l?incorporation d?un système de paiement de frais de traitement des dossiers
restent à explorer.
Dans cette optique, l?utilisation de la plateforme https://www.demarches-simplifiees.fr/ est à
examiner. Elle permet à une administration de créer des démarches en ligne et d?instruire les
dossiers déposés. L?administration dite « partenaire » utilise le service pour créer une démarche
administrative en ligne. L?administration partenaire peut être entre autres issue des administrations
de l?État, de ses établissements publics ou des organismes de droit public chargés d?une mission
de service public. Elle doit :
? décrire la démarche en des termes simples et compréhensibles pour le public ;
? renseigner le cadre juridique applicable ;
? assurer le respect du principe de minimisation des données, lorsqu?elle paramètre les
champs d?un formulaire et demande des pièces justificatives complémentaires ;
? déterminer la durée de conservation à l?issue de laquelle les données seront supprimées
du service ;
? désigner les agents en charge de l?instruction des dossiers et les autoriser, le cas échéant,
à solliciter l?avis d?experts invités.
L?administration autorise par ailleurs la DINUM à :
? collecter les données à caractère personnel des usagers qui réalisent une démarche
administrative par l?intermédiaire du service ;
? héberger ces données pendant la durée du traitement fixée par l?administration ;
? rendre ces données accessibles aux instructeurs désignés par l?administration ;
? notifier aux usagers l?état d?avancement du traitement de leur dossier.
PUBLIÉ
https://www.demarches-simplifiees.fr/
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Les agents de l?administration partenaire bénéficient alors des droits d?administrateur ou
d?instructeur de la démarche administrative. La démarche administrative peut être une demande
ou déclaration présentée par le public à une administration et la procédure prévue pour son
traitement. Elle peut prendre la forme d?un téléservice quand elle est à destination du public.
Le recours au site https://www.demarches-simplifiees.fr/ peut être mis en oeuvre directement par
les directions métiers, sans qu'intervienne un service informatique. Une fois un cas d'usage
identifié, le formulaire en ligne est édité et la démarche paramétrée en quelques minutes. Les
organismes autonomes peuvent demander un compte administrateur et passer directement en
production, mais un accompagnement est possible. L'utilisation du service en ligne "démarches-
simplifiées" par les administrations et organismes publics se fait à titre gracieux. Les possibilités
d?automatisation du traitement, de requêtage, etc. du portail sont a priori assez limitées.
Une autre possibilité à investiguer est de monter un projet englobant le site portail et les démarches
et de mobiliser les ressources internes du ministère de la transition écologique en formalisant une
candidature à la Fabrique numérique58. Cet outil a été mis en place par le secrétariat général du
ministère pour développer les services numériques à destination des usagers. Il met à disposition
du service demandeur une équipe pluridisciplinaire, en soutien à l?agent missionné comme
« intrapreneur », composée d?un « coach produit » et d?un développeur et/ou d?un chargé de
déploiement pendant six mois. Cette deuxième option permettrait sans doute d?obtenir un meilleur
outil, mais au prix d?un développement spécifique.
De telles démarches sont à croiser et le cas échéant mutualiser, dans le cadre des réflexions
actuellement menées par la direction de l?eau et de la biodiversité (DEB) dans le cadre de la
stratégie nationale de la biodiversité (SNB 2030)59 et de la nouvelle version du fichier i-Fap, qui
vise à améliorer l?expérience utilisateur et élargir la base de données d?identification des espèces
non-domestiques en l?internalisant ou la confiant à un nouveau prestataire à compter du printemps
2025.
Recommandation 4. (MTEBFMP, OFB, MNHN) Créer un portail internet grand public
d?information sur la liste d?espèces animales non-domestiques pouvant être détenues à
des fins de compagnie ou d?agrément, les motifs de cette démarche, les objectifs
temporels de publication de la liste, et l?alimenter au fil de l?eau sur les travaux des
groupes experts ; développer sur ce site une plateforme d?accès en ligne aux démarches
pour les demandes d?ajout ou de retrait d?une espèce sur la liste et de dérogation pour
la détention d?espèce ne figurant pas sur la liste.
2.3.2 Des campagnes de communication à l?initiative du ministère de la
transition écologique accompagnent la publication de la liste
À l?image des supports de communication récents de la chaire bien-être animal de VetAgro Sup
sur les animaux de compagnie60 ou des campagnes de communication sur l?identification ou
l?abandon de carnivores domestiques, des campagnes pourront être organisées par le ministère
de la transition écologique et relayées sur les réseaux sociaux, les sites Internet des organismes
intervenant dans le dispositif et via les vétérinaires et les autres relais, associatifs et professionnels.
58 https://www.ecologie.gouv.fr/fabrique-numerique Exemple de site pérenne lauréat, lancé grâce à cet appel à
projets : https://beta.gouv.fr/startups/transport.html
59 Service à compétence nationale de lutte contre le commerce et l?exploitation illégaux de ressources naturelles «
TRACNAT », sur le modèle du service de renseignement financier TRACFIN
60 https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
PUBLIÉ
https://www.demarches-simplifiees.fr/
https://www.ecologie.gouv.fr/fabrique-numerique
https://beta.gouv.fr/startups/transport.html
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2.3.3 Les relais de communication et services de contrôle sont identifiés
et formés
À côté de la stratégie de communication présentée ci-dessus et centrée sur les usagers pour
accompagner et faciliter le respect des dispositions pour la détention avec ou sans formalités
d?espèces non domestiques, la sensibilisation et la formation des autres parties prenantes seront
déterminantes pour accompagner la décision.
Ces autres parties prenantes se rangent dans deux grandes catégories :
1. Les services de l?État61 chargés, en leur qualité de gestionnaire du risque, du contrôle et
de la délivrance des autorisations. La méthode scientifique et transparente adoptée pour
l?élaboration des listes positives doit être bien comprise pour une application laissant le
moins de place possible à l?interprétation. Des agents compétents sur les sujets ayant trait
à la faune sauvage doivent être identifiés dans les services pour constituer des pools
d?expertises mutualisés à l?échelon régional et intervenir comme formateurs ou être
consultés sur des cas litigieux.
2. D?autres relais de communication62 professionnels ou amateurs parce qu?ils sont en
contact avec les particuliers pour du conseil ou des actes, doivent pouvoir expliquer une
réglementation pouvant évoluer.
Les séances de formation pourront prendre la forme d?ateliers alliant théorie et cas pratiques voire
des modules pédagogiques accessibles via le portail dédié. Pour une appropriation réussie, et
quand cela sera possible on ouvrira les ateliers à l?ensemble des parties prenantes.
Recommandation 5. (MTEBFMP, OFB) Accompagner la publication de la liste d?espèces non-
domestiques autorisées à la détention pour la compagnie ou l?agrément par la diffusion
d?outils de communication auprès des médias et des catégories de personnes
identifiées comme relais de communication ; déployer des rencontres et des ateliers
d'appropriation des principes de la liste pour les magistrats et les services de police de
l?environnement.
61 Les directions départementales de l?emploi, du travail, de la solidarité et) de la protection des populations ; les
directions départementales des territoires ou directions départementales des territoires et de la mer, notamment
pour les espèces de gibier ;; les directions régionales de l?environnement de l?aménagement et du logement, les
services départementaux de l?Office français de la biodiversité
62 L?ordre national des vétérinaires (ONV), l?association française des vétérinaires pour animaux de compagnie
(AFVAC) et le syndicat national des vétérinaires d?exercice libéral (SNVEL) ; les associations d?éleveurs privés ;
les refuges ; les parcs zoologiques ?
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3 Des élevages de conservation contribuent à la
conservation ex-situ des espèces menacées de la faune
non-domestique
Dans le débat en France sur la mise en place d?une liste d?espèces d?animaux non domestiques
pouvant être détenues à des fins de compagnie ou d?agrément, les éleveurs amateurs - par la voix
de leurs associations - craignent des restrictions dans leurs activités d?élevage, du fait même que
la captivité pourrait être considérée par principe comme une maltraitance envers certaines espèces
sauvages. Ils mettent en avant un rôle essentiel de certains de ces élevages dans la préservation
d?espèces. Ils militent auprès des pouvoirs publics pour la création d?un statut « d?éleveur de
conservation », accessible aux éleveurs membres d?une association agréée regroupant des
éleveurs aux capacités reconnues qui participent à des programmes de conservation en place.
Ainsi, la lettre de commande interministérielle spécifie qu?il est attendu de la mission qu?elle
objective l?apport des élevages amateurs dans la conservation de certaines espèces menacées ou
risquant de l?être, en les élevant et en les reproduisant. Il est demandé également à la mission de
proposer une définition des élevages de conservation et un éventuel encadrement réglementaire.
Pour répondre à cette question, la mission a examiné les définitions internationales de la
conservation et les lignes directrices qui fondent les programmes structurés dans ce domaine.
Parmi les principaux groupes d?acteurs de l?élevage qui participent à la conservation ex-situ des
espèces en France, elle a cherché à mieux connaître le groupe des éleveurs privés, principalement
amateurs qui élèvent des animaux pour leur loisir, et les organisations associatives qui mettent en
avant les bénéfices de leur action pour la conservation des espèces. La mission identifie pour ce
groupe d?acteurs des contributions effectives, directes ou indirectes, avérées ou potentielles, à la
conservation des espèces, et, surtout, des synergies avec les autres acteurs.
3.1 Des définitions encadrent la conservation et précisent les
objectifs des élevages dans un but de conservation
3.1.1 La conservation des espèces est définie au niveau international
Selon l'IPBES, la conservation de la biodiversité recouvre la gestion des interactions humaines
avec ses composantes génétiques, spécifiques et écosystémiques pour qu'elle fournisse le
maximum de services à la génération actuelle tout en maintenant son potentiel à répondre aux
besoins et aspirations des générations futures ; la conservation englobe des actions de sauvegarde,
d'étude et d'utilisation de la biodiversité.
L?UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui évalue l?état de santé des
espèces et établit la liste rouge des espèces menacées, désigne sous l?appellation « programmes
de conservation » les programmes dont l'objectif est le maintien de la diversité génétique existante
et de populations viables de tous les taxons (familles, genres, espèces) dans la nature afin de
maintenir les interactions biologiques et les processus écologiques qui s?y déroulent. L?approche
« One plan Approach » vise à développer des stratégies de conservation en intégrant toutes les
populations (captives et sauvages) et en incluant les sciences sociales au sein d?une même
stratégie afin de conserver l?espèce dans sa globalité en agissant à tous les niveaux63.
63 Planification de la conservation des espèces-Principes et étapes pour les gouvernements, les groupes de
spécialistes de la CSE de l?UICN, les zoos, les aquariums, les jardins botaniques et d?autres organisations de
conservation engagées dans la planification de la conservation des espèces :
https://www.cpsg.org/sites/default/files/2024-05/CPSG%2520Principles%2520%2526%2520Steps_French.pdf
PUBLIÉ
https://www.cpsg.org/sites/default/files/2024-05/CPSG%2520Principles%2520%2526%2520Steps_French.pdf
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La Convention sur la diversité biologique des Nations Unies nomme « conservation ex situ » la
conservation d'éléments constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel. À
ce titre, les efforts d'élevage sont reconnus comme un outil pour soutenir la biodiversité dans le
cadre de la conservation ex situ. Les programmes de conservation ex-situ sont considérés comme
l?ultime chance de conserver une espèce dans son habitat. Ils sont utilisés pour soutenir des
programmes de conservation in-situ64 qui agissent sur les menaces et les pressions ainsi que sur
les leviers. Les bénéfices principaux se situent à un niveau d?organisation supérieur à celui de
l?individu : une population, l?espèce ou l?écosystème. Les buts et objectifs de conservation sont
principalement la fourniture d'individus pour la réintroduction ou le renforcement de population,
pour le sauvetage génétique ou comme assurance contre l'extinction, mais aussi pour
l?enseignement et la recherche en conservation. Dans le cadre de la conservation ex-situ, une
étude préalable doit évaluer l?impact des prélèvements d?individus dans la nature, le cas échéant
sur la population source sauvage restante.
L?UICN a élaboré des lignes directrices concernant la conservation ex situ des espèces 65 .
Approuvées en 2014, ces directives fournissent un cadre et des conseils pratiques pour déterminer
quand et comment- dans une stratégie de gestion intégrée- les mesures ex situ, en référence à
l?élevage, devraient être mises en oeuvre dans le cadre de la conservation des espèces
menacées66. Il est important de souligner que les programmes ex situ mobilisent des approches
scientifiques de plus en plus innovantes. Ils nécessitent des structures robustes en fonctionnement
et en financements, et sont mis en oeuvre dans un cadre administratif et scientifique rigoureux. En
France, deux outils encadrent principalement les programmes de conservation des espèces
menacées : les programmes d?élevages des espèces menacées (EEP, de l?anglais EAZA67 Ex-situ
programs, ou EEP, autrefois European Endangered Species Programme) et les programmes
nationaux d?action (PNA).
Pour encadrer et orienter la reproduction des espèces les plus menacées, les EEP répondent au
cadre exigeant des lignes directrices de l?UICN. Le but d?un EEP est de maintenir des populations
viables d'espèces menacées en captivité dans des zoos et aquariums européens. Ces
programmes ont une approche basée sur la coopération internationale pour garantir une gestion
génétique et démographique optimale des espèces68
Les plans nationaux d?actions (PNA) pour la conservation et la restauration d?espèces menacées
64 La conservation in situ fait référence à la conservation des espèces dans leur habitat naturel, c?est-à-dire là où
elles vivent naturellement, sans être déplacées dans un environnement contrôlé et maîtrisé. Source : article 2 de
la Convention sur la diversité biologique, https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf
65 Lignes directrices de la Commission de la sauvegarde des espèces de l?UICN sur l?utilisation de la gestion ex
situ pour la conservation des espèces- UICN 2014 : https://portals.iucn.org/library/node/44952
66 Le processus de décision préconisé par l?UICN fait intervenir cinq étapes : Étape 1 : Établir un bilan de la situation
de l'espèce, y compris une analyse approfondie des menaces (historiques, annuelles et probables futures). Étape
2. : Définir le(s) rôle(s) de la gestion ex situ dans la conservation globale de l'espèce. Étape 3 : Déterminer les
caractéristiques et les dimensions de la population ex situ nécessaire pour remplir le(s) rôle(s) de conservation
identifié(s). Étape 4 : Définir les ressources et l'expertise nécessaires au programme de gestion ex situ pour remplir
son/ses rôle(s) et évaluer la faisabilité et les risques. Étape 5. Prendre une décision éclairée et transparente. La
décision d'inclure la gestion ex situ dans la stratégie de conservation d'une espèce doit être déterminée en évaluant
les avantages potentiels de conservation pour l'espèce par rapport à la probabilité de succès et aux coûts et risques
globaux non seulement du programme ex situ proposé, mais également des actions de conservation alternatives,
ou de l'inaction.
67 L?Association européenne des zoos et aquariums
68 Les EEP sont souvent mis en place lorsque les espèces sont en danger d'extinction, et leur reproduction en
captivité peut être un outil pour soutenir la conservation de ces espèces à long terme, tout en soutenant des efforts
plus larges comme la réintroduction dans le milieu naturel. Les EEP peuvent aussi permettre de ralentir la
reproduction de certaines espèces afin de contrôler la taille des populations en captivité et d?éviter une
surpopulation dans les zoos. Dans ce cas, l?EEP peut gérer un ralentissement de la reproduction (exemple de l?EEP
vision d?Europe géré par l?Estonie).
PUBLIÉ
https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf
https://portals.iucn.org/library/node/44952
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en France ont été mis en place pour assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de
conservation favorable d?espèces de faune et de flore sauvages menacées ou faisant l?objet d?un
intérêt particulier. Un Plan national d?actions (PNA) peut inclure des mesures de protection des
habitats, des programmes de réintroduction, des efforts de sensibilisation, ainsi que des mesures
législatives. En France, sur la base des données de l?UICN, le muséum national d?histoire naturel
a hiérarchisé la liste des espèces prioritaires pour lesquelles un PNA69 est jugé pertinent. Un PNA
peut être porté par l?État ou par un acteur public ou privé, et toujours selon une même méthodologie
rigoureuse70.
3.1.2 Le droit européen est en cours de modification pour encadrer les
établissements d?élevage qui contribuent de façon importante aux
besoins de conservation
La contribution de l?élevage en captivité à la conservation des espèces est reconnue dans le cadre
de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d?extinction (CITES).
Des résolutions ont été adoptées lors des conférences des parties successives à la convention qui
ont précisé les terminologies
En effet, dans le cadre de CITES, la conférence des parties à la convention a précisé la
terminologie de l?expression « élevé en captivité » (résolution à la COP 10 en 1997 Conf.10.1671,
révision à la COP19 en 2022), qui s?applique à tous les spécimens élevés en captivité, à des fins
commerciales ou non, des espèces inscrites aux annexes I, II ou III72.
Le terme « né et élevé en captivité » se réfère aux seuls spécimens nés d?un accouplement ou de
gamètes transmises autrement en « milieu contrôlé ». Le « cheptel reproducteur » doit avoir été
constitué conformément aux dispositions de la CITES et aux lois nationales, d?une manière non
préjudiciable à la survie de l?espèce dans la nature. Il doit être maintenu sans introduction de
spécimens sauvages, à l'exception d'apports occasionnels d'animaux, d'oeufs ou de gamètes,
conformément aux dispositions de la CITES et aux lois nationales pertinentes et de manière non
préjudiciable à la survie de l'espèce dans la nature, selon l'avis de l'autorité scientifique, afin : (1)
d?empêcher ou de limiter les effets négatifs de la consanguinité ? la fréquence de ces apports étant
69 L?article 8 de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 8 août 2016 a modifié
l?article L. 414-9 du code l?environnement relatif aux PNA, recodifié en article L. 411-3. Cet article est rédigé
comme suit : « Des plans nationaux d'action opérationnels pour la conservation ou le rétablissement des espèces
visées aux articles L. 411-1 et L. 411-2 ainsi que des espèces d?insectes pollinisateurs sont élaborés, par espèce
ou par groupe d?espèces, et mis en oeuvre sur la base des données des instituts scientifiques compétents et des
organisations de protection de l?environnement, lorsque la situation biologique de ces espèces le justifie. Pour les
espèces endémiques identifiées comme étant ?en danger critique? ou ?en danger? dans la liste rouge nationale
des espèces menacées, établie selon les critères de l?Union internationale pour la conservation de la nature, ces
plans sont élaborés avant le premier janvier 2020. Ces plans tiennent compte des exigences économiques,
sociales et culturelles ainsi que des impératifs de la défense nationale. »
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033051208
70 Note du 9 mai 2017 relative à la mise en oeuvre des plans nationaux d?actions prévus à l?article L. 411-3 du code
de l?environnement https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/42188
71 https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-10-16-R19.pdf
72 Dans l?UE, un règlement plus strict s?applique. Le commerce des spécimens sauvages des espèces répertoriées
en annexe A est interdit. Un échange non commercial n'est autorisé que dans des circonstances exceptionnelles,
tandis que le commerce de spécimens élevés en captivité est autorisé mais contrôlé. Le commerce des spécimens
d?annexe B est autorisé mais contrôlé afin d'éviter la surexploitation. L?annexe C comprend les espèces protégées
au niveau national et pour lesquelles le commerce est autorisé mais doit être approuvé par le pays (le pays peut
décider unilatéralement de lever ces mesures de protection, tandis que pour les espèces répertoriées dans d'autres
annexes, des processus CITES ou UE doivent avoir lieu pour l'approuver). Le commerce des spécimens d?annexe
D est autorisé avec une documentation requise limitée mais reste surveillé.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033051208
https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/42188
https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-10-16-R19.pdf
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déterminée par le besoin de matériel génétique nouveau ; (2) ou d?utiliser des animaux confisqués
conformément à la résolution Conf. 17.81 ; (3) ou exceptionnellement, de les utiliser comme cheptel
reproducteur.
Il est possible d?utiliser à des fins principalement commerciales les spécimens classés à l?annexe
I de la CITES / A du Règlement européen et élevés en captivité
Les espèces de l?annexe I de la CITES / A du Règlement européen sont les plus menacées et le
commerce international de ces espèces est généralement interdit. L'importation de spécimens
d'espèces inscrites à l'annexe I / A capturés dans la nature dans le but de créer un établissement
commercial d'élevage en captivité est exclue.
En revanche, l'importation des spécimens d'espèces inscrites à l'annexe I / A élevés en captivité à
des fins non commerciales et couverts par un certificat d'élevage en captivé, ne nécessite pas la
délivrance d'un permis d'importation, et peut être autorisée, qu'elle ait des fins commerciales ou
non, à la condition d?être enregistrée (Conf.12.10 (Rev. CoP15))73. Le droit européen est en cours
de modification pour encadrer ces établissements. Conformément à la décision de la conférence
des parties, l?organe de gestion s'assure que l'établissement d'élevage en captivité qui demande à
être enregistré apporte une contribution importante et prolongée correspondant aux besoins de
conservation de l'espèce concernée. Le Secrétariat de la CITES (12-19 juillet 202474) a analysé
les stratégies de conservation des établissements enregistrés auprès de lui75.
En France, selon le bureau CITES de la DEB, les demande d?enregistrement devraient être
soumises à l?Unité d?appui et de recherche PatriNat76 afin d?évaluer rigoureusement l?objectif de
conservation.
3.1.3 L?élevage dans un but de conservation est défini implicitement dans
les documents cadres
La Stratégie mondiale de la conservation - élaborée par l?UICN en collaboration avec le WWF
(World Wide Fund for Nature) et le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement)
en 1980 - ne fournit pas une définition explicite de l?élevage de conservation. Par ailleurs, l?EAZA
interrogée par la mission reconnaît que le terme n?est pas défini et indique qu?à sa connaissance
aucun État membre n?a défini ce terme, et a fortiori ne dispose d?un statut juridique.
Dans les documents et cadres associés portant sur la conservation ex-situ, l'élevage de
conservation est souvent décrit en des termes qui mettent en avant ses objectifs principaux et ses
pratiques. Les éléments qui caractérisent ces établissements constituent une définition qui
pourraient ainsi explicitée :
? Objectif principal : l'élevage dans un but de conservation vise à préserver des espèces
73 https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-12-10-R15.pdf
74 https://cites.org/sites/default/files/documents/F-AC33-26_0.pdf
75 Ces établissements sont au nombre de 406 (dont plus de la moitié se trouvent en Afrique du Sud). Il est
intéressant de noter que 57% des établissements enregistrés élèvent et commercialisent des psittacidés, 17% des
poissons d?aquarium appelés communément Aruana et 10% des falconidés (les faucons). La majorité des
établissements (98%) indique qu?ils participent à la réduction de la pression exercée sur les populations sauvages
par l?introduction sur le marché d?animaux issus d?élevages entraînant l?arrêt du prélèvement d?animaux sauvages
dans la nature ainsi que leur commerce. Cette vision de la conservation est résumée par la formule « élever pour
ne pas prélever ». 42% des établissements seraient susceptibles de réintroduire les espèces élevées en captivité
dans la nature et 51% contribuent financièrement à un fond de conservation.
76 PatriNat assure des missions d?expertise et de gestion des connaissances sur la biodiversité et la géo diversité
pour ses quatre tutelles que sont l?Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum national d?Histoire naturelle
(MNHN), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l?Institut pour la recherche et le développement
(IRD) (https://www.patrinat.fr/fr)
PUBLIÉ
https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-12-10-R15.pdf
https://cites.org/sites/default/files/documents/F-AC33-26_0.pdf
https://www.patrinat.fr/fr
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animales menacées, en garantissant leur survie à long terme par la reproduction contrôlée
dans des environnements contrôlés ou modifiés, tels que des parcs zoologiques ou des
établissements spécialisés. Les individus sont maintenus dans des conditions artificielles sous
des pressions de sélection différentes de celles qui règnent dans des conditions naturelles
dans un habitat naturel. Il s?agit généralement de circonstances dans lesquelles les humains
exercent un contrôle sur de nombreuses dynamiques naturelles d?une population, notamment
le contrôle du climat et des environnements de vie, l?accès à la nutrition et à l?eau, l?abri, les
possibilités de reproduction et la protection contre la prédation ou certaines autres causes
naturelles de mortalité.
? Objectifs détaillés :
? Préserver la diversité génétique : garantir un pool génétique représentatif des populations
sauvages afin d'éviter la consanguinité. Cet objectif est atteint grâce à un suivi génétique
rigoureux des animaux élevés et à des échanges d?individus reproducteurs entre
établissements partageant le même objectif de conservation.
? Stabiliser les populations menacées : assurer la survie des espèces dont les populations
sauvages connaissent un déclin critique en mettant en place des actions ciblées,
rigoureusement évaluées et adaptées aux besoins spécifiques de chaque espèce.
? Permettre l?introduction dans le milieu naturel : préparer les animaux élevés en captivité
pour leur introduction dans leurs habitats naturels, lorsque cela est possible.
? Éléments différenciateurs :
? La non-commercialisation : contrairement à l'élevage conventionnel, l'élevage de
conservation n'a pas de but lucratif et les animaux réintroduits ou échangés ne font pas
l?objet de commerce, sauf dérogation pour les élevages « enregistrés » d?espèces
menacées (cf. résolutions de la conférence des parties ci-dessus, dans le cadre de la
convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages
menacées d?extinction). Les animaux reproducteurs sont l?objet d?un prêt ou d?un don par
un éleveur (zoo, aquarium, association, particulier) et l?ensemble de la descendance fait
l?objet d?un don.
? La gestion scientifique : les programmes reposent sur des protocoles scientifiques
rigoureux pour optimiser la reproduction et la santé des populations. Les programmes
sont coordonnés et régulièrement évalués.
? La recherche scientifique : l?élevage contribue à la recherche sur l?espèce.
? La sensibilisation et l?éducation : les établissements ou institutions pratiquant l?élevage de
conservation jouent également un rôle dans la sensibilisation du public à l?importance de
préserver les espèces et sont des exemples d?un engagement qui se poursuit in-situ avec
les acteurs locaux.
En France, à défaut d?une définition explicite, l?usage a conduit à employer le terme d?élevage de
conservation pour les établissements se livrant à l?élevage dans un but de conservation. Ce terme
recouvre les élevages qui exercent dans le cadre de programmes répondant aux lignes directrices
UICN, mais également des élevages qui n?y répondent pas strictement, comme certains élevages
privés. En outre, les termes « élevage de conservation » et « élevage conservatoire » coexistent
dans la terminologie. Le terme d?élevage conservatoire est plus fréquemment attaché aux
structures d?élevages spécifiques consacrées spécifiquement à une espèce dans le cadre des PNA.
De façon quasi unanime, les spécialistes et les représentants des éleveurs d?animaux non
domestiques en captivité consultés par la mission sont favorables à une définition du terme
« élevage de conservation ». Il semble également à la mission que définir précisément le terme «
élevage de conservation » est essentiel pour en comprendre la portée et les engagements qu'il
implique. Une telle définition établie par rapport aux définitions internationales et dans le cadre
strict de la conservation ex-situ permettra de faciliter le dialogue entre les pouvoirs publics et les
éleveurs, et de donner un cadre clair, garantissant une approche cohérente et rigoureuse en
PUBLIÉ
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matière de conservation des espèces.
En revanche, la définition d?un cadre juridique spécifique pour l?élevage de conservation est
prématurée, notamment au regard du risque d?opposition avec les élevages reconnus par la CITES,
dans un contexte juridique européen en cours d?évolution, et avec les orientations de l?UICN.
Recommandation 6. (MTEBFMP) Définir de manière consensuelle avec les acteurs de la
conservation ex-situ en France le terme d?élevage de conservation comme un
établissement au titre de l?article L. 413-3 du code de l?environnement dont l?activité
répond en tout point aux objectifs et au cadre spécifique de l?élevage dans le but de
conservation définis par l?UICN.
3.2 L?implication des élevages de conservation en France dans des
programmes structurés de conservation ex-situ
3.2.1 Les parcs zoologiques ont développé un rôle de conservatoire
génétique au service de programmes internationaux
La directive 1999/22/CE du Conseil du 29 mars 1999 relative à la détention d?animaux sauvages
dans un environnement zoologique (Conseil de l?UE, 1999), reprise dans le droit national par
l?arrêté ministériel du 25 mars 200477, définit et encadre les parcs zoologiques. Cet arrêté (articles
53 à 55) confie clairement à ces établissements un rôle dans la conservation des espèces et de
leurs habitats, qu?ils exercent de façon directe (recherche, reproduction, repeuplement et
réintroduction d?espèces dans les habitats sauvages, connaissance?) et/ou de façon indirecte
(soutien financier, éducation du public à l?environnement, formation des populations locales et leur
soutien?)78.
Le rôle des parcs zoologiques et aquariums, professionnellement organisés et actifs au sein
d?associations professionnelles nationales, régionales et internationales en matière de
conservation in- et ex-situ en Europe, est reconnu officiellement par la commission de la
sauvegarde des espèces de l?UICN79, qui souligne également que ces institutions pourraient jouer
un rôle plus important dans ce domaine. La mission relève toutefois qu?il reste difficile de trouver
des publications évaluant de manière chiffrée et globale un impact positif de ces programmes sur
les populations d?espèces menacées à travers le monde.
L?association européenne des zoos et aquariums (EAZA ou European Association of Zoos and
Aquaria en anglais) gère ainsi les EEP, et coordonne les échanges d?individus entre les différents
établissements engagés dans le projet, afin de brasser le patrimoine génétique et d?éviter la
consanguinité. Il existe plus de 400 programmes d?élevages européens dont 245 pour des espèces
en danger critique d?extinction ou vulnérables selon les critères de l?UICN. Ces EPP sont traités au
sein d?une trentaine de TAGs (Taxon Advisory Groups) : groupes consultatifs par taxons qui
définissent les priorités et stratégies pour les espèces menacées, afin d?aligner les programmes
de translocation d?espèces pour la conservation avec les lignes directrices de l?UICN.
77 Arrêté du 25 mars 2004 fixant les règles générales de fonctionnement et les caractéristiques générales des
installations des établissements zoologiques à caractère fixe et permanent, présentant au public des spécimens
vivants de la faune locale ou étrangère : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000610915/
78 Association des parcs zoologiques (AFdPZ) : https://afdpz.org/conservation-ex-situ/
79 Énoncé de position sur le rôle des jardins botaniques, des aquariums et des zoos dans la conservation des
espèces- UICN 2023 : https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-
gardens-aquariums-and-zoos
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000610915/
https://afdpz.org/conservation-ex-situ/
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
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L?association française des parcs zoologiques et ses membres participent à plus de 300
programmes de gestion et de protection d?espèces menacées dans leur milieu. Des collaborations
qui apparaissent ponctuelles existent entre les EEP et d?autres organisations spécialisées dans
l?élevage et la conservation. Le terme de « communauté de la conservation » est parfois cité. Mais
la base de données de conservation EAZA dans laquelle sont saisies les activités de conservation
des membres de l'EAZA obligatoires pour tous les membres titulaires, temporaires et associés
(zoos et aquariums) ne permet pas de recenser les concours des éleveurs privés qui collaborent
de façon effective avec les parcs zoologiques et aquariums aux programmes de conservation
d?espèces menacées listées par l?UICN ou la CITES. Certains parcs zoologiques et aquariums
participent par ailleurs à la mise en oeuvre de PNA, en particulier sur leur volet de la conservation
ex-situ par la gestion directe d?un élevage de conservation.
De plus, dans ce rôle de conservation, les établissements ont explicitement (article 54 de l?arrêté
du 25 mars 2004) une responsabilité de diffuser des informations auprès des éleveurs d?animaux
d?espèces non domestiques pour améliorer la connaissance utile à la conservation de la diversité
biologique, une disposition qui suggère une contribution des élevages amateurs à la conservation
des espèces, mais aussi un moyen de les sensibiliser aux risques que peut faire peser leur activité
sur les populations sauvages.
La capacité d?accueil des parcs est relativement limitée80. En outre, la priorité a été donnée aux
mammifères, notamment aux primates et aux oiseaux qui exercent un effet d?attraction du public,
quand bien même d?autres espèces moins médiatisées bénéficient également d?actions de
conservation menées par les parcs zoologiques.
Dans les faits, les liens entre les parcs zoologiques, certains éleveurs privés et des associations
d?éleveurs sont étroits, les coopérations entre ces acteurs existent pour accroître l?activité de
conservation. Un certain nombre de personnes recrutées dans les parcs zoologiques et les
aquariums sont initialement des amateurs, souvent membres voire responsables de ces
associations.
3.2.2 Des centres de reproduction sont spécialisés dans le cadre des
plans nationaux d?actions
En France, selon les données disponibles à la DEB, 27 plans nationaux d'actions (PNA) pour la
conservation des espèces comporteraient un volet de réintroduction et/ou de renforcement les
populations d'espèces menacées, avec des spécimens, selon l?espèce et la stratégie, soit prélevés
dans la nature et déplacés, soit issus d'élevages de conservation mis en place à cette fin. Ces
élevages spécialisés dans la reproduction et la préparation de l?introduction ou de la
réintroduction81, dont la liste n?est pas connue du ministère en charge de l?écologie, ont le statut
d?établissement d?élevage (soumis à un certificat de capacité et une autorisation d?ouverture).
Selon les cas, ils sont la propriété d?une collectivité, d?une association, d?un parc zoologique. Les
PNA sont évalués régulièrement par le CNPN. Certains de ces PNA sont considérés comme une
réussite (cas du Gypaète barbu82 et du Vautour fauve83 par exemple), tandis que pour d?autres, les
résultats ne sont pas encore assurés (Vison d?Europe par exemple). De plus, des programmes de
80 Marie Isnardon. Apports et limites de la captivité d?espèces sauvages pour la conservation. Médecine vétérinaire
et santé animale. 2022. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03879184v1. Benjamin Günther. La conservation de la
faune. Science politique. 2023. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04750100v1
81 Cas animaux initialement prélevés puis réintroduits dans le milieu naturel, éventuellement sur un autre site.
82 Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) : ce vautour a fait l'objet de réintroductions réussies dans les Alpes, où 17
couples sont désormais présents, en complément des populations des Pyrénées et de Corse. Certains centres
d?élevage (comme ceux de la Vulture Conservation Foundation) collaborent avec des éleveurs spécialisés pour
fournir des individus destinés à être relâchés.
83 Vautour fauve (Gyps fulvus) : le programme de réintroduction dans les Grands Causses a permis de rétablir une
population viable, contribuant également au développement touristique de la région
PUBLIÉ
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03879184v1
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conservation ex-situ existent en dehors des PNA. C?est le cas de la stratégie de conservation du
Criquet de Crau, qui comporte un programme d?élevage depuis 201584.
Dans ce cadre de la conservation ex-situ, les acteurs privilégient le terme d?élevage conservatoire,
du fait de la spécialisation et de la technicité des actions qui sont menées afin d?optimiser la
reproduction et la réintroduction dans le milieu naturel. Au-delà de l?action conservatoire, ils ont
valeur d?exemple pour les acteurs locaux et le public, qui peuvent tirer une certaine fierté de la
restauration des habitats et des espèces localement.
Les élevages conservatoires d?outardes canepetières et de visons d?Europe à Chizé (79)
Construites en 2015 par le conseil départemental des Deux-Sèvres, sur les sites du parc
zoologiques, Zoodyssée, mais en dehors de son enceinte, les deux structures fonctionnent dans
le cadre d?autorisations d?ouvertures distinctes de celle du parc zoologique, mais chacune sous
la responsabilité du détenteur du certificat de capacité qui est le directeur du zoo.
La continuité du fonctionnement est garantie par une équipe de salariés, spécifique et
spécialisée attachée à chaque structure.
La gestion scientifique s?appuie sur des protocoles d?élevage et de réintroduction, et des
résultats évalués par le comité scientifique de la Ligue de la protection des oiseaux.
3.2.3 Des élevages d?agrément et des établissements d?élevage peuvent
contribuer à la conservation des espèces
L'image du collectionneur est parfois associée aux éleveurs amateurs d'animaux exotiques,
certains recherchant des espèces rares, ce qui peut suggérer une motivation purement possessive.
La réalité est plus nuancée. Des éleveurs passionnés revendiquent leur contribution à la
préservation des espèces et à la biodiversité en reproduisant en captivité des animaux dont l'avenir
en milieu naturel est incertain. Selon eux, les spécimens élevés en captivité limitent les
prélèvements dans la nature, du fait de leur diffusion dans le milieu de l?élevage qui permettrait de
s?abstenir de nouvelles captures. Toutefois, l'impact positif de ces pratiques sur la réduction du
trafic d?animaux prélevés dans le milieu nature reste difficile à évaluer.
3.2.3.1 La contribution des éleveurs privés à la conservation ex-situ est un sujet
débattu
Peu d?études portent sur le rôle des éleveurs amateurs d?animaux d?espèces non domestiques et
leur rôle dans la conservation85 et aucune étude en France n?explore ce sujet dans sa globalité.
Pour mieux comprendre l?implication des élevages amateurs dans ce secteur sur les espèces
menacées ou en voie d?extinction, la mission s?est entretenue avec des associations d?éleveurs
d?importance nationale, des instances spécialisées telles que l?EAZA, le Muséum national d?histoire
naturelle (MNHN), l?Office français de la biodiversité, des experts et des associations de protection
84 Un projet LIFE vise à augmenter la capacité d?élevage avec deux stations d?élevage supplémentaires implantées
aux parcs zoologiques de La Barben et du Muséum de Besançon, afin de réaliser les premiers tests de
réintroduction.
85 Role of private owners in the conservation of exotic species (Rôle des propriétaires privés dans la conservation
des espèces exotiques) - Jessica L. Beetz ? thèse ? 2005
https://digitalcommons.colby.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1025&context=honorstheses
PUBLIÉ
https://digitalcommons.colby.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1025&context=honorstheses
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animale et de protection de la nature.
La représentation du rôle des élevages amateurs en matière de conservation ex-situ est mal
appréhendée par les services de l?État consultés. Et au sein des parties prenantes, les points de
vue divergent.
Il n?existe pas de liste qui récence les élevages identifiés comme établissements.
Sur le plan règlementaire, le terme "d'élevage de conservation" n'étant pas règlementairement
défini, il n'est pas systématiquement lié au terme d'établissement au sens de l'article L. 413-3 du
code de l?environnement (cf. annexe 2), et donc pas lié de facto à l'obtention préalable d'un certificat
de capacité et d'une autorisation d?ouverture. Pour autant, les espèces captives à enjeux forts de
conservation ont fréquemment un statut de protection élevé (espèces protégées relevant de
l?article L. 411-1 du code de l?environnement, et/ou inscrites à la CITES), Et les élevages à but non
lucratif qui les détiennent sont juridiquement des établissements d'élevage (régime de la colonne
(c) de l?annexe 2 de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018). Ils sont donc soumis à l?obtention
d?un certificat de capacité et à une autorisation d?ouverture. Ils rejoignent ainsi le cadre
réglementaire de la détention de la faune sauvage captive des élevages à but lucratif, ces derniers
étant - quelle que soit l?espèce élevée - soumis à ces mêmes obligations. Il serait intéressant de
connaitre les éleveurs amateurs qui bénéficient de ces autorisations délivrées par les préfets, mais
l?absence d?un fichier des demandes et des délivrances de certificat de capacité et d?autorisation
d?ouverture nuit notablement à la connaissance des établissements d?élevage privés.
Selon les représentants des associations d?éleveurs amateurs, peu d?éleveurs amateurs
parviennent à obtenir ces autorisations, notamment du fait de difficultés dans l?instruction
administrative qui durent parfois plusieurs années et des variations d?appréciations entre
départements. L?obtention de ces autorisations semble compliquée, ce que tend à confirmer l?OFB,
qui pour sa part ne relève plus ces manquements administratifs, préférant se concentrer sur des
infractions majeures.
La communauté de la conservation ex-situ reconnait le rôle des éleveurs privés tandis que les
associations de protection animale et de protection de l?environnement le contestent
L?Association Européenne des Parcs Zoologiques et Aquariums (EAZA) souligne la participation
essentielle de certains éleveurs spécialisés d?oiseaux, de reptiles et d?amphibiens aux EEP, mais
cette participation n?est ni formalisée ni encadrée techniquement, et les résultats ne font pas l?objet
d?une revue. L?association est favorable à un statut juridique spécifique pour les éleveurs amateurs
engagés en conservation, incluant l?engagement dans un EEP, l?adhésion à des associations dont
la mission de conservation est inscrite dans les statuts, l?enregistrement des spécimens dans le
logiciel de collecte et de gestion des informations sur les animaux sauvages vivant en parc
zoologiques (logiciel ZIMS) pour garantir la traçabilité et la gestion des studbooks.
Pour l?Association française des parcs zoologiques, l?élevage amateur participe à l?éducation à la
biodiversité et ferait naître des vocations de biologistes et spécialistes de la faune sauvage.
Certains éleveurs ont acquis un haut niveau de pratique et d?expertise. Par ailleurs, les éleveurs,
quel que soit leur niveau, animent une dynamique associative sur l?ensemble du territoire national
et des relations avec d?autres associations dans d?autres pays en Europe. Sans aller jusqu?à un
statut juridique, l?Association française des Parcs Zoologiques propose que les éleveurs amateurs
soient encadrés par des associations reconnues pour leur contribution à la conservation et soumis
à des contrôles pour garantir leur action effective dans ce domaine.
Le MNHN souligne également l?importance de l?implication de certains éleveurs amateurs dans la
reproduction et la conservation, plus particulièrement pour les reptiles, les amphibiens, les
poissons et les invertébrés. Les échanges avec des centres internationaux sont jugés cruciaux,
mais le Muséum plaide pour des critères éthiques qui permettraient d?évaluer les éleveurs selon
les lignes directrices de l?EAZA et une transparence sur l?origine des animaux. Plusieurs experts
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
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consultés ont transmis des publications françaises et européennes spécialisées et des articles de
recherche scientifique ou de revues techniques pour illustrer la contribution d?éleveurs privés,
principalement dans les domaines de la zootechnie, de la médecine vétérinaire et du bien-être
animal. Les espèces concernées sont des oiseaux, des poissons et des reptiles.
Mais l?absence de cadre technico-scientifique et de recensement des élevages contribuant
effectivement à la conservation ex-situ participe au défaut de consensus entre les parties prenantes.
La plupart des associations de protection animale et de la nature considèrent que l?élevage
amateur légal accroît les filières parallèles de trafic. A l?instar du président de la LPO, elles alertent
sur un risque d?opportunisme dans l?utilisation d?un éventuel statut spécifique "élevage de
conservation" sans engagement dans des programmes officiels, et sur un risque de détournement
commercial, notamment pour des espèces qui se monnaient bien comme le chardonneret élégant
et les rapaces. Les représentants de ces associations objectent qu?il n?existe aucune donnée sur
l?impact de la conservation ex situ sur les populations émanant de ces élevages, et que la
conservation ex-situ devrait être assurée exclusivement par des parcs zoologiques, dont l?impact
en matière de conservation est d?ailleurs lui-même interrogé par les ONG aux niveaux européen et
français86. Ils souhaiteraient que la conservation ex-situ soit avant tout réservée aux élevages
conservatoires spécialisés, professionnels, capables d?interagir avec des enjeux multiples
(biodiversité, sanitaire) et disposant de locaux adaptés. Ils pensent en conséquence qu?il y a lieu
de bien différencier les élevages spécialisés du monde des amateurs.
Au sein des équipes des associations de protection de l?environnement, les visions sont plus
nuancées. Beaucoup de bénévoles et de permanents qui travaillent dans ces associations, d?une
part, adhérent à des associations d?éleveurs amateurs, et, d?autre part, reconnaissent que des
éleveurs privés experts, rigoureux existent qu?il faudrait reconnaître, voire recenser, afin de mieux
travailler avec cette ressource et d?anticiper sur les risques d?extinction des espèces. Ces élevages
amateurs qui font de la conservation, voire de la réintroduction, peuvent, selon eux, porter un signal
positif, un message d?espoir.
3.2.3.2 Les éleveurs sont organisés au sein de nombreuses associations dont
certaines se sont orientées vers la conservation
Le monde associatif français dédié à l'élevage amateur d'animaux d'espèces non domestiques est
un univers restreint mais riche, diversifié et dynamique, englobant de nombreux passionnés et
structures qui se consacrent à diverses catégories d'animaux et espèces, principalement les
oiseaux, les poissons, les reptiles. Le nombre de clubs et d'associations traitant des oiseaux, des
poissons, des reptiles, des tortues et des insectes en France n'est pas documenté. A fortiori le
nombre d?éleveurs adhérents n?est pas connu. Toutefois, des plateformes comme Reptimania87
par exemple recensent plus d?une centaine de clubs et associations spécialisés, offrant ainsi une
vue d'ensemble de structures existantes.
Parmi les associations nationales qui soutiennent l?élevage amateur, la Fédération Française
d'Ornithologie créée en 1955, est la doyenne des entités nationales regroupant des associations
d'éleveurs d'oiseaux. Elle a historiquement une part active au sein de la coalition des amateurs
d'oiseaux. Avec le Club des éleveurs d?Oiseaux exotiques (CDE), Aviornis France et WPA France
(World pheasant association France), elle défend l?élevage pour la conservation, le certificat de
capacité, et la reconnaissance de la domestication pour les oiseaux qui se reproduisent en captivité
depuis plusieurs décennies et ne sont plus importés.
86 https://www.fondation-droit-animal.org/106-zoo-et-conservation-des-especes-efficace-ou-operation-marketing/
Et interview de François Moutou, par ailleurs auditionné par la mission, dans La Croix en 2019 : https://www.la-
croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-
1201014412
87 http://www.reptimania.com/fr/
PUBLIÉ
https://www.fondation-droit-animal.org/106-zoo-et-conservation-des-especes-efficace-ou-operation-marketing/
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
http://www.reptimania.com/fr/
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Ces associations diffusent des informations aux adhérents et non adhérents sur la réglementation
et mettent à disposition les outils permettant de la respecter (bague d?identification des spécimens
par exemple). Elles encouragent en outre la création de centres de conservation ex situ pour les
espèces menacées répondant à un cahier des charges définis par l?association, avec
éventuellement l?appui d?un expert, mais dans un cadre scientifique peu formalisé. Leur activité est
essentiellement tournée la coordination et le soutien de programmes spécifiques, le sexage ADN
et les suivis génétiques, l?appui à des études, la formation des éleveurs.
Pour les tortues, la fédération francophone pour l?élevage et la protection des tortues (FFEPT)
regroupe des associations francophones (France et Suisse notamment) dédiées à l?élevage et à
la protection des tortues, tant en captivité que dans la nature, autour d?une charte éthique commune.
Elle développe des actions pédagogiques, informatives et de lutte contre la maltraitance, tout en
accompagnant les éleveurs dans leurs démarches administratives.
À l?initiative de plusieurs de ces associations, et dans la suite de la loi sur la maltraitance animale
du 30 novembre 2021, par crainte de l?impact de la loi sur les activités liées de l?élevage privé,
l'Union naturaliste pour les intérêts de la conservation animale et de la biodiversité (UNICAB) a été
récemment fondée - le 15 mai 2023. Elle vise à rassembler les éleveurs professionnels et non
professionnels, parcs zoologiques et associations (ornithologues, terrariophiles, aquariophiles et
mammalogistes), et à être leur porte-parole auprès des pouvoirs publics. Après un peu plus d?une
année d?existence, elle indiquait regrouper près de 25 000 adhérents, principalement détenteurs
d?oiseaux, et se montre particulièrement active pour promouvoir les activités de conservation des
éleveurs particuliers et professionnels.
L?association UNICAB propose un système progressif pour la reconnaissance officielle des
élevages dits « experts » en s?appuyant sur le dispositif actuel. Elle soutient l?attribution du statut
d?établissement d?élevage de conservation, à condition que celui-ci soit adhérent à une association
ayant une mission de conservation dans ses statuts, intégrant des programmes officiels (EEP, PNA,
stratégies) de conservation in- et ex-situ, et respectant des devoirs et un engagement responsable.
Cette approche rejoint largement celle de l?AEZA, qui partage des objectifs similaires en matière
de conservation et de régulation des élevages.
3.2.3.3 La participation des éleveurs privés à la connaissance et à la conservation ex-
situ pourrait être mieux valorisée
Des exemples illustrent l?activité concrète et essentielle pour certaines espèces
Pour les taxons les plus populaires d'animaux de compagnie terrestres exotiques - oiseaux, reptiles
et amphibiens- les propriétaires privés sont susceptibles de concourir de façon essentielle à la
conservation ex-situ de certaines espèces et à leur réintroduction grâce à une synergie avec les
parcs zoologiques, comme en témoignent l?EAZA, l?AFdPZ et le MNHN. Ils interviennent également
par des programmes et des studbooks spécifiques portés directement par leurs associations et
mobilisant leur expertise, sans aide financière publique, et de parfois de manière anticipée.
Ces activités sont principalement suivies et rapportées dans les revues éditées régulièrement par
ces associations pour leurs adhérents (exemples : Bulletin de la World Pheasant Association
France ; Aviornis international?) ou à tirage plus large (exemple : la revue des oiseaux
exotiques?). Dans ces revues, plusieurs espèces sont des étendards du potentiel de l?élevage
privé pour la conservation ex-situ comme : l?Ara à gorge bleu (Ara glaucogularis) dont le stud-book
est officiellement lancé par le conservatoire des oiseaux exotiques (CDE) avec le recensement
d?une population fondatrice et la chouette de l?Oural, un programme de renforcement en Bavière
pour lequel l?Association des voleries mobiles était le plus important donateur en 2023. Dans le
cadre du PNA râle des genêts, les rares éleveurs privés qui savent reproduire cet oiseau en
captivité constituent une ressource potentielle pour le coordonnateur du PNA, sous réserve
d?adopter un cadre technique rigoureux.
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Le conservatoire Aviornis des souches aviaires ex-situ (CASAES)
L?association Aviornis a créé il y a 12 ans les CASAES 88 qui structurent un travail de
conservation d?une quarantaine d?espèces d?ansériformes (oies et bernaches, tadornes,
dendrocygnes, sarcelles?), in- et ex-situ, autour d?un conservatoire situé sur la commune de
Jolimetz (59), établissement accolé à l?élevage professionnel tenu par le même responsable,
tous deux visités par la mission.
Le programme de renforcement des populations de fuligules nyroca (Aythya nyroca), espèce
protégée inscrite sur la liste rouge des espèces menacées par l?UICN, dans une réserve naturelle
en Pologne a ainsi donné lieu en 2024 au relâcher de 38 oiseaux nés dans quatre élevages
privés et deux parcs zoologiques membres d?Aviornis France (la réserve de Sigean dans l?Aude
et le Parc de Sainte-Croix en Moselle).
La fédération française d?aquariophilie est également très impliquée dans plusieurs programmes
internationaux de conservation in- et ex-situ. Elle s?est investie dans l?élevage ex situ d?espèces en
danger en finançant certains élevages amateurs. Et de nombreuses espèces, menacées dans leur
milieu naturel, sont en effet relativement courantes en aquarium89.
En matière de recherche, des coopérations sont en place, qui ouvrent vers des options de
conservation ex-situ plus inclusives. Le MNHN a transmis à la mission une documentation
scientifique et technique concernant les amphibiens dont les auteurs sont, pour certains articles,
des éleveurs privés en même temps que des référents experts de renom international, ayant
participé à la rédaction des guides des meilleures pratiques de l?EAZA. Ces articles témoignent de
coopérations étroites entre la recherche spécialisée et les éleveurs privés.
S?agissant des amphibiens dont 30% des espèces sont menacées dans le monde, les auteurs
d?une enquête internationale auprès des détenteurs privés sur la participation à l?élaboration des
politiques de conservation90 notent que les plans nationaux d?actions sont insuffisants pour éviter
l?extinction. Ils concluent qu?un réseau mondial d?éleveurs privés, géré par leurs
sociétés/associations, pourrait sauver de manière peu coûteuse plusieurs centaines d?espèces
d?amphibiens de l?extinction et réduire les pressions de prélèvement sur les populations naturelles.
À noter que l?Allemagne semble aller plus loin dans cette voie. Une association a eu l?initiative de
gestion citoyenne « wild at home »91. Sous la condition de suivre une formation et de satisfaire à
un examen donnant lieu à la délivrance d?un certificat de compétence, les citoyens intègrent un
réseau d?élevage de conservation d?espèces en danger de disparition (amphibiens, chéloniens et
poissons). L?intention première de l?association était d?établir des programmes d?élevage de
conservation coordonnés professionnellement pour les espèces d?amphibiens menacées en
coopération avec des institutions et des particuliers. Mais devant le constat que la conservation
des espèces par l?élevage ex situ nécessite un soutien social, le projet a été élargi afin de faire
prendre conscience à la fois de la nature dramatique de l?extinction des espèces et de la nécessité
88 Conservatoire Aviornis des souches d'anatidés Ex-Situ : https://www.aviornis.fr/charte-casaes-737
89 Exemple des projets Allotoca - Mesa Central au Mexique : https://www.francevivipares.fr/revue/article-151.html
Avec le recueil des espèces maintenues par les membres de l?AFV (la liste de maintenance), le suivi de ces espèces
(les certificats de suivi des souches) et l?analyse de risques et de criticité (reprise dernièrement dans un magazine
allemand) les adhérents de l?AFV sont invités à se focaliser sur la maintenance en milieu protégé des espèces les
plus menacées.
90 Browne et al (2018 J.Zool.Res. 2(1)29-46) [amphibian keeper conservation breeding programs]
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-
46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
91 https://citizen-conservation.org/en/projects/wild-at-home/
PUBLIÉ
https://www.aviornis.fr/charte-casaes-737
https://www.francevivipares.fr/revue/article-151.html
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
https://citizen-conservation.org/en/projects/wild-at-home/
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de prendre des contre-mesures aux trafic illégaux. L?Allemagne est en effet une des principales
plaques tournantes du commerce de faune sauvage en Europe92.
Vers l?inclusion d?éleveurs amateurs aux stratégies de conservation des espèces menacées par
l?effondrement de la biodiversité
Au regard du spectre annoncé de la sixième extinction de masse, parvenir à l?intégration et à
l?alignement des forces, des connaissances de l?expérience, des données, des ressources et des
efforts d?un ensemble diversifié et inclusif de parties prenantes est essentiel. Comme le souligne
l?UICN 93 , face à l?augmentation du taux de disparition des espèces, la commission de la
sauvegarde des espèces exhorte « tous les partenaires de conservation à utiliser tous les outils,
capacités et expertises disponibles en travaillant ensemble pour sauver les espèces ».
Dans cette voie, il parait nécessaire de soutenir et de guider les efforts des associations d?éleveurs
non professionnels afin que les plus experts qui en ont la volonté contribuent efficacement aux
stratégies de conservation ex-situ en vue du renforcement et de la réintroduction des populations,
en appliquant les lignes directrices établies par l?UICN pour la conservation ex-situ, déclinées dans
les programmes de conservation.
Recommandation 7. (MTEBFMP) En lien avec le Comité français de l?UICN, le point contact
national de la CITES, l?unité de recherche PatriNat et le MNHN, rapprocher les principaux
acteurs de la conservation ex-situ en France (dont les représentants des éleveurs privés,
l?Association européenne des zoos et aquariums, l?Association française des parcs
zoologiques et l?Union des conservateurs d?aquariums) pour instaurer des partenariats
dans des stratégies inclusives de conservation.
92 Selon les enquêtes sur le commerce en ligne d?animaux d?espèces non domestiques, l?Allemagne en serait la
principale plaque tournante, ce qui peut être lié à la présence dans le pays du plus grand marché d?animaux
sauvages en Europe (la ville de Hamm accueille plusieurs fois par an une foire aux reptiles très réputée appelée
Terraristika).
93 Énoncé de position sur le rôle des jardins botaniques, des aquariums et des zoos dans la conservation des
espèces - UICN 2023 : https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-
gardens-aquariums-and-zoos
PUBLIÉ
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
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Conclusion
La liste positive introduit un changement sans précédent dans la détention d?animaux non-
domestiques pour la compagnie ou l?agrément. Elle va nécessairement réduire le nombre
d?espèces autorisées aux particuliers. La mise en place de son dispositif d?élaboration ouvre un
chantier tout à fait significatif pour les services du ministère en charge de la biodiversité et nécessite
la mobilisation de groupes experts pour aboutir à la sélection des espèces. Cette connaissance, à
la disposition du public, est de nature à rapprocher l?homme de l?animal, dans l?esprit de la loi de
2021.
Ce chantier revêt également une dimension européenne. Il pourra s?appuyer sur les travaux
conduits en Belgique et aux Pays-Bas, et prendre en compte les études européennes, dont
plusieurs lancées à l?initiative de la Commission sont en cours au moment de l?écriture de ce rapport.
La France peut jouer un rôle moteur au sein de l?UE sur cette démarche, qui ouvre la voie à des
partenariats scientifiques entre États membres.
Enfin, un des défis de cette évolution sociétale sera de ne pas décourager les amateurs
compétents qui ont développé une expertise et concourent à la connaissance et à la conservation
de la biodiversité dans une proximité avec les professionnels. Dans le contexte du déclin de la
biodiversité et de risques pandémiques et épizootiques latents, la liste positive peut être vue
comme une opportunité d?apaiser les tensions entre protection de la nature, bien-être animal et
pratiques culturelles, et de réconcilier les attentes diverses des parties prenantes dans le cadre
d?une approche « Une seule santé ».
Céline COUDERC-OBERT
Catherine LHOTE
Philippe STEINMETZ
Inspectrice Inspectrice générale Inspecteur général
PUBLIÉ
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Annexes
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Annexe 1. Lettre de mission
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Annexe 2. La loi 2021-1539 du 30 novembre 2021
modifie les règles générales de détention
d?animaux des espèces non domestiques en
France
Dans la situation existante, l?ensemble des espèces animales non domestiques peut être détenu
dans le cadre d?un élevage non professionnel, à des fins de compagnie ou d?agrément, dans le
cadre de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018. Cet arrêté liste l?ensemble des espèces selon
que leur détention est libre ou soumise à des formalités (cf. infra).
La Loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 restreint cette possibilité à une liste limitée d?espèces
en introduisant dans le code de l?environnement un article L. 413-1 A ainsi rédigé :
« Article L. 413-1 A I. Parmi les animaux d'espèces non domestiques, seuls les animaux relevant
d'espèces dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l'environnement peuvent être
détenus comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément.
II. La liste mentionnée au I est établie et révisée tous les trois ans, après enquête approfondie
conduite par le ministre chargé de l'environnement. Cette enquête se fonde sur des données
scientifiques disponibles récentes présentant des garanties de fiabilité.
III. Toute personne physique ou morale peut demander la mise à l'étude de l'inscription d'une
espèce d'animal non domestique à la liste mentionnée au I ou le retrait d'une espèce d'animal non
domestique de cette même liste.
La demande fait l'objet d'une réponse motivée du ministre chargé de l'environnement au plus tard
six mois avant la révision de la liste en application du II. La réponse peut faire l'objet d'un recours
devant le juge administratif.
Toute personne ayant présenté une demande en application du premier alinéa du présent III peut
solliciter une dérogation au I, accordée par le représentant de l'État dans le département.
IV. Par dérogation au I, la détention d'un animal d'une espèce ne figurant pas sur la liste
mentionnée au même I est autorisée si son propriétaire démontre qu'il a acquis l'animal avant la
promulgation de la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance
animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes.
V. Un décret précise les modalités d'application du présent article, ainsi que la notion d'élevage
d'agrément au sens du I. »
Les espèces animales non domestiques sont définies par exclusion de la liste des espèces
domestiques
La liste des espèces, races ou variétés d?animaux domestiques est définie réglementairement par
l?arrêté ministériel du 11 août 2006 (JORF du 07/10/2006). Les espèces animales qui ne figurent
pas dans cette liste sont par exclusion des animaux non domestiques. Ainsi, par exemple, les
chiens, les chats, les chevaux sont des animaux domestiques mais aussi les dromadaires, le paon
blanc, la carpe Koï, le ver à soie, etc.
Une espèce domestique est également couramment définie comme une espèce dont tous les
représentants appartiennent à des populations animales sélectionnées ou sont issus de parents
appartenant à des populations animales sélectionnées.
PUBLIÉ
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L?animal de compagnie est défini par le code rural et le droit européen
L?animal de compagnie est défini juridiquement à l?article L. 246-6 du code rural et de la pêche
maritime : « tout animal détenu ou destiné à être détenu pour son agrément ». La règlementation
européenne dresse par ailleurs une liste précise des animaux de compagnie au sens du droit de
l?Union européenne, à l?annexe I du règlement -UE) 2016/429 du 9 mars 201694 relatif aux maladies
animales transmissibles et modifiant et abrogeant certains actes dans le domaine de la santé
animale.
La détention des espèces non domestiques comme animaux de compagnie ou dans le cadre
d'élevages d'agrément est encadrée en France par l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018
Issu du code de l?environnement (livre IV « faune et flore », Titre 1er « protection de la faune et de
la flore »), l?arrêté interministériel en date du 8 octobre 2018 fixe les règles générales de détention
d?animaux d?espèces non domestiques (JORF du 13 octobre 2018).
Cet arrêté abroge et remplace les dispositions de deux arrêtés en date du 10 août 2004 fixant, pour
l?un, les conditions d?autorisation de détention d?animaux de certaines espèces non domestiques
dans les établissement d?élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public
d?animaux d?espèces non domestiques, et pour l?autre, les règles générales de fonctionnement des
installations d?élevages d?agrément d?animaux d?espèces non domestiques, à l?exception des
dispositions relatives à la chasse au vol (l?art de capturer une proie à l?aide d?un rapace).
L?arrêté du 8 octobre 2018 vise plusieurs objectifs :
? prévenir les risques pour l?environnement : assurer que la détention et l?utilisation des
animaux d?espèces non domestiques ne portent pas atteinte à la biodiversité et aux
équilibres biologiques des espèces (statut UICN ; situation/trafic d?animaux prélevés dans
la nature ; caractère d?espèce invasive) ;
? prévenir les risques pour la sécurité et la santé des personnes : assurer que la détention
et l?utilisation sont compatibles avec la sécurité et la santé des personnes (cf. liste des
espèces dangereuses annexée à l?arrêté ministériel du 21 novembre 1997, JORF du 5
février 1998) ;
? contribuer à la protection animale, en complément des dispositions propres au code rural ;
? promouvoir la qualité de l?élevage et la technicité des éleveurs dans la mesure où celles-ci
peuvent participer à la préservation de la biodiversité, sa connaissance et sa mise en valeur.
Trois régimes administratifs différents réglementent la détention selon certains critères
Les espèces du règne animal ont été classées dans trois régimes de détention en tenant compte
des travaux qui précédaient les dispositions fixées en 2004 (annexe 2 de l?arrêté) :
? régime de la détention libre sans formalités,
? régime de la déclaration,
? l?obtention d?un certificat de capacité délivré sur consultation d?une commission spécialisée
94 https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2016/429/oj?locale=fr Liste des animaux de compagnie figurant en annexe du
règlement 2016/429 : Chiens (Canis lupus familiaris) Chats (Felis silvestris catus) Furets (Mustela putorius furo) -
Invertébrés (à l'exception des abeilles, des mollusques du phylum des Molluscae et des crustacés du subphylum
des Crustacea) Animaux aquatiques ornementaux Amphibiens Reptiles Oiseaux: spécimens d'espèces aviaires
autres que les poules, les dindes, les pintades, les canards, les oies, les cailles, les pigeons, les faisans, les perdrix
et les ratites (Ratitae) Mammifères: les rongeurs et les lapins autres que ceux qui sont destinés à la production
alimentaire.
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2016/429/oj?locale=fr
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et un certificat d?ouverture.
Moyennant quelques ajustement et changements (voir infra), le classement de 2018 ne remet pas
en cause fondamentalement celui de 2004, même si un durcissement de régime est intervenu pour
certaines espèces. Mais dans ce classement, le risque pour la santé animale n?est pas un critère
pas plus que l?état des connaissances sur l?espèce.
Il repose en effet sur les critères suivants :
? espèces protégées de la faune française au titre de l'article L. 411-1 du CE, dans l'intérêt
de la préservation du patrimoine biologique* : aucune espèce en annexe A95 du règlement
(CE) n°338/97 (convention de Washington) et aucune espèce protégée, en application de
l?article L. 411-1 du code de l?environnement n?est autorisée à la détention en dehors de
l?obtention d?un certificat de capacité ;
? espèces inscrites en annexe A du règlement CE n°338/97 (règlement CITES) du fait des
menaces qui pèsent sur ces espèces avec leur commerce international* ;
? espèces classées réglementairement comme dangereuses pour la sécurité et la santé des
personnes, au titre de l'arrêté du 21novembre 1997 modifié ;
? espèces à risques écologiques en cas d'évasion (espèces exotiques envahissantes).
Le bien-être animal et la compatibilité des conditions de la captivité avec les besoins de l?animal
ne sont pas des critères. Mais des espèces dont l'entretien en captivité est difficile et qu'il ne faut
donc pas laisser à des éleveurs débutants ont quand même été prises en compte. Un durcissement
de régime a ainsi été opéré entre 2004 et 2018 pour quelques espèces, par exemple pour l?iguane
vert (Iguana iguana), désormais inscrit en régime de la déclaration (acheté à une taille de 30 cm,
les males peuvent mesurer deux mètres du museau à la queue).
Des critères de seuils d?effectifs (sauf pour les poissons et pour les invertébrés) ont été ajoutés
mais qui ne comptabilisaient initialement que les animaux adultes. Cette restriction a été annulée
par un arrêté du Conseil d?État en date du 17 février 2023 96. Désormais, tout spécimen d?animal
d?espèces non domestique est pris en compte, dès sa naissance, dans le comptage des animaux
présents dans un élevage pour déterminer sa qualification.
En outre, l'arrêté de 2018 a mis en place une traçabilité totale au moyen de l'identification
systématique et de l?enregistrement dans le fichier national i-fap de toutes les espèces protégées
au titre de l?article L. 411-1 du code de l?environnement et inscrites aux annexes de la CITES.
95 Annexe A du Règlement (CE) : elle regroupe les espèces inscrites à l?Annexe I CITES, et certaines espèces des
Annexes II et III auxquelles l?UE souhaite conférer un statut de protection plus élevé. Elle inclut également des
espèces non protégées par la CITES et certaines espèces autochtones protégées par les Directives Oiseaux et
Habitats.
96 L?arrêt du 17 février 2023 du Conseil d?État, portant annulation de la disposition de l?arrêté du 8 octobre 2018
excluant les spécimens juvéniles nés dans un élevage d?agrément, du quota maximum de spécimens qualifiant
ledit élevage au regard de la règlementation.
PUBLIÉ
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Répartition des espèces dans chacun des trois régimes de détention (colonnes a, b et c de
l?annexe 2 de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018)
Colonne (a) : régime de détention libre, aucune formalité tenant à la compétence du détenteur
ou aux conditions matérielles de détention n?est nécessaire. La liste comporte :
? des espèces et genres listés explicitement ;
? des ensembles d?espèces non listées exhaustivement, pour lesquelles seules les
exceptions figurent dans l?annexe.
Exemples :
Mammifères : rodentia (rongeurs) sauf exception (un à 40 spécimens), Lagomorphes sauf
exception (un à 40 spécimens), carnivores sauf exception mentionnées pour partie explicitement
(un à six spécimens), artiodactyles97 sauf de larges exceptions (un à six spécimens).
Oiseaux : tinamou élégant et tinamou isabelle, bernache à cou roux et bernache néné (1 à 100
spécimens), sarcelle d?été et sarcelle de Laysan (1 à 100 spécimens), érismature à tête blanche
(un à 100 spécimens), anatidés figurant à l?article 4 de l?arrêté du 25 mars 2015 fixant la liste
des oiseaux représentés dans le département de la Guyane protégés sur l'ensemble du territoire
et les modalités de leur protection.
Reptiles : 17 000 espèces soit 69% des reptiles peuvent actuellement être détenus sans
formalités. Exemples : caméléon-panthère et caméléon casqué (un à 25 spécimens), Sauriens
sauf exception et si la taille adulte moyenne est inférieure ou égale à 1 mètre (un à dix
spécimens) ou supérieure à 1 mètre (un à dix spécimens), serpent Boa constricteur (un à trois
spécimens).
Amphibiens : 93% des espèces d?amphibiens. Exemple ; rainette cendrée (un à 40 spécimens).
De nombreuses espèces de la colonne (a) viennent potentiellement de prélèvements dans la
nature.
Invertébrés : Les araignées, hors exceptions listées dans l?arrêté (un spécimen et plus).
Colonne (b) : régime de déclaration- les procédure de déclaration sont indépendantes des
procédures de délivrance des certificats CITES, et il n?est pas prévu de vérification systématique
du caractère licite de l?origine des animaux.
? espèces envahissantes de niveau 1 (interdiction d?introduction dans le milieu naturel)
Colonne (c) : espèces dont la détention nécessite l?obtention d?un certificat de capacité délivré
par une commission spécialisée et un certificat d?ouverture.
? espèces en annexe A du règlement (CE) n°338/97 (convention de Washington) et
espèce protégée, en application de l?article L. 411-1 du code de l?environnement
? espèces dangereuses selon l?AM du 21/11/1997
? espèces détenues à des fins lucratives (statut d?élevage professionnel), ou dans des
centres de soins de la faune sauvage ou dans des parcs zoologiques
97 Les artiodactyles sont les mammifères à nombre pair de doigts, qui marchent sur leurs sabots (porcs,
ruminants ?)
PUBLIÉ
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Les établissements de détention au sens de l'article L. 413-3 du CE sont soumis à autorisation
d?ouverture et à obtention d?un certificat de capacité
Les activités lucratives liées aux animaux d?espèces non domestiques, quelle que soit l?espèce,
sont soumises dans tous les cas au régime d?établissement 98, c?est-à-dire avec l?exigence de la
double autorisation préalable de certificat de capacité et d?autorisation d?ouverture, que ce soit pour
l?élevage professionnel, la vente, la location, la présentation au public fixe et mobile, et ce, quel
que soit le régime de détention des espèces concernées qui figure dans l?arrêté de 2018.
Le certificat de capacité est une exception française, qui n?existe dans aucune autre État membre.
Il vise à garantir que les individus ou les établissements qui détiennent des animaux sauvages ou
domestiques, ou qui les exploitent dans le cadre d'activités lucratives possèdent les connaissances
et compétences suffisantes. Le certificat de capacité est délivré par le préfet, généralement pour
une durée indéterminée.
Pour obtenir ce certificat, il faut remplir plusieurs conditions :
? justifier de connaissances acquises au cours de formations spécifiques,
? posséder une expérience professionnelle dans le domaine de la gestion des animaux ou
des espaces naturels,
? exercer la responsabilité de la gestion des animaux et des orientations en la matière.
Les conditions de diplômes et/ou d?expérience exigibles sont fixées par l?arrêté ministériel modifié
du 12 décembre 2000 99 . Les compétences du candidat sont évaluées par une commission
consultative composée de membres experts100. En cas de non-respect des règles de détention ou
de maltraitance animale, ce certificat peut être retiré.
L'autorisation d'ouverture des établissements détenant des animaux est délivré par le préfet du
département. Elle garantit la conformité des installations avec les exigences de bien-être animal,
de sécurité et de santé publique.
98 Article L. 413-3 du code de l?environnement : « Sans préjudice des dispositions en vigueur relatives aux
installations classées pour la protection de l'environnement, l'ouverture des établissements d'élevage d'animaux
d'espèces non domestiques, de vente, de location, de transit, ainsi que l'ouverture des établissements destinés à
la présentation au public de spécimens vivants de la faune locale ou étrangère, doivent faire l'objet d'une
autorisation délivrée dans les conditions et selon les modalités fixées par un décret en Conseil d'État. »
99 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000021122566
100 Commission nationale consultative de la faune sauvage captive pour la détention et la présentation au public ;
commission départementale de la Nature, des Paysages et des Sites pour la détention sans présentation au public.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000021122566
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Annexe 3. Cas de la Banque des sérums
antivenimeux
S?ils restent rares en métropole les accidents d?envenimation par les morsures de serpents
exotiques en France doivent nécessairement être pris en charge au plan médical de manière
adaptée pour éviter des complications graves voire mortelles. Dans l?organisation actuelle de la
prise en charge de ces accidents, la contribution des éleveurs de serpents eux-mêmes est
essentielle, grâce à la banque des sérums antivenimeux.
La Banque des Sérums Antivenimeux (BSA), association loi 1901 reconnue par l'Agence nationale
de sécurité du médicament et des produits de santé et le ministère en charge de l?écologie, réunit
50 éleveurs adhérents (deux tiers d?amateurs, un tiers de professionnels) et dix représentants du
monde médical (médecins, pharmaciens et un vétérinaire). La BSA finance un stock de sérums
antivenimeux grâce, pour les deux tiers, aux contributions des détenteurs. Les éleveurs adhérents
à la BSA représenteraient la moitié des détenteurs de serpents venimeux en France. La BSA joue
un rôle clé en permettant de constituer un stock de sérums antivenimeux correspondant aux
espèces recensées en France. Ce stock est entreposé dans quatre pharmacies hospitalières
réparties à Paris et en province. L'objectif principal de la BSA est la sécurisation de ce dispositif de
prise en charge des envenimations par serpents exotiques survenant dans les centres ou
laboratoires de recherche publics ou privés, les parcs zoologiques et chez les éleveurs privés
capacitaires.
Du fait de leur dangerosité, la détention en France de serpents venimeux est soumise, dès le
premier spécimen, à l?obtention d?un certificat de capacité et à une autorisation d?ouverture délivrée
par le préfet. Chacun des adhérents à la BSA dispose de ces autorisations.
Les responsables de la BSA soulignent qu?une interdiction stricte de la détention de serpents
venimeux par des particuliers, remettant en cause le régime actuellement permis par l?arrêté du 8
octobre 2018, renverrait les particuliers dans l?illégalité et aurait des conséquences économiques
pour l?association qui ne pourrait plus assumer son rôle. Selon la BSA, la méconnaissance de
détenteurs basculant dans la clandestinité compliquerait le contrôle de leurs compétences et de
leurs installations, ainsi que le recensement des espèces venimeuses détenues en France et donc
le traitement des envenimations par des serpents exotiques survenant sur le territoire national.
PUBLIÉ
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Annexe 4. Analyse de la Direction des affaires
juridique du ministère de la transition écologique
sur la réglementation issue de l?article L. 413-1 A
du code de l?environnement
Secrétariat général
Paris, le 15 novembre 2024
Direction des affaires juridiques
Sous-direction des affaires juridiques de
l?environnement, de l?urbanisme et de l?habitat
Bureau des affaires juridiques de l?eau et de la
nature
DAJ/AJEUH
à
Vos réf. : Partaj n° 5538
Affaire suivie par : Aline VERGER
aline.verger@developpement.gouv.fr
Tél. : 01 40 81 70 01
IGEDD/MRR
IGEDD/MIGT
1 Objet : Partaj n° 5538 ? Question relative à la future « liste positive » d?espèces de faune sauvage
autorisées à la détention en tant qu?animaux de compagnie et à la jurisprudence européenne
concernant la libre circulation des marchandises
Par une saisine Partaj n° 5538, vous interrogez le bureau AJEUH3 de la DAJ sur la question de savoir
si le futur décret d?application de l?article 14 de la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter
contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes, codifié à l?article L.
413-1 A du code de l?environnement serait susceptible d?être regardé, « 101compte-tenu de ses effets
potentiellement restrictifs sur les échanges intracommunautaires », comme une mesure d?effet
équivalent à une restriction quantitative (MEERQ) à la libre circulation des marchandises telle que
101 Article L. 413-1 A du code de l?environnement : « I.- Parmi les animaux d'espèces non domestiques, seuls les
animaux relevant d'espèces dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l'environnement peuvent être
détenus comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément (?) V.- Un décret précise les
modalités d'application du présent article, ainsi que la notion d'élevage d'agrément au sens du I ».
PUBLIÉ
mailto:aline.verger@developpement.gouv.fr
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définie aux articles 34 et 35 du Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne (TFUE).102103
Vous souhaitez, plus globalement, connaître la teneur de la jurisprudence européenne s?agissant de
l?adoption, par les États membres, d?une liste positive d?espèces d?animaux non domestiques dont la
détention en tant qu?animaux de compagnie ou d?agrément est autorisée sans formalités sur le territoire
national.
Dans un arrêt du 19 juin 2008, Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel
VZW, C-219/07, la CJCE examine une réglementation nationale fixant une liste « positive »
d?espèces d?animaux non domestiques autorisées à la détention, au regard du principe d?interdiction
des mesures d?effet équivalent aux restrictions quantitatives en principe prohibées énoncé
(désormais) aux articles 34 et 35 du TFUE, et précise les conditions pour qu?une telle réglementation
puisse, néanmoins, être considérée comme compatible avec le traité, compte tenu (désormais) des
dispositions de l?article 36 TFUE.
Le décret d?application de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement devra être élaboré en tenant
compte de l?ensemble des conditions ainsi énoncées.
1. Analyse
1. Rappel préalable de la portée des articles 34 à 36 TFUE
1.1. Pour rappel, les articles 34 et 35 TFUE posent le principe de l?interdiction des mesures d?effet
équivalent à une restriction quantitative (MEERQ) à l?importation et à l?exportation de marchandises
entre les État membres.
Doit être regardée comme une telle mesure « toute réglementation commerciale des État membres
susceptible d?entraver directement ou indirectement, actuellement ou potentiellement, le
commerce intracommunautaire » (CJCE, 11 juillet 1974, n° 8/74, Dassonville, point 5 ; voir également
CJCE, 10 février 2009, n° C-110/05104, Commission/Italie, point 33 ; voir également en droit interne :
CE, 26 juillet 2024, n° 488159 ; CE, 15 juillet 2024, n° 489807).
La notion de « règlementation commerciale » ne doit pas être interprétée restrictivement, le juge
européen recherchant, avant tout, à l?effet restrictif de la disposition ou de la pratique en cause
(principalement l?entrave à l?accès au marché). 105
La notion de marchandise est large et recouvre, par exemple, les spécimens d?oiseaux indigènes
européens nés et élevés en captivité qui ont été légalement mis sur le marché dans d?autres États
membres et dont le commerce est réglementé en droit européen, qui relèvent donc de la libre circulation
des marchandises (voir décision citée dans votre saisine : CJCE, 10 septembre 2009, n° C-100/08,
Commission c/ France, points 55 à 79).
1.2 Pour autant, une qualification potentielle de MEERQ ne fait pas obstacle à l?adoption d?une telle
102 Article 34 TFUE (ex-article 28 TCE) : « Les restrictions quantitatives à l'importation ainsi que toutes mesures
d'effet équivalent, sont interdites entre les États membres ».
103 Article 35 TFUE (ex-article 29 TCE) : « Les restrictions quantitatives à l'exportation, ainsi que toutes mesures
d'effet équivalent, sont interdites entre les États membres ».
104
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir
=&occ=first&part=1&cid=3379419
105 Jurisclasseur Envir. et Développement durable, Patrick Thieffry, Fasc. 2110 Marché intérieur européen et
environnement, 27 juillet 2022.
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044467793/2021-12-23
https://www.lexis360intelligence.fr/document/JK_KID-53974_0KRI?doc_type=jurisprudence_courjusticeunioneuro&source_nav=EN_KEJC-220747_0KS0&source=renvoi
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=3379419
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=3379419
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réglementation dès lors qu?elle répond à l?un des motifs de l?article 36 TFUE et qu?elle est nécessaire et
proportionnée aux objectifs poursuivis.
L?article 36 TFUE (ex-article 30 TCE) dispose en effet que : « Les dispositions des articles 34 et 35
ne font pas obstacle aux interdictions ou restrictions d'importation, d'exportation ou de transit,
justifiées par des raisons (?) de sécurité publique, de protection de la santé et de la vie des
personnes et des animaux ou de préservation des végétaux (?). Toutefois, ces interdictions ou
restrictions ne doivent constituer ni un moyen de discrimination arbitraire ni une restriction déguisée
dans le commerce entre les États membres ».
Dans ce cadre, le juge communautaire a notamment précisé que « la protection des animaux » et « la
préservation des végétaux » recouvrent, outre les animaux domestiques et les végétaux cultivés, la
conservation des espèces sauvages (CJCE, 13 juill. 1994, n° C-131/93, Commission. c/ RFA, point 17,
en ce qui concerne des espèces d?écrevisse).
En revanche, pour être autorisée, et conformément au principe de proportionnalité, la mesure concernée
doit être propre à garantir la réalisation de l?objectif poursuivi et ne pas aller au-delà de ce qui est
nécessaire pour qu?il soit atteint (CJUE, 22 juin 2017, n° C-549/15, E.ON Biofor Sverige AB c/ Statens
energimyndighet , point 46 ; CJUE, 4 oct. 2018, n° C-242/17, Legatoria Editoriale Giovanni Olivotto
SpA c/ Gestore dei servizi energetici (GSE) SpA, points 68 à 71).
2. Analyse du dispositif réglementaire envisagé au regard de la jurisprudence européenne
relative à l?application des articles 34 à 36 du TFUE
Le dispositif envisagé pour la mise en oeuvre des dispositions de l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement vise à l?établissement d?une liste « positive » d?espèces non domestiques autorisées
à la détention comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément.
De ce point de vue, il présente des points communs évidents avec l?arrêté royal du 7 décembre 2001106,
pris en application d?une loi belge relative au bien-être des animaux, fixant une liste « positive »
exhaustive des espèces de mammifères dont la détention était autorisée, dont la cour de justice des
communautés européennes (CJCE) dans un arrêt du 19 juin 2008, Nationale Raad van
Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW, C-219/07107, a examiné la conformité aux
exigences des anciens articles 28 et 30 TCE (devenus les articles 34 et 36 TFUE précités), prises avec
celles du règlement (CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces
de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce.
L?arrêt de la CJUE du 10 septembre 2009, « Commission c/Royaume de Belgique », C-100/08108, que
vous mentionnez dans votre saisine, concerne pour sa part un autre arrêté royal belge de 1981,
complété par un arrêté de 2001, dont certaines dispositions « interdisent, respectivement, l?importation
et l?exportation, la détention, l?achat et la vente des oiseaux indigènes européens visés à l?article 1er du
même arrêté », ainsi que la possibilité d?obtenir une dérogation à cette interdiction, « pour les oiseaux
indigènes européens qui ne sont pas indigènes sur le territoire belge », sous réserve de procéder à un
marquage des oiseaux répondant à des caractéristiques particulières, définies par cette même
réglementation (voir les points 84 à 87 de cet arrêt).
La réglementation litigieuse examinée dans cet arrêt ne comporte pas de liste « positive » d?animaux
dont la détention est autorisée. Aussi, bien qu?il lui soit légèrement antérieur, il paraît davantage
106 https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-royal-du-07-decembre-2001_n2002016005.html
107 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
108 https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
PUBLIÉ
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-royal-du-07-decembre-2001_n2002016005.html
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
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pertinent d?examiner la conformité du projet de décret pris pour application de l?article L. 413-1 A du
code de l?environnement avec les articles 34 à 36 TFUE à l?aune de l?arrêt C-219/07 du 19 juin 2008.
2.1. Examen de l?arrêt de la CJUE du 19 juin 2008 (C-219/07).
2.1.1 Dans son arrêt, avant d?examiner si la liste « positive » de mammifères susceptibles d?être détenus
constituait ou non une MEERCQ au regard des articles 34 et 35 TFUE, la cour :
- a d?abord rappelé que le règlement (CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996, qui « ne comporte
pas une interdiction générale d?importation et de commercialisation des espèces autres que celles qui
sont visées à son annexe A », ne s?opposait pas à l?adoption ou au maintien d?une réglementation plus
stricte par les États membres, « notamment en ce qui concerne la détention de spécimens d?espèces
relevant de ce même règlement », pourvu que cette réglementation soit compatible avec le traité (voir
en particulier les points 14, 15 et 18 de l?arrêt) ;
- a considéré que l?arrêté royal (du fait de la liste « positive » qu?il comporte ») avait pour conséquence
d?interdire l?importation, la détention ou la commercialisation de spécimens d?espèces qui ne sont pas
mentionnés à l?annexe A du règlement n° 338/97, et constituait par suite une « règlementation plus
stricte » que ce règlement au sens des dispositions de l?article 193 TFUE 109 , dont il convenait
d?examiner la compatibilité avec l?article 28 CE, devenu l?article 34 TFUE (point 20 de l?arrêt).
2.1.2 La cour a rapidement observé qu?une telle réglementation, dès lors qu?elle trouve à s?appliquer à
des spécimens provenant d?un autre État membre, « est de nature à entraver le commerce
intracommunautaire au sens de l?article 28 CE » [soit de l?actuel article 34 TFUE] (point 21 de l?arrêt).
Quant au fait que la mesure adoptée repose sur une liste « positive » d?animaux pouvant être détenus,
elle a notamment souligné qu?une réglementation nationale qui exige que la commercialisation de
certaines marchandises soit soumise à l?inscription préalable de celles-ci sur une « liste positive » rend
« leur commercialisation plus difficile et plus couteuse » et, par conséquent, entrave les échanges
entre les État membres (voir, en ce sens, notamment, arrêt du 5 février 2004, Commission/France, C-
24/00, Rec. p. I-1277, point 23) » (point 23 de l?arrêt).
2.2 Pour autant, la cour a rappelé que les restrictions ainsi apportées à la libre-circulation des
marchandises pouvaient être justifiées, au regard des dispositions de l?article 30 CE, soit désormais de
l?article 36 TFUE :
- dans la mesure où « la protection du bien-être des animaux constitue un objectif légitime d?intérêt
général », et que la cour a constaté « à plusieurs reprises l?intérêt que la Communauté porte à la
santé et à la protection des animaux (voir arrêt du 17 janvier 2008, Viamex Agrar Handel et ZVK, C-
37/06 et C-58/06, Rec. p. I-69, points 22 et 23 ainsi que jurisprudence citée) »,
- et où ces dispositions du traité « ne font pas obstacle aux interdictions ou restrictions justifiées par
des raisons, notamment, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux,
pourvu que ces interdictions ou restrictions ne constituent ni un moyen de discrimination arbitraire
ni une restriction déguisée dans le commerce entre les États membres et que la Cour a jugé que
la protection de la santé et de la vie des animaux constitue une exigence fondamentale reconnue
par le droit communautaire » (points 27 et 28 de l?arrêt),
- à la condition, cependant, que soit assuré le respect du principe de proportionnalité rappelé à l?article
30 CE (devenu l?article 36 TFUE), qui implique que « la faculté des États membres d?interdire les
importations d?animaux en provenance d?autres États membres dans lesquels ils sont légalement
109 Article 193 TFUE (ex-article 176 TCE) : « Les mesures de protection arrêtées en vertu de l'article 192 ne font
pas obstacle au maintien et à l'établissement, par chaque État membre, de mesures de protection renforcées. Ces
mesures doivent être compatibles avec les traités. Elles sont notifiées à la Commission ».
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:31997R0338
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commercialisés soit limitée à ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de protection
légitimement poursuivis », l?application d?un tel principe, en l?espèce, devant toutefois « prendre en
compte la nature particulière des espèces concernées ainsi [notamment] que [d]es intérêts et
exigences [de protection du bien-être et de la santé des animaux] » (point 30)
2.3 Dans ce cadre, et s?agissant de l?exigence de proportionnalité, la cour a précisé qu?une
réglementation restrictive qui « soumet la détention de mammifères à l?inscription préalable des
espèces auxquelles ils appartiennent sur une liste positive et qui s?applique également aux spécimens
d?espèces qui sont légalement détenus dans d?autres État membres, n?est conforme au droit
communautaire que si plusieurs conditions sont remplies (voir, par analogie, notamment, arrêts du 16
juillet 1992, Commission/France, C-344/90, Rec. p. I-4719, points 8 et 16, ainsi que
Commission/France, précité, point 25) » :
- Première condition : l?établissement d?une telle liste et les modifications ultérieures de celle-ci doivent
reposer sur des critères objectifs et non discriminatoires (point 34 de l?arrêt).
- Deuxième condition : la réglementation « doit être assortie d?une procédure permettant aux
intéressés de solliciter l?inscription de nouvelles espèces de mammifères sur la liste nationale des
espèces autorisées ».
La cour précise que cette procédure doit être « aisément accessible, ce qui suppose qu?elle soit
expressément prévue dans un acte de portée générale, et doit pouvoir être menée à son terme
dans des délais raisonnables » et, si elle débouche sur un refus d?inscription, « lequel doit être motivé,
celui-ci doit pouvoir faire l?objet d?un recours juridictionnel » (point 35).
- Troisième condition : « une demande visant à l?inscription d?une espèce sur la liste des espèces
de mammifères dont la détention est autorisée ou tendant à bénéficier d'une dérogation individuelle
pour la détention de spécimens d'espèces non mentionnées sur celle-ci ne peut être rejetée par
les autorités compétentes que si la détention de spécimens de cette espèce présente un risque
réel pour la sauvegarde ou le respect des exigences de protection » (point 36).
Sur ce point, la cour précise que le refus d?inscription doit être justifié par « une évaluation approfondie
du risque que représente la détention de spécimens de l?espèce en question pour la sauvegarde
des intérêts et exigences [de protection], établie à partir des données scientifiques disponibles les
plus fiables et des résultats les plus récents de la recherche internationale » (point 37).
Elle précise cependant que lorsqu?il s?avère impossible « de déterminer avec certitude l?existence ou
la portée du risque envisagé en raison de la nature insuffisante, non concluante ou imprécise des
résultats des études menées », mais que la probabilité d?un dommage réel pour la santé des
personnes ou des animaux ou pour l?environnement persiste dans l?hypothèse où ce risque se
réaliserait, l?application du principe de précaution par les autorités compétentes est susceptible de
justifier l?adoption de mesures restrictives (point 38).
2.4 Il est à noter que l?arrêt C-100/08 de la CJUE du 10 septembre 2009 reprend la même grille d?analyse
que cette exposée par la cour dans son arrêt du 19 juin 2008 (C-219/07), en rappelant :
- que des mesures plus strictes que celles prévues par le règlement (CE) n° 338/97,peuvent être prises
ou maintenues par les États membres pourvu d?être compatibles avec l?article 28 CE [soit l?article 34
TFUE], (point 70 de l?arrêt) et qu?en l?espèce, la réglementation envisagée est de nature à entraver le
commerce intracommunautaire en violation de cet article, « en ce qu?elle contient une interdiction de
principe de l?importation, de la détention et de la vente desdits spécimens, bien qu?ils aient été
légalement mis sur le marché dans un autre État membre » (point 84 de l?arrêt C-219/07) ;
- que l?article 30 CE, devenu l?article 36 TFUE, autorise de telles interdictions et restrictions « justifiées
par des raisons, notamment, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux »,
sous réserve du respect du principe de proportionnalité (points 92 à 94 de l?arrêt) ;
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
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- que le respect du principe de proportionnalité doit reposer sur les trois conditions dégagées par la
Cour dans son arrêt du 19 juin 2008 (voir les points 98 à 101 de l?arrêt C-219/07 et le point 2.4 de la
présente note).
3. Analyse de la réglementation issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement
En l?espèce, la réglementation nationale issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement repose
sur le même principe de liste dite « positive » exhaustive d?espèces d?animaux non domestiques
autorisées à la détention que celle prévue par l?arrêté royal belge ayant donné lieu à l?arrêt C-219/07 du
19 juin 2008 « Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW » de la
CJUE.
En conséquence, dès lors qu?elle aurait pour effet d?interdire la détention d?espèces non inscrites à
l?annexe A du règlement et introduit, par suite, des « mesures plus strictes » que ce que prévoit la
réglementation européenne en matière de détention d?espèces sauvages, cette réglementation est
susceptible d?être qualifiée de « MEERQ », au sens des article 34 et 35 du TFUE.
La compatibilité de telles restrictions avec le droit européen devra être examinée, compte tenu des
dispositions de l?article 36 TFUE, à l?aune de la grille d?analyse dégagée par le juge communautaire
dans son arrêt C-219/07 du 19 juin 2008.
3.1 S?agissant des objectifs poursuivis par l?article L. 413-1 A du code de l?environnement au
regard des exigences de l?article 36 TFUE
Il ressort de l?exposé des motifs de l?amendement à l?origine de l?article 14 de la loi n°2021-1539 du 30
novembre 2021 et des discussions en séance publique que les parlementaires ont estimé que le
dispositif réglementaire existant issu de l?arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de
détention d?animaux d?espèces non domestiques n?était pas suffisant.
Ce dernier repose en effet sur un système de liste dite « négative » fixant, non pas une liste exhaustive
des espèces non domestiques susceptibles d?être détenues, mais uniquement celles soumises à
formalités (déclaration ou certificat de capacité et autorisation d?ouverture d?établissement). Pour les
espèces non domestiques non listées, le principe est la libre détention. Il a donc été estimé nécessaire
d?intégrer dans le droit français une liste positive, plus restrictive, des espèces non domestiques pouvant
être détenues par des particuliers comme animaux de compagnie, afin notamment de :
? prévenir les risques de transmission à l?homme de maladies infectieuses touchant les animaux
(zoonoses) ;
? prévenir les risques pour la sécurité publique ;
? garantir des conditions de détention adaptées à ces espèces ;
? réduire les risques de trafic d?espèces.
Il apparaît, au vu de ces motifs, qui se rapportent à la fois la protection du bien-être et de la santé
animale et de la santé des personnes, que la loi poursuit des objectifs identifiés par la cour de justice
comme étant de nature à justifier des entraves aux échanges d?espèces d?animaux non domestiques
entre États membres qui en résultent.
3.2 S?agissant des conditions du respect du principe de proportionnalité requis par l?article 36
TFUE
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044467793/2021-12-23
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000037495914
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000037495914
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3.2.1 La liste des animaux non domestiques dont la détention est autorisée doit d?abord reposer sur des
critères « objectifs » et « non discriminatoires », ce que le II de l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement, qui se borne à indiquer que l?élaboration et la révision de la liste est réalisée « après
enquête approfondie conduite par le ministre chargé de l?environnement », basée sur « des
données scientifiques disponibles récentes présentant des garanties de fiabilité » ne permet pas, à
lui seul, de vérifier.
3.2.2 En prévoyant la possibilité, pour toute personne morale ou physique, de demander « la mise à
l?étude de l?inscription d?une espèce d?animal non domestique (?) ou le retrait d?une espèce
d?animal (?) », en précisant que cette demande doit faire l?objet d?une réponse motivée du ministre
chargé de l?environnement, au plus tard six mois avant la révision de la liste, et que la réponse peut
faire l?objet d?un recours devant le juge administratif, le III d110e l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement paraît en revanche satisfaire, par lui-même, à la condition définie par la cour de justice
tenant à l?existence d?une procédure « aisément accessible » permettant aux intéressés d'obtenir
l'inscription d'espèces sur la liste, susceptible d?être menée à son terme « dans des délais
raisonnables » et, en cas de refus d'inscription, lequel doit être motivé, la possibilité d?exercer un recours
juridictionnel.
3.2.3 Si le III de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement précise, de façon générale, que la
décision de refus doit être motivée, il n?explicite pas les motifs de refus qui pourraient être opposés au
demandeur, lesquels devront nécessairement se rapporter à la réalité du risque que présente la
détention de spécimens de l?espèce concernés pour la sauvegarde des intérêts et exigences que
poursuit la loi, ce risque devant être apprécié sur la base d?« une évaluation approfondie », établie « à
partir des données scientifiques disponibles les plus fiables et des résultats les plus récents de la
recherche internationale », l?absence de certitude quant à l?existence ou la portée du risque envisagé
pouvant toutefois justifier d?un refus, si « la probabilité d?un dommage réel pour la santé des personnes
ou des animaux ou pour l?environnement persiste dans l?hypothèse où ce risque se réaliserait ».
Telles sont les considérations qui devront guider la rédaction du décret d?application de l?article L. 413-
1 A du code de l?environnement.
110 Cette précision est au demeurant superfétatoire car, par principe, toute décision administrative est susceptible
de faire l?objet d?un recours devant le juge administratif même sans texte : CE, Assemblée, 17 février 1950, Ministre
de l?agriculture c/ Dame Lamotte, n° 86949 au Recueil.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000007636577
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Annexe 5. Étude comparative des pays européens
ayant initié la mise en place d?une « liste
positive » d?espèces animales autorisées à la
détention à des fins de compagnie
Les pays sont présentés ci-dessous suivant leur degré d?avancement par rapport à la
réglementation en faveur de listes positives des espèces pouvant être détenues.
Belgique
1. Régionalisation des compétences de l?État
? Depuis 1993, la Belgique est un état fédéral qui se compose de trois communautés
(communauté flamande, communauté française et communauté germanophone) et de trois
régions (Flandre, Wallonie, et région de Bruxelles-Capitale ou RBC).
? Les principales institutions fédérales sont le gouvernement fédéral et le parlement fédéral.
Les communautés et les régions disposent de leurs propres pouvoirs et organes législatif et
exécutif, avec un Parlement régional et un gouvernement régional (en Flandre, les institutions de
la communauté et de la région ont fusionné).
Les compétences principales des communautés sont l?enseignement, la culture, la santé.
Les compétences des régions sont notamment l?agriculture et l?environnement. La gestion de la
faune sauvage, les espèces exotiques envahissantes sont de la compétence du ministre de
l?environnement.
? Le bien-être animal est une compétence spécifique inscrite dans la Constitution,
intégralement transférée aux régions en 2014, et suite à la régionalisation, un ministre ou
un secrétaire d'État du bien-être animal a été nommé dans chaque région.
En Wallonie, cette compétence est placée chez le ministre en charge de l?environnement. Les
conditions d?agrément des établissements pour animaux et les conditions de commercialisation
sont une compétence déléguée au directeur général du Service public de Wallonie Agriculture,
Ressources naturelles et Environnement par un arrêté du gouvernement du 8 juillet 2021.
En Flandre, la compétence du bien-être animal est du périmètre du ministère de la mobilité, des
travaux publics, des frontières, du tourisme et du bien-être animal.
À Bruxelles-Capitale, le ministre du gouvernement, chargé de l?emploi et de la formation
professionnelle, de la transition numérique et des pouvoirs locaux est compétent.
2. Les conseils du bien-être des animaux, des instances dédiées qui participent à l?effet
d?entraînement entre les régions
Lorsque le bien-être animal est devenu une compétence régionale, des conseils régionaux du bien-
être animal ont été créés distinctement pour chacune des trois régions, en remplacement du
conseil du bien-être animal fédéral, afin de conseiller les ministres ou secrétaires d'État respectifs
sur des divers thématiques et enjeux liés au bien-être des animaux (animaux domestiques et non
domestiques).
Chaque conseil est un organe indépendant et multidisciplinaire dont les avis ne sont pas
contraignants. Les trois nouveaux conseils sont composés de manière légèrement différente dans
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les trois régions. Ils comprennent tous au minimum des experts scientifiques dans le domaine du
bien-être animal, des représentants des associations de protection animale, des refuges, du
secteur du commerce et de l?élevage d?animaux domestiques, des vétérinaires, des villes et des
communes et de la société civile. En Flandre et en Wallonie y siègent également des représentants
des associations agricoles. La régionalisation des conseils a donné lieu à un investissement
renforcé de la part des associations.
Aujourd?hui, en Wallonie, ce sont les articles D.98.et D.99 du Code wallon du Bien-être animal qui
consacrent l?existence du Conseil wallon du bien-être animal. La composition du conseil wallon du
bien-être des animaux est fixée par le décret instaurant le Conseil wallon du bien-être des animaux
? décision du 22 janvier 2015 (en remplacement du « Conseil du bien-être des animaux » prévu
par la loi du 14 août 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux).
L?arrêté du gouvernement wallon du 26 février 2015 réglant la composition et le fonctionnement du
Conseil wallon du bien-être des animaux dispose que le Conseil est composé de 16 membres
effectifs dont la durée du mandat est de cinq ans, et de 12 membres suppléants selon la répartition
suivante :
1. deux représentants des associations de protection animale ;
2. deux représentants des refuges pour animaux ;
3. deux représentants des associations agricoles wallonnes ;
4. deux représentants du secteur du commerce et de l'élevage des animaux de compagnie ;
5. un représentant du Conseil régional d'expression française de l'Ordre des médecins
vétérinaires ;
6. un représentant d'une organisation professionnelle vétérinaire ;
7. un représentant de la société civile, proposé par une association à caractère non
gouvernemental et à but non lucratif, active dans le domaine de l'environnement, de la
famille ou des consommateurs ;
8. un représentant de l'Union des Villes et des Communes de Wallonie ;
9. quatre experts scientifiques reconnus pour leurs travaux en matière de bien-être animal. Il
n'est pas prévu de suppléance pour cette catégorie de membres.
Tout expert scientifique correspondant à la catégorie figurant au point 9° de l'article 2 de l'arrêté,
peut introduire un dossier de candidature.
Un agent statutaire ou un membre du personnel, désigné par le service, assiste aux travaux du
conseil avec voix consultative. Un représentant du ministre est invité à assister aux travaux du
Conseil en tant qu?observateur.
Les experts scientifiques constituent le bureau exécutif, qui assure la gestion du conseil avec
l?appui du service de la région. Les débats sont confidentiels. Les avis transmis au ministre peuvent
être rendus public 30 jours après la date de réception par le ministre, sauf opposition de celui-ci.
La désignation des membres fait l?objet d?un arrêté ministériel en date du 17 juin 2020. Parmi eux
se trouvent deux représentants des associations de protection animale (le groupe d'Action dans
l'Intérêt des Animaux [GAIA] et la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux [LRPBO]) et
deux représentants des refuges pour animaux (le Conseil national de la protection animale [CNPA]
et l?Union wallonne pour la protection animale [UWPA]).
À Bruxelles, c?est toujours la loi du 14 août 1986 en ses articles 31 et 32 tels qu?applicables à la
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région de Bruxelles-Capitale qui consacre l?existence du Conseil bruxellois du bien-être animal. Sa
composition et son fonctionnement sont régis par un arrêté du 4 mai 2016. Il est composé de quinze
membres effectifs nommés par le ministre pour un mandat de cinq ans, parmi lesquels se trouvent,
comme en Wallonie, deux représentants des associations de protection des animaux (ici GAIA et
le Conseil national de protection animale [CNPA]) et deux représentants des refuges pour animaux
(Help Animals et la Croix Bleue Belgique).
En Flandre, c?est également la loi du 14 août 1986 en ses articles 31 et 32 qui consacrent
l?existence du Conseil flamand du bien-être des animaux. Sa composition et son fonctionnement
sont régis par un arrêté du gouvernement flamand du 13 novembre 2015, modifié par l?arrêté du
gouvernement flamand du 23 novembre 2018. Il est composé de dix-neuf membres au maximum,
nommés par le ministre pour un mandat de quatre ans, parmi lesquels un représentant de GAIA,
un représentant des refuges pour animaux en Flandre occidentale, un des refuges de Flandre
orientale, un de ceux de la province d?Anvers, un de ceux du Brabant flamand et un de ceux du
Limbourg.
La mise en place de conseils distincts n?a pas engendré une répétition inutile des travaux de
recherches (DETING-2022), comme le craignait le Conseil lorsqu?il était fédéral. Dans plusieurs
avis rendus par les différents conseils, ces derniers mentionnent l?existence d?autres avis rendus
sur le même sujet dans les régions voisines. Pa exemple, pour établir la liste positive des reptiles,
le Conseil flamand a préconisé au ministre d?attendre que le Conseil wallon publie la liste sur
laquelle ce dernier travaillait (avis du 28 novembre 2018). À plusieurs reprises, le Conseil bruxellois
du bien-être animal a mentionné avoir pris connaissance et adhéré aux avis du Conseil flamand
(par exemple, l?avis du 21 juin 2018 sur les chats hybrides).
3. Les dispositions restrictives liées à la détention des animaux figurent dans les arrêtés
royaux et, plus récemment, dans les codes du bien-être animal des régions.
La Belgique a été le premier pays de l?Union européenne à adopter un système de liste positive
pour réglementer la détention et la vente d?animaux exotiques.
Au niveau fédéral, la Commission de la Constitution de la Chambre a approuvé en mars 2024 une
proposition qui inscrit le bien-être animal dans la Constitution belge. La modification adoptée vise
à ajouter les mots suivant à l'article 7 bis de la Constitution : "Dans l'exercice de leurs compétences
respectives, l'État fédéral, les Communautés et les Régions veillent à la protection et au bien-être
des animaux en tant qu'être sensibles".
La Belgique est ainsi le sixième État membre de l?Union européenne à conférer une protection
constitutionnelle aux animaux (après l?Allemagne, la Slovénie, le Luxembourg, l?Italie et l?Autriche).
En Belgique, deux régions disposent d?un code du bien-être animal :
? En Wallonie, le code wallon du bien-être animal a été adopté par décret voté par le parlement
wallon le 3 octobre 2018. Il prévoit notamment que le gouvernement peut établir des listes de
catégories d?animaux aux fins d?en limiter la détention. Par dérogation, des espèces absentes
de ces listes établies peuvent être détenues par un parc zoologique, un particulier spécialisé ou
un éleveur agricole, un médecin-vétérinaire (pour les animaux confiés temporairement pour des
soins), un refuge. Le gouvernement fixe la procédure et les conditions de ces dérogations. Par
ce code, le gouvernement instaure une commission des parcs zoologiques qui, notamment,
donne son avis sur les normes concernant la détention d?animaux exotiques et pour l?agrément
d?éleveur spécialisé. À noter que depuis 2022111, le candidat à l'acquisition d'un animal de
compagnie en Wallonie doit détenir un permis de détention délivré par sa commune de
111 Circulaire ministérielle du 13 juin 2022 relative à l?extrait du fichier central en vue de l?acquisition, l?adoption ou
l?achat d?un animal conformément à l?article D.144 du Livre 1er du code de l?environnement et à l?article 46 du code
wallon du bien-être animal.
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résidence. Le permis de détection est un extrait du fichier central de délinquance
environnementale. Cette obligation ne concerne pas les personnes qui acquièrent des animaux
dans un but purement économique.
? En Flandre, le Parlement a approuvé en mai 2024 le nouveau code flamand du bien-être animal
qui remplace la législation sur le bien-être animal établie il y a quarante ans. Le code adopté
par décret en date du 16 mai 2024 reconnait chaque animal comme un être vivant sensible,
doté de besoins spécifiques et d?une valeur intrinsèque. À l?image du code wallon, le code
flamand précise (chapitre 2 - La détention des animaux) qu?il « est interdit de détenir des
animaux qui n?appartiennent pas aux espèces ou catégories figurant sur une liste établie par
le gouvernement flamand ». La liste précitée ne porte pas préjudice à la réglementation sur la
protection des espèces menacées et à la législation sur les espèces exotiques envahissantes.
Par dérogation à cette disposition, les animaux d?espèces ou de catégories autres que celles
figurant sur cette liste peuvent être détenus par, notamment, les particuliers qui, soit sont en
mesure de prouver qu?ils détenaient les animaux avant la date d?entrée en vigueur de l?arrêté
établissant la liste, soit sont agréés par le gouvernement flamand, sur avis de la Commission
flamande des Parcs zoologiques, mise en place par le même code. Le code dispose de plus qu?il
est interdit de détenir des animaux capturés dans la nature.
4. Les trois régions possèdent une liste positive pour les mammifères et pour les reptiles
Les portails en ligne des ministères du bien-être animal des trois régions informent de façon
complète le public. Le site du service public de Wallonie notamment comporte des liens
ergonomiques vers les comptes-rendus des groupes de travail spécialisés de la commission
wallonne du bien-être animal ainsi que vers le corpus législatif.
Par ailleurs, si des travaux sont en cours concernant les oiseaux et les poissons, aucune liste n?est
encore adoptée pour ces familles, ce que regrette notamment l?association GAIA, une des
associations de défense des animaux la plus connue en Belgique.
Liste pour les mammifères
Après un travail engagé dans les années 90, et un premier arrêté royal en date du 7 décembre
2001 (examiné par la cour de justice de l?union européenne (CJUE) dans un arrêté du 19 juin 2008
-Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW, C-219/07), l?arrêté royal
du 16 juillet 2009 est venu fixer la liste des mammifères non détenus à des fins de production qui
peuvent être détenus. Cet arrêté a été adopté à l'échelle fédérale avant la régionalisation complète
des compétences liées au bien-être animal. La liste reprend tous les animaux pouvant être détenus
par des particuliers en Belgique.
En Wallonie, la liste est reprise dans l?arrêté du gouvernement wallon du 24 juillet 2018 entré en
vigueur le premier janvier 2019. Elle comporte 43 espèces ou catégories d?espèces (41 taxons et
2 hybrides) : chien, chat, furet, chèvre domestique, mouflon domestique, bovin domestique, âne,
mulet, cheval, bardot, lapin, cochon domestique (sanglier et sanglochon), lama, alpaga, guanaco,
chevreuil, cerf axis, cerf élaphe, cerf sika, daim, bison américain, buffle d?Asie, bouquetin, mouflon,
chien de prairie, tamia strié, hamster main de Chine, hamster doré, hamster nain de Campbell,
hamster nain de Roborowsky, hamster nain de Djoungarie, gerbilles, mérione (genre de gerbille),
souris domestique (d?élevage), souris épineuse, rat des moissons, souris naine d?Afrique, rat
surmulot (d?élevage), chinchilla (d?élevage), cobaye, mara (rongeur de Patagonie), dègue du Chili.
En Flandres et à Bruxelles, les listes des mammifères comptent 39 taxons et trois hybrides.
Ces listes ont été établies sur la base du recensement des espèces vendues dans les animaleries.
Les critères pour l?établissement de la liste des mammifères détenus ont ensuite été les suivants :
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? L?espèce animale doit être facile à détenir et à loger, sans que ses besoins physiologiques,
éthologiques et écologiques essentiels soient affectés.
? Elle ne doit pas être de nature agressive et/ou dangereuse.
? Elle ne doit comporter aucun autre danger particulier pour la santé humaine.
? Il ne doit y avoir aucune indication claire que l?espèce animale soit capable de survivre
dans la nature et d?y constituer un danger pour la faune indigène.
? Il faut que des données bibliographiques soient disponibles sur la détention de l?espèce
animale. S?il existe des données contradictoires sur la possibilité de détenir une espèce
animale en captivité, il est considéré qu'un ou plusieurs des critères qui précèdent ne sont
pas remplis.
À noter que les chats du Bengale et les chats Savannah (issus du croisement entre un serval et
un chat domestique) ne figurent pas sur les listes positives. Leur détention et leur élevage sont
soumis à une demande de dérogation et à un agrément « Liste positive ».
Liste pour les reptiles
Une telle liste existe dans les trois régions mais avec des différences sensibles.
Bien que les critères pour fixer les listes aient été similaires dans les trois régions, l?étendue des
listes reptiles divergent toutefois notablement entre chacune, selon les compromis trouvés au sein
de groupes de travail. En Flandres, le gouvernement a adopté le 22 mars 2019 une liste de 422
espèces (249 espèces de lézards, 107 espèces de serpents et 66 espèces de tortues), tandis que
Bruxelles-État dispose par arrêté du 26 novembre 2020 d?une liste de 402 espèces.
En Wallonie, l?arrêté du gouvernement du 10 décembre 2020 encadrant la commercialisation et la
détention de reptiles disposait que seules les espèces de reptiles figurant dans trois listes
annexées peuvent être détenues. Au total ce sont 238 espèces qui pouvaient être détenues, ainsi
que 11 sauriens et huit tortues avec conditions. Les taxons figurent dans trois annexes :
? Annexe 1 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenues comprenant 110
espèces de lézards, 85 espèces de serpents et 43 espèces de tortues. Ces espèces
peuvent être détenues sans autorisations spécifiques. Pour certaines espèces de lézards
(11 espèces) et tortues (huit espèces) dont les listes figurent respectivement dans les
annexes 2 et 3, certaines conditions doivent être respectées.
? Annexe 2 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenus à condition de respecter
les normes d?hébergement fixées (dans l?annexe 4). Il est interdit de donner ces reptiles.
Leur vente et leur détention sont soumises à conditions (attestation vétérinaire, registre).
Cette liste comporte 11 espèces de sauriens (infra-ordre : Iguania).
? Annexe 3 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenus à condition de respecter
les normes d?hébergement prévues (à l?annexe 4) et de participer à un programme collectif
d?élevage et de sauvegarde de l?espèce. Le programme collectif d'élevage et de
sauvegarde de l'espèce est géré par une organisation désignée par le Ministre. Il est
notamment interdit de commercialiser des reptiles de cette liste. Cette liste comporte huit
espèces de tortues (sous sous-ordre des Cryptodira (superfamille des Testudinoidea)).
Les conditions de mise en oeuvre de ces listes ont été précisées par l?arrêté du Ministre du Bien-
être animal du 25 février 2021 (mise en oeuvre de l'arrêté du gouvernement wallon du 10 décembre
2020 encadrant la commercialisation et la détention des reptiles (M.B. 16.03.2021)).
L?arrêté du Gouvernement wallon du 10 décembre 2020 a été annulé par le Conseil d?État de
Wallonie par une décision du 16 juillet 2024. Le Conseil d?État a retenu que l?arrêté attaqué
encadrait le commerce et la détention. En l?occurrence, le code wallon du bien-être animal sur
lequel le gouvernement se fondait pour légiférer en la matière n?habilite pas le Gouvernement à
interdire purement et simplement la commercialisation d?animaux, mais seulement dans les lieux
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publics, où une acquisition peut se révéler plus impulsives « marchés communaux, marchés
d?animaux et lors d?exposition d?animaux ».
La méthode prise en compte en Wallonie pour définir la liste positive des reptiles
La liste des reptiles pouvant être détenus par des particuliers a été élaborée par un groupe de
travail crée par le Conseil wallon du bien-être des animaux (CWBEA) suite à la demande du
Ministre.
Ce groupe de travail constitué de 10 membres experts a rendu ses conclusions sur la base d?un
consensus entre ses membres le 27 mars 2017 après s?être réuni à 8 reprises.
Il a effectué un travail conséquent puisque plus de 11.000 espèces connues de reptiles ont été
passées en revue.
Et il en a, au final, retenu 232 pour figurer dans la liste positive dont aucune espèce venimeuse ou
de crocodile. Toutes les espèces de la liste positive peuvent être nourries avec des animaux morts
(notamment parce qu'elles sont nées en captivité) ce qui renforce le caractère exceptionnel du
nourrissage avec des proies vivantes.
Le CWBEA soutient particulièrement la révision périodique de cette liste par le groupe de travail.
Les critères pris en compte en Wallonie pour définir la liste positive des reptiles
La liste positive de reptiles qui peuvent être détenus par des particuliers ne peut contenir que des
animaux nés en captivité et ne peut pas contenir d?espèce indigène à la Région wallonne de façon
à ne pas encourager le prélèvement de ces spécimens dans la nature.
1. Facile à détenir
Ce critère est le plus important et a été divisé en six sous-critères
1.1. Logement simple à réaliser
Pour ce critère, tous les éléments concernant le logement des reptiles ont été pris en compte
(dimensions requises pour le terrarium, température et humidité minimales). Toutes ces conditions
doivent pouvoir être facilement remplies par des personnes n?ayant jamais détenu des reptiles.
1.2. Habitat facile à reproduire
Pour garantir le bien-être des animaux, il est indispensable de reproduire un habitat qui leur permet
d?exprimer autant que possible un comportement naturel. Il doit être facile, dès lors pour un
détenteur de reptiles débutant, de remplir ces conditions.
1.3. Nourriture facile à se procurer
Quelqu?un qui n?a jamais détenu des reptiles doit également trouver facilement de la nourriture
adaptée à son animal.
1.4. Taille maniable
La taille de l?animal a une influence, d?une part, sur les conditions de détention nécessaires (les
animaux plus grands ont en en général besoin d?un terrarium plus grand) et, d?autre part, sur le
risque de blessures pour l?animal. En effet, la taille de l?animal rend sa manipulation plus difficile,
ce qui augmente le risque d?une manipulation inadéquate et de blessures provoquées par celle-ci,
surtout chez des détenteurs de reptiles débutants.
1.5. Vulnérabilité et précautions sanitaires
Les espèces fragiles (sensibilité aux blessures et au stress) ne sont pas faciles à détenir.
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L'animal ne doit pas nécessiter des précautions hygiéniques particulières, il ne court pas de risques
élevés de problèmes de santé qui mettraient en péril son bien-être lorsqu'il est détenu chez des
débutants.
1.6. Conservation des espèces
La liste positive doit tenir compte de la vulnérabilité des populations naturelles des espèces y
compris les problèmes liés aux espèces invasives.
2. Sans danger pour l?homme
La manipulation des animaux dangereux est plus difficile que celle des animaux qui ne présentent
aucun danger pour l?homme. Par conséquent, le risque de blessures dues à des manipulations
inadéquates est plus grand pour des animaux dangereux, et ceci d?autant plus chez des détenteurs
de reptiles débutants.
3. Documentation disponible en suffisance
Ce critère a été considéré généralement comme étant très important et signifie que de la
documentation détaillée concernant les besoins et les conditions de détention de l?espèce en
captivité doit être facile à se procurer par des débutants. Des espèces pour lesquelles peu ou pas
d?informations sont disponibles ne peuvent être reprises sur la liste positive.
Listes pour les oiseaux et les poissons
En Flandre, l?élaboration de listes positives pour les oiseaux et pour les poissons n?est pas dans
les intentions du Gouvernement dont l?objectif est une nouvelle loi sur le bien-être animal.
En Wallonie, les travaux ont été initiés.
? L?établissement d?une liste positive des espèces d?oiseaux pouvant être détenues par les
particuliers a fait l?objet d?un avis du CWBEA approuvé le 20 mai 2019. Le groupe de travail
composé de neuf experts a construit cette liste qui compte 63 espèces, avec comme base
de travail les espèces d?oiseaux présentant une forme domestique selon la législation
française (Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d?animaux
domestiques). Dans cette liste figurent par exemple les perruches, oies, inséparables,
canaris, canards de Barbarie, émeus, nandous, mais pas de grands perroquets (ni Ara ni
Cacatoès) ni d?autruche (trop dangereuse).
Tous les animaux doivent provenir d?élevages de manière démontrable en appartenant à une forme
domestique ou en portant une bague fermée inamovible.
Par ailleurs pour cinq espèces (gris du Gabon, perroquet timneh, perroquet youyou du Sénégal,
perroquet de Meyer, amazone à front bleu), le CWBEA recommande de conditionner la détention
de ces espèces au suivi d?une formation officielle.
Les critères d?évaluation retenus par le CWBEA pour l?établissement d?une liste positive d?oiseaux
qui peuvent être détenus par des particuliers en Wallonie sont les suivants :
? Les oiseaux de l'espèce concernée sont faciles à détenir et à héberger en tenant compte de leurs
besoins physiologiques, éthologiques et écologiques essentiels.
? Il est prouvé que l?espèce est élevée en captivité et il est facile de démontrer que les individus
détenus sont nés en captivité.
? Les oiseaux de l'espèce concernée ne sont pas de nature agressive et/ou dangereuse ou ne
constituent pas un autre danger particulier pour la santé de l?homme.
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? Il n?y a pas d'indications claires que lorsque des spécimens en captivité s'échappent dans la
nature, l'espèce pourrait s'y maintenir et ainsi constituer une menace écologique.
? Des données bibliographiques sur la détention de l'espèce sont disponibles.
? En cas de données ou d'informations contradictoires concernant la capacité d'une espèce à être
détenue, il est considéré qu'un ou plusieurs des critères qui précèdent ne sont pas remplis.
Le ministre wallon du bien-être animal n?a pas procédé à la transposition juridique de cette liste qui
n?est donc pas mise en place à ce jour.
? Le projet d?une liste positive pour les poissons a été stoppé en 2020 du fait de la pandémie,
puis par la volonté du ministre.
Techniquement, la méthode développée reposait sur le référentiel des espèces de poissons (Base
de données : Fish Base (40 000 espèces)) pour trier les espèces de poissons.
Les experts ont notamment comparé les tailles standard des aquariums vendus dans le commerce
avec la taille des spécimens adultes par espèce, en prenant en compte que pour de nombreuses
espèces, les animaux grandissent rapidement.
5. Un régime dérogatoire est en place pour la détention des animaux ne figurant pas sur une
liste positive
Un tel régime est prévu dans les trois régions où l?accueil d?un animal d?une espèce non référencée
dans une liste « positive » nécessite d?obtenir un agrément (en Wallonie et à Bruxelles) ou une
accréditation (en Flandre) délivré par le Ministère du Bien-être animal.
Pour exemple, en Wallonie, les mammifères non repris dans la liste positive ne peuvent être
détenus que par des :
- parcs zoologiques ;
- laboratoires ;
- particuliers qui peuvent prouver qu?ils étaient déjà propriétaires des animaux concernés avant le
premier octobre 2009 ou qui possèdent des jeunes d?animaux dont ils étaient déjà propriétaires
avant cette date ;
- particuliers ayant reçu un agrément du Ministre ;
- vétérinaires, pour autant qu?il s?agisse d?animaux de clients, détenus temporairement pour des
soins vétérinaires ;
- refuges pour animaux ;
- cirques ou expositions itinérantes ;
- établissements commerciaux pour animaux, pour autant qu'ils détiennent les animaux pour une
courte durée et dans la mesure où ils ont conclu un accord écrit préalable avec un parc zoologique,
un particulier ayant un agrément ministériel, un cirque ou une exposition itinérante.
La détention d?un animal qui ne figure pas sur la liste positive nécessite d?obtenir un agrément du
ministre. Ces agréments sont loin d?être accordés de façon automatique. Le ministre recueille pour
chaque demande l?avis de la Commission des parcs zoologiques, avant de décider s?il accorde
l?agrément ou non. Il prend cette décision dans les six mois après réception de la demande.
Le dossier de demande doit indiquer clairement que le demandeur s?est documenté sur les
habitudes de vie et les besoins physiologiques de l?espèce qu?il souhaite détenir. Le dossier doit
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aussi donner une description détaillée de l?hébergement et des soins que le demandeur est en
mesure de fournir à l?animal. La demande d?agrément coûte 60¤ par espèce de mammifère
demandée (120¤ par espèce de reptiles demandée).
De plus, le détenteur qui dispose d'un agrément pour la détention d'une espèce ne figurant pas sur
la liste positive, doit informer le Service Bien-être animal du SPW, annuellement avant la fin de
l'année, du nombre d'animaux de cette espèce détenus, ainsi que des modifications apportées à
leur hébergement ou leurs soins lors de la dernière année.
Concernant les reptiles, l'agrément est délivré pour une durée maximale de dix ans.
6. La procédure d?ajout d?une espèce à la liste
La demande d?ajout d?une espèce à la liste positive se fait par dossier de demande motivé, établi
selon un modèle donné et envoyé au SPW.
Ce dossier doit faire ressortir que suffisamment de données scientifiques objectives existent
démontrant que l'espèce concernée peut être détenue par tout le monde, même par quelqu'un
n'ayant aucune connaissance spécifique, sans risque pour le bien-être des animaux. Dans un délai
de six mois, le ministre prend une décision sur l'ajout ou non de l'espèce dans la liste positive, sur
l?avis de la Commission du bien-être animal.
Pays-Bas
Le principe de la liste positive aux Pays-Bas a été introduit dans l?Animal Act en 1992.
Les espèces qualifiées d'envahissantes par la réglementation de l'UE ont été exclues de
l'évaluation car leur détention n'est pas autorisée aux Pays-Bas. En outre, en vertu d'une autre
législation antérieure, les primates et les grands félins étaient déjà interdits de détention par les
propriétaires privés et n'ont donc pas été évalués dans le cadre de l'actuelle liste positive
néerlandaise pour les mammifères.
Le processus, depuis l'inscription de la liste positive dans la loi jusqu'à l'adoption de la première
liste, a duré plus de 30 ans.
Pour l?élaboration de la liste positive de mammifères, le gouvernement des Pays-Bas représenté
par son ministère de l?agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire (LNV) a constitué dès
2018 un Comité Conseil Scientifique (WAP) avec le mandat de proposer en toute indépendance
une méthode d?établissement transparente fondée sur les connaissances disponibles applicable
aux animaux domestiques et non domestiques. Pour ses travaux, le WAP s?est aussi inspiré des
quatre méthodes proposées par les instituts de recherche aux Pays-Bas, détaillées dans l?annexe
7. La méthode élaborée par la WAP est exposée en annexe 7.
Croatie
La liste positive en Croatie annexée à une ordonnance de février 2017 n?est pas spécifique à la
détention d?animaux de compagnie, mais porte plus largement sur les espèces animales (oiseaux,
poissons, coraux) et végétales étrangères qui peuvent être mises sur le marché sans autorisation
du ministère de la protection de l?environnement, principalement pour des raisons de risque
d?invasion biologique.
Lors de l'adoption de la loi sur la protection des animaux, en date du 4 octobre 2017, la version de
travail de la loi prévoyait la prescription de liste positives - listes d'espèces qui peuvent être gardées
comme animaux de compagnie, mais cette disposition a finalement été abandonnée sous la
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pression du commerce des animaux de compagnie.
L?association Animals Friends demande l?introduction de modifications à la loi de protection des
animaux, notamment la prescription de listes positives.
En réponse à l?association, le ministère de l'Agriculture a décidé en 2022 l?installation d?une
commission afin de commencer à travailler sur les amendements à la loi sur la protection des
animaux, et tout d'abord à la collecte de la documentation nécessaire et la préparation des
analyses. Cette commission devait en outre tenir compte des travaux que l?Union Européenne
engagerait en 2023.
Italie
L?Italie a mis en place une liste positive, encadrée par le ministère de la santé, le ministère de
l?environnement (MASE) et l?ISPRA (Institut supérieur de recherche et de protection de
l?environnement, service chargé des avis techniques et stratégies dans le domaine de la
conservation et de la gestion du patrimoine faunique national et de l'atténuation des dommages et
des impacts et département pour la surveillance et la protection de l'environnement et pour la
conservation de la biodiversité).
Un décret d?août 2022 prévoit la publication par décret du ministère en charge de l?environnement
d?une liste négative pour interdire la reproduction ou la capture d?une liste d?espèces sauvages.
Cette liste n?a pas encore été publiée. Il s?agira d?une "liste négative" des espèces dangereuses et
interdites comme animaux de compagnie qui complétera la liste déjà en place depuis 1996, qui
interdit aux particuliers de détenir certains animaux. Les propriétaires d'animaux inclus dans cette
future "liste négative" pourront continuer à les garder, mais devront empêcher leur reproduction
jusqu?à leur mort naturelle.
Dans l?attente, le décret du 11 octobre 2022 (Individuazione degli animali di specie selvatiche ed
esotiche prelevate dal loro ambiente naturale come animali da compagnia - 22A06190) du
ministère de la santé est venu créer une exception à l?interdiction générale du décret 135 du 5 août
2022 à travers une liste positive très courte de six espèces qu?il est possible de détenir en captivité
lorsqu?elles sont issues du milieu naturel. Ces espèces sauvages et exotiques peuvent être
prélevées dans leur milieu naturel pour être détenues comme animal de compagnie, à condition
de respecter les critères fixés par le Règlement Européen 429/2016 (santé animale).
Ce décret a été publié à la suite d?un travail partenarial entre le ministère en charge de la Santé et
le ministère en charge de l?Environnement (MASE ? avis du 11/08/2022), après une consultation
de l?ISPRA (Institut de recherche pour la protection de l?environnement ? avis du 2 septembre
2022). En particulier, l?ISPRA a mené une évaluation sur le critère « impact sur la biodiversité » en
attribuant une note de risque à chaque espèce animale sauvage exotique présente en Italie, et à
chaque espèce animale sauvage exotique qui pourrait potentiellement être introduite.
La liste positive instaurée par le décret comprend une liste d?espèces d?animaux sauvages et
exotiques pouvant être détenues, établie sur la base du risque sanitaire, du risque pour la
biodiversité et de la compatibilité de chaque animal avec une détention en captivité, en considérant
les aspects comportementaux, physiques, biologiques et éthologiques. En pratique, elle a fait
surtout l?objet d?un avis de l?ISPRA au regard du risque potentiel sur les écosystèmes de chaque
espèce présente ou susceptible d?être introduite en Italie. La liste qui en découle ne compte que
six espèces autorisées, cinq poissons et un nudibranche.
L?ISPRA, sollicité par la mission, n?a pas apporté de précision sur la composition d?un comité
d?experts ou sur les ressources scientifiques utilisées. Il est en tout état de cause prévu que la liste
soit mise à jour au moins tous les cinq ans. Pour les particuliers possédant un animal non-
domestique ne figurant pas dans la liste positive, la loi prévoit une déclaration en préfecture dans
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les 90 jours et la possibilité de conserver l?animal jusqu?à sa mort naturelle, avec interdiction de le
faire se reproduire.
Les associations d?éleveurs amateurs font du lobbying pour une extension de cette liste aux
espèces détenues en captivité sans prélèvement dans la nature.
Lituanie
Une liste des espèces de mammifères non domestiques
La loi sur la faune sauvage (Lietuvos Respublikos laukines gamtos istatyma) ? article 8.2, en date
du 6 novembre 1997 (version nouvelle le 1er mai 2021), ouvre vers la détention en captivité, sans
formalités ou avec un permis, des animaux sauvages d?espèces non protégées.
Les règles d?utilisation de la faune sauvage, en particulier les règles relatives à la détention en
captivité sont fixées par l?arrêté du ministre de l?environnement en date du premier août 2023, entré
en vigueur le premier novembre 2023, en application de la loi sur la faune de 1997.
La liste des mammifères d?espèces non domestiques dont la captivité est autorisée sans formalités
annexée à l?arrêté de 2023 compte 19 taxons. Pour les autres espèces de mammifères listées
comme étant autorisées à être détenues et élevées en captivité112 (dont le sanglier), l?élevage
nécessite un permis et des conditions d?hébergement (taille minimale des enclos, taille des groupes
le cas échéant ?) sont règlementées.
Cet arrêté fixe de plus la liste des espèces de mammifères domestiques. Il détermine en outre les
conditions de détention (à l?exception de la chasse et de la pêche) et d?hébergement (taille
minimale des enclos et bassins, et caractéristiques de leur conception) des animaux de la faune
sauvage (reptiles, oiseaux, mammifères, amphibiens).
Une procédure est définie pour détenir des animaux sauvages en captivité hors liste positive
Comme dans les autres pays possédant une liste positive, un principe d?antériorité est admis pour
les détenteurs d?animaux d?espèces ne figurant pas sur la liste positive.
Un permis de garder des animaux sauvages en captivité (leidimus laikyti nelaisveje laukinius
gyvunus) hors liste positive est délivré par le Département des licences relatives aux espèces
sauvages de l'Agence de protection de l'environnement après examen de plusieurs critères :
? les critères tenant à l?espèce, définis dans la loi sur la faune sauvage (article 6.2) : les
exigences en matière de bien-être animal, de l'état écologique des animaux sauvages, de
la dynamique des populations, des conditions d'habitat, des possibilités de reproduction,
des caractéristiques biologiques, éthologiques ou de leur importance à l'échelle
internationale, ainsi que, de ce fait, les menaces possibles pour la vie et la santé humaine
lors de l'utilisation d'espèces d'animaux sauvages, la complexité de garantir les exigences
de bien-être animal de ces espèces d'animaux sauvages en captivité, l'éventuelle invasion
des écosystèmes naturels et le risque de perturbation par ces animaux sauvages en cas
de fuite, les menaces potentielles pour la vie et la santé humaine.
? la taille et les autres paramètres des enclos, volières ou autres structures, les conditions
naturelles du territoire, les caractéristiques biologiques des animaux sauvages prévus et le
nombre d'individus, conformément aux exigences de garde des animaux sauvages en
captivité énoncées dans le règlement.
Comme dans plusieurs pays, des frais d'État sont perçus pour la délivrance de permis de détention
d'animaux sauvages en captivité conformément à la procédure établie par la loi sur les frais de la
République de Lituanie.
112 Mara de Patagonie, bison d?Amérique du Nord, bison d?Europe, bouquetin des Alpes, bouquetin d?Asie, chevreuil
d?Europe, daim, cerf élaphe, cerf sika, cerf du père David, guanaco, vigogne, bouquetin, mouflon, sanglier.
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Luxembourg
Une liste limitée pour les mammifères est en vigueur
Le 6 juin 2018, la Chambre des députés a adopté à l'unanimité la nouvelle loi sur la protection des
animaux. L'ancienne loi datait du 15 mars 1983. La nouvelle loi promulguée le 27 juin 2018 repose
sur la reconnaissance juridique de l?animal comme un être vivant doué de sensibilité et dont la
dignité et la sécurité doivent être respectées. Elle introduit les "listes positives" (article 5) : « Mis à
part les animaux énumérés sur une liste, toute détention d?animaux est interdite. Un règlement
grand-ducal définit la liste des animaux autorisés ».
Ainsi seule la détention d'animaux énumérés sur la liste est autorisée au Luxembourg. Si une
personne possède ou souhaite détenir un animal ne se trouvant pas sur la liste, elle doit introduire
une demande auprès du ministre.
Mais la loi ne comporte pas de dispositions relatives à l?évolution de la liste, et il n?y a pas de comité
scientifique instauré pour élaborer et pour actualiser la liste positive.
L?élaboration des listes des espèces animales autorisées à être détenues relève principalement de
l?analyse de l?administration compétente qui est le service du bien-être animal à la Division contrôle
santé et bien-être animal du Ministère de l?agriculture, de l?alimentation et de la viticulture.
Le règlement grand-ducal du 16 novembre 2018 fixe trois listes des espèces animales autorisées
et les modalités particulières des demandes d?autorisation de détention :
(1) une liste d?espèces de mammifères autorisées à être détenues, qui comporte 28 taxons et deux
hybrides. Cette liste est semblable à la liste belge qui en a été le modèle. Il s?agit pour la moitié
d?espèces domestiques (par référence aux animaux domestiques dans la réglementation en
France), et pour une autre moitié, outre le bison, de petits rongeurs. Cette liste ne comporte pas
de mammifères tels que le sanglier, le cerf et le daim, contrairement à la liste des mammifères en
Belgique, ou encore le renne qui figure dans la liste des animaux domestique en France ;
(2) une large liste des familles d?espèces non-mammifères autorisées à être détenues ainsi
énoncée :
? les poissons d?ornement d?aquarium et d?étang ;
? les oiseaux d?ornement de cage et de volière et les volailles de basse-cour ;
? les arthropodes non venimeux de terrarium et les abeilles domestiques ;
? les mollusques non venimeux d?aquarium et de vivarium ;
? les amphibiens non venimeux de vivarium et d?étang ;
? les reptiles non venimeux de vivarium et d?étang, sauf les tortues de Floride (Trachemys
scripta), les serpents jusqu?à trois mètres de longueur, les lézards et varans pouvant atteindre
jusqu?à un mètre de longueur et les crocodiliens ;
(3) une liste des animaux autorisés dans les cirques à des fins de spectacles (exclusivement des
animaux domestiques). Les animaux dits sauvages sont interdits dans les cirques au Luxembourg.
Des dispositions dérogatoires sont prévues par la loi et le règlement de 2018
La détention d?animaux autres que ceux désignés par la liste est autorisée :
? dans des jardins zoologiques, dans les refuges pour animaux, par des vétérinaires le temps
des soins, dans des établissements utilisant des animaux à des fins scientifiques ;
? par des particuliers, sous condition qu?ils puissent prouver qu?ils étaient propriétaires ou
détenteurs de l?animal ou des animaux avant l?entrée en vigueur de la présente loi. Toute
reproduction de ces animaux est interdite ;
? par des personnes autorisées par le ministre en charge de l?agriculture. La demande
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d?autorisation est assortie d?un dossier renseignant sur l?animal, les motifs et les conditions
exactes de détention planifiées ainsi que les qualifications professionnelles et les
compétences personnelles du propriétaire ou du détenteur. Le service du bien-être animal est
chargé des travaux administratifs préparatoires et des vérifications nécessaires à
l?établissement de l?autorisation.
L?autorisation fixe les conditions particulières de détention et d?identification de ces animaux.
Les critères qui sont examinés pour l?octroi d?une autorisation de détention sont identiques à ceux
utilisés pour établir la liste :
? Les animaux sont faciles à détenir et à héberger compte tenu de leurs besoins physiologiques,
éthologiques, nutritionnels et écologiques.
? Les animaux ne représentent pas de danger pour la santé de l?homme compte tenu de leur
agressivité ou degré de venimosité.
? L?hébergement, les soins prévus et les connaissances en la matière du propriétaire ou du
détenteur doivent offrir suffisamment de garanties pour assurer le bien-être des animaux
concernés.
Malte
Malte est présentée comme un pays doté d?une liste positive pour les mammifères, les oiseaux,
les reptiles, les poissons d?ornement et d?autres espèces aquatiques. Cependant, la liste ne
s?applique qu?à la vente de ces animaux par l?intermédiaire d?animaleries et pas à l?élevage
d?animaux de compagnie. De plus, il existe une liste distincte des espèces d?oiseaux dont la vente
est autorisée par le biais des marchés.
La référence juridique identifiée par la mission est une législation de 2014 sur la protection des
animaux proposés dans les animaleries (normes minimales) avec la liste des espèces autorisées
à la vente des marchés ou dans la rue (dont des espèces domestiques) : tous les oiseaux chanteurs
élevés en captivité uniquement et portant une bague (pinson, verdier, pinson doré, pinson serin,
tarin, linotte, aubier des bois originaires de n?importe quel continent) ; hybrides de ce qui précède ;
perruches ; canaris ; calopsittes ; inséparables (Agapornis spp.) (non menacés seulement) ;
canetons d?espèces de canards domestiquées non protégées, mais pas les formes adultes ; oies
domestiquées non protégées, à l?exclusion des formes adultes ; poussins de poulets domestiques
(Gallus) et de dindes (Meleagris gallopavo), mais pas de formes adultes ; pinsons
zébrés (Taeniopygia guttata) ; pinsons du Bengale ; pinsons de Goudian (Erythrura gouldiae) ;
moineau de Java (Padda oryzivora) ; colin de Virginie, cailles chinoises et japonaises (Coturnix
chinesis et C. japonica) ; cailles communes (Coturnix couturnix) ; tourterelles diamant (Geopela
cuneata) ; barbets ; pinsons de Cuttroath (Amadina fusciata).
On trouve aussi dans ce texte une liste de reptiles pour lesquels des normes d'hébergement sont
précisées (dont des espèces dangereuses) : serpents non venimeux, par exemple serpents des
genêts, serpents royaux, serpents, de lait, boas arboricoles et pythons (boa arboricole émeraude,
Corallus caninus, Boa arboricole d?Amazonie, Corallus enhydris - boa arboricole du Pacifique,
Candoia bibroni - Boas haïtiens et arc-en-ciel, Epicrates spp. - boa arboricole malgache, (Sanzinia
madagascariensis) python tapis, Morelia spilota - python arboricole, Chondropython viridis) grands
constricteurs (python birman ou indien), python molure, python réticulé, P. reticulatus - python de
roche africain, P. sebae - boa commun, boa constrictor - Anaconda, Eunectes spp.
Malte n?apparaît donc pas comme un modèle de liste positive telle que l?entend la législation
française. Aucun élément de méthodologie n?a été identifié par la mission pour l?établissement des
listes.
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Norvège
Avant 2017, la Norvège interdisait toute détention et commerce d?animaux exotiques au nom du
bien-être animal (Loi de 1976). Cette interdiction aurait encouragé le commerce illégal et une
mauvaise prise en charge des soins aux animaux, les propriétaires craignant les signalements en
cas de consultation des vétérinaires/soignants.
La Norvège a adopté en 2017 une liste positive pour les reptiles très courte (deux espèces de
tortues terrestres, une espèce de tortue marine, sept lézards et neuf serpents) établie par des
experts sans représentants des intérêts commerciaux/éleveurs.
Pour parvenir à cette liste, 31 espèces de reptiles ont été analysées sur la base des critères
suivants :
? la possibilité pour une espèce de s'adapter à la vie en captivité ;
? la possibilité de répondre aux besoins spécifiques de l'espèce en matière de logement et
d'élevage ;
? le caractère invasif ;
? le risque pour la santé publique lié aux dommages physiques et à la transmission de
maladies zoonotiques.
En dehors de cette liste positive pour les reptiles, l?interdiction sur tout commerce de faune sauvage
demeure et est bien acceptée par le public.
La Norvège travaille au développement d?une liste positive pour les mammifères.
Espagne
La loi espagnole sur le bien-être animal, promulguée le 28 mars 2023 et entrée en vigueur le 29
septembre 2023, établit « un cadre juridique uniforme à l'échelle nationale pour la protection, les
droits et le bien-être des animaux de compagnie ainsi que des animaux sauvages en captivité ».
Elle inclut la création d'une "liste positive" d?animaux pouvant être détenus comme animaux de
compagnie (chapitre V-article 35).
Elle prévoit ainsi que dans un délai maximum de vingt-quatre mois à compter du 29 septembre
2023, date d'entrée en vigueur de la loi, le gouvernement approuvera le règlement qui élabore la
liste positive des animaux sauvages pouvant être détenus comme animaux de compagnie.
Les chiens, chats et furets sont actuellement acceptés comme animaux de compagnie, comme le
précise le chapitre V de l'article 34.
S?agissant d?autres espèces actuellement détenues chez les particuliers comme animaux de
compagnie comme une perruche, un hamster ou un certain type de reptile, la loi précise qu?il
appartiendra à un Comité Scientifique et Technique pour la Protection et les Droits des Animaux
(organe consultatif instauré par la loi (art.6), présidé par le Directeur général des droits des
animaux, placé sous l?autorité du Ministre des droits sociaux et de l?Agenda 2030) de déterminer
les animaux domestiques ainsi que la liste des animaux des espèces sauvages pouvant figurer
dans cette liste positive. Ce comité se réunira annuellement pour vérifier les progrès scientifiques
et traiter de sujets techniques en lien avec la liste (demandes d'inscription, d'exclusion ou de
révision de la liste positive).
Cette liste comprendra plusieurs sous-listes, classées par type d'animaux sauvages élaborées
indépendamment : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés.
Selon l'article 36 du chapitre V de la loi portant sur les critères généraux d?inscription d?une espèce
sur la liste positive des animaux de compagnie, ne seront pas inclus dans cette liste les animaux
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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appartenant à des espèces dont le caractère envahissant est certain sur le territoire ou qui
présentent des risques pour la santé ou la sécurité des personnes ou des autres animaux. Les
espèces pour lesquelles il existe des doutes quant à la possibilité de les entretenir et de les soigner
correctement en captivité et les espèces sauvages protégées ne seront pas non plus autorisées,
pas plus que les espèces sauvages qui ne sont pas naturellement présentes en Espagne.
L'article 37 de la loi prévoit qu'un décret définira la procédure d'inclusion/exclusion et de mise à
jour de la liste. Il précise également que le Comité scientifique et technique sera consulté par le
Ministère des droits sociaux, de la consommation et de l'Agenda 2030 pour les demandes
d'inclusion des différentes espèces. L'avis des ministères compétents en matière de transition
écologique, de défi démographique, ainsi que d'agriculture, de pêche et d'alimentation, sera
également sollicité. La procédure de consultation, tant du Comité que des ministères, pourra être
initiée d'office ou à la demande de toute administration publique, d'une entité de protection animale
ou d'une association publique ou privée.
Ainsi, depuis l?entrée en vigueur de la loi en 2023, jusqu?à la publication de la liste positive, il n?est
pas possible de détenir comme animal de compagnie les espèces suivantes :
? arthropodes, poissons et amphibiens dont la morsure ou le poison peut présenter un risque
grave pour l'intégrité physique ou la santé des personnes et des animaux ;
? reptiles venimeux et toutes les espèces de reptiles pesant plus de 2 kg à l'âge adulte, à
l'exception des chéloniens ;
? tous les primates ;
? mammifères sauvages pesant plus de 5 kg à l?âge adulte ;
? espèces incluses dans d'autres réglementations sectorielles au niveau de l'État ou de
l?Union européenne qui empêchent leur possession en captivité, c?est-à-dire les espèces
de l?annexe I de la CITES.
Les personnes possédant déjà un animal répondant à ces caractéristiques devaient en informer
les autorités compétentes dès l?entrée en vigueur de la loi.
La procédure d?élaboration de la liste positive des animaux d?espèces sauvages conservées en
captivité est en cours de discussion.
Si la loi de 2023 prévoit que d?ici au 29 septembre 2025, le gouvernement approuvera, par arrêté
royal, sur un rapport conjoint des ministères de l?environnement et de l?agriculture, la procédure
d?élaboration des listes de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés qui
feront partie de la liste positive des animaux de compagnie, la parution de cet arrêté relatif à la
procédure a été retardée.
En effet, la composition et le mandat du comité scientifique et technique sont actuellement en cours
de discussion. Dans une volonté de consensus, il est prévu d?ouvrir ce comité à des personnalités
non scientifiques.
Le comité aura à examiner les propositions préliminaires de listes établies par des groupes de
travail. Il devra de plus définir les conditions matérielles d?élevage et de détention des animaux des
espèces figurant sur la liste positive et les modalités de leur identification.
Le gouvernement prévoit que la liste des mammifères sera approuvée d?ici le 29 septembre 2026,
et les autres listes 18 mois plus tard, soit d?ici le 29 mars 2028.
Finlande
Le 23 mars 2023, la Finlande a adopté une nouvelle loi sur le bien-être animal, entrée en vigueur
le premier janvier 2024, qui porte sur l?ensemble des animaux et réglemente davantage la
détention, les conditions d?élevage, les usages et les soins des animaux de compagnie et de loisir.
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La nouvelle loi comprend (article 8 et annexe1) une liste d?espèces d?oiseaux et de mammifères
qui peuvent être détenues comme animaux de ferme, animaux de cirque et dans les expositions
itinérantes. Cette disposition est assortie d?une clause d?antériorité qui permet la détention des
espèces ne figurant pas dans cette liste jusqu?à la mort des animaux, sous la condition d?une
déclaration 6 mois avant l?entrée en vigueur de la loi.
La liste des espèces autorisées à être détenues en tant qu?animaux de production compte 22
taxons de mammifères (dont par exemple le sanglier, le vison, le renard, le bison?) et 10 espèces
d?oiseaux (autruche, émeu et les espèces de basse-cour).
Les espèces autorisées à être détenues dans les cirques sont essentiellement des espèces
domestiques (chien, chat, cheval?), quelques rongeurs, les perroquets et l?ensemble des
invertébrés.
La loi prévoit en outre que les espèces qui peuvent être détenues comme animaux de compagnie
et de loisir seront spécifiées dans un décret gouvernemental. La mission n?a pas recueilli
d?information précise sur l?état d?avancement de cette liste. Selon l?association Eurogroup for
Animals, les discussions auraient commencé notamment pour les reptiles.
Slovénie
La détention et le commerce des animaux non domestiques en Slovénie sont traités dans la loi sur
la conservation de la nature de 1999 ainsi que la loi sur la protection des animaux du 26 novembre
1999, et sa modification en date du 30 septembre 2021 qui prévoit l?élaboration d?une liste négative
(Art. 6 ter) dans laquelle figurent les espèces exotiques dont la détention en dehors des zoos est
interdite, aux côtés (Art. 6 quater) d?une liste des espèces animales permises, liste à établir par le
ministère compétent en matière de médecine vétérinaire en accord avec le ministère ayant la
conservation de la nature.
La loi énumère quatre conditions et critères à prendre en compte pour l?établissement de la liste
positive, à savoir :
? « cette espèce d?animal ne présente pas de danger particulier pour la vie ou la santé
humaine (en raison de son agressivité, de sa toxicité, de sa taille, de son incontrôlabilité,
etc.) » ;
? « l?espèce ne présente pas de risque pour la biodiversité et la conservation de
l?environnement, car rien n?indique que les spécimens qui s?échappent de la captivité et se
retournent dans la nature soient capables de s?adapter et de constituer une menace pour
la biodiversité ou la conservation de l?environnement » ;
? « le bien-être des animaux de cette espèce peut être facilement assuré en assurant des
conditions d?hébergement et de soins adéquats, compte tenu de leurs besoins
physiologiques, éthologiques et écologiques essentiels » ;
? « il existe suffisamment de données bibliographiques sur les conditions d?hébergement et
les soins des spécimens de cette espèce en captivité. »
La loi prévoit également les conditions de modification de la liste des espèces animales autorisées
à l?initiative de toute personne morale ou physique qui adresse une proposition écrite accompagnée
d?une justification au ministère ayant la médecine vétérinaire dans ses attributions, lequel transmet
la demande reçue à un conseil d?experts pour la protection des animaux pour avis. L?avis du conseil
d?experts contient une évaluation sur chacun des critères et un avis sur l?opportunité d?inscrire
l?espèce sur la liste des espèces animales autorisées. Le ministère ayant la médecine vétérinaire
dans ses attributions informe l?initiateur de l?avis du conseil d?experts pour la protection animale.
Le contenu de l?avis est publié sur le site web central de l?administration de l?État.
Depuis 2023, la Slovénie envisage l'adoption et la mise en oeuvre de listes positives selon les
dispositions prévues par la loi.
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Écosse
L?Écosse ne possède pas de liste positive nationale d?espèces exotiques, elle possède cependant
une liste négative des espèces interdites à la détention privée (loi de 1976 sur les animaux
sauvages dangereux (DWA), associée à des exigences particulières : licence pour la détention de
certains animaux spécifiés), restrictions relatives à la détention privée d?animaux exotiques,
procédures d?autorisation, réglementations relatives à la vente d?animaux exotiques (en
animalerie), exigences en matière d?hébergement des animaux dans les animaleries, âges
minimaux pour l?achat d?animaux, ainsi que restrictions et sanctions relatives au lâcher d?animaux.
Un rapport intermédiaire indépendant sur le bien-être des espèces exotiques en Écosse, publié
dès 2021 par la Commission écossaise pour le bien-être animal (Scottish Animal Welfare
Commission , SAWC) propose une liste de ces espèces, excluant les espèces déjà interdites en
application de la CITES, celles visées par la législation sur les espèces exotiques envahissantes,
ainsi que les animaux de compagnie exotiques très courants tels que les lapins, les petits rongeurs
(sauf les hamsters nains) et les canaris. Il conclut à l?intérêt d?une liste unique d'espèces autorisées
(la liste positive des espèces qui peuvent être légalement détenues comme animaux de
compagnie, toutes les autres étant interdites à défaut d?une autorisation individuelle obtenue pour
des détenteurs « spécialisés »), qui présente l'avantage de la clarté et de la facilité de mise en
oeuvre.
La SAWC a revu son rapport pour en publier une forme définitive en novembre 2022 qui ouvre sur
la possibilité de solliciter une dérogation (plutôt qu?une introduction dans la liste positive), à
condition de fournir des preuves de compétence et de prévoir un hébergement et des soins
adéquats pour l'animal. D?autres dispositions transitoires sont proposées notamment une clause
d?antériorité permettant aux propriétaires de conserver des animaux hors liste jusqu'à leur mort,
mais non reproduits ou remplacés.
Comme dans d'autres pays, à des fins pratiques, un système de liste autorisée pourrait être
introduit dans un premier temps pour certains taxons, tels que les mammifères et les reptiles, en
vue de l'étendre à d'autres groupes en temps voulu, à mesure que des informations sont recueillies
sur l'aptitude des différentes espèces à être détenues comme animaux de compagnie. La
responsabilité d'autoriser la détention de l'animal incombe aux autorités régionales.
Dans les principes d?établissement des listes positives, le SAWC souligne qu?une liste positive ne
devrait inclure que des espèces pouvant être détenues en toute sécurité et responsabilité, selon
des critères scientifiques rigoureux, accessible à un particulier dans un cadre domestique, tout en
respectant le bien-être animal (assurer les besoins physiologiques, comportementaux et
environnementaux), la protection de l?environnement (éviter les impacts négatifs des espèces
invasives), et de sécurité publique (prévenir les risques liés aux espèces dangereuses) :
? nécessité qu?une liste soit fondée sur une évaluation scientifique solide de l?aptitude globale
des animaux à la vie en détention privée ou en captivité ;
? transparence, avec publication des critères de sélection des espèces et une description
des processus et des outils d?évaluation utilisés, en appliquant le principe de précaution
lorsque les données sur une espèce évaluée sont contradictoires, non concluantes ou
absentes ;
? charge de la preuve : nouvelles preuves scientifiques à apporter pour tout ajout d?espèces
à la liste positive, selon un processus de demande précis, charge de la preuve incombant
à l?exploiteur, en utilisant des preuves scientifiques, objectives et impartiales ;
? concision des listes positives pour faciliter l?application et la conformité du public.
La fondation Born Free appelle en 2023 le gouvernement écossais à adopter la législation
recommandée par la SAWC pour réglementer les types d'animaux qui peuvent être détenus dans
des environnements domestiques.
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Allemagne
Selon les enquêtes sur le commerce en ligne d?animaux d?espèces non domestiques, l?Allemagne
en serait la principale plaque tournante, ce qui peut être lié à la présence dans le pays du plus
grand marché d?animaux sauvages en Europe (la ville de Hamm accueille plusieurs fois par an une
foire aux reptiles très réputée appelée « Terraristika »).
Il n?existe pour autant pas de liste positive pour les animaux de compagnie et il n?a pas été annoncé
au niveau politique de travaux concrets à ce sujet. Le contrat de coalition de 2021 entre les 3 partis
au pouvoir (SPD113 - Grüne - FDP114) prévoyait une liste positive uniquement pour les animaux qui
peuvent encore être gardés dans les cirques après une période de transition. Cette disposition
devrait être déclinée dans la modification de la loi sur la protection des animaux, en cours d?examen
parlementaire en 2024. Ce projet de loi prévoit d'interdire l'acquisition de nouveaux animaux dans
les cirques tels que les girafes, les éléphants, les rhinocéros, les hippopotames, les singes, les
grands ours, les grands félins et les phoques. Enfin, le ministre fédéral de l?agriculture Cem
Özdemir (Verts) s?est déclaré personnellement contre la détention par des particuliers d?animaux
exotiques, mais n?a pas concrétisé cette intention par un acte réglementaire ou législatif (Cf. article :
Özdemir veut interdire les animaux exotiques : « Pourquoi quelqu?un a-t-il besoin de serpents ? »
- FOCUS online115).
Un benchmark européen réalisé par le Parlement allemand (Bundestag) en mai 2023 sur le sujet
du bien-être animal fournit une comparaison complète des législations en Europe concernant la
liste positive.
Estonie
Interrogés par la mission, les représentants du ministère des affaires régionales et de l?agriculture
confirment qu?à l'heure actuelle, les autorités n?ont pas tranché entre les listes positives ou
négatives pour garantir le bien-être animal de tous les animaux de compagnie. Des experts
indépendants auraient travaillé à une note décrivant les conditions et méthodes de détention
appropriées pour tous les animaux de compagnie détenus en Estonie, par famille ou par espèce,
et à la création d'une base de données publique contenant ces informations ou à la garantie que
l'éleveur ou le vendeur de l'animal fournit les informations nécessaires. Aucun calendrier n'a été
fixé pour cette activité
113 Sozialdemokratische Partei Deutschlands (parti social-démocrate)
114 Freie Demokratische Partei (parti libéral-démocrate)
115 https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-
haustiere-verbieten_id_183487799.html
PUBLIÉ
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
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Annexe 6. Comparaison des contenus des listes d?espèces dont la détention est
autorisée dans plusieurs pays en Europe
Tableau 1 Comparaison des listes des animaux pouvant être détenus à des fins de compagnie sans autorisation spécifique
Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
Date(s)
liste(s)
positive(s)
Mammifères :
arrêté royal
du
07/12/2001
Reptiles :
Arrêt du
10/12/2020
annulé par le
Conseil d?État
de Wallonie
par décision
du
16/07/2024
Mammifères :
arrêté royal du
07/12/2001
Reptiles : Arrêt
du
22/03/2019
Mammifères :
arrêté royal du
07/12/2001
Reptiles : Arrêt
du
26/11/2020
Règlement du
16/11/2018
Arrêté du
17/04/2024
Arrêté du
01/08/2023
Décret du
11/10/2022
2017 Loi du 04/10/
2017
2021 2014
Législation Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention de
spécimens
prélevés
dans la
nature
Commerce Commerce
d?espèces non
autochtones
Détention
à des fins
de
compagnie
et
commerce
Vente en
animalerie
Liste positive
mammifères
43 espèces
Sanglier et
sanglochon
mentionnés
39 taxons et 3 hybrides
Wallaby de Bennett mentionné
28 taxons et 2
hybrides
Chien, chat,
furet, âne,
mulet, cheval,
29 taxons
Chien, chat,
furet, âne,
cheval, boeuf,
mouton,
19 taxons
Souris
épineuses,
gerbilles et
mériones, rat
Chien, chat,
furet, lapin,
rongeurs,
porc,
mouton,
les chèvre,
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
chien, chat, furet, chèvre domestique, mouflon
domestique, bovin domestique, cheval, âne, mulet,
bardot, lapin, cochon domestique lama, alpaga,
guanaco,
chevreuil, cerf axis, cerf élaphe, cerf sika, daim,
bison, buffle d?Asie,
chien de prairie à queue noir, tamia strié, hamster
nain de Chine, hamster doré, hamster nain de
Campbell, ,hamster nain russe, hamster nain
Roborovski, ssp. Gerbilles, souris domestique,
souris naine d?Afrique, souris marsupiale du désert,
souris épineuses.
bardot, porc
domestique,
bovin, buffle,
chèvre,
mouton, lapin
(forme
élevage),
cobaye,
chinchilla
(forme
élevage), rat
surmulot
(forme
élevage),
souris
domestique,
rat des
moissons
(forme
élevage),
Hamster doré,
Gerbilles,
cochon d?Inde,
Bison, tamia
rayé (Écureuil
de Corée),
hamster nain
de Chine,
hamster nain
de Campbell,
hamster nain
de Roborovski,
hamster nain
de Djoungarie,
souris
épineuse, rat
des moissons
(forme
d?élevage),
souris naine
d'Afrique,
souris
domestique
chèvre,
cochon
domestique,
buffle d?Asie,
chameau,
lapin, lama,
alpaga,
chevreuil
d?eau
gerbille
d?Algérie,
gerbille pâle,
rat brun,
putois,
cobaye,
hamster nain
chinois, ,
souris naine,
hamster
doré, gerbille
d?Égypte,
gerbille
Harrington,
domestique,
souris,
gerbille de
Mongolie,
souris
d?Afrique du
nord, loir du
désert, loir
pygmée
d?Afrique,
du Nil, rat de
Neumann,
rat des
moissons,
souris
domestiques
naines, rat à
pattes larges,
rat noir,
hamster
syrien,
hamster nain
de Campbell,
hamster
Roborovski,
hamster
russe,
hamster
nain, espèces
de
chinchillas,
hamster de
Gambie, loir
africain
commun,
dègue du
Chili,
phalanger
volant,
hérisson à
ventre blanc
- africains.
les bovins,
les cheval,
âne, mulet,
bardots
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
(forme
d'élevage),
dègue du Chili.
Liste positive
reptiles
257 espèces
réparties en 3
catégories :(1)
détention
sans
autorisation
spécifique, (2)
soumises à
conditions,
(3)
participation
à un
programme
collectif
d?élevage et
de
sauvegarde)
422 espèces
(249 lézard,
107 serpents,
66 tortues)
402 espèces Reptiles non
venimeux de
vivarium et
d?étang, sauf
les tortues de
Floride
(Trachemys
scripta), les
serpents
jusqu?à 3
mètres de
longueur, les
lézards et
varans
pouvant
atteindre
jusqu?à 1
mètre de
longueur et les
crocodiliens
Python
arboricole
vert, boa
arboricole de
jardin, boa
constricteur,
python royal,
serpent roi,
couleuvre
des blés,
couleuvre
tachetée, boa
arc-en-ciel,
python
diamant,
varan à
queue
épineuse,
gecko à
crête, gecko
léopard,
lézard ocellé,
Serpents non
venimeux,
par exemple
serpents des
genêts,
serpents
royaux,
serpents de
lait, boas
arboricoles et
pythons Boa
arboricole
d?Amazonie,
boa
arboricole du
Pacifique,
boas haïtiens
et arc-en-ciel,
boa
arboricole
malgache,
python tapis,
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
agame à
queue
épineuse,
agame
barbu, gecko
géant de
Madagascar,
tortue
grecque,
chinemys de
Reeve, tortue
charbonnière
à pieds
rouges.
python
arboricole,
grands
constricteurs
python
moluris,
python
réticulé, -
python de
roche
africain, boa
commun, boa
constrictor
Autre(s)
liste(s)
- poissons
d?ornement
d?aquarium et
d?étang ;
- oiseaux
d?ornement
de cage et de
volière et les
volailles de
basse-cour ;
- arthropodes
non
venimeux de
terrarium et
les abeilles
domestiques ;
- mollusques
non
venimeux
d?aquarium et
de vivarium ;
- amphibiens
non
venimeux de
vivarium et
d?étang.
Liste des
animaux
domestiques
cinq
poissons et
un
nudibranche
Espèces
animales
(oiseaux,
poissons,
coraux) et
végétales
étrangères qui
peuvent être
mises sur le
marché sans
autorisation
oiseaux
chanteurs
élevés en
captivité
bagués
(pinson,
verdier,
pinson doré,
pinson serin,
tarin, linotte,
aubier des
bois
originaires de
tout
continent) ;
hybrides de
ce qui
précède ;
perruches ;
canaris ;
calopsittes ;
inséparables
(non menacé
seulement) ;
canetons de
canards
domestiquées
non
protégées,
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
mais pas les
formes
adultes ; oies
domestiquées
non
protégées, à
l?exclusion
des formes
adultes ;
poussins de
poulets
domestiques
et de dindes,
mais pas
formes
adultes ;
pinsons
zébrés,
pinsons du
Bengale,
pinsons de
Goudian,
moineau de
Java, colin de
Virginie,
cailles
chinoises et
japonaises,
cailles
communes,
tourterelles
diamant,
barbets ;
pinsons de
Cuttroath .
Commentaires Chats du
Bengale et
les chats
Savannah ne
figurent pas
sur la liste
positive
Chat du bengal
à partir de F5
figure sur la
liste
Il n?est
permis de
conserver et
d?élever les
loirs
africains, les
phalangers
volants, et
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
les hérissons
à ventre
blanc que
jusqu?au
premier
septembre
2025).
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Annexe 7. Données bibliographiques sur les
critères et les méthodes établies d?élaboration
d?une liste d?espèces animales susceptibles être
détenues en captivité à des fins de compagnie
Annexe 7.1. Schuppli & Fraser (2000)
Référence bibliographique :
Un cadre pour évaluer l'adéquation de différentes espèces comme animaux de compagnie ?
Schuppli-2000
https://www.wellbeingintlstudiesrepository.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1000&context=wileapet
La méthode est basée sur un questionnaire en 12 points, regroupés en 3 parties : Bien-être animal
(BEA), bien-être des « autres » et risques pour l?environnement
Table 1. Liste de questions pour évaluer l'aptitude des espèces à être considérées comme
des animaux de compagnie.
Bien-être de l'animal
1 Existe-t-il une connaissance adéquate de l'espèce en ce qui concerne :
1.1 les besoins nutritionnels ?
1.2 les soins de santé ?
1.3 les exigences environnementales en matière de confort physique et thermique ?
1.4 la reconnaissance et la prévention des états négatifs tels que la peur, la douleur et la détresse ?
1.5 les besoins en matière d'exercice, d'interaction sociale et de comportement naturel ?
Si les besoins de l'espèce sont bien connus, le propriétaire peut-il encore rencontrer des difficultés
pratiques pour fournir :
1.6 une nourriture appropriée ?
1.7 des services vétérinaires ?
1.8 un environnement qui réponde aux besoins de l'animal en matière de confort, de bien-être
psychologique, d'exercice, d'interaction sociale et de comportement naturel ?
2 La taille de l'animal est-elle
2.1 si grande à l'âge adulte que les propriétaires risquent de ne pas pouvoir l'accueillir ?
2.2 si petite que l'animal pourrait être facilement blessé ?
3 L'espérance de vie de l'animal est-elle si longue que le propriétaire pourrait perdre l'engagement
ou la capacité de s'occuper de l'animal tout au long de sa vie ?
4 Existe-t-il un risque appréciable de souffrance, de blessure, de maladie ou de décès résultant :
4.1 de l'approvisionnement ?
PUBLIÉ
https://www.wellbeingintlstudiesrepository.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1000&context=wileapet
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4.2 du transport ?
Bien-être des autres
5 L'animal est-il venimeux ou vénéneux ?
6 Existe-t-il un risque appréciable que l'animal attaque ou blesse :
6.1 l'homme ?
6.2 d'autres animaux ?
S'il existe un risque de blessure, celui-ci peut-il être réduit à un niveau acceptable par la sélection
de personnes sûres ou par une gestion appropriée ?
7 Existe-t-il un risque appréciable que l'animal transmette une maladie à :
7.1 l'homme ?
7.2 aux animaux sauvages ou domestiques ?
S'il existe un risque de transmission de maladies, peut-il être réduit à un niveau acceptable en
trouvant des individus indemnes de la (des) maladie(s) ou par une gestion appropriée ?
8 L'animal présente-t-il des caractéristiques répréhensibles (par exemple, bruit, odeur,
malpropreté, indiscipline, comportement destructeur) qui pourraient s'avérer inacceptables pour :
8.1 le propriétaire ?
8.2 la communauté ?
9 L'animal présente-t-il d'autres caractéristiques (par exemple, caractère solitaire, sédentaire ou
nocturne) susceptibles d'entraîner une perte d'intérêt et d'engagement de la part du propriétaire ?
Risques pour l'environnement
10 Y a-t-il un risque appréciable que l'animal cause des dommages écologiques s'il s'échappe ou
est relâché ?
11 Pour les espèces qui existent à l'état sauvage, le commerce et le transport font-ils l'objet d'une
réglementation et d'une application adéquates ?
12 En cas de capture continue dans la nature, existe-t-il un risque appréciable que la capture ait
des effets indésirables sur les populations et les écosystèmes indigènes ?
Si un risque existe, peut-il être évité en recourant à l'élevage en captivité qui ne dépend pas de la
poursuite des captures dans la nature ?
Limites et contraintes de la liste selon le processus uniforme/standard :
? Son utilisation nécessite une connaissance substantielle de l'espèce.
? Certaines questions requièrent intrinsèquement des jugements éthiques ou liés à des
valeurs (par exemple pour décider si l'application des réglementations commerciales est
"adéquate" ou si le risque de dommage/blessure est "acceptable". La question de savoir
si on peut utiliser un animal particulier à des fins de compagnie est intrinsèquement une
question d'éthique qui comporte une part de subjectivité importante.
C?est pourquoi ce questionnaire a été complété en 2014 par les mêmes auteurs (+ Bacon) pour
inclure trois préoccupations majeures en matière de bien-être : veiller à ce que les animaux dont
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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nous prenons soin,
(i) aient tous leurs besoins biologiques couverts,
(ii) soient exempts d?états psychologiques négatifs et capables de vivre normalement, et
(iii) mènent une vie aussi proche que possible des conditions naturelles.
Les auteurs proposent donc de classer les espèces en cinq catégories, qui vont des espèces de
compagnie relativement peu problématiques aux espèces dont l?élevage pose des risques
inacceptables pour les animaux, les humains ou l?environnement.
La classification ci-dessous est établie en fonction du degré d'engagement et d'expertise requis de
la part du propriétaire.
Table 2. Catégories d'espèces animales classées selon leur degré d'aptitude à devenir des
animaux de compagnies.
Catégorie A : espèces dont l?utilisation pour la compagnie est généralement positive pour l?animal et le
propriétaire, dont les besoins sont facilement satisfaits, dont l?approvisionnement et le transport ne
posent pas de problèmes appréciables et dont l?utilisation n?entraîne aucun risque apparent pour la
communauté ou l?environnement. Ex petits rongeurs nés en captivité.
Catégorie B : espèces qui nécessitent un engagement important de temps et/ou de ressources pour
que leur utilisation soit positive pour l?animal et le propriétaire, mais dont la propriété ne pose aucun
problème en ce qui concerne l?approvisionnement, le transport et les effets sur la collectivité et
l?environnement. Une formation importante des propriétaires peut être nécessaire pour ces espèces. Ex
chiens et chats domestiques.
Catégorie C : espèces qui ont des exigences complexes ou exigeantes et qui nécessitent des
propriétaires compétents et bien informés, prêts à consacrer beaucoup de temps ou de ressources à la
propriété des animaux, mais dont la propriété ne pose aucun problème en ce qui concerne
l?approvisionnement, les transports et les effets sur la collectivité et l?environnement. Le contrôle de la
propriété (par exemple, la propriété uniquement par des personnes qualifiées) peut être approprié pour
ces espèces.
Catégorie D : espèces dont les connaissances sont insuffisantes (par exemple, en ce qui concerne
l?approvisionnement, le transport, l?impact environnemental ou les besoins de l?animal) pour permettre
une évaluation fiable de son aptitude à être un animal de compagnie. L?utilisation de ces espèces
pourrait être acceptable à l?avenir si les connaissances deviennent adéquates et si les mesures de
protection nécessaires sont en place.
Catégorie E : espèces qui ne conviennent pas comme animaux de compagnie en raison d?un préjudice
indu ou d?un risque de préjudice à l?animal, au propriétaire, à la collectivité ou à l?environnement.
Ce que l?on peut retenir :
? les animaux de la catégorie A et B ont vocation à figurer sur la liste positive ;
? le bien-être animal, les espèces exotiques envahissantes et les risques sanitaires et
sécuritaires engendrés par la captivité sont pris en compte : pas de dimension
économique/commerce/trafic ;
? la part de subjectivité des experts pour pondérer leur réponse aux questions : des biais ne
sont pas exclus ;
? la méthode pas encore testée pour des revues exhaustives de listes d?espèces.
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Annexe 7.2. Méthode Wageningen (2013)
Référence bibliographique
Paul Koene, Rudi M. de Mol, Bert Ipema - Wageningen University, Pays-Bas (2013) :
http://www.frontiersin.org/Journal/10.3389/fvets.2016.00035/abstract
Après avoir rassemblé la bibliographie scientifique disponible pour chacune des espèces à étudier
et relative à l?éthologie, la santé, le bien-être et les relations homme-animal, les auteurs préconisent
un processus séquentiel en trois temps mobilisant trois groupes d?experts différents provenant du
Scientists of the Animal Sciences Group of Wageningen University and Research center, du
Environmental Sciences Group and the Veterinary Faculty of Utrecht University :
? Un groupe d?experts (Animal Scientists groupe 1 - AS1, réunit sept experts) rassemble
la bibliographie disponible pour chacune des espèces selon les conditions de détention
(parcs zoologiques, base données Animal Advocacy and Protection, saisies,
consultations vétérinaires, ventes officielles, refuges, animaleries), la complète via un
questionnaire en ligne ouvert pendant trois mois (sur une base déclarative) et en propose
un état des lieux précis (one liner) en un temps limité ; les animaux (et leurs 12 sous
critères) sont analysés selon un contexte vie sauvage et vie captive ; une priorisation est
donnée aux espèces les plus fréquemment trouvées sur le marché et avec des effectifs
importants.
? Un deuxième groupe (AS2, réunit huit experts dont quatre issus d?AS1) établit un
classement en fonction des besoins de l?animal détenu en proposant une note.
? Le troisième groupe (AS3, réunit huit experts dont sept issus d?AS2) décide et dresse la
liste positive en passant les espèces candidates au crible de la grille établie
précédemment.
Figure 3 Critères et sous-critères utilisés pour la sélection des one-liners du contexte
sauvage et du contexte captif pour découvrir les besoins comportementaux et les
risques liés au bien-être, à la santé et au « har » (relations homme-animal).
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Pour les mammifères, 12 critères sont examinés (neuf concernent les besoins
physiologiques/biologiques et le comportement en captivité et trois sont axés sur les groupes de
risques), chacun comprenant des sous critères (pour un total de 84) conduisant à un score global
selon le process ci-dessous :
Trois livrables sont établis :
? le classement selon le risque « captivité »
ex :
? les scores obtenus pour chaque espèce sur les 12 critères
ex :
? le classement final combinant les scores sur 12 critères et 84 sous critères
ex :
Ce que l?on peut retenir :
? les écarts d?appréciation entre les scientifiques sont corrigés en recourant aux
statistiques, un grand nombre de données est donc nécessaire ;
? méthode basée sur le consensus (les moyennes gomment les écarts) ;
? méthode sophistiquée, coûteuse ne reposant pas exclusivement sur les acquis de la
science ;
? analyse ayant porté sur 90 espèces de mammifères exotiques dont les résultats sont
publiés/accessibles (extraits ci-dessus).
AS3-team assessors
Species Low High Unsuit Suit Low High Unsuit Suit Unsuit Suit LOR Unsuit Suit LOR
Cervus nippon 2,75 2,00 1,38 7,63 4,75 0,25 0,25 8,75 0,25 0,63 1,61 0,22 0,77 5,08
Macropus agilis 5,63 1,38 0,00 9,00 2,63 1,13 1,25 6,75 0,13 0,88 3,89 0,13 0,83 4,72
Wild Captive Raw Corrected
AS2- and AS3-team assessments
Species S
p
ac
e
T
im
e
M
et
ab
o
li
sm
H
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S
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C
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B
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il
d
C
ap
ti
v
e
W
il
d
-C
ap
ti
v
e
L
o
o
C
V
Cervus nippon 2,4 2,3 2,1 2,9 2,2 2,7 2,9 2,9 2,3 2,1 2,8 2,3 2,4 2,2 2,2 2,0 2,5 2,5 5,1 -3,1 1,8 4,0 3,6
Macropus agilis 2,2 2,0 2,0 2,5 2,1 1,6 2,2 1,6 1,3 2,2 2,8 2,6 1,9 2,6 1,6 2,8 3,8 4,7 12,0 -0,8 5,5 5,5
Wild criterion strength Captive criterion strength Calculated LOR
Mammal species Scientific name AS3 NGOs NGO1 NGO2 AS4 AS4-low AS4-high All AS2-model LooCV
Sika deer Cervus nippon 5,1 -10,2 -23,3 -1,2 -17,6 -40,6 5,0 -8,3 4,0 3,6
Agile wallaby Macropus agilis 4,7 -11,2 -21,2 -4,8 -14,8 -36,5 7,2 -7,7 5,5 5,5
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Annexe 7.3. Méthode EMODE (Easy, MOderate, Difficult, Extreme
- 2014)
Emode signifie Easy, MOderate, Difficult, Extreme (Facile, Modéré, Difficile, Extrême). Le système
s?appuie sur deux critères principaux : bien-être animal, et ses 5 principes de « libertés », et la
santé et sécurité publique. Il comporte un objectif de vulgarisation auprès du grand public afin de
le sensibiliser.
Les outils s?inspirent des deux précédentes méthodes.
Tableau 2 Table EMODE : Appréciation du degré de facilité ou de difficulté à élever des
animaux par espèce ou par race
Questionnaire et catégorisation
Questions génériques
A quelle classe ou groupe d'animaux l'espèce ou la
race appartient-elle ?
Points
Attribuez à l'animal le nombre de points (pts)
indiqué
Invertébré
Poisson
Amphibien
Reptile
Oiseau
Mammifère (hors primate)
Mammifère-primate
Animal domestique
Chien ou chat
5 pts
5 pts
18 pts
18 pts
18 pts
18 pts
20 pts
10 pts
5 pts
Questions spécifiques
Réponse Points
a. si la réponse est « oui »,
attribuer 5 points.
b. si la réponse est « non »,
attribuer 0 point.
1. L'animal est-il une espèce
particulièrement
sensible/fragile/craintive? ?
oui/non
5/0
2. L'animal a-t-il une longue
espérance de vie potentielle (par
exemple > 10 ans) ?
oui/non 5/0
3. L'animal a-t-il des habitudes
alimentaires particulières qui peuvent
entraîner une restriction de ses
besoins alimentaires (par exemple,
aliments vivants inhabituels ou
plantes inhabituelles) ?
oui/non 5/0
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4. L'animal a-t-il besoin d'un
habitat/micro-habitat spécial ?
oui/non 5/0
5. L'animal est-il venimeux, vénéneux,
capable de devenir de grosse taille ou
d'infliger des blessures graves à un
moment ou à un autre de sa vie ?
oui/non 5/0
6. Présence dans la famille
d?accueil/dans l'entourage d?une
personne à risques (par exemple,
moins de 5 ans, personne âgée,
enceinte, immunodéprimée) ?
oui/non 5/0
Total des points (cochez le total des points
dans la ligne ci-dessous pour
obtenir le score de l'EMODE)
?Easy? ?Moderate? ?Difficult? ?Extreme?
1 à10 11 à 20 21 à 30 31 à 40
Exemple : espèce Gold Fish = 5: Q1 (?no?) = 0; Q2 (?yes?) = 5; Q3 (?no?) = 0; Q4 (?no?) = 5; Q5 (?no?) = 0;
Q6 (?no? ou ?yes?) 0?5;
total 10 ou 15pts, degré de difficulté à la détention de ?Easy? à ?Moderate?.
Ce que l?on peut retenir :
? méthode simple d?utilisation, basée sur un algorithme établi à partir des 2 méthodes
précédentes et disponible en ligne ;
? méthode destinée aux scientifiques comme aux profanes avec un objectif de
sensibilisation/éducation de ces derniers ;
? pas de critères « espèce envahissante » ou « statut CITES/conservation » considéré.
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Annexe 7.4. Warwick et Steedman 2021
Les auteurs proposent une méthodologie objective reposant sur deux sets (un sur
BEA/conservation et un sur santé publique/sécurité/caractère invasif) de 5 questions binaires :
https://www.zoocheck.com/wp-content/uploads/2021/03/Regulating-Pets-using-objective-positive-
list-approach-Warwick-Steedman-2021-PL-JVEB-1.pdf
Un animal doit satisfaire à tous les critères pour être inscrit sur une liste positive.
Tableau 3 Table des critères analysés afin d?évaluer l?aptitude de l'animal/espèce à figurer
sur les « listes positives », dont le commerce et la détention en tant qu'animaux de compagnie
sont autorisés, (tous les animaux ne figurant pas sur la liste étant interdits).
Animal/Espèce Nom commun
Nom scientifique
Premier set de questions Critères pertinents pour l?animal et l?espèce
considérés
BEA, conservation des espèces, durabilité
Critère
satisfait ?
1. L'animal/l'espèce doit être
adapté(e) à la détention dans
le contexte des besoins
sociaux.
Bien-être des animaux : certains d'entre eux ont
besoin d'être en couple ou en grand groupe :
l'animal ne doit pas avoir une grande dépendance
sociale ou des besoins de groupe importants qui
ne peuvent pas être satisfaits dans
l'environnement domestique. Les espèces
scientifiquement décrites comme étant
naturellement en couple ou évoluant au sein de
groupes sociaux ne sont pas adaptés à la
détention.
V/F
2. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le cadre de modèles d'activité
comportementale normaux et
observables.
BEA : ceux-ci ne doivent pas être naturellement
nocturnes ou crépusculaires : les humains sont
habituellement diurnes et ne peuvent
normalement pas observer le comportement et le
bien-être des animaux habituellement nocturnes
ou crépusculaires ; en outre, les différentes
périodes d'activité humaines peuvent perturber les
animaux nocturnes ou crépusculaires et donc
affecter leur bien-être.
V/F
3. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le contexte de l'espace.
BEA : certains animaux ont des besoins innés et
réguliers de parcourir de grandes distances qui ne
peuvent être satisfaits en captivité ; l'animal ne doit
pas occuper naturellement un vaste domaine vital
ou manifester un transitivisme environnemental
inné au-delà de l'espace d'une habitation
domestique typique, à moins qu'il n'ait un accès
régulier à des aires d'activité ou d'exercice
supplémentaires.
V/F
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4. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être conservé(e)
dans son milieu d'origine.
Protéger les animaux et leurs populations dans la
chaîne d'approvisionnement, y compris le bien-
être des animaux capturés et la conservation des
espèces : les animaux ne doivent pas être
répertoriés comme vulnérables, menacés ou en
voie de disparition ; les animaux doivent provenir
uniquement de sources d'élevage en captivité
approuvées par le gouvernement ou par des
scientifiques indépendants.
V/F
5. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le cadre d'une surveillance
par un expert du
gouvernement ou d'une
agence.
Pour protéger le bien-être des animaux, les
agences gouvernementales/pertinentes doivent
disposer d'un personnel possédant des
qualifications et une expérience scientifique de
haut niveau totalement objectives pour étudier et
superviser de manière fiable tous les aspects des
facteurs biologiques et d'élevage en fonction de
l'espèce ou du type d'animal ; les agences
gouvernementales/pertinentes ne doivent
approuver les animaux que lorsque la supervision
peut être assurée.
V/F
2ème set de questions Critères pertinents pour l?animal et l?espèce
considérés
Santé publique, santé animale, santé
environnementale
Critère
rempli ou
non
6. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) en
toute sécurité selon les
données de taille, du poids,
de l'agressivité, des
caractéristiques défensives
et de la venimosité.
Pour protéger la sécurité des personnes contre les
animaux détenus, l'animal ne doit pas présenter de
risque important : l'animal ne doit pas être
officiellement enregistré comme un animal
sauvage dangereux ou une description similaire (si
l'animal est identifié dans un pays).
V/F
7. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être manipulé(e) en
toute sécurité en cas
d'urgence
Pour protéger les personnes qui manipulent les
animaux dans une situation d'urgence où ceux-ci
doivent être déplacés rapidement et sans cruauté :
l'animal doit être d'un type qui ne dépasse
normalement pas 10 kg (pour les espèces
prédatrices sauvages), 25 kg (espèces non
prédatrices sauvages) ou 50 kg (espèces
domestiques) à l'âge adulte ; il faut présumer qu'un
animal atteindra sa pleine maturité et sa taille, et
que les animaux sauvages sont susceptibles d'être
physiquement moins faciles à gérer, par exemple
dans une situation d'urgence où il est nécessaire
d'évacuer rapidement un bâtiment. Les animaux
de compagnie de grande taille, tels que les
chevaux, dépassent le critère des 50 kg, mais
comme ces animaux n'occupent pas un logement
domestique normal, la limite n'est pas applicable.
V/F
8. Les animaux/espèces Pour protéger la santé humaine : l'animal ne doit V/F
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doivent pouvoir être gardés
en toute sécurité dans le
contexte des zoonoses et
autres infections entre
l'animal et l'homme.
pas présenter de risque d'héberger des agents
zoonotiques ou d'autres infections commune à
l'animal et l'homme qui ne peuvent être évitées par
des vaccins ou d'autres mesures vétérinaires ;
l'animal ne doit pas être référencé dans un registre
comme présentant un risque d'infection notable ;
l'animal ne doit pas obtenir un score supérieur à un
risque faible dans une évaluation scientifique
disponible de la santé publique ou de la sécurité
qui a fait l'objet d'un examen par les pairs.
9. Les animaux/espèces
doivent pouvoir être
conservés en toute sécurité
dans le contexte des agents
pathogènes des animaux
d?élevage.
Pour protéger la santé des animaux d?élevage et
les écosystèmes nationaux : l'animal ne doit pas
présenter de risque important d'infections
zoonotiques ou d'autres infections d'animaux
d?élevage qui ne peuvent être évitées par des
vaccins ou d'autres mesures vétérinaires. L'animal
ne doit pas présenter de risque d'infection pour
l'agriculture par contact direct ou par contact
indirect dû à des hôtes intermédiaires humains ou
d'autres animaux, tels que les gardiens d'animaux
de compagnie qui travaillent dans des centres de
production d'animaux domestiques.
V/F
10. Les animaux/espèces
doivent pouvoir être
conservés en toute sécurité
dans le contexte de
l'introduction et du devenir
d'organismes envahissants
pour l'environnement.
Pour protéger la santé de l'environnement :
l'animal ne doit pas être référencé dans un registre
régional en tant qu'espèce envahissante au niveau
régional. Les espèces présentent un risque
d'invasion lorsqu'il y a suffisamment d'éléments
environnementaux pour qu'elles s'adaptent. Il
convient donc d'établir des listes régionales, plutôt
que mondiales, d'espèces envahissantes, qui
peuvent ou non inclure des introductions établies
plutôt que nouvelles (par exemple, les chats
domestiques peuvent être introduits, mais ne sont
pas considérés comme de nouvelles espèces
envahissantes aux Pays-Bas).
V/F
Ce que l?on peut retenir :
? méthode objective fonctionnant sur un mode binaire ;
? listes des critères et questions fermées dont les réponses supposent d?avoir des
connaissances scientifiques publiées; les espèces d?une liste positive doivent satisfaire
tous les critères ;
? en cas de doute, pas de recherche de consensus mais exclusion.
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Annexe 7.5. Travaux du Comité scientifique pour l?établissement
d?une liste des mammifères autorisés à la détention par
des particuliers à des fins de loisirs ou d?agrément aux
Pays-Bas
Pour l?élaboration de la liste positive de mammifères, le gouvernement des Pays-Bas représenté
par son Ministère de l?Agriculture, de la Nature et de la Qualité Alimentaire (LNV) a constitué en
2019 un Comité Conseil Scientifique (WAP) avec le mandat de proposer en toute indépendance
une méthode transparente fondée sur les connaissances disponibles à date et applicable aux
animaux domestiques et non domestiques. Ont été exclus de l?analyse, les primates et les grands
carnivores dont la détention est interdite aux Pays-Bas ou encore les espèces réputées
envahissantes régies déjà par un corpus réglementaire.
Pour ses travaux, le WAP s?est inspiré des méthodes proposées ci-dessus (parties 1 à 4) pour
établir une méthode validée par un panel d?experts indépendants avant sa transmission à un comité
conseil chargé de l?analyse de 300 espèces de mammifères pour retenir une liste positive de 30,
publiée par le Ministère et appliquée depuis juillet 2024.
Les étapes
Étape 1 : Constitution des listes des espèces à analyser
Celles-ci ont été fournies par le Ministère, lequel a alloué des ressources humaines pour
rassembler la littérature scientifique de base sous la coordination des 2 des membres du comité
de pilotage.
Les espèces constituent la base de l?analyse, ce qui soulève la question de l?évolution de la
taxonomie donc la possible introduction de nouvelles espèces ou le reclassement de certaines.
Les données rassemblées pour chaque espèce sont aussi croisées avec celles recueillies au
niveau des autres espèces d?une même famille ou ordre supérieur pour en tester la cohérence.
Avant de conclure à l?insuffisance de données concernant une espèce ? et donc son exclusion de
l?analyse ? les experts ont cherché à voir s?il était possible de transposer une analyse sur une
espèce très proche (espèce d?une même famille et morphologiquement et écologiquement
voisines) : in fine, 11 espèces entrent dans cette catégorie et une approche prudente pour leur
classement a été adoptée (classement au mieux C).
Lorsque cela était possible, les experts ont analysé les risques en matière de santé et de bien-être
pour les espèces exotiques chez les animaux non domestiques et leur congénères domestiqués.
Cependant, les experts n?ont pas retenu le critère « habituation /imprégnation à l?homme » dans
leur analyse, les variations intraspécifiques pouvant être fortes. Lorsqu?une espèce détenue en
captivité ne peut être considérée comme domestiquée, l?analyse a porté sur son ancêtre sauvage.
Étape 2 : Identification des principales catégories et facteurs de risques
17 caractéristiques biologiques réparties en 5 catégories de risques liées à 2 critères (santé
publique et bien-être animal) sont appréciées pour chaque espèce.
Le critère envahissant n?a pas été retenu comme expliqué plus haut, les espèces identifiées dans
la réglementation européenne sont par définition exclues d?une liste positive.
Les 5 catégories et les 17 facteurs de risques identifiés sont :
1. pour les détenteurs :
a. risque zoonotique,
b. risque de blessures lors de manipulation ou dus au caractère agressif de l?espèce ;
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2. liés au comportement alimentaire :
a. ration mal équilibrée (défaut de lest, carences en minéraux?) chez les herbivores,
b. non usure des dents pour les hypsodontes116,
c. besoin de forer pour se nourrir,
d. espèces exigeant un régime alimentaire strict ;
3. liés à l?habitat :
a. animaux pratiquant le marquage de territoire et le défendant,
b. besoin de sites isolés pour les mises bas,
c. besoin d?espace pour voler pour les oiseaux,
d. besoin de construire un nid pour la reproduction,
e. besoin d?accès aux arbres/airs/eaux pour les animaux non exclusivement
terrestres ;
4. liés à la thermorégulation :
a. animaux ne supportant pas les climats humides tempérés,
b. espèces nécessitant des accès à des zones refroidies/chauffées pour leur survie,
c. espèces hibernantes ;
5. liés au comportement social des animaux :
a. besoin des espèces monogames vivant en couple,
b. espèces vivant en meutes avec une hiérarchie,
c. espèces à reproduction rapide et prolifique.
La 1ère catégorie de risques traite de la santé publique quand les 4 autres catégories relèvent
plutôt du bien-être animal. Les facteurs de la 1ère catégorie sont analysés en priorité et pour le
facteur zoonose, le score est matérialisé par un code couleur (rouge/orange/vert).
L?évaluation des autres facteurs de risques (les éléments à rechercher dans la littérature sont
décrits en détails dans la méthode) conduit à une appréciation binaire (type O/N.)
La note finale est représentée par une lettre de A à F correspondant à une classe de risque de la
plus faible à la plus élevée :
Classe A : espèces animales ne présentant aucun facteur de risque dans toutes les catégories de
risque. Aucune espèce ne figure dans cette classe.
Classe B : espèces animales présentant 1 ou plusieurs facteurs de risques dans une seule
catégorie de risque (hors catégorie 1). Aucune espèce non domestique ne figure dans cette classe.
Classe C : espèces animales présentant 1 ou plusieurs facteurs de risques dans 2 catégories de
risque (espèces pouvant être classée en orange par rapport au risque zoonotique selon les
circonstances de détention). En C figurent 12 espèces non domestiques principalement des
rongeurs ; leur détention exige des installations et des compétences particulières mais ces
espèces figurent sur la liste positive des Pays-Bas.
116 Mammifère ayant une croissance prolongée des dents
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Classe D : espèces animales présentant plusieurs facteurs de risques dans 3 catégories de risque
BEA avec un risque zoonotique potentiel : 87 espèces non domestiques sont classées en D.
Classe E : espèces animales présentant plusieurs facteurs de risques dans les 4 catégories de
risque BEA avec un risque zoonotique avéré. 58% des espèces non domestiques analysées
figurent dans cette classe de risque.
Classe F : espèces animales présentant un risque fort pour la santé humaine zoonotique élevé
(22) et/ou agressivité (122). 144 espèces non domestiques sont classée en F
Selon ses conditions de détention et l?appréciation du risque qui en est fait, une espèce peut être
rangée dans plusieurs classes de risque.
Les espèces présentant des facteurs de risques dans 3 (ou plus) catégories (classe de
risques D à F) sont exclues de la liste positive (sauf pour des espèces réputées
domestiquées aux Pays-Bas depuis plusieurs décennies).
La liste positive d?animaux non domestiques peut alors s?établir sur la base d?animaux
rangés dans les classes A, B ou C.
Recueil des données complémentaires sur les autres risques
Des entretiens ont été menés avec les services économique et BEA du ministère pour affiner
l?analyse portant sur les risques sanitaires et conditions d?élevage. Le classement des espèces
parmi les listes CITES & UICN est également repris dans la fiche récapitulative (infra).
Ci-après, la trame des fiches d?analyse pour chaque espèce :
? informations générales décrivant l?espèce analysée (cf. figure 1),
? détail des analyses sur les 17 facteurs de risques et leur justification (cf. figure 2).
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Figure 1. Modèle de la fiche-résumé de l'analyse avec les scores attribués pour chaque
catégorie de risques et leurs justificatifs ainsi que la classe de risque.
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Figure 2. Détail des analyses sur les 17 facteurs de risques et leurs justificatifs.
À titre d?illustration, les fiches du serval et la fiche commune porc et sanglier sont reprises ci-
dessous organisées autour des trois blocs :
? informations générales et résumé de l?analyse,
? score au regard des deux catégories de risques (pour l?homme et pour l?animal) avec sa
justification,
? principales références utiles.
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Serval
Cet animal ne figure pas sur la liste des animaux de compagnie et des animaux de loisirs.
Informations générales
(Sunquist et Sunquist, 2009 ; Thiel, 2019)
Famille Felidae
Sous-famille Felinae
Genre Leptailurus
Gentil Leptailurus serval
Domestiqué Non
Croisement Non
Taille adulte Tête-corps : 59-92 cm
Poids 7 à 13,5 kg
Diète Carnivore
Habitat
naturel
? Distribution : Afrique centrale et Afrique du Sud. Afrique du Sud, Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d?Ivoire,
Djibouti, Érythrée
Eswatini, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Libéria, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, République centrafricaine,
Rwanda,
Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Togo, Zambie et Zimbabwe.
? Habitat : Presque tous les types de prairies et de savanes en Afrique. Souvent à proximité de l?eau, des roselières et des marécages.
Espérance
de vie
10 ans à l?état sauvage, 20 ans en captivité
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Statut UICN « Préoccupation mineure »
CITES Annexe B
Classe de risque F
Les servals sont capables de causer des blessures graves aux humains. De plus, un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés dans trois catégories de risque pour la « santé et
le bien-être des animaux ». Pour ces raisons, le serval entre dans la « classe de risque F ».
Évaluation sommaire du serval
S?il y a une ou plusieurs zoonose(s) grave(s) pertinente(s) qui ne peuvent être contrôlées qu?à l?aide de mesures spécialisées, le facteur de risque est coché (!), mais il ne compte pas
dans le score final. S?il y a une zoonose grave qui n?est pas ou difficilement contrôlable ou s?il existe un risque de lésions corporelles graves, l?espèce animale relève immédiatement
de la classe de risque F (XF). Si le facteur de risque s?applique, il est coché (X).
Santé humaine
Catégorie de
risque
Applicable Explication
Zoonose !
(signalisation)
Les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. et le virus de la rage ont été détectés dans le serval. Cela conduit à une application
de signal de ce facteur de risque.
Blessures XF Dans le cas des servals, il existe un risque de blessure très grave pour l?homme, à la suite de quoi le serval tombe directement dans la classe de risque
F.
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Santé et bien-être des animaux
Catégorie de
risque
Applicable Explication
Prise alimentaire X Les servals ont besoin de chercher de la nourriture pendant une longue période chaque jour.
Utilisation de
l?espace/sécurité
X ? Les servals ont un grand domaine vital et présentent un comportement de patrouille territoriale et de marquage.
? Les servals utilisent un site de nidification isolé.
Thermorégulation X Le serval est adapté à un climat tropical et subtropical.
Comportement
social
Aucun facteur de risque ne s?applique dans cette catégorie de risque.
Évaluation par facteur de risque
Risques pour l?homme
Zoonose
Facteur de
risque
Applicable Explication
LG1 !
(signalisation)
Chez le serval, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque sont Leptospira spp. (Sebek et al., 1984 ; Sebek et coll., 1989 ; Ullmann et al., 2012) et
le virus de la rage (Swanepoel, et al., 1993). Cela conduit à retenir ce facteur de risque.
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Blessures
Facteur de
risque
Applicable Explication
LG2 XF Le serval pèse de 7 à 13,5 kg et a des incisives et des griffes acérées (Sunquist & Sunquist, 2009). Les servals en captivité attaquent sans raison apparente
et peuvent causer des blessures graves aux personnes (Markula et al., 2009). Compte tenu de la taille, de la morphologie et du comportement des
servals, ils peuvent causer des blessures très graves à l?homme, ce qui place le serval directement sous la classe de risque F.
Risque pour le bien-être et la santé animale
Prise alimentaire
Facteur
de risque
Applicable Explication
V1 Le serval est un carnivore (Sunquist & Sunquist, 2009).
V2 Le serval n?a pas de dents hypsodontes (Ewer, 1998).
V3 X Les servals chassent souvent de petites proies, comme des rongeurs, des reptiles, des amphibiens et des insectes (Bowland et Perrin, 1993 ; Geertsema,
1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009), qui sont répandus dans leur habitat. Les servals ont un besoin de chasse comportementale : ils
chassent activement leurs proies en les localisant et en se jetant sur elles à l?oreille dans leur cachette ou en les attrapant dans l?eau ou les airs (Kroshko et
al., 2016 ; Sunquist et Sunquist, 2009). Le domaine vital moyen des servals est de 6,2 km2 et il parcourt en moyenne 2,5 km par jour (Geertsema, 1985 ;
Perrin, 2002).
V4 Le régime alimentaire des servals se compose de mammifères, de reptiles, d?amphibiens, d?insectes et d?oiseaux (Bowland et Perrin, 1993 ; Geertsema, 1985
; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
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Manque d?espace/sécurité
Facteur
de risque
Applicable Explication
R1 X Le domaine vital moyen des servals est de 6,2 km2 (Perrin, 2002). Les servals marquent intensément leur territoire et surveillent activement les frontières
(Geertsema, 1985).
R2 X Les servals utilisent un site de nidification isolé pour la mise bas et l?élevage des jeunes et comme lieu de repos (Sunquist et Sunquist, 2009).
R3 En cas de danger, les servals grimpent aux arbres (Thiel, 2011).
R4 Les servals n?utilisent pas de terriers auto-creusés, mais utilisent des terriers abandonnés d?oryctéropes ou de porcs-épics (Sunquist et Sunquist, 2009).
R5 Pour les servals, aucun élément environnemental spécifique n?est essentiel (Sunquist & Sunquist, 2009 ; Thiel, 2019).
Thermorégulation
Facteur de
risque
Applicable Explication
T1 X Les servals vivent dans des climats tropicaux et subtropicaux (Schultz, 2005 ; Thiel, 2019). La température moyenne dans les climats subtropicaux n?est
normalement pas inférieure à 5°C pendant les mois les plus froids. La température minimale absolue en hiver peut chuter brusquement en dessous de zéro
pendant de courtes périodes. La température moyenne dans les climats tropicaux est d?environ 30 °C pendant les mois les plus chauds avec des températures
maximales supérieures à 40 °C (Schultz, 2005). Le serval est adapté à un climat tropical et subtropical.
T2 Des recherches comportementales détaillées n?ont pas montré que les servals utilisent une semelle spéciale, un endroit pour se rafraîchir ou se réchauffer
(Smithers, 1978).
T3 Les servals sont actifs toute l?année (Geertsema, 1985).
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Comportement social
Facteur
de risque
Applicable Explication
S1 Les servals ont un mode de vie solitaire (Geertsema, 1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
S2 Les servals vivent solitaires et s?évitent les uns les autres (Geertsema, 1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
Ce facteur de risque ne s?applique donc pas.
S3 Les femelles atteignent la maturité sexuelle à partir de 1 an. Les femelles sont gestantes pendant 74 jours en moyenne et donnent naissance en moyenne à
2 petits par portée. Les servals n?ont pas un risque élevé de surpopulation.
Verwijzingen
Bowland, J. M., & Perrin, M. (1993). Diet of serval Felis serval in a highland region of Natal. South African Journal of Science , 132-135.
Ewer, R. (1998). The carnivores. Cornell University Press.
Geertsema, A. (1985). Aspects of the ecology of the serval in the Ngorongoro crater, Tanzania. Netherlands Journal of Zoology 35(4), 527-610.
Kroshko, J., Clubb, R., Harper, L., Mellor, E., Moehrenschlager, A., & Mason, G. (2016). Stereotypic route tracing in captive carnivora is predicted by species-typical home range sizes
and hunting styles. Animal behaviour, 197-209.
Markula, A., Hannan-Jones, M., & Csurhes, S. (2009). Pest animal risk assesment: Serval. Queensland: Department of Primary Industries and Fisheries of Queensland.
Perrin, M. (2002). Utilisation de l?espace par un serval réintroduit dans la réserve naturelle du mont Currie. Journal sud-africain de recherche sur la faune sauvage 32(1), 79-86.
Ramesh, T. et Downs, C. T. (2015). Régime alimentaire du serval (Leptailurus serval) sur les terres agricoles des Midlands du Drakensberg, en Afrique du Sud. Mammifères, 399-407.
Schultz, J. (2005). Les éco zones du monde, les divisions écologiques de la géosphère. Aix-la-Chapelle, Allemagne : Springer.
Sebek, Z., Sixl, W., Reinthaler, F. et Valova, M. (1984). Zur Leptospirosis im Südsudan, auf den Kapverdischen Inseln sowie in Südkolumbien und in El Salvador. Mitteilungen der
Österreichischen Gesellschaft für Tropenmedizin und Parasitologie, 6, 197-201.
Sebek, Z., Sixl, W., Reinthaler, F., Valová, M., Schneeweiss, W., Stünzner, D., & Mascher, F. (1989). Résultats de l?examen sérologique de la leptospirose chez les animaux domestiques
et sauvages dans la province du Haut-Nil (Soudan). Journal d?hygiène, d?épidémiologie, de microbiologie et d?immunologie, 33(3), 337-345.
Smithers, R. (1978). Le serval, Felis serval Schreber 1776. Journal sud-africain de la recherche sur la vie, 29-37.
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Sunquist, M. et Sunquist, F. (2009). Famille des FELIDAE (CHATS). Dans D. Wilson, & R. Mittermeier, Manuel des mammifères du monde. Vol. 1. Carnivores (pp. 54-170). Barcelone :
Lynx Edicions.
Swanepoel, R., Barnard, B. J., Meredith, C. D., Bishop, G., Bruckner, G. K., Foggin, C. M. et Hubschle, O.J. (1993). La rage en Afrique australe. Understepoort Journal de la recherche
vétérinaire, 60, 325-346.
Thiel, C. (2011). Écologie et état de la population du Serval Leptailurus serval (Schreber, 1776) en Zambie. Bonn : Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn.
Thiel, C. (2019). Leptailurus serval. Extrait de la Liste rouge des espèces menacées de l?UICN : http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2019-3.RLTS.T11638A156536762.en
Ullmann, L., Hoffmann, J., de Moraes, W., Cubas, Z., Dos Santos, L., da Silva, R., . . . Biondo, A. (2012). Enquête sérologique pour leptospira spp. chez les félidés néotropicaux en
captivité à Foz do Iguaçu, Paraná, Brésil. Journal de médecine des zoos et de la faune sauvage 43(2), 223-228.
PUBLIÉ
http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2019-3.RLTS.T11638A156536762.en
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Sus scrofa - Cochon et sanglier
Le cochon figure sur la liste des animaux domestiques et amateurs.
Le sanglier ne figure pas sur la liste des animaux domestiques et amateurs.
Informations générales
Informations générales (Meijaard et al., 2011)
Famille Suidae
Sous-famille Suinae
Genre Sus
Gentil Sus scrofa
Domestiqué
Cochon : oui, le porc domestiqué est l?une des premières espèces à avoir été domestiquée. La domestication remonte au début de l?Holocène (Evin, et al., 2017 ;
Ervynck et al., 2001 ; Conolly et al., 2011 ; Jing et Flad 2002 Cucchi et al., 2011b). Différentes populations de sangliers ont dû contribuer à la constitution génétique
des porcs modernes (Larson et al., 2005).
Sanglier : non
Croisement possible
Taille adulte
Verrat:
? Tête-corps : 90-200 cm
? Queue : 15-40 cm
? Hauteur d?épaule : 55-110 cm
Poids
Cochon : Une petite race comme le mini cochon de Göttingen pèse 40 à 60 kg, une grande race comme le cochon anglais Berkshire pèse 300 à 400 kg.
Sanglier : 44-320 kg
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Diète Omnivore
Habitat
naturel
? Répartition :
Cochon : Tous les continents sauf l?Antarctique et les îles dans les océans.
Sanglier : de l?Europe occidentale et de l?Afrique du Nord à l?Asie de l?Est.
? Habitat : Habitats variés ; des semi-déserts aux forêts tropicales, en passant par les forêts, les prairies et les jungles.
Espérance de
vie
Porc : 15-20 ans
Sanglier : 10-14 ans
Statut UICN « Préoccupation mineure »
CITES Non répertorié
Classe de risque D-F (porc) et F (sanglier)
Porc : Un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés chez le porc dans quatre catégories de risque pour la « santé et le bien-être des animaux ». En raison de la variation
entre les variétés sur LG2, il y a une gamme de risques allant de D à F.
Sanglier : Les sangliers sont capables de causer de graves blessures aux humains. De plus, un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés dans quatre catégories de risque
pour la « santé et le bien-être des animaux ». Pour ces raisons, le sanglier relève de la classe de risque F.
Évaluation sommaire du porc et du sanglier
S?il y a une ou plusieurs zoonose(s) grave(s) pertinente(s) qui ne peuvent être contrôlées qu?à l?aide de mesures spécialisées, le facteur de risque est coché (!), mais il ne compte
pas dans le score final. S?il y a une zoonose grave qui n?est pas ou difficilement contrôlable ou s?il existe un risque de lésions corporelles graves, l?espèce animale relève
immédiatement de la classe de risque F (XF). Si le facteur de risque s?applique, il est coché (X).
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Santé humaine
Catégorie de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
Zoonose ! (signalisation) ! (signalisation) ? Chez les porcs, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. et Brucella suis ont été détectés.
? Chez le sanglier, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Brucella suis, Francisella tularensis, Leptospira spp.
et Mycobacterium tuberculosis ont été détectés. Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Blessures 0-XF XF Chez certaines races de porcs et de sangliers, il existe un risque de blessures très graves pour l?homme, ce qui signifie que
certaines races de porcs et de sangliers relèvent directement de la classe de risque F.
Santé et bien-être des animaux
Catégorie de risque Domestiqué Sauvage Explication
Prise alimentaire X X Les porcs et les sangliers doivent se nourrir pendant une longue période chaque jour.
Utilisation de
l?espace/sécurité
X X ? Les cochons et les sangliers utilisent un lieu de nidification isolé.
? Les sangliers se déplacent sur de longues distances à la recherche de leur nourriture.
? Les cochons et les sangliers utilisent des fosses auto-creusées.
Thermorégulation X X Les porcs et les sangliers utilisent des soles spéciales.
Comportement social X X Les porcs et les sangliers ont une hiérarchie de dominance linéaire.
Évaluation par facteur de risque
Risques pour l?homme
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Zoonose
Facteur
de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
LG1 !
(signalisation)
!
(signalisation)
Chez les porcs, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. (Boqvist et al., 2012) et Brucella suis (Cvetnic et al., 2009)
ont été détectés. Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Chez le sanglier, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque sont Brucella suis (Cvetnic et al., 2009 ; Dahouk et al., 2005), Francisella
tularensis (Dahouk et al., 2005), Leptospira spp. (Boqvist et al., 2012 ; Ebani et al., 2003) et Mycobacterium tuberculosis (Martin-Hernando
et al., 2007). Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Blessures
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
LG2 0-XF XF Le sanglier pèse entre 44 et 320 kg et possède des défenses (Meijaard et al., 2011). Les verrats sont agressifs lorsqu?ils sont acculés et résistent
violemment (Sutherland-Smith, 2015). Il existe plusieurs cas connus de sangliers tuant ou blessant gravement des personnes (Chauhan et al.,
2009 ; Gunduz et al., 2007).
Les porcs domestiques mâles ont des défenses et peuvent causer de graves blessures aux humains (Barnham, 1988). Chez les porcs, le risque de
blessure dépend de la race (Eskebo, 2011 ; Forde, 2002 ; Tynes et al., 2007). Plus le poids corporel est important, plus le risque de blessure est
élevé. De plus, les races peuvent également différer par leur tempérament.
Compte tenu de la taille, de la morphologie et du comportement des sangliers, ils peuvent causer des blessures très graves à l?homme, ce qui
place le sanglier directement sous la classe de risque F.
D?après la taille et le comportement des porcs, il est peu probable que les animaux causent des blessures graves aux humains.
Cependant, certaines races de porcs peuvent causer des blessures graves et relèvent donc directement de la classe de risque F.
Risques pour le bien-être et la santé animales
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Prise alimentaire
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
V1 Le porc et le sanglier sont omnivores (Meijaard et al., 2011 ; Studnitz et coll., 2007).
V2 Le porc et le sanglier n?ont pas de dents hypsodontes (Koenigswald, 2011).
V3 X X Les porcs et les sangliers passent de 40 à 65 % de leur période active à chercher de la nourriture (Studnitz et al., 2007 ; Meijaard et al., 2011 ;
Morelle, 2015). Les Suidae parcourent de grandes distances pour se nourrir, car ils utilisent des sources de nourriture largement disponibles.
Ces mouvements sont souvent irréguliers (Frädrich, 1974). Ils s?enracinent aussi beaucoup pour trouver de la nourriture (Frädrich, 1974 ;
Studnitz et coll., 2007).
V4 Le régime alimentaire du porc et du sanglier comprend des carottes, des vers, de l?herbe, des feuilles, de la résine, des noix, des baies, des
charognes, des insectes et de petits reptiles (Ballari, 2014 ; Meijaard et al., 2011 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
Manque d?espace/sécurité
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
R1 Le domaine vital moyen des sangliers est de 3,13,5 km2 (Singer et al., 1981). Les cochons et les sangliers ne sont pas territoriaux et ont des
domaines vitaux qui se chevauchent (Eskebo, 2011 ; Singer et al., 1981).
R2 X X Les porcs et les sangliers utilisent un lieu de nidification isolé pour mettre bas et élever leurs petits (Jensen, 1986 ; Meijaard et al., 2011 ;
Stolba et Wood-Gush, 1989).
R3 X Les porcs ont été domestiqués il y a environ 9000 ans (Giuffra et al., 2000) et se seront habitués à traiter avec les humains.
Les sangliers sont susceptibles d?attraper la myopathie, qui se produit pendant la réponse de fuite (Sutherland-Smith, 2015).
R4 X X Les porcs et les sangliers utilisent des fosses auto-creusées (Meijaard et al., 2011). Ce facteur de risque s?applique donc.
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Manque d?espace/sécurité
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
R5 Pour les porcs et les sangliers, aucun élément environnemental spécifique n?est essentiel (Meijaard et al., 2011).
Thermorégulation
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
T1 La large distribution de leurs ancêtres a permis aux porcs de vivre dans différents climats (Barrios-García et Ballari, 2012 ; Ballari et
BarriosGarcía, 2014).
Le cochon et le sanglier se trouvent dans un climat maritime tempéré (Meijaard et al., 2011 ; Schultz, 2005 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
T2 X X Les porcs et les sangliers utilisent des bains de boue (Meijaard et al., 2011 ; Morgan et Tromborg, 2007 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
T3 Les porcs et les sangliers sont actifs toute l?année (GiménezAnaya et al., 2009 ; Sporek, 2017 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
Comportement social
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
S1 Les porcs et les sangliers ont un mode de vie polygame (Delgad-Acevedo et al., 2010 ; Gayet et al., 2016).
S2 X X L?unité sociale de base des porcs et des sangliers est de deux à quatre femelles et de leurs petits qu?un mâle rejoint pendant la saison des
amours, en dehors de cela, les mâles vivent solitaires. Dans un groupe, les femelles sont dominantes sur les jeunes et un mâle prend la
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Comportement social
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
position dominante lorsqu?il rejoint le groupe (Gonyou, 2001). Il existe une hiérarchie linéaire de la dominance (Ewbank, 1976 ; Robert et
coll., 1987 ; Sporek, 2017).
S3 Les sangliers atteignent la maturité sexuelle à partir de 18 mois. Les femelles sont enceintes pendant 112 à 130 jours et donnent naissance
à 5 à 9 petits par portée. Les sangliers peuvent se reproduire toute l?année (Meijaard et al., 2011). Les sangliers n?ont pas beaucoup de
chances d?être surpeuplés.
Les porcs ont souvent plus d?une portée par an (Pedersen, 2007). Les femelles sont gestantes pendant environ 114 jours et donnent
naissance en moyenne à 12 porcelets par portée (Andersen et al., 2011 ; Morgan et coll., 2018). Les porcs peuvent se reproduire toute
l?année (Pedersen, 2007).
Les porcs n?ont pas beaucoup de chances de surpopulation.
Références
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Les résultats sont présentés sous la forme de trois livrables :
? une annexe reprenant l?ensemble des fiches établies pour les 314 espèces analysées. Les
références scientifiques consultées et disponibles pour chaque espèce figurent sur les
fiches ;
? un site web ouvert au public reprenant les éléments supra que chacun peut consulter
selon l?espèce considérée : https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-
verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister ;
? une liste positive de 29 espèces de mammifères autorisées à la détention
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-
07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf.
Sur les 314 espèces de mammifères analysées (19 domestiques et 295 non domestiques), les
experts ont proposé au ministère une liste de 28 espèces.
L?espèce Eliomys melanurus (loir des jardins asiatique) a été ajoutée par le ministère qui l?a placée
finalement en classe de risque C considérant qu?il n'existait pas d?évidences scientifiques pour son
classement dans les classes de risque supérieures D à F (ce qui l?aurait exclue de la liste définitive).
La liste des animaux pouvant être détenus sans condition de formation/déclaration retient en 2024,
29 espèces de mammifères dont 18 espèces domestiques et 11 non domestiques (un cervidé et
dix rongeurs).
Ce que l?on peut retenir :
? Les risques considérés pour l?établissement de la liste ne comprennent pas ceux liés au
caractère envahissant, la liste des Espèces Exotiques Envahissantes retenue par l?UE
s?applique et les EEE n?ont pas été analysées.
? La liste est évolutive pour tenir compte notamment de l?évolution de la taxonomie.
? L?exercice est complètement transparent, ce qui se traduit également dans le site web
dédié où figurent toutes les espèces analysées constituant une base de travail
pertinente.
? Les principes de précaution et la clause d?antériorité s?appliquent.
PUBLIÉ
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf
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Annexe 8. Comparaison des législations dans
plusieurs pays en Europe concernant la
détention de l?espèce sanglier par des
particuliers à titre d?agrément (sources : contacts
directs avec les autorités des pays)
Pays Détention
du sanglier
par des
particuliers
Commentaires
(Sources : informations recueillies directement auprès
des autorités nationales et sur les portails des ministères)
BELGIQUE
Oui- sur
liste positive
Avec un
permis de
détention
Wallonie : Liste des espèces ou catégories de mammifères qui
peuvent être détenus conformément à l?article 3 de l?arrêté du
gouvernement wallon en date du 24 juillet 2018 : Sus scrofa :
Cochon domestique-sanglier et sanglochon 117 . Animal
provenant d?élevage exclusivement.
Oui-sur liste
positive
Flandres : Liste positive fait figurer Sus scrofa : cochon. S?il
n?est pas fait mention explicitement du sanglier comme en
Wallonie, le terme englobe le sanglier, selon un compromis
politique. Animal provenant d?élevage exclusivement.
Oui- sur
liste positive
Bruxelles -État : idem Flandres
LUXEMBOURG Oui
sur
autorisation
individuelle
Au Luxembourg, les animaux sauvages indigènes ne peuvent
pas être gardés à titre privé. Il est toutefois possible de
demander une autorisation auprès du Ministère de
l'Environnement, autorisation généralement assez difficile à
obtenir. La détention est autorisée dans des centres de soins
le temps de leur rétablissement.
PAYS-BAS Non Confirmation du Ministère de l?agriculture des Pays-Bas que
l?espèce sanglier (Sus crofa) ne figure pas sur la liste positive
des mammifères.
LITUANIE Oui Le sanglier figure sur la liste des espèces de mammifères
117 Extrait du journal le « Soir » le 22/09/2018 un daim, un cerf rouge ou un bison est autorisé en Wallonie. Par
ailleurs, le sanglier peut également être détenu. Les cas de peste porcine africaine qui ont été récemment détectés
en Belgique ne menacent pas la place du mammifère sur la liste. « Il n?y a pas de lien entre les sangliers sauvages
qui développent la maladie et les sangliers en captivité. Ça ne concerne donc pas la liste », justifie Marie Minet,
porte-parole du ministre wallon du Bien-Être animal, Carlo Di Antonio (CDH). La liste qui consigne les espèces dont
la détention est légale a été mise à jour par le ministre.
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avec un
permis
sauvages dont la détention en captivité et/ou la reproduction
en captivité sont autorisées (annexe 2 de l?arrêté du premier
aout 2023), mais un permis est requis et la taille minimale des
enclos est spécifiée dans l?annexe 5 de l?arrêté. Animal
provenant d?élevage exclusivement.
DANEMARK Oui,
Sous
conditions
d?installation
et de
biosécurité
L?élevage privé de sangliers est réglementé par le décret
exécutif du 12/12/2009 relatif à l?élevage de porcs en plein air
(qui s?applique à toutes les espèces de porcs de la famille des
Suidés, mais le décret ne s?applique ni aux zoos ni aux
cirques). Le décret définit ainsi les cochons de compagnie :
« Les cochons de compagnie sont des porcs qui sont gardés
comme animaux de loisir et où les animaux sont autorisés à
se déplacer à l?extérieur de l?enclos ou de la maison. »
Conditions d?installation : une clôture de 1,5 mètre renforcée
par trois fils sous tension, ou un dispositif de sécurité
équivalent approuvé par l?administration). Le propriétaire des
porcs de compagnie doit veiller à ce que les porcs de
compagnie ne se déplacent qu?en laisse à l?extérieur du
logement ou de l?enclos
Il n?y a pas d?élevage de sangliers pour la chasse, car pas de
population en liberté. Le Danemark a abattu tous les sangliers
par crainte d?épidémies de peste porcine africaine.
NORVEGE Non Le gouvernement norvégien a déclaré que l'objectif global de
la gestion des sangliers était d'éradiquer l'espèce, qui est
considérée comme un animal exotique. Il y a quelques
années, il existait quelques éleveurs professionnels de
sangliers destinés à la consommation de viande, mais leur
nombre a diminué, principalement en raison de leur manque
de rentabilité. Il est obligatoire de garder les sangliers dans
des enclos à l'épreuve des évasions. La détention d'espèces
sauvages à des fins privées est interdite en Norvège sans
autorisation spéciale de l'Agence norvégienne de
l'environnement et de l'Autorité de sécurité alimentaire. La
chasse dans les enclos est strictement interdite en vertu de la
loi sur les espèces sauvages, et il n'y a pas d'exception.
ESPAGNE Non En Espagne, le sanglier n'est pas du tout considéré comme un
animal de compagnie selon la réglementation.
La population de sangliers fait l'objet d'un plan national visant
à éviter l'introduction de maladies (principalement la peste
porcine africaine). Ce plan, qui comprend la chasse aux
oiseaux sauvages et d'autres mesures connexes, est la
conséquence d'une mesure promue au niveau européen, qui
a fini par être rendue obligatoire par une décision de la
Commission européenne.
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Pour la chasse, il est permis de les élever dans des fermes
spécifiques et ces animaux ne se trouvent pas dans des
centres de soins ou des refuges.
ECOSSE Oui
sur licence
Les autorités se disent préoccupées par les sangliers qui
s'échappent ou sont illégalement relâchés de captivité en
Écosse et il existe plusieurs zones où des populations
semblent désormais établies dans la nature à cause de cela.
La libération de sangliers dans la nature en Écosse, en
Angleterre et au Pays de Galles est illégale en vertu de la loi
sur la faune et la campagne de 1981.
Les personnes sont autorisées à détenir des sangliers, à
condition qu'elles se conforment à la loi sur les animaux
sauvages dangereux de 1976 : licence sous des conditions
spécifiées par la loi et par l?autorité locale (limite du nombre
d?animaux dangereux détenus, acquittement d?une
redevance, détention d?une police d?assurance en vigueur,
détention dans les locaux spécifiés dans le permis?).
Les sangliers peuvent également être gardés dans des
centres de sauvetage ou de soins, mais il serait illégal de les
relâcher dans la nature à partir de ces centres.
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Annexe 9. Une liste unique pour un marché unique ?
Évaluation de l'impact d'une liste positive de l'UE pour les animaux
de compagnie
Francisco Aguayo and Griffin Carpenter, Janvier 2025, 57p + annexes.
Le rapport a été présenté au Parlement européen en novembre 2024 et diffusé auprès des
institutions européennes en janvier 2025 pour être discuté.
Résumé exécutif (traduction par la mission de la version en anglais livrée à la Commission)
La moitié des ménages de l'Union européenne (UE) comptent des animaux de compagnie. Si les
chats et les chiens sont de loin les espèces les plus familières, les ménages de l'UE comptent des
milliers d'espèces de reptiles, de mammifères, d'amphibiens, d'oiseaux et de poissons.
Ces "animaux de compagnie exotiques" influencent nos vies de diverses manières. Certains de
ces impacts sont évidents et directs, comme la compagnie (et inversement, la nuisance) au sein
des ménages. D'autres sont moins directs, comme l'emploi fourni par les animaleries, ou sont
cachés, comme les risques zoonotiques pour la santé publique, l'impact des espèces exotiques
envahissantes sur les environnements locaux, et les menaces pour la biodiversité lorsque les
animaux sont retirés de leur habitat d'origine. Ces impacts s'étendent au-delà des frontières
européennes.
Conscients de ces impacts, les États membres de l'UE ont mis en place des réglementations
nationales sur le commerce et la détention d'animaux de compagnie exotiques. Certains États
membres réglementent la détention d'animaux de compagnie exotiques au moyen d'une "liste
négative" d'espèces qui ne peuvent être détenues dans les foyers, tandis que d'autres supervisent
une "liste positive" d'espèces qui peuvent être détenues. Cette divergence dans l'approche
réglementaire et l'établissement des listes d'espèces nuit gravement à l'efficacité de toutes les
listes nationales, car les espèces interdites peuvent être facilement (mais illégalement)
transportées à travers les frontières de l'UE. Elle compromet également le fonctionnement du
marché unique de l'UE. Face à ce défi fondamental, la Commission européenne est en train
d?évaluer la faisabilité d'une liste positive de l'UE pour les animaux de compagnie exotiques.
L'objectif de cette étude est de décrire et de quantifier les impacts potentiels d'une liste positive de
l'UE pour les mammifères, les reptiles et les amphibiens. Nous avons abordé cet objectif en utilisant
les méthodes suivantes :
? une revue de la littérature sur les impacts du commerce et de la détention d'animaux de
compagnie exotiques ;
? la création de deux scénarios de liste positive de l'UE (l'un strict, l'autre permissif) basés
sur les listes positives existantes dans les États membres de l'UE ;
? une évaluation de la manière dont les deux scénarios de liste positive de l'UE permettraient
ou restreindraient le commerce sur le marché actuel des animaux de compagnie exotiques
(à l'aide de données sur les importations d'animaux et les publicités pour les animaux de
compagnie exotiques) ;
? une évaluation de la manière dont ces changements sur le marché des animaux de
compagnie exotiques conduiraient à des changements correspondants en termes
d'impacts sur l'écologie, la biodiversité et la santé publique ;
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? une étude des impacts des listes positives existantes dans les États membres de l'UE à
l'aide d'une enquête sur les parties prenantes impliquées dans le commerce des animaux
de compagnie exotiques :
? une enquête auprès des administrations gouvernementales qui supervisent les listes
positives ;
? la consultation de données nationales sur le commerce des animaux de compagnie
exotiques avant et après l'introduction des listes positives.
Ces données permettent de tirer plusieurs conclusions :
? Le commerce des animaux de compagnie exotiques entraîne de nombreuses externalités
négatives sur le plan de l'écologie, de la santé publique, du bien-être des animaux et
d'autres aspects ce qui fait de sa réglementation un domaine politique qui mérite d'être
étudié. Le commerce d'animaux de compagnie exotiques est important : on estime à 22
millions le nombre de mammifères, de reptiles et d'amphibiens dans l'Union européenne.
Des recherches ont établi un lien entre les animaux de compagnie exotiques et les risques
pour la conservation dans leur habitat d'origine, les risques liés aux espèces exotiques
envahissantes dans leur nouvel habitat, les risques pour la santé humaine dus aux
maladies et aux blessures, et les problèmes de bien-être pour les animaux eux-mêmes.
? Les ventes d'animaux de compagnie exotiques étant concentrées sur quelques espèces
susceptibles d'être "listées", une liste positive de l'UE n'aurait qu'un faible impact
économique pour la plupart des entreprises de vente d'animaux de compagnie. Les
données relatives au marché de détail révèlent un marché fortement concentré sur
quelques espèces clés. Par conséquent, si les scénarios de liste positive de l'UE réduisent
le nombre d'espèces commercialisées de 61 à 76 %, la réduction du nombre d'animaux
commercialisés n'est que de 22 à 32 %. L'effet probable est encore plus faible puisqu'il
s'agit d'une analyse d'un marché statique, alors qu'en réalité les entreprises passeront des
espèces non listées aux espèces listées. Lorsque des listes positives ont été introduites
dans l'UE, la majorité des entreprises d'animaux de compagnie exotiques déclarent que
l'effet a été neutre ou inexistant et les données sur le niveau global du commerce des
animaux de compagnie exotiques sont soit ambiguës, soit stables.
? En réduisant le niveau et la diversité du commerce des animaux de compagnie exotiques,
une liste positive de l'UE réduirait le risque pour la conservation des populations menacées.
? Le commerce d'animaux de compagnie exotiques présente des risques pour la
conservation en raison du prélèvement d'espèces sauvages. Un quart (25 %) des espèces
présentes sur le marché des animaux de compagnie exotiques sont classées comme
menacées. On estime qu'une liste positive de l'UE réduirait de 63 à 79 % le nombre
d'espèces menacées commercialisées. Une liste positive (contrairement à une liste
négative) présente l'avantage supplémentaire, sur le plan de la conservation, de protéger
les espèces qui ne font pas l'objet d'un commerce actuel en les empêchant d'établir un
marché.
? Une liste positive de l'UE pourrait réduire les effets coûteux des espèces exotiques
envahissantes, mais elle devrait être plus ciblée que les listes positives actuelles.
? Les impacts écologiques des espèces exotiques envahissantes (EEE) sont importants et
le commerce d'animaux de compagnie exotiques y contribue largement en raison de la
libération fréquente et de la fuite involontaire d'animaux de compagnie exotiques. En
termes économiques, on estime que ces impacts coûtent 270 millions d'euros par an aux
gouvernements de l'UE. Comme les EEE peuvent engendrer des coûts catastrophiques
(une seule espèce peut coûter des milliards d'euros en mesures d'assainissement et de
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contrôle), investir dans la prévention est une politique rentable. Une liste positive pourrait
remplir ce rôle, mais l'évaluation des scénarios de liste positive de l'UE révèle que le risque
lié aux EEE devrait être explicitement inclus dans la liste des espèces ou ciblé par des
politiques complémentaires.
? En réduisant le commerce des espèces porteurs de nombreux virus, en particulier les
mammifères et les animaux sauvages importés, une liste positive de l'UE réduirait les
risques zoonotiques pour la santé publique. Une liste positive de l'UE réduirait les risques
zoonotiques pour la santé publique. On estime que les zoonoses liées aux animaux de
compagnie sont à l'origine de 5 000 à 10 000 infections par an dans l'UE, pour un coût
compris entre 30 et 100 millions d'euros. L'impact des zoonoses émergentes et des agents
pathogènes plus résistants, issus de la population nombreuse et très diversifiée des
animaux de compagnie exotiques, peut être plusieurs fois supérieur. On estime qu'une liste
positive de l'UE permet de réduire le risque zoonotique de 32 à 89 %.
? On craint généralement que les listes positives existantes dans les États membres de l'UE
ne soient compromises par l'acquisition (illégale) d'espèces non répertoriées par le biais
du commerce en ligne et du transport transfrontalier. Les inquiétudes concernant
l'acquisition illégale d'espèces non répertoriées signifient que si la majorité des parties
prenantes impliquées dans le commerce et les services liés aux animaux de compagnie
exotiques pensent que leur liste positive respective fonctionne dans une certaine mesure,
une part importante d'entre elles ne le pensent pas. Cette activité illégale étant facilitée par
l'existence de listes différentes dans les pays voisins et par la facilité de transport entre ces
pays, une liste positive européenne pourrait résoudre l'un des principaux problèmes posés
par les listes positives existantes dans les États membres de l'UE.
? Les parties prenantes impliquées dans le commerce et les services liés aux animaux de
compagnie exotiques s'accordent largement sur le fait qu'une liste positive de l'UE
faciliterait leurs activités. La quasi-totalité des répondants à l'enquête ont clairement
exprimé leur soutien à l'harmonisation européenne, sans lien apparent avec leur opinion
sur l'efficacité ou les effets des listes positives existantes. Certains de ces répondants ont
souligné qu'une liste positive n'était pas une panacée et que des politiques
complémentaires étaient nécessaires, telles que l'application de la législation, le partage
d'informations et la formation, ainsi que le soutien aux centres de secours pour animaux
après l'introduction d'une nouvelle liste.
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Annexe 10. Éléments pour la constitution de la base
de travail pour l?élaboration de listes positives
des espèces non domestiques dont des individus
peuvent être détenus par des privés sans
obligation de déclaration
La démarche est de constituer une base de données d?espèces susceptibles d?être intégrées à la
liste positive, chacune étant caractérisée par plusieurs attributs :
? Classification
o ordre (sous-ordre ; infra-ordre) ; famille(sous-famille) ; espèce
o nom commun français
? Appartenance à des listes d?autorisation de détention ou de commercialisation
(France et panel de pays de l?Union Européenne)
o France
? Réglementation : espèce relevant d?une liste fixant des autorisations de
commercialisation
? Réglementation : espèce relevant d?une liste fixant des conditions de
détention (Arrêté de 2018)
? Réglementation : espèce relevant d?une liste d?espèces objets de saisies
(services vétérinaires, DSPP, services de douanes, centres d?accueil)
? Réglementation / Pratiques : espèce ayant fait l?objet de déclarations de
détention par des particuliers (Déclaration de détention d'animaux
d'espèces non domestiques Formulaire 15967*01 Ministère chargé de
l'environnement - Cerfa n° 15967*01)
? Pratiques : espèce connue par les vétérinaires comme étant parfois
détenue par des particuliers (ayant fait l?objet de soins) et/ou enregistrées
dans la base VétoNAC (cf. encadré infra)
? ?/?
o Panel de pays de l?Union Européenne
? Espèce relevant d?une liste positive d?un pays
? Espèce relevant d?une liste d?espèces autorisées à la commercialisation
d?un pays
o Union européenne
? Espèce relevant de réglementations européennes :
? Règlement du Conseil (CE) n° 338/97 relatif à la protection des
espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur
commerce
? Règlement n°1143/2014 ayant pour objectifs de prévenir, de
réduire et d'atténuer les effets néfastes sur la biodiversité de
l'introduction et de la propagation d'espèces exotiques
envahissantes au sein de l'Union européenne
? ?/?
? Statut sauvage ou domestique ; statut de protection
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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o Son appartenance à la liste française des espèces domestiques (Arrêté de 2006)
o Son appartenance à la liste des espèces sauvages protégées I-FAP (cf. encadré
infra) et son statut de protection internationale (CITES) ou nationale
o Son appartenance à une éventuelle liste NAC
Focus sur les fichiers I-FAP et VétoNAC
Le fichier national d?identification (fichier I-FAP) pour les espèces protégées
En application des articles L. 413-6, L. 413-10 et R. 413-23-5 à R. 413-23-10 du code de
l?environnement, l?ensemble des animaux de la faune sauvage captive (hormis les gibiers) dont
les espèces sont protégées au niveau national ou inscrites aux annexes A à D du règlement
(CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 (dit « règlement CITES ») ainsi que l?ensemble
des animaux d?espèces non domestiques dont le propriétaire est un établissement itinérant de
présentation au public sont tenus d?être identifiés, c'est-à-dire marqués individuellement et
enregistrés dans un fichier national d?identification de la faune sauvage captive conformément à
la réglementation en vigueur.
Le marquage individuel des animaux est réalisé selon les règles générales suivantes (cf. arrêté
ministériel du 8 octobre 2018) :
? Les mammifères doivent être marqués par transpondeur à radiofréquences.
? Les oiseaux nés et élevés en captivité doivent être marqués par une bague fermée.
? Les reptiles et amphibiens sont marqués par un transpondeur à radiofréquence.
Dans le cas des oiseaux, reptiles et amphibiens, lorsque le marquage par transpondeur ne peut
être pratiqué pour une raison liée à la morphologie par exemple, l?identification est attestée un
vétérinaire, assortie d?une photo (photo du plastron pour une tortue ou de la tête en gros plan
pour un serpent).
L?obligation de marquage ne s?applique pas aux spécimens qu?il est prévu de relâcher ou de
réintroduire dans le milieu naturel, ainsi qu?aux spécimens nés et élevés à une fin de
consommation.
Le fichier national d?identification des animaux d?espèces non domestiques se nomme le fichier
I-FAP. Il contient des données relatives à l?identification des animaux, à leurs propriétaires et
aux identificateurs habilités.
Le système d?information et les données du fichier I-FAP sont propriétés du ministère en charge
d?écologie. Le système d?information comprend le portail en ligne permettant aux internautes
habilités (vétérinaires, propriétaires privés professionnels, éleveurs amateurs, naisseurs
d?oiseaux, animaleries, organisations autorisées) d?accéder à toutes les fonctionnalités et
informations utiles, dans la limite de leurs droits.
Sur une année type, entre 45 000 et 40 000 animaux sont enregistrés dans le fichier national
par les divers détenteurs.
Au 31 octobre 2024, le fichier comportait 409 064 animaux enregistrés pour 104 413
propriétaires. Les détenteurs sont par ordre décroissant (en pourcentage des animaux détenus) :
les propriétaires privés (61,33%), les parcs zoologiques (11,80%), les éleveurs naisseurs
d?oiseaux (11,53%), animaleries (6,64%), les éleveurs professionnels (4,35%). À noter que la
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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dynamique d?enregistrement tend à baisser depuis 2020. En octobre 2024, les utilisateurs
avaient enregistré 38 539 animaux durant l?année. Le nombre d?enregistrements était de 65 848
animaux en 2020, 59 312 animaux en 2021, 49 774 animaux en 2022, 45 454 animaux en 2023.
L?outil VétoNAC pour les nouveaux animaux de compagnie (NAC)
VétoNAC est le fichier d'identification des NAC, de la faune sauvage et domestique (espèces
autres que celles soumises à la législation les espèces non domestiques protégées, les
carnivores domestiques, les animaux de rente et les équidés).
Le 8 novembre 2024, le fichier enregistrait 61 906 animaux, ce qui est peu au regard des
estimations118. Plus précisément, le fichier compte :
Une première base de données a été établie119 pour les attributs figurant en bleu ci-dessus, en
s?appuyant sur les éléments suivants :
? liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques annexée à l?Arrêté du 11
août 2006 (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087) ;
? liste des espèces d?animaux non domestiques soumis à des règles de détention selon
l?Arrêté du 8 octobre
2018(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/) ;
? listes d?espèces protégées par la CITES (Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
https://cites.org/fra/app/appendices.php) ;
? liste I-FAP d?identification de la faune sauvage protégée (https://www.i-fap.fr/espace-
grand-public) ;
? liste d?espèce ayant fait l?objet de déclarations de détention par des particuliers français ;
? listes positives de pays de l?Union européenne :
o Belgique - mammifères
? https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-
juillet-2018_n2018204736.html ,
? https://www.huisdierinfo.be/positieve-lijst-zoogdieren,
? https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_
zoogdieren_fr.pdf
o Belgique - reptiles
? https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-
3fc3-4993-bb17-b306e2d45019,
? https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-
02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf,
118 Selon la fédération des fabricants d?aliments pour chiens et chat, oiseaux et autres animaux familiers (FACCO),
61% des français détiendraient un animal de compagnie. Le nombre total d?animaux de compagnie a été multiplié
par 2,5 depuis 1976 pour atteindre 75 millions, dont 29,8 M de poissons, 3,7 M d?oiseaux (hors oiseaux de basse-
cour), 3,7 M de petits mammifères et 2,5 M d?animaux de terrariums.
119 Auteur : Pascal KOSUTH, section Milieux, ressources et risques - MRR | IGEDD
VETONAC POISSONS
TOTAL TOTAL Lapins Sangliers Porcs Cochons d'inde Hamster TOTAL Poules Canards TOTAL Tortues TOTAL
61906 29654 10908 75 9 970 45 8039 66 113 24069 11409 144
MAMMIFERES OISEAUX REPTILES
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/
https://cites.org/fra/app/appendices.php
https://www.i-fap.fr/espace-grand-public
https://www.i-fap.fr/espace-grand-public
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-juillet-2018_n2018204736.html
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-juillet-2018_n2018204736.html
https://www.huisdierinfo.be/positieve-lijst-zoogdieren
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_zoogdieren_fr.pdf
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_zoogdieren_fr.pdf
https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-3fc3-4993-bb17-b306e2d45019
https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-3fc3-4993-bb17-b306e2d45019
https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf
https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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? https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_
reptielen_fr.pdf
o Belgique - oiseaux
? https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux
_VALID.pdf
o Pays-Bas - mammifères
? https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
o Luxembourg - mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, invertébrés
? https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
o Norvège - reptiles
? https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-
597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
o Lituanie - mammifères
? https://e-
seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a959
6?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-
9b17-82ced394625a
? listes d?autorisation de commercialisation d?espèces sauvages de pays de l?Union
Européenne :
o Croatie - oiseaux, poissons, invertébrés
? https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
o Italie - poissons, invertébré
? https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
o Chypre - mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, poissons, invertébrés
? https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A
10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%20
8.pdf
o Malte - mammifères, reptiles, oiseaux, poissons, invertébrés
? https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
Elle résulte à ce stade préliminaire en une liste de 2 561 espèces éligibles à l?analyse en vue d?être
intégrées à une liste positive, dont 60 espèces domestiques, 300 espèces relevant d?espèces non
domestiques protégées.
Parmi elles, 261 espèces ont déjà fait l?objet de déclarations de détention en France. On notera
qu?elles ne représentent qu?une petite partie des 1894 espèces ayant fait l?objet de déclarations.
PUBLIÉ
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_reptielen_fr.pdf
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_reptielen_fr.pdf
https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux_VALID.pdf
https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux_VALID.pdf
https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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Annexe 11. Bibliographie consultée
Bibliographie concernant l?impact du commerce international sur l?état de conservation des
espèces
? Wyatt, T. (2013). Wildlife Trafficking: A Deconstruction of the Crime, the Victims, and the
Offenders. Palgrave Macmillan. Nijman, V., & Shepherd, C.R. (2010). "The Role of Asia in the
Global Trade in CITES-listed Live Reptiles." Biological Conservation, 143(11), 2803-2813.
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0017825
? UNODC (2020). World Wildlife Crime Report 2020. United Nations Office on Drugs and
Crime.https://www.unodc.org/documents/data-and-
analysis/wildlife/2020/World_Wildlife_Report_2020_9July.pdf
? Rosen, G.E., & Smith, K.F. (2010). "Summarizing the Evidence on the International Trade in
Illegal Wildlife." Eco Health, 7(1), 24-32. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7087942/
Bush, E.R., Baker, S.E., & Macdonald, D.W. (2014). "Global Trade in Exotic Pets 2006?2012."
Conservation Biology, 28(3), 663-676.
https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/cobi.12240
? AN OVERVIEW OF SEIZURES of CITES-LISTED WILDLIFEIN THE EUROPEAN UNION.
Compiled by TRAFFIC for the European Commission. Contract number:
090201/2022/881250/SER/ENV.F.3.
https://www.traffic.org/site/assets/files/23484/eu_wildlife_seizures_2023-vapriledit.pdf.
? Lyons, J.A., & Natusch, D.J.D. (2011). "Wildlife Laundering Through Breeding Farms: Illegal
Harvesting, Population Declines and a Means of Regulating the Trade of Green Pythons
(Morelia viridis) from Indonesia." Biological Conservation, 144(12), 3073-3081.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320711003685
? Courchamp, F., Angulo, E., Rivalan, P., et al. (2006). "Rarity Value and Species Extinction:
The Anthropogenic Allee Effect." PLoS Biology, 4(12), e415.
https://journals.plos.org/plosbiology/article/file?id=10.1371/journal.pbio.0040415&type=printa
ble
? Phelps, J., Carrasco, L.R., & Webb, E.L. (2014). "A Framework for Assessing Supply-Side
Wildlife Conservation." Conservation Biology, 28(1), 244-257.
https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/cobi.12160
? D?Cruze, N., & Macdonald, D.W. (2016). "A Review of Global Trends in the Exploitation of
Reptiles." Biodiversity and Conservation, 25(1), 3-17.
https://www.researchgate.net/publication/308421914_A_review_of_global_trends_in_CITES
_live_wildlife_confiscations
Bibliographie concernant les règles dans les pays en Europe
Royaume de Belgique
? Belgique : https://www.belgium.be/fr/la_belgique
? Wallonie : https://bienetreanimal.wallonie.be/liste-positive
? Bruxelles-État : https://environnement.brussels/citoyen/lenvironnement-bruxelles/veiller-au-
bien-etre-animal/quel-animal-pouvez-vous-adopter-ou-detenir
? Belgique Flandre : https://www.vlaanderen.be/dieren-houden
PUBLIÉ
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0017825%20
https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/wildlife/2020/World_Wildlife_Report_2020_9July.pdf
https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/wildlife/2020/World_Wildlife_Report_2020_9July.pdf
https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/cobi.12240
https://www.traffic.org/site/assets/files/23484/eu_wildlife_seizures_2023-vapriledit.pdf
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320711003685
https://journals.plos.org/plosbiology/article/file?id=10.1371/journal.pbio.0040415&type=printable
https://journals.plos.org/plosbiology/article/file?id=10.1371/journal.pbio.0040415&type=printable
https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/cobi.12160
https://www.researchgate.net/publication/308421914_A_review_of_global_trends_in_CITES_live_wildlife_confiscations
https://www.researchgate.net/publication/308421914_A_review_of_global_trends_in_CITES_live_wildlife_confiscations
https://www.belgium.be/fr/la_belgique
https://bienetreanimal.wallonie.be/liste-positive
https://environnement.brussels/citoyen/lenvironnement-bruxelles/veiller-au-bien-etre-animal/quel-animal-pouvez-vous-adopter-ou-detenir
https://environnement.brussels/citoyen/lenvironnement-bruxelles/veiller-au-bien-etre-animal/quel-animal-pouvez-vous-adopter-ou-detenir
https://www.vlaanderen.be/dieren-houden
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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Pays-Bas
? Portail officiel de l?agence nationale des Pays-Bas pour les entreprises :
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-
hobbydierenlijst/zoekregister
? Liste positive des mammifères : https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-
13041.html
Chypre
? Portail des services vétérinaires de la République de Chypre - mouvements non
commerciaux des animaux de compagnie :
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/vs07_en/vs07_en?OpenDocument
? Liste des animaux dont la détention est autorisée à Chypre :
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%
CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
Croatie
https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
Italie
Portail de la Gazette Officielle - ministère de la santé ? Décret du 11 octobre 2022 :
https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
Lituanie
Portail officiel du gouvernement lituanien :
https://www.e-tar.lt/portal/lt/legalAct/TAR.47ED1C2412E4/yVoqmttZLY
Luxembourg
? Portail du gouvernement du Grand-Duché du Luxembourg :
https://gouvernement.lu/fr/dossiers/2018/tierschutz.html
? Portail de la loi de protection animale : https://deiereschutzgesetz.lu/
? Règlement grand-ducal du 16 novembre 2018 :
https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
Malte
? Portail de la législation de Malte - Législation subsidiaire 439.16 du 2 avril 2014 sur la
protection des animaux vendus dans les animaleries (normes minimales) :
https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
? Regulating pets using an objective positive list approach, Toland and al - 2020 :
https://www.researchgate.net/publication/346927533_Turning_Negatives_into_Positives_for
_Pet_Trading_and_Keeping_A_Review_of_Positive_Lists
Norvège
? Regulation prohibiting the import, trading and keeping of exotic animals : Règlement sur
l?interdiction d?importer, de vendre et de détenir des animaux exotiques) - 2017 :
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597
? Article « Voyagez en Norvège avec des animaux exotiques » Regulation on foreign organisms,
2023 : https://www-mattilsynet-no.translate.goog/en/animals/travelling-to-norway-with-exotic-
PUBLIÉ
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/vs07_en/vs07_en?OpenDocument
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
https://www.e-tar.lt/portal/lt/legalAct/TAR.47ED1C2412E4/yVoqmttZLY
https://gouvernement.lu/fr/dossiers/2018/tierschutz.html
https://deiereschutzgesetz.lu/
https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
https://www.researchgate.net/publication/346927533_Turning_Negatives_into_Positives_for_Pet_Trading_and_Keeping_A_Review_of_Positive_Lists
https://www.researchgate.net/publication/346927533_Turning_Negatives_into_Positives_for_Pet_Trading_and_Keeping_A_Review_of_Positive_Lists
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597
https://www-mattilsynet-no.translate.goog/en/animals/travelling-to-norway-with-exotic-animals?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 140/158
animals?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp
? Regulation on foreign organisms - 2018 https://www.regjeringen.no/en/dokumenter/forskrift-
om-fremmede-organismer/id2479700/
? Détenir des reptiles et des amphibiens comme animaux de compagnie et proposition de liste
positive en Norvège : expertise et avis : https://www.apa.org.uk/pdfs/norwegian-reptile-ban-
report.pdf
Espagne
? Loi espagnole sur le bien-être animal en date du 28 mars 2023 (Ley española de 2023 sobre
bienestar animal) : https://www.boe.es/buscar/doc.php?id=BOE-A-2023-7936
? Portail d?accès aux administrations publiques en Espagne :
https://administracion.gob.es/pagFront/espanaAdmon/directorioOrganigramas/comunidades
Autonomas/comunidadesAutonomas.htm?idCCAA=12&imprimir=1
Finlande
? Rapport sur le bien-être animal du Centre finlandais pour le bien-être animal (2021-2023)
https://www.elaintieto.fi/blog/the-animal-welfare-in-finland-iii-report-covers-a-myriad-of-
topics-addressing-the-welfare-of-animals-in-finland/?lang=en
? Loi sur le bien-être animal en date du 23 mars 2023 (693/2023) :
https://www.finlex.fi/fi/laki/alkup/2023/20230693
Slovénie :
? Journal officiel de la République Slovène ? Ordonnance de promulgation de la loi sur la
protection des animaux en date du 26 novembre 1999 : https://www.uradni-list.si/glasilo-
uradni-list-rs/vsebina/1999-01-4617?sop=1999-01-4617
? Journal officiel de la République slovène- amendement à la loi de protection animale, en date
du 30 septembre 2021 : https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-
rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-
e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
? Illegal Trade in Exotic Animals and Its Impacts in Slovenia - A Case Study (commerce illégal
d?animaux exotiques et son impact en Slovénie, un cas d?étude - Dvojmoc and al ? 2023 :
https://www.mdpi.com/2076-2615/13/8/1375
Ecosse
? Portail du gouvernement écossais ? rapport final du groupe de travail sur les animaux
exotiques de la commission écossaise du bien-être animal - 2022 :
https://www.gov.scot/publications/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-
welfare-commission/pages/5/
? Loi de 1976 sur les animaux sauvages dangereux :
https://www.gov.scot/publications/dangerous-wild-animals-licensing-guidance-for-local-
authorities/
? Rapport intermédiaire sur le bien-être des animaux exotiques en Écosse. SWAC -2021
https://www.gov.scot/publications/scottish-animal-welfare-commission-interim-report-exotic-
pets-scotland/
? ? Rapport final, SWAC ? novembre 2022 :
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-
report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-
commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-
commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-
PUBLIÉ
https://www-mattilsynet-no.translate.goog/en/animals/travelling-to-norway-with-exotic-animals?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp
https://www.regjeringen.no/en/dokumenter/forskrift-om-fremmede-organismer/id2479700/
https://www.regjeringen.no/en/dokumenter/forskrift-om-fremmede-organismer/id2479700/
https://www.apa.org.uk/pdfs/norwegian-reptile-ban-report.pdf
https://www.apa.org.uk/pdfs/norwegian-reptile-ban-report.pdf
https://www.boe.es/buscar/doc.php?id=BOE-A-2023-7936
https://administracion.gob.es/pagFront/espanaAdmon/directorioOrganigramas/comunidadesAutonomas/comunidadesAutonomas.htm?idCCAA=12&imprimir=1
https://administracion.gob.es/pagFront/espanaAdmon/directorioOrganigramas/comunidadesAutonomas/comunidadesAutonomas.htm?idCCAA=12&imprimir=1
https://www.elaintieto.fi/blog/the-animal-welfare-in-finland-iii-report-covers-a-myriad-of-topics-addressing-the-welfare-of-animals-in-finland/?lang=en
https://www.elaintieto.fi/blog/the-animal-welfare-in-finland-iii-report-covers-a-myriad-of-topics-addressing-the-welfare-of-animals-in-finland/?lang=en
https://www.finlex.fi/fi/laki/alkup/2023/20230693
https://www.uradni-list.si/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/1999-01-4617?sop=1999-01-4617
https://www.uradni-list.si/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/1999-01-4617?sop=1999-01-4617
https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
https://www.mdpi.com/2076-2615/13/8/1375
https://www.gov.scot/publications/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/pages/5/
https://www.gov.scot/publications/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/pages/5/
https://www.gov.scot/publications/dangerous-wild-animals-licensing-guidance-for-local-authorities/
https://www.gov.scot/publications/dangerous-wild-animals-licensing-guidance-for-local-authorities/
https://www.gov.scot/publications/scottish-animal-welfare-commission-interim-report-exotic-pets-scotland/
https://www.gov.scot/publications/scottish-animal-welfare-commission-interim-report-exotic-pets-scotland/
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 141/158
commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-
welfare-commission.pdf
Allemagne
? Organisation caritative dédiée à la protection de la nature créée en 1984 :
https://www.bornfree.org.uk/
? https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-
zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
PUBLIÉ
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
https://www.bornfree.org.uk/
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html%20%0c
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html%20%0c
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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Annexe 12. Liste des personnes sollicitées/rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
l?échange
Institutionnels européens
MAJERES Bérit
Ministère de l?Agriculture, de
l?Alimentation et de la Viticulture
Luxembourg
Cheffe du service bien-être animal 13/11/2024
KABEL Kadri
Ministère des Affaires Régionales
et de l?Agriculture
Estonie
Conseiller sécurité alimentaire 01/11/2024
KOS Urska
Ministère des ressources
Naturelles et de la planification
des espaces ; Santé et bien-être
animal
Slovénie
Vétérinaire inspecteur
17/12/2024
ALASI Kadri
Ministère du Climat
Estonie
Conseiller au Département pour la conservation de la
biodiversité
05/11/2024
MONTABORD Djahne
RP France auprès du Royaume
Uni
Conseillère alimentation et agriculture - Suivi Ecosse 30/12/2024
MANZUCH Zinaida RPA-Europe Membre de l?équipe projet étude européenne 18/10/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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CAMBONI Marco RPA-Europe, bureau d?étude Responsable de l?étude européenne 18/10/2024
LAPPE-
OSTHEGE
Teresa RPA-Europe, bureau UK Membre de l?équipe projet pour l?étude européenne 18/10/2024
Ministères Services de l?État
LEHOUCK Marie MTEBFMP/Cabinet SEBM Conseillère préservation et restauration biodiversité terrestre 13/06/2024
MARION Loïc
CNPN ? ancien chercheur
CNRS
Président 18/11/2024
BASSOT Gérard MTEBFMP/DGALN/DEB Chargé de mission faune sauvage captive
18/06/2024 et
16/01/2025
DEMOLIS Raphaël MTEBFMP/DGALN/DEB Chef du bureau chasse, faune et flore sauvages 18/06/2024
DOMERGUE Isabelle MTEBFMP/DGALN/DEB Adjointe au sous-directeur 16/01/2025
LENGRAND François MTEBFMP/DGALN/DEB
Adjoint au chef de bureau ET3, en charge de la faune sauvage
captive
16/01/2025
METAYER Marie-Laure MTEBFMP/DGALN/DEB Directrice adjointe eau et biodiversité
18/06/2024 et
16/01/2025
TERRAUBE Léa MTEBFMP/DGALN/DEB Chargée de mission faune sauvage captive
18/06/2024 et
16/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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THUROT Léa MTEBFMP/DGALN/DEB Stagiaire ET3 16/01/2025
DORDAIN Vincent
DREAL Nouvelle-
Aquitaine/SPN/DBEC
Adjoint au chef de département 07/02/2025
PERRAULT Aurore
DREAL Nouvelle-
Aquitaine/SPN/DBMAP
Coordinatrice nationale PNA vison d?Europe 07/02/2025
BAGUET Lauryne
MASA ? DGAL/Bureau du bien-
être animal
Référente bien-être carnivores domestiques et NAC 02/10/2024
BOYER Tiffany
MASA ?
DGAL/SAS/SDSBEA/BBEA
Chargée d?études concernant les animaux de compagnie, les
animaux de loisir et les animaux utilisés à des fins scientifiques
02/10/2024
BUCHER Karen MASA/DGAl SDSPA 25/07/2024
DIDIERLAURENT Sabine
MASA/DGAL/SAS/SDSBEA
/BBEA
Cheffe du bureau Bien-être animal 25/07/2024
KARL Sandra MASA/DGAl/SAS/SDSBEA/BSA Cheffe du Bureau santé animale 25/07/2024
Experts-Établissements publics d?expertise
COLLIGNON Catherine ANSES
Coordinatrice expertises unité des risques en santé,
alimentation, bien-être des animaux
17/01/2025
ETORE Florence ANSES
Chef unité pour l?évaluation des risques en santé, alimentation,
bien-être des animaux
17/01/2025
MOUTOU François ANSES - retraité Expert faune sauvage 16/01/2025
VERGNOUX Isabelle Barreau de Marseille
Avocate spécialisée dans le droit de l?environnement et de la
faune sauvage
18/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 145/158
DONGUY Marie Pierre BNEVP-Rungis Responsable de la Brigade 23/09/2024
AUBIN-
HOUZELSTEIN
Gisèle
Centre national de référence du
bien-être animal - INRAE
Présidente
23/09/2024 et
28/01/2025
MORMEDE Pierre CNREEA Président réflexion éthique sur l?expérimentation animale 19/09/2024
LARRAT Sylvain
Dr vétérinaire expert pour
VetAgro Sup
Spécialiste en santé de la faune sauvage 17/01/2025
LAIDEBEURRE
Sylvie
Sylvie
Association francophone des
vétérinaires des parcs
zoologiques (AFVPZ) et MNHN
Présidente de l?AFVPZ
Vétérinaire au parc zoologique de Paris et Référente Bien-être
animal au MNHN
01/10/2024
LECU Alexis MNHN
Directeur Scientifique et directeur adjoint du Parc Zoologique de
Paris
01/10/2024
MARQUIS Olivier MNHN
Curateur des reptiles, amphibiens et arthropodes du parc
zoologique de Paris
19/09/2024 et
17/01/2025
ELIZABETH Dominique OCLAESP
Capitaine de gendarmerie, chef de la Division nationale de lutte
contre la maltraitance animale
18/11/2024
PAGET Laure OCLASEP
Inspectrice de santé publique vétérinaire, conseillère auprès du
commandement de l?OCLAESP
18/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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COSTA Ismaël OFB Référent trafic faune sauvage direction de la police 17/09/2024
DE BEAULIEU Yann OFB Coordinateur technique à la Direction régionale OFB Occitanie 07/02/2025
DURAND Stéphane OFB Direction de la police 17/09/2024
MARCOCCIO Maud OFB Police sanitaire 17/09/2024
OBLED Loïc OFB Directeur général délégué Police, connaissance, Expertise 17/09/2024
VAN DE WIELE Anne OFB Police sanitaire 24/09/2024
BELLANGER Christelle
OFB Direction régionale
Nouvelle Aquitaine / Service
Connaissance
Cheffe de projet appui scientifique et développement 07/02/2024
HUYN Minh Clinique vétérinaire Frégis Responsable du service nouveaux animaux de compagnie 23/09/2024
JOLIVET François
Conseil National de l?Ordre des
Vétérinaires
Conseiller ordinal 04/12/2024
PRIETZ Estelle
Conseil National de l?Ordre des
Vétérinaire
Correspondante NAC 04/12/2024
GUERIN Jacques
Conseil national de l?Ordre des
Vétérinaires
Président 04/12/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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LAMBERT Olivier ONIRIS-Nantes Directeur du CVFSE 19/09/2024
QUINT David SNVEL Vice-président 03/11/2024
LYONNET Sandrine
Société d?actions et de
promotions vétérinaires/fichier I-
FAP
Gestionnaire base I-FAP 12/12/2024
GILLOT-
FROMONT
Emmanuelle VetAgro Sup Faune sauvage 17/01/2025
MOUNIER Luc VetAgro Sup Responsable de la chaire BEA, professeur
17/09/2024 et
28/01/2025
CHIPPAUX
Jean-
Philippe
Université Paris Cité
Faculté des sciences
pharmaceutiques et biologiques
Directeur de recherche émérite
Spécialiste en venimologie
18/09/2024
Parties prenantes associatives
JACQUET Lorène 30 millions d?amis Responsable Campagnes et plaidoyer 05/11/2024
AGEDE Guillaume
ANFA (association nationale des
fauconniers et autoursiers)
Vice-Président 28/11/2024
LABARTHE Benoît ANFA Président 28/11/2024
DUPIGNY Devrol
AAP Pays-Bas (Animal Advocacy
and Protection)
Responsable des politiques publiques
04/09/2024 et
13/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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VAN GENNEP David AAP Pays-Bas
Directeur Général
(jusqu?au 04/10/2024)
13/11/2024
HAMERS Michèle AAP Espagne Chargée de mission 13/11/2024
JAASMA Linda AAP Pays-Bas Chargée de mission
04/09/2024 et
13/11/2024
MARTIN Olga AAP Pays-Bas Chargée de mission 13/11/2024
ROMANO Guillaume APZA Directeur de Parc de Chizé 07/02/2025
POTIER Patrice
AVM (association des voleries
mobiles)
Vice-Président 28/11/2024
POTIER Simon AVM Trésorier 28/11/2024
THURIET Simon AVM Président 28/11/2024
FOEZON Karine
Association sanctuaire sangliers
« Touche pas à mon Popotte »
Présidente fondatrice 18/02/2025
VERGNOUX Isabelle
Avocate spécialisée en droit de
l?environnement
18/02/2025
BEDOUT Clément AVIORNIS France Rédacteur en chef de la revue bimensuelle de l?association 07/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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CLERCX Thierry AVIORNIS France Trésorier 07/01/2025
DE RUYTER Thierry AVIORNIS France IGSPV retraité 07/01/2025
KSAS Remi
BSA (Banque des sérums
antivenimeux)
Président BSA et de la société Venom world
Éleveur de serpents
18/09/2024
MORETTE Alexandra Code Animal Présidente 11/10/2024
VAILLANT Xavier EAZA Trésorier de l?EAZA et directeur du zoo d?Amiens Métropole 16/10/2024
CLARK Nicolas Eurogroup for animals Responsable du programme Wild life
04/09/2024 et
13/11/2024
OANCEA-
NEGRO
Adriana FBB Directrice des affaires publiques et internationales 25/11/2025
ANCELOT Philippe
FFA (fédération française
d?aquariophilie)
Président 15/01/2025
CORBEAUX Jean-Michel FFA Chargé d?études administratives et juridiques 28/01/2025
LORRIN
Jean-
Jacques
FFA Secrétaire général 28/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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MORELLE Stéphanie FNE Animatrice des réseaux Biodiversité et Océans mers et littoraux 29/11/2024
CRNEJOVIC-
CHERRIER
Mia IFAW Responsable de campagne 05/11/2024
BOURNONVILLE Marie
INSTITUT
OCÉANOGRAPHIQUE de
Monaco
Attachée de conservation du Patrimoine ? experte pour le
gouvernement de Wallonie
18/10/2024
BUREAU Nicolas LFDA Responsable des affaires publiques 11/10/2024
BEAUPERT Romain LPO PNA Vison d?Europe 07/02/2025
BOUGRAIN-
DUBOURG
Allain LPO Président 07/02/2025
CHAMBRELIN Justin LPO Animateur PNA Râle des genêts 07/02/2025
COUZI
François-
Xavier
LPO Responsable service protection des espèces
17/09/2024 et
07/02/2024
FERU
Jean-
Claude
LPO Vice-Président 07/02/2025
POIREL Cyrille LPO Animateur PNA Outarde canepetière 07/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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MARTEAU Cédric LPO Directeur général 17/09/2024
BACHELARD Nikita Quatre pattes - France Responsable pôle programmes 28/22/2024
SCIALOM Clémence Quatre pattes -France Responsable formation-communication 28/11/2024
GAGNO Stéphane Tortupôle Adjoint de direction - Zoologie 20/02/2025
JACQUET Lorène 30 millions d?amis Responsable Campagnes et plaidoyer 05/11/2024
COAT Guillaume UNICAB Président Aviornis France - expert ansériformes 18/09/2024
DAOUES Karim UNICAB - La ferme tropicale Gérant expert terrariophilie 18/09/2024
DAYMARD Laurent UNICAB
Expert législation
18/09/2024 et
07/01/2025
LEMONNIER Emmanuel UNICAB Président
18/09/2024 et
05/11/2024
LEPORTOIS Didier UNICAB
Vice-président CDE expert oiseaux exotiques
Secrétaire général AVIORNIS France
18/09/2024
LANDAIS Sabine VIDA Association
Fondatrice de l?association et référente protection animale à la
Préfecture de Vendée
18/02/2025
Élevages professionnels
ERNY Cécile
AFDPZ (association française des
parcs zoologiques) et UICN
Directrice de l?AFDPZ - Vice-présidente du Comité français de
l?UICN
14/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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DELORD Rodolphe AFDPZ Président ? Directeur du Parc de Beauval 14/11/2024
LAIDEBEURRE Sylvie AFVPZ Présidente 01/10/2024
MARGIER Fabrice SAS CANARDS DE MORMAL Directeur général 07/01/2024
ROMANO Guillaume
Zoodyssée-Parc animalier de
Chizé
Directeur 07/02/2025
CHEVASSON Oriane Zoodyssée Responsable de la mission réintroduction Outarde canepetière 07/02/2025
PICARD Mathilde Zoodyssée Responsable de la mission introduction Vison d?Europe 07/02/2025
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Annexe 13. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Animal Advocacy and Protection
AEZA
Association européenne des zoos et
aquariums
AFDPZ Association française des parcs zoologiques
AFVAC
L'association Française des Vétérinaires
pour Animaux de Compagnie
AM Arrêté ministériel
ANFA Association nationale des fauconniers et
autoursiers
ANSES Agence nationale de sécurité sanitaire de
l?alimentation, de l?environnement et du
travail
AP Arrêté préfectoral
AVIORNIS Association européenne d'éleveurs
amateurs d'oiseaux d'ornement)
AVM Association des voleries mobiles
BNEVP Brigade nationale d?enquêtes vétérinaires et
phytosanitaires
BSA Banque de sérums antivenimeux
CASAES Conservatoire AVIORNIS des souches
aviaires ex-situ
CDB Convention sur la diversité biologique
CDE Club des éleveurs d'oiseaux exotiques
CE Commission européenne
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conservation »
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Acronyme Signification
CES Comités d'experts spécialisés de l'ANSES
CGAAER Conseil général de l?alimentation, de
l?agriculture et des espaces ruraux
CITES Convention sur le commerce international
des espèces de la faune et de la flore
sauvages menacées d'extinction
CJUE Cour de justice de l'Union européenne
CNCFSC Commission nationale consultatif pour la
faune sauvage captive
CNOV Conseil national de l'Ordre des vétérinaires
CNR Centre national de référence
CNR BEA Centre national de référence pour le bien-
être animal
CNRS Centre national de la recherche scientifique
COP Conférence des parties
CVFSE Centre de soins de la faune sauvage et des
écosystèmes
DAJ Direction des affaires juridiques
DD(ETS)PP Direction départementale (de l'emploi, du
travail, des solidarités et) de la protection des
populations
DDT Directions départementales des territoires
DDTM Directions départementales des territoires et
de la mer
DG ENV Direction générale de l'environnement de la
Commission européenne
DG SANTE Direction générale de la santé et de la
sécurité alimentaire de la Commission
européenne
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conservation »
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Acronyme Signification
DGAL Direction générale de l?alimentation
DGS Direction générale de la santé
DINUM Direction interministérielle du numérique
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de
l?agriculture et de la forêt
DREAL Directions régionales de l?environnement de
l?aménagement et du logement
EAZA Association européenne des zoos et
aquariums
EEP Programme d'élevage des espèces
menacées
ENVA École nationale vétérinaire d'Alfort
ENVT École nationale vétérinaire de Toulouse
EVAAS Pôle expertise vétérinaire et agronomique
animaux sauvages
FACCO Fédération des fabricants d?aliments pour
chiens et chat, oiseaux et autres animaux
familiers
I-FAP Identification de la faune sauvage protégée
(site fermé le 15 février 2025)
IGEDD Inspection générale de l'environnement et du
développement durable
INRAE Institut national pour la recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et
l?environnement
IPBES Intergovernmental Sciences-Policy Platform
on Biodiversity and Ecosystem Services,
Plateforme intergouvernementale
scientifique et politique sur la biodiversité et
les services écosystémiques
IRD Institut de recherche pour le développement
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conservation »
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Acronyme Signification
LNR Laboratoire national de référence
LPO Ligue pour la protection des oiseaux - Agir
pour la biodiversité
MASA Ministère de l?agriculture de la souveraineté
alimentaire
Meerq Mesures d?effet équivalent à une restriction
quantitative d?importation, atteinte commise
par un État membre au principe de libre
circulation des marchandises au sein de l'UE
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MRES Ministère de la recherche et de
l'enseignement supérieur
MTEBFMP Ministère de la transition écologique, de la
biodiversité, de la forêt, de la mer et de la
pêche
MTSSF Ministère du travail, de la santé, des
solidarités et des familles
OCLAESP Office central de lutte contre les atteintes à
l'environnement et à la santé publique
OFB Office français pour la biodiversité
OMSA Organisation mondiale pour la santé animale
ONG Organisation non gouvernementale
ONIRIS École nationale vétérinaire, agroalimentaire
et de l'alimentation de Nantes-Atlantique
PNA Programme national d'action pour la
conservation ou le rétablissement des
espèces
PNUE Programme des Nations unies pour
l'environnement
REPCC Réseau européen de prévention de la
criminalité
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compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
SNVEL Syndicat national des vétérinaires d'exercice
libéral
SPA Société protectrice des animaux
SPF Santé publique France
SRAL Service régional de l?alimentation
TAG Taxon advisory group, Groupe consultatif de
taxon de l?EAZA
TFUE Traité sur le fonctionnement de l?Union
européenne
TRACFIN Traitement du renseignement et action
contre les circuits financiers clandestins
UCA Union des conservateurs d'aquariums
UE Union européenne
UICN Union internationale pour la conservation de
la nature
UNICAB Union naturaliste pour les intérêts de la
conservation animale et de la biodiversité
VetAgro Sup Institut national d'enseignement supérieur et
de recherche en alimentation, santé
animale, sciences agronomiques et de
l'environnement
WPA World Pheasant Association, association
internationale chargée de la conservation
des Galliformes
WWF Fond international pour la nature
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Plusieurs pays en Europe mettent en oeuvre une liste positive et la Commission européenne réfléchit à une homogénéisation
1.1 La liste positive introduit un changement de paradigme
1.1.1 La liste positive restreint le nombre d?espèces animales susceptibles d?être détenues à des fins de compagnie
1.1.2 La mise en place d?une liste positive en France constitue un basculement et nécessite une évolution juridique
1.2 Le cadre réglementaire de la liste positive est en place dans plusieurs États en Europe
1.2.1 Une jurisprudence a établi la compatibilité d?une liste positive avec le Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne en matière de libre circulation des marchandises
1.2.2 Une dynamique européenne vers l?adoption de listes positives est engagée
1.2.3 La Belgique et les Pays-Bas sont les États les plus avancés en Europe
1.2.3.1 La Belgique dispose de plusieurs listes
1.2.3.2 Depuis 2024, les Pays-Bas disposent d?une liste positive pour les mammifères
1.2.3.3 Les démarches belge et néerlandaise s?appuient sur des principes communs
1.2.4 D?autres États en Europe disposent d?une liste positive
1.2.4.1 Le Luxembourg a suivi l?exemple de la Belgique pour les mammifères
1.2.4.2 Depuis 2023, la Lituanie dispose d?une liste positive pour les mammifères
1.2.5 L?Espagne a légiféré sur une liste positive et travaille à sa définition
1.3 La comparaison des listes disponibles dans les pays en Europe montre une diversité d?approches
1.4 Les méthodologies suivies pour l?élaboration des listes sont diverses
1.5 La Commission européenne a lancé plusieurs études
1.5.1 Un rapport sur l?impact socio-économique est attendu en 2025
1.5.2 Une vaste enquête menée auprès de l?ensemble des États membres porte sur la faisabilité et la valeur ajoutée d?une liste positive européenne
1.6 La mission s?est intéressée au cadre légal de la détention et de l?élevage du sanglier dans des États membres
2 En France, le processus d'élaboration pourrait s?inspirer des expériences belge et néerlandaise avec une approche élargie « Une seule santé »
2.1 La jurisprudence européenne doit guider la rédaction du futur décret d?application de la loi et sa mise en oeuvre
2.2 Le processus séquentiel proposé s?appuie sur une évaluation scientifique des risques
2.2.1 Une instance de gouvernance interministérielle pilote le dispositif de mise en place de la liste positive et le processus séquentiel de sélection des espèces
2.2.2 Les critères retenus s?inscrivent dans un cadre « Une seule santé »
2.2.3 Le processus s?articule autour de deux groupes experts dédiés
2.2.3.1 Le groupe « méthode » définit les critères et identifie les sources de données
2.2.3.2 Le groupe « espèces » propose une liste positive à partir des espèces recensées, selon la méthodologie définie par le groupe « méthode »
2.2.3.3 Les deux groupes rassemblent les données au sein d?un centre de ressources
2.2.4 Les acteurs impliqués proviennent de différentes sphères d?activité
2.2.5 Le dispositif de mise en place de la liste positive nécessite une coordination et des moyens dédiés
2.3 La communication est une condition de succès de la liste positive
2.3.1 Un portail Internet dédié est mis en place dès le lancement des travaux d?élaboration de la liste
2.3.1.1 Ce site Internet institutionnel grand public, hébergé par le ministère de la transition écologique, fournit une information vulgarisée régulière
2.3.1.2 Le portail comporte une plateforme de dématérialisation des démarches des détenteurs
2.3.2 Des campagnes de communication à l?initiative du ministère de la transition écologique accompagnent la publication de la liste
2.3.3 Les relais de communication et services de contrôle sont identifiés et formés
3 Des élevages de conservation contribuent à la conservation ex-situ des espèces menacées de la faune non-domestique
3.1 Des définitions encadrent la conservation et précisent les objectifs des élevages dans un but de conservation
3.1.1 La conservation des espèces est définie au niveau international
3.1.2 Le droit européen est en cours de modification pour encadrer les établissements d?élevage qui contribuent de façon importante aux besoins de conservation
3.1.3 L?élevage dans un but de conservation est défini implicitement dans les documents cadres
3.2 L?implication des élevages de conservation en France dans des programmes structurés de conservation ex-situ
3.2.1 Les parcs zoologiques ont développé un rôle de conservatoire génétique au service de programmes internationaux
3.2.2 Des centres de reproduction sont spécialisés dans le cadre des plans nationaux d?actions
3.2.3 Des élevages d?agrément et des établissements d?élevage peuvent contribuer à la conservation des espèces
3.2.3.1 La contribution des éleveurs privés à la conservation ex-situ est un sujet débattu
3.2.3.2 Les éleveurs sont organisés au sein de nombreuses associations dont certaines se sont orientées vers la conservation
3.2.3.3 La participation des éleveurs privés à la connaissance et à la conservation ex-situ pourrait être mieux valorisée
Conclusion
Annexes
Annexe 1. Lettre de mission
Annexe 2. La loi 2021-1539 du 30 novembre 2021 modifie les règles générales de détention d?animaux des espèces non domestiques en France
Annexe 3. Cas de la Banque des sérums antivenimeux
Annexe 4. Analyse de la Direction des affaires juridique du ministère de la transition écologique sur la réglementation issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement
Annexe 5. Étude comparative des pays européens ayant initié la mise en place d?une « liste positive » d?espèces animales autorisées à la détention à des fins de compagnie
Belgique
Pays-Bas
Croatie
Italie
Lituanie
Luxembourg
Malte
Norvège
Espagne
Finlande
Slovénie
Écosse
Allemagne
Estonie
Annexe 6. Comparaison des contenus des listes d?espèces dont la détention est autorisée dans plusieurs pays en Europe
Annexe 7. Données bibliographiques sur les critères et les méthodes établies d?élaboration d?une liste d?espèces animales susceptibles être détenues en captivité à des fins de compagnie
Annexe 7.1. Schuppli & Fraser (2000)
Annexe 7.2. Méthode Wageningen (2013)
Annexe 7.3. Méthode EMODE (Easy, MOderate, Difficult, Extreme - 2014)
Annexe 7.4. Warwick et Steedman 2021
Annexe 7.5. Travaux du Comité scientifique pour l?établissement d?une liste des mammifères autorisés à la détention par des particuliers à des fins de loisirs ou d?agrément aux Pays-Bas
Annexe 8. Comparaison des législations dans plusieurs pays en Europe concernant la détention de l?espèce sanglier par des particuliers à titre d?agrément (sources : contacts directs avec les autorités des pays)
Annexe 9. Une liste unique pour un marché unique ?
Annexe 10. Éléments pour la constitution de la base de travail pour l?élaboration de listes positives des espèces non domestiques dont des individus peuvent être détenus par des privés sans obligation de déclaration
Annexe 11. Bibliographie consultée
Annexe 12. Liste des personnes sollicitées/rencontrées
Annexe 13. Glossaire des sigles et acronymes
(ATTENTION: OPTION risées à la détention pour la compagnie ou l?agrément sans formalité particulière à accomplir
pour les détenteurs
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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l?importance de garantir que les critères utilisés pour établir la liste des animaux non domestiques
soient à la fois objectifs et non discriminatoires, conformément à la jurisprudence européenne. La
formulation de l'article L. 413-1 A du code de l?environnement, en précisant qu'une « enquête
approfondie sera conduite par le ministre chargé de l'environnement sur la base de données
scientifiques récentes », ne semble pas suffisante pour garantir la transparence et la non-
discrimination des critères appliqués.
Le décret devra donc aborder ces critères de manière plus précise. Il devrait à la fois décrire les
critères essentiels de manière détaillée et explicite, et aussi préciser comment ces critères seront
définis et appliqués de manière objective, en s'appuyant sur des données scientifiques de qualité,
pour respecter les principes de transparence et de non-discrimination, afin de garantir que le
processus est conforme aux exigences juridiques et à la jurisprudence européenne.
La DAJ précise que, selon l?article L. 413-1 A du code de l?environnement, toute personne, qu'elle
soit physique ou morale, peut demander l'inscription ou le retrait d'une espèce d'animal non
domestique sur la liste. Cette demande doit recevoir une réponse motivée du ministre chargé de
l'environnement, dans un délai de six mois avant la révision de la liste. En cas de refus, un recours
devant le juge administratif est possible. Le III de l'article semble ainsi répondre aux exigences de
la cour de justice en garantissant une procédure claire, accessible et pouvant être menée dans
des délais raisonnables, avec la possibilité de contester un refus motivé devant les tribunaux.
Cependant, bien que le III de l?article précise que le refus doit être motivé, il ne précise pas les
motifs exacts qui justifieraient ce refus. Or ceux-ci devront nécessairement se rapporter à la réalité
du risque que présente la détention de spécimens de l?espèce concernés pour la sauvegarde des
intérêts et exigences que poursuit la loi, ce risque devant être apprécié sur la base d?« une
évaluation approfondie », établie « à partir des données scientifiques disponibles les plus fiables
et des résultats les plus récents de la recherche internationale », l?absence de certitude quant à
l?existence ou la portée du risque envisagé pouvant toutefois justifier un refus, si « la probabilité
d?un dommage réel pour la santé des personnes ou des animaux ou pour l?environnement persiste
dans l?hypothèse où ce risque se réaliserait ».
2.2 Le processus séquentiel proposé s?appuie sur une évaluation
scientifique des risques
Tirant enseignement des expériences belge et néerlandaise conduites dans le cadre de la
jurisprudence européenne ainsi que des entretiens avec plusieurs interlocuteurs spécialisés en
France, la mission propose dans cette partie une organisation et un processus pour définir une
liste positive.
2.2.1 Une instance de gouvernance interministérielle pilote le dispositif
de mise en place de la liste positive et le processus séquentiel de
sélection des espèces
Compte tenu de la multiplicité des enjeux associés, la liste positive devra nécessairement mobiliser
les services de différents ministères. Cette collaboration interministérielle existe déjà avec les
ministères en charge de la recherche et de l?agriculture dans le cadre des instances actuelles, et
devrait associer le ministère de la santé dans la gouvernance de l?ensemble du processus, au sein
d?un comité de pilotage interministériel.
Le processus séquentiel proposé s?inscrit dans un dispositif plus large de l?élaboration et de
l?actualisation de la liste. Il s?inspire de l?expérience néerlandaise ainsi que de la méthode
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
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« conservation »
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développée par l?ANSES de hiérarchisation des maladies animales qui constitue une référence35.
Il fait intervenir deux étapes principales : la définition et combinaison d?une batterie de critères puis
la sélection des espèces.
La sélection des espèces peut elle-même être séquentielle, en traitant les taxons suivant le degré
de priorité par rapport à une évaluation globale de la situation en France des risques liés à la
détention des animaux non domestiques, ou être menée par plusieurs groupes spécifiques en
parallèle.
Figure 1. Dispositif de mise en place d?une liste d?espèces intégrant le processus
séquentiel de sélection des espèces.
2.2.2 Les critères retenus s?inscrivent dans un cadre « Une seule santé »
Dans une approche « Une seule santé » qui se préoccupe des risques, en matière de santé
publique, de santé et bien-être animal, de santé des écosystèmes, liés à la détention d?animaux
non-domestiques pour la compagnie ou l?agrément, les critères à appliquer aux listes d?espèces à
35 Suite aux États généraux du sanitaire de 2010, l?Anses a été saisie par le ministère chargé de l?Agriculture pour
développer une méthode de hiérarchisation des maladies animales présentes sur le territoire métropolitain ou
susceptibles d?y être introduites, et de l?appliquer pour les différentes espèces d?élevage, à la lumière des données
disponibles. L?Anses a ainsi développé un premier outil de hiérarchisation qu?elle a appliqué à une liste de 103
maladies pour les filières dites « majeures », puis une deuxième méthode simplifiée destinée à la hiérarchisation
des maladies animales de filières dites « mineures » ou pour lesquelles les données disponibles sont peu
nombreuses : https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-
disponibles-en-ligne
PUBLIÉ
https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-disponibles-en-ligne
https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-disponibles-en-ligne
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examiner - pour déterminer si elles peuvent figurer sur la liste positive - sont les suivants :
? Risque pour le bien-être animal du fait des caractéristiques physiques, dont l?espérance de
vie de l?espèce, et/ou des besoins biologiques de l?animal. Les animaux doivent être
capables d'exprimer une gamme normale de comportements naturels clés spécifiques. Les
manifestations de conséquences comportementales et physiques négatives anormales ou
liées au stress en captivité doivent être absentes ou rares. Les caractéristiques
nutritionnelles, thermiques, environnementales, spatiales et les exigences en matière
d?aménagement sont connues et peuvent être satisfaites de manière complète et simple.36
? Santé et sécurité publiques : il n'existe aucune menace tangible pour le public de zoonose,
d?empoisonnement, d?envenimation ou de blessure :
o les risques zoonotiques du fait de la proximité phylogénétique avec l?humain ou de
spécificités immunitaires facilitant le portage et/ou l?expression de pathogènes sont
considérés avec attention, en référence aux alertes des scientifiques de l?IPBES
((Intergovernmental Sciences-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem
Services : la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la
biodiversité et les services écosystémiques)37, de la communauté médicale et
vétérinaire 38 et des organisations non gouvernementales (ONG) 39 , renforcées
depuis 2020 et la pandémie de Covid-1940 ;
o la taille de l?animal à l?âge adulte est prise en considération, en complément de la
réglementation qui définit une liste d?espèces dangereuses41.
? Santé animale : le risque de transmission de maladies infectieuses et parasitaires aux
espèces domestiques et sauvages, risque favorisé au même titre que la progression des
zoonoses par le commerce et le transport des animaux de compagnie, est évalué.42
? Protection de l'environnement et biodiversité :
36 La science du bien-être animal s?intéresse de plus en plus à la promotion d?expériences conduisant à un état
mental positif, autrement dit à l?épanouissement de l?animal grâce au développement de compétences et résilience.
Au-delà de la garantie d?une bonne santé physique et de la prévention et l?atténuation du mal-être, il s?agit d?assurer
aux animaux des gratifications en leur proposant des choix, en leur donnant la possibilité de poursuivre activement
des objectifs et d?atteindre des résultats, en tenant compte des besoins de l?espèce mais aussi en s?adaptant au
tempérament des individus. Biology letters, A consensus on the definition of positive animal welfare, Rault et al.
2025 https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2024.0382
37 Rapport d?experts sur pandémies et biodiversité, IPBES, 2020 : https://www.ipbes.net/fr/node/37490
38 Avis de l?Académie nationale de médecine. Risques zoonotiques et traumatiques liés aux contacts des enfants
avec les animaux de compagnie non traditionnels, Angot, Bachy and al., 2024 : https://www.academie-
medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-
non-traditionnels-acnt/
39 Le commerce illégal de faune sauvage dans l?Union européenne menace la santé publique, Halbax, 2021 :
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-
publique-appel-decideurs-politiques/
40 La prévention de ces risques, dont le retentissement économique et social peut être majeur, passe par la
régulation du commerce des animaux sauvages et l?exclusion des espèces à haut risque de maladie présentes sur
le marché européen, l?un des principaux consommateurs d?animaux sauvages commercialisés légalement comme
animaux de compagnie. Des échanges légaux à des fins de compagnie peuvent être sources de dissémination
d?agents pathogènes, comme le virus de la variole « du singe » introduit en 2003 aux États-Unis par le commerce
de rats géants de Gambie qui ont infecté des chiens de prairie captifs, espèce endémique dans le pays. Le Center
for disease control a depuis interdit l?importation de rongeurs africains et la vente de chiens de prairie. Source :
IPBES 2020, groupe d?experts sur les pandémies https://www.ipbes.net/fr/node/37490
41 Arrêté du 21 novembre 1997 définissant deux catégories d'établissements, autres que les établissements
d'élevage, de vente et de transit des espèces de gibier dont la chasse est autorisée, détenant des animaux
d'espèces non domestiques https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000387290/
42 Lignes directrices pour la prévention des risques de maladies liés au commerce des espèces sauvages, OMSA,
2024. https://www.woah.org/app/uploads/2024/05/wildlife-trade-guidelines.pdf
PUBLIÉ
https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2024.0382
https://www.ipbes.net/fr/node/37490
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-publique-appel-decideurs-politiques/
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-publique-appel-decideurs-politiques/
https://www.ipbes.net/fr/node/37490
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000387290/
https://www.woah.org/app/uploads/2024/05/wildlife-trade-guidelines.pdf
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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o protection des populations d'animaux sauvages in situ : existence d'une population
reproductrice durable en captivité, sans prélèvement dans la nature d?espèces
menacées ou protégées par la réglementation nationale, ou risquant de le devenir
du fait de la valeur financière des spécimens et de la pression que le braconnage
et le trafic font peser sur les populations sauvages. En cas d?importation, espèces
issues d?élevages non repeuplés avec des individus capturés à l'état sauvage et
garantissant la traçabilité et la provenance « élevage » des spécimens ;
o risques pour la conservation des espèces de la faune sauvage autochtone et pour
les milieux naturels : espèces exotiques envahissantes et risque d?hybridation en
cas de relâcher ou d?évasion. L?IPBES43 comme la Commission européenne44 et
les ONG45 alertent particulièrement sur les risques d?invasion biologique que pose
le commerce légal comme illégal d?animaux exotiques de compagnie dans l?Union
européenne, énorme marché pour les animaux exotiques de compagnie, en
particulier pour les reptiles, oiseaux et poissons d?ornement.46
? Devenir des animaux : les services de contrôle des animaux, les organisations non
gouvernementales de protection des animaux, les refuges et les services de secours
doivent avoir la capacité, les compétences et les installations nécessaires pour accueillir et
reloger les animaux non souhaités, abandonnés ou saisis.
? Connaissances disponibles : des conseils vétérinaires qualifiés et, si nécessaire, des
conseils biologiques supplémentaires doivent être facilement disponibles sur tous les
aspects des besoins en matière de santé et de bien-être des espèces. En cas de données
insuffisantes ou de conflit entre données, le bénéfice du doute revient à l'espèce. L'espèce
ne sera pas inscrite tant qu'il n'y aura pas de preuves suffisantes pour répondre aux critères
mentionnés.
Ces critères sont définis, et pondérés si jugé pertinent, par le groupe « méthode », puis adaptés le
cas échéant par le groupe « espèces ». Ils évoluent au fil des progrès de la connaissance
scientifique et des données de terrain remontées par les acteurs. Il est à noter par exemple que
certains experts estiment que l?exercice de prévention des risques sanitaires, avec une liste
positive d?espèces et non de pays où l?élevage est suffisamment encadré, obligera à étudier au
cas par cas la provenance des spécimens et à exclure par précaution certaines espèces qui y
auraient pu y figurer, sauf garanties de la part des filières commerciales sur le contrôle sanitaire
des fournisseurs.
43 2020. Le rapport de l?évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Résumé à l?intention
des décideurs. https://www.ipbes.net/global-assessment. 2023. Résumé à l?intention des décideurs de l?évaluation
thématique des espèces exotiques envahissantes et de la lutte contre leur prolifération.
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
44 2022, communication au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au
Comité des régions, révision du plan d'action de l'UE contre le trafic des espèces sauvages. https://eur-
lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
45 2023, campagne TRAFFIC et WWF de sensibilisation des citoyens sur la détention d?animaux exotiques. Lutte
contre le commerce illégal d?animaux exotiques : une nouvelle campagne se concentre sur la réglementation
européenne https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-
regulation/
46 Ce marché légal est une cible majeure pour les trafiquants qui utilisent les plateformes de e-commerce, les
réseaux sociaux, les foires et les animaleries pour accéder aux consommateurs qui peuvent, sans le savoir, acheter
un animal illégal. 3 000 oiseaux, reptiles et amphibiens vivants ont ainsi été saisis chaque année dans l'UE entre
2018 et 2021. Beaucoup d?entre eux étaient destinés à devenir des animaux de compagnie. Source : IPBES, 2023,
rapport sur les espèces exotiques envahissantes https://www.ipbes.net/fr/node/59068
PUBLIÉ
https://www.ipbes.net/global-assessment
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-regulation/
https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-regulation/
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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Recommandation 2. (MTEBFMP, ministères en charge de la santé, de la recherche et de
l?agriculture) Dans le décret d?application de l?article L. 413-1 de la loi du 30 novembre
2021, définir clairement les critères généraux de sélection des espèces ; fonder ces
critères sur une évaluation scientifique des risques qui intègre une approche
multidimensionnelle « Une seule santé », garantissant une prise en compte globale des
risques liés à la détention d?espèces non domestiques, dans le respect des exigences
sanitaires, écologiques et du bien-être animal.
2.2.3 Le processus s?articule autour de deux groupes experts dédiés
Le processus décrit ci-dessus repose sur la constitution de groupes d?experts dédiés. En s?inspirant
des expériences étudiées lors du parangonnage, la mission propose que le processus
d?élaboration et de révision de la liste positive repose sur deux groupes d?experts qui seront les
principaux maîtres d?oeuvre du projet de constitution des listes. Il est proposé que les groupes
d?experts disposent d?une composition et d?un mandat différents.
2.2.3.1 Le groupe « méthode » définit les critères et identifie les sources de données
Ce groupe sera à constituer dès le lancement du processus avec pour mandat d?élaborer une
méthode applicable pour tous les taxons du règne animal. Sa composition sera représentative du
monde académique, enseignants, chercheurs et/ou scientifiques de diverses disciplines dès lors
qu?ils pourront attester ne pas être partie prenante à titre personnel sur le sujet. Les représentants
de diverses disciplines seront éligibles pour intégrer ce groupe dont le nombre devra concilier
l?exhaustivité des avis et des analyses, tout en restant efficace et efficient. L?expérience en matière
de constitution et de mobilisation des groupes de travail de l?ANSES sera là encore très utile mais
les profils recherchés sont déjà présents au sein des institutions publiques françaises comme le
CNR-BEA, INRAE, la chaire bien-être animal de VetAgro Sup, le CES santé et bien-être animal de
l?ANSES, le MNHN, l?OFB, le CNRS, les services des ministères membres du comité de pilotage
interministériel.
Le groupe « méthode » sera mis en pause lorsque la méthode proposée aura été validée,
idéalement grâce à un exercice de revue par les pairs,47 et adoptée par le ministère de la transition
écologique. Pour tenir compte de la jurisprudence en Europe et se prémunir de tout recours en
contentieux une fois les listes constituées, il apparaît pertinent d?adjoindre des compétences de
juristes et sociologues dès le stade de ce groupe.
L?appartenance au groupe « méthode » n?interdit pas à l?expert de contribuer aux
groupe « espèces » ; en effet, il serait pertinent et pragmatique de prévoir des experts communs
dans un souci de cohérence d?ensemble du dispositif.
2.2.3.2 Le groupe « espèces » propose une liste positive à partir des espèces
recensées, selon la méthodologie définie par le groupe « méthode »
Pour ce groupe qui, suivant le calendrier/la séquence arrêtée par le ministère de la transition
écologique, recevra le mandat d?appliquer la méthode sur un taxon en particulier, les experts
indépendants qui le composeront seront issus du monde scientifique. Puisque des données et
connaissances intéressantes pour l?objet du groupe peuvent n?être disponibles qu?auprès de
parties prenantes, le groupe « espèces » pourra procéder par audition de tels experts des parties
47 Le recours à des experts internationaux et/ou européens contribuera à la robustesse de la méthode définie.
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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prenantes. Afin de tenir compte des spécificités de la faune indigène dans les Outre-mer48, les
groupes devront pouvoir s?appuyer sur une expertise de la biodiversité, des risques et pratiques
d?élevage dans ces territoires.
Pour parvenir à un consensus sur l?analyse d?une espèce, à l?instar du mode opératoire retenu aux
Pays-Bas, les membres du groupe pourront être répartis en binômes interagissant par itération
jusqu?à parvenir à un avis final scientifique étayé par une bibliographie complète, actualisée et
consultable. Selon les taxons considérés, les profils du groupe « espèces » mobilisés pour
l?établissement de la liste positive pourront l?être pour sa révision, ainsi que pour étudier l?inscription
ou le retrait d?une espèce animale demandés par toute personne.
2.2.3.3 Les deux groupes rassemblent les données au sein d?un centre de ressources
La méthode validée et le groupe « espèces » constitué, reste à définir la matière sur laquelle
porteront les analyses. En effet, il serait illusoire voire inutile de couvrir l?ensemble du règne animal
ne serait-ce que parce que la grande majorité des espèces n?a pas vocation à être détenue en
captivité. À titre d?illustration, pour l?établissement de la liste positive de mammifères aux Pays-Bas,
l?analyse a porté sur une base de 314 espèces, domestiques ou non, pouvant faire l?objet d?une
demande de détention par des particuliers dans ce pays.
La mission s?est ainsi livrée à l?identification des bases de données existantes et consultables
permettant d?appréhender au mieux le marché actuel des animaux non domestiques en France.
L?idée est de constituer dès le lancement du processus un centre de ressources alimenté par des
données publiques49, complétées des données d?importation et de vente du secteur commercial,
et destiné à garantir une communication transparente et scientifique sur les espèces analysées.
Le centre de ressources dédié aux espèces exotiques envahissantes50 qui a vu le jour fin 2018
pour mutualiser les connaissances et accompagner les acteurs, co-piloté par l?Office français de la
biodiversité et le Comité français de l?UICN, peut servir de modèle. Il propose des informations
générales et des chiffres-clés, ainsi que de nombreuses ressources réglementaires, techniques et
scientifiques.
Les sources potentielles pour la constitution d?une base de données d?espèces susceptibles d?être
intégrées à la liste positive, identifiées lors de la mission sont :
? les listes positives ou ébauches de listes positives des pays de l?Union Européenne
rassemblées lors de l?exercice de parangonnage ;
? les listes d?espèces sauvages commercialisées en France, accessibles par les animaleries
et la consultation des sites de vente dématérialisés ;
? les listes d?espèces sauvages commercialisées dans des pays de l?Union Européenne, qui
pourraient apparaître dans l?enquête en cours de la Commission européenne ;
? les listes d?espèces détenues par des particuliers, telles que connues des vétérinaires et
services vétérinaires dans le cadre de leurs activités ? VétoNAC ;
? les listes d?espèces sauvages saisies par les services vétérinaires ou les services des
48 L?arrêté ministériel du 28 juin 2021, paru le 29 juillet
2021(https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043868035) interdit par exemple d?importer et de
détenir des espèces animales exotiques à La Réunion. Elles ne sont plus autorisées à l?importation, à la
commercialisation ni à la détention (sauf les animaux déjà possédés avant le 28 juillet 2021). Communiqué de
presse : https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-
animaux_exotiques.pdf Dossier de presse :
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-
05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
49 S?assurer que les données mises en ligne respectent la politique de la Commission d'accès aux documents
administratifs-CADA pour les particuliers. Code des relations entre le public et l'administration. Livre III : L'ACCÈS
AUX DOCUMENTS ADMINISTRATIFS ET LA RÉUTILISATION DES INFORMATIONS PUBLIQUES
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000031367685
50 http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
PUBLIÉ
https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000031367685
http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
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douanes ;
? la liste I-Fap ;
? la liste d?espèces non domestiques abandonnées dans les fourrières et les refuges de la
Société protectrice des animaux et autres associations de protection et de défense des
animaux.
L?annexe 10 propose une ossature de la base de données51 ainsi que les références et les liens
pour y accéder. Cette base de données pourra être utilement complétée par d?autres sources
« privées52 » ou en constitution53, comme les listes pays dès leur publication.
La base de données inclut partiellement à ce stade les listes d?espèces sauvages soumises à des
conditions de détention figurant à l?annexe 2 de l?arrêté du 8 octobre 2018, qui portent sur
l?ensemble du règne animal sans hiérarchisation ni discrimination, et répertorient souvent des
taxons plus larges que le niveau espèce-genre. Pour autant, il serait utile d?adjoindre à l?analyse
les espèces de la colonne a (détention sans formalités) pour les reptiles et les amphibiens.
2.2.4 Les acteurs impliqués proviennent de différentes sphères d?activité
L?élaboration de la liste positive relève en premier lieu du périmètre réglementaire des ministères
en charge de l?agriculture, de l?environnement, de la santé et de la recherche.
Les organismes scientifiques et techniques seront nécessairement mobilisés pour piloter, animer,
constituer et contribuer aux groupes d?experts : écoles nationales vétérinaires, organismes de
recherche, établissements publics et services de l?État intervenant dans le champ de la santé
environnement, du bien-être animal et de la biodiversité en matière d?évaluation des risques,
d?expertise et de contrôle.
Parmi les secteurs professionnels concernés, le monde vétérinaire praticien, généraliste ou
spécialisé dans les nouveaux animaux de compagnie non domestiques, jouera un rôle de premier
plan, du fait de sa compétence médicale et en santé publique, de son rôle d?identification et de
prévention, de sa connaissance de la biologie des espèces et du contact avec les détenteurs. Et
plus largement, les parties prenantes de la faune sauvage captive sont appelées à être des relais
d?information et de formation : les associations de protection des animaux et de protection de
l?environnement et les parcs zoologiques et aquariums, ainsi que les refuges et centres de soins
de la faune sauvage, les acteurs des filières commerciales et les associations d?éleveurs amateurs.
51 Auteur : Pascal KOSUTH, section Milieux, ressources et risques - MRR | IGEDD
52 Liste d?espèces commercialisées obtenues auprès des établissements et sociétés commerciaux spécialisés
53 L?étude financée par la CE : https://rpaltd.co.uk/projects/eu-positive-pet-list/ se propose de rassembler les
données sur les importations d'animaux dans l?espace européen et les catalogues en ligne pour les animaux de
compagnie exotiques.
PUBLIÉ
https://rpaltd.co.uk/projects/eu-positive-pet-list/
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Figure 2 : Cartographie (non exhaustive) des acteurs à mobiliser, établie sur la base
des entretiens menés par la mission.
2.2.5 Le dispositif de mise en place de la liste positive nécessite une
coordination et des moyens dédiés
Le dispositif d?élaboration et d?actualisation est un système à faire vivre, et le processus de
sélection des espèces et d?étude des demandes d?ajout ou de retrait devra être coordonné dans la
durée et avec une certaine technicité. La mission propose d?externaliser la coordination du
processus séquentiel au-delà des directions d?administration centrale compétentes.
Dans cette perspective, plusieurs scenarii se dessinent, en partant du principe qu?il est préférable
de déléguer les deux étapes du dispositif à un coordinateur unique en place :
? créer une nouvelle instance interministérielle et intersectorielle : à écarter car cela
nécessiterait de constituer et de maintenir une expertise scientifique au fil de l?eau sans
structure support. Il est préférable de s?appuyer sur une structure stable préexistante ;
? confier le pilotage et l?animation du dispositif d?élaboration et d?évolution de la liste positive
au CNR BEA, légitime au titre du champ de la loi, qui dispose de la compétence faune
sauvage captive et est ouvert aux parties prenantes. La pérennisation du CNR BEA, qui
fait déjà l?objet d?un soutien conséquent d?INRAE, est actuellement étudiée dans le cadre
d?une mission parallèle confiée au CGAAER. Ce scénario supposerait d?élargir le réseau
d?experts du CNR à l?OFB, aux sciences de l?écologie et du comportement des animaux
sauvages, ainsi qu?aux parties prenantes du milieu de la faune sauvage captive. Le CNR
BEA inclut déjà l?ANSES et les ENV ;
? s?appuyer sur la Chaire bien-être animal de VetAgro Sup. Sans garantie sur la pérennité
de la chaire et ses moyens, ce scénario est écarté par ses responsables, qui seront
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
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néanmoins des contributeurs essentiels aux travaux y compris sur les volets
communication et pédagogie54 ;
? mobiliser l?OFB est difficilement envisageable compte tenu de l?objectif centré d?abord sur
le bien-être animal qui n?est pas dans les missions de l?établissement et de la tension sur
ses moyens à concentrer sur ses missions essentielles. L?OFB sera par ailleurs un
partenaire incontournable en termes d?expertise et de contrôle ;
? faire appel à l?ANSES, dont le champ couvre déjà deux critères de la méthodologie, qui
dispose d?un CES spécialisé et surtout d?une solide maîtrise des processus d?évaluation
des risques. Cet acteur travaille avec INRAE, VetAgro Sup et l?OFB dans une approche
Une seule santé. La mission première de l?ANSES est l?expertise et l?évaluation du risque
en matière de sécurité sanitaire humaine dans les domaines de l?environnement ainsi que
la santé et le bien-être animal. L?ANSES met en oeuvre une expertise scientifique
indépendante des intérêts économiques et pluraliste.
Pour ces motifs, la mission privilégierait cette option. La mobilisation de l?ANSES pour l?exercice
d?une mission pérenne sur la liste positive devra toutefois relever d?une volonté politique se
traduisant par un accord entre les directions générales ministérielles de tutelle et nécessitera d?y
consacrer des moyens humains dédiés au sein de l?Agence.
Le projet de liste positive issu des travaux coordonnés par l?ANSES sera ensuite soumis à l?avis
des commissions consultatives nationales55 avant la consultation publique.
La mission n?a par ailleurs pas résolu la question d?un financement additionnel spécifique au
processus d?élaboration et d?actualisation de la liste positive. Une piste à explorer serait le modèle
SNVEL/SCC sur la base de données d?identification des carnivores domestiques I-CAD, qui permet
de dégager annuellement un excédent sur le résultat net de l?opération, reversé à la direction
générale de l?alimentation (DGAl), à partir de la facturation des frais d?identification aux détenteurs.
Cet excédent alimente un fond de dotation qui finance notamment des campagnes de
communication56. L?hypothèse de la création d?un fond de dotation, outil usuel de mécénat, avec
un champ plus large en faveur de la protection des animaux de rente et de compagnie, est à étudier.
Un tel fond pourrait être adossé à un établissement public, en l?occurrence, en l?absence
d?établissement public dédié à la protection animale, à une des écoles nationales vétérinaires (ENV)
comme VetAgro Sup - eu égard à la présence de l?unique chaire consacrée exclusivement à la
protection animale - sous réserve de l?aval de la direction générale de l?enseignement et de la
recherche (DGER) et du conseil d?administration de l?École. Il reste à estimer si la facturation de
l?identification des espèces protégées via l?I-FAP et/ou des démarches de modification de la liste
positive, de déclaration ou de demande de certificat de capacité / autorisation d?ouverture sur
démarches simplifiées pourrait alimenter un tel fond en soutien du fonctionnement du dispositif
d?élaboration et d?évolution de la liste positive et/ou de son volet communication.
Recommandation 3. (MTEBFMP) Confier à l?ANSES par une convention pluriannuelle la
coordination opérationnelle du dispositif de proposition de la liste des espèces animales
non domestiques pouvant être détenues à des fins de compagnie ou d?agrément
(formation et fonctionnement des groupes experts, gestion du centre de ressources,
examen des demandes d?ajout et de retrait d?espèces).
54 https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
55 Commission nationale consultative de la faune sauvage captive, comité national de la protection de la nature,
conseil national de la chasse et de la faune sauvage
56 https://www.i-cad.fr/articles/semaine-nationale-de-lidentification-2024-programme
PUBLIÉ
https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
https://www.i-cad.fr/articles/semaine-nationale-de-lidentification-2024-programme
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2.3 La communication est une condition de succès de la liste positive
Une des principales valeurs ajoutées attendues de la liste positive, par rapport aux colonnes de
l?annexe 2 de l?arrêté ministériel d?octobre 2018, est de clarifier pour le grand public et les services
de contrôle les espèces qu?il est autorisé de détenir avec ou sans formalités, mais aussi de
sensibiliser les détenteurs aux exigences minimales à respecter pour accueillir un animal non
domestique dans les meilleures conditions. Au-delà, la liste positive permettra d?enseigner aux
citoyens le principe de sélection d?un nombre restreint d?espèces, et donc de prévenir les pratiques
de prélèvement dans la nature, d?achat impulsif, en particulier en ligne, ou d?importation illégale,
souvent liées à une méconnaissance des besoins et risques associés à l?hébergement d?animaux
sauvages. Elle contribuera également à les alerter sur le commerce frauduleux et les trafics.
Il y a donc un enjeu fort à accompagner l?investissement conséquent que représente la publication
progressive de la liste positive d?un dispositif de communication pérenne et de campagnes
régulières à destination des particuliers, professionnels, associations d?éleveurs, refuges et filières
commerciales.
Parmi les nombreuses sources d?inspiration au niveau européen ou national, on peut citer le travail
du Réseau européen de prévention de la criminalité (REPC) qui a pour objectif de relier les niveaux
local, national et européen et de promouvoir les connaissances et les pratiques en matière de
prévention de la criminalité parmi les États membres de l'UE. Le REPC a été créé en 2001 par
décision du Conseil révisée en 2009 et a produit en 2023 un document posant les bases de la
préparation et du déploiement d'une campagne de communication centrée sur la réduction de la
demande des consommateurs pour des animaux exotiques non autorisés.57
2.3.1 Un portail Internet dédié est mis en place dès le lancement des
travaux d?élaboration de la liste
2.3.1.1 Ce site Internet institutionnel grand public, hébergé par le ministère de la
transition écologique, fournit une information vulgarisée régulière
Il s?agira aussi de renvoyer aux données scientifiques détaillées sur le site de l?opérateur retenu
pour piloter le dispositif ainsi qu?aux démarches que les détenteurs devront le cas échéant engager.
Ces pages dédiées sur le site du ministère pourront permettre d?accéder via un moteur de
recherche, en saisissant le nom commun ou latin de l?espèce, qu?elle appartienne à la liste positive
ou ait été évaluée mais non retenue par le groupe d?experts, à des informations générales :
? taxonomiques, descriptives, régime alimentaire, habitat, espérance de vie, statut UICN et
CITES... ;
? statut au regard de la liste positive et justification sommaire du point de vue de la santé
humaine, de la sécurité, de la santé et du bien-être de l?animal et de la biodiversité ;
? lien vers le site de l?opérateur permettant d?accéder la fiche synthétique d?évaluation de
l?espèce, précisant les raisons pour lesquelles l?espèce a ou n?a pas été retenue et
renvoyant vers les publications scientifiques de référence ou mentionnant l?absence de
données.
Il devra être également possible de filtrer les espèces par classe, par famille, par statut
d?appartenance ou non à la liste positive. Le ministère pourra aussi mettre à disposition sur le site :
? en plus de la liste des espèces autorisées pour la compagnie ou l?agrément, des
57 Document de recommandations ?INTERNATIONAL CAMPAIGNS ON EXOTIC PET OWNERSHIP Addressing
the elephant in the room?: https://eucpn.org/document/illegalexoticpets
PUBLIÉ
https://eucpn.org/document/illegalexoticpets
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explications sur les raisons pour lesquelles certaines espèces dangereuses, protégées ou
envahissantes n?y figureraient pas ;
? la conduite à tenir si une espèce détenue ne figure pas sur la liste, ainsi que les règles en
vigueur pour les classes d?espèces non encore examinées dans l?attente des listes
dédiées ;
? l?accès via démarches simplifiées au formulaire de déclaration ;
? l?accès au formulaire de demande d?examen pour la détention d?une espèce ne figurant
pas sur la liste ou de retrait de la liste ;
? un renvoi vers le site de l?opérateur sur les groupes d?experts consultés et la méthodologie
détaillée employée ;
? des informations sur les services de contrôle compétents pour la vérification du respect de
la liste et la date à partir de laquelle ces contrôles entreront en vigueur ;
? une foire aux questions portant sur l?entrée en vigueur de la liste, le cas des spécimens
actuellement détenus, leur reproduction et leur descendance, etc. ;
? les références législatives et réglementaires, les références scientifiques et techniques
étant rassemblées sur le site de l?opérateur.
Le site portail sera idéalement illustré en faisant par exemple appel à banque d?images du MNHN
pour faciliter son appréhension par le public. Il pourrait être mis en place dès le début des travaux
sans attendre la publication de la première liste d?espèces, avec des informations générales sur le
processus, ainsi que le site de l?organisme chargé du pilotage, et alimenté au fur et à mesure des
étapes d?approbation officielle de la méthodologie puis des listes.
2.3.1.2 Le portail comporte une plateforme de dématérialisation des démarches des
détenteurs
L?objectif est de dématérialiser et recenser les déclarations de détention hors liste positive, les
demandes de révision de la liste ou de certificat de capacité et d?autorisation d?ouverture. Cette
possibilité ainsi que l?incorporation d?un système de paiement de frais de traitement des dossiers
restent à explorer.
Dans cette optique, l?utilisation de la plateforme https://www.demarches-simplifiees.fr/ est à
examiner. Elle permet à une administration de créer des démarches en ligne et d?instruire les
dossiers déposés. L?administration dite « partenaire » utilise le service pour créer une démarche
administrative en ligne. L?administration partenaire peut être entre autres issue des administrations
de l?État, de ses établissements publics ou des organismes de droit public chargés d?une mission
de service public. Elle doit :
? décrire la démarche en des termes simples et compréhensibles pour le public ;
? renseigner le cadre juridique applicable ;
? assurer le respect du principe de minimisation des données, lorsqu?elle paramètre les
champs d?un formulaire et demande des pièces justificatives complémentaires ;
? déterminer la durée de conservation à l?issue de laquelle les données seront supprimées
du service ;
? désigner les agents en charge de l?instruction des dossiers et les autoriser, le cas échéant,
à solliciter l?avis d?experts invités.
L?administration autorise par ailleurs la DINUM à :
? collecter les données à caractère personnel des usagers qui réalisent une démarche
administrative par l?intermédiaire du service ;
? héberger ces données pendant la durée du traitement fixée par l?administration ;
? rendre ces données accessibles aux instructeurs désignés par l?administration ;
? notifier aux usagers l?état d?avancement du traitement de leur dossier.
PUBLIÉ
https://www.demarches-simplifiees.fr/
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Les agents de l?administration partenaire bénéficient alors des droits d?administrateur ou
d?instructeur de la démarche administrative. La démarche administrative peut être une demande
ou déclaration présentée par le public à une administration et la procédure prévue pour son
traitement. Elle peut prendre la forme d?un téléservice quand elle est à destination du public.
Le recours au site https://www.demarches-simplifiees.fr/ peut être mis en oeuvre directement par
les directions métiers, sans qu'intervienne un service informatique. Une fois un cas d'usage
identifié, le formulaire en ligne est édité et la démarche paramétrée en quelques minutes. Les
organismes autonomes peuvent demander un compte administrateur et passer directement en
production, mais un accompagnement est possible. L'utilisation du service en ligne "démarches-
simplifiées" par les administrations et organismes publics se fait à titre gracieux. Les possibilités
d?automatisation du traitement, de requêtage, etc. du portail sont a priori assez limitées.
Une autre possibilité à investiguer est de monter un projet englobant le site portail et les démarches
et de mobiliser les ressources internes du ministère de la transition écologique en formalisant une
candidature à la Fabrique numérique58. Cet outil a été mis en place par le secrétariat général du
ministère pour développer les services numériques à destination des usagers. Il met à disposition
du service demandeur une équipe pluridisciplinaire, en soutien à l?agent missionné comme
« intrapreneur », composée d?un « coach produit » et d?un développeur et/ou d?un chargé de
déploiement pendant six mois. Cette deuxième option permettrait sans doute d?obtenir un meilleur
outil, mais au prix d?un développement spécifique.
De telles démarches sont à croiser et le cas échéant mutualiser, dans le cadre des réflexions
actuellement menées par la direction de l?eau et de la biodiversité (DEB) dans le cadre de la
stratégie nationale de la biodiversité (SNB 2030)59 et de la nouvelle version du fichier i-Fap, qui
vise à améliorer l?expérience utilisateur et élargir la base de données d?identification des espèces
non-domestiques en l?internalisant ou la confiant à un nouveau prestataire à compter du printemps
2025.
Recommandation 4. (MTEBFMP, OFB, MNHN) Créer un portail internet grand public
d?information sur la liste d?espèces animales non-domestiques pouvant être détenues à
des fins de compagnie ou d?agrément, les motifs de cette démarche, les objectifs
temporels de publication de la liste, et l?alimenter au fil de l?eau sur les travaux des
groupes experts ; développer sur ce site une plateforme d?accès en ligne aux démarches
pour les demandes d?ajout ou de retrait d?une espèce sur la liste et de dérogation pour
la détention d?espèce ne figurant pas sur la liste.
2.3.2 Des campagnes de communication à l?initiative du ministère de la
transition écologique accompagnent la publication de la liste
À l?image des supports de communication récents de la chaire bien-être animal de VetAgro Sup
sur les animaux de compagnie60 ou des campagnes de communication sur l?identification ou
l?abandon de carnivores domestiques, des campagnes pourront être organisées par le ministère
de la transition écologique et relayées sur les réseaux sociaux, les sites Internet des organismes
intervenant dans le dispositif et via les vétérinaires et les autres relais, associatifs et professionnels.
58 https://www.ecologie.gouv.fr/fabrique-numerique Exemple de site pérenne lauréat, lancé grâce à cet appel à
projets : https://beta.gouv.fr/startups/transport.html
59 Service à compétence nationale de lutte contre le commerce et l?exploitation illégaux de ressources naturelles «
TRACNAT », sur le modèle du service de renseignement financier TRACFIN
60 https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
PUBLIÉ
https://www.demarches-simplifiees.fr/
https://www.ecologie.gouv.fr/fabrique-numerique
https://beta.gouv.fr/startups/transport.html
https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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2.3.3 Les relais de communication et services de contrôle sont identifiés
et formés
À côté de la stratégie de communication présentée ci-dessus et centrée sur les usagers pour
accompagner et faciliter le respect des dispositions pour la détention avec ou sans formalités
d?espèces non domestiques, la sensibilisation et la formation des autres parties prenantes seront
déterminantes pour accompagner la décision.
Ces autres parties prenantes se rangent dans deux grandes catégories :
1. Les services de l?État61 chargés, en leur qualité de gestionnaire du risque, du contrôle et
de la délivrance des autorisations. La méthode scientifique et transparente adoptée pour
l?élaboration des listes positives doit être bien comprise pour une application laissant le
moins de place possible à l?interprétation. Des agents compétents sur les sujets ayant trait
à la faune sauvage doivent être identifiés dans les services pour constituer des pools
d?expertises mutualisés à l?échelon régional et intervenir comme formateurs ou être
consultés sur des cas litigieux.
2. D?autres relais de communication62 professionnels ou amateurs parce qu?ils sont en
contact avec les particuliers pour du conseil ou des actes, doivent pouvoir expliquer une
réglementation pouvant évoluer.
Les séances de formation pourront prendre la forme d?ateliers alliant théorie et cas pratiques voire
des modules pédagogiques accessibles via le portail dédié. Pour une appropriation réussie, et
quand cela sera possible on ouvrira les ateliers à l?ensemble des parties prenantes.
Recommandation 5. (MTEBFMP, OFB) Accompagner la publication de la liste d?espèces non-
domestiques autorisées à la détention pour la compagnie ou l?agrément par la diffusion
d?outils de communication auprès des médias et des catégories de personnes
identifiées comme relais de communication ; déployer des rencontres et des ateliers
d'appropriation des principes de la liste pour les magistrats et les services de police de
l?environnement.
61 Les directions départementales de l?emploi, du travail, de la solidarité et) de la protection des populations ; les
directions départementales des territoires ou directions départementales des territoires et de la mer, notamment
pour les espèces de gibier ;; les directions régionales de l?environnement de l?aménagement et du logement, les
services départementaux de l?Office français de la biodiversité
62 L?ordre national des vétérinaires (ONV), l?association française des vétérinaires pour animaux de compagnie
(AFVAC) et le syndicat national des vétérinaires d?exercice libéral (SNVEL) ; les associations d?éleveurs privés ;
les refuges ; les parcs zoologiques ?
PUBLIÉ
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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3 Des élevages de conservation contribuent à la
conservation ex-situ des espèces menacées de la faune
non-domestique
Dans le débat en France sur la mise en place d?une liste d?espèces d?animaux non domestiques
pouvant être détenues à des fins de compagnie ou d?agrément, les éleveurs amateurs - par la voix
de leurs associations - craignent des restrictions dans leurs activités d?élevage, du fait même que
la captivité pourrait être considérée par principe comme une maltraitance envers certaines espèces
sauvages. Ils mettent en avant un rôle essentiel de certains de ces élevages dans la préservation
d?espèces. Ils militent auprès des pouvoirs publics pour la création d?un statut « d?éleveur de
conservation », accessible aux éleveurs membres d?une association agréée regroupant des
éleveurs aux capacités reconnues qui participent à des programmes de conservation en place.
Ainsi, la lettre de commande interministérielle spécifie qu?il est attendu de la mission qu?elle
objective l?apport des élevages amateurs dans la conservation de certaines espèces menacées ou
risquant de l?être, en les élevant et en les reproduisant. Il est demandé également à la mission de
proposer une définition des élevages de conservation et un éventuel encadrement réglementaire.
Pour répondre à cette question, la mission a examiné les définitions internationales de la
conservation et les lignes directrices qui fondent les programmes structurés dans ce domaine.
Parmi les principaux groupes d?acteurs de l?élevage qui participent à la conservation ex-situ des
espèces en France, elle a cherché à mieux connaître le groupe des éleveurs privés, principalement
amateurs qui élèvent des animaux pour leur loisir, et les organisations associatives qui mettent en
avant les bénéfices de leur action pour la conservation des espèces. La mission identifie pour ce
groupe d?acteurs des contributions effectives, directes ou indirectes, avérées ou potentielles, à la
conservation des espèces, et, surtout, des synergies avec les autres acteurs.
3.1 Des définitions encadrent la conservation et précisent les
objectifs des élevages dans un but de conservation
3.1.1 La conservation des espèces est définie au niveau international
Selon l'IPBES, la conservation de la biodiversité recouvre la gestion des interactions humaines
avec ses composantes génétiques, spécifiques et écosystémiques pour qu'elle fournisse le
maximum de services à la génération actuelle tout en maintenant son potentiel à répondre aux
besoins et aspirations des générations futures ; la conservation englobe des actions de sauvegarde,
d'étude et d'utilisation de la biodiversité.
L?UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui évalue l?état de santé des
espèces et établit la liste rouge des espèces menacées, désigne sous l?appellation « programmes
de conservation » les programmes dont l'objectif est le maintien de la diversité génétique existante
et de populations viables de tous les taxons (familles, genres, espèces) dans la nature afin de
maintenir les interactions biologiques et les processus écologiques qui s?y déroulent. L?approche
« One plan Approach » vise à développer des stratégies de conservation en intégrant toutes les
populations (captives et sauvages) et en incluant les sciences sociales au sein d?une même
stratégie afin de conserver l?espèce dans sa globalité en agissant à tous les niveaux63.
63 Planification de la conservation des espèces-Principes et étapes pour les gouvernements, les groupes de
spécialistes de la CSE de l?UICN, les zoos, les aquariums, les jardins botaniques et d?autres organisations de
conservation engagées dans la planification de la conservation des espèces :
https://www.cpsg.org/sites/default/files/2024-05/CPSG%2520Principles%2520%2526%2520Steps_French.pdf
PUBLIÉ
https://www.cpsg.org/sites/default/files/2024-05/CPSG%2520Principles%2520%2526%2520Steps_French.pdf
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La Convention sur la diversité biologique des Nations Unies nomme « conservation ex situ » la
conservation d'éléments constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel. À
ce titre, les efforts d'élevage sont reconnus comme un outil pour soutenir la biodiversité dans le
cadre de la conservation ex situ. Les programmes de conservation ex-situ sont considérés comme
l?ultime chance de conserver une espèce dans son habitat. Ils sont utilisés pour soutenir des
programmes de conservation in-situ64 qui agissent sur les menaces et les pressions ainsi que sur
les leviers. Les bénéfices principaux se situent à un niveau d?organisation supérieur à celui de
l?individu : une population, l?espèce ou l?écosystème. Les buts et objectifs de conservation sont
principalement la fourniture d'individus pour la réintroduction ou le renforcement de population,
pour le sauvetage génétique ou comme assurance contre l'extinction, mais aussi pour
l?enseignement et la recherche en conservation. Dans le cadre de la conservation ex-situ, une
étude préalable doit évaluer l?impact des prélèvements d?individus dans la nature, le cas échéant
sur la population source sauvage restante.
L?UICN a élaboré des lignes directrices concernant la conservation ex situ des espèces 65 .
Approuvées en 2014, ces directives fournissent un cadre et des conseils pratiques pour déterminer
quand et comment- dans une stratégie de gestion intégrée- les mesures ex situ, en référence à
l?élevage, devraient être mises en oeuvre dans le cadre de la conservation des espèces
menacées66. Il est important de souligner que les programmes ex situ mobilisent des approches
scientifiques de plus en plus innovantes. Ils nécessitent des structures robustes en fonctionnement
et en financements, et sont mis en oeuvre dans un cadre administratif et scientifique rigoureux. En
France, deux outils encadrent principalement les programmes de conservation des espèces
menacées : les programmes d?élevages des espèces menacées (EEP, de l?anglais EAZA67 Ex-situ
programs, ou EEP, autrefois European Endangered Species Programme) et les programmes
nationaux d?action (PNA).
Pour encadrer et orienter la reproduction des espèces les plus menacées, les EEP répondent au
cadre exigeant des lignes directrices de l?UICN. Le but d?un EEP est de maintenir des populations
viables d'espèces menacées en captivité dans des zoos et aquariums européens. Ces
programmes ont une approche basée sur la coopération internationale pour garantir une gestion
génétique et démographique optimale des espèces68
Les plans nationaux d?actions (PNA) pour la conservation et la restauration d?espèces menacées
64 La conservation in situ fait référence à la conservation des espèces dans leur habitat naturel, c?est-à-dire là où
elles vivent naturellement, sans être déplacées dans un environnement contrôlé et maîtrisé. Source : article 2 de
la Convention sur la diversité biologique, https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf
65 Lignes directrices de la Commission de la sauvegarde des espèces de l?UICN sur l?utilisation de la gestion ex
situ pour la conservation des espèces- UICN 2014 : https://portals.iucn.org/library/node/44952
66 Le processus de décision préconisé par l?UICN fait intervenir cinq étapes : Étape 1 : Établir un bilan de la situation
de l'espèce, y compris une analyse approfondie des menaces (historiques, annuelles et probables futures). Étape
2. : Définir le(s) rôle(s) de la gestion ex situ dans la conservation globale de l'espèce. Étape 3 : Déterminer les
caractéristiques et les dimensions de la population ex situ nécessaire pour remplir le(s) rôle(s) de conservation
identifié(s). Étape 4 : Définir les ressources et l'expertise nécessaires au programme de gestion ex situ pour remplir
son/ses rôle(s) et évaluer la faisabilité et les risques. Étape 5. Prendre une décision éclairée et transparente. La
décision d'inclure la gestion ex situ dans la stratégie de conservation d'une espèce doit être déterminée en évaluant
les avantages potentiels de conservation pour l'espèce par rapport à la probabilité de succès et aux coûts et risques
globaux non seulement du programme ex situ proposé, mais également des actions de conservation alternatives,
ou de l'inaction.
67 L?Association européenne des zoos et aquariums
68 Les EEP sont souvent mis en place lorsque les espèces sont en danger d'extinction, et leur reproduction en
captivité peut être un outil pour soutenir la conservation de ces espèces à long terme, tout en soutenant des efforts
plus larges comme la réintroduction dans le milieu naturel. Les EEP peuvent aussi permettre de ralentir la
reproduction de certaines espèces afin de contrôler la taille des populations en captivité et d?éviter une
surpopulation dans les zoos. Dans ce cas, l?EEP peut gérer un ralentissement de la reproduction (exemple de l?EEP
vision d?Europe géré par l?Estonie).
PUBLIÉ
https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf
https://portals.iucn.org/library/node/44952
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en France ont été mis en place pour assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de
conservation favorable d?espèces de faune et de flore sauvages menacées ou faisant l?objet d?un
intérêt particulier. Un Plan national d?actions (PNA) peut inclure des mesures de protection des
habitats, des programmes de réintroduction, des efforts de sensibilisation, ainsi que des mesures
législatives. En France, sur la base des données de l?UICN, le muséum national d?histoire naturel
a hiérarchisé la liste des espèces prioritaires pour lesquelles un PNA69 est jugé pertinent. Un PNA
peut être porté par l?État ou par un acteur public ou privé, et toujours selon une même méthodologie
rigoureuse70.
3.1.2 Le droit européen est en cours de modification pour encadrer les
établissements d?élevage qui contribuent de façon importante aux
besoins de conservation
La contribution de l?élevage en captivité à la conservation des espèces est reconnue dans le cadre
de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d?extinction (CITES).
Des résolutions ont été adoptées lors des conférences des parties successives à la convention qui
ont précisé les terminologies
En effet, dans le cadre de CITES, la conférence des parties à la convention a précisé la
terminologie de l?expression « élevé en captivité » (résolution à la COP 10 en 1997 Conf.10.1671,
révision à la COP19 en 2022), qui s?applique à tous les spécimens élevés en captivité, à des fins
commerciales ou non, des espèces inscrites aux annexes I, II ou III72.
Le terme « né et élevé en captivité » se réfère aux seuls spécimens nés d?un accouplement ou de
gamètes transmises autrement en « milieu contrôlé ». Le « cheptel reproducteur » doit avoir été
constitué conformément aux dispositions de la CITES et aux lois nationales, d?une manière non
préjudiciable à la survie de l?espèce dans la nature. Il doit être maintenu sans introduction de
spécimens sauvages, à l'exception d'apports occasionnels d'animaux, d'oeufs ou de gamètes,
conformément aux dispositions de la CITES et aux lois nationales pertinentes et de manière non
préjudiciable à la survie de l'espèce dans la nature, selon l'avis de l'autorité scientifique, afin : (1)
d?empêcher ou de limiter les effets négatifs de la consanguinité ? la fréquence de ces apports étant
69 L?article 8 de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 8 août 2016 a modifié
l?article L. 414-9 du code l?environnement relatif aux PNA, recodifié en article L. 411-3. Cet article est rédigé
comme suit : « Des plans nationaux d'action opérationnels pour la conservation ou le rétablissement des espèces
visées aux articles L. 411-1 et L. 411-2 ainsi que des espèces d?insectes pollinisateurs sont élaborés, par espèce
ou par groupe d?espèces, et mis en oeuvre sur la base des données des instituts scientifiques compétents et des
organisations de protection de l?environnement, lorsque la situation biologique de ces espèces le justifie. Pour les
espèces endémiques identifiées comme étant ?en danger critique? ou ?en danger? dans la liste rouge nationale
des espèces menacées, établie selon les critères de l?Union internationale pour la conservation de la nature, ces
plans sont élaborés avant le premier janvier 2020. Ces plans tiennent compte des exigences économiques,
sociales et culturelles ainsi que des impératifs de la défense nationale. »
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033051208
70 Note du 9 mai 2017 relative à la mise en oeuvre des plans nationaux d?actions prévus à l?article L. 411-3 du code
de l?environnement https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/42188
71 https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-10-16-R19.pdf
72 Dans l?UE, un règlement plus strict s?applique. Le commerce des spécimens sauvages des espèces répertoriées
en annexe A est interdit. Un échange non commercial n'est autorisé que dans des circonstances exceptionnelles,
tandis que le commerce de spécimens élevés en captivité est autorisé mais contrôlé. Le commerce des spécimens
d?annexe B est autorisé mais contrôlé afin d'éviter la surexploitation. L?annexe C comprend les espèces protégées
au niveau national et pour lesquelles le commerce est autorisé mais doit être approuvé par le pays (le pays peut
décider unilatéralement de lever ces mesures de protection, tandis que pour les espèces répertoriées dans d'autres
annexes, des processus CITES ou UE doivent avoir lieu pour l'approuver). Le commerce des spécimens d?annexe
D est autorisé avec une documentation requise limitée mais reste surveillé.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033051208
https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/42188
https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-10-16-R19.pdf
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déterminée par le besoin de matériel génétique nouveau ; (2) ou d?utiliser des animaux confisqués
conformément à la résolution Conf. 17.81 ; (3) ou exceptionnellement, de les utiliser comme cheptel
reproducteur.
Il est possible d?utiliser à des fins principalement commerciales les spécimens classés à l?annexe
I de la CITES / A du Règlement européen et élevés en captivité
Les espèces de l?annexe I de la CITES / A du Règlement européen sont les plus menacées et le
commerce international de ces espèces est généralement interdit. L'importation de spécimens
d'espèces inscrites à l'annexe I / A capturés dans la nature dans le but de créer un établissement
commercial d'élevage en captivité est exclue.
En revanche, l'importation des spécimens d'espèces inscrites à l'annexe I / A élevés en captivité à
des fins non commerciales et couverts par un certificat d'élevage en captivé, ne nécessite pas la
délivrance d'un permis d'importation, et peut être autorisée, qu'elle ait des fins commerciales ou
non, à la condition d?être enregistrée (Conf.12.10 (Rev. CoP15))73. Le droit européen est en cours
de modification pour encadrer ces établissements. Conformément à la décision de la conférence
des parties, l?organe de gestion s'assure que l'établissement d'élevage en captivité qui demande à
être enregistré apporte une contribution importante et prolongée correspondant aux besoins de
conservation de l'espèce concernée. Le Secrétariat de la CITES (12-19 juillet 202474) a analysé
les stratégies de conservation des établissements enregistrés auprès de lui75.
En France, selon le bureau CITES de la DEB, les demande d?enregistrement devraient être
soumises à l?Unité d?appui et de recherche PatriNat76 afin d?évaluer rigoureusement l?objectif de
conservation.
3.1.3 L?élevage dans un but de conservation est défini implicitement dans
les documents cadres
La Stratégie mondiale de la conservation - élaborée par l?UICN en collaboration avec le WWF
(World Wide Fund for Nature) et le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement)
en 1980 - ne fournit pas une définition explicite de l?élevage de conservation. Par ailleurs, l?EAZA
interrogée par la mission reconnaît que le terme n?est pas défini et indique qu?à sa connaissance
aucun État membre n?a défini ce terme, et a fortiori ne dispose d?un statut juridique.
Dans les documents et cadres associés portant sur la conservation ex-situ, l'élevage de
conservation est souvent décrit en des termes qui mettent en avant ses objectifs principaux et ses
pratiques. Les éléments qui caractérisent ces établissements constituent une définition qui
pourraient ainsi explicitée :
? Objectif principal : l'élevage dans un but de conservation vise à préserver des espèces
73 https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-12-10-R15.pdf
74 https://cites.org/sites/default/files/documents/F-AC33-26_0.pdf
75 Ces établissements sont au nombre de 406 (dont plus de la moitié se trouvent en Afrique du Sud). Il est
intéressant de noter que 57% des établissements enregistrés élèvent et commercialisent des psittacidés, 17% des
poissons d?aquarium appelés communément Aruana et 10% des falconidés (les faucons). La majorité des
établissements (98%) indique qu?ils participent à la réduction de la pression exercée sur les populations sauvages
par l?introduction sur le marché d?animaux issus d?élevages entraînant l?arrêt du prélèvement d?animaux sauvages
dans la nature ainsi que leur commerce. Cette vision de la conservation est résumée par la formule « élever pour
ne pas prélever ». 42% des établissements seraient susceptibles de réintroduire les espèces élevées en captivité
dans la nature et 51% contribuent financièrement à un fond de conservation.
76 PatriNat assure des missions d?expertise et de gestion des connaissances sur la biodiversité et la géo diversité
pour ses quatre tutelles que sont l?Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum national d?Histoire naturelle
(MNHN), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l?Institut pour la recherche et le développement
(IRD) (https://www.patrinat.fr/fr)
PUBLIÉ
https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-12-10-R15.pdf
https://cites.org/sites/default/files/documents/F-AC33-26_0.pdf
https://www.patrinat.fr/fr
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animales menacées, en garantissant leur survie à long terme par la reproduction contrôlée
dans des environnements contrôlés ou modifiés, tels que des parcs zoologiques ou des
établissements spécialisés. Les individus sont maintenus dans des conditions artificielles sous
des pressions de sélection différentes de celles qui règnent dans des conditions naturelles
dans un habitat naturel. Il s?agit généralement de circonstances dans lesquelles les humains
exercent un contrôle sur de nombreuses dynamiques naturelles d?une population, notamment
le contrôle du climat et des environnements de vie, l?accès à la nutrition et à l?eau, l?abri, les
possibilités de reproduction et la protection contre la prédation ou certaines autres causes
naturelles de mortalité.
? Objectifs détaillés :
? Préserver la diversité génétique : garantir un pool génétique représentatif des populations
sauvages afin d'éviter la consanguinité. Cet objectif est atteint grâce à un suivi génétique
rigoureux des animaux élevés et à des échanges d?individus reproducteurs entre
établissements partageant le même objectif de conservation.
? Stabiliser les populations menacées : assurer la survie des espèces dont les populations
sauvages connaissent un déclin critique en mettant en place des actions ciblées,
rigoureusement évaluées et adaptées aux besoins spécifiques de chaque espèce.
? Permettre l?introduction dans le milieu naturel : préparer les animaux élevés en captivité
pour leur introduction dans leurs habitats naturels, lorsque cela est possible.
? Éléments différenciateurs :
? La non-commercialisation : contrairement à l'élevage conventionnel, l'élevage de
conservation n'a pas de but lucratif et les animaux réintroduits ou échangés ne font pas
l?objet de commerce, sauf dérogation pour les élevages « enregistrés » d?espèces
menacées (cf. résolutions de la conférence des parties ci-dessus, dans le cadre de la
convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages
menacées d?extinction). Les animaux reproducteurs sont l?objet d?un prêt ou d?un don par
un éleveur (zoo, aquarium, association, particulier) et l?ensemble de la descendance fait
l?objet d?un don.
? La gestion scientifique : les programmes reposent sur des protocoles scientifiques
rigoureux pour optimiser la reproduction et la santé des populations. Les programmes
sont coordonnés et régulièrement évalués.
? La recherche scientifique : l?élevage contribue à la recherche sur l?espèce.
? La sensibilisation et l?éducation : les établissements ou institutions pratiquant l?élevage de
conservation jouent également un rôle dans la sensibilisation du public à l?importance de
préserver les espèces et sont des exemples d?un engagement qui se poursuit in-situ avec
les acteurs locaux.
En France, à défaut d?une définition explicite, l?usage a conduit à employer le terme d?élevage de
conservation pour les établissements se livrant à l?élevage dans un but de conservation. Ce terme
recouvre les élevages qui exercent dans le cadre de programmes répondant aux lignes directrices
UICN, mais également des élevages qui n?y répondent pas strictement, comme certains élevages
privés. En outre, les termes « élevage de conservation » et « élevage conservatoire » coexistent
dans la terminologie. Le terme d?élevage conservatoire est plus fréquemment attaché aux
structures d?élevages spécifiques consacrées spécifiquement à une espèce dans le cadre des PNA.
De façon quasi unanime, les spécialistes et les représentants des éleveurs d?animaux non
domestiques en captivité consultés par la mission sont favorables à une définition du terme
« élevage de conservation ». Il semble également à la mission que définir précisément le terme «
élevage de conservation » est essentiel pour en comprendre la portée et les engagements qu'il
implique. Une telle définition établie par rapport aux définitions internationales et dans le cadre
strict de la conservation ex-situ permettra de faciliter le dialogue entre les pouvoirs publics et les
éleveurs, et de donner un cadre clair, garantissant une approche cohérente et rigoureuse en
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matière de conservation des espèces.
En revanche, la définition d?un cadre juridique spécifique pour l?élevage de conservation est
prématurée, notamment au regard du risque d?opposition avec les élevages reconnus par la CITES,
dans un contexte juridique européen en cours d?évolution, et avec les orientations de l?UICN.
Recommandation 6. (MTEBFMP) Définir de manière consensuelle avec les acteurs de la
conservation ex-situ en France le terme d?élevage de conservation comme un
établissement au titre de l?article L. 413-3 du code de l?environnement dont l?activité
répond en tout point aux objectifs et au cadre spécifique de l?élevage dans le but de
conservation définis par l?UICN.
3.2 L?implication des élevages de conservation en France dans des
programmes structurés de conservation ex-situ
3.2.1 Les parcs zoologiques ont développé un rôle de conservatoire
génétique au service de programmes internationaux
La directive 1999/22/CE du Conseil du 29 mars 1999 relative à la détention d?animaux sauvages
dans un environnement zoologique (Conseil de l?UE, 1999), reprise dans le droit national par
l?arrêté ministériel du 25 mars 200477, définit et encadre les parcs zoologiques. Cet arrêté (articles
53 à 55) confie clairement à ces établissements un rôle dans la conservation des espèces et de
leurs habitats, qu?ils exercent de façon directe (recherche, reproduction, repeuplement et
réintroduction d?espèces dans les habitats sauvages, connaissance?) et/ou de façon indirecte
(soutien financier, éducation du public à l?environnement, formation des populations locales et leur
soutien?)78.
Le rôle des parcs zoologiques et aquariums, professionnellement organisés et actifs au sein
d?associations professionnelles nationales, régionales et internationales en matière de
conservation in- et ex-situ en Europe, est reconnu officiellement par la commission de la
sauvegarde des espèces de l?UICN79, qui souligne également que ces institutions pourraient jouer
un rôle plus important dans ce domaine. La mission relève toutefois qu?il reste difficile de trouver
des publications évaluant de manière chiffrée et globale un impact positif de ces programmes sur
les populations d?espèces menacées à travers le monde.
L?association européenne des zoos et aquariums (EAZA ou European Association of Zoos and
Aquaria en anglais) gère ainsi les EEP, et coordonne les échanges d?individus entre les différents
établissements engagés dans le projet, afin de brasser le patrimoine génétique et d?éviter la
consanguinité. Il existe plus de 400 programmes d?élevages européens dont 245 pour des espèces
en danger critique d?extinction ou vulnérables selon les critères de l?UICN. Ces EPP sont traités au
sein d?une trentaine de TAGs (Taxon Advisory Groups) : groupes consultatifs par taxons qui
définissent les priorités et stratégies pour les espèces menacées, afin d?aligner les programmes
de translocation d?espèces pour la conservation avec les lignes directrices de l?UICN.
77 Arrêté du 25 mars 2004 fixant les règles générales de fonctionnement et les caractéristiques générales des
installations des établissements zoologiques à caractère fixe et permanent, présentant au public des spécimens
vivants de la faune locale ou étrangère : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000610915/
78 Association des parcs zoologiques (AFdPZ) : https://afdpz.org/conservation-ex-situ/
79 Énoncé de position sur le rôle des jardins botaniques, des aquariums et des zoos dans la conservation des
espèces- UICN 2023 : https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-
gardens-aquariums-and-zoos
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000610915/
https://afdpz.org/conservation-ex-situ/
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
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L?association française des parcs zoologiques et ses membres participent à plus de 300
programmes de gestion et de protection d?espèces menacées dans leur milieu. Des collaborations
qui apparaissent ponctuelles existent entre les EEP et d?autres organisations spécialisées dans
l?élevage et la conservation. Le terme de « communauté de la conservation » est parfois cité. Mais
la base de données de conservation EAZA dans laquelle sont saisies les activités de conservation
des membres de l'EAZA obligatoires pour tous les membres titulaires, temporaires et associés
(zoos et aquariums) ne permet pas de recenser les concours des éleveurs privés qui collaborent
de façon effective avec les parcs zoologiques et aquariums aux programmes de conservation
d?espèces menacées listées par l?UICN ou la CITES. Certains parcs zoologiques et aquariums
participent par ailleurs à la mise en oeuvre de PNA, en particulier sur leur volet de la conservation
ex-situ par la gestion directe d?un élevage de conservation.
De plus, dans ce rôle de conservation, les établissements ont explicitement (article 54 de l?arrêté
du 25 mars 2004) une responsabilité de diffuser des informations auprès des éleveurs d?animaux
d?espèces non domestiques pour améliorer la connaissance utile à la conservation de la diversité
biologique, une disposition qui suggère une contribution des élevages amateurs à la conservation
des espèces, mais aussi un moyen de les sensibiliser aux risques que peut faire peser leur activité
sur les populations sauvages.
La capacité d?accueil des parcs est relativement limitée80. En outre, la priorité a été donnée aux
mammifères, notamment aux primates et aux oiseaux qui exercent un effet d?attraction du public,
quand bien même d?autres espèces moins médiatisées bénéficient également d?actions de
conservation menées par les parcs zoologiques.
Dans les faits, les liens entre les parcs zoologiques, certains éleveurs privés et des associations
d?éleveurs sont étroits, les coopérations entre ces acteurs existent pour accroître l?activité de
conservation. Un certain nombre de personnes recrutées dans les parcs zoologiques et les
aquariums sont initialement des amateurs, souvent membres voire responsables de ces
associations.
3.2.2 Des centres de reproduction sont spécialisés dans le cadre des
plans nationaux d?actions
En France, selon les données disponibles à la DEB, 27 plans nationaux d'actions (PNA) pour la
conservation des espèces comporteraient un volet de réintroduction et/ou de renforcement les
populations d'espèces menacées, avec des spécimens, selon l?espèce et la stratégie, soit prélevés
dans la nature et déplacés, soit issus d'élevages de conservation mis en place à cette fin. Ces
élevages spécialisés dans la reproduction et la préparation de l?introduction ou de la
réintroduction81, dont la liste n?est pas connue du ministère en charge de l?écologie, ont le statut
d?établissement d?élevage (soumis à un certificat de capacité et une autorisation d?ouverture).
Selon les cas, ils sont la propriété d?une collectivité, d?une association, d?un parc zoologique. Les
PNA sont évalués régulièrement par le CNPN. Certains de ces PNA sont considérés comme une
réussite (cas du Gypaète barbu82 et du Vautour fauve83 par exemple), tandis que pour d?autres, les
résultats ne sont pas encore assurés (Vison d?Europe par exemple). De plus, des programmes de
80 Marie Isnardon. Apports et limites de la captivité d?espèces sauvages pour la conservation. Médecine vétérinaire
et santé animale. 2022. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03879184v1. Benjamin Günther. La conservation de la
faune. Science politique. 2023. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04750100v1
81 Cas animaux initialement prélevés puis réintroduits dans le milieu naturel, éventuellement sur un autre site.
82 Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) : ce vautour a fait l'objet de réintroductions réussies dans les Alpes, où 17
couples sont désormais présents, en complément des populations des Pyrénées et de Corse. Certains centres
d?élevage (comme ceux de la Vulture Conservation Foundation) collaborent avec des éleveurs spécialisés pour
fournir des individus destinés à être relâchés.
83 Vautour fauve (Gyps fulvus) : le programme de réintroduction dans les Grands Causses a permis de rétablir une
population viable, contribuant également au développement touristique de la région
PUBLIÉ
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03879184v1
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conservation ex-situ existent en dehors des PNA. C?est le cas de la stratégie de conservation du
Criquet de Crau, qui comporte un programme d?élevage depuis 201584.
Dans ce cadre de la conservation ex-situ, les acteurs privilégient le terme d?élevage conservatoire,
du fait de la spécialisation et de la technicité des actions qui sont menées afin d?optimiser la
reproduction et la réintroduction dans le milieu naturel. Au-delà de l?action conservatoire, ils ont
valeur d?exemple pour les acteurs locaux et le public, qui peuvent tirer une certaine fierté de la
restauration des habitats et des espèces localement.
Les élevages conservatoires d?outardes canepetières et de visons d?Europe à Chizé (79)
Construites en 2015 par le conseil départemental des Deux-Sèvres, sur les sites du parc
zoologiques, Zoodyssée, mais en dehors de son enceinte, les deux structures fonctionnent dans
le cadre d?autorisations d?ouvertures distinctes de celle du parc zoologique, mais chacune sous
la responsabilité du détenteur du certificat de capacité qui est le directeur du zoo.
La continuité du fonctionnement est garantie par une équipe de salariés, spécifique et
spécialisée attachée à chaque structure.
La gestion scientifique s?appuie sur des protocoles d?élevage et de réintroduction, et des
résultats évalués par le comité scientifique de la Ligue de la protection des oiseaux.
3.2.3 Des élevages d?agrément et des établissements d?élevage peuvent
contribuer à la conservation des espèces
L'image du collectionneur est parfois associée aux éleveurs amateurs d'animaux exotiques,
certains recherchant des espèces rares, ce qui peut suggérer une motivation purement possessive.
La réalité est plus nuancée. Des éleveurs passionnés revendiquent leur contribution à la
préservation des espèces et à la biodiversité en reproduisant en captivité des animaux dont l'avenir
en milieu naturel est incertain. Selon eux, les spécimens élevés en captivité limitent les
prélèvements dans la nature, du fait de leur diffusion dans le milieu de l?élevage qui permettrait de
s?abstenir de nouvelles captures. Toutefois, l'impact positif de ces pratiques sur la réduction du
trafic d?animaux prélevés dans le milieu nature reste difficile à évaluer.
3.2.3.1 La contribution des éleveurs privés à la conservation ex-situ est un sujet
débattu
Peu d?études portent sur le rôle des éleveurs amateurs d?animaux d?espèces non domestiques et
leur rôle dans la conservation85 et aucune étude en France n?explore ce sujet dans sa globalité.
Pour mieux comprendre l?implication des élevages amateurs dans ce secteur sur les espèces
menacées ou en voie d?extinction, la mission s?est entretenue avec des associations d?éleveurs
d?importance nationale, des instances spécialisées telles que l?EAZA, le Muséum national d?histoire
naturelle (MNHN), l?Office français de la biodiversité, des experts et des associations de protection
84 Un projet LIFE vise à augmenter la capacité d?élevage avec deux stations d?élevage supplémentaires implantées
aux parcs zoologiques de La Barben et du Muséum de Besançon, afin de réaliser les premiers tests de
réintroduction.
85 Role of private owners in the conservation of exotic species (Rôle des propriétaires privés dans la conservation
des espèces exotiques) - Jessica L. Beetz ? thèse ? 2005
https://digitalcommons.colby.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1025&context=honorstheses
PUBLIÉ
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animale et de protection de la nature.
La représentation du rôle des élevages amateurs en matière de conservation ex-situ est mal
appréhendée par les services de l?État consultés. Et au sein des parties prenantes, les points de
vue divergent.
Il n?existe pas de liste qui récence les élevages identifiés comme établissements.
Sur le plan règlementaire, le terme "d'élevage de conservation" n'étant pas règlementairement
défini, il n'est pas systématiquement lié au terme d'établissement au sens de l'article L. 413-3 du
code de l?environnement (cf. annexe 2), et donc pas lié de facto à l'obtention préalable d'un certificat
de capacité et d'une autorisation d?ouverture. Pour autant, les espèces captives à enjeux forts de
conservation ont fréquemment un statut de protection élevé (espèces protégées relevant de
l?article L. 411-1 du code de l?environnement, et/ou inscrites à la CITES), Et les élevages à but non
lucratif qui les détiennent sont juridiquement des établissements d'élevage (régime de la colonne
(c) de l?annexe 2 de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018). Ils sont donc soumis à l?obtention
d?un certificat de capacité et à une autorisation d?ouverture. Ils rejoignent ainsi le cadre
réglementaire de la détention de la faune sauvage captive des élevages à but lucratif, ces derniers
étant - quelle que soit l?espèce élevée - soumis à ces mêmes obligations. Il serait intéressant de
connaitre les éleveurs amateurs qui bénéficient de ces autorisations délivrées par les préfets, mais
l?absence d?un fichier des demandes et des délivrances de certificat de capacité et d?autorisation
d?ouverture nuit notablement à la connaissance des établissements d?élevage privés.
Selon les représentants des associations d?éleveurs amateurs, peu d?éleveurs amateurs
parviennent à obtenir ces autorisations, notamment du fait de difficultés dans l?instruction
administrative qui durent parfois plusieurs années et des variations d?appréciations entre
départements. L?obtention de ces autorisations semble compliquée, ce que tend à confirmer l?OFB,
qui pour sa part ne relève plus ces manquements administratifs, préférant se concentrer sur des
infractions majeures.
La communauté de la conservation ex-situ reconnait le rôle des éleveurs privés tandis que les
associations de protection animale et de protection de l?environnement le contestent
L?Association Européenne des Parcs Zoologiques et Aquariums (EAZA) souligne la participation
essentielle de certains éleveurs spécialisés d?oiseaux, de reptiles et d?amphibiens aux EEP, mais
cette participation n?est ni formalisée ni encadrée techniquement, et les résultats ne font pas l?objet
d?une revue. L?association est favorable à un statut juridique spécifique pour les éleveurs amateurs
engagés en conservation, incluant l?engagement dans un EEP, l?adhésion à des associations dont
la mission de conservation est inscrite dans les statuts, l?enregistrement des spécimens dans le
logiciel de collecte et de gestion des informations sur les animaux sauvages vivant en parc
zoologiques (logiciel ZIMS) pour garantir la traçabilité et la gestion des studbooks.
Pour l?Association française des parcs zoologiques, l?élevage amateur participe à l?éducation à la
biodiversité et ferait naître des vocations de biologistes et spécialistes de la faune sauvage.
Certains éleveurs ont acquis un haut niveau de pratique et d?expertise. Par ailleurs, les éleveurs,
quel que soit leur niveau, animent une dynamique associative sur l?ensemble du territoire national
et des relations avec d?autres associations dans d?autres pays en Europe. Sans aller jusqu?à un
statut juridique, l?Association française des Parcs Zoologiques propose que les éleveurs amateurs
soient encadrés par des associations reconnues pour leur contribution à la conservation et soumis
à des contrôles pour garantir leur action effective dans ce domaine.
Le MNHN souligne également l?importance de l?implication de certains éleveurs amateurs dans la
reproduction et la conservation, plus particulièrement pour les reptiles, les amphibiens, les
poissons et les invertébrés. Les échanges avec des centres internationaux sont jugés cruciaux,
mais le Muséum plaide pour des critères éthiques qui permettraient d?évaluer les éleveurs selon
les lignes directrices de l?EAZA et une transparence sur l?origine des animaux. Plusieurs experts
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consultés ont transmis des publications françaises et européennes spécialisées et des articles de
recherche scientifique ou de revues techniques pour illustrer la contribution d?éleveurs privés,
principalement dans les domaines de la zootechnie, de la médecine vétérinaire et du bien-être
animal. Les espèces concernées sont des oiseaux, des poissons et des reptiles.
Mais l?absence de cadre technico-scientifique et de recensement des élevages contribuant
effectivement à la conservation ex-situ participe au défaut de consensus entre les parties prenantes.
La plupart des associations de protection animale et de la nature considèrent que l?élevage
amateur légal accroît les filières parallèles de trafic. A l?instar du président de la LPO, elles alertent
sur un risque d?opportunisme dans l?utilisation d?un éventuel statut spécifique "élevage de
conservation" sans engagement dans des programmes officiels, et sur un risque de détournement
commercial, notamment pour des espèces qui se monnaient bien comme le chardonneret élégant
et les rapaces. Les représentants de ces associations objectent qu?il n?existe aucune donnée sur
l?impact de la conservation ex situ sur les populations émanant de ces élevages, et que la
conservation ex-situ devrait être assurée exclusivement par des parcs zoologiques, dont l?impact
en matière de conservation est d?ailleurs lui-même interrogé par les ONG aux niveaux européen et
français86. Ils souhaiteraient que la conservation ex-situ soit avant tout réservée aux élevages
conservatoires spécialisés, professionnels, capables d?interagir avec des enjeux multiples
(biodiversité, sanitaire) et disposant de locaux adaptés. Ils pensent en conséquence qu?il y a lieu
de bien différencier les élevages spécialisés du monde des amateurs.
Au sein des équipes des associations de protection de l?environnement, les visions sont plus
nuancées. Beaucoup de bénévoles et de permanents qui travaillent dans ces associations, d?une
part, adhérent à des associations d?éleveurs amateurs, et, d?autre part, reconnaissent que des
éleveurs privés experts, rigoureux existent qu?il faudrait reconnaître, voire recenser, afin de mieux
travailler avec cette ressource et d?anticiper sur les risques d?extinction des espèces. Ces élevages
amateurs qui font de la conservation, voire de la réintroduction, peuvent, selon eux, porter un signal
positif, un message d?espoir.
3.2.3.2 Les éleveurs sont organisés au sein de nombreuses associations dont
certaines se sont orientées vers la conservation
Le monde associatif français dédié à l'élevage amateur d'animaux d'espèces non domestiques est
un univers restreint mais riche, diversifié et dynamique, englobant de nombreux passionnés et
structures qui se consacrent à diverses catégories d'animaux et espèces, principalement les
oiseaux, les poissons, les reptiles. Le nombre de clubs et d'associations traitant des oiseaux, des
poissons, des reptiles, des tortues et des insectes en France n'est pas documenté. A fortiori le
nombre d?éleveurs adhérents n?est pas connu. Toutefois, des plateformes comme Reptimania87
par exemple recensent plus d?une centaine de clubs et associations spécialisés, offrant ainsi une
vue d'ensemble de structures existantes.
Parmi les associations nationales qui soutiennent l?élevage amateur, la Fédération Française
d'Ornithologie créée en 1955, est la doyenne des entités nationales regroupant des associations
d'éleveurs d'oiseaux. Elle a historiquement une part active au sein de la coalition des amateurs
d'oiseaux. Avec le Club des éleveurs d?Oiseaux exotiques (CDE), Aviornis France et WPA France
(World pheasant association France), elle défend l?élevage pour la conservation, le certificat de
capacité, et la reconnaissance de la domestication pour les oiseaux qui se reproduisent en captivité
depuis plusieurs décennies et ne sont plus importés.
86 https://www.fondation-droit-animal.org/106-zoo-et-conservation-des-especes-efficace-ou-operation-marketing/
Et interview de François Moutou, par ailleurs auditionné par la mission, dans La Croix en 2019 : https://www.la-
croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-
1201014412
87 http://www.reptimania.com/fr/
PUBLIÉ
https://www.fondation-droit-animal.org/106-zoo-et-conservation-des-especes-efficace-ou-operation-marketing/
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
http://www.reptimania.com/fr/
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Ces associations diffusent des informations aux adhérents et non adhérents sur la réglementation
et mettent à disposition les outils permettant de la respecter (bague d?identification des spécimens
par exemple). Elles encouragent en outre la création de centres de conservation ex situ pour les
espèces menacées répondant à un cahier des charges définis par l?association, avec
éventuellement l?appui d?un expert, mais dans un cadre scientifique peu formalisé. Leur activité est
essentiellement tournée la coordination et le soutien de programmes spécifiques, le sexage ADN
et les suivis génétiques, l?appui à des études, la formation des éleveurs.
Pour les tortues, la fédération francophone pour l?élevage et la protection des tortues (FFEPT)
regroupe des associations francophones (France et Suisse notamment) dédiées à l?élevage et à
la protection des tortues, tant en captivité que dans la nature, autour d?une charte éthique commune.
Elle développe des actions pédagogiques, informatives et de lutte contre la maltraitance, tout en
accompagnant les éleveurs dans leurs démarches administratives.
À l?initiative de plusieurs de ces associations, et dans la suite de la loi sur la maltraitance animale
du 30 novembre 2021, par crainte de l?impact de la loi sur les activités liées de l?élevage privé,
l'Union naturaliste pour les intérêts de la conservation animale et de la biodiversité (UNICAB) a été
récemment fondée - le 15 mai 2023. Elle vise à rassembler les éleveurs professionnels et non
professionnels, parcs zoologiques et associations (ornithologues, terrariophiles, aquariophiles et
mammalogistes), et à être leur porte-parole auprès des pouvoirs publics. Après un peu plus d?une
année d?existence, elle indiquait regrouper près de 25 000 adhérents, principalement détenteurs
d?oiseaux, et se montre particulièrement active pour promouvoir les activités de conservation des
éleveurs particuliers et professionnels.
L?association UNICAB propose un système progressif pour la reconnaissance officielle des
élevages dits « experts » en s?appuyant sur le dispositif actuel. Elle soutient l?attribution du statut
d?établissement d?élevage de conservation, à condition que celui-ci soit adhérent à une association
ayant une mission de conservation dans ses statuts, intégrant des programmes officiels (EEP, PNA,
stratégies) de conservation in- et ex-situ, et respectant des devoirs et un engagement responsable.
Cette approche rejoint largement celle de l?AEZA, qui partage des objectifs similaires en matière
de conservation et de régulation des élevages.
3.2.3.3 La participation des éleveurs privés à la connaissance et à la conservation ex-
situ pourrait être mieux valorisée
Des exemples illustrent l?activité concrète et essentielle pour certaines espèces
Pour les taxons les plus populaires d'animaux de compagnie terrestres exotiques - oiseaux, reptiles
et amphibiens- les propriétaires privés sont susceptibles de concourir de façon essentielle à la
conservation ex-situ de certaines espèces et à leur réintroduction grâce à une synergie avec les
parcs zoologiques, comme en témoignent l?EAZA, l?AFdPZ et le MNHN. Ils interviennent également
par des programmes et des studbooks spécifiques portés directement par leurs associations et
mobilisant leur expertise, sans aide financière publique, et de parfois de manière anticipée.
Ces activités sont principalement suivies et rapportées dans les revues éditées régulièrement par
ces associations pour leurs adhérents (exemples : Bulletin de la World Pheasant Association
France ; Aviornis international?) ou à tirage plus large (exemple : la revue des oiseaux
exotiques?). Dans ces revues, plusieurs espèces sont des étendards du potentiel de l?élevage
privé pour la conservation ex-situ comme : l?Ara à gorge bleu (Ara glaucogularis) dont le stud-book
est officiellement lancé par le conservatoire des oiseaux exotiques (CDE) avec le recensement
d?une population fondatrice et la chouette de l?Oural, un programme de renforcement en Bavière
pour lequel l?Association des voleries mobiles était le plus important donateur en 2023. Dans le
cadre du PNA râle des genêts, les rares éleveurs privés qui savent reproduire cet oiseau en
captivité constituent une ressource potentielle pour le coordonnateur du PNA, sous réserve
d?adopter un cadre technique rigoureux.
PUBLIÉ
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Le conservatoire Aviornis des souches aviaires ex-situ (CASAES)
L?association Aviornis a créé il y a 12 ans les CASAES 88 qui structurent un travail de
conservation d?une quarantaine d?espèces d?ansériformes (oies et bernaches, tadornes,
dendrocygnes, sarcelles?), in- et ex-situ, autour d?un conservatoire situé sur la commune de
Jolimetz (59), établissement accolé à l?élevage professionnel tenu par le même responsable,
tous deux visités par la mission.
Le programme de renforcement des populations de fuligules nyroca (Aythya nyroca), espèce
protégée inscrite sur la liste rouge des espèces menacées par l?UICN, dans une réserve naturelle
en Pologne a ainsi donné lieu en 2024 au relâcher de 38 oiseaux nés dans quatre élevages
privés et deux parcs zoologiques membres d?Aviornis France (la réserve de Sigean dans l?Aude
et le Parc de Sainte-Croix en Moselle).
La fédération française d?aquariophilie est également très impliquée dans plusieurs programmes
internationaux de conservation in- et ex-situ. Elle s?est investie dans l?élevage ex situ d?espèces en
danger en finançant certains élevages amateurs. Et de nombreuses espèces, menacées dans leur
milieu naturel, sont en effet relativement courantes en aquarium89.
En matière de recherche, des coopérations sont en place, qui ouvrent vers des options de
conservation ex-situ plus inclusives. Le MNHN a transmis à la mission une documentation
scientifique et technique concernant les amphibiens dont les auteurs sont, pour certains articles,
des éleveurs privés en même temps que des référents experts de renom international, ayant
participé à la rédaction des guides des meilleures pratiques de l?EAZA. Ces articles témoignent de
coopérations étroites entre la recherche spécialisée et les éleveurs privés.
S?agissant des amphibiens dont 30% des espèces sont menacées dans le monde, les auteurs
d?une enquête internationale auprès des détenteurs privés sur la participation à l?élaboration des
politiques de conservation90 notent que les plans nationaux d?actions sont insuffisants pour éviter
l?extinction. Ils concluent qu?un réseau mondial d?éleveurs privés, géré par leurs
sociétés/associations, pourrait sauver de manière peu coûteuse plusieurs centaines d?espèces
d?amphibiens de l?extinction et réduire les pressions de prélèvement sur les populations naturelles.
À noter que l?Allemagne semble aller plus loin dans cette voie. Une association a eu l?initiative de
gestion citoyenne « wild at home »91. Sous la condition de suivre une formation et de satisfaire à
un examen donnant lieu à la délivrance d?un certificat de compétence, les citoyens intègrent un
réseau d?élevage de conservation d?espèces en danger de disparition (amphibiens, chéloniens et
poissons). L?intention première de l?association était d?établir des programmes d?élevage de
conservation coordonnés professionnellement pour les espèces d?amphibiens menacées en
coopération avec des institutions et des particuliers. Mais devant le constat que la conservation
des espèces par l?élevage ex situ nécessite un soutien social, le projet a été élargi afin de faire
prendre conscience à la fois de la nature dramatique de l?extinction des espèces et de la nécessité
88 Conservatoire Aviornis des souches d'anatidés Ex-Situ : https://www.aviornis.fr/charte-casaes-737
89 Exemple des projets Allotoca - Mesa Central au Mexique : https://www.francevivipares.fr/revue/article-151.html
Avec le recueil des espèces maintenues par les membres de l?AFV (la liste de maintenance), le suivi de ces espèces
(les certificats de suivi des souches) et l?analyse de risques et de criticité (reprise dernièrement dans un magazine
allemand) les adhérents de l?AFV sont invités à se focaliser sur la maintenance en milieu protégé des espèces les
plus menacées.
90 Browne et al (2018 J.Zool.Res. 2(1)29-46) [amphibian keeper conservation breeding programs]
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-
46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
91 https://citizen-conservation.org/en/projects/wild-at-home/
PUBLIÉ
https://www.aviornis.fr/charte-casaes-737
https://www.francevivipares.fr/revue/article-151.html
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
https://citizen-conservation.org/en/projects/wild-at-home/
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de prendre des contre-mesures aux trafic illégaux. L?Allemagne est en effet une des principales
plaques tournantes du commerce de faune sauvage en Europe92.
Vers l?inclusion d?éleveurs amateurs aux stratégies de conservation des espèces menacées par
l?effondrement de la biodiversité
Au regard du spectre annoncé de la sixième extinction de masse, parvenir à l?intégration et à
l?alignement des forces, des connaissances de l?expérience, des données, des ressources et des
efforts d?un ensemble diversifié et inclusif de parties prenantes est essentiel. Comme le souligne
l?UICN 93 , face à l?augmentation du taux de disparition des espèces, la commission de la
sauvegarde des espèces exhorte « tous les partenaires de conservation à utiliser tous les outils,
capacités et expertises disponibles en travaillant ensemble pour sauver les espèces ».
Dans cette voie, il parait nécessaire de soutenir et de guider les efforts des associations d?éleveurs
non professionnels afin que les plus experts qui en ont la volonté contribuent efficacement aux
stratégies de conservation ex-situ en vue du renforcement et de la réintroduction des populations,
en appliquant les lignes directrices établies par l?UICN pour la conservation ex-situ, déclinées dans
les programmes de conservation.
Recommandation 7. (MTEBFMP) En lien avec le Comité français de l?UICN, le point contact
national de la CITES, l?unité de recherche PatriNat et le MNHN, rapprocher les principaux
acteurs de la conservation ex-situ en France (dont les représentants des éleveurs privés,
l?Association européenne des zoos et aquariums, l?Association française des parcs
zoologiques et l?Union des conservateurs d?aquariums) pour instaurer des partenariats
dans des stratégies inclusives de conservation.
92 Selon les enquêtes sur le commerce en ligne d?animaux d?espèces non domestiques, l?Allemagne en serait la
principale plaque tournante, ce qui peut être lié à la présence dans le pays du plus grand marché d?animaux
sauvages en Europe (la ville de Hamm accueille plusieurs fois par an une foire aux reptiles très réputée appelée
Terraristika).
93 Énoncé de position sur le rôle des jardins botaniques, des aquariums et des zoos dans la conservation des
espèces - UICN 2023 : https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-
gardens-aquariums-and-zoos
PUBLIÉ
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
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Conclusion
La liste positive introduit un changement sans précédent dans la détention d?animaux non-
domestiques pour la compagnie ou l?agrément. Elle va nécessairement réduire le nombre
d?espèces autorisées aux particuliers. La mise en place de son dispositif d?élaboration ouvre un
chantier tout à fait significatif pour les services du ministère en charge de la biodiversité et nécessite
la mobilisation de groupes experts pour aboutir à la sélection des espèces. Cette connaissance, à
la disposition du public, est de nature à rapprocher l?homme de l?animal, dans l?esprit de la loi de
2021.
Ce chantier revêt également une dimension européenne. Il pourra s?appuyer sur les travaux
conduits en Belgique et aux Pays-Bas, et prendre en compte les études européennes, dont
plusieurs lancées à l?initiative de la Commission sont en cours au moment de l?écriture de ce rapport.
La France peut jouer un rôle moteur au sein de l?UE sur cette démarche, qui ouvre la voie à des
partenariats scientifiques entre États membres.
Enfin, un des défis de cette évolution sociétale sera de ne pas décourager les amateurs
compétents qui ont développé une expertise et concourent à la connaissance et à la conservation
de la biodiversité dans une proximité avec les professionnels. Dans le contexte du déclin de la
biodiversité et de risques pandémiques et épizootiques latents, la liste positive peut être vue
comme une opportunité d?apaiser les tensions entre protection de la nature, bien-être animal et
pratiques culturelles, et de réconcilier les attentes diverses des parties prenantes dans le cadre
d?une approche « Une seule santé ».
Céline COUDERC-OBERT
Catherine LHOTE
Philippe STEINMETZ
Inspectrice Inspectrice générale Inspecteur général
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Annexes
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Annexe 1. Lettre de mission
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Annexe 2. La loi 2021-1539 du 30 novembre 2021
modifie les règles générales de détention
d?animaux des espèces non domestiques en
France
Dans la situation existante, l?ensemble des espèces animales non domestiques peut être détenu
dans le cadre d?un élevage non professionnel, à des fins de compagnie ou d?agrément, dans le
cadre de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018. Cet arrêté liste l?ensemble des espèces selon
que leur détention est libre ou soumise à des formalités (cf. infra).
La Loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 restreint cette possibilité à une liste limitée d?espèces
en introduisant dans le code de l?environnement un article L. 413-1 A ainsi rédigé :
« Article L. 413-1 A I. Parmi les animaux d'espèces non domestiques, seuls les animaux relevant
d'espèces dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l'environnement peuvent être
détenus comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément.
II. La liste mentionnée au I est établie et révisée tous les trois ans, après enquête approfondie
conduite par le ministre chargé de l'environnement. Cette enquête se fonde sur des données
scientifiques disponibles récentes présentant des garanties de fiabilité.
III. Toute personne physique ou morale peut demander la mise à l'étude de l'inscription d'une
espèce d'animal non domestique à la liste mentionnée au I ou le retrait d'une espèce d'animal non
domestique de cette même liste.
La demande fait l'objet d'une réponse motivée du ministre chargé de l'environnement au plus tard
six mois avant la révision de la liste en application du II. La réponse peut faire l'objet d'un recours
devant le juge administratif.
Toute personne ayant présenté une demande en application du premier alinéa du présent III peut
solliciter une dérogation au I, accordée par le représentant de l'État dans le département.
IV. Par dérogation au I, la détention d'un animal d'une espèce ne figurant pas sur la liste
mentionnée au même I est autorisée si son propriétaire démontre qu'il a acquis l'animal avant la
promulgation de la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance
animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes.
V. Un décret précise les modalités d'application du présent article, ainsi que la notion d'élevage
d'agrément au sens du I. »
Les espèces animales non domestiques sont définies par exclusion de la liste des espèces
domestiques
La liste des espèces, races ou variétés d?animaux domestiques est définie réglementairement par
l?arrêté ministériel du 11 août 2006 (JORF du 07/10/2006). Les espèces animales qui ne figurent
pas dans cette liste sont par exclusion des animaux non domestiques. Ainsi, par exemple, les
chiens, les chats, les chevaux sont des animaux domestiques mais aussi les dromadaires, le paon
blanc, la carpe Koï, le ver à soie, etc.
Une espèce domestique est également couramment définie comme une espèce dont tous les
représentants appartiennent à des populations animales sélectionnées ou sont issus de parents
appartenant à des populations animales sélectionnées.
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L?animal de compagnie est défini par le code rural et le droit européen
L?animal de compagnie est défini juridiquement à l?article L. 246-6 du code rural et de la pêche
maritime : « tout animal détenu ou destiné à être détenu pour son agrément ». La règlementation
européenne dresse par ailleurs une liste précise des animaux de compagnie au sens du droit de
l?Union européenne, à l?annexe I du règlement -UE) 2016/429 du 9 mars 201694 relatif aux maladies
animales transmissibles et modifiant et abrogeant certains actes dans le domaine de la santé
animale.
La détention des espèces non domestiques comme animaux de compagnie ou dans le cadre
d'élevages d'agrément est encadrée en France par l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018
Issu du code de l?environnement (livre IV « faune et flore », Titre 1er « protection de la faune et de
la flore »), l?arrêté interministériel en date du 8 octobre 2018 fixe les règles générales de détention
d?animaux d?espèces non domestiques (JORF du 13 octobre 2018).
Cet arrêté abroge et remplace les dispositions de deux arrêtés en date du 10 août 2004 fixant, pour
l?un, les conditions d?autorisation de détention d?animaux de certaines espèces non domestiques
dans les établissement d?élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public
d?animaux d?espèces non domestiques, et pour l?autre, les règles générales de fonctionnement des
installations d?élevages d?agrément d?animaux d?espèces non domestiques, à l?exception des
dispositions relatives à la chasse au vol (l?art de capturer une proie à l?aide d?un rapace).
L?arrêté du 8 octobre 2018 vise plusieurs objectifs :
? prévenir les risques pour l?environnement : assurer que la détention et l?utilisation des
animaux d?espèces non domestiques ne portent pas atteinte à la biodiversité et aux
équilibres biologiques des espèces (statut UICN ; situation/trafic d?animaux prélevés dans
la nature ; caractère d?espèce invasive) ;
? prévenir les risques pour la sécurité et la santé des personnes : assurer que la détention
et l?utilisation sont compatibles avec la sécurité et la santé des personnes (cf. liste des
espèces dangereuses annexée à l?arrêté ministériel du 21 novembre 1997, JORF du 5
février 1998) ;
? contribuer à la protection animale, en complément des dispositions propres au code rural ;
? promouvoir la qualité de l?élevage et la technicité des éleveurs dans la mesure où celles-ci
peuvent participer à la préservation de la biodiversité, sa connaissance et sa mise en valeur.
Trois régimes administratifs différents réglementent la détention selon certains critères
Les espèces du règne animal ont été classées dans trois régimes de détention en tenant compte
des travaux qui précédaient les dispositions fixées en 2004 (annexe 2 de l?arrêté) :
? régime de la détention libre sans formalités,
? régime de la déclaration,
? l?obtention d?un certificat de capacité délivré sur consultation d?une commission spécialisée
94 https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2016/429/oj?locale=fr Liste des animaux de compagnie figurant en annexe du
règlement 2016/429 : Chiens (Canis lupus familiaris) Chats (Felis silvestris catus) Furets (Mustela putorius furo) -
Invertébrés (à l'exception des abeilles, des mollusques du phylum des Molluscae et des crustacés du subphylum
des Crustacea) Animaux aquatiques ornementaux Amphibiens Reptiles Oiseaux: spécimens d'espèces aviaires
autres que les poules, les dindes, les pintades, les canards, les oies, les cailles, les pigeons, les faisans, les perdrix
et les ratites (Ratitae) Mammifères: les rongeurs et les lapins autres que ceux qui sont destinés à la production
alimentaire.
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https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2016/429/oj?locale=fr
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et un certificat d?ouverture.
Moyennant quelques ajustement et changements (voir infra), le classement de 2018 ne remet pas
en cause fondamentalement celui de 2004, même si un durcissement de régime est intervenu pour
certaines espèces. Mais dans ce classement, le risque pour la santé animale n?est pas un critère
pas plus que l?état des connaissances sur l?espèce.
Il repose en effet sur les critères suivants :
? espèces protégées de la faune française au titre de l'article L. 411-1 du CE, dans l'intérêt
de la préservation du patrimoine biologique* : aucune espèce en annexe A95 du règlement
(CE) n°338/97 (convention de Washington) et aucune espèce protégée, en application de
l?article L. 411-1 du code de l?environnement n?est autorisée à la détention en dehors de
l?obtention d?un certificat de capacité ;
? espèces inscrites en annexe A du règlement CE n°338/97 (règlement CITES) du fait des
menaces qui pèsent sur ces espèces avec leur commerce international* ;
? espèces classées réglementairement comme dangereuses pour la sécurité et la santé des
personnes, au titre de l'arrêté du 21novembre 1997 modifié ;
? espèces à risques écologiques en cas d'évasion (espèces exotiques envahissantes).
Le bien-être animal et la compatibilité des conditions de la captivité avec les besoins de l?animal
ne sont pas des critères. Mais des espèces dont l'entretien en captivité est difficile et qu'il ne faut
donc pas laisser à des éleveurs débutants ont quand même été prises en compte. Un durcissement
de régime a ainsi été opéré entre 2004 et 2018 pour quelques espèces, par exemple pour l?iguane
vert (Iguana iguana), désormais inscrit en régime de la déclaration (acheté à une taille de 30 cm,
les males peuvent mesurer deux mètres du museau à la queue).
Des critères de seuils d?effectifs (sauf pour les poissons et pour les invertébrés) ont été ajoutés
mais qui ne comptabilisaient initialement que les animaux adultes. Cette restriction a été annulée
par un arrêté du Conseil d?État en date du 17 février 2023 96. Désormais, tout spécimen d?animal
d?espèces non domestique est pris en compte, dès sa naissance, dans le comptage des animaux
présents dans un élevage pour déterminer sa qualification.
En outre, l'arrêté de 2018 a mis en place une traçabilité totale au moyen de l'identification
systématique et de l?enregistrement dans le fichier national i-fap de toutes les espèces protégées
au titre de l?article L. 411-1 du code de l?environnement et inscrites aux annexes de la CITES.
95 Annexe A du Règlement (CE) : elle regroupe les espèces inscrites à l?Annexe I CITES, et certaines espèces des
Annexes II et III auxquelles l?UE souhaite conférer un statut de protection plus élevé. Elle inclut également des
espèces non protégées par la CITES et certaines espèces autochtones protégées par les Directives Oiseaux et
Habitats.
96 L?arrêt du 17 février 2023 du Conseil d?État, portant annulation de la disposition de l?arrêté du 8 octobre 2018
excluant les spécimens juvéniles nés dans un élevage d?agrément, du quota maximum de spécimens qualifiant
ledit élevage au regard de la règlementation.
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Répartition des espèces dans chacun des trois régimes de détention (colonnes a, b et c de
l?annexe 2 de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018)
Colonne (a) : régime de détention libre, aucune formalité tenant à la compétence du détenteur
ou aux conditions matérielles de détention n?est nécessaire. La liste comporte :
? des espèces et genres listés explicitement ;
? des ensembles d?espèces non listées exhaustivement, pour lesquelles seules les
exceptions figurent dans l?annexe.
Exemples :
Mammifères : rodentia (rongeurs) sauf exception (un à 40 spécimens), Lagomorphes sauf
exception (un à 40 spécimens), carnivores sauf exception mentionnées pour partie explicitement
(un à six spécimens), artiodactyles97 sauf de larges exceptions (un à six spécimens).
Oiseaux : tinamou élégant et tinamou isabelle, bernache à cou roux et bernache néné (1 à 100
spécimens), sarcelle d?été et sarcelle de Laysan (1 à 100 spécimens), érismature à tête blanche
(un à 100 spécimens), anatidés figurant à l?article 4 de l?arrêté du 25 mars 2015 fixant la liste
des oiseaux représentés dans le département de la Guyane protégés sur l'ensemble du territoire
et les modalités de leur protection.
Reptiles : 17 000 espèces soit 69% des reptiles peuvent actuellement être détenus sans
formalités. Exemples : caméléon-panthère et caméléon casqué (un à 25 spécimens), Sauriens
sauf exception et si la taille adulte moyenne est inférieure ou égale à 1 mètre (un à dix
spécimens) ou supérieure à 1 mètre (un à dix spécimens), serpent Boa constricteur (un à trois
spécimens).
Amphibiens : 93% des espèces d?amphibiens. Exemple ; rainette cendrée (un à 40 spécimens).
De nombreuses espèces de la colonne (a) viennent potentiellement de prélèvements dans la
nature.
Invertébrés : Les araignées, hors exceptions listées dans l?arrêté (un spécimen et plus).
Colonne (b) : régime de déclaration- les procédure de déclaration sont indépendantes des
procédures de délivrance des certificats CITES, et il n?est pas prévu de vérification systématique
du caractère licite de l?origine des animaux.
? espèces envahissantes de niveau 1 (interdiction d?introduction dans le milieu naturel)
Colonne (c) : espèces dont la détention nécessite l?obtention d?un certificat de capacité délivré
par une commission spécialisée et un certificat d?ouverture.
? espèces en annexe A du règlement (CE) n°338/97 (convention de Washington) et
espèce protégée, en application de l?article L. 411-1 du code de l?environnement
? espèces dangereuses selon l?AM du 21/11/1997
? espèces détenues à des fins lucratives (statut d?élevage professionnel), ou dans des
centres de soins de la faune sauvage ou dans des parcs zoologiques
97 Les artiodactyles sont les mammifères à nombre pair de doigts, qui marchent sur leurs sabots (porcs,
ruminants ?)
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Les établissements de détention au sens de l'article L. 413-3 du CE sont soumis à autorisation
d?ouverture et à obtention d?un certificat de capacité
Les activités lucratives liées aux animaux d?espèces non domestiques, quelle que soit l?espèce,
sont soumises dans tous les cas au régime d?établissement 98, c?est-à-dire avec l?exigence de la
double autorisation préalable de certificat de capacité et d?autorisation d?ouverture, que ce soit pour
l?élevage professionnel, la vente, la location, la présentation au public fixe et mobile, et ce, quel
que soit le régime de détention des espèces concernées qui figure dans l?arrêté de 2018.
Le certificat de capacité est une exception française, qui n?existe dans aucune autre État membre.
Il vise à garantir que les individus ou les établissements qui détiennent des animaux sauvages ou
domestiques, ou qui les exploitent dans le cadre d'activités lucratives possèdent les connaissances
et compétences suffisantes. Le certificat de capacité est délivré par le préfet, généralement pour
une durée indéterminée.
Pour obtenir ce certificat, il faut remplir plusieurs conditions :
? justifier de connaissances acquises au cours de formations spécifiques,
? posséder une expérience professionnelle dans le domaine de la gestion des animaux ou
des espaces naturels,
? exercer la responsabilité de la gestion des animaux et des orientations en la matière.
Les conditions de diplômes et/ou d?expérience exigibles sont fixées par l?arrêté ministériel modifié
du 12 décembre 2000 99 . Les compétences du candidat sont évaluées par une commission
consultative composée de membres experts100. En cas de non-respect des règles de détention ou
de maltraitance animale, ce certificat peut être retiré.
L'autorisation d'ouverture des établissements détenant des animaux est délivré par le préfet du
département. Elle garantit la conformité des installations avec les exigences de bien-être animal,
de sécurité et de santé publique.
98 Article L. 413-3 du code de l?environnement : « Sans préjudice des dispositions en vigueur relatives aux
installations classées pour la protection de l'environnement, l'ouverture des établissements d'élevage d'animaux
d'espèces non domestiques, de vente, de location, de transit, ainsi que l'ouverture des établissements destinés à
la présentation au public de spécimens vivants de la faune locale ou étrangère, doivent faire l'objet d'une
autorisation délivrée dans les conditions et selon les modalités fixées par un décret en Conseil d'État. »
99 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000021122566
100 Commission nationale consultative de la faune sauvage captive pour la détention et la présentation au public ;
commission départementale de la Nature, des Paysages et des Sites pour la détention sans présentation au public.
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https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000021122566
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Annexe 3. Cas de la Banque des sérums
antivenimeux
S?ils restent rares en métropole les accidents d?envenimation par les morsures de serpents
exotiques en France doivent nécessairement être pris en charge au plan médical de manière
adaptée pour éviter des complications graves voire mortelles. Dans l?organisation actuelle de la
prise en charge de ces accidents, la contribution des éleveurs de serpents eux-mêmes est
essentielle, grâce à la banque des sérums antivenimeux.
La Banque des Sérums Antivenimeux (BSA), association loi 1901 reconnue par l'Agence nationale
de sécurité du médicament et des produits de santé et le ministère en charge de l?écologie, réunit
50 éleveurs adhérents (deux tiers d?amateurs, un tiers de professionnels) et dix représentants du
monde médical (médecins, pharmaciens et un vétérinaire). La BSA finance un stock de sérums
antivenimeux grâce, pour les deux tiers, aux contributions des détenteurs. Les éleveurs adhérents
à la BSA représenteraient la moitié des détenteurs de serpents venimeux en France. La BSA joue
un rôle clé en permettant de constituer un stock de sérums antivenimeux correspondant aux
espèces recensées en France. Ce stock est entreposé dans quatre pharmacies hospitalières
réparties à Paris et en province. L'objectif principal de la BSA est la sécurisation de ce dispositif de
prise en charge des envenimations par serpents exotiques survenant dans les centres ou
laboratoires de recherche publics ou privés, les parcs zoologiques et chez les éleveurs privés
capacitaires.
Du fait de leur dangerosité, la détention en France de serpents venimeux est soumise, dès le
premier spécimen, à l?obtention d?un certificat de capacité et à une autorisation d?ouverture délivrée
par le préfet. Chacun des adhérents à la BSA dispose de ces autorisations.
Les responsables de la BSA soulignent qu?une interdiction stricte de la détention de serpents
venimeux par des particuliers, remettant en cause le régime actuellement permis par l?arrêté du 8
octobre 2018, renverrait les particuliers dans l?illégalité et aurait des conséquences économiques
pour l?association qui ne pourrait plus assumer son rôle. Selon la BSA, la méconnaissance de
détenteurs basculant dans la clandestinité compliquerait le contrôle de leurs compétences et de
leurs installations, ainsi que le recensement des espèces venimeuses détenues en France et donc
le traitement des envenimations par des serpents exotiques survenant sur le territoire national.
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Annexe 4. Analyse de la Direction des affaires
juridique du ministère de la transition écologique
sur la réglementation issue de l?article L. 413-1 A
du code de l?environnement
Secrétariat général
Paris, le 15 novembre 2024
Direction des affaires juridiques
Sous-direction des affaires juridiques de
l?environnement, de l?urbanisme et de l?habitat
Bureau des affaires juridiques de l?eau et de la
nature
DAJ/AJEUH
à
Vos réf. : Partaj n° 5538
Affaire suivie par : Aline VERGER
aline.verger@developpement.gouv.fr
Tél. : 01 40 81 70 01
IGEDD/MRR
IGEDD/MIGT
1 Objet : Partaj n° 5538 ? Question relative à la future « liste positive » d?espèces de faune sauvage
autorisées à la détention en tant qu?animaux de compagnie et à la jurisprudence européenne
concernant la libre circulation des marchandises
Par une saisine Partaj n° 5538, vous interrogez le bureau AJEUH3 de la DAJ sur la question de savoir
si le futur décret d?application de l?article 14 de la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter
contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes, codifié à l?article L.
413-1 A du code de l?environnement serait susceptible d?être regardé, « 101compte-tenu de ses effets
potentiellement restrictifs sur les échanges intracommunautaires », comme une mesure d?effet
équivalent à une restriction quantitative (MEERQ) à la libre circulation des marchandises telle que
101 Article L. 413-1 A du code de l?environnement : « I.- Parmi les animaux d'espèces non domestiques, seuls les
animaux relevant d'espèces dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l'environnement peuvent être
détenus comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément (?) V.- Un décret précise les
modalités d'application du présent article, ainsi que la notion d'élevage d'agrément au sens du I ».
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mailto:aline.verger@developpement.gouv.fr
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définie aux articles 34 et 35 du Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne (TFUE).102103
Vous souhaitez, plus globalement, connaître la teneur de la jurisprudence européenne s?agissant de
l?adoption, par les États membres, d?une liste positive d?espèces d?animaux non domestiques dont la
détention en tant qu?animaux de compagnie ou d?agrément est autorisée sans formalités sur le territoire
national.
Dans un arrêt du 19 juin 2008, Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel
VZW, C-219/07, la CJCE examine une réglementation nationale fixant une liste « positive »
d?espèces d?animaux non domestiques autorisées à la détention, au regard du principe d?interdiction
des mesures d?effet équivalent aux restrictions quantitatives en principe prohibées énoncé
(désormais) aux articles 34 et 35 du TFUE, et précise les conditions pour qu?une telle réglementation
puisse, néanmoins, être considérée comme compatible avec le traité, compte tenu (désormais) des
dispositions de l?article 36 TFUE.
Le décret d?application de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement devra être élaboré en tenant
compte de l?ensemble des conditions ainsi énoncées.
1. Analyse
1. Rappel préalable de la portée des articles 34 à 36 TFUE
1.1. Pour rappel, les articles 34 et 35 TFUE posent le principe de l?interdiction des mesures d?effet
équivalent à une restriction quantitative (MEERQ) à l?importation et à l?exportation de marchandises
entre les État membres.
Doit être regardée comme une telle mesure « toute réglementation commerciale des État membres
susceptible d?entraver directement ou indirectement, actuellement ou potentiellement, le
commerce intracommunautaire » (CJCE, 11 juillet 1974, n° 8/74, Dassonville, point 5 ; voir également
CJCE, 10 février 2009, n° C-110/05104, Commission/Italie, point 33 ; voir également en droit interne :
CE, 26 juillet 2024, n° 488159 ; CE, 15 juillet 2024, n° 489807).
La notion de « règlementation commerciale » ne doit pas être interprétée restrictivement, le juge
européen recherchant, avant tout, à l?effet restrictif de la disposition ou de la pratique en cause
(principalement l?entrave à l?accès au marché). 105
La notion de marchandise est large et recouvre, par exemple, les spécimens d?oiseaux indigènes
européens nés et élevés en captivité qui ont été légalement mis sur le marché dans d?autres États
membres et dont le commerce est réglementé en droit européen, qui relèvent donc de la libre circulation
des marchandises (voir décision citée dans votre saisine : CJCE, 10 septembre 2009, n° C-100/08,
Commission c/ France, points 55 à 79).
1.2 Pour autant, une qualification potentielle de MEERQ ne fait pas obstacle à l?adoption d?une telle
102 Article 34 TFUE (ex-article 28 TCE) : « Les restrictions quantitatives à l'importation ainsi que toutes mesures
d'effet équivalent, sont interdites entre les États membres ».
103 Article 35 TFUE (ex-article 29 TCE) : « Les restrictions quantitatives à l'exportation, ainsi que toutes mesures
d'effet équivalent, sont interdites entre les États membres ».
104
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir
=&occ=first&part=1&cid=3379419
105 Jurisclasseur Envir. et Développement durable, Patrick Thieffry, Fasc. 2110 Marché intérieur européen et
environnement, 27 juillet 2022.
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044467793/2021-12-23
https://www.lexis360intelligence.fr/document/JK_KID-53974_0KRI?doc_type=jurisprudence_courjusticeunioneuro&source_nav=EN_KEJC-220747_0KS0&source=renvoi
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=3379419
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=3379419
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réglementation dès lors qu?elle répond à l?un des motifs de l?article 36 TFUE et qu?elle est nécessaire et
proportionnée aux objectifs poursuivis.
L?article 36 TFUE (ex-article 30 TCE) dispose en effet que : « Les dispositions des articles 34 et 35
ne font pas obstacle aux interdictions ou restrictions d'importation, d'exportation ou de transit,
justifiées par des raisons (?) de sécurité publique, de protection de la santé et de la vie des
personnes et des animaux ou de préservation des végétaux (?). Toutefois, ces interdictions ou
restrictions ne doivent constituer ni un moyen de discrimination arbitraire ni une restriction déguisée
dans le commerce entre les États membres ».
Dans ce cadre, le juge communautaire a notamment précisé que « la protection des animaux » et « la
préservation des végétaux » recouvrent, outre les animaux domestiques et les végétaux cultivés, la
conservation des espèces sauvages (CJCE, 13 juill. 1994, n° C-131/93, Commission. c/ RFA, point 17,
en ce qui concerne des espèces d?écrevisse).
En revanche, pour être autorisée, et conformément au principe de proportionnalité, la mesure concernée
doit être propre à garantir la réalisation de l?objectif poursuivi et ne pas aller au-delà de ce qui est
nécessaire pour qu?il soit atteint (CJUE, 22 juin 2017, n° C-549/15, E.ON Biofor Sverige AB c/ Statens
energimyndighet , point 46 ; CJUE, 4 oct. 2018, n° C-242/17, Legatoria Editoriale Giovanni Olivotto
SpA c/ Gestore dei servizi energetici (GSE) SpA, points 68 à 71).
2. Analyse du dispositif réglementaire envisagé au regard de la jurisprudence européenne
relative à l?application des articles 34 à 36 du TFUE
Le dispositif envisagé pour la mise en oeuvre des dispositions de l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement vise à l?établissement d?une liste « positive » d?espèces non domestiques autorisées
à la détention comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément.
De ce point de vue, il présente des points communs évidents avec l?arrêté royal du 7 décembre 2001106,
pris en application d?une loi belge relative au bien-être des animaux, fixant une liste « positive »
exhaustive des espèces de mammifères dont la détention était autorisée, dont la cour de justice des
communautés européennes (CJCE) dans un arrêt du 19 juin 2008, Nationale Raad van
Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW, C-219/07107, a examiné la conformité aux
exigences des anciens articles 28 et 30 TCE (devenus les articles 34 et 36 TFUE précités), prises avec
celles du règlement (CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces
de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce.
L?arrêt de la CJUE du 10 septembre 2009, « Commission c/Royaume de Belgique », C-100/08108, que
vous mentionnez dans votre saisine, concerne pour sa part un autre arrêté royal belge de 1981,
complété par un arrêté de 2001, dont certaines dispositions « interdisent, respectivement, l?importation
et l?exportation, la détention, l?achat et la vente des oiseaux indigènes européens visés à l?article 1er du
même arrêté », ainsi que la possibilité d?obtenir une dérogation à cette interdiction, « pour les oiseaux
indigènes européens qui ne sont pas indigènes sur le territoire belge », sous réserve de procéder à un
marquage des oiseaux répondant à des caractéristiques particulières, définies par cette même
réglementation (voir les points 84 à 87 de cet arrêt).
La réglementation litigieuse examinée dans cet arrêt ne comporte pas de liste « positive » d?animaux
dont la détention est autorisée. Aussi, bien qu?il lui soit légèrement antérieur, il paraît davantage
106 https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-royal-du-07-decembre-2001_n2002016005.html
107 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
108 https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
PUBLIÉ
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-royal-du-07-decembre-2001_n2002016005.html
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
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pertinent d?examiner la conformité du projet de décret pris pour application de l?article L. 413-1 A du
code de l?environnement avec les articles 34 à 36 TFUE à l?aune de l?arrêt C-219/07 du 19 juin 2008.
2.1. Examen de l?arrêt de la CJUE du 19 juin 2008 (C-219/07).
2.1.1 Dans son arrêt, avant d?examiner si la liste « positive » de mammifères susceptibles d?être détenus
constituait ou non une MEERCQ au regard des articles 34 et 35 TFUE, la cour :
- a d?abord rappelé que le règlement (CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996, qui « ne comporte
pas une interdiction générale d?importation et de commercialisation des espèces autres que celles qui
sont visées à son annexe A », ne s?opposait pas à l?adoption ou au maintien d?une réglementation plus
stricte par les États membres, « notamment en ce qui concerne la détention de spécimens d?espèces
relevant de ce même règlement », pourvu que cette réglementation soit compatible avec le traité (voir
en particulier les points 14, 15 et 18 de l?arrêt) ;
- a considéré que l?arrêté royal (du fait de la liste « positive » qu?il comporte ») avait pour conséquence
d?interdire l?importation, la détention ou la commercialisation de spécimens d?espèces qui ne sont pas
mentionnés à l?annexe A du règlement n° 338/97, et constituait par suite une « règlementation plus
stricte » que ce règlement au sens des dispositions de l?article 193 TFUE 109 , dont il convenait
d?examiner la compatibilité avec l?article 28 CE, devenu l?article 34 TFUE (point 20 de l?arrêt).
2.1.2 La cour a rapidement observé qu?une telle réglementation, dès lors qu?elle trouve à s?appliquer à
des spécimens provenant d?un autre État membre, « est de nature à entraver le commerce
intracommunautaire au sens de l?article 28 CE » [soit de l?actuel article 34 TFUE] (point 21 de l?arrêt).
Quant au fait que la mesure adoptée repose sur une liste « positive » d?animaux pouvant être détenus,
elle a notamment souligné qu?une réglementation nationale qui exige que la commercialisation de
certaines marchandises soit soumise à l?inscription préalable de celles-ci sur une « liste positive » rend
« leur commercialisation plus difficile et plus couteuse » et, par conséquent, entrave les échanges
entre les État membres (voir, en ce sens, notamment, arrêt du 5 février 2004, Commission/France, C-
24/00, Rec. p. I-1277, point 23) » (point 23 de l?arrêt).
2.2 Pour autant, la cour a rappelé que les restrictions ainsi apportées à la libre-circulation des
marchandises pouvaient être justifiées, au regard des dispositions de l?article 30 CE, soit désormais de
l?article 36 TFUE :
- dans la mesure où « la protection du bien-être des animaux constitue un objectif légitime d?intérêt
général », et que la cour a constaté « à plusieurs reprises l?intérêt que la Communauté porte à la
santé et à la protection des animaux (voir arrêt du 17 janvier 2008, Viamex Agrar Handel et ZVK, C-
37/06 et C-58/06, Rec. p. I-69, points 22 et 23 ainsi que jurisprudence citée) »,
- et où ces dispositions du traité « ne font pas obstacle aux interdictions ou restrictions justifiées par
des raisons, notamment, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux,
pourvu que ces interdictions ou restrictions ne constituent ni un moyen de discrimination arbitraire
ni une restriction déguisée dans le commerce entre les États membres et que la Cour a jugé que
la protection de la santé et de la vie des animaux constitue une exigence fondamentale reconnue
par le droit communautaire » (points 27 et 28 de l?arrêt),
- à la condition, cependant, que soit assuré le respect du principe de proportionnalité rappelé à l?article
30 CE (devenu l?article 36 TFUE), qui implique que « la faculté des États membres d?interdire les
importations d?animaux en provenance d?autres États membres dans lesquels ils sont légalement
109 Article 193 TFUE (ex-article 176 TCE) : « Les mesures de protection arrêtées en vertu de l'article 192 ne font
pas obstacle au maintien et à l'établissement, par chaque État membre, de mesures de protection renforcées. Ces
mesures doivent être compatibles avec les traités. Elles sont notifiées à la Commission ».
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:31997R0338
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commercialisés soit limitée à ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de protection
légitimement poursuivis », l?application d?un tel principe, en l?espèce, devant toutefois « prendre en
compte la nature particulière des espèces concernées ainsi [notamment] que [d]es intérêts et
exigences [de protection du bien-être et de la santé des animaux] » (point 30)
2.3 Dans ce cadre, et s?agissant de l?exigence de proportionnalité, la cour a précisé qu?une
réglementation restrictive qui « soumet la détention de mammifères à l?inscription préalable des
espèces auxquelles ils appartiennent sur une liste positive et qui s?applique également aux spécimens
d?espèces qui sont légalement détenus dans d?autres État membres, n?est conforme au droit
communautaire que si plusieurs conditions sont remplies (voir, par analogie, notamment, arrêts du 16
juillet 1992, Commission/France, C-344/90, Rec. p. I-4719, points 8 et 16, ainsi que
Commission/France, précité, point 25) » :
- Première condition : l?établissement d?une telle liste et les modifications ultérieures de celle-ci doivent
reposer sur des critères objectifs et non discriminatoires (point 34 de l?arrêt).
- Deuxième condition : la réglementation « doit être assortie d?une procédure permettant aux
intéressés de solliciter l?inscription de nouvelles espèces de mammifères sur la liste nationale des
espèces autorisées ».
La cour précise que cette procédure doit être « aisément accessible, ce qui suppose qu?elle soit
expressément prévue dans un acte de portée générale, et doit pouvoir être menée à son terme
dans des délais raisonnables » et, si elle débouche sur un refus d?inscription, « lequel doit être motivé,
celui-ci doit pouvoir faire l?objet d?un recours juridictionnel » (point 35).
- Troisième condition : « une demande visant à l?inscription d?une espèce sur la liste des espèces
de mammifères dont la détention est autorisée ou tendant à bénéficier d'une dérogation individuelle
pour la détention de spécimens d'espèces non mentionnées sur celle-ci ne peut être rejetée par
les autorités compétentes que si la détention de spécimens de cette espèce présente un risque
réel pour la sauvegarde ou le respect des exigences de protection » (point 36).
Sur ce point, la cour précise que le refus d?inscription doit être justifié par « une évaluation approfondie
du risque que représente la détention de spécimens de l?espèce en question pour la sauvegarde
des intérêts et exigences [de protection], établie à partir des données scientifiques disponibles les
plus fiables et des résultats les plus récents de la recherche internationale » (point 37).
Elle précise cependant que lorsqu?il s?avère impossible « de déterminer avec certitude l?existence ou
la portée du risque envisagé en raison de la nature insuffisante, non concluante ou imprécise des
résultats des études menées », mais que la probabilité d?un dommage réel pour la santé des
personnes ou des animaux ou pour l?environnement persiste dans l?hypothèse où ce risque se
réaliserait, l?application du principe de précaution par les autorités compétentes est susceptible de
justifier l?adoption de mesures restrictives (point 38).
2.4 Il est à noter que l?arrêt C-100/08 de la CJUE du 10 septembre 2009 reprend la même grille d?analyse
que cette exposée par la cour dans son arrêt du 19 juin 2008 (C-219/07), en rappelant :
- que des mesures plus strictes que celles prévues par le règlement (CE) n° 338/97,peuvent être prises
ou maintenues par les États membres pourvu d?être compatibles avec l?article 28 CE [soit l?article 34
TFUE], (point 70 de l?arrêt) et qu?en l?espèce, la réglementation envisagée est de nature à entraver le
commerce intracommunautaire en violation de cet article, « en ce qu?elle contient une interdiction de
principe de l?importation, de la détention et de la vente desdits spécimens, bien qu?ils aient été
légalement mis sur le marché dans un autre État membre » (point 84 de l?arrêt C-219/07) ;
- que l?article 30 CE, devenu l?article 36 TFUE, autorise de telles interdictions et restrictions « justifiées
par des raisons, notamment, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux »,
sous réserve du respect du principe de proportionnalité (points 92 à 94 de l?arrêt) ;
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
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- que le respect du principe de proportionnalité doit reposer sur les trois conditions dégagées par la
Cour dans son arrêt du 19 juin 2008 (voir les points 98 à 101 de l?arrêt C-219/07 et le point 2.4 de la
présente note).
3. Analyse de la réglementation issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement
En l?espèce, la réglementation nationale issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement repose
sur le même principe de liste dite « positive » exhaustive d?espèces d?animaux non domestiques
autorisées à la détention que celle prévue par l?arrêté royal belge ayant donné lieu à l?arrêt C-219/07 du
19 juin 2008 « Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW » de la
CJUE.
En conséquence, dès lors qu?elle aurait pour effet d?interdire la détention d?espèces non inscrites à
l?annexe A du règlement et introduit, par suite, des « mesures plus strictes » que ce que prévoit la
réglementation européenne en matière de détention d?espèces sauvages, cette réglementation est
susceptible d?être qualifiée de « MEERQ », au sens des article 34 et 35 du TFUE.
La compatibilité de telles restrictions avec le droit européen devra être examinée, compte tenu des
dispositions de l?article 36 TFUE, à l?aune de la grille d?analyse dégagée par le juge communautaire
dans son arrêt C-219/07 du 19 juin 2008.
3.1 S?agissant des objectifs poursuivis par l?article L. 413-1 A du code de l?environnement au
regard des exigences de l?article 36 TFUE
Il ressort de l?exposé des motifs de l?amendement à l?origine de l?article 14 de la loi n°2021-1539 du 30
novembre 2021 et des discussions en séance publique que les parlementaires ont estimé que le
dispositif réglementaire existant issu de l?arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de
détention d?animaux d?espèces non domestiques n?était pas suffisant.
Ce dernier repose en effet sur un système de liste dite « négative » fixant, non pas une liste exhaustive
des espèces non domestiques susceptibles d?être détenues, mais uniquement celles soumises à
formalités (déclaration ou certificat de capacité et autorisation d?ouverture d?établissement). Pour les
espèces non domestiques non listées, le principe est la libre détention. Il a donc été estimé nécessaire
d?intégrer dans le droit français une liste positive, plus restrictive, des espèces non domestiques pouvant
être détenues par des particuliers comme animaux de compagnie, afin notamment de :
? prévenir les risques de transmission à l?homme de maladies infectieuses touchant les animaux
(zoonoses) ;
? prévenir les risques pour la sécurité publique ;
? garantir des conditions de détention adaptées à ces espèces ;
? réduire les risques de trafic d?espèces.
Il apparaît, au vu de ces motifs, qui se rapportent à la fois la protection du bien-être et de la santé
animale et de la santé des personnes, que la loi poursuit des objectifs identifiés par la cour de justice
comme étant de nature à justifier des entraves aux échanges d?espèces d?animaux non domestiques
entre États membres qui en résultent.
3.2 S?agissant des conditions du respect du principe de proportionnalité requis par l?article 36
TFUE
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044467793/2021-12-23
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000037495914
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000037495914
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3.2.1 La liste des animaux non domestiques dont la détention est autorisée doit d?abord reposer sur des
critères « objectifs » et « non discriminatoires », ce que le II de l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement, qui se borne à indiquer que l?élaboration et la révision de la liste est réalisée « après
enquête approfondie conduite par le ministre chargé de l?environnement », basée sur « des
données scientifiques disponibles récentes présentant des garanties de fiabilité » ne permet pas, à
lui seul, de vérifier.
3.2.2 En prévoyant la possibilité, pour toute personne morale ou physique, de demander « la mise à
l?étude de l?inscription d?une espèce d?animal non domestique (?) ou le retrait d?une espèce
d?animal (?) », en précisant que cette demande doit faire l?objet d?une réponse motivée du ministre
chargé de l?environnement, au plus tard six mois avant la révision de la liste, et que la réponse peut
faire l?objet d?un recours devant le juge administratif, le III d110e l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement paraît en revanche satisfaire, par lui-même, à la condition définie par la cour de justice
tenant à l?existence d?une procédure « aisément accessible » permettant aux intéressés d'obtenir
l'inscription d'espèces sur la liste, susceptible d?être menée à son terme « dans des délais
raisonnables » et, en cas de refus d'inscription, lequel doit être motivé, la possibilité d?exercer un recours
juridictionnel.
3.2.3 Si le III de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement précise, de façon générale, que la
décision de refus doit être motivée, il n?explicite pas les motifs de refus qui pourraient être opposés au
demandeur, lesquels devront nécessairement se rapporter à la réalité du risque que présente la
détention de spécimens de l?espèce concernés pour la sauvegarde des intérêts et exigences que
poursuit la loi, ce risque devant être apprécié sur la base d?« une évaluation approfondie », établie « à
partir des données scientifiques disponibles les plus fiables et des résultats les plus récents de la
recherche internationale », l?absence de certitude quant à l?existence ou la portée du risque envisagé
pouvant toutefois justifier d?un refus, si « la probabilité d?un dommage réel pour la santé des personnes
ou des animaux ou pour l?environnement persiste dans l?hypothèse où ce risque se réaliserait ».
Telles sont les considérations qui devront guider la rédaction du décret d?application de l?article L. 413-
1 A du code de l?environnement.
110 Cette précision est au demeurant superfétatoire car, par principe, toute décision administrative est susceptible
de faire l?objet d?un recours devant le juge administratif même sans texte : CE, Assemblée, 17 février 1950, Ministre
de l?agriculture c/ Dame Lamotte, n° 86949 au Recueil.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000007636577
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Annexe 5. Étude comparative des pays européens
ayant initié la mise en place d?une « liste
positive » d?espèces animales autorisées à la
détention à des fins de compagnie
Les pays sont présentés ci-dessous suivant leur degré d?avancement par rapport à la
réglementation en faveur de listes positives des espèces pouvant être détenues.
Belgique
1. Régionalisation des compétences de l?État
? Depuis 1993, la Belgique est un état fédéral qui se compose de trois communautés
(communauté flamande, communauté française et communauté germanophone) et de trois
régions (Flandre, Wallonie, et région de Bruxelles-Capitale ou RBC).
? Les principales institutions fédérales sont le gouvernement fédéral et le parlement fédéral.
Les communautés et les régions disposent de leurs propres pouvoirs et organes législatif et
exécutif, avec un Parlement régional et un gouvernement régional (en Flandre, les institutions de
la communauté et de la région ont fusionné).
Les compétences principales des communautés sont l?enseignement, la culture, la santé.
Les compétences des régions sont notamment l?agriculture et l?environnement. La gestion de la
faune sauvage, les espèces exotiques envahissantes sont de la compétence du ministre de
l?environnement.
? Le bien-être animal est une compétence spécifique inscrite dans la Constitution,
intégralement transférée aux régions en 2014, et suite à la régionalisation, un ministre ou
un secrétaire d'État du bien-être animal a été nommé dans chaque région.
En Wallonie, cette compétence est placée chez le ministre en charge de l?environnement. Les
conditions d?agrément des établissements pour animaux et les conditions de commercialisation
sont une compétence déléguée au directeur général du Service public de Wallonie Agriculture,
Ressources naturelles et Environnement par un arrêté du gouvernement du 8 juillet 2021.
En Flandre, la compétence du bien-être animal est du périmètre du ministère de la mobilité, des
travaux publics, des frontières, du tourisme et du bien-être animal.
À Bruxelles-Capitale, le ministre du gouvernement, chargé de l?emploi et de la formation
professionnelle, de la transition numérique et des pouvoirs locaux est compétent.
2. Les conseils du bien-être des animaux, des instances dédiées qui participent à l?effet
d?entraînement entre les régions
Lorsque le bien-être animal est devenu une compétence régionale, des conseils régionaux du bien-
être animal ont été créés distinctement pour chacune des trois régions, en remplacement du
conseil du bien-être animal fédéral, afin de conseiller les ministres ou secrétaires d'État respectifs
sur des divers thématiques et enjeux liés au bien-être des animaux (animaux domestiques et non
domestiques).
Chaque conseil est un organe indépendant et multidisciplinaire dont les avis ne sont pas
contraignants. Les trois nouveaux conseils sont composés de manière légèrement différente dans
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les trois régions. Ils comprennent tous au minimum des experts scientifiques dans le domaine du
bien-être animal, des représentants des associations de protection animale, des refuges, du
secteur du commerce et de l?élevage d?animaux domestiques, des vétérinaires, des villes et des
communes et de la société civile. En Flandre et en Wallonie y siègent également des représentants
des associations agricoles. La régionalisation des conseils a donné lieu à un investissement
renforcé de la part des associations.
Aujourd?hui, en Wallonie, ce sont les articles D.98.et D.99 du Code wallon du Bien-être animal qui
consacrent l?existence du Conseil wallon du bien-être animal. La composition du conseil wallon du
bien-être des animaux est fixée par le décret instaurant le Conseil wallon du bien-être des animaux
? décision du 22 janvier 2015 (en remplacement du « Conseil du bien-être des animaux » prévu
par la loi du 14 août 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux).
L?arrêté du gouvernement wallon du 26 février 2015 réglant la composition et le fonctionnement du
Conseil wallon du bien-être des animaux dispose que le Conseil est composé de 16 membres
effectifs dont la durée du mandat est de cinq ans, et de 12 membres suppléants selon la répartition
suivante :
1. deux représentants des associations de protection animale ;
2. deux représentants des refuges pour animaux ;
3. deux représentants des associations agricoles wallonnes ;
4. deux représentants du secteur du commerce et de l'élevage des animaux de compagnie ;
5. un représentant du Conseil régional d'expression française de l'Ordre des médecins
vétérinaires ;
6. un représentant d'une organisation professionnelle vétérinaire ;
7. un représentant de la société civile, proposé par une association à caractère non
gouvernemental et à but non lucratif, active dans le domaine de l'environnement, de la
famille ou des consommateurs ;
8. un représentant de l'Union des Villes et des Communes de Wallonie ;
9. quatre experts scientifiques reconnus pour leurs travaux en matière de bien-être animal. Il
n'est pas prévu de suppléance pour cette catégorie de membres.
Tout expert scientifique correspondant à la catégorie figurant au point 9° de l'article 2 de l'arrêté,
peut introduire un dossier de candidature.
Un agent statutaire ou un membre du personnel, désigné par le service, assiste aux travaux du
conseil avec voix consultative. Un représentant du ministre est invité à assister aux travaux du
Conseil en tant qu?observateur.
Les experts scientifiques constituent le bureau exécutif, qui assure la gestion du conseil avec
l?appui du service de la région. Les débats sont confidentiels. Les avis transmis au ministre peuvent
être rendus public 30 jours après la date de réception par le ministre, sauf opposition de celui-ci.
La désignation des membres fait l?objet d?un arrêté ministériel en date du 17 juin 2020. Parmi eux
se trouvent deux représentants des associations de protection animale (le groupe d'Action dans
l'Intérêt des Animaux [GAIA] et la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux [LRPBO]) et
deux représentants des refuges pour animaux (le Conseil national de la protection animale [CNPA]
et l?Union wallonne pour la protection animale [UWPA]).
À Bruxelles, c?est toujours la loi du 14 août 1986 en ses articles 31 et 32 tels qu?applicables à la
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région de Bruxelles-Capitale qui consacre l?existence du Conseil bruxellois du bien-être animal. Sa
composition et son fonctionnement sont régis par un arrêté du 4 mai 2016. Il est composé de quinze
membres effectifs nommés par le ministre pour un mandat de cinq ans, parmi lesquels se trouvent,
comme en Wallonie, deux représentants des associations de protection des animaux (ici GAIA et
le Conseil national de protection animale [CNPA]) et deux représentants des refuges pour animaux
(Help Animals et la Croix Bleue Belgique).
En Flandre, c?est également la loi du 14 août 1986 en ses articles 31 et 32 qui consacrent
l?existence du Conseil flamand du bien-être des animaux. Sa composition et son fonctionnement
sont régis par un arrêté du gouvernement flamand du 13 novembre 2015, modifié par l?arrêté du
gouvernement flamand du 23 novembre 2018. Il est composé de dix-neuf membres au maximum,
nommés par le ministre pour un mandat de quatre ans, parmi lesquels un représentant de GAIA,
un représentant des refuges pour animaux en Flandre occidentale, un des refuges de Flandre
orientale, un de ceux de la province d?Anvers, un de ceux du Brabant flamand et un de ceux du
Limbourg.
La mise en place de conseils distincts n?a pas engendré une répétition inutile des travaux de
recherches (DETING-2022), comme le craignait le Conseil lorsqu?il était fédéral. Dans plusieurs
avis rendus par les différents conseils, ces derniers mentionnent l?existence d?autres avis rendus
sur le même sujet dans les régions voisines. Pa exemple, pour établir la liste positive des reptiles,
le Conseil flamand a préconisé au ministre d?attendre que le Conseil wallon publie la liste sur
laquelle ce dernier travaillait (avis du 28 novembre 2018). À plusieurs reprises, le Conseil bruxellois
du bien-être animal a mentionné avoir pris connaissance et adhéré aux avis du Conseil flamand
(par exemple, l?avis du 21 juin 2018 sur les chats hybrides).
3. Les dispositions restrictives liées à la détention des animaux figurent dans les arrêtés
royaux et, plus récemment, dans les codes du bien-être animal des régions.
La Belgique a été le premier pays de l?Union européenne à adopter un système de liste positive
pour réglementer la détention et la vente d?animaux exotiques.
Au niveau fédéral, la Commission de la Constitution de la Chambre a approuvé en mars 2024 une
proposition qui inscrit le bien-être animal dans la Constitution belge. La modification adoptée vise
à ajouter les mots suivant à l'article 7 bis de la Constitution : "Dans l'exercice de leurs compétences
respectives, l'État fédéral, les Communautés et les Régions veillent à la protection et au bien-être
des animaux en tant qu'être sensibles".
La Belgique est ainsi le sixième État membre de l?Union européenne à conférer une protection
constitutionnelle aux animaux (après l?Allemagne, la Slovénie, le Luxembourg, l?Italie et l?Autriche).
En Belgique, deux régions disposent d?un code du bien-être animal :
? En Wallonie, le code wallon du bien-être animal a été adopté par décret voté par le parlement
wallon le 3 octobre 2018. Il prévoit notamment que le gouvernement peut établir des listes de
catégories d?animaux aux fins d?en limiter la détention. Par dérogation, des espèces absentes
de ces listes établies peuvent être détenues par un parc zoologique, un particulier spécialisé ou
un éleveur agricole, un médecin-vétérinaire (pour les animaux confiés temporairement pour des
soins), un refuge. Le gouvernement fixe la procédure et les conditions de ces dérogations. Par
ce code, le gouvernement instaure une commission des parcs zoologiques qui, notamment,
donne son avis sur les normes concernant la détention d?animaux exotiques et pour l?agrément
d?éleveur spécialisé. À noter que depuis 2022111, le candidat à l'acquisition d'un animal de
compagnie en Wallonie doit détenir un permis de détention délivré par sa commune de
111 Circulaire ministérielle du 13 juin 2022 relative à l?extrait du fichier central en vue de l?acquisition, l?adoption ou
l?achat d?un animal conformément à l?article D.144 du Livre 1er du code de l?environnement et à l?article 46 du code
wallon du bien-être animal.
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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résidence. Le permis de détection est un extrait du fichier central de délinquance
environnementale. Cette obligation ne concerne pas les personnes qui acquièrent des animaux
dans un but purement économique.
? En Flandre, le Parlement a approuvé en mai 2024 le nouveau code flamand du bien-être animal
qui remplace la législation sur le bien-être animal établie il y a quarante ans. Le code adopté
par décret en date du 16 mai 2024 reconnait chaque animal comme un être vivant sensible,
doté de besoins spécifiques et d?une valeur intrinsèque. À l?image du code wallon, le code
flamand précise (chapitre 2 - La détention des animaux) qu?il « est interdit de détenir des
animaux qui n?appartiennent pas aux espèces ou catégories figurant sur une liste établie par
le gouvernement flamand ». La liste précitée ne porte pas préjudice à la réglementation sur la
protection des espèces menacées et à la législation sur les espèces exotiques envahissantes.
Par dérogation à cette disposition, les animaux d?espèces ou de catégories autres que celles
figurant sur cette liste peuvent être détenus par, notamment, les particuliers qui, soit sont en
mesure de prouver qu?ils détenaient les animaux avant la date d?entrée en vigueur de l?arrêté
établissant la liste, soit sont agréés par le gouvernement flamand, sur avis de la Commission
flamande des Parcs zoologiques, mise en place par le même code. Le code dispose de plus qu?il
est interdit de détenir des animaux capturés dans la nature.
4. Les trois régions possèdent une liste positive pour les mammifères et pour les reptiles
Les portails en ligne des ministères du bien-être animal des trois régions informent de façon
complète le public. Le site du service public de Wallonie notamment comporte des liens
ergonomiques vers les comptes-rendus des groupes de travail spécialisés de la commission
wallonne du bien-être animal ainsi que vers le corpus législatif.
Par ailleurs, si des travaux sont en cours concernant les oiseaux et les poissons, aucune liste n?est
encore adoptée pour ces familles, ce que regrette notamment l?association GAIA, une des
associations de défense des animaux la plus connue en Belgique.
Liste pour les mammifères
Après un travail engagé dans les années 90, et un premier arrêté royal en date du 7 décembre
2001 (examiné par la cour de justice de l?union européenne (CJUE) dans un arrêté du 19 juin 2008
-Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW, C-219/07), l?arrêté royal
du 16 juillet 2009 est venu fixer la liste des mammifères non détenus à des fins de production qui
peuvent être détenus. Cet arrêté a été adopté à l'échelle fédérale avant la régionalisation complète
des compétences liées au bien-être animal. La liste reprend tous les animaux pouvant être détenus
par des particuliers en Belgique.
En Wallonie, la liste est reprise dans l?arrêté du gouvernement wallon du 24 juillet 2018 entré en
vigueur le premier janvier 2019. Elle comporte 43 espèces ou catégories d?espèces (41 taxons et
2 hybrides) : chien, chat, furet, chèvre domestique, mouflon domestique, bovin domestique, âne,
mulet, cheval, bardot, lapin, cochon domestique (sanglier et sanglochon), lama, alpaga, guanaco,
chevreuil, cerf axis, cerf élaphe, cerf sika, daim, bison américain, buffle d?Asie, bouquetin, mouflon,
chien de prairie, tamia strié, hamster main de Chine, hamster doré, hamster nain de Campbell,
hamster nain de Roborowsky, hamster nain de Djoungarie, gerbilles, mérione (genre de gerbille),
souris domestique (d?élevage), souris épineuse, rat des moissons, souris naine d?Afrique, rat
surmulot (d?élevage), chinchilla (d?élevage), cobaye, mara (rongeur de Patagonie), dègue du Chili.
En Flandres et à Bruxelles, les listes des mammifères comptent 39 taxons et trois hybrides.
Ces listes ont été établies sur la base du recensement des espèces vendues dans les animaleries.
Les critères pour l?établissement de la liste des mammifères détenus ont ensuite été les suivants :
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? L?espèce animale doit être facile à détenir et à loger, sans que ses besoins physiologiques,
éthologiques et écologiques essentiels soient affectés.
? Elle ne doit pas être de nature agressive et/ou dangereuse.
? Elle ne doit comporter aucun autre danger particulier pour la santé humaine.
? Il ne doit y avoir aucune indication claire que l?espèce animale soit capable de survivre
dans la nature et d?y constituer un danger pour la faune indigène.
? Il faut que des données bibliographiques soient disponibles sur la détention de l?espèce
animale. S?il existe des données contradictoires sur la possibilité de détenir une espèce
animale en captivité, il est considéré qu'un ou plusieurs des critères qui précèdent ne sont
pas remplis.
À noter que les chats du Bengale et les chats Savannah (issus du croisement entre un serval et
un chat domestique) ne figurent pas sur les listes positives. Leur détention et leur élevage sont
soumis à une demande de dérogation et à un agrément « Liste positive ».
Liste pour les reptiles
Une telle liste existe dans les trois régions mais avec des différences sensibles.
Bien que les critères pour fixer les listes aient été similaires dans les trois régions, l?étendue des
listes reptiles divergent toutefois notablement entre chacune, selon les compromis trouvés au sein
de groupes de travail. En Flandres, le gouvernement a adopté le 22 mars 2019 une liste de 422
espèces (249 espèces de lézards, 107 espèces de serpents et 66 espèces de tortues), tandis que
Bruxelles-État dispose par arrêté du 26 novembre 2020 d?une liste de 402 espèces.
En Wallonie, l?arrêté du gouvernement du 10 décembre 2020 encadrant la commercialisation et la
détention de reptiles disposait que seules les espèces de reptiles figurant dans trois listes
annexées peuvent être détenues. Au total ce sont 238 espèces qui pouvaient être détenues, ainsi
que 11 sauriens et huit tortues avec conditions. Les taxons figurent dans trois annexes :
? Annexe 1 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenues comprenant 110
espèces de lézards, 85 espèces de serpents et 43 espèces de tortues. Ces espèces
peuvent être détenues sans autorisations spécifiques. Pour certaines espèces de lézards
(11 espèces) et tortues (huit espèces) dont les listes figurent respectivement dans les
annexes 2 et 3, certaines conditions doivent être respectées.
? Annexe 2 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenus à condition de respecter
les normes d?hébergement fixées (dans l?annexe 4). Il est interdit de donner ces reptiles.
Leur vente et leur détention sont soumises à conditions (attestation vétérinaire, registre).
Cette liste comporte 11 espèces de sauriens (infra-ordre : Iguania).
? Annexe 3 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenus à condition de respecter
les normes d?hébergement prévues (à l?annexe 4) et de participer à un programme collectif
d?élevage et de sauvegarde de l?espèce. Le programme collectif d'élevage et de
sauvegarde de l'espèce est géré par une organisation désignée par le Ministre. Il est
notamment interdit de commercialiser des reptiles de cette liste. Cette liste comporte huit
espèces de tortues (sous sous-ordre des Cryptodira (superfamille des Testudinoidea)).
Les conditions de mise en oeuvre de ces listes ont été précisées par l?arrêté du Ministre du Bien-
être animal du 25 février 2021 (mise en oeuvre de l'arrêté du gouvernement wallon du 10 décembre
2020 encadrant la commercialisation et la détention des reptiles (M.B. 16.03.2021)).
L?arrêté du Gouvernement wallon du 10 décembre 2020 a été annulé par le Conseil d?État de
Wallonie par une décision du 16 juillet 2024. Le Conseil d?État a retenu que l?arrêté attaqué
encadrait le commerce et la détention. En l?occurrence, le code wallon du bien-être animal sur
lequel le gouvernement se fondait pour légiférer en la matière n?habilite pas le Gouvernement à
interdire purement et simplement la commercialisation d?animaux, mais seulement dans les lieux
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publics, où une acquisition peut se révéler plus impulsives « marchés communaux, marchés
d?animaux et lors d?exposition d?animaux ».
La méthode prise en compte en Wallonie pour définir la liste positive des reptiles
La liste des reptiles pouvant être détenus par des particuliers a été élaborée par un groupe de
travail crée par le Conseil wallon du bien-être des animaux (CWBEA) suite à la demande du
Ministre.
Ce groupe de travail constitué de 10 membres experts a rendu ses conclusions sur la base d?un
consensus entre ses membres le 27 mars 2017 après s?être réuni à 8 reprises.
Il a effectué un travail conséquent puisque plus de 11.000 espèces connues de reptiles ont été
passées en revue.
Et il en a, au final, retenu 232 pour figurer dans la liste positive dont aucune espèce venimeuse ou
de crocodile. Toutes les espèces de la liste positive peuvent être nourries avec des animaux morts
(notamment parce qu'elles sont nées en captivité) ce qui renforce le caractère exceptionnel du
nourrissage avec des proies vivantes.
Le CWBEA soutient particulièrement la révision périodique de cette liste par le groupe de travail.
Les critères pris en compte en Wallonie pour définir la liste positive des reptiles
La liste positive de reptiles qui peuvent être détenus par des particuliers ne peut contenir que des
animaux nés en captivité et ne peut pas contenir d?espèce indigène à la Région wallonne de façon
à ne pas encourager le prélèvement de ces spécimens dans la nature.
1. Facile à détenir
Ce critère est le plus important et a été divisé en six sous-critères
1.1. Logement simple à réaliser
Pour ce critère, tous les éléments concernant le logement des reptiles ont été pris en compte
(dimensions requises pour le terrarium, température et humidité minimales). Toutes ces conditions
doivent pouvoir être facilement remplies par des personnes n?ayant jamais détenu des reptiles.
1.2. Habitat facile à reproduire
Pour garantir le bien-être des animaux, il est indispensable de reproduire un habitat qui leur permet
d?exprimer autant que possible un comportement naturel. Il doit être facile, dès lors pour un
détenteur de reptiles débutant, de remplir ces conditions.
1.3. Nourriture facile à se procurer
Quelqu?un qui n?a jamais détenu des reptiles doit également trouver facilement de la nourriture
adaptée à son animal.
1.4. Taille maniable
La taille de l?animal a une influence, d?une part, sur les conditions de détention nécessaires (les
animaux plus grands ont en en général besoin d?un terrarium plus grand) et, d?autre part, sur le
risque de blessures pour l?animal. En effet, la taille de l?animal rend sa manipulation plus difficile,
ce qui augmente le risque d?une manipulation inadéquate et de blessures provoquées par celle-ci,
surtout chez des détenteurs de reptiles débutants.
1.5. Vulnérabilité et précautions sanitaires
Les espèces fragiles (sensibilité aux blessures et au stress) ne sont pas faciles à détenir.
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L'animal ne doit pas nécessiter des précautions hygiéniques particulières, il ne court pas de risques
élevés de problèmes de santé qui mettraient en péril son bien-être lorsqu'il est détenu chez des
débutants.
1.6. Conservation des espèces
La liste positive doit tenir compte de la vulnérabilité des populations naturelles des espèces y
compris les problèmes liés aux espèces invasives.
2. Sans danger pour l?homme
La manipulation des animaux dangereux est plus difficile que celle des animaux qui ne présentent
aucun danger pour l?homme. Par conséquent, le risque de blessures dues à des manipulations
inadéquates est plus grand pour des animaux dangereux, et ceci d?autant plus chez des détenteurs
de reptiles débutants.
3. Documentation disponible en suffisance
Ce critère a été considéré généralement comme étant très important et signifie que de la
documentation détaillée concernant les besoins et les conditions de détention de l?espèce en
captivité doit être facile à se procurer par des débutants. Des espèces pour lesquelles peu ou pas
d?informations sont disponibles ne peuvent être reprises sur la liste positive.
Listes pour les oiseaux et les poissons
En Flandre, l?élaboration de listes positives pour les oiseaux et pour les poissons n?est pas dans
les intentions du Gouvernement dont l?objectif est une nouvelle loi sur le bien-être animal.
En Wallonie, les travaux ont été initiés.
? L?établissement d?une liste positive des espèces d?oiseaux pouvant être détenues par les
particuliers a fait l?objet d?un avis du CWBEA approuvé le 20 mai 2019. Le groupe de travail
composé de neuf experts a construit cette liste qui compte 63 espèces, avec comme base
de travail les espèces d?oiseaux présentant une forme domestique selon la législation
française (Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d?animaux
domestiques). Dans cette liste figurent par exemple les perruches, oies, inséparables,
canaris, canards de Barbarie, émeus, nandous, mais pas de grands perroquets (ni Ara ni
Cacatoès) ni d?autruche (trop dangereuse).
Tous les animaux doivent provenir d?élevages de manière démontrable en appartenant à une forme
domestique ou en portant une bague fermée inamovible.
Par ailleurs pour cinq espèces (gris du Gabon, perroquet timneh, perroquet youyou du Sénégal,
perroquet de Meyer, amazone à front bleu), le CWBEA recommande de conditionner la détention
de ces espèces au suivi d?une formation officielle.
Les critères d?évaluation retenus par le CWBEA pour l?établissement d?une liste positive d?oiseaux
qui peuvent être détenus par des particuliers en Wallonie sont les suivants :
? Les oiseaux de l'espèce concernée sont faciles à détenir et à héberger en tenant compte de leurs
besoins physiologiques, éthologiques et écologiques essentiels.
? Il est prouvé que l?espèce est élevée en captivité et il est facile de démontrer que les individus
détenus sont nés en captivité.
? Les oiseaux de l'espèce concernée ne sont pas de nature agressive et/ou dangereuse ou ne
constituent pas un autre danger particulier pour la santé de l?homme.
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? Il n?y a pas d'indications claires que lorsque des spécimens en captivité s'échappent dans la
nature, l'espèce pourrait s'y maintenir et ainsi constituer une menace écologique.
? Des données bibliographiques sur la détention de l'espèce sont disponibles.
? En cas de données ou d'informations contradictoires concernant la capacité d'une espèce à être
détenue, il est considéré qu'un ou plusieurs des critères qui précèdent ne sont pas remplis.
Le ministre wallon du bien-être animal n?a pas procédé à la transposition juridique de cette liste qui
n?est donc pas mise en place à ce jour.
? Le projet d?une liste positive pour les poissons a été stoppé en 2020 du fait de la pandémie,
puis par la volonté du ministre.
Techniquement, la méthode développée reposait sur le référentiel des espèces de poissons (Base
de données : Fish Base (40 000 espèces)) pour trier les espèces de poissons.
Les experts ont notamment comparé les tailles standard des aquariums vendus dans le commerce
avec la taille des spécimens adultes par espèce, en prenant en compte que pour de nombreuses
espèces, les animaux grandissent rapidement.
5. Un régime dérogatoire est en place pour la détention des animaux ne figurant pas sur une
liste positive
Un tel régime est prévu dans les trois régions où l?accueil d?un animal d?une espèce non référencée
dans une liste « positive » nécessite d?obtenir un agrément (en Wallonie et à Bruxelles) ou une
accréditation (en Flandre) délivré par le Ministère du Bien-être animal.
Pour exemple, en Wallonie, les mammifères non repris dans la liste positive ne peuvent être
détenus que par des :
- parcs zoologiques ;
- laboratoires ;
- particuliers qui peuvent prouver qu?ils étaient déjà propriétaires des animaux concernés avant le
premier octobre 2009 ou qui possèdent des jeunes d?animaux dont ils étaient déjà propriétaires
avant cette date ;
- particuliers ayant reçu un agrément du Ministre ;
- vétérinaires, pour autant qu?il s?agisse d?animaux de clients, détenus temporairement pour des
soins vétérinaires ;
- refuges pour animaux ;
- cirques ou expositions itinérantes ;
- établissements commerciaux pour animaux, pour autant qu'ils détiennent les animaux pour une
courte durée et dans la mesure où ils ont conclu un accord écrit préalable avec un parc zoologique,
un particulier ayant un agrément ministériel, un cirque ou une exposition itinérante.
La détention d?un animal qui ne figure pas sur la liste positive nécessite d?obtenir un agrément du
ministre. Ces agréments sont loin d?être accordés de façon automatique. Le ministre recueille pour
chaque demande l?avis de la Commission des parcs zoologiques, avant de décider s?il accorde
l?agrément ou non. Il prend cette décision dans les six mois après réception de la demande.
Le dossier de demande doit indiquer clairement que le demandeur s?est documenté sur les
habitudes de vie et les besoins physiologiques de l?espèce qu?il souhaite détenir. Le dossier doit
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aussi donner une description détaillée de l?hébergement et des soins que le demandeur est en
mesure de fournir à l?animal. La demande d?agrément coûte 60¤ par espèce de mammifère
demandée (120¤ par espèce de reptiles demandée).
De plus, le détenteur qui dispose d'un agrément pour la détention d'une espèce ne figurant pas sur
la liste positive, doit informer le Service Bien-être animal du SPW, annuellement avant la fin de
l'année, du nombre d'animaux de cette espèce détenus, ainsi que des modifications apportées à
leur hébergement ou leurs soins lors de la dernière année.
Concernant les reptiles, l'agrément est délivré pour une durée maximale de dix ans.
6. La procédure d?ajout d?une espèce à la liste
La demande d?ajout d?une espèce à la liste positive se fait par dossier de demande motivé, établi
selon un modèle donné et envoyé au SPW.
Ce dossier doit faire ressortir que suffisamment de données scientifiques objectives existent
démontrant que l'espèce concernée peut être détenue par tout le monde, même par quelqu'un
n'ayant aucune connaissance spécifique, sans risque pour le bien-être des animaux. Dans un délai
de six mois, le ministre prend une décision sur l'ajout ou non de l'espèce dans la liste positive, sur
l?avis de la Commission du bien-être animal.
Pays-Bas
Le principe de la liste positive aux Pays-Bas a été introduit dans l?Animal Act en 1992.
Les espèces qualifiées d'envahissantes par la réglementation de l'UE ont été exclues de
l'évaluation car leur détention n'est pas autorisée aux Pays-Bas. En outre, en vertu d'une autre
législation antérieure, les primates et les grands félins étaient déjà interdits de détention par les
propriétaires privés et n'ont donc pas été évalués dans le cadre de l'actuelle liste positive
néerlandaise pour les mammifères.
Le processus, depuis l'inscription de la liste positive dans la loi jusqu'à l'adoption de la première
liste, a duré plus de 30 ans.
Pour l?élaboration de la liste positive de mammifères, le gouvernement des Pays-Bas représenté
par son ministère de l?agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire (LNV) a constitué dès
2018 un Comité Conseil Scientifique (WAP) avec le mandat de proposer en toute indépendance
une méthode d?établissement transparente fondée sur les connaissances disponibles applicable
aux animaux domestiques et non domestiques. Pour ses travaux, le WAP s?est aussi inspiré des
quatre méthodes proposées par les instituts de recherche aux Pays-Bas, détaillées dans l?annexe
7. La méthode élaborée par la WAP est exposée en annexe 7.
Croatie
La liste positive en Croatie annexée à une ordonnance de février 2017 n?est pas spécifique à la
détention d?animaux de compagnie, mais porte plus largement sur les espèces animales (oiseaux,
poissons, coraux) et végétales étrangères qui peuvent être mises sur le marché sans autorisation
du ministère de la protection de l?environnement, principalement pour des raisons de risque
d?invasion biologique.
Lors de l'adoption de la loi sur la protection des animaux, en date du 4 octobre 2017, la version de
travail de la loi prévoyait la prescription de liste positives - listes d'espèces qui peuvent être gardées
comme animaux de compagnie, mais cette disposition a finalement été abandonnée sous la
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pression du commerce des animaux de compagnie.
L?association Animals Friends demande l?introduction de modifications à la loi de protection des
animaux, notamment la prescription de listes positives.
En réponse à l?association, le ministère de l'Agriculture a décidé en 2022 l?installation d?une
commission afin de commencer à travailler sur les amendements à la loi sur la protection des
animaux, et tout d'abord à la collecte de la documentation nécessaire et la préparation des
analyses. Cette commission devait en outre tenir compte des travaux que l?Union Européenne
engagerait en 2023.
Italie
L?Italie a mis en place une liste positive, encadrée par le ministère de la santé, le ministère de
l?environnement (MASE) et l?ISPRA (Institut supérieur de recherche et de protection de
l?environnement, service chargé des avis techniques et stratégies dans le domaine de la
conservation et de la gestion du patrimoine faunique national et de l'atténuation des dommages et
des impacts et département pour la surveillance et la protection de l'environnement et pour la
conservation de la biodiversité).
Un décret d?août 2022 prévoit la publication par décret du ministère en charge de l?environnement
d?une liste négative pour interdire la reproduction ou la capture d?une liste d?espèces sauvages.
Cette liste n?a pas encore été publiée. Il s?agira d?une "liste négative" des espèces dangereuses et
interdites comme animaux de compagnie qui complétera la liste déjà en place depuis 1996, qui
interdit aux particuliers de détenir certains animaux. Les propriétaires d'animaux inclus dans cette
future "liste négative" pourront continuer à les garder, mais devront empêcher leur reproduction
jusqu?à leur mort naturelle.
Dans l?attente, le décret du 11 octobre 2022 (Individuazione degli animali di specie selvatiche ed
esotiche prelevate dal loro ambiente naturale come animali da compagnia - 22A06190) du
ministère de la santé est venu créer une exception à l?interdiction générale du décret 135 du 5 août
2022 à travers une liste positive très courte de six espèces qu?il est possible de détenir en captivité
lorsqu?elles sont issues du milieu naturel. Ces espèces sauvages et exotiques peuvent être
prélevées dans leur milieu naturel pour être détenues comme animal de compagnie, à condition
de respecter les critères fixés par le Règlement Européen 429/2016 (santé animale).
Ce décret a été publié à la suite d?un travail partenarial entre le ministère en charge de la Santé et
le ministère en charge de l?Environnement (MASE ? avis du 11/08/2022), après une consultation
de l?ISPRA (Institut de recherche pour la protection de l?environnement ? avis du 2 septembre
2022). En particulier, l?ISPRA a mené une évaluation sur le critère « impact sur la biodiversité » en
attribuant une note de risque à chaque espèce animale sauvage exotique présente en Italie, et à
chaque espèce animale sauvage exotique qui pourrait potentiellement être introduite.
La liste positive instaurée par le décret comprend une liste d?espèces d?animaux sauvages et
exotiques pouvant être détenues, établie sur la base du risque sanitaire, du risque pour la
biodiversité et de la compatibilité de chaque animal avec une détention en captivité, en considérant
les aspects comportementaux, physiques, biologiques et éthologiques. En pratique, elle a fait
surtout l?objet d?un avis de l?ISPRA au regard du risque potentiel sur les écosystèmes de chaque
espèce présente ou susceptible d?être introduite en Italie. La liste qui en découle ne compte que
six espèces autorisées, cinq poissons et un nudibranche.
L?ISPRA, sollicité par la mission, n?a pas apporté de précision sur la composition d?un comité
d?experts ou sur les ressources scientifiques utilisées. Il est en tout état de cause prévu que la liste
soit mise à jour au moins tous les cinq ans. Pour les particuliers possédant un animal non-
domestique ne figurant pas dans la liste positive, la loi prévoit une déclaration en préfecture dans
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les 90 jours et la possibilité de conserver l?animal jusqu?à sa mort naturelle, avec interdiction de le
faire se reproduire.
Les associations d?éleveurs amateurs font du lobbying pour une extension de cette liste aux
espèces détenues en captivité sans prélèvement dans la nature.
Lituanie
Une liste des espèces de mammifères non domestiques
La loi sur la faune sauvage (Lietuvos Respublikos laukines gamtos istatyma) ? article 8.2, en date
du 6 novembre 1997 (version nouvelle le 1er mai 2021), ouvre vers la détention en captivité, sans
formalités ou avec un permis, des animaux sauvages d?espèces non protégées.
Les règles d?utilisation de la faune sauvage, en particulier les règles relatives à la détention en
captivité sont fixées par l?arrêté du ministre de l?environnement en date du premier août 2023, entré
en vigueur le premier novembre 2023, en application de la loi sur la faune de 1997.
La liste des mammifères d?espèces non domestiques dont la captivité est autorisée sans formalités
annexée à l?arrêté de 2023 compte 19 taxons. Pour les autres espèces de mammifères listées
comme étant autorisées à être détenues et élevées en captivité112 (dont le sanglier), l?élevage
nécessite un permis et des conditions d?hébergement (taille minimale des enclos, taille des groupes
le cas échéant ?) sont règlementées.
Cet arrêté fixe de plus la liste des espèces de mammifères domestiques. Il détermine en outre les
conditions de détention (à l?exception de la chasse et de la pêche) et d?hébergement (taille
minimale des enclos et bassins, et caractéristiques de leur conception) des animaux de la faune
sauvage (reptiles, oiseaux, mammifères, amphibiens).
Une procédure est définie pour détenir des animaux sauvages en captivité hors liste positive
Comme dans les autres pays possédant une liste positive, un principe d?antériorité est admis pour
les détenteurs d?animaux d?espèces ne figurant pas sur la liste positive.
Un permis de garder des animaux sauvages en captivité (leidimus laikyti nelaisveje laukinius
gyvunus) hors liste positive est délivré par le Département des licences relatives aux espèces
sauvages de l'Agence de protection de l'environnement après examen de plusieurs critères :
? les critères tenant à l?espèce, définis dans la loi sur la faune sauvage (article 6.2) : les
exigences en matière de bien-être animal, de l'état écologique des animaux sauvages, de
la dynamique des populations, des conditions d'habitat, des possibilités de reproduction,
des caractéristiques biologiques, éthologiques ou de leur importance à l'échelle
internationale, ainsi que, de ce fait, les menaces possibles pour la vie et la santé humaine
lors de l'utilisation d'espèces d'animaux sauvages, la complexité de garantir les exigences
de bien-être animal de ces espèces d'animaux sauvages en captivité, l'éventuelle invasion
des écosystèmes naturels et le risque de perturbation par ces animaux sauvages en cas
de fuite, les menaces potentielles pour la vie et la santé humaine.
? la taille et les autres paramètres des enclos, volières ou autres structures, les conditions
naturelles du territoire, les caractéristiques biologiques des animaux sauvages prévus et le
nombre d'individus, conformément aux exigences de garde des animaux sauvages en
captivité énoncées dans le règlement.
Comme dans plusieurs pays, des frais d'État sont perçus pour la délivrance de permis de détention
d'animaux sauvages en captivité conformément à la procédure établie par la loi sur les frais de la
République de Lituanie.
112 Mara de Patagonie, bison d?Amérique du Nord, bison d?Europe, bouquetin des Alpes, bouquetin d?Asie, chevreuil
d?Europe, daim, cerf élaphe, cerf sika, cerf du père David, guanaco, vigogne, bouquetin, mouflon, sanglier.
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Luxembourg
Une liste limitée pour les mammifères est en vigueur
Le 6 juin 2018, la Chambre des députés a adopté à l'unanimité la nouvelle loi sur la protection des
animaux. L'ancienne loi datait du 15 mars 1983. La nouvelle loi promulguée le 27 juin 2018 repose
sur la reconnaissance juridique de l?animal comme un être vivant doué de sensibilité et dont la
dignité et la sécurité doivent être respectées. Elle introduit les "listes positives" (article 5) : « Mis à
part les animaux énumérés sur une liste, toute détention d?animaux est interdite. Un règlement
grand-ducal définit la liste des animaux autorisés ».
Ainsi seule la détention d'animaux énumérés sur la liste est autorisée au Luxembourg. Si une
personne possède ou souhaite détenir un animal ne se trouvant pas sur la liste, elle doit introduire
une demande auprès du ministre.
Mais la loi ne comporte pas de dispositions relatives à l?évolution de la liste, et il n?y a pas de comité
scientifique instauré pour élaborer et pour actualiser la liste positive.
L?élaboration des listes des espèces animales autorisées à être détenues relève principalement de
l?analyse de l?administration compétente qui est le service du bien-être animal à la Division contrôle
santé et bien-être animal du Ministère de l?agriculture, de l?alimentation et de la viticulture.
Le règlement grand-ducal du 16 novembre 2018 fixe trois listes des espèces animales autorisées
et les modalités particulières des demandes d?autorisation de détention :
(1) une liste d?espèces de mammifères autorisées à être détenues, qui comporte 28 taxons et deux
hybrides. Cette liste est semblable à la liste belge qui en a été le modèle. Il s?agit pour la moitié
d?espèces domestiques (par référence aux animaux domestiques dans la réglementation en
France), et pour une autre moitié, outre le bison, de petits rongeurs. Cette liste ne comporte pas
de mammifères tels que le sanglier, le cerf et le daim, contrairement à la liste des mammifères en
Belgique, ou encore le renne qui figure dans la liste des animaux domestique en France ;
(2) une large liste des familles d?espèces non-mammifères autorisées à être détenues ainsi
énoncée :
? les poissons d?ornement d?aquarium et d?étang ;
? les oiseaux d?ornement de cage et de volière et les volailles de basse-cour ;
? les arthropodes non venimeux de terrarium et les abeilles domestiques ;
? les mollusques non venimeux d?aquarium et de vivarium ;
? les amphibiens non venimeux de vivarium et d?étang ;
? les reptiles non venimeux de vivarium et d?étang, sauf les tortues de Floride (Trachemys
scripta), les serpents jusqu?à trois mètres de longueur, les lézards et varans pouvant atteindre
jusqu?à un mètre de longueur et les crocodiliens ;
(3) une liste des animaux autorisés dans les cirques à des fins de spectacles (exclusivement des
animaux domestiques). Les animaux dits sauvages sont interdits dans les cirques au Luxembourg.
Des dispositions dérogatoires sont prévues par la loi et le règlement de 2018
La détention d?animaux autres que ceux désignés par la liste est autorisée :
? dans des jardins zoologiques, dans les refuges pour animaux, par des vétérinaires le temps
des soins, dans des établissements utilisant des animaux à des fins scientifiques ;
? par des particuliers, sous condition qu?ils puissent prouver qu?ils étaient propriétaires ou
détenteurs de l?animal ou des animaux avant l?entrée en vigueur de la présente loi. Toute
reproduction de ces animaux est interdite ;
? par des personnes autorisées par le ministre en charge de l?agriculture. La demande
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
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d?autorisation est assortie d?un dossier renseignant sur l?animal, les motifs et les conditions
exactes de détention planifiées ainsi que les qualifications professionnelles et les
compétences personnelles du propriétaire ou du détenteur. Le service du bien-être animal est
chargé des travaux administratifs préparatoires et des vérifications nécessaires à
l?établissement de l?autorisation.
L?autorisation fixe les conditions particulières de détention et d?identification de ces animaux.
Les critères qui sont examinés pour l?octroi d?une autorisation de détention sont identiques à ceux
utilisés pour établir la liste :
? Les animaux sont faciles à détenir et à héberger compte tenu de leurs besoins physiologiques,
éthologiques, nutritionnels et écologiques.
? Les animaux ne représentent pas de danger pour la santé de l?homme compte tenu de leur
agressivité ou degré de venimosité.
? L?hébergement, les soins prévus et les connaissances en la matière du propriétaire ou du
détenteur doivent offrir suffisamment de garanties pour assurer le bien-être des animaux
concernés.
Malte
Malte est présentée comme un pays doté d?une liste positive pour les mammifères, les oiseaux,
les reptiles, les poissons d?ornement et d?autres espèces aquatiques. Cependant, la liste ne
s?applique qu?à la vente de ces animaux par l?intermédiaire d?animaleries et pas à l?élevage
d?animaux de compagnie. De plus, il existe une liste distincte des espèces d?oiseaux dont la vente
est autorisée par le biais des marchés.
La référence juridique identifiée par la mission est une législation de 2014 sur la protection des
animaux proposés dans les animaleries (normes minimales) avec la liste des espèces autorisées
à la vente des marchés ou dans la rue (dont des espèces domestiques) : tous les oiseaux chanteurs
élevés en captivité uniquement et portant une bague (pinson, verdier, pinson doré, pinson serin,
tarin, linotte, aubier des bois originaires de n?importe quel continent) ; hybrides de ce qui précède ;
perruches ; canaris ; calopsittes ; inséparables (Agapornis spp.) (non menacés seulement) ;
canetons d?espèces de canards domestiquées non protégées, mais pas les formes adultes ; oies
domestiquées non protégées, à l?exclusion des formes adultes ; poussins de poulets domestiques
(Gallus) et de dindes (Meleagris gallopavo), mais pas de formes adultes ; pinsons
zébrés (Taeniopygia guttata) ; pinsons du Bengale ; pinsons de Goudian (Erythrura gouldiae) ;
moineau de Java (Padda oryzivora) ; colin de Virginie, cailles chinoises et japonaises (Coturnix
chinesis et C. japonica) ; cailles communes (Coturnix couturnix) ; tourterelles diamant (Geopela
cuneata) ; barbets ; pinsons de Cuttroath (Amadina fusciata).
On trouve aussi dans ce texte une liste de reptiles pour lesquels des normes d'hébergement sont
précisées (dont des espèces dangereuses) : serpents non venimeux, par exemple serpents des
genêts, serpents royaux, serpents, de lait, boas arboricoles et pythons (boa arboricole émeraude,
Corallus caninus, Boa arboricole d?Amazonie, Corallus enhydris - boa arboricole du Pacifique,
Candoia bibroni - Boas haïtiens et arc-en-ciel, Epicrates spp. - boa arboricole malgache, (Sanzinia
madagascariensis) python tapis, Morelia spilota - python arboricole, Chondropython viridis) grands
constricteurs (python birman ou indien), python molure, python réticulé, P. reticulatus - python de
roche africain, P. sebae - boa commun, boa constrictor - Anaconda, Eunectes spp.
Malte n?apparaît donc pas comme un modèle de liste positive telle que l?entend la législation
française. Aucun élément de méthodologie n?a été identifié par la mission pour l?établissement des
listes.
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Norvège
Avant 2017, la Norvège interdisait toute détention et commerce d?animaux exotiques au nom du
bien-être animal (Loi de 1976). Cette interdiction aurait encouragé le commerce illégal et une
mauvaise prise en charge des soins aux animaux, les propriétaires craignant les signalements en
cas de consultation des vétérinaires/soignants.
La Norvège a adopté en 2017 une liste positive pour les reptiles très courte (deux espèces de
tortues terrestres, une espèce de tortue marine, sept lézards et neuf serpents) établie par des
experts sans représentants des intérêts commerciaux/éleveurs.
Pour parvenir à cette liste, 31 espèces de reptiles ont été analysées sur la base des critères
suivants :
? la possibilité pour une espèce de s'adapter à la vie en captivité ;
? la possibilité de répondre aux besoins spécifiques de l'espèce en matière de logement et
d'élevage ;
? le caractère invasif ;
? le risque pour la santé publique lié aux dommages physiques et à la transmission de
maladies zoonotiques.
En dehors de cette liste positive pour les reptiles, l?interdiction sur tout commerce de faune sauvage
demeure et est bien acceptée par le public.
La Norvège travaille au développement d?une liste positive pour les mammifères.
Espagne
La loi espagnole sur le bien-être animal, promulguée le 28 mars 2023 et entrée en vigueur le 29
septembre 2023, établit « un cadre juridique uniforme à l'échelle nationale pour la protection, les
droits et le bien-être des animaux de compagnie ainsi que des animaux sauvages en captivité ».
Elle inclut la création d'une "liste positive" d?animaux pouvant être détenus comme animaux de
compagnie (chapitre V-article 35).
Elle prévoit ainsi que dans un délai maximum de vingt-quatre mois à compter du 29 septembre
2023, date d'entrée en vigueur de la loi, le gouvernement approuvera le règlement qui élabore la
liste positive des animaux sauvages pouvant être détenus comme animaux de compagnie.
Les chiens, chats et furets sont actuellement acceptés comme animaux de compagnie, comme le
précise le chapitre V de l'article 34.
S?agissant d?autres espèces actuellement détenues chez les particuliers comme animaux de
compagnie comme une perruche, un hamster ou un certain type de reptile, la loi précise qu?il
appartiendra à un Comité Scientifique et Technique pour la Protection et les Droits des Animaux
(organe consultatif instauré par la loi (art.6), présidé par le Directeur général des droits des
animaux, placé sous l?autorité du Ministre des droits sociaux et de l?Agenda 2030) de déterminer
les animaux domestiques ainsi que la liste des animaux des espèces sauvages pouvant figurer
dans cette liste positive. Ce comité se réunira annuellement pour vérifier les progrès scientifiques
et traiter de sujets techniques en lien avec la liste (demandes d'inscription, d'exclusion ou de
révision de la liste positive).
Cette liste comprendra plusieurs sous-listes, classées par type d'animaux sauvages élaborées
indépendamment : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés.
Selon l'article 36 du chapitre V de la loi portant sur les critères généraux d?inscription d?une espèce
sur la liste positive des animaux de compagnie, ne seront pas inclus dans cette liste les animaux
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
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appartenant à des espèces dont le caractère envahissant est certain sur le territoire ou qui
présentent des risques pour la santé ou la sécurité des personnes ou des autres animaux. Les
espèces pour lesquelles il existe des doutes quant à la possibilité de les entretenir et de les soigner
correctement en captivité et les espèces sauvages protégées ne seront pas non plus autorisées,
pas plus que les espèces sauvages qui ne sont pas naturellement présentes en Espagne.
L'article 37 de la loi prévoit qu'un décret définira la procédure d'inclusion/exclusion et de mise à
jour de la liste. Il précise également que le Comité scientifique et technique sera consulté par le
Ministère des droits sociaux, de la consommation et de l'Agenda 2030 pour les demandes
d'inclusion des différentes espèces. L'avis des ministères compétents en matière de transition
écologique, de défi démographique, ainsi que d'agriculture, de pêche et d'alimentation, sera
également sollicité. La procédure de consultation, tant du Comité que des ministères, pourra être
initiée d'office ou à la demande de toute administration publique, d'une entité de protection animale
ou d'une association publique ou privée.
Ainsi, depuis l?entrée en vigueur de la loi en 2023, jusqu?à la publication de la liste positive, il n?est
pas possible de détenir comme animal de compagnie les espèces suivantes :
? arthropodes, poissons et amphibiens dont la morsure ou le poison peut présenter un risque
grave pour l'intégrité physique ou la santé des personnes et des animaux ;
? reptiles venimeux et toutes les espèces de reptiles pesant plus de 2 kg à l'âge adulte, à
l'exception des chéloniens ;
? tous les primates ;
? mammifères sauvages pesant plus de 5 kg à l?âge adulte ;
? espèces incluses dans d'autres réglementations sectorielles au niveau de l'État ou de
l?Union européenne qui empêchent leur possession en captivité, c?est-à-dire les espèces
de l?annexe I de la CITES.
Les personnes possédant déjà un animal répondant à ces caractéristiques devaient en informer
les autorités compétentes dès l?entrée en vigueur de la loi.
La procédure d?élaboration de la liste positive des animaux d?espèces sauvages conservées en
captivité est en cours de discussion.
Si la loi de 2023 prévoit que d?ici au 29 septembre 2025, le gouvernement approuvera, par arrêté
royal, sur un rapport conjoint des ministères de l?environnement et de l?agriculture, la procédure
d?élaboration des listes de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés qui
feront partie de la liste positive des animaux de compagnie, la parution de cet arrêté relatif à la
procédure a été retardée.
En effet, la composition et le mandat du comité scientifique et technique sont actuellement en cours
de discussion. Dans une volonté de consensus, il est prévu d?ouvrir ce comité à des personnalités
non scientifiques.
Le comité aura à examiner les propositions préliminaires de listes établies par des groupes de
travail. Il devra de plus définir les conditions matérielles d?élevage et de détention des animaux des
espèces figurant sur la liste positive et les modalités de leur identification.
Le gouvernement prévoit que la liste des mammifères sera approuvée d?ici le 29 septembre 2026,
et les autres listes 18 mois plus tard, soit d?ici le 29 mars 2028.
Finlande
Le 23 mars 2023, la Finlande a adopté une nouvelle loi sur le bien-être animal, entrée en vigueur
le premier janvier 2024, qui porte sur l?ensemble des animaux et réglemente davantage la
détention, les conditions d?élevage, les usages et les soins des animaux de compagnie et de loisir.
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La nouvelle loi comprend (article 8 et annexe1) une liste d?espèces d?oiseaux et de mammifères
qui peuvent être détenues comme animaux de ferme, animaux de cirque et dans les expositions
itinérantes. Cette disposition est assortie d?une clause d?antériorité qui permet la détention des
espèces ne figurant pas dans cette liste jusqu?à la mort des animaux, sous la condition d?une
déclaration 6 mois avant l?entrée en vigueur de la loi.
La liste des espèces autorisées à être détenues en tant qu?animaux de production compte 22
taxons de mammifères (dont par exemple le sanglier, le vison, le renard, le bison?) et 10 espèces
d?oiseaux (autruche, émeu et les espèces de basse-cour).
Les espèces autorisées à être détenues dans les cirques sont essentiellement des espèces
domestiques (chien, chat, cheval?), quelques rongeurs, les perroquets et l?ensemble des
invertébrés.
La loi prévoit en outre que les espèces qui peuvent être détenues comme animaux de compagnie
et de loisir seront spécifiées dans un décret gouvernemental. La mission n?a pas recueilli
d?information précise sur l?état d?avancement de cette liste. Selon l?association Eurogroup for
Animals, les discussions auraient commencé notamment pour les reptiles.
Slovénie
La détention et le commerce des animaux non domestiques en Slovénie sont traités dans la loi sur
la conservation de la nature de 1999 ainsi que la loi sur la protection des animaux du 26 novembre
1999, et sa modification en date du 30 septembre 2021 qui prévoit l?élaboration d?une liste négative
(Art. 6 ter) dans laquelle figurent les espèces exotiques dont la détention en dehors des zoos est
interdite, aux côtés (Art. 6 quater) d?une liste des espèces animales permises, liste à établir par le
ministère compétent en matière de médecine vétérinaire en accord avec le ministère ayant la
conservation de la nature.
La loi énumère quatre conditions et critères à prendre en compte pour l?établissement de la liste
positive, à savoir :
? « cette espèce d?animal ne présente pas de danger particulier pour la vie ou la santé
humaine (en raison de son agressivité, de sa toxicité, de sa taille, de son incontrôlabilité,
etc.) » ;
? « l?espèce ne présente pas de risque pour la biodiversité et la conservation de
l?environnement, car rien n?indique que les spécimens qui s?échappent de la captivité et se
retournent dans la nature soient capables de s?adapter et de constituer une menace pour
la biodiversité ou la conservation de l?environnement » ;
? « le bien-être des animaux de cette espèce peut être facilement assuré en assurant des
conditions d?hébergement et de soins adéquats, compte tenu de leurs besoins
physiologiques, éthologiques et écologiques essentiels » ;
? « il existe suffisamment de données bibliographiques sur les conditions d?hébergement et
les soins des spécimens de cette espèce en captivité. »
La loi prévoit également les conditions de modification de la liste des espèces animales autorisées
à l?initiative de toute personne morale ou physique qui adresse une proposition écrite accompagnée
d?une justification au ministère ayant la médecine vétérinaire dans ses attributions, lequel transmet
la demande reçue à un conseil d?experts pour la protection des animaux pour avis. L?avis du conseil
d?experts contient une évaluation sur chacun des critères et un avis sur l?opportunité d?inscrire
l?espèce sur la liste des espèces animales autorisées. Le ministère ayant la médecine vétérinaire
dans ses attributions informe l?initiateur de l?avis du conseil d?experts pour la protection animale.
Le contenu de l?avis est publié sur le site web central de l?administration de l?État.
Depuis 2023, la Slovénie envisage l'adoption et la mise en oeuvre de listes positives selon les
dispositions prévues par la loi.
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Écosse
L?Écosse ne possède pas de liste positive nationale d?espèces exotiques, elle possède cependant
une liste négative des espèces interdites à la détention privée (loi de 1976 sur les animaux
sauvages dangereux (DWA), associée à des exigences particulières : licence pour la détention de
certains animaux spécifiés), restrictions relatives à la détention privée d?animaux exotiques,
procédures d?autorisation, réglementations relatives à la vente d?animaux exotiques (en
animalerie), exigences en matière d?hébergement des animaux dans les animaleries, âges
minimaux pour l?achat d?animaux, ainsi que restrictions et sanctions relatives au lâcher d?animaux.
Un rapport intermédiaire indépendant sur le bien-être des espèces exotiques en Écosse, publié
dès 2021 par la Commission écossaise pour le bien-être animal (Scottish Animal Welfare
Commission , SAWC) propose une liste de ces espèces, excluant les espèces déjà interdites en
application de la CITES, celles visées par la législation sur les espèces exotiques envahissantes,
ainsi que les animaux de compagnie exotiques très courants tels que les lapins, les petits rongeurs
(sauf les hamsters nains) et les canaris. Il conclut à l?intérêt d?une liste unique d'espèces autorisées
(la liste positive des espèces qui peuvent être légalement détenues comme animaux de
compagnie, toutes les autres étant interdites à défaut d?une autorisation individuelle obtenue pour
des détenteurs « spécialisés »), qui présente l'avantage de la clarté et de la facilité de mise en
oeuvre.
La SAWC a revu son rapport pour en publier une forme définitive en novembre 2022 qui ouvre sur
la possibilité de solliciter une dérogation (plutôt qu?une introduction dans la liste positive), à
condition de fournir des preuves de compétence et de prévoir un hébergement et des soins
adéquats pour l'animal. D?autres dispositions transitoires sont proposées notamment une clause
d?antériorité permettant aux propriétaires de conserver des animaux hors liste jusqu'à leur mort,
mais non reproduits ou remplacés.
Comme dans d'autres pays, à des fins pratiques, un système de liste autorisée pourrait être
introduit dans un premier temps pour certains taxons, tels que les mammifères et les reptiles, en
vue de l'étendre à d'autres groupes en temps voulu, à mesure que des informations sont recueillies
sur l'aptitude des différentes espèces à être détenues comme animaux de compagnie. La
responsabilité d'autoriser la détention de l'animal incombe aux autorités régionales.
Dans les principes d?établissement des listes positives, le SAWC souligne qu?une liste positive ne
devrait inclure que des espèces pouvant être détenues en toute sécurité et responsabilité, selon
des critères scientifiques rigoureux, accessible à un particulier dans un cadre domestique, tout en
respectant le bien-être animal (assurer les besoins physiologiques, comportementaux et
environnementaux), la protection de l?environnement (éviter les impacts négatifs des espèces
invasives), et de sécurité publique (prévenir les risques liés aux espèces dangereuses) :
? nécessité qu?une liste soit fondée sur une évaluation scientifique solide de l?aptitude globale
des animaux à la vie en détention privée ou en captivité ;
? transparence, avec publication des critères de sélection des espèces et une description
des processus et des outils d?évaluation utilisés, en appliquant le principe de précaution
lorsque les données sur une espèce évaluée sont contradictoires, non concluantes ou
absentes ;
? charge de la preuve : nouvelles preuves scientifiques à apporter pour tout ajout d?espèces
à la liste positive, selon un processus de demande précis, charge de la preuve incombant
à l?exploiteur, en utilisant des preuves scientifiques, objectives et impartiales ;
? concision des listes positives pour faciliter l?application et la conformité du public.
La fondation Born Free appelle en 2023 le gouvernement écossais à adopter la législation
recommandée par la SAWC pour réglementer les types d'animaux qui peuvent être détenus dans
des environnements domestiques.
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Allemagne
Selon les enquêtes sur le commerce en ligne d?animaux d?espèces non domestiques, l?Allemagne
en serait la principale plaque tournante, ce qui peut être lié à la présence dans le pays du plus
grand marché d?animaux sauvages en Europe (la ville de Hamm accueille plusieurs fois par an une
foire aux reptiles très réputée appelée « Terraristika »).
Il n?existe pour autant pas de liste positive pour les animaux de compagnie et il n?a pas été annoncé
au niveau politique de travaux concrets à ce sujet. Le contrat de coalition de 2021 entre les 3 partis
au pouvoir (SPD113 - Grüne - FDP114) prévoyait une liste positive uniquement pour les animaux qui
peuvent encore être gardés dans les cirques après une période de transition. Cette disposition
devrait être déclinée dans la modification de la loi sur la protection des animaux, en cours d?examen
parlementaire en 2024. Ce projet de loi prévoit d'interdire l'acquisition de nouveaux animaux dans
les cirques tels que les girafes, les éléphants, les rhinocéros, les hippopotames, les singes, les
grands ours, les grands félins et les phoques. Enfin, le ministre fédéral de l?agriculture Cem
Özdemir (Verts) s?est déclaré personnellement contre la détention par des particuliers d?animaux
exotiques, mais n?a pas concrétisé cette intention par un acte réglementaire ou législatif (Cf. article :
Özdemir veut interdire les animaux exotiques : « Pourquoi quelqu?un a-t-il besoin de serpents ? »
- FOCUS online115).
Un benchmark européen réalisé par le Parlement allemand (Bundestag) en mai 2023 sur le sujet
du bien-être animal fournit une comparaison complète des législations en Europe concernant la
liste positive.
Estonie
Interrogés par la mission, les représentants du ministère des affaires régionales et de l?agriculture
confirment qu?à l'heure actuelle, les autorités n?ont pas tranché entre les listes positives ou
négatives pour garantir le bien-être animal de tous les animaux de compagnie. Des experts
indépendants auraient travaillé à une note décrivant les conditions et méthodes de détention
appropriées pour tous les animaux de compagnie détenus en Estonie, par famille ou par espèce,
et à la création d'une base de données publique contenant ces informations ou à la garantie que
l'éleveur ou le vendeur de l'animal fournit les informations nécessaires. Aucun calendrier n'a été
fixé pour cette activité
113 Sozialdemokratische Partei Deutschlands (parti social-démocrate)
114 Freie Demokratische Partei (parti libéral-démocrate)
115 https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-
haustiere-verbieten_id_183487799.html
PUBLIÉ
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
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fins de compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de « conservation »
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Annexe 6. Comparaison des contenus des listes d?espèces dont la détention est
autorisée dans plusieurs pays en Europe
Tableau 1 Comparaison des listes des animaux pouvant être détenus à des fins de compagnie sans autorisation spécifique
Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
Date(s)
liste(s)
positive(s)
Mammifères :
arrêté royal
du
07/12/2001
Reptiles :
Arrêt du
10/12/2020
annulé par le
Conseil d?État
de Wallonie
par décision
du
16/07/2024
Mammifères :
arrêté royal du
07/12/2001
Reptiles : Arrêt
du
22/03/2019
Mammifères :
arrêté royal du
07/12/2001
Reptiles : Arrêt
du
26/11/2020
Règlement du
16/11/2018
Arrêté du
17/04/2024
Arrêté du
01/08/2023
Décret du
11/10/2022
2017 Loi du 04/10/
2017
2021 2014
Législation Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention de
spécimens
prélevés
dans la
nature
Commerce Commerce
d?espèces non
autochtones
Détention
à des fins
de
compagnie
et
commerce
Vente en
animalerie
Liste positive
mammifères
43 espèces
Sanglier et
sanglochon
mentionnés
39 taxons et 3 hybrides
Wallaby de Bennett mentionné
28 taxons et 2
hybrides
Chien, chat,
furet, âne,
mulet, cheval,
29 taxons
Chien, chat,
furet, âne,
cheval, boeuf,
mouton,
19 taxons
Souris
épineuses,
gerbilles et
mériones, rat
Chien, chat,
furet, lapin,
rongeurs,
porc,
mouton,
les chèvre,
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
chien, chat, furet, chèvre domestique, mouflon
domestique, bovin domestique, cheval, âne, mulet,
bardot, lapin, cochon domestique lama, alpaga,
guanaco,
chevreuil, cerf axis, cerf élaphe, cerf sika, daim,
bison, buffle d?Asie,
chien de prairie à queue noir, tamia strié, hamster
nain de Chine, hamster doré, hamster nain de
Campbell, ,hamster nain russe, hamster nain
Roborovski, ssp. Gerbilles, souris domestique,
souris naine d?Afrique, souris marsupiale du désert,
souris épineuses.
bardot, porc
domestique,
bovin, buffle,
chèvre,
mouton, lapin
(forme
élevage),
cobaye,
chinchilla
(forme
élevage), rat
surmulot
(forme
élevage),
souris
domestique,
rat des
moissons
(forme
élevage),
Hamster doré,
Gerbilles,
cochon d?Inde,
Bison, tamia
rayé (Écureuil
de Corée),
hamster nain
de Chine,
hamster nain
de Campbell,
hamster nain
de Roborovski,
hamster nain
de Djoungarie,
souris
épineuse, rat
des moissons
(forme
d?élevage),
souris naine
d'Afrique,
souris
domestique
chèvre,
cochon
domestique,
buffle d?Asie,
chameau,
lapin, lama,
alpaga,
chevreuil
d?eau
gerbille
d?Algérie,
gerbille pâle,
rat brun,
putois,
cobaye,
hamster nain
chinois, ,
souris naine,
hamster
doré, gerbille
d?Égypte,
gerbille
Harrington,
domestique,
souris,
gerbille de
Mongolie,
souris
d?Afrique du
nord, loir du
désert, loir
pygmée
d?Afrique,
du Nil, rat de
Neumann,
rat des
moissons,
souris
domestiques
naines, rat à
pattes larges,
rat noir,
hamster
syrien,
hamster nain
de Campbell,
hamster
Roborovski,
hamster
russe,
hamster
nain, espèces
de
chinchillas,
hamster de
Gambie, loir
africain
commun,
dègue du
Chili,
phalanger
volant,
hérisson à
ventre blanc
- africains.
les bovins,
les cheval,
âne, mulet,
bardots
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fins de compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de « conservation »
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
(forme
d'élevage),
dègue du Chili.
Liste positive
reptiles
257 espèces
réparties en 3
catégories :(1)
détention
sans
autorisation
spécifique, (2)
soumises à
conditions,
(3)
participation
à un
programme
collectif
d?élevage et
de
sauvegarde)
422 espèces
(249 lézard,
107 serpents,
66 tortues)
402 espèces Reptiles non
venimeux de
vivarium et
d?étang, sauf
les tortues de
Floride
(Trachemys
scripta), les
serpents
jusqu?à 3
mètres de
longueur, les
lézards et
varans
pouvant
atteindre
jusqu?à 1
mètre de
longueur et les
crocodiliens
Python
arboricole
vert, boa
arboricole de
jardin, boa
constricteur,
python royal,
serpent roi,
couleuvre
des blés,
couleuvre
tachetée, boa
arc-en-ciel,
python
diamant,
varan à
queue
épineuse,
gecko à
crête, gecko
léopard,
lézard ocellé,
Serpents non
venimeux,
par exemple
serpents des
genêts,
serpents
royaux,
serpents de
lait, boas
arboricoles et
pythons Boa
arboricole
d?Amazonie,
boa
arboricole du
Pacifique,
boas haïtiens
et arc-en-ciel,
boa
arboricole
malgache,
python tapis,
PUBLIÉ
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
agame à
queue
épineuse,
agame
barbu, gecko
géant de
Madagascar,
tortue
grecque,
chinemys de
Reeve, tortue
charbonnière
à pieds
rouges.
python
arboricole,
grands
constricteurs
python
moluris,
python
réticulé, -
python de
roche
africain, boa
commun, boa
constrictor
Autre(s)
liste(s)
- poissons
d?ornement
d?aquarium et
d?étang ;
- oiseaux
d?ornement
de cage et de
volière et les
volailles de
basse-cour ;
- arthropodes
non
venimeux de
terrarium et
les abeilles
domestiques ;
- mollusques
non
venimeux
d?aquarium et
de vivarium ;
- amphibiens
non
venimeux de
vivarium et
d?étang.
Liste des
animaux
domestiques
cinq
poissons et
un
nudibranche
Espèces
animales
(oiseaux,
poissons,
coraux) et
végétales
étrangères qui
peuvent être
mises sur le
marché sans
autorisation
oiseaux
chanteurs
élevés en
captivité
bagués
(pinson,
verdier,
pinson doré,
pinson serin,
tarin, linotte,
aubier des
bois
originaires de
tout
continent) ;
hybrides de
ce qui
précède ;
perruches ;
canaris ;
calopsittes ;
inséparables
(non menacé
seulement) ;
canetons de
canards
domestiquées
non
protégées,
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
mais pas les
formes
adultes ; oies
domestiquées
non
protégées, à
l?exclusion
des formes
adultes ;
poussins de
poulets
domestiques
et de dindes,
mais pas
formes
adultes ;
pinsons
zébrés,
pinsons du
Bengale,
pinsons de
Goudian,
moineau de
Java, colin de
Virginie,
cailles
chinoises et
japonaises,
cailles
communes,
tourterelles
diamant,
barbets ;
pinsons de
Cuttroath .
Commentaires Chats du
Bengale et
les chats
Savannah ne
figurent pas
sur la liste
positive
Chat du bengal
à partir de F5
figure sur la
liste
Il n?est
permis de
conserver et
d?élever les
loirs
africains, les
phalangers
volants, et
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
les hérissons
à ventre
blanc que
jusqu?au
premier
septembre
2025).
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Annexe 7. Données bibliographiques sur les
critères et les méthodes établies d?élaboration
d?une liste d?espèces animales susceptibles être
détenues en captivité à des fins de compagnie
Annexe 7.1. Schuppli & Fraser (2000)
Référence bibliographique :
Un cadre pour évaluer l'adéquation de différentes espèces comme animaux de compagnie ?
Schuppli-2000
https://www.wellbeingintlstudiesrepository.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1000&context=wileapet
La méthode est basée sur un questionnaire en 12 points, regroupés en 3 parties : Bien-être animal
(BEA), bien-être des « autres » et risques pour l?environnement
Table 1. Liste de questions pour évaluer l'aptitude des espèces à être considérées comme
des animaux de compagnie.
Bien-être de l'animal
1 Existe-t-il une connaissance adéquate de l'espèce en ce qui concerne :
1.1 les besoins nutritionnels ?
1.2 les soins de santé ?
1.3 les exigences environnementales en matière de confort physique et thermique ?
1.4 la reconnaissance et la prévention des états négatifs tels que la peur, la douleur et la détresse ?
1.5 les besoins en matière d'exercice, d'interaction sociale et de comportement naturel ?
Si les besoins de l'espèce sont bien connus, le propriétaire peut-il encore rencontrer des difficultés
pratiques pour fournir :
1.6 une nourriture appropriée ?
1.7 des services vétérinaires ?
1.8 un environnement qui réponde aux besoins de l'animal en matière de confort, de bien-être
psychologique, d'exercice, d'interaction sociale et de comportement naturel ?
2 La taille de l'animal est-elle
2.1 si grande à l'âge adulte que les propriétaires risquent de ne pas pouvoir l'accueillir ?
2.2 si petite que l'animal pourrait être facilement blessé ?
3 L'espérance de vie de l'animal est-elle si longue que le propriétaire pourrait perdre l'engagement
ou la capacité de s'occuper de l'animal tout au long de sa vie ?
4 Existe-t-il un risque appréciable de souffrance, de blessure, de maladie ou de décès résultant :
4.1 de l'approvisionnement ?
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https://www.wellbeingintlstudiesrepository.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1000&context=wileapet
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4.2 du transport ?
Bien-être des autres
5 L'animal est-il venimeux ou vénéneux ?
6 Existe-t-il un risque appréciable que l'animal attaque ou blesse :
6.1 l'homme ?
6.2 d'autres animaux ?
S'il existe un risque de blessure, celui-ci peut-il être réduit à un niveau acceptable par la sélection
de personnes sûres ou par une gestion appropriée ?
7 Existe-t-il un risque appréciable que l'animal transmette une maladie à :
7.1 l'homme ?
7.2 aux animaux sauvages ou domestiques ?
S'il existe un risque de transmission de maladies, peut-il être réduit à un niveau acceptable en
trouvant des individus indemnes de la (des) maladie(s) ou par une gestion appropriée ?
8 L'animal présente-t-il des caractéristiques répréhensibles (par exemple, bruit, odeur,
malpropreté, indiscipline, comportement destructeur) qui pourraient s'avérer inacceptables pour :
8.1 le propriétaire ?
8.2 la communauté ?
9 L'animal présente-t-il d'autres caractéristiques (par exemple, caractère solitaire, sédentaire ou
nocturne) susceptibles d'entraîner une perte d'intérêt et d'engagement de la part du propriétaire ?
Risques pour l'environnement
10 Y a-t-il un risque appréciable que l'animal cause des dommages écologiques s'il s'échappe ou
est relâché ?
11 Pour les espèces qui existent à l'état sauvage, le commerce et le transport font-ils l'objet d'une
réglementation et d'une application adéquates ?
12 En cas de capture continue dans la nature, existe-t-il un risque appréciable que la capture ait
des effets indésirables sur les populations et les écosystèmes indigènes ?
Si un risque existe, peut-il être évité en recourant à l'élevage en captivité qui ne dépend pas de la
poursuite des captures dans la nature ?
Limites et contraintes de la liste selon le processus uniforme/standard :
? Son utilisation nécessite une connaissance substantielle de l'espèce.
? Certaines questions requièrent intrinsèquement des jugements éthiques ou liés à des
valeurs (par exemple pour décider si l'application des réglementations commerciales est
"adéquate" ou si le risque de dommage/blessure est "acceptable". La question de savoir
si on peut utiliser un animal particulier à des fins de compagnie est intrinsèquement une
question d'éthique qui comporte une part de subjectivité importante.
C?est pourquoi ce questionnaire a été complété en 2014 par les mêmes auteurs (+ Bacon) pour
inclure trois préoccupations majeures en matière de bien-être : veiller à ce que les animaux dont
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nous prenons soin,
(i) aient tous leurs besoins biologiques couverts,
(ii) soient exempts d?états psychologiques négatifs et capables de vivre normalement, et
(iii) mènent une vie aussi proche que possible des conditions naturelles.
Les auteurs proposent donc de classer les espèces en cinq catégories, qui vont des espèces de
compagnie relativement peu problématiques aux espèces dont l?élevage pose des risques
inacceptables pour les animaux, les humains ou l?environnement.
La classification ci-dessous est établie en fonction du degré d'engagement et d'expertise requis de
la part du propriétaire.
Table 2. Catégories d'espèces animales classées selon leur degré d'aptitude à devenir des
animaux de compagnies.
Catégorie A : espèces dont l?utilisation pour la compagnie est généralement positive pour l?animal et le
propriétaire, dont les besoins sont facilement satisfaits, dont l?approvisionnement et le transport ne
posent pas de problèmes appréciables et dont l?utilisation n?entraîne aucun risque apparent pour la
communauté ou l?environnement. Ex petits rongeurs nés en captivité.
Catégorie B : espèces qui nécessitent un engagement important de temps et/ou de ressources pour
que leur utilisation soit positive pour l?animal et le propriétaire, mais dont la propriété ne pose aucun
problème en ce qui concerne l?approvisionnement, le transport et les effets sur la collectivité et
l?environnement. Une formation importante des propriétaires peut être nécessaire pour ces espèces. Ex
chiens et chats domestiques.
Catégorie C : espèces qui ont des exigences complexes ou exigeantes et qui nécessitent des
propriétaires compétents et bien informés, prêts à consacrer beaucoup de temps ou de ressources à la
propriété des animaux, mais dont la propriété ne pose aucun problème en ce qui concerne
l?approvisionnement, les transports et les effets sur la collectivité et l?environnement. Le contrôle de la
propriété (par exemple, la propriété uniquement par des personnes qualifiées) peut être approprié pour
ces espèces.
Catégorie D : espèces dont les connaissances sont insuffisantes (par exemple, en ce qui concerne
l?approvisionnement, le transport, l?impact environnemental ou les besoins de l?animal) pour permettre
une évaluation fiable de son aptitude à être un animal de compagnie. L?utilisation de ces espèces
pourrait être acceptable à l?avenir si les connaissances deviennent adéquates et si les mesures de
protection nécessaires sont en place.
Catégorie E : espèces qui ne conviennent pas comme animaux de compagnie en raison d?un préjudice
indu ou d?un risque de préjudice à l?animal, au propriétaire, à la collectivité ou à l?environnement.
Ce que l?on peut retenir :
? les animaux de la catégorie A et B ont vocation à figurer sur la liste positive ;
? le bien-être animal, les espèces exotiques envahissantes et les risques sanitaires et
sécuritaires engendrés par la captivité sont pris en compte : pas de dimension
économique/commerce/trafic ;
? la part de subjectivité des experts pour pondérer leur réponse aux questions : des biais ne
sont pas exclus ;
? la méthode pas encore testée pour des revues exhaustives de listes d?espèces.
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Annexe 7.2. Méthode Wageningen (2013)
Référence bibliographique
Paul Koene, Rudi M. de Mol, Bert Ipema - Wageningen University, Pays-Bas (2013) :
http://www.frontiersin.org/Journal/10.3389/fvets.2016.00035/abstract
Après avoir rassemblé la bibliographie scientifique disponible pour chacune des espèces à étudier
et relative à l?éthologie, la santé, le bien-être et les relations homme-animal, les auteurs préconisent
un processus séquentiel en trois temps mobilisant trois groupes d?experts différents provenant du
Scientists of the Animal Sciences Group of Wageningen University and Research center, du
Environmental Sciences Group and the Veterinary Faculty of Utrecht University :
? Un groupe d?experts (Animal Scientists groupe 1 - AS1, réunit sept experts) rassemble
la bibliographie disponible pour chacune des espèces selon les conditions de détention
(parcs zoologiques, base données Animal Advocacy and Protection, saisies,
consultations vétérinaires, ventes officielles, refuges, animaleries), la complète via un
questionnaire en ligne ouvert pendant trois mois (sur une base déclarative) et en propose
un état des lieux précis (one liner) en un temps limité ; les animaux (et leurs 12 sous
critères) sont analysés selon un contexte vie sauvage et vie captive ; une priorisation est
donnée aux espèces les plus fréquemment trouvées sur le marché et avec des effectifs
importants.
? Un deuxième groupe (AS2, réunit huit experts dont quatre issus d?AS1) établit un
classement en fonction des besoins de l?animal détenu en proposant une note.
? Le troisième groupe (AS3, réunit huit experts dont sept issus d?AS2) décide et dresse la
liste positive en passant les espèces candidates au crible de la grille établie
précédemment.
Figure 3 Critères et sous-critères utilisés pour la sélection des one-liners du contexte
sauvage et du contexte captif pour découvrir les besoins comportementaux et les
risques liés au bien-être, à la santé et au « har » (relations homme-animal).
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http://www.frontiersin.org/Journal/10.3389/fvets.2016.00035/abstract
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Pour les mammifères, 12 critères sont examinés (neuf concernent les besoins
physiologiques/biologiques et le comportement en captivité et trois sont axés sur les groupes de
risques), chacun comprenant des sous critères (pour un total de 84) conduisant à un score global
selon le process ci-dessous :
Trois livrables sont établis :
? le classement selon le risque « captivité »
ex :
? les scores obtenus pour chaque espèce sur les 12 critères
ex :
? le classement final combinant les scores sur 12 critères et 84 sous critères
ex :
Ce que l?on peut retenir :
? les écarts d?appréciation entre les scientifiques sont corrigés en recourant aux
statistiques, un grand nombre de données est donc nécessaire ;
? méthode basée sur le consensus (les moyennes gomment les écarts) ;
? méthode sophistiquée, coûteuse ne reposant pas exclusivement sur les acquis de la
science ;
? analyse ayant porté sur 90 espèces de mammifères exotiques dont les résultats sont
publiés/accessibles (extraits ci-dessus).
AS3-team assessors
Species Low High Unsuit Suit Low High Unsuit Suit Unsuit Suit LOR Unsuit Suit LOR
Cervus nippon 2,75 2,00 1,38 7,63 4,75 0,25 0,25 8,75 0,25 0,63 1,61 0,22 0,77 5,08
Macropus agilis 5,63 1,38 0,00 9,00 2,63 1,13 1,25 6,75 0,13 0,88 3,89 0,13 0,83 4,72
Wild Captive Raw Corrected
AS2- and AS3-team assessments
Species S
p
ac
e
T
im
e
M
et
ab
o
li
sm
H
id
e
S
ex
C
ar
e
B
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so
ci
al
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co
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il
d
C
ap
ti
v
e
W
il
d
-C
ap
ti
v
e
L
o
o
C
V
Cervus nippon 2,4 2,3 2,1 2,9 2,2 2,7 2,9 2,9 2,3 2,1 2,8 2,3 2,4 2,2 2,2 2,0 2,5 2,5 5,1 -3,1 1,8 4,0 3,6
Macropus agilis 2,2 2,0 2,0 2,5 2,1 1,6 2,2 1,6 1,3 2,2 2,8 2,6 1,9 2,6 1,6 2,8 3,8 4,7 12,0 -0,8 5,5 5,5
Wild criterion strength Captive criterion strength Calculated LOR
Mammal species Scientific name AS3 NGOs NGO1 NGO2 AS4 AS4-low AS4-high All AS2-model LooCV
Sika deer Cervus nippon 5,1 -10,2 -23,3 -1,2 -17,6 -40,6 5,0 -8,3 4,0 3,6
Agile wallaby Macropus agilis 4,7 -11,2 -21,2 -4,8 -14,8 -36,5 7,2 -7,7 5,5 5,5
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Annexe 7.3. Méthode EMODE (Easy, MOderate, Difficult, Extreme
- 2014)
Emode signifie Easy, MOderate, Difficult, Extreme (Facile, Modéré, Difficile, Extrême). Le système
s?appuie sur deux critères principaux : bien-être animal, et ses 5 principes de « libertés », et la
santé et sécurité publique. Il comporte un objectif de vulgarisation auprès du grand public afin de
le sensibiliser.
Les outils s?inspirent des deux précédentes méthodes.
Tableau 2 Table EMODE : Appréciation du degré de facilité ou de difficulté à élever des
animaux par espèce ou par race
Questionnaire et catégorisation
Questions génériques
A quelle classe ou groupe d'animaux l'espèce ou la
race appartient-elle ?
Points
Attribuez à l'animal le nombre de points (pts)
indiqué
Invertébré
Poisson
Amphibien
Reptile
Oiseau
Mammifère (hors primate)
Mammifère-primate
Animal domestique
Chien ou chat
5 pts
5 pts
18 pts
18 pts
18 pts
18 pts
20 pts
10 pts
5 pts
Questions spécifiques
Réponse Points
a. si la réponse est « oui »,
attribuer 5 points.
b. si la réponse est « non »,
attribuer 0 point.
1. L'animal est-il une espèce
particulièrement
sensible/fragile/craintive? ?
oui/non
5/0
2. L'animal a-t-il une longue
espérance de vie potentielle (par
exemple > 10 ans) ?
oui/non 5/0
3. L'animal a-t-il des habitudes
alimentaires particulières qui peuvent
entraîner une restriction de ses
besoins alimentaires (par exemple,
aliments vivants inhabituels ou
plantes inhabituelles) ?
oui/non 5/0
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4. L'animal a-t-il besoin d'un
habitat/micro-habitat spécial ?
oui/non 5/0
5. L'animal est-il venimeux, vénéneux,
capable de devenir de grosse taille ou
d'infliger des blessures graves à un
moment ou à un autre de sa vie ?
oui/non 5/0
6. Présence dans la famille
d?accueil/dans l'entourage d?une
personne à risques (par exemple,
moins de 5 ans, personne âgée,
enceinte, immunodéprimée) ?
oui/non 5/0
Total des points (cochez le total des points
dans la ligne ci-dessous pour
obtenir le score de l'EMODE)
?Easy? ?Moderate? ?Difficult? ?Extreme?
1 à10 11 à 20 21 à 30 31 à 40
Exemple : espèce Gold Fish = 5: Q1 (?no?) = 0; Q2 (?yes?) = 5; Q3 (?no?) = 0; Q4 (?no?) = 5; Q5 (?no?) = 0;
Q6 (?no? ou ?yes?) 0?5;
total 10 ou 15pts, degré de difficulté à la détention de ?Easy? à ?Moderate?.
Ce que l?on peut retenir :
? méthode simple d?utilisation, basée sur un algorithme établi à partir des 2 méthodes
précédentes et disponible en ligne ;
? méthode destinée aux scientifiques comme aux profanes avec un objectif de
sensibilisation/éducation de ces derniers ;
? pas de critères « espèce envahissante » ou « statut CITES/conservation » considéré.
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Annexe 7.4. Warwick et Steedman 2021
Les auteurs proposent une méthodologie objective reposant sur deux sets (un sur
BEA/conservation et un sur santé publique/sécurité/caractère invasif) de 5 questions binaires :
https://www.zoocheck.com/wp-content/uploads/2021/03/Regulating-Pets-using-objective-positive-
list-approach-Warwick-Steedman-2021-PL-JVEB-1.pdf
Un animal doit satisfaire à tous les critères pour être inscrit sur une liste positive.
Tableau 3 Table des critères analysés afin d?évaluer l?aptitude de l'animal/espèce à figurer
sur les « listes positives », dont le commerce et la détention en tant qu'animaux de compagnie
sont autorisés, (tous les animaux ne figurant pas sur la liste étant interdits).
Animal/Espèce Nom commun
Nom scientifique
Premier set de questions Critères pertinents pour l?animal et l?espèce
considérés
BEA, conservation des espèces, durabilité
Critère
satisfait ?
1. L'animal/l'espèce doit être
adapté(e) à la détention dans
le contexte des besoins
sociaux.
Bien-être des animaux : certains d'entre eux ont
besoin d'être en couple ou en grand groupe :
l'animal ne doit pas avoir une grande dépendance
sociale ou des besoins de groupe importants qui
ne peuvent pas être satisfaits dans
l'environnement domestique. Les espèces
scientifiquement décrites comme étant
naturellement en couple ou évoluant au sein de
groupes sociaux ne sont pas adaptés à la
détention.
V/F
2. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le cadre de modèles d'activité
comportementale normaux et
observables.
BEA : ceux-ci ne doivent pas être naturellement
nocturnes ou crépusculaires : les humains sont
habituellement diurnes et ne peuvent
normalement pas observer le comportement et le
bien-être des animaux habituellement nocturnes
ou crépusculaires ; en outre, les différentes
périodes d'activité humaines peuvent perturber les
animaux nocturnes ou crépusculaires et donc
affecter leur bien-être.
V/F
3. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le contexte de l'espace.
BEA : certains animaux ont des besoins innés et
réguliers de parcourir de grandes distances qui ne
peuvent être satisfaits en captivité ; l'animal ne doit
pas occuper naturellement un vaste domaine vital
ou manifester un transitivisme environnemental
inné au-delà de l'espace d'une habitation
domestique typique, à moins qu'il n'ait un accès
régulier à des aires d'activité ou d'exercice
supplémentaires.
V/F
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4. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être conservé(e)
dans son milieu d'origine.
Protéger les animaux et leurs populations dans la
chaîne d'approvisionnement, y compris le bien-
être des animaux capturés et la conservation des
espèces : les animaux ne doivent pas être
répertoriés comme vulnérables, menacés ou en
voie de disparition ; les animaux doivent provenir
uniquement de sources d'élevage en captivité
approuvées par le gouvernement ou par des
scientifiques indépendants.
V/F
5. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le cadre d'une surveillance
par un expert du
gouvernement ou d'une
agence.
Pour protéger le bien-être des animaux, les
agences gouvernementales/pertinentes doivent
disposer d'un personnel possédant des
qualifications et une expérience scientifique de
haut niveau totalement objectives pour étudier et
superviser de manière fiable tous les aspects des
facteurs biologiques et d'élevage en fonction de
l'espèce ou du type d'animal ; les agences
gouvernementales/pertinentes ne doivent
approuver les animaux que lorsque la supervision
peut être assurée.
V/F
2ème set de questions Critères pertinents pour l?animal et l?espèce
considérés
Santé publique, santé animale, santé
environnementale
Critère
rempli ou
non
6. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) en
toute sécurité selon les
données de taille, du poids,
de l'agressivité, des
caractéristiques défensives
et de la venimosité.
Pour protéger la sécurité des personnes contre les
animaux détenus, l'animal ne doit pas présenter de
risque important : l'animal ne doit pas être
officiellement enregistré comme un animal
sauvage dangereux ou une description similaire (si
l'animal est identifié dans un pays).
V/F
7. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être manipulé(e) en
toute sécurité en cas
d'urgence
Pour protéger les personnes qui manipulent les
animaux dans une situation d'urgence où ceux-ci
doivent être déplacés rapidement et sans cruauté :
l'animal doit être d'un type qui ne dépasse
normalement pas 10 kg (pour les espèces
prédatrices sauvages), 25 kg (espèces non
prédatrices sauvages) ou 50 kg (espèces
domestiques) à l'âge adulte ; il faut présumer qu'un
animal atteindra sa pleine maturité et sa taille, et
que les animaux sauvages sont susceptibles d'être
physiquement moins faciles à gérer, par exemple
dans une situation d'urgence où il est nécessaire
d'évacuer rapidement un bâtiment. Les animaux
de compagnie de grande taille, tels que les
chevaux, dépassent le critère des 50 kg, mais
comme ces animaux n'occupent pas un logement
domestique normal, la limite n'est pas applicable.
V/F
8. Les animaux/espèces Pour protéger la santé humaine : l'animal ne doit V/F
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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doivent pouvoir être gardés
en toute sécurité dans le
contexte des zoonoses et
autres infections entre
l'animal et l'homme.
pas présenter de risque d'héberger des agents
zoonotiques ou d'autres infections commune à
l'animal et l'homme qui ne peuvent être évitées par
des vaccins ou d'autres mesures vétérinaires ;
l'animal ne doit pas être référencé dans un registre
comme présentant un risque d'infection notable ;
l'animal ne doit pas obtenir un score supérieur à un
risque faible dans une évaluation scientifique
disponible de la santé publique ou de la sécurité
qui a fait l'objet d'un examen par les pairs.
9. Les animaux/espèces
doivent pouvoir être
conservés en toute sécurité
dans le contexte des agents
pathogènes des animaux
d?élevage.
Pour protéger la santé des animaux d?élevage et
les écosystèmes nationaux : l'animal ne doit pas
présenter de risque important d'infections
zoonotiques ou d'autres infections d'animaux
d?élevage qui ne peuvent être évitées par des
vaccins ou d'autres mesures vétérinaires. L'animal
ne doit pas présenter de risque d'infection pour
l'agriculture par contact direct ou par contact
indirect dû à des hôtes intermédiaires humains ou
d'autres animaux, tels que les gardiens d'animaux
de compagnie qui travaillent dans des centres de
production d'animaux domestiques.
V/F
10. Les animaux/espèces
doivent pouvoir être
conservés en toute sécurité
dans le contexte de
l'introduction et du devenir
d'organismes envahissants
pour l'environnement.
Pour protéger la santé de l'environnement :
l'animal ne doit pas être référencé dans un registre
régional en tant qu'espèce envahissante au niveau
régional. Les espèces présentent un risque
d'invasion lorsqu'il y a suffisamment d'éléments
environnementaux pour qu'elles s'adaptent. Il
convient donc d'établir des listes régionales, plutôt
que mondiales, d'espèces envahissantes, qui
peuvent ou non inclure des introductions établies
plutôt que nouvelles (par exemple, les chats
domestiques peuvent être introduits, mais ne sont
pas considérés comme de nouvelles espèces
envahissantes aux Pays-Bas).
V/F
Ce que l?on peut retenir :
? méthode objective fonctionnant sur un mode binaire ;
? listes des critères et questions fermées dont les réponses supposent d?avoir des
connaissances scientifiques publiées; les espèces d?une liste positive doivent satisfaire
tous les critères ;
? en cas de doute, pas de recherche de consensus mais exclusion.
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Annexe 7.5. Travaux du Comité scientifique pour l?établissement
d?une liste des mammifères autorisés à la détention par
des particuliers à des fins de loisirs ou d?agrément aux
Pays-Bas
Pour l?élaboration de la liste positive de mammifères, le gouvernement des Pays-Bas représenté
par son Ministère de l?Agriculture, de la Nature et de la Qualité Alimentaire (LNV) a constitué en
2019 un Comité Conseil Scientifique (WAP) avec le mandat de proposer en toute indépendance
une méthode transparente fondée sur les connaissances disponibles à date et applicable aux
animaux domestiques et non domestiques. Ont été exclus de l?analyse, les primates et les grands
carnivores dont la détention est interdite aux Pays-Bas ou encore les espèces réputées
envahissantes régies déjà par un corpus réglementaire.
Pour ses travaux, le WAP s?est inspiré des méthodes proposées ci-dessus (parties 1 à 4) pour
établir une méthode validée par un panel d?experts indépendants avant sa transmission à un comité
conseil chargé de l?analyse de 300 espèces de mammifères pour retenir une liste positive de 30,
publiée par le Ministère et appliquée depuis juillet 2024.
Les étapes
Étape 1 : Constitution des listes des espèces à analyser
Celles-ci ont été fournies par le Ministère, lequel a alloué des ressources humaines pour
rassembler la littérature scientifique de base sous la coordination des 2 des membres du comité
de pilotage.
Les espèces constituent la base de l?analyse, ce qui soulève la question de l?évolution de la
taxonomie donc la possible introduction de nouvelles espèces ou le reclassement de certaines.
Les données rassemblées pour chaque espèce sont aussi croisées avec celles recueillies au
niveau des autres espèces d?une même famille ou ordre supérieur pour en tester la cohérence.
Avant de conclure à l?insuffisance de données concernant une espèce ? et donc son exclusion de
l?analyse ? les experts ont cherché à voir s?il était possible de transposer une analyse sur une
espèce très proche (espèce d?une même famille et morphologiquement et écologiquement
voisines) : in fine, 11 espèces entrent dans cette catégorie et une approche prudente pour leur
classement a été adoptée (classement au mieux C).
Lorsque cela était possible, les experts ont analysé les risques en matière de santé et de bien-être
pour les espèces exotiques chez les animaux non domestiques et leur congénères domestiqués.
Cependant, les experts n?ont pas retenu le critère « habituation /imprégnation à l?homme » dans
leur analyse, les variations intraspécifiques pouvant être fortes. Lorsqu?une espèce détenue en
captivité ne peut être considérée comme domestiquée, l?analyse a porté sur son ancêtre sauvage.
Étape 2 : Identification des principales catégories et facteurs de risques
17 caractéristiques biologiques réparties en 5 catégories de risques liées à 2 critères (santé
publique et bien-être animal) sont appréciées pour chaque espèce.
Le critère envahissant n?a pas été retenu comme expliqué plus haut, les espèces identifiées dans
la réglementation européenne sont par définition exclues d?une liste positive.
Les 5 catégories et les 17 facteurs de risques identifiés sont :
1. pour les détenteurs :
a. risque zoonotique,
b. risque de blessures lors de manipulation ou dus au caractère agressif de l?espèce ;
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2. liés au comportement alimentaire :
a. ration mal équilibrée (défaut de lest, carences en minéraux?) chez les herbivores,
b. non usure des dents pour les hypsodontes116,
c. besoin de forer pour se nourrir,
d. espèces exigeant un régime alimentaire strict ;
3. liés à l?habitat :
a. animaux pratiquant le marquage de territoire et le défendant,
b. besoin de sites isolés pour les mises bas,
c. besoin d?espace pour voler pour les oiseaux,
d. besoin de construire un nid pour la reproduction,
e. besoin d?accès aux arbres/airs/eaux pour les animaux non exclusivement
terrestres ;
4. liés à la thermorégulation :
a. animaux ne supportant pas les climats humides tempérés,
b. espèces nécessitant des accès à des zones refroidies/chauffées pour leur survie,
c. espèces hibernantes ;
5. liés au comportement social des animaux :
a. besoin des espèces monogames vivant en couple,
b. espèces vivant en meutes avec une hiérarchie,
c. espèces à reproduction rapide et prolifique.
La 1ère catégorie de risques traite de la santé publique quand les 4 autres catégories relèvent
plutôt du bien-être animal. Les facteurs de la 1ère catégorie sont analysés en priorité et pour le
facteur zoonose, le score est matérialisé par un code couleur (rouge/orange/vert).
L?évaluation des autres facteurs de risques (les éléments à rechercher dans la littérature sont
décrits en détails dans la méthode) conduit à une appréciation binaire (type O/N.)
La note finale est représentée par une lettre de A à F correspondant à une classe de risque de la
plus faible à la plus élevée :
Classe A : espèces animales ne présentant aucun facteur de risque dans toutes les catégories de
risque. Aucune espèce ne figure dans cette classe.
Classe B : espèces animales présentant 1 ou plusieurs facteurs de risques dans une seule
catégorie de risque (hors catégorie 1). Aucune espèce non domestique ne figure dans cette classe.
Classe C : espèces animales présentant 1 ou plusieurs facteurs de risques dans 2 catégories de
risque (espèces pouvant être classée en orange par rapport au risque zoonotique selon les
circonstances de détention). En C figurent 12 espèces non domestiques principalement des
rongeurs ; leur détention exige des installations et des compétences particulières mais ces
espèces figurent sur la liste positive des Pays-Bas.
116 Mammifère ayant une croissance prolongée des dents
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Classe D : espèces animales présentant plusieurs facteurs de risques dans 3 catégories de risque
BEA avec un risque zoonotique potentiel : 87 espèces non domestiques sont classées en D.
Classe E : espèces animales présentant plusieurs facteurs de risques dans les 4 catégories de
risque BEA avec un risque zoonotique avéré. 58% des espèces non domestiques analysées
figurent dans cette classe de risque.
Classe F : espèces animales présentant un risque fort pour la santé humaine zoonotique élevé
(22) et/ou agressivité (122). 144 espèces non domestiques sont classée en F
Selon ses conditions de détention et l?appréciation du risque qui en est fait, une espèce peut être
rangée dans plusieurs classes de risque.
Les espèces présentant des facteurs de risques dans 3 (ou plus) catégories (classe de
risques D à F) sont exclues de la liste positive (sauf pour des espèces réputées
domestiquées aux Pays-Bas depuis plusieurs décennies).
La liste positive d?animaux non domestiques peut alors s?établir sur la base d?animaux
rangés dans les classes A, B ou C.
Recueil des données complémentaires sur les autres risques
Des entretiens ont été menés avec les services économique et BEA du ministère pour affiner
l?analyse portant sur les risques sanitaires et conditions d?élevage. Le classement des espèces
parmi les listes CITES & UICN est également repris dans la fiche récapitulative (infra).
Ci-après, la trame des fiches d?analyse pour chaque espèce :
? informations générales décrivant l?espèce analysée (cf. figure 1),
? détail des analyses sur les 17 facteurs de risques et leur justification (cf. figure 2).
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Figure 1. Modèle de la fiche-résumé de l'analyse avec les scores attribués pour chaque
catégorie de risques et leurs justificatifs ainsi que la classe de risque.
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Figure 2. Détail des analyses sur les 17 facteurs de risques et leurs justificatifs.
À titre d?illustration, les fiches du serval et la fiche commune porc et sanglier sont reprises ci-
dessous organisées autour des trois blocs :
? informations générales et résumé de l?analyse,
? score au regard des deux catégories de risques (pour l?homme et pour l?animal) avec sa
justification,
? principales références utiles.
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Serval
Cet animal ne figure pas sur la liste des animaux de compagnie et des animaux de loisirs.
Informations générales
(Sunquist et Sunquist, 2009 ; Thiel, 2019)
Famille Felidae
Sous-famille Felinae
Genre Leptailurus
Gentil Leptailurus serval
Domestiqué Non
Croisement Non
Taille adulte Tête-corps : 59-92 cm
Poids 7 à 13,5 kg
Diète Carnivore
Habitat
naturel
? Distribution : Afrique centrale et Afrique du Sud. Afrique du Sud, Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d?Ivoire,
Djibouti, Érythrée
Eswatini, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Libéria, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, République centrafricaine,
Rwanda,
Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Togo, Zambie et Zimbabwe.
? Habitat : Presque tous les types de prairies et de savanes en Afrique. Souvent à proximité de l?eau, des roselières et des marécages.
Espérance
de vie
10 ans à l?état sauvage, 20 ans en captivité
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Statut UICN « Préoccupation mineure »
CITES Annexe B
Classe de risque F
Les servals sont capables de causer des blessures graves aux humains. De plus, un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés dans trois catégories de risque pour la « santé et
le bien-être des animaux ». Pour ces raisons, le serval entre dans la « classe de risque F ».
Évaluation sommaire du serval
S?il y a une ou plusieurs zoonose(s) grave(s) pertinente(s) qui ne peuvent être contrôlées qu?à l?aide de mesures spécialisées, le facteur de risque est coché (!), mais il ne compte pas
dans le score final. S?il y a une zoonose grave qui n?est pas ou difficilement contrôlable ou s?il existe un risque de lésions corporelles graves, l?espèce animale relève immédiatement
de la classe de risque F (XF). Si le facteur de risque s?applique, il est coché (X).
Santé humaine
Catégorie de
risque
Applicable Explication
Zoonose !
(signalisation)
Les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. et le virus de la rage ont été détectés dans le serval. Cela conduit à une application
de signal de ce facteur de risque.
Blessures XF Dans le cas des servals, il existe un risque de blessure très grave pour l?homme, à la suite de quoi le serval tombe directement dans la classe de risque
F.
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Santé et bien-être des animaux
Catégorie de
risque
Applicable Explication
Prise alimentaire X Les servals ont besoin de chercher de la nourriture pendant une longue période chaque jour.
Utilisation de
l?espace/sécurité
X ? Les servals ont un grand domaine vital et présentent un comportement de patrouille territoriale et de marquage.
? Les servals utilisent un site de nidification isolé.
Thermorégulation X Le serval est adapté à un climat tropical et subtropical.
Comportement
social
Aucun facteur de risque ne s?applique dans cette catégorie de risque.
Évaluation par facteur de risque
Risques pour l?homme
Zoonose
Facteur de
risque
Applicable Explication
LG1 !
(signalisation)
Chez le serval, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque sont Leptospira spp. (Sebek et al., 1984 ; Sebek et coll., 1989 ; Ullmann et al., 2012) et
le virus de la rage (Swanepoel, et al., 1993). Cela conduit à retenir ce facteur de risque.
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Blessures
Facteur de
risque
Applicable Explication
LG2 XF Le serval pèse de 7 à 13,5 kg et a des incisives et des griffes acérées (Sunquist & Sunquist, 2009). Les servals en captivité attaquent sans raison apparente
et peuvent causer des blessures graves aux personnes (Markula et al., 2009). Compte tenu de la taille, de la morphologie et du comportement des
servals, ils peuvent causer des blessures très graves à l?homme, ce qui place le serval directement sous la classe de risque F.
Risque pour le bien-être et la santé animale
Prise alimentaire
Facteur
de risque
Applicable Explication
V1 Le serval est un carnivore (Sunquist & Sunquist, 2009).
V2 Le serval n?a pas de dents hypsodontes (Ewer, 1998).
V3 X Les servals chassent souvent de petites proies, comme des rongeurs, des reptiles, des amphibiens et des insectes (Bowland et Perrin, 1993 ; Geertsema,
1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009), qui sont répandus dans leur habitat. Les servals ont un besoin de chasse comportementale : ils
chassent activement leurs proies en les localisant et en se jetant sur elles à l?oreille dans leur cachette ou en les attrapant dans l?eau ou les airs (Kroshko et
al., 2016 ; Sunquist et Sunquist, 2009). Le domaine vital moyen des servals est de 6,2 km2 et il parcourt en moyenne 2,5 km par jour (Geertsema, 1985 ;
Perrin, 2002).
V4 Le régime alimentaire des servals se compose de mammifères, de reptiles, d?amphibiens, d?insectes et d?oiseaux (Bowland et Perrin, 1993 ; Geertsema, 1985
; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
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Manque d?espace/sécurité
Facteur
de risque
Applicable Explication
R1 X Le domaine vital moyen des servals est de 6,2 km2 (Perrin, 2002). Les servals marquent intensément leur territoire et surveillent activement les frontières
(Geertsema, 1985).
R2 X Les servals utilisent un site de nidification isolé pour la mise bas et l?élevage des jeunes et comme lieu de repos (Sunquist et Sunquist, 2009).
R3 En cas de danger, les servals grimpent aux arbres (Thiel, 2011).
R4 Les servals n?utilisent pas de terriers auto-creusés, mais utilisent des terriers abandonnés d?oryctéropes ou de porcs-épics (Sunquist et Sunquist, 2009).
R5 Pour les servals, aucun élément environnemental spécifique n?est essentiel (Sunquist & Sunquist, 2009 ; Thiel, 2019).
Thermorégulation
Facteur de
risque
Applicable Explication
T1 X Les servals vivent dans des climats tropicaux et subtropicaux (Schultz, 2005 ; Thiel, 2019). La température moyenne dans les climats subtropicaux n?est
normalement pas inférieure à 5°C pendant les mois les plus froids. La température minimale absolue en hiver peut chuter brusquement en dessous de zéro
pendant de courtes périodes. La température moyenne dans les climats tropicaux est d?environ 30 °C pendant les mois les plus chauds avec des températures
maximales supérieures à 40 °C (Schultz, 2005). Le serval est adapté à un climat tropical et subtropical.
T2 Des recherches comportementales détaillées n?ont pas montré que les servals utilisent une semelle spéciale, un endroit pour se rafraîchir ou se réchauffer
(Smithers, 1978).
T3 Les servals sont actifs toute l?année (Geertsema, 1985).
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Comportement social
Facteur
de risque
Applicable Explication
S1 Les servals ont un mode de vie solitaire (Geertsema, 1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
S2 Les servals vivent solitaires et s?évitent les uns les autres (Geertsema, 1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
Ce facteur de risque ne s?applique donc pas.
S3 Les femelles atteignent la maturité sexuelle à partir de 1 an. Les femelles sont gestantes pendant 74 jours en moyenne et donnent naissance en moyenne à
2 petits par portée. Les servals n?ont pas un risque élevé de surpopulation.
Verwijzingen
Bowland, J. M., & Perrin, M. (1993). Diet of serval Felis serval in a highland region of Natal. South African Journal of Science , 132-135.
Ewer, R. (1998). The carnivores. Cornell University Press.
Geertsema, A. (1985). Aspects of the ecology of the serval in the Ngorongoro crater, Tanzania. Netherlands Journal of Zoology 35(4), 527-610.
Kroshko, J., Clubb, R., Harper, L., Mellor, E., Moehrenschlager, A., & Mason, G. (2016). Stereotypic route tracing in captive carnivora is predicted by species-typical home range sizes
and hunting styles. Animal behaviour, 197-209.
Markula, A., Hannan-Jones, M., & Csurhes, S. (2009). Pest animal risk assesment: Serval. Queensland: Department of Primary Industries and Fisheries of Queensland.
Perrin, M. (2002). Utilisation de l?espace par un serval réintroduit dans la réserve naturelle du mont Currie. Journal sud-africain de recherche sur la faune sauvage 32(1), 79-86.
Ramesh, T. et Downs, C. T. (2015). Régime alimentaire du serval (Leptailurus serval) sur les terres agricoles des Midlands du Drakensberg, en Afrique du Sud. Mammifères, 399-407.
Schultz, J. (2005). Les éco zones du monde, les divisions écologiques de la géosphère. Aix-la-Chapelle, Allemagne : Springer.
Sebek, Z., Sixl, W., Reinthaler, F. et Valova, M. (1984). Zur Leptospirosis im Südsudan, auf den Kapverdischen Inseln sowie in Südkolumbien und in El Salvador. Mitteilungen der
Österreichischen Gesellschaft für Tropenmedizin und Parasitologie, 6, 197-201.
Sebek, Z., Sixl, W., Reinthaler, F., Valová, M., Schneeweiss, W., Stünzner, D., & Mascher, F. (1989). Résultats de l?examen sérologique de la leptospirose chez les animaux domestiques
et sauvages dans la province du Haut-Nil (Soudan). Journal d?hygiène, d?épidémiologie, de microbiologie et d?immunologie, 33(3), 337-345.
Smithers, R. (1978). Le serval, Felis serval Schreber 1776. Journal sud-africain de la recherche sur la vie, 29-37.
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Sunquist, M. et Sunquist, F. (2009). Famille des FELIDAE (CHATS). Dans D. Wilson, & R. Mittermeier, Manuel des mammifères du monde. Vol. 1. Carnivores (pp. 54-170). Barcelone :
Lynx Edicions.
Swanepoel, R., Barnard, B. J., Meredith, C. D., Bishop, G., Bruckner, G. K., Foggin, C. M. et Hubschle, O.J. (1993). La rage en Afrique australe. Understepoort Journal de la recherche
vétérinaire, 60, 325-346.
Thiel, C. (2011). Écologie et état de la population du Serval Leptailurus serval (Schreber, 1776) en Zambie. Bonn : Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn.
Thiel, C. (2019). Leptailurus serval. Extrait de la Liste rouge des espèces menacées de l?UICN : http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2019-3.RLTS.T11638A156536762.en
Ullmann, L., Hoffmann, J., de Moraes, W., Cubas, Z., Dos Santos, L., da Silva, R., . . . Biondo, A. (2012). Enquête sérologique pour leptospira spp. chez les félidés néotropicaux en
captivité à Foz do Iguaçu, Paraná, Brésil. Journal de médecine des zoos et de la faune sauvage 43(2), 223-228.
PUBLIÉ
http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2019-3.RLTS.T11638A156536762.en
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Sus scrofa - Cochon et sanglier
Le cochon figure sur la liste des animaux domestiques et amateurs.
Le sanglier ne figure pas sur la liste des animaux domestiques et amateurs.
Informations générales
Informations générales (Meijaard et al., 2011)
Famille Suidae
Sous-famille Suinae
Genre Sus
Gentil Sus scrofa
Domestiqué
Cochon : oui, le porc domestiqué est l?une des premières espèces à avoir été domestiquée. La domestication remonte au début de l?Holocène (Evin, et al., 2017 ;
Ervynck et al., 2001 ; Conolly et al., 2011 ; Jing et Flad 2002 Cucchi et al., 2011b). Différentes populations de sangliers ont dû contribuer à la constitution génétique
des porcs modernes (Larson et al., 2005).
Sanglier : non
Croisement possible
Taille adulte
Verrat:
? Tête-corps : 90-200 cm
? Queue : 15-40 cm
? Hauteur d?épaule : 55-110 cm
Poids
Cochon : Une petite race comme le mini cochon de Göttingen pèse 40 à 60 kg, une grande race comme le cochon anglais Berkshire pèse 300 à 400 kg.
Sanglier : 44-320 kg
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Diète Omnivore
Habitat
naturel
? Répartition :
Cochon : Tous les continents sauf l?Antarctique et les îles dans les océans.
Sanglier : de l?Europe occidentale et de l?Afrique du Nord à l?Asie de l?Est.
? Habitat : Habitats variés ; des semi-déserts aux forêts tropicales, en passant par les forêts, les prairies et les jungles.
Espérance de
vie
Porc : 15-20 ans
Sanglier : 10-14 ans
Statut UICN « Préoccupation mineure »
CITES Non répertorié
Classe de risque D-F (porc) et F (sanglier)
Porc : Un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés chez le porc dans quatre catégories de risque pour la « santé et le bien-être des animaux ». En raison de la variation
entre les variétés sur LG2, il y a une gamme de risques allant de D à F.
Sanglier : Les sangliers sont capables de causer de graves blessures aux humains. De plus, un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés dans quatre catégories de risque
pour la « santé et le bien-être des animaux ». Pour ces raisons, le sanglier relève de la classe de risque F.
Évaluation sommaire du porc et du sanglier
S?il y a une ou plusieurs zoonose(s) grave(s) pertinente(s) qui ne peuvent être contrôlées qu?à l?aide de mesures spécialisées, le facteur de risque est coché (!), mais il ne compte
pas dans le score final. S?il y a une zoonose grave qui n?est pas ou difficilement contrôlable ou s?il existe un risque de lésions corporelles graves, l?espèce animale relève
immédiatement de la classe de risque F (XF). Si le facteur de risque s?applique, il est coché (X).
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Santé humaine
Catégorie de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
Zoonose ! (signalisation) ! (signalisation) ? Chez les porcs, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. et Brucella suis ont été détectés.
? Chez le sanglier, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Brucella suis, Francisella tularensis, Leptospira spp.
et Mycobacterium tuberculosis ont été détectés. Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Blessures 0-XF XF Chez certaines races de porcs et de sangliers, il existe un risque de blessures très graves pour l?homme, ce qui signifie que
certaines races de porcs et de sangliers relèvent directement de la classe de risque F.
Santé et bien-être des animaux
Catégorie de risque Domestiqué Sauvage Explication
Prise alimentaire X X Les porcs et les sangliers doivent se nourrir pendant une longue période chaque jour.
Utilisation de
l?espace/sécurité
X X ? Les cochons et les sangliers utilisent un lieu de nidification isolé.
? Les sangliers se déplacent sur de longues distances à la recherche de leur nourriture.
? Les cochons et les sangliers utilisent des fosses auto-creusées.
Thermorégulation X X Les porcs et les sangliers utilisent des soles spéciales.
Comportement social X X Les porcs et les sangliers ont une hiérarchie de dominance linéaire.
Évaluation par facteur de risque
Risques pour l?homme
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Zoonose
Facteur
de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
LG1 !
(signalisation)
!
(signalisation)
Chez les porcs, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. (Boqvist et al., 2012) et Brucella suis (Cvetnic et al., 2009)
ont été détectés. Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Chez le sanglier, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque sont Brucella suis (Cvetnic et al., 2009 ; Dahouk et al., 2005), Francisella
tularensis (Dahouk et al., 2005), Leptospira spp. (Boqvist et al., 2012 ; Ebani et al., 2003) et Mycobacterium tuberculosis (Martin-Hernando
et al., 2007). Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Blessures
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
LG2 0-XF XF Le sanglier pèse entre 44 et 320 kg et possède des défenses (Meijaard et al., 2011). Les verrats sont agressifs lorsqu?ils sont acculés et résistent
violemment (Sutherland-Smith, 2015). Il existe plusieurs cas connus de sangliers tuant ou blessant gravement des personnes (Chauhan et al.,
2009 ; Gunduz et al., 2007).
Les porcs domestiques mâles ont des défenses et peuvent causer de graves blessures aux humains (Barnham, 1988). Chez les porcs, le risque de
blessure dépend de la race (Eskebo, 2011 ; Forde, 2002 ; Tynes et al., 2007). Plus le poids corporel est important, plus le risque de blessure est
élevé. De plus, les races peuvent également différer par leur tempérament.
Compte tenu de la taille, de la morphologie et du comportement des sangliers, ils peuvent causer des blessures très graves à l?homme, ce qui
place le sanglier directement sous la classe de risque F.
D?après la taille et le comportement des porcs, il est peu probable que les animaux causent des blessures graves aux humains.
Cependant, certaines races de porcs peuvent causer des blessures graves et relèvent donc directement de la classe de risque F.
Risques pour le bien-être et la santé animales
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Prise alimentaire
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
V1 Le porc et le sanglier sont omnivores (Meijaard et al., 2011 ; Studnitz et coll., 2007).
V2 Le porc et le sanglier n?ont pas de dents hypsodontes (Koenigswald, 2011).
V3 X X Les porcs et les sangliers passent de 40 à 65 % de leur période active à chercher de la nourriture (Studnitz et al., 2007 ; Meijaard et al., 2011 ;
Morelle, 2015). Les Suidae parcourent de grandes distances pour se nourrir, car ils utilisent des sources de nourriture largement disponibles.
Ces mouvements sont souvent irréguliers (Frädrich, 1974). Ils s?enracinent aussi beaucoup pour trouver de la nourriture (Frädrich, 1974 ;
Studnitz et coll., 2007).
V4 Le régime alimentaire du porc et du sanglier comprend des carottes, des vers, de l?herbe, des feuilles, de la résine, des noix, des baies, des
charognes, des insectes et de petits reptiles (Ballari, 2014 ; Meijaard et al., 2011 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
Manque d?espace/sécurité
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
R1 Le domaine vital moyen des sangliers est de 3,13,5 km2 (Singer et al., 1981). Les cochons et les sangliers ne sont pas territoriaux et ont des
domaines vitaux qui se chevauchent (Eskebo, 2011 ; Singer et al., 1981).
R2 X X Les porcs et les sangliers utilisent un lieu de nidification isolé pour mettre bas et élever leurs petits (Jensen, 1986 ; Meijaard et al., 2011 ;
Stolba et Wood-Gush, 1989).
R3 X Les porcs ont été domestiqués il y a environ 9000 ans (Giuffra et al., 2000) et se seront habitués à traiter avec les humains.
Les sangliers sont susceptibles d?attraper la myopathie, qui se produit pendant la réponse de fuite (Sutherland-Smith, 2015).
R4 X X Les porcs et les sangliers utilisent des fosses auto-creusées (Meijaard et al., 2011). Ce facteur de risque s?applique donc.
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Manque d?espace/sécurité
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
R5 Pour les porcs et les sangliers, aucun élément environnemental spécifique n?est essentiel (Meijaard et al., 2011).
Thermorégulation
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
T1 La large distribution de leurs ancêtres a permis aux porcs de vivre dans différents climats (Barrios-García et Ballari, 2012 ; Ballari et
BarriosGarcía, 2014).
Le cochon et le sanglier se trouvent dans un climat maritime tempéré (Meijaard et al., 2011 ; Schultz, 2005 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
T2 X X Les porcs et les sangliers utilisent des bains de boue (Meijaard et al., 2011 ; Morgan et Tromborg, 2007 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
T3 Les porcs et les sangliers sont actifs toute l?année (GiménezAnaya et al., 2009 ; Sporek, 2017 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
Comportement social
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
S1 Les porcs et les sangliers ont un mode de vie polygame (Delgad-Acevedo et al., 2010 ; Gayet et al., 2016).
S2 X X L?unité sociale de base des porcs et des sangliers est de deux à quatre femelles et de leurs petits qu?un mâle rejoint pendant la saison des
amours, en dehors de cela, les mâles vivent solitaires. Dans un groupe, les femelles sont dominantes sur les jeunes et un mâle prend la
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Comportement social
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
position dominante lorsqu?il rejoint le groupe (Gonyou, 2001). Il existe une hiérarchie linéaire de la dominance (Ewbank, 1976 ; Robert et
coll., 1987 ; Sporek, 2017).
S3 Les sangliers atteignent la maturité sexuelle à partir de 18 mois. Les femelles sont enceintes pendant 112 à 130 jours et donnent naissance
à 5 à 9 petits par portée. Les sangliers peuvent se reproduire toute l?année (Meijaard et al., 2011). Les sangliers n?ont pas beaucoup de
chances d?être surpeuplés.
Les porcs ont souvent plus d?une portée par an (Pedersen, 2007). Les femelles sont gestantes pendant environ 114 jours et donnent
naissance en moyenne à 12 porcelets par portée (Andersen et al., 2011 ; Morgan et coll., 2018). Les porcs peuvent se reproduire toute
l?année (Pedersen, 2007).
Les porcs n?ont pas beaucoup de chances de surpopulation.
Références
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Les résultats sont présentés sous la forme de trois livrables :
? une annexe reprenant l?ensemble des fiches établies pour les 314 espèces analysées. Les
références scientifiques consultées et disponibles pour chaque espèce figurent sur les
fiches ;
? un site web ouvert au public reprenant les éléments supra que chacun peut consulter
selon l?espèce considérée : https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-
verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister ;
? une liste positive de 29 espèces de mammifères autorisées à la détention
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-
07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf.
Sur les 314 espèces de mammifères analysées (19 domestiques et 295 non domestiques), les
experts ont proposé au ministère une liste de 28 espèces.
L?espèce Eliomys melanurus (loir des jardins asiatique) a été ajoutée par le ministère qui l?a placée
finalement en classe de risque C considérant qu?il n'existait pas d?évidences scientifiques pour son
classement dans les classes de risque supérieures D à F (ce qui l?aurait exclue de la liste définitive).
La liste des animaux pouvant être détenus sans condition de formation/déclaration retient en 2024,
29 espèces de mammifères dont 18 espèces domestiques et 11 non domestiques (un cervidé et
dix rongeurs).
Ce que l?on peut retenir :
? Les risques considérés pour l?établissement de la liste ne comprennent pas ceux liés au
caractère envahissant, la liste des Espèces Exotiques Envahissantes retenue par l?UE
s?applique et les EEE n?ont pas été analysées.
? La liste est évolutive pour tenir compte notamment de l?évolution de la taxonomie.
? L?exercice est complètement transparent, ce qui se traduit également dans le site web
dédié où figurent toutes les espèces analysées constituant une base de travail
pertinente.
? Les principes de précaution et la clause d?antériorité s?appliquent.
PUBLIÉ
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf
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Annexe 8. Comparaison des législations dans
plusieurs pays en Europe concernant la
détention de l?espèce sanglier par des
particuliers à titre d?agrément (sources : contacts
directs avec les autorités des pays)
Pays Détention
du sanglier
par des
particuliers
Commentaires
(Sources : informations recueillies directement auprès
des autorités nationales et sur les portails des ministères)
BELGIQUE
Oui- sur
liste positive
Avec un
permis de
détention
Wallonie : Liste des espèces ou catégories de mammifères qui
peuvent être détenus conformément à l?article 3 de l?arrêté du
gouvernement wallon en date du 24 juillet 2018 : Sus scrofa :
Cochon domestique-sanglier et sanglochon 117 . Animal
provenant d?élevage exclusivement.
Oui-sur liste
positive
Flandres : Liste positive fait figurer Sus scrofa : cochon. S?il
n?est pas fait mention explicitement du sanglier comme en
Wallonie, le terme englobe le sanglier, selon un compromis
politique. Animal provenant d?élevage exclusivement.
Oui- sur
liste positive
Bruxelles -État : idem Flandres
LUXEMBOURG Oui
sur
autorisation
individuelle
Au Luxembourg, les animaux sauvages indigènes ne peuvent
pas être gardés à titre privé. Il est toutefois possible de
demander une autorisation auprès du Ministère de
l'Environnement, autorisation généralement assez difficile à
obtenir. La détention est autorisée dans des centres de soins
le temps de leur rétablissement.
PAYS-BAS Non Confirmation du Ministère de l?agriculture des Pays-Bas que
l?espèce sanglier (Sus crofa) ne figure pas sur la liste positive
des mammifères.
LITUANIE Oui Le sanglier figure sur la liste des espèces de mammifères
117 Extrait du journal le « Soir » le 22/09/2018 un daim, un cerf rouge ou un bison est autorisé en Wallonie. Par
ailleurs, le sanglier peut également être détenu. Les cas de peste porcine africaine qui ont été récemment détectés
en Belgique ne menacent pas la place du mammifère sur la liste. « Il n?y a pas de lien entre les sangliers sauvages
qui développent la maladie et les sangliers en captivité. Ça ne concerne donc pas la liste », justifie Marie Minet,
porte-parole du ministre wallon du Bien-Être animal, Carlo Di Antonio (CDH). La liste qui consigne les espèces dont
la détention est légale a été mise à jour par le ministre.
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avec un
permis
sauvages dont la détention en captivité et/ou la reproduction
en captivité sont autorisées (annexe 2 de l?arrêté du premier
aout 2023), mais un permis est requis et la taille minimale des
enclos est spécifiée dans l?annexe 5 de l?arrêté. Animal
provenant d?élevage exclusivement.
DANEMARK Oui,
Sous
conditions
d?installation
et de
biosécurité
L?élevage privé de sangliers est réglementé par le décret
exécutif du 12/12/2009 relatif à l?élevage de porcs en plein air
(qui s?applique à toutes les espèces de porcs de la famille des
Suidés, mais le décret ne s?applique ni aux zoos ni aux
cirques). Le décret définit ainsi les cochons de compagnie :
« Les cochons de compagnie sont des porcs qui sont gardés
comme animaux de loisir et où les animaux sont autorisés à
se déplacer à l?extérieur de l?enclos ou de la maison. »
Conditions d?installation : une clôture de 1,5 mètre renforcée
par trois fils sous tension, ou un dispositif de sécurité
équivalent approuvé par l?administration). Le propriétaire des
porcs de compagnie doit veiller à ce que les porcs de
compagnie ne se déplacent qu?en laisse à l?extérieur du
logement ou de l?enclos
Il n?y a pas d?élevage de sangliers pour la chasse, car pas de
population en liberté. Le Danemark a abattu tous les sangliers
par crainte d?épidémies de peste porcine africaine.
NORVEGE Non Le gouvernement norvégien a déclaré que l'objectif global de
la gestion des sangliers était d'éradiquer l'espèce, qui est
considérée comme un animal exotique. Il y a quelques
années, il existait quelques éleveurs professionnels de
sangliers destinés à la consommation de viande, mais leur
nombre a diminué, principalement en raison de leur manque
de rentabilité. Il est obligatoire de garder les sangliers dans
des enclos à l'épreuve des évasions. La détention d'espèces
sauvages à des fins privées est interdite en Norvège sans
autorisation spéciale de l'Agence norvégienne de
l'environnement et de l'Autorité de sécurité alimentaire. La
chasse dans les enclos est strictement interdite en vertu de la
loi sur les espèces sauvages, et il n'y a pas d'exception.
ESPAGNE Non En Espagne, le sanglier n'est pas du tout considéré comme un
animal de compagnie selon la réglementation.
La population de sangliers fait l'objet d'un plan national visant
à éviter l'introduction de maladies (principalement la peste
porcine africaine). Ce plan, qui comprend la chasse aux
oiseaux sauvages et d'autres mesures connexes, est la
conséquence d'une mesure promue au niveau européen, qui
a fini par être rendue obligatoire par une décision de la
Commission européenne.
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Pour la chasse, il est permis de les élever dans des fermes
spécifiques et ces animaux ne se trouvent pas dans des
centres de soins ou des refuges.
ECOSSE Oui
sur licence
Les autorités se disent préoccupées par les sangliers qui
s'échappent ou sont illégalement relâchés de captivité en
Écosse et il existe plusieurs zones où des populations
semblent désormais établies dans la nature à cause de cela.
La libération de sangliers dans la nature en Écosse, en
Angleterre et au Pays de Galles est illégale en vertu de la loi
sur la faune et la campagne de 1981.
Les personnes sont autorisées à détenir des sangliers, à
condition qu'elles se conforment à la loi sur les animaux
sauvages dangereux de 1976 : licence sous des conditions
spécifiées par la loi et par l?autorité locale (limite du nombre
d?animaux dangereux détenus, acquittement d?une
redevance, détention d?une police d?assurance en vigueur,
détention dans les locaux spécifiés dans le permis?).
Les sangliers peuvent également être gardés dans des
centres de sauvetage ou de soins, mais il serait illégal de les
relâcher dans la nature à partir de ces centres.
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Annexe 9. Une liste unique pour un marché unique ?
Évaluation de l'impact d'une liste positive de l'UE pour les animaux
de compagnie
Francisco Aguayo and Griffin Carpenter, Janvier 2025, 57p + annexes.
Le rapport a été présenté au Parlement européen en novembre 2024 et diffusé auprès des
institutions européennes en janvier 2025 pour être discuté.
Résumé exécutif (traduction par la mission de la version en anglais livrée à la Commission)
La moitié des ménages de l'Union européenne (UE) comptent des animaux de compagnie. Si les
chats et les chiens sont de loin les espèces les plus familières, les ménages de l'UE comptent des
milliers d'espèces de reptiles, de mammifères, d'amphibiens, d'oiseaux et de poissons.
Ces "animaux de compagnie exotiques" influencent nos vies de diverses manières. Certains de
ces impacts sont évidents et directs, comme la compagnie (et inversement, la nuisance) au sein
des ménages. D'autres sont moins directs, comme l'emploi fourni par les animaleries, ou sont
cachés, comme les risques zoonotiques pour la santé publique, l'impact des espèces exotiques
envahissantes sur les environnements locaux, et les menaces pour la biodiversité lorsque les
animaux sont retirés de leur habitat d'origine. Ces impacts s'étendent au-delà des frontières
européennes.
Conscients de ces impacts, les États membres de l'UE ont mis en place des réglementations
nationales sur le commerce et la détention d'animaux de compagnie exotiques. Certains États
membres réglementent la détention d'animaux de compagnie exotiques au moyen d'une "liste
négative" d'espèces qui ne peuvent être détenues dans les foyers, tandis que d'autres supervisent
une "liste positive" d'espèces qui peuvent être détenues. Cette divergence dans l'approche
réglementaire et l'établissement des listes d'espèces nuit gravement à l'efficacité de toutes les
listes nationales, car les espèces interdites peuvent être facilement (mais illégalement)
transportées à travers les frontières de l'UE. Elle compromet également le fonctionnement du
marché unique de l'UE. Face à ce défi fondamental, la Commission européenne est en train
d?évaluer la faisabilité d'une liste positive de l'UE pour les animaux de compagnie exotiques.
L'objectif de cette étude est de décrire et de quantifier les impacts potentiels d'une liste positive de
l'UE pour les mammifères, les reptiles et les amphibiens. Nous avons abordé cet objectif en utilisant
les méthodes suivantes :
? une revue de la littérature sur les impacts du commerce et de la détention d'animaux de
compagnie exotiques ;
? la création de deux scénarios de liste positive de l'UE (l'un strict, l'autre permissif) basés
sur les listes positives existantes dans les États membres de l'UE ;
? une évaluation de la manière dont les deux scénarios de liste positive de l'UE permettraient
ou restreindraient le commerce sur le marché actuel des animaux de compagnie exotiques
(à l'aide de données sur les importations d'animaux et les publicités pour les animaux de
compagnie exotiques) ;
? une évaluation de la manière dont ces changements sur le marché des animaux de
compagnie exotiques conduiraient à des changements correspondants en termes
d'impacts sur l'écologie, la biodiversité et la santé publique ;
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? une étude des impacts des listes positives existantes dans les États membres de l'UE à
l'aide d'une enquête sur les parties prenantes impliquées dans le commerce des animaux
de compagnie exotiques :
? une enquête auprès des administrations gouvernementales qui supervisent les listes
positives ;
? la consultation de données nationales sur le commerce des animaux de compagnie
exotiques avant et après l'introduction des listes positives.
Ces données permettent de tirer plusieurs conclusions :
? Le commerce des animaux de compagnie exotiques entraîne de nombreuses externalités
négatives sur le plan de l'écologie, de la santé publique, du bien-être des animaux et
d'autres aspects ce qui fait de sa réglementation un domaine politique qui mérite d'être
étudié. Le commerce d'animaux de compagnie exotiques est important : on estime à 22
millions le nombre de mammifères, de reptiles et d'amphibiens dans l'Union européenne.
Des recherches ont établi un lien entre les animaux de compagnie exotiques et les risques
pour la conservation dans leur habitat d'origine, les risques liés aux espèces exotiques
envahissantes dans leur nouvel habitat, les risques pour la santé humaine dus aux
maladies et aux blessures, et les problèmes de bien-être pour les animaux eux-mêmes.
? Les ventes d'animaux de compagnie exotiques étant concentrées sur quelques espèces
susceptibles d'être "listées", une liste positive de l'UE n'aurait qu'un faible impact
économique pour la plupart des entreprises de vente d'animaux de compagnie. Les
données relatives au marché de détail révèlent un marché fortement concentré sur
quelques espèces clés. Par conséquent, si les scénarios de liste positive de l'UE réduisent
le nombre d'espèces commercialisées de 61 à 76 %, la réduction du nombre d'animaux
commercialisés n'est que de 22 à 32 %. L'effet probable est encore plus faible puisqu'il
s'agit d'une analyse d'un marché statique, alors qu'en réalité les entreprises passeront des
espèces non listées aux espèces listées. Lorsque des listes positives ont été introduites
dans l'UE, la majorité des entreprises d'animaux de compagnie exotiques déclarent que
l'effet a été neutre ou inexistant et les données sur le niveau global du commerce des
animaux de compagnie exotiques sont soit ambiguës, soit stables.
? En réduisant le niveau et la diversité du commerce des animaux de compagnie exotiques,
une liste positive de l'UE réduirait le risque pour la conservation des populations menacées.
? Le commerce d'animaux de compagnie exotiques présente des risques pour la
conservation en raison du prélèvement d'espèces sauvages. Un quart (25 %) des espèces
présentes sur le marché des animaux de compagnie exotiques sont classées comme
menacées. On estime qu'une liste positive de l'UE réduirait de 63 à 79 % le nombre
d'espèces menacées commercialisées. Une liste positive (contrairement à une liste
négative) présente l'avantage supplémentaire, sur le plan de la conservation, de protéger
les espèces qui ne font pas l'objet d'un commerce actuel en les empêchant d'établir un
marché.
? Une liste positive de l'UE pourrait réduire les effets coûteux des espèces exotiques
envahissantes, mais elle devrait être plus ciblée que les listes positives actuelles.
? Les impacts écologiques des espèces exotiques envahissantes (EEE) sont importants et
le commerce d'animaux de compagnie exotiques y contribue largement en raison de la
libération fréquente et de la fuite involontaire d'animaux de compagnie exotiques. En
termes économiques, on estime que ces impacts coûtent 270 millions d'euros par an aux
gouvernements de l'UE. Comme les EEE peuvent engendrer des coûts catastrophiques
(une seule espèce peut coûter des milliards d'euros en mesures d'assainissement et de
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contrôle), investir dans la prévention est une politique rentable. Une liste positive pourrait
remplir ce rôle, mais l'évaluation des scénarios de liste positive de l'UE révèle que le risque
lié aux EEE devrait être explicitement inclus dans la liste des espèces ou ciblé par des
politiques complémentaires.
? En réduisant le commerce des espèces porteurs de nombreux virus, en particulier les
mammifères et les animaux sauvages importés, une liste positive de l'UE réduirait les
risques zoonotiques pour la santé publique. Une liste positive de l'UE réduirait les risques
zoonotiques pour la santé publique. On estime que les zoonoses liées aux animaux de
compagnie sont à l'origine de 5 000 à 10 000 infections par an dans l'UE, pour un coût
compris entre 30 et 100 millions d'euros. L'impact des zoonoses émergentes et des agents
pathogènes plus résistants, issus de la population nombreuse et très diversifiée des
animaux de compagnie exotiques, peut être plusieurs fois supérieur. On estime qu'une liste
positive de l'UE permet de réduire le risque zoonotique de 32 à 89 %.
? On craint généralement que les listes positives existantes dans les États membres de l'UE
ne soient compromises par l'acquisition (illégale) d'espèces non répertoriées par le biais
du commerce en ligne et du transport transfrontalier. Les inquiétudes concernant
l'acquisition illégale d'espèces non répertoriées signifient que si la majorité des parties
prenantes impliquées dans le commerce et les services liés aux animaux de compagnie
exotiques pensent que leur liste positive respective fonctionne dans une certaine mesure,
une part importante d'entre elles ne le pensent pas. Cette activité illégale étant facilitée par
l'existence de listes différentes dans les pays voisins et par la facilité de transport entre ces
pays, une liste positive européenne pourrait résoudre l'un des principaux problèmes posés
par les listes positives existantes dans les États membres de l'UE.
? Les parties prenantes impliquées dans le commerce et les services liés aux animaux de
compagnie exotiques s'accordent largement sur le fait qu'une liste positive de l'UE
faciliterait leurs activités. La quasi-totalité des répondants à l'enquête ont clairement
exprimé leur soutien à l'harmonisation européenne, sans lien apparent avec leur opinion
sur l'efficacité ou les effets des listes positives existantes. Certains de ces répondants ont
souligné qu'une liste positive n'était pas une panacée et que des politiques
complémentaires étaient nécessaires, telles que l'application de la législation, le partage
d'informations et la formation, ainsi que le soutien aux centres de secours pour animaux
après l'introduction d'une nouvelle liste.
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
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Annexe 10. Éléments pour la constitution de la base
de travail pour l?élaboration de listes positives
des espèces non domestiques dont des individus
peuvent être détenus par des privés sans
obligation de déclaration
La démarche est de constituer une base de données d?espèces susceptibles d?être intégrées à la
liste positive, chacune étant caractérisée par plusieurs attributs :
? Classification
o ordre (sous-ordre ; infra-ordre) ; famille(sous-famille) ; espèce
o nom commun français
? Appartenance à des listes d?autorisation de détention ou de commercialisation
(France et panel de pays de l?Union Européenne)
o France
? Réglementation : espèce relevant d?une liste fixant des autorisations de
commercialisation
? Réglementation : espèce relevant d?une liste fixant des conditions de
détention (Arrêté de 2018)
? Réglementation : espèce relevant d?une liste d?espèces objets de saisies
(services vétérinaires, DSPP, services de douanes, centres d?accueil)
? Réglementation / Pratiques : espèce ayant fait l?objet de déclarations de
détention par des particuliers (Déclaration de détention d'animaux
d'espèces non domestiques Formulaire 15967*01 Ministère chargé de
l'environnement - Cerfa n° 15967*01)
? Pratiques : espèce connue par les vétérinaires comme étant parfois
détenue par des particuliers (ayant fait l?objet de soins) et/ou enregistrées
dans la base VétoNAC (cf. encadré infra)
? ?/?
o Panel de pays de l?Union Européenne
? Espèce relevant d?une liste positive d?un pays
? Espèce relevant d?une liste d?espèces autorisées à la commercialisation
d?un pays
o Union européenne
? Espèce relevant de réglementations européennes :
? Règlement du Conseil (CE) n° 338/97 relatif à la protection des
espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur
commerce
? Règlement n°1143/2014 ayant pour objectifs de prévenir, de
réduire et d'atténuer les effets néfastes sur la biodiversité de
l'introduction et de la propagation d'espèces exotiques
envahissantes au sein de l'Union européenne
? ?/?
? Statut sauvage ou domestique ; statut de protection
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o Son appartenance à la liste française des espèces domestiques (Arrêté de 2006)
o Son appartenance à la liste des espèces sauvages protégées I-FAP (cf. encadré
infra) et son statut de protection internationale (CITES) ou nationale
o Son appartenance à une éventuelle liste NAC
Focus sur les fichiers I-FAP et VétoNAC
Le fichier national d?identification (fichier I-FAP) pour les espèces protégées
En application des articles L. 413-6, L. 413-10 et R. 413-23-5 à R. 413-23-10 du code de
l?environnement, l?ensemble des animaux de la faune sauvage captive (hormis les gibiers) dont
les espèces sont protégées au niveau national ou inscrites aux annexes A à D du règlement
(CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 (dit « règlement CITES ») ainsi que l?ensemble
des animaux d?espèces non domestiques dont le propriétaire est un établissement itinérant de
présentation au public sont tenus d?être identifiés, c'est-à-dire marqués individuellement et
enregistrés dans un fichier national d?identification de la faune sauvage captive conformément à
la réglementation en vigueur.
Le marquage individuel des animaux est réalisé selon les règles générales suivantes (cf. arrêté
ministériel du 8 octobre 2018) :
? Les mammifères doivent être marqués par transpondeur à radiofréquences.
? Les oiseaux nés et élevés en captivité doivent être marqués par une bague fermée.
? Les reptiles et amphibiens sont marqués par un transpondeur à radiofréquence.
Dans le cas des oiseaux, reptiles et amphibiens, lorsque le marquage par transpondeur ne peut
être pratiqué pour une raison liée à la morphologie par exemple, l?identification est attestée un
vétérinaire, assortie d?une photo (photo du plastron pour une tortue ou de la tête en gros plan
pour un serpent).
L?obligation de marquage ne s?applique pas aux spécimens qu?il est prévu de relâcher ou de
réintroduire dans le milieu naturel, ainsi qu?aux spécimens nés et élevés à une fin de
consommation.
Le fichier national d?identification des animaux d?espèces non domestiques se nomme le fichier
I-FAP. Il contient des données relatives à l?identification des animaux, à leurs propriétaires et
aux identificateurs habilités.
Le système d?information et les données du fichier I-FAP sont propriétés du ministère en charge
d?écologie. Le système d?information comprend le portail en ligne permettant aux internautes
habilités (vétérinaires, propriétaires privés professionnels, éleveurs amateurs, naisseurs
d?oiseaux, animaleries, organisations autorisées) d?accéder à toutes les fonctionnalités et
informations utiles, dans la limite de leurs droits.
Sur une année type, entre 45 000 et 40 000 animaux sont enregistrés dans le fichier national
par les divers détenteurs.
Au 31 octobre 2024, le fichier comportait 409 064 animaux enregistrés pour 104 413
propriétaires. Les détenteurs sont par ordre décroissant (en pourcentage des animaux détenus) :
les propriétaires privés (61,33%), les parcs zoologiques (11,80%), les éleveurs naisseurs
d?oiseaux (11,53%), animaleries (6,64%), les éleveurs professionnels (4,35%). À noter que la
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dynamique d?enregistrement tend à baisser depuis 2020. En octobre 2024, les utilisateurs
avaient enregistré 38 539 animaux durant l?année. Le nombre d?enregistrements était de 65 848
animaux en 2020, 59 312 animaux en 2021, 49 774 animaux en 2022, 45 454 animaux en 2023.
L?outil VétoNAC pour les nouveaux animaux de compagnie (NAC)
VétoNAC est le fichier d'identification des NAC, de la faune sauvage et domestique (espèces
autres que celles soumises à la législation les espèces non domestiques protégées, les
carnivores domestiques, les animaux de rente et les équidés).
Le 8 novembre 2024, le fichier enregistrait 61 906 animaux, ce qui est peu au regard des
estimations118. Plus précisément, le fichier compte :
Une première base de données a été établie119 pour les attributs figurant en bleu ci-dessus, en
s?appuyant sur les éléments suivants :
? liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques annexée à l?Arrêté du 11
août 2006 (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087) ;
? liste des espèces d?animaux non domestiques soumis à des règles de détention selon
l?Arrêté du 8 octobre
2018(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/) ;
? listes d?espèces protégées par la CITES (Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
https://cites.org/fra/app/appendices.php) ;
? liste I-FAP d?identification de la faune sauvage protégée (https://www.i-fap.fr/espace-
grand-public) ;
? liste d?espèce ayant fait l?objet de déclarations de détention par des particuliers français ;
? listes positives de pays de l?Union européenne :
o Belgique - mammifères
? https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-
juillet-2018_n2018204736.html ,
? https://www.huisdierinfo.be/positieve-lijst-zoogdieren,
? https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_
zoogdieren_fr.pdf
o Belgique - reptiles
? https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-
3fc3-4993-bb17-b306e2d45019,
? https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-
02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf,
118 Selon la fédération des fabricants d?aliments pour chiens et chat, oiseaux et autres animaux familiers (FACCO),
61% des français détiendraient un animal de compagnie. Le nombre total d?animaux de compagnie a été multiplié
par 2,5 depuis 1976 pour atteindre 75 millions, dont 29,8 M de poissons, 3,7 M d?oiseaux (hors oiseaux de basse-
cour), 3,7 M de petits mammifères et 2,5 M d?animaux de terrariums.
119 Auteur : Pascal KOSUTH, section Milieux, ressources et risques - MRR | IGEDD
VETONAC POISSONS
TOTAL TOTAL Lapins Sangliers Porcs Cochons d'inde Hamster TOTAL Poules Canards TOTAL Tortues TOTAL
61906 29654 10908 75 9 970 45 8039 66 113 24069 11409 144
MAMMIFERES OISEAUX REPTILES
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/
https://cites.org/fra/app/appendices.php
https://www.i-fap.fr/espace-grand-public
https://www.i-fap.fr/espace-grand-public
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-juillet-2018_n2018204736.html
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-juillet-2018_n2018204736.html
https://www.huisdierinfo.be/positieve-lijst-zoogdieren
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_zoogdieren_fr.pdf
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_zoogdieren_fr.pdf
https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-3fc3-4993-bb17-b306e2d45019
https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-3fc3-4993-bb17-b306e2d45019
https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf
https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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? https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_
reptielen_fr.pdf
o Belgique - oiseaux
? https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux
_VALID.pdf
o Pays-Bas - mammifères
? https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
o Luxembourg - mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, invertébrés
? https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
o Norvège - reptiles
? https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-
597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
o Lituanie - mammifères
? https://e-
seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a959
6?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-
9b17-82ced394625a
? listes d?autorisation de commercialisation d?espèces sauvages de pays de l?Union
Européenne :
o Croatie - oiseaux, poissons, invertébrés
? https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
o Italie - poissons, invertébré
? https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
o Chypre - mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, poissons, invertébrés
? https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A
10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%20
8.pdf
o Malte - mammifères, reptiles, oiseaux, poissons, invertébrés
? https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
Elle résulte à ce stade préliminaire en une liste de 2 561 espèces éligibles à l?analyse en vue d?être
intégrées à une liste positive, dont 60 espèces domestiques, 300 espèces relevant d?espèces non
domestiques protégées.
Parmi elles, 261 espèces ont déjà fait l?objet de déclarations de détention en France. On notera
qu?elles ne représentent qu?une petite partie des 1894 espèces ayant fait l?objet de déclarations.
PUBLIÉ
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_reptielen_fr.pdf
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_reptielen_fr.pdf
https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux_VALID.pdf
https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux_VALID.pdf
https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
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Annexe 11. Bibliographie consultée
Bibliographie concernant l?impact du commerce international sur l?état de conservation des
espèces
? Wyatt, T. (2013). Wildlife Trafficking: A Deconstruction of the Crime, the Victims, and the
Offenders. Palgrave Macmillan. Nijman, V., & Shepherd, C.R. (2010). "The Role of Asia in the
Global Trade in CITES-listed Live Reptiles." Biological Conservation, 143(11), 2803-2813.
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0017825
? UNODC (2020). World Wildlife Crime Report 2020. United Nations Office on Drugs and
Crime.https://www.unodc.org/documents/data-and-
analysis/wildlife/2020/World_Wildlife_Report_2020_9July.pdf
? Rosen, G.E., & Smith, K.F. (2010). "Summarizing the Evidence on the International Trade in
Illegal Wildlife." Eco Health, 7(1), 24-32. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7087942/
Bush, E.R., Baker, S.E., & Macdonald, D.W. (2014). "Global Trade in Exotic Pets 2006?2012."
Conservation Biology, 28(3), 663-676.
https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/cobi.12240
? AN OVERVIEW OF SEIZURES of CITES-LISTED WILDLIFEIN THE EUROPEAN UNION.
Compiled by TRAFFIC for the European Commission. Contract number:
090201/2022/881250/SER/ENV.F.3.
https://www.traffic.org/site/assets/files/23484/eu_wildlife_seizures_2023-vapriledit.pdf.
? Lyons, J.A., & Natusch, D.J.D. (2011). "Wildlife Laundering Through Breeding Farms: Illegal
Harvesting, Population Declines and a Means of Regulating the Trade of Green Pythons
(Morelia viridis) from Indonesia." Biological Conservation, 144(12), 3073-3081.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320711003685
? Courchamp, F., Angulo, E., Rivalan, P., et al. (2006). "Rarity Value and Species Extinction:
The Anthropogenic Allee Effect." PLoS Biology, 4(12), e415.
https://journals.plos.org/plosbiology/article/file?id=10.1371/journal.pbio.0040415&type=printa
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PUBLIÉ
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https://journals.plos.org/plosbiology/article/file?id=10.1371/journal.pbio.0040415&type=printable
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https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/cobi.12160
https://www.researchgate.net/publication/308421914_A_review_of_global_trends_in_CITES_live_wildlife_confiscations
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https://www.belgium.be/fr/la_belgique
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https://environnement.brussels/citoyen/lenvironnement-bruxelles/veiller-au-bien-etre-animal/quel-animal-pouvez-vous-adopter-ou-detenir
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https://www.vlaanderen.be/dieren-houden
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 139/158
Pays-Bas
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Chypre
? Portail des services vétérinaires de la République de Chypre - mouvements non
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https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/vs07_en/vs07_en?OpenDocument
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Croatie
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Italie
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https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
Lituanie
Portail officiel du gouvernement lituanien :
https://www.e-tar.lt/portal/lt/legalAct/TAR.47ED1C2412E4/yVoqmttZLY
Luxembourg
? Portail du gouvernement du Grand-Duché du Luxembourg :
https://gouvernement.lu/fr/dossiers/2018/tierschutz.html
? Portail de la loi de protection animale : https://deiereschutzgesetz.lu/
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? Portail de la législation de Malte - Législation subsidiaire 439.16 du 2 avril 2014 sur la
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https://gouvernement.lu/fr/dossiers/2018/tierschutz.html
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https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
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https://www-mattilsynet-no.translate.goog/en/animals/travelling-to-norway-with-exotic-animals?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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? Journal officiel de la République slovène- amendement à la loi de protection animale, en date
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commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-
commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-
PUBLIÉ
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https://www.apa.org.uk/pdfs/norwegian-reptile-ban-report.pdf
https://www.boe.es/buscar/doc.php?id=BOE-A-2023-7936
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https://administracion.gob.es/pagFront/espanaAdmon/directorioOrganigramas/comunidadesAutonomas/comunidadesAutonomas.htm?idCCAA=12&imprimir=1
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https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 141/158
commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-
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Allemagne
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? https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-
zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
PUBLIÉ
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https://www.bornfree.org.uk/
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html%20%0c
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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Annexe 12. Liste des personnes sollicitées/rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
l?échange
Institutionnels européens
MAJERES Bérit
Ministère de l?Agriculture, de
l?Alimentation et de la Viticulture
Luxembourg
Cheffe du service bien-être animal 13/11/2024
KABEL Kadri
Ministère des Affaires Régionales
et de l?Agriculture
Estonie
Conseiller sécurité alimentaire 01/11/2024
KOS Urska
Ministère des ressources
Naturelles et de la planification
des espaces ; Santé et bien-être
animal
Slovénie
Vétérinaire inspecteur
17/12/2024
ALASI Kadri
Ministère du Climat
Estonie
Conseiller au Département pour la conservation de la
biodiversité
05/11/2024
MONTABORD Djahne
RP France auprès du Royaume
Uni
Conseillère alimentation et agriculture - Suivi Ecosse 30/12/2024
MANZUCH Zinaida RPA-Europe Membre de l?équipe projet étude européenne 18/10/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 143/158
CAMBONI Marco RPA-Europe, bureau d?étude Responsable de l?étude européenne 18/10/2024
LAPPE-
OSTHEGE
Teresa RPA-Europe, bureau UK Membre de l?équipe projet pour l?étude européenne 18/10/2024
Ministères Services de l?État
LEHOUCK Marie MTEBFMP/Cabinet SEBM Conseillère préservation et restauration biodiversité terrestre 13/06/2024
MARION Loïc
CNPN ? ancien chercheur
CNRS
Président 18/11/2024
BASSOT Gérard MTEBFMP/DGALN/DEB Chargé de mission faune sauvage captive
18/06/2024 et
16/01/2025
DEMOLIS Raphaël MTEBFMP/DGALN/DEB Chef du bureau chasse, faune et flore sauvages 18/06/2024
DOMERGUE Isabelle MTEBFMP/DGALN/DEB Adjointe au sous-directeur 16/01/2025
LENGRAND François MTEBFMP/DGALN/DEB
Adjoint au chef de bureau ET3, en charge de la faune sauvage
captive
16/01/2025
METAYER Marie-Laure MTEBFMP/DGALN/DEB Directrice adjointe eau et biodiversité
18/06/2024 et
16/01/2025
TERRAUBE Léa MTEBFMP/DGALN/DEB Chargée de mission faune sauvage captive
18/06/2024 et
16/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 144/158
THUROT Léa MTEBFMP/DGALN/DEB Stagiaire ET3 16/01/2025
DORDAIN Vincent
DREAL Nouvelle-
Aquitaine/SPN/DBEC
Adjoint au chef de département 07/02/2025
PERRAULT Aurore
DREAL Nouvelle-
Aquitaine/SPN/DBMAP
Coordinatrice nationale PNA vison d?Europe 07/02/2025
BAGUET Lauryne
MASA ? DGAL/Bureau du bien-
être animal
Référente bien-être carnivores domestiques et NAC 02/10/2024
BOYER Tiffany
MASA ?
DGAL/SAS/SDSBEA/BBEA
Chargée d?études concernant les animaux de compagnie, les
animaux de loisir et les animaux utilisés à des fins scientifiques
02/10/2024
BUCHER Karen MASA/DGAl SDSPA 25/07/2024
DIDIERLAURENT Sabine
MASA/DGAL/SAS/SDSBEA
/BBEA
Cheffe du bureau Bien-être animal 25/07/2024
KARL Sandra MASA/DGAl/SAS/SDSBEA/BSA Cheffe du Bureau santé animale 25/07/2024
Experts-Établissements publics d?expertise
COLLIGNON Catherine ANSES
Coordinatrice expertises unité des risques en santé,
alimentation, bien-être des animaux
17/01/2025
ETORE Florence ANSES
Chef unité pour l?évaluation des risques en santé, alimentation,
bien-être des animaux
17/01/2025
MOUTOU François ANSES - retraité Expert faune sauvage 16/01/2025
VERGNOUX Isabelle Barreau de Marseille
Avocate spécialisée dans le droit de l?environnement et de la
faune sauvage
18/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 145/158
DONGUY Marie Pierre BNEVP-Rungis Responsable de la Brigade 23/09/2024
AUBIN-
HOUZELSTEIN
Gisèle
Centre national de référence du
bien-être animal - INRAE
Présidente
23/09/2024 et
28/01/2025
MORMEDE Pierre CNREEA Président réflexion éthique sur l?expérimentation animale 19/09/2024
LARRAT Sylvain
Dr vétérinaire expert pour
VetAgro Sup
Spécialiste en santé de la faune sauvage 17/01/2025
LAIDEBEURRE
Sylvie
Sylvie
Association francophone des
vétérinaires des parcs
zoologiques (AFVPZ) et MNHN
Présidente de l?AFVPZ
Vétérinaire au parc zoologique de Paris et Référente Bien-être
animal au MNHN
01/10/2024
LECU Alexis MNHN
Directeur Scientifique et directeur adjoint du Parc Zoologique de
Paris
01/10/2024
MARQUIS Olivier MNHN
Curateur des reptiles, amphibiens et arthropodes du parc
zoologique de Paris
19/09/2024 et
17/01/2025
ELIZABETH Dominique OCLAESP
Capitaine de gendarmerie, chef de la Division nationale de lutte
contre la maltraitance animale
18/11/2024
PAGET Laure OCLASEP
Inspectrice de santé publique vétérinaire, conseillère auprès du
commandement de l?OCLAESP
18/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 146/158
COSTA Ismaël OFB Référent trafic faune sauvage direction de la police 17/09/2024
DE BEAULIEU Yann OFB Coordinateur technique à la Direction régionale OFB Occitanie 07/02/2025
DURAND Stéphane OFB Direction de la police 17/09/2024
MARCOCCIO Maud OFB Police sanitaire 17/09/2024
OBLED Loïc OFB Directeur général délégué Police, connaissance, Expertise 17/09/2024
VAN DE WIELE Anne OFB Police sanitaire 24/09/2024
BELLANGER Christelle
OFB Direction régionale
Nouvelle Aquitaine / Service
Connaissance
Cheffe de projet appui scientifique et développement 07/02/2024
HUYN Minh Clinique vétérinaire Frégis Responsable du service nouveaux animaux de compagnie 23/09/2024
JOLIVET François
Conseil National de l?Ordre des
Vétérinaires
Conseiller ordinal 04/12/2024
PRIETZ Estelle
Conseil National de l?Ordre des
Vétérinaire
Correspondante NAC 04/12/2024
GUERIN Jacques
Conseil national de l?Ordre des
Vétérinaires
Président 04/12/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 147/158
LAMBERT Olivier ONIRIS-Nantes Directeur du CVFSE 19/09/2024
QUINT David SNVEL Vice-président 03/11/2024
LYONNET Sandrine
Société d?actions et de
promotions vétérinaires/fichier I-
FAP
Gestionnaire base I-FAP 12/12/2024
GILLOT-
FROMONT
Emmanuelle VetAgro Sup Faune sauvage 17/01/2025
MOUNIER Luc VetAgro Sup Responsable de la chaire BEA, professeur
17/09/2024 et
28/01/2025
CHIPPAUX
Jean-
Philippe
Université Paris Cité
Faculté des sciences
pharmaceutiques et biologiques
Directeur de recherche émérite
Spécialiste en venimologie
18/09/2024
Parties prenantes associatives
JACQUET Lorène 30 millions d?amis Responsable Campagnes et plaidoyer 05/11/2024
AGEDE Guillaume
ANFA (association nationale des
fauconniers et autoursiers)
Vice-Président 28/11/2024
LABARTHE Benoît ANFA Président 28/11/2024
DUPIGNY Devrol
AAP Pays-Bas (Animal Advocacy
and Protection)
Responsable des politiques publiques
04/09/2024 et
13/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 148/158
VAN GENNEP David AAP Pays-Bas
Directeur Général
(jusqu?au 04/10/2024)
13/11/2024
HAMERS Michèle AAP Espagne Chargée de mission 13/11/2024
JAASMA Linda AAP Pays-Bas Chargée de mission
04/09/2024 et
13/11/2024
MARTIN Olga AAP Pays-Bas Chargée de mission 13/11/2024
ROMANO Guillaume APZA Directeur de Parc de Chizé 07/02/2025
POTIER Patrice
AVM (association des voleries
mobiles)
Vice-Président 28/11/2024
POTIER Simon AVM Trésorier 28/11/2024
THURIET Simon AVM Président 28/11/2024
FOEZON Karine
Association sanctuaire sangliers
« Touche pas à mon Popotte »
Présidente fondatrice 18/02/2025
VERGNOUX Isabelle
Avocate spécialisée en droit de
l?environnement
18/02/2025
BEDOUT Clément AVIORNIS France Rédacteur en chef de la revue bimensuelle de l?association 07/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 149/158
CLERCX Thierry AVIORNIS France Trésorier 07/01/2025
DE RUYTER Thierry AVIORNIS France IGSPV retraité 07/01/2025
KSAS Remi
BSA (Banque des sérums
antivenimeux)
Président BSA et de la société Venom world
Éleveur de serpents
18/09/2024
MORETTE Alexandra Code Animal Présidente 11/10/2024
VAILLANT Xavier EAZA Trésorier de l?EAZA et directeur du zoo d?Amiens Métropole 16/10/2024
CLARK Nicolas Eurogroup for animals Responsable du programme Wild life
04/09/2024 et
13/11/2024
OANCEA-
NEGRO
Adriana FBB Directrice des affaires publiques et internationales 25/11/2025
ANCELOT Philippe
FFA (fédération française
d?aquariophilie)
Président 15/01/2025
CORBEAUX Jean-Michel FFA Chargé d?études administratives et juridiques 28/01/2025
LORRIN
Jean-
Jacques
FFA Secrétaire général 28/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 150/158
MORELLE Stéphanie FNE Animatrice des réseaux Biodiversité et Océans mers et littoraux 29/11/2024
CRNEJOVIC-
CHERRIER
Mia IFAW Responsable de campagne 05/11/2024
BOURNONVILLE Marie
INSTITUT
OCÉANOGRAPHIQUE de
Monaco
Attachée de conservation du Patrimoine ? experte pour le
gouvernement de Wallonie
18/10/2024
BUREAU Nicolas LFDA Responsable des affaires publiques 11/10/2024
BEAUPERT Romain LPO PNA Vison d?Europe 07/02/2025
BOUGRAIN-
DUBOURG
Allain LPO Président 07/02/2025
CHAMBRELIN Justin LPO Animateur PNA Râle des genêts 07/02/2025
COUZI
François-
Xavier
LPO Responsable service protection des espèces
17/09/2024 et
07/02/2024
FERU
Jean-
Claude
LPO Vice-Président 07/02/2025
POIREL Cyrille LPO Animateur PNA Outarde canepetière 07/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
Page 151/158
MARTEAU Cédric LPO Directeur général 17/09/2024
BACHELARD Nikita Quatre pattes - France Responsable pôle programmes 28/22/2024
SCIALOM Clémence Quatre pattes -France Responsable formation-communication 28/11/2024
GAGNO Stéphane Tortupôle Adjoint de direction - Zoologie 20/02/2025
JACQUET Lorène 30 millions d?amis Responsable Campagnes et plaidoyer 05/11/2024
COAT Guillaume UNICAB Président Aviornis France - expert ansériformes 18/09/2024
DAOUES Karim UNICAB - La ferme tropicale Gérant expert terrariophilie 18/09/2024
DAYMARD Laurent UNICAB
Expert législation
18/09/2024 et
07/01/2025
LEMONNIER Emmanuel UNICAB Président
18/09/2024 et
05/11/2024
LEPORTOIS Didier UNICAB
Vice-président CDE expert oiseaux exotiques
Secrétaire général AVIORNIS France
18/09/2024
LANDAIS Sabine VIDA Association
Fondatrice de l?association et référente protection animale à la
Préfecture de Vendée
18/02/2025
Élevages professionnels
ERNY Cécile
AFDPZ (association française des
parcs zoologiques) et UICN
Directrice de l?AFDPZ - Vice-présidente du Comité français de
l?UICN
14/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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DELORD Rodolphe AFDPZ Président ? Directeur du Parc de Beauval 14/11/2024
LAIDEBEURRE Sylvie AFVPZ Présidente 01/10/2024
MARGIER Fabrice SAS CANARDS DE MORMAL Directeur général 07/01/2024
ROMANO Guillaume
Zoodyssée-Parc animalier de
Chizé
Directeur 07/02/2025
CHEVASSON Oriane Zoodyssée Responsable de la mission réintroduction Outarde canepetière 07/02/2025
PICARD Mathilde Zoodyssée Responsable de la mission introduction Vison d?Europe 07/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Annexe 13. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Animal Advocacy and Protection
AEZA
Association européenne des zoos et
aquariums
AFDPZ Association française des parcs zoologiques
AFVAC
L'association Française des Vétérinaires
pour Animaux de Compagnie
AM Arrêté ministériel
ANFA Association nationale des fauconniers et
autoursiers
ANSES Agence nationale de sécurité sanitaire de
l?alimentation, de l?environnement et du
travail
AP Arrêté préfectoral
AVIORNIS Association européenne d'éleveurs
amateurs d'oiseaux d'ornement)
AVM Association des voleries mobiles
BNEVP Brigade nationale d?enquêtes vétérinaires et
phytosanitaires
BSA Banque de sérums antivenimeux
CASAES Conservatoire AVIORNIS des souches
aviaires ex-situ
CDB Convention sur la diversité biologique
CDE Club des éleveurs d'oiseaux exotiques
CE Commission européenne
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
CES Comités d'experts spécialisés de l'ANSES
CGAAER Conseil général de l?alimentation, de
l?agriculture et des espaces ruraux
CITES Convention sur le commerce international
des espèces de la faune et de la flore
sauvages menacées d'extinction
CJUE Cour de justice de l'Union européenne
CNCFSC Commission nationale consultatif pour la
faune sauvage captive
CNOV Conseil national de l'Ordre des vétérinaires
CNR Centre national de référence
CNR BEA Centre national de référence pour le bien-
être animal
CNRS Centre national de la recherche scientifique
COP Conférence des parties
CVFSE Centre de soins de la faune sauvage et des
écosystèmes
DAJ Direction des affaires juridiques
DD(ETS)PP Direction départementale (de l'emploi, du
travail, des solidarités et) de la protection des
populations
DDT Directions départementales des territoires
DDTM Directions départementales des territoires et
de la mer
DG ENV Direction générale de l'environnement de la
Commission européenne
DG SANTE Direction générale de la santé et de la
sécurité alimentaire de la Commission
européenne
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
DGAL Direction générale de l?alimentation
DGS Direction générale de la santé
DINUM Direction interministérielle du numérique
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de
l?agriculture et de la forêt
DREAL Directions régionales de l?environnement de
l?aménagement et du logement
EAZA Association européenne des zoos et
aquariums
EEP Programme d'élevage des espèces
menacées
ENVA École nationale vétérinaire d'Alfort
ENVT École nationale vétérinaire de Toulouse
EVAAS Pôle expertise vétérinaire et agronomique
animaux sauvages
FACCO Fédération des fabricants d?aliments pour
chiens et chat, oiseaux et autres animaux
familiers
I-FAP Identification de la faune sauvage protégée
(site fermé le 15 février 2025)
IGEDD Inspection générale de l'environnement et du
développement durable
INRAE Institut national pour la recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et
l?environnement
IPBES Intergovernmental Sciences-Policy Platform
on Biodiversity and Ecosystem Services,
Plateforme intergouvernementale
scientifique et politique sur la biodiversité et
les services écosystémiques
IRD Institut de recherche pour le développement
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
LNR Laboratoire national de référence
LPO Ligue pour la protection des oiseaux - Agir
pour la biodiversité
MASA Ministère de l?agriculture de la souveraineté
alimentaire
Meerq Mesures d?effet équivalent à une restriction
quantitative d?importation, atteinte commise
par un État membre au principe de libre
circulation des marchandises au sein de l'UE
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MRES Ministère de la recherche et de
l'enseignement supérieur
MTEBFMP Ministère de la transition écologique, de la
biodiversité, de la forêt, de la mer et de la
pêche
MTSSF Ministère du travail, de la santé, des
solidarités et des familles
OCLAESP Office central de lutte contre les atteintes à
l'environnement et à la santé publique
OFB Office français pour la biodiversité
OMSA Organisation mondiale pour la santé animale
ONG Organisation non gouvernementale
ONIRIS École nationale vétérinaire, agroalimentaire
et de l'alimentation de Nantes-Atlantique
PNA Programme national d'action pour la
conservation ou le rétablissement des
espèces
PNUE Programme des Nations unies pour
l'environnement
REPCC Réseau européen de prévention de la
criminalité
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
SNVEL Syndicat national des vétérinaires d'exercice
libéral
SPA Société protectrice des animaux
SPF Santé publique France
SRAL Service régional de l?alimentation
TAG Taxon advisory group, Groupe consultatif de
taxon de l?EAZA
TFUE Traité sur le fonctionnement de l?Union
européenne
TRACFIN Traitement du renseignement et action
contre les circuits financiers clandestins
UCA Union des conservateurs d'aquariums
UE Union européenne
UICN Union internationale pour la conservation de
la nature
UNICAB Union naturaliste pour les intérêts de la
conservation animale et de la biodiversité
VetAgro Sup Institut national d'enseignement supérieur et
de recherche en alimentation, santé
animale, sciences agronomiques et de
l'environnement
WPA World Pheasant Association, association
internationale chargée de la conservation
des Galliformes
WWF Fond international pour la nature
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Plusieurs pays en Europe mettent en oeuvre une liste positive et la Commission européenne réfléchit à une homogénéisation
1.1 La liste positive introduit un changement de paradigme
1.1.1 La liste positive restreint le nombre d?espèces animales susceptibles d?être détenues à des fins de compagnie
1.1.2 La mise en place d?une liste positive en France constitue un basculement et nécessite une évolution juridique
1.2 Le cadre réglementaire de la liste positive est en place dans plusieurs États en Europe
1.2.1 Une jurisprudence a établi la compatibilité d?une liste positive avec le Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne en matière de libre circulation des marchandises
1.2.2 Une dynamique européenne vers l?adoption de listes positives est engagée
1.2.3 La Belgique et les Pays-Bas sont les États les plus avancés en Europe
1.2.3.1 La Belgique dispose de plusieurs listes
1.2.3.2 Depuis 2024, les Pays-Bas disposent d?une liste positive pour les mammifères
1.2.3.3 Les démarches belge et néerlandaise s?appuient sur des principes communs
1.2.4 D?autres États en Europe disposent d?une liste positive
1.2.4.1 Le Luxembourg a suivi l?exemple de la Belgique pour les mammifères
1.2.4.2 Depuis 2023, la Lituanie dispose d?une liste positive pour les mammifères
1.2.5 L?Espagne a légiféré sur une liste positive et travaille à sa définition
1.3 La comparaison des listes disponibles dans les pays en Europe montre une diversité d?approches
1.4 Les méthodologies suivies pour l?élaboration des listes sont diverses
1.5 La Commission européenne a lancé plusieurs études
1.5.1 Un rapport sur l?impact socio-économique est attendu en 2025
1.5.2 Une vaste enquête menée auprès de l?ensemble des États membres porte sur la faisabilité et la valeur ajoutée d?une liste positive européenne
1.6 La mission s?est intéressée au cadre légal de la détention et de l?élevage du sanglier dans des États membres
2 En France, le processus d'élaboration pourrait s?inspirer des expériences belge et néerlandaise avec une approche élargie « Une seule santé »
2.1 La jurisprudence européenne doit guider la rédaction du futur décret d?application de la loi et sa mise en oeuvre
2.2 Le processus séquentiel proposé s?appuie sur une évaluation scientifique des risques
2.2.1 Une instance de gouvernance interministérielle pilote le dispositif de mise en place de la liste positive et le processus séquentiel de sélection des espèces
2.2.2 Les critères retenus s?inscrivent dans un cadre « Une seule santé »
2.2.3 Le processus s?articule autour de deux groupes experts dédiés
2.2.3.1 Le groupe « méthode » définit les critères et identifie les sources de données
2.2.3.2 Le groupe « espèces » propose une liste positive à partir des espèces recensées, selon la méthodologie définie par le groupe « méthode »
2.2.3.3 Les deux groupes rassemblent les données au sein d?un centre de ressources
2.2.4 Les acteurs impliqués proviennent de différentes sphères d?activité
2.2.5 Le dispositif de mise en place de la liste positive nécessite une coordination et des moyens dédiés
2.3 La communication est une condition de succès de la liste positive
2.3.1 Un portail Internet dédié est mis en place dès le lancement des travaux d?élaboration de la liste
2.3.1.1 Ce site Internet institutionnel grand public, hébergé par le ministère de la transition écologique, fournit une information vulgarisée régulière
2.3.1.2 Le portail comporte une plateforme de dématérialisation des démarches des détenteurs
2.3.2 Des campagnes de communication à l?initiative du ministère de la transition écologique accompagnent la publication de la liste
2.3.3 Les relais de communication et services de contrôle sont identifiés et formés
3 Des élevages de conservation contribuent à la conservation ex-situ des espèces menacées de la faune non-domestique
3.1 Des définitions encadrent la conservation et précisent les objectifs des élevages dans un but de conservation
3.1.1 La conservation des espèces est définie au niveau international
3.1.2 Le droit européen est en cours de modification pour encadrer les établissements d?élevage qui contribuent de façon importante aux besoins de conservation
3.1.3 L?élevage dans un but de conservation est défini implicitement dans les documents cadres
3.2 L?implication des élevages de conservation en France dans des programmes structurés de conservation ex-situ
3.2.1 Les parcs zoologiques ont développé un rôle de conservatoire génétique au service de programmes internationaux
3.2.2 Des centres de reproduction sont spécialisés dans le cadre des plans nationaux d?actions
3.2.3 Des élevages d?agrément et des établissements d?élevage peuvent contribuer à la conservation des espèces
3.2.3.1 La contribution des éleveurs privés à la conservation ex-situ est un sujet débattu
3.2.3.2 Les éleveurs sont organisés au sein de nombreuses associations dont certaines se sont orientées vers la conservation
3.2.3.3 La participation des éleveurs privés à la connaissance et à la conservation ex-situ pourrait être mieux valorisée
Conclusion
Annexes
Annexe 1. Lettre de mission
Annexe 2. La loi 2021-1539 du 30 novembre 2021 modifie les règles générales de détention d?animaux des espèces non domestiques en France
Annexe 3. Cas de la Banque des sérums antivenimeux
Annexe 4. Analyse de la Direction des affaires juridique du ministère de la transition écologique sur la réglementation issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement
Annexe 5. Étude comparative des pays européens ayant initié la mise en place d?une « liste positive » d?espèces animales autorisées à la détention à des fins de compagnie
Belgique
Pays-Bas
Croatie
Italie
Lituanie
Luxembourg
Malte
Norvège
Espagne
Finlande
Slovénie
Écosse
Allemagne
Estonie
Annexe 6. Comparaison des contenus des listes d?espèces dont la détention est autorisée dans plusieurs pays en Europe
Annexe 7. Données bibliographiques sur les critères et les méthodes établies d?élaboration d?une liste d?espèces animales susceptibles être détenues en captivité à des fins de compagnie
Annexe 7.1. Schuppli & Fraser (2000)
Annexe 7.2. Méthode Wageningen (2013)
Annexe 7.3. Méthode EMODE (Easy, MOderate, Difficult, Extreme - 2014)
Annexe 7.4. Warwick et Steedman 2021
Annexe 7.5. Travaux du Comité scientifique pour l?établissement d?une liste des mammifères autorisés à la détention par des particuliers à des fins de loisirs ou d?agrément aux Pays-Bas
Annexe 8. Comparaison des législations dans plusieurs pays en Europe concernant la détention de l?espèce sanglier par des particuliers à titre d?agrément (sources : contacts directs avec les autorités des pays)
Annexe 9. Une liste unique pour un marché unique ?
Annexe 10. Éléments pour la constitution de la base de travail pour l?élaboration de listes positives des espèces non domestiques dont des individus peuvent être détenus par des privés sans obligation de déclaration
Annexe 11. Bibliographie consultée
Annexe 12. Liste des personnes sollicitées/rencontrées
Annexe 13. Glossaire des sigles et acronymes
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION stiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 28/158
l?importance de garantir que les critères utilisés pour établir la liste des animaux non domestiques
soient à la fois objectifs et non discriminatoires, conformément à la jurisprudence européenne. La
formulation de l'article L. 413-1 A du code de l?environnement, en précisant qu'une « enquête
approfondie sera conduite par le ministre chargé de l'environnement sur la base de données
scientifiques récentes », ne semble pas suffisante pour garantir la transparence et la non-
discrimination des critères appliqués.
Le décret devra donc aborder ces critères de manière plus précise. Il devrait à la fois décrire les
critères essentiels de manière détaillée et explicite, et aussi préciser comment ces critères seront
définis et appliqués de manière objective, en s'appuyant sur des données scientifiques de qualité,
pour respecter les principes de transparence et de non-discrimination, afin de garantir que le
processus est conforme aux exigences juridiques et à la jurisprudence européenne.
La DAJ précise que, selon l?article L. 413-1 A du code de l?environnement, toute personne, qu'elle
soit physique ou morale, peut demander l'inscription ou le retrait d'une espèce d'animal non
domestique sur la liste. Cette demande doit recevoir une réponse motivée du ministre chargé de
l'environnement, dans un délai de six mois avant la révision de la liste. En cas de refus, un recours
devant le juge administratif est possible. Le III de l'article semble ainsi répondre aux exigences de
la cour de justice en garantissant une procédure claire, accessible et pouvant être menée dans
des délais raisonnables, avec la possibilité de contester un refus motivé devant les tribunaux.
Cependant, bien que le III de l?article précise que le refus doit être motivé, il ne précise pas les
motifs exacts qui justifieraient ce refus. Or ceux-ci devront nécessairement se rapporter à la réalité
du risque que présente la détention de spécimens de l?espèce concernés pour la sauvegarde des
intérêts et exigences que poursuit la loi, ce risque devant être apprécié sur la base d?« une
évaluation approfondie », établie « à partir des données scientifiques disponibles les plus fiables
et des résultats les plus récents de la recherche internationale », l?absence de certitude quant à
l?existence ou la portée du risque envisagé pouvant toutefois justifier un refus, si « la probabilité
d?un dommage réel pour la santé des personnes ou des animaux ou pour l?environnement persiste
dans l?hypothèse où ce risque se réaliserait ».
2.2 Le processus séquentiel proposé s?appuie sur une évaluation
scientifique des risques
Tirant enseignement des expériences belge et néerlandaise conduites dans le cadre de la
jurisprudence européenne ainsi que des entretiens avec plusieurs interlocuteurs spécialisés en
France, la mission propose dans cette partie une organisation et un processus pour définir une
liste positive.
2.2.1 Une instance de gouvernance interministérielle pilote le dispositif
de mise en place de la liste positive et le processus séquentiel de
sélection des espèces
Compte tenu de la multiplicité des enjeux associés, la liste positive devra nécessairement mobiliser
les services de différents ministères. Cette collaboration interministérielle existe déjà avec les
ministères en charge de la recherche et de l?agriculture dans le cadre des instances actuelles, et
devrait associer le ministère de la santé dans la gouvernance de l?ensemble du processus, au sein
d?un comité de pilotage interministériel.
Le processus séquentiel proposé s?inscrit dans un dispositif plus large de l?élaboration et de
l?actualisation de la liste. Il s?inspire de l?expérience néerlandaise ainsi que de la méthode
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 29/158
développée par l?ANSES de hiérarchisation des maladies animales qui constitue une référence35.
Il fait intervenir deux étapes principales : la définition et combinaison d?une batterie de critères puis
la sélection des espèces.
La sélection des espèces peut elle-même être séquentielle, en traitant les taxons suivant le degré
de priorité par rapport à une évaluation globale de la situation en France des risques liés à la
détention des animaux non domestiques, ou être menée par plusieurs groupes spécifiques en
parallèle.
Figure 1. Dispositif de mise en place d?une liste d?espèces intégrant le processus
séquentiel de sélection des espèces.
2.2.2 Les critères retenus s?inscrivent dans un cadre « Une seule santé »
Dans une approche « Une seule santé » qui se préoccupe des risques, en matière de santé
publique, de santé et bien-être animal, de santé des écosystèmes, liés à la détention d?animaux
non-domestiques pour la compagnie ou l?agrément, les critères à appliquer aux listes d?espèces à
35 Suite aux États généraux du sanitaire de 2010, l?Anses a été saisie par le ministère chargé de l?Agriculture pour
développer une méthode de hiérarchisation des maladies animales présentes sur le territoire métropolitain ou
susceptibles d?y être introduites, et de l?appliquer pour les différentes espèces d?élevage, à la lumière des données
disponibles. L?Anses a ainsi développé un premier outil de hiérarchisation qu?elle a appliqué à une liste de 103
maladies pour les filières dites « majeures », puis une deuxième méthode simplifiée destinée à la hiérarchisation
des maladies animales de filières dites « mineures » ou pour lesquelles les données disponibles sont peu
nombreuses : https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-
disponibles-en-ligne
PUBLIÉ
https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-disponibles-en-ligne
https://www.anses.fr/fr/content/deux-outils-de-hi%C3%A9rarchisation-des-maladies-animales-disponibles-en-ligne
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 30/158
examiner - pour déterminer si elles peuvent figurer sur la liste positive - sont les suivants :
? Risque pour le bien-être animal du fait des caractéristiques physiques, dont l?espérance de
vie de l?espèce, et/ou des besoins biologiques de l?animal. Les animaux doivent être
capables d'exprimer une gamme normale de comportements naturels clés spécifiques. Les
manifestations de conséquences comportementales et physiques négatives anormales ou
liées au stress en captivité doivent être absentes ou rares. Les caractéristiques
nutritionnelles, thermiques, environnementales, spatiales et les exigences en matière
d?aménagement sont connues et peuvent être satisfaites de manière complète et simple.36
? Santé et sécurité publiques : il n'existe aucune menace tangible pour le public de zoonose,
d?empoisonnement, d?envenimation ou de blessure :
o les risques zoonotiques du fait de la proximité phylogénétique avec l?humain ou de
spécificités immunitaires facilitant le portage et/ou l?expression de pathogènes sont
considérés avec attention, en référence aux alertes des scientifiques de l?IPBES
((Intergovernmental Sciences-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem
Services : la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la
biodiversité et les services écosystémiques)37, de la communauté médicale et
vétérinaire 38 et des organisations non gouvernementales (ONG) 39 , renforcées
depuis 2020 et la pandémie de Covid-1940 ;
o la taille de l?animal à l?âge adulte est prise en considération, en complément de la
réglementation qui définit une liste d?espèces dangereuses41.
? Santé animale : le risque de transmission de maladies infectieuses et parasitaires aux
espèces domestiques et sauvages, risque favorisé au même titre que la progression des
zoonoses par le commerce et le transport des animaux de compagnie, est évalué.42
? Protection de l'environnement et biodiversité :
36 La science du bien-être animal s?intéresse de plus en plus à la promotion d?expériences conduisant à un état
mental positif, autrement dit à l?épanouissement de l?animal grâce au développement de compétences et résilience.
Au-delà de la garantie d?une bonne santé physique et de la prévention et l?atténuation du mal-être, il s?agit d?assurer
aux animaux des gratifications en leur proposant des choix, en leur donnant la possibilité de poursuivre activement
des objectifs et d?atteindre des résultats, en tenant compte des besoins de l?espèce mais aussi en s?adaptant au
tempérament des individus. Biology letters, A consensus on the definition of positive animal welfare, Rault et al.
2025 https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2024.0382
37 Rapport d?experts sur pandémies et biodiversité, IPBES, 2020 : https://www.ipbes.net/fr/node/37490
38 Avis de l?Académie nationale de médecine. Risques zoonotiques et traumatiques liés aux contacts des enfants
avec les animaux de compagnie non traditionnels, Angot, Bachy and al., 2024 : https://www.academie-
medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-
non-traditionnels-acnt/
39 Le commerce illégal de faune sauvage dans l?Union européenne menace la santé publique, Halbax, 2021 :
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-
publique-appel-decideurs-politiques/
40 La prévention de ces risques, dont le retentissement économique et social peut être majeur, passe par la
régulation du commerce des animaux sauvages et l?exclusion des espèces à haut risque de maladie présentes sur
le marché européen, l?un des principaux consommateurs d?animaux sauvages commercialisés légalement comme
animaux de compagnie. Des échanges légaux à des fins de compagnie peuvent être sources de dissémination
d?agents pathogènes, comme le virus de la variole « du singe » introduit en 2003 aux États-Unis par le commerce
de rats géants de Gambie qui ont infecté des chiens de prairie captifs, espèce endémique dans le pays. Le Center
for disease control a depuis interdit l?importation de rongeurs africains et la vente de chiens de prairie. Source :
IPBES 2020, groupe d?experts sur les pandémies https://www.ipbes.net/fr/node/37490
41 Arrêté du 21 novembre 1997 définissant deux catégories d'établissements, autres que les établissements
d'élevage, de vente et de transit des espèces de gibier dont la chasse est autorisée, détenant des animaux
d'espèces non domestiques https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000387290/
42 Lignes directrices pour la prévention des risques de maladies liés au commerce des espèces sauvages, OMSA,
2024. https://www.woah.org/app/uploads/2024/05/wildlife-trade-guidelines.pdf
PUBLIÉ
https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2024.0382
https://www.ipbes.net/fr/node/37490
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.academie-medecine.fr/risques-zoonotiques-et-traumatiques-lies-aux-contacts-des-enfants-avec-les-animaux-de-compagnie-non-traditionnels-acnt/
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-publique-appel-decideurs-politiques/
https://www.fondation-droit-animal.org/111-commerce-illegal-faune-sauvage-union-europeenne-menace-sante-publique-appel-decideurs-politiques/
https://www.ipbes.net/fr/node/37490
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000387290/
https://www.woah.org/app/uploads/2024/05/wildlife-trade-guidelines.pdf
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 31/158
o protection des populations d'animaux sauvages in situ : existence d'une population
reproductrice durable en captivité, sans prélèvement dans la nature d?espèces
menacées ou protégées par la réglementation nationale, ou risquant de le devenir
du fait de la valeur financière des spécimens et de la pression que le braconnage
et le trafic font peser sur les populations sauvages. En cas d?importation, espèces
issues d?élevages non repeuplés avec des individus capturés à l'état sauvage et
garantissant la traçabilité et la provenance « élevage » des spécimens ;
o risques pour la conservation des espèces de la faune sauvage autochtone et pour
les milieux naturels : espèces exotiques envahissantes et risque d?hybridation en
cas de relâcher ou d?évasion. L?IPBES43 comme la Commission européenne44 et
les ONG45 alertent particulièrement sur les risques d?invasion biologique que pose
le commerce légal comme illégal d?animaux exotiques de compagnie dans l?Union
européenne, énorme marché pour les animaux exotiques de compagnie, en
particulier pour les reptiles, oiseaux et poissons d?ornement.46
? Devenir des animaux : les services de contrôle des animaux, les organisations non
gouvernementales de protection des animaux, les refuges et les services de secours
doivent avoir la capacité, les compétences et les installations nécessaires pour accueillir et
reloger les animaux non souhaités, abandonnés ou saisis.
? Connaissances disponibles : des conseils vétérinaires qualifiés et, si nécessaire, des
conseils biologiques supplémentaires doivent être facilement disponibles sur tous les
aspects des besoins en matière de santé et de bien-être des espèces. En cas de données
insuffisantes ou de conflit entre données, le bénéfice du doute revient à l'espèce. L'espèce
ne sera pas inscrite tant qu'il n'y aura pas de preuves suffisantes pour répondre aux critères
mentionnés.
Ces critères sont définis, et pondérés si jugé pertinent, par le groupe « méthode », puis adaptés le
cas échéant par le groupe « espèces ». Ils évoluent au fil des progrès de la connaissance
scientifique et des données de terrain remontées par les acteurs. Il est à noter par exemple que
certains experts estiment que l?exercice de prévention des risques sanitaires, avec une liste
positive d?espèces et non de pays où l?élevage est suffisamment encadré, obligera à étudier au
cas par cas la provenance des spécimens et à exclure par précaution certaines espèces qui y
auraient pu y figurer, sauf garanties de la part des filières commerciales sur le contrôle sanitaire
des fournisseurs.
43 2020. Le rapport de l?évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Résumé à l?intention
des décideurs. https://www.ipbes.net/global-assessment. 2023. Résumé à l?intention des décideurs de l?évaluation
thématique des espèces exotiques envahissantes et de la lutte contre leur prolifération.
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
44 2022, communication au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au
Comité des régions, révision du plan d'action de l'UE contre le trafic des espèces sauvages. https://eur-
lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
45 2023, campagne TRAFFIC et WWF de sensibilisation des citoyens sur la détention d?animaux exotiques. Lutte
contre le commerce illégal d?animaux exotiques : une nouvelle campagne se concentre sur la réglementation
européenne https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-
regulation/
46 Ce marché légal est une cible majeure pour les trafiquants qui utilisent les plateformes de e-commerce, les
réseaux sociaux, les foires et les animaleries pour accéder aux consommateurs qui peuvent, sans le savoir, acheter
un animal illégal. 3 000 oiseaux, reptiles et amphibiens vivants ont ainsi été saisis chaque année dans l'UE entre
2018 et 2021. Beaucoup d?entre eux étaient destinés à devenir des animaux de compagnie. Source : IPBES, 2023,
rapport sur les espèces exotiques envahissantes https://www.ipbes.net/fr/node/59068
PUBLIÉ
https://www.ipbes.net/global-assessment
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022DC0581
https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-regulation/
https://www.traffic.org/news/combatting-illegal-exotic-pet-trade-new-campaign-focuses-on-eu-regulation/
https://www.ipbes.net/fr/node/59068
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Recommandation 2. (MTEBFMP, ministères en charge de la santé, de la recherche et de
l?agriculture) Dans le décret d?application de l?article L. 413-1 de la loi du 30 novembre
2021, définir clairement les critères généraux de sélection des espèces ; fonder ces
critères sur une évaluation scientifique des risques qui intègre une approche
multidimensionnelle « Une seule santé », garantissant une prise en compte globale des
risques liés à la détention d?espèces non domestiques, dans le respect des exigences
sanitaires, écologiques et du bien-être animal.
2.2.3 Le processus s?articule autour de deux groupes experts dédiés
Le processus décrit ci-dessus repose sur la constitution de groupes d?experts dédiés. En s?inspirant
des expériences étudiées lors du parangonnage, la mission propose que le processus
d?élaboration et de révision de la liste positive repose sur deux groupes d?experts qui seront les
principaux maîtres d?oeuvre du projet de constitution des listes. Il est proposé que les groupes
d?experts disposent d?une composition et d?un mandat différents.
2.2.3.1 Le groupe « méthode » définit les critères et identifie les sources de données
Ce groupe sera à constituer dès le lancement du processus avec pour mandat d?élaborer une
méthode applicable pour tous les taxons du règne animal. Sa composition sera représentative du
monde académique, enseignants, chercheurs et/ou scientifiques de diverses disciplines dès lors
qu?ils pourront attester ne pas être partie prenante à titre personnel sur le sujet. Les représentants
de diverses disciplines seront éligibles pour intégrer ce groupe dont le nombre devra concilier
l?exhaustivité des avis et des analyses, tout en restant efficace et efficient. L?expérience en matière
de constitution et de mobilisation des groupes de travail de l?ANSES sera là encore très utile mais
les profils recherchés sont déjà présents au sein des institutions publiques françaises comme le
CNR-BEA, INRAE, la chaire bien-être animal de VetAgro Sup, le CES santé et bien-être animal de
l?ANSES, le MNHN, l?OFB, le CNRS, les services des ministères membres du comité de pilotage
interministériel.
Le groupe « méthode » sera mis en pause lorsque la méthode proposée aura été validée,
idéalement grâce à un exercice de revue par les pairs,47 et adoptée par le ministère de la transition
écologique. Pour tenir compte de la jurisprudence en Europe et se prémunir de tout recours en
contentieux une fois les listes constituées, il apparaît pertinent d?adjoindre des compétences de
juristes et sociologues dès le stade de ce groupe.
L?appartenance au groupe « méthode » n?interdit pas à l?expert de contribuer aux
groupe « espèces » ; en effet, il serait pertinent et pragmatique de prévoir des experts communs
dans un souci de cohérence d?ensemble du dispositif.
2.2.3.2 Le groupe « espèces » propose une liste positive à partir des espèces
recensées, selon la méthodologie définie par le groupe « méthode »
Pour ce groupe qui, suivant le calendrier/la séquence arrêtée par le ministère de la transition
écologique, recevra le mandat d?appliquer la méthode sur un taxon en particulier, les experts
indépendants qui le composeront seront issus du monde scientifique. Puisque des données et
connaissances intéressantes pour l?objet du groupe peuvent n?être disponibles qu?auprès de
parties prenantes, le groupe « espèces » pourra procéder par audition de tels experts des parties
47 Le recours à des experts internationaux et/ou européens contribuera à la robustesse de la méthode définie.
PUBLIÉ
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prenantes. Afin de tenir compte des spécificités de la faune indigène dans les Outre-mer48, les
groupes devront pouvoir s?appuyer sur une expertise de la biodiversité, des risques et pratiques
d?élevage dans ces territoires.
Pour parvenir à un consensus sur l?analyse d?une espèce, à l?instar du mode opératoire retenu aux
Pays-Bas, les membres du groupe pourront être répartis en binômes interagissant par itération
jusqu?à parvenir à un avis final scientifique étayé par une bibliographie complète, actualisée et
consultable. Selon les taxons considérés, les profils du groupe « espèces » mobilisés pour
l?établissement de la liste positive pourront l?être pour sa révision, ainsi que pour étudier l?inscription
ou le retrait d?une espèce animale demandés par toute personne.
2.2.3.3 Les deux groupes rassemblent les données au sein d?un centre de ressources
La méthode validée et le groupe « espèces » constitué, reste à définir la matière sur laquelle
porteront les analyses. En effet, il serait illusoire voire inutile de couvrir l?ensemble du règne animal
ne serait-ce que parce que la grande majorité des espèces n?a pas vocation à être détenue en
captivité. À titre d?illustration, pour l?établissement de la liste positive de mammifères aux Pays-Bas,
l?analyse a porté sur une base de 314 espèces, domestiques ou non, pouvant faire l?objet d?une
demande de détention par des particuliers dans ce pays.
La mission s?est ainsi livrée à l?identification des bases de données existantes et consultables
permettant d?appréhender au mieux le marché actuel des animaux non domestiques en France.
L?idée est de constituer dès le lancement du processus un centre de ressources alimenté par des
données publiques49, complétées des données d?importation et de vente du secteur commercial,
et destiné à garantir une communication transparente et scientifique sur les espèces analysées.
Le centre de ressources dédié aux espèces exotiques envahissantes50 qui a vu le jour fin 2018
pour mutualiser les connaissances et accompagner les acteurs, co-piloté par l?Office français de la
biodiversité et le Comité français de l?UICN, peut servir de modèle. Il propose des informations
générales et des chiffres-clés, ainsi que de nombreuses ressources réglementaires, techniques et
scientifiques.
Les sources potentielles pour la constitution d?une base de données d?espèces susceptibles d?être
intégrées à la liste positive, identifiées lors de la mission sont :
? les listes positives ou ébauches de listes positives des pays de l?Union Européenne
rassemblées lors de l?exercice de parangonnage ;
? les listes d?espèces sauvages commercialisées en France, accessibles par les animaleries
et la consultation des sites de vente dématérialisés ;
? les listes d?espèces sauvages commercialisées dans des pays de l?Union Européenne, qui
pourraient apparaître dans l?enquête en cours de la Commission européenne ;
? les listes d?espèces détenues par des particuliers, telles que connues des vétérinaires et
services vétérinaires dans le cadre de leurs activités ? VétoNAC ;
? les listes d?espèces sauvages saisies par les services vétérinaires ou les services des
48 L?arrêté ministériel du 28 juin 2021, paru le 29 juillet
2021(https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043868035) interdit par exemple d?importer et de
détenir des espèces animales exotiques à La Réunion. Elles ne sont plus autorisées à l?importation, à la
commercialisation ni à la détention (sauf les animaux déjà possédés avant le 28 juillet 2021). Communiqué de
presse : https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-
animaux_exotiques.pdf Dossier de presse :
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-
05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
49 S?assurer que les données mises en ligne respectent la politique de la Commission d'accès aux documents
administratifs-CADA pour les particuliers. Code des relations entre le public et l'administration. Livre III : L'ACCÈS
AUX DOCUMENTS ADMINISTRATIFS ET LA RÉUTILISATION DES INFORMATIONS PUBLIQUES
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000031367685
50 http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
PUBLIÉ
https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-08-20-cp_-_interdiction-animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
https://www.reunion.gouv.fr/contenu/telechargement/27174/205915/file/2021-08-05_dp_am_interdiction_animaux_exotiques.pdf
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000031367685
http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
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douanes ;
? la liste I-Fap ;
? la liste d?espèces non domestiques abandonnées dans les fourrières et les refuges de la
Société protectrice des animaux et autres associations de protection et de défense des
animaux.
L?annexe 10 propose une ossature de la base de données51 ainsi que les références et les liens
pour y accéder. Cette base de données pourra être utilement complétée par d?autres sources
« privées52 » ou en constitution53, comme les listes pays dès leur publication.
La base de données inclut partiellement à ce stade les listes d?espèces sauvages soumises à des
conditions de détention figurant à l?annexe 2 de l?arrêté du 8 octobre 2018, qui portent sur
l?ensemble du règne animal sans hiérarchisation ni discrimination, et répertorient souvent des
taxons plus larges que le niveau espèce-genre. Pour autant, il serait utile d?adjoindre à l?analyse
les espèces de la colonne a (détention sans formalités) pour les reptiles et les amphibiens.
2.2.4 Les acteurs impliqués proviennent de différentes sphères d?activité
L?élaboration de la liste positive relève en premier lieu du périmètre réglementaire des ministères
en charge de l?agriculture, de l?environnement, de la santé et de la recherche.
Les organismes scientifiques et techniques seront nécessairement mobilisés pour piloter, animer,
constituer et contribuer aux groupes d?experts : écoles nationales vétérinaires, organismes de
recherche, établissements publics et services de l?État intervenant dans le champ de la santé
environnement, du bien-être animal et de la biodiversité en matière d?évaluation des risques,
d?expertise et de contrôle.
Parmi les secteurs professionnels concernés, le monde vétérinaire praticien, généraliste ou
spécialisé dans les nouveaux animaux de compagnie non domestiques, jouera un rôle de premier
plan, du fait de sa compétence médicale et en santé publique, de son rôle d?identification et de
prévention, de sa connaissance de la biologie des espèces et du contact avec les détenteurs. Et
plus largement, les parties prenantes de la faune sauvage captive sont appelées à être des relais
d?information et de formation : les associations de protection des animaux et de protection de
l?environnement et les parcs zoologiques et aquariums, ainsi que les refuges et centres de soins
de la faune sauvage, les acteurs des filières commerciales et les associations d?éleveurs amateurs.
51 Auteur : Pascal KOSUTH, section Milieux, ressources et risques - MRR | IGEDD
52 Liste d?espèces commercialisées obtenues auprès des établissements et sociétés commerciaux spécialisés
53 L?étude financée par la CE : https://rpaltd.co.uk/projects/eu-positive-pet-list/ se propose de rassembler les
données sur les importations d'animaux dans l?espace européen et les catalogues en ligne pour les animaux de
compagnie exotiques.
PUBLIÉ
https://rpaltd.co.uk/projects/eu-positive-pet-list/
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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Figure 2 : Cartographie (non exhaustive) des acteurs à mobiliser, établie sur la base
des entretiens menés par la mission.
2.2.5 Le dispositif de mise en place de la liste positive nécessite une
coordination et des moyens dédiés
Le dispositif d?élaboration et d?actualisation est un système à faire vivre, et le processus de
sélection des espèces et d?étude des demandes d?ajout ou de retrait devra être coordonné dans la
durée et avec une certaine technicité. La mission propose d?externaliser la coordination du
processus séquentiel au-delà des directions d?administration centrale compétentes.
Dans cette perspective, plusieurs scenarii se dessinent, en partant du principe qu?il est préférable
de déléguer les deux étapes du dispositif à un coordinateur unique en place :
? créer une nouvelle instance interministérielle et intersectorielle : à écarter car cela
nécessiterait de constituer et de maintenir une expertise scientifique au fil de l?eau sans
structure support. Il est préférable de s?appuyer sur une structure stable préexistante ;
? confier le pilotage et l?animation du dispositif d?élaboration et d?évolution de la liste positive
au CNR BEA, légitime au titre du champ de la loi, qui dispose de la compétence faune
sauvage captive et est ouvert aux parties prenantes. La pérennisation du CNR BEA, qui
fait déjà l?objet d?un soutien conséquent d?INRAE, est actuellement étudiée dans le cadre
d?une mission parallèle confiée au CGAAER. Ce scénario supposerait d?élargir le réseau
d?experts du CNR à l?OFB, aux sciences de l?écologie et du comportement des animaux
sauvages, ainsi qu?aux parties prenantes du milieu de la faune sauvage captive. Le CNR
BEA inclut déjà l?ANSES et les ENV ;
? s?appuyer sur la Chaire bien-être animal de VetAgro Sup. Sans garantie sur la pérennité
de la chaire et ses moyens, ce scénario est écarté par ses responsables, qui seront
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
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néanmoins des contributeurs essentiels aux travaux y compris sur les volets
communication et pédagogie54 ;
? mobiliser l?OFB est difficilement envisageable compte tenu de l?objectif centré d?abord sur
le bien-être animal qui n?est pas dans les missions de l?établissement et de la tension sur
ses moyens à concentrer sur ses missions essentielles. L?OFB sera par ailleurs un
partenaire incontournable en termes d?expertise et de contrôle ;
? faire appel à l?ANSES, dont le champ couvre déjà deux critères de la méthodologie, qui
dispose d?un CES spécialisé et surtout d?une solide maîtrise des processus d?évaluation
des risques. Cet acteur travaille avec INRAE, VetAgro Sup et l?OFB dans une approche
Une seule santé. La mission première de l?ANSES est l?expertise et l?évaluation du risque
en matière de sécurité sanitaire humaine dans les domaines de l?environnement ainsi que
la santé et le bien-être animal. L?ANSES met en oeuvre une expertise scientifique
indépendante des intérêts économiques et pluraliste.
Pour ces motifs, la mission privilégierait cette option. La mobilisation de l?ANSES pour l?exercice
d?une mission pérenne sur la liste positive devra toutefois relever d?une volonté politique se
traduisant par un accord entre les directions générales ministérielles de tutelle et nécessitera d?y
consacrer des moyens humains dédiés au sein de l?Agence.
Le projet de liste positive issu des travaux coordonnés par l?ANSES sera ensuite soumis à l?avis
des commissions consultatives nationales55 avant la consultation publique.
La mission n?a par ailleurs pas résolu la question d?un financement additionnel spécifique au
processus d?élaboration et d?actualisation de la liste positive. Une piste à explorer serait le modèle
SNVEL/SCC sur la base de données d?identification des carnivores domestiques I-CAD, qui permet
de dégager annuellement un excédent sur le résultat net de l?opération, reversé à la direction
générale de l?alimentation (DGAl), à partir de la facturation des frais d?identification aux détenteurs.
Cet excédent alimente un fond de dotation qui finance notamment des campagnes de
communication56. L?hypothèse de la création d?un fond de dotation, outil usuel de mécénat, avec
un champ plus large en faveur de la protection des animaux de rente et de compagnie, est à étudier.
Un tel fond pourrait être adossé à un établissement public, en l?occurrence, en l?absence
d?établissement public dédié à la protection animale, à une des écoles nationales vétérinaires (ENV)
comme VetAgro Sup - eu égard à la présence de l?unique chaire consacrée exclusivement à la
protection animale - sous réserve de l?aval de la direction générale de l?enseignement et de la
recherche (DGER) et du conseil d?administration de l?École. Il reste à estimer si la facturation de
l?identification des espèces protégées via l?I-FAP et/ou des démarches de modification de la liste
positive, de déclaration ou de demande de certificat de capacité / autorisation d?ouverture sur
démarches simplifiées pourrait alimenter un tel fond en soutien du fonctionnement du dispositif
d?élaboration et d?évolution de la liste positive et/ou de son volet communication.
Recommandation 3. (MTEBFMP) Confier à l?ANSES par une convention pluriannuelle la
coordination opérationnelle du dispositif de proposition de la liste des espèces animales
non domestiques pouvant être détenues à des fins de compagnie ou d?agrément
(formation et fonctionnement des groupes experts, gestion du centre de ressources,
examen des demandes d?ajout et de retrait d?espèces).
54 https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
55 Commission nationale consultative de la faune sauvage captive, comité national de la protection de la nature,
conseil national de la chasse et de la faune sauvage
56 https://www.i-cad.fr/articles/semaine-nationale-de-lidentification-2024-programme
PUBLIÉ
https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
https://www.i-cad.fr/articles/semaine-nationale-de-lidentification-2024-programme
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2.3 La communication est une condition de succès de la liste positive
Une des principales valeurs ajoutées attendues de la liste positive, par rapport aux colonnes de
l?annexe 2 de l?arrêté ministériel d?octobre 2018, est de clarifier pour le grand public et les services
de contrôle les espèces qu?il est autorisé de détenir avec ou sans formalités, mais aussi de
sensibiliser les détenteurs aux exigences minimales à respecter pour accueillir un animal non
domestique dans les meilleures conditions. Au-delà, la liste positive permettra d?enseigner aux
citoyens le principe de sélection d?un nombre restreint d?espèces, et donc de prévenir les pratiques
de prélèvement dans la nature, d?achat impulsif, en particulier en ligne, ou d?importation illégale,
souvent liées à une méconnaissance des besoins et risques associés à l?hébergement d?animaux
sauvages. Elle contribuera également à les alerter sur le commerce frauduleux et les trafics.
Il y a donc un enjeu fort à accompagner l?investissement conséquent que représente la publication
progressive de la liste positive d?un dispositif de communication pérenne et de campagnes
régulières à destination des particuliers, professionnels, associations d?éleveurs, refuges et filières
commerciales.
Parmi les nombreuses sources d?inspiration au niveau européen ou national, on peut citer le travail
du Réseau européen de prévention de la criminalité (REPC) qui a pour objectif de relier les niveaux
local, national et européen et de promouvoir les connaissances et les pratiques en matière de
prévention de la criminalité parmi les États membres de l'UE. Le REPC a été créé en 2001 par
décision du Conseil révisée en 2009 et a produit en 2023 un document posant les bases de la
préparation et du déploiement d'une campagne de communication centrée sur la réduction de la
demande des consommateurs pour des animaux exotiques non autorisés.57
2.3.1 Un portail Internet dédié est mis en place dès le lancement des
travaux d?élaboration de la liste
2.3.1.1 Ce site Internet institutionnel grand public, hébergé par le ministère de la
transition écologique, fournit une information vulgarisée régulière
Il s?agira aussi de renvoyer aux données scientifiques détaillées sur le site de l?opérateur retenu
pour piloter le dispositif ainsi qu?aux démarches que les détenteurs devront le cas échéant engager.
Ces pages dédiées sur le site du ministère pourront permettre d?accéder via un moteur de
recherche, en saisissant le nom commun ou latin de l?espèce, qu?elle appartienne à la liste positive
ou ait été évaluée mais non retenue par le groupe d?experts, à des informations générales :
? taxonomiques, descriptives, régime alimentaire, habitat, espérance de vie, statut UICN et
CITES... ;
? statut au regard de la liste positive et justification sommaire du point de vue de la santé
humaine, de la sécurité, de la santé et du bien-être de l?animal et de la biodiversité ;
? lien vers le site de l?opérateur permettant d?accéder la fiche synthétique d?évaluation de
l?espèce, précisant les raisons pour lesquelles l?espèce a ou n?a pas été retenue et
renvoyant vers les publications scientifiques de référence ou mentionnant l?absence de
données.
Il devra être également possible de filtrer les espèces par classe, par famille, par statut
d?appartenance ou non à la liste positive. Le ministère pourra aussi mettre à disposition sur le site :
? en plus de la liste des espèces autorisées pour la compagnie ou l?agrément, des
57 Document de recommandations ?INTERNATIONAL CAMPAIGNS ON EXOTIC PET OWNERSHIP Addressing
the elephant in the room?: https://eucpn.org/document/illegalexoticpets
PUBLIÉ
https://eucpn.org/document/illegalexoticpets
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explications sur les raisons pour lesquelles certaines espèces dangereuses, protégées ou
envahissantes n?y figureraient pas ;
? la conduite à tenir si une espèce détenue ne figure pas sur la liste, ainsi que les règles en
vigueur pour les classes d?espèces non encore examinées dans l?attente des listes
dédiées ;
? l?accès via démarches simplifiées au formulaire de déclaration ;
? l?accès au formulaire de demande d?examen pour la détention d?une espèce ne figurant
pas sur la liste ou de retrait de la liste ;
? un renvoi vers le site de l?opérateur sur les groupes d?experts consultés et la méthodologie
détaillée employée ;
? des informations sur les services de contrôle compétents pour la vérification du respect de
la liste et la date à partir de laquelle ces contrôles entreront en vigueur ;
? une foire aux questions portant sur l?entrée en vigueur de la liste, le cas des spécimens
actuellement détenus, leur reproduction et leur descendance, etc. ;
? les références législatives et réglementaires, les références scientifiques et techniques
étant rassemblées sur le site de l?opérateur.
Le site portail sera idéalement illustré en faisant par exemple appel à banque d?images du MNHN
pour faciliter son appréhension par le public. Il pourrait être mis en place dès le début des travaux
sans attendre la publication de la première liste d?espèces, avec des informations générales sur le
processus, ainsi que le site de l?organisme chargé du pilotage, et alimenté au fur et à mesure des
étapes d?approbation officielle de la méthodologie puis des listes.
2.3.1.2 Le portail comporte une plateforme de dématérialisation des démarches des
détenteurs
L?objectif est de dématérialiser et recenser les déclarations de détention hors liste positive, les
demandes de révision de la liste ou de certificat de capacité et d?autorisation d?ouverture. Cette
possibilité ainsi que l?incorporation d?un système de paiement de frais de traitement des dossiers
restent à explorer.
Dans cette optique, l?utilisation de la plateforme https://www.demarches-simplifiees.fr/ est à
examiner. Elle permet à une administration de créer des démarches en ligne et d?instruire les
dossiers déposés. L?administration dite « partenaire » utilise le service pour créer une démarche
administrative en ligne. L?administration partenaire peut être entre autres issue des administrations
de l?État, de ses établissements publics ou des organismes de droit public chargés d?une mission
de service public. Elle doit :
? décrire la démarche en des termes simples et compréhensibles pour le public ;
? renseigner le cadre juridique applicable ;
? assurer le respect du principe de minimisation des données, lorsqu?elle paramètre les
champs d?un formulaire et demande des pièces justificatives complémentaires ;
? déterminer la durée de conservation à l?issue de laquelle les données seront supprimées
du service ;
? désigner les agents en charge de l?instruction des dossiers et les autoriser, le cas échéant,
à solliciter l?avis d?experts invités.
L?administration autorise par ailleurs la DINUM à :
? collecter les données à caractère personnel des usagers qui réalisent une démarche
administrative par l?intermédiaire du service ;
? héberger ces données pendant la durée du traitement fixée par l?administration ;
? rendre ces données accessibles aux instructeurs désignés par l?administration ;
? notifier aux usagers l?état d?avancement du traitement de leur dossier.
PUBLIÉ
https://www.demarches-simplifiees.fr/
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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Les agents de l?administration partenaire bénéficient alors des droits d?administrateur ou
d?instructeur de la démarche administrative. La démarche administrative peut être une demande
ou déclaration présentée par le public à une administration et la procédure prévue pour son
traitement. Elle peut prendre la forme d?un téléservice quand elle est à destination du public.
Le recours au site https://www.demarches-simplifiees.fr/ peut être mis en oeuvre directement par
les directions métiers, sans qu'intervienne un service informatique. Une fois un cas d'usage
identifié, le formulaire en ligne est édité et la démarche paramétrée en quelques minutes. Les
organismes autonomes peuvent demander un compte administrateur et passer directement en
production, mais un accompagnement est possible. L'utilisation du service en ligne "démarches-
simplifiées" par les administrations et organismes publics se fait à titre gracieux. Les possibilités
d?automatisation du traitement, de requêtage, etc. du portail sont a priori assez limitées.
Une autre possibilité à investiguer est de monter un projet englobant le site portail et les démarches
et de mobiliser les ressources internes du ministère de la transition écologique en formalisant une
candidature à la Fabrique numérique58. Cet outil a été mis en place par le secrétariat général du
ministère pour développer les services numériques à destination des usagers. Il met à disposition
du service demandeur une équipe pluridisciplinaire, en soutien à l?agent missionné comme
« intrapreneur », composée d?un « coach produit » et d?un développeur et/ou d?un chargé de
déploiement pendant six mois. Cette deuxième option permettrait sans doute d?obtenir un meilleur
outil, mais au prix d?un développement spécifique.
De telles démarches sont à croiser et le cas échéant mutualiser, dans le cadre des réflexions
actuellement menées par la direction de l?eau et de la biodiversité (DEB) dans le cadre de la
stratégie nationale de la biodiversité (SNB 2030)59 et de la nouvelle version du fichier i-Fap, qui
vise à améliorer l?expérience utilisateur et élargir la base de données d?identification des espèces
non-domestiques en l?internalisant ou la confiant à un nouveau prestataire à compter du printemps
2025.
Recommandation 4. (MTEBFMP, OFB, MNHN) Créer un portail internet grand public
d?information sur la liste d?espèces animales non-domestiques pouvant être détenues à
des fins de compagnie ou d?agrément, les motifs de cette démarche, les objectifs
temporels de publication de la liste, et l?alimenter au fil de l?eau sur les travaux des
groupes experts ; développer sur ce site une plateforme d?accès en ligne aux démarches
pour les demandes d?ajout ou de retrait d?une espèce sur la liste et de dérogation pour
la détention d?espèce ne figurant pas sur la liste.
2.3.2 Des campagnes de communication à l?initiative du ministère de la
transition écologique accompagnent la publication de la liste
À l?image des supports de communication récents de la chaire bien-être animal de VetAgro Sup
sur les animaux de compagnie60 ou des campagnes de communication sur l?identification ou
l?abandon de carnivores domestiques, des campagnes pourront être organisées par le ministère
de la transition écologique et relayées sur les réseaux sociaux, les sites Internet des organismes
intervenant dans le dispositif et via les vétérinaires et les autres relais, associatifs et professionnels.
58 https://www.ecologie.gouv.fr/fabrique-numerique Exemple de site pérenne lauréat, lancé grâce à cet appel à
projets : https://beta.gouv.fr/startups/transport.html
59 Service à compétence nationale de lutte contre le commerce et l?exploitation illégaux de ressources naturelles «
TRACNAT », sur le modèle du service de renseignement financier TRACFIN
60 https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
PUBLIÉ
https://www.demarches-simplifiees.fr/
https://www.ecologie.gouv.fr/fabrique-numerique
https://beta.gouv.fr/startups/transport.html
https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tous-les-animaux-peuvent-ils-etre-des-animaux-de-compagnie/
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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2.3.3 Les relais de communication et services de contrôle sont identifiés
et formés
À côté de la stratégie de communication présentée ci-dessus et centrée sur les usagers pour
accompagner et faciliter le respect des dispositions pour la détention avec ou sans formalités
d?espèces non domestiques, la sensibilisation et la formation des autres parties prenantes seront
déterminantes pour accompagner la décision.
Ces autres parties prenantes se rangent dans deux grandes catégories :
1. Les services de l?État61 chargés, en leur qualité de gestionnaire du risque, du contrôle et
de la délivrance des autorisations. La méthode scientifique et transparente adoptée pour
l?élaboration des listes positives doit être bien comprise pour une application laissant le
moins de place possible à l?interprétation. Des agents compétents sur les sujets ayant trait
à la faune sauvage doivent être identifiés dans les services pour constituer des pools
d?expertises mutualisés à l?échelon régional et intervenir comme formateurs ou être
consultés sur des cas litigieux.
2. D?autres relais de communication62 professionnels ou amateurs parce qu?ils sont en
contact avec les particuliers pour du conseil ou des actes, doivent pouvoir expliquer une
réglementation pouvant évoluer.
Les séances de formation pourront prendre la forme d?ateliers alliant théorie et cas pratiques voire
des modules pédagogiques accessibles via le portail dédié. Pour une appropriation réussie, et
quand cela sera possible on ouvrira les ateliers à l?ensemble des parties prenantes.
Recommandation 5. (MTEBFMP, OFB) Accompagner la publication de la liste d?espèces non-
domestiques autorisées à la détention pour la compagnie ou l?agrément par la diffusion
d?outils de communication auprès des médias et des catégories de personnes
identifiées comme relais de communication ; déployer des rencontres et des ateliers
d'appropriation des principes de la liste pour les magistrats et les services de police de
l?environnement.
61 Les directions départementales de l?emploi, du travail, de la solidarité et) de la protection des populations ; les
directions départementales des territoires ou directions départementales des territoires et de la mer, notamment
pour les espèces de gibier ;; les directions régionales de l?environnement de l?aménagement et du logement, les
services départementaux de l?Office français de la biodiversité
62 L?ordre national des vétérinaires (ONV), l?association française des vétérinaires pour animaux de compagnie
(AFVAC) et le syndicat national des vétérinaires d?exercice libéral (SNVEL) ; les associations d?éleveurs privés ;
les refuges ; les parcs zoologiques ?
PUBLIÉ
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3 Des élevages de conservation contribuent à la
conservation ex-situ des espèces menacées de la faune
non-domestique
Dans le débat en France sur la mise en place d?une liste d?espèces d?animaux non domestiques
pouvant être détenues à des fins de compagnie ou d?agrément, les éleveurs amateurs - par la voix
de leurs associations - craignent des restrictions dans leurs activités d?élevage, du fait même que
la captivité pourrait être considérée par principe comme une maltraitance envers certaines espèces
sauvages. Ils mettent en avant un rôle essentiel de certains de ces élevages dans la préservation
d?espèces. Ils militent auprès des pouvoirs publics pour la création d?un statut « d?éleveur de
conservation », accessible aux éleveurs membres d?une association agréée regroupant des
éleveurs aux capacités reconnues qui participent à des programmes de conservation en place.
Ainsi, la lettre de commande interministérielle spécifie qu?il est attendu de la mission qu?elle
objective l?apport des élevages amateurs dans la conservation de certaines espèces menacées ou
risquant de l?être, en les élevant et en les reproduisant. Il est demandé également à la mission de
proposer une définition des élevages de conservation et un éventuel encadrement réglementaire.
Pour répondre à cette question, la mission a examiné les définitions internationales de la
conservation et les lignes directrices qui fondent les programmes structurés dans ce domaine.
Parmi les principaux groupes d?acteurs de l?élevage qui participent à la conservation ex-situ des
espèces en France, elle a cherché à mieux connaître le groupe des éleveurs privés, principalement
amateurs qui élèvent des animaux pour leur loisir, et les organisations associatives qui mettent en
avant les bénéfices de leur action pour la conservation des espèces. La mission identifie pour ce
groupe d?acteurs des contributions effectives, directes ou indirectes, avérées ou potentielles, à la
conservation des espèces, et, surtout, des synergies avec les autres acteurs.
3.1 Des définitions encadrent la conservation et précisent les
objectifs des élevages dans un but de conservation
3.1.1 La conservation des espèces est définie au niveau international
Selon l'IPBES, la conservation de la biodiversité recouvre la gestion des interactions humaines
avec ses composantes génétiques, spécifiques et écosystémiques pour qu'elle fournisse le
maximum de services à la génération actuelle tout en maintenant son potentiel à répondre aux
besoins et aspirations des générations futures ; la conservation englobe des actions de sauvegarde,
d'étude et d'utilisation de la biodiversité.
L?UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui évalue l?état de santé des
espèces et établit la liste rouge des espèces menacées, désigne sous l?appellation « programmes
de conservation » les programmes dont l'objectif est le maintien de la diversité génétique existante
et de populations viables de tous les taxons (familles, genres, espèces) dans la nature afin de
maintenir les interactions biologiques et les processus écologiques qui s?y déroulent. L?approche
« One plan Approach » vise à développer des stratégies de conservation en intégrant toutes les
populations (captives et sauvages) et en incluant les sciences sociales au sein d?une même
stratégie afin de conserver l?espèce dans sa globalité en agissant à tous les niveaux63.
63 Planification de la conservation des espèces-Principes et étapes pour les gouvernements, les groupes de
spécialistes de la CSE de l?UICN, les zoos, les aquariums, les jardins botaniques et d?autres organisations de
conservation engagées dans la planification de la conservation des espèces :
https://www.cpsg.org/sites/default/files/2024-05/CPSG%2520Principles%2520%2526%2520Steps_French.pdf
PUBLIÉ
https://www.cpsg.org/sites/default/files/2024-05/CPSG%2520Principles%2520%2526%2520Steps_French.pdf
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La Convention sur la diversité biologique des Nations Unies nomme « conservation ex situ » la
conservation d'éléments constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel. À
ce titre, les efforts d'élevage sont reconnus comme un outil pour soutenir la biodiversité dans le
cadre de la conservation ex situ. Les programmes de conservation ex-situ sont considérés comme
l?ultime chance de conserver une espèce dans son habitat. Ils sont utilisés pour soutenir des
programmes de conservation in-situ64 qui agissent sur les menaces et les pressions ainsi que sur
les leviers. Les bénéfices principaux se situent à un niveau d?organisation supérieur à celui de
l?individu : une population, l?espèce ou l?écosystème. Les buts et objectifs de conservation sont
principalement la fourniture d'individus pour la réintroduction ou le renforcement de population,
pour le sauvetage génétique ou comme assurance contre l'extinction, mais aussi pour
l?enseignement et la recherche en conservation. Dans le cadre de la conservation ex-situ, une
étude préalable doit évaluer l?impact des prélèvements d?individus dans la nature, le cas échéant
sur la population source sauvage restante.
L?UICN a élaboré des lignes directrices concernant la conservation ex situ des espèces 65 .
Approuvées en 2014, ces directives fournissent un cadre et des conseils pratiques pour déterminer
quand et comment- dans une stratégie de gestion intégrée- les mesures ex situ, en référence à
l?élevage, devraient être mises en oeuvre dans le cadre de la conservation des espèces
menacées66. Il est important de souligner que les programmes ex situ mobilisent des approches
scientifiques de plus en plus innovantes. Ils nécessitent des structures robustes en fonctionnement
et en financements, et sont mis en oeuvre dans un cadre administratif et scientifique rigoureux. En
France, deux outils encadrent principalement les programmes de conservation des espèces
menacées : les programmes d?élevages des espèces menacées (EEP, de l?anglais EAZA67 Ex-situ
programs, ou EEP, autrefois European Endangered Species Programme) et les programmes
nationaux d?action (PNA).
Pour encadrer et orienter la reproduction des espèces les plus menacées, les EEP répondent au
cadre exigeant des lignes directrices de l?UICN. Le but d?un EEP est de maintenir des populations
viables d'espèces menacées en captivité dans des zoos et aquariums européens. Ces
programmes ont une approche basée sur la coopération internationale pour garantir une gestion
génétique et démographique optimale des espèces68
Les plans nationaux d?actions (PNA) pour la conservation et la restauration d?espèces menacées
64 La conservation in situ fait référence à la conservation des espèces dans leur habitat naturel, c?est-à-dire là où
elles vivent naturellement, sans être déplacées dans un environnement contrôlé et maîtrisé. Source : article 2 de
la Convention sur la diversité biologique, https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf
65 Lignes directrices de la Commission de la sauvegarde des espèces de l?UICN sur l?utilisation de la gestion ex
situ pour la conservation des espèces- UICN 2014 : https://portals.iucn.org/library/node/44952
66 Le processus de décision préconisé par l?UICN fait intervenir cinq étapes : Étape 1 : Établir un bilan de la situation
de l'espèce, y compris une analyse approfondie des menaces (historiques, annuelles et probables futures). Étape
2. : Définir le(s) rôle(s) de la gestion ex situ dans la conservation globale de l'espèce. Étape 3 : Déterminer les
caractéristiques et les dimensions de la population ex situ nécessaire pour remplir le(s) rôle(s) de conservation
identifié(s). Étape 4 : Définir les ressources et l'expertise nécessaires au programme de gestion ex situ pour remplir
son/ses rôle(s) et évaluer la faisabilité et les risques. Étape 5. Prendre une décision éclairée et transparente. La
décision d'inclure la gestion ex situ dans la stratégie de conservation d'une espèce doit être déterminée en évaluant
les avantages potentiels de conservation pour l'espèce par rapport à la probabilité de succès et aux coûts et risques
globaux non seulement du programme ex situ proposé, mais également des actions de conservation alternatives,
ou de l'inaction.
67 L?Association européenne des zoos et aquariums
68 Les EEP sont souvent mis en place lorsque les espèces sont en danger d'extinction, et leur reproduction en
captivité peut être un outil pour soutenir la conservation de ces espèces à long terme, tout en soutenant des efforts
plus larges comme la réintroduction dans le milieu naturel. Les EEP peuvent aussi permettre de ralentir la
reproduction de certaines espèces afin de contrôler la taille des populations en captivité et d?éviter une
surpopulation dans les zoos. Dans ce cas, l?EEP peut gérer un ralentissement de la reproduction (exemple de l?EEP
vision d?Europe géré par l?Estonie).
PUBLIÉ
https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf
https://portals.iucn.org/library/node/44952
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en France ont été mis en place pour assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de
conservation favorable d?espèces de faune et de flore sauvages menacées ou faisant l?objet d?un
intérêt particulier. Un Plan national d?actions (PNA) peut inclure des mesures de protection des
habitats, des programmes de réintroduction, des efforts de sensibilisation, ainsi que des mesures
législatives. En France, sur la base des données de l?UICN, le muséum national d?histoire naturel
a hiérarchisé la liste des espèces prioritaires pour lesquelles un PNA69 est jugé pertinent. Un PNA
peut être porté par l?État ou par un acteur public ou privé, et toujours selon une même méthodologie
rigoureuse70.
3.1.2 Le droit européen est en cours de modification pour encadrer les
établissements d?élevage qui contribuent de façon importante aux
besoins de conservation
La contribution de l?élevage en captivité à la conservation des espèces est reconnue dans le cadre
de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d?extinction (CITES).
Des résolutions ont été adoptées lors des conférences des parties successives à la convention qui
ont précisé les terminologies
En effet, dans le cadre de CITES, la conférence des parties à la convention a précisé la
terminologie de l?expression « élevé en captivité » (résolution à la COP 10 en 1997 Conf.10.1671,
révision à la COP19 en 2022), qui s?applique à tous les spécimens élevés en captivité, à des fins
commerciales ou non, des espèces inscrites aux annexes I, II ou III72.
Le terme « né et élevé en captivité » se réfère aux seuls spécimens nés d?un accouplement ou de
gamètes transmises autrement en « milieu contrôlé ». Le « cheptel reproducteur » doit avoir été
constitué conformément aux dispositions de la CITES et aux lois nationales, d?une manière non
préjudiciable à la survie de l?espèce dans la nature. Il doit être maintenu sans introduction de
spécimens sauvages, à l'exception d'apports occasionnels d'animaux, d'oeufs ou de gamètes,
conformément aux dispositions de la CITES et aux lois nationales pertinentes et de manière non
préjudiciable à la survie de l'espèce dans la nature, selon l'avis de l'autorité scientifique, afin : (1)
d?empêcher ou de limiter les effets négatifs de la consanguinité ? la fréquence de ces apports étant
69 L?article 8 de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 8 août 2016 a modifié
l?article L. 414-9 du code l?environnement relatif aux PNA, recodifié en article L. 411-3. Cet article est rédigé
comme suit : « Des plans nationaux d'action opérationnels pour la conservation ou le rétablissement des espèces
visées aux articles L. 411-1 et L. 411-2 ainsi que des espèces d?insectes pollinisateurs sont élaborés, par espèce
ou par groupe d?espèces, et mis en oeuvre sur la base des données des instituts scientifiques compétents et des
organisations de protection de l?environnement, lorsque la situation biologique de ces espèces le justifie. Pour les
espèces endémiques identifiées comme étant ?en danger critique? ou ?en danger? dans la liste rouge nationale
des espèces menacées, établie selon les critères de l?Union internationale pour la conservation de la nature, ces
plans sont élaborés avant le premier janvier 2020. Ces plans tiennent compte des exigences économiques,
sociales et culturelles ainsi que des impératifs de la défense nationale. »
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033051208
70 Note du 9 mai 2017 relative à la mise en oeuvre des plans nationaux d?actions prévus à l?article L. 411-3 du code
de l?environnement https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/42188
71 https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-10-16-R19.pdf
72 Dans l?UE, un règlement plus strict s?applique. Le commerce des spécimens sauvages des espèces répertoriées
en annexe A est interdit. Un échange non commercial n'est autorisé que dans des circonstances exceptionnelles,
tandis que le commerce de spécimens élevés en captivité est autorisé mais contrôlé. Le commerce des spécimens
d?annexe B est autorisé mais contrôlé afin d'éviter la surexploitation. L?annexe C comprend les espèces protégées
au niveau national et pour lesquelles le commerce est autorisé mais doit être approuvé par le pays (le pays peut
décider unilatéralement de lever ces mesures de protection, tandis que pour les espèces répertoriées dans d'autres
annexes, des processus CITES ou UE doivent avoir lieu pour l'approuver). Le commerce des spécimens d?annexe
D est autorisé avec une documentation requise limitée mais reste surveillé.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033051208
https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/42188
https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-10-16-R19.pdf
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déterminée par le besoin de matériel génétique nouveau ; (2) ou d?utiliser des animaux confisqués
conformément à la résolution Conf. 17.81 ; (3) ou exceptionnellement, de les utiliser comme cheptel
reproducteur.
Il est possible d?utiliser à des fins principalement commerciales les spécimens classés à l?annexe
I de la CITES / A du Règlement européen et élevés en captivité
Les espèces de l?annexe I de la CITES / A du Règlement européen sont les plus menacées et le
commerce international de ces espèces est généralement interdit. L'importation de spécimens
d'espèces inscrites à l'annexe I / A capturés dans la nature dans le but de créer un établissement
commercial d'élevage en captivité est exclue.
En revanche, l'importation des spécimens d'espèces inscrites à l'annexe I / A élevés en captivité à
des fins non commerciales et couverts par un certificat d'élevage en captivé, ne nécessite pas la
délivrance d'un permis d'importation, et peut être autorisée, qu'elle ait des fins commerciales ou
non, à la condition d?être enregistrée (Conf.12.10 (Rev. CoP15))73. Le droit européen est en cours
de modification pour encadrer ces établissements. Conformément à la décision de la conférence
des parties, l?organe de gestion s'assure que l'établissement d'élevage en captivité qui demande à
être enregistré apporte une contribution importante et prolongée correspondant aux besoins de
conservation de l'espèce concernée. Le Secrétariat de la CITES (12-19 juillet 202474) a analysé
les stratégies de conservation des établissements enregistrés auprès de lui75.
En France, selon le bureau CITES de la DEB, les demande d?enregistrement devraient être
soumises à l?Unité d?appui et de recherche PatriNat76 afin d?évaluer rigoureusement l?objectif de
conservation.
3.1.3 L?élevage dans un but de conservation est défini implicitement dans
les documents cadres
La Stratégie mondiale de la conservation - élaborée par l?UICN en collaboration avec le WWF
(World Wide Fund for Nature) et le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement)
en 1980 - ne fournit pas une définition explicite de l?élevage de conservation. Par ailleurs, l?EAZA
interrogée par la mission reconnaît que le terme n?est pas défini et indique qu?à sa connaissance
aucun État membre n?a défini ce terme, et a fortiori ne dispose d?un statut juridique.
Dans les documents et cadres associés portant sur la conservation ex-situ, l'élevage de
conservation est souvent décrit en des termes qui mettent en avant ses objectifs principaux et ses
pratiques. Les éléments qui caractérisent ces établissements constituent une définition qui
pourraient ainsi explicitée :
? Objectif principal : l'élevage dans un but de conservation vise à préserver des espèces
73 https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-12-10-R15.pdf
74 https://cites.org/sites/default/files/documents/F-AC33-26_0.pdf
75 Ces établissements sont au nombre de 406 (dont plus de la moitié se trouvent en Afrique du Sud). Il est
intéressant de noter que 57% des établissements enregistrés élèvent et commercialisent des psittacidés, 17% des
poissons d?aquarium appelés communément Aruana et 10% des falconidés (les faucons). La majorité des
établissements (98%) indique qu?ils participent à la réduction de la pression exercée sur les populations sauvages
par l?introduction sur le marché d?animaux issus d?élevages entraînant l?arrêt du prélèvement d?animaux sauvages
dans la nature ainsi que leur commerce. Cette vision de la conservation est résumée par la formule « élever pour
ne pas prélever ». 42% des établissements seraient susceptibles de réintroduire les espèces élevées en captivité
dans la nature et 51% contribuent financièrement à un fond de conservation.
76 PatriNat assure des missions d?expertise et de gestion des connaissances sur la biodiversité et la géo diversité
pour ses quatre tutelles que sont l?Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum national d?Histoire naturelle
(MNHN), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l?Institut pour la recherche et le développement
(IRD) (https://www.patrinat.fr/fr)
PUBLIÉ
https://cites.org/sites/default/files/documents/COP/19/resolution/F-Res-12-10-R15.pdf
https://cites.org/sites/default/files/documents/F-AC33-26_0.pdf
https://www.patrinat.fr/fr
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animales menacées, en garantissant leur survie à long terme par la reproduction contrôlée
dans des environnements contrôlés ou modifiés, tels que des parcs zoologiques ou des
établissements spécialisés. Les individus sont maintenus dans des conditions artificielles sous
des pressions de sélection différentes de celles qui règnent dans des conditions naturelles
dans un habitat naturel. Il s?agit généralement de circonstances dans lesquelles les humains
exercent un contrôle sur de nombreuses dynamiques naturelles d?une population, notamment
le contrôle du climat et des environnements de vie, l?accès à la nutrition et à l?eau, l?abri, les
possibilités de reproduction et la protection contre la prédation ou certaines autres causes
naturelles de mortalité.
? Objectifs détaillés :
? Préserver la diversité génétique : garantir un pool génétique représentatif des populations
sauvages afin d'éviter la consanguinité. Cet objectif est atteint grâce à un suivi génétique
rigoureux des animaux élevés et à des échanges d?individus reproducteurs entre
établissements partageant le même objectif de conservation.
? Stabiliser les populations menacées : assurer la survie des espèces dont les populations
sauvages connaissent un déclin critique en mettant en place des actions ciblées,
rigoureusement évaluées et adaptées aux besoins spécifiques de chaque espèce.
? Permettre l?introduction dans le milieu naturel : préparer les animaux élevés en captivité
pour leur introduction dans leurs habitats naturels, lorsque cela est possible.
? Éléments différenciateurs :
? La non-commercialisation : contrairement à l'élevage conventionnel, l'élevage de
conservation n'a pas de but lucratif et les animaux réintroduits ou échangés ne font pas
l?objet de commerce, sauf dérogation pour les élevages « enregistrés » d?espèces
menacées (cf. résolutions de la conférence des parties ci-dessus, dans le cadre de la
convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages
menacées d?extinction). Les animaux reproducteurs sont l?objet d?un prêt ou d?un don par
un éleveur (zoo, aquarium, association, particulier) et l?ensemble de la descendance fait
l?objet d?un don.
? La gestion scientifique : les programmes reposent sur des protocoles scientifiques
rigoureux pour optimiser la reproduction et la santé des populations. Les programmes
sont coordonnés et régulièrement évalués.
? La recherche scientifique : l?élevage contribue à la recherche sur l?espèce.
? La sensibilisation et l?éducation : les établissements ou institutions pratiquant l?élevage de
conservation jouent également un rôle dans la sensibilisation du public à l?importance de
préserver les espèces et sont des exemples d?un engagement qui se poursuit in-situ avec
les acteurs locaux.
En France, à défaut d?une définition explicite, l?usage a conduit à employer le terme d?élevage de
conservation pour les établissements se livrant à l?élevage dans un but de conservation. Ce terme
recouvre les élevages qui exercent dans le cadre de programmes répondant aux lignes directrices
UICN, mais également des élevages qui n?y répondent pas strictement, comme certains élevages
privés. En outre, les termes « élevage de conservation » et « élevage conservatoire » coexistent
dans la terminologie. Le terme d?élevage conservatoire est plus fréquemment attaché aux
structures d?élevages spécifiques consacrées spécifiquement à une espèce dans le cadre des PNA.
De façon quasi unanime, les spécialistes et les représentants des éleveurs d?animaux non
domestiques en captivité consultés par la mission sont favorables à une définition du terme
« élevage de conservation ». Il semble également à la mission que définir précisément le terme «
élevage de conservation » est essentiel pour en comprendre la portée et les engagements qu'il
implique. Une telle définition établie par rapport aux définitions internationales et dans le cadre
strict de la conservation ex-situ permettra de faciliter le dialogue entre les pouvoirs publics et les
éleveurs, et de donner un cadre clair, garantissant une approche cohérente et rigoureuse en
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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matière de conservation des espèces.
En revanche, la définition d?un cadre juridique spécifique pour l?élevage de conservation est
prématurée, notamment au regard du risque d?opposition avec les élevages reconnus par la CITES,
dans un contexte juridique européen en cours d?évolution, et avec les orientations de l?UICN.
Recommandation 6. (MTEBFMP) Définir de manière consensuelle avec les acteurs de la
conservation ex-situ en France le terme d?élevage de conservation comme un
établissement au titre de l?article L. 413-3 du code de l?environnement dont l?activité
répond en tout point aux objectifs et au cadre spécifique de l?élevage dans le but de
conservation définis par l?UICN.
3.2 L?implication des élevages de conservation en France dans des
programmes structurés de conservation ex-situ
3.2.1 Les parcs zoologiques ont développé un rôle de conservatoire
génétique au service de programmes internationaux
La directive 1999/22/CE du Conseil du 29 mars 1999 relative à la détention d?animaux sauvages
dans un environnement zoologique (Conseil de l?UE, 1999), reprise dans le droit national par
l?arrêté ministériel du 25 mars 200477, définit et encadre les parcs zoologiques. Cet arrêté (articles
53 à 55) confie clairement à ces établissements un rôle dans la conservation des espèces et de
leurs habitats, qu?ils exercent de façon directe (recherche, reproduction, repeuplement et
réintroduction d?espèces dans les habitats sauvages, connaissance?) et/ou de façon indirecte
(soutien financier, éducation du public à l?environnement, formation des populations locales et leur
soutien?)78.
Le rôle des parcs zoologiques et aquariums, professionnellement organisés et actifs au sein
d?associations professionnelles nationales, régionales et internationales en matière de
conservation in- et ex-situ en Europe, est reconnu officiellement par la commission de la
sauvegarde des espèces de l?UICN79, qui souligne également que ces institutions pourraient jouer
un rôle plus important dans ce domaine. La mission relève toutefois qu?il reste difficile de trouver
des publications évaluant de manière chiffrée et globale un impact positif de ces programmes sur
les populations d?espèces menacées à travers le monde.
L?association européenne des zoos et aquariums (EAZA ou European Association of Zoos and
Aquaria en anglais) gère ainsi les EEP, et coordonne les échanges d?individus entre les différents
établissements engagés dans le projet, afin de brasser le patrimoine génétique et d?éviter la
consanguinité. Il existe plus de 400 programmes d?élevages européens dont 245 pour des espèces
en danger critique d?extinction ou vulnérables selon les critères de l?UICN. Ces EPP sont traités au
sein d?une trentaine de TAGs (Taxon Advisory Groups) : groupes consultatifs par taxons qui
définissent les priorités et stratégies pour les espèces menacées, afin d?aligner les programmes
de translocation d?espèces pour la conservation avec les lignes directrices de l?UICN.
77 Arrêté du 25 mars 2004 fixant les règles générales de fonctionnement et les caractéristiques générales des
installations des établissements zoologiques à caractère fixe et permanent, présentant au public des spécimens
vivants de la faune locale ou étrangère : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000610915/
78 Association des parcs zoologiques (AFdPZ) : https://afdpz.org/conservation-ex-situ/
79 Énoncé de position sur le rôle des jardins botaniques, des aquariums et des zoos dans la conservation des
espèces- UICN 2023 : https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-
gardens-aquariums-and-zoos
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000610915/
https://afdpz.org/conservation-ex-situ/
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
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L?association française des parcs zoologiques et ses membres participent à plus de 300
programmes de gestion et de protection d?espèces menacées dans leur milieu. Des collaborations
qui apparaissent ponctuelles existent entre les EEP et d?autres organisations spécialisées dans
l?élevage et la conservation. Le terme de « communauté de la conservation » est parfois cité. Mais
la base de données de conservation EAZA dans laquelle sont saisies les activités de conservation
des membres de l'EAZA obligatoires pour tous les membres titulaires, temporaires et associés
(zoos et aquariums) ne permet pas de recenser les concours des éleveurs privés qui collaborent
de façon effective avec les parcs zoologiques et aquariums aux programmes de conservation
d?espèces menacées listées par l?UICN ou la CITES. Certains parcs zoologiques et aquariums
participent par ailleurs à la mise en oeuvre de PNA, en particulier sur leur volet de la conservation
ex-situ par la gestion directe d?un élevage de conservation.
De plus, dans ce rôle de conservation, les établissements ont explicitement (article 54 de l?arrêté
du 25 mars 2004) une responsabilité de diffuser des informations auprès des éleveurs d?animaux
d?espèces non domestiques pour améliorer la connaissance utile à la conservation de la diversité
biologique, une disposition qui suggère une contribution des élevages amateurs à la conservation
des espèces, mais aussi un moyen de les sensibiliser aux risques que peut faire peser leur activité
sur les populations sauvages.
La capacité d?accueil des parcs est relativement limitée80. En outre, la priorité a été donnée aux
mammifères, notamment aux primates et aux oiseaux qui exercent un effet d?attraction du public,
quand bien même d?autres espèces moins médiatisées bénéficient également d?actions de
conservation menées par les parcs zoologiques.
Dans les faits, les liens entre les parcs zoologiques, certains éleveurs privés et des associations
d?éleveurs sont étroits, les coopérations entre ces acteurs existent pour accroître l?activité de
conservation. Un certain nombre de personnes recrutées dans les parcs zoologiques et les
aquariums sont initialement des amateurs, souvent membres voire responsables de ces
associations.
3.2.2 Des centres de reproduction sont spécialisés dans le cadre des
plans nationaux d?actions
En France, selon les données disponibles à la DEB, 27 plans nationaux d'actions (PNA) pour la
conservation des espèces comporteraient un volet de réintroduction et/ou de renforcement les
populations d'espèces menacées, avec des spécimens, selon l?espèce et la stratégie, soit prélevés
dans la nature et déplacés, soit issus d'élevages de conservation mis en place à cette fin. Ces
élevages spécialisés dans la reproduction et la préparation de l?introduction ou de la
réintroduction81, dont la liste n?est pas connue du ministère en charge de l?écologie, ont le statut
d?établissement d?élevage (soumis à un certificat de capacité et une autorisation d?ouverture).
Selon les cas, ils sont la propriété d?une collectivité, d?une association, d?un parc zoologique. Les
PNA sont évalués régulièrement par le CNPN. Certains de ces PNA sont considérés comme une
réussite (cas du Gypaète barbu82 et du Vautour fauve83 par exemple), tandis que pour d?autres, les
résultats ne sont pas encore assurés (Vison d?Europe par exemple). De plus, des programmes de
80 Marie Isnardon. Apports et limites de la captivité d?espèces sauvages pour la conservation. Médecine vétérinaire
et santé animale. 2022. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03879184v1. Benjamin Günther. La conservation de la
faune. Science politique. 2023. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04750100v1
81 Cas animaux initialement prélevés puis réintroduits dans le milieu naturel, éventuellement sur un autre site.
82 Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) : ce vautour a fait l'objet de réintroductions réussies dans les Alpes, où 17
couples sont désormais présents, en complément des populations des Pyrénées et de Corse. Certains centres
d?élevage (comme ceux de la Vulture Conservation Foundation) collaborent avec des éleveurs spécialisés pour
fournir des individus destinés à être relâchés.
83 Vautour fauve (Gyps fulvus) : le programme de réintroduction dans les Grands Causses a permis de rétablir une
population viable, contribuant également au développement touristique de la région
PUBLIÉ
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03879184v1
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conservation ex-situ existent en dehors des PNA. C?est le cas de la stratégie de conservation du
Criquet de Crau, qui comporte un programme d?élevage depuis 201584.
Dans ce cadre de la conservation ex-situ, les acteurs privilégient le terme d?élevage conservatoire,
du fait de la spécialisation et de la technicité des actions qui sont menées afin d?optimiser la
reproduction et la réintroduction dans le milieu naturel. Au-delà de l?action conservatoire, ils ont
valeur d?exemple pour les acteurs locaux et le public, qui peuvent tirer une certaine fierté de la
restauration des habitats et des espèces localement.
Les élevages conservatoires d?outardes canepetières et de visons d?Europe à Chizé (79)
Construites en 2015 par le conseil départemental des Deux-Sèvres, sur les sites du parc
zoologiques, Zoodyssée, mais en dehors de son enceinte, les deux structures fonctionnent dans
le cadre d?autorisations d?ouvertures distinctes de celle du parc zoologique, mais chacune sous
la responsabilité du détenteur du certificat de capacité qui est le directeur du zoo.
La continuité du fonctionnement est garantie par une équipe de salariés, spécifique et
spécialisée attachée à chaque structure.
La gestion scientifique s?appuie sur des protocoles d?élevage et de réintroduction, et des
résultats évalués par le comité scientifique de la Ligue de la protection des oiseaux.
3.2.3 Des élevages d?agrément et des établissements d?élevage peuvent
contribuer à la conservation des espèces
L'image du collectionneur est parfois associée aux éleveurs amateurs d'animaux exotiques,
certains recherchant des espèces rares, ce qui peut suggérer une motivation purement possessive.
La réalité est plus nuancée. Des éleveurs passionnés revendiquent leur contribution à la
préservation des espèces et à la biodiversité en reproduisant en captivité des animaux dont l'avenir
en milieu naturel est incertain. Selon eux, les spécimens élevés en captivité limitent les
prélèvements dans la nature, du fait de leur diffusion dans le milieu de l?élevage qui permettrait de
s?abstenir de nouvelles captures. Toutefois, l'impact positif de ces pratiques sur la réduction du
trafic d?animaux prélevés dans le milieu nature reste difficile à évaluer.
3.2.3.1 La contribution des éleveurs privés à la conservation ex-situ est un sujet
débattu
Peu d?études portent sur le rôle des éleveurs amateurs d?animaux d?espèces non domestiques et
leur rôle dans la conservation85 et aucune étude en France n?explore ce sujet dans sa globalité.
Pour mieux comprendre l?implication des élevages amateurs dans ce secteur sur les espèces
menacées ou en voie d?extinction, la mission s?est entretenue avec des associations d?éleveurs
d?importance nationale, des instances spécialisées telles que l?EAZA, le Muséum national d?histoire
naturelle (MNHN), l?Office français de la biodiversité, des experts et des associations de protection
84 Un projet LIFE vise à augmenter la capacité d?élevage avec deux stations d?élevage supplémentaires implantées
aux parcs zoologiques de La Barben et du Muséum de Besançon, afin de réaliser les premiers tests de
réintroduction.
85 Role of private owners in the conservation of exotic species (Rôle des propriétaires privés dans la conservation
des espèces exotiques) - Jessica L. Beetz ? thèse ? 2005
https://digitalcommons.colby.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1025&context=honorstheses
PUBLIÉ
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animale et de protection de la nature.
La représentation du rôle des élevages amateurs en matière de conservation ex-situ est mal
appréhendée par les services de l?État consultés. Et au sein des parties prenantes, les points de
vue divergent.
Il n?existe pas de liste qui récence les élevages identifiés comme établissements.
Sur le plan règlementaire, le terme "d'élevage de conservation" n'étant pas règlementairement
défini, il n'est pas systématiquement lié au terme d'établissement au sens de l'article L. 413-3 du
code de l?environnement (cf. annexe 2), et donc pas lié de facto à l'obtention préalable d'un certificat
de capacité et d'une autorisation d?ouverture. Pour autant, les espèces captives à enjeux forts de
conservation ont fréquemment un statut de protection élevé (espèces protégées relevant de
l?article L. 411-1 du code de l?environnement, et/ou inscrites à la CITES), Et les élevages à but non
lucratif qui les détiennent sont juridiquement des établissements d'élevage (régime de la colonne
(c) de l?annexe 2 de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018). Ils sont donc soumis à l?obtention
d?un certificat de capacité et à une autorisation d?ouverture. Ils rejoignent ainsi le cadre
réglementaire de la détention de la faune sauvage captive des élevages à but lucratif, ces derniers
étant - quelle que soit l?espèce élevée - soumis à ces mêmes obligations. Il serait intéressant de
connaitre les éleveurs amateurs qui bénéficient de ces autorisations délivrées par les préfets, mais
l?absence d?un fichier des demandes et des délivrances de certificat de capacité et d?autorisation
d?ouverture nuit notablement à la connaissance des établissements d?élevage privés.
Selon les représentants des associations d?éleveurs amateurs, peu d?éleveurs amateurs
parviennent à obtenir ces autorisations, notamment du fait de difficultés dans l?instruction
administrative qui durent parfois plusieurs années et des variations d?appréciations entre
départements. L?obtention de ces autorisations semble compliquée, ce que tend à confirmer l?OFB,
qui pour sa part ne relève plus ces manquements administratifs, préférant se concentrer sur des
infractions majeures.
La communauté de la conservation ex-situ reconnait le rôle des éleveurs privés tandis que les
associations de protection animale et de protection de l?environnement le contestent
L?Association Européenne des Parcs Zoologiques et Aquariums (EAZA) souligne la participation
essentielle de certains éleveurs spécialisés d?oiseaux, de reptiles et d?amphibiens aux EEP, mais
cette participation n?est ni formalisée ni encadrée techniquement, et les résultats ne font pas l?objet
d?une revue. L?association est favorable à un statut juridique spécifique pour les éleveurs amateurs
engagés en conservation, incluant l?engagement dans un EEP, l?adhésion à des associations dont
la mission de conservation est inscrite dans les statuts, l?enregistrement des spécimens dans le
logiciel de collecte et de gestion des informations sur les animaux sauvages vivant en parc
zoologiques (logiciel ZIMS) pour garantir la traçabilité et la gestion des studbooks.
Pour l?Association française des parcs zoologiques, l?élevage amateur participe à l?éducation à la
biodiversité et ferait naître des vocations de biologistes et spécialistes de la faune sauvage.
Certains éleveurs ont acquis un haut niveau de pratique et d?expertise. Par ailleurs, les éleveurs,
quel que soit leur niveau, animent une dynamique associative sur l?ensemble du territoire national
et des relations avec d?autres associations dans d?autres pays en Europe. Sans aller jusqu?à un
statut juridique, l?Association française des Parcs Zoologiques propose que les éleveurs amateurs
soient encadrés par des associations reconnues pour leur contribution à la conservation et soumis
à des contrôles pour garantir leur action effective dans ce domaine.
Le MNHN souligne également l?importance de l?implication de certains éleveurs amateurs dans la
reproduction et la conservation, plus particulièrement pour les reptiles, les amphibiens, les
poissons et les invertébrés. Les échanges avec des centres internationaux sont jugés cruciaux,
mais le Muséum plaide pour des critères éthiques qui permettraient d?évaluer les éleveurs selon
les lignes directrices de l?EAZA et une transparence sur l?origine des animaux. Plusieurs experts
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consultés ont transmis des publications françaises et européennes spécialisées et des articles de
recherche scientifique ou de revues techniques pour illustrer la contribution d?éleveurs privés,
principalement dans les domaines de la zootechnie, de la médecine vétérinaire et du bien-être
animal. Les espèces concernées sont des oiseaux, des poissons et des reptiles.
Mais l?absence de cadre technico-scientifique et de recensement des élevages contribuant
effectivement à la conservation ex-situ participe au défaut de consensus entre les parties prenantes.
La plupart des associations de protection animale et de la nature considèrent que l?élevage
amateur légal accroît les filières parallèles de trafic. A l?instar du président de la LPO, elles alertent
sur un risque d?opportunisme dans l?utilisation d?un éventuel statut spécifique "élevage de
conservation" sans engagement dans des programmes officiels, et sur un risque de détournement
commercial, notamment pour des espèces qui se monnaient bien comme le chardonneret élégant
et les rapaces. Les représentants de ces associations objectent qu?il n?existe aucune donnée sur
l?impact de la conservation ex situ sur les populations émanant de ces élevages, et que la
conservation ex-situ devrait être assurée exclusivement par des parcs zoologiques, dont l?impact
en matière de conservation est d?ailleurs lui-même interrogé par les ONG aux niveaux européen et
français86. Ils souhaiteraient que la conservation ex-situ soit avant tout réservée aux élevages
conservatoires spécialisés, professionnels, capables d?interagir avec des enjeux multiples
(biodiversité, sanitaire) et disposant de locaux adaptés. Ils pensent en conséquence qu?il y a lieu
de bien différencier les élevages spécialisés du monde des amateurs.
Au sein des équipes des associations de protection de l?environnement, les visions sont plus
nuancées. Beaucoup de bénévoles et de permanents qui travaillent dans ces associations, d?une
part, adhérent à des associations d?éleveurs amateurs, et, d?autre part, reconnaissent que des
éleveurs privés experts, rigoureux existent qu?il faudrait reconnaître, voire recenser, afin de mieux
travailler avec cette ressource et d?anticiper sur les risques d?extinction des espèces. Ces élevages
amateurs qui font de la conservation, voire de la réintroduction, peuvent, selon eux, porter un signal
positif, un message d?espoir.
3.2.3.2 Les éleveurs sont organisés au sein de nombreuses associations dont
certaines se sont orientées vers la conservation
Le monde associatif français dédié à l'élevage amateur d'animaux d'espèces non domestiques est
un univers restreint mais riche, diversifié et dynamique, englobant de nombreux passionnés et
structures qui se consacrent à diverses catégories d'animaux et espèces, principalement les
oiseaux, les poissons, les reptiles. Le nombre de clubs et d'associations traitant des oiseaux, des
poissons, des reptiles, des tortues et des insectes en France n'est pas documenté. A fortiori le
nombre d?éleveurs adhérents n?est pas connu. Toutefois, des plateformes comme Reptimania87
par exemple recensent plus d?une centaine de clubs et associations spécialisés, offrant ainsi une
vue d'ensemble de structures existantes.
Parmi les associations nationales qui soutiennent l?élevage amateur, la Fédération Française
d'Ornithologie créée en 1955, est la doyenne des entités nationales regroupant des associations
d'éleveurs d'oiseaux. Elle a historiquement une part active au sein de la coalition des amateurs
d'oiseaux. Avec le Club des éleveurs d?Oiseaux exotiques (CDE), Aviornis France et WPA France
(World pheasant association France), elle défend l?élevage pour la conservation, le certificat de
capacité, et la reconnaissance de la domestication pour les oiseaux qui se reproduisent en captivité
depuis plusieurs décennies et ne sont plus importés.
86 https://www.fondation-droit-animal.org/106-zoo-et-conservation-des-especes-efficace-ou-operation-marketing/
Et interview de François Moutou, par ailleurs auditionné par la mission, dans La Croix en 2019 : https://www.la-
croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-
1201014412
87 http://www.reptimania.com/fr/
PUBLIÉ
https://www.fondation-droit-animal.org/106-zoo-et-conservation-des-especes-efficace-ou-operation-marketing/
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/conservation-especes-zoos-est-elle-efficace-2019-04-09-1201014412
http://www.reptimania.com/fr/
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Ces associations diffusent des informations aux adhérents et non adhérents sur la réglementation
et mettent à disposition les outils permettant de la respecter (bague d?identification des spécimens
par exemple). Elles encouragent en outre la création de centres de conservation ex situ pour les
espèces menacées répondant à un cahier des charges définis par l?association, avec
éventuellement l?appui d?un expert, mais dans un cadre scientifique peu formalisé. Leur activité est
essentiellement tournée la coordination et le soutien de programmes spécifiques, le sexage ADN
et les suivis génétiques, l?appui à des études, la formation des éleveurs.
Pour les tortues, la fédération francophone pour l?élevage et la protection des tortues (FFEPT)
regroupe des associations francophones (France et Suisse notamment) dédiées à l?élevage et à
la protection des tortues, tant en captivité que dans la nature, autour d?une charte éthique commune.
Elle développe des actions pédagogiques, informatives et de lutte contre la maltraitance, tout en
accompagnant les éleveurs dans leurs démarches administratives.
À l?initiative de plusieurs de ces associations, et dans la suite de la loi sur la maltraitance animale
du 30 novembre 2021, par crainte de l?impact de la loi sur les activités liées de l?élevage privé,
l'Union naturaliste pour les intérêts de la conservation animale et de la biodiversité (UNICAB) a été
récemment fondée - le 15 mai 2023. Elle vise à rassembler les éleveurs professionnels et non
professionnels, parcs zoologiques et associations (ornithologues, terrariophiles, aquariophiles et
mammalogistes), et à être leur porte-parole auprès des pouvoirs publics. Après un peu plus d?une
année d?existence, elle indiquait regrouper près de 25 000 adhérents, principalement détenteurs
d?oiseaux, et se montre particulièrement active pour promouvoir les activités de conservation des
éleveurs particuliers et professionnels.
L?association UNICAB propose un système progressif pour la reconnaissance officielle des
élevages dits « experts » en s?appuyant sur le dispositif actuel. Elle soutient l?attribution du statut
d?établissement d?élevage de conservation, à condition que celui-ci soit adhérent à une association
ayant une mission de conservation dans ses statuts, intégrant des programmes officiels (EEP, PNA,
stratégies) de conservation in- et ex-situ, et respectant des devoirs et un engagement responsable.
Cette approche rejoint largement celle de l?AEZA, qui partage des objectifs similaires en matière
de conservation et de régulation des élevages.
3.2.3.3 La participation des éleveurs privés à la connaissance et à la conservation ex-
situ pourrait être mieux valorisée
Des exemples illustrent l?activité concrète et essentielle pour certaines espèces
Pour les taxons les plus populaires d'animaux de compagnie terrestres exotiques - oiseaux, reptiles
et amphibiens- les propriétaires privés sont susceptibles de concourir de façon essentielle à la
conservation ex-situ de certaines espèces et à leur réintroduction grâce à une synergie avec les
parcs zoologiques, comme en témoignent l?EAZA, l?AFdPZ et le MNHN. Ils interviennent également
par des programmes et des studbooks spécifiques portés directement par leurs associations et
mobilisant leur expertise, sans aide financière publique, et de parfois de manière anticipée.
Ces activités sont principalement suivies et rapportées dans les revues éditées régulièrement par
ces associations pour leurs adhérents (exemples : Bulletin de la World Pheasant Association
France ; Aviornis international?) ou à tirage plus large (exemple : la revue des oiseaux
exotiques?). Dans ces revues, plusieurs espèces sont des étendards du potentiel de l?élevage
privé pour la conservation ex-situ comme : l?Ara à gorge bleu (Ara glaucogularis) dont le stud-book
est officiellement lancé par le conservatoire des oiseaux exotiques (CDE) avec le recensement
d?une population fondatrice et la chouette de l?Oural, un programme de renforcement en Bavière
pour lequel l?Association des voleries mobiles était le plus important donateur en 2023. Dans le
cadre du PNA râle des genêts, les rares éleveurs privés qui savent reproduire cet oiseau en
captivité constituent une ressource potentielle pour le coordonnateur du PNA, sous réserve
d?adopter un cadre technique rigoureux.
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Le conservatoire Aviornis des souches aviaires ex-situ (CASAES)
L?association Aviornis a créé il y a 12 ans les CASAES 88 qui structurent un travail de
conservation d?une quarantaine d?espèces d?ansériformes (oies et bernaches, tadornes,
dendrocygnes, sarcelles?), in- et ex-situ, autour d?un conservatoire situé sur la commune de
Jolimetz (59), établissement accolé à l?élevage professionnel tenu par le même responsable,
tous deux visités par la mission.
Le programme de renforcement des populations de fuligules nyroca (Aythya nyroca), espèce
protégée inscrite sur la liste rouge des espèces menacées par l?UICN, dans une réserve naturelle
en Pologne a ainsi donné lieu en 2024 au relâcher de 38 oiseaux nés dans quatre élevages
privés et deux parcs zoologiques membres d?Aviornis France (la réserve de Sigean dans l?Aude
et le Parc de Sainte-Croix en Moselle).
La fédération française d?aquariophilie est également très impliquée dans plusieurs programmes
internationaux de conservation in- et ex-situ. Elle s?est investie dans l?élevage ex situ d?espèces en
danger en finançant certains élevages amateurs. Et de nombreuses espèces, menacées dans leur
milieu naturel, sont en effet relativement courantes en aquarium89.
En matière de recherche, des coopérations sont en place, qui ouvrent vers des options de
conservation ex-situ plus inclusives. Le MNHN a transmis à la mission une documentation
scientifique et technique concernant les amphibiens dont les auteurs sont, pour certains articles,
des éleveurs privés en même temps que des référents experts de renom international, ayant
participé à la rédaction des guides des meilleures pratiques de l?EAZA. Ces articles témoignent de
coopérations étroites entre la recherche spécialisée et les éleveurs privés.
S?agissant des amphibiens dont 30% des espèces sont menacées dans le monde, les auteurs
d?une enquête internationale auprès des détenteurs privés sur la participation à l?élaboration des
politiques de conservation90 notent que les plans nationaux d?actions sont insuffisants pour éviter
l?extinction. Ils concluent qu?un réseau mondial d?éleveurs privés, géré par leurs
sociétés/associations, pourrait sauver de manière peu coûteuse plusieurs centaines d?espèces
d?amphibiens de l?extinction et réduire les pressions de prélèvement sur les populations naturelles.
À noter que l?Allemagne semble aller plus loin dans cette voie. Une association a eu l?initiative de
gestion citoyenne « wild at home »91. Sous la condition de suivre une formation et de satisfaire à
un examen donnant lieu à la délivrance d?un certificat de compétence, les citoyens intègrent un
réseau d?élevage de conservation d?espèces en danger de disparition (amphibiens, chéloniens et
poissons). L?intention première de l?association était d?établir des programmes d?élevage de
conservation coordonnés professionnellement pour les espèces d?amphibiens menacées en
coopération avec des institutions et des particuliers. Mais devant le constat que la conservation
des espèces par l?élevage ex situ nécessite un soutien social, le projet a été élargi afin de faire
prendre conscience à la fois de la nature dramatique de l?extinction des espèces et de la nécessité
88 Conservatoire Aviornis des souches d'anatidés Ex-Situ : https://www.aviornis.fr/charte-casaes-737
89 Exemple des projets Allotoca - Mesa Central au Mexique : https://www.francevivipares.fr/revue/article-151.html
Avec le recueil des espèces maintenues par les membres de l?AFV (la liste de maintenance), le suivi de ces espèces
(les certificats de suivi des souches) et l?analyse de risques et de criticité (reprise dernièrement dans un magazine
allemand) les adhérents de l?AFV sont invités à se focaliser sur la maintenance en milieu protégé des espèces les
plus menacées.
90 Browne et al (2018 J.Zool.Res. 2(1)29-46) [amphibian keeper conservation breeding programs]
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-
46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
91 https://citizen-conservation.org/en/projects/wild-at-home/
PUBLIÉ
https://www.aviornis.fr/charte-casaes-737
https://www.francevivipares.fr/revue/article-151.html
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
https://www.satonederland.nl/informatie/Browne%20et%20al%20(2018%20J.Zool.Res.%202(1)29-46)%20%5Bamphibian%20keeper%20conservation%20breeding%20programs%5D.pdf
https://citizen-conservation.org/en/projects/wild-at-home/
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de prendre des contre-mesures aux trafic illégaux. L?Allemagne est en effet une des principales
plaques tournantes du commerce de faune sauvage en Europe92.
Vers l?inclusion d?éleveurs amateurs aux stratégies de conservation des espèces menacées par
l?effondrement de la biodiversité
Au regard du spectre annoncé de la sixième extinction de masse, parvenir à l?intégration et à
l?alignement des forces, des connaissances de l?expérience, des données, des ressources et des
efforts d?un ensemble diversifié et inclusif de parties prenantes est essentiel. Comme le souligne
l?UICN 93 , face à l?augmentation du taux de disparition des espèces, la commission de la
sauvegarde des espèces exhorte « tous les partenaires de conservation à utiliser tous les outils,
capacités et expertises disponibles en travaillant ensemble pour sauver les espèces ».
Dans cette voie, il parait nécessaire de soutenir et de guider les efforts des associations d?éleveurs
non professionnels afin que les plus experts qui en ont la volonté contribuent efficacement aux
stratégies de conservation ex-situ en vue du renforcement et de la réintroduction des populations,
en appliquant les lignes directrices établies par l?UICN pour la conservation ex-situ, déclinées dans
les programmes de conservation.
Recommandation 7. (MTEBFMP) En lien avec le Comité français de l?UICN, le point contact
national de la CITES, l?unité de recherche PatriNat et le MNHN, rapprocher les principaux
acteurs de la conservation ex-situ en France (dont les représentants des éleveurs privés,
l?Association européenne des zoos et aquariums, l?Association française des parcs
zoologiques et l?Union des conservateurs d?aquariums) pour instaurer des partenariats
dans des stratégies inclusives de conservation.
92 Selon les enquêtes sur le commerce en ligne d?animaux d?espèces non domestiques, l?Allemagne en serait la
principale plaque tournante, ce qui peut être lié à la présence dans le pays du plus grand marché d?animaux
sauvages en Europe (la ville de Hamm accueille plusieurs fois par an une foire aux reptiles très réputée appelée
Terraristika).
93 Énoncé de position sur le rôle des jardins botaniques, des aquariums et des zoos dans la conservation des
espèces - UICN 2023 : https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-
gardens-aquariums-and-zoos
PUBLIÉ
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
https://iucn.org/resources/commission-statement/iucn-commission-statement-role-botanic-gardens-aquariums-and-zoos
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Conclusion
La liste positive introduit un changement sans précédent dans la détention d?animaux non-
domestiques pour la compagnie ou l?agrément. Elle va nécessairement réduire le nombre
d?espèces autorisées aux particuliers. La mise en place de son dispositif d?élaboration ouvre un
chantier tout à fait significatif pour les services du ministère en charge de la biodiversité et nécessite
la mobilisation de groupes experts pour aboutir à la sélection des espèces. Cette connaissance, à
la disposition du public, est de nature à rapprocher l?homme de l?animal, dans l?esprit de la loi de
2021.
Ce chantier revêt également une dimension européenne. Il pourra s?appuyer sur les travaux
conduits en Belgique et aux Pays-Bas, et prendre en compte les études européennes, dont
plusieurs lancées à l?initiative de la Commission sont en cours au moment de l?écriture de ce rapport.
La France peut jouer un rôle moteur au sein de l?UE sur cette démarche, qui ouvre la voie à des
partenariats scientifiques entre États membres.
Enfin, un des défis de cette évolution sociétale sera de ne pas décourager les amateurs
compétents qui ont développé une expertise et concourent à la connaissance et à la conservation
de la biodiversité dans une proximité avec les professionnels. Dans le contexte du déclin de la
biodiversité et de risques pandémiques et épizootiques latents, la liste positive peut être vue
comme une opportunité d?apaiser les tensions entre protection de la nature, bien-être animal et
pratiques culturelles, et de réconcilier les attentes diverses des parties prenantes dans le cadre
d?une approche « Une seule santé ».
Céline COUDERC-OBERT
Catherine LHOTE
Philippe STEINMETZ
Inspectrice Inspectrice générale Inspecteur général
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Annexes
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Annexe 1. Lettre de mission
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Annexe 2. La loi 2021-1539 du 30 novembre 2021
modifie les règles générales de détention
d?animaux des espèces non domestiques en
France
Dans la situation existante, l?ensemble des espèces animales non domestiques peut être détenu
dans le cadre d?un élevage non professionnel, à des fins de compagnie ou d?agrément, dans le
cadre de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018. Cet arrêté liste l?ensemble des espèces selon
que leur détention est libre ou soumise à des formalités (cf. infra).
La Loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 restreint cette possibilité à une liste limitée d?espèces
en introduisant dans le code de l?environnement un article L. 413-1 A ainsi rédigé :
« Article L. 413-1 A I. Parmi les animaux d'espèces non domestiques, seuls les animaux relevant
d'espèces dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l'environnement peuvent être
détenus comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément.
II. La liste mentionnée au I est établie et révisée tous les trois ans, après enquête approfondie
conduite par le ministre chargé de l'environnement. Cette enquête se fonde sur des données
scientifiques disponibles récentes présentant des garanties de fiabilité.
III. Toute personne physique ou morale peut demander la mise à l'étude de l'inscription d'une
espèce d'animal non domestique à la liste mentionnée au I ou le retrait d'une espèce d'animal non
domestique de cette même liste.
La demande fait l'objet d'une réponse motivée du ministre chargé de l'environnement au plus tard
six mois avant la révision de la liste en application du II. La réponse peut faire l'objet d'un recours
devant le juge administratif.
Toute personne ayant présenté une demande en application du premier alinéa du présent III peut
solliciter une dérogation au I, accordée par le représentant de l'État dans le département.
IV. Par dérogation au I, la détention d'un animal d'une espèce ne figurant pas sur la liste
mentionnée au même I est autorisée si son propriétaire démontre qu'il a acquis l'animal avant la
promulgation de la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance
animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes.
V. Un décret précise les modalités d'application du présent article, ainsi que la notion d'élevage
d'agrément au sens du I. »
Les espèces animales non domestiques sont définies par exclusion de la liste des espèces
domestiques
La liste des espèces, races ou variétés d?animaux domestiques est définie réglementairement par
l?arrêté ministériel du 11 août 2006 (JORF du 07/10/2006). Les espèces animales qui ne figurent
pas dans cette liste sont par exclusion des animaux non domestiques. Ainsi, par exemple, les
chiens, les chats, les chevaux sont des animaux domestiques mais aussi les dromadaires, le paon
blanc, la carpe Koï, le ver à soie, etc.
Une espèce domestique est également couramment définie comme une espèce dont tous les
représentants appartiennent à des populations animales sélectionnées ou sont issus de parents
appartenant à des populations animales sélectionnées.
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L?animal de compagnie est défini par le code rural et le droit européen
L?animal de compagnie est défini juridiquement à l?article L. 246-6 du code rural et de la pêche
maritime : « tout animal détenu ou destiné à être détenu pour son agrément ». La règlementation
européenne dresse par ailleurs une liste précise des animaux de compagnie au sens du droit de
l?Union européenne, à l?annexe I du règlement -UE) 2016/429 du 9 mars 201694 relatif aux maladies
animales transmissibles et modifiant et abrogeant certains actes dans le domaine de la santé
animale.
La détention des espèces non domestiques comme animaux de compagnie ou dans le cadre
d'élevages d'agrément est encadrée en France par l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018
Issu du code de l?environnement (livre IV « faune et flore », Titre 1er « protection de la faune et de
la flore »), l?arrêté interministériel en date du 8 octobre 2018 fixe les règles générales de détention
d?animaux d?espèces non domestiques (JORF du 13 octobre 2018).
Cet arrêté abroge et remplace les dispositions de deux arrêtés en date du 10 août 2004 fixant, pour
l?un, les conditions d?autorisation de détention d?animaux de certaines espèces non domestiques
dans les établissement d?élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public
d?animaux d?espèces non domestiques, et pour l?autre, les règles générales de fonctionnement des
installations d?élevages d?agrément d?animaux d?espèces non domestiques, à l?exception des
dispositions relatives à la chasse au vol (l?art de capturer une proie à l?aide d?un rapace).
L?arrêté du 8 octobre 2018 vise plusieurs objectifs :
? prévenir les risques pour l?environnement : assurer que la détention et l?utilisation des
animaux d?espèces non domestiques ne portent pas atteinte à la biodiversité et aux
équilibres biologiques des espèces (statut UICN ; situation/trafic d?animaux prélevés dans
la nature ; caractère d?espèce invasive) ;
? prévenir les risques pour la sécurité et la santé des personnes : assurer que la détention
et l?utilisation sont compatibles avec la sécurité et la santé des personnes (cf. liste des
espèces dangereuses annexée à l?arrêté ministériel du 21 novembre 1997, JORF du 5
février 1998) ;
? contribuer à la protection animale, en complément des dispositions propres au code rural ;
? promouvoir la qualité de l?élevage et la technicité des éleveurs dans la mesure où celles-ci
peuvent participer à la préservation de la biodiversité, sa connaissance et sa mise en valeur.
Trois régimes administratifs différents réglementent la détention selon certains critères
Les espèces du règne animal ont été classées dans trois régimes de détention en tenant compte
des travaux qui précédaient les dispositions fixées en 2004 (annexe 2 de l?arrêté) :
? régime de la détention libre sans formalités,
? régime de la déclaration,
? l?obtention d?un certificat de capacité délivré sur consultation d?une commission spécialisée
94 https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2016/429/oj?locale=fr Liste des animaux de compagnie figurant en annexe du
règlement 2016/429 : Chiens (Canis lupus familiaris) Chats (Felis silvestris catus) Furets (Mustela putorius furo) -
Invertébrés (à l'exception des abeilles, des mollusques du phylum des Molluscae et des crustacés du subphylum
des Crustacea) Animaux aquatiques ornementaux Amphibiens Reptiles Oiseaux: spécimens d'espèces aviaires
autres que les poules, les dindes, les pintades, les canards, les oies, les cailles, les pigeons, les faisans, les perdrix
et les ratites (Ratitae) Mammifères: les rongeurs et les lapins autres que ceux qui sont destinés à la production
alimentaire.
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2016/429/oj?locale=fr
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et un certificat d?ouverture.
Moyennant quelques ajustement et changements (voir infra), le classement de 2018 ne remet pas
en cause fondamentalement celui de 2004, même si un durcissement de régime est intervenu pour
certaines espèces. Mais dans ce classement, le risque pour la santé animale n?est pas un critère
pas plus que l?état des connaissances sur l?espèce.
Il repose en effet sur les critères suivants :
? espèces protégées de la faune française au titre de l'article L. 411-1 du CE, dans l'intérêt
de la préservation du patrimoine biologique* : aucune espèce en annexe A95 du règlement
(CE) n°338/97 (convention de Washington) et aucune espèce protégée, en application de
l?article L. 411-1 du code de l?environnement n?est autorisée à la détention en dehors de
l?obtention d?un certificat de capacité ;
? espèces inscrites en annexe A du règlement CE n°338/97 (règlement CITES) du fait des
menaces qui pèsent sur ces espèces avec leur commerce international* ;
? espèces classées réglementairement comme dangereuses pour la sécurité et la santé des
personnes, au titre de l'arrêté du 21novembre 1997 modifié ;
? espèces à risques écologiques en cas d'évasion (espèces exotiques envahissantes).
Le bien-être animal et la compatibilité des conditions de la captivité avec les besoins de l?animal
ne sont pas des critères. Mais des espèces dont l'entretien en captivité est difficile et qu'il ne faut
donc pas laisser à des éleveurs débutants ont quand même été prises en compte. Un durcissement
de régime a ainsi été opéré entre 2004 et 2018 pour quelques espèces, par exemple pour l?iguane
vert (Iguana iguana), désormais inscrit en régime de la déclaration (acheté à une taille de 30 cm,
les males peuvent mesurer deux mètres du museau à la queue).
Des critères de seuils d?effectifs (sauf pour les poissons et pour les invertébrés) ont été ajoutés
mais qui ne comptabilisaient initialement que les animaux adultes. Cette restriction a été annulée
par un arrêté du Conseil d?État en date du 17 février 2023 96. Désormais, tout spécimen d?animal
d?espèces non domestique est pris en compte, dès sa naissance, dans le comptage des animaux
présents dans un élevage pour déterminer sa qualification.
En outre, l'arrêté de 2018 a mis en place une traçabilité totale au moyen de l'identification
systématique et de l?enregistrement dans le fichier national i-fap de toutes les espèces protégées
au titre de l?article L. 411-1 du code de l?environnement et inscrites aux annexes de la CITES.
95 Annexe A du Règlement (CE) : elle regroupe les espèces inscrites à l?Annexe I CITES, et certaines espèces des
Annexes II et III auxquelles l?UE souhaite conférer un statut de protection plus élevé. Elle inclut également des
espèces non protégées par la CITES et certaines espèces autochtones protégées par les Directives Oiseaux et
Habitats.
96 L?arrêt du 17 février 2023 du Conseil d?État, portant annulation de la disposition de l?arrêté du 8 octobre 2018
excluant les spécimens juvéniles nés dans un élevage d?agrément, du quota maximum de spécimens qualifiant
ledit élevage au regard de la règlementation.
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Répartition des espèces dans chacun des trois régimes de détention (colonnes a, b et c de
l?annexe 2 de l?arrêté interministériel du 8 octobre 2018)
Colonne (a) : régime de détention libre, aucune formalité tenant à la compétence du détenteur
ou aux conditions matérielles de détention n?est nécessaire. La liste comporte :
? des espèces et genres listés explicitement ;
? des ensembles d?espèces non listées exhaustivement, pour lesquelles seules les
exceptions figurent dans l?annexe.
Exemples :
Mammifères : rodentia (rongeurs) sauf exception (un à 40 spécimens), Lagomorphes sauf
exception (un à 40 spécimens), carnivores sauf exception mentionnées pour partie explicitement
(un à six spécimens), artiodactyles97 sauf de larges exceptions (un à six spécimens).
Oiseaux : tinamou élégant et tinamou isabelle, bernache à cou roux et bernache néné (1 à 100
spécimens), sarcelle d?été et sarcelle de Laysan (1 à 100 spécimens), érismature à tête blanche
(un à 100 spécimens), anatidés figurant à l?article 4 de l?arrêté du 25 mars 2015 fixant la liste
des oiseaux représentés dans le département de la Guyane protégés sur l'ensemble du territoire
et les modalités de leur protection.
Reptiles : 17 000 espèces soit 69% des reptiles peuvent actuellement être détenus sans
formalités. Exemples : caméléon-panthère et caméléon casqué (un à 25 spécimens), Sauriens
sauf exception et si la taille adulte moyenne est inférieure ou égale à 1 mètre (un à dix
spécimens) ou supérieure à 1 mètre (un à dix spécimens), serpent Boa constricteur (un à trois
spécimens).
Amphibiens : 93% des espèces d?amphibiens. Exemple ; rainette cendrée (un à 40 spécimens).
De nombreuses espèces de la colonne (a) viennent potentiellement de prélèvements dans la
nature.
Invertébrés : Les araignées, hors exceptions listées dans l?arrêté (un spécimen et plus).
Colonne (b) : régime de déclaration- les procédure de déclaration sont indépendantes des
procédures de délivrance des certificats CITES, et il n?est pas prévu de vérification systématique
du caractère licite de l?origine des animaux.
? espèces envahissantes de niveau 1 (interdiction d?introduction dans le milieu naturel)
Colonne (c) : espèces dont la détention nécessite l?obtention d?un certificat de capacité délivré
par une commission spécialisée et un certificat d?ouverture.
? espèces en annexe A du règlement (CE) n°338/97 (convention de Washington) et
espèce protégée, en application de l?article L. 411-1 du code de l?environnement
? espèces dangereuses selon l?AM du 21/11/1997
? espèces détenues à des fins lucratives (statut d?élevage professionnel), ou dans des
centres de soins de la faune sauvage ou dans des parcs zoologiques
97 Les artiodactyles sont les mammifères à nombre pair de doigts, qui marchent sur leurs sabots (porcs,
ruminants ?)
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Les établissements de détention au sens de l'article L. 413-3 du CE sont soumis à autorisation
d?ouverture et à obtention d?un certificat de capacité
Les activités lucratives liées aux animaux d?espèces non domestiques, quelle que soit l?espèce,
sont soumises dans tous les cas au régime d?établissement 98, c?est-à-dire avec l?exigence de la
double autorisation préalable de certificat de capacité et d?autorisation d?ouverture, que ce soit pour
l?élevage professionnel, la vente, la location, la présentation au public fixe et mobile, et ce, quel
que soit le régime de détention des espèces concernées qui figure dans l?arrêté de 2018.
Le certificat de capacité est une exception française, qui n?existe dans aucune autre État membre.
Il vise à garantir que les individus ou les établissements qui détiennent des animaux sauvages ou
domestiques, ou qui les exploitent dans le cadre d'activités lucratives possèdent les connaissances
et compétences suffisantes. Le certificat de capacité est délivré par le préfet, généralement pour
une durée indéterminée.
Pour obtenir ce certificat, il faut remplir plusieurs conditions :
? justifier de connaissances acquises au cours de formations spécifiques,
? posséder une expérience professionnelle dans le domaine de la gestion des animaux ou
des espaces naturels,
? exercer la responsabilité de la gestion des animaux et des orientations en la matière.
Les conditions de diplômes et/ou d?expérience exigibles sont fixées par l?arrêté ministériel modifié
du 12 décembre 2000 99 . Les compétences du candidat sont évaluées par une commission
consultative composée de membres experts100. En cas de non-respect des règles de détention ou
de maltraitance animale, ce certificat peut être retiré.
L'autorisation d'ouverture des établissements détenant des animaux est délivré par le préfet du
département. Elle garantit la conformité des installations avec les exigences de bien-être animal,
de sécurité et de santé publique.
98 Article L. 413-3 du code de l?environnement : « Sans préjudice des dispositions en vigueur relatives aux
installations classées pour la protection de l'environnement, l'ouverture des établissements d'élevage d'animaux
d'espèces non domestiques, de vente, de location, de transit, ainsi que l'ouverture des établissements destinés à
la présentation au public de spécimens vivants de la faune locale ou étrangère, doivent faire l'objet d'une
autorisation délivrée dans les conditions et selon les modalités fixées par un décret en Conseil d'État. »
99 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000021122566
100 Commission nationale consultative de la faune sauvage captive pour la détention et la présentation au public ;
commission départementale de la Nature, des Paysages et des Sites pour la détention sans présentation au public.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000021122566
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Annexe 3. Cas de la Banque des sérums
antivenimeux
S?ils restent rares en métropole les accidents d?envenimation par les morsures de serpents
exotiques en France doivent nécessairement être pris en charge au plan médical de manière
adaptée pour éviter des complications graves voire mortelles. Dans l?organisation actuelle de la
prise en charge de ces accidents, la contribution des éleveurs de serpents eux-mêmes est
essentielle, grâce à la banque des sérums antivenimeux.
La Banque des Sérums Antivenimeux (BSA), association loi 1901 reconnue par l'Agence nationale
de sécurité du médicament et des produits de santé et le ministère en charge de l?écologie, réunit
50 éleveurs adhérents (deux tiers d?amateurs, un tiers de professionnels) et dix représentants du
monde médical (médecins, pharmaciens et un vétérinaire). La BSA finance un stock de sérums
antivenimeux grâce, pour les deux tiers, aux contributions des détenteurs. Les éleveurs adhérents
à la BSA représenteraient la moitié des détenteurs de serpents venimeux en France. La BSA joue
un rôle clé en permettant de constituer un stock de sérums antivenimeux correspondant aux
espèces recensées en France. Ce stock est entreposé dans quatre pharmacies hospitalières
réparties à Paris et en province. L'objectif principal de la BSA est la sécurisation de ce dispositif de
prise en charge des envenimations par serpents exotiques survenant dans les centres ou
laboratoires de recherche publics ou privés, les parcs zoologiques et chez les éleveurs privés
capacitaires.
Du fait de leur dangerosité, la détention en France de serpents venimeux est soumise, dès le
premier spécimen, à l?obtention d?un certificat de capacité et à une autorisation d?ouverture délivrée
par le préfet. Chacun des adhérents à la BSA dispose de ces autorisations.
Les responsables de la BSA soulignent qu?une interdiction stricte de la détention de serpents
venimeux par des particuliers, remettant en cause le régime actuellement permis par l?arrêté du 8
octobre 2018, renverrait les particuliers dans l?illégalité et aurait des conséquences économiques
pour l?association qui ne pourrait plus assumer son rôle. Selon la BSA, la méconnaissance de
détenteurs basculant dans la clandestinité compliquerait le contrôle de leurs compétences et de
leurs installations, ainsi que le recensement des espèces venimeuses détenues en France et donc
le traitement des envenimations par des serpents exotiques survenant sur le territoire national.
PUBLIÉ
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Annexe 4. Analyse de la Direction des affaires
juridique du ministère de la transition écologique
sur la réglementation issue de l?article L. 413-1 A
du code de l?environnement
Secrétariat général
Paris, le 15 novembre 2024
Direction des affaires juridiques
Sous-direction des affaires juridiques de
l?environnement, de l?urbanisme et de l?habitat
Bureau des affaires juridiques de l?eau et de la
nature
DAJ/AJEUH
à
Vos réf. : Partaj n° 5538
Affaire suivie par : Aline VERGER
aline.verger@developpement.gouv.fr
Tél. : 01 40 81 70 01
IGEDD/MRR
IGEDD/MIGT
1 Objet : Partaj n° 5538 ? Question relative à la future « liste positive » d?espèces de faune sauvage
autorisées à la détention en tant qu?animaux de compagnie et à la jurisprudence européenne
concernant la libre circulation des marchandises
Par une saisine Partaj n° 5538, vous interrogez le bureau AJEUH3 de la DAJ sur la question de savoir
si le futur décret d?application de l?article 14 de la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter
contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes, codifié à l?article L.
413-1 A du code de l?environnement serait susceptible d?être regardé, « 101compte-tenu de ses effets
potentiellement restrictifs sur les échanges intracommunautaires », comme une mesure d?effet
équivalent à une restriction quantitative (MEERQ) à la libre circulation des marchandises telle que
101 Article L. 413-1 A du code de l?environnement : « I.- Parmi les animaux d'espèces non domestiques, seuls les
animaux relevant d'espèces dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l'environnement peuvent être
détenus comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément (?) V.- Un décret précise les
modalités d'application du présent article, ainsi que la notion d'élevage d'agrément au sens du I ».
PUBLIÉ
mailto:aline.verger@developpement.gouv.fr
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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définie aux articles 34 et 35 du Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne (TFUE).102103
Vous souhaitez, plus globalement, connaître la teneur de la jurisprudence européenne s?agissant de
l?adoption, par les États membres, d?une liste positive d?espèces d?animaux non domestiques dont la
détention en tant qu?animaux de compagnie ou d?agrément est autorisée sans formalités sur le territoire
national.
Dans un arrêt du 19 juin 2008, Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel
VZW, C-219/07, la CJCE examine une réglementation nationale fixant une liste « positive »
d?espèces d?animaux non domestiques autorisées à la détention, au regard du principe d?interdiction
des mesures d?effet équivalent aux restrictions quantitatives en principe prohibées énoncé
(désormais) aux articles 34 et 35 du TFUE, et précise les conditions pour qu?une telle réglementation
puisse, néanmoins, être considérée comme compatible avec le traité, compte tenu (désormais) des
dispositions de l?article 36 TFUE.
Le décret d?application de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement devra être élaboré en tenant
compte de l?ensemble des conditions ainsi énoncées.
1. Analyse
1. Rappel préalable de la portée des articles 34 à 36 TFUE
1.1. Pour rappel, les articles 34 et 35 TFUE posent le principe de l?interdiction des mesures d?effet
équivalent à une restriction quantitative (MEERQ) à l?importation et à l?exportation de marchandises
entre les État membres.
Doit être regardée comme une telle mesure « toute réglementation commerciale des État membres
susceptible d?entraver directement ou indirectement, actuellement ou potentiellement, le
commerce intracommunautaire » (CJCE, 11 juillet 1974, n° 8/74, Dassonville, point 5 ; voir également
CJCE, 10 février 2009, n° C-110/05104, Commission/Italie, point 33 ; voir également en droit interne :
CE, 26 juillet 2024, n° 488159 ; CE, 15 juillet 2024, n° 489807).
La notion de « règlementation commerciale » ne doit pas être interprétée restrictivement, le juge
européen recherchant, avant tout, à l?effet restrictif de la disposition ou de la pratique en cause
(principalement l?entrave à l?accès au marché). 105
La notion de marchandise est large et recouvre, par exemple, les spécimens d?oiseaux indigènes
européens nés et élevés en captivité qui ont été légalement mis sur le marché dans d?autres États
membres et dont le commerce est réglementé en droit européen, qui relèvent donc de la libre circulation
des marchandises (voir décision citée dans votre saisine : CJCE, 10 septembre 2009, n° C-100/08,
Commission c/ France, points 55 à 79).
1.2 Pour autant, une qualification potentielle de MEERQ ne fait pas obstacle à l?adoption d?une telle
102 Article 34 TFUE (ex-article 28 TCE) : « Les restrictions quantitatives à l'importation ainsi que toutes mesures
d'effet équivalent, sont interdites entre les États membres ».
103 Article 35 TFUE (ex-article 29 TCE) : « Les restrictions quantitatives à l'exportation, ainsi que toutes mesures
d'effet équivalent, sont interdites entre les États membres ».
104
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir
=&occ=first&part=1&cid=3379419
105 Jurisclasseur Envir. et Développement durable, Patrick Thieffry, Fasc. 2110 Marché intérieur européen et
environnement, 27 juillet 2022.
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044467793/2021-12-23
https://www.lexis360intelligence.fr/document/JK_KID-53974_0KRI?doc_type=jurisprudence_courjusticeunioneuro&source_nav=EN_KEJC-220747_0KS0&source=renvoi
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=3379419
https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=72844&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=3379419
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réglementation dès lors qu?elle répond à l?un des motifs de l?article 36 TFUE et qu?elle est nécessaire et
proportionnée aux objectifs poursuivis.
L?article 36 TFUE (ex-article 30 TCE) dispose en effet que : « Les dispositions des articles 34 et 35
ne font pas obstacle aux interdictions ou restrictions d'importation, d'exportation ou de transit,
justifiées par des raisons (?) de sécurité publique, de protection de la santé et de la vie des
personnes et des animaux ou de préservation des végétaux (?). Toutefois, ces interdictions ou
restrictions ne doivent constituer ni un moyen de discrimination arbitraire ni une restriction déguisée
dans le commerce entre les États membres ».
Dans ce cadre, le juge communautaire a notamment précisé que « la protection des animaux » et « la
préservation des végétaux » recouvrent, outre les animaux domestiques et les végétaux cultivés, la
conservation des espèces sauvages (CJCE, 13 juill. 1994, n° C-131/93, Commission. c/ RFA, point 17,
en ce qui concerne des espèces d?écrevisse).
En revanche, pour être autorisée, et conformément au principe de proportionnalité, la mesure concernée
doit être propre à garantir la réalisation de l?objectif poursuivi et ne pas aller au-delà de ce qui est
nécessaire pour qu?il soit atteint (CJUE, 22 juin 2017, n° C-549/15, E.ON Biofor Sverige AB c/ Statens
energimyndighet , point 46 ; CJUE, 4 oct. 2018, n° C-242/17, Legatoria Editoriale Giovanni Olivotto
SpA c/ Gestore dei servizi energetici (GSE) SpA, points 68 à 71).
2. Analyse du dispositif réglementaire envisagé au regard de la jurisprudence européenne
relative à l?application des articles 34 à 36 du TFUE
Le dispositif envisagé pour la mise en oeuvre des dispositions de l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement vise à l?établissement d?une liste « positive » d?espèces non domestiques autorisées
à la détention comme animaux de compagnie ou dans le cadre d'élevages d'agrément.
De ce point de vue, il présente des points communs évidents avec l?arrêté royal du 7 décembre 2001106,
pris en application d?une loi belge relative au bien-être des animaux, fixant une liste « positive »
exhaustive des espèces de mammifères dont la détention était autorisée, dont la cour de justice des
communautés européennes (CJCE) dans un arrêt du 19 juin 2008, Nationale Raad van
Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW, C-219/07107, a examiné la conformité aux
exigences des anciens articles 28 et 30 TCE (devenus les articles 34 et 36 TFUE précités), prises avec
celles du règlement (CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces
de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce.
L?arrêt de la CJUE du 10 septembre 2009, « Commission c/Royaume de Belgique », C-100/08108, que
vous mentionnez dans votre saisine, concerne pour sa part un autre arrêté royal belge de 1981,
complété par un arrêté de 2001, dont certaines dispositions « interdisent, respectivement, l?importation
et l?exportation, la détention, l?achat et la vente des oiseaux indigènes européens visés à l?article 1er du
même arrêté », ainsi que la possibilité d?obtenir une dérogation à cette interdiction, « pour les oiseaux
indigènes européens qui ne sont pas indigènes sur le territoire belge », sous réserve de procéder à un
marquage des oiseaux répondant à des caractéristiques particulières, définies par cette même
réglementation (voir les points 84 à 87 de cet arrêt).
La réglementation litigieuse examinée dans cet arrêt ne comporte pas de liste « positive » d?animaux
dont la détention est autorisée. Aussi, bien qu?il lui soit légèrement antérieur, il paraît davantage
106 https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-royal-du-07-decembre-2001_n2002016005.html
107 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
108 https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
PUBLIÉ
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-royal-du-07-decembre-2001_n2002016005.html
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv%3AOJ.C_.2009.267.01.0017.02.FRA&toc=OJ%3AC%3A2009%3A267%3ATOC
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pertinent d?examiner la conformité du projet de décret pris pour application de l?article L. 413-1 A du
code de l?environnement avec les articles 34 à 36 TFUE à l?aune de l?arrêt C-219/07 du 19 juin 2008.
2.1. Examen de l?arrêt de la CJUE du 19 juin 2008 (C-219/07).
2.1.1 Dans son arrêt, avant d?examiner si la liste « positive » de mammifères susceptibles d?être détenus
constituait ou non une MEERCQ au regard des articles 34 et 35 TFUE, la cour :
- a d?abord rappelé que le règlement (CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996, qui « ne comporte
pas une interdiction générale d?importation et de commercialisation des espèces autres que celles qui
sont visées à son annexe A », ne s?opposait pas à l?adoption ou au maintien d?une réglementation plus
stricte par les États membres, « notamment en ce qui concerne la détention de spécimens d?espèces
relevant de ce même règlement », pourvu que cette réglementation soit compatible avec le traité (voir
en particulier les points 14, 15 et 18 de l?arrêt) ;
- a considéré que l?arrêté royal (du fait de la liste « positive » qu?il comporte ») avait pour conséquence
d?interdire l?importation, la détention ou la commercialisation de spécimens d?espèces qui ne sont pas
mentionnés à l?annexe A du règlement n° 338/97, et constituait par suite une « règlementation plus
stricte » que ce règlement au sens des dispositions de l?article 193 TFUE 109 , dont il convenait
d?examiner la compatibilité avec l?article 28 CE, devenu l?article 34 TFUE (point 20 de l?arrêt).
2.1.2 La cour a rapidement observé qu?une telle réglementation, dès lors qu?elle trouve à s?appliquer à
des spécimens provenant d?un autre État membre, « est de nature à entraver le commerce
intracommunautaire au sens de l?article 28 CE » [soit de l?actuel article 34 TFUE] (point 21 de l?arrêt).
Quant au fait que la mesure adoptée repose sur une liste « positive » d?animaux pouvant être détenus,
elle a notamment souligné qu?une réglementation nationale qui exige que la commercialisation de
certaines marchandises soit soumise à l?inscription préalable de celles-ci sur une « liste positive » rend
« leur commercialisation plus difficile et plus couteuse » et, par conséquent, entrave les échanges
entre les État membres (voir, en ce sens, notamment, arrêt du 5 février 2004, Commission/France, C-
24/00, Rec. p. I-1277, point 23) » (point 23 de l?arrêt).
2.2 Pour autant, la cour a rappelé que les restrictions ainsi apportées à la libre-circulation des
marchandises pouvaient être justifiées, au regard des dispositions de l?article 30 CE, soit désormais de
l?article 36 TFUE :
- dans la mesure où « la protection du bien-être des animaux constitue un objectif légitime d?intérêt
général », et que la cour a constaté « à plusieurs reprises l?intérêt que la Communauté porte à la
santé et à la protection des animaux (voir arrêt du 17 janvier 2008, Viamex Agrar Handel et ZVK, C-
37/06 et C-58/06, Rec. p. I-69, points 22 et 23 ainsi que jurisprudence citée) »,
- et où ces dispositions du traité « ne font pas obstacle aux interdictions ou restrictions justifiées par
des raisons, notamment, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux,
pourvu que ces interdictions ou restrictions ne constituent ni un moyen de discrimination arbitraire
ni une restriction déguisée dans le commerce entre les États membres et que la Cour a jugé que
la protection de la santé et de la vie des animaux constitue une exigence fondamentale reconnue
par le droit communautaire » (points 27 et 28 de l?arrêt),
- à la condition, cependant, que soit assuré le respect du principe de proportionnalité rappelé à l?article
30 CE (devenu l?article 36 TFUE), qui implique que « la faculté des États membres d?interdire les
importations d?animaux en provenance d?autres États membres dans lesquels ils sont légalement
109 Article 193 TFUE (ex-article 176 TCE) : « Les mesures de protection arrêtées en vertu de l'article 192 ne font
pas obstacle au maintien et à l'établissement, par chaque État membre, de mesures de protection renforcées. Ces
mesures doivent être compatibles avec les traités. Elles sont notifiées à la Commission ».
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:31997R0338
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commercialisés soit limitée à ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de protection
légitimement poursuivis », l?application d?un tel principe, en l?espèce, devant toutefois « prendre en
compte la nature particulière des espèces concernées ainsi [notamment] que [d]es intérêts et
exigences [de protection du bien-être et de la santé des animaux] » (point 30)
2.3 Dans ce cadre, et s?agissant de l?exigence de proportionnalité, la cour a précisé qu?une
réglementation restrictive qui « soumet la détention de mammifères à l?inscription préalable des
espèces auxquelles ils appartiennent sur une liste positive et qui s?applique également aux spécimens
d?espèces qui sont légalement détenus dans d?autres État membres, n?est conforme au droit
communautaire que si plusieurs conditions sont remplies (voir, par analogie, notamment, arrêts du 16
juillet 1992, Commission/France, C-344/90, Rec. p. I-4719, points 8 et 16, ainsi que
Commission/France, précité, point 25) » :
- Première condition : l?établissement d?une telle liste et les modifications ultérieures de celle-ci doivent
reposer sur des critères objectifs et non discriminatoires (point 34 de l?arrêt).
- Deuxième condition : la réglementation « doit être assortie d?une procédure permettant aux
intéressés de solliciter l?inscription de nouvelles espèces de mammifères sur la liste nationale des
espèces autorisées ».
La cour précise que cette procédure doit être « aisément accessible, ce qui suppose qu?elle soit
expressément prévue dans un acte de portée générale, et doit pouvoir être menée à son terme
dans des délais raisonnables » et, si elle débouche sur un refus d?inscription, « lequel doit être motivé,
celui-ci doit pouvoir faire l?objet d?un recours juridictionnel » (point 35).
- Troisième condition : « une demande visant à l?inscription d?une espèce sur la liste des espèces
de mammifères dont la détention est autorisée ou tendant à bénéficier d'une dérogation individuelle
pour la détention de spécimens d'espèces non mentionnées sur celle-ci ne peut être rejetée par
les autorités compétentes que si la détention de spécimens de cette espèce présente un risque
réel pour la sauvegarde ou le respect des exigences de protection » (point 36).
Sur ce point, la cour précise que le refus d?inscription doit être justifié par « une évaluation approfondie
du risque que représente la détention de spécimens de l?espèce en question pour la sauvegarde
des intérêts et exigences [de protection], établie à partir des données scientifiques disponibles les
plus fiables et des résultats les plus récents de la recherche internationale » (point 37).
Elle précise cependant que lorsqu?il s?avère impossible « de déterminer avec certitude l?existence ou
la portée du risque envisagé en raison de la nature insuffisante, non concluante ou imprécise des
résultats des études menées », mais que la probabilité d?un dommage réel pour la santé des
personnes ou des animaux ou pour l?environnement persiste dans l?hypothèse où ce risque se
réaliserait, l?application du principe de précaution par les autorités compétentes est susceptible de
justifier l?adoption de mesures restrictives (point 38).
2.4 Il est à noter que l?arrêt C-100/08 de la CJUE du 10 septembre 2009 reprend la même grille d?analyse
que cette exposée par la cour dans son arrêt du 19 juin 2008 (C-219/07), en rappelant :
- que des mesures plus strictes que celles prévues par le règlement (CE) n° 338/97,peuvent être prises
ou maintenues par les États membres pourvu d?être compatibles avec l?article 28 CE [soit l?article 34
TFUE], (point 70 de l?arrêt) et qu?en l?espèce, la réglementation envisagée est de nature à entraver le
commerce intracommunautaire en violation de cet article, « en ce qu?elle contient une interdiction de
principe de l?importation, de la détention et de la vente desdits spécimens, bien qu?ils aient été
légalement mis sur le marché dans un autre État membre » (point 84 de l?arrêt C-219/07) ;
- que l?article 30 CE, devenu l?article 36 TFUE, autorise de telles interdictions et restrictions « justifiées
par des raisons, notamment, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux »,
sous réserve du respect du principe de proportionnalité (points 92 à 94 de l?arrêt) ;
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
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- que le respect du principe de proportionnalité doit reposer sur les trois conditions dégagées par la
Cour dans son arrêt du 19 juin 2008 (voir les points 98 à 101 de l?arrêt C-219/07 et le point 2.4 de la
présente note).
3. Analyse de la réglementation issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement
En l?espèce, la réglementation nationale issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement repose
sur le même principe de liste dite « positive » exhaustive d?espèces d?animaux non domestiques
autorisées à la détention que celle prévue par l?arrêté royal belge ayant donné lieu à l?arrêt C-219/07 du
19 juin 2008 « Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW » de la
CJUE.
En conséquence, dès lors qu?elle aurait pour effet d?interdire la détention d?espèces non inscrites à
l?annexe A du règlement et introduit, par suite, des « mesures plus strictes » que ce que prévoit la
réglementation européenne en matière de détention d?espèces sauvages, cette réglementation est
susceptible d?être qualifiée de « MEERQ », au sens des article 34 et 35 du TFUE.
La compatibilité de telles restrictions avec le droit européen devra être examinée, compte tenu des
dispositions de l?article 36 TFUE, à l?aune de la grille d?analyse dégagée par le juge communautaire
dans son arrêt C-219/07 du 19 juin 2008.
3.1 S?agissant des objectifs poursuivis par l?article L. 413-1 A du code de l?environnement au
regard des exigences de l?article 36 TFUE
Il ressort de l?exposé des motifs de l?amendement à l?origine de l?article 14 de la loi n°2021-1539 du 30
novembre 2021 et des discussions en séance publique que les parlementaires ont estimé que le
dispositif réglementaire existant issu de l?arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de
détention d?animaux d?espèces non domestiques n?était pas suffisant.
Ce dernier repose en effet sur un système de liste dite « négative » fixant, non pas une liste exhaustive
des espèces non domestiques susceptibles d?être détenues, mais uniquement celles soumises à
formalités (déclaration ou certificat de capacité et autorisation d?ouverture d?établissement). Pour les
espèces non domestiques non listées, le principe est la libre détention. Il a donc été estimé nécessaire
d?intégrer dans le droit français une liste positive, plus restrictive, des espèces non domestiques pouvant
être détenues par des particuliers comme animaux de compagnie, afin notamment de :
? prévenir les risques de transmission à l?homme de maladies infectieuses touchant les animaux
(zoonoses) ;
? prévenir les risques pour la sécurité publique ;
? garantir des conditions de détention adaptées à ces espèces ;
? réduire les risques de trafic d?espèces.
Il apparaît, au vu de ces motifs, qui se rapportent à la fois la protection du bien-être et de la santé
animale et de la santé des personnes, que la loi poursuit des objectifs identifiés par la cour de justice
comme étant de nature à justifier des entraves aux échanges d?espèces d?animaux non domestiques
entre États membres qui en résultent.
3.2 S?agissant des conditions du respect du principe de proportionnalité requis par l?article 36
TFUE
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044467793/2021-12-23
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:62007CJ0219
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000037495914
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000037495914
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3.2.1 La liste des animaux non domestiques dont la détention est autorisée doit d?abord reposer sur des
critères « objectifs » et « non discriminatoires », ce que le II de l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement, qui se borne à indiquer que l?élaboration et la révision de la liste est réalisée « après
enquête approfondie conduite par le ministre chargé de l?environnement », basée sur « des
données scientifiques disponibles récentes présentant des garanties de fiabilité » ne permet pas, à
lui seul, de vérifier.
3.2.2 En prévoyant la possibilité, pour toute personne morale ou physique, de demander « la mise à
l?étude de l?inscription d?une espèce d?animal non domestique (?) ou le retrait d?une espèce
d?animal (?) », en précisant que cette demande doit faire l?objet d?une réponse motivée du ministre
chargé de l?environnement, au plus tard six mois avant la révision de la liste, et que la réponse peut
faire l?objet d?un recours devant le juge administratif, le III d110e l?article L. 413-1 A du code de
l?environnement paraît en revanche satisfaire, par lui-même, à la condition définie par la cour de justice
tenant à l?existence d?une procédure « aisément accessible » permettant aux intéressés d'obtenir
l'inscription d'espèces sur la liste, susceptible d?être menée à son terme « dans des délais
raisonnables » et, en cas de refus d'inscription, lequel doit être motivé, la possibilité d?exercer un recours
juridictionnel.
3.2.3 Si le III de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement précise, de façon générale, que la
décision de refus doit être motivée, il n?explicite pas les motifs de refus qui pourraient être opposés au
demandeur, lesquels devront nécessairement se rapporter à la réalité du risque que présente la
détention de spécimens de l?espèce concernés pour la sauvegarde des intérêts et exigences que
poursuit la loi, ce risque devant être apprécié sur la base d?« une évaluation approfondie », établie « à
partir des données scientifiques disponibles les plus fiables et des résultats les plus récents de la
recherche internationale », l?absence de certitude quant à l?existence ou la portée du risque envisagé
pouvant toutefois justifier d?un refus, si « la probabilité d?un dommage réel pour la santé des personnes
ou des animaux ou pour l?environnement persiste dans l?hypothèse où ce risque se réaliserait ».
Telles sont les considérations qui devront guider la rédaction du décret d?application de l?article L. 413-
1 A du code de l?environnement.
110 Cette précision est au demeurant superfétatoire car, par principe, toute décision administrative est susceptible
de faire l?objet d?un recours devant le juge administratif même sans texte : CE, Assemblée, 17 février 1950, Ministre
de l?agriculture c/ Dame Lamotte, n° 86949 au Recueil.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000007636577
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Annexe 5. Étude comparative des pays européens
ayant initié la mise en place d?une « liste
positive » d?espèces animales autorisées à la
détention à des fins de compagnie
Les pays sont présentés ci-dessous suivant leur degré d?avancement par rapport à la
réglementation en faveur de listes positives des espèces pouvant être détenues.
Belgique
1. Régionalisation des compétences de l?État
? Depuis 1993, la Belgique est un état fédéral qui se compose de trois communautés
(communauté flamande, communauté française et communauté germanophone) et de trois
régions (Flandre, Wallonie, et région de Bruxelles-Capitale ou RBC).
? Les principales institutions fédérales sont le gouvernement fédéral et le parlement fédéral.
Les communautés et les régions disposent de leurs propres pouvoirs et organes législatif et
exécutif, avec un Parlement régional et un gouvernement régional (en Flandre, les institutions de
la communauté et de la région ont fusionné).
Les compétences principales des communautés sont l?enseignement, la culture, la santé.
Les compétences des régions sont notamment l?agriculture et l?environnement. La gestion de la
faune sauvage, les espèces exotiques envahissantes sont de la compétence du ministre de
l?environnement.
? Le bien-être animal est une compétence spécifique inscrite dans la Constitution,
intégralement transférée aux régions en 2014, et suite à la régionalisation, un ministre ou
un secrétaire d'État du bien-être animal a été nommé dans chaque région.
En Wallonie, cette compétence est placée chez le ministre en charge de l?environnement. Les
conditions d?agrément des établissements pour animaux et les conditions de commercialisation
sont une compétence déléguée au directeur général du Service public de Wallonie Agriculture,
Ressources naturelles et Environnement par un arrêté du gouvernement du 8 juillet 2021.
En Flandre, la compétence du bien-être animal est du périmètre du ministère de la mobilité, des
travaux publics, des frontières, du tourisme et du bien-être animal.
À Bruxelles-Capitale, le ministre du gouvernement, chargé de l?emploi et de la formation
professionnelle, de la transition numérique et des pouvoirs locaux est compétent.
2. Les conseils du bien-être des animaux, des instances dédiées qui participent à l?effet
d?entraînement entre les régions
Lorsque le bien-être animal est devenu une compétence régionale, des conseils régionaux du bien-
être animal ont été créés distinctement pour chacune des trois régions, en remplacement du
conseil du bien-être animal fédéral, afin de conseiller les ministres ou secrétaires d'État respectifs
sur des divers thématiques et enjeux liés au bien-être des animaux (animaux domestiques et non
domestiques).
Chaque conseil est un organe indépendant et multidisciplinaire dont les avis ne sont pas
contraignants. Les trois nouveaux conseils sont composés de manière légèrement différente dans
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les trois régions. Ils comprennent tous au minimum des experts scientifiques dans le domaine du
bien-être animal, des représentants des associations de protection animale, des refuges, du
secteur du commerce et de l?élevage d?animaux domestiques, des vétérinaires, des villes et des
communes et de la société civile. En Flandre et en Wallonie y siègent également des représentants
des associations agricoles. La régionalisation des conseils a donné lieu à un investissement
renforcé de la part des associations.
Aujourd?hui, en Wallonie, ce sont les articles D.98.et D.99 du Code wallon du Bien-être animal qui
consacrent l?existence du Conseil wallon du bien-être animal. La composition du conseil wallon du
bien-être des animaux est fixée par le décret instaurant le Conseil wallon du bien-être des animaux
? décision du 22 janvier 2015 (en remplacement du « Conseil du bien-être des animaux » prévu
par la loi du 14 août 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux).
L?arrêté du gouvernement wallon du 26 février 2015 réglant la composition et le fonctionnement du
Conseil wallon du bien-être des animaux dispose que le Conseil est composé de 16 membres
effectifs dont la durée du mandat est de cinq ans, et de 12 membres suppléants selon la répartition
suivante :
1. deux représentants des associations de protection animale ;
2. deux représentants des refuges pour animaux ;
3. deux représentants des associations agricoles wallonnes ;
4. deux représentants du secteur du commerce et de l'élevage des animaux de compagnie ;
5. un représentant du Conseil régional d'expression française de l'Ordre des médecins
vétérinaires ;
6. un représentant d'une organisation professionnelle vétérinaire ;
7. un représentant de la société civile, proposé par une association à caractère non
gouvernemental et à but non lucratif, active dans le domaine de l'environnement, de la
famille ou des consommateurs ;
8. un représentant de l'Union des Villes et des Communes de Wallonie ;
9. quatre experts scientifiques reconnus pour leurs travaux en matière de bien-être animal. Il
n'est pas prévu de suppléance pour cette catégorie de membres.
Tout expert scientifique correspondant à la catégorie figurant au point 9° de l'article 2 de l'arrêté,
peut introduire un dossier de candidature.
Un agent statutaire ou un membre du personnel, désigné par le service, assiste aux travaux du
conseil avec voix consultative. Un représentant du ministre est invité à assister aux travaux du
Conseil en tant qu?observateur.
Les experts scientifiques constituent le bureau exécutif, qui assure la gestion du conseil avec
l?appui du service de la région. Les débats sont confidentiels. Les avis transmis au ministre peuvent
être rendus public 30 jours après la date de réception par le ministre, sauf opposition de celui-ci.
La désignation des membres fait l?objet d?un arrêté ministériel en date du 17 juin 2020. Parmi eux
se trouvent deux représentants des associations de protection animale (le groupe d'Action dans
l'Intérêt des Animaux [GAIA] et la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux [LRPBO]) et
deux représentants des refuges pour animaux (le Conseil national de la protection animale [CNPA]
et l?Union wallonne pour la protection animale [UWPA]).
À Bruxelles, c?est toujours la loi du 14 août 1986 en ses articles 31 et 32 tels qu?applicables à la
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région de Bruxelles-Capitale qui consacre l?existence du Conseil bruxellois du bien-être animal. Sa
composition et son fonctionnement sont régis par un arrêté du 4 mai 2016. Il est composé de quinze
membres effectifs nommés par le ministre pour un mandat de cinq ans, parmi lesquels se trouvent,
comme en Wallonie, deux représentants des associations de protection des animaux (ici GAIA et
le Conseil national de protection animale [CNPA]) et deux représentants des refuges pour animaux
(Help Animals et la Croix Bleue Belgique).
En Flandre, c?est également la loi du 14 août 1986 en ses articles 31 et 32 qui consacrent
l?existence du Conseil flamand du bien-être des animaux. Sa composition et son fonctionnement
sont régis par un arrêté du gouvernement flamand du 13 novembre 2015, modifié par l?arrêté du
gouvernement flamand du 23 novembre 2018. Il est composé de dix-neuf membres au maximum,
nommés par le ministre pour un mandat de quatre ans, parmi lesquels un représentant de GAIA,
un représentant des refuges pour animaux en Flandre occidentale, un des refuges de Flandre
orientale, un de ceux de la province d?Anvers, un de ceux du Brabant flamand et un de ceux du
Limbourg.
La mise en place de conseils distincts n?a pas engendré une répétition inutile des travaux de
recherches (DETING-2022), comme le craignait le Conseil lorsqu?il était fédéral. Dans plusieurs
avis rendus par les différents conseils, ces derniers mentionnent l?existence d?autres avis rendus
sur le même sujet dans les régions voisines. Pa exemple, pour établir la liste positive des reptiles,
le Conseil flamand a préconisé au ministre d?attendre que le Conseil wallon publie la liste sur
laquelle ce dernier travaillait (avis du 28 novembre 2018). À plusieurs reprises, le Conseil bruxellois
du bien-être animal a mentionné avoir pris connaissance et adhéré aux avis du Conseil flamand
(par exemple, l?avis du 21 juin 2018 sur les chats hybrides).
3. Les dispositions restrictives liées à la détention des animaux figurent dans les arrêtés
royaux et, plus récemment, dans les codes du bien-être animal des régions.
La Belgique a été le premier pays de l?Union européenne à adopter un système de liste positive
pour réglementer la détention et la vente d?animaux exotiques.
Au niveau fédéral, la Commission de la Constitution de la Chambre a approuvé en mars 2024 une
proposition qui inscrit le bien-être animal dans la Constitution belge. La modification adoptée vise
à ajouter les mots suivant à l'article 7 bis de la Constitution : "Dans l'exercice de leurs compétences
respectives, l'État fédéral, les Communautés et les Régions veillent à la protection et au bien-être
des animaux en tant qu'être sensibles".
La Belgique est ainsi le sixième État membre de l?Union européenne à conférer une protection
constitutionnelle aux animaux (après l?Allemagne, la Slovénie, le Luxembourg, l?Italie et l?Autriche).
En Belgique, deux régions disposent d?un code du bien-être animal :
? En Wallonie, le code wallon du bien-être animal a été adopté par décret voté par le parlement
wallon le 3 octobre 2018. Il prévoit notamment que le gouvernement peut établir des listes de
catégories d?animaux aux fins d?en limiter la détention. Par dérogation, des espèces absentes
de ces listes établies peuvent être détenues par un parc zoologique, un particulier spécialisé ou
un éleveur agricole, un médecin-vétérinaire (pour les animaux confiés temporairement pour des
soins), un refuge. Le gouvernement fixe la procédure et les conditions de ces dérogations. Par
ce code, le gouvernement instaure une commission des parcs zoologiques qui, notamment,
donne son avis sur les normes concernant la détention d?animaux exotiques et pour l?agrément
d?éleveur spécialisé. À noter que depuis 2022111, le candidat à l'acquisition d'un animal de
compagnie en Wallonie doit détenir un permis de détention délivré par sa commune de
111 Circulaire ministérielle du 13 juin 2022 relative à l?extrait du fichier central en vue de l?acquisition, l?adoption ou
l?achat d?un animal conformément à l?article D.144 du Livre 1er du code de l?environnement et à l?article 46 du code
wallon du bien-être animal.
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résidence. Le permis de détection est un extrait du fichier central de délinquance
environnementale. Cette obligation ne concerne pas les personnes qui acquièrent des animaux
dans un but purement économique.
? En Flandre, le Parlement a approuvé en mai 2024 le nouveau code flamand du bien-être animal
qui remplace la législation sur le bien-être animal établie il y a quarante ans. Le code adopté
par décret en date du 16 mai 2024 reconnait chaque animal comme un être vivant sensible,
doté de besoins spécifiques et d?une valeur intrinsèque. À l?image du code wallon, le code
flamand précise (chapitre 2 - La détention des animaux) qu?il « est interdit de détenir des
animaux qui n?appartiennent pas aux espèces ou catégories figurant sur une liste établie par
le gouvernement flamand ». La liste précitée ne porte pas préjudice à la réglementation sur la
protection des espèces menacées et à la législation sur les espèces exotiques envahissantes.
Par dérogation à cette disposition, les animaux d?espèces ou de catégories autres que celles
figurant sur cette liste peuvent être détenus par, notamment, les particuliers qui, soit sont en
mesure de prouver qu?ils détenaient les animaux avant la date d?entrée en vigueur de l?arrêté
établissant la liste, soit sont agréés par le gouvernement flamand, sur avis de la Commission
flamande des Parcs zoologiques, mise en place par le même code. Le code dispose de plus qu?il
est interdit de détenir des animaux capturés dans la nature.
4. Les trois régions possèdent une liste positive pour les mammifères et pour les reptiles
Les portails en ligne des ministères du bien-être animal des trois régions informent de façon
complète le public. Le site du service public de Wallonie notamment comporte des liens
ergonomiques vers les comptes-rendus des groupes de travail spécialisés de la commission
wallonne du bien-être animal ainsi que vers le corpus législatif.
Par ailleurs, si des travaux sont en cours concernant les oiseaux et les poissons, aucune liste n?est
encore adoptée pour ces familles, ce que regrette notamment l?association GAIA, une des
associations de défense des animaux la plus connue en Belgique.
Liste pour les mammifères
Après un travail engagé dans les années 90, et un premier arrêté royal en date du 7 décembre
2001 (examiné par la cour de justice de l?union européenne (CJUE) dans un arrêté du 19 juin 2008
-Nationale Raad van Dierenkwekers en Liefhebbers VZW et Andibel VZW, C-219/07), l?arrêté royal
du 16 juillet 2009 est venu fixer la liste des mammifères non détenus à des fins de production qui
peuvent être détenus. Cet arrêté a été adopté à l'échelle fédérale avant la régionalisation complète
des compétences liées au bien-être animal. La liste reprend tous les animaux pouvant être détenus
par des particuliers en Belgique.
En Wallonie, la liste est reprise dans l?arrêté du gouvernement wallon du 24 juillet 2018 entré en
vigueur le premier janvier 2019. Elle comporte 43 espèces ou catégories d?espèces (41 taxons et
2 hybrides) : chien, chat, furet, chèvre domestique, mouflon domestique, bovin domestique, âne,
mulet, cheval, bardot, lapin, cochon domestique (sanglier et sanglochon), lama, alpaga, guanaco,
chevreuil, cerf axis, cerf élaphe, cerf sika, daim, bison américain, buffle d?Asie, bouquetin, mouflon,
chien de prairie, tamia strié, hamster main de Chine, hamster doré, hamster nain de Campbell,
hamster nain de Roborowsky, hamster nain de Djoungarie, gerbilles, mérione (genre de gerbille),
souris domestique (d?élevage), souris épineuse, rat des moissons, souris naine d?Afrique, rat
surmulot (d?élevage), chinchilla (d?élevage), cobaye, mara (rongeur de Patagonie), dègue du Chili.
En Flandres et à Bruxelles, les listes des mammifères comptent 39 taxons et trois hybrides.
Ces listes ont été établies sur la base du recensement des espèces vendues dans les animaleries.
Les critères pour l?établissement de la liste des mammifères détenus ont ensuite été les suivants :
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? L?espèce animale doit être facile à détenir et à loger, sans que ses besoins physiologiques,
éthologiques et écologiques essentiels soient affectés.
? Elle ne doit pas être de nature agressive et/ou dangereuse.
? Elle ne doit comporter aucun autre danger particulier pour la santé humaine.
? Il ne doit y avoir aucune indication claire que l?espèce animale soit capable de survivre
dans la nature et d?y constituer un danger pour la faune indigène.
? Il faut que des données bibliographiques soient disponibles sur la détention de l?espèce
animale. S?il existe des données contradictoires sur la possibilité de détenir une espèce
animale en captivité, il est considéré qu'un ou plusieurs des critères qui précèdent ne sont
pas remplis.
À noter que les chats du Bengale et les chats Savannah (issus du croisement entre un serval et
un chat domestique) ne figurent pas sur les listes positives. Leur détention et leur élevage sont
soumis à une demande de dérogation et à un agrément « Liste positive ».
Liste pour les reptiles
Une telle liste existe dans les trois régions mais avec des différences sensibles.
Bien que les critères pour fixer les listes aient été similaires dans les trois régions, l?étendue des
listes reptiles divergent toutefois notablement entre chacune, selon les compromis trouvés au sein
de groupes de travail. En Flandres, le gouvernement a adopté le 22 mars 2019 une liste de 422
espèces (249 espèces de lézards, 107 espèces de serpents et 66 espèces de tortues), tandis que
Bruxelles-État dispose par arrêté du 26 novembre 2020 d?une liste de 402 espèces.
En Wallonie, l?arrêté du gouvernement du 10 décembre 2020 encadrant la commercialisation et la
détention de reptiles disposait que seules les espèces de reptiles figurant dans trois listes
annexées peuvent être détenues. Au total ce sont 238 espèces qui pouvaient être détenues, ainsi
que 11 sauriens et huit tortues avec conditions. Les taxons figurent dans trois annexes :
? Annexe 1 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenues comprenant 110
espèces de lézards, 85 espèces de serpents et 43 espèces de tortues. Ces espèces
peuvent être détenues sans autorisations spécifiques. Pour certaines espèces de lézards
(11 espèces) et tortues (huit espèces) dont les listes figurent respectivement dans les
annexes 2 et 3, certaines conditions doivent être respectées.
? Annexe 2 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenus à condition de respecter
les normes d?hébergement fixées (dans l?annexe 4). Il est interdit de donner ces reptiles.
Leur vente et leur détention sont soumises à conditions (attestation vétérinaire, registre).
Cette liste comporte 11 espèces de sauriens (infra-ordre : Iguania).
? Annexe 3 : Liste des espèces de reptiles qui peuvent être détenus à condition de respecter
les normes d?hébergement prévues (à l?annexe 4) et de participer à un programme collectif
d?élevage et de sauvegarde de l?espèce. Le programme collectif d'élevage et de
sauvegarde de l'espèce est géré par une organisation désignée par le Ministre. Il est
notamment interdit de commercialiser des reptiles de cette liste. Cette liste comporte huit
espèces de tortues (sous sous-ordre des Cryptodira (superfamille des Testudinoidea)).
Les conditions de mise en oeuvre de ces listes ont été précisées par l?arrêté du Ministre du Bien-
être animal du 25 février 2021 (mise en oeuvre de l'arrêté du gouvernement wallon du 10 décembre
2020 encadrant la commercialisation et la détention des reptiles (M.B. 16.03.2021)).
L?arrêté du Gouvernement wallon du 10 décembre 2020 a été annulé par le Conseil d?État de
Wallonie par une décision du 16 juillet 2024. Le Conseil d?État a retenu que l?arrêté attaqué
encadrait le commerce et la détention. En l?occurrence, le code wallon du bien-être animal sur
lequel le gouvernement se fondait pour légiférer en la matière n?habilite pas le Gouvernement à
interdire purement et simplement la commercialisation d?animaux, mais seulement dans les lieux
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publics, où une acquisition peut se révéler plus impulsives « marchés communaux, marchés
d?animaux et lors d?exposition d?animaux ».
La méthode prise en compte en Wallonie pour définir la liste positive des reptiles
La liste des reptiles pouvant être détenus par des particuliers a été élaborée par un groupe de
travail crée par le Conseil wallon du bien-être des animaux (CWBEA) suite à la demande du
Ministre.
Ce groupe de travail constitué de 10 membres experts a rendu ses conclusions sur la base d?un
consensus entre ses membres le 27 mars 2017 après s?être réuni à 8 reprises.
Il a effectué un travail conséquent puisque plus de 11.000 espèces connues de reptiles ont été
passées en revue.
Et il en a, au final, retenu 232 pour figurer dans la liste positive dont aucune espèce venimeuse ou
de crocodile. Toutes les espèces de la liste positive peuvent être nourries avec des animaux morts
(notamment parce qu'elles sont nées en captivité) ce qui renforce le caractère exceptionnel du
nourrissage avec des proies vivantes.
Le CWBEA soutient particulièrement la révision périodique de cette liste par le groupe de travail.
Les critères pris en compte en Wallonie pour définir la liste positive des reptiles
La liste positive de reptiles qui peuvent être détenus par des particuliers ne peut contenir que des
animaux nés en captivité et ne peut pas contenir d?espèce indigène à la Région wallonne de façon
à ne pas encourager le prélèvement de ces spécimens dans la nature.
1. Facile à détenir
Ce critère est le plus important et a été divisé en six sous-critères
1.1. Logement simple à réaliser
Pour ce critère, tous les éléments concernant le logement des reptiles ont été pris en compte
(dimensions requises pour le terrarium, température et humidité minimales). Toutes ces conditions
doivent pouvoir être facilement remplies par des personnes n?ayant jamais détenu des reptiles.
1.2. Habitat facile à reproduire
Pour garantir le bien-être des animaux, il est indispensable de reproduire un habitat qui leur permet
d?exprimer autant que possible un comportement naturel. Il doit être facile, dès lors pour un
détenteur de reptiles débutant, de remplir ces conditions.
1.3. Nourriture facile à se procurer
Quelqu?un qui n?a jamais détenu des reptiles doit également trouver facilement de la nourriture
adaptée à son animal.
1.4. Taille maniable
La taille de l?animal a une influence, d?une part, sur les conditions de détention nécessaires (les
animaux plus grands ont en en général besoin d?un terrarium plus grand) et, d?autre part, sur le
risque de blessures pour l?animal. En effet, la taille de l?animal rend sa manipulation plus difficile,
ce qui augmente le risque d?une manipulation inadéquate et de blessures provoquées par celle-ci,
surtout chez des détenteurs de reptiles débutants.
1.5. Vulnérabilité et précautions sanitaires
Les espèces fragiles (sensibilité aux blessures et au stress) ne sont pas faciles à détenir.
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L'animal ne doit pas nécessiter des précautions hygiéniques particulières, il ne court pas de risques
élevés de problèmes de santé qui mettraient en péril son bien-être lorsqu'il est détenu chez des
débutants.
1.6. Conservation des espèces
La liste positive doit tenir compte de la vulnérabilité des populations naturelles des espèces y
compris les problèmes liés aux espèces invasives.
2. Sans danger pour l?homme
La manipulation des animaux dangereux est plus difficile que celle des animaux qui ne présentent
aucun danger pour l?homme. Par conséquent, le risque de blessures dues à des manipulations
inadéquates est plus grand pour des animaux dangereux, et ceci d?autant plus chez des détenteurs
de reptiles débutants.
3. Documentation disponible en suffisance
Ce critère a été considéré généralement comme étant très important et signifie que de la
documentation détaillée concernant les besoins et les conditions de détention de l?espèce en
captivité doit être facile à se procurer par des débutants. Des espèces pour lesquelles peu ou pas
d?informations sont disponibles ne peuvent être reprises sur la liste positive.
Listes pour les oiseaux et les poissons
En Flandre, l?élaboration de listes positives pour les oiseaux et pour les poissons n?est pas dans
les intentions du Gouvernement dont l?objectif est une nouvelle loi sur le bien-être animal.
En Wallonie, les travaux ont été initiés.
? L?établissement d?une liste positive des espèces d?oiseaux pouvant être détenues par les
particuliers a fait l?objet d?un avis du CWBEA approuvé le 20 mai 2019. Le groupe de travail
composé de neuf experts a construit cette liste qui compte 63 espèces, avec comme base
de travail les espèces d?oiseaux présentant une forme domestique selon la législation
française (Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d?animaux
domestiques). Dans cette liste figurent par exemple les perruches, oies, inséparables,
canaris, canards de Barbarie, émeus, nandous, mais pas de grands perroquets (ni Ara ni
Cacatoès) ni d?autruche (trop dangereuse).
Tous les animaux doivent provenir d?élevages de manière démontrable en appartenant à une forme
domestique ou en portant une bague fermée inamovible.
Par ailleurs pour cinq espèces (gris du Gabon, perroquet timneh, perroquet youyou du Sénégal,
perroquet de Meyer, amazone à front bleu), le CWBEA recommande de conditionner la détention
de ces espèces au suivi d?une formation officielle.
Les critères d?évaluation retenus par le CWBEA pour l?établissement d?une liste positive d?oiseaux
qui peuvent être détenus par des particuliers en Wallonie sont les suivants :
? Les oiseaux de l'espèce concernée sont faciles à détenir et à héberger en tenant compte de leurs
besoins physiologiques, éthologiques et écologiques essentiels.
? Il est prouvé que l?espèce est élevée en captivité et il est facile de démontrer que les individus
détenus sont nés en captivité.
? Les oiseaux de l'espèce concernée ne sont pas de nature agressive et/ou dangereuse ou ne
constituent pas un autre danger particulier pour la santé de l?homme.
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? Il n?y a pas d'indications claires que lorsque des spécimens en captivité s'échappent dans la
nature, l'espèce pourrait s'y maintenir et ainsi constituer une menace écologique.
? Des données bibliographiques sur la détention de l'espèce sont disponibles.
? En cas de données ou d'informations contradictoires concernant la capacité d'une espèce à être
détenue, il est considéré qu'un ou plusieurs des critères qui précèdent ne sont pas remplis.
Le ministre wallon du bien-être animal n?a pas procédé à la transposition juridique de cette liste qui
n?est donc pas mise en place à ce jour.
? Le projet d?une liste positive pour les poissons a été stoppé en 2020 du fait de la pandémie,
puis par la volonté du ministre.
Techniquement, la méthode développée reposait sur le référentiel des espèces de poissons (Base
de données : Fish Base (40 000 espèces)) pour trier les espèces de poissons.
Les experts ont notamment comparé les tailles standard des aquariums vendus dans le commerce
avec la taille des spécimens adultes par espèce, en prenant en compte que pour de nombreuses
espèces, les animaux grandissent rapidement.
5. Un régime dérogatoire est en place pour la détention des animaux ne figurant pas sur une
liste positive
Un tel régime est prévu dans les trois régions où l?accueil d?un animal d?une espèce non référencée
dans une liste « positive » nécessite d?obtenir un agrément (en Wallonie et à Bruxelles) ou une
accréditation (en Flandre) délivré par le Ministère du Bien-être animal.
Pour exemple, en Wallonie, les mammifères non repris dans la liste positive ne peuvent être
détenus que par des :
- parcs zoologiques ;
- laboratoires ;
- particuliers qui peuvent prouver qu?ils étaient déjà propriétaires des animaux concernés avant le
premier octobre 2009 ou qui possèdent des jeunes d?animaux dont ils étaient déjà propriétaires
avant cette date ;
- particuliers ayant reçu un agrément du Ministre ;
- vétérinaires, pour autant qu?il s?agisse d?animaux de clients, détenus temporairement pour des
soins vétérinaires ;
- refuges pour animaux ;
- cirques ou expositions itinérantes ;
- établissements commerciaux pour animaux, pour autant qu'ils détiennent les animaux pour une
courte durée et dans la mesure où ils ont conclu un accord écrit préalable avec un parc zoologique,
un particulier ayant un agrément ministériel, un cirque ou une exposition itinérante.
La détention d?un animal qui ne figure pas sur la liste positive nécessite d?obtenir un agrément du
ministre. Ces agréments sont loin d?être accordés de façon automatique. Le ministre recueille pour
chaque demande l?avis de la Commission des parcs zoologiques, avant de décider s?il accorde
l?agrément ou non. Il prend cette décision dans les six mois après réception de la demande.
Le dossier de demande doit indiquer clairement que le demandeur s?est documenté sur les
habitudes de vie et les besoins physiologiques de l?espèce qu?il souhaite détenir. Le dossier doit
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aussi donner une description détaillée de l?hébergement et des soins que le demandeur est en
mesure de fournir à l?animal. La demande d?agrément coûte 60¤ par espèce de mammifère
demandée (120¤ par espèce de reptiles demandée).
De plus, le détenteur qui dispose d'un agrément pour la détention d'une espèce ne figurant pas sur
la liste positive, doit informer le Service Bien-être animal du SPW, annuellement avant la fin de
l'année, du nombre d'animaux de cette espèce détenus, ainsi que des modifications apportées à
leur hébergement ou leurs soins lors de la dernière année.
Concernant les reptiles, l'agrément est délivré pour une durée maximale de dix ans.
6. La procédure d?ajout d?une espèce à la liste
La demande d?ajout d?une espèce à la liste positive se fait par dossier de demande motivé, établi
selon un modèle donné et envoyé au SPW.
Ce dossier doit faire ressortir que suffisamment de données scientifiques objectives existent
démontrant que l'espèce concernée peut être détenue par tout le monde, même par quelqu'un
n'ayant aucune connaissance spécifique, sans risque pour le bien-être des animaux. Dans un délai
de six mois, le ministre prend une décision sur l'ajout ou non de l'espèce dans la liste positive, sur
l?avis de la Commission du bien-être animal.
Pays-Bas
Le principe de la liste positive aux Pays-Bas a été introduit dans l?Animal Act en 1992.
Les espèces qualifiées d'envahissantes par la réglementation de l'UE ont été exclues de
l'évaluation car leur détention n'est pas autorisée aux Pays-Bas. En outre, en vertu d'une autre
législation antérieure, les primates et les grands félins étaient déjà interdits de détention par les
propriétaires privés et n'ont donc pas été évalués dans le cadre de l'actuelle liste positive
néerlandaise pour les mammifères.
Le processus, depuis l'inscription de la liste positive dans la loi jusqu'à l'adoption de la première
liste, a duré plus de 30 ans.
Pour l?élaboration de la liste positive de mammifères, le gouvernement des Pays-Bas représenté
par son ministère de l?agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire (LNV) a constitué dès
2018 un Comité Conseil Scientifique (WAP) avec le mandat de proposer en toute indépendance
une méthode d?établissement transparente fondée sur les connaissances disponibles applicable
aux animaux domestiques et non domestiques. Pour ses travaux, le WAP s?est aussi inspiré des
quatre méthodes proposées par les instituts de recherche aux Pays-Bas, détaillées dans l?annexe
7. La méthode élaborée par la WAP est exposée en annexe 7.
Croatie
La liste positive en Croatie annexée à une ordonnance de février 2017 n?est pas spécifique à la
détention d?animaux de compagnie, mais porte plus largement sur les espèces animales (oiseaux,
poissons, coraux) et végétales étrangères qui peuvent être mises sur le marché sans autorisation
du ministère de la protection de l?environnement, principalement pour des raisons de risque
d?invasion biologique.
Lors de l'adoption de la loi sur la protection des animaux, en date du 4 octobre 2017, la version de
travail de la loi prévoyait la prescription de liste positives - listes d'espèces qui peuvent être gardées
comme animaux de compagnie, mais cette disposition a finalement été abandonnée sous la
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pression du commerce des animaux de compagnie.
L?association Animals Friends demande l?introduction de modifications à la loi de protection des
animaux, notamment la prescription de listes positives.
En réponse à l?association, le ministère de l'Agriculture a décidé en 2022 l?installation d?une
commission afin de commencer à travailler sur les amendements à la loi sur la protection des
animaux, et tout d'abord à la collecte de la documentation nécessaire et la préparation des
analyses. Cette commission devait en outre tenir compte des travaux que l?Union Européenne
engagerait en 2023.
Italie
L?Italie a mis en place une liste positive, encadrée par le ministère de la santé, le ministère de
l?environnement (MASE) et l?ISPRA (Institut supérieur de recherche et de protection de
l?environnement, service chargé des avis techniques et stratégies dans le domaine de la
conservation et de la gestion du patrimoine faunique national et de l'atténuation des dommages et
des impacts et département pour la surveillance et la protection de l'environnement et pour la
conservation de la biodiversité).
Un décret d?août 2022 prévoit la publication par décret du ministère en charge de l?environnement
d?une liste négative pour interdire la reproduction ou la capture d?une liste d?espèces sauvages.
Cette liste n?a pas encore été publiée. Il s?agira d?une "liste négative" des espèces dangereuses et
interdites comme animaux de compagnie qui complétera la liste déjà en place depuis 1996, qui
interdit aux particuliers de détenir certains animaux. Les propriétaires d'animaux inclus dans cette
future "liste négative" pourront continuer à les garder, mais devront empêcher leur reproduction
jusqu?à leur mort naturelle.
Dans l?attente, le décret du 11 octobre 2022 (Individuazione degli animali di specie selvatiche ed
esotiche prelevate dal loro ambiente naturale come animali da compagnia - 22A06190) du
ministère de la santé est venu créer une exception à l?interdiction générale du décret 135 du 5 août
2022 à travers une liste positive très courte de six espèces qu?il est possible de détenir en captivité
lorsqu?elles sont issues du milieu naturel. Ces espèces sauvages et exotiques peuvent être
prélevées dans leur milieu naturel pour être détenues comme animal de compagnie, à condition
de respecter les critères fixés par le Règlement Européen 429/2016 (santé animale).
Ce décret a été publié à la suite d?un travail partenarial entre le ministère en charge de la Santé et
le ministère en charge de l?Environnement (MASE ? avis du 11/08/2022), après une consultation
de l?ISPRA (Institut de recherche pour la protection de l?environnement ? avis du 2 septembre
2022). En particulier, l?ISPRA a mené une évaluation sur le critère « impact sur la biodiversité » en
attribuant une note de risque à chaque espèce animale sauvage exotique présente en Italie, et à
chaque espèce animale sauvage exotique qui pourrait potentiellement être introduite.
La liste positive instaurée par le décret comprend une liste d?espèces d?animaux sauvages et
exotiques pouvant être détenues, établie sur la base du risque sanitaire, du risque pour la
biodiversité et de la compatibilité de chaque animal avec une détention en captivité, en considérant
les aspects comportementaux, physiques, biologiques et éthologiques. En pratique, elle a fait
surtout l?objet d?un avis de l?ISPRA au regard du risque potentiel sur les écosystèmes de chaque
espèce présente ou susceptible d?être introduite en Italie. La liste qui en découle ne compte que
six espèces autorisées, cinq poissons et un nudibranche.
L?ISPRA, sollicité par la mission, n?a pas apporté de précision sur la composition d?un comité
d?experts ou sur les ressources scientifiques utilisées. Il est en tout état de cause prévu que la liste
soit mise à jour au moins tous les cinq ans. Pour les particuliers possédant un animal non-
domestique ne figurant pas dans la liste positive, la loi prévoit une déclaration en préfecture dans
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
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les 90 jours et la possibilité de conserver l?animal jusqu?à sa mort naturelle, avec interdiction de le
faire se reproduire.
Les associations d?éleveurs amateurs font du lobbying pour une extension de cette liste aux
espèces détenues en captivité sans prélèvement dans la nature.
Lituanie
Une liste des espèces de mammifères non domestiques
La loi sur la faune sauvage (Lietuvos Respublikos laukines gamtos istatyma) ? article 8.2, en date
du 6 novembre 1997 (version nouvelle le 1er mai 2021), ouvre vers la détention en captivité, sans
formalités ou avec un permis, des animaux sauvages d?espèces non protégées.
Les règles d?utilisation de la faune sauvage, en particulier les règles relatives à la détention en
captivité sont fixées par l?arrêté du ministre de l?environnement en date du premier août 2023, entré
en vigueur le premier novembre 2023, en application de la loi sur la faune de 1997.
La liste des mammifères d?espèces non domestiques dont la captivité est autorisée sans formalités
annexée à l?arrêté de 2023 compte 19 taxons. Pour les autres espèces de mammifères listées
comme étant autorisées à être détenues et élevées en captivité112 (dont le sanglier), l?élevage
nécessite un permis et des conditions d?hébergement (taille minimale des enclos, taille des groupes
le cas échéant ?) sont règlementées.
Cet arrêté fixe de plus la liste des espèces de mammifères domestiques. Il détermine en outre les
conditions de détention (à l?exception de la chasse et de la pêche) et d?hébergement (taille
minimale des enclos et bassins, et caractéristiques de leur conception) des animaux de la faune
sauvage (reptiles, oiseaux, mammifères, amphibiens).
Une procédure est définie pour détenir des animaux sauvages en captivité hors liste positive
Comme dans les autres pays possédant une liste positive, un principe d?antériorité est admis pour
les détenteurs d?animaux d?espèces ne figurant pas sur la liste positive.
Un permis de garder des animaux sauvages en captivité (leidimus laikyti nelaisveje laukinius
gyvunus) hors liste positive est délivré par le Département des licences relatives aux espèces
sauvages de l'Agence de protection de l'environnement après examen de plusieurs critères :
? les critères tenant à l?espèce, définis dans la loi sur la faune sauvage (article 6.2) : les
exigences en matière de bien-être animal, de l'état écologique des animaux sauvages, de
la dynamique des populations, des conditions d'habitat, des possibilités de reproduction,
des caractéristiques biologiques, éthologiques ou de leur importance à l'échelle
internationale, ainsi que, de ce fait, les menaces possibles pour la vie et la santé humaine
lors de l'utilisation d'espèces d'animaux sauvages, la complexité de garantir les exigences
de bien-être animal de ces espèces d'animaux sauvages en captivité, l'éventuelle invasion
des écosystèmes naturels et le risque de perturbation par ces animaux sauvages en cas
de fuite, les menaces potentielles pour la vie et la santé humaine.
? la taille et les autres paramètres des enclos, volières ou autres structures, les conditions
naturelles du territoire, les caractéristiques biologiques des animaux sauvages prévus et le
nombre d'individus, conformément aux exigences de garde des animaux sauvages en
captivité énoncées dans le règlement.
Comme dans plusieurs pays, des frais d'État sont perçus pour la délivrance de permis de détention
d'animaux sauvages en captivité conformément à la procédure établie par la loi sur les frais de la
République de Lituanie.
112 Mara de Patagonie, bison d?Amérique du Nord, bison d?Europe, bouquetin des Alpes, bouquetin d?Asie, chevreuil
d?Europe, daim, cerf élaphe, cerf sika, cerf du père David, guanaco, vigogne, bouquetin, mouflon, sanglier.
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Luxembourg
Une liste limitée pour les mammifères est en vigueur
Le 6 juin 2018, la Chambre des députés a adopté à l'unanimité la nouvelle loi sur la protection des
animaux. L'ancienne loi datait du 15 mars 1983. La nouvelle loi promulguée le 27 juin 2018 repose
sur la reconnaissance juridique de l?animal comme un être vivant doué de sensibilité et dont la
dignité et la sécurité doivent être respectées. Elle introduit les "listes positives" (article 5) : « Mis à
part les animaux énumérés sur une liste, toute détention d?animaux est interdite. Un règlement
grand-ducal définit la liste des animaux autorisés ».
Ainsi seule la détention d'animaux énumérés sur la liste est autorisée au Luxembourg. Si une
personne possède ou souhaite détenir un animal ne se trouvant pas sur la liste, elle doit introduire
une demande auprès du ministre.
Mais la loi ne comporte pas de dispositions relatives à l?évolution de la liste, et il n?y a pas de comité
scientifique instauré pour élaborer et pour actualiser la liste positive.
L?élaboration des listes des espèces animales autorisées à être détenues relève principalement de
l?analyse de l?administration compétente qui est le service du bien-être animal à la Division contrôle
santé et bien-être animal du Ministère de l?agriculture, de l?alimentation et de la viticulture.
Le règlement grand-ducal du 16 novembre 2018 fixe trois listes des espèces animales autorisées
et les modalités particulières des demandes d?autorisation de détention :
(1) une liste d?espèces de mammifères autorisées à être détenues, qui comporte 28 taxons et deux
hybrides. Cette liste est semblable à la liste belge qui en a été le modèle. Il s?agit pour la moitié
d?espèces domestiques (par référence aux animaux domestiques dans la réglementation en
France), et pour une autre moitié, outre le bison, de petits rongeurs. Cette liste ne comporte pas
de mammifères tels que le sanglier, le cerf et le daim, contrairement à la liste des mammifères en
Belgique, ou encore le renne qui figure dans la liste des animaux domestique en France ;
(2) une large liste des familles d?espèces non-mammifères autorisées à être détenues ainsi
énoncée :
? les poissons d?ornement d?aquarium et d?étang ;
? les oiseaux d?ornement de cage et de volière et les volailles de basse-cour ;
? les arthropodes non venimeux de terrarium et les abeilles domestiques ;
? les mollusques non venimeux d?aquarium et de vivarium ;
? les amphibiens non venimeux de vivarium et d?étang ;
? les reptiles non venimeux de vivarium et d?étang, sauf les tortues de Floride (Trachemys
scripta), les serpents jusqu?à trois mètres de longueur, les lézards et varans pouvant atteindre
jusqu?à un mètre de longueur et les crocodiliens ;
(3) une liste des animaux autorisés dans les cirques à des fins de spectacles (exclusivement des
animaux domestiques). Les animaux dits sauvages sont interdits dans les cirques au Luxembourg.
Des dispositions dérogatoires sont prévues par la loi et le règlement de 2018
La détention d?animaux autres que ceux désignés par la liste est autorisée :
? dans des jardins zoologiques, dans les refuges pour animaux, par des vétérinaires le temps
des soins, dans des établissements utilisant des animaux à des fins scientifiques ;
? par des particuliers, sous condition qu?ils puissent prouver qu?ils étaient propriétaires ou
détenteurs de l?animal ou des animaux avant l?entrée en vigueur de la présente loi. Toute
reproduction de ces animaux est interdite ;
? par des personnes autorisées par le ministre en charge de l?agriculture. La demande
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d?autorisation est assortie d?un dossier renseignant sur l?animal, les motifs et les conditions
exactes de détention planifiées ainsi que les qualifications professionnelles et les
compétences personnelles du propriétaire ou du détenteur. Le service du bien-être animal est
chargé des travaux administratifs préparatoires et des vérifications nécessaires à
l?établissement de l?autorisation.
L?autorisation fixe les conditions particulières de détention et d?identification de ces animaux.
Les critères qui sont examinés pour l?octroi d?une autorisation de détention sont identiques à ceux
utilisés pour établir la liste :
? Les animaux sont faciles à détenir et à héberger compte tenu de leurs besoins physiologiques,
éthologiques, nutritionnels et écologiques.
? Les animaux ne représentent pas de danger pour la santé de l?homme compte tenu de leur
agressivité ou degré de venimosité.
? L?hébergement, les soins prévus et les connaissances en la matière du propriétaire ou du
détenteur doivent offrir suffisamment de garanties pour assurer le bien-être des animaux
concernés.
Malte
Malte est présentée comme un pays doté d?une liste positive pour les mammifères, les oiseaux,
les reptiles, les poissons d?ornement et d?autres espèces aquatiques. Cependant, la liste ne
s?applique qu?à la vente de ces animaux par l?intermédiaire d?animaleries et pas à l?élevage
d?animaux de compagnie. De plus, il existe une liste distincte des espèces d?oiseaux dont la vente
est autorisée par le biais des marchés.
La référence juridique identifiée par la mission est une législation de 2014 sur la protection des
animaux proposés dans les animaleries (normes minimales) avec la liste des espèces autorisées
à la vente des marchés ou dans la rue (dont des espèces domestiques) : tous les oiseaux chanteurs
élevés en captivité uniquement et portant une bague (pinson, verdier, pinson doré, pinson serin,
tarin, linotte, aubier des bois originaires de n?importe quel continent) ; hybrides de ce qui précède ;
perruches ; canaris ; calopsittes ; inséparables (Agapornis spp.) (non menacés seulement) ;
canetons d?espèces de canards domestiquées non protégées, mais pas les formes adultes ; oies
domestiquées non protégées, à l?exclusion des formes adultes ; poussins de poulets domestiques
(Gallus) et de dindes (Meleagris gallopavo), mais pas de formes adultes ; pinsons
zébrés (Taeniopygia guttata) ; pinsons du Bengale ; pinsons de Goudian (Erythrura gouldiae) ;
moineau de Java (Padda oryzivora) ; colin de Virginie, cailles chinoises et japonaises (Coturnix
chinesis et C. japonica) ; cailles communes (Coturnix couturnix) ; tourterelles diamant (Geopela
cuneata) ; barbets ; pinsons de Cuttroath (Amadina fusciata).
On trouve aussi dans ce texte une liste de reptiles pour lesquels des normes d'hébergement sont
précisées (dont des espèces dangereuses) : serpents non venimeux, par exemple serpents des
genêts, serpents royaux, serpents, de lait, boas arboricoles et pythons (boa arboricole émeraude,
Corallus caninus, Boa arboricole d?Amazonie, Corallus enhydris - boa arboricole du Pacifique,
Candoia bibroni - Boas haïtiens et arc-en-ciel, Epicrates spp. - boa arboricole malgache, (Sanzinia
madagascariensis) python tapis, Morelia spilota - python arboricole, Chondropython viridis) grands
constricteurs (python birman ou indien), python molure, python réticulé, P. reticulatus - python de
roche africain, P. sebae - boa commun, boa constrictor - Anaconda, Eunectes spp.
Malte n?apparaît donc pas comme un modèle de liste positive telle que l?entend la législation
française. Aucun élément de méthodologie n?a été identifié par la mission pour l?établissement des
listes.
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Norvège
Avant 2017, la Norvège interdisait toute détention et commerce d?animaux exotiques au nom du
bien-être animal (Loi de 1976). Cette interdiction aurait encouragé le commerce illégal et une
mauvaise prise en charge des soins aux animaux, les propriétaires craignant les signalements en
cas de consultation des vétérinaires/soignants.
La Norvège a adopté en 2017 une liste positive pour les reptiles très courte (deux espèces de
tortues terrestres, une espèce de tortue marine, sept lézards et neuf serpents) établie par des
experts sans représentants des intérêts commerciaux/éleveurs.
Pour parvenir à cette liste, 31 espèces de reptiles ont été analysées sur la base des critères
suivants :
? la possibilité pour une espèce de s'adapter à la vie en captivité ;
? la possibilité de répondre aux besoins spécifiques de l'espèce en matière de logement et
d'élevage ;
? le caractère invasif ;
? le risque pour la santé publique lié aux dommages physiques et à la transmission de
maladies zoonotiques.
En dehors de cette liste positive pour les reptiles, l?interdiction sur tout commerce de faune sauvage
demeure et est bien acceptée par le public.
La Norvège travaille au développement d?une liste positive pour les mammifères.
Espagne
La loi espagnole sur le bien-être animal, promulguée le 28 mars 2023 et entrée en vigueur le 29
septembre 2023, établit « un cadre juridique uniforme à l'échelle nationale pour la protection, les
droits et le bien-être des animaux de compagnie ainsi que des animaux sauvages en captivité ».
Elle inclut la création d'une "liste positive" d?animaux pouvant être détenus comme animaux de
compagnie (chapitre V-article 35).
Elle prévoit ainsi que dans un délai maximum de vingt-quatre mois à compter du 29 septembre
2023, date d'entrée en vigueur de la loi, le gouvernement approuvera le règlement qui élabore la
liste positive des animaux sauvages pouvant être détenus comme animaux de compagnie.
Les chiens, chats et furets sont actuellement acceptés comme animaux de compagnie, comme le
précise le chapitre V de l'article 34.
S?agissant d?autres espèces actuellement détenues chez les particuliers comme animaux de
compagnie comme une perruche, un hamster ou un certain type de reptile, la loi précise qu?il
appartiendra à un Comité Scientifique et Technique pour la Protection et les Droits des Animaux
(organe consultatif instauré par la loi (art.6), présidé par le Directeur général des droits des
animaux, placé sous l?autorité du Ministre des droits sociaux et de l?Agenda 2030) de déterminer
les animaux domestiques ainsi que la liste des animaux des espèces sauvages pouvant figurer
dans cette liste positive. Ce comité se réunira annuellement pour vérifier les progrès scientifiques
et traiter de sujets techniques en lien avec la liste (demandes d'inscription, d'exclusion ou de
révision de la liste positive).
Cette liste comprendra plusieurs sous-listes, classées par type d'animaux sauvages élaborées
indépendamment : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés.
Selon l'article 36 du chapitre V de la loi portant sur les critères généraux d?inscription d?une espèce
sur la liste positive des animaux de compagnie, ne seront pas inclus dans cette liste les animaux
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appartenant à des espèces dont le caractère envahissant est certain sur le territoire ou qui
présentent des risques pour la santé ou la sécurité des personnes ou des autres animaux. Les
espèces pour lesquelles il existe des doutes quant à la possibilité de les entretenir et de les soigner
correctement en captivité et les espèces sauvages protégées ne seront pas non plus autorisées,
pas plus que les espèces sauvages qui ne sont pas naturellement présentes en Espagne.
L'article 37 de la loi prévoit qu'un décret définira la procédure d'inclusion/exclusion et de mise à
jour de la liste. Il précise également que le Comité scientifique et technique sera consulté par le
Ministère des droits sociaux, de la consommation et de l'Agenda 2030 pour les demandes
d'inclusion des différentes espèces. L'avis des ministères compétents en matière de transition
écologique, de défi démographique, ainsi que d'agriculture, de pêche et d'alimentation, sera
également sollicité. La procédure de consultation, tant du Comité que des ministères, pourra être
initiée d'office ou à la demande de toute administration publique, d'une entité de protection animale
ou d'une association publique ou privée.
Ainsi, depuis l?entrée en vigueur de la loi en 2023, jusqu?à la publication de la liste positive, il n?est
pas possible de détenir comme animal de compagnie les espèces suivantes :
? arthropodes, poissons et amphibiens dont la morsure ou le poison peut présenter un risque
grave pour l'intégrité physique ou la santé des personnes et des animaux ;
? reptiles venimeux et toutes les espèces de reptiles pesant plus de 2 kg à l'âge adulte, à
l'exception des chéloniens ;
? tous les primates ;
? mammifères sauvages pesant plus de 5 kg à l?âge adulte ;
? espèces incluses dans d'autres réglementations sectorielles au niveau de l'État ou de
l?Union européenne qui empêchent leur possession en captivité, c?est-à-dire les espèces
de l?annexe I de la CITES.
Les personnes possédant déjà un animal répondant à ces caractéristiques devaient en informer
les autorités compétentes dès l?entrée en vigueur de la loi.
La procédure d?élaboration de la liste positive des animaux d?espèces sauvages conservées en
captivité est en cours de discussion.
Si la loi de 2023 prévoit que d?ici au 29 septembre 2025, le gouvernement approuvera, par arrêté
royal, sur un rapport conjoint des ministères de l?environnement et de l?agriculture, la procédure
d?élaboration des listes de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés qui
feront partie de la liste positive des animaux de compagnie, la parution de cet arrêté relatif à la
procédure a été retardée.
En effet, la composition et le mandat du comité scientifique et technique sont actuellement en cours
de discussion. Dans une volonté de consensus, il est prévu d?ouvrir ce comité à des personnalités
non scientifiques.
Le comité aura à examiner les propositions préliminaires de listes établies par des groupes de
travail. Il devra de plus définir les conditions matérielles d?élevage et de détention des animaux des
espèces figurant sur la liste positive et les modalités de leur identification.
Le gouvernement prévoit que la liste des mammifères sera approuvée d?ici le 29 septembre 2026,
et les autres listes 18 mois plus tard, soit d?ici le 29 mars 2028.
Finlande
Le 23 mars 2023, la Finlande a adopté une nouvelle loi sur le bien-être animal, entrée en vigueur
le premier janvier 2024, qui porte sur l?ensemble des animaux et réglemente davantage la
détention, les conditions d?élevage, les usages et les soins des animaux de compagnie et de loisir.
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La nouvelle loi comprend (article 8 et annexe1) une liste d?espèces d?oiseaux et de mammifères
qui peuvent être détenues comme animaux de ferme, animaux de cirque et dans les expositions
itinérantes. Cette disposition est assortie d?une clause d?antériorité qui permet la détention des
espèces ne figurant pas dans cette liste jusqu?à la mort des animaux, sous la condition d?une
déclaration 6 mois avant l?entrée en vigueur de la loi.
La liste des espèces autorisées à être détenues en tant qu?animaux de production compte 22
taxons de mammifères (dont par exemple le sanglier, le vison, le renard, le bison?) et 10 espèces
d?oiseaux (autruche, émeu et les espèces de basse-cour).
Les espèces autorisées à être détenues dans les cirques sont essentiellement des espèces
domestiques (chien, chat, cheval?), quelques rongeurs, les perroquets et l?ensemble des
invertébrés.
La loi prévoit en outre que les espèces qui peuvent être détenues comme animaux de compagnie
et de loisir seront spécifiées dans un décret gouvernemental. La mission n?a pas recueilli
d?information précise sur l?état d?avancement de cette liste. Selon l?association Eurogroup for
Animals, les discussions auraient commencé notamment pour les reptiles.
Slovénie
La détention et le commerce des animaux non domestiques en Slovénie sont traités dans la loi sur
la conservation de la nature de 1999 ainsi que la loi sur la protection des animaux du 26 novembre
1999, et sa modification en date du 30 septembre 2021 qui prévoit l?élaboration d?une liste négative
(Art. 6 ter) dans laquelle figurent les espèces exotiques dont la détention en dehors des zoos est
interdite, aux côtés (Art. 6 quater) d?une liste des espèces animales permises, liste à établir par le
ministère compétent en matière de médecine vétérinaire en accord avec le ministère ayant la
conservation de la nature.
La loi énumère quatre conditions et critères à prendre en compte pour l?établissement de la liste
positive, à savoir :
? « cette espèce d?animal ne présente pas de danger particulier pour la vie ou la santé
humaine (en raison de son agressivité, de sa toxicité, de sa taille, de son incontrôlabilité,
etc.) » ;
? « l?espèce ne présente pas de risque pour la biodiversité et la conservation de
l?environnement, car rien n?indique que les spécimens qui s?échappent de la captivité et se
retournent dans la nature soient capables de s?adapter et de constituer une menace pour
la biodiversité ou la conservation de l?environnement » ;
? « le bien-être des animaux de cette espèce peut être facilement assuré en assurant des
conditions d?hébergement et de soins adéquats, compte tenu de leurs besoins
physiologiques, éthologiques et écologiques essentiels » ;
? « il existe suffisamment de données bibliographiques sur les conditions d?hébergement et
les soins des spécimens de cette espèce en captivité. »
La loi prévoit également les conditions de modification de la liste des espèces animales autorisées
à l?initiative de toute personne morale ou physique qui adresse une proposition écrite accompagnée
d?une justification au ministère ayant la médecine vétérinaire dans ses attributions, lequel transmet
la demande reçue à un conseil d?experts pour la protection des animaux pour avis. L?avis du conseil
d?experts contient une évaluation sur chacun des critères et un avis sur l?opportunité d?inscrire
l?espèce sur la liste des espèces animales autorisées. Le ministère ayant la médecine vétérinaire
dans ses attributions informe l?initiateur de l?avis du conseil d?experts pour la protection animale.
Le contenu de l?avis est publié sur le site web central de l?administration de l?État.
Depuis 2023, la Slovénie envisage l'adoption et la mise en oeuvre de listes positives selon les
dispositions prévues par la loi.
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Écosse
L?Écosse ne possède pas de liste positive nationale d?espèces exotiques, elle possède cependant
une liste négative des espèces interdites à la détention privée (loi de 1976 sur les animaux
sauvages dangereux (DWA), associée à des exigences particulières : licence pour la détention de
certains animaux spécifiés), restrictions relatives à la détention privée d?animaux exotiques,
procédures d?autorisation, réglementations relatives à la vente d?animaux exotiques (en
animalerie), exigences en matière d?hébergement des animaux dans les animaleries, âges
minimaux pour l?achat d?animaux, ainsi que restrictions et sanctions relatives au lâcher d?animaux.
Un rapport intermédiaire indépendant sur le bien-être des espèces exotiques en Écosse, publié
dès 2021 par la Commission écossaise pour le bien-être animal (Scottish Animal Welfare
Commission , SAWC) propose une liste de ces espèces, excluant les espèces déjà interdites en
application de la CITES, celles visées par la législation sur les espèces exotiques envahissantes,
ainsi que les animaux de compagnie exotiques très courants tels que les lapins, les petits rongeurs
(sauf les hamsters nains) et les canaris. Il conclut à l?intérêt d?une liste unique d'espèces autorisées
(la liste positive des espèces qui peuvent être légalement détenues comme animaux de
compagnie, toutes les autres étant interdites à défaut d?une autorisation individuelle obtenue pour
des détenteurs « spécialisés »), qui présente l'avantage de la clarté et de la facilité de mise en
oeuvre.
La SAWC a revu son rapport pour en publier une forme définitive en novembre 2022 qui ouvre sur
la possibilité de solliciter une dérogation (plutôt qu?une introduction dans la liste positive), à
condition de fournir des preuves de compétence et de prévoir un hébergement et des soins
adéquats pour l'animal. D?autres dispositions transitoires sont proposées notamment une clause
d?antériorité permettant aux propriétaires de conserver des animaux hors liste jusqu'à leur mort,
mais non reproduits ou remplacés.
Comme dans d'autres pays, à des fins pratiques, un système de liste autorisée pourrait être
introduit dans un premier temps pour certains taxons, tels que les mammifères et les reptiles, en
vue de l'étendre à d'autres groupes en temps voulu, à mesure que des informations sont recueillies
sur l'aptitude des différentes espèces à être détenues comme animaux de compagnie. La
responsabilité d'autoriser la détention de l'animal incombe aux autorités régionales.
Dans les principes d?établissement des listes positives, le SAWC souligne qu?une liste positive ne
devrait inclure que des espèces pouvant être détenues en toute sécurité et responsabilité, selon
des critères scientifiques rigoureux, accessible à un particulier dans un cadre domestique, tout en
respectant le bien-être animal (assurer les besoins physiologiques, comportementaux et
environnementaux), la protection de l?environnement (éviter les impacts négatifs des espèces
invasives), et de sécurité publique (prévenir les risques liés aux espèces dangereuses) :
? nécessité qu?une liste soit fondée sur une évaluation scientifique solide de l?aptitude globale
des animaux à la vie en détention privée ou en captivité ;
? transparence, avec publication des critères de sélection des espèces et une description
des processus et des outils d?évaluation utilisés, en appliquant le principe de précaution
lorsque les données sur une espèce évaluée sont contradictoires, non concluantes ou
absentes ;
? charge de la preuve : nouvelles preuves scientifiques à apporter pour tout ajout d?espèces
à la liste positive, selon un processus de demande précis, charge de la preuve incombant
à l?exploiteur, en utilisant des preuves scientifiques, objectives et impartiales ;
? concision des listes positives pour faciliter l?application et la conformité du public.
La fondation Born Free appelle en 2023 le gouvernement écossais à adopter la législation
recommandée par la SAWC pour réglementer les types d'animaux qui peuvent être détenus dans
des environnements domestiques.
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Allemagne
Selon les enquêtes sur le commerce en ligne d?animaux d?espèces non domestiques, l?Allemagne
en serait la principale plaque tournante, ce qui peut être lié à la présence dans le pays du plus
grand marché d?animaux sauvages en Europe (la ville de Hamm accueille plusieurs fois par an une
foire aux reptiles très réputée appelée « Terraristika »).
Il n?existe pour autant pas de liste positive pour les animaux de compagnie et il n?a pas été annoncé
au niveau politique de travaux concrets à ce sujet. Le contrat de coalition de 2021 entre les 3 partis
au pouvoir (SPD113 - Grüne - FDP114) prévoyait une liste positive uniquement pour les animaux qui
peuvent encore être gardés dans les cirques après une période de transition. Cette disposition
devrait être déclinée dans la modification de la loi sur la protection des animaux, en cours d?examen
parlementaire en 2024. Ce projet de loi prévoit d'interdire l'acquisition de nouveaux animaux dans
les cirques tels que les girafes, les éléphants, les rhinocéros, les hippopotames, les singes, les
grands ours, les grands félins et les phoques. Enfin, le ministre fédéral de l?agriculture Cem
Özdemir (Verts) s?est déclaré personnellement contre la détention par des particuliers d?animaux
exotiques, mais n?a pas concrétisé cette intention par un acte réglementaire ou législatif (Cf. article :
Özdemir veut interdire les animaux exotiques : « Pourquoi quelqu?un a-t-il besoin de serpents ? »
- FOCUS online115).
Un benchmark européen réalisé par le Parlement allemand (Bundestag) en mai 2023 sur le sujet
du bien-être animal fournit une comparaison complète des législations en Europe concernant la
liste positive.
Estonie
Interrogés par la mission, les représentants du ministère des affaires régionales et de l?agriculture
confirment qu?à l'heure actuelle, les autorités n?ont pas tranché entre les listes positives ou
négatives pour garantir le bien-être animal de tous les animaux de compagnie. Des experts
indépendants auraient travaillé à une note décrivant les conditions et méthodes de détention
appropriées pour tous les animaux de compagnie détenus en Estonie, par famille ou par espèce,
et à la création d'une base de données publique contenant ces informations ou à la garantie que
l'éleveur ou le vendeur de l'animal fournit les informations nécessaires. Aucun calendrier n'a été
fixé pour cette activité
113 Sozialdemokratische Partei Deutschlands (parti social-démocrate)
114 Freie Demokratische Partei (parti libéral-démocrate)
115 https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-
haustiere-verbieten_id_183487799.html
PUBLIÉ
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de « conservation »
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Annexe 6. Comparaison des contenus des listes d?espèces dont la détention est
autorisée dans plusieurs pays en Europe
Tableau 1 Comparaison des listes des animaux pouvant être détenus à des fins de compagnie sans autorisation spécifique
Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
Date(s)
liste(s)
positive(s)
Mammifères :
arrêté royal
du
07/12/2001
Reptiles :
Arrêt du
10/12/2020
annulé par le
Conseil d?État
de Wallonie
par décision
du
16/07/2024
Mammifères :
arrêté royal du
07/12/2001
Reptiles : Arrêt
du
22/03/2019
Mammifères :
arrêté royal du
07/12/2001
Reptiles : Arrêt
du
26/11/2020
Règlement du
16/11/2018
Arrêté du
17/04/2024
Arrêté du
01/08/2023
Décret du
11/10/2022
2017 Loi du 04/10/
2017
2021 2014
Législation Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention à
des fins de
compagnie
Détention de
spécimens
prélevés
dans la
nature
Commerce Commerce
d?espèces non
autochtones
Détention
à des fins
de
compagnie
et
commerce
Vente en
animalerie
Liste positive
mammifères
43 espèces
Sanglier et
sanglochon
mentionnés
39 taxons et 3 hybrides
Wallaby de Bennett mentionné
28 taxons et 2
hybrides
Chien, chat,
furet, âne,
mulet, cheval,
29 taxons
Chien, chat,
furet, âne,
cheval, boeuf,
mouton,
19 taxons
Souris
épineuses,
gerbilles et
mériones, rat
Chien, chat,
furet, lapin,
rongeurs,
porc,
mouton,
les chèvre,
PUBLIÉ
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fins de compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de « conservation »
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
chien, chat, furet, chèvre domestique, mouflon
domestique, bovin domestique, cheval, âne, mulet,
bardot, lapin, cochon domestique lama, alpaga,
guanaco,
chevreuil, cerf axis, cerf élaphe, cerf sika, daim,
bison, buffle d?Asie,
chien de prairie à queue noir, tamia strié, hamster
nain de Chine, hamster doré, hamster nain de
Campbell, ,hamster nain russe, hamster nain
Roborovski, ssp. Gerbilles, souris domestique,
souris naine d?Afrique, souris marsupiale du désert,
souris épineuses.
bardot, porc
domestique,
bovin, buffle,
chèvre,
mouton, lapin
(forme
élevage),
cobaye,
chinchilla
(forme
élevage), rat
surmulot
(forme
élevage),
souris
domestique,
rat des
moissons
(forme
élevage),
Hamster doré,
Gerbilles,
cochon d?Inde,
Bison, tamia
rayé (Écureuil
de Corée),
hamster nain
de Chine,
hamster nain
de Campbell,
hamster nain
de Roborovski,
hamster nain
de Djoungarie,
souris
épineuse, rat
des moissons
(forme
d?élevage),
souris naine
d'Afrique,
souris
domestique
chèvre,
cochon
domestique,
buffle d?Asie,
chameau,
lapin, lama,
alpaga,
chevreuil
d?eau
gerbille
d?Algérie,
gerbille pâle,
rat brun,
putois,
cobaye,
hamster nain
chinois, ,
souris naine,
hamster
doré, gerbille
d?Égypte,
gerbille
Harrington,
domestique,
souris,
gerbille de
Mongolie,
souris
d?Afrique du
nord, loir du
désert, loir
pygmée
d?Afrique,
du Nil, rat de
Neumann,
rat des
moissons,
souris
domestiques
naines, rat à
pattes larges,
rat noir,
hamster
syrien,
hamster nain
de Campbell,
hamster
Roborovski,
hamster
russe,
hamster
nain, espèces
de
chinchillas,
hamster de
Gambie, loir
africain
commun,
dègue du
Chili,
phalanger
volant,
hérisson à
ventre blanc
- africains.
les bovins,
les cheval,
âne, mulet,
bardots
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
(forme
d'élevage),
dègue du Chili.
Liste positive
reptiles
257 espèces
réparties en 3
catégories :(1)
détention
sans
autorisation
spécifique, (2)
soumises à
conditions,
(3)
participation
à un
programme
collectif
d?élevage et
de
sauvegarde)
422 espèces
(249 lézard,
107 serpents,
66 tortues)
402 espèces Reptiles non
venimeux de
vivarium et
d?étang, sauf
les tortues de
Floride
(Trachemys
scripta), les
serpents
jusqu?à 3
mètres de
longueur, les
lézards et
varans
pouvant
atteindre
jusqu?à 1
mètre de
longueur et les
crocodiliens
Python
arboricole
vert, boa
arboricole de
jardin, boa
constricteur,
python royal,
serpent roi,
couleuvre
des blés,
couleuvre
tachetée, boa
arc-en-ciel,
python
diamant,
varan à
queue
épineuse,
gecko à
crête, gecko
léopard,
lézard ocellé,
Serpents non
venimeux,
par exemple
serpents des
genêts,
serpents
royaux,
serpents de
lait, boas
arboricoles et
pythons Boa
arboricole
d?Amazonie,
boa
arboricole du
Pacifique,
boas haïtiens
et arc-en-ciel,
boa
arboricole
malgache,
python tapis,
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
agame à
queue
épineuse,
agame
barbu, gecko
géant de
Madagascar,
tortue
grecque,
chinemys de
Reeve, tortue
charbonnière
à pieds
rouges.
python
arboricole,
grands
constricteurs
python
moluris,
python
réticulé, -
python de
roche
africain, boa
commun, boa
constrictor
Autre(s)
liste(s)
- poissons
d?ornement
d?aquarium et
d?étang ;
- oiseaux
d?ornement
de cage et de
volière et les
volailles de
basse-cour ;
- arthropodes
non
venimeux de
terrarium et
les abeilles
domestiques ;
- mollusques
non
venimeux
d?aquarium et
de vivarium ;
- amphibiens
non
venimeux de
vivarium et
d?étang.
Liste des
animaux
domestiques
cinq
poissons et
un
nudibranche
Espèces
animales
(oiseaux,
poissons,
coraux) et
végétales
étrangères qui
peuvent être
mises sur le
marché sans
autorisation
oiseaux
chanteurs
élevés en
captivité
bagués
(pinson,
verdier,
pinson doré,
pinson serin,
tarin, linotte,
aubier des
bois
originaires de
tout
continent) ;
hybrides de
ce qui
précède ;
perruches ;
canaris ;
calopsittes ;
inséparables
(non menacé
seulement) ;
canetons de
canards
domestiquées
non
protégées,
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
mais pas les
formes
adultes ; oies
domestiquées
non
protégées, à
l?exclusion
des formes
adultes ;
poussins de
poulets
domestiques
et de dindes,
mais pas
formes
adultes ;
pinsons
zébrés,
pinsons du
Bengale,
pinsons de
Goudian,
moineau de
Java, colin de
Virginie,
cailles
chinoises et
japonaises,
cailles
communes,
tourterelles
diamant,
barbets ;
pinsons de
Cuttroath .
Commentaires Chats du
Bengale et
les chats
Savannah ne
figurent pas
sur la liste
positive
Chat du bengal
à partir de F5
figure sur la
liste
Il n?est
permis de
conserver et
d?élever les
loirs
africains, les
phalangers
volants, et
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Pays Belgique
Wallonie
Belgique
Flandres
Belgique
Bruxelles
Luxembourg Pays-Bas Lituanie Italie Norvège Croatie Chypre Malte
les hérissons
à ventre
blanc que
jusqu?au
premier
septembre
2025).
PUBLIÉ
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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Annexe 7. Données bibliographiques sur les
critères et les méthodes établies d?élaboration
d?une liste d?espèces animales susceptibles être
détenues en captivité à des fins de compagnie
Annexe 7.1. Schuppli & Fraser (2000)
Référence bibliographique :
Un cadre pour évaluer l'adéquation de différentes espèces comme animaux de compagnie ?
Schuppli-2000
https://www.wellbeingintlstudiesrepository.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1000&context=wileapet
La méthode est basée sur un questionnaire en 12 points, regroupés en 3 parties : Bien-être animal
(BEA), bien-être des « autres » et risques pour l?environnement
Table 1. Liste de questions pour évaluer l'aptitude des espèces à être considérées comme
des animaux de compagnie.
Bien-être de l'animal
1 Existe-t-il une connaissance adéquate de l'espèce en ce qui concerne :
1.1 les besoins nutritionnels ?
1.2 les soins de santé ?
1.3 les exigences environnementales en matière de confort physique et thermique ?
1.4 la reconnaissance et la prévention des états négatifs tels que la peur, la douleur et la détresse ?
1.5 les besoins en matière d'exercice, d'interaction sociale et de comportement naturel ?
Si les besoins de l'espèce sont bien connus, le propriétaire peut-il encore rencontrer des difficultés
pratiques pour fournir :
1.6 une nourriture appropriée ?
1.7 des services vétérinaires ?
1.8 un environnement qui réponde aux besoins de l'animal en matière de confort, de bien-être
psychologique, d'exercice, d'interaction sociale et de comportement naturel ?
2 La taille de l'animal est-elle
2.1 si grande à l'âge adulte que les propriétaires risquent de ne pas pouvoir l'accueillir ?
2.2 si petite que l'animal pourrait être facilement blessé ?
3 L'espérance de vie de l'animal est-elle si longue que le propriétaire pourrait perdre l'engagement
ou la capacité de s'occuper de l'animal tout au long de sa vie ?
4 Existe-t-il un risque appréciable de souffrance, de blessure, de maladie ou de décès résultant :
4.1 de l'approvisionnement ?
PUBLIÉ
https://www.wellbeingintlstudiesrepository.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1000&context=wileapet
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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4.2 du transport ?
Bien-être des autres
5 L'animal est-il venimeux ou vénéneux ?
6 Existe-t-il un risque appréciable que l'animal attaque ou blesse :
6.1 l'homme ?
6.2 d'autres animaux ?
S'il existe un risque de blessure, celui-ci peut-il être réduit à un niveau acceptable par la sélection
de personnes sûres ou par une gestion appropriée ?
7 Existe-t-il un risque appréciable que l'animal transmette une maladie à :
7.1 l'homme ?
7.2 aux animaux sauvages ou domestiques ?
S'il existe un risque de transmission de maladies, peut-il être réduit à un niveau acceptable en
trouvant des individus indemnes de la (des) maladie(s) ou par une gestion appropriée ?
8 L'animal présente-t-il des caractéristiques répréhensibles (par exemple, bruit, odeur,
malpropreté, indiscipline, comportement destructeur) qui pourraient s'avérer inacceptables pour :
8.1 le propriétaire ?
8.2 la communauté ?
9 L'animal présente-t-il d'autres caractéristiques (par exemple, caractère solitaire, sédentaire ou
nocturne) susceptibles d'entraîner une perte d'intérêt et d'engagement de la part du propriétaire ?
Risques pour l'environnement
10 Y a-t-il un risque appréciable que l'animal cause des dommages écologiques s'il s'échappe ou
est relâché ?
11 Pour les espèces qui existent à l'état sauvage, le commerce et le transport font-ils l'objet d'une
réglementation et d'une application adéquates ?
12 En cas de capture continue dans la nature, existe-t-il un risque appréciable que la capture ait
des effets indésirables sur les populations et les écosystèmes indigènes ?
Si un risque existe, peut-il être évité en recourant à l'élevage en captivité qui ne dépend pas de la
poursuite des captures dans la nature ?
Limites et contraintes de la liste selon le processus uniforme/standard :
? Son utilisation nécessite une connaissance substantielle de l'espèce.
? Certaines questions requièrent intrinsèquement des jugements éthiques ou liés à des
valeurs (par exemple pour décider si l'application des réglementations commerciales est
"adéquate" ou si le risque de dommage/blessure est "acceptable". La question de savoir
si on peut utiliser un animal particulier à des fins de compagnie est intrinsèquement une
question d'éthique qui comporte une part de subjectivité importante.
C?est pourquoi ce questionnaire a été complété en 2014 par les mêmes auteurs (+ Bacon) pour
inclure trois préoccupations majeures en matière de bien-être : veiller à ce que les animaux dont
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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nous prenons soin,
(i) aient tous leurs besoins biologiques couverts,
(ii) soient exempts d?états psychologiques négatifs et capables de vivre normalement, et
(iii) mènent une vie aussi proche que possible des conditions naturelles.
Les auteurs proposent donc de classer les espèces en cinq catégories, qui vont des espèces de
compagnie relativement peu problématiques aux espèces dont l?élevage pose des risques
inacceptables pour les animaux, les humains ou l?environnement.
La classification ci-dessous est établie en fonction du degré d'engagement et d'expertise requis de
la part du propriétaire.
Table 2. Catégories d'espèces animales classées selon leur degré d'aptitude à devenir des
animaux de compagnies.
Catégorie A : espèces dont l?utilisation pour la compagnie est généralement positive pour l?animal et le
propriétaire, dont les besoins sont facilement satisfaits, dont l?approvisionnement et le transport ne
posent pas de problèmes appréciables et dont l?utilisation n?entraîne aucun risque apparent pour la
communauté ou l?environnement. Ex petits rongeurs nés en captivité.
Catégorie B : espèces qui nécessitent un engagement important de temps et/ou de ressources pour
que leur utilisation soit positive pour l?animal et le propriétaire, mais dont la propriété ne pose aucun
problème en ce qui concerne l?approvisionnement, le transport et les effets sur la collectivité et
l?environnement. Une formation importante des propriétaires peut être nécessaire pour ces espèces. Ex
chiens et chats domestiques.
Catégorie C : espèces qui ont des exigences complexes ou exigeantes et qui nécessitent des
propriétaires compétents et bien informés, prêts à consacrer beaucoup de temps ou de ressources à la
propriété des animaux, mais dont la propriété ne pose aucun problème en ce qui concerne
l?approvisionnement, les transports et les effets sur la collectivité et l?environnement. Le contrôle de la
propriété (par exemple, la propriété uniquement par des personnes qualifiées) peut être approprié pour
ces espèces.
Catégorie D : espèces dont les connaissances sont insuffisantes (par exemple, en ce qui concerne
l?approvisionnement, le transport, l?impact environnemental ou les besoins de l?animal) pour permettre
une évaluation fiable de son aptitude à être un animal de compagnie. L?utilisation de ces espèces
pourrait être acceptable à l?avenir si les connaissances deviennent adéquates et si les mesures de
protection nécessaires sont en place.
Catégorie E : espèces qui ne conviennent pas comme animaux de compagnie en raison d?un préjudice
indu ou d?un risque de préjudice à l?animal, au propriétaire, à la collectivité ou à l?environnement.
Ce que l?on peut retenir :
? les animaux de la catégorie A et B ont vocation à figurer sur la liste positive ;
? le bien-être animal, les espèces exotiques envahissantes et les risques sanitaires et
sécuritaires engendrés par la captivité sont pris en compte : pas de dimension
économique/commerce/trafic ;
? la part de subjectivité des experts pour pondérer leur réponse aux questions : des biais ne
sont pas exclus ;
? la méthode pas encore testée pour des revues exhaustives de listes d?espèces.
PUBLIÉ
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
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Annexe 7.2. Méthode Wageningen (2013)
Référence bibliographique
Paul Koene, Rudi M. de Mol, Bert Ipema - Wageningen University, Pays-Bas (2013) :
http://www.frontiersin.org/Journal/10.3389/fvets.2016.00035/abstract
Après avoir rassemblé la bibliographie scientifique disponible pour chacune des espèces à étudier
et relative à l?éthologie, la santé, le bien-être et les relations homme-animal, les auteurs préconisent
un processus séquentiel en trois temps mobilisant trois groupes d?experts différents provenant du
Scientists of the Animal Sciences Group of Wageningen University and Research center, du
Environmental Sciences Group and the Veterinary Faculty of Utrecht University :
? Un groupe d?experts (Animal Scientists groupe 1 - AS1, réunit sept experts) rassemble
la bibliographie disponible pour chacune des espèces selon les conditions de détention
(parcs zoologiques, base données Animal Advocacy and Protection, saisies,
consultations vétérinaires, ventes officielles, refuges, animaleries), la complète via un
questionnaire en ligne ouvert pendant trois mois (sur une base déclarative) et en propose
un état des lieux précis (one liner) en un temps limité ; les animaux (et leurs 12 sous
critères) sont analysés selon un contexte vie sauvage et vie captive ; une priorisation est
donnée aux espèces les plus fréquemment trouvées sur le marché et avec des effectifs
importants.
? Un deuxième groupe (AS2, réunit huit experts dont quatre issus d?AS1) établit un
classement en fonction des besoins de l?animal détenu en proposant une note.
? Le troisième groupe (AS3, réunit huit experts dont sept issus d?AS2) décide et dresse la
liste positive en passant les espèces candidates au crible de la grille établie
précédemment.
Figure 3 Critères et sous-critères utilisés pour la sélection des one-liners du contexte
sauvage et du contexte captif pour découvrir les besoins comportementaux et les
risques liés au bien-être, à la santé et au « har » (relations homme-animal).
PUBLIÉ
http://www.frontiersin.org/Journal/10.3389/fvets.2016.00035/abstract
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
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Pour les mammifères, 12 critères sont examinés (neuf concernent les besoins
physiologiques/biologiques et le comportement en captivité et trois sont axés sur les groupes de
risques), chacun comprenant des sous critères (pour un total de 84) conduisant à un score global
selon le process ci-dessous :
Trois livrables sont établis :
? le classement selon le risque « captivité »
ex :
? les scores obtenus pour chaque espèce sur les 12 critères
ex :
? le classement final combinant les scores sur 12 critères et 84 sous critères
ex :
Ce que l?on peut retenir :
? les écarts d?appréciation entre les scientifiques sont corrigés en recourant aux
statistiques, un grand nombre de données est donc nécessaire ;
? méthode basée sur le consensus (les moyennes gomment les écarts) ;
? méthode sophistiquée, coûteuse ne reposant pas exclusivement sur les acquis de la
science ;
? analyse ayant porté sur 90 espèces de mammifères exotiques dont les résultats sont
publiés/accessibles (extraits ci-dessus).
AS3-team assessors
Species Low High Unsuit Suit Low High Unsuit Suit Unsuit Suit LOR Unsuit Suit LOR
Cervus nippon 2,75 2,00 1,38 7,63 4,75 0,25 0,25 8,75 0,25 0,63 1,61 0,22 0,77 5,08
Macropus agilis 5,63 1,38 0,00 9,00 2,63 1,13 1,25 6,75 0,13 0,88 3,89 0,13 0,83 4,72
Wild Captive Raw Corrected
AS2- and AS3-team assessments
Species S
p
ac
e
T
im
e
M
et
ab
o
li
sm
H
id
e
S
ex
C
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so
ci
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h
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L
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W
il
d
C
ap
ti
v
e
W
il
d
-C
ap
ti
v
e
L
o
o
C
V
Cervus nippon 2,4 2,3 2,1 2,9 2,2 2,7 2,9 2,9 2,3 2,1 2,8 2,3 2,4 2,2 2,2 2,0 2,5 2,5 5,1 -3,1 1,8 4,0 3,6
Macropus agilis 2,2 2,0 2,0 2,5 2,1 1,6 2,2 1,6 1,3 2,2 2,8 2,6 1,9 2,6 1,6 2,8 3,8 4,7 12,0 -0,8 5,5 5,5
Wild criterion strength Captive criterion strength Calculated LOR
Mammal species Scientific name AS3 NGOs NGO1 NGO2 AS4 AS4-low AS4-high All AS2-model LooCV
Sika deer Cervus nippon 5,1 -10,2 -23,3 -1,2 -17,6 -40,6 5,0 -8,3 4,0 3,6
Agile wallaby Macropus agilis 4,7 -11,2 -21,2 -4,8 -14,8 -36,5 7,2 -7,7 5,5 5,5
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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Annexe 7.3. Méthode EMODE (Easy, MOderate, Difficult, Extreme
- 2014)
Emode signifie Easy, MOderate, Difficult, Extreme (Facile, Modéré, Difficile, Extrême). Le système
s?appuie sur deux critères principaux : bien-être animal, et ses 5 principes de « libertés », et la
santé et sécurité publique. Il comporte un objectif de vulgarisation auprès du grand public afin de
le sensibiliser.
Les outils s?inspirent des deux précédentes méthodes.
Tableau 2 Table EMODE : Appréciation du degré de facilité ou de difficulté à élever des
animaux par espèce ou par race
Questionnaire et catégorisation
Questions génériques
A quelle classe ou groupe d'animaux l'espèce ou la
race appartient-elle ?
Points
Attribuez à l'animal le nombre de points (pts)
indiqué
Invertébré
Poisson
Amphibien
Reptile
Oiseau
Mammifère (hors primate)
Mammifère-primate
Animal domestique
Chien ou chat
5 pts
5 pts
18 pts
18 pts
18 pts
18 pts
20 pts
10 pts
5 pts
Questions spécifiques
Réponse Points
a. si la réponse est « oui »,
attribuer 5 points.
b. si la réponse est « non »,
attribuer 0 point.
1. L'animal est-il une espèce
particulièrement
sensible/fragile/craintive? ?
oui/non
5/0
2. L'animal a-t-il une longue
espérance de vie potentielle (par
exemple > 10 ans) ?
oui/non 5/0
3. L'animal a-t-il des habitudes
alimentaires particulières qui peuvent
entraîner une restriction de ses
besoins alimentaires (par exemple,
aliments vivants inhabituels ou
plantes inhabituelles) ?
oui/non 5/0
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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4. L'animal a-t-il besoin d'un
habitat/micro-habitat spécial ?
oui/non 5/0
5. L'animal est-il venimeux, vénéneux,
capable de devenir de grosse taille ou
d'infliger des blessures graves à un
moment ou à un autre de sa vie ?
oui/non 5/0
6. Présence dans la famille
d?accueil/dans l'entourage d?une
personne à risques (par exemple,
moins de 5 ans, personne âgée,
enceinte, immunodéprimée) ?
oui/non 5/0
Total des points (cochez le total des points
dans la ligne ci-dessous pour
obtenir le score de l'EMODE)
?Easy? ?Moderate? ?Difficult? ?Extreme?
1 à10 11 à 20 21 à 30 31 à 40
Exemple : espèce Gold Fish = 5: Q1 (?no?) = 0; Q2 (?yes?) = 5; Q3 (?no?) = 0; Q4 (?no?) = 5; Q5 (?no?) = 0;
Q6 (?no? ou ?yes?) 0?5;
total 10 ou 15pts, degré de difficulté à la détention de ?Easy? à ?Moderate?.
Ce que l?on peut retenir :
? méthode simple d?utilisation, basée sur un algorithme établi à partir des 2 méthodes
précédentes et disponible en ligne ;
? méthode destinée aux scientifiques comme aux profanes avec un objectif de
sensibilisation/éducation de ces derniers ;
? pas de critères « espèce envahissante » ou « statut CITES/conservation » considéré.
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Annexe 7.4. Warwick et Steedman 2021
Les auteurs proposent une méthodologie objective reposant sur deux sets (un sur
BEA/conservation et un sur santé publique/sécurité/caractère invasif) de 5 questions binaires :
https://www.zoocheck.com/wp-content/uploads/2021/03/Regulating-Pets-using-objective-positive-
list-approach-Warwick-Steedman-2021-PL-JVEB-1.pdf
Un animal doit satisfaire à tous les critères pour être inscrit sur une liste positive.
Tableau 3 Table des critères analysés afin d?évaluer l?aptitude de l'animal/espèce à figurer
sur les « listes positives », dont le commerce et la détention en tant qu'animaux de compagnie
sont autorisés, (tous les animaux ne figurant pas sur la liste étant interdits).
Animal/Espèce Nom commun
Nom scientifique
Premier set de questions Critères pertinents pour l?animal et l?espèce
considérés
BEA, conservation des espèces, durabilité
Critère
satisfait ?
1. L'animal/l'espèce doit être
adapté(e) à la détention dans
le contexte des besoins
sociaux.
Bien-être des animaux : certains d'entre eux ont
besoin d'être en couple ou en grand groupe :
l'animal ne doit pas avoir une grande dépendance
sociale ou des besoins de groupe importants qui
ne peuvent pas être satisfaits dans
l'environnement domestique. Les espèces
scientifiquement décrites comme étant
naturellement en couple ou évoluant au sein de
groupes sociaux ne sont pas adaptés à la
détention.
V/F
2. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le cadre de modèles d'activité
comportementale normaux et
observables.
BEA : ceux-ci ne doivent pas être naturellement
nocturnes ou crépusculaires : les humains sont
habituellement diurnes et ne peuvent
normalement pas observer le comportement et le
bien-être des animaux habituellement nocturnes
ou crépusculaires ; en outre, les différentes
périodes d'activité humaines peuvent perturber les
animaux nocturnes ou crépusculaires et donc
affecter leur bien-être.
V/F
3. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le contexte de l'espace.
BEA : certains animaux ont des besoins innés et
réguliers de parcourir de grandes distances qui ne
peuvent être satisfaits en captivité ; l'animal ne doit
pas occuper naturellement un vaste domaine vital
ou manifester un transitivisme environnemental
inné au-delà de l'espace d'une habitation
domestique typique, à moins qu'il n'ait un accès
régulier à des aires d'activité ou d'exercice
supplémentaires.
V/F
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4. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être conservé(e)
dans son milieu d'origine.
Protéger les animaux et leurs populations dans la
chaîne d'approvisionnement, y compris le bien-
être des animaux capturés et la conservation des
espèces : les animaux ne doivent pas être
répertoriés comme vulnérables, menacés ou en
voie de disparition ; les animaux doivent provenir
uniquement de sources d'élevage en captivité
approuvées par le gouvernement ou par des
scientifiques indépendants.
V/F
5. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) dans
le cadre d'une surveillance
par un expert du
gouvernement ou d'une
agence.
Pour protéger le bien-être des animaux, les
agences gouvernementales/pertinentes doivent
disposer d'un personnel possédant des
qualifications et une expérience scientifique de
haut niveau totalement objectives pour étudier et
superviser de manière fiable tous les aspects des
facteurs biologiques et d'élevage en fonction de
l'espèce ou du type d'animal ; les agences
gouvernementales/pertinentes ne doivent
approuver les animaux que lorsque la supervision
peut être assurée.
V/F
2ème set de questions Critères pertinents pour l?animal et l?espèce
considérés
Santé publique, santé animale, santé
environnementale
Critère
rempli ou
non
6. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être détenu(e) en
toute sécurité selon les
données de taille, du poids,
de l'agressivité, des
caractéristiques défensives
et de la venimosité.
Pour protéger la sécurité des personnes contre les
animaux détenus, l'animal ne doit pas présenter de
risque important : l'animal ne doit pas être
officiellement enregistré comme un animal
sauvage dangereux ou une description similaire (si
l'animal est identifié dans un pays).
V/F
7. L'animal/l'espèce doit
pouvoir être manipulé(e) en
toute sécurité en cas
d'urgence
Pour protéger les personnes qui manipulent les
animaux dans une situation d'urgence où ceux-ci
doivent être déplacés rapidement et sans cruauté :
l'animal doit être d'un type qui ne dépasse
normalement pas 10 kg (pour les espèces
prédatrices sauvages), 25 kg (espèces non
prédatrices sauvages) ou 50 kg (espèces
domestiques) à l'âge adulte ; il faut présumer qu'un
animal atteindra sa pleine maturité et sa taille, et
que les animaux sauvages sont susceptibles d'être
physiquement moins faciles à gérer, par exemple
dans une situation d'urgence où il est nécessaire
d'évacuer rapidement un bâtiment. Les animaux
de compagnie de grande taille, tels que les
chevaux, dépassent le critère des 50 kg, mais
comme ces animaux n'occupent pas un logement
domestique normal, la limite n'est pas applicable.
V/F
8. Les animaux/espèces Pour protéger la santé humaine : l'animal ne doit V/F
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doivent pouvoir être gardés
en toute sécurité dans le
contexte des zoonoses et
autres infections entre
l'animal et l'homme.
pas présenter de risque d'héberger des agents
zoonotiques ou d'autres infections commune à
l'animal et l'homme qui ne peuvent être évitées par
des vaccins ou d'autres mesures vétérinaires ;
l'animal ne doit pas être référencé dans un registre
comme présentant un risque d'infection notable ;
l'animal ne doit pas obtenir un score supérieur à un
risque faible dans une évaluation scientifique
disponible de la santé publique ou de la sécurité
qui a fait l'objet d'un examen par les pairs.
9. Les animaux/espèces
doivent pouvoir être
conservés en toute sécurité
dans le contexte des agents
pathogènes des animaux
d?élevage.
Pour protéger la santé des animaux d?élevage et
les écosystèmes nationaux : l'animal ne doit pas
présenter de risque important d'infections
zoonotiques ou d'autres infections d'animaux
d?élevage qui ne peuvent être évitées par des
vaccins ou d'autres mesures vétérinaires. L'animal
ne doit pas présenter de risque d'infection pour
l'agriculture par contact direct ou par contact
indirect dû à des hôtes intermédiaires humains ou
d'autres animaux, tels que les gardiens d'animaux
de compagnie qui travaillent dans des centres de
production d'animaux domestiques.
V/F
10. Les animaux/espèces
doivent pouvoir être
conservés en toute sécurité
dans le contexte de
l'introduction et du devenir
d'organismes envahissants
pour l'environnement.
Pour protéger la santé de l'environnement :
l'animal ne doit pas être référencé dans un registre
régional en tant qu'espèce envahissante au niveau
régional. Les espèces présentent un risque
d'invasion lorsqu'il y a suffisamment d'éléments
environnementaux pour qu'elles s'adaptent. Il
convient donc d'établir des listes régionales, plutôt
que mondiales, d'espèces envahissantes, qui
peuvent ou non inclure des introductions établies
plutôt que nouvelles (par exemple, les chats
domestiques peuvent être introduits, mais ne sont
pas considérés comme de nouvelles espèces
envahissantes aux Pays-Bas).
V/F
Ce que l?on peut retenir :
? méthode objective fonctionnant sur un mode binaire ;
? listes des critères et questions fermées dont les réponses supposent d?avoir des
connaissances scientifiques publiées; les espèces d?une liste positive doivent satisfaire
tous les critères ;
? en cas de doute, pas de recherche de consensus mais exclusion.
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Annexe 7.5. Travaux du Comité scientifique pour l?établissement
d?une liste des mammifères autorisés à la détention par
des particuliers à des fins de loisirs ou d?agrément aux
Pays-Bas
Pour l?élaboration de la liste positive de mammifères, le gouvernement des Pays-Bas représenté
par son Ministère de l?Agriculture, de la Nature et de la Qualité Alimentaire (LNV) a constitué en
2019 un Comité Conseil Scientifique (WAP) avec le mandat de proposer en toute indépendance
une méthode transparente fondée sur les connaissances disponibles à date et applicable aux
animaux domestiques et non domestiques. Ont été exclus de l?analyse, les primates et les grands
carnivores dont la détention est interdite aux Pays-Bas ou encore les espèces réputées
envahissantes régies déjà par un corpus réglementaire.
Pour ses travaux, le WAP s?est inspiré des méthodes proposées ci-dessus (parties 1 à 4) pour
établir une méthode validée par un panel d?experts indépendants avant sa transmission à un comité
conseil chargé de l?analyse de 300 espèces de mammifères pour retenir une liste positive de 30,
publiée par le Ministère et appliquée depuis juillet 2024.
Les étapes
Étape 1 : Constitution des listes des espèces à analyser
Celles-ci ont été fournies par le Ministère, lequel a alloué des ressources humaines pour
rassembler la littérature scientifique de base sous la coordination des 2 des membres du comité
de pilotage.
Les espèces constituent la base de l?analyse, ce qui soulève la question de l?évolution de la
taxonomie donc la possible introduction de nouvelles espèces ou le reclassement de certaines.
Les données rassemblées pour chaque espèce sont aussi croisées avec celles recueillies au
niveau des autres espèces d?une même famille ou ordre supérieur pour en tester la cohérence.
Avant de conclure à l?insuffisance de données concernant une espèce ? et donc son exclusion de
l?analyse ? les experts ont cherché à voir s?il était possible de transposer une analyse sur une
espèce très proche (espèce d?une même famille et morphologiquement et écologiquement
voisines) : in fine, 11 espèces entrent dans cette catégorie et une approche prudente pour leur
classement a été adoptée (classement au mieux C).
Lorsque cela était possible, les experts ont analysé les risques en matière de santé et de bien-être
pour les espèces exotiques chez les animaux non domestiques et leur congénères domestiqués.
Cependant, les experts n?ont pas retenu le critère « habituation /imprégnation à l?homme » dans
leur analyse, les variations intraspécifiques pouvant être fortes. Lorsqu?une espèce détenue en
captivité ne peut être considérée comme domestiquée, l?analyse a porté sur son ancêtre sauvage.
Étape 2 : Identification des principales catégories et facteurs de risques
17 caractéristiques biologiques réparties en 5 catégories de risques liées à 2 critères (santé
publique et bien-être animal) sont appréciées pour chaque espèce.
Le critère envahissant n?a pas été retenu comme expliqué plus haut, les espèces identifiées dans
la réglementation européenne sont par définition exclues d?une liste positive.
Les 5 catégories et les 17 facteurs de risques identifiés sont :
1. pour les détenteurs :
a. risque zoonotique,
b. risque de blessures lors de manipulation ou dus au caractère agressif de l?espèce ;
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2. liés au comportement alimentaire :
a. ration mal équilibrée (défaut de lest, carences en minéraux?) chez les herbivores,
b. non usure des dents pour les hypsodontes116,
c. besoin de forer pour se nourrir,
d. espèces exigeant un régime alimentaire strict ;
3. liés à l?habitat :
a. animaux pratiquant le marquage de territoire et le défendant,
b. besoin de sites isolés pour les mises bas,
c. besoin d?espace pour voler pour les oiseaux,
d. besoin de construire un nid pour la reproduction,
e. besoin d?accès aux arbres/airs/eaux pour les animaux non exclusivement
terrestres ;
4. liés à la thermorégulation :
a. animaux ne supportant pas les climats humides tempérés,
b. espèces nécessitant des accès à des zones refroidies/chauffées pour leur survie,
c. espèces hibernantes ;
5. liés au comportement social des animaux :
a. besoin des espèces monogames vivant en couple,
b. espèces vivant en meutes avec une hiérarchie,
c. espèces à reproduction rapide et prolifique.
La 1ère catégorie de risques traite de la santé publique quand les 4 autres catégories relèvent
plutôt du bien-être animal. Les facteurs de la 1ère catégorie sont analysés en priorité et pour le
facteur zoonose, le score est matérialisé par un code couleur (rouge/orange/vert).
L?évaluation des autres facteurs de risques (les éléments à rechercher dans la littérature sont
décrits en détails dans la méthode) conduit à une appréciation binaire (type O/N.)
La note finale est représentée par une lettre de A à F correspondant à une classe de risque de la
plus faible à la plus élevée :
Classe A : espèces animales ne présentant aucun facteur de risque dans toutes les catégories de
risque. Aucune espèce ne figure dans cette classe.
Classe B : espèces animales présentant 1 ou plusieurs facteurs de risques dans une seule
catégorie de risque (hors catégorie 1). Aucune espèce non domestique ne figure dans cette classe.
Classe C : espèces animales présentant 1 ou plusieurs facteurs de risques dans 2 catégories de
risque (espèces pouvant être classée en orange par rapport au risque zoonotique selon les
circonstances de détention). En C figurent 12 espèces non domestiques principalement des
rongeurs ; leur détention exige des installations et des compétences particulières mais ces
espèces figurent sur la liste positive des Pays-Bas.
116 Mammifère ayant une croissance prolongée des dents
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Classe D : espèces animales présentant plusieurs facteurs de risques dans 3 catégories de risque
BEA avec un risque zoonotique potentiel : 87 espèces non domestiques sont classées en D.
Classe E : espèces animales présentant plusieurs facteurs de risques dans les 4 catégories de
risque BEA avec un risque zoonotique avéré. 58% des espèces non domestiques analysées
figurent dans cette classe de risque.
Classe F : espèces animales présentant un risque fort pour la santé humaine zoonotique élevé
(22) et/ou agressivité (122). 144 espèces non domestiques sont classée en F
Selon ses conditions de détention et l?appréciation du risque qui en est fait, une espèce peut être
rangée dans plusieurs classes de risque.
Les espèces présentant des facteurs de risques dans 3 (ou plus) catégories (classe de
risques D à F) sont exclues de la liste positive (sauf pour des espèces réputées
domestiquées aux Pays-Bas depuis plusieurs décennies).
La liste positive d?animaux non domestiques peut alors s?établir sur la base d?animaux
rangés dans les classes A, B ou C.
Recueil des données complémentaires sur les autres risques
Des entretiens ont été menés avec les services économique et BEA du ministère pour affiner
l?analyse portant sur les risques sanitaires et conditions d?élevage. Le classement des espèces
parmi les listes CITES & UICN est également repris dans la fiche récapitulative (infra).
Ci-après, la trame des fiches d?analyse pour chaque espèce :
? informations générales décrivant l?espèce analysée (cf. figure 1),
? détail des analyses sur les 17 facteurs de risques et leur justification (cf. figure 2).
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Figure 1. Modèle de la fiche-résumé de l'analyse avec les scores attribués pour chaque
catégorie de risques et leurs justificatifs ainsi que la classe de risque.
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Figure 2. Détail des analyses sur les 17 facteurs de risques et leurs justificatifs.
À titre d?illustration, les fiches du serval et la fiche commune porc et sanglier sont reprises ci-
dessous organisées autour des trois blocs :
? informations générales et résumé de l?analyse,
? score au regard des deux catégories de risques (pour l?homme et pour l?animal) avec sa
justification,
? principales références utiles.
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Serval
Cet animal ne figure pas sur la liste des animaux de compagnie et des animaux de loisirs.
Informations générales
(Sunquist et Sunquist, 2009 ; Thiel, 2019)
Famille Felidae
Sous-famille Felinae
Genre Leptailurus
Gentil Leptailurus serval
Domestiqué Non
Croisement Non
Taille adulte Tête-corps : 59-92 cm
Poids 7 à 13,5 kg
Diète Carnivore
Habitat
naturel
? Distribution : Afrique centrale et Afrique du Sud. Afrique du Sud, Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d?Ivoire,
Djibouti, Érythrée
Eswatini, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Libéria, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, République centrafricaine,
Rwanda,
Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Togo, Zambie et Zimbabwe.
? Habitat : Presque tous les types de prairies et de savanes en Afrique. Souvent à proximité de l?eau, des roselières et des marécages.
Espérance
de vie
10 ans à l?état sauvage, 20 ans en captivité
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Statut UICN « Préoccupation mineure »
CITES Annexe B
Classe de risque F
Les servals sont capables de causer des blessures graves aux humains. De plus, un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés dans trois catégories de risque pour la « santé et
le bien-être des animaux ». Pour ces raisons, le serval entre dans la « classe de risque F ».
Évaluation sommaire du serval
S?il y a une ou plusieurs zoonose(s) grave(s) pertinente(s) qui ne peuvent être contrôlées qu?à l?aide de mesures spécialisées, le facteur de risque est coché (!), mais il ne compte pas
dans le score final. S?il y a une zoonose grave qui n?est pas ou difficilement contrôlable ou s?il existe un risque de lésions corporelles graves, l?espèce animale relève immédiatement
de la classe de risque F (XF). Si le facteur de risque s?applique, il est coché (X).
Santé humaine
Catégorie de
risque
Applicable Explication
Zoonose !
(signalisation)
Les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. et le virus de la rage ont été détectés dans le serval. Cela conduit à une application
de signal de ce facteur de risque.
Blessures XF Dans le cas des servals, il existe un risque de blessure très grave pour l?homme, à la suite de quoi le serval tombe directement dans la classe de risque
F.
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Santé et bien-être des animaux
Catégorie de
risque
Applicable Explication
Prise alimentaire X Les servals ont besoin de chercher de la nourriture pendant une longue période chaque jour.
Utilisation de
l?espace/sécurité
X ? Les servals ont un grand domaine vital et présentent un comportement de patrouille territoriale et de marquage.
? Les servals utilisent un site de nidification isolé.
Thermorégulation X Le serval est adapté à un climat tropical et subtropical.
Comportement
social
Aucun facteur de risque ne s?applique dans cette catégorie de risque.
Évaluation par facteur de risque
Risques pour l?homme
Zoonose
Facteur de
risque
Applicable Explication
LG1 !
(signalisation)
Chez le serval, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque sont Leptospira spp. (Sebek et al., 1984 ; Sebek et coll., 1989 ; Ullmann et al., 2012) et
le virus de la rage (Swanepoel, et al., 1993). Cela conduit à retenir ce facteur de risque.
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Blessures
Facteur de
risque
Applicable Explication
LG2 XF Le serval pèse de 7 à 13,5 kg et a des incisives et des griffes acérées (Sunquist & Sunquist, 2009). Les servals en captivité attaquent sans raison apparente
et peuvent causer des blessures graves aux personnes (Markula et al., 2009). Compte tenu de la taille, de la morphologie et du comportement des
servals, ils peuvent causer des blessures très graves à l?homme, ce qui place le serval directement sous la classe de risque F.
Risque pour le bien-être et la santé animale
Prise alimentaire
Facteur
de risque
Applicable Explication
V1 Le serval est un carnivore (Sunquist & Sunquist, 2009).
V2 Le serval n?a pas de dents hypsodontes (Ewer, 1998).
V3 X Les servals chassent souvent de petites proies, comme des rongeurs, des reptiles, des amphibiens et des insectes (Bowland et Perrin, 1993 ; Geertsema,
1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009), qui sont répandus dans leur habitat. Les servals ont un besoin de chasse comportementale : ils
chassent activement leurs proies en les localisant et en se jetant sur elles à l?oreille dans leur cachette ou en les attrapant dans l?eau ou les airs (Kroshko et
al., 2016 ; Sunquist et Sunquist, 2009). Le domaine vital moyen des servals est de 6,2 km2 et il parcourt en moyenne 2,5 km par jour (Geertsema, 1985 ;
Perrin, 2002).
V4 Le régime alimentaire des servals se compose de mammifères, de reptiles, d?amphibiens, d?insectes et d?oiseaux (Bowland et Perrin, 1993 ; Geertsema, 1985
; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
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Manque d?espace/sécurité
Facteur
de risque
Applicable Explication
R1 X Le domaine vital moyen des servals est de 6,2 km2 (Perrin, 2002). Les servals marquent intensément leur territoire et surveillent activement les frontières
(Geertsema, 1985).
R2 X Les servals utilisent un site de nidification isolé pour la mise bas et l?élevage des jeunes et comme lieu de repos (Sunquist et Sunquist, 2009).
R3 En cas de danger, les servals grimpent aux arbres (Thiel, 2011).
R4 Les servals n?utilisent pas de terriers auto-creusés, mais utilisent des terriers abandonnés d?oryctéropes ou de porcs-épics (Sunquist et Sunquist, 2009).
R5 Pour les servals, aucun élément environnemental spécifique n?est essentiel (Sunquist & Sunquist, 2009 ; Thiel, 2019).
Thermorégulation
Facteur de
risque
Applicable Explication
T1 X Les servals vivent dans des climats tropicaux et subtropicaux (Schultz, 2005 ; Thiel, 2019). La température moyenne dans les climats subtropicaux n?est
normalement pas inférieure à 5°C pendant les mois les plus froids. La température minimale absolue en hiver peut chuter brusquement en dessous de zéro
pendant de courtes périodes. La température moyenne dans les climats tropicaux est d?environ 30 °C pendant les mois les plus chauds avec des températures
maximales supérieures à 40 °C (Schultz, 2005). Le serval est adapté à un climat tropical et subtropical.
T2 Des recherches comportementales détaillées n?ont pas montré que les servals utilisent une semelle spéciale, un endroit pour se rafraîchir ou se réchauffer
(Smithers, 1978).
T3 Les servals sont actifs toute l?année (Geertsema, 1985).
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Comportement social
Facteur
de risque
Applicable Explication
S1 Les servals ont un mode de vie solitaire (Geertsema, 1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
S2 Les servals vivent solitaires et s?évitent les uns les autres (Geertsema, 1985 ; Ramesh et Downs, 2015 ; Sunquist et Sunquist, 2009).
Ce facteur de risque ne s?applique donc pas.
S3 Les femelles atteignent la maturité sexuelle à partir de 1 an. Les femelles sont gestantes pendant 74 jours en moyenne et donnent naissance en moyenne à
2 petits par portée. Les servals n?ont pas un risque élevé de surpopulation.
Verwijzingen
Bowland, J. M., & Perrin, M. (1993). Diet of serval Felis serval in a highland region of Natal. South African Journal of Science , 132-135.
Ewer, R. (1998). The carnivores. Cornell University Press.
Geertsema, A. (1985). Aspects of the ecology of the serval in the Ngorongoro crater, Tanzania. Netherlands Journal of Zoology 35(4), 527-610.
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Sus scrofa - Cochon et sanglier
Le cochon figure sur la liste des animaux domestiques et amateurs.
Le sanglier ne figure pas sur la liste des animaux domestiques et amateurs.
Informations générales
Informations générales (Meijaard et al., 2011)
Famille Suidae
Sous-famille Suinae
Genre Sus
Gentil Sus scrofa
Domestiqué
Cochon : oui, le porc domestiqué est l?une des premières espèces à avoir été domestiquée. La domestication remonte au début de l?Holocène (Evin, et al., 2017 ;
Ervynck et al., 2001 ; Conolly et al., 2011 ; Jing et Flad 2002 Cucchi et al., 2011b). Différentes populations de sangliers ont dû contribuer à la constitution génétique
des porcs modernes (Larson et al., 2005).
Sanglier : non
Croisement possible
Taille adulte
Verrat:
? Tête-corps : 90-200 cm
? Queue : 15-40 cm
? Hauteur d?épaule : 55-110 cm
Poids
Cochon : Une petite race comme le mini cochon de Göttingen pèse 40 à 60 kg, une grande race comme le cochon anglais Berkshire pèse 300 à 400 kg.
Sanglier : 44-320 kg
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Diète Omnivore
Habitat
naturel
? Répartition :
Cochon : Tous les continents sauf l?Antarctique et les îles dans les océans.
Sanglier : de l?Europe occidentale et de l?Afrique du Nord à l?Asie de l?Est.
? Habitat : Habitats variés ; des semi-déserts aux forêts tropicales, en passant par les forêts, les prairies et les jungles.
Espérance de
vie
Porc : 15-20 ans
Sanglier : 10-14 ans
Statut UICN « Préoccupation mineure »
CITES Non répertorié
Classe de risque D-F (porc) et F (sanglier)
Porc : Un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés chez le porc dans quatre catégories de risque pour la « santé et le bien-être des animaux ». En raison de la variation
entre les variétés sur LG2, il y a une gamme de risques allant de D à F.
Sanglier : Les sangliers sont capables de causer de graves blessures aux humains. De plus, un ou plusieurs facteurs de risque ont été identifiés dans quatre catégories de risque
pour la « santé et le bien-être des animaux ». Pour ces raisons, le sanglier relève de la classe de risque F.
Évaluation sommaire du porc et du sanglier
S?il y a une ou plusieurs zoonose(s) grave(s) pertinente(s) qui ne peuvent être contrôlées qu?à l?aide de mesures spécialisées, le facteur de risque est coché (!), mais il ne compte
pas dans le score final. S?il y a une zoonose grave qui n?est pas ou difficilement contrôlable ou s?il existe un risque de lésions corporelles graves, l?espèce animale relève
immédiatement de la classe de risque F (XF). Si le facteur de risque s?applique, il est coché (X).
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Santé humaine
Catégorie de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
Zoonose ! (signalisation) ! (signalisation) ? Chez les porcs, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. et Brucella suis ont été détectés.
? Chez le sanglier, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Brucella suis, Francisella tularensis, Leptospira spp.
et Mycobacterium tuberculosis ont été détectés. Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Blessures 0-XF XF Chez certaines races de porcs et de sangliers, il existe un risque de blessures très graves pour l?homme, ce qui signifie que
certaines races de porcs et de sangliers relèvent directement de la classe de risque F.
Santé et bien-être des animaux
Catégorie de risque Domestiqué Sauvage Explication
Prise alimentaire X X Les porcs et les sangliers doivent se nourrir pendant une longue période chaque jour.
Utilisation de
l?espace/sécurité
X X ? Les cochons et les sangliers utilisent un lieu de nidification isolé.
? Les sangliers se déplacent sur de longues distances à la recherche de leur nourriture.
? Les cochons et les sangliers utilisent des fosses auto-creusées.
Thermorégulation X X Les porcs et les sangliers utilisent des soles spéciales.
Comportement social X X Les porcs et les sangliers ont une hiérarchie de dominance linéaire.
Évaluation par facteur de risque
Risques pour l?homme
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Zoonose
Facteur
de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
LG1 !
(signalisation)
!
(signalisation)
Chez les porcs, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque Leptospira spp. (Boqvist et al., 2012) et Brucella suis (Cvetnic et al., 2009)
ont été détectés. Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Chez le sanglier, les agents pathogènes zoonotiques à haut risque sont Brucella suis (Cvetnic et al., 2009 ; Dahouk et al., 2005), Francisella
tularensis (Dahouk et al., 2005), Leptospira spp. (Boqvist et al., 2012 ; Ebani et al., 2003) et Mycobacterium tuberculosis (Martin-Hernando
et al., 2007). Cela conduit à une application de signal de ce facteur de risque.
Blessures
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
LG2 0-XF XF Le sanglier pèse entre 44 et 320 kg et possède des défenses (Meijaard et al., 2011). Les verrats sont agressifs lorsqu?ils sont acculés et résistent
violemment (Sutherland-Smith, 2015). Il existe plusieurs cas connus de sangliers tuant ou blessant gravement des personnes (Chauhan et al.,
2009 ; Gunduz et al., 2007).
Les porcs domestiques mâles ont des défenses et peuvent causer de graves blessures aux humains (Barnham, 1988). Chez les porcs, le risque de
blessure dépend de la race (Eskebo, 2011 ; Forde, 2002 ; Tynes et al., 2007). Plus le poids corporel est important, plus le risque de blessure est
élevé. De plus, les races peuvent également différer par leur tempérament.
Compte tenu de la taille, de la morphologie et du comportement des sangliers, ils peuvent causer des blessures très graves à l?homme, ce qui
place le sanglier directement sous la classe de risque F.
D?après la taille et le comportement des porcs, il est peu probable que les animaux causent des blessures graves aux humains.
Cependant, certaines races de porcs peuvent causer des blessures graves et relèvent donc directement de la classe de risque F.
Risques pour le bien-être et la santé animales
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Prise alimentaire
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
V1 Le porc et le sanglier sont omnivores (Meijaard et al., 2011 ; Studnitz et coll., 2007).
V2 Le porc et le sanglier n?ont pas de dents hypsodontes (Koenigswald, 2011).
V3 X X Les porcs et les sangliers passent de 40 à 65 % de leur période active à chercher de la nourriture (Studnitz et al., 2007 ; Meijaard et al., 2011 ;
Morelle, 2015). Les Suidae parcourent de grandes distances pour se nourrir, car ils utilisent des sources de nourriture largement disponibles.
Ces mouvements sont souvent irréguliers (Frädrich, 1974). Ils s?enracinent aussi beaucoup pour trouver de la nourriture (Frädrich, 1974 ;
Studnitz et coll., 2007).
V4 Le régime alimentaire du porc et du sanglier comprend des carottes, des vers, de l?herbe, des feuilles, de la résine, des noix, des baies, des
charognes, des insectes et de petits reptiles (Ballari, 2014 ; Meijaard et al., 2011 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
Manque d?espace/sécurité
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
R1 Le domaine vital moyen des sangliers est de 3,13,5 km2 (Singer et al., 1981). Les cochons et les sangliers ne sont pas territoriaux et ont des
domaines vitaux qui se chevauchent (Eskebo, 2011 ; Singer et al., 1981).
R2 X X Les porcs et les sangliers utilisent un lieu de nidification isolé pour mettre bas et élever leurs petits (Jensen, 1986 ; Meijaard et al., 2011 ;
Stolba et Wood-Gush, 1989).
R3 X Les porcs ont été domestiqués il y a environ 9000 ans (Giuffra et al., 2000) et se seront habitués à traiter avec les humains.
Les sangliers sont susceptibles d?attraper la myopathie, qui se produit pendant la réponse de fuite (Sutherland-Smith, 2015).
R4 X X Les porcs et les sangliers utilisent des fosses auto-creusées (Meijaard et al., 2011). Ce facteur de risque s?applique donc.
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Manque d?espace/sécurité
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
R5 Pour les porcs et les sangliers, aucun élément environnemental spécifique n?est essentiel (Meijaard et al., 2011).
Thermorégulation
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
T1 La large distribution de leurs ancêtres a permis aux porcs de vivre dans différents climats (Barrios-García et Ballari, 2012 ; Ballari et
BarriosGarcía, 2014).
Le cochon et le sanglier se trouvent dans un climat maritime tempéré (Meijaard et al., 2011 ; Schultz, 2005 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
T2 X X Les porcs et les sangliers utilisent des bains de boue (Meijaard et al., 2011 ; Morgan et Tromborg, 2007 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
T3 Les porcs et les sangliers sont actifs toute l?année (GiménezAnaya et al., 2009 ; Sporek, 2017 ; Stolba et Wood-Gush, 1989).
Comportement social
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
S1 Les porcs et les sangliers ont un mode de vie polygame (Delgad-Acevedo et al., 2010 ; Gayet et al., 2016).
S2 X X L?unité sociale de base des porcs et des sangliers est de deux à quatre femelles et de leurs petits qu?un mâle rejoint pendant la saison des
amours, en dehors de cela, les mâles vivent solitaires. Dans un groupe, les femelles sont dominantes sur les jeunes et un mâle prend la
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Comportement social
Facteur de
risque
Domestiqué Sauvage Explication
position dominante lorsqu?il rejoint le groupe (Gonyou, 2001). Il existe une hiérarchie linéaire de la dominance (Ewbank, 1976 ; Robert et
coll., 1987 ; Sporek, 2017).
S3 Les sangliers atteignent la maturité sexuelle à partir de 18 mois. Les femelles sont enceintes pendant 112 à 130 jours et donnent naissance
à 5 à 9 petits par portée. Les sangliers peuvent se reproduire toute l?année (Meijaard et al., 2011). Les sangliers n?ont pas beaucoup de
chances d?être surpeuplés.
Les porcs ont souvent plus d?une portée par an (Pedersen, 2007). Les femelles sont gestantes pendant environ 114 jours et donnent
naissance en moyenne à 12 porcelets par portée (Andersen et al., 2011 ; Morgan et coll., 2018). Les porcs peuvent se reproduire toute
l?année (Pedersen, 2007).
Les porcs n?ont pas beaucoup de chances de surpopulation.
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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Les résultats sont présentés sous la forme de trois livrables :
? une annexe reprenant l?ensemble des fiches établies pour les 314 espèces analysées. Les
références scientifiques consultées et disponibles pour chaque espèce figurent sur les
fiches ;
? un site web ouvert au public reprenant les éléments supra que chacun peut consulter
selon l?espèce considérée : https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-
verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister ;
? une liste positive de 29 espèces de mammifères autorisées à la détention
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-
07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf.
Sur les 314 espèces de mammifères analysées (19 domestiques et 295 non domestiques), les
experts ont proposé au ministère une liste de 28 espèces.
L?espèce Eliomys melanurus (loir des jardins asiatique) a été ajoutée par le ministère qui l?a placée
finalement en classe de risque C considérant qu?il n'existait pas d?évidences scientifiques pour son
classement dans les classes de risque supérieures D à F (ce qui l?aurait exclue de la liste définitive).
La liste des animaux pouvant être détenus sans condition de formation/déclaration retient en 2024,
29 espèces de mammifères dont 18 espèces domestiques et 11 non domestiques (un cervidé et
dix rongeurs).
Ce que l?on peut retenir :
? Les risques considérés pour l?établissement de la liste ne comprennent pas ceux liés au
caractère envahissant, la liste des Espèces Exotiques Envahissantes retenue par l?UE
s?applique et les EEE n?ont pas été analysées.
? La liste est évolutive pour tenir compte notamment de l?évolution de la taxonomie.
? L?exercice est complètement transparent, ce qui se traduit également dans le site web
dédié où figurent toutes les espèces analysées constituant une base de travail
pertinente.
? Les principes de précaution et la clause d?antériorité s?appliquent.
PUBLIÉ
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf
https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2022-07/NetherlandsPositiveListMammals.pdf
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
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Annexe 8. Comparaison des législations dans
plusieurs pays en Europe concernant la
détention de l?espèce sanglier par des
particuliers à titre d?agrément (sources : contacts
directs avec les autorités des pays)
Pays Détention
du sanglier
par des
particuliers
Commentaires
(Sources : informations recueillies directement auprès
des autorités nationales et sur les portails des ministères)
BELGIQUE
Oui- sur
liste positive
Avec un
permis de
détention
Wallonie : Liste des espèces ou catégories de mammifères qui
peuvent être détenus conformément à l?article 3 de l?arrêté du
gouvernement wallon en date du 24 juillet 2018 : Sus scrofa :
Cochon domestique-sanglier et sanglochon 117 . Animal
provenant d?élevage exclusivement.
Oui-sur liste
positive
Flandres : Liste positive fait figurer Sus scrofa : cochon. S?il
n?est pas fait mention explicitement du sanglier comme en
Wallonie, le terme englobe le sanglier, selon un compromis
politique. Animal provenant d?élevage exclusivement.
Oui- sur
liste positive
Bruxelles -État : idem Flandres
LUXEMBOURG Oui
sur
autorisation
individuelle
Au Luxembourg, les animaux sauvages indigènes ne peuvent
pas être gardés à titre privé. Il est toutefois possible de
demander une autorisation auprès du Ministère de
l'Environnement, autorisation généralement assez difficile à
obtenir. La détention est autorisée dans des centres de soins
le temps de leur rétablissement.
PAYS-BAS Non Confirmation du Ministère de l?agriculture des Pays-Bas que
l?espèce sanglier (Sus crofa) ne figure pas sur la liste positive
des mammifères.
LITUANIE Oui Le sanglier figure sur la liste des espèces de mammifères
117 Extrait du journal le « Soir » le 22/09/2018 un daim, un cerf rouge ou un bison est autorisé en Wallonie. Par
ailleurs, le sanglier peut également être détenu. Les cas de peste porcine africaine qui ont été récemment détectés
en Belgique ne menacent pas la place du mammifère sur la liste. « Il n?y a pas de lien entre les sangliers sauvages
qui développent la maladie et les sangliers en captivité. Ça ne concerne donc pas la liste », justifie Marie Minet,
porte-parole du ministre wallon du Bien-Être animal, Carlo Di Antonio (CDH). La liste qui consigne les espèces dont
la détention est légale a été mise à jour par le ministre.
PUBLIÉ
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domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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avec un
permis
sauvages dont la détention en captivité et/ou la reproduction
en captivité sont autorisées (annexe 2 de l?arrêté du premier
aout 2023), mais un permis est requis et la taille minimale des
enclos est spécifiée dans l?annexe 5 de l?arrêté. Animal
provenant d?élevage exclusivement.
DANEMARK Oui,
Sous
conditions
d?installation
et de
biosécurité
L?élevage privé de sangliers est réglementé par le décret
exécutif du 12/12/2009 relatif à l?élevage de porcs en plein air
(qui s?applique à toutes les espèces de porcs de la famille des
Suidés, mais le décret ne s?applique ni aux zoos ni aux
cirques). Le décret définit ainsi les cochons de compagnie :
« Les cochons de compagnie sont des porcs qui sont gardés
comme animaux de loisir et où les animaux sont autorisés à
se déplacer à l?extérieur de l?enclos ou de la maison. »
Conditions d?installation : une clôture de 1,5 mètre renforcée
par trois fils sous tension, ou un dispositif de sécurité
équivalent approuvé par l?administration). Le propriétaire des
porcs de compagnie doit veiller à ce que les porcs de
compagnie ne se déplacent qu?en laisse à l?extérieur du
logement ou de l?enclos
Il n?y a pas d?élevage de sangliers pour la chasse, car pas de
population en liberté. Le Danemark a abattu tous les sangliers
par crainte d?épidémies de peste porcine africaine.
NORVEGE Non Le gouvernement norvégien a déclaré que l'objectif global de
la gestion des sangliers était d'éradiquer l'espèce, qui est
considérée comme un animal exotique. Il y a quelques
années, il existait quelques éleveurs professionnels de
sangliers destinés à la consommation de viande, mais leur
nombre a diminué, principalement en raison de leur manque
de rentabilité. Il est obligatoire de garder les sangliers dans
des enclos à l'épreuve des évasions. La détention d'espèces
sauvages à des fins privées est interdite en Norvège sans
autorisation spéciale de l'Agence norvégienne de
l'environnement et de l'Autorité de sécurité alimentaire. La
chasse dans les enclos est strictement interdite en vertu de la
loi sur les espèces sauvages, et il n'y a pas d'exception.
ESPAGNE Non En Espagne, le sanglier n'est pas du tout considéré comme un
animal de compagnie selon la réglementation.
La population de sangliers fait l'objet d'un plan national visant
à éviter l'introduction de maladies (principalement la peste
porcine africaine). Ce plan, qui comprend la chasse aux
oiseaux sauvages et d'autres mesures connexes, est la
conséquence d'une mesure promue au niveau européen, qui
a fini par être rendue obligatoire par une décision de la
Commission européenne.
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Pour la chasse, il est permis de les élever dans des fermes
spécifiques et ces animaux ne se trouvent pas dans des
centres de soins ou des refuges.
ECOSSE Oui
sur licence
Les autorités se disent préoccupées par les sangliers qui
s'échappent ou sont illégalement relâchés de captivité en
Écosse et il existe plusieurs zones où des populations
semblent désormais établies dans la nature à cause de cela.
La libération de sangliers dans la nature en Écosse, en
Angleterre et au Pays de Galles est illégale en vertu de la loi
sur la faune et la campagne de 1981.
Les personnes sont autorisées à détenir des sangliers, à
condition qu'elles se conforment à la loi sur les animaux
sauvages dangereux de 1976 : licence sous des conditions
spécifiées par la loi et par l?autorité locale (limite du nombre
d?animaux dangereux détenus, acquittement d?une
redevance, détention d?une police d?assurance en vigueur,
détention dans les locaux spécifiés dans le permis?).
Les sangliers peuvent également être gardés dans des
centres de sauvetage ou de soins, mais il serait illégal de les
relâcher dans la nature à partir de ces centres.
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Annexe 9. Une liste unique pour un marché unique ?
Évaluation de l'impact d'une liste positive de l'UE pour les animaux
de compagnie
Francisco Aguayo and Griffin Carpenter, Janvier 2025, 57p + annexes.
Le rapport a été présenté au Parlement européen en novembre 2024 et diffusé auprès des
institutions européennes en janvier 2025 pour être discuté.
Résumé exécutif (traduction par la mission de la version en anglais livrée à la Commission)
La moitié des ménages de l'Union européenne (UE) comptent des animaux de compagnie. Si les
chats et les chiens sont de loin les espèces les plus familières, les ménages de l'UE comptent des
milliers d'espèces de reptiles, de mammifères, d'amphibiens, d'oiseaux et de poissons.
Ces "animaux de compagnie exotiques" influencent nos vies de diverses manières. Certains de
ces impacts sont évidents et directs, comme la compagnie (et inversement, la nuisance) au sein
des ménages. D'autres sont moins directs, comme l'emploi fourni par les animaleries, ou sont
cachés, comme les risques zoonotiques pour la santé publique, l'impact des espèces exotiques
envahissantes sur les environnements locaux, et les menaces pour la biodiversité lorsque les
animaux sont retirés de leur habitat d'origine. Ces impacts s'étendent au-delà des frontières
européennes.
Conscients de ces impacts, les États membres de l'UE ont mis en place des réglementations
nationales sur le commerce et la détention d'animaux de compagnie exotiques. Certains États
membres réglementent la détention d'animaux de compagnie exotiques au moyen d'une "liste
négative" d'espèces qui ne peuvent être détenues dans les foyers, tandis que d'autres supervisent
une "liste positive" d'espèces qui peuvent être détenues. Cette divergence dans l'approche
réglementaire et l'établissement des listes d'espèces nuit gravement à l'efficacité de toutes les
listes nationales, car les espèces interdites peuvent être facilement (mais illégalement)
transportées à travers les frontières de l'UE. Elle compromet également le fonctionnement du
marché unique de l'UE. Face à ce défi fondamental, la Commission européenne est en train
d?évaluer la faisabilité d'une liste positive de l'UE pour les animaux de compagnie exotiques.
L'objectif de cette étude est de décrire et de quantifier les impacts potentiels d'une liste positive de
l'UE pour les mammifères, les reptiles et les amphibiens. Nous avons abordé cet objectif en utilisant
les méthodes suivantes :
? une revue de la littérature sur les impacts du commerce et de la détention d'animaux de
compagnie exotiques ;
? la création de deux scénarios de liste positive de l'UE (l'un strict, l'autre permissif) basés
sur les listes positives existantes dans les États membres de l'UE ;
? une évaluation de la manière dont les deux scénarios de liste positive de l'UE permettraient
ou restreindraient le commerce sur le marché actuel des animaux de compagnie exotiques
(à l'aide de données sur les importations d'animaux et les publicités pour les animaux de
compagnie exotiques) ;
? une évaluation de la manière dont ces changements sur le marché des animaux de
compagnie exotiques conduiraient à des changements correspondants en termes
d'impacts sur l'écologie, la biodiversité et la santé publique ;
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? une étude des impacts des listes positives existantes dans les États membres de l'UE à
l'aide d'une enquête sur les parties prenantes impliquées dans le commerce des animaux
de compagnie exotiques :
? une enquête auprès des administrations gouvernementales qui supervisent les listes
positives ;
? la consultation de données nationales sur le commerce des animaux de compagnie
exotiques avant et après l'introduction des listes positives.
Ces données permettent de tirer plusieurs conclusions :
? Le commerce des animaux de compagnie exotiques entraîne de nombreuses externalités
négatives sur le plan de l'écologie, de la santé publique, du bien-être des animaux et
d'autres aspects ce qui fait de sa réglementation un domaine politique qui mérite d'être
étudié. Le commerce d'animaux de compagnie exotiques est important : on estime à 22
millions le nombre de mammifères, de reptiles et d'amphibiens dans l'Union européenne.
Des recherches ont établi un lien entre les animaux de compagnie exotiques et les risques
pour la conservation dans leur habitat d'origine, les risques liés aux espèces exotiques
envahissantes dans leur nouvel habitat, les risques pour la santé humaine dus aux
maladies et aux blessures, et les problèmes de bien-être pour les animaux eux-mêmes.
? Les ventes d'animaux de compagnie exotiques étant concentrées sur quelques espèces
susceptibles d'être "listées", une liste positive de l'UE n'aurait qu'un faible impact
économique pour la plupart des entreprises de vente d'animaux de compagnie. Les
données relatives au marché de détail révèlent un marché fortement concentré sur
quelques espèces clés. Par conséquent, si les scénarios de liste positive de l'UE réduisent
le nombre d'espèces commercialisées de 61 à 76 %, la réduction du nombre d'animaux
commercialisés n'est que de 22 à 32 %. L'effet probable est encore plus faible puisqu'il
s'agit d'une analyse d'un marché statique, alors qu'en réalité les entreprises passeront des
espèces non listées aux espèces listées. Lorsque des listes positives ont été introduites
dans l'UE, la majorité des entreprises d'animaux de compagnie exotiques déclarent que
l'effet a été neutre ou inexistant et les données sur le niveau global du commerce des
animaux de compagnie exotiques sont soit ambiguës, soit stables.
? En réduisant le niveau et la diversité du commerce des animaux de compagnie exotiques,
une liste positive de l'UE réduirait le risque pour la conservation des populations menacées.
? Le commerce d'animaux de compagnie exotiques présente des risques pour la
conservation en raison du prélèvement d'espèces sauvages. Un quart (25 %) des espèces
présentes sur le marché des animaux de compagnie exotiques sont classées comme
menacées. On estime qu'une liste positive de l'UE réduirait de 63 à 79 % le nombre
d'espèces menacées commercialisées. Une liste positive (contrairement à une liste
négative) présente l'avantage supplémentaire, sur le plan de la conservation, de protéger
les espèces qui ne font pas l'objet d'un commerce actuel en les empêchant d'établir un
marché.
? Une liste positive de l'UE pourrait réduire les effets coûteux des espèces exotiques
envahissantes, mais elle devrait être plus ciblée que les listes positives actuelles.
? Les impacts écologiques des espèces exotiques envahissantes (EEE) sont importants et
le commerce d'animaux de compagnie exotiques y contribue largement en raison de la
libération fréquente et de la fuite involontaire d'animaux de compagnie exotiques. En
termes économiques, on estime que ces impacts coûtent 270 millions d'euros par an aux
gouvernements de l'UE. Comme les EEE peuvent engendrer des coûts catastrophiques
(une seule espèce peut coûter des milliards d'euros en mesures d'assainissement et de
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contrôle), investir dans la prévention est une politique rentable. Une liste positive pourrait
remplir ce rôle, mais l'évaluation des scénarios de liste positive de l'UE révèle que le risque
lié aux EEE devrait être explicitement inclus dans la liste des espèces ou ciblé par des
politiques complémentaires.
? En réduisant le commerce des espèces porteurs de nombreux virus, en particulier les
mammifères et les animaux sauvages importés, une liste positive de l'UE réduirait les
risques zoonotiques pour la santé publique. Une liste positive de l'UE réduirait les risques
zoonotiques pour la santé publique. On estime que les zoonoses liées aux animaux de
compagnie sont à l'origine de 5 000 à 10 000 infections par an dans l'UE, pour un coût
compris entre 30 et 100 millions d'euros. L'impact des zoonoses émergentes et des agents
pathogènes plus résistants, issus de la population nombreuse et très diversifiée des
animaux de compagnie exotiques, peut être plusieurs fois supérieur. On estime qu'une liste
positive de l'UE permet de réduire le risque zoonotique de 32 à 89 %.
? On craint généralement que les listes positives existantes dans les États membres de l'UE
ne soient compromises par l'acquisition (illégale) d'espèces non répertoriées par le biais
du commerce en ligne et du transport transfrontalier. Les inquiétudes concernant
l'acquisition illégale d'espèces non répertoriées signifient que si la majorité des parties
prenantes impliquées dans le commerce et les services liés aux animaux de compagnie
exotiques pensent que leur liste positive respective fonctionne dans une certaine mesure,
une part importante d'entre elles ne le pensent pas. Cette activité illégale étant facilitée par
l'existence de listes différentes dans les pays voisins et par la facilité de transport entre ces
pays, une liste positive européenne pourrait résoudre l'un des principaux problèmes posés
par les listes positives existantes dans les États membres de l'UE.
? Les parties prenantes impliquées dans le commerce et les services liés aux animaux de
compagnie exotiques s'accordent largement sur le fait qu'une liste positive de l'UE
faciliterait leurs activités. La quasi-totalité des répondants à l'enquête ont clairement
exprimé leur soutien à l'harmonisation européenne, sans lien apparent avec leur opinion
sur l'efficacité ou les effets des listes positives existantes. Certains de ces répondants ont
souligné qu'une liste positive n'était pas une panacée et que des politiques
complémentaires étaient nécessaires, telles que l'application de la législation, le partage
d'informations et la formation, ainsi que le soutien aux centres de secours pour animaux
après l'introduction d'une nouvelle liste.
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Annexe 10. Éléments pour la constitution de la base
de travail pour l?élaboration de listes positives
des espèces non domestiques dont des individus
peuvent être détenus par des privés sans
obligation de déclaration
La démarche est de constituer une base de données d?espèces susceptibles d?être intégrées à la
liste positive, chacune étant caractérisée par plusieurs attributs :
? Classification
o ordre (sous-ordre ; infra-ordre) ; famille(sous-famille) ; espèce
o nom commun français
? Appartenance à des listes d?autorisation de détention ou de commercialisation
(France et panel de pays de l?Union Européenne)
o France
? Réglementation : espèce relevant d?une liste fixant des autorisations de
commercialisation
? Réglementation : espèce relevant d?une liste fixant des conditions de
détention (Arrêté de 2018)
? Réglementation : espèce relevant d?une liste d?espèces objets de saisies
(services vétérinaires, DSPP, services de douanes, centres d?accueil)
? Réglementation / Pratiques : espèce ayant fait l?objet de déclarations de
détention par des particuliers (Déclaration de détention d'animaux
d'espèces non domestiques Formulaire 15967*01 Ministère chargé de
l'environnement - Cerfa n° 15967*01)
? Pratiques : espèce connue par les vétérinaires comme étant parfois
détenue par des particuliers (ayant fait l?objet de soins) et/ou enregistrées
dans la base VétoNAC (cf. encadré infra)
? ?/?
o Panel de pays de l?Union Européenne
? Espèce relevant d?une liste positive d?un pays
? Espèce relevant d?une liste d?espèces autorisées à la commercialisation
d?un pays
o Union européenne
? Espèce relevant de réglementations européennes :
? Règlement du Conseil (CE) n° 338/97 relatif à la protection des
espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur
commerce
? Règlement n°1143/2014 ayant pour objectifs de prévenir, de
réduire et d'atténuer les effets néfastes sur la biodiversité de
l'introduction et de la propagation d'espèces exotiques
envahissantes au sein de l'Union européenne
? ?/?
? Statut sauvage ou domestique ; statut de protection
PUBLIÉ
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o Son appartenance à la liste française des espèces domestiques (Arrêté de 2006)
o Son appartenance à la liste des espèces sauvages protégées I-FAP (cf. encadré
infra) et son statut de protection internationale (CITES) ou nationale
o Son appartenance à une éventuelle liste NAC
Focus sur les fichiers I-FAP et VétoNAC
Le fichier national d?identification (fichier I-FAP) pour les espèces protégées
En application des articles L. 413-6, L. 413-10 et R. 413-23-5 à R. 413-23-10 du code de
l?environnement, l?ensemble des animaux de la faune sauvage captive (hormis les gibiers) dont
les espèces sont protégées au niveau national ou inscrites aux annexes A à D du règlement
(CE) n° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 (dit « règlement CITES ») ainsi que l?ensemble
des animaux d?espèces non domestiques dont le propriétaire est un établissement itinérant de
présentation au public sont tenus d?être identifiés, c'est-à-dire marqués individuellement et
enregistrés dans un fichier national d?identification de la faune sauvage captive conformément à
la réglementation en vigueur.
Le marquage individuel des animaux est réalisé selon les règles générales suivantes (cf. arrêté
ministériel du 8 octobre 2018) :
? Les mammifères doivent être marqués par transpondeur à radiofréquences.
? Les oiseaux nés et élevés en captivité doivent être marqués par une bague fermée.
? Les reptiles et amphibiens sont marqués par un transpondeur à radiofréquence.
Dans le cas des oiseaux, reptiles et amphibiens, lorsque le marquage par transpondeur ne peut
être pratiqué pour une raison liée à la morphologie par exemple, l?identification est attestée un
vétérinaire, assortie d?une photo (photo du plastron pour une tortue ou de la tête en gros plan
pour un serpent).
L?obligation de marquage ne s?applique pas aux spécimens qu?il est prévu de relâcher ou de
réintroduire dans le milieu naturel, ainsi qu?aux spécimens nés et élevés à une fin de
consommation.
Le fichier national d?identification des animaux d?espèces non domestiques se nomme le fichier
I-FAP. Il contient des données relatives à l?identification des animaux, à leurs propriétaires et
aux identificateurs habilités.
Le système d?information et les données du fichier I-FAP sont propriétés du ministère en charge
d?écologie. Le système d?information comprend le portail en ligne permettant aux internautes
habilités (vétérinaires, propriétaires privés professionnels, éleveurs amateurs, naisseurs
d?oiseaux, animaleries, organisations autorisées) d?accéder à toutes les fonctionnalités et
informations utiles, dans la limite de leurs droits.
Sur une année type, entre 45 000 et 40 000 animaux sont enregistrés dans le fichier national
par les divers détenteurs.
Au 31 octobre 2024, le fichier comportait 409 064 animaux enregistrés pour 104 413
propriétaires. Les détenteurs sont par ordre décroissant (en pourcentage des animaux détenus) :
les propriétaires privés (61,33%), les parcs zoologiques (11,80%), les éleveurs naisseurs
d?oiseaux (11,53%), animaleries (6,64%), les éleveurs professionnels (4,35%). À noter que la
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dynamique d?enregistrement tend à baisser depuis 2020. En octobre 2024, les utilisateurs
avaient enregistré 38 539 animaux durant l?année. Le nombre d?enregistrements était de 65 848
animaux en 2020, 59 312 animaux en 2021, 49 774 animaux en 2022, 45 454 animaux en 2023.
L?outil VétoNAC pour les nouveaux animaux de compagnie (NAC)
VétoNAC est le fichier d'identification des NAC, de la faune sauvage et domestique (espèces
autres que celles soumises à la législation les espèces non domestiques protégées, les
carnivores domestiques, les animaux de rente et les équidés).
Le 8 novembre 2024, le fichier enregistrait 61 906 animaux, ce qui est peu au regard des
estimations118. Plus précisément, le fichier compte :
Une première base de données a été établie119 pour les attributs figurant en bleu ci-dessus, en
s?appuyant sur les éléments suivants :
? liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques annexée à l?Arrêté du 11
août 2006 (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087) ;
? liste des espèces d?animaux non domestiques soumis à des règles de détention selon
l?Arrêté du 8 octobre
2018(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/) ;
? listes d?espèces protégées par la CITES (Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
https://cites.org/fra/app/appendices.php) ;
? liste I-FAP d?identification de la faune sauvage protégée (https://www.i-fap.fr/espace-
grand-public) ;
? liste d?espèce ayant fait l?objet de déclarations de détention par des particuliers français ;
? listes positives de pays de l?Union européenne :
o Belgique - mammifères
? https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-
juillet-2018_n2018204736.html ,
? https://www.huisdierinfo.be/positieve-lijst-zoogdieren,
? https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_
zoogdieren_fr.pdf
o Belgique - reptiles
? https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-
3fc3-4993-bb17-b306e2d45019,
? https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-
02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf,
118 Selon la fédération des fabricants d?aliments pour chiens et chat, oiseaux et autres animaux familiers (FACCO),
61% des français détiendraient un animal de compagnie. Le nombre total d?animaux de compagnie a été multiplié
par 2,5 depuis 1976 pour atteindre 75 millions, dont 29,8 M de poissons, 3,7 M d?oiseaux (hors oiseaux de basse-
cour), 3,7 M de petits mammifères et 2,5 M d?animaux de terrariums.
119 Auteur : Pascal KOSUTH, section Milieux, ressources et risques - MRR | IGEDD
VETONAC POISSONS
TOTAL TOTAL Lapins Sangliers Porcs Cochons d'inde Hamster TOTAL Poules Canards TOTAL Tortues TOTAL
61906 29654 10908 75 9 970 45 8039 66 113 24069 11409 144
MAMMIFERES OISEAUX REPTILES
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000789087
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037491137/
https://cites.org/fra/app/appendices.php
https://www.i-fap.fr/espace-grand-public
https://www.i-fap.fr/espace-grand-public
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-juillet-2018_n2018204736.html
https://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-du-gouvernement-wallon-du-24-juillet-2018_n2018204736.html
https://www.huisdierinfo.be/positieve-lijst-zoogdieren
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_zoogdieren_fr.pdf
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_zoogdieren_fr.pdf
https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-3fc3-4993-bb17-b306e2d45019
https://wallex.wallonie.be/eli/arrete/2020/12/10/2021200297#7f8d1a13-3fc3-4993-bb17-b306e2d45019
https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf
https://www.huisdierinfo.be/sites/default/files/2022-02/Lijst%20reptielen%20Bijlage%20BVR%2022.03.2019.pdf
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 137/158
? https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_
reptielen_fr.pdf
o Belgique - oiseaux
? https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux
_VALID.pdf
o Pays-Bas - mammifères
? https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
o Luxembourg - mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, invertébrés
? https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
o Norvège - reptiles
? https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-
597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
o Lituanie - mammifères
? https://e-
seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a959
6?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-
9b17-82ced394625a
? listes d?autorisation de commercialisation d?espèces sauvages de pays de l?Union
Européenne :
o Croatie - oiseaux, poissons, invertébrés
? https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
o Italie - poissons, invertébré
? https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
o Chypre - mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, poissons, invertébrés
? https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A
10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%20
8.pdf
o Malte - mammifères, reptiles, oiseaux, poissons, invertébrés
? https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
Elle résulte à ce stade préliminaire en une liste de 2 561 espèces éligibles à l?analyse en vue d?être
intégrées à une liste positive, dont 60 espèces domestiques, 300 espèces relevant d?espèces non
domestiques protégées.
Parmi elles, 261 espèces ont déjà fait l?objet de déclarations de détention en France. On notera
qu?elles ne représentent qu?une petite partie des 1894 espèces ayant fait l?objet de déclarations.
PUBLIÉ
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_reptielen_fr.pdf
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/doc_web_lijst_reptielen_fr.pdf
https://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/AVISCWBEA_Oiseaux_VALID.pdf
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https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597/KAPITTEL_1#KAPITTEL_1
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
https://e-seimas.lrs.lt/portal/legalAct/lt/TAD/9dc7db6030a211eea0b6cad9848a9596?positionInSearchResults=1&searchModelUUID=93d7bf05-7289-4ef5-9b17-82ced394625a
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https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
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https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 138/158
Annexe 11. Bibliographie consultée
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analysis/wildlife/2020/World_Wildlife_Report_2020_9July.pdf
? Rosen, G.E., & Smith, K.F. (2010). "Summarizing the Evidence on the International Trade in
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https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/cobi.12160
? D?Cruze, N., & Macdonald, D.W. (2016). "A Review of Global Trends in the Exploitation of
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Royaume de Belgique
? Belgique : https://www.belgium.be/fr/la_belgique
? Wallonie : https://bienetreanimal.wallonie.be/liste-positive
? Bruxelles-État : https://environnement.brussels/citoyen/lenvironnement-bruxelles/veiller-au-
bien-etre-animal/quel-animal-pouvez-vous-adopter-ou-detenir
? Belgique Flandre : https://www.vlaanderen.be/dieren-houden
PUBLIÉ
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0017825%20
https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/wildlife/2020/World_Wildlife_Report_2020_9July.pdf
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https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320711003685
https://journals.plos.org/plosbiology/article/file?id=10.1371/journal.pbio.0040415&type=printable
https://journals.plos.org/plosbiology/article/file?id=10.1371/journal.pbio.0040415&type=printable
https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/cobi.12160
https://www.researchgate.net/publication/308421914_A_review_of_global_trends_in_CITES_live_wildlife_confiscations
https://www.researchgate.net/publication/308421914_A_review_of_global_trends_in_CITES_live_wildlife_confiscations
https://www.belgium.be/fr/la_belgique
https://bienetreanimal.wallonie.be/liste-positive
https://environnement.brussels/citoyen/lenvironnement-bruxelles/veiller-au-bien-etre-animal/quel-animal-pouvez-vous-adopter-ou-detenir
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
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Page 139/158
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? Portail officiel de l?agence nationale des Pays-Bas pour les entreprises :
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hobbydierenlijst/zoekregister
? Liste positive des mammifères : https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-
13041.html
Chypre
? Portail des services vétérinaires de la République de Chypre - mouvements non
commerciaux des animaux de compagnie :
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/vs07_en/vs07_en?OpenDocument
? Liste des animaux dont la détention est autorisée à Chypre :
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%
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Croatie
https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
Italie
Portail de la Gazette Officielle - ministère de la santé ? Décret du 11 octobre 2022 :
https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
Lituanie
Portail officiel du gouvernement lituanien :
https://www.e-tar.lt/portal/lt/legalAct/TAR.47ED1C2412E4/yVoqmttZLY
Luxembourg
? Portail du gouvernement du Grand-Duché du Luxembourg :
https://gouvernement.lu/fr/dossiers/2018/tierschutz.html
? Portail de la loi de protection animale : https://deiereschutzgesetz.lu/
? Règlement grand-ducal du 16 novembre 2018 :
https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/11/16/a1055/jo
Malte
? Portail de la législation de Malte - Législation subsidiaire 439.16 du 2 avril 2014 sur la
protection des animaux vendus dans les animaleries (normes minimales) :
https://legislation.mt/eli/sl/439.16/eng/pdf
? Regulating pets using an objective positive list approach, Toland and al - 2020 :
https://www.researchgate.net/publication/346927533_Turning_Negatives_into_Positives_for
_Pet_Trading_and_Keeping_A_Review_of_Positive_Lists
Norvège
? Regulation prohibiting the import, trading and keeping of exotic animals : Règlement sur
l?interdiction d?importer, de vendre et de détenir des animaux exotiques) - 2017 :
https://lovdata.no/dokument/SF/forskrift/2017-05-11-597
? Article « Voyagez en Norvège avec des animaux exotiques » Regulation on foreign organisms,
2023 : https://www-mattilsynet-no.translate.goog/en/animals/travelling-to-norway-with-exotic-
PUBLIÉ
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://www.rvo.nl/onderwerpen/dieren-houden-verkopen-verzorgen/huis-en-hobbydierenlijst/zoekregister
https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stcrt-2024-13041.html
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https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/vs07_en/vs07_en?OpenDocument
https://www.moa.gov.cy/moa/vs/vs.nsf/all/D3FC4CC8FE245486C22588A10029AD65/$file/%CE%9A%CE%94%CE%A0%202021_1_95_page%208.pdf
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https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/2017_02_17_404.html
https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2022/10/27/22A06190/SG
https://www.e-tar.lt/portal/lt/legalAct/TAR.47ED1C2412E4/yVoqmttZLY
https://gouvernement.lu/fr/dossiers/2018/tierschutz.html
https://deiereschutzgesetz.lu/
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Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
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? Rapport intermédiaire sur le bien-être des animaux exotiques en Écosse. SWAC -2021
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https://www.apa.org.uk/pdfs/norwegian-reptile-ban-report.pdf
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https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
https://www-uradni--list-si.translate.goog/glasilo-uradni-list-rs/vsebina/2021-01-2993/zakon-o-spremembah-in-dopolnitvah-zakona-o-zasciti-zivali-zzziv-e?_x_tr_sl=sl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=s
https://www.mdpi.com/2076-2615/13/8/1375
https://www.gov.scot/publications/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/pages/5/
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https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie ou d?agrément et à la définition d?élevages de
« conservation »
Page 141/158
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PUBLIÉ
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
https://www.gov.scot/binaries/content/documents/govscot/publications/independent-report/2022/11/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/documents/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission/govscot%3Adocument/final-report-exotic-pet-working-group-scottish-animal-welfare-commission.pdf
https://www.bornfree.org.uk/
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html%20%0c
https://www.focus.de/politik/deutschland/warum-braucht-jemand-schlagen-oezdemir-will-zahlreiche-exotische-haustiere-verbieten_id_183487799.html%20%0c
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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Annexe 12. Liste des personnes sollicitées/rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
l?échange
Institutionnels européens
MAJERES Bérit
Ministère de l?Agriculture, de
l?Alimentation et de la Viticulture
Luxembourg
Cheffe du service bien-être animal 13/11/2024
KABEL Kadri
Ministère des Affaires Régionales
et de l?Agriculture
Estonie
Conseiller sécurité alimentaire 01/11/2024
KOS Urska
Ministère des ressources
Naturelles et de la planification
des espaces ; Santé et bien-être
animal
Slovénie
Vétérinaire inspecteur
17/12/2024
ALASI Kadri
Ministère du Climat
Estonie
Conseiller au Département pour la conservation de la
biodiversité
05/11/2024
MONTABORD Djahne
RP France auprès du Royaume
Uni
Conseillère alimentation et agriculture - Suivi Ecosse 30/12/2024
MANZUCH Zinaida RPA-Europe Membre de l?équipe projet étude européenne 18/10/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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CAMBONI Marco RPA-Europe, bureau d?étude Responsable de l?étude européenne 18/10/2024
LAPPE-
OSTHEGE
Teresa RPA-Europe, bureau UK Membre de l?équipe projet pour l?étude européenne 18/10/2024
Ministères Services de l?État
LEHOUCK Marie MTEBFMP/Cabinet SEBM Conseillère préservation et restauration biodiversité terrestre 13/06/2024
MARION Loïc
CNPN ? ancien chercheur
CNRS
Président 18/11/2024
BASSOT Gérard MTEBFMP/DGALN/DEB Chargé de mission faune sauvage captive
18/06/2024 et
16/01/2025
DEMOLIS Raphaël MTEBFMP/DGALN/DEB Chef du bureau chasse, faune et flore sauvages 18/06/2024
DOMERGUE Isabelle MTEBFMP/DGALN/DEB Adjointe au sous-directeur 16/01/2025
LENGRAND François MTEBFMP/DGALN/DEB
Adjoint au chef de bureau ET3, en charge de la faune sauvage
captive
16/01/2025
METAYER Marie-Laure MTEBFMP/DGALN/DEB Directrice adjointe eau et biodiversité
18/06/2024 et
16/01/2025
TERRAUBE Léa MTEBFMP/DGALN/DEB Chargée de mission faune sauvage captive
18/06/2024 et
16/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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THUROT Léa MTEBFMP/DGALN/DEB Stagiaire ET3 16/01/2025
DORDAIN Vincent
DREAL Nouvelle-
Aquitaine/SPN/DBEC
Adjoint au chef de département 07/02/2025
PERRAULT Aurore
DREAL Nouvelle-
Aquitaine/SPN/DBMAP
Coordinatrice nationale PNA vison d?Europe 07/02/2025
BAGUET Lauryne
MASA ? DGAL/Bureau du bien-
être animal
Référente bien-être carnivores domestiques et NAC 02/10/2024
BOYER Tiffany
MASA ?
DGAL/SAS/SDSBEA/BBEA
Chargée d?études concernant les animaux de compagnie, les
animaux de loisir et les animaux utilisés à des fins scientifiques
02/10/2024
BUCHER Karen MASA/DGAl SDSPA 25/07/2024
DIDIERLAURENT Sabine
MASA/DGAL/SAS/SDSBEA
/BBEA
Cheffe du bureau Bien-être animal 25/07/2024
KARL Sandra MASA/DGAl/SAS/SDSBEA/BSA Cheffe du Bureau santé animale 25/07/2024
Experts-Établissements publics d?expertise
COLLIGNON Catherine ANSES
Coordinatrice expertises unité des risques en santé,
alimentation, bien-être des animaux
17/01/2025
ETORE Florence ANSES
Chef unité pour l?évaluation des risques en santé, alimentation,
bien-être des animaux
17/01/2025
MOUTOU François ANSES - retraité Expert faune sauvage 16/01/2025
VERGNOUX Isabelle Barreau de Marseille
Avocate spécialisée dans le droit de l?environnement et de la
faune sauvage
18/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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DONGUY Marie Pierre BNEVP-Rungis Responsable de la Brigade 23/09/2024
AUBIN-
HOUZELSTEIN
Gisèle
Centre national de référence du
bien-être animal - INRAE
Présidente
23/09/2024 et
28/01/2025
MORMEDE Pierre CNREEA Président réflexion éthique sur l?expérimentation animale 19/09/2024
LARRAT Sylvain
Dr vétérinaire expert pour
VetAgro Sup
Spécialiste en santé de la faune sauvage 17/01/2025
LAIDEBEURRE
Sylvie
Sylvie
Association francophone des
vétérinaires des parcs
zoologiques (AFVPZ) et MNHN
Présidente de l?AFVPZ
Vétérinaire au parc zoologique de Paris et Référente Bien-être
animal au MNHN
01/10/2024
LECU Alexis MNHN
Directeur Scientifique et directeur adjoint du Parc Zoologique de
Paris
01/10/2024
MARQUIS Olivier MNHN
Curateur des reptiles, amphibiens et arthropodes du parc
zoologique de Paris
19/09/2024 et
17/01/2025
ELIZABETH Dominique OCLAESP
Capitaine de gendarmerie, chef de la Division nationale de lutte
contre la maltraitance animale
18/11/2024
PAGET Laure OCLASEP
Inspectrice de santé publique vétérinaire, conseillère auprès du
commandement de l?OCLAESP
18/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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COSTA Ismaël OFB Référent trafic faune sauvage direction de la police 17/09/2024
DE BEAULIEU Yann OFB Coordinateur technique à la Direction régionale OFB Occitanie 07/02/2025
DURAND Stéphane OFB Direction de la police 17/09/2024
MARCOCCIO Maud OFB Police sanitaire 17/09/2024
OBLED Loïc OFB Directeur général délégué Police, connaissance, Expertise 17/09/2024
VAN DE WIELE Anne OFB Police sanitaire 24/09/2024
BELLANGER Christelle
OFB Direction régionale
Nouvelle Aquitaine / Service
Connaissance
Cheffe de projet appui scientifique et développement 07/02/2024
HUYN Minh Clinique vétérinaire Frégis Responsable du service nouveaux animaux de compagnie 23/09/2024
JOLIVET François
Conseil National de l?Ordre des
Vétérinaires
Conseiller ordinal 04/12/2024
PRIETZ Estelle
Conseil National de l?Ordre des
Vétérinaire
Correspondante NAC 04/12/2024
GUERIN Jacques
Conseil national de l?Ordre des
Vétérinaires
Président 04/12/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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LAMBERT Olivier ONIRIS-Nantes Directeur du CVFSE 19/09/2024
QUINT David SNVEL Vice-président 03/11/2024
LYONNET Sandrine
Société d?actions et de
promotions vétérinaires/fichier I-
FAP
Gestionnaire base I-FAP 12/12/2024
GILLOT-
FROMONT
Emmanuelle VetAgro Sup Faune sauvage 17/01/2025
MOUNIER Luc VetAgro Sup Responsable de la chaire BEA, professeur
17/09/2024 et
28/01/2025
CHIPPAUX
Jean-
Philippe
Université Paris Cité
Faculté des sciences
pharmaceutiques et biologiques
Directeur de recherche émérite
Spécialiste en venimologie
18/09/2024
Parties prenantes associatives
JACQUET Lorène 30 millions d?amis Responsable Campagnes et plaidoyer 05/11/2024
AGEDE Guillaume
ANFA (association nationale des
fauconniers et autoursiers)
Vice-Président 28/11/2024
LABARTHE Benoît ANFA Président 28/11/2024
DUPIGNY Devrol
AAP Pays-Bas (Animal Advocacy
and Protection)
Responsable des politiques publiques
04/09/2024 et
13/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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VAN GENNEP David AAP Pays-Bas
Directeur Général
(jusqu?au 04/10/2024)
13/11/2024
HAMERS Michèle AAP Espagne Chargée de mission 13/11/2024
JAASMA Linda AAP Pays-Bas Chargée de mission
04/09/2024 et
13/11/2024
MARTIN Olga AAP Pays-Bas Chargée de mission 13/11/2024
ROMANO Guillaume APZA Directeur de Parc de Chizé 07/02/2025
POTIER Patrice
AVM (association des voleries
mobiles)
Vice-Président 28/11/2024
POTIER Simon AVM Trésorier 28/11/2024
THURIET Simon AVM Président 28/11/2024
FOEZON Karine
Association sanctuaire sangliers
« Touche pas à mon Popotte »
Présidente fondatrice 18/02/2025
VERGNOUX Isabelle
Avocate spécialisée en droit de
l?environnement
18/02/2025
BEDOUT Clément AVIORNIS France Rédacteur en chef de la revue bimensuelle de l?association 07/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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CLERCX Thierry AVIORNIS France Trésorier 07/01/2025
DE RUYTER Thierry AVIORNIS France IGSPV retraité 07/01/2025
KSAS Remi
BSA (Banque des sérums
antivenimeux)
Président BSA et de la société Venom world
Éleveur de serpents
18/09/2024
MORETTE Alexandra Code Animal Présidente 11/10/2024
VAILLANT Xavier EAZA Trésorier de l?EAZA et directeur du zoo d?Amiens Métropole 16/10/2024
CLARK Nicolas Eurogroup for animals Responsable du programme Wild life
04/09/2024 et
13/11/2024
OANCEA-
NEGRO
Adriana FBB Directrice des affaires publiques et internationales 25/11/2025
ANCELOT Philippe
FFA (fédération française
d?aquariophilie)
Président 15/01/2025
CORBEAUX Jean-Michel FFA Chargé d?études administratives et juridiques 28/01/2025
LORRIN
Jean-
Jacques
FFA Secrétaire général 28/01/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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MORELLE Stéphanie FNE Animatrice des réseaux Biodiversité et Océans mers et littoraux 29/11/2024
CRNEJOVIC-
CHERRIER
Mia IFAW Responsable de campagne 05/11/2024
BOURNONVILLE Marie
INSTITUT
OCÉANOGRAPHIQUE de
Monaco
Attachée de conservation du Patrimoine ? experte pour le
gouvernement de Wallonie
18/10/2024
BUREAU Nicolas LFDA Responsable des affaires publiques 11/10/2024
BEAUPERT Romain LPO PNA Vison d?Europe 07/02/2025
BOUGRAIN-
DUBOURG
Allain LPO Président 07/02/2025
CHAMBRELIN Justin LPO Animateur PNA Râle des genêts 07/02/2025
COUZI
François-
Xavier
LPO Responsable service protection des espèces
17/09/2024 et
07/02/2024
FERU
Jean-
Claude
LPO Vice-Président 07/02/2025
POIREL Cyrille LPO Animateur PNA Outarde canepetière 07/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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MARTEAU Cédric LPO Directeur général 17/09/2024
BACHELARD Nikita Quatre pattes - France Responsable pôle programmes 28/22/2024
SCIALOM Clémence Quatre pattes -France Responsable formation-communication 28/11/2024
GAGNO Stéphane Tortupôle Adjoint de direction - Zoologie 20/02/2025
JACQUET Lorène 30 millions d?amis Responsable Campagnes et plaidoyer 05/11/2024
COAT Guillaume UNICAB Président Aviornis France - expert ansériformes 18/09/2024
DAOUES Karim UNICAB - La ferme tropicale Gérant expert terrariophilie 18/09/2024
DAYMARD Laurent UNICAB
Expert législation
18/09/2024 et
07/01/2025
LEMONNIER Emmanuel UNICAB Président
18/09/2024 et
05/11/2024
LEPORTOIS Didier UNICAB
Vice-président CDE expert oiseaux exotiques
Secrétaire général AVIORNIS France
18/09/2024
LANDAIS Sabine VIDA Association
Fondatrice de l?association et référente protection animale à la
Préfecture de Vendée
18/02/2025
Élevages professionnels
ERNY Cécile
AFDPZ (association française des
parcs zoologiques) et UICN
Directrice de l?AFDPZ - Vice-présidente du Comité français de
l?UICN
14/11/2024
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des
fins de compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de conservation »
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DELORD Rodolphe AFDPZ Président ? Directeur du Parc de Beauval 14/11/2024
LAIDEBEURRE Sylvie AFVPZ Présidente 01/10/2024
MARGIER Fabrice SAS CANARDS DE MORMAL Directeur général 07/01/2024
ROMANO Guillaume
Zoodyssée-Parc animalier de
Chizé
Directeur 07/02/2025
CHEVASSON Oriane Zoodyssée Responsable de la mission réintroduction Outarde canepetière 07/02/2025
PICARD Mathilde Zoodyssée Responsable de la mission introduction Vison d?Europe 07/02/2025
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Annexe 13. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Animal Advocacy and Protection
AEZA
Association européenne des zoos et
aquariums
AFDPZ Association française des parcs zoologiques
AFVAC
L'association Française des Vétérinaires
pour Animaux de Compagnie
AM Arrêté ministériel
ANFA Association nationale des fauconniers et
autoursiers
ANSES Agence nationale de sécurité sanitaire de
l?alimentation, de l?environnement et du
travail
AP Arrêté préfectoral
AVIORNIS Association européenne d'éleveurs
amateurs d'oiseaux d'ornement)
AVM Association des voleries mobiles
BNEVP Brigade nationale d?enquêtes vétérinaires et
phytosanitaires
BSA Banque de sérums antivenimeux
CASAES Conservatoire AVIORNIS des souches
aviaires ex-situ
CDB Convention sur la diversité biologique
CDE Club des éleveurs d'oiseaux exotiques
CE Commission européenne
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
CES Comités d'experts spécialisés de l'ANSES
CGAAER Conseil général de l?alimentation, de
l?agriculture et des espaces ruraux
CITES Convention sur le commerce international
des espèces de la faune et de la flore
sauvages menacées d'extinction
CJUE Cour de justice de l'Union européenne
CNCFSC Commission nationale consultatif pour la
faune sauvage captive
CNOV Conseil national de l'Ordre des vétérinaires
CNR Centre national de référence
CNR BEA Centre national de référence pour le bien-
être animal
CNRS Centre national de la recherche scientifique
COP Conférence des parties
CVFSE Centre de soins de la faune sauvage et des
écosystèmes
DAJ Direction des affaires juridiques
DD(ETS)PP Direction départementale (de l'emploi, du
travail, des solidarités et) de la protection des
populations
DDT Directions départementales des territoires
DDTM Directions départementales des territoires et
de la mer
DG ENV Direction générale de l'environnement de la
Commission européenne
DG SANTE Direction générale de la santé et de la
sécurité alimentaire de la Commission
européenne
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
DGAL Direction générale de l?alimentation
DGS Direction générale de la santé
DINUM Direction interministérielle du numérique
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de
l?agriculture et de la forêt
DREAL Directions régionales de l?environnement de
l?aménagement et du logement
EAZA Association européenne des zoos et
aquariums
EEP Programme d'élevage des espèces
menacées
ENVA École nationale vétérinaire d'Alfort
ENVT École nationale vétérinaire de Toulouse
EVAAS Pôle expertise vétérinaire et agronomique
animaux sauvages
FACCO Fédération des fabricants d?aliments pour
chiens et chat, oiseaux et autres animaux
familiers
I-FAP Identification de la faune sauvage protégée
(site fermé le 15 février 2025)
IGEDD Inspection générale de l'environnement et du
développement durable
INRAE Institut national pour la recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et
l?environnement
IPBES Intergovernmental Sciences-Policy Platform
on Biodiversity and Ecosystem Services,
Plateforme intergouvernementale
scientifique et politique sur la biodiversité et
les services écosystémiques
IRD Institut de recherche pour le développement
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
LNR Laboratoire national de référence
LPO Ligue pour la protection des oiseaux - Agir
pour la biodiversité
MASA Ministère de l?agriculture de la souveraineté
alimentaire
Meerq Mesures d?effet équivalent à une restriction
quantitative d?importation, atteinte commise
par un État membre au principe de libre
circulation des marchandises au sein de l'UE
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MRES Ministère de la recherche et de
l'enseignement supérieur
MTEBFMP Ministère de la transition écologique, de la
biodiversité, de la forêt, de la mer et de la
pêche
MTSSF Ministère du travail, de la santé, des
solidarités et des familles
OCLAESP Office central de lutte contre les atteintes à
l'environnement et à la santé publique
OFB Office français pour la biodiversité
OMSA Organisation mondiale pour la santé animale
ONG Organisation non gouvernementale
ONIRIS École nationale vétérinaire, agroalimentaire
et de l'alimentation de Nantes-Atlantique
PNA Programme national d'action pour la
conservation ou le rétablissement des
espèces
PNUE Programme des Nations unies pour
l'environnement
REPCC Réseau européen de prévention de la
criminalité
PUBLIÉ
Avril 2025 Mise en place d?une liste d?espèces animales non
domestiques pouvant être détenues à des fins de
compagnie et d?agrément et définition d?un « élevage de
conservation »
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Acronyme Signification
SNVEL Syndicat national des vétérinaires d'exercice
libéral
SPA Société protectrice des animaux
SPF Santé publique France
SRAL Service régional de l?alimentation
TAG Taxon advisory group, Groupe consultatif de
taxon de l?EAZA
TFUE Traité sur le fonctionnement de l?Union
européenne
TRACFIN Traitement du renseignement et action
contre les circuits financiers clandestins
UCA Union des conservateurs d'aquariums
UE Union européenne
UICN Union internationale pour la conservation de
la nature
UNICAB Union naturaliste pour les intérêts de la
conservation animale et de la biodiversité
VetAgro Sup Institut national d'enseignement supérieur et
de recherche en alimentation, santé
animale, sciences agronomiques et de
l'environnement
WPA World Pheasant Association, association
internationale chargée de la conservation
des Galliformes
WWF Fond international pour la nature
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Plusieurs pays en Europe mettent en oeuvre une liste positive et la Commission européenne réfléchit à une homogénéisation
1.1 La liste positive introduit un changement de paradigme
1.1.1 La liste positive restreint le nombre d?espèces animales susceptibles d?être détenues à des fins de compagnie
1.1.2 La mise en place d?une liste positive en France constitue un basculement et nécessite une évolution juridique
1.2 Le cadre réglementaire de la liste positive est en place dans plusieurs États en Europe
1.2.1 Une jurisprudence a établi la compatibilité d?une liste positive avec le Traité sur le fonctionnement de l?Union européenne en matière de libre circulation des marchandises
1.2.2 Une dynamique européenne vers l?adoption de listes positives est engagée
1.2.3 La Belgique et les Pays-Bas sont les États les plus avancés en Europe
1.2.3.1 La Belgique dispose de plusieurs listes
1.2.3.2 Depuis 2024, les Pays-Bas disposent d?une liste positive pour les mammifères
1.2.3.3 Les démarches belge et néerlandaise s?appuient sur des principes communs
1.2.4 D?autres États en Europe disposent d?une liste positive
1.2.4.1 Le Luxembourg a suivi l?exemple de la Belgique pour les mammifères
1.2.4.2 Depuis 2023, la Lituanie dispose d?une liste positive pour les mammifères
1.2.5 L?Espagne a légiféré sur une liste positive et travaille à sa définition
1.3 La comparaison des listes disponibles dans les pays en Europe montre une diversité d?approches
1.4 Les méthodologies suivies pour l?élaboration des listes sont diverses
1.5 La Commission européenne a lancé plusieurs études
1.5.1 Un rapport sur l?impact socio-économique est attendu en 2025
1.5.2 Une vaste enquête menée auprès de l?ensemble des États membres porte sur la faisabilité et la valeur ajoutée d?une liste positive européenne
1.6 La mission s?est intéressée au cadre légal de la détention et de l?élevage du sanglier dans des États membres
2 En France, le processus d'élaboration pourrait s?inspirer des expériences belge et néerlandaise avec une approche élargie « Une seule santé »
2.1 La jurisprudence européenne doit guider la rédaction du futur décret d?application de la loi et sa mise en oeuvre
2.2 Le processus séquentiel proposé s?appuie sur une évaluation scientifique des risques
2.2.1 Une instance de gouvernance interministérielle pilote le dispositif de mise en place de la liste positive et le processus séquentiel de sélection des espèces
2.2.2 Les critères retenus s?inscrivent dans un cadre « Une seule santé »
2.2.3 Le processus s?articule autour de deux groupes experts dédiés
2.2.3.1 Le groupe « méthode » définit les critères et identifie les sources de données
2.2.3.2 Le groupe « espèces » propose une liste positive à partir des espèces recensées, selon la méthodologie définie par le groupe « méthode »
2.2.3.3 Les deux groupes rassemblent les données au sein d?un centre de ressources
2.2.4 Les acteurs impliqués proviennent de différentes sphères d?activité
2.2.5 Le dispositif de mise en place de la liste positive nécessite une coordination et des moyens dédiés
2.3 La communication est une condition de succès de la liste positive
2.3.1 Un portail Internet dédié est mis en place dès le lancement des travaux d?élaboration de la liste
2.3.1.1 Ce site Internet institutionnel grand public, hébergé par le ministère de la transition écologique, fournit une information vulgarisée régulière
2.3.1.2 Le portail comporte une plateforme de dématérialisation des démarches des détenteurs
2.3.2 Des campagnes de communication à l?initiative du ministère de la transition écologique accompagnent la publication de la liste
2.3.3 Les relais de communication et services de contrôle sont identifiés et formés
3 Des élevages de conservation contribuent à la conservation ex-situ des espèces menacées de la faune non-domestique
3.1 Des définitions encadrent la conservation et précisent les objectifs des élevages dans un but de conservation
3.1.1 La conservation des espèces est définie au niveau international
3.1.2 Le droit européen est en cours de modification pour encadrer les établissements d?élevage qui contribuent de façon importante aux besoins de conservation
3.1.3 L?élevage dans un but de conservation est défini implicitement dans les documents cadres
3.2 L?implication des élevages de conservation en France dans des programmes structurés de conservation ex-situ
3.2.1 Les parcs zoologiques ont développé un rôle de conservatoire génétique au service de programmes internationaux
3.2.2 Des centres de reproduction sont spécialisés dans le cadre des plans nationaux d?actions
3.2.3 Des élevages d?agrément et des établissements d?élevage peuvent contribuer à la conservation des espèces
3.2.3.1 La contribution des éleveurs privés à la conservation ex-situ est un sujet débattu
3.2.3.2 Les éleveurs sont organisés au sein de nombreuses associations dont certaines se sont orientées vers la conservation
3.2.3.3 La participation des éleveurs privés à la connaissance et à la conservation ex-situ pourrait être mieux valorisée
Conclusion
Annexes
Annexe 1. Lettre de mission
Annexe 2. La loi 2021-1539 du 30 novembre 2021 modifie les règles générales de détention d?animaux des espèces non domestiques en France
Annexe 3. Cas de la Banque des sérums antivenimeux
Annexe 4. Analyse de la Direction des affaires juridique du ministère de la transition écologique sur la réglementation issue de l?article L. 413-1 A du code de l?environnement
Annexe 5. Étude comparative des pays européens ayant initié la mise en place d?une « liste positive » d?espèces animales autorisées à la détention à des fins de compagnie
Belgique
Pays-Bas
Croatie
Italie
Lituanie
Luxembourg
Malte
Norvège
Espagne
Finlande
Slovénie
Écosse
Allemagne
Estonie
Annexe 6. Comparaison des contenus des listes d?espèces dont la détention est autorisée dans plusieurs pays en Europe
Annexe 7. Données bibliographiques sur les critères et les méthodes établies d?élaboration d?une liste d?espèces animales susceptibles être détenues en captivité à des fins de compagnie
Annexe 7.1. Schuppli & Fraser (2000)
Annexe 7.2. Méthode Wageningen (2013)
Annexe 7.3. Méthode EMODE (Easy, MOderate, Difficult, Extreme - 2014)
Annexe 7.4. Warwick et Steedman 2021
Annexe 7.5. Travaux du Comité scientifique pour l?établissement d?une liste des mammifères autorisés à la détention par des particuliers à des fins de loisirs ou d?agrément aux Pays-Bas
Annexe 8. Comparaison des législations dans plusieurs pays en Europe concernant la détention de l?espèce sanglier par des particuliers à titre d?agrément (sources : contacts directs avec les autorités des pays)
Annexe 9. Une liste unique pour un marché unique ?
Annexe 10. Éléments pour la constitution de la base de travail pour l?élaboration de listes positives des espèces non domestiques dont des individus peuvent être détenus par des privés sans obligation de déclaration
Annexe 11. Bibliographie consultée
Annexe 12. Liste des personnes sollicitées/rencontrées
Annexe 13. Glossaire des sigles et acronymes
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