Mission flash en vue d'une meilleure compréhension des contrôles exercés par l'Office français de la biodiversité (OFB) sur les exploitants agricoles et d'une amélioration des relations entre l'OFB et le monde agricole
CINOTTI, Bruno ;DISSLER, Marie-Claire ;DUFOUR, Anne ;ZUNINO, Eric
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
;France. Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">La présente mission flash interministérielle avait pour objectif de faire des propositions opérationnelles pour : (i) améliorer les relations entre l'Office français de la biodiversité (OFB) et le monde agricole, en s'appuyant sur l'ensemble des travaux antérieurs (la mission interministérielle de mai 2024 relative à la révision des procédures de contrôle et des échelles des peines dans l'objectif de construire un cadre de confiance avec le monde agricole et le rapport d'information du Sénat de septembre 2024 relatif à l'évaluation de la loi n° 2019-773 du 24 juillet 2019 portant création de l'OFB) ; (ii) clarifier le rôle du préfet par rapport à l'OFB ; (iii) faciliter la compréhension, par le monde agricole, des missions de l'OFB. Pour ce faire, la mission a conduit quatorze entretiens avec les représentants de la profession agricole (Chambres d'Agriculture France, Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Jeunes agriculteurs (JA), Coordination rurale, Confédération paysanne), l'OFB (Direction générale, organisations syndicales), les tutelles de l'OFB (ministère de la Transition Ecologique, de l'Energie, du Climat et de la Prévention des Risques (MTEECPR) et ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt (MASAF)), et un panel de cinq préfets suggérés par le directeur de cabinet de la ministre en charge de l'agriculture (Hauts-de-France, Finistère, Lot-et-Garonne, Hérault, Haute-Marne). Compte tenu du calendrier extrêmement court, et au vu de celles réalisées par la précédente mission, la mission n'a pas fait de visite de terrain. Elle précise par ailleurs que, aussi éclairante soit-elle, la consultation de seulement cinq préfets ne prétend pas donner une vision exhaustive de la situation sur le terrain et ne permet a fortiori pas d'en tirer des conclusions généralisables. La mission souligne enfin que, dans le contexte de crise agricole dans lequel elle s'est inscrite et en parallèle de son déroulé, des annonces gouvernementales ont été faites sans attendre les conclusions de cette mission-flash, sur le port discret de l'arme et l'expérimentation de caméras-piétons, et des travaux se sont déroulés au sein des administrations centrales.</div>
Editeur
IGEDD
;CGAAER
Descripteur Urbamet
cadre juridique
Descripteur écoplanete
exploitation agricole
Thème
Ressources - Nuisances
;Environnement - Paysage
Texte intégral
Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 1/80
Mission flash en vue d?une meilleure compréhension
des contrôles exercés par l?Office français de la
biodiversité (OFB) sur les exploitants agricoles et
d?une amélioration des relations entre l?OFB et le
monde agricole
Rapport IGEDD n° 015997, CGAAER n°24108
établi par
Bruno CINOTTI et Marie-Claire DISSLER (IGEDD)
Anne DUFOUR et Eric ZUNINO (CGAAER)
D é c e m b r e 2 0 2 4 P
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SOMMAIRE
LISTE DES RECOMMANDATIONS................................................................................................. 7
1. UN CADRAGE REGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL TRES FOURNI, MAIS DONT LA MISE EN
OEUVRE EFFECTIVE SUR LE TERRITOIRE RESTE INACHEVEE ......................................................... 9
1.1. Le cadre réglementaire et institutionnel existant en matière d?environnement .... 9
1.2. Des dispositions spécifiques au secteur agricole complètent les dispositions
générales. ............................................................................................................... 11
1.3. Parallèlement, l?OFB dispose de son propre corpus de règles internes et
développe à l?échelle locale des relations régulières avec les différents services de
l?État, ainsi qu?avec la profession agricole. .............................................................. 13
2. SYNTHESE DES PRINCIPALES PROBLEMATIQUES RELEVEES, DES CRITIQUES ET DES
PROPOSITIONS ENTENDUES PAR LA MISSION ............................................................................ 15
2.1. La compréhension des enjeux et la lisibilité de la règle .................................... 15
2.2. L?articulation administratif / pénal ..................................................................... 16
2.3. La mise en oeuvre effective et généralisée des dispositions déjà arrêtées et d?une
communication « jusque dans les cours de ferme » sur ces mesures ..................... 17
2.4. L?évolution du rôle et des missions de l?OFB .................................................... 18
2.5. Le positionnement des services départementaux de l?OFB par rapport aux
services de l?État ..................................................................................................... 20
2.6. La posture des contrôleurs ............................................................................... 21
2.7. Le renforcement de l?accompagnement des agriculteurs par leurs structures
professionnelles. ..................................................................................................... 22
2.8. Les modalités des contrôles ............................................................................. 23
3. L?ANALYSE PAR LA MISSION ET SES RECOMMANDATIONS .............................................. 24
3.1. L?analyse ......................................................................................................... 24
3.2. Les recommandations ...................................................................................... 26
3.2.1. Améliorer la compréhension et l?acceptation de la réglementation
environnementale ............................................................................................ 26
3.2.2. Traiter les comportements inadaptés ........................................................ 28
3.2.3. Assurer dans tous les départements la mise en oeuvre effective de la
coordination des contrôles sous la présidence du préfet .................................. 29
3.2.4. Améliorer les modalités d?annonce des contrôles et leurs suites ............... 31
3.2.5. Cadrer l?articulation entre les polices administrative (PA) et judiciaire (PJ) en
fonction des enjeux locaux ............................................................................... 32
ANNEXES............................................................................................................................ 37
Annexe 1 : Lettre de mission ................................................................................... 38
Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées .......................................................... 40
Annexe 3 : Liste des sigles utilisés .......................................................................... 42
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Annexe 4 : Lettre conjointe des ministres en charge de l?agriculture et de la transition
écologique 43
Annexe 5 : Logigramme département 42 ................................................................ 47
Annexe 6 : Projet de convention CAdF-OFB ........................................................... 48
Annexe 7 : Charte déontologique OFB .................................................................... 53
Annexe 8 : Boite à outils ......................................................................................... 72
Annexe 9 : projet de fiche OFB « Police administrative et police judiciaire : quelles
différences ? »......................................................................................................... 74
Annexe 10 : Logigrammes OFB et mission............................................................... 79
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RESUME
La mission interministérielle relative à la révision des procédures de contrôle et des échelles
de peines dans l?objectif de construire un cadre de confiance avec le monde agricole (mai
2024) et la mission d?information du Sénat sur l?Office français de la biodiversité (OFB)
(septembre 2024) aboutissent toutes les deux au même diagnostic :
? la faible acceptation des contrôles de l?OFB par les agriculteurs est d?abord le
symptôme d?une incompréhension voire de la contestation d?un cadre réglementaire
relativement récent, perçu comme trop protecteur du milieu et des ressources ;
? des comportements parfois inadéquats qui, s?ils apparaissent très peu nombreux au vu
des quelques données non exhaustives disponibles (l?OFB n?ayant répertorié, depuis
sa création en 2020, pour l?ensemble des usagers contrôlés, que 180 situations
relationnelles conflictuelles, pour un total d?environ 400 000 contrôles), suffisent à faire
instantanément le tour des réseaux sociaux et ainsi alimenter l?image d?un
établissement « répressif ». Le rôle éminent de l?OFB en matière d?expertise sur l?eau
et la biodiversité s?en trouve ainsi occulté.
Le fait que l?INRAE et l?ANSES aient également été ciblés, en novembre, par des actions
d?agriculteurs réclamant leur fermeture (le premier étant accusé de prôner la décroissance au
lieu de chercher des solutions, la seconde de priver les exploitations de moyens de lutte contre
les pathogènes des cultures) démontre que le ressentiment d?une part importante du monde
agricole envers le cadre juridique environnemental et les institutions qui oeuvrent dans le
champ environnemental est profond et multifactoriel.
Ces établissements sont en fait les « boucs émissaires » d?un malaise qui trouve sa source
principalement dans une situation économique très difficile pour une partie de la profession
agricole, dans un contexte de profondes mutations, notamment climatiques, qui nécessite sa
transition vers des modèles plus résilients.
La mission « contrôles » a démontré que le nombre de contrôles et de suites était en fait très
faible dans le secteur agricole et relève essentiellement du domaine du ressenti ; il n?en
demeure pas moins qu?il nécessite d?être prise en considération pour réduire les tensions. Car,
dans le contexte de la crise qui secoue fortement le monde agricole depuis le début de l?année,
l?OFB a été la cible, non seulement de critiques et d?injonctions verbales, mais également
d?exactions sur près de 70 implantations, dont récemment à Beauvais et à Guéret, et même
du sabotage d?un véhicule de fonction qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques dans
le Tarn-et-Garonne.
C?est dans ce contexte que la présente mission conjointe IGEDD ? CGAAER a été diligentée
afin de proposer rapidement des pistes concrètes pour améliorer les relations entre les agents
de l?OFB et les agriculteurs, en complément de l?ensemble des autres actions déjà engagées
par le Gouvernement.
La mission souligne le caractère multifactoriel de la situation, dépassant de très loin la seule
problématique des contrôles, sa grande hétérogénéité en fonction des départements, la trop
faible collaboration entre l?ensemble des acteurs sur le terrain, et la nécessité d?améliorer la
coordination et l?équilibre des procédures administratives et pénales entre les services
départementaux de l?OFB et les directions départementales des territoires (DDT).
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Elle s?est attachée à voir comment la relation humaine lors d?une opération de contrôle pouvait
être améliorée, en examinant tant les procédures que les postures.
Elle identifie quatre points clés : ne pas faire porter à l?OFB la responsabilité de la crise, donner
la priorité au facteur humain (notamment en termes de posture et de pédagogie) lequel ne
peut être normé, amener les acteurs locaux à se prendre en main, et privilégier des
propositions concrètes dont le déploiement doit pouvoir arriver rapidement « jusque dans les
cours de ferme ».
S?agissant des procédures, le rôle du préfet dans la priorisation et l?organisation des contrôles,
et la coordination interservices, le circuit de validation des constats, le circuit de mise en oeuvre
des suites aux contrôles, l?articulation entre la police administrative et la police judiciaire, les
conditions de réalisation des auditions, sont des pistes d?amélioration.
En matière de posture, si la récente décision d?imposer un port discret de l?armement aux
inspecteurs de l?environnement de l?OFB et d?expérimenter l?usage d?une caméra-piéton ne
peut, sans préjudice de ses modalités de mise en oeuvre, que contribuer à apaiser la situation,
elle ne suffira pas à elle seule. Une propension plus marquée des agents de l?OFB à la
pédagogie paraît indispensable, sans remettre en cause leur rôle de police, mais en veillant à
l?assumer avec discernement. Toutes les initiatives visant à multiplier les échanges en dehors
des situations de contrôles, et à améliorer la compréhension et les modalités de ces derniers,
sont à encourager. Ceci doit être au bénéfice tant des agriculteurs que des agents de l?OFB
dont il ne faut pas sous-estimer la souffrance au travail.
À l?issue de ses travaux, la mission formule six recommandations qui se veulent pragmatiques
et de mise en oeuvre rapide, adressées à la fois aux services de l?État en département, à l?OFB
et aux organisations professionnelles agricoles.
La mission considère qu?il n?y a pas de solution miracle, la clé étant avant tout dans la volonté
des différentes parties d?améliorer leurs relations, ainsi que dans la mise en oeuvre effective
des mesures et des actions déjà décidées.
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LISTE DES RECOMMANDATIONS
R1. Améliorer la compréhension et l?acceptation de la réglementation environnementale :
(a) créer dans chaque département, dès le début 2025, un guichet unique en DDT, priorisé si
nécessaire, dans un premier temps, sur une thématique environnementale locale à fort enjeu
pour la profession agricole ; (b) finaliser avec la profession les fiches synthétiques sur les
irritants et en assurer une diffusion rapide [Cibles préfets / services départementaux de l?État
/ OFB / chambres].
R2. Dédramatiser les contrôles environnementaux : organiser une opération d?envergure
« tour de fermes », sur le 1er semestre 2025, conduisant les inspecteurs de l?environnement
« eau et nature » des DDT et de l?OFB, en lien avec les chambres d?agriculture, à aller à la
rencontre du plus grand nombre d?agriculteurs pour échanger. L?objectif sera de mieux se
connaître, se comprendre, s?accepter. Un bilan de cette opération sera fait au second semestre
[Cibles : préfets / DDT / OFB / chambres].
R3. Traiter les comportements inadaptés : (a) définir un point de contact local à l?écoute
des agriculteurs, (b) créer un dispositif national pour recueillir, traiter et quantifier les plaintes
et obstacles à contrôles [Cibles : préfets / DDT / OFB / Organisations professionnelles
agricoles (OPA) / Chambres].
R4. Assurer, dans tous les départements, la mise en oeuvre effective de l?ensemble des
décrets, circulaires, conventions, instructions existantes : (a) assurer le pilotage par le préfet
intuitu personae, (b) communiquer largement sur la programmation en MISEN et le champ de
la circulaire contrôle administratif unique afin d?éviter les malentendus et les effets déceptifs,
(c) présenter dès mars 2025 les priorités et les deux plans de contrôle (définis en MISEN et
MISA) [Cibles : préfets / services départementaux de l?État / OFB].
R5. Améliorer les modalités des contrôles : (a) améliorer l?information préalable aux
campagnes de contrôles non programmables au sens de la circulaire contrôle unique, (b)
revoir l?instruction police judiciaire sur l?utilisation des procédures de relevé d?identité et
d?audition libre pour se conformer strictement au code de procédure pénale [Cibles : préfets /
DDT /OFB].
R6. Cadrer l?articulation entre les polices administrative et pénale en fonction des enjeux
locaux : (a) définir en MISEN stratégique, le processus de traitement des constats d?atteintes
à l?environnement (élaboration d?un logigramme harmonisé et généralisé) ; (b) Rééquilibrer les
volets administratif et judiciaire entre les DDT et l?OFB ; (c) Renforcer les liens entre le service
départemental de l?OFB et la DDT [Cibles : préfets / DDT / OFB].
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INTRODUCTION
Par lettre de mission en date du 5 novembre 2024 (cf. annexe 1), les directeurs de cabinet des
ministres en charge de l'agriculture et de l'écologie ont demandé au CGAAER et à l'IGEDD de
conduire une mission flash (d?une durée de six semaines) en vue d?une meilleure
compréhension par les exploitants agricoles des contrôles exercés par l?Office français de la
biodiversité (OFB) et d?une amélioration des relations entre l?OFB et le monde agricole pouvant
conduire à la signature de chartes départementales sous l?autorité des préfets, délégués
territoriaux de l?OFB pour la police administrative.
Quatre inspecteurs généraux ont été désignés pour conduire cette mission : Anne DUFOUR
et Éric ZUNINO pour le CGAAER, Bruno CINOTTI et Marie-Claire DISSLER pour l'IGEDD.
Trois de ces quatre inspecteurs généraux (Anne DUFOUR, Bruno CINOTTI et Marie-Claire
DISSLER) faisaient partie de la mission interministérielle relative à la révision des procédures
de contrôle et des échelles des peines dans l?objectif de construire un cadre de confiance avec
le monde agricole (rapport de mai 2024), ci-après dénommée mission « contrôles ».
Les objectifs de la présente mission sont, en substance, de faire des propositions
opérationnelles pour :
? améliorer ces relations, en s'appuyant sur l'ensemble des travaux antérieurs (la mission
« contrôles » de mai 2024 et le rapport d?information du Sénat de septembre 2024
relatif à l?évaluation de la loi n° 2019-773 du 24 juillet 2019 portant création de l?OFB) ;
? clarifier le rôle du préfet par rapport à l?OFB ;
? faciliter la compréhension, par le monde agricole, des missions de l'OFB.
Pour ce faire, la mission a conduit quatorze entretiens avec les représentants de la profession
agricole (Chambres d?Agriculture France, FNSEA, JA, Coordination rurale, Confédération
paysanne), l?OFB (Direction générale, organisations syndicales), les tutelles de l?OFB
(ministère de la Transition Ecologique, de l?Energie, du Climat et de la Prévention des Risques
(MTEECPR) et ministère de l?Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt
(MASAF)), et un panel de cinq préfets suggérés par le directeur de cabinet de la ministre en
charge de l?agriculture (Hauts-de-France, Finistère, Lot-et-Garonne, Hérault, Haute-Marne).
Compte tenu du calendrier extrêmement court, et au vu de celles réalisées par la précédente
mission, la mission n?a pas fait de visite de terrain. Elle précise par ailleurs que, aussi éclairante
soit-elle, la consultation de seulement cinq préfets ne prétend pas donner une vision
exhaustive de la situation sur le terrain et ne permet a fortiori pas d?en tirer des conclusions
généralisables.
La mission souligne enfin que, dans le contexte de crise agricole dans lequel elle s?est inscrite
et en parallèle de son déroulé, des annonces gouvernementales ont été faites sans attendre
les conclusions de cette mission-flash, sur le port discret de l?arme et l?expérimentation de
caméras-piétons, et des travaux se sont déroulés au sein des administrations centrales.
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1. UN CADRAGE REGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL TRES FOURNI, MAIS
DONT LA MISE EN OEUVRE EFFECTIVE SUR LE TERRITOIRE RESTE
INACHEVEE
1.1. Le cadre réglementaire et institutionnel existant en matière
d?environnement
La coordination des contrôles environnementaux existe déjà de jure et de facto et ne cesse de
se renforcer.
Modifié par la loi 3DS, l?article L.131-9 du code de l?environnement institue le préfet de
département comme le délégué territorial de l?OFB en ce qui concerne les missions de police
administrative. À ce titre, il assure la cohérence de l'exercice des missions de police
administrative de l'eau et de l'environnement de l'OFB avec les actions des autres services et
établissements publics de l'État.
Le décret n° 2023-876 du 13 septembre 2023 relatif à la coordination en matière de
politique de l?eau et de la nature et de lutte contre les atteintes environnementales a
institutionnalisé la mise en place, au sein de chaque département, d?une mission interservices
de l?eau et de la nature (MISEN), présidée par le préfet, et d?un comité opérationnel de lutte
contre la délinquance environnementale (COLDEN), présidé par le procureur de la
République, avec pour objectif de coordonner l?action des autorités administratives et
judiciaires. MISEN et COLDEN établissent ainsi le plan de contrôle annuel interservices qui
décline localement les orientations de la stratégie nationale des contrôles en matière de police
de l?eau et de la nature (SNCPEN), définie par l?instruction du Gouvernement du 2 janvier
2024 (cf. ci-après). Une réunion annuelle stratégique conjointe permet leur articulation.
En application de ce décret, l?instruction du Gouvernement du 16 septembre 2023 relative
à la coordination en matière de police de l?eau et de la nature et de lutte contre les
atteintes environnementales détaille les missions et périmètres d?intervention, ainsi que la
composition, l?organisation et le fonctionnement des MISEN et des COLDEN, qui incluent
l?OFB.
La circulaire de politique pénale en matière de justice pénale environnementale du 9
octobre 2023 définit les priorités de la politique pénale environnementale articulées autour
des éléments suivants : la recherche systématique de la remise en état ; des poursuites
systématiques en cas de dommage grave ou irréversible, d?obstacle aux fonctions des agents
de contrôle ou de réitération ; des alternatives aux poursuites dans tous les autres cas, ou le
classement sans suite ; la désignation de magistrats référents pour le contentieux de
l?environnement dans les parquets ; la mise en place d?une coordination étroite entre autorités
judiciaires et administratives.
L?article L. 173-12 du code de l?environnement offre la possibilité à l?autorité administrative
DDT(M), qui a reçu copie du procès-verbal (PV) transmis au procureur de la République, de
proposer une transaction pénale. Elle permet, « tant que l'action publique n'a pas été mise en
mouvement, de transiger avec les personnes physiques et les personnes morales sur la
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poursuite des contraventions et délits prévus et réprimés (?), à l'exception des délits punis de
plus de deux ans d'emprisonnement. La transaction proposée par l'administration et acceptée
par l'auteur de l'infraction doit être homologuée par le procureur de la République. »
La Convention de partenariat entre le Ministère de l?intérieur et de l?outre-mer (MIOM),
le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires et l?OFB du 5
janvier 2023 renforce le pilotage stratégique de la police de l?environnement au regard des
enjeux et des stratégies nationales, en lien avec l?autorité judiciaire ; en promeut la
communication auprès des différents acteurs ; fait bénéficier le MIOM et les administrations
déconcentrées de l?appui technique de l?OFB afin de contribuer à la cohérence des politiques
publiques aux niveaux national et local, au sein des MISEN et des COLDEN.
L?instruction du Gouvernement du 2 janvier 2024 relative à la stratégie (nationale) des
contrôles en matière de police de l?eau et de la nature (SNCPEN) précise le périmètre des
contrôles de l?eau et de la nature et clarifie la chaîne d?action des contrôleurs, depuis le
cadrage national des priorités de contrôle jusqu?à sa déclinaison dans le plan départemental.
Elle demande aux préfets de département, afin de disposer d?une pression de contrôle
proportionnée aux enjeux, de s?attacher à la coordination des contrôles entre les différents
services concernés dans le cadre de la MISEN en concertation avec le COLDEN. À ce titre, le
correspondant départemental chargé de coordonner les contrôles dans les exploitations
agricoles, en application de la circulaire du Premier ministre du 31 juillet 2015 sur les contrôles
agricoles (cf. ci-après), est associé à l?élaboration du plan de contrôle. L?instruction affirme la
nécessité de communiquer sur la stratégie de contrôle et son bilan auprès des acteurs socio-
économiques, élément qui vise à contribuer à la prévention des troubles et à l?acceptation des
contrôles.
En matière de priorisation des contrôles, l?instruction SNCPEN prévoit un comité stratégique
annuel qui valide les nouvelles priorités de contrôle qui seraient identifiées par les services et
les modalités de leur mise en oeuvre pour compléter l?inventaire des contrôles pour la
protection de l?eau et de la nature. Ce comité doit retenir chaque année quatre à cinq
thématiques en lien avec les politiques prioritaires du Gouvernement, sont mises en exergue
à des fins de pédagogie sur l?objectif des contrôles et leurs résultats. Il est réuni au cours du
deuxième trimestre.
L?instruction comporte, en annexe, un guide pratique, à vocation pédagogique, sur les
contrôles en police de l?eau et de la nature, qui rappelle les modalités du déroulement d?un
contrôle administratif et d?une opération de police judiciaire, et explicite les droits et devoirs
des contrôleurs et des contrôlés en cas de suites administratives ou judiciaires (NB : ce guide
n?a pas vocation à se substituer aux notes de service ou instructions applicables dans les
établissements publics au sein desquels les agents dotés de prérogatives de police exercent
leurs missions). Le passage d?une procédure administrative à une procédure judiciaire repose
sur la constatation en cours de contrôle administratif d?une non-conformité constituant une
infraction pénale. Il est encadré par les articles L. 172-16 du Code de l?environnement (qui
précise que les inspecteurs de l?environnement, lorsqu?ils constatent une infraction, doivent
rédiger un PV qui est transmis au procureur et, en copie, à l'autorité administrative compétente
- en l?occurrence la DDT- et au contrevenant) et 40 du Code de procédure pénale (qui impose
à tout fonctionnaire de signaler directement les infractions pénales au procureur).
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Au niveau départemental, des protocoles Parquet ? Préfet ? Direction régionale de l?OFB
relatifs au traitement des atteintes à l?environnement (exemple de celui de la Nièvre)
déterminent les principales modalités d?exercice opérationnel des missions de police judiciaire
spécialisée ; précisent les modalités d?information réciproques des services déconcentrés ;
organisent le traitement des infractions ; articulent les réponses pénales et administratives.
Des instructions du Parquet adressées au service départemental de l?OFB pour la mise en
place d?un circuit simplifié de traitement des infractions causant une atteinte limitée à
l?environnement (exemple de la Haute-Vienne) ont pour objectifs d?assurer une réponse plus
rapide, efficace et pédagogique, et de garantir une remise en l?état systématique. Pour ce faire,
sont privilégiées la rédaction d?un PV simplifié et la mise en oeuvre d?un avertissement pénal
probatoire, d?une médiation pénale, d?un stage de citoyenneté, d?un travail d?intérêt général ou
d?une composition pénale.
La mission note qu?il y a dans certains départements des procédures définies en MISEN
pour passer de la non-conformité identifiée à la réponse administrative ou judiciaire (exemple :
logigramme de décision de la DDT 42, en annexe 5).
1.2. Des dispositions spécifiques au secteur agricole complètent les
dispositions générales.
La circulaire du Premier ministre n°5806-SG du 31 juillet 2015 sur les contrôles1 dans
les exploitations agricoles, abrogée et remplacée par la circulaire du Premier ministre n°
6462-SG du 04/11/2024 (voir ci-après), instaurait déjà une coordination des contrôles
reposant sur quatre grands principes :
? Le ciblage des contrôles sur place en vue de réduire la pression de contrôle par
exploitation.
? La recherche de suites proportionnées (ex. : délais de remise en état, transaction
pénale).
? Sous l?autorité du préfet, la coordination entre services pour limiter les interventions
successives de plusieurs corps de contrôle au sein d?une même exploitation.
? Le renforcement de l?information et de la transparence à l?égard des agriculteurs :
réunions d?information de début et de fin de campagne de contrôle, formalisation du
relevé des non-conformités, amélioration des conditions d?annonce du contrôle, charte
départementale de bonnes pratiques en matière de contrôle rappelant les droits et
obligations de chacun.
La mission « contrôles » a cependant constaté que son application restait partielle et
hétérogène selon les départements, quand elle n?était pas purement oubliée par certains
services :
1 Cette circulaire porte uniquement sur les contrôles administratifs, ce que son titre ne précise pas.
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? Les chartes départementales ne sont en vigueur que dans un tiers des départements
ou plus actualisées, et sont parfois multiples en raison de démarches spécifiques à
certains services ou organismes, par exemple la Mutualité sociale agricole (MSA).
? Les pratiques en matière de préavis et de préparation des contrôles, de même que les
modalités d?établissement des relevés de non-conformité sur place, font l?objet de
pratiques hétérogènes en fonction des corps de contrôle.
? Les protocoles préfet/parquet/OFB sur le traitement des procédures judiciaires et les
échanges avec les polices spéciales de l?environnement ne sont pas généralisés.
? La mobilisation des chambres d?agriculture en matière d?actions de formation et
d?accompagnement est variable selon les territoires.
La circulaire du Premier ministre n° 6462-SG du 04/11/2024 relative à la mise en place
du contrôle unique dans les exploitations agricoles, qui abroge la circulaire du 31 juillet
2015, a pour objectif de limiter la pression de contrôles sur place à une seule visite de contrôle
annuelle sur l'exploitation agricole.
Le périmètre du contrôle unique est cependant circonscrit aux contrôles réalisés dans un cadre
administratif, programmables, pour lesquels un agent est physiquement présent sur le terrain,
et qui nécessitent la présence de l'exploitant agricole.
Sur le modèle de la MISEN, avec laquelle elle se coordonne sur les sujets environnementaux,
une mission interservices agricole (MISA) est mise en place sous l?autorité du préfet, et sous
la coordination du DDT.
Des contrôles à vocation pédagogique (« à blanc ») doivent être organisés dans le cadre de
la mise en oeuvre d'une nouvelle réglementation ou en début de campagne.
Une charte des contrôles sera établie afin de partager les bonnes pratiques entre la profession
agricole et les différents corps de contrôle. Un modèle de charte doit être élaboré d'ici la fin de
l'année en concertation avec Chambres d?Agriculture France (CDAF).
Des actions de communication destinées aux agriculteurs doivent être organisées
annuellement par les chambres départementales d'agriculture, lesquelles sont sollicitées pour
accompagner les agriculteurs par des actions de formation et de conseils adaptés. De même,
les contrôleurs seront formés aux spécificités du monde agricole et aux contraintes
rencontrées par les agriculteurs, avec le concours des chambres d'agriculture.
Enfin, début décembre 2024, une nouvelle lettre conjointe des ministres en charge de
l?agriculture et de la transition écologique a été envoyée au directeur général de l?OFB et
aux préfets de départements (voir annexe 4). Elle précise que les contrôles administratifs de
l?OFB sont inclus dans la coordination du contrôle unique, et demande au directeur général de
l?OFB d?assurer de manière immédiate le port discret des armes lors des contrôles en
exploitation2, et d?organiser le déploiement progressif du port de caméra-piéton.
2 Les agents commissionnés et assermentés de l?OFB sont astreints au port d?arme (article R. 131-34-1 code de l?environnement).
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1.3. Parallèlement, l?OFB dispose de son propre corpus de règles
internes et développe à l?échelle locale des relations régulières
avec les différents services de l?État, ainsi qu?avec la profession
agricole.
L?OFB a élaboré un ensemble d?instructions relatives aux missions de police3 qui portent
sur les techniques de contrôle (dont le protocole d?entrée en contact avec la personne
contrôlée), la communication et la gestion des conflits. L?instruction administrative insiste sur
la posture d?écoute lors des contrôles.
L?OFB a prévu de revoir en 2025 celles spécifiques à la police administrative et la police
judiciaire.
À ce stade, l?introduction de l?instruction relative à l'exercice de la police administrative est
cependant révélatrice de l?échelle des priorités de l?établissement, avec un tropisme judiciaire
prédominant : « Vous trouverez ci-joint l'instruction police administrative qui vient utilement
compléter l'instruction police judiciaire et l'instruction relative à l'appui technique ».
Les mesures administratives sont mises en oeuvre indépendamment des poursuites pénales
qui relèvent, quant à elles, de la seule compétence de l'autorité judiciaire. Dès lors que l'agent
en charge du contrôle administratif met en évidence une ou plusieurs non-conformités, il rédige
un rapport de manquement administratif (RMA). Les suites qui seront données relèvent
toujours de l'autorité administrative (DDT) qui peut faire une mise en demeure, suspendre le
fonctionnement de l'activité, prendre des mesures conservatoires faisant cesser sans délai
l'atteinte à l'environnement.
Un logigramme (en annexe 10) détaille le processus de décision orientant l?inspecteur de
l?environnement vers une procédure administrative ou judiciaire. Cependant, l?embranchement
(« la non-conformité est-elle sanctionnable pénalement ») se contente d?orienter l?inspecteur
vers l?une et/ ou l?autre, sans lui fournir de précision pour l?aider dans cette décision-clé.
Toute infraction pénale constatée doit faire l?objet d?un procès-verbal d?infraction dont le délai
légal de transmission au procureur4 de la République, et en copie à l'autorité administrative
compétente (DDT), (dans le respect du secret de l?instruction) est de 5 jours ouvrés.
L?instruction police judiciaire précise les éléments d?identité à vérifier lors d?une audition, en
ciblant la « petite identité », mais avec une conception très large de cette dernière confinant
de fait à la « grande identité » (inclusion de la situation familiale, du nombre d?enfants, de la
profession, etc.).
Le port discret de l?arme est possible dans certaines situations, et un équipement adapté est
alors fourni. En aucune circonstance, l?arme ne doit échapper à la surveillance de l?agent, ni
être laissée dans un véhicule, même fermé à clef et/ou garé dans un lieu clos.
3 Instruction relative à l?organisation et à la réalisation des missions de police conduites au sein de l?OFB (Instruction N° 2022 ?
DG-DGD PCE ? 02) ; Instruction relative à l?armement des agents de l?OFB (Instruction N° 2024 ? DG ? 01) ; Instruction
relative à l'exercice de la police administrative (Instruction n°2021-DG-04) ; Instruction relative aux obligations liées à l?activité
judiciaire et à la structuration de l?activité judiciaire au sein de l?OFB (Instruction N° 2023 ? DG ? 01 du 27/08/2021) ; Instruction
relative à l'exercice de la police judiciaire (Instruction n°2020-DG-05).
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La formation initiale et continue des agents commissionnés et assermentés de l?OFB permet
de prévenir et de gérer les conflits.
L?instruction de l?OFB n° 2021-DG-O6 du 14/12/2021 relative aux relations entre les
directions régionales et certaines parties prenantes concernées par les missions de
l?OFB énonce les contacts réguliers et les rendez-vous que les directeurs régionaux et les
chefs de services départementaux (CSD) doivent organiser régulièrement avec leurs
principaux interlocuteurs institutionnels afin de présenter l?organisation, l?activité et les priorités
de l?OFB. Concernant la profession agricole, elle demande de pérenniser les rendez-vous
annuels avec les chambres d?agriculture et l?ensemble des syndicats agricoles engagés en
2020, en associant en tant que de besoin les services déconcentrés de l?État. L?objectif
est triple : a) présenter les principaux enjeux de biodiversité, les missions de l?OFB et les
prérogatives des inspecteurs de l?environnement en matière de police administrative et
judiciaire, et les priorités en matière de contrôle, écouter les retours de la profession sur
l?année écoulée et définir les actions à mettre en oeuvre pour que les contrôles se passent au
mieux ; b) échanger sur les enjeux liant agriculture et biodiversité, tout particulièrement sur les
initiatives soutenues par l?OFB (Ecophyto, Agrifaune, grands prédateurs, lycées agricoles,
centres de ressource, etc.) ; c) identifier des modalités de communication sur les enjeux et les
contrôles.
Des rencontres spécifiques peuvent également être organisées en tant que de besoin avec
les syndicats agricoles avec lesquels des tensions peuvent exister. Enfin, les DR et les CSD
doivent instaurer un dispositif de crise avec les chambres d?agriculture afin de désamorcer
toute tension susceptible d?émerger ou se faisant jour avant qu?elle ne s?amplifie.
La Charte de déontologie, des droits et des devoirs du personnel de l?OFB, récemment
adoptée (octobre 2024) a pour objet de présenter les principes, droits et obligations qui doivent
guider l?action menée par l?ensemble des agents de l?OFB en interne comme en externe. Elle
précise les règles déontologiques particulières applicables aux agents commissionnés et
assermentés.
Enfin, un projet de convention OFB ? CDAF pour un dialogue renforcé et une
compréhension partagée des règles environnementales et de leur mise en oeuvre a été
élaboré. Il prévoit des engagements de part et d?autre, concernant :
? des documents pédagogiques expliquant les missions de l?OFB (avec une annexe
rappelant les principes déontologiques qui s?imposent aux inspecteurs) et les règles de
comportement des agriculteurs dans le cadre d?un contrôle ;
? la formalisation d?échanges réguliers ;
? la généralisation des formations des inspecteurs de l?OFB aux enjeux agricoles ;
? la formation, dans chaque chambre départementale, de relais capables d?expliquer le
contexte réglementaire aux agriculteurs ;
? l?élaboration par l?OFB de fiches pédagogiques sur chacun des irritants identifiés, les
chambres d?agriculture en assurant la diffusion et l?animation ;
? la proposition d?une journée annuelle commune de contrôle à blanc à visée
pédagogique ;
? la mise en oeuvre par l?OFB d?une expérimentation de la caméra d?intervention ;
? la généralisation du port discret de l?arme de service pour les contrôles administratifs ;
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? la formalisation des procédures de recours en cas de « contrôles à problèmes » avec
la possibilité pour les agriculteurs de saisir une inspection générale des services de
l?OFB, et l?identification au sein de chaque chambre et au niveau de l?OFB de
personnes chargées spécifiquement du traitement de ces situations.
La mission souligne que cette convention (en annexe 6) n?est pas encore signée, mais que
l?OFB a spontanément avancé sur plusieurs points : fiches irritants, renforcement des
formations des inspecteurs, charte de déontologie (en annexe 7) évoquée supra.
Sans préjudice de la question de sa cohérence (question qui n?entrait pas dans le champ de
la mission), le corpus juridique et les instructions et autres documents concourant à sa mise
en oeuvre sont donc particulièrement fournis, offrant à tous les acteurs locaux, pour peu qu?ils
s?en emparent, un large panel d?outils pour exercer de façon coordonnée les polices
administrative et judiciaire. Il n?en demeure pas moins que la situation sur le terrain reste
toujours sensible, voire conflictuelle.
2. SYNTHESE DES PRINCIPALES PROBLEMATIQUES RELEVEES, DES
CRITIQUES ET DES PROPOSITIONS ENTENDUES PAR LA MISSION
Cette section synthétise les idées formulées par les parties prenantes lors des auditions de la
mission. L?analyse de ces idées relève de la section 3 du présent rapport.
2.1. La compréhension des enjeux et la lisibilité de la règle
L?OFB, dont le rôle ne consiste pas à écrire la réglementation mais uniquement à s?assurer de
son respect, oeuvre dans un contexte où la réglementation sur l?eau et la biodiversité est
perçue non comme une protection de la ressource et des milieux à moyen-long terme, mais
comme une contrainte à court terme. Une meilleure compréhension par la profession agricole
de cette réglementation environnementale apparaît comme un facteur fondamental pour
améliorer les relations. Connaissance, simplification et priorisation en sont les trois versants :
? Changer le regard sur la réglementation eau et biodiversité : d?après les acteurs,
les problématiques "eau" commencent à être comprises, celles concernant la
biodiversité moins. Il y aurait donc lieu de renforcer les messages et d?améliorer la
formation, dans le cursus éducatif et de formation continue, pour faire comprendre que
ces réglementations ne vont pas à l?encontre des agriculteurs, mais servent la
protection des ressources et des milieux dont ils sont l?un des principaux utilisateurs.
Les chambres d?agriculture, dont la contribution au développement durable est l?une
des missions, devraient faire beaucoup plus en la matière que ce qu?elles font jusqu?à
présent.
? Simplifier sa prise en compte sur le terrain et la lisibilité de la règle : la
réglementation doit être applicable dans des conditions raisonnables5. Tous les acteurs
5 Principe de sécurité juridique, art 1er du Code civil, Charte de l?environnement, code des relations entre le public et l?administration
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s?accordent pour dire qu?il faut travailler à la simplification et la lisibilité des textes pour
les agriculteurs. Même si la complexité de la règle résulte parfois de la volonté de traiter
avec finesse des configurations variées, souvent d?ailleurs à la demande de ceux à qui
s?applique cette réglementation pour que chaque cas particulier soit traité de manière
adéquate, les agriculteurs ne veulent pas la subir et demandent à l?administration
d?internaliser ces contraintes et d?offrir une solution opérationnelle simple. Les
représentants agricoles proposent de développer les guichets uniques pour les
réglementations concernant les problématiques à forts enjeux (haies, prédation,
curage des fossés et des cours d?eau, arboriculture). Ces dispositifs étant coûteux en
équivalent temps plein (ETP) (ex. : le guichet unique du Doubs sur les haies mobilise
un ETP), les administrations (DGPE-DEB), privilégient les services numériques en
ligne tels le projet EnvErgo6 qui sera décliné au niveau agricole. Par exemple, EnvErgo
haies servira de guichet qui permettra à terme de simuler le projet en ligne et de
déposer une demande unique ; cette dernière sera traitée par les administrations
concernées et fera l'objet d'une réponse également unique. Actuellement en
construction, une expérimentation est en cours et son déploiement est prévu
progressivement à partir de juin 2025.
? Énoncer des priorités nationales et locales qui soient sans ambiguïté : la
profession agricole réclame de bien identifier les priorités locales. Les préfets ont aussi
besoin de documents de communication type cartographie leur permettant d?expliquer
les enjeux et les priorités territoriales, notamment sur la biodiversité.
2.2. L?articulation administratif / pénal
Après le constat d?une non-conformité (cf. supra), l?articulation entre suites administratives et
suites judiciaires appartient à l?autorité administrative (DDT).
C?est en effet elle qui, à la fois, met en demeure l?auteur de la non-conformité de régulariser
sa situation (compétence liée, art. Env. L. 171-7) et a la possibilité de proposer au procureur
une transaction pénale (art. Env. L. 171-12). Cette deuxième possibilité n?a pas été évoquée
par les préfets rencontrés par la mission.
Dans certains cas, faute de suites données par la DDT aux procédures administratives
engagées par l?OFB, dans un contexte où elle n?exerce que partiellement le rôle de police
judiciaire qui pourtant lui incombe aussi7, le fonctionnement de l?ensemble des services amène
à une propension marquée pour la voie pénale au détriment de la voie administrative, et à un
recours trop systématique aux inspecteurs de l?environnement en poste à l?OFB, alors que les
DDT disposent elles aussi de tels agents.
6 EnvErgo est une plateforme en ligne publique et gratuite destinée aux acteurs de l'aménagement du territoire qui permet de
lister l?ensemble des règles et des procédures applicables à un projet, après saisie de sa localisation et de ses
caractéristiques. La plateforme aide également les instructeurs à examiner le projet, peut notifier un avis réglementaire et
accompagner le porteur de projet dans la compréhension de ses obligations. https://envergo.beta.gouv.fr/
7 Les inspecteurs de l?environnement, quel que soit leur service d?affectation (DDT, DDPP, DREAL ou OFB), ont les mêmes
prérogatives et obligations en police judiciaire.
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Les préfets rencontrés sont conscients de ce constat puisque, à l?exception de l?un d?entre eux,
ils proposent de repositionner les DDT sur la police judiciaire (les DDT étant d?autant mieux
perçues par les agriculteurs qu?elles participent moins aux constats des non-conformités et
qu?elles sont plus dans l?accompagnement).
Tous les acteurs s?accordent sur la nécessité de renforcer la coordination de l?ensemble des
services effectuant des missions de police administrative ou judiciaire : via les MISEN (avec
une réunion mensuelle de tous les inspecteurs de l?environnement) en coordination avec les
MISA8, et une plus grande coopération préfet ? procureur grâce aux MISEN et aux COLDEN.
Pour clarifier cette articulation qui soulève différentes questions de compréhension, l?OFB
travaille à une fiche dont un projet a été remis à la mission (cf. 3.2.1).
2.3. La mise en oeuvre effective et généralisée des dispositions déjà
arrêtées et d?une communication « jusque dans les cours de
ferme » sur ces mesures
Nombre de propositions énoncées par les différentes parties prenantes renvoient, de fait, à
des dispositions déjà existantes, pour certaines, il est vrai, assez récentes, ce qui démontre
soit la méconnaissance des dispositifs décrits en section 1, soit leur mise en application encore
partielle.
? Généraliser, sous l?égide du préfet, les chartes départementales de bonnes pratiques
en matière de contrôle9 (droits et devoirs du contrôlé et du contrôleur) rappelant en
annexe les actions de pédagogie, d?accompagnement, de rencontre, menées par tous.
? Communiquer ex ante et ex post sur les plans de contrôles annuels (au cours de deux
réunions, présidées par le préfet : en début et fin de campagne), qu?ils aient été
élaborés en MISA ou en MISEN9.
? Organiser des rencontres régulières entre services de contrôle et agriculteurs9.
? Assurer une meilleure information sur les suites des contrôles9.
? Organiser des contrôles à blanc à vocation pédagogique9.
? Faire connaître la charte de déontologie des agents de l?OFB. L?OFB considère que
c?est un document à vocation interne, mais est d?accord pour l?annexer au rapport de
la présente mission (cf. annexe 7). La mission note d?ailleurs que le code de
déontologie des forces de l?ordre est, par nature, public.
? Réunir dans le courant du 2ème trimestre le comité stratégique national des contrôles
de l?environnement dans le domaine de l?eau et de la nature. En complément, il est
proposé d?organiser un séminaire annuel avec les ministres en charge de l?agriculture
et de l?écologie (voire aussi celui de la Justice), les préfets de région et de département,
tous les services territoriaux concernés10, afin de partager les orientations de politique
nationale sur les champs de l?OFB, afin que l?ensemble des services de l?Etat entende
le même message (unité de lieu et de temps).
8 Même si la police judiciaire est clairement exclue du champ de coordination des MISA.
9 Déjà prévu dans les circulaires du 31/07/15 et du 04/11/24 et instruction du 02/01/24.
10 DREAL, DDT, Services départementaux de l?OFB
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Une forte demande émerge également pour clarifier le positionnement des contrôles de police
administrative confiés à l?OFB dans le cadre de la mise en oeuvre du contrôle unique afin
d?éviter tout malentendu et un effet déceptif.
2.4. L?évolution du rôle et des missions de l?OFB
? L?évolution du positionnement de l?OFB vers plus d?accompagnement.
Le diagnostic réalisé par le rapport de la mission d?information du Sénat est d?une grande
acuité : « Alors que le législateur a souhaité que l?OFB soit un opérateur ensemblier de la
biodiversité, intervenant sur l?ensemble de la chaîne de communication, de sensibilisation, de
gestion, de protection, de restauration et de police de l?environnement, son image souffre de
n?être souvent réduite qu?au seul aspect répressif de son action. Plusieurs acteurs disent
regretter que les missions de police environnementale prédominent sur celles
d?accompagnement et de conseil, ce qui nourrit l?image d?un « établissement censeur ».
S?il convient de relativiser la pression de contrôle ressentie par certains acteurs, avec par
exemple un contrôle en moyenne par siècle pour les exploitations agricoles, il est cependant
exact que les relations de l?OFB avec le monde agricole sur le terrain se limitent trop souvent
au contrôle et à la recherche des infractions, tant et si bien qu?au niveau local, l?OFB est
souvent réduit à n?être que le gendarme de la biodiversité. Cette situation nuit par contrecoup
à la capacité de l?OFB à mener à bien ses autres missions ; une réflexion approfondie doit être
engagée pour mieux articuler les actions de sensibilisation et les missions de police mises en
oeuvre par les mêmes agents, afin que le temps consacré à l?accompagnement permette
également de sensibiliser les acteurs aux législations environnementales et aux
conséquences de leur non-respect, dans le cadre d?un dialogue plus confiant et à tout le moins
apaisé. »
Un préfet décrit de façon imagée mais néanmoins précise l?enjeu en la matière, à savoir
essayer de multiplier « l?aller vers », de « donner le sens » de la réglementation et des
contrôles. Un autre insiste sur la nécessité pour l?OFB d?être plus sur la prévention, par
exemple sur la prédation. Une telle situation existe d?ores et déjà dans certains départements,
un cas ayant été présenté à la mission avec un service départemental de l?OFB qui s?attache
à être dans une posture d?accompagnement et à mener des contrôles pédagogiques conjoints
avec la DDT.
Concrètement, les acteurs auditionnés proposent de passer par deux types d?initiatives
complémentaires :
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? Mettre en place des chantiers pédagogiques co-construits avec les chambres
d?agriculture et l?ensemble des syndicats agricoles.
Plusieurs syndicats agricoles, ainsi que certains préfets et la direction de l?OFB, préfèrent cette
notion de chantiers pédagogiques, plus positive et plus large, que celle de « contrôles
pédagogiques à blanc » utilisée dans les circulaires du Gouvernement. Ces chantiers
pourraient porter par exemple sur les problématiques des haies ou du curage des cours d?eau
et des fossés.
Si des initiatives existent d?ores et déjà sur le terrain en ce sens, il semble qu?elles ne
rencontrent qu?un succès limité, les parties se renvoyant la balle. Ainsi, en réponse au constat
de l?OFB selon lequel les rencontres qu?il organise sur le terrain n?attirent pas toujours
beaucoup d?agriculteurs11, un syndicat agricole cite le cas d?une opération qu?il a récemment
organisée dans un département sur l?entretien des fossés avec la DDT où l?OFB n?était pas
présent. Un effort doit donc être fait de part et d?autre.
Le même syndicat suggère plutôt de travailler à des projets structurants et coconstruits. Il cite
à cet égard l?exemple d?un projet autour des mares, qui a permis d?apaiser une situation très
tendue et d?aboutir à une meilleure connaissance et acceptation des rôles de chacun (« Il faut
oser construire des projets avec les acteurs syndicaux »).
? Développer la participation des inspecteurs de l?environnement (agents des
services environnement des DDT ou de l?OFB) à des manifestations agricoles
festives, ce qui permettrait une plus grande acculturation réciproque.
L?objectif est d?instaurer des rencontres et des échanges entre le monde agricole et les
inspecteurs de l?environnement en dehors des situations de contrôle. Ainsi, un syndicat
agricole invite déjà des agents OFB à participer à des manifestations agricoles festives.
Le besoin de pédagogie sur les enjeux de biodiversité ne concerne pas que les agriculteurs,
mais également les élus. Plusieurs préfets ont insisté sur ce point, évoquant un défaut de prise
de conscience des enjeux « biodiversité » (sujet souvent perçu comme « la petite bête qui
embête tout le monde » et entrave la réalisation de projets sensibles politiquement).
Un syndicat agricole propose même de repositionner l?OFB sur les seuls conseil et expertise,
les missions de police judiciaire étant alors confiées à la gendarmerie.
? Le renforcement de la formation de l?ensemble des acteurs aux enjeux agricoles et
environnementaux.
Une plus grande pédagogie passe nécessairement par la formation pour une meilleure
connaissance réciproque des réalités et des contraintes de chacun. Cela pourrait se traduire
par deux types d?actions complémentaires :
11 « Lors de nos journées pédagogiques, nous avons des difficultés à faire venir les agriculteurs. En général, dans chaque
département, nous nous retrouvons avec huit ou dix agriculteurs » (interview du DG de l?OFB à la France Agricole,
28/10/2024).
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? Renforcer la formation des agents OFB pour une meilleure connaissance du
monde agricole.
L?ensemble des organisations professionnelles estime nécessaire d?améliorer la formation des
agents de l?OFB sur la connaissance du monde agricole, en incluant la problématique du mal-
être des agriculteurs. À cette fin, sont évoquées l?immersion dans des exploitations, ou des
interventions d?agriculteurs dans les formations internes de l?OFB. Le projet de convention
entre Chambres d?Agriculture France et l?OFB prévoit la généralisation des formations des
inspecteurs de l?OFB aux enjeux agricoles par les chambres d?agriculture. La direction de
l?OFB y est favorable et a mis en place une telle formation : 300 agents ont déjà été formés et
400 le seront en 2025.
? Mettre en place des formations des agriculteurs sur l?ensemble des rôles et
missions de l?OFB, ainsi que sur la réglementation environnementale.
Cette piste est portée à la fois par les chambres d?agriculture et l?OFB. Elle figure dans le projet
de convention entre Chambres d?Agriculture France et l?OFB en prévoyant la formation, dans
chaque chambre départementale, de relais capables d?expliquer le contexte réglementaire aux
agriculteurs. La situation actuelle sur le terrain est cependant décrite par plusieurs acteurs
auditionnés comme étant hétérogène, voire déficiente pour les organisations syndicales de
l?OFB. Des syndicats minoritaires craignent des prestations payantes ou à destination
première des adhérents du syndicat majoritaire.
Plusieurs acteurs militent pour des interventions de l?OFB dans les lycées agricoles, ce que
l?OFB a déjà engagé dans certains départements. Ces formations devraient concerner
l?ensemble des rôles et missions de l?OFB, trop souvent méconnus (ex. : Ecophyto, Agrifaune,
grands prédateurs, centres de ressource), et pas uniquement la police environnementale.
2.5. Le positionnement des services départementaux de l?OFB par
rapport aux services de l?État
La profession agricole et les préfets mettent en avant qu?une meilleure intégration de l?OFB au
sein des services de l?État serait de nature à favoriser une culture commune et un partage des
priorités. Les suggestions pour y arriver sont cependant diverses, mais non exclusives les
unes des autres :
? Demander au préfet de s?impliquer personnellement afin d?incarner l?importance
donnée à la politique environnementale. Cette implication doit être matérialisée par
la présidence du préfet intuitu personae des MISEN stratégiques, pour prioriser les
contrôles et donner du sens à l?action publique. La mission note que les relations
OFB/agriculteurs apparaissent souvent moins conflictuelles dans les départements où
les préfets sont personnellement impliqués, assurent le pilotage des MISEN depuis
plusieurs années et dans lesquels les MISEN se réunissent régulièrement. Par
analogie, le pilotage de la MISA par le préfet renforcera la coordination de l?ensemble
des services et opérateurs de l?État assurant les contrôles chez les agriculteurs. La
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participation de l?OFB, aux côtés du préfet, pour diverses manifestations autres que les
contrôles, permet aussi de montrer l?importance de ses missions.
? Intégrer pleinement les services départementaux de l?OFB dans le
fonctionnement des services déconcentrés de l?État pour créer des liens et partager
des solutions. En effet, les services départementaux de l?OFB et les DDT sont perçus
comme ne travaillant pas toujours de façon coordonnée. Cette intégration est prévue
avec l?association de l?OFB à des échanges réguliers (un échange annuel entre le
préfet, les directions départementales concernées, le chef du service départemental ;
la participation de l?OFB à la réunion de l?état-major de sécurité deux à quatre fois par
an ; ainsi que sa participation au collège des chefs de service dès lors que des sujets
liés aux thématiques eau- biodiversité ou milieux marins sont à l?ordre du jour). Certains
préfets rencontrés proposent d?aller plus loin, en associant par exemple le chef du
service départemental de l?OFB à des bilatérales avec le DDT. Renforcer les liens entre
services par des réunions régulières des inspecteurs de l?environnement
(visioconférence mensuelle) permet aussi d?échanger sur toutes les procédures en
cours et in fine d?avoir une approche homogène de tous les services sur le territoire.
? Rapprocher physiquement le siège de l?OFB départemental avec celui de la DDT.
L?implantation sur un même lieu des agents DDT et OFB est considérée comme un
point positif pour fluidifier les échanges entre services chargés de mission de police de
l?environnement.
? Rattacher fonctionnellement l?OFB à la DDT a aussi été évoqué par certains préfets,
ce qui, s?agissant d?une décision d?organisation des services, est d?ores et déjà possible
pour les missions de police administrative.
2.6. La posture des contrôleurs
L?exercice du contrôle reposant sur la qualité de la relation humaine entre le contrôlé et le
contrôleur, plusieurs propositions sont formulées par les acteurs auditionnés pour améliorer
en tant que de besoin la posture des inspecteurs de l?environnement.
De manière générale, la profession agricole attend des contrôleurs plus d?attention à la relation
humaine, d?empathie, de dialogue, de pédagogie. Côté OFB, tant direction et organisations
syndicales, il est demandé de ne pas caricaturer la situation en généralisant quelques cas de
dysfonctionnement, estimant que lors de nombreux contrôles la relation se passe bien.
Pour plusieurs acteurs, un défaut de posture résulterait d?une méconnaissance du terrain. Il
est demandé de rechercher des profils de chefs de service départementaux connaisseurs du
monde agricole même si, selon l?OFB, les profils ruraux prédominent déjà, et de capitaliser sur
les compétences comportementales des anciens de l?Office national de la chasse et de la
faune sauvage (ONCFS).
Au-delà de la question de leur bonne appropriation de la règle environnementale, certains
syndicats agricoles estiment que les inspecteurs sont souvent trop sévères. Ils demandent
de lutter contre ce qu?ils considèrent comme du militantisme de la part de certains agents de
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l?OFB, et de veiller à un plus grand discernement dans l?attitude générale des contrôleurs sur
le terrain et dans les auditions.
Mais si les contrôlés attendent légitimement des contrôleurs une posture adaptée, la
réciproque est également vraie.
2.7. Le renforcement de l?accompagnement des agriculteurs par
leurs structures professionnelles.
Sans attendre la signature (en suspens) du projet de leur convention-cadre nationale (et sa
déclinaison départementale), Chambres d?Agriculture France et la direction de l?OFB
considèrent que la formalisation d?échanges réguliers, la formation des inspecteurs de l?OFB
aux enjeux agricoles, l?organisation d?une journée annuelle commune de contrôle à blanc à
visée pédagogique, sont des actions déjà en cours et qui peuvent être poursuivies sur le
terrain.
L?amélioration de l?accompagnement des agriculteurs en termes de compréhension et
d?appropriation de la réglementation environnementale est également un point consensuel.
Néanmoins, le consensus s?affaiblit dès l?instant où l?on aborde les modalités de cet
accompagnement : par qui ? À quel coût ?
Les syndicats professionnels agricoles minoritaires soulignent l?importance d?un
accompagnement neutre et gratuit. L?un d?entre eux rappelle que, si les chambres d?agriculture
n?ont pas l?exclusivité en la matière (d?autres entités comme les Centres d'initiatives pour
valoriser l'agriculture et le milieu rural (CIVAM) pouvant être mobilisées), elles ont, parmi les
missions confiées par le législateur, celle d?accompagner les agriculteurs ; ce qui implique,
selon lui, la gratuité de cet accompagnement. Pour un autre syndicat au contraire, il n?est pas
possible pour les agriculteurs non-adhérents au syndicat majoritaire de passer par les
chambres d?agriculture, et il conviendrait plutôt de confier ce rôle aux DDT. L?OFB, tant
direction qu?organisations syndicales, est pour sa part favorable à une plus grande implication
des chambres d?agriculture dans la pédagogie sur la réglementation environnementale auprès
des agriculteurs.
La mission « contrôles » et la mission d?information du Sénat ont dressé un constat identique ;
l?accompagnement réalisé par les chambres d?agriculture varie selon les départements et fait
l?objet, la plupart du temps, d?une prestation payante. L?organisation de rencontres régulières
entre les chambres d?agriculture, les syndicats agricoles et l?OFB (voire l?ensemble des
personnels chargés des contrôles) doit être encouragée.
Chambres d?Agriculture France considère pourtant que les chambres font déjà beaucoup.
Elles évoquent aussi les limites de l?exercice du fait même de la complexité de la
réglementation, et rappellent la nécessaire priorisation et coordination des contrôles au sein
des services départementaux de l?État.
Si le contexte des élections professionnelles est propice aux remises en cause, il n?en demeure
pas moins que le sujet des relations au sein même de la profession agricole entre ses
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différentes sensibilités doit être pris en compte et que l?accompagnement doit bénéficier à tous
les agriculteurs.
À noter que l?un des syndicats agricoles insiste sur l?importance de l?accompagnement des
agriculteurs en grande difficulté.
2.8. Les modalités des contrôles
La circulaire « contrôle administratif unique » de novembre 2024 organise le contrôle
administratif annuel des agriculteurs. Les acteurs auditionnés, qui ont une connaissance
disparate des modalités de contrôle de l?OFB, s?interrogent sur le périmètre de cette circulaire.
Selon l?OFB, une partie de ses contrôles entre dans le champ de cette nouvelle circulaire qui
concerne les contrôles administratifs, programmables et pour lesquels la présence de
l?agriculteur est requise. En effet, ses contrôles concernent des surfaces et des objets sur un
territoire défini, et lors du constat le propriétaire ou l?exploitant n?est pas connu. La profession
agricole s?interroge également sur l?impact de cette nouvelle circulaire. Elle craint que le
contrôle unique ne soit pas aussi unique que cela, et que la meilleure répartition des contrôles
conduise à augmenter le nombre de contrôlés. Elle s?interroge aussi sur les possibles
comportements répréhensibles une fois le contrôle unique passé.
Les demandes sur l?évolution de mode de contrôle portent donc sur :
? Une clarification de ce qui rentre dans le champ du « contrôle administratif unique » et
une campagne d?information pour que « cela percole jusque dans les cours de ferme ».
Cette clarification préalable est indispensable pour ne pas faire de déçus et aussi
assurer la sécurité des contrôleurs.
? Le port de l?arme, qui est fréquemment revenu dans les entretiens. Les organisations
agricoles demandent son absence ou a minima son port discret.
? L?usage de la caméra piétons fait encore débat parmi la profession. S?il s?agit bien d?un
outil qui invite tant contrôlés que contrôleurs à une bonne attitude, filmer un agriculteur
dans son exploitation n?est pas perçu comme anodin. L?OFB a d?ailleurs identifié la
nécessité d?un travail juridique préalable et du nécessaire recours à une modification
législative.
? La possibilité d?avoir aux côtés de l?agriculteur une tierce personne ayant un rôle de
« médiateur ». Plus qu?une caméra, l?introduction d?un tiers semble, pour certains, être
de nature à maintenir les relations dans un registre adapté. Cet appui pourrait être
choisi sur une liste de personnalités arrêtée par les différents syndicats et par la
chambre d?agriculture. Toutefois, le coût d?un tel dispositif doit être étudié. Cette
suggestion ne fait pas consensus au sein de la profession agricole.
? L?instauration d?échanges lors du constat d?une non-conformité administrative ou d?une
infraction par un inspecteur. Des cas de contrôle à la jumelle ou d?envoi de PV sans
aucune prise de contact ont été relatés. La profession agricole souhaite que cela ne se
produise plus et suggère a minima un contact téléphonique pour avertir du constat et
donner l?opportunité au contrôlé de fournir ses explications avant de recevoir une
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notification officielle. Pour les procès-verbaux d?infraction, cette évolution nécessiterait
une modification législative.
? La création d?un dispositif permettant de signaler les situations relationnelles
conflictuelles. Il doit forcément être de proximité et de confiance du côté agricole
comme pour les agents de l?OFB. Ce point de contact pourrait être en réalité multiple
et exister en DDT(M), dans la chambre d?agriculture, au sein de syndicats. De son côté,
l?OFB travaille à la mise en oeuvre en son sein d?une inspection générale nationale,
comme le préconise le Sénat.
3. L?ANALYSE PAR LA MISSION ET SES RECOMMANDATIONS
3.1. L?analyse
La vision panoramique des difficiles relations entre les agents de l?OFB et les agriculteurs fait
ressortir les principales critiques suivantes :
? Comme l?ont bien souligné la mission « contrôle » et le rapport d?information du Sénat sur
l?OFB, les critiques, voire les exactions, à l?encontre de l?OFB et de ses inspecteurs sont « le
symptôme d?une exaspération vis-à-vis des normes environnementales, perçues comme
trop nombreuses, complexes et très évolutives ». D?où le sentiment des agents de l?OFB d?être
les « boucs émissaires » d?un problème qui les dépasse, et les représentants d?un
établissement assimilé exclusivement à un rôle de censeur.
La crainte des contrôles est ainsi nourrie par une imparfaite maîtrise du cadre réglementaire
et du sens de la réglementation qui crée un sentiment d?insécurité lors des contrôles, et accroît
le risque de non-conformité involontaire. La mission « contrôles » concluait donc à la nécessité
d'améliorer l?information des exploitants sur l?évolution de la réglementation et les modalités
du contrôle qui leur sont applicables.
? Comme l?a déjà relevé la mission « contrôles », l?écart est notable entre, d?une part, le
ressenti des exploitants agricoles d?une pression de contrôle élevée assortie d?une sévérité
des sanctions et des peines en découlant (en matière environnementale) et, d?autre part, la
réalité des contrôles réalisés dans les exploitations agricoles et des sanctions et peines
effectivement prononcées.
Les données sur les suites tendent à montrer que les exploitants agricoles sont rarement
poursuivis : peu de peines sont prononcées à leur encontre et elles sont rarement sévères.
Toutefois, ce n?est pas tant la sévérité des peines et la disproportion de l?échelle des sanctions
qui sont invoquées par les exploitants agricoles que leur sentiment d?être plus sévèrement
punis que d?autres justiciables, et la crainte d?être traités comme des délinquants de droit
commun.
? La relation entre les agents de l?OFB et les agriculteurs est très hétérogène selon les
départements, le facteur humain jouant un rôle primordial. Les entretiens ont ainsi mis en
évidence que l?implication personnelle du préfet dans le pilotage de la MISEN et la bonne
articulation du service départemental de l?OFB avec les services départementaux de l?État,
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ses relations avec le chef de service départemental de l?OFB tout comme avec le procureur,
la coopération entre le service départemental de l?OFB et la DDT, ou encore la sensibilité
« rurale » du CSD de l?OFB, jouaient un rôle déterminant.
? Comme décrit en partie 1, le cadre juridique et institutionnel est déjà très fourni et
imparfaitement mis en oeuvre sur le terrain. Il n?est donc ni nécessaire ni utile, de le
renforcer, la priorité étant que les acteurs locaux s?en emparent, le déclinent en fonction des
enjeux locaux et, surtout, l?appliquent.
? L?organisation et le fonctionnement de la répartition des rôles entre les services et
les opérateurs de l?État dans les départements sont un facteur d?amélioration essentiel.
En effet, outre l?indispensable coordination des différents services de l?État chargés des
missions de police environnementale, l?enjeu est de rééquilibrer les missions de police
administrative et judiciaire entre l?OFB et les DDT. Les préfets confirment ainsi qu?il peut y
avoir dans certains départements une claire répartition des rôles entre les différents services
de l?État : l?OFB se place souvent sur le terrain judiciaire que délaisse la DDT, laquelle se
positionne sur la police administrative (même si elle dispose également de prérogatives
judiciaires), ce qui ne fait alors que renforcer l?image répressive et négative de l?OFB auprès
des agriculteurs.
Le fait que les rapports en manquement administratif ne fassent que peu l?objet de suites, est
un élément qui renforce la propension des agents de l?OFB à s?orienter préférentiellement sur
la procédure judiciaire.
? Des différents entretiens réalisés par la mission (cf. partie 2), il ressort globalement un
nombre finalement assez limité et peu innovant de propositions de la part de l?ensemble
des acteurs.
En conséquence, la mission considère qu?il n?y a pas de solution miracle, la clé étant
avant tout dans la volonté des différentes parties d?améliorer leurs relations, ainsi que
dans la mise en oeuvre effective des mesures et des actions qui existent déjà.
Dans ce cadre, la mission insiste sur quatre points clés :
? L?enjeu de ne pas faire porter à l?OFB toute la responsabilité de la crise actuelle,
mais d?appréhender la problématique de façon globale, pour l?ensemble des
contrôleurs en exploitation agricole.
? La priorité à donner au facteur humain, point d?entrée incontournable de relations
plus apaisées. Cela passe en premier lieu par un travail sur la posture et l?approche
plus pédagogique des contrôleurs, mais également par une meilleure acceptation des
contrôles par les agriculteurs. En tout état de cause, l?approche normative ne saurait
être envisagée.
? La nécessité pour les acteurs locaux de reprendre la main (ne pas produire de
nouvelles instructions nationales, mais privilégier leur mise en oeuvre, déclinée sur le
terrain). Pour ce faire, la mission propose de mettre à leur disposition une « boîte à
outils » de mesures qu?ils pourront mobiliser en fonction de leurs besoins (cf. annexe
8).
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? L?enjeu d?adresser un signal rapide au monde agricole, par la mise en oeuvre
d?actions concrètes dès le premier trimestre 2025.
3.2. Les recommandations
La présente section décrit les recommandations de la mission. Elle a eu le souci de proposer :
? du concret, rapidement perceptible, jusque dans les cours de ferme ; il s?agit des
recommandations R1 à R4 ;
? des actions structurantes pour permettre de baliser le chemin jusqu?à l?entrée des
fermes : il s?agit des recommandations R5 et R6.
Sans en faire des recommandations, la mission retient également plusieurs bonnes pratiques
qui, si elles sont adaptées à leur territoire, pourraient être utiles aux préfets. Elles sont
rassemblées en annexe 8 dans la boîte à outils précitée.
3.2.1. Améliorer la compréhension et l?acceptation de la réglementation
environnementale
? Montrer concrètement que les règles peuvent s?appliquer plus simplement.
À la suite des entretiens, les missionnés sont convaincus que l?amélioration des relations entre
OFB et agriculteurs passe par une réponse complète et rapide aux questionnements des
agriculteurs sur les mesures à prendre pour améliorer leur compréhension des règles et être
dans la légalité. Consciente que la complexité, qui résulte de la multiplicité des règles, doit être
internalisée en son sein, l?administration construit des outils informatiques de type
« simulateur »12. De son côté, la profession agricole soutient la mise en place d?un guichet.
La mission propose d?instituer sans tarder ce guichet unique dans chaque département. Dans
un premier temps, pour lancer cette dynamique, le préfet pourrait prioriser les moyens de l?État
sur une problématique locale particulièrement prégnante pour les administrés. Dans un
deuxième temps, il conviendra d?étudier les modalités d?évolution de ces guichets, ainsi que
le rôle des chambres pour conseiller les agriculteurs.
Cela amènera les services de l?État à mieux identifier les éventuelles situations d?impossibilité
matérielle de respect de la règle et, le cas échéant, le préfet à accorder plus de dérogations13
en utilisant toutes les possibilités qui lui sont d?ores et déjà ouvertes.
? Accroître l?information sur les points irritants.
L?OFB a rédigé six projets de fiches thématiques à enjeux (l?entretien des cours d?eau et des
fossés, les zones de non-traitement par des produits phytos, la restriction en eau pendant les
12 ex. : https://haie.beta.gouv.fr/contact/ qui permettra de connaître instantanément les autorisations à obtenir de l?administration,
les procédures et les délais.) ; projet envergo agri
13 Rapport IGA IGEDD « Évaluation de l'emploi des dispositions législatives et réglementaires d'adaptation des politiques
publiques aux spécificités territoriales : expérimentation, différenciation et dérogation » https://www.vie-
publique.fr/files/rapport/pdf/295663.pdf
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sécheresses, la protection des pollinisateurs pour maintenir la production alimentaire et la
diversité des espèces, les constats de dommages causés par les grandes prédateurs
terrestres, les zones humides) ; une septième sur les haies a été différée compte tenu des
travaux pour la création d?un guichet unique administratif dématérialisé, et une huitième est en
cours d?écriture sur les polices administrative et judiciaire (cf. annexe 9).
La finalisation de ces fiches, en lien avec Chambres d?Agriculture France et les organisations
syndicales14 est une mesure intéressante. Leur diffusion large est par ailleurs un enjeu, de
même que leur assimilation par les agriculteurs (ce qui soulève la question sous-jacente de la
simplification de la réglementation et de la priorisation des règles au regard des enjeux majeurs
sur les territoires).
Il revient aux acteurs locaux agricoles de s?emparer de l?outil, de le diffuser, et d?en assurer
l?appropriation par les agriculteurs. Pour ce faire, la chambre d?agriculture dont c?est l?une des
missions pourrait aussi mettre à contribution les nombreux groupes d?agriculteurs existant sur
le territoire (fermes DEPHY, Groupements d'Intérêt Économique et Environnemental (GIEE),
CIVAM, etc.).
R1. Améliorer la compréhension et l?acceptation de la réglementation
environnementale : (a) créer dans chaque département, dès le début 2025,
un guichet unique en DDT, priorisé si nécessaire, dans un premier temps,
sur une thématique environnementale locale à fort enjeu pour la
profession agricole ; (b) finaliser avec la profession les fiches
synthétiques sur les irritants et en assurer une diffusion rapide [Cibles
préfets / services départementaux de l?État / OFB / chambres].
? Faire se rencontrer contrôleurs et contrôlés, pour mieux se connaître et se
comprendre.
La compréhension et l?acceptation de la réglementation environnementale sont le prérequis à
toute amélioration des relations entre les inspecteurs de l?environnement et les agriculteurs.
Or, comme cela a été décrit précédemment, cette réglementation est relativement récente,
souvent difficile d?accès, et, enfin, perçue comme protectrice des milieux et des ressources, et
non pas (du moins directement et exclusivement) des personnes et de leurs activités
économiques. Elle est donc relativement mal maîtrisée par des exploitants agricoles qui, pour
la majorité d?entre eux, sont de petits entrepreneurs individuels. Elle est aussi critiquée comme
en constante évolution. Il en résulte, de façon compréhensible, une peur du contrôle qui est
perçu à fort risque de sanction, pour des manquements parfois non-intentionnels.
Il est donc essentiel de dédramatiser ces contrôles. Cela devrait passer, comme le suggère le
rapport d?information du Sénat, par une sensibilisation et un accompagnement accrus des
14 L?un des syndicats agricoles, favorable au principe de ces fiches, dit cependant ne pas avoir été associé à leur élaboration, et
n?avoir eu connaissance officieusement que de l?une d?entre elles (sur l?entretien des cours d?eau) qu?il considère comme
allant au-delà de la stricte application de la réglementation.
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agriculteurs dans leur appropriation de la réglementation et, partant, de leur meilleure
compréhension des contrôles afférents.
De nombreuses initiatives ont déjà été engagées, tant de la part des DDT et de l?OFB que du
monde agricole (réunions, contrôles pédagogiques, formations, participation à des projets
conjoints, etc.), et d?autres sont suggérées (chantiers pédagogiques, expériences de « vis ma
vie » où un agent OFB passerait deux ou trois jours sur une ferme, et inversement). Mais ces
actions restent ponctuelles.
La mission estime nécessaire, au vu du contexte, de provoquer un véritable « choc massif de
compréhension » au travers d?une opération « tour de fermes » pour faire se rencontrer et
discuter deux mondes qui, finalement, ne se connaissent pas assez. Cette opération, qui
jouerait sur le levier du facteur humain et mobiliserait tous les acteurs étatiques et
professionnels, se déroulerait sur plusieurs mois début 2025, le relai étant ensuite pris par des
chantiers pédagogiques qui s?inscriraient dans la durée. Elle nécessiterait néanmoins une
volonté partagée de « jouer le jeu », et ce massivement.
Ainsi, en complément de la recommandation 1, la mission recommande de :
R2. Dédramatiser les contrôles environnementaux : organiser une opération
d?envergure « tour de fermes », sur le 1er semestre 2025, conduisant les
inspecteurs de l?environnement « eau et nature » des DDT et de l?OFB, en
lien avec les chambres d?agriculture, à aller à la rencontre du plus grand
nombre d?agriculteurs pour échanger. L?objectif sera de mieux se
connaître, se comprendre, s?accepter. Un bilan de cette opération sera fait
au second semestre [Cibles : préfets / DDT / OFB / chambres].
3.2.2. Traiter les comportements inadaptés
Pour ce qui concerne des comportements inadaptés de la part de personnes contrôlées, la
mission observe que de nombreuses dispositions sont déjà prévues (l?instruction SNCPEN du
2 janvier 2024 et la circulaire contrôle unique pour que le contrôleur, en cas d?incident, mette
un terme au contrôle en constatant la situation d?obstacles à contrôle. Il serait important de
tenir un décompte de ces situations et des suites qui y ont été données.
En ce qui concerne le comportement des contrôleurs, la mission estime que les procédures
de l?OFB doivent conduire à une meilleure cohérence, efficacité et compréhension de l?action
publique. Elles doivent aussi conduire à un état d?esprit plus accompagnant, sans pour autant
être complaisant.
Néanmoins, il pourrait rester des comportements individuels défaillants à identifier, quantifier,
et sanctionner, tant au niveau de l?agent incriminé qu?au niveau du collectif si une amélioration
plus large s?avérait nécessaire.
La mission, quoique n?ayant eu connaissance, dans le délai bref qui lui était imparti, d?aucun
incident ayant donné lieu au dépôt d?une plainte, propose un dispositif à la fois local et national.
Les deux doivent être alimentés par les agriculteurs, sous forme de signalements non-
anonymes, donnant des éléments factuels datés dont ils ont été personnellement l?objet.
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Le dispositif consiste à mettre en place :
? un point de contact local, à l?écoute des agriculteurs, qui pourra donner des premiers
éléments d?appréciation ou donner lieu à des mesures pour mettre rapidement fin aux
critiques exprimées ;
? un dispositif national d?inspection générale au sein de l?OFB, ayant pour objet de
recueillir les signalements d?incidents, de les objectiver, d?en comprendre les origines,
de les quantifier et de les traiter. Elle conduira en tant que de besoin à des mesures
disciplinaires. Elle identifiera également les mesures collectives qui peuvent diminuer
le risque d?incidents.
La mission prend note de la volonté de l?OFB de se doter d?une telle inspection et recommande
que cette création intervienne au plus vite. Elle préconise, également, en cas de besoin d?une
enquête administrative, de recourir aux services de l?IGEDD ou du CGAAER. Enfin, elle
encourage l?OFB à engager des procédures disciplinaires en cas de manquement de ses
agents.
R3. Traiter les comportements inadaptés : (a) définir un point de contact local
à l?écoute des agriculteurs, (b) créer un dispositif national pour recueillir,
traiter et quantifier les plaintes et obstacles à contrôles [Cibles : préfets /
DDT / OFB / Organisations professionnelles agricoles (OPA) / Chambres].
3.2.3. Assurer dans tous les départements la mise en oeuvre effective de la
coordination des contrôles sous la présidence du préfet
Depuis la circulaire du 31 juillet 2015, la coordination entre les divers services publics assurant
des contrôles dans les exploitations agricoles a été renforcée. La mission « contrôles » a
cependant constaté que sa mise en oeuvre était disparate. La circulaire du 4 novembre 2024
actualise et complète ce cadre, tout en gardant plusieurs fondamentaux.
Il est essentiel, et il en va de la crédibilité de la parole de l?État, que le cadre juridique existant,
rappelé en section 1, soit effectivement mis en place localement. Il s?agit en particulier de :
? la convention de partenariat MIOM-OFB-MTECT du 5 janvier 2023 ;
? l?instruction du Gouvernement du 16 novembre 2023 relative à la coordination en
matière de politique de l?eau et de la nature et de lutte contre les atteintes
environnementales ;
? l?instruction du Gouvernement du 2 janvier 2024 relative à la stratégie des contrôles en
matière de police de l?eau et de la nature (SNCPEN) ;
? la circulaire du Premier ministre du 4 novembre 2024 sur la mise en place du contrôle
unique dans les exploitations agricoles.
À l?expérience, les points suivants, dont la précédente mission a montré une mise en oeuvre
variable, sont essentiels :
? Le préfet doit assurer personnellement le pilotage de la mise en oeuvre des politiques
publiques environnementales. En particulier, il doit présider la MISEN stratégique,
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définir et porter les axes prioritaires sur son territoire vis-à-vis de la profession agricole
locale, veiller à la bonne coordination des services compétents dans son département
et communiquer sur la mise en oeuvre et les résultats du plan de contrôle et les suites
données aux contrôles. Le préfet doit également participer à la réunion annuelle des
membres permanents de la MISEN et du COLDEN (ainsi que les procureurs du ressort
territorial).
? La bonne information de la profession agricole est nécessaire, à la fois sur les priorités
environnementales dans le département, et sur le plan de contrôle programmé qui en
découle. En parallèle, il convient de définir et planifier les actions pédagogiques
prévues dans l?année pour que les contrôles ne soient pas une fin en soi, mais un outil
de l?administration pour veiller à la bonne mise en oeuvre des politiques
environnementales.
Il convient enfin de noter que la stratégie nationale de contrôle prévoit de réunir chaque année
au deuxième trimestre le comité stratégique national des contrôles de l?environnement dans
le domaine de l?eau et de la nature. Cette réunion devra effectivement être mise en place. En
complément, il pourrait être envisagé d?organiser un séminaire annuel avec les ministres de
l?Agriculture et de l?Écologie (voire aussi celui de la Justice), les préfets de région et de
département, tous les services territoriaux concernés, afin de partager les orientations de
politique nationale sur les champs de l?OFB, afin que tout le monde entende le même message
(unité de lieu, de temps et d?action).
La mission a d?autre part identifié un risque d?effet déceptif de la circulaire « contrôle
administratif unique » vis-à-vis de l?OFB. En effet, elle indique que : « le contrôle unique
concerne strictement les contrôles respectant les trois conditions cumulatives suivantes :
? les contrôles réalisés dans un cadre administratif : ce sont des contrôles
déclenchés à l'initiative propre du service de contrôle dans le cadre de la politique de
contrôle, qui peuvent donner lieu à des suites administratives, mais aussi judiciaires ;
? les contrôles pour lesquels un agent est physiquement présent sur le terrain, et
qui nécessitent la présence de l'exploitant agricole ou de son représentant ;
? les contrôles programmables : ce sont des contrôles pour lesquels l'exploitation
agricole à contrôler est identifiée avant le contrôle et pour lesquels le service de
contrôle dispose d'une marge de manoeuvre en ce qui concerne la date de contrôle ».
Ces trois conditions englobent bien certains contrôles de l?OFB. Il s?agit, par exemple, du
contrôle du respect des préconisations liées à une autorisation ou déclaration loi sur l?eau
(drainage de zone humide, rectification de cours d?eau, construction de retenues?), ou à une
demande de dérogation espèces protégées (comme les mesures compensatrices liées à la
destruction de haies).
Elles excluent les contrôles judiciaires, ainsi que certains contrôles administratifs qui
n?identifient pas d?exploitation à l?avance, ou ne nécessitent pas la présence de l?exploitant
agricole : ceux réalisés à l?occasion de tournées de surveillance générale (pollutions de cours
d?eau, surveillance du respect des prescriptions dans les périmètres de captage, prélèvements
en cours d?eau, respect des zones de non traitement, non traitement en arboriculture aux
heures interdites?), ou ceux qui découlent des arrêtés sécheresse. Dans ces derniers cas,
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indépendamment du fait que ces contrôles ne rentrent pas dans la notion de contrôle unique,
la mission préconise, pour une meilleure acceptation, une large communication sur la zone
contrôlée (cf. infra R5).
La récente lettre des ministres au directeur général de l?OFB et aux préfets (cf. annexe 4) ne
permet pas de lever l?incertitude sur ce périmètre ni sur les risques de malentendus, voire
d?incompréhension par la profession avec, à la clé, le risque qu?une éventuelle déception se
reporte sur les agents exécutant ces contrôles.
La direction de l?OFB a informé la mission que les réunions des premières MISA confirmaient
la persistance du flou en la matière. Afin de le clarifier, un travail détaillé est en cours avec ses
directions régionales et les DRAAF pour identifier toutes les actions de police administrative
conduites par l?Office en lien avec le monde agricole, et préciser celles qui sont susceptibles
d?être intégrées au contrôle unique et celles qui en sont exclues.
R4. Assurer, dans tous les départements, la mise en oeuvre effective de
l?ensemble des décrets, circulaires, conventions, instructions existantes :
(a) assurer le pilotage par le préfet intuitu personae, (b) communiquer
largement sur la programmation en MISEN et le champ de la circulaire
contrôle administratif unique afin d?éviter les malentendus et les effets
déceptifs, (c) présenter dès mars 2025 les priorités et les deux plans de
contrôle (définis en MISEN et MISA) [Cibles : préfets / services
départementaux de l?État / OFB].
3.2.4. Améliorer les modalités d?annonce des contrôles et leurs suites
? Prévenir des campagnes de contrôles administratifs des inspecteurs de
l?environnement, dès lors qu?ils sont géographiquement définis.
Pour les contrôles administratifs demandés par le préfet à l?OFB, lesquels visent à s?assurer
de la conformité (ex. : vérification des arrêtés sécheresse), l?avertissement des administrés
d?une campagne de contrôle sur une plage définie (ex : une semaine) doit être développé, en
utilisant des moyens autres que l?affichage en mairie ou la presse. Il est suggéré l?envoi de
SMS aux agriculteurs de la zone, sans préjudice de ce qui pourrait être mis en oeuvre pour
d?autres administrés15. Les SMS sont déjà utilisés dans d?autres occasions (ex : alerte loup).
La diffusion de l?information pourrait être confiée aux chambres d?agriculture, avec les DDT en
appui. Ainsi, l?information préalable au contrôle serait délivrée, y compris dans un champ non
couvert par la circulaire contrôle unique.
Enfin, la procédure d?audition doit être allégée et sa mise en oeuvre doit être effective en
dernier recours lorsque toutes les autres possibilités de traitement, vues avec le procureur,
auront été épuisées.
15 Par exemple pour les maires concernés par les arrêtés sécheresse et l?arrosage des stades., Les préfectures disposent de
dispositifs actionnables en cas d?alerte, il faudrait voir s?ils sont mobilisables pour de telles opérations
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? Réduire la vérification d?identité et l?utilisation de la procédure d?auditions.
Dès lors qu?une personne en infraction peut justifier de son identité par la présentation d?une
pièce d?identité en cours de validité et comportant une photographie, il n?y a aucune raison de
procéder à une vérification d?identité. Le recours à cette procédure doit donc être mieux
encadré par l?instruction police judiciaire interne à l?OFB
De même, l?utilisation trop systématique de la procédure d?audition libre, que ce soit dans les
locaux de l?OFB ou en gendarmerie, contribue aux tensions entre inspecteurs de
l?environnement et exploitants agricoles.
Or, l?instruction police judiciaire de l?OFB, qui comporte pas moins de douze pages sur les
auditons libres, omet de rappeler au préalable que l?inspecteur de l?environnement ne doit en
aucun cas mettre en oeuvre ces auditions pour les contraventions, ni pour ceux des délits qui
ne sont pas punis d?une peine d?emprisonnement, mais seulement dans les situations les plus
graves.
R5. Améliorer les modalités des contrôles : (a) améliorer l?information
préalable aux campagnes de contrôles non programmables au sens de la
circulaire contrôle unique, (b) revoir l?instruction police judiciaire sur
l?utilisation des procédures de relevé d?identité et d?audition libre pour se
conformer strictement au code de procédure pénale [Cibles : préfets / DDT
/OFB].
3.2.5. Cadrer l?articulation entre les polices administrative (PA) et judiciaire (PJ)
en fonction des enjeux locaux
Comme vu précédemment, le manque de transparence sur l?articulation entre les polices
administrative et judiciaire en matière de protection de l?eau et de la nature est anxiogène. La
mission observe que les instructions nationales données aux inspecteurs de l?environnement
leur laissent une grande marge de manoeuvre dès lors qu?ils découvrent un manquement à
une obligation réglementaire sanctionnable pénalement : comme exposé dans le schéma de
l?OFB figurant en annexe 10, ils peuvent choisir d?engager une procédure de police
administrative ou une procédure de police judiciaire, voire les deux simultanément.
Cette situation ouvre la porte à des accusations, fréquentes mais rarement documentées.
Ces accusations résultent d?une double incompréhension par les exploitants agricoles :
? de ce que sont un rapport en manquement administratif ou un procès-verbal d?infraction
qui ne sont, l?un et l?autre, que des constats de non-conformité et ne constituent pas,
en eux-mêmes des sanctions ;
? et du rôle des préfets (DDT) et procureurs qui sont seuls responsables des suites
éventuelles qui vont être données à ces constats (obligation de remise en état,
sanction?).
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? Définir en MISEN stratégique le processus de traitement des atteintes à
l?environnement.
La mission estime nécessaire de clarifier les instructions données. Elle observe que dans
plusieurs départements, des protocoles-cadres tripartites préfet/OFB/procureur sur le
traitement des atteintes à l?environnement précisent l?orientation retenue pour chaque type de
contrôle et les services chargés de les réaliser, ainsi que l?orientation des suites données aux
contrôles non conformes. Il convient de systématiser ce type d?accord en insistant sur
l?articulation et l?équilibre entre l?administratif et le judiciaire, et surtout entre la réparation et la
sanction. Il serait utile de produire les arbres de décision en conséquence.
De plus, la présente mission rappelle la préconisation de la mission « contrôles » de compléter
ces accords par des instructions parquet/OFB, élaborées par le ministère de la Justice, pour
la mise en oeuvre de procédures simplifiées en cas de faible atteinte à l?environnement.
La mission propose donc d?acter la logique suivante :
? se concentrer sur ce qui est à enjeux dans le département,
? prévenir les non-conformités par un ensemble d?actions pédagogiques (cf. point 3.2.2),
? en dehors des cas de mauvaise foi manifeste et de récidive, privilégier une remise en
état de l?environnement, plutôt que la sanction,
? graduer la procédure en fonction de la bonne coopération du contrôlé.
Dans cette logique, et comme déjà recommandé par la précédente mission « contrôles », il
apparaît souhaitable pour le DDT de :
? en cas de procédure pénale, privilégier le recours à la transaction pénale avec remise
en état ou, si l?action publique a déjà été engagée par le procureur, lui suggérer de
privilégier l?avertissement pénal probatoire avec remise en état plutôt que les
sanctions ;
? en cas de procédure de police administrative s?assurer que des suites (mises en
demeure de remettre en état) sont données aux RMA.
Ceci pourrait se traduire par un nouveau logigramme dans lequel il est proposé de détailler
l?articulation du précédent schéma par différents points d?articulation décidés en MISEN
stratégique (c.-à-d. à la fois par le préfet et le procureur, au vu des enjeux locaux) : les
« embranchements » prévus doivent être dotés de « panneaux de signalisation » afin
d?organiser le « rond-point des options » (sans suite, simple constat, RMA et police
administrative, PV et police judiciaire, RMA et PV, et double procédure pénale et
administrative), en montrant clairement que l?on vise avant tout la remise en état et non la
sanction16 (voir le logigramme en annexe 10).
La mission recommande donc une révision des instructions internes en ce sens. Concernant
l?instruction de police judiciaire de l?OFB, il conviendra que les inspecteurs de l?environnement
appliquent le code de procédure pénale, tout le code de procédure pénale, et rien que le code
de procédure pénale, sans aller au-delà (rechercher à contacter le mis en cause avant
d?engager quelque procédure que ce soit, ne pas pratiquer systématiquement l?audition,
demander un justificatif d?identité, mais pas le « grand état-civil »).
16 Sauf pour les cas de mauvaise foi manifeste ou les récidives
PUBLIÉ
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? Rééquilibrer les volets administratif et judiciaire entre les DDT et l?OFB.
En analysant le fonctionnement des services dans plusieurs départements, la mission a
constaté des pratiques de contrôles variées : certaines DDT n?exercent en pratique que
marginalement des actions en matière de police judiciaire (alors qu?elles en ont le pouvoir, que
cela concerne la constatation d?infraction que la possibilité de proposer des transactions
pénales), souvent les mêmes ne donnent pas suite aux RMA établis par l?OFB et, n?établissent
donc pas de mises en demeure de remettre en état. De telles pratiques, au-delà de révéler un
manque de coopération et de solidarité entre les services, conduisent à caricaturer les services
entre une DDT aidante et donnant des autorisations, et un OFB répressif.
Il semble à la mission qu?une volonté de mise en oeuvre du process de police administrative
dans sa complétude inciterait l?ensemble des inspecteurs de l?environnement vers plus
d?administratif et moins de judiciaire, et qu?un usage équilibré des prérogatives de police
judiciaire par l?ensemble des agents assermentés pouvant en faire usage donnerait une image
de l?administration plus juste et cohérente et éviterait à l?OFB de porter seul les missions de
police judiciaire de l?environnement17.
? Renforcer les liens entre le service départemental de l?OFB et la DDT.
Les bases organisationnelles pour bien intégrer l?OFB dans l?écosystème des services de l?État
en département existent, mais peuvent encore être mal connues, ou partiellement en place,
ou nécessiter un complément.
Par exemple, comme le prévoient la charte de déconcentration et la convention de partenariat
MIOM-OFB-MTECT, le préfet peut prendre l?initiative de faire connaître au directeur régional
de l?OFB ses appréciations sur la manière de servir du chef de service départemental. Cette
possibilité devrait être systématisée dans la procédure, voire dans le formulaire d?évaluation
des chefs de SD de l?OFB. De même, il a la possibilité de donner son avis sur le recrutement
du chef de service départemental de l?OFB. Pour les préfets, garants de la cohérence de la
police administrative, avoir plus de poids dans ces étapes est un facteur qui améliorera le
fonctionnement de leurs services et leur bonne coordination.
17 Cf. Rapport CGEDD « Exercice de la police de l'eau et de la nature dans les services déconcentrés et les opérateurs de l'État »
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0011256/012364-01_rapport-
publie.pdf;jsessionid=67E5AD306635EFBC771FDE0F23725346
PUBLIÉ
Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 35/80
Il parait aussi indispensable de proposer aux chefs de service, catégories B pour la plupart,
des appuis pour qu?ils se sentent plus à l?aise en face d?interlocuteurs de catégorie A+. Cela
peut passer par de la formation, du coaching, mais aussi par la fourniture d?outils de
présentation de leurs missions et des enjeux locaux déclinés selon leurs interlocuteurs
(préfets, procureurs, élus, etc.) comme les mallettes que l?OFB est en train de construire à leur
attention. Enfin, il parait important de renforcer les relations entre tous les inspecteurs de
l?environnement, quelle que soit leur structure d?appartenance, tout particulièrement ceux de
la DDT et de l?OFB en ce qui concerne l?eau et la biodiversité, pour afficher une unité d?action
de l?État sur un territoire donné. Cette convergence peut s?acquérir grâce à la multiplication
des échanges réguliers, institutionnalisés au sein de la MISEN, mais également par un
rapprochement physique des équipes en accueillant le service départemental de l?OFB dans
les locaux de la DDT.
R6. Cadrer l?articulation entre les polices administrative et pénale en fonction
des enjeux locaux : (a) définir en MISEN stratégique, le processus de
traitement des constats d?atteintes à l?environnement (élaboration d?un
logigramme harmonisé et généralisé) ; (b) Rééquilibrer les volets
administratif et judiciaire entre les DDT et l?OFB ; (c) Renforcer les liens
entre le service départemental de l?OFB et la DDT [Cibles : préfets / DDT /
OFB].
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ANNEXES
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Annexe 1 : Lettre de mission
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Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées
Administrations centrales
MTEECPR /
DEB
METAYER Marie-Laure Directrice adjointe
LAMOTTE Damien Sous-directeur
MASAF / DGPE
DUNAND Arnaud Sous-directeur SDPE
CAMPISTRON Marie-Luce Sous-directrice adjointe SDPE
PICOT Florence Adjointe au chef du bureau des contrôles
OFB
Direction de
l?OFB
THIBAULT Olivier Directeur général
CHARISSOUX Denis DG délégué ressources
CADIC Sandrine DGA Territoires et Outre-mer
FOURMAUX Charles Police et permis de chasser
CLAUSSE Thierry Directeur Évaluation et Transformations
DIAKITÉ Aminata Directrice Communication
OS de l?OFB CHANTEREAU Amélie SNE-FSU
CANTAYRE Cyrille SNE-FSU
PRADAL Benoît FO
TOUCRY Paul-Emilien FO
RULIN Guillaume EFA-CGC
MEYER Olivier CGT
MICHEL Sylvain CGT
SOLONEL Benoît UNSA
Services déconcentrés
Finistère ESPINASSE Alain Préfet
GUILLET Raphaël Directeur DDTM
LEFEBVRE Guillaume Chef du service eau et biodiversité, DDTM
POUILLY François Directeur DDPP
Haute-Marne LOGEROT Xavier Directeur DDT
PAM Régine Préfète
Hauts de France
CLERMONT
BROUILLET
Florence Directrice adjointe DREAL
DESMET Bjorn Directeur DRAAF
GAUME Bertrand Préfet des Hauts de France et du Nord
LELEU Stéphane SGAR des Hauts de France et du Nord
POIRSON Jean-Michel Directeur adjoint DRAAF
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FERET Luc Directeur DDTM du Nord
Hérault LAUCH François-Xavier Préfet
Lot-et-Garonne BARNIER Daniel Préfet
Profession agricole :
Chambre
d'agriculture
France
FEREY Pascal Membre du Bureau de CDAF, Président de
la CA Manche et membre du Conseil
d'administration et Bureau de l'OFB
SERVANT Luc Vice-Président de CDAF, en charge de la
Commission environnement, et Président
de la CRA Nouvelle Aquitaine
ERNOU Frédéric Chef du service agro-écologie
Coordination
rurale
REBIERE Amélie Vice présidente CR et présidente CR
Corrèze
LECOULANT Agathe Chargée des affaires publiques
Confédération
paysanne
FORTIN Nicolas Secrétaire national, éleveur de vaches et de
porc dans la Vienne
GALAIS Stéphane Secrétaire national, éleveur de vaches en
Ille-et-Vilaine
FNSEA LAPIE Hervé Secrétaire général
LE CORRE
GABENS
Nelly Cheffe du service Environnement
BRIAND Baptiste Juriste en droit de l?environnement et
chargé de mission
JA
SCALABRINO Loïc Secrétaire général adjoint
DEVILLERS Pol Vice-Président chargé des dossiers
économiques
PERRIER Béranger Conseiller Environnement, Territoire et
Qualité
PUBLIÉ
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Annexe 3 : Liste des sigles utilisés
CAU Contrôle administratif unique
CDAF Chambres d?Agriculture France
COLDEN Comité opérationnel de lutte contre la délinquance environnementale
CIVAM Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural
COP Contrat d?objectifs et de performance
CSD Chef de service départemental
DDT DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la mer)
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DGPE Direction générale de la performance économique et
environnementale
DR Direction régionale
GIEE Groupements d'Intérêt Economique et Environnemental
OPA Organisations professionnelles agricoles
MASAF Ministère de l?agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt
MIOM Ministère de l?intérieur et de l?outre-mer
MISA Mission interservices agricole
MISEN Mission interservices de l?eau et de la nature
MSA Mutualité sociale agricole
MTECT Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
OFB Office français de la biodiversité
ONCSF Office national de la chasse et de la faune sauvage
ONEMA Office national de l'eau et des milieux aquatiques
PA Police administrative
PJ Police judiciaire
PV Procès-verbal
RMA Rapport en manquement administratif
SD Services départementaux
SNCPEN Stratégie nationale des contrôles en matière de police de l?eau et de
la nature
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Annexe 4 : Lettre conjointe des ministres en charge de
l?agriculture et de la transition écologique
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Annexe 5 : Logigramme département 42
LOGIGRAMME DETAILLE
« De la non conformité identifiée jusqu?à la réponse administrative ou judiciaire choisie ».
Constat de non-conformité compatible avec une remise en état possible
Le SD 42 de l?OFB porte information auprès de la DDT 42 et du parquet.
(le cas échéant avec d?autres services de l?État concernés selon la nature de la non-conformité qui pourront
être associés à l?ensemble du process en tant que de besoin)
La DDT 42 (boite DDT contrôle et sef) apprécie les éléments sous 48h00 et apporte une réponse au SD 42
(inspecteur de l?environnement concerné et boite générique SD 42) avec en copie le parquet. Le Parquet, s?il
souhaite un traitement en PJ concomitant au traitement PA, en informe l?OFB et la DDT par retour de mail.
L?objet de la non-conformité découle du non-respect d?un arrêté (ou récépissé pour les déclarations)
NON OUI
La DDT apprécie si la
non-conformité peut
être traitée par la voie
administrative
La DDT apprécie si la
non-conformité ne peut
pas être traitée par la
voie administrative.
Est-ce que la non-conformité résultant de l?écart avec
les prescriptions édictées dans l?autorisation est
réversible ?
Les incidences observées
sont évaluées faibles
avec peu d?impact.
La non-conformité revêt
une incidence réversible,
le contrevenant n?a pas
déjà été averti pour une
précédente non-
conformité.
> La voie administrative
peut être priviliégiée
L?impact est évalué
important.
La non-conformité revêt
une incidence irréversible
et/ou
le contrevenant a déjà
été averti pour une
précédente non-
conformité.
> La voie judiciaire est à
privilégier
L?OFB rédige un rapport
pour manquement
administratif qui est
envoyé après validation
par la DDT suivi d?un
traitement administratif
avec mesures à prendre
et délai de réalisation
pour mise en conformité
réglementaire .
L?OFB traite le dossier en
lien direct avec le
parquet
Non
> L?OFB traite le
dossier en lien direct
avec le parquet
Oui
> L?OFB rédige un rapport pour
manquement administratif suivi
d?un traitement administratif qui
est envoyé après validation par la
DDT avec mesures à prendre et
délai de réalisation pour mise en
conformité réglementaire
ou
> En cas d?antécédent judiciaire
ou administratif L?OFB traite le
dossier en lien direct avec le
parquet
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Annexe 6 : Projet de convention CAdF-OFB
Convention pour un dialogue renforcé et une compréhension partagée des règles
environnementales et de leur mise en oeuvre
Entre
Chambre d?agriculture de France, représenté par Sébastien Windsor et
L?office français de la biodiversité, représenté par Olivier Thibault
Chapeau introductif : Mieux se connaître, mieux se parler, se respecter
Agriculture, eau et biodiversité sont étroitement liées. Ce lien rend indispensable l?organisation d?un
partenariat entre l?OFB et le réseau des chambres d?agriculture, qui partagent des objectifs communs,
dont celui rappelé par l?article L. 510-1 du code rural : préservation et valorisation des ressources
naturelles, réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques et lutte contre le changement
climatique.
Le monde agricole vit depuis plusieurs années une crise profonde de revenu, de mauvaise répartition
des coûts entre chaque échelon, de concurrence renforcée avec des productions importées, mais
également de crise sanitaires, amplifiées par les premiers effets du changement climatique. Le corpus
réglementaire évolutif, complexe et peu lisible qui s?applique aux activités agricoles est perçu comme
autant de contraintes, de risques et de coûts qui amplifient la situation déjà difficile à laquelle les
agriculteurs sont confrontés.
Dans ce contexte, les contrôles en exploitation dont ils font l?objet sont souvent ressentis par les
agriculteurs comme une remise en cause de leur travail, qu?ils réalisent dans la grande majorité des
cas de manière très professionnelle en pensant avoir respecté les nombreux cadres réglementaires qui
s?imposent à eux. Ce sentiment est exacerbé lorsque le contrôle se traduit par une convocation à la
gendarmerie, toujours impressionnante et parfois assimilée à une mise en examen.
Cette crise a mis en lumière le constat à la fois d?une certaine méconnaissance de ce qu?est l?Office
français de la biodiversité (OFB) et de ses modes d?intervention encadrés par des textes par une partie
des agriculteurs, mais aussi de la nécessité pour les agents de l?OFB de mieux appréhender le contexte
complexe dans lequel évoluent les agriculteurs et les injonctions parfois contradictoires qu?on leur
adresse.
Il est donc nécessaire, de :
? Rappeler le rôle de l?OFB (avec la diversité de ses missions, qui ne se résument pas à la police,
une importante partie du temps des agents étant consacrée à des actions de formation,
sensibilisation ou appui scientifique) ;
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? Informer sur le rôle et la mission d?un inspecteur de l?environnement notamment par rapport
aux autres corps de contrôle
? Souligner le rôle des chambres d?agriculture, établissements publics qui ont à la fois le rôle de
représenter les intérêts de l?agriculture auprès des pouvoirs publics, mais également celui de
contribuer à l?amélioration de la performance économique, sociale et environnementale des
exploitations.
Dans le respect des prérogatives du préfet et du procureur de la République pour ce qui concerne,
respectivement, la police administrative et la police judicaire, les parties souhaitent s?engager à
promouvoir la pédagogie, le dialogue et la mise en oeuvre de réponses progressives et
proportionnées, visant à améliorer le respect des normes environnementales par les agriculteurs. À
cet égard et à la demande du Gouvernement, l?OFB conseillera les autorités administrative et
judiciaire, chacune pour ce qui la concerne, pour la mise en oeuvre du « droit à l?erreur ». Cet
engagement s?inscrit dans le cadre de la volonté du Gouvernement de traduire dans la loi le
principe de peines progressives et adaptées à la gravité de l?infraction constatée et de renforcer la
pédagogie de la norme et de sa mise en oeuvre.
Les parties s?engagent sur les 12 points suivants :
1) Se connaître et se parler
Les parties conviennent de l?importance de renforcer leurs efforts en vue d?une connaissance
réciproque. En particulier, elles oeuvreront ensemble pour mieux expliquer, d?une part, les missions
des chambres et, d?autre part, les missions de l?OFB. Pour ce qui concerne plus particulièrement sa
mission de police de l?environnement, l?OFB produira un document pédagogique, expliquant
notamment l?articulation entre police administrative et police judiciaire. Il y adjoindra une annexe
rappelant les principes déontologiques qui s?imposent aux inspecteurs de l?environnement dans
le cadre de leurs missions, qu?elles soient administratives ou judiciaires. Pour leur part, les chambres
produiront un document synthétique rappelant les bonnes règles de comportement dans le cadre d?un
contrôle ou d?une procédure judiciaire.
Elles conviennent également de structurer des échanges réguliers afin de construire la confiance et de
prévenir les tensions entre agriculteurs et contrôleurs en proposant des solutions. A cette fin elles
conviennent de la mise en place de réunions périodiques tant au niveau national que régional et
départemental afin au moins une fois par an de dresser le bilan de la présente convention, mais
aussi de partager les données sur les contrôles et en particulier :
-Le nombre de contrôles réalisés par typologie (police administrative/police judiciaire)
-Les principales non-conformités observées
-Les actions envisagées afin de remédier à ces non-conformités
-Les priorités d?intervention pour l?année à venir
-La liste des irritants ressentis par les agriculteurs
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Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 50/80
Engagement n°1 : production dans les meilleurs délais par l?OFB d?un document expliquant les missions
de l?établissement qui concernent l?agriculture ainsi que d?un document pédagogique spécifique à sa
mission de police dont une annexe rappelle les principes déontologiques qui s?imposent aux
inspecteurs de l?environnement.
Engagement n°2 : production dans les meilleurs délais par les chambres d?un document synthétique rappelant
les bonnes règles de comportement dans le cadre d?un contrôle ou d?une procédure judicaire
Engagement n°3 : formaliser des échanges réguliers entre le réseau des chambres d?agriculture et l?OFB
(au moins une fois par an aux niveaux national et régional en associant les représentants de chaque
département à la réunion régionale) et départemental
2) Former et se former
La bonne connaissance des enjeux et des diverses procédures de contrôles (ASP, DDT, DDCSPP, OFB,
MSA, etc.) auxquels sont confrontés les agriculteurs est importante pour que les inspecteurs de
l?environnement puissent bien se positionner. Les chambres proposeront à cet effet des
agriculteurs dans chaque département pouvant recevoir sur leur exploitation des formations de
sensibilisation à destination des inspecteurs de l?environnement pour illustration et échanges.
En parallèle, CDAF veillera à identifier au sein de chaque chambre des personnes (élu ou collaborateur)
chargées d?assurer le lien entre les agriculteurs et l?OFB. Ces personnes bénéficieront d?une formation
spécifique aux enjeux de l?environnement et aux missions des corps de contrôle. .
Engagement n°4 : généralisation des formations des inspecteurs de l?environnement de l?OFB aux enjeux
agricoles et alimentaires par les chambres d?agriculture
Engagement n°5 : Les chambres d?agriculture s?engagent à former en leur sein, dans chaque
département et dans les meilleurs délais des relais capables d?expliquer le contexte réglementaire aux
agriculteurs
Faire comprendre la réglementation et la faire appliquer
En lien avec ce qui précède, les parties prévoient de réaliser ensemble des supports synthétiques et
pédagogiques sur les irritants identifiés. Il s?agit de revenir sur les enjeux sous-jacents
(environnementaux, économiques, de santé publique, etc.), d?expliquer la réglementation ainsi que la
manière dont elle doit être appliquée, de manière la plus concrète et la plus précise possible.
L?OFB s?engage à former certains agents des chambres sur ces thématiques. Les chambres
s?engagent de leur côté à en assurer le « service après-vente » auprès de la profession. Les parties
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Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 51/80
assurent une évaluation de l?efficacité de ce dispositif (nombre d?agriculteurs rencontrés ou
renseignés, nombre de « clics », etc.).
Afin de répondre à l?engagement du Premier ministre dans son discours du 1er février (« pas plus d?un
passage annuel sur l?exploitation dans le cadre des contrôles administratifs, hors contrôles
judiciaires), les préfets sont invités sur la base des dispositions de la circulaire de 2015 à assurer la
coordination des interventions des corps de contrôle.
Parallèlement, la mise en oeuvre de la stratégie nationale de contrôles sous l?égide des préfets via la
MISEN pour la police administrative et des procureurs via les COLDEN pour la police judiciaire devrait
notamment se traduire par une communication des préfets sur les enjeux et sur les priorités de
contrôles.
Les chambres d?agriculture et l?OFB s?engagent à proposer aux préfets d?organiser chaque année
un bilan annuel des contrôles en exploitation agricole en présence de différents acteurs dont la
profession agricole mais également d?accompagner le procureur de la République dans
l?élaboration de sa politique pénale environnementale.
Ils partagent la volonté de promouvoir des actions pédagogiques dans tous les départements (soit des
contrôles à blanc exclusivement OFB, soit des contrôles OFB adossés à des contrôles pédagogiques
PAC, soit des reportages de mise en situation par des vidéos dédiées).
C?est notamment au cours de ces journées que doivent être présentées et expliquées les fiches de
présentation des principales réglementations applicables par domaine (cf engagement 6) dont la
communication est indispensable à l?action pédagogique.
Ils s?engagent également à échanger sur les modalités de mise en oeuvre de l?expérimentation de la
caméra d?intervention visant à enregistrer, dans certaines situations, les interventions de police de
l?environnement en contexte agricole, dès lors que la loi le permettra.
Engagement n°6 : L?OFB s?engage à réaliser progressivement et en lien étroit avec les services de l?Etat
et Chambres d?agriculture France des fiches pédagogiques sur chacun des irritants identifiés (curage,
drainage, haies, etc.), ainsi que tout autre support nécessaire à la bonne compréhension de la
réglementation (plaquettes, guides, etc.), à charge pour les chambres d?agriculture d?en assurer la diffusion et
l?animation interne au sein de la profession agricole.
Engagement n°7 : Proposer chaque année dans chaque département une journée commune de contrôle
à blanc à visée pédagogique sur une thématique environnementale choisie avec un objectif d?information
mais aussi d?amélioration des contrôles ou d?intégrer les thématiques environnementales aux
actions déjà en cours dans les départements ayant déjà mis en place ces journées.
Engagement n°8 : L?OFB inscrit sa politique de contrôle dans le cadre de la stratégie nationale de contrôle
du 3 janvier 2024, déclinée dans chaque territoire par le préfet de département et s?agissant des contrôles
administratifs dans la coordination des contrôles en exploitation agricole.
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Engagement n°9 : Les parties s?engagent à proposer ensemble aux procureurs dans tous les
départements la mise en place de peines de substitution sous forme de formation pour les infractions
les moins graves (en dehors des cas de récidive) et des choix de lieux les moins anxiogènes possibles
(par exemple mairies, locaux de l?OFB, etc.).
Engagement n°10 : L?OFB s?engage dans la mise en oeuvre d?une expérimentation de la caméra
d?intervention et consulte les chambres pour en définir les modalités
Engagement n°11 : L?OFB organise la généralisation du port discret de l?arme de service pour tous les
contrôles administratifs programmés dans les corps de ferme à compter de 2025
3) Gérer la crise
Lorsque des tensions apparaissent en cours, ou suite à un contrôle, il est important de pouvoir
réagir au mieux de l?intérêt des personnes et des politiques portées.
Ainsi, la formalisation des échanges doit être anticipée, de manière à répondre aux situations le plus
rapidement possible et à ne pas laisser s?installer un contexte conflictuel. En particulier, il est
essentiel de mettre en place et de faire connaitre les procédures de recours.
Engagement n°12 : formaliser des procédures de recours en cas de « contrôles à problèmes », en :
- précisant les modalités de saisine d?une inspection générale des services de l?OFB par tout exploitant
agricole
- identifiant les personnes qui au sein de chaque chambre et au niveau de l?OFB sont chargées
spécifiquement du traitement de ces situations
4) Développer des coopérations plus structurelles
Si cette convention n?a pas pour objet d?aborder d?autres coopérations, les parties rappellent que
d?autres actions sont réalisées en commun et montrent que l?OFB et les chambres d?agriculture
oeuvrent ensemble pour une transition écologique faite, aussi, par et pour les agriculteurs (expertise
scientifique et technique, mobilisation citoyenne, programmes d?intervention financière tels
qu?Ecophyto, avec le bulletin de santé du végétal, les fermes déphy, agrifaune, etc.).
La présente convention est adoptée pour une durée de 3 ans renouvelable. Les réunions annuelles
permettront d?établir des bilans réguliers de sa mise en oeuvre et de proposer, le cas échéant, des
améliorations.
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Annexe 7 : Charte déontologique OFB
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Annexe 8 : Boite à outils
Développer les actions pédagogiques à l?attention du monde agricole, associant agriculteurs
et agents de l?OFB :
? Lancer une opération « tour de fermes » sur le premier semestre 2025, qui ouvrirait
ensuite sur des chantiers pédagogiques s?inscrivant dans la durée et portant sur les
contrôles de police environnementale.
? Mettre en place des expériences de « vis ma vie » : un agent OFB passe deux ou trois
jours sur une ferme, et inversement.
? Travailler conjointement entre la DDT, l?OFB et les OPA, dans chaque département,
sur un projet concret à enjeu local (prédation, entretien des cours d?eau et fossés?),
afin d?apprendre à mieux se connaître.
? Développer la participation des inspecteurs de l?environnement des DDT et de l?OFB à
des manifestations agricoles festives, pour une plus grande acculturation réciproque.
? Développer la formation des inspecteurs de l?environnement des DDT et de l?OFB pour
une meilleure connaissance du monde agricole, ainsi que celle des agriculteurs sur le
rôle et l?ensemble des missions de l?OFB (via notamment les lycées agricoles).
Expliquer la réglementation environnementale aux agriculteurs, répondre à leurs questions,
faciliter leurs démarches :
? Mise en place d?un guichet unique administratif associant notamment DDT et SD OFB,
sur une thématique à enjeu prioritaire dans le département.
? Diffuser et utiliser les fiches pédagogiques de l?OFB sur les sujets à enjeux (dès qu?elles
auront été finalisées).
Communiquer largement sur les contrôles :
? Communiquer sur le programme de contrôles annuel, en amont, pendant et à l?issue
de la campagne.
? Communiquer sur le périmètre de la circulaire contrôle unique, afin d?éviter tout
malentendu.
? Prévenir à l?avance les agriculteurs situés dans la zone concernée par une opération
de contrôle, et assurer un contact rapide entre le contrôleur et le contrôlé en cas
d?interrogations ou de constat de non-conformité.
? Élaborer et faire connaître la charte départementale de bonnes pratiques en matière
de contrôles.
Créer un dispositif de proximité (au sein de la préfecture, de la chambre d?agriculture ou des
syndicats agricoles) permettant aux agriculteurs de signaler les situations relationnelles
conflictuelles.
PUBLIÉ
Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 73/80
Assurer une pleine intégration des services départementaux de l?OFB au sein de l?écosystème
des services de l?Etat en département,
Assurer une meilleure articulation entre les procédures administratives et pénales :
? Mettre en oeuvre le logigramme de décision proposé par la mission.
? Équilibrer le poids des procédures pénales entre l?OFB et la DDT.
Disposer de cartographies pour identifier les enjeux « eau et nature » du territoire et faciliter la
priorisation et la communication.
PUBLIÉ
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Annexe 9 : projet de fiche OFB « Police administrative et
police judiciaire : quelles différences ? »
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Annexe 10 : Logigrammes OFB et mission
Logigramme OFB
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Logigramme proposé par la mission
PUBLIÉ
Liste des recommandations
1. Un cadrage réglementaire et institutionnel très fourni, mais dont la mise en oeuvre effective sur le territoire reste inachevée
1.1. Le cadre réglementaire et institutionnel existant en matière d?environnement
1.2. Des dispositions spécifiques au secteur agricole complètent les dispositions générales.
1.3. Parallèlement, l?OFB dispose de son propre corpus de règles internes et développe à l?échelle locale des relations régulières avec les différents services de l?État, ainsi qu?avec la profession agricole.
2. Synthèse des principales problématiques relevées, des critiques et des propositions entendues par la mission
2.1. La compréhension des enjeux et la lisibilité de la règle
2.2. L?articulation administratif / pénal
2.3. La mise en oeuvre effective et généralisée des dispositions déjà arrêtées et d?une communication « jusque dans les cours de ferme » sur ces mesures
2.4. L?évolution du rôle et des missions de l?OFB
2.5. Le positionnement des services départementaux de l?OFB par rapport aux services de l?État
2.6. La posture des contrôleurs
2.7. Le renforcement de l?accompagnement des agriculteurs par leurs structures professionnelles.
2.8. Les modalités des contrôles
3. L?analyse par la mission et ses recommandations
3.1. L?analyse
3.2. Les recommandations
3.2.1. Améliorer la compréhension et l?acceptation de la réglementation environnementale
3.2.2. Traiter les comportements inadaptés
3.2.3. Assurer dans tous les départements la mise en oeuvre effective de la coordination des contrôles sous la présidence du préfet
3.2.4. Améliorer les modalités d?annonce des contrôles et leurs suites
3.2.5. Cadrer l?articulation entre les polices administrative (PA) et judiciaire (PJ) en fonction des enjeux locaux
ANNEXES
(ATTENTION: OPTION ice de la police de l'eau et de la nature dans les services déconcentrés et les opérateurs de l'État »
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0011256/012364-01_rapport-
publie.pdf;jsessionid=67E5AD306635EFBC771FDE0F23725346
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Il parait aussi indispensable de proposer aux chefs de service, catégories B pour la plupart,
des appuis pour qu?ils se sentent plus à l?aise en face d?interlocuteurs de catégorie A+. Cela
peut passer par de la formation, du coaching, mais aussi par la fourniture d?outils de
présentation de leurs missions et des enjeux locaux déclinés selon leurs interlocuteurs
(préfets, procureurs, élus, etc.) comme les mallettes que l?OFB est en train de construire à leur
attention. Enfin, il parait important de renforcer les relations entre tous les inspecteurs de
l?environnement, quelle que soit leur structure d?appartenance, tout particulièrement ceux de
la DDT et de l?OFB en ce qui concerne l?eau et la biodiversité, pour afficher une unité d?action
de l?État sur un territoire donné. Cette convergence peut s?acquérir grâce à la multiplication
des échanges réguliers, institutionnalisés au sein de la MISEN, mais également par un
rapprochement physique des équipes en accueillant le service départemental de l?OFB dans
les locaux de la DDT.
R6. Cadrer l?articulation entre les polices administrative et pénale en fonction
des enjeux locaux : (a) définir en MISEN stratégique, le processus de
traitement des constats d?atteintes à l?environnement (élaboration d?un
logigramme harmonisé et généralisé) ; (b) Rééquilibrer les volets
administratif et judiciaire entre les DDT et l?OFB ; (c) Renforcer les liens
entre le service départemental de l?OFB et la DDT [Cibles : préfets / DDT /
OFB].
PUBLIÉ
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ANNEXES
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Annexe 1 : Lettre de mission
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Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées
Administrations centrales
MTEECPR /
DEB
METAYER Marie-Laure Directrice adjointe
LAMOTTE Damien Sous-directeur
MASAF / DGPE
DUNAND Arnaud Sous-directeur SDPE
CAMPISTRON Marie-Luce Sous-directrice adjointe SDPE
PICOT Florence Adjointe au chef du bureau des contrôles
OFB
Direction de
l?OFB
THIBAULT Olivier Directeur général
CHARISSOUX Denis DG délégué ressources
CADIC Sandrine DGA Territoires et Outre-mer
FOURMAUX Charles Police et permis de chasser
CLAUSSE Thierry Directeur Évaluation et Transformations
DIAKITÉ Aminata Directrice Communication
OS de l?OFB CHANTEREAU Amélie SNE-FSU
CANTAYRE Cyrille SNE-FSU
PRADAL Benoît FO
TOUCRY Paul-Emilien FO
RULIN Guillaume EFA-CGC
MEYER Olivier CGT
MICHEL Sylvain CGT
SOLONEL Benoît UNSA
Services déconcentrés
Finistère ESPINASSE Alain Préfet
GUILLET Raphaël Directeur DDTM
LEFEBVRE Guillaume Chef du service eau et biodiversité, DDTM
POUILLY François Directeur DDPP
Haute-Marne LOGEROT Xavier Directeur DDT
PAM Régine Préfète
Hauts de France
CLERMONT
BROUILLET
Florence Directrice adjointe DREAL
DESMET Bjorn Directeur DRAAF
GAUME Bertrand Préfet des Hauts de France et du Nord
LELEU Stéphane SGAR des Hauts de France et du Nord
POIRSON Jean-Michel Directeur adjoint DRAAF
PUBLIÉ
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FERET Luc Directeur DDTM du Nord
Hérault LAUCH François-Xavier Préfet
Lot-et-Garonne BARNIER Daniel Préfet
Profession agricole :
Chambre
d'agriculture
France
FEREY Pascal Membre du Bureau de CDAF, Président de
la CA Manche et membre du Conseil
d'administration et Bureau de l'OFB
SERVANT Luc Vice-Président de CDAF, en charge de la
Commission environnement, et Président
de la CRA Nouvelle Aquitaine
ERNOU Frédéric Chef du service agro-écologie
Coordination
rurale
REBIERE Amélie Vice présidente CR et présidente CR
Corrèze
LECOULANT Agathe Chargée des affaires publiques
Confédération
paysanne
FORTIN Nicolas Secrétaire national, éleveur de vaches et de
porc dans la Vienne
GALAIS Stéphane Secrétaire national, éleveur de vaches en
Ille-et-Vilaine
FNSEA LAPIE Hervé Secrétaire général
LE CORRE
GABENS
Nelly Cheffe du service Environnement
BRIAND Baptiste Juriste en droit de l?environnement et
chargé de mission
JA
SCALABRINO Loïc Secrétaire général adjoint
DEVILLERS Pol Vice-Président chargé des dossiers
économiques
PERRIER Béranger Conseiller Environnement, Territoire et
Qualité
PUBLIÉ
Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 42/80
Annexe 3 : Liste des sigles utilisés
CAU Contrôle administratif unique
CDAF Chambres d?Agriculture France
COLDEN Comité opérationnel de lutte contre la délinquance environnementale
CIVAM Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural
COP Contrat d?objectifs et de performance
CSD Chef de service départemental
DDT DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la mer)
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DGPE Direction générale de la performance économique et
environnementale
DR Direction régionale
GIEE Groupements d'Intérêt Economique et Environnemental
OPA Organisations professionnelles agricoles
MASAF Ministère de l?agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt
MIOM Ministère de l?intérieur et de l?outre-mer
MISA Mission interservices agricole
MISEN Mission interservices de l?eau et de la nature
MSA Mutualité sociale agricole
MTECT Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
OFB Office français de la biodiversité
ONCSF Office national de la chasse et de la faune sauvage
ONEMA Office national de l'eau et des milieux aquatiques
PA Police administrative
PJ Police judiciaire
PV Procès-verbal
RMA Rapport en manquement administratif
SD Services départementaux
SNCPEN Stratégie nationale des contrôles en matière de police de l?eau et de
la nature
PUBLIÉ
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Annexe 4 : Lettre conjointe des ministres en charge de
l?agriculture et de la transition écologique
PUBLIÉ
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Annexe 5 : Logigramme département 42
LOGIGRAMME DETAILLE
« De la non conformité identifiée jusqu?à la réponse administrative ou judiciaire choisie ».
Constat de non-conformité compatible avec une remise en état possible
Le SD 42 de l?OFB porte information auprès de la DDT 42 et du parquet.
(le cas échéant avec d?autres services de l?État concernés selon la nature de la non-conformité qui pourront
être associés à l?ensemble du process en tant que de besoin)
La DDT 42 (boite DDT contrôle et sef) apprécie les éléments sous 48h00 et apporte une réponse au SD 42
(inspecteur de l?environnement concerné et boite générique SD 42) avec en copie le parquet. Le Parquet, s?il
souhaite un traitement en PJ concomitant au traitement PA, en informe l?OFB et la DDT par retour de mail.
L?objet de la non-conformité découle du non-respect d?un arrêté (ou récépissé pour les déclarations)
NON OUI
La DDT apprécie si la
non-conformité peut
être traitée par la voie
administrative
La DDT apprécie si la
non-conformité ne peut
pas être traitée par la
voie administrative.
Est-ce que la non-conformité résultant de l?écart avec
les prescriptions édictées dans l?autorisation est
réversible ?
Les incidences observées
sont évaluées faibles
avec peu d?impact.
La non-conformité revêt
une incidence réversible,
le contrevenant n?a pas
déjà été averti pour une
précédente non-
conformité.
> La voie administrative
peut être priviliégiée
L?impact est évalué
important.
La non-conformité revêt
une incidence irréversible
et/ou
le contrevenant a déjà
été averti pour une
précédente non-
conformité.
> La voie judiciaire est à
privilégier
L?OFB rédige un rapport
pour manquement
administratif qui est
envoyé après validation
par la DDT suivi d?un
traitement administratif
avec mesures à prendre
et délai de réalisation
pour mise en conformité
réglementaire .
L?OFB traite le dossier en
lien direct avec le
parquet
Non
> L?OFB traite le
dossier en lien direct
avec le parquet
Oui
> L?OFB rédige un rapport pour
manquement administratif suivi
d?un traitement administratif qui
est envoyé après validation par la
DDT avec mesures à prendre et
délai de réalisation pour mise en
conformité réglementaire
ou
> En cas d?antécédent judiciaire
ou administratif L?OFB traite le
dossier en lien direct avec le
parquet
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Annexe 6 : Projet de convention CAdF-OFB
Convention pour un dialogue renforcé et une compréhension partagée des règles
environnementales et de leur mise en oeuvre
Entre
Chambre d?agriculture de France, représenté par Sébastien Windsor et
L?office français de la biodiversité, représenté par Olivier Thibault
Chapeau introductif : Mieux se connaître, mieux se parler, se respecter
Agriculture, eau et biodiversité sont étroitement liées. Ce lien rend indispensable l?organisation d?un
partenariat entre l?OFB et le réseau des chambres d?agriculture, qui partagent des objectifs communs,
dont celui rappelé par l?article L. 510-1 du code rural : préservation et valorisation des ressources
naturelles, réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques et lutte contre le changement
climatique.
Le monde agricole vit depuis plusieurs années une crise profonde de revenu, de mauvaise répartition
des coûts entre chaque échelon, de concurrence renforcée avec des productions importées, mais
également de crise sanitaires, amplifiées par les premiers effets du changement climatique. Le corpus
réglementaire évolutif, complexe et peu lisible qui s?applique aux activités agricoles est perçu comme
autant de contraintes, de risques et de coûts qui amplifient la situation déjà difficile à laquelle les
agriculteurs sont confrontés.
Dans ce contexte, les contrôles en exploitation dont ils font l?objet sont souvent ressentis par les
agriculteurs comme une remise en cause de leur travail, qu?ils réalisent dans la grande majorité des
cas de manière très professionnelle en pensant avoir respecté les nombreux cadres réglementaires qui
s?imposent à eux. Ce sentiment est exacerbé lorsque le contrôle se traduit par une convocation à la
gendarmerie, toujours impressionnante et parfois assimilée à une mise en examen.
Cette crise a mis en lumière le constat à la fois d?une certaine méconnaissance de ce qu?est l?Office
français de la biodiversité (OFB) et de ses modes d?intervention encadrés par des textes par une partie
des agriculteurs, mais aussi de la nécessité pour les agents de l?OFB de mieux appréhender le contexte
complexe dans lequel évoluent les agriculteurs et les injonctions parfois contradictoires qu?on leur
adresse.
Il est donc nécessaire, de :
? Rappeler le rôle de l?OFB (avec la diversité de ses missions, qui ne se résument pas à la police,
une importante partie du temps des agents étant consacrée à des actions de formation,
sensibilisation ou appui scientifique) ;
PUBLIÉ
Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 49/80
? Informer sur le rôle et la mission d?un inspecteur de l?environnement notamment par rapport
aux autres corps de contrôle
? Souligner le rôle des chambres d?agriculture, établissements publics qui ont à la fois le rôle de
représenter les intérêts de l?agriculture auprès des pouvoirs publics, mais également celui de
contribuer à l?amélioration de la performance économique, sociale et environnementale des
exploitations.
Dans le respect des prérogatives du préfet et du procureur de la République pour ce qui concerne,
respectivement, la police administrative et la police judicaire, les parties souhaitent s?engager à
promouvoir la pédagogie, le dialogue et la mise en oeuvre de réponses progressives et
proportionnées, visant à améliorer le respect des normes environnementales par les agriculteurs. À
cet égard et à la demande du Gouvernement, l?OFB conseillera les autorités administrative et
judiciaire, chacune pour ce qui la concerne, pour la mise en oeuvre du « droit à l?erreur ». Cet
engagement s?inscrit dans le cadre de la volonté du Gouvernement de traduire dans la loi le
principe de peines progressives et adaptées à la gravité de l?infraction constatée et de renforcer la
pédagogie de la norme et de sa mise en oeuvre.
Les parties s?engagent sur les 12 points suivants :
1) Se connaître et se parler
Les parties conviennent de l?importance de renforcer leurs efforts en vue d?une connaissance
réciproque. En particulier, elles oeuvreront ensemble pour mieux expliquer, d?une part, les missions
des chambres et, d?autre part, les missions de l?OFB. Pour ce qui concerne plus particulièrement sa
mission de police de l?environnement, l?OFB produira un document pédagogique, expliquant
notamment l?articulation entre police administrative et police judiciaire. Il y adjoindra une annexe
rappelant les principes déontologiques qui s?imposent aux inspecteurs de l?environnement dans
le cadre de leurs missions, qu?elles soient administratives ou judiciaires. Pour leur part, les chambres
produiront un document synthétique rappelant les bonnes règles de comportement dans le cadre d?un
contrôle ou d?une procédure judiciaire.
Elles conviennent également de structurer des échanges réguliers afin de construire la confiance et de
prévenir les tensions entre agriculteurs et contrôleurs en proposant des solutions. A cette fin elles
conviennent de la mise en place de réunions périodiques tant au niveau national que régional et
départemental afin au moins une fois par an de dresser le bilan de la présente convention, mais
aussi de partager les données sur les contrôles et en particulier :
-Le nombre de contrôles réalisés par typologie (police administrative/police judiciaire)
-Les principales non-conformités observées
-Les actions envisagées afin de remédier à ces non-conformités
-Les priorités d?intervention pour l?année à venir
-La liste des irritants ressentis par les agriculteurs
PUBLIÉ
Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 50/80
Engagement n°1 : production dans les meilleurs délais par l?OFB d?un document expliquant les missions
de l?établissement qui concernent l?agriculture ainsi que d?un document pédagogique spécifique à sa
mission de police dont une annexe rappelle les principes déontologiques qui s?imposent aux
inspecteurs de l?environnement.
Engagement n°2 : production dans les meilleurs délais par les chambres d?un document synthétique rappelant
les bonnes règles de comportement dans le cadre d?un contrôle ou d?une procédure judicaire
Engagement n°3 : formaliser des échanges réguliers entre le réseau des chambres d?agriculture et l?OFB
(au moins une fois par an aux niveaux national et régional en associant les représentants de chaque
département à la réunion régionale) et départemental
2) Former et se former
La bonne connaissance des enjeux et des diverses procédures de contrôles (ASP, DDT, DDCSPP, OFB,
MSA, etc.) auxquels sont confrontés les agriculteurs est importante pour que les inspecteurs de
l?environnement puissent bien se positionner. Les chambres proposeront à cet effet des
agriculteurs dans chaque département pouvant recevoir sur leur exploitation des formations de
sensibilisation à destination des inspecteurs de l?environnement pour illustration et échanges.
En parallèle, CDAF veillera à identifier au sein de chaque chambre des personnes (élu ou collaborateur)
chargées d?assurer le lien entre les agriculteurs et l?OFB. Ces personnes bénéficieront d?une formation
spécifique aux enjeux de l?environnement et aux missions des corps de contrôle. .
Engagement n°4 : généralisation des formations des inspecteurs de l?environnement de l?OFB aux enjeux
agricoles et alimentaires par les chambres d?agriculture
Engagement n°5 : Les chambres d?agriculture s?engagent à former en leur sein, dans chaque
département et dans les meilleurs délais des relais capables d?expliquer le contexte réglementaire aux
agriculteurs
Faire comprendre la réglementation et la faire appliquer
En lien avec ce qui précède, les parties prévoient de réaliser ensemble des supports synthétiques et
pédagogiques sur les irritants identifiés. Il s?agit de revenir sur les enjeux sous-jacents
(environnementaux, économiques, de santé publique, etc.), d?expliquer la réglementation ainsi que la
manière dont elle doit être appliquée, de manière la plus concrète et la plus précise possible.
L?OFB s?engage à former certains agents des chambres sur ces thématiques. Les chambres
s?engagent de leur côté à en assurer le « service après-vente » auprès de la profession. Les parties
PUBLIÉ
Rapport IGEDD n° 015997 CGAAER n°24108 Page 51/80
assurent une évaluation de l?efficacité de ce dispositif (nombre d?agriculteurs rencontrés ou
renseignés, nombre de « clics », etc.).
Afin de répondre à l?engagement du Premier ministre dans son discours du 1er février (« pas plus d?un
passage annuel sur l?exploitation dans le cadre des contrôles administratifs, hors contrôles
judiciaires), les préfets sont invités sur la base des dispositions de la circulaire de 2015 à assurer la
coordination des interventions des corps de contrôle.
Parallèlement, la mise en oeuvre de la stratégie nationale de contrôles sous l?égide des préfets via la
MISEN pour la police administrative et des procureurs via les COLDEN pour la police judiciaire devrait
notamment se traduire par une communication des préfets sur les enjeux et sur les priorités de
contrôles.
Les chambres d?agriculture et l?OFB s?engagent à proposer aux préfets d?organiser chaque année
un bilan annuel des contrôles en exploitation agricole en présence de différents acteurs dont la
profession agricole mais également d?accompagner le procureur de la République dans
l?élaboration de sa politique pénale environnementale.
Ils partagent la volonté de promouvoir des actions pédagogiques dans tous les départements (soit des
contrôles à blanc exclusivement OFB, soit des contrôles OFB adossés à des contrôles pédagogiques
PAC, soit des reportages de mise en situation par des vidéos dédiées).
C?est notamment au cours de ces journées que doivent être présentées et expliquées les fiches de
présentation des principales réglementations applicables par domaine (cf engagement 6) dont la
communication est indispensable à l?action pédagogique.
Ils s?engagent également à échanger sur les modalités de mise en oeuvre de l?expérimentation de la
caméra d?intervention visant à enregistrer, dans certaines situations, les interventions de police de
l?environnement en contexte agricole, dès lors que la loi le permettra.
Engagement n°6 : L?OFB s?engage à réaliser progressivement et en lien étroit avec les services de l?Etat
et Chambres d?agriculture France des fiches pédagogiques sur chacun des irritants identifiés (curage,
drainage, haies, etc.), ainsi que tout autre support nécessaire à la bonne compréhension de la
réglementation (plaquettes, guides, etc.), à charge pour les chambres d?agriculture d?en assurer la diffusion et
l?animation interne au sein de la profession agricole.
Engagement n°7 : Proposer chaque année dans chaque département une journée commune de contrôle
à blanc à visée pédagogique sur une thématique environnementale choisie avec un objectif d?information
mais aussi d?amélioration des contrôles ou d?intégrer les thématiques environnementales aux
actions déjà en cours dans les départements ayant déjà mis en place ces journées.
Engagement n°8 : L?OFB inscrit sa politique de contrôle dans le cadre de la stratégie nationale de contrôle
du 3 janvier 2024, déclinée dans chaque territoire par le préfet de département et s?agissant des contrôles
administratifs dans la coordination des contrôles en exploitation agricole.
PUBLIÉ
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Engagement n°9 : Les parties s?engagent à proposer ensemble aux procureurs dans tous les
départements la mise en place de peines de substitution sous forme de formation pour les infractions
les moins graves (en dehors des cas de récidive) et des choix de lieux les moins anxiogènes possibles
(par exemple mairies, locaux de l?OFB, etc.).
Engagement n°10 : L?OFB s?engage dans la mise en oeuvre d?une expérimentation de la caméra
d?intervention et consulte les chambres pour en définir les modalités
Engagement n°11 : L?OFB organise la généralisation du port discret de l?arme de service pour tous les
contrôles administratifs programmés dans les corps de ferme à compter de 2025
3) Gérer la crise
Lorsque des tensions apparaissent en cours, ou suite à un contrôle, il est important de pouvoir
réagir au mieux de l?intérêt des personnes et des politiques portées.
Ainsi, la formalisation des échanges doit être anticipée, de manière à répondre aux situations le plus
rapidement possible et à ne pas laisser s?installer un contexte conflictuel. En particulier, il est
essentiel de mettre en place et de faire connaitre les procédures de recours.
Engagement n°12 : formaliser des procédures de recours en cas de « contrôles à problèmes », en :
- précisant les modalités de saisine d?une inspection générale des services de l?OFB par tout exploitant
agricole
- identifiant les personnes qui au sein de chaque chambre et au niveau de l?OFB sont chargées
spécifiquement du traitement de ces situations
4) Développer des coopérations plus structurelles
Si cette convention n?a pas pour objet d?aborder d?autres coopérations, les parties rappellent que
d?autres actions sont réalisées en commun et montrent que l?OFB et les chambres d?agriculture
oeuvrent ensemble pour une transition écologique faite, aussi, par et pour les agriculteurs (expertise
scientifique et technique, mobilisation citoyenne, programmes d?intervention financière tels
qu?Ecophyto, avec le bulletin de santé du végétal, les fermes déphy, agrifaune, etc.).
La présente convention est adoptée pour une durée de 3 ans renouvelable. Les réunions annuelles
permettront d?établir des bilans réguliers de sa mise en oeuvre et de proposer, le cas échéant, des
améliorations.
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Annexe 7 : Charte déontologique OFB
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Annexe 8 : Boite à outils
Développer les actions pédagogiques à l?attention du monde agricole, associant agriculteurs
et agents de l?OFB :
? Lancer une opération « tour de fermes » sur le premier semestre 2025, qui ouvrirait
ensuite sur des chantiers pédagogiques s?inscrivant dans la durée et portant sur les
contrôles de police environnementale.
? Mettre en place des expériences de « vis ma vie » : un agent OFB passe deux ou trois
jours sur une ferme, et inversement.
? Travailler conjointement entre la DDT, l?OFB et les OPA, dans chaque département,
sur un projet concret à enjeu local (prédation, entretien des cours d?eau et fossés?),
afin d?apprendre à mieux se connaître.
? Développer la participation des inspecteurs de l?environnement des DDT et de l?OFB à
des manifestations agricoles festives, pour une plus grande acculturation réciproque.
? Développer la formation des inspecteurs de l?environnement des DDT et de l?OFB pour
une meilleure connaissance du monde agricole, ainsi que celle des agriculteurs sur le
rôle et l?ensemble des missions de l?OFB (via notamment les lycées agricoles).
Expliquer la réglementation environnementale aux agriculteurs, répondre à leurs questions,
faciliter leurs démarches :
? Mise en place d?un guichet unique administratif associant notamment DDT et SD OFB,
sur une thématique à enjeu prioritaire dans le département.
? Diffuser et utiliser les fiches pédagogiques de l?OFB sur les sujets à enjeux (dès qu?elles
auront été finalisées).
Communiquer largement sur les contrôles :
? Communiquer sur le programme de contrôles annuel, en amont, pendant et à l?issue
de la campagne.
? Communiquer sur le périmètre de la circulaire contrôle unique, afin d?éviter tout
malentendu.
? Prévenir à l?avance les agriculteurs situés dans la zone concernée par une opération
de contrôle, et assurer un contact rapide entre le contrôleur et le contrôlé en cas
d?interrogations ou de constat de non-conformité.
? Élaborer et faire connaître la charte départementale de bonnes pratiques en matière
de contrôles.
Créer un dispositif de proximité (au sein de la préfecture, de la chambre d?agriculture ou des
syndicats agricoles) permettant aux agriculteurs de signaler les situations relationnelles
conflictuelles.
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Assurer une pleine intégration des services départementaux de l?OFB au sein de l?écosystème
des services de l?Etat en département,
Assurer une meilleure articulation entre les procédures administratives et pénales :
? Mettre en oeuvre le logigramme de décision proposé par la mission.
? Équilibrer le poids des procédures pénales entre l?OFB et la DDT.
Disposer de cartographies pour identifier les enjeux « eau et nature » du territoire et faciliter la
priorisation et la communication.
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Annexe 9 : projet de fiche OFB « Police administrative et
police judiciaire : quelles différences ? »
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Annexe 10 : Logigrammes OFB et mission
Logigramme OFB
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Logigramme proposé par la mission
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Liste des recommandations
1. Un cadrage réglementaire et institutionnel très fourni, mais dont la mise en oeuvre effective sur le territoire reste inachevée
1.1. Le cadre réglementaire et institutionnel existant en matière d?environnement
1.2. Des dispositions spécifiques au secteur agricole complètent les dispositions générales.
1.3. Parallèlement, l?OFB dispose de son propre corpus de règles internes et développe à l?échelle locale des relations régulières avec les différents services de l?État, ainsi qu?avec la profession agricole.
2. Synthèse des principales problématiques relevées, des critiques et des propositions entendues par la mission
2.1. La compréhension des enjeux et la lisibilité de la règle
2.2. L?articulation administratif / pénal
2.3. La mise en oeuvre effective et généralisée des dispositions déjà arrêtées et d?une communication « jusque dans les cours de ferme » sur ces mesures
2.4. L?évolution du rôle et des missions de l?OFB
2.5. Le positionnement des services départementaux de l?OFB par rapport aux services de l?État
2.6. La posture des contrôleurs
2.7. Le renforcement de l?accompagnement des agriculteurs par leurs structures professionnelles.
2.8. Les modalités des contrôles
3. L?analyse par la mission et ses recommandations
3.1. L?analyse
3.2. Les recommandations
3.2.1. Améliorer la compréhension et l?acceptation de la réglementation environnementale
3.2.2. Traiter les comportements inadaptés
3.2.3. Assurer dans tous les départements la mise en oeuvre effective de la coordination des contrôles sous la présidence du préfet
3.2.4. Améliorer les modalités d?annonce des contrôles et leurs suites
3.2.5. Cadrer l?articulation entre les polices administrative (PA) et judiciaire (PJ) en fonction des enjeux locaux
ANNEXES
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION -01_rapport-
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Il parait aussi indispensable de proposer aux chefs de service, catégories B pour la plupart,
des appuis pour qu?ils se sentent plus à l?aise en face d?interlocuteurs de catégorie A+. Cela
peut passer par de la formation, du coaching, mais aussi par la fourniture d?outils de
présentation de leurs missions et des enjeux locaux déclinés selon leurs interlocuteurs
(préfets, procureurs, élus, etc.) comme les mallettes que l?OFB est en train de construire à leur
attention. Enfin, il parait important de renforcer les relations entre tous les inspecteurs de
l?environnement, quelle que soit leur structure d?appartenance, tout particulièrement ceux de
la DDT et de l?OFB en ce qui concerne l?eau et la biodiversité, pour afficher une unité d?action
de l?État sur un territoire donné. Cette convergence peut s?acquérir grâce à la multiplication
des échanges réguliers, institutionnalisés au sein de la MISEN, mais également par un
rapprochement physique des équipes en accueillant le service départemental de l?OFB dans
les locaux de la DDT.
R6. Cadrer l?articulation entre les polices administrative et pénale en fonction
des enjeux locaux : (a) définir en MISEN stratégique, le processus de
traitement des constats d?atteintes à l?environnement (élaboration d?un
logigramme harmonisé et généralisé) ; (b) Rééquilibrer les volets
administratif et judiciaire entre les DDT et l?OFB ; (c) Renforcer les liens
entre le service départemental de l?OFB et la DDT [Cibles : préfets / DDT /
OFB].
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ANNEXES
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Annexe 1 : Lettre de mission
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Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées
Administrations centrales
MTEECPR /
DEB
METAYER Marie-Laure Directrice adjointe
LAMOTTE Damien Sous-directeur
MASAF / DGPE
DUNAND Arnaud Sous-directeur SDPE
CAMPISTRON Marie-Luce Sous-directrice adjointe SDPE
PICOT Florence Adjointe au chef du bureau des contrôles
OFB
Direction de
l?OFB
THIBAULT Olivier Directeur général
CHARISSOUX Denis DG délégué ressources
CADIC Sandrine DGA Territoires et Outre-mer
FOURMAUX Charles Police et permis de chasser
CLAUSSE Thierry Directeur Évaluation et Transformations
DIAKITÉ Aminata Directrice Communication
OS de l?OFB CHANTEREAU Amélie SNE-FSU
CANTAYRE Cyrille SNE-FSU
PRADAL Benoît FO
TOUCRY Paul-Emilien FO
RULIN Guillaume EFA-CGC
MEYER Olivier CGT
MICHEL Sylvain CGT
SOLONEL Benoît UNSA
Services déconcentrés
Finistère ESPINASSE Alain Préfet
GUILLET Raphaël Directeur DDTM
LEFEBVRE Guillaume Chef du service eau et biodiversité, DDTM
POUILLY François Directeur DDPP
Haute-Marne LOGEROT Xavier Directeur DDT
PAM Régine Préfète
Hauts de France
CLERMONT
BROUILLET
Florence Directrice adjointe DREAL
DESMET Bjorn Directeur DRAAF
GAUME Bertrand Préfet des Hauts de France et du Nord
LELEU Stéphane SGAR des Hauts de France et du Nord
POIRSON Jean-Michel Directeur adjoint DRAAF
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FERET Luc Directeur DDTM du Nord
Hérault LAUCH François-Xavier Préfet
Lot-et-Garonne BARNIER Daniel Préfet
Profession agricole :
Chambre
d'agriculture
France
FEREY Pascal Membre du Bureau de CDAF, Président de
la CA Manche et membre du Conseil
d'administration et Bureau de l'OFB
SERVANT Luc Vice-Président de CDAF, en charge de la
Commission environnement, et Président
de la CRA Nouvelle Aquitaine
ERNOU Frédéric Chef du service agro-écologie
Coordination
rurale
REBIERE Amélie Vice présidente CR et présidente CR
Corrèze
LECOULANT Agathe Chargée des affaires publiques
Confédération
paysanne
FORTIN Nicolas Secrétaire national, éleveur de vaches et de
porc dans la Vienne
GALAIS Stéphane Secrétaire national, éleveur de vaches en
Ille-et-Vilaine
FNSEA LAPIE Hervé Secrétaire général
LE CORRE
GABENS
Nelly Cheffe du service Environnement
BRIAND Baptiste Juriste en droit de l?environnement et
chargé de mission
JA
SCALABRINO Loïc Secrétaire général adjoint
DEVILLERS Pol Vice-Président chargé des dossiers
économiques
PERRIER Béranger Conseiller Environnement, Territoire et
Qualité
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Annexe 3 : Liste des sigles utilisés
CAU Contrôle administratif unique
CDAF Chambres d?Agriculture France
COLDEN Comité opérationnel de lutte contre la délinquance environnementale
CIVAM Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural
COP Contrat d?objectifs et de performance
CSD Chef de service départemental
DDT DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la mer)
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DGPE Direction générale de la performance économique et
environnementale
DR Direction régionale
GIEE Groupements d'Intérêt Economique et Environnemental
OPA Organisations professionnelles agricoles
MASAF Ministère de l?agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt
MIOM Ministère de l?intérieur et de l?outre-mer
MISA Mission interservices agricole
MISEN Mission interservices de l?eau et de la nature
MSA Mutualité sociale agricole
MTECT Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
OFB Office français de la biodiversité
ONCSF Office national de la chasse et de la faune sauvage
ONEMA Office national de l'eau et des milieux aquatiques
PA Police administrative
PJ Police judiciaire
PV Procès-verbal
RMA Rapport en manquement administratif
SD Services départementaux
SNCPEN Stratégie nationale des contrôles en matière de police de l?eau et de
la nature
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Annexe 4 : Lettre conjointe des ministres en charge de
l?agriculture et de la transition écologique
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Annexe 5 : Logigramme département 42
LOGIGRAMME DETAILLE
« De la non conformité identifiée jusqu?à la réponse administrative ou judiciaire choisie ».
Constat de non-conformité compatible avec une remise en état possible
Le SD 42 de l?OFB porte information auprès de la DDT 42 et du parquet.
(le cas échéant avec d?autres services de l?État concernés selon la nature de la non-conformité qui pourront
être associés à l?ensemble du process en tant que de besoin)
La DDT 42 (boite DDT contrôle et sef) apprécie les éléments sous 48h00 et apporte une réponse au SD 42
(inspecteur de l?environnement concerné et boite générique SD 42) avec en copie le parquet. Le Parquet, s?il
souhaite un traitement en PJ concomitant au traitement PA, en informe l?OFB et la DDT par retour de mail.
L?objet de la non-conformité découle du non-respect d?un arrêté (ou récépissé pour les déclarations)
NON OUI
La DDT apprécie si la
non-conformité peut
être traitée par la voie
administrative
La DDT apprécie si la
non-conformité ne peut
pas être traitée par la
voie administrative.
Est-ce que la non-conformité résultant de l?écart avec
les prescriptions édictées dans l?autorisation est
réversible ?
Les incidences observées
sont évaluées faibles
avec peu d?impact.
La non-conformité revêt
une incidence réversible,
le contrevenant n?a pas
déjà été averti pour une
précédente non-
conformité.
> La voie administrative
peut être priviliégiée
L?impact est évalué
important.
La non-conformité revêt
une incidence irréversible
et/ou
le contrevenant a déjà
été averti pour une
précédente non-
conformité.
> La voie judiciaire est à
privilégier
L?OFB rédige un rapport
pour manquement
administratif qui est
envoyé après validation
par la DDT suivi d?un
traitement administratif
avec mesures à prendre
et délai de réalisation
pour mise en conformité
réglementaire .
L?OFB traite le dossier en
lien direct avec le
parquet
Non
> L?OFB traite le
dossier en lien direct
avec le parquet
Oui
> L?OFB rédige un rapport pour
manquement administratif suivi
d?un traitement administratif qui
est envoyé après validation par la
DDT avec mesures à prendre et
délai de réalisation pour mise en
conformité réglementaire
ou
> En cas d?antécédent judiciaire
ou administratif L?OFB traite le
dossier en lien direct avec le
parquet
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Annexe 6 : Projet de convention CAdF-OFB
Convention pour un dialogue renforcé et une compréhension partagée des règles
environnementales et de leur mise en oeuvre
Entre
Chambre d?agriculture de France, représenté par Sébastien Windsor et
L?office français de la biodiversité, représenté par Olivier Thibault
Chapeau introductif : Mieux se connaître, mieux se parler, se respecter
Agriculture, eau et biodiversité sont étroitement liées. Ce lien rend indispensable l?organisation d?un
partenariat entre l?OFB et le réseau des chambres d?agriculture, qui partagent des objectifs communs,
dont celui rappelé par l?article L. 510-1 du code rural : préservation et valorisation des ressources
naturelles, réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques et lutte contre le changement
climatique.
Le monde agricole vit depuis plusieurs années une crise profonde de revenu, de mauvaise répartition
des coûts entre chaque échelon, de concurrence renforcée avec des productions importées, mais
également de crise sanitaires, amplifiées par les premiers effets du changement climatique. Le corpus
réglementaire évolutif, complexe et peu lisible qui s?applique aux activités agricoles est perçu comme
autant de contraintes, de risques et de coûts qui amplifient la situation déjà difficile à laquelle les
agriculteurs sont confrontés.
Dans ce contexte, les contrôles en exploitation dont ils font l?objet sont souvent ressentis par les
agriculteurs comme une remise en cause de leur travail, qu?ils réalisent dans la grande majorité des
cas de manière très professionnelle en pensant avoir respecté les nombreux cadres réglementaires qui
s?imposent à eux. Ce sentiment est exacerbé lorsque le contrôle se traduit par une convocation à la
gendarmerie, toujours impressionnante et parfois assimilée à une mise en examen.
Cette crise a mis en lumière le constat à la fois d?une certaine méconnaissance de ce qu?est l?Office
français de la biodiversité (OFB) et de ses modes d?intervention encadrés par des textes par une partie
des agriculteurs, mais aussi de la nécessité pour les agents de l?OFB de mieux appréhender le contexte
complexe dans lequel évoluent les agriculteurs et les injonctions parfois contradictoires qu?on leur
adresse.
Il est donc nécessaire, de :
? Rappeler le rôle de l?OFB (avec la diversité de ses missions, qui ne se résument pas à la police,
une importante partie du temps des agents étant consacrée à des actions de formation,
sensibilisation ou appui scientifique) ;
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? Informer sur le rôle et la mission d?un inspecteur de l?environnement notamment par rapport
aux autres corps de contrôle
? Souligner le rôle des chambres d?agriculture, établissements publics qui ont à la fois le rôle de
représenter les intérêts de l?agriculture auprès des pouvoirs publics, mais également celui de
contribuer à l?amélioration de la performance économique, sociale et environnementale des
exploitations.
Dans le respect des prérogatives du préfet et du procureur de la République pour ce qui concerne,
respectivement, la police administrative et la police judicaire, les parties souhaitent s?engager à
promouvoir la pédagogie, le dialogue et la mise en oeuvre de réponses progressives et
proportionnées, visant à améliorer le respect des normes environnementales par les agriculteurs. À
cet égard et à la demande du Gouvernement, l?OFB conseillera les autorités administrative et
judiciaire, chacune pour ce qui la concerne, pour la mise en oeuvre du « droit à l?erreur ». Cet
engagement s?inscrit dans le cadre de la volonté du Gouvernement de traduire dans la loi le
principe de peines progressives et adaptées à la gravité de l?infraction constatée et de renforcer la
pédagogie de la norme et de sa mise en oeuvre.
Les parties s?engagent sur les 12 points suivants :
1) Se connaître et se parler
Les parties conviennent de l?importance de renforcer leurs efforts en vue d?une connaissance
réciproque. En particulier, elles oeuvreront ensemble pour mieux expliquer, d?une part, les missions
des chambres et, d?autre part, les missions de l?OFB. Pour ce qui concerne plus particulièrement sa
mission de police de l?environnement, l?OFB produira un document pédagogique, expliquant
notamment l?articulation entre police administrative et police judiciaire. Il y adjoindra une annexe
rappelant les principes déontologiques qui s?imposent aux inspecteurs de l?environnement dans
le cadre de leurs missions, qu?elles soient administratives ou judiciaires. Pour leur part, les chambres
produiront un document synthétique rappelant les bonnes règles de comportement dans le cadre d?un
contrôle ou d?une procédure judiciaire.
Elles conviennent également de structurer des échanges réguliers afin de construire la confiance et de
prévenir les tensions entre agriculteurs et contrôleurs en proposant des solutions. A cette fin elles
conviennent de la mise en place de réunions périodiques tant au niveau national que régional et
départemental afin au moins une fois par an de dresser le bilan de la présente convention, mais
aussi de partager les données sur les contrôles et en particulier :
-Le nombre de contrôles réalisés par typologie (police administrative/police judiciaire)
-Les principales non-conformités observées
-Les actions envisagées afin de remédier à ces non-conformités
-Les priorités d?intervention pour l?année à venir
-La liste des irritants ressentis par les agriculteurs
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Engagement n°1 : production dans les meilleurs délais par l?OFB d?un document expliquant les missions
de l?établissement qui concernent l?agriculture ainsi que d?un document pédagogique spécifique à sa
mission de police dont une annexe rappelle les principes déontologiques qui s?imposent aux
inspecteurs de l?environnement.
Engagement n°2 : production dans les meilleurs délais par les chambres d?un document synthétique rappelant
les bonnes règles de comportement dans le cadre d?un contrôle ou d?une procédure judicaire
Engagement n°3 : formaliser des échanges réguliers entre le réseau des chambres d?agriculture et l?OFB
(au moins une fois par an aux niveaux national et régional en associant les représentants de chaque
département à la réunion régionale) et départemental
2) Former et se former
La bonne connaissance des enjeux et des diverses procédures de contrôles (ASP, DDT, DDCSPP, OFB,
MSA, etc.) auxquels sont confrontés les agriculteurs est importante pour que les inspecteurs de
l?environnement puissent bien se positionner. Les chambres proposeront à cet effet des
agriculteurs dans chaque département pouvant recevoir sur leur exploitation des formations de
sensibilisation à destination des inspecteurs de l?environnement pour illustration et échanges.
En parallèle, CDAF veillera à identifier au sein de chaque chambre des personnes (élu ou collaborateur)
chargées d?assurer le lien entre les agriculteurs et l?OFB. Ces personnes bénéficieront d?une formation
spécifique aux enjeux de l?environnement et aux missions des corps de contrôle. .
Engagement n°4 : généralisation des formations des inspecteurs de l?environnement de l?OFB aux enjeux
agricoles et alimentaires par les chambres d?agriculture
Engagement n°5 : Les chambres d?agriculture s?engagent à former en leur sein, dans chaque
département et dans les meilleurs délais des relais capables d?expliquer le contexte réglementaire aux
agriculteurs
Faire comprendre la réglementation et la faire appliquer
En lien avec ce qui précède, les parties prévoient de réaliser ensemble des supports synthétiques et
pédagogiques sur les irritants identifiés. Il s?agit de revenir sur les enjeux sous-jacents
(environnementaux, économiques, de santé publique, etc.), d?expliquer la réglementation ainsi que la
manière dont elle doit être appliquée, de manière la plus concrète et la plus précise possible.
L?OFB s?engage à former certains agents des chambres sur ces thématiques. Les chambres
s?engagent de leur côté à en assurer le « service après-vente » auprès de la profession. Les parties
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assurent une évaluation de l?efficacité de ce dispositif (nombre d?agriculteurs rencontrés ou
renseignés, nombre de « clics », etc.).
Afin de répondre à l?engagement du Premier ministre dans son discours du 1er février (« pas plus d?un
passage annuel sur l?exploitation dans le cadre des contrôles administratifs, hors contrôles
judiciaires), les préfets sont invités sur la base des dispositions de la circulaire de 2015 à assurer la
coordination des interventions des corps de contrôle.
Parallèlement, la mise en oeuvre de la stratégie nationale de contrôles sous l?égide des préfets via la
MISEN pour la police administrative et des procureurs via les COLDEN pour la police judiciaire devrait
notamment se traduire par une communication des préfets sur les enjeux et sur les priorités de
contrôles.
Les chambres d?agriculture et l?OFB s?engagent à proposer aux préfets d?organiser chaque année
un bilan annuel des contrôles en exploitation agricole en présence de différents acteurs dont la
profession agricole mais également d?accompagner le procureur de la République dans
l?élaboration de sa politique pénale environnementale.
Ils partagent la volonté de promouvoir des actions pédagogiques dans tous les départements (soit des
contrôles à blanc exclusivement OFB, soit des contrôles OFB adossés à des contrôles pédagogiques
PAC, soit des reportages de mise en situation par des vidéos dédiées).
C?est notamment au cours de ces journées que doivent être présentées et expliquées les fiches de
présentation des principales réglementations applicables par domaine (cf engagement 6) dont la
communication est indispensable à l?action pédagogique.
Ils s?engagent également à échanger sur les modalités de mise en oeuvre de l?expérimentation de la
caméra d?intervention visant à enregistrer, dans certaines situations, les interventions de police de
l?environnement en contexte agricole, dès lors que la loi le permettra.
Engagement n°6 : L?OFB s?engage à réaliser progressivement et en lien étroit avec les services de l?Etat
et Chambres d?agriculture France des fiches pédagogiques sur chacun des irritants identifiés (curage,
drainage, haies, etc.), ainsi que tout autre support nécessaire à la bonne compréhension de la
réglementation (plaquettes, guides, etc.), à charge pour les chambres d?agriculture d?en assurer la diffusion et
l?animation interne au sein de la profession agricole.
Engagement n°7 : Proposer chaque année dans chaque département une journée commune de contrôle
à blanc à visée pédagogique sur une thématique environnementale choisie avec un objectif d?information
mais aussi d?amélioration des contrôles ou d?intégrer les thématiques environnementales aux
actions déjà en cours dans les départements ayant déjà mis en place ces journées.
Engagement n°8 : L?OFB inscrit sa politique de contrôle dans le cadre de la stratégie nationale de contrôle
du 3 janvier 2024, déclinée dans chaque territoire par le préfet de département et s?agissant des contrôles
administratifs dans la coordination des contrôles en exploitation agricole.
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Engagement n°9 : Les parties s?engagent à proposer ensemble aux procureurs dans tous les
départements la mise en place de peines de substitution sous forme de formation pour les infractions
les moins graves (en dehors des cas de récidive) et des choix de lieux les moins anxiogènes possibles
(par exemple mairies, locaux de l?OFB, etc.).
Engagement n°10 : L?OFB s?engage dans la mise en oeuvre d?une expérimentation de la caméra
d?intervention et consulte les chambres pour en définir les modalités
Engagement n°11 : L?OFB organise la généralisation du port discret de l?arme de service pour tous les
contrôles administratifs programmés dans les corps de ferme à compter de 2025
3) Gérer la crise
Lorsque des tensions apparaissent en cours, ou suite à un contrôle, il est important de pouvoir
réagir au mieux de l?intérêt des personnes et des politiques portées.
Ainsi, la formalisation des échanges doit être anticipée, de manière à répondre aux situations le plus
rapidement possible et à ne pas laisser s?installer un contexte conflictuel. En particulier, il est
essentiel de mettre en place et de faire connaitre les procédures de recours.
Engagement n°12 : formaliser des procédures de recours en cas de « contrôles à problèmes », en :
- précisant les modalités de saisine d?une inspection générale des services de l?OFB par tout exploitant
agricole
- identifiant les personnes qui au sein de chaque chambre et au niveau de l?OFB sont chargées
spécifiquement du traitement de ces situations
4) Développer des coopérations plus structurelles
Si cette convention n?a pas pour objet d?aborder d?autres coopérations, les parties rappellent que
d?autres actions sont réalisées en commun et montrent que l?OFB et les chambres d?agriculture
oeuvrent ensemble pour une transition écologique faite, aussi, par et pour les agriculteurs (expertise
scientifique et technique, mobilisation citoyenne, programmes d?intervention financière tels
qu?Ecophyto, avec le bulletin de santé du végétal, les fermes déphy, agrifaune, etc.).
La présente convention est adoptée pour une durée de 3 ans renouvelable. Les réunions annuelles
permettront d?établir des bilans réguliers de sa mise en oeuvre et de proposer, le cas échéant, des
améliorations.
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Annexe 7 : Charte déontologique OFB
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Annexe 8 : Boite à outils
Développer les actions pédagogiques à l?attention du monde agricole, associant agriculteurs
et agents de l?OFB :
? Lancer une opération « tour de fermes » sur le premier semestre 2025, qui ouvrirait
ensuite sur des chantiers pédagogiques s?inscrivant dans la durée et portant sur les
contrôles de police environnementale.
? Mettre en place des expériences de « vis ma vie » : un agent OFB passe deux ou trois
jours sur une ferme, et inversement.
? Travailler conjointement entre la DDT, l?OFB et les OPA, dans chaque département,
sur un projet concret à enjeu local (prédation, entretien des cours d?eau et fossés?),
afin d?apprendre à mieux se connaître.
? Développer la participation des inspecteurs de l?environnement des DDT et de l?OFB à
des manifestations agricoles festives, pour une plus grande acculturation réciproque.
? Développer la formation des inspecteurs de l?environnement des DDT et de l?OFB pour
une meilleure connaissance du monde agricole, ainsi que celle des agriculteurs sur le
rôle et l?ensemble des missions de l?OFB (via notamment les lycées agricoles).
Expliquer la réglementation environnementale aux agriculteurs, répondre à leurs questions,
faciliter leurs démarches :
? Mise en place d?un guichet unique administratif associant notamment DDT et SD OFB,
sur une thématique à enjeu prioritaire dans le département.
? Diffuser et utiliser les fiches pédagogiques de l?OFB sur les sujets à enjeux (dès qu?elles
auront été finalisées).
Communiquer largement sur les contrôles :
? Communiquer sur le programme de contrôles annuel, en amont, pendant et à l?issue
de la campagne.
? Communiquer sur le périmètre de la circulaire contrôle unique, afin d?éviter tout
malentendu.
? Prévenir à l?avance les agriculteurs situés dans la zone concernée par une opération
de contrôle, et assurer un contact rapide entre le contrôleur et le contrôlé en cas
d?interrogations ou de constat de non-conformité.
? Élaborer et faire connaître la charte départementale de bonnes pratiques en matière
de contrôles.
Créer un dispositif de proximité (au sein de la préfecture, de la chambre d?agriculture ou des
syndicats agricoles) permettant aux agriculteurs de signaler les situations relationnelles
conflictuelles.
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Assurer une pleine intégration des services départementaux de l?OFB au sein de l?écosystème
des services de l?Etat en département,
Assurer une meilleure articulation entre les procédures administratives et pénales :
? Mettre en oeuvre le logigramme de décision proposé par la mission.
? Équilibrer le poids des procédures pénales entre l?OFB et la DDT.
Disposer de cartographies pour identifier les enjeux « eau et nature » du territoire et faciliter la
priorisation et la communication.
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Annexe 9 : projet de fiche OFB « Police administrative et
police judiciaire : quelles différences ? »
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Annexe 10 : Logigrammes OFB et mission
Logigramme OFB
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Logigramme proposé par la mission
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Liste des recommandations
1. Un cadrage réglementaire et institutionnel très fourni, mais dont la mise en oeuvre effective sur le territoire reste inachevée
1.1. Le cadre réglementaire et institutionnel existant en matière d?environnement
1.2. Des dispositions spécifiques au secteur agricole complètent les dispositions générales.
1.3. Parallèlement, l?OFB dispose de son propre corpus de règles internes et développe à l?échelle locale des relations régulières avec les différents services de l?État, ainsi qu?avec la profession agricole.
2. Synthèse des principales problématiques relevées, des critiques et des propositions entendues par la mission
2.1. La compréhension des enjeux et la lisibilité de la règle
2.2. L?articulation administratif / pénal
2.3. La mise en oeuvre effective et généralisée des dispositions déjà arrêtées et d?une communication « jusque dans les cours de ferme » sur ces mesures
2.4. L?évolution du rôle et des missions de l?OFB
2.5. Le positionnement des services départementaux de l?OFB par rapport aux services de l?État
2.6. La posture des contrôleurs
2.7. Le renforcement de l?accompagnement des agriculteurs par leurs structures professionnelles.
2.8. Les modalités des contrôles
3. L?analyse par la mission et ses recommandations
3.1. L?analyse
3.2. Les recommandations
3.2.1. Améliorer la compréhension et l?acceptation de la réglementation environnementale
3.2.2. Traiter les comportements inadaptés
3.2.3. Assurer dans tous les départements la mise en oeuvre effective de la coordination des contrôles sous la présidence du préfet
3.2.4. Améliorer les modalités d?annonce des contrôles et leurs suites
3.2.5. Cadrer l?articulation entre les polices administrative (PA) et judiciaire (PJ) en fonction des enjeux locaux
ANNEXES
INVALIDE)