Évolution de la surveillance des moisissures et des pollens dans l'air ambiant
CASTEL, Florence ;BUGUET, Béatrice
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
;France. Inspection générale des affaires sociales
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">Le rapport conjoint de l'Igas et l'IGEDD évalue le dispositif de surveillance des pollens et des moisissures dans l'air ambiant, incluant notamment la couverture territoriale, la gouvernance, les moyens financiers. Le rapport formule des propositions visant à améliorer la surveillance sur les plans technique, financier et réglementaire.'La surveillance des pollens et des moisissures dans l'air ambiant participe de la surveillance de la qualité de l'air. Elle a cependant été, jusqu'à présent, organisée distinctement. Confiée communément à l'association Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), à l'association des pollinariums sentinelles de France (APSF), et, de façon facultative, aux associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA), elle est insuffisamment coordonnée.µLa dissociation du dispositif de surveillance des pollens et moisissures par rapport à l'organisation globale de la surveillance de l'air ambiant est contreproductive au regard des enjeux sanitaires, car les études disponibles alertent sur de probables interactions entre les pollens et moisissures et la pollution chimique de l'air. L'identification des enjeux de santé publique est au demeurant restée floue. L'estimation de l'impact sanitaire des pollens s'appuie sur des études datées et dont l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a souligné le fort biais de surestimation ; l'impact sanitaire des moisissures dans l'air ambiant a quant à lui été très peu mesuré.µUnifier le dispositif de surveillance de la qualité de l'air'Par ailleurs, la qualité du dispositif de surveillance a été altérée par une gestion opaque et irrégulière du RNSA. Sur longue période, cette association n'a pas respecté l'utilisation prévue des financements publics. Ses principaux dirigeants ont créé et géré, parallèlement à leurs responsabilités au sein du RNSA, des sociétés satellites investies de pans d'activité relevant des missions du RNSA, sociétés qui ont bénéficié de privilèges et fait bénéficier plusieurs dirigeants du RNSA d'avantages personnels. Il convient d'arrêter tout financement public du RNSA. Le rapport estime que la solution pertinente et fiable pour la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures dans l'air ambiant est de la confier aux AASQA, en unifiant ainsi le dispositif de surveillance de la qualité de l'air. Cette évolution fournit l'opportunité d'intégrer, à un niveau stratégique, la direction générale de la santé au dispositif de surveillance de la qualité de l'air ambiant, dont la finalité est en grande partie sanitaire."</div>
Editeur
IGEDD
;IGAS
Descripteur Urbamet
surveillance
;gouvernance
;financement
;qualité de l'air
Descripteur écoplanete
air ambiant
;association agréée de surveillance de la qualité de l'air
;santé publique
;pollen
Thème
Ressources - Nuisances
;Santé
;Information - Documentation - Communication
;Méthodes - Techniques
Texte intégral
P
U
B
L
I É
Évolution de la surveillance
des pollens et des moisissures
dans l?air ambiant
JANVIER 2025
? RAPPORT DÉFINITIF ? TOME 1
Béatrice
Buguet-Degletagne
?
IGAS
N°2023-100R
Florence
Castel
?
IGEDD
N°015399-01
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Dans cette version publique, des mentions ont été
occultées en application de l?article L311-6 du code
des relations entre le public et l'administration.
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SYNTHÈSE
[1] La mission « sur l'évolution de la surveillance des pollens et des moisissures dans l'air
ambiant », commanditée fin septembre 2023 par la ministre déléguée chargée de l'organisation
territoriale et des professions de santé auprès du ministre de la santé et de la prévention et par le
ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, a pour objet l'évaluation du
dispositif de surveillance des pollens et des moisissures dans l'air ambiant et la formulation de
propositions destinées à favoriser une surveillance optimisée notamment sur les plans technique,
financier et réglementaire. Des difficultés récurrentes de coordination ont en effet conduit à
considérer qu?une évaluation du dispositif actuel est nécessaire et doit englober le périmètre
d'intervention des acteurs, leur positionnement stratégique et la couverture territoriale de la
surveillance. L?évaluation doit également porter sur l'organisation des travaux et leur mise en
oeuvre, sur l'équilibre des moyens financiers et leur utilisation, ainsi que sur les structures
juridiques et la gouvernance.
[2] La lettre de mission souligne les difficultés liées notamment à la mobilisation et à la
pérennité des ressources financières, à l'absence de mise en commun de l'ensemble des données
ou des méthodes, à l'absence de coordination globale des actions menées, ainsi que la situation
de méfiance voire de concurrence entre les acteurs générée par ces fragilités ou
dysfonctionnements. Elle indique qu?à ces difficultés s'ajoute l'apparition d'acteurs privés
développant des capteurs innovants non encore normalisés pour la surveillance des pollens dans
l'air. Elle précise que la surveillance des pollens dans l'air est le principal sujet, mais qu?il convient
également de porter une attention particulière à la surveillance des moisissures dans l'air
extérieur. Elle souhaite par ailleurs que le rapport fournisse un panorama de l'organisation de la
surveillance pollinique à l'étranger.
[3] La mission a été menée, en première phase, de novembre 2023 à septembre 2024 ; puis,
entre octobre et décembre 2024, une procédure contradictoire a été menée avec les principaux
acteurs mis en cause. Ont notamment été auditionnés les directions d?administration centrale
concernées dans les deux ministères, les dirigeants des structures constitutives du dispositif de
surveillance aux termes de l?arrêté idoine du 5 août 2016, la direction d?ATMO France, fédération
des associations agréées de surveillance de la qualité de l?air, la direction du Laboratoire central
de surveillance de la qualité de l?air, Santé publique France, l?agence de la transition écologique
(ADEME), l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), Météo-France,
ainsi que des responsables de la surveillance des pollens dans l?air ambiant en Allemagne (Bavière),
Belgique et Suisse. La mission a adressé un questionnaire à l?ensemble des agences régionales de
santé (ARS), renseigné par 16 des 18 ARS. Elle a échangé avec l?Autorité de la concurrence, qui
enquête pour sa part sur certains aspects du dispositif. De nombreux documents ont été analysés,
constitutifs du socle normatif, relatifs à l?analyse des risques ou documentant le financement
correspondant. Certains d?entre eux, relatifs notamment au réseau national de surveillance
aérobiologique (RNSA), n?ont été obtenus que difficilement ou tardivement.
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? Un dispositif mal structuré
[4] Le rapport analyse le dispositif de surveillance des pollens et moisissures au regard de la
politique globale de la qualité de l?air ; affecté de faiblesses conséquentes, le dispositif spécifique
qui regarde les pollens et, marginalement, les moisissures apparaît insuffisamment structuré.
[5] Le dispositif de surveillance est posé par un arrêté bi-ministériel du 5 août 2016, qui désigne,
pour « coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant » et l?information
associée, l?association Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), les « organismes
agréés mentionnés à l?article L. 221-3 du code de l?environnement lorsqu?ils participent à la
surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant » (AASQA), et l?association des
pollinariums sentinelles de France (APSF). L?arrêté n?organise pas la pluralité des coordonnateurs
qu?il désigne ; au contraire, il confère à chacun exactement les mêmes attributions, ce qui par
définition ne structure pas la coordination.
[6] L?arrêté du 5 août 2016 n?est pas intégré à l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif
national de surveillance de la qualité de l'air ambiant, ni visé par lui. Parmi les trois acteurs ou
types d?acteurs chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air
ambiant, le RNSA et l?APSF sont externes au dispositif global de surveillance de l?air ambiant,
tandis que les AASQA, acteurs essentiels de cette surveillance, sont parties prenantes à titre
facultatif seulement de la surveillance des pollens et moisissures. La dissociation du dispositif de
surveillance des pollens et moisissures par rapport à l?organisation globale de la surveillance de
l?air ambiant apparaît contreproductive au regard des enjeux sanitaires, car les études disponibles
alertent sur les probables interactions entre les pollens et moisissures et la pollution chimique de
l?air. L?identification des enjeux de santé publique est au demeurant restée floue. Les données
habituellement utilisées pour caractériser les enjeux sanitaires des pollens s?appuient sur une
étude bibliographique remise en 2014 par l'agence nationale de sécurité sanitaire de
l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), qui souligne pourtant le manque de
robustesse des expertises disponibles et le fort biais de surestimation qui affecte la plupart
d?entre elles. S?agissant des moisissures dans l?air ambiant, les enjeux de santé publique ont été
très peu mesurés.
[7] Fonctionnellement, les missions fixées par les pouvoirs publics au RNSA sont explicitées
dans les conventions passées par cette association avec la DGS, qui, contrairement à l?arrêté,
érigent le RNSA en coordonnateur global. Or, cette association assume très mal la mission
d?ensemble qu?elle revendique elle-même.
[8] Le dispositif de surveillance repose sur un réseau de capteurs lacunaire, qui est loin de
couvrir l?ensemble du territoire national. La méthode de conception du réseau n?est pas connue
précisément et apparaît aléatoire, alors que la nécessité « de disposer de critères précis pour le
choix des sites et d?obtenir une bonne couverture territoriale des diversités polliniques » avait été
soulignée dès 1995 par un rapport d?évaluation du RNSA rédigé sous l?égide du réseau national de
santé publique. En outre, reposant sur des capteurs manuels qui permettent seulement
d?exploiter le résultat de mesures prises plusieurs jours auparavant, le dispositif français reste en
retrait par rapport à la démarche d?automatisation en cours dans quelques pays plus avancés sur
ce point.
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[9] Considérant comme confidentiel l?indice qui fonde sa méthode de travail, le RNSA se refuse
également à ouvrir, y compris aux autres acteurs du dispositif de surveillance, les données qu?il
produit ou agrège. Ces données constituent pourtant des informations relatives à
l?environnement, au sens de l?article L124-1 du code de l?environnement, et ne peuvent légalement
faire l?objet d?une rétention. L?opposition du RNSA à leur caractère public est d?autant plus
surprenante que, selon deux de ses propres rapports d?activité, ce caractère public est reconnu
depuis 2009.
? Les distorsions consécutives à une gestion opaque du RNSA et à une utilisation dévoyée
des financements publics
[10] Pour analyser fonctionnellement et financièrement le dispositif de surveillance des pollens
et moisissures, il s?est avéré indispensable d?examiner précisément la gestion du RNSA,
caractérisée par une forte opacité.
[11] Depuis 2007, ses principaux dirigeants ont créé et géré, parallèlement à leurs responsabilités
au sein du RNSA, des sociétés satellites investies de pans d?activité relevant des missions du RNSA.
Ces sociétés ont bénéficié gracieusement de toutes les données produites par le RNSA, données
dont l?accès gratuit était parallèlement refusé aux AASQA, réglementairement chargées, avec le
RNSA, de la surveillance des pollens.
[12] Parmi ces sociétés, la « filiale » créée par le RNSA en 2007, dirigée et gérée par les dirigeants
de l?association, a bénéficié aussi des marques déposées par le RNSA, y compris la marque
« RNSA » désignant l?identité de l?association. Elle devait à ce titre s?acquitter d?une redevance.
La base de calcul conventionnelle de cette redevance annuelle, très défavorable dès l?abord au
RNSA, a été fortement réduite à différentes reprises. Sur l?ensemble de la période 2007-2023, les
montants versés au titre de la redevance ont été très faibles, sans proportion avec les ressources
effectivement générées par la société « filiale » grâce aux données du RNSA et en utilisant
l?identité de cette personne morale, le tout pour l?essentiel sous le pilotage de dirigeants
communs. Ces montants sont plus disproportionnés encore avec les indications et règles
communiquées en 2007 au commissaire aux apports, chargé par le tribunal de commerce de Lyon
d?apprécier l?équilibre de l?opération.
[13] En 2021, le RNSA a vendu 80 % de ses parts dans la « filiale » à une autre société créée
quelques semaines auparavant par un membre du bureau de l?association, par ailleurs chercheur
dans un laboratoire d?aérobiologie du CNRS. Cette vente a été réalisée pour un montant minoré
des quatre cinquièmes, la participation du RNSA dans la « filiale » ayant été dépréciée à due
concurrence dans les comptes de l?exercice précédent. Ces péripéties n?épuisent pas le sujet des
sociétés satellites, les dirigeants du RNSA ayant créé puis dirigé d?autres entreprises investies de
pans de l?activité de l?association, ou encore d?activités immobilières gérant notamment les locaux
du RNSA ; celui-ci est devenu en 2010 sous-locataire de sa « filiale » pour des locaux appartenant
à une SCI détenue par l?un des principaux dirigeants des deux structures et sa famille.
[14] La « filialisation » notamment a privé le RNSA des recettes qu?il tirait précédemment de la
vente des données polliniques à des entreprises et autres personnes morales, ainsi que de travaux
rémunérés relevant de son champ de compétence. Privée pour l?essentiel des produits des ventes,
l?association est alimentée depuis, pour 85 à 90 % de ses produits d?exploitation, par les
subventions publiques. Celles-ci, versées depuis 2005 et rapidement croissantes, ont dépassé
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500 000 ¤ par an depuis 2014. Or, les fonds publics ont été durablement obtenus et utilisés dans
des conditions contestables.
[15] Les budgets prévisionnels joints aux conventions successives RNSA-DGS valorisent à un
niveau élevé les contributions volontaires en nature (bénévolat), il en résulte des taux de
subventionnement apparemment plus équilibrés au regard des ressources globales. Mais le
chiffrage des contributions volontaires en nature par le RNSA s?avère fantaisiste à plusieurs
égards, et globalement très surévalué. Par ailleurs, étant donné les relations organisationnelles et
financières entre le RNSA et ses sociétés satellites, le produit de l?activité subventionnée du RNSA
apparaît en grande part transféré gratuitement auxdites sociétés. La comptabilité du RNSA et
celle de sa « filiale » ne sont au surplus pas étanches. Enfin, certaines prestations sont financées
simultanément par plusieurs donneurs d?ordre publics, tout en étant valorisées en comptabilité
dans les prestations volontaires en nature.
[16] Il est douteux au demeurant que les fonds publics versés au RNSA puissent s?analyser
comme des subventions, dans la mesure où cette association est réglementairement chargée
d?une mission de service public. La compatibilité de ces financements publics avec la
réglementation européenne de la concurrence est également incertaine au regard de leur
montant cumulé qui excède les seuils « de minimis », alors que les choix opérés conduisent à
obtenir des dividendes issus de la valorisation économique des données produites grâce aux
financements publics.
[17] La gouvernance du RNSA est marquée de longue date par l?omniprésence de quelques
personnes exerçant pour certaines simultanément des responsabilités en principe scindées au
sein du RNSA, et des fonctions dirigeantes dans les entreprises satellites créées le cas échéant par
elles-mêmes en tant que responsables du RNSA, dans une succession rapide de créations,
modifications, cessions de sociétés commerciales imbriquées et étroitement liées à l?association.
Les principaux responsables de ces montages en ont tiré des avantages financiers multiples sous
forme notamment de remboursements non encadrés de frais et de rémunérations diverses au
titre de la direction ou de la gérance des sociétés créées. Les versements correspondants sont
inégalement traçables ; par exemple la comptabilité de la « filiale » comporte de nombreux
virements personnels anonymes. La comptabilité du RNSA et celle de sa « filiale » ont été
durablement confiées à un même cabinet comptable et de commissariat aux comptes.
[18] La gestion interne du RNSA apparaît par ailleurs opaque, les circuits décisionnels s?étant
couramment avérés différents de ceux prévus par les statuts, et les statuts eux-mêmes ayant, à
partir de 2017, perméabilisé la fonction de trésorier, permettant à celui-ci de déléguer les
opérations financières et comptables au directeur de l?association.
[19] Ces constats dessinent un dispositif mal construit, mal mis en oeuvre et reposant sur un
acteur évidé de ses moyens voire de son identité par ses dirigeants eux-mêmes. Ils rendent le statu
quo presque impossible et en tous cas non souhaitable.
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? La nécessité fonctionnelle et sanitaire d?intégrer la surveillance des pollens et, le cas
échéant, des moisissures à la surveillance globale de l?air ambiant
[20] Deux aspects fondamentaux invitent à intégrer la surveillance des pollens et moisissures
dans le dispositif de droit commun de surveillance de l?air ambiant.
[21] D?une part, la solidité, attestée notamment par un rapport 2020 de la Cour des comptes,
du dispositif global de surveillance de la qualité de l?air ambiant contraste point par point avec
les failles et dérives du dispositif de surveillance des pollens et moisissures. D?autre part, cette
réorganisation permettra d?assurer pour les pollens une surveillance cohérente avec celles des
autres paramètres de la qualité de l?air, et est la mieux à même de servir les enjeux sanitaires en
favorisant la nécessaire appréhension des interactions.
[22] S?agissant des moisissures, la surveillance n?a jusqu?ici été exercée qu?à la marge ; comme le
préconisait déjà le rapport cité de 1995, les directions en charge devront statuer sur la pertinence
d?une telle surveillance et, en cas de confirmation de ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre
effective.
[23] La mission estime que la solution pertinente et fiable pour la surveillance des pollens et, le
cas échéant, des moisissures est d?unifier le dispositif de mesure sous l?égide des AASQA, qui
pourront, pour ce qui est de la gestion des capteurs, la mettre en oeuvre directement ou en sous-
traitance, comme le fait actuellement le RNSA. Pour ce faire, il ne paraît pas nécessaire de
modifier les missions des AASQA telles que définies par l?arrêté du 16 avril 2021. D?un point de vue
normatif, la mission préconise l?abrogation de l?arrêté du 5 août 2016, qui, sans définir de règles
opérantes de fonctionnement, confère au RNSA un rôle institutionnel en principe partenarial qu?il
a dévoyé. Il convient aussi d?abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement, qui apparaît
inutile et présente l?inconvénient de placer la surveillance des pollens et moisissures en dehors du
cadre méthodologique posé par l?article L221-1-I du même code.
[24] La mission préconise la réorientation des financements apportés jusqu?ici au RNSA vers la
surveillance réorganisée des pollens et, le cas échéant, des moisissures. S?agissant des
financements DGS, ils pourraient utilement être réorientés vers les ARS, pour lesquelles les
AASQA sont d?ores et déjà les premiers partenaires pour la surveillance des pollens.
[25] Pour l?intégration de la surveillance des pollens et le cas échéant, des moisissures dans le
dispositif d?ensemble de surveillance de l?air ambiant, il sera utile de compléter les compétences
du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air (LCSQA) en matière d?aérobiologie, et
de compléter les missions du consortium PREV?AIR, qui réunit Météo France, le CNRS et le LCSQA,
pour les étendre à l?information pollinique.
[26] Enfin, l?intégration de la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures dans la
surveillance globale de la qualité de l?air ambiant fournit l?opportunité particulièrement
pertinente d?intégrer la direction générale de la santé, à un niveau stratégique, au dispositif de
surveillance de la qualité de l?air ambiant, dont la finalité est notamment sanitaire.
[27] Aujourd?hui, la communication relative aux enjeux sanitaires de l?air ambiant est
paradoxalement beaucoup plus présente s?agissant des pollens que de nombreux déterminants
chimiques de la qualité de l?air, aux impacts sanitaires bien plus lourds. La participation des
autorités sanitaires au circuit décisionnel fera sens si elle conduit à une meilleure visibilité des
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enjeux sanitaires de la qualité de l?air ambiant. La mission recommande d?adjoindre la direction
générale de la santé au comité de pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant.
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RECOMMANDATIONS DE LA MISSION
n° Recommandation Autorité (s) responsable (s) Échéance
1 Mettre un terme au subventionnement public du RNSA DGS, DGEC, ARS Immédiate
2
Veiller à ne pas proroger le subventionnement public du
RNSA via une éventuelle structure fusionnée RNSA-APSF
DGS, DGEC Immédiate
3
Statuer sur la pertinence d?une surveillance des
moisissures dans l?air ambiant ; en cas de confirmation de
ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre effective
DGS, DGEC, LCSQA 2026
4
Assurer la surveillance des pollens et, le cas échéant, des
moisissures de manière cohérente avec celle des autres
paramètres de la qualité de l?air ambiant
DGS, DGEC, LCSQA 2025
5
Abroger l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des
organismes chargés de coordonner la surveillance des
pollens et des moisissures de l?air ambiant
DGS, DGEC Début 2025
6 Abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement
Parlement,
Ministères de la transition
écologique (DGEC) et de la
santé (DGS)
2025
7
Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la
DGEC au RNSA vers la surveillance réorganisée des pollens
et, le cas échéant, des moisissures
DGEC
Budget pour
2025
8
Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGS
au RNSA vers les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux
et partenaires régionaux, contractualiser avec les AASQA
DGS, SGMAS
Budget pour
2025
9
Compléter les compétences du LCSQA par des
compétences en matière d?aérobiologie, faire évoluer en
tant que de besoin en ce sens la convention constitutive
du GIS
DGEC, LCSQA 2025
10
Envisager de proposer au coordonnateur du RNSA, salarié
de l?association récemment entré en fonction, un rôle ou
un emploi correspondant à ses compétences
LCSQA 2025
11
Compléter les missions du consortium PREV?AIR pour les
étendre à l?information pollinique
DGEC
Premier
semestre 2025
12
Adjoindre la direction générale de la santé au comité de
pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant
LCSQA, DGEC, DGS 2025
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SOMMAIRE
SYNTHÈSE .......................................................................................................................................................... 3
RECOMMANDATIONS DE LA MISSION ...................................................................................................... 9
RAPPORT .......................................................................................................................................................... 12
1 UN DISPOSITIF PARTICIPANT DE LA POLITIQUE DE QUALITE DE L?AIR MAIS DISJOINT DE
LA SURVEILLANCE D?ENSEMBLE, ET INSUFFISAMMENT ORGANISE ........................................ 14
1.1 UN DISPOSITIF DISJOINT DE LA SURVEILLANCE D?ENSEMBLE DE L?AIR AMBIANT ..................................... 14
1.1.1 La surveillance des pollens et moisissures, sous-ensemble de la politique de qualité de l?air .. 14
1.1.2 La conduite isolée de l?action publique de surveillance des pollens et moisissures dans l?air
ambiant .................................................................................................................................................. 17
1.1.3 Une identification floue des enjeux de santé publique .................................................................. 18
1.2 UN DISPOSITIF REPOSANT SUR UN RESEAU TRES INEGALEMENT POSITIONNE ET SUR UN INDICE A LA
METHODE DE CALCUL CONFIDENTIELLE ............................................................................................... 23
1.2.1 Les capteurs de pollens et de moisissures : une couverture lacunaire du territoire, des choix
d?implantation non explicités et un dispositif en retrait sur l?automatisation ........................... 23
1.2.2 Les jardins d?observations phénologiques : compléments des capteurs ou dispositifs
spécifiques ? ......................................................................................................................................... 29
1.2.3 Le RAEP, une méthodologie non dévoilée ....................................................................................... 33
1.3 UN CADRE MAL STRUCTURE ................................................................................................................ 35
1.3.1 Une « coordination » affirmée mais non construite ....................................................................... 35
1.3.2 Le statut du RNSA en tant, ou non, qu?opérateur de service public ........................................... 37
1.3.3 La communicabilité contestée des données produites ................................................................. 39
2 UN DISPOSITIF DISTORDU PAR UNE GESTION OPAQUE DU RNSA......................................... 42
2.1 LA CREATION DE SOCIETES SATELLITES ET DE FLUX FINANCIERS PARALLELES ....................................... 42
2.1.1 La création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants de l?association .......................... 42
2.1.2 Les flux financiers induits au détriment du RNSA .......................................................................... 52
2.1.3 L?incidence de ces imbrications d?intérêt sur les positionnements affichés du RNSA ............. 59
2.2 UNE GOUVERNANCE MARQUEE PAR DES IMBRICATIONS DE FONCTIONS ET D?INTERETS ....................... 61
2.2.1 Le cumul de fonctions dirigeantes au sein du RNSA et dans les entreprises satellites créées par
celui-ci .................................................................................................................................................... 61
2.2.2 Les intérêts personnels afférents ...................................................................................................... 65
2.2.3 Des circuits décisionnels opaques .................................................................................................... 67
2.3 UN FINANCEMENT PUBLIC DU RNSA OBTENU SUR DES BASES BIAISEES, ET UTILISE IRREGULIEREMENT . 68
2.3.1 Le non-respect des taux convenus de subvention ......................................................................... 69
2.3.2 Le transfert du produit des subventions reçues à d?autres structures ........................................ 72
2.3.3 Des subventions redondantes et portées partiellement seulement en comptabilité............... 72
3 LA NECESSITE D?UNE COHERENCE GLOBALE DE LA SURVEILLANCE DE L?AIR AMBIANT 73
3.1 UN STATU QUO PRESQUE IMPOSSIBLE AU REGARD DES FRAGILITES ET DEVIANCES DU DISPOSITIF ......... 73
3.1.1 La quasi-impossibilité de poursuivre le subventionnement du RNSA ......................................... 73
3.1.2 La nécessaire (ré-)ouverture des données relatives aux pollens ................................................... 76
3.1.3 Un dispositif de surveillance ne devant pas fonctionner en isolat ............................................... 77
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3.2 DES FONDAMENTAUX ET DES EVOLUTIONS FAVORABLES A UNE UNIFICATION DU DISPOSITIF DE
SURVEILLANCE DE L?AIR AMBIANT ....................................................................................................... 79
3.2.1 Le contraste entre l?organisation du dispositif de surveillance de la qualité de l?air et les failles
du dispositif de surveillance des pollens et moisissures ................................................................ 79
3.2.2 L?impulsion vers une cohérence accrue donnée par les évolutions de la surveillance de la qualité
de l?air ambiant .................................................................................................................................... 82
3.3 L?ORGANISATION D?UNE COHERENCE INSTITUTIONNELLE ET SANITAIRE ............................................. 83
3.3.1 Un statut des pollens pouvant rester stable, un statut des moisissures à repenser .................. 84
3.3.2 Pour une organisation intégrée du dispositif public de surveillance ........................................... 85
3.3.3. Vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage de la qualité de l?air 92
ELEMENTS DE REPONSE APPORTES PAR L?APSF ET LE RNSA, ET ANALYSE DE LA MISSION .... 94
OBSERVATIONS DE L?APSF ET RÉPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1 .......................................... 95
OBSERVATIONS DU RNSA ET REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1 .......................................... 101
OBSERVATIONS DU RNSA ET REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 2 .......................................... 193
OBSERVATIONS DE L?APSF TELLES QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF ............................................ 210
OBSERVATIONS DU RNSA TELLES QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF ............................................ 269
TABLE DES PIÈCES JOINTES ET ANNEXES ............................................................................................ 339
LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES ............................................................................................... 340
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................... 344
SIGLES ET ACRONYMES UTILISÉS ........................................................................................................... 347
LETTRE DE MISSION ................................................................................................................................... 349
PUBLIÉ
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RAPPORT
Introduction
[28] La mission « sur l'évolution de la surveillance des pollens et des moisissures dans l'air
ambiant », commanditée fin septembre 2023 par la ministre déléguée chargée de l'organisation
territoriale et des professions de santé auprès du ministre de la santé et de la prévention et par le
ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, provient d?un besoin exprimé
par les sous-directions « Prévention des risques liés à l?environnement et à l?alimentation » à la
direction générale de la santé (DGS) et « Efficacité énergétique et qualité de l?air » à la direction du
climat, de l?efficacité énergétique et de la qualité de l?air (DGEC). Elle a pour objet l'évaluation du
dispositif de surveillance des pollens et des moisissures dans l'air ambiant et la formulation de
propositions destinées à favoriser une surveillance optimisée notamment sur les plans technique,
financier et réglementaire.
[29] Des difficultés récurrentes de coordination ont en effet conduit à considérer qu?au-delà de
la réalisation du bilan annuel des actions menées par les acteurs de la surveillance des pollens et
des moisissures, une évaluation du dispositif actuel est nécessaire et doit englober le périmètre
d'intervention des acteurs, leur positionnement stratégique et la couverture territoriale de la
surveillance. L?évaluation doit également porter sur l'organisation des travaux et leur mise en
oeuvre, sur l'équilibre des moyens financiers et leur utilisation, ainsi que sur les structures
juridiques et la gouvernance.
[30] La lettre de mission souligne les difficultés liées notamment à la mobilisation et à la
pérennité des ressources financières, à l'absence de mise en commun de l'ensemble des données
ou des méthodes, à l'absence de coordination globale des actions menées, ainsi que la situation
de méfiance voire de concurrence entre les acteurs générée par ces fragilités ou
dysfonctionnements. Elle indique qu?à ces difficultés s'ajoute l'apparition d'acteurs privés
développant des capteurs innovants non encore normalisés pour la surveillance des pollens dans
l'air. Elle précise que la surveillance des pollens dans l'air est le principal sujet, mais qu?il convient
également de porter une attention particulière à la surveillance des moisissures dans l'air
extérieur. Elle souhaite par ailleurs que le rapport fournisse un panorama de l'organisation de la
surveillance pollinique à l'étranger.
[31] Malgré son intitulé qui circonscrit le sujet à l?air ambiant, notion définie par l?article L221-1-
II du code de l?environnement (c. envir.), la lettre de mission excède formellement ce cadre :
? Elle souligne la nécessité d'une information fiable sur le risque lié aux émissions et à la
présence de pollens allergisants dans l'air en l?illustrant par l?exemple de l?outil Recosanté,
lui-même alimenté par différentes sources dont l?Observatoire de la qualité de l?air intérieur
? Elle demande « la réalisation d'une mission d'évaluation de l'organisation de la surveillance
des pollens et moisissures par les acteurs », sans limitation à l?air extérieur
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? Elle demande, également sans limitation explicite, des préconisations sur l'organisation de
l'expertise à mettre en place en matière de pollens et de moisissures pour une meilleure
prise en compte des enjeux d'un point de vue sanitaire et environnemental.
[32] Les services rédacteurs de la saisine ont cependant confirmé son caractère circonscrit, de
leur point de vue, à l?air ambiant. Le dispositif de surveillance permanent concernant
exclusivement l?air ambiant, la mission a en conséquence compris ses travaux comme regardant
essentiellement la mise en oeuvre du cadre posé par l?article L221-1 II du code de l?environnement.
[33] La mission a été menée, en première phase, de novembre 2023 à septembre 2024 ; puis,
entre octobre et décembre 2024, une procédure contradictoire a été menée avec les principaux
acteurs mis en cause. Ont notamment été auditionnés les directions d?administration centrale
concernées dans les deux ministères, les dirigeants des structures constitutives du dispositif de
surveillance aux termes de l?arrêté idoine du 5 août 2016, la direction d?ATMO France, fédération
des associations agréées de surveillance de la qualité de l?air, la direction du Laboratoire central
de surveillance de la qualité de l?air, Santé publique France, l?agence de la transition écologique
(ADEME), l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), Météo-France,
ainsi que des responsables de la surveillance des pollens dans l?air ambiant en Allemagne (Bavière),
Belgique et Suisse. La mission a adressé un questionnaire à l?ensemble des agences régionales de
santé (ARS), renseigné par 16 des 18 ARS. Elle a échangé avec l?Autorité de la concurrence, qui
enquête pour sa part sur certains aspects du dispositif. De nombreux documents ont été analysés,
constitutifs du socle normatif, relatifs à l?analyse des risques ou documentant le financement
correspondant. Certains d?entre eux, relatifs notamment au réseau national de surveillance
aérobiologique (RNSA), n?ont été obtenus que difficilement ou tardivement.
[34] Le rapport analyse le dispositif de surveillance des pollens et moisissures au sein de la
politique globale de la qualité de l?air. Il comporte ensuite une analyse précise de la gestion du
RNSA, qui s?est avérée indispensable pour présenter fonctionnellement et financièrement le
dispositif de surveillance. Sur ces bases, et dans la continuité d?un rapport d?évaluation produit
en 1995 pour le réseau national de santé publique, il propose une réorganisation du dispositif.
[35] Certains développements et approfondissements thématiques trop lourds pour une
intégration au propos figurent dans les annexes produites. Celles-ci exposent les éléments
disponibles de parangonnage, et documentent notamment les actions relatives aux pollens et
moisissures prévues par les plans de politique publique, l?historique de création des structures
impliquées dans la surveillance des pollens et moisissures, la teneur des conventions passées entre
la direction générale de la santé et le RNSA, les évolutions successives des statuts du RNSA, la
création de sociétés commerciales par des dirigeants du RNSA à partir de la structure associative.
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1 Un dispositif participant de la politique de qualité de l?air
mais disjoint de la surveillance d?ensemble, et
insuffisamment organisé
1.1 Un dispositif disjoint de la surveillance d?ensemble de l?air ambiant
1.1.1 La surveillance des pollens et moisissures, sous-ensemble de la politique
de qualité de l?air
[36] La surveillance des pollens et moisissures s?analyse comme un sous-ensemble de la politique
de qualité de l?air, dont « l'objectif est la mise en oeuvre du droit reconnu à chacun à respirer un air
qui ne nuise pas à sa santé » (art. L. 220-1 c. envir.). Pour la législation de l?environnement, la
définition de la pollution atmosphérique inclut en effet les agents biologiques, introduits par
l?homme dans l'atmosphère et les espaces clos ou qui y sont présents d?un autre fait que l?action
humaine (art. L.220-2 c. envir.). L?article L221-1-II c. envir. dispose que « afin de prévenir leurs effets
sur la santé, une surveillance des pollens et des moisissures de l'air ambiant est coordonnée par des
organismes désignés par arrêté des ministres chargés de l'environnement et de la santé. Les résultats
de cette surveillance font l'objet d'une information du public et des acteurs concernés ». S?agissant
des pollens et moisissures, la politique de qualité de l?air prévoit donc une action de surveillance
et d?information, au sein d?une « action d'intérêt général consist[ant] à prévenir, à surveiller, à
réduire ou à supprimer les pollutions atmosphériques, à préserver la qualité de l'air » (art. L. 220.1 c.
envir.).
[37] Depuis fin 2018, le code de la santé publique (CSP) mentionne aussi, s?agissant des espèces
« dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine » énumérées par l?article
D1338 1 CSP, la possibilité de prendre « toute mesure permettant de réduire ou d'éviter les
émissions de pollens des espèces mentionnées aux 1°, 2° et 3° de l'article D. 1338-1 » (art. D1338-2
CSP).
[38] L?action de surveillance et d?information est circonscrite par son champ d?exercice. La
notion d?air ambiant, non définie législativement, l?est depuis 2010 au niveau réglementaire
comme « l'air extérieur de la troposphère, à l'exclusion des lieux de travail tels que définis à l'article
R. 4211 2 du code du travail et auxquels le public n'a normalement pas accès » (art. R221-1 c. envir.)1.
Cette définition exclut l?air intérieur, ainsi que, dans l?air extérieur, les lieux de travail au sens de
l?article cité du code du travail - même si celui-ci ne définit pas les lieux de travail par référence à
l?opposition intérieur / extérieur2. L?adjectif « ambiant » a quant à lui été repris de la directive
1 La troposphère est la couche la plus basse de l'atmosphère terrestre, située entre la surface de la terre et
la stratosphère, à 10 kilomètres d'altitude dans les zones tempérées. Il s?agit donc la couche où se trouve la
majeure partie de l'air que nous respirons et où se déroulent la plupart des activités humaines.
2 Art. R4211-2 du code du travail : « Pour l'application du présent titre, on entend par lieux de travail les lieux
destinés à recevoir des postes de travail, situés ou non dans les bâtiments de l'établissement, ainsi que tout
autre endroit compris dans l'aire de l'établissement auquel le travailleur a accès dans le cadre de son travail.
Les champs, bois et autres terrains faisant partie d'un établissement agricole ou forestier mais situés en dehors
de la zone bâtie d'un tel établissement ne sont pas considérés comme des lieux de travail. »
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2008/50/CE du 21/05/08 « concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe » (JOUE
n° L 152 du 11 juin 2008), qui cependant ne comporte pas d?obligation relative aux pollens et
moisissures.
[39] La disposition législative qui a instauré le dispositif de surveillance et d?information relatif
aux pollens et moisissures résulte de la loi 2016-41 dite « de modernisation de notre système de
santé ». Ne figurant pas dans le projet de loi initial, elle est le fruit d?un amendement co-signé des
députés Gérard Bapt et Catherine Lemorton en vue d?instaurer un « principe de la surveillance
biologique de l'air ». L?exposé sommaire de présentation de l?amendement individualise
uniquement les pollens en tant que facteur nocif pour la santé humaine. Quoi qu?il en soit, ce pan
de la législation relative à la qualité de l?air provient directement d?un texte relevant du ministère
de la santé. C?est la DGS qui porte la réglementation relative à la surveillance des pollens et des
moisissures, en collaboration avec la DGEC.
[40] Le dispositif de surveillance des pollens et moisissures préexistait pour partie à ce cadre
normatif3. Au sein de l?Union européenne, sans que les pollens et moisissures relèvent des
polluants réglementés (cf. infra), un observatoire européen du climat et de la santé dispose d?une
base de données fondée en 1988. Le réseau européen d?aéroallergènes (EAN) collecte les données
sur les pollens et les spores fongiques des services européens d?information sur le pollen, des sites
de mesure individuels ainsi que des fournisseurs de données en dehors de l?Europe. Le portail
https://www.polleninfo.org/country-choose.html, issu d?un partenariat entre l?EAN et le
Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS), fournit quotidiennement des prévisions de
concentration de pollen et des évaluations des risques d?allergie pour tous les pays européens. En
France, le dispositif de surveillance de la qualité de l?air s?est appuyé historiquement, avant la
création de l?agence pour l?environnement et pour la maîtrise de l?énergie (ADEME) en 1991, sur
les associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA), qui se sont progressivement
constituées bien avant la loi du 30 décembre 19964, et ont investi selon des calendriers différents
la surveillance des pollens et moisissures.
Dans la mesure où les pollens et moisissures sont susceptibles d?engendrer des effets nocifs sur la
santé humaine ou sur l'environnement, ils relèvent de la définition des polluants posée par l?article
R.221-1 c. envir.5 Cette acception n?est toutefois pas partagée par tous les acteurs du dispositif de
surveillance, dont certains soulignent notamment le caractère non anthropique de ces agents6, et
estiment qu?il ne s?agit pas de polluants, mais de particules biologiques. Cette analyse mérite
l?attention mais excède le cadre de la présente mission.
3 Cf. annexe 3
4 Cf. annexe 3
5 Article R221-1 c. envir., version en vigueur depuis le 24 octobre 2010 : « I.-Au sens du présent titre, on entend
par : /?/ 2° Polluant, toute substance présente dans l'air ambiant et pouvant avoir des effets nocifs sur la santé
humaine ou sur l'environnement dans son ensemble ».
6 Sans trancher ce débat, la mission considère que, au regard des activités agricoles et par ailleurs de l?intérêt
croissant des pouvoirs publics pour développer une culture du végétal en ville (agriculture urbaine,
végétalisation des bâtiments?), en particulier pour lutter contre les effets du changement climatique, les
pollens sont au moins pour partie d?origine anthropique.
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Les pollens et moisissures ne sont pas mentionnés expressément par l?arrêté du 16 avril 2021 relatif
au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant7. Celui-ci distingue :
? les polluants réglementés, « polluants atmosphériques dont la surveillance dans l'air ambiant
est obligatoire ». Ces polluants sont listés par l?annexe 1 du même arrêté et se subdivisent
en deux groupes : les « polluants à surveiller définis à l'article R. 221-1 du code de
l'environnement » (annexe 1.1. dudit arrêté), et les « substances à surveiller au titre de la
convention de Genève sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance
susvisée » annexe 1.2. idoine) ;
? les polluants d'intérêt national, « polluants autres que les polluants réglementés pour lesquels
la surveillance est effectuée conformément au référentiel technique national »8 ; par exemple,
75 pesticides sont des polluants d?intérêt national au regard du référentiel technique
national du laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air - LCSQA - organisme
chargé d?assurer la coordination technique du dispositif de surveillance de la qualité de l?air
en France9 ;
? les « précurseurs », « substances chimiques qui contribuent à la formation d'un autre
polluant »10.
[41] Dans le référentiel national du LCSQA11, les pollens et les moisissures n?ont pas le même
statut. Les pollens y sont qualifiés de « polluants non réglementés » et relèvent en tant que tels de
« démarches d?assurance de la qualité ». Les moisissures quant à elles ne sont pas référencées12.
Parmi les documents intégrés au référentiel, cette différence de statut est confirmée par la « lettre
aux AASQA concernant le porter à connaissance de la qualité de l'air », adressée aux présidents des
associations agréées de surveillance de la qualité de l'air par le directeur général de l'énergie et
du climat le 19 octobre 2018. Ce courrier demande aux AASQA de fournir aux DDT(M)13 et aux
DEAL, ou le cas échéant aux DREAL, au minimum pour les communes des agglomérations de plus
de 100 000 habitants et pour les zones couvertes par un plan de protection de l?atmosphère,
différents éléments de diagnostic émanant de la surveillance de la qualité de l'air. Parmi ces
7 Cet arrêté remplace l?arrêté du 19 avril 2017 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air
ambiant et « contribue à transposer la directive 2008/50/CE du 21 mai 2008 et l'article 9 de la directive (EU)
2016/2284 dans le droit français » (source : notice de l??arrêté). Il abroge l?arrêté du 21 octobre 2010 relatif
aux modalités de surveillance de la qualité de l?air et à l?information du public, et complète l?arrêté du 29
juillet 2010 portant désignation d?un organisme chargé de la coordination technique de la surveillance de la
qualité de l?air au titre du code de l?environnement (livre II, titre II).
8 Arrêté cité du 16 avril 2021, art. 2, 17°.
9 « Le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA) a été créé en 1991 par le ministère de
l'Environnement. Il contribue à l'amélioration de la qualité des mesures, à la définition des règles de prélèvement
et d'analyse et apporte un soutien technique, spécialement en matière de modélisation. À ce titre, il intervient
comme appui scientifique et technique des associations agréées de surveillance de la qualité de l'air ». Marianne
Moliner-Dubost, op. cité, novembre 2023
10 Arrêté cité du 16 avril 2021, art. 2, 16° à 18°.
11 Version du 14 juin 2023
12 La recherche par mots clés dans le fichier Excel qui organise le référentiel est infructueuse.
13 Directions départementales des territoires (DDT) et de la mer (DDTM) ; directions de l'environnement, de
l'aménagement et du logement (DEAL) ; directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du
logement (DREAL).
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éléments figurent « les résultats de la surveillance des pollens si votre AASQA dispose de ces
informations » ; par contre il n?est fait aucune mention des moisissures.
1.1.2 La conduite isolée de l?action publique de surveillance des pollens et
moisissures dans l?air ambiant
Un arrêté bi-ministériel, pris en application de l?article. L. 221-1-II du code de l?environnement par
les ministres chargés respectivement de l?environnement (directeur général de l?énergie et du
climat) et de la santé (direction générale de la santé), a porté le 5 août 201614 « désignation des
organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant ».
Les organismes désignés sont l?association Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA),
les « organismes agréés mentionnés à l?article L. 221-3 du code de l?environnement lorsqu?ils
participent à la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant », et l?association des
pollinariums sentinelles de France (APSF), « chargés de coordonner ensemble la surveillance des
pollens et, le cas échéant, des moisissures de l?air ambiant, et l?information associée ». Les
organismes agréés mentionnés à l'article L. 221-3 du code de l'environnement » désignent les
associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA), présentes dans chaque région
administrative en métropole et en outre-mer. Aux termes de l?arrêté du 5 août 2016, ces
organismes participent donc de la coordination du dispositif de surveillance « lorsqu'ils participent
à la surveillance des pollens et des moisissures de l'air ambiant ».
[42] L?arrêté du 5 août 2016 n?est pas intégré à l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif
national de surveillance de la qualité de l'air ambiant ni visé par lui. Fixant les dispositions
applicables au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air prévu à l'article L. 221-2 du
code de l'environnement, l?arrêté du 16 avril 2021 précise notamment les missions confiées par
l'Etat aux AASQA ; l?article 3 définit les « missions générales des AASQA » sans viser ou mentionner
l?arrêté du 5 août 2016.
[43] Ainsi, parmi les trois acteurs ou types d?acteurs chargés de coordonner la surveillance des
pollens et des moisissures de l?air ambiant, le RNSA et l?APSF sont externes au dispositif global de
surveillance de l?air ambiant, tandis que les AASQA, acteur essentiel de cette surveillance, sont
parties prenantes à titre facultatif de la surveillance des pollens et moisissures. Cependant, ce
caractère facultatif ne constitue pas, de fait, un obstacle à l?homogénéité puisque toutes les
AASQA métropolitaines ainsi que celle de la Martinique sont, quoi qu?à des niveaux d?engagement
différents, acteurs de la surveillance des pollens15.
[44] Au caractère disjoint de la surveillance des pollens par rapport au dispositif global de
surveillance de l?air ambiant s?ajoute, à l?encontre de ce que suggère l?intitulé de l?arrêté du 5 août
2016, une dissociation dans la surveillance des pollens et des moisissures. En pratique, la
surveillance des moisissures dans l?air ambiant apparaît marginalement exercée (cf. infra), et peu
reliée à la surveillance des pollens. L?arrêté du 5 août 2016 lui-même est flou à cet égard, disposant
14 Arrêté du 5 août 2016 portant désignation des organismes chargés de coordonner la surveillance des
pollens et des moisissures de l?air ambiant, pris en application du II de l?article. L. 221-1 du code de
l?environnement
15 Source : comptabilité analytique des AASQA communiquée par le LCSQA, édition 2022.
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que la surveillance des moisissures dans l?air ambiant doit être exercée « le cas échéant »16, sans
définir les « cas » concernés.
[45] Cette dissociation est constante dans l?action publique des vingt dernières années. Ainsi les
pollens et moisissures ont-ils été mentionnés depuis 2004 par différents plans de politique
publique17, mais presque toujours dans des objectifs distincts. Seuls les PNSE 1 et 3 comportent
une action commune aux pollens et aux moisissures. Il s?agit, dans le PNSE 1, de l?action 27 au
point intitulé « Améliorer l?information sur la prévention de l?asthme et des allergies », et, dans le
PNSE 3, d?un point consacré au RNSA. Plusieurs plans abordent par ailleurs les moisissures
distinctement en lien avec l?air intérieur. Le plan national de surveillance de la qualité de l'air
(PNSQA) adopté en 2016 mentionne quant à lui les pollens, mais non les moisissures.
1.1.3 Une identification floue des enjeux de santé publique
[46] Les enjeux de santé publique afférents aux pollens et moisissures dans l?air ambiant ne sont
presque jamais documentés ou évoqués ensemble ; cela conduit à les présenter distinctement ici.
1.1.3.1 Pollens : des enjeux de santé publique surestimés
[47] Les enjeux de santé publique évoqués s?agissant de certains des pollens sont ceux de
maladies respiratoires et notamment d?asthme, ainsi que d?allergies.
[48] Comme d?autres sources18, la lettre de mission s?appuie sur une étude bibliographique
remise en 2014 par l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement
et du travail (ANSES)19 pour indiquer que « les allergies aux pollens concernent en France environ
20 % des enfants âgés de plus de 9 ans et 30 % des adultes (respectivement 5 et 2 % pour les allergies
alimentaires) ». L?agence avait en effet été saisie par la direction générale de la santé, la direction
générale de la prévention des risques et la direction générale de l?énergie et du climat pour
expertiser l?état des connaissances sur l?impact sanitaire lié à l?exposition de la population
générale aux pollens présents dans l?air ambiant. L?ANSES indique cependant que les chiffres cités
supra sont supérieurs à ceux qu?elle a elle-même recueillis dans les expertises disponibles. Elle
souligne au surplus le manque de robustesse de ces expertises même, et le biais fort de
surestimation, de l?ordre de 100 à 300 %20, qui affecte la plupart d?entre elles.
16 L?arrêté du 5 août 2016 est ainsi rédigé : « En application du II de l'article L. 221-1 du code de l'environnement,
sont chargés de coordonner ensemble la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures de l'air
ambiant, et l'information associée : /?/ ».
17 Cf. annexe 4
18 Notamment, le site du ministère en charge de la santé indique que « L?exposition de la population aux
pollens constitue un enjeu de santé publique compte tenu du nombre de personnes concernées par des allergies
en France : de l?ordre de 20 % des enfants à partir de 9 ans et de 30 % des adultes, en augmentation ces
dernières années dans les pays industrialisés ».
19 Avis relatif à l'état des connaissances sur l'impact sanitaire lié à l'exposition de la population générale aux
pollens présents dans l'air ambiant, ANSES, janvier 2014.
20 « La prévalence actuelle de l?allergie aux pollens en France est difficile à estimer. Les études épidémiologiques
disponibles évaluent principalement la prévalence de la rhinite allergique. Cependant, la majorité de ces études
date de 10 à 15 ans et s?appuie essentiellement sur des questionnaires. Or il a été montré que les enquêtes par
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[49] Dans son rapport d?expertise collective de novembre 2017 relatif à « l?état des connaissances
sur l?impact sanitaire des pollens et moisissures allergisants de l?air ambiant sur la population
générale des départements et régions d?outre-mer », l?ANSES souligne là encore la faiblesse des
données disponibles21. L?expertise note que si, en 2005-2007, les taux d?hospitalisation pour
asthme étaient plus élevés dans les départements d?outre-mer (La Réunion et Antilles) qu?en
France hexagonale, « le lien entre l?exposition aux pollens et aux moisissures et les prévalences
élevées des pathologies allergiques et respiratoires en Guadeloupe, Martinique, et à la Réunion n?a,
à ce jour, pas fait l?objet d?études épidémiologiques. Il ne peut donc être objectivé de lien entre ces
pathologies et l?exposition aux pollens et moisissures de l?air ambiant. Par ailleurs, les prévalences
des pathologies allergiques et respiratoires ne sont pas connues en Guyane et à Mayotte. » Pour
l?ensemble des DROM, « il n?existe à l?heure actuelle aucune étude épidémiologique évaluant
l?association de l?exposition aux pollens et aux moisissures présents dans l?air ambiant avec la
prévalence, l?incidence et l?exacerbation des pathologies allergiques et respiratoires ».
[50] Les enjeux sanitaires associés aux pollens sont d?autant plus surestimés que dans un certain
nombre de publications, ils sont assimilés à l?ensemble, pourtant vaste, des facteurs d?allergies22,
ou purement et simplement assimilés à ceux de l?asthme23. Or l?asthme est une pathologie de
provenance multifactorielle, dont la survenance ou l?aggravation est générée en premier lieu par
questionnaire entraînaient un biais de surestimation. Par ailleurs, les méthodes diffèrent d?une enquête à l?autre,
du fait du questionnaire employé et/ou de la population ciblée. Il est donc difficile de comparer les résultats de
ces études. Enfin, les symptômes de la rhinite allergique et de la rhinite non-allergique sont proches, ce qui rend
la différenciation difficile par simple questionnaire. En effet, sans tests allergologiques, cutanés ou sériques,
associés à ces questionnaires, il est difficile d?affirmer que la rhinite est bien allergique, et d?identifier l?allergène
responsable. Il apparaît donc difficile de comparer les résultats de ces études. Ainsi, dans toutes les enquêtes
qui n?ont comporté qu?un questionnaire, le taux de prévalence de la rhinite allergique, tout allergène confondu,
accuse une surestimation importante de l?ordre de 100 à 300 %. Lors d?études ponctuelles, l?intensité de la
saison pollinique est une autre source de variations. En effet, lorsque la saison pollinique est particulièrement
intense l?année de l?étude, ou les quelques années précédentes, les symptômes de l?allergie pollinique le sont
également, ce qui entraîne une prise de conscience de la maladie plus élevée et augmenterait donc le taux de
prévalence rapporté. » (ANSES, étude citée)
21 « Aucun dispositif pérenne de mesures des pollens et des moisissures présents dans l?air ambiant n?est
actuellement en place dans les DROM ». /?/ S?agissant de la Réunion et des Antilles, les quelques données
disponibles « ne présentent qu?une information qualitative et ne permettent pas de conclure quant à l?impact
sanitaire de ces différents pollens et moisissures sur la population générale en Outre-mer ».
22 La responsable des réponses adressées à la mission par l?une des ARS a pertinemment observé qu?il est
« difficile de comparer des situations sanitaires liées aux pollens et moisissures dès lors que les données
sanitaires sur les allergies ne sont pas spécifiques »
23 Cf. par exemple RNSA, guide de la végétation en ville (https://www.vegetation-en-ville.org/) : « L?allergie est
un problème de santé publique qui touche une partie importante de la population En France 10 à 20 % de la
population est allergique au pollen. Les allergies respiratoires sont au premier rang des maladies chroniques de
l'enfant. Près de 2000 décès sont enregistrées chaque année à cause de l'asthme ». Plus anciennement, le
rapport sur la situation du RNSA et ses perspectives d?évolution établi à la demande du RNSA par Michel
Jouan en 2006 indique que « les allergies respiratoires [sont] un vrai problème de santé publique, l?asthme étant
« la plus dangereuse des pathologies allergiques respiratoires dont plus de 3 millions de personnes en France
seraient atteintes » - sans mentionner le caractère multifactoriel de l?asthme. Le rapport « Evaluation du
réseau national de surveillance aéropollinique (RNSA) » rédigé en 1995 pour le réseau national de santé
publique qualifie « l?importance du problème » en faisant référence aux données de l?asthme, tout en
indiquant ensuite qu?« il persiste encore des interrogations sur l?existence d?une relation entre les pollens et
l?asthme ».
PUBLIÉ
https://www.vegetation-en-ville.org/
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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la pollution chimique24. L?étude remise en 2014 par l?ANSES résume ainsi l?impact sanitaire alors
connu : « Les pollens sont responsables de réactions allergiques appelées pollinoses au niveau
des muqueuses respiratoires et oculaires, ce qui se traduit surtout par des rhinites et des rhino-
conjonctivites, et plus rarement de l?asthme ». Des études documentent en revanche les lourds
impacts sur le déclenchement de l?asthme du dioxyde d'azote (NO2)25 notamment. Ainsi, une
évaluation menée en 2019 du nombre de cas d?asthme infantile imputables au trafic automobile
a-t-elle estimé qu?à l?échelle mondiale, 4 millions de nouveaux cas d'asthme pédiatrique
pourraient être imputables à la pollution par le NO2 chaque année, soit 13 % des cas d?asthme
infantile diagnostiqués. 64 % d?entre eux surviennent dans les grandes agglomérations ; avec 33 %
d?asthme infantile d?origine automobile, Paris se classe au 21ème rang26. D?autres facteurs sont
générateurs d?asthme dès lors qu?ils sont sources de particules notamment ultrafines (cf. infra). Le
PNSE 2 avait au demeurant déjà noté que le coût de traitement de l?asthme imputable à la
pollution extérieure non biologique avait été évalué à un montant compris entre 0,2 et
0,8 milliards d?euros pour l?année 200627.
24« Quelles sont les causes de l'asthme ? » Vidal : https://www.vidal.fr/maladies/voies-
respiratoires/asthme/causes.html) : « La pollution favorise ou aggrave les manifestations de certaines maladies
allergiques comme l?asthme ou la rhinite. L?augmentation du niveau de pollution s?accompagne d?une
recrudescence des symptômes chez les personnes asthmatiques (sifflements, toux nocturne, gêne respiratoire.
/?/
Les sources de pollution extérieure sont essentiellement industrielles et automobiles. On surveille surtout :
- le dioxyde de soufre, émis principalement par les cheminées d?usine et les chauffages. Ce type de pollution
a beaucoup diminué depuis la fin des années 1950.
- les particules en suspension : ce sont des particules de très petite taille pouvant pénétrer dans les voies
respiratoires. Elles proviennent surtout des transports, spécialement des moteurs diesel. Les particules
diesel peuvent être responsables de phénomènes d'irritation bronchique et favoriser la sensibilisation à des
allergènes, car elles peuvent transporter ces substances à leur surface, en particulier celui du chat et ceux
des pollens de graminées.
- l?oxyde d?azote, rejeté en particulier par les moteurs et les cuisinières à gaz.
- l'ozone, qui est un polluant issu des gaz d'échappement et qui s?accumule en période de grande chaleur.
25 Cf. par exemple « Ambient Air Pollution and Adult Asthma Incidence in Six European Cohorts », Bénédicte
Jacquemin, Valérie Siroux, Margaux Sanchez, Anne-Elie Carsin, Tamara Schikowski, Martin Adam, Valeria
Bellisario, Francine Kauffmann, Environmental Health Perspectives, Volume 123, Issue 6 Pages 613 ? 621,
https://doi.org/10.1289/ehp.1408206
26 ?Globally, we estimated that 4·0 million (95 % uncertainty interval [UI] 1·8?5·2) new paediatric asthma cases
could be attributable to NO2 pollution annually; 64 % of these occur in urban centres.? : ?Global, national, and
urban burdens of paediatric asthma incidence attributable to ambient NO? pollution: estimates from global
datasets?, Pattanun Achakulwisut, Michael Brauer, Perry Hystad, Susan C Anenberg, Lancet Planet Health
2019, http://dx.doi.org/10.1016/S2542-5196(19)30046-4, et ?Long-term trends in urban NO2 concentrations
and associated paediatric asthma incidence: estimates from global datasets?, Susan C Anenberg, Arash
Mohegh, Daniel L Goldberg, Gaige H Kerr, Michael Brauer, Katrin Burkart, Perry Hystad, Andrew Larkin, Sarah
Wozniak, Lok Lamsal, Lancet Planet Health 2022
27 Cf. annexe 1.
PUBLIÉ
https://www.vidal.fr/maladies/voies-respiratoires/asthme/causes.html
https://www.vidal.fr/maladies/voies-respiratoires/asthme/causes.html
https://doi.org/10.1289/ehp.1408206
http://dx.doi.org/10.1016/S2542-5196(19)30046-4
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1.1.3.2 Moisissures dans l?air ambiant : des enjeux de santé publique très peu
mesurés
[51] S?agissant des moisissures, les enjeux de santé publique mentionnés le cas échéant
concernent les environnements intérieurs, notamment pour les populations à risque : selon le
rapport d?expertise collective remis en 2016 par l?ANSES sur les « Moisissures dans le bâti », ils
affectent notamment des populations potentiellement surexposées du fait de caractéristiques
socio-économiques défavorables comme la précarité énergétique ou une suroccupation du
logement, ou des populations présentant une sensibilité individuelle du fait de leur état
physiologique ou de leur statut immunologique : personnes aux âges extrêmes de la vie,
présentant une pathologie préexistante, un terrain atopique ou une déficience de leur système
immunitaire28. S?agissant des espaces clos, différents travaux soulignent des effets sur la santé
respiratoire des enfants. Récemment, une évaluation quantitative d'impact sur la santé de la
présence de formaldéhyde29 et de moisissures dans les classes des écoles élémentaires a montré
que chez les enfants de 6-11 ans, environ 8 000 cas « d?asthme vie »30 seraient évitables si plus
aucune école élémentaire ne présentait de signes de moisissures dans les salles de classe - et
environ 9 000 cas d'asthme seraient potentiellement évitables si les écoles respectaient la valeur
réglementaire de formaldéhyde en vigueur31, estimation plus élevée si l?on considérait l?indicateur
« asthme vie »32. Outre un risque spécifique de développement de moisissures en espaces clos, les
études concernées notent souvent que les effets sur la santé d?expositions aux moisissures sont
d?autant plus fréquents que le temps passé en espaces clos, notamment d?habitation, représente
28 « Moisissures dans le bâti », rapport d?expertise collective, ANSES, avis revu en octobre 2016
29 Le formaldéhyde est une substance chimique qui se présente à température ambiante sous forme de gaz
incolore et inflammable, et est couramment commercialisé sous forme liquide appelée formol. Il est présent
dans de multiples secteurs d?activité professionnelle et dans de nombreux produits de consommation. Il est
utilisé comme biocide désinfectant, comme fixateur et comme conservateur. On peut le retrouver dans des
produits de bricolage, d?entretien, dans des revêtements de murs, de sols ou de meubles, dans des plastiques
etc. Pour la population générale, les sources de formaldéhyde dans l?air intérieur des habitations sont
nombreuses comprenant les équipements, la décoration et les produits domestiques qui émettent le
formaldéhyde. Le formaldéhyde peut également être émis à l?issue de phénomènes de combustion : fumée
de tabac, bougies, bâtonnets d?encens, cheminées à foyer ouvert, appareils à combustion tels que les
cuisinières à gaz, les poêles à pétrole.
En 2004, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le formaldéhyde comme
substance cancérogène avérée pour l?homme pour les cancers du nasopharynx par inhalation. Depuis 2014,
au niveau européen, le formaldéhyde est classé cancérogène de catégorie 1B et mutagène de catégorie 2
(Règlement (UE) n°605/2014 de la Commission (https://www.ANSES.fr/fr/content/formald %C3 %A9hyde-
vers-la-recherche-d %E2 %80 %99alternatives).
30 L?indicateur « Asthme vie », dont la définition n?est pas rappelée dans l?étude citée de SPF, désigne selon
d?autres sources la prévalence des manifestations de l?asthme sur une période couvrant toute la vie, par
opposition à la prévalence sur les douze derniers mois.
(https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-liees-au-travail/asthme).
31 Près de 30 000 cas si toutes les écoles élémentaires présentaient des concentrations de formaldéhyde
équivalentes à celle observée dans les salles de classe ayant un bon renouvellement d'air.
32 « Evaluation quantitative d?étude d?impact sur la santé de la pollution de l'air dans et autour des
établissements scolaires », portant sur le formaldéhyde et les moisissures dans les classes élémentaires, Santé
Publique France, janvier 2024. L?étude précise qu?il n?est pas possible d?additionner les estimations, en raison
de corrélations entre la présence de moisissures et les concentrations en formaldéhyde.
PUBLIÉ
https://www.anses.fr/fr/content/formald%C3%A9hyde-vers-la-recherche-d%E2%80%99alternatives
https://www.anses.fr/fr/content/formald%C3%A9hyde-vers-la-recherche-d%E2%80%99alternatives
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-liees-au-travail/asthme
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selon les estimations habituelles entre 70 et 90 % du temps pour les populations humaines dans
les pays tels que la France.
[52] Comparativement aux données relatives aux moisissures dans le bâti, l?ANSES33 indique que
les données relatives à la relation dose-réponse liée à l?exposition aux moisissures dans l?air
ambiant étant moins nombreuses, il n?a pas été possible d?établir un seuil de déclenchement des
effets sanitaires associés aux moisissures de l?air ambiant, et que le niveau de connaissances sur
les effets des moisissures présentes dans l?air ambiant est plus limité, reposant principalement sur
des études écologiques et de panels. Ce niveau de connaissance ne permet pas de conclure sur la
survenue d?effets respiratoires en lien avec une exposition à long terme34. L?avis précise que, sauf
en cas de source fongique présente dans l?environnement intérieur, les concentrations totales de
moisissures cultivables dans l?air ambiant sont supérieures aux concentrations des moisissures
dans l?air intérieur ; il ne dément pas pour autant le caractère second des effets sanitaires des
moisissures dans l?air ambiant comparativement aux effets sanitaires des moisissures en espaces
clos.
1.1.3.3 Les alertes relatives aux probables interactions entre les pollens et
moisissures et la pollution chimique de l?air
[53] S?agissant des moisissures comme du pollen, les études consultées mentionnent
ponctuellement, sans que le champ ne semble réellement exploré, l?intérêt qu?il y aurait à mesurer
la part de leurs interactions avec d?autres types de polluants35. Ainsi le rapport d?expertise
collective conduit en 2014 sous l?égide de l?ANSES36 notait-il sous le titre « Interactions entre
pollens, polluants atmosphériques et réactions allergiques » que « certains polluants chimiques
peuvent moduler la réaction allergique en agissant directement chez les sujets sensibilisés, ou en
agissant sur les grains de pollen, notamment sur leur paroi et sur leur contenu protéique ». Le site du
ministère en charge de la santé indique que certains polluants chimiques de l?air peuvent modifier
la réaction allergique en agissant soit sur les grains de pollen, soit directement sur les malades.
Ainsi, les symptômes de l?allergie peuvent être plus importants en cas d?épisode de pollution.
33 « Impact sanitaire de l?exposition aux moisissures présentes dans l?air ambiant », rapport d?expertise
collective, ANSES juillet 2020 (sur saisine par la DGS).
34 Au-delà, l?étude citée de SPF précise que « les mécanismes par lesquels les expositions aux moisissures
contribuent à l'apparition d'effets néfastes sur la santé sont largement méconnus ».
35 Cf. notamment « Allergies au pollen, pollution et climat : revue de la littérature », M. Laaidi, T. Chinet, P.
Aegerter - Revue Française d'Allergologie, Volume 51, Novembre 2011. Par ailleurs, exemple cité dans un
rapport 2020 de la Cour des comptes : « Dans le port de Rouen, les activités de chargement-déchargement
des navires génèrent des poussières qui incommodent les riverains. Un groupe de travail sur ce sujet a été
constitué en 2003 dans le cadre du PPA de Rouen. En octobre 2005, la Cire Normandie et la DDASS de Seine-
Maritime ont rédigé une note sur les risques sanitaires associés basée sur une revue de la littérature et les
résultats des campagnes de mesure autour du port céréalier. Les poussières de céréales présentent un mélange
de particules fines (taille médiane de 5 microns) de céréales, d?insectes et d?acariens de stockage, de pollens,
de microorganismes (bactéries, levures et moisissures). Elles comportent aussi des pesticides, en particulier ceux
utilisés pour la conservation des grains dans les silos dont huit sur onze ont été retirés du marché (en particulier
depuis 2008, le malathion jusqu?alors massivement employé) » (« Les politiques de lutte contre la pollution de
l?air », Cour des comptes, juillet 2020).
36 « État des connaissances sur l?impact sanitaire lié à l?exposition de la population générale aux pollens présents
dans l?air ambiant », rapport d?expertise collective, ANSES janvier 2014
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[54] Quoi qu?il en soit, si la pollution de l?air est un facteur majeur de risque environnemental
pour la santé, il convient de conserver à l?esprit la place modeste des pollens et moisissures en
termes d?impact sanitaire. Elle est réelle s?agissant de facteurs générateurs d?allergies, susceptibles
parmi d?autres facteurs d?accentuer des pathologies respiratoires, mais relative au regard de
l?impact des vingt-six polluants réglementés par l?Union européenne au titre de la convention de
Genève sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance
(https://www.citepa.org/fr/2021_09_a01/), responsables de nombreux décès prématurés.
1.2 Un dispositif reposant sur un réseau très inégalement positionné et sur
un indice à la méthode de calcul confidentielle
[55] Le dispositif de surveillance des pollens met en oeuvre « trois méthodes de surveillance37 :
? Les observations phénologiques, qui permettent de déterminer les dates de début et de fin de
floraison et/ou d?émission de pollens, pour une espèce donnée. Ces observations se font au
sein de Pollinariums sentinelles ainsi que dans plusieurs jardins botaniques et jardins polliniers.
/?/
? Les comptages visuels de concentration de pollens dans l?air sont obtenus par collecte et
analyse, via des capteurs préleveurs de type Hirst, seuls capteurs normalisés à ce jour (norme
NF EN 16868 Mai 2019 : X43-076). Ces derniers ont pour rôle d?aspirer l?air et ses composés.
Les pollens vont ainsi se fixer sur une bande adhésive, qui sera lue au microscope par un
opérateur spécialisé, afin de déterminer la concentration de différents pollens dans l?air.
? La modélisation des concentrations de pollens dans l?air qui, selon l?ANSES38, est aujourd?hui
possible, mais montre de bonnes performances uniquement à très court terme (un ou deux
jours) et nécessite des données et compétences spécifiques. De plus, les incertitudes
entourant les modèles restent nombreuses, notamment en lien avec la disponibilité et la
qualité des données d?entrée et des paramètres choisis ».
[56] Le dispositif repose donc en premier lieu sur un réseau de capteurs, qui en principe devrait
couvrir tout le territoire national mais ce n?est en réalité pas le cas.
1.2.1 Les capteurs de pollens et de moisissures : une couverture lacunaire du
territoire, des choix d?implantation non explicités et un dispositif en
retrait sur l?automatisation
1.2.1.1 Pour les capteurs, une géographie lacunaire et des choix d?implantation
non explicités
[57] Pour appréhender la localisation des capteurs de pollen, le RNSA propose sur son site
Internet la carte ci-après. Elle est construite à l?échelle communale et chaque point permet en
37 Etat des lieux de la surveillance pollinique en France en 2022 DGS ; note communiquée à la mission
38 Note relative à la surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie
lié à l?exposition au pollen (RAEP), ANSES, 2022
PUBLIÉ
https://www.citepa.org/fr/2021_09_a01/
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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principe d?obtenir la localisation du capteur (longitude, latitude et altitude), le nombre
d?habitants concernés, ainsi que l?identité du ou des analystes et médecins responsables.
Certaines de ces données ne sont cependant pas renseignées. Rien n?indique par ailleurs la durée
annuelle d?utilisation (selon les cas, saison pollinique ou toute l?année), non plus que l?utilisation
ou non du capteur concerné pour surveiller les moisissures. Pour une vision d?ensemble à partir
du site du RNSA, il faut procéder soi-même à la compilation des données mentionnées.
[58] La carte montre que 37 départements dans l?hexagone et en Corse, auxquels s?ajoutent les
Outre-mer, ne sont couverts par aucun capteur.
[59] La mission a demandé au RNSA un tableau caractérisant la géographie, la typologie et
l?utilisation des capteurs, surveillance des moisissures incluse. Ce document indique au total 89
capteurs, dont 3 ne sont plus en activité ; 1 est situé en Andorre et 7 sont sans précision quant à
leur date de mise en service et leur fonctionnement. Après confrontation aux données publiques
du site Internet, 81 capteurs de pollens seraient actifs dans l?Hexagone, dont 11 mesurent
également les moisissures ; aucun capteur n?est signalé Outre-mer.
[60] Le rapport 2023 de surveillance des pollens et moisissures, corédigé par l?APSF, le RNSA et
ATMO-France fait état quant à lui de 76 capteurs de pollens fonctionnant sur toute la saison et
10 capteurs de pollens fonctionnant sur la saison de l?ambroisie, soit 86 capteurs en activité. Sur
ces 86 capteurs, le même rapport précise que 46 sont gérés par le RNSA,18 sites sont sous gestion
des AASQA et 18 sont gérés par des structures partenaires.
[61] Pour la surveillance des moisissures, selon la même source sont actifs au total 11 points de
prélèvements, plus 9 points de prélèvements pour l?analyse des moisissures altenaria et
cladosporium. Le rapport indique que « La coordination générale du réseau de capteurs est assurée
par le RNSA, qui gère directement 10 sites, 6 autres étant sous gestion de partenaires ». Le RNSA fait
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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quant à lui état exclusivement de 11 capteurs également utilisés pour la surveillance des
moisissures.
[62] Selon le site Internet du RNSA39, les capteurs sont localisés « suivant des critères botaniques,
climatiques et en fonction de la densité de la population ». En réalité, la répartition des capteurs
apparaît peu liée au nombre d?habitants recensés dans chaque département. Selon les données
obtenues du RNSA et les données de population de l?INSEE, les départements d?implantation des
capteurs de pollens couvrent 73,8 % de la population hors Outre-Mer, pour lesquels aucune
donnée n?est disponible.
[63] Si l?on se réfère à la commune d?implantation, clé d?entrée sur le site Internet du RNSA, la
proportion d?habitants couverte par un capteur de pollen est de moins de 17 %. La plupart des
communes concernées sont situées dans des zones urbaines denses.
39 https://www.pollens.fr/le-reseau/les-capteurs
PUBLIÉ
https://www.pollens.fr/le-reseau/les-capteurs
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[64] Les 11 capteurs utilisés également pour le comptage des moisissures sont situés en zone
urbaine (dense ou de densité intermédiaire), et la population totale des communes concernées
est de 3 692 092 habitants, soit moins de 6 % de la population hexagonale.
[65] Si les données collectées sont destinées à fournir localement aux personnes allergiques une
information leur permettant de prendre les traitements appropriés ou de se rendre chez un
médecin allergologue, une large part de la population est donc exclue de ce service. Les
motivations ayant présidé au choix des onze capteurs également utilisés pour la surveillance des
moisissures n?ont pas davantage été exposées à la mission. Globalement, la méthode de
conception du réseau n?est pas connue précisément et apparaît aléatoire, à la différence de la
conception du réseau dédié à la surveillance des polluants réglementés mis en place à partir de
1976 (https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771)40. Pourtant, la nécessité
« de disposer de critères précis pour le choix des sites et d?obtenir une bonne couverture territoriale
des diversités polliniques » avait été soulignée antérieurement, dès le rapport d?évaluation du
réseau national de surveillance aéropollinique remis en 1995 sous l?égide du réseau national de
santé publique41.
1.2.1.2 Un dispositif français restant en retrait sur l?automatisation
[66] Le dispositif de surveillance actuel repose donc essentiellement sur des capteurs de pollens
et moisissures, complétés dans certaines régions par des jardins polliniers (cf. infra). Basé sur des
méthodes artisanales fondées sur des interventions individuelles, il nécessite des interventions
humaines importantes sans lesquelles le réseau est défaillant, et une expertise pointue pour
appréhender la nature des particules capturées ou apprécier un stade de pollinisation.
[67] Les capteurs utilisés en France sont de type Hirst selon une technique datant de 1952,
commercialisés par deux grandes marques. Elle est fondée sur la norme européenne de 2019
« EN/TS 16868 Sampling and analysis of airborne pollen grains and fungal spores », soutenue par
Michel Thibaudon, alors directeur du RNSA et président de l?EAS (European Aerobiology Society),
auprès de l?Afnor, puis transposée en norme française. Les capteurs fonctionnent grâce à une
pompe électrique montée sur une girouette, et aspirent un volume d?air constant avec projection
des particules (notamment grains de pollens et spores) sur une surface piège. Chaque semaine, la
bande sur laquelle sont récoltés les grains de pollens est collectée, puis analysée au microscope
pour identifier et compter les espèces végétales présentes sur les prélèvements. Les données
40 Ce réseau a été développé sur le fondement de la loi du 19 juillet 1976 sur les installations classées pour la
protection de l?environnement, base juridique régissant l?environnement industriel en France et la mesure
de ses émissions (https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771). Il est monté en puissance
progressivement, renforcé par la réglementation relative à la qualité de l?air dont la surveillance est
obligatoire en France depuis la loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie (LAURE) https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000381337/. Il couvre l?intégralité du
territoire national ; son implantation et son fonctionnement répondent à une méthodologie et des
obligations précises https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/6904/download?inline.
41 « Evaluation du réseau national de surveillance aéropollinique (RNSA) », Dr Philippe Quenel, Dr Laurent
Chambaud, réseau national de santé publique, novembre 1995. Ce rapport soulignait notamment que « la
représentativité de la surveillance est fortement liée au nombre de sites et aux critères de choix
d?implantation. »
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
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obtenues servent à établir une prévision pour la semaine suivante, soit avec un décalage d?environ
sept jours par rapport au comptage et à la détermination des pollens.
[68] Pour permettre une meilleure anticipation des épisodes polliniques, il serait utile de réduire
le délai de traitement. Plusieurs programmes de recherche ont ainsi visé depuis plusieurs années
le développement d?un réseau automatique pour obtenir des résultats en temps réel. En Europe,
le programme Autopollen coordonné par MétéoSuisse vise, sous l?égide du groupement des
services météorologiques européens, EUMETNET42, à développer un réseau de surveillance
automatique à travers le continent, couvrant tous les aspects de la chaîne d?information, de la
mesure initiale aux produits et services dédiés aux utilisateurs finals. Une première phase s?est
déroulée de 2018 à 202243. Elle a démontré la faisabilité d?un réseau de surveillance automatique
des pollens à l?échelle européenne permettant des mesures en temps réel. Une seconde phase
2024-2028 vient de démarrer, avec pour objectif l?extension et la consolidation du réseau pour le
rendre opérationnel et pérenne44. Les évolutions technologiques (automatisation, modélisation,
intelligence artificielle?) ouvrent ainsi des perspectives pour améliorer les prévisions.
[69] Le RNSA a participé à ces programmes, mais à la différence par exemple du réseau suisse
de surveillance45, le réseau géré par le RNSA n?est pas automatisé, alors que la technologie est
disponible pour permettre une validation à large échelle. Les résultats publiés sont prometteurs
en ce qui concerne l?impact positif de l?automatisation sur la qualité des mesures, tant pour les
pollens que pour les spores fongiques (moisissures)46, et les premiers éléments économiques sont
concordants : si l?investissement est au minimum dix fois moindre pour les capteurs Hirst (5 000
euros), les coûts de fonctionnement d?un réseau manuel dépendent largement de ceux de la main
d?oeuvre sans laquelle aucune mesure n?est disponible. Selon les résultats publiés du projet
Autopollen, les coûts de personnel pour l?exploitation d?un réseau automatique47 sont
considérablement moins élevés que ceux d?un réseau manuel et, selon le pays, peuvent même
baisser en termes de coûts annuels après un laps de temps relativement court. En effet, à mesure
que le nombre d?appareils automatiques dans un réseau augmente, les coûts de personnel
n?augmentent pas de manière linéaire. Par conséquent, on peut s?attendre à ce que, pour un
réseau plus vaste, les coûts de la surveillance automatique soient inférieurs à ceux de la
42 Groupement de 33 services météorologiques nationaux européens (dont Météo-France) qui fournit un
cadre pour des programmes de coopération. Ces activités comprennent les systèmes d?observation, le
traitement des données, les produits de prévision de base, la recherche et le développement et la formation.
L?objectif est d?améliorer la mise en réseau, l?interopérabilité, l?optimisation et l?intégration au sein de
l?Europe.
43 Participants : ARSO, Slovenia ? CHMI, Czech Republic ? DHMZ, Croatia ? DWD, Germany ? FMI, Finland ?
HNMS, Greece ? IMGW-PIB, Poland ? Met Eireann, Ireland ? MeteoLux, Luxemburg ? MeteoSwiss, Switzerland
? IPMA, Portugal ? ZAMG, Austria ? AERONET, Turkey ? ATMO, France ? Bavarian State Office for Health and
Food Safety, Germany ? Biosense Institute Research, Serbia ? European Aerobiology Society ? European
Federation of Allergy and Airways Diseases Patients? Association (EFA) ?National Pirogov Memorial Medical
University, Ukraine ? Red Española de Aerobiología (REA), Spain ? RNSA, France ? Sciensano, Belgium ?
Siauliai University, Lithuania ? Swedish Natural History Museum, Sweden? University of Latvia, Latvia ?
University of Worcester, UK ? ZAUM ? Zentrum for Allergie und Umwelt Medezin, Germany
44 Cf. annexe 14
45 Sur le parangonnage, cf. annexe 15
46 ?Automatic real?time monitoring of fungal spores: the case of Alternaria spp.?, Revue Aerobiologia, février
2023 (https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-023-09780-z.pdf)
47 https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf)
PUBLIÉ
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-023-09780-z.pdf
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf
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surveillance manuelle. De plus, certains capteurs automatiques ne nécessitent pas de
consommables.
[70] Les trois Etats s?étant engagés dans l?automatisation (Suisse, Land de Bavière et Belgique)
ont souligné l?intérêt économique de l?automatisation, malgré la nécessité de conserver dans un
premier temps des capteurs Hirst aux fins de comparer les résultats pour calibrer les capteurs
automatiques. Ainsi par exemple, dans le cas du réseau belge de surveillance aérobiologique, le
package achat, installation, formation, assistance sur cinq ans d?un capteur automatique a coûté
180 000 euros à amortir sur 10 ans ; le fonctionnement se limite à l?infrastructure informatique
(5 Tera de données en Belgique) dont le coût est à relativiser si le pays dispose déjà d?une
infrastructure permettant la bancarisation des données. En outre, à mesure que les technologies
évoluent, la valeur absolue du stockage numérique (¤/Tera) tend à baisser sur le long terme, et il
est possible que les coûts d?investissement initiaux liés à l?acquisition d?instruments automatiques
diminuent progressivement. Le marché des instruments automatiques est en effet composé de
plus d?une dizaine de fabricants, contexte concurrentiel contrastant avec la dynamique des prix
quasi monopolistique des pièges de type Hirst qui ne comptent que deux fabricants sur le marché
depuis plusieurs décennies.
1.2.1.3 Des acteurs externes à l?arrêté de 2016
[71] La couverture lacunaire du territoire par les capteurs que gèrent les acteurs désignés par
l?arrêté de 2016 est probablement l?un des facteurs explicatifs du caractère non exhaustif du
dispositif réglementé ; mais certains acteurs, tel le réseau des fédérations régionales de lutte et
de défense contre les organismes nuisibles (FREDON), existent de longue date, tandis que de
nouveaux intervenants se sont développés postérieurement à 2016.
[72] Le réseau des FREDON a été désigné par arrêté du 2 juin 201748 parmi les organismes
contribuant à des mesures nationales de prévention et de lutte relatives à certaines espèces
végétales et animales dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine. Il anime
et pilote à ce titre depuis 2017 l?observatoire des ambroisies, mis en place depuis juin 2011 par le
ministère chargé de la santé, en partenariat avec les ministères chargés de l?agriculture, de la
transition écologique et de l?intérieur ; cet observatoire a été piloté antérieurement, de 2011 à
2017, par l?Institut national de recherche pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement
(INRAE).
[73] L?observatoire vise notamment à constituer un centre national de ressources en matière
d?ambroisie, à contribuer à valoriser les connaissances sur la plante et ses effets sur la santé, à
mettre en avant les données scientifiques et les projets de recherche en cours et à développer
des actions en partenariat avec les acteurs nationaux et de terrain (ARS, services de l?État,
collectivités territoriales, associations d?usagers et environnementales, agriculteurs, gestionnaires
des milieux concernés, etc.). Les ARS sont des partenaires importants des actions spécifiques aux
48 Arrêté du 2 juin 2017 portant désignation des organismes contribuant à certaines mesures nationales de
prévention et de lutte relatives à l'ambroisie à feuille d'armoise, l'ambroisie trifide et l'ambroisie à épis lisses,
ministre d'Etat, ministre de la transition écologique et solidaire, ministre des solidarités et de la santé, et
ministre de l'agriculture et de l'alimentation.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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ambroisies49 et participent largement au comité technique de l?observatoire50. Le site Internet
https://fredon.fr fournit au grand public l?information pertinente sur les risques liés aux pollens
d?ambroisie et les alertes sur la saison pollinique. Le partenariat entre la FREDON Ile-de-France et
AirParif sur le réseau Pollin?Air traduit l?intervention de certaines FREDON dans le champ plus large
des pollens, comme le montrent leurs actions en matière de jardins polliniers (cf. infra). Le
dispositif de surveillance et de lutte contre les ambroisies, inscrit dans les plans nationaux santé
environnement (PNSE) et décliné par plusieurs plans régionaux santé environnement (PRSE) ne
relève donc pas du dispositif de surveillance des pollens défini par l?arrêté de 2016.
[74] La plateforme de signalements participatifs Pollin?Air est déployée en Île-de-France depuis
début 2021, après avoir été lancée dans les régions Grand Est, Hauts-de-France et Corse. Pollin?Air
(https://www.pollinair.fr/) a pour objectif de permettre aux utilisateurs de signaler et d?avoir accès,
en temps réel, à une information sur les émissions de pollens allergisants à proximité. Ce dispositif
a été développé pour l?Île-de-France en partenariat par AirParif et FREDON Île-de-France, avec le
soutien de l?ARS d?Île-de-France.
[75] La surveillance se développe par ailleurs via des entreprises privées qui proposent aux
collectivités territoriales, dans le cadre d?une démarche commerciale, l?installation de
microcapteurs automatiques, sans garantie que les résultats obtenus soient compatibles avec les
mesures effectuées avec les capteurs Hirst, qui répondent à la seule norme en vigueur aujourd?hui.
Tel est le cas de la start-up Lify Air, lauréate des Trophées INPI 2023 dans la catégorie « Recherche
partenariale », à laquelle de nombreuses villes ainsi que des régions (la Normandie par exemple)
confient la surveillance des pollens sur leur territoire. Face à l?arrivée sur le marché de ces
microcapteurs de pollens, les AASQA Auvergne Rhône Alpes, Hauts-de-France, Grand Est et
Normandie ont mené un travail commun afin de tester les capacités métrologiques de certains
microcapteurs et de confronter leurs résultats à ceux des capteurs Hirst (mesure, sensibilisation,
appui à la modélisation?). Ces intercomparaisons51 participent, comme le projet Autopollen
mentionné précédemment, d?une démarche de contrôle de la qualité des données de
surveillance.
[76] Cette diversité d?acteurs traduit le caractère non exhaustif du dispositif prévu par l?arrêté
du 5 août 2016. Il caractérise par ailleurs la surveillance pollinique comme une activité
économique concurrentielle.
1.2.2 Les jardins d?observations phénologiques : compléments des capteurs ou
dispositifs spécifiques ?
[77] En plus des comptages issus des capteurs, des jardins d?observations phénologiques sont
implantés dans certaines villes. Le principe de fonctionnement repose sur l?observation des stades
de pollinisation pour certaines espèces cibles. Les jardins opérationnels à ce jour sont implantés
49 Exemple du bilan du plan d?action de la région Grand-Est (https://fredon.fr/grand-
est/sites/default/files/DOC %20POLE %20PROJETS/AMBROISIE/Bilan %20plan %20d'actions %20Ambroisie_
Processionnaire %202023_FREDON %20Grand %20Est.pdf)
50 https://ambroisie-risque.info/wp-content/uploads/2022/06/CT-OA.pdf
51 Les intercomparaisons visent à comparer réciproquement les résultats obtenus par différentes méthodes
ou systèmes de mesure.
PUBLIÉ
https://fredon.fr/
https://www.pollinair.fr/
https://fredon.fr/grand-est/sites/default/files/DOC%20POLE%20PROJETS/AMBROISIE/Bilan%20plan%20d'actions%20Ambroisie_Processionnaire%202023_FREDON%20Grand%20Est.pdf
https://fredon.fr/grand-est/sites/default/files/DOC%20POLE%20PROJETS/AMBROISIE/Bilan%20plan%20d'actions%20Ambroisie_Processionnaire%202023_FREDON%20Grand%20Est.pdf
https://fredon.fr/grand-est/sites/default/files/DOC%20POLE%20PROJETS/AMBROISIE/Bilan%20plan%20d'actions%20Ambroisie_Processionnaire%202023_FREDON%20Grand%20Est.pdf
https://ambroisie-risque.info/wp-content/uploads/2022/06/CT-OA.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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et gérés par l?APSF pour les pollinariums sentinelles52 (https://web.alertepollens.org/abonnement-
alertes), et actuellement par deux AASQA pour les polliniers sentinelles53 dans le cadre du réseau
Pollin?Air ((https://www.pollinair.fr/).
[78] Selon le site Internet de l?APSF, « un pollinarium est un jardin composé d?une vingtaine
d?espèces de plantes allergisantes des environs de son lieu d?implantation, soit entre 5 et 7 espèces
d?arbres et une dizaine d?herbacées, comprenant entre 5 et 8 graminées. La liste des espèces est
établie par un médecin allergologue en collaboration avec les botanistes de la ville et de notre
association. Les plantes sont ensuite récoltées en nature jusqu?à 40 km autour du site (4 individus
par espèce d?arbres et 20 plantes par espèce herbacée). Ce protocole de récolte assure une
hétérogénéité génétique des plantes récoltés en nature puis replantées au pollinarium ».
[79] Parmi les 25 pollinariums, 17 sont en activité, 3 à l?essai et 5 en création. Les 25 villes qui
entretiennent ces pollinariums sont principalement situées dans l?ouest de l?Hexagone, le premier
ayant été implanté à Nantes en 2003. Ce dispositif vise à fournir et à diffuser par infolettre54, pour
une ville donnée, des alertes dès la première émission de pollen par un plan d?une espèce cible
jusqu?à sa dernière émission de pollen. Ces alertes sont validées sur le plan botanique et les
observations, qualitatives, ne sont pas traduites sous forme d?indice.
Carte 1 : Localisation des pollinariums sentinelles
Source : APSF, compte-rendu du conseil d?administration du 11 mars 2024
[80] Quelques AASQA (Grand Est, Hauts-de-France, plus récemment Ile-de-France et Corse) sont
engagées dans la mise en place de jardins polliniers sentinelles dans le cadre du réseau Pollin?Air
(https://www.pollinair.fr/), créé initialement sur la région Lorraine en juillet 2016, par Atmo Grand
Est et l?Observatoire régional de la santé Grand Est (ORS Grand Est), en partenariat avec le
Laboratoire d?hydrologie et climatologie médicales (Université de Lorraine), le Jardin botanique
52 Les dénominations « pollinarium » et « pollinarium sentinelle » ont été déposées par l?APSF à l?INPI en 2018
et 2011.
53 La marque POLLIN'AIR ANTICIPER POUR MIEUX SE PROTEGER a été déposée à l?INPI en 2016 par l?AASQA
de Lorraine.
54 Par exemple, infolettre du 9 juillet 2024 pour Paris et sa région :
https://www.alertepollens.org/newsletters/newsletter/2652/public/.
PUBLIÉ
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
https://www.pollinair.fr/
https://www.pollinair.fr/
https://www.alertepollens.org/newsletters/newsletter/2652/public/
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Jean-Marie Pelt, l?agence régionale de Santé (ARS Grand Est) et l?union régionale des
professionnels de santé pharmaciens Grand Est (URPS pharmaciens Grand Est). Ce réseau sert en
principe à informer en temps réel les professionnels de santé et les personnes allergiques de la
situation pollinique afin d?adapter les stratégies thérapeutiques. Selon le site Internet Pollin?Air, le
réseau s?appuie sur une communauté de « sentinelles », botanistes volontaires, amateurs ou
professionnels qui renseignent leurs observations (floraison, début et fin de la pollinisation) en
temps réel et de manière géolocalisée, via la plateforme Pollin?Air depuis un ordinateur,
smartphone ou tablette. Ces données sont transmises aux professionnels de santé chargés
d'alerter leurs patients.
[81] A ce jour, 27 sites d?observation sont implantés dans les régions Grand Est et Hauts-de-
France. Les informations recueillies donnent lieu à la production de cartes interactives accessibles
librement. Une infolettre peut également être envoyée gratuitement sur abonnement. L?objectif
mentionné par les AASQA concernées (source : https://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept) est
le développement d?un modèle de prévision qui permettrait, à l?instar de ce qui est fait pour la
surveillance générale de la qualité de l?air, d?anticiper la pollinisation.
Carte 2 : Localisation des lieux d?observations de personnes « sentinelles » dans la région
Grand Est
Source : https://www.pollinair.fr/grand-est/les-pollens-dans-le-grand-est/carte/carte-interactive-des-
pollens
PUBLIÉ
https://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept
https://www.pollinair.fr/grand-est/les-pollens-dans-le-grand-est/carte/carte-interactive-des-pollens
https://www.pollinair.fr/grand-est/les-pollens-dans-le-grand-est/carte/carte-interactive-des-pollens
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Carte 3 : Localisation des lieux d?observations de personnes « sentinelles » dans la région
des Hauts-de-France
Source : https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-
interactive-des-pollens
[82] Ces jardins, pollinariums ou polliniers, sont des projets partenariaux impliquant l?État, des
professionnels de santé et des collectivités territoriales. L?APSF indique qu?elle coordonne leur
fonctionnement : construction, choix du site, choix des espèces allergisantes avec les
professionnels de santé du lieu, entretien et observations par des jardiniers professionnels formés
par l?APSF intervenant quotidiennement en jours ouvrés, saisie sur une base de données
commune, validation systématique pour diffusion par newsletter, accompagnement régulier des
équipes par l?APSF et visite de suivi a minima tous les 2 ans. Ces éléments (droits et devoirs) font
l?objet d?une convention de partenariat entre l?APSF et les villes ou organismes partenaires.
[83] Toutefois, les pollinariums n?apparaissent pas coordonnés dans leur implantation. Une mise
en cohérence du réseau formé par tous les jardins d?observation phénologiques et son articulation
avec le réseau des capteurs seraient a minima nécessaires, sachant qu?un pollinarium effectue une
période d?essai d?un an (sous le contrôle et validation de l?APSF) avant ouverture à la publication
des alertes pollen. »
[84] Les jardins polliniers ne semblent pas utilisés dans les dispositifs de surveillance des pollens
d?autres pays européens, ce qui interroge sur leur valeur ajoutée. L?appréciation du risque fondée
sur la végétation a toutefois fait l?objet de travaux publiés en 202155. Trois principaux indices
d?allergosité (potentiel d?allergénicité) ont ainsi été proposés au cours des vingt dernières années
pour permettre de cartographier les risques allergiques liés aux espaces verts ; ces indices
mobilisent également des techniques de télédétections et d?interpolations et font intervenir des
facteurs biologiques, mais également des facteurs non biologiques qui peuvent influencer la
dispersion du pollen ou les réactions croisées. Compte tenu des nombreux paramètres en jeu, une
comparaison avec les concentrations de pollens observées dans l?air reste ainsi nécessaire pour
apprécier la fiabilité de cette méthode.
55 « Environmental Research », Volume 197, Juin 2021 (https://doi.org/10.1016/j.envres.2021.111109)
PUBLIÉ
https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interactive-des-pollens
https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interactive-des-pollens
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[85] Les jardins polliniers peuvent par ailleurs avoir un intérêt pour les municipalités compte tenu
de leur rôle pédagogique. En outre, si les espèces allergisantes plantées sont généralement
anémophiles (pollen transporté par le vent), la présence possible de plantes entomophiles
(pollens transportés par les insectes) contribue au maintien d?insectes pollinisateurs. Sous
certaines conditions, ces projets peuvent alors bénéficier de crédits du fonds vert au titre de la
mise en oeuvre de la stratégie nationale pour la biodiversité 2030 ; mais il s?agit alors d?objectifs
non rattachés au dispositif de surveillance des pollens, qu?il convient d?identifier distinctement
étant donné le coût non négligeable de ce mode d?observation. Ainsi, les subventions
d?exploitation à l?APSF se montaient-elles à 148 871 ¤ en 2023, représentant l?essentiel des
produits d?exploitation de l?association (162 468 ¤)56.
1.2.3 Le RAEP, une méthodologie non dévoilée
[86] Les données collectées sont utilisées pour établir l?indice pollinique ou indicateur de risque
d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP), destiné à mesurer le niveau de risque engendré par la
quantité de pollens, en fonction du potentiel allergisant de l?espèce concernée et de la
localisation géographique du prélèvement. Selon une note d?appui de l?ANSES57, « le RAEP est un
indice multifactoriel, témoignant d?une gradation du risque d?impact sanitaire lié à l?exposition au
pollen, dont le calcul combine plusieurs données de natures différentes ». Selon le RNSA, le RAEP
est calculé à partir d?informations phénologiques liées à la surveillance, cliniques et
météorologiques, suivant une méthode considérée comme confidentielle par l?association.
[87] Le RNSA insiste notamment, s?agissant de la composition du RAEP, sur l?intérêt des données
cliniques qui y seraient intégrées, grâce à un réseau de médecins bénévoles responsables chacun
d?un capteur58. Or, les données communiquées par le RNSA montrent que près de 40 % des
capteurs déclarés actifs ne disposent pas de médecin responsable59. La région Ile-de-France est
par exemple concernée par quatre capteurs dont l?un seulement, situé dans Paris intramuros sur
le toit de l'institut Pasteur, dispose d'un médecin responsable. Ainsi, selon les informations reçues,
une part conséquente des capteurs ne peut pas fonctionner de manière complète. Ce point
interroge sur la fiabilité du RAEP (ainsi que sur la réalité du réseau des bénévoles et la valorisation
comptable afférente, cf. infra).
56 Source : APSF, compte de résultat 2023. Les subventions d?exploitation se montaient à 144 878 ¤ en 2022
et 129 112 ¤ en 2021.
57 « Note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant
et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) », ANSES, janvier 2022
58 « Risque Allergique lié à l?Exposition au Pollen prévisionnel (RAEP) », Michel THIBAUDON avec la
collaboration de Charlotte SINDT, Gilles OLIVER, Samuel MONNIER et Jean-Pierre BESANCENOT, RNSA, juin
2021 : « Dès le début, les médecins responsables de chaque capteur adressaient au laboratoire chaque semaine
des informations cliniques concernant leur ressenti sur les symptômes allergiques de leurs patients et sur la
gravité de ces symptômes. Aussi dès cette date, les informations publiées concernaient autant une notion de
risque allergique que de comptes polliniques. »
59 Pour 31 des 81 capteurs actifs du réseau, la fiche RNSA porte pour le médecin responsable l?indication « en
attente », le RAEP ne peut dès lors être calculé selon la méthode présentée comme homogène : Ambérieu
en Bugey, Andorra, Annecy, Annemasse, Antony, Bagnols sur Cèze, Bourg en Bresse, Bourgoin, Charleville,
Draguignan, Gap, Genas, Gleize, Gonesse, La Rochelle, Le Puy en Velay, Lyon, Macon, Marseille, Mareuil, Mont
de Marsan, Montluçon, Niort, Poitiers, Roanne, Rouen, Saclay, St Alban Auriolles, Troyes, Tulle, Valence.
PUBLIÉ
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[88] Chargée d?évaluer la méthodologie de calcul actuelle du RAEP, non détaillée et non
publique, l?ANSES60 a relevé notamment que la formulation du RAEP et son application reposent
sur une « méthodologie ancienne et non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation.
L?utilisation de plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant grandement sur des dires d?experts, rend
difficile la modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire automatiques, qui viendraient en
complément de l?expertise humaine ».
[89] Interrogés sur leur méthode de calcul, les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la
mission son caractère confidentiel, mentionné couramment par les dirigeants de cette
association. Selon un rapport de Michel Thibaudon61 « les raisons de cette confidentialité sont dans
la compétence du RNSA et de ses partenaires institutionnels en matière d?impact sanitaire, et du
fait de son mode de fonctionnement non public 100 %. » Le RNSA est pourtant financé très
largement sur fonds publics (cf. infra).
[90] L?absence de transparence de la méthodologie retenue contraste avec le caractère public
de l?indice ATMO de la qualité de l?air, calculé et publié chaque jour par les AASQA62
conformément au guide de calcul publié sur le site du LCSQA63 et établi conformément au
référentiel technique national. L?indice ATMO s?appuie sur les mesures effectuées et sur la
modélisation. Les données sont ouvertes et publiées conformément aux spécifications INSPIRE64
sur les installations de suivi environnemental publiées le 10 décembre 2013 et fondées sur la
directive 2007/2/CE du Parlement européen et du Conseil du 14 mars 2007 établissant une
infrastructure d'information géographique dans la communauté européenne.
[91] La pratique du RNSA contraste ainsi, plus largement, avec les méthodes européennes. En
effet, les prévisions opérationnelles et les évaluations de la qualité de l?air, incluant les polluants
réglementés et les pollens, fournies par le service de surveillance atmosphérique Copernicus
(CAMS)65 reposent sur un ensemble de onze modèles numériques de qualité de l?air de pointe
60 ANSES, note citée.
61 « Risque Allergique lié à l?Exposition au Pollen prévisionnel (RAEP) », Michel THIBAUDON avec la
collaboration de Charlotte SINDT, Gilles OLIVER, Samuel MONNIER et Jean-Pierre BESANCENOT, RNSA, juin
2021
62 En vertu de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant,
il revient aux AASQA d?informer quotidiennement le public sur la qualité de l'air observée et prévisible.
L?indice ATMO utilisé pour ce faire est le résultat agrégé de la surveillance de cinq polluants atmosphériques :
le dioxyde de soufre « SO2 », le dioxyde d'azote « NO2 », l'ozone « O3 », les particules de diamètre
aérodynamique inférieur à 10 micromètres « PM10 » et les particules de diamètre aérodynamique inférieur à
2,5 micromètres « PM2,5 » (cf. arrêté du 10 juillet 2020 relatif à l'indice de la qualité de l'air ambiant). L?indice
ATMO a été révisé en 2021 et se rapproche de l?indice européen de la qualité de l?air
(https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/indice-europeen-de-la-qualite) en prenant en compte les mêmes
5 polluants : l?ozone, le dioxyde d?azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les particules en suspension
(PM10 et PM2.5).
63 https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14d
ecembre2020.pdf
64 https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
65 https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-
forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface
&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
PUBLIÉ
https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
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développés en Europe66. Toute la documentation est accessible en ligne : modèles utilisés, liste
des prévisions (y compris les pollens), formats des données, prévisions disponibles, fréquence67?
De même, les rapports annuels d?évaluation et de contrôle de la qualité de ce système de
modélisation sont disponibles en ligne depuis 201568.
[92] Le RNSA s?appuie de façon croissante sur un RAEP revendiqué comme strictement interne
pour conforter son propre rôle. Ainsi une nouvelle version des statuts de l?association adoptée en
mars 2023 intègre-t-elle « le calcul et la prévision du RAEP » dans l?objet social de l?association69 ;
pourtant, le RAEP est au mieux un moyen d?action, au caractère de plus potentiellement évolutif,
ce qui ne suggère pas de l?intégrer statutairement à l?objet social.
1.3 Un cadre mal structuré
1.3.1 Une « coordination » affirmée mais non construite
[93] L?arrêté du 5 août 2016 a pour objet la désignation « des organismes chargés de coordonner
la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant ». Il n?organise pas la pluralité des
coordonnateurs qu?il désigne ; au contraire, il confère à chacun exactement les mêmes
attributions70, ce qui par définition ne structure pas la coordination.
[94] Si l?arrêté ne définit pas les rôles respectifs des entités chargées de son application, les
missions fixées par les pouvoirs publics au RNSA sont en revanche explicitées dans les conventions
passées par cette association avec la DGS71. Elles ont évolué par périodes.
66 CHIMERE de l?INERIS (France), EMEP du MET Norvège (Norvège), EURAD-IM de Jülich IEK (Allemagne),
LOTOS-EUROS de KNMI et TNO (Pays-Bas), MATCH du SMHI (Suède), MOCAGE de METEO-FRANCE (France),
SILAM du FMI (Finlande), DEHM de l?UNIVERSITÉ AARHUS (Danemark), et GEM-AQ de l?IEP-NRI (Pologne),
MONARCH de BSC (Espagne) et MINNI de l?ENEA (Italie)
67 https://confluence.ecmwf.int/display/CKB/CAMS+Regional %3A+European+air+quality+analysis+and+for
ecast+data+documentation
68 https://atmosphere.copernicus.eu/regional-services
69 Article 3 de la version des statuts RNSA de mars 2023, faisant suite à huit autres versions depuis 1996.
70 Aux termes de l?arrêté du 5 août 2016, ces organismes « sont chargés de coordonner ensemble la surveillance
des pollens et, le cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée /?/ ils rassemblent et
analysent, chacun en ce qui le concerne, l'ensemble des données métrologiques ainsi que les données
météorologiques, de surveillance clinique et phénologique associées. Ils s'assurent de la diffusion des résultats
de cette surveillance sur leur site Internet, et par tout autre moyen, auprès du public et des professionnels de
santé en vue de prévenir les risques pour la santé liés aux pollens et moisissures de l'air ambiant, et d'adapter la
prise en charge des personnes sensibles. Ils élaborent conjointement et rendent public un rapport annuel
présentant les résultats de cette surveillance. »
71 La DGS a transmis à la mission les conventions qu?elle passées avec le RNSA depuis 2007, très en amont
donc de l'arrêté du 5 août 2016, hormis celles passées le cas échéant au titre de 2012, 2013 et 2014, non
retrouvées par aucun des contractants.
PUBLIÉ
https://atmosphere.copernicus.eu/regional-services
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[95] De 2007 à 2015, les conventions successives stipulent que le RNSA est chargé des fonctions
suivantes :
? Coordination de la surveillance des pollens
? Information sur le risque d?allergie lié aux pollens
? Surveillance et analyse pollinique
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité, celle-ci comprenant la « mise en oeuvre du contrôle qualité
intersites » et le « démarrage (puis la poursuite) d?une action ISO 9001v2000 ».
[96] A partir de 2015, il s?agit de six actions qui intègrent désormais la surveillance des moisissures
ainsi que l?évaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures
allergisants :
? Coordination de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
? Information sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques (pollens, moisissures)
? Surveillance et analyse des particules biologiques (pollens, moisissures) et développement
de la surveillance des allergies aux pollens et aux moisissures (surveillance d?un réseau de
patients sentinelles, dressant le calendrier précis de leurs symptômes allergiques)
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité, celle-ci comprenant la « mise en oeuvre du contrôle qualité
intersites » et le « démarrage (puis la poursuite) d?une action ISO 9001v2000 »
? Evaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures allergisants.
[97] Postérieurement à l?arrêté du 5 août 2016, la convention passée pour 2017-2018 et 2019
amplifie encore le rôle précédemment conféré au RNSA, ajoutant les mentions soulignées ci-
dessous72, tout en indiquant que la coordination doit être menée « en lien avec les autres
organismes désignés » par l?arrêté :
? Coordination nationale de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
de l?air ambiant en lien avec les autres organismes désignés par l?arrêté du 5 août 2016
susmentionné
? Surveillance, prévision et analyse des particules biologiques
? Information nationale sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité
? Evaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures allergisants.
72 Les mentions soulignées le sont par la mission.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[98] Les autres organismes désignés par l?arrêté pour « coordonner ensemble la surveillance des
pollens et, le cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée » ne sont
cependant pas cosignataires. La convention DGS-RNSA confie ainsi au RNSA, au-delà voire à
l?encontre de l?arrêté de 2016, une mission de coordination attribuée par l?arrêté conjointement
au RNSA, à l?APSF et aux AASQA impliquées dans le dispositif de surveillance.
[99] La convention passée pour 2020-2023 se rapproche pour partie de l?arrêté et énonce les
quatre axes suivants :
? La surveillance, la prévision et l?analyse des particules biologiques de l?air ambiant
? La coordination nationale de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
de l?air ambiant en lien avec les autres organismes désignés par l?arrêté du 5 août 2016
susmentionné
? L?information nationale sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques
? La recherche et le développement.
[100] Du point de vue de la structure du dispositif de surveillance, elle s?analyse comme les
conventions 2017-2019. Du point de vue des missions, elle fait cette fois abstraction de la
formation et assurance qualité, ainsi que de l?évaluation des impacts du changement climatique
sur les pollens et moisissures allergisants.
[101] La dénomination RNSA, « Réseau National de Surveillance Aérobiologique », est inchangée
dans les statuts de l?association depuis son fondement73. Elle n?a notamment pas été modifiée
postérieurement à l?arrêté du 5 août 2016, aux termes duquel différentes entités, le RNSA n?étant
que l?une d?elles, sont chargées « de coordonner ensemble la surveillance des pollens et, le cas
échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée ». L?arrêté prévoit de fait un
réseau constitué de trois entités ou types de structures, tandis que le RNSA par sa dénomination
revendique à lui seul la qualité de « réseau », et que les conventions signées par la DGS et la DGEC
semblent valider ce positionnement revendiqué.
[102] Constatant des difficultés de coordination récurrentes, et de nature à compromettre la
qualité du dispositif, le bureau EA1 de la DGS et la DGEC ont constitué en 2022 un groupe de
travail pour « recréer les bonnes conditions de dialogue entre les acteurs chargés de la coordination
de la surveillance », et « mettre à plat des sujets afin d?aboutir à une stratégie commune concernant
l?usage des données et des méthodes de surveillance et la communication des résultats ». Au terme
de six réunions infructueuses en 2022 et 2023, les tutelles ont proposé la présente mission IGAS-
IGEDD.
1.3.2 Le statut du RNSA en tant, ou non, qu?opérateur de service public
[103] Selon la « note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du
pollen dans l?air ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) »
citée supra, publiée par l?ANSES en janvier 2022, « le Réseau National de Surveillance
Aérobiologique (RNSA) a été créé au sein de l?Institut Pasteur en 1984 puis est devenu une
73 Cf. annexe 5, statuts du RNSA, teneur et évolution.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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association indépendante en 1996. Constitué sous forme d?une association régie par la loi de 1901,
ce réseau exerce une mission de service public qui se caractérise par la surveillance métrologique du
contenu de l?air en particules biologiques (pollen et moisissures) susceptibles d?impacter la santé de
la population générale (Thibaudon, Oliver, et Besancenot 2019). Depuis 2016, le RNSA est chargé de
coordonner, avec certaines associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) et
l?APSF, la surveillance du pollen et l'information associée. » Cette présomption de mission de service
public figurait déjà dans le rapport sur la situation du RNSA et ses perspectives d?évolution établi
par Michel Jouan en 2006 dans le cadre d?une mission confiée par le RNSA, rapport qui qualifiait
l?association de « structure exécutant une mission de service public ».74
[104] Les conventions successives passées avec la DGS indiquent pourtant systématiquement que
les actions menées par le RNSA le sont « à son initiative et sous sa responsabilité », y compris dans
les éditions postérieures à l?arrêté du 5 août 2016 qui charge expressément le RNSA de
coordonner avec l?APSF et tout ou partie des AASQA la surveillance des pollens et, le cas échéant,
des moisissures de l'air ambiant, ainsi que l'information associée. Il en va de même des
conventions passées avec la DGEC75.
[105] La qualification de mission de service public exercée par une association peut donner lieu à
interprétation76. En l?occurrence, au moins depuis 2016, il est difficile de l?écarter s?agissant du
RNSA. Dans ses échanges avec la DGS, la DAJMS a d?ailleurs rappelé que la CADA a reconnu aux
AASQA la qualité de personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public :
dans la décision CADA n° 20100519, reprise dans la décision n° 20134794, « La commission indique
que le Conseil d'Etat, dans sa décision CE, Sect., 22 février 2007, Association du personnel relevant
des établissements pour inadaptés, n° 264541, a jugé qu'indépendamment des cas dans lesquels le
74 Extrait du rapport Jouan : « En l?état actuel du budget de fonctionnement du RNSA (données 2005) selon
que les prestations bénévoles des analystes et des médecins sentinelles sont valorisées (budget total de 1 218
714 euros) ou non valorisées (budget de 774 714 Euros), la part des financements publics s?élève à 29 % ou à
46 % du budget total ; cette part des financements publics est notoirement insuffisante dans le cas d?une
structure exécutant une mission de service public. »
75 Conventions non examinées sur toute la période pour leur montant moindre que les financements DGS,
mais vérifiées sur la base de la dernière en date : METC / DGEC, convention relative au soutien d'une partie
des activités du Réseau National de Surveillance Aérobiologique pour l'année 2023.
76 A propos par exemple de la mission de service public des missions locales d'insertion sociale et
professionnelle des jeunes, cf. « L'obligation de réserve, limite à la liberté d'expression des salariés de droit
privé affectés à l'exercice d'une mission de service public », commentaire par François Pinatel, avocat au
Conseil d'État et à la Cour de cassation, La Semaine Juridique Social n° 49, 13 décembre 2022, 1316 :
« Classiquement, l'on retient du service public trois critères : la présence d'une activité considérée comme
d'intérêt général, un lien avec une personne publique, et la soumission de cette activité à un régime exorbitant
du droit privé (V. J. Petit et P.-L. Frier, Droit administratif : Montchrestien, 16e éd., p. 175-176). /?/ La définition
classique du service public a cependant fait l'objet d'un remaniement à l'occasion d'un arrêt du Conseil d?État
rendu en 2007 en formation de section (CE, 22 févr. 2007, n° 264541, Assoc. du personnel relevant des
établissements pour inadaptés : JCP S 2007, 1797). Désormais, l'on distingue, en plus de cette définition
classique, deux situations dans lesquelles il peut exister un service public : lorsque la loi le définit comme tel ?
ce qui n'était pas le cas ici ? et lorsque, sans disposer de prérogatives de puissance publique, il apparaît malgré
tout que l'Administration a entendu confier l'exercice d'une mission de service public. Dans ce cas, le juge est
conduit à utiliser différents indices, tirés principalement ? mais non exclusivement ? de la nature de la mission
confiée, de son mode d'organisation, de son financement, des obligations qui sont imposées à la personne
privée vis-à-vis de l'Administration. Aucun de ces indices n'est à lui seul déterminant et le juge dispose donc à
cet égard d'une certaine marge d'appréciation ».
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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législateur a lui-même entendu reconnaître ou, à l'inverse, exclure l'existence d'un service public, une
personne privée qui assure une mission d'intérêt général sous le contrôle de l'administration et qui
est dotée à cette fin de prérogatives de puissance publique est chargée de l'exécution d'un service
public. Toutefois, même en l'absence de telles prérogatives, une personne privée doit également
être regardée, dans le silence de la loi, comme assurant une mission de service public lorsque, eu
égard à l'intérêt général de son activité, aux conditions de sa création, de son organisation ou de son
fonctionnement, aux obligations qui lui sont imposées ainsi qu'aux mesures prises pour vérifier que
les objectifs qui lui sont assignés sont atteints, il apparaît que l'administration a entendu lui confier
une telle mission ».
[106] La qualité de structure de droit privé chargée d?une mission de service public emporte,
parmi d?autres éléments, des conséquences sur le caractère public des données que le RNSA est
chargé de produire.
1.3.3 La communicabilité contestée des données produites
[107] Le RNSA, considérant comme confidentiel l?indice qui fonde sa méthodologie de travail
(cf. supra), se refuse également à communiquer les données qu?il produit ou agrège. Il réfute tout
caractère public de ces données. Plus encore, il considère qu?elles ne peuvent être partagées avec
les autres acteurs du dispositif de surveillance. Ainsi les AASQA, propriétaires et / ou gestionnaires
d?une partie notable du réseau de capteurs (cf. supra) transmettent elles au RNSA les mesures
issues de ces capteurs mais se voient elles refuser l?accès aux données constituées notamment
grâce à cet apport, ce qui fait notamment obstacle à ce qu?elles travaillent à leur modélisation.
Parallèlement, le RNSA fournit ces données au réseau européen d?aéroallergènes (EAN), dans le
cadre d?une convention financière, afin de réaliser sous la coordination de Météo-France et de
l?INERIS les modélisations et les cartes de prévision sur les pollens et les spores fongiques à
l?échelle européenne77.
[108] L?opposition du RNSA au caractère public des données qu?il produit ou agrège est d?autant
plus surprenante que selon ses propres rapports d?activité, ce caractère public est reconnu depuis
2009 : « Le statut public est conféré aux données pollens et moisissures à partir du 01/01/2009, les
données journalières seront disponibles sur le site internet www.pollens.fr » (rapport annuel 2008)
« Données publiques : Afin de répondre aux demandes de la DGS, du MEEDDM, de l?ADEME et de la
fédération ATMO, le RNSA a publié, chaque semaine une version PDF du rapport hebdomadaire
77 Les données issues du réseau de surveillance sont modélisées pour fournir une prévision à l?échelle
européenne ; l?Union européenne s?est en effet dotée d?un observatoire européen du climat et de la santé,
disposant d?une base de données européenne. Le réseau européen d?aéroallergènes (EAN) collecte les
données sur les pollens et les spores fongiques des services européens d?information sur le pollen, des sites
de mesure individuels ainsi que des fournisseurs de données en dehors de l?Europe (200 utilisateurs
enregistrés en 2029 et plus de 100 utilisateurs actifs, en règle générale des fournisseurs de données, le
principe étant que les fournisseurs de données bénéficient de la base https://www.ean-net.org/). La base de
données a été fondée en 1988 et est hébergée par l?institut de recherche sur l?aérobiologie et l?information
sur les pollens à l?université médicale de Vienne. Ces données sont utilisées dans le cadre du service
Copernicus pour produire des cartes pour 6 sources de pollens
(https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecast
pollens?base_time=202405210000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=k
ey_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202405210000).
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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comprenant les 7 journées de la semaine. Afin de rendre la consultation plus aisée, le RNSA, avec ses
partenaires informatiques, a développé et mis en place fin novembre 2009 un accès libre à une partie
de la base de données comprenant les journées les données journalières de chaque ville et de chaque
pollen avec l'historique existant depuis l'année 2000 incluse » (rapport annuel 2009). Les éditions
ultérieures du rapport annuel n?abordent plus le sujet, et la reconnaissance du caractère public
des données semble s?être évanouie dans son principe comme dans sa traduction.
[109] La fédération ATMO France des associations agréées de surveillance de la qualité de l?air a
adressé en 2022 au RNSA, à l?APSF et aux tutelles un courrier soulignant la nécessité d?une
meilleure collaboration entre les acteurs et indiquant que « les données de mesure, produites par
le RNSA, et les données de détection des débuts et fins d?émission de pollens, élaborées par l'APSF,
doivent rapidement être ouvertes en open data comme l'exigent la directive INSPIRE et le code de
l?environnement, pour permettre à d?autres acteurs de les enrichir au bénéfice des populations
allergiques ».
[110] Les données produites ou agrégées par le RNSA constituent en effet des informations
relatives à l?environnement, au sens de l?article L124-1 c. envir.78 Les « données
environnementales », concept fondé notamment sur la convention d?Aarhus79 et le code de
l?environnement, recouvrent toute information disponible concernant l'état des éléments de
l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les paysages, les sites
naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que les interactions entre
ces éléments80. La DAJ des ministères sociaux (DAJMS) a rappelé notamment que le format de ces
données n?importe pas et que les « données brutes » peuvent constituer des informations
relatives à l?environnement au sens du code de l?environnement81.
78 Article L124-1 du code de l?environnement, version en vigueur depuis le 01 janvier 2016 : « Le droit de toute
personne d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues, reçues ou établies par les autorités
publiques mentionnées à l'article L. 124-3 ou pour leur compte s'exerce dans les conditions définies par les
dispositions du titre Ier du livre III du code des relations entre le public et l'administration, sous réserve des
dispositions du présent chapitre. »
79 Convention sur l?accès à l?information, la participation du public au processus décisionnel et l?accès à la
justice en matière d?environnement, entrée en vigueur le 30 octobre 2001.
80 « Faire des données environnementales des données d?intérêt général » Conseil national du numérique,
juillet 2020 (https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/275337_0.pdf)
81 DAJMS, 19 juin 2023, note adressée notamment à la DGS : « A titre liminaire, on peut rappeler que la notion
de « documents administratifs », définie à l?article L. 300-2 du code des relations entre le public et
l?administration (CRPA), est large et n?exclut pas de format particulier. En effet, « constituent notamment des
documents administratifs les dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques,
instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, correspondances, avis, prévisions, codes sources et
décisions », « quels que soient [?] leur forme et leur support ». De jurisprudence constante (cf. par exemple Avis
20192298 - CADA (data.gouv.fr)), la CADA déduit de ces dispositions que les données « brutes » peuvent être
qualifiées de documents administratifs au sens de ces dispositions, relevant ainsi du régime de communication
prévu par le livre III du CRPA. Or, le cadre juridique relatif aux informations environnementales est plus libéral
que celui applicable aux documents administratifs, qu?il s?agisse des informations dont la communication peut
être demandée comme des motifs justifiant un refus de communication, plus restreints que celles prévues par
le cadre général. L?article L. 124-2 du code de l?environnement dispose ainsi : « Est considérée comme
information relative à l'environnement au sens du présent chapitre toute information disponible, quel qu'en
soit le support, concernant : / 1° L'état des éléments de l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau,
le sol, les terres, les paysages, les sites naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que
PUBLIÉ
https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/275337_0.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[111] Dans les décisions citées relatives aux AASQA82, la CADA souligne que les informations
reçues et détenues par ces personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service
public, dans la mesure où elles se rapportent à cette mission, revêtent un caractère administratif
et sont communicables à toute personne qui en fait la demande. Or le RNSA et les AASQA,
notamment, sont associés dans la même mission par l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation
des organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l'air
ambiant. Dans ses échanges avec la DGS, la DAJMS a précisé que le RNSA est soumis à l?obligation
de transmettre les informations relatives à l?environnement dans les conditions définies par les
articles L. 311-1 et suivants du code des relations entre le public et l'administration.
[112] Au-delà, comme le note le Conseil national du numérique83, il existe de nombreuses
obligations d?information environnementale imposées aux entreprises vis-à-vis des autorités
publiques, développant depuis 2001 les obligations de publier les données environnementales à
destination du public. « Par ailleurs, la loi [2016-1321 du 7 octobre 2016] dite « Pour une République
numérique » a innové en consacrant une catégorie de données d?intérêt général », concernant les
entreprises qui présentent un lien avec la puissance publique84.
[113] Les données relatives aux pollens et moisissures constituant des données
environnementales et collectées grâce à des subventions publiques pour le compte des pouvoirs
publics, toutes les conditions sont réunies pour les considérer comme des données d?intérêt
général, ne pouvant faire l?objet d?une rétention.
les interactions entre ces éléments ; / 2° Les décisions, les activités et les facteurs, notamment les substances,
l'énergie, le bruit, les rayonnements, les déchets, les émissions, les déversements et autres rejets, susceptibles
d'avoir des incidences sur l'état des éléments visés au 1°, ainsi que les décisions et les activités destinées à
protéger ces éléments ; / 3° L'état de la santé humaine, la sécurité et les conditions de vie des personnes, les
constructions et le patrimoine culturel, dans la mesure où ils sont ou peuvent être altérés par des éléments de
l'environnement, des décisions, des activités ou des facteurs mentionnés ci-dessus ; » Il n'existe donc aucune
exigence de formalisation, en ce sens que l'information demandée n'a pas nécessairement à figurer sur un
document existant, comme le Conseil d?Etat l?a estimé s?agissant par exemple d?une simple position exprimée
par un représentant du gouvernement français au sein d'un comité européen (CE 11 juill. 2018, Union nationale
de l'apiculture française, req. no 412139, Lebon T.) /?/ Dès lors, il est certain que des « données brutes » peuvent
être qualifiées d?informations relatives à l?environnement au sens des dispositions précitées, comme la CADA
le rappelle dans de nombreux avis (cf. par exemple, s?agissant d?informations relatives à la pollution : Avis
20153803 du 24 septembre 2015 ; Avis 20201391, 16 juillet 2020).
82 Cf. supra, décisions CADA n° 20100519 et 20134794.
83 Avis cité de juillet 2020.
84 Même source.
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2 Un dispositif distordu par une gestion opaque du RNSA
2.1 La création de sociétés satellites et de flux financiers parallèles
2.1.1 La création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants de
l?association
[114] A partir de 2007, les principaux dirigeants du RNSA ont structuré autour de l?association,
sans que cela ait semblé interroger, un réseau d?entreprises dirigées le plus souvent par eux-
mêmes, et investies de pans d?activité relevant des missions du RNSA.
2.1.1.1 La création de l?entreprise RNSA Laboratoire, filiale détenue à 100 % par
le RNSA
[115] Le 4 avril 2007, le RNSA, représenté par sa présidente XXXXXXXXX, constitue l'entreprise
unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) RNSA Laboratoire, « société commerciale sans
activité », et dépose ses statuts85. Le RNSA devient l?associé unique de l?EURL, et la gérance est
confiée, pour une durée statutairement illimitée, XXXXXXXXXXXXXXXXXXX [au] directeur du
RNSA.
[116] Selon le procès-verbal de l?assemblée générale extraordinaire RNSA du 1er mars 2007, la
création de la filiale RNSA Laboratoire SARL, onze ans après la création du RNSA, était liée à une
volonté d?individualiser une structure dédiée à la valorisation des données produites, en séparant
ce qui relève d?une activité strictement associative de ce qui était présenté comme relevant « de
sa branche d'activité relative à l'analyse des données pour des opérateurs relevant du domaine
privé ». XXXXXXXXXXX [Le directeur du RNSA] indique dans une requête auprès du président du
tribunal de commerce de Lyon le 2 mai 2007, en qualité de gérant de RNSA Laboratoire SARL,
que la société se propose de recevoir du RNSA l?ensemble des éléments d?une branche d?activité
relative à l?analyse des données pour les opérateurs relevant du domaine privé (notamment des
laboratoires et des médecins). Il peut donc être compris qu?une scission est opérée entre les
éléments relevant de l?analyse des données destinées à des opérateurs privés et ceux destinés à
des opérateurs publics.
[117] Il est douteux pour autant que l?opération de « filialisation » via la création de RNSA
Laboratoire, menée, selon les déclarations de ses responsables en conseil d?administration, pour
préserver à l?association un caractère non lucratif et éviter son assujettissement aux impôts
commerciaux, en ait rempli les conditions. Pour que les associations puissent sectoriser leurs
activités lucratives, la doctrine administrative exige en effet notamment que les opérations
lucratives soient dissociables, par nature, de l'activité non lucrative, ce qui n?était pas le cas. Par
85 INPI, bordereau de dépôt d'actes de sociétés A2007/009153.
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ailleurs, si la participation caractérise l'existence de relations privilégiées avec la filiale, ce qui était
le cas à maints égards, l'organisme est considéré comme lucratif pour l'ensemble de ses activités86.
[118] Au surplus, d?une part, l?objet social du RNSA ne distinguait pas de « branche d'activité
relative à l'analyse des données pour des opérateurs relevant du domaine privé ». D?autre part, dès
l?origine, l?objet de la SARL ne se limite en rien à « l'analyse des données pour des opérateurs
relevant du domaine privé ». Au contraire, il recouvre largement l?objet social du RNSA, au point
qu?il est difficile de percevoir une différence majeure entre l?association et l?entreprise, à
l?exception de la possibilité très largement ouverte à cette dernière de réaliser des opérations
financières, mobilières ou immobilières. L?objet de la SARL recouvre aussi en grande part les
missions pour lesquelles le RNSA perçoit d?importantes subventions, de la DGS notamment :
86 Lexis Pratique Fiscal - F-8612.- Organismes sans but lucratif (OSBL), Julien Chateauneuf, Avocat au barreau
de Montpellier, mise à jour 26 avril 2023. Cf. par ailleurs annexe 22, « Association RNSA ? Etude de
défiscalisation de l?association RNSA » cabinet DEBRUN-VERCHERE-COLIN, remise au RNSA en septembre
2008.
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Tableau 1 : Mise en regard de l?objet social du RNSA, de l?objet social de la société RNSA
Laboratoire et des missions confiées aux RNSA en contrepartie des subventions versées par la
DGS
Objet social du RNSA
(Statuts du RNSA, article 3,
version de 1996, en vigueur en
2007)
Objet de la SARL RNSA
Laboratoire
(Statuts déposés le 4 avril 2007,
du RNSA, article 2)
Missions contrepartie de la
subvention DGS
(Convention DGS-RNSA, version
4/06/2007, extrait)
Cette association a pour objet la
surveillance aérobiologique :
recueil, analyse et interprétation
des particules biologiques
présentes dans l?air, susceptibles
d?avoir un effet sur la santé.
L?activité de l?association sera
orientée principalement sur la
fédération des centres de recueil
et d?analyse des particules types
pollens, moisissures, etc.?, la
gestion des bases de données
associées et la diffusion de
l?information technique et
clinique. En outre, l?association
pourra être amenée à mettre en
place des études
épidémiologiques, participer à
des publications et à réaliser des
formations.
La société a pour objet, en France
et à l'étranger, l'analyse de
données pollens, moisissures et
autres contaminants ainsi que de
la qualité de l'air ; la réalisation
d'études spécifiques dans les
domaines précités ; la mise en
forme de bulletins d'information
sur le risque allergique
d'exposition aux pollens ; toute
prestation de conseils
scientifiques et de formation en
matière d'amélioration de la
qualité de l'air et d'analyse des
données pollens, moisissures et
autres contaminants ; et
généralement toutes opérations
financières, mobilières ou
immobilières pouvant se
rattacher directement ou
indirectement à l'objet social et
aux objets similaires où connexes,
ou susceptibles d'en faciliter
l'application et le
développement, le tout tant pour
elle-même que pour le compte de
tiers ou en participation sous
quelque forme que ce soit.
En matière de coordination :
centralisation de toutes les
données d'analyse pollinique,
d'analyse phénologique et des
bulletins cliniques ; mise à jour de
la base de données ; réalisation
des bulletins allergo-polliniques
hebdomadaires /?/ ; réalisation
des réactifs nécessaires ;
préparation des brochures et
plaquettes du RNSA pour 2007 et
de la plaquette Ambroisie 2007 ;
préparation et mise en oeuvre des
journées d'études scientifiques.
En matière d'information /?/ :
information des pouvoirs publics,
du corps médical, du grand
public et de tout professionnel
(public ou
privé) intervenant dans
l'aménagement du territoire sur
le contenu pollinique de l'air et le
risque allergique d'exposition aux
pollens ; diffusion de bulletin
allergo-polliniques
hebdomadaires pour le corps
médical et les services
déconcentrés du ministère
chargé de la santé ; participation
avec les structures compétentes
spécialisées à l'élaboration d'un
guide sur le choix des plantations
peu ou non allergisante et sur
l'entretien des arbres et jardins
pour restreindre l?émission de
pollens.
Source : mission, sur la base des documents cités
PUBLIÉ
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[119] Ces larges recoupements montrent que le champ d?action désigné comme étant celui de
l?entreprise est en réalité, hors opérations financières, mobilières ou immobilières, celui du RNSA,
lui-même financé très largement par les subventions publiques. La filialisation affirmée conduit
par contre à réserver à la SARL les recettes issues le cas échéant de la vente de données.
[120] Selon les documents disponibles, il n?apparaît pas que l?entreprise RNSA Laboratoire ait
une activité autre que la vente des données produites par le RNSA, ou de prestations produites
sur ces bases. Les dépenses de personnel ne sont pas négligeables notamment les premières
années, mais il s?agissait, selon l?actuelle direction du RNSA, de rémunérations de salariés du RNSA
prises en charge par RNSA Laboratoire, dans certains cas de doubles rémunérations, la
rémunération d?une partie des salariés étant réparties entre le RNSA et la société RNSA
Laboratoire87. Le chiffre d?affaires provient exclusivement ou très majoritairement de ventes
d?informations polliniques et de services88. Selon un document qui organise les relations entre
l?association et la société RNSA Laboratoire89, « l'Association gère les analyses polliniques, la base
de données "pollens", les formalités des analystes, assure les formations des analystes et le contrôle
qualité et procède à l'information du grand public ou des autorités publiques, chercheurs, etc. ?,
l'EURL procède à la mise en forme de l'information tant pour le privé que pour le public, aux
formations spécifiques, à la gestion des bases de données cliniques et phénologiques ». Le site
Internet de la SARL affiche d?ailleurs le principe d?une activité basée sur les données du RNSA90 :
« RNSA Lab : Prévoir le risque d?allergies - Les données pollens du RNSA au service de vos enjeux ».
En cohérence avec cette présentation de la société RNSA Laboratoire par elle-même, des clients
de la société RNSA Laboratoire91 affichent explicitement leur partenariat avec « le RNSA » ; c?est
le cas par exemple du groupe pharmaceutique Stallergenes Greer92.
[121] Il n?est pas certain au demeurant que les clients de RNSA Laboratoire aient été informés de
la différence entre l?association RNSA et la société RNSA Laboratoire, car les contrats passés par
RNSA Laboratoire assimilent eux-mêmes les deux structures. Ainsi la convention de partenariat
ou son projet passé en 201693 entre « RNSA LABORATOIRE, Société à responsabilité limitée
unipersonnelle au capital de 88 000,00 ¤, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de
LYON sous le numéro 497 555 268, dont le siège social est Lieu-dit Plat du Pin ? 69690 BRUSSIEU,
France, Représentée, XXXXXXXXXXXXXXXXXX [par son] Directeur, (Ci-après dénommé le «
RNSA ») », la fondation d?entreprise « Pour la dermatite atopique » (FDA) et la xxxxx xxxxxxxx
xxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx ayant pour activité « le développement, la fabrication et la
commercialisation d?une gamme de produits dermo-cosmétiques à visée dermatologique » stipule-
87 Cf. annexes 19 et 20.
88 Par exemple, pour 2016, le chiffre d?affaires de 194 791 euros provient, hors ventes de petit matériel
(5788 ¤), exclusivement de ventes d?informations. A titre d?exemples, en 2013 et 2016, les chiffres d?affaires
sont respectivement de 216 781 et 194 791 euros et proviennent, hors ventes de petit matériel (5 453 et
5788 ¤), exclusivement de ventes d?informations.
89 Cf. annexe 19.
90 Cf. annexe 11.
91 Puis RNSA Obéron, cf. infra.
92 Cf. copie d?écran en annexe 11 ; la mission a consulté par ailleurs plusieurs factures attestant des relations
commerciales entre Stallergenes Greer et la société RNSA Laboratoire, par exemple pour un contrat de
40 000 ¤ en 2013 et pour un contrat de 20 000 ¤ en 2017, en paiement de données ou agrégées produites
par le RNSA.
93 Les documents transmis par le RNSA ne comportent pas, sauf erreur, l?exemplaire signé de cette
convention.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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t-elle que « Le RNSA est une entreprise spécialisée dans le secteur d?activité des analyses, essais et
inspections techniques. Le RNSA a pour objet principal l?étude du contenu de l?air en particules
biologiques pouvant avoir une incidence sur le risque allergique pour la population. C?est-à-dire
l?étude du contenu de l?air en pollens et en moisissures ainsi que du recueil des données cliniques
associées ». La convention engage « le RNSA » à un envoi hebdomadaire comprenant les
informations globales et détaillées des alertes pollens et moisissures et interdit que les données
correspondantes soient « transmises à titre gracieux ou onéreux à tout autre partenaire interne ou
externe à la FDA et/ou PFDC et au RNSA ». Elle autorise « la FDA et PFDC et plus précisément les
Laboratoires Dermatologiques XXXXXXX à utiliser » le nom « du RNSA » « sur tous les supports
récapitulant le contrat et/ou le projet ». En contrepartie du paiement des honoraires prévus, « le
RNSA concède ses droits de propriété intellectuelle à titre exclusif, attachés aux Données à la FDA
et à PFDC, notamment l?intégralité des droits d?auteur attachés aux Données résultant des
présentes ».
[122] Par exemple encore, une facturation de la société RNSA Laboratoire au groupe XXXXXXX94
pour un montant de 37 500 ¤ le 09/04/2013 a pour objet les prestations suivantes : « Envoi des
données polliniques bi-hebdomadaire sous format Excel, chaque semaine à partir de la semaine 9, le
lundi 25 Février 2013 / Mise à jour pour l'application iPhone / Fourniture de la moyenne des données
polliniques de l'année en cours en 6 zones distinctes (NO/NE/SO/SE Méditerranée/IDF), Participation
active du R.N.S.A. au board expert à raison de deux réunions par an. » Soit cette « participation
active » est celle du RNSA, qui a alors fourni une prestation pour RNSA Laboratoire qui par ailleurs
vendait les données produites par l?association, soit il s?agit d?une participation de RNSA
Laboratoire se faisant là encore dénommer RNSA.
[123] Quoi qu?il en soit, il y a eu captation de l?activité, et de la dénomination, du RNSA par la
société RNSA Laboratoire.
[124] Hors analyse de l?activité, les deux structures sont imbriquées à maints égards. Si les statuts
de la SARL mis à jour dès le 1er août 2007 introduisent une différenciation formelle95, les éléments
disponibles sont significatifs d?une gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite le même siège social96 : le siège social de la SARL est
fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin, 11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle
le siège social de l?association RNSA est également implanté à compter du 1er Janvier 2011.
? Les dirigeants sont les mêmes.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
94 Facture RNSA Laboratoire à XXXXXXXXXXX N° 2013E592
95 L?article 3 des nouveaux statuts de la SARL mis à jour le 1er août 2007 est ainsi rédigé : « dans tous les actes,
factures, annonces, et autres documents de toute nature émanant de la société, la dénomination sociale doit
toujours être précédée ou suivie des mots « société à responsabilité limitée » ou des initiales « S.A.R.L. » et de
l?énonciation du capital social. »
96 Cf. infra, 2.1.1.3.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX97XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXX98.
? La comptabilité de l?association RNSA et de la société RNSA Laboratoire (puis de la société
RNSA Oberon, successeur de la société RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont tenues
par le même cabinet comptable99. Pour autant, la lettre de mission rédigée par ce cabinet
en 2008 à l?adresse du RNSA, non actualisée depuis100, ne comporte aucune spécification de
vigilance relative aux flux financiers entre l?association et la société RNSA Laboratoire. Cette
lettre de mission était pourtant, pour le RNSA, adressée à XXXXXXXXXXX (et non au
président de l?association), dans le même temps gérant de RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire »101, reçu très tardivement par la mission et qui pose
au contraire les bases de l?imbrication entre les deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin 2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : « en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés intégralement par cette structure ». Ayant constaté dans
les exercices communiqués de la comptabilité de la société RNSA Oberon des virements
portant des mentions relatives au RNSA, la mission a posé la question de leur objet et de la
base conventionnelle correspondante, et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une structure à l?autre enregistrés dans les comptes
97XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXX . .
98 Historique fourni par le RNSA, cf. annexe 16.
99 « Nous avions la charge parallèlement de la comptabilité de l?association RNSA et de la société RNSA
Laboratoire/RNSA Oberon depuis le 01/04/2007 jusqu?au 31/12/2020. A noter que la comptabilité de RNSA
Laboratoire/RNSA Oberon était en saisie complète par notre cabinet depuis le 01/01/2015 ». Cabinet GOOD
MORNING, 10 Allée Hugues Limonti, 69930 ST LAURENT DE CHAMOUSSET, mail 01/08/2024 à la mission.
100 Lettre de mission rédigée par la société d?expertise comptable et de commissaires aux comptes Debrun,
Verchere et Colin à l?attention de XXXXXXXXXXXXX pour le RNSA, 28 janvier 2008.
101 Cf. annexe 19.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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courants ont été opérés en fonction de critères ponctuels et n?obéissent pas à une règle
formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune convention ou autre document »102.
2.1.1.2 Les évolutions de l?entreprise RNSA Laboratoire et la création par les
dirigeants du RNSA d?autres entreprises intervenant dans le champ
d?action de l?association
[125] La SARL est rapidement transformée en EURL le 11 mai 2007, les statuts prévoyant que le
nom RNSA Laboratoire doive continuer à être précédé de la mention SARL.
[126] Cinq ans après la création de RNSA Laboratoire SARL, une partie de ses activités statutaires
est cédée à la société AIRTEST103, société par actions simplifiée (SAS) créée quelques mois plus
tôt par XXXXXXXXXXXXXXXXXXXX, qui apporteront respectivement 6 000 et 4 000 euros au
capital de la société. Le siège social d?AIRTEST est localisé à la même adresse que celui du RNSA
et de la SARL RNSA Laboratoire, AIRTEST étant hébergée dans les locaux loués par RNSA
Laboratoire104.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
[127] RNSA Laboratoire et AIRTEST SAS interfèrent, AIRTEST faisant conventionnellement105
« sous-traiter à RNSA Laboratoire un certain nombre de tâches administratives selon ses propres
spécifications ». Les documents disponibles ne permettent pas d?appréhender précisément
l?activité d?AIRTEST, dont un fichier retraçant les ventes sur plusieurs exercices, communiqué par
la direction actuelle du RNSA, montre que celles-ci ont été réalisées notamment auprès de
sociétés pharmaceutiques, mais aussi d?autres personnes morales comme une université, ou des
personnes physiques, ou encore du RNSA lui-même. Elles totalisent 1, 05 M¤ entre 2012 et 2017.
[128] AIRTEST SAS est transformée trois ans après sa création en une SARL, ANALYZAIR106, par
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX107, [ses] associés-dirigeants.
102 Mail de la direction du RNSA à la mission, 29 juillet 2024.
103 L?objet social de la SAS AIRTEST, créée le 15 mars 2012, est le suivant : « Toutes prestations d'audit,
d'expertise et de contrôle de l'air intérieur et extérieur dans tous les domaines et notamment ceux de l'industrie,
du tertiaire et de l'habitat, toutes prestations d'expertises et de conseils en matière d'amélioration de la qualité
de l'air, l'achat, la vente, la location de tous matériels et/ou produits (notamment consommables) concernant
les domaines d'activités précités ». (Greffe du tribunal de commerce de Lyon, annonce BODACC RCS-A n°
785, parue le 10 avril 2012).
La cession de la branche d'activité d'expertise, analyse, contrôle air antérieur de la SARL RNSA Laboratoire
à la société AIRTEST avec effet au 15 mars 2012, fait l?objet de l?observation numéro F12/027517 du
18/07/2012, portée au registre national des entreprises
(https://data.inpi.fr/entreprises/497555268?q=RNSA %20oberon#497555268).
104XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
105XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXX.
106 ANALYZAIR, Siren : 750447807. ANALYZAIR S.A.R.L au capital de 10 000,00 Euros Siege social : Les
Reynières, 755 route du Bois Landoz 01320.
107 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
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https://data.inpi.fr/entreprises/497555268?q=RNSA%20oberon#497555268
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[129] Elle est cédée quelques mois plus tard au président de la société M 5P108. ANALYZAIR
continue à effectuer à ce jour une forte part des analyses des pollens issus des capteurs du RNSA.
[130] En février 2021, le bureau du RNSA109 décide de transformer la société RNSA Laboratoire
comme suit : « Réduction du capital social de 88000 euros à 80000 euros / transformation de la
société RNSA Laboratoire en société par action simplifiée / proposition de la société OBERON
Sciences en cours de création, d?acquérir 80 % des titres de la Société RNSA LABORATOIRE,
détenues en pleine propriété par l?Association RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQUE (R.N.SA), moyennant un prix de VINGT-MILLE Euros (20 000 ¤), soit après
réduction du capital social, 6 400 droits sociaux sur les 8 000 droits sociaux existants./ Les associés
devront adopter les statuts de la société en sa forme nouvelle de Société par actions simplifiée, tels
qu'ils seront présentés par le Gérant. »
[131] Par décisions extraordinaires110 signées le 7 mai 2021 par [la] xxxxxxxxxxxxxxxxx, présidente
du RNSA et de ce fait représentante de l?associée unique de RNSA Laboratoire SARL, établies sur
le rapport xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, [du] gérant de la société, celle-ci est transformée en SAS et
renommée RNSA OBERON. Son nouveau président est la SAS OBERON Sciences, créée quelques
semaines plus tôt111 et présidée par xxxxxxxxxxxxxxxx, membre du bureau du RNSA et par ailleurs
chercheur dans un laboratoire d?aérobiologie du CNRS112. Le RNSA, précédemment titulaire de
108xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
109xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
110 Greffe du TC de Lyon (W6422292), 2021-05-22 : RNSA LABORATOIRE SARL, mouvement des dirigeants,
réduction de capital social, modification de la forme juridique, modification de la dénomination,
mouvement sur l'activité ou l'objet social : « RNSA LABORATOIRE SARL au capital de 88.000 EUR Siège social :
Le Plat du Pin 69690 Brussieu 497 555 268 RCS Lyon Par décisions du 7/05/2021, il a été décidé, Avec effet du
7/05/2021 : la réduction du capital social d?une somme de 8.000 EUR pour le ramener de 88.000 EUR à 80.000
EUR par annulation de 800 parts sociales de 10 EUR, la transformation de la Société en SAS ; d?approuver les
statuts de la Société sous sa nouvelle forme ; de nommer en qualité de Président à compter du même jour, sans
limitation de durée, la Société OBERON SCIENCES dont le siège social est à Grenoble (38000), 15, rue René-
Thomas (896 369 932 RCS Grenoble), de prendre acte de la cessation à compter du même jour, des fonctions
du Gérant, de changer la dénomination sociale pour prendre celle de « RNSA OBERON » ; de modifier, à compter
du même jour, l?objet social qui est désormais : « La conception, le développement, la fabrication et la
commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour l?environnement à travers la mesure, notamment
des bioaérosols, l?analyse de données et la collecte d?informations ; Le conseil, l?assistance opérationnelle et les
prestations de services en matière de solutions scientifiques innovantes pour prévenir les risques d?allergies et
d?exposition aux agents chimiques et biologiques ; L?ingénierie, la maintenance et la réparation d?instruments
de mesures et accessoires des expositions aux agents chimiques, biologiques et microbiologiques. Tous travaux
de recherche et de développement en biotechnologie » et de modifier les articles des statuts en conséquence.
Les cessions et transmissions d?actions détenues par l?associé unique sont libres. En cas de pluralité d?associés,
les cessions sont libres uniquement entre Associés. Admission aux Assemblées et exercice du droit de vote :
Chaque action donne le droit de participer aux décisions collectives des Associés et donne droit à une voix. »
111 Acte de création de la SAS Obéron Sciences, 15 mars 2021, objet social : « La conception, Le
développement, la fabrication et la commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour
l?environnement à travers la mesure, l?analyse de données, la collecte d?informations ; le conseil, l?assistance
opérationnelle et les prestations de services en matière de solutions scientifiques innovantes pour
l?environnement », immatriculation au RCS de Grenoble (W6399985)
112 CAIRN-Info, notice biographique
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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100 % des parts de RNSA Laboratoire SARL, cède 80 % des parts après les avoir fortement
dépréciées en comptabilité113.
[132] L?objet social modifié est désormais : « La conception, le développement, la fabrication et la
commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour l?environnement à travers la mesure,
notamment des bioaérosols, l?analyse de données et la collecte d?informations ; Le conseil,
l?assistance opérationnelle et les prestations de services en matière de solutions scientifiques
innovantes pour prévenir les risques d?allergies et d?exposition aux agents chimiques et biologiques ;
L?ingénierie, la maintenance et la réparation d?instruments de mesures et accessoires des expositions
aux agents chimiques, biologiques et microbiologiques. Tous travaux de recherche et de
développement en biotechnologie ».
[133] Selon les déclarations de l?actuelle direction du RNSA et le procès-verbal de l?assemblée
générale mixte RNSA Obéron-RNSA du 30 janvier 2024, transmis à la mission le 12 septembre
2024114, les relations entre le RNSA et la société RNSA Obéron sont précontentieuses depuis
quelques mois. Par ailleurs, l?assemblée générale mixte du 20 juin 2024 a notamment décidé de
renommer la société « Obéron Pollens ». Enfin, la mission a été informée de la dissolution début
septembre 2024 de RNSA-Obéron.
2.1.1.3 La création d?entreprises à vocation immobilière gérant notamment les
locaux du RNSA
[134] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a par ailleurs créé, respectivement en 2010 et 2012, deux sociétés
immobilières familiales, la SCI La Feuillade115 et la SCI
l?Alpette116,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx. Les éléments réunis montrent que la SCI La Feuillade interfère
avec le RNSA. Le relevé de décision du bureau du RNSA du 3 juin 2010 indique que le RNSA
souhaiterait occuper « un local deux fois plus grand à Brussieu que l'actuel », qui ne serait
cependant pas à louer mais à vendre. Ces nouveaux locaux loués par le RNSA ont été acquis par
la SCI La Feuillade, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx. Le même relevé de décision mentionne qu?un loyer
mensuel de 2 000 ¤ permettrait de rembourser l'emprunt fait sur 11 ans, et qu?aucune « publicité »
ne serait faite sur ce montage au niveau du conseil d'administration encore moins de l'assemblée
générale : « Il sera dit au conseil d'administration que le bureau, le président et xxxxxxxxxxxxxx ont
été informés du bail entre la SCI et le R.N.S.A. avec la caution de xxxxxxxxxxxxxxxxxxx » /?/ « Maître
Chronowkski117 dit que ce genre de situation amène des jalousies. C'est pourquoi, tout sera fait bien
sûr légalement, la transparence est totale au niveau du bureau du R.N.S.A., mais aucune "publicité"
ne sera faite au niveau du conseil d'administration encore moins de l'assemblée générale. »
113 Cf. infra, point 2.1.2.3.
114 La direction du RNSA ayant notamment indiqué rencontrer des difficultés récurrentes pour obtenir les
procès-verbaux d?assemblées générales de RNSA Obéron.
115 Greffe du tribunal de commerce de Lyon, SCI La Feuillade, n° de gestion 2010D01282, dépôt des statuts
le 30 juillet 2010, activité : location de terrains et d'autres biens immobiliers.
116 Greffe du tribunal de commerce de Lyon, SCI l?Alpette active depuis le 01/08/2012, SIREN 753304120,
activité : acquisition, propriété, gestion, location de tous biens immobiliers.
117 Avocat associé du cabinet Juridique Saône Rhône, au sein duquel il exerce depuis 1990.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[135] Selon le même relevé de décision, « la convention sera passée avec R.N.S.A. Laboratoire (une
association n'a pas le droit de faire un bail commercial). xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx auront
la vision des montants ». Le RNSA est donc devenu sous-locataire, via un bail précaire signé pour
la première fois le 4 octobre 2010, de la SARL RNSA Laboratoire pour des locaux appartenant à
la SCI La Feuillade, détenue par118. Cette opération a été menée sans information du conseil
d?administration ni de l?assemblée générale, alors que les statuts de l?association ne confèrent
aucun pouvoir spécifique au bureau.
[136] Il résulte du changement de locaux un alourdissement des charges pour le RNSA comme
pour la SARL RNSA Laboratoire. Selon la projection annoncée en bureau le 3 juin 2010,
« l'association R.N.S.A. passerait d'un loyer de 500 à 750 Euros et le laboratoire de 300 à 1.300
Euros environ ». Selon le compte-rendu du conseil d?administration de mars 2010, « le bâtiment
de 425 m2, séparé en deux entités distinctes, triplerait la surface actuelle, pour le double de loyer.
Tout calculé, la dépense supplémentaire serait de 6 000 euros par an pour l?association. » Les
membres du conseil d?administration ont mandaté pour faire aboutir ce projet xxxxxxxxxxxxxxx,
sans qu?il soit mentionné à leur intention que celui-ci devenait par ailleurs copropriétaire des
locaux via la SCI La Feuillade.
[137] Le loyer a rapidement augmenté, passant de 750 ¤ en 2013 à de 900 Euros TTC par mois en
2014. A ce jour, les locaux sont toujours loués au RNSA par la SCI La Feuillade. Le montant du loyer
a fait l?objet d?un avenant signé en 2021 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, pour le compte de la SCI La Feuillade en
raison d?une diminution de la surface louée 119. Le bail précaire signé le 30 septembre 2021 précise
en effet en préambule que « les parties ont décidé de modifier la surface des locaux ainsi que le
montant du loyer dudit bail à compter du 1er octobre 2021, et se sont en conséquence
rapprochées pour signer le présent avenant ». Le rapport du trésorier sur les comptes 2021
mentionne par ailleurs « une augmentation des coûts de location et d?entretien car maintenant
entièrement pris en charge par le RNSA et non plus par sa filiale ».
_____
118 Montage retracé ainsi dans le compte-rendu du conseil d?administration du 3 juin 2020 : « l'achat serait
réalisé par une SCI dont xxxxxxxxxxxxxx se porterait garant. Ensuite la SCI le louerait à R.N.S.A. Laboratoire, qui
à son tour sous louerait à R.N.S.A. Association, avec un loyer plus faible pour ce dernier. »
119 Le loyer est fixé, à la somme de 950 ¤ hors taxes par mois, outre charges s?élevant à la somme mensuelle
hors taxes de 470 ¤ correspondant aux charges de chauffage, éclairage des communs intérieurs et extérieurs
et eau potable
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[138] Le logigramme ci-dessous synthétise l?historique de création des structures satellites du
RNSA et leur articulation :
Logigramme occulté en application de l?article L311-6 du code des relations entre le public et
l'administration
Source : Mission, sur la base de l?annuaire des entreprises (https://annuaire-
entreprises.data.gouv.fr/), de l?espace open data de l?INPI (https://data.inpi.fr/), du répertoire des
associations (https://repertoiredesassociations.fr/), du site société.com.
2.1.2 Les flux financiers induits au détriment du RNSA
[139] La « filialisation » a privé le RNSA des recettes qu?il tirait précédemment de la vente des
données polliniques à des entreprises privées ainsi que de travaux exécutés sur la base de ces
données ; les contreparties initialement prévues, très inférieures dès l?abord aux recettes
correspondantes, ont de plus été considérablement minorées par la suite.
2.1.2.1 La captation par les sociétés satellites des ventes de données produites
ou agrégées par le RNSA
[140] La création en 2007 de la société RNSA Laboratoire a privé le RNSA des recettes
précédemment obtenues des ventes de données et travaux d?analyse des données réalisées pour
des entités privées, recettes engrangées depuis par la filiale. Celle-ci a été créée dès lors que les
produits correspondants, en nette croissance depuis 2003, ont dépassé 350 000 annuels, comme
retracé ci-dessous. Parallèlement, à partir de 2005, le RNSA a obtenu des subventions publiques
conséquentes et croissantes, qui ont dépassé 500 000 ¤ par an à partir de 2014.
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https://data.inpi.fr/
https://repertoiredesassociations.fr/
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Tableau 2 : RNSA, poids relatif de la production vendue et des subventions d'exploitation
dans les produits d?exploitation, antérieurement à la création de la filiale
RNSA, comptes de
résultat, extraits
2006 2005 2004 2003
Production vendue 365 354 387 233 331 428 188 149
En % des produits
d?exploitation120
56,9 % 50,8 % 92,5 % 85,1 %
Subventions
d'exploitation
263 833 345 770 0 0
En % des produits
d?exploitation
41,1 % 45,4 % 0 % 0 %
Produits
d'exploitation
641 675 762 020 358 427 221 073
Source : Mission, d?après les comptes du RNSA
[141] Une fois la « filiale » créée, ces évolutions concomitantes de baisse des produits d?activité
et hausse des subventions ont fourni au RNSA des produits d?exploitation d?un montant
comparable aux montants actuels, mais à la composition transformée. Privée pour l?essentiel des
produits des ventes, l?association est alimentée depuis, pour 85 à 90 % de ses produits
d?exploitation, par les subventions publiques.
120 NB : Outre la production vendue et les subventions d?exploitation, les produits d?exploitation comportent
notamment une ligne « autres produits » à hauteur de 10 000 à 30 000 ¤, ce qui explique que les
pourcentages additionnés par colonne n?atteignent pas 100 %.
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Tableau 3 : RNSA, poids relatif de la production vendue et des subventions d'exploitation
dans les produits d?exploitation pour les derniers exercices clos
RNSA, comptes de
résultat, extraits
2023 2022 2021 2020
Production vendue 3 503 13 505 250 740
En % des produits
d?exploitation121
0,6 % 2,0 % 0,0 % 0,1 %
Subventions
d'exploitation
518 792 579 836 540 246 506 498
En % des produits
d?exploitation
84,3 % 86,6 % 91,5 % 90,0 %
Produits
d'exploitation
615 677 669 865 590 422 563 074
Source : Mission, d?après les comptes du RNSA
[142] La société RNSA Laboratoire quant à elle a engrangé pour ses ventes de services122
3 339 377 ¤ entre 2007 et 2020 inclus, soit sur la période des recettes annuelles moyennes de
238 527 ¤ à ce titre.
2.1.2.2 Des contreparties non proportionnées et très fortement réduites en
quelques années
[143] L?apport par le RNSA à RNSA Laboratoire de ce qui a été présenté comme la « branche
complète et autonome d'activité relative à l'analyse de données pour des opérateurs relevant du
domaine privé » (cf. supra) a privé le RNSA d?un apport à RNSA Laboratoire évalué à 87 000 ¤ par
le commissaire aux apports123 ainsi que, durablement, des recettes correspondant à l?activité
lucrative en contrepartie, selon les déclarations faites au commissaire aux apports, « d?une
redevance annuelle fixe de 75 000 ¤ hors taxes ainsi que d?une partie variable égale à 10 % du chiffre
d?affaires hors taxes de la société RNSA Laboratoire »124.
121 NB : Outre la production vendue et les subventions d?exploitation, les produits d?exploitation comportent
notamment une ligne « autres produits » à hauteur de 10 000 à 30 000 ¤, ce qui explique que les
pourcentages additionnés par colonne n?atteignent pas 100 %.
122 Ce montant est annuellement inférieur de quelques milliers d?euros à celui du chiffre d?affaires, car outre
les services, RNSA Laboratoire comptabilise marginalement des ventes de biens, sans que les indications et
documents communiqués aient permis d?en identifier la nature.
123 Rapport du commissaire aux apports sur les apports effectués par un associé, EURL RNSA laboratoire,
21 mai 2007.
124 La convention d?apport partiel d?actif prévoit également une redevance annuelle égale à 75 000¤ plus
10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire, en contrepartie du droit exclusif, stipulé par cette
convention, d?utiliser la base de données afférentes aux comptes de pollens et moisissures.
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[144] Le chiffre d?affaires hors taxes de la société RNSA Laboratoire de 2009 à 2020 inclus125 s?est
monté à 2 910 685 ¤, soit une moyenne de 242 557 ¤ annuels sur la période. Pour le total de ces
douze exercices, la partie variable de la redevance aurait donc dû s?élever à 291 068 ¤, tandis que
la partie fixe de la redevance aurait dû se monter à 900 000 ¤. Conformément aux règles déclarées
par la société RNSA Laboratoire, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx,
au commissaire aux apports, formalisées dans le rapport remis par celui-ci au président du tribunal
de commerce de Lyon en exécution de la mission confiée par une ordonnance judiciaire du 2 mai
2007, la redevance correspondant à la période 2009-2020 aurait donc dû s?élever à un total de
1 191 068 ¤.
[145] Mais au fil de conventions fréquemment modifiées entre le RNSA et sa « filiale », retracées
dans une convention de mai 2021, modificative et récapitulative des versions antérieures, la base
de calcul contractuellement fixée de la redevance annuelle a toujours été très inférieure au niveau
déclaré au commissaire aux apports.
[146] Alors que la redevance prise en compte par le commissaire aux apports devait compenser
la mise à disposition des données, les conventions effectivement signées entre le RNSA et RNSA
Laboratoire ont comporté en lieu et place une redevance pour licence de marques126. Les données
produites ou agrégées par le RNSA ont, en conséquence, été mises gracieusement à la disposition
de la société RNSA Laboratoire.
[147] Pour 2007 et 2008, ces conventions ne prévoient aucune redevance, et le compte de
résultat du RNSA ne comporte effectivement pas de ligne « redevance »127. Pourtant, le rapport
du commissaire aux apports n?excluait pas ces exercices pour le versement de la redevance ; il
précisait en outre que « toutes les opérations réalisées depuis le 1er avril 2007 concernant la
branche d?activité apportée seront considérées effectuées pour le compte de la Société RNSA
Laboratoire ». Pour le total de ces deux années, RNSA Laboratoire a réalisé un chiffre d?affaires
net de 558 253 ¤ et un résultat d?exploitation de 57 797 ¤. Dans le même temps, le poste
« production vendue » du RNSA s?effondre : il se montait à 365 354 ¤ en 2006, il tombe à
248 756 ¤ en 2007, à 121 078 ¤ en 2008.
[148] La base de calcul de la redevance annuelle conventionnellement fixée en 2008 avec effet
en 2009 était de 25 000 ¤ par an, soit approximativement le dixième de la redevance moyenne
qui aurait dû être perçue par le RNSA sur les bases déclarées au commissaire aux apport et prises
en compte par lui, et le tiers de la seule part fixe de cette redevance. Elle a été modifiée ensuite
à quatre reprises, en 2010, 2015, 2019 et 2021. Passée en 2010 (à compter de 2011) de 25 000 à
35 000 euros, cette base contractuelle a été de nouveau fortement réduite en 2015 puis en 2019.
En 2015, elle a ainsi été fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire de l?année
précédente avec un plafonnement à 15 000 euros, soit moins de la moitié de la redevance annuelle
125 La plage de temps retenue ici n?est pas exhaustive ; mais 2009 est la première année de versement d?une
redevance par RNSA Laboratoire au RNSA, et à partir de 2021, la société RNSA Laboratoire est remplacée
par la société RNSA-Obéron, dont le RNSA ne détiendra plus que 20 % des parts (cf. supra) ; le mécanisme
de versement très minoré de la redevance est cependant resté le même.
126 Cela s?explique peut-être par la reconnaissance à partir de 2009 du caractère public des données, niée
ultérieurement par le RNSA, cf. supra.
127 Poste « Redevance des marques » figurant pour les exercices ultérieurs à la rubrique « Production
vendue ».
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antérieurement due aux termes de la convention, et 20 % de la seule part fixe de la redevance
déclarée au commissaire aux apports. Un plafonnement supplémentaire a été introduit en 2019 :
la redevance annuelle toujours fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire
de l?année précédente était désormais affectée d?un double plafond de 15 000 euros d?une part,
de 50 % du résultat d?exploitation net après impôts d?autre part. En 2021, à effet de juin 2022, les
deux plafonds ont été maintenus avec une hausse du plafond en valeur absolue, passant de 15 000
à 20 000 euros, ce qui restait loin cependant du niveau de 35 000 euros fixé en 2010, a fortiori du
montant de redevance déclaré au commissaire aux apports.
Tableau 4 : Base contractuelle de la redevance de marques, évolution
2009-2010128 2011-2015129 2016-2019130 2020-2021131 2022132
Base
contractuelle
Pour mémoire,
déclaration
faite au
commissaire
aux apports :
redevance
annuelle fixe
de 75 000 ¤
plus 10 % du
chiffre
d?affaires hors
taxes de la
société RNSA
Laboratoire
25 000 ¤ 35 000 ¤ 10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser
15 000 ¤
10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser
15 000 ¤ ni
50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser d?une
part, 20 000 ¤
HT et d?autre
part, 50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
Plafond en
valeur absolue
25 000 ¤ 35 000 ¤ 15 000 ¤ 15 000 ¤ dans la
limite de 50 %
du résultat
d?exploitation
net après
impôts
20 000 ¤ dans
la limite de
50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
Contrepartie Licence
d?exploitation
exclusive de la
marque RNSA
RESEAU
NATIONAL DE
Idem Idem Idem Idem moins la
marque IA
Indice
Allergique
128 Acte sous seing privé du 22/12/2008, redevance à compter du 01/01/2009
129 Avenant n°2 en date du 1er oct. 2010
130 Avenant n°3 en date du 31 août 2015
131 Avenant n°4 en date du 29 juin 2019
132 Acte du 7 mai 2021, convention se substituant aux précédentes à compter du 30 juin 2022.
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SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQ
UE déposée par
le RNSA le 27
août 2007 + des
marques « RAEP
risque d?allergie
liée à l?exposition
au pollen », « RA
risque d?allergie »
et « IA+ indice
allergique »
déposées par le
RNSA en juillet
2008
+ pour RNSA
Obéron, droit
de premier
refus relatif à
l?utilisation
commerciale
des données
recueillies par
l?Association
R.N.S.A.
Source : mission, sur la base de la convention et de ses avenants (acte récapitulatif du 7 mai 2021,
seul communiqué avant la fin des investigations)
[149] Le second plafonnement à 50 % du résultat d?exploitation net introduit en 2019 a facilité
pour la société RNSA Laboratoire, puis la société RNSA Obéron une diminution supplémentaire,
et pour certains exercices la réduction à néant de la redevance contractuelle ; il suffisait alors de
péjorer le résultat d?exploitation en alourdissant les charges pour ne plus avoir de redevance à
payer. Or, une partie des charges, non validées par l?association RNSA hors ses principaux
dirigeants également dirigeants de la société commerciale, non plus, structurellement, que par les
financeurs publics du RNSA, apparaît non nécessaire au fonctionnement de la société
commerciale, car composée d?avantages personnels.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[150] Les différentes voies de diminution de la redevance et son indexation sur le résultat
d?exploitation de la société commerciale plutôt que sur le chiffre d?affaires net comme le
prévoyait la convention aux apports a ainsi permis le financement par le RNSA, via la diminution
de la redevance, de charges non nécessaires au fonctionnement de la société commerciale,
composées notamment d?avantages personnels.
[151] La redevance versée sur l?ensemble de la période s?est montée à 0 ¤ en 2007 et 2008,
25 000 ¤ en 2009, 35 000 ¤ par an de 2010 à 2015, 15 000 ¤ par an de 2016 à 2018, 1 689 ¤ en
2019133, 740 ¤ en 2020, 250 ¤ en 2021, 13 000 ¤ en 2022 et 0 ¤ en 2023, soit un montant total de
270 679 ¤ de 2007 à 2023 inclus, ou encore une moyenne annuelle de 15 922 ¤ par an.
133 Encore ce montant est-il celui de la « production vendue », les comptes 2019 du RNSA ne comportant
plus de ligne spécifique retraçant le montant de la redevance ; dans les comptes des exercices précédents,
la « production vendue » agrège la redevance et de très faibles montants de ventes.
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[152] Pour la totalité de la période allant de 2007 à 2023 inclus, le chiffre d?affaires net global des
sociétés RNSA Laboratoire puis (à partir de 2021) RNSA Obéron se monte à 4 110 403 ¤, soit
293 600 ¤ en moyenne annuelle ; sur la même période, le résultat d?exploitation global, pourtant
dégradé par des charges inégalement nécessaires, se monte à 1 082 256 ¤, soit 63 662 ¤ en
moyenne annuelle.
[153] Ces données caractérisent, fût-ce approximativement, le caractère dérisoire sur l?ensemble
de la période des redevances versées au RNSA. Les montants correspondants sont sans
proportion avec les ressources effectivement générées par la filiale RNSA Laboratoire puis par la
société RNSA-Obéron grâce aux données du RNSA et en utilisant l?identité de cette personne
morale, le tout pour l?essentiel sous le pilotage de dirigeants communs. Ces montants sont sans
proportion aussi avec les indications et règles communiquées en 2007 au commissaire aux
apports, chargé par le tribunal de commerce de Lyon d?apprécier l?équilibre de l?opération.
2.1.2.3 La dépréciation de la valeur comptable de la société RNSA Laboratoire
dans les comptes du RNSA préalablement à la cession par l?association de
80 % de ses parts
[154] Dans le cadre des décisions extraordinaires signées en mai 2021 par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra), le RNSA a vendu en 2021 80 % de ses parts de la société RNSA
Laboratoire, dont il était jusqu?alors actionnaire unique. Cette cession a été précédée, dans les
comptes 2020 de l?association, d?une dépréciation des participations détenues par l?association
de 61 685 euros, faisant ainsi diminuer leur valeur de 88 000 à 26 515 euros134.
[155] Pourtant, aucune dépréciation de la valeur de la société RNSA Laboratoire n?apparaît dans
les comptes de cette société, le capital y ayant été valorisé de manière constante à 88 000 ¤ de
2007 à 2020 inclus. Du côté du RNSA, le rapport du trésorier ne fait mention d?aucune difficulté
de la filiale, dont le chiffre d?affaires 2020 s?élève à 99 541 euros. Ce rapport mentionne : « Une
évolution de la société RNSA Laboratoire jusqu?à présent uniquement détenu par l?association
permettra de dynamiser l?activité de la filiale et d?augmenter à terme les dividendes versés, même
si dans un premier temps certaines charges ne seront plus supportées que par le RNSA », tout en
indiquant que « sur l?exercice 2020, l?Association RNSA a comptabilisé une provision pour
dépréciations des titres de sa filiale RNSA LABORATOIRE pour un montant de 61.685 ¤ afin de tenir
compte de la restructuration de la société sur le 1er semestre 2021. » Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 porte l?indication suivante : « A noter que sur l?exercice 2021, l?Association RNSA a
cédé 80 % des titres de sa filiale RNSA OBERON. Compte tenu de la provision opérée sur l?exercice
précédent, aucun impact significatif n?a été constaté sur cet exercice. »
134 Cf. annexe 9.
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[156] Dans les comptes 2020 du RNSA, le rapport spécial du commissaire aux comptes sur les
conventions réglementées est ainsi rédigé sur ce point :
[157] Les 20 000 euros mentionnés figurent en « produits exceptionnels » de cession d?actifs dans
les comptes 2021. Si le RNSA n?avait pas déprécié sa participation dans la SARL RNSA Laboratoire
en 2020, la cession de 80 % de ses parts lui aurait rapporté 70 400 euros.
[158] Les entités qui possèdent des titres de participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des dépréciations. Aucune précision de ce type ne figure dans
l?annexe des comptes 2020 du RNSA.
2.1.3 L?incidence de ces imbrications d?intérêt sur les positionnements affichés
du RNSA
[159] Les positionnements affichés du RNSA, s?agissant tant du rôle affirmé comme central d?un
RAEP à la méthode de calcul imprécise et non transparente, que du refus d?ouvrir les données
produites ou agrégées et même de les partager avec les autres membres du dispositif de
surveillance (cf. supra), sont très contreproductifs au sein du dispositif de surveillance des pollens
et moisissures, et difficilement compréhensibles au premier abord. Mais les conventions passées
par les dirigeants de l?association avec les structures commerciales créées et dirigées par eux-
mêmes les éclairent singulièrement.
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[160] Ainsi, le contrat de licence de marque passé par le RNSA avec les sociétés RNSA Laboratoire
puis RNSA Obéron135, conclu initialement le 15 avril 2008 avec effet à compter du 1er avril 2007 :
? concède-t-il à la société RNSA Laboratoire [initialement] la licence d'exploitation exclusive
des marques RNSA RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE, enregistrée
sous le numéro 07 3 521 186, RAEP risque d?allergie liée à l?exposition au pollen, enregistrée
sous le numéro 3 590 325 ; RA risque d?allergie, enregistrée sous le numéro 08 3 590 326 ;
? interdit-il au RNSA de consentir, de quelque manière, sous quelque forme et à quelque
forme et quelque personne que ce soient, d'autres licences des mêmes marques pendant
toute la durée du présent contrat sur le territoire français ;
? maintient-il au RNSA le droit d'exploiter personnellement et directement les marques
concédées, tout en conférant à la société cocontractante un droit de premier refus lui
assurant la priorité, s?agissant de l?exploitation à des fins commerciales, des données
recueillies par l?association R.N.S.A dans le domaine aérobiologique.
[161] Ce cadre conventionnel transfère ainsi aux filiales successives du RNSA le bénéfice
commercial de l?exploitation de licences déposées par le RNSA sur la base du travail fourni par
ses équipes, licences figeant elles-mêmes des notions qui pour certaines gagneraient à être
évolutives. Quoi qu?il en soit, la concession à des sociétés commerciales de marques co-
substantielles de l?association RNSA, notamment la marque RNSA elle-même et la marque RAEP,
indice affirmé comme essentiel au dispositif de surveillance par l?association (cf. supra), a conduit
à bloquer les évolutions le cas échéant nécessaires au dispositif de surveillance et à distordre la
relation de l?association avec les pouvoirs publics, notamment l?utilisation des financements
reçus. Ce cadre conventionnel n?a pas évolué notablement jusqu?à la résiliation en mars 2024 des
conventions relatives à l?utilisation des marques136, concomitamment aux investigations de la
mission.
[162] S?agissant de l?utilisation des données produites ou agrégées par le RNSA, le cadre
conventionnel est résumé ainsi dans le rapport du commissaire aux apports (cf. supra) :
« l?Association RNSA consent à la Société RNSA Laboratoire, qui accepte, l?utilisation exclusive de la
base de données afférente aux comptes de pollens et moisissures pendant 15 ans à compter du 1er
avril 2007, renouvelable par tacite reconduction. »
[163] Cette cession de l?utilisation de la base de données, fondée sur la capacité présumée du
RNSA à vendre les données qu?il produit ou agrège, était censée structurer les relations entre le
RNSA et les sociétés RNSA Laboratoire, puis RNSA Obéron. Pourtant, le statut public de ces
données a été reconnu très tôt, au plus tard en 2008 (cf. supra). L?édition 2008 du rapport
d?activité du RNSA indiquait notamment que, le statut public des données ayant été reconnu et
accepté par le conseil d?administration du RNSA du 29 septembre 2008, ce point avait « une
135 Source : « Contrat de licence de marque » conclu entre le RNSA, la société RNSA Oberon et la société
Obéron sciences le 07 mai 2021. Cette convention récapitule les différentes versions de la convention, qu?elle
remplace, passée antérieurement entre le RNSA et la société RNSA Laboratoire.
136 RNSA RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE : résiliation de licence n° 0914145 du
14/03/2024, RAEP risque d?allergie liée à l?exposition au pollen : résiliation de licence n° 0914145 du
14/03/2024, RA risque d?allergie : résiliation de licence n° 0914145 du 14/03/2024, IA Indice Allergique,
résiliation de licence n° 0914145 du 14/03/2024.
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incidence sur la répartition des charges entre l'association et l'URL, ainsi que sur la convention qui
sera amendée fin décembre 2008. » Lors de l?assemblée générale du RNSA de décembre 2008, une
participante demande ce qu'il en est des données du R.N.S.A. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
répond : « à partir de 2009 elles seront accessibles au public sur internet. » Le rapport annuel 2009
fait référence à des demandes de diffusion des données, antérieurement reconnues comme
publiques, de la part des autorités de tutelle. Pourtant, tout se passe par la suite comme si ce
caractère public des données avait été totalement gommé (cf. supra).
[164] Le cadre contractuel permettait à l?association RNSA de transmettre ces données à titre
gratuit « notamment à des structures académiques aux fins de travaux de recherches scientifiques
gratuites et ne donnant pas lieu à une exploitation commerciale ». Cependant, les interactions
financières entre le RNSA et les sociétés cocontractantes, ainsi que les intérêts personnels de
dirigeants du RNSA, liés au fonctionnement desdites sociétés (cf. infra), sont cohérents avec le
refus constamment opposé par le RNSA à de telles transmissions à titre gratuit.
2.2 Une gouvernance marquée par des imbrications de fonctions et
d?intérêts
2.2.1 Le cumul de fonctions dirigeantes au sein du RNSA et dans les entreprises
satellites créées par celui-ci
[165] La gouvernance du RNSA est marquée de longue date par l?omniprésence de quelques
personnes, exerçant pour certaines simultanément des responsabilités en principe scindées au
sein du RNSA, et des fonctions dirigeantes dans les entreprises satellites créées le cas échéant par
elles-mêmes en tant que responsables du RNSA (cf. supra).
[166] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx137.xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx138,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
137xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
138 Cf. infra : les procès-verbaux des assemblées générales omettent couramment de mentionner le nom des
présents. Quand ils le font, ils globalisent couramment les membres présents et les membres représentés.
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[167] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[168] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx139xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[169] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx140,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[170] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx141
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx142.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
139 Cf. annexe 16. Ce tableau élaboré par la mission a été en partie complété par la direction du RNSA à la
demande de la mission, formulée devant la difficulté à établir les évolutions de l?organigramme à partir des
procès-verbaux incomplètement disponibles et parfois contradictoires émanant de l?association.
140 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/justificatif/338359995
141 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/sci-l-alpette-753304120
142 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/analyzair-750447807
PUBLIÉ
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/justificatif/338359995
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/sci-l-alpette-753304120
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/analyzair-750447807
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[171] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[172] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx143,xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[173] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx144
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx145.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[174] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx
143 Cf. annexe 5.
144 S?agissant des exercices transmis, donc hors 2012, 2013 et 2014, cf. supra
145 A partir de 2017 ces conventions ont été signées par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, l?avenant signé pour
2015-2016 portant la mention « la directrice » non assortie d?une signature.
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[175] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx146xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx147.
[176] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx148,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[177] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[178] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx149,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx150,xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx151.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx152,xxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[179] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx153,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx154.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx155.xxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[180] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
146 Les pièces disponibles ne permettant pas de savoir s?il l?est encore.
147xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
148 N° Siren 497 555 268.
149xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
150 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/rnsa-oberon-497555268
151 Acte portant décision extraordinaire de l?associé unique en date du 7 mai 2021
152 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/oberon-sciences-895369932
153 https://www.linkedin.com/in/benjaminguinot/
154 https://www.aero.obs-mip.fr/author/benjamin-guinot/ et https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-
Guinot-2/3
155 https://www.boutique.afnor.org/Store/Preview/DisplayExtract?ProductID=319513&VersionID=6
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https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/rnsa-oberon-497555268
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/oberon-sciences-895369932
https://www.linkedin.com/in/benjaminguinot/
https://www.aero.obs-mip.fr/author/benjamin-guinot/
https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-Guinot-2/3
https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-Guinot-2/3
https://www.boutique.afnor.org/Store/Preview/DisplayExtract?ProductID=319513&VersionID=6
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[181] Ces indications réunies sur la base des éléments obtenus ne prétendent pas à l?exhaustivité.
Il en va de même des indications relatives aux intérêts personnels afférents, retracées ci-dessous.
2.2.2 Les intérêts personnels afférents
[182] Au moment de la création de la société RNSA Laboratoire, xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
percevaient respectivement au titre de leurs fonctions de dirigeants du RNSA, selon le rapport du
commissaire aux comptes pour l?exercice 2007 cité par le cabinet DEBRUN-VERCHERE-COLIN156,
43 500 ¤ et 16 500 ¤. L?étude remise alors au RNSA relève à ce sujet que ces rémunérations
excèdent la limite imposée par l?administration fiscale, et que les rémunérations ou les fonctions
des intéressés « devront être revues afin de respecter le caractère désintéressé de la gestion ». Pour
que l?organisme puisse avoir un dirigeant qui perçoit une rémunération supérieure aux trois quarts
du SMIC (soit 991 ¤ par mois à l?époque et 11 892 ¤ pour l?année), il faudrait que l?association
perçoive des fonds privés supérieurs à 200 000 ¤.
[183] Dès la version initiale de ses statuts (art. 18), la société RNSA Laboratoire prévoit la
rémunération de la gérance, ainsi que des remboursements de frais non limités ni encadrés : « Le
gérant ou chacun des gérants s'ils sont plusieurs recevra à titre de rémunération de son travail et en
compensation de la responsabilité attachée à la gestion un traitement fixe ou proportionnel ou à la
fois fixe et proportionnel dont le montant et les modalités de paiement seront déterminés par
décision de l'associée unique ou par décision collective des associés. Cette rémunération figurera
aux frais généraux. En outre il a droit au remboursement de ses frais de représentation et de
déplacement. »
[184] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx157,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxx158xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx159.
156 « Etude de défiscalisation de l?association RNSA », cf. supra et annexe 22.
157 Non membre du RNSA, M. Chronowski est, selon l?actuelle direction du RNSA et différentes pièces au
dossier, l?avocat ayant été mandaté à différentes reprises tant par le RNSA que par RNSA Laboratoire.
158xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
159 Le Grand livre de cette société comporte en effet des mentions correspondant à des versements à des
personnes physiques sans préciser leur identité, mentions telles que « Virement » ou « Personnel ?
rémunérations dues ». Pour mémoire, la fonction même du Grand livre est de retracer le détail de toutes les
opérations par comptes.
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[185] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxaudon160.
[186] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx161.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[187] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[188] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
162xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
160 29 et 30 juillet 2024, mails de la direction du RNSA à la mission transmettant les réponses du cabinet
Goodmorningbusiness.
161 Article 11 des statuts du RNSA : « /?/ Les membres du conseil d?administration ne peuvent recevoir aucune
rétribution à raison des fonctions d?administration qui leur sont confiées, ce qui n?interdit pas la rémunération
de ces membres pour des fonctions techniques distinctes. Des remboursements de frais sont seuls possibles et
doivent faire l?objet de vérifications. »
162 Version du 30 novembre 2023.
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2.2.3 Des circuits décisionnels opaques
[189] Centrée autour de quelques individualités impliquées dans la création et la gérance de
sociétés privées satellites163, la gouvernance du RNSA est opaque, tant dans son fonctionnement
interne que vis-à-vis des autres acteurs du dispositif de surveillance et des pouvoirs publics
financeurs.
[190] Les circuits décisionnels d?une association sont en principe structurés par ses statuts. Ceux
du RNSA ont été modifiés très fréquemment notamment à partir de 2017, faisant l?objet de
versions successives en 1996, mai 2002, mai 2009, décembre 2010, 2017164, mai 2019, juin 2021,
décembre 2022, mars 2023. Une partie de ces modifications statutaires n?a apparemment pas été
déclarée en préfecture165.
[191] Les statuts prévoient l?élection d?un bureau166 et précisent les fonctions de ses membres.
Lorsqu?ils sont disponibles, les comptes-rendus des conseils d?administration montrent
cependant que des pouvoirs non statutaires sont couramment exercés par le bureau ainsi que par
le directeur de l?association. Il est généralement impossible de retracer les délibérations
correspondantes, quand il y a eu délibération, car aucun compte-rendu n?est disponible pour la
plupart des réunions de bureau, moins encore pour les décisions prises seul par le directeur.
Quelques comptes-rendus de réunions de bureau attestent cependant que des décisions
majeures ont été prises dans cette formation. Ainsi, s?agissant de l?emménagement du RNSA dans
des locaux plus grands et plus onéreux en sous-location de RNSA Laboratoire (cf. supra), le compte
rendu finalement communiqué du bureau du 3 juin 2010 fait explicitement état de la volonté de
ses membres de cacher la substance de cette décision au conseil d?administration ainsi qu?à
l?assemblée générale. S?agissant de la transformation du RNSA Laboratoire en RNSA Obéron, les
décisions précises l?ont été le 17 février 2021 lors d?une réunion de bureau xxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx167.
[192] Les statuts de l?association ont, à partir de 2017, « perméabilisé » la fonction de trésorier,
permettant à celui-ci de déléguer les opérations financières et comptables au directeur de
l?association. C?est aussi le directeur de l?association, ou, plus récemment, xxxxxxxxxxxxxxx en
tant « qu?administrateur » (cf. supra) qui a signé de nombreux documents structurants et
notamment des conventions liant l?association à des partenaires extérieurs, alors que
statutairement c?est le président de l?association, à défaut son vice-président, qui la représente
dans tous les actes de la vie civile.
[193] Les assemblées générales sont statutairement présidées par le président de l?association, à
défaut par le vice-président (ou éventuellement par son membre le plus ancien). C?est pourtant
163 Cf. annexe 16 pour les aspects RNSA et RNSA Laboratoire.
164 Version non datée, ni signée.
165 Selon l?article 1er des statuts qui fait état de ces déclarations et n?en fait mention que pour les versions
de 2002 et 2010.
166 Obligatoirement élu au scrutin secret jusqu?en 2021, la modification statutaire intervenue alors permet
désormais une élection à main levée.
167xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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M. Jean-François Chronowski, avocat du RNSA ainsi que des sociétés RNSA Laboratoire puis RNSA
Obéron qui a présidé l?assemblée générale de juin 2007, lors de laquelle des décisions
structurantes ont été arrêtées ou entérinées regardant les conditions de la « filialisation ».
[194] Les comptes rendus des assemblées générales montrent généralement que la participation
y est peu nombreuse, de l?ordre d?une douzaine de personnes. Cela a été le cas même lors de
l?assemblée générale majeure de mars 2007 ayant donné son accord sur la constitution d?une
filiale, dont le compte-rendu porte une mention manuscrite indiquant 69 « présentés ou
représentés » mais seulement 13 présents, non identifiés nommément. Le nom des présents ne
figure que sur une partie des comptes rendus d?assemblée générale, les autres ne comportant
aucune mention nominative des participants ou, au mieux, ne distinguant pas le nom des présents
de celui des membres représentés.
2.3 Un financement public du RNSA obtenu sur des bases biaisées, et
utilisé irrégulièrement
[195] Le RNSA est financé très largement sur fonds publics, notamment par des subventions de
l?Etat. Le financement accordé par la DGS et le MEDDM se monte ainsi à 1 275 672 ¤ sur les cinq
derniers exercices, hors subventions des ARS et hors financements plus marginaux de collectivités
territoriales168. Or, les subventions publiques ont été durablement obtenues et utilisées dans des
conditions contestables.
168 Selon le budget prévisionnel 2020 joint à la convention RNSA-DGS 2020-2023 par exemple, outre les
subventions DGS et DGEC le poste « subventions » était alimenté par des subventions ARS à hauteur de
216 000 ¤, une subvention de 18 000 ¤ de la métropole de Lyon et d?autres subventions de collectivités
locales à hauteur de 10 600 ¤. L?ADEME a pour sa part subventionné le RNSA jusqu?en 2018.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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2.3.1 Le non-respect des taux convenus de subvention
[196] Dans la continuité globalement des exercices précédents, la rubrique « subventions
d?exploitation » des comptes de résultat 2019 à 2023 est ainsi renseignée :
Tableau 5 : Compte de résultat du RNSA, subventions d?exploitation
RNSA 2023 2022 2021 2020 2019
Subvention DGS 170 000 170 000 170 000 170 000 170 672
Subvention MEDDM 85 000 85 000 85 000 85 000 85 000
Prest.collect.locale
sans tva
225 527 254 470 227 444 215 340 267 169
Autres subventions-
prestations
38 265 70 366 49 802 36 158 31 021
Total 518 792 579 836 540 246 506 498 553 862
Source : Mission, selon les comptes du RNSA
[197] Les subventions publiques représentent l?essentiel des produits d?exploitation, complétés
par des dons169, des cotisations et, de façon marginale, par les redevances de marques (cf. infra).
Tableau 6 : Part des subventions d?exploitation dans les produits d?exploitation du RNSA
RNSA 2023 2022 2021 2020 2019
Produits d?exploitation 615 677 669 865 590 422 563 074 635 299
Dont : subventions
d?exploitation
518 792 579 836 540 246 506 498 553 862
% des subventions
d?exploitation dans les
produits d?exploitation
84,3 % 86,6 % 91,5 % 90,0 % 87,2 %
Source : Mission, selon les comptes du RNSA
[198] Sur la base d?un chiffrage élevé des contributions volontaires en nature (bénévolat), l?apport
relatif des financements publics apparaît bien moindre. Ainsi, pour la convention RNSA-DGS
2020-2023, les budgets prévisionnels joints sont renseignés comme suit, indiquant qu?en
moyenne, les contributions volontaires en nature représenteraient plus de 48 % du total des
produits prévisionnels :
169 La mission n?a pas pu vérifier la provenance des dons, dont le montant est conséquent (57 637 ¤ par
exemple en 2023) en l?absence de campagne d?appel à la générosité du public.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Tableau 7 : Poids relatif des subventions publiques et des contributions volontaires en nature
dans les budgets prévisionnels cumulés :
Convention DGS-RNSA
2020-2023
Budgets
prévisionnels
cumulés170
2023 2022 2021 2020
Total des produits
d?exploitation prévisionnels
2 439 038 615 677 669 865 590 422 563 074
Dont : subventions
d?exploitation
2 145 372 518 792 579 836 540 246 506 498
Contributions volontaires en
nature
2 320 000 580 000 580 000 580 000 580 000
Total des produits
prévisionnels selon la
convention
4 818 000 1 204 500 1 204 500 1 204 500 1 204 500
% des subventions
d?exploitation dans le total
des produits prévisionnels
44,5 % 43,1 % 48,1 % 44,9 % 42,1 %
% des contributions
volontaires en nature dans le
total des produits
prévisionnels
48,1 % 48,1 % 48,1 % 48,1 % 48,1 %
Source : Mission, selon la convention citée
[199] Il en résulte des taux de subventionnement convenus apparemment modestes au regard
des ressources globales. Par exemple, l?article 4.2 de la convention DGS-RNSA 2020-2023 stipule :
« Pour la première année, l?administration [DGS] contribue financièrement pour un montant de
170 000 ¤, équivalent à 14 % du montant total annuel estimé des coûts éligibles ».
[200] Or, le chiffrage des contributions volontaires en nature par le RNSA s?avère fantaisiste171 :
? Les chiffrages prévisionnels des contributions volontaires en nature fournis par le RNSA
dans les conventions successives passées avec la direction générale de la santé diffèrent
très notablement, à partir de 2017, de la valorisation de ces contributions portée dans les
comptes. Par exemple, pour 2023, le montant indiqué à la DGS était de 580 000 euros, alors
que les comptes l?établissent à 422 945 euros. Au contraire des exercices plus anciens quand
ces données sont renseignées (notamment pour 2008, 2009, 2011), l?écart excède très
largement les imprécisions dues au caractère prévisionnel des montants portés dans les
conventions.
? Le chiffrage du coût/homme de la surveillance pollinique, quand il figure parmi les éléments
explicités, s?établit soit à 16 000, soit à 20 000 heures de travail annuelles, sans corrélation
avec le nombre de sites concernés ; sans corrélation non plus avec le nombre effectif de
bénévoles, comme le montre, s?agissant du réseau de médecins sentinelles, le fort
170 Il s?agit dans ce tableau de la somme arithmétique des budgets prévisionnels 2020 à 2023. Etonnamment,
le tableau « budget cumulé » qui figure dans les annexes à la convention s?en écarte sur certains points.
171 Cf. annexe 8.
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pourcentage (près de 40 %, cf. supra), de capteurs dépourvus de médecin responsable selon
le comptage opéré à partir des fiches par capteur fournies par le RNSA. Que, selon les fiches
par capteur fournies par le RNSA, seuls 51 des 81 capteurs soient surveillés par un médecin
sentinelle n?a pas empêché le RNSA de déclarer à la DGS, au titre des actions financées par
l?avenant 2019 à la convention DGS-RNSA, qu?il coordonnerait à ce titre « près d?une
centaine de professionnels de santé, principalement allergologues et médecins généralistes ».
Tableau 8 : Absence de corrélation entre le chiffrage par le RNSA du coût/homme de la
surveillance pollinique et l?évolution du nombre de sites :
Chiffrage par le RNSA du
coût/homme de la surveillance
pollinique
Conventions successives Nombre de sites, selon les
éléments fournis pour la
convention correspondante
« Cette activité de surveillance
représente une journée d?analyse
par semaine et par site soit
environ 20.000 heures de travail
chaque année »
Convention 2019 73
Convention 2015-2016 65
Convention 2009 63
« Cette activité de surveillance
représente une journée d?analyse
par semaine et par site soit 16 000
heures de travail »
Convention 2010 67
Source : Mission, sur la base des conventions RNSA-DGS
? La ventilation des prestations volontaires en nature diffère selon les sources : il s?agit dans
les comptes des prestations de services des analystes, des médecins et de « formation au
contrôle et d'animation du réseau », dans les conventions RNSA-DGS d?une ventilation en
quatre postes, ces prestations bénévoles étant réputées servir l?action « centre de
coordination », l?action « information », l?action « surveillance » et l?action « Assurance
qualité »172.
[201] Selon les deux sources, le poste principal des prestations volontaires en nature (bénévolat)
est systématiquement constitué des prestations de services des analystes. Celles-ci sont pour
autant des charges facturées (selon par exemple le rapport du trésorier sur les exercices 2020 et
2021, les prestations facturées des analystes se sont montées à 157 136 ¤ pour 2020 et 175 653 ¤
pour 2021).
[202] Enfin, les « enveloppes » correspondant au chiffrage du bénévolat dans les comptes
fluctuent beaucoup d?un exercice à l?autre, comme le montre par exemple l?évolution 2020-2023
(respectivement 440 309, 550 581, 509 694 et 422 945 euros), sans que notamment les annexes
aux comptes, qui n?explicitent pas les règles et hypothèses de valorisation du bénévolat alors que
ce devrait être le cas dès lors qu?il présente un caractère significatif, permettent de comprendre
ces écarts.
172 Cf. annexe 8.
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2.3.2 Le transfert du produit des subventions reçues à d?autres structures
[203] La subvention est allouée pour un objet déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée au
financement global de l?activité associative. Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du décret-
loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les associations bénéficiaires de subventions ne peuvent les
reverser en tout ou partie à une autre structure, sauf autorisation expresse dans l?acte attributif.
[204] Or, les relations financières entre le RNSA et ses « filiales » successives reposent en réalité
sur la mise à disposition très peu rémunérée, voire gratuite des données produites grâce en grande
part aux subventions reçues (cf. supra), données commercialisées ensuite par les sociétés privées
correspondantes. Au surplus, la comptabilité du RNSA et celle de sa « filiale » ne sont pas
étanches.
[205] Pour l?essentiel, il n?y a pas reversement direct des subventions reçues par le RNSA à d?autres
structures, mais le transfert du produit des subventions reçues aux sociétés satellites s?y
apparente.
2.3.3 Des subventions redondantes et portées partiellement seulement en
comptabilité
[206] Pour 2023, le compte de résultat détaillé du RNSA comporte, au poste « subventions
d?exploitation », un total de 518 792 ¤, dont un montant de 38 365 ¤ pour la ligne « Autres
subventions ? prestations » susceptible d?accueillir les subventions d?ARS :
Source : RNSA, comptes 2023
[207] Or, pour ce même exercice, quatre des ARS ayant renseigné le volet financier du
questionnaire diffusé par la mission173 ont indiqué avoir financé le RNSA, ce pour un montant total
de 173 000 ¤, très supérieur à celui retracé en comptabilité.
[208] L?ARS d?Ile-de-France a précisé que l?objet de la subvention versée est « la maintenance et la
lecture hebdomadaire des résultats des 4 capteurs de la région ». Or, la surveillance, la prévision et
l?analyse des particules biologiques de l?air ambiant, basée sur la lecture régulière des capteurs,
est le premier axe de l?objet conventionné par le RNSA pour la subvention reçue de la DGS. Le
« recueil des données phénologiques » est aussi l?un des axes de l?objet conventionné par le RNSA
pour la subvention reçue de la DGEC. Au surplus, la lecture des capteurs, censée être menée par
le réseau de bénévoles quoi que sous-traitée pour l?essentiel, est également valorisée en
comptabilité dans les prestations volontaires en nature. Pour l?Ile-de-France en l?occurrence, cette
173 Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, cf. tableau infra au point 3.3.2.
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même prestation est donc financée à la fois par la DGS, par la DGEC et par l?ARS, et valorisée
comptablement par le RNSA en tant qu?apport bénévole174.
3 La nécessité d?une cohérence globale de la surveillance de
l?air ambiant
[209] En 1995, le rapport d?évaluation du RNSA rédigé pour le réseau national de santé publique
par les Dr Philippe Quenel et Laurent Chambaud recommandait le repositionnement de la
surveillance des pollens, et « éventuellement des moisissures atmosphériques », « dans le cadre plus
général de la surveillance de l?impact sur la santé de la qualité de l?air, incluant les aspects
météorologiques et de pollution atmosphérique ». Cette recommandation n?a pas été exploitée et
le dispositif de surveillance des pollens et moisissures a été, sous l?égide du RNSA, développé
isolément. L?ensemble des constats établis montre qu?il convient aujourd?hui d?unifier la
surveillance de la qualité de l?air ambiant, en intégrant la surveillance des pollens et moisissures
dans le dispositif de mise en oeuvre et de gouvernance de l?air ambiant.
3.1 Un statu quo presque impossible au regard des fragilités et déviances
du dispositif
[210] L?analyse du dispositif de surveillance des pollens et moisissures révèle des fragilités et
déviances structurelles ou installées de longue date : l?absence d?organisation réellement
coordonnée entrave l?efficacité et fait obstacle au pilotage ; la captation d?une grande part des
financements publics au bénéfice de sociétés privées et d?intérêts particuliers place l?acteur le
plus affirmé du système devant des responsabilités lourdes ; son retranchement autoproclamé
derrière la sacralisation d?un indice confidentiel et le refus de communiquer des données de
nature publique pour mieux les faire vendre par des entreprises satellites interroge y compris sa
compréhension des enjeux méthodologiques ; d?autres aspects encore rendent le statu quo
presque impossible et en tous cas non souhaitable.
3.1.1 La quasi-impossibilité de poursuivre le subventionnement du RNSA
[211] Le subventionnement public du RNSA représente une grande part du financement global
du dispositif de surveillance des pollens et moisissures, constitué :
? Des moyens d?exploitation du RNSA et de l?APSF, dans la mesure où ces organismes n?ont
pas d?autre mission ;
174 Elle est de plus incomplètement réalisée puisque le RNSA s?engage, de façon générale et au cas particulier,
(convention ARS-Ile-de-France - RNSA relative à la participation financière de l?agence régionale de santé Île-
de-France au financement des actions et des expérimentations de santé en faveur de la performance, la
qualité, la coordination, la permanence, la prévention, la promotion ainsi que la sécurité sanitaire - Analyses
des particules biologiques de l'air et suivi des conséquences sur la santé (pollens et moisissures), 2023) à ce
qu?un médecin soit responsable de chaque capteur, ce qui n?est le cas en Ile-de-France que pour un des
quatre capteurs, cf. infra.
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? De la fraction des moyens des AASQA allouée à la mesure des pollens dans l?air ambiant et
à la modélisation afférente ; pour 2022, ce montant globalisé a été de 485 357 euros175 ;
? D?une fraction difficilement chiffrable, mais marginale en tout état de cause, de la part
afférente de l?activité des tutelles.
[212] Une éventuelle poursuite du subventionnement public du RNSA est difficilement
concevable dans le contexte décrit.
3.1.1.1 L?accumulation par le RNSA d?irrégularités majeures et l?autodestruction
de sa fiabilité revendiquée
[213] Le RNSA, qui est en principe l?un des trois acteurs institutionnels du dispositif de surveillance
des pollens et moisissures à parité avec les AASQA et l?APSF, en a en fait constamment revendiqué
le pilotage, se réservant notamment la maîtrise des données agrégées ou produites sur la base
essentiellement de financements publics. A compter de la création de RNSA Laboratoire, il a
contractuellement transféré à différentes sociétés commerciales satellites, créées et gérées par
ses principaux dirigeants, les droits d?utilisation de ces données. Sous réserve des imbrications de
rémunérations difficiles à retracer exhaustivement, il a mis en oeuvre l?activité de mesure prévue,
quoi que de façon géographiquement partielle comme le montre la répartition des capteurs, et
non assurée méthodologiquement176. Mais il a cédé le fruit de cette activité aux sociétés
mentionnées, déstabilisant ses comptes d?exploitation et sollicitant en compensation de forts
financements publics.
[214] Ses dirigeants ont organisé une confusion d?identité entre l?association subventionnée et les
sociétés commerciales. Ils se sont appropriés et ont commercialisé les marques les plus
étroitement liées à l?activité du RNSA ; ils se sont appropriés y compris l?acronyme de
l?association, dont l?énoncé revendique le monopole d?un réseau pourtant confié
réglementairement, depuis 2016, à trois types d?acteurs. Confrontés à la difficulté de recouvrer
au mieux, et au moins pour les derniers exercices, les montants indûment versés177, les pouvoirs
publics ne sauraient continuer à alimenter le processus.
[215] Depuis le lancement de la mission IGAS-IGEDD178, le RNSA se mobilise pour financer une
éventuelle fusion avec l?APSF afin de « devenir le garant national, l?acteur incontournable de la
surveillance aérobiologique »179. C?est depuis 1996 l?ambition du RNSA, affirmée continûment
malgré le dispositif réglementaire en principe partenarial en vigueur depuis 2016, et utilisée
comme indiqué à des fins étrangères à la surveillance des pollens et moisissures. L?APSF quant à
elle intervient dans quelques régions au service d?objectifs divers (cf. supra), et constitue un acteur
175 LCSQA, comptabilité analytique des AASQA pour 2022.
176 Le processus d?assurance qualité contractualisé avec la DGS est resté purement interne, confié aux
producteurs de mesures eux-mêmes.
177 Une aide peut être retirée à tout moment par l?administration si son bénéficiaire n?a pas respecté
les conditions posées pour en disposer (art. L. 242-2 2° du code des relations entre le
public et l?administration).
178 Mission confiée à KMPG, cofinancée par le RNSA et l?APSF pour un coût prévisionnel de 11 700 ¤ HT, projet
de lettre de mission en date du 9 novembre 2023.
179 Démarche baptisée « Néopollen », projet de livrable final KPMG, daté de juin 2024.
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secondaire du dispositif de surveillance des pollens. Un rapprochement RNSA-APSF formerait un
binôme disparate et ne saurait redonner au RNSA une fiabilité qu?il a plus autodétruite que
réellement construite.
Recommandation n°1 Mettre un terme au subventionnement public du RNSA
[216] Ce subventionnement ne doit pas reprendre via une éventuelle structure fusionnée RNSA-
APSF. La mission considère que si les deux associations perdurent et entendent fusionner, la plus-
value en serait faible sur le fond ; cette démarche présenterait par contre l?inconvénient majeur
de positionner de nouveau le RNSA en récipiendaire de fonds publics. Si ce projet voit le jour, il
ne doit pas être porté par des subventions, ce qui implique a minima de ne pas augmenter les
financements APSF.
[217] Le devenir opérationnel et financier de l?APSF en tant que, parmi ses autres fonctions, partie
prenante du dispositif de surveillance des pollens devra être déterminé par le choix des AASQA
des régions concernées de conventionner ou non avec cette association.
Recommandation n°2 Veiller à ne pas proroger le subventionnement public du RNSA via une
éventuelle structure fusionnée RNSA-APSF
3.1.1.2 Les interrogations autres pesant sur le subventionnement du RNSA
[218] A l?encontre des procédures suivies, le soutien apporté jusqu?ici à cette association par les
pouvoirs publics ne peut au demeurant s?analyser comme un processus de subvention. Aux
termes de l?article 9-1 de la loi 2000-321 du 12 avril 2000, les actions, projets ou activités pour
lesquels les associations perçoivent les subventions sont « définis et mis en oeuvre par les
organismes de droit privé bénéficiaires », et les subventions « ne peuvent constituer la rémunération
de prestations individualisées répondant aux besoins des autorités ou organismes qui les
accordent ». Or, si les conventions passées avec la DGS au moins indiquent systématiquement que
les actions menées par le RNSA le sont « à son initiative et sous sa responsabilité » (cf. supra), ce
n?est pas le cas, au moins depuis l?arrêté du 5 août 2016 puisque celui-ci charge expressément le
RNSA de coordonner avec l?APSF et tout ou partie des AASQA la surveillance des pollens et, le
cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, ainsi que l'information associée. Ce sont des
contrats de commande publique qui auraient dû être passés.
[219] Proroger le cas échéant les financements des pouvoirs publics au RNSA exigerait par ailleurs
d?en vérifier la compatibilité avec la réglementation européenne de la concurrence relative aux
aides d?Etat.
[220] Au regard du droit européen, constitue une entreprise toute entité qui exerce une activité
économique, quel que soit son statut juridique ou son mode de financement ; les associations qui
remplissent cette condition peuvent donc être considérées comme des entreprises. Le nouveau
règlement « de minimis »180 adopté en décembre 2023 autorise pour toutes les catégories
d?entreprises, quelle que soit leur taille, des aides d?État n?excédant pas un plafond de
180 Les aides dites « de minimis » sont les aides d?État de faible montant. Elles sont désormais encadrées par
le règlement 2023/2831 du 13 décembre 2023, en vigueur depuis le 1er janvier 2024 et applicable jusqu'au
31 décembre 2030, qui a augmenté le montant des seuils fixés.
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300 000 euros sur une période de trois années glissantes, ou 750 000 euros dans le cas d?un service
d?intérêt économique général (SIEG) soumis à des obligations de service public dans le cadre
d?une mission particulière d?intérêt général. La Cour de justice de l?Union européenne a déterminé
quatre conditions auxquelles doit répondre le financement public à une entreprise pour ne pas
constituer une aide d?État :
? L?entreprise bénéficiaire doit être chargée de l?exécution d?obligations de service public
clairement définies ;
? La compensation financière doit être préalablement établie, sur la base de critères objectifs
et transparents ;
? La compensation financière ne doit couvrir que ce qui est nécessaire à l?exécution des
obligations de service public ;
? La compensation peut être accordée ou bien par une procédure de marché public ou bien
sur la base d?un cadre de référence permettant d?identifier a priori les coûts des obligations
de service public que supporterait une entreprise moyenne bien gérée en charge d?un
service d?intérêt économique général.
[221] A défaut de respect de ces règles, les subventions versées par la puissance publique à une
entreprise constitueraient des aides d?État n?ayant pas été déclarées et susceptibles de devoir
être remboursées.
[222] Or, les termes des conventions de subventionnement ont paradoxalement dénié au RNSA
l?exécution d?obligations de service public, tandis que de telles obligations, différentes de celles
énoncées par les conventions, étaient formulées par l?arrêté du 5 août 2016 (cf. supra). De plus,
les montants d?aide publique cumulés sur trois exercices dépassent les seuils de minimis. Le risque
de requalification en aide d?Etat est donc réel, au regard notamment des choix opérés pour
obtenir des dividendes issus de la valorisation économique des données produites grâce aux
financements publics.
3.1.2 La nécessaire (ré-)ouverture des données relatives aux pollens
[223] Les données environnementales que constituent les mesures polliniques notamment
doivent, dans le dispositif à venir, obéir au régime d?ouverture en vigueur (cf. supra).
[224] Pour le financement du dispositif, s?agissant le cas échéant de la réutilisation par des
sociétés commerciales des données produites, il conviendra de vérifier la possibilité de percevoir
une redevance par les structures ou services qui en auront la charge181. Les articles L. 324-1 à L.
324-5 du code des relations entre le public et l?administration (CRPA) prévoient la possibilité
181 L'élargissement du droit de l'open data passe également par la suppression des redevances pour la
réutilisation des données statistiques (art. 12 de la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 « pour une République
numérique » (« La construction du droit de l'open data. ? Les régimes juridiques de l'open data », JurisClasseur
Communication, mise à jour : 29 mai 2023, William Gilles, directeur du master 1 Droit du numérique et du
master 2 Droit des données, des administrations publiques et des gouvernements ouverts à l'université Paris
1 Panthéon-Sorbonne, avocat au barreau de Paris).
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d'établir des redevances et le principe d'une liste des administrations182 autorisées à en percevoir.
Leur application a été accompagnée par le décret n° 2016-1036 du 28 juillet 2016 relatif au principe
et aux modalités de fixation des redevances de réutilisation des informations du secteur public
(conditions d'éligibilité à la perception de redevances) et par le décret n°2016-1617 du 29
novembre 2016 relatif aux catégories d?informations publiques de l?Etat et de ses établissements
publics administratifs susceptibles d?être soumises au paiement d?une redevance de
réutilisation183.
[225] Enumérant précisément la liste des données notamment géographiques ou
météorologiques pouvant faire l'objet d'une redevance, le décret 2016-1617 du 29 novembre 2016
(art. D324-5-1 CRPA) ne mentionne pas à ce stade les mesures polliniques.
3.1.3 Un dispositif de surveillance ne devant pas fonctionner en isolat
[226] La conception d?un dispositif de surveillance des pollens et moisissures fonctionnant de
manière isolée, relié au mieux par voie de conventions à diverses structures et institutions n?a de
fondement au regard ni des enjeux sanitaires, ni des interactions de la dissémination des pollens
avec les facteurs climatiques.
3.1.3.1 La nécessité de servir l?enjeu sanitaire des interactions entre pollens,
moisissures et polluants chimiques, entravée par la dissociation des
dispositifs de surveillance
[227] Surévalués probablement en partie au moins sous la pression d?un petit nombre
d?intervenants y trouvant leur intérêt par de multiples voies, les enjeux sanitaires de la surveillance
des pollens et moisissures dans l?air ambiant existent néanmoins. Ils restent pratiquement
inconnus aujourd?hui s?agissant des moisissures, comme l?ont souligné Santé Publique France et
les ARS contactées. S?agissant des pollens, la dissociation de l?organisation idoine par rapport au
dispositif d?ensemble de surveillance de l?air ambiant est contreproductive : elle favorise le
grossissement relatif de l?impact direct des pollens, tout en compliquant l?appréhension de leurs
interactions sanitaires avec d?autres éléments dans l?air ambiant.
[228] Rien n?invitait au demeurant à isoler un système de surveillance des pollens par rapport à
d?autres facteurs de l?air ambiant pouvant nuire à la santé humaine. Dans l?appareil normatif, la
loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé, qui définissait en annexe cent objectifs
d?amélioration de l?état de santé de la population, énonçait l?objectif de « Réduire l?exposition de
la population aux polluants atmosphériques », en fondant cet objectif sur le respect des valeurs
limites européennes 2010 mais en invitant à une appréhension non sectorisée184.
Scientifiquement, l?état des connaissances en 2012 par exemple permettait déjà d?identifier
182 Ou les personnes de droit privé chargées d'une mission de service public, art. L 300-2 CRPA.
183 Mission, échanges avec la direction de Météo-France.
184 « La représentativité spatiale des stations de mesure doit être évaluée ; la surveillance des particules fines
[PM2,5] doit être étendue et celle des particules ultrafines développée. »
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l?enjeu des interactions185. En 2014, le rapport d?expertise collective précité de l?ANSES préconisait
« d?améliorer les connaissances sur l?action des polluants atmosphériques, dont l?ozone, le dioxyde
d?azote et particules sur les plantes et les pollens / la co-exposition d?une personne allergique aux
pollens et à la pollution chimique atmosphérique / les facteurs climatiques influençant la quantité
de grains de pollen produits et émis ainsi que la production d?allergènes dans le pollen (cinétique,
quantité, température, stress, humidité?) et les éventuels liens avec le changement climatique ».
[229] Dans le même sens, les travaux plus récents de l?ANSES186 poursuivent en 2019 : « En regard
de l'analyse circonscrite menée dans le cadre de ces travaux d'expertise d'une part, et de
l'insuffisance actuelle d'informations et de méthodes qui permettraient d'évaluer l'efficacité réelle
des différentes mesures d'amélioration de la qualité de l'air d'autre part, le groupe de travail et le
comité d'experts spécialisés soulignent la nécessité d'accentuer la coordination intersectorielle des
politiques en faveur de la qualité de l'air, compte tenu des contributions des différents secteurs
d'activité à la pollution de l'air ambiant, notamment à la pollution particulaire ».
[230] Le dispositif de surveillance des pollens aurait sans doute mieux fonctionné s?il avait reposé
sur des relations fluides entre des organismes dédiés et les AASQA, associations pivot de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant. Le dispositif retenu n?organisait pas cette fluidité, et les
intérêts particuliers servis via le RNSA y ont puissamment fait obstacle.
3.1.3.2 La pertinence d?une gestion par les services chargés de la météorologie et
de la climatologie, ou en lien institutionnel avec eux
[231] Les facteurs climatiques influençant la quantité de grains de pollen produits et émis ainsi
que la production d?allergènes dans le pollen (ANSES, cf. supra), certains pays (Suisse, Royaume-
Uni, Italie, États-Unis) ont choisi de placer la surveillance des pollens sous l?égide des services
nationaux chargés de la météorologie et de la climatologie, voire plus largement de
l?environnement. Au niveau européen, le programme Autopollen187 est coordonné par
MétéoSuisse dans le cadre d?EUMETNET, groupement européen des services météorologiques
185 Cf. par exemple Francelyne Marano : « Pour les [particules] plus fines, généralement des suies issues des
combustions incomplètes associées au trafic, au chauffage, en particulier au bois, et aux incinérations, deux
types de composants sont à prendre en considération : les composés organiques qui sont adsorbés à la surface
des particules, en particulier les HAP et les quinones, et les métaux, en particulier les métaux de transition. Les
particules Diesel font partie de cette fraction fine des PM. Il a été démontré que ces composés pouvaient
devenir biodisponibles dans le poumon quand les particules ne sont pas éliminées par les mécanismes de
clairance de l?appareil respiratoire. Les premiers peuvent être alors métabolisés et être à l?origine de métabolites
actifs susceptibles d?effets toxiques voire cancérigènes alors que les seconds peuvent induire un stress oxydant
à l?origine d?une réponse inflammatoire. Enfin, après leur émission dans l?atmosphère, les particules se modifient
en s?agglutinant, en réagissant avec des gaz, par exemple les composés organiques volatils, en fixant des
molécules biologiques comme des endotoxines (provenant de la paroi des bactéries) ou des allergènes
provenant de grains de pollen ou de spores de champignon » (« Mécanismes d?action des particules
atmosphériques fines et ultrafines », in : Revue Pollution atmosphérique, numéro spécial « Particules »,
novembre 2012, consacré au thème des particules, à la suite des ateliers scientifiques « Pollution par les
particules : impacts sur la santé, l'air et le climat » des 13-14 novembre 2012).
186 « Particules de l?air ambiant extérieur : effets sanitaires des particules de l?air ambiant extérieur selon les
composés, les sources et la granulométrie », ANSES, rapport révisé de synthèse et de recommandation de
l?expertise collective, édition scientifique, août 2019
187 Cf. annexe 15.
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nationaux en réponse au besoin de coordination des activités autour de la surveillance
automatique des pollens188.
[232] Quels que soient les choix institutionnels, les liens doivent être fluides et le travail
partenarial avec les services de météorologie, notamment pour permettre leur accès aux données
de mesure et leur diffusion.
[233] Météo-France fournissait jusqu?ici au RNSA les données météorologiques nécessaires aux
outils de prévision pollinique, ainsi que des données historiques de climatologie. Depuis le
1er janvier 2024, ces données sont d?ailleurs devenues publiques et librement réutilisables. La
convention qui liait le RNSA et Météo France est désormais échue même si elle continue à servir
de base aux échanges entre les deux parties.
3.2 Des fondamentaux et des évolutions favorables à une unification du
dispositif de surveillance de l?air ambiant
[234] Pour la nécessaire refonte du dispositif dans sa mise en oeuvre comme dans sa gouvernance,
l?organisation du dispositif de surveillance de l?air ambiant, ainsi que ses évolutions qui intègrent
désormais davantage la surveillance de facteurs majeurs en termes sanitaires, y compris non
encadrés par des seuils européens, représentent des atouts propices à une unification.
3.2.1 Le contraste entre l?organisation du dispositif de surveillance de la qualité
de l?air et les failles du dispositif de surveillance des pollens et moisissures
[235] Le réseau dédié à la surveillance des polluants aujourd?hui réglementés a été mis en place
de longue date, dix ans environ avant le réseau de surveillance des pollens et moisissures, sur la
base notamment de la loi du 19 juillet 1976 sur les installations classées pour la protection de
l?environnement et la mesure des émissions émanant de l?environnement industriel189. Il est monté
en puissance progressivement, renforcé par la réglementation relative à la qualité de l?air dont les
conséquences en matière de santé publique sont documentées. En France, la surveillance de la
qualité de l?air est obligatoire depuis la loi 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation
rationnelle de l'énergie (LAURE)190.
188 Cf. supra et « Pollen : méthodes de mesures, projets et coûts ? Pays européens & Japon », ministères sociaux,
bureau de la politique documentaire, janvier 2024.
189 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
190 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000381337/
Pour des développements plus détaillés sur les caractéristiques fondamentales du dispositif de surveillance
de l?air ambiant, cf. annexes 12 et 13.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000381337/
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[236] Aujourd?hui, si le dispositif de surveillance de l?air ambiant reste perfectible, la solidité de
ses fondamentaux191 contraste avec les failles décrites du dispositif de surveillance des pollens et
moisissures.
Dispositif de surveillance de l?air
ambiant
Dispositif spécifique de surveillance
des pollens et moisissures dans l?air
ambiant192
Couverture territoriale,
stations de mesure
650 stations de mesure193 implantées
dans la quasi-totalité des
départements, à l?exception de 4
départements de la France
continentale (Ariège, Aude, Lot et
Lozère), relativement peu peuplés.
Elles couvrent ainsi quasiment 100 %
de la population française, Outre-
mer inclus.
Aucun capteur dans 37 départements.
Pour les pollens, total de 89 capteurs
dont quelques-uns inactifs.
11 capteurs mesurent également les
moisissures.
Couverture territoriale,
répartition
Les stations sont implantées en zone
urbaine pour 59 %, en zone
périurbaine pour 27 % et en zone
rurale pour 14 %, de manière
relativement proportionnée à la
densité de population.
Répartition peu liée au nombre
d?habitants recensés dans chaque
département.
Les départements d?implantation des
capteurs de pollens couvrent 73,8 %
de la population hors Outre-Mer.
Si l?on se réfère à la commune
d?implantation, clé d?entrée sur le site
Internet du RNSA, la proportion
d?habitants couverte par un capteur
de pollen est de moins de 17 %.
Méthodologie de
constitution du réseau
L?implantation des stations et le
fonctionnement de la surveillance
répondent à une méthodologie et à
des obligations précises194.
Un rapport d?évaluation du réseau
national de surveillance
aéropollinique publié en 1997195
soulignait qu?il était caractérisé par
« l'absence de critères explicites
concernant le choix d'implantation des
sites locaux ». A ce jour, il n?existe
toujours pas de méthodologie précise
de conception du réseau.
191 « La surveillance de la qualité de l?air : un dispositif efficace, à adapter à l?évolution des connaissances » (« Les
politiques de lutte contre la pollution de l?air », enquête demandée par la Commission des finances du Sénat,
Cour des comptes, juillet 2020).
192 Cf. supra pour une présentation plus détaillée.
193 Cf. rapport OPECST cité.
194 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/6904/download?inline
195 Volume 37 de la revue française d?allergologie et d?immunologie clinique
(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0335745797800159)
PUBLIÉ
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/6904/download?inline
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0335745797800159
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Accessibilité des
informations relatives au
dispositif de mesure
La localisation des stations de
mesure des polluants réglementés
est accessible sur le site internet
Geod?Air196 ; les données sont
téléchargeables sous forme d?un
tableur directement exploitable
(numéro du capteur, nom de la
station, adresse exacte sur la
commune, longitude, latitude) et le
téléchargement est possible pour
l?ensemble ou de manière sélective
(polluant, station, région?).
Localisation des capteurs de pollen
figurant sur une carte proposée par le
site Internet du RNSA. Les données
afférentes sont inégalement
renseignées et doivent être compilées
manuellement pour une vision
d?ensemble (cf. supra).
Contrôle qualité Contrôle qualité confié au LCSQA,
laboratoire de référence en France
et en Europe, chargé d?assurer la
fiabilité des mesures en air ambiant.
Il garantit la qualité des données du
dispositif de surveillance. Les
référentiels qu?il élabore sont
publics.
Procédure purement interne, confiée
pour partie au moins aux bénévoles
chargés des mesures elles-mêmes.
Ouverture des données Les données de surveillance de la
qualité de l?air ambiant sont
ouvertes197.
Le RNSA revendique le caractère non
public des données qu?il produit ou
agrège.
Indice utilisé Indice Atmo198 établi suivant le guide
de calcul publié sur le site du LCSQA
conformément au référentiel
technique national199.
RAEP, indice à la méthode de calcul
non détaillée et non publique (cf.
supra).
Information du public Applications mobiles, dont les
applications élaborées par certaines
AASQA et l?application
Applications mobiles fournissant des
informations sur la situation
pollinique, dont l?application
gouvernementale gratuite Recosanté.
Les autres201 sont souvent assorties de
196 https://www.geodair.fr/donnees/referentiel-mesure
197 Les données ouvertes que les organismes publics recueillent, produisent ou achètent (aussi appelées «
informations du secteur public ») sont mises à disposition gratuitement en vue de les réutiliser à d?autres fins.
La licence précise les conditions d?utilisation (source : https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-
open-
data#:~:text=Les %20donn %C3 %A9es %20ouvertes %20permettent %20d %E2 %80 %99am %C3 %A9liore
r %20la %20collaboration %2C %20la,et %20 %C3 %A0 %20la %20cr %C3 %A9ation %20de %20nouveaux %
20mod %C3 %A8les %20commerciaux
198 Cf. annexe 12.
199https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14d
ecembre2020.pdf)
201 Issues de réseaux de micro capteurs automatiques fonctionnant selon des protocoles non normalisés,
certaines peuvent être source de confusion pour des personnes allergiques qui pensent utiliser une
information officielle.
PUBLIÉ
https://www.geodair.fr/donnees/referentiel-mesure
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14decembre2020.pdf
https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14decembre2020.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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gouvernementale gratuite
Recosanté200.
nombreuses notifications invitant à
consulter un allergologue ou un
pharmacien, collectant des données
personnelles nécessitant de créer un
compte (France Pollen, Alerte Pollen,
Live Pollen de Lify Air202?).
[237] Point par point, le contraste qualitatif est donc fort entre le réseau de surveillance de la
qualité de l?air et le réseau de surveillance des pollens et moisissures, alors même que la postérité
du second aurait pu permettre des développements cohérents et fondés sur les mêmes principes
méthodologiques.
[238] Sachant que le dispositif de surveillance de la qualité de l?air est porté par les AASQA, par
ailleurs d?ores et déjà parties prenantes de la surveillance des pollens dont le RNSA s?est jusqu?ici
réservé le pilotage, et que 14 des 18 AASQA sont engagées dans la surveillance des pollens, cet
état des lieux invite à une unification de la surveillance de la qualité de l?air sous l?égide du
dispositif de droit commun.
3.2.2 L?impulsion vers une cohérence accrue donnée par les évolutions de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant
[239] La France a joué un rôle important dans l?établissement des réglementations et des normes
relatives aux émissions atmosphériques au niveau européen. La surveillance a été mise en place à
partir de 1976 et la loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie (LAURE) a notamment instauré des seuils d?alerte et des valeurs limites. Le dispositif
français de surveillance de la qualité de l'air a évolué parallèlement aux évolutions européennes
et internationales, parfois en anticipation203.
[240] Les orientations ministérielles données aux AASQA sur les polluants d?intérêt national
(pesticides, particules ultrafines?), qui ne font pas encore l?objet de valeurs limites, s'inscrivent
200 Cette application construite en partenariat avec la direction interministérielle du numérique dans le cadre
du programme beta.gouv.fr (https://recosante.beta.gouv.fr/)
202 Les données de cette application sont issues du réseau de micro capteurs automatiques de la start-up
fonctionnant selon des protocoles non normalisés, pouvant être source de confusion pour des personnes
allergiques qui pensent utiliser une information officielle, cf. supra.
203 Au niveau européen, les deux principaux actes législatifs sont les directives 2004/107/CE du Parlement
européen et du Conseil du 15 décembre 2004 concernant l'arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les
hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'air ambiant et 2008/50/CE du Parlement européen et du
Conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe (qui a notamment
remplacé la directive cadre 96/62/CE). La nouvelle directive sur la qualité de l'air, qui fusionne les directives
2004/107/EC4 et 2008/50/EC5, a été adoptée le 14 octobre par le Conseil de l'Union européenne.
Les évolutions réglementaires s?appuient largement sur les lignes directrices de l'organisation mondiale de la
santé (OMS). Celles-ci ont évolué en 2021
(https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-
fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y),quinze ans après la publication des précédentes. La révision de la
directive relative à la qualité de l?air ambiant a ainsi été proposée par la Commission européenne le 26
octobre 2022 pour aligner plus étroitement les normes en vigueur sur les recommandations de l?OMS. Le
Parlement européen et le Conseil de l?Union européenne sont parvenus le 20 février 2024 à un accord
politique sur cette nouvelle directive.
PUBLIÉ
https://recosante.beta.gouv.fr/
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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dans cette logique et traduisent la pertinence d?une approche globale de la qualité de l?air
ambiant. La surveillance progressivement introduite de ces paramètres permet de faire
progresser, comme les rencontres internationales Air et santé organisées les 6 et 7 février 2024 à
Toulouse, qui ont notamment porté sur les pesticides et particules ultrafines comprises entre 1 et
100 nanomètres, en ont souligné la nécessité. L?Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques (OPECST) signalait en mai 2019204 que « L?éventail des polluants
recherchés s?est sensiblement ouvert ces dernières années au-delà des polluants atmosphériques
(particules fines, souffre, dioxyde de carbone ?), en regardant aussi la présence de pesticides dans
l?air ambiant ». La base Phytatmo compile en effet les mesures (fractions gazeuse et particulaire)
en pesticides dans l?air ambiant des AASQA depuis 2002 ; les données sont téléchargeables205 .
[241] Les risques des pesticides pour la santé ont donné lieu à des recommandation de l?OMS
récemment mises à jour quant à leur classification206 ; mais si des valeurs limites ont déjà été
définies au niveau européen dans l?alimentation et dans l?eau, ce n?est pas encore le cas dans l?air.
La Commission européenne a demandé à l'agence européenne de sécurité alimentaire de réviser
le document d'orientation sur l'évaluation des risques pour les oiseaux et les mammifères datant
de 2009, qui décrit un système d'évaluation des risques à plusieurs niveaux couvrant l'exposition
alimentaire, l'exposition par intoxication secondaire et l'exposition par ingestion d'eau
contaminée.
[242] La connaissance acquise par le réseau des AASQA en investissant de nouveaux champs de
surveillance207 prépare d?éventuelles évolutions réglementaires que les résultats obtenus, et les
travaux européens208 et internationaux laissent présager. Ces travaux inscrits sur le temps long
permettent une approche globale des différents paramètres de l?air dont les effets parfois croisés
sont difficilement séparables.
[243] Ces évolutions du dispositif de surveillance de l?air ambiant soulignent
complémentairement la pertinence d?y intégrer l?ensemble des paramètres et donc la surveillance
des pollens comme, le cas échéant, des moisissures, plutôt que de laisser subsister une
dissociation compliquée en gestion, et contreproductive en termes d?analyse des risques.
3.3 L?organisation d?une cohérence institutionnelle et sanitaire
[244] Une approche globale de l?air ambiant, mettant un terme à la dissociation des paramètres
que constituent les pollens et moisissures, nécessite une réorganisation fonctionnelle ainsi qu?un
pilotage adapté à la marge, et coordonné.
204 « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de la confiance »,
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), mai 2019
205 https://www.atmo-france.org/article/phytatmo
206 La classification OMS recommandée des pesticides en fonction des dangers qu'ils présentent a été mise
à jour en 2019 (https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/334382/9789240011472-fre.pdf?sequence=1)
207 Pesticides, particules ultrafines?
208 Note d?information de l?agence européenne de l?environnement publiée le 14/09/2023
(https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-
human-health=
PUBLIÉ
https://www.atmo-france.org/article/phytatmo
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/334382/9789240011472-fre.pdf?sequence=1
https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-human-health
https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-human-health
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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3.3.1 Un statut des pollens pouvant rester stable, un statut des moisissures à
repenser
3.3.1.1 Moisissures versus pollens
[245] L?intégration de la surveillance des pollens et moisissures dans l?air ambiant ne nécessite a
priori pas de modifier le statut actuel des pollens dans ce dispositif. Ils sont regardés, dans le
référentiel national du LCSQA, comme des « polluants non réglementés » et relevant en tant que
tels de démarches d?assurance de la qualité, ce qui permet aux AASQA d?en assumer la mesure et
l?intégration dans leur dispositif de surveillance.
[246] La surveillance réglementairement en vigueur ne prévoit pas de caractère optionnel ou
géographiquement limité. Pour autant, parmi les trois intervenants mentionnés par l?arrêté de
2016, aucun ne couvre actuellement l?intégralité du territoire (cf. supra). Le RNSA a une couverture
territoriale très partielle, l?APSF intervient principalement dans l?ouest de la France, et ce sont
paradoxalement les AASQA, parties prenantes à titre facultatif de la surveillance des pollens et
moisissures, qui offrent la couverture territoriale la plus large, bien qu?avec des modalités
d?intervention hétérogènes. Sous l?égide du système actuel, ce n?est donc pas la totalité du
territoire qui est surveillé. Tous gestionnaires confondus, la configuration du réseau de capteurs
ne permet pas d?envisager une surveillance plus dense sans moyens supplémentaires
conséquents, dont les enjeux identifiés ne montrent pas la nécessité. Il ne paraît donc pas
opportun que la réglementation accroisse les obligations en la matière.
[247] Les moisissures quant à elles ne sont pas affectées d?un statut spécifique, notamment dans
le référentiel national du LCSQA. Les interrogations formulées dès 1995 sur la pertinence
éventuelle de leur surveillance209 ne semblent pas levées aujourd?hui. Les actions conventionnées
par la DGS avec le RNSA intègrent à l?identique les pollens et les moisissures, mais la surveillance
mise en oeuvre sur ces dernières est toujours restée marginale (cf. supra), sans que cette lacune
ait, selon les informations reçues, suscité de rappels particuliers. Sans urgence, le
repositionnement du dispositif de surveillance peut utilement fournir l?occasion d?analyser la
pertinence d?un ciblage prorogé de la surveillance sur les moisissures, s?agissant de l?air ambiant.
Cette démarche devrait être conduite en lien avec les instances responsables de la surveillance
de la qualité de l?air intérieur, étant donné la perméabilité des espaces aériens.
Recommandation n°3 Statuer sur la pertinence d?une surveillance des moisissures dans l?air
ambiant ; en cas de confirmation de ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre effective
209 Cf. supra, 1995 : le rapport d?évaluation du RNSA rédigé pour le réseau national de santé publique par les
Dr Philippe Quenel et Laurent Chambaud recommandait le repositionnement de la surveillance des pollens,
et « éventuellement des moisissures atmosphériques », dans l?air ambiant. Il recommandait « de prendre une
position claire sur la nécessité (ou non) de surveiller les moisissures aériennes » (cf. annexe 2).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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3.3.1.2 L?évocation partielle des pollens et moisissures dans l?arrêté de
surveillance de la qualité de l'air ambiant
[248] Les pollens et moisissures ne sont pas mentionnés expressément par l?arrêté du 16 avril 2021
relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Cependant, celui-ci
charge les AASQA de la surveillance des particules fines (PM10 et PM2,5)210. Les pollens et
moisissures sont des particules (biologiques)211. Certains dont la taille est inférieure à
10 micromètres (µm) sont ainsi intégrés dans la masse globale des particules mesurées, mais ils n?y
sont pas précisément identifiés. Les pollens ont un diamètre compris entre 5 et 250 µm
(moyenne : 25-30 µm)212 et sont peu présents sur la fraction ultrafine des particules (diamètre
inférieur à 0.1 µm).
[249] La doctrine213 observe que les impacts sanitaires et environnementaux des particules
diffèrent selon leur composition et leur taille. Plus une particule est fine, plus elle pénètre
profondément dans les poumons. Ces particules peuvent provoquer des inflammations et pour
certaines d'entre elles des cancers notamment (fibres d'amiante, particules diesel).
3.3.2 Pour une organisation intégrée du dispositif public de surveillance
[250] Si la dissociation du dispositif de surveillance des pollens et moisissures par rapport à la
surveillance globale de l?air ambiant n?allait pas de soi, les constats opérés montrent que ce choix
a surtout emporté des inconvénients. Il est donc de bon sens d?intégrer cet aspect de la
surveillance dans le dispositif global, et d?assurer ainsi une surveillance des pollens cohérente avec
celles des autres paramètres de la qualité de l?air.
Recommandation n°4 Assurer la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures de
manière cohérente avec celle des autres paramètres de la qualité de l?air ambiant
3.3.2.1 Une mise en oeuvre confiée aux AASQA
[251] Les constats exposés montrent que la solution pertinente et fiable est de placer le dispositif
unifié de mesure sous l?égide des AASQA, qui pourront, pour ce qui est de la gestion des capteurs,
le mettre en oeuvre directement ou en sous-traitance. C?est au demeurant l?organisation actuelle
sous l?égide du RNSA puisque celui-ci ne gère complètement qu?une dizaine de capteurs214, le
210 Cf. annexe 1 de l?arrêté cité.
211 Le terme « particules » désigne une grande variété de composés qui diffèrent par leur forme (aérosols,
particules solides), leurs caractéristiques physico-chimiques (minérale, organique, carbone, sulfates, métaux
lourds, hydrocarbures) leurs sources, naturelles (volcans, embruns marins, sable, feux de forêt) ou
anthropiques (labours, résidus de combustion, chantiers, carrières?). On peut également distinguer les
particules dites primaires car émises directement, des particules secondaires car elles se forment dans
l?atmosphère en se combinant avec des polluants précurseurs (ammoniac, composés organiques volatils,
dérivés soufrés ou azotés?). La réglementation distingue les particules par leur granulométrie : les particules
de diamètre inférieur à 10 micromètres ou PM 10 et les particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres ou
PM 2,5. (Martine Molinier-Dubosq, op. cité, 2023).
212 ANSES, 2016
213 Martine Molinier-Dubosq, op. cité
214 Source : description des actions du RNSA par lui-même, avenant 2019 à la convention DGS-RNSA.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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réseau de capteurs qu?il utilise étant majoritairement géré par différents prestataires et les
analyses sous-traitées en quasi-totalité à un prestataire privé, la société ANALYZAIR (cf. supra). Le
rôle accentué des AASQA pourra s?appuyer sur des réflexions et travaux conduits par différentes
AASQA avec ATMO-France, qui tendent à homogénéiser leur action dans la surveillance des
pollens. Dans le cadre du projet Interpollen élaboré en coordination entre les directeurs
d?AASQA, ATMO France a en effet développé une « stratégie nationale pollen », qui impulse une
accélération des travaux portant sur la modélisation, ainsi que la construction d?un indice unique
intégrant air et pollens.
[252] Cette organisation résoudra la question des données puisque les AASQA mettront les
données recueillies ou agrégées à disposition publique en open-data, conformément à l?article 3-
10° de l?arrêté du 16 avril 2021. Il est probable qu?elles s?orientent peu à peu vers l?implantation de
capteurs automatiques. Quoi qu?il en soit, elles pourront progressivement adapter la localisation
globale du parc de capteurs.
[253] Si le RNSA décide de proroger son activité hors subventionnement et se trouve en mesure
de le faire, financièrement et juridiquement215, il pourrait devenir un prestataire de la surveillance
des pollens et facturer aux AASQA les données fournies dans le cadre du cahier des charges
qu?elles auront élaboré. Il pourrait alors continuer à exploiter ses propres capteurs.
[254] Si l?activité du RNSA s?arrêtait au contraire, il serait pertinent d?organiser le transfert aux
AASQA de la partie du réseau de capteurs de pollens appartenant au RNSA. L?article 15 des statuts
en vigueur du RNSA, relatif à la dissolution de l?association, prévoit la désignation par l?assemblée
générale d?un ou plusieurs commissaires chargés de la liquidation du passif et de l?actif de
l?association, et l?attribution de l?actif net à un ou plusieurs établissements analogues, ou à tout
établissement qu?elle décidera à l?exception des membres de l?association. Les capteurs utilisés
par le RNSA sont souvent anciens, puisque la quasi-totalité d?entre eux a été implantée il y a plus
de 10 ans, 6 seulement ayant, selon les données du RNSA, été installés depuis 2013 ; leur valeur
nette comptable est dès lors faible voire nulle, la durée d?amortissement généralement retenue
pour le matériel et outillage étant d?au plus dix ans, et la durée d?amortissement mentionnée dans
les comptes du RNSA pour le « matériel et outillage industriel » étant de 3 à 5 ans216.
215 Financièrement, en élaborant un nouveau modèle reposant sur la facturation de prestations, et
juridiquement, sous réserve du devenir des relations avec les sociétés satellites ainsi que d?éventuelles
poursuites et condamnations afférentes.
216 Exemple : RNSA, annexe aux comptes 2021.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[255] L?actif immatériel du RNSA sera utilement pris en considération, s?agissant particulièrement
de la compétence et du savoir-faire des responsables du RNSA non impliqués dans les dérives
décrites (cf. infra). Les AASQA pourront par ailleurs, au moins transitoirement, continuer à
travailler avec les bénévoles encore actifs qui le souhaiteront.
[256] Réglementairement, une première étape pour instaurer cette modification des rôles est
l?abrogation de l?arrêté du 5 août 2016, qui, sans définir de règles opérantes de fonctionnement,
confère au RNSA un rôle institutionnel partenarial qu?il a dévoyé.
Recommandation n°5 Abroger l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des organismes
chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant
[257] Pour investir les AASQA de la responsabilité du dispositif de mesure dans le cadre évoqué
au point 3.3.1., il ne paraît pas nécessaire de modifier leurs missions telles que définies par l?arrêté
du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Aux
termes de cet arrêté, les missions des AASQA sont assurées conformément à différentes normes
internationales et nationales, ainsi qu?aux prescriptions du référentiel technique national et aux
orientations prioritaires fixées annuellement par le ministère chargé de l'environnement.
L?élaboration et la mise à jour du référentiel technique national, ainsi que la vérification de son
application par les AASQA, sont confiées au LCSQA ; l?évolution de ce référentiel dans les limites
indiquées ne nécessite pas de mesures normatives.
[258] L?unification du dispositif de surveillance de la qualité de l?air pourrait par contre inviter à
abroger, en fonction notamment de la surveillance, maintenue ou non, des moisissures dans l?air
ambiant, l?article L221-1-II du code de l?environnement217. Cette disposition apparaît inutile dans
la mesure où la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures obéirait, ainsi que celle
d?autres particules non normées par le droit européen (cf. supra), aux prescriptions du référentiel
technique national. Elle présente l?inconvénient de placer la surveillance des pollens et
moisissures en dehors du cadre méthodologique posé par l?article L221 -1, aux termes duquel,
notamment, les normes posées sont régulièrement réévaluées pour prendre en compte les
résultats des études médicales et épidémiologiques. Enfin, elle deviendrait inexacte s?il était
décidé de ne pas maintenir le principe, très partiellement mis en oeuvre jusqu?ici, d?une
surveillance des moisissures dans l?air ambiant. L?abrogation de l?article L221-2-Il du code de
l?environnement relève toutefois d?une mesure législative.
Recommandation n°6 Abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement
217 A la suite de l?article L221-1 du code de l?environnement, relatif à la surveillance de la qualité de l'air et de
ses effets sur la santé et sur l'environnement, l?article L221-1 est ainsi rédigé : « Afin de prévenir leurs effets
sur la santé, une surveillance des pollens et des moisissures de l'air ambiant est coordonnée par des organismes
désignés par arrêté des ministres chargés de l'environnement et de la santé. Les résultats de cette surveillance
font l'objet d'une information du public et des acteurs concernés. »
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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3.3.2.2 Des circuits de financement à réorienter
[259] Les financements apportés jusqu?ici au RNSA par la DGS et la DGEC resteront nécessaires
au dispositif de surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures. Ils pourront être
recalibrés si cela apparaît pertinent, et devront permettre de financer d?une part, les missions
supplémentaires induites des organes nationaux relevant du dispositif de surveillance de l?air
ambiant, d?autre part, l?engagement des AASQA.
Recommandation n°7 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGEC au RNSA
vers la surveillance réorganisée des pollens et, le cas échéant, des moisissures
[260] S?agissant de la DGS, deux modes de réorientation des crédits sont en principe
envisageables. Un financement apporté directement aux organismes de surveillance de la qualité
de l?air placés entièrement ou essentiellement sous l?égide du ministère de la transition écologique
et de la cohésion des territoires n?est ni la voie la plus simple, ni, a priori, budgétairement la plus
durable. La solution la plus opérante paraît être une réorientation des financements apportés au
RNSA depuis près de vingt ans vers les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires
régionaux, contractualiser avec les AASQA.
[261] Les réponses apportées au volet financier du questionnaire diffusé par la mission montrent
que les ARS apportent couramment, via le fonds d?intervention régional (FIR), des financements
au dispositif de surveillance des pollens et moisissures, et que leur partenaire principal n?est pas
le RNSA. Le premier partenaire des ARS est d?ores et déjà l?AASQA de la région correspondante.
Neuf des treize ARS ayant renseigné ce volet du questionnaire apportent un financement à
l?AASQA ; le RNSA est financé par cinq des ARS répondantes, l?APSF par quatre d?entre elles,
tandis que quatre des ARS répondantes apportent aussi un financement à un intervenant régional
autre.
Tableau 9 : Financement par les ARS du dispositif de surveillance des pollens et moisissures,
par bénéficiaires, 2023
ARS AASQA RNSA APSF Autres
Auvergne-Rhône-
Alpes
50 000 ¤
(financement
annuel)
79 000 ¤
(financement sous
forme de CPOG,
79 000 ¤ par an)
Bourgogne-
Franche-Comté
17 000 ¤ Réseau
d'allergologie de
Franche Comté
(RAFT)-Réseau du
CHU 25, porteur
de CMEI financé à
hauteur de
10 000 ¤ en 2023
sur la prévention
des infections
fongiques auprès
des patients
immunodéprimés
du service
PUBLIÉ
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d'hématologie du
CHU de Besançon
Bretagne 31 500 ¤ 15 000 ¤
Centre Val de Loire 15 000 ¤ pour
l'année 2024218
Corse219
Grand Est 55 000 ¤220 Pollin?air
Guyane221
Ile-de-France 36 000 ¤
Subvention versée
au RNSA pour la
maintenance et la
lecture
hebdomadaire des
résultats des 4
capteurs de la
région222
Martinique Financement de
l'étude
exploratoire
annuelle
d'identification
aéropollinique et
fongique, inscrite
au PRSE 3223
Normandie 20 172 ¤ sur partie
pollens
9 000 ¤ annuels
Nouvelle-
Aquitaine
25 000 ¤
(pollens)
18 000 ¤
(moisissures et
pollens)
21 000 ¤
Occitanie 24 000 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
40 000 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
17 500 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
106 400 ¤
PACA224 Information du
grand public et des
professionnels sur
FREDON ?
AMBROISIE :
Données
218 L'ARS Centre Val de Loire a établi une convention pluriannuelle avec Lig'Air (ASQAA) pour la surveillance
et la sensibilisation autour de l'air extérieur et des pollens (15000 ¤ pour l'année 2024, dont 2000¤ en 2024
pour "prévoir les évènements polliniques et sensibiliser les habitants aux agents allergisants").
219 Financement de 20 000 euros, bénéficiaires non précisés.
220 Montant de la subvention ARS : 55000 euros en 2023 - soit 55 % du montant total de l'action (surveillance
phénologique, déploiement et animation du réseau POLLIN'AIR en Grand Est, surveillance des moisissures).
221 L'étude de l'herbier - IRD de Guyane a été financée sur le FIR sur 3 années et finissait en 2021. L'enveloppe
était de 50 446 euros.
222 Pour les moisissures, une étude va être menée dans le cadre du PRSE4 pour caractériser le type de
moisissure, les concentrations en différentes typologies franciliennes. Il s'agira donc dans un premier temps
d'un financement ponctuel, dont le montant n'était pas encore établi au moment de l?envoi de la réponse.
223 Financement de 61 885 ¤ en 2019, de 30 000 ¤ en 2022, pas de financement 2023 pour des raisons
techniques ponctuelles, financement prévu pour 2024.
224 Les financements pour les projets mentionnés sont pluriannuels (conventions pluriannuelles d?objectifs
2022-2024).
PUBLIÉ
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les risques liés aux
pollens225 :
12 000 ¤/an
Evaluer
l?exposition à
l?ambroisie et
surveiller son
expansion
géographique :
10 000 ¤/an
cartographiques et
identification
zones à enjeux : 52
500 ¤/an
Source : Réponses au questionnaire adressé par la mission à chacune des ARS
Recommandation n°8 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGS au RNSA vers
les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires régionaux, contractualiser avec les
AASQA
3.3.2.3 Doter les structures impliquées dans le pilotage de la surveillance des
compétences nécessaires
[262] Pour servir l?intégration de la surveillance des pollens et le cas échéant, des moisissures dans
le dispositif d?ensemble, deux mesures visant à compléter les compétences des structures
impliquées dans le pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant paraissent utiles.
[263] Le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA), dont les missions sont
définies au titre II de l?arrêté du 16 avril 2021, est chargé de la coordination technique de la
surveillance de la qualité de l'air. Notamment, il vérifie la conformité du dispositif, garantit
l'exactitude et la qualité des données d'évaluation de la qualité de l'air, coordonne au niveau
national les programmes d'assurance qualité organisés par le Centre commun de recherche de la
Commission européenne, élabore et met à jour le référentiel technique national et vérifier son
application par les AASQA, procède au rapportage des données auprès de la Commission
européenne, met à la disposition du public, en complément de la mise à disposition des données
par les AASQA, les données de mesure pour les polluants réglementés et pour les polluants
d'intérêt national, avec les métadonnées associées, contribue à l'amélioration des connaissances
scientifiques et techniques sur la qualité de l'air et effectue le suivi du coût de la mise en oeuvre
de la surveillance par le dispositif national de surveillance. Il intervient comme appui scientifique
et technique des AASQA. Le LCSQA coordonne notamment le programme dit « CARA » pour
« CARActérisation chimique des particules », dispositif de surveillance des particules devant
permettre d'évaluer les épisodes de pollution aux particules, de documenter leur nature et
d'identifier et de quantifier les principales sources de particules en différents points du territoire.
[264] Le LCSQA est un groupement d?intérêt scientifique (GIS) réunissant l?Institut Mines Télécom
Nord Europe, au sein duquel les sujets relatifs à la qualité de l?air sont confiés au centre
d?enseignement, de recherche et d?innovation « Energie - Environnement » (CERI ? EE), dont les
travaux visent à une meilleure compréhension des processus physico-chimiques de génération et
de transformation des polluants gazeux et particulaires présents dans l?air extérieur et
225 L?ARS PACA finance le RNSA chaque année depuis plus d?une dizaine d?années.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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intérieur226 ; l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) ; le Laboratoire
national de métrologie et d'essais (LNE), établissement public à caractère industriel et commercial
ayant pour missions la métrologie, les essais, la certification, la formation et tous travaux d'études
et de recherche relatifs à la sécurité, la santé publique, le développement durable et la qualité
des produits et processus industriels.
[265] Dans l?attente de l?automatisation du réseau de surveillance des pollens, le comptage
manuel nécessite des compétences spécifiques que les subventions actuellement attribuées au
RNSA ont en partie vocation à financer, et qui pourraient venir compléter celles du LCSQA. A titre
d?exemple, l'Ecole nationale supérieure Mines-Telecom Nord Europe (IMT Nord Europe), membre
du GIS, est partenaire de la faculté des sciences et technologies, composante de l?université de
Lille au sein de laquelle l?actuel président du RNSA est enseignant-chercheur. Il pourrait être
envisagé au demeurant de proposer au coordonnateur actuel du RNSA, récemment entré en
fonction227 et non impliqué a priori dans les pratiques décrites en seconde partie de ce rapport,
un rôle ou un emploi en adéquation avec ses compétences, hors responsabilités gestionnaires.
Recommandation n°9 Compléter les compétences du LCSQA par des compétences en
matière d?aérobiologie, faire évoluer en tant que de besoin en ce sens la convention constitutive
du GIS
Recommandation n°10 Envisager de proposer au coordonnateur du RNSA, salarié de
l?association récemment entré en fonction, un rôle ou un emploi correspondant à ses
compétences
[266] PREV'AIR, fruit d?un consortium réunissant Météo France, le CNRS et le LCSQA, est la
plateforme nationale de prévision de la qualité de l?air à l'échelle nationale, développée et gérée
au quotidien par l?INERIS. Elle est notamment chargée d?établir des cartes de prévision des
concentrations de particules (PM10 et PM2,5), d'ozone, et de dioxyde d'azote, pour le jour même,
le lendemain et le surlendemain, ainsi que le jour d'après, ainsi que des cartes de modélisation des
concentrations de particules (PM10 et PM2,5), d'ozone, et de dioxyde d'azote élaborées en
intégrant les données d'observation des AASQA. Ces données sont mises à disposition librement
et gratuitement sur le site internet www.prevair.org, qui propose également des liens vers le site
internet des AASQA pour accéder aux données produites par ces dernières et à leurs prévisions.
Il convient de compléter les missions de PREV'AIR, définies par l?article 29 de l?arrêté du 16 avril
2021, pour les étendre à l?information pollinique.
Recommandation n°11 Compléter les missions du consortium PREV?AIR pour les étendre à
l?information pollinique
226 Cf. convention constitutive du GIS, 2022-2032.
227 L?actuel "coordonnateur" de l?association est entré en fonction en avril 2022 ; il disposait probablement
de peu de marges d?action avant l?élection d?un nouveau président par le conseil d?administration en juin
2023, quelques mois avant le lancement de la mission.
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3.3.3. Vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage de
la qualité de l?air
[267] L?intégration de la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures dans la
surveillance globale de la qualité de l?air ambiant conduit, presque incidemment, à y faire entrer
un pan relativement marginal de la surveillance de la qualité de l?air, mais qui jusqu?ici a été mené
en premier lieu sous le timbre des impacts sanitaires.
[268] Il est quelque peu paradoxal que cela ait été le seul, puisque les impacts sanitaires sont,
beaucoup plus massivement, le fait de nombreux déterminants chimiques de la qualité de l?air,
comme le montrent de nombreuses études. Pourtant, le plan national de surveillance de la qualité
de l?air ambiant (PNSQA, 2016-2021), s?il comportait un objectif intitulé « Inscrire le PNSQA à
l?interface de plusieurs politiques gouvernementales », énonçait « les quatre grandes missions d'un
dispositif de surveillance de la qualité de l'air »228 sans référence aux enjeux sanitaires ou à la
politique de santé. Le LCSQA a pour prescripteur le ministère en charge de l?environnement. Si
les échanges entre la DGEC et la DGS sont habituels, le dispositif de surveillance de la qualité de
l?air, qui prend en compte les travaux de l?OMS, n?a cependant pas formalisé jusqu?ici en son sein
le rôle des autorités sanitaires.
[269] Leur présence dans le circuit décisionnel permettrait pourtant de peser davantage dans la
valorisation des enjeux sanitaires, par exemple en communication. Si le citoyen intéressé dispose
d?une abondance de sources, plus ou moins fiables, pour s?informer des épisodes polliniques, ce
n?est pas le cas notamment des expositions aux pesticides. Le Haut Conseil de la santé publique
avait préconisé en 2021229, sans être entendu jusqu?ici, que les recommandations de l?application
Recosanté, essentiellement centrées sur les transports comme source de pollution et
essentiellement en zone urbaine, élargissent les messages en lien avec les autres sources de
pollution qui peuvent affecter l?indice Atmo, par exemple en « rappelant de rester à distance des
parcelles agricoles lors d?épandages et de traitements de pesticides, notamment lors d?une pratique
sportive ».
[270] Les réorganisations proposées, qui induisent l?orientation de moyens accrus provenant du
ministère chargé de la santé vers le dispositif de surveillance de la qualité de l?air, fournissent
l?occasion d?une évolution vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage
de la qualité de l?air. Le programme annuel du LCSQA est gouverné par un « comité de pilotage
de la surveillance » (CPS) composé des représentants du bureau de la qualité de l?air du ministère
chargé de l?environnement, des trois membres du LCSQA et de son directeur exécutif. Ce comité
de pilotage se réunit deux fois par an et a pour fonction de faire le point sur l?état d?avancement
des travaux inscrits au programme de travail annuel, d?arbitrer les priorités et d?échanger sur la
stratégie du dispositif230. Adjoindre la direction générale de la santé à ce comité de pilotage
permettrait de l?associer au dispositif à un niveau stratégique, afin qu?elle contribue à rendre plus
228 « L'observation productrice dans la durée de données publiques de qualité ; L'évaluation des politiques au
regard des impacts sur la qualité de l'air ; L'information et la communication ; L'amélioration des
connaissances ».
229 Haut Conseil de la santé publique, avis relatif à la validation de messages comportementaux en lien avec
la qualité de l?air (air intérieur, air extérieur dont les pollens), 10 septembre 2021.
230 LCSQA, contrat d?objectifs et de performance 2022-2026.
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visibles les enjeux sanitaires de la qualité de l?air ambiant et pèse davantage sur les décisions
permettant de l?améliorer.
Recommandation n°12 Adjoindre la direction générale de la santé au comité de pilotage de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant
Source : ATMO-France (https://www.atmo-france.org/article/surveillance-de-lair-exterieur)
Béatrice BUGUET- DEGLETAGNE Florence CASTEL
PUBLIÉ
https://www.atmo-france.org/article/surveillance-de-lair-exterieur
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ÉLÉMENTS DE RÉPONSE APPORTÉS
PAR L?APSF ET LE RNSA, ET ANALYSE
DE LA MISSION
Dans le cadre d?une procédure contradictoire, les passages de ce rapport qui concernent spécifiquement l?APSF ou le
RNSA ont été adressés aux présidents des conseils d?administration de ces organismes pour observations éventuelles.
S?agissant du RNSA, il a été proposé à l?actuel président du conseil d?administration de recueillir les observations des
dirigeants présents ou passés du RNSA nommément mis en cause, et de joindre, le cas échéant de façon séparée, leurs
observations à la réponse de l?organisme. Le président du RNSA a répondu à cette sollicitation en soulignant que « les
réponses de l'ancienne direction (Nadine Dupuy et Michel Thibaudon) et celles de la nouvelle gouvernance ont été
élaborées indépendamment » l?une de l?autre.
Le document PDF adressé aux inspections par le RNSA se compose en fait de quatre parties :
- Les « remarques préliminaires » de « la gouvernance actuelle du RNSA » ;
- Les observations relatives aux tomes 1 puis 2 du rapport, se référant conformément à la procédure indiquée à un ou
plusieurs paragraphes visés
- Une note attribuée au secrétariat général des ministères sociaux
- La réponse transmise par deux des dirigeants de longue date du RNSA, Michel Thibaudon et Nadine Dupuy. Les
fonctions dirigeantes successives de ces deux personnes au sein du RNSA sont retracées dans l?annexe 16 du rapport,
et n?ont pris fin que récemment (respectivement en 2023 et 2022).
Les inspections ont répondu exclusivement aux observations visant des passages référencés du rapport. En effet, les
propos introductifs, émaillés de qualificatifs inappropriés, sont porteurs globalement d?assertions non documentées
et d?affirmations d?autosatisfaction. Leurs fondements sont souvent inexacts. Ainsi affirment-ils un contraste entre une
« gouvernance passée » et une « nouvelle gouvernance ». Cependant en 2023 encore, l?un des dirigeants les plus
constants du RNSA en était toujours le trésorier, aux termes de la déclaration adressée le 25 septembre 2023 par
l?actuel président du conseil d?administration à la préfecture du Rhône. Cela n?a pas empêché ce nouvel élu d?affirmer
à la mission que le titulaire de la fonction de trésorier était alors une autre membre du conseil d?administration. Si le
RNSA déplore, comme il le souligne, le caractère « trop tardif » du rapport, qui aurait « quelques années de retard », il
ne tenait en tous cas qu?à lui de fournir plus rapidement à la mission les documents demandés, dont une grande part
n?a été adressée qu?en août 2024, au moment de la fin annoncée des investigations. De fait, la lettre de commande
ministérielle de la présente mission date du 28 septembre 2023 ; selon les indications officielles de l?actuel président
du RNSA, le trésorier de l?association était encore xxxxxx xxxxxxxx le 25 septembre 2023 ; le RNSA affirme aujourd?hui
dans ses réponses que ce dernier aurait démissionné de ses mandats en juin 2023.
Les réponses apportées par deux dirigeants du RNSA qui ont oeuvré à ce titre jusqu?en 2022/2023 n?apportent quant
à elles pratiquement aucun éclairage précis, sur, notamment, les constats retracés dans la partie 2 du rapport, qui les
concernent nommément. Leur affirmation de l?importance de leurs propres travaux n?en tient pas lieu. Les lecteurs
intéressés trouveront l?ensemble de ces documents in extenso à la fin de ce tome 1.
Ils trouveront de même le document de réponse adressé comme demandé en format PDF par l?APSF ; les réponses de
la mission figurent, pour plus de lisibilité, dans un tableau en trois colonnes qui juxtapose les paragraphes concernés
du rapport dans sa rédaction antérieure à la procédure contradictoire, les observations reçues, leur analyse et
modalités de prise en compte, chaque fois que possible, dans la rédaction définitive.
PUBLIÉ
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OBSERVATIONS DE L?APSF ET
RÉPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1
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Observations de l?APSF et réponses des inspections
Paragraphe d?origine Réponse de l?APSF Observations de la mission
[77] En plus des comptages issus des
capteurs, des jardins polliniers sont implantés
dans certaines villes. Le principe de
fonctionnement repose sur l?observation des
stades de pollinisation pour certaines espèces
cibles. Les jardins opérationnels à ce jour sont
implantés et gérés par l?APSF
Pour les pollinariums sentinelles
(https://web.alertepollens.org/abonnement-
alertes), et actuellement par deux AASQA pour
les polliniers sentinelles53 dans le cadre du
réseau Pollin?Air (https://www.pollinair.fr/).
Dans le titre et le corps du paragraphe les termes
« jardins polliniers » prêtent à confusion car c?est
un nom déposé faisant référence à des
dispositifs précis. En l?espèce, il pourrait être
préféré d?utiliser le terme « jardins
d?observations phénologiques ».
Proposition de corrections :
1.2.2 les jardins d?observations phénologiques :
compléments des capteurs ou dispositifs
spécifiques ?
En plus des comptages issus des capteurs, des
jardins d?observations phénologiques sont
implantés dans certaines villes. Le principe de
fonctionnement repose sur l?observation des
stades de pollinisation pour certaines espèces
cibles. Les jardins opérationnels à ce jour sont
implantés-et gérés par l?APSF pour les
pollinariums
(https://web.alertepollens.org/abonnement-
alertes), les polliniers sentinelles gérés par le
RNSA (https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-
phenologique) et les polliniers sentinelles gérés
par les AASQA, notamment pour ces derniers
dans le cadre du dispositif Pollin?Air.
(https://www.pollinair.fr/).
Il est effectivement précisé en note de bas de page que les
dénominations « pollinarium » et « pollinarium sentinelles »
ont été déposées par l?APSF à l?INPI en 2018 et 2011.
Même si l?appellation de « jardins polliniers » est
couramment employée, les propositions sémantiques ci-
contre ont été intégrées dans le paragraphe visé et son titre.
PUBLIÉ
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[78] Pas de commentaire
[79] Parmi les 25 pollinariums, 17 sont en
activité, 3 à l?essai et 5 en création. Les 25 villes
qui entretiennent ces pollinariums sont
principalement situées dans l?ouest de
l?Hexagone, le premier ayant été implanté à
Nantes en 2000. Ce dispositif vise à fournir et à
diffuser par infolettre, pour une ville donnée,
des alertes dès la première émission de pollen
par un plan d?une espèce cible jusqu?à sa
dernière émission de pollen. Ces alertes sont
validées sur le plan botanique et les
observations, qualitatives, ne sont pas traduites
sous forme d?indice.
Proposition de corrections :
Parmi ?, le premier pollinarium ayant été
implanté à Nantes en 2003. Ce dispositif vise à
fournir et à diffuser par infolettre, pour une ville
donnée, des alertes pour chaque espèce suivie
pour le début d?émission et la fin d?émission. Ces
alertes sont validées sur le plan botanique et
médical (médecins allergologues référents pour
chaque pollinarium). Ces données sont utilisées
par le RNSA comme une part intégrante au calcul
de l?indice de risque RAEP (composante
phénologique de cet indice).
La proposition rectifie une erreur relative à la date
d?implantation du premier pollinarium à Nantes en 2003 et
non 2000 ; cette rectification a été intégrée.
[81] A ce jour, 27 sites d?observation sont
implantés dans les régions Grand Est et Hauts-
de- France. Les informations recueillies donnent
lieu à la production de cartes interactives
accessibles librement. Une infolettre peut
également être envoyée gratuitement sur
abonnement. L?objectif mentionné par les
AASQA concernées (source :
https://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept)
est le développement d?un modèle de prévision
qui permettrait, à l?instar de ce qui est fait pour
la surveillance générale de la qualité de l?air,
d?anticiper la pollinisation.
Il n?y a aucune précision sur les 27 sites cités. A
l?examen des cartes figurant dans le rapport, il
apparait que les sites ne sont pas des polliniers
sentinelles mais bien des simples lieux
d?observations de personnes « sentinelles ».
cf.https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-
pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-
interactive-des-pollens : concernant ce
paragraphe, le réseau Pollin?air est en mesure
d?apporter les précisions rectificatives
Les titres des deux cartes figurant au paragraphe 81 ont été
remplacés pour tenir compte de cette précision :
Carte 2 : Localisation des lieux d?observations de personnes
« sentinelles » dans la région Grand Est
Carte 3 : Localisation des lieux d?observations de personnes
« sentinelles » dans la région Hauts-de-France
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[82] Ces jardins, pollinariums ou polliniers,
sont des projets partenariaux impliquant l?État,
des professionnels de santé et des collectivités
territoriales, mais ils n?apparaissent
véritablement coordonnés ni dans leur
implantation ni dans leur fonctionnement. Une
mise en cohérence du réseau ainsi formé et son
articulation avec le réseau des capteurs seraient
a minima nécessaires.
Proposition de correction :
Concernant les pollinariums, le libellé est inexact
en matière de coordination.
Les pollinariums sont coordonnés sur le même
modèle par l?APSF : construction, choix du site,
choix des espèces allergisantes avec les
professionnels de santé du lieu, entretien et
observations par des jardiniers professionnels
formés par l?APSF intervenant quotidiennement
en jours ouvrés, saisie sur une base de données
commune, validation systématique pour
diffusion par newsletter, accompagnement
régulier des équipes par l?APSF et visite de suivi a
minima tous les 2 ans.
Ces éléments (droits et devoirs) sont d?ailleurs
partie intégrante de la convention de partenariat
établie entre la ville ou organisme partenaire où
est installé le pollinarium et l?APSF (voir pièce
Les précisions apportées ont été intégrées comme suit dans
le paragraphe visé :
« Ces jardins, pollinariums ou polliniers, sont des projets
partenariaux impliquant l?État, des professionnels de santé et
des collectivités territoriales.
L?APSF indique qu?elle coordonne leur fonctionnement :
construction, choix du site, choix des espèces allergisantes
avec les professionnels de santé du lieu, entretien et
observations par des jardiniers professionnels formés par
l?APSF intervenant quotidiennement en jours ouvrés, saisie sur
une base de données commune, validation systématique pour
diffusion par newsletter, accompagnement régulier des
équipes par l?APSF et visite de suivi a minima tous les 2 ans. Ces
éléments (droits et devoirs) font l?objet d?une convention de
partenariat entre l?APSF et les villes ou organismes partenaires.
Toutefois, les pollinariums n?apparaissent pas coordonnés dans
leur implantation. Une mise en cohérence du réseau formé par
tous les jardins d?observation phénologiques et son articulation
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jointe n°1 : convention de partenariat APSF-Le
Mans et annexes)
Il à considérer également qu?un pollinarium
effectue une période d?essai d?un an (sous le
contrôle et validation de l?APSF) avant ouverture
à la publication des alertes pollen.
Les ARS sont associées dès la création d?un
nouveau pollinarium et durant la période
d?exploitation, en témoignent les conventions de
financement et bilans établies avec elles.
avec le réseau des capteurs seraient a minima nécessaires,
sachant qu?un pollinarium effectue une période d?essai d?un an
(sous le contrôle et validation de l?APSF) avant ouverture à la
publication des alertes pollen. ».
[83] Pas de commentaire
[84] Les jardins polliniers peuvent par ailleurs
avoir un intérêt pour les municipalités compte
tenu de leur rôle récréatif, pédagogique ou dans
le maintien d?insectes pollinisateurs, d?autant
que ces projets peuvent bénéficier de crédits du
fonds vert au titre de la mise en oeuvre de la
stratégie nationale pour la biodiversité 2030 ;
mais il s?agit alors d?objectifs non rattachés au
dispositif de surveillance des pollens, qu?il
convient d?identifier distinctement étant donné
le coût non négligeable de ce mode
d?observation. Ainsi, les subventions
d?exploitation à l?APSF se montaient-elles à
148 871 ¤ en 2023, représentant l?essentiel des
produits d?exploitation de l?association (162
468 ¤).
Proposition de correction :
Les pollinariums n?ont pas de rôle récréatif, et
bien un rôle informatif sur le lieu et pédagogique
dans un parcours signalisé pouvant être
accompagné par un botaniste ou jardinier formé.
En ce qui concerne les pollinariums, il n?y a pas
de lien direct avec les insectes pollinisateurs. Les
espèces allergisantes plantées dans les
pollinariums sont anémophiles (pollen dispersé
par le vent) et non entomophile (pollen
transporté par les insectes).
Dans ce sens, les pollinariums ne nous paraissent
a priori pas éligibles au crédit du fonds vert.
Les entretiens et recherches menés par la mission ont
confirmé que les jardins polliniers peuvent jouer un rôle
pédagogique et récréatif, et contribuer à la renaturation des
villes.
Par ailleurs, de manière générale l?Union européenne
considère que les jardins sont utiles pour le maintien des
insectes pollinisateurs et déploie des initiatives pour les
encourager.
Le qualificatif « récréatif » a été retiré et la première phrase
du paragraphe ainsi rédigée :
« Les jardins polliniers peuvent par ailleurs avoir un intérêt pour
les municipalités compte tenu de leur rôle pédagogique. En
outre, si les espèces allergisantes plantées sont généralement
anémophiles (pollen transporté par le vent), la présence
possible de pantes entomophiles (pollens transportés par les
insectes) contribue au maintien d?insectes pollinisateurs. Sous
certaines conditions, ces projets peuvent alors bénéficier de
crédits du fonds vert au titre de la mise en oeuvre de la stratégie
nationale pour la biodiversité 2030 ; mais il s?agit alors
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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d?objectifs non rattachés au dispositif de surveillance des
pollens, qu?il convient d?identifier distinctement étant donné
le coût non négligeable de ce mode d?observation ».
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OBSERVATIONS DU RNSA ET
REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1
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Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 1 du rapport
Paragraphe(s) d?origine Réponse du RNSA Observations de la mission
[57] Pour appréhender la localisation des
capteurs de pollen, le RNSA propose sur son site
Internet la carte ci-après. Elle est construite à
l?échelle communale et chaque point permet en
principe d?obtenir la localisation du capteur
(longitude, latitude et altitude), le nombre
d?habitants concernés, ainsi que l?identité du ou
des analystes et médecins responsables.
Certaines de ces données ne sont cependant
pas renseignées. Rien n?indique par ailleurs la
durée annuelle d?utilisation (selon les cas, saison
pollinique ou toute l?année), non plus que
l?utilisation ou non du capteur concerné pour
surveiller les moisissures. Pour une vision
d?ensemble à partir du site du RNSA, il faut
procéder soi-même à la compilation des
données mentionnées.
[57] Il s?agit d?un site grand public, il n?a pas
vocation à agréger des informations telles que les
coordonnées GPS des capteurs ou les durées de
fonctionnement. L?information est fournie de
façon départementale et elle inclut évidemment
chaque année le début et la fin des mesures. Ces
dates de démarrage peuvent légèrement
fluctuer d?une année à l?autre essentiellement
pour des raisons techniques.
Ce commentaire est infirmé par le site du RNSA, qui
comporte un onglet spécifique au « risque par ville » avec les
références du capteur concerné. Par exemple, pour Dijon :
« Capteur de marque Lanzoni - Situation : sur une terrasse de
la faculté de médecine de Dijon à 15 m du sol - Nombre
d?habitants concernés : 152 000 - Long. : 5,0660 - Lat. 47,3195
- Alt. 270m »
Cependant, comme l?indique le rapport, les données ainsi
présentées sont incomplètes et imprécises.
[58] La carte montre que 37 départements
dans l?hexagone et en Corse, auxquels s?ajoutent
les Outre-mer, ne sont couverts par aucun
capteur.
[58] Avec une subvention globalement en
diminution (notamment du fait de l?inflation), il
n?est pas surprenant que l?ensemble des
départements et de l?outre-mer ne soient pas
couverts.
Le rapport critique le RNSA pour la couverture
insuffisante de son réseau de surveillance,
notamment dans les territoires d'outre-mer. Le
RNSA souligne que cette situation est due à un
manque de financement public.
La réponse apportée confirme le constat du caractère
lacunaire de l?implantation des capteurs, déjà opéré en 1995
par le rapport d?évaluation du RNSA alors réalisé sous l?égide
du réseau national de santé publique.
Quant aux financements publics élevés dont le RNSA a
bénéficié de longue date, la partie 2 du rapport documente
leur utilisation au bénéfice de sociétés privées tierces plutôt
que, notamment, pour la densification du réseau de
surveillance.
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? Bien que des capteurs aient été installés
en Guyane, à La Réunion et en Nouvelle-
Calédonie, ils n'ont pas pu être maintenus faute
de financement.
? À La Réunion, l'arrêt du financement
public a entraîné le retrait des capteurs de
pollen. Les priorités de financement dans cette
région sont orientées vers la surveillance des
polluants urbains et industriels. De plus, la
mobilisation associative autour des allergies aux
pollens y est moins importante.
? En Martinique, trois capteurs de pollens
et de moisissures sont en fonctionnement depuis
quatre ans.
Le RNSA insiste sur le fait que l'extension de son
réseau, en particulier dans les outre-mer, est
conditionnée à l'obtention de financements
publics adéquats.
[59] La mission a demandé au RNSA un
tableau caractérisant la géographie, la typologie
et l?utilisation des capteurs, surveillance des
moisissures incluse. Ce document indique au
total 89 capteurs, dont 3 ne sont plus en
activité ; 1 est situé en Andorre et 7 sont sans
précision quant à leur date de mise en service et
leur fonctionnement. Après confrontation aux
données publiques du site Internet, 81 capteurs
de pollens seraient actifs dans l?Hexagone, dont
11 mesurent également les moisissures ; aucun
capteur n?est signalé Outre-mer.
[59 à 61] Les disparités observées dans le
comptage du nombre de capteurs actifs peuvent
s'expliquer par plusieurs facteurs :
? Dynamisme du réseau : Le réseau de
capteurs est en constante évolution. Des
capteurs sont ajoutés régulièrement par nos
partenaires pour des projets, tandis que d'autres
sont mis hors service pour cause de fermeture de
site, de panne ou de maintenance.
? Hétérogénéité des capteurs : Le calcul
du nombre total de capteurs actifs varie selon les
types de capteurs inclus. Par exemple,
Le commentaire n?infirme pas le constat opéré au
paragraphe 59, basé sur les données fournies par le RNSA.
Il confirme en revanche l?absence de traçabilité de l?état du
réseau à une date donnée, pourtant nécessaire aux pouvoirs
publics pour appréhender la mise en oeuvre par le RNSA des
missions imparties par l?arrêté du 5 août 2016.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[60] Le rapport 2023 de surveillance des
pollens et moisissures, corédigé par l?APSF, le
RNSA et ATMO-France fait état quant à lui de 76
capteurs de pollens fonctionnant sur toute la
saison et 10 capteurs de pollens fonctionnant
sur la saison de l?ambroisie, soit 86 capteurs en
activité. Sur ces 86 capteurs, le même rapport
précise que 46 sont gérés par le RNSA,18 sites
sont sous gestion des AASQA et 18 sont gérés
par des structures partenaires.
[61] Pour la surveillance des moisissures,
selon la même source sont actifs au total 11
points de prélèvements, plus 9 points de
prélèvements pour l?analyse des moisissures
altenaria et cladosporium. Le rapport indique
que « La coordination générale du réseau de
capteurs est assurée par le RNSA, qui gère
directement 10 sites, 6 autres étant sous gestion
de partenaires ». Le RNSA fait quant à lui état
exclusivement de 11 capteurs également utilisés
pour la surveillance des moisissures.
l'intégration des capteurs outre-mer ou des
capteurs d'ambroisie modifie le nombre total.
? Déplacement de capteurs : Certains
capteurs ont pu être déplacés et n'ont pas été
comptabilisés pendant une période donnée, en
attendant leur nouvel emplacement. Cette
situation peut engendrer des fluctuations dans le
nombre total de capteurs actifs.
[62] Selon le site Internet du RNSA, les
capteurs sont localisés « suivant des critères
botaniques, climatiques et en fonction de la
densité de la population ». En réalité, la
répartition des capteurs apparaît peu liée au
nombre d?habitants recensés dans chaque
département. Selon les données obtenues du
RNSA et les données de population de l?INSEE,
les départements d?implantation des capteurs
de pollens couvrent 73,8 % de la population hors
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Outre-Mer, pour lesquels aucune donnée n?est
disponible.
[63] Si l?on se réfère à la commune
d?implantation, clé d?entrée sur le site Internet
du RNSA, la proportion d?habitants couverte par
un capteur de pollen est de moins de 17 %. La
plupart des communes concernées sont situées
dans des zones urbaines denses.
[63] Si l?on considère un rayon de 30 km, en
utilisant les données de l?Insee sur la répartition
de la population française en 2022, nous
obtenons une couverture unique de 63 % de la
population de la métropole avec le réseau actuel
de 71 capteurs. En ajoutant 6 villes (St Etienne,
Nancy, Perpignan, Bayonne, Pau et Creil) le
pourcentage de la population totale à moins de
30 km d'une ville serait supérieur à 66%.
Le réseau actuel serait donc de 71 capteurs selon l?indication
apportée ici par le RNSA.
Comme le précise le rapport d?inspection, un rapport de
master 2 soutenu par le ministère de la transition écologique
en partenariat avec l?Université d?Orléans(« Etude de la
représentativité statistique du réseau national de surveillance
aérobiologique (RNSA) en France métropolitaine »),
commandé pour apprécier la fiabilité des données
statistiques mises à disposition du public au titre des données
environnementales, a conclu dès 2017 que des redondances
ne sont pas à exclure entre les capteurs, relativisant
notamment la comptabilisation de la population située dans
un rayon de 30 km d?un capteur, d?autant que 10 capteurs ne
fonctionnent que pendant la période de pollinisation de
l?ambroisie.
La mission s?est également appuyée sur la littérature
scientifique qui souligne le respect impératif de tous les
critères d?implantation d?un capteur (hauteur, absence
d?écran y. c végétal, absence de courants ascendants?) pour
que les données obtenues soient jugées représentatives
d?une zone de 20 à 30 km autour du capteur.
[64] Les 11 capteurs utilisés également pour
le comptage des moisissures sont situés en zone
urbaine (dense ou de densité intermédiaire), et
la population totale des communes concernées
est de 3 692 092 habitants, soit moins de 6 % de
la population hexagonale.
[64] Le réseau RNSA s'inscrit dans les
meilleurs standards internationaux en matière de
surveillance aérobiologique. Comme le montre la
figure 3 de l'EAN (EuropeanAeroallergen
Network), le maillage du réseau à l'échelle
européenne témoigne d'une densité de capteurs
comparable à celle des autres pays.
La réponse apportée au paragraphe 64 reprend le
pourcentage affiché mais non effectif de population
couverte (cf. supra). Ce pourcentage se rapporte de plus aux
capteurs de pollens alors que le paragraphe 64 est relatif à la
surveillance des moisissures. La confusion ainsi introduite ne
permet pas de documenter le positionnement de la France
par rapport à d?autres pays.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Actuellement, notre réseau couvre déjà plus de
63 % de la population française.
Concernant la surveillance des spores de
moisissures, nous disposons de 11 capteurs
répartis sur le territoire. Bien que ce nombre
puisse paraître limité, il est important de
souligner que les allergies aux moisissures sont
encore méconnues. Ces capteurs fournissent des
informations précieuses aux personnes
allergiques et aux professionnels de santé,
contribuant ainsi à une meilleure prise en charge.
L'augmentation du nombre de capteurs reste un
objectif pour le RNSA, mais elle est actuellement
limitée par des contraintes de financement.
Par ailleurs, le RNSA s?est conventionnellement engagé,
depuis 2015, à mettre en oeuvre la surveillance des
moisissures, ce qu?il ne fait que très marginalement. Il s?est
également engagé à mener notamment sur ce sujet « encore
méconnu » des actions de recherche, en contrepartie de
subventions qui ont été effectivement perçues.
[65] Si les données collectées sont destinées
à fournir localement aux personnes allergiques
une information leur permettant de prendre les
traitements appropriés ou de se rendre chez un
médecin allergologue, une large part de la
population est donc exclue de ce service. Les
motivations ayant présidé au choix des onze
capteurs également utilisés pour la surveillance
des moisissures n?ont pas davantage été
exposées à la mission. Globalement, la méthode
de conception du réseau n?est pas connue
précisément et apparaît aléatoire, à la
différence de la conception du réseau dédié à la
surveillance des polluants réglementés mis en
place à partir de 1976
(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTE
XT000000684771). Pourtant, la nécessité « de
disposer de critères précis pour le choix des sites
[65] La comparaison à mainte reprise entre le
réseau de surveillance des polluants réglementés
et la surveillance aérobiologique faite par le
RNSA sert injustement à critiquer la gestion du
RNSA, ou bien serait-ce la volonté délibérée de
favoriser les AASQA ?
Cette présentation est en effet trompeuse, voire
fallacieuse, car les budgets alloués sont sans
comparaison. Le RNSA n?est pas une association
agréée par les ministères pour la surveillance
aérobiologique et reçoit des dotations publiques
très faibles en regard de la charge de la pollinose
sur la société.
Les deux structures (RNSA et ATMO) ont des
missions similaires en matière de communication
et de production de données. Pourtant les
dotations publiques favorisent largement les
AASQA. Par ailleurs, les directions des AASQA
Aucune des remarques émises ici par le RNSA n?est étayée,
qu?il s?agisse :
- des jugements de valeur et qualifications que
s?autorise le RNSA quant aux travaux des AASQA ;
- des affirmations relatives aux missions similaires
entre les AASQA et le RNSA (les missions des AASQA,
définies par l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au
dispositif national de surveillance de la qualité de
l'air ambiant, n?étant en rien circonscrites à la
surveillance des pollens et moisissures, cf. annexe 4
du rapport) ;
- de la modicité affirmée des dotations publiques
reçues par le RNSA (1 275 672 ¤ sur les cinq derniers
exercices, hors subventions des ARS et hors
financements de collectivités territoriales, cf. § 194
du rapport) ;
- des estimations alléguées du coût des rhinites
allergiques et des économies qui seraient induites.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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et d?obtenir une bonne couverture territoriale
des diversités polliniques » avait été soulignée
antérieurement, dès le rapport d?évaluation du
réseau national de surveillance aéropollinique
remis en 1995 sous l?égide du réseau national de
santé publique.
annoncent très souvent que les travaux sur le
pollen sont faits sur fonds propres, nous en
profitons pour questionner l'État : s?agit-il de
trop perçus d?argent public ?
Le RNSA dispose d?un nombre de stations de 46
contre 650 pour ATMO, soit un rapport de 1 pour
14. Le budget est d?un différentiel d?1 pour 150 en
faveur des ATMO et le personnel de 1 pour 267
en faveur des ATMO. Autrement dit, une
?station? du RNSA coûte 150 fois moins cher
pour les dépenses publiques qu?une station
ATMO.
Une estimation du coût global de la rhinite
allergique pour la société est de l?ordre de 250 à
1000 ¤/patient/an.1?5 Avec une part de la
population française touchée de 15-20 %, cela
fournit une estimation du coût annuel de la
rhinite allergique aux pollens en France entre 2 et
10 milliards. La subvention totale du RNSA
correspond à 0,055 ¤ par personne allergique
aux pollens. Sans tenir compte de l?inflation, le
budget du RNSA est en légère augmentation
depuis 2016. Cependant, le budget de 2018
correspondrait à un budget en 2023 de presque
650 k¤ en intégrant une inflation cumulée de
11 % (autrement dit, presque une perte de 100 k¤
non compensée, pour un réseau identifique). Les
critiques sur l?absence de couverture du réseau à
l?échelle nationale et ultramarine sont difficiles à
comprendre avec une telle économie de
dépenses publiques. L?actuel RNSA est un
modèle d?économie publique car l?information
pollinique est fournie pour un coût très faible,
Le commentaire est donc globalement sans lien avec le
paragraphe initial ; il ne peut conduire à en modifier la
rédaction documentée.
Comme l?expose le paragraphe 235 du rapport, la
constitution du réseau de mesure sous l?égide des AASQA
répond à une méthodologie et à des obligations précises.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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selon les meilleurs standards métrologiques et
scientifiques mondiaux.
Le réseau est également géré en partie par les
AASQA. Il sera intéressant de les écouter sur les
choix qui ont guidé à l?implantation du réseau,
ainsi que sur les critiques générales sur le réseau.
[66] Le dispositif de surveillance actuel
repose donc essentiellement sur des capteurs
de pollens et moisissures, complétés dans
certaines régions par des jardins polliniers (cf.
infra). Basé sur des méthodes artisanales
fondées sur des interventions individuelles, il
nécessite des interventions humaines
importantes sans lesquelles le réseau est
défaillant, et une expertise pointue pour
appréhender la nature des particules capturées
ou apprécier un stade de pollinisation.
[66] La surveillance de la qualité de l?air en
matière de bio-particules est, il est vrai, un travail
d?expert plus que l?évaluation de molécules
chimiques dans l?atmosphère qui peut se faire
aisément. Pourquoi ? Parce que le pollen relève
du vivant et à ce titre est pléomorphe, en
nombre, en taille, en structure externe, texture
interne, propriétés de surface, capacité à voler, à
flotter, à coller, le tout enrichi par une
saisonnalité dépendante de facteurs météo,
climatiques ou environnementaux en général.
C?est pour cela que le RNSA a investi des efforts
dans des stages de formation analystes, pour
transmettre son expertise, à une époque actuelle
où la palynologie, moins développée qu?il y a 50
ans, est surtout représentée par la
paléopalynologie, science très intéressante au
demeurant mais ne relevant pas des activités du
RNSA qui s?occupe des pollens vivants à l?origine
d?allergies.
De plus, si l?on fait l'exégèse de cette note, le
vocabulaire semble choisi pour jeter l'opprobre
sur la méthode Hirst : artisanal, intervention
individuelle, risque de défaillances?..
La méthode de mesure par un capteur Hirst n?a
rien d?artisanal. Celle-ci est normée et représente
Le commentaire du RNSA est sans lien avec la rédaction du
paragraphe et l?exégèse à laquelle il se livre relève de
suppositions.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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actuellement le capteur le plus sensible sur le
marché (capable de détecter quelques grains de
pollens par mètre cube d?air) et permettant de
différencier les grains de pollen de 100 espèces
de plantes et une vingtaine de spores.
Quant à l?intervention individuelle, il est
surprenant de souligner que l?utilisation de
capteurs ou de machines nécessite? du
personnel spécialisé comme sont nos analystes.
L?intervention humaine ne vise pas à maintenir le
réseau pour lui éviter une défaillance, comme il
est faussement indiqué dans le rapport.
L?intervention humaine est un maillon essentiel,
tout comme pour les stations automatiques de
mesures des polluants de l?air nécessitant des
changements de consommables, de filtres ou
des entretiens de maintenance, donc du
personnel spécialisé.
Cependant, nous nous réjouissons de voir que
l?expertise de nos analystes est reconnue. Celle-
ci est nécessaire pour la reconnaissance des
particules car à l?heure actuelle, aucune machine
ne fait mieux que l?humain pour appréhender la
diversité de la nature des particules capturées.
Cette appréhension nécessite une initiation, une
formation et le RNSA dispense cette formation
depuis de nombreuses années. Tous les analystes
sont passés par ?l?école du RNSA?. Un contrôle
des connaissances est organisé chaque année. Ils
savent identifier le bon pollen lorsqu?il est en bon
état mais aussi quand il est détérioré, dégradé,
invaginé, vidé de son contenu, sali, c?est de
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?intelligence naturelle. Les capteurs
automatiques, en particulier les ?low cost? n?ont
pas tous les pouvoirs d?interprétation de l'oeil
humain et si l?intelligence artificielle saura
probablement un jour traiter les signaux
détectés, on n?y est pas encore.
Il faut remarquer que les technologies de mesure
du pollen (high cost > 60 k¤) n?en sont pas encore
à un stade de routine. Il s?agit d?instruments
complexes à mettre en oeuvre et nécessitant un
suivi attentif des performances. Ces capteurs,
aussi séduisants qu?ils puissent apparaître à des
néophytes, sont onéreux, avec un taux de panne
inconnu, un coût d?abonnement annuel
supérieur par capteur au coût d?un Hirst et une
longévité inconnue (estimée à 10 ans par les
fournisseurs, mais sans aucune garantie). Faut-il
encore rappeler, qu?à l?heure actuelle, AUCUNE
étude ne démontre l?apport bénéfique du suivi
en temps réel sur la prévention des symptômes
de la rhinite ou de l?asthme allergique.
Quant aux dispositifs ?low cost?, ils ne peuvent,
à l?heure actuelle, pas identifier avec précision
les différents taxons et l?interprétation de leurs
données nécessite les calendriers polliniques
établis grâce aux capteurs HIRST.
Le dispositif de surveillance actuel repose
essentiellement sur des capteurs de pollens
largement utilisés en Europe (plus de 300 en
activité) avec des méthodes normées et basées
sur l?expertise des analystes pollens. Par ailleurs,
un contrôle qualité a été mis en place par le
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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RNSA. Il faut enfin souligner l?exploit de faire
fonctionner un tel réseau national malgré les
faibles moyens alloués à la surveillance
aérobiologique alors que le fardeau pour le pays
est énorme (estimé entre 2 et 10 milliards
d?euros). Le financement du RNSA est largement
sous-dimensionné.
?À mesure que la technologie et les méthodes
évoluent, il est essentiel de quantifier
correctement l'impact de la surveillance
automatique pour les utilisateurs finaux afin de
mieux comprendre les avantages réels à long
terme pour la société.? Cette phrase est tirée du
résumé d?une étude pro-mesures automatiques
(Tummon et al., 2024).
[67] Les capteurs utilisés en France sont de
type Hirst selon une technique datant de 1952,
commercialisés par deux grandes marques. Elle
est fondée sur la norme européenne de 2019 «
EN/TS 16868 Sampling and analysis of airborne
pollen grains and fungal spores », soutenue par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx alors directeur du RNSA et
président de l?EAS (European Atherosclerosis
Society), auprès de l?Afnor, puis transposée en
norme française. Les capteurs fonctionnent
grâce à une pompe électrique montée sur une
girouette, et aspirent un volume d?air constant
avec projection des particules (notamment
grains de pollens et spores) sur une surface
piège. Chaque semaine, la bande sur laquelle
sont récoltés les grains de pollens est collectée,
puis analysée au microscope pour identifier et
[67] La lecture de la mesure a un décalage
maximum de 7 jours et minimum de 1 jour.
L?information transmise est une prévision pour la
semaine suivant les mesures. Un point important
à garder en mémoire est que le RNSA est un des
rares réseaux existants qui, à partir des comptes
aéropolliniques, diffuse une prévision d?un risque
sanitaire ("risque d'allergie") et pas seulement en
valeurs d?exposition.
Éléments de chiffrage du fonctionnement du
réseau Hirst
Avec les données du tableau 3, un réseau de 70
capteurs polliniques actifs sur une période de 40
semaines donne une estimation de 690 k¤/an.
Par comparaison, le même réseau automatique
coûte entre 368 et 720 k¤/an sans le prix initial
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 67,
et il est sans lien avec elle.
Les éléments qu?il apporte concernent pour partie le coût
des réseaux automatiques, fourni par ailleurs dans le rapport
sur la base d?une publication validée des scientifiques du
projet Autopollen
(https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-
09820-2.pdf, cf. note 47 du rapport tome 1).
Le commentaire contient par ailleurs des pétitions de
principe (exemple : « En l'absence de données vérifiables sur
les performances, rien ne peut justifier la collecte et la diffusion
à grande échelle d'informations inexactes auprès du public »).
PUBLIÉ
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf
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compter les espèces végétales présentes sur les
prélèvements. Les données obtenues servent à
établir une prévision pour la semaine suivante,
soit avec un décalage d?environ sept jours par
rapport au comptage et à la détermination des
pollens.
de l'investissement, qui dépasse les 5 ou 9
millions ¤ (voir figure 2).
Il est important de rappeler qu'aucun pays au
monde n?a totalement supprimé son réseau de
Hirst, même la Suisse qui présente une densité
de capteurs automatiques importante. Le réseau
de Hirst et un réseau automatique doivent
coexister plusieurs années. Cette coexistence
permet d?assurer une continuité des séries
temporelles de mesures aérobiologiques et
d?assurer le fonctionnement correct du réseau
automatique.
Le principal inconvénient technique de la
méthode de Hirst est la nécessité de disposer
d?un réseau de bénévoles ou d?acteurs assurant
l?entretien des capteurs et le changement de
consommables une fois par semaine. Au prix
d?un budget supplémentaire, le réseau pourrait
fonctionner entièrement avec un réseau de
prestataires pour cette activité d?intervention
sur les capteurs.
L?un des inconvénients systématiquement mis en
avant par la concurrence (en particulier les
entreprises commerciales de capteurs
automatiques) est la faible résolution temporelle
du capteur de Hirst. Le RNSA ne communique
toutefois pas sur les données de la semaine
dernière mais sur des prévisions (J+0 à J+7)
utilisant ses mesures, les données cliniques, les
prévisions météorologiques et les observations
phénologiques.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Une lecture effectuée deux fois par semaine
permettrait d?améliorer ces prévisions au prix
d?un second passage par site et par semaine et
du doublement du coût des frais de transport.
Le RNSA a toujours manifesté un vif intérêt pour
l'automatisation des mesures polliniques et leur
intégration au réseau. Dès 2017, un capteur
Rapid-E a été installé à Brussieu pour des tests,
suivis d'une installation similaire à Paris en 2019.
Auparavant, deux capteurs FIDAS modifiés
(toujours basés sur la diffusion lumineuse)
avaient été déployés à Toulouse et Nice à partir
de 2015. Le réseau a également testé un capteur
japonais basé sur la diffusion de lumière
(KA3000) et a acquis des capteurs PollenSense
de conception américaine en 2019 et 2023. Les
capteurs automatiques coûtent chers, ont des
performances moindres qu?un Hirst et n?ont pas
un intérêt démontré pour la santé publique. Le
Conseil d'Administration a toutefois réaffirmé
en 2023 sa volonté de poursuivre l?étude des
réseaux automatisés low cost, notamment en
testant des capteurs d?un constructeur
américain et en préparant une collaboration
avec une start-up française.
Les progrès rapides de l?apprentissage
automatique (réseaux de neurones) laissent
envisager à moyen terme la possibilité
d?automatiser la lecture des lames. Des scanners
automatiques sont déjà disponibles sur le
marché mais à coût encore trop élevé pour une
généralisation sur le réseau. L?utilisation de
scanners automatiques permettrait d?envisager
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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une lecture des lames par un personnel non
qualifié, comme le sont les analystes, sur sites et
donc une augmentation de la fréquence de
lecture sans augmenter les coûts de transport
des prélèvements. Ces méthodes de comptage
compatibles avec le Hirst sont en
développement au niveau mondial et sont une
alternative peu coûteuse aux capteurs High Cost
(>50 k¤). Faut-il se précipiter vers des méthodes
coûteuses, aux performances moindres et dont
l?utilité pour la santé publique n?a pas encore été
démontrée scientifiquement ?
La méthode manuelle consistant à utiliser des
pièges à spores de type Hirst comporte des
erreurs et des limites inhérentes, mais il semble
que la génération actuelle d'échantillonneurs
automatiques ne soit pas encore à la hauteur,
malgré les affirmations répandues. Le prix de
l'investissement initial de ces nouveaux appareils
est généralement 10 à 30 fois supérieur au coût
d'un piège à spores Burkard, sans parler des
exigences d'installation, de machine learning et
de l'assistance technique régulière (Levetin et al.,
2023)1.
En l'absence de données vérifiables sur les
performances, rien ne peut justifier la collecte et
la diffusion à grande échelle d'informations
inexactes auprès du public
PUBLIÉ
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1 Levetin, Estelle, Peter J. Pityn, German D.
Ramon, Elaine Pityn, Jim Anderson, Leonard
Bielory, Dan Dalan, Rosa Codina, Felix E. Rivera-
Mariani, and Benjamin Bolanos. â¤oeAeroallergen
Monitoring by the National Allergy Bureau: A
Review of the Past and a Look Into the Future.
The Journal of Allergy and Clinical Immunology:
In Practice 11, no. 5 (May 1, 2023): 1394-1400.
https://doi.org/10.1016/j.jaip.2022.11.026. tant
que la fiabilité de ces instruments n'aura pas été
démontrée, ce qui est plus que nécessaire
(Levetin et al., 2023).
L?EAS n?est pas l?European Atherosclerosis
Society (qui n?aurait rien à voir avec le RNSA et la
surveillance des particules biologiques de l?air)
mais l?European Aerobiology Society !
La transcription du sigle EAS était effectivement erronée et a
été corrigée.
[68] Pour permettre une meilleure
anticipation des épisodes polliniques, il serait
utile de réduire le délai de traitement. Plusieurs
programmes de recherche ont ainsi visé depuis
plusieurs années le développement d?un réseau
automatique pour obtenir des résultats en
temps réel. En Europe, le programme
Autopollen coordonné par MétéoSuisse vise,
sous l?égide du groupement des services
météorologiques européens, EUMETNET, à
développer un réseau de surveillance
automatique à travers le continent, couvrant
tous les aspects de la chaîne d?information, de la
mesure initiale aux produits et services dédiés
aux utilisateurs finals. Une première phase s?est
déroulée de 2018 à 2022. Elle a démontré la
[68] Le RNSA s'efforce de réduire les délais
de traitement des données. Des prélèvements
sont effectués tous les 3 jours à Paris et à Lyon
afin de disposer de données plus rapprochées. Le
développement de scanners de lames pour les
Hirst laisse entrevoir dans un avenir proche la
possibilité d?une lecture automatique des lames
Hirst de façon journalière. L?utilisation du
capteur de Hirst avec une lecture automatique
permet en outre de poursuivre les séries
temporelles, d?effectuer des économies et de
conserver les échantillons collectés sur lames
pour des analyses ultérieures.
L?inspection générale semble convaincue de
l?utilité d?un réseau de capteurs automatiques
sur les bases d?un modernisme fantasmé et peu
Le commentaire du RNSA ne porte pas sur le fond, mais
énonce des jugements de valeur non étayés relatifs à ce que
les dirigeants de l?association croient être une conviction des
inspections générales.
La partie correspondante du rapport (§ 68 à 70) renvoie
simplement aux références produites concernant le projet
Autopollen, dont la première phase a montré, entre 2018 et
2023, la faisabilité de mise en place d?un réseau automatique
et dont la seconde, en cours jusqu?en 2027, vise à créer les
conditions d?un déploiement à grande échelle. Les références
des publications correspondantes figurent dans le rapport et
le RNSA ne peut les ignorer puisque les plus récentes sont
notamment co-signées par son président.
Comme indiqué au § 87 du rapport, les travaux de l?ANSES
soulignent aussi pour leur part la relative antinomie entre les
méthodes du RNSA et des perspectives d?automatisation
PUBLIÉ
https://doi.org/10.1016/j.jaip.2022.11.026
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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faisabilité d?un réseau de surveillance
automatique des pollens à l?échelle européenne
permettant des mesures en temps réel. Une
seconde phase 2024-2028 vient de démarrer,
avec pour objectif l?extension et la
consolidation du réseau pour le rendre
opérationnel et pérenne. Les évolutions
technologiques (automatisation, modélisation,
intelligence artificielle?) ouvrent ainsi des
perspectives pour améliorer les prévisions.
réfléchi. De fait, aucune étude scientifique n?est
disponible actuellement pour montrer un gain
pour le patient allergique ou pour les
professionnels de santé. Autrement dit, où sont
les preuves que la mesure en temps réel soit utile
pour la gestion de l?allergie ? L?obnubilation de la
demande insistante d?innovation de l?Inspection
dans le domaine de la surveillance
aérobiologique tend à l'emporter sur la nécessité
de disposer de données robustes, standardisées
et comparables. Cette obstination de
l?Inspection à dénigrer le capteur Hirst n?est pas
justifiable par une amélioration de la santé
publique (l?intérêt des capteurs automatiques
n?est pas encore démontré). Cela n?est pas
justifiable pour les finances publiques, puisque
les estimations actuelles du coût d?un réseau
automatique sont partielles (puisque le taux de
panne et la durabilité des appareils sont
inconnus) et probablement partiales (puisque
proposées par les fabricants). Cela n?est pas non
plus justifiable eu égard des émissions de CO2
puisque le réseau automatique vient en
supplément du réseau de Hirst (qu?il ne peut pas
remplacer au vue des performances actuelles),
qu?il nécessite des appareils gros
consommateurs d?énergie (souvent des
machines climatisées) et un stockage des
données produites en grande quantité sur des
serveurs avec des outils d?intelligence artificielle
(connu pour être grand producteur de CO2). Le
débat, que l?on rencontre aussi dans d?autres
secteurs de la biologie, est faussé car il consiste à
confondre ce qu?il est possible techniquement
(« l?ANSES a relevé notamment que la formulation du RAEP et
son application reposent sur une « méthodologie ancienne et
non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation.
L?utilisation de plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant
grandement sur des dires d?experts, rend difficile la
modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire
automatiques, qui viendraient en complément de l?expertise
humaine ».)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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d?imaginer et ce qui est bon et utile pour
l?homme et sa santé de réaliser. Des comités
d?éthique ont été créés pour répondre à ce genre
de question. Nous remettons vivement en cause
les affirmations de l?Inspection sur les sujets
scientifiques et métrologiques. La position
caricaturale du tout automatique cacherait-t-elle
une connivence particulière de l?Inspection avec
d?autres acteurs de la surveillance
aérobiologique ?
Les technologies High-Cost (>50 k¤) vont être
dans le futur concurrencées par des technologies
low cost, notamment grâce aux progrès
fulgurants de la reconnaissance d?image par
machine-learning. Il est probable que les
technologies High-cost seront cantonnées aux
activités de recherche (ou à quelques régions
très riches) et que les technologies low-cost
envahissent le marché de la mesure de proximité
en temps réel, notamment en complément des
réseaux traditionnels fiables, auto-suffisants,
gérés de façon scientifique et normée, en
l?occurrence les réseaux de HIRST.
Enfin, il n?existe pas à l?échelle européenne un
mouvement de fond vers l?automatisation des
réseaux. Plus de 300 capteurs de Hirst sont en
fonction en Europe, contre une trentaine de
capteurs automatiques High-Cost. Une majorité
des capteurs automatiques sont installés dans les
pays d?origine de ces technologies,
respectivement l?Allemagne (Hund) et la Suisse
(Swisense Poleno). Les autres pays européens ont
généralement un nombre très réduit de capteurs
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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automatiques High-Cost. Cependant en Suisse
un certain nombre de capteurs Hirst sont
conservés sur le territoire afin d?évaluer la
fiabilité de résultats obtenus par les capteurs
automatiques.
[69] Le RNSA a participé à ces programmes,
mais à la différence par exemple du réseau
suisse de surveillance, le réseau géré par le RNSA
n?est pas automatisé, alors que la technologie
est disponible pour permettre une validation à
large échelle. Les résultats publiés sont
prometteurs en ce qui concerne l?impact positif
de l?automatisation sur la qualité des mesures,
tant pour les pollens que pour les spores
fongiques (moisissures) , et les premiers
éléments économiques sont concordants : si
l?investissement est au minimum dix fois
moindre pour les capteurs Hirst (5 000 euros), les
coûts de fonctionnement d?un réseau manuel
dépendent largement de ceux de la main
d?oeuvre sans laquelle aucune mesure n?est
disponible. Selon les résultats publiés du projet
Autopollen, les coûts de personnel pour
l?exploitation d?un réseau automatique sont
considérablement moins élevés que ceux d?un
réseau manuel et, selon le pays, peuvent même
baisser en termes de coûts annuels après un laps
de temps relativement court. En effet, à mesure
que le nombre d?appareils automatiques dans
un réseau augmente, les coûts de personnel
n?augmentent pas de manière linéaire. Par
conséquent, on peut s?attendre à ce que, pour
un réseau plus vaste, les coûts de la surveillance
[69] Effectivement, le réseau RNSA n?est pas
automatisé. Nous testons actuellement des
capteurs low-cost Pollensense. Nous avons
fourni lors de l?inspection des documents avec
des références scientifiques sur les réseaux
automatiques. Quelques informations
importantes sont reproduites ici.
L?installation d?un réseau de 13 capteurs
automatiques (1/région) en France reviendrait à
un coût minimum sur 10 ans estimé à plusieurs
millions d?euros (hors panne, hors serveur
informatiques). Les chiffrages des réseaux
automatiques proviennent des acteurs
commerciaux, une sous-estimation de celui-ci est
possible. Par ailleurs, ni le taux de panne ni la
durée de vie des appareils automatiques ne sont
communiqués. L?amortissement sur 10 ans n?est
basé sur aucune donnée fiable, c?est un chiffre
bien pratique pour qui souhaite vendre des
capteurs. Le coût d'une assurance,
potentiellement nécessaire pour des raisons
légales, est proportionnel au prix d'achat des
capteurs. Cependant, ce coût n'est pas pris en
compte dans les estimations. Il est surprenant de
trouver des raisonnements et des chiffrages non
étayés dans ce rapport alors que la durée
d?amortissement engage des coûts de plusieurs
Les données fournies dans le rapport sont sourcées.
Ces éléments ont été également débattus avec les
responsables suisses et allemands ayant mis en place des
réseaux automatiques.
Le commentaire du RNSA relève d?affirmations non étayées,
à l?instar de l?argument relatif aux émissions de GES qui n?est
aucunement documenté par un quelconque bilan carbone,
ou de la fiabilité affirmée des données produites par le RNSA,
sur la base pourtant de conditions non réunies pour une
partie notable des capteurs (intervention de médecins, cf. §
86 du rapport).
La mission note toutefois que le RNSA partage ce qui ressort
de l?analyse du rapport, à savoir que « L?avenir de la
surveillance aérobiologique est évidemment automatisée »,
analyse qu?il qualifie dans un commentaire précédent de
conviction relevant d?un modernisme fantasmé et peu
réfléchi.
Les points traités dans ce commentaire sont abordés et
documentés dans le rapport, notamment au paragraphe 70.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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automatique soient inférieurs à ceux de la
surveillance manuelle. De plus, certains capteurs
automatiques ne nécessitent pas de
consommables.
millions d?euros, voire dizaines de millions
d?euros, pour l?Etat. Voir aussi note [67] et
document joint (Cost_automatique_manual_net
workAS.xlsx.).
L?infrastructure informatique nécessaire pour la
centralisation et le traitement des données est
particulièrement lourde (production annuelle de
données brute estimée à 1 million de giga-octets
pour 13 capteurs). Un réseau d?un capteur par
région est toutefois largement insuffisant à des
fins de surveillance aérobiologique au niveau de
la France métropolitaine.
Il est intéressant de comparer le réseau français
avec l?évolution récente du réseau de
surveillance aérobiologique Suisse. Ce pays 16
fois plus petit que la France est passé d?un réseau
historique de 15 à 5 Hirst (équivalent pour la
France à passer de 260 Hirst à 86) accompagnés
du déploiement d?une flotte de 16 capteurs
automatiques (équivalent à 240 pour la France).
Cette comparaison permet d?entrevoir la
profonde différence entre les deux situations et
l?investissement pour les finances publiques d?un
réseau aussi dense en France : plusieurs millions
de fonctionnement par an et un investissement
initial de plus de 30 millions. Investissement de
30 millions à renouveler à la fin de la durée de vie
des appareils, qui est inconnue (5, 10, 15 ans ?).
Contrairement à ce qui est mentionné dans le
rapport, ces capteurs ont un coût de
fonctionnement hors-panne compris entre 10 k¤
et 20 k¤ (incluant les consommables pour le
BAA500 et les abonnements aux services). Les
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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appareils ne peuvent pas fonctionner sans
paiement annuel d?un service pour bénéficier de
la reconnaissance des pollens. Les deux pays
possédant actuellement les réseaux
automatiques les plus développés (Suisse et
Allemagne) sont les berceaux des deux machines
(SwisensPoleno et BAA500) les plus en pointe
actuellement sur la comparaison avec le Hirst.
Les performances d?identification de pollen par
des capteurs automatiques sont actuellement
très faibles comparativement aux capteurs Hirst
: 20 pollens contre plus de 100 pour le Hirst. Ces
capteurs automatiques mesurent au mieux une à
deux spores.
Il faut noter que la production de données
informatiques est importante. Les données
brutes doivent par ailleurs être conservées
indéfiniment pour ré-analyses. En effet, lorsque
le logiciel de reconnaissance des pollens est mis
à jour, les données historiques doivent être
?relues? avec la nouvelle version pour permettre
une comparaison entre les nouvelles données et
celle datant d?avant la mise à jour.
A l?heure de la chasse aux émissions de GES,
personne ne semble s?intéresser au budget CO2
d?un réseau automatique avec des appareils
technologiques coûteux et nécessitant une
climatisation permanente, produisant des
archives numériques en grande quantité.
Enfin, l?achat d?un capteur automatique de
bonne qualité, dont le prix avoisine le montant
de la subvention annuelle du ministère de la
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Santé, aurait largement grevé la gestion du
réseau classique du RNSA, celui qui,
précisément, donne des résultats fiables, utiles
et utilisés.
L?avenir de la surveillance aérobiologique est
évidemment automatisée. Cette bascule doit se
faire de façon réfléchie, sur des bases
scientifiques solides et lorsqu?un nouvel
instrument aura émergé comme une référence. Il
est également très probable, au vu de la
progression fulgurante de la reconnaissance
d?images, que des capteurs Low Cost vont venir
concurrencer les capteurs High Cost, avec des
coûts 10 à 50 fois moins importants à l?achat.
[70] Les trois Etats s?étant engagés dans
l?automatisation (Suisse, Land de Bavière et
Belgique) ont souligné l?intérêt économique de
l?automatisation, malgré la nécessité de
conserver dans un premier temps des capteurs
Hirst aux fins de comparer les résultats pour
calibrer les capteurs automatiques. Ainsi par
exemple, dans le cas du réseau belge de
surveillance aérobiologique, le package achat,
installation, formation, assistance sur cinq ans
d?un capteur automatique a coûté 180 000 euros
à amortir sur 10 ans ; le fonctionnement se limite
à l?infrastructure informatique (5 Tera de
données en Belgique) dont le coût est à
relativiser si le pays dispose déjà d?une
infrastructure permettant la bancarisation des
données. En outre, à mesure que les
technologies évoluent, la valeur absolue du
[70] Il est difficile de dire que la Belgique est
engagée dans l?automatisation avec l?achat d?un
capteur. Les deux autres exemples Suisse et
Bavière correspondent aux pays des deux
sociétés en compétition sur le marché des
capteurs automatiques à haute résolution.
Le RNSA depuis 2015, poursuit son objectif
d'automatisation du réseau de mesures
polliniques avec des tests de différents capteurs
(Rapid-E, FIDAS, KH3000, PollenSense,
AEROTAPE, BAA500) et une volonté réaffirmée
en 2023 de développer un réseau automatisé
performant (voir aussi [67])
La France n?est pas en reste puisque plusieurs
capteurs automatiques sont déployés à des fins
de recherche scientifique, en particulier via le
réseau ACTRIS auquel le RNSA collabore
activement. Plusieurs dispositifs sont déployés
Les éléments fournis dans le rapport sont documentés et les
cas de la Suisse, l?Allemagne et la Belgique font de surcroît
l?objet d?une annexe.
Le commentaire du RNSA procède par affirmations ou
suppositions (ex. du capteur mis en place par Airparif, cité
dans le rapport) qui serait « probablement dans une remise ».
La mission précise qu?Airparif est une AASQA.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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stockage numérique (¤/Tera) tend à baisser sur
le long terme, et il est possible que les coûts
d?investissement initiaux liés à l?acquisition
d?instruments automatiques diminuent
progressivement. Le marché des instruments
automatiques est en effet composé de plus
d?une dizaine de fabricants, contexte
concurrentiel contrastant avec la dynamique
des prix quasi monopolistique des pièges de
type Hirst qui ne comptent que deux fabricants
sur le marché depuis plusieurs décennies.
sur le territoire national, comme par exemple au
Puy de Dôme, témoignant de l'engagement
français dans ce domaine.
Il est à noter qu?AIRPARIF a acquis un
SwissensPoleno Mars en 2021 (source :
https://airlab.solutions/projets/surveillance-et-
information-en-temps-reel-des-pollens- en-ile-
de-france-197) mais il n?a été maintenu en
fonctionnement que pour un test de quelques
mois, depuis il est probablement dans une
remise.
[71] La couverture lacunaire du territoire par
les capteurs que gèrent les acteurs désignés par
l?arrêté de 2016 est probablement l?un des
facteurs explicatifs du caractère non exhaustif
du dispositif réglementé ; mais certains acteurs,
tel le réseau des fédérations régionales de lutte
et de défense contre les organismes nuisibles
(FREDON), existent de longue date, tandis que
de nouveaux intervenants se sont développés
postérieurement à 2016.
[71] Le RNSA publie, depuis 2022, chaque
jour de la saison pollinique les cartes de
modélisation du German Weather Service
(DWD) du modèle ICON-ART faisant partie de
CAMS. L?INERIS est impliqué pour la France dans
le projet CAMS avec le modèle CHIMERE. Il est
par ailleurs surprenant de comparer le RNSA
avec un consortium dont le budget est de
dizaines de millions. Le sous-investissement
chronique de l?Etat a des conséquences sur les
capacités opérationnelles des acteurs ne
disposant pas de ?fonds propres?, comme les
AASQA.
Le commentaire du RNSA est sans lien avec le paragraphe
concerné du rapport.
Quant aux fonds publics versés au RNSA, leur insuffisance
tient essentiellement à une utilisation au bénéfice de sociétés
commerciales tierces, sans lien avec le travail que
l?association s?était régulièrement engagée à mener en
contrepartie des financements reçus.
[72] Le réseau des FREDON a été désigné par
arrêté du 2 juin 2017 parmi les organismes
contribuant à des mesures nationales de
prévention et de lutte relatives à certaines
espèces végétales et animales dont la
prolifération constitue une menace pour la
santé humaine. Il anime et pilote à ce titre
[72] Le RNSA participe depuis une dizaine
d'années en tant qu'expert en aérobiologie au
comité technique de l'Observatoire des
ambroisies, notamment avec des présentations
sur les pollens et les allergies. Le RNSA a aussi
participé à la création des fiches disponibles sur
le site : https://plantes-risque.info/.
La composition et le fonctionnement du réseau FREDON
sont accessibles via le lien figurant au paragraphe 73 du
rapport.
Le paragraphe 72 vise simplement à lister les acteurs externes
à l?arrêté de 2016 qui interviennent dans la surveillance de
certains pollens, en l?occurrence les ambroisies. Il n?y a pas
lieu de le modifier.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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depuis 2017 l?observatoire des ambroisies, mis
en place depuis juin 2011 par le ministère chargé
de la santé, en partenariat avec les ministères
chargés de l?agriculture, de la transition
écologique et de l?intérieur ; cet observatoire a
été piloté antérieurement, de 2011 à 2017, par
l?Institut national de recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et l?environnement
(INRAE).
[73] L?observatoire vise notamment à
constituer un centre national de ressources en
matière d?ambroisie, à contribuer à valoriser les
connaissances sur la plante et ses effets sur la
santé, à mettre en avant les données
scientifiques et les projets de recherche en
cours et à développer des actions en partenariat
avec les acteurs nationaux et de terrain (ARS,
services de l?État, collectivités territoriales,
associations d?usagers et environnementales,
agriculteurs, gestionnaires des milieux
concernés, etc.). Les ARS sont des partenaires
importants des actions spécifiques aux
ambroisies et participent largement au comité
technique de l?observatoire. Le site Internet
https://fredon.fr fournit au grand public
l?information pertinente sur les risques liés aux
pollens d?ambroisie et les alertes sur la saison
pollinique. Le partenariat entre la FREDON Ile-
de-France et AirParif sur le réseau Pollin?Air
traduit l?intervention de certaines FREDON dans
le champ plus large des pollens, comme le
montrent leurs actions en matière de jardins
polliniers (cf. infra). Le dispositif de surveillance
[73] Certes la FREDON est un acteur externe
à l?arrêté de 2016 comme l?indique le titre du
chapitre 1.2.1.3 et sa présentation aurait mérité
que soit indiqué le partenariat performant et
confiant que le RNSA entretient avec la Fredon
qui utilise les données du RNSA pour informer
sur les risques liés aux pollens d'ambroisie.
Fredon France et l'Observatoire des ambroisies
s'appuient sur l'expertise du RNSA en matière de
surveillance aérobiologique et reconnaissent
clairement l'origine des données, comme
l'illustrent les exemples suivants :
https://fredon.fr/cvl/actualites/attention-aux-
emissions-de-pollens-dambroisie
https://ambroisie-risque.info/retour-du-pollen-
dambroisie/
https://www.fredonoccitanie.com/ambroisies/2
024/10/24/bilan-pollinique-le-rnsa-publi e-son-
bilan-2024-sur-les-pollens/
Le paragraphe 73 complète le précédent, et porte sur
l?observatoire des ambroisies dont la composition est
accessible par le lien fourni dans le rapport. La mission a à ce
sujet auditionné le directeur du réseau FREDON.
PUBLIÉ
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et de lutte contre les ambroisies, inscrit dans les
plans nationaux santé environnement (PNSE) et
décliné par plusieurs plans régionaux santé
environnement (PRSE) ne relève donc pas du
dispositif de surveillance des pollens défini par
l?arrêté de 2016.
[74] La plateforme de signalements
participatifs Pollin?Air est déployée en Île-de-
France depuis début 2021, après avoir été lancée
dans les régions Grand Est, Hauts-de-France et
Corse. Pollin?Air (https://www.pollinair.fr/) a
pour objectif de permettre aux utilisateurs de
signaler et d?avoir accès, en temps réel, à une
information sur les émissions de pollens
allergisants à proximité. Ce dispositif a été
développé pour l?Île-de-France en partenariat
par AirParif et FREDON Île-de-France, avec le
soutien de l?ARS d?Île-de-France.
[74] Les quelques remontées d?information
que le RNSA a pu avoir laissent penser que
l?application Pollin?air n?a pas eu le succès que ses
concepteurs auraient souhaité, notamment en
Ile de France avec très peu de mobilisations
devant un dispositif au final décevant. Le même
type de retours a été perçu par la région Grand
Est qui enregistre des diminutions inquiétantes
du nombre des utilisateurs.
Il est donc surprenant de survendre le projet
Pollin?air. Le ton du rapport laisse penser que
l?Inspection peut tomber sous le charme d?outils
de communication, sans s?intéresser aux
bénéfices pour la santé publique ou encore au
coût pour les finances publiques.
Le projet Pollin?air ne peut fonctionner que si des
centaines d?observations sont effectuées par
espèce localement, ceci afin de lisser la
variabilité intra espèces de la phénologie de
reproduction des végétaux. La pollinisation
d?arbres d?une même espèce peut avoir plusieurs
semaines de décalage sur la même saison
pollinique, y compris à l?échelle locale. La
pollinisation dépend de l'ensoleillement, de la
nature du sol et des infrastructures autour de
l?arbre (chaleur absorbée) et d?aspects
Les éléments fournis dans le rapport sont issus de données
dont les références sont fournies, et qui ont été complétées
par les auditions de personnes dont les titres et qualités
figurent en annexe.
La « survente » affirmée par le RNSA procède d?une
appréciation non démontrée et hors sujet : la partie
correspondante du rapport (cf. 1.2.1.3. : « Des acteurs
externes à l?arrêté de 2016 ») ne vise pas à évaluer le projet
Pollin?Air, mais à documenter l?existence d?acteurs ne
relevant pas de l?arrêté de 2016.
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biologiques inter-individuelles (génétiques,
maladies de l?arbre). Autant de paramètres qui
sont pris en compte avec les pollinariums en
observant des plantes dans des conditions
contrôlées et avec des individus représentatifs
de la diversité génétique locale. Il est vrai que
l?APSF et le RNSA n?ont pas les moyens d?une
communication à grande échelle sur fonds
propres de leurs excellents travaux de
surveillance aérobiologique et phénologique,
contrairement à d?autres structures.
Le maintien d?une communauté active de
citoyens sentinelles est coûteux : recrutement de
community manager, nécessité de formation des
bénévoles, vérification des informations pour ne
pas diffuser des données fausses. Le dispositif
des pollinariums est, de loin, largement moins
coûteux et plus performant.
[75] La surveillance se développe par ailleurs
via des entreprises privées qui proposent aux
collectivités territoriales, dans le cadre d?une
démarche commerciale, l?installation de
microcapteurs automatiques, sans garantie que
les résultats obtenus soient compatibles avec les
mesures effectuées avec les capteurs Hirst, qui
répondent à la seule norme en vigueur
aujourd?hui. Tel est le cas de la start-up Lify Air,
lauréate des Trophées INPI 2023 dans la
catégorie « Recherche partenariale », à laquelle
de nombreuses villes ainsi que des régions (la
Normandie par exemple) confient la
surveillance des pollens sur leur territoire. Face à
[75] Le RNSA connaît bien la Start up Lify-Air
et est au courant de la technologie utilisée par le
capteur Beenose qu?elle propose. Certes Lify-Air
est un acteur externe à l?arrêté de 2016 comme
l?indique le titre du chapitre 1.2.1.3 et sa
présentation aurait mérité que ne soit pas passé
sous silence le rapport produit par les AASQA qui
remet sérieusement en question la fiabilité du
capteur. Le rapport est devenu difficilement
interprétable si ce n?est inexploitable parce que
les conclusions ont été contestées par la Startup
Lify-Air. Les résultats manquent, entre autres, de
robustesse en raison de l'absence d'un protocole
scientifique rigoureux pour la comparaison des
Comme indiqué supra, cette partie ne vise pas à évaluer
l?intervention de tel ou tel acteur, mais à documenter
l?existence d?acteurs ne relevant pas de l?arrêté de 2016. Le
développement ci-contre est donc étranger à l?objet du
paragraphe correspondant.
Au demeurant, l?analyse à laquelle le RNSA fait allusion entre
dans le champ des prestations fournies par les AASQA, et
participe de la logique d?intercomparaisons mentionnée au §
75 qui confirme que les résultats d?une mesure automatique
présente la même fiabilité qu?une mesure manuelle. Le projet
Autopollen décrit dans le rapport procède de cette manière.
Permettre ces intercomparaisons est nécessaire pour asseoir
la fiabilité des dispositifs et leur permettre de progresser.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?arrivée sur le marché de ces microcapteurs de
pollens, les AASQA Auvergne Rhône Alpes,
Hauts-de-France, Grand Est et Normandie ont
mené un travail commun afin de tester les
capacités métrologiques de certains
microcapteurs et de confronter leurs résultats à
ceux des capteurs Hirst (mesure, sensibilisation,
appui à la modélisation?). Ces
intercomparaisons participent, comme le projet
Autopollen mentionné précédemment, d?une
démarche de contrôle de la qualité des données
de surveillance.
données. De même, les rapports des ATMO sur
les capteurs automatiques, financés par de
l'argent public, notamment en Île-de-France, ne
présentent pas de résultats concluants. Le même
projet a demandé l'externalisation des analyses
statistiques. Les capteurs achetés pour plus de
90 k¤ sont inutilisés depuis la phase de test en
Région Francilienne.
Il est surprenant de voir les AASQA s?emparer de
la validation d?un capteur commercial avec
l?utilisation de fonds publics, et l?aval de l?IGAS et
de l?IGEDD. Chaque concurrent de Lify-Air est-il
en droit d?attendre le même traitement : achat
de capteurs en dizaines d?exemplaires et
réalisation d?une comparaison avec les Hirst à
titre gracieux ?
A notre connaissance, la région Normandie n?a
pas confié la surveillance des pollens à la start-up
Lify-Air. Cette entreprise ne dispose pas d?un
capteur capable de rivaliser avec les
performances d?un réseau de Hirst ou de
capteurs High cost (type BAA500 ou
SwissensPoleno). Le réseau des capteurs low-cost
(moins de 6 k¤) n?a pas vocation à remplacer la
surveillance aérobiologique nationale mais à la
compléter, soit en apportant des informations
avec une résolution temporelle élevée, soit en
complétant la couverture géographique.
Il est incorrect de comparer Autopollen avec les
tests effectués par quelques AASQA. Autopollen
n?a pas vocation à aiguiller de potentiels
acheteurs dans leurs choix de capteurs mais à
Le RNSA suggère que l?analyse des AASQA aurait été faite
avec de l?argent public, sans en apporter la démonstration.
En effet, les fonds propres des AASQA ne sont pas constitués
intégralement de crédits publics.
L?affirmation d?un aval qui aurait été donné par l?IGAS et
l?IGEDD est gratuite et sans fondement. Les dirigeants du
RNSA tentent ici comme dans d?autres passages d?utiliser le
rapport comme une tribune plutôt que de répondre aux
constats qu?il retrace.
N?ayant pas fourni la preuve de la solidité de ses propres
processus non plus que justifié l?utilisation faite sur longue
durée des fonds publics qu?il a reçus, le RNSA n?est pas en
position d?analyser de façon fiable l?intervention des autres
acteurs. Les analyses et constats que retrace le rapport sont
au demeurant fondés sur l?examen de documents et
d?entretiens auxquels le RNSA n?a pas pris part, ce qui n'était
pas son rôle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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fournir des comparaisons scientifiques dans un
souci d?amélioration des performances. Les
AASQA ont maintes fois revendiqué de tester les
capteurs Lify-Air afin d?être en mesure de
répondre aux questionnements des acteurs
publics confrontés à un démarchage commercial
de la part de Lify-Air.
Il est important de souligner que la mission
principale d'Atmo, telle que définie par la loi, est
de surveiller la qualité de l'air et d'informer le
public sur les niveaux de pollution
atmosphérique.
Si l'initiative d'Atmo d'évaluer les capteurs de
qualité de l'air individuels peut sembler louable à
première vue, il convient de s'interroger sur sa
pertinence au regard des missions
fondamentales de l'organisme et des ressources
qui lui sont allouées.
En effet, cette activité de "testing" pourrait être
perçue comme un dépassement des
prérogatives d'Atmo, qui n'a pas vocation à se
substituer aux organismes de contrôle et de
certification des dispositifs de mesure.
Par ailleurs, il est légitime de questionner
l'utilisation des fonds publics pour financer une
telle initiative, alors que les ressources d'Atmo
pourraient être prioritairement allouées à
l'amélioration de son réseau de surveillance, au
développement de modèles de prévision plus
performants et au renforcement de ses actions
d'information et de sensibilisation du public.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[76] Cette diversité d?acteurs traduit le
caractère non exhaustif du dispositif prévu par
l?arrêté du 5 août 2016. Il caractérise par ailleurs
la surveillance pollinique comme une activité
économique concurrentielle.
[76] Le RNSA remercie l?Inspection d?avoir
soulevé la question du caractère non exhaustif
prévu par l?arrêté d?août 2016 concernant les
acteurs de surveillance aérobiologique de la
qualité de l?air. Il nécessiterait un rééquilibrage à
plusieurs niveaux :
1 - le nombre d?acteurs impliqués sachant que
pour qu?une mission soit correctement menée ce
nombre doit être limité de façon à éviter la
dilution des responsabilités au détriment de
l?efficacité.
2 - les moyens financiers mis à disposition.
Actuellement les moyens du RNSA sont sous-
dimensionnés par rapport aux tâches qui lui
incombent. Aucune politique de répartition des
fonds n?a été décidée au niveau national, laissant
parfois les ARS décider de l?attribution des
financements. Les AASQA disposent de ?fonds
propres? qui leur permettent un investissement
conséquent sur la surveillance aérobiologique,
sans contrôle de l?Etat.
3 - la définition du périmètre d?action. Celui-ci
est clairement défini pour le RNSA et l?APSF qui
se sont associés, conscients de leur
complémentarité et leurs objectifs communs
dans un climat de confiance mutuelle et de
discussions sincères sans compétition. Un
comportement inverse desservirait la mission de
santé publique.
4 - les compétences qui constituent le critère
essentiel. Il existe au RNSA et à l?APSF des
scientifiques diplomés en botanique,
Il appartiendra aux administrations compétentes de
préparer les dispositions réglementaires qu?elles estimeront
pertinentes ; la mission a formulé une recommandation sur
ce point.
Le RNSA manifeste ici encore son souhait de faire retirer les
AASQA du dispositif, sans prendre en compte l?expertise de
leurs collaborateurs non plus que l?intérêt pour la surveillance
des pollens et moisissures de leur mission globale de
surveillance de la qualité de l?air.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 129 -
aérobiologie, physico-chimie de l?atmosphère,
modélisation mathématique, allergologie,
biochimie et immunologie. Ces scientifiques, en
activité, à jour des connaissances actuelles, sont
les interlocuteurs disponibles non seulement
dans les différents Conseils d?Administration de
ces instances mais aussi dans les différentes
réunions administratives. Le RNSA a un Conseil
Scientifique et organise chaque année des
Journées d'Étude Scientifique (2024 : 12 et 13
décembre à Paris au Conseil Régional Ile-de-
France)
[85] Les données collectées sont utilisées
pour établir l?indice pollinique ou indicateur de
risque d?allergie lié à l?exposition au pollen
(RAEP), destiné à mesurer le niveau de risque
engendré par la quantité de pollens, en fonction
du potentiel allergisant de l?espèce concernée
et de la localisation géographique du
prélèvement. Selon une note d?appui de
l?ANSES, « le RAEP est un indice multifactoriel,
témoignant d?une gradation du risque d?impact
sanitaire lié à l?exposition au pollen, dont le
calcul combine plusieurs données de natures
différentes ». Selon le RNSA, le RAEP est calculé
à partir d?informations phénologiques liées à la
surveillance, cliniques et météorologiques,
suivant une méthode considérée comme
confidentielle par l?association.
[85] à [88] Le RAEP n?est pas confidentiel. Sa
méthodologie de calcul est connue et a été
envoyée à l?inspection (comme il fut envoyé
auparavant à l?ANSES). Par ailleurs, le RNSA est le
seul organisme en capacité de calculer le RAEP,
puisqu?il est le seul organisme à collecter les
informations phénologiques, aérobiologiques et
cliniques nécessaires. Les données, pondérées
par des données météorologiques, sont
combinées sous la forme d?un algorithme qui
s?apparente aux fonctions de Derringer dites de
?désirabilité? (D. Derringer et., 1980)2. De fait le
RAEP n?est pas concurrentiel puisque seul le
RNSA peut le calculer avec des données
multifactorielles synchronisées temporellement
et spatialement. Il est, par ailleurs, surprenant de
voir l?IGAS et l?IGEDD contester ouvertement les
avis de l?ANSES, sans apporter d'éléments
concrets, et sans se référer aux documents
envoyés par le RNSA durant l?inspection.
Comme indiqué au § 88, « interrogés sur leur méthode de
calcul, les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la mission
son caractère confidentiel, mentionné couramment par les
dirigeants de cette association. Selon un rapport de Michel
Thibaudon « les raisons de cette confidentialité sont dans la
compétence du RNSA et de ses partenaires institutionnels en
matière d?impact sanitaire, et du fait de son mode de
fonctionnement non public 100 %. »
Au surplus, la mission n?est parvenue qu?avec beaucoup de
difficulté à recueillir les informations sur le RAEP, finalement
transmises par la direction du RNSA le 31 mai 2024.
Prétendre que l?IGAS et l?IGEDD contesteraient des avis de
l?ANSES, que le rapport cite régulièrement, est infondé. Le
rapport cite et intègre notamment l?analyse de l?ANSES sur le
RAEP (cf. § 88). Cette analyse ne recouvre pas les affirmations
du RNSA sur l?intérêt de ses propres travaux.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 130 -
[86] Le RNSA insiste notamment, s?agissant
de la composition du RAEP, sur l?intérêt des
données cliniques qui y seraient intégrées, grâce
à un réseau de médecins bénévoles
responsables chacun d?un capteur. Or, les
données communiquées par le RNSA montrent
que près de 40 % des capteurs déclarés actifs ne
disposent pas de médecin responsable. La
région Ile-de-France est par exemple concernée
par quatre capteurs dont l?un seulement, situé
dans Paris intramuros sur le toit de l'institut
Pasteur, dispose d'un médecin responsable.
Ainsi, selon les informations reçues, une part
conséquente des capteurs ne peut pas
fonctionner de manière complète. Ce point
interroge sur la fiabilité du RAEP (ainsi que sur la
réalité du réseau des bénévoles et la valorisation
comptable afférente, cf. infra).
[87] Chargée d?évaluer la méthodologie de
calcul actuelle du RAEP, non détaillée et non
publique, l?ANSES a relevé notamment que la
formulation du RAEP et son application
reposent sur une « méthodologie ancienne et
non automatisée. Elle manque par ailleurs de
formalisation. L?utilisation de plusieurs facteurs
non quantitatifs, reposant grandement sur des
dires d?experts, rend difficile la modernisation
vers des méthodes plus actuelles, voire
automatiques, qui viendraient en complément
de l?expertise humaine ».
La phrase « Le RNSA insiste notamment,
s?agissant de la composition du RAEP, sur
l?intérêt des données cliniques qui y seraient
intégrées, grâce à un réseau de médecins
bénévoles responsables chacun d?un capteur »
semble mettre en doute l?intégration des
données cliniques dans le calcul du RAEP, alors
que c?est une réalité indiscutable ; il serait donc
opportun de remplacer le conditionnel par
l?indicatif (? « qui y sont intégrées »). D?autre
part, le texte introduit une confusion entre «
médecins responsables de sites » et « médecins
sentinelles », lesquels peuvent rassembler des
données cliniques en provenance de plusieurs
sites.
Le RAEP est un outil précieux pour les
allergologues. Il est facile à comprendre et
largement apprécié par les allergiques. Les cartes
de risque du RNSA sont diffusées à large échelle
par les grands médias nationaux. Les travaux
effectués par le RNSA et présentés dans des
congrès scientifiques internationaux montrent
une excellente corrélation entre le RAEP et les
données cliniques, ainsi qu?un réel intérêt des
données phénologiques dans les prédictions.
L?alliance de ces données permet à la fois d?avoir
des données régionales (Hirst), des informations
sur la variation phénologique intra-espèce au
niveau local et d?inclure de la bioindication
(données cliniques).
Ces assertions non démontrées ne conduisent pas à modifier
les paragraphes visés. Quant aux modifications
méthodologiques qui auraient été introduites par le nouveau
coordonnateur, elles ne figurent pas dans les réponses
fournies aux questions posées par la mission sur la
méthodologie RAEP.
La note d?appui scientifique et technique de l?ANSES conclut,
en caractères gras, que « Cependant, certains éléments clés
de la qualité des données collectées et du calcul du RAEP
manquent aujourd?hui de documentation. Ce manque de
formalisation est vraisemblablement un frein au
développement et à la modernisation de l?outil à l?avenir. »
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[88] Interrogés sur leur méthode de calcul,
les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la
mission son caractère confidentiel, mentionné
couramment par les dirigeants de cette
association. Selon un rapport de Michel
Thibaudon « les raisons de cette confidentialité
sont dans la compétence du RNSA et de ses
partenaires institutionnels en matière d?impact
sanitaire, et du fait de son mode de
fonctionnement non public 100 % ». Le RNSA
est pourtant financé très largement sur fonds
publics (cf. infra).
Citer la Note d'appui scientifique et technique
relative à la surveillance phénologique du pollen
dans l'air ambiant et à l'indicateur de risque
d'allergie lié à l'exposition au pollen (Anses, 2022)
est certes correct mais la citation est tronquée. Il
aurait pu être ajouté que, selon les propres
termes de cette Note, « l'inclusion simultanée de
données polliniques et cliniques rend le RAEP
unique parmi les systèmes d'information et
d'alerte pour le pollen ». En conséquence, la
Note d'appui considère qu'il « n'apparaît pas
utile de produire une note méthodologique
relative au mode de calcul d'un RAEP actualisé,
la méthodologie existante étant pertinente ».
Depuis la note de l?ANSES, Le RNSA affiche
désormais un RAEP automatisé et journalier sur
son site internet. Il est donc incorrect de
mentionner une méthodologie ancienne dont
l?automatisation semblerait impossible.
La note de l'ANSES date de 2021. Depuis l'arrivée
du nouveau coordinateur, un processus de
modernisation a été développé. Il a été présenté
dans différentes conférences (Journées d?Etudes
Scientifiques du RNSA 2023, Congrès
Francophone d?Allergologie 2024 et Congrès
Mondial d?Aérobiologie à Vilnius 2024). Ce
processus comprend le développement d'une
méthode formalisée pour l'évaluation du risque
et l'automatisation du calcul, qui évolue sur une
échelle quotidienne et hebdomadaire.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[89] L?absence de transparence de la
méthodologie retenue contraste avec le
caractère public de l?indice ATMO de la qualité
de l?air, calculé et publié chaque jour par les
AASQA conformément au guide de calcul publié
sur le site du LCSQA et établi conformément au
référentiel technique national. L?indice ATMO
s?appuie sur les mesures effectuées et sur la
modélisation. Les données sont ouvertes et
publiées conformément aux spécifications
INSPIRE sur les installations de suivi
environnemental publiées le 10 décembre 2013
et fondées sur la directive 2007/2/CE du
Parlement européen et du Conseil du 14 mars
2007 établissant une infrastructure
d'information géographique dans la
communauté européenne.
[89] Le RNSA a questionné la DGS au sujet de
la mise à disposition publique des données
produites et il s?avère que ces données ne
rentrent pas dans les dispositions propres aux
installations de suivi environnemental.
Nous n?avons eu de cesse de réclamer auprès des
pouvoirs publics un financement du RNSA en
adéquation avec l?importance de sa mission, ceci
permettant de ne plus dépendre de la vente de
données pour la survie de notre association.
Nous rappelons également que le RNSA subsiste
uniquement grâce à un large apport en
bénévolat et de campagne de dons permettant
de boucler chaque année son budget.
Il est incorrect de comparer les données des
associations agréées avec celles traitant
justement d?une surveillance non réglementaire.
Le financement des AASQA comprend cette
mise à disposition des données et les
infrastructures nécessaires. Par ailleurs, seuls les
polluants réglementés font l?objet d?une
publication en accès libre des données par les
AASQA. Les mesures des polluants non
réglementés, comme les particules ultrafines,
n?en font pas l'objet.
Grâce à leurs fonds propres, les AASQA
s?emparent de problématiques à la limite de
leurs compétences et pour lesquelles d?autres
acteurs spécialistes sont alors marginalisés.
Le commentaire du RNSA évoque ici une interrogation
adressée à la DGS et une réponse non datée ni citée,
l?ensemble ne constituant dès lors pas un élément d?analyse.
L?affirmation réitérée ici d?une insuffisance des financements
dont le RNSA a régulièrement bénéficié semble infondé. Pour
les cinq derniers exercices par exemple, le RNSA a perçu 1
275 672 ¤ de dotations publiques, hors subventions des ARS
et hors financements de collectivités territoriales (cf. § 194 du
rapport).
Une éventuelle insuffisance des fonds publics versés au RNSA
tient essentiellement à leur utilisation au bénéfice de
sociétés commerciales tierces et de leurs dirigeants, sans lien
avec le cadre conventionnel non plus qu?avec le travail que
l?association s?est régulièrement engagée à mener.
Le commentaire est globalement sans rapport avec la
question de la transparence des indices.
Comme déjà indiqué, le RNSA suggère qu?il serait traité de
manière défavorable par rapport aux AASQA, sans le
démontrer en rien ; notamment, le champ d?activité des
AASQA est beaucoup plus large que celui du RNSA.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Les AASQA sont dans une stratégie de
concurrence. Par exemple, le projet Pollin?air a
été déployé en Hauts de France sans prévenir
l?APPA qui gérait un programme strictement
similaire (Vigiepollens) depuis plusieurs années
dans cette région. Ainsi l?argent public est investi
deux fois, une première fois par l?APPA puis un
doublon lorsqu?une AASQA décide de doubler le
projet.
Le projet Pollin'air est en concurrence directe
avec les Pollinariums et les Polliniers. Il n?existe
pas à notre connaissance de rapport montrant la
pertinence des données Pollin'air. Il n?y a pas de
rapport public indiquant le coût de Pollin'air et
le nombre de remontées phénologiques par an.
Il est clair que Pollin'air a un impact confidentiel
sur la surveillance aérobiologique, pour un
budget probablement supérieur à celui de
l?APSF.
La comparaison opérée dans le rapport porte sur les
méthodes de travail et leur transparence des deux structures
RNSA et AASQA. Elle ne porte pas sur les données. Pour
rappel, celles-ci sont rendues publiques par les AASQA car il
s?agit de données environnementales dont la diffusion est
régie par la directive Inspire.
Cette affirmation et la suivante mettant en cause les AASQA
et ne sont pas étayées. Les AASQA exercent leurs missions
sous le contrôle de leur conseil d?administration et leurs
rapports d?activité sont accessibles en ligne.
Les actions qu?elles conduisent relèvent soit des missions de
service public que la loi et la réglementation leur a confiées,
soit des demandes de leur conseil d?administration.
Les affirmations du RNSA concernant Pollin?air ne sont pas
étayées, il s?agit là encore de suppositions (cf. l?usage par le
RNSA, ici comme ailleurs, des locutions et adverbes « à notre
connaissance », « probablement », etc.).
[90] La pratique du RNSA contraste ainsi,
plus largement, avec les méthodes européennes.
En effet, les prévisions opérationnelles et les
évaluations de la qualité de l?air, incluant les
polluants réglementés et les pollens, fournies
par le service de surveillance atmosphérique
Copernicus (CAMS) reposent sur un ensemble
de onze modèles numériques de qualité de l?air
de pointe développés en Europe. Toute la
documentation est accessible en ligne : modèles
utilisés, liste des prévisions (y compris les
pollens), formats des données, prévisions
disponibles, fréquence ? De même, les rapports
[90] Quel est le sens de comparer une
association loi 1901 avec un dispositif européen
CAMS disposant de fonds largement supérieurs ?
Est-ce une volonté manifeste de nuire au RNSA ?
Le paragraphe objet du commentaire ne compare pas des
structures, mais des méthodologies de travail.
Le renvoi systématique à des contingences de financement
participe d?une démarche intellectuellement peu
compréhensible. Quels que soient les moyens dédiés, toute
démarche qualité devrait s?appuyer sur des principes
communs.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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annuels d?évaluation et de contrôle de la qualité
de ce système de modélisation sont disponibles
en ligne depuis 2015.
[91] Le RNSA s?appuie de façon croissante
sur un RAEP revendiqué comme strictement
interne pour conforter son propre rôle. Ainsi une
nouvelle version des statuts de l?association
adoptée en mars 2023 intègre-t-elle « le calcul et
la prévision du RAEP » dans l?objet social de
l?association ; pourtant, le RAEP est au mieux un
moyen d?action, au caractère de plus
potentiellement évolutif, ce qui ne suggère pas
de l?intégrer statutairement à l?objet social.
[91] Une association est libre de fixer ses
statuts. En quoi l?intégration d'un moyen
d'action dans les statuts est problématique ? La
surveillance aérobiologique est devenue un
domaine concurrentiel. Cela a été expliqué en
long, en large et en travers au RNSA nouvelle
gouvernance à cause du montage de l?ancienne
gouvernance avec RNSA-OBERON. La
sauvegarde de l?association passe par la
protection d?un savoir-faire apprécié des
patients allergiques et des allergologues.
Une association en effet est libre de fixer ses statuts ; cela
n?implique pas que l?intégration d?un moyen d?action dans
l?objet social de l?association, plutôt que dans l?article des
statuts réservé à l?énoncé des moyens, soit de bonne
gouvernance.
Par ailleurs la mention d?un « montage de l?ancienne
gouvernance avec RNSA-Obéron » n?est pas éclairante.
[106] Le RNSA, considérant comme
confidentiel l?indice qui fonde sa méthodologie
de travail (cf. supra), se refuse également à
communiquer les données qu?il produit ou
agrège. Il réfute tout caractère public de ces
données. Plus encore, il considère qu?elles ne
peuvent être partagées avec les autres acteurs
du dispositif de surveillance. Ainsi les AASQA,
propriétaires et / ou gestionnaires d?une partie
notable du réseau de capteurs (cf. supra)
transmettent elles au RNSA les mesures issues
de ces capteurs mais se voient elles refuser
l?accès aux données constituées notamment
grâce à cet apport, ce qui fait notamment
obstacle à ce qu?elles travaillent à leur
modélisation.
[106] Les données sont partagées avec les ATMO
productrices de données. Les AASQA nous
fournissent leurs données, principalement en
échange d'une contrepartie financière et de
l'accès à notre réseau (contrôle qualité,
fourniture pièce détachées, matériel,
formations) et au RAEP (Risque Allergique
d'Exposition au Pollen). Le RAEP est diffusé par
de nombreuses AASQA sur leur site internet où
sur les réseaux sociaux encore une fois au
bénéfice des allergiques et des allergologues. Les
AASQA acquièrent ainsi de la notoriété grâce au
RNSA.
Le texte présente plusieurs inexactitudes. Il est
crucial de clarifier que, contrairement à ce qui
est présenté, il n'existe pas actuellement de
Les données du RNSA ne sont pas « partagées » avec les
Atmo, mais leur sont le cas échéant vendues sur la base d?une
convention financière. Les commentaires transmis par le
RNSA dans le cadre de la procédure contradictoire
témoignent par ailleurs d?une grande méfiance voire hostilité
du RNSA à l?encontre des AASQA.
Cette affirmation concernant la contribution du RNSA à la
notoriété des AASQA n?est pas étayée.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Parallèlement, le RNSA fournit ces données au
réseau européen d?aéroallergènes (EAN), dans le
cadre d?une convention financière, afin de
réaliser sous la coordination de Météo-France et
de l?INERIS les modélisations et les cartes de
prévision sur les pollens et les spores fongiques
à l?échelle européenne
modèle opérationnel pour la simulation des
spores à cette échelle.
Des recherches sont en cours, notamment avec
le modèle CHIMERE, comme le montrent les
travaux de Vida et al. (2024)3. Cependant, ces
avancées n'ont pas encore abouti à un système
de prévision opérationnel pour les spores à
l'échelle européenne.
Concernant le pollen, seules 6 espèces sont
modélisées (armoise, ambroisie, aulne, bouleau,
graminées et olivier). Concernant CHIMERE les
données polliniques ne sont pas intégrées mais
uniquement utilisées en réanalyses les années
suivantes pour d'éventuelles corrections. Les
Atmos récupèrent les données issues de
Copernicus et ne réalisent pas leur propre
modélisation. Pour être plus précis, il ne s'agit
pas d'une modélisation déterministe comme
celle issue de Copernicus, mais d'une adaptation
statistique (krigeage) réalisée avec les données
des capteurs. Nous avons proposé à plusieurs
reprises de réaliser une campagne de mesure
commune pour évaluer les résultats de la
spatialisation effectuée par Atmo, sans succès.
La dénonciation d?« inexactitudes » pas davantage.
Le commentaire est par ailleurs sans lien avec le paragraphe
concerné du rapport.
[107] Pas de remarques Le RNSA ne répond pas au § 107 du rapport qui précise le
caractère surprenant de l?opposition du RNSA au caractère
public des données qu?il produit ou agrège, puisque selon ses
propres rapports d?activité, ce caractère public est reconnu
depuis 2009.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[108] La fédération ATMO France des
associations agréées de surveillance de la qualité
de l?air a adressé en 2022 au RNSA, à l?APSF et
aux tutelles un courrier soulignant la nécessité
d?une meilleure collaboration entre les acteurs
et indiquant que « les données de mesure,
produites par le RNSA, et les données de
détection des débuts et fins d?émission de
pollens, élaborées par l'APSF, doivent
rapidement être ouvertes en open data comme
l'exigent la directive INSPIRE et le code de
l?environnement, pour permettre à d?autres
acteurs de les enrichir au bénéfice des
populations allergiques ».
[108] Le RNSA a également envoyé plusieurs
courriers, appelant à une collaboration accrue
entre les acteurs de la surveillance
aérobiologique, à la DGS, DGEC, à des AASQA et
à la fédération ATMO.
Le commentaire est sans lien avec le paragraphe concerné.
Ce dernier vise en effet l?ouverture des données produites
par le RNSA. C?est l?objet de la citation produite au §108.
[109] Les données produites ou agrégées par
le RNSA constituent en effet des informations
relatives à l?environnement, au sens de l?article
L124-1 c. envir. Les « données
environnementales », concept fondé
notamment sur la convention d?Aarhus et le
code de l?environnement, recouvrent toute
information disponible concernant l'état des
éléments de l'environnement, notamment l'air,
l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les
paysages, les sites naturels, les zones côtières ou
marines et la diversité biologique, ainsi que les
interactions entre ces éléments. La DAJ des
ministères sociaux (DAJMS) a rappelé
notamment que le format de ces données
n?importe pas et que les « données brutes »
peuvent constituer des informations relatives à
[109] Bien que les données produites par le
RNSA constituent des informations relatives à
l'environnement, plusieurs arguments justifient
une réponse négative à leur mise à disposition
immédiate et systématique :
1. Le sous-financement du réseau :
Le RNSA est un organisme à but non lucratif qui
fonctionne avec des moyens limités. La mise à
disposition gratuite et en open data de ses
données pourrait compromettre sa viabilité
financière, notamment en rendant difficile la
valorisation de son expertise auprès de
partenaires ou de clients.
2. La complexité de la qualification
juridique des données :
Le paragraphe concerné du rapport concerne la notion de
données environnementales, qui fondent l?obligation de mise
à disposition.
L?argument récurrent et peu pertinent (cf. supra) d?un sous-
financement allégué ne fonde en rien le refus de reconnaître
aux données produites le caractère de données
environnementales. Il n?y a pas de lien entre le caractère
public ou non d?une donnée et son financement.
Le rapport documente par ailleurs la création d?une filiale
dédiée à la vente des données produites pour générer des
profits, alors que la production de ces données repose sur
l?activité du RNSA, elle-même financée pour l?essentiel par la
puissance publique.
La nécessité de fiabiliser les données est étonnamment
mentionnée comme justificatif de la non qualification de
données relatives à l?environnement ; toutes les données
environnementales faisant l?objet d?une publication
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?environnement au sens du code de
l?environnement.
Le texte met en évidence l'incertitude juridique
entourant la qualification des données du RNSA.
La DAJ du MTECT elle-même n'a pas pu "conclure
avec certitude" quant à la nature de service
public de la mission du RNSA, et donc à
l'application de l'article L. 300-2 du CRPA. Cette
incertitude juridique nécessite d'être levée avant
toute mise à disposition des données.
3. La nécessité de garantir la qualité et la
fiabilité des données :
Le RNSA a pour mission de fournir des données
fiables et de qualité sur les pollens et les
moisissures. La diffusion de données brutes, non
vérifiées et non contextualisées, pourrait
entraîner des interprétations erronées et nuire à
la crédibilité du réseau.
4. La possibilité de valoriser les données
pour financer le réseau :
La mise à disposition payante des données, ou
leur valorisation dans le cadre de partenariats,
pourrait constituer une source de financement
essentielle pour le RNSA, lui permettant de
maintenir et de développer ses activités de
surveillance.
5. La nécessité de protéger les intérêts du
RNSA :
Le RNSA a développé une expertise unique dans
le domaine de la surveillance aérobiologique. La
diffusion gratuite de ses données pourrait
bénéficier à des acteurs commerciaux
notamment par le ministère chargé de l?écologie doivent
pourtant être fiables (cf. l?observation apportée
précédemment [63] sur l?étude relative à la fiabilité des
données diligentée par le ministère). Il s?agit, aux termes du
paragraphe concerné, des données brutes, dont a fiabilité est
supposée découler de leur méthodologie d?obtention,
mission qui fait par construction partie des activités
financées par la puissance publique.
Le RNSA mentionne également ses intérêts propres, faisant
ainsi l?impasse sur ceux de la puissance publique qui finance
les missions que le RNSA qualifie lui-même régulièrement de
« service public » comme le mentionne le rapport. Les
intérêts propres d?une structure associative sont sans lien
avec la qualification de données relatives à l?environnement.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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concurrents, sans que le RNSA ne puisse en tirer
un bénéfice équitable.
En conclusion, si la transparence et le partage
des données sont des objectifs importants, il est
crucial de prendre en compte la situation
particulière du RNSA et les enjeux liés à la
qualité, à la fiabilité et à la valorisation de ses
données. Une mise à disposition progressive et
encadrée des données, permettant de concilier
les intérêts du RNSA et ceux du public, semble
être une approche plus appropriée. Tout
système de mise à disposition des données du
RNSA, même partiel, devrait prévoir un
financement adéquat pour garantir la pérennité
du réseau et la qualité de ses services.
[110] Dans les décisions citées relatives aux
AASQA, la CADA souligne que les informations
reçues et détenues par ces personnes morales
de droit privé chargées d'une mission de service
public, dans la mesure où elles se rapportent à
cette mission, revêtent un caractère
administratif et sont communicables à toute
personne qui en fait la demande. Or le RNSA et
les AASQA, notamment, sont associés dans la
même mission par l?arrêté du 5 août 2016
portant désignation des organismes chargés de
coordonner la surveillance des pollens et des
moisissures de l'air ambiant. Dans ses échanges
avec la DGS, la DAJMS a précisé que le RNSA est
soumis à l?obligation de transmettre les
informations relatives à l?environnement dans
les conditions définies par les articles L. 311-1 et
[110]-[111] Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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suivants du code des relations entre le public et
l'administration.
[111] Au-delà, comme le note le Conseil
national du numérique, il existe de nombreuses
obligations d?information environnementale
imposées aux entreprises vis-à-vis des autorités
publiques, développant depuis 2001 les
obligations de publier les données
environnementales à destination du public. « Par
ailleurs, la loi [2016-1321 du 7 octobre 2016] dite
« Pour une République numérique » a innové en
consacrant une catégorie de données d?intérêt
général », concernant les entreprises qui
présentent un lien avec la puissance publique.
[112] Les données relatives aux pollens et
moisissures constituant des données
environnementales et collectées grâce à des
subventions publiques pour le compte des
pouvoirs publics, toutes les conditions sont
réunies pour les considérer comme des données
d?intérêt général, ne pouvant faire l?objet d?une
rétention.
[112] Le RNSA dispose d?un financement faible
pour une mission d?envergure. La revente des
données est un maillon de son financement. La
nouvelle gouvernance s?engage à mettre un
terme à la revente des données et de proposer
leur mise à disposition en accès ouvert et gratuit,
lorsqu?une solution aura été trouvée pour un
fonctionnement financier équilibré.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale.
Le caractère répétitif de l?allégation d?un sous-financement,
réitérée ici encore, ne la rend pas plus convaincante.
L?engagement pris par le RNSA d?une publicité à venir des
données avait quant à lui déjà été formulé en 2009 (cf. § 107).
[113 à 116] Pas de remarques Le RNSA ne répond pas aux paragraphes 113 à 116, relatifs à
la création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants
de l?association.
[117] Au surplus, d?une part, l?objet social du
RNSA ne distinguait pas de « branche d'activité
relative à l'analyse des données pour des
opérateurs relevant du domaine privé ». D?autre
part, dès l?origine, l?objet de la SARL ne se limite
en rien à « l'analyse des données pour des
[117] La nouvelle gouvernance a mis fin aux
pratiques anticoncurrentielles. L?association a
initié un contentieux auprès du tribunal de
commerce de Lyon au sujet des activités de la
société OBERON POLLENS et de ses liens avec le
RNSA et la société OBERON (ex RNSA OBERON).
Le paragraphe concerné du rapport traite des objets sociaux
de l?association RNSA et de la société RNSA Laboratoire
créée en 2007.
Le commentaire apporté par le RNSA est sans lien avec ces
questions statutaires.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 140 -
opérateurs relevant du domaine privé ». Au
contraire, il recouvre largement l?objet social du
RNSA, au point qu?il est difficile de percevoir
une différence majeure entre l?association et
l?entreprise, à l?exception de la possibilité très
largement ouverte à cette dernière de réaliser
des opérations financières, mobilières ou
immobilières. L?objet de la SARL recouvre aussi
en grande part les missions pour lesquelles le
RNSA perçoit d?importantes subventions, de la
DGS notamment :
La gouvernance actuelle n?a aucun conflit
d?intérêt financier ou personnel dans la mesure
aérobiologique. L?activité commerciale de
l?association RNSA consiste uniquement
aujourd?hui à la revente de données
caractérisant la saison pollinique en France.
[118] Ces larges recoupements montrent que
le champ d?action désigné comme étant celui de
l?entreprise est en réalité, hors opérations
financières, mobilières ou immobilières, celui du
RNSA, lui-même financé très largement par les
subventions publiques. La filialisation affirmée
conduit par contre à réserver à la SARL les
recettes issues le cas échéant de la vente de
données.
[118] La nouvelle gouvernance du RNSA a
rapidement cherché après les élections de juin
2023 à négocier les accords jugés en défaveur de
l?association. Sans succès, et c?est pourquoi les
liens commerciaux ont été rompus de façon
unilatérale par le RNSA en janvier 2024. Un
contentieux juridique est en cours afin de
quantifier d?éventuelles fautes ayant conduit à
des pertes pour l?association. Les recettes de la
vente des données sont désormais
intégralement dévolues à l?association RNSA.
Ce rapport de l?IGAS/IGEDD sera très précieux
pour l?association dans la perspective d?actions
en justice pour réparer d?éventuelles pertes du
RNSA. Nous déplorons toutefois que seules les
activités passées de l?association sous l?ancienne
gouvernance aient été largement décrites sans
mentionner les efforts effectués par la nouvelle
gouvernance pour assainir le fonctionnement de
l?association. Nous le déplorons d?autant plus
que ce rapport provisoire, à charge envers
Le paragraphe concerné du rapport traite de la filialisation et
de l?articulation du RNSA avec sa filiale.
Le commentaire apporté par le du RNSA est sans lien avec ce
sujet et n?infirme pas la rédaction correspondante.
Par ailleurs, la procédure contradictoire n?a pas pour objet de
fournir aux dirigeants du RNSA une tribune d?expression libre
sur les qualités du rapport ou son utilisation envisagée ; sa
fonction est de recueillir les éléments de fond qui
conduiraient le cas échéant à en compléter ou modifier la
rédaction.
Il convient pour autant, à propos des réponses apportées, de
mentionner l?ambiguïté de ce que les dirigeants du RNSA
qualifient de « nouvelle gouvernance », puisque pour 2023
encore, la titulaire de la fonction de trésorier était
xxxxxxxxxxxxxxx selon les indications fournies à la mission
par l?actuel président, mais xxxxxxxxxxxxxxxxx, selon la
« Déclaration de la liste des personnes chargées de
l?administration d?une association » adressée par le RNSA à la
préfecture du Rhône (cf. § 170 du rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 141 -
l?ancienne gouvernance, a déclenché un gel des
subventions 2024 de la DGS et la DGEC qui
pénalise et sanctionne la nouvelle gouvernance
pour des fautes qu?elle n?a pas commises et qui
met gravement en péril la survie du RNSA. Ce
rapport provisoire va donc se traduire par une
issue définitive. Le RNSA sera en cessation de
paiement en décembre 2024. Compte tenu des
fêtes de fin d?année et des événements
politiques et faute de subvention, la saison
pollinique 2025 ne sera pas suivie. C?est une
perte de chance pour les patients allergiques. La
décision de geler les subventions 2024 pour un
travail 2024 réalisé est inique et le rapport
provisoire en est responsable car il impute à la
nouvelle gouvernance les dysfonctionnements
de l?ancienne en négligeant totalement les
actions entreprises pour redresser la barre. La
dérive est certes importante mais la voilure en
ressources humaines et financières est largement
sous-dimensionnée pour aller plus vite dans le
redressement. Le RNSA a continué malgré tout
sa route pendant ce temps-là et a continué à
agréger les données pour restituer un risque
allergique. Son fonctionnement en santé
publique a été respecté.
Malgré le temps et les efforts qui ont été nécessaires pour
obtenir de l?actuel président du RNSA et du coordonnateur
récemment nommé nombre des éléments nécessaires à la
documentation du rapport, celui-ci distingue clairement les
responsabilités des dirigeants successifs, sans confusion
entre les deux personnes précitées et celles mises en cause
en partie 2 notamment.
Quoi qu?il en soit, les allégations ci-contre relatives à l?origine
de décisions postérieures au rapport ne sont pas cohérentes
avec son calendrier.
[119] Selon les documents disponibles, il
n?apparaît pas que l?entreprise RNSA
Laboratoire ait une activité autre que la vente
des données produites par le RNSA, ou de
prestations produites sur ces bases. Les
dépenses de personnel ne sont pas négligeables
notamment les premières années, mais il
[119] RNSA Laboratoire a été créée pour
vendre les données collectées par l?association
RNSA. RNSA Laboratoire était à 100% RNSA
association. Il est probable qu?un ?jargon?
professionnel ait conduit à une simplification.
Pour nous, actuelle gouvernance, qui n?avons pas
connu RNSA-Laboratoire mais seulement RNSA-
La réponse du RNSA ne conduit pas à infirmer ou compléter
la rédaction du paragraphe correspondant.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 142 -
s?agissait, selon l?actuelle direction du RNSA, de
rémunérations de salariés du RNSA prises en
charge par RNSA Laboratoire, dans certains cas
de doubles rémunérations, la rémunération
d?une partie des salariés étant réparties entre le
RNSA et la société RNSA Laboratoire. Le chiffre
d?affaires provient exclusivement ou très
majoritairement de ventes d?informations
polliniques et de services. Selon un document
qui organise les relations entre l?association et la
société RNSA Laboratoire , « l'Association gère
les analyses polliniques, la base de données
"pollens", les formalités des analystes, assure les
formations des analystes et le contrôle qualité
et procède à l'information du grand public ou
des autorités publiques, chercheurs, etc. ?,
l'EURL procède à la mise en forme de
l'information tant pour le privé que pour le
public, aux formations spécifiques, à la gestion
des bases de données cliniques et
phénologiques ». Le site Internet de la SARL
affiche d?ailleurs le principe d?une activité basée
sur les données du RNSA : « RNSA Lab : Prévoir
le risque d?allergies - Les données pollens du
RNSA au service de vos enjeux ». En cohérence
avec cette présentation de la société RNSA
Laboratoire par elle-même, des clients de la
société RNSA Laboratoire affichent
explicitement leur partenariat avec « le RNSA » ;
c?est le cas par exemple du groupe
pharmaceutique Stallergenes Greer.
Oberon, nous ne pouvons justifier cette
simplification à la frontière de la confusion car
c?est effectivement ce qui s?est passé avec RNSA-
Oberon à l?exception près (et non des moindres)
que RNSA association n?était plus qu?à 20 % dans
RNSA-OBERON. La confusion a pris alors les
couleurs du parasitisme économique.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 143 -
[120] Il n?est pas certain au demeurant que les
clients de RNSA Laboratoire aient été informés
de la différence entre l?association RNSA et la
société RNSA Laboratoire, car les contrats
passés par RNSA Laboratoire assimilent eux-
mêmes les deux structures. Ainsi la convention
de partenariat ou son projet passé en 2016 entre
« RNSA LABORATOIRE, Société à responsabilité
limitée unipersonnelle au capital de 88 000,00 ¤,
immatriculée au Registre du Commerce et des
Sociétés de LYON sous le numéro 497 555 268,
dont le siège social est Lieu-dit Plat du Pin ?
69690 BRUSSIEU, France, Représentée, Monsieur
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, Directeur, (Ci-après
dénommé le « RNSA ») », la fondation
d?entreprise « Pour la dermatite atopique »
(FDA) et la SAS PIERRE FABRE DERMO-
COSMETIQUE (PFDC) ayant pour activité « le
développement, la fabrication et la
commercialisation d?une gamme de produits
dermo-cosmétiques à visée dermatologique »
stipule-t-elle que « Le RNSA est une entreprise
spécialisée dans le secteur d?activité des
analyses, essais et inspections techniques. Le
RNSA a pour objet principal l?étude du contenu
de l?air en particules biologiques pouvant avoir
une incidence sur le risque allergique pour la
population. C?est-à-dire l?étude du contenu de
l?air en pollens et en moisissures ainsi que du
recueil des données cliniques associées ». La
convention engage « le RNSA » à un envoi
hebdomadaire comprenant les informations
globales et détaillées des alertes pollens et
[120] La nouvelle gouvernance déplore la
confusion qui s?est produite entre l?association
RNSA et les sociétés RNSA LAB ou RNSA
OBERON. En ce qui concerne RNSA OBERON
nous avons agi vigoureusement pour réparer
cette erreur de communication. La convention
de partenariat, octroyant notamment
l?utilisation du RAEP, a été rompue
unilatéralement par le RNSA. Le flux de données
a été également stoppé par le RNSA.
La gouvernance actuelle souhaite mentionner
que ces questions sont juridiquement complexes
et travaillées depuis un an avec le cabinet Trinity
avocats (Lille). Suite aux élections de juin 2023, le
conseil d?administration a en effet décidé de
changer de cabinet de conseils mettant fin à une
anomalie ou un même cabinet défendait
l?association et la société RNSA OBERON.
L?association a défendu ses intérêts comme
l?attestent les nombreuses correspondances
produites et transmises par ailleurs à l?Autorité
de la Concurrence et à l?inspection.
L?expression « nouvelle gouvernance » n?est pas univoque
étant donné notamment le rappel mentionné supra sur le
titulaire de la fonction de trésorier.
Quoi qu?il en soit, la réponse apportée n?infirme pas la
rédaction du paragraphe 120, et ne conduit pas à la modifier.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 144 -
moisissures et interdit que les données
correspondantes soient « transmises à titre
gracieux ou onéreux à tout autre partenaire
interne ou externe à la FDA et/ou PFDC et au
RNSA ». Elle autorise « la FDA et PFDC et plus
précisément les Laboratoires Dermatologiques
xxxxxxxxxxxx à utiliser » le nom « du RNSA » «
sur tous les supports récapitulant le contrat
et/ou le projet ». En contrepartie du paiement
des honoraires prévus, « le RNSA concède ses
droits de propriété intellectuelle à titre exclusif,
attachés aux Données à la FDA et à PFDC,
notamment l?intégralité des droits d?auteur
attachés aux Données résultant des présentes ».
[121] Par exemple encore, une facturation de
la société RNSA Laboratoire au groupe xxxxxxx
pour un montant de 37 500 ¤ le 09/04/2013 a
pour objet les prestations suivantes : « Envoi des
données polliniques bi-hebdomadaire sous
format Excel, chaque semaine à partir de la
semaine 9, le lundi 25 Février 2013 / Mise à jour
pour l'application iPhone / Fourniture de la
moyenne des données polliniques de l'année en
cours en 6 zones distinctes (NO/NE/SO/SE
Méditerranée/IDF), Participation active du
R.N.S.A. au board expert à raison de deux
réunions par an. » Soit cette « participation
active » est celle du RNSA, qui a alors fourni une
prestation pour RNSA Laboratoire qui par
ailleurs vendait les données produites par
l?association, soit il s?agit d?une participation de
[121] Les activités mentionnées datent de
2013 et doivent faire l?objet de questionnements
spécifiques auprès des dirigeants de l?époque.
Encore une fois, nous déplorons la confusion qui
a pu naître entre le RNSA avec RNSA LAB (100%
RNSA association) ou RNSA OBERON (20% RNSA
association). RNSA OBERON a probablement
singé le comportement de RNSA LAB du fait de
sa mise en place par l?ancienne gouvernance.
Une fois encore, la nouvelle gouvernance n?a rien
à voir avec les relations RNSA association et
RNSA LAB. Dès qu?elle a été en fonction, elle s?est
attaquée au problème des relations avec RNSA
OBERON. Une procédure est en cours.
Il revient aux dirigeants d?une structure de répondre de son
fonctionnement et d?apporter, le cas échéant, les éléments
sur le fonctionnement antérieur au début de leur mandat.
Quoi qu?il en soit, le rapport documente le fonctionnement
du RNSA sur une longue période, incluant les exercices les
plus récents (cf. par exemple la comptabilisation des
subventions pour l?année 2023, derniers comptes disponibles
au moment des investigations, cf. point 2.3.3. du rapport).
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 145 -
RNSA Laboratoire se faisant là encore
dénommer RNSA.
[122] Quoi qu?il en soit, il y a eu captation de
l?activité, et de la dénomination, du RNSA par la
société RNSA Laboratoire.
Hors analyse de l?activité, les deux structures
sont imbriquées à maints égards. Si les statuts de
la SARL mis à jour dès le 1er août 2007
introduisent une différenciation formelle, les
éléments disponibles sont significatifs d?une
gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite
le même siège social : le siège social de la SARL
est fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin,
11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle le
siège social de l?association RNSA est également
implanté à compter du 1er Janvier 2011.
?
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[122] Cette question fait l?objet d?un
contentieux avec la société RNSA OBERON.
L?association se réserve le droit de toutes
poursuites nécessaires pour faire valoir les
intérêts de l?association sur des activités ayant
conduit de façon illégitime à une perte pour
l?association (procédure en cours).
Le rapport documente la captation de l?activité, et de la
dénomination, du RNSA par la société RNSA Laboratoire. Il
n?a pas vocation à prendre position sur des procédures
engagées par l?association, ou qu?elle envisagerait d?engager.
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? La comptabilité de l?association RNSA
et de la société RNSA Laboratoire (puis de la
société RNSA Oberon, successeur de la société
RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont
tenues par le même cabinet comptable. Pour
autant, la lettre de mission rédigée par ce
cabinet en 2008 à l?adresse du RNSA, non
actualisée depuis, ne comporte aucune
spécification de vigilance relative aux flux
financiers entre l?association et la société RNSA
Laboratoire. Cette lettre de mission était
pourtant, pour le RNSA, adressée à
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xxxxxxxxxxxxxxxxx (et non au président de
l?association), dans le même temps gérant de
RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle
de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un
document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire », reçu
très tardivement par la mission et qui pose au
contraire les bases de l?imbrication entre les
deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles
traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin
2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : «
en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des
prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés
intégralement par cette structure ». Ayant
constaté dans les exercices communiqués de la
comptabilité de la société RNSA Oberon des
virements portant des mentions relatives au
RNSA, la mission a posé la question de leur objet
et de la base conventionnelle correspondante,
et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une
structure à l?autre enregistrés dans les comptes
courants ont été opérés en fonction de critères
ponctuels et n?obéissent pas à une règle
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formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune
convention ou autre document ».
[123] Hors analyse de l?activité, les deux
structures sont imbriquées à maints égards. Si
les statuts de la SARL mis à jour dès le 1er août
2007 introduisent une différenciation formelle,
les éléments disponibles sont significatifs d?une
gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite
le même siège social : le siège social de la SARL
est fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin,
11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle le
siège social de l?association RNSA est également
implanté à compter du 1er Janvier 2011.
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxi
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[123] La gouvernance actuelle a fait cesser de
façon unilatérale les liens problématiques avec
RNSA OBERON. La gouvernance actuelle s?est
mise en quête d?un nouveau cabinet d?avocats
pour défendre ses droits dès juin 2023, moins
d?un mois après les élections.
Aux termes du compte-rendu de l?assemblée générale
ordinaire du premier juin 2023, Benjamin Guinot, dirigeant de
RNSA OBERON a participé à cette assemblée générale. Ni les
éléments reçus par la mission ni les éléments présentés sur le
site Internet du RNSA (« accès adhérents ») à ce jour ne
comportent de compte-rendu d?une assemblée générale
ultérieure.
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? La comptabilité de l?association RNSA
et de la société RNSA Laboratoire (puis de la
société RNSA Oberon, successeur de la société
RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont
tenues par le même cabinet comptable. Pour
autant, la lettre de mission rédigée par ce
cabinet en 2008 à l?adresse du RNSA, non
actualisée depuis, ne comporte aucune
spécification de vigilance relative aux flux
financiers entre l?association et la société RNSA
Laboratoire. Cette lettre de mission était
pourtant, pour le RNSA, adressée à
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx (et non au président de
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l?association), dans le même temps gérant de
RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle
de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un
document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire », reçu
très tardivement par la mission et qui pose au
contraire les bases de l?imbrication entre les
deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles
traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin
2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : «
en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des
prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés
intégralement par cette structure ». Ayant
constaté dans les exercices communiqués de la
comptabilité de la société RNSA Oberon des
virements portant des mentions relatives au
RNSA, la mission a posé la question de leur objet
et de la base conventionnelle correspondante,
et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une
structure à l?autre enregistrés dans les comptes
courants ont été opérés en fonction de critères
ponctuels et n?obéissent pas à une règle
formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune
convention ou autre document ».
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[124] Pas de remarques
[125] Cinq ans après la création de RNSA
Laboratoire SARL, une partie de ses activités
statutaires est cédée à la société AIRTEST,
société par actions simplifiée (SAS) créée
quelques mois plus tôt par xxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, qui apporteront
respectivement 6 000 et 4 000 euros au capital
de la société. Le siège social d?AIRTEST est
localisé à la même adresse que celui du RNSA et
de la SARL RNSA Laboratoire, AIRTEST étant
hébergée dans les locaux loués par RNSA
Laboratoire.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxx
[126] RNSA Laboratoire et AIRTEST SAS
interfèrent, AIRTEST faisant
conventionnellement « sous-traiter à RNSA
Laboratoire un certain nombre de tâches
administratives selon ses propres
spécifications ». Les documents disponibles ne
permettent pas d?appréhender précisément
l?activité d?AIRTEST, dont un fichier retraçant les
ventes sur plusieurs exercices, communiqué par
la direction actuelle du RNSA, montre que
celles-ci ont été réalisées notamment auprès de
sociétés pharmaceutiques, mais aussi d?autres
personnes morales comme une université, ou
[125] à [131] La gouvernance actuelle se
désolidarise des activités d?anciens dirigeants
ayant pu conduire à des situations
problématiques. La gouvernance actuelle a une
gestion désintéressée de l?association.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction des sept
paragraphes auxquels il se rapporte.
Pour mémoire (cf. supra), la notion de « gouvernance
actuelle » n?est par ailleurs pas claire : si, comme le note le
rapport, l?actuel président du conseil d?administration est
entré en fonction en juin 2023 et l?actuel coordonnateur en
avril 2022, deux personnes l?une élue, l?autre salariée ne
constituent pas la globalité d?une gouvernance. Pour 2023 la
titulaire de la fonction de trésorier était xxxxxxxxxxxxxx selon
les indications fournies à la mission, alors qu?il s?agissait de
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx selon la « Déclaration de la liste des
personnes chargées de l?administration d?une association »
adressée par le RNSA à la préfecture du Rhône (§ 170 du
rapport). Quoi qu?il en soit, selon les indications fournies par
le RNSA, xxxxxxxxxxxxx assume des responsabilités au sein de
l?association depuis 2015 (cf. annexe 16).
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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des personnes physiques, ou encore du RNSA
lui-même. Elles totalisent 1, 05 M¤ entre 2012 et
2017.
[127] AIRTEST SAS est transformée trois ans
après sa création en une SARL,
ANALYZAIR,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[128] Elle est cédée quelques mois plus tard
au président de la société M 5P. ANALYZAIR
conserve à ce jour la quasi exclusivité des
analyses des pollens issus des capteurs gérés par
le RNSA.
[129] En février 2021, le bureau du RNSA
décide de transformer la société RNSA
Laboratoire comme suit : « Réduction du capital
social de 88000 euros à 80000 euros /
transformation de la société RNSA Laboratoire
en société par action simplifiée / proposition de
la société OBERON Sciences en cours de
création, d?acquérir 80 % des titres de la Société
RNSA LABORATOIRE, détenues en pleine
propriété par l?Association RESEAU NATIONAL
DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE (R.N.SA),
moyennant un prix de VINGT-MILLE Euros (20
000 ¤), soit après réduction du capital social, 6
400 droits sociaux sur les 8 000 droits sociaux
existants./ Les associés devront adopter les
statuts de la société en sa forme nouvelle de
Société par actions simplifiée, tels qu'ils seront
présentés par le Gérant. »
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[130] Par décisions extraordinaires signées le
7 mai 2021 par Nadine Dupuy, présidente du
RNSA et de ce fait représentante de l?associée
unique de RNSA Laboratoire SARL, établies sur
le rapport de xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, gérant
de la société, celle-ci est transformée en SAS et
renommée RNSA OBERON. Son nouveau
président est la SAS OBERON Sciences, créée
quelques semaines plus tôt et présidée par
Benjamin Guinot, membre du bureau du RNSA
et par ailleurs chercheur dans un laboratoire
d?aérobiologie du CNRS. Le RNSA,
précédemment titulaire de 100 % des parts de
RNSA Laboratoire SARL, cède 80 % des parts
après les avoir fortement dépréciées en
comptabilité.
[131] L?objet social modifié est désormais : «
La conception, le développement, la fabrication
et la commercialisation de solutions
scientifiques innovantes pour l?environnement à
travers la mesure, notamment des bioaérosols,
l?analyse de données et la collecte
d?informations ; Le conseil, l?assistance
opérationnelle et les prestations de services en
matière de solutions scientifiques innovantes
pour prévenir les risques d?allergies et
d?exposition aux agents chimiques et
biologiques ; L?ingénierie, la maintenance et la
réparation d?instruments de mesures et
accessoires des expositions aux agents
chimiques, biologiques et microbiologiques.
Tous travaux de recherche et de
développement en biotechnologie ».
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 154 -
[128] Elle est cédée quelques mois plus tard
au président de la société M 5P. ANALYZAIR
conserve à ce jour la quasi exclusivité des
analyses des pollens issus des capteurs gérés par
le RNSA.
[128] Analyzair analyse aujourd?hui 17 sites soit
21% du total des analyses de France. Le RNSA en
analyse directement une vingtaine chaque année
en comptant les capteurs Hirst et les capteurs de
proximité (SLT). Il est donc faux d?affirmer
qu?Analyzair conserve à ce jour la quasi
exclusivité des analyses des pollens issus des
capteurs gérés par le RNSA.
Le paragraphe 128 est fondé sur un tableau transmis le 12
août 2024 par M. Antonio Spanu, coordonnateur de
l?association, tableau qui retrace le contrat de collaboration
entre le RNSA et la société ANALYZAIR, définissant le
montant HT d?une analyse par tambour et par semaine, et sur
les comptes rendus d?entretiens.
Selon ce tableau, 19 sites sont analysés par la société
ANALYZAIR ; le RNSA en analyse 17. Il a toutefois été indiqué
que certaines AASQA à tout le moins faisaient effectuer les
analyses des tambours qu?elles collectent à ANALYZAIR, sans
que cette information apparaisse dans le tableau fourni par
le RNSA.
Les éléments évoqués ici par le RNSA ne sont donc pas
cohérents avec ceux qu?il a transmis à la mission, et dont
certains sont, selon les entretiens conduits, erronés.
Par ailleurs, la proportion des analyses doit également être
calculée en fonction du nombre de semaines de prélèvement
pour chaque site, en fonction de la saison pollinique (année
entière, saison pollinique, ambroisie). Elle ne peut donc être
calculée en ramenant le nombre de sites analysés au nombre
total de capteurs actifs. Le critère pertinent est donc le coût
des analyses figurant dans les comptes et dans les contrats
de collaboration.
Par précaution en tenant compte de ces éléments fussent-ils
imprécis, la rédaction a été amendée pour indiquer que
« ANALYZAIR continue à effectuer à ce jour une forte part des
analyses des pollens issus des capteurs du RNSA. »
[132] Selon les déclarations de l?actuelle
direction du RNSA et le procès-verbal de
l?assemblée générale mixte RNSA Obéron-RNSA
du 30 janvier 2024, transmis à la mission le 12
[132] Les relations sont contentieuses. Suite à
la décision de dissolution de OBERON POLLEN, le
RNSA a obtenu du tribunal de commerce de
Lyon la nomination d?un administrateur
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe
132 ; les éléments apportés ici par la direction du RNSA sont
postérieurs à sa rédaction et ne modifient pas les constats.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 155 -
septembre 2024, les relations entre le RNSA et
la société RNSA Obéron sont précontentieuses
depuis quelques mois. Par ailleurs, l?assemblée
générale mixte du 20 juin 2024 a notamment
décidé de renommer la société « Obéron Pollens
». Enfin, la mission a été informée de la
dissolution début septembre 2024 de RNSA-
Obéron.
provisoire externe aux trois entités (RNSA,
OBERON POLLENS et OBERON) en lieu et place
du liquidateur initial, M. Benjamin Guinot.
Le changement de nom, RNSA OBERON vers
OBERON POLLENS, fait suite à une demande
répétée du RNSA auprès de RNSA OBERON de
stopper la possible confusion entre les deux
entités.
[133]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxx. Les éléments réunis
montrent que la SCI La Feuillade interfère avec
le RNSA. Le relevé de décision du bureau du
RNSA du 3 juin 2010 indique que le RNSA
souhaiterait occuper « un local deux fois plus
grand à Brussieu que l'actuel », qui ne serait
cependant pas à louer mais à vendre. Ces
nouveaux locaux loués par le RNSA ont été
acquis par la SCI La Feuillade, et xxxxxxx
xxxxxxxxxx a déclaré se porter personnellement
caution de l?emprunt contracté sur 11 ans pour
cet achat. Le même relevé de décision
mentionne qu?un loyer mensuel de 2 000 ¤
permettrait de rembourser l'emprunt fait sur 11
ans, et qu?aucune « publicité » ne serait faite sur
ce montage au niveau du conseil
d'administration encore moins de l'assemblée
générale : « Il sera dit au conseil d'administration
que le bureau, le président et xxxxxxxxxxxxx ont
été informés du bail entre la SCI et le R.N.S.A.
[133] à [136] La gouvernance actuelle a
découvert certains de ces éléments courant
2024. Nous avons fait part de nos observations à
l?inspection et demandé l?avis de nos conseils
juridiques. Le RNSA se réserve le droit
d?éventuelles poursuites si des éléments de
preuves solides venaient à étayer une
malversation à l?encontre de l?association.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction des quatre
paragraphes auxquels il se rapporte.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 156 -
avec la caution de xxxxxxxxxxxxxx » /?/ « Maître
Chronowkski dit que ce genre de situation
amène des jalousies. C'est pourquoi, tout sera
fait bien sûr légalement, la transparence est
totale au niveau du bureau du R.N.S.A., mais
aucune "publicité" ne sera faite au niveau du
conseil d'administration encore moins de
l'assemblée générale. »
[134] Selon le même relevé de décision, « la
convention sera passée avec R.N.S.A.
Laboratoire (une association n'a pas le droit de
faire un bail commercial). Gérard Sulmont et
Nadine Dupuy auront la vision des montants ».
Le RNSA est donc devenu sous-locataire, via un
bail précaire signé pour la première fois le 4
octobre 2010, de la SARL RNSA Laboratoire pour
des locaux appartenant à la SCI La Feuillade,
détenue par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
Cette opération a été menée sans information
du conseil d?administration ni de l?assemblée
générale, alors que les statuts de l?association ne
confèrent aucun pouvoir spécifique au bureau.
[135] Il résulte du changement de locaux un
alourdissement des charges pour le RNSA
comme pour la SARL RNSA Laboratoire. Selon la
projection annoncée en bureau le 3 juin 2010, «
l'association R.N.S.A. passerait d'un loyer de 500
à 750 Euros et le laboratoire de 300 à 1.300 Euros
environ ». Selon le compte-rendu du conseil
d?administration de mars 2010, « le bâtiment de
425 m2, séparé en deux entités distinctes,
triplerait la surface actuelle, pour le double de
loyer. Tout calculé, la dépense supplémentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 157 -
serait de 6 000 euros par an pour l?association. »
Les membres du conseil d?administration ont
mandaté pour faire aboutir ce projet
xxxxxxxxxxxxxx, sans qu?il soit mentionné à leur
intention que celui-ci devenait par ailleurs
copropriétaire des locaux via la SCI La Feuillade.
[136] Le loyer a rapidement augmenté,
passant de 750 ¤ en 2013 à de 900 Euros TTC par
mois en 2014. A ce jour, les locaux sont toujours
loués au RNSA par la SCI La Feuillade. Le
montant du loyer a fait l?objet d?un avenant
signé en 2021 par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx, pour le compte de la SCI La
Feuillade en raison d?une diminution de la
surface louée. Le bail précaire signé le 30
septembre 2021 précise en effet en préambule
que « les parties ont décidé de modifier la
surface des locaux ainsi que le montant du loyer
dudit bail à compter du 1er octobre 2021, et se
sont en conséquence rapprochées pour signer le
présent avenant ». Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 mentionne par ailleurs « une
augmentation des couts de location et
d?entretien car maintenant entièrement pris en
charge par le RNSA et non plus par sa filiale ».
[137] Pas de remarques
[138] La « filialisation » a privé le RNSA des
recettes qu?il tirait précédemment de la vente
des données polliniques à des entreprises
privées ainsi que de travaux exécutés sur la base
[138] à [157] Ces remarques sont au coeur du
contentieux entre le RNSA et RNSA OBERON
(désormais OBERON POLLENS). Nous remercions
l?inspection pour la clarté des propos et
Dont acte.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 158 -
de ces données ; les contreparties initialement
prévues, très inférieures dès l?abord aux recettes
correspondantes, ont de plus été
considérablement minorées par la suite.
[139] La création en 2007 de la société RNSA
Laboratoire a privé le RNSA des recettes
précédemment obtenues des ventes de
données et travaux d?analyse des données
réalisées pour des entités privées, recettes
engrangées depuis par la filiale. Celle-ci a été
créée dès lors que les produits correspondants,
en nette croissance depuis 2003, ont dépassé
350 000 ¤ annuels, comme retracé ci-dessous.
Parallèlement, à partir de 2005, le RNSA a
obtenu des subventions publiques
conséquentes et croissantes, qui ont dépassé
500 000 ¤ par an à partir de 2014.
[140] Une fois la « filiale » créée, ces
évolutions concomitantes de baisse des
produits d?activité et hausse des subventions
ont fourni au RNSA des produits d?exploitation
d?un montant comparable aux montants
actuels, mais à la composition transformée.
Privée pour l?essentiel des produits des ventes,
l?association est alimentée depuis, pour 85 à 90
% de ses produits d?exploitation, par les
subventions publiques.
[141] La société RNSA Laboratoire quant à
elle a engrangé pour ses ventes de services 3 339
377 ¤ entre 2007 et 2020 inclus, soit sur la
période des recettes annuelles moyennes de
238 527 ¤ à ce titre.
l?importance du travail de compilation. Ces
informations viennent conforter la nouvelle
gouvernance du RNSA dans ses revendications
juridiques.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 159 -
[142] L?apport par le RNSA à RNSA
Laboratoire de ce qui a été présenté comme la «
branche complète et autonome d'activité
relative à l'analyse de données pour des
opérateurs relevant du domaine privé » (cf.
supra) a privé le RNSA d?un apport à RNSA
Laboratoire évalué à 87 000 ¤ par le commissaire
aux apports ainsi que, durablement, des
recettes correspondant à l?activité lucrative en
contrepartie, selon les déclarations faites au
commissaire aux apports, « d?une redevance
annuelle fixe de 75 000 ¤ hors taxes ainsi que
d?une partie variable égale à 10 % du chiffre
d?affaires hors taxes de la société RNSA
Laboratoire »
[143] Le chiffre d?affaires hors taxes de la
société RNSA Laboratoire de 2009 à 2020 inclus
s?est monté à 2 910 685 ¤, soit une moyenne de
242 557 ¤ annuels sur la période. Pour le total de
ces douze exercices, la partie variable de la
redevance aurait donc dû s?élever à 291 068 ¤,
tandis que la partie fixe de la redevance aurait
dû se monter à 900 000 ¤. Conformément aux
règles déclarées par la société RNSA
Laboratoire, alors présidée par xxxxxxxxxxxxx et
gérée par xxxxxxxxxxxxxxxxxx, au commissaire
aux apports, formalisées dans le rapport remis
par celui-ci au président du tribunal de
commerce de Lyon en exécution de la mission
confiée par une ordonnance judiciaire du 2 mai
2007, la redevance correspondant à la période
2009-2020 aurait donc dû s?élever à un total de
1 191 068 ¤.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 160 -
[144] Mais au fil de conventions fréquemment
modifiées entre le RNSA et sa « filiale »,
retracées dans une convention de mai 2021,
modificative et récapitulative des versions
antérieures, la base de calcul contractuellement
fixée de la redevance annuelle a toujours été
très inférieure au niveau déclaré au commissaire
aux apports.
[145] Alors que la redevance prise en compte
par le commissaire aux apports devait
compenser la mise à disposition des données, les
conventions effectivement signées entre le
RNSA et RNSA Laboratoire ont comporté en lieu
et place une redevance pour licence de
marques. Les données produites ou agrégées par
le RNSA ont, en conséquence, été mises
gracieusement à la disposition de la société
RNSA Laboratoire.
[146] Pour 2007 et 2008, ces conventions ne
prévoient aucune redevance, et le compte de
résultat du RNSA ne comporte effectivement
pas de ligne « redevance ». Pourtant, le rapport
du commissaire aux apports n?excluait pas ces
exercices pour le versement de la redevance ; il
précisait en outre que « toutes les opérations
réalisées depuis le 1er avril 2007 concernant la
branche d?activité apportée seront considérées
effectuées pour le compte de la Société RNSA
Laboratoire ». Pour le total de ces deux années,
RNSA Laboratoire a réalisé un chiffre d?affaires
net de 558 253 ¤ et un résultat d?exploitation de
57 797 ¤. Dans le même temps, le poste
« production vendue » du RNSA s?effondre : il se
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 161 -
montait à 365 354 ¤ en 2006, il tombe à
248 756 ¤ en 2007, à 121 078 ¤ en 2008.
[147] La base de calcul de la redevance
annuelle conventionnellement fixée en 2008
avec effet en 2009 était de 25 000 ¤ par an, soit
approximativement le dixième de la redevance
moyenne qui aurait dû être perçue par le RNSA
sur les bases déclarées au commissaire aux
apport et prises en compte par lui, et le tiers de
la seule part fixe de cette redevance. Elle a été
modifiée ensuite à quatre reprises, en 2010,
2015, 2019 et 2021. Passée en 2010 (à compter de
2011) de 25 000 à 35 000 euros, cette base
contractuelle a été de nouveau fortement
réduite en 2015 puis en 2019. En 2015, elle a ainsi
été fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société
RNSA Laboratoire de l?année précédente avec
un plafonnement à 15 000 euros, soit moins de
la moitié de la redevance annuelle
antérieurement due aux termes de la
convention, et 20 % de la seule part fixe de la
redevance déclarée au commissaire aux
apports. Un plafonnement supplémentaire a été
introduit en 2019 : la redevance annuelle
toujours fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la
société RNSA Laboratoire de l?année
précédente était désormais affectée d?un
double plafond de 15 000 euros d?une part, de
50 % du résultat d?exploitation net après impôts
d?autre part. En 2021, à effet de juin 2022, les
deux plafonds ont été maintenus avec une
hausse du plafond en valeur absolue, passant de
15 000 à 20 000 euros, ce qui restait loin
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 162 -
cependant du niveau de 35 000 euros fixé en
2010, a fortiori du montant de redevance
déclaré au commissaire aux apports.
[148] Le second plafonnement à 50 % du
résultat d?exploitation net introduit en 2019 a
facilité pour la société RNSA Laboratoire, puis la
société RNSA Obéron une diminution
supplémentaire, et pour certains exercices la
réduction à néant de la redevance
contractuelle ; il suffisait alors de péjorer le
résultat d?exploitation en alourdissant les
charges pour ne plus avoir de redevance à payer.
Or, une partie des charges, non validées par
l?association RNSA hors ses principaux
dirigeants également dirigeants de la société
commerciale, non plus, structurellement, que
par les financeurs publics du RNSA, apparaît non
nécessaire au fonctionnement de la société
commerciale, car composée d?avantages
personnels. C?est le cas en particulier des
remboursements non encadrés de frais et
virements divers dont a bénéficié xxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx (cf. infra). C?est le cas d?autres
dépenses aussi. Ainsi le dossier relatif à RNSA
Laboratoire communiqué fin août 2024 à la
mission comporte-t-il un bail précaire consenti
par xxxxxxxxxxxxxxxx au nom de la SARL à une
personne dépourvue de liens tracés avec RNSA
Laboratoire, sans que les pièces consultées
permettent de savoir si ledit appartement avait
été acquis ou loué par la société.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 163 -
[149] Les différentes voies de diminution de la
redevance et son indexation sur le résultat
d?exploitation de la société commerciale plutôt
que sur le chiffre d?affaires net comme le
prévoyait la convention aux apports a ainsi
permis le financement par le RNSA, via la
diminution de la redevance, de charges non
nécessaires au fonctionnement de la société
commerciale, composées notamment
d?avantages personnels.
[150] La redevance versée sur l?ensemble de la
période s?est montée à 0 ¤ en 2007 et 2008,
25 000 ¤ en 2009, 35 000 ¤ par an de 2010 à
2015, 15 000 ¤ par an de 2016 à 2018, 1 689 ¤ en
2019, 740 ¤ en 2020, 250 ¤ en 2021, 13 000 ¤ en
2022 et 0 ¤ en 2023, soit un montant total de
270 679 ¤ de 2007 à 2023 inclus, ou encore une
moyenne annuelle de 15 922 ¤ par an.
[151] Pour la totalité de la période allant de
2007 à 2023 inclus, le chiffre d?affaires net global
des sociétés RNSA Laboratoire puis (à partir de
2021) RNSA Obéron se monte à 4 110 403 ¤, soit
293 600 ¤ en moyenne annuelle ; sur la même
période, le résultat d?exploitation global,
pourtant dégradé par des charges inégalement
nécessaires, se monte à 1 082 256 ¤, soit
63 662 ¤ en moyenne annuelle.
[152] Ces données caractérisent, fût-ce
approximativement, le caractère dérisoire sur
l?ensemble de la période des redevances versées
au RNSA. Les montants correspondants sont
sans proportion avec les ressources
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 164 -
effectivement générées par la filiale RNSA
Laboratoire puis par la société RNSA-Obéron
grâce aux données du RNSA et en utilisant
l?identité de cette personne morale, le tout pour
l?essentiel sous le pilotage de dirigeants
communs. Ces montants sont sans proportion
aussi avec les indications et règles
communiquées en 2007 au commissaire aux
apports, chargé par le tribunal de commerce de
Lyon d?apprécier l?équilibre de l?opération.
[153] Dans le cadre des décisions
extraordinaires signées en mai 2021 par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra), le RNSA a
vendu en 2021 80 % de ses parts de la société
RNSA Laboratoire, dont il était jusqu?alors
actionnaire unique. Cette cession a été
précédée, dans les comptes 2020 de
l?association, d?une dépréciation des
participations détenues par l?association de 61
685 euros, faisant ainsi diminuer leur valeur de
88 000 à 26 515 euros.
Pourtant, aucune dépréciation de la valeur de la
société RNSA Laboratoire n?apparaît dans les
comptes de cette société, le capital y ayant été
valorisé de manière constante à 88 000 ¤ de
2007 à 2020 inclus. Du côté du RNSA, le rapport
du trésorier ne fait mention d?aucune difficulté
de la filiale, dont le chiffre d?affaires 2020 s?élève
à 99 541 euros. Ce rapport mentionne : « Une
évolution de la société RNSA Laboratoire
jusqu?à présent uniquement détenu par
l?association permettra de dynamiser l?activité
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 165 -
de la filiale et d?augmenter à terme les
dividendes versés, même si dans un premier
temps certaines charges ne seront plus
supportées que par le RNSA », tout en indiquant
que « sur l?exercice 2020, l?Association RNSA a
comptabilisé une provision pour dépréciations
des titres de sa filiale RNSA LABORATOIRE pour
un montant de 61.685 ¤ afin de tenir compte de
la restructuration de la société sur le 1er
semestre 2021. » Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 porte l?indication suivante : « A
noter que sur l?exercice 2021, l?Association
RNSA a cédé 80 % des titres de sa filiale RNSA
OBERON. Compte tenu de la provision opérée
sur l?exercice précédent, aucun impact
significatif n?a été constaté sur cet exercice. »
[154] Dans les comptes 2020 du RNSA, le
rapport spécial du commissaire aux comptes sur
les conventions réglementées est ainsi rédigé sur
ce point :
[155] Les 20 000 euros mentionnés figurent en
« produits exceptionnels » de cession d?actifs
dans les comptes 2021. Si le RNSA n?avait pas
déprécié sa participation dans la SARL RNSA
Laboratoire en 2020, la cession de 80 % de ses
parts lui aurait rapporté 70 400 euros.
[156] Les entités qui possèdent des titres de
participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation
appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des
dépréciations. Aucune précision de ce type ne
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 166 -
figure dans l?annexe des comptes 2020 du
RNSA.
[157] Les entités qui possèdent des titres de
participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation
appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des
dépréciations. Aucune précision de ce type ne
figure dans l?annexe des comptes 2020 du
RNSA.
[157] Cette question aurait dû être
directement adressée à la fois au comptable de
l?association et aux dirigeants de l?époque.
Le § 157 est un constat, qui ne nécessite pas d?interrogation
spécifique.
La mission a par ailleurs adressé différentes questions
comptables à la direction du RNSA, questions réorientées
par celle-ci vers le cabinet comptable, dont le RNSA a
transmis les réponses.
Etant donné la réception tardive de nombre d?éléments
demandés au RNSA, ces échanges ont été menés pour
l?essentiel à l?été 2024. Afin de les abréger, les inspections ont
sollicité du RNSA un rendez-vous avec un représentant en
charge du dossier dans son cabinet comptable, en proposant
à la direction du RNSA d?y participer si elle le souhaitant et
en proposant cinq dates pour ce faire. Cette demande de
rendez-vous n?a pas abouti.
[158] Les positionnements affichés du RNSA,
s?agissant tant du rôle affirmé comme central
d?un RAEP à la méthode de calcul imprécise et
non transparente, que du refus d?ouvrir les
données produites ou agrégées et même de les
partager avec les autres membres du dispositif
de surveillance (cf. supra), sont très
contreproductifs au sein du dispositif de
surveillance des pollens et moisissures, et
difficilement compréhensibles au premier
abord. Mais les conventions passées par les
dirigeants de l?association avec les structures
commerciales créées et dirigées par eux-mêmes
les éclairent singulièrement.
[158] L?Inspection juge imprécis
le calcul du RAEP. Cette
affirmation est scandaleuse. Il s?agit
d'une opinion personnelle non étayée par des
faits.
La nouvelle gouvernance a proposé lors d?une
réunion tripartite APSF/RNSA/ATMO en juin
2023 de travailler sur une Région test à un
nouveau mode de collaboration entre les trois
acteurs de la surveillance aérobiologique. Dans
ce travail, le RNSA a proposé un partage total des
informations avec ATMO et également
d?améliorer la complémentarité entre les trois
La direction du RNSA est responsable de ses propres
commentaires et réponses ; celles-ci ne conduisent pas en
l?occurrence à modifier le paragraphe visé, qui renvoie aux
constats retracés dans les développements précédents.
L?analyse des inspections quant à la précision du RAEP
recouvre au demeurant celle de l?ANSES (cf. point 1.2.3. du
rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 167 -
structures. ATMO n?a pas donné suite, malgré
nos relances.
[159] Ainsi, le contrat de licence de marque
passé par le RNSA avec les sociétés RNSA
Laboratoire puis RNSA Obéron , conclu
initialement le 15 avril 2008 avec effet à compter
du 1er avril 2007:
? concède-t-il à la société RNSA
Laboratoire [initialement] la licence
d'exploitation exclusive des marques RNSA
RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQUE, enregistrée sous le numéro
07 3 521 186, RAEP risque d?allergie liée à
l?exposition au pollen, enregistrée sous le
numéro 3 590 325 ; RA risque d?allergie,
enregistrée sous le numéro 08 3 590 326 ;
? interdit-il au RNSA de consentir, de
quelque manière, sous quelque forme et à
quelque forme et quelque personne que ce
soient, d'autres licences des mêmes marques
pendant toute la durée du présent contrat sur le
territoire français ;
? maintient-il au RNSA le droit d'exploiter
personnellement et directement les marques
concédées, tout en conférant à la société
cocontractante un droit de premier refus lui
assurant la priorité, s?agissant de l?exploitation à
des fins commerciales, des données recueillies
par l?association R.N.S.A dans le domaine
aérobiologique.
[159] L?association RNSA est actuellement en
procédure contentieuse avec RNSA OBERON.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 168 -
[160] Ce cadre conventionnel transfère ainsi
aux filiales successives du RNSA le bénéfice
commercial de l?exploitation de licences
déposées par le RNSA sur la base du travail
fourni par ses équipes, licences figeant elles-
mêmes des notions qui pour certaines
gagneraient à être évolutives. Quoi qu?il en soit,
la concession à des sociétés commerciales de
marques co-substantielles de l?association
RNSA, notamment la marque RNSA elle-même
et la marque RAEP, indice affirmé comme
essentiel au dispositif de surveillance par
l?association (cf. supra), a conduit à bloquer les
évolutions le cas échéant nécessaires au
dispositif de surveillance et à distordre la
relation de l?association avec les pouvoirs
publics, notamment l?utilisation des
financements reçus. Ce cadre conventionnel n?a
pas évolué notablement jusqu?à la résiliation en
mars 2024 des conventions relatives à
l?utilisation des marques, concomitamment aux
investigations de la mission.
[160] La résiliation a été faite de façon
unilatérale, décidée par le RNSA, en date du 15
janvier et la mise à jour par l?INPI date de mars. Il
ne s?est écoulé que 6 mois entre l?élection du
nouveau CA et une action énergique pour faire
valoir les droits de l?association dans ses liens
avec la SAS RNSA OBERON. Ce délai est court au
vu de la complexité du dossier et de la nécessité
pour l?association de démarrer une nouvelle
collaboration avec un cabinet d?avocat.
La réponse apportée confirme les constats retracés dans le
rapport.
[162] Cette cession de l?utilisation de la base
de données, fondée sur la capacité présumée du
RNSA à vendre les données qu?il produit ou
agrège, était censée structurer les relations
entre le RNSA et les sociétés RNSA Laboratoire,
puis RNSA Obéron. Pourtant, le statut public de
ces données a été reconnu très tôt, au plus tard
en 2008 (cf. supra). L?édition 2008 du rapport
d?activité du RNSA indiquait notamment que, le
statut public des données ayant été reconnu et
[162] voir réponse [109] Le paragraphe concerné du rapport concerne le statut public
des données environnementales produites par le RNSA, et
leur mise à disposition.
Les éléments que le RNSA fait valoir dans la réponse relative
au paragraphe 109 (pour rappel : sous-financement, selon lui,
du réseau, création d?une filiale dédiée à la vente des
données produites pour générer des profits, nécessité de
fiabiliser les données, supposée justifier la non qualification
de données relatives à l?environnement, défense des intérêts
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 169 -
accepté par le conseil d?administration du RNSA
du 29 septembre 2008, ce point avait « une
incidence sur la répartition des charges entre
l'association et l'URL, ainsi que sur la convention
qui sera amendée fin décembre 2008. » Lors de
l?assemblée générale du RNSA de décembre
2008, une participante demande ce qu'il en est
des données du R.N.S.A. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
répond : « à partir de 2009 elles seront
accessibles au public sur internet. » Le rapport
annuel 2009 fait référence à des demandes de
diffusion des données, antérieurement
reconnues comme publiques, de la part des
autorités de tutelle. Pourtant, tout se passe par
la suite comme si ce caractère public des
données avait été totalement gommé (cf.
supra).
propres, du RNSA) n?infirment pas la rédaction initiale, ils
sont sans lien avec elle.
[163] Le cadre contractuel permettait à
l?association RNSA de transmettre ces données
à titre gratuit « notamment à des structures
académiques aux fins de travaux de recherches
scientifiques gratuites et ne donnant pas lieu à
une exploitation commerciale ». Cependant, les
interactions financières entre le RNSA et les
sociétés cocontractantes, ainsi que les intérêts
personnels de dirigeants du RNSA, liés au
fonctionnement desdites sociétés (cf. infra),
sont cohérents avec le refus constamment
opposé par le RNSA à de telles transmissions à
titre gratuit.
[163] Les informations relayées par
l?Inspection sont ici complètement erronées. Il
est scandaleux et hautement surprenant d?avoir
de telles fausses accusations dans un rapport de
l?IGAS et de l?IGEDD. Le RNSA fournit
systématiquement et gratuitement les données
pour des travaux de recherche scientifique à des
fins non commerciales.
Les commentaires du RNSA procèdent d?opinions dont la
direction du RNSA porte la responsabilité, non d?éléments
étayés. L?affirmation de fourniture gratuite des données pour
des travaux de recherche n?est pas documentée ; comme
l?indique le paragraphe 163, le cadre contractuel permettait
de telles transmissions gratuites, pour autant à l?opposé
notamment des interactions financières entre le RNSA et les
sociétés cocontractantes.
Parmi les éléments disponibles, les relations entre le RNSA et
le département d?otorhinolaryngologie de l?université de
médecine de Vienne dans le cadre de l?EAN (European
Allergen Network) font bien l?objet d?une convention
stipulant une contrepartie financière annuelle de quelques
dizaines de milliers d?euros pour l?utilisation des données
fournies par le RNSA.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 170 -
[164] La gouvernance du RNSA est marquée
de longue date par l?omniprésence de quelques
personnes, exerçant pour certaines
simultanément des responsabilités en principe
scindées au sein du RNSA, et des fonctions
dirigeantes dans les entreprises satellites créées
le cas échéant par elles-mêmes en tant que
responsables du RNSA (cf. supra).
[164] La gouvernance actuelle rappelle que ses
membres ont une gestion désintéressée de
l?association, sans intérêts financiers. Nous ne
tolérerons pas de tels agissements sous notre
gouvernance, et nous déplorons ces méthodes
passées qui entravent aujourd?hui nos
engagements et notre mission.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
[165]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[165] Date de démission de xxxxxxxxxxxxxxxx
de toutes ses fonctions au RNSA : 3 juillet 2023.
La précision apportée est cohérente avec les indications
retracées au paragraphe 165. Elle ne l?est pas par contre avec
la déclaration adressée à la préfecture du Rhône sur la
gouvernance 2023 du RNSA, établie le 25 septembre 2023
par le président du RNSA, aux termes de laquelle
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx était à cette date le
trésorier de l?association.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 171 -
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[166] Pas de remarques
[167] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a
simultanément exercé d?autres fonctions au sein
du RNSA. Ainsi, pour 2017, le tableau complété
par la direction du RNSA indique que le
président du conseil scientifique était
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ; la première
phrase du compte-rendu du conseil scientifique
du 10 mars 2017 est toutefois ainsi rédigée « le
conseil Scientifique du RNSA s'est réuni le 10
mars 2017 sous la Présidence de
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx dans les
locaux de l'Institut Pasteur à Paris » et celui du 9
octobre 2017 confirme xxxxxxxxxxxxxxxx en
qualité de président ; le procès-verbal de
l?assemblée générale de juin 2017 indique par
ailleurs que « Les activités scientifiques du
R.N.S.A. ont été menées sous le contrôle du
Conseil Scientifique présidé par xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxx ». Il en va de même pour
2019 : le procès-verbal de l?assemblée générale
de juin 2019 atteste que le président du conseil
scientifique était xxxxxxxxxxxxxxxxx et non pas
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx ; le procès-verbal de
l?assemblée générale de novembre 2019 le
confirme, indiquant sous le titre « composition
du conseil scientifique » : « Comme précisé plus
haut, xxxxxxxxxxxxxxxxxxx remplace xxxxxxx
[167] xxxxxxxxxxxx a été élu président du conseil
scientifique du RNSA fin 1999 ; il a exercé deux
mandats consécutifs de quatre ans, durée
maximale autorisée par le Règlement intérieur
(2000-2003 et 2004-2007). xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxx a été élu à sa suite avec prise de
fonction en janvier 2008, il a assuré deux
mandats (2008-2011 et 2012-2015). xxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx a été élu en 2015 pour une prise
de fonction en janvier 2016, il a cumulé cette
présidence avec la direction du RNSA jusqu?en
mars 2016 (date de retraite de ses fonctions de
directeur). xxxxxxxxxxxxxxx a été élu à sa suite en
2019 avec prise d'effet le 1er janvier 2020. Il est
actuellement dans son second mandat (2024-
2028).
La réponse apportée n?est pas complètement cohérente
avec le tableau complété par la direction du RNSA à la
demande de la mission (cf. annexe 16) : ainsi, selon celui-ci,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx aurait pris ses fonctions en 2007 et
les aurait exercées jusqu?en 2016.
Quoi qu?il en soit, cette réponse confirme que xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx a simultanément exercé différentes fonctions
au sein du RNSA.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 172 -
xxxxxxxxx à la présidence du conseil scientifique
à partir du 1/01/2020. »
[167] La chronologie de la présidence du Conseil
scientifique est doublement erronée. En fait,
après la création du RNSA en 1995 et quelques
années de flottement où le CS n'a eu qu'une
existence assez informelle, c'est xxxxxx
xxxxxxxxx qui en a été élu président à l'extrême
fin de 1999 ; il a exercé deux mandats consécutifs
de quatre ans, durée maximale autorisée par le
Règlement intérieur (2000-2003 et 2004-2007)
xxxxxxxxxxxxx xxxxxxxx a été élu le 11 octobre
2007 pour lui succéder, avec prise de fonction le
1er janvier 2008, et il a assuré également deux
mandats (2008-2011 et 2012-2015). C'est ensuite
xxxxxxxxxxxxxxxxxx qui a présidé le CS (élection
le 2 octobre 2015 pour entrée en fonction le 1er
janvier 2016, alors qu'il allait quitter la direction
du RNSA le 31 mars ; le chevauchement des deux
fonctions n'aura donc duré que trois mois,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ayant été nommée
directrice dès le 1er avril 2016. xxxxxxxxxxxx, par
convenance personnelle, n'a pas demandé le
renouvellement de son mandat, par conséquent
réduit à quatre ans (2016-2019). xxxxxxxxxxxxx a
alors été élu pour prendre le relais, le 30
septembre 2019 avec prise d'effet le 1er janvier
2020. Il est actuellement dans son second
mandat. De ce fait, xxxxxxxxxxxxxx était
président du Conseil scientifique les 10 mars et 9
octobre 2017. Même chose en 2019. L?annexe 16
doit être corrigée en conséquence.
Aucun élément ne permet de conclure que les citations,
retracées dans le rapport, de comptes rendus du conseil
scientifique et des procès-verbaux de conseil
d?administration ou d?assemblée générale du RNSA seraient
erronés.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 173 -
[168] Alors même qu?il exerçait au sein du
RNSA ou de sa filiale le RNSA Laboratoire (cf.
supra), des fonctions de premier plan, Michel
Thibaudon, dirigeant fondateur de l?entreprise
individuellexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx pour une activité
principale libérale non réglementée de conseil
pour les affaires et autres conseils de gestion , a
simultanément exercé des fonctions de
direction au sein de deux autres entreprises
privées qu?il a lui-même fondées et dont les
intérêts divergent de ceux du RNSA, avec lequel
elles entretiennent des liens financiers.
[169] Il est ainsi parallèlement :
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 174 -
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[170] La concomitance de ces fonctions a
dans certains cas été masquée par l?affichage
d?autres titulaires pour tel ou tel mandat exercé
par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx au sein du RNSA, ainsi
de la présidence du conseil scientifique
attribuée à xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra)
pour 2017 ou 2019. C?est le cas aussi de la
fonction de trésorier, exercée en 2023 non par
xxxxxxxxxxxxxxxxxx mais par xxxxxxxxxxxxxxxx,
selon la « Déclaration de la liste des personnes
chargées de l?administration d?une association »
adressée par le RNSA à la préfecture du Rhône.
[170] Comme indiqué ci-dessus [167], et
conformément au Règlement intérieur du RNSA
qui limite cette fonction à deux mandats
consécutifs, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx n?était
plus président du Conseil scientifique en 2017, ni
en 2019. Pour ce qui est de la fonction de
trésorier, elle a changé de titulaire deux fois au
cours de l?année 2023 : xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx à partir du 1er juin suite à l?élection
du nouveau Conseil d?administration, puis à
nouveau xxxxxxxxxxxxxxxxx après la démission
de xxxxxxxxxxxxxx le 30 juin.
La réponse apportée ici par la direction du RNSA contredit le
tableau qu?elle a elle-même a renseigné avant l?entretien
du 4 juin 2024 (cf. annexe 16), tableau conforme, hors les
points relevés, aux comptes rendus du conseil scientifique.
[171]
[172] Outre ses fonctions multiples, c?est aussi
xxxxxx xxxxxxxxxxxx qui a systématiquement
signé les conventions passées par le RNSA avec
la DGS entre de 2007 à 2016, tantôt avec la
mention « xxxxxx xxxxxxx directeur du RNSA »,
tantôt sans mention de fonction. Or les
conventions qui engagent une association avec
des partenaires, institutions de tutelle ou
financeurs sont généralement signées par le
président de la structure plutôt que par son
directeur ; cet usage aurait respecté les statuts
successifs du RNSA, qui confèrent au président
de l?association et non à son directeur le pouvoir
de la représenter dans tous les actes de la vie
civile. Le directeur de l?association n?apparaît
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 175 -
quant à lui dans les statuts du RNSA qu?à partir
de leur version de 2017, qui confère au trésorier
la possibilité de déléguer au directeur les
opérations financières et comptables de
l?association (cf. supra). Par ailleurs, les comptes-
rendus consultés des réunions du conseil
d?administration ne retracent pas d?échanges
sur les termes pourtant structurants des
conventions passées avec la direction générale
de la santé.
[173] C?est encore xxxxxxxxxxxxxxxxx qui, le
16 mars 2023, a co-signé avec la présidente de
l?association xxxxxxxxxxxxxxxxxxx une version
modificative des statuts, cette fois en tant «
qu?administrateur ».
[174] Outre ces fonctions et positionnements
au sein du RNSA et dans ses sociétés satellites,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a été
concomitamment membre de structures
relevant de sociétés pharmaceutiques clientes
de RNSA Laboratoire. Il était ainsi membre en
2013 de la fondation STALLERGENES et
participait à son comité exécutif.
[175]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 176 -
[176] Les décisions structurantes de RNSA
Laboratoire SARL (création, fonctionnement,
cession) portent la signature de deux personnes
xxxxxxxx xxxxxxxxxxx, en qualité de présidente
du RNSA en 2007 et 2008 puis de 2015 à 2022,
ou de gérante de la filiale dans l?intervalle de
2009 à 2014, et/ou xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx,
gérant de la filiale en 2007 et 2008, puis
directeur de la filiale de 2010 à 2020.
[177] La SARL bénéficie de l?activité du RNSA
et la commercialise auprès d?opérateurs
relevant du domaine privé (cf. supra). RNSA
Laboratoire, dont l?unique associé est alors le
RNSA présidé par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, sera
transformé, par un acte signé par elle sur
rapport de « la Gérance » sans précision
nominative, en SAS RNSA OBERON le 7 mai
2021, sans « création d?un être moral nouveau ».
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. infra),
président de OBERON Sciences, SAS créée deux
mois auparavant, le 15 mars 2021 (n° Siren 895
369 932) pour mener des activités spécialisées,
scientifiques et techniques diverses, prend la
présidence de RNSA OBERON.
[178] xxxxxxxxxxxxxxxxxxx est chercheur
associé au CNRS de 2007 à 2023, le plus
récemment au sein du laboratoire d?aérologie
de Toulouse. Il est également membre du
groupe d?experts de l?AFNOR X43D « Qualité de
l'air - atmosphères ambiantes » à l?origine d?un
fascicule de documentation publié en
[178] BG, bien qu'inscrit au groupe d'experts de
l'AFNOR X43D "Qualité de l'air - atmosphères
ambiantes", n'a pas participé activement aux
travaux de normalisation des capteurs de pollen,
hormis potentiellement à la première réunion.
Son inscription lui a néanmoins permis d'avoir
accès aux documents en cours de rédaction. Il
Le paragraphe 178 fait état du caractère de membre du
groupe d?expert de l?Afnor de xxxxxxxxxxxxxxx, sans préjuger
de sa participation active, ce point n?étant pas documenté.
La réponse apportée indique cependant qu?il a ainsi eu accès
à aux documents en cours de rédaction.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 177 -
décembre 2021 et vendu par l?AFNOR, portant
sur les capteurs. Il crée la SAS OBERON Sciences
(cf. précédemment) alors qu?il est chercheur
associé au CNRS et participe à ce titre aux
travaux de normalisation des capteurs. Cette
société commerciale a bénéficié gracieusement
jusqu?en 2024 de toutes les données produites
par le RNSA, données dont l?accès gratuit est
refusé aux AASQA, réglementairement
chargées, avec le RNSA, de la surveillance des
pollens au titre de l?arrêté du 5 août 2016.
est crucial de distinguer l'accès à l'information
de la participation active aux discussions et
prises de décision.
[179]
[180]
[181]
[182]
[183]
[184]
[185]
[186]
[187]
[188] Centrée autour de quelques
individualités impliquées dans la création et la
gérance de sociétés privées satellites, la
gouvernance du RNSA est opaque, tant dans son
fonctionnement interne que vis-à-vis des autres
[188] Il est important de souligner que la
gouvernance du RNSA a connu des changements
significatifs depuis 2023. Les accusations
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 188.
S?agissant de la gouvernance récente du RNSA, cf. le rappel
porté au § 125.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 178 -
acteurs du dispositif de surveillance et des
pouvoirs publics financeurs.
d'opacité et de conflits d'intérêts portent sur des
pratiques passées.
La preuve de cette évolution réside non
seulement dans les démarches entreprises pour
améliorer la transparence et la clarté du
fonctionnement du RNSA, notamment en ce qui
concerne les liens avec les sociétés privées, mais
aussi dans sa participation active à l'enquête et
sa volonté de transparence toujours démontrée
envers la DGS et la DGEC.
Le RNSA s'engage à maintenir une gouvernance
exemplaire, maillon indispensable à la confiance
de ses partenaires et des pouvoirs publics.
[189] Les circuits décisionnels d?une
association sont en principe structurés par ses
statuts. Ceux du RNSA ont été modifiés très
fréquemment notamment à partir de 2017,
faisant l?objet de versions successives en 1996,
mai 2002, mai 2009, décembre 2010, 2017, mai
2019, juin 2021, décembre 2022, mars 2023. Une
partie de ces modifications statutaires n?a
apparemment pas été déclarée en préfecture.
[189] Il est exact que les statuts du RNSA ont
connu plusieurs modifications au cours de son
existence. Cette évolution est normale pour une
association qui s'adapte à ses missions et à son
environnement.
Cependant, il est important de noter que les
modifications statutaires récentes ont été
effectuées dans le respect des procédures
légales et déclarées en préfecture via le portail
https://demarches.service-
public.fr/asso_mademarche/CR/demarche?
Les statuts actuellement en vigueur intègrent les
changements nécessaires pour garantir une
gouvernance transparente et conforme aux
exigences légales.
Le commentaire apporté ne conduit pas à modifier la
rédaction du paragraphe 189.
[190] Les statuts prévoient l?élection d?un
bureau et précisent les fonctions de ses
[190] Il est essentiel de souligner que ces
pratiques ont été abandonnées. La nouvelle
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 190.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 179 -
membres. Lorsqu?ils sont disponibles, les
comptes-rendus des conseils d?administration
montrent cependant que des pouvoirs non
statutaires sont couramment exercés par le
bureau ainsi que par le directeur de
l?association. Il est généralement impossible de
retracer les délibérations correspondantes,
quand il y a eu délibération, car aucun compte-
rendu n?est disponible pour la plupart des
réunions de bureau, moins encore pour les
décisions prises seul par le directeur. Quelques
comptes-rendus de réunions de bureau
attestent cependant que des décisions majeures
ont été prises dans cette formation. Ainsi,
s?agissant de l?emménagement du RNSA dans
des locaux plus grands et plus onéreux en sous-
location de RNSA Laboratoire (cf. supra), le
compte rendu finalement communiqué du
bureau du 3 juin 2010 fait explicitement état de
la volonté de ses membres de cacher la
substance de cette décision au conseil
d?administration ainsi qu?à l?assemblée générale.
S?agissant de la transformation du RNSA
Laboratoire en RNSA Obéron, les décisions
précises l?ont été le 17 février 2021 lors d?une
réunion de bureau, à laquelle xxxxxxxxxxxxxxxx
participait en tant qu?invité.
gouvernance est viscéralement attachée au
fonctionnement démocratique, désintéressé et
associatif du RNSA.
A titre d'exemple :
? Les dernières élections du Conseil
d'Administration ont été tenues via la
plateforme Belenios, garantissant ainsi la sécurité
et la transparence du processus électoral.
? Les réunions du bureau font désormais
l'objet de comptes rendus systématiques, tout
comme les réunions du Conseil d'Administration.
Ces comptes rendus sont archivés et
consultables, permettant une traçabilité des
décisions.
Le RNSA s'engage à poursuivre ses efforts pour
maintenir une gouvernance rigoureuse et
transparente, dans le respect de ses statuts et
des exigences légales.
[191] Les statuts de l?association ont, à partir
de 2017, « perméabilisé » la fonction de
trésorier, permettant à celui-ci de déléguer les
opérations financières et comptables au
directeur de l?association. C?est aussi le
directeur de l?association, ou, plus récemment,
[191] Il est exact que les statuts de
l'association, à partir de 2017, ont permis au
trésorier de déléguer certaines tâches
financières et comptables au directeur. Cette
délégation était prévue pour optimiser la gestion
opérationnelle de l'association, sans pour autant
La réponse apportée confirme les constats retracés au
paragraphe 191.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 180 -
xxxxxxxxxxxxxxx en tant « qu?administrateur »
(cf. supra) qui a signé de nombreux documents
structurants et notamment des conventions
liant l?association à des partenaires extérieurs,
alors que statutairement c?est le président de
l?association, à défaut son vice-président, qui la
représente dans tous les actes de la vie civile.
décharger le trésorier de ses responsabilités. Le
fonctionnement actuel est conforme à celui
d?une association loi 1901 : travail en tandem du
coordinateur avec le trésorier.
Concernant la signature de documents officiels,
il est possible que certaines pratiques passées
n'aient pas été strictement conformes aux
statuts. Cependant, la nouvelle gouvernance est
irréprochable sur ce sujet, comme a pu le
constater l?Inspection.
[192] Les assemblées générales sont
statutairement présidées par le président de
l?association, à défaut par le vice-président (ou
éventuellement par son membre le plus ancien).
C?est pourtant M. Jean-François Chronowski,
avocat du RNSA ainsi que des sociétés RNSA
Laboratoire puis RNSA Obéron qui a présidé
l?assemblée générale de juin 2007, lors de
laquelle des décisions structurantes ont été
arrêtées ou entérinées regardant les conditions
de la « filialisation ».
[192] Il est important de rappeler que cet
événement remonte à 2007 et que la nouvelle
gouvernance est en désaccord avec ce type de
pratique.
Le paragraphe 192 a trait à la présidence d?une assemblée
générale particulièrement importante, tenue en 2007.
Sur le terme de « nouvelle gouvernance », cf. supra.
[193] Les comptes rendus des assemblées
générales montrent généralement que la
participation y est peu nombreuse, de l?ordre
d?une douzaine de personnes. Cela a été le cas
même lors de l?assemblée générale majeure de
mars 2007 ayant donné son accord sur la
constitution d?une filiale, dont le compte-rendu
porte une mention manuscrite indiquant 69 «
présentés ou représentés » mais seulement 13
présents, non identifiés nommément. Le nom
[193] Il est vrai que la participation aux
Assemblées Générales (AG) du RNSA a été un
point de négligence par le passé. (votre
référence à 2007). Aujourd'hui, le RNSA met tout
en oeuvre pour encourager la participation de ses
membres aux AG. Le COVID a favorisé le
développement de la visioconférence que nous
utilisons fréquemment maintenant, ce qui
facilite l'accès et la participation du plus grand
nombre aux votes. De même, la traçabilité des
La réponse apportée ne conduit pas à modifier le paragraphe
193.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 181 -
des présents ne figure que sur une partie des
comptes rendus d?assemblée générale, les
autres ne comportant aucune mention
nominative des participants ou, au mieux, ne
distinguant pas le nom des présents de celui des
membres représentés.
pouvoirs est assurée, permettant d?archiver avec
précision les votes et les décisions prises lors de
ces assemblées.
Le RNSA ne peut que s'engager à poursuivre ses
efforts pour garantir des Assemblées Générales
transparentes et démocratiques, où chaque
membre peut exercer son droit de vote et
participer activement aux décisions de
l'association.
[194] Le RNSA est financé très largement sur
fonds publics, notamment par des subventions
de l?Etat. Le financement accordé par la DGS et
le MEDDM se monte ainsi à 1 275 672 ¤ sur les
cinq derniers exercices, hors subventions des
ARS et hors financements plus marginaux de
collectivités territoriales. Or, les subventions
publiques ont été durablement obtenues et
utilisées dans des conditions contestables.
[194] Face à l'affirmation que les subventions
publiques ont été obtenues et utilisées de
manière contestable, il est important de rappeler
que le RNSA a assuré continuellement ses
missions de surveillance, de calcul du RAEP et de
sa diffusion ainsi que de l?amélioration des
connaissances en aérobiologie. Les subventions
ne sont pas ?volées? puisque le travail est réalisé,
même celui de 2024, non subventionné pour
cause de gel lié au présent rapport provisoire. Un
sondage de la communauté des patients
allergiques et des allergologues permettrait
d?évaluer la satisfaction et le respect que ces
deux communautés vouent au RNSA. Le signal
d?alerte émis suite au gel des subventions DGS et
DGEC constitue un électrochoc pour ces deux
communautés qui s'inquiètent de ne pas avoir
d?information pour la saison pollinique 2025. Il se
trouve qu?elle commence précocement avec les
noisetiers et les aulnes.
Le commentaire n?infirme pas le paragraphe 194.
Les éléments énoncés par le RNSA ne sont en effet pas
documentés ; ils sont contredits par les informations
diffusées le 20 décembre 2024 sur le site internet du RNSA
concernant les pollens de noisetiers, intégralement
retranscris ci-dessous (cf. bulletin allergo-pollinique
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-allergo-pollinique) :
« Déjà des pollens de Cupressacées-Taxacées et de noisetiers !
En cette fin décembre, le risque d'allergie sera faible sur toute
la France pour les pollens de Cupressacées-Taxacées (cyprès,
thuyas, genévriers) et de noisetiers!
Les journées plus douces, venteuses et ensoleillées favoriseront
la dispersion de ces pollens dans l'air.
Cette image prise près de Lorient en Bretagne montre bien que
les noisetiers sont déjà en floraison. Les noisetiers fleurissent
de plus en plus tôt ces dernières années en lien avec le
changement climatique.
Les allergiques aux pollens de bétulacées doivent rester
vigilants.
PUBLIÉ
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-allergo-pollinique
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 182 -
Les pollens de Cupressacées-Taxacées gêneront les allergiques
dans le sud du pays avec un risque d'allergie de niveau faible
mais qui pourra vite monter au niveau moyen si le temps le
permet.
Et pour ceux qui pensent pouvoir se réfugier à l?intérieur sans
soucis, un petit rappel : nos discrets amis, les acariens et
moisissures, n?ont pas dit leur dernier mot. Ils continuent de
rôder en toute discrétion, prêts à déclencher des
éternuements à tout moment. Il est donc recommandé d?aérer
régulièrement et de garder un oeil sur l?humidité dans les
logements. Un bon coup d?air frais ne fait de mal à personne...
sauf aux acariens !
Bonnes fêtes de fin d'année à tous de la part de toute l'équipe
du RNSA et gardez un oeil sur les pollens avec vos traitements
à porté (sic) de main au cas où! ».
Un bulletin phénologique est également disponible à cette
même date (https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-
phenologique).
[195] Dans la continuité globalement des
exercices précédents, la rubrique « subventions
d?exploitation » des comptes de résultat 2019 à
2023 est ainsi renseignée :
[196] Les subventions publiques représentent
l?essentiel des produits d?exploitation,
complétés par des dons, des cotisations et, de
façon marginale, par les redevances de marques
(cf. infra).
[196] La traçabilité des dons au RNSA est assurée
avec rigueur. Voici les points importants :
? Plateforme Helloasso: Le RNSA utilise la
plateforme de dons en ligne Helloasso, qui offre
une traçabilité complète des transactions.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 196, il est sans lien avec elle.
PUBLIÉ
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 183 -
? Dons par chèque : Les dons reçus par
chèque sont également enregistrés et font
l'objet d'une attestation de don.
? Communication aux inspectrices :
L'ensemble des listes de donateurs a été transmis
aux inspectrices pour consultation.
? Déclarations obligatoires : Le RNSA
effectue les déclarations obligatoires relatives
aux dons, en conformité avec la législation en
vigueur et avec l'assistance de son comptable.
Concernant la déclaration d'appel à la
générosité publique, il est important de rappeler
le contexte réglementaire :
? Seuil de déclaration : L'arrêté n° 2019-
504 du 22 mai 2019 fixe le seuil de déclaration à
153 000 ¤ de dons collectés par appel public à la
générosité au cours de l'un des deux exercices
précédents ou de l'exercice en cours.
? Réponse de la préfecture : Comme
l'indique la réponse de la préfecture que vous
avez reçue (transférée à l?Inspection le 31 mai
2024), une déclaration est nécessaire
uniquement si ce seuil est dépassé.
[197] Sur la base d?un chiffrage élevé des
contributions volontaires en nature (bénévolat),
l?apport relatif des financements publics
apparaît bien moindre. Ainsi, pour la convention
RNSA-DGS 2020-2023, les budgets prévisionnels
joints sont renseignés comme suit, indiquant
qu?en moyenne, les contributions volontaires en
[197]-[199] Il est important de clarifier le
processus de chiffrage des contributions
volontaires en nature (CVN) au sein du RNSA afin
de dissiper tout malentendu quant à la rigueur de
la méthode employée.
Loin d'être "fantaisiste", le calcul des CVN
s'appuie sur une méthodologie rigoureuse et
La réponse apportée ne conduit pas à modifier la rédaction
des paragraphes 197 à 199, qui exposent les incohérences
relevées dans l?analyse des documents comptables et
conventionnels (cf. aussi annexe 8 du rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 184 -
nature représenteraient plus de 48 % du total
des produits prévisionnels
[198] Il en résulte des taux de
subventionnement convenus apparemment
modestes au regard des ressources globales. Par
exemple, l?article 4.2 de la convention DGS-
RNSA 2020-2023 stipule : « Pour la première
année, l?administration [DGS] contribue
financièrement pour un montant de 170 000 ¤,
équivalent à 14 % du montant total annuel
estimé des coûts éligibles ».
[199] Or, le chiffrage des contributions
volontaires en nature par le RNSA s?avère
fantaisiste :
? Les chiffrages prévisionnels des
contributions volontaires en nature fournis par
le RNSA dans les conventions successives
passées avec la direction générale de la santé
diffèrent très notablement, à partir de 2017, de
la valorisation de ces contributions portée dans
les comptes. Par exemple, pour 2023, le
montant indiqué à la DGS était de 580 000
euros, alors que les comptes l?établissent à 422
945 euros. Au contraire des exercices plus
anciens quand ces données sont renseignées
(notamment pour 2008, 2009, 2011), l?écart
excède très largement les imprécisions dues au
caractère prévisionnel des montants portés
dans les conventions.
? Le chiffrage du coût/homme de la
surveillance pollinique, quand il figure parmi les
éléments explicités, s?établit soit à 16 000, soit à
transparente, fruit du croisement d'informations
issues de sources multiples. Cette approche
multipartite prend en compte de nombreux
facteurs de variation :
? La durée de fonctionnement des
capteurs : Influencée par les saisons polliniques
et d'éventuelles pannes.
? Le taux de participation des
allergologues et des botanistes : se traduisant
par le nombre de fiches remplies.
? L'activité des instances de gouvernance :
mesurée par le nombre de réunions du Conseil
d'Administration, du Bureau et du Conseil
Scientifique.
Ces fluctuations annuelles sont inhérentes à la
nature même du calcul des CVN, sensible aux
variations de différents facteurs tels que la durée
de fonctionnement des capteurs, le taux de
participation des allergologues et des botanistes,
ou encore l'activité des instances de
gouvernance.
Concernant les médecins sentinelles, il est
important de préciser que le ratio
médecin/capteur n'est pas fixe. Un médecin peut
superviser plusieurs capteurs, et un capteur peut
être suivi par plusieurs médecins, en particulier
dans les zones à forte densité médicale. Ceci
explique que le réseau ait pu compter jusqu'à
une centaine de médecins sentinelles, un chiffre
qui a diminué depuis (voir tableau 6). Cette
diminution est notamment due au départ à la
retraite de nombreux médecins allergologues.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 185 -
20 000 heures de travail annuelles, sans
corrélation avec le nombre de sites concernés ;
sans corrélation non plus avec le nombre effectif
de bénévoles, comme le montre, s?agissant du
réseau de médecins sentinelles, le fort
pourcentage (près de 40 %, cf. supra), de
capteurs dépourvus de médecin responsable
selon le comptage opéré à partir des fiches par
capteur fournies par le RNSA. Que, selon les
fiches par capteur fournies par le RNSA, seuls 51
des 81 capteurs soient surveillés par un médecin
sentinelle n?a pas empêché le RNSA de déclarer
à la DGS, au titre des actions financées par
l?avenant 2019 à la convention DGS-RNSA, qu?il
coordonnerait à ce titre « près d?une centaine
de professionnels de santé, principalement
allergologues et médecins généralistes ».
? La ventilation des prestations
volontaires en nature diffère selon les sources :
il s?agit dans les comptes des prestations de
services des analystes, des médecins et de «
formation au contrôle et d'animation du réseau
», dans les conventions RNSA-DGS d?une
ventilation en quatre postes, ces prestations
bénévoles étant réputées servir l?action « centre
de coordination », l?action « information »,
l?action « surveillance » et l?action « Assurance
qualité ».
Une campagne de recrutement est actuellement
en cours, en partenariat avec le Syfal et
l'Anaforcal.
Enfin, il convient de noter qu'une correction a
été apportée au calcul des CVN à partir de 2023.
Cette correction vise à exclure les heures des
ingénieurs du RNSA, qui étaient auparavant
comptabilisées deux fois, ce qui pouvait
engendrer un biais.
Formule de calcul:
La formule de calcul des CVN pour la partie
réseau est la suivante : 275 [¤/capteur semaine] x
[semaines] x [capteurs] +
- (coût prestataires analyses polliniques +
compensation économique versée aux autres
partenaires du réseau + ETP pour comptage au
microscope et CQ du RNSA)
Contrôle qualité : le contrôle est effectué par un
membre de l?équipe salariée du RNSA.
Pour ce qui regarde la valorisation des
contributions des Médecins sentinelles est
estimé à hauteur d?une prestation médicale par
fiche.
Le RNSA s'engage à maintenir une transparence
totale sur la méthode de calcul des CVN et à
fournir toutes les informations nécessaires à la
compréhension de ce processus.
[200] Selon les deux sources, le poste
principal des prestations volontaires en nature
(bénévolat) est systématiquement constitué des
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 186 -
prestations de services des analystes. Celles-ci
sont pour autant des charges facturées (selon
par exemple le rapport du trésorier sur les
exercices 2020 et 2021, les prestations facturées
des analystes se sont montées à 157 136 ¤ pour
2020 et 175 653 ¤ pour 2021).
[201] Enfin, les « enveloppes » correspondant
au chiffrage du bénévolat dans les comptes
fluctuent beaucoup d?un exercice à l?autre,
comme le montre par exemple l?évolution 2020-
2023 (respectivement 440 309, 550 581, 509 694
et 422 945 euros), sans que notamment les
annexes aux comptes, qui n?explicitent pas les
règles et hypothèses de valorisation du
bénévolat alors que ce devrait être le cas dès
lors qu?il présente un caractère significatif,
permettent de comprendre ces écarts.
[202] La subvention est allouée pour un objet
déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée
au financement global de l?activité associative.
Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du
décret-loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les
associations bénéficiaires de subventions ne
peuvent les reverser en tout ou partie à une
autre structure, sauf autorisation expresse dans
l?acte attributif.
[202] La subvention est allouée pour un objet
déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée au
financement global de l?activité associative.
Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du
décret-loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les
associations bénéficiaires de subventions ne
peuvent les reverser en tout ou partie à une autre
structure, sauf autorisation expresse dans l?acte
attributif
La réponse apportée reproduit la rédaction du paragraphe
202.
[203] Or, les relations financières entre le
RNSA et ses « filiales » successives reposent en
réalité sur la mise à disposition très peu
rémunérée, voire gratuite des données
produites grâce en grande part aux subventions
[203] Il est reconnu que par le passé, les relations
financières entre le RNSA et ses filiales
successives ont pu présenter des lacunes,
notamment concernant la mise à disposition peu
rémunérée, voire gratuite, des données
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 203.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 187 -
reçues (cf. supra), données commercialisées
ensuite par les sociétés privées
correspondantes. Au surplus, la comptabilité du
RNSA et celle de sa « filiale » ne sont pas
étanches.
produites grâce aux subventions. Cependant, il
est crucial de souligner que ces pratiques ont pris
fin suite aux actions vigoureuses du coordinateur
et de la nouvelle gouvernance. Une action en
justice est en cours afin de calculer et compenser
les pertes potentiellement subies par le RNSA.
Le RNSA a pris conscience des enjeux liés à la
valorisation de ses données et à la nécessité
d'une gestion financière rigoureuse et
transparente dans ses relations avec ses filiales.
Des mesures concrètes ont été prises pour
garantir une meilleure rémunération des
données et une séparation claire entre la
comptabilité du RNSA et celle de ses filiales.
[204] Pour l?essentiel, il n?y a pas reversement
direct des subventions reçues par le RNSA à
d?autres structures, mais le transfert du produit
des subventions reçues aux sociétés satellites s?y
apparente.
[205] Pour 2023, le compte de résultat
détaillé du RNSA comporte, au poste «
subventions d?exploitation », un total de 518 792
¤, dont un montant de 38 365 ¤ pour la ligne «
Autres subventions ? prestations » susceptible
d?accueillir les subventions d?ARS.
[204] Or, pour ce même exercice, quatre des
ARS ayant renseigné le volet financier du
questionnaire diffusé par la mission ont indiqué
avoir financé le RNSA, ce pour un montant total
[205]-[206] Il n'y a pas d'écart entre les
subventions déclarées par les ARS et celles
perçues par le RNSA. La différence observée
provient uniquement d'un problème de libellé
comptable.
Les subventions des ARS, bien que totalisant
173 000 ¤, ne sont pas comptabilisées sous la
ligne "Autres subventions ? prestations" mais
bien intégrées à leur place, dans la ligne
"Prestations des collectivités locales sans TVA".
Les constats retracés au paragraphe 205 sont fondés sur les
données transmises par les ARS elles-mêmes dans le cadre de
l?enquête menée auprès d?elles par la mission.
La direction du RNSA n?a pas connaissance de ces éléments.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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de 173 000 ¤, très supérieur à celui retracé en
comptabilité.
Le montant global des subventions perçues par
le RNSA est donc exact et cohérent avec les
déclarations des ARS.
[207] L?ARS d?Ile-de-France a précisé que
l?objet de la subvention versée est « la
maintenance et la lecture hebdomadaire des
résultats des 4 capteurs de la région ». Or, la
surveillance, la prévision et l?analyse des
particules biologiques de l?air ambiant, basée sur
la lecture régulière des capteurs, est le premier
axe de l?objet conventionné par le RNSA pour la
subvention reçue de la DGS. Le « recueil des
données phénologiques » est aussi l?un des axes
de l?objet conventionné par le RNSA pour la
subvention reçue de la DGEC. Au surplus, la
lecture des capteurs, censée être menée par le
réseau de bénévoles quoi que sous-traitée pour
l?essentiel, est également valorisée en
comptabilité dans les prestations volontaires en
nature. Pour l?Ile-de-France en l?occurrence,
cette même prestation est donc financée à la
fois par la DGS, par la DGEC et par l?ARS, et
valorisée comptablement par le RNSA en tant
qu?apport bénévole.
[207] La demande de subvention adressée à
l'ARS-IDF mentionne clairement les subventions
de la DGS, calculées proportionnellement à
l'activité du RNSA (nombres de capteurs et
actions portées). Il n'y a donc aucun risque de
double financement.
Cette pratique est conforme aux demandes de
subventions adressées aux autres ARS
(Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Paca et Aura),
qui incluent également une ligne budgétaire
spécifiant la part de financement provenant de
la DGS et de la DGEC.
Les différentes ARS régionales participent au
financement du RNSA de manière différente, en
fonction des actions menées sur leur territoire.
Par exemple, la gestion de la plateforme
Ambroisie est répartie entre les régions en
fonction de la charge de travail liée à l'extension
du front de colonisation
De plus, les actions et les subventions accordées
sur demande de la DGS et de la DGEC ainsi que
les ARS sont également détaillées dans les livres
comptables du RNSA. Ces informations, ainsi
que le rapport du commissaire aux comptes,
sont envoyés aux autorités compétentes.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 207, fondée sur les données communiquées par
l'ARS-IDF dans le cadre de l?enquête mentionnée supra.
[212] Le RNSA, qui est en principe l?un des
trois acteurs institutionnels du dispositif de
surveillance des pollens et moisissures à parité
[212] l?APSF aussi a un accès à nos RA via notre
site internet depuis 4 ans, gratuitement en
échange de la mise à disposition des données
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe
212, il est sans lien avec elle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 189 -
avec les AASQA et l?APSF, en a en fait
constamment revendiqué le pilotage, se
réservant notamment la maîtrise des données
agrégées ou produites sur la base
essentiellement de financements publics. A
compter de la création de RNSA Laboratoire, il
a contractuellement transféré à différentes
sociétés commerciales satellites, créées et
gérées par ses principaux dirigeants, les droits
d?utilisation de ces données. Sous réserve des
imbrications de rémunérations difficiles à
retracer exhaustivement, il a mis en oeuvre
l?activité de mesure prévue, quoi que de façon
géographiquement partielle comme le montre
la répartition des capteurs, et non assurée
méthodologiquement. Mais il a cédé le fruit de
cette activité aux sociétés mentionnées,
déstabilisant ses comptes d?exploitation et
sollicitant en compensation de forts
financements publics.
phénologiques, données qui sont affichées sur le
site du RNSA. Récemment la récupération
journalière des données phénologiques nous a
permis de les intégrer dans le calcul du RAEP en
améliorant les scores de prévision pour le risque
sur le jour à venir.
Ce paragraphe porte sur les droits d?utilisation des données
produites et leur transfert à différentes sociétés
commerciales. La réponse apportée mentionne l?accès à des
rapports annuels, elle ne conduit donc pas à modifier le
rapport.
La récupération récente des données phénologiques de
l?APSF est quant à elle sans lien avec le paragraphe visé.
[213] Ses dirigeants ont organisé une
confusion d?identité entre l?association
subventionnée et les sociétés commerciales. Ils
se sont appropriés et ont commercialisé les
marques les plus étroitement liées à l?activité du
RNSA ; ils se sont appropriés y compris
l?acronyme de l?association, dont l?énoncé
revendique le monopole d?un réseau pourtant
confié réglementairement, depuis 2016, à trois
types d?acteurs. Confrontés à la difficulté de
recouvrer au mieux, et au moins pour les
derniers exercices, les montants indûment
[213] Confusion d?identité, appropriation par
des sociétés commerciales de la marque et de
l?acronyme RNSA sont des dérives qui ne
s?appliquent en aucune manière à la nouvelle
gouvernance qui s?est organisée précisément à
rétablir l?identité RNSA auprès de ceux qui ont
été trompés et à se libérer des sociétés
commerciales prédatrices. Quant aux trois types
d?acteurs qui se sont vus confiés la surveillance
de la qualité de l?air en bioparticules (arrêté
d?août 2016) seuls deux d?entre eux qui en ont
l?expertise ont pu à répondre avec succès aux
La réponse apportée est sans lien de fond avec le paragraphe
visé, et ne conduit donc pas à en modifier la rédaction.
Sur la « nouvelle gouvernance », cf. supra.
Par ailleurs, la direction du RNSA émet ici une fois de plus une
pétition de principe affirmant sa propre compétence,
accessoirement celle de l?APSF, et déniant celle des AASQA.
Ce choix ne fait que confirmer le refus de principe du RNSA
de travailler avec les AASQA, acteur essentiel de la
surveillance de la qualité de l?air.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 190 -
versés, les pouvoirs publics ne sauraient
continuer à alimenter le processus.
missions confiées, l?Inspection confond les mots
compétence et monopole.
[214] Depuis le lancement de la mission IGAS-
IGEDD, le RNSA se mobilise pour financer une
éventuelle fusion avec l?APSF afin de « devenir le
garant national, l?acteur incontournable de la
surveillance aérobiologique ». C?est depuis 1996
l?ambition du RNSA, affirmée continûment
malgré le dispositif réglementaire en principe
partenarial en vigueur depuis 2016, et utilisée
comme indiqué à des fins étrangères à la
surveillance des pollens et moisissures. L?APSF
quant à elle intervient dans quelques régions au
service d?objectifs divers (cf. supra), et constitue
un acteur secondaire du dispositif de
surveillance des pollens. Un rapprochement
RNSA-APSF formerait un binôme disparate et ne
saurait redonner au RNSA une fiabilité qu?il a
plus autodétruite que réellement construite.
[214] La démarche de rapprochement du
RNSA avec ses partenaires a été entamée bien en
amont, comme en témoignent la proposition du
projet ?Dispollen? envoyée à la DGS et DGEC et
les discussions communes, visant à structurer la
surveillance pollinique en France. Le RNSA avait
notamment proposé la mise en place d'un projet
pilote dans une région à choix des AASQA qui
n'ont malheureusement, pour des raisons
inconnues, jamais donné suite à nos
propositions. La demande a été renouvelée à
plusieurs reprises, en vain. Une rencontre avait
même été organisée avec la présidente des
Atmos et Charlotte Lepitre dans les locaux
d?Airparif.
Le rapprochement avec l?APSF est largement
antérieur au début de la mission IGAS/IGEDD. Ce
rapprochement est le fruit de la nouvelle
gouvernance convaincue que les activités de
l?APSF permettent d?avoir des informations
quasiment en temps réel du début d?émission
des pollens, même si parfois les capteurs du
RNSA détectent des pollens avant le lancement
d?alertes à l?APSF. Le projet de réunification,
voire de fusion à moyen terme, a été proposé aux
CA des deux associations entre septembre et
novembre 2023. Il est par conséquent
mensonger d?écrire ?Depuis le lancement de la
mission IGAS-IGEDD, le RNSA se mobilise pour
financer une éventuelle fusion avec l?APSF??.
La rédaction du paragraphe 214 est documentée notamment
par le projet de livrable final KPMG pour la démarche dite «
Néopollen », daté de juin 2024, ainsi que par les documents
de gouvernance de l?APSF.
La mission confiée à KPMG porte sur un « projet Néopollen à
construire ».
Ce projet commun à l?APSF et au RNSA ne figure pas dans le
plan de développement 2019-2024 de l?APSF, plan qui
n?envisage aucun rapprochement bilatéral avec le RNSA.
L?APSF s?y inscrit au contraire explicitement dans la
coordination tripartite prévue par l?arrêté du 5 août 2016.
C?est dans le compte-rendu du conseil d?administration de
l?APSF du 11 mars 2024 en 2024 que ce projet est mentionné
au titre du programme 2024 :
« Programme 2024 étude commune RNSA
Réflexion générale menée en commun avec le RNSA pour
mieux coopérer et rapprocher nos structures afin d?offrir une
information publique scientifiquement assurée?, cohérente et
unifiée pour la surveillance nationale des pollens. »
Ces éléments sont confortés par le procès-verbal de
l?assemblée générale de l?APSF du 13 juin 2023 : « Luc
Lavrilleux (APSF) indique que des discussions sont en cours sur
ce plan au niveau national pour faire coopérer les trois grandes
structures : les AASQA, le RNSA et l?APSF ». Les conseils
d?administration du RNSA de 2023 ne font pas davantage
mention d?un éventuel rapprochement avec l?APSF, qui
apparaît par contre dans le compte-rendu du conseil
d?administration du 22 avril 2024.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 191 -
L'avis de l'Inspection générale concernant
l'arrêté d'août 2016 suscite des interrogations.
Malgré les réserves émises quant à sa clarté, sa
précision et son équilibrage, l'Inspection
préconise une application stricte sans envisager
de révision. Or, cette position apparaît
contradictoire. Il serait plus logique de réformer
un texte jugé défaillant pour l'adapter aux
réalités du terrain. Dans le cas présent, l'arrêté
impose un cadre rigide qui ne tient pas compte
des compétences spécifiques de chaque acteur.
Cette situation risque d'entraver l'efficacité du
dispositif et de pénaliser les acteurs les plus
performants. Il est important de souligner
l'absurdité de la situation. Atmo Occitanie, par
exemple, a engagé des dépenses considérables
pour se conformer à l'arrêté d'août 2016 et
mettre en place un système de surveillance, alors
même que cet arrêté ne le concernait pas. En
effet, le texte stipule que seuls "les organismes
agréés mentionnés à l'article L. 221-3 du code de
l'environnement lorsqu'ils participent à la
surveillance des pollens et des moisissures de l'air
ambiant" sont soumis à ces obligations. Or, Atmo
Occitanie ne participait pas à cette surveillance.
Malgré cela, l'organisme a consenti un effort
financier important pour mettre en place un
système double, impliquant une double dépense
de l'État, sans que l'efficacité de ce système n'ait
été démontrée. Cet exemple illustre
parfaitement l'incohérence de l'arrêté et la
nécessité de le réviser.
Le reste du commentaire est sans lien avec la rédaction du
rapport, qui notamment ne préconise en rien une application
ne varietur de l?arrêté d?août 2016.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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En effet, imposer des obligations à des
organismes qui ne sont pas concernés entraîne
un gaspillage de ressources et une
complexification inutile du dispositif. Il est donc
crucial de clarifier le texte et de l'adapter aux
réalités du terrain afin d'optimiser l'utilisation
des fonds publics et de garantir l'efficacité de la
surveillance.
Quant à la dernière phrase, elle est déconnectée
de toute réalité et limite injurieuse : ?Un
rapprochement RNSA-APSF formerait un
binôme disparate et ne saurait redonner au
RNSA une fiabilité qu?il a plus autodétruite que
réellement construite.? L?APSF est
complémentaire du RNSA, les ATMOs cherche à
concurrencer le RNSA. Malgré les dérives de
l?ancienne gouvernance le RNSA a assuré ses
missions de diffusion d?un risque sanitaire
associé au pollen, le RAEP, qui est considéré
comme fiable et indispensable par les patients
allergiques et les allergologues et utile et
pertinent par l?ANSES. Les seules critiques sur les
dysfonctionnements du dispositif administratif
et financier de l?ancienne gouvernance sont en
partie réglés et vont totalement se régler dans
l?année 2025 qui vient grâce aux efforts de la
nouvelle gouvernance?. si les subventions d?Etat
sont débloquées.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 193 -
OBSERVATIONS DU RNSA ET
REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 2
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 194 -
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 2 du rapport
Paragraphe d?origine Réponse du RNSA Observations de la mission
Annexe 1, paragraphes 1 à 13 Pas de commentaire
Annexe 2, paragraphes 14 à 16 Pas de commentaire
Annexe 2, paragraphe 17
Une surveillance renforcée a toutefois été mise
en place pour le suivi de certaines pathologies
comme les crises d?asthme. L?InVS a rappelé à la
mission sa position concernant la faible utilité
de cette surveillance spécifique, du fait de
l?absence d?interprétation possible de faibles
fluctuations non significatives sur le plan
statistique1 lors d?un épisode unique et de
causalité difficile à attribuer (par exemple pour
les crises d?asthme en mars, du fait des pollens).
Cette surveillance renforcée, confirmée par
l?instruction du 6 mars 2015 (Secrétariat général
et Direction générale de la santé DGS) est
consommatrice de ressources sans réelle plus-
value et doit être rediscutée
[17] Par delà la surveillance de l?asthme, il faut
rappeler l?importance des pollens pour la
survenue de crise d?asthme. Notamment
l?épisode d?asthme d?orage de Paris en juin 2023
est un événement marquant de santé publique.
Voici un résumé issu de travaux du RNSA sur ce
sujet (publication scientifique en préparation,
plusieurs oraux dans des congrès nationaux et
internationaux) :
Un épisode d'asthme d'orage (ÉAO), premier de
cette ampleur en France, a touché la région
parisienne les 10, 11 et 12 juin 2023. Avec un pic
d'activité dans la nuit du 10 au 11 juin, cet
événement a entraîné 1900 consultations aux
urgences pour asthme, touchant en particulier
les hommes âgés de 14 à 44 ans. Le taux
d'hospitalisation (14 %) est resté inférieur à la
moyenne annuelle pour l?asthme (20 %). L'afflux
aux urgences a débuté le 10 juin vers 18 h, après
une forte bourrasque (15 m.s-1) et un épisode de
resuspension de PM10, et a culminé le 11 juin vers
4 h du matin. Une augmentation significative des
spores de moisissures (cladosporium et
ascosporium) a été observée durant la nuit. Bien
que l'ÉAO ait coïncidé avec la saison pollinique
Le commentaire fait état de données non sourcées et fait
mention de publications à venir. Il n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 195 -
des graminées et urticacées, les concentrations
de pollens étaient plus faibles que les jours
précédents. L'analyse suggère des causes
plurifactorielles à cet ÉAO incluant : un pic de
pollution à l'ozone, des vents violents, un
épisode de resuspension de PM10, la présence de
pollens altérés et une augmentation des spores
de moisissures après l'orage.
Annexe 2, paragraphes 18 à 30 Pas de commentaire
Annexe 3, paragraphes 31 à 35 Pas de commentaire
Annexe 3, paragraphes 36
[36] Les AASQA assurent la diffusion des
données des pollinariums dans leur région
[36] Il est important de noter que le RNSA joue
également un rôle central dans la diffusion des
données de pollinariums via une page
commune (RNSA-CAPTAIR-APSF) de notre site
internet. Les informations sont ainsi intégrées
dans le calcul du RAEP.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe visé,
il est sans lien avec elle.
Annexe 3, paragraphes 37
[37] Le réseau Pollin?Air a été inauguré en juillet
2016 sur la région Lorraine par Atmo Grand Est
et l?Observatoire Régional de la Santé Grand Est
(ORS Grand Est), en partenariat avec le
Laboratoire d?Hydrologie et Climatologie
Médicales (Université de Lorraine), le Jardin
botanique Jean-Marie PELT, l?Agence Régionale
de Santé (ARS Grand Est) et l?Union Régionale
des Professionnels de Santé Pharmaciens Grand
Est (URPS pharmaciens Grand Est) ; il a été
étendu aux régions Grand-Est et Hauts-de-
[37] Il est constaté un certain déclin de l?activité
du réseau Pollinair, notamment dans la région
Grand-Est, caractérisé par une diminution du
nombre de bénévoles.
La réponse apportée n?est pas documentée. Elle n?infirme pas
la rédaction du paragraphe visé.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 196 -
France en mai 2018, et s?est déployé en Ile-de-
France en février 2021.
Annexe 3, paragraphe 38
[38] Les AASQA, fédérées depuis mai 2000 au
sein d?un réseau des Atmo devenu Atmo France
en 2008, sont des entreprises sociales et
solidaires. Elles ont progressivement été créées
sous forme associative bien avant la loi du 30
décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle
de l'énergie. La loi portant nouvelle organisation
de la République dite NOTRe a conduit à leur
regroupement ou fusion, en cohérence avec le
nouveau découpage régional. Il a ainsi été
possible de s?appuyer sur ces associations loi de
1901 pour mettre en place le dispositif de
surveillance de la qualité de l?air dans le cadre de
la mise en oeuvre de la loi du 19 juillet 1976 sur
les installations classées pour la protection de
l?environnement (la direction régionale de
l'industrie de la recherche et de l'environnement
était parfois le siège social de certaines AASQA).
Tableau P25 : La gestion du réseau de capteurs
de pollen par ATMO Grand-Est est actuellement
limitée à cinq dispositifs. Les données de
l?année 2024 présentent des lacunes
significatives, vraisemblablement dues à un
manque de ressources pour réaliser les analyses.
Il est à noter que parmi ces cinq capteurs, celui
de Mulhouse est analysé par une entité distincte
d?ATMO Grand-Est, tandis que celui de
Strasbourg est géré indépendamment. Un
contrat, impliquant une compensation
financière, lie le RNSA à ATMO Grand-Est pour
la réalisation de ces analyses.
Tableau P25 : ATMO NA : les capteurs ne sont
pas tous gérés par le RNSA mais nous payons les
analyses de ceux qui ne sont pas gérés par nous.
A noter que ATMO NA reçoit aussi des
subventions de l?État pour ce même travail.
Tableau P25 : ATMO Occitanie ne gère aucun
capteur du RNSA et n?y contribue aucunement.
Les données du tableau sont issues des rapports d?activités
publiés par les AASQA et des données fournies par le RNSA
(tableau transmis le 12 août 2024 par M Antonio Spanu,
coordonnateur de l?association).
S?agissant des capteurs de pollens de la région Grand-Est, les
données les plus récentes figurent dans le rapport d?activité de
2022.
S?agissant de la Nouvelle-Aquitaine, le commentaire n?infirme
pas la rédaction initiale et le nombre de 5 capteurs est avancé
par le rapport d?activité de l?AASQA et par le tableau fourni le
12 août par M. Antonio Spanu.
S?agissant de l?Occitanie, le commentaire confirme la rédaction
initiale.
Le nombre de capteurs gérés par l?Atmo Grand Est a donc été
donc rectifié, le 8 étant remplacé par 5.
Annexes 4 à 10 Pas de commentaire
Annexe 11, paragraphe 51
La société pharmaceutique Stallergenes Greer,
partenaire commercial de la société RNSA
Laboratoire, utilise comme la société RNSA
La présence du logo de l?association sur des sites
internet est liée soit à l'utilisation de nos
données par ce site, soit à des collaborations en
cours. Cette pratique est courante et observée
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe visé,
il est sans lien avec elle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 197 -
Laboratoire elle-même le logo du RNSA (cf.
point 2.1.1.1 du rapport).
sur d'autres sites web, notamment ceux de
FREDON, AASQA, Signalement Ambroisie, ALK
et, avec lesquels des accords ont été conclus en
ce sens.
Il est à noter que la vidéo en question a été
réalisée conjointement par Stallergenes et le
RNSA à titre gracieux, sans contrepartie
financière, dans le cadre de la Semaine
Mondiale de l'Allergie.
Annexe 12, paragraphes 52 à 58
[52] En vertu de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au
dispositif national de surveillance de la qualité
de l'air ambiant, il revient aux AASQA
notamment d?informer quotidiennement le
public sur la qualité de l'air observée et
prévisible, relayer les informations et
recommandations préfectorales relatives aux
épisodes de pollution ou à un incident ou
accident technologique susceptible d'avoir un
impact sur la qualité de l'air.
[53] Les AASQA calculent et publient ainsi
chaque jour un indice de la qualité de l?air
appelé indice ATMO.
[54] Cet indice est le résultat agrégé de la
surveillance de cinq polluants atmosphériques :
le dioxyde de soufre « SO2 », le dioxyde d'azote
« NO2 », l'ozone « O3 », les particules de
diamètre aérodynamique inférieur à 10
micromètres « PM10 » et les particules de
diamètre aérodynamique inférieur à 2,5
Les seuils de concentration pollinique à partir
desquels des symptômes apparaissent varient
selon les régions. La présence du bouleau
jusqu?en juillet dans le calendrier pollinique
d?ATMO interroge. En effet, la saison pollinique
du bouleau en France se termine généralement
début mai.
Il est possible que ces données, issues de
Copernicus, reflètent un décalage saisonnier
observé en Scandinavie, où la saison du bouleau
est plus tardive.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale, il est sans
lien avec elle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 198 -
micromètres « PM2,5 » (cf. arrêté du 10 juillet
2020 relatif à l'indice de la qualité de l'air
ambiant).
[55] L?indice a été révisé en 2021 et se rapproche
de l?indice européen de la qualité de l?air
(https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/indice-
europeen-de-la-qualite) en prenant en compte
les mêmes 5 polluants : l?ozone, le dioxyde
d?azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les
particules en suspension (PM10 et PM2.5).
[56] Les principales évolutions apportées en
2021 concernent :
? l?intégration des particules PM2.5 ;
? une évolution des qualificatifs et un
changement des seuils, en lien avec les
recommandations sanitaires ;
? un changement du mode de calcul, qui
s?appuie maintenant sur les concentrations
maximales et non plus les concentrations
moyennes ;
? un changement de la zone géographique.
L?indice ATMO n?est plus calculé à l?échelle de
l?agglomération, il se décline à une échelle plus
fine (commune ou EPCI).
NB : l?indice ATMO ne tient pas compte des
effets dits « cocktails » et de l?ensemble des
polluants non réglementés mais présents dans
l?air ambiant, comme les pesticides ou les
pollens.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 199 -
[57] Grâce à l?indice ATMO, sorte de
thermomètre dont le code couleur est imposé,
les citoyens peuvent connaître près de chez eux
l?état de la qualité de l?air et sa prévision pour le
lendemain et adapter leurs activités en
conséquence (cf. carte publiée pour la France
entière sur le site d?Atmo France
https://www.atmo-france.org/indiceatmo).
[58] En pratique, l?indice s?appuie sur les mesures
et sur la modélisation ; il est calculé
conformément au guide de calcul publié sur le
site du LCSQA et établi conformément au
référentiel technique national
(https ://www.lcsqa.org/system/files/media/doc
uments/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF
_version14decembre2020.pdf). Les données
sont ouvertes et publiées conformément au
guide INSPIRE sur les installations de suivi
environnemental publié le 10 décembre 2013
(https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpres
s/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.p
df).
Annexe 12, paragraphes 59 et 60
[59] Des travaux sont en cours pour proposer un
indice pollinique qui s?inspire de l?indice ATMO,
y compris du point de vue du code couleurs, et
utilisent les seuils proposés par l?Académie
européenne d'allergie et d'immunologie clinique
(EAACI : European Academy of Allergy and
Clinical Immunology).
[60] L?exemple de Interqual?Air calculé pour la
métropole de Tours à partir des concentrations
Cette proposition d?un indice pollen est
problématique à plus d?un titre.
Nous constatons que l?enthousiasme dont fait
preuve l?Inspection pour ce travail ne semble pas
être gêné par l?opacité dans le calcul de l?indice.
Les informations sur le site de LIG?AIR ne
permettent pas d?obtenir une formule ni
d?explications sur les redressements statistiques
et encore moins sur le rôle de l?IA dans cette
affaire.
La rédaction des paragraphes visés présente factuellement
sans jugement de valeur les travaux en cours.
Le commentaire formule un jugement de valeur sans
documenter ses affirmations. Il argue du caractère
insuffisamment précis des informations fournies sur le site
internet grand public de Lig?Air (redressement statistique, rôle
de l?IA), alors qu?il utilise l?argument du caractère grand public
de son propre site internet pour n?y pas diffuser d?informations
détaillées (cf. commentaire [57].
PUBLIÉ
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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en grains/m3 de cinq espèces polliniques est
fourni ci-dessous. De même que pour l?indice
Atmo, la manière dont ce premier indice est
élaboré est détaillée sur le site Internet de
l?AASQA Lig?Air
(https://www.ligair.fr/pollution/les-
pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-
pollens).
Nous constatons qu?un indice non validé est
proposé pour l?information des allergiques et des
professionnels de santé, avec la bénédiction de
l?Inspection. Où est le rapport public permettant
de comparer cet indice à des remontées
cliniques et à données de mesures ? Cet indice
n?a donc peut être aucune signification ! Le
pollen n?a pas les effets majoritairement différés
des polluants chimiques. Son effet sur la santé
est quasiment immédiat, il est responsable de
symptômes nuisant fortement aux activités
quotidiennes.
Enfin, le problème majeur est que cet indice
comprend de travers les seuils de l?EAACI et il est
à rebours complet de la littérature scientifique
sur les seuils d?exposition aux pollens. Par
exemple, la même EAACI affirme dans un
?position paper? : ?Un seuil cliniquement
pertinent et scientifiquement justifié/évalué
d?exposition aux allergènes polliniques n?a pas
encore été défini dans la littérature. De plus, une
telle définition doit être un compromis car on
sait que le seuil d?exposition au pollen pour les
symptômes chez les personnes allergiques peut
varier considérablement. Une première revue
des tentatives de corrélation entre l?exposition
et les symptômes a été menée dans le cadre de
l?action ES0603 de la Coopération européenne
dans le domaine de la recherche scientifique et
technique (COST). Il n?a pas été possible de tirer
des conclusions de ce rapport, et il est clair que
des recherches supplémentaires sont
nécessaires. ? De plus, l?exposition aux allergènes
Les travaux de Lig?Air ne sont pas confidentiels et la mise en
doute de leur sérieux surprend, alors qu?ils s?inscrivent dans le
cadre d?un projet de modélisation dont les développements
sont exposés dans les faits marquants du rapport 2023 du
RNSA, des AASQA et de l?APSF sur la surveillance des pollens
et des moisissures dans l?air ambiant en France. Ce rapport est
accessible en ligne sur le site du RNSA
(https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf).
PUBLIÉ
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 201 -
est rapportée en pollen/m3, et la littérature
récente suggère une probable divergence entre
le pollen/m3 et l?ampleur réelle de la libération
de protéines allergènes par le pollen.?
Une revue récente sur le sujet des niveaux
d?exposition montre la vacuité scientifique de
cette tentative d?un indice pollen. On peut y lire
par exemple : ?there is no consensus about which
pollen concentrations provoke allergy
symptoms?. Où encore, en complet désaccord
avec l?indice LIGAIR : ? Five studies about birch
(Betula) pollen showed a threshold value of 45
grains/m3 for increased drug consumption. The
evidence of a threshold value was limited for
alder (Alnus), hazel (Corylus), mugwort
(Artemisia) and ragweed (Ambrosia) pollen. The
inconsistent results concerning all types of
pollen, except ash pollen, can be the result of
multiple factors, e.g., age, gender, allergen
content of pollen and individual sensitivity.
These influencing factors should be investigated
more closely in future research.?
(https://link.springer.com/article/10.1007/s10453
-021-09709-4)
Par ailleurs, LIGAIR semble ignorer que la
réponse des patients n?est pas identique tout au
long de la saison pollinique. En d?autres termes,
les seuils de déclenchement de symptômes
varient dans le temps (en plus d?être dépendant
de facteurs propres à la météo, au pollen et aux
individus). Nombre d?études ont démontré que
PUBLIÉ
https://link.springer.com/article/10.1007/s10453-021-09709-4
https://link.springer.com/article/10.1007/s10453-021-09709-4
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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la réponse clinique des patients sensibilisés, par
exemple aux Poacées, variait au fil du temps :
1. en début de saison, des effets de
prepriming sans seuil de déclenchement font
que de faibles concentrations en pollen peuvent
provoquer une symptomatologie élevée ;
2. cette première phase est suivie par une
réponse linéaire jusqu?à un point de saturation ;
des quantités décroissantes de pollen suffisent
alors à entraîner des symptômes au fur et à
mesure que la saison avance ; la sévérité de la
réponse allergique s?en trouve accrue (c?est ce
que l?on appelle le phénomène de priming). Mais
à l?intérieur de cette seconde phase, en
particulier lors des pics polliniques, une fois le
point de saturation dépassé, la fréquence et
l?intensité des symptômes restent stables (ou
parfois même diminuent légèrement) malgré la
hausse des concentrations ; on évoque alors un «
plateau ».
3. En fin de saison, et cela se vérifie tout
spécialement pour les graminées, le seuil de
déclenchement des symptômes s?élève
considérablement.
Le RAEP prend en compte ces différents
éléments. C?est bien la combinaison des mesures
aéropolliniques, des données cliniques et
phénologiques ainsi qu?un regard d?experts qui
peuvent fournir un indice de risque allergique.
Annexes 13 et 14 Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Annexe 15, paragraphes 76 à 98 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphe 99
[99] La collecte de données en temps réel et de
manière automatique permet d?intégrer les
mesures dans les modèles de prévision, à l?instar
de ce qui est fait en matière de prévisions
météorologiques à partir des données
d?observation météorologiques, d?autant que
les effets de la pollution atmosphériques sur les
grains de pollens sont de mieux en mieux
documentés comme indiqué précédemment.
[99] Aujourd?hui, l?incertitude des données
météo est un facteur limitant la précision des
prévisions polliniques à 5 jours, notamment au-
delà de 48h où les modèles météo perdent en
fiabilité. L?assimilation efficace des données en
temps réel dans les modèles de prévision
pollinique, est cruciale pour améliorer leur
précision. Des défis persistent quant à
l?intégration optimale de ces données
hétérogènes, notamment pour préserver leur
« forçage » et éviter que le modèle ne s?appuie
uniquement sur ses dynamiques internes.
L?amélioration des techniques d?assimilation,
couplée à une augmentation de la densité et de
la qualité de mesure, permettra de mieux
exploiter le potentiel des données en temps réel
pour des prévisions plus fiables.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale.
Annexe 15, paragraphes 100 à 123 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphe 124 [124] SwisensPoleno et pas Polino La rédaction du paragraphe 124 est issue, comme précisé dans
la note de bas de page 27, de l?audition menée par la mission
de M. Nicolas Bruffaerts, chef du réseau belge de surveillance
aérobiologique.
La rédaction « Polino Jupiter » a été rectifiée en « Swissens
Poleno Jupiter ».
Annexe 15, paragraphes 125 à 126 Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Annexe 15, paragraphe 127
[127] L?investissement est beaucoup plus élevé
pour les capteurs automatiques. Le package
achat, installation, formation, assistance sur 5
ans a ainsi coûté 180.000 euros à amortir sur 10
ans.
[127] voir la note [67]
La note 67 est sans lien avec la rédaction du paragraphe 127.
Annexe 15, paragraphes 128 à 132 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphes 133 et 134
[133] Il est intéressant de noter que l?information
sur les méthodes de mesure et les prévisions
sont fournies de manière totalement
transparente.
[134] Les mêmes analystes observent les pollens
et les spores. Ceux-ci sont formés par l?EAS et
aucune analyse n?est sous-traitée en Belgique.
Seuls les aérobiologistes opèrent, à l?exclusion
de tout acteur privé, dont la compétence
devrait nécessairement être assortie d?une «
garantie » (certification).
[133][134] Il est intéressant de noter qu?en France
également, un certificat est requis pour les
analystes de pollen du RNSA. De plus, les
analystes du RNSA doivent se soumettre à un
contrôle qualité annuel et suivre des formations
supplémentaires pour maintenir leurs
compétences à jour. Il est important de souligner
que les formations dispensées par le Réseau
National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
en France sont reconnues pour être plus
poussées que celles proposées par l?European
Aerobiology Society (EAS) : deux semaines
contre une seule pour la formation EAS.
La rédaction des paragraphes visés décrit la situation du
dispositif belge. La réponse du RNSA concerne la situation du
RNSA en France.
Cette réponse n?infirme pas la rédaction des paragraphes visés,
elle est sans lien avec elle.
Annexe 15, paragraphe 135
[135] Enfin, en Belgique, le réseau de surveillance
des pollens est séparé du réseau de surveillance
des polluants réglementés, ce qui empêche
l?étude des effets synergiques. La surveillance de
tous les polluants (pollens, pesticides?) peut
difficilement être faite par des capteurs
polyvalents ; en revanche, on gagnerait en
efficacité en optimisant la localisation des
[135] Il est crucial de souligner qu'un savoir
scientifique spécifique, comme celui détenu par
Sciensano ou le RNSA, est fondamental pour
rester à la pointe de la recherche et de la fiabilité
métrologique. Confier l'analyse pollinique à une
entité qui s'occupe de toutes les mesures
environnementales, sans un volet santé et
recherche risquerait d'entraîner une perte de
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 135
de l?annexe 15, il est très largement sans lien avec elle et
renouvelle certains messages énoncés dans des commentaires
précédents et visant à préserver un relatif monopole, sans les
documenter davantage.
Le paragraphe 135 porte sur la pertinence d?une surveillance
cohérente de tous les polluants et précise qu?elle peut
difficilement être faite par un capteur polyvalent. L?étude des
effets synergiques, dont la nécessité est soulignée par plusieurs
rapports cités par la mission, n?implique pas nécessairement de
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 205 -
stations (regrouper les capteurs à PM et les
capteurs de pollens)
spécificité et de freiner l'avancée de la recherche
dans ce domaine.
Un indice combiné de pollution de l?air et
d?information pollinique
La création d?un indice combiné est une idée
facilement séduisante.
Il existe plusieurs obstacles majeurs à la création
et à la diffusion d?un indice combiné pollution et
pollen.
Absence de données sur l?aggravation des
symptômes pour de nombreux taxons
Les effets de la pollution sur les symptômes
allergiques ne sont pas connus pour toutes les
espèces allergisantes. Seules quelques espèces
emblématiques ont fait l?objet d?études
multiples (citons notamment le bouleau, des
graminées ou l?ambroisie). Or, les effets de la
pollution sur le pollen ou les symptômes ne
peuvent pas être extrapolées entre espèces. Il
faudrait par conséquent envisager un indice
combiné uniquement pour certains taxons dont
les effets de la pollution sur les symptômes
auraient été quantifiés.
Les relations dose/réponse pour le pollen sont
complexes.
Une relation dose-réponse non linéaire est
confirmée par la majorité des études entre
l?exposition aux pollens et leurs impacts
produire un indice combiné qui n?est pas évoqué dans la
rédaction initiale.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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sanitaires. La courbe dose-réponse présente un
seuil en dessous duquel on n?observe pas de
symptômes, puis une relation dose-réponse
linéaire, puis un plateau au-dessus duquel les
symptômes n?augmentent plus (forme sigmoïde)
(Caillaud et al., 2014)4.
La relation dose-réponse dépend de nombreux
paramètres et elle est variable selon le pollen et
les allergènes considérés. Chaque individu a
également une susceptibilité individuelle et donc
une réponse propre selon l?exposition. D?autres
facteurs ont également un lien avec la relation
dose-réponse tels que les conditions
météorologiques, la pollution atmosphérique,
l?historique récent de l?exposition aux allergènes
et la présence concomitante d?autres
aéroallergènes (Caillaud et al., 2014).
La relation dose/réponse aux pollens est
complexifiée par l?effet du phénomène clinique
de priming (L?exposition répétée aux pollens à de
faibles doses (<10 PG/m3) peut entraîner
l?apparition de phénomènes cliniques allergiques
explosifs (Caillaud et al., 2014). La relation
dose/réponse peut également être modifiée
par la poly-sensibilisation allergique, plusieurs
pollen ou des syndromes pollen-aliment.
Les relations dose/réponse pour la pollution ne
font l?objet d?aucun consensus scientifiques
PUBLIÉ
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=ehK6MV
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=OwNTEf
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=OwNTEf
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=YSQvci
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=YSQvci
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 207 -
Il n?existe pas de consensus sur les effets de la
pollution sur les symptômes allergiques.
Certaines études ne montrent pas
d?augmentation des symptômes. Il n?existe pas
de valeurs seuil reconnues pour quantifier les
effets de la pollution sur les symptômes
allergiques.
Le pollen est également contaminé lors de sa
production
La pollution n?a pas seulement un effet sur le
pollen lors de la pollinisation (transport par le
vent). Elle a également un effet sur la plante et la
production du pollen. Les conditions de
pollution au niveau de la plante peuvent
engendrer un pollen avec une charge modifiée
en allergène ou un pollen portant des
contaminants chimiques susceptibles d?aggraver
les symptômes. La concentration en éléments
métalliques dans le pollen est un exemple très
étudié et l?on peut également citer les polluants
organiques persistants comme les HAP et les
produits phytosanitaires.
La difficile prise en compte du transport longue
distance
Le pollen peut être soumis à la pollution lors de
son transport atmosphérique. Le transport
longue distance est largement documenté, le
pollen peut faire des centaines de kilomètres
avant d?être inhalé. L?information locale pollen et
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 208 -
pollution ne renseigne que sur les effets de la
pollution sur le système respiratoire en omettant
la pollution du pollen.
Pour une fraction du coût d?un indice combiné et
en maintenant une information simple pour les
médias, le grand public et les allergiques, le RNSA
propose d?intégrer un système de « vigilance »
inspiré par les alertes vigilance de Météofrance.
Il est nécessaire de créer au moins trois types de
vigilance : vigilance pic de pollution, vigilance
vents violents, vigilance asthme d?orage. Ces
vigilances viendront compléter le RAEP lorsque
des conditions particulières peuvent entraîner
une aggravation des symptômes. Les alertes
vigilances seront reconnaissables par un
pictogramme
Annexe 16, paragraphe 136 Pas de commentaire
Annexe 16, paragraphe 137
[137] Ce tableau indique qu?en 2023, la
trésorière de l?association est xxxxxxxxxxxxxx,
qui a aussi été présentée à la mission comme
trésorière en 2024. Pourtant, la liste 2023 de
déclaration officielle par le RNSA des personnes
en charge de l'administration de l?association
(cf. annexe 17) indique que le trésorier est xxxxx
xxxxxxxxxxxxx
[137] Cette note est fausse. Michel Thibaudon
n?est plus administrateur du RNSA depuis juillet
2023.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 137
de l?annexe 16, fondée sur la déclaration officielle faite par le
RNSA à la préfecture du Rhône en date du 25/09/2023 par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
Aux termes de cette déclaration, xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Si la réponse faite ici par le RNSA est juste, cela signifie que le
RNSA a adressé une déclaration fausse à la préfecture du
Rhône. Donc : soit le président actuel du RNSA a adressé, sur
le point essentiel de la gouvernance de l?association, une
déclaration fausse à la préfecture du Rhône le 25/09/2023, soit
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 209 -
il apporte ici au rapport d?inspection une réponse qu?il sait
fausse.
Annexe 16, tableau des pages 118 à 123 (p. 119) Annexe 16 : RNSA gouvernance,
évolution nominative: Années 2019 et 2018
Président du conseil scientifique = supprimer
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, c?est xxxxxxxxxxxxxxxx
(2016-2019, cf. supra).
(p. 120) Années 2017 et 2016 Président du
conseil scientifique = supprimer xxxxxxx
xxxxxxxxxxx c?est xxxxxx xxxxxxxxxxxxx (2016-
2019, cf. supra).
(p. 121) Année 2007 : Président du conseil
scientifique = remplacer xxxxxxxxx xxxxxxxxxxxx
par Denis Caillaud (cf. supra). Années 2006 et
2005 : Président du conseil scientifique = xxxxxxx
xxxxxxxxxxx (cf. supra).
(p. 122) : Années 2004, 2003, 2002, 2001 et 2000 :
Président du conseil scientifique
= xxxxxxxxxxxxxx (cf. supra).
(p. 127) Annexe 17 : RNSA, liste des dirigeants
2023 de l?association, tels que déclarés à la
préfecture du Rhône : pour la fonction de
trésorier, cf. supra, remarque sur le § 170.
Le tableau de l?annexe 16 a été renseigné par le président et le
coordonnateur du RNSA avant l?entretien du 4 juin 2024.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 210 -
OBSERVATIONS DE L?APSF TELLES
QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF
PUBLIÉ
Rapport sur l?évolu.on de la surveillance des pollens et des moisissures dans l?air ambiant ?
novembre 2024
Réponses de l?Associa.on des Pollinariums Sen.nelles de France : APSF. ? 11 décembre 2024
Note générale
A la lecture des paragraphes soumis à relecture, le rôle par5culier des pollinariums implantés et gérés
par l?APSF nous semble insuffisamment iden5fié et valorisé sur les principaux points suivants :
? Disposi5f standardisé généralisé de créa5on et de valida5on par des médecins et botanistes
(choix des espèces, collecte des espèces dans la nature, représenta5vité effec5ve large (20
pieds de chaque espèce allergisante collectée dans un rayon de 40 km selon les 4 direc5ons
cardinales depuis le jardin d?observa5on)
? Disposi5f suivant une période d?essai d?un an pour forma5on et valida5on avant toute
diffusion au public des informa5ons.
? Disposi5f d?observa5ons quo5diennes par des jardiniers formés permePant la diffusion le
jour même de l?informa5on signalante de début d?émission du premier pied émePeur parmi
les 20 pieds, au public d?abonnés gratuitement à l?infolePre. Informa5on précoce, permePant
des traitements précoces des personnes allergiques (protocole ARIA). De même pour la fin
d?émission observée sur les 20 pieds de l?espèce.
? Bancarisa5on des données en base structurée au profit d?échanges de données et études,
intégra5on de ces données en import par le RNSA pour le calcul de l?indice RAEP
? Mise en réseau des professionnels des jardins et de santé pour faire bénéficier des produits
d?informa5on réalisés dans un pollinarium réexploitable par d?autres
? Déploiement en cours sur l?ensemble des régions de France, visant à couvrir directement au
moins 80% de la popula5on résidente et par connexité le reste du territoire.
1.2.2 les jardins polliniers : compléments des capteurs ou disposi.fs spécifiques ?
§ [77] Dans le 5tre et le corps du paragraphe les termes ?jardins polliniers? prêtent à confusion car
c?est un nom déposé faisant référence à des disposi5fs précis. En l?espèce, il pourrait être préféré
d?u.liser le terme ?jardins d?observa.ons phénologiques?.
proposi.on de correc.ons :
1.2.2 les jardins d?observa.ons phénologiques : compléments des capteurs ou disposi.fs
spécifiques ?
[77] En plus des comptages issus des capteurs, des jardins d?observa5ons phénologiques sont
implantés dans certaines villes. Le principe de fonc5onnement repose sur l?observa5on des stades de
pollinisa5on pour certaines espèces cibles. Les jardins opéra5onnels à ce jour sont implantés-et
gérés par l?APSF pour les pollinariums52 (hPps://web.alertepollens.org/abonnement-alertes), les
polliniers sen5nelles gérés par le RNSA (hPps://pollens.fr/les-bulle5ns/bulle5n-phenologique) et les
polliniers sen5nelles gérés par les AASQA, notamment pour ces derniers dans le cadre du disposi5f
Pollin?Air. ( hPps://www.pollinair.fr/).
§ [79]
PUBLIÉ
proposi.on de correc.ons :
Parmi ?,
le premier pollinarium ayant été implanté à Nantes en 2003 . Ce disposi5f vise à fournir et à diffuser
par infolePre54, pour une ville donnée, des alertes pour chaque espèce suivie pour le début
d?émission et la fin d?émission. Ces alertes sont validées sur le plan botanique et médical (médecins
allergologues référents pour chaque pollinarium). Ces données sont u.lisées par le RNSA comme
une part intégrante au calcul de l?indice de risque RAEP (composante phénologique de cet indice)
§ [81] il n?y a aucune précision sur les 27 sites cités. A l?examen des cartes figurant dans le rapport, il
apparait que les sites ne sont pas des polliniers sen5nelles mais bien des simples lieux d?observa5ons
de personnes « sen5nelles ». cf.
hPps://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interac5ve-des-
pollens :
concernant ce paragraphe , le réseau Pollin?air est en mesure d?apporter les précisions rec5fica5ves
§ [82] proposi5on de correc5on :
Concernant les pollinariums, le libellé est inexact en ma5ère de coordina5on.
Les pollinariums sont coordonnés sur le même modèle par l?APSF : construc5on, choix du site, choix
des espèces allergisantes avec les professionnels de santé du lieu, entre5en et observa5ons par des
jardiniers professionnels formés par l?APSF intervenant quo5diennement en jours ouvrés, saisie sur
une base de données commune, valida5on systéma5que pour diffusion par newslePer,
accompagnement régulier des équipes par l?APSF et visite de suivi à minima tous les 2 ans.
Ces éléments (droits et devoirs) sont d?ailleurs par5e intégrante de la conven5on de partenariat
établie entre la ville ou organisme partenaire où est installé le pollinarium et l?APSF (voir pièce jointe
n°1 : conven&on de partenariat APSF-Le Mans et annexes)
Il à considérer également qu?un pollinarium effectue une période d?essai d?un an (sous le contrôle et
valida5on de l?APSF) avant ouverture à la publica5on des alertes pollen.
Les ARS sont associées dès la créa5on d?un nouveau pollinarium et durant la période d?exploita5on,
en témoignent les conven5ons de financement et bilans établies avec elles.
PUBLIÉ
Concernant l?évalua5on des disposi5fs polliniers et pollinariums, nous renvoyons aux conclusions de
l?étude ANSES (voir pièce jointe n°2 : note ANSES 2022 rela&ve à la surveillance phénologique du
pollen et au RAEP) qui apporte les éléments de connaissance et de qualifica5on des pollinariums et
polliniers.
§ [84] proposi5on de correc5on :
Les pollinariums n?ont pas de rôle récréa5f,
et bien un rôle informa5f sur le lieu et pédagogique dans un parcours signalisé pouvant être
accompagné par un botaniste ou jardinier formé.
En ce qui concerne les pollinariums, il n?y a pas de lien direct avec les insectes pollinisateurs. Les
espèces allergisantes plantées dans les pollinariums sont anémophiles (pollen dispersé par le vent) et
non entomophile (pollen transporté par les insectes).
Dans ce sens, les pollinariums ne nous paraissent a priori pas éligibles au crédit du fonds vert.
Fait à Nantes, le 11 décembre 2024
Luc Lavrilleux,
Président de l?Associa5on des Pollinariums sen5nelle de France
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Luc Lavrilleux,
président de l'APSF
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CREATION D?UN POLLINARIUM SENTINELLE
GUIDE
APSF ? apsf@pollinarium.com ? 30 boulevard des Batignolles ? 44300 Nantes
Annexe 1 : guide méthodologique
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Introduction
L?Association des Pollinariums Sentinelles de France a travaillé avec l?Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la
Loire et le jardin botanique de la ville de Nantes depuis 2003 à la mise au point du Pollinarium sentinelle. Après trois
années d?expérimentations et de comparaison avec les données des capteurs et deux études médicales réalisées en
2007 et 2009, le concept (principe et résultats) du Pollinarium sentinelle a été validé fin 2016 par l?ARS des Pays de la
Loire sous-couvert de la Direction Générale de la Santé.
Dans l?objectif de traitement précoce de la maladie allergique au pollen, le Pollinarium sentinelle offre une précocité
dans la connaissance de la libération des grains de pollen. Le développement d?un Pollinarium sentinelle dans une
ville doit, pour atteindre cet objectif de précocité, faire l?objet d?une mise en place et d?un fonctionnement
rigoureux.
La conception, le savoir-faire et les marques ?Pollinarium? et ?Pollinarium sentinelle? sont déposés à l?INPI. Une
convention de partenariat est signée entre les partenaires.
Ce document mis à votre disposition ne décrit pas les Pollinariums sentinelles, mais a pour but de vous donner des
éléments pour organiser et chiffrer en amont la réalisation et la gestion du Pollinarium.
Principe
Le Pollinarium sentinelle est constitué selon les régions d?implantation d?environ 20 espèces allergisantes qui se
décomposent en moyenne de 5-7 végétaux ligneux (arbres et arbustes) et de 8-10 végétaux herbacés (graminées,
plantain, armoise, etc.).
Acteurs
? Association des Pollinariums Sentinelles de France (APSF),
? Agence Régionale de Santé (ARS),
? Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air (AASQA),
? Médecins allergologues, dont l?un d?eux deviendra médecin référent sur la base du volontariat,
? Pour les villes ou structure accueillant un Pollinarium :
o Service espaces verts,
o Service santé.
Obligations juridiques
Le dispositif de Pollinarium sentinelle est défini par une convention de partenariat qui fixe les engagements
respectifs des différents acteurs, comprenant les licences d?usage. A ce titre, seule l?APSF est habilitée à transmettre
des documents concernant la création, la gestion et le fonctionnement d?un Pollinarium sentinelle.
Il est à noter que les cahiers des charges pour la création, le savoir-faire, le fonctionnement, la gestion et le cahier
des charges du médecin référent sont fournis lors de la signature de la convention de partenariat.
Projet
Les points suivants sont abordés dans l?ordre du déroulement des opérations de création du Pollinarium sentinelle.
Les points de validation obligatoires par l?APSF sont inscrits dans ce texte.
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Etape 1 : prise de contact
? Contacts entre l'APSF et le demandeur (villes ou autres structures).
? Envoi par l?APSF sous forme électronique et confidentielle de la convention de partenariat pour étude par
les services concernés. Ce dernier reste confidentiel jusqu'à la signature.
Etape 2 : réunion de présentation
? Le demandeur (ville ou autre structure) organise, en concertation avec l'APSF, une réunion de présentation
du Pollinarium Sentinelle sur les aspects médicaux, scientifiques et techniques.
? Personnes concernées :
? Le demandeur (ville ou autres structures) élus, directeur des services, service espaces verts, service
santé et autres,
? APSF : un botaniste, un médecin allergologue,
? Un ou plusieurs médecins allergologues locaux (dont l?un deviendra le médecin référent).
Etape 3 : signature et remise de documents
? Signature de la convention de partenariat et remise des documents techniques qui permettront la création
et la gestion du Pollinarium sentinelle.
Etape 4 : création de la liste des espèces et choix du site
Liste des espèces
A l?initiative de la ville (ou autres structures), une réunion est mise en place afin de créer la liste des espèces. Cette
liste est établie conjointement et sur la base de la clinique, avec les médecins allergologues de la ville, l?APSF
(médecin, botaniste, représentant) et la ville (élu(s), service espaces verts et santé environnement).
La liste fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF. Après avoir été discutée, elle peut faire l?objet de
modifications.
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Choix du site
La ville propose des sites potentiels ayant un emplacement conforme avec transmissions à l?APSF des éléments
précis (photos, coordonnées gps, hauteur des arbres, etc.).
Le site doit :
? être situé de préférence en ville pour bénéficier de l?ilot de chaleur et pouvoir en faire un outil
d?observation et de connaissance tout public,
? être de préférence fermé la nuit pour éviter des dégradations en période d?observation qui pourraient venir
interrompre le service aux patients allergiques,
? être situé de préférence dans un espace vert de la ville avec du personnel proche pour le suivi,
? être en mesure d?avoir trois agents formés par l?APSF à l?observation des débuts et fins d?émission de
pollen, le service ne doit pas être interrompu,
? être abrité (ou pouvant l?être) des vents du nord et d?est par de hautes clôtures étanches au vent (minimum
2,50 m), murs, bâtiments ou haies de ligneux à feuilles persistantes,
? avoir un ensoleillement maximal sur la journée (pas d?ombre portée, de grands arbres ou de bâtiments
placés par rapport au Pollinarium sentinelle au sud-est, au sud, et à l?ouest).
Le site (emplacement et exposition) fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF. Cela peut être fait lors de la
réunion pour la création de la liste des espèces.
Etape 5 : plan d?aménagement
? Pas de contraintes particulières, chaque Pollinarium sentinelle peut être différent dans sa conception et son
style paysager,
? L?espace minimum à consacrer pour chaque espèce de plante herbacée est de 1,5 m x 1,5 m = 2,25 m²,
? La disposition des arbres est importante car ils ne doivent pas générer d?ombre sur leurs voisins et sur les
plantes herbacées. Par ailleurs, les arbres et les arbustes sont cultivés en pot ou en pleine terre.
Le plan d?aménagement fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 6 : collecte des plantes
La collecte est un point important à ne pas négliger, elle nécessite de la rigueur car de la collecte dépend le bon
fonctionnement du Pollinarium sentinelle. C?est la partie la plus chronophage de la création du Pollinarium
sentinelle :
L?APSF apporte son aide si nécessaire pour les deux actions suivantes :
? Création d?un plan théorique de collecte des plantes où sont portés les axes Nord, Est, Sud et Ouest. La
zone de collecte doit être comprise entre 5 et 40 km du Pollinarium sentinelle,
? Recherche et collecte des espèces en nature (transmission de guides spécifiques).
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Avant de commencer la collecte, le plan de collecte fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Collecte des plantes:
? La collecte des 20 pieds de chaque espèce herbacée (principalement des graminées) est réalisée durant la
période de floraison pour s?assurer d?une bonne identification des espèces devant figurer dans le
Pollinarium sentinelle.
? La collecte des 4 jeunes arbres de chaque espèce est effectuée durant l?hiver. Les arbres feront l?objet de
mises à fleur par une taille fruitière.
? La localisation sera faite par GPS, directement sur Google Earth, ou sur des cartes IGN au 1/25 000. Ce point
est important au cas où la souche devait être renouvelée.
Lors de la collecte, il peut arriver qu?une espèce soit difficile à trouver en nature. Cette observation sera à l?origine de
la modification de la liste. Les botanistes de l?APSF pourront faire des propositions aux partenaires du projet.
A la fin de la collecte, le plan réel de collecte et plantation fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 7 : réalisation
A cette étape, le Pollinarium sentinelle entre dans la phase de création et plantation.
Lorsque le Pollinarium sentinelle est terminé et planté selon le cahier des charges, une visite de l?APSF est organisée
pour validation afin de démarrer au début de l?année suivante la période d?essai (étape 8).
Sol
Les plantes herbacées du Pollinarium sentinelle sont des plantes de prairie. Il faut donc prévoir selon la région une
terre argilo-siliceuse ou argilo-calcaire ainsi qu?un amendement biologique type biofertil.
Arrosage
Il n?y a pas de système d?arrosage automatique ou semi-automatique à prévoir pour les herbacés. Il faut juste
aménager à proximité du Pollinarium sentinelle un robinet de puisage afin de pouvoir réaliser des arrosages de
sauvegarde en période exceptionnellement sèche. Un système d?arrosage de goutte-à-goutte doit être prévu pour
les arbres en pot (environ 4 goutteurs par pot).
Signalétique
? Un panneau d?information générale est à poser à l?entrée du Pollinarium sentinelle. Il a pour objet la
présentation et l?intérêt du Pollinarium et de donner le nom du site (www.alertepollens.org) pour s?abonner
à la newsletter.
? Il faut prévoir une grande étiquette pour chaque espèce. L?APSF tient à disposition dans un fichier Excel
tous les éléments devant figurer sur l?étiquette. La nomenclature est ainsi uniformisée dans les Pollinariums
sentinelles.
? Le style des étiquettes est propre à chaque Pollinarium sentinelle.
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http://www.alertepollens.org/
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? Chaque pied devra recevoir une petite étiquette individuelle faisant référence au point cardinal et au
numéro de station. Cela peut également être gravé sur les bords des carrés herbacées.
? Les textes du panneau et des étiquettes des espèces font l?objet d?une collaboration avec l?APSF.
La signalétique fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 8 : période d?essai
La validation donnée à l?étape 7 permet à partir du 1er janvier de l?année suivante de mettre au point le Pollinarium
sentinelle, de rectifier les erreurs et de répondre aux questions des nouveaux gestionnaires. Les agents se
familiarisent également avec le site www.alertepollens.org, interface de saisie des observations. Durant la période
d?essai, les données ne sont pas publiques mais accessibles aux partenaires.
La période d?essai dure une saison entière, en principe de janvier à novembre. Durant cette période, les agents font
les observations de début et fin d?émission de pollen et assurent l?entretien du Pollinarium selon les prescriptions
des guides remis. En cas de doute, ils contactent l?APSF.
Lors de la période d?essai, l?APSF se déplace gratuitement pour une formation d?une journée avec les agents chargés
du Pollinarium sentinelle :
? observation, gestion et entretien du Pollinarium,
? prise en main et entrée des données sur le site www.alertepollens.org.
En novembre-décembre, la ville (ou autres structures) et l?APSF mettent en place une dernière réunion pour analyser
les données de la période d?essai, les problèmes rencontrés et répondre aux questions en suspens.
Personnes invitées à cette réunion :
? la ville : élus et toutes personnes concernées par le Pollinarium sentinelle,
? l?APSF,
? le médecin référent,
? l?AASQA,
? l?ARS.
Etape 9 : validation du Pollinarium
Suite à la réunion de bilan de la période d?essai, l?APSF valide le Pollinarium sentinelle et ses acteurs pour démarrer
les observations de début et de fin d?émission de pollen.
Le Pollinarium sentinelle démarre son activité au 1er janvier suivant la réunion de validation avec transmission de
newsletters à ses abonnés via le site www.alertepollens.org.
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Etape 10 : inauguration ? diffusion
Le Pollinarium entre en fonctionnement au 1er janvier. L?arrivée des premières observations sera l?occasion de
mettre en place plusieurs actions :
? Envoi de newsletters vers les médecins et patients inscrits,
? Inauguration du Pollinarium,
? Conférence de presse pour lancer www.alertepollens.org,
? Envoi chez les médecins et autres professionnels de santé de flyers et affiches pour diffuser l?information
vers les patients allergiques (étape indispensable pour favoriser les inscriptions sur www.alertepollens.org),
? Si souhaité, organisation d?une conférence grand public avec l?APSF.
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Éléments pour le chiffrage du projet
Le projet nécessite peu de surface (entre 100 et 200 m2).
La ou les plates-bandes herbacées
? Prévoir 8-10 carrés ou emplacements (correspondant aux 8-10 végétaux herbacés) dans une plate-bande
de 2,25 m2 minimum,
? La/les plates-bandes peuvent être intégrée(s) sur du gazon ou en carrés avec bordures (ciment, bois ou tout
autre matériau),
? Prévoir si besoin une protection contre des oiseaux. En effet, certaines plantes en jeune pousse sont
consommées par des oiseaux et cela perturbe les floraisons,
? Prévoir si besoin une protection contre les lapins,
? Prévoir des fertilisants (biofertil ou équivalent).
Les pots pour les arbres
Les arbres cultivés hors-sol sont nanifier. Pour que leurs racines ne viennent pas s?implanter dans le sol, il est
indispensable de les positionner sur des dalles béton ou tout autre matériau minéral.
? Prévoir de 28 à 32 pots ou bacs de 50 cm de diamètre, correspondant aux 7-8 espèces ligneuses,
? Prévoir les dalles à mettre sous les pots,
? Prévoir un arrosage goutte-à-goutte semi-automatique (4 goutteurs par pot),
? Composition du substrat :
- 1/3 de terre franche (terre végétale argileuse),
- 1/3 de terreau de feuilles,
- 1/3 de sable
? Prévoir une protection individuelle contre le froid (quand la température est inférieure à -15°C).
La collecte des plantes
Les temps indiqués ci-dessous concernent la collecte des plantes.
Temps de collecte :
? Jeunes arbres prélevés en nature : environ 4 jours - entre novembre et la fin février,
? Herbacées (dont graminées) : environ 4 jours (3 jours entre le 15 avril et le 15 mai et 1 jour pour les espèces
plus tardives à partir du 15 juin),
? Mises en pots aussitôt après la récolte : c?est un travail délicat d?élimination des espèces indésirables dans
les touffes collectées : 2-3 jours.
La plantation au Pollinarium sentinelle
Jeunes arbres :
? Préparation du substrat à mettre dans les pots : ? journée,
? Plantation dans les pots : 1 jour,
? Préparation du terrain, pose de dalles et mise en place de l?arrosage : 2-3 jours.
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Herbacées dont graminées :
? A peu près le même ratio que celui d?une plantation de plantes vivaces,
? Quantité à planter : entre 160 et 200 plantes.
Suivi des émissions
C?est l?activité principale du Pollinarium sentinelle et la plus importante. Elle doit être conduite régulièrement
pendant toute la saison pollinique avec une grande rigueur :
? Décembre - janvier : début de la période de surveillance,
? Janvier - mars : 4-6 espèces à surveiller,
? Avril - juin : période la plus intense de surveillance où plusieurs espèces sont à surveiller en même temps.
? Certaines espèces finissent leur cycle de floraison au début de l?été, mais peuvent entamer un nouveau
cycle dit de « regain » avec l?arrivée des pluies dès le mois d?aout - septembre. Le regain fait l?objet d?un
suivi de début et fin d?émission,
? Après chaque observation, les agents doivent entrer les données récoltées sur le site internet
www.alertepollens.org avant 14h.
Entretien
? Il n?y a pas de travaux de sol, pas de bêchage en hiver,
? Le désherbage est exclusivement manuel, sans travail du sol,
? Quelques plantes demandent à être régulièrement piétinées et les graminées sont fauchées chaque année,
? Il est préconisé de fertiliser deux fois dans l?année.
Pour plus de renseignements sur le temps passé aux observations, l?APSF peut vous mettre en contact avec des
responsables des Pollinariums sentinelles existants.
De manière générale, le temps moyen à consacrer au Pollinarium sentinelle est d?environ 2 ou 3h par semaine. Le
temps d?entretien du Pollinarium sentinelle n?est pas plus important que le temps d?entretien de n?importe quel
espace vert.
PUBLIÉ
http://www.alertepollens.org/
Assoc iat ion des
Pol l i nar iums
Sent ine l le s de
France
Annexe. Retro-planning des dix étapes nécessaires à la création d?un Pollinarium sentinelle
PUBLIÉ
?
?
ASSOCIATION DES POLLINARIUMS SENTINELL
M LAVRILLEUX LUC
30 BOULEVARD DES BATIGNOLLES
44300 NANTES
Date de la déclaration de renouvellement : 8 FÉVRIER 2021
Déclarant: Association des Pollinariums sentinelles de France, association, 30
boulevard des Batignolles, 44300 Nantes
N? SIREN: 753 141 720
N? d'inscription de l'acte de transmission de propriété au Registre National des
Marques : 555 241
Mandataire ou destinataire de la correspondance :
Association des Polllnarlums sentinelles de France, M. Lavrilleux Luc, 30 Boulevard
des Batignolles, 44300 Nantes.
Enregistrement concerné
N? national ou N? d'enregistrement: 11 3 814 138
Marque française
Signe concerné: POLLINARIUM SENTINELLE
Date du dépôt: 14 MARS 2011
N? du bulletin dans lequel l'enregistrement ou le dernier renouvellement a été
publié: 11/35
Portée du renouvellement
Renouvellement effectué pour l'intégralité des produits et services de
l'enregistrement concerné
Classes de produits et de services : 31, 41, 42, 44.
Annexe 2 : certificat d'enregistrement de la marque 'pollinarium
sentinelle'
PUBLIÉ
PUBLIÉ
No National : 18 4 466 620
Dépôt du : 4 JUILLET 2018
à : 92 INPI - DÉPÔT ÉLECTRONIQUE
Association des Pollinariums sentinelles de France, Association,
Maison ouvrière des Batignolles, 30 boulevard des Batignolles,
44300 Nantes.
Mandataire ou destinataire de la correspondance :
Monsieur Bruno Sablé, Maison ouvrière des Batignolles, 30
boulevard des Batignolles, 44300 Nantes.
Classe No 31 : Ensemble d'individus de différentes espèces de
plantes à pollen allergisant, à savoir plantes, arbustes et arbres,
réunies en un même lieu pour former des micropopulations
génétiquement hétérogènes et représentatives de
métapopulations sauvage de chacune des espèces, permettant
de surveiller, dans un but scientifique, de santé publique et
d'éducation, l'émission des pollens ;
Classe No 41 : Organisation de réunions à but éducatif et de
formation des médecins et de toute personne devant intervenir
au sein du réseau de pollinarium sentinelle ;
Classe No 42 : Analyse scientifique et publication des données
produites par l'échantillonnage ;
Classe No 44 : Services d'horticulture et de sylviculture.
Classes de produits ou services : 31, 41, 42, 44.
Monsieur Bruno Sablé
Maison ouvrière des Batignolles
30 boulevard des Batignolles
44300 Nantes
Annexe 3 : certificat d'enregistrement de la marque 'pollinarium'
PUBLIÉ
CERTIFICAT D?ENREGISTREMENT
Marque de fabrique,
de commerce ou de service
R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
Le Directeur général de l?Institut national de la propriété industrielle
certifie que la marque reproduite au verso a été enregistrée.
L?enregistrement produit ses effets à compter de la date de
dépôt de la demande pour une période de dix ans indéfiniment
renouvelable.
Cet enregistrement sera publié au Bulletin officiel de la propriété
industrielle
Siège : 15 rue des Minimes - CS 50001 - 92677 Courbevoie Cedex - Téléphone : 0820 213 213 - Télécopie : +33 (0)1 56 65 86 00 - www.inpi.fr - contact@inpi.fr
Établissement public national créé par la loi n°51-444 du 19 avril 1951
M
A
3
56
/0
2/
07
Pour le Le Directeur général de l?Institut
national de la propriété industrielle
Philippe CADRE
Directeur de la propriété industrielle
no 18/43 Vol. II du 26 octobre 2018
PUBLIÉ
Appui scientifique et technique de l?Anses
Demande n° 2020-AST-0168
AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ SANITAIRE de l?alimentation, de l?environnement et du travail
14 rue Pierre et Marie Curie 94701 Maisons-Alfort Cedex
Tél +33 (0)1 49 77 13 50 ? www.anses.fr
ANSES/FGE/0042 [version g] ? PR1/ANSES/9
Le directeur général
Maisons-Alfort, le 6 janvier 2022
NOTE
d?appui scientifique et technique
de l?Agence nationale de sécurité sanitaire
de l?alimentation, de l?environnement et du travail
relative à la surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant et à
l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP)
L?Anses a été saisie le 7 décembre 2020 par la Direction générale de la santé pour la conduite
d?un appui scientifique et technique lié à la surveillance phénologique du pollen dans l?air
ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP).
1. CONTEXTE ET OBJET DE LA DEMANDE
Les allergies au pollen ou pollinoses touchent aujourd?hui en France 20 % des enfants âgés
de plus de 9 ans et 30 % des adultes. D?après les données des fédérations d?allergologues, la
prévalence des allergies respiratoires a été multipliée par 3 en 30 ans. Ainsi, 6 millions de
personnes souffrent d?asthme en France. Par ailleurs, 1 personne touchée par une allergie
respiratoire sur 5 est victime d?une forme sévère de la maladie. Enfin, le coût de la rhinite
allergique est estimé à 1 milliard d?euros par an et celui de l?asthme (hospitalisation) à 0,9
milliard par an.
Afin de prévenir ces pathologies et de réduire les symptômes ainsi que les coûts de santé
associés, l?information concernant les émissions de pollen dans l?air, en particulier de pollen
allergisant, permet aux personnes sensibles d?anticiper les traitements et d?éclairer les
professionnels de santé dans leur diagnostic. Pour être optimale, cette information doit
s?appuyer sur un réseau de surveillance fiable, pérenne et représentatif de l?exposition de la
population.
En 2014, l?Anses recommandait de renforcer et de pérenniser le système de surveillance du
pollen dans l?air. Ces recommandations ont conduit les ministères chargés de la santé et de
l?environnement à encadrer la surveillance du pollen et des moisissures de l?air ambiant. Ainsi,
la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a modifié, par son article
46, le code de l?environnement (article L. 221-1), en incluant dans la réglementation la
surveillance du pollen et moisissures dans l?air ambiant. L?arrêté du 5 août 2016, pris en
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Demande n° 2020-AST-0168
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application de cet article, a désigné trois organismes chargés de coordonner la surveillance
du pollen et des moisissures de l?air ambiant :
- l?association Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) ;
- les associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) lorsqu?elles
participent à la surveillance du pollen et des moisissures de l?air ambiant ;
- l?association des pollinariums sentinelles de France (APSF).
En 2019, le dispositif de surveillance du pollen comprenait 16 pollinariums sentinelles, suivis
par l?APSF et opérationnels dans la moitié ouest de la France, 15 jardins d?observation du
pollen et 84 capteurs de pollen, coordonnés par le RNSA, dont 10 spécifiques pour l?ambroisie.
Le dispositif de surveillance des spores de moisissures (géré par le RNSA) comptait quant à
lui 17 capteurs.
Les acteurs coordonnant la surveillance du pollen s?assurent de la diffusion des résultats de
cette surveillance sur leur site Internet et par tout autre moyen auprès du public et des
professionnels de santé. Dans ce cadre, l?indicateur du risque d?allergie lié à l?exposition au
pollen (RAEP), développé par le RNSA et qui s?appuie à la fois sur les concentrations de pollen
dans l?air mais également sur des données cliniques, des données phénologiques et des
données météorologiques, est le principal moyen de communication existant concernant le
risque d?allergie. Néanmoins, selon l?algorithme initial de calcul du RAEP, seules les données
phénologiques issues des jardins d?observation du pollen du RNSA sont prises en compte
dans cet indicateur.
L?optimisation du réseau de surveillance du pollen dans l?air ambiant ainsi que l?information
renforcée du public concernant cette surveillance pourraient s?inscrire dans une des actions
du prochain plan « Mon environnement, ma santé ».
Dans cette perspective, il est demandé à l?Anses :
- de décrire les avantages et les inconvénients des pollinariums sentinelles et des jardins
d?observation du pollen, notamment en termes de représentativité et de pérennité et
de déterminer, si possible, l?outil de surveillance phénologique qui apparaît le plus
pertinent, en lien avec la recommandation de janvier 2014 de systématiser les
observations phénologiques à toutes les régions ;
- d?évaluer la méthodologie de calcul actuelle du RAEP et de produire une note
méthodologique relative au mode de calcul d?un RAEP actualisé incluant dans son
algorithme les données de l?APSF, en vue d?harmoniser et de simplifier l?information
des personnes allergiques et des professionnels de santé notamment.
Il est également demandé de tenir compte de la recommandation du Haut Conseil de la Santé
Publique (HCSP) dans son avis du 28 avril 2016 relatif à l?information et aux recommandations
à diffuser en vue de prévenir les risques sanitaires liés au pollen allergisant. Le HCSP
recommande les seuils suivants, à destination des responsables du déclenchement des
processus de diffusion des messages :
- seuil de déclenchement pour la diffusion de messages d?information auprès de la
population générale et des professionnels de santé : seuil d?exposition au pollen
correspondant au risque allergique d?exposition au pollen de niveau faible (RAEP = 2)
du RNSA.
- seuil de déclenchement pour la diffusion de recommandations auprès des personnes
allergiques : début de l?émission de pollen, déterminé par l?alerte du Pollinarium
sentinelle (première fleur à émettre du pollen dans l?atmosphère pour chaque espèce
allergisante) et, à défaut, utilisation du risque d?exposition allergique au pollen de
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Demande n° 2020-AST-0168
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niveau très faible (RAEP = 1) du RNSA en attendant l?extension du réseau des
pollinariums.
2. ORGANISATION DES TRAVAUX
Les travaux ont été conduits avec l?appui d?experts rapporteurs. Ils ont été présentés, pour
commentaires, au CES « Évaluation des risques liés aux milieux aériens » (CES Air) le 15
novembre 2021 et au CES « Risques biologiques pour la santé des végétaux » le 16 novembre
2021. Une relecture critique de la présente note a par ailleurs été assurée par un expert
membre du CES Air.
Les travaux se sont appuyés sur des consultations du RNSA (17 juin 2021) et de l?APSF (24
juin 2021) pour la première question et sur une audition du RNSA (30 juin 2021) pour la
deuxième question, ainsi que sur l?expertise des experts rapporteurs. Une consultation
internationale a également été menée par l?Anses entre le 1er octobre 2021 et le 7 novembre
2021 afin de mettre le RAEP en perspective avec d?autres moyens de communication existants
dans d?autres pays ou régions.
L?Anses analyse les liens d?intérêts déclarés par les experts avant leur nomination et tout au
long des travaux, afin d?éviter les risques de conflits d?intérêts au regard des points traités dans
le cadre de l?expertise.
Les déclarations d?intérêts des experts sont publiées sur le site Internet :
https://dpi.sante.gouv.fr/.
3. ANALYSE ET CONCLUSIONS
3.1. Surveillance phénologique du pollen
En préambule, la phénologie se définit par l?étude des variations, (en fonction du climat), des
phénomènes périodiques de la vie végétale (floraison, fructification?) et animale (période de
reproduction, émergence des stades adultes chez les insectes?)1.
La surveillance phénologique du pollen consiste à observer la floraison des plantes, que ce
soient des espèces herbacées (graminées par exemple) ou ligneuses (noisetier, bouleau?),
puisqu?il s?agit d?une étape de la vie végétale déterminante dans l?émission de pollen dans l?air.
Dès lors que la floraison est détectée, les patients sensibles au pollen pourront anticiper leur
traitement et le rendre ainsi plus efficace. La surveillance phénologique du pollen permet
également d?éclairer les professionnels de santé dans leur diagnostic s?ils ont des patients
présentant des symptômes évocateurs d?une allergie au pollen pendant une période de
floraison.
En France, deux réseaux d?observation permettent la surveillance phénologique du pollen :
- les jardins d?observation du pollen ou polliniers, suivis par le Réseau national de
surveillance aérobiologique (RNSA), au nombre de neuf en 2021 ;
- les pollinariums sentinelles, suivis par l?Association des pollinariums sentinelles de
France (APSF), au nombre de quatorze en 2021.
1 https://tempo.pheno.fr/Presentation/Phenologie consulté le 30 juillet 2021
PUBLIÉ
https://dpi.sante.gouv.fr/
https://tempo.pheno.fr/Presentation/Phenologie
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Demande n° 2020-AST-0168
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Afin d?appréhender au mieux les avantages et inconvénients de chacun de ces outils, l?Anses
a consulté les deux associations, par l?intermédiaire de questionnaires et par téléphone les 17
et 24 juin 2021, notamment pour recueillir des informations sur leur mode de fonctionnement.
La rédaction de la suite de ce chapitre s?appuie donc sur les informations obtenues lors de ces
consultations. Concernant les jardins d?observation du pollen suivis par le RNSA, six
questionnaires sur neuf ont été renvoyés à l?Anses2. Concernant les pollinariums, l?APSF a
renvoyé un seul questionnaire, les réponses s?appliquant à tous les pollinariums.
3.1.1. Les jardins d?observation du pollen ou polliniers suivis par le RNSA
3.1.1.1. Historique
Le premier jardin dédié à la phénologie a été créé fin 1999-début 2000 à Cholet (devenu depuis
un pollinarium sentinelle). À la suite de la communication du RNSA sur ce jardin dans des
rapports et des congrès annuels, d?autres jardins ont vu le jour. Certains résultaient d?une
initiative personnelle, tandis que d?autres étaient créés à la demande du RNSA.
Par ailleurs, l?AASQA ATMO Grand Est a apporté son expertise pour la création de 6 polliniers
répartis sur le territoire du Grand Est (Nancy, Épinal, Troyes, Schiltigheim, Reims et Metz).
Ces jardins ont été créés pour envoyer des informations locales aux sentinelles Pollin?air3 (pour
débuter leurs observations). Seul le jardin de Nancy transmet ses observations phénologiques
au RNSA. Pour les autres, les observations phénologiques sont stockées au niveau régional,
dans la base de données Pollin?Air et ATMO Grand Est.
3.1.1.2. Mode de fonctionnement
? Nombre et localisation des jardins
En 2021, neuf jardins ont transmis des données toutes les semaines au RNSA. Ils sont répartis
sur l?ensemble du territoire (Figure 1) et leur localisation est proche de capteurs de pollen et
de médecins sentinelles. Les zones de montagnes ne sont pas représentées, mais semblent
mois pertinentes, du moins en début de saison, puisque la floraison commence par les basses
altitudes.
2 Les six réponses reçues provenaient des jardins d?observation du pollen d?Antibes, ATMO Grand Est, Avignon,
Brest (métropole), Caen, Tours
3 Le réseau Pollin?Air est un réseau participatif de botanistes amateurs et professionnels permettant de signaler en
temps réel et de manière géolocalisée l?arrivée des grains de pollen allergisants, http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-
concept, consulté le 25 novembre 2021
PUBLIÉ
http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept
http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept
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Demande n° 2020-AST-0168
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Figure 1 : Localisation des jardins ayant transmis des observations phénologiques au RNSA en 2021
? Espèces présentes et choix du terrain
Si, à Cholet, un inventaire des espèces représentatives de la zone géographique a été réalisé,
aucun arbre n?a été replanté dans les autres jardins (à l?inverse des herbacées). L?idée du
RNSA était d?utiliser des jardins existants, publics ou privés, dont certains contiennent des
arbres centenaires, dans une optique qu?ils n?avaient pas avant. En d?autres termes, certains
jardins, comme par exemple celui de Caen existant depuis 1736, n?avaient, à l?origine, pas été
créés pour réaliser des observations phénologiques, mais les espèces qui y étaient présentes
présentaient un intérêt pour la surveillance phénologique du pollen. D?autres, comme le jardin
de Nancy, ont également une visée éducative et ludique, avec un jeu de pistes pour les
visiteurs. Chaque jardin a donc son identité et son propre mode de fonctionnement.
À Antibes, par exemple, les espèces présentes sont des espèces exotiques ligneuses de
climat méditerranéen. Le choix des espèces introduites se fait en fonction des projets en cours.
Les plantes sont issues de semis réalisés dans une pépinière et les graines proviennent du
milieu naturel ou de jardins botaniques. L?origine génétique des plantes cultivées est connue
et tracée grâce à un code international en usage dans les jardins botaniques (code IPEN).
Les espèces exotiques envahissantes avérées telles que l?ambroisie (Ambrosia artemisiifolia
L.) ne sont pas introduites dans la plupart des jardins, sauf dans le jardin botanique de Nancy,
dans lequel l?ambroisie était présente bien avant la mise en place du pollinier.
? Coût et personnes effectuant les observations
Les observations phénologiques réalisées dans les jardins d?observation du pollen ou
polliniers sont effectuées par des botanistes volontaires, de façon bénévole.
PUBLIÉ
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Demande n° 2020-AST-0168
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? Fréquence des observations
L?observation phénologique se fait de façon pragmatique, à savoir une fois par semaine pour
être en concordance avec les bulletins hebdomadaires édités par le RNSA. Il convient de
rappeler que le RNSA ne rémunère pas les personnes effectuant les observations et de ce
fait, ne prévoit pas de les solliciter davantage. Cependant, selon le RNSA, la fréquence
actuelle des observations est suffisante pour voir des variations interannuelles de la
pollinisation. Par ailleurs, il est fréquent d?observer des variations interindividuelles de plus
d?un jour dans la date de floraison (par exemple plusieurs semaines pour le noisetier).
? Procédé pour les observations
Les espèces ligneuses sont en pleine terre et en croissance libre, avec des individus parfois
âgés. Les observations se font à l?oeil nu ou avec des jumelles pour les arbres de 20 à 30
mètres de hauteur. Le début de floraison ne sera rapporté qu?après plusieurs inflorescences
observées (nombre non fixé par le RNSA).
Pour les jardins de la région Grand Est, les observations se font à l?oeil nu, avec tapotage des
fleurs sur un papier blanc pour visualiser la poudre jaune que forment les grains de pollen.
? Diffusion de l?information
Les observations phénologiques sont renseignées dans des bulletins phénologiques, transmis
au RNSA chaque semaine. Ce dernier diffuse ensuite l?information chaque semaine sur son
site Internet4.
3.1.2. Les pollinariums sentinelles suivis par l?APSF
3.1.2.1. Historique
Le premier pollinarium a été créé dans le jardin des plantes de Nantes en 2003. Des
comparaisons ont été effectuées avec les observations faites « dans la nature » pour vérifier
que la transplantation des espèces allergisantes ne modifiait pas la cinétique des émissions
de pollen. De plus, une étude d?intervention a montré que les observations réalisées dans les
pollinariums coïncidait avec l?apparition de symptômes d?allergie précoces (Guillam et al.
2010). Le pollinarium de Nantes est devenu opérationnel en 2012 puis l?ARS Pays de la Loire
et la DGS ont soutenu la démarche de l?APSF et l?ont aidée à créer d?autres pollinariums.
3.1.2.2. Mode de fonctionnement
? Nombre et localisation des pollinariums
En 2021, l?APSF compte 14 pollinariums opérationnels, répartis essentiellement à l?Ouest de
la France (Figure 2). À noter cependant qu?en plus de ceux-ci, un pollinarium est en
suspension d?observation à la suite d?un changement de politique municipale (arrêt de la
mobilisation des personnels communaux des espaces verts), un autre est en période d?essai
(Poitiers) et deux pollinariums sont en cours de création (Niort et Paris).
4 https://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique, consulté le 24 novembre 2021
PUBLIÉ
https://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
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Demande n° 2020-AST-0168
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Figure 2 : Localisation des pollinariums sentinelles développés par l?APSF
? Espèces présentes
Pour chaque pollinarium mis en place, une phase d?essai d?un an est programmée. Cette étape
permet non seulement aux jardiniers de prendre l?outil en main mais aussi de vérifier que les
espèces présentes sont des espèces pertinentes, c?est-à-dire qu?elles sont à la fois bien
caractéristiques dans la zone géographique ciblée par le pollinarium et qu?elles ont un potentiel
allergisant. Si un médecin de la région a le sentiment que la libération du pollen est plus
précoce que les observations faites dans le pollinarium, au vu des symptômes déclarés par
ses patients, de nouveaux plants vont être prélevés et implantés afin de se rapprocher des
observations cliniques. À l?issue de la phase d?essai, l?équipe est complètement opérationnelle.
Les individus5 transplantés dans les pollinariums sont récoltés dans un rayon de 40 km autour
du pollinarium (en zones non montagneuses). Cette distance permet de diffuser les
informations de prévention sanitaire vers un maximum de personnes allergiques, dans la
mesure où les premières à être touchées résident en zone péri-urbaine, à proximité de la
nature. Au-delà, il y aurait trop de différences de climat et de géographie et cela serait moins
représentatif. Dans le but de conserver une variabilité des plantes et de couvrir toute une
période d?émission de pollen, 4 plants sont récoltés par espèce ligneuse et 20 plants par
espèce herbacée. Une distance d?au moins 3 km entre chaque plant récolté est demandée par
l?APSF afin d?avoir des populations de plantes génétiquement différentes. Il est toujours
possible de remplacer les plants existants défectueux grâce à la localisation de l?origine du
plant. Une journée par an peut être utilisée pour aller récolter de nouveaux individus.
5 Le terme « individu » désigne ici des plantes.
PUBLIÉ
Appui scientifique et technique de l?Anses
Demande n° 2020-AST-0168
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Un pollinarium regroupe, sur un terrain de 100 à 150 m2, 5 à 7 espèces ligneuses et 8 à 10
espèces herbacées (dont plusieurs espèces de graminées).
Au vu de la réglementation stricte sur la plantation d?ambroisie en France ainsi que des travaux
de surveillance et de communication en la matière notamment par la FREDON et le RNSA, le
conseil d?administration de l?APSF réuni le 16 décembre 2020 a convenu qu?il n?était pas
opportun actuellement de développer le suivi de l?ambroisie dans les pollinariums.
? Choix du terrain
L?APSF choisit un terrain parmi ceux proposés par la collectivité qui souhaite accueillir un
pollinarium. Le site doit être suffisamment abrité du vent, notamment des vents froids, et
ensoleillé, en particulier avec un ensoleillement maximal en début d?année. La portée de
l?ombre à différentes heures de la journée est également prise en compte. La nature du sol est
importante aussi mais elle peut être ajustée dans les parcelles où les plants vont être cultivés.
D?une façon générale, l?APSF oriente son choix vers des sites où la floraison des différentes
espèces sera plutôt précoce.
De plus, l?APSF choisit de préférence des sites fermés la nuit pour éviter des dégradations et
en centre-ville pour bénéficier d?un îlot de chaleur (toujours afin d?avoir une floraison plutôt
précoce), mais aussi pour des raisons pratiques, comme limiter les temps de déplacement des
personnels de surveillance des espaces verts.
? Coût et personnes effectuant les observations
Le coût d?installation initiale d?un pollinarium représente entre 5 000 et 6 000¤ à la charge des
collectivités. Il faut ensuite compter le temps de mise à disposition du personnel.
Les personnes effectuant les observations sont des personnels des espaces verts employés
par les villes accueillant les pollinariums. Sur l?ensemble de l?année, le temps de travail dédié
à l?entretien et aux observations est estimé à 2 heures par semaine.
? Fréquence des observations
Les observations ont lieu quotidiennement, l?objectif des pollinariums étant de pouvoir
observer les toutes premières émissions de pollen. Les observations se limitent cependant
aux jours ouvrés.
L?APSF a déjà observé des variations interannuelles dans la pollinisation au sein d?une même
espèce, jusqu?à un décalage de 4 à 5 semaines.
? Procédé pour les observations
Les espèces ligneuses sont mises en pot pour faciliter la détection du début de l?émission de
pollen et l?observation de l?intégralité de l?individu. Des tailles fruitières sont également
réalisées afin d?accélérer la floraison car les arbres plantés sont jeunes. Les herbacées ne
sont pas arrosées. Seules les espèces ligneuses sont arrosées, sauf l?hiver, par arrosage
automatique déclenché par les jardiniers.
Avec ce procédé, l?APSF n?a pas observé de décalage dans le temps de la pollinisation,
seulement un raccourcissement de la période de pollinisation par rapport à un individu présent
dans la nature. Il est à noter que les espèces ligneuses constituent un moins grand panel dans
PUBLIÉ
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les pollinariums que les herbacées puisqu?elles ne sont représentées que par 4 individus,
contre 20 pour les herbacées. Néanmoins, au pollinarium de Paris (en cours de création), les
espèces ligneuses ont été récoltées en double, pour les replanter en pot et en pleine terre, ce
qui permettra de comparer les observations selon ces deux procédés.
L?association ne note généralement pas de fin de floraison plus précoce, bien que les
conditions soient plus favorables dans un site bien abrité en comparaison des conditions
présentes dans la nature. La fin de la floraison n?est relevée que pour les deux derniers
individus à avoir émis du pollen car cela représenterait trop de travail pour les jardiniers
d?observer la fin de floraison sur tous les individus de chaque espèce présente dans le
pollinarium.
Les observations phénologiques sont réalisées selon le même protocole dans chacun des
pollinariums. Le matériel nécessaire à l?observation consiste en une plaque d?altuglas, de la
glycérine, un chiffon, une loupe et un carnet de relevé des observations (fourni par l?APSF).
Les inflorescences sont tapotées au-dessus de la planche, afin d?observer s?il y a bien
libération de pollen.
? Diffusion de l?information
L?APSF n?a pas mis en place de seuil de déclenchement d?une alerte ; à la toute première
émission de pollen, l?information est diffusée le jour même via une newsletter. Pour assurer la
représentativité des observations, une vérification est faite en début de saison pollinique. Il
faut qu?il y ait une majorité des plants de l?espèce vivants pour que l?information soit consignée
comme valide. En cas de seconde phase de floraison au cours de la saison, pour éviter qu?une
alerte soit lancée suite à une floraison inhabituelle d?un seul individu, par exemple, il faut que
la moitié des plantes au moins fleurisse pour déclencher une alerte.
Le site Internet de l?APSF6 est mis à jour à mesure de la publication des newsletter envoyées
par les pollinariums. Les widget (extraits du site Internet) peuvent être utilisés par les villes
pour les intégrer sur leurs propres sites et ainsi relayer ces informations. Certaines villes ont
également développé des applications, qui relaient une partie des informations présentes sur
le site Internet de l?APSF.
Les ASQAA contribuent à la diffusion des newsletters Alerte pollens et relaient également
l?information (via les widget en général), au même titre que les informations issues du RNSA.
3.1.3. Perspectives
L?APSF et le RNSA vont publier prochainement des cartes ensemble et travaillent à une
collaboration pour que les informations transmises au public soient disponibles au même
endroit, tout en précisant la provenance de l?information.
Par ailleurs, l?APSF souhaiterait installer des pollinariums dans chaque centre-ville des chefs-
lieux de département (cela représenterait environ 100 pollinariums). L?association a fait une
étude pour essayer de couvrir environ 80 % de la population française, ce qui lui donne des
idées de lieux d?implantation. Actuellement, le RNSA utilise les données des pollinariums dans
les régions pour lesquelles le RNSA ne dispose pas de pollinier.
6 https://www.alertepollens.org/, consulté le 24 novembre 2021
PUBLIÉ
https://www.alertepollens.org/
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3.1.4. Avantages et inconvénients des deux réseaux d?observation
Jardins ou polliniers
(RNSA)
Pollinariums sentinelles
(APSF)
Nombre, localisation (en 2021) 9, répartis sur tout le territoire
- faible nombre
+ représentatif des différents
climats du territoire
14, essentiellement à l?Ouest
de la France
- localisation spécifique
Espèces présentes Mêmes espèces que celles
présentes « dans la nature »
+ représentativité
- exhaustivité non assurée
Espèces récoltées dans un
rayon de 40 km autour du
pollinarium
+ représentativité
Choix du terrain Choix en fonction des jardins
préexistants, qui ont en général
aussi d?autres fonctions
(pédagogique, ludique,
scientifiques, etc.)
+ valorisation de l?existant
+ plantes en place parfois
depuis longtemps, notamment
les arbres
Choix orienté pour avoir un
début de floraison précoce
+ assure une alerte donnée le
plus tôt possible
Coût financier Coûts peu importants, car
valorisation de jardins pour la
plupart préexistants et recours
à des bénévoles
+ faible coût financier pour la
collectivité
Environ 6 000¤ pour
l?installation d?un pollinarium,
puis environ 2 heures par
semaine pour un jardinier.
- coûts significatifs supportés
par les collectivités
Personnes effectuant les
observations
Botanistes amateurs ou
professionnels bénévoles
+ personnes motivées
uniquement
- pas d?obligation, donc pas
d?assurance que la donnée
sera systématiquement
transmise
Jardiniers employés par les
collectivités formés par l?APSF
pour les observations
phénologiques
+ Personnel rémunéré, tenu de
faire l?observation
- maintien du dispositif
dépendant d?une décision de
politique locale
Fréquence des observations Hebdomadaire
- risque de donnée peu précise
sur le début de certaines
floraisons
Quotidienne (jours ouvrables)
+ donnée précise sur le début
de floraison
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Jardins ou polliniers
(RNSA)
Pollinariums sentinelles
(APSF)
Moyens utilisés pour
l?observation
Observation directe des
plantes dans la plupart des
jardins, vibration de
l?inflorescence au-dessus d?une
feuille blanche pour le jardin de
la région Grand Est
- pas de protocole standardisé
Vibration de l?inflorescence au-
dessus d?une planchette
+ protocole standardisé, évitant
les différences entre
observateur
+ définition de seuils d?alerte
(p. ex pour les deuxièmes
floraisons)
3.1.5. Conclusions
Les outils phénologiques des deux associations que sont l?APSF et le RNSA visent à observer
la floraison de plantes allergènes, au niveau local, afin d?alerter la population via leurs canaux
respectifs. Ces observations sont complémentaires aux mesures réalisées avec les capteurs
de pollen du RNSA.
Si les objectifs sont similaires et la démarche comparable, la présente analyse a mis en
évidence des différences dans l?installation des dispositifs d?observation de la libération de
pollen.
Les jardins d?observation du pollen et polliniers du RNSA ont surtout été mis en place par
opportunité, quand des gestionnaires de jardins existants disposaient des espèces ciblées et
que des personnes étaient volontaires pour réaliser les observations. Ces dernières visent à
définir les dates de début et de fin de floraison telles qu?observées in natura. Les mesures se
veulent simples et pragmatiques, avec une fréquence adéquate.
Les pollinariums de l?APSF traduisent une démarche plus standardisée et plus précise, avec
pour objectif la définition des dates précises de début de floraison, les plus précoces possible.
Les coûts sont pris en charge par les collectivités locales, ce qui rend le maintien du dispositif
dépendant d?une décision de politique locale. Une validation est prévue concernant le
protocole de culture des arbres en pot, afin de quantifier le potentiel décalage de début de
floraison par rapport à des arbres en pleine terre.
En conclusion, les deux approches sont complémentaires, tant dans la démarche que dans
l?implantation géographique. Chacune présente des avantages et des inconvénients. Le
modèle des pollinariums sentinelles apportant une information plus précise en début de
floraison, il serait intéressant de l?étendre sur tout le territoire. En parallèle, les jardins
d?observation et polliniers du RNSA, peu coûteux, permettent une valorisation de l?existant et
les observations phénologiques in natura qui en sont issues restent pertinentes. Quoi qu?il en
soit, disposer d?observations phénologiques est utile, pertinent et complémentaire à
l?information fournie par les comptages de pollen via les capteurs du RNSA.
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3.2. Indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP)
3.2.1. Généralités
3.2.1.1. Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
? Histoire
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) a été créé au sein de l?Institut
Pasteur en 1984 puis est devenu une association indépendante en 1996. Constitué sous forme
d?une association régie par la loi de 1901, ce réseau exerce une mission de service public qui
se caractérise par la surveillance métrologique du contenu de l?air en particules biologiques
(pollen et moisissures) susceptibles d?impacter la santé de la population générale (Thibaudon,
Oliver, et Besancenot 2019). Depuis 2016, le RNSA est chargé de coordonner, avec certaines
associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) et l?APSF, la surveillance
du pollen et l'information associée.
? Capteurs et localisation
En 2020, le RNSA comptait 83 sites de mesures équipés de capteurs Hirst sur l?ensemble du
territoire (Figure 3) :
- 71 sites tout pollen (dont un capteur à Cayenne) ;
- 11 sites spécifiquement dédiés à la surveillance du pollen d?ambroisie ;
- 1 site utilisé à des fins de validation scientifique.
Les appareils de type Hirst utilisés par le RNSA respectent les recommandations de la norme
NF EN 16868 (Échantillonnage et analyse des grains de pollen en suspension dans l'air et des
spores fongiques pour les réseaux relatifs à l'allergie - Méthode volumétrique de Hirst).
De façon générale, la localisation des capteurs vise à maximiser la représentativité des
mesures réalisées ; ces mesures ont en effet pour objectif de refléter l?exposition de la
population vivant dans une zone assez large. Un compromis doit être trouvé entre la qualité
du site pour la mesure, son accessibilité, l?installation du capteur, la disponibilité des
personnes effectuant les relevés et les mesures de sécurité à appliquer pour ces dernières.
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Figure 3 : Localisation des capteurs du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) pour
l?année 2020
? Potentiel allergisant
En parallèle du développement du réseau et de ses méthodes analytiques, le RNSA
développe et met à disposition du grand public un tableau du potentiel allergisant des
différentes espèces végétales retrouvées sur le territoire hexagonal7. Le potentiel allergisant
reflète la capacité du pollen à provoquer une allergie ou une réaction allergique pour une partie
non négligeable de la population générale. Il est défini sur la base de la littérature scientifique
(Sindt et al. 2019, 2017) en trois catégories :
? faible ou négligeable : une très grande quantité de grains de pollen est nécessaire pour
déclencher une allergie et cela ne concerne que les personnes les plus sensibles ;
? modéré : une quantité importante de grains de pollen est nécessaire pour provoquer
des phénomènes allergiques chez un faible nombre de personnes sensibles (espèces
généralement présentes de manière ponctuelle) ;
? fort : quelques grains de pollen suffisent à provoquer une réaction allergique pour la
majorité des personnes sensibles.
Par exemple, le pollen d?ambroisie, de bouleau, de cyprès et de graminées a un potentiel
allergisant fort.
7 https://www.pollens.fr/le-reseau/les-pollens - consulté le 13 octobre 2021
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3.2.1.2. Définition du RAEP
Le dispositif de mesure et de surveillance mis en place par le RNSA a pour vocation d?être un
outil au service de la santé publique. Ainsi, le RNSA renseigne régulièrement la population
générale sur la présence de particules biologiques dans l?air ambiant par le biais de bulletins
polliniques. Le moyen de communication privilégié du RNSA est l?indicateur de Risque
d?Allergie lié à l?Exposition au Pollen (RAEP).
Le réseau de surveillance du RNSA fournit un comptage bi-horaire du nombre de grains de
pollen par m3 d?air. Ces comptes polliniques « bruts » sont difficiles à interpréter en raison des
différents niveaux d?allergénicité du pollen. Ils ne sont donc pas diffusés directement au grand
public, mais sont très largement utilisés à des fins descriptives ou de recherche et sont inclus
dans le calcul du RAEP.
Le RAEP est un indice multifactoriel, témoignant d?une gradation du risque d?impact sanitaire
lié à l?exposition au pollen, dont le calcul combine plusieurs données de natures différentes. Il
permet de fournir une information prévisionnelle, à quelques jours, du risque sanitaire pour les
personnes allergiques. Le RAEP varie de 0 (risque nul) à 5 (risque très élevé) ; un RAEP égal
ou supérieur à 3 est considéré comme cliniquement pertinent par le RNSA (Figure 4), c?est-à-
dire que les personnes allergiques ont de fortes chances de présenter des symptômes. Il
convient de souligner que le RAEP ne représente pas uniquement un niveau d?exposition au
pollen.
Le RAEP est utilisé tant pour les informations hebdomadaires, nationales, régionales ou
locales, que pour l?établissement de la carte annuelle d?exposition et de risque induit sur le
territoire métropolitain (exemple de l?ambroisie en Figure 4).
Figure 4 : Carte annuelle des comptes polliniques et du nombre de jours avec un RAEP ?3 induit par le
pollen d?ambroisie en France
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3.2.1.3. Formule du RAEP
Le calcul du RAEP intègre des données de plusieurs natures selon la formule actuelle :
???? = ???? +
? + ? + ?
3
Où :
? ???? est le risque d?allergie théorique hebdomadaire, intégrant notamment les comptes
polliniques de la semaine ;
? ? est l?indice basé sur les observations cliniques issues de bulletins cliniques
complétés chaque semaine par les médecins du réseau sentinelle du RNSA ;
? ? est l?indice basé sur les observations phénologiques issues de bulletins
d?observations complétés chaque semaine par des bénévoles ;
? ? est l?indice basé sur les prévisions météorologiques (température, pluie et vent) à
quelques jours.
La formulation du RAEP prend en compte les paramètres extérieurs majeurs impactant à la
fois la présence et la dispersion du pollen dans l?air, et donc l?exposition des populations, et
leur impact sanitaire. Ces données sont décrites plus en détails dans les paragraphes
suivants.
Le RAEP est diffusé le vendredi sur le site Internet du RNSA, avec des mises à jour possibles
au cours de la semaine suivante en fonction de la collecte de nouvelles données ou dans le
cas de changement drastique de prévisions météorologiques. Le RAEP peut ainsi être mis à
jour deux ou trois fois par semaine.
Le RAEP communiqué au public doit être considéré comme un risque « maximal »
potentiellement atteint dans la semaine à venir (respectant ainsi le principe de précaution).
3.2.2. Évaluation de la méthodologie de calcul du RAEP
Ce chapitre intègre une analyse critique de la méthodologie actuelle de calcul du RAEP, en
considérant d?abord les données d?entrée alimentant le calcul (paragraphe 3.2.2.1) puis la
structure de ce dernier (paragraphe 3.2.2.2) et enfin la validation du RAEP (paragraphe
3.2.2.3).
3.2.2.1. Données d?entrée
Il est tout d?abord important d?évaluer la qualité, la représentativité et la pérennité des données
d?entrée alimentant le calcul du RAEP (???? et comptes polliniques ; données cliniques et
indice ? ; données phénologiques et indice ? ; données météorologiques et indice ?).
? Risque d?allergie théorique et comptes polliniques
Présentation
Les comptes polliniques comptent le nombre de grains présents dans l?air et le potentiel
allergisant est une caractéristique propre du pollen ; aucun de ces deux indicateurs ne
représente l?impact sur les personnes allergiques de l?exposition au pollen. À l?inverse, le
risque d?allergie théorique ???? est un indicateur multifactoriel, représentant la probabilité pour
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une personne allergique au pollen de présenter des symptômes cliniques, dans une zone
géographique spécifique (Thibaudon 2003). Il dépend :
? du potentiel allergisant ;
? de la durée de la saison pollinique ;
? des conditions météorologiques ;
? des comptes polliniques ;
? de la localisation géographique.
Pour chaque pollen (caractérisé par son potentiel allergisant) et chaque zone géographique
(aussi représentative des conditions météorologiques), des grilles de correspondance ont été
créées entre le niveau de risque d?allergie théorique, allant de 0 (risque nul) à 5 (risque élevé),
et les comptes polliniques, journaliers ou hebdomadaires.
Les trois zones géographiques considérées dans le RAth sont représentatives de l?abondance
et de l?existence des espèces sur le territoire métropolitain : au-dessus de la ligne Bordeaux-
Grenoble, en-dessous de la ligne Bordeaux-Grenoble et sur la ligne Bordeaux-Grenoble. Pour
les arbres par exemple, la ligne Bordeaux-Grenoble délimite bien les espèces, avec la
présence des bouleaux au-dessus et des cyprès en dessous. La région du massif central peut
être incluse dans la partie nord ou sud selon les espèces et selon leur floraison en altitude. En
raison du caractère invasif de l?ambroisie et de la quantité de données disponibles, une
cartographie plus précise du ???? a pu être réalisée en fonction des niveaux d?infestation.
Dans les zones dans lesquelles une espèce allergisante est implantée, le risque d?allergie
théorique sera élevé, même avec un compte pollinique très bas, en raison de la présence
d?une population déjà sensibilisée. Au contraire, dans les zones pas ou peu concernées par
une espèce allergisante, le risque d?allergie théorique restera nul ou faible, malgré la présence
de quelques grains importés par le vent car la population n?est pas ou peu à risque.
Les grilles de correspondance et les zones sur lesquelles elles s?appliquent peuvent être
ajustées au cours du temps. Outre l?évolution de présence d?une plante, les mises à jour et
reconsidération des grilles font généralement suite à des demandes spécifiques (de
particuliers ou de médecins sentinelles) ou à la veille scientifique. En 2016, une mise à jour a
concerné principalement les niveaux maximums de risque de certains grains de pollen
d?arbres (peuplier, platane, chêne, châtaigner et frêne), pour lesquels les allergologues
sentinelles rapportaient de moins en moins de symptômes parmi leurs patients. La mise à jour
de 2019 a concerné, entre autres, les Cupressaceae et Taxaceae. L?évolution géographique
de la présence d?ambroisie a également amené la mise à jour des grilles en fonction des
niveaux d?infestation.
Évaluation
Le risque d?allergie théorique a été mis en place puis actualisé grâce à l?expertise des
médecins impliqués dans les missions du RNSA. Les valeurs du RAth se veulent le reflet de
l?impact sanitaire des comptes polliniques et donc de la survenue de symptômes allergiques,
ce qui rend le RAth pertinent pour la communication aux personnes allergiques.
Le choix de la localisation des capteurs du RNSA ainsi que la représentativité de ce réseau a
fait l?objet de nombreuses réflexions et d?adaptations depuis les années 2000. Le réseau a
notamment été optimisé afin de réduire les disparités interrégionales et le maillage a été
corrigé en fonction des effectifs de population concernés par les informations polliniques.
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Rieux, Personnaz, et Thibaudon (2008) puis Raffard (2017) se sont appliqués à estimer la
représentativité du réseau de capteurs RNSA.
Selon le RNSA, l?hétérogénéité spatiale des grains de pollen est peu importante à l?échelle du
département ; la spatialisation des données mesurées en stations ne semble donc pas
nécessaire pour décrire l?exposition des populations au pollen. En effet, les comptes
polliniques issus du réseau de surveillance du RNSA sont supposés représentatifs d?une zone
de 20 à 50 km de rayon autour des capteurs, reflétant au mieux l?exposition de la population
vivant dans ces zones (Katelaris, Burke, et Byth 2004, Pashley et al. 2009). À noter cependant
qu?environ 22,6 millions de Français, soit 36,6 % de la population vivant à moins de 1 200 m
d'altitude, sont à plus de 30 km d'un capteur de pollen (Raffard 2017).
La modélisation prédictive des concentrations de pollen dans l?air est aujourd?hui possible,
mais montre de bonnes performances uniquement à très court terme (un ou deux jours) et
nécessite des données et compétences spécifiques. De plus, les incertitudes entourant les
modèles restent nombreuses, notamment en lien avec la disponibilité et la qualité des données
d?entrée et des paramètres choisis. Si considérée, la modélisation ne constituerait qu?un outil
complémentaire à la mesure du pollen et à l?expertise humaine, permettant d?affiner la valeur
du RAth sur le plan temporel ou spatial.
Bien que le RNSA ait montré la concordance entre comptes polliniques et indice clinique (voir
plus bas), aucune formalisation statistique de la concordance entre seuils du ???? et survenue
de symptômes allergiques ne semble avoir été réalisée, ne permettant pas de valider ces
seuils à l?échelle de la population générale. L?étude de panel menée par Caillaud et al. (2014a,
2014b, 2012) examinait les relations entre exposition au pollen d?ambroisie, de bouleau et de
graminées et survenue de symptômes allergiques chez des patients allergiques en France et
en Suisse. Des associations positives significatives ont été observées entre le nombre de
grains de pollen dans l?air et la rhinite (ainsi que la rhino-conjonctivite), sans pour autant
déterminer les seuils d?apparition de ces symptômes. À plus grande échelle, d?autres auteurs
ont pu examiner l?augmentation de la consommation de médicaments pour l?allergie et pour
l?asthme (Caillaud et al. 2015, Guilbert et al. 2016, Motreff et al. 2014), ainsi que des
hospitalisations pour l?asthme (Guilbert et al. 2018) en lien avec l?augmentation des
concentrations de pollen dans l?air, mais là encore sans formalisation d?un seuil d?intérêt
clinique.
? Indice clinique
Présentation
L?indice clinique est le témoin de la symptomatologie observée en population et de l?impact
sanitaire de l?exposition au pollen. Il permet d?évaluer si, pour des raisons biologiques ou
environnementales, l?allergénicité d?un pollen est plus ou moins forte dans une zone
géographique. Il repose sur les données recueillies par les bulletins cliniques remplis chaque
semaine par les médecins sentinelles en lien avec le RNSA (Figure 5). Ces médecins
sentinelles sont pour la plupart des allergologues ayant une pratique de ville dominante, afin
de disposer d?informations en temps réel provenant de leurs patients. En 2020, le RNSA a
reçu environ 1 150 bulletins de 73 médecins sentinelles.
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Figure 5 : Localisation géographique des médecins sentinelles du RNSA en 2021
Pour homogénéiser le recueil des informations, le RNSA a mis en place en 2005 un bulletin
clinique électronique (Figure 6). Les questions du bulletin clinique sont :
? existence de pollinoses (allergies au pollen) au cours des sept derniers jours : oui ou
non ;
? nombre de pollinoses : nombre de patients symptomatiques ayant consulté ou
téléphoné au cours des sept derniers jours ;
? évolution de la symptomatologie par rapport à la semaine précédente : augmentation,
stagnation ou régression ;
? type de symptômes : conjonctivites, rhinites, toux, asthme, signes cutanés et autres ;
? sévérité des symptômes : nulle, faible, moyenne, forte ;
? observation facultative sur la nature du pollen incriminé.
Figure 6 : Format du bulletin clinique rempli par les médecins sentinelles du RNSA en 2021
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Actuellement, la formulation de l?indice clinique prend en compte la sévérité de chaque
symptôme et l?évolution de ces derniers par rapport à la semaine précédente, en termes de
diminution, de stagnation ou d?augmentation, sans discernement des taxons à l?origine des
symptômes. Elle a été construite avec l?aide d?experts allergologues et sur la base de la
littérature scientifique.
Évaluation
La fiabilité du bulletin clinique est difficile à évaluer car les données recueillies représentent le
ressenti global des médecins sentinelles sur la fréquence et la sévérité des symptômes
d?allergie chez leurs patients la semaine passée. Cependant, l?implication volontaire de ces
professionnels de santé dans la mission du RNSA, parfois depuis de nombreuses années,
augmente la confiance à porter aux données collectées. Le RNSA a également pu montrer
qu?il n?y a pas ou peu d?hétérogénéité intra-individuelle au cours d?une saison pollinique (i.e. la
sur- ou sous-estimation par le médecin sentinelle est supposée stable dans l?année)
(Thibaudon, Oliver, et Sindt 2011). Par ailleurs, le RNSA a pu observer la concordance entre
les indices cliniques et les comptes polliniques hebdomadaires (Thibaudon et Guichard 2011,
Thibaudon, Oliver, et Cheynel 2008) (Figure 7). Enfin, le RNSA identifie les réponses
potentiellement exagérées et adapte l?indice clinique en conséquence dans le calcul du RAEP,
notamment via la régionalisation des données.
Figure 7 : Évolution de l?indice clinique et de l?indice pollinique du bouleau et des graminées à Montluçon
en 2012 (source : Thibaudon et Guichard (2011))
La répartition homogène des médecins sentinelles sur le territoire métropolitain assure la
représentativité spatiale de l?indice clinique à l?échelle de diffusion du RAEP (départements)
(Figure 6). Cependant, le nombre et la régularité des réponses restent des écueils. Le RNSA
reçoit généralement les réponses des deux tiers des médecins sentinelles, avec une baisse
au mois d?août. À noter que les médecins sentinelles ne sont pas rémunérés pour les bulletins
cliniques et leur nombre diminue au fil du temps (83 médecins sentinelles participants en 2017,
contre 73 en 2020). La bonne représentativité des données cliniques ne peut pas être assurée
si le taux de réponse est trop faible. Ainsi, la baisse de la participation des médecins sentinelles
au cours du temps met en péril la qualité des données cliniques utilisées pour le calcul du
RAEP.
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? Indice phénologique
Présentation
L?indice phénologique fournit une information sur l?état de floraison des plantes et donc sur la
potentielle libération de pollen dans l?air. Il est obtenu à partir des bulletins phénologiques
(Figure 8) envoyés chaque semaine au RNSA par les observateurs bénévoles des différents
jardins et polliniers (Figure 1). En 2020, plus de 600 bulletins ont été reçus.
Figure 8 : Format du bulletin phénologique rempli par les observateurs bénévoles pour le RNSA
Pour chaque espèce listée, les observateurs décrivent la floraison, l?absence de floraison ou
la non observation. Le suivi des bulletins phénologiques permet de déterminer la date de début
de la saison pollinique et la date de fin, en complément de l?information donnée par les
comptes polliniques. Les informations phénologiques sont généralement réceptionnées le
mercredi par le RNSA.
Pour les régions ou bassins climatiques dans lesquels il n?y a pas de jardins d?observation des
grains de pollen, le RNSA reçoit les alertes de l?APSF ; ces informations sont parfois utilisées
dans le calcul du RAEP. Pour les départements ne disposant ni de jardins d?observation, ni de
pollinariums sentinelles, le RNSA utilise les données recueillies dans un jardin climatiquement
proche.
Évaluation
L?indice phénologique reflète bien l?exposition des populations. Il repose sur des observations
de terrain, réalisées par des bénévoles du réseau (paragraphe 3.1.1.2). L?indice est considéré
comme fiable a priori, les indications phénologiques correspondant à l?apparition des premiers
grains de pollen dans l?air.
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Les données phénologiques collectées par le RNSA sont valables à un instant t mais
fournissent également une indication prédictive, en considérant que la floraison n?est pas un
phénomène qui varie du jour au lendemain. La connaissance de la floraison des plantes et de
la libération de pollen permet ainsi d?évaluer sans trop d?incertitude si la saison débute,
continue ou se termine. Les calendriers polliniques des années précédentes sont également
exploités pour évaluer la durée de floraison des espèces (par exemple, la floraison du bouleau
est connue pour durer 4 semaines en moyenne).
La représentativité du réseau de surveillance phénologique pourrait être questionnée, étant
donné le faible nombre de jardins d?observation des grains de pollen suivis par le RNSA (9 en
2021). Cependant, la représentativité spatiale des observations phénologiques est supposée
bonne sur un large territoire dès lors que le climat est similaire à celui qui concerne la zone où
se situe le jardin.
? Indice météorologique
Présentation
L?indice météorologique repose sur trois paramètres (température, pluie et vent), issus des
prévisions météorologiques de Météo-France pour les 6 jours suivants sur différentes zones
géographiques. Des températures journalières douces augmenteront le risque allergique car
elles favorisent l?émission et la dispersion des grains de pollen. À l?inverse, les phénomènes
de pluie continue sont un frein majeur à la dispersion des grains de pollen. La direction et la
vitesse du vent n?ont que peu d?importance dans la détermination de l?indice météorologique,
sauf dans la vallée du Rhône (et donc notamment pour le pollen d?ambroisie).
Évaluation
Les paramètres météorologiques considérés dans l?indice météorologique tels que la
température, la pluie et le vent sont des paramètres qui peuvent influencer la présence de
pollen dans l?air et donc l?exposition des populations ; ils sont donc pertinents dans le calcul
du RAEP.
Néanmoins, la façon dont les paramètres météorologiques sont pris en compte est floue, se
basant principalement sur l?expérience du RNSA plus que sur des critères objectifs. Ces
processus mériteraient d?être formalisés.
3.2.2.2. Formule actuelle du RAEP
La formulation actuelle du RAEP présente l?avantage d?être simple et basée sur la longue
expérience du RNSA et de son réseau. Le RAEP inclut en outre un ensemble de paramètres
pertinents pour décrire le risque de ressentir des symptômes lors d?une exposition au pollen :
présence et dispersion de pollen dans l?air avec les comptes polliniques, les données
phénologiques et les données météorologiques, et l?impact sanitaire du pollen sur la santé
avec le potentiel allergisant et les données cliniques. En ce sens, le RAEP offre l?information
nécessaire aux personnes allergiques et aux professionnels de santé pour agir au plus tôt
avant l?apparition des symptômes allergiques et ainsi minimiser les impacts sanitaires et
économiques associés du pollen.
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Il est aujourd?hui reconnu que les niveaux ambiants de certains polluants peuvent avoir des
impacts sur les grains de pollen (modification de la structure) et/ou les personnes allergiques
(fragilisation des muqueuses) (Anses 2014). Cependant, les données quantitatives
actuellement disponibles sont encore limitées, ce qui limite à ce jour, l?intégration d?un
paramètre relatif à la qualité de l?air dans le calcul du RAEP.
Il n?existe aujourd?hui aucun argument pour justifier de la pondération ou favorisation de l?un
ou l?autre des indices (phénologique, météorologique, clinique) dans le calcul du RAEP. Une
pondération est bien appliquée au sein de chaque indice individuel, par le biais des variations
des valeurs possibles. L?optimisation ou la modification de la prise en compte de ces indices
dans le calcul du RAEP est possible à l?avenir mais nécessiterait une analyse préalable des
impacts attendus et observés sur les valeurs des indices et le résultat final.
Le RAEP est aujourd?hui formulé comme un outil prédictif axé sur les impacts, intégrant les
notions d?exposition, de vulnérabilité et de risque (WMO 2015). La formulation actuelle
consiste à prédire le risque d?allergie de la semaine à venir sur la base de données d?exposition
et d?impact observées sur la semaine passée (comptes polliniques, données phénologiques,
données cliniques). La donnée modélisée pour la semaine suivante (météorologie) est donc
minoritaire. Cette méthode traduit bien l?hypothèse de persistance, où la valeur future dépend
fortement de la valeur initiale. Le RAth se veut ainsi l?indicateur d?un état « initial » du risque
d?allergie, qui est ensuite adapté pour la semaine à venir sur la base des autres paramètres.
Une telle hypothèse est raisonnable à courte échéance si une évolution lente et un contexte
stable sont attendus. En outre, la variation de l?indice clinique par rapport à la semaine
précédente (augmentation de l?indice ou diminution en fonction de l?évolution de la
symptomatologie) permet de prendre en compte une éventuelle tendance ou trajectoire.
Cependant, la formulation du RAEP et son application reposent sur une méthodologie
ancienne et non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation. L?utilisation de
plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant grandement sur des dires d?experts, rend difficile
la modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire automatiques, qui viendraient en
complément de l?expertise humaine. De tels changements seraient pourtant bénéfiques à
l?amélioration future du RAEP, en termes de résolution spatiale ou temporelle notamment.
3.2.2.3. Incertitudes et validation
Tout outil de prédiction doit faire l?objet d?une analyse de validation et des performances.
L?abondance des données passées sur le RAEP et l?ensemble de ses paramètres pourrait être
exploitée en ce sens. Une telle analyse n?est pas rendue visible aujourd?hui pour le RAEP.
Aucun résultat permettant d?apprécier la capacité prédictive du RAEP n?a été collecté (par
exemple : comparaison d?une valeur prédite en semaine S avec la valeur observée en S+1 ou
comparaison d?une valeur prédite en semaine S avec une estimation d?impact sanitaire en
S+1). Des travaux ont comparé les comptes polliniques avec des données cliniques issues de
l?application Journal Pollinique (équivalent en français du Pollen Hayfever Diary) (Bonhême
2014) ou issues des bulletins cliniques du réseau sentinelle (Figure 7). Ces résultats ne
permettent néanmoins pas de conclure à la validité ou la capacité prédictive du RAEP car,
bien que les comptes polliniques constituent une base majeure du calcul, ces deux indicateurs
sont définis différemment et n?ont pas la même signification ni le même objectif.
Comme tout outil de prédiction, le RAEP comporte un certain nombre d?incertitudes qui sont,
à l?heure actuelle, non explicitées tant dans la procédure de calcul que dans la communication
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au public. Aucun résultat permettant d?évaluer, ne serait-ce que qualitativement, la sensibilité
du RAEP aux incertitudes inhérentes à toute prédiction n?a été identifié.
3.2.2.4. Mise en perspective avec d?autres moyens de communication
L?inclusion simultanée de données polliniques et cliniques rend le RAEP unique parmi les
systèmes d?information et d?alerte pour le pollen. Comme a pu en témoigner une consultation
internationale8, sur la base des réponses reçues, aucun autre moyen de communication
n?intègre l?ensemble de ces paramètres dans son calcul (Tableau 1). Les résultats de la
surveillance pollinique sont généralement catégorisés (typiquement : nulle, faible, moyenne
ou élevée selon différents seuils, parfois non explicités) avant d?être communiqués au grand
public pour signaler l?intensité de l?exposition comme unique indication du risque d?allergie pour
les malades (Geller-Bernstein et Portnoy 2019). Des informations phénologiques et
météorologiques peuvent être incluses, soit en complément des comptes polliniques
(communication parallèle ou concomitante) ou en tant que données d?entrée pour la
modélisation des niveaux futurs de pollen dans l?air.
Des données cliniques ne sont exploitées que par le réseau de surveillance espagnol Racyl,
non pas pour la communication au grand public, mais dans le cadre d?une application
smartphone (Armentia et al. 2020). Cette dernière vise à fournir une alerte précoce et
individuelle aux asthmatiques sévères, en lien avec la sévérité des symptômes, la mesure du
débit expiratoire de pointe et plusieurs facteurs environnementaux (niveaux de pollen,
concentrations ambiantes de plusieurs polluants atmosphériques et poussières en
suspension).
8 Dans le cadre de la consultation internationale menée par l?Anses entre le 1er octobre 2021 et le 7 novembre
2021, 37 réseaux de surveillance du pollen ont été contactés dans 33 pays pour répondre à 8 questions relatives
à la communication des résultats de cette surveillance au grand public. Au total, 20 réponses au sein de 18 pays
ont été collectées.
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Tableau 1 : Synthèse des réponses issues de la consultation internationale
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S
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is
s
e
Existe-t-il un réseau de surveillance des grains de
pollen dans votre région, État, pays ?
Les données collectées (comptes polliniques)
sont-elles communiquées au public ?
À quelle fréquence ?
Tous les jours ? 5 sur
7
5 sur
7
Toutes les semaines ? 2 par
sem
Sous quel format ?
Données continues ?
Catégories ?
Est-ce que les données communiquées ont été
validées ou comparées avec des données
cliniques ?
Quels sont les
principaux publics
cibles ?
Les décideurs, les
politiques
Les malades et patients
allergiques au pollen
Les professionnels de
santé
Les chercheurs
Prenez-vous en compte
d?autres données (que
les comptes
polliniques) dans votre
communication ?
Météorologiques * * * * * *
Pollution (ou qualité) de
l'air
* *
Phénologiques * * * * * *
Cliniques APP
Case verte : réponse positive. Case rouge : réponse négative. Case blanche : pas de réponse. *Ces données sont considérées en tant que paramètres d?entrée dans une chaîne de
modélisation des niveaux de pollen dans l?air.
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3.2.3. Conclusions
La méthodologie de calcul actuel du RAEP est le fruit de l?importante expertise du RNSA et de
son réseau, tant dans le domaine de la mesure des grains de pollen que dans les domaines
cliniques et phénologiques. Le calcul du RAEP inclut bien l?ensemble des éléments ayant un
rôle sur la présence des grains de pollen dans l?air, leur dispersion et leur impact sur la santé,
pour lesquels les connaissances et données sont les plus robustes à l?heure actuelle.
Cependant, cette méthodologie et son application sont en partie empiriques et manquent de
formalisation.
3.3. Perspectives et recommandations
Le RAEP représente un bon moyen de communication au public, permettant à une partie non
négligeable de la population sensibilisée au pollen d?adapter ses traitements antiallergiques et
son comportement. Dans le contexte du changement climatique, où un allongement de la
saison pollinique, une augmentation de l?exposition aux allergènes et une expansion
géographique des plantes allergisantes sont à prévoir, le RAEP s?avère particulièrement utile.
En complément, une communication globale sur la qualité de l?air (RAEP et pollution
atmosphérique, par exemple) serait pertinente et s?inscrit dans un objectif d?harmonisation et
de simplification de l?information aux personnes allergiques et des professionnels de santé.
Ces derniers devraient pouvoir, à terme, disposer de données plus précises à des échelles
spatiales et temporelles plus fines, étant donné que les technologies correspondantes
deviennent disponibles. Par exemple, des mesures des concentrations de pollen en temps
réel peuvent être utilisées dans les modèles de prévision numériques et améliorent
considérablement ces derniers. Il serait ainsi très utile de faire évoluer le RAEP vers des
méthodes modernes, basées sur des observations en temps réel, spatialisées, sur un
traitement des données automatisé et sur l?usage de modèles numériques, afin de fournir aux
experts et aux utilisateurs un outil de décision adapté aux exigences de prévention/alerte
actuelles, à l?exemple de ce qui est réalisé pour la prévision météorologique.
Des améliorations peuvent donc être apportées au RAEP lui-même, à plus ou moins brève
échéance, et les recommandations suivantes ont été formulées dans une optique de
modernisation, nécessitant un investissement et des compétences supplémentaires.
? Pérennisation de l?expertise et formalisation des processus
Les méthodes mises en oeuvre aujourd?hui par le RNSA pour formuler le RAEP sont
essentiellement empiriques, dépendantes des moyens humains et techniques disponibles.
Elles se basent très largement sur l?expertise de ces membres passés et actuels et le
volontariat des réseaux phénologique et clinique. Cette expertise et cette volonté doivent être
maintenues afin de pérenniser les activités de surveillance et de communication autour du
pollen et du risque d?allergie en France qui représentent de véritables actions de santé
publique.
Cependant, certains éléments clés de la qualité des données collectées et du calcul du RAEP
manquent aujourd?hui de documentation. Ce manque de formalisation est vraisemblablement
un frein au développement et à la modernisation de l?outil à l?avenir.
Le besoin de formalisation ne remet pas en cause l?intérêt et la pertinence de la
formulation du RAEP, mais s?inscrit dans une démarche globale de consolidation des
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données recueillies, de leur archivage et de leur exploitation. Une base de données
solide, issue de processus formalisés, est nécessaire pour une exploitation de ces données
dans le cadre d?analyses de validation ou de sensibilité, par exemple sur la pondération des
paramètres, ou la recherche de corrélations entre les différents indices (météorologie et
comptes polliniques, par exemple). Ces analyses sont aujourd?hui possibles en raison de
l?abondance des données passées. Cette base de données formalisée facilitera le
développement ou l?évolution de ces processus à l?avenir, comme l?ajout d?un nouveau type
de données ou la modification de la formule si besoin.
??La formalisation des processus menant à la formulation du RAEP est une étape
nécessaire pour permettre le maintien, la transmision et le développement de la
communication sur le risque d?allergie au public.
? Une telle formalisation est une étape préalable nécessaire à toute exploitation des
données et au développement futur des processus de collecte ou de calcul. Des
compétences en data management, qualité et/ou modélisation devront être mobilisées.
? Pérennisation et développement de la collecte des données
Le modèle de collecte des données d?entrée cliniques et phénologiques, reposant sur le
bénévolat des participants, n?est vraisemblablement pas viable sur le moyen et long terme. Le
manque de suivi des données au cours du temps met en péril leur représentativité et
leur qualité, ce qui impacterait la continuité, la pertinence et la qualité de la
communication au public. D?éventuels développements ou améliorations futurs ne pourront
que bénéficier de la richesse des données d?entrée en continu.
Dans le cas des données cliniques, le nombre de répondants aux bulletins cliniques étant en
baisse depuis quelques années, le réseau des médecins sentinelles doit être renforcé et
développé. Partant du constat que le nombre d?allergologues ne cesse de décroître en
France, il serait également intéressant de renforcer la participation de médecins généralistes
aux côtés des allergologues sentinelles, au sein d?une même zone géographique. Ce modèle
de réseau est déjà utilisé à Cholet. L?augmentation du nombre de médecins sentinelles et de
leur taux de réponse permettrait d?améliorer la représentativité des données collectées et de
lisser les variations interindividuelles.
À plus long terme, les données du bulletin clinique pourraient être complétées de données
automatisées, également indicatrices de l?impact sanitaire du pollen, comme les ventes de
médicaments antiallergiques, les tendances Google9 et les données recueillies au sein
d?applications smartphone10. Outre la complémentarité des données, elles ont un intérêt pour
la validation de l?outil actuel et pour son développement futur éventuel. À noter que leur qualité
et la faisabilité d?une telle exploitation devraient être évaluées en amont. L?utilisation de telles
données présente des avantages, notamment une représentativité accrue sur de larges
populations et territoires, à condition qu?elles soient mises à disposition de manière régulière
? idéalement toutes les semaines ? et exploitables directement.
Dans le cas des données phénologiques, plusieurs sources de données sont aujourd?hui
disponibles et en développement sur le territoire métropolitain (jardins d?observation et
9 Google Trends est un outil permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé dans le moteur
de recherche Google, avec la possibilité de visualiser ces données par région et par langue
(https://trends.google.fr/trends/?geo=FR).
10 Par exemple : le journal pollinique (www.pollendiary.com, consulté le 20 décembre 2021
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https://trends.google.fr/trends/?geo=FR
http://www.pollendiary.com/
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pollinariums sentinelles). Chacune présente des avantages et des inconvénients. À l?avenir,
une combinaison des observations phénologiques issues de ces deux sources serait
un point fort pour mieux décrire le début, le milieu et la fin de la saison pollinique et ce pour
plusieurs taxons. Cependant, l?intégration des deux données dans le calcul du RAEP est
aujourd?hui prématurée. Tout d?abord, la répartition géographique des pollinariums n?est à
l?heure actuelle pas homogène sur l?ensemble du territoire. Ensuite, une description formelle
des différences ou associations entre les données est nécessaire. Elle pourrait porter, par
exemple, sur les différences de délai entre les premières floraisons observées dans les jardins
d?observation et dans les pollinariums sentinelles ou l?impact de la localisation géographique
sur ces différences. Elle peut d?ores et déjà être initiée dans les zones où jardins et pollinariums
coexistent.
À plus long terme, les données participatives de bénévoles avertis (Observatoire des Saisons,
mais surtout des plantes entomophiles actuellement) ou non avertis (Pollin?Air et Vigie Pollen)
permettraient d?aller encore plus loin dans la caractérisation de la saison pollinique et
pourraient être incluses dans le calcul du RAEP. Cependant, la fiabilité de ces données serait
à évaluer avant utilisation et leur mise à disposition rapide et fréquente (hebdomadaire) devrait
être assurée.
Dans le cas des comptes polliniques, la représentativité du réseau des capteurs est bonne,
excepté pour une partie de la population, vivant à plus de 30 km d'un capteur de pollen. Une
spatialisation des comptes polliniques permettrait de combler cette limite, tout comme
l?augmentation du nombre de sites de capteurs.
Assurer la pérennité de la collecte des données est un élément primordial à la
continuité, la pertinence et la qualité de l?information faite au public, notamment via la
diffusion du RAEP. Les actions à envisager pour cet objectif sont d?ordre multiple.
? Pour les données cliniques, une rémunération des médecins sentinelles et/ou la
collaboration avec des médecins généralistes aideraient au renforcement et au
développement du réseau.
? Pour les données phénologiques, l?intégration des différentes sources de données
existantes est à mettre en oeuvre, après analyse de faisabilité. En parallèle, le
développement des pollinariums sentinelles est à continuer sur l?ensemble du territoire.
En attendant, une communication au public regroupant les deux informations est
encouragée.
? Inclusion d?autres paramètres
Les données quantitatives actuellement disponibles relatives à l?impact de la pollution
atmosphérique sur les grains de pollen et les personnes allergiques sont encore restreintes,
ce qui limite l?intégration de ce paramètre dans le calcul du RAEP. Néanmoins, au vu des
impacts mentionnés, une communication en parallèle des informations prévisionnelles sur le
risque d?allergie au pollen et la pollution atmosphérique semble nécessaire. À plus long terme
et avec l?avancée des connaissances, la pollution atmosphérique serait un indicateur pertinent
à prendre en compte de manière plus formelle.
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3.4. Synthèse
Les pollinariums sentinelles apparaissent comme une démarche de surveillance phénologique
rigoureuse et standardisée, avec pour objectif la détermination de dates précises de début de
floraison, qu?il serait intéressant d?étendre à tout le territoire. Les jardins d?observation et
polliniers du RNSA sont des outils complémentaires peu coûteux et axés sur des observations
in natura restant pertinentes.
S?agissant du RAEP, il n?apparaît pas utile de produire une note méthodologique relative au
mode de calcul d?un RAEP actualisé, la méthodologie existante étant pertinente. En revanche,
les processus associés mériteraient d?être formalisés pour pérenniser et, à terme, renforcer la
collecte des données nécessaires, la formule elle-même et la communication sur les résultats
auprès des personnes allergiques et des professionnels de santé notamment.
Dr Roger Genet
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MOTS-CLÉS
Phénologie, pollen, allergie, communication
Phenology, pollen, allergy, communication
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CITATION SUGGÉRÉE
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PUBLIÉ
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Demande n° 2020-AST-0168
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ANNEXE 1
Présentation des intervenants
PRÉAMBULE : Les experts membres de comités d?experts spécialisés, de groupes de travail
ou désignés rapporteurs sont tous nommés à titre personnel, intuitu personae, et ne
représentent pas leur organisme d?appartenance.
RAPPORTEURS
M. Bernard CLOT ? Chef biométéorologie (Office fédéral de météorologie et de climatologie
MétéoSuisse) ? Spécialités : aérobiologie, réseau de mesure du pollen, phénologie
M. Arnaud MONTY ? Enseignant-chercheur (Université de Liège) ? Spécialités : écologie et
évolution des populations végétales, germination et dispersion des graines
Mme Chantal RAHERISON ? Professeur des universités, praticien hospitalier (Université de
Bordeaux) ? Spécialités : pneumologie, allergologie, épidémiologie
M. Olivier SANCHEZ ? Responsable du service émissions et modélisation (Airparif) ?
Spécialités : émissions et modélisation, météorologie, dispersion
RELECTEUR
M. Nhân PHAM THI ? Enseignant chercheur, médecin (Institut de Recherche Biomédicale des
Armées, École Polytechnique) ? Spécialités : allergologie, pneumologie
PARTICIPATION ANSES
Coordination scientifique et contribution scientifique
M. Charlotte LÉGER ? coordinatrice d?expertise scientifique ? Unité d?évaluation des risques
liés à l?air
Mme Margaux SANCHEZ ? coordinatrice d?expertise scientifique ? Unité d?évaluation des
risques liés à l?air
Secrétariat administratif
Mme Sophia SADDOKI
AUDITION DE PERSONNALITÉS EXTÉRIEURES
Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
M. Pascal PONCET ? Président du Conseil scientifique du RNSA
M. Michel THIBAUDON ? fondateur du RNSA, membre du Conseil scientifique
Mme Charlotte SINDT ? membre du RNSA
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 269 -
OBSERVATIONS DU RNSA TELLES
QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 339 -
TABLE DES PIÈCES JOINTES ET
ANNEXES
1 Pollens et moisissures dans les plans de politique publique : des actions dissociées
2
Le dispositif de surveillance des pollens et moisissures : inquiétudes et préconisations
antérieures
3
Repères chronologiques et quantitatifs : création des structures impliquées dans la
surveillance des pollens et moisissures et moyens humains déployés
4
Mise en regard de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de
la qualité de l'air ambiant et de l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des
organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air
ambiant
5 Statuts du RNSA, évolutions 1996-2023
6 Objet social du RNSA et des sociétés satellites
7
RNSA : assemblée générale de mars 2007, argumentaire présenté par le conseil
d?administration pour la création de la société RNSA Laboratoire
8 RNSA : chiffrages des contributions volontaires en nature
9
Inscription comptable en 2020 de la valeur des parts de la société RNSA Laboratoire
détenues par le RNSA
10 Copie d?écran du site internet http://rnsalab.fr/
11 Copie d?écran du site internet https://www.stallergenesgreer.fr/
12 Modalités d?élaboration des indices produits par les AASQA
13 Déploiement territorial du réseau de surveillance des polluants réglementés
14
Le service de surveillance de l?atmosphère de l?Union européenne, programme
Copernicus d?observation de la planète
15 Eléments de parangonnage sur l?automatisation
ANNEXES COMPORTANT DES ELEMENTS NOMINATIFS
16 RNSA : gouvernance, évolution nominative
17
RNSA : liste des dirigeants 2023 de l?association, tels que déclarés à la préfecture du
Rhône
18 Convention d?apport partiel d?actifs entre le RNSA et la société RNSA Laboratoire
19
Document intitulé « SEPARATION COMPTABLE R.N.S.A. Association / R.N.S.A.
Laboratoire »
20
« Tableau de répartition des frais du personnel Association / EURL, année 2008 »,
document RNSA
21 Marques déposées par le RNSA ou par des personnes privées en lien avec le RNSA
22
Association RNSA : étude de défiscalisation de l?association (cabinet DEBRUN-
VERCHERE-COLIN, septembre 2008)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 340 -
LISTE DES PERSONNES
AUDITIONNÉES
Nom Prénom Organisme Fonction
SIMIU Diane
DGEC/Direction du climat, de
l?efficacité énergétique et de
l?air
Directrice
DOZIERES Alexandre
DGEC/DCEEA/ sous-direction
efficacité énergétique et qualité
de l?air
Sous-directeur
CATE Laurence
DGS/Sous-direction prévention
des risques liés à
l?environnement et à
l?alimentation
Adjointe à la sous-directrice
PAUL Caroline
DGS/ Sous-direction prévention
des risques liés à
l?environnement et à
l?alimentation/ Bureau
environnement extérieur et
produits chimiques
Cheffe de bureau
PROVOST Élise Autorité de la concurrence
Conseillère du rapporteur
général et responsable du
réseau développement
durable
DURIF Marc LCSQA Directeur
BREHON David Atmo France
Directeur général d?Air Pays
de la Loire et référent pollens
et moisissures pour
LATHAM Marine Atmo France
Directrice générale d?Atmo
Auvergne Rhône-Alpes et
référente pollens et
moisissures
LEPITRE Charlotte Atmo France
Responsable projet et
plaidoyer
MOULIN Caroline Santé publique France
Directrice adjointe de la
Direction des maladies non
transmissibles et
traumatismes
EL YAMANI Mounia
Santé publique France /
Direction des maladies non
transmissibles et traumatismes
Unité Carmen
(Cardiovasculaire Respiratoire
Métabolique et Nutrition)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 341 -
Nom Prénom Organisme Fonction
DELMAS
Marie-
Christine
Santé publique France /
Direction des maladies non
transmissibles et traumatismes
Unité Carmen
(Cardiovasculaire Respiratoire
Métabolique et Nutrition)
COLETTE Augustin
INERIS / Direction Milieux et
Impacts sur le Vivant
Responsable Unité
Modélisation Atmosphérique
et Cartographie
Environnementale
SCHWARZ Virginie Météo-France Présidente-directrice générale
CARRIERE Jean-Marie Météo-France Directeur des services météo
CLOT Bernard
Office fédéral de météorologie
et de climatologie MétéoSuisse
Chef Biométéorologie, pilote
du programme EUMETNET
Autopollen
FRAIN Sophie RNSA Trésorière
VISEZ Nicolas RNSA Président
SPANU Antonio RNSA Coordonnateur
OLIVIER Gilles RNSA Ingénieur en aérobiologie
PONCET Pascal RNSA
Président du conseil
scientifique
BRUFFAERTS Nicolas
Réseau belge de surveillance
aérobiologique
Directeur
LAVRILLEUX Luc APSF Président
PASQUET Salomé APSF
Coordination de l?association
+ botanique
CHEVALLIER Dominique APSF
Allergologue, cofondateur de
l?association
PECHAMAT Olivier FREDON France Directeur
MOTTET Marilou FREDON France
Coordonnatrice du pôle santé
humaine
LHOURS Gaëlle
CRES Provence-Alpes-Côte
d?Azur
Responsable de la gestion
documentaire, coordinatrice
des activités santé
environnement
BLANC Dominique IGAS Inspecteur général
Dr EMMANUELLI Julien IGAS Inspecteur général
ROY Laurent IGEDD
Inspecteur général, président
de la section Milieux,
ressources et risques
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 342 -
Nom Prénom Organisme Fonction
ARS Interlocuteurs responsables du suivi du questionnaire circularisé par la mission
FABRES Bruno ARS Auvergne-Rhône-Alpes
Responsable du pôle régional
santé-environnement,
direction de la santé publique
MAESTRI Bruno ARS Bourgogne-Franche-Comté
Adjoint au responsable du
département prévention santé
environnement
GAUTIER-GRALL Béatrice ARS Bretagne
Pilote régionale des
Environnements extérieurs
DE BORT Clara ARS Centre Val de Loire Directrice générale
BURESI Jean-Philippe ARS de Corse
Direction adjointe santé
environnement, direction de la
santé publique
CAFFRET Laurent ARS Grand Est
Responsable du département
santé environnement
SAINT-MARTIN Patrick ARS Guadeloupe
Directeur de la sécurité
sanitaire
SAINT-MARTIN Patrick ARS de Guyane
Ingénieur d?études sanitaires,
responsable de l?unité Milieux
de vie, direction de la santé
publique
HALITIM Ilias ARS Hauts-de-France
Chargé de mission régional
santé environnement,
direction de la sécurité
sanitaire et de la santé
environnementale, sous -
direction santé environnement
HERBRETEAU Nicolas ARS Ile-de-France
Responsable de la cellule
environnement extérieur /
département santé
environnement, direction de
santé publique
DUMAS Boris ARS de La Réunion
Coordonnateur de la cellule
environnement extérieur
SAXEMARD-HO
CAN SUNG
Karine-Franck ARS de La Martinique
Responsable de l?unité Cadre
de vie, direction de la santé
publique
FAURE Morgane ARS Normandie
Ingénieure coordonnatrice,
Unité fonctionnelle
environnement extérieur
BILLAUD Cécile ARS Nouvelle-Aquitaine
Animatrice et coordinatrice
régionale missions protection
de la santé des population vis
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 343 -
Nom Prénom Organisme Fonction
à vis des milieux extérieurs,
pôle environnements,
promotion et prévention en
santé, direction de la
protection de la santé et de
l'autonomie
MOUSSION Isabelle ARS Occitanie Ingénieur sanitaire
ROBIN Denis ARS PACA Directeur général
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 344 -
BIBLIOGRAPHIE
Rapports d?évaluation de politiques publiques
? « La santé respiratoire : un enjeu de ?santé environnement? insuffisamment pris en
considération », communication à la commission des affaires sociales du Sénat, Cour des
comptes, mai 2024
? « Les politiques de lutte contre la pollution de l?air », enquête demandée par la Commission
des finances du Sénat, Cour des comptes, juillet 2020
? « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de
la confiance », Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
(OPECST), mai 2019
? « L?Observatoire de la qualité de l'air intérieur, bilan et perspectives », IGA-IGAS-CGEDD,
janvier 2019
? « Pollution de l?air : notre santé n?est toujours pas suffisamment protégée », Cour des comptes
européenne, 2018
? « Évaluation de l?impact environnemental et économique de la Taxe générale sur les activités
polluantes (TGAP) sur les émissions de polluants atmosphériques », IGF, CGEFI, CGEDD,
octobre 2018
? « Rapport d?information sur l?évaluation des politiques publiques de lutte contre la pollution
de l?air », comité d?évaluation et de contrôle des politiques publiques, Jean-Louis Roumégas
et Martial Saddier, députés, Assemblée nationale 19 mai 2016
? « La gestion des pics de pollution de l'air », IGA-IGAS-CGEDD, juillet 2015
? « Les liens entre santé et biodiversité », CGEDD, avril 2013
? « Evaluation du réseau national de surveillance aéropollinique (RNSA) », Dr Philippe Quenel,
Dr Laurent Chambaud, réseau national de santé publique, novembre 1995
Rapports autres, expertises
? « The role of automatic pollen and fungal spore monitoring across major end?user domains »,
Fiona Tummon, Beverley Adams?Groom, Célia M. Antunes, Nicolas Bruffaerts, Jeroen Buters,
Paloma Cariñanos, Sevcan Celenk, Marie Choël, Bernard Clot, Antonella Cristofori, Benoît
Crouzy, Athanasios Damialis, Alberto Rodríguez Fernández, Délia Fernández González,
Carmen Galán, Björn Gedda, Regula Gehrig, Monica Gonzalez?Alonso, Elena Gottardini, Jules
Gros?Daillon, Lenka Hajkova, David O?Connor, Pia Östensson, Jose Oteros, Andreas Pauling,
Rosa Pérez?Badia, Victoria Rodinkova, F. Javier Rodríguez?Rajo, Helena Ribeiro, Ingrida
Sauliene, Branko Sikoparija, Carsten Ambelas Skjøth, Antonio Spanu, Mikhail Sofiev, Olga
Sozinova, Lidija Srnec, Nicolas Visez, Letty A. de Weger, Aerobiologia, avril 2024
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 345 -
? « Pollen : méthodes de mesures, projets et coûts ? Pays européens & Japon », ministères
sociaux, bureau de la politique documentaire, janvier 2024
? « Evaluation quantitative d?étude d?impact sur la santé de la pollution de l'air dans et autour
des établissements scolaires », portant sur le formaldéhyde et les moisissures dans les classes
élémentaires, Santé Publique France, janvier 2024
? « Dommages à la santé humaine dus à la pollution de l?air en Europe : charge de morbidité
2023 », Agence européenne de l?environnement, 24 novembre 2023
? « Bilan environnemental de la France », Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du
ministère en charge de la transition écologique, éd. 2022, juin 2023
? « La construction du droit de l'open data. ? Les régimes juridiques de l'open data »,
JurisClasseur Communication, dernière mise à jour : 29 mai 2023, William Gilles, directeur
du master 1 Droit du numérique et du master 2 Droit des données, des administrations
publiques et des gouvernements ouverts à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avocat
au barreau de Paris
? « Note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du pollen dans
l?air ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) », ANSES,
janvier 2022
? « Campagne nationale exploratoire des pesticides dans l?air ambiant : premières
interprétations sanitaires », ANSES, octobre 2020
? « État des connaissances sur les impacts sanitaires et les coûts associés à l?ambroisie à feuilles
d?armoise en France », rapport d?expertise collective, ANSES, octobre 2020
? « Impact sanitaire de l?exposition aux moisissures présentes dans l?air ambiant », rapport
d?expertise collective, ANSES, juillet 2020
? « Particules de l?air ambiant extérieur : effets sanitaires des particules de l?air ambiant extérieur
selon les composés, les sources et la granulométrie », ANSES, rapport révisé de synthèse et
de recommandation de l?expertise collective, édition scientifique, août 2019
? « Approche qualitative de la pollution de l'air - Protection intégrée de l'air et du climat »,
Jurisclasseur administratif fasc. 364, Marianne Moliner-Dubost, Maître de conférences,
Equipe de droit public de Lyon, université Lyon 3, 16 février 2019
? « Suivi des financements du dispositif national de surveillance de la qualité de l?air sur la
période 2013-2016 », Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air, novembre 2018
? « État des connaissances sur l?impact sanitaire des pollens et moisissures allergisants de l?air
ambiant sur la population générale des départements et régions d?outre-mer », rapport
d?expertise collective, édition scientifique, ANSES novembre 2017
? « Moisissures dans le bâti », rapport d?expertise collective, ANSES, avis octobre 2016
? « L'environnement en France », Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du
ministère en charge de la transition écologique, éd. 2014, novembre 2014 (édition citée
notamment pour les deux chapitres de ce rapport, publié tous les quatre ans, qui
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 346 -
comportent des développements relatifs à l'air extérieur et intérieur ainsi qu'à l'exposition
aux pollens : « L'état des milieux » et « L'exposition aux risques et nuisances »).
? « État des connaissances sur l?impact sanitaire lié à l?exposition de la population générale aux
pollens présents dans l?air ambiant », rapport d?expertise collective, ANSES janvier 2014
? « Méthodes d?étude des pollens atmosphériques et calendriers polliniques », M. Thibaudon,
D. Caillaud, J.-P. Besancenot, Revue des Maladies Respiratoires volume 30, juin 2013
? « Evaluation des conséquences sanitaires des pics de pollution atmosphérique », note de
position de l?Institut de veille sanitaire. INVS, 2012
? « Effets à court terme du contenu pollinique de l'air sur le risque de rhino-conjonctivite
allergique », Coralie Ravault, Abdelkrim Zeghnoun, Bruno Fabres, Jerôme Lecadet, Philippe
Quénel, Michel Thibaudon, Denis Caillaud, INVS 2001 (en ligne sur le site de Santé publique
France)
? « Rapport sur la situation actuelle du RNSA et ses perspectives d?évolution », commande du
RNSA, Michel Jouan, juin 2006
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 347 -
SIGLES ET ACRONYMES UTILISÉS
ADEME Agence de la transition écologique
AASQA Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air
AFNOR Agence française de normalisation
AirParif Observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France
ANSES
Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de l?environnement et du
travail
APSF Association des pollinariums sentinelles de France
ARS Agence régionale de santé
ATMO France Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air
Bureau EA1 Bureau de l?environnement extérieur et des produits chimiques
CADA Commission d?accès aux documents administratifs
CAMS Copernicus Atmosphere Monitoring Service
CERI - EE Centre d?enseignement, de recherche et d?innovation « Energie ? Environnement »
CSP Code de la santé publique
CIRC Centre international de recherche sur le cancer
CNRS Centre national de la recherche scientifique
CPS Comité de pilotage de la surveillance
CREM Centre de recherche en économie et management
DAJ / DAJMS Direction des affaires juridiques / Direction des affaires juridiques des ministères sociaux
DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la mer)
D(R)EAL Direction (régionale) de l?environnement, de l?aménagement et du logement
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DGS Direction générale de la santé
EAN European Allergen Network, Réseau européen d?aéroallergènes
EAS European Aerobiology Society
EUMETNET Groupement européen des services météorologiques nationaux
EURL Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée
FDA U.S. Food and Drug Administration
IMT Institut Mines Télécom
LAURE Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie
FREDON Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles
GIS Groupement d?intérêt scientifique
IGAS Inspection générale des affaires sociales
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 348 -
IGEDD Inspection générale de l?environnement et du développement durable
INERIS Institut national de l'environnement industriel et des risques
INSPIRE Infrastructure for Spatial Information in the European Community
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air
MEEDDM
Ministère de l?écologie, de l?énergie, du développement durable et de la mer (ancien
nom du ministère chargé de l?environnement)
OPECST Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
PFDC Pierre Fabre dermo-cosmétique
PNSE Plan national santé-environnement
PNSQA Plan national de surveillance de la qualité de l?air
PRSE Plan régional santé-environnement
RAEP Risque d?allergie liée à l?exposition au pollen
RNSA Réseau national de surveillance aérobiologique
RNSP Réseau national de santé publique
SARL Société à responsabilité limitée
SAS Société par actions simplifiée
SCI Société civile immobilière
SGMAS Secrétariat général du ministère des affaires sociales
SIEG Service d?intérêt économique général
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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LETTRE DE MISSION
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 350 -
PUBLIÉ
SynthÈse
Recommandations de la mission
rapport
1 Un dispositif participant de la politique de qualité de l?air mais disjoint de la surveillance d?ensemble, et insuffisamment organisé
1.1 Un dispositif disjoint de la surveillance d?ensemble de l?air ambiant
1.1.1 La surveillance des pollens et moisissures, sous-ensemble de la politique de qualité de l?air
1.1.2 La conduite isolée de l?action publique de surveillance des pollens et moisissures dans l?air ambiant
1.1.3 Une identification floue des enjeux de santé publique
1.1.3.1 Pollens : des enjeux de santé publique surestimés
1.1.3.2 Moisissures dans l?air ambiant : des enjeux de santé publique très peu mesurés
1.1.3.3 Les alertes relatives aux probables interactions entre les pollens et moisissures et la pollution chimique de l?air
1.2 Un dispositif reposant sur un réseau très inégalement positionné et sur un indice à la méthode de calcul confidentielle
1.2.1 Les capteurs de pollens et de moisissures : une couverture lacunaire du territoire, des choix d?implantation non explicités et un dispositif en retrait sur l?automatisation
1.2.1.1 Pour les capteurs, une géographie lacunaire et des choix d?implantation non explicités
1.2.1.2 Un dispositif français restant en retrait sur l?automatisation
1.2.1.3 Des acteurs externes à l?arrêté de 2016
1.2.2 Les jardins d?observations phénologiques : compléments des capteurs ou dispositifs spécifiques ?
1.2.3 Le RAEP, une méthodologie non dévoilée
1.3 Un cadre mal structuré
1.3.1 Une « coordination » affirmée mais non construite
1.3.2 Le statut du RNSA en tant, ou non, qu?opérateur de service public
1.3.3 La communicabilité contestée des données produites
2 Un dispositif distordu par une gestion opaque du RNSA
2.1 La création de sociétés satellites et de flux financiers parallèles
2.1.1 La création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants de l?association
2.1.1.1 La création de l?entreprise RNSA Laboratoire, filiale détenue à 100 % par le RNSA
2.1.1.2 Les évolutions de l?entreprise RNSA Laboratoire et la création par les dirigeants du RNSA d?autres entreprises intervenant dans le champ d?action de l?association
2.1.1.3 La création d?entreprises à vocation immobilière gérant notamment les locaux du RNSA
2.1.2 Les flux financiers induits au détriment du RNSA
2.1.2.1 La captation par les sociétés satellites des ventes de données produites ou agrégées par le RNSA
2.1.2.2 Des contreparties non proportionnées et très fortement réduites en quelques années
2.1.2.3 La dépréciation de la valeur comptable de la société RNSA Laboratoire dans les comptes du RNSA préalablement à la cession par l?association de 80 % de ses parts
2.1.3 L?incidence de ces imbrications d?intérêt sur les positionnements affichés du RNSA
2.2 Une gouvernance marquée par des imbrications de fonctions et d?intérêts
2.2.1 Le cumul de fonctions dirigeantes au sein du RNSA et dans les entreprises satellites créées par celui-ci
2.2.2 Les intérêts personnels afférents
2.2.3 Des circuits décisionnels opaques
2.3 Un financement public du RNSA obtenu sur des bases biaisées, et utilisé irrégulièrement
2.3.1 Le non-respect des taux convenus de subvention
2.3.2 Le transfert du produit des subventions reçues à d?autres structures
2.3.3 Des subventions redondantes et portées partiellement seulement en comptabilité
3 La nécessité d?une cohérence globale de la surveillance de l?air ambiant
3.1 Un statu quo presque impossible au regard des fragilités et déviances du dispositif
3.1.1 La quasi-impossibilité de poursuivre le subventionnement du RNSA
3.1.1.1 L?accumulation par le RNSA d?irrégularités majeures et l?autodestruction de sa fiabilité revendiquée
Recommandation n 1 Mettre un terme au subventionnement public du RNSA
Recommandation n 2 Veiller à ne pas proroger le subventionnement public du RNSA via une éventuelle structure fusionnée RNSA-APSF
3.1.1.2 Les interrogations autres pesant sur le subventionnement du RNSA
3.1.2 La nécessaire (ré-)ouverture des données relatives aux pollens
3.1.3 Un dispositif de surveillance ne devant pas fonctionner en isolat
3.1.3.1 La nécessité de servir l?enjeu sanitaire des interactions entre pollens, moisissures et polluants chimiques, entravée par la dissociation des dispositifs de surveillance
3.1.3.2 La pertinence d?une gestion par les services chargés de la météorologie et de la climatologie, ou en lien institutionnel avec eux
3.2 Des fondamentaux et des évolutions favorables à une unification du dispositif de surveillance de l?air ambiant
3.2.1 Le contraste entre l?organisation du dispositif de surveillance de la qualité de l?air et les failles du dispositif de surveillance des pollens et moisissures
3.2.2 L?impulsion vers une cohérence accrue donnée par les évolutions de la surveillance de la qualité de l?air ambiant
3.3 L?organisation d?une cohérence institutionnelle et sanitaire
3.3.1 Un statut des pollens pouvant rester stable, un statut des moisissures à repenser
3.3.1.1 Moisissures versus pollens
Recommandation n 3 Statuer sur la pertinence d?une surveillance des moisissures dans l?air ambiant ; en cas de confirmation de ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre effective
3.3.1.2 L?évocation partielle des pollens et moisissures dans l?arrêté de surveillance de la qualité de l'air ambiant
3.3.2 Pour une organisation intégrée du dispositif public de surveillance
Recommandation n 4 Assurer la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures de manière cohérente avec celle des autres paramètres de la qualité de l?air ambiant
3.3.2.1 Une mise en oeuvre confiée aux AASQA
Recommandation n 5 Abroger l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant
Recommandation n 6 Abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement
3.3.2.2 Des circuits de financement à réorienter
Recommandation n 7 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGEC au RNSA vers la surveillance réorganisée des pollens et, le cas échéant, des moisissures
Recommandation n 8 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGS au RNSA vers les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires régionaux, contractualiser avec les AASQA
3.3.2.3 Doter les structures impliquées dans le pilotage de la surveillance des compétences nécessaires
Recommandation n 9 Compléter les compétences du LCSQA par des compétences en matière d?aérobiologie, faire évoluer en tant que de besoin en ce sens la convention constitutive du GIS
Recommandation n 10 Envisager de proposer au coordonnateur du RNSA, salarié de l?association récemment entré en fonction, un rôle ou un emploi correspondant à ses compétences
Recommandation n 11 Compléter les missions du consortium PREV?AIR pour les étendre à l?information pollinique
3.3.3. Vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage de la qualité de l?air
Recommandation n 12 Adjoindre la direction générale de la santé au comité de pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant
Eléments de réponse apportés par l?APSF et le RNSA, et analyse de la mission
Observations de l?APSF et rÉponses des inspections, tome 1
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 1
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 2
Observations de l?APSF telles qu?adressÉes en format PDF
Observations du RNSA telles qu?adressÉes en format PDF
Table des piÈces jointes et annexes
Liste des personnes auditionnÉes
Bibliographie
Sigles et acronymes utilisÉs
Lettre de mission
(ATTENTION: OPTION 84] Les jardins polliniers ne semblent pas utilisés dans les dispositifs de surveillance des pollens
d?autres pays européens, ce qui interroge sur leur valeur ajoutée. L?appréciation du risque fondée
sur la végétation a toutefois fait l?objet de travaux publiés en 202155. Trois principaux indices
d?allergosité (potentiel d?allergénicité) ont ainsi été proposés au cours des vingt dernières années
pour permettre de cartographier les risques allergiques liés aux espaces verts ; ces indices
mobilisent également des techniques de télédétections et d?interpolations et font intervenir des
facteurs biologiques, mais également des facteurs non biologiques qui peuvent influencer la
dispersion du pollen ou les réactions croisées. Compte tenu des nombreux paramètres en jeu, une
comparaison avec les concentrations de pollens observées dans l?air reste ainsi nécessaire pour
apprécier la fiabilité de cette méthode.
55 « Environmental Research », Volume 197, Juin 2021 (https://doi.org/10.1016/j.envres.2021.111109)
PUBLIÉ
https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interactive-des-pollens
https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interactive-des-pollens
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 33 -
[85] Les jardins polliniers peuvent par ailleurs avoir un intérêt pour les municipalités compte tenu
de leur rôle pédagogique. En outre, si les espèces allergisantes plantées sont généralement
anémophiles (pollen transporté par le vent), la présence possible de plantes entomophiles
(pollens transportés par les insectes) contribue au maintien d?insectes pollinisateurs. Sous
certaines conditions, ces projets peuvent alors bénéficier de crédits du fonds vert au titre de la
mise en oeuvre de la stratégie nationale pour la biodiversité 2030 ; mais il s?agit alors d?objectifs
non rattachés au dispositif de surveillance des pollens, qu?il convient d?identifier distinctement
étant donné le coût non négligeable de ce mode d?observation. Ainsi, les subventions
d?exploitation à l?APSF se montaient-elles à 148 871 ¤ en 2023, représentant l?essentiel des
produits d?exploitation de l?association (162 468 ¤)56.
1.2.3 Le RAEP, une méthodologie non dévoilée
[86] Les données collectées sont utilisées pour établir l?indice pollinique ou indicateur de risque
d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP), destiné à mesurer le niveau de risque engendré par la
quantité de pollens, en fonction du potentiel allergisant de l?espèce concernée et de la
localisation géographique du prélèvement. Selon une note d?appui de l?ANSES57, « le RAEP est un
indice multifactoriel, témoignant d?une gradation du risque d?impact sanitaire lié à l?exposition au
pollen, dont le calcul combine plusieurs données de natures différentes ». Selon le RNSA, le RAEP
est calculé à partir d?informations phénologiques liées à la surveillance, cliniques et
météorologiques, suivant une méthode considérée comme confidentielle par l?association.
[87] Le RNSA insiste notamment, s?agissant de la composition du RAEP, sur l?intérêt des données
cliniques qui y seraient intégrées, grâce à un réseau de médecins bénévoles responsables chacun
d?un capteur58. Or, les données communiquées par le RNSA montrent que près de 40 % des
capteurs déclarés actifs ne disposent pas de médecin responsable59. La région Ile-de-France est
par exemple concernée par quatre capteurs dont l?un seulement, situé dans Paris intramuros sur
le toit de l'institut Pasteur, dispose d'un médecin responsable. Ainsi, selon les informations reçues,
une part conséquente des capteurs ne peut pas fonctionner de manière complète. Ce point
interroge sur la fiabilité du RAEP (ainsi que sur la réalité du réseau des bénévoles et la valorisation
comptable afférente, cf. infra).
56 Source : APSF, compte de résultat 2023. Les subventions d?exploitation se montaient à 144 878 ¤ en 2022
et 129 112 ¤ en 2021.
57 « Note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant
et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) », ANSES, janvier 2022
58 « Risque Allergique lié à l?Exposition au Pollen prévisionnel (RAEP) », Michel THIBAUDON avec la
collaboration de Charlotte SINDT, Gilles OLIVER, Samuel MONNIER et Jean-Pierre BESANCENOT, RNSA, juin
2021 : « Dès le début, les médecins responsables de chaque capteur adressaient au laboratoire chaque semaine
des informations cliniques concernant leur ressenti sur les symptômes allergiques de leurs patients et sur la
gravité de ces symptômes. Aussi dès cette date, les informations publiées concernaient autant une notion de
risque allergique que de comptes polliniques. »
59 Pour 31 des 81 capteurs actifs du réseau, la fiche RNSA porte pour le médecin responsable l?indication « en
attente », le RAEP ne peut dès lors être calculé selon la méthode présentée comme homogène : Ambérieu
en Bugey, Andorra, Annecy, Annemasse, Antony, Bagnols sur Cèze, Bourg en Bresse, Bourgoin, Charleville,
Draguignan, Gap, Genas, Gleize, Gonesse, La Rochelle, Le Puy en Velay, Lyon, Macon, Marseille, Mareuil, Mont
de Marsan, Montluçon, Niort, Poitiers, Roanne, Rouen, Saclay, St Alban Auriolles, Troyes, Tulle, Valence.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[88] Chargée d?évaluer la méthodologie de calcul actuelle du RAEP, non détaillée et non
publique, l?ANSES60 a relevé notamment que la formulation du RAEP et son application reposent
sur une « méthodologie ancienne et non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation.
L?utilisation de plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant grandement sur des dires d?experts, rend
difficile la modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire automatiques, qui viendraient en
complément de l?expertise humaine ».
[89] Interrogés sur leur méthode de calcul, les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la
mission son caractère confidentiel, mentionné couramment par les dirigeants de cette
association. Selon un rapport de Michel Thibaudon61 « les raisons de cette confidentialité sont dans
la compétence du RNSA et de ses partenaires institutionnels en matière d?impact sanitaire, et du
fait de son mode de fonctionnement non public 100 %. » Le RNSA est pourtant financé très
largement sur fonds publics (cf. infra).
[90] L?absence de transparence de la méthodologie retenue contraste avec le caractère public
de l?indice ATMO de la qualité de l?air, calculé et publié chaque jour par les AASQA62
conformément au guide de calcul publié sur le site du LCSQA63 et établi conformément au
référentiel technique national. L?indice ATMO s?appuie sur les mesures effectuées et sur la
modélisation. Les données sont ouvertes et publiées conformément aux spécifications INSPIRE64
sur les installations de suivi environnemental publiées le 10 décembre 2013 et fondées sur la
directive 2007/2/CE du Parlement européen et du Conseil du 14 mars 2007 établissant une
infrastructure d'information géographique dans la communauté européenne.
[91] La pratique du RNSA contraste ainsi, plus largement, avec les méthodes européennes. En
effet, les prévisions opérationnelles et les évaluations de la qualité de l?air, incluant les polluants
réglementés et les pollens, fournies par le service de surveillance atmosphérique Copernicus
(CAMS)65 reposent sur un ensemble de onze modèles numériques de qualité de l?air de pointe
60 ANSES, note citée.
61 « Risque Allergique lié à l?Exposition au Pollen prévisionnel (RAEP) », Michel THIBAUDON avec la
collaboration de Charlotte SINDT, Gilles OLIVER, Samuel MONNIER et Jean-Pierre BESANCENOT, RNSA, juin
2021
62 En vertu de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant,
il revient aux AASQA d?informer quotidiennement le public sur la qualité de l'air observée et prévisible.
L?indice ATMO utilisé pour ce faire est le résultat agrégé de la surveillance de cinq polluants atmosphériques :
le dioxyde de soufre « SO2 », le dioxyde d'azote « NO2 », l'ozone « O3 », les particules de diamètre
aérodynamique inférieur à 10 micromètres « PM10 » et les particules de diamètre aérodynamique inférieur à
2,5 micromètres « PM2,5 » (cf. arrêté du 10 juillet 2020 relatif à l'indice de la qualité de l'air ambiant). L?indice
ATMO a été révisé en 2021 et se rapproche de l?indice européen de la qualité de l?air
(https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/indice-europeen-de-la-qualite) en prenant en compte les mêmes
5 polluants : l?ozone, le dioxyde d?azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les particules en suspension
(PM10 et PM2.5).
63 https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14d
ecembre2020.pdf
64 https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
65 https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-
forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface
&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
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https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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développés en Europe66. Toute la documentation est accessible en ligne : modèles utilisés, liste
des prévisions (y compris les pollens), formats des données, prévisions disponibles, fréquence67?
De même, les rapports annuels d?évaluation et de contrôle de la qualité de ce système de
modélisation sont disponibles en ligne depuis 201568.
[92] Le RNSA s?appuie de façon croissante sur un RAEP revendiqué comme strictement interne
pour conforter son propre rôle. Ainsi une nouvelle version des statuts de l?association adoptée en
mars 2023 intègre-t-elle « le calcul et la prévision du RAEP » dans l?objet social de l?association69 ;
pourtant, le RAEP est au mieux un moyen d?action, au caractère de plus potentiellement évolutif,
ce qui ne suggère pas de l?intégrer statutairement à l?objet social.
1.3 Un cadre mal structuré
1.3.1 Une « coordination » affirmée mais non construite
[93] L?arrêté du 5 août 2016 a pour objet la désignation « des organismes chargés de coordonner
la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant ». Il n?organise pas la pluralité des
coordonnateurs qu?il désigne ; au contraire, il confère à chacun exactement les mêmes
attributions70, ce qui par définition ne structure pas la coordination.
[94] Si l?arrêté ne définit pas les rôles respectifs des entités chargées de son application, les
missions fixées par les pouvoirs publics au RNSA sont en revanche explicitées dans les conventions
passées par cette association avec la DGS71. Elles ont évolué par périodes.
66 CHIMERE de l?INERIS (France), EMEP du MET Norvège (Norvège), EURAD-IM de Jülich IEK (Allemagne),
LOTOS-EUROS de KNMI et TNO (Pays-Bas), MATCH du SMHI (Suède), MOCAGE de METEO-FRANCE (France),
SILAM du FMI (Finlande), DEHM de l?UNIVERSITÉ AARHUS (Danemark), et GEM-AQ de l?IEP-NRI (Pologne),
MONARCH de BSC (Espagne) et MINNI de l?ENEA (Italie)
67 https://confluence.ecmwf.int/display/CKB/CAMS+Regional %3A+European+air+quality+analysis+and+for
ecast+data+documentation
68 https://atmosphere.copernicus.eu/regional-services
69 Article 3 de la version des statuts RNSA de mars 2023, faisant suite à huit autres versions depuis 1996.
70 Aux termes de l?arrêté du 5 août 2016, ces organismes « sont chargés de coordonner ensemble la surveillance
des pollens et, le cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée /?/ ils rassemblent et
analysent, chacun en ce qui le concerne, l'ensemble des données métrologiques ainsi que les données
météorologiques, de surveillance clinique et phénologique associées. Ils s'assurent de la diffusion des résultats
de cette surveillance sur leur site Internet, et par tout autre moyen, auprès du public et des professionnels de
santé en vue de prévenir les risques pour la santé liés aux pollens et moisissures de l'air ambiant, et d'adapter la
prise en charge des personnes sensibles. Ils élaborent conjointement et rendent public un rapport annuel
présentant les résultats de cette surveillance. »
71 La DGS a transmis à la mission les conventions qu?elle passées avec le RNSA depuis 2007, très en amont
donc de l'arrêté du 5 août 2016, hormis celles passées le cas échéant au titre de 2012, 2013 et 2014, non
retrouvées par aucun des contractants.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[95] De 2007 à 2015, les conventions successives stipulent que le RNSA est chargé des fonctions
suivantes :
? Coordination de la surveillance des pollens
? Information sur le risque d?allergie lié aux pollens
? Surveillance et analyse pollinique
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité, celle-ci comprenant la « mise en oeuvre du contrôle qualité
intersites » et le « démarrage (puis la poursuite) d?une action ISO 9001v2000 ».
[96] A partir de 2015, il s?agit de six actions qui intègrent désormais la surveillance des moisissures
ainsi que l?évaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures
allergisants :
? Coordination de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
? Information sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques (pollens, moisissures)
? Surveillance et analyse des particules biologiques (pollens, moisissures) et développement
de la surveillance des allergies aux pollens et aux moisissures (surveillance d?un réseau de
patients sentinelles, dressant le calendrier précis de leurs symptômes allergiques)
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité, celle-ci comprenant la « mise en oeuvre du contrôle qualité
intersites » et le « démarrage (puis la poursuite) d?une action ISO 9001v2000 »
? Evaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures allergisants.
[97] Postérieurement à l?arrêté du 5 août 2016, la convention passée pour 2017-2018 et 2019
amplifie encore le rôle précédemment conféré au RNSA, ajoutant les mentions soulignées ci-
dessous72, tout en indiquant que la coordination doit être menée « en lien avec les autres
organismes désignés » par l?arrêté :
? Coordination nationale de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
de l?air ambiant en lien avec les autres organismes désignés par l?arrêté du 5 août 2016
susmentionné
? Surveillance, prévision et analyse des particules biologiques
? Information nationale sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité
? Evaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures allergisants.
72 Les mentions soulignées le sont par la mission.
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[98] Les autres organismes désignés par l?arrêté pour « coordonner ensemble la surveillance des
pollens et, le cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée » ne sont
cependant pas cosignataires. La convention DGS-RNSA confie ainsi au RNSA, au-delà voire à
l?encontre de l?arrêté de 2016, une mission de coordination attribuée par l?arrêté conjointement
au RNSA, à l?APSF et aux AASQA impliquées dans le dispositif de surveillance.
[99] La convention passée pour 2020-2023 se rapproche pour partie de l?arrêté et énonce les
quatre axes suivants :
? La surveillance, la prévision et l?analyse des particules biologiques de l?air ambiant
? La coordination nationale de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
de l?air ambiant en lien avec les autres organismes désignés par l?arrêté du 5 août 2016
susmentionné
? L?information nationale sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques
? La recherche et le développement.
[100] Du point de vue de la structure du dispositif de surveillance, elle s?analyse comme les
conventions 2017-2019. Du point de vue des missions, elle fait cette fois abstraction de la
formation et assurance qualité, ainsi que de l?évaluation des impacts du changement climatique
sur les pollens et moisissures allergisants.
[101] La dénomination RNSA, « Réseau National de Surveillance Aérobiologique », est inchangée
dans les statuts de l?association depuis son fondement73. Elle n?a notamment pas été modifiée
postérieurement à l?arrêté du 5 août 2016, aux termes duquel différentes entités, le RNSA n?étant
que l?une d?elles, sont chargées « de coordonner ensemble la surveillance des pollens et, le cas
échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée ». L?arrêté prévoit de fait un
réseau constitué de trois entités ou types de structures, tandis que le RNSA par sa dénomination
revendique à lui seul la qualité de « réseau », et que les conventions signées par la DGS et la DGEC
semblent valider ce positionnement revendiqué.
[102] Constatant des difficultés de coordination récurrentes, et de nature à compromettre la
qualité du dispositif, le bureau EA1 de la DGS et la DGEC ont constitué en 2022 un groupe de
travail pour « recréer les bonnes conditions de dialogue entre les acteurs chargés de la coordination
de la surveillance », et « mettre à plat des sujets afin d?aboutir à une stratégie commune concernant
l?usage des données et des méthodes de surveillance et la communication des résultats ». Au terme
de six réunions infructueuses en 2022 et 2023, les tutelles ont proposé la présente mission IGAS-
IGEDD.
1.3.2 Le statut du RNSA en tant, ou non, qu?opérateur de service public
[103] Selon la « note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du
pollen dans l?air ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) »
citée supra, publiée par l?ANSES en janvier 2022, « le Réseau National de Surveillance
Aérobiologique (RNSA) a été créé au sein de l?Institut Pasteur en 1984 puis est devenu une
73 Cf. annexe 5, statuts du RNSA, teneur et évolution.
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association indépendante en 1996. Constitué sous forme d?une association régie par la loi de 1901,
ce réseau exerce une mission de service public qui se caractérise par la surveillance métrologique du
contenu de l?air en particules biologiques (pollen et moisissures) susceptibles d?impacter la santé de
la population générale (Thibaudon, Oliver, et Besancenot 2019). Depuis 2016, le RNSA est chargé de
coordonner, avec certaines associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) et
l?APSF, la surveillance du pollen et l'information associée. » Cette présomption de mission de service
public figurait déjà dans le rapport sur la situation du RNSA et ses perspectives d?évolution établi
par Michel Jouan en 2006 dans le cadre d?une mission confiée par le RNSA, rapport qui qualifiait
l?association de « structure exécutant une mission de service public ».74
[104] Les conventions successives passées avec la DGS indiquent pourtant systématiquement que
les actions menées par le RNSA le sont « à son initiative et sous sa responsabilité », y compris dans
les éditions postérieures à l?arrêté du 5 août 2016 qui charge expressément le RNSA de
coordonner avec l?APSF et tout ou partie des AASQA la surveillance des pollens et, le cas échéant,
des moisissures de l'air ambiant, ainsi que l'information associée. Il en va de même des
conventions passées avec la DGEC75.
[105] La qualification de mission de service public exercée par une association peut donner lieu à
interprétation76. En l?occurrence, au moins depuis 2016, il est difficile de l?écarter s?agissant du
RNSA. Dans ses échanges avec la DGS, la DAJMS a d?ailleurs rappelé que la CADA a reconnu aux
AASQA la qualité de personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public :
dans la décision CADA n° 20100519, reprise dans la décision n° 20134794, « La commission indique
que le Conseil d'Etat, dans sa décision CE, Sect., 22 février 2007, Association du personnel relevant
des établissements pour inadaptés, n° 264541, a jugé qu'indépendamment des cas dans lesquels le
74 Extrait du rapport Jouan : « En l?état actuel du budget de fonctionnement du RNSA (données 2005) selon
que les prestations bénévoles des analystes et des médecins sentinelles sont valorisées (budget total de 1 218
714 euros) ou non valorisées (budget de 774 714 Euros), la part des financements publics s?élève à 29 % ou à
46 % du budget total ; cette part des financements publics est notoirement insuffisante dans le cas d?une
structure exécutant une mission de service public. »
75 Conventions non examinées sur toute la période pour leur montant moindre que les financements DGS,
mais vérifiées sur la base de la dernière en date : METC / DGEC, convention relative au soutien d'une partie
des activités du Réseau National de Surveillance Aérobiologique pour l'année 2023.
76 A propos par exemple de la mission de service public des missions locales d'insertion sociale et
professionnelle des jeunes, cf. « L'obligation de réserve, limite à la liberté d'expression des salariés de droit
privé affectés à l'exercice d'une mission de service public », commentaire par François Pinatel, avocat au
Conseil d'État et à la Cour de cassation, La Semaine Juridique Social n° 49, 13 décembre 2022, 1316 :
« Classiquement, l'on retient du service public trois critères : la présence d'une activité considérée comme
d'intérêt général, un lien avec une personne publique, et la soumission de cette activité à un régime exorbitant
du droit privé (V. J. Petit et P.-L. Frier, Droit administratif : Montchrestien, 16e éd., p. 175-176). /?/ La définition
classique du service public a cependant fait l'objet d'un remaniement à l'occasion d'un arrêt du Conseil d?État
rendu en 2007 en formation de section (CE, 22 févr. 2007, n° 264541, Assoc. du personnel relevant des
établissements pour inadaptés : JCP S 2007, 1797). Désormais, l'on distingue, en plus de cette définition
classique, deux situations dans lesquelles il peut exister un service public : lorsque la loi le définit comme tel ?
ce qui n'était pas le cas ici ? et lorsque, sans disposer de prérogatives de puissance publique, il apparaît malgré
tout que l'Administration a entendu confier l'exercice d'une mission de service public. Dans ce cas, le juge est
conduit à utiliser différents indices, tirés principalement ? mais non exclusivement ? de la nature de la mission
confiée, de son mode d'organisation, de son financement, des obligations qui sont imposées à la personne
privée vis-à-vis de l'Administration. Aucun de ces indices n'est à lui seul déterminant et le juge dispose donc à
cet égard d'une certaine marge d'appréciation ».
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législateur a lui-même entendu reconnaître ou, à l'inverse, exclure l'existence d'un service public, une
personne privée qui assure une mission d'intérêt général sous le contrôle de l'administration et qui
est dotée à cette fin de prérogatives de puissance publique est chargée de l'exécution d'un service
public. Toutefois, même en l'absence de telles prérogatives, une personne privée doit également
être regardée, dans le silence de la loi, comme assurant une mission de service public lorsque, eu
égard à l'intérêt général de son activité, aux conditions de sa création, de son organisation ou de son
fonctionnement, aux obligations qui lui sont imposées ainsi qu'aux mesures prises pour vérifier que
les objectifs qui lui sont assignés sont atteints, il apparaît que l'administration a entendu lui confier
une telle mission ».
[106] La qualité de structure de droit privé chargée d?une mission de service public emporte,
parmi d?autres éléments, des conséquences sur le caractère public des données que le RNSA est
chargé de produire.
1.3.3 La communicabilité contestée des données produites
[107] Le RNSA, considérant comme confidentiel l?indice qui fonde sa méthodologie de travail
(cf. supra), se refuse également à communiquer les données qu?il produit ou agrège. Il réfute tout
caractère public de ces données. Plus encore, il considère qu?elles ne peuvent être partagées avec
les autres acteurs du dispositif de surveillance. Ainsi les AASQA, propriétaires et / ou gestionnaires
d?une partie notable du réseau de capteurs (cf. supra) transmettent elles au RNSA les mesures
issues de ces capteurs mais se voient elles refuser l?accès aux données constituées notamment
grâce à cet apport, ce qui fait notamment obstacle à ce qu?elles travaillent à leur modélisation.
Parallèlement, le RNSA fournit ces données au réseau européen d?aéroallergènes (EAN), dans le
cadre d?une convention financière, afin de réaliser sous la coordination de Météo-France et de
l?INERIS les modélisations et les cartes de prévision sur les pollens et les spores fongiques à
l?échelle européenne77.
[108] L?opposition du RNSA au caractère public des données qu?il produit ou agrège est d?autant
plus surprenante que selon ses propres rapports d?activité, ce caractère public est reconnu depuis
2009 : « Le statut public est conféré aux données pollens et moisissures à partir du 01/01/2009, les
données journalières seront disponibles sur le site internet www.pollens.fr » (rapport annuel 2008)
« Données publiques : Afin de répondre aux demandes de la DGS, du MEEDDM, de l?ADEME et de la
fédération ATMO, le RNSA a publié, chaque semaine une version PDF du rapport hebdomadaire
77 Les données issues du réseau de surveillance sont modélisées pour fournir une prévision à l?échelle
européenne ; l?Union européenne s?est en effet dotée d?un observatoire européen du climat et de la santé,
disposant d?une base de données européenne. Le réseau européen d?aéroallergènes (EAN) collecte les
données sur les pollens et les spores fongiques des services européens d?information sur le pollen, des sites
de mesure individuels ainsi que des fournisseurs de données en dehors de l?Europe (200 utilisateurs
enregistrés en 2029 et plus de 100 utilisateurs actifs, en règle générale des fournisseurs de données, le
principe étant que les fournisseurs de données bénéficient de la base https://www.ean-net.org/). La base de
données a été fondée en 1988 et est hébergée par l?institut de recherche sur l?aérobiologie et l?information
sur les pollens à l?université médicale de Vienne. Ces données sont utilisées dans le cadre du service
Copernicus pour produire des cartes pour 6 sources de pollens
(https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecast
pollens?base_time=202405210000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=k
ey_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202405210000).
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comprenant les 7 journées de la semaine. Afin de rendre la consultation plus aisée, le RNSA, avec ses
partenaires informatiques, a développé et mis en place fin novembre 2009 un accès libre à une partie
de la base de données comprenant les journées les données journalières de chaque ville et de chaque
pollen avec l'historique existant depuis l'année 2000 incluse » (rapport annuel 2009). Les éditions
ultérieures du rapport annuel n?abordent plus le sujet, et la reconnaissance du caractère public
des données semble s?être évanouie dans son principe comme dans sa traduction.
[109] La fédération ATMO France des associations agréées de surveillance de la qualité de l?air a
adressé en 2022 au RNSA, à l?APSF et aux tutelles un courrier soulignant la nécessité d?une
meilleure collaboration entre les acteurs et indiquant que « les données de mesure, produites par
le RNSA, et les données de détection des débuts et fins d?émission de pollens, élaborées par l'APSF,
doivent rapidement être ouvertes en open data comme l'exigent la directive INSPIRE et le code de
l?environnement, pour permettre à d?autres acteurs de les enrichir au bénéfice des populations
allergiques ».
[110] Les données produites ou agrégées par le RNSA constituent en effet des informations
relatives à l?environnement, au sens de l?article L124-1 c. envir.78 Les « données
environnementales », concept fondé notamment sur la convention d?Aarhus79 et le code de
l?environnement, recouvrent toute information disponible concernant l'état des éléments de
l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les paysages, les sites
naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que les interactions entre
ces éléments80. La DAJ des ministères sociaux (DAJMS) a rappelé notamment que le format de ces
données n?importe pas et que les « données brutes » peuvent constituer des informations
relatives à l?environnement au sens du code de l?environnement81.
78 Article L124-1 du code de l?environnement, version en vigueur depuis le 01 janvier 2016 : « Le droit de toute
personne d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues, reçues ou établies par les autorités
publiques mentionnées à l'article L. 124-3 ou pour leur compte s'exerce dans les conditions définies par les
dispositions du titre Ier du livre III du code des relations entre le public et l'administration, sous réserve des
dispositions du présent chapitre. »
79 Convention sur l?accès à l?information, la participation du public au processus décisionnel et l?accès à la
justice en matière d?environnement, entrée en vigueur le 30 octobre 2001.
80 « Faire des données environnementales des données d?intérêt général » Conseil national du numérique,
juillet 2020 (https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/275337_0.pdf)
81 DAJMS, 19 juin 2023, note adressée notamment à la DGS : « A titre liminaire, on peut rappeler que la notion
de « documents administratifs », définie à l?article L. 300-2 du code des relations entre le public et
l?administration (CRPA), est large et n?exclut pas de format particulier. En effet, « constituent notamment des
documents administratifs les dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques,
instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, correspondances, avis, prévisions, codes sources et
décisions », « quels que soient [?] leur forme et leur support ». De jurisprudence constante (cf. par exemple Avis
20192298 - CADA (data.gouv.fr)), la CADA déduit de ces dispositions que les données « brutes » peuvent être
qualifiées de documents administratifs au sens de ces dispositions, relevant ainsi du régime de communication
prévu par le livre III du CRPA. Or, le cadre juridique relatif aux informations environnementales est plus libéral
que celui applicable aux documents administratifs, qu?il s?agisse des informations dont la communication peut
être demandée comme des motifs justifiant un refus de communication, plus restreints que celles prévues par
le cadre général. L?article L. 124-2 du code de l?environnement dispose ainsi : « Est considérée comme
information relative à l'environnement au sens du présent chapitre toute information disponible, quel qu'en
soit le support, concernant : / 1° L'état des éléments de l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau,
le sol, les terres, les paysages, les sites naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que
PUBLIÉ
https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/275337_0.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[111] Dans les décisions citées relatives aux AASQA82, la CADA souligne que les informations
reçues et détenues par ces personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service
public, dans la mesure où elles se rapportent à cette mission, revêtent un caractère administratif
et sont communicables à toute personne qui en fait la demande. Or le RNSA et les AASQA,
notamment, sont associés dans la même mission par l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation
des organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l'air
ambiant. Dans ses échanges avec la DGS, la DAJMS a précisé que le RNSA est soumis à l?obligation
de transmettre les informations relatives à l?environnement dans les conditions définies par les
articles L. 311-1 et suivants du code des relations entre le public et l'administration.
[112] Au-delà, comme le note le Conseil national du numérique83, il existe de nombreuses
obligations d?information environnementale imposées aux entreprises vis-à-vis des autorités
publiques, développant depuis 2001 les obligations de publier les données environnementales à
destination du public. « Par ailleurs, la loi [2016-1321 du 7 octobre 2016] dite « Pour une République
numérique » a innové en consacrant une catégorie de données d?intérêt général », concernant les
entreprises qui présentent un lien avec la puissance publique84.
[113] Les données relatives aux pollens et moisissures constituant des données
environnementales et collectées grâce à des subventions publiques pour le compte des pouvoirs
publics, toutes les conditions sont réunies pour les considérer comme des données d?intérêt
général, ne pouvant faire l?objet d?une rétention.
les interactions entre ces éléments ; / 2° Les décisions, les activités et les facteurs, notamment les substances,
l'énergie, le bruit, les rayonnements, les déchets, les émissions, les déversements et autres rejets, susceptibles
d'avoir des incidences sur l'état des éléments visés au 1°, ainsi que les décisions et les activités destinées à
protéger ces éléments ; / 3° L'état de la santé humaine, la sécurité et les conditions de vie des personnes, les
constructions et le patrimoine culturel, dans la mesure où ils sont ou peuvent être altérés par des éléments de
l'environnement, des décisions, des activités ou des facteurs mentionnés ci-dessus ; » Il n'existe donc aucune
exigence de formalisation, en ce sens que l'information demandée n'a pas nécessairement à figurer sur un
document existant, comme le Conseil d?Etat l?a estimé s?agissant par exemple d?une simple position exprimée
par un représentant du gouvernement français au sein d'un comité européen (CE 11 juill. 2018, Union nationale
de l'apiculture française, req. no 412139, Lebon T.) /?/ Dès lors, il est certain que des « données brutes » peuvent
être qualifiées d?informations relatives à l?environnement au sens des dispositions précitées, comme la CADA
le rappelle dans de nombreux avis (cf. par exemple, s?agissant d?informations relatives à la pollution : Avis
20153803 du 24 septembre 2015 ; Avis 20201391, 16 juillet 2020).
82 Cf. supra, décisions CADA n° 20100519 et 20134794.
83 Avis cité de juillet 2020.
84 Même source.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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2 Un dispositif distordu par une gestion opaque du RNSA
2.1 La création de sociétés satellites et de flux financiers parallèles
2.1.1 La création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants de
l?association
[114] A partir de 2007, les principaux dirigeants du RNSA ont structuré autour de l?association,
sans que cela ait semblé interroger, un réseau d?entreprises dirigées le plus souvent par eux-
mêmes, et investies de pans d?activité relevant des missions du RNSA.
2.1.1.1 La création de l?entreprise RNSA Laboratoire, filiale détenue à 100 % par
le RNSA
[115] Le 4 avril 2007, le RNSA, représenté par sa présidente XXXXXXXXX, constitue l'entreprise
unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) RNSA Laboratoire, « société commerciale sans
activité », et dépose ses statuts85. Le RNSA devient l?associé unique de l?EURL, et la gérance est
confiée, pour une durée statutairement illimitée, XXXXXXXXXXXXXXXXXXX [au] directeur du
RNSA.
[116] Selon le procès-verbal de l?assemblée générale extraordinaire RNSA du 1er mars 2007, la
création de la filiale RNSA Laboratoire SARL, onze ans après la création du RNSA, était liée à une
volonté d?individualiser une structure dédiée à la valorisation des données produites, en séparant
ce qui relève d?une activité strictement associative de ce qui était présenté comme relevant « de
sa branche d'activité relative à l'analyse des données pour des opérateurs relevant du domaine
privé ». XXXXXXXXXXX [Le directeur du RNSA] indique dans une requête auprès du président du
tribunal de commerce de Lyon le 2 mai 2007, en qualité de gérant de RNSA Laboratoire SARL,
que la société se propose de recevoir du RNSA l?ensemble des éléments d?une branche d?activité
relative à l?analyse des données pour les opérateurs relevant du domaine privé (notamment des
laboratoires et des médecins). Il peut donc être compris qu?une scission est opérée entre les
éléments relevant de l?analyse des données destinées à des opérateurs privés et ceux destinés à
des opérateurs publics.
[117] Il est douteux pour autant que l?opération de « filialisation » via la création de RNSA
Laboratoire, menée, selon les déclarations de ses responsables en conseil d?administration, pour
préserver à l?association un caractère non lucratif et éviter son assujettissement aux impôts
commerciaux, en ait rempli les conditions. Pour que les associations puissent sectoriser leurs
activités lucratives, la doctrine administrative exige en effet notamment que les opérations
lucratives soient dissociables, par nature, de l'activité non lucrative, ce qui n?était pas le cas. Par
85 INPI, bordereau de dépôt d'actes de sociétés A2007/009153.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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ailleurs, si la participation caractérise l'existence de relations privilégiées avec la filiale, ce qui était
le cas à maints égards, l'organisme est considéré comme lucratif pour l'ensemble de ses activités86.
[118] Au surplus, d?une part, l?objet social du RNSA ne distinguait pas de « branche d'activité
relative à l'analyse des données pour des opérateurs relevant du domaine privé ». D?autre part, dès
l?origine, l?objet de la SARL ne se limite en rien à « l'analyse des données pour des opérateurs
relevant du domaine privé ». Au contraire, il recouvre largement l?objet social du RNSA, au point
qu?il est difficile de percevoir une différence majeure entre l?association et l?entreprise, à
l?exception de la possibilité très largement ouverte à cette dernière de réaliser des opérations
financières, mobilières ou immobilières. L?objet de la SARL recouvre aussi en grande part les
missions pour lesquelles le RNSA perçoit d?importantes subventions, de la DGS notamment :
86 Lexis Pratique Fiscal - F-8612.- Organismes sans but lucratif (OSBL), Julien Chateauneuf, Avocat au barreau
de Montpellier, mise à jour 26 avril 2023. Cf. par ailleurs annexe 22, « Association RNSA ? Etude de
défiscalisation de l?association RNSA » cabinet DEBRUN-VERCHERE-COLIN, remise au RNSA en septembre
2008.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Tableau 1 : Mise en regard de l?objet social du RNSA, de l?objet social de la société RNSA
Laboratoire et des missions confiées aux RNSA en contrepartie des subventions versées par la
DGS
Objet social du RNSA
(Statuts du RNSA, article 3,
version de 1996, en vigueur en
2007)
Objet de la SARL RNSA
Laboratoire
(Statuts déposés le 4 avril 2007,
du RNSA, article 2)
Missions contrepartie de la
subvention DGS
(Convention DGS-RNSA, version
4/06/2007, extrait)
Cette association a pour objet la
surveillance aérobiologique :
recueil, analyse et interprétation
des particules biologiques
présentes dans l?air, susceptibles
d?avoir un effet sur la santé.
L?activité de l?association sera
orientée principalement sur la
fédération des centres de recueil
et d?analyse des particules types
pollens, moisissures, etc.?, la
gestion des bases de données
associées et la diffusion de
l?information technique et
clinique. En outre, l?association
pourra être amenée à mettre en
place des études
épidémiologiques, participer à
des publications et à réaliser des
formations.
La société a pour objet, en France
et à l'étranger, l'analyse de
données pollens, moisissures et
autres contaminants ainsi que de
la qualité de l'air ; la réalisation
d'études spécifiques dans les
domaines précités ; la mise en
forme de bulletins d'information
sur le risque allergique
d'exposition aux pollens ; toute
prestation de conseils
scientifiques et de formation en
matière d'amélioration de la
qualité de l'air et d'analyse des
données pollens, moisissures et
autres contaminants ; et
généralement toutes opérations
financières, mobilières ou
immobilières pouvant se
rattacher directement ou
indirectement à l'objet social et
aux objets similaires où connexes,
ou susceptibles d'en faciliter
l'application et le
développement, le tout tant pour
elle-même que pour le compte de
tiers ou en participation sous
quelque forme que ce soit.
En matière de coordination :
centralisation de toutes les
données d'analyse pollinique,
d'analyse phénologique et des
bulletins cliniques ; mise à jour de
la base de données ; réalisation
des bulletins allergo-polliniques
hebdomadaires /?/ ; réalisation
des réactifs nécessaires ;
préparation des brochures et
plaquettes du RNSA pour 2007 et
de la plaquette Ambroisie 2007 ;
préparation et mise en oeuvre des
journées d'études scientifiques.
En matière d'information /?/ :
information des pouvoirs publics,
du corps médical, du grand
public et de tout professionnel
(public ou
privé) intervenant dans
l'aménagement du territoire sur
le contenu pollinique de l'air et le
risque allergique d'exposition aux
pollens ; diffusion de bulletin
allergo-polliniques
hebdomadaires pour le corps
médical et les services
déconcentrés du ministère
chargé de la santé ; participation
avec les structures compétentes
spécialisées à l'élaboration d'un
guide sur le choix des plantations
peu ou non allergisante et sur
l'entretien des arbres et jardins
pour restreindre l?émission de
pollens.
Source : mission, sur la base des documents cités
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[119] Ces larges recoupements montrent que le champ d?action désigné comme étant celui de
l?entreprise est en réalité, hors opérations financières, mobilières ou immobilières, celui du RNSA,
lui-même financé très largement par les subventions publiques. La filialisation affirmée conduit
par contre à réserver à la SARL les recettes issues le cas échéant de la vente de données.
[120] Selon les documents disponibles, il n?apparaît pas que l?entreprise RNSA Laboratoire ait
une activité autre que la vente des données produites par le RNSA, ou de prestations produites
sur ces bases. Les dépenses de personnel ne sont pas négligeables notamment les premières
années, mais il s?agissait, selon l?actuelle direction du RNSA, de rémunérations de salariés du RNSA
prises en charge par RNSA Laboratoire, dans certains cas de doubles rémunérations, la
rémunération d?une partie des salariés étant réparties entre le RNSA et la société RNSA
Laboratoire87. Le chiffre d?affaires provient exclusivement ou très majoritairement de ventes
d?informations polliniques et de services88. Selon un document qui organise les relations entre
l?association et la société RNSA Laboratoire89, « l'Association gère les analyses polliniques, la base
de données "pollens", les formalités des analystes, assure les formations des analystes et le contrôle
qualité et procède à l'information du grand public ou des autorités publiques, chercheurs, etc. ?,
l'EURL procède à la mise en forme de l'information tant pour le privé que pour le public, aux
formations spécifiques, à la gestion des bases de données cliniques et phénologiques ». Le site
Internet de la SARL affiche d?ailleurs le principe d?une activité basée sur les données du RNSA90 :
« RNSA Lab : Prévoir le risque d?allergies - Les données pollens du RNSA au service de vos enjeux ».
En cohérence avec cette présentation de la société RNSA Laboratoire par elle-même, des clients
de la société RNSA Laboratoire91 affichent explicitement leur partenariat avec « le RNSA » ; c?est
le cas par exemple du groupe pharmaceutique Stallergenes Greer92.
[121] Il n?est pas certain au demeurant que les clients de RNSA Laboratoire aient été informés de
la différence entre l?association RNSA et la société RNSA Laboratoire, car les contrats passés par
RNSA Laboratoire assimilent eux-mêmes les deux structures. Ainsi la convention de partenariat
ou son projet passé en 201693 entre « RNSA LABORATOIRE, Société à responsabilité limitée
unipersonnelle au capital de 88 000,00 ¤, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de
LYON sous le numéro 497 555 268, dont le siège social est Lieu-dit Plat du Pin ? 69690 BRUSSIEU,
France, Représentée, XXXXXXXXXXXXXXXXXX [par son] Directeur, (Ci-après dénommé le «
RNSA ») », la fondation d?entreprise « Pour la dermatite atopique » (FDA) et la xxxxx xxxxxxxx
xxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx ayant pour activité « le développement, la fabrication et la
commercialisation d?une gamme de produits dermo-cosmétiques à visée dermatologique » stipule-
87 Cf. annexes 19 et 20.
88 Par exemple, pour 2016, le chiffre d?affaires de 194 791 euros provient, hors ventes de petit matériel
(5788 ¤), exclusivement de ventes d?informations. A titre d?exemples, en 2013 et 2016, les chiffres d?affaires
sont respectivement de 216 781 et 194 791 euros et proviennent, hors ventes de petit matériel (5 453 et
5788 ¤), exclusivement de ventes d?informations.
89 Cf. annexe 19.
90 Cf. annexe 11.
91 Puis RNSA Obéron, cf. infra.
92 Cf. copie d?écran en annexe 11 ; la mission a consulté par ailleurs plusieurs factures attestant des relations
commerciales entre Stallergenes Greer et la société RNSA Laboratoire, par exemple pour un contrat de
40 000 ¤ en 2013 et pour un contrat de 20 000 ¤ en 2017, en paiement de données ou agrégées produites
par le RNSA.
93 Les documents transmis par le RNSA ne comportent pas, sauf erreur, l?exemplaire signé de cette
convention.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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t-elle que « Le RNSA est une entreprise spécialisée dans le secteur d?activité des analyses, essais et
inspections techniques. Le RNSA a pour objet principal l?étude du contenu de l?air en particules
biologiques pouvant avoir une incidence sur le risque allergique pour la population. C?est-à-dire
l?étude du contenu de l?air en pollens et en moisissures ainsi que du recueil des données cliniques
associées ». La convention engage « le RNSA » à un envoi hebdomadaire comprenant les
informations globales et détaillées des alertes pollens et moisissures et interdit que les données
correspondantes soient « transmises à titre gracieux ou onéreux à tout autre partenaire interne ou
externe à la FDA et/ou PFDC et au RNSA ». Elle autorise « la FDA et PFDC et plus précisément les
Laboratoires Dermatologiques XXXXXXX à utiliser » le nom « du RNSA » « sur tous les supports
récapitulant le contrat et/ou le projet ». En contrepartie du paiement des honoraires prévus, « le
RNSA concède ses droits de propriété intellectuelle à titre exclusif, attachés aux Données à la FDA
et à PFDC, notamment l?intégralité des droits d?auteur attachés aux Données résultant des
présentes ».
[122] Par exemple encore, une facturation de la société RNSA Laboratoire au groupe XXXXXXX94
pour un montant de 37 500 ¤ le 09/04/2013 a pour objet les prestations suivantes : « Envoi des
données polliniques bi-hebdomadaire sous format Excel, chaque semaine à partir de la semaine 9, le
lundi 25 Février 2013 / Mise à jour pour l'application iPhone / Fourniture de la moyenne des données
polliniques de l'année en cours en 6 zones distinctes (NO/NE/SO/SE Méditerranée/IDF), Participation
active du R.N.S.A. au board expert à raison de deux réunions par an. » Soit cette « participation
active » est celle du RNSA, qui a alors fourni une prestation pour RNSA Laboratoire qui par ailleurs
vendait les données produites par l?association, soit il s?agit d?une participation de RNSA
Laboratoire se faisant là encore dénommer RNSA.
[123] Quoi qu?il en soit, il y a eu captation de l?activité, et de la dénomination, du RNSA par la
société RNSA Laboratoire.
[124] Hors analyse de l?activité, les deux structures sont imbriquées à maints égards. Si les statuts
de la SARL mis à jour dès le 1er août 2007 introduisent une différenciation formelle95, les éléments
disponibles sont significatifs d?une gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite le même siège social96 : le siège social de la SARL est
fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin, 11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle
le siège social de l?association RNSA est également implanté à compter du 1er Janvier 2011.
? Les dirigeants sont les mêmes.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
94 Facture RNSA Laboratoire à XXXXXXXXXXX N° 2013E592
95 L?article 3 des nouveaux statuts de la SARL mis à jour le 1er août 2007 est ainsi rédigé : « dans tous les actes,
factures, annonces, et autres documents de toute nature émanant de la société, la dénomination sociale doit
toujours être précédée ou suivie des mots « société à responsabilité limitée » ou des initiales « S.A.R.L. » et de
l?énonciation du capital social. »
96 Cf. infra, 2.1.1.3.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX97XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXX98.
? La comptabilité de l?association RNSA et de la société RNSA Laboratoire (puis de la société
RNSA Oberon, successeur de la société RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont tenues
par le même cabinet comptable99. Pour autant, la lettre de mission rédigée par ce cabinet
en 2008 à l?adresse du RNSA, non actualisée depuis100, ne comporte aucune spécification de
vigilance relative aux flux financiers entre l?association et la société RNSA Laboratoire. Cette
lettre de mission était pourtant, pour le RNSA, adressée à XXXXXXXXXXX (et non au
président de l?association), dans le même temps gérant de RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire »101, reçu très tardivement par la mission et qui pose
au contraire les bases de l?imbrication entre les deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin 2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : « en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés intégralement par cette structure ». Ayant constaté dans
les exercices communiqués de la comptabilité de la société RNSA Oberon des virements
portant des mentions relatives au RNSA, la mission a posé la question de leur objet et de la
base conventionnelle correspondante, et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une structure à l?autre enregistrés dans les comptes
97XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXX . .
98 Historique fourni par le RNSA, cf. annexe 16.
99 « Nous avions la charge parallèlement de la comptabilité de l?association RNSA et de la société RNSA
Laboratoire/RNSA Oberon depuis le 01/04/2007 jusqu?au 31/12/2020. A noter que la comptabilité de RNSA
Laboratoire/RNSA Oberon était en saisie complète par notre cabinet depuis le 01/01/2015 ». Cabinet GOOD
MORNING, 10 Allée Hugues Limonti, 69930 ST LAURENT DE CHAMOUSSET, mail 01/08/2024 à la mission.
100 Lettre de mission rédigée par la société d?expertise comptable et de commissaires aux comptes Debrun,
Verchere et Colin à l?attention de XXXXXXXXXXXXX pour le RNSA, 28 janvier 2008.
101 Cf. annexe 19.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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courants ont été opérés en fonction de critères ponctuels et n?obéissent pas à une règle
formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune convention ou autre document »102.
2.1.1.2 Les évolutions de l?entreprise RNSA Laboratoire et la création par les
dirigeants du RNSA d?autres entreprises intervenant dans le champ
d?action de l?association
[125] La SARL est rapidement transformée en EURL le 11 mai 2007, les statuts prévoyant que le
nom RNSA Laboratoire doive continuer à être précédé de la mention SARL.
[126] Cinq ans après la création de RNSA Laboratoire SARL, une partie de ses activités statutaires
est cédée à la société AIRTEST103, société par actions simplifiée (SAS) créée quelques mois plus
tôt par XXXXXXXXXXXXXXXXXXXX, qui apporteront respectivement 6 000 et 4 000 euros au
capital de la société. Le siège social d?AIRTEST est localisé à la même adresse que celui du RNSA
et de la SARL RNSA Laboratoire, AIRTEST étant hébergée dans les locaux loués par RNSA
Laboratoire104.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
[127] RNSA Laboratoire et AIRTEST SAS interfèrent, AIRTEST faisant conventionnellement105
« sous-traiter à RNSA Laboratoire un certain nombre de tâches administratives selon ses propres
spécifications ». Les documents disponibles ne permettent pas d?appréhender précisément
l?activité d?AIRTEST, dont un fichier retraçant les ventes sur plusieurs exercices, communiqué par
la direction actuelle du RNSA, montre que celles-ci ont été réalisées notamment auprès de
sociétés pharmaceutiques, mais aussi d?autres personnes morales comme une université, ou des
personnes physiques, ou encore du RNSA lui-même. Elles totalisent 1, 05 M¤ entre 2012 et 2017.
[128] AIRTEST SAS est transformée trois ans après sa création en une SARL, ANALYZAIR106, par
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX107, [ses] associés-dirigeants.
102 Mail de la direction du RNSA à la mission, 29 juillet 2024.
103 L?objet social de la SAS AIRTEST, créée le 15 mars 2012, est le suivant : « Toutes prestations d'audit,
d'expertise et de contrôle de l'air intérieur et extérieur dans tous les domaines et notamment ceux de l'industrie,
du tertiaire et de l'habitat, toutes prestations d'expertises et de conseils en matière d'amélioration de la qualité
de l'air, l'achat, la vente, la location de tous matériels et/ou produits (notamment consommables) concernant
les domaines d'activités précités ». (Greffe du tribunal de commerce de Lyon, annonce BODACC RCS-A n°
785, parue le 10 avril 2012).
La cession de la branche d'activité d'expertise, analyse, contrôle air antérieur de la SARL RNSA Laboratoire
à la société AIRTEST avec effet au 15 mars 2012, fait l?objet de l?observation numéro F12/027517 du
18/07/2012, portée au registre national des entreprises
(https://data.inpi.fr/entreprises/497555268?q=RNSA %20oberon#497555268).
104XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
105XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXX.
106 ANALYZAIR, Siren : 750447807. ANALYZAIR S.A.R.L au capital de 10 000,00 Euros Siege social : Les
Reynières, 755 route du Bois Landoz 01320.
107 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
PUBLIÉ
https://data.inpi.fr/entreprises/497555268?q=RNSA%20oberon#497555268
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[129] Elle est cédée quelques mois plus tard au président de la société M 5P108. ANALYZAIR
continue à effectuer à ce jour une forte part des analyses des pollens issus des capteurs du RNSA.
[130] En février 2021, le bureau du RNSA109 décide de transformer la société RNSA Laboratoire
comme suit : « Réduction du capital social de 88000 euros à 80000 euros / transformation de la
société RNSA Laboratoire en société par action simplifiée / proposition de la société OBERON
Sciences en cours de création, d?acquérir 80 % des titres de la Société RNSA LABORATOIRE,
détenues en pleine propriété par l?Association RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQUE (R.N.SA), moyennant un prix de VINGT-MILLE Euros (20 000 ¤), soit après
réduction du capital social, 6 400 droits sociaux sur les 8 000 droits sociaux existants./ Les associés
devront adopter les statuts de la société en sa forme nouvelle de Société par actions simplifiée, tels
qu'ils seront présentés par le Gérant. »
[131] Par décisions extraordinaires110 signées le 7 mai 2021 par [la] xxxxxxxxxxxxxxxxx, présidente
du RNSA et de ce fait représentante de l?associée unique de RNSA Laboratoire SARL, établies sur
le rapport xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, [du] gérant de la société, celle-ci est transformée en SAS et
renommée RNSA OBERON. Son nouveau président est la SAS OBERON Sciences, créée quelques
semaines plus tôt111 et présidée par xxxxxxxxxxxxxxxx, membre du bureau du RNSA et par ailleurs
chercheur dans un laboratoire d?aérobiologie du CNRS112. Le RNSA, précédemment titulaire de
108xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
109xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
110 Greffe du TC de Lyon (W6422292), 2021-05-22 : RNSA LABORATOIRE SARL, mouvement des dirigeants,
réduction de capital social, modification de la forme juridique, modification de la dénomination,
mouvement sur l'activité ou l'objet social : « RNSA LABORATOIRE SARL au capital de 88.000 EUR Siège social :
Le Plat du Pin 69690 Brussieu 497 555 268 RCS Lyon Par décisions du 7/05/2021, il a été décidé, Avec effet du
7/05/2021 : la réduction du capital social d?une somme de 8.000 EUR pour le ramener de 88.000 EUR à 80.000
EUR par annulation de 800 parts sociales de 10 EUR, la transformation de la Société en SAS ; d?approuver les
statuts de la Société sous sa nouvelle forme ; de nommer en qualité de Président à compter du même jour, sans
limitation de durée, la Société OBERON SCIENCES dont le siège social est à Grenoble (38000), 15, rue René-
Thomas (896 369 932 RCS Grenoble), de prendre acte de la cessation à compter du même jour, des fonctions
du Gérant, de changer la dénomination sociale pour prendre celle de « RNSA OBERON » ; de modifier, à compter
du même jour, l?objet social qui est désormais : « La conception, le développement, la fabrication et la
commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour l?environnement à travers la mesure, notamment
des bioaérosols, l?analyse de données et la collecte d?informations ; Le conseil, l?assistance opérationnelle et les
prestations de services en matière de solutions scientifiques innovantes pour prévenir les risques d?allergies et
d?exposition aux agents chimiques et biologiques ; L?ingénierie, la maintenance et la réparation d?instruments
de mesures et accessoires des expositions aux agents chimiques, biologiques et microbiologiques. Tous travaux
de recherche et de développement en biotechnologie » et de modifier les articles des statuts en conséquence.
Les cessions et transmissions d?actions détenues par l?associé unique sont libres. En cas de pluralité d?associés,
les cessions sont libres uniquement entre Associés. Admission aux Assemblées et exercice du droit de vote :
Chaque action donne le droit de participer aux décisions collectives des Associés et donne droit à une voix. »
111 Acte de création de la SAS Obéron Sciences, 15 mars 2021, objet social : « La conception, Le
développement, la fabrication et la commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour
l?environnement à travers la mesure, l?analyse de données, la collecte d?informations ; le conseil, l?assistance
opérationnelle et les prestations de services en matière de solutions scientifiques innovantes pour
l?environnement », immatriculation au RCS de Grenoble (W6399985)
112 CAIRN-Info, notice biographique
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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100 % des parts de RNSA Laboratoire SARL, cède 80 % des parts après les avoir fortement
dépréciées en comptabilité113.
[132] L?objet social modifié est désormais : « La conception, le développement, la fabrication et la
commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour l?environnement à travers la mesure,
notamment des bioaérosols, l?analyse de données et la collecte d?informations ; Le conseil,
l?assistance opérationnelle et les prestations de services en matière de solutions scientifiques
innovantes pour prévenir les risques d?allergies et d?exposition aux agents chimiques et biologiques ;
L?ingénierie, la maintenance et la réparation d?instruments de mesures et accessoires des expositions
aux agents chimiques, biologiques et microbiologiques. Tous travaux de recherche et de
développement en biotechnologie ».
[133] Selon les déclarations de l?actuelle direction du RNSA et le procès-verbal de l?assemblée
générale mixte RNSA Obéron-RNSA du 30 janvier 2024, transmis à la mission le 12 septembre
2024114, les relations entre le RNSA et la société RNSA Obéron sont précontentieuses depuis
quelques mois. Par ailleurs, l?assemblée générale mixte du 20 juin 2024 a notamment décidé de
renommer la société « Obéron Pollens ». Enfin, la mission a été informée de la dissolution début
septembre 2024 de RNSA-Obéron.
2.1.1.3 La création d?entreprises à vocation immobilière gérant notamment les
locaux du RNSA
[134] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a par ailleurs créé, respectivement en 2010 et 2012, deux sociétés
immobilières familiales, la SCI La Feuillade115 et la SCI
l?Alpette116,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx. Les éléments réunis montrent que la SCI La Feuillade interfère
avec le RNSA. Le relevé de décision du bureau du RNSA du 3 juin 2010 indique que le RNSA
souhaiterait occuper « un local deux fois plus grand à Brussieu que l'actuel », qui ne serait
cependant pas à louer mais à vendre. Ces nouveaux locaux loués par le RNSA ont été acquis par
la SCI La Feuillade, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx. Le même relevé de décision mentionne qu?un loyer
mensuel de 2 000 ¤ permettrait de rembourser l'emprunt fait sur 11 ans, et qu?aucune « publicité »
ne serait faite sur ce montage au niveau du conseil d'administration encore moins de l'assemblée
générale : « Il sera dit au conseil d'administration que le bureau, le président et xxxxxxxxxxxxxx ont
été informés du bail entre la SCI et le R.N.S.A. avec la caution de xxxxxxxxxxxxxxxxxxx » /?/ « Maître
Chronowkski117 dit que ce genre de situation amène des jalousies. C'est pourquoi, tout sera fait bien
sûr légalement, la transparence est totale au niveau du bureau du R.N.S.A., mais aucune "publicité"
ne sera faite au niveau du conseil d'administration encore moins de l'assemblée générale. »
113 Cf. infra, point 2.1.2.3.
114 La direction du RNSA ayant notamment indiqué rencontrer des difficultés récurrentes pour obtenir les
procès-verbaux d?assemblées générales de RNSA Obéron.
115 Greffe du tribunal de commerce de Lyon, SCI La Feuillade, n° de gestion 2010D01282, dépôt des statuts
le 30 juillet 2010, activité : location de terrains et d'autres biens immobiliers.
116 Greffe du tribunal de commerce de Lyon, SCI l?Alpette active depuis le 01/08/2012, SIREN 753304120,
activité : acquisition, propriété, gestion, location de tous biens immobiliers.
117 Avocat associé du cabinet Juridique Saône Rhône, au sein duquel il exerce depuis 1990.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[135] Selon le même relevé de décision, « la convention sera passée avec R.N.S.A. Laboratoire (une
association n'a pas le droit de faire un bail commercial). xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx auront
la vision des montants ». Le RNSA est donc devenu sous-locataire, via un bail précaire signé pour
la première fois le 4 octobre 2010, de la SARL RNSA Laboratoire pour des locaux appartenant à
la SCI La Feuillade, détenue par118. Cette opération a été menée sans information du conseil
d?administration ni de l?assemblée générale, alors que les statuts de l?association ne confèrent
aucun pouvoir spécifique au bureau.
[136] Il résulte du changement de locaux un alourdissement des charges pour le RNSA comme
pour la SARL RNSA Laboratoire. Selon la projection annoncée en bureau le 3 juin 2010,
« l'association R.N.S.A. passerait d'un loyer de 500 à 750 Euros et le laboratoire de 300 à 1.300
Euros environ ». Selon le compte-rendu du conseil d?administration de mars 2010, « le bâtiment
de 425 m2, séparé en deux entités distinctes, triplerait la surface actuelle, pour le double de loyer.
Tout calculé, la dépense supplémentaire serait de 6 000 euros par an pour l?association. » Les
membres du conseil d?administration ont mandaté pour faire aboutir ce projet xxxxxxxxxxxxxxx,
sans qu?il soit mentionné à leur intention que celui-ci devenait par ailleurs copropriétaire des
locaux via la SCI La Feuillade.
[137] Le loyer a rapidement augmenté, passant de 750 ¤ en 2013 à de 900 Euros TTC par mois en
2014. A ce jour, les locaux sont toujours loués au RNSA par la SCI La Feuillade. Le montant du loyer
a fait l?objet d?un avenant signé en 2021 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, pour le compte de la SCI La Feuillade en
raison d?une diminution de la surface louée 119. Le bail précaire signé le 30 septembre 2021 précise
en effet en préambule que « les parties ont décidé de modifier la surface des locaux ainsi que le
montant du loyer dudit bail à compter du 1er octobre 2021, et se sont en conséquence
rapprochées pour signer le présent avenant ». Le rapport du trésorier sur les comptes 2021
mentionne par ailleurs « une augmentation des coûts de location et d?entretien car maintenant
entièrement pris en charge par le RNSA et non plus par sa filiale ».
_____
118 Montage retracé ainsi dans le compte-rendu du conseil d?administration du 3 juin 2020 : « l'achat serait
réalisé par une SCI dont xxxxxxxxxxxxxx se porterait garant. Ensuite la SCI le louerait à R.N.S.A. Laboratoire, qui
à son tour sous louerait à R.N.S.A. Association, avec un loyer plus faible pour ce dernier. »
119 Le loyer est fixé, à la somme de 950 ¤ hors taxes par mois, outre charges s?élevant à la somme mensuelle
hors taxes de 470 ¤ correspondant aux charges de chauffage, éclairage des communs intérieurs et extérieurs
et eau potable
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[138] Le logigramme ci-dessous synthétise l?historique de création des structures satellites du
RNSA et leur articulation :
Logigramme occulté en application de l?article L311-6 du code des relations entre le public et
l'administration
Source : Mission, sur la base de l?annuaire des entreprises (https://annuaire-
entreprises.data.gouv.fr/), de l?espace open data de l?INPI (https://data.inpi.fr/), du répertoire des
associations (https://repertoiredesassociations.fr/), du site société.com.
2.1.2 Les flux financiers induits au détriment du RNSA
[139] La « filialisation » a privé le RNSA des recettes qu?il tirait précédemment de la vente des
données polliniques à des entreprises privées ainsi que de travaux exécutés sur la base de ces
données ; les contreparties initialement prévues, très inférieures dès l?abord aux recettes
correspondantes, ont de plus été considérablement minorées par la suite.
2.1.2.1 La captation par les sociétés satellites des ventes de données produites
ou agrégées par le RNSA
[140] La création en 2007 de la société RNSA Laboratoire a privé le RNSA des recettes
précédemment obtenues des ventes de données et travaux d?analyse des données réalisées pour
des entités privées, recettes engrangées depuis par la filiale. Celle-ci a été créée dès lors que les
produits correspondants, en nette croissance depuis 2003, ont dépassé 350 000 annuels, comme
retracé ci-dessous. Parallèlement, à partir de 2005, le RNSA a obtenu des subventions publiques
conséquentes et croissantes, qui ont dépassé 500 000 ¤ par an à partir de 2014.
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https://data.inpi.fr/
https://repertoiredesassociations.fr/
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Tableau 2 : RNSA, poids relatif de la production vendue et des subventions d'exploitation
dans les produits d?exploitation, antérieurement à la création de la filiale
RNSA, comptes de
résultat, extraits
2006 2005 2004 2003
Production vendue 365 354 387 233 331 428 188 149
En % des produits
d?exploitation120
56,9 % 50,8 % 92,5 % 85,1 %
Subventions
d'exploitation
263 833 345 770 0 0
En % des produits
d?exploitation
41,1 % 45,4 % 0 % 0 %
Produits
d'exploitation
641 675 762 020 358 427 221 073
Source : Mission, d?après les comptes du RNSA
[141] Une fois la « filiale » créée, ces évolutions concomitantes de baisse des produits d?activité
et hausse des subventions ont fourni au RNSA des produits d?exploitation d?un montant
comparable aux montants actuels, mais à la composition transformée. Privée pour l?essentiel des
produits des ventes, l?association est alimentée depuis, pour 85 à 90 % de ses produits
d?exploitation, par les subventions publiques.
120 NB : Outre la production vendue et les subventions d?exploitation, les produits d?exploitation comportent
notamment une ligne « autres produits » à hauteur de 10 000 à 30 000 ¤, ce qui explique que les
pourcentages additionnés par colonne n?atteignent pas 100 %.
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Tableau 3 : RNSA, poids relatif de la production vendue et des subventions d'exploitation
dans les produits d?exploitation pour les derniers exercices clos
RNSA, comptes de
résultat, extraits
2023 2022 2021 2020
Production vendue 3 503 13 505 250 740
En % des produits
d?exploitation121
0,6 % 2,0 % 0,0 % 0,1 %
Subventions
d'exploitation
518 792 579 836 540 246 506 498
En % des produits
d?exploitation
84,3 % 86,6 % 91,5 % 90,0 %
Produits
d'exploitation
615 677 669 865 590 422 563 074
Source : Mission, d?après les comptes du RNSA
[142] La société RNSA Laboratoire quant à elle a engrangé pour ses ventes de services122
3 339 377 ¤ entre 2007 et 2020 inclus, soit sur la période des recettes annuelles moyennes de
238 527 ¤ à ce titre.
2.1.2.2 Des contreparties non proportionnées et très fortement réduites en
quelques années
[143] L?apport par le RNSA à RNSA Laboratoire de ce qui a été présenté comme la « branche
complète et autonome d'activité relative à l'analyse de données pour des opérateurs relevant du
domaine privé » (cf. supra) a privé le RNSA d?un apport à RNSA Laboratoire évalué à 87 000 ¤ par
le commissaire aux apports123 ainsi que, durablement, des recettes correspondant à l?activité
lucrative en contrepartie, selon les déclarations faites au commissaire aux apports, « d?une
redevance annuelle fixe de 75 000 ¤ hors taxes ainsi que d?une partie variable égale à 10 % du chiffre
d?affaires hors taxes de la société RNSA Laboratoire »124.
121 NB : Outre la production vendue et les subventions d?exploitation, les produits d?exploitation comportent
notamment une ligne « autres produits » à hauteur de 10 000 à 30 000 ¤, ce qui explique que les
pourcentages additionnés par colonne n?atteignent pas 100 %.
122 Ce montant est annuellement inférieur de quelques milliers d?euros à celui du chiffre d?affaires, car outre
les services, RNSA Laboratoire comptabilise marginalement des ventes de biens, sans que les indications et
documents communiqués aient permis d?en identifier la nature.
123 Rapport du commissaire aux apports sur les apports effectués par un associé, EURL RNSA laboratoire,
21 mai 2007.
124 La convention d?apport partiel d?actif prévoit également une redevance annuelle égale à 75 000¤ plus
10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire, en contrepartie du droit exclusif, stipulé par cette
convention, d?utiliser la base de données afférentes aux comptes de pollens et moisissures.
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[144] Le chiffre d?affaires hors taxes de la société RNSA Laboratoire de 2009 à 2020 inclus125 s?est
monté à 2 910 685 ¤, soit une moyenne de 242 557 ¤ annuels sur la période. Pour le total de ces
douze exercices, la partie variable de la redevance aurait donc dû s?élever à 291 068 ¤, tandis que
la partie fixe de la redevance aurait dû se monter à 900 000 ¤. Conformément aux règles déclarées
par la société RNSA Laboratoire, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx,
au commissaire aux apports, formalisées dans le rapport remis par celui-ci au président du tribunal
de commerce de Lyon en exécution de la mission confiée par une ordonnance judiciaire du 2 mai
2007, la redevance correspondant à la période 2009-2020 aurait donc dû s?élever à un total de
1 191 068 ¤.
[145] Mais au fil de conventions fréquemment modifiées entre le RNSA et sa « filiale », retracées
dans une convention de mai 2021, modificative et récapitulative des versions antérieures, la base
de calcul contractuellement fixée de la redevance annuelle a toujours été très inférieure au niveau
déclaré au commissaire aux apports.
[146] Alors que la redevance prise en compte par le commissaire aux apports devait compenser
la mise à disposition des données, les conventions effectivement signées entre le RNSA et RNSA
Laboratoire ont comporté en lieu et place une redevance pour licence de marques126. Les données
produites ou agrégées par le RNSA ont, en conséquence, été mises gracieusement à la disposition
de la société RNSA Laboratoire.
[147] Pour 2007 et 2008, ces conventions ne prévoient aucune redevance, et le compte de
résultat du RNSA ne comporte effectivement pas de ligne « redevance »127. Pourtant, le rapport
du commissaire aux apports n?excluait pas ces exercices pour le versement de la redevance ; il
précisait en outre que « toutes les opérations réalisées depuis le 1er avril 2007 concernant la
branche d?activité apportée seront considérées effectuées pour le compte de la Société RNSA
Laboratoire ». Pour le total de ces deux années, RNSA Laboratoire a réalisé un chiffre d?affaires
net de 558 253 ¤ et un résultat d?exploitation de 57 797 ¤. Dans le même temps, le poste
« production vendue » du RNSA s?effondre : il se montait à 365 354 ¤ en 2006, il tombe à
248 756 ¤ en 2007, à 121 078 ¤ en 2008.
[148] La base de calcul de la redevance annuelle conventionnellement fixée en 2008 avec effet
en 2009 était de 25 000 ¤ par an, soit approximativement le dixième de la redevance moyenne
qui aurait dû être perçue par le RNSA sur les bases déclarées au commissaire aux apport et prises
en compte par lui, et le tiers de la seule part fixe de cette redevance. Elle a été modifiée ensuite
à quatre reprises, en 2010, 2015, 2019 et 2021. Passée en 2010 (à compter de 2011) de 25 000 à
35 000 euros, cette base contractuelle a été de nouveau fortement réduite en 2015 puis en 2019.
En 2015, elle a ainsi été fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire de l?année
précédente avec un plafonnement à 15 000 euros, soit moins de la moitié de la redevance annuelle
125 La plage de temps retenue ici n?est pas exhaustive ; mais 2009 est la première année de versement d?une
redevance par RNSA Laboratoire au RNSA, et à partir de 2021, la société RNSA Laboratoire est remplacée
par la société RNSA-Obéron, dont le RNSA ne détiendra plus que 20 % des parts (cf. supra) ; le mécanisme
de versement très minoré de la redevance est cependant resté le même.
126 Cela s?explique peut-être par la reconnaissance à partir de 2009 du caractère public des données, niée
ultérieurement par le RNSA, cf. supra.
127 Poste « Redevance des marques » figurant pour les exercices ultérieurs à la rubrique « Production
vendue ».
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antérieurement due aux termes de la convention, et 20 % de la seule part fixe de la redevance
déclarée au commissaire aux apports. Un plafonnement supplémentaire a été introduit en 2019 :
la redevance annuelle toujours fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire
de l?année précédente était désormais affectée d?un double plafond de 15 000 euros d?une part,
de 50 % du résultat d?exploitation net après impôts d?autre part. En 2021, à effet de juin 2022, les
deux plafonds ont été maintenus avec une hausse du plafond en valeur absolue, passant de 15 000
à 20 000 euros, ce qui restait loin cependant du niveau de 35 000 euros fixé en 2010, a fortiori du
montant de redevance déclaré au commissaire aux apports.
Tableau 4 : Base contractuelle de la redevance de marques, évolution
2009-2010128 2011-2015129 2016-2019130 2020-2021131 2022132
Base
contractuelle
Pour mémoire,
déclaration
faite au
commissaire
aux apports :
redevance
annuelle fixe
de 75 000 ¤
plus 10 % du
chiffre
d?affaires hors
taxes de la
société RNSA
Laboratoire
25 000 ¤ 35 000 ¤ 10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser
15 000 ¤
10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser
15 000 ¤ ni
50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser d?une
part, 20 000 ¤
HT et d?autre
part, 50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
Plafond en
valeur absolue
25 000 ¤ 35 000 ¤ 15 000 ¤ 15 000 ¤ dans la
limite de 50 %
du résultat
d?exploitation
net après
impôts
20 000 ¤ dans
la limite de
50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
Contrepartie Licence
d?exploitation
exclusive de la
marque RNSA
RESEAU
NATIONAL DE
Idem Idem Idem Idem moins la
marque IA
Indice
Allergique
128 Acte sous seing privé du 22/12/2008, redevance à compter du 01/01/2009
129 Avenant n°2 en date du 1er oct. 2010
130 Avenant n°3 en date du 31 août 2015
131 Avenant n°4 en date du 29 juin 2019
132 Acte du 7 mai 2021, convention se substituant aux précédentes à compter du 30 juin 2022.
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SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQ
UE déposée par
le RNSA le 27
août 2007 + des
marques « RAEP
risque d?allergie
liée à l?exposition
au pollen », « RA
risque d?allergie »
et « IA+ indice
allergique »
déposées par le
RNSA en juillet
2008
+ pour RNSA
Obéron, droit
de premier
refus relatif à
l?utilisation
commerciale
des données
recueillies par
l?Association
R.N.S.A.
Source : mission, sur la base de la convention et de ses avenants (acte récapitulatif du 7 mai 2021,
seul communiqué avant la fin des investigations)
[149] Le second plafonnement à 50 % du résultat d?exploitation net introduit en 2019 a facilité
pour la société RNSA Laboratoire, puis la société RNSA Obéron une diminution supplémentaire,
et pour certains exercices la réduction à néant de la redevance contractuelle ; il suffisait alors de
péjorer le résultat d?exploitation en alourdissant les charges pour ne plus avoir de redevance à
payer. Or, une partie des charges, non validées par l?association RNSA hors ses principaux
dirigeants également dirigeants de la société commerciale, non plus, structurellement, que par les
financeurs publics du RNSA, apparaît non nécessaire au fonctionnement de la société
commerciale, car composée d?avantages personnels.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[150] Les différentes voies de diminution de la redevance et son indexation sur le résultat
d?exploitation de la société commerciale plutôt que sur le chiffre d?affaires net comme le
prévoyait la convention aux apports a ainsi permis le financement par le RNSA, via la diminution
de la redevance, de charges non nécessaires au fonctionnement de la société commerciale,
composées notamment d?avantages personnels.
[151] La redevance versée sur l?ensemble de la période s?est montée à 0 ¤ en 2007 et 2008,
25 000 ¤ en 2009, 35 000 ¤ par an de 2010 à 2015, 15 000 ¤ par an de 2016 à 2018, 1 689 ¤ en
2019133, 740 ¤ en 2020, 250 ¤ en 2021, 13 000 ¤ en 2022 et 0 ¤ en 2023, soit un montant total de
270 679 ¤ de 2007 à 2023 inclus, ou encore une moyenne annuelle de 15 922 ¤ par an.
133 Encore ce montant est-il celui de la « production vendue », les comptes 2019 du RNSA ne comportant
plus de ligne spécifique retraçant le montant de la redevance ; dans les comptes des exercices précédents,
la « production vendue » agrège la redevance et de très faibles montants de ventes.
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[152] Pour la totalité de la période allant de 2007 à 2023 inclus, le chiffre d?affaires net global des
sociétés RNSA Laboratoire puis (à partir de 2021) RNSA Obéron se monte à 4 110 403 ¤, soit
293 600 ¤ en moyenne annuelle ; sur la même période, le résultat d?exploitation global, pourtant
dégradé par des charges inégalement nécessaires, se monte à 1 082 256 ¤, soit 63 662 ¤ en
moyenne annuelle.
[153] Ces données caractérisent, fût-ce approximativement, le caractère dérisoire sur l?ensemble
de la période des redevances versées au RNSA. Les montants correspondants sont sans
proportion avec les ressources effectivement générées par la filiale RNSA Laboratoire puis par la
société RNSA-Obéron grâce aux données du RNSA et en utilisant l?identité de cette personne
morale, le tout pour l?essentiel sous le pilotage de dirigeants communs. Ces montants sont sans
proportion aussi avec les indications et règles communiquées en 2007 au commissaire aux
apports, chargé par le tribunal de commerce de Lyon d?apprécier l?équilibre de l?opération.
2.1.2.3 La dépréciation de la valeur comptable de la société RNSA Laboratoire
dans les comptes du RNSA préalablement à la cession par l?association de
80 % de ses parts
[154] Dans le cadre des décisions extraordinaires signées en mai 2021 par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra), le RNSA a vendu en 2021 80 % de ses parts de la société RNSA
Laboratoire, dont il était jusqu?alors actionnaire unique. Cette cession a été précédée, dans les
comptes 2020 de l?association, d?une dépréciation des participations détenues par l?association
de 61 685 euros, faisant ainsi diminuer leur valeur de 88 000 à 26 515 euros134.
[155] Pourtant, aucune dépréciation de la valeur de la société RNSA Laboratoire n?apparaît dans
les comptes de cette société, le capital y ayant été valorisé de manière constante à 88 000 ¤ de
2007 à 2020 inclus. Du côté du RNSA, le rapport du trésorier ne fait mention d?aucune difficulté
de la filiale, dont le chiffre d?affaires 2020 s?élève à 99 541 euros. Ce rapport mentionne : « Une
évolution de la société RNSA Laboratoire jusqu?à présent uniquement détenu par l?association
permettra de dynamiser l?activité de la filiale et d?augmenter à terme les dividendes versés, même
si dans un premier temps certaines charges ne seront plus supportées que par le RNSA », tout en
indiquant que « sur l?exercice 2020, l?Association RNSA a comptabilisé une provision pour
dépréciations des titres de sa filiale RNSA LABORATOIRE pour un montant de 61.685 ¤ afin de tenir
compte de la restructuration de la société sur le 1er semestre 2021. » Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 porte l?indication suivante : « A noter que sur l?exercice 2021, l?Association RNSA a
cédé 80 % des titres de sa filiale RNSA OBERON. Compte tenu de la provision opérée sur l?exercice
précédent, aucun impact significatif n?a été constaté sur cet exercice. »
134 Cf. annexe 9.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[156] Dans les comptes 2020 du RNSA, le rapport spécial du commissaire aux comptes sur les
conventions réglementées est ainsi rédigé sur ce point :
[157] Les 20 000 euros mentionnés figurent en « produits exceptionnels » de cession d?actifs dans
les comptes 2021. Si le RNSA n?avait pas déprécié sa participation dans la SARL RNSA Laboratoire
en 2020, la cession de 80 % de ses parts lui aurait rapporté 70 400 euros.
[158] Les entités qui possèdent des titres de participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des dépréciations. Aucune précision de ce type ne figure dans
l?annexe des comptes 2020 du RNSA.
2.1.3 L?incidence de ces imbrications d?intérêt sur les positionnements affichés
du RNSA
[159] Les positionnements affichés du RNSA, s?agissant tant du rôle affirmé comme central d?un
RAEP à la méthode de calcul imprécise et non transparente, que du refus d?ouvrir les données
produites ou agrégées et même de les partager avec les autres membres du dispositif de
surveillance (cf. supra), sont très contreproductifs au sein du dispositif de surveillance des pollens
et moisissures, et difficilement compréhensibles au premier abord. Mais les conventions passées
par les dirigeants de l?association avec les structures commerciales créées et dirigées par eux-
mêmes les éclairent singulièrement.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[160] Ainsi, le contrat de licence de marque passé par le RNSA avec les sociétés RNSA Laboratoire
puis RNSA Obéron135, conclu initialement le 15 avril 2008 avec effet à compter du 1er avril 2007 :
? concède-t-il à la société RNSA Laboratoire [initialement] la licence d'exploitation exclusive
des marques RNSA RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE, enregistrée
sous le numéro 07 3 521 186, RAEP risque d?allergie liée à l?exposition au pollen, enregistrée
sous le numéro 3 590 325 ; RA risque d?allergie, enregistrée sous le numéro 08 3 590 326 ;
? interdit-il au RNSA de consentir, de quelque manière, sous quelque forme et à quelque
forme et quelque personne que ce soient, d'autres licences des mêmes marques pendant
toute la durée du présent contrat sur le territoire français ;
? maintient-il au RNSA le droit d'exploiter personnellement et directement les marques
concédées, tout en conférant à la société cocontractante un droit de premier refus lui
assurant la priorité, s?agissant de l?exploitation à des fins commerciales, des données
recueillies par l?association R.N.S.A dans le domaine aérobiologique.
[161] Ce cadre conventionnel transfère ainsi aux filiales successives du RNSA le bénéfice
commercial de l?exploitation de licences déposées par le RNSA sur la base du travail fourni par
ses équipes, licences figeant elles-mêmes des notions qui pour certaines gagneraient à être
évolutives. Quoi qu?il en soit, la concession à des sociétés commerciales de marques co-
substantielles de l?association RNSA, notamment la marque RNSA elle-même et la marque RAEP,
indice affirmé comme essentiel au dispositif de surveillance par l?association (cf. supra), a conduit
à bloquer les évolutions le cas échéant nécessaires au dispositif de surveillance et à distordre la
relation de l?association avec les pouvoirs publics, notamment l?utilisation des financements
reçus. Ce cadre conventionnel n?a pas évolué notablement jusqu?à la résiliation en mars 2024 des
conventions relatives à l?utilisation des marques136, concomitamment aux investigations de la
mission.
[162] S?agissant de l?utilisation des données produites ou agrégées par le RNSA, le cadre
conventionnel est résumé ainsi dans le rapport du commissaire aux apports (cf. supra) :
« l?Association RNSA consent à la Société RNSA Laboratoire, qui accepte, l?utilisation exclusive de la
base de données afférente aux comptes de pollens et moisissures pendant 15 ans à compter du 1er
avril 2007, renouvelable par tacite reconduction. »
[163] Cette cession de l?utilisation de la base de données, fondée sur la capacité présumée du
RNSA à vendre les données qu?il produit ou agrège, était censée structurer les relations entre le
RNSA et les sociétés RNSA Laboratoire, puis RNSA Obéron. Pourtant, le statut public de ces
données a été reconnu très tôt, au plus tard en 2008 (cf. supra). L?édition 2008 du rapport
d?activité du RNSA indiquait notamment que, le statut public des données ayant été reconnu et
accepté par le conseil d?administration du RNSA du 29 septembre 2008, ce point avait « une
135 Source : « Contrat de licence de marque » conclu entre le RNSA, la société RNSA Oberon et la société
Obéron sciences le 07 mai 2021. Cette convention récapitule les différentes versions de la convention, qu?elle
remplace, passée antérieurement entre le RNSA et la société RNSA Laboratoire.
136 RNSA RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE : résiliation de licence n° 0914145 du
14/03/2024, RAEP risque d?allergie liée à l?exposition au pollen : résiliation de licence n° 0914145 du
14/03/2024, RA risque d?allergie : résiliation de licence n° 0914145 du 14/03/2024, IA Indice Allergique,
résiliation de licence n° 0914145 du 14/03/2024.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 61 -
incidence sur la répartition des charges entre l'association et l'URL, ainsi que sur la convention qui
sera amendée fin décembre 2008. » Lors de l?assemblée générale du RNSA de décembre 2008, une
participante demande ce qu'il en est des données du R.N.S.A. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
répond : « à partir de 2009 elles seront accessibles au public sur internet. » Le rapport annuel 2009
fait référence à des demandes de diffusion des données, antérieurement reconnues comme
publiques, de la part des autorités de tutelle. Pourtant, tout se passe par la suite comme si ce
caractère public des données avait été totalement gommé (cf. supra).
[164] Le cadre contractuel permettait à l?association RNSA de transmettre ces données à titre
gratuit « notamment à des structures académiques aux fins de travaux de recherches scientifiques
gratuites et ne donnant pas lieu à une exploitation commerciale ». Cependant, les interactions
financières entre le RNSA et les sociétés cocontractantes, ainsi que les intérêts personnels de
dirigeants du RNSA, liés au fonctionnement desdites sociétés (cf. infra), sont cohérents avec le
refus constamment opposé par le RNSA à de telles transmissions à titre gratuit.
2.2 Une gouvernance marquée par des imbrications de fonctions et
d?intérêts
2.2.1 Le cumul de fonctions dirigeantes au sein du RNSA et dans les entreprises
satellites créées par celui-ci
[165] La gouvernance du RNSA est marquée de longue date par l?omniprésence de quelques
personnes, exerçant pour certaines simultanément des responsabilités en principe scindées au
sein du RNSA, et des fonctions dirigeantes dans les entreprises satellites créées le cas échéant par
elles-mêmes en tant que responsables du RNSA (cf. supra).
[166] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx137.xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx138,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
137xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
138 Cf. infra : les procès-verbaux des assemblées générales omettent couramment de mentionner le nom des
présents. Quand ils le font, ils globalisent couramment les membres présents et les membres représentés.
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[167] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[168] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx139xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[169] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx140,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[170] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx141
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx142.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
139 Cf. annexe 16. Ce tableau élaboré par la mission a été en partie complété par la direction du RNSA à la
demande de la mission, formulée devant la difficulté à établir les évolutions de l?organigramme à partir des
procès-verbaux incomplètement disponibles et parfois contradictoires émanant de l?association.
140 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/justificatif/338359995
141 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/sci-l-alpette-753304120
142 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/analyzair-750447807
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https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/justificatif/338359995
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/sci-l-alpette-753304120
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/analyzair-750447807
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[171] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[172] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx143,xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[173] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx144
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx145.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[174] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx
143 Cf. annexe 5.
144 S?agissant des exercices transmis, donc hors 2012, 2013 et 2014, cf. supra
145 A partir de 2017 ces conventions ont été signées par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, l?avenant signé pour
2015-2016 portant la mention « la directrice » non assortie d?une signature.
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[175] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx146xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx147.
[176] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx148,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[177] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[178] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx149,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx150,xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx151.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx152,xxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[179] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx153,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx154.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx155.xxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[180] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
146 Les pièces disponibles ne permettant pas de savoir s?il l?est encore.
147xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
148 N° Siren 497 555 268.
149xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
150 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/rnsa-oberon-497555268
151 Acte portant décision extraordinaire de l?associé unique en date du 7 mai 2021
152 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/oberon-sciences-895369932
153 https://www.linkedin.com/in/benjaminguinot/
154 https://www.aero.obs-mip.fr/author/benjamin-guinot/ et https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-
Guinot-2/3
155 https://www.boutique.afnor.org/Store/Preview/DisplayExtract?ProductID=319513&VersionID=6
PUBLIÉ
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/rnsa-oberon-497555268
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/oberon-sciences-895369932
https://www.linkedin.com/in/benjaminguinot/
https://www.aero.obs-mip.fr/author/benjamin-guinot/
https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-Guinot-2/3
https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-Guinot-2/3
https://www.boutique.afnor.org/Store/Preview/DisplayExtract?ProductID=319513&VersionID=6
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[181] Ces indications réunies sur la base des éléments obtenus ne prétendent pas à l?exhaustivité.
Il en va de même des indications relatives aux intérêts personnels afférents, retracées ci-dessous.
2.2.2 Les intérêts personnels afférents
[182] Au moment de la création de la société RNSA Laboratoire, xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
percevaient respectivement au titre de leurs fonctions de dirigeants du RNSA, selon le rapport du
commissaire aux comptes pour l?exercice 2007 cité par le cabinet DEBRUN-VERCHERE-COLIN156,
43 500 ¤ et 16 500 ¤. L?étude remise alors au RNSA relève à ce sujet que ces rémunérations
excèdent la limite imposée par l?administration fiscale, et que les rémunérations ou les fonctions
des intéressés « devront être revues afin de respecter le caractère désintéressé de la gestion ». Pour
que l?organisme puisse avoir un dirigeant qui perçoit une rémunération supérieure aux trois quarts
du SMIC (soit 991 ¤ par mois à l?époque et 11 892 ¤ pour l?année), il faudrait que l?association
perçoive des fonds privés supérieurs à 200 000 ¤.
[183] Dès la version initiale de ses statuts (art. 18), la société RNSA Laboratoire prévoit la
rémunération de la gérance, ainsi que des remboursements de frais non limités ni encadrés : « Le
gérant ou chacun des gérants s'ils sont plusieurs recevra à titre de rémunération de son travail et en
compensation de la responsabilité attachée à la gestion un traitement fixe ou proportionnel ou à la
fois fixe et proportionnel dont le montant et les modalités de paiement seront déterminés par
décision de l'associée unique ou par décision collective des associés. Cette rémunération figurera
aux frais généraux. En outre il a droit au remboursement de ses frais de représentation et de
déplacement. »
[184] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx157,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxx158xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx159.
156 « Etude de défiscalisation de l?association RNSA », cf. supra et annexe 22.
157 Non membre du RNSA, M. Chronowski est, selon l?actuelle direction du RNSA et différentes pièces au
dossier, l?avocat ayant été mandaté à différentes reprises tant par le RNSA que par RNSA Laboratoire.
158xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
159 Le Grand livre de cette société comporte en effet des mentions correspondant à des versements à des
personnes physiques sans préciser leur identité, mentions telles que « Virement » ou « Personnel ?
rémunérations dues ». Pour mémoire, la fonction même du Grand livre est de retracer le détail de toutes les
opérations par comptes.
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[185] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxaudon160.
[186] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx161.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[187] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[188] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
162xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
160 29 et 30 juillet 2024, mails de la direction du RNSA à la mission transmettant les réponses du cabinet
Goodmorningbusiness.
161 Article 11 des statuts du RNSA : « /?/ Les membres du conseil d?administration ne peuvent recevoir aucune
rétribution à raison des fonctions d?administration qui leur sont confiées, ce qui n?interdit pas la rémunération
de ces membres pour des fonctions techniques distinctes. Des remboursements de frais sont seuls possibles et
doivent faire l?objet de vérifications. »
162 Version du 30 novembre 2023.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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2.2.3 Des circuits décisionnels opaques
[189] Centrée autour de quelques individualités impliquées dans la création et la gérance de
sociétés privées satellites163, la gouvernance du RNSA est opaque, tant dans son fonctionnement
interne que vis-à-vis des autres acteurs du dispositif de surveillance et des pouvoirs publics
financeurs.
[190] Les circuits décisionnels d?une association sont en principe structurés par ses statuts. Ceux
du RNSA ont été modifiés très fréquemment notamment à partir de 2017, faisant l?objet de
versions successives en 1996, mai 2002, mai 2009, décembre 2010, 2017164, mai 2019, juin 2021,
décembre 2022, mars 2023. Une partie de ces modifications statutaires n?a apparemment pas été
déclarée en préfecture165.
[191] Les statuts prévoient l?élection d?un bureau166 et précisent les fonctions de ses membres.
Lorsqu?ils sont disponibles, les comptes-rendus des conseils d?administration montrent
cependant que des pouvoirs non statutaires sont couramment exercés par le bureau ainsi que par
le directeur de l?association. Il est généralement impossible de retracer les délibérations
correspondantes, quand il y a eu délibération, car aucun compte-rendu n?est disponible pour la
plupart des réunions de bureau, moins encore pour les décisions prises seul par le directeur.
Quelques comptes-rendus de réunions de bureau attestent cependant que des décisions
majeures ont été prises dans cette formation. Ainsi, s?agissant de l?emménagement du RNSA dans
des locaux plus grands et plus onéreux en sous-location de RNSA Laboratoire (cf. supra), le compte
rendu finalement communiqué du bureau du 3 juin 2010 fait explicitement état de la volonté de
ses membres de cacher la substance de cette décision au conseil d?administration ainsi qu?à
l?assemblée générale. S?agissant de la transformation du RNSA Laboratoire en RNSA Obéron, les
décisions précises l?ont été le 17 février 2021 lors d?une réunion de bureau xxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx167.
[192] Les statuts de l?association ont, à partir de 2017, « perméabilisé » la fonction de trésorier,
permettant à celui-ci de déléguer les opérations financières et comptables au directeur de
l?association. C?est aussi le directeur de l?association, ou, plus récemment, xxxxxxxxxxxxxxx en
tant « qu?administrateur » (cf. supra) qui a signé de nombreux documents structurants et
notamment des conventions liant l?association à des partenaires extérieurs, alors que
statutairement c?est le président de l?association, à défaut son vice-président, qui la représente
dans tous les actes de la vie civile.
[193] Les assemblées générales sont statutairement présidées par le président de l?association, à
défaut par le vice-président (ou éventuellement par son membre le plus ancien). C?est pourtant
163 Cf. annexe 16 pour les aspects RNSA et RNSA Laboratoire.
164 Version non datée, ni signée.
165 Selon l?article 1er des statuts qui fait état de ces déclarations et n?en fait mention que pour les versions
de 2002 et 2010.
166 Obligatoirement élu au scrutin secret jusqu?en 2021, la modification statutaire intervenue alors permet
désormais une élection à main levée.
167xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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M. Jean-François Chronowski, avocat du RNSA ainsi que des sociétés RNSA Laboratoire puis RNSA
Obéron qui a présidé l?assemblée générale de juin 2007, lors de laquelle des décisions
structurantes ont été arrêtées ou entérinées regardant les conditions de la « filialisation ».
[194] Les comptes rendus des assemblées générales montrent généralement que la participation
y est peu nombreuse, de l?ordre d?une douzaine de personnes. Cela a été le cas même lors de
l?assemblée générale majeure de mars 2007 ayant donné son accord sur la constitution d?une
filiale, dont le compte-rendu porte une mention manuscrite indiquant 69 « présentés ou
représentés » mais seulement 13 présents, non identifiés nommément. Le nom des présents ne
figure que sur une partie des comptes rendus d?assemblée générale, les autres ne comportant
aucune mention nominative des participants ou, au mieux, ne distinguant pas le nom des présents
de celui des membres représentés.
2.3 Un financement public du RNSA obtenu sur des bases biaisées, et
utilisé irrégulièrement
[195] Le RNSA est financé très largement sur fonds publics, notamment par des subventions de
l?Etat. Le financement accordé par la DGS et le MEDDM se monte ainsi à 1 275 672 ¤ sur les cinq
derniers exercices, hors subventions des ARS et hors financements plus marginaux de collectivités
territoriales168. Or, les subventions publiques ont été durablement obtenues et utilisées dans des
conditions contestables.
168 Selon le budget prévisionnel 2020 joint à la convention RNSA-DGS 2020-2023 par exemple, outre les
subventions DGS et DGEC le poste « subventions » était alimenté par des subventions ARS à hauteur de
216 000 ¤, une subvention de 18 000 ¤ de la métropole de Lyon et d?autres subventions de collectivités
locales à hauteur de 10 600 ¤. L?ADEME a pour sa part subventionné le RNSA jusqu?en 2018.
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2.3.1 Le non-respect des taux convenus de subvention
[196] Dans la continuité globalement des exercices précédents, la rubrique « subventions
d?exploitation » des comptes de résultat 2019 à 2023 est ainsi renseignée :
Tableau 5 : Compte de résultat du RNSA, subventions d?exploitation
RNSA 2023 2022 2021 2020 2019
Subvention DGS 170 000 170 000 170 000 170 000 170 672
Subvention MEDDM 85 000 85 000 85 000 85 000 85 000
Prest.collect.locale
sans tva
225 527 254 470 227 444 215 340 267 169
Autres subventions-
prestations
38 265 70 366 49 802 36 158 31 021
Total 518 792 579 836 540 246 506 498 553 862
Source : Mission, selon les comptes du RNSA
[197] Les subventions publiques représentent l?essentiel des produits d?exploitation, complétés
par des dons169, des cotisations et, de façon marginale, par les redevances de marques (cf. infra).
Tableau 6 : Part des subventions d?exploitation dans les produits d?exploitation du RNSA
RNSA 2023 2022 2021 2020 2019
Produits d?exploitation 615 677 669 865 590 422 563 074 635 299
Dont : subventions
d?exploitation
518 792 579 836 540 246 506 498 553 862
% des subventions
d?exploitation dans les
produits d?exploitation
84,3 % 86,6 % 91,5 % 90,0 % 87,2 %
Source : Mission, selon les comptes du RNSA
[198] Sur la base d?un chiffrage élevé des contributions volontaires en nature (bénévolat), l?apport
relatif des financements publics apparaît bien moindre. Ainsi, pour la convention RNSA-DGS
2020-2023, les budgets prévisionnels joints sont renseignés comme suit, indiquant qu?en
moyenne, les contributions volontaires en nature représenteraient plus de 48 % du total des
produits prévisionnels :
169 La mission n?a pas pu vérifier la provenance des dons, dont le montant est conséquent (57 637 ¤ par
exemple en 2023) en l?absence de campagne d?appel à la générosité du public.
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Tableau 7 : Poids relatif des subventions publiques et des contributions volontaires en nature
dans les budgets prévisionnels cumulés :
Convention DGS-RNSA
2020-2023
Budgets
prévisionnels
cumulés170
2023 2022 2021 2020
Total des produits
d?exploitation prévisionnels
2 439 038 615 677 669 865 590 422 563 074
Dont : subventions
d?exploitation
2 145 372 518 792 579 836 540 246 506 498
Contributions volontaires en
nature
2 320 000 580 000 580 000 580 000 580 000
Total des produits
prévisionnels selon la
convention
4 818 000 1 204 500 1 204 500 1 204 500 1 204 500
% des subventions
d?exploitation dans le total
des produits prévisionnels
44,5 % 43,1 % 48,1 % 44,9 % 42,1 %
% des contributions
volontaires en nature dans le
total des produits
prévisionnels
48,1 % 48,1 % 48,1 % 48,1 % 48,1 %
Source : Mission, selon la convention citée
[199] Il en résulte des taux de subventionnement convenus apparemment modestes au regard
des ressources globales. Par exemple, l?article 4.2 de la convention DGS-RNSA 2020-2023 stipule :
« Pour la première année, l?administration [DGS] contribue financièrement pour un montant de
170 000 ¤, équivalent à 14 % du montant total annuel estimé des coûts éligibles ».
[200] Or, le chiffrage des contributions volontaires en nature par le RNSA s?avère fantaisiste171 :
? Les chiffrages prévisionnels des contributions volontaires en nature fournis par le RNSA
dans les conventions successives passées avec la direction générale de la santé diffèrent
très notablement, à partir de 2017, de la valorisation de ces contributions portée dans les
comptes. Par exemple, pour 2023, le montant indiqué à la DGS était de 580 000 euros, alors
que les comptes l?établissent à 422 945 euros. Au contraire des exercices plus anciens quand
ces données sont renseignées (notamment pour 2008, 2009, 2011), l?écart excède très
largement les imprécisions dues au caractère prévisionnel des montants portés dans les
conventions.
? Le chiffrage du coût/homme de la surveillance pollinique, quand il figure parmi les éléments
explicités, s?établit soit à 16 000, soit à 20 000 heures de travail annuelles, sans corrélation
avec le nombre de sites concernés ; sans corrélation non plus avec le nombre effectif de
bénévoles, comme le montre, s?agissant du réseau de médecins sentinelles, le fort
170 Il s?agit dans ce tableau de la somme arithmétique des budgets prévisionnels 2020 à 2023. Etonnamment,
le tableau « budget cumulé » qui figure dans les annexes à la convention s?en écarte sur certains points.
171 Cf. annexe 8.
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pourcentage (près de 40 %, cf. supra), de capteurs dépourvus de médecin responsable selon
le comptage opéré à partir des fiches par capteur fournies par le RNSA. Que, selon les fiches
par capteur fournies par le RNSA, seuls 51 des 81 capteurs soient surveillés par un médecin
sentinelle n?a pas empêché le RNSA de déclarer à la DGS, au titre des actions financées par
l?avenant 2019 à la convention DGS-RNSA, qu?il coordonnerait à ce titre « près d?une
centaine de professionnels de santé, principalement allergologues et médecins généralistes ».
Tableau 8 : Absence de corrélation entre le chiffrage par le RNSA du coût/homme de la
surveillance pollinique et l?évolution du nombre de sites :
Chiffrage par le RNSA du
coût/homme de la surveillance
pollinique
Conventions successives Nombre de sites, selon les
éléments fournis pour la
convention correspondante
« Cette activité de surveillance
représente une journée d?analyse
par semaine et par site soit
environ 20.000 heures de travail
chaque année »
Convention 2019 73
Convention 2015-2016 65
Convention 2009 63
« Cette activité de surveillance
représente une journée d?analyse
par semaine et par site soit 16 000
heures de travail »
Convention 2010 67
Source : Mission, sur la base des conventions RNSA-DGS
? La ventilation des prestations volontaires en nature diffère selon les sources : il s?agit dans
les comptes des prestations de services des analystes, des médecins et de « formation au
contrôle et d'animation du réseau », dans les conventions RNSA-DGS d?une ventilation en
quatre postes, ces prestations bénévoles étant réputées servir l?action « centre de
coordination », l?action « information », l?action « surveillance » et l?action « Assurance
qualité »172.
[201] Selon les deux sources, le poste principal des prestations volontaires en nature (bénévolat)
est systématiquement constitué des prestations de services des analystes. Celles-ci sont pour
autant des charges facturées (selon par exemple le rapport du trésorier sur les exercices 2020 et
2021, les prestations facturées des analystes se sont montées à 157 136 ¤ pour 2020 et 175 653 ¤
pour 2021).
[202] Enfin, les « enveloppes » correspondant au chiffrage du bénévolat dans les comptes
fluctuent beaucoup d?un exercice à l?autre, comme le montre par exemple l?évolution 2020-2023
(respectivement 440 309, 550 581, 509 694 et 422 945 euros), sans que notamment les annexes
aux comptes, qui n?explicitent pas les règles et hypothèses de valorisation du bénévolat alors que
ce devrait être le cas dès lors qu?il présente un caractère significatif, permettent de comprendre
ces écarts.
172 Cf. annexe 8.
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2.3.2 Le transfert du produit des subventions reçues à d?autres structures
[203] La subvention est allouée pour un objet déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée au
financement global de l?activité associative. Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du décret-
loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les associations bénéficiaires de subventions ne peuvent les
reverser en tout ou partie à une autre structure, sauf autorisation expresse dans l?acte attributif.
[204] Or, les relations financières entre le RNSA et ses « filiales » successives reposent en réalité
sur la mise à disposition très peu rémunérée, voire gratuite des données produites grâce en grande
part aux subventions reçues (cf. supra), données commercialisées ensuite par les sociétés privées
correspondantes. Au surplus, la comptabilité du RNSA et celle de sa « filiale » ne sont pas
étanches.
[205] Pour l?essentiel, il n?y a pas reversement direct des subventions reçues par le RNSA à d?autres
structures, mais le transfert du produit des subventions reçues aux sociétés satellites s?y
apparente.
2.3.3 Des subventions redondantes et portées partiellement seulement en
comptabilité
[206] Pour 2023, le compte de résultat détaillé du RNSA comporte, au poste « subventions
d?exploitation », un total de 518 792 ¤, dont un montant de 38 365 ¤ pour la ligne « Autres
subventions ? prestations » susceptible d?accueillir les subventions d?ARS :
Source : RNSA, comptes 2023
[207] Or, pour ce même exercice, quatre des ARS ayant renseigné le volet financier du
questionnaire diffusé par la mission173 ont indiqué avoir financé le RNSA, ce pour un montant total
de 173 000 ¤, très supérieur à celui retracé en comptabilité.
[208] L?ARS d?Ile-de-France a précisé que l?objet de la subvention versée est « la maintenance et la
lecture hebdomadaire des résultats des 4 capteurs de la région ». Or, la surveillance, la prévision et
l?analyse des particules biologiques de l?air ambiant, basée sur la lecture régulière des capteurs,
est le premier axe de l?objet conventionné par le RNSA pour la subvention reçue de la DGS. Le
« recueil des données phénologiques » est aussi l?un des axes de l?objet conventionné par le RNSA
pour la subvention reçue de la DGEC. Au surplus, la lecture des capteurs, censée être menée par
le réseau de bénévoles quoi que sous-traitée pour l?essentiel, est également valorisée en
comptabilité dans les prestations volontaires en nature. Pour l?Ile-de-France en l?occurrence, cette
173 Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, cf. tableau infra au point 3.3.2.
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même prestation est donc financée à la fois par la DGS, par la DGEC et par l?ARS, et valorisée
comptablement par le RNSA en tant qu?apport bénévole174.
3 La nécessité d?une cohérence globale de la surveillance de
l?air ambiant
[209] En 1995, le rapport d?évaluation du RNSA rédigé pour le réseau national de santé publique
par les Dr Philippe Quenel et Laurent Chambaud recommandait le repositionnement de la
surveillance des pollens, et « éventuellement des moisissures atmosphériques », « dans le cadre plus
général de la surveillance de l?impact sur la santé de la qualité de l?air, incluant les aspects
météorologiques et de pollution atmosphérique ». Cette recommandation n?a pas été exploitée et
le dispositif de surveillance des pollens et moisissures a été, sous l?égide du RNSA, développé
isolément. L?ensemble des constats établis montre qu?il convient aujourd?hui d?unifier la
surveillance de la qualité de l?air ambiant, en intégrant la surveillance des pollens et moisissures
dans le dispositif de mise en oeuvre et de gouvernance de l?air ambiant.
3.1 Un statu quo presque impossible au regard des fragilités et déviances
du dispositif
[210] L?analyse du dispositif de surveillance des pollens et moisissures révèle des fragilités et
déviances structurelles ou installées de longue date : l?absence d?organisation réellement
coordonnée entrave l?efficacité et fait obstacle au pilotage ; la captation d?une grande part des
financements publics au bénéfice de sociétés privées et d?intérêts particuliers place l?acteur le
plus affirmé du système devant des responsabilités lourdes ; son retranchement autoproclamé
derrière la sacralisation d?un indice confidentiel et le refus de communiquer des données de
nature publique pour mieux les faire vendre par des entreprises satellites interroge y compris sa
compréhension des enjeux méthodologiques ; d?autres aspects encore rendent le statu quo
presque impossible et en tous cas non souhaitable.
3.1.1 La quasi-impossibilité de poursuivre le subventionnement du RNSA
[211] Le subventionnement public du RNSA représente une grande part du financement global
du dispositif de surveillance des pollens et moisissures, constitué :
? Des moyens d?exploitation du RNSA et de l?APSF, dans la mesure où ces organismes n?ont
pas d?autre mission ;
174 Elle est de plus incomplètement réalisée puisque le RNSA s?engage, de façon générale et au cas particulier,
(convention ARS-Ile-de-France - RNSA relative à la participation financière de l?agence régionale de santé Île-
de-France au financement des actions et des expérimentations de santé en faveur de la performance, la
qualité, la coordination, la permanence, la prévention, la promotion ainsi que la sécurité sanitaire - Analyses
des particules biologiques de l'air et suivi des conséquences sur la santé (pollens et moisissures), 2023) à ce
qu?un médecin soit responsable de chaque capteur, ce qui n?est le cas en Ile-de-France que pour un des
quatre capteurs, cf. infra.
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? De la fraction des moyens des AASQA allouée à la mesure des pollens dans l?air ambiant et
à la modélisation afférente ; pour 2022, ce montant globalisé a été de 485 357 euros175 ;
? D?une fraction difficilement chiffrable, mais marginale en tout état de cause, de la part
afférente de l?activité des tutelles.
[212] Une éventuelle poursuite du subventionnement public du RNSA est difficilement
concevable dans le contexte décrit.
3.1.1.1 L?accumulation par le RNSA d?irrégularités majeures et l?autodestruction
de sa fiabilité revendiquée
[213] Le RNSA, qui est en principe l?un des trois acteurs institutionnels du dispositif de surveillance
des pollens et moisissures à parité avec les AASQA et l?APSF, en a en fait constamment revendiqué
le pilotage, se réservant notamment la maîtrise des données agrégées ou produites sur la base
essentiellement de financements publics. A compter de la création de RNSA Laboratoire, il a
contractuellement transféré à différentes sociétés commerciales satellites, créées et gérées par
ses principaux dirigeants, les droits d?utilisation de ces données. Sous réserve des imbrications de
rémunérations difficiles à retracer exhaustivement, il a mis en oeuvre l?activité de mesure prévue,
quoi que de façon géographiquement partielle comme le montre la répartition des capteurs, et
non assurée méthodologiquement176. Mais il a cédé le fruit de cette activité aux sociétés
mentionnées, déstabilisant ses comptes d?exploitation et sollicitant en compensation de forts
financements publics.
[214] Ses dirigeants ont organisé une confusion d?identité entre l?association subventionnée et les
sociétés commerciales. Ils se sont appropriés et ont commercialisé les marques les plus
étroitement liées à l?activité du RNSA ; ils se sont appropriés y compris l?acronyme de
l?association, dont l?énoncé revendique le monopole d?un réseau pourtant confié
réglementairement, depuis 2016, à trois types d?acteurs. Confrontés à la difficulté de recouvrer
au mieux, et au moins pour les derniers exercices, les montants indûment versés177, les pouvoirs
publics ne sauraient continuer à alimenter le processus.
[215] Depuis le lancement de la mission IGAS-IGEDD178, le RNSA se mobilise pour financer une
éventuelle fusion avec l?APSF afin de « devenir le garant national, l?acteur incontournable de la
surveillance aérobiologique »179. C?est depuis 1996 l?ambition du RNSA, affirmée continûment
malgré le dispositif réglementaire en principe partenarial en vigueur depuis 2016, et utilisée
comme indiqué à des fins étrangères à la surveillance des pollens et moisissures. L?APSF quant à
elle intervient dans quelques régions au service d?objectifs divers (cf. supra), et constitue un acteur
175 LCSQA, comptabilité analytique des AASQA pour 2022.
176 Le processus d?assurance qualité contractualisé avec la DGS est resté purement interne, confié aux
producteurs de mesures eux-mêmes.
177 Une aide peut être retirée à tout moment par l?administration si son bénéficiaire n?a pas respecté
les conditions posées pour en disposer (art. L. 242-2 2° du code des relations entre le
public et l?administration).
178 Mission confiée à KMPG, cofinancée par le RNSA et l?APSF pour un coût prévisionnel de 11 700 ¤ HT, projet
de lettre de mission en date du 9 novembre 2023.
179 Démarche baptisée « Néopollen », projet de livrable final KPMG, daté de juin 2024.
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secondaire du dispositif de surveillance des pollens. Un rapprochement RNSA-APSF formerait un
binôme disparate et ne saurait redonner au RNSA une fiabilité qu?il a plus autodétruite que
réellement construite.
Recommandation n°1 Mettre un terme au subventionnement public du RNSA
[216] Ce subventionnement ne doit pas reprendre via une éventuelle structure fusionnée RNSA-
APSF. La mission considère que si les deux associations perdurent et entendent fusionner, la plus-
value en serait faible sur le fond ; cette démarche présenterait par contre l?inconvénient majeur
de positionner de nouveau le RNSA en récipiendaire de fonds publics. Si ce projet voit le jour, il
ne doit pas être porté par des subventions, ce qui implique a minima de ne pas augmenter les
financements APSF.
[217] Le devenir opérationnel et financier de l?APSF en tant que, parmi ses autres fonctions, partie
prenante du dispositif de surveillance des pollens devra être déterminé par le choix des AASQA
des régions concernées de conventionner ou non avec cette association.
Recommandation n°2 Veiller à ne pas proroger le subventionnement public du RNSA via une
éventuelle structure fusionnée RNSA-APSF
3.1.1.2 Les interrogations autres pesant sur le subventionnement du RNSA
[218] A l?encontre des procédures suivies, le soutien apporté jusqu?ici à cette association par les
pouvoirs publics ne peut au demeurant s?analyser comme un processus de subvention. Aux
termes de l?article 9-1 de la loi 2000-321 du 12 avril 2000, les actions, projets ou activités pour
lesquels les associations perçoivent les subventions sont « définis et mis en oeuvre par les
organismes de droit privé bénéficiaires », et les subventions « ne peuvent constituer la rémunération
de prestations individualisées répondant aux besoins des autorités ou organismes qui les
accordent ». Or, si les conventions passées avec la DGS au moins indiquent systématiquement que
les actions menées par le RNSA le sont « à son initiative et sous sa responsabilité » (cf. supra), ce
n?est pas le cas, au moins depuis l?arrêté du 5 août 2016 puisque celui-ci charge expressément le
RNSA de coordonner avec l?APSF et tout ou partie des AASQA la surveillance des pollens et, le
cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, ainsi que l'information associée. Ce sont des
contrats de commande publique qui auraient dû être passés.
[219] Proroger le cas échéant les financements des pouvoirs publics au RNSA exigerait par ailleurs
d?en vérifier la compatibilité avec la réglementation européenne de la concurrence relative aux
aides d?Etat.
[220] Au regard du droit européen, constitue une entreprise toute entité qui exerce une activité
économique, quel que soit son statut juridique ou son mode de financement ; les associations qui
remplissent cette condition peuvent donc être considérées comme des entreprises. Le nouveau
règlement « de minimis »180 adopté en décembre 2023 autorise pour toutes les catégories
d?entreprises, quelle que soit leur taille, des aides d?État n?excédant pas un plafond de
180 Les aides dites « de minimis » sont les aides d?État de faible montant. Elles sont désormais encadrées par
le règlement 2023/2831 du 13 décembre 2023, en vigueur depuis le 1er janvier 2024 et applicable jusqu'au
31 décembre 2030, qui a augmenté le montant des seuils fixés.
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300 000 euros sur une période de trois années glissantes, ou 750 000 euros dans le cas d?un service
d?intérêt économique général (SIEG) soumis à des obligations de service public dans le cadre
d?une mission particulière d?intérêt général. La Cour de justice de l?Union européenne a déterminé
quatre conditions auxquelles doit répondre le financement public à une entreprise pour ne pas
constituer une aide d?État :
? L?entreprise bénéficiaire doit être chargée de l?exécution d?obligations de service public
clairement définies ;
? La compensation financière doit être préalablement établie, sur la base de critères objectifs
et transparents ;
? La compensation financière ne doit couvrir que ce qui est nécessaire à l?exécution des
obligations de service public ;
? La compensation peut être accordée ou bien par une procédure de marché public ou bien
sur la base d?un cadre de référence permettant d?identifier a priori les coûts des obligations
de service public que supporterait une entreprise moyenne bien gérée en charge d?un
service d?intérêt économique général.
[221] A défaut de respect de ces règles, les subventions versées par la puissance publique à une
entreprise constitueraient des aides d?État n?ayant pas été déclarées et susceptibles de devoir
être remboursées.
[222] Or, les termes des conventions de subventionnement ont paradoxalement dénié au RNSA
l?exécution d?obligations de service public, tandis que de telles obligations, différentes de celles
énoncées par les conventions, étaient formulées par l?arrêté du 5 août 2016 (cf. supra). De plus,
les montants d?aide publique cumulés sur trois exercices dépassent les seuils de minimis. Le risque
de requalification en aide d?Etat est donc réel, au regard notamment des choix opérés pour
obtenir des dividendes issus de la valorisation économique des données produites grâce aux
financements publics.
3.1.2 La nécessaire (ré-)ouverture des données relatives aux pollens
[223] Les données environnementales que constituent les mesures polliniques notamment
doivent, dans le dispositif à venir, obéir au régime d?ouverture en vigueur (cf. supra).
[224] Pour le financement du dispositif, s?agissant le cas échéant de la réutilisation par des
sociétés commerciales des données produites, il conviendra de vérifier la possibilité de percevoir
une redevance par les structures ou services qui en auront la charge181. Les articles L. 324-1 à L.
324-5 du code des relations entre le public et l?administration (CRPA) prévoient la possibilité
181 L'élargissement du droit de l'open data passe également par la suppression des redevances pour la
réutilisation des données statistiques (art. 12 de la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 « pour une République
numérique » (« La construction du droit de l'open data. ? Les régimes juridiques de l'open data », JurisClasseur
Communication, mise à jour : 29 mai 2023, William Gilles, directeur du master 1 Droit du numérique et du
master 2 Droit des données, des administrations publiques et des gouvernements ouverts à l'université Paris
1 Panthéon-Sorbonne, avocat au barreau de Paris).
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d'établir des redevances et le principe d'une liste des administrations182 autorisées à en percevoir.
Leur application a été accompagnée par le décret n° 2016-1036 du 28 juillet 2016 relatif au principe
et aux modalités de fixation des redevances de réutilisation des informations du secteur public
(conditions d'éligibilité à la perception de redevances) et par le décret n°2016-1617 du 29
novembre 2016 relatif aux catégories d?informations publiques de l?Etat et de ses établissements
publics administratifs susceptibles d?être soumises au paiement d?une redevance de
réutilisation183.
[225] Enumérant précisément la liste des données notamment géographiques ou
météorologiques pouvant faire l'objet d'une redevance, le décret 2016-1617 du 29 novembre 2016
(art. D324-5-1 CRPA) ne mentionne pas à ce stade les mesures polliniques.
3.1.3 Un dispositif de surveillance ne devant pas fonctionner en isolat
[226] La conception d?un dispositif de surveillance des pollens et moisissures fonctionnant de
manière isolée, relié au mieux par voie de conventions à diverses structures et institutions n?a de
fondement au regard ni des enjeux sanitaires, ni des interactions de la dissémination des pollens
avec les facteurs climatiques.
3.1.3.1 La nécessité de servir l?enjeu sanitaire des interactions entre pollens,
moisissures et polluants chimiques, entravée par la dissociation des
dispositifs de surveillance
[227] Surévalués probablement en partie au moins sous la pression d?un petit nombre
d?intervenants y trouvant leur intérêt par de multiples voies, les enjeux sanitaires de la surveillance
des pollens et moisissures dans l?air ambiant existent néanmoins. Ils restent pratiquement
inconnus aujourd?hui s?agissant des moisissures, comme l?ont souligné Santé Publique France et
les ARS contactées. S?agissant des pollens, la dissociation de l?organisation idoine par rapport au
dispositif d?ensemble de surveillance de l?air ambiant est contreproductive : elle favorise le
grossissement relatif de l?impact direct des pollens, tout en compliquant l?appréhension de leurs
interactions sanitaires avec d?autres éléments dans l?air ambiant.
[228] Rien n?invitait au demeurant à isoler un système de surveillance des pollens par rapport à
d?autres facteurs de l?air ambiant pouvant nuire à la santé humaine. Dans l?appareil normatif, la
loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé, qui définissait en annexe cent objectifs
d?amélioration de l?état de santé de la population, énonçait l?objectif de « Réduire l?exposition de
la population aux polluants atmosphériques », en fondant cet objectif sur le respect des valeurs
limites européennes 2010 mais en invitant à une appréhension non sectorisée184.
Scientifiquement, l?état des connaissances en 2012 par exemple permettait déjà d?identifier
182 Ou les personnes de droit privé chargées d'une mission de service public, art. L 300-2 CRPA.
183 Mission, échanges avec la direction de Météo-France.
184 « La représentativité spatiale des stations de mesure doit être évaluée ; la surveillance des particules fines
[PM2,5] doit être étendue et celle des particules ultrafines développée. »
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l?enjeu des interactions185. En 2014, le rapport d?expertise collective précité de l?ANSES préconisait
« d?améliorer les connaissances sur l?action des polluants atmosphériques, dont l?ozone, le dioxyde
d?azote et particules sur les plantes et les pollens / la co-exposition d?une personne allergique aux
pollens et à la pollution chimique atmosphérique / les facteurs climatiques influençant la quantité
de grains de pollen produits et émis ainsi que la production d?allergènes dans le pollen (cinétique,
quantité, température, stress, humidité?) et les éventuels liens avec le changement climatique ».
[229] Dans le même sens, les travaux plus récents de l?ANSES186 poursuivent en 2019 : « En regard
de l'analyse circonscrite menée dans le cadre de ces travaux d'expertise d'une part, et de
l'insuffisance actuelle d'informations et de méthodes qui permettraient d'évaluer l'efficacité réelle
des différentes mesures d'amélioration de la qualité de l'air d'autre part, le groupe de travail et le
comité d'experts spécialisés soulignent la nécessité d'accentuer la coordination intersectorielle des
politiques en faveur de la qualité de l'air, compte tenu des contributions des différents secteurs
d'activité à la pollution de l'air ambiant, notamment à la pollution particulaire ».
[230] Le dispositif de surveillance des pollens aurait sans doute mieux fonctionné s?il avait reposé
sur des relations fluides entre des organismes dédiés et les AASQA, associations pivot de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant. Le dispositif retenu n?organisait pas cette fluidité, et les
intérêts particuliers servis via le RNSA y ont puissamment fait obstacle.
3.1.3.2 La pertinence d?une gestion par les services chargés de la météorologie et
de la climatologie, ou en lien institutionnel avec eux
[231] Les facteurs climatiques influençant la quantité de grains de pollen produits et émis ainsi
que la production d?allergènes dans le pollen (ANSES, cf. supra), certains pays (Suisse, Royaume-
Uni, Italie, États-Unis) ont choisi de placer la surveillance des pollens sous l?égide des services
nationaux chargés de la météorologie et de la climatologie, voire plus largement de
l?environnement. Au niveau européen, le programme Autopollen187 est coordonné par
MétéoSuisse dans le cadre d?EUMETNET, groupement européen des services météorologiques
185 Cf. par exemple Francelyne Marano : « Pour les [particules] plus fines, généralement des suies issues des
combustions incomplètes associées au trafic, au chauffage, en particulier au bois, et aux incinérations, deux
types de composants sont à prendre en considération : les composés organiques qui sont adsorbés à la surface
des particules, en particulier les HAP et les quinones, et les métaux, en particulier les métaux de transition. Les
particules Diesel font partie de cette fraction fine des PM. Il a été démontré que ces composés pouvaient
devenir biodisponibles dans le poumon quand les particules ne sont pas éliminées par les mécanismes de
clairance de l?appareil respiratoire. Les premiers peuvent être alors métabolisés et être à l?origine de métabolites
actifs susceptibles d?effets toxiques voire cancérigènes alors que les seconds peuvent induire un stress oxydant
à l?origine d?une réponse inflammatoire. Enfin, après leur émission dans l?atmosphère, les particules se modifient
en s?agglutinant, en réagissant avec des gaz, par exemple les composés organiques volatils, en fixant des
molécules biologiques comme des endotoxines (provenant de la paroi des bactéries) ou des allergènes
provenant de grains de pollen ou de spores de champignon » (« Mécanismes d?action des particules
atmosphériques fines et ultrafines », in : Revue Pollution atmosphérique, numéro spécial « Particules »,
novembre 2012, consacré au thème des particules, à la suite des ateliers scientifiques « Pollution par les
particules : impacts sur la santé, l'air et le climat » des 13-14 novembre 2012).
186 « Particules de l?air ambiant extérieur : effets sanitaires des particules de l?air ambiant extérieur selon les
composés, les sources et la granulométrie », ANSES, rapport révisé de synthèse et de recommandation de
l?expertise collective, édition scientifique, août 2019
187 Cf. annexe 15.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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nationaux en réponse au besoin de coordination des activités autour de la surveillance
automatique des pollens188.
[232] Quels que soient les choix institutionnels, les liens doivent être fluides et le travail
partenarial avec les services de météorologie, notamment pour permettre leur accès aux données
de mesure et leur diffusion.
[233] Météo-France fournissait jusqu?ici au RNSA les données météorologiques nécessaires aux
outils de prévision pollinique, ainsi que des données historiques de climatologie. Depuis le
1er janvier 2024, ces données sont d?ailleurs devenues publiques et librement réutilisables. La
convention qui liait le RNSA et Météo France est désormais échue même si elle continue à servir
de base aux échanges entre les deux parties.
3.2 Des fondamentaux et des évolutions favorables à une unification du
dispositif de surveillance de l?air ambiant
[234] Pour la nécessaire refonte du dispositif dans sa mise en oeuvre comme dans sa gouvernance,
l?organisation du dispositif de surveillance de l?air ambiant, ainsi que ses évolutions qui intègrent
désormais davantage la surveillance de facteurs majeurs en termes sanitaires, y compris non
encadrés par des seuils européens, représentent des atouts propices à une unification.
3.2.1 Le contraste entre l?organisation du dispositif de surveillance de la qualité
de l?air et les failles du dispositif de surveillance des pollens et moisissures
[235] Le réseau dédié à la surveillance des polluants aujourd?hui réglementés a été mis en place
de longue date, dix ans environ avant le réseau de surveillance des pollens et moisissures, sur la
base notamment de la loi du 19 juillet 1976 sur les installations classées pour la protection de
l?environnement et la mesure des émissions émanant de l?environnement industriel189. Il est monté
en puissance progressivement, renforcé par la réglementation relative à la qualité de l?air dont les
conséquences en matière de santé publique sont documentées. En France, la surveillance de la
qualité de l?air est obligatoire depuis la loi 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation
rationnelle de l'énergie (LAURE)190.
188 Cf. supra et « Pollen : méthodes de mesures, projets et coûts ? Pays européens & Japon », ministères sociaux,
bureau de la politique documentaire, janvier 2024.
189 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
190 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000381337/
Pour des développements plus détaillés sur les caractéristiques fondamentales du dispositif de surveillance
de l?air ambiant, cf. annexes 12 et 13.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000381337/
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 80 -
[236] Aujourd?hui, si le dispositif de surveillance de l?air ambiant reste perfectible, la solidité de
ses fondamentaux191 contraste avec les failles décrites du dispositif de surveillance des pollens et
moisissures.
Dispositif de surveillance de l?air
ambiant
Dispositif spécifique de surveillance
des pollens et moisissures dans l?air
ambiant192
Couverture territoriale,
stations de mesure
650 stations de mesure193 implantées
dans la quasi-totalité des
départements, à l?exception de 4
départements de la France
continentale (Ariège, Aude, Lot et
Lozère), relativement peu peuplés.
Elles couvrent ainsi quasiment 100 %
de la population française, Outre-
mer inclus.
Aucun capteur dans 37 départements.
Pour les pollens, total de 89 capteurs
dont quelques-uns inactifs.
11 capteurs mesurent également les
moisissures.
Couverture territoriale,
répartition
Les stations sont implantées en zone
urbaine pour 59 %, en zone
périurbaine pour 27 % et en zone
rurale pour 14 %, de manière
relativement proportionnée à la
densité de population.
Répartition peu liée au nombre
d?habitants recensés dans chaque
département.
Les départements d?implantation des
capteurs de pollens couvrent 73,8 %
de la population hors Outre-Mer.
Si l?on se réfère à la commune
d?implantation, clé d?entrée sur le site
Internet du RNSA, la proportion
d?habitants couverte par un capteur
de pollen est de moins de 17 %.
Méthodologie de
constitution du réseau
L?implantation des stations et le
fonctionnement de la surveillance
répondent à une méthodologie et à
des obligations précises194.
Un rapport d?évaluation du réseau
national de surveillance
aéropollinique publié en 1997195
soulignait qu?il était caractérisé par
« l'absence de critères explicites
concernant le choix d'implantation des
sites locaux ». A ce jour, il n?existe
toujours pas de méthodologie précise
de conception du réseau.
191 « La surveillance de la qualité de l?air : un dispositif efficace, à adapter à l?évolution des connaissances » (« Les
politiques de lutte contre la pollution de l?air », enquête demandée par la Commission des finances du Sénat,
Cour des comptes, juillet 2020).
192 Cf. supra pour une présentation plus détaillée.
193 Cf. rapport OPECST cité.
194 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/6904/download?inline
195 Volume 37 de la revue française d?allergologie et d?immunologie clinique
(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0335745797800159)
PUBLIÉ
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/6904/download?inline
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0335745797800159
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Accessibilité des
informations relatives au
dispositif de mesure
La localisation des stations de
mesure des polluants réglementés
est accessible sur le site internet
Geod?Air196 ; les données sont
téléchargeables sous forme d?un
tableur directement exploitable
(numéro du capteur, nom de la
station, adresse exacte sur la
commune, longitude, latitude) et le
téléchargement est possible pour
l?ensemble ou de manière sélective
(polluant, station, région?).
Localisation des capteurs de pollen
figurant sur une carte proposée par le
site Internet du RNSA. Les données
afférentes sont inégalement
renseignées et doivent être compilées
manuellement pour une vision
d?ensemble (cf. supra).
Contrôle qualité Contrôle qualité confié au LCSQA,
laboratoire de référence en France
et en Europe, chargé d?assurer la
fiabilité des mesures en air ambiant.
Il garantit la qualité des données du
dispositif de surveillance. Les
référentiels qu?il élabore sont
publics.
Procédure purement interne, confiée
pour partie au moins aux bénévoles
chargés des mesures elles-mêmes.
Ouverture des données Les données de surveillance de la
qualité de l?air ambiant sont
ouvertes197.
Le RNSA revendique le caractère non
public des données qu?il produit ou
agrège.
Indice utilisé Indice Atmo198 établi suivant le guide
de calcul publié sur le site du LCSQA
conformément au référentiel
technique national199.
RAEP, indice à la méthode de calcul
non détaillée et non publique (cf.
supra).
Information du public Applications mobiles, dont les
applications élaborées par certaines
AASQA et l?application
Applications mobiles fournissant des
informations sur la situation
pollinique, dont l?application
gouvernementale gratuite Recosanté.
Les autres201 sont souvent assorties de
196 https://www.geodair.fr/donnees/referentiel-mesure
197 Les données ouvertes que les organismes publics recueillent, produisent ou achètent (aussi appelées «
informations du secteur public ») sont mises à disposition gratuitement en vue de les réutiliser à d?autres fins.
La licence précise les conditions d?utilisation (source : https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-
open-
data#:~:text=Les %20donn %C3 %A9es %20ouvertes %20permettent %20d %E2 %80 %99am %C3 %A9liore
r %20la %20collaboration %2C %20la,et %20 %C3 %A0 %20la %20cr %C3 %A9ation %20de %20nouveaux %
20mod %C3 %A8les %20commerciaux
198 Cf. annexe 12.
199https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14d
ecembre2020.pdf)
201 Issues de réseaux de micro capteurs automatiques fonctionnant selon des protocoles non normalisés,
certaines peuvent être source de confusion pour des personnes allergiques qui pensent utiliser une
information officielle.
PUBLIÉ
https://www.geodair.fr/donnees/referentiel-mesure
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14decembre2020.pdf
https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14decembre2020.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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gouvernementale gratuite
Recosanté200.
nombreuses notifications invitant à
consulter un allergologue ou un
pharmacien, collectant des données
personnelles nécessitant de créer un
compte (France Pollen, Alerte Pollen,
Live Pollen de Lify Air202?).
[237] Point par point, le contraste qualitatif est donc fort entre le réseau de surveillance de la
qualité de l?air et le réseau de surveillance des pollens et moisissures, alors même que la postérité
du second aurait pu permettre des développements cohérents et fondés sur les mêmes principes
méthodologiques.
[238] Sachant que le dispositif de surveillance de la qualité de l?air est porté par les AASQA, par
ailleurs d?ores et déjà parties prenantes de la surveillance des pollens dont le RNSA s?est jusqu?ici
réservé le pilotage, et que 14 des 18 AASQA sont engagées dans la surveillance des pollens, cet
état des lieux invite à une unification de la surveillance de la qualité de l?air sous l?égide du
dispositif de droit commun.
3.2.2 L?impulsion vers une cohérence accrue donnée par les évolutions de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant
[239] La France a joué un rôle important dans l?établissement des réglementations et des normes
relatives aux émissions atmosphériques au niveau européen. La surveillance a été mise en place à
partir de 1976 et la loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie (LAURE) a notamment instauré des seuils d?alerte et des valeurs limites. Le dispositif
français de surveillance de la qualité de l'air a évolué parallèlement aux évolutions européennes
et internationales, parfois en anticipation203.
[240] Les orientations ministérielles données aux AASQA sur les polluants d?intérêt national
(pesticides, particules ultrafines?), qui ne font pas encore l?objet de valeurs limites, s'inscrivent
200 Cette application construite en partenariat avec la direction interministérielle du numérique dans le cadre
du programme beta.gouv.fr (https://recosante.beta.gouv.fr/)
202 Les données de cette application sont issues du réseau de micro capteurs automatiques de la start-up
fonctionnant selon des protocoles non normalisés, pouvant être source de confusion pour des personnes
allergiques qui pensent utiliser une information officielle, cf. supra.
203 Au niveau européen, les deux principaux actes législatifs sont les directives 2004/107/CE du Parlement
européen et du Conseil du 15 décembre 2004 concernant l'arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les
hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'air ambiant et 2008/50/CE du Parlement européen et du
Conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe (qui a notamment
remplacé la directive cadre 96/62/CE). La nouvelle directive sur la qualité de l'air, qui fusionne les directives
2004/107/EC4 et 2008/50/EC5, a été adoptée le 14 octobre par le Conseil de l'Union européenne.
Les évolutions réglementaires s?appuient largement sur les lignes directrices de l'organisation mondiale de la
santé (OMS). Celles-ci ont évolué en 2021
(https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-
fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y),quinze ans après la publication des précédentes. La révision de la
directive relative à la qualité de l?air ambiant a ainsi été proposée par la Commission européenne le 26
octobre 2022 pour aligner plus étroitement les normes en vigueur sur les recommandations de l?OMS. Le
Parlement européen et le Conseil de l?Union européenne sont parvenus le 20 février 2024 à un accord
politique sur cette nouvelle directive.
PUBLIÉ
https://recosante.beta.gouv.fr/
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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dans cette logique et traduisent la pertinence d?une approche globale de la qualité de l?air
ambiant. La surveillance progressivement introduite de ces paramètres permet de faire
progresser, comme les rencontres internationales Air et santé organisées les 6 et 7 février 2024 à
Toulouse, qui ont notamment porté sur les pesticides et particules ultrafines comprises entre 1 et
100 nanomètres, en ont souligné la nécessité. L?Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques (OPECST) signalait en mai 2019204 que « L?éventail des polluants
recherchés s?est sensiblement ouvert ces dernières années au-delà des polluants atmosphériques
(particules fines, souffre, dioxyde de carbone ?), en regardant aussi la présence de pesticides dans
l?air ambiant ». La base Phytatmo compile en effet les mesures (fractions gazeuse et particulaire)
en pesticides dans l?air ambiant des AASQA depuis 2002 ; les données sont téléchargeables205 .
[241] Les risques des pesticides pour la santé ont donné lieu à des recommandation de l?OMS
récemment mises à jour quant à leur classification206 ; mais si des valeurs limites ont déjà été
définies au niveau européen dans l?alimentation et dans l?eau, ce n?est pas encore le cas dans l?air.
La Commission européenne a demandé à l'agence européenne de sécurité alimentaire de réviser
le document d'orientation sur l'évaluation des risques pour les oiseaux et les mammifères datant
de 2009, qui décrit un système d'évaluation des risques à plusieurs niveaux couvrant l'exposition
alimentaire, l'exposition par intoxication secondaire et l'exposition par ingestion d'eau
contaminée.
[242] La connaissance acquise par le réseau des AASQA en investissant de nouveaux champs de
surveillance207 prépare d?éventuelles évolutions réglementaires que les résultats obtenus, et les
travaux européens208 et internationaux laissent présager. Ces travaux inscrits sur le temps long
permettent une approche globale des différents paramètres de l?air dont les effets parfois croisés
sont difficilement séparables.
[243] Ces évolutions du dispositif de surveillance de l?air ambiant soulignent
complémentairement la pertinence d?y intégrer l?ensemble des paramètres et donc la surveillance
des pollens comme, le cas échéant, des moisissures, plutôt que de laisser subsister une
dissociation compliquée en gestion, et contreproductive en termes d?analyse des risques.
3.3 L?organisation d?une cohérence institutionnelle et sanitaire
[244] Une approche globale de l?air ambiant, mettant un terme à la dissociation des paramètres
que constituent les pollens et moisissures, nécessite une réorganisation fonctionnelle ainsi qu?un
pilotage adapté à la marge, et coordonné.
204 « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de la confiance »,
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), mai 2019
205 https://www.atmo-france.org/article/phytatmo
206 La classification OMS recommandée des pesticides en fonction des dangers qu'ils présentent a été mise
à jour en 2019 (https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/334382/9789240011472-fre.pdf?sequence=1)
207 Pesticides, particules ultrafines?
208 Note d?information de l?agence européenne de l?environnement publiée le 14/09/2023
(https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-
human-health=
PUBLIÉ
https://www.atmo-france.org/article/phytatmo
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/334382/9789240011472-fre.pdf?sequence=1
https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-human-health
https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-human-health
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3.3.1 Un statut des pollens pouvant rester stable, un statut des moisissures à
repenser
3.3.1.1 Moisissures versus pollens
[245] L?intégration de la surveillance des pollens et moisissures dans l?air ambiant ne nécessite a
priori pas de modifier le statut actuel des pollens dans ce dispositif. Ils sont regardés, dans le
référentiel national du LCSQA, comme des « polluants non réglementés » et relevant en tant que
tels de démarches d?assurance de la qualité, ce qui permet aux AASQA d?en assumer la mesure et
l?intégration dans leur dispositif de surveillance.
[246] La surveillance réglementairement en vigueur ne prévoit pas de caractère optionnel ou
géographiquement limité. Pour autant, parmi les trois intervenants mentionnés par l?arrêté de
2016, aucun ne couvre actuellement l?intégralité du territoire (cf. supra). Le RNSA a une couverture
territoriale très partielle, l?APSF intervient principalement dans l?ouest de la France, et ce sont
paradoxalement les AASQA, parties prenantes à titre facultatif de la surveillance des pollens et
moisissures, qui offrent la couverture territoriale la plus large, bien qu?avec des modalités
d?intervention hétérogènes. Sous l?égide du système actuel, ce n?est donc pas la totalité du
territoire qui est surveillé. Tous gestionnaires confondus, la configuration du réseau de capteurs
ne permet pas d?envisager une surveillance plus dense sans moyens supplémentaires
conséquents, dont les enjeux identifiés ne montrent pas la nécessité. Il ne paraît donc pas
opportun que la réglementation accroisse les obligations en la matière.
[247] Les moisissures quant à elles ne sont pas affectées d?un statut spécifique, notamment dans
le référentiel national du LCSQA. Les interrogations formulées dès 1995 sur la pertinence
éventuelle de leur surveillance209 ne semblent pas levées aujourd?hui. Les actions conventionnées
par la DGS avec le RNSA intègrent à l?identique les pollens et les moisissures, mais la surveillance
mise en oeuvre sur ces dernières est toujours restée marginale (cf. supra), sans que cette lacune
ait, selon les informations reçues, suscité de rappels particuliers. Sans urgence, le
repositionnement du dispositif de surveillance peut utilement fournir l?occasion d?analyser la
pertinence d?un ciblage prorogé de la surveillance sur les moisissures, s?agissant de l?air ambiant.
Cette démarche devrait être conduite en lien avec les instances responsables de la surveillance
de la qualité de l?air intérieur, étant donné la perméabilité des espaces aériens.
Recommandation n°3 Statuer sur la pertinence d?une surveillance des moisissures dans l?air
ambiant ; en cas de confirmation de ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre effective
209 Cf. supra, 1995 : le rapport d?évaluation du RNSA rédigé pour le réseau national de santé publique par les
Dr Philippe Quenel et Laurent Chambaud recommandait le repositionnement de la surveillance des pollens,
et « éventuellement des moisissures atmosphériques », dans l?air ambiant. Il recommandait « de prendre une
position claire sur la nécessité (ou non) de surveiller les moisissures aériennes » (cf. annexe 2).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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3.3.1.2 L?évocation partielle des pollens et moisissures dans l?arrêté de
surveillance de la qualité de l'air ambiant
[248] Les pollens et moisissures ne sont pas mentionnés expressément par l?arrêté du 16 avril 2021
relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Cependant, celui-ci
charge les AASQA de la surveillance des particules fines (PM10 et PM2,5)210. Les pollens et
moisissures sont des particules (biologiques)211. Certains dont la taille est inférieure à
10 micromètres (µm) sont ainsi intégrés dans la masse globale des particules mesurées, mais ils n?y
sont pas précisément identifiés. Les pollens ont un diamètre compris entre 5 et 250 µm
(moyenne : 25-30 µm)212 et sont peu présents sur la fraction ultrafine des particules (diamètre
inférieur à 0.1 µm).
[249] La doctrine213 observe que les impacts sanitaires et environnementaux des particules
diffèrent selon leur composition et leur taille. Plus une particule est fine, plus elle pénètre
profondément dans les poumons. Ces particules peuvent provoquer des inflammations et pour
certaines d'entre elles des cancers notamment (fibres d'amiante, particules diesel).
3.3.2 Pour une organisation intégrée du dispositif public de surveillance
[250] Si la dissociation du dispositif de surveillance des pollens et moisissures par rapport à la
surveillance globale de l?air ambiant n?allait pas de soi, les constats opérés montrent que ce choix
a surtout emporté des inconvénients. Il est donc de bon sens d?intégrer cet aspect de la
surveillance dans le dispositif global, et d?assurer ainsi une surveillance des pollens cohérente avec
celles des autres paramètres de la qualité de l?air.
Recommandation n°4 Assurer la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures de
manière cohérente avec celle des autres paramètres de la qualité de l?air ambiant
3.3.2.1 Une mise en oeuvre confiée aux AASQA
[251] Les constats exposés montrent que la solution pertinente et fiable est de placer le dispositif
unifié de mesure sous l?égide des AASQA, qui pourront, pour ce qui est de la gestion des capteurs,
le mettre en oeuvre directement ou en sous-traitance. C?est au demeurant l?organisation actuelle
sous l?égide du RNSA puisque celui-ci ne gère complètement qu?une dizaine de capteurs214, le
210 Cf. annexe 1 de l?arrêté cité.
211 Le terme « particules » désigne une grande variété de composés qui diffèrent par leur forme (aérosols,
particules solides), leurs caractéristiques physico-chimiques (minérale, organique, carbone, sulfates, métaux
lourds, hydrocarbures) leurs sources, naturelles (volcans, embruns marins, sable, feux de forêt) ou
anthropiques (labours, résidus de combustion, chantiers, carrières?). On peut également distinguer les
particules dites primaires car émises directement, des particules secondaires car elles se forment dans
l?atmosphère en se combinant avec des polluants précurseurs (ammoniac, composés organiques volatils,
dérivés soufrés ou azotés?). La réglementation distingue les particules par leur granulométrie : les particules
de diamètre inférieur à 10 micromètres ou PM 10 et les particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres ou
PM 2,5. (Martine Molinier-Dubosq, op. cité, 2023).
212 ANSES, 2016
213 Martine Molinier-Dubosq, op. cité
214 Source : description des actions du RNSA par lui-même, avenant 2019 à la convention DGS-RNSA.
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réseau de capteurs qu?il utilise étant majoritairement géré par différents prestataires et les
analyses sous-traitées en quasi-totalité à un prestataire privé, la société ANALYZAIR (cf. supra). Le
rôle accentué des AASQA pourra s?appuyer sur des réflexions et travaux conduits par différentes
AASQA avec ATMO-France, qui tendent à homogénéiser leur action dans la surveillance des
pollens. Dans le cadre du projet Interpollen élaboré en coordination entre les directeurs
d?AASQA, ATMO France a en effet développé une « stratégie nationale pollen », qui impulse une
accélération des travaux portant sur la modélisation, ainsi que la construction d?un indice unique
intégrant air et pollens.
[252] Cette organisation résoudra la question des données puisque les AASQA mettront les
données recueillies ou agrégées à disposition publique en open-data, conformément à l?article 3-
10° de l?arrêté du 16 avril 2021. Il est probable qu?elles s?orientent peu à peu vers l?implantation de
capteurs automatiques. Quoi qu?il en soit, elles pourront progressivement adapter la localisation
globale du parc de capteurs.
[253] Si le RNSA décide de proroger son activité hors subventionnement et se trouve en mesure
de le faire, financièrement et juridiquement215, il pourrait devenir un prestataire de la surveillance
des pollens et facturer aux AASQA les données fournies dans le cadre du cahier des charges
qu?elles auront élaboré. Il pourrait alors continuer à exploiter ses propres capteurs.
[254] Si l?activité du RNSA s?arrêtait au contraire, il serait pertinent d?organiser le transfert aux
AASQA de la partie du réseau de capteurs de pollens appartenant au RNSA. L?article 15 des statuts
en vigueur du RNSA, relatif à la dissolution de l?association, prévoit la désignation par l?assemblée
générale d?un ou plusieurs commissaires chargés de la liquidation du passif et de l?actif de
l?association, et l?attribution de l?actif net à un ou plusieurs établissements analogues, ou à tout
établissement qu?elle décidera à l?exception des membres de l?association. Les capteurs utilisés
par le RNSA sont souvent anciens, puisque la quasi-totalité d?entre eux a été implantée il y a plus
de 10 ans, 6 seulement ayant, selon les données du RNSA, été installés depuis 2013 ; leur valeur
nette comptable est dès lors faible voire nulle, la durée d?amortissement généralement retenue
pour le matériel et outillage étant d?au plus dix ans, et la durée d?amortissement mentionnée dans
les comptes du RNSA pour le « matériel et outillage industriel » étant de 3 à 5 ans216.
215 Financièrement, en élaborant un nouveau modèle reposant sur la facturation de prestations, et
juridiquement, sous réserve du devenir des relations avec les sociétés satellites ainsi que d?éventuelles
poursuites et condamnations afférentes.
216 Exemple : RNSA, annexe aux comptes 2021.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[255] L?actif immatériel du RNSA sera utilement pris en considération, s?agissant particulièrement
de la compétence et du savoir-faire des responsables du RNSA non impliqués dans les dérives
décrites (cf. infra). Les AASQA pourront par ailleurs, au moins transitoirement, continuer à
travailler avec les bénévoles encore actifs qui le souhaiteront.
[256] Réglementairement, une première étape pour instaurer cette modification des rôles est
l?abrogation de l?arrêté du 5 août 2016, qui, sans définir de règles opérantes de fonctionnement,
confère au RNSA un rôle institutionnel partenarial qu?il a dévoyé.
Recommandation n°5 Abroger l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des organismes
chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant
[257] Pour investir les AASQA de la responsabilité du dispositif de mesure dans le cadre évoqué
au point 3.3.1., il ne paraît pas nécessaire de modifier leurs missions telles que définies par l?arrêté
du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Aux
termes de cet arrêté, les missions des AASQA sont assurées conformément à différentes normes
internationales et nationales, ainsi qu?aux prescriptions du référentiel technique national et aux
orientations prioritaires fixées annuellement par le ministère chargé de l'environnement.
L?élaboration et la mise à jour du référentiel technique national, ainsi que la vérification de son
application par les AASQA, sont confiées au LCSQA ; l?évolution de ce référentiel dans les limites
indiquées ne nécessite pas de mesures normatives.
[258] L?unification du dispositif de surveillance de la qualité de l?air pourrait par contre inviter à
abroger, en fonction notamment de la surveillance, maintenue ou non, des moisissures dans l?air
ambiant, l?article L221-1-II du code de l?environnement217. Cette disposition apparaît inutile dans
la mesure où la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures obéirait, ainsi que celle
d?autres particules non normées par le droit européen (cf. supra), aux prescriptions du référentiel
technique national. Elle présente l?inconvénient de placer la surveillance des pollens et
moisissures en dehors du cadre méthodologique posé par l?article L221 -1, aux termes duquel,
notamment, les normes posées sont régulièrement réévaluées pour prendre en compte les
résultats des études médicales et épidémiologiques. Enfin, elle deviendrait inexacte s?il était
décidé de ne pas maintenir le principe, très partiellement mis en oeuvre jusqu?ici, d?une
surveillance des moisissures dans l?air ambiant. L?abrogation de l?article L221-2-Il du code de
l?environnement relève toutefois d?une mesure législative.
Recommandation n°6 Abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement
217 A la suite de l?article L221-1 du code de l?environnement, relatif à la surveillance de la qualité de l'air et de
ses effets sur la santé et sur l'environnement, l?article L221-1 est ainsi rédigé : « Afin de prévenir leurs effets
sur la santé, une surveillance des pollens et des moisissures de l'air ambiant est coordonnée par des organismes
désignés par arrêté des ministres chargés de l'environnement et de la santé. Les résultats de cette surveillance
font l'objet d'une information du public et des acteurs concernés. »
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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3.3.2.2 Des circuits de financement à réorienter
[259] Les financements apportés jusqu?ici au RNSA par la DGS et la DGEC resteront nécessaires
au dispositif de surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures. Ils pourront être
recalibrés si cela apparaît pertinent, et devront permettre de financer d?une part, les missions
supplémentaires induites des organes nationaux relevant du dispositif de surveillance de l?air
ambiant, d?autre part, l?engagement des AASQA.
Recommandation n°7 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGEC au RNSA
vers la surveillance réorganisée des pollens et, le cas échéant, des moisissures
[260] S?agissant de la DGS, deux modes de réorientation des crédits sont en principe
envisageables. Un financement apporté directement aux organismes de surveillance de la qualité
de l?air placés entièrement ou essentiellement sous l?égide du ministère de la transition écologique
et de la cohésion des territoires n?est ni la voie la plus simple, ni, a priori, budgétairement la plus
durable. La solution la plus opérante paraît être une réorientation des financements apportés au
RNSA depuis près de vingt ans vers les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires
régionaux, contractualiser avec les AASQA.
[261] Les réponses apportées au volet financier du questionnaire diffusé par la mission montrent
que les ARS apportent couramment, via le fonds d?intervention régional (FIR), des financements
au dispositif de surveillance des pollens et moisissures, et que leur partenaire principal n?est pas
le RNSA. Le premier partenaire des ARS est d?ores et déjà l?AASQA de la région correspondante.
Neuf des treize ARS ayant renseigné ce volet du questionnaire apportent un financement à
l?AASQA ; le RNSA est financé par cinq des ARS répondantes, l?APSF par quatre d?entre elles,
tandis que quatre des ARS répondantes apportent aussi un financement à un intervenant régional
autre.
Tableau 9 : Financement par les ARS du dispositif de surveillance des pollens et moisissures,
par bénéficiaires, 2023
ARS AASQA RNSA APSF Autres
Auvergne-Rhône-
Alpes
50 000 ¤
(financement
annuel)
79 000 ¤
(financement sous
forme de CPOG,
79 000 ¤ par an)
Bourgogne-
Franche-Comté
17 000 ¤ Réseau
d'allergologie de
Franche Comté
(RAFT)-Réseau du
CHU 25, porteur
de CMEI financé à
hauteur de
10 000 ¤ en 2023
sur la prévention
des infections
fongiques auprès
des patients
immunodéprimés
du service
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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d'hématologie du
CHU de Besançon
Bretagne 31 500 ¤ 15 000 ¤
Centre Val de Loire 15 000 ¤ pour
l'année 2024218
Corse219
Grand Est 55 000 ¤220 Pollin?air
Guyane221
Ile-de-France 36 000 ¤
Subvention versée
au RNSA pour la
maintenance et la
lecture
hebdomadaire des
résultats des 4
capteurs de la
région222
Martinique Financement de
l'étude
exploratoire
annuelle
d'identification
aéropollinique et
fongique, inscrite
au PRSE 3223
Normandie 20 172 ¤ sur partie
pollens
9 000 ¤ annuels
Nouvelle-
Aquitaine
25 000 ¤
(pollens)
18 000 ¤
(moisissures et
pollens)
21 000 ¤
Occitanie 24 000 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
40 000 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
17 500 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
106 400 ¤
PACA224 Information du
grand public et des
professionnels sur
FREDON ?
AMBROISIE :
Données
218 L'ARS Centre Val de Loire a établi une convention pluriannuelle avec Lig'Air (ASQAA) pour la surveillance
et la sensibilisation autour de l'air extérieur et des pollens (15000 ¤ pour l'année 2024, dont 2000¤ en 2024
pour "prévoir les évènements polliniques et sensibiliser les habitants aux agents allergisants").
219 Financement de 20 000 euros, bénéficiaires non précisés.
220 Montant de la subvention ARS : 55000 euros en 2023 - soit 55 % du montant total de l'action (surveillance
phénologique, déploiement et animation du réseau POLLIN'AIR en Grand Est, surveillance des moisissures).
221 L'étude de l'herbier - IRD de Guyane a été financée sur le FIR sur 3 années et finissait en 2021. L'enveloppe
était de 50 446 euros.
222 Pour les moisissures, une étude va être menée dans le cadre du PRSE4 pour caractériser le type de
moisissure, les concentrations en différentes typologies franciliennes. Il s'agira donc dans un premier temps
d'un financement ponctuel, dont le montant n'était pas encore établi au moment de l?envoi de la réponse.
223 Financement de 61 885 ¤ en 2019, de 30 000 ¤ en 2022, pas de financement 2023 pour des raisons
techniques ponctuelles, financement prévu pour 2024.
224 Les financements pour les projets mentionnés sont pluriannuels (conventions pluriannuelles d?objectifs
2022-2024).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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les risques liés aux
pollens225 :
12 000 ¤/an
Evaluer
l?exposition à
l?ambroisie et
surveiller son
expansion
géographique :
10 000 ¤/an
cartographiques et
identification
zones à enjeux : 52
500 ¤/an
Source : Réponses au questionnaire adressé par la mission à chacune des ARS
Recommandation n°8 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGS au RNSA vers
les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires régionaux, contractualiser avec les
AASQA
3.3.2.3 Doter les structures impliquées dans le pilotage de la surveillance des
compétences nécessaires
[262] Pour servir l?intégration de la surveillance des pollens et le cas échéant, des moisissures dans
le dispositif d?ensemble, deux mesures visant à compléter les compétences des structures
impliquées dans le pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant paraissent utiles.
[263] Le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA), dont les missions sont
définies au titre II de l?arrêté du 16 avril 2021, est chargé de la coordination technique de la
surveillance de la qualité de l'air. Notamment, il vérifie la conformité du dispositif, garantit
l'exactitude et la qualité des données d'évaluation de la qualité de l'air, coordonne au niveau
national les programmes d'assurance qualité organisés par le Centre commun de recherche de la
Commission européenne, élabore et met à jour le référentiel technique national et vérifier son
application par les AASQA, procède au rapportage des données auprès de la Commission
européenne, met à la disposition du public, en complément de la mise à disposition des données
par les AASQA, les données de mesure pour les polluants réglementés et pour les polluants
d'intérêt national, avec les métadonnées associées, contribue à l'amélioration des connaissances
scientifiques et techniques sur la qualité de l'air et effectue le suivi du coût de la mise en oeuvre
de la surveillance par le dispositif national de surveillance. Il intervient comme appui scientifique
et technique des AASQA. Le LCSQA coordonne notamment le programme dit « CARA » pour
« CARActérisation chimique des particules », dispositif de surveillance des particules devant
permettre d'évaluer les épisodes de pollution aux particules, de documenter leur nature et
d'identifier et de quantifier les principales sources de particules en différents points du territoire.
[264] Le LCSQA est un groupement d?intérêt scientifique (GIS) réunissant l?Institut Mines Télécom
Nord Europe, au sein duquel les sujets relatifs à la qualité de l?air sont confiés au centre
d?enseignement, de recherche et d?innovation « Energie - Environnement » (CERI ? EE), dont les
travaux visent à une meilleure compréhension des processus physico-chimiques de génération et
de transformation des polluants gazeux et particulaires présents dans l?air extérieur et
225 L?ARS PACA finance le RNSA chaque année depuis plus d?une dizaine d?années.
PUBLIÉ
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intérieur226 ; l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) ; le Laboratoire
national de métrologie et d'essais (LNE), établissement public à caractère industriel et commercial
ayant pour missions la métrologie, les essais, la certification, la formation et tous travaux d'études
et de recherche relatifs à la sécurité, la santé publique, le développement durable et la qualité
des produits et processus industriels.
[265] Dans l?attente de l?automatisation du réseau de surveillance des pollens, le comptage
manuel nécessite des compétences spécifiques que les subventions actuellement attribuées au
RNSA ont en partie vocation à financer, et qui pourraient venir compléter celles du LCSQA. A titre
d?exemple, l'Ecole nationale supérieure Mines-Telecom Nord Europe (IMT Nord Europe), membre
du GIS, est partenaire de la faculté des sciences et technologies, composante de l?université de
Lille au sein de laquelle l?actuel président du RNSA est enseignant-chercheur. Il pourrait être
envisagé au demeurant de proposer au coordonnateur actuel du RNSA, récemment entré en
fonction227 et non impliqué a priori dans les pratiques décrites en seconde partie de ce rapport,
un rôle ou un emploi en adéquation avec ses compétences, hors responsabilités gestionnaires.
Recommandation n°9 Compléter les compétences du LCSQA par des compétences en
matière d?aérobiologie, faire évoluer en tant que de besoin en ce sens la convention constitutive
du GIS
Recommandation n°10 Envisager de proposer au coordonnateur du RNSA, salarié de
l?association récemment entré en fonction, un rôle ou un emploi correspondant à ses
compétences
[266] PREV'AIR, fruit d?un consortium réunissant Météo France, le CNRS et le LCSQA, est la
plateforme nationale de prévision de la qualité de l?air à l'échelle nationale, développée et gérée
au quotidien par l?INERIS. Elle est notamment chargée d?établir des cartes de prévision des
concentrations de particules (PM10 et PM2,5), d'ozone, et de dioxyde d'azote, pour le jour même,
le lendemain et le surlendemain, ainsi que le jour d'après, ainsi que des cartes de modélisation des
concentrations de particules (PM10 et PM2,5), d'ozone, et de dioxyde d'azote élaborées en
intégrant les données d'observation des AASQA. Ces données sont mises à disposition librement
et gratuitement sur le site internet www.prevair.org, qui propose également des liens vers le site
internet des AASQA pour accéder aux données produites par ces dernières et à leurs prévisions.
Il convient de compléter les missions de PREV'AIR, définies par l?article 29 de l?arrêté du 16 avril
2021, pour les étendre à l?information pollinique.
Recommandation n°11 Compléter les missions du consortium PREV?AIR pour les étendre à
l?information pollinique
226 Cf. convention constitutive du GIS, 2022-2032.
227 L?actuel "coordonnateur" de l?association est entré en fonction en avril 2022 ; il disposait probablement
de peu de marges d?action avant l?élection d?un nouveau président par le conseil d?administration en juin
2023, quelques mois avant le lancement de la mission.
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http://www.prevair.org/
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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3.3.3. Vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage de
la qualité de l?air
[267] L?intégration de la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures dans la
surveillance globale de la qualité de l?air ambiant conduit, presque incidemment, à y faire entrer
un pan relativement marginal de la surveillance de la qualité de l?air, mais qui jusqu?ici a été mené
en premier lieu sous le timbre des impacts sanitaires.
[268] Il est quelque peu paradoxal que cela ait été le seul, puisque les impacts sanitaires sont,
beaucoup plus massivement, le fait de nombreux déterminants chimiques de la qualité de l?air,
comme le montrent de nombreuses études. Pourtant, le plan national de surveillance de la qualité
de l?air ambiant (PNSQA, 2016-2021), s?il comportait un objectif intitulé « Inscrire le PNSQA à
l?interface de plusieurs politiques gouvernementales », énonçait « les quatre grandes missions d'un
dispositif de surveillance de la qualité de l'air »228 sans référence aux enjeux sanitaires ou à la
politique de santé. Le LCSQA a pour prescripteur le ministère en charge de l?environnement. Si
les échanges entre la DGEC et la DGS sont habituels, le dispositif de surveillance de la qualité de
l?air, qui prend en compte les travaux de l?OMS, n?a cependant pas formalisé jusqu?ici en son sein
le rôle des autorités sanitaires.
[269] Leur présence dans le circuit décisionnel permettrait pourtant de peser davantage dans la
valorisation des enjeux sanitaires, par exemple en communication. Si le citoyen intéressé dispose
d?une abondance de sources, plus ou moins fiables, pour s?informer des épisodes polliniques, ce
n?est pas le cas notamment des expositions aux pesticides. Le Haut Conseil de la santé publique
avait préconisé en 2021229, sans être entendu jusqu?ici, que les recommandations de l?application
Recosanté, essentiellement centrées sur les transports comme source de pollution et
essentiellement en zone urbaine, élargissent les messages en lien avec les autres sources de
pollution qui peuvent affecter l?indice Atmo, par exemple en « rappelant de rester à distance des
parcelles agricoles lors d?épandages et de traitements de pesticides, notamment lors d?une pratique
sportive ».
[270] Les réorganisations proposées, qui induisent l?orientation de moyens accrus provenant du
ministère chargé de la santé vers le dispositif de surveillance de la qualité de l?air, fournissent
l?occasion d?une évolution vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage
de la qualité de l?air. Le programme annuel du LCSQA est gouverné par un « comité de pilotage
de la surveillance » (CPS) composé des représentants du bureau de la qualité de l?air du ministère
chargé de l?environnement, des trois membres du LCSQA et de son directeur exécutif. Ce comité
de pilotage se réunit deux fois par an et a pour fonction de faire le point sur l?état d?avancement
des travaux inscrits au programme de travail annuel, d?arbitrer les priorités et d?échanger sur la
stratégie du dispositif230. Adjoindre la direction générale de la santé à ce comité de pilotage
permettrait de l?associer au dispositif à un niveau stratégique, afin qu?elle contribue à rendre plus
228 « L'observation productrice dans la durée de données publiques de qualité ; L'évaluation des politiques au
regard des impacts sur la qualité de l'air ; L'information et la communication ; L'amélioration des
connaissances ».
229 Haut Conseil de la santé publique, avis relatif à la validation de messages comportementaux en lien avec
la qualité de l?air (air intérieur, air extérieur dont les pollens), 10 septembre 2021.
230 LCSQA, contrat d?objectifs et de performance 2022-2026.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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visibles les enjeux sanitaires de la qualité de l?air ambiant et pèse davantage sur les décisions
permettant de l?améliorer.
Recommandation n°12 Adjoindre la direction générale de la santé au comité de pilotage de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant
Source : ATMO-France (https://www.atmo-france.org/article/surveillance-de-lair-exterieur)
Béatrice BUGUET- DEGLETAGNE Florence CASTEL
PUBLIÉ
https://www.atmo-france.org/article/surveillance-de-lair-exterieur
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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ÉLÉMENTS DE RÉPONSE APPORTÉS
PAR L?APSF ET LE RNSA, ET ANALYSE
DE LA MISSION
Dans le cadre d?une procédure contradictoire, les passages de ce rapport qui concernent spécifiquement l?APSF ou le
RNSA ont été adressés aux présidents des conseils d?administration de ces organismes pour observations éventuelles.
S?agissant du RNSA, il a été proposé à l?actuel président du conseil d?administration de recueillir les observations des
dirigeants présents ou passés du RNSA nommément mis en cause, et de joindre, le cas échéant de façon séparée, leurs
observations à la réponse de l?organisme. Le président du RNSA a répondu à cette sollicitation en soulignant que « les
réponses de l'ancienne direction (Nadine Dupuy et Michel Thibaudon) et celles de la nouvelle gouvernance ont été
élaborées indépendamment » l?une de l?autre.
Le document PDF adressé aux inspections par le RNSA se compose en fait de quatre parties :
- Les « remarques préliminaires » de « la gouvernance actuelle du RNSA » ;
- Les observations relatives aux tomes 1 puis 2 du rapport, se référant conformément à la procédure indiquée à un ou
plusieurs paragraphes visés
- Une note attribuée au secrétariat général des ministères sociaux
- La réponse transmise par deux des dirigeants de longue date du RNSA, Michel Thibaudon et Nadine Dupuy. Les
fonctions dirigeantes successives de ces deux personnes au sein du RNSA sont retracées dans l?annexe 16 du rapport,
et n?ont pris fin que récemment (respectivement en 2023 et 2022).
Les inspections ont répondu exclusivement aux observations visant des passages référencés du rapport. En effet, les
propos introductifs, émaillés de qualificatifs inappropriés, sont porteurs globalement d?assertions non documentées
et d?affirmations d?autosatisfaction. Leurs fondements sont souvent inexacts. Ainsi affirment-ils un contraste entre une
« gouvernance passée » et une « nouvelle gouvernance ». Cependant en 2023 encore, l?un des dirigeants les plus
constants du RNSA en était toujours le trésorier, aux termes de la déclaration adressée le 25 septembre 2023 par
l?actuel président du conseil d?administration à la préfecture du Rhône. Cela n?a pas empêché ce nouvel élu d?affirmer
à la mission que le titulaire de la fonction de trésorier était alors une autre membre du conseil d?administration. Si le
RNSA déplore, comme il le souligne, le caractère « trop tardif » du rapport, qui aurait « quelques années de retard », il
ne tenait en tous cas qu?à lui de fournir plus rapidement à la mission les documents demandés, dont une grande part
n?a été adressée qu?en août 2024, au moment de la fin annoncée des investigations. De fait, la lettre de commande
ministérielle de la présente mission date du 28 septembre 2023 ; selon les indications officielles de l?actuel président
du RNSA, le trésorier de l?association était encore xxxxxx xxxxxxxx le 25 septembre 2023 ; le RNSA affirme aujourd?hui
dans ses réponses que ce dernier aurait démissionné de ses mandats en juin 2023.
Les réponses apportées par deux dirigeants du RNSA qui ont oeuvré à ce titre jusqu?en 2022/2023 n?apportent quant
à elles pratiquement aucun éclairage précis, sur, notamment, les constats retracés dans la partie 2 du rapport, qui les
concernent nommément. Leur affirmation de l?importance de leurs propres travaux n?en tient pas lieu. Les lecteurs
intéressés trouveront l?ensemble de ces documents in extenso à la fin de ce tome 1.
Ils trouveront de même le document de réponse adressé comme demandé en format PDF par l?APSF ; les réponses de
la mission figurent, pour plus de lisibilité, dans un tableau en trois colonnes qui juxtapose les paragraphes concernés
du rapport dans sa rédaction antérieure à la procédure contradictoire, les observations reçues, leur analyse et
modalités de prise en compte, chaque fois que possible, dans la rédaction définitive.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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OBSERVATIONS DE L?APSF ET
RÉPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1
PUBLIÉ
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Observations de l?APSF et réponses des inspections
Paragraphe d?origine Réponse de l?APSF Observations de la mission
[77] En plus des comptages issus des
capteurs, des jardins polliniers sont implantés
dans certaines villes. Le principe de
fonctionnement repose sur l?observation des
stades de pollinisation pour certaines espèces
cibles. Les jardins opérationnels à ce jour sont
implantés et gérés par l?APSF
Pour les pollinariums sentinelles
(https://web.alertepollens.org/abonnement-
alertes), et actuellement par deux AASQA pour
les polliniers sentinelles53 dans le cadre du
réseau Pollin?Air (https://www.pollinair.fr/).
Dans le titre et le corps du paragraphe les termes
« jardins polliniers » prêtent à confusion car c?est
un nom déposé faisant référence à des
dispositifs précis. En l?espèce, il pourrait être
préféré d?utiliser le terme « jardins
d?observations phénologiques ».
Proposition de corrections :
1.2.2 les jardins d?observations phénologiques :
compléments des capteurs ou dispositifs
spécifiques ?
En plus des comptages issus des capteurs, des
jardins d?observations phénologiques sont
implantés dans certaines villes. Le principe de
fonctionnement repose sur l?observation des
stades de pollinisation pour certaines espèces
cibles. Les jardins opérationnels à ce jour sont
implantés-et gérés par l?APSF pour les
pollinariums
(https://web.alertepollens.org/abonnement-
alertes), les polliniers sentinelles gérés par le
RNSA (https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-
phenologique) et les polliniers sentinelles gérés
par les AASQA, notamment pour ces derniers
dans le cadre du dispositif Pollin?Air.
(https://www.pollinair.fr/).
Il est effectivement précisé en note de bas de page que les
dénominations « pollinarium » et « pollinarium sentinelles »
ont été déposées par l?APSF à l?INPI en 2018 et 2011.
Même si l?appellation de « jardins polliniers » est
couramment employée, les propositions sémantiques ci-
contre ont été intégrées dans le paragraphe visé et son titre.
PUBLIÉ
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[78] Pas de commentaire
[79] Parmi les 25 pollinariums, 17 sont en
activité, 3 à l?essai et 5 en création. Les 25 villes
qui entretiennent ces pollinariums sont
principalement situées dans l?ouest de
l?Hexagone, le premier ayant été implanté à
Nantes en 2000. Ce dispositif vise à fournir et à
diffuser par infolettre, pour une ville donnée,
des alertes dès la première émission de pollen
par un plan d?une espèce cible jusqu?à sa
dernière émission de pollen. Ces alertes sont
validées sur le plan botanique et les
observations, qualitatives, ne sont pas traduites
sous forme d?indice.
Proposition de corrections :
Parmi ?, le premier pollinarium ayant été
implanté à Nantes en 2003. Ce dispositif vise à
fournir et à diffuser par infolettre, pour une ville
donnée, des alertes pour chaque espèce suivie
pour le début d?émission et la fin d?émission. Ces
alertes sont validées sur le plan botanique et
médical (médecins allergologues référents pour
chaque pollinarium). Ces données sont utilisées
par le RNSA comme une part intégrante au calcul
de l?indice de risque RAEP (composante
phénologique de cet indice).
La proposition rectifie une erreur relative à la date
d?implantation du premier pollinarium à Nantes en 2003 et
non 2000 ; cette rectification a été intégrée.
[81] A ce jour, 27 sites d?observation sont
implantés dans les régions Grand Est et Hauts-
de- France. Les informations recueillies donnent
lieu à la production de cartes interactives
accessibles librement. Une infolettre peut
également être envoyée gratuitement sur
abonnement. L?objectif mentionné par les
AASQA concernées (source :
https://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept)
est le développement d?un modèle de prévision
qui permettrait, à l?instar de ce qui est fait pour
la surveillance générale de la qualité de l?air,
d?anticiper la pollinisation.
Il n?y a aucune précision sur les 27 sites cités. A
l?examen des cartes figurant dans le rapport, il
apparait que les sites ne sont pas des polliniers
sentinelles mais bien des simples lieux
d?observations de personnes « sentinelles ».
cf.https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-
pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-
interactive-des-pollens : concernant ce
paragraphe, le réseau Pollin?air est en mesure
d?apporter les précisions rectificatives
Les titres des deux cartes figurant au paragraphe 81 ont été
remplacés pour tenir compte de cette précision :
Carte 2 : Localisation des lieux d?observations de personnes
« sentinelles » dans la région Grand Est
Carte 3 : Localisation des lieux d?observations de personnes
« sentinelles » dans la région Hauts-de-France
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 98 -
[82] Ces jardins, pollinariums ou polliniers,
sont des projets partenariaux impliquant l?État,
des professionnels de santé et des collectivités
territoriales, mais ils n?apparaissent
véritablement coordonnés ni dans leur
implantation ni dans leur fonctionnement. Une
mise en cohérence du réseau ainsi formé et son
articulation avec le réseau des capteurs seraient
a minima nécessaires.
Proposition de correction :
Concernant les pollinariums, le libellé est inexact
en matière de coordination.
Les pollinariums sont coordonnés sur le même
modèle par l?APSF : construction, choix du site,
choix des espèces allergisantes avec les
professionnels de santé du lieu, entretien et
observations par des jardiniers professionnels
formés par l?APSF intervenant quotidiennement
en jours ouvrés, saisie sur une base de données
commune, validation systématique pour
diffusion par newsletter, accompagnement
régulier des équipes par l?APSF et visite de suivi a
minima tous les 2 ans.
Ces éléments (droits et devoirs) sont d?ailleurs
partie intégrante de la convention de partenariat
établie entre la ville ou organisme partenaire où
est installé le pollinarium et l?APSF (voir pièce
Les précisions apportées ont été intégrées comme suit dans
le paragraphe visé :
« Ces jardins, pollinariums ou polliniers, sont des projets
partenariaux impliquant l?État, des professionnels de santé et
des collectivités territoriales.
L?APSF indique qu?elle coordonne leur fonctionnement :
construction, choix du site, choix des espèces allergisantes
avec les professionnels de santé du lieu, entretien et
observations par des jardiniers professionnels formés par
l?APSF intervenant quotidiennement en jours ouvrés, saisie sur
une base de données commune, validation systématique pour
diffusion par newsletter, accompagnement régulier des
équipes par l?APSF et visite de suivi a minima tous les 2 ans. Ces
éléments (droits et devoirs) font l?objet d?une convention de
partenariat entre l?APSF et les villes ou organismes partenaires.
Toutefois, les pollinariums n?apparaissent pas coordonnés dans
leur implantation. Une mise en cohérence du réseau formé par
tous les jardins d?observation phénologiques et son articulation
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 99 -
jointe n°1 : convention de partenariat APSF-Le
Mans et annexes)
Il à considérer également qu?un pollinarium
effectue une période d?essai d?un an (sous le
contrôle et validation de l?APSF) avant ouverture
à la publication des alertes pollen.
Les ARS sont associées dès la création d?un
nouveau pollinarium et durant la période
d?exploitation, en témoignent les conventions de
financement et bilans établies avec elles.
avec le réseau des capteurs seraient a minima nécessaires,
sachant qu?un pollinarium effectue une période d?essai d?un an
(sous le contrôle et validation de l?APSF) avant ouverture à la
publication des alertes pollen. ».
[83] Pas de commentaire
[84] Les jardins polliniers peuvent par ailleurs
avoir un intérêt pour les municipalités compte
tenu de leur rôle récréatif, pédagogique ou dans
le maintien d?insectes pollinisateurs, d?autant
que ces projets peuvent bénéficier de crédits du
fonds vert au titre de la mise en oeuvre de la
stratégie nationale pour la biodiversité 2030 ;
mais il s?agit alors d?objectifs non rattachés au
dispositif de surveillance des pollens, qu?il
convient d?identifier distinctement étant donné
le coût non négligeable de ce mode
d?observation. Ainsi, les subventions
d?exploitation à l?APSF se montaient-elles à
148 871 ¤ en 2023, représentant l?essentiel des
produits d?exploitation de l?association (162
468 ¤).
Proposition de correction :
Les pollinariums n?ont pas de rôle récréatif, et
bien un rôle informatif sur le lieu et pédagogique
dans un parcours signalisé pouvant être
accompagné par un botaniste ou jardinier formé.
En ce qui concerne les pollinariums, il n?y a pas
de lien direct avec les insectes pollinisateurs. Les
espèces allergisantes plantées dans les
pollinariums sont anémophiles (pollen dispersé
par le vent) et non entomophile (pollen
transporté par les insectes).
Dans ce sens, les pollinariums ne nous paraissent
a priori pas éligibles au crédit du fonds vert.
Les entretiens et recherches menés par la mission ont
confirmé que les jardins polliniers peuvent jouer un rôle
pédagogique et récréatif, et contribuer à la renaturation des
villes.
Par ailleurs, de manière générale l?Union européenne
considère que les jardins sont utiles pour le maintien des
insectes pollinisateurs et déploie des initiatives pour les
encourager.
Le qualificatif « récréatif » a été retiré et la première phrase
du paragraphe ainsi rédigée :
« Les jardins polliniers peuvent par ailleurs avoir un intérêt pour
les municipalités compte tenu de leur rôle pédagogique. En
outre, si les espèces allergisantes plantées sont généralement
anémophiles (pollen transporté par le vent), la présence
possible de pantes entomophiles (pollens transportés par les
insectes) contribue au maintien d?insectes pollinisateurs. Sous
certaines conditions, ces projets peuvent alors bénéficier de
crédits du fonds vert au titre de la mise en oeuvre de la stratégie
nationale pour la biodiversité 2030 ; mais il s?agit alors
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 100 -
d?objectifs non rattachés au dispositif de surveillance des
pollens, qu?il convient d?identifier distinctement étant donné
le coût non négligeable de ce mode d?observation ».
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 101 -
OBSERVATIONS DU RNSA ET
REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 102 -
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 1 du rapport
Paragraphe(s) d?origine Réponse du RNSA Observations de la mission
[57] Pour appréhender la localisation des
capteurs de pollen, le RNSA propose sur son site
Internet la carte ci-après. Elle est construite à
l?échelle communale et chaque point permet en
principe d?obtenir la localisation du capteur
(longitude, latitude et altitude), le nombre
d?habitants concernés, ainsi que l?identité du ou
des analystes et médecins responsables.
Certaines de ces données ne sont cependant
pas renseignées. Rien n?indique par ailleurs la
durée annuelle d?utilisation (selon les cas, saison
pollinique ou toute l?année), non plus que
l?utilisation ou non du capteur concerné pour
surveiller les moisissures. Pour une vision
d?ensemble à partir du site du RNSA, il faut
procéder soi-même à la compilation des
données mentionnées.
[57] Il s?agit d?un site grand public, il n?a pas
vocation à agréger des informations telles que les
coordonnées GPS des capteurs ou les durées de
fonctionnement. L?information est fournie de
façon départementale et elle inclut évidemment
chaque année le début et la fin des mesures. Ces
dates de démarrage peuvent légèrement
fluctuer d?une année à l?autre essentiellement
pour des raisons techniques.
Ce commentaire est infirmé par le site du RNSA, qui
comporte un onglet spécifique au « risque par ville » avec les
références du capteur concerné. Par exemple, pour Dijon :
« Capteur de marque Lanzoni - Situation : sur une terrasse de
la faculté de médecine de Dijon à 15 m du sol - Nombre
d?habitants concernés : 152 000 - Long. : 5,0660 - Lat. 47,3195
- Alt. 270m »
Cependant, comme l?indique le rapport, les données ainsi
présentées sont incomplètes et imprécises.
[58] La carte montre que 37 départements
dans l?hexagone et en Corse, auxquels s?ajoutent
les Outre-mer, ne sont couverts par aucun
capteur.
[58] Avec une subvention globalement en
diminution (notamment du fait de l?inflation), il
n?est pas surprenant que l?ensemble des
départements et de l?outre-mer ne soient pas
couverts.
Le rapport critique le RNSA pour la couverture
insuffisante de son réseau de surveillance,
notamment dans les territoires d'outre-mer. Le
RNSA souligne que cette situation est due à un
manque de financement public.
La réponse apportée confirme le constat du caractère
lacunaire de l?implantation des capteurs, déjà opéré en 1995
par le rapport d?évaluation du RNSA alors réalisé sous l?égide
du réseau national de santé publique.
Quant aux financements publics élevés dont le RNSA a
bénéficié de longue date, la partie 2 du rapport documente
leur utilisation au bénéfice de sociétés privées tierces plutôt
que, notamment, pour la densification du réseau de
surveillance.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 103 -
? Bien que des capteurs aient été installés
en Guyane, à La Réunion et en Nouvelle-
Calédonie, ils n'ont pas pu être maintenus faute
de financement.
? À La Réunion, l'arrêt du financement
public a entraîné le retrait des capteurs de
pollen. Les priorités de financement dans cette
région sont orientées vers la surveillance des
polluants urbains et industriels. De plus, la
mobilisation associative autour des allergies aux
pollens y est moins importante.
? En Martinique, trois capteurs de pollens
et de moisissures sont en fonctionnement depuis
quatre ans.
Le RNSA insiste sur le fait que l'extension de son
réseau, en particulier dans les outre-mer, est
conditionnée à l'obtention de financements
publics adéquats.
[59] La mission a demandé au RNSA un
tableau caractérisant la géographie, la typologie
et l?utilisation des capteurs, surveillance des
moisissures incluse. Ce document indique au
total 89 capteurs, dont 3 ne sont plus en
activité ; 1 est situé en Andorre et 7 sont sans
précision quant à leur date de mise en service et
leur fonctionnement. Après confrontation aux
données publiques du site Internet, 81 capteurs
de pollens seraient actifs dans l?Hexagone, dont
11 mesurent également les moisissures ; aucun
capteur n?est signalé Outre-mer.
[59 à 61] Les disparités observées dans le
comptage du nombre de capteurs actifs peuvent
s'expliquer par plusieurs facteurs :
? Dynamisme du réseau : Le réseau de
capteurs est en constante évolution. Des
capteurs sont ajoutés régulièrement par nos
partenaires pour des projets, tandis que d'autres
sont mis hors service pour cause de fermeture de
site, de panne ou de maintenance.
? Hétérogénéité des capteurs : Le calcul
du nombre total de capteurs actifs varie selon les
types de capteurs inclus. Par exemple,
Le commentaire n?infirme pas le constat opéré au
paragraphe 59, basé sur les données fournies par le RNSA.
Il confirme en revanche l?absence de traçabilité de l?état du
réseau à une date donnée, pourtant nécessaire aux pouvoirs
publics pour appréhender la mise en oeuvre par le RNSA des
missions imparties par l?arrêté du 5 août 2016.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 104 -
[60] Le rapport 2023 de surveillance des
pollens et moisissures, corédigé par l?APSF, le
RNSA et ATMO-France fait état quant à lui de 76
capteurs de pollens fonctionnant sur toute la
saison et 10 capteurs de pollens fonctionnant
sur la saison de l?ambroisie, soit 86 capteurs en
activité. Sur ces 86 capteurs, le même rapport
précise que 46 sont gérés par le RNSA,18 sites
sont sous gestion des AASQA et 18 sont gérés
par des structures partenaires.
[61] Pour la surveillance des moisissures,
selon la même source sont actifs au total 11
points de prélèvements, plus 9 points de
prélèvements pour l?analyse des moisissures
altenaria et cladosporium. Le rapport indique
que « La coordination générale du réseau de
capteurs est assurée par le RNSA, qui gère
directement 10 sites, 6 autres étant sous gestion
de partenaires ». Le RNSA fait quant à lui état
exclusivement de 11 capteurs également utilisés
pour la surveillance des moisissures.
l'intégration des capteurs outre-mer ou des
capteurs d'ambroisie modifie le nombre total.
? Déplacement de capteurs : Certains
capteurs ont pu être déplacés et n'ont pas été
comptabilisés pendant une période donnée, en
attendant leur nouvel emplacement. Cette
situation peut engendrer des fluctuations dans le
nombre total de capteurs actifs.
[62] Selon le site Internet du RNSA, les
capteurs sont localisés « suivant des critères
botaniques, climatiques et en fonction de la
densité de la population ». En réalité, la
répartition des capteurs apparaît peu liée au
nombre d?habitants recensés dans chaque
département. Selon les données obtenues du
RNSA et les données de population de l?INSEE,
les départements d?implantation des capteurs
de pollens couvrent 73,8 % de la population hors
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 105 -
Outre-Mer, pour lesquels aucune donnée n?est
disponible.
[63] Si l?on se réfère à la commune
d?implantation, clé d?entrée sur le site Internet
du RNSA, la proportion d?habitants couverte par
un capteur de pollen est de moins de 17 %. La
plupart des communes concernées sont situées
dans des zones urbaines denses.
[63] Si l?on considère un rayon de 30 km, en
utilisant les données de l?Insee sur la répartition
de la population française en 2022, nous
obtenons une couverture unique de 63 % de la
population de la métropole avec le réseau actuel
de 71 capteurs. En ajoutant 6 villes (St Etienne,
Nancy, Perpignan, Bayonne, Pau et Creil) le
pourcentage de la population totale à moins de
30 km d'une ville serait supérieur à 66%.
Le réseau actuel serait donc de 71 capteurs selon l?indication
apportée ici par le RNSA.
Comme le précise le rapport d?inspection, un rapport de
master 2 soutenu par le ministère de la transition écologique
en partenariat avec l?Université d?Orléans(« Etude de la
représentativité statistique du réseau national de surveillance
aérobiologique (RNSA) en France métropolitaine »),
commandé pour apprécier la fiabilité des données
statistiques mises à disposition du public au titre des données
environnementales, a conclu dès 2017 que des redondances
ne sont pas à exclure entre les capteurs, relativisant
notamment la comptabilisation de la population située dans
un rayon de 30 km d?un capteur, d?autant que 10 capteurs ne
fonctionnent que pendant la période de pollinisation de
l?ambroisie.
La mission s?est également appuyée sur la littérature
scientifique qui souligne le respect impératif de tous les
critères d?implantation d?un capteur (hauteur, absence
d?écran y. c végétal, absence de courants ascendants?) pour
que les données obtenues soient jugées représentatives
d?une zone de 20 à 30 km autour du capteur.
[64] Les 11 capteurs utilisés également pour
le comptage des moisissures sont situés en zone
urbaine (dense ou de densité intermédiaire), et
la population totale des communes concernées
est de 3 692 092 habitants, soit moins de 6 % de
la population hexagonale.
[64] Le réseau RNSA s'inscrit dans les
meilleurs standards internationaux en matière de
surveillance aérobiologique. Comme le montre la
figure 3 de l'EAN (EuropeanAeroallergen
Network), le maillage du réseau à l'échelle
européenne témoigne d'une densité de capteurs
comparable à celle des autres pays.
La réponse apportée au paragraphe 64 reprend le
pourcentage affiché mais non effectif de population
couverte (cf. supra). Ce pourcentage se rapporte de plus aux
capteurs de pollens alors que le paragraphe 64 est relatif à la
surveillance des moisissures. La confusion ainsi introduite ne
permet pas de documenter le positionnement de la France
par rapport à d?autres pays.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Actuellement, notre réseau couvre déjà plus de
63 % de la population française.
Concernant la surveillance des spores de
moisissures, nous disposons de 11 capteurs
répartis sur le territoire. Bien que ce nombre
puisse paraître limité, il est important de
souligner que les allergies aux moisissures sont
encore méconnues. Ces capteurs fournissent des
informations précieuses aux personnes
allergiques et aux professionnels de santé,
contribuant ainsi à une meilleure prise en charge.
L'augmentation du nombre de capteurs reste un
objectif pour le RNSA, mais elle est actuellement
limitée par des contraintes de financement.
Par ailleurs, le RNSA s?est conventionnellement engagé,
depuis 2015, à mettre en oeuvre la surveillance des
moisissures, ce qu?il ne fait que très marginalement. Il s?est
également engagé à mener notamment sur ce sujet « encore
méconnu » des actions de recherche, en contrepartie de
subventions qui ont été effectivement perçues.
[65] Si les données collectées sont destinées
à fournir localement aux personnes allergiques
une information leur permettant de prendre les
traitements appropriés ou de se rendre chez un
médecin allergologue, une large part de la
population est donc exclue de ce service. Les
motivations ayant présidé au choix des onze
capteurs également utilisés pour la surveillance
des moisissures n?ont pas davantage été
exposées à la mission. Globalement, la méthode
de conception du réseau n?est pas connue
précisément et apparaît aléatoire, à la
différence de la conception du réseau dédié à la
surveillance des polluants réglementés mis en
place à partir de 1976
(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTE
XT000000684771). Pourtant, la nécessité « de
disposer de critères précis pour le choix des sites
[65] La comparaison à mainte reprise entre le
réseau de surveillance des polluants réglementés
et la surveillance aérobiologique faite par le
RNSA sert injustement à critiquer la gestion du
RNSA, ou bien serait-ce la volonté délibérée de
favoriser les AASQA ?
Cette présentation est en effet trompeuse, voire
fallacieuse, car les budgets alloués sont sans
comparaison. Le RNSA n?est pas une association
agréée par les ministères pour la surveillance
aérobiologique et reçoit des dotations publiques
très faibles en regard de la charge de la pollinose
sur la société.
Les deux structures (RNSA et ATMO) ont des
missions similaires en matière de communication
et de production de données. Pourtant les
dotations publiques favorisent largement les
AASQA. Par ailleurs, les directions des AASQA
Aucune des remarques émises ici par le RNSA n?est étayée,
qu?il s?agisse :
- des jugements de valeur et qualifications que
s?autorise le RNSA quant aux travaux des AASQA ;
- des affirmations relatives aux missions similaires
entre les AASQA et le RNSA (les missions des AASQA,
définies par l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au
dispositif national de surveillance de la qualité de
l'air ambiant, n?étant en rien circonscrites à la
surveillance des pollens et moisissures, cf. annexe 4
du rapport) ;
- de la modicité affirmée des dotations publiques
reçues par le RNSA (1 275 672 ¤ sur les cinq derniers
exercices, hors subventions des ARS et hors
financements de collectivités territoriales, cf. § 194
du rapport) ;
- des estimations alléguées du coût des rhinites
allergiques et des économies qui seraient induites.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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et d?obtenir une bonne couverture territoriale
des diversités polliniques » avait été soulignée
antérieurement, dès le rapport d?évaluation du
réseau national de surveillance aéropollinique
remis en 1995 sous l?égide du réseau national de
santé publique.
annoncent très souvent que les travaux sur le
pollen sont faits sur fonds propres, nous en
profitons pour questionner l'État : s?agit-il de
trop perçus d?argent public ?
Le RNSA dispose d?un nombre de stations de 46
contre 650 pour ATMO, soit un rapport de 1 pour
14. Le budget est d?un différentiel d?1 pour 150 en
faveur des ATMO et le personnel de 1 pour 267
en faveur des ATMO. Autrement dit, une
?station? du RNSA coûte 150 fois moins cher
pour les dépenses publiques qu?une station
ATMO.
Une estimation du coût global de la rhinite
allergique pour la société est de l?ordre de 250 à
1000 ¤/patient/an.1?5 Avec une part de la
population française touchée de 15-20 %, cela
fournit une estimation du coût annuel de la
rhinite allergique aux pollens en France entre 2 et
10 milliards. La subvention totale du RNSA
correspond à 0,055 ¤ par personne allergique
aux pollens. Sans tenir compte de l?inflation, le
budget du RNSA est en légère augmentation
depuis 2016. Cependant, le budget de 2018
correspondrait à un budget en 2023 de presque
650 k¤ en intégrant une inflation cumulée de
11 % (autrement dit, presque une perte de 100 k¤
non compensée, pour un réseau identifique). Les
critiques sur l?absence de couverture du réseau à
l?échelle nationale et ultramarine sont difficiles à
comprendre avec une telle économie de
dépenses publiques. L?actuel RNSA est un
modèle d?économie publique car l?information
pollinique est fournie pour un coût très faible,
Le commentaire est donc globalement sans lien avec le
paragraphe initial ; il ne peut conduire à en modifier la
rédaction documentée.
Comme l?expose le paragraphe 235 du rapport, la
constitution du réseau de mesure sous l?égide des AASQA
répond à une méthodologie et à des obligations précises.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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selon les meilleurs standards métrologiques et
scientifiques mondiaux.
Le réseau est également géré en partie par les
AASQA. Il sera intéressant de les écouter sur les
choix qui ont guidé à l?implantation du réseau,
ainsi que sur les critiques générales sur le réseau.
[66] Le dispositif de surveillance actuel
repose donc essentiellement sur des capteurs
de pollens et moisissures, complétés dans
certaines régions par des jardins polliniers (cf.
infra). Basé sur des méthodes artisanales
fondées sur des interventions individuelles, il
nécessite des interventions humaines
importantes sans lesquelles le réseau est
défaillant, et une expertise pointue pour
appréhender la nature des particules capturées
ou apprécier un stade de pollinisation.
[66] La surveillance de la qualité de l?air en
matière de bio-particules est, il est vrai, un travail
d?expert plus que l?évaluation de molécules
chimiques dans l?atmosphère qui peut se faire
aisément. Pourquoi ? Parce que le pollen relève
du vivant et à ce titre est pléomorphe, en
nombre, en taille, en structure externe, texture
interne, propriétés de surface, capacité à voler, à
flotter, à coller, le tout enrichi par une
saisonnalité dépendante de facteurs météo,
climatiques ou environnementaux en général.
C?est pour cela que le RNSA a investi des efforts
dans des stages de formation analystes, pour
transmettre son expertise, à une époque actuelle
où la palynologie, moins développée qu?il y a 50
ans, est surtout représentée par la
paléopalynologie, science très intéressante au
demeurant mais ne relevant pas des activités du
RNSA qui s?occupe des pollens vivants à l?origine
d?allergies.
De plus, si l?on fait l'exégèse de cette note, le
vocabulaire semble choisi pour jeter l'opprobre
sur la méthode Hirst : artisanal, intervention
individuelle, risque de défaillances?..
La méthode de mesure par un capteur Hirst n?a
rien d?artisanal. Celle-ci est normée et représente
Le commentaire du RNSA est sans lien avec la rédaction du
paragraphe et l?exégèse à laquelle il se livre relève de
suppositions.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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actuellement le capteur le plus sensible sur le
marché (capable de détecter quelques grains de
pollens par mètre cube d?air) et permettant de
différencier les grains de pollen de 100 espèces
de plantes et une vingtaine de spores.
Quant à l?intervention individuelle, il est
surprenant de souligner que l?utilisation de
capteurs ou de machines nécessite? du
personnel spécialisé comme sont nos analystes.
L?intervention humaine ne vise pas à maintenir le
réseau pour lui éviter une défaillance, comme il
est faussement indiqué dans le rapport.
L?intervention humaine est un maillon essentiel,
tout comme pour les stations automatiques de
mesures des polluants de l?air nécessitant des
changements de consommables, de filtres ou
des entretiens de maintenance, donc du
personnel spécialisé.
Cependant, nous nous réjouissons de voir que
l?expertise de nos analystes est reconnue. Celle-
ci est nécessaire pour la reconnaissance des
particules car à l?heure actuelle, aucune machine
ne fait mieux que l?humain pour appréhender la
diversité de la nature des particules capturées.
Cette appréhension nécessite une initiation, une
formation et le RNSA dispense cette formation
depuis de nombreuses années. Tous les analystes
sont passés par ?l?école du RNSA?. Un contrôle
des connaissances est organisé chaque année. Ils
savent identifier le bon pollen lorsqu?il est en bon
état mais aussi quand il est détérioré, dégradé,
invaginé, vidé de son contenu, sali, c?est de
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?intelligence naturelle. Les capteurs
automatiques, en particulier les ?low cost? n?ont
pas tous les pouvoirs d?interprétation de l'oeil
humain et si l?intelligence artificielle saura
probablement un jour traiter les signaux
détectés, on n?y est pas encore.
Il faut remarquer que les technologies de mesure
du pollen (high cost > 60 k¤) n?en sont pas encore
à un stade de routine. Il s?agit d?instruments
complexes à mettre en oeuvre et nécessitant un
suivi attentif des performances. Ces capteurs,
aussi séduisants qu?ils puissent apparaître à des
néophytes, sont onéreux, avec un taux de panne
inconnu, un coût d?abonnement annuel
supérieur par capteur au coût d?un Hirst et une
longévité inconnue (estimée à 10 ans par les
fournisseurs, mais sans aucune garantie). Faut-il
encore rappeler, qu?à l?heure actuelle, AUCUNE
étude ne démontre l?apport bénéfique du suivi
en temps réel sur la prévention des symptômes
de la rhinite ou de l?asthme allergique.
Quant aux dispositifs ?low cost?, ils ne peuvent,
à l?heure actuelle, pas identifier avec précision
les différents taxons et l?interprétation de leurs
données nécessite les calendriers polliniques
établis grâce aux capteurs HIRST.
Le dispositif de surveillance actuel repose
essentiellement sur des capteurs de pollens
largement utilisés en Europe (plus de 300 en
activité) avec des méthodes normées et basées
sur l?expertise des analystes pollens. Par ailleurs,
un contrôle qualité a été mis en place par le
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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RNSA. Il faut enfin souligner l?exploit de faire
fonctionner un tel réseau national malgré les
faibles moyens alloués à la surveillance
aérobiologique alors que le fardeau pour le pays
est énorme (estimé entre 2 et 10 milliards
d?euros). Le financement du RNSA est largement
sous-dimensionné.
?À mesure que la technologie et les méthodes
évoluent, il est essentiel de quantifier
correctement l'impact de la surveillance
automatique pour les utilisateurs finaux afin de
mieux comprendre les avantages réels à long
terme pour la société.? Cette phrase est tirée du
résumé d?une étude pro-mesures automatiques
(Tummon et al., 2024).
[67] Les capteurs utilisés en France sont de
type Hirst selon une technique datant de 1952,
commercialisés par deux grandes marques. Elle
est fondée sur la norme européenne de 2019 «
EN/TS 16868 Sampling and analysis of airborne
pollen grains and fungal spores », soutenue par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx alors directeur du RNSA et
président de l?EAS (European Atherosclerosis
Society), auprès de l?Afnor, puis transposée en
norme française. Les capteurs fonctionnent
grâce à une pompe électrique montée sur une
girouette, et aspirent un volume d?air constant
avec projection des particules (notamment
grains de pollens et spores) sur une surface
piège. Chaque semaine, la bande sur laquelle
sont récoltés les grains de pollens est collectée,
puis analysée au microscope pour identifier et
[67] La lecture de la mesure a un décalage
maximum de 7 jours et minimum de 1 jour.
L?information transmise est une prévision pour la
semaine suivant les mesures. Un point important
à garder en mémoire est que le RNSA est un des
rares réseaux existants qui, à partir des comptes
aéropolliniques, diffuse une prévision d?un risque
sanitaire ("risque d'allergie") et pas seulement en
valeurs d?exposition.
Éléments de chiffrage du fonctionnement du
réseau Hirst
Avec les données du tableau 3, un réseau de 70
capteurs polliniques actifs sur une période de 40
semaines donne une estimation de 690 k¤/an.
Par comparaison, le même réseau automatique
coûte entre 368 et 720 k¤/an sans le prix initial
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 67,
et il est sans lien avec elle.
Les éléments qu?il apporte concernent pour partie le coût
des réseaux automatiques, fourni par ailleurs dans le rapport
sur la base d?une publication validée des scientifiques du
projet Autopollen
(https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-
09820-2.pdf, cf. note 47 du rapport tome 1).
Le commentaire contient par ailleurs des pétitions de
principe (exemple : « En l'absence de données vérifiables sur
les performances, rien ne peut justifier la collecte et la diffusion
à grande échelle d'informations inexactes auprès du public »).
PUBLIÉ
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 112 -
compter les espèces végétales présentes sur les
prélèvements. Les données obtenues servent à
établir une prévision pour la semaine suivante,
soit avec un décalage d?environ sept jours par
rapport au comptage et à la détermination des
pollens.
de l'investissement, qui dépasse les 5 ou 9
millions ¤ (voir figure 2).
Il est important de rappeler qu'aucun pays au
monde n?a totalement supprimé son réseau de
Hirst, même la Suisse qui présente une densité
de capteurs automatiques importante. Le réseau
de Hirst et un réseau automatique doivent
coexister plusieurs années. Cette coexistence
permet d?assurer une continuité des séries
temporelles de mesures aérobiologiques et
d?assurer le fonctionnement correct du réseau
automatique.
Le principal inconvénient technique de la
méthode de Hirst est la nécessité de disposer
d?un réseau de bénévoles ou d?acteurs assurant
l?entretien des capteurs et le changement de
consommables une fois par semaine. Au prix
d?un budget supplémentaire, le réseau pourrait
fonctionner entièrement avec un réseau de
prestataires pour cette activité d?intervention
sur les capteurs.
L?un des inconvénients systématiquement mis en
avant par la concurrence (en particulier les
entreprises commerciales de capteurs
automatiques) est la faible résolution temporelle
du capteur de Hirst. Le RNSA ne communique
toutefois pas sur les données de la semaine
dernière mais sur des prévisions (J+0 à J+7)
utilisant ses mesures, les données cliniques, les
prévisions météorologiques et les observations
phénologiques.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 113 -
Une lecture effectuée deux fois par semaine
permettrait d?améliorer ces prévisions au prix
d?un second passage par site et par semaine et
du doublement du coût des frais de transport.
Le RNSA a toujours manifesté un vif intérêt pour
l'automatisation des mesures polliniques et leur
intégration au réseau. Dès 2017, un capteur
Rapid-E a été installé à Brussieu pour des tests,
suivis d'une installation similaire à Paris en 2019.
Auparavant, deux capteurs FIDAS modifiés
(toujours basés sur la diffusion lumineuse)
avaient été déployés à Toulouse et Nice à partir
de 2015. Le réseau a également testé un capteur
japonais basé sur la diffusion de lumière
(KA3000) et a acquis des capteurs PollenSense
de conception américaine en 2019 et 2023. Les
capteurs automatiques coûtent chers, ont des
performances moindres qu?un Hirst et n?ont pas
un intérêt démontré pour la santé publique. Le
Conseil d'Administration a toutefois réaffirmé
en 2023 sa volonté de poursuivre l?étude des
réseaux automatisés low cost, notamment en
testant des capteurs d?un constructeur
américain et en préparant une collaboration
avec une start-up française.
Les progrès rapides de l?apprentissage
automatique (réseaux de neurones) laissent
envisager à moyen terme la possibilité
d?automatiser la lecture des lames. Des scanners
automatiques sont déjà disponibles sur le
marché mais à coût encore trop élevé pour une
généralisation sur le réseau. L?utilisation de
scanners automatiques permettrait d?envisager
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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une lecture des lames par un personnel non
qualifié, comme le sont les analystes, sur sites et
donc une augmentation de la fréquence de
lecture sans augmenter les coûts de transport
des prélèvements. Ces méthodes de comptage
compatibles avec le Hirst sont en
développement au niveau mondial et sont une
alternative peu coûteuse aux capteurs High Cost
(>50 k¤). Faut-il se précipiter vers des méthodes
coûteuses, aux performances moindres et dont
l?utilité pour la santé publique n?a pas encore été
démontrée scientifiquement ?
La méthode manuelle consistant à utiliser des
pièges à spores de type Hirst comporte des
erreurs et des limites inhérentes, mais il semble
que la génération actuelle d'échantillonneurs
automatiques ne soit pas encore à la hauteur,
malgré les affirmations répandues. Le prix de
l'investissement initial de ces nouveaux appareils
est généralement 10 à 30 fois supérieur au coût
d'un piège à spores Burkard, sans parler des
exigences d'installation, de machine learning et
de l'assistance technique régulière (Levetin et al.,
2023)1.
En l'absence de données vérifiables sur les
performances, rien ne peut justifier la collecte et
la diffusion à grande échelle d'informations
inexactes auprès du public
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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1 Levetin, Estelle, Peter J. Pityn, German D.
Ramon, Elaine Pityn, Jim Anderson, Leonard
Bielory, Dan Dalan, Rosa Codina, Felix E. Rivera-
Mariani, and Benjamin Bolanos. â¤oeAeroallergen
Monitoring by the National Allergy Bureau: A
Review of the Past and a Look Into the Future.
The Journal of Allergy and Clinical Immunology:
In Practice 11, no. 5 (May 1, 2023): 1394-1400.
https://doi.org/10.1016/j.jaip.2022.11.026. tant
que la fiabilité de ces instruments n'aura pas été
démontrée, ce qui est plus que nécessaire
(Levetin et al., 2023).
L?EAS n?est pas l?European Atherosclerosis
Society (qui n?aurait rien à voir avec le RNSA et la
surveillance des particules biologiques de l?air)
mais l?European Aerobiology Society !
La transcription du sigle EAS était effectivement erronée et a
été corrigée.
[68] Pour permettre une meilleure
anticipation des épisodes polliniques, il serait
utile de réduire le délai de traitement. Plusieurs
programmes de recherche ont ainsi visé depuis
plusieurs années le développement d?un réseau
automatique pour obtenir des résultats en
temps réel. En Europe, le programme
Autopollen coordonné par MétéoSuisse vise,
sous l?égide du groupement des services
météorologiques européens, EUMETNET, à
développer un réseau de surveillance
automatique à travers le continent, couvrant
tous les aspects de la chaîne d?information, de la
mesure initiale aux produits et services dédiés
aux utilisateurs finals. Une première phase s?est
déroulée de 2018 à 2022. Elle a démontré la
[68] Le RNSA s'efforce de réduire les délais
de traitement des données. Des prélèvements
sont effectués tous les 3 jours à Paris et à Lyon
afin de disposer de données plus rapprochées. Le
développement de scanners de lames pour les
Hirst laisse entrevoir dans un avenir proche la
possibilité d?une lecture automatique des lames
Hirst de façon journalière. L?utilisation du
capteur de Hirst avec une lecture automatique
permet en outre de poursuivre les séries
temporelles, d?effectuer des économies et de
conserver les échantillons collectés sur lames
pour des analyses ultérieures.
L?inspection générale semble convaincue de
l?utilité d?un réseau de capteurs automatiques
sur les bases d?un modernisme fantasmé et peu
Le commentaire du RNSA ne porte pas sur le fond, mais
énonce des jugements de valeur non étayés relatifs à ce que
les dirigeants de l?association croient être une conviction des
inspections générales.
La partie correspondante du rapport (§ 68 à 70) renvoie
simplement aux références produites concernant le projet
Autopollen, dont la première phase a montré, entre 2018 et
2023, la faisabilité de mise en place d?un réseau automatique
et dont la seconde, en cours jusqu?en 2027, vise à créer les
conditions d?un déploiement à grande échelle. Les références
des publications correspondantes figurent dans le rapport et
le RNSA ne peut les ignorer puisque les plus récentes sont
notamment co-signées par son président.
Comme indiqué au § 87 du rapport, les travaux de l?ANSES
soulignent aussi pour leur part la relative antinomie entre les
méthodes du RNSA et des perspectives d?automatisation
PUBLIÉ
https://doi.org/10.1016/j.jaip.2022.11.026
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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faisabilité d?un réseau de surveillance
automatique des pollens à l?échelle européenne
permettant des mesures en temps réel. Une
seconde phase 2024-2028 vient de démarrer,
avec pour objectif l?extension et la
consolidation du réseau pour le rendre
opérationnel et pérenne. Les évolutions
technologiques (automatisation, modélisation,
intelligence artificielle?) ouvrent ainsi des
perspectives pour améliorer les prévisions.
réfléchi. De fait, aucune étude scientifique n?est
disponible actuellement pour montrer un gain
pour le patient allergique ou pour les
professionnels de santé. Autrement dit, où sont
les preuves que la mesure en temps réel soit utile
pour la gestion de l?allergie ? L?obnubilation de la
demande insistante d?innovation de l?Inspection
dans le domaine de la surveillance
aérobiologique tend à l'emporter sur la nécessité
de disposer de données robustes, standardisées
et comparables. Cette obstination de
l?Inspection à dénigrer le capteur Hirst n?est pas
justifiable par une amélioration de la santé
publique (l?intérêt des capteurs automatiques
n?est pas encore démontré). Cela n?est pas
justifiable pour les finances publiques, puisque
les estimations actuelles du coût d?un réseau
automatique sont partielles (puisque le taux de
panne et la durabilité des appareils sont
inconnus) et probablement partiales (puisque
proposées par les fabricants). Cela n?est pas non
plus justifiable eu égard des émissions de CO2
puisque le réseau automatique vient en
supplément du réseau de Hirst (qu?il ne peut pas
remplacer au vue des performances actuelles),
qu?il nécessite des appareils gros
consommateurs d?énergie (souvent des
machines climatisées) et un stockage des
données produites en grande quantité sur des
serveurs avec des outils d?intelligence artificielle
(connu pour être grand producteur de CO2). Le
débat, que l?on rencontre aussi dans d?autres
secteurs de la biologie, est faussé car il consiste à
confondre ce qu?il est possible techniquement
(« l?ANSES a relevé notamment que la formulation du RAEP et
son application reposent sur une « méthodologie ancienne et
non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation.
L?utilisation de plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant
grandement sur des dires d?experts, rend difficile la
modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire
automatiques, qui viendraient en complément de l?expertise
humaine ».)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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d?imaginer et ce qui est bon et utile pour
l?homme et sa santé de réaliser. Des comités
d?éthique ont été créés pour répondre à ce genre
de question. Nous remettons vivement en cause
les affirmations de l?Inspection sur les sujets
scientifiques et métrologiques. La position
caricaturale du tout automatique cacherait-t-elle
une connivence particulière de l?Inspection avec
d?autres acteurs de la surveillance
aérobiologique ?
Les technologies High-Cost (>50 k¤) vont être
dans le futur concurrencées par des technologies
low cost, notamment grâce aux progrès
fulgurants de la reconnaissance d?image par
machine-learning. Il est probable que les
technologies High-cost seront cantonnées aux
activités de recherche (ou à quelques régions
très riches) et que les technologies low-cost
envahissent le marché de la mesure de proximité
en temps réel, notamment en complément des
réseaux traditionnels fiables, auto-suffisants,
gérés de façon scientifique et normée, en
l?occurrence les réseaux de HIRST.
Enfin, il n?existe pas à l?échelle européenne un
mouvement de fond vers l?automatisation des
réseaux. Plus de 300 capteurs de Hirst sont en
fonction en Europe, contre une trentaine de
capteurs automatiques High-Cost. Une majorité
des capteurs automatiques sont installés dans les
pays d?origine de ces technologies,
respectivement l?Allemagne (Hund) et la Suisse
(Swisense Poleno). Les autres pays européens ont
généralement un nombre très réduit de capteurs
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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automatiques High-Cost. Cependant en Suisse
un certain nombre de capteurs Hirst sont
conservés sur le territoire afin d?évaluer la
fiabilité de résultats obtenus par les capteurs
automatiques.
[69] Le RNSA a participé à ces programmes,
mais à la différence par exemple du réseau
suisse de surveillance, le réseau géré par le RNSA
n?est pas automatisé, alors que la technologie
est disponible pour permettre une validation à
large échelle. Les résultats publiés sont
prometteurs en ce qui concerne l?impact positif
de l?automatisation sur la qualité des mesures,
tant pour les pollens que pour les spores
fongiques (moisissures) , et les premiers
éléments économiques sont concordants : si
l?investissement est au minimum dix fois
moindre pour les capteurs Hirst (5 000 euros), les
coûts de fonctionnement d?un réseau manuel
dépendent largement de ceux de la main
d?oeuvre sans laquelle aucune mesure n?est
disponible. Selon les résultats publiés du projet
Autopollen, les coûts de personnel pour
l?exploitation d?un réseau automatique sont
considérablement moins élevés que ceux d?un
réseau manuel et, selon le pays, peuvent même
baisser en termes de coûts annuels après un laps
de temps relativement court. En effet, à mesure
que le nombre d?appareils automatiques dans
un réseau augmente, les coûts de personnel
n?augmentent pas de manière linéaire. Par
conséquent, on peut s?attendre à ce que, pour
un réseau plus vaste, les coûts de la surveillance
[69] Effectivement, le réseau RNSA n?est pas
automatisé. Nous testons actuellement des
capteurs low-cost Pollensense. Nous avons
fourni lors de l?inspection des documents avec
des références scientifiques sur les réseaux
automatiques. Quelques informations
importantes sont reproduites ici.
L?installation d?un réseau de 13 capteurs
automatiques (1/région) en France reviendrait à
un coût minimum sur 10 ans estimé à plusieurs
millions d?euros (hors panne, hors serveur
informatiques). Les chiffrages des réseaux
automatiques proviennent des acteurs
commerciaux, une sous-estimation de celui-ci est
possible. Par ailleurs, ni le taux de panne ni la
durée de vie des appareils automatiques ne sont
communiqués. L?amortissement sur 10 ans n?est
basé sur aucune donnée fiable, c?est un chiffre
bien pratique pour qui souhaite vendre des
capteurs. Le coût d'une assurance,
potentiellement nécessaire pour des raisons
légales, est proportionnel au prix d'achat des
capteurs. Cependant, ce coût n'est pas pris en
compte dans les estimations. Il est surprenant de
trouver des raisonnements et des chiffrages non
étayés dans ce rapport alors que la durée
d?amortissement engage des coûts de plusieurs
Les données fournies dans le rapport sont sourcées.
Ces éléments ont été également débattus avec les
responsables suisses et allemands ayant mis en place des
réseaux automatiques.
Le commentaire du RNSA relève d?affirmations non étayées,
à l?instar de l?argument relatif aux émissions de GES qui n?est
aucunement documenté par un quelconque bilan carbone,
ou de la fiabilité affirmée des données produites par le RNSA,
sur la base pourtant de conditions non réunies pour une
partie notable des capteurs (intervention de médecins, cf. §
86 du rapport).
La mission note toutefois que le RNSA partage ce qui ressort
de l?analyse du rapport, à savoir que « L?avenir de la
surveillance aérobiologique est évidemment automatisée »,
analyse qu?il qualifie dans un commentaire précédent de
conviction relevant d?un modernisme fantasmé et peu
réfléchi.
Les points traités dans ce commentaire sont abordés et
documentés dans le rapport, notamment au paragraphe 70.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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automatique soient inférieurs à ceux de la
surveillance manuelle. De plus, certains capteurs
automatiques ne nécessitent pas de
consommables.
millions d?euros, voire dizaines de millions
d?euros, pour l?Etat. Voir aussi note [67] et
document joint (Cost_automatique_manual_net
workAS.xlsx.).
L?infrastructure informatique nécessaire pour la
centralisation et le traitement des données est
particulièrement lourde (production annuelle de
données brute estimée à 1 million de giga-octets
pour 13 capteurs). Un réseau d?un capteur par
région est toutefois largement insuffisant à des
fins de surveillance aérobiologique au niveau de
la France métropolitaine.
Il est intéressant de comparer le réseau français
avec l?évolution récente du réseau de
surveillance aérobiologique Suisse. Ce pays 16
fois plus petit que la France est passé d?un réseau
historique de 15 à 5 Hirst (équivalent pour la
France à passer de 260 Hirst à 86) accompagnés
du déploiement d?une flotte de 16 capteurs
automatiques (équivalent à 240 pour la France).
Cette comparaison permet d?entrevoir la
profonde différence entre les deux situations et
l?investissement pour les finances publiques d?un
réseau aussi dense en France : plusieurs millions
de fonctionnement par an et un investissement
initial de plus de 30 millions. Investissement de
30 millions à renouveler à la fin de la durée de vie
des appareils, qui est inconnue (5, 10, 15 ans ?).
Contrairement à ce qui est mentionné dans le
rapport, ces capteurs ont un coût de
fonctionnement hors-panne compris entre 10 k¤
et 20 k¤ (incluant les consommables pour le
BAA500 et les abonnements aux services). Les
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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appareils ne peuvent pas fonctionner sans
paiement annuel d?un service pour bénéficier de
la reconnaissance des pollens. Les deux pays
possédant actuellement les réseaux
automatiques les plus développés (Suisse et
Allemagne) sont les berceaux des deux machines
(SwisensPoleno et BAA500) les plus en pointe
actuellement sur la comparaison avec le Hirst.
Les performances d?identification de pollen par
des capteurs automatiques sont actuellement
très faibles comparativement aux capteurs Hirst
: 20 pollens contre plus de 100 pour le Hirst. Ces
capteurs automatiques mesurent au mieux une à
deux spores.
Il faut noter que la production de données
informatiques est importante. Les données
brutes doivent par ailleurs être conservées
indéfiniment pour ré-analyses. En effet, lorsque
le logiciel de reconnaissance des pollens est mis
à jour, les données historiques doivent être
?relues? avec la nouvelle version pour permettre
une comparaison entre les nouvelles données et
celle datant d?avant la mise à jour.
A l?heure de la chasse aux émissions de GES,
personne ne semble s?intéresser au budget CO2
d?un réseau automatique avec des appareils
technologiques coûteux et nécessitant une
climatisation permanente, produisant des
archives numériques en grande quantité.
Enfin, l?achat d?un capteur automatique de
bonne qualité, dont le prix avoisine le montant
de la subvention annuelle du ministère de la
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Santé, aurait largement grevé la gestion du
réseau classique du RNSA, celui qui,
précisément, donne des résultats fiables, utiles
et utilisés.
L?avenir de la surveillance aérobiologique est
évidemment automatisée. Cette bascule doit se
faire de façon réfléchie, sur des bases
scientifiques solides et lorsqu?un nouvel
instrument aura émergé comme une référence. Il
est également très probable, au vu de la
progression fulgurante de la reconnaissance
d?images, que des capteurs Low Cost vont venir
concurrencer les capteurs High Cost, avec des
coûts 10 à 50 fois moins importants à l?achat.
[70] Les trois Etats s?étant engagés dans
l?automatisation (Suisse, Land de Bavière et
Belgique) ont souligné l?intérêt économique de
l?automatisation, malgré la nécessité de
conserver dans un premier temps des capteurs
Hirst aux fins de comparer les résultats pour
calibrer les capteurs automatiques. Ainsi par
exemple, dans le cas du réseau belge de
surveillance aérobiologique, le package achat,
installation, formation, assistance sur cinq ans
d?un capteur automatique a coûté 180 000 euros
à amortir sur 10 ans ; le fonctionnement se limite
à l?infrastructure informatique (5 Tera de
données en Belgique) dont le coût est à
relativiser si le pays dispose déjà d?une
infrastructure permettant la bancarisation des
données. En outre, à mesure que les
technologies évoluent, la valeur absolue du
[70] Il est difficile de dire que la Belgique est
engagée dans l?automatisation avec l?achat d?un
capteur. Les deux autres exemples Suisse et
Bavière correspondent aux pays des deux
sociétés en compétition sur le marché des
capteurs automatiques à haute résolution.
Le RNSA depuis 2015, poursuit son objectif
d'automatisation du réseau de mesures
polliniques avec des tests de différents capteurs
(Rapid-E, FIDAS, KH3000, PollenSense,
AEROTAPE, BAA500) et une volonté réaffirmée
en 2023 de développer un réseau automatisé
performant (voir aussi [67])
La France n?est pas en reste puisque plusieurs
capteurs automatiques sont déployés à des fins
de recherche scientifique, en particulier via le
réseau ACTRIS auquel le RNSA collabore
activement. Plusieurs dispositifs sont déployés
Les éléments fournis dans le rapport sont documentés et les
cas de la Suisse, l?Allemagne et la Belgique font de surcroît
l?objet d?une annexe.
Le commentaire du RNSA procède par affirmations ou
suppositions (ex. du capteur mis en place par Airparif, cité
dans le rapport) qui serait « probablement dans une remise ».
La mission précise qu?Airparif est une AASQA.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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stockage numérique (¤/Tera) tend à baisser sur
le long terme, et il est possible que les coûts
d?investissement initiaux liés à l?acquisition
d?instruments automatiques diminuent
progressivement. Le marché des instruments
automatiques est en effet composé de plus
d?une dizaine de fabricants, contexte
concurrentiel contrastant avec la dynamique
des prix quasi monopolistique des pièges de
type Hirst qui ne comptent que deux fabricants
sur le marché depuis plusieurs décennies.
sur le territoire national, comme par exemple au
Puy de Dôme, témoignant de l'engagement
français dans ce domaine.
Il est à noter qu?AIRPARIF a acquis un
SwissensPoleno Mars en 2021 (source :
https://airlab.solutions/projets/surveillance-et-
information-en-temps-reel-des-pollens- en-ile-
de-france-197) mais il n?a été maintenu en
fonctionnement que pour un test de quelques
mois, depuis il est probablement dans une
remise.
[71] La couverture lacunaire du territoire par
les capteurs que gèrent les acteurs désignés par
l?arrêté de 2016 est probablement l?un des
facteurs explicatifs du caractère non exhaustif
du dispositif réglementé ; mais certains acteurs,
tel le réseau des fédérations régionales de lutte
et de défense contre les organismes nuisibles
(FREDON), existent de longue date, tandis que
de nouveaux intervenants se sont développés
postérieurement à 2016.
[71] Le RNSA publie, depuis 2022, chaque
jour de la saison pollinique les cartes de
modélisation du German Weather Service
(DWD) du modèle ICON-ART faisant partie de
CAMS. L?INERIS est impliqué pour la France dans
le projet CAMS avec le modèle CHIMERE. Il est
par ailleurs surprenant de comparer le RNSA
avec un consortium dont le budget est de
dizaines de millions. Le sous-investissement
chronique de l?Etat a des conséquences sur les
capacités opérationnelles des acteurs ne
disposant pas de ?fonds propres?, comme les
AASQA.
Le commentaire du RNSA est sans lien avec le paragraphe
concerné du rapport.
Quant aux fonds publics versés au RNSA, leur insuffisance
tient essentiellement à une utilisation au bénéfice de sociétés
commerciales tierces, sans lien avec le travail que
l?association s?était régulièrement engagée à mener en
contrepartie des financements reçus.
[72] Le réseau des FREDON a été désigné par
arrêté du 2 juin 2017 parmi les organismes
contribuant à des mesures nationales de
prévention et de lutte relatives à certaines
espèces végétales et animales dont la
prolifération constitue une menace pour la
santé humaine. Il anime et pilote à ce titre
[72] Le RNSA participe depuis une dizaine
d'années en tant qu'expert en aérobiologie au
comité technique de l'Observatoire des
ambroisies, notamment avec des présentations
sur les pollens et les allergies. Le RNSA a aussi
participé à la création des fiches disponibles sur
le site : https://plantes-risque.info/.
La composition et le fonctionnement du réseau FREDON
sont accessibles via le lien figurant au paragraphe 73 du
rapport.
Le paragraphe 72 vise simplement à lister les acteurs externes
à l?arrêté de 2016 qui interviennent dans la surveillance de
certains pollens, en l?occurrence les ambroisies. Il n?y a pas
lieu de le modifier.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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depuis 2017 l?observatoire des ambroisies, mis
en place depuis juin 2011 par le ministère chargé
de la santé, en partenariat avec les ministères
chargés de l?agriculture, de la transition
écologique et de l?intérieur ; cet observatoire a
été piloté antérieurement, de 2011 à 2017, par
l?Institut national de recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et l?environnement
(INRAE).
[73] L?observatoire vise notamment à
constituer un centre national de ressources en
matière d?ambroisie, à contribuer à valoriser les
connaissances sur la plante et ses effets sur la
santé, à mettre en avant les données
scientifiques et les projets de recherche en
cours et à développer des actions en partenariat
avec les acteurs nationaux et de terrain (ARS,
services de l?État, collectivités territoriales,
associations d?usagers et environnementales,
agriculteurs, gestionnaires des milieux
concernés, etc.). Les ARS sont des partenaires
importants des actions spécifiques aux
ambroisies et participent largement au comité
technique de l?observatoire. Le site Internet
https://fredon.fr fournit au grand public
l?information pertinente sur les risques liés aux
pollens d?ambroisie et les alertes sur la saison
pollinique. Le partenariat entre la FREDON Ile-
de-France et AirParif sur le réseau Pollin?Air
traduit l?intervention de certaines FREDON dans
le champ plus large des pollens, comme le
montrent leurs actions en matière de jardins
polliniers (cf. infra). Le dispositif de surveillance
[73] Certes la FREDON est un acteur externe
à l?arrêté de 2016 comme l?indique le titre du
chapitre 1.2.1.3 et sa présentation aurait mérité
que soit indiqué le partenariat performant et
confiant que le RNSA entretient avec la Fredon
qui utilise les données du RNSA pour informer
sur les risques liés aux pollens d'ambroisie.
Fredon France et l'Observatoire des ambroisies
s'appuient sur l'expertise du RNSA en matière de
surveillance aérobiologique et reconnaissent
clairement l'origine des données, comme
l'illustrent les exemples suivants :
https://fredon.fr/cvl/actualites/attention-aux-
emissions-de-pollens-dambroisie
https://ambroisie-risque.info/retour-du-pollen-
dambroisie/
https://www.fredonoccitanie.com/ambroisies/2
024/10/24/bilan-pollinique-le-rnsa-publi e-son-
bilan-2024-sur-les-pollens/
Le paragraphe 73 complète le précédent, et porte sur
l?observatoire des ambroisies dont la composition est
accessible par le lien fourni dans le rapport. La mission a à ce
sujet auditionné le directeur du réseau FREDON.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 124 -
et de lutte contre les ambroisies, inscrit dans les
plans nationaux santé environnement (PNSE) et
décliné par plusieurs plans régionaux santé
environnement (PRSE) ne relève donc pas du
dispositif de surveillance des pollens défini par
l?arrêté de 2016.
[74] La plateforme de signalements
participatifs Pollin?Air est déployée en Île-de-
France depuis début 2021, après avoir été lancée
dans les régions Grand Est, Hauts-de-France et
Corse. Pollin?Air (https://www.pollinair.fr/) a
pour objectif de permettre aux utilisateurs de
signaler et d?avoir accès, en temps réel, à une
information sur les émissions de pollens
allergisants à proximité. Ce dispositif a été
développé pour l?Île-de-France en partenariat
par AirParif et FREDON Île-de-France, avec le
soutien de l?ARS d?Île-de-France.
[74] Les quelques remontées d?information
que le RNSA a pu avoir laissent penser que
l?application Pollin?air n?a pas eu le succès que ses
concepteurs auraient souhaité, notamment en
Ile de France avec très peu de mobilisations
devant un dispositif au final décevant. Le même
type de retours a été perçu par la région Grand
Est qui enregistre des diminutions inquiétantes
du nombre des utilisateurs.
Il est donc surprenant de survendre le projet
Pollin?air. Le ton du rapport laisse penser que
l?Inspection peut tomber sous le charme d?outils
de communication, sans s?intéresser aux
bénéfices pour la santé publique ou encore au
coût pour les finances publiques.
Le projet Pollin?air ne peut fonctionner que si des
centaines d?observations sont effectuées par
espèce localement, ceci afin de lisser la
variabilité intra espèces de la phénologie de
reproduction des végétaux. La pollinisation
d?arbres d?une même espèce peut avoir plusieurs
semaines de décalage sur la même saison
pollinique, y compris à l?échelle locale. La
pollinisation dépend de l'ensoleillement, de la
nature du sol et des infrastructures autour de
l?arbre (chaleur absorbée) et d?aspects
Les éléments fournis dans le rapport sont issus de données
dont les références sont fournies, et qui ont été complétées
par les auditions de personnes dont les titres et qualités
figurent en annexe.
La « survente » affirmée par le RNSA procède d?une
appréciation non démontrée et hors sujet : la partie
correspondante du rapport (cf. 1.2.1.3. : « Des acteurs
externes à l?arrêté de 2016 ») ne vise pas à évaluer le projet
Pollin?Air, mais à documenter l?existence d?acteurs ne
relevant pas de l?arrêté de 2016.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 125 -
biologiques inter-individuelles (génétiques,
maladies de l?arbre). Autant de paramètres qui
sont pris en compte avec les pollinariums en
observant des plantes dans des conditions
contrôlées et avec des individus représentatifs
de la diversité génétique locale. Il est vrai que
l?APSF et le RNSA n?ont pas les moyens d?une
communication à grande échelle sur fonds
propres de leurs excellents travaux de
surveillance aérobiologique et phénologique,
contrairement à d?autres structures.
Le maintien d?une communauté active de
citoyens sentinelles est coûteux : recrutement de
community manager, nécessité de formation des
bénévoles, vérification des informations pour ne
pas diffuser des données fausses. Le dispositif
des pollinariums est, de loin, largement moins
coûteux et plus performant.
[75] La surveillance se développe par ailleurs
via des entreprises privées qui proposent aux
collectivités territoriales, dans le cadre d?une
démarche commerciale, l?installation de
microcapteurs automatiques, sans garantie que
les résultats obtenus soient compatibles avec les
mesures effectuées avec les capteurs Hirst, qui
répondent à la seule norme en vigueur
aujourd?hui. Tel est le cas de la start-up Lify Air,
lauréate des Trophées INPI 2023 dans la
catégorie « Recherche partenariale », à laquelle
de nombreuses villes ainsi que des régions (la
Normandie par exemple) confient la
surveillance des pollens sur leur territoire. Face à
[75] Le RNSA connaît bien la Start up Lify-Air
et est au courant de la technologie utilisée par le
capteur Beenose qu?elle propose. Certes Lify-Air
est un acteur externe à l?arrêté de 2016 comme
l?indique le titre du chapitre 1.2.1.3 et sa
présentation aurait mérité que ne soit pas passé
sous silence le rapport produit par les AASQA qui
remet sérieusement en question la fiabilité du
capteur. Le rapport est devenu difficilement
interprétable si ce n?est inexploitable parce que
les conclusions ont été contestées par la Startup
Lify-Air. Les résultats manquent, entre autres, de
robustesse en raison de l'absence d'un protocole
scientifique rigoureux pour la comparaison des
Comme indiqué supra, cette partie ne vise pas à évaluer
l?intervention de tel ou tel acteur, mais à documenter
l?existence d?acteurs ne relevant pas de l?arrêté de 2016. Le
développement ci-contre est donc étranger à l?objet du
paragraphe correspondant.
Au demeurant, l?analyse à laquelle le RNSA fait allusion entre
dans le champ des prestations fournies par les AASQA, et
participe de la logique d?intercomparaisons mentionnée au §
75 qui confirme que les résultats d?une mesure automatique
présente la même fiabilité qu?une mesure manuelle. Le projet
Autopollen décrit dans le rapport procède de cette manière.
Permettre ces intercomparaisons est nécessaire pour asseoir
la fiabilité des dispositifs et leur permettre de progresser.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?arrivée sur le marché de ces microcapteurs de
pollens, les AASQA Auvergne Rhône Alpes,
Hauts-de-France, Grand Est et Normandie ont
mené un travail commun afin de tester les
capacités métrologiques de certains
microcapteurs et de confronter leurs résultats à
ceux des capteurs Hirst (mesure, sensibilisation,
appui à la modélisation?). Ces
intercomparaisons participent, comme le projet
Autopollen mentionné précédemment, d?une
démarche de contrôle de la qualité des données
de surveillance.
données. De même, les rapports des ATMO sur
les capteurs automatiques, financés par de
l'argent public, notamment en Île-de-France, ne
présentent pas de résultats concluants. Le même
projet a demandé l'externalisation des analyses
statistiques. Les capteurs achetés pour plus de
90 k¤ sont inutilisés depuis la phase de test en
Région Francilienne.
Il est surprenant de voir les AASQA s?emparer de
la validation d?un capteur commercial avec
l?utilisation de fonds publics, et l?aval de l?IGAS et
de l?IGEDD. Chaque concurrent de Lify-Air est-il
en droit d?attendre le même traitement : achat
de capteurs en dizaines d?exemplaires et
réalisation d?une comparaison avec les Hirst à
titre gracieux ?
A notre connaissance, la région Normandie n?a
pas confié la surveillance des pollens à la start-up
Lify-Air. Cette entreprise ne dispose pas d?un
capteur capable de rivaliser avec les
performances d?un réseau de Hirst ou de
capteurs High cost (type BAA500 ou
SwissensPoleno). Le réseau des capteurs low-cost
(moins de 6 k¤) n?a pas vocation à remplacer la
surveillance aérobiologique nationale mais à la
compléter, soit en apportant des informations
avec une résolution temporelle élevée, soit en
complétant la couverture géographique.
Il est incorrect de comparer Autopollen avec les
tests effectués par quelques AASQA. Autopollen
n?a pas vocation à aiguiller de potentiels
acheteurs dans leurs choix de capteurs mais à
Le RNSA suggère que l?analyse des AASQA aurait été faite
avec de l?argent public, sans en apporter la démonstration.
En effet, les fonds propres des AASQA ne sont pas constitués
intégralement de crédits publics.
L?affirmation d?un aval qui aurait été donné par l?IGAS et
l?IGEDD est gratuite et sans fondement. Les dirigeants du
RNSA tentent ici comme dans d?autres passages d?utiliser le
rapport comme une tribune plutôt que de répondre aux
constats qu?il retrace.
N?ayant pas fourni la preuve de la solidité de ses propres
processus non plus que justifié l?utilisation faite sur longue
durée des fonds publics qu?il a reçus, le RNSA n?est pas en
position d?analyser de façon fiable l?intervention des autres
acteurs. Les analyses et constats que retrace le rapport sont
au demeurant fondés sur l?examen de documents et
d?entretiens auxquels le RNSA n?a pas pris part, ce qui n'était
pas son rôle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 127 -
fournir des comparaisons scientifiques dans un
souci d?amélioration des performances. Les
AASQA ont maintes fois revendiqué de tester les
capteurs Lify-Air afin d?être en mesure de
répondre aux questionnements des acteurs
publics confrontés à un démarchage commercial
de la part de Lify-Air.
Il est important de souligner que la mission
principale d'Atmo, telle que définie par la loi, est
de surveiller la qualité de l'air et d'informer le
public sur les niveaux de pollution
atmosphérique.
Si l'initiative d'Atmo d'évaluer les capteurs de
qualité de l'air individuels peut sembler louable à
première vue, il convient de s'interroger sur sa
pertinence au regard des missions
fondamentales de l'organisme et des ressources
qui lui sont allouées.
En effet, cette activité de "testing" pourrait être
perçue comme un dépassement des
prérogatives d'Atmo, qui n'a pas vocation à se
substituer aux organismes de contrôle et de
certification des dispositifs de mesure.
Par ailleurs, il est légitime de questionner
l'utilisation des fonds publics pour financer une
telle initiative, alors que les ressources d'Atmo
pourraient être prioritairement allouées à
l'amélioration de son réseau de surveillance, au
développement de modèles de prévision plus
performants et au renforcement de ses actions
d'information et de sensibilisation du public.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[76] Cette diversité d?acteurs traduit le
caractère non exhaustif du dispositif prévu par
l?arrêté du 5 août 2016. Il caractérise par ailleurs
la surveillance pollinique comme une activité
économique concurrentielle.
[76] Le RNSA remercie l?Inspection d?avoir
soulevé la question du caractère non exhaustif
prévu par l?arrêté d?août 2016 concernant les
acteurs de surveillance aérobiologique de la
qualité de l?air. Il nécessiterait un rééquilibrage à
plusieurs niveaux :
1 - le nombre d?acteurs impliqués sachant que
pour qu?une mission soit correctement menée ce
nombre doit être limité de façon à éviter la
dilution des responsabilités au détriment de
l?efficacité.
2 - les moyens financiers mis à disposition.
Actuellement les moyens du RNSA sont sous-
dimensionnés par rapport aux tâches qui lui
incombent. Aucune politique de répartition des
fonds n?a été décidée au niveau national, laissant
parfois les ARS décider de l?attribution des
financements. Les AASQA disposent de ?fonds
propres? qui leur permettent un investissement
conséquent sur la surveillance aérobiologique,
sans contrôle de l?Etat.
3 - la définition du périmètre d?action. Celui-ci
est clairement défini pour le RNSA et l?APSF qui
se sont associés, conscients de leur
complémentarité et leurs objectifs communs
dans un climat de confiance mutuelle et de
discussions sincères sans compétition. Un
comportement inverse desservirait la mission de
santé publique.
4 - les compétences qui constituent le critère
essentiel. Il existe au RNSA et à l?APSF des
scientifiques diplomés en botanique,
Il appartiendra aux administrations compétentes de
préparer les dispositions réglementaires qu?elles estimeront
pertinentes ; la mission a formulé une recommandation sur
ce point.
Le RNSA manifeste ici encore son souhait de faire retirer les
AASQA du dispositif, sans prendre en compte l?expertise de
leurs collaborateurs non plus que l?intérêt pour la surveillance
des pollens et moisissures de leur mission globale de
surveillance de la qualité de l?air.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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aérobiologie, physico-chimie de l?atmosphère,
modélisation mathématique, allergologie,
biochimie et immunologie. Ces scientifiques, en
activité, à jour des connaissances actuelles, sont
les interlocuteurs disponibles non seulement
dans les différents Conseils d?Administration de
ces instances mais aussi dans les différentes
réunions administratives. Le RNSA a un Conseil
Scientifique et organise chaque année des
Journées d'Étude Scientifique (2024 : 12 et 13
décembre à Paris au Conseil Régional Ile-de-
France)
[85] Les données collectées sont utilisées
pour établir l?indice pollinique ou indicateur de
risque d?allergie lié à l?exposition au pollen
(RAEP), destiné à mesurer le niveau de risque
engendré par la quantité de pollens, en fonction
du potentiel allergisant de l?espèce concernée
et de la localisation géographique du
prélèvement. Selon une note d?appui de
l?ANSES, « le RAEP est un indice multifactoriel,
témoignant d?une gradation du risque d?impact
sanitaire lié à l?exposition au pollen, dont le
calcul combine plusieurs données de natures
différentes ». Selon le RNSA, le RAEP est calculé
à partir d?informations phénologiques liées à la
surveillance, cliniques et météorologiques,
suivant une méthode considérée comme
confidentielle par l?association.
[85] à [88] Le RAEP n?est pas confidentiel. Sa
méthodologie de calcul est connue et a été
envoyée à l?inspection (comme il fut envoyé
auparavant à l?ANSES). Par ailleurs, le RNSA est le
seul organisme en capacité de calculer le RAEP,
puisqu?il est le seul organisme à collecter les
informations phénologiques, aérobiologiques et
cliniques nécessaires. Les données, pondérées
par des données météorologiques, sont
combinées sous la forme d?un algorithme qui
s?apparente aux fonctions de Derringer dites de
?désirabilité? (D. Derringer et., 1980)2. De fait le
RAEP n?est pas concurrentiel puisque seul le
RNSA peut le calculer avec des données
multifactorielles synchronisées temporellement
et spatialement. Il est, par ailleurs, surprenant de
voir l?IGAS et l?IGEDD contester ouvertement les
avis de l?ANSES, sans apporter d'éléments
concrets, et sans se référer aux documents
envoyés par le RNSA durant l?inspection.
Comme indiqué au § 88, « interrogés sur leur méthode de
calcul, les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la mission
son caractère confidentiel, mentionné couramment par les
dirigeants de cette association. Selon un rapport de Michel
Thibaudon « les raisons de cette confidentialité sont dans la
compétence du RNSA et de ses partenaires institutionnels en
matière d?impact sanitaire, et du fait de son mode de
fonctionnement non public 100 %. »
Au surplus, la mission n?est parvenue qu?avec beaucoup de
difficulté à recueillir les informations sur le RAEP, finalement
transmises par la direction du RNSA le 31 mai 2024.
Prétendre que l?IGAS et l?IGEDD contesteraient des avis de
l?ANSES, que le rapport cite régulièrement, est infondé. Le
rapport cite et intègre notamment l?analyse de l?ANSES sur le
RAEP (cf. § 88). Cette analyse ne recouvre pas les affirmations
du RNSA sur l?intérêt de ses propres travaux.
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[86] Le RNSA insiste notamment, s?agissant
de la composition du RAEP, sur l?intérêt des
données cliniques qui y seraient intégrées, grâce
à un réseau de médecins bénévoles
responsables chacun d?un capteur. Or, les
données communiquées par le RNSA montrent
que près de 40 % des capteurs déclarés actifs ne
disposent pas de médecin responsable. La
région Ile-de-France est par exemple concernée
par quatre capteurs dont l?un seulement, situé
dans Paris intramuros sur le toit de l'institut
Pasteur, dispose d'un médecin responsable.
Ainsi, selon les informations reçues, une part
conséquente des capteurs ne peut pas
fonctionner de manière complète. Ce point
interroge sur la fiabilité du RAEP (ainsi que sur la
réalité du réseau des bénévoles et la valorisation
comptable afférente, cf. infra).
[87] Chargée d?évaluer la méthodologie de
calcul actuelle du RAEP, non détaillée et non
publique, l?ANSES a relevé notamment que la
formulation du RAEP et son application
reposent sur une « méthodologie ancienne et
non automatisée. Elle manque par ailleurs de
formalisation. L?utilisation de plusieurs facteurs
non quantitatifs, reposant grandement sur des
dires d?experts, rend difficile la modernisation
vers des méthodes plus actuelles, voire
automatiques, qui viendraient en complément
de l?expertise humaine ».
La phrase « Le RNSA insiste notamment,
s?agissant de la composition du RAEP, sur
l?intérêt des données cliniques qui y seraient
intégrées, grâce à un réseau de médecins
bénévoles responsables chacun d?un capteur »
semble mettre en doute l?intégration des
données cliniques dans le calcul du RAEP, alors
que c?est une réalité indiscutable ; il serait donc
opportun de remplacer le conditionnel par
l?indicatif (? « qui y sont intégrées »). D?autre
part, le texte introduit une confusion entre «
médecins responsables de sites » et « médecins
sentinelles », lesquels peuvent rassembler des
données cliniques en provenance de plusieurs
sites.
Le RAEP est un outil précieux pour les
allergologues. Il est facile à comprendre et
largement apprécié par les allergiques. Les cartes
de risque du RNSA sont diffusées à large échelle
par les grands médias nationaux. Les travaux
effectués par le RNSA et présentés dans des
congrès scientifiques internationaux montrent
une excellente corrélation entre le RAEP et les
données cliniques, ainsi qu?un réel intérêt des
données phénologiques dans les prédictions.
L?alliance de ces données permet à la fois d?avoir
des données régionales (Hirst), des informations
sur la variation phénologique intra-espèce au
niveau local et d?inclure de la bioindication
(données cliniques).
Ces assertions non démontrées ne conduisent pas à modifier
les paragraphes visés. Quant aux modifications
méthodologiques qui auraient été introduites par le nouveau
coordonnateur, elles ne figurent pas dans les réponses
fournies aux questions posées par la mission sur la
méthodologie RAEP.
La note d?appui scientifique et technique de l?ANSES conclut,
en caractères gras, que « Cependant, certains éléments clés
de la qualité des données collectées et du calcul du RAEP
manquent aujourd?hui de documentation. Ce manque de
formalisation est vraisemblablement un frein au
développement et à la modernisation de l?outil à l?avenir. »
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[88] Interrogés sur leur méthode de calcul,
les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la
mission son caractère confidentiel, mentionné
couramment par les dirigeants de cette
association. Selon un rapport de Michel
Thibaudon « les raisons de cette confidentialité
sont dans la compétence du RNSA et de ses
partenaires institutionnels en matière d?impact
sanitaire, et du fait de son mode de
fonctionnement non public 100 % ». Le RNSA
est pourtant financé très largement sur fonds
publics (cf. infra).
Citer la Note d'appui scientifique et technique
relative à la surveillance phénologique du pollen
dans l'air ambiant et à l'indicateur de risque
d'allergie lié à l'exposition au pollen (Anses, 2022)
est certes correct mais la citation est tronquée. Il
aurait pu être ajouté que, selon les propres
termes de cette Note, « l'inclusion simultanée de
données polliniques et cliniques rend le RAEP
unique parmi les systèmes d'information et
d'alerte pour le pollen ». En conséquence, la
Note d'appui considère qu'il « n'apparaît pas
utile de produire une note méthodologique
relative au mode de calcul d'un RAEP actualisé,
la méthodologie existante étant pertinente ».
Depuis la note de l?ANSES, Le RNSA affiche
désormais un RAEP automatisé et journalier sur
son site internet. Il est donc incorrect de
mentionner une méthodologie ancienne dont
l?automatisation semblerait impossible.
La note de l'ANSES date de 2021. Depuis l'arrivée
du nouveau coordinateur, un processus de
modernisation a été développé. Il a été présenté
dans différentes conférences (Journées d?Etudes
Scientifiques du RNSA 2023, Congrès
Francophone d?Allergologie 2024 et Congrès
Mondial d?Aérobiologie à Vilnius 2024). Ce
processus comprend le développement d'une
méthode formalisée pour l'évaluation du risque
et l'automatisation du calcul, qui évolue sur une
échelle quotidienne et hebdomadaire.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[89] L?absence de transparence de la
méthodologie retenue contraste avec le
caractère public de l?indice ATMO de la qualité
de l?air, calculé et publié chaque jour par les
AASQA conformément au guide de calcul publié
sur le site du LCSQA et établi conformément au
référentiel technique national. L?indice ATMO
s?appuie sur les mesures effectuées et sur la
modélisation. Les données sont ouvertes et
publiées conformément aux spécifications
INSPIRE sur les installations de suivi
environnemental publiées le 10 décembre 2013
et fondées sur la directive 2007/2/CE du
Parlement européen et du Conseil du 14 mars
2007 établissant une infrastructure
d'information géographique dans la
communauté européenne.
[89] Le RNSA a questionné la DGS au sujet de
la mise à disposition publique des données
produites et il s?avère que ces données ne
rentrent pas dans les dispositions propres aux
installations de suivi environnemental.
Nous n?avons eu de cesse de réclamer auprès des
pouvoirs publics un financement du RNSA en
adéquation avec l?importance de sa mission, ceci
permettant de ne plus dépendre de la vente de
données pour la survie de notre association.
Nous rappelons également que le RNSA subsiste
uniquement grâce à un large apport en
bénévolat et de campagne de dons permettant
de boucler chaque année son budget.
Il est incorrect de comparer les données des
associations agréées avec celles traitant
justement d?une surveillance non réglementaire.
Le financement des AASQA comprend cette
mise à disposition des données et les
infrastructures nécessaires. Par ailleurs, seuls les
polluants réglementés font l?objet d?une
publication en accès libre des données par les
AASQA. Les mesures des polluants non
réglementés, comme les particules ultrafines,
n?en font pas l'objet.
Grâce à leurs fonds propres, les AASQA
s?emparent de problématiques à la limite de
leurs compétences et pour lesquelles d?autres
acteurs spécialistes sont alors marginalisés.
Le commentaire du RNSA évoque ici une interrogation
adressée à la DGS et une réponse non datée ni citée,
l?ensemble ne constituant dès lors pas un élément d?analyse.
L?affirmation réitérée ici d?une insuffisance des financements
dont le RNSA a régulièrement bénéficié semble infondé. Pour
les cinq derniers exercices par exemple, le RNSA a perçu 1
275 672 ¤ de dotations publiques, hors subventions des ARS
et hors financements de collectivités territoriales (cf. § 194 du
rapport).
Une éventuelle insuffisance des fonds publics versés au RNSA
tient essentiellement à leur utilisation au bénéfice de
sociétés commerciales tierces et de leurs dirigeants, sans lien
avec le cadre conventionnel non plus qu?avec le travail que
l?association s?est régulièrement engagée à mener.
Le commentaire est globalement sans rapport avec la
question de la transparence des indices.
Comme déjà indiqué, le RNSA suggère qu?il serait traité de
manière défavorable par rapport aux AASQA, sans le
démontrer en rien ; notamment, le champ d?activité des
AASQA est beaucoup plus large que celui du RNSA.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Les AASQA sont dans une stratégie de
concurrence. Par exemple, le projet Pollin?air a
été déployé en Hauts de France sans prévenir
l?APPA qui gérait un programme strictement
similaire (Vigiepollens) depuis plusieurs années
dans cette région. Ainsi l?argent public est investi
deux fois, une première fois par l?APPA puis un
doublon lorsqu?une AASQA décide de doubler le
projet.
Le projet Pollin'air est en concurrence directe
avec les Pollinariums et les Polliniers. Il n?existe
pas à notre connaissance de rapport montrant la
pertinence des données Pollin'air. Il n?y a pas de
rapport public indiquant le coût de Pollin'air et
le nombre de remontées phénologiques par an.
Il est clair que Pollin'air a un impact confidentiel
sur la surveillance aérobiologique, pour un
budget probablement supérieur à celui de
l?APSF.
La comparaison opérée dans le rapport porte sur les
méthodes de travail et leur transparence des deux structures
RNSA et AASQA. Elle ne porte pas sur les données. Pour
rappel, celles-ci sont rendues publiques par les AASQA car il
s?agit de données environnementales dont la diffusion est
régie par la directive Inspire.
Cette affirmation et la suivante mettant en cause les AASQA
et ne sont pas étayées. Les AASQA exercent leurs missions
sous le contrôle de leur conseil d?administration et leurs
rapports d?activité sont accessibles en ligne.
Les actions qu?elles conduisent relèvent soit des missions de
service public que la loi et la réglementation leur a confiées,
soit des demandes de leur conseil d?administration.
Les affirmations du RNSA concernant Pollin?air ne sont pas
étayées, il s?agit là encore de suppositions (cf. l?usage par le
RNSA, ici comme ailleurs, des locutions et adverbes « à notre
connaissance », « probablement », etc.).
[90] La pratique du RNSA contraste ainsi,
plus largement, avec les méthodes européennes.
En effet, les prévisions opérationnelles et les
évaluations de la qualité de l?air, incluant les
polluants réglementés et les pollens, fournies
par le service de surveillance atmosphérique
Copernicus (CAMS) reposent sur un ensemble
de onze modèles numériques de qualité de l?air
de pointe développés en Europe. Toute la
documentation est accessible en ligne : modèles
utilisés, liste des prévisions (y compris les
pollens), formats des données, prévisions
disponibles, fréquence ? De même, les rapports
[90] Quel est le sens de comparer une
association loi 1901 avec un dispositif européen
CAMS disposant de fonds largement supérieurs ?
Est-ce une volonté manifeste de nuire au RNSA ?
Le paragraphe objet du commentaire ne compare pas des
structures, mais des méthodologies de travail.
Le renvoi systématique à des contingences de financement
participe d?une démarche intellectuellement peu
compréhensible. Quels que soient les moyens dédiés, toute
démarche qualité devrait s?appuyer sur des principes
communs.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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annuels d?évaluation et de contrôle de la qualité
de ce système de modélisation sont disponibles
en ligne depuis 2015.
[91] Le RNSA s?appuie de façon croissante
sur un RAEP revendiqué comme strictement
interne pour conforter son propre rôle. Ainsi une
nouvelle version des statuts de l?association
adoptée en mars 2023 intègre-t-elle « le calcul et
la prévision du RAEP » dans l?objet social de
l?association ; pourtant, le RAEP est au mieux un
moyen d?action, au caractère de plus
potentiellement évolutif, ce qui ne suggère pas
de l?intégrer statutairement à l?objet social.
[91] Une association est libre de fixer ses
statuts. En quoi l?intégration d'un moyen
d'action dans les statuts est problématique ? La
surveillance aérobiologique est devenue un
domaine concurrentiel. Cela a été expliqué en
long, en large et en travers au RNSA nouvelle
gouvernance à cause du montage de l?ancienne
gouvernance avec RNSA-OBERON. La
sauvegarde de l?association passe par la
protection d?un savoir-faire apprécié des
patients allergiques et des allergologues.
Une association en effet est libre de fixer ses statuts ; cela
n?implique pas que l?intégration d?un moyen d?action dans
l?objet social de l?association, plutôt que dans l?article des
statuts réservé à l?énoncé des moyens, soit de bonne
gouvernance.
Par ailleurs la mention d?un « montage de l?ancienne
gouvernance avec RNSA-Obéron » n?est pas éclairante.
[106] Le RNSA, considérant comme
confidentiel l?indice qui fonde sa méthodologie
de travail (cf. supra), se refuse également à
communiquer les données qu?il produit ou
agrège. Il réfute tout caractère public de ces
données. Plus encore, il considère qu?elles ne
peuvent être partagées avec les autres acteurs
du dispositif de surveillance. Ainsi les AASQA,
propriétaires et / ou gestionnaires d?une partie
notable du réseau de capteurs (cf. supra)
transmettent elles au RNSA les mesures issues
de ces capteurs mais se voient elles refuser
l?accès aux données constituées notamment
grâce à cet apport, ce qui fait notamment
obstacle à ce qu?elles travaillent à leur
modélisation.
[106] Les données sont partagées avec les ATMO
productrices de données. Les AASQA nous
fournissent leurs données, principalement en
échange d'une contrepartie financière et de
l'accès à notre réseau (contrôle qualité,
fourniture pièce détachées, matériel,
formations) et au RAEP (Risque Allergique
d'Exposition au Pollen). Le RAEP est diffusé par
de nombreuses AASQA sur leur site internet où
sur les réseaux sociaux encore une fois au
bénéfice des allergiques et des allergologues. Les
AASQA acquièrent ainsi de la notoriété grâce au
RNSA.
Le texte présente plusieurs inexactitudes. Il est
crucial de clarifier que, contrairement à ce qui
est présenté, il n'existe pas actuellement de
Les données du RNSA ne sont pas « partagées » avec les
Atmo, mais leur sont le cas échéant vendues sur la base d?une
convention financière. Les commentaires transmis par le
RNSA dans le cadre de la procédure contradictoire
témoignent par ailleurs d?une grande méfiance voire hostilité
du RNSA à l?encontre des AASQA.
Cette affirmation concernant la contribution du RNSA à la
notoriété des AASQA n?est pas étayée.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 135 -
Parallèlement, le RNSA fournit ces données au
réseau européen d?aéroallergènes (EAN), dans le
cadre d?une convention financière, afin de
réaliser sous la coordination de Météo-France et
de l?INERIS les modélisations et les cartes de
prévision sur les pollens et les spores fongiques
à l?échelle européenne
modèle opérationnel pour la simulation des
spores à cette échelle.
Des recherches sont en cours, notamment avec
le modèle CHIMERE, comme le montrent les
travaux de Vida et al. (2024)3. Cependant, ces
avancées n'ont pas encore abouti à un système
de prévision opérationnel pour les spores à
l'échelle européenne.
Concernant le pollen, seules 6 espèces sont
modélisées (armoise, ambroisie, aulne, bouleau,
graminées et olivier). Concernant CHIMERE les
données polliniques ne sont pas intégrées mais
uniquement utilisées en réanalyses les années
suivantes pour d'éventuelles corrections. Les
Atmos récupèrent les données issues de
Copernicus et ne réalisent pas leur propre
modélisation. Pour être plus précis, il ne s'agit
pas d'une modélisation déterministe comme
celle issue de Copernicus, mais d'une adaptation
statistique (krigeage) réalisée avec les données
des capteurs. Nous avons proposé à plusieurs
reprises de réaliser une campagne de mesure
commune pour évaluer les résultats de la
spatialisation effectuée par Atmo, sans succès.
La dénonciation d?« inexactitudes » pas davantage.
Le commentaire est par ailleurs sans lien avec le paragraphe
concerné du rapport.
[107] Pas de remarques Le RNSA ne répond pas au § 107 du rapport qui précise le
caractère surprenant de l?opposition du RNSA au caractère
public des données qu?il produit ou agrège, puisque selon ses
propres rapports d?activité, ce caractère public est reconnu
depuis 2009.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 136 -
[108] La fédération ATMO France des
associations agréées de surveillance de la qualité
de l?air a adressé en 2022 au RNSA, à l?APSF et
aux tutelles un courrier soulignant la nécessité
d?une meilleure collaboration entre les acteurs
et indiquant que « les données de mesure,
produites par le RNSA, et les données de
détection des débuts et fins d?émission de
pollens, élaborées par l'APSF, doivent
rapidement être ouvertes en open data comme
l'exigent la directive INSPIRE et le code de
l?environnement, pour permettre à d?autres
acteurs de les enrichir au bénéfice des
populations allergiques ».
[108] Le RNSA a également envoyé plusieurs
courriers, appelant à une collaboration accrue
entre les acteurs de la surveillance
aérobiologique, à la DGS, DGEC, à des AASQA et
à la fédération ATMO.
Le commentaire est sans lien avec le paragraphe concerné.
Ce dernier vise en effet l?ouverture des données produites
par le RNSA. C?est l?objet de la citation produite au §108.
[109] Les données produites ou agrégées par
le RNSA constituent en effet des informations
relatives à l?environnement, au sens de l?article
L124-1 c. envir. Les « données
environnementales », concept fondé
notamment sur la convention d?Aarhus et le
code de l?environnement, recouvrent toute
information disponible concernant l'état des
éléments de l'environnement, notamment l'air,
l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les
paysages, les sites naturels, les zones côtières ou
marines et la diversité biologique, ainsi que les
interactions entre ces éléments. La DAJ des
ministères sociaux (DAJMS) a rappelé
notamment que le format de ces données
n?importe pas et que les « données brutes »
peuvent constituer des informations relatives à
[109] Bien que les données produites par le
RNSA constituent des informations relatives à
l'environnement, plusieurs arguments justifient
une réponse négative à leur mise à disposition
immédiate et systématique :
1. Le sous-financement du réseau :
Le RNSA est un organisme à but non lucratif qui
fonctionne avec des moyens limités. La mise à
disposition gratuite et en open data de ses
données pourrait compromettre sa viabilité
financière, notamment en rendant difficile la
valorisation de son expertise auprès de
partenaires ou de clients.
2. La complexité de la qualification
juridique des données :
Le paragraphe concerné du rapport concerne la notion de
données environnementales, qui fondent l?obligation de mise
à disposition.
L?argument récurrent et peu pertinent (cf. supra) d?un sous-
financement allégué ne fonde en rien le refus de reconnaître
aux données produites le caractère de données
environnementales. Il n?y a pas de lien entre le caractère
public ou non d?une donnée et son financement.
Le rapport documente par ailleurs la création d?une filiale
dédiée à la vente des données produites pour générer des
profits, alors que la production de ces données repose sur
l?activité du RNSA, elle-même financée pour l?essentiel par la
puissance publique.
La nécessité de fiabiliser les données est étonnamment
mentionnée comme justificatif de la non qualification de
données relatives à l?environnement ; toutes les données
environnementales faisant l?objet d?une publication
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 137 -
l?environnement au sens du code de
l?environnement.
Le texte met en évidence l'incertitude juridique
entourant la qualification des données du RNSA.
La DAJ du MTECT elle-même n'a pas pu "conclure
avec certitude" quant à la nature de service
public de la mission du RNSA, et donc à
l'application de l'article L. 300-2 du CRPA. Cette
incertitude juridique nécessite d'être levée avant
toute mise à disposition des données.
3. La nécessité de garantir la qualité et la
fiabilité des données :
Le RNSA a pour mission de fournir des données
fiables et de qualité sur les pollens et les
moisissures. La diffusion de données brutes, non
vérifiées et non contextualisées, pourrait
entraîner des interprétations erronées et nuire à
la crédibilité du réseau.
4. La possibilité de valoriser les données
pour financer le réseau :
La mise à disposition payante des données, ou
leur valorisation dans le cadre de partenariats,
pourrait constituer une source de financement
essentielle pour le RNSA, lui permettant de
maintenir et de développer ses activités de
surveillance.
5. La nécessité de protéger les intérêts du
RNSA :
Le RNSA a développé une expertise unique dans
le domaine de la surveillance aérobiologique. La
diffusion gratuite de ses données pourrait
bénéficier à des acteurs commerciaux
notamment par le ministère chargé de l?écologie doivent
pourtant être fiables (cf. l?observation apportée
précédemment [63] sur l?étude relative à la fiabilité des
données diligentée par le ministère). Il s?agit, aux termes du
paragraphe concerné, des données brutes, dont a fiabilité est
supposée découler de leur méthodologie d?obtention,
mission qui fait par construction partie des activités
financées par la puissance publique.
Le RNSA mentionne également ses intérêts propres, faisant
ainsi l?impasse sur ceux de la puissance publique qui finance
les missions que le RNSA qualifie lui-même régulièrement de
« service public » comme le mentionne le rapport. Les
intérêts propres d?une structure associative sont sans lien
avec la qualification de données relatives à l?environnement.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 138 -
concurrents, sans que le RNSA ne puisse en tirer
un bénéfice équitable.
En conclusion, si la transparence et le partage
des données sont des objectifs importants, il est
crucial de prendre en compte la situation
particulière du RNSA et les enjeux liés à la
qualité, à la fiabilité et à la valorisation de ses
données. Une mise à disposition progressive et
encadrée des données, permettant de concilier
les intérêts du RNSA et ceux du public, semble
être une approche plus appropriée. Tout
système de mise à disposition des données du
RNSA, même partiel, devrait prévoir un
financement adéquat pour garantir la pérennité
du réseau et la qualité de ses services.
[110] Dans les décisions citées relatives aux
AASQA, la CADA souligne que les informations
reçues et détenues par ces personnes morales
de droit privé chargées d'une mission de service
public, dans la mesure où elles se rapportent à
cette mission, revêtent un caractère
administratif et sont communicables à toute
personne qui en fait la demande. Or le RNSA et
les AASQA, notamment, sont associés dans la
même mission par l?arrêté du 5 août 2016
portant désignation des organismes chargés de
coordonner la surveillance des pollens et des
moisissures de l'air ambiant. Dans ses échanges
avec la DGS, la DAJMS a précisé que le RNSA est
soumis à l?obligation de transmettre les
informations relatives à l?environnement dans
les conditions définies par les articles L. 311-1 et
[110]-[111] Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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suivants du code des relations entre le public et
l'administration.
[111] Au-delà, comme le note le Conseil
national du numérique, il existe de nombreuses
obligations d?information environnementale
imposées aux entreprises vis-à-vis des autorités
publiques, développant depuis 2001 les
obligations de publier les données
environnementales à destination du public. « Par
ailleurs, la loi [2016-1321 du 7 octobre 2016] dite
« Pour une République numérique » a innové en
consacrant une catégorie de données d?intérêt
général », concernant les entreprises qui
présentent un lien avec la puissance publique.
[112] Les données relatives aux pollens et
moisissures constituant des données
environnementales et collectées grâce à des
subventions publiques pour le compte des
pouvoirs publics, toutes les conditions sont
réunies pour les considérer comme des données
d?intérêt général, ne pouvant faire l?objet d?une
rétention.
[112] Le RNSA dispose d?un financement faible
pour une mission d?envergure. La revente des
données est un maillon de son financement. La
nouvelle gouvernance s?engage à mettre un
terme à la revente des données et de proposer
leur mise à disposition en accès ouvert et gratuit,
lorsqu?une solution aura été trouvée pour un
fonctionnement financier équilibré.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale.
Le caractère répétitif de l?allégation d?un sous-financement,
réitérée ici encore, ne la rend pas plus convaincante.
L?engagement pris par le RNSA d?une publicité à venir des
données avait quant à lui déjà été formulé en 2009 (cf. § 107).
[113 à 116] Pas de remarques Le RNSA ne répond pas aux paragraphes 113 à 116, relatifs à
la création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants
de l?association.
[117] Au surplus, d?une part, l?objet social du
RNSA ne distinguait pas de « branche d'activité
relative à l'analyse des données pour des
opérateurs relevant du domaine privé ». D?autre
part, dès l?origine, l?objet de la SARL ne se limite
en rien à « l'analyse des données pour des
[117] La nouvelle gouvernance a mis fin aux
pratiques anticoncurrentielles. L?association a
initié un contentieux auprès du tribunal de
commerce de Lyon au sujet des activités de la
société OBERON POLLENS et de ses liens avec le
RNSA et la société OBERON (ex RNSA OBERON).
Le paragraphe concerné du rapport traite des objets sociaux
de l?association RNSA et de la société RNSA Laboratoire
créée en 2007.
Le commentaire apporté par le RNSA est sans lien avec ces
questions statutaires.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 140 -
opérateurs relevant du domaine privé ». Au
contraire, il recouvre largement l?objet social du
RNSA, au point qu?il est difficile de percevoir
une différence majeure entre l?association et
l?entreprise, à l?exception de la possibilité très
largement ouverte à cette dernière de réaliser
des opérations financières, mobilières ou
immobilières. L?objet de la SARL recouvre aussi
en grande part les missions pour lesquelles le
RNSA perçoit d?importantes subventions, de la
DGS notamment :
La gouvernance actuelle n?a aucun conflit
d?intérêt financier ou personnel dans la mesure
aérobiologique. L?activité commerciale de
l?association RNSA consiste uniquement
aujourd?hui à la revente de données
caractérisant la saison pollinique en France.
[118] Ces larges recoupements montrent que
le champ d?action désigné comme étant celui de
l?entreprise est en réalité, hors opérations
financières, mobilières ou immobilières, celui du
RNSA, lui-même financé très largement par les
subventions publiques. La filialisation affirmée
conduit par contre à réserver à la SARL les
recettes issues le cas échéant de la vente de
données.
[118] La nouvelle gouvernance du RNSA a
rapidement cherché après les élections de juin
2023 à négocier les accords jugés en défaveur de
l?association. Sans succès, et c?est pourquoi les
liens commerciaux ont été rompus de façon
unilatérale par le RNSA en janvier 2024. Un
contentieux juridique est en cours afin de
quantifier d?éventuelles fautes ayant conduit à
des pertes pour l?association. Les recettes de la
vente des données sont désormais
intégralement dévolues à l?association RNSA.
Ce rapport de l?IGAS/IGEDD sera très précieux
pour l?association dans la perspective d?actions
en justice pour réparer d?éventuelles pertes du
RNSA. Nous déplorons toutefois que seules les
activités passées de l?association sous l?ancienne
gouvernance aient été largement décrites sans
mentionner les efforts effectués par la nouvelle
gouvernance pour assainir le fonctionnement de
l?association. Nous le déplorons d?autant plus
que ce rapport provisoire, à charge envers
Le paragraphe concerné du rapport traite de la filialisation et
de l?articulation du RNSA avec sa filiale.
Le commentaire apporté par le du RNSA est sans lien avec ce
sujet et n?infirme pas la rédaction correspondante.
Par ailleurs, la procédure contradictoire n?a pas pour objet de
fournir aux dirigeants du RNSA une tribune d?expression libre
sur les qualités du rapport ou son utilisation envisagée ; sa
fonction est de recueillir les éléments de fond qui
conduiraient le cas échéant à en compléter ou modifier la
rédaction.
Il convient pour autant, à propos des réponses apportées, de
mentionner l?ambiguïté de ce que les dirigeants du RNSA
qualifient de « nouvelle gouvernance », puisque pour 2023
encore, la titulaire de la fonction de trésorier était
xxxxxxxxxxxxxxx selon les indications fournies à la mission
par l?actuel président, mais xxxxxxxxxxxxxxxxx, selon la
« Déclaration de la liste des personnes chargées de
l?administration d?une association » adressée par le RNSA à la
préfecture du Rhône (cf. § 170 du rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?ancienne gouvernance, a déclenché un gel des
subventions 2024 de la DGS et la DGEC qui
pénalise et sanctionne la nouvelle gouvernance
pour des fautes qu?elle n?a pas commises et qui
met gravement en péril la survie du RNSA. Ce
rapport provisoire va donc se traduire par une
issue définitive. Le RNSA sera en cessation de
paiement en décembre 2024. Compte tenu des
fêtes de fin d?année et des événements
politiques et faute de subvention, la saison
pollinique 2025 ne sera pas suivie. C?est une
perte de chance pour les patients allergiques. La
décision de geler les subventions 2024 pour un
travail 2024 réalisé est inique et le rapport
provisoire en est responsable car il impute à la
nouvelle gouvernance les dysfonctionnements
de l?ancienne en négligeant totalement les
actions entreprises pour redresser la barre. La
dérive est certes importante mais la voilure en
ressources humaines et financières est largement
sous-dimensionnée pour aller plus vite dans le
redressement. Le RNSA a continué malgré tout
sa route pendant ce temps-là et a continué à
agréger les données pour restituer un risque
allergique. Son fonctionnement en santé
publique a été respecté.
Malgré le temps et les efforts qui ont été nécessaires pour
obtenir de l?actuel président du RNSA et du coordonnateur
récemment nommé nombre des éléments nécessaires à la
documentation du rapport, celui-ci distingue clairement les
responsabilités des dirigeants successifs, sans confusion
entre les deux personnes précitées et celles mises en cause
en partie 2 notamment.
Quoi qu?il en soit, les allégations ci-contre relatives à l?origine
de décisions postérieures au rapport ne sont pas cohérentes
avec son calendrier.
[119] Selon les documents disponibles, il
n?apparaît pas que l?entreprise RNSA
Laboratoire ait une activité autre que la vente
des données produites par le RNSA, ou de
prestations produites sur ces bases. Les
dépenses de personnel ne sont pas négligeables
notamment les premières années, mais il
[119] RNSA Laboratoire a été créée pour
vendre les données collectées par l?association
RNSA. RNSA Laboratoire était à 100% RNSA
association. Il est probable qu?un ?jargon?
professionnel ait conduit à une simplification.
Pour nous, actuelle gouvernance, qui n?avons pas
connu RNSA-Laboratoire mais seulement RNSA-
La réponse du RNSA ne conduit pas à infirmer ou compléter
la rédaction du paragraphe correspondant.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 142 -
s?agissait, selon l?actuelle direction du RNSA, de
rémunérations de salariés du RNSA prises en
charge par RNSA Laboratoire, dans certains cas
de doubles rémunérations, la rémunération
d?une partie des salariés étant réparties entre le
RNSA et la société RNSA Laboratoire. Le chiffre
d?affaires provient exclusivement ou très
majoritairement de ventes d?informations
polliniques et de services. Selon un document
qui organise les relations entre l?association et la
société RNSA Laboratoire , « l'Association gère
les analyses polliniques, la base de données
"pollens", les formalités des analystes, assure les
formations des analystes et le contrôle qualité
et procède à l'information du grand public ou
des autorités publiques, chercheurs, etc. ?,
l'EURL procède à la mise en forme de
l'information tant pour le privé que pour le
public, aux formations spécifiques, à la gestion
des bases de données cliniques et
phénologiques ». Le site Internet de la SARL
affiche d?ailleurs le principe d?une activité basée
sur les données du RNSA : « RNSA Lab : Prévoir
le risque d?allergies - Les données pollens du
RNSA au service de vos enjeux ». En cohérence
avec cette présentation de la société RNSA
Laboratoire par elle-même, des clients de la
société RNSA Laboratoire affichent
explicitement leur partenariat avec « le RNSA » ;
c?est le cas par exemple du groupe
pharmaceutique Stallergenes Greer.
Oberon, nous ne pouvons justifier cette
simplification à la frontière de la confusion car
c?est effectivement ce qui s?est passé avec RNSA-
Oberon à l?exception près (et non des moindres)
que RNSA association n?était plus qu?à 20 % dans
RNSA-OBERON. La confusion a pris alors les
couleurs du parasitisme économique.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[120] Il n?est pas certain au demeurant que les
clients de RNSA Laboratoire aient été informés
de la différence entre l?association RNSA et la
société RNSA Laboratoire, car les contrats
passés par RNSA Laboratoire assimilent eux-
mêmes les deux structures. Ainsi la convention
de partenariat ou son projet passé en 2016 entre
« RNSA LABORATOIRE, Société à responsabilité
limitée unipersonnelle au capital de 88 000,00 ¤,
immatriculée au Registre du Commerce et des
Sociétés de LYON sous le numéro 497 555 268,
dont le siège social est Lieu-dit Plat du Pin ?
69690 BRUSSIEU, France, Représentée, Monsieur
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, Directeur, (Ci-après
dénommé le « RNSA ») », la fondation
d?entreprise « Pour la dermatite atopique »
(FDA) et la SAS PIERRE FABRE DERMO-
COSMETIQUE (PFDC) ayant pour activité « le
développement, la fabrication et la
commercialisation d?une gamme de produits
dermo-cosmétiques à visée dermatologique »
stipule-t-elle que « Le RNSA est une entreprise
spécialisée dans le secteur d?activité des
analyses, essais et inspections techniques. Le
RNSA a pour objet principal l?étude du contenu
de l?air en particules biologiques pouvant avoir
une incidence sur le risque allergique pour la
population. C?est-à-dire l?étude du contenu de
l?air en pollens et en moisissures ainsi que du
recueil des données cliniques associées ». La
convention engage « le RNSA » à un envoi
hebdomadaire comprenant les informations
globales et détaillées des alertes pollens et
[120] La nouvelle gouvernance déplore la
confusion qui s?est produite entre l?association
RNSA et les sociétés RNSA LAB ou RNSA
OBERON. En ce qui concerne RNSA OBERON
nous avons agi vigoureusement pour réparer
cette erreur de communication. La convention
de partenariat, octroyant notamment
l?utilisation du RAEP, a été rompue
unilatéralement par le RNSA. Le flux de données
a été également stoppé par le RNSA.
La gouvernance actuelle souhaite mentionner
que ces questions sont juridiquement complexes
et travaillées depuis un an avec le cabinet Trinity
avocats (Lille). Suite aux élections de juin 2023, le
conseil d?administration a en effet décidé de
changer de cabinet de conseils mettant fin à une
anomalie ou un même cabinet défendait
l?association et la société RNSA OBERON.
L?association a défendu ses intérêts comme
l?attestent les nombreuses correspondances
produites et transmises par ailleurs à l?Autorité
de la Concurrence et à l?inspection.
L?expression « nouvelle gouvernance » n?est pas univoque
étant donné notamment le rappel mentionné supra sur le
titulaire de la fonction de trésorier.
Quoi qu?il en soit, la réponse apportée n?infirme pas la
rédaction du paragraphe 120, et ne conduit pas à la modifier.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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moisissures et interdit que les données
correspondantes soient « transmises à titre
gracieux ou onéreux à tout autre partenaire
interne ou externe à la FDA et/ou PFDC et au
RNSA ». Elle autorise « la FDA et PFDC et plus
précisément les Laboratoires Dermatologiques
xxxxxxxxxxxx à utiliser » le nom « du RNSA » «
sur tous les supports récapitulant le contrat
et/ou le projet ». En contrepartie du paiement
des honoraires prévus, « le RNSA concède ses
droits de propriété intellectuelle à titre exclusif,
attachés aux Données à la FDA et à PFDC,
notamment l?intégralité des droits d?auteur
attachés aux Données résultant des présentes ».
[121] Par exemple encore, une facturation de
la société RNSA Laboratoire au groupe xxxxxxx
pour un montant de 37 500 ¤ le 09/04/2013 a
pour objet les prestations suivantes : « Envoi des
données polliniques bi-hebdomadaire sous
format Excel, chaque semaine à partir de la
semaine 9, le lundi 25 Février 2013 / Mise à jour
pour l'application iPhone / Fourniture de la
moyenne des données polliniques de l'année en
cours en 6 zones distinctes (NO/NE/SO/SE
Méditerranée/IDF), Participation active du
R.N.S.A. au board expert à raison de deux
réunions par an. » Soit cette « participation
active » est celle du RNSA, qui a alors fourni une
prestation pour RNSA Laboratoire qui par
ailleurs vendait les données produites par
l?association, soit il s?agit d?une participation de
[121] Les activités mentionnées datent de
2013 et doivent faire l?objet de questionnements
spécifiques auprès des dirigeants de l?époque.
Encore une fois, nous déplorons la confusion qui
a pu naître entre le RNSA avec RNSA LAB (100%
RNSA association) ou RNSA OBERON (20% RNSA
association). RNSA OBERON a probablement
singé le comportement de RNSA LAB du fait de
sa mise en place par l?ancienne gouvernance.
Une fois encore, la nouvelle gouvernance n?a rien
à voir avec les relations RNSA association et
RNSA LAB. Dès qu?elle a été en fonction, elle s?est
attaquée au problème des relations avec RNSA
OBERON. Une procédure est en cours.
Il revient aux dirigeants d?une structure de répondre de son
fonctionnement et d?apporter, le cas échéant, les éléments
sur le fonctionnement antérieur au début de leur mandat.
Quoi qu?il en soit, le rapport documente le fonctionnement
du RNSA sur une longue période, incluant les exercices les
plus récents (cf. par exemple la comptabilisation des
subventions pour l?année 2023, derniers comptes disponibles
au moment des investigations, cf. point 2.3.3. du rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 145 -
RNSA Laboratoire se faisant là encore
dénommer RNSA.
[122] Quoi qu?il en soit, il y a eu captation de
l?activité, et de la dénomination, du RNSA par la
société RNSA Laboratoire.
Hors analyse de l?activité, les deux structures
sont imbriquées à maints égards. Si les statuts de
la SARL mis à jour dès le 1er août 2007
introduisent une différenciation formelle, les
éléments disponibles sont significatifs d?une
gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite
le même siège social : le siège social de la SARL
est fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin,
11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle le
siège social de l?association RNSA est également
implanté à compter du 1er Janvier 2011.
?
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[122] Cette question fait l?objet d?un
contentieux avec la société RNSA OBERON.
L?association se réserve le droit de toutes
poursuites nécessaires pour faire valoir les
intérêts de l?association sur des activités ayant
conduit de façon illégitime à une perte pour
l?association (procédure en cours).
Le rapport documente la captation de l?activité, et de la
dénomination, du RNSA par la société RNSA Laboratoire. Il
n?a pas vocation à prendre position sur des procédures
engagées par l?association, ou qu?elle envisagerait d?engager.
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? La comptabilité de l?association RNSA
et de la société RNSA Laboratoire (puis de la
société RNSA Oberon, successeur de la société
RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont
tenues par le même cabinet comptable. Pour
autant, la lettre de mission rédigée par ce
cabinet en 2008 à l?adresse du RNSA, non
actualisée depuis, ne comporte aucune
spécification de vigilance relative aux flux
financiers entre l?association et la société RNSA
Laboratoire. Cette lettre de mission était
pourtant, pour le RNSA, adressée à
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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xxxxxxxxxxxxxxxxx (et non au président de
l?association), dans le même temps gérant de
RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle
de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un
document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire », reçu
très tardivement par la mission et qui pose au
contraire les bases de l?imbrication entre les
deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles
traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin
2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : «
en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des
prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés
intégralement par cette structure ». Ayant
constaté dans les exercices communiqués de la
comptabilité de la société RNSA Oberon des
virements portant des mentions relatives au
RNSA, la mission a posé la question de leur objet
et de la base conventionnelle correspondante,
et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une
structure à l?autre enregistrés dans les comptes
courants ont été opérés en fonction de critères
ponctuels et n?obéissent pas à une règle
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune
convention ou autre document ».
[123] Hors analyse de l?activité, les deux
structures sont imbriquées à maints égards. Si
les statuts de la SARL mis à jour dès le 1er août
2007 introduisent une différenciation formelle,
les éléments disponibles sont significatifs d?une
gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite
le même siège social : le siège social de la SARL
est fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin,
11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle le
siège social de l?association RNSA est également
implanté à compter du 1er Janvier 2011.
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxi
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[123] La gouvernance actuelle a fait cesser de
façon unilatérale les liens problématiques avec
RNSA OBERON. La gouvernance actuelle s?est
mise en quête d?un nouveau cabinet d?avocats
pour défendre ses droits dès juin 2023, moins
d?un mois après les élections.
Aux termes du compte-rendu de l?assemblée générale
ordinaire du premier juin 2023, Benjamin Guinot, dirigeant de
RNSA OBERON a participé à cette assemblée générale. Ni les
éléments reçus par la mission ni les éléments présentés sur le
site Internet du RNSA (« accès adhérents ») à ce jour ne
comportent de compte-rendu d?une assemblée générale
ultérieure.
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? La comptabilité de l?association RNSA
et de la société RNSA Laboratoire (puis de la
société RNSA Oberon, successeur de la société
RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont
tenues par le même cabinet comptable. Pour
autant, la lettre de mission rédigée par ce
cabinet en 2008 à l?adresse du RNSA, non
actualisée depuis, ne comporte aucune
spécification de vigilance relative aux flux
financiers entre l?association et la société RNSA
Laboratoire. Cette lettre de mission était
pourtant, pour le RNSA, adressée à
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx (et non au président de
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?association), dans le même temps gérant de
RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle
de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un
document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire », reçu
très tardivement par la mission et qui pose au
contraire les bases de l?imbrication entre les
deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles
traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin
2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : «
en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des
prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés
intégralement par cette structure ». Ayant
constaté dans les exercices communiqués de la
comptabilité de la société RNSA Oberon des
virements portant des mentions relatives au
RNSA, la mission a posé la question de leur objet
et de la base conventionnelle correspondante,
et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une
structure à l?autre enregistrés dans les comptes
courants ont été opérés en fonction de critères
ponctuels et n?obéissent pas à une règle
formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune
convention ou autre document ».
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[124] Pas de remarques
[125] Cinq ans après la création de RNSA
Laboratoire SARL, une partie de ses activités
statutaires est cédée à la société AIRTEST,
société par actions simplifiée (SAS) créée
quelques mois plus tôt par xxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, qui apporteront
respectivement 6 000 et 4 000 euros au capital
de la société. Le siège social d?AIRTEST est
localisé à la même adresse que celui du RNSA et
de la SARL RNSA Laboratoire, AIRTEST étant
hébergée dans les locaux loués par RNSA
Laboratoire.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxx
[126] RNSA Laboratoire et AIRTEST SAS
interfèrent, AIRTEST faisant
conventionnellement « sous-traiter à RNSA
Laboratoire un certain nombre de tâches
administratives selon ses propres
spécifications ». Les documents disponibles ne
permettent pas d?appréhender précisément
l?activité d?AIRTEST, dont un fichier retraçant les
ventes sur plusieurs exercices, communiqué par
la direction actuelle du RNSA, montre que
celles-ci ont été réalisées notamment auprès de
sociétés pharmaceutiques, mais aussi d?autres
personnes morales comme une université, ou
[125] à [131] La gouvernance actuelle se
désolidarise des activités d?anciens dirigeants
ayant pu conduire à des situations
problématiques. La gouvernance actuelle a une
gestion désintéressée de l?association.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction des sept
paragraphes auxquels il se rapporte.
Pour mémoire (cf. supra), la notion de « gouvernance
actuelle » n?est par ailleurs pas claire : si, comme le note le
rapport, l?actuel président du conseil d?administration est
entré en fonction en juin 2023 et l?actuel coordonnateur en
avril 2022, deux personnes l?une élue, l?autre salariée ne
constituent pas la globalité d?une gouvernance. Pour 2023 la
titulaire de la fonction de trésorier était xxxxxxxxxxxxxx selon
les indications fournies à la mission, alors qu?il s?agissait de
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx selon la « Déclaration de la liste des
personnes chargées de l?administration d?une association »
adressée par le RNSA à la préfecture du Rhône (§ 170 du
rapport). Quoi qu?il en soit, selon les indications fournies par
le RNSA, xxxxxxxxxxxxx assume des responsabilités au sein de
l?association depuis 2015 (cf. annexe 16).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 152 -
des personnes physiques, ou encore du RNSA
lui-même. Elles totalisent 1, 05 M¤ entre 2012 et
2017.
[127] AIRTEST SAS est transformée trois ans
après sa création en une SARL,
ANALYZAIR,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[128] Elle est cédée quelques mois plus tard
au président de la société M 5P. ANALYZAIR
conserve à ce jour la quasi exclusivité des
analyses des pollens issus des capteurs gérés par
le RNSA.
[129] En février 2021, le bureau du RNSA
décide de transformer la société RNSA
Laboratoire comme suit : « Réduction du capital
social de 88000 euros à 80000 euros /
transformation de la société RNSA Laboratoire
en société par action simplifiée / proposition de
la société OBERON Sciences en cours de
création, d?acquérir 80 % des titres de la Société
RNSA LABORATOIRE, détenues en pleine
propriété par l?Association RESEAU NATIONAL
DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE (R.N.SA),
moyennant un prix de VINGT-MILLE Euros (20
000 ¤), soit après réduction du capital social, 6
400 droits sociaux sur les 8 000 droits sociaux
existants./ Les associés devront adopter les
statuts de la société en sa forme nouvelle de
Société par actions simplifiée, tels qu'ils seront
présentés par le Gérant. »
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 153 -
[130] Par décisions extraordinaires signées le
7 mai 2021 par Nadine Dupuy, présidente du
RNSA et de ce fait représentante de l?associée
unique de RNSA Laboratoire SARL, établies sur
le rapport de xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, gérant
de la société, celle-ci est transformée en SAS et
renommée RNSA OBERON. Son nouveau
président est la SAS OBERON Sciences, créée
quelques semaines plus tôt et présidée par
Benjamin Guinot, membre du bureau du RNSA
et par ailleurs chercheur dans un laboratoire
d?aérobiologie du CNRS. Le RNSA,
précédemment titulaire de 100 % des parts de
RNSA Laboratoire SARL, cède 80 % des parts
après les avoir fortement dépréciées en
comptabilité.
[131] L?objet social modifié est désormais : «
La conception, le développement, la fabrication
et la commercialisation de solutions
scientifiques innovantes pour l?environnement à
travers la mesure, notamment des bioaérosols,
l?analyse de données et la collecte
d?informations ; Le conseil, l?assistance
opérationnelle et les prestations de services en
matière de solutions scientifiques innovantes
pour prévenir les risques d?allergies et
d?exposition aux agents chimiques et
biologiques ; L?ingénierie, la maintenance et la
réparation d?instruments de mesures et
accessoires des expositions aux agents
chimiques, biologiques et microbiologiques.
Tous travaux de recherche et de
développement en biotechnologie ».
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[128] Elle est cédée quelques mois plus tard
au président de la société M 5P. ANALYZAIR
conserve à ce jour la quasi exclusivité des
analyses des pollens issus des capteurs gérés par
le RNSA.
[128] Analyzair analyse aujourd?hui 17 sites soit
21% du total des analyses de France. Le RNSA en
analyse directement une vingtaine chaque année
en comptant les capteurs Hirst et les capteurs de
proximité (SLT). Il est donc faux d?affirmer
qu?Analyzair conserve à ce jour la quasi
exclusivité des analyses des pollens issus des
capteurs gérés par le RNSA.
Le paragraphe 128 est fondé sur un tableau transmis le 12
août 2024 par M. Antonio Spanu, coordonnateur de
l?association, tableau qui retrace le contrat de collaboration
entre le RNSA et la société ANALYZAIR, définissant le
montant HT d?une analyse par tambour et par semaine, et sur
les comptes rendus d?entretiens.
Selon ce tableau, 19 sites sont analysés par la société
ANALYZAIR ; le RNSA en analyse 17. Il a toutefois été indiqué
que certaines AASQA à tout le moins faisaient effectuer les
analyses des tambours qu?elles collectent à ANALYZAIR, sans
que cette information apparaisse dans le tableau fourni par
le RNSA.
Les éléments évoqués ici par le RNSA ne sont donc pas
cohérents avec ceux qu?il a transmis à la mission, et dont
certains sont, selon les entretiens conduits, erronés.
Par ailleurs, la proportion des analyses doit également être
calculée en fonction du nombre de semaines de prélèvement
pour chaque site, en fonction de la saison pollinique (année
entière, saison pollinique, ambroisie). Elle ne peut donc être
calculée en ramenant le nombre de sites analysés au nombre
total de capteurs actifs. Le critère pertinent est donc le coût
des analyses figurant dans les comptes et dans les contrats
de collaboration.
Par précaution en tenant compte de ces éléments fussent-ils
imprécis, la rédaction a été amendée pour indiquer que
« ANALYZAIR continue à effectuer à ce jour une forte part des
analyses des pollens issus des capteurs du RNSA. »
[132] Selon les déclarations de l?actuelle
direction du RNSA et le procès-verbal de
l?assemblée générale mixte RNSA Obéron-RNSA
du 30 janvier 2024, transmis à la mission le 12
[132] Les relations sont contentieuses. Suite à
la décision de dissolution de OBERON POLLEN, le
RNSA a obtenu du tribunal de commerce de
Lyon la nomination d?un administrateur
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe
132 ; les éléments apportés ici par la direction du RNSA sont
postérieurs à sa rédaction et ne modifient pas les constats.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 155 -
septembre 2024, les relations entre le RNSA et
la société RNSA Obéron sont précontentieuses
depuis quelques mois. Par ailleurs, l?assemblée
générale mixte du 20 juin 2024 a notamment
décidé de renommer la société « Obéron Pollens
». Enfin, la mission a été informée de la
dissolution début septembre 2024 de RNSA-
Obéron.
provisoire externe aux trois entités (RNSA,
OBERON POLLENS et OBERON) en lieu et place
du liquidateur initial, M. Benjamin Guinot.
Le changement de nom, RNSA OBERON vers
OBERON POLLENS, fait suite à une demande
répétée du RNSA auprès de RNSA OBERON de
stopper la possible confusion entre les deux
entités.
[133]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxx. Les éléments réunis
montrent que la SCI La Feuillade interfère avec
le RNSA. Le relevé de décision du bureau du
RNSA du 3 juin 2010 indique que le RNSA
souhaiterait occuper « un local deux fois plus
grand à Brussieu que l'actuel », qui ne serait
cependant pas à louer mais à vendre. Ces
nouveaux locaux loués par le RNSA ont été
acquis par la SCI La Feuillade, et xxxxxxx
xxxxxxxxxx a déclaré se porter personnellement
caution de l?emprunt contracté sur 11 ans pour
cet achat. Le même relevé de décision
mentionne qu?un loyer mensuel de 2 000 ¤
permettrait de rembourser l'emprunt fait sur 11
ans, et qu?aucune « publicité » ne serait faite sur
ce montage au niveau du conseil
d'administration encore moins de l'assemblée
générale : « Il sera dit au conseil d'administration
que le bureau, le président et xxxxxxxxxxxxx ont
été informés du bail entre la SCI et le R.N.S.A.
[133] à [136] La gouvernance actuelle a
découvert certains de ces éléments courant
2024. Nous avons fait part de nos observations à
l?inspection et demandé l?avis de nos conseils
juridiques. Le RNSA se réserve le droit
d?éventuelles poursuites si des éléments de
preuves solides venaient à étayer une
malversation à l?encontre de l?association.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction des quatre
paragraphes auxquels il se rapporte.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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avec la caution de xxxxxxxxxxxxxx » /?/ « Maître
Chronowkski dit que ce genre de situation
amène des jalousies. C'est pourquoi, tout sera
fait bien sûr légalement, la transparence est
totale au niveau du bureau du R.N.S.A., mais
aucune "publicité" ne sera faite au niveau du
conseil d'administration encore moins de
l'assemblée générale. »
[134] Selon le même relevé de décision, « la
convention sera passée avec R.N.S.A.
Laboratoire (une association n'a pas le droit de
faire un bail commercial). Gérard Sulmont et
Nadine Dupuy auront la vision des montants ».
Le RNSA est donc devenu sous-locataire, via un
bail précaire signé pour la première fois le 4
octobre 2010, de la SARL RNSA Laboratoire pour
des locaux appartenant à la SCI La Feuillade,
détenue par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
Cette opération a été menée sans information
du conseil d?administration ni de l?assemblée
générale, alors que les statuts de l?association ne
confèrent aucun pouvoir spécifique au bureau.
[135] Il résulte du changement de locaux un
alourdissement des charges pour le RNSA
comme pour la SARL RNSA Laboratoire. Selon la
projection annoncée en bureau le 3 juin 2010, «
l'association R.N.S.A. passerait d'un loyer de 500
à 750 Euros et le laboratoire de 300 à 1.300 Euros
environ ». Selon le compte-rendu du conseil
d?administration de mars 2010, « le bâtiment de
425 m2, séparé en deux entités distinctes,
triplerait la surface actuelle, pour le double de
loyer. Tout calculé, la dépense supplémentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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serait de 6 000 euros par an pour l?association. »
Les membres du conseil d?administration ont
mandaté pour faire aboutir ce projet
xxxxxxxxxxxxxx, sans qu?il soit mentionné à leur
intention que celui-ci devenait par ailleurs
copropriétaire des locaux via la SCI La Feuillade.
[136] Le loyer a rapidement augmenté,
passant de 750 ¤ en 2013 à de 900 Euros TTC par
mois en 2014. A ce jour, les locaux sont toujours
loués au RNSA par la SCI La Feuillade. Le
montant du loyer a fait l?objet d?un avenant
signé en 2021 par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx, pour le compte de la SCI La
Feuillade en raison d?une diminution de la
surface louée. Le bail précaire signé le 30
septembre 2021 précise en effet en préambule
que « les parties ont décidé de modifier la
surface des locaux ainsi que le montant du loyer
dudit bail à compter du 1er octobre 2021, et se
sont en conséquence rapprochées pour signer le
présent avenant ». Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 mentionne par ailleurs « une
augmentation des couts de location et
d?entretien car maintenant entièrement pris en
charge par le RNSA et non plus par sa filiale ».
[137] Pas de remarques
[138] La « filialisation » a privé le RNSA des
recettes qu?il tirait précédemment de la vente
des données polliniques à des entreprises
privées ainsi que de travaux exécutés sur la base
[138] à [157] Ces remarques sont au coeur du
contentieux entre le RNSA et RNSA OBERON
(désormais OBERON POLLENS). Nous remercions
l?inspection pour la clarté des propos et
Dont acte.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 158 -
de ces données ; les contreparties initialement
prévues, très inférieures dès l?abord aux recettes
correspondantes, ont de plus été
considérablement minorées par la suite.
[139] La création en 2007 de la société RNSA
Laboratoire a privé le RNSA des recettes
précédemment obtenues des ventes de
données et travaux d?analyse des données
réalisées pour des entités privées, recettes
engrangées depuis par la filiale. Celle-ci a été
créée dès lors que les produits correspondants,
en nette croissance depuis 2003, ont dépassé
350 000 ¤ annuels, comme retracé ci-dessous.
Parallèlement, à partir de 2005, le RNSA a
obtenu des subventions publiques
conséquentes et croissantes, qui ont dépassé
500 000 ¤ par an à partir de 2014.
[140] Une fois la « filiale » créée, ces
évolutions concomitantes de baisse des
produits d?activité et hausse des subventions
ont fourni au RNSA des produits d?exploitation
d?un montant comparable aux montants
actuels, mais à la composition transformée.
Privée pour l?essentiel des produits des ventes,
l?association est alimentée depuis, pour 85 à 90
% de ses produits d?exploitation, par les
subventions publiques.
[141] La société RNSA Laboratoire quant à
elle a engrangé pour ses ventes de services 3 339
377 ¤ entre 2007 et 2020 inclus, soit sur la
période des recettes annuelles moyennes de
238 527 ¤ à ce titre.
l?importance du travail de compilation. Ces
informations viennent conforter la nouvelle
gouvernance du RNSA dans ses revendications
juridiques.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[142] L?apport par le RNSA à RNSA
Laboratoire de ce qui a été présenté comme la «
branche complète et autonome d'activité
relative à l'analyse de données pour des
opérateurs relevant du domaine privé » (cf.
supra) a privé le RNSA d?un apport à RNSA
Laboratoire évalué à 87 000 ¤ par le commissaire
aux apports ainsi que, durablement, des
recettes correspondant à l?activité lucrative en
contrepartie, selon les déclarations faites au
commissaire aux apports, « d?une redevance
annuelle fixe de 75 000 ¤ hors taxes ainsi que
d?une partie variable égale à 10 % du chiffre
d?affaires hors taxes de la société RNSA
Laboratoire »
[143] Le chiffre d?affaires hors taxes de la
société RNSA Laboratoire de 2009 à 2020 inclus
s?est monté à 2 910 685 ¤, soit une moyenne de
242 557 ¤ annuels sur la période. Pour le total de
ces douze exercices, la partie variable de la
redevance aurait donc dû s?élever à 291 068 ¤,
tandis que la partie fixe de la redevance aurait
dû se monter à 900 000 ¤. Conformément aux
règles déclarées par la société RNSA
Laboratoire, alors présidée par xxxxxxxxxxxxx et
gérée par xxxxxxxxxxxxxxxxxx, au commissaire
aux apports, formalisées dans le rapport remis
par celui-ci au président du tribunal de
commerce de Lyon en exécution de la mission
confiée par une ordonnance judiciaire du 2 mai
2007, la redevance correspondant à la période
2009-2020 aurait donc dû s?élever à un total de
1 191 068 ¤.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[144] Mais au fil de conventions fréquemment
modifiées entre le RNSA et sa « filiale »,
retracées dans une convention de mai 2021,
modificative et récapitulative des versions
antérieures, la base de calcul contractuellement
fixée de la redevance annuelle a toujours été
très inférieure au niveau déclaré au commissaire
aux apports.
[145] Alors que la redevance prise en compte
par le commissaire aux apports devait
compenser la mise à disposition des données, les
conventions effectivement signées entre le
RNSA et RNSA Laboratoire ont comporté en lieu
et place une redevance pour licence de
marques. Les données produites ou agrégées par
le RNSA ont, en conséquence, été mises
gracieusement à la disposition de la société
RNSA Laboratoire.
[146] Pour 2007 et 2008, ces conventions ne
prévoient aucune redevance, et le compte de
résultat du RNSA ne comporte effectivement
pas de ligne « redevance ». Pourtant, le rapport
du commissaire aux apports n?excluait pas ces
exercices pour le versement de la redevance ; il
précisait en outre que « toutes les opérations
réalisées depuis le 1er avril 2007 concernant la
branche d?activité apportée seront considérées
effectuées pour le compte de la Société RNSA
Laboratoire ». Pour le total de ces deux années,
RNSA Laboratoire a réalisé un chiffre d?affaires
net de 558 253 ¤ et un résultat d?exploitation de
57 797 ¤. Dans le même temps, le poste
« production vendue » du RNSA s?effondre : il se
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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montait à 365 354 ¤ en 2006, il tombe à
248 756 ¤ en 2007, à 121 078 ¤ en 2008.
[147] La base de calcul de la redevance
annuelle conventionnellement fixée en 2008
avec effet en 2009 était de 25 000 ¤ par an, soit
approximativement le dixième de la redevance
moyenne qui aurait dû être perçue par le RNSA
sur les bases déclarées au commissaire aux
apport et prises en compte par lui, et le tiers de
la seule part fixe de cette redevance. Elle a été
modifiée ensuite à quatre reprises, en 2010,
2015, 2019 et 2021. Passée en 2010 (à compter de
2011) de 25 000 à 35 000 euros, cette base
contractuelle a été de nouveau fortement
réduite en 2015 puis en 2019. En 2015, elle a ainsi
été fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société
RNSA Laboratoire de l?année précédente avec
un plafonnement à 15 000 euros, soit moins de
la moitié de la redevance annuelle
antérieurement due aux termes de la
convention, et 20 % de la seule part fixe de la
redevance déclarée au commissaire aux
apports. Un plafonnement supplémentaire a été
introduit en 2019 : la redevance annuelle
toujours fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la
société RNSA Laboratoire de l?année
précédente était désormais affectée d?un
double plafond de 15 000 euros d?une part, de
50 % du résultat d?exploitation net après impôts
d?autre part. En 2021, à effet de juin 2022, les
deux plafonds ont été maintenus avec une
hausse du plafond en valeur absolue, passant de
15 000 à 20 000 euros, ce qui restait loin
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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cependant du niveau de 35 000 euros fixé en
2010, a fortiori du montant de redevance
déclaré au commissaire aux apports.
[148] Le second plafonnement à 50 % du
résultat d?exploitation net introduit en 2019 a
facilité pour la société RNSA Laboratoire, puis la
société RNSA Obéron une diminution
supplémentaire, et pour certains exercices la
réduction à néant de la redevance
contractuelle ; il suffisait alors de péjorer le
résultat d?exploitation en alourdissant les
charges pour ne plus avoir de redevance à payer.
Or, une partie des charges, non validées par
l?association RNSA hors ses principaux
dirigeants également dirigeants de la société
commerciale, non plus, structurellement, que
par les financeurs publics du RNSA, apparaît non
nécessaire au fonctionnement de la société
commerciale, car composée d?avantages
personnels. C?est le cas en particulier des
remboursements non encadrés de frais et
virements divers dont a bénéficié xxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx (cf. infra). C?est le cas d?autres
dépenses aussi. Ainsi le dossier relatif à RNSA
Laboratoire communiqué fin août 2024 à la
mission comporte-t-il un bail précaire consenti
par xxxxxxxxxxxxxxxx au nom de la SARL à une
personne dépourvue de liens tracés avec RNSA
Laboratoire, sans que les pièces consultées
permettent de savoir si ledit appartement avait
été acquis ou loué par la société.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 163 -
[149] Les différentes voies de diminution de la
redevance et son indexation sur le résultat
d?exploitation de la société commerciale plutôt
que sur le chiffre d?affaires net comme le
prévoyait la convention aux apports a ainsi
permis le financement par le RNSA, via la
diminution de la redevance, de charges non
nécessaires au fonctionnement de la société
commerciale, composées notamment
d?avantages personnels.
[150] La redevance versée sur l?ensemble de la
période s?est montée à 0 ¤ en 2007 et 2008,
25 000 ¤ en 2009, 35 000 ¤ par an de 2010 à
2015, 15 000 ¤ par an de 2016 à 2018, 1 689 ¤ en
2019, 740 ¤ en 2020, 250 ¤ en 2021, 13 000 ¤ en
2022 et 0 ¤ en 2023, soit un montant total de
270 679 ¤ de 2007 à 2023 inclus, ou encore une
moyenne annuelle de 15 922 ¤ par an.
[151] Pour la totalité de la période allant de
2007 à 2023 inclus, le chiffre d?affaires net global
des sociétés RNSA Laboratoire puis (à partir de
2021) RNSA Obéron se monte à 4 110 403 ¤, soit
293 600 ¤ en moyenne annuelle ; sur la même
période, le résultat d?exploitation global,
pourtant dégradé par des charges inégalement
nécessaires, se monte à 1 082 256 ¤, soit
63 662 ¤ en moyenne annuelle.
[152] Ces données caractérisent, fût-ce
approximativement, le caractère dérisoire sur
l?ensemble de la période des redevances versées
au RNSA. Les montants correspondants sont
sans proportion avec les ressources
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 164 -
effectivement générées par la filiale RNSA
Laboratoire puis par la société RNSA-Obéron
grâce aux données du RNSA et en utilisant
l?identité de cette personne morale, le tout pour
l?essentiel sous le pilotage de dirigeants
communs. Ces montants sont sans proportion
aussi avec les indications et règles
communiquées en 2007 au commissaire aux
apports, chargé par le tribunal de commerce de
Lyon d?apprécier l?équilibre de l?opération.
[153] Dans le cadre des décisions
extraordinaires signées en mai 2021 par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra), le RNSA a
vendu en 2021 80 % de ses parts de la société
RNSA Laboratoire, dont il était jusqu?alors
actionnaire unique. Cette cession a été
précédée, dans les comptes 2020 de
l?association, d?une dépréciation des
participations détenues par l?association de 61
685 euros, faisant ainsi diminuer leur valeur de
88 000 à 26 515 euros.
Pourtant, aucune dépréciation de la valeur de la
société RNSA Laboratoire n?apparaît dans les
comptes de cette société, le capital y ayant été
valorisé de manière constante à 88 000 ¤ de
2007 à 2020 inclus. Du côté du RNSA, le rapport
du trésorier ne fait mention d?aucune difficulté
de la filiale, dont le chiffre d?affaires 2020 s?élève
à 99 541 euros. Ce rapport mentionne : « Une
évolution de la société RNSA Laboratoire
jusqu?à présent uniquement détenu par
l?association permettra de dynamiser l?activité
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 165 -
de la filiale et d?augmenter à terme les
dividendes versés, même si dans un premier
temps certaines charges ne seront plus
supportées que par le RNSA », tout en indiquant
que « sur l?exercice 2020, l?Association RNSA a
comptabilisé une provision pour dépréciations
des titres de sa filiale RNSA LABORATOIRE pour
un montant de 61.685 ¤ afin de tenir compte de
la restructuration de la société sur le 1er
semestre 2021. » Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 porte l?indication suivante : « A
noter que sur l?exercice 2021, l?Association
RNSA a cédé 80 % des titres de sa filiale RNSA
OBERON. Compte tenu de la provision opérée
sur l?exercice précédent, aucun impact
significatif n?a été constaté sur cet exercice. »
[154] Dans les comptes 2020 du RNSA, le
rapport spécial du commissaire aux comptes sur
les conventions réglementées est ainsi rédigé sur
ce point :
[155] Les 20 000 euros mentionnés figurent en
« produits exceptionnels » de cession d?actifs
dans les comptes 2021. Si le RNSA n?avait pas
déprécié sa participation dans la SARL RNSA
Laboratoire en 2020, la cession de 80 % de ses
parts lui aurait rapporté 70 400 euros.
[156] Les entités qui possèdent des titres de
participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation
appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des
dépréciations. Aucune précision de ce type ne
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 166 -
figure dans l?annexe des comptes 2020 du
RNSA.
[157] Les entités qui possèdent des titres de
participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation
appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des
dépréciations. Aucune précision de ce type ne
figure dans l?annexe des comptes 2020 du
RNSA.
[157] Cette question aurait dû être
directement adressée à la fois au comptable de
l?association et aux dirigeants de l?époque.
Le § 157 est un constat, qui ne nécessite pas d?interrogation
spécifique.
La mission a par ailleurs adressé différentes questions
comptables à la direction du RNSA, questions réorientées
par celle-ci vers le cabinet comptable, dont le RNSA a
transmis les réponses.
Etant donné la réception tardive de nombre d?éléments
demandés au RNSA, ces échanges ont été menés pour
l?essentiel à l?été 2024. Afin de les abréger, les inspections ont
sollicité du RNSA un rendez-vous avec un représentant en
charge du dossier dans son cabinet comptable, en proposant
à la direction du RNSA d?y participer si elle le souhaitant et
en proposant cinq dates pour ce faire. Cette demande de
rendez-vous n?a pas abouti.
[158] Les positionnements affichés du RNSA,
s?agissant tant du rôle affirmé comme central
d?un RAEP à la méthode de calcul imprécise et
non transparente, que du refus d?ouvrir les
données produites ou agrégées et même de les
partager avec les autres membres du dispositif
de surveillance (cf. supra), sont très
contreproductifs au sein du dispositif de
surveillance des pollens et moisissures, et
difficilement compréhensibles au premier
abord. Mais les conventions passées par les
dirigeants de l?association avec les structures
commerciales créées et dirigées par eux-mêmes
les éclairent singulièrement.
[158] L?Inspection juge imprécis
le calcul du RAEP. Cette
affirmation est scandaleuse. Il s?agit
d'une opinion personnelle non étayée par des
faits.
La nouvelle gouvernance a proposé lors d?une
réunion tripartite APSF/RNSA/ATMO en juin
2023 de travailler sur une Région test à un
nouveau mode de collaboration entre les trois
acteurs de la surveillance aérobiologique. Dans
ce travail, le RNSA a proposé un partage total des
informations avec ATMO et également
d?améliorer la complémentarité entre les trois
La direction du RNSA est responsable de ses propres
commentaires et réponses ; celles-ci ne conduisent pas en
l?occurrence à modifier le paragraphe visé, qui renvoie aux
constats retracés dans les développements précédents.
L?analyse des inspections quant à la précision du RAEP
recouvre au demeurant celle de l?ANSES (cf. point 1.2.3. du
rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 167 -
structures. ATMO n?a pas donné suite, malgré
nos relances.
[159] Ainsi, le contrat de licence de marque
passé par le RNSA avec les sociétés RNSA
Laboratoire puis RNSA Obéron , conclu
initialement le 15 avril 2008 avec effet à compter
du 1er avril 2007:
? concède-t-il à la société RNSA
Laboratoire [initialement] la licence
d'exploitation exclusive des marques RNSA
RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQUE, enregistrée sous le numéro
07 3 521 186, RAEP risque d?allergie liée à
l?exposition au pollen, enregistrée sous le
numéro 3 590 325 ; RA risque d?allergie,
enregistrée sous le numéro 08 3 590 326 ;
? interdit-il au RNSA de consentir, de
quelque manière, sous quelque forme et à
quelque forme et quelque personne que ce
soient, d'autres licences des mêmes marques
pendant toute la durée du présent contrat sur le
territoire français ;
? maintient-il au RNSA le droit d'exploiter
personnellement et directement les marques
concédées, tout en conférant à la société
cocontractante un droit de premier refus lui
assurant la priorité, s?agissant de l?exploitation à
des fins commerciales, des données recueillies
par l?association R.N.S.A dans le domaine
aérobiologique.
[159] L?association RNSA est actuellement en
procédure contentieuse avec RNSA OBERON.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 168 -
[160] Ce cadre conventionnel transfère ainsi
aux filiales successives du RNSA le bénéfice
commercial de l?exploitation de licences
déposées par le RNSA sur la base du travail
fourni par ses équipes, licences figeant elles-
mêmes des notions qui pour certaines
gagneraient à être évolutives. Quoi qu?il en soit,
la concession à des sociétés commerciales de
marques co-substantielles de l?association
RNSA, notamment la marque RNSA elle-même
et la marque RAEP, indice affirmé comme
essentiel au dispositif de surveillance par
l?association (cf. supra), a conduit à bloquer les
évolutions le cas échéant nécessaires au
dispositif de surveillance et à distordre la
relation de l?association avec les pouvoirs
publics, notamment l?utilisation des
financements reçus. Ce cadre conventionnel n?a
pas évolué notablement jusqu?à la résiliation en
mars 2024 des conventions relatives à
l?utilisation des marques, concomitamment aux
investigations de la mission.
[160] La résiliation a été faite de façon
unilatérale, décidée par le RNSA, en date du 15
janvier et la mise à jour par l?INPI date de mars. Il
ne s?est écoulé que 6 mois entre l?élection du
nouveau CA et une action énergique pour faire
valoir les droits de l?association dans ses liens
avec la SAS RNSA OBERON. Ce délai est court au
vu de la complexité du dossier et de la nécessité
pour l?association de démarrer une nouvelle
collaboration avec un cabinet d?avocat.
La réponse apportée confirme les constats retracés dans le
rapport.
[162] Cette cession de l?utilisation de la base
de données, fondée sur la capacité présumée du
RNSA à vendre les données qu?il produit ou
agrège, était censée structurer les relations
entre le RNSA et les sociétés RNSA Laboratoire,
puis RNSA Obéron. Pourtant, le statut public de
ces données a été reconnu très tôt, au plus tard
en 2008 (cf. supra). L?édition 2008 du rapport
d?activité du RNSA indiquait notamment que, le
statut public des données ayant été reconnu et
[162] voir réponse [109] Le paragraphe concerné du rapport concerne le statut public
des données environnementales produites par le RNSA, et
leur mise à disposition.
Les éléments que le RNSA fait valoir dans la réponse relative
au paragraphe 109 (pour rappel : sous-financement, selon lui,
du réseau, création d?une filiale dédiée à la vente des
données produites pour générer des profits, nécessité de
fiabiliser les données, supposée justifier la non qualification
de données relatives à l?environnement, défense des intérêts
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 169 -
accepté par le conseil d?administration du RNSA
du 29 septembre 2008, ce point avait « une
incidence sur la répartition des charges entre
l'association et l'URL, ainsi que sur la convention
qui sera amendée fin décembre 2008. » Lors de
l?assemblée générale du RNSA de décembre
2008, une participante demande ce qu'il en est
des données du R.N.S.A. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
répond : « à partir de 2009 elles seront
accessibles au public sur internet. » Le rapport
annuel 2009 fait référence à des demandes de
diffusion des données, antérieurement
reconnues comme publiques, de la part des
autorités de tutelle. Pourtant, tout se passe par
la suite comme si ce caractère public des
données avait été totalement gommé (cf.
supra).
propres, du RNSA) n?infirment pas la rédaction initiale, ils
sont sans lien avec elle.
[163] Le cadre contractuel permettait à
l?association RNSA de transmettre ces données
à titre gratuit « notamment à des structures
académiques aux fins de travaux de recherches
scientifiques gratuites et ne donnant pas lieu à
une exploitation commerciale ». Cependant, les
interactions financières entre le RNSA et les
sociétés cocontractantes, ainsi que les intérêts
personnels de dirigeants du RNSA, liés au
fonctionnement desdites sociétés (cf. infra),
sont cohérents avec le refus constamment
opposé par le RNSA à de telles transmissions à
titre gratuit.
[163] Les informations relayées par
l?Inspection sont ici complètement erronées. Il
est scandaleux et hautement surprenant d?avoir
de telles fausses accusations dans un rapport de
l?IGAS et de l?IGEDD. Le RNSA fournit
systématiquement et gratuitement les données
pour des travaux de recherche scientifique à des
fins non commerciales.
Les commentaires du RNSA procèdent d?opinions dont la
direction du RNSA porte la responsabilité, non d?éléments
étayés. L?affirmation de fourniture gratuite des données pour
des travaux de recherche n?est pas documentée ; comme
l?indique le paragraphe 163, le cadre contractuel permettait
de telles transmissions gratuites, pour autant à l?opposé
notamment des interactions financières entre le RNSA et les
sociétés cocontractantes.
Parmi les éléments disponibles, les relations entre le RNSA et
le département d?otorhinolaryngologie de l?université de
médecine de Vienne dans le cadre de l?EAN (European
Allergen Network) font bien l?objet d?une convention
stipulant une contrepartie financière annuelle de quelques
dizaines de milliers d?euros pour l?utilisation des données
fournies par le RNSA.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 170 -
[164] La gouvernance du RNSA est marquée
de longue date par l?omniprésence de quelques
personnes, exerçant pour certaines
simultanément des responsabilités en principe
scindées au sein du RNSA, et des fonctions
dirigeantes dans les entreprises satellites créées
le cas échéant par elles-mêmes en tant que
responsables du RNSA (cf. supra).
[164] La gouvernance actuelle rappelle que ses
membres ont une gestion désintéressée de
l?association, sans intérêts financiers. Nous ne
tolérerons pas de tels agissements sous notre
gouvernance, et nous déplorons ces méthodes
passées qui entravent aujourd?hui nos
engagements et notre mission.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
[165]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[165] Date de démission de xxxxxxxxxxxxxxxx
de toutes ses fonctions au RNSA : 3 juillet 2023.
La précision apportée est cohérente avec les indications
retracées au paragraphe 165. Elle ne l?est pas par contre avec
la déclaration adressée à la préfecture du Rhône sur la
gouvernance 2023 du RNSA, établie le 25 septembre 2023
par le président du RNSA, aux termes de laquelle
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx était à cette date le
trésorier de l?association.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 171 -
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[166] Pas de remarques
[167] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a
simultanément exercé d?autres fonctions au sein
du RNSA. Ainsi, pour 2017, le tableau complété
par la direction du RNSA indique que le
président du conseil scientifique était
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ; la première
phrase du compte-rendu du conseil scientifique
du 10 mars 2017 est toutefois ainsi rédigée « le
conseil Scientifique du RNSA s'est réuni le 10
mars 2017 sous la Présidence de
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx dans les
locaux de l'Institut Pasteur à Paris » et celui du 9
octobre 2017 confirme xxxxxxxxxxxxxxxx en
qualité de président ; le procès-verbal de
l?assemblée générale de juin 2017 indique par
ailleurs que « Les activités scientifiques du
R.N.S.A. ont été menées sous le contrôle du
Conseil Scientifique présidé par xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxx ». Il en va de même pour
2019 : le procès-verbal de l?assemblée générale
de juin 2019 atteste que le président du conseil
scientifique était xxxxxxxxxxxxxxxxx et non pas
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx ; le procès-verbal de
l?assemblée générale de novembre 2019 le
confirme, indiquant sous le titre « composition
du conseil scientifique » : « Comme précisé plus
haut, xxxxxxxxxxxxxxxxxxx remplace xxxxxxx
[167] xxxxxxxxxxxx a été élu président du conseil
scientifique du RNSA fin 1999 ; il a exercé deux
mandats consécutifs de quatre ans, durée
maximale autorisée par le Règlement intérieur
(2000-2003 et 2004-2007). xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxx a été élu à sa suite avec prise de
fonction en janvier 2008, il a assuré deux
mandats (2008-2011 et 2012-2015). xxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx a été élu en 2015 pour une prise
de fonction en janvier 2016, il a cumulé cette
présidence avec la direction du RNSA jusqu?en
mars 2016 (date de retraite de ses fonctions de
directeur). xxxxxxxxxxxxxxx a été élu à sa suite en
2019 avec prise d'effet le 1er janvier 2020. Il est
actuellement dans son second mandat (2024-
2028).
La réponse apportée n?est pas complètement cohérente
avec le tableau complété par la direction du RNSA à la
demande de la mission (cf. annexe 16) : ainsi, selon celui-ci,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx aurait pris ses fonctions en 2007 et
les aurait exercées jusqu?en 2016.
Quoi qu?il en soit, cette réponse confirme que xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx a simultanément exercé différentes fonctions
au sein du RNSA.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 172 -
xxxxxxxxx à la présidence du conseil scientifique
à partir du 1/01/2020. »
[167] La chronologie de la présidence du Conseil
scientifique est doublement erronée. En fait,
après la création du RNSA en 1995 et quelques
années de flottement où le CS n'a eu qu'une
existence assez informelle, c'est xxxxxx
xxxxxxxxx qui en a été élu président à l'extrême
fin de 1999 ; il a exercé deux mandats consécutifs
de quatre ans, durée maximale autorisée par le
Règlement intérieur (2000-2003 et 2004-2007)
xxxxxxxxxxxxx xxxxxxxx a été élu le 11 octobre
2007 pour lui succéder, avec prise de fonction le
1er janvier 2008, et il a assuré également deux
mandats (2008-2011 et 2012-2015). C'est ensuite
xxxxxxxxxxxxxxxxxx qui a présidé le CS (élection
le 2 octobre 2015 pour entrée en fonction le 1er
janvier 2016, alors qu'il allait quitter la direction
du RNSA le 31 mars ; le chevauchement des deux
fonctions n'aura donc duré que trois mois,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ayant été nommée
directrice dès le 1er avril 2016. xxxxxxxxxxxx, par
convenance personnelle, n'a pas demandé le
renouvellement de son mandat, par conséquent
réduit à quatre ans (2016-2019). xxxxxxxxxxxxx a
alors été élu pour prendre le relais, le 30
septembre 2019 avec prise d'effet le 1er janvier
2020. Il est actuellement dans son second
mandat. De ce fait, xxxxxxxxxxxxxx était
président du Conseil scientifique les 10 mars et 9
octobre 2017. Même chose en 2019. L?annexe 16
doit être corrigée en conséquence.
Aucun élément ne permet de conclure que les citations,
retracées dans le rapport, de comptes rendus du conseil
scientifique et des procès-verbaux de conseil
d?administration ou d?assemblée générale du RNSA seraient
erronés.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 173 -
[168] Alors même qu?il exerçait au sein du
RNSA ou de sa filiale le RNSA Laboratoire (cf.
supra), des fonctions de premier plan, Michel
Thibaudon, dirigeant fondateur de l?entreprise
individuellexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx pour une activité
principale libérale non réglementée de conseil
pour les affaires et autres conseils de gestion , a
simultanément exercé des fonctions de
direction au sein de deux autres entreprises
privées qu?il a lui-même fondées et dont les
intérêts divergent de ceux du RNSA, avec lequel
elles entretiennent des liens financiers.
[169] Il est ainsi parallèlement :
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 174 -
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[170] La concomitance de ces fonctions a
dans certains cas été masquée par l?affichage
d?autres titulaires pour tel ou tel mandat exercé
par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx au sein du RNSA, ainsi
de la présidence du conseil scientifique
attribuée à xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra)
pour 2017 ou 2019. C?est le cas aussi de la
fonction de trésorier, exercée en 2023 non par
xxxxxxxxxxxxxxxxxx mais par xxxxxxxxxxxxxxxx,
selon la « Déclaration de la liste des personnes
chargées de l?administration d?une association »
adressée par le RNSA à la préfecture du Rhône.
[170] Comme indiqué ci-dessus [167], et
conformément au Règlement intérieur du RNSA
qui limite cette fonction à deux mandats
consécutifs, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx n?était
plus président du Conseil scientifique en 2017, ni
en 2019. Pour ce qui est de la fonction de
trésorier, elle a changé de titulaire deux fois au
cours de l?année 2023 : xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx à partir du 1er juin suite à l?élection
du nouveau Conseil d?administration, puis à
nouveau xxxxxxxxxxxxxxxxx après la démission
de xxxxxxxxxxxxxx le 30 juin.
La réponse apportée ici par la direction du RNSA contredit le
tableau qu?elle a elle-même a renseigné avant l?entretien
du 4 juin 2024 (cf. annexe 16), tableau conforme, hors les
points relevés, aux comptes rendus du conseil scientifique.
[171]
[172] Outre ses fonctions multiples, c?est aussi
xxxxxx xxxxxxxxxxxx qui a systématiquement
signé les conventions passées par le RNSA avec
la DGS entre de 2007 à 2016, tantôt avec la
mention « xxxxxx xxxxxxx directeur du RNSA »,
tantôt sans mention de fonction. Or les
conventions qui engagent une association avec
des partenaires, institutions de tutelle ou
financeurs sont généralement signées par le
président de la structure plutôt que par son
directeur ; cet usage aurait respecté les statuts
successifs du RNSA, qui confèrent au président
de l?association et non à son directeur le pouvoir
de la représenter dans tous les actes de la vie
civile. Le directeur de l?association n?apparaît
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 175 -
quant à lui dans les statuts du RNSA qu?à partir
de leur version de 2017, qui confère au trésorier
la possibilité de déléguer au directeur les
opérations financières et comptables de
l?association (cf. supra). Par ailleurs, les comptes-
rendus consultés des réunions du conseil
d?administration ne retracent pas d?échanges
sur les termes pourtant structurants des
conventions passées avec la direction générale
de la santé.
[173] C?est encore xxxxxxxxxxxxxxxxx qui, le
16 mars 2023, a co-signé avec la présidente de
l?association xxxxxxxxxxxxxxxxxxx une version
modificative des statuts, cette fois en tant «
qu?administrateur ».
[174] Outre ces fonctions et positionnements
au sein du RNSA et dans ses sociétés satellites,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a été
concomitamment membre de structures
relevant de sociétés pharmaceutiques clientes
de RNSA Laboratoire. Il était ainsi membre en
2013 de la fondation STALLERGENES et
participait à son comité exécutif.
[175]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 176 -
[176] Les décisions structurantes de RNSA
Laboratoire SARL (création, fonctionnement,
cession) portent la signature de deux personnes
xxxxxxxx xxxxxxxxxxx, en qualité de présidente
du RNSA en 2007 et 2008 puis de 2015 à 2022,
ou de gérante de la filiale dans l?intervalle de
2009 à 2014, et/ou xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx,
gérant de la filiale en 2007 et 2008, puis
directeur de la filiale de 2010 à 2020.
[177] La SARL bénéficie de l?activité du RNSA
et la commercialise auprès d?opérateurs
relevant du domaine privé (cf. supra). RNSA
Laboratoire, dont l?unique associé est alors le
RNSA présidé par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, sera
transformé, par un acte signé par elle sur
rapport de « la Gérance » sans précision
nominative, en SAS RNSA OBERON le 7 mai
2021, sans « création d?un être moral nouveau ».
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. infra),
président de OBERON Sciences, SAS créée deux
mois auparavant, le 15 mars 2021 (n° Siren 895
369 932) pour mener des activités spécialisées,
scientifiques et techniques diverses, prend la
présidence de RNSA OBERON.
[178] xxxxxxxxxxxxxxxxxxx est chercheur
associé au CNRS de 2007 à 2023, le plus
récemment au sein du laboratoire d?aérologie
de Toulouse. Il est également membre du
groupe d?experts de l?AFNOR X43D « Qualité de
l'air - atmosphères ambiantes » à l?origine d?un
fascicule de documentation publié en
[178] BG, bien qu'inscrit au groupe d'experts de
l'AFNOR X43D "Qualité de l'air - atmosphères
ambiantes", n'a pas participé activement aux
travaux de normalisation des capteurs de pollen,
hormis potentiellement à la première réunion.
Son inscription lui a néanmoins permis d'avoir
accès aux documents en cours de rédaction. Il
Le paragraphe 178 fait état du caractère de membre du
groupe d?expert de l?Afnor de xxxxxxxxxxxxxxx, sans préjuger
de sa participation active, ce point n?étant pas documenté.
La réponse apportée indique cependant qu?il a ainsi eu accès
à aux documents en cours de rédaction.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 177 -
décembre 2021 et vendu par l?AFNOR, portant
sur les capteurs. Il crée la SAS OBERON Sciences
(cf. précédemment) alors qu?il est chercheur
associé au CNRS et participe à ce titre aux
travaux de normalisation des capteurs. Cette
société commerciale a bénéficié gracieusement
jusqu?en 2024 de toutes les données produites
par le RNSA, données dont l?accès gratuit est
refusé aux AASQA, réglementairement
chargées, avec le RNSA, de la surveillance des
pollens au titre de l?arrêté du 5 août 2016.
est crucial de distinguer l'accès à l'information
de la participation active aux discussions et
prises de décision.
[179]
[180]
[181]
[182]
[183]
[184]
[185]
[186]
[187]
[188] Centrée autour de quelques
individualités impliquées dans la création et la
gérance de sociétés privées satellites, la
gouvernance du RNSA est opaque, tant dans son
fonctionnement interne que vis-à-vis des autres
[188] Il est important de souligner que la
gouvernance du RNSA a connu des changements
significatifs depuis 2023. Les accusations
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 188.
S?agissant de la gouvernance récente du RNSA, cf. le rappel
porté au § 125.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 178 -
acteurs du dispositif de surveillance et des
pouvoirs publics financeurs.
d'opacité et de conflits d'intérêts portent sur des
pratiques passées.
La preuve de cette évolution réside non
seulement dans les démarches entreprises pour
améliorer la transparence et la clarté du
fonctionnement du RNSA, notamment en ce qui
concerne les liens avec les sociétés privées, mais
aussi dans sa participation active à l'enquête et
sa volonté de transparence toujours démontrée
envers la DGS et la DGEC.
Le RNSA s'engage à maintenir une gouvernance
exemplaire, maillon indispensable à la confiance
de ses partenaires et des pouvoirs publics.
[189] Les circuits décisionnels d?une
association sont en principe structurés par ses
statuts. Ceux du RNSA ont été modifiés très
fréquemment notamment à partir de 2017,
faisant l?objet de versions successives en 1996,
mai 2002, mai 2009, décembre 2010, 2017, mai
2019, juin 2021, décembre 2022, mars 2023. Une
partie de ces modifications statutaires n?a
apparemment pas été déclarée en préfecture.
[189] Il est exact que les statuts du RNSA ont
connu plusieurs modifications au cours de son
existence. Cette évolution est normale pour une
association qui s'adapte à ses missions et à son
environnement.
Cependant, il est important de noter que les
modifications statutaires récentes ont été
effectuées dans le respect des procédures
légales et déclarées en préfecture via le portail
https://demarches.service-
public.fr/asso_mademarche/CR/demarche?
Les statuts actuellement en vigueur intègrent les
changements nécessaires pour garantir une
gouvernance transparente et conforme aux
exigences légales.
Le commentaire apporté ne conduit pas à modifier la
rédaction du paragraphe 189.
[190] Les statuts prévoient l?élection d?un
bureau et précisent les fonctions de ses
[190] Il est essentiel de souligner que ces
pratiques ont été abandonnées. La nouvelle
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 190.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 179 -
membres. Lorsqu?ils sont disponibles, les
comptes-rendus des conseils d?administration
montrent cependant que des pouvoirs non
statutaires sont couramment exercés par le
bureau ainsi que par le directeur de
l?association. Il est généralement impossible de
retracer les délibérations correspondantes,
quand il y a eu délibération, car aucun compte-
rendu n?est disponible pour la plupart des
réunions de bureau, moins encore pour les
décisions prises seul par le directeur. Quelques
comptes-rendus de réunions de bureau
attestent cependant que des décisions majeures
ont été prises dans cette formation. Ainsi,
s?agissant de l?emménagement du RNSA dans
des locaux plus grands et plus onéreux en sous-
location de RNSA Laboratoire (cf. supra), le
compte rendu finalement communiqué du
bureau du 3 juin 2010 fait explicitement état de
la volonté de ses membres de cacher la
substance de cette décision au conseil
d?administration ainsi qu?à l?assemblée générale.
S?agissant de la transformation du RNSA
Laboratoire en RNSA Obéron, les décisions
précises l?ont été le 17 février 2021 lors d?une
réunion de bureau, à laquelle xxxxxxxxxxxxxxxx
participait en tant qu?invité.
gouvernance est viscéralement attachée au
fonctionnement démocratique, désintéressé et
associatif du RNSA.
A titre d'exemple :
? Les dernières élections du Conseil
d'Administration ont été tenues via la
plateforme Belenios, garantissant ainsi la sécurité
et la transparence du processus électoral.
? Les réunions du bureau font désormais
l'objet de comptes rendus systématiques, tout
comme les réunions du Conseil d'Administration.
Ces comptes rendus sont archivés et
consultables, permettant une traçabilité des
décisions.
Le RNSA s'engage à poursuivre ses efforts pour
maintenir une gouvernance rigoureuse et
transparente, dans le respect de ses statuts et
des exigences légales.
[191] Les statuts de l?association ont, à partir
de 2017, « perméabilisé » la fonction de
trésorier, permettant à celui-ci de déléguer les
opérations financières et comptables au
directeur de l?association. C?est aussi le
directeur de l?association, ou, plus récemment,
[191] Il est exact que les statuts de
l'association, à partir de 2017, ont permis au
trésorier de déléguer certaines tâches
financières et comptables au directeur. Cette
délégation était prévue pour optimiser la gestion
opérationnelle de l'association, sans pour autant
La réponse apportée confirme les constats retracés au
paragraphe 191.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 180 -
xxxxxxxxxxxxxxx en tant « qu?administrateur »
(cf. supra) qui a signé de nombreux documents
structurants et notamment des conventions
liant l?association à des partenaires extérieurs,
alors que statutairement c?est le président de
l?association, à défaut son vice-président, qui la
représente dans tous les actes de la vie civile.
décharger le trésorier de ses responsabilités. Le
fonctionnement actuel est conforme à celui
d?une association loi 1901 : travail en tandem du
coordinateur avec le trésorier.
Concernant la signature de documents officiels,
il est possible que certaines pratiques passées
n'aient pas été strictement conformes aux
statuts. Cependant, la nouvelle gouvernance est
irréprochable sur ce sujet, comme a pu le
constater l?Inspection.
[192] Les assemblées générales sont
statutairement présidées par le président de
l?association, à défaut par le vice-président (ou
éventuellement par son membre le plus ancien).
C?est pourtant M. Jean-François Chronowski,
avocat du RNSA ainsi que des sociétés RNSA
Laboratoire puis RNSA Obéron qui a présidé
l?assemblée générale de juin 2007, lors de
laquelle des décisions structurantes ont été
arrêtées ou entérinées regardant les conditions
de la « filialisation ».
[192] Il est important de rappeler que cet
événement remonte à 2007 et que la nouvelle
gouvernance est en désaccord avec ce type de
pratique.
Le paragraphe 192 a trait à la présidence d?une assemblée
générale particulièrement importante, tenue en 2007.
Sur le terme de « nouvelle gouvernance », cf. supra.
[193] Les comptes rendus des assemblées
générales montrent généralement que la
participation y est peu nombreuse, de l?ordre
d?une douzaine de personnes. Cela a été le cas
même lors de l?assemblée générale majeure de
mars 2007 ayant donné son accord sur la
constitution d?une filiale, dont le compte-rendu
porte une mention manuscrite indiquant 69 «
présentés ou représentés » mais seulement 13
présents, non identifiés nommément. Le nom
[193] Il est vrai que la participation aux
Assemblées Générales (AG) du RNSA a été un
point de négligence par le passé. (votre
référence à 2007). Aujourd'hui, le RNSA met tout
en oeuvre pour encourager la participation de ses
membres aux AG. Le COVID a favorisé le
développement de la visioconférence que nous
utilisons fréquemment maintenant, ce qui
facilite l'accès et la participation du plus grand
nombre aux votes. De même, la traçabilité des
La réponse apportée ne conduit pas à modifier le paragraphe
193.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 181 -
des présents ne figure que sur une partie des
comptes rendus d?assemblée générale, les
autres ne comportant aucune mention
nominative des participants ou, au mieux, ne
distinguant pas le nom des présents de celui des
membres représentés.
pouvoirs est assurée, permettant d?archiver avec
précision les votes et les décisions prises lors de
ces assemblées.
Le RNSA ne peut que s'engager à poursuivre ses
efforts pour garantir des Assemblées Générales
transparentes et démocratiques, où chaque
membre peut exercer son droit de vote et
participer activement aux décisions de
l'association.
[194] Le RNSA est financé très largement sur
fonds publics, notamment par des subventions
de l?Etat. Le financement accordé par la DGS et
le MEDDM se monte ainsi à 1 275 672 ¤ sur les
cinq derniers exercices, hors subventions des
ARS et hors financements plus marginaux de
collectivités territoriales. Or, les subventions
publiques ont été durablement obtenues et
utilisées dans des conditions contestables.
[194] Face à l'affirmation que les subventions
publiques ont été obtenues et utilisées de
manière contestable, il est important de rappeler
que le RNSA a assuré continuellement ses
missions de surveillance, de calcul du RAEP et de
sa diffusion ainsi que de l?amélioration des
connaissances en aérobiologie. Les subventions
ne sont pas ?volées? puisque le travail est réalisé,
même celui de 2024, non subventionné pour
cause de gel lié au présent rapport provisoire. Un
sondage de la communauté des patients
allergiques et des allergologues permettrait
d?évaluer la satisfaction et le respect que ces
deux communautés vouent au RNSA. Le signal
d?alerte émis suite au gel des subventions DGS et
DGEC constitue un électrochoc pour ces deux
communautés qui s'inquiètent de ne pas avoir
d?information pour la saison pollinique 2025. Il se
trouve qu?elle commence précocement avec les
noisetiers et les aulnes.
Le commentaire n?infirme pas le paragraphe 194.
Les éléments énoncés par le RNSA ne sont en effet pas
documentés ; ils sont contredits par les informations
diffusées le 20 décembre 2024 sur le site internet du RNSA
concernant les pollens de noisetiers, intégralement
retranscris ci-dessous (cf. bulletin allergo-pollinique
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-allergo-pollinique) :
« Déjà des pollens de Cupressacées-Taxacées et de noisetiers !
En cette fin décembre, le risque d'allergie sera faible sur toute
la France pour les pollens de Cupressacées-Taxacées (cyprès,
thuyas, genévriers) et de noisetiers!
Les journées plus douces, venteuses et ensoleillées favoriseront
la dispersion de ces pollens dans l'air.
Cette image prise près de Lorient en Bretagne montre bien que
les noisetiers sont déjà en floraison. Les noisetiers fleurissent
de plus en plus tôt ces dernières années en lien avec le
changement climatique.
Les allergiques aux pollens de bétulacées doivent rester
vigilants.
PUBLIÉ
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-allergo-pollinique
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Les pollens de Cupressacées-Taxacées gêneront les allergiques
dans le sud du pays avec un risque d'allergie de niveau faible
mais qui pourra vite monter au niveau moyen si le temps le
permet.
Et pour ceux qui pensent pouvoir se réfugier à l?intérieur sans
soucis, un petit rappel : nos discrets amis, les acariens et
moisissures, n?ont pas dit leur dernier mot. Ils continuent de
rôder en toute discrétion, prêts à déclencher des
éternuements à tout moment. Il est donc recommandé d?aérer
régulièrement et de garder un oeil sur l?humidité dans les
logements. Un bon coup d?air frais ne fait de mal à personne...
sauf aux acariens !
Bonnes fêtes de fin d'année à tous de la part de toute l'équipe
du RNSA et gardez un oeil sur les pollens avec vos traitements
à porté (sic) de main au cas où! ».
Un bulletin phénologique est également disponible à cette
même date (https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-
phenologique).
[195] Dans la continuité globalement des
exercices précédents, la rubrique « subventions
d?exploitation » des comptes de résultat 2019 à
2023 est ainsi renseignée :
[196] Les subventions publiques représentent
l?essentiel des produits d?exploitation,
complétés par des dons, des cotisations et, de
façon marginale, par les redevances de marques
(cf. infra).
[196] La traçabilité des dons au RNSA est assurée
avec rigueur. Voici les points importants :
? Plateforme Helloasso: Le RNSA utilise la
plateforme de dons en ligne Helloasso, qui offre
une traçabilité complète des transactions.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 196, il est sans lien avec elle.
PUBLIÉ
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 183 -
? Dons par chèque : Les dons reçus par
chèque sont également enregistrés et font
l'objet d'une attestation de don.
? Communication aux inspectrices :
L'ensemble des listes de donateurs a été transmis
aux inspectrices pour consultation.
? Déclarations obligatoires : Le RNSA
effectue les déclarations obligatoires relatives
aux dons, en conformité avec la législation en
vigueur et avec l'assistance de son comptable.
Concernant la déclaration d'appel à la
générosité publique, il est important de rappeler
le contexte réglementaire :
? Seuil de déclaration : L'arrêté n° 2019-
504 du 22 mai 2019 fixe le seuil de déclaration à
153 000 ¤ de dons collectés par appel public à la
générosité au cours de l'un des deux exercices
précédents ou de l'exercice en cours.
? Réponse de la préfecture : Comme
l'indique la réponse de la préfecture que vous
avez reçue (transférée à l?Inspection le 31 mai
2024), une déclaration est nécessaire
uniquement si ce seuil est dépassé.
[197] Sur la base d?un chiffrage élevé des
contributions volontaires en nature (bénévolat),
l?apport relatif des financements publics
apparaît bien moindre. Ainsi, pour la convention
RNSA-DGS 2020-2023, les budgets prévisionnels
joints sont renseignés comme suit, indiquant
qu?en moyenne, les contributions volontaires en
[197]-[199] Il est important de clarifier le
processus de chiffrage des contributions
volontaires en nature (CVN) au sein du RNSA afin
de dissiper tout malentendu quant à la rigueur de
la méthode employée.
Loin d'être "fantaisiste", le calcul des CVN
s'appuie sur une méthodologie rigoureuse et
La réponse apportée ne conduit pas à modifier la rédaction
des paragraphes 197 à 199, qui exposent les incohérences
relevées dans l?analyse des documents comptables et
conventionnels (cf. aussi annexe 8 du rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 184 -
nature représenteraient plus de 48 % du total
des produits prévisionnels
[198] Il en résulte des taux de
subventionnement convenus apparemment
modestes au regard des ressources globales. Par
exemple, l?article 4.2 de la convention DGS-
RNSA 2020-2023 stipule : « Pour la première
année, l?administration [DGS] contribue
financièrement pour un montant de 170 000 ¤,
équivalent à 14 % du montant total annuel
estimé des coûts éligibles ».
[199] Or, le chiffrage des contributions
volontaires en nature par le RNSA s?avère
fantaisiste :
? Les chiffrages prévisionnels des
contributions volontaires en nature fournis par
le RNSA dans les conventions successives
passées avec la direction générale de la santé
diffèrent très notablement, à partir de 2017, de
la valorisation de ces contributions portée dans
les comptes. Par exemple, pour 2023, le
montant indiqué à la DGS était de 580 000
euros, alors que les comptes l?établissent à 422
945 euros. Au contraire des exercices plus
anciens quand ces données sont renseignées
(notamment pour 2008, 2009, 2011), l?écart
excède très largement les imprécisions dues au
caractère prévisionnel des montants portés
dans les conventions.
? Le chiffrage du coût/homme de la
surveillance pollinique, quand il figure parmi les
éléments explicités, s?établit soit à 16 000, soit à
transparente, fruit du croisement d'informations
issues de sources multiples. Cette approche
multipartite prend en compte de nombreux
facteurs de variation :
? La durée de fonctionnement des
capteurs : Influencée par les saisons polliniques
et d'éventuelles pannes.
? Le taux de participation des
allergologues et des botanistes : se traduisant
par le nombre de fiches remplies.
? L'activité des instances de gouvernance :
mesurée par le nombre de réunions du Conseil
d'Administration, du Bureau et du Conseil
Scientifique.
Ces fluctuations annuelles sont inhérentes à la
nature même du calcul des CVN, sensible aux
variations de différents facteurs tels que la durée
de fonctionnement des capteurs, le taux de
participation des allergologues et des botanistes,
ou encore l'activité des instances de
gouvernance.
Concernant les médecins sentinelles, il est
important de préciser que le ratio
médecin/capteur n'est pas fixe. Un médecin peut
superviser plusieurs capteurs, et un capteur peut
être suivi par plusieurs médecins, en particulier
dans les zones à forte densité médicale. Ceci
explique que le réseau ait pu compter jusqu'à
une centaine de médecins sentinelles, un chiffre
qui a diminué depuis (voir tableau 6). Cette
diminution est notamment due au départ à la
retraite de nombreux médecins allergologues.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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20 000 heures de travail annuelles, sans
corrélation avec le nombre de sites concernés ;
sans corrélation non plus avec le nombre effectif
de bénévoles, comme le montre, s?agissant du
réseau de médecins sentinelles, le fort
pourcentage (près de 40 %, cf. supra), de
capteurs dépourvus de médecin responsable
selon le comptage opéré à partir des fiches par
capteur fournies par le RNSA. Que, selon les
fiches par capteur fournies par le RNSA, seuls 51
des 81 capteurs soient surveillés par un médecin
sentinelle n?a pas empêché le RNSA de déclarer
à la DGS, au titre des actions financées par
l?avenant 2019 à la convention DGS-RNSA, qu?il
coordonnerait à ce titre « près d?une centaine
de professionnels de santé, principalement
allergologues et médecins généralistes ».
? La ventilation des prestations
volontaires en nature diffère selon les sources :
il s?agit dans les comptes des prestations de
services des analystes, des médecins et de «
formation au contrôle et d'animation du réseau
», dans les conventions RNSA-DGS d?une
ventilation en quatre postes, ces prestations
bénévoles étant réputées servir l?action « centre
de coordination », l?action « information »,
l?action « surveillance » et l?action « Assurance
qualité ».
Une campagne de recrutement est actuellement
en cours, en partenariat avec le Syfal et
l'Anaforcal.
Enfin, il convient de noter qu'une correction a
été apportée au calcul des CVN à partir de 2023.
Cette correction vise à exclure les heures des
ingénieurs du RNSA, qui étaient auparavant
comptabilisées deux fois, ce qui pouvait
engendrer un biais.
Formule de calcul:
La formule de calcul des CVN pour la partie
réseau est la suivante : 275 [¤/capteur semaine] x
[semaines] x [capteurs] +
- (coût prestataires analyses polliniques +
compensation économique versée aux autres
partenaires du réseau + ETP pour comptage au
microscope et CQ du RNSA)
Contrôle qualité : le contrôle est effectué par un
membre de l?équipe salariée du RNSA.
Pour ce qui regarde la valorisation des
contributions des Médecins sentinelles est
estimé à hauteur d?une prestation médicale par
fiche.
Le RNSA s'engage à maintenir une transparence
totale sur la méthode de calcul des CVN et à
fournir toutes les informations nécessaires à la
compréhension de ce processus.
[200] Selon les deux sources, le poste
principal des prestations volontaires en nature
(bénévolat) est systématiquement constitué des
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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prestations de services des analystes. Celles-ci
sont pour autant des charges facturées (selon
par exemple le rapport du trésorier sur les
exercices 2020 et 2021, les prestations facturées
des analystes se sont montées à 157 136 ¤ pour
2020 et 175 653 ¤ pour 2021).
[201] Enfin, les « enveloppes » correspondant
au chiffrage du bénévolat dans les comptes
fluctuent beaucoup d?un exercice à l?autre,
comme le montre par exemple l?évolution 2020-
2023 (respectivement 440 309, 550 581, 509 694
et 422 945 euros), sans que notamment les
annexes aux comptes, qui n?explicitent pas les
règles et hypothèses de valorisation du
bénévolat alors que ce devrait être le cas dès
lors qu?il présente un caractère significatif,
permettent de comprendre ces écarts.
[202] La subvention est allouée pour un objet
déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée
au financement global de l?activité associative.
Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du
décret-loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les
associations bénéficiaires de subventions ne
peuvent les reverser en tout ou partie à une
autre structure, sauf autorisation expresse dans
l?acte attributif.
[202] La subvention est allouée pour un objet
déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée au
financement global de l?activité associative.
Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du
décret-loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les
associations bénéficiaires de subventions ne
peuvent les reverser en tout ou partie à une autre
structure, sauf autorisation expresse dans l?acte
attributif
La réponse apportée reproduit la rédaction du paragraphe
202.
[203] Or, les relations financières entre le
RNSA et ses « filiales » successives reposent en
réalité sur la mise à disposition très peu
rémunérée, voire gratuite des données
produites grâce en grande part aux subventions
[203] Il est reconnu que par le passé, les relations
financières entre le RNSA et ses filiales
successives ont pu présenter des lacunes,
notamment concernant la mise à disposition peu
rémunérée, voire gratuite, des données
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 203.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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reçues (cf. supra), données commercialisées
ensuite par les sociétés privées
correspondantes. Au surplus, la comptabilité du
RNSA et celle de sa « filiale » ne sont pas
étanches.
produites grâce aux subventions. Cependant, il
est crucial de souligner que ces pratiques ont pris
fin suite aux actions vigoureuses du coordinateur
et de la nouvelle gouvernance. Une action en
justice est en cours afin de calculer et compenser
les pertes potentiellement subies par le RNSA.
Le RNSA a pris conscience des enjeux liés à la
valorisation de ses données et à la nécessité
d'une gestion financière rigoureuse et
transparente dans ses relations avec ses filiales.
Des mesures concrètes ont été prises pour
garantir une meilleure rémunération des
données et une séparation claire entre la
comptabilité du RNSA et celle de ses filiales.
[204] Pour l?essentiel, il n?y a pas reversement
direct des subventions reçues par le RNSA à
d?autres structures, mais le transfert du produit
des subventions reçues aux sociétés satellites s?y
apparente.
[205] Pour 2023, le compte de résultat
détaillé du RNSA comporte, au poste «
subventions d?exploitation », un total de 518 792
¤, dont un montant de 38 365 ¤ pour la ligne «
Autres subventions ? prestations » susceptible
d?accueillir les subventions d?ARS.
[204] Or, pour ce même exercice, quatre des
ARS ayant renseigné le volet financier du
questionnaire diffusé par la mission ont indiqué
avoir financé le RNSA, ce pour un montant total
[205]-[206] Il n'y a pas d'écart entre les
subventions déclarées par les ARS et celles
perçues par le RNSA. La différence observée
provient uniquement d'un problème de libellé
comptable.
Les subventions des ARS, bien que totalisant
173 000 ¤, ne sont pas comptabilisées sous la
ligne "Autres subventions ? prestations" mais
bien intégrées à leur place, dans la ligne
"Prestations des collectivités locales sans TVA".
Les constats retracés au paragraphe 205 sont fondés sur les
données transmises par les ARS elles-mêmes dans le cadre de
l?enquête menée auprès d?elles par la mission.
La direction du RNSA n?a pas connaissance de ces éléments.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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de 173 000 ¤, très supérieur à celui retracé en
comptabilité.
Le montant global des subventions perçues par
le RNSA est donc exact et cohérent avec les
déclarations des ARS.
[207] L?ARS d?Ile-de-France a précisé que
l?objet de la subvention versée est « la
maintenance et la lecture hebdomadaire des
résultats des 4 capteurs de la région ». Or, la
surveillance, la prévision et l?analyse des
particules biologiques de l?air ambiant, basée sur
la lecture régulière des capteurs, est le premier
axe de l?objet conventionné par le RNSA pour la
subvention reçue de la DGS. Le « recueil des
données phénologiques » est aussi l?un des axes
de l?objet conventionné par le RNSA pour la
subvention reçue de la DGEC. Au surplus, la
lecture des capteurs, censée être menée par le
réseau de bénévoles quoi que sous-traitée pour
l?essentiel, est également valorisée en
comptabilité dans les prestations volontaires en
nature. Pour l?Ile-de-France en l?occurrence,
cette même prestation est donc financée à la
fois par la DGS, par la DGEC et par l?ARS, et
valorisée comptablement par le RNSA en tant
qu?apport bénévole.
[207] La demande de subvention adressée à
l'ARS-IDF mentionne clairement les subventions
de la DGS, calculées proportionnellement à
l'activité du RNSA (nombres de capteurs et
actions portées). Il n'y a donc aucun risque de
double financement.
Cette pratique est conforme aux demandes de
subventions adressées aux autres ARS
(Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Paca et Aura),
qui incluent également une ligne budgétaire
spécifiant la part de financement provenant de
la DGS et de la DGEC.
Les différentes ARS régionales participent au
financement du RNSA de manière différente, en
fonction des actions menées sur leur territoire.
Par exemple, la gestion de la plateforme
Ambroisie est répartie entre les régions en
fonction de la charge de travail liée à l'extension
du front de colonisation
De plus, les actions et les subventions accordées
sur demande de la DGS et de la DGEC ainsi que
les ARS sont également détaillées dans les livres
comptables du RNSA. Ces informations, ainsi
que le rapport du commissaire aux comptes,
sont envoyés aux autorités compétentes.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 207, fondée sur les données communiquées par
l'ARS-IDF dans le cadre de l?enquête mentionnée supra.
[212] Le RNSA, qui est en principe l?un des
trois acteurs institutionnels du dispositif de
surveillance des pollens et moisissures à parité
[212] l?APSF aussi a un accès à nos RA via notre
site internet depuis 4 ans, gratuitement en
échange de la mise à disposition des données
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe
212, il est sans lien avec elle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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avec les AASQA et l?APSF, en a en fait
constamment revendiqué le pilotage, se
réservant notamment la maîtrise des données
agrégées ou produites sur la base
essentiellement de financements publics. A
compter de la création de RNSA Laboratoire, il
a contractuellement transféré à différentes
sociétés commerciales satellites, créées et
gérées par ses principaux dirigeants, les droits
d?utilisation de ces données. Sous réserve des
imbrications de rémunérations difficiles à
retracer exhaustivement, il a mis en oeuvre
l?activité de mesure prévue, quoi que de façon
géographiquement partielle comme le montre
la répartition des capteurs, et non assurée
méthodologiquement. Mais il a cédé le fruit de
cette activité aux sociétés mentionnées,
déstabilisant ses comptes d?exploitation et
sollicitant en compensation de forts
financements publics.
phénologiques, données qui sont affichées sur le
site du RNSA. Récemment la récupération
journalière des données phénologiques nous a
permis de les intégrer dans le calcul du RAEP en
améliorant les scores de prévision pour le risque
sur le jour à venir.
Ce paragraphe porte sur les droits d?utilisation des données
produites et leur transfert à différentes sociétés
commerciales. La réponse apportée mentionne l?accès à des
rapports annuels, elle ne conduit donc pas à modifier le
rapport.
La récupération récente des données phénologiques de
l?APSF est quant à elle sans lien avec le paragraphe visé.
[213] Ses dirigeants ont organisé une
confusion d?identité entre l?association
subventionnée et les sociétés commerciales. Ils
se sont appropriés et ont commercialisé les
marques les plus étroitement liées à l?activité du
RNSA ; ils se sont appropriés y compris
l?acronyme de l?association, dont l?énoncé
revendique le monopole d?un réseau pourtant
confié réglementairement, depuis 2016, à trois
types d?acteurs. Confrontés à la difficulté de
recouvrer au mieux, et au moins pour les
derniers exercices, les montants indûment
[213] Confusion d?identité, appropriation par
des sociétés commerciales de la marque et de
l?acronyme RNSA sont des dérives qui ne
s?appliquent en aucune manière à la nouvelle
gouvernance qui s?est organisée précisément à
rétablir l?identité RNSA auprès de ceux qui ont
été trompés et à se libérer des sociétés
commerciales prédatrices. Quant aux trois types
d?acteurs qui se sont vus confiés la surveillance
de la qualité de l?air en bioparticules (arrêté
d?août 2016) seuls deux d?entre eux qui en ont
l?expertise ont pu à répondre avec succès aux
La réponse apportée est sans lien de fond avec le paragraphe
visé, et ne conduit donc pas à en modifier la rédaction.
Sur la « nouvelle gouvernance », cf. supra.
Par ailleurs, la direction du RNSA émet ici une fois de plus une
pétition de principe affirmant sa propre compétence,
accessoirement celle de l?APSF, et déniant celle des AASQA.
Ce choix ne fait que confirmer le refus de principe du RNSA
de travailler avec les AASQA, acteur essentiel de la
surveillance de la qualité de l?air.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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versés, les pouvoirs publics ne sauraient
continuer à alimenter le processus.
missions confiées, l?Inspection confond les mots
compétence et monopole.
[214] Depuis le lancement de la mission IGAS-
IGEDD, le RNSA se mobilise pour financer une
éventuelle fusion avec l?APSF afin de « devenir le
garant national, l?acteur incontournable de la
surveillance aérobiologique ». C?est depuis 1996
l?ambition du RNSA, affirmée continûment
malgré le dispositif réglementaire en principe
partenarial en vigueur depuis 2016, et utilisée
comme indiqué à des fins étrangères à la
surveillance des pollens et moisissures. L?APSF
quant à elle intervient dans quelques régions au
service d?objectifs divers (cf. supra), et constitue
un acteur secondaire du dispositif de
surveillance des pollens. Un rapprochement
RNSA-APSF formerait un binôme disparate et ne
saurait redonner au RNSA une fiabilité qu?il a
plus autodétruite que réellement construite.
[214] La démarche de rapprochement du
RNSA avec ses partenaires a été entamée bien en
amont, comme en témoignent la proposition du
projet ?Dispollen? envoyée à la DGS et DGEC et
les discussions communes, visant à structurer la
surveillance pollinique en France. Le RNSA avait
notamment proposé la mise en place d'un projet
pilote dans une région à choix des AASQA qui
n'ont malheureusement, pour des raisons
inconnues, jamais donné suite à nos
propositions. La demande a été renouvelée à
plusieurs reprises, en vain. Une rencontre avait
même été organisée avec la présidente des
Atmos et Charlotte Lepitre dans les locaux
d?Airparif.
Le rapprochement avec l?APSF est largement
antérieur au début de la mission IGAS/IGEDD. Ce
rapprochement est le fruit de la nouvelle
gouvernance convaincue que les activités de
l?APSF permettent d?avoir des informations
quasiment en temps réel du début d?émission
des pollens, même si parfois les capteurs du
RNSA détectent des pollens avant le lancement
d?alertes à l?APSF. Le projet de réunification,
voire de fusion à moyen terme, a été proposé aux
CA des deux associations entre septembre et
novembre 2023. Il est par conséquent
mensonger d?écrire ?Depuis le lancement de la
mission IGAS-IGEDD, le RNSA se mobilise pour
financer une éventuelle fusion avec l?APSF??.
La rédaction du paragraphe 214 est documentée notamment
par le projet de livrable final KPMG pour la démarche dite «
Néopollen », daté de juin 2024, ainsi que par les documents
de gouvernance de l?APSF.
La mission confiée à KPMG porte sur un « projet Néopollen à
construire ».
Ce projet commun à l?APSF et au RNSA ne figure pas dans le
plan de développement 2019-2024 de l?APSF, plan qui
n?envisage aucun rapprochement bilatéral avec le RNSA.
L?APSF s?y inscrit au contraire explicitement dans la
coordination tripartite prévue par l?arrêté du 5 août 2016.
C?est dans le compte-rendu du conseil d?administration de
l?APSF du 11 mars 2024 en 2024 que ce projet est mentionné
au titre du programme 2024 :
« Programme 2024 étude commune RNSA
Réflexion générale menée en commun avec le RNSA pour
mieux coopérer et rapprocher nos structures afin d?offrir une
information publique scientifiquement assurée?, cohérente et
unifiée pour la surveillance nationale des pollens. »
Ces éléments sont confortés par le procès-verbal de
l?assemblée générale de l?APSF du 13 juin 2023 : « Luc
Lavrilleux (APSF) indique que des discussions sont en cours sur
ce plan au niveau national pour faire coopérer les trois grandes
structures : les AASQA, le RNSA et l?APSF ». Les conseils
d?administration du RNSA de 2023 ne font pas davantage
mention d?un éventuel rapprochement avec l?APSF, qui
apparaît par contre dans le compte-rendu du conseil
d?administration du 22 avril 2024.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 191 -
L'avis de l'Inspection générale concernant
l'arrêté d'août 2016 suscite des interrogations.
Malgré les réserves émises quant à sa clarté, sa
précision et son équilibrage, l'Inspection
préconise une application stricte sans envisager
de révision. Or, cette position apparaît
contradictoire. Il serait plus logique de réformer
un texte jugé défaillant pour l'adapter aux
réalités du terrain. Dans le cas présent, l'arrêté
impose un cadre rigide qui ne tient pas compte
des compétences spécifiques de chaque acteur.
Cette situation risque d'entraver l'efficacité du
dispositif et de pénaliser les acteurs les plus
performants. Il est important de souligner
l'absurdité de la situation. Atmo Occitanie, par
exemple, a engagé des dépenses considérables
pour se conformer à l'arrêté d'août 2016 et
mettre en place un système de surveillance, alors
même que cet arrêté ne le concernait pas. En
effet, le texte stipule que seuls "les organismes
agréés mentionnés à l'article L. 221-3 du code de
l'environnement lorsqu'ils participent à la
surveillance des pollens et des moisissures de l'air
ambiant" sont soumis à ces obligations. Or, Atmo
Occitanie ne participait pas à cette surveillance.
Malgré cela, l'organisme a consenti un effort
financier important pour mettre en place un
système double, impliquant une double dépense
de l'État, sans que l'efficacité de ce système n'ait
été démontrée. Cet exemple illustre
parfaitement l'incohérence de l'arrêté et la
nécessité de le réviser.
Le reste du commentaire est sans lien avec la rédaction du
rapport, qui notamment ne préconise en rien une application
ne varietur de l?arrêté d?août 2016.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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En effet, imposer des obligations à des
organismes qui ne sont pas concernés entraîne
un gaspillage de ressources et une
complexification inutile du dispositif. Il est donc
crucial de clarifier le texte et de l'adapter aux
réalités du terrain afin d'optimiser l'utilisation
des fonds publics et de garantir l'efficacité de la
surveillance.
Quant à la dernière phrase, elle est déconnectée
de toute réalité et limite injurieuse : ?Un
rapprochement RNSA-APSF formerait un
binôme disparate et ne saurait redonner au
RNSA une fiabilité qu?il a plus autodétruite que
réellement construite.? L?APSF est
complémentaire du RNSA, les ATMOs cherche à
concurrencer le RNSA. Malgré les dérives de
l?ancienne gouvernance le RNSA a assuré ses
missions de diffusion d?un risque sanitaire
associé au pollen, le RAEP, qui est considéré
comme fiable et indispensable par les patients
allergiques et les allergologues et utile et
pertinent par l?ANSES. Les seules critiques sur les
dysfonctionnements du dispositif administratif
et financier de l?ancienne gouvernance sont en
partie réglés et vont totalement se régler dans
l?année 2025 qui vient grâce aux efforts de la
nouvelle gouvernance?. si les subventions d?Etat
sont débloquées.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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OBSERVATIONS DU RNSA ET
REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 2
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 2 du rapport
Paragraphe d?origine Réponse du RNSA Observations de la mission
Annexe 1, paragraphes 1 à 13 Pas de commentaire
Annexe 2, paragraphes 14 à 16 Pas de commentaire
Annexe 2, paragraphe 17
Une surveillance renforcée a toutefois été mise
en place pour le suivi de certaines pathologies
comme les crises d?asthme. L?InVS a rappelé à la
mission sa position concernant la faible utilité
de cette surveillance spécifique, du fait de
l?absence d?interprétation possible de faibles
fluctuations non significatives sur le plan
statistique1 lors d?un épisode unique et de
causalité difficile à attribuer (par exemple pour
les crises d?asthme en mars, du fait des pollens).
Cette surveillance renforcée, confirmée par
l?instruction du 6 mars 2015 (Secrétariat général
et Direction générale de la santé DGS) est
consommatrice de ressources sans réelle plus-
value et doit être rediscutée
[17] Par delà la surveillance de l?asthme, il faut
rappeler l?importance des pollens pour la
survenue de crise d?asthme. Notamment
l?épisode d?asthme d?orage de Paris en juin 2023
est un événement marquant de santé publique.
Voici un résumé issu de travaux du RNSA sur ce
sujet (publication scientifique en préparation,
plusieurs oraux dans des congrès nationaux et
internationaux) :
Un épisode d'asthme d'orage (ÉAO), premier de
cette ampleur en France, a touché la région
parisienne les 10, 11 et 12 juin 2023. Avec un pic
d'activité dans la nuit du 10 au 11 juin, cet
événement a entraîné 1900 consultations aux
urgences pour asthme, touchant en particulier
les hommes âgés de 14 à 44 ans. Le taux
d'hospitalisation (14 %) est resté inférieur à la
moyenne annuelle pour l?asthme (20 %). L'afflux
aux urgences a débuté le 10 juin vers 18 h, après
une forte bourrasque (15 m.s-1) et un épisode de
resuspension de PM10, et a culminé le 11 juin vers
4 h du matin. Une augmentation significative des
spores de moisissures (cladosporium et
ascosporium) a été observée durant la nuit. Bien
que l'ÉAO ait coïncidé avec la saison pollinique
Le commentaire fait état de données non sourcées et fait
mention de publications à venir. Il n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 195 -
des graminées et urticacées, les concentrations
de pollens étaient plus faibles que les jours
précédents. L'analyse suggère des causes
plurifactorielles à cet ÉAO incluant : un pic de
pollution à l'ozone, des vents violents, un
épisode de resuspension de PM10, la présence de
pollens altérés et une augmentation des spores
de moisissures après l'orage.
Annexe 2, paragraphes 18 à 30 Pas de commentaire
Annexe 3, paragraphes 31 à 35 Pas de commentaire
Annexe 3, paragraphes 36
[36] Les AASQA assurent la diffusion des
données des pollinariums dans leur région
[36] Il est important de noter que le RNSA joue
également un rôle central dans la diffusion des
données de pollinariums via une page
commune (RNSA-CAPTAIR-APSF) de notre site
internet. Les informations sont ainsi intégrées
dans le calcul du RAEP.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe visé,
il est sans lien avec elle.
Annexe 3, paragraphes 37
[37] Le réseau Pollin?Air a été inauguré en juillet
2016 sur la région Lorraine par Atmo Grand Est
et l?Observatoire Régional de la Santé Grand Est
(ORS Grand Est), en partenariat avec le
Laboratoire d?Hydrologie et Climatologie
Médicales (Université de Lorraine), le Jardin
botanique Jean-Marie PELT, l?Agence Régionale
de Santé (ARS Grand Est) et l?Union Régionale
des Professionnels de Santé Pharmaciens Grand
Est (URPS pharmaciens Grand Est) ; il a été
étendu aux régions Grand-Est et Hauts-de-
[37] Il est constaté un certain déclin de l?activité
du réseau Pollinair, notamment dans la région
Grand-Est, caractérisé par une diminution du
nombre de bénévoles.
La réponse apportée n?est pas documentée. Elle n?infirme pas
la rédaction du paragraphe visé.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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France en mai 2018, et s?est déployé en Ile-de-
France en février 2021.
Annexe 3, paragraphe 38
[38] Les AASQA, fédérées depuis mai 2000 au
sein d?un réseau des Atmo devenu Atmo France
en 2008, sont des entreprises sociales et
solidaires. Elles ont progressivement été créées
sous forme associative bien avant la loi du 30
décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle
de l'énergie. La loi portant nouvelle organisation
de la République dite NOTRe a conduit à leur
regroupement ou fusion, en cohérence avec le
nouveau découpage régional. Il a ainsi été
possible de s?appuyer sur ces associations loi de
1901 pour mettre en place le dispositif de
surveillance de la qualité de l?air dans le cadre de
la mise en oeuvre de la loi du 19 juillet 1976 sur
les installations classées pour la protection de
l?environnement (la direction régionale de
l'industrie de la recherche et de l'environnement
était parfois le siège social de certaines AASQA).
Tableau P25 : La gestion du réseau de capteurs
de pollen par ATMO Grand-Est est actuellement
limitée à cinq dispositifs. Les données de
l?année 2024 présentent des lacunes
significatives, vraisemblablement dues à un
manque de ressources pour réaliser les analyses.
Il est à noter que parmi ces cinq capteurs, celui
de Mulhouse est analysé par une entité distincte
d?ATMO Grand-Est, tandis que celui de
Strasbourg est géré indépendamment. Un
contrat, impliquant une compensation
financière, lie le RNSA à ATMO Grand-Est pour
la réalisation de ces analyses.
Tableau P25 : ATMO NA : les capteurs ne sont
pas tous gérés par le RNSA mais nous payons les
analyses de ceux qui ne sont pas gérés par nous.
A noter que ATMO NA reçoit aussi des
subventions de l?État pour ce même travail.
Tableau P25 : ATMO Occitanie ne gère aucun
capteur du RNSA et n?y contribue aucunement.
Les données du tableau sont issues des rapports d?activités
publiés par les AASQA et des données fournies par le RNSA
(tableau transmis le 12 août 2024 par M Antonio Spanu,
coordonnateur de l?association).
S?agissant des capteurs de pollens de la région Grand-Est, les
données les plus récentes figurent dans le rapport d?activité de
2022.
S?agissant de la Nouvelle-Aquitaine, le commentaire n?infirme
pas la rédaction initiale et le nombre de 5 capteurs est avancé
par le rapport d?activité de l?AASQA et par le tableau fourni le
12 août par M. Antonio Spanu.
S?agissant de l?Occitanie, le commentaire confirme la rédaction
initiale.
Le nombre de capteurs gérés par l?Atmo Grand Est a donc été
donc rectifié, le 8 étant remplacé par 5.
Annexes 4 à 10 Pas de commentaire
Annexe 11, paragraphe 51
La société pharmaceutique Stallergenes Greer,
partenaire commercial de la société RNSA
Laboratoire, utilise comme la société RNSA
La présence du logo de l?association sur des sites
internet est liée soit à l'utilisation de nos
données par ce site, soit à des collaborations en
cours. Cette pratique est courante et observée
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe visé,
il est sans lien avec elle.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Laboratoire elle-même le logo du RNSA (cf.
point 2.1.1.1 du rapport).
sur d'autres sites web, notamment ceux de
FREDON, AASQA, Signalement Ambroisie, ALK
et, avec lesquels des accords ont été conclus en
ce sens.
Il est à noter que la vidéo en question a été
réalisée conjointement par Stallergenes et le
RNSA à titre gracieux, sans contrepartie
financière, dans le cadre de la Semaine
Mondiale de l'Allergie.
Annexe 12, paragraphes 52 à 58
[52] En vertu de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au
dispositif national de surveillance de la qualité
de l'air ambiant, il revient aux AASQA
notamment d?informer quotidiennement le
public sur la qualité de l'air observée et
prévisible, relayer les informations et
recommandations préfectorales relatives aux
épisodes de pollution ou à un incident ou
accident technologique susceptible d'avoir un
impact sur la qualité de l'air.
[53] Les AASQA calculent et publient ainsi
chaque jour un indice de la qualité de l?air
appelé indice ATMO.
[54] Cet indice est le résultat agrégé de la
surveillance de cinq polluants atmosphériques :
le dioxyde de soufre « SO2 », le dioxyde d'azote
« NO2 », l'ozone « O3 », les particules de
diamètre aérodynamique inférieur à 10
micromètres « PM10 » et les particules de
diamètre aérodynamique inférieur à 2,5
Les seuils de concentration pollinique à partir
desquels des symptômes apparaissent varient
selon les régions. La présence du bouleau
jusqu?en juillet dans le calendrier pollinique
d?ATMO interroge. En effet, la saison pollinique
du bouleau en France se termine généralement
début mai.
Il est possible que ces données, issues de
Copernicus, reflètent un décalage saisonnier
observé en Scandinavie, où la saison du bouleau
est plus tardive.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale, il est sans
lien avec elle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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micromètres « PM2,5 » (cf. arrêté du 10 juillet
2020 relatif à l'indice de la qualité de l'air
ambiant).
[55] L?indice a été révisé en 2021 et se rapproche
de l?indice européen de la qualité de l?air
(https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/indice-
europeen-de-la-qualite) en prenant en compte
les mêmes 5 polluants : l?ozone, le dioxyde
d?azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les
particules en suspension (PM10 et PM2.5).
[56] Les principales évolutions apportées en
2021 concernent :
? l?intégration des particules PM2.5 ;
? une évolution des qualificatifs et un
changement des seuils, en lien avec les
recommandations sanitaires ;
? un changement du mode de calcul, qui
s?appuie maintenant sur les concentrations
maximales et non plus les concentrations
moyennes ;
? un changement de la zone géographique.
L?indice ATMO n?est plus calculé à l?échelle de
l?agglomération, il se décline à une échelle plus
fine (commune ou EPCI).
NB : l?indice ATMO ne tient pas compte des
effets dits « cocktails » et de l?ensemble des
polluants non réglementés mais présents dans
l?air ambiant, comme les pesticides ou les
pollens.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[57] Grâce à l?indice ATMO, sorte de
thermomètre dont le code couleur est imposé,
les citoyens peuvent connaître près de chez eux
l?état de la qualité de l?air et sa prévision pour le
lendemain et adapter leurs activités en
conséquence (cf. carte publiée pour la France
entière sur le site d?Atmo France
https://www.atmo-france.org/indiceatmo).
[58] En pratique, l?indice s?appuie sur les mesures
et sur la modélisation ; il est calculé
conformément au guide de calcul publié sur le
site du LCSQA et établi conformément au
référentiel technique national
(https ://www.lcsqa.org/system/files/media/doc
uments/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF
_version14decembre2020.pdf). Les données
sont ouvertes et publiées conformément au
guide INSPIRE sur les installations de suivi
environnemental publié le 10 décembre 2013
(https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpres
s/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.p
df).
Annexe 12, paragraphes 59 et 60
[59] Des travaux sont en cours pour proposer un
indice pollinique qui s?inspire de l?indice ATMO,
y compris du point de vue du code couleurs, et
utilisent les seuils proposés par l?Académie
européenne d'allergie et d'immunologie clinique
(EAACI : European Academy of Allergy and
Clinical Immunology).
[60] L?exemple de Interqual?Air calculé pour la
métropole de Tours à partir des concentrations
Cette proposition d?un indice pollen est
problématique à plus d?un titre.
Nous constatons que l?enthousiasme dont fait
preuve l?Inspection pour ce travail ne semble pas
être gêné par l?opacité dans le calcul de l?indice.
Les informations sur le site de LIG?AIR ne
permettent pas d?obtenir une formule ni
d?explications sur les redressements statistiques
et encore moins sur le rôle de l?IA dans cette
affaire.
La rédaction des paragraphes visés présente factuellement
sans jugement de valeur les travaux en cours.
Le commentaire formule un jugement de valeur sans
documenter ses affirmations. Il argue du caractère
insuffisamment précis des informations fournies sur le site
internet grand public de Lig?Air (redressement statistique, rôle
de l?IA), alors qu?il utilise l?argument du caractère grand public
de son propre site internet pour n?y pas diffuser d?informations
détaillées (cf. commentaire [57].
PUBLIÉ
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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en grains/m3 de cinq espèces polliniques est
fourni ci-dessous. De même que pour l?indice
Atmo, la manière dont ce premier indice est
élaboré est détaillée sur le site Internet de
l?AASQA Lig?Air
(https://www.ligair.fr/pollution/les-
pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-
pollens).
Nous constatons qu?un indice non validé est
proposé pour l?information des allergiques et des
professionnels de santé, avec la bénédiction de
l?Inspection. Où est le rapport public permettant
de comparer cet indice à des remontées
cliniques et à données de mesures ? Cet indice
n?a donc peut être aucune signification ! Le
pollen n?a pas les effets majoritairement différés
des polluants chimiques. Son effet sur la santé
est quasiment immédiat, il est responsable de
symptômes nuisant fortement aux activités
quotidiennes.
Enfin, le problème majeur est que cet indice
comprend de travers les seuils de l?EAACI et il est
à rebours complet de la littérature scientifique
sur les seuils d?exposition aux pollens. Par
exemple, la même EAACI affirme dans un
?position paper? : ?Un seuil cliniquement
pertinent et scientifiquement justifié/évalué
d?exposition aux allergènes polliniques n?a pas
encore été défini dans la littérature. De plus, une
telle définition doit être un compromis car on
sait que le seuil d?exposition au pollen pour les
symptômes chez les personnes allergiques peut
varier considérablement. Une première revue
des tentatives de corrélation entre l?exposition
et les symptômes a été menée dans le cadre de
l?action ES0603 de la Coopération européenne
dans le domaine de la recherche scientifique et
technique (COST). Il n?a pas été possible de tirer
des conclusions de ce rapport, et il est clair que
des recherches supplémentaires sont
nécessaires. ? De plus, l?exposition aux allergènes
Les travaux de Lig?Air ne sont pas confidentiels et la mise en
doute de leur sérieux surprend, alors qu?ils s?inscrivent dans le
cadre d?un projet de modélisation dont les développements
sont exposés dans les faits marquants du rapport 2023 du
RNSA, des AASQA et de l?APSF sur la surveillance des pollens
et des moisissures dans l?air ambiant en France. Ce rapport est
accessible en ligne sur le site du RNSA
(https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf).
PUBLIÉ
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 201 -
est rapportée en pollen/m3, et la littérature
récente suggère une probable divergence entre
le pollen/m3 et l?ampleur réelle de la libération
de protéines allergènes par le pollen.?
Une revue récente sur le sujet des niveaux
d?exposition montre la vacuité scientifique de
cette tentative d?un indice pollen. On peut y lire
par exemple : ?there is no consensus about which
pollen concentrations provoke allergy
symptoms?. Où encore, en complet désaccord
avec l?indice LIGAIR : ? Five studies about birch
(Betula) pollen showed a threshold value of 45
grains/m3 for increased drug consumption. The
evidence of a threshold value was limited for
alder (Alnus), hazel (Corylus), mugwort
(Artemisia) and ragweed (Ambrosia) pollen. The
inconsistent results concerning all types of
pollen, except ash pollen, can be the result of
multiple factors, e.g., age, gender, allergen
content of pollen and individual sensitivity.
These influencing factors should be investigated
more closely in future research.?
(https://link.springer.com/article/10.1007/s10453
-021-09709-4)
Par ailleurs, LIGAIR semble ignorer que la
réponse des patients n?est pas identique tout au
long de la saison pollinique. En d?autres termes,
les seuils de déclenchement de symptômes
varient dans le temps (en plus d?être dépendant
de facteurs propres à la météo, au pollen et aux
individus). Nombre d?études ont démontré que
PUBLIÉ
https://link.springer.com/article/10.1007/s10453-021-09709-4
https://link.springer.com/article/10.1007/s10453-021-09709-4
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 202 -
la réponse clinique des patients sensibilisés, par
exemple aux Poacées, variait au fil du temps :
1. en début de saison, des effets de
prepriming sans seuil de déclenchement font
que de faibles concentrations en pollen peuvent
provoquer une symptomatologie élevée ;
2. cette première phase est suivie par une
réponse linéaire jusqu?à un point de saturation ;
des quantités décroissantes de pollen suffisent
alors à entraîner des symptômes au fur et à
mesure que la saison avance ; la sévérité de la
réponse allergique s?en trouve accrue (c?est ce
que l?on appelle le phénomène de priming). Mais
à l?intérieur de cette seconde phase, en
particulier lors des pics polliniques, une fois le
point de saturation dépassé, la fréquence et
l?intensité des symptômes restent stables (ou
parfois même diminuent légèrement) malgré la
hausse des concentrations ; on évoque alors un «
plateau ».
3. En fin de saison, et cela se vérifie tout
spécialement pour les graminées, le seuil de
déclenchement des symptômes s?élève
considérablement.
Le RAEP prend en compte ces différents
éléments. C?est bien la combinaison des mesures
aéropolliniques, des données cliniques et
phénologiques ainsi qu?un regard d?experts qui
peuvent fournir un indice de risque allergique.
Annexes 13 et 14 Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 203 -
Annexe 15, paragraphes 76 à 98 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphe 99
[99] La collecte de données en temps réel et de
manière automatique permet d?intégrer les
mesures dans les modèles de prévision, à l?instar
de ce qui est fait en matière de prévisions
météorologiques à partir des données
d?observation météorologiques, d?autant que
les effets de la pollution atmosphériques sur les
grains de pollens sont de mieux en mieux
documentés comme indiqué précédemment.
[99] Aujourd?hui, l?incertitude des données
météo est un facteur limitant la précision des
prévisions polliniques à 5 jours, notamment au-
delà de 48h où les modèles météo perdent en
fiabilité. L?assimilation efficace des données en
temps réel dans les modèles de prévision
pollinique, est cruciale pour améliorer leur
précision. Des défis persistent quant à
l?intégration optimale de ces données
hétérogènes, notamment pour préserver leur
« forçage » et éviter que le modèle ne s?appuie
uniquement sur ses dynamiques internes.
L?amélioration des techniques d?assimilation,
couplée à une augmentation de la densité et de
la qualité de mesure, permettra de mieux
exploiter le potentiel des données en temps réel
pour des prévisions plus fiables.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale.
Annexe 15, paragraphes 100 à 123 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphe 124 [124] SwisensPoleno et pas Polino La rédaction du paragraphe 124 est issue, comme précisé dans
la note de bas de page 27, de l?audition menée par la mission
de M. Nicolas Bruffaerts, chef du réseau belge de surveillance
aérobiologique.
La rédaction « Polino Jupiter » a été rectifiée en « Swissens
Poleno Jupiter ».
Annexe 15, paragraphes 125 à 126 Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 204 -
Annexe 15, paragraphe 127
[127] L?investissement est beaucoup plus élevé
pour les capteurs automatiques. Le package
achat, installation, formation, assistance sur 5
ans a ainsi coûté 180.000 euros à amortir sur 10
ans.
[127] voir la note [67]
La note 67 est sans lien avec la rédaction du paragraphe 127.
Annexe 15, paragraphes 128 à 132 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphes 133 et 134
[133] Il est intéressant de noter que l?information
sur les méthodes de mesure et les prévisions
sont fournies de manière totalement
transparente.
[134] Les mêmes analystes observent les pollens
et les spores. Ceux-ci sont formés par l?EAS et
aucune analyse n?est sous-traitée en Belgique.
Seuls les aérobiologistes opèrent, à l?exclusion
de tout acteur privé, dont la compétence
devrait nécessairement être assortie d?une «
garantie » (certification).
[133][134] Il est intéressant de noter qu?en France
également, un certificat est requis pour les
analystes de pollen du RNSA. De plus, les
analystes du RNSA doivent se soumettre à un
contrôle qualité annuel et suivre des formations
supplémentaires pour maintenir leurs
compétences à jour. Il est important de souligner
que les formations dispensées par le Réseau
National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
en France sont reconnues pour être plus
poussées que celles proposées par l?European
Aerobiology Society (EAS) : deux semaines
contre une seule pour la formation EAS.
La rédaction des paragraphes visés décrit la situation du
dispositif belge. La réponse du RNSA concerne la situation du
RNSA en France.
Cette réponse n?infirme pas la rédaction des paragraphes visés,
elle est sans lien avec elle.
Annexe 15, paragraphe 135
[135] Enfin, en Belgique, le réseau de surveillance
des pollens est séparé du réseau de surveillance
des polluants réglementés, ce qui empêche
l?étude des effets synergiques. La surveillance de
tous les polluants (pollens, pesticides?) peut
difficilement être faite par des capteurs
polyvalents ; en revanche, on gagnerait en
efficacité en optimisant la localisation des
[135] Il est crucial de souligner qu'un savoir
scientifique spécifique, comme celui détenu par
Sciensano ou le RNSA, est fondamental pour
rester à la pointe de la recherche et de la fiabilité
métrologique. Confier l'analyse pollinique à une
entité qui s'occupe de toutes les mesures
environnementales, sans un volet santé et
recherche risquerait d'entraîner une perte de
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 135
de l?annexe 15, il est très largement sans lien avec elle et
renouvelle certains messages énoncés dans des commentaires
précédents et visant à préserver un relatif monopole, sans les
documenter davantage.
Le paragraphe 135 porte sur la pertinence d?une surveillance
cohérente de tous les polluants et précise qu?elle peut
difficilement être faite par un capteur polyvalent. L?étude des
effets synergiques, dont la nécessité est soulignée par plusieurs
rapports cités par la mission, n?implique pas nécessairement de
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 205 -
stations (regrouper les capteurs à PM et les
capteurs de pollens)
spécificité et de freiner l'avancée de la recherche
dans ce domaine.
Un indice combiné de pollution de l?air et
d?information pollinique
La création d?un indice combiné est une idée
facilement séduisante.
Il existe plusieurs obstacles majeurs à la création
et à la diffusion d?un indice combiné pollution et
pollen.
Absence de données sur l?aggravation des
symptômes pour de nombreux taxons
Les effets de la pollution sur les symptômes
allergiques ne sont pas connus pour toutes les
espèces allergisantes. Seules quelques espèces
emblématiques ont fait l?objet d?études
multiples (citons notamment le bouleau, des
graminées ou l?ambroisie). Or, les effets de la
pollution sur le pollen ou les symptômes ne
peuvent pas être extrapolées entre espèces. Il
faudrait par conséquent envisager un indice
combiné uniquement pour certains taxons dont
les effets de la pollution sur les symptômes
auraient été quantifiés.
Les relations dose/réponse pour le pollen sont
complexes.
Une relation dose-réponse non linéaire est
confirmée par la majorité des études entre
l?exposition aux pollens et leurs impacts
produire un indice combiné qui n?est pas évoqué dans la
rédaction initiale.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 206 -
sanitaires. La courbe dose-réponse présente un
seuil en dessous duquel on n?observe pas de
symptômes, puis une relation dose-réponse
linéaire, puis un plateau au-dessus duquel les
symptômes n?augmentent plus (forme sigmoïde)
(Caillaud et al., 2014)4.
La relation dose-réponse dépend de nombreux
paramètres et elle est variable selon le pollen et
les allergènes considérés. Chaque individu a
également une susceptibilité individuelle et donc
une réponse propre selon l?exposition. D?autres
facteurs ont également un lien avec la relation
dose-réponse tels que les conditions
météorologiques, la pollution atmosphérique,
l?historique récent de l?exposition aux allergènes
et la présence concomitante d?autres
aéroallergènes (Caillaud et al., 2014).
La relation dose/réponse aux pollens est
complexifiée par l?effet du phénomène clinique
de priming (L?exposition répétée aux pollens à de
faibles doses (<10 PG/m3) peut entraîner
l?apparition de phénomènes cliniques allergiques
explosifs (Caillaud et al., 2014). La relation
dose/réponse peut également être modifiée
par la poly-sensibilisation allergique, plusieurs
pollen ou des syndromes pollen-aliment.
Les relations dose/réponse pour la pollution ne
font l?objet d?aucun consensus scientifiques
PUBLIÉ
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=ehK6MV
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=OwNTEf
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=OwNTEf
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=YSQvci
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=YSQvci
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 207 -
Il n?existe pas de consensus sur les effets de la
pollution sur les symptômes allergiques.
Certaines études ne montrent pas
d?augmentation des symptômes. Il n?existe pas
de valeurs seuil reconnues pour quantifier les
effets de la pollution sur les symptômes
allergiques.
Le pollen est également contaminé lors de sa
production
La pollution n?a pas seulement un effet sur le
pollen lors de la pollinisation (transport par le
vent). Elle a également un effet sur la plante et la
production du pollen. Les conditions de
pollution au niveau de la plante peuvent
engendrer un pollen avec une charge modifiée
en allergène ou un pollen portant des
contaminants chimiques susceptibles d?aggraver
les symptômes. La concentration en éléments
métalliques dans le pollen est un exemple très
étudié et l?on peut également citer les polluants
organiques persistants comme les HAP et les
produits phytosanitaires.
La difficile prise en compte du transport longue
distance
Le pollen peut être soumis à la pollution lors de
son transport atmosphérique. Le transport
longue distance est largement documenté, le
pollen peut faire des centaines de kilomètres
avant d?être inhalé. L?information locale pollen et
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 208 -
pollution ne renseigne que sur les effets de la
pollution sur le système respiratoire en omettant
la pollution du pollen.
Pour une fraction du coût d?un indice combiné et
en maintenant une information simple pour les
médias, le grand public et les allergiques, le RNSA
propose d?intégrer un système de « vigilance »
inspiré par les alertes vigilance de Météofrance.
Il est nécessaire de créer au moins trois types de
vigilance : vigilance pic de pollution, vigilance
vents violents, vigilance asthme d?orage. Ces
vigilances viendront compléter le RAEP lorsque
des conditions particulières peuvent entraîner
une aggravation des symptômes. Les alertes
vigilances seront reconnaissables par un
pictogramme
Annexe 16, paragraphe 136 Pas de commentaire
Annexe 16, paragraphe 137
[137] Ce tableau indique qu?en 2023, la
trésorière de l?association est xxxxxxxxxxxxxx,
qui a aussi été présentée à la mission comme
trésorière en 2024. Pourtant, la liste 2023 de
déclaration officielle par le RNSA des personnes
en charge de l'administration de l?association
(cf. annexe 17) indique que le trésorier est xxxxx
xxxxxxxxxxxxx
[137] Cette note est fausse. Michel Thibaudon
n?est plus administrateur du RNSA depuis juillet
2023.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 137
de l?annexe 16, fondée sur la déclaration officielle faite par le
RNSA à la préfecture du Rhône en date du 25/09/2023 par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
Aux termes de cette déclaration, xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Si la réponse faite ici par le RNSA est juste, cela signifie que le
RNSA a adressé une déclaration fausse à la préfecture du
Rhône. Donc : soit le président actuel du RNSA a adressé, sur
le point essentiel de la gouvernance de l?association, une
déclaration fausse à la préfecture du Rhône le 25/09/2023, soit
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 209 -
il apporte ici au rapport d?inspection une réponse qu?il sait
fausse.
Annexe 16, tableau des pages 118 à 123 (p. 119) Annexe 16 : RNSA gouvernance,
évolution nominative: Années 2019 et 2018
Président du conseil scientifique = supprimer
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, c?est xxxxxxxxxxxxxxxx
(2016-2019, cf. supra).
(p. 120) Années 2017 et 2016 Président du
conseil scientifique = supprimer xxxxxxx
xxxxxxxxxxx c?est xxxxxx xxxxxxxxxxxxx (2016-
2019, cf. supra).
(p. 121) Année 2007 : Président du conseil
scientifique = remplacer xxxxxxxxx xxxxxxxxxxxx
par Denis Caillaud (cf. supra). Années 2006 et
2005 : Président du conseil scientifique = xxxxxxx
xxxxxxxxxxx (cf. supra).
(p. 122) : Années 2004, 2003, 2002, 2001 et 2000 :
Président du conseil scientifique
= xxxxxxxxxxxxxx (cf. supra).
(p. 127) Annexe 17 : RNSA, liste des dirigeants
2023 de l?association, tels que déclarés à la
préfecture du Rhône : pour la fonction de
trésorier, cf. supra, remarque sur le § 170.
Le tableau de l?annexe 16 a été renseigné par le président et le
coordonnateur du RNSA avant l?entretien du 4 juin 2024.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 210 -
OBSERVATIONS DE L?APSF TELLES
QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF
PUBLIÉ
Rapport sur l?évolu.on de la surveillance des pollens et des moisissures dans l?air ambiant ?
novembre 2024
Réponses de l?Associa.on des Pollinariums Sen.nelles de France : APSF. ? 11 décembre 2024
Note générale
A la lecture des paragraphes soumis à relecture, le rôle par5culier des pollinariums implantés et gérés
par l?APSF nous semble insuffisamment iden5fié et valorisé sur les principaux points suivants :
? Disposi5f standardisé généralisé de créa5on et de valida5on par des médecins et botanistes
(choix des espèces, collecte des espèces dans la nature, représenta5vité effec5ve large (20
pieds de chaque espèce allergisante collectée dans un rayon de 40 km selon les 4 direc5ons
cardinales depuis le jardin d?observa5on)
? Disposi5f suivant une période d?essai d?un an pour forma5on et valida5on avant toute
diffusion au public des informa5ons.
? Disposi5f d?observa5ons quo5diennes par des jardiniers formés permePant la diffusion le
jour même de l?informa5on signalante de début d?émission du premier pied émePeur parmi
les 20 pieds, au public d?abonnés gratuitement à l?infolePre. Informa5on précoce, permePant
des traitements précoces des personnes allergiques (protocole ARIA). De même pour la fin
d?émission observée sur les 20 pieds de l?espèce.
? Bancarisa5on des données en base structurée au profit d?échanges de données et études,
intégra5on de ces données en import par le RNSA pour le calcul de l?indice RAEP
? Mise en réseau des professionnels des jardins et de santé pour faire bénéficier des produits
d?informa5on réalisés dans un pollinarium réexploitable par d?autres
? Déploiement en cours sur l?ensemble des régions de France, visant à couvrir directement au
moins 80% de la popula5on résidente et par connexité le reste du territoire.
1.2.2 les jardins polliniers : compléments des capteurs ou disposi.fs spécifiques ?
§ [77] Dans le 5tre et le corps du paragraphe les termes ?jardins polliniers? prêtent à confusion car
c?est un nom déposé faisant référence à des disposi5fs précis. En l?espèce, il pourrait être préféré
d?u.liser le terme ?jardins d?observa.ons phénologiques?.
proposi.on de correc.ons :
1.2.2 les jardins d?observa.ons phénologiques : compléments des capteurs ou disposi.fs
spécifiques ?
[77] En plus des comptages issus des capteurs, des jardins d?observa5ons phénologiques sont
implantés dans certaines villes. Le principe de fonc5onnement repose sur l?observa5on des stades de
pollinisa5on pour certaines espèces cibles. Les jardins opéra5onnels à ce jour sont implantés-et
gérés par l?APSF pour les pollinariums52 (hPps://web.alertepollens.org/abonnement-alertes), les
polliniers sen5nelles gérés par le RNSA (hPps://pollens.fr/les-bulle5ns/bulle5n-phenologique) et les
polliniers sen5nelles gérés par les AASQA, notamment pour ces derniers dans le cadre du disposi5f
Pollin?Air. ( hPps://www.pollinair.fr/).
§ [79]
PUBLIÉ
proposi.on de correc.ons :
Parmi ?,
le premier pollinarium ayant été implanté à Nantes en 2003 . Ce disposi5f vise à fournir et à diffuser
par infolePre54, pour une ville donnée, des alertes pour chaque espèce suivie pour le début
d?émission et la fin d?émission. Ces alertes sont validées sur le plan botanique et médical (médecins
allergologues référents pour chaque pollinarium). Ces données sont u.lisées par le RNSA comme
une part intégrante au calcul de l?indice de risque RAEP (composante phénologique de cet indice)
§ [81] il n?y a aucune précision sur les 27 sites cités. A l?examen des cartes figurant dans le rapport, il
apparait que les sites ne sont pas des polliniers sen5nelles mais bien des simples lieux d?observa5ons
de personnes « sen5nelles ». cf.
hPps://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interac5ve-des-
pollens :
concernant ce paragraphe , le réseau Pollin?air est en mesure d?apporter les précisions rec5fica5ves
§ [82] proposi5on de correc5on :
Concernant les pollinariums, le libellé est inexact en ma5ère de coordina5on.
Les pollinariums sont coordonnés sur le même modèle par l?APSF : construc5on, choix du site, choix
des espèces allergisantes avec les professionnels de santé du lieu, entre5en et observa5ons par des
jardiniers professionnels formés par l?APSF intervenant quo5diennement en jours ouvrés, saisie sur
une base de données commune, valida5on systéma5que pour diffusion par newslePer,
accompagnement régulier des équipes par l?APSF et visite de suivi à minima tous les 2 ans.
Ces éléments (droits et devoirs) sont d?ailleurs par5e intégrante de la conven5on de partenariat
établie entre la ville ou organisme partenaire où est installé le pollinarium et l?APSF (voir pièce jointe
n°1 : conven&on de partenariat APSF-Le Mans et annexes)
Il à considérer également qu?un pollinarium effectue une période d?essai d?un an (sous le contrôle et
valida5on de l?APSF) avant ouverture à la publica5on des alertes pollen.
Les ARS sont associées dès la créa5on d?un nouveau pollinarium et durant la période d?exploita5on,
en témoignent les conven5ons de financement et bilans établies avec elles.
PUBLIÉ
Concernant l?évalua5on des disposi5fs polliniers et pollinariums, nous renvoyons aux conclusions de
l?étude ANSES (voir pièce jointe n°2 : note ANSES 2022 rela&ve à la surveillance phénologique du
pollen et au RAEP) qui apporte les éléments de connaissance et de qualifica5on des pollinariums et
polliniers.
§ [84] proposi5on de correc5on :
Les pollinariums n?ont pas de rôle récréa5f,
et bien un rôle informa5f sur le lieu et pédagogique dans un parcours signalisé pouvant être
accompagné par un botaniste ou jardinier formé.
En ce qui concerne les pollinariums, il n?y a pas de lien direct avec les insectes pollinisateurs. Les
espèces allergisantes plantées dans les pollinariums sont anémophiles (pollen dispersé par le vent) et
non entomophile (pollen transporté par les insectes).
Dans ce sens, les pollinariums ne nous paraissent a priori pas éligibles au crédit du fonds vert.
Fait à Nantes, le 11 décembre 2024
Luc Lavrilleux,
Président de l?Associa5on des Pollinariums sen5nelle de France
PUBLIÉ
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Luc Lavrilleux,
président de l'APSF
PUBLIÉ
Assoc iat ion des
Pol l i nar iums
Sent ine l le s de
France
CREATION D?UN POLLINARIUM SENTINELLE
GUIDE
APSF ? apsf@pollinarium.com ? 30 boulevard des Batignolles ? 44300 Nantes
Annexe 1 : guide méthodologique
PUBLIÉ
Assoc iat ion des
Pol l i nar iums
Sent ine l le s de
France
Introduction
L?Association des Pollinariums Sentinelles de France a travaillé avec l?Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la
Loire et le jardin botanique de la ville de Nantes depuis 2003 à la mise au point du Pollinarium sentinelle. Après trois
années d?expérimentations et de comparaison avec les données des capteurs et deux études médicales réalisées en
2007 et 2009, le concept (principe et résultats) du Pollinarium sentinelle a été validé fin 2016 par l?ARS des Pays de la
Loire sous-couvert de la Direction Générale de la Santé.
Dans l?objectif de traitement précoce de la maladie allergique au pollen, le Pollinarium sentinelle offre une précocité
dans la connaissance de la libération des grains de pollen. Le développement d?un Pollinarium sentinelle dans une
ville doit, pour atteindre cet objectif de précocité, faire l?objet d?une mise en place et d?un fonctionnement
rigoureux.
La conception, le savoir-faire et les marques ?Pollinarium? et ?Pollinarium sentinelle? sont déposés à l?INPI. Une
convention de partenariat est signée entre les partenaires.
Ce document mis à votre disposition ne décrit pas les Pollinariums sentinelles, mais a pour but de vous donner des
éléments pour organiser et chiffrer en amont la réalisation et la gestion du Pollinarium.
Principe
Le Pollinarium sentinelle est constitué selon les régions d?implantation d?environ 20 espèces allergisantes qui se
décomposent en moyenne de 5-7 végétaux ligneux (arbres et arbustes) et de 8-10 végétaux herbacés (graminées,
plantain, armoise, etc.).
Acteurs
? Association des Pollinariums Sentinelles de France (APSF),
? Agence Régionale de Santé (ARS),
? Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air (AASQA),
? Médecins allergologues, dont l?un d?eux deviendra médecin référent sur la base du volontariat,
? Pour les villes ou structure accueillant un Pollinarium :
o Service espaces verts,
o Service santé.
Obligations juridiques
Le dispositif de Pollinarium sentinelle est défini par une convention de partenariat qui fixe les engagements
respectifs des différents acteurs, comprenant les licences d?usage. A ce titre, seule l?APSF est habilitée à transmettre
des documents concernant la création, la gestion et le fonctionnement d?un Pollinarium sentinelle.
Il est à noter que les cahiers des charges pour la création, le savoir-faire, le fonctionnement, la gestion et le cahier
des charges du médecin référent sont fournis lors de la signature de la convention de partenariat.
Projet
Les points suivants sont abordés dans l?ordre du déroulement des opérations de création du Pollinarium sentinelle.
Les points de validation obligatoires par l?APSF sont inscrits dans ce texte.
PUBLIÉ
Assoc iat ion des
Pol l i nar iums
Sent ine l le s de
France
Etape 1 : prise de contact
? Contacts entre l'APSF et le demandeur (villes ou autres structures).
? Envoi par l?APSF sous forme électronique et confidentielle de la convention de partenariat pour étude par
les services concernés. Ce dernier reste confidentiel jusqu'à la signature.
Etape 2 : réunion de présentation
? Le demandeur (ville ou autre structure) organise, en concertation avec l'APSF, une réunion de présentation
du Pollinarium Sentinelle sur les aspects médicaux, scientifiques et techniques.
? Personnes concernées :
? Le demandeur (ville ou autres structures) élus, directeur des services, service espaces verts, service
santé et autres,
? APSF : un botaniste, un médecin allergologue,
? Un ou plusieurs médecins allergologues locaux (dont l?un deviendra le médecin référent).
Etape 3 : signature et remise de documents
? Signature de la convention de partenariat et remise des documents techniques qui permettront la création
et la gestion du Pollinarium sentinelle.
Etape 4 : création de la liste des espèces et choix du site
Liste des espèces
A l?initiative de la ville (ou autres structures), une réunion est mise en place afin de créer la liste des espèces. Cette
liste est établie conjointement et sur la base de la clinique, avec les médecins allergologues de la ville, l?APSF
(médecin, botaniste, représentant) et la ville (élu(s), service espaces verts et santé environnement).
La liste fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF. Après avoir été discutée, elle peut faire l?objet de
modifications.
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Choix du site
La ville propose des sites potentiels ayant un emplacement conforme avec transmissions à l?APSF des éléments
précis (photos, coordonnées gps, hauteur des arbres, etc.).
Le site doit :
? être situé de préférence en ville pour bénéficier de l?ilot de chaleur et pouvoir en faire un outil
d?observation et de connaissance tout public,
? être de préférence fermé la nuit pour éviter des dégradations en période d?observation qui pourraient venir
interrompre le service aux patients allergiques,
? être situé de préférence dans un espace vert de la ville avec du personnel proche pour le suivi,
? être en mesure d?avoir trois agents formés par l?APSF à l?observation des débuts et fins d?émission de
pollen, le service ne doit pas être interrompu,
? être abrité (ou pouvant l?être) des vents du nord et d?est par de hautes clôtures étanches au vent (minimum
2,50 m), murs, bâtiments ou haies de ligneux à feuilles persistantes,
? avoir un ensoleillement maximal sur la journée (pas d?ombre portée, de grands arbres ou de bâtiments
placés par rapport au Pollinarium sentinelle au sud-est, au sud, et à l?ouest).
Le site (emplacement et exposition) fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF. Cela peut être fait lors de la
réunion pour la création de la liste des espèces.
Etape 5 : plan d?aménagement
? Pas de contraintes particulières, chaque Pollinarium sentinelle peut être différent dans sa conception et son
style paysager,
? L?espace minimum à consacrer pour chaque espèce de plante herbacée est de 1,5 m x 1,5 m = 2,25 m²,
? La disposition des arbres est importante car ils ne doivent pas générer d?ombre sur leurs voisins et sur les
plantes herbacées. Par ailleurs, les arbres et les arbustes sont cultivés en pot ou en pleine terre.
Le plan d?aménagement fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 6 : collecte des plantes
La collecte est un point important à ne pas négliger, elle nécessite de la rigueur car de la collecte dépend le bon
fonctionnement du Pollinarium sentinelle. C?est la partie la plus chronophage de la création du Pollinarium
sentinelle :
L?APSF apporte son aide si nécessaire pour les deux actions suivantes :
? Création d?un plan théorique de collecte des plantes où sont portés les axes Nord, Est, Sud et Ouest. La
zone de collecte doit être comprise entre 5 et 40 km du Pollinarium sentinelle,
? Recherche et collecte des espèces en nature (transmission de guides spécifiques).
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Avant de commencer la collecte, le plan de collecte fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Collecte des plantes:
? La collecte des 20 pieds de chaque espèce herbacée (principalement des graminées) est réalisée durant la
période de floraison pour s?assurer d?une bonne identification des espèces devant figurer dans le
Pollinarium sentinelle.
? La collecte des 4 jeunes arbres de chaque espèce est effectuée durant l?hiver. Les arbres feront l?objet de
mises à fleur par une taille fruitière.
? La localisation sera faite par GPS, directement sur Google Earth, ou sur des cartes IGN au 1/25 000. Ce point
est important au cas où la souche devait être renouvelée.
Lors de la collecte, il peut arriver qu?une espèce soit difficile à trouver en nature. Cette observation sera à l?origine de
la modification de la liste. Les botanistes de l?APSF pourront faire des propositions aux partenaires du projet.
A la fin de la collecte, le plan réel de collecte et plantation fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 7 : réalisation
A cette étape, le Pollinarium sentinelle entre dans la phase de création et plantation.
Lorsque le Pollinarium sentinelle est terminé et planté selon le cahier des charges, une visite de l?APSF est organisée
pour validation afin de démarrer au début de l?année suivante la période d?essai (étape 8).
Sol
Les plantes herbacées du Pollinarium sentinelle sont des plantes de prairie. Il faut donc prévoir selon la région une
terre argilo-siliceuse ou argilo-calcaire ainsi qu?un amendement biologique type biofertil.
Arrosage
Il n?y a pas de système d?arrosage automatique ou semi-automatique à prévoir pour les herbacés. Il faut juste
aménager à proximité du Pollinarium sentinelle un robinet de puisage afin de pouvoir réaliser des arrosages de
sauvegarde en période exceptionnellement sèche. Un système d?arrosage de goutte-à-goutte doit être prévu pour
les arbres en pot (environ 4 goutteurs par pot).
Signalétique
? Un panneau d?information générale est à poser à l?entrée du Pollinarium sentinelle. Il a pour objet la
présentation et l?intérêt du Pollinarium et de donner le nom du site (www.alertepollens.org) pour s?abonner
à la newsletter.
? Il faut prévoir une grande étiquette pour chaque espèce. L?APSF tient à disposition dans un fichier Excel
tous les éléments devant figurer sur l?étiquette. La nomenclature est ainsi uniformisée dans les Pollinariums
sentinelles.
? Le style des étiquettes est propre à chaque Pollinarium sentinelle.
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? Chaque pied devra recevoir une petite étiquette individuelle faisant référence au point cardinal et au
numéro de station. Cela peut également être gravé sur les bords des carrés herbacées.
? Les textes du panneau et des étiquettes des espèces font l?objet d?une collaboration avec l?APSF.
La signalétique fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 8 : période d?essai
La validation donnée à l?étape 7 permet à partir du 1er janvier de l?année suivante de mettre au point le Pollinarium
sentinelle, de rectifier les erreurs et de répondre aux questions des nouveaux gestionnaires. Les agents se
familiarisent également avec le site www.alertepollens.org, interface de saisie des observations. Durant la période
d?essai, les données ne sont pas publiques mais accessibles aux partenaires.
La période d?essai dure une saison entière, en principe de janvier à novembre. Durant cette période, les agents font
les observations de début et fin d?émission de pollen et assurent l?entretien du Pollinarium selon les prescriptions
des guides remis. En cas de doute, ils contactent l?APSF.
Lors de la période d?essai, l?APSF se déplace gratuitement pour une formation d?une journée avec les agents chargés
du Pollinarium sentinelle :
? observation, gestion et entretien du Pollinarium,
? prise en main et entrée des données sur le site www.alertepollens.org.
En novembre-décembre, la ville (ou autres structures) et l?APSF mettent en place une dernière réunion pour analyser
les données de la période d?essai, les problèmes rencontrés et répondre aux questions en suspens.
Personnes invitées à cette réunion :
? la ville : élus et toutes personnes concernées par le Pollinarium sentinelle,
? l?APSF,
? le médecin référent,
? l?AASQA,
? l?ARS.
Etape 9 : validation du Pollinarium
Suite à la réunion de bilan de la période d?essai, l?APSF valide le Pollinarium sentinelle et ses acteurs pour démarrer
les observations de début et de fin d?émission de pollen.
Le Pollinarium sentinelle démarre son activité au 1er janvier suivant la réunion de validation avec transmission de
newsletters à ses abonnés via le site www.alertepollens.org.
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Etape 10 : inauguration ? diffusion
Le Pollinarium entre en fonctionnement au 1er janvier. L?arrivée des premières observations sera l?occasion de
mettre en place plusieurs actions :
? Envoi de newsletters vers les médecins et patients inscrits,
? Inauguration du Pollinarium,
? Conférence de presse pour lancer www.alertepollens.org,
? Envoi chez les médecins et autres professionnels de santé de flyers et affiches pour diffuser l?information
vers les patients allergiques (étape indispensable pour favoriser les inscriptions sur www.alertepollens.org),
? Si souhaité, organisation d?une conférence grand public avec l?APSF.
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Éléments pour le chiffrage du projet
Le projet nécessite peu de surface (entre 100 et 200 m2).
La ou les plates-bandes herbacées
? Prévoir 8-10 carrés ou emplacements (correspondant aux 8-10 végétaux herbacés) dans une plate-bande
de 2,25 m2 minimum,
? La/les plates-bandes peuvent être intégrée(s) sur du gazon ou en carrés avec bordures (ciment, bois ou tout
autre matériau),
? Prévoir si besoin une protection contre des oiseaux. En effet, certaines plantes en jeune pousse sont
consommées par des oiseaux et cela perturbe les floraisons,
? Prévoir si besoin une protection contre les lapins,
? Prévoir des fertilisants (biofertil ou équivalent).
Les pots pour les arbres
Les arbres cultivés hors-sol sont nanifier. Pour que leurs racines ne viennent pas s?implanter dans le sol, il est
indispensable de les positionner sur des dalles béton ou tout autre matériau minéral.
? Prévoir de 28 à 32 pots ou bacs de 50 cm de diamètre, correspondant aux 7-8 espèces ligneuses,
? Prévoir les dalles à mettre sous les pots,
? Prévoir un arrosage goutte-à-goutte semi-automatique (4 goutteurs par pot),
? Composition du substrat :
- 1/3 de terre franche (terre végétale argileuse),
- 1/3 de terreau de feuilles,
- 1/3 de sable
? Prévoir une protection individuelle contre le froid (quand la température est inférieure à -15°C).
La collecte des plantes
Les temps indiqués ci-dessous concernent la collecte des plantes.
Temps de collecte :
? Jeunes arbres prélevés en nature : environ 4 jours - entre novembre et la fin février,
? Herbacées (dont graminées) : environ 4 jours (3 jours entre le 15 avril et le 15 mai et 1 jour pour les espèces
plus tardives à partir du 15 juin),
? Mises en pots aussitôt après la récolte : c?est un travail délicat d?élimination des espèces indésirables dans
les touffes collectées : 2-3 jours.
La plantation au Pollinarium sentinelle
Jeunes arbres :
? Préparation du substrat à mettre dans les pots : ? journée,
? Plantation dans les pots : 1 jour,
? Préparation du terrain, pose de dalles et mise en place de l?arrosage : 2-3 jours.
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Herbacées dont graminées :
? A peu près le même ratio que celui d?une plantation de plantes vivaces,
? Quantité à planter : entre 160 et 200 plantes.
Suivi des émissions
C?est l?activité principale du Pollinarium sentinelle et la plus importante. Elle doit être conduite régulièrement
pendant toute la saison pollinique avec une grande rigueur :
? Décembre - janvier : début de la période de surveillance,
? Janvier - mars : 4-6 espèces à surveiller,
? Avril - juin : période la plus intense de surveillance où plusieurs espèces sont à surveiller en même temps.
? Certaines espèces finissent leur cycle de floraison au début de l?été, mais peuvent entamer un nouveau
cycle dit de « regain » avec l?arrivée des pluies dès le mois d?aout - septembre. Le regain fait l?objet d?un
suivi de début et fin d?émission,
? Après chaque observation, les agents doivent entrer les données récoltées sur le site internet
www.alertepollens.org avant 14h.
Entretien
? Il n?y a pas de travaux de sol, pas de bêchage en hiver,
? Le désherbage est exclusivement manuel, sans travail du sol,
? Quelques plantes demandent à être régulièrement piétinées et les graminées sont fauchées chaque année,
? Il est préconisé de fertiliser deux fois dans l?année.
Pour plus de renseignements sur le temps passé aux observations, l?APSF peut vous mettre en contact avec des
responsables des Pollinariums sentinelles existants.
De manière générale, le temps moyen à consacrer au Pollinarium sentinelle est d?environ 2 ou 3h par semaine. Le
temps d?entretien du Pollinarium sentinelle n?est pas plus important que le temps d?entretien de n?importe quel
espace vert.
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Annexe. Retro-planning des dix étapes nécessaires à la création d?un Pollinarium sentinelle
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?
?
ASSOCIATION DES POLLINARIUMS SENTINELL
M LAVRILLEUX LUC
30 BOULEVARD DES BATIGNOLLES
44300 NANTES
Date de la déclaration de renouvellement : 8 FÉVRIER 2021
Déclarant: Association des Pollinariums sentinelles de France, association, 30
boulevard des Batignolles, 44300 Nantes
N? SIREN: 753 141 720
N? d'inscription de l'acte de transmission de propriété au Registre National des
Marques : 555 241
Mandataire ou destinataire de la correspondance :
Association des Polllnarlums sentinelles de France, M. Lavrilleux Luc, 30 Boulevard
des Batignolles, 44300 Nantes.
Enregistrement concerné
N? national ou N? d'enregistrement: 11 3 814 138
Marque française
Signe concerné: POLLINARIUM SENTINELLE
Date du dépôt: 14 MARS 2011
N? du bulletin dans lequel l'enregistrement ou le dernier renouvellement a été
publié: 11/35
Portée du renouvellement
Renouvellement effectué pour l'intégralité des produits et services de
l'enregistrement concerné
Classes de produits et de services : 31, 41, 42, 44.
Annexe 2 : certificat d'enregistrement de la marque 'pollinarium
sentinelle'
PUBLIÉ
PUBLIÉ
No National : 18 4 466 620
Dépôt du : 4 JUILLET 2018
à : 92 INPI - DÉPÔT ÉLECTRONIQUE
Association des Pollinariums sentinelles de France, Association,
Maison ouvrière des Batignolles, 30 boulevard des Batignolles,
44300 Nantes.
Mandataire ou destinataire de la correspondance :
Monsieur Bruno Sablé, Maison ouvrière des Batignolles, 30
boulevard des Batignolles, 44300 Nantes.
Classe No 31 : Ensemble d'individus de différentes espèces de
plantes à pollen allergisant, à savoir plantes, arbustes et arbres,
réunies en un même lieu pour former des micropopulations
génétiquement hétérogènes et représentatives de
métapopulations sauvage de chacune des espèces, permettant
de surveiller, dans un but scientifique, de santé publique et
d'éducation, l'émission des pollens ;
Classe No 41 : Organisation de réunions à but éducatif et de
formation des médecins et de toute personne devant intervenir
au sein du réseau de pollinarium sentinelle ;
Classe No 42 : Analyse scientifique et publication des données
produites par l'échantillonnage ;
Classe No 44 : Services d'horticulture et de sylviculture.
Classes de produits ou services : 31, 41, 42, 44.
Monsieur Bruno Sablé
Maison ouvrière des Batignolles
30 boulevard des Batignolles
44300 Nantes
Annexe 3 : certificat d'enregistrement de la marque 'pollinarium'
PUBLIÉ
CERTIFICAT D?ENREGISTREMENT
Marque de fabrique,
de commerce ou de service
R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
Le Directeur général de l?Institut national de la propriété industrielle
certifie que la marque reproduite au verso a été enregistrée.
L?enregistrement produit ses effets à compter de la date de
dépôt de la demande pour une période de dix ans indéfiniment
renouvelable.
Cet enregistrement sera publié au Bulletin officiel de la propriété
industrielle
Siège : 15 rue des Minimes - CS 50001 - 92677 Courbevoie Cedex - Téléphone : 0820 213 213 - Télécopie : +33 (0)1 56 65 86 00 - www.inpi.fr - contact@inpi.fr
Établissement public national créé par la loi n°51-444 du 19 avril 1951
M
A
3
56
/0
2/
07
Pour le Le Directeur général de l?Institut
national de la propriété industrielle
Philippe CADRE
Directeur de la propriété industrielle
no 18/43 Vol. II du 26 octobre 2018
PUBLIÉ
Appui scientifique et technique de l?Anses
Demande n° 2020-AST-0168
AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ SANITAIRE de l?alimentation, de l?environnement et du travail
14 rue Pierre et Marie Curie 94701 Maisons-Alfort Cedex
Tél +33 (0)1 49 77 13 50 ? www.anses.fr
ANSES/FGE/0042 [version g] ? PR1/ANSES/9
Le directeur général
Maisons-Alfort, le 6 janvier 2022
NOTE
d?appui scientifique et technique
de l?Agence nationale de sécurité sanitaire
de l?alimentation, de l?environnement et du travail
relative à la surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant et à
l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP)
L?Anses a été saisie le 7 décembre 2020 par la Direction générale de la santé pour la conduite
d?un appui scientifique et technique lié à la surveillance phénologique du pollen dans l?air
ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP).
1. CONTEXTE ET OBJET DE LA DEMANDE
Les allergies au pollen ou pollinoses touchent aujourd?hui en France 20 % des enfants âgés
de plus de 9 ans et 30 % des adultes. D?après les données des fédérations d?allergologues, la
prévalence des allergies respiratoires a été multipliée par 3 en 30 ans. Ainsi, 6 millions de
personnes souffrent d?asthme en France. Par ailleurs, 1 personne touchée par une allergie
respiratoire sur 5 est victime d?une forme sévère de la maladie. Enfin, le coût de la rhinite
allergique est estimé à 1 milliard d?euros par an et celui de l?asthme (hospitalisation) à 0,9
milliard par an.
Afin de prévenir ces pathologies et de réduire les symptômes ainsi que les coûts de santé
associés, l?information concernant les émissions de pollen dans l?air, en particulier de pollen
allergisant, permet aux personnes sensibles d?anticiper les traitements et d?éclairer les
professionnels de santé dans leur diagnostic. Pour être optimale, cette information doit
s?appuyer sur un réseau de surveillance fiable, pérenne et représentatif de l?exposition de la
population.
En 2014, l?Anses recommandait de renforcer et de pérenniser le système de surveillance du
pollen dans l?air. Ces recommandations ont conduit les ministères chargés de la santé et de
l?environnement à encadrer la surveillance du pollen et des moisissures de l?air ambiant. Ainsi,
la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a modifié, par son article
46, le code de l?environnement (article L. 221-1), en incluant dans la réglementation la
surveillance du pollen et moisissures dans l?air ambiant. L?arrêté du 5 août 2016, pris en
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application de cet article, a désigné trois organismes chargés de coordonner la surveillance
du pollen et des moisissures de l?air ambiant :
- l?association Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) ;
- les associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) lorsqu?elles
participent à la surveillance du pollen et des moisissures de l?air ambiant ;
- l?association des pollinariums sentinelles de France (APSF).
En 2019, le dispositif de surveillance du pollen comprenait 16 pollinariums sentinelles, suivis
par l?APSF et opérationnels dans la moitié ouest de la France, 15 jardins d?observation du
pollen et 84 capteurs de pollen, coordonnés par le RNSA, dont 10 spécifiques pour l?ambroisie.
Le dispositif de surveillance des spores de moisissures (géré par le RNSA) comptait quant à
lui 17 capteurs.
Les acteurs coordonnant la surveillance du pollen s?assurent de la diffusion des résultats de
cette surveillance sur leur site Internet et par tout autre moyen auprès du public et des
professionnels de santé. Dans ce cadre, l?indicateur du risque d?allergie lié à l?exposition au
pollen (RAEP), développé par le RNSA et qui s?appuie à la fois sur les concentrations de pollen
dans l?air mais également sur des données cliniques, des données phénologiques et des
données météorologiques, est le principal moyen de communication existant concernant le
risque d?allergie. Néanmoins, selon l?algorithme initial de calcul du RAEP, seules les données
phénologiques issues des jardins d?observation du pollen du RNSA sont prises en compte
dans cet indicateur.
L?optimisation du réseau de surveillance du pollen dans l?air ambiant ainsi que l?information
renforcée du public concernant cette surveillance pourraient s?inscrire dans une des actions
du prochain plan « Mon environnement, ma santé ».
Dans cette perspective, il est demandé à l?Anses :
- de décrire les avantages et les inconvénients des pollinariums sentinelles et des jardins
d?observation du pollen, notamment en termes de représentativité et de pérennité et
de déterminer, si possible, l?outil de surveillance phénologique qui apparaît le plus
pertinent, en lien avec la recommandation de janvier 2014 de systématiser les
observations phénologiques à toutes les régions ;
- d?évaluer la méthodologie de calcul actuelle du RAEP et de produire une note
méthodologique relative au mode de calcul d?un RAEP actualisé incluant dans son
algorithme les données de l?APSF, en vue d?harmoniser et de simplifier l?information
des personnes allergiques et des professionnels de santé notamment.
Il est également demandé de tenir compte de la recommandation du Haut Conseil de la Santé
Publique (HCSP) dans son avis du 28 avril 2016 relatif à l?information et aux recommandations
à diffuser en vue de prévenir les risques sanitaires liés au pollen allergisant. Le HCSP
recommande les seuils suivants, à destination des responsables du déclenchement des
processus de diffusion des messages :
- seuil de déclenchement pour la diffusion de messages d?information auprès de la
population générale et des professionnels de santé : seuil d?exposition au pollen
correspondant au risque allergique d?exposition au pollen de niveau faible (RAEP = 2)
du RNSA.
- seuil de déclenchement pour la diffusion de recommandations auprès des personnes
allergiques : début de l?émission de pollen, déterminé par l?alerte du Pollinarium
sentinelle (première fleur à émettre du pollen dans l?atmosphère pour chaque espèce
allergisante) et, à défaut, utilisation du risque d?exposition allergique au pollen de
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niveau très faible (RAEP = 1) du RNSA en attendant l?extension du réseau des
pollinariums.
2. ORGANISATION DES TRAVAUX
Les travaux ont été conduits avec l?appui d?experts rapporteurs. Ils ont été présentés, pour
commentaires, au CES « Évaluation des risques liés aux milieux aériens » (CES Air) le 15
novembre 2021 et au CES « Risques biologiques pour la santé des végétaux » le 16 novembre
2021. Une relecture critique de la présente note a par ailleurs été assurée par un expert
membre du CES Air.
Les travaux se sont appuyés sur des consultations du RNSA (17 juin 2021) et de l?APSF (24
juin 2021) pour la première question et sur une audition du RNSA (30 juin 2021) pour la
deuxième question, ainsi que sur l?expertise des experts rapporteurs. Une consultation
internationale a également été menée par l?Anses entre le 1er octobre 2021 et le 7 novembre
2021 afin de mettre le RAEP en perspective avec d?autres moyens de communication existants
dans d?autres pays ou régions.
L?Anses analyse les liens d?intérêts déclarés par les experts avant leur nomination et tout au
long des travaux, afin d?éviter les risques de conflits d?intérêts au regard des points traités dans
le cadre de l?expertise.
Les déclarations d?intérêts des experts sont publiées sur le site Internet :
https://dpi.sante.gouv.fr/.
3. ANALYSE ET CONCLUSIONS
3.1. Surveillance phénologique du pollen
En préambule, la phénologie se définit par l?étude des variations, (en fonction du climat), des
phénomènes périodiques de la vie végétale (floraison, fructification?) et animale (période de
reproduction, émergence des stades adultes chez les insectes?)1.
La surveillance phénologique du pollen consiste à observer la floraison des plantes, que ce
soient des espèces herbacées (graminées par exemple) ou ligneuses (noisetier, bouleau?),
puisqu?il s?agit d?une étape de la vie végétale déterminante dans l?émission de pollen dans l?air.
Dès lors que la floraison est détectée, les patients sensibles au pollen pourront anticiper leur
traitement et le rendre ainsi plus efficace. La surveillance phénologique du pollen permet
également d?éclairer les professionnels de santé dans leur diagnostic s?ils ont des patients
présentant des symptômes évocateurs d?une allergie au pollen pendant une période de
floraison.
En France, deux réseaux d?observation permettent la surveillance phénologique du pollen :
- les jardins d?observation du pollen ou polliniers, suivis par le Réseau national de
surveillance aérobiologique (RNSA), au nombre de neuf en 2021 ;
- les pollinariums sentinelles, suivis par l?Association des pollinariums sentinelles de
France (APSF), au nombre de quatorze en 2021.
1 https://tempo.pheno.fr/Presentation/Phenologie consulté le 30 juillet 2021
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https://dpi.sante.gouv.fr/
https://tempo.pheno.fr/Presentation/Phenologie
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Afin d?appréhender au mieux les avantages et inconvénients de chacun de ces outils, l?Anses
a consulté les deux associations, par l?intermédiaire de questionnaires et par téléphone les 17
et 24 juin 2021, notamment pour recueillir des informations sur leur mode de fonctionnement.
La rédaction de la suite de ce chapitre s?appuie donc sur les informations obtenues lors de ces
consultations. Concernant les jardins d?observation du pollen suivis par le RNSA, six
questionnaires sur neuf ont été renvoyés à l?Anses2. Concernant les pollinariums, l?APSF a
renvoyé un seul questionnaire, les réponses s?appliquant à tous les pollinariums.
3.1.1. Les jardins d?observation du pollen ou polliniers suivis par le RNSA
3.1.1.1. Historique
Le premier jardin dédié à la phénologie a été créé fin 1999-début 2000 à Cholet (devenu depuis
un pollinarium sentinelle). À la suite de la communication du RNSA sur ce jardin dans des
rapports et des congrès annuels, d?autres jardins ont vu le jour. Certains résultaient d?une
initiative personnelle, tandis que d?autres étaient créés à la demande du RNSA.
Par ailleurs, l?AASQA ATMO Grand Est a apporté son expertise pour la création de 6 polliniers
répartis sur le territoire du Grand Est (Nancy, Épinal, Troyes, Schiltigheim, Reims et Metz).
Ces jardins ont été créés pour envoyer des informations locales aux sentinelles Pollin?air3 (pour
débuter leurs observations). Seul le jardin de Nancy transmet ses observations phénologiques
au RNSA. Pour les autres, les observations phénologiques sont stockées au niveau régional,
dans la base de données Pollin?Air et ATMO Grand Est.
3.1.1.2. Mode de fonctionnement
? Nombre et localisation des jardins
En 2021, neuf jardins ont transmis des données toutes les semaines au RNSA. Ils sont répartis
sur l?ensemble du territoire (Figure 1) et leur localisation est proche de capteurs de pollen et
de médecins sentinelles. Les zones de montagnes ne sont pas représentées, mais semblent
mois pertinentes, du moins en début de saison, puisque la floraison commence par les basses
altitudes.
2 Les six réponses reçues provenaient des jardins d?observation du pollen d?Antibes, ATMO Grand Est, Avignon,
Brest (métropole), Caen, Tours
3 Le réseau Pollin?Air est un réseau participatif de botanistes amateurs et professionnels permettant de signaler en
temps réel et de manière géolocalisée l?arrivée des grains de pollen allergisants, http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-
concept, consulté le 25 novembre 2021
PUBLIÉ
http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept
http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept
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Figure 1 : Localisation des jardins ayant transmis des observations phénologiques au RNSA en 2021
? Espèces présentes et choix du terrain
Si, à Cholet, un inventaire des espèces représentatives de la zone géographique a été réalisé,
aucun arbre n?a été replanté dans les autres jardins (à l?inverse des herbacées). L?idée du
RNSA était d?utiliser des jardins existants, publics ou privés, dont certains contiennent des
arbres centenaires, dans une optique qu?ils n?avaient pas avant. En d?autres termes, certains
jardins, comme par exemple celui de Caen existant depuis 1736, n?avaient, à l?origine, pas été
créés pour réaliser des observations phénologiques, mais les espèces qui y étaient présentes
présentaient un intérêt pour la surveillance phénologique du pollen. D?autres, comme le jardin
de Nancy, ont également une visée éducative et ludique, avec un jeu de pistes pour les
visiteurs. Chaque jardin a donc son identité et son propre mode de fonctionnement.
À Antibes, par exemple, les espèces présentes sont des espèces exotiques ligneuses de
climat méditerranéen. Le choix des espèces introduites se fait en fonction des projets en cours.
Les plantes sont issues de semis réalisés dans une pépinière et les graines proviennent du
milieu naturel ou de jardins botaniques. L?origine génétique des plantes cultivées est connue
et tracée grâce à un code international en usage dans les jardins botaniques (code IPEN).
Les espèces exotiques envahissantes avérées telles que l?ambroisie (Ambrosia artemisiifolia
L.) ne sont pas introduites dans la plupart des jardins, sauf dans le jardin botanique de Nancy,
dans lequel l?ambroisie était présente bien avant la mise en place du pollinier.
? Coût et personnes effectuant les observations
Les observations phénologiques réalisées dans les jardins d?observation du pollen ou
polliniers sont effectuées par des botanistes volontaires, de façon bénévole.
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? Fréquence des observations
L?observation phénologique se fait de façon pragmatique, à savoir une fois par semaine pour
être en concordance avec les bulletins hebdomadaires édités par le RNSA. Il convient de
rappeler que le RNSA ne rémunère pas les personnes effectuant les observations et de ce
fait, ne prévoit pas de les solliciter davantage. Cependant, selon le RNSA, la fréquence
actuelle des observations est suffisante pour voir des variations interannuelles de la
pollinisation. Par ailleurs, il est fréquent d?observer des variations interindividuelles de plus
d?un jour dans la date de floraison (par exemple plusieurs semaines pour le noisetier).
? Procédé pour les observations
Les espèces ligneuses sont en pleine terre et en croissance libre, avec des individus parfois
âgés. Les observations se font à l?oeil nu ou avec des jumelles pour les arbres de 20 à 30
mètres de hauteur. Le début de floraison ne sera rapporté qu?après plusieurs inflorescences
observées (nombre non fixé par le RNSA).
Pour les jardins de la région Grand Est, les observations se font à l?oeil nu, avec tapotage des
fleurs sur un papier blanc pour visualiser la poudre jaune que forment les grains de pollen.
? Diffusion de l?information
Les observations phénologiques sont renseignées dans des bulletins phénologiques, transmis
au RNSA chaque semaine. Ce dernier diffuse ensuite l?information chaque semaine sur son
site Internet4.
3.1.2. Les pollinariums sentinelles suivis par l?APSF
3.1.2.1. Historique
Le premier pollinarium a été créé dans le jardin des plantes de Nantes en 2003. Des
comparaisons ont été effectuées avec les observations faites « dans la nature » pour vérifier
que la transplantation des espèces allergisantes ne modifiait pas la cinétique des émissions
de pollen. De plus, une étude d?intervention a montré que les observations réalisées dans les
pollinariums coïncidait avec l?apparition de symptômes d?allergie précoces (Guillam et al.
2010). Le pollinarium de Nantes est devenu opérationnel en 2012 puis l?ARS Pays de la Loire
et la DGS ont soutenu la démarche de l?APSF et l?ont aidée à créer d?autres pollinariums.
3.1.2.2. Mode de fonctionnement
? Nombre et localisation des pollinariums
En 2021, l?APSF compte 14 pollinariums opérationnels, répartis essentiellement à l?Ouest de
la France (Figure 2). À noter cependant qu?en plus de ceux-ci, un pollinarium est en
suspension d?observation à la suite d?un changement de politique municipale (arrêt de la
mobilisation des personnels communaux des espaces verts), un autre est en période d?essai
(Poitiers) et deux pollinariums sont en cours de création (Niort et Paris).
4 https://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique, consulté le 24 novembre 2021
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https://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
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Figure 2 : Localisation des pollinariums sentinelles développés par l?APSF
? Espèces présentes
Pour chaque pollinarium mis en place, une phase d?essai d?un an est programmée. Cette étape
permet non seulement aux jardiniers de prendre l?outil en main mais aussi de vérifier que les
espèces présentes sont des espèces pertinentes, c?est-à-dire qu?elles sont à la fois bien
caractéristiques dans la zone géographique ciblée par le pollinarium et qu?elles ont un potentiel
allergisant. Si un médecin de la région a le sentiment que la libération du pollen est plus
précoce que les observations faites dans le pollinarium, au vu des symptômes déclarés par
ses patients, de nouveaux plants vont être prélevés et implantés afin de se rapprocher des
observations cliniques. À l?issue de la phase d?essai, l?équipe est complètement opérationnelle.
Les individus5 transplantés dans les pollinariums sont récoltés dans un rayon de 40 km autour
du pollinarium (en zones non montagneuses). Cette distance permet de diffuser les
informations de prévention sanitaire vers un maximum de personnes allergiques, dans la
mesure où les premières à être touchées résident en zone péri-urbaine, à proximité de la
nature. Au-delà, il y aurait trop de différences de climat et de géographie et cela serait moins
représentatif. Dans le but de conserver une variabilité des plantes et de couvrir toute une
période d?émission de pollen, 4 plants sont récoltés par espèce ligneuse et 20 plants par
espèce herbacée. Une distance d?au moins 3 km entre chaque plant récolté est demandée par
l?APSF afin d?avoir des populations de plantes génétiquement différentes. Il est toujours
possible de remplacer les plants existants défectueux grâce à la localisation de l?origine du
plant. Une journée par an peut être utilisée pour aller récolter de nouveaux individus.
5 Le terme « individu » désigne ici des plantes.
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Un pollinarium regroupe, sur un terrain de 100 à 150 m2, 5 à 7 espèces ligneuses et 8 à 10
espèces herbacées (dont plusieurs espèces de graminées).
Au vu de la réglementation stricte sur la plantation d?ambroisie en France ainsi que des travaux
de surveillance et de communication en la matière notamment par la FREDON et le RNSA, le
conseil d?administration de l?APSF réuni le 16 décembre 2020 a convenu qu?il n?était pas
opportun actuellement de développer le suivi de l?ambroisie dans les pollinariums.
? Choix du terrain
L?APSF choisit un terrain parmi ceux proposés par la collectivité qui souhaite accueillir un
pollinarium. Le site doit être suffisamment abrité du vent, notamment des vents froids, et
ensoleillé, en particulier avec un ensoleillement maximal en début d?année. La portée de
l?ombre à différentes heures de la journée est également prise en compte. La nature du sol est
importante aussi mais elle peut être ajustée dans les parcelles où les plants vont être cultivés.
D?une façon générale, l?APSF oriente son choix vers des sites où la floraison des différentes
espèces sera plutôt précoce.
De plus, l?APSF choisit de préférence des sites fermés la nuit pour éviter des dégradations et
en centre-ville pour bénéficier d?un îlot de chaleur (toujours afin d?avoir une floraison plutôt
précoce), mais aussi pour des raisons pratiques, comme limiter les temps de déplacement des
personnels de surveillance des espaces verts.
? Coût et personnes effectuant les observations
Le coût d?installation initiale d?un pollinarium représente entre 5 000 et 6 000¤ à la charge des
collectivités. Il faut ensuite compter le temps de mise à disposition du personnel.
Les personnes effectuant les observations sont des personnels des espaces verts employés
par les villes accueillant les pollinariums. Sur l?ensemble de l?année, le temps de travail dédié
à l?entretien et aux observations est estimé à 2 heures par semaine.
? Fréquence des observations
Les observations ont lieu quotidiennement, l?objectif des pollinariums étant de pouvoir
observer les toutes premières émissions de pollen. Les observations se limitent cependant
aux jours ouvrés.
L?APSF a déjà observé des variations interannuelles dans la pollinisation au sein d?une même
espèce, jusqu?à un décalage de 4 à 5 semaines.
? Procédé pour les observations
Les espèces ligneuses sont mises en pot pour faciliter la détection du début de l?émission de
pollen et l?observation de l?intégralité de l?individu. Des tailles fruitières sont également
réalisées afin d?accélérer la floraison car les arbres plantés sont jeunes. Les herbacées ne
sont pas arrosées. Seules les espèces ligneuses sont arrosées, sauf l?hiver, par arrosage
automatique déclenché par les jardiniers.
Avec ce procédé, l?APSF n?a pas observé de décalage dans le temps de la pollinisation,
seulement un raccourcissement de la période de pollinisation par rapport à un individu présent
dans la nature. Il est à noter que les espèces ligneuses constituent un moins grand panel dans
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les pollinariums que les herbacées puisqu?elles ne sont représentées que par 4 individus,
contre 20 pour les herbacées. Néanmoins, au pollinarium de Paris (en cours de création), les
espèces ligneuses ont été récoltées en double, pour les replanter en pot et en pleine terre, ce
qui permettra de comparer les observations selon ces deux procédés.
L?association ne note généralement pas de fin de floraison plus précoce, bien que les
conditions soient plus favorables dans un site bien abrité en comparaison des conditions
présentes dans la nature. La fin de la floraison n?est relevée que pour les deux derniers
individus à avoir émis du pollen car cela représenterait trop de travail pour les jardiniers
d?observer la fin de floraison sur tous les individus de chaque espèce présente dans le
pollinarium.
Les observations phénologiques sont réalisées selon le même protocole dans chacun des
pollinariums. Le matériel nécessaire à l?observation consiste en une plaque d?altuglas, de la
glycérine, un chiffon, une loupe et un carnet de relevé des observations (fourni par l?APSF).
Les inflorescences sont tapotées au-dessus de la planche, afin d?observer s?il y a bien
libération de pollen.
? Diffusion de l?information
L?APSF n?a pas mis en place de seuil de déclenchement d?une alerte ; à la toute première
émission de pollen, l?information est diffusée le jour même via une newsletter. Pour assurer la
représentativité des observations, une vérification est faite en début de saison pollinique. Il
faut qu?il y ait une majorité des plants de l?espèce vivants pour que l?information soit consignée
comme valide. En cas de seconde phase de floraison au cours de la saison, pour éviter qu?une
alerte soit lancée suite à une floraison inhabituelle d?un seul individu, par exemple, il faut que
la moitié des plantes au moins fleurisse pour déclencher une alerte.
Le site Internet de l?APSF6 est mis à jour à mesure de la publication des newsletter envoyées
par les pollinariums. Les widget (extraits du site Internet) peuvent être utilisés par les villes
pour les intégrer sur leurs propres sites et ainsi relayer ces informations. Certaines villes ont
également développé des applications, qui relaient une partie des informations présentes sur
le site Internet de l?APSF.
Les ASQAA contribuent à la diffusion des newsletters Alerte pollens et relaient également
l?information (via les widget en général), au même titre que les informations issues du RNSA.
3.1.3. Perspectives
L?APSF et le RNSA vont publier prochainement des cartes ensemble et travaillent à une
collaboration pour que les informations transmises au public soient disponibles au même
endroit, tout en précisant la provenance de l?information.
Par ailleurs, l?APSF souhaiterait installer des pollinariums dans chaque centre-ville des chefs-
lieux de département (cela représenterait environ 100 pollinariums). L?association a fait une
étude pour essayer de couvrir environ 80 % de la population française, ce qui lui donne des
idées de lieux d?implantation. Actuellement, le RNSA utilise les données des pollinariums dans
les régions pour lesquelles le RNSA ne dispose pas de pollinier.
6 https://www.alertepollens.org/, consulté le 24 novembre 2021
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https://www.alertepollens.org/
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3.1.4. Avantages et inconvénients des deux réseaux d?observation
Jardins ou polliniers
(RNSA)
Pollinariums sentinelles
(APSF)
Nombre, localisation (en 2021) 9, répartis sur tout le territoire
- faible nombre
+ représentatif des différents
climats du territoire
14, essentiellement à l?Ouest
de la France
- localisation spécifique
Espèces présentes Mêmes espèces que celles
présentes « dans la nature »
+ représentativité
- exhaustivité non assurée
Espèces récoltées dans un
rayon de 40 km autour du
pollinarium
+ représentativité
Choix du terrain Choix en fonction des jardins
préexistants, qui ont en général
aussi d?autres fonctions
(pédagogique, ludique,
scientifiques, etc.)
+ valorisation de l?existant
+ plantes en place parfois
depuis longtemps, notamment
les arbres
Choix orienté pour avoir un
début de floraison précoce
+ assure une alerte donnée le
plus tôt possible
Coût financier Coûts peu importants, car
valorisation de jardins pour la
plupart préexistants et recours
à des bénévoles
+ faible coût financier pour la
collectivité
Environ 6 000¤ pour
l?installation d?un pollinarium,
puis environ 2 heures par
semaine pour un jardinier.
- coûts significatifs supportés
par les collectivités
Personnes effectuant les
observations
Botanistes amateurs ou
professionnels bénévoles
+ personnes motivées
uniquement
- pas d?obligation, donc pas
d?assurance que la donnée
sera systématiquement
transmise
Jardiniers employés par les
collectivités formés par l?APSF
pour les observations
phénologiques
+ Personnel rémunéré, tenu de
faire l?observation
- maintien du dispositif
dépendant d?une décision de
politique locale
Fréquence des observations Hebdomadaire
- risque de donnée peu précise
sur le début de certaines
floraisons
Quotidienne (jours ouvrables)
+ donnée précise sur le début
de floraison
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Jardins ou polliniers
(RNSA)
Pollinariums sentinelles
(APSF)
Moyens utilisés pour
l?observation
Observation directe des
plantes dans la plupart des
jardins, vibration de
l?inflorescence au-dessus d?une
feuille blanche pour le jardin de
la région Grand Est
- pas de protocole standardisé
Vibration de l?inflorescence au-
dessus d?une planchette
+ protocole standardisé, évitant
les différences entre
observateur
+ définition de seuils d?alerte
(p. ex pour les deuxièmes
floraisons)
3.1.5. Conclusions
Les outils phénologiques des deux associations que sont l?APSF et le RNSA visent à observer
la floraison de plantes allergènes, au niveau local, afin d?alerter la population via leurs canaux
respectifs. Ces observations sont complémentaires aux mesures réalisées avec les capteurs
de pollen du RNSA.
Si les objectifs sont similaires et la démarche comparable, la présente analyse a mis en
évidence des différences dans l?installation des dispositifs d?observation de la libération de
pollen.
Les jardins d?observation du pollen et polliniers du RNSA ont surtout été mis en place par
opportunité, quand des gestionnaires de jardins existants disposaient des espèces ciblées et
que des personnes étaient volontaires pour réaliser les observations. Ces dernières visent à
définir les dates de début et de fin de floraison telles qu?observées in natura. Les mesures se
veulent simples et pragmatiques, avec une fréquence adéquate.
Les pollinariums de l?APSF traduisent une démarche plus standardisée et plus précise, avec
pour objectif la définition des dates précises de début de floraison, les plus précoces possible.
Les coûts sont pris en charge par les collectivités locales, ce qui rend le maintien du dispositif
dépendant d?une décision de politique locale. Une validation est prévue concernant le
protocole de culture des arbres en pot, afin de quantifier le potentiel décalage de début de
floraison par rapport à des arbres en pleine terre.
En conclusion, les deux approches sont complémentaires, tant dans la démarche que dans
l?implantation géographique. Chacune présente des avantages et des inconvénients. Le
modèle des pollinariums sentinelles apportant une information plus précise en début de
floraison, il serait intéressant de l?étendre sur tout le territoire. En parallèle, les jardins
d?observation et polliniers du RNSA, peu coûteux, permettent une valorisation de l?existant et
les observations phénologiques in natura qui en sont issues restent pertinentes. Quoi qu?il en
soit, disposer d?observations phénologiques est utile, pertinent et complémentaire à
l?information fournie par les comptages de pollen via les capteurs du RNSA.
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3.2. Indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP)
3.2.1. Généralités
3.2.1.1. Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
? Histoire
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) a été créé au sein de l?Institut
Pasteur en 1984 puis est devenu une association indépendante en 1996. Constitué sous forme
d?une association régie par la loi de 1901, ce réseau exerce une mission de service public qui
se caractérise par la surveillance métrologique du contenu de l?air en particules biologiques
(pollen et moisissures) susceptibles d?impacter la santé de la population générale (Thibaudon,
Oliver, et Besancenot 2019). Depuis 2016, le RNSA est chargé de coordonner, avec certaines
associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) et l?APSF, la surveillance
du pollen et l'information associée.
? Capteurs et localisation
En 2020, le RNSA comptait 83 sites de mesures équipés de capteurs Hirst sur l?ensemble du
territoire (Figure 3) :
- 71 sites tout pollen (dont un capteur à Cayenne) ;
- 11 sites spécifiquement dédiés à la surveillance du pollen d?ambroisie ;
- 1 site utilisé à des fins de validation scientifique.
Les appareils de type Hirst utilisés par le RNSA respectent les recommandations de la norme
NF EN 16868 (Échantillonnage et analyse des grains de pollen en suspension dans l'air et des
spores fongiques pour les réseaux relatifs à l'allergie - Méthode volumétrique de Hirst).
De façon générale, la localisation des capteurs vise à maximiser la représentativité des
mesures réalisées ; ces mesures ont en effet pour objectif de refléter l?exposition de la
population vivant dans une zone assez large. Un compromis doit être trouvé entre la qualité
du site pour la mesure, son accessibilité, l?installation du capteur, la disponibilité des
personnes effectuant les relevés et les mesures de sécurité à appliquer pour ces dernières.
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Figure 3 : Localisation des capteurs du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) pour
l?année 2020
? Potentiel allergisant
En parallèle du développement du réseau et de ses méthodes analytiques, le RNSA
développe et met à disposition du grand public un tableau du potentiel allergisant des
différentes espèces végétales retrouvées sur le territoire hexagonal7. Le potentiel allergisant
reflète la capacité du pollen à provoquer une allergie ou une réaction allergique pour une partie
non négligeable de la population générale. Il est défini sur la base de la littérature scientifique
(Sindt et al. 2019, 2017) en trois catégories :
? faible ou négligeable : une très grande quantité de grains de pollen est nécessaire pour
déclencher une allergie et cela ne concerne que les personnes les plus sensibles ;
? modéré : une quantité importante de grains de pollen est nécessaire pour provoquer
des phénomènes allergiques chez un faible nombre de personnes sensibles (espèces
généralement présentes de manière ponctuelle) ;
? fort : quelques grains de pollen suffisent à provoquer une réaction allergique pour la
majorité des personnes sensibles.
Par exemple, le pollen d?ambroisie, de bouleau, de cyprès et de graminées a un potentiel
allergisant fort.
7 https://www.pollens.fr/le-reseau/les-pollens - consulté le 13 octobre 2021
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https://www.pollens.fr/le-reseau/les-pollens
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3.2.1.2. Définition du RAEP
Le dispositif de mesure et de surveillance mis en place par le RNSA a pour vocation d?être un
outil au service de la santé publique. Ainsi, le RNSA renseigne régulièrement la population
générale sur la présence de particules biologiques dans l?air ambiant par le biais de bulletins
polliniques. Le moyen de communication privilégié du RNSA est l?indicateur de Risque
d?Allergie lié à l?Exposition au Pollen (RAEP).
Le réseau de surveillance du RNSA fournit un comptage bi-horaire du nombre de grains de
pollen par m3 d?air. Ces comptes polliniques « bruts » sont difficiles à interpréter en raison des
différents niveaux d?allergénicité du pollen. Ils ne sont donc pas diffusés directement au grand
public, mais sont très largement utilisés à des fins descriptives ou de recherche et sont inclus
dans le calcul du RAEP.
Le RAEP est un indice multifactoriel, témoignant d?une gradation du risque d?impact sanitaire
lié à l?exposition au pollen, dont le calcul combine plusieurs données de natures différentes. Il
permet de fournir une information prévisionnelle, à quelques jours, du risque sanitaire pour les
personnes allergiques. Le RAEP varie de 0 (risque nul) à 5 (risque très élevé) ; un RAEP égal
ou supérieur à 3 est considéré comme cliniquement pertinent par le RNSA (Figure 4), c?est-à-
dire que les personnes allergiques ont de fortes chances de présenter des symptômes. Il
convient de souligner que le RAEP ne représente pas uniquement un niveau d?exposition au
pollen.
Le RAEP est utilisé tant pour les informations hebdomadaires, nationales, régionales ou
locales, que pour l?établissement de la carte annuelle d?exposition et de risque induit sur le
territoire métropolitain (exemple de l?ambroisie en Figure 4).
Figure 4 : Carte annuelle des comptes polliniques et du nombre de jours avec un RAEP ?3 induit par le
pollen d?ambroisie en France
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3.2.1.3. Formule du RAEP
Le calcul du RAEP intègre des données de plusieurs natures selon la formule actuelle :
???? = ???? +
? + ? + ?
3
Où :
? ???? est le risque d?allergie théorique hebdomadaire, intégrant notamment les comptes
polliniques de la semaine ;
? ? est l?indice basé sur les observations cliniques issues de bulletins cliniques
complétés chaque semaine par les médecins du réseau sentinelle du RNSA ;
? ? est l?indice basé sur les observations phénologiques issues de bulletins
d?observations complétés chaque semaine par des bénévoles ;
? ? est l?indice basé sur les prévisions météorologiques (température, pluie et vent) à
quelques jours.
La formulation du RAEP prend en compte les paramètres extérieurs majeurs impactant à la
fois la présence et la dispersion du pollen dans l?air, et donc l?exposition des populations, et
leur impact sanitaire. Ces données sont décrites plus en détails dans les paragraphes
suivants.
Le RAEP est diffusé le vendredi sur le site Internet du RNSA, avec des mises à jour possibles
au cours de la semaine suivante en fonction de la collecte de nouvelles données ou dans le
cas de changement drastique de prévisions météorologiques. Le RAEP peut ainsi être mis à
jour deux ou trois fois par semaine.
Le RAEP communiqué au public doit être considéré comme un risque « maximal »
potentiellement atteint dans la semaine à venir (respectant ainsi le principe de précaution).
3.2.2. Évaluation de la méthodologie de calcul du RAEP
Ce chapitre intègre une analyse critique de la méthodologie actuelle de calcul du RAEP, en
considérant d?abord les données d?entrée alimentant le calcul (paragraphe 3.2.2.1) puis la
structure de ce dernier (paragraphe 3.2.2.2) et enfin la validation du RAEP (paragraphe
3.2.2.3).
3.2.2.1. Données d?entrée
Il est tout d?abord important d?évaluer la qualité, la représentativité et la pérennité des données
d?entrée alimentant le calcul du RAEP (???? et comptes polliniques ; données cliniques et
indice ? ; données phénologiques et indice ? ; données météorologiques et indice ?).
? Risque d?allergie théorique et comptes polliniques
Présentation
Les comptes polliniques comptent le nombre de grains présents dans l?air et le potentiel
allergisant est une caractéristique propre du pollen ; aucun de ces deux indicateurs ne
représente l?impact sur les personnes allergiques de l?exposition au pollen. À l?inverse, le
risque d?allergie théorique ???? est un indicateur multifactoriel, représentant la probabilité pour
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une personne allergique au pollen de présenter des symptômes cliniques, dans une zone
géographique spécifique (Thibaudon 2003). Il dépend :
? du potentiel allergisant ;
? de la durée de la saison pollinique ;
? des conditions météorologiques ;
? des comptes polliniques ;
? de la localisation géographique.
Pour chaque pollen (caractérisé par son potentiel allergisant) et chaque zone géographique
(aussi représentative des conditions météorologiques), des grilles de correspondance ont été
créées entre le niveau de risque d?allergie théorique, allant de 0 (risque nul) à 5 (risque élevé),
et les comptes polliniques, journaliers ou hebdomadaires.
Les trois zones géographiques considérées dans le RAth sont représentatives de l?abondance
et de l?existence des espèces sur le territoire métropolitain : au-dessus de la ligne Bordeaux-
Grenoble, en-dessous de la ligne Bordeaux-Grenoble et sur la ligne Bordeaux-Grenoble. Pour
les arbres par exemple, la ligne Bordeaux-Grenoble délimite bien les espèces, avec la
présence des bouleaux au-dessus et des cyprès en dessous. La région du massif central peut
être incluse dans la partie nord ou sud selon les espèces et selon leur floraison en altitude. En
raison du caractère invasif de l?ambroisie et de la quantité de données disponibles, une
cartographie plus précise du ???? a pu être réalisée en fonction des niveaux d?infestation.
Dans les zones dans lesquelles une espèce allergisante est implantée, le risque d?allergie
théorique sera élevé, même avec un compte pollinique très bas, en raison de la présence
d?une population déjà sensibilisée. Au contraire, dans les zones pas ou peu concernées par
une espèce allergisante, le risque d?allergie théorique restera nul ou faible, malgré la présence
de quelques grains importés par le vent car la population n?est pas ou peu à risque.
Les grilles de correspondance et les zones sur lesquelles elles s?appliquent peuvent être
ajustées au cours du temps. Outre l?évolution de présence d?une plante, les mises à jour et
reconsidération des grilles font généralement suite à des demandes spécifiques (de
particuliers ou de médecins sentinelles) ou à la veille scientifique. En 2016, une mise à jour a
concerné principalement les niveaux maximums de risque de certains grains de pollen
d?arbres (peuplier, platane, chêne, châtaigner et frêne), pour lesquels les allergologues
sentinelles rapportaient de moins en moins de symptômes parmi leurs patients. La mise à jour
de 2019 a concerné, entre autres, les Cupressaceae et Taxaceae. L?évolution géographique
de la présence d?ambroisie a également amené la mise à jour des grilles en fonction des
niveaux d?infestation.
Évaluation
Le risque d?allergie théorique a été mis en place puis actualisé grâce à l?expertise des
médecins impliqués dans les missions du RNSA. Les valeurs du RAth se veulent le reflet de
l?impact sanitaire des comptes polliniques et donc de la survenue de symptômes allergiques,
ce qui rend le RAth pertinent pour la communication aux personnes allergiques.
Le choix de la localisation des capteurs du RNSA ainsi que la représentativité de ce réseau a
fait l?objet de nombreuses réflexions et d?adaptations depuis les années 2000. Le réseau a
notamment été optimisé afin de réduire les disparités interrégionales et le maillage a été
corrigé en fonction des effectifs de population concernés par les informations polliniques.
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Rieux, Personnaz, et Thibaudon (2008) puis Raffard (2017) se sont appliqués à estimer la
représentativité du réseau de capteurs RNSA.
Selon le RNSA, l?hétérogénéité spatiale des grains de pollen est peu importante à l?échelle du
département ; la spatialisation des données mesurées en stations ne semble donc pas
nécessaire pour décrire l?exposition des populations au pollen. En effet, les comptes
polliniques issus du réseau de surveillance du RNSA sont supposés représentatifs d?une zone
de 20 à 50 km de rayon autour des capteurs, reflétant au mieux l?exposition de la population
vivant dans ces zones (Katelaris, Burke, et Byth 2004, Pashley et al. 2009). À noter cependant
qu?environ 22,6 millions de Français, soit 36,6 % de la population vivant à moins de 1 200 m
d'altitude, sont à plus de 30 km d'un capteur de pollen (Raffard 2017).
La modélisation prédictive des concentrations de pollen dans l?air est aujourd?hui possible,
mais montre de bonnes performances uniquement à très court terme (un ou deux jours) et
nécessite des données et compétences spécifiques. De plus, les incertitudes entourant les
modèles restent nombreuses, notamment en lien avec la disponibilité et la qualité des données
d?entrée et des paramètres choisis. Si considérée, la modélisation ne constituerait qu?un outil
complémentaire à la mesure du pollen et à l?expertise humaine, permettant d?affiner la valeur
du RAth sur le plan temporel ou spatial.
Bien que le RNSA ait montré la concordance entre comptes polliniques et indice clinique (voir
plus bas), aucune formalisation statistique de la concordance entre seuils du ???? et survenue
de symptômes allergiques ne semble avoir été réalisée, ne permettant pas de valider ces
seuils à l?échelle de la population générale. L?étude de panel menée par Caillaud et al. (2014a,
2014b, 2012) examinait les relations entre exposition au pollen d?ambroisie, de bouleau et de
graminées et survenue de symptômes allergiques chez des patients allergiques en France et
en Suisse. Des associations positives significatives ont été observées entre le nombre de
grains de pollen dans l?air et la rhinite (ainsi que la rhino-conjonctivite), sans pour autant
déterminer les seuils d?apparition de ces symptômes. À plus grande échelle, d?autres auteurs
ont pu examiner l?augmentation de la consommation de médicaments pour l?allergie et pour
l?asthme (Caillaud et al. 2015, Guilbert et al. 2016, Motreff et al. 2014), ainsi que des
hospitalisations pour l?asthme (Guilbert et al. 2018) en lien avec l?augmentation des
concentrations de pollen dans l?air, mais là encore sans formalisation d?un seuil d?intérêt
clinique.
? Indice clinique
Présentation
L?indice clinique est le témoin de la symptomatologie observée en population et de l?impact
sanitaire de l?exposition au pollen. Il permet d?évaluer si, pour des raisons biologiques ou
environnementales, l?allergénicité d?un pollen est plus ou moins forte dans une zone
géographique. Il repose sur les données recueillies par les bulletins cliniques remplis chaque
semaine par les médecins sentinelles en lien avec le RNSA (Figure 5). Ces médecins
sentinelles sont pour la plupart des allergologues ayant une pratique de ville dominante, afin
de disposer d?informations en temps réel provenant de leurs patients. En 2020, le RNSA a
reçu environ 1 150 bulletins de 73 médecins sentinelles.
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Figure 5 : Localisation géographique des médecins sentinelles du RNSA en 2021
Pour homogénéiser le recueil des informations, le RNSA a mis en place en 2005 un bulletin
clinique électronique (Figure 6). Les questions du bulletin clinique sont :
? existence de pollinoses (allergies au pollen) au cours des sept derniers jours : oui ou
non ;
? nombre de pollinoses : nombre de patients symptomatiques ayant consulté ou
téléphoné au cours des sept derniers jours ;
? évolution de la symptomatologie par rapport à la semaine précédente : augmentation,
stagnation ou régression ;
? type de symptômes : conjonctivites, rhinites, toux, asthme, signes cutanés et autres ;
? sévérité des symptômes : nulle, faible, moyenne, forte ;
? observation facultative sur la nature du pollen incriminé.
Figure 6 : Format du bulletin clinique rempli par les médecins sentinelles du RNSA en 2021
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Actuellement, la formulation de l?indice clinique prend en compte la sévérité de chaque
symptôme et l?évolution de ces derniers par rapport à la semaine précédente, en termes de
diminution, de stagnation ou d?augmentation, sans discernement des taxons à l?origine des
symptômes. Elle a été construite avec l?aide d?experts allergologues et sur la base de la
littérature scientifique.
Évaluation
La fiabilité du bulletin clinique est difficile à évaluer car les données recueillies représentent le
ressenti global des médecins sentinelles sur la fréquence et la sévérité des symptômes
d?allergie chez leurs patients la semaine passée. Cependant, l?implication volontaire de ces
professionnels de santé dans la mission du RNSA, parfois depuis de nombreuses années,
augmente la confiance à porter aux données collectées. Le RNSA a également pu montrer
qu?il n?y a pas ou peu d?hétérogénéité intra-individuelle au cours d?une saison pollinique (i.e. la
sur- ou sous-estimation par le médecin sentinelle est supposée stable dans l?année)
(Thibaudon, Oliver, et Sindt 2011). Par ailleurs, le RNSA a pu observer la concordance entre
les indices cliniques et les comptes polliniques hebdomadaires (Thibaudon et Guichard 2011,
Thibaudon, Oliver, et Cheynel 2008) (Figure 7). Enfin, le RNSA identifie les réponses
potentiellement exagérées et adapte l?indice clinique en conséquence dans le calcul du RAEP,
notamment via la régionalisation des données.
Figure 7 : Évolution de l?indice clinique et de l?indice pollinique du bouleau et des graminées à Montluçon
en 2012 (source : Thibaudon et Guichard (2011))
La répartition homogène des médecins sentinelles sur le territoire métropolitain assure la
représentativité spatiale de l?indice clinique à l?échelle de diffusion du RAEP (départements)
(Figure 6). Cependant, le nombre et la régularité des réponses restent des écueils. Le RNSA
reçoit généralement les réponses des deux tiers des médecins sentinelles, avec une baisse
au mois d?août. À noter que les médecins sentinelles ne sont pas rémunérés pour les bulletins
cliniques et leur nombre diminue au fil du temps (83 médecins sentinelles participants en 2017,
contre 73 en 2020). La bonne représentativité des données cliniques ne peut pas être assurée
si le taux de réponse est trop faible. Ainsi, la baisse de la participation des médecins sentinelles
au cours du temps met en péril la qualité des données cliniques utilisées pour le calcul du
RAEP.
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? Indice phénologique
Présentation
L?indice phénologique fournit une information sur l?état de floraison des plantes et donc sur la
potentielle libération de pollen dans l?air. Il est obtenu à partir des bulletins phénologiques
(Figure 8) envoyés chaque semaine au RNSA par les observateurs bénévoles des différents
jardins et polliniers (Figure 1). En 2020, plus de 600 bulletins ont été reçus.
Figure 8 : Format du bulletin phénologique rempli par les observateurs bénévoles pour le RNSA
Pour chaque espèce listée, les observateurs décrivent la floraison, l?absence de floraison ou
la non observation. Le suivi des bulletins phénologiques permet de déterminer la date de début
de la saison pollinique et la date de fin, en complément de l?information donnée par les
comptes polliniques. Les informations phénologiques sont généralement réceptionnées le
mercredi par le RNSA.
Pour les régions ou bassins climatiques dans lesquels il n?y a pas de jardins d?observation des
grains de pollen, le RNSA reçoit les alertes de l?APSF ; ces informations sont parfois utilisées
dans le calcul du RAEP. Pour les départements ne disposant ni de jardins d?observation, ni de
pollinariums sentinelles, le RNSA utilise les données recueillies dans un jardin climatiquement
proche.
Évaluation
L?indice phénologique reflète bien l?exposition des populations. Il repose sur des observations
de terrain, réalisées par des bénévoles du réseau (paragraphe 3.1.1.2). L?indice est considéré
comme fiable a priori, les indications phénologiques correspondant à l?apparition des premiers
grains de pollen dans l?air.
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Les données phénologiques collectées par le RNSA sont valables à un instant t mais
fournissent également une indication prédictive, en considérant que la floraison n?est pas un
phénomène qui varie du jour au lendemain. La connaissance de la floraison des plantes et de
la libération de pollen permet ainsi d?évaluer sans trop d?incertitude si la saison débute,
continue ou se termine. Les calendriers polliniques des années précédentes sont également
exploités pour évaluer la durée de floraison des espèces (par exemple, la floraison du bouleau
est connue pour durer 4 semaines en moyenne).
La représentativité du réseau de surveillance phénologique pourrait être questionnée, étant
donné le faible nombre de jardins d?observation des grains de pollen suivis par le RNSA (9 en
2021). Cependant, la représentativité spatiale des observations phénologiques est supposée
bonne sur un large territoire dès lors que le climat est similaire à celui qui concerne la zone où
se situe le jardin.
? Indice météorologique
Présentation
L?indice météorologique repose sur trois paramètres (température, pluie et vent), issus des
prévisions météorologiques de Météo-France pour les 6 jours suivants sur différentes zones
géographiques. Des températures journalières douces augmenteront le risque allergique car
elles favorisent l?émission et la dispersion des grains de pollen. À l?inverse, les phénomènes
de pluie continue sont un frein majeur à la dispersion des grains de pollen. La direction et la
vitesse du vent n?ont que peu d?importance dans la détermination de l?indice météorologique,
sauf dans la vallée du Rhône (et donc notamment pour le pollen d?ambroisie).
Évaluation
Les paramètres météorologiques considérés dans l?indice météorologique tels que la
température, la pluie et le vent sont des paramètres qui peuvent influencer la présence de
pollen dans l?air et donc l?exposition des populations ; ils sont donc pertinents dans le calcul
du RAEP.
Néanmoins, la façon dont les paramètres météorologiques sont pris en compte est floue, se
basant principalement sur l?expérience du RNSA plus que sur des critères objectifs. Ces
processus mériteraient d?être formalisés.
3.2.2.2. Formule actuelle du RAEP
La formulation actuelle du RAEP présente l?avantage d?être simple et basée sur la longue
expérience du RNSA et de son réseau. Le RAEP inclut en outre un ensemble de paramètres
pertinents pour décrire le risque de ressentir des symptômes lors d?une exposition au pollen :
présence et dispersion de pollen dans l?air avec les comptes polliniques, les données
phénologiques et les données météorologiques, et l?impact sanitaire du pollen sur la santé
avec le potentiel allergisant et les données cliniques. En ce sens, le RAEP offre l?information
nécessaire aux personnes allergiques et aux professionnels de santé pour agir au plus tôt
avant l?apparition des symptômes allergiques et ainsi minimiser les impacts sanitaires et
économiques associés du pollen.
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Il est aujourd?hui reconnu que les niveaux ambiants de certains polluants peuvent avoir des
impacts sur les grains de pollen (modification de la structure) et/ou les personnes allergiques
(fragilisation des muqueuses) (Anses 2014). Cependant, les données quantitatives
actuellement disponibles sont encore limitées, ce qui limite à ce jour, l?intégration d?un
paramètre relatif à la qualité de l?air dans le calcul du RAEP.
Il n?existe aujourd?hui aucun argument pour justifier de la pondération ou favorisation de l?un
ou l?autre des indices (phénologique, météorologique, clinique) dans le calcul du RAEP. Une
pondération est bien appliquée au sein de chaque indice individuel, par le biais des variations
des valeurs possibles. L?optimisation ou la modification de la prise en compte de ces indices
dans le calcul du RAEP est possible à l?avenir mais nécessiterait une analyse préalable des
impacts attendus et observés sur les valeurs des indices et le résultat final.
Le RAEP est aujourd?hui formulé comme un outil prédictif axé sur les impacts, intégrant les
notions d?exposition, de vulnérabilité et de risque (WMO 2015). La formulation actuelle
consiste à prédire le risque d?allergie de la semaine à venir sur la base de données d?exposition
et d?impact observées sur la semaine passée (comptes polliniques, données phénologiques,
données cliniques). La donnée modélisée pour la semaine suivante (météorologie) est donc
minoritaire. Cette méthode traduit bien l?hypothèse de persistance, où la valeur future dépend
fortement de la valeur initiale. Le RAth se veut ainsi l?indicateur d?un état « initial » du risque
d?allergie, qui est ensuite adapté pour la semaine à venir sur la base des autres paramètres.
Une telle hypothèse est raisonnable à courte échéance si une évolution lente et un contexte
stable sont attendus. En outre, la variation de l?indice clinique par rapport à la semaine
précédente (augmentation de l?indice ou diminution en fonction de l?évolution de la
symptomatologie) permet de prendre en compte une éventuelle tendance ou trajectoire.
Cependant, la formulation du RAEP et son application reposent sur une méthodologie
ancienne et non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation. L?utilisation de
plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant grandement sur des dires d?experts, rend difficile
la modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire automatiques, qui viendraient en
complément de l?expertise humaine. De tels changements seraient pourtant bénéfiques à
l?amélioration future du RAEP, en termes de résolution spatiale ou temporelle notamment.
3.2.2.3. Incertitudes et validation
Tout outil de prédiction doit faire l?objet d?une analyse de validation et des performances.
L?abondance des données passées sur le RAEP et l?ensemble de ses paramètres pourrait être
exploitée en ce sens. Une telle analyse n?est pas rendue visible aujourd?hui pour le RAEP.
Aucun résultat permettant d?apprécier la capacité prédictive du RAEP n?a été collecté (par
exemple : comparaison d?une valeur prédite en semaine S avec la valeur observée en S+1 ou
comparaison d?une valeur prédite en semaine S avec une estimation d?impact sanitaire en
S+1). Des travaux ont comparé les comptes polliniques avec des données cliniques issues de
l?application Journal Pollinique (équivalent en français du Pollen Hayfever Diary) (Bonhême
2014) ou issues des bulletins cliniques du réseau sentinelle (Figure 7). Ces résultats ne
permettent néanmoins pas de conclure à la validité ou la capacité prédictive du RAEP car,
bien que les comptes polliniques constituent une base majeure du calcul, ces deux indicateurs
sont définis différemment et n?ont pas la même signification ni le même objectif.
Comme tout outil de prédiction, le RAEP comporte un certain nombre d?incertitudes qui sont,
à l?heure actuelle, non explicitées tant dans la procédure de calcul que dans la communication
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au public. Aucun résultat permettant d?évaluer, ne serait-ce que qualitativement, la sensibilité
du RAEP aux incertitudes inhérentes à toute prédiction n?a été identifié.
3.2.2.4. Mise en perspective avec d?autres moyens de communication
L?inclusion simultanée de données polliniques et cliniques rend le RAEP unique parmi les
systèmes d?information et d?alerte pour le pollen. Comme a pu en témoigner une consultation
internationale8, sur la base des réponses reçues, aucun autre moyen de communication
n?intègre l?ensemble de ces paramètres dans son calcul (Tableau 1). Les résultats de la
surveillance pollinique sont généralement catégorisés (typiquement : nulle, faible, moyenne
ou élevée selon différents seuils, parfois non explicités) avant d?être communiqués au grand
public pour signaler l?intensité de l?exposition comme unique indication du risque d?allergie pour
les malades (Geller-Bernstein et Portnoy 2019). Des informations phénologiques et
météorologiques peuvent être incluses, soit en complément des comptes polliniques
(communication parallèle ou concomitante) ou en tant que données d?entrée pour la
modélisation des niveaux futurs de pollen dans l?air.
Des données cliniques ne sont exploitées que par le réseau de surveillance espagnol Racyl,
non pas pour la communication au grand public, mais dans le cadre d?une application
smartphone (Armentia et al. 2020). Cette dernière vise à fournir une alerte précoce et
individuelle aux asthmatiques sévères, en lien avec la sévérité des symptômes, la mesure du
débit expiratoire de pointe et plusieurs facteurs environnementaux (niveaux de pollen,
concentrations ambiantes de plusieurs polluants atmosphériques et poussières en
suspension).
8 Dans le cadre de la consultation internationale menée par l?Anses entre le 1er octobre 2021 et le 7 novembre
2021, 37 réseaux de surveillance du pollen ont été contactés dans 33 pays pour répondre à 8 questions relatives
à la communication des résultats de cette surveillance au grand public. Au total, 20 réponses au sein de 18 pays
ont été collectées.
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Tableau 1 : Synthèse des réponses issues de la consultation internationale
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S
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is
s
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Existe-t-il un réseau de surveillance des grains de
pollen dans votre région, État, pays ?
Les données collectées (comptes polliniques)
sont-elles communiquées au public ?
À quelle fréquence ?
Tous les jours ? 5 sur
7
5 sur
7
Toutes les semaines ? 2 par
sem
Sous quel format ?
Données continues ?
Catégories ?
Est-ce que les données communiquées ont été
validées ou comparées avec des données
cliniques ?
Quels sont les
principaux publics
cibles ?
Les décideurs, les
politiques
Les malades et patients
allergiques au pollen
Les professionnels de
santé
Les chercheurs
Prenez-vous en compte
d?autres données (que
les comptes
polliniques) dans votre
communication ?
Météorologiques * * * * * *
Pollution (ou qualité) de
l'air
* *
Phénologiques * * * * * *
Cliniques APP
Case verte : réponse positive. Case rouge : réponse négative. Case blanche : pas de réponse. *Ces données sont considérées en tant que paramètres d?entrée dans une chaîne de
modélisation des niveaux de pollen dans l?air.
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3.2.3. Conclusions
La méthodologie de calcul actuel du RAEP est le fruit de l?importante expertise du RNSA et de
son réseau, tant dans le domaine de la mesure des grains de pollen que dans les domaines
cliniques et phénologiques. Le calcul du RAEP inclut bien l?ensemble des éléments ayant un
rôle sur la présence des grains de pollen dans l?air, leur dispersion et leur impact sur la santé,
pour lesquels les connaissances et données sont les plus robustes à l?heure actuelle.
Cependant, cette méthodologie et son application sont en partie empiriques et manquent de
formalisation.
3.3. Perspectives et recommandations
Le RAEP représente un bon moyen de communication au public, permettant à une partie non
négligeable de la population sensibilisée au pollen d?adapter ses traitements antiallergiques et
son comportement. Dans le contexte du changement climatique, où un allongement de la
saison pollinique, une augmentation de l?exposition aux allergènes et une expansion
géographique des plantes allergisantes sont à prévoir, le RAEP s?avère particulièrement utile.
En complément, une communication globale sur la qualité de l?air (RAEP et pollution
atmosphérique, par exemple) serait pertinente et s?inscrit dans un objectif d?harmonisation et
de simplification de l?information aux personnes allergiques et des professionnels de santé.
Ces derniers devraient pouvoir, à terme, disposer de données plus précises à des échelles
spatiales et temporelles plus fines, étant donné que les technologies correspondantes
deviennent disponibles. Par exemple, des mesures des concentrations de pollen en temps
réel peuvent être utilisées dans les modèles de prévision numériques et améliorent
considérablement ces derniers. Il serait ainsi très utile de faire évoluer le RAEP vers des
méthodes modernes, basées sur des observations en temps réel, spatialisées, sur un
traitement des données automatisé et sur l?usage de modèles numériques, afin de fournir aux
experts et aux utilisateurs un outil de décision adapté aux exigences de prévention/alerte
actuelles, à l?exemple de ce qui est réalisé pour la prévision météorologique.
Des améliorations peuvent donc être apportées au RAEP lui-même, à plus ou moins brève
échéance, et les recommandations suivantes ont été formulées dans une optique de
modernisation, nécessitant un investissement et des compétences supplémentaires.
? Pérennisation de l?expertise et formalisation des processus
Les méthodes mises en oeuvre aujourd?hui par le RNSA pour formuler le RAEP sont
essentiellement empiriques, dépendantes des moyens humains et techniques disponibles.
Elles se basent très largement sur l?expertise de ces membres passés et actuels et le
volontariat des réseaux phénologique et clinique. Cette expertise et cette volonté doivent être
maintenues afin de pérenniser les activités de surveillance et de communication autour du
pollen et du risque d?allergie en France qui représentent de véritables actions de santé
publique.
Cependant, certains éléments clés de la qualité des données collectées et du calcul du RAEP
manquent aujourd?hui de documentation. Ce manque de formalisation est vraisemblablement
un frein au développement et à la modernisation de l?outil à l?avenir.
Le besoin de formalisation ne remet pas en cause l?intérêt et la pertinence de la
formulation du RAEP, mais s?inscrit dans une démarche globale de consolidation des
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données recueillies, de leur archivage et de leur exploitation. Une base de données
solide, issue de processus formalisés, est nécessaire pour une exploitation de ces données
dans le cadre d?analyses de validation ou de sensibilité, par exemple sur la pondération des
paramètres, ou la recherche de corrélations entre les différents indices (météorologie et
comptes polliniques, par exemple). Ces analyses sont aujourd?hui possibles en raison de
l?abondance des données passées. Cette base de données formalisée facilitera le
développement ou l?évolution de ces processus à l?avenir, comme l?ajout d?un nouveau type
de données ou la modification de la formule si besoin.
??La formalisation des processus menant à la formulation du RAEP est une étape
nécessaire pour permettre le maintien, la transmision et le développement de la
communication sur le risque d?allergie au public.
? Une telle formalisation est une étape préalable nécessaire à toute exploitation des
données et au développement futur des processus de collecte ou de calcul. Des
compétences en data management, qualité et/ou modélisation devront être mobilisées.
? Pérennisation et développement de la collecte des données
Le modèle de collecte des données d?entrée cliniques et phénologiques, reposant sur le
bénévolat des participants, n?est vraisemblablement pas viable sur le moyen et long terme. Le
manque de suivi des données au cours du temps met en péril leur représentativité et
leur qualité, ce qui impacterait la continuité, la pertinence et la qualité de la
communication au public. D?éventuels développements ou améliorations futurs ne pourront
que bénéficier de la richesse des données d?entrée en continu.
Dans le cas des données cliniques, le nombre de répondants aux bulletins cliniques étant en
baisse depuis quelques années, le réseau des médecins sentinelles doit être renforcé et
développé. Partant du constat que le nombre d?allergologues ne cesse de décroître en
France, il serait également intéressant de renforcer la participation de médecins généralistes
aux côtés des allergologues sentinelles, au sein d?une même zone géographique. Ce modèle
de réseau est déjà utilisé à Cholet. L?augmentation du nombre de médecins sentinelles et de
leur taux de réponse permettrait d?améliorer la représentativité des données collectées et de
lisser les variations interindividuelles.
À plus long terme, les données du bulletin clinique pourraient être complétées de données
automatisées, également indicatrices de l?impact sanitaire du pollen, comme les ventes de
médicaments antiallergiques, les tendances Google9 et les données recueillies au sein
d?applications smartphone10. Outre la complémentarité des données, elles ont un intérêt pour
la validation de l?outil actuel et pour son développement futur éventuel. À noter que leur qualité
et la faisabilité d?une telle exploitation devraient être évaluées en amont. L?utilisation de telles
données présente des avantages, notamment une représentativité accrue sur de larges
populations et territoires, à condition qu?elles soient mises à disposition de manière régulière
? idéalement toutes les semaines ? et exploitables directement.
Dans le cas des données phénologiques, plusieurs sources de données sont aujourd?hui
disponibles et en développement sur le territoire métropolitain (jardins d?observation et
9 Google Trends est un outil permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé dans le moteur
de recherche Google, avec la possibilité de visualiser ces données par région et par langue
(https://trends.google.fr/trends/?geo=FR).
10 Par exemple : le journal pollinique (www.pollendiary.com, consulté le 20 décembre 2021
PUBLIÉ
https://trends.google.fr/trends/?geo=FR
http://www.pollendiary.com/
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pollinariums sentinelles). Chacune présente des avantages et des inconvénients. À l?avenir,
une combinaison des observations phénologiques issues de ces deux sources serait
un point fort pour mieux décrire le début, le milieu et la fin de la saison pollinique et ce pour
plusieurs taxons. Cependant, l?intégration des deux données dans le calcul du RAEP est
aujourd?hui prématurée. Tout d?abord, la répartition géographique des pollinariums n?est à
l?heure actuelle pas homogène sur l?ensemble du territoire. Ensuite, une description formelle
des différences ou associations entre les données est nécessaire. Elle pourrait porter, par
exemple, sur les différences de délai entre les premières floraisons observées dans les jardins
d?observation et dans les pollinariums sentinelles ou l?impact de la localisation géographique
sur ces différences. Elle peut d?ores et déjà être initiée dans les zones où jardins et pollinariums
coexistent.
À plus long terme, les données participatives de bénévoles avertis (Observatoire des Saisons,
mais surtout des plantes entomophiles actuellement) ou non avertis (Pollin?Air et Vigie Pollen)
permettraient d?aller encore plus loin dans la caractérisation de la saison pollinique et
pourraient être incluses dans le calcul du RAEP. Cependant, la fiabilité de ces données serait
à évaluer avant utilisation et leur mise à disposition rapide et fréquente (hebdomadaire) devrait
être assurée.
Dans le cas des comptes polliniques, la représentativité du réseau des capteurs est bonne,
excepté pour une partie de la population, vivant à plus de 30 km d'un capteur de pollen. Une
spatialisation des comptes polliniques permettrait de combler cette limite, tout comme
l?augmentation du nombre de sites de capteurs.
Assurer la pérennité de la collecte des données est un élément primordial à la
continuité, la pertinence et la qualité de l?information faite au public, notamment via la
diffusion du RAEP. Les actions à envisager pour cet objectif sont d?ordre multiple.
? Pour les données cliniques, une rémunération des médecins sentinelles et/ou la
collaboration avec des médecins généralistes aideraient au renforcement et au
développement du réseau.
? Pour les données phénologiques, l?intégration des différentes sources de données
existantes est à mettre en oeuvre, après analyse de faisabilité. En parallèle, le
développement des pollinariums sentinelles est à continuer sur l?ensemble du territoire.
En attendant, une communication au public regroupant les deux informations est
encouragée.
? Inclusion d?autres paramètres
Les données quantitatives actuellement disponibles relatives à l?impact de la pollution
atmosphérique sur les grains de pollen et les personnes allergiques sont encore restreintes,
ce qui limite l?intégration de ce paramètre dans le calcul du RAEP. Néanmoins, au vu des
impacts mentionnés, une communication en parallèle des informations prévisionnelles sur le
risque d?allergie au pollen et la pollution atmosphérique semble nécessaire. À plus long terme
et avec l?avancée des connaissances, la pollution atmosphérique serait un indicateur pertinent
à prendre en compte de manière plus formelle.
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3.4. Synthèse
Les pollinariums sentinelles apparaissent comme une démarche de surveillance phénologique
rigoureuse et standardisée, avec pour objectif la détermination de dates précises de début de
floraison, qu?il serait intéressant d?étendre à tout le territoire. Les jardins d?observation et
polliniers du RNSA sont des outils complémentaires peu coûteux et axés sur des observations
in natura restant pertinentes.
S?agissant du RAEP, il n?apparaît pas utile de produire une note méthodologique relative au
mode de calcul d?un RAEP actualisé, la méthodologie existante étant pertinente. En revanche,
les processus associés mériteraient d?être formalisés pour pérenniser et, à terme, renforcer la
collecte des données nécessaires, la formule elle-même et la communication sur les résultats
auprès des personnes allergiques et des professionnels de santé notamment.
Dr Roger Genet
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MOTS-CLÉS
Phénologie, pollen, allergie, communication
Phenology, pollen, allergy, communication
BIBLIOGRAPHIE
Anses. 2014. "Etat des connaissances sur l'impact sanitaire lié à l'exposition de la population
générale aux pollens présents dans l'air ambiant." Maisons-Alfort, France: Agence
nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
Armentia, A. , S. Fernandez Cortés, A. Moro Simón, S. Martín Armentia, B. Martín Armentia,
D. Astruga, M. Garuz, A. Rodriguez, et D. Fernandez. 2020. "Early warning system
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European Symposium on Aerobiology (virtual edition) - 16-20 nov 2020
Bonhême, L. 2014. "Etude des corrélations entre les données d'exposition aux pollens et les
données d'impacts sanitaires du Journal Pollinique." Mémoire pour l'obtention du
certificat d?Etudes Approfondies Vétérinaires en Santé Publique Vétérinaire.
Caillaud, D. M., S. Martin, C. Segala, J.-P. Besancenot, B. Clot, et M. Thibaudon. 2012.
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PUBLIÉ
Appui scientifique et technique de l?Anses
Demande n° 2020-AST-0168
page 30 / 31
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Thibaudon, M., G. Oliver, et J. P. Besancenot. 2019. "Des capteurs pas comme les autres !
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WMO. 2015. "WMO Guidelines on Multi-hazard Impact-based Forecast and Warning
Services." : World Meteorological Organization (WMO); Contract No.: WMO - No. 1150.
CITATION SUGGÉRÉE
Anses. (2022). Surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant et indicateur de risque
d?allergie lié à l?exposition au pollen. (saisine 2020-AST-0168). Maisons-Alfort : Anses, 31 p.
PUBLIÉ
Appui scientifique et technique de l?Anses
Demande n° 2020-AST-0168
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ANNEXE 1
Présentation des intervenants
PRÉAMBULE : Les experts membres de comités d?experts spécialisés, de groupes de travail
ou désignés rapporteurs sont tous nommés à titre personnel, intuitu personae, et ne
représentent pas leur organisme d?appartenance.
RAPPORTEURS
M. Bernard CLOT ? Chef biométéorologie (Office fédéral de météorologie et de climatologie
MétéoSuisse) ? Spécialités : aérobiologie, réseau de mesure du pollen, phénologie
M. Arnaud MONTY ? Enseignant-chercheur (Université de Liège) ? Spécialités : écologie et
évolution des populations végétales, germination et dispersion des graines
Mme Chantal RAHERISON ? Professeur des universités, praticien hospitalier (Université de
Bordeaux) ? Spécialités : pneumologie, allergologie, épidémiologie
M. Olivier SANCHEZ ? Responsable du service émissions et modélisation (Airparif) ?
Spécialités : émissions et modélisation, météorologie, dispersion
RELECTEUR
M. Nhân PHAM THI ? Enseignant chercheur, médecin (Institut de Recherche Biomédicale des
Armées, École Polytechnique) ? Spécialités : allergologie, pneumologie
PARTICIPATION ANSES
Coordination scientifique et contribution scientifique
M. Charlotte LÉGER ? coordinatrice d?expertise scientifique ? Unité d?évaluation des risques
liés à l?air
Mme Margaux SANCHEZ ? coordinatrice d?expertise scientifique ? Unité d?évaluation des
risques liés à l?air
Secrétariat administratif
Mme Sophia SADDOKI
AUDITION DE PERSONNALITÉS EXTÉRIEURES
Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
M. Pascal PONCET ? Président du Conseil scientifique du RNSA
M. Michel THIBAUDON ? fondateur du RNSA, membre du Conseil scientifique
Mme Charlotte SINDT ? membre du RNSA
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 269 -
OBSERVATIONS DU RNSA TELLES
QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 339 -
TABLE DES PIÈCES JOINTES ET
ANNEXES
1 Pollens et moisissures dans les plans de politique publique : des actions dissociées
2
Le dispositif de surveillance des pollens et moisissures : inquiétudes et préconisations
antérieures
3
Repères chronologiques et quantitatifs : création des structures impliquées dans la
surveillance des pollens et moisissures et moyens humains déployés
4
Mise en regard de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de
la qualité de l'air ambiant et de l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des
organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air
ambiant
5 Statuts du RNSA, évolutions 1996-2023
6 Objet social du RNSA et des sociétés satellites
7
RNSA : assemblée générale de mars 2007, argumentaire présenté par le conseil
d?administration pour la création de la société RNSA Laboratoire
8 RNSA : chiffrages des contributions volontaires en nature
9
Inscription comptable en 2020 de la valeur des parts de la société RNSA Laboratoire
détenues par le RNSA
10 Copie d?écran du site internet http://rnsalab.fr/
11 Copie d?écran du site internet https://www.stallergenesgreer.fr/
12 Modalités d?élaboration des indices produits par les AASQA
13 Déploiement territorial du réseau de surveillance des polluants réglementés
14
Le service de surveillance de l?atmosphère de l?Union européenne, programme
Copernicus d?observation de la planète
15 Eléments de parangonnage sur l?automatisation
ANNEXES COMPORTANT DES ELEMENTS NOMINATIFS
16 RNSA : gouvernance, évolution nominative
17
RNSA : liste des dirigeants 2023 de l?association, tels que déclarés à la préfecture du
Rhône
18 Convention d?apport partiel d?actifs entre le RNSA et la société RNSA Laboratoire
19
Document intitulé « SEPARATION COMPTABLE R.N.S.A. Association / R.N.S.A.
Laboratoire »
20
« Tableau de répartition des frais du personnel Association / EURL, année 2008 »,
document RNSA
21 Marques déposées par le RNSA ou par des personnes privées en lien avec le RNSA
22
Association RNSA : étude de défiscalisation de l?association (cabinet DEBRUN-
VERCHERE-COLIN, septembre 2008)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 340 -
LISTE DES PERSONNES
AUDITIONNÉES
Nom Prénom Organisme Fonction
SIMIU Diane
DGEC/Direction du climat, de
l?efficacité énergétique et de
l?air
Directrice
DOZIERES Alexandre
DGEC/DCEEA/ sous-direction
efficacité énergétique et qualité
de l?air
Sous-directeur
CATE Laurence
DGS/Sous-direction prévention
des risques liés à
l?environnement et à
l?alimentation
Adjointe à la sous-directrice
PAUL Caroline
DGS/ Sous-direction prévention
des risques liés à
l?environnement et à
l?alimentation/ Bureau
environnement extérieur et
produits chimiques
Cheffe de bureau
PROVOST Élise Autorité de la concurrence
Conseillère du rapporteur
général et responsable du
réseau développement
durable
DURIF Marc LCSQA Directeur
BREHON David Atmo France
Directeur général d?Air Pays
de la Loire et référent pollens
et moisissures pour
LATHAM Marine Atmo France
Directrice générale d?Atmo
Auvergne Rhône-Alpes et
référente pollens et
moisissures
LEPITRE Charlotte Atmo France
Responsable projet et
plaidoyer
MOULIN Caroline Santé publique France
Directrice adjointe de la
Direction des maladies non
transmissibles et
traumatismes
EL YAMANI Mounia
Santé publique France /
Direction des maladies non
transmissibles et traumatismes
Unité Carmen
(Cardiovasculaire Respiratoire
Métabolique et Nutrition)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 341 -
Nom Prénom Organisme Fonction
DELMAS
Marie-
Christine
Santé publique France /
Direction des maladies non
transmissibles et traumatismes
Unité Carmen
(Cardiovasculaire Respiratoire
Métabolique et Nutrition)
COLETTE Augustin
INERIS / Direction Milieux et
Impacts sur le Vivant
Responsable Unité
Modélisation Atmosphérique
et Cartographie
Environnementale
SCHWARZ Virginie Météo-France Présidente-directrice générale
CARRIERE Jean-Marie Météo-France Directeur des services météo
CLOT Bernard
Office fédéral de météorologie
et de climatologie MétéoSuisse
Chef Biométéorologie, pilote
du programme EUMETNET
Autopollen
FRAIN Sophie RNSA Trésorière
VISEZ Nicolas RNSA Président
SPANU Antonio RNSA Coordonnateur
OLIVIER Gilles RNSA Ingénieur en aérobiologie
PONCET Pascal RNSA
Président du conseil
scientifique
BRUFFAERTS Nicolas
Réseau belge de surveillance
aérobiologique
Directeur
LAVRILLEUX Luc APSF Président
PASQUET Salomé APSF
Coordination de l?association
+ botanique
CHEVALLIER Dominique APSF
Allergologue, cofondateur de
l?association
PECHAMAT Olivier FREDON France Directeur
MOTTET Marilou FREDON France
Coordonnatrice du pôle santé
humaine
LHOURS Gaëlle
CRES Provence-Alpes-Côte
d?Azur
Responsable de la gestion
documentaire, coordinatrice
des activités santé
environnement
BLANC Dominique IGAS Inspecteur général
Dr EMMANUELLI Julien IGAS Inspecteur général
ROY Laurent IGEDD
Inspecteur général, président
de la section Milieux,
ressources et risques
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 342 -
Nom Prénom Organisme Fonction
ARS Interlocuteurs responsables du suivi du questionnaire circularisé par la mission
FABRES Bruno ARS Auvergne-Rhône-Alpes
Responsable du pôle régional
santé-environnement,
direction de la santé publique
MAESTRI Bruno ARS Bourgogne-Franche-Comté
Adjoint au responsable du
département prévention santé
environnement
GAUTIER-GRALL Béatrice ARS Bretagne
Pilote régionale des
Environnements extérieurs
DE BORT Clara ARS Centre Val de Loire Directrice générale
BURESI Jean-Philippe ARS de Corse
Direction adjointe santé
environnement, direction de la
santé publique
CAFFRET Laurent ARS Grand Est
Responsable du département
santé environnement
SAINT-MARTIN Patrick ARS Guadeloupe
Directeur de la sécurité
sanitaire
SAINT-MARTIN Patrick ARS de Guyane
Ingénieur d?études sanitaires,
responsable de l?unité Milieux
de vie, direction de la santé
publique
HALITIM Ilias ARS Hauts-de-France
Chargé de mission régional
santé environnement,
direction de la sécurité
sanitaire et de la santé
environnementale, sous -
direction santé environnement
HERBRETEAU Nicolas ARS Ile-de-France
Responsable de la cellule
environnement extérieur /
département santé
environnement, direction de
santé publique
DUMAS Boris ARS de La Réunion
Coordonnateur de la cellule
environnement extérieur
SAXEMARD-HO
CAN SUNG
Karine-Franck ARS de La Martinique
Responsable de l?unité Cadre
de vie, direction de la santé
publique
FAURE Morgane ARS Normandie
Ingénieure coordonnatrice,
Unité fonctionnelle
environnement extérieur
BILLAUD Cécile ARS Nouvelle-Aquitaine
Animatrice et coordinatrice
régionale missions protection
de la santé des population vis
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 343 -
Nom Prénom Organisme Fonction
à vis des milieux extérieurs,
pôle environnements,
promotion et prévention en
santé, direction de la
protection de la santé et de
l'autonomie
MOUSSION Isabelle ARS Occitanie Ingénieur sanitaire
ROBIN Denis ARS PACA Directeur général
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 344 -
BIBLIOGRAPHIE
Rapports d?évaluation de politiques publiques
? « La santé respiratoire : un enjeu de ?santé environnement? insuffisamment pris en
considération », communication à la commission des affaires sociales du Sénat, Cour des
comptes, mai 2024
? « Les politiques de lutte contre la pollution de l?air », enquête demandée par la Commission
des finances du Sénat, Cour des comptes, juillet 2020
? « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de
la confiance », Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
(OPECST), mai 2019
? « L?Observatoire de la qualité de l'air intérieur, bilan et perspectives », IGA-IGAS-CGEDD,
janvier 2019
? « Pollution de l?air : notre santé n?est toujours pas suffisamment protégée », Cour des comptes
européenne, 2018
? « Évaluation de l?impact environnemental et économique de la Taxe générale sur les activités
polluantes (TGAP) sur les émissions de polluants atmosphériques », IGF, CGEFI, CGEDD,
octobre 2018
? « Rapport d?information sur l?évaluation des politiques publiques de lutte contre la pollution
de l?air », comité d?évaluation et de contrôle des politiques publiques, Jean-Louis Roumégas
et Martial Saddier, députés, Assemblée nationale 19 mai 2016
? « La gestion des pics de pollution de l'air », IGA-IGAS-CGEDD, juillet 2015
? « Les liens entre santé et biodiversité », CGEDD, avril 2013
? « Evaluation du réseau national de surveillance aéropollinique (RNSA) », Dr Philippe Quenel,
Dr Laurent Chambaud, réseau national de santé publique, novembre 1995
Rapports autres, expertises
? « The role of automatic pollen and fungal spore monitoring across major end?user domains »,
Fiona Tummon, Beverley Adams?Groom, Célia M. Antunes, Nicolas Bruffaerts, Jeroen Buters,
Paloma Cariñanos, Sevcan Celenk, Marie Choël, Bernard Clot, Antonella Cristofori, Benoît
Crouzy, Athanasios Damialis, Alberto Rodríguez Fernández, Délia Fernández González,
Carmen Galán, Björn Gedda, Regula Gehrig, Monica Gonzalez?Alonso, Elena Gottardini, Jules
Gros?Daillon, Lenka Hajkova, David O?Connor, Pia Östensson, Jose Oteros, Andreas Pauling,
Rosa Pérez?Badia, Victoria Rodinkova, F. Javier Rodríguez?Rajo, Helena Ribeiro, Ingrida
Sauliene, Branko Sikoparija, Carsten Ambelas Skjøth, Antonio Spanu, Mikhail Sofiev, Olga
Sozinova, Lidija Srnec, Nicolas Visez, Letty A. de Weger, Aerobiologia, avril 2024
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 345 -
? « Pollen : méthodes de mesures, projets et coûts ? Pays européens & Japon », ministères
sociaux, bureau de la politique documentaire, janvier 2024
? « Evaluation quantitative d?étude d?impact sur la santé de la pollution de l'air dans et autour
des établissements scolaires », portant sur le formaldéhyde et les moisissures dans les classes
élémentaires, Santé Publique France, janvier 2024
? « Dommages à la santé humaine dus à la pollution de l?air en Europe : charge de morbidité
2023 », Agence européenne de l?environnement, 24 novembre 2023
? « Bilan environnemental de la France », Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du
ministère en charge de la transition écologique, éd. 2022, juin 2023
? « La construction du droit de l'open data. ? Les régimes juridiques de l'open data »,
JurisClasseur Communication, dernière mise à jour : 29 mai 2023, William Gilles, directeur
du master 1 Droit du numérique et du master 2 Droit des données, des administrations
publiques et des gouvernements ouverts à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avocat
au barreau de Paris
? « Note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du pollen dans
l?air ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) », ANSES,
janvier 2022
? « Campagne nationale exploratoire des pesticides dans l?air ambiant : premières
interprétations sanitaires », ANSES, octobre 2020
? « État des connaissances sur les impacts sanitaires et les coûts associés à l?ambroisie à feuilles
d?armoise en France », rapport d?expertise collective, ANSES, octobre 2020
? « Impact sanitaire de l?exposition aux moisissures présentes dans l?air ambiant », rapport
d?expertise collective, ANSES, juillet 2020
? « Particules de l?air ambiant extérieur : effets sanitaires des particules de l?air ambiant extérieur
selon les composés, les sources et la granulométrie », ANSES, rapport révisé de synthèse et
de recommandation de l?expertise collective, édition scientifique, août 2019
? « Approche qualitative de la pollution de l'air - Protection intégrée de l'air et du climat »,
Jurisclasseur administratif fasc. 364, Marianne Moliner-Dubost, Maître de conférences,
Equipe de droit public de Lyon, université Lyon 3, 16 février 2019
? « Suivi des financements du dispositif national de surveillance de la qualité de l?air sur la
période 2013-2016 », Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air, novembre 2018
? « État des connaissances sur l?impact sanitaire des pollens et moisissures allergisants de l?air
ambiant sur la population générale des départements et régions d?outre-mer », rapport
d?expertise collective, édition scientifique, ANSES novembre 2017
? « Moisissures dans le bâti », rapport d?expertise collective, ANSES, avis octobre 2016
? « L'environnement en France », Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du
ministère en charge de la transition écologique, éd. 2014, novembre 2014 (édition citée
notamment pour les deux chapitres de ce rapport, publié tous les quatre ans, qui
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 346 -
comportent des développements relatifs à l'air extérieur et intérieur ainsi qu'à l'exposition
aux pollens : « L'état des milieux » et « L'exposition aux risques et nuisances »).
? « État des connaissances sur l?impact sanitaire lié à l?exposition de la population générale aux
pollens présents dans l?air ambiant », rapport d?expertise collective, ANSES janvier 2014
? « Méthodes d?étude des pollens atmosphériques et calendriers polliniques », M. Thibaudon,
D. Caillaud, J.-P. Besancenot, Revue des Maladies Respiratoires volume 30, juin 2013
? « Evaluation des conséquences sanitaires des pics de pollution atmosphérique », note de
position de l?Institut de veille sanitaire. INVS, 2012
? « Effets à court terme du contenu pollinique de l'air sur le risque de rhino-conjonctivite
allergique », Coralie Ravault, Abdelkrim Zeghnoun, Bruno Fabres, Jerôme Lecadet, Philippe
Quénel, Michel Thibaudon, Denis Caillaud, INVS 2001 (en ligne sur le site de Santé publique
France)
? « Rapport sur la situation actuelle du RNSA et ses perspectives d?évolution », commande du
RNSA, Michel Jouan, juin 2006
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 347 -
SIGLES ET ACRONYMES UTILISÉS
ADEME Agence de la transition écologique
AASQA Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air
AFNOR Agence française de normalisation
AirParif Observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France
ANSES
Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de l?environnement et du
travail
APSF Association des pollinariums sentinelles de France
ARS Agence régionale de santé
ATMO France Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air
Bureau EA1 Bureau de l?environnement extérieur et des produits chimiques
CADA Commission d?accès aux documents administratifs
CAMS Copernicus Atmosphere Monitoring Service
CERI - EE Centre d?enseignement, de recherche et d?innovation « Energie ? Environnement »
CSP Code de la santé publique
CIRC Centre international de recherche sur le cancer
CNRS Centre national de la recherche scientifique
CPS Comité de pilotage de la surveillance
CREM Centre de recherche en économie et management
DAJ / DAJMS Direction des affaires juridiques / Direction des affaires juridiques des ministères sociaux
DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la mer)
D(R)EAL Direction (régionale) de l?environnement, de l?aménagement et du logement
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DGS Direction générale de la santé
EAN European Allergen Network, Réseau européen d?aéroallergènes
EAS European Aerobiology Society
EUMETNET Groupement européen des services météorologiques nationaux
EURL Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée
FDA U.S. Food and Drug Administration
IMT Institut Mines Télécom
LAURE Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie
FREDON Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles
GIS Groupement d?intérêt scientifique
IGAS Inspection générale des affaires sociales
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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IGEDD Inspection générale de l?environnement et du développement durable
INERIS Institut national de l'environnement industriel et des risques
INSPIRE Infrastructure for Spatial Information in the European Community
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air
MEEDDM
Ministère de l?écologie, de l?énergie, du développement durable et de la mer (ancien
nom du ministère chargé de l?environnement)
OPECST Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
PFDC Pierre Fabre dermo-cosmétique
PNSE Plan national santé-environnement
PNSQA Plan national de surveillance de la qualité de l?air
PRSE Plan régional santé-environnement
RAEP Risque d?allergie liée à l?exposition au pollen
RNSA Réseau national de surveillance aérobiologique
RNSP Réseau national de santé publique
SARL Société à responsabilité limitée
SAS Société par actions simplifiée
SCI Société civile immobilière
SGMAS Secrétariat général du ministère des affaires sociales
SIEG Service d?intérêt économique général
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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LETTRE DE MISSION
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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SynthÈse
Recommandations de la mission
rapport
1 Un dispositif participant de la politique de qualité de l?air mais disjoint de la surveillance d?ensemble, et insuffisamment organisé
1.1 Un dispositif disjoint de la surveillance d?ensemble de l?air ambiant
1.1.1 La surveillance des pollens et moisissures, sous-ensemble de la politique de qualité de l?air
1.1.2 La conduite isolée de l?action publique de surveillance des pollens et moisissures dans l?air ambiant
1.1.3 Une identification floue des enjeux de santé publique
1.1.3.1 Pollens : des enjeux de santé publique surestimés
1.1.3.2 Moisissures dans l?air ambiant : des enjeux de santé publique très peu mesurés
1.1.3.3 Les alertes relatives aux probables interactions entre les pollens et moisissures et la pollution chimique de l?air
1.2 Un dispositif reposant sur un réseau très inégalement positionné et sur un indice à la méthode de calcul confidentielle
1.2.1 Les capteurs de pollens et de moisissures : une couverture lacunaire du territoire, des choix d?implantation non explicités et un dispositif en retrait sur l?automatisation
1.2.1.1 Pour les capteurs, une géographie lacunaire et des choix d?implantation non explicités
1.2.1.2 Un dispositif français restant en retrait sur l?automatisation
1.2.1.3 Des acteurs externes à l?arrêté de 2016
1.2.2 Les jardins d?observations phénologiques : compléments des capteurs ou dispositifs spécifiques ?
1.2.3 Le RAEP, une méthodologie non dévoilée
1.3 Un cadre mal structuré
1.3.1 Une « coordination » affirmée mais non construite
1.3.2 Le statut du RNSA en tant, ou non, qu?opérateur de service public
1.3.3 La communicabilité contestée des données produites
2 Un dispositif distordu par une gestion opaque du RNSA
2.1 La création de sociétés satellites et de flux financiers parallèles
2.1.1 La création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants de l?association
2.1.1.1 La création de l?entreprise RNSA Laboratoire, filiale détenue à 100 % par le RNSA
2.1.1.2 Les évolutions de l?entreprise RNSA Laboratoire et la création par les dirigeants du RNSA d?autres entreprises intervenant dans le champ d?action de l?association
2.1.1.3 La création d?entreprises à vocation immobilière gérant notamment les locaux du RNSA
2.1.2 Les flux financiers induits au détriment du RNSA
2.1.2.1 La captation par les sociétés satellites des ventes de données produites ou agrégées par le RNSA
2.1.2.2 Des contreparties non proportionnées et très fortement réduites en quelques années
2.1.2.3 La dépréciation de la valeur comptable de la société RNSA Laboratoire dans les comptes du RNSA préalablement à la cession par l?association de 80 % de ses parts
2.1.3 L?incidence de ces imbrications d?intérêt sur les positionnements affichés du RNSA
2.2 Une gouvernance marquée par des imbrications de fonctions et d?intérêts
2.2.1 Le cumul de fonctions dirigeantes au sein du RNSA et dans les entreprises satellites créées par celui-ci
2.2.2 Les intérêts personnels afférents
2.2.3 Des circuits décisionnels opaques
2.3 Un financement public du RNSA obtenu sur des bases biaisées, et utilisé irrégulièrement
2.3.1 Le non-respect des taux convenus de subvention
2.3.2 Le transfert du produit des subventions reçues à d?autres structures
2.3.3 Des subventions redondantes et portées partiellement seulement en comptabilité
3 La nécessité d?une cohérence globale de la surveillance de l?air ambiant
3.1 Un statu quo presque impossible au regard des fragilités et déviances du dispositif
3.1.1 La quasi-impossibilité de poursuivre le subventionnement du RNSA
3.1.1.1 L?accumulation par le RNSA d?irrégularités majeures et l?autodestruction de sa fiabilité revendiquée
Recommandation n 1 Mettre un terme au subventionnement public du RNSA
Recommandation n 2 Veiller à ne pas proroger le subventionnement public du RNSA via une éventuelle structure fusionnée RNSA-APSF
3.1.1.2 Les interrogations autres pesant sur le subventionnement du RNSA
3.1.2 La nécessaire (ré-)ouverture des données relatives aux pollens
3.1.3 Un dispositif de surveillance ne devant pas fonctionner en isolat
3.1.3.1 La nécessité de servir l?enjeu sanitaire des interactions entre pollens, moisissures et polluants chimiques, entravée par la dissociation des dispositifs de surveillance
3.1.3.2 La pertinence d?une gestion par les services chargés de la météorologie et de la climatologie, ou en lien institutionnel avec eux
3.2 Des fondamentaux et des évolutions favorables à une unification du dispositif de surveillance de l?air ambiant
3.2.1 Le contraste entre l?organisation du dispositif de surveillance de la qualité de l?air et les failles du dispositif de surveillance des pollens et moisissures
3.2.2 L?impulsion vers une cohérence accrue donnée par les évolutions de la surveillance de la qualité de l?air ambiant
3.3 L?organisation d?une cohérence institutionnelle et sanitaire
3.3.1 Un statut des pollens pouvant rester stable, un statut des moisissures à repenser
3.3.1.1 Moisissures versus pollens
Recommandation n 3 Statuer sur la pertinence d?une surveillance des moisissures dans l?air ambiant ; en cas de confirmation de ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre effective
3.3.1.2 L?évocation partielle des pollens et moisissures dans l?arrêté de surveillance de la qualité de l'air ambiant
3.3.2 Pour une organisation intégrée du dispositif public de surveillance
Recommandation n 4 Assurer la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures de manière cohérente avec celle des autres paramètres de la qualité de l?air ambiant
3.3.2.1 Une mise en oeuvre confiée aux AASQA
Recommandation n 5 Abroger l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant
Recommandation n 6 Abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement
3.3.2.2 Des circuits de financement à réorienter
Recommandation n 7 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGEC au RNSA vers la surveillance réorganisée des pollens et, le cas échéant, des moisissures
Recommandation n 8 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGS au RNSA vers les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires régionaux, contractualiser avec les AASQA
3.3.2.3 Doter les structures impliquées dans le pilotage de la surveillance des compétences nécessaires
Recommandation n 9 Compléter les compétences du LCSQA par des compétences en matière d?aérobiologie, faire évoluer en tant que de besoin en ce sens la convention constitutive du GIS
Recommandation n 10 Envisager de proposer au coordonnateur du RNSA, salarié de l?association récemment entré en fonction, un rôle ou un emploi correspondant à ses compétences
Recommandation n 11 Compléter les missions du consortium PREV?AIR pour les étendre à l?information pollinique
3.3.3. Vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage de la qualité de l?air
Recommandation n 12 Adjoindre la direction générale de la santé au comité de pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant
Eléments de réponse apportés par l?APSF et le RNSA, et analyse de la mission
Observations de l?APSF et rÉponses des inspections, tome 1
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 1
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 2
Observations de l?APSF telles qu?adressÉes en format PDF
Observations du RNSA telles qu?adressÉes en format PDF
Table des piÈces jointes et annexes
Liste des personnes auditionnÉes
Bibliographie
Sigles et acronymes utilisÉs
Lettre de mission
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION ndée
sur la végétation a toutefois fait l?objet de travaux publiés en 202155. Trois principaux indices
d?allergosité (potentiel d?allergénicité) ont ainsi été proposés au cours des vingt dernières années
pour permettre de cartographier les risques allergiques liés aux espaces verts ; ces indices
mobilisent également des techniques de télédétections et d?interpolations et font intervenir des
facteurs biologiques, mais également des facteurs non biologiques qui peuvent influencer la
dispersion du pollen ou les réactions croisées. Compte tenu des nombreux paramètres en jeu, une
comparaison avec les concentrations de pollens observées dans l?air reste ainsi nécessaire pour
apprécier la fiabilité de cette méthode.
55 « Environmental Research », Volume 197, Juin 2021 (https://doi.org/10.1016/j.envres.2021.111109)
PUBLIÉ
https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interactive-des-pollens
https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interactive-des-pollens
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[85] Les jardins polliniers peuvent par ailleurs avoir un intérêt pour les municipalités compte tenu
de leur rôle pédagogique. En outre, si les espèces allergisantes plantées sont généralement
anémophiles (pollen transporté par le vent), la présence possible de plantes entomophiles
(pollens transportés par les insectes) contribue au maintien d?insectes pollinisateurs. Sous
certaines conditions, ces projets peuvent alors bénéficier de crédits du fonds vert au titre de la
mise en oeuvre de la stratégie nationale pour la biodiversité 2030 ; mais il s?agit alors d?objectifs
non rattachés au dispositif de surveillance des pollens, qu?il convient d?identifier distinctement
étant donné le coût non négligeable de ce mode d?observation. Ainsi, les subventions
d?exploitation à l?APSF se montaient-elles à 148 871 ¤ en 2023, représentant l?essentiel des
produits d?exploitation de l?association (162 468 ¤)56.
1.2.3 Le RAEP, une méthodologie non dévoilée
[86] Les données collectées sont utilisées pour établir l?indice pollinique ou indicateur de risque
d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP), destiné à mesurer le niveau de risque engendré par la
quantité de pollens, en fonction du potentiel allergisant de l?espèce concernée et de la
localisation géographique du prélèvement. Selon une note d?appui de l?ANSES57, « le RAEP est un
indice multifactoriel, témoignant d?une gradation du risque d?impact sanitaire lié à l?exposition au
pollen, dont le calcul combine plusieurs données de natures différentes ». Selon le RNSA, le RAEP
est calculé à partir d?informations phénologiques liées à la surveillance, cliniques et
météorologiques, suivant une méthode considérée comme confidentielle par l?association.
[87] Le RNSA insiste notamment, s?agissant de la composition du RAEP, sur l?intérêt des données
cliniques qui y seraient intégrées, grâce à un réseau de médecins bénévoles responsables chacun
d?un capteur58. Or, les données communiquées par le RNSA montrent que près de 40 % des
capteurs déclarés actifs ne disposent pas de médecin responsable59. La région Ile-de-France est
par exemple concernée par quatre capteurs dont l?un seulement, situé dans Paris intramuros sur
le toit de l'institut Pasteur, dispose d'un médecin responsable. Ainsi, selon les informations reçues,
une part conséquente des capteurs ne peut pas fonctionner de manière complète. Ce point
interroge sur la fiabilité du RAEP (ainsi que sur la réalité du réseau des bénévoles et la valorisation
comptable afférente, cf. infra).
56 Source : APSF, compte de résultat 2023. Les subventions d?exploitation se montaient à 144 878 ¤ en 2022
et 129 112 ¤ en 2021.
57 « Note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant
et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) », ANSES, janvier 2022
58 « Risque Allergique lié à l?Exposition au Pollen prévisionnel (RAEP) », Michel THIBAUDON avec la
collaboration de Charlotte SINDT, Gilles OLIVER, Samuel MONNIER et Jean-Pierre BESANCENOT, RNSA, juin
2021 : « Dès le début, les médecins responsables de chaque capteur adressaient au laboratoire chaque semaine
des informations cliniques concernant leur ressenti sur les symptômes allergiques de leurs patients et sur la
gravité de ces symptômes. Aussi dès cette date, les informations publiées concernaient autant une notion de
risque allergique que de comptes polliniques. »
59 Pour 31 des 81 capteurs actifs du réseau, la fiche RNSA porte pour le médecin responsable l?indication « en
attente », le RAEP ne peut dès lors être calculé selon la méthode présentée comme homogène : Ambérieu
en Bugey, Andorra, Annecy, Annemasse, Antony, Bagnols sur Cèze, Bourg en Bresse, Bourgoin, Charleville,
Draguignan, Gap, Genas, Gleize, Gonesse, La Rochelle, Le Puy en Velay, Lyon, Macon, Marseille, Mareuil, Mont
de Marsan, Montluçon, Niort, Poitiers, Roanne, Rouen, Saclay, St Alban Auriolles, Troyes, Tulle, Valence.
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[88] Chargée d?évaluer la méthodologie de calcul actuelle du RAEP, non détaillée et non
publique, l?ANSES60 a relevé notamment que la formulation du RAEP et son application reposent
sur une « méthodologie ancienne et non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation.
L?utilisation de plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant grandement sur des dires d?experts, rend
difficile la modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire automatiques, qui viendraient en
complément de l?expertise humaine ».
[89] Interrogés sur leur méthode de calcul, les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la
mission son caractère confidentiel, mentionné couramment par les dirigeants de cette
association. Selon un rapport de Michel Thibaudon61 « les raisons de cette confidentialité sont dans
la compétence du RNSA et de ses partenaires institutionnels en matière d?impact sanitaire, et du
fait de son mode de fonctionnement non public 100 %. » Le RNSA est pourtant financé très
largement sur fonds publics (cf. infra).
[90] L?absence de transparence de la méthodologie retenue contraste avec le caractère public
de l?indice ATMO de la qualité de l?air, calculé et publié chaque jour par les AASQA62
conformément au guide de calcul publié sur le site du LCSQA63 et établi conformément au
référentiel technique national. L?indice ATMO s?appuie sur les mesures effectuées et sur la
modélisation. Les données sont ouvertes et publiées conformément aux spécifications INSPIRE64
sur les installations de suivi environnemental publiées le 10 décembre 2013 et fondées sur la
directive 2007/2/CE du Parlement européen et du Conseil du 14 mars 2007 établissant une
infrastructure d'information géographique dans la communauté européenne.
[91] La pratique du RNSA contraste ainsi, plus largement, avec les méthodes européennes. En
effet, les prévisions opérationnelles et les évaluations de la qualité de l?air, incluant les polluants
réglementés et les pollens, fournies par le service de surveillance atmosphérique Copernicus
(CAMS)65 reposent sur un ensemble de onze modèles numériques de qualité de l?air de pointe
60 ANSES, note citée.
61 « Risque Allergique lié à l?Exposition au Pollen prévisionnel (RAEP) », Michel THIBAUDON avec la
collaboration de Charlotte SINDT, Gilles OLIVER, Samuel MONNIER et Jean-Pierre BESANCENOT, RNSA, juin
2021
62 En vertu de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant,
il revient aux AASQA d?informer quotidiennement le public sur la qualité de l'air observée et prévisible.
L?indice ATMO utilisé pour ce faire est le résultat agrégé de la surveillance de cinq polluants atmosphériques :
le dioxyde de soufre « SO2 », le dioxyde d'azote « NO2 », l'ozone « O3 », les particules de diamètre
aérodynamique inférieur à 10 micromètres « PM10 » et les particules de diamètre aérodynamique inférieur à
2,5 micromètres « PM2,5 » (cf. arrêté du 10 juillet 2020 relatif à l'indice de la qualité de l'air ambiant). L?indice
ATMO a été révisé en 2021 et se rapproche de l?indice européen de la qualité de l?air
(https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/indice-europeen-de-la-qualite) en prenant en compte les mêmes
5 polluants : l?ozone, le dioxyde d?azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les particules en suspension
(PM10 et PM2.5).
63 https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14d
ecembre2020.pdf
64 https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
65 https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-
forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface
&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
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https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecastpollens?base_time=202406070000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=key_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202406070200
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développés en Europe66. Toute la documentation est accessible en ligne : modèles utilisés, liste
des prévisions (y compris les pollens), formats des données, prévisions disponibles, fréquence67?
De même, les rapports annuels d?évaluation et de contrôle de la qualité de ce système de
modélisation sont disponibles en ligne depuis 201568.
[92] Le RNSA s?appuie de façon croissante sur un RAEP revendiqué comme strictement interne
pour conforter son propre rôle. Ainsi une nouvelle version des statuts de l?association adoptée en
mars 2023 intègre-t-elle « le calcul et la prévision du RAEP » dans l?objet social de l?association69 ;
pourtant, le RAEP est au mieux un moyen d?action, au caractère de plus potentiellement évolutif,
ce qui ne suggère pas de l?intégrer statutairement à l?objet social.
1.3 Un cadre mal structuré
1.3.1 Une « coordination » affirmée mais non construite
[93] L?arrêté du 5 août 2016 a pour objet la désignation « des organismes chargés de coordonner
la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant ». Il n?organise pas la pluralité des
coordonnateurs qu?il désigne ; au contraire, il confère à chacun exactement les mêmes
attributions70, ce qui par définition ne structure pas la coordination.
[94] Si l?arrêté ne définit pas les rôles respectifs des entités chargées de son application, les
missions fixées par les pouvoirs publics au RNSA sont en revanche explicitées dans les conventions
passées par cette association avec la DGS71. Elles ont évolué par périodes.
66 CHIMERE de l?INERIS (France), EMEP du MET Norvège (Norvège), EURAD-IM de Jülich IEK (Allemagne),
LOTOS-EUROS de KNMI et TNO (Pays-Bas), MATCH du SMHI (Suède), MOCAGE de METEO-FRANCE (France),
SILAM du FMI (Finlande), DEHM de l?UNIVERSITÉ AARHUS (Danemark), et GEM-AQ de l?IEP-NRI (Pologne),
MONARCH de BSC (Espagne) et MINNI de l?ENEA (Italie)
67 https://confluence.ecmwf.int/display/CKB/CAMS+Regional %3A+European+air+quality+analysis+and+for
ecast+data+documentation
68 https://atmosphere.copernicus.eu/regional-services
69 Article 3 de la version des statuts RNSA de mars 2023, faisant suite à huit autres versions depuis 1996.
70 Aux termes de l?arrêté du 5 août 2016, ces organismes « sont chargés de coordonner ensemble la surveillance
des pollens et, le cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée /?/ ils rassemblent et
analysent, chacun en ce qui le concerne, l'ensemble des données métrologiques ainsi que les données
météorologiques, de surveillance clinique et phénologique associées. Ils s'assurent de la diffusion des résultats
de cette surveillance sur leur site Internet, et par tout autre moyen, auprès du public et des professionnels de
santé en vue de prévenir les risques pour la santé liés aux pollens et moisissures de l'air ambiant, et d'adapter la
prise en charge des personnes sensibles. Ils élaborent conjointement et rendent public un rapport annuel
présentant les résultats de cette surveillance. »
71 La DGS a transmis à la mission les conventions qu?elle passées avec le RNSA depuis 2007, très en amont
donc de l'arrêté du 5 août 2016, hormis celles passées le cas échéant au titre de 2012, 2013 et 2014, non
retrouvées par aucun des contractants.
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https://atmosphere.copernicus.eu/regional-services
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[95] De 2007 à 2015, les conventions successives stipulent que le RNSA est chargé des fonctions
suivantes :
? Coordination de la surveillance des pollens
? Information sur le risque d?allergie lié aux pollens
? Surveillance et analyse pollinique
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité, celle-ci comprenant la « mise en oeuvre du contrôle qualité
intersites » et le « démarrage (puis la poursuite) d?une action ISO 9001v2000 ».
[96] A partir de 2015, il s?agit de six actions qui intègrent désormais la surveillance des moisissures
ainsi que l?évaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures
allergisants :
? Coordination de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
? Information sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques (pollens, moisissures)
? Surveillance et analyse des particules biologiques (pollens, moisissures) et développement
de la surveillance des allergies aux pollens et aux moisissures (surveillance d?un réseau de
patients sentinelles, dressant le calendrier précis de leurs symptômes allergiques)
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité, celle-ci comprenant la « mise en oeuvre du contrôle qualité
intersites » et le « démarrage (puis la poursuite) d?une action ISO 9001v2000 »
? Evaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures allergisants.
[97] Postérieurement à l?arrêté du 5 août 2016, la convention passée pour 2017-2018 et 2019
amplifie encore le rôle précédemment conféré au RNSA, ajoutant les mentions soulignées ci-
dessous72, tout en indiquant que la coordination doit être menée « en lien avec les autres
organismes désignés » par l?arrêté :
? Coordination nationale de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
de l?air ambiant en lien avec les autres organismes désignés par l?arrêté du 5 août 2016
susmentionné
? Surveillance, prévision et analyse des particules biologiques
? Information nationale sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques
? Recherche et développement
? Formation et assurance qualité
? Evaluation des impacts du changement climatique sur les pollens et moisissures allergisants.
72 Les mentions soulignées le sont par la mission.
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[98] Les autres organismes désignés par l?arrêté pour « coordonner ensemble la surveillance des
pollens et, le cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée » ne sont
cependant pas cosignataires. La convention DGS-RNSA confie ainsi au RNSA, au-delà voire à
l?encontre de l?arrêté de 2016, une mission de coordination attribuée par l?arrêté conjointement
au RNSA, à l?APSF et aux AASQA impliquées dans le dispositif de surveillance.
[99] La convention passée pour 2020-2023 se rapproche pour partie de l?arrêté et énonce les
quatre axes suivants :
? La surveillance, la prévision et l?analyse des particules biologiques de l?air ambiant
? La coordination nationale de la surveillance des particules biologiques (pollens, moisissures)
de l?air ambiant en lien avec les autres organismes désignés par l?arrêté du 5 août 2016
susmentionné
? L?information nationale sur le risque d?allergie lié aux particules biologiques
? La recherche et le développement.
[100] Du point de vue de la structure du dispositif de surveillance, elle s?analyse comme les
conventions 2017-2019. Du point de vue des missions, elle fait cette fois abstraction de la
formation et assurance qualité, ainsi que de l?évaluation des impacts du changement climatique
sur les pollens et moisissures allergisants.
[101] La dénomination RNSA, « Réseau National de Surveillance Aérobiologique », est inchangée
dans les statuts de l?association depuis son fondement73. Elle n?a notamment pas été modifiée
postérieurement à l?arrêté du 5 août 2016, aux termes duquel différentes entités, le RNSA n?étant
que l?une d?elles, sont chargées « de coordonner ensemble la surveillance des pollens et, le cas
échéant, des moisissures de l'air ambiant, et l'information associée ». L?arrêté prévoit de fait un
réseau constitué de trois entités ou types de structures, tandis que le RNSA par sa dénomination
revendique à lui seul la qualité de « réseau », et que les conventions signées par la DGS et la DGEC
semblent valider ce positionnement revendiqué.
[102] Constatant des difficultés de coordination récurrentes, et de nature à compromettre la
qualité du dispositif, le bureau EA1 de la DGS et la DGEC ont constitué en 2022 un groupe de
travail pour « recréer les bonnes conditions de dialogue entre les acteurs chargés de la coordination
de la surveillance », et « mettre à plat des sujets afin d?aboutir à une stratégie commune concernant
l?usage des données et des méthodes de surveillance et la communication des résultats ». Au terme
de six réunions infructueuses en 2022 et 2023, les tutelles ont proposé la présente mission IGAS-
IGEDD.
1.3.2 Le statut du RNSA en tant, ou non, qu?opérateur de service public
[103] Selon la « note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du
pollen dans l?air ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) »
citée supra, publiée par l?ANSES en janvier 2022, « le Réseau National de Surveillance
Aérobiologique (RNSA) a été créé au sein de l?Institut Pasteur en 1984 puis est devenu une
73 Cf. annexe 5, statuts du RNSA, teneur et évolution.
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association indépendante en 1996. Constitué sous forme d?une association régie par la loi de 1901,
ce réseau exerce une mission de service public qui se caractérise par la surveillance métrologique du
contenu de l?air en particules biologiques (pollen et moisissures) susceptibles d?impacter la santé de
la population générale (Thibaudon, Oliver, et Besancenot 2019). Depuis 2016, le RNSA est chargé de
coordonner, avec certaines associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) et
l?APSF, la surveillance du pollen et l'information associée. » Cette présomption de mission de service
public figurait déjà dans le rapport sur la situation du RNSA et ses perspectives d?évolution établi
par Michel Jouan en 2006 dans le cadre d?une mission confiée par le RNSA, rapport qui qualifiait
l?association de « structure exécutant une mission de service public ».74
[104] Les conventions successives passées avec la DGS indiquent pourtant systématiquement que
les actions menées par le RNSA le sont « à son initiative et sous sa responsabilité », y compris dans
les éditions postérieures à l?arrêté du 5 août 2016 qui charge expressément le RNSA de
coordonner avec l?APSF et tout ou partie des AASQA la surveillance des pollens et, le cas échéant,
des moisissures de l'air ambiant, ainsi que l'information associée. Il en va de même des
conventions passées avec la DGEC75.
[105] La qualification de mission de service public exercée par une association peut donner lieu à
interprétation76. En l?occurrence, au moins depuis 2016, il est difficile de l?écarter s?agissant du
RNSA. Dans ses échanges avec la DGS, la DAJMS a d?ailleurs rappelé que la CADA a reconnu aux
AASQA la qualité de personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public :
dans la décision CADA n° 20100519, reprise dans la décision n° 20134794, « La commission indique
que le Conseil d'Etat, dans sa décision CE, Sect., 22 février 2007, Association du personnel relevant
des établissements pour inadaptés, n° 264541, a jugé qu'indépendamment des cas dans lesquels le
74 Extrait du rapport Jouan : « En l?état actuel du budget de fonctionnement du RNSA (données 2005) selon
que les prestations bénévoles des analystes et des médecins sentinelles sont valorisées (budget total de 1 218
714 euros) ou non valorisées (budget de 774 714 Euros), la part des financements publics s?élève à 29 % ou à
46 % du budget total ; cette part des financements publics est notoirement insuffisante dans le cas d?une
structure exécutant une mission de service public. »
75 Conventions non examinées sur toute la période pour leur montant moindre que les financements DGS,
mais vérifiées sur la base de la dernière en date : METC / DGEC, convention relative au soutien d'une partie
des activités du Réseau National de Surveillance Aérobiologique pour l'année 2023.
76 A propos par exemple de la mission de service public des missions locales d'insertion sociale et
professionnelle des jeunes, cf. « L'obligation de réserve, limite à la liberté d'expression des salariés de droit
privé affectés à l'exercice d'une mission de service public », commentaire par François Pinatel, avocat au
Conseil d'État et à la Cour de cassation, La Semaine Juridique Social n° 49, 13 décembre 2022, 1316 :
« Classiquement, l'on retient du service public trois critères : la présence d'une activité considérée comme
d'intérêt général, un lien avec une personne publique, et la soumission de cette activité à un régime exorbitant
du droit privé (V. J. Petit et P.-L. Frier, Droit administratif : Montchrestien, 16e éd., p. 175-176). /?/ La définition
classique du service public a cependant fait l'objet d'un remaniement à l'occasion d'un arrêt du Conseil d?État
rendu en 2007 en formation de section (CE, 22 févr. 2007, n° 264541, Assoc. du personnel relevant des
établissements pour inadaptés : JCP S 2007, 1797). Désormais, l'on distingue, en plus de cette définition
classique, deux situations dans lesquelles il peut exister un service public : lorsque la loi le définit comme tel ?
ce qui n'était pas le cas ici ? et lorsque, sans disposer de prérogatives de puissance publique, il apparaît malgré
tout que l'Administration a entendu confier l'exercice d'une mission de service public. Dans ce cas, le juge est
conduit à utiliser différents indices, tirés principalement ? mais non exclusivement ? de la nature de la mission
confiée, de son mode d'organisation, de son financement, des obligations qui sont imposées à la personne
privée vis-à-vis de l'Administration. Aucun de ces indices n'est à lui seul déterminant et le juge dispose donc à
cet égard d'une certaine marge d'appréciation ».
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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législateur a lui-même entendu reconnaître ou, à l'inverse, exclure l'existence d'un service public, une
personne privée qui assure une mission d'intérêt général sous le contrôle de l'administration et qui
est dotée à cette fin de prérogatives de puissance publique est chargée de l'exécution d'un service
public. Toutefois, même en l'absence de telles prérogatives, une personne privée doit également
être regardée, dans le silence de la loi, comme assurant une mission de service public lorsque, eu
égard à l'intérêt général de son activité, aux conditions de sa création, de son organisation ou de son
fonctionnement, aux obligations qui lui sont imposées ainsi qu'aux mesures prises pour vérifier que
les objectifs qui lui sont assignés sont atteints, il apparaît que l'administration a entendu lui confier
une telle mission ».
[106] La qualité de structure de droit privé chargée d?une mission de service public emporte,
parmi d?autres éléments, des conséquences sur le caractère public des données que le RNSA est
chargé de produire.
1.3.3 La communicabilité contestée des données produites
[107] Le RNSA, considérant comme confidentiel l?indice qui fonde sa méthodologie de travail
(cf. supra), se refuse également à communiquer les données qu?il produit ou agrège. Il réfute tout
caractère public de ces données. Plus encore, il considère qu?elles ne peuvent être partagées avec
les autres acteurs du dispositif de surveillance. Ainsi les AASQA, propriétaires et / ou gestionnaires
d?une partie notable du réseau de capteurs (cf. supra) transmettent elles au RNSA les mesures
issues de ces capteurs mais se voient elles refuser l?accès aux données constituées notamment
grâce à cet apport, ce qui fait notamment obstacle à ce qu?elles travaillent à leur modélisation.
Parallèlement, le RNSA fournit ces données au réseau européen d?aéroallergènes (EAN), dans le
cadre d?une convention financière, afin de réaliser sous la coordination de Météo-France et de
l?INERIS les modélisations et les cartes de prévision sur les pollens et les spores fongiques à
l?échelle européenne77.
[108] L?opposition du RNSA au caractère public des données qu?il produit ou agrège est d?autant
plus surprenante que selon ses propres rapports d?activité, ce caractère public est reconnu depuis
2009 : « Le statut public est conféré aux données pollens et moisissures à partir du 01/01/2009, les
données journalières seront disponibles sur le site internet www.pollens.fr » (rapport annuel 2008)
« Données publiques : Afin de répondre aux demandes de la DGS, du MEEDDM, de l?ADEME et de la
fédération ATMO, le RNSA a publié, chaque semaine une version PDF du rapport hebdomadaire
77 Les données issues du réseau de surveillance sont modélisées pour fournir une prévision à l?échelle
européenne ; l?Union européenne s?est en effet dotée d?un observatoire européen du climat et de la santé,
disposant d?une base de données européenne. Le réseau européen d?aéroallergènes (EAN) collecte les
données sur les pollens et les spores fongiques des services européens d?information sur le pollen, des sites
de mesure individuels ainsi que des fournisseurs de données en dehors de l?Europe (200 utilisateurs
enregistrés en 2029 et plus de 100 utilisateurs actifs, en règle générale des fournisseurs de données, le
principe étant que les fournisseurs de données bénéficient de la base https://www.ean-net.org/). La base de
données a été fondée en 1988 et est hébergée par l?institut de recherche sur l?aérobiologie et l?information
sur les pollens à l?université médicale de Vienne. Ces données sont utilisées dans le cadre du service
Copernicus pour produire des cartes pour 6 sources de pollens
(https://atmosphere.copernicus.eu/charts/packages/cams_air_quality/products/europe-air-quality-forecast
pollens?base_time=202405210000&layer_name=composition_europe_pol_alder_forecast_surface&level=k
ey_0&originating_centre=85_2&projection=opencharts_europe&valid_time=202405210000).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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comprenant les 7 journées de la semaine. Afin de rendre la consultation plus aisée, le RNSA, avec ses
partenaires informatiques, a développé et mis en place fin novembre 2009 un accès libre à une partie
de la base de données comprenant les journées les données journalières de chaque ville et de chaque
pollen avec l'historique existant depuis l'année 2000 incluse » (rapport annuel 2009). Les éditions
ultérieures du rapport annuel n?abordent plus le sujet, et la reconnaissance du caractère public
des données semble s?être évanouie dans son principe comme dans sa traduction.
[109] La fédération ATMO France des associations agréées de surveillance de la qualité de l?air a
adressé en 2022 au RNSA, à l?APSF et aux tutelles un courrier soulignant la nécessité d?une
meilleure collaboration entre les acteurs et indiquant que « les données de mesure, produites par
le RNSA, et les données de détection des débuts et fins d?émission de pollens, élaborées par l'APSF,
doivent rapidement être ouvertes en open data comme l'exigent la directive INSPIRE et le code de
l?environnement, pour permettre à d?autres acteurs de les enrichir au bénéfice des populations
allergiques ».
[110] Les données produites ou agrégées par le RNSA constituent en effet des informations
relatives à l?environnement, au sens de l?article L124-1 c. envir.78 Les « données
environnementales », concept fondé notamment sur la convention d?Aarhus79 et le code de
l?environnement, recouvrent toute information disponible concernant l'état des éléments de
l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les paysages, les sites
naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que les interactions entre
ces éléments80. La DAJ des ministères sociaux (DAJMS) a rappelé notamment que le format de ces
données n?importe pas et que les « données brutes » peuvent constituer des informations
relatives à l?environnement au sens du code de l?environnement81.
78 Article L124-1 du code de l?environnement, version en vigueur depuis le 01 janvier 2016 : « Le droit de toute
personne d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues, reçues ou établies par les autorités
publiques mentionnées à l'article L. 124-3 ou pour leur compte s'exerce dans les conditions définies par les
dispositions du titre Ier du livre III du code des relations entre le public et l'administration, sous réserve des
dispositions du présent chapitre. »
79 Convention sur l?accès à l?information, la participation du public au processus décisionnel et l?accès à la
justice en matière d?environnement, entrée en vigueur le 30 octobre 2001.
80 « Faire des données environnementales des données d?intérêt général » Conseil national du numérique,
juillet 2020 (https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/275337_0.pdf)
81 DAJMS, 19 juin 2023, note adressée notamment à la DGS : « A titre liminaire, on peut rappeler que la notion
de « documents administratifs », définie à l?article L. 300-2 du code des relations entre le public et
l?administration (CRPA), est large et n?exclut pas de format particulier. En effet, « constituent notamment des
documents administratifs les dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques,
instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, correspondances, avis, prévisions, codes sources et
décisions », « quels que soient [?] leur forme et leur support ». De jurisprudence constante (cf. par exemple Avis
20192298 - CADA (data.gouv.fr)), la CADA déduit de ces dispositions que les données « brutes » peuvent être
qualifiées de documents administratifs au sens de ces dispositions, relevant ainsi du régime de communication
prévu par le livre III du CRPA. Or, le cadre juridique relatif aux informations environnementales est plus libéral
que celui applicable aux documents administratifs, qu?il s?agisse des informations dont la communication peut
être demandée comme des motifs justifiant un refus de communication, plus restreints que celles prévues par
le cadre général. L?article L. 124-2 du code de l?environnement dispose ainsi : « Est considérée comme
information relative à l'environnement au sens du présent chapitre toute information disponible, quel qu'en
soit le support, concernant : / 1° L'état des éléments de l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau,
le sol, les terres, les paysages, les sites naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que
PUBLIÉ
https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/275337_0.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[111] Dans les décisions citées relatives aux AASQA82, la CADA souligne que les informations
reçues et détenues par ces personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service
public, dans la mesure où elles se rapportent à cette mission, revêtent un caractère administratif
et sont communicables à toute personne qui en fait la demande. Or le RNSA et les AASQA,
notamment, sont associés dans la même mission par l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation
des organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l'air
ambiant. Dans ses échanges avec la DGS, la DAJMS a précisé que le RNSA est soumis à l?obligation
de transmettre les informations relatives à l?environnement dans les conditions définies par les
articles L. 311-1 et suivants du code des relations entre le public et l'administration.
[112] Au-delà, comme le note le Conseil national du numérique83, il existe de nombreuses
obligations d?information environnementale imposées aux entreprises vis-à-vis des autorités
publiques, développant depuis 2001 les obligations de publier les données environnementales à
destination du public. « Par ailleurs, la loi [2016-1321 du 7 octobre 2016] dite « Pour une République
numérique » a innové en consacrant une catégorie de données d?intérêt général », concernant les
entreprises qui présentent un lien avec la puissance publique84.
[113] Les données relatives aux pollens et moisissures constituant des données
environnementales et collectées grâce à des subventions publiques pour le compte des pouvoirs
publics, toutes les conditions sont réunies pour les considérer comme des données d?intérêt
général, ne pouvant faire l?objet d?une rétention.
les interactions entre ces éléments ; / 2° Les décisions, les activités et les facteurs, notamment les substances,
l'énergie, le bruit, les rayonnements, les déchets, les émissions, les déversements et autres rejets, susceptibles
d'avoir des incidences sur l'état des éléments visés au 1°, ainsi que les décisions et les activités destinées à
protéger ces éléments ; / 3° L'état de la santé humaine, la sécurité et les conditions de vie des personnes, les
constructions et le patrimoine culturel, dans la mesure où ils sont ou peuvent être altérés par des éléments de
l'environnement, des décisions, des activités ou des facteurs mentionnés ci-dessus ; » Il n'existe donc aucune
exigence de formalisation, en ce sens que l'information demandée n'a pas nécessairement à figurer sur un
document existant, comme le Conseil d?Etat l?a estimé s?agissant par exemple d?une simple position exprimée
par un représentant du gouvernement français au sein d'un comité européen (CE 11 juill. 2018, Union nationale
de l'apiculture française, req. no 412139, Lebon T.) /?/ Dès lors, il est certain que des « données brutes » peuvent
être qualifiées d?informations relatives à l?environnement au sens des dispositions précitées, comme la CADA
le rappelle dans de nombreux avis (cf. par exemple, s?agissant d?informations relatives à la pollution : Avis
20153803 du 24 septembre 2015 ; Avis 20201391, 16 juillet 2020).
82 Cf. supra, décisions CADA n° 20100519 et 20134794.
83 Avis cité de juillet 2020.
84 Même source.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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2 Un dispositif distordu par une gestion opaque du RNSA
2.1 La création de sociétés satellites et de flux financiers parallèles
2.1.1 La création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants de
l?association
[114] A partir de 2007, les principaux dirigeants du RNSA ont structuré autour de l?association,
sans que cela ait semblé interroger, un réseau d?entreprises dirigées le plus souvent par eux-
mêmes, et investies de pans d?activité relevant des missions du RNSA.
2.1.1.1 La création de l?entreprise RNSA Laboratoire, filiale détenue à 100 % par
le RNSA
[115] Le 4 avril 2007, le RNSA, représenté par sa présidente XXXXXXXXX, constitue l'entreprise
unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) RNSA Laboratoire, « société commerciale sans
activité », et dépose ses statuts85. Le RNSA devient l?associé unique de l?EURL, et la gérance est
confiée, pour une durée statutairement illimitée, XXXXXXXXXXXXXXXXXXX [au] directeur du
RNSA.
[116] Selon le procès-verbal de l?assemblée générale extraordinaire RNSA du 1er mars 2007, la
création de la filiale RNSA Laboratoire SARL, onze ans après la création du RNSA, était liée à une
volonté d?individualiser une structure dédiée à la valorisation des données produites, en séparant
ce qui relève d?une activité strictement associative de ce qui était présenté comme relevant « de
sa branche d'activité relative à l'analyse des données pour des opérateurs relevant du domaine
privé ». XXXXXXXXXXX [Le directeur du RNSA] indique dans une requête auprès du président du
tribunal de commerce de Lyon le 2 mai 2007, en qualité de gérant de RNSA Laboratoire SARL,
que la société se propose de recevoir du RNSA l?ensemble des éléments d?une branche d?activité
relative à l?analyse des données pour les opérateurs relevant du domaine privé (notamment des
laboratoires et des médecins). Il peut donc être compris qu?une scission est opérée entre les
éléments relevant de l?analyse des données destinées à des opérateurs privés et ceux destinés à
des opérateurs publics.
[117] Il est douteux pour autant que l?opération de « filialisation » via la création de RNSA
Laboratoire, menée, selon les déclarations de ses responsables en conseil d?administration, pour
préserver à l?association un caractère non lucratif et éviter son assujettissement aux impôts
commerciaux, en ait rempli les conditions. Pour que les associations puissent sectoriser leurs
activités lucratives, la doctrine administrative exige en effet notamment que les opérations
lucratives soient dissociables, par nature, de l'activité non lucrative, ce qui n?était pas le cas. Par
85 INPI, bordereau de dépôt d'actes de sociétés A2007/009153.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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ailleurs, si la participation caractérise l'existence de relations privilégiées avec la filiale, ce qui était
le cas à maints égards, l'organisme est considéré comme lucratif pour l'ensemble de ses activités86.
[118] Au surplus, d?une part, l?objet social du RNSA ne distinguait pas de « branche d'activité
relative à l'analyse des données pour des opérateurs relevant du domaine privé ». D?autre part, dès
l?origine, l?objet de la SARL ne se limite en rien à « l'analyse des données pour des opérateurs
relevant du domaine privé ». Au contraire, il recouvre largement l?objet social du RNSA, au point
qu?il est difficile de percevoir une différence majeure entre l?association et l?entreprise, à
l?exception de la possibilité très largement ouverte à cette dernière de réaliser des opérations
financières, mobilières ou immobilières. L?objet de la SARL recouvre aussi en grande part les
missions pour lesquelles le RNSA perçoit d?importantes subventions, de la DGS notamment :
86 Lexis Pratique Fiscal - F-8612.- Organismes sans but lucratif (OSBL), Julien Chateauneuf, Avocat au barreau
de Montpellier, mise à jour 26 avril 2023. Cf. par ailleurs annexe 22, « Association RNSA ? Etude de
défiscalisation de l?association RNSA » cabinet DEBRUN-VERCHERE-COLIN, remise au RNSA en septembre
2008.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Tableau 1 : Mise en regard de l?objet social du RNSA, de l?objet social de la société RNSA
Laboratoire et des missions confiées aux RNSA en contrepartie des subventions versées par la
DGS
Objet social du RNSA
(Statuts du RNSA, article 3,
version de 1996, en vigueur en
2007)
Objet de la SARL RNSA
Laboratoire
(Statuts déposés le 4 avril 2007,
du RNSA, article 2)
Missions contrepartie de la
subvention DGS
(Convention DGS-RNSA, version
4/06/2007, extrait)
Cette association a pour objet la
surveillance aérobiologique :
recueil, analyse et interprétation
des particules biologiques
présentes dans l?air, susceptibles
d?avoir un effet sur la santé.
L?activité de l?association sera
orientée principalement sur la
fédération des centres de recueil
et d?analyse des particules types
pollens, moisissures, etc.?, la
gestion des bases de données
associées et la diffusion de
l?information technique et
clinique. En outre, l?association
pourra être amenée à mettre en
place des études
épidémiologiques, participer à
des publications et à réaliser des
formations.
La société a pour objet, en France
et à l'étranger, l'analyse de
données pollens, moisissures et
autres contaminants ainsi que de
la qualité de l'air ; la réalisation
d'études spécifiques dans les
domaines précités ; la mise en
forme de bulletins d'information
sur le risque allergique
d'exposition aux pollens ; toute
prestation de conseils
scientifiques et de formation en
matière d'amélioration de la
qualité de l'air et d'analyse des
données pollens, moisissures et
autres contaminants ; et
généralement toutes opérations
financières, mobilières ou
immobilières pouvant se
rattacher directement ou
indirectement à l'objet social et
aux objets similaires où connexes,
ou susceptibles d'en faciliter
l'application et le
développement, le tout tant pour
elle-même que pour le compte de
tiers ou en participation sous
quelque forme que ce soit.
En matière de coordination :
centralisation de toutes les
données d'analyse pollinique,
d'analyse phénologique et des
bulletins cliniques ; mise à jour de
la base de données ; réalisation
des bulletins allergo-polliniques
hebdomadaires /?/ ; réalisation
des réactifs nécessaires ;
préparation des brochures et
plaquettes du RNSA pour 2007 et
de la plaquette Ambroisie 2007 ;
préparation et mise en oeuvre des
journées d'études scientifiques.
En matière d'information /?/ :
information des pouvoirs publics,
du corps médical, du grand
public et de tout professionnel
(public ou
privé) intervenant dans
l'aménagement du territoire sur
le contenu pollinique de l'air et le
risque allergique d'exposition aux
pollens ; diffusion de bulletin
allergo-polliniques
hebdomadaires pour le corps
médical et les services
déconcentrés du ministère
chargé de la santé ; participation
avec les structures compétentes
spécialisées à l'élaboration d'un
guide sur le choix des plantations
peu ou non allergisante et sur
l'entretien des arbres et jardins
pour restreindre l?émission de
pollens.
Source : mission, sur la base des documents cités
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[119] Ces larges recoupements montrent que le champ d?action désigné comme étant celui de
l?entreprise est en réalité, hors opérations financières, mobilières ou immobilières, celui du RNSA,
lui-même financé très largement par les subventions publiques. La filialisation affirmée conduit
par contre à réserver à la SARL les recettes issues le cas échéant de la vente de données.
[120] Selon les documents disponibles, il n?apparaît pas que l?entreprise RNSA Laboratoire ait
une activité autre que la vente des données produites par le RNSA, ou de prestations produites
sur ces bases. Les dépenses de personnel ne sont pas négligeables notamment les premières
années, mais il s?agissait, selon l?actuelle direction du RNSA, de rémunérations de salariés du RNSA
prises en charge par RNSA Laboratoire, dans certains cas de doubles rémunérations, la
rémunération d?une partie des salariés étant réparties entre le RNSA et la société RNSA
Laboratoire87. Le chiffre d?affaires provient exclusivement ou très majoritairement de ventes
d?informations polliniques et de services88. Selon un document qui organise les relations entre
l?association et la société RNSA Laboratoire89, « l'Association gère les analyses polliniques, la base
de données "pollens", les formalités des analystes, assure les formations des analystes et le contrôle
qualité et procède à l'information du grand public ou des autorités publiques, chercheurs, etc. ?,
l'EURL procède à la mise en forme de l'information tant pour le privé que pour le public, aux
formations spécifiques, à la gestion des bases de données cliniques et phénologiques ». Le site
Internet de la SARL affiche d?ailleurs le principe d?une activité basée sur les données du RNSA90 :
« RNSA Lab : Prévoir le risque d?allergies - Les données pollens du RNSA au service de vos enjeux ».
En cohérence avec cette présentation de la société RNSA Laboratoire par elle-même, des clients
de la société RNSA Laboratoire91 affichent explicitement leur partenariat avec « le RNSA » ; c?est
le cas par exemple du groupe pharmaceutique Stallergenes Greer92.
[121] Il n?est pas certain au demeurant que les clients de RNSA Laboratoire aient été informés de
la différence entre l?association RNSA et la société RNSA Laboratoire, car les contrats passés par
RNSA Laboratoire assimilent eux-mêmes les deux structures. Ainsi la convention de partenariat
ou son projet passé en 201693 entre « RNSA LABORATOIRE, Société à responsabilité limitée
unipersonnelle au capital de 88 000,00 ¤, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de
LYON sous le numéro 497 555 268, dont le siège social est Lieu-dit Plat du Pin ? 69690 BRUSSIEU,
France, Représentée, XXXXXXXXXXXXXXXXXX [par son] Directeur, (Ci-après dénommé le «
RNSA ») », la fondation d?entreprise « Pour la dermatite atopique » (FDA) et la xxxxx xxxxxxxx
xxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx ayant pour activité « le développement, la fabrication et la
commercialisation d?une gamme de produits dermo-cosmétiques à visée dermatologique » stipule-
87 Cf. annexes 19 et 20.
88 Par exemple, pour 2016, le chiffre d?affaires de 194 791 euros provient, hors ventes de petit matériel
(5788 ¤), exclusivement de ventes d?informations. A titre d?exemples, en 2013 et 2016, les chiffres d?affaires
sont respectivement de 216 781 et 194 791 euros et proviennent, hors ventes de petit matériel (5 453 et
5788 ¤), exclusivement de ventes d?informations.
89 Cf. annexe 19.
90 Cf. annexe 11.
91 Puis RNSA Obéron, cf. infra.
92 Cf. copie d?écran en annexe 11 ; la mission a consulté par ailleurs plusieurs factures attestant des relations
commerciales entre Stallergenes Greer et la société RNSA Laboratoire, par exemple pour un contrat de
40 000 ¤ en 2013 et pour un contrat de 20 000 ¤ en 2017, en paiement de données ou agrégées produites
par le RNSA.
93 Les documents transmis par le RNSA ne comportent pas, sauf erreur, l?exemplaire signé de cette
convention.
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t-elle que « Le RNSA est une entreprise spécialisée dans le secteur d?activité des analyses, essais et
inspections techniques. Le RNSA a pour objet principal l?étude du contenu de l?air en particules
biologiques pouvant avoir une incidence sur le risque allergique pour la population. C?est-à-dire
l?étude du contenu de l?air en pollens et en moisissures ainsi que du recueil des données cliniques
associées ». La convention engage « le RNSA » à un envoi hebdomadaire comprenant les
informations globales et détaillées des alertes pollens et moisissures et interdit que les données
correspondantes soient « transmises à titre gracieux ou onéreux à tout autre partenaire interne ou
externe à la FDA et/ou PFDC et au RNSA ». Elle autorise « la FDA et PFDC et plus précisément les
Laboratoires Dermatologiques XXXXXXX à utiliser » le nom « du RNSA » « sur tous les supports
récapitulant le contrat et/ou le projet ». En contrepartie du paiement des honoraires prévus, « le
RNSA concède ses droits de propriété intellectuelle à titre exclusif, attachés aux Données à la FDA
et à PFDC, notamment l?intégralité des droits d?auteur attachés aux Données résultant des
présentes ».
[122] Par exemple encore, une facturation de la société RNSA Laboratoire au groupe XXXXXXX94
pour un montant de 37 500 ¤ le 09/04/2013 a pour objet les prestations suivantes : « Envoi des
données polliniques bi-hebdomadaire sous format Excel, chaque semaine à partir de la semaine 9, le
lundi 25 Février 2013 / Mise à jour pour l'application iPhone / Fourniture de la moyenne des données
polliniques de l'année en cours en 6 zones distinctes (NO/NE/SO/SE Méditerranée/IDF), Participation
active du R.N.S.A. au board expert à raison de deux réunions par an. » Soit cette « participation
active » est celle du RNSA, qui a alors fourni une prestation pour RNSA Laboratoire qui par ailleurs
vendait les données produites par l?association, soit il s?agit d?une participation de RNSA
Laboratoire se faisant là encore dénommer RNSA.
[123] Quoi qu?il en soit, il y a eu captation de l?activité, et de la dénomination, du RNSA par la
société RNSA Laboratoire.
[124] Hors analyse de l?activité, les deux structures sont imbriquées à maints égards. Si les statuts
de la SARL mis à jour dès le 1er août 2007 introduisent une différenciation formelle95, les éléments
disponibles sont significatifs d?une gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite le même siège social96 : le siège social de la SARL est
fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin, 11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle
le siège social de l?association RNSA est également implanté à compter du 1er Janvier 2011.
? Les dirigeants sont les mêmes.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
94 Facture RNSA Laboratoire à XXXXXXXXXXX N° 2013E592
95 L?article 3 des nouveaux statuts de la SARL mis à jour le 1er août 2007 est ainsi rédigé : « dans tous les actes,
factures, annonces, et autres documents de toute nature émanant de la société, la dénomination sociale doit
toujours être précédée ou suivie des mots « société à responsabilité limitée » ou des initiales « S.A.R.L. » et de
l?énonciation du capital social. »
96 Cf. infra, 2.1.1.3.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX97XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXX98.
? La comptabilité de l?association RNSA et de la société RNSA Laboratoire (puis de la société
RNSA Oberon, successeur de la société RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont tenues
par le même cabinet comptable99. Pour autant, la lettre de mission rédigée par ce cabinet
en 2008 à l?adresse du RNSA, non actualisée depuis100, ne comporte aucune spécification de
vigilance relative aux flux financiers entre l?association et la société RNSA Laboratoire. Cette
lettre de mission était pourtant, pour le RNSA, adressée à XXXXXXXXXXX (et non au
président de l?association), dans le même temps gérant de RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire »101, reçu très tardivement par la mission et qui pose
au contraire les bases de l?imbrication entre les deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin 2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : « en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés intégralement par cette structure ». Ayant constaté dans
les exercices communiqués de la comptabilité de la société RNSA Oberon des virements
portant des mentions relatives au RNSA, la mission a posé la question de leur objet et de la
base conventionnelle correspondante, et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une structure à l?autre enregistrés dans les comptes
97XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXX . .
98 Historique fourni par le RNSA, cf. annexe 16.
99 « Nous avions la charge parallèlement de la comptabilité de l?association RNSA et de la société RNSA
Laboratoire/RNSA Oberon depuis le 01/04/2007 jusqu?au 31/12/2020. A noter que la comptabilité de RNSA
Laboratoire/RNSA Oberon était en saisie complète par notre cabinet depuis le 01/01/2015 ». Cabinet GOOD
MORNING, 10 Allée Hugues Limonti, 69930 ST LAURENT DE CHAMOUSSET, mail 01/08/2024 à la mission.
100 Lettre de mission rédigée par la société d?expertise comptable et de commissaires aux comptes Debrun,
Verchere et Colin à l?attention de XXXXXXXXXXXXX pour le RNSA, 28 janvier 2008.
101 Cf. annexe 19.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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courants ont été opérés en fonction de critères ponctuels et n?obéissent pas à une règle
formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune convention ou autre document »102.
2.1.1.2 Les évolutions de l?entreprise RNSA Laboratoire et la création par les
dirigeants du RNSA d?autres entreprises intervenant dans le champ
d?action de l?association
[125] La SARL est rapidement transformée en EURL le 11 mai 2007, les statuts prévoyant que le
nom RNSA Laboratoire doive continuer à être précédé de la mention SARL.
[126] Cinq ans après la création de RNSA Laboratoire SARL, une partie de ses activités statutaires
est cédée à la société AIRTEST103, société par actions simplifiée (SAS) créée quelques mois plus
tôt par XXXXXXXXXXXXXXXXXXXX, qui apporteront respectivement 6 000 et 4 000 euros au
capital de la société. Le siège social d?AIRTEST est localisé à la même adresse que celui du RNSA
et de la SARL RNSA Laboratoire, AIRTEST étant hébergée dans les locaux loués par RNSA
Laboratoire104.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
[127] RNSA Laboratoire et AIRTEST SAS interfèrent, AIRTEST faisant conventionnellement105
« sous-traiter à RNSA Laboratoire un certain nombre de tâches administratives selon ses propres
spécifications ». Les documents disponibles ne permettent pas d?appréhender précisément
l?activité d?AIRTEST, dont un fichier retraçant les ventes sur plusieurs exercices, communiqué par
la direction actuelle du RNSA, montre que celles-ci ont été réalisées notamment auprès de
sociétés pharmaceutiques, mais aussi d?autres personnes morales comme une université, ou des
personnes physiques, ou encore du RNSA lui-même. Elles totalisent 1, 05 M¤ entre 2012 et 2017.
[128] AIRTEST SAS est transformée trois ans après sa création en une SARL, ANALYZAIR106, par
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX107, [ses] associés-dirigeants.
102 Mail de la direction du RNSA à la mission, 29 juillet 2024.
103 L?objet social de la SAS AIRTEST, créée le 15 mars 2012, est le suivant : « Toutes prestations d'audit,
d'expertise et de contrôle de l'air intérieur et extérieur dans tous les domaines et notamment ceux de l'industrie,
du tertiaire et de l'habitat, toutes prestations d'expertises et de conseils en matière d'amélioration de la qualité
de l'air, l'achat, la vente, la location de tous matériels et/ou produits (notamment consommables) concernant
les domaines d'activités précités ». (Greffe du tribunal de commerce de Lyon, annonce BODACC RCS-A n°
785, parue le 10 avril 2012).
La cession de la branche d'activité d'expertise, analyse, contrôle air antérieur de la SARL RNSA Laboratoire
à la société AIRTEST avec effet au 15 mars 2012, fait l?objet de l?observation numéro F12/027517 du
18/07/2012, portée au registre national des entreprises
(https://data.inpi.fr/entreprises/497555268?q=RNSA %20oberon#497555268).
104XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
105XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXX.
106 ANALYZAIR, Siren : 750447807. ANALYZAIR S.A.R.L au capital de 10 000,00 Euros Siege social : Les
Reynières, 755 route du Bois Landoz 01320.
107 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
PUBLIÉ
https://data.inpi.fr/entreprises/497555268?q=RNSA%20oberon#497555268
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[129] Elle est cédée quelques mois plus tard au président de la société M 5P108. ANALYZAIR
continue à effectuer à ce jour une forte part des analyses des pollens issus des capteurs du RNSA.
[130] En février 2021, le bureau du RNSA109 décide de transformer la société RNSA Laboratoire
comme suit : « Réduction du capital social de 88000 euros à 80000 euros / transformation de la
société RNSA Laboratoire en société par action simplifiée / proposition de la société OBERON
Sciences en cours de création, d?acquérir 80 % des titres de la Société RNSA LABORATOIRE,
détenues en pleine propriété par l?Association RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQUE (R.N.SA), moyennant un prix de VINGT-MILLE Euros (20 000 ¤), soit après
réduction du capital social, 6 400 droits sociaux sur les 8 000 droits sociaux existants./ Les associés
devront adopter les statuts de la société en sa forme nouvelle de Société par actions simplifiée, tels
qu'ils seront présentés par le Gérant. »
[131] Par décisions extraordinaires110 signées le 7 mai 2021 par [la] xxxxxxxxxxxxxxxxx, présidente
du RNSA et de ce fait représentante de l?associée unique de RNSA Laboratoire SARL, établies sur
le rapport xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, [du] gérant de la société, celle-ci est transformée en SAS et
renommée RNSA OBERON. Son nouveau président est la SAS OBERON Sciences, créée quelques
semaines plus tôt111 et présidée par xxxxxxxxxxxxxxxx, membre du bureau du RNSA et par ailleurs
chercheur dans un laboratoire d?aérobiologie du CNRS112. Le RNSA, précédemment titulaire de
108xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
109xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
110 Greffe du TC de Lyon (W6422292), 2021-05-22 : RNSA LABORATOIRE SARL, mouvement des dirigeants,
réduction de capital social, modification de la forme juridique, modification de la dénomination,
mouvement sur l'activité ou l'objet social : « RNSA LABORATOIRE SARL au capital de 88.000 EUR Siège social :
Le Plat du Pin 69690 Brussieu 497 555 268 RCS Lyon Par décisions du 7/05/2021, il a été décidé, Avec effet du
7/05/2021 : la réduction du capital social d?une somme de 8.000 EUR pour le ramener de 88.000 EUR à 80.000
EUR par annulation de 800 parts sociales de 10 EUR, la transformation de la Société en SAS ; d?approuver les
statuts de la Société sous sa nouvelle forme ; de nommer en qualité de Président à compter du même jour, sans
limitation de durée, la Société OBERON SCIENCES dont le siège social est à Grenoble (38000), 15, rue René-
Thomas (896 369 932 RCS Grenoble), de prendre acte de la cessation à compter du même jour, des fonctions
du Gérant, de changer la dénomination sociale pour prendre celle de « RNSA OBERON » ; de modifier, à compter
du même jour, l?objet social qui est désormais : « La conception, le développement, la fabrication et la
commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour l?environnement à travers la mesure, notamment
des bioaérosols, l?analyse de données et la collecte d?informations ; Le conseil, l?assistance opérationnelle et les
prestations de services en matière de solutions scientifiques innovantes pour prévenir les risques d?allergies et
d?exposition aux agents chimiques et biologiques ; L?ingénierie, la maintenance et la réparation d?instruments
de mesures et accessoires des expositions aux agents chimiques, biologiques et microbiologiques. Tous travaux
de recherche et de développement en biotechnologie » et de modifier les articles des statuts en conséquence.
Les cessions et transmissions d?actions détenues par l?associé unique sont libres. En cas de pluralité d?associés,
les cessions sont libres uniquement entre Associés. Admission aux Assemblées et exercice du droit de vote :
Chaque action donne le droit de participer aux décisions collectives des Associés et donne droit à une voix. »
111 Acte de création de la SAS Obéron Sciences, 15 mars 2021, objet social : « La conception, Le
développement, la fabrication et la commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour
l?environnement à travers la mesure, l?analyse de données, la collecte d?informations ; le conseil, l?assistance
opérationnelle et les prestations de services en matière de solutions scientifiques innovantes pour
l?environnement », immatriculation au RCS de Grenoble (W6399985)
112 CAIRN-Info, notice biographique
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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100 % des parts de RNSA Laboratoire SARL, cède 80 % des parts après les avoir fortement
dépréciées en comptabilité113.
[132] L?objet social modifié est désormais : « La conception, le développement, la fabrication et la
commercialisation de solutions scientifiques innovantes pour l?environnement à travers la mesure,
notamment des bioaérosols, l?analyse de données et la collecte d?informations ; Le conseil,
l?assistance opérationnelle et les prestations de services en matière de solutions scientifiques
innovantes pour prévenir les risques d?allergies et d?exposition aux agents chimiques et biologiques ;
L?ingénierie, la maintenance et la réparation d?instruments de mesures et accessoires des expositions
aux agents chimiques, biologiques et microbiologiques. Tous travaux de recherche et de
développement en biotechnologie ».
[133] Selon les déclarations de l?actuelle direction du RNSA et le procès-verbal de l?assemblée
générale mixte RNSA Obéron-RNSA du 30 janvier 2024, transmis à la mission le 12 septembre
2024114, les relations entre le RNSA et la société RNSA Obéron sont précontentieuses depuis
quelques mois. Par ailleurs, l?assemblée générale mixte du 20 juin 2024 a notamment décidé de
renommer la société « Obéron Pollens ». Enfin, la mission a été informée de la dissolution début
septembre 2024 de RNSA-Obéron.
2.1.1.3 La création d?entreprises à vocation immobilière gérant notamment les
locaux du RNSA
[134] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a par ailleurs créé, respectivement en 2010 et 2012, deux sociétés
immobilières familiales, la SCI La Feuillade115 et la SCI
l?Alpette116,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx. Les éléments réunis montrent que la SCI La Feuillade interfère
avec le RNSA. Le relevé de décision du bureau du RNSA du 3 juin 2010 indique que le RNSA
souhaiterait occuper « un local deux fois plus grand à Brussieu que l'actuel », qui ne serait
cependant pas à louer mais à vendre. Ces nouveaux locaux loués par le RNSA ont été acquis par
la SCI La Feuillade, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx. Le même relevé de décision mentionne qu?un loyer
mensuel de 2 000 ¤ permettrait de rembourser l'emprunt fait sur 11 ans, et qu?aucune « publicité »
ne serait faite sur ce montage au niveau du conseil d'administration encore moins de l'assemblée
générale : « Il sera dit au conseil d'administration que le bureau, le président et xxxxxxxxxxxxxx ont
été informés du bail entre la SCI et le R.N.S.A. avec la caution de xxxxxxxxxxxxxxxxxxx » /?/ « Maître
Chronowkski117 dit que ce genre de situation amène des jalousies. C'est pourquoi, tout sera fait bien
sûr légalement, la transparence est totale au niveau du bureau du R.N.S.A., mais aucune "publicité"
ne sera faite au niveau du conseil d'administration encore moins de l'assemblée générale. »
113 Cf. infra, point 2.1.2.3.
114 La direction du RNSA ayant notamment indiqué rencontrer des difficultés récurrentes pour obtenir les
procès-verbaux d?assemblées générales de RNSA Obéron.
115 Greffe du tribunal de commerce de Lyon, SCI La Feuillade, n° de gestion 2010D01282, dépôt des statuts
le 30 juillet 2010, activité : location de terrains et d'autres biens immobiliers.
116 Greffe du tribunal de commerce de Lyon, SCI l?Alpette active depuis le 01/08/2012, SIREN 753304120,
activité : acquisition, propriété, gestion, location de tous biens immobiliers.
117 Avocat associé du cabinet Juridique Saône Rhône, au sein duquel il exerce depuis 1990.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[135] Selon le même relevé de décision, « la convention sera passée avec R.N.S.A. Laboratoire (une
association n'a pas le droit de faire un bail commercial). xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx auront
la vision des montants ». Le RNSA est donc devenu sous-locataire, via un bail précaire signé pour
la première fois le 4 octobre 2010, de la SARL RNSA Laboratoire pour des locaux appartenant à
la SCI La Feuillade, détenue par118. Cette opération a été menée sans information du conseil
d?administration ni de l?assemblée générale, alors que les statuts de l?association ne confèrent
aucun pouvoir spécifique au bureau.
[136] Il résulte du changement de locaux un alourdissement des charges pour le RNSA comme
pour la SARL RNSA Laboratoire. Selon la projection annoncée en bureau le 3 juin 2010,
« l'association R.N.S.A. passerait d'un loyer de 500 à 750 Euros et le laboratoire de 300 à 1.300
Euros environ ». Selon le compte-rendu du conseil d?administration de mars 2010, « le bâtiment
de 425 m2, séparé en deux entités distinctes, triplerait la surface actuelle, pour le double de loyer.
Tout calculé, la dépense supplémentaire serait de 6 000 euros par an pour l?association. » Les
membres du conseil d?administration ont mandaté pour faire aboutir ce projet xxxxxxxxxxxxxxx,
sans qu?il soit mentionné à leur intention que celui-ci devenait par ailleurs copropriétaire des
locaux via la SCI La Feuillade.
[137] Le loyer a rapidement augmenté, passant de 750 ¤ en 2013 à de 900 Euros TTC par mois en
2014. A ce jour, les locaux sont toujours loués au RNSA par la SCI La Feuillade. Le montant du loyer
a fait l?objet d?un avenant signé en 2021 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, pour le compte de la SCI La Feuillade en
raison d?une diminution de la surface louée 119. Le bail précaire signé le 30 septembre 2021 précise
en effet en préambule que « les parties ont décidé de modifier la surface des locaux ainsi que le
montant du loyer dudit bail à compter du 1er octobre 2021, et se sont en conséquence
rapprochées pour signer le présent avenant ». Le rapport du trésorier sur les comptes 2021
mentionne par ailleurs « une augmentation des coûts de location et d?entretien car maintenant
entièrement pris en charge par le RNSA et non plus par sa filiale ».
_____
118 Montage retracé ainsi dans le compte-rendu du conseil d?administration du 3 juin 2020 : « l'achat serait
réalisé par une SCI dont xxxxxxxxxxxxxx se porterait garant. Ensuite la SCI le louerait à R.N.S.A. Laboratoire, qui
à son tour sous louerait à R.N.S.A. Association, avec un loyer plus faible pour ce dernier. »
119 Le loyer est fixé, à la somme de 950 ¤ hors taxes par mois, outre charges s?élevant à la somme mensuelle
hors taxes de 470 ¤ correspondant aux charges de chauffage, éclairage des communs intérieurs et extérieurs
et eau potable
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[138] Le logigramme ci-dessous synthétise l?historique de création des structures satellites du
RNSA et leur articulation :
Logigramme occulté en application de l?article L311-6 du code des relations entre le public et
l'administration
Source : Mission, sur la base de l?annuaire des entreprises (https://annuaire-
entreprises.data.gouv.fr/), de l?espace open data de l?INPI (https://data.inpi.fr/), du répertoire des
associations (https://repertoiredesassociations.fr/), du site société.com.
2.1.2 Les flux financiers induits au détriment du RNSA
[139] La « filialisation » a privé le RNSA des recettes qu?il tirait précédemment de la vente des
données polliniques à des entreprises privées ainsi que de travaux exécutés sur la base de ces
données ; les contreparties initialement prévues, très inférieures dès l?abord aux recettes
correspondantes, ont de plus été considérablement minorées par la suite.
2.1.2.1 La captation par les sociétés satellites des ventes de données produites
ou agrégées par le RNSA
[140] La création en 2007 de la société RNSA Laboratoire a privé le RNSA des recettes
précédemment obtenues des ventes de données et travaux d?analyse des données réalisées pour
des entités privées, recettes engrangées depuis par la filiale. Celle-ci a été créée dès lors que les
produits correspondants, en nette croissance depuis 2003, ont dépassé 350 000 annuels, comme
retracé ci-dessous. Parallèlement, à partir de 2005, le RNSA a obtenu des subventions publiques
conséquentes et croissantes, qui ont dépassé 500 000 ¤ par an à partir de 2014.
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https://data.inpi.fr/
https://repertoiredesassociations.fr/
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Tableau 2 : RNSA, poids relatif de la production vendue et des subventions d'exploitation
dans les produits d?exploitation, antérieurement à la création de la filiale
RNSA, comptes de
résultat, extraits
2006 2005 2004 2003
Production vendue 365 354 387 233 331 428 188 149
En % des produits
d?exploitation120
56,9 % 50,8 % 92,5 % 85,1 %
Subventions
d'exploitation
263 833 345 770 0 0
En % des produits
d?exploitation
41,1 % 45,4 % 0 % 0 %
Produits
d'exploitation
641 675 762 020 358 427 221 073
Source : Mission, d?après les comptes du RNSA
[141] Une fois la « filiale » créée, ces évolutions concomitantes de baisse des produits d?activité
et hausse des subventions ont fourni au RNSA des produits d?exploitation d?un montant
comparable aux montants actuels, mais à la composition transformée. Privée pour l?essentiel des
produits des ventes, l?association est alimentée depuis, pour 85 à 90 % de ses produits
d?exploitation, par les subventions publiques.
120 NB : Outre la production vendue et les subventions d?exploitation, les produits d?exploitation comportent
notamment une ligne « autres produits » à hauteur de 10 000 à 30 000 ¤, ce qui explique que les
pourcentages additionnés par colonne n?atteignent pas 100 %.
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Tableau 3 : RNSA, poids relatif de la production vendue et des subventions d'exploitation
dans les produits d?exploitation pour les derniers exercices clos
RNSA, comptes de
résultat, extraits
2023 2022 2021 2020
Production vendue 3 503 13 505 250 740
En % des produits
d?exploitation121
0,6 % 2,0 % 0,0 % 0,1 %
Subventions
d'exploitation
518 792 579 836 540 246 506 498
En % des produits
d?exploitation
84,3 % 86,6 % 91,5 % 90,0 %
Produits
d'exploitation
615 677 669 865 590 422 563 074
Source : Mission, d?après les comptes du RNSA
[142] La société RNSA Laboratoire quant à elle a engrangé pour ses ventes de services122
3 339 377 ¤ entre 2007 et 2020 inclus, soit sur la période des recettes annuelles moyennes de
238 527 ¤ à ce titre.
2.1.2.2 Des contreparties non proportionnées et très fortement réduites en
quelques années
[143] L?apport par le RNSA à RNSA Laboratoire de ce qui a été présenté comme la « branche
complète et autonome d'activité relative à l'analyse de données pour des opérateurs relevant du
domaine privé » (cf. supra) a privé le RNSA d?un apport à RNSA Laboratoire évalué à 87 000 ¤ par
le commissaire aux apports123 ainsi que, durablement, des recettes correspondant à l?activité
lucrative en contrepartie, selon les déclarations faites au commissaire aux apports, « d?une
redevance annuelle fixe de 75 000 ¤ hors taxes ainsi que d?une partie variable égale à 10 % du chiffre
d?affaires hors taxes de la société RNSA Laboratoire »124.
121 NB : Outre la production vendue et les subventions d?exploitation, les produits d?exploitation comportent
notamment une ligne « autres produits » à hauteur de 10 000 à 30 000 ¤, ce qui explique que les
pourcentages additionnés par colonne n?atteignent pas 100 %.
122 Ce montant est annuellement inférieur de quelques milliers d?euros à celui du chiffre d?affaires, car outre
les services, RNSA Laboratoire comptabilise marginalement des ventes de biens, sans que les indications et
documents communiqués aient permis d?en identifier la nature.
123 Rapport du commissaire aux apports sur les apports effectués par un associé, EURL RNSA laboratoire,
21 mai 2007.
124 La convention d?apport partiel d?actif prévoit également une redevance annuelle égale à 75 000¤ plus
10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire, en contrepartie du droit exclusif, stipulé par cette
convention, d?utiliser la base de données afférentes aux comptes de pollens et moisissures.
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[144] Le chiffre d?affaires hors taxes de la société RNSA Laboratoire de 2009 à 2020 inclus125 s?est
monté à 2 910 685 ¤, soit une moyenne de 242 557 ¤ annuels sur la période. Pour le total de ces
douze exercices, la partie variable de la redevance aurait donc dû s?élever à 291 068 ¤, tandis que
la partie fixe de la redevance aurait dû se monter à 900 000 ¤. Conformément aux règles déclarées
par la société RNSA Laboratoire, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx,
au commissaire aux apports, formalisées dans le rapport remis par celui-ci au président du tribunal
de commerce de Lyon en exécution de la mission confiée par une ordonnance judiciaire du 2 mai
2007, la redevance correspondant à la période 2009-2020 aurait donc dû s?élever à un total de
1 191 068 ¤.
[145] Mais au fil de conventions fréquemment modifiées entre le RNSA et sa « filiale », retracées
dans une convention de mai 2021, modificative et récapitulative des versions antérieures, la base
de calcul contractuellement fixée de la redevance annuelle a toujours été très inférieure au niveau
déclaré au commissaire aux apports.
[146] Alors que la redevance prise en compte par le commissaire aux apports devait compenser
la mise à disposition des données, les conventions effectivement signées entre le RNSA et RNSA
Laboratoire ont comporté en lieu et place une redevance pour licence de marques126. Les données
produites ou agrégées par le RNSA ont, en conséquence, été mises gracieusement à la disposition
de la société RNSA Laboratoire.
[147] Pour 2007 et 2008, ces conventions ne prévoient aucune redevance, et le compte de
résultat du RNSA ne comporte effectivement pas de ligne « redevance »127. Pourtant, le rapport
du commissaire aux apports n?excluait pas ces exercices pour le versement de la redevance ; il
précisait en outre que « toutes les opérations réalisées depuis le 1er avril 2007 concernant la
branche d?activité apportée seront considérées effectuées pour le compte de la Société RNSA
Laboratoire ». Pour le total de ces deux années, RNSA Laboratoire a réalisé un chiffre d?affaires
net de 558 253 ¤ et un résultat d?exploitation de 57 797 ¤. Dans le même temps, le poste
« production vendue » du RNSA s?effondre : il se montait à 365 354 ¤ en 2006, il tombe à
248 756 ¤ en 2007, à 121 078 ¤ en 2008.
[148] La base de calcul de la redevance annuelle conventionnellement fixée en 2008 avec effet
en 2009 était de 25 000 ¤ par an, soit approximativement le dixième de la redevance moyenne
qui aurait dû être perçue par le RNSA sur les bases déclarées au commissaire aux apport et prises
en compte par lui, et le tiers de la seule part fixe de cette redevance. Elle a été modifiée ensuite
à quatre reprises, en 2010, 2015, 2019 et 2021. Passée en 2010 (à compter de 2011) de 25 000 à
35 000 euros, cette base contractuelle a été de nouveau fortement réduite en 2015 puis en 2019.
En 2015, elle a ainsi été fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire de l?année
précédente avec un plafonnement à 15 000 euros, soit moins de la moitié de la redevance annuelle
125 La plage de temps retenue ici n?est pas exhaustive ; mais 2009 est la première année de versement d?une
redevance par RNSA Laboratoire au RNSA, et à partir de 2021, la société RNSA Laboratoire est remplacée
par la société RNSA-Obéron, dont le RNSA ne détiendra plus que 20 % des parts (cf. supra) ; le mécanisme
de versement très minoré de la redevance est cependant resté le même.
126 Cela s?explique peut-être par la reconnaissance à partir de 2009 du caractère public des données, niée
ultérieurement par le RNSA, cf. supra.
127 Poste « Redevance des marques » figurant pour les exercices ultérieurs à la rubrique « Production
vendue ».
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 56 -
antérieurement due aux termes de la convention, et 20 % de la seule part fixe de la redevance
déclarée au commissaire aux apports. Un plafonnement supplémentaire a été introduit en 2019 :
la redevance annuelle toujours fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société RNSA Laboratoire
de l?année précédente était désormais affectée d?un double plafond de 15 000 euros d?une part,
de 50 % du résultat d?exploitation net après impôts d?autre part. En 2021, à effet de juin 2022, les
deux plafonds ont été maintenus avec une hausse du plafond en valeur absolue, passant de 15 000
à 20 000 euros, ce qui restait loin cependant du niveau de 35 000 euros fixé en 2010, a fortiori du
montant de redevance déclaré au commissaire aux apports.
Tableau 4 : Base contractuelle de la redevance de marques, évolution
2009-2010128 2011-2015129 2016-2019130 2020-2021131 2022132
Base
contractuelle
Pour mémoire,
déclaration
faite au
commissaire
aux apports :
redevance
annuelle fixe
de 75 000 ¤
plus 10 % du
chiffre
d?affaires hors
taxes de la
société RNSA
Laboratoire
25 000 ¤ 35 000 ¤ 10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser
15 000 ¤
10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser
15 000 ¤ ni
50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
10 % du chiffre
d?affaires de la
société RNSA
Laboratoire de
l?année
précédente,
sans pouvoir
dépasser d?une
part, 20 000 ¤
HT et d?autre
part, 50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
Plafond en
valeur absolue
25 000 ¤ 35 000 ¤ 15 000 ¤ 15 000 ¤ dans la
limite de 50 %
du résultat
d?exploitation
net après
impôts
20 000 ¤ dans
la limite de
50 % du
résultat
d?exploitation
net après
impôts
Contrepartie Licence
d?exploitation
exclusive de la
marque RNSA
RESEAU
NATIONAL DE
Idem Idem Idem Idem moins la
marque IA
Indice
Allergique
128 Acte sous seing privé du 22/12/2008, redevance à compter du 01/01/2009
129 Avenant n°2 en date du 1er oct. 2010
130 Avenant n°3 en date du 31 août 2015
131 Avenant n°4 en date du 29 juin 2019
132 Acte du 7 mai 2021, convention se substituant aux précédentes à compter du 30 juin 2022.
PUBLIÉ
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- 57 -
SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQ
UE déposée par
le RNSA le 27
août 2007 + des
marques « RAEP
risque d?allergie
liée à l?exposition
au pollen », « RA
risque d?allergie »
et « IA+ indice
allergique »
déposées par le
RNSA en juillet
2008
+ pour RNSA
Obéron, droit
de premier
refus relatif à
l?utilisation
commerciale
des données
recueillies par
l?Association
R.N.S.A.
Source : mission, sur la base de la convention et de ses avenants (acte récapitulatif du 7 mai 2021,
seul communiqué avant la fin des investigations)
[149] Le second plafonnement à 50 % du résultat d?exploitation net introduit en 2019 a facilité
pour la société RNSA Laboratoire, puis la société RNSA Obéron une diminution supplémentaire,
et pour certains exercices la réduction à néant de la redevance contractuelle ; il suffisait alors de
péjorer le résultat d?exploitation en alourdissant les charges pour ne plus avoir de redevance à
payer. Or, une partie des charges, non validées par l?association RNSA hors ses principaux
dirigeants également dirigeants de la société commerciale, non plus, structurellement, que par les
financeurs publics du RNSA, apparaît non nécessaire au fonctionnement de la société
commerciale, car composée d?avantages personnels.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[150] Les différentes voies de diminution de la redevance et son indexation sur le résultat
d?exploitation de la société commerciale plutôt que sur le chiffre d?affaires net comme le
prévoyait la convention aux apports a ainsi permis le financement par le RNSA, via la diminution
de la redevance, de charges non nécessaires au fonctionnement de la société commerciale,
composées notamment d?avantages personnels.
[151] La redevance versée sur l?ensemble de la période s?est montée à 0 ¤ en 2007 et 2008,
25 000 ¤ en 2009, 35 000 ¤ par an de 2010 à 2015, 15 000 ¤ par an de 2016 à 2018, 1 689 ¤ en
2019133, 740 ¤ en 2020, 250 ¤ en 2021, 13 000 ¤ en 2022 et 0 ¤ en 2023, soit un montant total de
270 679 ¤ de 2007 à 2023 inclus, ou encore une moyenne annuelle de 15 922 ¤ par an.
133 Encore ce montant est-il celui de la « production vendue », les comptes 2019 du RNSA ne comportant
plus de ligne spécifique retraçant le montant de la redevance ; dans les comptes des exercices précédents,
la « production vendue » agrège la redevance et de très faibles montants de ventes.
PUBLIÉ
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[152] Pour la totalité de la période allant de 2007 à 2023 inclus, le chiffre d?affaires net global des
sociétés RNSA Laboratoire puis (à partir de 2021) RNSA Obéron se monte à 4 110 403 ¤, soit
293 600 ¤ en moyenne annuelle ; sur la même période, le résultat d?exploitation global, pourtant
dégradé par des charges inégalement nécessaires, se monte à 1 082 256 ¤, soit 63 662 ¤ en
moyenne annuelle.
[153] Ces données caractérisent, fût-ce approximativement, le caractère dérisoire sur l?ensemble
de la période des redevances versées au RNSA. Les montants correspondants sont sans
proportion avec les ressources effectivement générées par la filiale RNSA Laboratoire puis par la
société RNSA-Obéron grâce aux données du RNSA et en utilisant l?identité de cette personne
morale, le tout pour l?essentiel sous le pilotage de dirigeants communs. Ces montants sont sans
proportion aussi avec les indications et règles communiquées en 2007 au commissaire aux
apports, chargé par le tribunal de commerce de Lyon d?apprécier l?équilibre de l?opération.
2.1.2.3 La dépréciation de la valeur comptable de la société RNSA Laboratoire
dans les comptes du RNSA préalablement à la cession par l?association de
80 % de ses parts
[154] Dans le cadre des décisions extraordinaires signées en mai 2021 par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra), le RNSA a vendu en 2021 80 % de ses parts de la société RNSA
Laboratoire, dont il était jusqu?alors actionnaire unique. Cette cession a été précédée, dans les
comptes 2020 de l?association, d?une dépréciation des participations détenues par l?association
de 61 685 euros, faisant ainsi diminuer leur valeur de 88 000 à 26 515 euros134.
[155] Pourtant, aucune dépréciation de la valeur de la société RNSA Laboratoire n?apparaît dans
les comptes de cette société, le capital y ayant été valorisé de manière constante à 88 000 ¤ de
2007 à 2020 inclus. Du côté du RNSA, le rapport du trésorier ne fait mention d?aucune difficulté
de la filiale, dont le chiffre d?affaires 2020 s?élève à 99 541 euros. Ce rapport mentionne : « Une
évolution de la société RNSA Laboratoire jusqu?à présent uniquement détenu par l?association
permettra de dynamiser l?activité de la filiale et d?augmenter à terme les dividendes versés, même
si dans un premier temps certaines charges ne seront plus supportées que par le RNSA », tout en
indiquant que « sur l?exercice 2020, l?Association RNSA a comptabilisé une provision pour
dépréciations des titres de sa filiale RNSA LABORATOIRE pour un montant de 61.685 ¤ afin de tenir
compte de la restructuration de la société sur le 1er semestre 2021. » Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 porte l?indication suivante : « A noter que sur l?exercice 2021, l?Association RNSA a
cédé 80 % des titres de sa filiale RNSA OBERON. Compte tenu de la provision opérée sur l?exercice
précédent, aucun impact significatif n?a été constaté sur cet exercice. »
134 Cf. annexe 9.
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[156] Dans les comptes 2020 du RNSA, le rapport spécial du commissaire aux comptes sur les
conventions réglementées est ainsi rédigé sur ce point :
[157] Les 20 000 euros mentionnés figurent en « produits exceptionnels » de cession d?actifs dans
les comptes 2021. Si le RNSA n?avait pas déprécié sa participation dans la SARL RNSA Laboratoire
en 2020, la cession de 80 % de ses parts lui aurait rapporté 70 400 euros.
[158] Les entités qui possèdent des titres de participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des dépréciations. Aucune précision de ce type ne figure dans
l?annexe des comptes 2020 du RNSA.
2.1.3 L?incidence de ces imbrications d?intérêt sur les positionnements affichés
du RNSA
[159] Les positionnements affichés du RNSA, s?agissant tant du rôle affirmé comme central d?un
RAEP à la méthode de calcul imprécise et non transparente, que du refus d?ouvrir les données
produites ou agrégées et même de les partager avec les autres membres du dispositif de
surveillance (cf. supra), sont très contreproductifs au sein du dispositif de surveillance des pollens
et moisissures, et difficilement compréhensibles au premier abord. Mais les conventions passées
par les dirigeants de l?association avec les structures commerciales créées et dirigées par eux-
mêmes les éclairent singulièrement.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[160] Ainsi, le contrat de licence de marque passé par le RNSA avec les sociétés RNSA Laboratoire
puis RNSA Obéron135, conclu initialement le 15 avril 2008 avec effet à compter du 1er avril 2007 :
? concède-t-il à la société RNSA Laboratoire [initialement] la licence d'exploitation exclusive
des marques RNSA RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE, enregistrée
sous le numéro 07 3 521 186, RAEP risque d?allergie liée à l?exposition au pollen, enregistrée
sous le numéro 3 590 325 ; RA risque d?allergie, enregistrée sous le numéro 08 3 590 326 ;
? interdit-il au RNSA de consentir, de quelque manière, sous quelque forme et à quelque
forme et quelque personne que ce soient, d'autres licences des mêmes marques pendant
toute la durée du présent contrat sur le territoire français ;
? maintient-il au RNSA le droit d'exploiter personnellement et directement les marques
concédées, tout en conférant à la société cocontractante un droit de premier refus lui
assurant la priorité, s?agissant de l?exploitation à des fins commerciales, des données
recueillies par l?association R.N.S.A dans le domaine aérobiologique.
[161] Ce cadre conventionnel transfère ainsi aux filiales successives du RNSA le bénéfice
commercial de l?exploitation de licences déposées par le RNSA sur la base du travail fourni par
ses équipes, licences figeant elles-mêmes des notions qui pour certaines gagneraient à être
évolutives. Quoi qu?il en soit, la concession à des sociétés commerciales de marques co-
substantielles de l?association RNSA, notamment la marque RNSA elle-même et la marque RAEP,
indice affirmé comme essentiel au dispositif de surveillance par l?association (cf. supra), a conduit
à bloquer les évolutions le cas échéant nécessaires au dispositif de surveillance et à distordre la
relation de l?association avec les pouvoirs publics, notamment l?utilisation des financements
reçus. Ce cadre conventionnel n?a pas évolué notablement jusqu?à la résiliation en mars 2024 des
conventions relatives à l?utilisation des marques136, concomitamment aux investigations de la
mission.
[162] S?agissant de l?utilisation des données produites ou agrégées par le RNSA, le cadre
conventionnel est résumé ainsi dans le rapport du commissaire aux apports (cf. supra) :
« l?Association RNSA consent à la Société RNSA Laboratoire, qui accepte, l?utilisation exclusive de la
base de données afférente aux comptes de pollens et moisissures pendant 15 ans à compter du 1er
avril 2007, renouvelable par tacite reconduction. »
[163] Cette cession de l?utilisation de la base de données, fondée sur la capacité présumée du
RNSA à vendre les données qu?il produit ou agrège, était censée structurer les relations entre le
RNSA et les sociétés RNSA Laboratoire, puis RNSA Obéron. Pourtant, le statut public de ces
données a été reconnu très tôt, au plus tard en 2008 (cf. supra). L?édition 2008 du rapport
d?activité du RNSA indiquait notamment que, le statut public des données ayant été reconnu et
accepté par le conseil d?administration du RNSA du 29 septembre 2008, ce point avait « une
135 Source : « Contrat de licence de marque » conclu entre le RNSA, la société RNSA Oberon et la société
Obéron sciences le 07 mai 2021. Cette convention récapitule les différentes versions de la convention, qu?elle
remplace, passée antérieurement entre le RNSA et la société RNSA Laboratoire.
136 RNSA RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE : résiliation de licence n° 0914145 du
14/03/2024, RAEP risque d?allergie liée à l?exposition au pollen : résiliation de licence n° 0914145 du
14/03/2024, RA risque d?allergie : résiliation de licence n° 0914145 du 14/03/2024, IA Indice Allergique,
résiliation de licence n° 0914145 du 14/03/2024.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 61 -
incidence sur la répartition des charges entre l'association et l'URL, ainsi que sur la convention qui
sera amendée fin décembre 2008. » Lors de l?assemblée générale du RNSA de décembre 2008, une
participante demande ce qu'il en est des données du R.N.S.A. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
répond : « à partir de 2009 elles seront accessibles au public sur internet. » Le rapport annuel 2009
fait référence à des demandes de diffusion des données, antérieurement reconnues comme
publiques, de la part des autorités de tutelle. Pourtant, tout se passe par la suite comme si ce
caractère public des données avait été totalement gommé (cf. supra).
[164] Le cadre contractuel permettait à l?association RNSA de transmettre ces données à titre
gratuit « notamment à des structures académiques aux fins de travaux de recherches scientifiques
gratuites et ne donnant pas lieu à une exploitation commerciale ». Cependant, les interactions
financières entre le RNSA et les sociétés cocontractantes, ainsi que les intérêts personnels de
dirigeants du RNSA, liés au fonctionnement desdites sociétés (cf. infra), sont cohérents avec le
refus constamment opposé par le RNSA à de telles transmissions à titre gratuit.
2.2 Une gouvernance marquée par des imbrications de fonctions et
d?intérêts
2.2.1 Le cumul de fonctions dirigeantes au sein du RNSA et dans les entreprises
satellites créées par celui-ci
[165] La gouvernance du RNSA est marquée de longue date par l?omniprésence de quelques
personnes, exerçant pour certaines simultanément des responsabilités en principe scindées au
sein du RNSA, et des fonctions dirigeantes dans les entreprises satellites créées le cas échéant par
elles-mêmes en tant que responsables du RNSA (cf. supra).
[166] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx137.xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx138,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
137xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
138 Cf. infra : les procès-verbaux des assemblées générales omettent couramment de mentionner le nom des
présents. Quand ils le font, ils globalisent couramment les membres présents et les membres représentés.
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[167] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[168] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx139xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[169] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx140,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[170] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx141
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx142.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
139 Cf. annexe 16. Ce tableau élaboré par la mission a été en partie complété par la direction du RNSA à la
demande de la mission, formulée devant la difficulté à établir les évolutions de l?organigramme à partir des
procès-verbaux incomplètement disponibles et parfois contradictoires émanant de l?association.
140 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/justificatif/338359995
141 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/sci-l-alpette-753304120
142 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/analyzair-750447807
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https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/justificatif/338359995
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/sci-l-alpette-753304120
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/analyzair-750447807
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[171] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[172] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx143,xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[173] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx144
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx145.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[174] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx
143 Cf. annexe 5.
144 S?agissant des exercices transmis, donc hors 2012, 2013 et 2014, cf. supra
145 A partir de 2017 ces conventions ont été signées par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, l?avenant signé pour
2015-2016 portant la mention « la directrice » non assortie d?une signature.
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[175] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx146xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx147.
[176] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx148,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[177] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[178] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx149,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx150,xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx151.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx152,xxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[179] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx153,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx154.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx155.xxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[180] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
146 Les pièces disponibles ne permettant pas de savoir s?il l?est encore.
147xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
148 N° Siren 497 555 268.
149xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
150 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/rnsa-oberon-497555268
151 Acte portant décision extraordinaire de l?associé unique en date du 7 mai 2021
152 https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/oberon-sciences-895369932
153 https://www.linkedin.com/in/benjaminguinot/
154 https://www.aero.obs-mip.fr/author/benjamin-guinot/ et https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-
Guinot-2/3
155 https://www.boutique.afnor.org/Store/Preview/DisplayExtract?ProductID=319513&VersionID=6
PUBLIÉ
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/rnsa-oberon-497555268
https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/entreprise/oberon-sciences-895369932
https://www.linkedin.com/in/benjaminguinot/
https://www.aero.obs-mip.fr/author/benjamin-guinot/
https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-Guinot-2/3
https://www.researchgate.net/profile/Benjamin-Guinot-2/3
https://www.boutique.afnor.org/Store/Preview/DisplayExtract?ProductID=319513&VersionID=6
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[181] Ces indications réunies sur la base des éléments obtenus ne prétendent pas à l?exhaustivité.
Il en va de même des indications relatives aux intérêts personnels afférents, retracées ci-dessous.
2.2.2 Les intérêts personnels afférents
[182] Au moment de la création de la société RNSA Laboratoire, xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
percevaient respectivement au titre de leurs fonctions de dirigeants du RNSA, selon le rapport du
commissaire aux comptes pour l?exercice 2007 cité par le cabinet DEBRUN-VERCHERE-COLIN156,
43 500 ¤ et 16 500 ¤. L?étude remise alors au RNSA relève à ce sujet que ces rémunérations
excèdent la limite imposée par l?administration fiscale, et que les rémunérations ou les fonctions
des intéressés « devront être revues afin de respecter le caractère désintéressé de la gestion ». Pour
que l?organisme puisse avoir un dirigeant qui perçoit une rémunération supérieure aux trois quarts
du SMIC (soit 991 ¤ par mois à l?époque et 11 892 ¤ pour l?année), il faudrait que l?association
perçoive des fonds privés supérieurs à 200 000 ¤.
[183] Dès la version initiale de ses statuts (art. 18), la société RNSA Laboratoire prévoit la
rémunération de la gérance, ainsi que des remboursements de frais non limités ni encadrés : « Le
gérant ou chacun des gérants s'ils sont plusieurs recevra à titre de rémunération de son travail et en
compensation de la responsabilité attachée à la gestion un traitement fixe ou proportionnel ou à la
fois fixe et proportionnel dont le montant et les modalités de paiement seront déterminés par
décision de l'associée unique ou par décision collective des associés. Cette rémunération figurera
aux frais généraux. En outre il a droit au remboursement de ses frais de représentation et de
déplacement. »
[184] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx157,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxx158xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx159.
156 « Etude de défiscalisation de l?association RNSA », cf. supra et annexe 22.
157 Non membre du RNSA, M. Chronowski est, selon l?actuelle direction du RNSA et différentes pièces au
dossier, l?avocat ayant été mandaté à différentes reprises tant par le RNSA que par RNSA Laboratoire.
158xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
159 Le Grand livre de cette société comporte en effet des mentions correspondant à des versements à des
personnes physiques sans préciser leur identité, mentions telles que « Virement » ou « Personnel ?
rémunérations dues ». Pour mémoire, la fonction même du Grand livre est de retracer le détail de toutes les
opérations par comptes.
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[185] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxaudon160.
[186] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx161.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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[187] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[188] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
162xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
160 29 et 30 juillet 2024, mails de la direction du RNSA à la mission transmettant les réponses du cabinet
Goodmorningbusiness.
161 Article 11 des statuts du RNSA : « /?/ Les membres du conseil d?administration ne peuvent recevoir aucune
rétribution à raison des fonctions d?administration qui leur sont confiées, ce qui n?interdit pas la rémunération
de ces membres pour des fonctions techniques distinctes. Des remboursements de frais sont seuls possibles et
doivent faire l?objet de vérifications. »
162 Version du 30 novembre 2023.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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2.2.3 Des circuits décisionnels opaques
[189] Centrée autour de quelques individualités impliquées dans la création et la gérance de
sociétés privées satellites163, la gouvernance du RNSA est opaque, tant dans son fonctionnement
interne que vis-à-vis des autres acteurs du dispositif de surveillance et des pouvoirs publics
financeurs.
[190] Les circuits décisionnels d?une association sont en principe structurés par ses statuts. Ceux
du RNSA ont été modifiés très fréquemment notamment à partir de 2017, faisant l?objet de
versions successives en 1996, mai 2002, mai 2009, décembre 2010, 2017164, mai 2019, juin 2021,
décembre 2022, mars 2023. Une partie de ces modifications statutaires n?a apparemment pas été
déclarée en préfecture165.
[191] Les statuts prévoient l?élection d?un bureau166 et précisent les fonctions de ses membres.
Lorsqu?ils sont disponibles, les comptes-rendus des conseils d?administration montrent
cependant que des pouvoirs non statutaires sont couramment exercés par le bureau ainsi que par
le directeur de l?association. Il est généralement impossible de retracer les délibérations
correspondantes, quand il y a eu délibération, car aucun compte-rendu n?est disponible pour la
plupart des réunions de bureau, moins encore pour les décisions prises seul par le directeur.
Quelques comptes-rendus de réunions de bureau attestent cependant que des décisions
majeures ont été prises dans cette formation. Ainsi, s?agissant de l?emménagement du RNSA dans
des locaux plus grands et plus onéreux en sous-location de RNSA Laboratoire (cf. supra), le compte
rendu finalement communiqué du bureau du 3 juin 2010 fait explicitement état de la volonté de
ses membres de cacher la substance de cette décision au conseil d?administration ainsi qu?à
l?assemblée générale. S?agissant de la transformation du RNSA Laboratoire en RNSA Obéron, les
décisions précises l?ont été le 17 février 2021 lors d?une réunion de bureau xxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx167.
[192] Les statuts de l?association ont, à partir de 2017, « perméabilisé » la fonction de trésorier,
permettant à celui-ci de déléguer les opérations financières et comptables au directeur de
l?association. C?est aussi le directeur de l?association, ou, plus récemment, xxxxxxxxxxxxxxx en
tant « qu?administrateur » (cf. supra) qui a signé de nombreux documents structurants et
notamment des conventions liant l?association à des partenaires extérieurs, alors que
statutairement c?est le président de l?association, à défaut son vice-président, qui la représente
dans tous les actes de la vie civile.
[193] Les assemblées générales sont statutairement présidées par le président de l?association, à
défaut par le vice-président (ou éventuellement par son membre le plus ancien). C?est pourtant
163 Cf. annexe 16 pour les aspects RNSA et RNSA Laboratoire.
164 Version non datée, ni signée.
165 Selon l?article 1er des statuts qui fait état de ces déclarations et n?en fait mention que pour les versions
de 2002 et 2010.
166 Obligatoirement élu au scrutin secret jusqu?en 2021, la modification statutaire intervenue alors permet
désormais une élection à main levée.
167xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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M. Jean-François Chronowski, avocat du RNSA ainsi que des sociétés RNSA Laboratoire puis RNSA
Obéron qui a présidé l?assemblée générale de juin 2007, lors de laquelle des décisions
structurantes ont été arrêtées ou entérinées regardant les conditions de la « filialisation ».
[194] Les comptes rendus des assemblées générales montrent généralement que la participation
y est peu nombreuse, de l?ordre d?une douzaine de personnes. Cela a été le cas même lors de
l?assemblée générale majeure de mars 2007 ayant donné son accord sur la constitution d?une
filiale, dont le compte-rendu porte une mention manuscrite indiquant 69 « présentés ou
représentés » mais seulement 13 présents, non identifiés nommément. Le nom des présents ne
figure que sur une partie des comptes rendus d?assemblée générale, les autres ne comportant
aucune mention nominative des participants ou, au mieux, ne distinguant pas le nom des présents
de celui des membres représentés.
2.3 Un financement public du RNSA obtenu sur des bases biaisées, et
utilisé irrégulièrement
[195] Le RNSA est financé très largement sur fonds publics, notamment par des subventions de
l?Etat. Le financement accordé par la DGS et le MEDDM se monte ainsi à 1 275 672 ¤ sur les cinq
derniers exercices, hors subventions des ARS et hors financements plus marginaux de collectivités
territoriales168. Or, les subventions publiques ont été durablement obtenues et utilisées dans des
conditions contestables.
168 Selon le budget prévisionnel 2020 joint à la convention RNSA-DGS 2020-2023 par exemple, outre les
subventions DGS et DGEC le poste « subventions » était alimenté par des subventions ARS à hauteur de
216 000 ¤, une subvention de 18 000 ¤ de la métropole de Lyon et d?autres subventions de collectivités
locales à hauteur de 10 600 ¤. L?ADEME a pour sa part subventionné le RNSA jusqu?en 2018.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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2.3.1 Le non-respect des taux convenus de subvention
[196] Dans la continuité globalement des exercices précédents, la rubrique « subventions
d?exploitation » des comptes de résultat 2019 à 2023 est ainsi renseignée :
Tableau 5 : Compte de résultat du RNSA, subventions d?exploitation
RNSA 2023 2022 2021 2020 2019
Subvention DGS 170 000 170 000 170 000 170 000 170 672
Subvention MEDDM 85 000 85 000 85 000 85 000 85 000
Prest.collect.locale
sans tva
225 527 254 470 227 444 215 340 267 169
Autres subventions-
prestations
38 265 70 366 49 802 36 158 31 021
Total 518 792 579 836 540 246 506 498 553 862
Source : Mission, selon les comptes du RNSA
[197] Les subventions publiques représentent l?essentiel des produits d?exploitation, complétés
par des dons169, des cotisations et, de façon marginale, par les redevances de marques (cf. infra).
Tableau 6 : Part des subventions d?exploitation dans les produits d?exploitation du RNSA
RNSA 2023 2022 2021 2020 2019
Produits d?exploitation 615 677 669 865 590 422 563 074 635 299
Dont : subventions
d?exploitation
518 792 579 836 540 246 506 498 553 862
% des subventions
d?exploitation dans les
produits d?exploitation
84,3 % 86,6 % 91,5 % 90,0 % 87,2 %
Source : Mission, selon les comptes du RNSA
[198] Sur la base d?un chiffrage élevé des contributions volontaires en nature (bénévolat), l?apport
relatif des financements publics apparaît bien moindre. Ainsi, pour la convention RNSA-DGS
2020-2023, les budgets prévisionnels joints sont renseignés comme suit, indiquant qu?en
moyenne, les contributions volontaires en nature représenteraient plus de 48 % du total des
produits prévisionnels :
169 La mission n?a pas pu vérifier la provenance des dons, dont le montant est conséquent (57 637 ¤ par
exemple en 2023) en l?absence de campagne d?appel à la générosité du public.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Tableau 7 : Poids relatif des subventions publiques et des contributions volontaires en nature
dans les budgets prévisionnels cumulés :
Convention DGS-RNSA
2020-2023
Budgets
prévisionnels
cumulés170
2023 2022 2021 2020
Total des produits
d?exploitation prévisionnels
2 439 038 615 677 669 865 590 422 563 074
Dont : subventions
d?exploitation
2 145 372 518 792 579 836 540 246 506 498
Contributions volontaires en
nature
2 320 000 580 000 580 000 580 000 580 000
Total des produits
prévisionnels selon la
convention
4 818 000 1 204 500 1 204 500 1 204 500 1 204 500
% des subventions
d?exploitation dans le total
des produits prévisionnels
44,5 % 43,1 % 48,1 % 44,9 % 42,1 %
% des contributions
volontaires en nature dans le
total des produits
prévisionnels
48,1 % 48,1 % 48,1 % 48,1 % 48,1 %
Source : Mission, selon la convention citée
[199] Il en résulte des taux de subventionnement convenus apparemment modestes au regard
des ressources globales. Par exemple, l?article 4.2 de la convention DGS-RNSA 2020-2023 stipule :
« Pour la première année, l?administration [DGS] contribue financièrement pour un montant de
170 000 ¤, équivalent à 14 % du montant total annuel estimé des coûts éligibles ».
[200] Or, le chiffrage des contributions volontaires en nature par le RNSA s?avère fantaisiste171 :
? Les chiffrages prévisionnels des contributions volontaires en nature fournis par le RNSA
dans les conventions successives passées avec la direction générale de la santé diffèrent
très notablement, à partir de 2017, de la valorisation de ces contributions portée dans les
comptes. Par exemple, pour 2023, le montant indiqué à la DGS était de 580 000 euros, alors
que les comptes l?établissent à 422 945 euros. Au contraire des exercices plus anciens quand
ces données sont renseignées (notamment pour 2008, 2009, 2011), l?écart excède très
largement les imprécisions dues au caractère prévisionnel des montants portés dans les
conventions.
? Le chiffrage du coût/homme de la surveillance pollinique, quand il figure parmi les éléments
explicités, s?établit soit à 16 000, soit à 20 000 heures de travail annuelles, sans corrélation
avec le nombre de sites concernés ; sans corrélation non plus avec le nombre effectif de
bénévoles, comme le montre, s?agissant du réseau de médecins sentinelles, le fort
170 Il s?agit dans ce tableau de la somme arithmétique des budgets prévisionnels 2020 à 2023. Etonnamment,
le tableau « budget cumulé » qui figure dans les annexes à la convention s?en écarte sur certains points.
171 Cf. annexe 8.
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pourcentage (près de 40 %, cf. supra), de capteurs dépourvus de médecin responsable selon
le comptage opéré à partir des fiches par capteur fournies par le RNSA. Que, selon les fiches
par capteur fournies par le RNSA, seuls 51 des 81 capteurs soient surveillés par un médecin
sentinelle n?a pas empêché le RNSA de déclarer à la DGS, au titre des actions financées par
l?avenant 2019 à la convention DGS-RNSA, qu?il coordonnerait à ce titre « près d?une
centaine de professionnels de santé, principalement allergologues et médecins généralistes ».
Tableau 8 : Absence de corrélation entre le chiffrage par le RNSA du coût/homme de la
surveillance pollinique et l?évolution du nombre de sites :
Chiffrage par le RNSA du
coût/homme de la surveillance
pollinique
Conventions successives Nombre de sites, selon les
éléments fournis pour la
convention correspondante
« Cette activité de surveillance
représente une journée d?analyse
par semaine et par site soit
environ 20.000 heures de travail
chaque année »
Convention 2019 73
Convention 2015-2016 65
Convention 2009 63
« Cette activité de surveillance
représente une journée d?analyse
par semaine et par site soit 16 000
heures de travail »
Convention 2010 67
Source : Mission, sur la base des conventions RNSA-DGS
? La ventilation des prestations volontaires en nature diffère selon les sources : il s?agit dans
les comptes des prestations de services des analystes, des médecins et de « formation au
contrôle et d'animation du réseau », dans les conventions RNSA-DGS d?une ventilation en
quatre postes, ces prestations bénévoles étant réputées servir l?action « centre de
coordination », l?action « information », l?action « surveillance » et l?action « Assurance
qualité »172.
[201] Selon les deux sources, le poste principal des prestations volontaires en nature (bénévolat)
est systématiquement constitué des prestations de services des analystes. Celles-ci sont pour
autant des charges facturées (selon par exemple le rapport du trésorier sur les exercices 2020 et
2021, les prestations facturées des analystes se sont montées à 157 136 ¤ pour 2020 et 175 653 ¤
pour 2021).
[202] Enfin, les « enveloppes » correspondant au chiffrage du bénévolat dans les comptes
fluctuent beaucoup d?un exercice à l?autre, comme le montre par exemple l?évolution 2020-2023
(respectivement 440 309, 550 581, 509 694 et 422 945 euros), sans que notamment les annexes
aux comptes, qui n?explicitent pas les règles et hypothèses de valorisation du bénévolat alors que
ce devrait être le cas dès lors qu?il présente un caractère significatif, permettent de comprendre
ces écarts.
172 Cf. annexe 8.
PUBLIÉ
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2.3.2 Le transfert du produit des subventions reçues à d?autres structures
[203] La subvention est allouée pour un objet déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée au
financement global de l?activité associative. Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du décret-
loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les associations bénéficiaires de subventions ne peuvent les
reverser en tout ou partie à une autre structure, sauf autorisation expresse dans l?acte attributif.
[204] Or, les relations financières entre le RNSA et ses « filiales » successives reposent en réalité
sur la mise à disposition très peu rémunérée, voire gratuite des données produites grâce en grande
part aux subventions reçues (cf. supra), données commercialisées ensuite par les sociétés privées
correspondantes. Au surplus, la comptabilité du RNSA et celle de sa « filiale » ne sont pas
étanches.
[205] Pour l?essentiel, il n?y a pas reversement direct des subventions reçues par le RNSA à d?autres
structures, mais le transfert du produit des subventions reçues aux sociétés satellites s?y
apparente.
2.3.3 Des subventions redondantes et portées partiellement seulement en
comptabilité
[206] Pour 2023, le compte de résultat détaillé du RNSA comporte, au poste « subventions
d?exploitation », un total de 518 792 ¤, dont un montant de 38 365 ¤ pour la ligne « Autres
subventions ? prestations » susceptible d?accueillir les subventions d?ARS :
Source : RNSA, comptes 2023
[207] Or, pour ce même exercice, quatre des ARS ayant renseigné le volet financier du
questionnaire diffusé par la mission173 ont indiqué avoir financé le RNSA, ce pour un montant total
de 173 000 ¤, très supérieur à celui retracé en comptabilité.
[208] L?ARS d?Ile-de-France a précisé que l?objet de la subvention versée est « la maintenance et la
lecture hebdomadaire des résultats des 4 capteurs de la région ». Or, la surveillance, la prévision et
l?analyse des particules biologiques de l?air ambiant, basée sur la lecture régulière des capteurs,
est le premier axe de l?objet conventionné par le RNSA pour la subvention reçue de la DGS. Le
« recueil des données phénologiques » est aussi l?un des axes de l?objet conventionné par le RNSA
pour la subvention reçue de la DGEC. Au surplus, la lecture des capteurs, censée être menée par
le réseau de bénévoles quoi que sous-traitée pour l?essentiel, est également valorisée en
comptabilité dans les prestations volontaires en nature. Pour l?Ile-de-France en l?occurrence, cette
173 Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, cf. tableau infra au point 3.3.2.
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même prestation est donc financée à la fois par la DGS, par la DGEC et par l?ARS, et valorisée
comptablement par le RNSA en tant qu?apport bénévole174.
3 La nécessité d?une cohérence globale de la surveillance de
l?air ambiant
[209] En 1995, le rapport d?évaluation du RNSA rédigé pour le réseau national de santé publique
par les Dr Philippe Quenel et Laurent Chambaud recommandait le repositionnement de la
surveillance des pollens, et « éventuellement des moisissures atmosphériques », « dans le cadre plus
général de la surveillance de l?impact sur la santé de la qualité de l?air, incluant les aspects
météorologiques et de pollution atmosphérique ». Cette recommandation n?a pas été exploitée et
le dispositif de surveillance des pollens et moisissures a été, sous l?égide du RNSA, développé
isolément. L?ensemble des constats établis montre qu?il convient aujourd?hui d?unifier la
surveillance de la qualité de l?air ambiant, en intégrant la surveillance des pollens et moisissures
dans le dispositif de mise en oeuvre et de gouvernance de l?air ambiant.
3.1 Un statu quo presque impossible au regard des fragilités et déviances
du dispositif
[210] L?analyse du dispositif de surveillance des pollens et moisissures révèle des fragilités et
déviances structurelles ou installées de longue date : l?absence d?organisation réellement
coordonnée entrave l?efficacité et fait obstacle au pilotage ; la captation d?une grande part des
financements publics au bénéfice de sociétés privées et d?intérêts particuliers place l?acteur le
plus affirmé du système devant des responsabilités lourdes ; son retranchement autoproclamé
derrière la sacralisation d?un indice confidentiel et le refus de communiquer des données de
nature publique pour mieux les faire vendre par des entreprises satellites interroge y compris sa
compréhension des enjeux méthodologiques ; d?autres aspects encore rendent le statu quo
presque impossible et en tous cas non souhaitable.
3.1.1 La quasi-impossibilité de poursuivre le subventionnement du RNSA
[211] Le subventionnement public du RNSA représente une grande part du financement global
du dispositif de surveillance des pollens et moisissures, constitué :
? Des moyens d?exploitation du RNSA et de l?APSF, dans la mesure où ces organismes n?ont
pas d?autre mission ;
174 Elle est de plus incomplètement réalisée puisque le RNSA s?engage, de façon générale et au cas particulier,
(convention ARS-Ile-de-France - RNSA relative à la participation financière de l?agence régionale de santé Île-
de-France au financement des actions et des expérimentations de santé en faveur de la performance, la
qualité, la coordination, la permanence, la prévention, la promotion ainsi que la sécurité sanitaire - Analyses
des particules biologiques de l'air et suivi des conséquences sur la santé (pollens et moisissures), 2023) à ce
qu?un médecin soit responsable de chaque capteur, ce qui n?est le cas en Ile-de-France que pour un des
quatre capteurs, cf. infra.
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? De la fraction des moyens des AASQA allouée à la mesure des pollens dans l?air ambiant et
à la modélisation afférente ; pour 2022, ce montant globalisé a été de 485 357 euros175 ;
? D?une fraction difficilement chiffrable, mais marginale en tout état de cause, de la part
afférente de l?activité des tutelles.
[212] Une éventuelle poursuite du subventionnement public du RNSA est difficilement
concevable dans le contexte décrit.
3.1.1.1 L?accumulation par le RNSA d?irrégularités majeures et l?autodestruction
de sa fiabilité revendiquée
[213] Le RNSA, qui est en principe l?un des trois acteurs institutionnels du dispositif de surveillance
des pollens et moisissures à parité avec les AASQA et l?APSF, en a en fait constamment revendiqué
le pilotage, se réservant notamment la maîtrise des données agrégées ou produites sur la base
essentiellement de financements publics. A compter de la création de RNSA Laboratoire, il a
contractuellement transféré à différentes sociétés commerciales satellites, créées et gérées par
ses principaux dirigeants, les droits d?utilisation de ces données. Sous réserve des imbrications de
rémunérations difficiles à retracer exhaustivement, il a mis en oeuvre l?activité de mesure prévue,
quoi que de façon géographiquement partielle comme le montre la répartition des capteurs, et
non assurée méthodologiquement176. Mais il a cédé le fruit de cette activité aux sociétés
mentionnées, déstabilisant ses comptes d?exploitation et sollicitant en compensation de forts
financements publics.
[214] Ses dirigeants ont organisé une confusion d?identité entre l?association subventionnée et les
sociétés commerciales. Ils se sont appropriés et ont commercialisé les marques les plus
étroitement liées à l?activité du RNSA ; ils se sont appropriés y compris l?acronyme de
l?association, dont l?énoncé revendique le monopole d?un réseau pourtant confié
réglementairement, depuis 2016, à trois types d?acteurs. Confrontés à la difficulté de recouvrer
au mieux, et au moins pour les derniers exercices, les montants indûment versés177, les pouvoirs
publics ne sauraient continuer à alimenter le processus.
[215] Depuis le lancement de la mission IGAS-IGEDD178, le RNSA se mobilise pour financer une
éventuelle fusion avec l?APSF afin de « devenir le garant national, l?acteur incontournable de la
surveillance aérobiologique »179. C?est depuis 1996 l?ambition du RNSA, affirmée continûment
malgré le dispositif réglementaire en principe partenarial en vigueur depuis 2016, et utilisée
comme indiqué à des fins étrangères à la surveillance des pollens et moisissures. L?APSF quant à
elle intervient dans quelques régions au service d?objectifs divers (cf. supra), et constitue un acteur
175 LCSQA, comptabilité analytique des AASQA pour 2022.
176 Le processus d?assurance qualité contractualisé avec la DGS est resté purement interne, confié aux
producteurs de mesures eux-mêmes.
177 Une aide peut être retirée à tout moment par l?administration si son bénéficiaire n?a pas respecté
les conditions posées pour en disposer (art. L. 242-2 2° du code des relations entre le
public et l?administration).
178 Mission confiée à KMPG, cofinancée par le RNSA et l?APSF pour un coût prévisionnel de 11 700 ¤ HT, projet
de lettre de mission en date du 9 novembre 2023.
179 Démarche baptisée « Néopollen », projet de livrable final KPMG, daté de juin 2024.
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- 75 -
secondaire du dispositif de surveillance des pollens. Un rapprochement RNSA-APSF formerait un
binôme disparate et ne saurait redonner au RNSA une fiabilité qu?il a plus autodétruite que
réellement construite.
Recommandation n°1 Mettre un terme au subventionnement public du RNSA
[216] Ce subventionnement ne doit pas reprendre via une éventuelle structure fusionnée RNSA-
APSF. La mission considère que si les deux associations perdurent et entendent fusionner, la plus-
value en serait faible sur le fond ; cette démarche présenterait par contre l?inconvénient majeur
de positionner de nouveau le RNSA en récipiendaire de fonds publics. Si ce projet voit le jour, il
ne doit pas être porté par des subventions, ce qui implique a minima de ne pas augmenter les
financements APSF.
[217] Le devenir opérationnel et financier de l?APSF en tant que, parmi ses autres fonctions, partie
prenante du dispositif de surveillance des pollens devra être déterminé par le choix des AASQA
des régions concernées de conventionner ou non avec cette association.
Recommandation n°2 Veiller à ne pas proroger le subventionnement public du RNSA via une
éventuelle structure fusionnée RNSA-APSF
3.1.1.2 Les interrogations autres pesant sur le subventionnement du RNSA
[218] A l?encontre des procédures suivies, le soutien apporté jusqu?ici à cette association par les
pouvoirs publics ne peut au demeurant s?analyser comme un processus de subvention. Aux
termes de l?article 9-1 de la loi 2000-321 du 12 avril 2000, les actions, projets ou activités pour
lesquels les associations perçoivent les subventions sont « définis et mis en oeuvre par les
organismes de droit privé bénéficiaires », et les subventions « ne peuvent constituer la rémunération
de prestations individualisées répondant aux besoins des autorités ou organismes qui les
accordent ». Or, si les conventions passées avec la DGS au moins indiquent systématiquement que
les actions menées par le RNSA le sont « à son initiative et sous sa responsabilité » (cf. supra), ce
n?est pas le cas, au moins depuis l?arrêté du 5 août 2016 puisque celui-ci charge expressément le
RNSA de coordonner avec l?APSF et tout ou partie des AASQA la surveillance des pollens et, le
cas échéant, des moisissures de l'air ambiant, ainsi que l'information associée. Ce sont des
contrats de commande publique qui auraient dû être passés.
[219] Proroger le cas échéant les financements des pouvoirs publics au RNSA exigerait par ailleurs
d?en vérifier la compatibilité avec la réglementation européenne de la concurrence relative aux
aides d?Etat.
[220] Au regard du droit européen, constitue une entreprise toute entité qui exerce une activité
économique, quel que soit son statut juridique ou son mode de financement ; les associations qui
remplissent cette condition peuvent donc être considérées comme des entreprises. Le nouveau
règlement « de minimis »180 adopté en décembre 2023 autorise pour toutes les catégories
d?entreprises, quelle que soit leur taille, des aides d?État n?excédant pas un plafond de
180 Les aides dites « de minimis » sont les aides d?État de faible montant. Elles sont désormais encadrées par
le règlement 2023/2831 du 13 décembre 2023, en vigueur depuis le 1er janvier 2024 et applicable jusqu'au
31 décembre 2030, qui a augmenté le montant des seuils fixés.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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300 000 euros sur une période de trois années glissantes, ou 750 000 euros dans le cas d?un service
d?intérêt économique général (SIEG) soumis à des obligations de service public dans le cadre
d?une mission particulière d?intérêt général. La Cour de justice de l?Union européenne a déterminé
quatre conditions auxquelles doit répondre le financement public à une entreprise pour ne pas
constituer une aide d?État :
? L?entreprise bénéficiaire doit être chargée de l?exécution d?obligations de service public
clairement définies ;
? La compensation financière doit être préalablement établie, sur la base de critères objectifs
et transparents ;
? La compensation financière ne doit couvrir que ce qui est nécessaire à l?exécution des
obligations de service public ;
? La compensation peut être accordée ou bien par une procédure de marché public ou bien
sur la base d?un cadre de référence permettant d?identifier a priori les coûts des obligations
de service public que supporterait une entreprise moyenne bien gérée en charge d?un
service d?intérêt économique général.
[221] A défaut de respect de ces règles, les subventions versées par la puissance publique à une
entreprise constitueraient des aides d?État n?ayant pas été déclarées et susceptibles de devoir
être remboursées.
[222] Or, les termes des conventions de subventionnement ont paradoxalement dénié au RNSA
l?exécution d?obligations de service public, tandis que de telles obligations, différentes de celles
énoncées par les conventions, étaient formulées par l?arrêté du 5 août 2016 (cf. supra). De plus,
les montants d?aide publique cumulés sur trois exercices dépassent les seuils de minimis. Le risque
de requalification en aide d?Etat est donc réel, au regard notamment des choix opérés pour
obtenir des dividendes issus de la valorisation économique des données produites grâce aux
financements publics.
3.1.2 La nécessaire (ré-)ouverture des données relatives aux pollens
[223] Les données environnementales que constituent les mesures polliniques notamment
doivent, dans le dispositif à venir, obéir au régime d?ouverture en vigueur (cf. supra).
[224] Pour le financement du dispositif, s?agissant le cas échéant de la réutilisation par des
sociétés commerciales des données produites, il conviendra de vérifier la possibilité de percevoir
une redevance par les structures ou services qui en auront la charge181. Les articles L. 324-1 à L.
324-5 du code des relations entre le public et l?administration (CRPA) prévoient la possibilité
181 L'élargissement du droit de l'open data passe également par la suppression des redevances pour la
réutilisation des données statistiques (art. 12 de la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 « pour une République
numérique » (« La construction du droit de l'open data. ? Les régimes juridiques de l'open data », JurisClasseur
Communication, mise à jour : 29 mai 2023, William Gilles, directeur du master 1 Droit du numérique et du
master 2 Droit des données, des administrations publiques et des gouvernements ouverts à l'université Paris
1 Panthéon-Sorbonne, avocat au barreau de Paris).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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d'établir des redevances et le principe d'une liste des administrations182 autorisées à en percevoir.
Leur application a été accompagnée par le décret n° 2016-1036 du 28 juillet 2016 relatif au principe
et aux modalités de fixation des redevances de réutilisation des informations du secteur public
(conditions d'éligibilité à la perception de redevances) et par le décret n°2016-1617 du 29
novembre 2016 relatif aux catégories d?informations publiques de l?Etat et de ses établissements
publics administratifs susceptibles d?être soumises au paiement d?une redevance de
réutilisation183.
[225] Enumérant précisément la liste des données notamment géographiques ou
météorologiques pouvant faire l'objet d'une redevance, le décret 2016-1617 du 29 novembre 2016
(art. D324-5-1 CRPA) ne mentionne pas à ce stade les mesures polliniques.
3.1.3 Un dispositif de surveillance ne devant pas fonctionner en isolat
[226] La conception d?un dispositif de surveillance des pollens et moisissures fonctionnant de
manière isolée, relié au mieux par voie de conventions à diverses structures et institutions n?a de
fondement au regard ni des enjeux sanitaires, ni des interactions de la dissémination des pollens
avec les facteurs climatiques.
3.1.3.1 La nécessité de servir l?enjeu sanitaire des interactions entre pollens,
moisissures et polluants chimiques, entravée par la dissociation des
dispositifs de surveillance
[227] Surévalués probablement en partie au moins sous la pression d?un petit nombre
d?intervenants y trouvant leur intérêt par de multiples voies, les enjeux sanitaires de la surveillance
des pollens et moisissures dans l?air ambiant existent néanmoins. Ils restent pratiquement
inconnus aujourd?hui s?agissant des moisissures, comme l?ont souligné Santé Publique France et
les ARS contactées. S?agissant des pollens, la dissociation de l?organisation idoine par rapport au
dispositif d?ensemble de surveillance de l?air ambiant est contreproductive : elle favorise le
grossissement relatif de l?impact direct des pollens, tout en compliquant l?appréhension de leurs
interactions sanitaires avec d?autres éléments dans l?air ambiant.
[228] Rien n?invitait au demeurant à isoler un système de surveillance des pollens par rapport à
d?autres facteurs de l?air ambiant pouvant nuire à la santé humaine. Dans l?appareil normatif, la
loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé, qui définissait en annexe cent objectifs
d?amélioration de l?état de santé de la population, énonçait l?objectif de « Réduire l?exposition de
la population aux polluants atmosphériques », en fondant cet objectif sur le respect des valeurs
limites européennes 2010 mais en invitant à une appréhension non sectorisée184.
Scientifiquement, l?état des connaissances en 2012 par exemple permettait déjà d?identifier
182 Ou les personnes de droit privé chargées d'une mission de service public, art. L 300-2 CRPA.
183 Mission, échanges avec la direction de Météo-France.
184 « La représentativité spatiale des stations de mesure doit être évaluée ; la surveillance des particules fines
[PM2,5] doit être étendue et celle des particules ultrafines développée. »
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l?enjeu des interactions185. En 2014, le rapport d?expertise collective précité de l?ANSES préconisait
« d?améliorer les connaissances sur l?action des polluants atmosphériques, dont l?ozone, le dioxyde
d?azote et particules sur les plantes et les pollens / la co-exposition d?une personne allergique aux
pollens et à la pollution chimique atmosphérique / les facteurs climatiques influençant la quantité
de grains de pollen produits et émis ainsi que la production d?allergènes dans le pollen (cinétique,
quantité, température, stress, humidité?) et les éventuels liens avec le changement climatique ».
[229] Dans le même sens, les travaux plus récents de l?ANSES186 poursuivent en 2019 : « En regard
de l'analyse circonscrite menée dans le cadre de ces travaux d'expertise d'une part, et de
l'insuffisance actuelle d'informations et de méthodes qui permettraient d'évaluer l'efficacité réelle
des différentes mesures d'amélioration de la qualité de l'air d'autre part, le groupe de travail et le
comité d'experts spécialisés soulignent la nécessité d'accentuer la coordination intersectorielle des
politiques en faveur de la qualité de l'air, compte tenu des contributions des différents secteurs
d'activité à la pollution de l'air ambiant, notamment à la pollution particulaire ».
[230] Le dispositif de surveillance des pollens aurait sans doute mieux fonctionné s?il avait reposé
sur des relations fluides entre des organismes dédiés et les AASQA, associations pivot de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant. Le dispositif retenu n?organisait pas cette fluidité, et les
intérêts particuliers servis via le RNSA y ont puissamment fait obstacle.
3.1.3.2 La pertinence d?une gestion par les services chargés de la météorologie et
de la climatologie, ou en lien institutionnel avec eux
[231] Les facteurs climatiques influençant la quantité de grains de pollen produits et émis ainsi
que la production d?allergènes dans le pollen (ANSES, cf. supra), certains pays (Suisse, Royaume-
Uni, Italie, États-Unis) ont choisi de placer la surveillance des pollens sous l?égide des services
nationaux chargés de la météorologie et de la climatologie, voire plus largement de
l?environnement. Au niveau européen, le programme Autopollen187 est coordonné par
MétéoSuisse dans le cadre d?EUMETNET, groupement européen des services météorologiques
185 Cf. par exemple Francelyne Marano : « Pour les [particules] plus fines, généralement des suies issues des
combustions incomplètes associées au trafic, au chauffage, en particulier au bois, et aux incinérations, deux
types de composants sont à prendre en considération : les composés organiques qui sont adsorbés à la surface
des particules, en particulier les HAP et les quinones, et les métaux, en particulier les métaux de transition. Les
particules Diesel font partie de cette fraction fine des PM. Il a été démontré que ces composés pouvaient
devenir biodisponibles dans le poumon quand les particules ne sont pas éliminées par les mécanismes de
clairance de l?appareil respiratoire. Les premiers peuvent être alors métabolisés et être à l?origine de métabolites
actifs susceptibles d?effets toxiques voire cancérigènes alors que les seconds peuvent induire un stress oxydant
à l?origine d?une réponse inflammatoire. Enfin, après leur émission dans l?atmosphère, les particules se modifient
en s?agglutinant, en réagissant avec des gaz, par exemple les composés organiques volatils, en fixant des
molécules biologiques comme des endotoxines (provenant de la paroi des bactéries) ou des allergènes
provenant de grains de pollen ou de spores de champignon » (« Mécanismes d?action des particules
atmosphériques fines et ultrafines », in : Revue Pollution atmosphérique, numéro spécial « Particules »,
novembre 2012, consacré au thème des particules, à la suite des ateliers scientifiques « Pollution par les
particules : impacts sur la santé, l'air et le climat » des 13-14 novembre 2012).
186 « Particules de l?air ambiant extérieur : effets sanitaires des particules de l?air ambiant extérieur selon les
composés, les sources et la granulométrie », ANSES, rapport révisé de synthèse et de recommandation de
l?expertise collective, édition scientifique, août 2019
187 Cf. annexe 15.
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nationaux en réponse au besoin de coordination des activités autour de la surveillance
automatique des pollens188.
[232] Quels que soient les choix institutionnels, les liens doivent être fluides et le travail
partenarial avec les services de météorologie, notamment pour permettre leur accès aux données
de mesure et leur diffusion.
[233] Météo-France fournissait jusqu?ici au RNSA les données météorologiques nécessaires aux
outils de prévision pollinique, ainsi que des données historiques de climatologie. Depuis le
1er janvier 2024, ces données sont d?ailleurs devenues publiques et librement réutilisables. La
convention qui liait le RNSA et Météo France est désormais échue même si elle continue à servir
de base aux échanges entre les deux parties.
3.2 Des fondamentaux et des évolutions favorables à une unification du
dispositif de surveillance de l?air ambiant
[234] Pour la nécessaire refonte du dispositif dans sa mise en oeuvre comme dans sa gouvernance,
l?organisation du dispositif de surveillance de l?air ambiant, ainsi que ses évolutions qui intègrent
désormais davantage la surveillance de facteurs majeurs en termes sanitaires, y compris non
encadrés par des seuils européens, représentent des atouts propices à une unification.
3.2.1 Le contraste entre l?organisation du dispositif de surveillance de la qualité
de l?air et les failles du dispositif de surveillance des pollens et moisissures
[235] Le réseau dédié à la surveillance des polluants aujourd?hui réglementés a été mis en place
de longue date, dix ans environ avant le réseau de surveillance des pollens et moisissures, sur la
base notamment de la loi du 19 juillet 1976 sur les installations classées pour la protection de
l?environnement et la mesure des émissions émanant de l?environnement industriel189. Il est monté
en puissance progressivement, renforcé par la réglementation relative à la qualité de l?air dont les
conséquences en matière de santé publique sont documentées. En France, la surveillance de la
qualité de l?air est obligatoire depuis la loi 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation
rationnelle de l'énergie (LAURE)190.
188 Cf. supra et « Pollen : méthodes de mesures, projets et coûts ? Pays européens & Japon », ministères sociaux,
bureau de la politique documentaire, janvier 2024.
189 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
190 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000381337/
Pour des développements plus détaillés sur les caractéristiques fondamentales du dispositif de surveillance
de l?air ambiant, cf. annexes 12 et 13.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000684771
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000381337/
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[236] Aujourd?hui, si le dispositif de surveillance de l?air ambiant reste perfectible, la solidité de
ses fondamentaux191 contraste avec les failles décrites du dispositif de surveillance des pollens et
moisissures.
Dispositif de surveillance de l?air
ambiant
Dispositif spécifique de surveillance
des pollens et moisissures dans l?air
ambiant192
Couverture territoriale,
stations de mesure
650 stations de mesure193 implantées
dans la quasi-totalité des
départements, à l?exception de 4
départements de la France
continentale (Ariège, Aude, Lot et
Lozère), relativement peu peuplés.
Elles couvrent ainsi quasiment 100 %
de la population française, Outre-
mer inclus.
Aucun capteur dans 37 départements.
Pour les pollens, total de 89 capteurs
dont quelques-uns inactifs.
11 capteurs mesurent également les
moisissures.
Couverture territoriale,
répartition
Les stations sont implantées en zone
urbaine pour 59 %, en zone
périurbaine pour 27 % et en zone
rurale pour 14 %, de manière
relativement proportionnée à la
densité de population.
Répartition peu liée au nombre
d?habitants recensés dans chaque
département.
Les départements d?implantation des
capteurs de pollens couvrent 73,8 %
de la population hors Outre-Mer.
Si l?on se réfère à la commune
d?implantation, clé d?entrée sur le site
Internet du RNSA, la proportion
d?habitants couverte par un capteur
de pollen est de moins de 17 %.
Méthodologie de
constitution du réseau
L?implantation des stations et le
fonctionnement de la surveillance
répondent à une méthodologie et à
des obligations précises194.
Un rapport d?évaluation du réseau
national de surveillance
aéropollinique publié en 1997195
soulignait qu?il était caractérisé par
« l'absence de critères explicites
concernant le choix d'implantation des
sites locaux ». A ce jour, il n?existe
toujours pas de méthodologie précise
de conception du réseau.
191 « La surveillance de la qualité de l?air : un dispositif efficace, à adapter à l?évolution des connaissances » (« Les
politiques de lutte contre la pollution de l?air », enquête demandée par la Commission des finances du Sénat,
Cour des comptes, juillet 2020).
192 Cf. supra pour une présentation plus détaillée.
193 Cf. rapport OPECST cité.
194 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/6904/download?inline
195 Volume 37 de la revue française d?allergologie et d?immunologie clinique
(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0335745797800159)
PUBLIÉ
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/6904/download?inline
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0335745797800159
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Accessibilité des
informations relatives au
dispositif de mesure
La localisation des stations de
mesure des polluants réglementés
est accessible sur le site internet
Geod?Air196 ; les données sont
téléchargeables sous forme d?un
tableur directement exploitable
(numéro du capteur, nom de la
station, adresse exacte sur la
commune, longitude, latitude) et le
téléchargement est possible pour
l?ensemble ou de manière sélective
(polluant, station, région?).
Localisation des capteurs de pollen
figurant sur une carte proposée par le
site Internet du RNSA. Les données
afférentes sont inégalement
renseignées et doivent être compilées
manuellement pour une vision
d?ensemble (cf. supra).
Contrôle qualité Contrôle qualité confié au LCSQA,
laboratoire de référence en France
et en Europe, chargé d?assurer la
fiabilité des mesures en air ambiant.
Il garantit la qualité des données du
dispositif de surveillance. Les
référentiels qu?il élabore sont
publics.
Procédure purement interne, confiée
pour partie au moins aux bénévoles
chargés des mesures elles-mêmes.
Ouverture des données Les données de surveillance de la
qualité de l?air ambiant sont
ouvertes197.
Le RNSA revendique le caractère non
public des données qu?il produit ou
agrège.
Indice utilisé Indice Atmo198 établi suivant le guide
de calcul publié sur le site du LCSQA
conformément au référentiel
technique national199.
RAEP, indice à la méthode de calcul
non détaillée et non publique (cf.
supra).
Information du public Applications mobiles, dont les
applications élaborées par certaines
AASQA et l?application
Applications mobiles fournissant des
informations sur la situation
pollinique, dont l?application
gouvernementale gratuite Recosanté.
Les autres201 sont souvent assorties de
196 https://www.geodair.fr/donnees/referentiel-mesure
197 Les données ouvertes que les organismes publics recueillent, produisent ou achètent (aussi appelées «
informations du secteur public ») sont mises à disposition gratuitement en vue de les réutiliser à d?autres fins.
La licence précise les conditions d?utilisation (source : https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-
open-
data#:~:text=Les %20donn %C3 %A9es %20ouvertes %20permettent %20d %E2 %80 %99am %C3 %A9liore
r %20la %20collaboration %2C %20la,et %20 %C3 %A0 %20la %20cr %C3 %A9ation %20de %20nouveaux %
20mod %C3 %A8les %20commerciaux
198 Cf. annexe 12.
199https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14d
ecembre2020.pdf)
201 Issues de réseaux de micro capteurs automatiques fonctionnant selon des protocoles non normalisés,
certaines peuvent être source de confusion pour des personnes allergiques qui pensent utiliser une
information officielle.
PUBLIÉ
https://www.geodair.fr/donnees/referentiel-mesure
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://data.europa.eu/fr/dataeuropa-academy/what-open-data#:~:text=Les%20donn%C3%A9es%20ouvertes%20permettent%20d%E2%80%99am%C3%A9liorer%20la%20collaboration%2C%20la,et%20%C3%A0%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20nouveaux%20mod%C3%A8les%20commerciaux
https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14decembre2020.pdf
https://www.lcsqa.org/system/files/media/documents/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF_version14decembre2020.pdf
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gouvernementale gratuite
Recosanté200.
nombreuses notifications invitant à
consulter un allergologue ou un
pharmacien, collectant des données
personnelles nécessitant de créer un
compte (France Pollen, Alerte Pollen,
Live Pollen de Lify Air202?).
[237] Point par point, le contraste qualitatif est donc fort entre le réseau de surveillance de la
qualité de l?air et le réseau de surveillance des pollens et moisissures, alors même que la postérité
du second aurait pu permettre des développements cohérents et fondés sur les mêmes principes
méthodologiques.
[238] Sachant que le dispositif de surveillance de la qualité de l?air est porté par les AASQA, par
ailleurs d?ores et déjà parties prenantes de la surveillance des pollens dont le RNSA s?est jusqu?ici
réservé le pilotage, et que 14 des 18 AASQA sont engagées dans la surveillance des pollens, cet
état des lieux invite à une unification de la surveillance de la qualité de l?air sous l?égide du
dispositif de droit commun.
3.2.2 L?impulsion vers une cohérence accrue donnée par les évolutions de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant
[239] La France a joué un rôle important dans l?établissement des réglementations et des normes
relatives aux émissions atmosphériques au niveau européen. La surveillance a été mise en place à
partir de 1976 et la loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie (LAURE) a notamment instauré des seuils d?alerte et des valeurs limites. Le dispositif
français de surveillance de la qualité de l'air a évolué parallèlement aux évolutions européennes
et internationales, parfois en anticipation203.
[240] Les orientations ministérielles données aux AASQA sur les polluants d?intérêt national
(pesticides, particules ultrafines?), qui ne font pas encore l?objet de valeurs limites, s'inscrivent
200 Cette application construite en partenariat avec la direction interministérielle du numérique dans le cadre
du programme beta.gouv.fr (https://recosante.beta.gouv.fr/)
202 Les données de cette application sont issues du réseau de micro capteurs automatiques de la start-up
fonctionnant selon des protocoles non normalisés, pouvant être source de confusion pour des personnes
allergiques qui pensent utiliser une information officielle, cf. supra.
203 Au niveau européen, les deux principaux actes législatifs sont les directives 2004/107/CE du Parlement
européen et du Conseil du 15 décembre 2004 concernant l'arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les
hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'air ambiant et 2008/50/CE du Parlement européen et du
Conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe (qui a notamment
remplacé la directive cadre 96/62/CE). La nouvelle directive sur la qualité de l'air, qui fusionne les directives
2004/107/EC4 et 2008/50/EC5, a été adoptée le 14 octobre par le Conseil de l'Union européenne.
Les évolutions réglementaires s?appuient largement sur les lignes directrices de l'organisation mondiale de la
santé (OMS). Celles-ci ont évolué en 2021
(https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-
fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y),quinze ans après la publication des précédentes. La révision de la
directive relative à la qualité de l?air ambiant a ainsi été proposée par la Commission européenne le 26
octobre 2022 pour aligner plus étroitement les normes en vigueur sur les recommandations de l?OMS. Le
Parlement européen et le Conseil de l?Union européenne sont parvenus le 20 février 2024 à un accord
politique sur cette nouvelle directive.
PUBLIÉ
https://recosante.beta.gouv.fr/
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/346555/9789240035423-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
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dans cette logique et traduisent la pertinence d?une approche globale de la qualité de l?air
ambiant. La surveillance progressivement introduite de ces paramètres permet de faire
progresser, comme les rencontres internationales Air et santé organisées les 6 et 7 février 2024 à
Toulouse, qui ont notamment porté sur les pesticides et particules ultrafines comprises entre 1 et
100 nanomètres, en ont souligné la nécessité. L?Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques (OPECST) signalait en mai 2019204 que « L?éventail des polluants
recherchés s?est sensiblement ouvert ces dernières années au-delà des polluants atmosphériques
(particules fines, souffre, dioxyde de carbone ?), en regardant aussi la présence de pesticides dans
l?air ambiant ». La base Phytatmo compile en effet les mesures (fractions gazeuse et particulaire)
en pesticides dans l?air ambiant des AASQA depuis 2002 ; les données sont téléchargeables205 .
[241] Les risques des pesticides pour la santé ont donné lieu à des recommandation de l?OMS
récemment mises à jour quant à leur classification206 ; mais si des valeurs limites ont déjà été
définies au niveau européen dans l?alimentation et dans l?eau, ce n?est pas encore le cas dans l?air.
La Commission européenne a demandé à l'agence européenne de sécurité alimentaire de réviser
le document d'orientation sur l'évaluation des risques pour les oiseaux et les mammifères datant
de 2009, qui décrit un système d'évaluation des risques à plusieurs niveaux couvrant l'exposition
alimentaire, l'exposition par intoxication secondaire et l'exposition par ingestion d'eau
contaminée.
[242] La connaissance acquise par le réseau des AASQA en investissant de nouveaux champs de
surveillance207 prépare d?éventuelles évolutions réglementaires que les résultats obtenus, et les
travaux européens208 et internationaux laissent présager. Ces travaux inscrits sur le temps long
permettent une approche globale des différents paramètres de l?air dont les effets parfois croisés
sont difficilement séparables.
[243] Ces évolutions du dispositif de surveillance de l?air ambiant soulignent
complémentairement la pertinence d?y intégrer l?ensemble des paramètres et donc la surveillance
des pollens comme, le cas échéant, des moisissures, plutôt que de laisser subsister une
dissociation compliquée en gestion, et contreproductive en termes d?analyse des risques.
3.3 L?organisation d?une cohérence institutionnelle et sanitaire
[244] Une approche globale de l?air ambiant, mettant un terme à la dissociation des paramètres
que constituent les pollens et moisissures, nécessite une réorganisation fonctionnelle ainsi qu?un
pilotage adapté à la marge, et coordonné.
204 « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de la confiance »,
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), mai 2019
205 https://www.atmo-france.org/article/phytatmo
206 La classification OMS recommandée des pesticides en fonction des dangers qu'ils présentent a été mise
à jour en 2019 (https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/334382/9789240011472-fre.pdf?sequence=1)
207 Pesticides, particules ultrafines?
208 Note d?information de l?agence européenne de l?environnement publiée le 14/09/2023
(https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-
human-health=
PUBLIÉ
https://www.atmo-france.org/article/phytatmo
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/334382/9789240011472-fre.pdf?sequence=1
https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-human-health
https://www.eea.europa.eu/publications/how-pesticides-impact-human-health/how-pesticides-impact-human-health
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3.3.1 Un statut des pollens pouvant rester stable, un statut des moisissures à
repenser
3.3.1.1 Moisissures versus pollens
[245] L?intégration de la surveillance des pollens et moisissures dans l?air ambiant ne nécessite a
priori pas de modifier le statut actuel des pollens dans ce dispositif. Ils sont regardés, dans le
référentiel national du LCSQA, comme des « polluants non réglementés » et relevant en tant que
tels de démarches d?assurance de la qualité, ce qui permet aux AASQA d?en assumer la mesure et
l?intégration dans leur dispositif de surveillance.
[246] La surveillance réglementairement en vigueur ne prévoit pas de caractère optionnel ou
géographiquement limité. Pour autant, parmi les trois intervenants mentionnés par l?arrêté de
2016, aucun ne couvre actuellement l?intégralité du territoire (cf. supra). Le RNSA a une couverture
territoriale très partielle, l?APSF intervient principalement dans l?ouest de la France, et ce sont
paradoxalement les AASQA, parties prenantes à titre facultatif de la surveillance des pollens et
moisissures, qui offrent la couverture territoriale la plus large, bien qu?avec des modalités
d?intervention hétérogènes. Sous l?égide du système actuel, ce n?est donc pas la totalité du
territoire qui est surveillé. Tous gestionnaires confondus, la configuration du réseau de capteurs
ne permet pas d?envisager une surveillance plus dense sans moyens supplémentaires
conséquents, dont les enjeux identifiés ne montrent pas la nécessité. Il ne paraît donc pas
opportun que la réglementation accroisse les obligations en la matière.
[247] Les moisissures quant à elles ne sont pas affectées d?un statut spécifique, notamment dans
le référentiel national du LCSQA. Les interrogations formulées dès 1995 sur la pertinence
éventuelle de leur surveillance209 ne semblent pas levées aujourd?hui. Les actions conventionnées
par la DGS avec le RNSA intègrent à l?identique les pollens et les moisissures, mais la surveillance
mise en oeuvre sur ces dernières est toujours restée marginale (cf. supra), sans que cette lacune
ait, selon les informations reçues, suscité de rappels particuliers. Sans urgence, le
repositionnement du dispositif de surveillance peut utilement fournir l?occasion d?analyser la
pertinence d?un ciblage prorogé de la surveillance sur les moisissures, s?agissant de l?air ambiant.
Cette démarche devrait être conduite en lien avec les instances responsables de la surveillance
de la qualité de l?air intérieur, étant donné la perméabilité des espaces aériens.
Recommandation n°3 Statuer sur la pertinence d?une surveillance des moisissures dans l?air
ambiant ; en cas de confirmation de ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre effective
209 Cf. supra, 1995 : le rapport d?évaluation du RNSA rédigé pour le réseau national de santé publique par les
Dr Philippe Quenel et Laurent Chambaud recommandait le repositionnement de la surveillance des pollens,
et « éventuellement des moisissures atmosphériques », dans l?air ambiant. Il recommandait « de prendre une
position claire sur la nécessité (ou non) de surveiller les moisissures aériennes » (cf. annexe 2).
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3.3.1.2 L?évocation partielle des pollens et moisissures dans l?arrêté de
surveillance de la qualité de l'air ambiant
[248] Les pollens et moisissures ne sont pas mentionnés expressément par l?arrêté du 16 avril 2021
relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Cependant, celui-ci
charge les AASQA de la surveillance des particules fines (PM10 et PM2,5)210. Les pollens et
moisissures sont des particules (biologiques)211. Certains dont la taille est inférieure à
10 micromètres (µm) sont ainsi intégrés dans la masse globale des particules mesurées, mais ils n?y
sont pas précisément identifiés. Les pollens ont un diamètre compris entre 5 et 250 µm
(moyenne : 25-30 µm)212 et sont peu présents sur la fraction ultrafine des particules (diamètre
inférieur à 0.1 µm).
[249] La doctrine213 observe que les impacts sanitaires et environnementaux des particules
diffèrent selon leur composition et leur taille. Plus une particule est fine, plus elle pénètre
profondément dans les poumons. Ces particules peuvent provoquer des inflammations et pour
certaines d'entre elles des cancers notamment (fibres d'amiante, particules diesel).
3.3.2 Pour une organisation intégrée du dispositif public de surveillance
[250] Si la dissociation du dispositif de surveillance des pollens et moisissures par rapport à la
surveillance globale de l?air ambiant n?allait pas de soi, les constats opérés montrent que ce choix
a surtout emporté des inconvénients. Il est donc de bon sens d?intégrer cet aspect de la
surveillance dans le dispositif global, et d?assurer ainsi une surveillance des pollens cohérente avec
celles des autres paramètres de la qualité de l?air.
Recommandation n°4 Assurer la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures de
manière cohérente avec celle des autres paramètres de la qualité de l?air ambiant
3.3.2.1 Une mise en oeuvre confiée aux AASQA
[251] Les constats exposés montrent que la solution pertinente et fiable est de placer le dispositif
unifié de mesure sous l?égide des AASQA, qui pourront, pour ce qui est de la gestion des capteurs,
le mettre en oeuvre directement ou en sous-traitance. C?est au demeurant l?organisation actuelle
sous l?égide du RNSA puisque celui-ci ne gère complètement qu?une dizaine de capteurs214, le
210 Cf. annexe 1 de l?arrêté cité.
211 Le terme « particules » désigne une grande variété de composés qui diffèrent par leur forme (aérosols,
particules solides), leurs caractéristiques physico-chimiques (minérale, organique, carbone, sulfates, métaux
lourds, hydrocarbures) leurs sources, naturelles (volcans, embruns marins, sable, feux de forêt) ou
anthropiques (labours, résidus de combustion, chantiers, carrières?). On peut également distinguer les
particules dites primaires car émises directement, des particules secondaires car elles se forment dans
l?atmosphère en se combinant avec des polluants précurseurs (ammoniac, composés organiques volatils,
dérivés soufrés ou azotés?). La réglementation distingue les particules par leur granulométrie : les particules
de diamètre inférieur à 10 micromètres ou PM 10 et les particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres ou
PM 2,5. (Martine Molinier-Dubosq, op. cité, 2023).
212 ANSES, 2016
213 Martine Molinier-Dubosq, op. cité
214 Source : description des actions du RNSA par lui-même, avenant 2019 à la convention DGS-RNSA.
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réseau de capteurs qu?il utilise étant majoritairement géré par différents prestataires et les
analyses sous-traitées en quasi-totalité à un prestataire privé, la société ANALYZAIR (cf. supra). Le
rôle accentué des AASQA pourra s?appuyer sur des réflexions et travaux conduits par différentes
AASQA avec ATMO-France, qui tendent à homogénéiser leur action dans la surveillance des
pollens. Dans le cadre du projet Interpollen élaboré en coordination entre les directeurs
d?AASQA, ATMO France a en effet développé une « stratégie nationale pollen », qui impulse une
accélération des travaux portant sur la modélisation, ainsi que la construction d?un indice unique
intégrant air et pollens.
[252] Cette organisation résoudra la question des données puisque les AASQA mettront les
données recueillies ou agrégées à disposition publique en open-data, conformément à l?article 3-
10° de l?arrêté du 16 avril 2021. Il est probable qu?elles s?orientent peu à peu vers l?implantation de
capteurs automatiques. Quoi qu?il en soit, elles pourront progressivement adapter la localisation
globale du parc de capteurs.
[253] Si le RNSA décide de proroger son activité hors subventionnement et se trouve en mesure
de le faire, financièrement et juridiquement215, il pourrait devenir un prestataire de la surveillance
des pollens et facturer aux AASQA les données fournies dans le cadre du cahier des charges
qu?elles auront élaboré. Il pourrait alors continuer à exploiter ses propres capteurs.
[254] Si l?activité du RNSA s?arrêtait au contraire, il serait pertinent d?organiser le transfert aux
AASQA de la partie du réseau de capteurs de pollens appartenant au RNSA. L?article 15 des statuts
en vigueur du RNSA, relatif à la dissolution de l?association, prévoit la désignation par l?assemblée
générale d?un ou plusieurs commissaires chargés de la liquidation du passif et de l?actif de
l?association, et l?attribution de l?actif net à un ou plusieurs établissements analogues, ou à tout
établissement qu?elle décidera à l?exception des membres de l?association. Les capteurs utilisés
par le RNSA sont souvent anciens, puisque la quasi-totalité d?entre eux a été implantée il y a plus
de 10 ans, 6 seulement ayant, selon les données du RNSA, été installés depuis 2013 ; leur valeur
nette comptable est dès lors faible voire nulle, la durée d?amortissement généralement retenue
pour le matériel et outillage étant d?au plus dix ans, et la durée d?amortissement mentionnée dans
les comptes du RNSA pour le « matériel et outillage industriel » étant de 3 à 5 ans216.
215 Financièrement, en élaborant un nouveau modèle reposant sur la facturation de prestations, et
juridiquement, sous réserve du devenir des relations avec les sociétés satellites ainsi que d?éventuelles
poursuites et condamnations afférentes.
216 Exemple : RNSA, annexe aux comptes 2021.
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[255] L?actif immatériel du RNSA sera utilement pris en considération, s?agissant particulièrement
de la compétence et du savoir-faire des responsables du RNSA non impliqués dans les dérives
décrites (cf. infra). Les AASQA pourront par ailleurs, au moins transitoirement, continuer à
travailler avec les bénévoles encore actifs qui le souhaiteront.
[256] Réglementairement, une première étape pour instaurer cette modification des rôles est
l?abrogation de l?arrêté du 5 août 2016, qui, sans définir de règles opérantes de fonctionnement,
confère au RNSA un rôle institutionnel partenarial qu?il a dévoyé.
Recommandation n°5 Abroger l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des organismes
chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant
[257] Pour investir les AASQA de la responsabilité du dispositif de mesure dans le cadre évoqué
au point 3.3.1., il ne paraît pas nécessaire de modifier leurs missions telles que définies par l?arrêté
du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Aux
termes de cet arrêté, les missions des AASQA sont assurées conformément à différentes normes
internationales et nationales, ainsi qu?aux prescriptions du référentiel technique national et aux
orientations prioritaires fixées annuellement par le ministère chargé de l'environnement.
L?élaboration et la mise à jour du référentiel technique national, ainsi que la vérification de son
application par les AASQA, sont confiées au LCSQA ; l?évolution de ce référentiel dans les limites
indiquées ne nécessite pas de mesures normatives.
[258] L?unification du dispositif de surveillance de la qualité de l?air pourrait par contre inviter à
abroger, en fonction notamment de la surveillance, maintenue ou non, des moisissures dans l?air
ambiant, l?article L221-1-II du code de l?environnement217. Cette disposition apparaît inutile dans
la mesure où la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures obéirait, ainsi que celle
d?autres particules non normées par le droit européen (cf. supra), aux prescriptions du référentiel
technique national. Elle présente l?inconvénient de placer la surveillance des pollens et
moisissures en dehors du cadre méthodologique posé par l?article L221 -1, aux termes duquel,
notamment, les normes posées sont régulièrement réévaluées pour prendre en compte les
résultats des études médicales et épidémiologiques. Enfin, elle deviendrait inexacte s?il était
décidé de ne pas maintenir le principe, très partiellement mis en oeuvre jusqu?ici, d?une
surveillance des moisissures dans l?air ambiant. L?abrogation de l?article L221-2-Il du code de
l?environnement relève toutefois d?une mesure législative.
Recommandation n°6 Abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement
217 A la suite de l?article L221-1 du code de l?environnement, relatif à la surveillance de la qualité de l'air et de
ses effets sur la santé et sur l'environnement, l?article L221-1 est ainsi rédigé : « Afin de prévenir leurs effets
sur la santé, une surveillance des pollens et des moisissures de l'air ambiant est coordonnée par des organismes
désignés par arrêté des ministres chargés de l'environnement et de la santé. Les résultats de cette surveillance
font l'objet d'une information du public et des acteurs concernés. »
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3.3.2.2 Des circuits de financement à réorienter
[259] Les financements apportés jusqu?ici au RNSA par la DGS et la DGEC resteront nécessaires
au dispositif de surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures. Ils pourront être
recalibrés si cela apparaît pertinent, et devront permettre de financer d?une part, les missions
supplémentaires induites des organes nationaux relevant du dispositif de surveillance de l?air
ambiant, d?autre part, l?engagement des AASQA.
Recommandation n°7 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGEC au RNSA
vers la surveillance réorganisée des pollens et, le cas échéant, des moisissures
[260] S?agissant de la DGS, deux modes de réorientation des crédits sont en principe
envisageables. Un financement apporté directement aux organismes de surveillance de la qualité
de l?air placés entièrement ou essentiellement sous l?égide du ministère de la transition écologique
et de la cohésion des territoires n?est ni la voie la plus simple, ni, a priori, budgétairement la plus
durable. La solution la plus opérante paraît être une réorientation des financements apportés au
RNSA depuis près de vingt ans vers les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires
régionaux, contractualiser avec les AASQA.
[261] Les réponses apportées au volet financier du questionnaire diffusé par la mission montrent
que les ARS apportent couramment, via le fonds d?intervention régional (FIR), des financements
au dispositif de surveillance des pollens et moisissures, et que leur partenaire principal n?est pas
le RNSA. Le premier partenaire des ARS est d?ores et déjà l?AASQA de la région correspondante.
Neuf des treize ARS ayant renseigné ce volet du questionnaire apportent un financement à
l?AASQA ; le RNSA est financé par cinq des ARS répondantes, l?APSF par quatre d?entre elles,
tandis que quatre des ARS répondantes apportent aussi un financement à un intervenant régional
autre.
Tableau 9 : Financement par les ARS du dispositif de surveillance des pollens et moisissures,
par bénéficiaires, 2023
ARS AASQA RNSA APSF Autres
Auvergne-Rhône-
Alpes
50 000 ¤
(financement
annuel)
79 000 ¤
(financement sous
forme de CPOG,
79 000 ¤ par an)
Bourgogne-
Franche-Comté
17 000 ¤ Réseau
d'allergologie de
Franche Comté
(RAFT)-Réseau du
CHU 25, porteur
de CMEI financé à
hauteur de
10 000 ¤ en 2023
sur la prévention
des infections
fongiques auprès
des patients
immunodéprimés
du service
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d'hématologie du
CHU de Besançon
Bretagne 31 500 ¤ 15 000 ¤
Centre Val de Loire 15 000 ¤ pour
l'année 2024218
Corse219
Grand Est 55 000 ¤220 Pollin?air
Guyane221
Ile-de-France 36 000 ¤
Subvention versée
au RNSA pour la
maintenance et la
lecture
hebdomadaire des
résultats des 4
capteurs de la
région222
Martinique Financement de
l'étude
exploratoire
annuelle
d'identification
aéropollinique et
fongique, inscrite
au PRSE 3223
Normandie 20 172 ¤ sur partie
pollens
9 000 ¤ annuels
Nouvelle-
Aquitaine
25 000 ¤
(pollens)
18 000 ¤
(moisissures et
pollens)
21 000 ¤
Occitanie 24 000 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
40 000 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
17 500 ¤ en 2023
(CPOM 4 ans)
106 400 ¤
PACA224 Information du
grand public et des
professionnels sur
FREDON ?
AMBROISIE :
Données
218 L'ARS Centre Val de Loire a établi une convention pluriannuelle avec Lig'Air (ASQAA) pour la surveillance
et la sensibilisation autour de l'air extérieur et des pollens (15000 ¤ pour l'année 2024, dont 2000¤ en 2024
pour "prévoir les évènements polliniques et sensibiliser les habitants aux agents allergisants").
219 Financement de 20 000 euros, bénéficiaires non précisés.
220 Montant de la subvention ARS : 55000 euros en 2023 - soit 55 % du montant total de l'action (surveillance
phénologique, déploiement et animation du réseau POLLIN'AIR en Grand Est, surveillance des moisissures).
221 L'étude de l'herbier - IRD de Guyane a été financée sur le FIR sur 3 années et finissait en 2021. L'enveloppe
était de 50 446 euros.
222 Pour les moisissures, une étude va être menée dans le cadre du PRSE4 pour caractériser le type de
moisissure, les concentrations en différentes typologies franciliennes. Il s'agira donc dans un premier temps
d'un financement ponctuel, dont le montant n'était pas encore établi au moment de l?envoi de la réponse.
223 Financement de 61 885 ¤ en 2019, de 30 000 ¤ en 2022, pas de financement 2023 pour des raisons
techniques ponctuelles, financement prévu pour 2024.
224 Les financements pour les projets mentionnés sont pluriannuels (conventions pluriannuelles d?objectifs
2022-2024).
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les risques liés aux
pollens225 :
12 000 ¤/an
Evaluer
l?exposition à
l?ambroisie et
surveiller son
expansion
géographique :
10 000 ¤/an
cartographiques et
identification
zones à enjeux : 52
500 ¤/an
Source : Réponses au questionnaire adressé par la mission à chacune des ARS
Recommandation n°8 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGS au RNSA vers
les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires régionaux, contractualiser avec les
AASQA
3.3.2.3 Doter les structures impliquées dans le pilotage de la surveillance des
compétences nécessaires
[262] Pour servir l?intégration de la surveillance des pollens et le cas échéant, des moisissures dans
le dispositif d?ensemble, deux mesures visant à compléter les compétences des structures
impliquées dans le pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant paraissent utiles.
[263] Le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA), dont les missions sont
définies au titre II de l?arrêté du 16 avril 2021, est chargé de la coordination technique de la
surveillance de la qualité de l'air. Notamment, il vérifie la conformité du dispositif, garantit
l'exactitude et la qualité des données d'évaluation de la qualité de l'air, coordonne au niveau
national les programmes d'assurance qualité organisés par le Centre commun de recherche de la
Commission européenne, élabore et met à jour le référentiel technique national et vérifier son
application par les AASQA, procède au rapportage des données auprès de la Commission
européenne, met à la disposition du public, en complément de la mise à disposition des données
par les AASQA, les données de mesure pour les polluants réglementés et pour les polluants
d'intérêt national, avec les métadonnées associées, contribue à l'amélioration des connaissances
scientifiques et techniques sur la qualité de l'air et effectue le suivi du coût de la mise en oeuvre
de la surveillance par le dispositif national de surveillance. Il intervient comme appui scientifique
et technique des AASQA. Le LCSQA coordonne notamment le programme dit « CARA » pour
« CARActérisation chimique des particules », dispositif de surveillance des particules devant
permettre d'évaluer les épisodes de pollution aux particules, de documenter leur nature et
d'identifier et de quantifier les principales sources de particules en différents points du territoire.
[264] Le LCSQA est un groupement d?intérêt scientifique (GIS) réunissant l?Institut Mines Télécom
Nord Europe, au sein duquel les sujets relatifs à la qualité de l?air sont confiés au centre
d?enseignement, de recherche et d?innovation « Energie - Environnement » (CERI ? EE), dont les
travaux visent à une meilleure compréhension des processus physico-chimiques de génération et
de transformation des polluants gazeux et particulaires présents dans l?air extérieur et
225 L?ARS PACA finance le RNSA chaque année depuis plus d?une dizaine d?années.
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intérieur226 ; l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) ; le Laboratoire
national de métrologie et d'essais (LNE), établissement public à caractère industriel et commercial
ayant pour missions la métrologie, les essais, la certification, la formation et tous travaux d'études
et de recherche relatifs à la sécurité, la santé publique, le développement durable et la qualité
des produits et processus industriels.
[265] Dans l?attente de l?automatisation du réseau de surveillance des pollens, le comptage
manuel nécessite des compétences spécifiques que les subventions actuellement attribuées au
RNSA ont en partie vocation à financer, et qui pourraient venir compléter celles du LCSQA. A titre
d?exemple, l'Ecole nationale supérieure Mines-Telecom Nord Europe (IMT Nord Europe), membre
du GIS, est partenaire de la faculté des sciences et technologies, composante de l?université de
Lille au sein de laquelle l?actuel président du RNSA est enseignant-chercheur. Il pourrait être
envisagé au demeurant de proposer au coordonnateur actuel du RNSA, récemment entré en
fonction227 et non impliqué a priori dans les pratiques décrites en seconde partie de ce rapport,
un rôle ou un emploi en adéquation avec ses compétences, hors responsabilités gestionnaires.
Recommandation n°9 Compléter les compétences du LCSQA par des compétences en
matière d?aérobiologie, faire évoluer en tant que de besoin en ce sens la convention constitutive
du GIS
Recommandation n°10 Envisager de proposer au coordonnateur du RNSA, salarié de
l?association récemment entré en fonction, un rôle ou un emploi correspondant à ses
compétences
[266] PREV'AIR, fruit d?un consortium réunissant Météo France, le CNRS et le LCSQA, est la
plateforme nationale de prévision de la qualité de l?air à l'échelle nationale, développée et gérée
au quotidien par l?INERIS. Elle est notamment chargée d?établir des cartes de prévision des
concentrations de particules (PM10 et PM2,5), d'ozone, et de dioxyde d'azote, pour le jour même,
le lendemain et le surlendemain, ainsi que le jour d'après, ainsi que des cartes de modélisation des
concentrations de particules (PM10 et PM2,5), d'ozone, et de dioxyde d'azote élaborées en
intégrant les données d'observation des AASQA. Ces données sont mises à disposition librement
et gratuitement sur le site internet www.prevair.org, qui propose également des liens vers le site
internet des AASQA pour accéder aux données produites par ces dernières et à leurs prévisions.
Il convient de compléter les missions de PREV'AIR, définies par l?article 29 de l?arrêté du 16 avril
2021, pour les étendre à l?information pollinique.
Recommandation n°11 Compléter les missions du consortium PREV?AIR pour les étendre à
l?information pollinique
226 Cf. convention constitutive du GIS, 2022-2032.
227 L?actuel "coordonnateur" de l?association est entré en fonction en avril 2022 ; il disposait probablement
de peu de marges d?action avant l?élection d?un nouveau président par le conseil d?administration en juin
2023, quelques mois avant le lancement de la mission.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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3.3.3. Vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage de
la qualité de l?air
[267] L?intégration de la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures dans la
surveillance globale de la qualité de l?air ambiant conduit, presque incidemment, à y faire entrer
un pan relativement marginal de la surveillance de la qualité de l?air, mais qui jusqu?ici a été mené
en premier lieu sous le timbre des impacts sanitaires.
[268] Il est quelque peu paradoxal que cela ait été le seul, puisque les impacts sanitaires sont,
beaucoup plus massivement, le fait de nombreux déterminants chimiques de la qualité de l?air,
comme le montrent de nombreuses études. Pourtant, le plan national de surveillance de la qualité
de l?air ambiant (PNSQA, 2016-2021), s?il comportait un objectif intitulé « Inscrire le PNSQA à
l?interface de plusieurs politiques gouvernementales », énonçait « les quatre grandes missions d'un
dispositif de surveillance de la qualité de l'air »228 sans référence aux enjeux sanitaires ou à la
politique de santé. Le LCSQA a pour prescripteur le ministère en charge de l?environnement. Si
les échanges entre la DGEC et la DGS sont habituels, le dispositif de surveillance de la qualité de
l?air, qui prend en compte les travaux de l?OMS, n?a cependant pas formalisé jusqu?ici en son sein
le rôle des autorités sanitaires.
[269] Leur présence dans le circuit décisionnel permettrait pourtant de peser davantage dans la
valorisation des enjeux sanitaires, par exemple en communication. Si le citoyen intéressé dispose
d?une abondance de sources, plus ou moins fiables, pour s?informer des épisodes polliniques, ce
n?est pas le cas notamment des expositions aux pesticides. Le Haut Conseil de la santé publique
avait préconisé en 2021229, sans être entendu jusqu?ici, que les recommandations de l?application
Recosanté, essentiellement centrées sur les transports comme source de pollution et
essentiellement en zone urbaine, élargissent les messages en lien avec les autres sources de
pollution qui peuvent affecter l?indice Atmo, par exemple en « rappelant de rester à distance des
parcelles agricoles lors d?épandages et de traitements de pesticides, notamment lors d?une pratique
sportive ».
[270] Les réorganisations proposées, qui induisent l?orientation de moyens accrus provenant du
ministère chargé de la santé vers le dispositif de surveillance de la qualité de l?air, fournissent
l?occasion d?une évolution vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage
de la qualité de l?air. Le programme annuel du LCSQA est gouverné par un « comité de pilotage
de la surveillance » (CPS) composé des représentants du bureau de la qualité de l?air du ministère
chargé de l?environnement, des trois membres du LCSQA et de son directeur exécutif. Ce comité
de pilotage se réunit deux fois par an et a pour fonction de faire le point sur l?état d?avancement
des travaux inscrits au programme de travail annuel, d?arbitrer les priorités et d?échanger sur la
stratégie du dispositif230. Adjoindre la direction générale de la santé à ce comité de pilotage
permettrait de l?associer au dispositif à un niveau stratégique, afin qu?elle contribue à rendre plus
228 « L'observation productrice dans la durée de données publiques de qualité ; L'évaluation des politiques au
regard des impacts sur la qualité de l'air ; L'information et la communication ; L'amélioration des
connaissances ».
229 Haut Conseil de la santé publique, avis relatif à la validation de messages comportementaux en lien avec
la qualité de l?air (air intérieur, air extérieur dont les pollens), 10 septembre 2021.
230 LCSQA, contrat d?objectifs et de performance 2022-2026.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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visibles les enjeux sanitaires de la qualité de l?air ambiant et pèse davantage sur les décisions
permettant de l?améliorer.
Recommandation n°12 Adjoindre la direction générale de la santé au comité de pilotage de la
surveillance de la qualité de l?air ambiant
Source : ATMO-France (https://www.atmo-france.org/article/surveillance-de-lair-exterieur)
Béatrice BUGUET- DEGLETAGNE Florence CASTEL
PUBLIÉ
https://www.atmo-france.org/article/surveillance-de-lair-exterieur
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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ÉLÉMENTS DE RÉPONSE APPORTÉS
PAR L?APSF ET LE RNSA, ET ANALYSE
DE LA MISSION
Dans le cadre d?une procédure contradictoire, les passages de ce rapport qui concernent spécifiquement l?APSF ou le
RNSA ont été adressés aux présidents des conseils d?administration de ces organismes pour observations éventuelles.
S?agissant du RNSA, il a été proposé à l?actuel président du conseil d?administration de recueillir les observations des
dirigeants présents ou passés du RNSA nommément mis en cause, et de joindre, le cas échéant de façon séparée, leurs
observations à la réponse de l?organisme. Le président du RNSA a répondu à cette sollicitation en soulignant que « les
réponses de l'ancienne direction (Nadine Dupuy et Michel Thibaudon) et celles de la nouvelle gouvernance ont été
élaborées indépendamment » l?une de l?autre.
Le document PDF adressé aux inspections par le RNSA se compose en fait de quatre parties :
- Les « remarques préliminaires » de « la gouvernance actuelle du RNSA » ;
- Les observations relatives aux tomes 1 puis 2 du rapport, se référant conformément à la procédure indiquée à un ou
plusieurs paragraphes visés
- Une note attribuée au secrétariat général des ministères sociaux
- La réponse transmise par deux des dirigeants de longue date du RNSA, Michel Thibaudon et Nadine Dupuy. Les
fonctions dirigeantes successives de ces deux personnes au sein du RNSA sont retracées dans l?annexe 16 du rapport,
et n?ont pris fin que récemment (respectivement en 2023 et 2022).
Les inspections ont répondu exclusivement aux observations visant des passages référencés du rapport. En effet, les
propos introductifs, émaillés de qualificatifs inappropriés, sont porteurs globalement d?assertions non documentées
et d?affirmations d?autosatisfaction. Leurs fondements sont souvent inexacts. Ainsi affirment-ils un contraste entre une
« gouvernance passée » et une « nouvelle gouvernance ». Cependant en 2023 encore, l?un des dirigeants les plus
constants du RNSA en était toujours le trésorier, aux termes de la déclaration adressée le 25 septembre 2023 par
l?actuel président du conseil d?administration à la préfecture du Rhône. Cela n?a pas empêché ce nouvel élu d?affirmer
à la mission que le titulaire de la fonction de trésorier était alors une autre membre du conseil d?administration. Si le
RNSA déplore, comme il le souligne, le caractère « trop tardif » du rapport, qui aurait « quelques années de retard », il
ne tenait en tous cas qu?à lui de fournir plus rapidement à la mission les documents demandés, dont une grande part
n?a été adressée qu?en août 2024, au moment de la fin annoncée des investigations. De fait, la lettre de commande
ministérielle de la présente mission date du 28 septembre 2023 ; selon les indications officielles de l?actuel président
du RNSA, le trésorier de l?association était encore xxxxxx xxxxxxxx le 25 septembre 2023 ; le RNSA affirme aujourd?hui
dans ses réponses que ce dernier aurait démissionné de ses mandats en juin 2023.
Les réponses apportées par deux dirigeants du RNSA qui ont oeuvré à ce titre jusqu?en 2022/2023 n?apportent quant
à elles pratiquement aucun éclairage précis, sur, notamment, les constats retracés dans la partie 2 du rapport, qui les
concernent nommément. Leur affirmation de l?importance de leurs propres travaux n?en tient pas lieu. Les lecteurs
intéressés trouveront l?ensemble de ces documents in extenso à la fin de ce tome 1.
Ils trouveront de même le document de réponse adressé comme demandé en format PDF par l?APSF ; les réponses de
la mission figurent, pour plus de lisibilité, dans un tableau en trois colonnes qui juxtapose les paragraphes concernés
du rapport dans sa rédaction antérieure à la procédure contradictoire, les observations reçues, leur analyse et
modalités de prise en compte, chaque fois que possible, dans la rédaction définitive.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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OBSERVATIONS DE L?APSF ET
RÉPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Observations de l?APSF et réponses des inspections
Paragraphe d?origine Réponse de l?APSF Observations de la mission
[77] En plus des comptages issus des
capteurs, des jardins polliniers sont implantés
dans certaines villes. Le principe de
fonctionnement repose sur l?observation des
stades de pollinisation pour certaines espèces
cibles. Les jardins opérationnels à ce jour sont
implantés et gérés par l?APSF
Pour les pollinariums sentinelles
(https://web.alertepollens.org/abonnement-
alertes), et actuellement par deux AASQA pour
les polliniers sentinelles53 dans le cadre du
réseau Pollin?Air (https://www.pollinair.fr/).
Dans le titre et le corps du paragraphe les termes
« jardins polliniers » prêtent à confusion car c?est
un nom déposé faisant référence à des
dispositifs précis. En l?espèce, il pourrait être
préféré d?utiliser le terme « jardins
d?observations phénologiques ».
Proposition de corrections :
1.2.2 les jardins d?observations phénologiques :
compléments des capteurs ou dispositifs
spécifiques ?
En plus des comptages issus des capteurs, des
jardins d?observations phénologiques sont
implantés dans certaines villes. Le principe de
fonctionnement repose sur l?observation des
stades de pollinisation pour certaines espèces
cibles. Les jardins opérationnels à ce jour sont
implantés-et gérés par l?APSF pour les
pollinariums
(https://web.alertepollens.org/abonnement-
alertes), les polliniers sentinelles gérés par le
RNSA (https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-
phenologique) et les polliniers sentinelles gérés
par les AASQA, notamment pour ces derniers
dans le cadre du dispositif Pollin?Air.
(https://www.pollinair.fr/).
Il est effectivement précisé en note de bas de page que les
dénominations « pollinarium » et « pollinarium sentinelles »
ont été déposées par l?APSF à l?INPI en 2018 et 2011.
Même si l?appellation de « jardins polliniers » est
couramment employée, les propositions sémantiques ci-
contre ont été intégrées dans le paragraphe visé et son titre.
PUBLIÉ
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
https://web.alertepollens.org/abonnement-alertes
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[78] Pas de commentaire
[79] Parmi les 25 pollinariums, 17 sont en
activité, 3 à l?essai et 5 en création. Les 25 villes
qui entretiennent ces pollinariums sont
principalement situées dans l?ouest de
l?Hexagone, le premier ayant été implanté à
Nantes en 2000. Ce dispositif vise à fournir et à
diffuser par infolettre, pour une ville donnée,
des alertes dès la première émission de pollen
par un plan d?une espèce cible jusqu?à sa
dernière émission de pollen. Ces alertes sont
validées sur le plan botanique et les
observations, qualitatives, ne sont pas traduites
sous forme d?indice.
Proposition de corrections :
Parmi ?, le premier pollinarium ayant été
implanté à Nantes en 2003. Ce dispositif vise à
fournir et à diffuser par infolettre, pour une ville
donnée, des alertes pour chaque espèce suivie
pour le début d?émission et la fin d?émission. Ces
alertes sont validées sur le plan botanique et
médical (médecins allergologues référents pour
chaque pollinarium). Ces données sont utilisées
par le RNSA comme une part intégrante au calcul
de l?indice de risque RAEP (composante
phénologique de cet indice).
La proposition rectifie une erreur relative à la date
d?implantation du premier pollinarium à Nantes en 2003 et
non 2000 ; cette rectification a été intégrée.
[81] A ce jour, 27 sites d?observation sont
implantés dans les régions Grand Est et Hauts-
de- France. Les informations recueillies donnent
lieu à la production de cartes interactives
accessibles librement. Une infolettre peut
également être envoyée gratuitement sur
abonnement. L?objectif mentionné par les
AASQA concernées (source :
https://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept)
est le développement d?un modèle de prévision
qui permettrait, à l?instar de ce qui est fait pour
la surveillance générale de la qualité de l?air,
d?anticiper la pollinisation.
Il n?y a aucune précision sur les 27 sites cités. A
l?examen des cartes figurant dans le rapport, il
apparait que les sites ne sont pas des polliniers
sentinelles mais bien des simples lieux
d?observations de personnes « sentinelles ».
cf.https://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-
pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-
interactive-des-pollens : concernant ce
paragraphe, le réseau Pollin?air est en mesure
d?apporter les précisions rectificatives
Les titres des deux cartes figurant au paragraphe 81 ont été
remplacés pour tenir compte de cette précision :
Carte 2 : Localisation des lieux d?observations de personnes
« sentinelles » dans la région Grand Est
Carte 3 : Localisation des lieux d?observations de personnes
« sentinelles » dans la région Hauts-de-France
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[82] Ces jardins, pollinariums ou polliniers,
sont des projets partenariaux impliquant l?État,
des professionnels de santé et des collectivités
territoriales, mais ils n?apparaissent
véritablement coordonnés ni dans leur
implantation ni dans leur fonctionnement. Une
mise en cohérence du réseau ainsi formé et son
articulation avec le réseau des capteurs seraient
a minima nécessaires.
Proposition de correction :
Concernant les pollinariums, le libellé est inexact
en matière de coordination.
Les pollinariums sont coordonnés sur le même
modèle par l?APSF : construction, choix du site,
choix des espèces allergisantes avec les
professionnels de santé du lieu, entretien et
observations par des jardiniers professionnels
formés par l?APSF intervenant quotidiennement
en jours ouvrés, saisie sur une base de données
commune, validation systématique pour
diffusion par newsletter, accompagnement
régulier des équipes par l?APSF et visite de suivi a
minima tous les 2 ans.
Ces éléments (droits et devoirs) sont d?ailleurs
partie intégrante de la convention de partenariat
établie entre la ville ou organisme partenaire où
est installé le pollinarium et l?APSF (voir pièce
Les précisions apportées ont été intégrées comme suit dans
le paragraphe visé :
« Ces jardins, pollinariums ou polliniers, sont des projets
partenariaux impliquant l?État, des professionnels de santé et
des collectivités territoriales.
L?APSF indique qu?elle coordonne leur fonctionnement :
construction, choix du site, choix des espèces allergisantes
avec les professionnels de santé du lieu, entretien et
observations par des jardiniers professionnels formés par
l?APSF intervenant quotidiennement en jours ouvrés, saisie sur
une base de données commune, validation systématique pour
diffusion par newsletter, accompagnement régulier des
équipes par l?APSF et visite de suivi a minima tous les 2 ans. Ces
éléments (droits et devoirs) font l?objet d?une convention de
partenariat entre l?APSF et les villes ou organismes partenaires.
Toutefois, les pollinariums n?apparaissent pas coordonnés dans
leur implantation. Une mise en cohérence du réseau formé par
tous les jardins d?observation phénologiques et son articulation
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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jointe n°1 : convention de partenariat APSF-Le
Mans et annexes)
Il à considérer également qu?un pollinarium
effectue une période d?essai d?un an (sous le
contrôle et validation de l?APSF) avant ouverture
à la publication des alertes pollen.
Les ARS sont associées dès la création d?un
nouveau pollinarium et durant la période
d?exploitation, en témoignent les conventions de
financement et bilans établies avec elles.
avec le réseau des capteurs seraient a minima nécessaires,
sachant qu?un pollinarium effectue une période d?essai d?un an
(sous le contrôle et validation de l?APSF) avant ouverture à la
publication des alertes pollen. ».
[83] Pas de commentaire
[84] Les jardins polliniers peuvent par ailleurs
avoir un intérêt pour les municipalités compte
tenu de leur rôle récréatif, pédagogique ou dans
le maintien d?insectes pollinisateurs, d?autant
que ces projets peuvent bénéficier de crédits du
fonds vert au titre de la mise en oeuvre de la
stratégie nationale pour la biodiversité 2030 ;
mais il s?agit alors d?objectifs non rattachés au
dispositif de surveillance des pollens, qu?il
convient d?identifier distinctement étant donné
le coût non négligeable de ce mode
d?observation. Ainsi, les subventions
d?exploitation à l?APSF se montaient-elles à
148 871 ¤ en 2023, représentant l?essentiel des
produits d?exploitation de l?association (162
468 ¤).
Proposition de correction :
Les pollinariums n?ont pas de rôle récréatif, et
bien un rôle informatif sur le lieu et pédagogique
dans un parcours signalisé pouvant être
accompagné par un botaniste ou jardinier formé.
En ce qui concerne les pollinariums, il n?y a pas
de lien direct avec les insectes pollinisateurs. Les
espèces allergisantes plantées dans les
pollinariums sont anémophiles (pollen dispersé
par le vent) et non entomophile (pollen
transporté par les insectes).
Dans ce sens, les pollinariums ne nous paraissent
a priori pas éligibles au crédit du fonds vert.
Les entretiens et recherches menés par la mission ont
confirmé que les jardins polliniers peuvent jouer un rôle
pédagogique et récréatif, et contribuer à la renaturation des
villes.
Par ailleurs, de manière générale l?Union européenne
considère que les jardins sont utiles pour le maintien des
insectes pollinisateurs et déploie des initiatives pour les
encourager.
Le qualificatif « récréatif » a été retiré et la première phrase
du paragraphe ainsi rédigée :
« Les jardins polliniers peuvent par ailleurs avoir un intérêt pour
les municipalités compte tenu de leur rôle pédagogique. En
outre, si les espèces allergisantes plantées sont généralement
anémophiles (pollen transporté par le vent), la présence
possible de pantes entomophiles (pollens transportés par les
insectes) contribue au maintien d?insectes pollinisateurs. Sous
certaines conditions, ces projets peuvent alors bénéficier de
crédits du fonds vert au titre de la mise en oeuvre de la stratégie
nationale pour la biodiversité 2030 ; mais il s?agit alors
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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d?objectifs non rattachés au dispositif de surveillance des
pollens, qu?il convient d?identifier distinctement étant donné
le coût non négligeable de ce mode d?observation ».
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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OBSERVATIONS DU RNSA ET
REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 1
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 1 du rapport
Paragraphe(s) d?origine Réponse du RNSA Observations de la mission
[57] Pour appréhender la localisation des
capteurs de pollen, le RNSA propose sur son site
Internet la carte ci-après. Elle est construite à
l?échelle communale et chaque point permet en
principe d?obtenir la localisation du capteur
(longitude, latitude et altitude), le nombre
d?habitants concernés, ainsi que l?identité du ou
des analystes et médecins responsables.
Certaines de ces données ne sont cependant
pas renseignées. Rien n?indique par ailleurs la
durée annuelle d?utilisation (selon les cas, saison
pollinique ou toute l?année), non plus que
l?utilisation ou non du capteur concerné pour
surveiller les moisissures. Pour une vision
d?ensemble à partir du site du RNSA, il faut
procéder soi-même à la compilation des
données mentionnées.
[57] Il s?agit d?un site grand public, il n?a pas
vocation à agréger des informations telles que les
coordonnées GPS des capteurs ou les durées de
fonctionnement. L?information est fournie de
façon départementale et elle inclut évidemment
chaque année le début et la fin des mesures. Ces
dates de démarrage peuvent légèrement
fluctuer d?une année à l?autre essentiellement
pour des raisons techniques.
Ce commentaire est infirmé par le site du RNSA, qui
comporte un onglet spécifique au « risque par ville » avec les
références du capteur concerné. Par exemple, pour Dijon :
« Capteur de marque Lanzoni - Situation : sur une terrasse de
la faculté de médecine de Dijon à 15 m du sol - Nombre
d?habitants concernés : 152 000 - Long. : 5,0660 - Lat. 47,3195
- Alt. 270m »
Cependant, comme l?indique le rapport, les données ainsi
présentées sont incomplètes et imprécises.
[58] La carte montre que 37 départements
dans l?hexagone et en Corse, auxquels s?ajoutent
les Outre-mer, ne sont couverts par aucun
capteur.
[58] Avec une subvention globalement en
diminution (notamment du fait de l?inflation), il
n?est pas surprenant que l?ensemble des
départements et de l?outre-mer ne soient pas
couverts.
Le rapport critique le RNSA pour la couverture
insuffisante de son réseau de surveillance,
notamment dans les territoires d'outre-mer. Le
RNSA souligne que cette situation est due à un
manque de financement public.
La réponse apportée confirme le constat du caractère
lacunaire de l?implantation des capteurs, déjà opéré en 1995
par le rapport d?évaluation du RNSA alors réalisé sous l?égide
du réseau national de santé publique.
Quant aux financements publics élevés dont le RNSA a
bénéficié de longue date, la partie 2 du rapport documente
leur utilisation au bénéfice de sociétés privées tierces plutôt
que, notamment, pour la densification du réseau de
surveillance.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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? Bien que des capteurs aient été installés
en Guyane, à La Réunion et en Nouvelle-
Calédonie, ils n'ont pas pu être maintenus faute
de financement.
? À La Réunion, l'arrêt du financement
public a entraîné le retrait des capteurs de
pollen. Les priorités de financement dans cette
région sont orientées vers la surveillance des
polluants urbains et industriels. De plus, la
mobilisation associative autour des allergies aux
pollens y est moins importante.
? En Martinique, trois capteurs de pollens
et de moisissures sont en fonctionnement depuis
quatre ans.
Le RNSA insiste sur le fait que l'extension de son
réseau, en particulier dans les outre-mer, est
conditionnée à l'obtention de financements
publics adéquats.
[59] La mission a demandé au RNSA un
tableau caractérisant la géographie, la typologie
et l?utilisation des capteurs, surveillance des
moisissures incluse. Ce document indique au
total 89 capteurs, dont 3 ne sont plus en
activité ; 1 est situé en Andorre et 7 sont sans
précision quant à leur date de mise en service et
leur fonctionnement. Après confrontation aux
données publiques du site Internet, 81 capteurs
de pollens seraient actifs dans l?Hexagone, dont
11 mesurent également les moisissures ; aucun
capteur n?est signalé Outre-mer.
[59 à 61] Les disparités observées dans le
comptage du nombre de capteurs actifs peuvent
s'expliquer par plusieurs facteurs :
? Dynamisme du réseau : Le réseau de
capteurs est en constante évolution. Des
capteurs sont ajoutés régulièrement par nos
partenaires pour des projets, tandis que d'autres
sont mis hors service pour cause de fermeture de
site, de panne ou de maintenance.
? Hétérogénéité des capteurs : Le calcul
du nombre total de capteurs actifs varie selon les
types de capteurs inclus. Par exemple,
Le commentaire n?infirme pas le constat opéré au
paragraphe 59, basé sur les données fournies par le RNSA.
Il confirme en revanche l?absence de traçabilité de l?état du
réseau à une date donnée, pourtant nécessaire aux pouvoirs
publics pour appréhender la mise en oeuvre par le RNSA des
missions imparties par l?arrêté du 5 août 2016.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[60] Le rapport 2023 de surveillance des
pollens et moisissures, corédigé par l?APSF, le
RNSA et ATMO-France fait état quant à lui de 76
capteurs de pollens fonctionnant sur toute la
saison et 10 capteurs de pollens fonctionnant
sur la saison de l?ambroisie, soit 86 capteurs en
activité. Sur ces 86 capteurs, le même rapport
précise que 46 sont gérés par le RNSA,18 sites
sont sous gestion des AASQA et 18 sont gérés
par des structures partenaires.
[61] Pour la surveillance des moisissures,
selon la même source sont actifs au total 11
points de prélèvements, plus 9 points de
prélèvements pour l?analyse des moisissures
altenaria et cladosporium. Le rapport indique
que « La coordination générale du réseau de
capteurs est assurée par le RNSA, qui gère
directement 10 sites, 6 autres étant sous gestion
de partenaires ». Le RNSA fait quant à lui état
exclusivement de 11 capteurs également utilisés
pour la surveillance des moisissures.
l'intégration des capteurs outre-mer ou des
capteurs d'ambroisie modifie le nombre total.
? Déplacement de capteurs : Certains
capteurs ont pu être déplacés et n'ont pas été
comptabilisés pendant une période donnée, en
attendant leur nouvel emplacement. Cette
situation peut engendrer des fluctuations dans le
nombre total de capteurs actifs.
[62] Selon le site Internet du RNSA, les
capteurs sont localisés « suivant des critères
botaniques, climatiques et en fonction de la
densité de la population ». En réalité, la
répartition des capteurs apparaît peu liée au
nombre d?habitants recensés dans chaque
département. Selon les données obtenues du
RNSA et les données de population de l?INSEE,
les départements d?implantation des capteurs
de pollens couvrent 73,8 % de la population hors
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Outre-Mer, pour lesquels aucune donnée n?est
disponible.
[63] Si l?on se réfère à la commune
d?implantation, clé d?entrée sur le site Internet
du RNSA, la proportion d?habitants couverte par
un capteur de pollen est de moins de 17 %. La
plupart des communes concernées sont situées
dans des zones urbaines denses.
[63] Si l?on considère un rayon de 30 km, en
utilisant les données de l?Insee sur la répartition
de la population française en 2022, nous
obtenons une couverture unique de 63 % de la
population de la métropole avec le réseau actuel
de 71 capteurs. En ajoutant 6 villes (St Etienne,
Nancy, Perpignan, Bayonne, Pau et Creil) le
pourcentage de la population totale à moins de
30 km d'une ville serait supérieur à 66%.
Le réseau actuel serait donc de 71 capteurs selon l?indication
apportée ici par le RNSA.
Comme le précise le rapport d?inspection, un rapport de
master 2 soutenu par le ministère de la transition écologique
en partenariat avec l?Université d?Orléans(« Etude de la
représentativité statistique du réseau national de surveillance
aérobiologique (RNSA) en France métropolitaine »),
commandé pour apprécier la fiabilité des données
statistiques mises à disposition du public au titre des données
environnementales, a conclu dès 2017 que des redondances
ne sont pas à exclure entre les capteurs, relativisant
notamment la comptabilisation de la population située dans
un rayon de 30 km d?un capteur, d?autant que 10 capteurs ne
fonctionnent que pendant la période de pollinisation de
l?ambroisie.
La mission s?est également appuyée sur la littérature
scientifique qui souligne le respect impératif de tous les
critères d?implantation d?un capteur (hauteur, absence
d?écran y. c végétal, absence de courants ascendants?) pour
que les données obtenues soient jugées représentatives
d?une zone de 20 à 30 km autour du capteur.
[64] Les 11 capteurs utilisés également pour
le comptage des moisissures sont situés en zone
urbaine (dense ou de densité intermédiaire), et
la population totale des communes concernées
est de 3 692 092 habitants, soit moins de 6 % de
la population hexagonale.
[64] Le réseau RNSA s'inscrit dans les
meilleurs standards internationaux en matière de
surveillance aérobiologique. Comme le montre la
figure 3 de l'EAN (EuropeanAeroallergen
Network), le maillage du réseau à l'échelle
européenne témoigne d'une densité de capteurs
comparable à celle des autres pays.
La réponse apportée au paragraphe 64 reprend le
pourcentage affiché mais non effectif de population
couverte (cf. supra). Ce pourcentage se rapporte de plus aux
capteurs de pollens alors que le paragraphe 64 est relatif à la
surveillance des moisissures. La confusion ainsi introduite ne
permet pas de documenter le positionnement de la France
par rapport à d?autres pays.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Actuellement, notre réseau couvre déjà plus de
63 % de la population française.
Concernant la surveillance des spores de
moisissures, nous disposons de 11 capteurs
répartis sur le territoire. Bien que ce nombre
puisse paraître limité, il est important de
souligner que les allergies aux moisissures sont
encore méconnues. Ces capteurs fournissent des
informations précieuses aux personnes
allergiques et aux professionnels de santé,
contribuant ainsi à une meilleure prise en charge.
L'augmentation du nombre de capteurs reste un
objectif pour le RNSA, mais elle est actuellement
limitée par des contraintes de financement.
Par ailleurs, le RNSA s?est conventionnellement engagé,
depuis 2015, à mettre en oeuvre la surveillance des
moisissures, ce qu?il ne fait que très marginalement. Il s?est
également engagé à mener notamment sur ce sujet « encore
méconnu » des actions de recherche, en contrepartie de
subventions qui ont été effectivement perçues.
[65] Si les données collectées sont destinées
à fournir localement aux personnes allergiques
une information leur permettant de prendre les
traitements appropriés ou de se rendre chez un
médecin allergologue, une large part de la
population est donc exclue de ce service. Les
motivations ayant présidé au choix des onze
capteurs également utilisés pour la surveillance
des moisissures n?ont pas davantage été
exposées à la mission. Globalement, la méthode
de conception du réseau n?est pas connue
précisément et apparaît aléatoire, à la
différence de la conception du réseau dédié à la
surveillance des polluants réglementés mis en
place à partir de 1976
(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTE
XT000000684771). Pourtant, la nécessité « de
disposer de critères précis pour le choix des sites
[65] La comparaison à mainte reprise entre le
réseau de surveillance des polluants réglementés
et la surveillance aérobiologique faite par le
RNSA sert injustement à critiquer la gestion du
RNSA, ou bien serait-ce la volonté délibérée de
favoriser les AASQA ?
Cette présentation est en effet trompeuse, voire
fallacieuse, car les budgets alloués sont sans
comparaison. Le RNSA n?est pas une association
agréée par les ministères pour la surveillance
aérobiologique et reçoit des dotations publiques
très faibles en regard de la charge de la pollinose
sur la société.
Les deux structures (RNSA et ATMO) ont des
missions similaires en matière de communication
et de production de données. Pourtant les
dotations publiques favorisent largement les
AASQA. Par ailleurs, les directions des AASQA
Aucune des remarques émises ici par le RNSA n?est étayée,
qu?il s?agisse :
- des jugements de valeur et qualifications que
s?autorise le RNSA quant aux travaux des AASQA ;
- des affirmations relatives aux missions similaires
entre les AASQA et le RNSA (les missions des AASQA,
définies par l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au
dispositif national de surveillance de la qualité de
l'air ambiant, n?étant en rien circonscrites à la
surveillance des pollens et moisissures, cf. annexe 4
du rapport) ;
- de la modicité affirmée des dotations publiques
reçues par le RNSA (1 275 672 ¤ sur les cinq derniers
exercices, hors subventions des ARS et hors
financements de collectivités territoriales, cf. § 194
du rapport) ;
- des estimations alléguées du coût des rhinites
allergiques et des économies qui seraient induites.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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et d?obtenir une bonne couverture territoriale
des diversités polliniques » avait été soulignée
antérieurement, dès le rapport d?évaluation du
réseau national de surveillance aéropollinique
remis en 1995 sous l?égide du réseau national de
santé publique.
annoncent très souvent que les travaux sur le
pollen sont faits sur fonds propres, nous en
profitons pour questionner l'État : s?agit-il de
trop perçus d?argent public ?
Le RNSA dispose d?un nombre de stations de 46
contre 650 pour ATMO, soit un rapport de 1 pour
14. Le budget est d?un différentiel d?1 pour 150 en
faveur des ATMO et le personnel de 1 pour 267
en faveur des ATMO. Autrement dit, une
?station? du RNSA coûte 150 fois moins cher
pour les dépenses publiques qu?une station
ATMO.
Une estimation du coût global de la rhinite
allergique pour la société est de l?ordre de 250 à
1000 ¤/patient/an.1?5 Avec une part de la
population française touchée de 15-20 %, cela
fournit une estimation du coût annuel de la
rhinite allergique aux pollens en France entre 2 et
10 milliards. La subvention totale du RNSA
correspond à 0,055 ¤ par personne allergique
aux pollens. Sans tenir compte de l?inflation, le
budget du RNSA est en légère augmentation
depuis 2016. Cependant, le budget de 2018
correspondrait à un budget en 2023 de presque
650 k¤ en intégrant une inflation cumulée de
11 % (autrement dit, presque une perte de 100 k¤
non compensée, pour un réseau identifique). Les
critiques sur l?absence de couverture du réseau à
l?échelle nationale et ultramarine sont difficiles à
comprendre avec une telle économie de
dépenses publiques. L?actuel RNSA est un
modèle d?économie publique car l?information
pollinique est fournie pour un coût très faible,
Le commentaire est donc globalement sans lien avec le
paragraphe initial ; il ne peut conduire à en modifier la
rédaction documentée.
Comme l?expose le paragraphe 235 du rapport, la
constitution du réseau de mesure sous l?égide des AASQA
répond à une méthodologie et à des obligations précises.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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selon les meilleurs standards métrologiques et
scientifiques mondiaux.
Le réseau est également géré en partie par les
AASQA. Il sera intéressant de les écouter sur les
choix qui ont guidé à l?implantation du réseau,
ainsi que sur les critiques générales sur le réseau.
[66] Le dispositif de surveillance actuel
repose donc essentiellement sur des capteurs
de pollens et moisissures, complétés dans
certaines régions par des jardins polliniers (cf.
infra). Basé sur des méthodes artisanales
fondées sur des interventions individuelles, il
nécessite des interventions humaines
importantes sans lesquelles le réseau est
défaillant, et une expertise pointue pour
appréhender la nature des particules capturées
ou apprécier un stade de pollinisation.
[66] La surveillance de la qualité de l?air en
matière de bio-particules est, il est vrai, un travail
d?expert plus que l?évaluation de molécules
chimiques dans l?atmosphère qui peut se faire
aisément. Pourquoi ? Parce que le pollen relève
du vivant et à ce titre est pléomorphe, en
nombre, en taille, en structure externe, texture
interne, propriétés de surface, capacité à voler, à
flotter, à coller, le tout enrichi par une
saisonnalité dépendante de facteurs météo,
climatiques ou environnementaux en général.
C?est pour cela que le RNSA a investi des efforts
dans des stages de formation analystes, pour
transmettre son expertise, à une époque actuelle
où la palynologie, moins développée qu?il y a 50
ans, est surtout représentée par la
paléopalynologie, science très intéressante au
demeurant mais ne relevant pas des activités du
RNSA qui s?occupe des pollens vivants à l?origine
d?allergies.
De plus, si l?on fait l'exégèse de cette note, le
vocabulaire semble choisi pour jeter l'opprobre
sur la méthode Hirst : artisanal, intervention
individuelle, risque de défaillances?..
La méthode de mesure par un capteur Hirst n?a
rien d?artisanal. Celle-ci est normée et représente
Le commentaire du RNSA est sans lien avec la rédaction du
paragraphe et l?exégèse à laquelle il se livre relève de
suppositions.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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actuellement le capteur le plus sensible sur le
marché (capable de détecter quelques grains de
pollens par mètre cube d?air) et permettant de
différencier les grains de pollen de 100 espèces
de plantes et une vingtaine de spores.
Quant à l?intervention individuelle, il est
surprenant de souligner que l?utilisation de
capteurs ou de machines nécessite? du
personnel spécialisé comme sont nos analystes.
L?intervention humaine ne vise pas à maintenir le
réseau pour lui éviter une défaillance, comme il
est faussement indiqué dans le rapport.
L?intervention humaine est un maillon essentiel,
tout comme pour les stations automatiques de
mesures des polluants de l?air nécessitant des
changements de consommables, de filtres ou
des entretiens de maintenance, donc du
personnel spécialisé.
Cependant, nous nous réjouissons de voir que
l?expertise de nos analystes est reconnue. Celle-
ci est nécessaire pour la reconnaissance des
particules car à l?heure actuelle, aucune machine
ne fait mieux que l?humain pour appréhender la
diversité de la nature des particules capturées.
Cette appréhension nécessite une initiation, une
formation et le RNSA dispense cette formation
depuis de nombreuses années. Tous les analystes
sont passés par ?l?école du RNSA?. Un contrôle
des connaissances est organisé chaque année. Ils
savent identifier le bon pollen lorsqu?il est en bon
état mais aussi quand il est détérioré, dégradé,
invaginé, vidé de son contenu, sali, c?est de
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l?intelligence naturelle. Les capteurs
automatiques, en particulier les ?low cost? n?ont
pas tous les pouvoirs d?interprétation de l'oeil
humain et si l?intelligence artificielle saura
probablement un jour traiter les signaux
détectés, on n?y est pas encore.
Il faut remarquer que les technologies de mesure
du pollen (high cost > 60 k¤) n?en sont pas encore
à un stade de routine. Il s?agit d?instruments
complexes à mettre en oeuvre et nécessitant un
suivi attentif des performances. Ces capteurs,
aussi séduisants qu?ils puissent apparaître à des
néophytes, sont onéreux, avec un taux de panne
inconnu, un coût d?abonnement annuel
supérieur par capteur au coût d?un Hirst et une
longévité inconnue (estimée à 10 ans par les
fournisseurs, mais sans aucune garantie). Faut-il
encore rappeler, qu?à l?heure actuelle, AUCUNE
étude ne démontre l?apport bénéfique du suivi
en temps réel sur la prévention des symptômes
de la rhinite ou de l?asthme allergique.
Quant aux dispositifs ?low cost?, ils ne peuvent,
à l?heure actuelle, pas identifier avec précision
les différents taxons et l?interprétation de leurs
données nécessite les calendriers polliniques
établis grâce aux capteurs HIRST.
Le dispositif de surveillance actuel repose
essentiellement sur des capteurs de pollens
largement utilisés en Europe (plus de 300 en
activité) avec des méthodes normées et basées
sur l?expertise des analystes pollens. Par ailleurs,
un contrôle qualité a été mis en place par le
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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RNSA. Il faut enfin souligner l?exploit de faire
fonctionner un tel réseau national malgré les
faibles moyens alloués à la surveillance
aérobiologique alors que le fardeau pour le pays
est énorme (estimé entre 2 et 10 milliards
d?euros). Le financement du RNSA est largement
sous-dimensionné.
?À mesure que la technologie et les méthodes
évoluent, il est essentiel de quantifier
correctement l'impact de la surveillance
automatique pour les utilisateurs finaux afin de
mieux comprendre les avantages réels à long
terme pour la société.? Cette phrase est tirée du
résumé d?une étude pro-mesures automatiques
(Tummon et al., 2024).
[67] Les capteurs utilisés en France sont de
type Hirst selon une technique datant de 1952,
commercialisés par deux grandes marques. Elle
est fondée sur la norme européenne de 2019 «
EN/TS 16868 Sampling and analysis of airborne
pollen grains and fungal spores », soutenue par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx alors directeur du RNSA et
président de l?EAS (European Atherosclerosis
Society), auprès de l?Afnor, puis transposée en
norme française. Les capteurs fonctionnent
grâce à une pompe électrique montée sur une
girouette, et aspirent un volume d?air constant
avec projection des particules (notamment
grains de pollens et spores) sur une surface
piège. Chaque semaine, la bande sur laquelle
sont récoltés les grains de pollens est collectée,
puis analysée au microscope pour identifier et
[67] La lecture de la mesure a un décalage
maximum de 7 jours et minimum de 1 jour.
L?information transmise est une prévision pour la
semaine suivant les mesures. Un point important
à garder en mémoire est que le RNSA est un des
rares réseaux existants qui, à partir des comptes
aéropolliniques, diffuse une prévision d?un risque
sanitaire ("risque d'allergie") et pas seulement en
valeurs d?exposition.
Éléments de chiffrage du fonctionnement du
réseau Hirst
Avec les données du tableau 3, un réseau de 70
capteurs polliniques actifs sur une période de 40
semaines donne une estimation de 690 k¤/an.
Par comparaison, le même réseau automatique
coûte entre 368 et 720 k¤/an sans le prix initial
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 67,
et il est sans lien avec elle.
Les éléments qu?il apporte concernent pour partie le coût
des réseaux automatiques, fourni par ailleurs dans le rapport
sur la base d?une publication validée des scientifiques du
projet Autopollen
(https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-
09820-2.pdf, cf. note 47 du rapport tome 1).
Le commentaire contient par ailleurs des pétitions de
principe (exemple : « En l'absence de données vérifiables sur
les performances, rien ne peut justifier la collecte et la diffusion
à grande échelle d'informations inexactes auprès du public »).
PUBLIÉ
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s10453-024-09820-2.pdf
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compter les espèces végétales présentes sur les
prélèvements. Les données obtenues servent à
établir une prévision pour la semaine suivante,
soit avec un décalage d?environ sept jours par
rapport au comptage et à la détermination des
pollens.
de l'investissement, qui dépasse les 5 ou 9
millions ¤ (voir figure 2).
Il est important de rappeler qu'aucun pays au
monde n?a totalement supprimé son réseau de
Hirst, même la Suisse qui présente une densité
de capteurs automatiques importante. Le réseau
de Hirst et un réseau automatique doivent
coexister plusieurs années. Cette coexistence
permet d?assurer une continuité des séries
temporelles de mesures aérobiologiques et
d?assurer le fonctionnement correct du réseau
automatique.
Le principal inconvénient technique de la
méthode de Hirst est la nécessité de disposer
d?un réseau de bénévoles ou d?acteurs assurant
l?entretien des capteurs et le changement de
consommables une fois par semaine. Au prix
d?un budget supplémentaire, le réseau pourrait
fonctionner entièrement avec un réseau de
prestataires pour cette activité d?intervention
sur les capteurs.
L?un des inconvénients systématiquement mis en
avant par la concurrence (en particulier les
entreprises commerciales de capteurs
automatiques) est la faible résolution temporelle
du capteur de Hirst. Le RNSA ne communique
toutefois pas sur les données de la semaine
dernière mais sur des prévisions (J+0 à J+7)
utilisant ses mesures, les données cliniques, les
prévisions météorologiques et les observations
phénologiques.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Une lecture effectuée deux fois par semaine
permettrait d?améliorer ces prévisions au prix
d?un second passage par site et par semaine et
du doublement du coût des frais de transport.
Le RNSA a toujours manifesté un vif intérêt pour
l'automatisation des mesures polliniques et leur
intégration au réseau. Dès 2017, un capteur
Rapid-E a été installé à Brussieu pour des tests,
suivis d'une installation similaire à Paris en 2019.
Auparavant, deux capteurs FIDAS modifiés
(toujours basés sur la diffusion lumineuse)
avaient été déployés à Toulouse et Nice à partir
de 2015. Le réseau a également testé un capteur
japonais basé sur la diffusion de lumière
(KA3000) et a acquis des capteurs PollenSense
de conception américaine en 2019 et 2023. Les
capteurs automatiques coûtent chers, ont des
performances moindres qu?un Hirst et n?ont pas
un intérêt démontré pour la santé publique. Le
Conseil d'Administration a toutefois réaffirmé
en 2023 sa volonté de poursuivre l?étude des
réseaux automatisés low cost, notamment en
testant des capteurs d?un constructeur
américain et en préparant une collaboration
avec une start-up française.
Les progrès rapides de l?apprentissage
automatique (réseaux de neurones) laissent
envisager à moyen terme la possibilité
d?automatiser la lecture des lames. Des scanners
automatiques sont déjà disponibles sur le
marché mais à coût encore trop élevé pour une
généralisation sur le réseau. L?utilisation de
scanners automatiques permettrait d?envisager
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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une lecture des lames par un personnel non
qualifié, comme le sont les analystes, sur sites et
donc une augmentation de la fréquence de
lecture sans augmenter les coûts de transport
des prélèvements. Ces méthodes de comptage
compatibles avec le Hirst sont en
développement au niveau mondial et sont une
alternative peu coûteuse aux capteurs High Cost
(>50 k¤). Faut-il se précipiter vers des méthodes
coûteuses, aux performances moindres et dont
l?utilité pour la santé publique n?a pas encore été
démontrée scientifiquement ?
La méthode manuelle consistant à utiliser des
pièges à spores de type Hirst comporte des
erreurs et des limites inhérentes, mais il semble
que la génération actuelle d'échantillonneurs
automatiques ne soit pas encore à la hauteur,
malgré les affirmations répandues. Le prix de
l'investissement initial de ces nouveaux appareils
est généralement 10 à 30 fois supérieur au coût
d'un piège à spores Burkard, sans parler des
exigences d'installation, de machine learning et
de l'assistance technique régulière (Levetin et al.,
2023)1.
En l'absence de données vérifiables sur les
performances, rien ne peut justifier la collecte et
la diffusion à grande échelle d'informations
inexactes auprès du public
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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1 Levetin, Estelle, Peter J. Pityn, German D.
Ramon, Elaine Pityn, Jim Anderson, Leonard
Bielory, Dan Dalan, Rosa Codina, Felix E. Rivera-
Mariani, and Benjamin Bolanos. â¤oeAeroallergen
Monitoring by the National Allergy Bureau: A
Review of the Past and a Look Into the Future.
The Journal of Allergy and Clinical Immunology:
In Practice 11, no. 5 (May 1, 2023): 1394-1400.
https://doi.org/10.1016/j.jaip.2022.11.026. tant
que la fiabilité de ces instruments n'aura pas été
démontrée, ce qui est plus que nécessaire
(Levetin et al., 2023).
L?EAS n?est pas l?European Atherosclerosis
Society (qui n?aurait rien à voir avec le RNSA et la
surveillance des particules biologiques de l?air)
mais l?European Aerobiology Society !
La transcription du sigle EAS était effectivement erronée et a
été corrigée.
[68] Pour permettre une meilleure
anticipation des épisodes polliniques, il serait
utile de réduire le délai de traitement. Plusieurs
programmes de recherche ont ainsi visé depuis
plusieurs années le développement d?un réseau
automatique pour obtenir des résultats en
temps réel. En Europe, le programme
Autopollen coordonné par MétéoSuisse vise,
sous l?égide du groupement des services
météorologiques européens, EUMETNET, à
développer un réseau de surveillance
automatique à travers le continent, couvrant
tous les aspects de la chaîne d?information, de la
mesure initiale aux produits et services dédiés
aux utilisateurs finals. Une première phase s?est
déroulée de 2018 à 2022. Elle a démontré la
[68] Le RNSA s'efforce de réduire les délais
de traitement des données. Des prélèvements
sont effectués tous les 3 jours à Paris et à Lyon
afin de disposer de données plus rapprochées. Le
développement de scanners de lames pour les
Hirst laisse entrevoir dans un avenir proche la
possibilité d?une lecture automatique des lames
Hirst de façon journalière. L?utilisation du
capteur de Hirst avec une lecture automatique
permet en outre de poursuivre les séries
temporelles, d?effectuer des économies et de
conserver les échantillons collectés sur lames
pour des analyses ultérieures.
L?inspection générale semble convaincue de
l?utilité d?un réseau de capteurs automatiques
sur les bases d?un modernisme fantasmé et peu
Le commentaire du RNSA ne porte pas sur le fond, mais
énonce des jugements de valeur non étayés relatifs à ce que
les dirigeants de l?association croient être une conviction des
inspections générales.
La partie correspondante du rapport (§ 68 à 70) renvoie
simplement aux références produites concernant le projet
Autopollen, dont la première phase a montré, entre 2018 et
2023, la faisabilité de mise en place d?un réseau automatique
et dont la seconde, en cours jusqu?en 2027, vise à créer les
conditions d?un déploiement à grande échelle. Les références
des publications correspondantes figurent dans le rapport et
le RNSA ne peut les ignorer puisque les plus récentes sont
notamment co-signées par son président.
Comme indiqué au § 87 du rapport, les travaux de l?ANSES
soulignent aussi pour leur part la relative antinomie entre les
méthodes du RNSA et des perspectives d?automatisation
PUBLIÉ
https://doi.org/10.1016/j.jaip.2022.11.026
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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faisabilité d?un réseau de surveillance
automatique des pollens à l?échelle européenne
permettant des mesures en temps réel. Une
seconde phase 2024-2028 vient de démarrer,
avec pour objectif l?extension et la
consolidation du réseau pour le rendre
opérationnel et pérenne. Les évolutions
technologiques (automatisation, modélisation,
intelligence artificielle?) ouvrent ainsi des
perspectives pour améliorer les prévisions.
réfléchi. De fait, aucune étude scientifique n?est
disponible actuellement pour montrer un gain
pour le patient allergique ou pour les
professionnels de santé. Autrement dit, où sont
les preuves que la mesure en temps réel soit utile
pour la gestion de l?allergie ? L?obnubilation de la
demande insistante d?innovation de l?Inspection
dans le domaine de la surveillance
aérobiologique tend à l'emporter sur la nécessité
de disposer de données robustes, standardisées
et comparables. Cette obstination de
l?Inspection à dénigrer le capteur Hirst n?est pas
justifiable par une amélioration de la santé
publique (l?intérêt des capteurs automatiques
n?est pas encore démontré). Cela n?est pas
justifiable pour les finances publiques, puisque
les estimations actuelles du coût d?un réseau
automatique sont partielles (puisque le taux de
panne et la durabilité des appareils sont
inconnus) et probablement partiales (puisque
proposées par les fabricants). Cela n?est pas non
plus justifiable eu égard des émissions de CO2
puisque le réseau automatique vient en
supplément du réseau de Hirst (qu?il ne peut pas
remplacer au vue des performances actuelles),
qu?il nécessite des appareils gros
consommateurs d?énergie (souvent des
machines climatisées) et un stockage des
données produites en grande quantité sur des
serveurs avec des outils d?intelligence artificielle
(connu pour être grand producteur de CO2). Le
débat, que l?on rencontre aussi dans d?autres
secteurs de la biologie, est faussé car il consiste à
confondre ce qu?il est possible techniquement
(« l?ANSES a relevé notamment que la formulation du RAEP et
son application reposent sur une « méthodologie ancienne et
non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation.
L?utilisation de plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant
grandement sur des dires d?experts, rend difficile la
modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire
automatiques, qui viendraient en complément de l?expertise
humaine ».)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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d?imaginer et ce qui est bon et utile pour
l?homme et sa santé de réaliser. Des comités
d?éthique ont été créés pour répondre à ce genre
de question. Nous remettons vivement en cause
les affirmations de l?Inspection sur les sujets
scientifiques et métrologiques. La position
caricaturale du tout automatique cacherait-t-elle
une connivence particulière de l?Inspection avec
d?autres acteurs de la surveillance
aérobiologique ?
Les technologies High-Cost (>50 k¤) vont être
dans le futur concurrencées par des technologies
low cost, notamment grâce aux progrès
fulgurants de la reconnaissance d?image par
machine-learning. Il est probable que les
technologies High-cost seront cantonnées aux
activités de recherche (ou à quelques régions
très riches) et que les technologies low-cost
envahissent le marché de la mesure de proximité
en temps réel, notamment en complément des
réseaux traditionnels fiables, auto-suffisants,
gérés de façon scientifique et normée, en
l?occurrence les réseaux de HIRST.
Enfin, il n?existe pas à l?échelle européenne un
mouvement de fond vers l?automatisation des
réseaux. Plus de 300 capteurs de Hirst sont en
fonction en Europe, contre une trentaine de
capteurs automatiques High-Cost. Une majorité
des capteurs automatiques sont installés dans les
pays d?origine de ces technologies,
respectivement l?Allemagne (Hund) et la Suisse
(Swisense Poleno). Les autres pays européens ont
généralement un nombre très réduit de capteurs
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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automatiques High-Cost. Cependant en Suisse
un certain nombre de capteurs Hirst sont
conservés sur le territoire afin d?évaluer la
fiabilité de résultats obtenus par les capteurs
automatiques.
[69] Le RNSA a participé à ces programmes,
mais à la différence par exemple du réseau
suisse de surveillance, le réseau géré par le RNSA
n?est pas automatisé, alors que la technologie
est disponible pour permettre une validation à
large échelle. Les résultats publiés sont
prometteurs en ce qui concerne l?impact positif
de l?automatisation sur la qualité des mesures,
tant pour les pollens que pour les spores
fongiques (moisissures) , et les premiers
éléments économiques sont concordants : si
l?investissement est au minimum dix fois
moindre pour les capteurs Hirst (5 000 euros), les
coûts de fonctionnement d?un réseau manuel
dépendent largement de ceux de la main
d?oeuvre sans laquelle aucune mesure n?est
disponible. Selon les résultats publiés du projet
Autopollen, les coûts de personnel pour
l?exploitation d?un réseau automatique sont
considérablement moins élevés que ceux d?un
réseau manuel et, selon le pays, peuvent même
baisser en termes de coûts annuels après un laps
de temps relativement court. En effet, à mesure
que le nombre d?appareils automatiques dans
un réseau augmente, les coûts de personnel
n?augmentent pas de manière linéaire. Par
conséquent, on peut s?attendre à ce que, pour
un réseau plus vaste, les coûts de la surveillance
[69] Effectivement, le réseau RNSA n?est pas
automatisé. Nous testons actuellement des
capteurs low-cost Pollensense. Nous avons
fourni lors de l?inspection des documents avec
des références scientifiques sur les réseaux
automatiques. Quelques informations
importantes sont reproduites ici.
L?installation d?un réseau de 13 capteurs
automatiques (1/région) en France reviendrait à
un coût minimum sur 10 ans estimé à plusieurs
millions d?euros (hors panne, hors serveur
informatiques). Les chiffrages des réseaux
automatiques proviennent des acteurs
commerciaux, une sous-estimation de celui-ci est
possible. Par ailleurs, ni le taux de panne ni la
durée de vie des appareils automatiques ne sont
communiqués. L?amortissement sur 10 ans n?est
basé sur aucune donnée fiable, c?est un chiffre
bien pratique pour qui souhaite vendre des
capteurs. Le coût d'une assurance,
potentiellement nécessaire pour des raisons
légales, est proportionnel au prix d'achat des
capteurs. Cependant, ce coût n'est pas pris en
compte dans les estimations. Il est surprenant de
trouver des raisonnements et des chiffrages non
étayés dans ce rapport alors que la durée
d?amortissement engage des coûts de plusieurs
Les données fournies dans le rapport sont sourcées.
Ces éléments ont été également débattus avec les
responsables suisses et allemands ayant mis en place des
réseaux automatiques.
Le commentaire du RNSA relève d?affirmations non étayées,
à l?instar de l?argument relatif aux émissions de GES qui n?est
aucunement documenté par un quelconque bilan carbone,
ou de la fiabilité affirmée des données produites par le RNSA,
sur la base pourtant de conditions non réunies pour une
partie notable des capteurs (intervention de médecins, cf. §
86 du rapport).
La mission note toutefois que le RNSA partage ce qui ressort
de l?analyse du rapport, à savoir que « L?avenir de la
surveillance aérobiologique est évidemment automatisée »,
analyse qu?il qualifie dans un commentaire précédent de
conviction relevant d?un modernisme fantasmé et peu
réfléchi.
Les points traités dans ce commentaire sont abordés et
documentés dans le rapport, notamment au paragraphe 70.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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automatique soient inférieurs à ceux de la
surveillance manuelle. De plus, certains capteurs
automatiques ne nécessitent pas de
consommables.
millions d?euros, voire dizaines de millions
d?euros, pour l?Etat. Voir aussi note [67] et
document joint (Cost_automatique_manual_net
workAS.xlsx.).
L?infrastructure informatique nécessaire pour la
centralisation et le traitement des données est
particulièrement lourde (production annuelle de
données brute estimée à 1 million de giga-octets
pour 13 capteurs). Un réseau d?un capteur par
région est toutefois largement insuffisant à des
fins de surveillance aérobiologique au niveau de
la France métropolitaine.
Il est intéressant de comparer le réseau français
avec l?évolution récente du réseau de
surveillance aérobiologique Suisse. Ce pays 16
fois plus petit que la France est passé d?un réseau
historique de 15 à 5 Hirst (équivalent pour la
France à passer de 260 Hirst à 86) accompagnés
du déploiement d?une flotte de 16 capteurs
automatiques (équivalent à 240 pour la France).
Cette comparaison permet d?entrevoir la
profonde différence entre les deux situations et
l?investissement pour les finances publiques d?un
réseau aussi dense en France : plusieurs millions
de fonctionnement par an et un investissement
initial de plus de 30 millions. Investissement de
30 millions à renouveler à la fin de la durée de vie
des appareils, qui est inconnue (5, 10, 15 ans ?).
Contrairement à ce qui est mentionné dans le
rapport, ces capteurs ont un coût de
fonctionnement hors-panne compris entre 10 k¤
et 20 k¤ (incluant les consommables pour le
BAA500 et les abonnements aux services). Les
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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appareils ne peuvent pas fonctionner sans
paiement annuel d?un service pour bénéficier de
la reconnaissance des pollens. Les deux pays
possédant actuellement les réseaux
automatiques les plus développés (Suisse et
Allemagne) sont les berceaux des deux machines
(SwisensPoleno et BAA500) les plus en pointe
actuellement sur la comparaison avec le Hirst.
Les performances d?identification de pollen par
des capteurs automatiques sont actuellement
très faibles comparativement aux capteurs Hirst
: 20 pollens contre plus de 100 pour le Hirst. Ces
capteurs automatiques mesurent au mieux une à
deux spores.
Il faut noter que la production de données
informatiques est importante. Les données
brutes doivent par ailleurs être conservées
indéfiniment pour ré-analyses. En effet, lorsque
le logiciel de reconnaissance des pollens est mis
à jour, les données historiques doivent être
?relues? avec la nouvelle version pour permettre
une comparaison entre les nouvelles données et
celle datant d?avant la mise à jour.
A l?heure de la chasse aux émissions de GES,
personne ne semble s?intéresser au budget CO2
d?un réseau automatique avec des appareils
technologiques coûteux et nécessitant une
climatisation permanente, produisant des
archives numériques en grande quantité.
Enfin, l?achat d?un capteur automatique de
bonne qualité, dont le prix avoisine le montant
de la subvention annuelle du ministère de la
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Santé, aurait largement grevé la gestion du
réseau classique du RNSA, celui qui,
précisément, donne des résultats fiables, utiles
et utilisés.
L?avenir de la surveillance aérobiologique est
évidemment automatisée. Cette bascule doit se
faire de façon réfléchie, sur des bases
scientifiques solides et lorsqu?un nouvel
instrument aura émergé comme une référence. Il
est également très probable, au vu de la
progression fulgurante de la reconnaissance
d?images, que des capteurs Low Cost vont venir
concurrencer les capteurs High Cost, avec des
coûts 10 à 50 fois moins importants à l?achat.
[70] Les trois Etats s?étant engagés dans
l?automatisation (Suisse, Land de Bavière et
Belgique) ont souligné l?intérêt économique de
l?automatisation, malgré la nécessité de
conserver dans un premier temps des capteurs
Hirst aux fins de comparer les résultats pour
calibrer les capteurs automatiques. Ainsi par
exemple, dans le cas du réseau belge de
surveillance aérobiologique, le package achat,
installation, formation, assistance sur cinq ans
d?un capteur automatique a coûté 180 000 euros
à amortir sur 10 ans ; le fonctionnement se limite
à l?infrastructure informatique (5 Tera de
données en Belgique) dont le coût est à
relativiser si le pays dispose déjà d?une
infrastructure permettant la bancarisation des
données. En outre, à mesure que les
technologies évoluent, la valeur absolue du
[70] Il est difficile de dire que la Belgique est
engagée dans l?automatisation avec l?achat d?un
capteur. Les deux autres exemples Suisse et
Bavière correspondent aux pays des deux
sociétés en compétition sur le marché des
capteurs automatiques à haute résolution.
Le RNSA depuis 2015, poursuit son objectif
d'automatisation du réseau de mesures
polliniques avec des tests de différents capteurs
(Rapid-E, FIDAS, KH3000, PollenSense,
AEROTAPE, BAA500) et une volonté réaffirmée
en 2023 de développer un réseau automatisé
performant (voir aussi [67])
La France n?est pas en reste puisque plusieurs
capteurs automatiques sont déployés à des fins
de recherche scientifique, en particulier via le
réseau ACTRIS auquel le RNSA collabore
activement. Plusieurs dispositifs sont déployés
Les éléments fournis dans le rapport sont documentés et les
cas de la Suisse, l?Allemagne et la Belgique font de surcroît
l?objet d?une annexe.
Le commentaire du RNSA procède par affirmations ou
suppositions (ex. du capteur mis en place par Airparif, cité
dans le rapport) qui serait « probablement dans une remise ».
La mission précise qu?Airparif est une AASQA.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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stockage numérique (¤/Tera) tend à baisser sur
le long terme, et il est possible que les coûts
d?investissement initiaux liés à l?acquisition
d?instruments automatiques diminuent
progressivement. Le marché des instruments
automatiques est en effet composé de plus
d?une dizaine de fabricants, contexte
concurrentiel contrastant avec la dynamique
des prix quasi monopolistique des pièges de
type Hirst qui ne comptent que deux fabricants
sur le marché depuis plusieurs décennies.
sur le territoire national, comme par exemple au
Puy de Dôme, témoignant de l'engagement
français dans ce domaine.
Il est à noter qu?AIRPARIF a acquis un
SwissensPoleno Mars en 2021 (source :
https://airlab.solutions/projets/surveillance-et-
information-en-temps-reel-des-pollens- en-ile-
de-france-197) mais il n?a été maintenu en
fonctionnement que pour un test de quelques
mois, depuis il est probablement dans une
remise.
[71] La couverture lacunaire du territoire par
les capteurs que gèrent les acteurs désignés par
l?arrêté de 2016 est probablement l?un des
facteurs explicatifs du caractère non exhaustif
du dispositif réglementé ; mais certains acteurs,
tel le réseau des fédérations régionales de lutte
et de défense contre les organismes nuisibles
(FREDON), existent de longue date, tandis que
de nouveaux intervenants se sont développés
postérieurement à 2016.
[71] Le RNSA publie, depuis 2022, chaque
jour de la saison pollinique les cartes de
modélisation du German Weather Service
(DWD) du modèle ICON-ART faisant partie de
CAMS. L?INERIS est impliqué pour la France dans
le projet CAMS avec le modèle CHIMERE. Il est
par ailleurs surprenant de comparer le RNSA
avec un consortium dont le budget est de
dizaines de millions. Le sous-investissement
chronique de l?Etat a des conséquences sur les
capacités opérationnelles des acteurs ne
disposant pas de ?fonds propres?, comme les
AASQA.
Le commentaire du RNSA est sans lien avec le paragraphe
concerné du rapport.
Quant aux fonds publics versés au RNSA, leur insuffisance
tient essentiellement à une utilisation au bénéfice de sociétés
commerciales tierces, sans lien avec le travail que
l?association s?était régulièrement engagée à mener en
contrepartie des financements reçus.
[72] Le réseau des FREDON a été désigné par
arrêté du 2 juin 2017 parmi les organismes
contribuant à des mesures nationales de
prévention et de lutte relatives à certaines
espèces végétales et animales dont la
prolifération constitue une menace pour la
santé humaine. Il anime et pilote à ce titre
[72] Le RNSA participe depuis une dizaine
d'années en tant qu'expert en aérobiologie au
comité technique de l'Observatoire des
ambroisies, notamment avec des présentations
sur les pollens et les allergies. Le RNSA a aussi
participé à la création des fiches disponibles sur
le site : https://plantes-risque.info/.
La composition et le fonctionnement du réseau FREDON
sont accessibles via le lien figurant au paragraphe 73 du
rapport.
Le paragraphe 72 vise simplement à lister les acteurs externes
à l?arrêté de 2016 qui interviennent dans la surveillance de
certains pollens, en l?occurrence les ambroisies. Il n?y a pas
lieu de le modifier.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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depuis 2017 l?observatoire des ambroisies, mis
en place depuis juin 2011 par le ministère chargé
de la santé, en partenariat avec les ministères
chargés de l?agriculture, de la transition
écologique et de l?intérieur ; cet observatoire a
été piloté antérieurement, de 2011 à 2017, par
l?Institut national de recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et l?environnement
(INRAE).
[73] L?observatoire vise notamment à
constituer un centre national de ressources en
matière d?ambroisie, à contribuer à valoriser les
connaissances sur la plante et ses effets sur la
santé, à mettre en avant les données
scientifiques et les projets de recherche en
cours et à développer des actions en partenariat
avec les acteurs nationaux et de terrain (ARS,
services de l?État, collectivités territoriales,
associations d?usagers et environnementales,
agriculteurs, gestionnaires des milieux
concernés, etc.). Les ARS sont des partenaires
importants des actions spécifiques aux
ambroisies et participent largement au comité
technique de l?observatoire. Le site Internet
https://fredon.fr fournit au grand public
l?information pertinente sur les risques liés aux
pollens d?ambroisie et les alertes sur la saison
pollinique. Le partenariat entre la FREDON Ile-
de-France et AirParif sur le réseau Pollin?Air
traduit l?intervention de certaines FREDON dans
le champ plus large des pollens, comme le
montrent leurs actions en matière de jardins
polliniers (cf. infra). Le dispositif de surveillance
[73] Certes la FREDON est un acteur externe
à l?arrêté de 2016 comme l?indique le titre du
chapitre 1.2.1.3 et sa présentation aurait mérité
que soit indiqué le partenariat performant et
confiant que le RNSA entretient avec la Fredon
qui utilise les données du RNSA pour informer
sur les risques liés aux pollens d'ambroisie.
Fredon France et l'Observatoire des ambroisies
s'appuient sur l'expertise du RNSA en matière de
surveillance aérobiologique et reconnaissent
clairement l'origine des données, comme
l'illustrent les exemples suivants :
https://fredon.fr/cvl/actualites/attention-aux-
emissions-de-pollens-dambroisie
https://ambroisie-risque.info/retour-du-pollen-
dambroisie/
https://www.fredonoccitanie.com/ambroisies/2
024/10/24/bilan-pollinique-le-rnsa-publi e-son-
bilan-2024-sur-les-pollens/
Le paragraphe 73 complète le précédent, et porte sur
l?observatoire des ambroisies dont la composition est
accessible par le lien fourni dans le rapport. La mission a à ce
sujet auditionné le directeur du réseau FREDON.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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et de lutte contre les ambroisies, inscrit dans les
plans nationaux santé environnement (PNSE) et
décliné par plusieurs plans régionaux santé
environnement (PRSE) ne relève donc pas du
dispositif de surveillance des pollens défini par
l?arrêté de 2016.
[74] La plateforme de signalements
participatifs Pollin?Air est déployée en Île-de-
France depuis début 2021, après avoir été lancée
dans les régions Grand Est, Hauts-de-France et
Corse. Pollin?Air (https://www.pollinair.fr/) a
pour objectif de permettre aux utilisateurs de
signaler et d?avoir accès, en temps réel, à une
information sur les émissions de pollens
allergisants à proximité. Ce dispositif a été
développé pour l?Île-de-France en partenariat
par AirParif et FREDON Île-de-France, avec le
soutien de l?ARS d?Île-de-France.
[74] Les quelques remontées d?information
que le RNSA a pu avoir laissent penser que
l?application Pollin?air n?a pas eu le succès que ses
concepteurs auraient souhaité, notamment en
Ile de France avec très peu de mobilisations
devant un dispositif au final décevant. Le même
type de retours a été perçu par la région Grand
Est qui enregistre des diminutions inquiétantes
du nombre des utilisateurs.
Il est donc surprenant de survendre le projet
Pollin?air. Le ton du rapport laisse penser que
l?Inspection peut tomber sous le charme d?outils
de communication, sans s?intéresser aux
bénéfices pour la santé publique ou encore au
coût pour les finances publiques.
Le projet Pollin?air ne peut fonctionner que si des
centaines d?observations sont effectuées par
espèce localement, ceci afin de lisser la
variabilité intra espèces de la phénologie de
reproduction des végétaux. La pollinisation
d?arbres d?une même espèce peut avoir plusieurs
semaines de décalage sur la même saison
pollinique, y compris à l?échelle locale. La
pollinisation dépend de l'ensoleillement, de la
nature du sol et des infrastructures autour de
l?arbre (chaleur absorbée) et d?aspects
Les éléments fournis dans le rapport sont issus de données
dont les références sont fournies, et qui ont été complétées
par les auditions de personnes dont les titres et qualités
figurent en annexe.
La « survente » affirmée par le RNSA procède d?une
appréciation non démontrée et hors sujet : la partie
correspondante du rapport (cf. 1.2.1.3. : « Des acteurs
externes à l?arrêté de 2016 ») ne vise pas à évaluer le projet
Pollin?Air, mais à documenter l?existence d?acteurs ne
relevant pas de l?arrêté de 2016.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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biologiques inter-individuelles (génétiques,
maladies de l?arbre). Autant de paramètres qui
sont pris en compte avec les pollinariums en
observant des plantes dans des conditions
contrôlées et avec des individus représentatifs
de la diversité génétique locale. Il est vrai que
l?APSF et le RNSA n?ont pas les moyens d?une
communication à grande échelle sur fonds
propres de leurs excellents travaux de
surveillance aérobiologique et phénologique,
contrairement à d?autres structures.
Le maintien d?une communauté active de
citoyens sentinelles est coûteux : recrutement de
community manager, nécessité de formation des
bénévoles, vérification des informations pour ne
pas diffuser des données fausses. Le dispositif
des pollinariums est, de loin, largement moins
coûteux et plus performant.
[75] La surveillance se développe par ailleurs
via des entreprises privées qui proposent aux
collectivités territoriales, dans le cadre d?une
démarche commerciale, l?installation de
microcapteurs automatiques, sans garantie que
les résultats obtenus soient compatibles avec les
mesures effectuées avec les capteurs Hirst, qui
répondent à la seule norme en vigueur
aujourd?hui. Tel est le cas de la start-up Lify Air,
lauréate des Trophées INPI 2023 dans la
catégorie « Recherche partenariale », à laquelle
de nombreuses villes ainsi que des régions (la
Normandie par exemple) confient la
surveillance des pollens sur leur territoire. Face à
[75] Le RNSA connaît bien la Start up Lify-Air
et est au courant de la technologie utilisée par le
capteur Beenose qu?elle propose. Certes Lify-Air
est un acteur externe à l?arrêté de 2016 comme
l?indique le titre du chapitre 1.2.1.3 et sa
présentation aurait mérité que ne soit pas passé
sous silence le rapport produit par les AASQA qui
remet sérieusement en question la fiabilité du
capteur. Le rapport est devenu difficilement
interprétable si ce n?est inexploitable parce que
les conclusions ont été contestées par la Startup
Lify-Air. Les résultats manquent, entre autres, de
robustesse en raison de l'absence d'un protocole
scientifique rigoureux pour la comparaison des
Comme indiqué supra, cette partie ne vise pas à évaluer
l?intervention de tel ou tel acteur, mais à documenter
l?existence d?acteurs ne relevant pas de l?arrêté de 2016. Le
développement ci-contre est donc étranger à l?objet du
paragraphe correspondant.
Au demeurant, l?analyse à laquelle le RNSA fait allusion entre
dans le champ des prestations fournies par les AASQA, et
participe de la logique d?intercomparaisons mentionnée au §
75 qui confirme que les résultats d?une mesure automatique
présente la même fiabilité qu?une mesure manuelle. Le projet
Autopollen décrit dans le rapport procède de cette manière.
Permettre ces intercomparaisons est nécessaire pour asseoir
la fiabilité des dispositifs et leur permettre de progresser.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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l?arrivée sur le marché de ces microcapteurs de
pollens, les AASQA Auvergne Rhône Alpes,
Hauts-de-France, Grand Est et Normandie ont
mené un travail commun afin de tester les
capacités métrologiques de certains
microcapteurs et de confronter leurs résultats à
ceux des capteurs Hirst (mesure, sensibilisation,
appui à la modélisation?). Ces
intercomparaisons participent, comme le projet
Autopollen mentionné précédemment, d?une
démarche de contrôle de la qualité des données
de surveillance.
données. De même, les rapports des ATMO sur
les capteurs automatiques, financés par de
l'argent public, notamment en Île-de-France, ne
présentent pas de résultats concluants. Le même
projet a demandé l'externalisation des analyses
statistiques. Les capteurs achetés pour plus de
90 k¤ sont inutilisés depuis la phase de test en
Région Francilienne.
Il est surprenant de voir les AASQA s?emparer de
la validation d?un capteur commercial avec
l?utilisation de fonds publics, et l?aval de l?IGAS et
de l?IGEDD. Chaque concurrent de Lify-Air est-il
en droit d?attendre le même traitement : achat
de capteurs en dizaines d?exemplaires et
réalisation d?une comparaison avec les Hirst à
titre gracieux ?
A notre connaissance, la région Normandie n?a
pas confié la surveillance des pollens à la start-up
Lify-Air. Cette entreprise ne dispose pas d?un
capteur capable de rivaliser avec les
performances d?un réseau de Hirst ou de
capteurs High cost (type BAA500 ou
SwissensPoleno). Le réseau des capteurs low-cost
(moins de 6 k¤) n?a pas vocation à remplacer la
surveillance aérobiologique nationale mais à la
compléter, soit en apportant des informations
avec une résolution temporelle élevée, soit en
complétant la couverture géographique.
Il est incorrect de comparer Autopollen avec les
tests effectués par quelques AASQA. Autopollen
n?a pas vocation à aiguiller de potentiels
acheteurs dans leurs choix de capteurs mais à
Le RNSA suggère que l?analyse des AASQA aurait été faite
avec de l?argent public, sans en apporter la démonstration.
En effet, les fonds propres des AASQA ne sont pas constitués
intégralement de crédits publics.
L?affirmation d?un aval qui aurait été donné par l?IGAS et
l?IGEDD est gratuite et sans fondement. Les dirigeants du
RNSA tentent ici comme dans d?autres passages d?utiliser le
rapport comme une tribune plutôt que de répondre aux
constats qu?il retrace.
N?ayant pas fourni la preuve de la solidité de ses propres
processus non plus que justifié l?utilisation faite sur longue
durée des fonds publics qu?il a reçus, le RNSA n?est pas en
position d?analyser de façon fiable l?intervention des autres
acteurs. Les analyses et constats que retrace le rapport sont
au demeurant fondés sur l?examen de documents et
d?entretiens auxquels le RNSA n?a pas pris part, ce qui n'était
pas son rôle.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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fournir des comparaisons scientifiques dans un
souci d?amélioration des performances. Les
AASQA ont maintes fois revendiqué de tester les
capteurs Lify-Air afin d?être en mesure de
répondre aux questionnements des acteurs
publics confrontés à un démarchage commercial
de la part de Lify-Air.
Il est important de souligner que la mission
principale d'Atmo, telle que définie par la loi, est
de surveiller la qualité de l'air et d'informer le
public sur les niveaux de pollution
atmosphérique.
Si l'initiative d'Atmo d'évaluer les capteurs de
qualité de l'air individuels peut sembler louable à
première vue, il convient de s'interroger sur sa
pertinence au regard des missions
fondamentales de l'organisme et des ressources
qui lui sont allouées.
En effet, cette activité de "testing" pourrait être
perçue comme un dépassement des
prérogatives d'Atmo, qui n'a pas vocation à se
substituer aux organismes de contrôle et de
certification des dispositifs de mesure.
Par ailleurs, il est légitime de questionner
l'utilisation des fonds publics pour financer une
telle initiative, alors que les ressources d'Atmo
pourraient être prioritairement allouées à
l'amélioration de son réseau de surveillance, au
développement de modèles de prévision plus
performants et au renforcement de ses actions
d'information et de sensibilisation du public.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[76] Cette diversité d?acteurs traduit le
caractère non exhaustif du dispositif prévu par
l?arrêté du 5 août 2016. Il caractérise par ailleurs
la surveillance pollinique comme une activité
économique concurrentielle.
[76] Le RNSA remercie l?Inspection d?avoir
soulevé la question du caractère non exhaustif
prévu par l?arrêté d?août 2016 concernant les
acteurs de surveillance aérobiologique de la
qualité de l?air. Il nécessiterait un rééquilibrage à
plusieurs niveaux :
1 - le nombre d?acteurs impliqués sachant que
pour qu?une mission soit correctement menée ce
nombre doit être limité de façon à éviter la
dilution des responsabilités au détriment de
l?efficacité.
2 - les moyens financiers mis à disposition.
Actuellement les moyens du RNSA sont sous-
dimensionnés par rapport aux tâches qui lui
incombent. Aucune politique de répartition des
fonds n?a été décidée au niveau national, laissant
parfois les ARS décider de l?attribution des
financements. Les AASQA disposent de ?fonds
propres? qui leur permettent un investissement
conséquent sur la surveillance aérobiologique,
sans contrôle de l?Etat.
3 - la définition du périmètre d?action. Celui-ci
est clairement défini pour le RNSA et l?APSF qui
se sont associés, conscients de leur
complémentarité et leurs objectifs communs
dans un climat de confiance mutuelle et de
discussions sincères sans compétition. Un
comportement inverse desservirait la mission de
santé publique.
4 - les compétences qui constituent le critère
essentiel. Il existe au RNSA et à l?APSF des
scientifiques diplomés en botanique,
Il appartiendra aux administrations compétentes de
préparer les dispositions réglementaires qu?elles estimeront
pertinentes ; la mission a formulé une recommandation sur
ce point.
Le RNSA manifeste ici encore son souhait de faire retirer les
AASQA du dispositif, sans prendre en compte l?expertise de
leurs collaborateurs non plus que l?intérêt pour la surveillance
des pollens et moisissures de leur mission globale de
surveillance de la qualité de l?air.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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aérobiologie, physico-chimie de l?atmosphère,
modélisation mathématique, allergologie,
biochimie et immunologie. Ces scientifiques, en
activité, à jour des connaissances actuelles, sont
les interlocuteurs disponibles non seulement
dans les différents Conseils d?Administration de
ces instances mais aussi dans les différentes
réunions administratives. Le RNSA a un Conseil
Scientifique et organise chaque année des
Journées d'Étude Scientifique (2024 : 12 et 13
décembre à Paris au Conseil Régional Ile-de-
France)
[85] Les données collectées sont utilisées
pour établir l?indice pollinique ou indicateur de
risque d?allergie lié à l?exposition au pollen
(RAEP), destiné à mesurer le niveau de risque
engendré par la quantité de pollens, en fonction
du potentiel allergisant de l?espèce concernée
et de la localisation géographique du
prélèvement. Selon une note d?appui de
l?ANSES, « le RAEP est un indice multifactoriel,
témoignant d?une gradation du risque d?impact
sanitaire lié à l?exposition au pollen, dont le
calcul combine plusieurs données de natures
différentes ». Selon le RNSA, le RAEP est calculé
à partir d?informations phénologiques liées à la
surveillance, cliniques et météorologiques,
suivant une méthode considérée comme
confidentielle par l?association.
[85] à [88] Le RAEP n?est pas confidentiel. Sa
méthodologie de calcul est connue et a été
envoyée à l?inspection (comme il fut envoyé
auparavant à l?ANSES). Par ailleurs, le RNSA est le
seul organisme en capacité de calculer le RAEP,
puisqu?il est le seul organisme à collecter les
informations phénologiques, aérobiologiques et
cliniques nécessaires. Les données, pondérées
par des données météorologiques, sont
combinées sous la forme d?un algorithme qui
s?apparente aux fonctions de Derringer dites de
?désirabilité? (D. Derringer et., 1980)2. De fait le
RAEP n?est pas concurrentiel puisque seul le
RNSA peut le calculer avec des données
multifactorielles synchronisées temporellement
et spatialement. Il est, par ailleurs, surprenant de
voir l?IGAS et l?IGEDD contester ouvertement les
avis de l?ANSES, sans apporter d'éléments
concrets, et sans se référer aux documents
envoyés par le RNSA durant l?inspection.
Comme indiqué au § 88, « interrogés sur leur méthode de
calcul, les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la mission
son caractère confidentiel, mentionné couramment par les
dirigeants de cette association. Selon un rapport de Michel
Thibaudon « les raisons de cette confidentialité sont dans la
compétence du RNSA et de ses partenaires institutionnels en
matière d?impact sanitaire, et du fait de son mode de
fonctionnement non public 100 %. »
Au surplus, la mission n?est parvenue qu?avec beaucoup de
difficulté à recueillir les informations sur le RAEP, finalement
transmises par la direction du RNSA le 31 mai 2024.
Prétendre que l?IGAS et l?IGEDD contesteraient des avis de
l?ANSES, que le rapport cite régulièrement, est infondé. Le
rapport cite et intègre notamment l?analyse de l?ANSES sur le
RAEP (cf. § 88). Cette analyse ne recouvre pas les affirmations
du RNSA sur l?intérêt de ses propres travaux.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[86] Le RNSA insiste notamment, s?agissant
de la composition du RAEP, sur l?intérêt des
données cliniques qui y seraient intégrées, grâce
à un réseau de médecins bénévoles
responsables chacun d?un capteur. Or, les
données communiquées par le RNSA montrent
que près de 40 % des capteurs déclarés actifs ne
disposent pas de médecin responsable. La
région Ile-de-France est par exemple concernée
par quatre capteurs dont l?un seulement, situé
dans Paris intramuros sur le toit de l'institut
Pasteur, dispose d'un médecin responsable.
Ainsi, selon les informations reçues, une part
conséquente des capteurs ne peut pas
fonctionner de manière complète. Ce point
interroge sur la fiabilité du RAEP (ainsi que sur la
réalité du réseau des bénévoles et la valorisation
comptable afférente, cf. infra).
[87] Chargée d?évaluer la méthodologie de
calcul actuelle du RAEP, non détaillée et non
publique, l?ANSES a relevé notamment que la
formulation du RAEP et son application
reposent sur une « méthodologie ancienne et
non automatisée. Elle manque par ailleurs de
formalisation. L?utilisation de plusieurs facteurs
non quantitatifs, reposant grandement sur des
dires d?experts, rend difficile la modernisation
vers des méthodes plus actuelles, voire
automatiques, qui viendraient en complément
de l?expertise humaine ».
La phrase « Le RNSA insiste notamment,
s?agissant de la composition du RAEP, sur
l?intérêt des données cliniques qui y seraient
intégrées, grâce à un réseau de médecins
bénévoles responsables chacun d?un capteur »
semble mettre en doute l?intégration des
données cliniques dans le calcul du RAEP, alors
que c?est une réalité indiscutable ; il serait donc
opportun de remplacer le conditionnel par
l?indicatif (? « qui y sont intégrées »). D?autre
part, le texte introduit une confusion entre «
médecins responsables de sites » et « médecins
sentinelles », lesquels peuvent rassembler des
données cliniques en provenance de plusieurs
sites.
Le RAEP est un outil précieux pour les
allergologues. Il est facile à comprendre et
largement apprécié par les allergiques. Les cartes
de risque du RNSA sont diffusées à large échelle
par les grands médias nationaux. Les travaux
effectués par le RNSA et présentés dans des
congrès scientifiques internationaux montrent
une excellente corrélation entre le RAEP et les
données cliniques, ainsi qu?un réel intérêt des
données phénologiques dans les prédictions.
L?alliance de ces données permet à la fois d?avoir
des données régionales (Hirst), des informations
sur la variation phénologique intra-espèce au
niveau local et d?inclure de la bioindication
(données cliniques).
Ces assertions non démontrées ne conduisent pas à modifier
les paragraphes visés. Quant aux modifications
méthodologiques qui auraient été introduites par le nouveau
coordonnateur, elles ne figurent pas dans les réponses
fournies aux questions posées par la mission sur la
méthodologie RAEP.
La note d?appui scientifique et technique de l?ANSES conclut,
en caractères gras, que « Cependant, certains éléments clés
de la qualité des données collectées et du calcul du RAEP
manquent aujourd?hui de documentation. Ce manque de
formalisation est vraisemblablement un frein au
développement et à la modernisation de l?outil à l?avenir. »
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 131 -
[88] Interrogés sur leur méthode de calcul,
les dirigeants du RNSA ont souligné auprès de la
mission son caractère confidentiel, mentionné
couramment par les dirigeants de cette
association. Selon un rapport de Michel
Thibaudon « les raisons de cette confidentialité
sont dans la compétence du RNSA et de ses
partenaires institutionnels en matière d?impact
sanitaire, et du fait de son mode de
fonctionnement non public 100 % ». Le RNSA
est pourtant financé très largement sur fonds
publics (cf. infra).
Citer la Note d'appui scientifique et technique
relative à la surveillance phénologique du pollen
dans l'air ambiant et à l'indicateur de risque
d'allergie lié à l'exposition au pollen (Anses, 2022)
est certes correct mais la citation est tronquée. Il
aurait pu être ajouté que, selon les propres
termes de cette Note, « l'inclusion simultanée de
données polliniques et cliniques rend le RAEP
unique parmi les systèmes d'information et
d'alerte pour le pollen ». En conséquence, la
Note d'appui considère qu'il « n'apparaît pas
utile de produire une note méthodologique
relative au mode de calcul d'un RAEP actualisé,
la méthodologie existante étant pertinente ».
Depuis la note de l?ANSES, Le RNSA affiche
désormais un RAEP automatisé et journalier sur
son site internet. Il est donc incorrect de
mentionner une méthodologie ancienne dont
l?automatisation semblerait impossible.
La note de l'ANSES date de 2021. Depuis l'arrivée
du nouveau coordinateur, un processus de
modernisation a été développé. Il a été présenté
dans différentes conférences (Journées d?Etudes
Scientifiques du RNSA 2023, Congrès
Francophone d?Allergologie 2024 et Congrès
Mondial d?Aérobiologie à Vilnius 2024). Ce
processus comprend le développement d'une
méthode formalisée pour l'évaluation du risque
et l'automatisation du calcul, qui évolue sur une
échelle quotidienne et hebdomadaire.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 132 -
[89] L?absence de transparence de la
méthodologie retenue contraste avec le
caractère public de l?indice ATMO de la qualité
de l?air, calculé et publié chaque jour par les
AASQA conformément au guide de calcul publié
sur le site du LCSQA et établi conformément au
référentiel technique national. L?indice ATMO
s?appuie sur les mesures effectuées et sur la
modélisation. Les données sont ouvertes et
publiées conformément aux spécifications
INSPIRE sur les installations de suivi
environnemental publiées le 10 décembre 2013
et fondées sur la directive 2007/2/CE du
Parlement européen et du Conseil du 14 mars
2007 établissant une infrastructure
d'information géographique dans la
communauté européenne.
[89] Le RNSA a questionné la DGS au sujet de
la mise à disposition publique des données
produites et il s?avère que ces données ne
rentrent pas dans les dispositions propres aux
installations de suivi environnemental.
Nous n?avons eu de cesse de réclamer auprès des
pouvoirs publics un financement du RNSA en
adéquation avec l?importance de sa mission, ceci
permettant de ne plus dépendre de la vente de
données pour la survie de notre association.
Nous rappelons également que le RNSA subsiste
uniquement grâce à un large apport en
bénévolat et de campagne de dons permettant
de boucler chaque année son budget.
Il est incorrect de comparer les données des
associations agréées avec celles traitant
justement d?une surveillance non réglementaire.
Le financement des AASQA comprend cette
mise à disposition des données et les
infrastructures nécessaires. Par ailleurs, seuls les
polluants réglementés font l?objet d?une
publication en accès libre des données par les
AASQA. Les mesures des polluants non
réglementés, comme les particules ultrafines,
n?en font pas l'objet.
Grâce à leurs fonds propres, les AASQA
s?emparent de problématiques à la limite de
leurs compétences et pour lesquelles d?autres
acteurs spécialistes sont alors marginalisés.
Le commentaire du RNSA évoque ici une interrogation
adressée à la DGS et une réponse non datée ni citée,
l?ensemble ne constituant dès lors pas un élément d?analyse.
L?affirmation réitérée ici d?une insuffisance des financements
dont le RNSA a régulièrement bénéficié semble infondé. Pour
les cinq derniers exercices par exemple, le RNSA a perçu 1
275 672 ¤ de dotations publiques, hors subventions des ARS
et hors financements de collectivités territoriales (cf. § 194 du
rapport).
Une éventuelle insuffisance des fonds publics versés au RNSA
tient essentiellement à leur utilisation au bénéfice de
sociétés commerciales tierces et de leurs dirigeants, sans lien
avec le cadre conventionnel non plus qu?avec le travail que
l?association s?est régulièrement engagée à mener.
Le commentaire est globalement sans rapport avec la
question de la transparence des indices.
Comme déjà indiqué, le RNSA suggère qu?il serait traité de
manière défavorable par rapport aux AASQA, sans le
démontrer en rien ; notamment, le champ d?activité des
AASQA est beaucoup plus large que celui du RNSA.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 133 -
Les AASQA sont dans une stratégie de
concurrence. Par exemple, le projet Pollin?air a
été déployé en Hauts de France sans prévenir
l?APPA qui gérait un programme strictement
similaire (Vigiepollens) depuis plusieurs années
dans cette région. Ainsi l?argent public est investi
deux fois, une première fois par l?APPA puis un
doublon lorsqu?une AASQA décide de doubler le
projet.
Le projet Pollin'air est en concurrence directe
avec les Pollinariums et les Polliniers. Il n?existe
pas à notre connaissance de rapport montrant la
pertinence des données Pollin'air. Il n?y a pas de
rapport public indiquant le coût de Pollin'air et
le nombre de remontées phénologiques par an.
Il est clair que Pollin'air a un impact confidentiel
sur la surveillance aérobiologique, pour un
budget probablement supérieur à celui de
l?APSF.
La comparaison opérée dans le rapport porte sur les
méthodes de travail et leur transparence des deux structures
RNSA et AASQA. Elle ne porte pas sur les données. Pour
rappel, celles-ci sont rendues publiques par les AASQA car il
s?agit de données environnementales dont la diffusion est
régie par la directive Inspire.
Cette affirmation et la suivante mettant en cause les AASQA
et ne sont pas étayées. Les AASQA exercent leurs missions
sous le contrôle de leur conseil d?administration et leurs
rapports d?activité sont accessibles en ligne.
Les actions qu?elles conduisent relèvent soit des missions de
service public que la loi et la réglementation leur a confiées,
soit des demandes de leur conseil d?administration.
Les affirmations du RNSA concernant Pollin?air ne sont pas
étayées, il s?agit là encore de suppositions (cf. l?usage par le
RNSA, ici comme ailleurs, des locutions et adverbes « à notre
connaissance », « probablement », etc.).
[90] La pratique du RNSA contraste ainsi,
plus largement, avec les méthodes européennes.
En effet, les prévisions opérationnelles et les
évaluations de la qualité de l?air, incluant les
polluants réglementés et les pollens, fournies
par le service de surveillance atmosphérique
Copernicus (CAMS) reposent sur un ensemble
de onze modèles numériques de qualité de l?air
de pointe développés en Europe. Toute la
documentation est accessible en ligne : modèles
utilisés, liste des prévisions (y compris les
pollens), formats des données, prévisions
disponibles, fréquence ? De même, les rapports
[90] Quel est le sens de comparer une
association loi 1901 avec un dispositif européen
CAMS disposant de fonds largement supérieurs ?
Est-ce une volonté manifeste de nuire au RNSA ?
Le paragraphe objet du commentaire ne compare pas des
structures, mais des méthodologies de travail.
Le renvoi systématique à des contingences de financement
participe d?une démarche intellectuellement peu
compréhensible. Quels que soient les moyens dédiés, toute
démarche qualité devrait s?appuyer sur des principes
communs.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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annuels d?évaluation et de contrôle de la qualité
de ce système de modélisation sont disponibles
en ligne depuis 2015.
[91] Le RNSA s?appuie de façon croissante
sur un RAEP revendiqué comme strictement
interne pour conforter son propre rôle. Ainsi une
nouvelle version des statuts de l?association
adoptée en mars 2023 intègre-t-elle « le calcul et
la prévision du RAEP » dans l?objet social de
l?association ; pourtant, le RAEP est au mieux un
moyen d?action, au caractère de plus
potentiellement évolutif, ce qui ne suggère pas
de l?intégrer statutairement à l?objet social.
[91] Une association est libre de fixer ses
statuts. En quoi l?intégration d'un moyen
d'action dans les statuts est problématique ? La
surveillance aérobiologique est devenue un
domaine concurrentiel. Cela a été expliqué en
long, en large et en travers au RNSA nouvelle
gouvernance à cause du montage de l?ancienne
gouvernance avec RNSA-OBERON. La
sauvegarde de l?association passe par la
protection d?un savoir-faire apprécié des
patients allergiques et des allergologues.
Une association en effet est libre de fixer ses statuts ; cela
n?implique pas que l?intégration d?un moyen d?action dans
l?objet social de l?association, plutôt que dans l?article des
statuts réservé à l?énoncé des moyens, soit de bonne
gouvernance.
Par ailleurs la mention d?un « montage de l?ancienne
gouvernance avec RNSA-Obéron » n?est pas éclairante.
[106] Le RNSA, considérant comme
confidentiel l?indice qui fonde sa méthodologie
de travail (cf. supra), se refuse également à
communiquer les données qu?il produit ou
agrège. Il réfute tout caractère public de ces
données. Plus encore, il considère qu?elles ne
peuvent être partagées avec les autres acteurs
du dispositif de surveillance. Ainsi les AASQA,
propriétaires et / ou gestionnaires d?une partie
notable du réseau de capteurs (cf. supra)
transmettent elles au RNSA les mesures issues
de ces capteurs mais se voient elles refuser
l?accès aux données constituées notamment
grâce à cet apport, ce qui fait notamment
obstacle à ce qu?elles travaillent à leur
modélisation.
[106] Les données sont partagées avec les ATMO
productrices de données. Les AASQA nous
fournissent leurs données, principalement en
échange d'une contrepartie financière et de
l'accès à notre réseau (contrôle qualité,
fourniture pièce détachées, matériel,
formations) et au RAEP (Risque Allergique
d'Exposition au Pollen). Le RAEP est diffusé par
de nombreuses AASQA sur leur site internet où
sur les réseaux sociaux encore une fois au
bénéfice des allergiques et des allergologues. Les
AASQA acquièrent ainsi de la notoriété grâce au
RNSA.
Le texte présente plusieurs inexactitudes. Il est
crucial de clarifier que, contrairement à ce qui
est présenté, il n'existe pas actuellement de
Les données du RNSA ne sont pas « partagées » avec les
Atmo, mais leur sont le cas échéant vendues sur la base d?une
convention financière. Les commentaires transmis par le
RNSA dans le cadre de la procédure contradictoire
témoignent par ailleurs d?une grande méfiance voire hostilité
du RNSA à l?encontre des AASQA.
Cette affirmation concernant la contribution du RNSA à la
notoriété des AASQA n?est pas étayée.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Parallèlement, le RNSA fournit ces données au
réseau européen d?aéroallergènes (EAN), dans le
cadre d?une convention financière, afin de
réaliser sous la coordination de Météo-France et
de l?INERIS les modélisations et les cartes de
prévision sur les pollens et les spores fongiques
à l?échelle européenne
modèle opérationnel pour la simulation des
spores à cette échelle.
Des recherches sont en cours, notamment avec
le modèle CHIMERE, comme le montrent les
travaux de Vida et al. (2024)3. Cependant, ces
avancées n'ont pas encore abouti à un système
de prévision opérationnel pour les spores à
l'échelle européenne.
Concernant le pollen, seules 6 espèces sont
modélisées (armoise, ambroisie, aulne, bouleau,
graminées et olivier). Concernant CHIMERE les
données polliniques ne sont pas intégrées mais
uniquement utilisées en réanalyses les années
suivantes pour d'éventuelles corrections. Les
Atmos récupèrent les données issues de
Copernicus et ne réalisent pas leur propre
modélisation. Pour être plus précis, il ne s'agit
pas d'une modélisation déterministe comme
celle issue de Copernicus, mais d'une adaptation
statistique (krigeage) réalisée avec les données
des capteurs. Nous avons proposé à plusieurs
reprises de réaliser une campagne de mesure
commune pour évaluer les résultats de la
spatialisation effectuée par Atmo, sans succès.
La dénonciation d?« inexactitudes » pas davantage.
Le commentaire est par ailleurs sans lien avec le paragraphe
concerné du rapport.
[107] Pas de remarques Le RNSA ne répond pas au § 107 du rapport qui précise le
caractère surprenant de l?opposition du RNSA au caractère
public des données qu?il produit ou agrège, puisque selon ses
propres rapports d?activité, ce caractère public est reconnu
depuis 2009.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 136 -
[108] La fédération ATMO France des
associations agréées de surveillance de la qualité
de l?air a adressé en 2022 au RNSA, à l?APSF et
aux tutelles un courrier soulignant la nécessité
d?une meilleure collaboration entre les acteurs
et indiquant que « les données de mesure,
produites par le RNSA, et les données de
détection des débuts et fins d?émission de
pollens, élaborées par l'APSF, doivent
rapidement être ouvertes en open data comme
l'exigent la directive INSPIRE et le code de
l?environnement, pour permettre à d?autres
acteurs de les enrichir au bénéfice des
populations allergiques ».
[108] Le RNSA a également envoyé plusieurs
courriers, appelant à une collaboration accrue
entre les acteurs de la surveillance
aérobiologique, à la DGS, DGEC, à des AASQA et
à la fédération ATMO.
Le commentaire est sans lien avec le paragraphe concerné.
Ce dernier vise en effet l?ouverture des données produites
par le RNSA. C?est l?objet de la citation produite au §108.
[109] Les données produites ou agrégées par
le RNSA constituent en effet des informations
relatives à l?environnement, au sens de l?article
L124-1 c. envir. Les « données
environnementales », concept fondé
notamment sur la convention d?Aarhus et le
code de l?environnement, recouvrent toute
information disponible concernant l'état des
éléments de l'environnement, notamment l'air,
l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les
paysages, les sites naturels, les zones côtières ou
marines et la diversité biologique, ainsi que les
interactions entre ces éléments. La DAJ des
ministères sociaux (DAJMS) a rappelé
notamment que le format de ces données
n?importe pas et que les « données brutes »
peuvent constituer des informations relatives à
[109] Bien que les données produites par le
RNSA constituent des informations relatives à
l'environnement, plusieurs arguments justifient
une réponse négative à leur mise à disposition
immédiate et systématique :
1. Le sous-financement du réseau :
Le RNSA est un organisme à but non lucratif qui
fonctionne avec des moyens limités. La mise à
disposition gratuite et en open data de ses
données pourrait compromettre sa viabilité
financière, notamment en rendant difficile la
valorisation de son expertise auprès de
partenaires ou de clients.
2. La complexité de la qualification
juridique des données :
Le paragraphe concerné du rapport concerne la notion de
données environnementales, qui fondent l?obligation de mise
à disposition.
L?argument récurrent et peu pertinent (cf. supra) d?un sous-
financement allégué ne fonde en rien le refus de reconnaître
aux données produites le caractère de données
environnementales. Il n?y a pas de lien entre le caractère
public ou non d?une donnée et son financement.
Le rapport documente par ailleurs la création d?une filiale
dédiée à la vente des données produites pour générer des
profits, alors que la production de ces données repose sur
l?activité du RNSA, elle-même financée pour l?essentiel par la
puissance publique.
La nécessité de fiabiliser les données est étonnamment
mentionnée comme justificatif de la non qualification de
données relatives à l?environnement ; toutes les données
environnementales faisant l?objet d?une publication
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 137 -
l?environnement au sens du code de
l?environnement.
Le texte met en évidence l'incertitude juridique
entourant la qualification des données du RNSA.
La DAJ du MTECT elle-même n'a pas pu "conclure
avec certitude" quant à la nature de service
public de la mission du RNSA, et donc à
l'application de l'article L. 300-2 du CRPA. Cette
incertitude juridique nécessite d'être levée avant
toute mise à disposition des données.
3. La nécessité de garantir la qualité et la
fiabilité des données :
Le RNSA a pour mission de fournir des données
fiables et de qualité sur les pollens et les
moisissures. La diffusion de données brutes, non
vérifiées et non contextualisées, pourrait
entraîner des interprétations erronées et nuire à
la crédibilité du réseau.
4. La possibilité de valoriser les données
pour financer le réseau :
La mise à disposition payante des données, ou
leur valorisation dans le cadre de partenariats,
pourrait constituer une source de financement
essentielle pour le RNSA, lui permettant de
maintenir et de développer ses activités de
surveillance.
5. La nécessité de protéger les intérêts du
RNSA :
Le RNSA a développé une expertise unique dans
le domaine de la surveillance aérobiologique. La
diffusion gratuite de ses données pourrait
bénéficier à des acteurs commerciaux
notamment par le ministère chargé de l?écologie doivent
pourtant être fiables (cf. l?observation apportée
précédemment [63] sur l?étude relative à la fiabilité des
données diligentée par le ministère). Il s?agit, aux termes du
paragraphe concerné, des données brutes, dont a fiabilité est
supposée découler de leur méthodologie d?obtention,
mission qui fait par construction partie des activités
financées par la puissance publique.
Le RNSA mentionne également ses intérêts propres, faisant
ainsi l?impasse sur ceux de la puissance publique qui finance
les missions que le RNSA qualifie lui-même régulièrement de
« service public » comme le mentionne le rapport. Les
intérêts propres d?une structure associative sont sans lien
avec la qualification de données relatives à l?environnement.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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concurrents, sans que le RNSA ne puisse en tirer
un bénéfice équitable.
En conclusion, si la transparence et le partage
des données sont des objectifs importants, il est
crucial de prendre en compte la situation
particulière du RNSA et les enjeux liés à la
qualité, à la fiabilité et à la valorisation de ses
données. Une mise à disposition progressive et
encadrée des données, permettant de concilier
les intérêts du RNSA et ceux du public, semble
être une approche plus appropriée. Tout
système de mise à disposition des données du
RNSA, même partiel, devrait prévoir un
financement adéquat pour garantir la pérennité
du réseau et la qualité de ses services.
[110] Dans les décisions citées relatives aux
AASQA, la CADA souligne que les informations
reçues et détenues par ces personnes morales
de droit privé chargées d'une mission de service
public, dans la mesure où elles se rapportent à
cette mission, revêtent un caractère
administratif et sont communicables à toute
personne qui en fait la demande. Or le RNSA et
les AASQA, notamment, sont associés dans la
même mission par l?arrêté du 5 août 2016
portant désignation des organismes chargés de
coordonner la surveillance des pollens et des
moisissures de l'air ambiant. Dans ses échanges
avec la DGS, la DAJMS a précisé que le RNSA est
soumis à l?obligation de transmettre les
informations relatives à l?environnement dans
les conditions définies par les articles L. 311-1 et
[110]-[111] Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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suivants du code des relations entre le public et
l'administration.
[111] Au-delà, comme le note le Conseil
national du numérique, il existe de nombreuses
obligations d?information environnementale
imposées aux entreprises vis-à-vis des autorités
publiques, développant depuis 2001 les
obligations de publier les données
environnementales à destination du public. « Par
ailleurs, la loi [2016-1321 du 7 octobre 2016] dite
« Pour une République numérique » a innové en
consacrant une catégorie de données d?intérêt
général », concernant les entreprises qui
présentent un lien avec la puissance publique.
[112] Les données relatives aux pollens et
moisissures constituant des données
environnementales et collectées grâce à des
subventions publiques pour le compte des
pouvoirs publics, toutes les conditions sont
réunies pour les considérer comme des données
d?intérêt général, ne pouvant faire l?objet d?une
rétention.
[112] Le RNSA dispose d?un financement faible
pour une mission d?envergure. La revente des
données est un maillon de son financement. La
nouvelle gouvernance s?engage à mettre un
terme à la revente des données et de proposer
leur mise à disposition en accès ouvert et gratuit,
lorsqu?une solution aura été trouvée pour un
fonctionnement financier équilibré.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale.
Le caractère répétitif de l?allégation d?un sous-financement,
réitérée ici encore, ne la rend pas plus convaincante.
L?engagement pris par le RNSA d?une publicité à venir des
données avait quant à lui déjà été formulé en 2009 (cf. § 107).
[113 à 116] Pas de remarques Le RNSA ne répond pas aux paragraphes 113 à 116, relatifs à
la création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants
de l?association.
[117] Au surplus, d?une part, l?objet social du
RNSA ne distinguait pas de « branche d'activité
relative à l'analyse des données pour des
opérateurs relevant du domaine privé ». D?autre
part, dès l?origine, l?objet de la SARL ne se limite
en rien à « l'analyse des données pour des
[117] La nouvelle gouvernance a mis fin aux
pratiques anticoncurrentielles. L?association a
initié un contentieux auprès du tribunal de
commerce de Lyon au sujet des activités de la
société OBERON POLLENS et de ses liens avec le
RNSA et la société OBERON (ex RNSA OBERON).
Le paragraphe concerné du rapport traite des objets sociaux
de l?association RNSA et de la société RNSA Laboratoire
créée en 2007.
Le commentaire apporté par le RNSA est sans lien avec ces
questions statutaires.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 140 -
opérateurs relevant du domaine privé ». Au
contraire, il recouvre largement l?objet social du
RNSA, au point qu?il est difficile de percevoir
une différence majeure entre l?association et
l?entreprise, à l?exception de la possibilité très
largement ouverte à cette dernière de réaliser
des opérations financières, mobilières ou
immobilières. L?objet de la SARL recouvre aussi
en grande part les missions pour lesquelles le
RNSA perçoit d?importantes subventions, de la
DGS notamment :
La gouvernance actuelle n?a aucun conflit
d?intérêt financier ou personnel dans la mesure
aérobiologique. L?activité commerciale de
l?association RNSA consiste uniquement
aujourd?hui à la revente de données
caractérisant la saison pollinique en France.
[118] Ces larges recoupements montrent que
le champ d?action désigné comme étant celui de
l?entreprise est en réalité, hors opérations
financières, mobilières ou immobilières, celui du
RNSA, lui-même financé très largement par les
subventions publiques. La filialisation affirmée
conduit par contre à réserver à la SARL les
recettes issues le cas échéant de la vente de
données.
[118] La nouvelle gouvernance du RNSA a
rapidement cherché après les élections de juin
2023 à négocier les accords jugés en défaveur de
l?association. Sans succès, et c?est pourquoi les
liens commerciaux ont été rompus de façon
unilatérale par le RNSA en janvier 2024. Un
contentieux juridique est en cours afin de
quantifier d?éventuelles fautes ayant conduit à
des pertes pour l?association. Les recettes de la
vente des données sont désormais
intégralement dévolues à l?association RNSA.
Ce rapport de l?IGAS/IGEDD sera très précieux
pour l?association dans la perspective d?actions
en justice pour réparer d?éventuelles pertes du
RNSA. Nous déplorons toutefois que seules les
activités passées de l?association sous l?ancienne
gouvernance aient été largement décrites sans
mentionner les efforts effectués par la nouvelle
gouvernance pour assainir le fonctionnement de
l?association. Nous le déplorons d?autant plus
que ce rapport provisoire, à charge envers
Le paragraphe concerné du rapport traite de la filialisation et
de l?articulation du RNSA avec sa filiale.
Le commentaire apporté par le du RNSA est sans lien avec ce
sujet et n?infirme pas la rédaction correspondante.
Par ailleurs, la procédure contradictoire n?a pas pour objet de
fournir aux dirigeants du RNSA une tribune d?expression libre
sur les qualités du rapport ou son utilisation envisagée ; sa
fonction est de recueillir les éléments de fond qui
conduiraient le cas échéant à en compléter ou modifier la
rédaction.
Il convient pour autant, à propos des réponses apportées, de
mentionner l?ambiguïté de ce que les dirigeants du RNSA
qualifient de « nouvelle gouvernance », puisque pour 2023
encore, la titulaire de la fonction de trésorier était
xxxxxxxxxxxxxxx selon les indications fournies à la mission
par l?actuel président, mais xxxxxxxxxxxxxxxxx, selon la
« Déclaration de la liste des personnes chargées de
l?administration d?une association » adressée par le RNSA à la
préfecture du Rhône (cf. § 170 du rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 141 -
l?ancienne gouvernance, a déclenché un gel des
subventions 2024 de la DGS et la DGEC qui
pénalise et sanctionne la nouvelle gouvernance
pour des fautes qu?elle n?a pas commises et qui
met gravement en péril la survie du RNSA. Ce
rapport provisoire va donc se traduire par une
issue définitive. Le RNSA sera en cessation de
paiement en décembre 2024. Compte tenu des
fêtes de fin d?année et des événements
politiques et faute de subvention, la saison
pollinique 2025 ne sera pas suivie. C?est une
perte de chance pour les patients allergiques. La
décision de geler les subventions 2024 pour un
travail 2024 réalisé est inique et le rapport
provisoire en est responsable car il impute à la
nouvelle gouvernance les dysfonctionnements
de l?ancienne en négligeant totalement les
actions entreprises pour redresser la barre. La
dérive est certes importante mais la voilure en
ressources humaines et financières est largement
sous-dimensionnée pour aller plus vite dans le
redressement. Le RNSA a continué malgré tout
sa route pendant ce temps-là et a continué à
agréger les données pour restituer un risque
allergique. Son fonctionnement en santé
publique a été respecté.
Malgré le temps et les efforts qui ont été nécessaires pour
obtenir de l?actuel président du RNSA et du coordonnateur
récemment nommé nombre des éléments nécessaires à la
documentation du rapport, celui-ci distingue clairement les
responsabilités des dirigeants successifs, sans confusion
entre les deux personnes précitées et celles mises en cause
en partie 2 notamment.
Quoi qu?il en soit, les allégations ci-contre relatives à l?origine
de décisions postérieures au rapport ne sont pas cohérentes
avec son calendrier.
[119] Selon les documents disponibles, il
n?apparaît pas que l?entreprise RNSA
Laboratoire ait une activité autre que la vente
des données produites par le RNSA, ou de
prestations produites sur ces bases. Les
dépenses de personnel ne sont pas négligeables
notamment les premières années, mais il
[119] RNSA Laboratoire a été créée pour
vendre les données collectées par l?association
RNSA. RNSA Laboratoire était à 100% RNSA
association. Il est probable qu?un ?jargon?
professionnel ait conduit à une simplification.
Pour nous, actuelle gouvernance, qui n?avons pas
connu RNSA-Laboratoire mais seulement RNSA-
La réponse du RNSA ne conduit pas à infirmer ou compléter
la rédaction du paragraphe correspondant.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 142 -
s?agissait, selon l?actuelle direction du RNSA, de
rémunérations de salariés du RNSA prises en
charge par RNSA Laboratoire, dans certains cas
de doubles rémunérations, la rémunération
d?une partie des salariés étant réparties entre le
RNSA et la société RNSA Laboratoire. Le chiffre
d?affaires provient exclusivement ou très
majoritairement de ventes d?informations
polliniques et de services. Selon un document
qui organise les relations entre l?association et la
société RNSA Laboratoire , « l'Association gère
les analyses polliniques, la base de données
"pollens", les formalités des analystes, assure les
formations des analystes et le contrôle qualité
et procède à l'information du grand public ou
des autorités publiques, chercheurs, etc. ?,
l'EURL procède à la mise en forme de
l'information tant pour le privé que pour le
public, aux formations spécifiques, à la gestion
des bases de données cliniques et
phénologiques ». Le site Internet de la SARL
affiche d?ailleurs le principe d?une activité basée
sur les données du RNSA : « RNSA Lab : Prévoir
le risque d?allergies - Les données pollens du
RNSA au service de vos enjeux ». En cohérence
avec cette présentation de la société RNSA
Laboratoire par elle-même, des clients de la
société RNSA Laboratoire affichent
explicitement leur partenariat avec « le RNSA » ;
c?est le cas par exemple du groupe
pharmaceutique Stallergenes Greer.
Oberon, nous ne pouvons justifier cette
simplification à la frontière de la confusion car
c?est effectivement ce qui s?est passé avec RNSA-
Oberon à l?exception près (et non des moindres)
que RNSA association n?était plus qu?à 20 % dans
RNSA-OBERON. La confusion a pris alors les
couleurs du parasitisme économique.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 143 -
[120] Il n?est pas certain au demeurant que les
clients de RNSA Laboratoire aient été informés
de la différence entre l?association RNSA et la
société RNSA Laboratoire, car les contrats
passés par RNSA Laboratoire assimilent eux-
mêmes les deux structures. Ainsi la convention
de partenariat ou son projet passé en 2016 entre
« RNSA LABORATOIRE, Société à responsabilité
limitée unipersonnelle au capital de 88 000,00 ¤,
immatriculée au Registre du Commerce et des
Sociétés de LYON sous le numéro 497 555 268,
dont le siège social est Lieu-dit Plat du Pin ?
69690 BRUSSIEU, France, Représentée, Monsieur
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, Directeur, (Ci-après
dénommé le « RNSA ») », la fondation
d?entreprise « Pour la dermatite atopique »
(FDA) et la SAS PIERRE FABRE DERMO-
COSMETIQUE (PFDC) ayant pour activité « le
développement, la fabrication et la
commercialisation d?une gamme de produits
dermo-cosmétiques à visée dermatologique »
stipule-t-elle que « Le RNSA est une entreprise
spécialisée dans le secteur d?activité des
analyses, essais et inspections techniques. Le
RNSA a pour objet principal l?étude du contenu
de l?air en particules biologiques pouvant avoir
une incidence sur le risque allergique pour la
population. C?est-à-dire l?étude du contenu de
l?air en pollens et en moisissures ainsi que du
recueil des données cliniques associées ». La
convention engage « le RNSA » à un envoi
hebdomadaire comprenant les informations
globales et détaillées des alertes pollens et
[120] La nouvelle gouvernance déplore la
confusion qui s?est produite entre l?association
RNSA et les sociétés RNSA LAB ou RNSA
OBERON. En ce qui concerne RNSA OBERON
nous avons agi vigoureusement pour réparer
cette erreur de communication. La convention
de partenariat, octroyant notamment
l?utilisation du RAEP, a été rompue
unilatéralement par le RNSA. Le flux de données
a été également stoppé par le RNSA.
La gouvernance actuelle souhaite mentionner
que ces questions sont juridiquement complexes
et travaillées depuis un an avec le cabinet Trinity
avocats (Lille). Suite aux élections de juin 2023, le
conseil d?administration a en effet décidé de
changer de cabinet de conseils mettant fin à une
anomalie ou un même cabinet défendait
l?association et la société RNSA OBERON.
L?association a défendu ses intérêts comme
l?attestent les nombreuses correspondances
produites et transmises par ailleurs à l?Autorité
de la Concurrence et à l?inspection.
L?expression « nouvelle gouvernance » n?est pas univoque
étant donné notamment le rappel mentionné supra sur le
titulaire de la fonction de trésorier.
Quoi qu?il en soit, la réponse apportée n?infirme pas la
rédaction du paragraphe 120, et ne conduit pas à la modifier.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 144 -
moisissures et interdit que les données
correspondantes soient « transmises à titre
gracieux ou onéreux à tout autre partenaire
interne ou externe à la FDA et/ou PFDC et au
RNSA ». Elle autorise « la FDA et PFDC et plus
précisément les Laboratoires Dermatologiques
xxxxxxxxxxxx à utiliser » le nom « du RNSA » «
sur tous les supports récapitulant le contrat
et/ou le projet ». En contrepartie du paiement
des honoraires prévus, « le RNSA concède ses
droits de propriété intellectuelle à titre exclusif,
attachés aux Données à la FDA et à PFDC,
notamment l?intégralité des droits d?auteur
attachés aux Données résultant des présentes ».
[121] Par exemple encore, une facturation de
la société RNSA Laboratoire au groupe xxxxxxx
pour un montant de 37 500 ¤ le 09/04/2013 a
pour objet les prestations suivantes : « Envoi des
données polliniques bi-hebdomadaire sous
format Excel, chaque semaine à partir de la
semaine 9, le lundi 25 Février 2013 / Mise à jour
pour l'application iPhone / Fourniture de la
moyenne des données polliniques de l'année en
cours en 6 zones distinctes (NO/NE/SO/SE
Méditerranée/IDF), Participation active du
R.N.S.A. au board expert à raison de deux
réunions par an. » Soit cette « participation
active » est celle du RNSA, qui a alors fourni une
prestation pour RNSA Laboratoire qui par
ailleurs vendait les données produites par
l?association, soit il s?agit d?une participation de
[121] Les activités mentionnées datent de
2013 et doivent faire l?objet de questionnements
spécifiques auprès des dirigeants de l?époque.
Encore une fois, nous déplorons la confusion qui
a pu naître entre le RNSA avec RNSA LAB (100%
RNSA association) ou RNSA OBERON (20% RNSA
association). RNSA OBERON a probablement
singé le comportement de RNSA LAB du fait de
sa mise en place par l?ancienne gouvernance.
Une fois encore, la nouvelle gouvernance n?a rien
à voir avec les relations RNSA association et
RNSA LAB. Dès qu?elle a été en fonction, elle s?est
attaquée au problème des relations avec RNSA
OBERON. Une procédure est en cours.
Il revient aux dirigeants d?une structure de répondre de son
fonctionnement et d?apporter, le cas échéant, les éléments
sur le fonctionnement antérieur au début de leur mandat.
Quoi qu?il en soit, le rapport documente le fonctionnement
du RNSA sur une longue période, incluant les exercices les
plus récents (cf. par exemple la comptabilisation des
subventions pour l?année 2023, derniers comptes disponibles
au moment des investigations, cf. point 2.3.3. du rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 145 -
RNSA Laboratoire se faisant là encore
dénommer RNSA.
[122] Quoi qu?il en soit, il y a eu captation de
l?activité, et de la dénomination, du RNSA par la
société RNSA Laboratoire.
Hors analyse de l?activité, les deux structures
sont imbriquées à maints égards. Si les statuts de
la SARL mis à jour dès le 1er août 2007
introduisent une différenciation formelle, les
éléments disponibles sont significatifs d?une
gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite
le même siège social : le siège social de la SARL
est fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin,
11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle le
siège social de l?association RNSA est également
implanté à compter du 1er Janvier 2011.
?
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[122] Cette question fait l?objet d?un
contentieux avec la société RNSA OBERON.
L?association se réserve le droit de toutes
poursuites nécessaires pour faire valoir les
intérêts de l?association sur des activités ayant
conduit de façon illégitime à une perte pour
l?association (procédure en cours).
Le rapport documente la captation de l?activité, et de la
dénomination, du RNSA par la société RNSA Laboratoire. Il
n?a pas vocation à prendre position sur des procédures
engagées par l?association, ou qu?elle envisagerait d?engager.
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? La comptabilité de l?association RNSA
et de la société RNSA Laboratoire (puis de la
société RNSA Oberon, successeur de la société
RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont
tenues par le même cabinet comptable. Pour
autant, la lettre de mission rédigée par ce
cabinet en 2008 à l?adresse du RNSA, non
actualisée depuis, ne comporte aucune
spécification de vigilance relative aux flux
financiers entre l?association et la société RNSA
Laboratoire. Cette lettre de mission était
pourtant, pour le RNSA, adressée à
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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xxxxxxxxxxxxxxxxx (et non au président de
l?association), dans le même temps gérant de
RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle
de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un
document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire », reçu
très tardivement par la mission et qui pose au
contraire les bases de l?imbrication entre les
deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles
traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin
2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : «
en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des
prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés
intégralement par cette structure ». Ayant
constaté dans les exercices communiqués de la
comptabilité de la société RNSA Oberon des
virements portant des mentions relatives au
RNSA, la mission a posé la question de leur objet
et de la base conventionnelle correspondante,
et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une
structure à l?autre enregistrés dans les comptes
courants ont été opérés en fonction de critères
ponctuels et n?obéissent pas à une règle
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune
convention ou autre document ».
[123] Hors analyse de l?activité, les deux
structures sont imbriquées à maints égards. Si
les statuts de la SARL mis à jour dès le 1er août
2007 introduisent une différenciation formelle,
les éléments disponibles sont significatifs d?une
gestion croisée :
? Les deux structures partagent très vite
le même siège social : le siège social de la SARL
est fixé à partir de 2010 à Brussieu, Le Plat du Pin,
11, chemin de la Creuzille, adresse à laquelle le
siège social de l?association RNSA est également
implanté à compter du 1er Janvier 2011.
? xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxi
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[123] La gouvernance actuelle a fait cesser de
façon unilatérale les liens problématiques avec
RNSA OBERON. La gouvernance actuelle s?est
mise en quête d?un nouveau cabinet d?avocats
pour défendre ses droits dès juin 2023, moins
d?un mois après les élections.
Aux termes du compte-rendu de l?assemblée générale
ordinaire du premier juin 2023, Benjamin Guinot, dirigeant de
RNSA OBERON a participé à cette assemblée générale. Ni les
éléments reçus par la mission ni les éléments présentés sur le
site Internet du RNSA (« accès adhérents ») à ce jour ne
comportent de compte-rendu d?une assemblée générale
ultérieure.
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? La comptabilité de l?association RNSA
et de la société RNSA Laboratoire (puis de la
société RNSA Oberon, successeur de la société
RNSA Laboratoire, cf. infra) ont été et sont
tenues par le même cabinet comptable. Pour
autant, la lettre de mission rédigée par ce
cabinet en 2008 à l?adresse du RNSA, non
actualisée depuis, ne comporte aucune
spécification de vigilance relative aux flux
financiers entre l?association et la société RNSA
Laboratoire. Cette lettre de mission était
pourtant, pour le RNSA, adressée à
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx (et non au président de
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l?association), dans le même temps gérant de
RNSA Laboratoire.
? La comptabilité de l?association et celle
de la SARL présentent diverses zones de
perméabilité, organisées paradoxalement par un
document intitulé « Séparation comptable
RNSA Association / RNSA Laboratoire », reçu
très tardivement par la mission et qui pose au
contraire les bases de l?imbrication entre les
deux structures. Celle-ci ne constituent
pourtant pas complètement des règles
traçables. Par exemple, le compte-rendu de
l?assemblée générale du RNSA tenue en juin
2019 affirme l?existence de versements (non
contractuels) de RNSA Laboratoire au RNSA : «
en 2018, le RNSA Laboratoire a versé des
montants à l'association correspondant à des
prestations, de plus, un montant important de
frais de déplacements ont été payés
intégralement par cette structure ». Ayant
constaté dans les exercices communiqués de la
comptabilité de la société RNSA Oberon des
virements portant des mentions relatives au
RNSA, la mission a posé la question de leur objet
et de la base conventionnelle correspondante,
et a obtenu de l?actuelle direction du RNSA la
réponse suivante : « Les virements d?une
structure à l?autre enregistrés dans les comptes
courants ont été opérés en fonction de critères
ponctuels et n?obéissent pas à une règle
formelle. Ils ne sont indiqués sur aucune
convention ou autre document ».
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[124] Pas de remarques
[125] Cinq ans après la création de RNSA
Laboratoire SARL, une partie de ses activités
statutaires est cédée à la société AIRTEST,
société par actions simplifiée (SAS) créée
quelques mois plus tôt par xxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, qui apporteront
respectivement 6 000 et 4 000 euros au capital
de la société. Le siège social d?AIRTEST est
localisé à la même adresse que celui du RNSA et
de la SARL RNSA Laboratoire, AIRTEST étant
hébergée dans les locaux loués par RNSA
Laboratoire.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxx
[126] RNSA Laboratoire et AIRTEST SAS
interfèrent, AIRTEST faisant
conventionnellement « sous-traiter à RNSA
Laboratoire un certain nombre de tâches
administratives selon ses propres
spécifications ». Les documents disponibles ne
permettent pas d?appréhender précisément
l?activité d?AIRTEST, dont un fichier retraçant les
ventes sur plusieurs exercices, communiqué par
la direction actuelle du RNSA, montre que
celles-ci ont été réalisées notamment auprès de
sociétés pharmaceutiques, mais aussi d?autres
personnes morales comme une université, ou
[125] à [131] La gouvernance actuelle se
désolidarise des activités d?anciens dirigeants
ayant pu conduire à des situations
problématiques. La gouvernance actuelle a une
gestion désintéressée de l?association.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction des sept
paragraphes auxquels il se rapporte.
Pour mémoire (cf. supra), la notion de « gouvernance
actuelle » n?est par ailleurs pas claire : si, comme le note le
rapport, l?actuel président du conseil d?administration est
entré en fonction en juin 2023 et l?actuel coordonnateur en
avril 2022, deux personnes l?une élue, l?autre salariée ne
constituent pas la globalité d?une gouvernance. Pour 2023 la
titulaire de la fonction de trésorier était xxxxxxxxxxxxxx selon
les indications fournies à la mission, alors qu?il s?agissait de
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx selon la « Déclaration de la liste des
personnes chargées de l?administration d?une association »
adressée par le RNSA à la préfecture du Rhône (§ 170 du
rapport). Quoi qu?il en soit, selon les indications fournies par
le RNSA, xxxxxxxxxxxxx assume des responsabilités au sein de
l?association depuis 2015 (cf. annexe 16).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 152 -
des personnes physiques, ou encore du RNSA
lui-même. Elles totalisent 1, 05 M¤ entre 2012 et
2017.
[127] AIRTEST SAS est transformée trois ans
après sa création en une SARL,
ANALYZAIR,xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
[128] Elle est cédée quelques mois plus tard
au président de la société M 5P. ANALYZAIR
conserve à ce jour la quasi exclusivité des
analyses des pollens issus des capteurs gérés par
le RNSA.
[129] En février 2021, le bureau du RNSA
décide de transformer la société RNSA
Laboratoire comme suit : « Réduction du capital
social de 88000 euros à 80000 euros /
transformation de la société RNSA Laboratoire
en société par action simplifiée / proposition de
la société OBERON Sciences en cours de
création, d?acquérir 80 % des titres de la Société
RNSA LABORATOIRE, détenues en pleine
propriété par l?Association RESEAU NATIONAL
DE SURVEILLANCE AEROBIOLOGIQUE (R.N.SA),
moyennant un prix de VINGT-MILLE Euros (20
000 ¤), soit après réduction du capital social, 6
400 droits sociaux sur les 8 000 droits sociaux
existants./ Les associés devront adopter les
statuts de la société en sa forme nouvelle de
Société par actions simplifiée, tels qu'ils seront
présentés par le Gérant. »
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[130] Par décisions extraordinaires signées le
7 mai 2021 par Nadine Dupuy, présidente du
RNSA et de ce fait représentante de l?associée
unique de RNSA Laboratoire SARL, établies sur
le rapport de xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, gérant
de la société, celle-ci est transformée en SAS et
renommée RNSA OBERON. Son nouveau
président est la SAS OBERON Sciences, créée
quelques semaines plus tôt et présidée par
Benjamin Guinot, membre du bureau du RNSA
et par ailleurs chercheur dans un laboratoire
d?aérobiologie du CNRS. Le RNSA,
précédemment titulaire de 100 % des parts de
RNSA Laboratoire SARL, cède 80 % des parts
après les avoir fortement dépréciées en
comptabilité.
[131] L?objet social modifié est désormais : «
La conception, le développement, la fabrication
et la commercialisation de solutions
scientifiques innovantes pour l?environnement à
travers la mesure, notamment des bioaérosols,
l?analyse de données et la collecte
d?informations ; Le conseil, l?assistance
opérationnelle et les prestations de services en
matière de solutions scientifiques innovantes
pour prévenir les risques d?allergies et
d?exposition aux agents chimiques et
biologiques ; L?ingénierie, la maintenance et la
réparation d?instruments de mesures et
accessoires des expositions aux agents
chimiques, biologiques et microbiologiques.
Tous travaux de recherche et de
développement en biotechnologie ».
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[128] Elle est cédée quelques mois plus tard
au président de la société M 5P. ANALYZAIR
conserve à ce jour la quasi exclusivité des
analyses des pollens issus des capteurs gérés par
le RNSA.
[128] Analyzair analyse aujourd?hui 17 sites soit
21% du total des analyses de France. Le RNSA en
analyse directement une vingtaine chaque année
en comptant les capteurs Hirst et les capteurs de
proximité (SLT). Il est donc faux d?affirmer
qu?Analyzair conserve à ce jour la quasi
exclusivité des analyses des pollens issus des
capteurs gérés par le RNSA.
Le paragraphe 128 est fondé sur un tableau transmis le 12
août 2024 par M. Antonio Spanu, coordonnateur de
l?association, tableau qui retrace le contrat de collaboration
entre le RNSA et la société ANALYZAIR, définissant le
montant HT d?une analyse par tambour et par semaine, et sur
les comptes rendus d?entretiens.
Selon ce tableau, 19 sites sont analysés par la société
ANALYZAIR ; le RNSA en analyse 17. Il a toutefois été indiqué
que certaines AASQA à tout le moins faisaient effectuer les
analyses des tambours qu?elles collectent à ANALYZAIR, sans
que cette information apparaisse dans le tableau fourni par
le RNSA.
Les éléments évoqués ici par le RNSA ne sont donc pas
cohérents avec ceux qu?il a transmis à la mission, et dont
certains sont, selon les entretiens conduits, erronés.
Par ailleurs, la proportion des analyses doit également être
calculée en fonction du nombre de semaines de prélèvement
pour chaque site, en fonction de la saison pollinique (année
entière, saison pollinique, ambroisie). Elle ne peut donc être
calculée en ramenant le nombre de sites analysés au nombre
total de capteurs actifs. Le critère pertinent est donc le coût
des analyses figurant dans les comptes et dans les contrats
de collaboration.
Par précaution en tenant compte de ces éléments fussent-ils
imprécis, la rédaction a été amendée pour indiquer que
« ANALYZAIR continue à effectuer à ce jour une forte part des
analyses des pollens issus des capteurs du RNSA. »
[132] Selon les déclarations de l?actuelle
direction du RNSA et le procès-verbal de
l?assemblée générale mixte RNSA Obéron-RNSA
du 30 janvier 2024, transmis à la mission le 12
[132] Les relations sont contentieuses. Suite à
la décision de dissolution de OBERON POLLEN, le
RNSA a obtenu du tribunal de commerce de
Lyon la nomination d?un administrateur
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe
132 ; les éléments apportés ici par la direction du RNSA sont
postérieurs à sa rédaction et ne modifient pas les constats.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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septembre 2024, les relations entre le RNSA et
la société RNSA Obéron sont précontentieuses
depuis quelques mois. Par ailleurs, l?assemblée
générale mixte du 20 juin 2024 a notamment
décidé de renommer la société « Obéron Pollens
». Enfin, la mission a été informée de la
dissolution début septembre 2024 de RNSA-
Obéron.
provisoire externe aux trois entités (RNSA,
OBERON POLLENS et OBERON) en lieu et place
du liquidateur initial, M. Benjamin Guinot.
Le changement de nom, RNSA OBERON vers
OBERON POLLENS, fait suite à une demande
répétée du RNSA auprès de RNSA OBERON de
stopper la possible confusion entre les deux
entités.
[133]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxx. Les éléments réunis
montrent que la SCI La Feuillade interfère avec
le RNSA. Le relevé de décision du bureau du
RNSA du 3 juin 2010 indique que le RNSA
souhaiterait occuper « un local deux fois plus
grand à Brussieu que l'actuel », qui ne serait
cependant pas à louer mais à vendre. Ces
nouveaux locaux loués par le RNSA ont été
acquis par la SCI La Feuillade, et xxxxxxx
xxxxxxxxxx a déclaré se porter personnellement
caution de l?emprunt contracté sur 11 ans pour
cet achat. Le même relevé de décision
mentionne qu?un loyer mensuel de 2 000 ¤
permettrait de rembourser l'emprunt fait sur 11
ans, et qu?aucune « publicité » ne serait faite sur
ce montage au niveau du conseil
d'administration encore moins de l'assemblée
générale : « Il sera dit au conseil d'administration
que le bureau, le président et xxxxxxxxxxxxx ont
été informés du bail entre la SCI et le R.N.S.A.
[133] à [136] La gouvernance actuelle a
découvert certains de ces éléments courant
2024. Nous avons fait part de nos observations à
l?inspection et demandé l?avis de nos conseils
juridiques. Le RNSA se réserve le droit
d?éventuelles poursuites si des éléments de
preuves solides venaient à étayer une
malversation à l?encontre de l?association.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction des quatre
paragraphes auxquels il se rapporte.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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avec la caution de xxxxxxxxxxxxxx » /?/ « Maître
Chronowkski dit que ce genre de situation
amène des jalousies. C'est pourquoi, tout sera
fait bien sûr légalement, la transparence est
totale au niveau du bureau du R.N.S.A., mais
aucune "publicité" ne sera faite au niveau du
conseil d'administration encore moins de
l'assemblée générale. »
[134] Selon le même relevé de décision, « la
convention sera passée avec R.N.S.A.
Laboratoire (une association n'a pas le droit de
faire un bail commercial). Gérard Sulmont et
Nadine Dupuy auront la vision des montants ».
Le RNSA est donc devenu sous-locataire, via un
bail précaire signé pour la première fois le 4
octobre 2010, de la SARL RNSA Laboratoire pour
des locaux appartenant à la SCI La Feuillade,
détenue par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx.
Cette opération a été menée sans information
du conseil d?administration ni de l?assemblée
générale, alors que les statuts de l?association ne
confèrent aucun pouvoir spécifique au bureau.
[135] Il résulte du changement de locaux un
alourdissement des charges pour le RNSA
comme pour la SARL RNSA Laboratoire. Selon la
projection annoncée en bureau le 3 juin 2010, «
l'association R.N.S.A. passerait d'un loyer de 500
à 750 Euros et le laboratoire de 300 à 1.300 Euros
environ ». Selon le compte-rendu du conseil
d?administration de mars 2010, « le bâtiment de
425 m2, séparé en deux entités distinctes,
triplerait la surface actuelle, pour le double de
loyer. Tout calculé, la dépense supplémentaire
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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serait de 6 000 euros par an pour l?association. »
Les membres du conseil d?administration ont
mandaté pour faire aboutir ce projet
xxxxxxxxxxxxxx, sans qu?il soit mentionné à leur
intention que celui-ci devenait par ailleurs
copropriétaire des locaux via la SCI La Feuillade.
[136] Le loyer a rapidement augmenté,
passant de 750 ¤ en 2013 à de 900 Euros TTC par
mois en 2014. A ce jour, les locaux sont toujours
loués au RNSA par la SCI La Feuillade. Le
montant du loyer a fait l?objet d?un avenant
signé en 2021 par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx, pour le compte de la SCI La
Feuillade en raison d?une diminution de la
surface louée. Le bail précaire signé le 30
septembre 2021 précise en effet en préambule
que « les parties ont décidé de modifier la
surface des locaux ainsi que le montant du loyer
dudit bail à compter du 1er octobre 2021, et se
sont en conséquence rapprochées pour signer le
présent avenant ». Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 mentionne par ailleurs « une
augmentation des couts de location et
d?entretien car maintenant entièrement pris en
charge par le RNSA et non plus par sa filiale ».
[137] Pas de remarques
[138] La « filialisation » a privé le RNSA des
recettes qu?il tirait précédemment de la vente
des données polliniques à des entreprises
privées ainsi que de travaux exécutés sur la base
[138] à [157] Ces remarques sont au coeur du
contentieux entre le RNSA et RNSA OBERON
(désormais OBERON POLLENS). Nous remercions
l?inspection pour la clarté des propos et
Dont acte.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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de ces données ; les contreparties initialement
prévues, très inférieures dès l?abord aux recettes
correspondantes, ont de plus été
considérablement minorées par la suite.
[139] La création en 2007 de la société RNSA
Laboratoire a privé le RNSA des recettes
précédemment obtenues des ventes de
données et travaux d?analyse des données
réalisées pour des entités privées, recettes
engrangées depuis par la filiale. Celle-ci a été
créée dès lors que les produits correspondants,
en nette croissance depuis 2003, ont dépassé
350 000 ¤ annuels, comme retracé ci-dessous.
Parallèlement, à partir de 2005, le RNSA a
obtenu des subventions publiques
conséquentes et croissantes, qui ont dépassé
500 000 ¤ par an à partir de 2014.
[140] Une fois la « filiale » créée, ces
évolutions concomitantes de baisse des
produits d?activité et hausse des subventions
ont fourni au RNSA des produits d?exploitation
d?un montant comparable aux montants
actuels, mais à la composition transformée.
Privée pour l?essentiel des produits des ventes,
l?association est alimentée depuis, pour 85 à 90
% de ses produits d?exploitation, par les
subventions publiques.
[141] La société RNSA Laboratoire quant à
elle a engrangé pour ses ventes de services 3 339
377 ¤ entre 2007 et 2020 inclus, soit sur la
période des recettes annuelles moyennes de
238 527 ¤ à ce titre.
l?importance du travail de compilation. Ces
informations viennent conforter la nouvelle
gouvernance du RNSA dans ses revendications
juridiques.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[142] L?apport par le RNSA à RNSA
Laboratoire de ce qui a été présenté comme la «
branche complète et autonome d'activité
relative à l'analyse de données pour des
opérateurs relevant du domaine privé » (cf.
supra) a privé le RNSA d?un apport à RNSA
Laboratoire évalué à 87 000 ¤ par le commissaire
aux apports ainsi que, durablement, des
recettes correspondant à l?activité lucrative en
contrepartie, selon les déclarations faites au
commissaire aux apports, « d?une redevance
annuelle fixe de 75 000 ¤ hors taxes ainsi que
d?une partie variable égale à 10 % du chiffre
d?affaires hors taxes de la société RNSA
Laboratoire »
[143] Le chiffre d?affaires hors taxes de la
société RNSA Laboratoire de 2009 à 2020 inclus
s?est monté à 2 910 685 ¤, soit une moyenne de
242 557 ¤ annuels sur la période. Pour le total de
ces douze exercices, la partie variable de la
redevance aurait donc dû s?élever à 291 068 ¤,
tandis que la partie fixe de la redevance aurait
dû se monter à 900 000 ¤. Conformément aux
règles déclarées par la société RNSA
Laboratoire, alors présidée par xxxxxxxxxxxxx et
gérée par xxxxxxxxxxxxxxxxxx, au commissaire
aux apports, formalisées dans le rapport remis
par celui-ci au président du tribunal de
commerce de Lyon en exécution de la mission
confiée par une ordonnance judiciaire du 2 mai
2007, la redevance correspondant à la période
2009-2020 aurait donc dû s?élever à un total de
1 191 068 ¤.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[144] Mais au fil de conventions fréquemment
modifiées entre le RNSA et sa « filiale »,
retracées dans une convention de mai 2021,
modificative et récapitulative des versions
antérieures, la base de calcul contractuellement
fixée de la redevance annuelle a toujours été
très inférieure au niveau déclaré au commissaire
aux apports.
[145] Alors que la redevance prise en compte
par le commissaire aux apports devait
compenser la mise à disposition des données, les
conventions effectivement signées entre le
RNSA et RNSA Laboratoire ont comporté en lieu
et place une redevance pour licence de
marques. Les données produites ou agrégées par
le RNSA ont, en conséquence, été mises
gracieusement à la disposition de la société
RNSA Laboratoire.
[146] Pour 2007 et 2008, ces conventions ne
prévoient aucune redevance, et le compte de
résultat du RNSA ne comporte effectivement
pas de ligne « redevance ». Pourtant, le rapport
du commissaire aux apports n?excluait pas ces
exercices pour le versement de la redevance ; il
précisait en outre que « toutes les opérations
réalisées depuis le 1er avril 2007 concernant la
branche d?activité apportée seront considérées
effectuées pour le compte de la Société RNSA
Laboratoire ». Pour le total de ces deux années,
RNSA Laboratoire a réalisé un chiffre d?affaires
net de 558 253 ¤ et un résultat d?exploitation de
57 797 ¤. Dans le même temps, le poste
« production vendue » du RNSA s?effondre : il se
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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montait à 365 354 ¤ en 2006, il tombe à
248 756 ¤ en 2007, à 121 078 ¤ en 2008.
[147] La base de calcul de la redevance
annuelle conventionnellement fixée en 2008
avec effet en 2009 était de 25 000 ¤ par an, soit
approximativement le dixième de la redevance
moyenne qui aurait dû être perçue par le RNSA
sur les bases déclarées au commissaire aux
apport et prises en compte par lui, et le tiers de
la seule part fixe de cette redevance. Elle a été
modifiée ensuite à quatre reprises, en 2010,
2015, 2019 et 2021. Passée en 2010 (à compter de
2011) de 25 000 à 35 000 euros, cette base
contractuelle a été de nouveau fortement
réduite en 2015 puis en 2019. En 2015, elle a ainsi
été fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la société
RNSA Laboratoire de l?année précédente avec
un plafonnement à 15 000 euros, soit moins de
la moitié de la redevance annuelle
antérieurement due aux termes de la
convention, et 20 % de la seule part fixe de la
redevance déclarée au commissaire aux
apports. Un plafonnement supplémentaire a été
introduit en 2019 : la redevance annuelle
toujours fixée à 10 % du chiffre d?affaires de la
société RNSA Laboratoire de l?année
précédente était désormais affectée d?un
double plafond de 15 000 euros d?une part, de
50 % du résultat d?exploitation net après impôts
d?autre part. En 2021, à effet de juin 2022, les
deux plafonds ont été maintenus avec une
hausse du plafond en valeur absolue, passant de
15 000 à 20 000 euros, ce qui restait loin
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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cependant du niveau de 35 000 euros fixé en
2010, a fortiori du montant de redevance
déclaré au commissaire aux apports.
[148] Le second plafonnement à 50 % du
résultat d?exploitation net introduit en 2019 a
facilité pour la société RNSA Laboratoire, puis la
société RNSA Obéron une diminution
supplémentaire, et pour certains exercices la
réduction à néant de la redevance
contractuelle ; il suffisait alors de péjorer le
résultat d?exploitation en alourdissant les
charges pour ne plus avoir de redevance à payer.
Or, une partie des charges, non validées par
l?association RNSA hors ses principaux
dirigeants également dirigeants de la société
commerciale, non plus, structurellement, que
par les financeurs publics du RNSA, apparaît non
nécessaire au fonctionnement de la société
commerciale, car composée d?avantages
personnels. C?est le cas en particulier des
remboursements non encadrés de frais et
virements divers dont a bénéficié xxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx (cf. infra). C?est le cas d?autres
dépenses aussi. Ainsi le dossier relatif à RNSA
Laboratoire communiqué fin août 2024 à la
mission comporte-t-il un bail précaire consenti
par xxxxxxxxxxxxxxxx au nom de la SARL à une
personne dépourvue de liens tracés avec RNSA
Laboratoire, sans que les pièces consultées
permettent de savoir si ledit appartement avait
été acquis ou loué par la société.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[149] Les différentes voies de diminution de la
redevance et son indexation sur le résultat
d?exploitation de la société commerciale plutôt
que sur le chiffre d?affaires net comme le
prévoyait la convention aux apports a ainsi
permis le financement par le RNSA, via la
diminution de la redevance, de charges non
nécessaires au fonctionnement de la société
commerciale, composées notamment
d?avantages personnels.
[150] La redevance versée sur l?ensemble de la
période s?est montée à 0 ¤ en 2007 et 2008,
25 000 ¤ en 2009, 35 000 ¤ par an de 2010 à
2015, 15 000 ¤ par an de 2016 à 2018, 1 689 ¤ en
2019, 740 ¤ en 2020, 250 ¤ en 2021, 13 000 ¤ en
2022 et 0 ¤ en 2023, soit un montant total de
270 679 ¤ de 2007 à 2023 inclus, ou encore une
moyenne annuelle de 15 922 ¤ par an.
[151] Pour la totalité de la période allant de
2007 à 2023 inclus, le chiffre d?affaires net global
des sociétés RNSA Laboratoire puis (à partir de
2021) RNSA Obéron se monte à 4 110 403 ¤, soit
293 600 ¤ en moyenne annuelle ; sur la même
période, le résultat d?exploitation global,
pourtant dégradé par des charges inégalement
nécessaires, se monte à 1 082 256 ¤, soit
63 662 ¤ en moyenne annuelle.
[152] Ces données caractérisent, fût-ce
approximativement, le caractère dérisoire sur
l?ensemble de la période des redevances versées
au RNSA. Les montants correspondants sont
sans proportion avec les ressources
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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effectivement générées par la filiale RNSA
Laboratoire puis par la société RNSA-Obéron
grâce aux données du RNSA et en utilisant
l?identité de cette personne morale, le tout pour
l?essentiel sous le pilotage de dirigeants
communs. Ces montants sont sans proportion
aussi avec les indications et règles
communiquées en 2007 au commissaire aux
apports, chargé par le tribunal de commerce de
Lyon d?apprécier l?équilibre de l?opération.
[153] Dans le cadre des décisions
extraordinaires signées en mai 2021 par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra), le RNSA a
vendu en 2021 80 % de ses parts de la société
RNSA Laboratoire, dont il était jusqu?alors
actionnaire unique. Cette cession a été
précédée, dans les comptes 2020 de
l?association, d?une dépréciation des
participations détenues par l?association de 61
685 euros, faisant ainsi diminuer leur valeur de
88 000 à 26 515 euros.
Pourtant, aucune dépréciation de la valeur de la
société RNSA Laboratoire n?apparaît dans les
comptes de cette société, le capital y ayant été
valorisé de manière constante à 88 000 ¤ de
2007 à 2020 inclus. Du côté du RNSA, le rapport
du trésorier ne fait mention d?aucune difficulté
de la filiale, dont le chiffre d?affaires 2020 s?élève
à 99 541 euros. Ce rapport mentionne : « Une
évolution de la société RNSA Laboratoire
jusqu?à présent uniquement détenu par
l?association permettra de dynamiser l?activité
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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de la filiale et d?augmenter à terme les
dividendes versés, même si dans un premier
temps certaines charges ne seront plus
supportées que par le RNSA », tout en indiquant
que « sur l?exercice 2020, l?Association RNSA a
comptabilisé une provision pour dépréciations
des titres de sa filiale RNSA LABORATOIRE pour
un montant de 61.685 ¤ afin de tenir compte de
la restructuration de la société sur le 1er
semestre 2021. » Le rapport du trésorier sur les
comptes 2021 porte l?indication suivante : « A
noter que sur l?exercice 2021, l?Association
RNSA a cédé 80 % des titres de sa filiale RNSA
OBERON. Compte tenu de la provision opérée
sur l?exercice précédent, aucun impact
significatif n?a été constaté sur cet exercice. »
[154] Dans les comptes 2020 du RNSA, le
rapport spécial du commissaire aux comptes sur
les conventions réglementées est ainsi rédigé sur
ce point :
[155] Les 20 000 euros mentionnés figurent en
« produits exceptionnels » de cession d?actifs
dans les comptes 2021. Si le RNSA n?avait pas
déprécié sa participation dans la SARL RNSA
Laboratoire en 2020, la cession de 80 % de ses
parts lui aurait rapporté 70 400 euros.
[156] Les entités qui possèdent des titres de
participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation
appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des
dépréciations. Aucune précision de ce type ne
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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figure dans l?annexe des comptes 2020 du
RNSA.
[157] Les entités qui possèdent des titres de
participation doivent préciser dans l?annexe
comptable les modes et méthodes d?évaluation
appliqués aux titres de participation ainsi que les
méthodes utilisées pour le calcul des
dépréciations. Aucune précision de ce type ne
figure dans l?annexe des comptes 2020 du
RNSA.
[157] Cette question aurait dû être
directement adressée à la fois au comptable de
l?association et aux dirigeants de l?époque.
Le § 157 est un constat, qui ne nécessite pas d?interrogation
spécifique.
La mission a par ailleurs adressé différentes questions
comptables à la direction du RNSA, questions réorientées
par celle-ci vers le cabinet comptable, dont le RNSA a
transmis les réponses.
Etant donné la réception tardive de nombre d?éléments
demandés au RNSA, ces échanges ont été menés pour
l?essentiel à l?été 2024. Afin de les abréger, les inspections ont
sollicité du RNSA un rendez-vous avec un représentant en
charge du dossier dans son cabinet comptable, en proposant
à la direction du RNSA d?y participer si elle le souhaitant et
en proposant cinq dates pour ce faire. Cette demande de
rendez-vous n?a pas abouti.
[158] Les positionnements affichés du RNSA,
s?agissant tant du rôle affirmé comme central
d?un RAEP à la méthode de calcul imprécise et
non transparente, que du refus d?ouvrir les
données produites ou agrégées et même de les
partager avec les autres membres du dispositif
de surveillance (cf. supra), sont très
contreproductifs au sein du dispositif de
surveillance des pollens et moisissures, et
difficilement compréhensibles au premier
abord. Mais les conventions passées par les
dirigeants de l?association avec les structures
commerciales créées et dirigées par eux-mêmes
les éclairent singulièrement.
[158] L?Inspection juge imprécis
le calcul du RAEP. Cette
affirmation est scandaleuse. Il s?agit
d'une opinion personnelle non étayée par des
faits.
La nouvelle gouvernance a proposé lors d?une
réunion tripartite APSF/RNSA/ATMO en juin
2023 de travailler sur une Région test à un
nouveau mode de collaboration entre les trois
acteurs de la surveillance aérobiologique. Dans
ce travail, le RNSA a proposé un partage total des
informations avec ATMO et également
d?améliorer la complémentarité entre les trois
La direction du RNSA est responsable de ses propres
commentaires et réponses ; celles-ci ne conduisent pas en
l?occurrence à modifier le paragraphe visé, qui renvoie aux
constats retracés dans les développements précédents.
L?analyse des inspections quant à la précision du RAEP
recouvre au demeurant celle de l?ANSES (cf. point 1.2.3. du
rapport).
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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structures. ATMO n?a pas donné suite, malgré
nos relances.
[159] Ainsi, le contrat de licence de marque
passé par le RNSA avec les sociétés RNSA
Laboratoire puis RNSA Obéron , conclu
initialement le 15 avril 2008 avec effet à compter
du 1er avril 2007:
? concède-t-il à la société RNSA
Laboratoire [initialement] la licence
d'exploitation exclusive des marques RNSA
RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE
AEROBIOLOGIQUE, enregistrée sous le numéro
07 3 521 186, RAEP risque d?allergie liée à
l?exposition au pollen, enregistrée sous le
numéro 3 590 325 ; RA risque d?allergie,
enregistrée sous le numéro 08 3 590 326 ;
? interdit-il au RNSA de consentir, de
quelque manière, sous quelque forme et à
quelque forme et quelque personne que ce
soient, d'autres licences des mêmes marques
pendant toute la durée du présent contrat sur le
territoire français ;
? maintient-il au RNSA le droit d'exploiter
personnellement et directement les marques
concédées, tout en conférant à la société
cocontractante un droit de premier refus lui
assurant la priorité, s?agissant de l?exploitation à
des fins commerciales, des données recueillies
par l?association R.N.S.A dans le domaine
aérobiologique.
[159] L?association RNSA est actuellement en
procédure contentieuse avec RNSA OBERON.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[160] Ce cadre conventionnel transfère ainsi
aux filiales successives du RNSA le bénéfice
commercial de l?exploitation de licences
déposées par le RNSA sur la base du travail
fourni par ses équipes, licences figeant elles-
mêmes des notions qui pour certaines
gagneraient à être évolutives. Quoi qu?il en soit,
la concession à des sociétés commerciales de
marques co-substantielles de l?association
RNSA, notamment la marque RNSA elle-même
et la marque RAEP, indice affirmé comme
essentiel au dispositif de surveillance par
l?association (cf. supra), a conduit à bloquer les
évolutions le cas échéant nécessaires au
dispositif de surveillance et à distordre la
relation de l?association avec les pouvoirs
publics, notamment l?utilisation des
financements reçus. Ce cadre conventionnel n?a
pas évolué notablement jusqu?à la résiliation en
mars 2024 des conventions relatives à
l?utilisation des marques, concomitamment aux
investigations de la mission.
[160] La résiliation a été faite de façon
unilatérale, décidée par le RNSA, en date du 15
janvier et la mise à jour par l?INPI date de mars. Il
ne s?est écoulé que 6 mois entre l?élection du
nouveau CA et une action énergique pour faire
valoir les droits de l?association dans ses liens
avec la SAS RNSA OBERON. Ce délai est court au
vu de la complexité du dossier et de la nécessité
pour l?association de démarrer une nouvelle
collaboration avec un cabinet d?avocat.
La réponse apportée confirme les constats retracés dans le
rapport.
[162] Cette cession de l?utilisation de la base
de données, fondée sur la capacité présumée du
RNSA à vendre les données qu?il produit ou
agrège, était censée structurer les relations
entre le RNSA et les sociétés RNSA Laboratoire,
puis RNSA Obéron. Pourtant, le statut public de
ces données a été reconnu très tôt, au plus tard
en 2008 (cf. supra). L?édition 2008 du rapport
d?activité du RNSA indiquait notamment que, le
statut public des données ayant été reconnu et
[162] voir réponse [109] Le paragraphe concerné du rapport concerne le statut public
des données environnementales produites par le RNSA, et
leur mise à disposition.
Les éléments que le RNSA fait valoir dans la réponse relative
au paragraphe 109 (pour rappel : sous-financement, selon lui,
du réseau, création d?une filiale dédiée à la vente des
données produites pour générer des profits, nécessité de
fiabiliser les données, supposée justifier la non qualification
de données relatives à l?environnement, défense des intérêts
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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accepté par le conseil d?administration du RNSA
du 29 septembre 2008, ce point avait « une
incidence sur la répartition des charges entre
l'association et l'URL, ainsi que sur la convention
qui sera amendée fin décembre 2008. » Lors de
l?assemblée générale du RNSA de décembre
2008, une participante demande ce qu'il en est
des données du R.N.S.A. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
répond : « à partir de 2009 elles seront
accessibles au public sur internet. » Le rapport
annuel 2009 fait référence à des demandes de
diffusion des données, antérieurement
reconnues comme publiques, de la part des
autorités de tutelle. Pourtant, tout se passe par
la suite comme si ce caractère public des
données avait été totalement gommé (cf.
supra).
propres, du RNSA) n?infirment pas la rédaction initiale, ils
sont sans lien avec elle.
[163] Le cadre contractuel permettait à
l?association RNSA de transmettre ces données
à titre gratuit « notamment à des structures
académiques aux fins de travaux de recherches
scientifiques gratuites et ne donnant pas lieu à
une exploitation commerciale ». Cependant, les
interactions financières entre le RNSA et les
sociétés cocontractantes, ainsi que les intérêts
personnels de dirigeants du RNSA, liés au
fonctionnement desdites sociétés (cf. infra),
sont cohérents avec le refus constamment
opposé par le RNSA à de telles transmissions à
titre gratuit.
[163] Les informations relayées par
l?Inspection sont ici complètement erronées. Il
est scandaleux et hautement surprenant d?avoir
de telles fausses accusations dans un rapport de
l?IGAS et de l?IGEDD. Le RNSA fournit
systématiquement et gratuitement les données
pour des travaux de recherche scientifique à des
fins non commerciales.
Les commentaires du RNSA procèdent d?opinions dont la
direction du RNSA porte la responsabilité, non d?éléments
étayés. L?affirmation de fourniture gratuite des données pour
des travaux de recherche n?est pas documentée ; comme
l?indique le paragraphe 163, le cadre contractuel permettait
de telles transmissions gratuites, pour autant à l?opposé
notamment des interactions financières entre le RNSA et les
sociétés cocontractantes.
Parmi les éléments disponibles, les relations entre le RNSA et
le département d?otorhinolaryngologie de l?université de
médecine de Vienne dans le cadre de l?EAN (European
Allergen Network) font bien l?objet d?une convention
stipulant une contrepartie financière annuelle de quelques
dizaines de milliers d?euros pour l?utilisation des données
fournies par le RNSA.
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[164] La gouvernance du RNSA est marquée
de longue date par l?omniprésence de quelques
personnes, exerçant pour certaines
simultanément des responsabilités en principe
scindées au sein du RNSA, et des fonctions
dirigeantes dans les entreprises satellites créées
le cas échéant par elles-mêmes en tant que
responsables du RNSA (cf. supra).
[164] La gouvernance actuelle rappelle que ses
membres ont une gestion désintéressée de
l?association, sans intérêts financiers. Nous ne
tolérerons pas de tels agissements sous notre
gouvernance, et nous déplorons ces méthodes
passées qui entravent aujourd?hui nos
engagements et notre mission.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
[165]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[165] Date de démission de xxxxxxxxxxxxxxxx
de toutes ses fonctions au RNSA : 3 juillet 2023.
La précision apportée est cohérente avec les indications
retracées au paragraphe 165. Elle ne l?est pas par contre avec
la déclaration adressée à la préfecture du Rhône sur la
gouvernance 2023 du RNSA, établie le 25 septembre 2023
par le président du RNSA, aux termes de laquelle
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx était à cette date le
trésorier de l?association.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 171 -
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[166] Pas de remarques
[167] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a
simultanément exercé d?autres fonctions au sein
du RNSA. Ainsi, pour 2017, le tableau complété
par la direction du RNSA indique que le
président du conseil scientifique était
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ; la première
phrase du compte-rendu du conseil scientifique
du 10 mars 2017 est toutefois ainsi rédigée « le
conseil Scientifique du RNSA s'est réuni le 10
mars 2017 sous la Présidence de
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx dans les
locaux de l'Institut Pasteur à Paris » et celui du 9
octobre 2017 confirme xxxxxxxxxxxxxxxx en
qualité de président ; le procès-verbal de
l?assemblée générale de juin 2017 indique par
ailleurs que « Les activités scientifiques du
R.N.S.A. ont été menées sous le contrôle du
Conseil Scientifique présidé par xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxx ». Il en va de même pour
2019 : le procès-verbal de l?assemblée générale
de juin 2019 atteste que le président du conseil
scientifique était xxxxxxxxxxxxxxxxx et non pas
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx ; le procès-verbal de
l?assemblée générale de novembre 2019 le
confirme, indiquant sous le titre « composition
du conseil scientifique » : « Comme précisé plus
haut, xxxxxxxxxxxxxxxxxxx remplace xxxxxxx
[167] xxxxxxxxxxxx a été élu président du conseil
scientifique du RNSA fin 1999 ; il a exercé deux
mandats consécutifs de quatre ans, durée
maximale autorisée par le Règlement intérieur
(2000-2003 et 2004-2007). xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxx a été élu à sa suite avec prise de
fonction en janvier 2008, il a assuré deux
mandats (2008-2011 et 2012-2015). xxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx a été élu en 2015 pour une prise
de fonction en janvier 2016, il a cumulé cette
présidence avec la direction du RNSA jusqu?en
mars 2016 (date de retraite de ses fonctions de
directeur). xxxxxxxxxxxxxxx a été élu à sa suite en
2019 avec prise d'effet le 1er janvier 2020. Il est
actuellement dans son second mandat (2024-
2028).
La réponse apportée n?est pas complètement cohérente
avec le tableau complété par la direction du RNSA à la
demande de la mission (cf. annexe 16) : ainsi, selon celui-ci,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx aurait pris ses fonctions en 2007 et
les aurait exercées jusqu?en 2016.
Quoi qu?il en soit, cette réponse confirme que xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx a simultanément exercé différentes fonctions
au sein du RNSA.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 172 -
xxxxxxxxx à la présidence du conseil scientifique
à partir du 1/01/2020. »
[167] La chronologie de la présidence du Conseil
scientifique est doublement erronée. En fait,
après la création du RNSA en 1995 et quelques
années de flottement où le CS n'a eu qu'une
existence assez informelle, c'est xxxxxx
xxxxxxxxx qui en a été élu président à l'extrême
fin de 1999 ; il a exercé deux mandats consécutifs
de quatre ans, durée maximale autorisée par le
Règlement intérieur (2000-2003 et 2004-2007)
xxxxxxxxxxxxx xxxxxxxx a été élu le 11 octobre
2007 pour lui succéder, avec prise de fonction le
1er janvier 2008, et il a assuré également deux
mandats (2008-2011 et 2012-2015). C'est ensuite
xxxxxxxxxxxxxxxxxx qui a présidé le CS (élection
le 2 octobre 2015 pour entrée en fonction le 1er
janvier 2016, alors qu'il allait quitter la direction
du RNSA le 31 mars ; le chevauchement des deux
fonctions n'aura donc duré que trois mois,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ayant été nommée
directrice dès le 1er avril 2016. xxxxxxxxxxxx, par
convenance personnelle, n'a pas demandé le
renouvellement de son mandat, par conséquent
réduit à quatre ans (2016-2019). xxxxxxxxxxxxx a
alors été élu pour prendre le relais, le 30
septembre 2019 avec prise d'effet le 1er janvier
2020. Il est actuellement dans son second
mandat. De ce fait, xxxxxxxxxxxxxx était
président du Conseil scientifique les 10 mars et 9
octobre 2017. Même chose en 2019. L?annexe 16
doit être corrigée en conséquence.
Aucun élément ne permet de conclure que les citations,
retracées dans le rapport, de comptes rendus du conseil
scientifique et des procès-verbaux de conseil
d?administration ou d?assemblée générale du RNSA seraient
erronés.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 173 -
[168] Alors même qu?il exerçait au sein du
RNSA ou de sa filiale le RNSA Laboratoire (cf.
supra), des fonctions de premier plan, Michel
Thibaudon, dirigeant fondateur de l?entreprise
individuellexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx pour une activité
principale libérale non réglementée de conseil
pour les affaires et autres conseils de gestion , a
simultanément exercé des fonctions de
direction au sein de deux autres entreprises
privées qu?il a lui-même fondées et dont les
intérêts divergent de ceux du RNSA, avec lequel
elles entretiennent des liens financiers.
[169] Il est ainsi parallèlement :
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 174 -
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
[170] La concomitance de ces fonctions a
dans certains cas été masquée par l?affichage
d?autres titulaires pour tel ou tel mandat exercé
par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx au sein du RNSA, ainsi
de la présidence du conseil scientifique
attribuée à xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. supra)
pour 2017 ou 2019. C?est le cas aussi de la
fonction de trésorier, exercée en 2023 non par
xxxxxxxxxxxxxxxxxx mais par xxxxxxxxxxxxxxxx,
selon la « Déclaration de la liste des personnes
chargées de l?administration d?une association »
adressée par le RNSA à la préfecture du Rhône.
[170] Comme indiqué ci-dessus [167], et
conformément au Règlement intérieur du RNSA
qui limite cette fonction à deux mandats
consécutifs, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx n?était
plus président du Conseil scientifique en 2017, ni
en 2019. Pour ce qui est de la fonction de
trésorier, elle a changé de titulaire deux fois au
cours de l?année 2023 : xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx à partir du 1er juin suite à l?élection
du nouveau Conseil d?administration, puis à
nouveau xxxxxxxxxxxxxxxxx après la démission
de xxxxxxxxxxxxxx le 30 juin.
La réponse apportée ici par la direction du RNSA contredit le
tableau qu?elle a elle-même a renseigné avant l?entretien
du 4 juin 2024 (cf. annexe 16), tableau conforme, hors les
points relevés, aux comptes rendus du conseil scientifique.
[171]
[172] Outre ses fonctions multiples, c?est aussi
xxxxxx xxxxxxxxxxxx qui a systématiquement
signé les conventions passées par le RNSA avec
la DGS entre de 2007 à 2016, tantôt avec la
mention « xxxxxx xxxxxxx directeur du RNSA »,
tantôt sans mention de fonction. Or les
conventions qui engagent une association avec
des partenaires, institutions de tutelle ou
financeurs sont généralement signées par le
président de la structure plutôt que par son
directeur ; cet usage aurait respecté les statuts
successifs du RNSA, qui confèrent au président
de l?association et non à son directeur le pouvoir
de la représenter dans tous les actes de la vie
civile. Le directeur de l?association n?apparaît
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 175 -
quant à lui dans les statuts du RNSA qu?à partir
de leur version de 2017, qui confère au trésorier
la possibilité de déléguer au directeur les
opérations financières et comptables de
l?association (cf. supra). Par ailleurs, les comptes-
rendus consultés des réunions du conseil
d?administration ne retracent pas d?échanges
sur les termes pourtant structurants des
conventions passées avec la direction générale
de la santé.
[173] C?est encore xxxxxxxxxxxxxxxxx qui, le
16 mars 2023, a co-signé avec la présidente de
l?association xxxxxxxxxxxxxxxxxxx une version
modificative des statuts, cette fois en tant «
qu?administrateur ».
[174] Outre ces fonctions et positionnements
au sein du RNSA et dans ses sociétés satellites,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx a été
concomitamment membre de structures
relevant de sociétés pharmaceutiques clientes
de RNSA Laboratoire. Il était ainsi membre en
2013 de la fondation STALLERGENES et
participait à son comité exécutif.
[175]xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 176 -
[176] Les décisions structurantes de RNSA
Laboratoire SARL (création, fonctionnement,
cession) portent la signature de deux personnes
xxxxxxxx xxxxxxxxxxx, en qualité de présidente
du RNSA en 2007 et 2008 puis de 2015 à 2022,
ou de gérante de la filiale dans l?intervalle de
2009 à 2014, et/ou xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx,
gérant de la filiale en 2007 et 2008, puis
directeur de la filiale de 2010 à 2020.
[177] La SARL bénéficie de l?activité du RNSA
et la commercialise auprès d?opérateurs
relevant du domaine privé (cf. supra). RNSA
Laboratoire, dont l?unique associé est alors le
RNSA présidé par xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, sera
transformé, par un acte signé par elle sur
rapport de « la Gérance » sans précision
nominative, en SAS RNSA OBERON le 7 mai
2021, sans « création d?un être moral nouveau ».
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (cf. infra),
président de OBERON Sciences, SAS créée deux
mois auparavant, le 15 mars 2021 (n° Siren 895
369 932) pour mener des activités spécialisées,
scientifiques et techniques diverses, prend la
présidence de RNSA OBERON.
[178] xxxxxxxxxxxxxxxxxxx est chercheur
associé au CNRS de 2007 à 2023, le plus
récemment au sein du laboratoire d?aérologie
de Toulouse. Il est également membre du
groupe d?experts de l?AFNOR X43D « Qualité de
l'air - atmosphères ambiantes » à l?origine d?un
fascicule de documentation publié en
[178] BG, bien qu'inscrit au groupe d'experts de
l'AFNOR X43D "Qualité de l'air - atmosphères
ambiantes", n'a pas participé activement aux
travaux de normalisation des capteurs de pollen,
hormis potentiellement à la première réunion.
Son inscription lui a néanmoins permis d'avoir
accès aux documents en cours de rédaction. Il
Le paragraphe 178 fait état du caractère de membre du
groupe d?expert de l?Afnor de xxxxxxxxxxxxxxx, sans préjuger
de sa participation active, ce point n?étant pas documenté.
La réponse apportée indique cependant qu?il a ainsi eu accès
à aux documents en cours de rédaction.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 177 -
décembre 2021 et vendu par l?AFNOR, portant
sur les capteurs. Il crée la SAS OBERON Sciences
(cf. précédemment) alors qu?il est chercheur
associé au CNRS et participe à ce titre aux
travaux de normalisation des capteurs. Cette
société commerciale a bénéficié gracieusement
jusqu?en 2024 de toutes les données produites
par le RNSA, données dont l?accès gratuit est
refusé aux AASQA, réglementairement
chargées, avec le RNSA, de la surveillance des
pollens au titre de l?arrêté du 5 août 2016.
est crucial de distinguer l'accès à l'information
de la participation active aux discussions et
prises de décision.
[179]
[180]
[181]
[182]
[183]
[184]
[185]
[186]
[187]
[188] Centrée autour de quelques
individualités impliquées dans la création et la
gérance de sociétés privées satellites, la
gouvernance du RNSA est opaque, tant dans son
fonctionnement interne que vis-à-vis des autres
[188] Il est important de souligner que la
gouvernance du RNSA a connu des changements
significatifs depuis 2023. Les accusations
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 188.
S?agissant de la gouvernance récente du RNSA, cf. le rappel
porté au § 125.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 178 -
acteurs du dispositif de surveillance et des
pouvoirs publics financeurs.
d'opacité et de conflits d'intérêts portent sur des
pratiques passées.
La preuve de cette évolution réside non
seulement dans les démarches entreprises pour
améliorer la transparence et la clarté du
fonctionnement du RNSA, notamment en ce qui
concerne les liens avec les sociétés privées, mais
aussi dans sa participation active à l'enquête et
sa volonté de transparence toujours démontrée
envers la DGS et la DGEC.
Le RNSA s'engage à maintenir une gouvernance
exemplaire, maillon indispensable à la confiance
de ses partenaires et des pouvoirs publics.
[189] Les circuits décisionnels d?une
association sont en principe structurés par ses
statuts. Ceux du RNSA ont été modifiés très
fréquemment notamment à partir de 2017,
faisant l?objet de versions successives en 1996,
mai 2002, mai 2009, décembre 2010, 2017, mai
2019, juin 2021, décembre 2022, mars 2023. Une
partie de ces modifications statutaires n?a
apparemment pas été déclarée en préfecture.
[189] Il est exact que les statuts du RNSA ont
connu plusieurs modifications au cours de son
existence. Cette évolution est normale pour une
association qui s'adapte à ses missions et à son
environnement.
Cependant, il est important de noter que les
modifications statutaires récentes ont été
effectuées dans le respect des procédures
légales et déclarées en préfecture via le portail
https://demarches.service-
public.fr/asso_mademarche/CR/demarche?
Les statuts actuellement en vigueur intègrent les
changements nécessaires pour garantir une
gouvernance transparente et conforme aux
exigences légales.
Le commentaire apporté ne conduit pas à modifier la
rédaction du paragraphe 189.
[190] Les statuts prévoient l?élection d?un
bureau et précisent les fonctions de ses
[190] Il est essentiel de souligner que ces
pratiques ont été abandonnées. La nouvelle
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 190.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 179 -
membres. Lorsqu?ils sont disponibles, les
comptes-rendus des conseils d?administration
montrent cependant que des pouvoirs non
statutaires sont couramment exercés par le
bureau ainsi que par le directeur de
l?association. Il est généralement impossible de
retracer les délibérations correspondantes,
quand il y a eu délibération, car aucun compte-
rendu n?est disponible pour la plupart des
réunions de bureau, moins encore pour les
décisions prises seul par le directeur. Quelques
comptes-rendus de réunions de bureau
attestent cependant que des décisions majeures
ont été prises dans cette formation. Ainsi,
s?agissant de l?emménagement du RNSA dans
des locaux plus grands et plus onéreux en sous-
location de RNSA Laboratoire (cf. supra), le
compte rendu finalement communiqué du
bureau du 3 juin 2010 fait explicitement état de
la volonté de ses membres de cacher la
substance de cette décision au conseil
d?administration ainsi qu?à l?assemblée générale.
S?agissant de la transformation du RNSA
Laboratoire en RNSA Obéron, les décisions
précises l?ont été le 17 février 2021 lors d?une
réunion de bureau, à laquelle xxxxxxxxxxxxxxxx
participait en tant qu?invité.
gouvernance est viscéralement attachée au
fonctionnement démocratique, désintéressé et
associatif du RNSA.
A titre d'exemple :
? Les dernières élections du Conseil
d'Administration ont été tenues via la
plateforme Belenios, garantissant ainsi la sécurité
et la transparence du processus électoral.
? Les réunions du bureau font désormais
l'objet de comptes rendus systématiques, tout
comme les réunions du Conseil d'Administration.
Ces comptes rendus sont archivés et
consultables, permettant une traçabilité des
décisions.
Le RNSA s'engage à poursuivre ses efforts pour
maintenir une gouvernance rigoureuse et
transparente, dans le respect de ses statuts et
des exigences légales.
[191] Les statuts de l?association ont, à partir
de 2017, « perméabilisé » la fonction de
trésorier, permettant à celui-ci de déléguer les
opérations financières et comptables au
directeur de l?association. C?est aussi le
directeur de l?association, ou, plus récemment,
[191] Il est exact que les statuts de
l'association, à partir de 2017, ont permis au
trésorier de déléguer certaines tâches
financières et comptables au directeur. Cette
délégation était prévue pour optimiser la gestion
opérationnelle de l'association, sans pour autant
La réponse apportée confirme les constats retracés au
paragraphe 191.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 180 -
xxxxxxxxxxxxxxx en tant « qu?administrateur »
(cf. supra) qui a signé de nombreux documents
structurants et notamment des conventions
liant l?association à des partenaires extérieurs,
alors que statutairement c?est le président de
l?association, à défaut son vice-président, qui la
représente dans tous les actes de la vie civile.
décharger le trésorier de ses responsabilités. Le
fonctionnement actuel est conforme à celui
d?une association loi 1901 : travail en tandem du
coordinateur avec le trésorier.
Concernant la signature de documents officiels,
il est possible que certaines pratiques passées
n'aient pas été strictement conformes aux
statuts. Cependant, la nouvelle gouvernance est
irréprochable sur ce sujet, comme a pu le
constater l?Inspection.
[192] Les assemblées générales sont
statutairement présidées par le président de
l?association, à défaut par le vice-président (ou
éventuellement par son membre le plus ancien).
C?est pourtant M. Jean-François Chronowski,
avocat du RNSA ainsi que des sociétés RNSA
Laboratoire puis RNSA Obéron qui a présidé
l?assemblée générale de juin 2007, lors de
laquelle des décisions structurantes ont été
arrêtées ou entérinées regardant les conditions
de la « filialisation ».
[192] Il est important de rappeler que cet
événement remonte à 2007 et que la nouvelle
gouvernance est en désaccord avec ce type de
pratique.
Le paragraphe 192 a trait à la présidence d?une assemblée
générale particulièrement importante, tenue en 2007.
Sur le terme de « nouvelle gouvernance », cf. supra.
[193] Les comptes rendus des assemblées
générales montrent généralement que la
participation y est peu nombreuse, de l?ordre
d?une douzaine de personnes. Cela a été le cas
même lors de l?assemblée générale majeure de
mars 2007 ayant donné son accord sur la
constitution d?une filiale, dont le compte-rendu
porte une mention manuscrite indiquant 69 «
présentés ou représentés » mais seulement 13
présents, non identifiés nommément. Le nom
[193] Il est vrai que la participation aux
Assemblées Générales (AG) du RNSA a été un
point de négligence par le passé. (votre
référence à 2007). Aujourd'hui, le RNSA met tout
en oeuvre pour encourager la participation de ses
membres aux AG. Le COVID a favorisé le
développement de la visioconférence que nous
utilisons fréquemment maintenant, ce qui
facilite l'accès et la participation du plus grand
nombre aux votes. De même, la traçabilité des
La réponse apportée ne conduit pas à modifier le paragraphe
193.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 181 -
des présents ne figure que sur une partie des
comptes rendus d?assemblée générale, les
autres ne comportant aucune mention
nominative des participants ou, au mieux, ne
distinguant pas le nom des présents de celui des
membres représentés.
pouvoirs est assurée, permettant d?archiver avec
précision les votes et les décisions prises lors de
ces assemblées.
Le RNSA ne peut que s'engager à poursuivre ses
efforts pour garantir des Assemblées Générales
transparentes et démocratiques, où chaque
membre peut exercer son droit de vote et
participer activement aux décisions de
l'association.
[194] Le RNSA est financé très largement sur
fonds publics, notamment par des subventions
de l?Etat. Le financement accordé par la DGS et
le MEDDM se monte ainsi à 1 275 672 ¤ sur les
cinq derniers exercices, hors subventions des
ARS et hors financements plus marginaux de
collectivités territoriales. Or, les subventions
publiques ont été durablement obtenues et
utilisées dans des conditions contestables.
[194] Face à l'affirmation que les subventions
publiques ont été obtenues et utilisées de
manière contestable, il est important de rappeler
que le RNSA a assuré continuellement ses
missions de surveillance, de calcul du RAEP et de
sa diffusion ainsi que de l?amélioration des
connaissances en aérobiologie. Les subventions
ne sont pas ?volées? puisque le travail est réalisé,
même celui de 2024, non subventionné pour
cause de gel lié au présent rapport provisoire. Un
sondage de la communauté des patients
allergiques et des allergologues permettrait
d?évaluer la satisfaction et le respect que ces
deux communautés vouent au RNSA. Le signal
d?alerte émis suite au gel des subventions DGS et
DGEC constitue un électrochoc pour ces deux
communautés qui s'inquiètent de ne pas avoir
d?information pour la saison pollinique 2025. Il se
trouve qu?elle commence précocement avec les
noisetiers et les aulnes.
Le commentaire n?infirme pas le paragraphe 194.
Les éléments énoncés par le RNSA ne sont en effet pas
documentés ; ils sont contredits par les informations
diffusées le 20 décembre 2024 sur le site internet du RNSA
concernant les pollens de noisetiers, intégralement
retranscris ci-dessous (cf. bulletin allergo-pollinique
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-allergo-pollinique) :
« Déjà des pollens de Cupressacées-Taxacées et de noisetiers !
En cette fin décembre, le risque d'allergie sera faible sur toute
la France pour les pollens de Cupressacées-Taxacées (cyprès,
thuyas, genévriers) et de noisetiers!
Les journées plus douces, venteuses et ensoleillées favoriseront
la dispersion de ces pollens dans l'air.
Cette image prise près de Lorient en Bretagne montre bien que
les noisetiers sont déjà en floraison. Les noisetiers fleurissent
de plus en plus tôt ces dernières années en lien avec le
changement climatique.
Les allergiques aux pollens de bétulacées doivent rester
vigilants.
PUBLIÉ
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-allergo-pollinique
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 182 -
Les pollens de Cupressacées-Taxacées gêneront les allergiques
dans le sud du pays avec un risque d'allergie de niveau faible
mais qui pourra vite monter au niveau moyen si le temps le
permet.
Et pour ceux qui pensent pouvoir se réfugier à l?intérieur sans
soucis, un petit rappel : nos discrets amis, les acariens et
moisissures, n?ont pas dit leur dernier mot. Ils continuent de
rôder en toute discrétion, prêts à déclencher des
éternuements à tout moment. Il est donc recommandé d?aérer
régulièrement et de garder un oeil sur l?humidité dans les
logements. Un bon coup d?air frais ne fait de mal à personne...
sauf aux acariens !
Bonnes fêtes de fin d'année à tous de la part de toute l'équipe
du RNSA et gardez un oeil sur les pollens avec vos traitements
à porté (sic) de main au cas où! ».
Un bulletin phénologique est également disponible à cette
même date (https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-
phenologique).
[195] Dans la continuité globalement des
exercices précédents, la rubrique « subventions
d?exploitation » des comptes de résultat 2019 à
2023 est ainsi renseignée :
[196] Les subventions publiques représentent
l?essentiel des produits d?exploitation,
complétés par des dons, des cotisations et, de
façon marginale, par les redevances de marques
(cf. infra).
[196] La traçabilité des dons au RNSA est assurée
avec rigueur. Voici les points importants :
? Plateforme Helloasso: Le RNSA utilise la
plateforme de dons en ligne Helloasso, qui offre
une traçabilité complète des transactions.
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 196, il est sans lien avec elle.
PUBLIÉ
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
https://pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 183 -
? Dons par chèque : Les dons reçus par
chèque sont également enregistrés et font
l'objet d'une attestation de don.
? Communication aux inspectrices :
L'ensemble des listes de donateurs a été transmis
aux inspectrices pour consultation.
? Déclarations obligatoires : Le RNSA
effectue les déclarations obligatoires relatives
aux dons, en conformité avec la législation en
vigueur et avec l'assistance de son comptable.
Concernant la déclaration d'appel à la
générosité publique, il est important de rappeler
le contexte réglementaire :
? Seuil de déclaration : L'arrêté n° 2019-
504 du 22 mai 2019 fixe le seuil de déclaration à
153 000 ¤ de dons collectés par appel public à la
générosité au cours de l'un des deux exercices
précédents ou de l'exercice en cours.
? Réponse de la préfecture : Comme
l'indique la réponse de la préfecture que vous
avez reçue (transférée à l?Inspection le 31 mai
2024), une déclaration est nécessaire
uniquement si ce seuil est dépassé.
[197] Sur la base d?un chiffrage élevé des
contributions volontaires en nature (bénévolat),
l?apport relatif des financements publics
apparaît bien moindre. Ainsi, pour la convention
RNSA-DGS 2020-2023, les budgets prévisionnels
joints sont renseignés comme suit, indiquant
qu?en moyenne, les contributions volontaires en
[197]-[199] Il est important de clarifier le
processus de chiffrage des contributions
volontaires en nature (CVN) au sein du RNSA afin
de dissiper tout malentendu quant à la rigueur de
la méthode employée.
Loin d'être "fantaisiste", le calcul des CVN
s'appuie sur une méthodologie rigoureuse et
La réponse apportée ne conduit pas à modifier la rédaction
des paragraphes 197 à 199, qui exposent les incohérences
relevées dans l?analyse des documents comptables et
conventionnels (cf. aussi annexe 8 du rapport).
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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nature représenteraient plus de 48 % du total
des produits prévisionnels
[198] Il en résulte des taux de
subventionnement convenus apparemment
modestes au regard des ressources globales. Par
exemple, l?article 4.2 de la convention DGS-
RNSA 2020-2023 stipule : « Pour la première
année, l?administration [DGS] contribue
financièrement pour un montant de 170 000 ¤,
équivalent à 14 % du montant total annuel
estimé des coûts éligibles ».
[199] Or, le chiffrage des contributions
volontaires en nature par le RNSA s?avère
fantaisiste :
? Les chiffrages prévisionnels des
contributions volontaires en nature fournis par
le RNSA dans les conventions successives
passées avec la direction générale de la santé
diffèrent très notablement, à partir de 2017, de
la valorisation de ces contributions portée dans
les comptes. Par exemple, pour 2023, le
montant indiqué à la DGS était de 580 000
euros, alors que les comptes l?établissent à 422
945 euros. Au contraire des exercices plus
anciens quand ces données sont renseignées
(notamment pour 2008, 2009, 2011), l?écart
excède très largement les imprécisions dues au
caractère prévisionnel des montants portés
dans les conventions.
? Le chiffrage du coût/homme de la
surveillance pollinique, quand il figure parmi les
éléments explicités, s?établit soit à 16 000, soit à
transparente, fruit du croisement d'informations
issues de sources multiples. Cette approche
multipartite prend en compte de nombreux
facteurs de variation :
? La durée de fonctionnement des
capteurs : Influencée par les saisons polliniques
et d'éventuelles pannes.
? Le taux de participation des
allergologues et des botanistes : se traduisant
par le nombre de fiches remplies.
? L'activité des instances de gouvernance :
mesurée par le nombre de réunions du Conseil
d'Administration, du Bureau et du Conseil
Scientifique.
Ces fluctuations annuelles sont inhérentes à la
nature même du calcul des CVN, sensible aux
variations de différents facteurs tels que la durée
de fonctionnement des capteurs, le taux de
participation des allergologues et des botanistes,
ou encore l'activité des instances de
gouvernance.
Concernant les médecins sentinelles, il est
important de préciser que le ratio
médecin/capteur n'est pas fixe. Un médecin peut
superviser plusieurs capteurs, et un capteur peut
être suivi par plusieurs médecins, en particulier
dans les zones à forte densité médicale. Ceci
explique que le réseau ait pu compter jusqu'à
une centaine de médecins sentinelles, un chiffre
qui a diminué depuis (voir tableau 6). Cette
diminution est notamment due au départ à la
retraite de nombreux médecins allergologues.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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20 000 heures de travail annuelles, sans
corrélation avec le nombre de sites concernés ;
sans corrélation non plus avec le nombre effectif
de bénévoles, comme le montre, s?agissant du
réseau de médecins sentinelles, le fort
pourcentage (près de 40 %, cf. supra), de
capteurs dépourvus de médecin responsable
selon le comptage opéré à partir des fiches par
capteur fournies par le RNSA. Que, selon les
fiches par capteur fournies par le RNSA, seuls 51
des 81 capteurs soient surveillés par un médecin
sentinelle n?a pas empêché le RNSA de déclarer
à la DGS, au titre des actions financées par
l?avenant 2019 à la convention DGS-RNSA, qu?il
coordonnerait à ce titre « près d?une centaine
de professionnels de santé, principalement
allergologues et médecins généralistes ».
? La ventilation des prestations
volontaires en nature diffère selon les sources :
il s?agit dans les comptes des prestations de
services des analystes, des médecins et de «
formation au contrôle et d'animation du réseau
», dans les conventions RNSA-DGS d?une
ventilation en quatre postes, ces prestations
bénévoles étant réputées servir l?action « centre
de coordination », l?action « information »,
l?action « surveillance » et l?action « Assurance
qualité ».
Une campagne de recrutement est actuellement
en cours, en partenariat avec le Syfal et
l'Anaforcal.
Enfin, il convient de noter qu'une correction a
été apportée au calcul des CVN à partir de 2023.
Cette correction vise à exclure les heures des
ingénieurs du RNSA, qui étaient auparavant
comptabilisées deux fois, ce qui pouvait
engendrer un biais.
Formule de calcul:
La formule de calcul des CVN pour la partie
réseau est la suivante : 275 [¤/capteur semaine] x
[semaines] x [capteurs] +
- (coût prestataires analyses polliniques +
compensation économique versée aux autres
partenaires du réseau + ETP pour comptage au
microscope et CQ du RNSA)
Contrôle qualité : le contrôle est effectué par un
membre de l?équipe salariée du RNSA.
Pour ce qui regarde la valorisation des
contributions des Médecins sentinelles est
estimé à hauteur d?une prestation médicale par
fiche.
Le RNSA s'engage à maintenir une transparence
totale sur la méthode de calcul des CVN et à
fournir toutes les informations nécessaires à la
compréhension de ce processus.
[200] Selon les deux sources, le poste
principal des prestations volontaires en nature
(bénévolat) est systématiquement constitué des
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prestations de services des analystes. Celles-ci
sont pour autant des charges facturées (selon
par exemple le rapport du trésorier sur les
exercices 2020 et 2021, les prestations facturées
des analystes se sont montées à 157 136 ¤ pour
2020 et 175 653 ¤ pour 2021).
[201] Enfin, les « enveloppes » correspondant
au chiffrage du bénévolat dans les comptes
fluctuent beaucoup d?un exercice à l?autre,
comme le montre par exemple l?évolution 2020-
2023 (respectivement 440 309, 550 581, 509 694
et 422 945 euros), sans que notamment les
annexes aux comptes, qui n?explicitent pas les
règles et hypothèses de valorisation du
bénévolat alors que ce devrait être le cas dès
lors qu?il présente un caractère significatif,
permettent de comprendre ces écarts.
[202] La subvention est allouée pour un objet
déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée
au financement global de l?activité associative.
Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du
décret-loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les
associations bénéficiaires de subventions ne
peuvent les reverser en tout ou partie à une
autre structure, sauf autorisation expresse dans
l?acte attributif.
[202] La subvention est allouée pour un objet
déterminé, un projet spécifique, ou est dédiée au
financement global de l?activité associative.
Aussi, conformément aux articles 14 et 15 du
décret-loi du 2 mai 1938 relatif au budget, les
associations bénéficiaires de subventions ne
peuvent les reverser en tout ou partie à une autre
structure, sauf autorisation expresse dans l?acte
attributif
La réponse apportée reproduit la rédaction du paragraphe
202.
[203] Or, les relations financières entre le
RNSA et ses « filiales » successives reposent en
réalité sur la mise à disposition très peu
rémunérée, voire gratuite des données
produites grâce en grande part aux subventions
[203] Il est reconnu que par le passé, les relations
financières entre le RNSA et ses filiales
successives ont pu présenter des lacunes,
notamment concernant la mise à disposition peu
rémunérée, voire gratuite, des données
La réponse apportée n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 203.
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reçues (cf. supra), données commercialisées
ensuite par les sociétés privées
correspondantes. Au surplus, la comptabilité du
RNSA et celle de sa « filiale » ne sont pas
étanches.
produites grâce aux subventions. Cependant, il
est crucial de souligner que ces pratiques ont pris
fin suite aux actions vigoureuses du coordinateur
et de la nouvelle gouvernance. Une action en
justice est en cours afin de calculer et compenser
les pertes potentiellement subies par le RNSA.
Le RNSA a pris conscience des enjeux liés à la
valorisation de ses données et à la nécessité
d'une gestion financière rigoureuse et
transparente dans ses relations avec ses filiales.
Des mesures concrètes ont été prises pour
garantir une meilleure rémunération des
données et une séparation claire entre la
comptabilité du RNSA et celle de ses filiales.
[204] Pour l?essentiel, il n?y a pas reversement
direct des subventions reçues par le RNSA à
d?autres structures, mais le transfert du produit
des subventions reçues aux sociétés satellites s?y
apparente.
[205] Pour 2023, le compte de résultat
détaillé du RNSA comporte, au poste «
subventions d?exploitation », un total de 518 792
¤, dont un montant de 38 365 ¤ pour la ligne «
Autres subventions ? prestations » susceptible
d?accueillir les subventions d?ARS.
[204] Or, pour ce même exercice, quatre des
ARS ayant renseigné le volet financier du
questionnaire diffusé par la mission ont indiqué
avoir financé le RNSA, ce pour un montant total
[205]-[206] Il n'y a pas d'écart entre les
subventions déclarées par les ARS et celles
perçues par le RNSA. La différence observée
provient uniquement d'un problème de libellé
comptable.
Les subventions des ARS, bien que totalisant
173 000 ¤, ne sont pas comptabilisées sous la
ligne "Autres subventions ? prestations" mais
bien intégrées à leur place, dans la ligne
"Prestations des collectivités locales sans TVA".
Les constats retracés au paragraphe 205 sont fondés sur les
données transmises par les ARS elles-mêmes dans le cadre de
l?enquête menée auprès d?elles par la mission.
La direction du RNSA n?a pas connaissance de ces éléments.
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de 173 000 ¤, très supérieur à celui retracé en
comptabilité.
Le montant global des subventions perçues par
le RNSA est donc exact et cohérent avec les
déclarations des ARS.
[207] L?ARS d?Ile-de-France a précisé que
l?objet de la subvention versée est « la
maintenance et la lecture hebdomadaire des
résultats des 4 capteurs de la région ». Or, la
surveillance, la prévision et l?analyse des
particules biologiques de l?air ambiant, basée sur
la lecture régulière des capteurs, est le premier
axe de l?objet conventionné par le RNSA pour la
subvention reçue de la DGS. Le « recueil des
données phénologiques » est aussi l?un des axes
de l?objet conventionné par le RNSA pour la
subvention reçue de la DGEC. Au surplus, la
lecture des capteurs, censée être menée par le
réseau de bénévoles quoi que sous-traitée pour
l?essentiel, est également valorisée en
comptabilité dans les prestations volontaires en
nature. Pour l?Ile-de-France en l?occurrence,
cette même prestation est donc financée à la
fois par la DGS, par la DGEC et par l?ARS, et
valorisée comptablement par le RNSA en tant
qu?apport bénévole.
[207] La demande de subvention adressée à
l'ARS-IDF mentionne clairement les subventions
de la DGS, calculées proportionnellement à
l'activité du RNSA (nombres de capteurs et
actions portées). Il n'y a donc aucun risque de
double financement.
Cette pratique est conforme aux demandes de
subventions adressées aux autres ARS
(Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Paca et Aura),
qui incluent également une ligne budgétaire
spécifiant la part de financement provenant de
la DGS et de la DGEC.
Les différentes ARS régionales participent au
financement du RNSA de manière différente, en
fonction des actions menées sur leur territoire.
Par exemple, la gestion de la plateforme
Ambroisie est répartie entre les régions en
fonction de la charge de travail liée à l'extension
du front de colonisation
De plus, les actions et les subventions accordées
sur demande de la DGS et de la DGEC ainsi que
les ARS sont également détaillées dans les livres
comptables du RNSA. Ces informations, ainsi
que le rapport du commissaire aux comptes,
sont envoyés aux autorités compétentes.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du
paragraphe 207, fondée sur les données communiquées par
l'ARS-IDF dans le cadre de l?enquête mentionnée supra.
[212] Le RNSA, qui est en principe l?un des
trois acteurs institutionnels du dispositif de
surveillance des pollens et moisissures à parité
[212] l?APSF aussi a un accès à nos RA via notre
site internet depuis 4 ans, gratuitement en
échange de la mise à disposition des données
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe
212, il est sans lien avec elle.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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avec les AASQA et l?APSF, en a en fait
constamment revendiqué le pilotage, se
réservant notamment la maîtrise des données
agrégées ou produites sur la base
essentiellement de financements publics. A
compter de la création de RNSA Laboratoire, il
a contractuellement transféré à différentes
sociétés commerciales satellites, créées et
gérées par ses principaux dirigeants, les droits
d?utilisation de ces données. Sous réserve des
imbrications de rémunérations difficiles à
retracer exhaustivement, il a mis en oeuvre
l?activité de mesure prévue, quoi que de façon
géographiquement partielle comme le montre
la répartition des capteurs, et non assurée
méthodologiquement. Mais il a cédé le fruit de
cette activité aux sociétés mentionnées,
déstabilisant ses comptes d?exploitation et
sollicitant en compensation de forts
financements publics.
phénologiques, données qui sont affichées sur le
site du RNSA. Récemment la récupération
journalière des données phénologiques nous a
permis de les intégrer dans le calcul du RAEP en
améliorant les scores de prévision pour le risque
sur le jour à venir.
Ce paragraphe porte sur les droits d?utilisation des données
produites et leur transfert à différentes sociétés
commerciales. La réponse apportée mentionne l?accès à des
rapports annuels, elle ne conduit donc pas à modifier le
rapport.
La récupération récente des données phénologiques de
l?APSF est quant à elle sans lien avec le paragraphe visé.
[213] Ses dirigeants ont organisé une
confusion d?identité entre l?association
subventionnée et les sociétés commerciales. Ils
se sont appropriés et ont commercialisé les
marques les plus étroitement liées à l?activité du
RNSA ; ils se sont appropriés y compris
l?acronyme de l?association, dont l?énoncé
revendique le monopole d?un réseau pourtant
confié réglementairement, depuis 2016, à trois
types d?acteurs. Confrontés à la difficulté de
recouvrer au mieux, et au moins pour les
derniers exercices, les montants indûment
[213] Confusion d?identité, appropriation par
des sociétés commerciales de la marque et de
l?acronyme RNSA sont des dérives qui ne
s?appliquent en aucune manière à la nouvelle
gouvernance qui s?est organisée précisément à
rétablir l?identité RNSA auprès de ceux qui ont
été trompés et à se libérer des sociétés
commerciales prédatrices. Quant aux trois types
d?acteurs qui se sont vus confiés la surveillance
de la qualité de l?air en bioparticules (arrêté
d?août 2016) seuls deux d?entre eux qui en ont
l?expertise ont pu à répondre avec succès aux
La réponse apportée est sans lien de fond avec le paragraphe
visé, et ne conduit donc pas à en modifier la rédaction.
Sur la « nouvelle gouvernance », cf. supra.
Par ailleurs, la direction du RNSA émet ici une fois de plus une
pétition de principe affirmant sa propre compétence,
accessoirement celle de l?APSF, et déniant celle des AASQA.
Ce choix ne fait que confirmer le refus de principe du RNSA
de travailler avec les AASQA, acteur essentiel de la
surveillance de la qualité de l?air.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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versés, les pouvoirs publics ne sauraient
continuer à alimenter le processus.
missions confiées, l?Inspection confond les mots
compétence et monopole.
[214] Depuis le lancement de la mission IGAS-
IGEDD, le RNSA se mobilise pour financer une
éventuelle fusion avec l?APSF afin de « devenir le
garant national, l?acteur incontournable de la
surveillance aérobiologique ». C?est depuis 1996
l?ambition du RNSA, affirmée continûment
malgré le dispositif réglementaire en principe
partenarial en vigueur depuis 2016, et utilisée
comme indiqué à des fins étrangères à la
surveillance des pollens et moisissures. L?APSF
quant à elle intervient dans quelques régions au
service d?objectifs divers (cf. supra), et constitue
un acteur secondaire du dispositif de
surveillance des pollens. Un rapprochement
RNSA-APSF formerait un binôme disparate et ne
saurait redonner au RNSA une fiabilité qu?il a
plus autodétruite que réellement construite.
[214] La démarche de rapprochement du
RNSA avec ses partenaires a été entamée bien en
amont, comme en témoignent la proposition du
projet ?Dispollen? envoyée à la DGS et DGEC et
les discussions communes, visant à structurer la
surveillance pollinique en France. Le RNSA avait
notamment proposé la mise en place d'un projet
pilote dans une région à choix des AASQA qui
n'ont malheureusement, pour des raisons
inconnues, jamais donné suite à nos
propositions. La demande a été renouvelée à
plusieurs reprises, en vain. Une rencontre avait
même été organisée avec la présidente des
Atmos et Charlotte Lepitre dans les locaux
d?Airparif.
Le rapprochement avec l?APSF est largement
antérieur au début de la mission IGAS/IGEDD. Ce
rapprochement est le fruit de la nouvelle
gouvernance convaincue que les activités de
l?APSF permettent d?avoir des informations
quasiment en temps réel du début d?émission
des pollens, même si parfois les capteurs du
RNSA détectent des pollens avant le lancement
d?alertes à l?APSF. Le projet de réunification,
voire de fusion à moyen terme, a été proposé aux
CA des deux associations entre septembre et
novembre 2023. Il est par conséquent
mensonger d?écrire ?Depuis le lancement de la
mission IGAS-IGEDD, le RNSA se mobilise pour
financer une éventuelle fusion avec l?APSF??.
La rédaction du paragraphe 214 est documentée notamment
par le projet de livrable final KPMG pour la démarche dite «
Néopollen », daté de juin 2024, ainsi que par les documents
de gouvernance de l?APSF.
La mission confiée à KPMG porte sur un « projet Néopollen à
construire ».
Ce projet commun à l?APSF et au RNSA ne figure pas dans le
plan de développement 2019-2024 de l?APSF, plan qui
n?envisage aucun rapprochement bilatéral avec le RNSA.
L?APSF s?y inscrit au contraire explicitement dans la
coordination tripartite prévue par l?arrêté du 5 août 2016.
C?est dans le compte-rendu du conseil d?administration de
l?APSF du 11 mars 2024 en 2024 que ce projet est mentionné
au titre du programme 2024 :
« Programme 2024 étude commune RNSA
Réflexion générale menée en commun avec le RNSA pour
mieux coopérer et rapprocher nos structures afin d?offrir une
information publique scientifiquement assurée?, cohérente et
unifiée pour la surveillance nationale des pollens. »
Ces éléments sont confortés par le procès-verbal de
l?assemblée générale de l?APSF du 13 juin 2023 : « Luc
Lavrilleux (APSF) indique que des discussions sont en cours sur
ce plan au niveau national pour faire coopérer les trois grandes
structures : les AASQA, le RNSA et l?APSF ». Les conseils
d?administration du RNSA de 2023 ne font pas davantage
mention d?un éventuel rapprochement avec l?APSF, qui
apparaît par contre dans le compte-rendu du conseil
d?administration du 22 avril 2024.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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L'avis de l'Inspection générale concernant
l'arrêté d'août 2016 suscite des interrogations.
Malgré les réserves émises quant à sa clarté, sa
précision et son équilibrage, l'Inspection
préconise une application stricte sans envisager
de révision. Or, cette position apparaît
contradictoire. Il serait plus logique de réformer
un texte jugé défaillant pour l'adapter aux
réalités du terrain. Dans le cas présent, l'arrêté
impose un cadre rigide qui ne tient pas compte
des compétences spécifiques de chaque acteur.
Cette situation risque d'entraver l'efficacité du
dispositif et de pénaliser les acteurs les plus
performants. Il est important de souligner
l'absurdité de la situation. Atmo Occitanie, par
exemple, a engagé des dépenses considérables
pour se conformer à l'arrêté d'août 2016 et
mettre en place un système de surveillance, alors
même que cet arrêté ne le concernait pas. En
effet, le texte stipule que seuls "les organismes
agréés mentionnés à l'article L. 221-3 du code de
l'environnement lorsqu'ils participent à la
surveillance des pollens et des moisissures de l'air
ambiant" sont soumis à ces obligations. Or, Atmo
Occitanie ne participait pas à cette surveillance.
Malgré cela, l'organisme a consenti un effort
financier important pour mettre en place un
système double, impliquant une double dépense
de l'État, sans que l'efficacité de ce système n'ait
été démontrée. Cet exemple illustre
parfaitement l'incohérence de l'arrêté et la
nécessité de le réviser.
Le reste du commentaire est sans lien avec la rédaction du
rapport, qui notamment ne préconise en rien une application
ne varietur de l?arrêté d?août 2016.
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En effet, imposer des obligations à des
organismes qui ne sont pas concernés entraîne
un gaspillage de ressources et une
complexification inutile du dispositif. Il est donc
crucial de clarifier le texte et de l'adapter aux
réalités du terrain afin d'optimiser l'utilisation
des fonds publics et de garantir l'efficacité de la
surveillance.
Quant à la dernière phrase, elle est déconnectée
de toute réalité et limite injurieuse : ?Un
rapprochement RNSA-APSF formerait un
binôme disparate et ne saurait redonner au
RNSA une fiabilité qu?il a plus autodétruite que
réellement construite.? L?APSF est
complémentaire du RNSA, les ATMOs cherche à
concurrencer le RNSA. Malgré les dérives de
l?ancienne gouvernance le RNSA a assuré ses
missions de diffusion d?un risque sanitaire
associé au pollen, le RAEP, qui est considéré
comme fiable et indispensable par les patients
allergiques et les allergologues et utile et
pertinent par l?ANSES. Les seules critiques sur les
dysfonctionnements du dispositif administratif
et financier de l?ancienne gouvernance sont en
partie réglés et vont totalement se régler dans
l?année 2025 qui vient grâce aux efforts de la
nouvelle gouvernance?. si les subventions d?Etat
sont débloquées.
PUBLIÉ
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OBSERVATIONS DU RNSA ET
REPONSES DES INSPECTIONS, TOME 2
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Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 2 du rapport
Paragraphe d?origine Réponse du RNSA Observations de la mission
Annexe 1, paragraphes 1 à 13 Pas de commentaire
Annexe 2, paragraphes 14 à 16 Pas de commentaire
Annexe 2, paragraphe 17
Une surveillance renforcée a toutefois été mise
en place pour le suivi de certaines pathologies
comme les crises d?asthme. L?InVS a rappelé à la
mission sa position concernant la faible utilité
de cette surveillance spécifique, du fait de
l?absence d?interprétation possible de faibles
fluctuations non significatives sur le plan
statistique1 lors d?un épisode unique et de
causalité difficile à attribuer (par exemple pour
les crises d?asthme en mars, du fait des pollens).
Cette surveillance renforcée, confirmée par
l?instruction du 6 mars 2015 (Secrétariat général
et Direction générale de la santé DGS) est
consommatrice de ressources sans réelle plus-
value et doit être rediscutée
[17] Par delà la surveillance de l?asthme, il faut
rappeler l?importance des pollens pour la
survenue de crise d?asthme. Notamment
l?épisode d?asthme d?orage de Paris en juin 2023
est un événement marquant de santé publique.
Voici un résumé issu de travaux du RNSA sur ce
sujet (publication scientifique en préparation,
plusieurs oraux dans des congrès nationaux et
internationaux) :
Un épisode d'asthme d'orage (ÉAO), premier de
cette ampleur en France, a touché la région
parisienne les 10, 11 et 12 juin 2023. Avec un pic
d'activité dans la nuit du 10 au 11 juin, cet
événement a entraîné 1900 consultations aux
urgences pour asthme, touchant en particulier
les hommes âgés de 14 à 44 ans. Le taux
d'hospitalisation (14 %) est resté inférieur à la
moyenne annuelle pour l?asthme (20 %). L'afflux
aux urgences a débuté le 10 juin vers 18 h, après
une forte bourrasque (15 m.s-1) et un épisode de
resuspension de PM10, et a culminé le 11 juin vers
4 h du matin. Une augmentation significative des
spores de moisissures (cladosporium et
ascosporium) a été observée durant la nuit. Bien
que l'ÉAO ait coïncidé avec la saison pollinique
Le commentaire fait état de données non sourcées et fait
mention de publications à venir. Il n?infirme pas la rédaction du
paragraphe visé.
PUBLIÉ
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- 195 -
des graminées et urticacées, les concentrations
de pollens étaient plus faibles que les jours
précédents. L'analyse suggère des causes
plurifactorielles à cet ÉAO incluant : un pic de
pollution à l'ozone, des vents violents, un
épisode de resuspension de PM10, la présence de
pollens altérés et une augmentation des spores
de moisissures après l'orage.
Annexe 2, paragraphes 18 à 30 Pas de commentaire
Annexe 3, paragraphes 31 à 35 Pas de commentaire
Annexe 3, paragraphes 36
[36] Les AASQA assurent la diffusion des
données des pollinariums dans leur région
[36] Il est important de noter que le RNSA joue
également un rôle central dans la diffusion des
données de pollinariums via une page
commune (RNSA-CAPTAIR-APSF) de notre site
internet. Les informations sont ainsi intégrées
dans le calcul du RAEP.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe visé,
il est sans lien avec elle.
Annexe 3, paragraphes 37
[37] Le réseau Pollin?Air a été inauguré en juillet
2016 sur la région Lorraine par Atmo Grand Est
et l?Observatoire Régional de la Santé Grand Est
(ORS Grand Est), en partenariat avec le
Laboratoire d?Hydrologie et Climatologie
Médicales (Université de Lorraine), le Jardin
botanique Jean-Marie PELT, l?Agence Régionale
de Santé (ARS Grand Est) et l?Union Régionale
des Professionnels de Santé Pharmaciens Grand
Est (URPS pharmaciens Grand Est) ; il a été
étendu aux régions Grand-Est et Hauts-de-
[37] Il est constaté un certain déclin de l?activité
du réseau Pollinair, notamment dans la région
Grand-Est, caractérisé par une diminution du
nombre de bénévoles.
La réponse apportée n?est pas documentée. Elle n?infirme pas
la rédaction du paragraphe visé.
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France en mai 2018, et s?est déployé en Ile-de-
France en février 2021.
Annexe 3, paragraphe 38
[38] Les AASQA, fédérées depuis mai 2000 au
sein d?un réseau des Atmo devenu Atmo France
en 2008, sont des entreprises sociales et
solidaires. Elles ont progressivement été créées
sous forme associative bien avant la loi du 30
décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle
de l'énergie. La loi portant nouvelle organisation
de la République dite NOTRe a conduit à leur
regroupement ou fusion, en cohérence avec le
nouveau découpage régional. Il a ainsi été
possible de s?appuyer sur ces associations loi de
1901 pour mettre en place le dispositif de
surveillance de la qualité de l?air dans le cadre de
la mise en oeuvre de la loi du 19 juillet 1976 sur
les installations classées pour la protection de
l?environnement (la direction régionale de
l'industrie de la recherche et de l'environnement
était parfois le siège social de certaines AASQA).
Tableau P25 : La gestion du réseau de capteurs
de pollen par ATMO Grand-Est est actuellement
limitée à cinq dispositifs. Les données de
l?année 2024 présentent des lacunes
significatives, vraisemblablement dues à un
manque de ressources pour réaliser les analyses.
Il est à noter que parmi ces cinq capteurs, celui
de Mulhouse est analysé par une entité distincte
d?ATMO Grand-Est, tandis que celui de
Strasbourg est géré indépendamment. Un
contrat, impliquant une compensation
financière, lie le RNSA à ATMO Grand-Est pour
la réalisation de ces analyses.
Tableau P25 : ATMO NA : les capteurs ne sont
pas tous gérés par le RNSA mais nous payons les
analyses de ceux qui ne sont pas gérés par nous.
A noter que ATMO NA reçoit aussi des
subventions de l?État pour ce même travail.
Tableau P25 : ATMO Occitanie ne gère aucun
capteur du RNSA et n?y contribue aucunement.
Les données du tableau sont issues des rapports d?activités
publiés par les AASQA et des données fournies par le RNSA
(tableau transmis le 12 août 2024 par M Antonio Spanu,
coordonnateur de l?association).
S?agissant des capteurs de pollens de la région Grand-Est, les
données les plus récentes figurent dans le rapport d?activité de
2022.
S?agissant de la Nouvelle-Aquitaine, le commentaire n?infirme
pas la rédaction initiale et le nombre de 5 capteurs est avancé
par le rapport d?activité de l?AASQA et par le tableau fourni le
12 août par M. Antonio Spanu.
S?agissant de l?Occitanie, le commentaire confirme la rédaction
initiale.
Le nombre de capteurs gérés par l?Atmo Grand Est a donc été
donc rectifié, le 8 étant remplacé par 5.
Annexes 4 à 10 Pas de commentaire
Annexe 11, paragraphe 51
La société pharmaceutique Stallergenes Greer,
partenaire commercial de la société RNSA
Laboratoire, utilise comme la société RNSA
La présence du logo de l?association sur des sites
internet est liée soit à l'utilisation de nos
données par ce site, soit à des collaborations en
cours. Cette pratique est courante et observée
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe visé,
il est sans lien avec elle.
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Laboratoire elle-même le logo du RNSA (cf.
point 2.1.1.1 du rapport).
sur d'autres sites web, notamment ceux de
FREDON, AASQA, Signalement Ambroisie, ALK
et, avec lesquels des accords ont été conclus en
ce sens.
Il est à noter que la vidéo en question a été
réalisée conjointement par Stallergenes et le
RNSA à titre gracieux, sans contrepartie
financière, dans le cadre de la Semaine
Mondiale de l'Allergie.
Annexe 12, paragraphes 52 à 58
[52] En vertu de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au
dispositif national de surveillance de la qualité
de l'air ambiant, il revient aux AASQA
notamment d?informer quotidiennement le
public sur la qualité de l'air observée et
prévisible, relayer les informations et
recommandations préfectorales relatives aux
épisodes de pollution ou à un incident ou
accident technologique susceptible d'avoir un
impact sur la qualité de l'air.
[53] Les AASQA calculent et publient ainsi
chaque jour un indice de la qualité de l?air
appelé indice ATMO.
[54] Cet indice est le résultat agrégé de la
surveillance de cinq polluants atmosphériques :
le dioxyde de soufre « SO2 », le dioxyde d'azote
« NO2 », l'ozone « O3 », les particules de
diamètre aérodynamique inférieur à 10
micromètres « PM10 » et les particules de
diamètre aérodynamique inférieur à 2,5
Les seuils de concentration pollinique à partir
desquels des symptômes apparaissent varient
selon les régions. La présence du bouleau
jusqu?en juillet dans le calendrier pollinique
d?ATMO interroge. En effet, la saison pollinique
du bouleau en France se termine généralement
début mai.
Il est possible que ces données, issues de
Copernicus, reflètent un décalage saisonnier
observé en Scandinavie, où la saison du bouleau
est plus tardive.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale, il est sans
lien avec elle.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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micromètres « PM2,5 » (cf. arrêté du 10 juillet
2020 relatif à l'indice de la qualité de l'air
ambiant).
[55] L?indice a été révisé en 2021 et se rapproche
de l?indice européen de la qualité de l?air
(https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/indice-
europeen-de-la-qualite) en prenant en compte
les mêmes 5 polluants : l?ozone, le dioxyde
d?azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les
particules en suspension (PM10 et PM2.5).
[56] Les principales évolutions apportées en
2021 concernent :
? l?intégration des particules PM2.5 ;
? une évolution des qualificatifs et un
changement des seuils, en lien avec les
recommandations sanitaires ;
? un changement du mode de calcul, qui
s?appuie maintenant sur les concentrations
maximales et non plus les concentrations
moyennes ;
? un changement de la zone géographique.
L?indice ATMO n?est plus calculé à l?échelle de
l?agglomération, il se décline à une échelle plus
fine (commune ou EPCI).
NB : l?indice ATMO ne tient pas compte des
effets dits « cocktails » et de l?ensemble des
polluants non réglementés mais présents dans
l?air ambiant, comme les pesticides ou les
pollens.
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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[57] Grâce à l?indice ATMO, sorte de
thermomètre dont le code couleur est imposé,
les citoyens peuvent connaître près de chez eux
l?état de la qualité de l?air et sa prévision pour le
lendemain et adapter leurs activités en
conséquence (cf. carte publiée pour la France
entière sur le site d?Atmo France
https://www.atmo-france.org/indiceatmo).
[58] En pratique, l?indice s?appuie sur les mesures
et sur la modélisation ; il est calculé
conformément au guide de calcul publié sur le
site du LCSQA et établi conformément au
référentiel technique national
(https ://www.lcsqa.org/system/files/media/doc
uments/guide_calcul_nouvel_indice_ATMO_VF
_version14decembre2020.pdf). Les données
sont ouvertes et publiées conformément au
guide INSPIRE sur les installations de suivi
environnemental publié le 10 décembre 2013
(https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpres
s/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.p
df).
Annexe 12, paragraphes 59 et 60
[59] Des travaux sont en cours pour proposer un
indice pollinique qui s?inspire de l?indice ATMO,
y compris du point de vue du code couleurs, et
utilisent les seuils proposés par l?Académie
européenne d'allergie et d'immunologie clinique
(EAACI : European Academy of Allergy and
Clinical Immunology).
[60] L?exemple de Interqual?Air calculé pour la
métropole de Tours à partir des concentrations
Cette proposition d?un indice pollen est
problématique à plus d?un titre.
Nous constatons que l?enthousiasme dont fait
preuve l?Inspection pour ce travail ne semble pas
être gêné par l?opacité dans le calcul de l?indice.
Les informations sur le site de LIG?AIR ne
permettent pas d?obtenir une formule ni
d?explications sur les redressements statistiques
et encore moins sur le rôle de l?IA dans cette
affaire.
La rédaction des paragraphes visés présente factuellement
sans jugement de valeur les travaux en cours.
Le commentaire formule un jugement de valeur sans
documenter ses affirmations. Il argue du caractère
insuffisamment précis des informations fournies sur le site
internet grand public de Lig?Air (redressement statistique, rôle
de l?IA), alors qu?il utilise l?argument du caractère grand public
de son propre site internet pour n?y pas diffuser d?informations
détaillées (cf. commentaire [57].
PUBLIÉ
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2015/01/INSPIRE_DataSpecification_EF_v3.0.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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en grains/m3 de cinq espèces polliniques est
fourni ci-dessous. De même que pour l?indice
Atmo, la manière dont ce premier indice est
élaboré est détaillée sur le site Internet de
l?AASQA Lig?Air
(https://www.ligair.fr/pollution/les-
pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-
pollens).
Nous constatons qu?un indice non validé est
proposé pour l?information des allergiques et des
professionnels de santé, avec la bénédiction de
l?Inspection. Où est le rapport public permettant
de comparer cet indice à des remontées
cliniques et à données de mesures ? Cet indice
n?a donc peut être aucune signification ! Le
pollen n?a pas les effets majoritairement différés
des polluants chimiques. Son effet sur la santé
est quasiment immédiat, il est responsable de
symptômes nuisant fortement aux activités
quotidiennes.
Enfin, le problème majeur est que cet indice
comprend de travers les seuils de l?EAACI et il est
à rebours complet de la littérature scientifique
sur les seuils d?exposition aux pollens. Par
exemple, la même EAACI affirme dans un
?position paper? : ?Un seuil cliniquement
pertinent et scientifiquement justifié/évalué
d?exposition aux allergènes polliniques n?a pas
encore été défini dans la littérature. De plus, une
telle définition doit être un compromis car on
sait que le seuil d?exposition au pollen pour les
symptômes chez les personnes allergiques peut
varier considérablement. Une première revue
des tentatives de corrélation entre l?exposition
et les symptômes a été menée dans le cadre de
l?action ES0603 de la Coopération européenne
dans le domaine de la recherche scientifique et
technique (COST). Il n?a pas été possible de tirer
des conclusions de ce rapport, et il est clair que
des recherches supplémentaires sont
nécessaires. ? De plus, l?exposition aux allergènes
Les travaux de Lig?Air ne sont pas confidentiels et la mise en
doute de leur sérieux surprend, alors qu?ils s?inscrivent dans le
cadre d?un projet de modélisation dont les développements
sont exposés dans les faits marquants du rapport 2023 du
RNSA, des AASQA et de l?APSF sur la surveillance des pollens
et des moisissures dans l?air ambiant en France. Ce rapport est
accessible en ligne sur le site du RNSA
(https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf).
PUBLIÉ
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://www.ligair.fr/pollution/les-pollens/pollution/les-pollens/la-prevision-des-pollens
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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est rapportée en pollen/m3, et la littérature
récente suggère une probable divergence entre
le pollen/m3 et l?ampleur réelle de la libération
de protéines allergènes par le pollen.?
Une revue récente sur le sujet des niveaux
d?exposition montre la vacuité scientifique de
cette tentative d?un indice pollen. On peut y lire
par exemple : ?there is no consensus about which
pollen concentrations provoke allergy
symptoms?. Où encore, en complet désaccord
avec l?indice LIGAIR : ? Five studies about birch
(Betula) pollen showed a threshold value of 45
grains/m3 for increased drug consumption. The
evidence of a threshold value was limited for
alder (Alnus), hazel (Corylus), mugwort
(Artemisia) and ragweed (Ambrosia) pollen. The
inconsistent results concerning all types of
pollen, except ash pollen, can be the result of
multiple factors, e.g., age, gender, allergen
content of pollen and individual sensitivity.
These influencing factors should be investigated
more closely in future research.?
(https://link.springer.com/article/10.1007/s10453
-021-09709-4)
Par ailleurs, LIGAIR semble ignorer que la
réponse des patients n?est pas identique tout au
long de la saison pollinique. En d?autres termes,
les seuils de déclenchement de symptômes
varient dans le temps (en plus d?être dépendant
de facteurs propres à la météo, au pollen et aux
individus). Nombre d?études ont démontré que
PUBLIÉ
https://link.springer.com/article/10.1007/s10453-021-09709-4
https://link.springer.com/article/10.1007/s10453-021-09709-4
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la réponse clinique des patients sensibilisés, par
exemple aux Poacées, variait au fil du temps :
1. en début de saison, des effets de
prepriming sans seuil de déclenchement font
que de faibles concentrations en pollen peuvent
provoquer une symptomatologie élevée ;
2. cette première phase est suivie par une
réponse linéaire jusqu?à un point de saturation ;
des quantités décroissantes de pollen suffisent
alors à entraîner des symptômes au fur et à
mesure que la saison avance ; la sévérité de la
réponse allergique s?en trouve accrue (c?est ce
que l?on appelle le phénomène de priming). Mais
à l?intérieur de cette seconde phase, en
particulier lors des pics polliniques, une fois le
point de saturation dépassé, la fréquence et
l?intensité des symptômes restent stables (ou
parfois même diminuent légèrement) malgré la
hausse des concentrations ; on évoque alors un «
plateau ».
3. En fin de saison, et cela se vérifie tout
spécialement pour les graminées, le seuil de
déclenchement des symptômes s?élève
considérablement.
Le RAEP prend en compte ces différents
éléments. C?est bien la combinaison des mesures
aéropolliniques, des données cliniques et
phénologiques ainsi qu?un regard d?experts qui
peuvent fournir un indice de risque allergique.
Annexes 13 et 14 Pas de commentaire
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Annexe 15, paragraphes 76 à 98 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphe 99
[99] La collecte de données en temps réel et de
manière automatique permet d?intégrer les
mesures dans les modèles de prévision, à l?instar
de ce qui est fait en matière de prévisions
météorologiques à partir des données
d?observation météorologiques, d?autant que
les effets de la pollution atmosphériques sur les
grains de pollens sont de mieux en mieux
documentés comme indiqué précédemment.
[99] Aujourd?hui, l?incertitude des données
météo est un facteur limitant la précision des
prévisions polliniques à 5 jours, notamment au-
delà de 48h où les modèles météo perdent en
fiabilité. L?assimilation efficace des données en
temps réel dans les modèles de prévision
pollinique, est cruciale pour améliorer leur
précision. Des défis persistent quant à
l?intégration optimale de ces données
hétérogènes, notamment pour préserver leur
« forçage » et éviter que le modèle ne s?appuie
uniquement sur ses dynamiques internes.
L?amélioration des techniques d?assimilation,
couplée à une augmentation de la densité et de
la qualité de mesure, permettra de mieux
exploiter le potentiel des données en temps réel
pour des prévisions plus fiables.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction initiale.
Annexe 15, paragraphes 100 à 123 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphe 124 [124] SwisensPoleno et pas Polino La rédaction du paragraphe 124 est issue, comme précisé dans
la note de bas de page 27, de l?audition menée par la mission
de M. Nicolas Bruffaerts, chef du réseau belge de surveillance
aérobiologique.
La rédaction « Polino Jupiter » a été rectifiée en « Swissens
Poleno Jupiter ».
Annexe 15, paragraphes 125 à 126 Pas de commentaire
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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Annexe 15, paragraphe 127
[127] L?investissement est beaucoup plus élevé
pour les capteurs automatiques. Le package
achat, installation, formation, assistance sur 5
ans a ainsi coûté 180.000 euros à amortir sur 10
ans.
[127] voir la note [67]
La note 67 est sans lien avec la rédaction du paragraphe 127.
Annexe 15, paragraphes 128 à 132 Pas de commentaire
Annexe 15, paragraphes 133 et 134
[133] Il est intéressant de noter que l?information
sur les méthodes de mesure et les prévisions
sont fournies de manière totalement
transparente.
[134] Les mêmes analystes observent les pollens
et les spores. Ceux-ci sont formés par l?EAS et
aucune analyse n?est sous-traitée en Belgique.
Seuls les aérobiologistes opèrent, à l?exclusion
de tout acteur privé, dont la compétence
devrait nécessairement être assortie d?une «
garantie » (certification).
[133][134] Il est intéressant de noter qu?en France
également, un certificat est requis pour les
analystes de pollen du RNSA. De plus, les
analystes du RNSA doivent se soumettre à un
contrôle qualité annuel et suivre des formations
supplémentaires pour maintenir leurs
compétences à jour. Il est important de souligner
que les formations dispensées par le Réseau
National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
en France sont reconnues pour être plus
poussées que celles proposées par l?European
Aerobiology Society (EAS) : deux semaines
contre une seule pour la formation EAS.
La rédaction des paragraphes visés décrit la situation du
dispositif belge. La réponse du RNSA concerne la situation du
RNSA en France.
Cette réponse n?infirme pas la rédaction des paragraphes visés,
elle est sans lien avec elle.
Annexe 15, paragraphe 135
[135] Enfin, en Belgique, le réseau de surveillance
des pollens est séparé du réseau de surveillance
des polluants réglementés, ce qui empêche
l?étude des effets synergiques. La surveillance de
tous les polluants (pollens, pesticides?) peut
difficilement être faite par des capteurs
polyvalents ; en revanche, on gagnerait en
efficacité en optimisant la localisation des
[135] Il est crucial de souligner qu'un savoir
scientifique spécifique, comme celui détenu par
Sciensano ou le RNSA, est fondamental pour
rester à la pointe de la recherche et de la fiabilité
métrologique. Confier l'analyse pollinique à une
entité qui s'occupe de toutes les mesures
environnementales, sans un volet santé et
recherche risquerait d'entraîner une perte de
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 135
de l?annexe 15, il est très largement sans lien avec elle et
renouvelle certains messages énoncés dans des commentaires
précédents et visant à préserver un relatif monopole, sans les
documenter davantage.
Le paragraphe 135 porte sur la pertinence d?une surveillance
cohérente de tous les polluants et précise qu?elle peut
difficilement être faite par un capteur polyvalent. L?étude des
effets synergiques, dont la nécessité est soulignée par plusieurs
rapports cités par la mission, n?implique pas nécessairement de
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stations (regrouper les capteurs à PM et les
capteurs de pollens)
spécificité et de freiner l'avancée de la recherche
dans ce domaine.
Un indice combiné de pollution de l?air et
d?information pollinique
La création d?un indice combiné est une idée
facilement séduisante.
Il existe plusieurs obstacles majeurs à la création
et à la diffusion d?un indice combiné pollution et
pollen.
Absence de données sur l?aggravation des
symptômes pour de nombreux taxons
Les effets de la pollution sur les symptômes
allergiques ne sont pas connus pour toutes les
espèces allergisantes. Seules quelques espèces
emblématiques ont fait l?objet d?études
multiples (citons notamment le bouleau, des
graminées ou l?ambroisie). Or, les effets de la
pollution sur le pollen ou les symptômes ne
peuvent pas être extrapolées entre espèces. Il
faudrait par conséquent envisager un indice
combiné uniquement pour certains taxons dont
les effets de la pollution sur les symptômes
auraient été quantifiés.
Les relations dose/réponse pour le pollen sont
complexes.
Une relation dose-réponse non linéaire est
confirmée par la majorité des études entre
l?exposition aux pollens et leurs impacts
produire un indice combiné qui n?est pas évoqué dans la
rédaction initiale.
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sanitaires. La courbe dose-réponse présente un
seuil en dessous duquel on n?observe pas de
symptômes, puis une relation dose-réponse
linéaire, puis un plateau au-dessus duquel les
symptômes n?augmentent plus (forme sigmoïde)
(Caillaud et al., 2014)4.
La relation dose-réponse dépend de nombreux
paramètres et elle est variable selon le pollen et
les allergènes considérés. Chaque individu a
également une susceptibilité individuelle et donc
une réponse propre selon l?exposition. D?autres
facteurs ont également un lien avec la relation
dose-réponse tels que les conditions
météorologiques, la pollution atmosphérique,
l?historique récent de l?exposition aux allergènes
et la présence concomitante d?autres
aéroallergènes (Caillaud et al., 2014).
La relation dose/réponse aux pollens est
complexifiée par l?effet du phénomène clinique
de priming (L?exposition répétée aux pollens à de
faibles doses (<10 PG/m3) peut entraîner
l?apparition de phénomènes cliniques allergiques
explosifs (Caillaud et al., 2014). La relation
dose/réponse peut également être modifiée
par la poly-sensibilisation allergique, plusieurs
pollen ou des syndromes pollen-aliment.
Les relations dose/réponse pour la pollution ne
font l?objet d?aucun consensus scientifiques
PUBLIÉ
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=ehK6MV
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=OwNTEf
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=OwNTEf
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=YSQvci
https://www.zotero.org/google-docs/?broken=YSQvci
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Il n?existe pas de consensus sur les effets de la
pollution sur les symptômes allergiques.
Certaines études ne montrent pas
d?augmentation des symptômes. Il n?existe pas
de valeurs seuil reconnues pour quantifier les
effets de la pollution sur les symptômes
allergiques.
Le pollen est également contaminé lors de sa
production
La pollution n?a pas seulement un effet sur le
pollen lors de la pollinisation (transport par le
vent). Elle a également un effet sur la plante et la
production du pollen. Les conditions de
pollution au niveau de la plante peuvent
engendrer un pollen avec une charge modifiée
en allergène ou un pollen portant des
contaminants chimiques susceptibles d?aggraver
les symptômes. La concentration en éléments
métalliques dans le pollen est un exemple très
étudié et l?on peut également citer les polluants
organiques persistants comme les HAP et les
produits phytosanitaires.
La difficile prise en compte du transport longue
distance
Le pollen peut être soumis à la pollution lors de
son transport atmosphérique. Le transport
longue distance est largement documenté, le
pollen peut faire des centaines de kilomètres
avant d?être inhalé. L?information locale pollen et
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pollution ne renseigne que sur les effets de la
pollution sur le système respiratoire en omettant
la pollution du pollen.
Pour une fraction du coût d?un indice combiné et
en maintenant une information simple pour les
médias, le grand public et les allergiques, le RNSA
propose d?intégrer un système de « vigilance »
inspiré par les alertes vigilance de Météofrance.
Il est nécessaire de créer au moins trois types de
vigilance : vigilance pic de pollution, vigilance
vents violents, vigilance asthme d?orage. Ces
vigilances viendront compléter le RAEP lorsque
des conditions particulières peuvent entraîner
une aggravation des symptômes. Les alertes
vigilances seront reconnaissables par un
pictogramme
Annexe 16, paragraphe 136 Pas de commentaire
Annexe 16, paragraphe 137
[137] Ce tableau indique qu?en 2023, la
trésorière de l?association est xxxxxxxxxxxxxx,
qui a aussi été présentée à la mission comme
trésorière en 2024. Pourtant, la liste 2023 de
déclaration officielle par le RNSA des personnes
en charge de l'administration de l?association
(cf. annexe 17) indique que le trésorier est xxxxx
xxxxxxxxxxxxx
[137] Cette note est fausse. Michel Thibaudon
n?est plus administrateur du RNSA depuis juillet
2023.
Le commentaire n?infirme pas la rédaction du paragraphe 137
de l?annexe 16, fondée sur la déclaration officielle faite par le
RNSA à la préfecture du Rhône en date du 25/09/2023 par
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
Aux termes de cette déclaration, xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Si la réponse faite ici par le RNSA est juste, cela signifie que le
RNSA a adressé une déclaration fausse à la préfecture du
Rhône. Donc : soit le président actuel du RNSA a adressé, sur
le point essentiel de la gouvernance de l?association, une
déclaration fausse à la préfecture du Rhône le 25/09/2023, soit
PUBLIÉ
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il apporte ici au rapport d?inspection une réponse qu?il sait
fausse.
Annexe 16, tableau des pages 118 à 123 (p. 119) Annexe 16 : RNSA gouvernance,
évolution nominative: Années 2019 et 2018
Président du conseil scientifique = supprimer
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx, c?est xxxxxxxxxxxxxxxx
(2016-2019, cf. supra).
(p. 120) Années 2017 et 2016 Président du
conseil scientifique = supprimer xxxxxxx
xxxxxxxxxxx c?est xxxxxx xxxxxxxxxxxxx (2016-
2019, cf. supra).
(p. 121) Année 2007 : Président du conseil
scientifique = remplacer xxxxxxxxx xxxxxxxxxxxx
par Denis Caillaud (cf. supra). Années 2006 et
2005 : Président du conseil scientifique = xxxxxxx
xxxxxxxxxxx (cf. supra).
(p. 122) : Années 2004, 2003, 2002, 2001 et 2000 :
Président du conseil scientifique
= xxxxxxxxxxxxxx (cf. supra).
(p. 127) Annexe 17 : RNSA, liste des dirigeants
2023 de l?association, tels que déclarés à la
préfecture du Rhône : pour la fonction de
trésorier, cf. supra, remarque sur le § 170.
Le tableau de l?annexe 16 a été renseigné par le président et le
coordonnateur du RNSA avant l?entretien du 4 juin 2024.
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 210 -
OBSERVATIONS DE L?APSF TELLES
QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF
PUBLIÉ
Rapport sur l?évolu.on de la surveillance des pollens et des moisissures dans l?air ambiant ?
novembre 2024
Réponses de l?Associa.on des Pollinariums Sen.nelles de France : APSF. ? 11 décembre 2024
Note générale
A la lecture des paragraphes soumis à relecture, le rôle par5culier des pollinariums implantés et gérés
par l?APSF nous semble insuffisamment iden5fié et valorisé sur les principaux points suivants :
? Disposi5f standardisé généralisé de créa5on et de valida5on par des médecins et botanistes
(choix des espèces, collecte des espèces dans la nature, représenta5vité effec5ve large (20
pieds de chaque espèce allergisante collectée dans un rayon de 40 km selon les 4 direc5ons
cardinales depuis le jardin d?observa5on)
? Disposi5f suivant une période d?essai d?un an pour forma5on et valida5on avant toute
diffusion au public des informa5ons.
? Disposi5f d?observa5ons quo5diennes par des jardiniers formés permePant la diffusion le
jour même de l?informa5on signalante de début d?émission du premier pied émePeur parmi
les 20 pieds, au public d?abonnés gratuitement à l?infolePre. Informa5on précoce, permePant
des traitements précoces des personnes allergiques (protocole ARIA). De même pour la fin
d?émission observée sur les 20 pieds de l?espèce.
? Bancarisa5on des données en base structurée au profit d?échanges de données et études,
intégra5on de ces données en import par le RNSA pour le calcul de l?indice RAEP
? Mise en réseau des professionnels des jardins et de santé pour faire bénéficier des produits
d?informa5on réalisés dans un pollinarium réexploitable par d?autres
? Déploiement en cours sur l?ensemble des régions de France, visant à couvrir directement au
moins 80% de la popula5on résidente et par connexité le reste du territoire.
1.2.2 les jardins polliniers : compléments des capteurs ou disposi.fs spécifiques ?
§ [77] Dans le 5tre et le corps du paragraphe les termes ?jardins polliniers? prêtent à confusion car
c?est un nom déposé faisant référence à des disposi5fs précis. En l?espèce, il pourrait être préféré
d?u.liser le terme ?jardins d?observa.ons phénologiques?.
proposi.on de correc.ons :
1.2.2 les jardins d?observa.ons phénologiques : compléments des capteurs ou disposi.fs
spécifiques ?
[77] En plus des comptages issus des capteurs, des jardins d?observa5ons phénologiques sont
implantés dans certaines villes. Le principe de fonc5onnement repose sur l?observa5on des stades de
pollinisa5on pour certaines espèces cibles. Les jardins opéra5onnels à ce jour sont implantés-et
gérés par l?APSF pour les pollinariums52 (hPps://web.alertepollens.org/abonnement-alertes), les
polliniers sen5nelles gérés par le RNSA (hPps://pollens.fr/les-bulle5ns/bulle5n-phenologique) et les
polliniers sen5nelles gérés par les AASQA, notamment pour ces derniers dans le cadre du disposi5f
Pollin?Air. ( hPps://www.pollinair.fr/).
§ [79]
PUBLIÉ
proposi.on de correc.ons :
Parmi ?,
le premier pollinarium ayant été implanté à Nantes en 2003 . Ce disposi5f vise à fournir et à diffuser
par infolePre54, pour une ville donnée, des alertes pour chaque espèce suivie pour le début
d?émission et la fin d?émission. Ces alertes sont validées sur le plan botanique et médical (médecins
allergologues référents pour chaque pollinarium). Ces données sont u.lisées par le RNSA comme
une part intégrante au calcul de l?indice de risque RAEP (composante phénologique de cet indice)
§ [81] il n?y a aucune précision sur les 27 sites cités. A l?examen des cartes figurant dans le rapport, il
apparait que les sites ne sont pas des polliniers sen5nelles mais bien des simples lieux d?observa5ons
de personnes « sen5nelles ». cf.
hPps://www.pollinair.fr/hauts-de-france/les-pollens-en-hauts-de-france/carte/carte-interac5ve-des-
pollens :
concernant ce paragraphe , le réseau Pollin?air est en mesure d?apporter les précisions rec5fica5ves
§ [82] proposi5on de correc5on :
Concernant les pollinariums, le libellé est inexact en ma5ère de coordina5on.
Les pollinariums sont coordonnés sur le même modèle par l?APSF : construc5on, choix du site, choix
des espèces allergisantes avec les professionnels de santé du lieu, entre5en et observa5ons par des
jardiniers professionnels formés par l?APSF intervenant quo5diennement en jours ouvrés, saisie sur
une base de données commune, valida5on systéma5que pour diffusion par newslePer,
accompagnement régulier des équipes par l?APSF et visite de suivi à minima tous les 2 ans.
Ces éléments (droits et devoirs) sont d?ailleurs par5e intégrante de la conven5on de partenariat
établie entre la ville ou organisme partenaire où est installé le pollinarium et l?APSF (voir pièce jointe
n°1 : conven&on de partenariat APSF-Le Mans et annexes)
Il à considérer également qu?un pollinarium effectue une période d?essai d?un an (sous le contrôle et
valida5on de l?APSF) avant ouverture à la publica5on des alertes pollen.
Les ARS sont associées dès la créa5on d?un nouveau pollinarium et durant la période d?exploita5on,
en témoignent les conven5ons de financement et bilans établies avec elles.
PUBLIÉ
Concernant l?évalua5on des disposi5fs polliniers et pollinariums, nous renvoyons aux conclusions de
l?étude ANSES (voir pièce jointe n°2 : note ANSES 2022 rela&ve à la surveillance phénologique du
pollen et au RAEP) qui apporte les éléments de connaissance et de qualifica5on des pollinariums et
polliniers.
§ [84] proposi5on de correc5on :
Les pollinariums n?ont pas de rôle récréa5f,
et bien un rôle informa5f sur le lieu et pédagogique dans un parcours signalisé pouvant être
accompagné par un botaniste ou jardinier formé.
En ce qui concerne les pollinariums, il n?y a pas de lien direct avec les insectes pollinisateurs. Les
espèces allergisantes plantées dans les pollinariums sont anémophiles (pollen dispersé par le vent) et
non entomophile (pollen transporté par les insectes).
Dans ce sens, les pollinariums ne nous paraissent a priori pas éligibles au crédit du fonds vert.
Fait à Nantes, le 11 décembre 2024
Luc Lavrilleux,
Président de l?Associa5on des Pollinariums sen5nelle de France
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Luc Lavrilleux,
président de l'APSF
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Assoc iat ion des
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France
CREATION D?UN POLLINARIUM SENTINELLE
GUIDE
APSF ? apsf@pollinarium.com ? 30 boulevard des Batignolles ? 44300 Nantes
Annexe 1 : guide méthodologique
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Introduction
L?Association des Pollinariums Sentinelles de France a travaillé avec l?Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la
Loire et le jardin botanique de la ville de Nantes depuis 2003 à la mise au point du Pollinarium sentinelle. Après trois
années d?expérimentations et de comparaison avec les données des capteurs et deux études médicales réalisées en
2007 et 2009, le concept (principe et résultats) du Pollinarium sentinelle a été validé fin 2016 par l?ARS des Pays de la
Loire sous-couvert de la Direction Générale de la Santé.
Dans l?objectif de traitement précoce de la maladie allergique au pollen, le Pollinarium sentinelle offre une précocité
dans la connaissance de la libération des grains de pollen. Le développement d?un Pollinarium sentinelle dans une
ville doit, pour atteindre cet objectif de précocité, faire l?objet d?une mise en place et d?un fonctionnement
rigoureux.
La conception, le savoir-faire et les marques ?Pollinarium? et ?Pollinarium sentinelle? sont déposés à l?INPI. Une
convention de partenariat est signée entre les partenaires.
Ce document mis à votre disposition ne décrit pas les Pollinariums sentinelles, mais a pour but de vous donner des
éléments pour organiser et chiffrer en amont la réalisation et la gestion du Pollinarium.
Principe
Le Pollinarium sentinelle est constitué selon les régions d?implantation d?environ 20 espèces allergisantes qui se
décomposent en moyenne de 5-7 végétaux ligneux (arbres et arbustes) et de 8-10 végétaux herbacés (graminées,
plantain, armoise, etc.).
Acteurs
? Association des Pollinariums Sentinelles de France (APSF),
? Agence Régionale de Santé (ARS),
? Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air (AASQA),
? Médecins allergologues, dont l?un d?eux deviendra médecin référent sur la base du volontariat,
? Pour les villes ou structure accueillant un Pollinarium :
o Service espaces verts,
o Service santé.
Obligations juridiques
Le dispositif de Pollinarium sentinelle est défini par une convention de partenariat qui fixe les engagements
respectifs des différents acteurs, comprenant les licences d?usage. A ce titre, seule l?APSF est habilitée à transmettre
des documents concernant la création, la gestion et le fonctionnement d?un Pollinarium sentinelle.
Il est à noter que les cahiers des charges pour la création, le savoir-faire, le fonctionnement, la gestion et le cahier
des charges du médecin référent sont fournis lors de la signature de la convention de partenariat.
Projet
Les points suivants sont abordés dans l?ordre du déroulement des opérations de création du Pollinarium sentinelle.
Les points de validation obligatoires par l?APSF sont inscrits dans ce texte.
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Etape 1 : prise de contact
? Contacts entre l'APSF et le demandeur (villes ou autres structures).
? Envoi par l?APSF sous forme électronique et confidentielle de la convention de partenariat pour étude par
les services concernés. Ce dernier reste confidentiel jusqu'à la signature.
Etape 2 : réunion de présentation
? Le demandeur (ville ou autre structure) organise, en concertation avec l'APSF, une réunion de présentation
du Pollinarium Sentinelle sur les aspects médicaux, scientifiques et techniques.
? Personnes concernées :
? Le demandeur (ville ou autres structures) élus, directeur des services, service espaces verts, service
santé et autres,
? APSF : un botaniste, un médecin allergologue,
? Un ou plusieurs médecins allergologues locaux (dont l?un deviendra le médecin référent).
Etape 3 : signature et remise de documents
? Signature de la convention de partenariat et remise des documents techniques qui permettront la création
et la gestion du Pollinarium sentinelle.
Etape 4 : création de la liste des espèces et choix du site
Liste des espèces
A l?initiative de la ville (ou autres structures), une réunion est mise en place afin de créer la liste des espèces. Cette
liste est établie conjointement et sur la base de la clinique, avec les médecins allergologues de la ville, l?APSF
(médecin, botaniste, représentant) et la ville (élu(s), service espaces verts et santé environnement).
La liste fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF. Après avoir été discutée, elle peut faire l?objet de
modifications.
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Choix du site
La ville propose des sites potentiels ayant un emplacement conforme avec transmissions à l?APSF des éléments
précis (photos, coordonnées gps, hauteur des arbres, etc.).
Le site doit :
? être situé de préférence en ville pour bénéficier de l?ilot de chaleur et pouvoir en faire un outil
d?observation et de connaissance tout public,
? être de préférence fermé la nuit pour éviter des dégradations en période d?observation qui pourraient venir
interrompre le service aux patients allergiques,
? être situé de préférence dans un espace vert de la ville avec du personnel proche pour le suivi,
? être en mesure d?avoir trois agents formés par l?APSF à l?observation des débuts et fins d?émission de
pollen, le service ne doit pas être interrompu,
? être abrité (ou pouvant l?être) des vents du nord et d?est par de hautes clôtures étanches au vent (minimum
2,50 m), murs, bâtiments ou haies de ligneux à feuilles persistantes,
? avoir un ensoleillement maximal sur la journée (pas d?ombre portée, de grands arbres ou de bâtiments
placés par rapport au Pollinarium sentinelle au sud-est, au sud, et à l?ouest).
Le site (emplacement et exposition) fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF. Cela peut être fait lors de la
réunion pour la création de la liste des espèces.
Etape 5 : plan d?aménagement
? Pas de contraintes particulières, chaque Pollinarium sentinelle peut être différent dans sa conception et son
style paysager,
? L?espace minimum à consacrer pour chaque espèce de plante herbacée est de 1,5 m x 1,5 m = 2,25 m²,
? La disposition des arbres est importante car ils ne doivent pas générer d?ombre sur leurs voisins et sur les
plantes herbacées. Par ailleurs, les arbres et les arbustes sont cultivés en pot ou en pleine terre.
Le plan d?aménagement fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 6 : collecte des plantes
La collecte est un point important à ne pas négliger, elle nécessite de la rigueur car de la collecte dépend le bon
fonctionnement du Pollinarium sentinelle. C?est la partie la plus chronophage de la création du Pollinarium
sentinelle :
L?APSF apporte son aide si nécessaire pour les deux actions suivantes :
? Création d?un plan théorique de collecte des plantes où sont portés les axes Nord, Est, Sud et Ouest. La
zone de collecte doit être comprise entre 5 et 40 km du Pollinarium sentinelle,
? Recherche et collecte des espèces en nature (transmission de guides spécifiques).
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Avant de commencer la collecte, le plan de collecte fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Collecte des plantes:
? La collecte des 20 pieds de chaque espèce herbacée (principalement des graminées) est réalisée durant la
période de floraison pour s?assurer d?une bonne identification des espèces devant figurer dans le
Pollinarium sentinelle.
? La collecte des 4 jeunes arbres de chaque espèce est effectuée durant l?hiver. Les arbres feront l?objet de
mises à fleur par une taille fruitière.
? La localisation sera faite par GPS, directement sur Google Earth, ou sur des cartes IGN au 1/25 000. Ce point
est important au cas où la souche devait être renouvelée.
Lors de la collecte, il peut arriver qu?une espèce soit difficile à trouver en nature. Cette observation sera à l?origine de
la modification de la liste. Les botanistes de l?APSF pourront faire des propositions aux partenaires du projet.
A la fin de la collecte, le plan réel de collecte et plantation fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 7 : réalisation
A cette étape, le Pollinarium sentinelle entre dans la phase de création et plantation.
Lorsque le Pollinarium sentinelle est terminé et planté selon le cahier des charges, une visite de l?APSF est organisée
pour validation afin de démarrer au début de l?année suivante la période d?essai (étape 8).
Sol
Les plantes herbacées du Pollinarium sentinelle sont des plantes de prairie. Il faut donc prévoir selon la région une
terre argilo-siliceuse ou argilo-calcaire ainsi qu?un amendement biologique type biofertil.
Arrosage
Il n?y a pas de système d?arrosage automatique ou semi-automatique à prévoir pour les herbacés. Il faut juste
aménager à proximité du Pollinarium sentinelle un robinet de puisage afin de pouvoir réaliser des arrosages de
sauvegarde en période exceptionnellement sèche. Un système d?arrosage de goutte-à-goutte doit être prévu pour
les arbres en pot (environ 4 goutteurs par pot).
Signalétique
? Un panneau d?information générale est à poser à l?entrée du Pollinarium sentinelle. Il a pour objet la
présentation et l?intérêt du Pollinarium et de donner le nom du site (www.alertepollens.org) pour s?abonner
à la newsletter.
? Il faut prévoir une grande étiquette pour chaque espèce. L?APSF tient à disposition dans un fichier Excel
tous les éléments devant figurer sur l?étiquette. La nomenclature est ainsi uniformisée dans les Pollinariums
sentinelles.
? Le style des étiquettes est propre à chaque Pollinarium sentinelle.
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? Chaque pied devra recevoir une petite étiquette individuelle faisant référence au point cardinal et au
numéro de station. Cela peut également être gravé sur les bords des carrés herbacées.
? Les textes du panneau et des étiquettes des espèces font l?objet d?une collaboration avec l?APSF.
La signalétique fait l?objet d?une validation obligatoire par l?APSF.
Etape 8 : période d?essai
La validation donnée à l?étape 7 permet à partir du 1er janvier de l?année suivante de mettre au point le Pollinarium
sentinelle, de rectifier les erreurs et de répondre aux questions des nouveaux gestionnaires. Les agents se
familiarisent également avec le site www.alertepollens.org, interface de saisie des observations. Durant la période
d?essai, les données ne sont pas publiques mais accessibles aux partenaires.
La période d?essai dure une saison entière, en principe de janvier à novembre. Durant cette période, les agents font
les observations de début et fin d?émission de pollen et assurent l?entretien du Pollinarium selon les prescriptions
des guides remis. En cas de doute, ils contactent l?APSF.
Lors de la période d?essai, l?APSF se déplace gratuitement pour une formation d?une journée avec les agents chargés
du Pollinarium sentinelle :
? observation, gestion et entretien du Pollinarium,
? prise en main et entrée des données sur le site www.alertepollens.org.
En novembre-décembre, la ville (ou autres structures) et l?APSF mettent en place une dernière réunion pour analyser
les données de la période d?essai, les problèmes rencontrés et répondre aux questions en suspens.
Personnes invitées à cette réunion :
? la ville : élus et toutes personnes concernées par le Pollinarium sentinelle,
? l?APSF,
? le médecin référent,
? l?AASQA,
? l?ARS.
Etape 9 : validation du Pollinarium
Suite à la réunion de bilan de la période d?essai, l?APSF valide le Pollinarium sentinelle et ses acteurs pour démarrer
les observations de début et de fin d?émission de pollen.
Le Pollinarium sentinelle démarre son activité au 1er janvier suivant la réunion de validation avec transmission de
newsletters à ses abonnés via le site www.alertepollens.org.
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Etape 10 : inauguration ? diffusion
Le Pollinarium entre en fonctionnement au 1er janvier. L?arrivée des premières observations sera l?occasion de
mettre en place plusieurs actions :
? Envoi de newsletters vers les médecins et patients inscrits,
? Inauguration du Pollinarium,
? Conférence de presse pour lancer www.alertepollens.org,
? Envoi chez les médecins et autres professionnels de santé de flyers et affiches pour diffuser l?information
vers les patients allergiques (étape indispensable pour favoriser les inscriptions sur www.alertepollens.org),
? Si souhaité, organisation d?une conférence grand public avec l?APSF.
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Éléments pour le chiffrage du projet
Le projet nécessite peu de surface (entre 100 et 200 m2).
La ou les plates-bandes herbacées
? Prévoir 8-10 carrés ou emplacements (correspondant aux 8-10 végétaux herbacés) dans une plate-bande
de 2,25 m2 minimum,
? La/les plates-bandes peuvent être intégrée(s) sur du gazon ou en carrés avec bordures (ciment, bois ou tout
autre matériau),
? Prévoir si besoin une protection contre des oiseaux. En effet, certaines plantes en jeune pousse sont
consommées par des oiseaux et cela perturbe les floraisons,
? Prévoir si besoin une protection contre les lapins,
? Prévoir des fertilisants (biofertil ou équivalent).
Les pots pour les arbres
Les arbres cultivés hors-sol sont nanifier. Pour que leurs racines ne viennent pas s?implanter dans le sol, il est
indispensable de les positionner sur des dalles béton ou tout autre matériau minéral.
? Prévoir de 28 à 32 pots ou bacs de 50 cm de diamètre, correspondant aux 7-8 espèces ligneuses,
? Prévoir les dalles à mettre sous les pots,
? Prévoir un arrosage goutte-à-goutte semi-automatique (4 goutteurs par pot),
? Composition du substrat :
- 1/3 de terre franche (terre végétale argileuse),
- 1/3 de terreau de feuilles,
- 1/3 de sable
? Prévoir une protection individuelle contre le froid (quand la température est inférieure à -15°C).
La collecte des plantes
Les temps indiqués ci-dessous concernent la collecte des plantes.
Temps de collecte :
? Jeunes arbres prélevés en nature : environ 4 jours - entre novembre et la fin février,
? Herbacées (dont graminées) : environ 4 jours (3 jours entre le 15 avril et le 15 mai et 1 jour pour les espèces
plus tardives à partir du 15 juin),
? Mises en pots aussitôt après la récolte : c?est un travail délicat d?élimination des espèces indésirables dans
les touffes collectées : 2-3 jours.
La plantation au Pollinarium sentinelle
Jeunes arbres :
? Préparation du substrat à mettre dans les pots : ? journée,
? Plantation dans les pots : 1 jour,
? Préparation du terrain, pose de dalles et mise en place de l?arrosage : 2-3 jours.
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Herbacées dont graminées :
? A peu près le même ratio que celui d?une plantation de plantes vivaces,
? Quantité à planter : entre 160 et 200 plantes.
Suivi des émissions
C?est l?activité principale du Pollinarium sentinelle et la plus importante. Elle doit être conduite régulièrement
pendant toute la saison pollinique avec une grande rigueur :
? Décembre - janvier : début de la période de surveillance,
? Janvier - mars : 4-6 espèces à surveiller,
? Avril - juin : période la plus intense de surveillance où plusieurs espèces sont à surveiller en même temps.
? Certaines espèces finissent leur cycle de floraison au début de l?été, mais peuvent entamer un nouveau
cycle dit de « regain » avec l?arrivée des pluies dès le mois d?aout - septembre. Le regain fait l?objet d?un
suivi de début et fin d?émission,
? Après chaque observation, les agents doivent entrer les données récoltées sur le site internet
www.alertepollens.org avant 14h.
Entretien
? Il n?y a pas de travaux de sol, pas de bêchage en hiver,
? Le désherbage est exclusivement manuel, sans travail du sol,
? Quelques plantes demandent à être régulièrement piétinées et les graminées sont fauchées chaque année,
? Il est préconisé de fertiliser deux fois dans l?année.
Pour plus de renseignements sur le temps passé aux observations, l?APSF peut vous mettre en contact avec des
responsables des Pollinariums sentinelles existants.
De manière générale, le temps moyen à consacrer au Pollinarium sentinelle est d?environ 2 ou 3h par semaine. Le
temps d?entretien du Pollinarium sentinelle n?est pas plus important que le temps d?entretien de n?importe quel
espace vert.
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http://www.alertepollens.org/
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Annexe. Retro-planning des dix étapes nécessaires à la création d?un Pollinarium sentinelle
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?
?
ASSOCIATION DES POLLINARIUMS SENTINELL
M LAVRILLEUX LUC
30 BOULEVARD DES BATIGNOLLES
44300 NANTES
Date de la déclaration de renouvellement : 8 FÉVRIER 2021
Déclarant: Association des Pollinariums sentinelles de France, association, 30
boulevard des Batignolles, 44300 Nantes
N? SIREN: 753 141 720
N? d'inscription de l'acte de transmission de propriété au Registre National des
Marques : 555 241
Mandataire ou destinataire de la correspondance :
Association des Polllnarlums sentinelles de France, M. Lavrilleux Luc, 30 Boulevard
des Batignolles, 44300 Nantes.
Enregistrement concerné
N? national ou N? d'enregistrement: 11 3 814 138
Marque française
Signe concerné: POLLINARIUM SENTINELLE
Date du dépôt: 14 MARS 2011
N? du bulletin dans lequel l'enregistrement ou le dernier renouvellement a été
publié: 11/35
Portée du renouvellement
Renouvellement effectué pour l'intégralité des produits et services de
l'enregistrement concerné
Classes de produits et de services : 31, 41, 42, 44.
Annexe 2 : certificat d'enregistrement de la marque 'pollinarium
sentinelle'
PUBLIÉ
PUBLIÉ
No National : 18 4 466 620
Dépôt du : 4 JUILLET 2018
à : 92 INPI - DÉPÔT ÉLECTRONIQUE
Association des Pollinariums sentinelles de France, Association,
Maison ouvrière des Batignolles, 30 boulevard des Batignolles,
44300 Nantes.
Mandataire ou destinataire de la correspondance :
Monsieur Bruno Sablé, Maison ouvrière des Batignolles, 30
boulevard des Batignolles, 44300 Nantes.
Classe No 31 : Ensemble d'individus de différentes espèces de
plantes à pollen allergisant, à savoir plantes, arbustes et arbres,
réunies en un même lieu pour former des micropopulations
génétiquement hétérogènes et représentatives de
métapopulations sauvage de chacune des espèces, permettant
de surveiller, dans un but scientifique, de santé publique et
d'éducation, l'émission des pollens ;
Classe No 41 : Organisation de réunions à but éducatif et de
formation des médecins et de toute personne devant intervenir
au sein du réseau de pollinarium sentinelle ;
Classe No 42 : Analyse scientifique et publication des données
produites par l'échantillonnage ;
Classe No 44 : Services d'horticulture et de sylviculture.
Classes de produits ou services : 31, 41, 42, 44.
Monsieur Bruno Sablé
Maison ouvrière des Batignolles
30 boulevard des Batignolles
44300 Nantes
Annexe 3 : certificat d'enregistrement de la marque 'pollinarium'
PUBLIÉ
CERTIFICAT D?ENREGISTREMENT
Marque de fabrique,
de commerce ou de service
R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
Le Directeur général de l?Institut national de la propriété industrielle
certifie que la marque reproduite au verso a été enregistrée.
L?enregistrement produit ses effets à compter de la date de
dépôt de la demande pour une période de dix ans indéfiniment
renouvelable.
Cet enregistrement sera publié au Bulletin officiel de la propriété
industrielle
Siège : 15 rue des Minimes - CS 50001 - 92677 Courbevoie Cedex - Téléphone : 0820 213 213 - Télécopie : +33 (0)1 56 65 86 00 - www.inpi.fr - contact@inpi.fr
Établissement public national créé par la loi n°51-444 du 19 avril 1951
M
A
3
56
/0
2/
07
Pour le Le Directeur général de l?Institut
national de la propriété industrielle
Philippe CADRE
Directeur de la propriété industrielle
no 18/43 Vol. II du 26 octobre 2018
PUBLIÉ
Appui scientifique et technique de l?Anses
Demande n° 2020-AST-0168
AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ SANITAIRE de l?alimentation, de l?environnement et du travail
14 rue Pierre et Marie Curie 94701 Maisons-Alfort Cedex
Tél +33 (0)1 49 77 13 50 ? www.anses.fr
ANSES/FGE/0042 [version g] ? PR1/ANSES/9
Le directeur général
Maisons-Alfort, le 6 janvier 2022
NOTE
d?appui scientifique et technique
de l?Agence nationale de sécurité sanitaire
de l?alimentation, de l?environnement et du travail
relative à la surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant et à
l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP)
L?Anses a été saisie le 7 décembre 2020 par la Direction générale de la santé pour la conduite
d?un appui scientifique et technique lié à la surveillance phénologique du pollen dans l?air
ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP).
1. CONTEXTE ET OBJET DE LA DEMANDE
Les allergies au pollen ou pollinoses touchent aujourd?hui en France 20 % des enfants âgés
de plus de 9 ans et 30 % des adultes. D?après les données des fédérations d?allergologues, la
prévalence des allergies respiratoires a été multipliée par 3 en 30 ans. Ainsi, 6 millions de
personnes souffrent d?asthme en France. Par ailleurs, 1 personne touchée par une allergie
respiratoire sur 5 est victime d?une forme sévère de la maladie. Enfin, le coût de la rhinite
allergique est estimé à 1 milliard d?euros par an et celui de l?asthme (hospitalisation) à 0,9
milliard par an.
Afin de prévenir ces pathologies et de réduire les symptômes ainsi que les coûts de santé
associés, l?information concernant les émissions de pollen dans l?air, en particulier de pollen
allergisant, permet aux personnes sensibles d?anticiper les traitements et d?éclairer les
professionnels de santé dans leur diagnostic. Pour être optimale, cette information doit
s?appuyer sur un réseau de surveillance fiable, pérenne et représentatif de l?exposition de la
population.
En 2014, l?Anses recommandait de renforcer et de pérenniser le système de surveillance du
pollen dans l?air. Ces recommandations ont conduit les ministères chargés de la santé et de
l?environnement à encadrer la surveillance du pollen et des moisissures de l?air ambiant. Ainsi,
la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a modifié, par son article
46, le code de l?environnement (article L. 221-1), en incluant dans la réglementation la
surveillance du pollen et moisissures dans l?air ambiant. L?arrêté du 5 août 2016, pris en
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application de cet article, a désigné trois organismes chargés de coordonner la surveillance
du pollen et des moisissures de l?air ambiant :
- l?association Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) ;
- les associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) lorsqu?elles
participent à la surveillance du pollen et des moisissures de l?air ambiant ;
- l?association des pollinariums sentinelles de France (APSF).
En 2019, le dispositif de surveillance du pollen comprenait 16 pollinariums sentinelles, suivis
par l?APSF et opérationnels dans la moitié ouest de la France, 15 jardins d?observation du
pollen et 84 capteurs de pollen, coordonnés par le RNSA, dont 10 spécifiques pour l?ambroisie.
Le dispositif de surveillance des spores de moisissures (géré par le RNSA) comptait quant à
lui 17 capteurs.
Les acteurs coordonnant la surveillance du pollen s?assurent de la diffusion des résultats de
cette surveillance sur leur site Internet et par tout autre moyen auprès du public et des
professionnels de santé. Dans ce cadre, l?indicateur du risque d?allergie lié à l?exposition au
pollen (RAEP), développé par le RNSA et qui s?appuie à la fois sur les concentrations de pollen
dans l?air mais également sur des données cliniques, des données phénologiques et des
données météorologiques, est le principal moyen de communication existant concernant le
risque d?allergie. Néanmoins, selon l?algorithme initial de calcul du RAEP, seules les données
phénologiques issues des jardins d?observation du pollen du RNSA sont prises en compte
dans cet indicateur.
L?optimisation du réseau de surveillance du pollen dans l?air ambiant ainsi que l?information
renforcée du public concernant cette surveillance pourraient s?inscrire dans une des actions
du prochain plan « Mon environnement, ma santé ».
Dans cette perspective, il est demandé à l?Anses :
- de décrire les avantages et les inconvénients des pollinariums sentinelles et des jardins
d?observation du pollen, notamment en termes de représentativité et de pérennité et
de déterminer, si possible, l?outil de surveillance phénologique qui apparaît le plus
pertinent, en lien avec la recommandation de janvier 2014 de systématiser les
observations phénologiques à toutes les régions ;
- d?évaluer la méthodologie de calcul actuelle du RAEP et de produire une note
méthodologique relative au mode de calcul d?un RAEP actualisé incluant dans son
algorithme les données de l?APSF, en vue d?harmoniser et de simplifier l?information
des personnes allergiques et des professionnels de santé notamment.
Il est également demandé de tenir compte de la recommandation du Haut Conseil de la Santé
Publique (HCSP) dans son avis du 28 avril 2016 relatif à l?information et aux recommandations
à diffuser en vue de prévenir les risques sanitaires liés au pollen allergisant. Le HCSP
recommande les seuils suivants, à destination des responsables du déclenchement des
processus de diffusion des messages :
- seuil de déclenchement pour la diffusion de messages d?information auprès de la
population générale et des professionnels de santé : seuil d?exposition au pollen
correspondant au risque allergique d?exposition au pollen de niveau faible (RAEP = 2)
du RNSA.
- seuil de déclenchement pour la diffusion de recommandations auprès des personnes
allergiques : début de l?émission de pollen, déterminé par l?alerte du Pollinarium
sentinelle (première fleur à émettre du pollen dans l?atmosphère pour chaque espèce
allergisante) et, à défaut, utilisation du risque d?exposition allergique au pollen de
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niveau très faible (RAEP = 1) du RNSA en attendant l?extension du réseau des
pollinariums.
2. ORGANISATION DES TRAVAUX
Les travaux ont été conduits avec l?appui d?experts rapporteurs. Ils ont été présentés, pour
commentaires, au CES « Évaluation des risques liés aux milieux aériens » (CES Air) le 15
novembre 2021 et au CES « Risques biologiques pour la santé des végétaux » le 16 novembre
2021. Une relecture critique de la présente note a par ailleurs été assurée par un expert
membre du CES Air.
Les travaux se sont appuyés sur des consultations du RNSA (17 juin 2021) et de l?APSF (24
juin 2021) pour la première question et sur une audition du RNSA (30 juin 2021) pour la
deuxième question, ainsi que sur l?expertise des experts rapporteurs. Une consultation
internationale a également été menée par l?Anses entre le 1er octobre 2021 et le 7 novembre
2021 afin de mettre le RAEP en perspective avec d?autres moyens de communication existants
dans d?autres pays ou régions.
L?Anses analyse les liens d?intérêts déclarés par les experts avant leur nomination et tout au
long des travaux, afin d?éviter les risques de conflits d?intérêts au regard des points traités dans
le cadre de l?expertise.
Les déclarations d?intérêts des experts sont publiées sur le site Internet :
https://dpi.sante.gouv.fr/.
3. ANALYSE ET CONCLUSIONS
3.1. Surveillance phénologique du pollen
En préambule, la phénologie se définit par l?étude des variations, (en fonction du climat), des
phénomènes périodiques de la vie végétale (floraison, fructification?) et animale (période de
reproduction, émergence des stades adultes chez les insectes?)1.
La surveillance phénologique du pollen consiste à observer la floraison des plantes, que ce
soient des espèces herbacées (graminées par exemple) ou ligneuses (noisetier, bouleau?),
puisqu?il s?agit d?une étape de la vie végétale déterminante dans l?émission de pollen dans l?air.
Dès lors que la floraison est détectée, les patients sensibles au pollen pourront anticiper leur
traitement et le rendre ainsi plus efficace. La surveillance phénologique du pollen permet
également d?éclairer les professionnels de santé dans leur diagnostic s?ils ont des patients
présentant des symptômes évocateurs d?une allergie au pollen pendant une période de
floraison.
En France, deux réseaux d?observation permettent la surveillance phénologique du pollen :
- les jardins d?observation du pollen ou polliniers, suivis par le Réseau national de
surveillance aérobiologique (RNSA), au nombre de neuf en 2021 ;
- les pollinariums sentinelles, suivis par l?Association des pollinariums sentinelles de
France (APSF), au nombre de quatorze en 2021.
1 https://tempo.pheno.fr/Presentation/Phenologie consulté le 30 juillet 2021
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Afin d?appréhender au mieux les avantages et inconvénients de chacun de ces outils, l?Anses
a consulté les deux associations, par l?intermédiaire de questionnaires et par téléphone les 17
et 24 juin 2021, notamment pour recueillir des informations sur leur mode de fonctionnement.
La rédaction de la suite de ce chapitre s?appuie donc sur les informations obtenues lors de ces
consultations. Concernant les jardins d?observation du pollen suivis par le RNSA, six
questionnaires sur neuf ont été renvoyés à l?Anses2. Concernant les pollinariums, l?APSF a
renvoyé un seul questionnaire, les réponses s?appliquant à tous les pollinariums.
3.1.1. Les jardins d?observation du pollen ou polliniers suivis par le RNSA
3.1.1.1. Historique
Le premier jardin dédié à la phénologie a été créé fin 1999-début 2000 à Cholet (devenu depuis
un pollinarium sentinelle). À la suite de la communication du RNSA sur ce jardin dans des
rapports et des congrès annuels, d?autres jardins ont vu le jour. Certains résultaient d?une
initiative personnelle, tandis que d?autres étaient créés à la demande du RNSA.
Par ailleurs, l?AASQA ATMO Grand Est a apporté son expertise pour la création de 6 polliniers
répartis sur le territoire du Grand Est (Nancy, Épinal, Troyes, Schiltigheim, Reims et Metz).
Ces jardins ont été créés pour envoyer des informations locales aux sentinelles Pollin?air3 (pour
débuter leurs observations). Seul le jardin de Nancy transmet ses observations phénologiques
au RNSA. Pour les autres, les observations phénologiques sont stockées au niveau régional,
dans la base de données Pollin?Air et ATMO Grand Est.
3.1.1.2. Mode de fonctionnement
? Nombre et localisation des jardins
En 2021, neuf jardins ont transmis des données toutes les semaines au RNSA. Ils sont répartis
sur l?ensemble du territoire (Figure 1) et leur localisation est proche de capteurs de pollen et
de médecins sentinelles. Les zones de montagnes ne sont pas représentées, mais semblent
mois pertinentes, du moins en début de saison, puisque la floraison commence par les basses
altitudes.
2 Les six réponses reçues provenaient des jardins d?observation du pollen d?Antibes, ATMO Grand Est, Avignon,
Brest (métropole), Caen, Tours
3 Le réseau Pollin?Air est un réseau participatif de botanistes amateurs et professionnels permettant de signaler en
temps réel et de manière géolocalisée l?arrivée des grains de pollen allergisants, http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-
concept, consulté le 25 novembre 2021
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http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept
http://www.pollinair.fr/pollin-air/le-concept
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Figure 1 : Localisation des jardins ayant transmis des observations phénologiques au RNSA en 2021
? Espèces présentes et choix du terrain
Si, à Cholet, un inventaire des espèces représentatives de la zone géographique a été réalisé,
aucun arbre n?a été replanté dans les autres jardins (à l?inverse des herbacées). L?idée du
RNSA était d?utiliser des jardins existants, publics ou privés, dont certains contiennent des
arbres centenaires, dans une optique qu?ils n?avaient pas avant. En d?autres termes, certains
jardins, comme par exemple celui de Caen existant depuis 1736, n?avaient, à l?origine, pas été
créés pour réaliser des observations phénologiques, mais les espèces qui y étaient présentes
présentaient un intérêt pour la surveillance phénologique du pollen. D?autres, comme le jardin
de Nancy, ont également une visée éducative et ludique, avec un jeu de pistes pour les
visiteurs. Chaque jardin a donc son identité et son propre mode de fonctionnement.
À Antibes, par exemple, les espèces présentes sont des espèces exotiques ligneuses de
climat méditerranéen. Le choix des espèces introduites se fait en fonction des projets en cours.
Les plantes sont issues de semis réalisés dans une pépinière et les graines proviennent du
milieu naturel ou de jardins botaniques. L?origine génétique des plantes cultivées est connue
et tracée grâce à un code international en usage dans les jardins botaniques (code IPEN).
Les espèces exotiques envahissantes avérées telles que l?ambroisie (Ambrosia artemisiifolia
L.) ne sont pas introduites dans la plupart des jardins, sauf dans le jardin botanique de Nancy,
dans lequel l?ambroisie était présente bien avant la mise en place du pollinier.
? Coût et personnes effectuant les observations
Les observations phénologiques réalisées dans les jardins d?observation du pollen ou
polliniers sont effectuées par des botanistes volontaires, de façon bénévole.
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? Fréquence des observations
L?observation phénologique se fait de façon pragmatique, à savoir une fois par semaine pour
être en concordance avec les bulletins hebdomadaires édités par le RNSA. Il convient de
rappeler que le RNSA ne rémunère pas les personnes effectuant les observations et de ce
fait, ne prévoit pas de les solliciter davantage. Cependant, selon le RNSA, la fréquence
actuelle des observations est suffisante pour voir des variations interannuelles de la
pollinisation. Par ailleurs, il est fréquent d?observer des variations interindividuelles de plus
d?un jour dans la date de floraison (par exemple plusieurs semaines pour le noisetier).
? Procédé pour les observations
Les espèces ligneuses sont en pleine terre et en croissance libre, avec des individus parfois
âgés. Les observations se font à l?oeil nu ou avec des jumelles pour les arbres de 20 à 30
mètres de hauteur. Le début de floraison ne sera rapporté qu?après plusieurs inflorescences
observées (nombre non fixé par le RNSA).
Pour les jardins de la région Grand Est, les observations se font à l?oeil nu, avec tapotage des
fleurs sur un papier blanc pour visualiser la poudre jaune que forment les grains de pollen.
? Diffusion de l?information
Les observations phénologiques sont renseignées dans des bulletins phénologiques, transmis
au RNSA chaque semaine. Ce dernier diffuse ensuite l?information chaque semaine sur son
site Internet4.
3.1.2. Les pollinariums sentinelles suivis par l?APSF
3.1.2.1. Historique
Le premier pollinarium a été créé dans le jardin des plantes de Nantes en 2003. Des
comparaisons ont été effectuées avec les observations faites « dans la nature » pour vérifier
que la transplantation des espèces allergisantes ne modifiait pas la cinétique des émissions
de pollen. De plus, une étude d?intervention a montré que les observations réalisées dans les
pollinariums coïncidait avec l?apparition de symptômes d?allergie précoces (Guillam et al.
2010). Le pollinarium de Nantes est devenu opérationnel en 2012 puis l?ARS Pays de la Loire
et la DGS ont soutenu la démarche de l?APSF et l?ont aidée à créer d?autres pollinariums.
3.1.2.2. Mode de fonctionnement
? Nombre et localisation des pollinariums
En 2021, l?APSF compte 14 pollinariums opérationnels, répartis essentiellement à l?Ouest de
la France (Figure 2). À noter cependant qu?en plus de ceux-ci, un pollinarium est en
suspension d?observation à la suite d?un changement de politique municipale (arrêt de la
mobilisation des personnels communaux des espaces verts), un autre est en période d?essai
(Poitiers) et deux pollinariums sont en cours de création (Niort et Paris).
4 https://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique, consulté le 24 novembre 2021
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https://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletin-phenologique
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Figure 2 : Localisation des pollinariums sentinelles développés par l?APSF
? Espèces présentes
Pour chaque pollinarium mis en place, une phase d?essai d?un an est programmée. Cette étape
permet non seulement aux jardiniers de prendre l?outil en main mais aussi de vérifier que les
espèces présentes sont des espèces pertinentes, c?est-à-dire qu?elles sont à la fois bien
caractéristiques dans la zone géographique ciblée par le pollinarium et qu?elles ont un potentiel
allergisant. Si un médecin de la région a le sentiment que la libération du pollen est plus
précoce que les observations faites dans le pollinarium, au vu des symptômes déclarés par
ses patients, de nouveaux plants vont être prélevés et implantés afin de se rapprocher des
observations cliniques. À l?issue de la phase d?essai, l?équipe est complètement opérationnelle.
Les individus5 transplantés dans les pollinariums sont récoltés dans un rayon de 40 km autour
du pollinarium (en zones non montagneuses). Cette distance permet de diffuser les
informations de prévention sanitaire vers un maximum de personnes allergiques, dans la
mesure où les premières à être touchées résident en zone péri-urbaine, à proximité de la
nature. Au-delà, il y aurait trop de différences de climat et de géographie et cela serait moins
représentatif. Dans le but de conserver une variabilité des plantes et de couvrir toute une
période d?émission de pollen, 4 plants sont récoltés par espèce ligneuse et 20 plants par
espèce herbacée. Une distance d?au moins 3 km entre chaque plant récolté est demandée par
l?APSF afin d?avoir des populations de plantes génétiquement différentes. Il est toujours
possible de remplacer les plants existants défectueux grâce à la localisation de l?origine du
plant. Une journée par an peut être utilisée pour aller récolter de nouveaux individus.
5 Le terme « individu » désigne ici des plantes.
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Un pollinarium regroupe, sur un terrain de 100 à 150 m2, 5 à 7 espèces ligneuses et 8 à 10
espèces herbacées (dont plusieurs espèces de graminées).
Au vu de la réglementation stricte sur la plantation d?ambroisie en France ainsi que des travaux
de surveillance et de communication en la matière notamment par la FREDON et le RNSA, le
conseil d?administration de l?APSF réuni le 16 décembre 2020 a convenu qu?il n?était pas
opportun actuellement de développer le suivi de l?ambroisie dans les pollinariums.
? Choix du terrain
L?APSF choisit un terrain parmi ceux proposés par la collectivité qui souhaite accueillir un
pollinarium. Le site doit être suffisamment abrité du vent, notamment des vents froids, et
ensoleillé, en particulier avec un ensoleillement maximal en début d?année. La portée de
l?ombre à différentes heures de la journée est également prise en compte. La nature du sol est
importante aussi mais elle peut être ajustée dans les parcelles où les plants vont être cultivés.
D?une façon générale, l?APSF oriente son choix vers des sites où la floraison des différentes
espèces sera plutôt précoce.
De plus, l?APSF choisit de préférence des sites fermés la nuit pour éviter des dégradations et
en centre-ville pour bénéficier d?un îlot de chaleur (toujours afin d?avoir une floraison plutôt
précoce), mais aussi pour des raisons pratiques, comme limiter les temps de déplacement des
personnels de surveillance des espaces verts.
? Coût et personnes effectuant les observations
Le coût d?installation initiale d?un pollinarium représente entre 5 000 et 6 000¤ à la charge des
collectivités. Il faut ensuite compter le temps de mise à disposition du personnel.
Les personnes effectuant les observations sont des personnels des espaces verts employés
par les villes accueillant les pollinariums. Sur l?ensemble de l?année, le temps de travail dédié
à l?entretien et aux observations est estimé à 2 heures par semaine.
? Fréquence des observations
Les observations ont lieu quotidiennement, l?objectif des pollinariums étant de pouvoir
observer les toutes premières émissions de pollen. Les observations se limitent cependant
aux jours ouvrés.
L?APSF a déjà observé des variations interannuelles dans la pollinisation au sein d?une même
espèce, jusqu?à un décalage de 4 à 5 semaines.
? Procédé pour les observations
Les espèces ligneuses sont mises en pot pour faciliter la détection du début de l?émission de
pollen et l?observation de l?intégralité de l?individu. Des tailles fruitières sont également
réalisées afin d?accélérer la floraison car les arbres plantés sont jeunes. Les herbacées ne
sont pas arrosées. Seules les espèces ligneuses sont arrosées, sauf l?hiver, par arrosage
automatique déclenché par les jardiniers.
Avec ce procédé, l?APSF n?a pas observé de décalage dans le temps de la pollinisation,
seulement un raccourcissement de la période de pollinisation par rapport à un individu présent
dans la nature. Il est à noter que les espèces ligneuses constituent un moins grand panel dans
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les pollinariums que les herbacées puisqu?elles ne sont représentées que par 4 individus,
contre 20 pour les herbacées. Néanmoins, au pollinarium de Paris (en cours de création), les
espèces ligneuses ont été récoltées en double, pour les replanter en pot et en pleine terre, ce
qui permettra de comparer les observations selon ces deux procédés.
L?association ne note généralement pas de fin de floraison plus précoce, bien que les
conditions soient plus favorables dans un site bien abrité en comparaison des conditions
présentes dans la nature. La fin de la floraison n?est relevée que pour les deux derniers
individus à avoir émis du pollen car cela représenterait trop de travail pour les jardiniers
d?observer la fin de floraison sur tous les individus de chaque espèce présente dans le
pollinarium.
Les observations phénologiques sont réalisées selon le même protocole dans chacun des
pollinariums. Le matériel nécessaire à l?observation consiste en une plaque d?altuglas, de la
glycérine, un chiffon, une loupe et un carnet de relevé des observations (fourni par l?APSF).
Les inflorescences sont tapotées au-dessus de la planche, afin d?observer s?il y a bien
libération de pollen.
? Diffusion de l?information
L?APSF n?a pas mis en place de seuil de déclenchement d?une alerte ; à la toute première
émission de pollen, l?information est diffusée le jour même via une newsletter. Pour assurer la
représentativité des observations, une vérification est faite en début de saison pollinique. Il
faut qu?il y ait une majorité des plants de l?espèce vivants pour que l?information soit consignée
comme valide. En cas de seconde phase de floraison au cours de la saison, pour éviter qu?une
alerte soit lancée suite à une floraison inhabituelle d?un seul individu, par exemple, il faut que
la moitié des plantes au moins fleurisse pour déclencher une alerte.
Le site Internet de l?APSF6 est mis à jour à mesure de la publication des newsletter envoyées
par les pollinariums. Les widget (extraits du site Internet) peuvent être utilisés par les villes
pour les intégrer sur leurs propres sites et ainsi relayer ces informations. Certaines villes ont
également développé des applications, qui relaient une partie des informations présentes sur
le site Internet de l?APSF.
Les ASQAA contribuent à la diffusion des newsletters Alerte pollens et relaient également
l?information (via les widget en général), au même titre que les informations issues du RNSA.
3.1.3. Perspectives
L?APSF et le RNSA vont publier prochainement des cartes ensemble et travaillent à une
collaboration pour que les informations transmises au public soient disponibles au même
endroit, tout en précisant la provenance de l?information.
Par ailleurs, l?APSF souhaiterait installer des pollinariums dans chaque centre-ville des chefs-
lieux de département (cela représenterait environ 100 pollinariums). L?association a fait une
étude pour essayer de couvrir environ 80 % de la population française, ce qui lui donne des
idées de lieux d?implantation. Actuellement, le RNSA utilise les données des pollinariums dans
les régions pour lesquelles le RNSA ne dispose pas de pollinier.
6 https://www.alertepollens.org/, consulté le 24 novembre 2021
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https://www.alertepollens.org/
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3.1.4. Avantages et inconvénients des deux réseaux d?observation
Jardins ou polliniers
(RNSA)
Pollinariums sentinelles
(APSF)
Nombre, localisation (en 2021) 9, répartis sur tout le territoire
- faible nombre
+ représentatif des différents
climats du territoire
14, essentiellement à l?Ouest
de la France
- localisation spécifique
Espèces présentes Mêmes espèces que celles
présentes « dans la nature »
+ représentativité
- exhaustivité non assurée
Espèces récoltées dans un
rayon de 40 km autour du
pollinarium
+ représentativité
Choix du terrain Choix en fonction des jardins
préexistants, qui ont en général
aussi d?autres fonctions
(pédagogique, ludique,
scientifiques, etc.)
+ valorisation de l?existant
+ plantes en place parfois
depuis longtemps, notamment
les arbres
Choix orienté pour avoir un
début de floraison précoce
+ assure une alerte donnée le
plus tôt possible
Coût financier Coûts peu importants, car
valorisation de jardins pour la
plupart préexistants et recours
à des bénévoles
+ faible coût financier pour la
collectivité
Environ 6 000¤ pour
l?installation d?un pollinarium,
puis environ 2 heures par
semaine pour un jardinier.
- coûts significatifs supportés
par les collectivités
Personnes effectuant les
observations
Botanistes amateurs ou
professionnels bénévoles
+ personnes motivées
uniquement
- pas d?obligation, donc pas
d?assurance que la donnée
sera systématiquement
transmise
Jardiniers employés par les
collectivités formés par l?APSF
pour les observations
phénologiques
+ Personnel rémunéré, tenu de
faire l?observation
- maintien du dispositif
dépendant d?une décision de
politique locale
Fréquence des observations Hebdomadaire
- risque de donnée peu précise
sur le début de certaines
floraisons
Quotidienne (jours ouvrables)
+ donnée précise sur le début
de floraison
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Jardins ou polliniers
(RNSA)
Pollinariums sentinelles
(APSF)
Moyens utilisés pour
l?observation
Observation directe des
plantes dans la plupart des
jardins, vibration de
l?inflorescence au-dessus d?une
feuille blanche pour le jardin de
la région Grand Est
- pas de protocole standardisé
Vibration de l?inflorescence au-
dessus d?une planchette
+ protocole standardisé, évitant
les différences entre
observateur
+ définition de seuils d?alerte
(p. ex pour les deuxièmes
floraisons)
3.1.5. Conclusions
Les outils phénologiques des deux associations que sont l?APSF et le RNSA visent à observer
la floraison de plantes allergènes, au niveau local, afin d?alerter la population via leurs canaux
respectifs. Ces observations sont complémentaires aux mesures réalisées avec les capteurs
de pollen du RNSA.
Si les objectifs sont similaires et la démarche comparable, la présente analyse a mis en
évidence des différences dans l?installation des dispositifs d?observation de la libération de
pollen.
Les jardins d?observation du pollen et polliniers du RNSA ont surtout été mis en place par
opportunité, quand des gestionnaires de jardins existants disposaient des espèces ciblées et
que des personnes étaient volontaires pour réaliser les observations. Ces dernières visent à
définir les dates de début et de fin de floraison telles qu?observées in natura. Les mesures se
veulent simples et pragmatiques, avec une fréquence adéquate.
Les pollinariums de l?APSF traduisent une démarche plus standardisée et plus précise, avec
pour objectif la définition des dates précises de début de floraison, les plus précoces possible.
Les coûts sont pris en charge par les collectivités locales, ce qui rend le maintien du dispositif
dépendant d?une décision de politique locale. Une validation est prévue concernant le
protocole de culture des arbres en pot, afin de quantifier le potentiel décalage de début de
floraison par rapport à des arbres en pleine terre.
En conclusion, les deux approches sont complémentaires, tant dans la démarche que dans
l?implantation géographique. Chacune présente des avantages et des inconvénients. Le
modèle des pollinariums sentinelles apportant une information plus précise en début de
floraison, il serait intéressant de l?étendre sur tout le territoire. En parallèle, les jardins
d?observation et polliniers du RNSA, peu coûteux, permettent une valorisation de l?existant et
les observations phénologiques in natura qui en sont issues restent pertinentes. Quoi qu?il en
soit, disposer d?observations phénologiques est utile, pertinent et complémentaire à
l?information fournie par les comptages de pollen via les capteurs du RNSA.
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3.2. Indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP)
3.2.1. Généralités
3.2.1.1. Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
? Histoire
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) a été créé au sein de l?Institut
Pasteur en 1984 puis est devenu une association indépendante en 1996. Constitué sous forme
d?une association régie par la loi de 1901, ce réseau exerce une mission de service public qui
se caractérise par la surveillance métrologique du contenu de l?air en particules biologiques
(pollen et moisissures) susceptibles d?impacter la santé de la population générale (Thibaudon,
Oliver, et Besancenot 2019). Depuis 2016, le RNSA est chargé de coordonner, avec certaines
associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA) et l?APSF, la surveillance
du pollen et l'information associée.
? Capteurs et localisation
En 2020, le RNSA comptait 83 sites de mesures équipés de capteurs Hirst sur l?ensemble du
territoire (Figure 3) :
- 71 sites tout pollen (dont un capteur à Cayenne) ;
- 11 sites spécifiquement dédiés à la surveillance du pollen d?ambroisie ;
- 1 site utilisé à des fins de validation scientifique.
Les appareils de type Hirst utilisés par le RNSA respectent les recommandations de la norme
NF EN 16868 (Échantillonnage et analyse des grains de pollen en suspension dans l'air et des
spores fongiques pour les réseaux relatifs à l'allergie - Méthode volumétrique de Hirst).
De façon générale, la localisation des capteurs vise à maximiser la représentativité des
mesures réalisées ; ces mesures ont en effet pour objectif de refléter l?exposition de la
population vivant dans une zone assez large. Un compromis doit être trouvé entre la qualité
du site pour la mesure, son accessibilité, l?installation du capteur, la disponibilité des
personnes effectuant les relevés et les mesures de sécurité à appliquer pour ces dernières.
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Figure 3 : Localisation des capteurs du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) pour
l?année 2020
? Potentiel allergisant
En parallèle du développement du réseau et de ses méthodes analytiques, le RNSA
développe et met à disposition du grand public un tableau du potentiel allergisant des
différentes espèces végétales retrouvées sur le territoire hexagonal7. Le potentiel allergisant
reflète la capacité du pollen à provoquer une allergie ou une réaction allergique pour une partie
non négligeable de la population générale. Il est défini sur la base de la littérature scientifique
(Sindt et al. 2019, 2017) en trois catégories :
? faible ou négligeable : une très grande quantité de grains de pollen est nécessaire pour
déclencher une allergie et cela ne concerne que les personnes les plus sensibles ;
? modéré : une quantité importante de grains de pollen est nécessaire pour provoquer
des phénomènes allergiques chez un faible nombre de personnes sensibles (espèces
généralement présentes de manière ponctuelle) ;
? fort : quelques grains de pollen suffisent à provoquer une réaction allergique pour la
majorité des personnes sensibles.
Par exemple, le pollen d?ambroisie, de bouleau, de cyprès et de graminées a un potentiel
allergisant fort.
7 https://www.pollens.fr/le-reseau/les-pollens - consulté le 13 octobre 2021
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https://www.pollens.fr/le-reseau/les-pollens
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3.2.1.2. Définition du RAEP
Le dispositif de mesure et de surveillance mis en place par le RNSA a pour vocation d?être un
outil au service de la santé publique. Ainsi, le RNSA renseigne régulièrement la population
générale sur la présence de particules biologiques dans l?air ambiant par le biais de bulletins
polliniques. Le moyen de communication privilégié du RNSA est l?indicateur de Risque
d?Allergie lié à l?Exposition au Pollen (RAEP).
Le réseau de surveillance du RNSA fournit un comptage bi-horaire du nombre de grains de
pollen par m3 d?air. Ces comptes polliniques « bruts » sont difficiles à interpréter en raison des
différents niveaux d?allergénicité du pollen. Ils ne sont donc pas diffusés directement au grand
public, mais sont très largement utilisés à des fins descriptives ou de recherche et sont inclus
dans le calcul du RAEP.
Le RAEP est un indice multifactoriel, témoignant d?une gradation du risque d?impact sanitaire
lié à l?exposition au pollen, dont le calcul combine plusieurs données de natures différentes. Il
permet de fournir une information prévisionnelle, à quelques jours, du risque sanitaire pour les
personnes allergiques. Le RAEP varie de 0 (risque nul) à 5 (risque très élevé) ; un RAEP égal
ou supérieur à 3 est considéré comme cliniquement pertinent par le RNSA (Figure 4), c?est-à-
dire que les personnes allergiques ont de fortes chances de présenter des symptômes. Il
convient de souligner que le RAEP ne représente pas uniquement un niveau d?exposition au
pollen.
Le RAEP est utilisé tant pour les informations hebdomadaires, nationales, régionales ou
locales, que pour l?établissement de la carte annuelle d?exposition et de risque induit sur le
territoire métropolitain (exemple de l?ambroisie en Figure 4).
Figure 4 : Carte annuelle des comptes polliniques et du nombre de jours avec un RAEP ?3 induit par le
pollen d?ambroisie en France
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3.2.1.3. Formule du RAEP
Le calcul du RAEP intègre des données de plusieurs natures selon la formule actuelle :
???? = ???? +
? + ? + ?
3
Où :
? ???? est le risque d?allergie théorique hebdomadaire, intégrant notamment les comptes
polliniques de la semaine ;
? ? est l?indice basé sur les observations cliniques issues de bulletins cliniques
complétés chaque semaine par les médecins du réseau sentinelle du RNSA ;
? ? est l?indice basé sur les observations phénologiques issues de bulletins
d?observations complétés chaque semaine par des bénévoles ;
? ? est l?indice basé sur les prévisions météorologiques (température, pluie et vent) à
quelques jours.
La formulation du RAEP prend en compte les paramètres extérieurs majeurs impactant à la
fois la présence et la dispersion du pollen dans l?air, et donc l?exposition des populations, et
leur impact sanitaire. Ces données sont décrites plus en détails dans les paragraphes
suivants.
Le RAEP est diffusé le vendredi sur le site Internet du RNSA, avec des mises à jour possibles
au cours de la semaine suivante en fonction de la collecte de nouvelles données ou dans le
cas de changement drastique de prévisions météorologiques. Le RAEP peut ainsi être mis à
jour deux ou trois fois par semaine.
Le RAEP communiqué au public doit être considéré comme un risque « maximal »
potentiellement atteint dans la semaine à venir (respectant ainsi le principe de précaution).
3.2.2. Évaluation de la méthodologie de calcul du RAEP
Ce chapitre intègre une analyse critique de la méthodologie actuelle de calcul du RAEP, en
considérant d?abord les données d?entrée alimentant le calcul (paragraphe 3.2.2.1) puis la
structure de ce dernier (paragraphe 3.2.2.2) et enfin la validation du RAEP (paragraphe
3.2.2.3).
3.2.2.1. Données d?entrée
Il est tout d?abord important d?évaluer la qualité, la représentativité et la pérennité des données
d?entrée alimentant le calcul du RAEP (???? et comptes polliniques ; données cliniques et
indice ? ; données phénologiques et indice ? ; données météorologiques et indice ?).
? Risque d?allergie théorique et comptes polliniques
Présentation
Les comptes polliniques comptent le nombre de grains présents dans l?air et le potentiel
allergisant est une caractéristique propre du pollen ; aucun de ces deux indicateurs ne
représente l?impact sur les personnes allergiques de l?exposition au pollen. À l?inverse, le
risque d?allergie théorique ???? est un indicateur multifactoriel, représentant la probabilité pour
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une personne allergique au pollen de présenter des symptômes cliniques, dans une zone
géographique spécifique (Thibaudon 2003). Il dépend :
? du potentiel allergisant ;
? de la durée de la saison pollinique ;
? des conditions météorologiques ;
? des comptes polliniques ;
? de la localisation géographique.
Pour chaque pollen (caractérisé par son potentiel allergisant) et chaque zone géographique
(aussi représentative des conditions météorologiques), des grilles de correspondance ont été
créées entre le niveau de risque d?allergie théorique, allant de 0 (risque nul) à 5 (risque élevé),
et les comptes polliniques, journaliers ou hebdomadaires.
Les trois zones géographiques considérées dans le RAth sont représentatives de l?abondance
et de l?existence des espèces sur le territoire métropolitain : au-dessus de la ligne Bordeaux-
Grenoble, en-dessous de la ligne Bordeaux-Grenoble et sur la ligne Bordeaux-Grenoble. Pour
les arbres par exemple, la ligne Bordeaux-Grenoble délimite bien les espèces, avec la
présence des bouleaux au-dessus et des cyprès en dessous. La région du massif central peut
être incluse dans la partie nord ou sud selon les espèces et selon leur floraison en altitude. En
raison du caractère invasif de l?ambroisie et de la quantité de données disponibles, une
cartographie plus précise du ???? a pu être réalisée en fonction des niveaux d?infestation.
Dans les zones dans lesquelles une espèce allergisante est implantée, le risque d?allergie
théorique sera élevé, même avec un compte pollinique très bas, en raison de la présence
d?une population déjà sensibilisée. Au contraire, dans les zones pas ou peu concernées par
une espèce allergisante, le risque d?allergie théorique restera nul ou faible, malgré la présence
de quelques grains importés par le vent car la population n?est pas ou peu à risque.
Les grilles de correspondance et les zones sur lesquelles elles s?appliquent peuvent être
ajustées au cours du temps. Outre l?évolution de présence d?une plante, les mises à jour et
reconsidération des grilles font généralement suite à des demandes spécifiques (de
particuliers ou de médecins sentinelles) ou à la veille scientifique. En 2016, une mise à jour a
concerné principalement les niveaux maximums de risque de certains grains de pollen
d?arbres (peuplier, platane, chêne, châtaigner et frêne), pour lesquels les allergologues
sentinelles rapportaient de moins en moins de symptômes parmi leurs patients. La mise à jour
de 2019 a concerné, entre autres, les Cupressaceae et Taxaceae. L?évolution géographique
de la présence d?ambroisie a également amené la mise à jour des grilles en fonction des
niveaux d?infestation.
Évaluation
Le risque d?allergie théorique a été mis en place puis actualisé grâce à l?expertise des
médecins impliqués dans les missions du RNSA. Les valeurs du RAth se veulent le reflet de
l?impact sanitaire des comptes polliniques et donc de la survenue de symptômes allergiques,
ce qui rend le RAth pertinent pour la communication aux personnes allergiques.
Le choix de la localisation des capteurs du RNSA ainsi que la représentativité de ce réseau a
fait l?objet de nombreuses réflexions et d?adaptations depuis les années 2000. Le réseau a
notamment été optimisé afin de réduire les disparités interrégionales et le maillage a été
corrigé en fonction des effectifs de population concernés par les informations polliniques.
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Rieux, Personnaz, et Thibaudon (2008) puis Raffard (2017) se sont appliqués à estimer la
représentativité du réseau de capteurs RNSA.
Selon le RNSA, l?hétérogénéité spatiale des grains de pollen est peu importante à l?échelle du
département ; la spatialisation des données mesurées en stations ne semble donc pas
nécessaire pour décrire l?exposition des populations au pollen. En effet, les comptes
polliniques issus du réseau de surveillance du RNSA sont supposés représentatifs d?une zone
de 20 à 50 km de rayon autour des capteurs, reflétant au mieux l?exposition de la population
vivant dans ces zones (Katelaris, Burke, et Byth 2004, Pashley et al. 2009). À noter cependant
qu?environ 22,6 millions de Français, soit 36,6 % de la population vivant à moins de 1 200 m
d'altitude, sont à plus de 30 km d'un capteur de pollen (Raffard 2017).
La modélisation prédictive des concentrations de pollen dans l?air est aujourd?hui possible,
mais montre de bonnes performances uniquement à très court terme (un ou deux jours) et
nécessite des données et compétences spécifiques. De plus, les incertitudes entourant les
modèles restent nombreuses, notamment en lien avec la disponibilité et la qualité des données
d?entrée et des paramètres choisis. Si considérée, la modélisation ne constituerait qu?un outil
complémentaire à la mesure du pollen et à l?expertise humaine, permettant d?affiner la valeur
du RAth sur le plan temporel ou spatial.
Bien que le RNSA ait montré la concordance entre comptes polliniques et indice clinique (voir
plus bas), aucune formalisation statistique de la concordance entre seuils du ???? et survenue
de symptômes allergiques ne semble avoir été réalisée, ne permettant pas de valider ces
seuils à l?échelle de la population générale. L?étude de panel menée par Caillaud et al. (2014a,
2014b, 2012) examinait les relations entre exposition au pollen d?ambroisie, de bouleau et de
graminées et survenue de symptômes allergiques chez des patients allergiques en France et
en Suisse. Des associations positives significatives ont été observées entre le nombre de
grains de pollen dans l?air et la rhinite (ainsi que la rhino-conjonctivite), sans pour autant
déterminer les seuils d?apparition de ces symptômes. À plus grande échelle, d?autres auteurs
ont pu examiner l?augmentation de la consommation de médicaments pour l?allergie et pour
l?asthme (Caillaud et al. 2015, Guilbert et al. 2016, Motreff et al. 2014), ainsi que des
hospitalisations pour l?asthme (Guilbert et al. 2018) en lien avec l?augmentation des
concentrations de pollen dans l?air, mais là encore sans formalisation d?un seuil d?intérêt
clinique.
? Indice clinique
Présentation
L?indice clinique est le témoin de la symptomatologie observée en population et de l?impact
sanitaire de l?exposition au pollen. Il permet d?évaluer si, pour des raisons biologiques ou
environnementales, l?allergénicité d?un pollen est plus ou moins forte dans une zone
géographique. Il repose sur les données recueillies par les bulletins cliniques remplis chaque
semaine par les médecins sentinelles en lien avec le RNSA (Figure 5). Ces médecins
sentinelles sont pour la plupart des allergologues ayant une pratique de ville dominante, afin
de disposer d?informations en temps réel provenant de leurs patients. En 2020, le RNSA a
reçu environ 1 150 bulletins de 73 médecins sentinelles.
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Figure 5 : Localisation géographique des médecins sentinelles du RNSA en 2021
Pour homogénéiser le recueil des informations, le RNSA a mis en place en 2005 un bulletin
clinique électronique (Figure 6). Les questions du bulletin clinique sont :
? existence de pollinoses (allergies au pollen) au cours des sept derniers jours : oui ou
non ;
? nombre de pollinoses : nombre de patients symptomatiques ayant consulté ou
téléphoné au cours des sept derniers jours ;
? évolution de la symptomatologie par rapport à la semaine précédente : augmentation,
stagnation ou régression ;
? type de symptômes : conjonctivites, rhinites, toux, asthme, signes cutanés et autres ;
? sévérité des symptômes : nulle, faible, moyenne, forte ;
? observation facultative sur la nature du pollen incriminé.
Figure 6 : Format du bulletin clinique rempli par les médecins sentinelles du RNSA en 2021
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Actuellement, la formulation de l?indice clinique prend en compte la sévérité de chaque
symptôme et l?évolution de ces derniers par rapport à la semaine précédente, en termes de
diminution, de stagnation ou d?augmentation, sans discernement des taxons à l?origine des
symptômes. Elle a été construite avec l?aide d?experts allergologues et sur la base de la
littérature scientifique.
Évaluation
La fiabilité du bulletin clinique est difficile à évaluer car les données recueillies représentent le
ressenti global des médecins sentinelles sur la fréquence et la sévérité des symptômes
d?allergie chez leurs patients la semaine passée. Cependant, l?implication volontaire de ces
professionnels de santé dans la mission du RNSA, parfois depuis de nombreuses années,
augmente la confiance à porter aux données collectées. Le RNSA a également pu montrer
qu?il n?y a pas ou peu d?hétérogénéité intra-individuelle au cours d?une saison pollinique (i.e. la
sur- ou sous-estimation par le médecin sentinelle est supposée stable dans l?année)
(Thibaudon, Oliver, et Sindt 2011). Par ailleurs, le RNSA a pu observer la concordance entre
les indices cliniques et les comptes polliniques hebdomadaires (Thibaudon et Guichard 2011,
Thibaudon, Oliver, et Cheynel 2008) (Figure 7). Enfin, le RNSA identifie les réponses
potentiellement exagérées et adapte l?indice clinique en conséquence dans le calcul du RAEP,
notamment via la régionalisation des données.
Figure 7 : Évolution de l?indice clinique et de l?indice pollinique du bouleau et des graminées à Montluçon
en 2012 (source : Thibaudon et Guichard (2011))
La répartition homogène des médecins sentinelles sur le territoire métropolitain assure la
représentativité spatiale de l?indice clinique à l?échelle de diffusion du RAEP (départements)
(Figure 6). Cependant, le nombre et la régularité des réponses restent des écueils. Le RNSA
reçoit généralement les réponses des deux tiers des médecins sentinelles, avec une baisse
au mois d?août. À noter que les médecins sentinelles ne sont pas rémunérés pour les bulletins
cliniques et leur nombre diminue au fil du temps (83 médecins sentinelles participants en 2017,
contre 73 en 2020). La bonne représentativité des données cliniques ne peut pas être assurée
si le taux de réponse est trop faible. Ainsi, la baisse de la participation des médecins sentinelles
au cours du temps met en péril la qualité des données cliniques utilisées pour le calcul du
RAEP.
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? Indice phénologique
Présentation
L?indice phénologique fournit une information sur l?état de floraison des plantes et donc sur la
potentielle libération de pollen dans l?air. Il est obtenu à partir des bulletins phénologiques
(Figure 8) envoyés chaque semaine au RNSA par les observateurs bénévoles des différents
jardins et polliniers (Figure 1). En 2020, plus de 600 bulletins ont été reçus.
Figure 8 : Format du bulletin phénologique rempli par les observateurs bénévoles pour le RNSA
Pour chaque espèce listée, les observateurs décrivent la floraison, l?absence de floraison ou
la non observation. Le suivi des bulletins phénologiques permet de déterminer la date de début
de la saison pollinique et la date de fin, en complément de l?information donnée par les
comptes polliniques. Les informations phénologiques sont généralement réceptionnées le
mercredi par le RNSA.
Pour les régions ou bassins climatiques dans lesquels il n?y a pas de jardins d?observation des
grains de pollen, le RNSA reçoit les alertes de l?APSF ; ces informations sont parfois utilisées
dans le calcul du RAEP. Pour les départements ne disposant ni de jardins d?observation, ni de
pollinariums sentinelles, le RNSA utilise les données recueillies dans un jardin climatiquement
proche.
Évaluation
L?indice phénologique reflète bien l?exposition des populations. Il repose sur des observations
de terrain, réalisées par des bénévoles du réseau (paragraphe 3.1.1.2). L?indice est considéré
comme fiable a priori, les indications phénologiques correspondant à l?apparition des premiers
grains de pollen dans l?air.
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Les données phénologiques collectées par le RNSA sont valables à un instant t mais
fournissent également une indication prédictive, en considérant que la floraison n?est pas un
phénomène qui varie du jour au lendemain. La connaissance de la floraison des plantes et de
la libération de pollen permet ainsi d?évaluer sans trop d?incertitude si la saison débute,
continue ou se termine. Les calendriers polliniques des années précédentes sont également
exploités pour évaluer la durée de floraison des espèces (par exemple, la floraison du bouleau
est connue pour durer 4 semaines en moyenne).
La représentativité du réseau de surveillance phénologique pourrait être questionnée, étant
donné le faible nombre de jardins d?observation des grains de pollen suivis par le RNSA (9 en
2021). Cependant, la représentativité spatiale des observations phénologiques est supposée
bonne sur un large territoire dès lors que le climat est similaire à celui qui concerne la zone où
se situe le jardin.
? Indice météorologique
Présentation
L?indice météorologique repose sur trois paramètres (température, pluie et vent), issus des
prévisions météorologiques de Météo-France pour les 6 jours suivants sur différentes zones
géographiques. Des températures journalières douces augmenteront le risque allergique car
elles favorisent l?émission et la dispersion des grains de pollen. À l?inverse, les phénomènes
de pluie continue sont un frein majeur à la dispersion des grains de pollen. La direction et la
vitesse du vent n?ont que peu d?importance dans la détermination de l?indice météorologique,
sauf dans la vallée du Rhône (et donc notamment pour le pollen d?ambroisie).
Évaluation
Les paramètres météorologiques considérés dans l?indice météorologique tels que la
température, la pluie et le vent sont des paramètres qui peuvent influencer la présence de
pollen dans l?air et donc l?exposition des populations ; ils sont donc pertinents dans le calcul
du RAEP.
Néanmoins, la façon dont les paramètres météorologiques sont pris en compte est floue, se
basant principalement sur l?expérience du RNSA plus que sur des critères objectifs. Ces
processus mériteraient d?être formalisés.
3.2.2.2. Formule actuelle du RAEP
La formulation actuelle du RAEP présente l?avantage d?être simple et basée sur la longue
expérience du RNSA et de son réseau. Le RAEP inclut en outre un ensemble de paramètres
pertinents pour décrire le risque de ressentir des symptômes lors d?une exposition au pollen :
présence et dispersion de pollen dans l?air avec les comptes polliniques, les données
phénologiques et les données météorologiques, et l?impact sanitaire du pollen sur la santé
avec le potentiel allergisant et les données cliniques. En ce sens, le RAEP offre l?information
nécessaire aux personnes allergiques et aux professionnels de santé pour agir au plus tôt
avant l?apparition des symptômes allergiques et ainsi minimiser les impacts sanitaires et
économiques associés du pollen.
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Il est aujourd?hui reconnu que les niveaux ambiants de certains polluants peuvent avoir des
impacts sur les grains de pollen (modification de la structure) et/ou les personnes allergiques
(fragilisation des muqueuses) (Anses 2014). Cependant, les données quantitatives
actuellement disponibles sont encore limitées, ce qui limite à ce jour, l?intégration d?un
paramètre relatif à la qualité de l?air dans le calcul du RAEP.
Il n?existe aujourd?hui aucun argument pour justifier de la pondération ou favorisation de l?un
ou l?autre des indices (phénologique, météorologique, clinique) dans le calcul du RAEP. Une
pondération est bien appliquée au sein de chaque indice individuel, par le biais des variations
des valeurs possibles. L?optimisation ou la modification de la prise en compte de ces indices
dans le calcul du RAEP est possible à l?avenir mais nécessiterait une analyse préalable des
impacts attendus et observés sur les valeurs des indices et le résultat final.
Le RAEP est aujourd?hui formulé comme un outil prédictif axé sur les impacts, intégrant les
notions d?exposition, de vulnérabilité et de risque (WMO 2015). La formulation actuelle
consiste à prédire le risque d?allergie de la semaine à venir sur la base de données d?exposition
et d?impact observées sur la semaine passée (comptes polliniques, données phénologiques,
données cliniques). La donnée modélisée pour la semaine suivante (météorologie) est donc
minoritaire. Cette méthode traduit bien l?hypothèse de persistance, où la valeur future dépend
fortement de la valeur initiale. Le RAth se veut ainsi l?indicateur d?un état « initial » du risque
d?allergie, qui est ensuite adapté pour la semaine à venir sur la base des autres paramètres.
Une telle hypothèse est raisonnable à courte échéance si une évolution lente et un contexte
stable sont attendus. En outre, la variation de l?indice clinique par rapport à la semaine
précédente (augmentation de l?indice ou diminution en fonction de l?évolution de la
symptomatologie) permet de prendre en compte une éventuelle tendance ou trajectoire.
Cependant, la formulation du RAEP et son application reposent sur une méthodologie
ancienne et non automatisée. Elle manque par ailleurs de formalisation. L?utilisation de
plusieurs facteurs non quantitatifs, reposant grandement sur des dires d?experts, rend difficile
la modernisation vers des méthodes plus actuelles, voire automatiques, qui viendraient en
complément de l?expertise humaine. De tels changements seraient pourtant bénéfiques à
l?amélioration future du RAEP, en termes de résolution spatiale ou temporelle notamment.
3.2.2.3. Incertitudes et validation
Tout outil de prédiction doit faire l?objet d?une analyse de validation et des performances.
L?abondance des données passées sur le RAEP et l?ensemble de ses paramètres pourrait être
exploitée en ce sens. Une telle analyse n?est pas rendue visible aujourd?hui pour le RAEP.
Aucun résultat permettant d?apprécier la capacité prédictive du RAEP n?a été collecté (par
exemple : comparaison d?une valeur prédite en semaine S avec la valeur observée en S+1 ou
comparaison d?une valeur prédite en semaine S avec une estimation d?impact sanitaire en
S+1). Des travaux ont comparé les comptes polliniques avec des données cliniques issues de
l?application Journal Pollinique (équivalent en français du Pollen Hayfever Diary) (Bonhême
2014) ou issues des bulletins cliniques du réseau sentinelle (Figure 7). Ces résultats ne
permettent néanmoins pas de conclure à la validité ou la capacité prédictive du RAEP car,
bien que les comptes polliniques constituent une base majeure du calcul, ces deux indicateurs
sont définis différemment et n?ont pas la même signification ni le même objectif.
Comme tout outil de prédiction, le RAEP comporte un certain nombre d?incertitudes qui sont,
à l?heure actuelle, non explicitées tant dans la procédure de calcul que dans la communication
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au public. Aucun résultat permettant d?évaluer, ne serait-ce que qualitativement, la sensibilité
du RAEP aux incertitudes inhérentes à toute prédiction n?a été identifié.
3.2.2.4. Mise en perspective avec d?autres moyens de communication
L?inclusion simultanée de données polliniques et cliniques rend le RAEP unique parmi les
systèmes d?information et d?alerte pour le pollen. Comme a pu en témoigner une consultation
internationale8, sur la base des réponses reçues, aucun autre moyen de communication
n?intègre l?ensemble de ces paramètres dans son calcul (Tableau 1). Les résultats de la
surveillance pollinique sont généralement catégorisés (typiquement : nulle, faible, moyenne
ou élevée selon différents seuils, parfois non explicités) avant d?être communiqués au grand
public pour signaler l?intensité de l?exposition comme unique indication du risque d?allergie pour
les malades (Geller-Bernstein et Portnoy 2019). Des informations phénologiques et
météorologiques peuvent être incluses, soit en complément des comptes polliniques
(communication parallèle ou concomitante) ou en tant que données d?entrée pour la
modélisation des niveaux futurs de pollen dans l?air.
Des données cliniques ne sont exploitées que par le réseau de surveillance espagnol Racyl,
non pas pour la communication au grand public, mais dans le cadre d?une application
smartphone (Armentia et al. 2020). Cette dernière vise à fournir une alerte précoce et
individuelle aux asthmatiques sévères, en lien avec la sévérité des symptômes, la mesure du
débit expiratoire de pointe et plusieurs facteurs environnementaux (niveaux de pollen,
concentrations ambiantes de plusieurs polluants atmosphériques et poussières en
suspension).
8 Dans le cadre de la consultation internationale menée par l?Anses entre le 1er octobre 2021 et le 7 novembre
2021, 37 réseaux de surveillance du pollen ont été contactés dans 33 pays pour répondre à 8 questions relatives
à la communication des résultats de cette surveillance au grand public. Au total, 20 réponses au sein de 18 pays
ont été collectées.
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Tableau 1 : Synthèse des réponses issues de la consultation internationale
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Existe-t-il un réseau de surveillance des grains de
pollen dans votre région, État, pays ?
Les données collectées (comptes polliniques)
sont-elles communiquées au public ?
À quelle fréquence ?
Tous les jours ? 5 sur
7
5 sur
7
Toutes les semaines ? 2 par
sem
Sous quel format ?
Données continues ?
Catégories ?
Est-ce que les données communiquées ont été
validées ou comparées avec des données
cliniques ?
Quels sont les
principaux publics
cibles ?
Les décideurs, les
politiques
Les malades et patients
allergiques au pollen
Les professionnels de
santé
Les chercheurs
Prenez-vous en compte
d?autres données (que
les comptes
polliniques) dans votre
communication ?
Météorologiques * * * * * *
Pollution (ou qualité) de
l'air
* *
Phénologiques * * * * * *
Cliniques APP
Case verte : réponse positive. Case rouge : réponse négative. Case blanche : pas de réponse. *Ces données sont considérées en tant que paramètres d?entrée dans une chaîne de
modélisation des niveaux de pollen dans l?air.
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3.2.3. Conclusions
La méthodologie de calcul actuel du RAEP est le fruit de l?importante expertise du RNSA et de
son réseau, tant dans le domaine de la mesure des grains de pollen que dans les domaines
cliniques et phénologiques. Le calcul du RAEP inclut bien l?ensemble des éléments ayant un
rôle sur la présence des grains de pollen dans l?air, leur dispersion et leur impact sur la santé,
pour lesquels les connaissances et données sont les plus robustes à l?heure actuelle.
Cependant, cette méthodologie et son application sont en partie empiriques et manquent de
formalisation.
3.3. Perspectives et recommandations
Le RAEP représente un bon moyen de communication au public, permettant à une partie non
négligeable de la population sensibilisée au pollen d?adapter ses traitements antiallergiques et
son comportement. Dans le contexte du changement climatique, où un allongement de la
saison pollinique, une augmentation de l?exposition aux allergènes et une expansion
géographique des plantes allergisantes sont à prévoir, le RAEP s?avère particulièrement utile.
En complément, une communication globale sur la qualité de l?air (RAEP et pollution
atmosphérique, par exemple) serait pertinente et s?inscrit dans un objectif d?harmonisation et
de simplification de l?information aux personnes allergiques et des professionnels de santé.
Ces derniers devraient pouvoir, à terme, disposer de données plus précises à des échelles
spatiales et temporelles plus fines, étant donné que les technologies correspondantes
deviennent disponibles. Par exemple, des mesures des concentrations de pollen en temps
réel peuvent être utilisées dans les modèles de prévision numériques et améliorent
considérablement ces derniers. Il serait ainsi très utile de faire évoluer le RAEP vers des
méthodes modernes, basées sur des observations en temps réel, spatialisées, sur un
traitement des données automatisé et sur l?usage de modèles numériques, afin de fournir aux
experts et aux utilisateurs un outil de décision adapté aux exigences de prévention/alerte
actuelles, à l?exemple de ce qui est réalisé pour la prévision météorologique.
Des améliorations peuvent donc être apportées au RAEP lui-même, à plus ou moins brève
échéance, et les recommandations suivantes ont été formulées dans une optique de
modernisation, nécessitant un investissement et des compétences supplémentaires.
? Pérennisation de l?expertise et formalisation des processus
Les méthodes mises en oeuvre aujourd?hui par le RNSA pour formuler le RAEP sont
essentiellement empiriques, dépendantes des moyens humains et techniques disponibles.
Elles se basent très largement sur l?expertise de ces membres passés et actuels et le
volontariat des réseaux phénologique et clinique. Cette expertise et cette volonté doivent être
maintenues afin de pérenniser les activités de surveillance et de communication autour du
pollen et du risque d?allergie en France qui représentent de véritables actions de santé
publique.
Cependant, certains éléments clés de la qualité des données collectées et du calcul du RAEP
manquent aujourd?hui de documentation. Ce manque de formalisation est vraisemblablement
un frein au développement et à la modernisation de l?outil à l?avenir.
Le besoin de formalisation ne remet pas en cause l?intérêt et la pertinence de la
formulation du RAEP, mais s?inscrit dans une démarche globale de consolidation des
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données recueillies, de leur archivage et de leur exploitation. Une base de données
solide, issue de processus formalisés, est nécessaire pour une exploitation de ces données
dans le cadre d?analyses de validation ou de sensibilité, par exemple sur la pondération des
paramètres, ou la recherche de corrélations entre les différents indices (météorologie et
comptes polliniques, par exemple). Ces analyses sont aujourd?hui possibles en raison de
l?abondance des données passées. Cette base de données formalisée facilitera le
développement ou l?évolution de ces processus à l?avenir, comme l?ajout d?un nouveau type
de données ou la modification de la formule si besoin.
??La formalisation des processus menant à la formulation du RAEP est une étape
nécessaire pour permettre le maintien, la transmision et le développement de la
communication sur le risque d?allergie au public.
? Une telle formalisation est une étape préalable nécessaire à toute exploitation des
données et au développement futur des processus de collecte ou de calcul. Des
compétences en data management, qualité et/ou modélisation devront être mobilisées.
? Pérennisation et développement de la collecte des données
Le modèle de collecte des données d?entrée cliniques et phénologiques, reposant sur le
bénévolat des participants, n?est vraisemblablement pas viable sur le moyen et long terme. Le
manque de suivi des données au cours du temps met en péril leur représentativité et
leur qualité, ce qui impacterait la continuité, la pertinence et la qualité de la
communication au public. D?éventuels développements ou améliorations futurs ne pourront
que bénéficier de la richesse des données d?entrée en continu.
Dans le cas des données cliniques, le nombre de répondants aux bulletins cliniques étant en
baisse depuis quelques années, le réseau des médecins sentinelles doit être renforcé et
développé. Partant du constat que le nombre d?allergologues ne cesse de décroître en
France, il serait également intéressant de renforcer la participation de médecins généralistes
aux côtés des allergologues sentinelles, au sein d?une même zone géographique. Ce modèle
de réseau est déjà utilisé à Cholet. L?augmentation du nombre de médecins sentinelles et de
leur taux de réponse permettrait d?améliorer la représentativité des données collectées et de
lisser les variations interindividuelles.
À plus long terme, les données du bulletin clinique pourraient être complétées de données
automatisées, également indicatrices de l?impact sanitaire du pollen, comme les ventes de
médicaments antiallergiques, les tendances Google9 et les données recueillies au sein
d?applications smartphone10. Outre la complémentarité des données, elles ont un intérêt pour
la validation de l?outil actuel et pour son développement futur éventuel. À noter que leur qualité
et la faisabilité d?une telle exploitation devraient être évaluées en amont. L?utilisation de telles
données présente des avantages, notamment une représentativité accrue sur de larges
populations et territoires, à condition qu?elles soient mises à disposition de manière régulière
? idéalement toutes les semaines ? et exploitables directement.
Dans le cas des données phénologiques, plusieurs sources de données sont aujourd?hui
disponibles et en développement sur le territoire métropolitain (jardins d?observation et
9 Google Trends est un outil permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé dans le moteur
de recherche Google, avec la possibilité de visualiser ces données par région et par langue
(https://trends.google.fr/trends/?geo=FR).
10 Par exemple : le journal pollinique (www.pollendiary.com, consulté le 20 décembre 2021
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https://trends.google.fr/trends/?geo=FR
http://www.pollendiary.com/
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pollinariums sentinelles). Chacune présente des avantages et des inconvénients. À l?avenir,
une combinaison des observations phénologiques issues de ces deux sources serait
un point fort pour mieux décrire le début, le milieu et la fin de la saison pollinique et ce pour
plusieurs taxons. Cependant, l?intégration des deux données dans le calcul du RAEP est
aujourd?hui prématurée. Tout d?abord, la répartition géographique des pollinariums n?est à
l?heure actuelle pas homogène sur l?ensemble du territoire. Ensuite, une description formelle
des différences ou associations entre les données est nécessaire. Elle pourrait porter, par
exemple, sur les différences de délai entre les premières floraisons observées dans les jardins
d?observation et dans les pollinariums sentinelles ou l?impact de la localisation géographique
sur ces différences. Elle peut d?ores et déjà être initiée dans les zones où jardins et pollinariums
coexistent.
À plus long terme, les données participatives de bénévoles avertis (Observatoire des Saisons,
mais surtout des plantes entomophiles actuellement) ou non avertis (Pollin?Air et Vigie Pollen)
permettraient d?aller encore plus loin dans la caractérisation de la saison pollinique et
pourraient être incluses dans le calcul du RAEP. Cependant, la fiabilité de ces données serait
à évaluer avant utilisation et leur mise à disposition rapide et fréquente (hebdomadaire) devrait
être assurée.
Dans le cas des comptes polliniques, la représentativité du réseau des capteurs est bonne,
excepté pour une partie de la population, vivant à plus de 30 km d'un capteur de pollen. Une
spatialisation des comptes polliniques permettrait de combler cette limite, tout comme
l?augmentation du nombre de sites de capteurs.
Assurer la pérennité de la collecte des données est un élément primordial à la
continuité, la pertinence et la qualité de l?information faite au public, notamment via la
diffusion du RAEP. Les actions à envisager pour cet objectif sont d?ordre multiple.
? Pour les données cliniques, une rémunération des médecins sentinelles et/ou la
collaboration avec des médecins généralistes aideraient au renforcement et au
développement du réseau.
? Pour les données phénologiques, l?intégration des différentes sources de données
existantes est à mettre en oeuvre, après analyse de faisabilité. En parallèle, le
développement des pollinariums sentinelles est à continuer sur l?ensemble du territoire.
En attendant, une communication au public regroupant les deux informations est
encouragée.
? Inclusion d?autres paramètres
Les données quantitatives actuellement disponibles relatives à l?impact de la pollution
atmosphérique sur les grains de pollen et les personnes allergiques sont encore restreintes,
ce qui limite l?intégration de ce paramètre dans le calcul du RAEP. Néanmoins, au vu des
impacts mentionnés, une communication en parallèle des informations prévisionnelles sur le
risque d?allergie au pollen et la pollution atmosphérique semble nécessaire. À plus long terme
et avec l?avancée des connaissances, la pollution atmosphérique serait un indicateur pertinent
à prendre en compte de manière plus formelle.
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3.4. Synthèse
Les pollinariums sentinelles apparaissent comme une démarche de surveillance phénologique
rigoureuse et standardisée, avec pour objectif la détermination de dates précises de début de
floraison, qu?il serait intéressant d?étendre à tout le territoire. Les jardins d?observation et
polliniers du RNSA sont des outils complémentaires peu coûteux et axés sur des observations
in natura restant pertinentes.
S?agissant du RAEP, il n?apparaît pas utile de produire une note méthodologique relative au
mode de calcul d?un RAEP actualisé, la méthodologie existante étant pertinente. En revanche,
les processus associés mériteraient d?être formalisés pour pérenniser et, à terme, renforcer la
collecte des données nécessaires, la formule elle-même et la communication sur les résultats
auprès des personnes allergiques et des professionnels de santé notamment.
Dr Roger Genet
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MOTS-CLÉS
Phénologie, pollen, allergie, communication
Phenology, pollen, allergy, communication
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CITATION SUGGÉRÉE
Anses. (2022). Surveillance phénologique du pollen dans l?air ambiant et indicateur de risque
d?allergie lié à l?exposition au pollen. (saisine 2020-AST-0168). Maisons-Alfort : Anses, 31 p.
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Demande n° 2020-AST-0168
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ANNEXE 1
Présentation des intervenants
PRÉAMBULE : Les experts membres de comités d?experts spécialisés, de groupes de travail
ou désignés rapporteurs sont tous nommés à titre personnel, intuitu personae, et ne
représentent pas leur organisme d?appartenance.
RAPPORTEURS
M. Bernard CLOT ? Chef biométéorologie (Office fédéral de météorologie et de climatologie
MétéoSuisse) ? Spécialités : aérobiologie, réseau de mesure du pollen, phénologie
M. Arnaud MONTY ? Enseignant-chercheur (Université de Liège) ? Spécialités : écologie et
évolution des populations végétales, germination et dispersion des graines
Mme Chantal RAHERISON ? Professeur des universités, praticien hospitalier (Université de
Bordeaux) ? Spécialités : pneumologie, allergologie, épidémiologie
M. Olivier SANCHEZ ? Responsable du service émissions et modélisation (Airparif) ?
Spécialités : émissions et modélisation, météorologie, dispersion
RELECTEUR
M. Nhân PHAM THI ? Enseignant chercheur, médecin (Institut de Recherche Biomédicale des
Armées, École Polytechnique) ? Spécialités : allergologie, pneumologie
PARTICIPATION ANSES
Coordination scientifique et contribution scientifique
M. Charlotte LÉGER ? coordinatrice d?expertise scientifique ? Unité d?évaluation des risques
liés à l?air
Mme Margaux SANCHEZ ? coordinatrice d?expertise scientifique ? Unité d?évaluation des
risques liés à l?air
Secrétariat administratif
Mme Sophia SADDOKI
AUDITION DE PERSONNALITÉS EXTÉRIEURES
Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
M. Pascal PONCET ? Président du Conseil scientifique du RNSA
M. Michel THIBAUDON ? fondateur du RNSA, membre du Conseil scientifique
Mme Charlotte SINDT ? membre du RNSA
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 269 -
OBSERVATIONS DU RNSA TELLES
QU?ADRESSÉES EN FORMAT PDF
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RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 339 -
TABLE DES PIÈCES JOINTES ET
ANNEXES
1 Pollens et moisissures dans les plans de politique publique : des actions dissociées
2
Le dispositif de surveillance des pollens et moisissures : inquiétudes et préconisations
antérieures
3
Repères chronologiques et quantitatifs : création des structures impliquées dans la
surveillance des pollens et moisissures et moyens humains déployés
4
Mise en regard de l?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de
la qualité de l'air ambiant et de l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des
organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air
ambiant
5 Statuts du RNSA, évolutions 1996-2023
6 Objet social du RNSA et des sociétés satellites
7
RNSA : assemblée générale de mars 2007, argumentaire présenté par le conseil
d?administration pour la création de la société RNSA Laboratoire
8 RNSA : chiffrages des contributions volontaires en nature
9
Inscription comptable en 2020 de la valeur des parts de la société RNSA Laboratoire
détenues par le RNSA
10 Copie d?écran du site internet http://rnsalab.fr/
11 Copie d?écran du site internet https://www.stallergenesgreer.fr/
12 Modalités d?élaboration des indices produits par les AASQA
13 Déploiement territorial du réseau de surveillance des polluants réglementés
14
Le service de surveillance de l?atmosphère de l?Union européenne, programme
Copernicus d?observation de la planète
15 Eléments de parangonnage sur l?automatisation
ANNEXES COMPORTANT DES ELEMENTS NOMINATIFS
16 RNSA : gouvernance, évolution nominative
17
RNSA : liste des dirigeants 2023 de l?association, tels que déclarés à la préfecture du
Rhône
18 Convention d?apport partiel d?actifs entre le RNSA et la société RNSA Laboratoire
19
Document intitulé « SEPARATION COMPTABLE R.N.S.A. Association / R.N.S.A.
Laboratoire »
20
« Tableau de répartition des frais du personnel Association / EURL, année 2008 »,
document RNSA
21 Marques déposées par le RNSA ou par des personnes privées en lien avec le RNSA
22
Association RNSA : étude de défiscalisation de l?association (cabinet DEBRUN-
VERCHERE-COLIN, septembre 2008)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 340 -
LISTE DES PERSONNES
AUDITIONNÉES
Nom Prénom Organisme Fonction
SIMIU Diane
DGEC/Direction du climat, de
l?efficacité énergétique et de
l?air
Directrice
DOZIERES Alexandre
DGEC/DCEEA/ sous-direction
efficacité énergétique et qualité
de l?air
Sous-directeur
CATE Laurence
DGS/Sous-direction prévention
des risques liés à
l?environnement et à
l?alimentation
Adjointe à la sous-directrice
PAUL Caroline
DGS/ Sous-direction prévention
des risques liés à
l?environnement et à
l?alimentation/ Bureau
environnement extérieur et
produits chimiques
Cheffe de bureau
PROVOST Élise Autorité de la concurrence
Conseillère du rapporteur
général et responsable du
réseau développement
durable
DURIF Marc LCSQA Directeur
BREHON David Atmo France
Directeur général d?Air Pays
de la Loire et référent pollens
et moisissures pour
LATHAM Marine Atmo France
Directrice générale d?Atmo
Auvergne Rhône-Alpes et
référente pollens et
moisissures
LEPITRE Charlotte Atmo France
Responsable projet et
plaidoyer
MOULIN Caroline Santé publique France
Directrice adjointe de la
Direction des maladies non
transmissibles et
traumatismes
EL YAMANI Mounia
Santé publique France /
Direction des maladies non
transmissibles et traumatismes
Unité Carmen
(Cardiovasculaire Respiratoire
Métabolique et Nutrition)
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 341 -
Nom Prénom Organisme Fonction
DELMAS
Marie-
Christine
Santé publique France /
Direction des maladies non
transmissibles et traumatismes
Unité Carmen
(Cardiovasculaire Respiratoire
Métabolique et Nutrition)
COLETTE Augustin
INERIS / Direction Milieux et
Impacts sur le Vivant
Responsable Unité
Modélisation Atmosphérique
et Cartographie
Environnementale
SCHWARZ Virginie Météo-France Présidente-directrice générale
CARRIERE Jean-Marie Météo-France Directeur des services météo
CLOT Bernard
Office fédéral de météorologie
et de climatologie MétéoSuisse
Chef Biométéorologie, pilote
du programme EUMETNET
Autopollen
FRAIN Sophie RNSA Trésorière
VISEZ Nicolas RNSA Président
SPANU Antonio RNSA Coordonnateur
OLIVIER Gilles RNSA Ingénieur en aérobiologie
PONCET Pascal RNSA
Président du conseil
scientifique
BRUFFAERTS Nicolas
Réseau belge de surveillance
aérobiologique
Directeur
LAVRILLEUX Luc APSF Président
PASQUET Salomé APSF
Coordination de l?association
+ botanique
CHEVALLIER Dominique APSF
Allergologue, cofondateur de
l?association
PECHAMAT Olivier FREDON France Directeur
MOTTET Marilou FREDON France
Coordonnatrice du pôle santé
humaine
LHOURS Gaëlle
CRES Provence-Alpes-Côte
d?Azur
Responsable de la gestion
documentaire, coordinatrice
des activités santé
environnement
BLANC Dominique IGAS Inspecteur général
Dr EMMANUELLI Julien IGAS Inspecteur général
ROY Laurent IGEDD
Inspecteur général, président
de la section Milieux,
ressources et risques
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 342 -
Nom Prénom Organisme Fonction
ARS Interlocuteurs responsables du suivi du questionnaire circularisé par la mission
FABRES Bruno ARS Auvergne-Rhône-Alpes
Responsable du pôle régional
santé-environnement,
direction de la santé publique
MAESTRI Bruno ARS Bourgogne-Franche-Comté
Adjoint au responsable du
département prévention santé
environnement
GAUTIER-GRALL Béatrice ARS Bretagne
Pilote régionale des
Environnements extérieurs
DE BORT Clara ARS Centre Val de Loire Directrice générale
BURESI Jean-Philippe ARS de Corse
Direction adjointe santé
environnement, direction de la
santé publique
CAFFRET Laurent ARS Grand Est
Responsable du département
santé environnement
SAINT-MARTIN Patrick ARS Guadeloupe
Directeur de la sécurité
sanitaire
SAINT-MARTIN Patrick ARS de Guyane
Ingénieur d?études sanitaires,
responsable de l?unité Milieux
de vie, direction de la santé
publique
HALITIM Ilias ARS Hauts-de-France
Chargé de mission régional
santé environnement,
direction de la sécurité
sanitaire et de la santé
environnementale, sous -
direction santé environnement
HERBRETEAU Nicolas ARS Ile-de-France
Responsable de la cellule
environnement extérieur /
département santé
environnement, direction de
santé publique
DUMAS Boris ARS de La Réunion
Coordonnateur de la cellule
environnement extérieur
SAXEMARD-HO
CAN SUNG
Karine-Franck ARS de La Martinique
Responsable de l?unité Cadre
de vie, direction de la santé
publique
FAURE Morgane ARS Normandie
Ingénieure coordonnatrice,
Unité fonctionnelle
environnement extérieur
BILLAUD Cécile ARS Nouvelle-Aquitaine
Animatrice et coordinatrice
régionale missions protection
de la santé des population vis
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
- 343 -
Nom Prénom Organisme Fonction
à vis des milieux extérieurs,
pôle environnements,
promotion et prévention en
santé, direction de la
protection de la santé et de
l'autonomie
MOUSSION Isabelle ARS Occitanie Ingénieur sanitaire
ROBIN Denis ARS PACA Directeur général
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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BIBLIOGRAPHIE
Rapports d?évaluation de politiques publiques
? « La santé respiratoire : un enjeu de ?santé environnement? insuffisamment pris en
considération », communication à la commission des affaires sociales du Sénat, Cour des
comptes, mai 2024
? « Les politiques de lutte contre la pollution de l?air », enquête demandée par la Commission
des finances du Sénat, Cour des comptes, juillet 2020
? « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de
la confiance », Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
(OPECST), mai 2019
? « L?Observatoire de la qualité de l'air intérieur, bilan et perspectives », IGA-IGAS-CGEDD,
janvier 2019
? « Pollution de l?air : notre santé n?est toujours pas suffisamment protégée », Cour des comptes
européenne, 2018
? « Évaluation de l?impact environnemental et économique de la Taxe générale sur les activités
polluantes (TGAP) sur les émissions de polluants atmosphériques », IGF, CGEFI, CGEDD,
octobre 2018
? « Rapport d?information sur l?évaluation des politiques publiques de lutte contre la pollution
de l?air », comité d?évaluation et de contrôle des politiques publiques, Jean-Louis Roumégas
et Martial Saddier, députés, Assemblée nationale 19 mai 2016
? « La gestion des pics de pollution de l'air », IGA-IGAS-CGEDD, juillet 2015
? « Les liens entre santé et biodiversité », CGEDD, avril 2013
? « Evaluation du réseau national de surveillance aéropollinique (RNSA) », Dr Philippe Quenel,
Dr Laurent Chambaud, réseau national de santé publique, novembre 1995
Rapports autres, expertises
? « The role of automatic pollen and fungal spore monitoring across major end?user domains »,
Fiona Tummon, Beverley Adams?Groom, Célia M. Antunes, Nicolas Bruffaerts, Jeroen Buters,
Paloma Cariñanos, Sevcan Celenk, Marie Choël, Bernard Clot, Antonella Cristofori, Benoît
Crouzy, Athanasios Damialis, Alberto Rodríguez Fernández, Délia Fernández González,
Carmen Galán, Björn Gedda, Regula Gehrig, Monica Gonzalez?Alonso, Elena Gottardini, Jules
Gros?Daillon, Lenka Hajkova, David O?Connor, Pia Östensson, Jose Oteros, Andreas Pauling,
Rosa Pérez?Badia, Victoria Rodinkova, F. Javier Rodríguez?Rajo, Helena Ribeiro, Ingrida
Sauliene, Branko Sikoparija, Carsten Ambelas Skjøth, Antonio Spanu, Mikhail Sofiev, Olga
Sozinova, Lidija Srnec, Nicolas Visez, Letty A. de Weger, Aerobiologia, avril 2024
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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? « Pollen : méthodes de mesures, projets et coûts ? Pays européens & Japon », ministères
sociaux, bureau de la politique documentaire, janvier 2024
? « Evaluation quantitative d?étude d?impact sur la santé de la pollution de l'air dans et autour
des établissements scolaires », portant sur le formaldéhyde et les moisissures dans les classes
élémentaires, Santé Publique France, janvier 2024
? « Dommages à la santé humaine dus à la pollution de l?air en Europe : charge de morbidité
2023 », Agence européenne de l?environnement, 24 novembre 2023
? « Bilan environnemental de la France », Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du
ministère en charge de la transition écologique, éd. 2022, juin 2023
? « La construction du droit de l'open data. ? Les régimes juridiques de l'open data »,
JurisClasseur Communication, dernière mise à jour : 29 mai 2023, William Gilles, directeur
du master 1 Droit du numérique et du master 2 Droit des données, des administrations
publiques et des gouvernements ouverts à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avocat
au barreau de Paris
? « Note d?appui scientifique et technique relative à la surveillance phénologique du pollen dans
l?air ambiant et à l?indicateur de risque d?allergie lié à l?exposition au pollen (RAEP) », ANSES,
janvier 2022
? « Campagne nationale exploratoire des pesticides dans l?air ambiant : premières
interprétations sanitaires », ANSES, octobre 2020
? « État des connaissances sur les impacts sanitaires et les coûts associés à l?ambroisie à feuilles
d?armoise en France », rapport d?expertise collective, ANSES, octobre 2020
? « Impact sanitaire de l?exposition aux moisissures présentes dans l?air ambiant », rapport
d?expertise collective, ANSES, juillet 2020
? « Particules de l?air ambiant extérieur : effets sanitaires des particules de l?air ambiant extérieur
selon les composés, les sources et la granulométrie », ANSES, rapport révisé de synthèse et
de recommandation de l?expertise collective, édition scientifique, août 2019
? « Approche qualitative de la pollution de l'air - Protection intégrée de l'air et du climat »,
Jurisclasseur administratif fasc. 364, Marianne Moliner-Dubost, Maître de conférences,
Equipe de droit public de Lyon, université Lyon 3, 16 février 2019
? « Suivi des financements du dispositif national de surveillance de la qualité de l?air sur la
période 2013-2016 », Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air, novembre 2018
? « État des connaissances sur l?impact sanitaire des pollens et moisissures allergisants de l?air
ambiant sur la population générale des départements et régions d?outre-mer », rapport
d?expertise collective, édition scientifique, ANSES novembre 2017
? « Moisissures dans le bâti », rapport d?expertise collective, ANSES, avis octobre 2016
? « L'environnement en France », Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du
ministère en charge de la transition écologique, éd. 2014, novembre 2014 (édition citée
notamment pour les deux chapitres de ce rapport, publié tous les quatre ans, qui
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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comportent des développements relatifs à l'air extérieur et intérieur ainsi qu'à l'exposition
aux pollens : « L'état des milieux » et « L'exposition aux risques et nuisances »).
? « État des connaissances sur l?impact sanitaire lié à l?exposition de la population générale aux
pollens présents dans l?air ambiant », rapport d?expertise collective, ANSES janvier 2014
? « Méthodes d?étude des pollens atmosphériques et calendriers polliniques », M. Thibaudon,
D. Caillaud, J.-P. Besancenot, Revue des Maladies Respiratoires volume 30, juin 2013
? « Evaluation des conséquences sanitaires des pics de pollution atmosphérique », note de
position de l?Institut de veille sanitaire. INVS, 2012
? « Effets à court terme du contenu pollinique de l'air sur le risque de rhino-conjonctivite
allergique », Coralie Ravault, Abdelkrim Zeghnoun, Bruno Fabres, Jerôme Lecadet, Philippe
Quénel, Michel Thibaudon, Denis Caillaud, INVS 2001 (en ligne sur le site de Santé publique
France)
? « Rapport sur la situation actuelle du RNSA et ses perspectives d?évolution », commande du
RNSA, Michel Jouan, juin 2006
PUBLIÉ
RAPPORT DEFINITIF IGAS N°2023-100R/IGEDD N°015399-01
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SIGLES ET ACRONYMES UTILISÉS
ADEME Agence de la transition écologique
AASQA Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air
AFNOR Agence française de normalisation
AirParif Observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France
ANSES
Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de l?environnement et du
travail
APSF Association des pollinariums sentinelles de France
ARS Agence régionale de santé
ATMO France Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air
Bureau EA1 Bureau de l?environnement extérieur et des produits chimiques
CADA Commission d?accès aux documents administratifs
CAMS Copernicus Atmosphere Monitoring Service
CERI - EE Centre d?enseignement, de recherche et d?innovation « Energie ? Environnement »
CSP Code de la santé publique
CIRC Centre international de recherche sur le cancer
CNRS Centre national de la recherche scientifique
CPS Comité de pilotage de la surveillance
CREM Centre de recherche en économie et management
DAJ / DAJMS Direction des affaires juridiques / Direction des affaires juridiques des ministères sociaux
DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la mer)
D(R)EAL Direction (régionale) de l?environnement, de l?aménagement et du logement
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DGS Direction générale de la santé
EAN European Allergen Network, Réseau européen d?aéroallergènes
EAS European Aerobiology Society
EUMETNET Groupement européen des services météorologiques nationaux
EURL Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée
FDA U.S. Food and Drug Administration
IMT Institut Mines Télécom
LAURE Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie
FREDON Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles
GIS Groupement d?intérêt scientifique
IGAS Inspection générale des affaires sociales
PUBLIÉ
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IGEDD Inspection générale de l?environnement et du développement durable
INERIS Institut national de l'environnement industriel et des risques
INSPIRE Infrastructure for Spatial Information in the European Community
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air
MEEDDM
Ministère de l?écologie, de l?énergie, du développement durable et de la mer (ancien
nom du ministère chargé de l?environnement)
OPECST Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
PFDC Pierre Fabre dermo-cosmétique
PNSE Plan national santé-environnement
PNSQA Plan national de surveillance de la qualité de l?air
PRSE Plan régional santé-environnement
RAEP Risque d?allergie liée à l?exposition au pollen
RNSA Réseau national de surveillance aérobiologique
RNSP Réseau national de santé publique
SARL Société à responsabilité limitée
SAS Société par actions simplifiée
SCI Société civile immobilière
SGMAS Secrétariat général du ministère des affaires sociales
SIEG Service d?intérêt économique général
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LETTRE DE MISSION
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PUBLIÉ
SynthÈse
Recommandations de la mission
rapport
1 Un dispositif participant de la politique de qualité de l?air mais disjoint de la surveillance d?ensemble, et insuffisamment organisé
1.1 Un dispositif disjoint de la surveillance d?ensemble de l?air ambiant
1.1.1 La surveillance des pollens et moisissures, sous-ensemble de la politique de qualité de l?air
1.1.2 La conduite isolée de l?action publique de surveillance des pollens et moisissures dans l?air ambiant
1.1.3 Une identification floue des enjeux de santé publique
1.1.3.1 Pollens : des enjeux de santé publique surestimés
1.1.3.2 Moisissures dans l?air ambiant : des enjeux de santé publique très peu mesurés
1.1.3.3 Les alertes relatives aux probables interactions entre les pollens et moisissures et la pollution chimique de l?air
1.2 Un dispositif reposant sur un réseau très inégalement positionné et sur un indice à la méthode de calcul confidentielle
1.2.1 Les capteurs de pollens et de moisissures : une couverture lacunaire du territoire, des choix d?implantation non explicités et un dispositif en retrait sur l?automatisation
1.2.1.1 Pour les capteurs, une géographie lacunaire et des choix d?implantation non explicités
1.2.1.2 Un dispositif français restant en retrait sur l?automatisation
1.2.1.3 Des acteurs externes à l?arrêté de 2016
1.2.2 Les jardins d?observations phénologiques : compléments des capteurs ou dispositifs spécifiques ?
1.2.3 Le RAEP, une méthodologie non dévoilée
1.3 Un cadre mal structuré
1.3.1 Une « coordination » affirmée mais non construite
1.3.2 Le statut du RNSA en tant, ou non, qu?opérateur de service public
1.3.3 La communicabilité contestée des données produites
2 Un dispositif distordu par une gestion opaque du RNSA
2.1 La création de sociétés satellites et de flux financiers parallèles
2.1.1 La création de sociétés satellites du RNSA par les dirigeants de l?association
2.1.1.1 La création de l?entreprise RNSA Laboratoire, filiale détenue à 100 % par le RNSA
2.1.1.2 Les évolutions de l?entreprise RNSA Laboratoire et la création par les dirigeants du RNSA d?autres entreprises intervenant dans le champ d?action de l?association
2.1.1.3 La création d?entreprises à vocation immobilière gérant notamment les locaux du RNSA
2.1.2 Les flux financiers induits au détriment du RNSA
2.1.2.1 La captation par les sociétés satellites des ventes de données produites ou agrégées par le RNSA
2.1.2.2 Des contreparties non proportionnées et très fortement réduites en quelques années
2.1.2.3 La dépréciation de la valeur comptable de la société RNSA Laboratoire dans les comptes du RNSA préalablement à la cession par l?association de 80 % de ses parts
2.1.3 L?incidence de ces imbrications d?intérêt sur les positionnements affichés du RNSA
2.2 Une gouvernance marquée par des imbrications de fonctions et d?intérêts
2.2.1 Le cumul de fonctions dirigeantes au sein du RNSA et dans les entreprises satellites créées par celui-ci
2.2.2 Les intérêts personnels afférents
2.2.3 Des circuits décisionnels opaques
2.3 Un financement public du RNSA obtenu sur des bases biaisées, et utilisé irrégulièrement
2.3.1 Le non-respect des taux convenus de subvention
2.3.2 Le transfert du produit des subventions reçues à d?autres structures
2.3.3 Des subventions redondantes et portées partiellement seulement en comptabilité
3 La nécessité d?une cohérence globale de la surveillance de l?air ambiant
3.1 Un statu quo presque impossible au regard des fragilités et déviances du dispositif
3.1.1 La quasi-impossibilité de poursuivre le subventionnement du RNSA
3.1.1.1 L?accumulation par le RNSA d?irrégularités majeures et l?autodestruction de sa fiabilité revendiquée
Recommandation n 1 Mettre un terme au subventionnement public du RNSA
Recommandation n 2 Veiller à ne pas proroger le subventionnement public du RNSA via une éventuelle structure fusionnée RNSA-APSF
3.1.1.2 Les interrogations autres pesant sur le subventionnement du RNSA
3.1.2 La nécessaire (ré-)ouverture des données relatives aux pollens
3.1.3 Un dispositif de surveillance ne devant pas fonctionner en isolat
3.1.3.1 La nécessité de servir l?enjeu sanitaire des interactions entre pollens, moisissures et polluants chimiques, entravée par la dissociation des dispositifs de surveillance
3.1.3.2 La pertinence d?une gestion par les services chargés de la météorologie et de la climatologie, ou en lien institutionnel avec eux
3.2 Des fondamentaux et des évolutions favorables à une unification du dispositif de surveillance de l?air ambiant
3.2.1 Le contraste entre l?organisation du dispositif de surveillance de la qualité de l?air et les failles du dispositif de surveillance des pollens et moisissures
3.2.2 L?impulsion vers une cohérence accrue donnée par les évolutions de la surveillance de la qualité de l?air ambiant
3.3 L?organisation d?une cohérence institutionnelle et sanitaire
3.3.1 Un statut des pollens pouvant rester stable, un statut des moisissures à repenser
3.3.1.1 Moisissures versus pollens
Recommandation n 3 Statuer sur la pertinence d?une surveillance des moisissures dans l?air ambiant ; en cas de confirmation de ce ciblage, en organiser la mise en oeuvre effective
3.3.1.2 L?évocation partielle des pollens et moisissures dans l?arrêté de surveillance de la qualité de l'air ambiant
3.3.2 Pour une organisation intégrée du dispositif public de surveillance
Recommandation n 4 Assurer la surveillance des pollens et, le cas échéant, des moisissures de manière cohérente avec celle des autres paramètres de la qualité de l?air ambiant
3.3.2.1 Une mise en oeuvre confiée aux AASQA
Recommandation n 5 Abroger l?arrêté du 5 août 2016 portant désignation des organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l?air ambiant
Recommandation n 6 Abroger l?article L221-1-II du code de l?environnement
3.3.2.2 Des circuits de financement à réorienter
Recommandation n 7 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGEC au RNSA vers la surveillance réorganisée des pollens et, le cas échéant, des moisissures
Recommandation n 8 Réorienter les financements apportés jusqu?ici par la DGS au RNSA vers les ARS, qui pourront, en fonction des enjeux et partenaires régionaux, contractualiser avec les AASQA
3.3.2.3 Doter les structures impliquées dans le pilotage de la surveillance des compétences nécessaires
Recommandation n 9 Compléter les compétences du LCSQA par des compétences en matière d?aérobiologie, faire évoluer en tant que de besoin en ce sens la convention constitutive du GIS
Recommandation n 10 Envisager de proposer au coordonnateur du RNSA, salarié de l?association récemment entré en fonction, un rôle ou un emploi correspondant à ses compétences
Recommandation n 11 Compléter les missions du consortium PREV?AIR pour les étendre à l?information pollinique
3.3.3. Vers une institutionnalisation de la dimension sanitaire dans le pilotage de la qualité de l?air
Recommandation n 12 Adjoindre la direction générale de la santé au comité de pilotage de la surveillance de la qualité de l?air ambiant
Eléments de réponse apportés par l?APSF et le RNSA, et analyse de la mission
Observations de l?APSF et rÉponses des inspections, tome 1
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 1
Observations du RNSA et réponses des inspections, tome 2
Observations de l?APSF telles qu?adressÉes en format PDF
Observations du RNSA telles qu?adressÉes en format PDF
Table des piÈces jointes et annexes
Liste des personnes auditionnÉes
Bibliographie
Sigles et acronymes utilisÉs
Lettre de mission
INVALIDE)