Perspectives de développement de la plateforme aéroportuaire de Vatry (Marne)

NOISETTE, François ; LAMALLE, Michel

Auteur moral
France. Conseil général de l'environnement et du développement durable
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">Le projet de développement de l'aéroport de Vatry prévoyait depuis sa création, en 1995, la constitution d'une plateforme multimodale consacrée au transport de marchandises. Ce projet ne s'est jusqu'ici pas concrétisé et l'aéroport peine à asseoir son développement et à trouver sa rentabilité. La crise sanitaire lui a permis d'augmenter substantiellement son trafic en 2020 et 2021. Plusieurs facteurs semblent favorables à la poursuite du développement de l'activité de fret aérien à court terme (d'ici à 2024). L'aéroport de Vatry dispose de fait de nombreux atouts pour accueillir une activité de transport de marchandises. Même si les tendances de moyen et long termes sont plus incertaines, la mission considère que le contexte actuellement plutôt favorable au développement du transport aérien de marchandises laisse à Vatry une fenêtre d'opportunité de deux à trois ans pour concrétiser son projet. Pour la mission, la première étape devrait être consacrée à la recherche de l'équilibre financier de l'aéroport, hors subventions (qui pourrait être atteint avec un trafic de 100 000 tonnes). Elle formule par ailleurs plusieurs recommandations destinées à renforcer les chances de succès du projet. À titre illustratif, la mission a étudié deux scénarios possibles et contrastés de développement de l'aéroport de Vatry en précisant leurs conditions de mise en oeuvre, ainsi que leurs avantages, inconvénients, facteurs de succès, et risques respectifs. Les deux scénarios dépendront des opportunités qui se présenteront et de la capacité de l'aéroport à les saisir.</div>
Editeur
CGEDD
Descripteur Urbamet
rentabilité ; développement économique ; trafic aérien ; transport de marchandises ; trafic de marchandises
Descripteur écoplanete
financement de l'entreprise
Thème
Transports ; Information - Documentation - Communication
Texte intégral
P U B L I É Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/38 ? ? ? ? PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/38 Résumé ........................................................................................................................................................ 5 Liste des recommandations ................................................................................................................. 7 Introduction .............................................................................................................................................. 8 1 Vatry, un aéroport disposant d?atouts pour se spécialiser dans le transport aérien de marchandises .............................................................................................................................. 10 1.1 Un site bien adapté ................................................................................................................................. 10 1.1.1 Un site bien desservi par la route ......................................................................................... 10 1.1.2 Un site embranché ferroviaire ............................................................................................... 10 1.1.3 Un site relativement éloigné des populations environnantes ................................... 11 1.2 Un aéroport bien équipé ...................................................................................................................... 11 1.3 La proximité d?une plateforme logistique ..................................................................................... 12 1.4 Conclusion .................................................................................................................................................. 14 2 Des points faibles à atténuer pour donner à l?aéroport une chance de pouvoir se développer ......................................................................................................................................... 16 2.1 Malgré ses atouts, l?aéroport de Vatry peine à asseoir son développement ................... 16 2.1.1 Historique du développement de l?aéroport - évolution des activités .................. 16 2.1.2 Activités actuelles concernant le transport de marchandises .................................. 17 2.1.3 Un aéroport aujourd?hui déficitaire, dont l?équilibre financier doit être recherché ........................................................................................................................................ 18 2.2 Les services régaliens nécessaires à l?activité de l?aéroport peuvent créer des contraintes ................................................................................................................................................. 19 2.3 La plateforme logistique, un pôle à optimiser ............................................................................. 20 2.3.1 Une offre extensive indifférenciée ........................................................................................ 20 2.3.2 Une insertion territoriale à conforter ................................................................................. 21 2.3.3 Réserves foncières pour la zone cargo ............................................................................... 22 3 De la nécessité de clarifier les enjeux et d?identifier les questions stratégiques pour chacun des acteurs ................................................................................................................ 25 3.1 Opportunités concernant le développement d?un aéroport orienté vers le transport PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/38 de marchandises ...................................................................................................................................... 25 3.2 Une articulation à trouver entre le développement de l?aéroport et celui de la zone logistique .................................................................................................................................................... 26 3.2.1 Des synergies à mobiliser par un pilotage mieux coordonné ................................... 26 3.2.2 Des enjeux environnementaux à l?échelle de l?ensemble du site ............................. 27 3.3 Des enjeux et une stratégie de développement de l?aéroport qui devraient dépasser le seul niveau local .................................................................................................................................. 28 3.3.1 Des enjeux locaux, régionaux et nationaux à prendre en compte ........................... 28 3.3.2 Un statut et une gouvernance de l?aéroport à adapter aux enjeux de développement ............................................................................................................................ 29 3.4 Principaux éléments d?une stratégie de développement de l?aéroport ............................ 31 4 Scénarios possibles et conditions de mise en oeuvre .......................................................... 32 4.1 Deux scénarios contrastés de développement de l?aéroport ................................................ 32 4.1.1 Scénario n° 1 ................................................................................................................................. 32 4.1.2 Scénario n° 2 ................................................................................................................................. 34 4.2 Analyse de la pertinence des axes de développement envisagés par l?aéroport ........... 36 ANNEXES Historique et état des lieux Le transport aérien de marchandises Logistique terrestre Analyse des contraintes apportées par les services régaliens nécessaires à l?aéroport Lettre de commande Liste des personnes rencontrées PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/38 Le projet de de veloppement de l?ae roport de Vatry pre voyait depuis sa cre ation, en 1995, la constitu- tion d?une plateforme multimodale consacre e au transport de marchandises. Force est de constater que ce projet ne s?est jusqu?ici pas concre tise et que l?ae roport peine a asseoir son de veloppement et a trouver sa rentabilite . La crise sanitaire lui a permis d?augmenter substantiellement son trafic en 2020 et 2021. De manie re ge ne rale, celle-ci a modifie les perspectives de de veloppement du fret ae rien, et notamment du trafic tout cargo (vols ne transportant que des marchandises). Plusieurs facteurs semblent favorables a la poursuite du de veloppement de l?activite de fret ae rien a court terme (d?ici a 2024). La question qui a e te pose e a la mission e tait de savoir si l?ae roport de Vatry peut profiter de cette conjoncture favorable pour re aliser son projet initial. L?ae roport de Vatry dispose de fait de nombreux atouts pour accueillir une activite de transport de marchandises : sa localisation, ni trop pre s, ni trop loin de Paris, proche de l?Allemagne et des pays du Benelux qui ge ne rent des flux de marchandises importants ; un site bien desservi par la route, embranche fer et relativement e loigne des populations envi- ronnantes qui permet d?envisager le de veloppement de ses activite s, de jour comme de nuit ; un ae roport bien e quipe (avec notamment l?une des pistes les plus longues de France et des terminaux cargo permettant d?accueillir tous types de fret) ; ses infrastructures et ses e quipe- ments lui permettent ainsi, sans investissement lourd, de traiter jusqu?a 150 000 tonnes envi- ron ; la proximite imme diate d?une zone logistique de superficie tre s importante. La mission a toutefois constate que la zone logistique est actuellement commercialise e et ge re e de ma- nie re inde pendante et e tanche par rapport a l?ae roport. Or, elle conside re que cette proximite ne cons- tituera vraiment un atout pour le de veloppement des activite s de transport ae rien de marchandises que si elle est valorise e par une offre et une gestion coordonne es des espaces et des services adapte s. Me me si les tendances de moyen et long termes sont plus incertaines, la mission conside re que le con- texte actuellement pluto t favorable au de veloppement du transport ae rien de marchandises laisse a Vatry une fene tre d?opportunite de deux a trois ans pour concre tiser son projet. Pour la mission, la premie re e tape devrait e tre consacre e a la recherche de l?e quilibre financier de l?ae - roport, hors subventions (qui pourrait e tre atteint avec un trafic de 100 000 tonnes). Elle formule par ailleurs plusieurs recommandations destine es a renforcer les chances de succe s du projet : ge rer les espaces de l?ae roport et de la zone logistique de manie re strate gique et optimale de manie re a constituer un « e cosyste me » global favorable au transport ae rien de marchandises ; se doter notamment d?un sche ma directeur ae roportuaire afin de pre server les surfaces dont les ope rateurs auront besoin a proximite de la piste ; de velopper les services communs indis- pensables au bon fonctionnement et a l?attractivite d?un grand parc logistique, dont une partie sera de volue au cargo ae rien ; adapter la gouvernance et le statut de l?ae roport a la prise en compte de l?ensemble des enjeux de de veloppement et de pilotage strate gique de l?ae roport (e largissement du conseil d?admi- nistration, pre paration de l?entre e e ventuelle au capital d?acteurs importants du fret ae rien). La mission invite e galement l?ensemble des pouvoirs publics concerne s aux niveaux local, re gional et national a identifier leurs attentes et leurs engagements par rapport aux enjeux que repre sente, pour PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/38 chacun d?entre eux, le de veloppement de l?ae roport de Vatry, et de les formaliser dans un protocole commun. Les services re galiens indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire (contro les du trafic ae rien, douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires), devront en outre s?engager a accompagner les diffe rentes e tapes du de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e en forma- lisant des plans d?action sous l?e gide du Pre fet de la Marne. La mission conseille e galement d?engager une de marche de « verdissement » de l?ae roport, comple - mentaire de la prise en compte des enjeux de biodiversite de l?ensemble du site. A titre illustratif, la mission a e tudie deux sce narios possibles et contraste s de de veloppement de l?ae - roport de Vatry en pre cisant leurs conditions de mise en oeuvre, ainsi que leurs avantages, inconve - nients, facteurs de succe s, et risques respectifs. Le premier repose sur un partenariat avec un utilisateur principal de l?ae roport (inte grateur de fret express ou acteur du e-commerce), capable de porter la responsabilite et l?essentiel du financement de son de veloppement. Ce sce nario pourrait e ventuellement aller jusqu?a la privatisation d?usage et de proprie te de l?ae roport. Un tel sce nario pourrait e galement e tre mis en oeuvre, le cas e che ant, pour transfe rer a Vatry l?activite d?un utilisateur qui ne pourrait pas ou plus e tre exerce e a Paris-Charles de Gaulle, faute d?espace suffisant ou de cre neaux de nuit ou si les activite s nocturnes devaient e tre un jour limite es sur cet ae roport. Le second sce nario consiste a construire progressivement, a Vatry, un « e cosyste me » favorable au de - veloppement du transport de marchandises ae riennes reposant sur des partenariats avec une pluralite d?ope rateurs et d?utilisateurs de la plateforme. Les de marches commerciales pertinentes actuellement engage es par la direction de l?ae roport en sont une premie re composante. Ce sce nario devrait e tre mis en oeuvre a court terme pour pouvoir atteindre l?e quilibre financier, condition permettant d?attendre une opportunite de concre tiser le premier sce nario. Sa difficulte principale est l?atteinte du seuil mini- mal d?activite (nombre de vols et de destinations, flux de marchandises a l?import et a l?export, niveaux de service assure s) au-dela duquel l?ae roport deviendra naturellement attractif. Les deux sce narios de pendront des opportunite s qui se pre senteront et de la capacite de l?ae roport a les saisir. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/38 Recommandation 1. (État, région Grand-Est, département de la Marne, SNCF Réseau) : objectiver le problème de capacité de la ligne de fret et, le cas échéant, préparer un plan d?action visant à relever le plafond quotidien de circulations dans les meilleurs délais. ............................................................................................................................... 11 Recommandation 2. (Aéroport) : se donner comme objectif prioritaire à court terme d?atteindre l?équilibre financier, hors subventions............................................................. 18 Recommandation 3. (Services régaliens compétents, préfet de la Marne) : définir, sous l?égide du préfet de la Marne, des plans d?action, permettant de répondre, en temps utile et de manière adaptée et proportionnée, aux demandes de l?aéroport, en précisant les contraintes de mise en oeuvre progressive. ........................................... 20 Recommandation 4. (DGAC) : poursuivre la politique de soutien au développement de l?aéroport de Vatry et, en particulier, examiner favorablement les demandes de droits de trafic concernant la desserte de cet aéroport, sauf impératif de sécurité ou de protection d?intérêts français majeurs. ...................................................... 20 Recommandation 5. (Département de la Marne et Châlons Agglo) : coordonner étroitement les développements des zones d?activités à vocation logistique, tant en termes de programmation que de mise sur le marché. ............................................... 21 Recommandation 6. (Département de la Marne et Châlons Agglo) : initier et soutenir un club d?entreprises capable de prendre en charge les services communs indispensables au bon fonctionnement et à l?attractivité d?un grand parc logistique. ........................................................................................................................................... 22 Recommandation 7. (Aéroport et Département de la Marne) : compléter le plan de développement global et d?implantation écologique par un schéma directeur aéroportuaire incluant le secteur ZA de la ZAC n° 1 et une stratégie de portage foncier et immobilier dans la zone cargo. ............................................................................... 24 Recommandation 8. (Aéroport, État, Collectivités territoriales concernées) : adapter la gouvernance et le statut de l?aéroport à la prise en compte de l?ensemble des enjeux de développement et de pilotage stratégique de l?aéroport de Vatry (élargissement du conseil d?administration, signature d?un protocole associant toutes les parties publiques concernées par le devenir de la plateforme, préparation de l?entrée au capital d?acteurs importants du fret aérien). ................... 31 Recommandation 9. (Business France) : engager une étude de marché sur les stratégies et les besoins des grands acteurs étrangers du fret express, et notamment les intégrateurs et les chargeurs de e-commerce, visant à identifier des cibles à prospecter et préciser les stratégies d?approche. ........................................ 34 Recommandation 10. (Aéroport, Collectivités territoriales concernées) : engager sans attendre la construction progressive, à Vatry, d?un « écosystème » favorable au développement du transport de marchandises aériennes, incluant la zone logistique. ........................................................................................................................................... 36 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/38 Le projet de de veloppement de l?ae roport de Vatry pre voyait depuis sa cre ation, en 1995, de consacrer la majeure partie de son activite au transport de fret ae rien et a la logistique, avec l?ambition de cre er une plateforme multimodale. Il pre voyait notamment l?implantation d?entreprises sur l?ae roport ou sur la zone logistique qui le jouxte et un trafic de fret qui devait atteindre 150 000 tonnes en 2010. Ce plan de de veloppement ne s?est pas concre tise . Le trafic marchandises a atteint son maximum en 2008 avec 40 000 tonnes, mais est retombe a moins de 3 000 tonnes en 2019. Le volume escompte pour 2020 e tait d?environ 7 400 tonnes, soit la moyenne des six anne es pre ce dentes (cf. annexe 1, § 1.2.1). La crise sanitaire a permis d?augmenter substantiellement son trafic en 2020 et 2021 en re alisant no- tamment des transports de fret me dical ? masques ? et pharmaceutique et d?atteindre un peu plus de 30 000 tonnes en 2021. L?ae roport a e galement permis, avec l?appui de la direction ge ne rale de l?Avia- tion civile (DGAC), d?accueillir la compagne Qatar-Airways pour des vols cargo supple mentaires en de - rogation de l?accord ae rien en vigueur (cf. annexe 1, § 1.2.5). De manie re ge ne rale, la crise sanitaire a modifie les perspectives de de veloppement du fret ae rien, et notamment du fret tout cargo (cf. annexe 2, § 2). Jusqu?en 2019 inclus, le fret ae rien e tait majoritairement transporte dans les soutes des avions de transport de passagers et certaines compagnies, comme Air France et Lufthansa avaient fait le choix de re duire l?activite et la flotte de leurs filiales spe cialise es tout cargo. Les constructeurs Airbus et Boeing avaient e galement fortement diminue l?activite des chaî nes de fabrication d?avions cargo. A la sortie de la pe riode de confinement, a partir de mai 2020, l?assouplissement des re gles sanitaires, la reprise progressive de l?activite e conomique, l?intensification du e-commerce et la ne cessite d?ache- miner des masques et du mate riel me dical ont permis a la demande de transport de marchandises par voie ae rienne de rede marrer tre s rapidement, contrairement a celle du transport de passagers. A la fin de l?anne e 2020, le trafic de fret ae rien avait pratiquement retrouve son niveau d?avant la crise. Plusieurs facteurs semblent favorables a la poursuite du de veloppement de l?activite de fret ae rien a court terme (d?ici a 2024) : la pousse e du e-commerce dont les de lais courts favorisent le transport ae rien ; la de sorganisation que connaî t actuellement le transport maritime suite a la crise sanitaire et a la guerre entre la Russie et l?Ukraine ; et le de ficit de capacite de transport ae rien par rapport a la demande, qui assure, pour l?instant, une bonne rentabilite pour les compagnies ae riennes (cf. annexe 2, § 2.3.). Me me si les tendances de moyen et long termes sont plus incertaines, la question se pose de savoir si l?ae roport de Vatry peut profiter de cette conjoncture favorable pour valoriser ses atouts et re aliser son projet initial de plateforme multimodale de fret. C?est la question que le ministre charge des transports a demande au Conseil ge ne ral de l?environne- ment et du de veloppement durable (CGEDD) d?examiner (cf. la lettre de commande du 23 mars 2022 jointe en annexe 5). Pour ce faire, la mission s?est efforce e d?objectiver les atouts de l?ae roport de Vatry (premie re partie du rapport). Elle a ensuite examine ses points faibles, ainsi que les contraintes apporte es en particulier par les prin- cipaux services publics indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire (contro le de la navigation ae rienne, su rete , douanes, inspections ve te rinaires et phytosanitaires?) de l?ae roport de Vatry, en pre cisant les e volutions souhaitables et possibles permettant de lui donner une chance de se de velopper (deuxie me partie du rapport). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/38 La mission s?est e galement efforce e de clarifier les enjeux et d?identifier les questions strate giques pour chacun des acteurs (troisie me partie du rapport). Elle a e value les opportunite s pour l?ae roport de se de velopper dans un contexte concurrentiel (avec les ae roports de Lie ge, de Luxembourg et de Paris-Charles de Gaulle), pre cise l?articulation entre le de veloppement de l?ae roport et celui de sa zone logistique et de gage les principaux e le ments d?une strate gie de de veloppement de l?ae roport. Enfin, la mission a tente de de crire des sce narios possibles de de veloppement de l?ae roport de Vatry en analysant leurs avantages, inconve nients et risques respectifs, ainsi que leurs conditions de mise en oeuvre et de succe s. Elle les a confronte s aux axes de de veloppement envisage s par la plateforme (qua- trie me et dernie re partie du rapport). Pour ses travaux, la mission a conduit une trentaine d?entretiens avec un panel tre s large d?acteurs, parmi lesquels, les services de l?E tat et les collectivite s locales concerne s, les responsables de l?e tablis- sement public de gestion de l?ae roport de Vatry, de nombreux ope rateurs de transport de marchandises et de logistique multimodale (cf. annexe 6). Elle s?est e galement rendue sur les ae roports de Lie ge et de Luxembourg, qui sont deux re fe rences europe ennes pour le transport de fret ae rien. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/38 L?Ae roport de Paris-Vatry, situe sur le territoire des communes de Bussy-Lettre e, Haussimont et Vassi- mont-et-Chapelaine dans le de partement de la Marne, est implante sur une ancienne base militaire de l?OTAN construite entre 1953 et 1956. L'ae roport se trouve a 25 km au Sud-Ouest de Cha lons-en-Champagne, a 71 km au Sud-Est de Reims, a 62 km au Nord de Troyes et a 160 km a l'Est de Paris. Il est facilement accessible par la route (cf. annexe 1, § 2.2). En effet, il est desservi par la RD977 qui relie Cha lons-en-Champagne a Troyes et il est relie par une bretelle directe a l?e changeur n° 19 « Vatry Europort » permettant d?acce der a l?axe Nord-Sud que constitue l?autoroute a pe age A26-E17. Cette dernie re permet de rejoindre rapidement l?A4-E50 au Nord de Cha lons-en-Champagne, qui cons- titue un axe Est-Ouest rapide entre Paris et Strasbourg. La RN4 reliant Paris a Nancy constitue un autre axe Est-Ouest qui passe a proximite de l?ae roport, au Sud. La zone logistique de l?ae roport (actuellement, les ZAC n° 1 et 2) est embranche e fer sur une ligne ca- pillaire fret reliant Coolus au Sud-Est de Cha lons-en Champagne a Luye res a une dizaine de kilome tres au Nord de Troyes. L?annexe 1, § 2.3. de taille les pre sentes analyses. Cet acce s ferroviaire constitue un ve ritable atout pour la zone logistique, actuellement sous-e value . Les installations de l?ae roport proprement dites ne sont actuellement pas embranche es. Les flux de mar- chandises ne sont actuellement pas suffisants pour justifier un tel raccordement. Mais a l?avenir, il pourrait l?e tre si l?activite cargo et logistique se de veloppait suffisamment, ce qui permettrait de dimi- nuer les pre - et post-acheminements routiers. Le train pourrait par ailleurs e tre utilise pour approvi- sionnement les citernes de ke rose ne utilise es pour l?avitaillement des ae ronefs sur l?ae roport (cf. § 1.2. ci-dessous). La ligne capillaire a laquelle est embranche e la zone logistique est une voie unique, non e lectrifie e, re serve e au fret et d?une longueur de 77 km, utilise e par des ce re aliers et pour la desserte ferroviaire du Camp militaire de Mailly. Le trafic annuel est d?environ 400 000 tonnes de fret, plus une trentaine de trains militaires. Il s?agit d?un des capillaires fret les plus importants en Re gion Grand Est, qui fait actuellement l?objet de discussions entre SNCF Re seau, l?E tat et les collectivite s territoriales concer- ne es, afin de financer les travaux ne cessaires a son maintien en service (renouvellement de traverses, de ballast, re fection d?ouvrages d?art et de passages a niveau)1. L?utilisation de cette ligne est soumise a un certain nombre de limitations lie es a son mode particulier d?exploitation (ligne a voie unique, non e quipe e de signalisation et sans de bouche au Sud) : la vitesse y est ainsi limite e a 40 km/heure et le nombre de circulations a 4, soit deux trains aller-retour par jour 1 Le montant des travaux ne cessaires, re partis sur la pe riode 2023-2026, est e value a une quarantaine de M¤. L?entretien de la ligne repre sentera par ailleurs un cou t annuel de 1,3 M¤ sur 10 ans qui devront e tre supporte s par les usagers de la ligne. La premie re phase de travaux, d?un montant de 20,06M¤ est finance e par l?E tat (46 %), la re gion Grand Est (27,5 %), le de partement de la Marne (12,5 %), le de partement de l'Aube (12,5 %), la communaute d'agglome ration de Cha lons-en-Champagne (1 %) et la communaute de communes de la Moivre a la Coole (0,5 %). La seconde phase devrait e tre finance e en 2024-2025. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/38 ouvre . Les travaux de re novation de la ligne en cours de discussion n?ont pas pour objet d?ame liorer les performances, ni de lever les limitations d?utilisation actuelle de la ligne. L?embranchement ferroviaire n?est actuellement pas utilise par les entreprises de la zone logistique de l?ae roport. Toutefois, certaines entreprises envisagent de le faire a raison d?un a deux trains par jour. Bien que cela ne soit pas directement l?objet de la mission, il paraî t ne cessaire d?appeler l?attention sur le fait que la ligne de capillaire fret sur laquelle est embranche l?ae roport pourrait connaî tre un pro- ble me de capacite dans le cas ou ces projets d?utilisation par les entreprises implante es sur la zone logistique viendraient a se concre tiser. Inde pendamment des discussions concernant la re novation de la ligne, qui sont en tout e tat de cause ne cessaires au maintien en service du capillaire fret, des discussions pourraient e tre utilement enga- ge es avec SNCF re seau pour objectiver le proble me de capacite e ventuel et identifier les solutions per- mettant, le cas e che ant, de le re soudre. Recommandation 1. (État, région Grand-Est, département de la Marne, SNCF Réseau) : objectiver le problème de capacité de la ligne de fret et, le cas échéant, préparer un plan d?action visant à relever le plafond quotidien de circulations dans les meilleurs délais. La faible densite de population (7 habitants au km²) autour de l?ae roport limite tre s fortement ses im- pacts environnementaux et sociaux. Ainsi, les nuisances sonores n?affectent qu?un nombre limite d?ha- bitations. Cette situation constitue inde niablement un atout pour l?ae roport qui peut notamment envisager de de velopper ses activite s, de jour comme de nuit (cf. annexe 1, § 2.1.). Les e quipements et les services assure s par l?ae roport de Paris Vatry sont de taille s a l?annexe 1, § 3.1. L?ae roport est un ae roport de cate gorie A au sens de l?article R222-5 du code de l?aviation civile (« aérodromes destinés aux services à grande distance assurés normalement en toutes circonstances »). De fait, il peut e tre accessible 24h/24, 7j/7 et est ouvert de 7 heures a 21 heures, avec extension pos- sible sur demande. Sa piste, l?une des plus longues de France (3 860 m), lui permet d?accueillir de tre s gros porteurs (du type de l?Airbus A380). Celle-ci dispose d?e quipements permettant un atterrissage dans des conditions me te orologiques de grade es, notamment en conditions de faible visibilite . L?ae roport dispose par ailleurs : d?un parking avions de 90 000 m² pouvant accueillir une cinquantaine d?appareils ; d?un terminal passagers de 4 500 m², avec deux salles d?embarquement, des parkings gratuits (1 300 places) et payants (450 places) ; de deux terminaux cargo ayant un acce s proche de la piste et totalisant 12 300 m² d?espaces de stockage et de palettisation de die s au fret avec une capacite annuelle de l?ordre de 150 000 tonnes de fret : ? le terminal 1 comprend 1 700 m² de die s au fret sec et 2 500 m² de chambres froides a tempe rature dirige e adapte es au traitement du fret pe rissable ; ? le terminal 2 comprend 8 100 m² de die s au fret sec, 4 fosses a palettisation ? quais de de - chargement, des chambres de die es aux matie res dangereuses, au fret sensible (papier fi- duciaire), radioactif ou explosif2 ; 2 Vatry est l?un des deux seuls ae roports français be ne ficiant d?une de rogation pour les produits de Classe 1 (explosifs). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/38 d?un hangar de 2 422 m2 permettant d?accueillir des avions pour des ope rations de mainte- nance en ligne et de maintenance approfondie, ainsi que des espaces de bureaux et de stockage de pie ces et mate riels de maintenance. Par ailleurs, l?ae roport assure les services suivants : l?exploitation et l?entretien de la plateforme ; des services au be ne fice des compagnies ae riennes : ? le Service de Sauvetage et de Lutte contre les Incendies des Ae ronefs ? SSLIA - (Protection incendie de la plateforme niveaux 5 et 7 publie s, niveau 9 sur demande, H24) ; ? l?assistance en escale pour les compagnies qui ne pratiquent pas l?auto-assistance ; ? le de givrage et l?avitaillement des ae ronefs en ke rose ne (capacite de stockage de 660 000 litres) ; ? les services d?information de vol et d?alerte (Air Flight Information Services) en dehors des heures pendant lesquelles le contro le ae rien est assure par les services de la direction de la se curite de la navigation ae rienne (DSNA), cf. annexe 4, § 3.3. ; une offre comple te de services comprenant la manutention, l?assistance cargo, la documenta- tion, la constitution et la se curisation des palettes et toutes les activite s lie es au transit de mar- chandises, l?entreposage sous douane. Les services de l?E tat y assurent par ailleurs les contro les inhe rents au transport de passagers et de marchandises (contro le du trafic ae rien, contro les douaniers, de su rete ) ou au transport de marchan- dises (contro les phytosanitaires ou ve te rinaires) - cf. annexe 4. L?ae roport est un point de contro le frontalier (PCF). Globalement, le dimensionnement des infrastructures et la proximite entre la piste et les ae rogares assure un temps de roulage re duit (en moyenne cinq minutes). Celle entre la piste et les parkings, d?une part, et les terminaux cargo, d?autre part, garantissent des temps de passage bord a quai re duits et de traitement courts comparativement a de grandes plateformes (quelques heures contre quelques jours). Il faut cependant noter que la capacite de stockage de ke rose ne de 660 m3 est insuffisante3. Les cuves sont alimente es par voie routie re, depuis un de po t situe a 35 km de l?ae roport (un de po t situe a 5 km n?est pas mobilise , car il ne dispose pas de re servoir de ke rose ne). Cette situation surenche rit le cou t de l?avitaillement sur l?ae roport de Vatry pour les compagnies ae riennes. Elle pourrait aussi poser pro- ble me en cas de croissance du trafic, ou de difficulte me me passage re sur le de po t. Les solutions envi- sageables sont : l?ajout de cuves supple mentaires ; l?ame nagement du de po t le plus proche de Vatry pour traiter du ke rose ne ; l?approvisionnement par train, permettant le stationnement de quelques wagons citerne en re servoir comple mentaire (e tude de faisabilite en cours) ; l?acheminement du ke rose ne du de po t de Vatry a l?ae roport par pipeline. En 1992, la de cision du de partement de la Marne de cre er l?ae roport de fret s?inscrit dans la volonte de cre er un po le logistique multimodal de premier rang. Une zone d?activite de pre s de 1 000 ha est cre e e de toute pie ce au nord et a l?est de l?ae roport, en reprenant d?ailleurs quelques emprises qui ne sont pas directement ne cessaires aux activite s ae riennes. 3 La capacite des cuves de l?ae roport de Vatry ne permet d?avitailler qu?une poigne e d?appareils gros porteurs (si la capacite des re servoirs d?un B737 est de 20 000 litres environ, celle d?un B747-400 F est de plus de 200 000 litres). Or, en pe riode de forte activite le nombre de rotations d?ae ronefs sur la plateforme peut monter a 7 par jour, la moyenne e tant de 2 a 3 par jour. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/38 Le de partement prend des initiatives fortes pour structurer ce projet (cf. annexe 1, § 1.3.) : de claration d?inte re t public de la plate-forme logistique dans son ensemble ; constitution d?une re serve foncie re couvant l?inte gralite du site ; cre ation d?un acce s de die a partir de l?autoroute A26 (e changeur n° 19 « Vatry Europort) ; engagement des zones d?ame nagement concerte (ZAC) n° 1 et 2 en 1997 et 1999 ; cre ation d?embranchements ferre s pour les ZAC n° 1 et 2. Il confie la commercialisation des deux premie res ZAC a la socie te d?e conomie mixte SAEM Paris Cham- pagne (cf. annexe 1, § 1.1.) cre e e pour ame nager et exploiter l?ae roport et la zone logistique. Transfe - re es a la SEVE, socie te associant des capitaux prive s canadiens et français, les concessions d?ame nagement sont finalement re silie es respectivement en 2003 et 2006 et le De partement reprend la responsabilite de l?ame nagement et de la gestion des deux ZAC en re gie. Figure 1 : plan d'ensemble du site logistique de Vatry Source : Département de la Marne Apre s une premie re phase d?installations d?entreprises sur la ZAC n° 1, au nord des ae rogares, la com- mercialisation du site est tre s lente entre 2001 et 2019, avec deux installations seulement : un centre de formation dans la ZAC n° 1 et des entrepo ts de Norbert Dentressangle (de sormais GXO Logistics) sur la ZAC n° 2. La commercialisation reprend vivement en 2019, avec l?arrive e du groupe Mosolf, une entreprise allemande de logistique de voitures. La commercialisation de la ZAC n° 2 serait en voie d?ache vement avec des perspectives de compromis de vente sur tous les terrains d?ici la fin 2022. Il reste des fonciers importants sur la ZAC n° 1. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/38 Un zonage spe cial a e te de fini pour les terrains proches de l?ae roport, re serve s a des activite s utilisa- trices du fret ae rien ou en lien direct avec les activite s ae riennes. Outre les terminaux cargo 1 et 2 exploite s par l?ae roport, une entreprise de maintenance ae rienne s?est installe e de but 2022 et un troisie me terminal fret en bord de piste est sous compromis de vente avec ADM pour le compte de FTL Express, un transitaire de e-commerce a partir de la Chine. Les re serves foncie res ne cessaires a l?ac- cueil e ventuel d?un ope rateur majeur (inte grateur?) sont ainsi pre serve es. Cependant, il faut noter l?absence de sche ma directeur d?ame nagement de ces secteurs permettant de garantir une utilisation optimale de l?espace et une bonne organisation des aires ae ronautiques et des circulations de la manu- tention. Tirant le constat de la bonne commercialisation des trois dernie res anne es, le de partement a engage en 2021 la cre ation de la ZAC n° 3 pour renouveler le stock de foncier. Cette ZAC de 360 ha serait livre e en 2027. Il a aussi engage l?e laboration d?un plan global de de veloppement e conomique et e cologique, visant a ge rer les enjeux de biodiversite , importants, a l?e chelle des 1 400 hectares. Les entreprises installe es sur le po le sont, a quelques exceptions pre s, des entreprises de logistique, dans des secteurs varie s : pharmacie, logistique ge ne rale, grande distribution, automobile. Aucune n?utilise la plateforme ae rienne et aucune n?a encore utilise les embranchements ferre s. Cependant, l?entreprise Mosolf pre voit d?importer les voitures produites en Allemagne et en Europe de l?Est par train ; elle a signe pour ce faire une convention avec le de partement et la SNCF (traction) et les tests sont en cours. Il en est de me me de deux autres prospects. 1 200 employe s travaillent sur le site, dont 20 % d?inte rimaires environ. Avec un peu plus de 200 emplois, l?ae roport et les activite s directement lie es repre sentent un peu moins de 20 % de l?emploi total. L?ae roport de Vatry dispose de nombreux atouts pour accueillir une activite de transport de marchan- dises : sa localisation, ni trop pre s, ni trop loin de Paris, bien desservie par la route et proche de l?Al- lemagne et des pays du Benelux qui ge ne rent des flux de marchandises importants ; un site embranche fer et relie a une ligne capillaire fret dont la pe rennite est a priori assure e pour les dix prochaines anne es (sous re serve du financement de la seconde phase des travaux de re novation) ; un site relativement e loigne des populations environnantes qui permet d?envisager le de veloppement de ses activite s, de jour comme de nuit ; l?une des pistes les plus longues de France, e quipe e pour pouvoir accueillir de tre s gros por- teurs dans des conditions me te orologiques de grade es, notamment par faible visibilite ; deux terminaux cargo bien e quipe s permettant d?accueillir tous types de fret : General Cargo, petits colis, denre es pe rissables tels que des produits d?origine animale ou ve ge tale ou des produits pharmaceutiques (chambres froides a tempe rature dirige e), des animaux vivants, du fret sensible ou des matie res dangereuses ; des temps de roulage et de traitement des marchandises re duits comparativement aux autres ae roports ge ne ralistes ou spe cialise s fret ; la proximite d?une zone logistique de superficie importante jouxtant l?ae roport. On constate cependant que la zone logistique est actuellement ge re e de manie re inde pendante et e tanche par rapport a l?ae roport. A ce jour, aucune entreprise des deux zones d?activite ne reçoit ou n?expe die de marchandises par avion. Aucune entreprise de gestion des activite s au sol ne cessaires au de veloppement du fret ae rien n?est installe e sur le site : transitaire, manutentionnaire, transporteur, services aux e quipages? Or, la mission conside re que la proximite entre l?ae roport et la zone logistique PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/38 pourrait constituer un atout pour le de veloppement d?une activite de transport de marchandises, au- jourd?hui inexploite e et que la gestion de la zone logistique devrait donc e tre ge re e de manie re strate - gique par rapport a cet objectif (cf. infra § 3.2. et annexe 3, § 4.1.). L?embranchement ferroviaire constitue avant tout un atout pour la zone logistique aujourd?hui sous- e value mais pourrait a l?avenir e galement pre senter un inte re t pour l?ae roport proprement dit. En ce qui concerne la zone logistique, des entreprises qui y sont installe es commencent a envisager d?utiliser l?embranchement ferroviaire. Comme explique au § 1.1.2. ci-dessus, la capacite de la ligne capillaire fret pourrait constituer rapidement une limite a la mise en oeuvre de leurs projets, tels qu?ils sont ac- tuellement exprime s. La question de la capacite des cuves pour l?avitaillement des avions mise a part (cf. § 1.2. ci-dessus), l?ae roport dispose d?infrastructures et d?e quipements qui lui permettent, sans investissement lourd, de pouvoir traiter jusqu?a 150 00 tonnes environ4. En particulier, les deux terminaux cargo sont dimen- sionne s et e quipe s (chambres froides, laboratoires pour les contro les sanitaires?) pour accueillir des cate gories tre s diversifie es de marchandises dans cette limite de tonnage. Au-dela , un changement d?e chelle ne cessitera des investissements supple mentaires (nouveaux terminaux) et une nouvelle or- ganisation (l?ae roport ne pourra, par exemple, plus assurer la manutention et devra probablement la filialiser ou la sous-traiter a une ou plusieurs entreprises spe cialise es5). En attendant, seuls des investissements d?entretien des infrastructures existantes sont ne cessaires. L?ae roport pre voit des investissements a hauteur de 6,276 M¤ sur la pe riode 2022-2024, dont 38 % seraient finance s par le conseil de partemental. L?essentiel (61 %) correspond a des travaux concernant le maintien en e tat de la piste et des apparaux. 4 Estimation par l?ae roport de Vatry. 5 Cf. Directive 96/67/CE du Conseil du 15 octobre 1996 relative a l'acce s au marche de l'assistance en escale dans les ae roports de la Communaute . Cette directive impose aux ae roports dont le trafic annuel est supe rieur ou e gal a 3 millions de mouvements de passagers ou 75 000 tonnes de fret ou ayant enregistre un trafic supe rieur ou e gal a 2 millions de mouvements de passagers ou 50 000 tonnes de fret au cours de la pe riode de six mois pre ce dant le 1er avril ou le 1er octobre de l'anne e ante rieure, d?ouvrir a la concurrence les services d?assistance «fret et poste» (le traitement physique du fret et du courrier entre l'ae rogare et l'avion, tant a l'arrive e qu'au de part ou en transit). Le nombre de prestataires peut e tre limite , mais pas a moins de deux. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16/38 L?ae roport de Vatry est implante sur une ancienne base militaire de l?OTAN construite entre 1953 et 1956. Sa premie re pe riode d?exploitation commerciale de bute au-de but des anne es 1970, apre s le de - part des forces arme es, sous l?e gide de la chambre de commerce et d?industrie (CCI) de Cha lons-en- Champagne et s?interrompt en 1986. En 1992, le conseil ge ne ral de la Marne, sous l?impulsion de son pre sident Albert Vecten, de cide de construire une plate-forme multimodale autour d?un po le logistique et d?une ae rogare de fret. Celle-ci est inaugure e le 15 juin 2000. L?ae roport a e te ouvert au trafic ae rien international par arre te du 26 juin 2000. Le de partement de la Marne est devenu concessionnaire de l?ae rodrome de Vatry en septembre 1997. Celui-ci lui a e te transfe re par l?E tat dans le cadre de la loi de de centralisation du 13 aou t 2004. Dans un premier temps, l?exploitation, la gestion et le de veloppement de la plate-forme ae roportuaire et de l?ae rogare de fret ont e te confie s par le de partement a la socie te prive e SEVE (Socie te d?exploita- tion Vatry Europort), dans le cadre d?une proce dure de de le gation de service public. A la suite de la liquidation de cette socie te , en juillet 2016, le Conseil de partemental de la Marne a de cide de reprendre la gestion de l?ae roport en cre ant un EPIC a personnalite morale et autonomie financie re, l?E tablisse- ment Public de gestion de l'Ae roport Paris-Vatry ? EPGAV. L?ae roport a pris l?appellation de « Paris-Vatry » en septembre 2006, afin de mettre en avant la « proxi- mite » de l?ae roport avec Paris et de le faire apparaî tre comme tel dans les recherches d'itine raires6. De s le de but de son exploitation commerciale, l?ae roport a e te conçu pour e tre spe cialise dans le trans- port et le traitement du fret ae rien avec la constitution d?un po le multimodal (air/route/rail) couple a un po le logistique. Dans la convention initiale, le de le gataire avait pour objectifs d?atteindre un trafic fret minimum de 125 000 tonnes en cumule pendant les huit premie res anne es et un trafic de 150 000 tonnes/an au terme d?une pe riode de 10 ans (1998 ? 2008). L?ae roport n?a jamais atteint ces objectifs. Le trafic a cru a partir de 2002, pour atteindre un peu plus de 41 000 tonnes en 2008. Mais, il est retombe a 22 442 tonnes de fret en 2009 (du fait de la crise e conomique et du de part pour Lie ge de la compagnie Avient qui re alisait, a elle seule, environ 80% des tonnages a Vatry), puis a 7 928 tonnes en 2010. Malgre un tonnage un peu meilleur en 2017, le trafic fret est reste tre s modeste jusqu?en 2019 ou il est descendu a 2 882 tonnes (cf. annexe 1, § 1.2.1.). Tirant profit du transfert d?une partie du fret transporte dans les soutes des ae ronefs passagers vers des vols cargo pendant la crise sanitaire, le trafic est remonte a 12 674 tonnes en 2020, puis a un peu plus de 30 000 tonnes en 2021. L?ae roport a diversifie ses activite s avec le transport de passagers. La construction, en 2004, d?une ae rogare passagers permet d?accueillir a Vatry des vols charters ou re guliers low cost. La compagnie Ryanair assure des vols re guliers au de part de l?ae roport depuis 2010. D?autres compagnies (New Ho- rizon, Atlas Atlantic Airlines, Iberia, Inzeeair) ont cherche a ouvrir des liaisons re gulie res ou saison- nie res depuis Vatry, mais les ont arre te es faute de rentabilite . Le trafic passagers reste modeste (maximum de 132 972 passagers en 2016 ; il e tait de 80 644 en 2019, avant la crise sanitaire). Cette 6 Des re flexions sont actuellement en cours au sein de l?ae roport concernant un changement de nom. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17/38 activite est de ficitaire pour l?EPGAV, qui contribue au financement des vols assure s par Ryanair sous forme d?aides au de marrage et de financement d?actions marketing (cf. annexe 1, § 1.2.2.). Les difficulte s de de velopper le transport de passagers s?expliquent par le faible potentiel de la zone de chalandise de l?ae roport. Les voyageurs sont essentiellement d?origine locale, ce qui explique que les flux sont re duits et le plus souvent saisonniers (vols vacances). Certes, l?ae roport essaie de valoriser sa proximite avec Paris, mais la distance est sans doute trop importante. D?autre part, les moyens de transport a l?arrive e a Vatry sont insuffisants pour permettre de capter les passagers au de part ou a destination de la re gion parisienne. Du fait du faible niveau de trafic commercial, l?ae roport a pu de velopper une activite assez significative de vols d'entraî nements, d'essais techniques et de certifications (cf. annexe 1, § 1.2.3.). Elle repre sente un peu moins de 10 000 mouvements par an et ge ne re un chiffre d?affaires annuel d?environ 1 M¤. L?activite de transport de marchandises de l?ae roport se poursuit en sortie de crise sanitaire (cf. annexe 1, § 1.2.6.), avec : des vols re alise s pour le compte de FTL Express, transitaire base sur l?ae roport de Roissy- Charles de Gaulle et spe cialise dans le e-commerce avec la Chine. FTL Express envisage de s?im- planter a Vatry en construisant un centre de tri automatise propre de 12 000 a 15 000 m2 en bord de piste et en s?appuyant sur une compagnie ae rienne base e, qui pourrait assurer trois a cinq vols hebdomadaires vers la Chine ; des vols de fret express entre Vatry, Marseille et Rennes re alise s par Swiftair (cinq par semaine) pour le compte de Colissimo et Chronopost (de but des ope rations Chronopost le 4 janvier 2021) ; deux vols hebdomadaires re alise s par la compagnie moldave Aero Trans Cargo (ATC) entre la France et la Chine pour le compte du groupe Bollore 7 ; des vols non re guliers de General Cargo. Avant la mise en place des mesures de re torsion conse cutives aux hostilite s de clenche es par la Russie a l?encontre de l?Ukraine, plusieurs compagnies russes (parmi lesquelles Air Bridge Cargo) desser- vaient fre quemment l?ae roport de Vatry. Ces ope rations sont suspendues pour une dure e inde termine e, qui sera sans doute assez longue. Qatar Airways. Une occasion manquée ? Pendant la crise sanitaire la Direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) a autorise la compagnie Qa- tar Airways a effectuer des vols entre Doha et Vatry, par de rogation a l?accord ae rien bilate ral a l?e poque en vigueur entre la France et le Qatar (cf. annexe 1, § 1.2.6. et annexe 4, § 4.). Qatar Airways aurait souhaite pouvoir e galement desservir les E tats-Unis depuis Vatry en extension des vols re alise s depuis Doha et par anticipation de l?entre e en vigueur de l?accord entre l?Union euro- pe enne et le Qatar. Elle envisageait en effet de transfe rer rapidement une partie de son activite re alise e a partir de Lie ge et de Luxembourg vers Vatry. D?apre s la compagnie, c?est faute d?obtenir rapidement des droits de 5e me liberte sur l?ae roport marnais qu?elle a de cide de la transfe rer sur l?ae roport de Maas- tricht ou elle disposait des autorisations ne cessaires. 7 Les vols d?ATC ont du e tre interrompus pendant six semaines a compter du 12 mai 2022, les autorisations de la compagnie ATC pour desservir Vatry tardant a e tre renouvele es par les autorite s chinoises. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18/38 CMA CGM, une autre occasion manquée ? Le groupe CMA CGM, acteur mondial majeur du transport maritime (troisie me armateur mondial) et de la logistique, a cre e en 2021 une compagnie ae rienne, CMA CGM Air Cargo, filiale spe cialise e dans le fret ae rien (cf. annexe 1, § 1.2.6.). Apre s avoir envisage un temps de se baser sur l?ae roport de Vatry, CMA CGM Air Cargo a finalement choisi d?ope rer depuis l?ae roport de Roissy-Charles de Gaulle. Les dirigeants de la compagnie expli- quent, d?une part, qu?elle a vocation a travailler avec des donneurs d?ordre importants, localise s dans la re gion Re gion-Capitale. L?ae roport de Roissy lui permet, d?autre part, de massifier davantage de mar- chandises qu?a Vatry, notamment celles contenues dans les soutes des appareils transportant des pas- sagers, gra ce au nombre important de vols en correspondance. CMA CGM a annonce fin mai son projet d?entrer au capital du groupe Air France-KLM (a hauteur de 9 %) et de nouer un partenariat exclusif de dix ans avec le groupe ae rien en ce qui concerne l?activite cargo. L?activite de transport de passagers est de ficitaire, alors que les vols d?entraî nement et les vols cargo sont be ne ficiaires (cf. Annexe 1, § 3.3.). D?une manie re ge ne rale, l?ae roport be ne ficie chaque anne e de subventions d?e quilibre : il a reçu 3 M¤ de subventions en 2020 (dont 1,5 M¤ du Conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional) et de 2 M¤ en 2021 (dont 1 M¤ du conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional), soit 33% du chiffre d?affaires de l?ae roport en 2021 et 25% en 2022. Il semble que l?EPGAV cherche a re - duire les subventions qui sont attache es aux vols passagers. L?ae roport pourrait rapidement atteindre l?e quilibre financier s?il parvenait a de velopper son activite de transport de marchandises. D?apre s ses pre visions, il serait de ficitaire ? hors subventions8 - en 2022 (dans l?hypothe se d?un flux de marchandises de 45 000 tonnes), ainsi qu?en 2023 (avec un tonnage de 75 000 tonnes), mais serait be ne ficiaire en 2024 (avec un tonnage de 100 000 tonnes). La spe cialisa- tion de l?ae roport dans le transport de marchandises n?est pas incompatible avec le maintien d?une activite minimale de transport de passagers, pour autant qu?elle ne fragilise pas l?e quilibre financier de l?ae roport. Il en est de me me pour les vols d?entraî nement, rentables, tant que le niveau de trafic de l?ae roport le permet. La mission conside re que l?atteinte de l?e quilibre financier de l?ae roport doit constituer un objectif prio- ritaire a court terme pour l?ae roport. Il y va de la cre dibilite de tous ses projets de de veloppement, ainsi que de sa capacite a emprunter pour financer ses investissements et a nouer les partenariats durables ne cessaires a sa croissance (cf. infra, § 4. et 5.). Recommandation 2. (Aéroport) : se donner comme objectif prioritaire à court terme d?atteindre l?équilibre financier, hors subventions. 8 L?ae roport pre voit de continuer a be ne ficier de subventions d?un montant de 2 M¤ par an sur la pe riode 2022-2024. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19/38 La mission a examine les conditions d?exercice actuelles et les contraintes e ventuellement induites par les principaux services publics indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire (con- tro les du trafic ae rien, douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires). Elle s?est efforce e d?identifier les e volutions souhaitables et possibles de ces services pour pouvoir accompagner le de veloppement de l?ae roport. Ces questions font l?objet de l?annexe 4 du pre sent rapport. La mission a constate que des contraintes existaient de fait de ja , par exemple concernant les contro les sanitaires et phytosanitaires (cf. annexe 4, § 2.) et le contro le ae rien (cf. annexe 4, § 3.). L?ae roport et le Conseil de partemental de la Marne souhaiteraient non seulement que celles-ci soient leve es mais aussi que les services re galiens soient, par avance, suffisamment dimensionne s pour pouvoir maximiser les chances d?accueillir tout type et tout volume de trafic, de jour, comme de nuit. Il argue du fait qu?il s?agit d?une condition ne cessaire pour rendre l?ae roport attractif. A contrario, les services de l?E tat en charge des contro les conside rent que les services re galiens doivent e tre dimensionne s en fonction de l?activite re elle et non d?une activite potentielle ou hypothe tique. Or, les trafics de l?ae roport de Vatry sont actuellement relativement modestes, aussi bien en termes de de passagers que de marchandises. Pour sortir de ce « dilemme de la poule et de l?oeuf », la mission conside re qu?il convient d?adopter une approche proportionne e et adaptative. D?une part, il serait de raisonnable, en termes de gestion des ressources et des compe tences de l?E tat, de demander aux services re galiens compe tents d?affecter a l?ae roport de Vatry, des moyens dispro- portionne s par rapport a son activite re elle, en comparaison notamment avec d?autres ae roports ayant le me me niveau d?activite . Mais, d?autre part, il conviendrait que les services de l?E tat en charge des contro les s?engagent a accom- pagner dans le temps le de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e. Cet accompagnement ne cessite : de s?efforcer d?atte nuer les contraintes existantes par rapport au niveau de trafic actuel en ga- gnant en flexibilite et adaptabilite (par exemple pour adapter les horaires des services de con- tro le d?ae rodrome au trafic cf. annexe 4, § 3.3.) ; de clarifier vis-a -vis de l?ae roport, a froid et a l?avance, les demandes auxquelles les services re galiens pourront re pondre (car il n?est pas envisageable de re pondre a toutes) et sous quelles conditions, en identifiant les contraintes et les moyens associe s ; d?identifier les e tapes possibles et leurs seuils de de clenchement respectifs, ainsi que les solu- tions pragmatiques et e volutives les plus adapte es possibles permettant d?accompagner les diffe rents projets au fur et a mesure qu?ils se pre sentent, afin que l?ensemble des parties puis- sent anticiper les actions qu?elles devront mener. Il s?agit d?examiner les solutions possibles, pragmatiques et e volutives, et de pre ciser, pour chacune d?entre elles, les contraintes, les conditions, les e le ments de proce dure a mener et les de lais de mise en place (incluant les de lais de recrutement, d?affectation et de formation des personnels). Des de marches pre paratoires pourraient aussi e tre identifie es et engage es, permettant de re duire les de lais de mise en oeuvre. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20/38 Recommandation 3. (Services régaliens compétents, préfet de la Marne) : définir, sous l?égide du préfet de la Marne, des plans d?action, permettant de répondre, en temps utile et de manière adap- tée et proportionnée, aux demandes de l?aéroport, en précisant les contraintes de mise en oeuvre progressive. La mission a e galement examine les contraintes e ventuelles en matie re de droits de trafic (cf. annexe 4, § 4.). Il s?ave re que de nombreux accords ae riens bilate raux ou globaux auxquels la France est partie ne sont pas contraignants pour la desserte de Vatry (c?est le cas notamment de la Chine, de l?Inde et des pays du Golfe). D?une manie re ge ne rale, chaque demande d?autorisation qui exce de ce qui est pre vu par les accords ae riens en vigueur s?appre cie au cas par cas et la direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) est dote e d?un pouvoir discre tionnaire en la matie re (qui lui a notamment permis d?accorder a Qatar Airways des droits de trafic entre Doha et Vatry en de rogation de l?accord ae rien en vigueur). Recommandation 4. (DGAC) : poursuivre la politique de soutien au développement de l?aéroport de Vatry et, en particulier, examiner favorablement les demandes de droits de trafic concernant la desserte de cet aéroport, sauf impératif de sécurité ou de protection d?intérêts français majeurs. Cha lons Agglo, la communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne, est un territoire tre s spe - cialise sur la logistique, le transport et les services postaux, avec 9,2 % de l?emploi total sur ces trois secteurs (3 500 personnes pour une population active de 37 000 personnes environ). C?est l?EPCI du Grand Est de plus de 45 000 habitants qui pre sente la plus forte spe cificite vis-a -vis de ce secteur. Il compte trois grandes aires logistiques accueillant plus de trois entrepo ts ou plateformes logistiques (EPL) de plus de 5 000 m² : Saint-Martin-le-Pre , Recy et Cha lons en Champagne (6e me aire re gionale), Vatry9 (13e me re gionale) et La Veuve (25e me re gionale), sur un total de 43 aires logistiques identifie es. Ces trois aires groupent pre s de 50 % de l?offre de partementale. Le site de Vatry est spe cialise sur le transport et l?entreposage, aucune entreprise de la filie re commerce n?y ayant plus d?entrepo ts (com- merce de gros ou centres de distribution des chaî nes de la grande distribution). Site Nb d?EPL de plus de 5000 m² Surface d?entreposage en m² Maître d?ouvrage Surface de la zone (en ha) Disponible Extension à l?étude ha brut Saint Martin le Pre , Recy, Cha lons en Champagne 10-19 216 000 Cha lons Agglo 50 Vatry (Bussy-Lettre e) Extension de la ZAC 3 sur Sommessous et Haussimont 3-9 188 000 De partement de la Marne 243 45 360 La Veuve 3-9 61 000 CCI de la Marne 75 14 57 Tableau 1 : principales aires logistiques de l'agglomération Châlons Agglo Source : Datalab 2014, données actualisées à 2018 9 Comme les ZAC n° 1 et 2, seules de veloppe es a ce jour, sont situe es sur la commune de Bussy-Lettre e, le po le logistique de Vatry est connu comme e tant l?aire logistique de Bussy-Lettre e dans les e tudes nationales ou re gionales. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21/38 Les trois aires logistiques du de partement pre sentent des diffe rences importantes, tant sur le plan technique que d?insertion dans le bassin d?emploi ou de prix affiche . Sur le plan technique, la plupart des terrains sont ou peuvent e tre desservis directement, mais seul le site de Vatry est embranche fer. Par contre, c?est un site significativement e loigne du bassin d?emploi de Cha lons-en-Champagne, les deux autres sites e tant aussi situe s au nord et de ce fait plus accessibles depuis Reims. Enfin, les prix publics pre sentent des diffe rences de plus de 50 % (La Veuve est affiche e a 25 ¤/m², Vatry a 16 ¤/m² pour les ZAC n° 1 et 2). Malgre ces comple mentarite s significatives, la commercialisation des trois aires n?est pas coordonne e, me me si des informations sont e change es entre les trois maî tres d?ouvrage. La mise en place d?une offre foncie re territoriale aurait pourtant pu s?inscrire assez naturellement dans la de marche de rap- prochement de toutes les entite s d?appui aux entreprises dans le mess des entrepreneurs, installe a Cha lons-en-Champagne a l?initiative de l?agglome ration. Il s?agit d?un « lieu unique » qui regroupe la plupart des institutions qui accompagnent la vie des entreprises (Banque des Territoires, Marne De ve- loppement, Chambre de commerce et d?industrie (CCI) de la Marne et du Grand Est, etc.). Constatant la forte demande en terrains de grande taille depuis trois ans, chacun des maî tres d?ouvrage vient d?initier une extension du site qu?il a de veloppe , pour des surfaces conse quentes puisque 470 ha de zone d?activite offrant des terrains de grande, voire tre s grande taille, devraient e tre mis sur le mar- che entre 2025 et 2030. Si l?anticipation des de lais de montage d?aussi gros projet peut justifier ces engagements, la faible coordination entre les trois acteurs pourrait faire courir le risque d?une inadap- tation aux besoins. En effet, d?apre s les analystes, le fort taux de re servation constate depuis deux ans traduit l?inte re t des investisseurs pour le secteur, mais les incertitudes sont pointe es : hausse des taux d?inte re t, baisse des rendements attendus, stabilisation des ope rations de portefeuille10. En sus, il convient de noter que le sche ma de cohe rence territoriale (SCoT) du pays de Cha lons-en- Champagne, approuve le 8 octobre 2019, comporte une analyse approfondie du besoin de foncier e co- nomique. Sur la base de cette dernie re, le SCoT a re duit les surfaces inscrites pour des extensions de zones e conomiques de 588 ha a 160 ha (soit 13,3 ha par an), le site de Vatry, conside re comme d?inte re t supra-territorial, e tant exclu. Ces analyses, cohe rentes avec les objectifs du sche ma re gional d?ame na- gement, de de veloppement durable et e galite des territoires (SRADDET) de la re gion Grand-Est, ont e te conduites avant l?approbation de la loi n° 2021-1104 du 22 aou t 2021 portant lutte contre le de re - glement climatique et renforcement de la re silience. Il est trop to t pour e valuer les conse quences de la modification du SRADDET, suite a cette loi. Recommandation 5. (Département de la Marne et Châlons Agglo) : coordonner étroitement les développements des zones d?activités à vocation logistique, tant en termes de programmation que de mise sur le marché. Le de partement a repris en re gie l?ame nagement du site de Vatry (respectivement en 2006 et 2009, pour les deux ZAC actives). Il a conserve la gestion de l?ensemble des infrastructures et e quipements re alise s, a l?exception des re seaux d?e nergie (e lectricite et gaz) et de te le communication (le re seau fibre est de ploye par Losange, re seau d?initiative publique du Grand-Est). Ce choix ne favorise pas l?implication des communes ou de Cha lons Agglo, pourtant normalement compe tentes pour la plupart des services publics urbains concerne s (eau potable, assainissement, voirie, e clairage public, signale tique, etc.). Le sujet des de placements des salarie s est aussi reconnu comme une faiblesse importante, la plupart des salarie s venant de Cha lons-en-Champagne, Vitry-le-François ou Troyes. Cha lons Agglo vient d?engager une re flexion sur ce sujet critique. 10 Achat de foncie res ou d?ensembles d?entrepo ts par des investisseurs ? 96 % des transactions constate es en France de but 2022 sont le fait d?investisseurs e trangers. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22/38 Les services communs aux salarie s ou aux entreprises sont tre s embryonnaires sur ce gros site logis- tique. Aucun service d?un po le de vie pour les employe s et les conducteurs de camion n?est propose (services de restauration, commerces de proximite ? presse et tabac, distributeurs automatiques de billets (DAB), bourses au covoiturage, trottoirs et pistes pour les cycles, etc.). Des services aux trans- porteurs sont en cours de relance : HT Trucks and Parts vient de relancer le garage re alise au de but des anne es 2000, un projet de station-service est en discussion ; cependant, la gestion des camions en dehors des emprises des logisticiens reste embryonnaire (signale tique, aires de stationnement, centre routier, etc.). Dans un bassin d?emploi qui pourrait s?ave rer limite au regard des surfaces mises sur le marche , d?autant que la logistique y est de ja tre s fortement pre sente, il est aussi ne cessaire que les collectivite s locales se mobilisent pour mette en place une strate gie et des synergies afin d?attirer et fide liser des salarie s de la zone de Cha lons-en-Champagne, notamment dans le secteur de la logistique, mais pas seulement (cf. les besoins de Mosolf de techniciens, d?inge nieurs?). En lien e troit avec l?agglome ration, des besoins de services plus haut de gamme d?accompagnement au recrutement des cadres sont e voque s par certaines entreprises e trange res installe es sur le site. Une initiative de club d?entreprises engage e au de marrage du site n?a pas perdure et il n?existe plus d?instance de dialogue permanente entre les entreprises et les collectivite s. Pour la mission, cette absence est une faiblesse. En effet, un lieu permanent de dialogue et de concertation entre les entreprises pre sentes sur le site, mais aussi d?initiative et de gestion de services communs et de dialogue avec les collectivite s, est indispensable pour compenser, un tant soit peu, l?isolement du site. Pour la mission, l?implication forte de l?agglome ration, compe tente en matie re de de veloppement e conomique et d?appui aux entreprises, et des entreprises elles-me mes, premie res be ne ficiaires de l?ame lioration des conditions d?accueil de leurs employe s et de leurs prestataires, est une priorite . Elle pourrait s?incarner dans un club d?entreprises capable d?initier et de ge rer dans la dure e les principaux services d?un po le de vie et les propositions de services mutualise s aux entreprises installe es sur le parc d?affaires logistiques de Vatry. Recommandation 6. (Département de la Marne et Châlons Agglo) : initier et soutenir un club d?en- treprises capable de prendre en charge les services communs indispensables au bon fonctionne- ment et à l?attractivité d?un grand parc logistique. Des emprises importantes sont pre vues dans la zone ae roportuaire elle-me me et dans la zone d?ame - nagement concerte e n° 1 pour les activite s directement lie es au transport ae rien de marchandise (cf. figure 2 ci-dessous). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23/38 Ces emprises sont encore largement disponibles, avec notamment les terrains d?assiette des deux mar- guerites de l?ancienne base de l?OTAN. Plus pre cise ment, quatre secteurs peuvent e tre identifie s : secteur 1, a l?ouest, dans le secteur ZA de la ZAC n° 1, un terrain de 23 ha environ, en revenant jusqu?au droit de l?ae rogare, pouvant e tre desservi par des aires de stationnement re alisables sur le domaine ae roportuaire proprement dit ; secteur 2, a l?est et dans le domaine ae roportuaire, l?assiette de la marguerite Nord-Est, d?une superficie de 43 ha, facile a desservir par des aires de stationnement a re aliser a l?inte rieur de cette emprise ; secteur 3, au-dela de la marguerite Nord-Est, un terrain de 9 ha environ ; ces terrains sont en re serve foncie re et leur accessibilite depuis les stationnements des avions reste a ve rifier ; l?af- fectation a des activite s arrie re de la zone cargo est plus probable ; un secteur 4 de 27 ha environ, au sud et au bord de la piste, pourrait aussi e tre exploite , sous re serve de pouvoir en assurer l?acce s pour les poids lourds de manie re se curise e ; c?est un point a examiner dans le cadre de l?e tude de sche ma directeur ae roportuaire. Au nord des ae rogares, les terrains partiellement occupe s par des parcs de stationnement voyageur, entre les ae rogares et l?entrepo t « SCAPEST »11, sont exclus du secteur ZA. Cependant, dans le cadre d?un arbitrage au profit du trafic fret, le de partement pourrait re affecter cette emprise de 4 ha environ a des activite s de deuxie me ligne au service du fret. C?est une option inte ressante qui me rite d?e tre examine e se rieusement. Il y a peu d?options pour l?ame nagement du secteur 1, de profondeur limite e (180 m), ce qui pourrait contraindre l?organisation de la zone se curise e de stationnement des poids lourds en attente. La des- 11 Cet entrepo t de SCAPEST vient d?e tre revendu. Bien qu?il soit dans le secteur ZA de la ZAC, l?activite de SCAPEST (centrale d?achat de Leclerc) n?avait aucun lien avec la piste. Figure 2 - emprises possibles pour les zones cargo Sources : Département 51, exploitation mission PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24/38 serte du secteur 3 a travers le secteur 2 ne cessite une re flexion approfondie pour articuler les con- traintes ge ome triques (stationnement des avions, profondeur optimale des entrepo ts, circulations di- verses) tout en dessinant une zone se curise e lisible et facile a de fendre. Sans entrer dans des e tudes d?ame nagement de de tail, l?e laboration d?un sche ma directeur e tendu cou- vrant a minima la zone ae roportuaire et le secteur ZA permettrait de ve rifier la capacite re elle d?accueil des importants fonciers disponibles, compte tenu de leur ge ome trie. Un travail concomitant avec l?e la- boration du plan de de veloppement e conomique et e cologique permettrait, le cas e che ant, de ne gocier en amont les ajustements et compensations ne cessaires pour garantir des possibilite s d?utilisation op- timale des terrains utilisables. Enfin, cette re flexion doit permettre d?identifier les terrains encore va- cants les plus favorables pour les activite s arrie res de la zone cargo, comme les bases d?entreprises de transport de die es ou des entrepo ts interme diaires de commissionnaires de transport, ainsi que les principales activite s de service (centre routier, etc.) et les liaisons a assurer (notamment non routie res). Au-dela de la strate gie d?ame nagement, une strate gie globale de maî trise foncie re et d?accompagne- ment des ope rateurs et des entreprises de la chaî ne logistique ae rienne paraî t indispensable. En effet, la pre servation de l?inte grite de la zone cargo est un enjeu majeur a long terme pour le de veloppement de la plateforme. De ce fait, et a l?instar des pratiques sur les grandes plateformes, un programme d?ap- pui au de veloppement de l?immobilier de l?ae roport devrait porter sur les sujets suivants : conservation dans le domaine public de l?ensemble des terrains de la zone ae roportuaire, bien entendu, mais aussi de la zone ZA, sans ne gliger les possibilite s de financement de l?immobilier par les ope rateurs dans le cadre de baux a construction et autres dispositions d?occupation du domaine public, organiser un dispositif de financement et, le cas e che ant, de portage de l?immobilier « cargo », comme cela a e te fait pour les deux premiers entrepo ts. Recommandation 7. (Aéroport et Département de la Marne) : compléter le plan de développe- ment global et d?implantation écologique par un schéma directeur aéroportuaire incluant le sec- teur ZA de la ZAC n° 1 et une stratégie de portage foncier et immobilier dans la zone cargo. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 25/38 L?annexe 2 de crit la place du transport ae rien de marchandises dans le monde, en Europe et en France. En ce qui concerne cette dernie re, le trafic de fret traite en provenance ou a destination d?ae roports français e tait de 2,658 Mt en 2019, avant la crise. Il s?ave re e tre tre s concentre sur les plates-formes parisiennes (le trafic de Paris-Charles de Gaulle repre sentait, en 2019, 79 % du trafic de fret en France). Le trafic de fret, s?il a recule en France de pre s de 17 % en 2020 par rapport a 2019 en raison de la crise sanitaire, a mieux re siste que le trafic de transport de passagers, qui lui, a baisse de plus de 70 %. L?ensemble des acteurs du secteur que la mission a rencontre s conside re que la demande devrait e tre favorable au de veloppement du transport ae rien de marchandises sur la pe riode 2021-2024. En effet : l?arre t brutal de la presque totalite des vols passagers au de but de la crise sanitaire a mis en e vidence la forte de pendance du transport ae rien de marchandises aux vols mixtes et la ne ces- site d?un re e quilibrage avec les vols tout cargo12 ; la de sorganisation du transport maritime de marchandises suite a la crise sanitaire et a la guerre en Ukraine, conforte a court terme la place du transport ae rien dans les e changes inter- nationaux 13; le de veloppement du e-commerce, acce le re par la crise sanitaire, soutient fortement la crois- sance de la demande de fret ae rien, qui exce de a court terme l?offre de capacite d?environ 10 %, ce qui contribue a maintenir des prix e leve s pour le fret ae rien ; la perspective du maintien a court terme d?une rentabilite e leve e du transport ae rien de mar- chandises pourrait favoriser la cre ation de nouvelles compagnies. Les pre visions des constructeurs ae ronautiques sont positives sur le moyen et le long termes en ce qui concerne le de veloppement du transport ae rien de marchandises14. Toutefois, plusieurs facteurs con- duisent a les conside rer avec prudence : l?augmentation de l?offre de capacite de transport ae rien de marchandises avec la reprise des vols passagers et le retour du fret en soute, les livraisons de nouveaux appareils tout cargo a compter de 2025 ; l?augmentation du prix du carburant, qui entraî ne celle du cou t du transport ae rien ; la possibilite de nouvelles crises sanitaires ou ge opolitiques soudaines et brutales et leurs im- pacts ne gatifs sur les e changes internationaux, l?e conomie des me nages et les comportements des consommateurs ; la prise de conscience des enjeux environnementaux et les contraintes croissantes sur le trans- port ae rien lie es a la lutte contre ses nuisances et le changement climatique ; 12 Ce constat a de ja induit des changements de strate gie avec, par exemple, la relance, par Air France, du de veloppement de sa filiale Air France Cargo et, par Airbus et Boeing de la fabrication d?avions tout cargo livre s a compter de 2025-2027 (cf. annexe 2, § 2.3.). 13 C?est sans doute l?une des raisons qui ont conduit un acteur majeur du transport maritime, le groupe CMA CGM, a cre er en 2021 une filiale spe cialise e dans le fret ae rien et a nouer un partenariat capitalistique avec Air France (cf. annexe 1 § 1.2.6. et annexe 2, § 2.3.). 14 Airbus pre voit que la demande de Fret Express, pousse e par le e-commerce, va croî tre de 4,7% par an dans les vingt prochaî nes anne es, et que le General Cargo, qui repre sente 75% du marche va augmenter de 2,7% par an (Source AIRBUS, Airbus Global Market Forecast, 2021-2040, novembre 2021) PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 26/38 enfin, la politique de relocalisation de certaines industries strate giques, suite a la crise sani- taire. Il y a donc sans doute, a court terme, des opportunite s de capter de nouveaux trafics de marchandises, notamment pour l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle qui dispose de nombreux atouts pour de velop- per son activite cargo et qui s?est dote d?une strate gie pour ce faire, de s avant la crise sanitaire (cf. annexe 2, § 3.2.), ainsi que pour des ae roports spe cialise s dans le transport de marchandises, tels que Lie ge et Luxembourg (cf. annexe 2, § 3.1.1. et 3.1.2.). Mais la mission conside re qu?il pourrait e galement y avoir un espace de de veloppement pour un ae ro- port oriente fret en France, de taille modeste, bien situe , moins cher que les grands ae roports interna- tionaux, plus adaptable a la demande et offrant des temps de traitement re duits, sans proble me de capacite ni de contraintes d?exploitation, notamment de nuit, tel que l?ae roport de Vatry. Celui-ci pourrait non seulement capter une partie des nouveaux trafics cargo a court terme, mais peut- e tre e galement une partie des flux camionne s entre Paris-Charles de Gaulle et des ae roports e trangers comme lie ge ou Maastricht (cf. annexe 2, § 1.4.). Il est difficile d?estimer pre cise ment le tonnage de ces flux, mais ils pourraient e tre supe rieurs a 1 Mt par an. En capter 10 %, soit 100 000 t, ne paraî t pas hors de porte e et permettrait a l?ae roport d?atteindre l?e quilibre financier. Certes, la contrainte de massification des flux de marchandises avantage une plateforme comme celle de Paris-Charles de Gaulle, qui a une forte activite de transport de passagers et de transport de fret permettant d?optimiser la re partition du fret entre des vols mixtes et des ae roports tout cargo ou comme celles de Lie ge ou Luxembourg, qui disposent de ja d?un trafic cargo important. Mais cela ne condamne pas pour autant tout projet de de veloppement ou de spe cialisation de l?ae roport de Vatry dans le transport de marchandises. Cela rend toutefois critique l?atteinte du seuil minimum d?activite a partir duquel l?ae roport de Vatry pourra devenir naturellement attractif et ne cessite que celui-ci se pre pare et sache saisir rapidement les opportunite s qui pourront se pre senter. La mission estime que les incertitudes a moyen et long termes laissent a Vatry une fene tre d?opportu- nite de deux a trois ans pour consolider les premie res e tapes d?un de veloppement progressif (sce nario n° 2 envisage par la mission, cf. § 4.1.2. infra), ou pour nouer un partenariat avec un inte grateur capable de porter la responsabilite et l?essentiel du financement du de veloppement (sce nario n°1 envisage par la mission, cf. § 4.1.1. infra). Depuis le lancement du projet, les entreprises installe es sur la zone logistique de Vatry n?ont pas e te ge ne ratrices de flux de fret ae rien a Vatry. Parmi les activite s implante es sur le site, seules la logistique de produits pharmaceutiques (deux entreprises) est repe re e comme susceptible de ge ne rer de tels flux. Pour leur part, les entreprises re cemment installe es sont inte resse es par l?embranchement ferroviaire mais ne sont pas susceptibles de ge ne rer du trafic pour l?ae roport. Certes, ce constat d?e tanche ite de la zone logistique et de l?ae roport ne pre juge pas d?e volutions plus favorables. Bien que l?ae roport et la zone logistique inte ressent des entreprises diffe rentes, il faut regretter l?ab- sence de strate gie e troitement coordonne es entre les deux parties d?un projet global de de veloppement e conomique. A ce jour, aucune instance n?assure un pilotage coordonne , visant notamment a de finir et de ployer une strate gie de valorisation conjointe et visant des entreprises qui pourraient e tre inte res- se es par l?ae roport. Cette instance devrait aussi travailler sur l?ensemble des services communs ne ces- saires au de veloppement d?un grand parc d?affaires (1 400 ha), a plus de 20 km de la ville la plus proche. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 27/38 La double vocation du site - accueil de logistique « lourde » et activite s de fret ae rien ? appelle des strate gies commerciales et des dispositifs de soutien et d?animation e conomique diffe rentie s. Cepen- dant, ces strate gies doivent e tre pense es ensemble et articule es soigneusement entre elles, dans une vision globale de long terme. En effet, il convient d?optimiser les services aux entreprises, pour l?essen- tiel communs aux deux secteurs, de pre server les fonciers ne cessaires aux activite s de « deuxie me rang » de l?ae roport (cf. supra 2.3.3.), mais aussi de valoriser les multiples atouts du site au moyen d?un « guichet unique », souple et performant. C?est aussi un enjeu du label « site industriel cle s en main ». Cette articulation facilitera aussi la programmation, le de ploiement et l?animation des services et d?un po le de vie (le cas e che ant partiellement multi-sites) au be ne fice des personnels de l?ae roport et de la zone logistique : plan de de placement interentreprises et services de transport collectifs, restauration collective, services de l?emploi15 et plus largement les services de proximite attendus sur une zone d?emploi importante. Lors de la session 20 mai 2022, le Conseil de partemental a de cide d?engager l?ame nagement modulaire d?une future ZAC n° 3 de 360 ha sur une partie de la re serve foncie re. Les e tudes engage es a cette occasion ont mis en e vidence des enjeux importants en matie re de biodiversite et de fonctionnalite s e cologiques. Le de partement a donc engage une re flexion globale, visant a ge rer ces enjeux en amont sur les 1 400 ha du site, a travers l?e laboration d?un plan de de veloppement e conomique et d?implan- tation e cologique (cf. annexe 3, § 4.3.2.). L?ae roport est partie a cette re flexion, d?importantes surfaces du domaine ae roportuaire constituant des habitats prote ge s, ou pouvant e tre utilise es pour la re alisation de compensations. Dans cet esprit, le de partement envisage aussi d?engager une de marche visant a obtenir la labe lisation « ae roport vert » ou « « ae robio » destine e a valoriser la gestion, la protection et l?ame lioration de la biodiversite sur les terrains ae roportuaires en comple ment des actions re alise es sur les zones d?activi- te s. Ce label e value quatre enjeux : la biodiversite , l?investissement du personnel, la communication, et l?ancrage territorial de l?ae roport16. Aujourd?hui, de nombreux ae roports cherchent en outre a s?inscrire dans une de marche de re duction volontaire de leurs e missions de CO2. C?est le cas des ae roports europe ens qui adhe rent au programme Airport Carbon Accreditation (ACA) porte par ACI EUROPE17. Celui-ci de finit aussi quatre niveaux de certification, dont le premier impose d?avoir e tabli le bilan carbone de l?ae roport conforme ment a la norme ISO 14064. La labe lisation « ae roport vert » porte spe cifiquement sur les enjeux de bio-diversite de l?ae roport. Elle diffe re de la certification ACA, mais en est comple mentaire. L?ae roport de Vatry pourrait mener en pa- ralle le les deux de marches, en visant, dans un premier temps, le niveau 1 de la certification ACA. A court terme, il s?agit plus d?une question d?image, que d?attirer de nouveaux usagers de la plateforme sur ce seul crite re e cologique, qui, a terme ne sera probablement plus diffe rentiant (car tous les ae ro- ports devront un jour e tre certifie s). Les niveaux supe rieurs de la de marche ACA impliquent des inves- tissements qui pourraient s?inscrire progressivement dans les futures e tapes du de veloppement de l?ae roport. 15 L?emploi inte rimaire est important tant pour l?ae roport que pour les entreprises logistiques, avec des proble matiques de formation, de certification et d?accre ditation des personnels. 16 Source : Projet de plan de de veloppement global et d?implantation e cologique, De partement de la Marne, 20 mai 2022. 17 37 ae roports français, de toutes tailles, sont implique s, dans la de marche. La France e tait ainsi, en 2018, le pays avec le plus grand nombre d?ae roports accre dite s dans le monde. Deux ae roports (Nice et Lyon) ont de ja atteint la neutralite carbone. Source : https://www.aeroport.fr/public/page/programme-airport-carbon-accreditation-reussir-la- reduction-de-notre-empreinte-carbone-2018-241 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 28/38 Il faut souligner la volonte inde fectible du de partement de la Marne de re ussir le de veloppement de la plateforme de Vatry, malgre les difficulte s rencontre es et les ale as de conjoncture. Le de partement a su y associer d?autres collectivite s, mais leurs contributions sont sans commune mesure avec les moyens financiers qu?il y a consacre s (plus de 310 M¤18 depuis 1992). Cependant, bien que la re gion Grand Est participe au financement de l?ae roport, le de veloppement de Vatry ne semble pas constituer pour elle un projet strate gique. La re gion Grand-Est est desservie par de grands ae roports internationaux qui lui donnent un acce s exceptionnel a l?ensemble du monde : Francfort, Paris Charles de Gaulle, Luxembourg. L?ae roport de Ba le Mulhouse constitue un comple ment pre cieux, malgre sa localisation a l?extre mite Est du territoire. Si Strasbourg Entzheim et Metz Nancy Lorraine ont essentiellement vocation a e tre tourne s vers les passagers, Vatry est bien repe re comme un ae roport spe cialise dans le transport de fret, les capacite s de substitutions de l?un a l?autre semblant faibles. Mais la Re gion ne semble pas avoir de strate gie particulie re pour cette plateforme, comme en atteste, par exemple, le livre blanc du Grenelle des mobilite s19 qui n?ouvre pas le sujet du fret ae rien. Elle consacre en outre a ses quatre ae roports re gionaux20 une enveloppe budge taire annuelle assez modeste (4 M¤ environ, sur un budget transport d?un milliard d?euros21). L?ae roport de Vatry n?a pas non plus trouve sa place dans les strate gies nationales de de veloppement du fret ae rien et de la logistique. L?E tat ne l?a jamais positionne comme une plateforme importante dans la strate gie nationale du transport ae rien. Le rapport sur le maillage ae roportuaire français22 de 2017, centre sur les conditions d?ame lioration de la gestion et du pilotage des socie te s ae roportuaires n?approfondit pas les enjeux du fret ae rien. La question du maillage ae roportuaire français est reprise par la Cour des Comptes qui me ne actuellement une e tude sur une quarantaine d?ae roports me tropo- litains23. En pratique, les services de l?E tat ont accompagne ce projet local en de ployant les services re galiens ne cessaires a son activite (cf. § 2.2 ci-dessus), mais sans de finir une strate gie partage e et offensive avec les partenaires locaux, ni engager une politique de long terme d?orientation des trafics vers cette plateforme. On constate donc une absence de strate gie partage e par les principaux partenaires publics concerne s. Pourtant, quelques enjeux peuvent e tre identifie s, qui me riteraient d?e tre analyse s et approfondis par chacun des acteurs. Au niveau local, l?ae roport devrait s?inscrire dans un projet plus vaste de plateforme logistique, visant a constituer un po le e conomique important. Il faudrait pour ce faire e valuer les retombe es respectives des deux composantes et rechercher des synergies plus fortes entre elles (cf. § 3.2 ci-dessus). Les prin- cipaux enjeux sont bien e videmment l?emploi direct et indirect sur site (un peu plus de 200 emplois), l?emploi dans la filie re localise e sur le territoire (actuellement tre s faible, aucun ope rateur de la filie re du fret ae rien n?ayant ouvert d?agence a Vatry) et la valeur ajoute e des e tablissements installe s sur le 18 Cumul de l?ensemble des de penses du de partement de la Marne (investissements et subventions d?exploitation non corrige s de l?inflation). Source : De partement de la Marne 19 Grenelle des mobilite s, Livre Blanc, novembre 2021, 76 pages. 20 L?ae roport international de Ba le Mulhouse, l?ae roport de Strasbourg Entzheim, ainsi que ceux de Vatry et de Metz Nancy Lorraine. 21 Il faut aussi noter que la Re gion a e value les incidences sur le changement climatique de l?ensemble de son budget 2022. Les subventions d?exploitation aux ae roports repre sentent la moitie des 8 M¤ identifie s comme de favorables au climat, de penses dont il est indique qu?elles doivent e tre re duites. 22 Rapport sur le maillage ae roportuaire français, Conseil Supe rieur de l?Aviation Civile, janvier 2017, 81 p. + annexe 23 Il s?agit des ae roports dont le trafic est compris entre 10 000 et 3 millions de passagers. La publication du rapport final de ce travail approfondi est attendue pour la mi-2023. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 29/38 site ou a proximite . L?ae roport peut aussi constituer un atout pour des secteurs e conomiques de la Re gion soucieux de se curiser des flux d?exportation par avion (ou des importations strate giques pour eux). Il ne semble pas qu?un travail approfondi ait e te fait pour recenser ces besoins. Au niveau re gional, la vocation de Vatry comme plateforme trimodale reste a confirmer sur un terri- toire majeur de la filie re logistique dans le Grand Est, pour lui-me me ou comme composante strate - gique d?un positionnement sectoriel clair, avec un objectif de monte e en puissance, mais aussi en gamme. Par ailleurs, l?article 37 de la loi n°2022-217 du 21 fe vrier 2022 relative a la diffe renciation, la de centralisation, la de concentration et portant diverses mesures de simplification de l?action publique a rendu obligatoire l?e laboration par les re gions d?une strate gie ae roportuaire re gionale, qui doit e tre inte gre e au SRADDET a l?occasion de sa prochaine actualisation. Cette mesure impose e devrait con- duire la re gion a pre ciser la vocation des diffe rents ae roports situe s sur son territoire et le soutien qu?elle souhaite y apporter. Au niveau national, l?ae roport de Vatry peut valablement e tre pris en conside ration lors de l?analyse de divers enjeux potentiels relatifs au fret ae rien : renforcer l?offre française vis-a -vis des plateformes du Benelux qui captent une part impor- tante des flux d?importation et d?exportation, via du fret camionne (cf. annexe 2, § 1.4) ; disposer a long terme d?une capacite d?accueil du trafic de nuit, a proximite de la capitale, compte tenu de la limitation du nombre de cre neaux de nuit a Roissy ? Charles de Gaulle ; pouvoir re pondre a la demande e ventuelle d?un utilisateur important du transport ae rien de marchandises dont les besoins (en termes de surfaces ou de cre neaux de nuit) ne pourraient pas ou plus e tre satisfaits a l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle et disposer ainsi d?une offre pour cre er ou maintenir de l?activite en France dans ce secteur (cf. § 4.1.2. ci-dessous) ; dans la logique des sites industriels cle s en main, disposer en portefeuille de deux terrains « bords de piste » de grande taille24 sur un ae roport a l?efficacite reconnue, suffisamment cen- tral pour desservir tout le coeur de l?Europe. L?importance de ces questions doit e tre e value e pre cise ment, notamment pour le maintien et l?accrois- sement de l?attractivite de la re gion I le-de-France. En cas de confirmation de l?existence d?enjeux de niveau national lie s au maintien et au de veloppement d?une activite sur l?ae roport de Vatry, il faudrait e viter sa fermeture « par inadvertance ». En effet, la re ouverture de cet ae roport serait ensuite tre s complique e, me me si l?essentiel des infrastructures e tait pre serve . Par contre, et sans me connaî tre le ro le joue par l?ae roport de Vatry pendant la crise sanitaire, le main- tien en activite de cette plateforme pour cette seule utilisation semble difficile a justifier. En effet, de nombreux ae roports français civils, voire militaires, disposent d?installations permettant d?accueillir des avions tre s gros porteurs et de traiter des marchandises spe cifiques dans de telles circonstances. A moins que les re ponses a toutes les questions pose es au § 3.3.1. ci-dessus ne soient ne gatives, il semble ne cessaire d?adapter la gouvernance et le statut de l?ae roport afin de mieux refle ter et porter les enjeux des diffe rents acteurs concerne s par son de veloppement. Il serait tout d?abord souhaitable que l?ensemble des acteurs publics concerne s par le de veloppement de l?ae roport de Vatry signent un protocole unique portant leurs enjeux respectifs et pre cisant leurs attentes a court et moyen termes, ainsi que leurs engagements respectifs. Les signataires devraient a minima e tre l?E tat, la re gion Grand Est, le de partement de la Marne, la communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne. Cependant, la participation des autres collectivite s repre sente es au conseil 24 Respectivement 43 et 23 ha, cf. § 2.3.3 ci-dessus PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 30/38 d?administration de l?EPGAV est probablement souhaitable : conseil de partemental de l?Aube, commu- naute urbaine du Grand Reims et communaute d?agglome ration Troyes Champagne Me tropole. Il pourrait e galement e tre envisage d?ouvrir davantage le conseil d?administration a des personnalite s qualifie es, spe cialistes des diffe rents me tiers du fret ae rien et de la logistique25. Le statut actuel de l?ae roport de Vatry (EPGAV) est une stricte e manation du de partement. C?est une re gie dote e de la personnalite morale et a autonomie financie re, autrement dit un e tablissement public local a caracte re industriel et commercial (EPIC local). Il est re gi par les dispositions du code ge ne ral des collectivite s locales, y compris en matie re financie re. Ce statut n?est pas particulie rement adapte a une entite dont l?activite s?exerce dans un champ concurrentiel international rapidement e volutif et qui demande une grande re activite 26 . Par ailleurs, les contractants de l?ae roport sont des entreprises puis- santes, parfois e trange res, avec lesquelles il pourrait e tre inte ressant de nouer des relations d?affaires plus riches que celles de client a prestataire ; il s?agirait alors de pouvoir nouer des partenariats, pou- vant inclure, le cas e che ant, des investissements communs. Plus pre cise ment, la mission identifie plusieurs sujets e conomiques et financiers que l?ae roport devrait se mettre en capacite de traiter (sans ordre d?importance, ni d?urgence) : pre senter des comptes audite s selon les normes internationales attendues par des partenaires industriels ou financiers potentiels, soucieux d?expertiser sa solidite ; cre er des filiales ou prendre des participations dans des socie te s pour ge rer des services ae ro- portuaires ou de velopper des activite s contribuant a consolider son mode le e conomique ; engager des de penses, voire des investissements, non pre vus dans le budget initial mais ren- dus ne cessaires pour accueillir de nouveaux utilisateurs dans des de lais contraints27 ; emprunter pour financer son de veloppement, en investissement (mate riels mais aussi immo- bilier) mais aussi, le cas e che ant, avoir recours a des lignes de tre sorerie pluriannuelles28 ; ouvrir son capital a des partenaires de re fe rence, en premier lieu des utilisateurs de premier rang de la plateforme, soucieux de se curiser a long terme leurs investissements strate giques sur le site (cf. sce nario n°1 de veloppe au 4.1.1. ci-apre s). Il pourrait donc e tre judicieux d?aller vers un statut de socie te anonyme, soumise au droit prive , en conservant des possibilite s d?adaptation pour re pondre aux enjeux qui se pre senteront. Dans la logique du sce nario 2 de crit ci-apre s au § 4.1.2., le de partement de la Marne pourrait rester dans un premier temps, l?actionnaire de re fe rence en constituant une socie te d?e conomie mixte ou une socie te publique locale, conforme ment aux dispositions qui re gissent l?engagement des collectivite s locales dans des socie te s prive es. Il conviendrait alors qu?il trouve des partenaires prive s, nationaux ou locaux, inte resse s au de veloppement de la plateforme et pre ts a laisser ensuite la place a des acteurs du fret ae rien le moment venu. L?entre e d?un ou plusieurs partenaires industriels de premier rang dans la gouvernance et le capital de l?ae roport sera plus facile a ne gocier une fois que la socie te ae roportuaire aura de montre sa capacite a e quilibrer ses comptes d?exploitation, hors toutes subventions, et a financer ses investissements cou- rants. Cette entre e pourrait aller, le cas e che ant, si l?occasion se pre sentait et si les collectivite s le sou- haitaient, jusqu?a la cession totale. La discussion des modalite s d?une telle privatisation comple te e ventuelle de l?ae roport de passe le cadre de la pre sente mission. 25 Actuellement une seule personnalite qualifie e est membre du conseil d?administration de l?EPGAV, avec voix consultative. Cf. annexe 1, § 3.2. 26 L?essentiel des concurrents de l?ae roport sont d?ailleurs des socie te s prive es, ou e voluant sous le re gime des socie te s prive es. 27 Les e tablissements publics locaux a caracte re industriel et commercial sont soumis a la re gle des cre dits limitatifs pour toutes les lignes du budget, en fonctionnement et en investissement. 28 Les EPIC locaux doivent aussi pre senter un compte de fonctionnement en e quilibre. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 31/38 Recommandation 8. (Aéroport, État, Collectivités territoriales concernées) : adapter la gouver- nance et le statut de l?aéroport à la prise en compte de l?ensemble des enjeux de développement et de pilotage stratégique de l?aéroport de Vatry (élargissement du conseil d?administration, signa- ture d?un protocole associant toutes les parties publiques concernées par le devenir de la plate- forme, préparation de l?entrée au capital d?acteurs importants du fret aérien). L?ae roport a jusqu?ici cherche a se de velopper tous azimuts (transport de passagers, de fret), en es- sayant de tirer parti des opportunite s qui se pre sentaient, mais sans re elle vision strate gique de long terme, ni priorisation de ses activite s ou de ses investissements. Par ailleurs, zone logistique est actuel- lement ge re e de manie re comple tement e tanche avec les activite s de l?ae roport (cf. § 2.3. ci-dessus). La mission a mis en e vidence au § 3.1., qu?il pourrait y avoir une opportunite pour l?ae roport de Vatry d?axer de sormais son de veloppement sur le transport de marchandises, en utilisant sa zone logistique en base arrie re. Cette spe cialisation de l?ae roport n?exclurait pas la possibilite de maintenir une activite de transport passager, pour autant que celle-ci reste marginale et ne compromette pas l?e quilibre fi- nancier de l?ae roport. Comme explique au § 2.1.3., l?atteinte de l?e quilibre financier de l?ae roport doit constituer l?objectif prioritaire a court terme pour l?ae roport. Il y va de la cre dibilite de tous ses projets de de veloppement, ainsi que de sa capacite a emprunter pour financer les investissements et a nouer les partenariats du- rables ne cessaires a leur re alisation. D?apre s les pre visions de l?ae roport, cet e quilibre serait attei- gnable, sans subvention, avec un tonnage de 100 000 tonnes. L?ae roport dispose d?infrastructures et d?e quipements qui lui permettront, sans investissement lourd, de pouvoir traiter jusqu?a 150 000 tonnes environ. Au-dela , il sera ne cessaire de penser les e tapes d?un de veloppement progressif et par e tapes de l?ae roport, avec une gestion anticipe e des changements d?e chelle, en identifiant les adaptations possibles, les seuils de de clenchement, les investissements ne - cessaires et les processus de mise en oeuvre permettant d?anticiper et de ge rer positivement ces e vo- lutions. En particulier, le mode le inte gre actuel de l?ae roport, qui assure l?ensemble de l?exploitation, n?est pas adapte a une croissance importante de l?activite : il devra pre parer les adaptations ne cessaires lors du changement d?e chelle de ses activite s en envisageant de filialiser ou de sous-traiter certaines d?entre elles (en particulier la manutention, en respectant les re gles europe ennes en matie re de concurrence). Par ailleurs, les pouvoirs publics, et en particulier les services re galiens indispensables au fonctionne- ment de la plateforme ae roportuaire (contro les du trafic ae rien, douaniers, phytosanitaires ou ve te ri- naires), devront s?engager a accompagner les diffe rentes e tapes du de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e (cf. § 2.2. ci-dessus). L?ae roport pourrait avoir inte re t a afficher son ambition de concilier de veloppement e conomique et de veloppement durable. Comme pre cise au § 3.2.2., la contribution active au plan de de veloppement e conomique et d?implantation e cologique de la plateforme logistique et une de marche de « verdisse- ment » de l?ae roport devront figurer en bonne place dans sa strate gie de de veloppement. Enfin, pour assurer le pilotage ade quat de cette strate gie, il convient d?envisager une adaptation de la gouvernance et du statut de l?ae roport pour pouvoir associer et fide liser des partenaires, publics ou prive s et faciliter le financement des investissements ne cessaires a son de veloppement. Comme pre - cise au § 3.3.2., il s?agirait d?e largir le conseil d?administration, de soutenir la strate gie de l?ae roport par un protocole associant toutes les parties publiques concerne es par le devenir de la plateforme, mais aussi de pre parer, le cas e che ant, l?entre e au capital d?acteurs importants du fret ae rien. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 32/38 La mission s?est efforce e de de finir deux sce narios possibles de de veloppement de l?ae roport de Vatry et d?en pre ciser les conditions de mise en oeuvre, ainsi que les avantages et inconve nients, les facteurs de succe s, et les risques respectifs. En revanche, elle ne s?est pas donne pour objectif de de finir, pour chacun d?entre eux, le plan d?affaires de l?ae roport, ni les montages juridiques et financiers ne cessaires, ni le calendrier de mise en oeuvre. Les deux sce narios de pendront des opportunite s qui se pre senteront et de la capacite de l?ae roport a les saisir. C?est particulie rement vrai du sce nario n°1, qui repose sur la possibilite de trouver un inte grateur avec lequel il nouerait un partenariat dans la dure e. Mais c?est aussi vrai du second, qui devrait e tre mis en oeuvre a court terme pour pouvoir atteindre l?e quilibre financier (atteignable, d?apre s l?EPGAV avec un tonnage de 100 000 tonnes) et dans l?attente de pouvoir e ventuellement re aliser le premier. Le second sce nario est plus progressif que le premier et devrait se ge rer par e tapes, dont la succession de pendra, elle aussi, des opportunite s qui se pre senteront. Description du sce nario Le premier sce nario consiste a nouer un partenariat global avec un utilisateur principal de l?ae roport et d?une partie de sa zone logistique comme base arrie re, pour le fret express ou le e-commerce. Cet utilisateur pourrait e tre un inte grateur qui assurerait a la fois la fonction de transporteur et la fonction de transitaire (DHL avait envisage , en 2003, d?installer son hub europe en sur l?ae roport de Vatry, avant de le localiser a Leipzig). Ce pourrait e tre aussi, e ventuellement, l?ope rateur d?une plateforme multimodale de e-commerce (comme celle d?Alibaba, qui s?est installe e a Lie ge en 2021, cf. § annexe 2, § 3.1.1.). Mais il faudrait alors e largir le partenariat a un transporteur et un transitaire pour constituer l?ensemble d?une chaî ne de transport ae rien et de logistique. Il est probable que de tels utilisateurs potentiels sont aujourd?hui pluto t d?origine extra-europe enne. Ce sce nario pourrait e galement e tre mis en oeuvre, le cas e che ant, pour transfe rer a Vatry l?activite d?un utilisateur qui ne pourrait pas ou plus e tre exerce e a Paris-Charles de Gaulle, faute d?espace suffisant ou de cre neaux de nuit ou si les activite s nocturnes devaient e tre un jour limite es sur cet ae roport. Pour la mission, des liens de partenariat industriel, financier, voire capitalistique, entre l?ae roport et ces utilisateurs principaux sont indispensables pour permettre de partager, dans la dure e, la responsabilite , les risques et l?essentiel du financement de l?activite et des investissements de l?ae roport. Avantages L?inte re t de l?accueil d?un tel utilisateur a Vatry est qu?il apporterait un niveau d?activite suffisant pour assurer la viabilite et la pe rennite de l?ae roport, en assumant la majeure partie du risque trafic et financier. C?est donc le sce nario le plus se curisant pour l?ae roport, a la condition qu?il obtienne de l?utilisateur un engagement de maintien de son activite sur une longue dure e, garanti par des investissements notamment et, e ventuellement, par une prise de participation capitalistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 33/38 Inconve nients Ce sce nario pourrait entraî ner, le cas e che ant, une croissance tre s rapide de l?activite au-dela des 150 000 tonnes que peut actuellement traiter l?ae roport. Cela pourrait donc ne cessiter des ame nagements de la plateforme (y compris sur la zone logistique) et des investissements conse quents (qui devraient en principe e tre pris en charge par l?utilisateur pour les e quipements et les installations dont il a l?usage exclusif). Le partenariat entre l?ae roport et l?utilisateur principal pourrait entraî ner de facto ou de jure une « privatisation » plus ou moins comple te de la plateforme. Cela de pendrait du niveau de trafic, des contraintes d?exploitation du principal ope rateur et des marges de liberte laisse es a l?ae roport par ce partenariat. L?effet d?e viction n?est toutefois pas ne cessairement une fatalite : il est possible, selon le cas, que d?autres activite s (par exemple les vols d?entraî nement ou les vols passagers) puissent e tre maintenues, voire que d?autres ope rateurs (transitaires, compagnies ae riennes, autres « expressistes » de moindre taille) puissent continuer a utiliser les infrastructures. Conditions de mise en oeuvre et de succe s L?inte grateur devra pouvoir disposer assez rapidement des services et des espaces (hangars a proximite de la piste, voire sur zone logistique) dont il a besoin. D?ou l?importance d?avoir mis en place une strate gie de gestion pre visionnelle des espaces sur l?ae roport et sur la zone logistique (cf. recommandation n° 7). Par ailleurs, la croissance rapide de l?activite ne cessitera une forte re activite et une bonne adaptabilite de la part de l?ensemble des acteurs concerne s, notamment des services re galiens indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire, en l?occurrence ceux en charge du contro le du trafic ae rien et des contro les douaniers (cf. recommandation n° 3). Les relations entre l?ae roport et l?inte grateur doivent e tre explicite es a travers un engagement de type partenarial, pre cisant clairement leurs obligations respectives et le partage des risques. A priori, plus l?ae roport sera de pendant de l?activite de l?inte grateur, plus les liens avec lui devront e tre e troits (au niveau des engagements financiers ou capitalistiques). L?inte grateur devrait a priori financer, directement ou indirectement, les e quipements et les installations dont il a l?usage exclusif. En revanche, il pourrait y avoir un inte re t strate gique pour la puissance publique a rester proprie taire des terrains. Enfin, la mise en oeuvre de ce sce nario rend indispensable l?e volution du statut de l?ae roport pour faciliter l?ouverture e ventuelle de son actionnariat au partenaire ou permettre le financement de ses investissements et de son de veloppement. La mission recommande d?anticiper cette e volution, de manie re a ce que le partenariat puisse e tre noue rapidement le moment venu (cf. recommandation n° 8). Mesures d?accompagnement des pouvoirs publics Il pourrait y avoir un inte re t, pour l?ensemble des pouvoirs publics a pouvoir re pondre positivement a la demande d?un utilisateur du transport ae rien de marchandises dont les besoins (en termes de disponibilite de surface ou de cre neaux de nuit) ne pourraient pas ou plus e tre satisfaits a l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle et qui, de ce fait pourrait cre er ou maintenir de l?activite en France. La proposition de s?installer a Vatry devrait alors e tre formule e par l?ensemble des pouvoirs publics, de manie re concerte e et volontariste. Y associer le professionnalisme et la « marque » d?Ae roports de Paris augmenterait sa cre dibilite et ses chances de re ussite. Il n?y aurait pas de conflits d?inte re t, dans la mesure ou la demande de l?inte grateur ne pourrait pas e tre satisfaite a Paris-Charles de Gaulle. Elle de pendra de l?apparition et de la saisie d?opportunite s. Afin d?essayer de les anticiper, la mission recommande de conduire, sous l?e gide de Business France, une e tude de marche sur les besoins et les strate gies des inte grateurs e trangers (notamment asiatiques). Elle recommande par ailleurs PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 34/38 d?effectuer une analyse des retombe es e conomiques potentielles du sce nario pour chacun des acteurs et des mesures d?accompagnement qui seraient ne cessaires (en termes de logement, de formation?). Recommandation 9. (Business France) : engager une étude de marché sur les stratégies et les be- soins des grands acteurs étrangers du fret express, et notamment les intégrateurs et les chargeurs de e-commerce, visant à identifier des cibles à prospecter et préciser les stratégies d?approche. Description du sce nario : Le second sce nario consiste a construire progressivement, a Vatry, un « e cosyste me » favorable au de veloppement du transport de marchandises ae riennes. Contrairement au premier, ce sce nario n?implique pas une spe cialisation de l?ae roport autour du fret express ou du e-commerce et d?un utilisateur principal, mais pre voit de traiter tous types de marchandises (petits colis, marchandises dangereuses, produits pharmaceutiques, animaux vivants?) au profit d?une pluralite de clients (chargeurs, transitaires, compagnies ae riennes?). C?est le mode le de de veloppement qu?ont suivi, depuis une trentaine d?anne es, la plupart des ae roports spe cialise s sur le fret, et notamment ceux de Lie ge et de Luxembourg (cf. annexe 2, § 3.1.). Avantages C?est le sce nario dont l?amorce est sans doute le plus a la porte e de l?ae roport de Vatry a court terme. Il de pend moins que le premier de l?arrive e d?un partenaire providentiel, et peut s?appuyer sur plusieurs acteurs potentiels, de tailles e ventuellement plus modestes, et spe cialise s chacun dans un des me tiers du transport ae rien de marchandises (cf. annexe 2, § 1.5.). En outre, il s?agit d?un sce nario qui se pre te a une mise en oeuvre progressive et par e tapes, la premie re devant e tre l?atteinte de l?e quilibre financier de l?ae roport sans subvention (cf. § 2.1.3.). A priori, sa mise en place ne cessite peu d?investissements a court terme en ce qui concerne l?ae roport : ses e quipements actuels peuvent lui permettre de traiter jusqu?a 150 000 tonnes de fret. En revanche, il conviendra de re aliser les investissements ne cessaires au maintien en e tat de l?ae roport et de ses installations, aux ame nagements de la zone logistique, ainsi qu?au verdissement de la plateforme dans son ensemble (cf. § 3.4.). Le passage d?une e tape a la suivante correspondra a une augmentation du trafic au-dela d?un seuil ne cessitant de re e valuer le contexte de marche , les investissements ne cessaires et les conditions d?e quilibre du plan d?affaires de l?ae roport. La mission recommande d?anticiper les changements d?e chelle, en identifiant les adaptations possibles, les seuils de de clenchement, les investissements ne cessaires et les processus de mise en oeuvre. Inconve nients Le principal inconve nient est le temps ne cessaire pour atteindre un volume d?activite suffisant et mettre en place un environnement attractif permettant une pe rennisation de l?activite base e sur une pluralite de transporteurs et de transitaires. Contrairement au premier sce nario, l?ae roport conserve une grande partie du risque trafic. Afin de diminuer ce dernier, il apparaî t souhaitable que l?EPGAV diversifie sa cliente le et ne soit pas de pendant d?un nombre trop limite d?ope rateurs (compagnies ae riennes, transitaires). En outre, il devra financer lui-me me la plupart des investissements ne cessaires a son de veloppement. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 35/38 Conditions de mise en oeuvre et de succe s Le second sce nario est celui qui devrait e tre mis en oeuvre a court terme pour pouvoir atteindre l?e quilibre financier et dans l?attente de pouvoir e ventuellement concre tiser le premier. Comme explique pre ce demment au § 3.1., il existe un seuil minimum d?activite a partir duquel l?ae roport de Vatry pourra devenir naturellement attractif. Ce seuil critique correspond a la possibilite : de trouver a Vatry des dessertes ae riennes suffisantes (fre quence des vols re guliers, panel de destinations), afin de diminuer les temps d?immobilisation des marchandises avant expe dition ; il faudrait que l?ae roport puisse accueillir une ou plusieurs compagnies de re fe rence (e ventuel- lement e trange res) effectuant au moins un vol re gulier quotidien vers la Chine ou le Moyen- Orient, ce qui correspond a une activite minimale d?environ 75 000 tonnes par an29 ; de disposer facilement sur place de marchandises pour e quilibrer les deux sens des vols cargo, ce qui implique l?utilisation re gulie re de Vatry par plusieurs transitaires ou chargeurs de re fe - rence (avec, le cas e che ant, une repre sentation locale) ; de disposer a Vatry des services efficaces et rapides permettant de traiter la marchandise au de part et a l?arrive e, notamment des services routiers pour le pre et le post-acheminement des marchandises. Il sera e galement ne cessaire de cre er a proximite imme diate de l?ae roport, un « e cosyste me » favorable au de veloppement du transport ae rien de tous types de marchandises. Il faudra en tout premier lieu, de finir une strate gie de gestion pre visionnelle des espaces sur l?ae roport et sur la zone logistique pour permettre a des transitaires (hangars, bureaux?) ou des logisticiens de l?utiliser comme base arrie re en premie re ou en deuxie me ligne (cf. recommandation n° 7). Il conviendra d?y pre voir les espaces et les services (restauration, avitaillement, ho tellerie) permettant le de veloppement des services routiers pour les pre - et post-acheminements (cf. recommandation n° 6). Enfin, la mise en oeuvre de ce sce nario rend indispensable l?e volution du statut de l?ae roport pour assurer le financement de ses investissements et de son de veloppement sur le long terme, avec la possibilite du recours a l?emprunt, et faciliter l?e largissement e ventuel de son actionnariat a des partenaires prive s (cf. recommandation n° 8). Mesures d?accompagnement des pouvoirs publics : D?une manie re ge ne rale, ce sce nario ne cessite probablement un accompagnement des pouvoirs publics plus e troit, et dans la dure e, que le sce nario n°1. Les mesures d?insertion territoriale du site de Vatry de crites au § 2.3.2. ci-dessus, et en particulier la mise en place de services communs (dont certains sont de la compe tence des collectivite s territoriales), sont indispensables au bon fonctionnement et a l?attractivite de la zone logistique et de l?ae roport (cf. recommandation n° 6). Les collectivite s locales et re gionales devront e galement initier des de marches pour faire connaî tre les atouts non seulement du site de Vatry, mais aussi, plus largement, de l?ensemble du bassin d?emploi afin d?attirer des ope rateurs ae riens (notamment e trangers), et logistiques (transitaires, socie te s de handling, transporteurs routiers?). Enfin, les pouvoirs publics, et en particulier les services re galiens indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire (contro les de la circulation ae rienne, douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires), devront s?engager a accompagner les diffe rentes e tapes du de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e (cf. recommandations n° 3 et 4). 29 Soit un avion tout cargo d?une capacite d?une centaine de tonnes, chaque jour de l?anne e, plein a l?aller comme au retour. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 36/38 Recommandation 10. (Aéroport, Collectivités territoriales concernées) : engager sans attendre la construction progressive, à Vatry, d?un « écosystème » favorable au développement du trans- port de marchandises aériennes, incluant la zone logistique. L?ae roport travaille selon les quatre axes de de veloppement du fret suivants (cf. § 2.1.2) : renforcer le fret express avec la poursuite des vols entre Vatry, Marseille et Rennes re alise s pour le compte de Colissimo et Chronopost ; se positionner sur le cre neau du e-commerce, avec, dans un premier temps, l?intensification du partenariat avec FTL Express ; consolider l?activite de General Cargo avec la pe rennisation de vols re guliers tels que ceux d?ATC re alise s pour le compte de Bollore , essentiellement vers l?Asie ou l?Afrique ; l?ae roport me ne des discussions en ce sens avec plusieurs compagnies ae riennes, notamment turques et e thiopiennes, ainsi qu?avec Airbus pour une activite base e sur ses appareils de type Beluga ; attirer du fret a spe cificite , en tirant parti des installations frigorifiques existantes (produits pharmaceutiques30 , fret pe rissable?) mais aussi de la souplesse d?exploitation de la plate- forme (animaux vivants, hors gabarit...). A terme, l?EPGAV verrait bien son activite partage e en trois parts e gales entre le fret express, le e-com- merce et les autres transports de marchandises. A l?aune des e le ments de la strate gie de de veloppement de l?ae roport de gage s au § 3 et des deux sce - narios de crits au § 4.1., la mission conside re que ces axes de de veloppement sont pluto t pertinents et adapte s, dans la perspective du sce nario n° 2. La diversification recherche e des activite s et la progres- sivite sont bien caracte ristiques de ce sce nario. Par ailleurs, FTL Express est un transitaire spe cialise dans le e-commerce avec la Chine, mais me me s?il pre voit de s?implanter a Vatry en construisant un centre de tri automatise propre en bord de piste et en y basant une compagnie ae rienne assurant de trois a cinq vols hebdomadaires vers la Chine, son trafic ne serait pas suffisant pour assurer a lui seul la viabilite de l?ae roport. L?EPGAV poursuit l?objectif de se spe cialiser dans le transport de marchandises en re duisant les vols passagers et les subventions qui y sont attache es. Ceci est cohe rent avec l?objectif d?atteinte de l?e qui- libre financier de l?ae roport sans subvention (cf. recommandation n° 2). En revanche, le de couplage actuel du de veloppement de l?ae roport et de la gestion de la zone logistique n?est pas judicieux, vis-a -vis de la recommandation de cre er progressivement, a Vatry, un « e cosys- te me » global favorable au de veloppement du transport de marchandises ae riennes, incluant la zone logistique (cf. recommandation n° 10). En outre, une re flexion devra e tre engage e sans attendre sur l?adaptation de la gouvernance et du statut de l?ae roport (cf. recommandation n° 8). 30 L?ae roport a engage un processus de certification CEIV pharma (Center of Excellence for Independent Validators), certification mise en place sous l?e gide de IATA (International Airlines Transport Association) permettant d?assurer la traçabilite et la fiabilite du transport de me dicaments sur l?ensemble de la chaî ne logistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 37/38 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 38/38 Annexe 1 : Historique et état des lieux Annexe 2 : Le transport aérien de marchandises Annexe 3 : Logistique terrestre Annexe 4 : Analyse des contraintes imposées par les services régaliens nécessaires à l?aéroport Annexe 5 : Liste des personnes rencontrées Annexe 6 - Lettre de commande PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/27 1. Historique ............................................................................................................................................. 3 1.1 Création de l?aéroport de Vatry ........................................................................................................... 3 1.2 Historique de l?activité de l?aéroport ................................................................................................ 4 1.2.1 Transport de fret aérien ............................................................................................................. 4 1.2.2 Transport de passagers .............................................................................................................. 5 1.2.3 Vols d?entraînement ..................................................................................................................... 6 1.2.4 Location de parkings avion et d?un hangar de maintenance ....................................... 6 1.2.5 Rôle joué par l?aéroport pendant la crise sanitaire ......................................................... 7 1.2.6 Activité actuelle de transport de marchandises de l?aéroport et projets de développement .............................................................................................................................. 8 1.3 Historique de la zone logistique ........................................................................................................ 11 2. Le site de la plateforme aéroportuaire et sa desserte ........................................................ 12 2.1 Le site ........................................................................................................................................................... 12 2.2 Accès routiers ........................................................................................................................................... 13 2.3 Accès ferroviaire...................................................................................................................................... 13 3. L?aéroport ........................................................................................................................................... 15 3.1 Les installations aéroportuaires ....................................................................................................... 15 3.1.1 La piste ............................................................................................................................................ 16 3.1.2 Services généraux assurés par l?aéroport ......................................................................... 16 3.1.3 Les terminaux ............................................................................................................................... 16 3.1.4 Hangar de maintenance avions ............................................................................................. 17 3.2 L?aéroport : un établissement public industriel et commercial local ................................. 17 3.3 Les finances ............................................................................................................................................... 18 4. Les zones d?aménagement ............................................................................................................ 19 4.1 Périmètre, les ZAC, le foncier ............................................................................................................. 19 4.2 Équipements ............................................................................................................................................. 21 4.3 Stratégie de commercialisation et de gestion .............................................................................. 23 4.4 Les entreprises installées et les options ........................................................................................ 24 4.5 Les projets .................................................................................................................................................. 25 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/27 4.5.1 Inscription sur la liste des sites industriels « clé en main » ....................................... 25 4.5.2 ZAC n° 3 ........................................................................................................................................... 26 4.5.3 Plan de développement économique et écologique ...................................................... 26 5. Conclusions ........................................................................................................................................ 27 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/27 L?ae roport de Vatry est implante sur une ancienne base militaire de l?OTAN construite entre 1953 et 1956. Cette dernie re a e te mise en sommeil en 1959 et la plate-forme a e te re troce de e en 1967 a l'ar- me e de l'air française. Elle fut alors utilise e comme terrain d'entraî nement. Au de but des anne es 1970, la chambre de commerce et d?industrie (CCI) de Cha lons-en-Champagne cre e une ae rogare pour traiter des vols d?affaires et des vols charters. Cette exploitation perdura jusqu?en 1986, date a laquelle la CCI arre te d?exploiter la plate-forme. A la fin des anne es 80, des re flexions ont e te conduites par les villes de Reims, Cha lons-en-Champagne et Troyes sur l?implantation d?une plate-forme multimodale a Vatry. En 1992, le conseil ge ne ral de la Marne, sous l?impulsion de son Pre sident Albert Vecten, de cide de construire une plate-forme multimodale autour d?un po le logistique et d?une ae rogare de fret. A l?e poque, des taux de croissance annuels du transport de fret international de 10 % en moyenne, per- mettaient d?envisager la cre ation d'une nouvelle infrastructure comple mentaire aux ae roports pari- siens avec l?objectif d?atteindre 150 000 tonnes annuelles de fret ae rien a l?horizon 2010. En novembre 1992, le De partement cre e pour ce faire une socie te d?e conomie mixte de die e, la socie te anonyme d?e conomie mixte Paris-Champagne (SAEM Paris-Champagne). Le 12 octobre 1998, il ce de ses parts a un consortium de partenaires prive s canadiens et français et la socie te devient la SEVE (socie te d?exploitation de Vatry Europort31). Les travaux ont de bute a l'hiver 1997-1998, la plate-forme a e te livre e de but 2000 et l?inauguration publique des installations a eu lieu le 15 juin 2000. Les travaux d?ame nagement ont pu e tre finance s notamment gra ce aux ressources fiscales tire es de la vignette automobile. En effet, au milieu des anne es 1990, le tarif de la vignette automobile e tait libre- ment fixe par chaque conseil ge ne ral. Un tarif tre s bas a entraî ne une multiplication des immatricula- tions dans le de partement de la Marne, notamment de ve hicules de socie te s de location32. Depuis 1992, le de partement de la Marne a de pense 310 M¤ en investissement et fonctionnement de l?ae roport de Vatry33. L?ae roport a e te ouvert au trafic ae rien international par arre te du 26 juin 2000. Son appellation offi- cielle est devenue « Paris-Vatry » en septembre 2006, celui-ci ayant e te inte gre par l?association inter- nationale du transport ae rien (IATA) a l?ensemble des ae roports desservant la ville de Paris. La porte e de cette appellation est seulement commerciale : elle permet de mettre en avant la « proximite » de l?ae roport avec Paris et de le faire apparaî tre comme tel dans les recherches d'itine raires. 31 La socie te SEVE e tait une socie te anonyme dont les actionnaires, au de but de 2006, e taient Ae roports de Montre al Capital ? ADMC (23,3 % du capital), le groupe canadien SNC-Lavalin associe a la socie te re moise Pingat inge nierie (33,4 %), la Sogaris (socie te anonyme d?e conomie mixte de la gare routie re de Rungis pour 15 % du capital), et les chambres de commerce et d'industrie de Cha lons, Reims?E pernay et Troyes (respectivement 11,7 %, 9,9 % et 6,7 % du capital). Source : rapport d?observations de finitives de 2007 relatif a la gestion de la socie te d?exploitation de Vatry Europort pour les exercices 1999 a 2005. 32 En 1996, pour les voitures d'une cylindre e de 5 a 7 CV, le tarif de la vignette dans la Marne e tait le plus bas de France (278 francs, a comparer au maximum de 604 francs dans le Cantal et a la moyenne nationale de 515 francs pour le me me ve hicule). Les immatriculations de voitures neuves dans ce de partement ont ainsi e te multiplie es par cinq en un peu moins d'un an. « Quelque 85.000 immatriculations de voitures neuves ont été enregistrées à Châlons-en-Champagne au cours des dix premiers mois de 1996, contre 16.000 pendant la période correspondante de 1995 », a de clare a l'AFP Raymond Latreuille, directeur de la re glementation et des liberte s publiques a la pre fecture. « Si l'on se réfère à l'ensemble des immatriculations (neuves ou occasions) arrêtées au 31 octobre 1996 sur l'ensemble du département, elles se chiffrent à 149.000, contre moins de 82.000 sur les dix premiers mois de 1995. » Source Les Echos, article du 14 novembre 1996. 33 Source : De partement de la Marne. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/27 Le de partement de la Marne e tait concessionnaire de l?ae rodrome de Vatry, dans le cadre d?une con- vention signe e en septembre 1997 avec l?E tat, en application de l?article L. 221-1 du code de l?aviation civile. Il e tait donc responsable de l?ame nagement de la plate-forme, au sens large, a savoir toutes les ope rations lie es aux e quipements ae roportuaires proprement dits, a la viabilisation de la plate-forme et aux zones d?activite s e conomiques annexes. L?ae roport lui a e te transfe re par l?E tat dans le cadre de la loi de de centralisation du 13 aou t 2004. Les ame nagements de la plate-forme ae roportuaire : piste, aires de stationnements avions, e quipe- ments ae ronautiques, ba timents techniques, ae rogare de fret ont e te conduits par la SAEM Paris-Champagne puis la SEVE (Socie te d?exploitation Vatry Europort), dans le cadre de deux conven- tions de mandat qui lui avaient e te confie es en janvier 1996 par le de partement de la Marne. La socie te d?exploitation Vatry-Europort a e galement re alise deux zones d?ame nagement concerte (cf. 2 ci-apre s). L?exploitation, la gestion et le de veloppement de la plate-forme ae roportuaire et de l?ae rogare de fret ont e te confie s par le de partement a la SEVE, dans le cadre d?une proce dure de de le gation de service public. Le contrat de de le gation de service public a e te signe le 2 de cembre 1998 pour une dure e de 20 ans. L?exploitation de l?ae roport par la socie te prive e de le gataire a de marre le 31 mars 2000. La SEVE a e te liquide e par de cision du Tribunal de commerce de Cha lons-en-Champagne le 7 juillet 2016. Le conseil de partemental de la Marne a alors de cide de reprendre la gestion de l?ae roport et d?en con- fier l?exploitation, a compter du 8 juillet 2016, a un EPIC a personnalite morale et autonomie financie re, l?e tablissement public de gestion de l'ae roport Paris-Vatry ? EPGAV. De s l?origine, l?ae roport a e te imagine et conçu pour e tre spe cialise dans le transport et le traitement du fret ae rien avec la constitution d?un po le multimodal (air/route/rail) couple a un po le logistique. Le site de l?ae roport est en effet situe a moins d?une journe e de route des grands centres e conomiques europe ens, a 150 km de Paris et a moins de deux heures du Benelux. Il est tre s accessible par la route (autoroutes A26 et A4, RN4 et RD977). La zone logistique be ne ficie par ailleurs d?un embranchement ferroviaire de die avec une desserte de la gare de Cha lons-en-Champagne situe e a 20 km (cf. § 2.3 ci- dessous). Dans la convention initiale, le de le gataire avait pour objectifs d?atteindre un trafic fret minimum de 125 000 tonnes en cumule pendant les huit premie res anne es et un trafic de 150 000 tonnes/an au terme d?une pe riode de 10 ans (1998 ? 2008). L?ae roport n?a jamais atteint ces objectifs. Le trafic a cru a partir de 2002, pour atteindre un peu plus de 41 000 tonnes en 2008. Mais, il est retombe a 22 442 tonnes de fret en 2009 (du fait de la crise e conomique et du de part pour Lie ge de la compagnie Avient34 qui re alisait, a elle seule, environ 80 % des tonnages a Vatry), puis a 7 928 tonnes en 2010. Malgre un tonnage un peu meilleur en 2017, le trafic fret est reste tre s modeste jusqu?en 2019 ou il a atteint le niveau bas de 2 882 tonnes. Tirant profit du transfert d?une partie du fret transporte dans les soutes des ae ronefs passagers vers des vols cargo pendant la crise sanitaire, le trafic a Vatry est remonte a 12 674 en 2020, puis a un peu plus de 30 000 tonnes en 2021. 34 Cette compagnie spe cialise e dans le transport de fret avait son sie ge social a Harare, au Zimbabwe et son centre commercial au Royaume-Uni. Elle assurait du transport de fret a destination de l?Afrique et du Moyen Orient. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/27 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 016 1 779 6 162 8 729 19 127 37 632 37 659 37 222 40 455 22 442 7 928 8 372 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 8 850 5 636 6 289 4 722 7 748 17 912 5 334 2 882 12 674 30 588 Tableau 2 : trafic de fret (en tonnes) de l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français Avec 29 781 t de fret avionne 35, Paris-Vatry est classe en 2021 a la 7e me place des ae roports français pour le transport de fret avionne , derrie re Paris-Charles de Gaulle (1 957 273 t), Ba le-Mulhouse (73 789 t), Paris-Orly (73 751 t), Marseille-Provence (56 526 t), Lyon-Saint Exupe ry (50 076 t) et Toulouse- Blagnac (45 978 t)36. La re alisation, en 2004, d?une ae rogare passagers a permis e galement d?accueillir a Vatry des vols de transport de personnes, charters ou re guliers low cost. Ainsi, en 2004 et 2005, la compagnie New Horizon a ope re des vols charters saisonniers a destination de la Turquie et vers Corfou. Mais le faible potentiel de la zone de chalandise a finalement contraint le voyagiste a cesser toute exploitation. En 2006, une autre initiative a e te conduite par la compagnie Air Turquoise avec quatre vols quotidiens a destination de Marseille, Nice, Londres, Bordeaux ou Toulouse. Mais la compagnie a e galement cesse ses activite s apre s un mois d?exploitation et a e te place e en liqui- dation judiciaire. La compagnie Atlas Atlantic Airlines (AAA) a e galement exploite des vols charter au de part de Vatry vers le Maghreb a partir de 2015 jusqu?a sa liquidation judiciaire en de cembre 2017. Depuis 2010, la compagnie Ryanair assure des vols re guliers au de part de l?ae roport. Apre s avoir ex- ploite des liaisons vers Oslo-Rygge (Norve ge) et Stockholm-Skavsta (Sue de), elle exploite actuellement des vols re guliers vers Fe s, Marrakech et Porto. Ces vols transportent essentiellement, a l?aller et au retour, des passagers d?origine marnaise. Les remplissages sont de 90 % en moyenne, mais l?EPGAV contribue au financement de ces vols sous forme d?aides au de marrage et de financement d?actions marketing verse es a Ryanair37. Ibe ria a exploite des vols re guliers (trois vols par semaine) vers son hub de Madrid a compter du 31 mars 2019. Mais, la compagnie a mis fin unilate ralement au contrat qui la reliait a l?EPGAV et un accord transactionnel a e te conclu en janvier 2020 pour un arre t des vols a partir du mois de Mars 202038. Des vols saisonniers, commercialise s par Inzeeair, devaient e tre assure s a compter de cette anne e (du 26 mai au 26 septembre) le jeudi et le dimanche pour Nice, le vendredi et le lundi pour Londres-Stansted et le samedi pour Ajaccio. Ces vols ont e te annule s en raison du nombre insuffisant de re servations. Par ailleurs des vols a la demande (charters) sont affre te s par des agents de voyage, en pe riode de vacances scolaires. 35 Sur les 30 588 tonnes de fret qui ont transite par l?ae roport de Vatry en 2021, 807 correspondent a du fret camionne . Cf. de finition du fret camionne a l?annexe 2, § 1.4. 36 Source : Union des ae roports français, Re sultats d?activite des ae roports français, p 35. 37 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 pre sente lors du conseil d?administration de l?EPGAV du 13 septembre 2021. 38 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 pre sente lors du conseil d?administration de l?EPGAV du 13 septembre 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/27 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 0 1 250 1 322 1 559 9 407 6 801 8 842 4 506 3 628 4 417 21 255 51 123 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 87 745 100 857 96 221 83 897 132 972 108 845 61 222 80 644 36 975 44 567 Tableau 3 : transport de passagers de l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français Gra ce a la longueur de sa piste, l'ae roport de Vatry peut accueillir des vols d'entraî nements avec tous types d'appareils ainsi que des vols d'essais techniques et de certifications. C?est ainsi que des compagnies ae riennes comme Air France, British Airways, Brussels Airlines, KLM, Transavia ou encore Swiss International Air Lines viennent re gulie rement s'entraî ner sur la plateforme marnaise pour former leurs pilotes aux proce dures de de collage et d?atterrissage. Airbus utilise e galement souvent l'ae roport pour y effectuer des tests sur ses nouveaux appareils, comme par exemple, ceux de l'Airbus A350. Cette activite re gulie re repre sente moins de 10 000 mouvements par an (cf. tableau 3 qui repre sente le nombre de mouvements non commerciaux sur l?ae roport, lesquels incluent les vols d?entraî nement). Elle ge ne re un chiffre d?affaires important d?environ 1 M¤39. La chute en 2020 et 2021 est lie e a la crise sanitaire. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2 068 6 745 9 692 12 194 8 524 8 636 13 203 17 457 15 698 8 748 6 454 7 075 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 6 948 5 295 9 084 9 422 9 311 9 533 10 026 10 527 6 842 5 546 Tableau 4 : nombre de mouvements non commerciaux sur l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français L?ae roport est e quipe d?une surface importante de parkings avions (90 000 m2, soit la capacite d?une cinquantaine d?appareils). Il s?est par ailleurs dote en 2020, d?un hangar de 2422 m2 permettant d?ac- cueillir des ae ronefs pour des ope rations de maintenance40. En 2020, l?ae roport a conclu avec la socie te TARMAC Aerosave une convention d?occupation temporaire relative au stockage et a la maintenance d?appareils41 immobilise s pendant la crise sanitaire. Il a e te mis fin a cette convention en 2021. 39 Cf. II.c) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 janvier 2020. 40 Ce nouvel e quipement a cou te 3,3 M¤, finance s par le de partement de la Marne, et a be ne ficie de subventions de la part de l?E tat dans le cadre du contrat de redynamisation du site de de fense, a hauteur de 837 424 euros et de la re gion Grand Est pour 500 000 euros. Cf. II.e) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 janvier 2020. 41 Cf. VIII du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 29 juin 2020. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/27 Le 10 mars 2021, une convention temporaire d?une dure e de 10 ans a e te conclue avec le groupe mar- nais ASI Group (ASI Aviation/ASI Innovation) pour utiliser le hangar de maintenance pour une activite de modification d?ae ronefs42. Le trafic de marchandises a l?ae roport de Vatry e tait tombe a 2 882 tonnes en 2019, avant la crise sani- taire. Cette dernie re a permis a l?ae roport de jouer un ro le dans l?acheminement de mate riel me dical (90 vols, soit 4 500 tonnes de mate riel me dical et 610 millions de masques importe s de Chine au cours du deu- xie me trimestre de l?anne e 2020)43. Soixante-six rotations de compagnies russes et chinoises ont no- tamment e te autorise es, au-dela des droits octroye s par les accords bilate raux, par la DGAC entre mars et juillet 2020 pour des vols de transport de fret sanitaire « COVID 19 » compose s de masques, mate - riels et produits sanitaires, principalement en Antonov 124, pour un total de pre s de 4 100 tonnes. A titre d?exemple, les quatre rotations hebdomadaires de Volga Dnepr, en avions cargo Antonov 124 vers Vatry, ont repre sente un volume de fret de 450 a 650 m3 (10 millions de masques environ par rotation). En septembre et octobre 2020, une se rie de vols entre Tunis et Vatry (25 vols) a e te mise en place pour des importations lie es a la reprise des chaî nes de production dans l?industrie automobile. La fin de l?anne e 2020 a e te marque e par le de but d?ope rations avec Qatar Airways, gra ce aux de roga- tions a l?accord ae rien entre la France et le Qatar44 accorde es par la DGAC. C?est ainsi que Qatar Airways a pu re aliser : deux vols par semaine entre Doha et Vatry au moyen d?avions passagers ne transportant que du fret du 15/11/2020 au 10/01/2021 ; un vol hebdomadaire tout cargo du 20/11/2020 au 01/01/2021 ; cinq vols pour Michelin en provenance de Thaî lande en octobre 2020 ; des vols sporadiques dans le cadre de la campagne du Beaujolais Nouveau jusqu?a mi- novembre ; de nombreux vols non re guliers en de cembre et janvier, avant la signature de l?accord europe en entre la France et le Qatar. Au total, 26 rotations ont e te ope re es par Qatar Airways Cargo en novembre et de cembre 2020. Au 31 De cembre, la compagnie aura fait transiter 2 379 tonnes par l?ae roport. Sur la me me pe riode, des im- portations de fret e-commerce ont e te re alise es avec FTL Express (16 vols en novembre et de cembre). D?autres types de fret ont e te traite s en 2020 comme l?export d?animaux vivants, du fret militaire et industriel. Au total, 12 674 tonnes de fret ont transite par l?ae roport en 2020. En revanche, ce dernier n?a pas pu utiliser toute sa capacite de parking pour des avions immobilise s par la crise, puisqu?elle n?a stocke pendant le confinement de mars-avril, que 11 ae ronefs sur la cinquantaine qu?elle aurait pu accueillir45. L?activite de transport de marchandises s?est poursuivie a Vatry en 2021 avec un trafic un peu supe - rieur a 30 000 tonnes gra ce a : 42 Cf. 12) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 16 septembre 2021. 43 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 de l?EPGAV. 44 Cet accord ne pre voyait en principe que deux rotations hebdomadaires vers la France. La Direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) a autorise des vols supple mentaires a la condition qu?ils soient re alise s vers l?ae roport de Vatry. 45 Cf. 2 du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 mars 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/27 la consolidation des ope rations effectue es pour le compte de FTL Express (e-commerce en provenance de la Chine) ; l?intensification de l?octroi, par la DGAC, de droits extra-bilate raux en faveur de Qatar Airways, allant jusqu?a trois vols hebdomadaires tout cargo (l?un d?entre eux e tant de place depuis Roissy-Charles de Gaulle) et deux vols d?avions passagers transportant des marchandises en cabine (« pax-freighters »46) sur la plateforme champenoise, jusqu?a la signature de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar intervenue le 18 octobre 2021 ; la signature, fin de cembre 2020, d?un contrat d?un an avec Swiftair pour des vols de fret express (Colissimo, Chronopost) entre Vatry, Marseille et Rennes (de but des ope rations Chronopost le 4 janvier 2021) ; deux vols hebdomadaires re alise s par la compagnie moldave Ae ro Trans Cargo (ATC) pour le compte de Bollore . L?activite actuelle de transport de marchandises de l?ae roport se poursuit avec : les vols re alise s pour le compte de FTL Express ; les vols de fret express re alise s par Swiftair (cinq par semaine) ; les deux vols hebdomadaires re alise s par la compagnie Aero Trans Cargo (ATC) pour le compte de Bollore ; des vols non re guliers de General Cargo. FTL Express FTL Express est un transitaire base sur l?ae roport de Roissy-Charles de Gaulle spe cialise dans le e- commerce avec la Chine. Il importe environ 3 000 tonnes de fret par mois pour le compte de chargeurs chinois (Alibaba?). Un certain nombre de vols sont camionne s depuis ou jusqu?a Lie ge, que FTL envi- sage de transfe rer sur l?ae roport de Vatry. FTL Express a signe le 19 janvier 2020 une convention avec le pre sident du conseil de partemental de la Marne et la direction re gionale des douanes portant sur un partenariat de de veloppement avec l?ae - roport et un engagement de flux. FTL Express souhaite e galement construire un centre de tri automa- tise propre de 12 000 a 15 000 m2 en bord de piste, dans la continuite de l?actuel terminal fret n° 2. Le ba timent sera re alise sur un terrain vendu par le de partement de la Marne dans la zone ZA de la ZAC n° 1. Pour ce faire, FTL Express a besoin de s?appuyer sur une compagnie ae rienne base e a Vatry qui pourrait assurer un nombre minimum de vols hebdomadaires vers la Chine (trois a cinq par semaines). Une compagnie est en cours de constitution, dont FTL serait l?un des actionnaires. Elle serait dote e au de marrage de deux avions tout cargo (Airbus A 330 reconfigure s par une entreprise du groupe Vallair, base e sur l?ae roport de Cha teauroux, dont c?est le me tier et qui serait e galement actionnaire de l?entre- prise) et pourrait, a terme, disposer d?une flotte plus importante. Le dossier de cre ation de cette com- pagnie, de nomme e FTL Airlines, est en cours d?instruction par les services de la DGAC. La convention signe e en janvier 2020 confe re une exclusivite a FTL jusqu?au 31 de cembre 2022. Suspension des ope rations par les compagnies russes 46 Cf. annexe 2, § 1.4. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/27 Avant la mise en place des mesures de re torsion conse cutives aux hostilite s de clenche es par la Russie a l?encontre de l?Ukraine, plusieurs compagnies russes (parmi lesquelles Air Bridge Cargo) desservaient fre quemment l?ae roport de Vatry. Ces ope rations ont e te arre te es. Ope rations re alise es pour le compte du groupe Bollore Deux vols hebdomadaires sont assure s depuis de but 2021 par des Boeing B747F de la compagnie mol- dave Aero Trans Cargo (ATC) pour le compte du groupe Bollore agissant en tant que transitaire. Bollore est engage jusqu?en mars 2023 pour ces deux vols a Vatry. Le Groupe utilise d?autres ae roports, notam- ment Roissy-Charles-de-Gaulle et l?ae roport de Luxembourg (vers lequel des marchandises sont trans- porte es par camion depuis Roissy). Globalement satisfait des ope rations assure es a Vatry, il pourrait y transfe rer davantage d?activite s s?il s?y posait un plus grand nombre de compagnies ae riennes assurant des services re guliers. Qatar Airways. Une occasion manque e ? La compagnie Qatar Airways a utilise l?ae roport de Vatry pendant la crise sanitaire, du fait des con- traintes de l?accord ae rien entre la France et le Qatar47, la direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) ayant de cide de faciliter la re alisation de vols entre cet ae roport et celui de Doha. Mais, outre les de ro- gations pour pouvoir effectuer des vols entre Doha et Vatry, Qatar Airways aurait souhaite pouvoir e ga- lement disposer de droits dits « de 5e me liberte »48, pour pouvoir desservir les E tats-Unis depuis Vatry en extension des vols re alise s depuis Doha et par anticipation de l?entre e en vigueur de l?accord entre l?Union europe enne et le Qatar. Elle envisageait en effet de transfe rer rapidement une partie de son activite re alise e a partir de Lie ge et de Luxembourg vers Vatry. D?apre s la compagnie, c?est faute d?ob- tenir rapidement des droits de 5e me liberte sur l?ae roport marnais que la compagnie a de cide de la transfe rer sur l?ae roport de Maastricht ou elle disposait des autorisations ne cessaires. Apre s l?entre e en vigueur de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar signe le 18 octobre 2021, la compagnie Qatar Airways dispose de droits de trafic suffisants pour pouvoir desservir d?autres ae roports que Vatry. Cet accord lui confe re e galement des droits de 5e me liberte , avec des limitations (actuellement quatre fre quences par semaine). Force est de constater que Qatar Airways, dont les principaux entrepo ts en France sont localise s a Pa- ris-Charles des Gaulle, n?a de sormais plus d?incitation a se poser sur l?ae roport de Vatry de manie re re gulie re. Par ailleurs, la compagnie n?a pas pre vu la possibilite d?atterrir ou de de coller sur un ae roport ou le contro le d?ae rodrome n?est pas assure . Or, c?est le cas a Vatry, a certaines pe riodes de la journe e, no- tamment de nuit, ou il n?est rendu aux usagers qu?un service AFIS (Flight Information Services, cf. an- nexe 4, § 3.1.). La DGAC a pris des contacts avec Qatar Airways afin de lui expliquer le fonctionnement et le niveau de se curite du service AFIS afin d?essayer de lever ses re serves. Il est probable que la compagnie continuera a re aliser a Vatry des vols ponctuels, mais qu?il sera difficile de la faire revenir sur le transfert d?une partie de ses activite s a Maastricht. CMA CGM, une autre occasion manque e ? Le groupe CMA CGM est un acteur mondial majeur du transport maritime (troisie me armateur mondial) et de la logistique, capable d?offrir des solutions de transport multimodales de bout-en-bout (mari- times, ferroviaires et routiers). Dote d?une flotte de 500 navires, il dessert 420 ports commerciaux dans 47 Voir note 44. 48 Cf. annexe 4, § 4. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/27 le monde avec plus de 257 lignes maritimes. Sa filiale CEVA-Logistics dispose de 750 entrepo ts repre - sentant plus de 9 millions de m2, dont deux sur la zone logistique de l?ae roport de Vatry. Il emploie 130 000 personnes dans le monde et re alise un chiffre d?affaires de 56 Mds$49. Le groupe a cre e en 2021 une compagnie ae rienne, CMA CGM Air Cargo, filiale spe cialise e dans le fret ae rien. Elle s?est dote e de quatre Airbus A330-200F d'occasion (capacite d?emport de 61 tonnes), dont l'exploitation a e te confie e a la compagnie ae rienne Air Belgium. Elle poursuivra son de veloppement en 2022 avec deux Boeing 777 cargo (capacite d?emport de 102 tonnes), puis avec quatre Airbus 350F qui inte greront la flotte en 2025 et 2026 (capacite d?emport de 104 tonnes). La compagnie ope re, via Air Belgium, des vols vers les E tats-Unis (Chicago, Atlanta) et, prochainement, en propre, des vols vers l?Asie (Hong-Kong a l?e te 2022, puis Se oul, Shanghai, Bangkok a compter de l?hiver 2022-2023)50. Apre s avoir envisage un temps de se baser sur l?ae roport de Vatry, CMA CGM Air Cargo a finalement choisi d?ope rer depuis l?ae roport de Roissy-Charles de Gaulle. Les dirigeants de la compagnie expli- quent, d?une part, qu?elle a vocation a travailler avec des donneurs d?ordre importants, localise s dans la Re gion-Capitale. L?ae roport de Roissy lui permet, d?autre part, de massifier davantage de marchan- dises qu?a Vatry, notamment celles contenues dans les soutes des appareils transportant des passagers, gra ce au nombre important de vols en correspondance (hub passagers d?Air France). CMA CGM a annonce fin mai son projet d?entrer au capital du groupe Air France-KLM (a hauteur de 9 %) et de nouer un partenariat exclusif de dix ans avec le groupe ae rien en ce qui concerne l?activite cargo. Le choix de CMA CGM Cargo de s?implanter a Roissy prend ainsi tous son sens, le hub d?Air France (qui lui-me me relance son activite de transport de marchandises via sa filiale Air France Cargo) e tant base sur cet ae roport. Axes de de veloppement envisage s par l ?ae roport de Vatry L?ae roport travaille selon trois axes de de veloppement du transport de marchandises : renforcer l?activite de fret express avec la poursuite des vols entre Vatry, Marseille et Rennes re alise s pour le compte de Colissimo et Chronopost ; se positionner sur le cre neau du e-commerce, avec, dans un premier temps, l?intensification du partenariat avec FTL Express et l?installation a Vatry de FTL-Airlines, si cette compagnie par- vient a obtenir une licence de transporteur ae rien (en moyenne cinq a sept vols par semaine a l?import) ; les temps de transit sur l?ae roport marnais (48 a 72h de moins par rapport aux grands hubs europe ens) pourraient inte resser des chargeurs chinois. L?une des difficulte s est d?identifier des flux de marchandises a l?export pour e viter que les appareils ne repartent a vide ; consolider l?activite du General Cargo, avec la pe rennisation de vols re guliers tels que ceux d?ATC re alise s pour le compte de Bollore et la mise en place de vols re guliers, essentiellement vers l?Asie ou l?Afrique ; l?ae roport me ne des discussions en ce sens avec plusieurs compagnies ae riennes, notamment turques et e thiopiennes, ainsi qu?avec Airbus pour une activite base e sur ses appareils de type Beluga. L?ae roport cherche par ailleurs a faire transiter par lui du fret a spe cificite (produits pharmaceu- tiques/animaux vivants/fret pe rissable) : l?ae roport a engage un processus de certification CEIV pharma51. Il espe re par ailleurs consolider les transports d?animaux vivants a l?export. La mise en place de vols d?importation de fret pe rissable, notamment de fruits et le gumes en provenance d?Afrique, est 49 Source : Site Internet de CMA CGM : https://www.cmacgm-group.com/fr/groupe-et-vision 50 Source : https://www.cma-cgm.fr/produits-services/air-cargo 51 Center of Excellence for Independent Validators (CEIV), certification mise en place sous l?e gide de IATA (International Airlines Transport Association) qui permet d?assurer la traçabilite et la fiabilite du transport de me dicaments sur l?ensemble de la chaî ne logistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/27 freine e par les limitations impose es par les services d?inspections ve te rinaires et phytosanitaires (cf. annexe 4, § 2). A terme, l?ae roport verrait bien son activite partage e en trois parts e gales entre le e-commerce, le General Cargo et le fret express. Il s?est donne pour objectif d?atteindre 45 000 t en 2022, 75 000 t en 2023 et 100 000 t en 2024. Paralle lement au lancement de l?ae roport, le de partement de la Marne a engage , a proximite de ce der- nier, la re alisation d?une vaste zone logistique de 1 000 ha environ, visant a tirer toutes les synergies permises par une desserte tri-modale air, rail et route. Avec les 365 ha d?emprises ae roportuaires, c?est donc un site e conomique de pre s de 1 400 ha, voue a la logistique, qui est programme et pre pare sur le site de Vatry. Tout en phasant les ope rations d?ame nagement proprement dites, mene es par le biais de plusieurs zones d?ame nagement concerte (ZAC), le de partement engage de s 1994 les de marches de la maî trise foncie re de l?ensemble du site : de claration d?inte re t ge ne ral le 4 novembre 1994 ; de claration d?inte re t public de la ZAC n° 1 le 25 novembre 1997 ; de claration d?inte re t public de la ZAC n° 2 et des re serves foncie res le 22 mars 1999 ; ache vement des ope rations de maî trise foncie re en 2011. Il conce de les ope rations d?ame nagement des deux premie res zones d?ame nagement concerte (ZAC) a sa socie te d?e conomie mixte (la SAEM Paris-Champagne dont il est alors encore l?actionnaire majori- taire) par un traite de concession en date du 3 janvier 1996 : « les études générales des ZAC 1 & 2, les acquisitions foncières incluses dans le dossier de réalisation des ZAC, les études et la réalisation d?une partie des tâches d?aménagement prévues aux dossiers de réalisation des ZAC et la commercialisation des terrains ». A la me me date, il comple te cette concession par deux conventions de mandat de 10 ans maximum confie e a la me me SEM. Ces conventions « E tudes - Travaux - Promotion » et « Foncier » chargent la SEM de proce der, au nom et pour le compte du De partement, « aux acquisitions foncières à l?exception de celles incluses dans les dossiers de réalisation des ZAC 1 & 2, à l?étude et la réalisation des infrastruc- tures primaires des ZAC, des superstructures publiques correspondant aux phases de réalisation, à l?étude et aux travaux de l?aéroport et, à la communication promotionnelle de la plateforme ». La concession et les deux conventions de mandat sont reprises par la SEVE lors de sa cre ation, en 1998. La SEVE engage les re alisations, ainsi que la commercialisation de la ZAC n° 1. Huit entreprises, ainsi que le centre d?affaires de la CCI de Cha lons-en-Champagne s?installent ainsi entre 1996 et 2001. Il s?agit pour l?essentiel d?entreprises de ja pre sentes sur le territoire, qui relocalisent et de veloppent leur activite sur le site. Le flux d?installations se tarit alors. En de cembre 2003, le de partement reprend en re gie la ZAC n° 1, puis la ZAC n° 2 en novembre 2006. Ces ope rations sont conduites par le service de l?ame nagement, loge a la direction du patrimoine, du de veloppement et de l?environnement. Ce service assure l?ensemble des responsabilite s d?ame nageur : e tudes et gestion des proce dures, commercialisation et gestion des zones, relations avec les conces- sionnaires, suivi des entreprises installe es. Il est appuye en tant que de besoin par les services spe cia- lise s. Seules deux ope rations nouvelles sont re alise es entre 2001 et 2019. L?association de formation profes- sionnelle ALMEA cre e une antenne pour ses formations a la logistique sur la ZAC n° 1, a co te du centre PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/27 d?affaires de la CCI en 2006. L?entrepo t de Norbert Dentressangle52 est la premie re ope ration sur la ZAC n° 2, en 2007. Bien que l?embranchement ferre de la ZAC soit re alise , cette entreprise n?est pas raccorde e. En 2019, l?arrive e de Mosolf, groupe logistique allemand spe cialiste de l?automobile, relance l?ame na- gement de la ZAC n° 2. Apre s une premie re acquisition de 24 ha, le groupe a pris en location un deu- xie me terrain, ainsi que des options qui pourraient porter ses emprises totales a plus de 70 ha. Cet investissement fait suite a la sortie d?un partenariat sur un site lorrain et offre des possibilite s de crois- sance importante. Mosolf a commence a organiser l?e cosyste me indispensable au de veloppement de ses activite s avec la reprise du centre de maintenance de camions par un transporteur d?automobiles, partenaire historique. Ce centre de maintenance avait e te re alise en 2000 par Garage Poids Lourds Kehr & Cie sur la ZAC n° 1 ; il avait assez rapidement cesse ses activite s53. D?autres projets sont e voque s, notamment un centre routier. Cette premie re arrive e est suivie par d?autres projets dans le secteur logistique, du ne goce et me me de l?industrie. Par ailleurs, les entrepo ts de la premie re ge ne ration qui e taient vacants, parfois depuis plu- sieurs anne es, retrouvent preneurs, tel celui de la SCAPEST en face des ae rogares. Cette reprise re cente et rapide de la commercialisation ame ne le conseil de partement a engager les e tudes de la ZAC n° 3 en 2021, en visant la reconstitution de l?offre vers 2027. L?ae roport de Vatry est situe sur le territoire des communes de Bussy-Lettre e, Haussimont et Vassimont-et-Chapelaine dans le de partement de la Marne, en re gion Grand Est. La commune de Vatry qui lui a donne son nom est a 8 km au Nord-Est. Ouvert a la circulation ae rienne publique (CAP) depuis 1993, l'ae roport se trouve a 25 km au Sud-Ouest de Cha lons-en-Champagne (soit environ 2mn en voiture), a 71 km au sud-est de Reims (soit 45mn en voiture via l?autoroute A4), a 62 km au Nord de Troyes (35mn en voiture) et a 160 km a l'Est de Paris (soit environ 1h30 en voiture). 52 Rachete en 2015 par XPO, dont la branche logistique europe enne est devenue GXO Logitics. 53 La filiale du groupe Kehr Vatry Poids Lourds Services a e te radie e du registre de commerce et des socie te s (RCS) en 2015 mais son activite n?avait jamais de colle . De s 2003, des mesures de poursuite d?activite avaient e te ne cessaires. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/27 L?isolement de l?ae roport et la faible densite de population (7 habitants au km²) autour de l?ae roport limitent tre s fortement ses impacts environnementaux et sociaux. Ainsi, les nuisances sonores n?affectent qu?un nombre limite d?habitations. A la cre ation de l?ae roport, le Conseil ge ne ral avait re serve une enveloppe de 4,1 millions d?euros pour l?isolation phonique des habitations situe es dans le plan d?exposition au bruit. 150 habitations seulement ont be ne ficie de cette aide. Le re gime de taxe sur les nuisances sonores ae riennes (TNSA) n?est pas applicable a l?ae roport. Cette situation constitue inde niablement un atout pour l?ae roport qui peut notamment envisager de de velopper ses activite s, de jour comme de nuit. L?ae roport est accessible depuis Cha lons-en-Champagne par la de partementale RD977 qui relie cette ville a Troyes. Un e changeur a proximite de l?ae roport permet d?acce der a l?axe Nord-Sud que constitue l?autoroute a pe age A23-E27 qui rejoint l?A4 au Nord de Cha lons-en-Champagne et Troyes au Sud. L?autoroute A4-E50 entre Paris et Strasbourg, constitue un axe Est-Ouest rapide, accessible a une tren- taine de kilome tres au Nord de l?ae roport. La RN4 reliant Paris a Nancy constitue un autre axe Est-Ouest qui passe a proximite de l?ae roport, au Sud. La ligne Les ZAC 1 et 2 de l?ae roport sont embranche es fer sur une ligne capillaire fret reliant Coolus au Sud- Est de Cha lons-en Champagne a Luye res a une dizaine de kilome tres au Nord de Troyes. Figure 3 : Vatry dans le réseau urbain proche PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/27 Cet acce s ferroviaire constitue un ve ritable atout pour la zone logistique, actuellement sous-e value . Les installations de l?ae roport proprement dites ne sont actuellement pas embranche es. Les flux de mar- chandises ne sont actuellement pas suffisants pour justifier un tel raccordement. Mais a l?avenir, il pourrait l?e tre si l?activite cargo et logistique se de veloppait suffisamment, ce qui permettrait de dimi- nuer les pre - et post-acheminements routiers. La ligne capillaire a laquelle l?ae roport est embranche est une voie unique, non e lectrifie e, re serve e au fret et d?une longueur de 77km/89 km de line aire de voie. Elle comporte 55 ouvrages d?art et 79 pas- sages a niveau. L?utilisation est soumise a un certain nombre de limitations lie es a son mode particulier d?exploitation (ligne a voie unique, non e quipe e de signalisation et sans de bouche au Sud) : le nombre de circulations est limite a 4 par jour ouvre , soit deux trains aller-retour ; la vitesse est limite e a 40 km/heure ; pour des raisons de se curite , l?exploitation de la ligne est suspendue en cas de forte chaleur ; cette dernie re est organise e en 2 x 8 les jours ouvrables : la ligne est ferme e la nuit en hiver et ouverte le matin et la nuit en e te , permettant de re duire les pe riodes de fermeture pour forte chaleur. Les circulations La ligne est utilise e par des ce re aliers (principalement) et e galement par la De fense pour la desserte ferroviaire du Camp militaire de Mailly (une trentaine de trains par an). Le trafic actuel est d?environ 400 000 tonnes de fret par an, soit une moyenne de 320 trains de mar- chandises par an, auxquels il faut ajouter la trentaine de trains militaires. Les diffe rents usagers e tant re partis sur la longueur de la ligne et celle-ci ne de bouchant qu?au Nord a Coolus, le nombre de circu- lations de croî t du Nord au Sud : en 2019, le trafic e tait de 348 trains sur la section 1 de 7 km, 202 trains sur la section 2 de 27 km a laquelle est raccorde l?ae roport, 171 trains sur la section 3 de 20 km et 92 trains sur la section 4 de 20 km. L?embranchement ferroviaire n?est actuellement pas utilise par les entreprises de la zone logistique de l?ae roport. Toutefois Mosolf, entreprise de stockage, de distribution et de reconditionnement d?automobiles implante e en ZAC n° 2, a effectue des tests en avril 2022 et envisage de signer une con- vention avec Fret SNCF pour acheminer sur son site de Vatry des ve hicules par rail depuis Forbach. Avec un rythme initial de deux trains par semaine, Mosolf vise a terme deux trains par jour, l?essentiel des importations a partir des usines en Europe de l?Est ayant vocation a e tre assure es par voie ferro- viaire. D?autres prospects seraient a priori, du fait de leurs activite s, susceptibles de souhaiter aussi utiliser le fer (une usine de production de be tons le gers et un grossiste en produits me tallurgiques). Perspectives Les accords avec SNCF-Re seau concernant l?entretien de la ligne arrivent a e che ance en fin d?anne e 2022. Il s?agit d?un des capillaires fret les plus importants en re gion Grand Est. Des discussions sont actuellement en cours entre SNCF Re seau, l?E tat, la re gion Grand Est et les collectivite s locales concer- ne es, afin de financer les travaux ne cessaires au maintien de son exploitation dans les conditions ac- tuelles (renouvellement de traverses, de ballast, re fection d?ouvrages d?art et de passages a niveau). Il faut pre ciser que ces travaux n?ont pas pour objet d?ame liorer les performances, ni de lever les limita- tions d?utilisation actuelle de la ligne. Le montant des travaux ne cessaires, re partis sur la pe riode 2023-2026, est e value a une quarantaine de millions d?euros. La premie re phase de travaux, d?un montant de 20,06 M¤ est finance e par l?E tat (46 %), la re gion Grand Est (27,5 %), le de partement de la Marne (12,5 %), le de partement de l'Aube (12,5 %), la communaute d'agglome ration de Cha lons-en-Champagne (1 %) et la communaute de com- munes de la Moivre a la Coole (0,5 %). La seconde phase devrait e tre finance e en 2024-2025. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/27 L?entretien de la ligne repre sentera par ailleurs un cou t annuel de 1,3 M¤ sur 10 ans qui devront e tre supporte s par les usagers de la ligne. Des discussions sont e galement en cours avec SNCF Re seau pour trouver un accord. Bien que cela ne soit pas directement l?objet de la mission, il paraî t ne cessaire d?appeler l?attention sur le fait que la ligne de capillaire fret sur laquelle est embranche e la zone logistique pourrait connaî tre un proble me de capacite dans le cas ou les projets d?utilisation par les entreprises implante es sur celle- ci viendraient a se concre tiser. En effet, l?exploitation de la ligne est limite e a 4 trains par jour. Ne de bouchant pas au Sud, les sections au Nord sont les plus circule es : 348 trains sur la section 1 (soit en moyenne, 1,3 train par jour ouvre ), 202 trains sur la section 2 a laquelle est raccorde l?ae roport (soit 0,8 train en moyenne par jour ouvre ). Si le projet de MOSOLF venait a se re aliser (2 trains par semaines au de marrage), la ligne pourrait e tre sature e en capacite a certaines pe riodes (notamment en pe riode de re colte des ce re ales). Inde pendamment des discussions concernant la re novation du capillaire fret, qui est en tout e tat de cause ne cessaire pour son maintien en service, des e changes pourraient e tre utilement engage s par les pouvoirs publics avec SNCF re seau pour objectiver le proble me de capacite e ventuel et identifier les solutions permettant, le cas e che ant, de le re soudre. L?objectif serait de pouvoir mettre en place des modes d?exploitation permettant de faire circuler simultane ment plusieurs trains en pleine se curite sur la voie (syste me de vagues alterne es de plusieurs trains dans le me me sens ? signalisation des trains entre eux ?). Enfin, l?ae roport pourrait e ventuellement trouver un inte re t a pouvoir acheminer par train le ke rose ne destine a remplir les cuves utilise es pour l?avitaillement des ae ronefs. En effet, leur capacite globale est limite e a 660 000 litres et est insuffisante54. Le de port de carburant le plus proche de l?ae roport est a 5 km, mais ne dispose pas de ke rose ne. Les cuves sont donc alimente es par voie routie re, depuis un de po t situe a 35 km de l?ae roport. D?une part, cette situation surenche rit le cou t de l?avitaillement sur l?ae roport de Vatry pour les compagnies ae riennes. D?autre part, elle pourrait poser proble me en cas de croissance du trafic. Les solutions envisageables sont : l?ajout de cuves supple mentaires ; l?ame nagement du de po t le plus proche de Vatry pour traiter du ke rose ne ; l?utilisation de remorques de train (e tude de faisabilite en cours) : cette solution impliquerait de re aliser un embranchement sur la ligne capillaire fret, du secteur avitaillement de l?ae roport ; l?acheminement du ke rose ne du de po t de Vatry a l?ae roport par pipeline. L?ae roport est un ae roport de cate gorie A au sens de l?article R.222-5 du code de l?aviation civile (« aérodromes destinés aux services à grande distance assurés normalement en toutes circonstances »). De fait, il peut e tre accessible 24h/24, 7j/7 et est ouvert de 7 heures a 21 heures, avec extension pos- sible sur demande. 54 La capacite des cuves de l?ae roport de Vatry ne permet d?avitailler qu?une poigne e d?appareils long courrier (la capacite des re servoirs de d?un B747-400 F e tant d?environ 200 000 litres). Or, en pe riode de forte activite le nombre de rotations d?ae ronefs sur la plateforme peut monter a 7 par jour, la moyenne e tant de 2 a 3 par jour. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16/27 L?ae roport est dote d?une piste de 3 860 m x 45 m, l?une des plus longues en France, qui lui permet d?accueillir, sans difficulte , de tre s gros porteurs (du type de l?Airbus A380). Celle-ci est dote e de voie de de gagement rapide. Celle-ci dispose d?e quipements permettant un atterrissage dans des conditions me te orologiques de - grade es, notamment en conditions de faible visibilite (ILS de cate gorie I en QFU 10 et de cate gorie III en QFU 28). La proximite entre la piste et les ae rogares assure un temps de roulage re duit (en moyenne 5 minutes). Le de neigement de la piste est assure en 1 heure 30. L?ae roport dispose d?un parking avions de 90 000 m2 pouvant accueillir une cinquantaine d?appareils ; un service de sauvetage et de lutte contre les incendies des ae ronefs (SSLIA) est pre sent H24, et assure la protection des personnes et des biens (Protection incendie de la plateforme niveaux 5 et 7 publie s, niveau 9 sur demande) ; un dispositif mobile permet le de givrage des avions ; le service d?avitaillement dispose de cuves d?une capacite de stockage de 660 000 litres de ke rose ne Jet A1, qui est insuffisante55 ; le contro le ae rien est assure par les services de la direction de la navigation ae rienne et comple te par des agents AFIS (Air Flight Information Services) cf. annexe 4, § 3.1. et 3.3. ; la plateforme est se curise e gra ce a une vide osurveillance dans la zone ae roportuaire et sur les voies publiques. Terminal Passagers (4 500 m²) : deux salles d?embarquement ; acce s direct aux ae ronefs ; services de die s aux passagers : une boutique de duty free ; un bar ouvert en fonction des heures des vols passagers, qui propose aussi de la vente a emporter ; parkings ve hicules le gers gratuits (1 300 places) et payants (450 places) situe s a proximite ; location de ve hicules sur site. Terminaux cargo (12 300 m² d?espaces de stockage et de palettisation de die s au fret avec une capacite annuelle de l?ordre de 200 000 tonnes de fret) : Terminal 1 : 4 200 m², dont 1 700 m² de die s au fret sec et 2 500 m² de chambres froides a tempe rature dirige e adapte es au traitement du fret pe rissable ; Poste d?Inspection Frontalier Europe en ; 55 Cf. § 2.3.. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17/27 Chargement en se quence pour maintien de la chaî ne du froid. Terminal 2 : 8 100 m² de die s au fret sec ; 4 fosses a palettisation ? quais de de chargement ; chambres de die es aux matie res dangereuses, au fret sensible, radioactif ou explosif : Le papier fiduciaire, les monnaies e trange res frappe es en France, ou encore les produits explosifs. Vatry est l?un des deux seuls ae roports français be ne ficiant d?une de rogation pour les produits de Classe 1 (explosifs) ; traitement automatise du fret en magasin. Services de die s au traitement des marchandises : offre comple te de services comprenant l?assistance cargo, la documentation, la constitution et la se curisation des palettes et toutes les activite s lie es au transit de marchandises ; entreposage sous douane ; poste d?Inspection Frontalier Europe en, pre sence sur place des douaniers ; De douanement, contro les phytosanitaires et ve te rinaires ; Les ae rogares re pondent aux normes de se curite et de su rete les plus exigeantes : quais de livraison e quipe s d?un syste me vide o, acce s contro le par lecteurs de badges ; Les e quipes de l?e tablissement public sont spe cialise es dans le traitement du General Cargo et ont les compe tences ne cessaires pour traiter le fret hors gabarit, les animaux vivants, du fret sous tempe rature contro le e 2/8° et 15/25° ainsi que des frets sensibles. Un hangar de 2 422 m2 permet d?accueillir sur le site de l?ae roport des avions monocouloir de type A320-A321 ou B737 pour des ope rations de maintenance en ligne et de maintenance approfondie (checks A a C). Des espaces de bureaux et de stockage pie ces et mate riels de maintenance sont disponibles, ainsi qu?un pont roulant a l?inte rieur du hangar. L'exploitation de l'ae roport est assure e depuis le 8 juillet 2016 par un EPIC de nomme e tablissement public de gestion de l'ae roport Paris-Vatry ? EPGAV -, dote de la personnalite morale et de l?autonomie financie re. « L?établissement a pour activité principale l?exploitation, la gestion, l?entretien, le renouvellement, le dé- veloppement et la réalisation d?ouvrages, terrains, bâtiments, installations, matériels, réseaux et tous ser- vices nécessaires au fonctionnement et au développement de l?Aéroport de Vatry et de ses zones d?activité, aux activités aéronautiques, industrielles et tertiaires sur la zone aéroportuaire et, plus généralement, à toutes autres activités contribuant au développement de cette plateforme et de son territoire. Il a également pour objet d?assurer toutes activités ou opérations de quelque nature qu?elles soient, éco- nomiques, juridiques, financières, industrielles, commerciales ou immobilières, sous quelque forme que ce soit, dès lors que ces activités ou opérations se rattachent, directement ou indirectement, à l?objet susmen- tionné ou à tous objets similaires, connexes ou complémentaires.»56 L?e tablissement est sous le contro le d?un conseil d?administration compose de 14 membres dont : 56 Cf. article 2 des statuts de l?EPGAV. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18/27 13 membres avec voix de libe rative : ? 8 membres repre sentant le conseil de partemental de la Marne ; ? 1 membre repre sentant le conseil re gional du Grand Est ; ? 1 membre repre sentant la communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne ; ? 1 membre repre sentant la communaute urbaine du Grand Reims ; ? 1 membre repre sentant le conseil de partemental de l?Aube ; ? 1 membre repre sentant la communaute d?agglome ration Troyes Champagne Me tropole ; 1 personnalite qualifie e choisie en raison de ses compe tences dans les activite s ae roportuaires et/ou e conomiques et industrielles lie es au domaine ae ronautique ou pouvant concourir a la promotion et au de veloppement de l?ae roport, avec voix consultative. Le conseil d?administration de libe re sur toutes les questions inte ressant le fonctionnement de l?e ta- blissement, et notamment sur : les acquisitions, alie nations et prises en location de biens immobiliers, ainsi que les mises en location de biens mobiliers et immobiliers qui appartiennent a l?e tablissement ou mis a disposition de ce dernier ; le budget pre pare par le directeur ; la fixation des taux des redevances dues par les usagers de la re gie de manie re a assurer l?e quilibre financier de l?e tablissement ; le rapport d?activite de l?e tablissement e labore par le directeur ; le compte financier e tabli par l'agent comptable ; l?e tendue des de le gations accorde es au directeur en matie re notamment de marche s publics de travaux, de fournitures et de services passe s selon la proce dure adapte e et contrats, et les modalite s de compte-rendu de l?exercice desdites de le gations, ainsi qu?en matie re de cre ation de re gies de recettes, d?avances et de recettes et d?avances ; l?autorisation du repre sentant le gal de la re gie pour intenter au nom de la re gie des actions en justice, de fendre la re gie dans les actions intente es contre elle ou conclure des transactions. Le directeur est de signe par le conseil de partemental de la Marne, sur proposition du pre sident dudit Conseil, et nomme par le pre sident du conseil d?administration. L?EPGAV a re alise un chiffre d?affaires ope rationnel de 3,898 M¤ en 2020 et 8,007 M¤ en 2021. Il a be ne ficie de 3 M¤ de subventions en 2020 (dont 1,5 M¤ du conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional) et de 2 M¤ en 2021 (dont 1 M¤ du conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional), soit 33 % du chiffre d?affaires de l?ae roport en 2021 et 25 % en 2022. L?ae roport est le ge rement de ficitaire en 2020 (-80 k¤) et en 2021 (-231 k¤). Les principaux postes de charges sont les salaires et charges (4,320 M¤, soit 54 % des charges en 2020 et 5,404 M¤ en 2021, soit 46 % des charges). Il faut noter que ses besoins contraignent l?ae roport a utiliser des lignes de tre sorerie depuis 2021, pour faire face aux ale as et aux contraintes ope rationnelles dans un contexte de croissance d?activite . La ligne de tre sorerie a e te augmente e de 500 k¤ en 2021 a 1 M¤ en 2022. L?activite de transport de passagers est de ficitaire (-449 k¤ en 2021), alors que les vols d?entraî nement et les vols cargo sont be ne ficiaires (respectivement, +116 k¤ et + 259 k¤ en 2021). Il faut signaler que l?activite d?avitaillement est de ficitaire de 254 k¤ en 2021. L?effectif total de l?ae roport e tait de 79 personnes (dont 74 de contrats a dure e inde termine e, CDI) en 2019, avant la crise. Il e tait le ge rement supe rieur en 2020 (85 personnes, dont 78 CDI). Il a fortement PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19/27 augmente en 2022 (142 personnes, dont 90 CDI), l?ae roport ayant du recourir a des contrats a dure e de termine e (7), a des inte rimaires (31) et a des contrats en alternance (14). Projections sur la pe riode 2022-2024 En 2022, l?EPGAV pre voit de re aliser un chiffre d?affaires ope rationnel de 11,325 M¤ (gra ce a un ton- nage de marchandises de 45 000 tonnes), de 18,913 M¤ en 2023 (avec un tonnage fret de 75 000 tonnes) et de 25,154 M¤ en 2024, avec un tonnage fret de 100 000 tonnes. L?ae roport pre voit de continuer a be ne ficier de subventions d?un montant de 2 M¤ par an sur la pe riode. Le re sultat serait ainsi be ne ficiaire de +770 k¤ en 2022, de +1,856 M¤ en 2023 et de +3,212 M¤ en 2024. Si l?on de duit les subventions de 2 M¤ pre vues par l?EPGAV, il serait de ficitaire, hors subventions, en 2022 et 2023. L?activite de transport de passagers resterait de ficitaire de 270 k¤ en moyenne par an, les vols d?en- traî nement et cargo, ainsi que l?avitaillement contribuant positivement au re sultat net de l?EPGAV. D?apre s la direction de l?ae roport, son point mort serait atteint avec 41 677 tonnes de fret en 2022, 66 227 tonnes en 2023 et 83 957 tonnes en 2024. Les effectifs devraient atteindre 165 personnes fin 2022, dont 109 CDI, 37 contrats d?inte rim et 12 contrats en alternance. L?ae roport pre voit des investissements a hauteur de 6,276 M¤ sur la pe riode 2022-2024, dont 38 % finance s par le conseil de partemental. L?essentiel (61 %) correspond a des travaux concernant le main- tien en e tat de la piste et des apparaux. La zone logistique de 1 000 ha environ engage e par le de partement de la Marne s?appuie sur la zone ae roportuaire, la voie ferre e et un acce s routier direct a l?autoroute A26. Cette configuration optimise les possibilite s de desserte des terrains par les trois modes. Le plan ci-dessous pre sente la structure et l?e tat de de veloppement du site a la mi-2021 (les ZAC n° 1 et 2 sont note es Business Park 1 et 2 respec- tivement sur le plan). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20/27 Figure 4 : plan d'ensemble du site logistique de Vatry Source : Département de la Marne Apre s l?installation d?une petite dizaine d?entreprises lors du lancement de la ZAC n° 1, la commercialisation a e te tre s re duite pendant une quinzaine d?anne es et n?a re ellement repris qu?en 2019 avec l?arrive e de Mosolf. Le bilan a date de l?ame nagement est de taille dans le tableau ci-dessous. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21/27 Surfaces (en ha) Principales dates Observations brute cessible ce de e cre ation re alisation dernie re modification ZAC 1 265 137 60 13 fe vrier 1997 25 novembre 1997 16 de cembre 2021 Un secteur ZA de 37 ha re serve aux activite s en lien avec l?ae roport (en cours de re e valuation). ZAC 2 157 106 40 30 juin 1999 11 de cembre 2000 16 de cembre 2021 ZAC 3 360 250 a 270 Réserve foncière 220 GRAND TOTAL 1002 Env. 500 100 Tableau 5 : surfaces et dates principales des ZAC Source : département, mise en forme par la mission Dans la ZAC n° 1, un secteur ZA de 37 ha est re serve aux entreprises dont l?installation est lie e a l?acti- vite ae roportuaire. Ce secteur vient en bord de piste a l?Ouest de l?ae rogare des voyageurs. Il vient aussi en bord de piste, sur une longueur plus limite e, a l?Est des deux terminaux fret de l?ae roport. La moitie environ de ce line aire est en cours de cession a ADM, qui re alise un ba timent pour le compte de FTL Group57. Le De partement a impose des clauses lui confe rant un droit de priorite en cas de cession de ce terrain par ADM. Dans cette me me ZAC, un petit secteur ZC e tait re serve a l?installation de petites entreprises. Le De partement, en liaison avec la commune de Bussy-Lettre e, fait e voluer le re glement de cette zone pour l?aligner sur celui du secteur ZB destine a la logistique et a l?industrie, faute de pertinence du site pour l?accueil de petites entreprises, hormis celles offrant des services directs aux entreprises logis- tiques et a leurs employe s. Cette question des po les de vie et de service doit e tre retravaille e. Dans la ZAC n° 2, la collectivite a aussi ame nage une petite de chetterie publique, ouverte certains jours aux particuliers et aux professionnels. Hors ZAC, dans le domaine ae roportuaire, le De partement a re alise les deux premiers terminaux fret, au droit des aires de stationnement existantes, ainsi qu?un ba timent de maintenance ae ronautique, au centre de la marguerite Nord-Est. Ces trois ba timents sont mis a disposition de l?ae roport pour son exploitation. L?ae roport exploite directement les deux entrepo ts. Il loue le ba timent de maintenance a ASI Aviation, une socie te de maintenance et d?ame nagement d?avions, dont l?e tablissement principal est sur l?ae roport de Reims ? Prunay. D?une conception de ja ancienne, les ZAC n° 1 et 2 offrent des niveaux d?e quipement et de services collectifs variables, selon les sujets. E nergie Une ligne haute tension a 90 kV, double circuit, dessert le poste de transformation « Europort » localise au Sud du site, en marge de la marguerite Sud-Est. La distribution de la zone logistique est assure e a partir de ce poste, en basse et moyenne tension. 57 La mission n?a pas eu acce s aux modalite s contractuelles entre ADM et FTL Group. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22/27 Un re seau de distribution de gaz de GRDF dans toutes les voies du po le logistique permet de desservir toutes les parcelles. Te le communications L?ensemble de la zone est desservi par le re seau d?initiative publique Losange. Ce re seau est de ploye par la re gion Grand Est, en partenariat avec les de partements des anciennes re gions de Champagne- Ardenne et de Lorraine (sauf Moselle). La couverture par les re seaux de te le phonie mobile est assure e par les principaux ope rateurs, au ni- veau 4G (Orange, SFR et Bouygues) et, depuis le 15 de cembre 2020, au niveau 5G, par Free58. De chets S?agissant d?une zone d?activite , aucune obligation de de ploiement d?un service public de collecte de de chets ne s?applique. La communaute d'agglome ration de Cha lons-en-Champagne assure cependant la collecte des de chets me nagers et assimile s. En l?absence d?une structure pouvant ge rer des services mutualise s, chacune des entreprises fait son affaire de la collecte des de chets industriels banals et spe - ciaux. La petite de chetterie installe e sur la ZAC n° 2 ne peut pas e tre conside re e comme un service offert aux entreprises installe es sur la ZAC. En effet, sa petite taille et ses horaires d?ouverture limite s la destinent aux particuliers et aux tre s petites entreprises. Alimentation en eau Le site est desservi en eau potable a partir d?un forage dans la nappe de la craie du Campanien. Le forage et le re seau sont toujours ge re s par le de partement. Les tirages restent tre s infe rieurs aux pla- fonds d?autorisation (de l?ordre de 10 % du de bit maximal annuel autorise de 438 000 m3). L?eau pre leve e respecte les re gles sanitaires ; elle est distribue e sans traitement. Le re seau de distribution d?eau potable dessert un re seau de poteaux d?incendie sur le domaine public de partemental. Son de bit est plafonne par le de bit maximal de pre le vement sur le forage (65 m3/h) comple te par la disponibilite d?une re serve de 2 200 m3 constitue e a la station de mise en surpression du re seau. Les proprie taires des entrepo ts comple tent leur de fense incendie par des dispositions pro- prie taires (re serves et re seau interne). Assainissement Le site est assaini en se paratif. Les eaux use es sont traite es par lagunage sur le site. Cette station, pro- prie te du de partement, est ge re e par un prestataire spe cialise . Les eaux pluviales des parcelles prive es sont infiltre es sur les parcelles. Celles du domaine public sont collecte es et pre traite es (de bourbeurs et se parateurs d?hydrocarbures) avant infiltration. Services aux transporteurs Un atelier d?entretien de poids lourds avait e te re alise au de but des anne es 2000, sur la ZAC n° 1. Cette activite n?avait pas perdure et le site est reste en friche. Dans le cadre de son installation, Mosolf a rachete cet e quipement pour le re troce der a une entreprise spe cialise e allemande, HT Trucks & Parts. Cette entreprise de ploie un re seau de centres de maintenance et de de pannage poids lourds, avec deux implantations en France (Vatry et Chatenoy-le-Royal, pre s de Chalon-sur-Sao ne. HT Trucks & Parts est 58 Observatoire des donne es sur les re seaux mobiles, Agence nationale des fre quences : https://www.anfr.fr/gestion- des-frequences-sites/lobservatoire/lobservatoire-en-carte2/ PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23/27 la filiale de Hegelmann, logisticien et transporteur qui travaille notamment pour Mosolf et de veloppe son activite en France depuis 201759 (implantation d?entrepo ts a Chatenoy-le-Royal). L?aire de service de Sommessous, sur l?autoroute A26, est a 5 km du pe age de Vatry, vers le sud. Elle permet le retournement pour repartir vers le nord. Cette aire de service est aussi accessible par le re seau routier local (8 km a partir du carrefour d?acce s aux zones d?activite s sur la route de partemen- tale D977), en traversant le village de Sommessous. Cette aire de service offre les services courants : stationnement, restauration rapide, sanitaires. Une petite station-service locale, au sud du bourg, offre un comple ment de service. Enfin, Mosolf envisage la cre ation d?un centre routier important (300 places de stationnement) offrant les services habituels de stationnement se curise , ho tellerie et restauration. Ce centre serait ouvert a tous les transporteurs. Services aux salarie s et au public A ce jour, les seuls services aux personnes existant sur le site sont ceux qui sont propose s dans l?ae ro- gare, a savoir un bar60 ouvert en fonction des heures des vols passagers qui propose aussi de la vente a emporter. Le restaurant d?entreprise qui avait e te ouvert dans le centre d?affaires Roger Maillier a e te ferme . Aucun service aux salarie s n?est propose , hormis ceux assure s par certaines entreprises pour leur per- sonnel (salles de restauration, etc.). La commercialisation est assure e directement par le de partement qui n?a pas missionne de commer- cialisateur pour les zones de Vatry. Le site est bien e videmment connu des grands commercialisateurs (CBRE, BNP Paribas Real Estate, etc.), du fait de leurs mandats sur des ba timents a remettre en loca- tion61. Une information en ligne, sans mise a jour re cente, est donne e sur les sites du Conseil de parte- mental et de l?ae roport de Vatry. Alors que la demande pour des terrains a vocation logistique est importante et que le site est repe re comme site logistique important, la commercialisation s?ope re donc essentiellement par reque tes spontane es de la part d?acteurs en recherche. Si, actuellement, ce positionnement ne nuit pas a la commercialisation, il explique probablement le gel des ope rations pendant une quinzaine d?anne es, alors que le marche des entrepo ts est reste tre s actif dans la pe riphe rie de l?I le-de-France. Ce positionnement peut aussi limiter la capacite du De partement a ne gocier au plus juste les surfaces vendues en fonction des besoins effectifs des ope rateurs. Sans me connaî tre l?inte re t de la de marche du groupe Mosolf pour cre er un e cosyste me autour de lui, cette initiative prive l?ame nageur du meilleur de la valorisation de son foncier. Le de partement ge re aussi directement les espaces publics des zones et des espaces qu?il a conserve s dans son domaine. Cette gestion (entretien des espaces verts, nettoyage, etc.) est assure e par la direc- tion des routes. Si la qualite de cette gestion ne soule ve pas d?observation, elle n?est pas proactive pour de ployer les services qui pourraient renforcer l?attractivite et la fonctionnalite de la zone pour ses entreprises et leurs salarie s, ainsi que pour ses visiteurs (en particulier, pour les poids lourds). 59 Actu transport logistique du 17 juin 2019 - https://www.actu-transport-logistique.fr/dossiers/supply- chain/hegelmann-accroit-ses-capacites-en-france-519534.php 60 Le Befly 61 Fin avril 2022, les ba timents anciennement occupe s par SCAPEST, d?une part, et la moitie de l?entrepo t anciennement occupe par CEVA Freight Management, d?autre part, e taient offerts a la location par les commercialisateurs. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24/27 En mai 2022, 17 entreprises sont installe es sur le site de Vatry, pour 1219 emplois, dont un cinquie me en inte rim (257 e quivalents temps plein). Sur la ZAC n° 1, la plupart de ces entreprises sont installe es depuis de nombreuses anne es, me me si des changements de de nominations sociales ont e te constate s, suite a des re organisations des groupes concerne s. Parmi les arrive es re centes, le groupe Mosolf ouvre une nouvelle dynamique avec une stra- te gie de constitution de l?e cosyste me logistique indispensable au de ploiement de ses activite s. Mosolf a rachete les installations d?un garage poids lourds sur la ZAC n° 1 qui n?avait fonctionne que quelques anne es au de but des anne es 2000, pour les revendre a HT Trucks & Parts62, filiale d?Hegelmann, son principal partenaire pour le transport des voitures. Mosolf a l?intention de de velopper d?autres services indispensables, et notamment un gros centre routier. A ce jour, aucune entreprise installe e ne reçoit ou n?expe die des marchandises par avion ou par train. L?intermodalite de la zone logistique reste potentielle, malgre la qualite des infrastructures (cf. § 2.3. ci-dessus). Une premie re analyse de la re partition sectorielle des activite s installe es sur le site, et des projets, per- met de tirer quelques e le ments de diagnostic (cf. figure 5 ci-apre s). La moitie des entreprises sont des entreprises logistiques au sens strict du terme. Elles offrent 80 % des emplois du site. Au sein de cet ensemble, deux secteurs dominent : la pharmacie et la grande distribution (environ un quart des emplois chacun). L?ae roport et ses prestataires directs repre sentent plus du quart des entreprises (5 sur 17) et 17 % des emplois. Les services directs aux entreprises, notamment logistiques, et a leurs salarie s sont tre s limite s, avec seulement deux entreprises (transport et garage poids lourds), soit 3 % de l?emploi. ALMEA, organisme de formation professionnelle implante dans les Ardennes et dans la Marne, organise aussi ses formations en logistique a Vatry, en utilisant des locaux du centre d?affaires. Neuf salarie s sont recense s au titre de cette activite de localise e, bien qu?ALMEA n?ait pas d?e tablissement a Vatry. Les projets identifie s ne bouleversent pas l?analyse, avec un renforcement des activite s logistiques (automobile, logistique ge ne rale et premie re implantation dans le secteur du e- commerce) et l?arrive e possible d?entreprises industrielles susceptibles d?utiliser le fer de par leurs activite s. Quatre entreprises logistiques sont positionne es sur des secteurs susceptibles de mobiliser des transports par avion (textile et pharmacie). Cette piste est travaille e par l?une des entreprises et un prospect dans le secteur du e-commerce ba tit son projet autour de l?importation par avion (FTL Express, cf. § 1.2.6. ci-dessus). Hormis peut-e tre un transporteur installe sur le site 63 , aucune entreprise de gestion des activite s au sol ne cessaires au de veloppement du fret ae rien n?est installe e sur le site : transitaire, manutentionnaire, transporteur, services aux e quipages? Le service inte gre de manutention et de gestion des entrepo ts bord de piste par l?ae roport, par ailleurs appre cie , ne facilite peut-e tre pas la constitution de cet e cosyste me. 62 HT Trucks & Parts est la filiale « maintenance et assistance » du groupe logistique allemand Hegelmann, prestataire important de Mosolf pour le transport tous modes de ve hicules. 63 Globe Express (https://www.aac-globe-express.com) est un spe cialiste national de la « logistique urbaine et agile », dont l?agence de Reims est implante e a Vatry. Cette socie te est positionne e, pour l?essentiel, sur les transports entre les sites d?entreprises et sur les livraisons du dernier kilome tre (y compris avec des services de conciergerie). PUBLIÉ https://www.aac-globe-express.com/ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 25/27 Figure 5: répartition des entreprises par secteurs et nombre d'employés Aucune entreprise installe e sur la zone logistique n?utilise actuellement le fret ae rien. Le de veloppe- ment d?activite s de e-commerce et le renforcement du secteur pharmaceutique pourraient permettre d?envisager des synergies plus importantes entre l?ae roport et le site logistique. La localisation de chargeurs a proximite imme diate est un atout pour le de veloppement du trafic ae rien, ce qui justifie de pre ter attention lors de la commercialisation des terrains a cette option. Par contre, par la taille du site, le succe s de la zone logistique ne de pend et ne de pendra que marginalement de la pre sence de la piste. Par contre, la capacite effective de desserte ferroviaire paraî t e tre un enjeu majeur, trois entreprises re cemment installe es e tant a priori des utilisateurs important de ce mode. Le de partement de la Marne a de pose le 30 mars 2021 un dossier de labellisation du site de Vatry (ZAC n° 1 et n° 2) comme site industriel « cle en main ». Ce site a e te labellise le 23 septembre 2021, en me me temps que le parc industriel de Recy et Saint-Martin-sur-le-Pre de veloppe par la communaute d?agglo- me ration de Cha lons-en-Champagne. L?orientation vers la logistique est confirme e dans le dossier de demande, tout en indiquant que des implantations industrielles, commerciales ou de service sont possibles. Cependant, la mission note que cette labellisation n?est pas vraiment valorise e. Elle n?est notamment cite e sur aucun des deux sites utilise s par le De partement pour pre senter son offre, celui de l?ae roport (https://www.parisvatry.com/cargo/zac-de-vatry) et celui du De partement (https://marne.fr/les- actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites). La valorisation de cette labellisation devrait e tre engage e, en cohe rence avec les de marches ne cessaires pour attirer sur l?ae roport des utilisateurs majeurs. Un dossier de promotion du site, visant des cibles identifie es par une e tude de marche , devrait constituer un pre alable a toute campagne de recherche d?un tel ope rateur. PUBLIÉ https://www.parisvatry.com/cargo/zac-de-vatry/ https://marne.fr/les-actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites https://marne.fr/les-actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 26/27 Le Conseil de partemental a de libe re le 22 octobre 2021 pour engager les de marches de cre ation de la 3e me ZAC, sur une superficie de 360 ha. En effet, soutenue par une demande importante en grandes surfaces exprime e en 2020 et 2021, la commercialisation des ZAC n° 1 et 2 a e te dynamique et toutes les grandes surfaces sont de sormais vendues ou sous option. Cette zone est a priori comple tement ins- crite dans les orientations arre te es initialement : grands lots a vocation logistique, e ventuellement in- dustrielle, pour partie embranche s fer. Les options d?ame nagement sur la base des premie res e tudes de faisabilite ont e te pre sente es a l?assemble e de partementale lors de sa session du 20 mai 2022. Les diffe rentes options de gagent entre 250 et 270 ha cessibles, pour un cou t de travaux hors taxe de 62 M¤ environ. Le chronogramme pre visionnel permet de livrer les premie res parcelles en 2027. L?engagement de cet ame nagement s?inscrit dans un contexte re glementaire qui a beaucoup e volue depuis le de marrage du projet. Les exigences en matie re de protection de l?environnement ont e te for- tement renforce es et l?ame nagement est e videmment soumis a e valuation environnementale. La reprise de l?activite d?ame nagement et l?engagement du projet de ZAC n° 3 ont permis d?identifier plusieurs sujets environnementaux en amont. Il s?agit notamment la biodiversite et de la consomma- tion d?espaces naturels et agricoles. En effet, en sus des proce dures ne cessaires pour la cre ation et la re alisation de la nouvelle ZAC, les plus grands projets d?implantation logistiques, y compris sur les ZAC n° 1 et 2, pourraient e tre soumis a e valuation environnementale (de droit ou suite a une proce dure de cas par cas). En liaison avec les services de l?E tat (pre fecture, DREAL, DDT) et l?ae roport, le de partement a engage une de marche globale pour traiter les questions pose es par les richesses constate es en matie re de bio- diversite , tant sur la plateforme ae roportuaire que dans les deux ZAC existantes et certains espaces restant a ame nager. Il s?agit notamment d?une formation relictuelle de pelouses calcicoles propre a la Champagne crayeuse, le savart, mais aussi de terrains reste s en friche, traditionnellement inte ressants et de la pre sence de diverses espe ces prote ge es. Sur la base d?un inventaire de la biodiversite et d?une mise a jour des autres volets du diagnostic environnemental re alise a la fin des anne es 90 pour les ZAC n° 1 et 2, le de partement a engage la re alisation d?un plan de de veloppement global et d?implantation e cologique. Ce dernier a pour objectifs d?identifier les solutions d?e vitement, de re duction et de com- pensation a l?e chelle de l?ensemble du site, cherchant a tirer parti de sa surface et des spe cificite s d?usage de certaines emprises inconstructibles. En effet, l?organisation de la plateforme ae roportuaire et les servitudes ae ronautiques imposent des contraintes importantes sur la constructibilite . Le plan devrait aussi aborder la question des e nergies renouvelables, les espaces de stationnement et les toi- tures des entrepo ts constituant, a priori, des surfaces propices a l?installation de panneaux photovol- taî ques. La prise en compte en amont des contraintes spe cifiques impose es par la se curite ae rienne (e blouissement essentiellement) facilitera la pre paration des projets d?investissements. Cette de marche devrait e tre couple e avec des re flexions mene es autour du label « ae roport vert », des- tine a valoriser la gestion, la protection et l?ame lioration de la biodiversite sur les terrains ae ropor- tuaires en comple ment des actions re alise es sur les zones d?activite s. Celui-ci e value quatre enjeux : la biodiversite , l?investissement du personnel, la communication, et l?ancrage territorial de l?ae roport64. Aujourd?hui, de nombreux ae roports cherchent en outre a s?inscrire dans une de marche de re duction volontaire de leurs e missions de CO2. C?est le cas des ae roports europe ens qui adhe rent au programme 64 Source : Projet de plan de de veloppement global et d?implantation e cologique, De partement de la Marne, 20 mai 2022. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 27/27 Airport Carbon Accreditation (ACA) porte par ACI EUROPE65. Celui-ci de finit quatre niveaux de certifi- cation, dont le premier impose d?avoir e tabli le bilan carbone de l?ae roport conforme ment a la norme ISO 14064. La labe lisation « ae roport vert » porte spe cifiquement sur les enjeux de bio-diversite de l?ae roport. Elle diffe re de la certification ACA, mais en est comple mentaire. L?ae roport de Vatry pourrait mener en pa- ralle le les deux de marches, en visant, dans un premier temps, le niveau 1 de la certification ACA. A court terme, il s?agit plus d?une question d?image, que d?attirer de nouveaux usagers de la plateforme sur ce seul crite re e cologique, qui, a terme ne sera probablement plus diffe rentiant (car tous les ae ro- ports devront un jour e tre certifie s). Les niveaux supe rieurs de la de marche ACA impliquent des inves- tissements qui pourraient s?inscrire progressivement dans les futures e tapes du de veloppement de l?ae roport. L?ae roport de Vatry dispose de nombreux atouts pour accueillir une activite de transport de marchandises : sa localisation, ni trop pre s, ni trop loin de Paris, bien desservie par la route et proche de l?Allemagne et des pays du Benelux qui ge ne rent des flux de marchandises importants ; un site embranche fer et relie a une ligne capillaire fret dont la pe rennite est a priori assure e pour les dix prochaines anne es (sous re serve du financement des travaux de re novation en cours de discussion) ; un site relativement e loigne des populations environnantes qui permet d?envisager le de veloppement de ses activite s, de jour comme de nuit ; l?une des pistes les plus longues de France, e quipe e pour pouvoir accueillir de tre s gros porteurs dans des conditions me te orologiques de grade es, notamment par faible visibilite ; deux terminaux cargo bien e quipe s permettant d?accueillir tous types de fret : General Cargo, petits colis, denre es pe rissables tels que des produits d?origine animale ou ve ge tale ou des produits pharmaceutiques (chambres froides a tempe rature dirige e), des animaux vivants, du fret sensible ou des matie res dangereuses ; des temps de roulage et de traitement des marchandises re duits comparativement aux autres ae roports ge ne ralistes ou spe cialise s fret ; la proximite d?une zone logistique de superficie importante jouxtant l?ae roport. L?ae roport dispose d?infrastructures et d?e quipements qui lui permettent, sans investissement lourd, de pouvoir traiter jusqu?a 150 00 tonnes environ. A court terme, seuls des investissements d?entretien des infrastructures existantes sont ne cessaires. On constate que la zone logistique est actuellement ge re e de manie re inde pendante et e tanche par rapport a l?ae roport. A ce jour, aucune entreprise des deux zones d?activite ne reçoit ou n?expe die de marchandises par avion. Aucune entreprise de gestion des activite s au sol ne cessaires au de veloppement du fret ae rien n?est installe e sur le site : transitaire, manutentionnaire, transporteur, services aux e quipages? L?embranchement ferroviaire constitue avant tout un atout pour la zone logistique aujourd?hui sous- e value . Cependant, des entreprises qui y sont installe es commencent a envisager d?utiliser cette infrastructure. Il pourrait aussi pre senter un inte re t a l?avenir pour l?ae roport proprement dit. 65 37 ae roports français, de toutes tailles, sont implique s, dans la de marche. La France e tait ainsi, en 2018, le pays avec le plus grand nombre d?ae roports accre dite s dans le monde. Deux ae roports (Nice et Lyon) ont de ja atteint la neutralite carbone. Source : https://www.aeroport.fr/public/page/programme-airport-carbon-accreditation-reussir-la- reduction-de-notre-empreinte-carbone-2018-241 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/24 1. Les fondamentaux économiques .................................................................................................. 2 1.1 La place du transport aérien dans le transport de marchandises ......................................... 2 1.2 Le transport aérien de marchandises dans le monde ................................................................ 2 1.3 Le trafic de fret en France ...................................................................................................................... 4 1.4 Les catégories de fret et leurs spécificités ...................................................................................... 4 1.5 Les principaux acteurs du fret aérien ............................................................................................... 6 2. L?offre et la demande ? perspectives ........................................................................................... 8 2.1 Avant la crise sanitaire............................................................................................................................ 8 2.2 Pendant la crise sanitaire....................................................................................................................... 9 2.3 Les trois années à venir ........................................................................................................................ 10 2.4 Moyen et long termes ............................................................................................................................ 12 3. Les aéroports « concurrents » ..................................................................................................... 14 3.1 Deux exemples d?aéroports à dominante « fret » en Europe de l?Ouest ........................... 14 3.1.1 Aéroport de Liège ........................................................................................................................ 14 3.1.2 Aéroport de Luxembourg ......................................................................................................... 16 3.2 Le hub de Paris-Charles de Gaulle .................................................................................................... 19 3.3 Comparaison des coûts de touchée de quelques aéroports européens ............................ 21 4. Conclusion - Enjeux pour Vatry................................................................................................... 23 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/24 La part du trafic international de marchandises transporte es par voie ae rienne est modeste (moins de 1 % en volume en 2019, avant la crise sanitaire, d?apre s Air Transport Action Group - ATAG66). Elle contraste cependant avec la part de ces me mes marchandises en valeur (35 % d?apre s ATAG). Ces chiffres sont corrobore s par les donne es fournies par Eurostat. En 2020, la part en volume du com- merce exte rieur a l?Union europe enne transporte par avion e tait de 0,6 % pour les exportations et de 0,3 % pour les importations. La part en valeur e tait de 25,6 % pour les exportations et de 21,1 % pour les importations67. En comparaison, la part en volume du transport maritime e tait de 74,1 % en export et de 83,9 % en import et en valeur, de 41,4 % en export et de 51,2 % en import. Cela signifie que l?avion transporte essentiellement des biens de valeur : produits de luxe, de haute technologie (te le phones portables, composants e lectroniques) ou des biens pe rissables (fleurs) ou qui doivent e tre livre s rapidement (produits pharmaceutiques, pie ces automobiles?). De manie re ge ne rale, le transport ae rien est mieux adapte au transport de longue distance (en parti- culier intercontinental) que le transport routier ou ferroviaire. Il est peu adapte pour les produits ou les mate riaux lourds ou encombrants. Il a pour lui la rapidite qui le rend incontournable sur de longues distances, pour le fret express ou les marchandises pe rissables. Avant la crise sanitaire, la majorite du fret ae rien e tait embarque e dans les soutes d?appareils trans- portant des passagers. Pour les compagnies ae riennes, la commercialisation des soutes constitue un comple ment de recettes pour les lignes ae riennes re gulie res. Pour les donneurs d?ordre et les commis- sionnaires de transport, cette organisation permet de profiter du re seau et de la fre quence des vols de passagers ope re s par les compagnies ae riennes. La forte chute du trafic de vols passagers a modifie la re partition des marchandises entre les avions tout cargo et les avions transportant des passagers pen- dant la crise sanitaire (cf. § 2.2 ci-dessous). Au niveau mondial, les compagnies ae riennes transportent annuellement un peu plus de 60 Mt de fret (63 Mt en 2019, anne e de re fe rence avant la crise68). Le trafic e tait de 294,3 milliards de tonnes-kilo- me tres de fret en 2019. Le taux de remplissage moyen e tait de 50,3 %. Aujourd?hui, les grands flux internationaux de trafic ae rien de fret se situent entre l?Ame rique du Nord, l?Europe et l?Asie et dans une moindre mesure, le Moyen-Orient (Pays du Golfe). Le trafic entre les pays d?Asie est e galement important. Les flux avec le continent asiatique sont de sormais pre ponde rants. En 2019, les principaux ae roports, par ordre de croissant de trafic fret, e taient : Hong-Kong (4,9 Mt), Memphis (4,3 Mt, gra ce au hub principal de Federal Express - Fedex), Shanghai (3,6 Mt), Louisville (2,79 Mt), Incheon (2,76 Mt), Anchorage (2,74 Mt), Dubaî (2,5 Mt), Doha (2,21 Mt), Taipei (2,18 Mt)69. L?ae roport de Paris-Charles de Gaulle, le premier europe en, se classait au plan mondial en 11e me posi- tion avec 2,10 Mt, et Francfort 14e me avec 2,091 Mt. 66 Association sans but lucratif qui repre sente tous les secteurs du transport ae rien. Elle comprend 40 membres parmi lesquels Airports Council International (ACI), Airbus, ATR, Boeing, Civil Air Navigation Services Organisation (CANSO), CFM International, GE, International Air Transport Association (IATA), Pratt & Whitney, Rolls-Royce and Safran. https://www.atag.org 67 International trade in goods by mode of transport, Eurostat https://ec.europa.eu/eurostat/statistics- explained/index.php?title=International_trade_in_goods_by_mode_of_transport#Trade_by_mode_of_transport_in_valu e_and_quantity. 68 Source IATA. Worls Air Transport Statistics 2020. 69 Source ACI, Airport Council International PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/24 En 2019, les principaux ae roports europe ens e taient Paris ? Charles de Gaulle (2,10 Mt), Francfort (2,09 Mt), Londres-Heathrow (1,67 Mt), Amsterdam-Schiphol (1,59 Mt), Leipzig (1,22 Mt), Lie ge (0,89 Mt), Luxembourg (0,86 Mt), Cologne (0,80 Mt) et Madrid (0,59 Mt).70 En 2020 et 2021, Francfort est repasse devant Paris ? Charles de Gaulle, qui a connu une baisse de trafic plus importante que l?ae roport allemand pendant la crise sanitaire. Londres-Heathrow est de sormais au 5e me rang europe en, derrie re Leipzig, qui se rapproche d?Amsterdam-Schiphol (cf. tableau 6). D?une manie re ge ne rale, les ae roports a dominante fret (Leipzig, Lie ge, Luxembourg) ont mieux tire parti du contexte pande mique que les plateformes ae roportuaires ge ne ralistes, dont une partie impor- tante du trafic fret e tait, avant la crise, transporte e dans les soutes des vols passagers. Elles ont en effet pu continuer a accueillir et a traiter des avions tout cargo, alors que les capacite s disponibles en soute des avions passagers s?effondraient a cause de la pande mie (cf. infra, § 2.2). Lie ge a ainsi connu, en 2020 et 2021 deux anne es exceptionnelles. Il en est de me me de l?ae roport de Luxembourg, gra ce notamment a la pre sence de la compagnie tout cargo Cargolux, et qui a franchi pour la premie re fois le cap du million de tonnes en 2021. Bruxelles a e galement tire parti de son positionnement sur le secteur de la sante (acheminement de vaccins pour le compte de l?Union europe enne). La plateforme belge est toutefois devance e par Milan Malpensa, dont le trafic a augmente en 2021 de 45 % par rapport a 2020 et de 36 % par rapport a 2019, suite a l?implantation d?un nouveau hub de DHL en 2020, trois ans apre s FedEx. 70 Source https://aircargoworld.com/top-50-cargo-airports/ Tableau 6 : Principaux aéroports européens pour le transport de marchandises Source : © Upply ? Data sources : airport authorities PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/24 Le trafic de fret traite en provenance ou a destination d?ae roports français (cargo avionne plus fret postal) e tait de 2,658 Mt en 2019, avant la crise71. Il avait le ge rement baisse par rapport a 2018 (2,719 Mt). Il a a nouveau diminue pendant la crise sanitaire (2,199 Mt en 2020) avant de reprendre de s 2021 (cf. tableau 7). 2018 2019 2020 2021 Fret ae rien (en Mt) 2,719 2,658 2,199 2,594 Evolution (référence 2019) +2,3 % -- -17,3 % -2,4 % dont postal 0,219 0,140 0,143 dont ge ne ral 2,440 2,059 2,452 Tableau 7 : évolution du fret aérien en France - 2018 à 2021 Le trafic fret est tre s concentre sur les plates-formes parisiennes, essentiellement sur Paris-Charles de Gaulle : en 2019, le trafic de cet ae roport repre sentait, avec 2,102 Mt, 79 % du trafic de fret en France et, en 2021, avec 2,062 Mt, toujours 79 %. Les 10 principaux ae roports de province comptabilisent 12 % du trafic français, et les cinq principaux ae roports d?outre-mer, 3 %. La crise a des incidences importantes sur les trafics traite s par les diffe rents ae roports de province et le classement est se rieusement modifie (cf. tableau 8). L?ae roport de Vatry a tre s bien tire son e pingle du jeu, avec une croissance de trafic de pre s de 30 000 t qui le place en 7e me position en 2021. La progression du volume de marchandises transporte par des vols tout cargo a e te re alise e au be ne fice quasi exclusif de deux ae roports : Paris-Charles de Gaulle qui a capte 92 % des volumes tout cargo supple mentaires en 2020 et Vatry, qui en a capte 4 %72. Le fret transporte sur la majorite des ae roports re gionaux me tropolitains est principalement du fret express. 2019 classement 2021 Classement Charles de Gaulle 1 927 716 1 1 957 273 1 Orly 88 609 2 73 751 3 Ba le-Mulhouse 61 545 3 73 789 2 Toulouse-Blagnac 66 299 4 45 978 6 Marseille-Provence 59 694 5 55 526 4 Lyon-Saint Exupe ry 57 278 6 50 076 5 Paris Vatry 2 869 Non classe 29 781 7 Tableau 8 : Classement des aéroports français pour le transport de marchandises avionnées Le fret tout cargo Le fret tout cargo ou « General Cargo » correspond a des produits divers se caracte risant par une forte valeur ajoute e (cf. supra, § 1.1.) ou par une certaine urgence (de lais de transport et de traitement va- riant de trois a six jours en moyenne) : par exemple, des composants e lectroniques, des produits chi- miques ou pharmaceutiques, des pie ces de tache es automobiles ou encore des fleurs coupe es, des 71 Source : Union des ae roports français & francophones associe s, Re sultats d?activite des ae roports français 2021. 72 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/24 produits frais agricoles ou de pe che, ainsi que des animaux vivants. Le transport ae rien n?est pas adapte au transport de produits lourds ou encombrants, re serve s aux transports maritimes et ferroviaires. Le fret tout cargo est transporte soit dans les soutes des avions de transport de passagers (vols mixtes)73, soit dans des avions tout cargo. En 2019, 57 % du fret ae rien arrivant ou partant de France e tait transporte en soute de vols mixtes et 40 % sur des vols tout cargo. En 2020, au moment ou le nombre de vols passagers e tait le plus bas en raison de la crise sanitaire, 59 % du trafic cargo a e te transporte sur des vols tout cargo74. Pendant la crise sanitaire, faute de disposer d?une capacite suffi- sante dans les avions tout cargo, des avions passagers ont e te utilise s, de manie re de rogatoire, pour transporter des marchandises en cabine (« pax-freighters »). Mais cette pratique ne devrait pas perdu- rer, l?agence europe enne de se curite de l?aviation (AESA) ayant de cide de ne plus accorder de de roga- tions a compter du 31 juillet 2022. Le transport de marchandises en soute constitue un comple ment de recettes pour les compagnies ae - riennes transportant des passagers (environ 10 % des recettes d?une ligne re gulie re de passagers avant la crise sanitaire). L?essentiel des recettes d?un vol mixte provenant des passagers, celui-ci supporte mieux qu?un vol tout cargo un e ventuel de se quilibre du trafic de fret entre les deux sens. Plusieurs arguments militent en faveur d?une massification des trafics fret sur des ae roports ayant a la fois une activite de transport de passagers et une activite de transport de marchandises. Ces grands ae roports offrent en effet les avantages importants de pouvoir : transfe rer rapidement le fret d?une soute d?un avion mixte a un avion tout cargo et re ciproque- ment (multiplicite des « correspondances ») ; be ne ficier des nombreuses fre quences et des multiples destinations des vols passagers (via les hubs des compagnies principales, en particulier) ; cela permet notamment de diminuer les temps d?immobilisation des marchandises entre deux vols mixtes ou tout cargo ; trouver plus facilement des marchandises pour e quilibrer les deux sens d?un vol (mixte ou cargo), ce qui de pend de l?importance des flux de marchandises sur l?ae roport. Sur ce plan, l?ae roport de Vatry est a priori de savantage par rapport a des plateformes comme Paris- Charles de Gaulle : le nombre de vols passagers et tout cargo y est en effet tre s re duit, ainsi que, pour l?instant, les flux de marchandises. Cela ne condamne pas pour autant tout projet de de veloppement ou de spe cialisation de cet ae roport dans le transport de marchandises, mais rend certainement cri- tique l?atteinte du seuil minimum d?activite a partir duquel il peut devenir naturellement attractif. Le fret Express Il s?agit de petits colis ayant des contraintes fortes de de lais d?acheminement et de traitement (24 a 48 heures). C?est le cas du courrier ou des colis express (dont le transport est en pleine expansion avec le de veloppement du e-commerce, en particulier). Les marchandises sont traite es sur la totalite de leur acheminement par un dispositif de suivi en temps re el. Contrairement au fret tout cargo, le fret Express voyage en ge ne ral dans des avions tout cargo, qui peu- vent, lorsque la taille des flux le justifie, e tre de die s (FedEx - Federal Express - ou DHL posse dent leur propre flotte d?appareils). Les ope rateurs qui sont spe cialise s dans ce type d?organisation sont de nomme s inte grateurs. Ils assu- rent a la fois la fonction de transporteur et la fonction de commissionnaire qui sont habituellement se pare es (cf. § 1.5). 73 Les soutes des avions mixtes long-courriers offrent des capacite s entre 20 et 33 t pour des B 777 ou des A330-A340 selon les versions et les rayons d?action. 74 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/24 Le fret ae rien camionne En re gle ge ne rale, le fret ae rien est toujours transporte par camion pour le pre et le post acheminement vers un ae roport. Mais certains flux, dits « de fret camionne » combinent un trajet routier de moyenne distance et un flux ae rien. Par exemple, une partie des marchandises a l?export de douane es sur l?ae ro- port de Paris-Charles de Gaulle est achemine e par camion vers l?ae roport de Lie ge ou de Luxembourg pour e tre embarque e dans des avions long courrier a destination de la Chine ou du Moyen-Orient. Les raisons d?une telle combinaison terrestre-ae rien sont multiples : confort, pour le transitaire, de pouvoir effectuer les de marches administratives (par exemple, le de douanement), sur la plateforme ae roportuaire ou il est installe , inde pendamment du lieu de de part effectif des marchandises par voie ae rienne ; indisponibilite ou nombre insuffisant, sur la plateforme d?origine des marchandises, de vols vers leur destination finale dans un de lai compatible avec les contraintes d?acheminement, no- tamment de de lais ; manque de capacite sur les vols au de part de la plateforme d?origine ; conside rations e conomiques portant sur les tarifs et les conditions (notamment d?assurances) du voyage : il est parfois moins cou teux d?utiliser le camion pour un trajet d?apport vers un vol long-courrier au de part d?une autre plateforme que de re aliser directement ce dernier depuis l?ae roport d?origine des marchandises. Une partie du fret de douane sur l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle correspond donc a du fret ca- mionne qui n?embarque pas sur place, mais est camionne vers un autre ae roport, tel que Lie ge, Maas- tricht ou Luxembourg. Les trafics re ciproques sont beaucoup moins importants, les exportations et les importations des pays du Benelux e tant significativement moins importantes que les françaises. Les flux de fret camionne s sont par contre aussi tre s importants en importation (notamment vers la France, qui importe plus qu?elle n?exporte en tonnage). D?apre s la DGAC, il est difficile de quantifier ces flux camionne s, faute d?un traçage des marchandises entre les statistiques douanie res et les statistiques d?embarquement. L?ae roport de Vatry l?estime a environ 2 Mt ; les marchandises enregistre es a Paris-Charles de Gaulle sont e value es a un peu plus de 4 Mt. Le trafic avionne au de part ou a l?arrive e de Paris-Charles-de-Gaulle e tant de 2 Mt, le trafic ca- mionne correspondrait a la diffe rence. Ae roports de Paris l?e value, quant a lui a 30 %, ce qui corres- pondrait a environ 1 Mt. L?importance de ces flux de fret camionne s entre les principales plateformes europe ennes a amene des socie te s de transport a de ployer des services re guliers pour les frets les plus urgents. Ces services sont organise s sur un re seau, avec une garantie de livraison le matin des marchandises arrive es par avion en fin de journe e (pour le coeur de l?Europe de l?Ouest). L?un de ces ope rateurs, l?allemand Sovereign, associe avec le français Pre vost, dessert ainsi soixante-dix ae roports toutes les nuits. Le transport de fret par voie ae rienne fait appel a une longue chaî ne d?intervenants : le donneur d?ordre ou chargeur, qui est a l?origine de la demande de transport d?une marchan- dise, par exemple de la matie re premie re dont il besoin pour produire un objet, ou un produit destine a un client final ; le commissionnaire de transport (anciennement transitaire), qui organise le transport. Le don- neur d?ordre traite en effet tre s rarement en direct avec le transporteur (la compagnie ae rienne dans le cas du fret ae rien). Il passe par un interme diaire qui a pour missions de coordonner tous les autres acteurs de la chaî ne de transport, de choisir le transporteur, les sous-traitants, et d?assurer l?ensemble des de marches, notamment administratives (de clarations douanie res, sanitaires et phytosanitaires?) ; PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/24 le manutentionnaire (« handler »), qui proce de a la re ception du fret et aux ope rations de de - chargement, stockage temporaire, conditionnement en vue de l?embarquement dans l?avion ; les transporteurs routiers charge s du pre et du post-acheminement de la marchandise vers l?ae roport ou e ventuellement, d?une partie du trajet s?il s?agit de fret camionne (cf. 1.4) ; la compagnie ae rienne, qui transporte les marchandises vers la destination finale ; les gestionnaires d?ae roport qui ame nagent et exploitent les plateformes ae roportuaires et proposent les services ne cessaires aux compagnies ae riennes (assistance en escale, se curite , etc.) ; les services de l?E tat qui effectuent les contro les inhe rents au transport de marchandises (con- tro les douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires) et des contro les de su rete . Les inte grateurs (ou « expressistes ») Nous avons vu au § 1.4. que, compte-tenu des contraintes fortes de de lais d?acheminement et de trai- tement des colis et de l?importance des flux, les inte grateurs assurent a la fois la fonction de transpor- teur et la fonction de commissionnaire. Ils maî trisent ainsi la majeure partie de la chaî ne de transport, raison pour laquelle ils sont de nomme s inte grateurs. Trois grands groupes dominent le marche du fret Express : Federal Express (Fedex) est une entreprise de transport de fret ame ricaine base e a Memphis. C'est la premie re compagnie ae rienne au monde en termes de trafic total de fret ae rien (19,6 Gt.km de fret sur lignes re gulie res en 2020, dont 9,4 Gt.km en domestique) ; United Parcel Service (UPS) est une entreprise postale ame ricaine, dont le sie ge est a Sandy Springs, dans la banlieue d?Atlanta. C?est la deuxie me compagnie ae rienne au monde en termes de trafic total de fret ae rien (14,4 Gt.km de fret sur lignes re gulie res en 2020, dont 7,3 Gt.km en domestique) ; DHL Express (nom constitue a partir des initiales de ses fondateurs Adrian Dalsey, Larry Hillblom et Robert Lynn) est une socie te de transport de colis et courriers cre e e en 1969 aux E tats-Unis et de tenue depuis 2002 par la Deutsche Post (poste allemande). C?est la plus grande entreprise de logistique mondiale. La socie te de clare desservir 220 pays, transporter 1,614 milliard de colis chaque anne e et disposer d?environ 400 000 employe s et cadres, re partis dans le monde. Chacun dispose de hubs sur chacun des continents. Par exemple, Fedex a son hub principal a Memphis (E tats-Unis), et d?autres hubs aux E tats-Unis et sur chaque continent. En Europe, son hub principal est a Roissy. Celui d?UPS est sur l?ae roport de Cologne/Bonn. DHL avait envisage , en 2003, d?installer son hub europe en sur l?ae roport de Vatry, avant de le localiser a Leipzig. Les transporteurs ae riens Les principales compagnies ae riennes pour le transport international re gulier de fret sont, par ordre de croissant de tonnes-kilome tres : Qatar Airways (13,7 Gt.km), Fedex (10,3 Gt.km), Emirates (9,6 Gt.km), Cathay Pacific Airways (8,14 Gt.km), Korean Air (8,09 Gt.km), Cargolux (7,3 Gt.km), United Par- cel Service (UPS, 7,0 Gt.km), Turkish Airlines (6,9 Gt.km), China Airlines (6,3 Gt.km) et China Southern Airlines (5,6 Gt.km). Lufthansa arrive a la 13e me place (4,8 Gt.km) et KLM a la 23e me (3,0 Gt.km). Air France n?est pas classe e dans les 25 premie res.75 On retrouve dans ce classement les deux inte grateurs Fedex et UPS (dont le trafic domestique, tre s significatif, leur permet d?occuper la te te du classement pour le trafic total), mais e galement, dans les toutes premie res places, les compagnies des Pays du Golfe Qatar Airways et Emirates qui ont, en peu 75 Source IATA. Worls Air Transport Statistics 2021. Il s?agit d?un classement en fonction du trafic cargo sur lignes re gulie res exprime en milliards de tonnes kilome tres. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/24 d?anne es, de veloppe a la fois leur activite de transport de passagers et de marchandises (y compris au moyen d?ae ronefs tout cargo). Cargolux est une compagnie europe enne spe cialise e dans le transport ae rien de marchandises, base e sur l?ae roport de Luxembourg (cf. § 3.1.2.). Outre le fret transporte dans les soutes de ses avions de passagers, Air France assure une activite de transport de marchandises tout cargo gra ce a sa filiale Air France Cargo. Avant la crise sanitaire, celle- ci a conside rablement re duit son activite et sa flotte, qui se limite, actuellement a deux appareils de type B777-200F d?une capacite maximale de 102 t. Air France souhaite rede velopper son activite tout cargo et, pour ce faire, a passe commande a Airbus de quatre A350F qui seront livre s a compter de 2027. Son partenaire KLM dispose, quant a lui, de quatre appareils de type B747-400. Un nouvel acteur français est entre re cemment sur le marche , avec la cre ation par Le groupe CMA CGM, d?une filiale spe cialise e dans le fret ae rien (cf. annexe 1 § 1.2.6.). CMA CGM Air Cargo a e te cre e e en 2021. Elle s?est dote e de quatre Airbus A330-200F d'occasion (capacite d?emport de 61 tonnes). Elle poursuivra son de veloppement en 2022 avec deux Boeing B777 cargo (capacite d?emport de 102 tonnes), puis avec quatre Airbus A350F qui inte greront la flotte en 2025 et 2026 (capacite d?emport de 104 tonnes). CMA CGM a annonce fin mai son projet d?entrer au capital du groupe Air France-KLM (a hauteur de 9 %) et de nouer un partenariat exclusif de dix ans avec le groupe ae rien en ce qui concerne l?activite cargo. Comme les inte grateurs, les grandes compagnies ae riennes assurant des vols tout cargo, comme Air France Cargo ou KLM Cargo sont e galement organise es autour de hubs, en l?occurrence Roissy et Ams- terdam. L?activite de transport de marchandises (mesure e en tonnes-kilome tres) a augmente a un rythme de + 2,6 % par an en moyenne a l?e chelle mondiale, entre 2007 et 2017. Mais on constate de fortes disparite s selon les zones ge ographiques : l?Europe, a subi une contraction de ses tonnages au de but des anne es 2010, a la suite de la crise financie re de 2009, et peinait a retrouver son niveau d?activite d?avant la crise. Son taux de croissance annuelle e tait de + 3,4 % en moyenne sur la pe riode 2009-2019. Certains pays, comme la Belgique avaient un taux plus e leve , de + 5,3 %, alors qu?en France le taux de croissance e tait plus faible (+ 0,3 %).76 Il faut e galement rappeler que le fret ae rien e tait majoritairement transporte dans les soutes des avions de transport de passagers et que certaines compagnies, comme Air France et Lufthansa avaient fait le choix, avant la crise, de re duire l?activite et la flotte de leurs filiales spe cialise es tout cargo. Les cons- tructeurs Airbus et Boeing avaient aussi fortement diminue l?activite des chaî nes de fabrication d?avions cargo. Dans sa plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », Ae roports de Paris de crivait ainsi, en 2019, les perspectives du fret ae rien. « Selon les prévisions de l?avionneur américain Boeing, le marché mondial du cargo devrait bénéficier d?une croissance annuelle plus soutenue à l?avenir : 4,2 % en moyenne sur la période 2018-2037 ; ce qui devrait entraîner un doublement des tonnages au plan mondial à l?ho- rizon 2037. Le fret aérien, incluant le transport express, devrait bénéficier d?une croissance annuelle moyenne de 4,3 % mesurée en RTK (Revenu par Tonne au Kilomètre transporté) tandis que le transport postal de courrier progressera plus lentement avec une croissance moyenne d?environ 2 % par an. Au global, le trafic aérien 76 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/24 cargo aérien dans le monde devrait passer de 256 milliards de RTK en 2017 à 584 milliards de RTK à horizon 2037. Cette croissance sera principalement alimentée par l?Asie, les pays émergents d?Afrique et l?Amérique latine. D?ores et déjà, les compagnies aériennes d?Asie/Pacifique représentent 39 % du fret aérien mondial. De- puis une dizaine d?années, un mouvement alimenté par la recherche d?une meilleure compétitivité est à l?oeuvre et voit de grandes compagnies aériennes utiliser de plus en plus les soutes des avions « passagers » en remplacement des vols d?avions tout cargo. Actuellement, environ 60 % du fret est déjà transporté par des avions passagers et cette proportion devrait continuer à augmenter. » D?une manie re ge ne rale, la crise a eu un fort impact sur le transport de marchandises de mars a mai 2020, du aux mesures de confinement et au quasi-arre t des chaî nes logistiques et de transport de pas- sagers. Puis, a partir de mai 2020, l?assouplissement des re gles sanitaires, la reprise progressive de l?activite e conomique, l?intensification du e-commerce et la ne cessite d?acheminer des masques et du mate riel me dical ont permis a la demande de transport de marchandises par voie ae rienne de croî tre tre s rapi- dement (courbe en V, cf. figure 6), contrairement a celle du transport de passagers. Les avions tout cargo n?e tant pas en nombre suffisant pour y faire face, les compagnies ae riennes ont e te amene es a utiliser leurs ae ronefs de transport de passagers pour transporter du fret en cabine et en soute (« pax- freighers »). A la fin de l?anne e 2020, le trafic de fret ae rien avait pratiquement retrouve son niveau d?avant la crise. Au total, sur l?ensemble de l?anne e 2020, le trafic en tonnes-kilome tres a subi une baisse de 9,1 % par rapport a 2019 (- 14 % en Europe ; - 14,8 % en Asie-Pacifique, + 4,5 % en Ame rique du Nord)77. Le trafic de fret, s?il a recule en France de pre s de 17 % en 2020 par rapport a 2019, a mieux re siste que le trafic de transport de passagers, qui lui, a baisse de plus de 70 %. 77 Source IATA. Figure 6 : trafic cargo mensuel en milliards de tonnes-kilomètres sur la période 2017-2022 Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/24 La pression de la demande et l?insuffisance des capacite s (notamment de vols tout cargo) a entraî ne une forte augmentation du cou t du transport ae rien (2,79 $/kg en moyenne, soit + 55,9 % par rapport a 2019).78 Cf. figure 7. La section 2. de l?annexe 1 de crit le ro le de l?ae roport de Vatry pendant la crise sanitaire qui lui a permis de passer, d?un trafic de fret de 2 882 t en 2019, a 12 674 t en 2020 et 30 588 t en 2021 (y compris une petite partie de fret camionne ). La question se pose de savoir si la crise sanitaire constitue ou non un tournant majeur durablement favorable au transport ae rien de marchandises. D?une manie re ge ne rale, l?arre t brutal a l?e chelle de l?ensemble de la plane te, de but 2020, de la presque totalite des vols passagers a mis en e vidence la forte de pendance du transport ae rien de marchandises aux vols mixtes, ces derniers transportant la majorite du fret ae rien mondial. Cette prise de conscience a d?ores et de ja induit des changements de strate gie avec, par exemple, la relance, par Air France, du de veloppement de sa filiale Air France Cargo et la commande a Airbus de quatre A350F qui seront livre s a compter de 2027 (cf. § 1.5. ci-dessus). La crise sanitaire a e galement conside rablement de sorganise le transport maritime de marchandises et cette situation est toujours d?actualite (cf. la fermeture des usines et des ports chinois qui entraî ne encore, deux ans apre s le de but de la pande mie, l?immobilisation de nombreux bateaux, ainsi que de leur cargaison79). Cette de sorganisation se traduit par une augmentation des retards des navires sur les principales routes maritimes (cf. figure 8), retards qui auraient encore augmente au premier tri- mestre 202280. Elle se traduit aussi par une augmentation tre s importante des prix du transport mari- time, qui re duit significativement le surcou t du transport par avion. Les conse quences de l?intervention russe en Ukraine sont encore difficiles a e valuer. Elle risque de rendre plus complique l?acce s a certains ports et l?utilisation de certaines routes maritimes. De me me, elle impose un allongement des routes ferroviaires entre la Chine et l?Europe, routes qui e taient en 78 Source IATA, World Air Transport Statistics 2021. 79 Le nombre et la lourdeur des mesures de contro les sanitaires, voire de quarantaine, entre les re gions chinoises perturberaient aussi fortement l?acheminement des marchandises vers les grands ports. 80 Les retards des porte-conteneurs de l?alliance dont fait partie CMA-CGM seraient passe s de 9 jours en novembre 2021 a 17 jours en mars 2022. Source : journal de la marine marchande, 19 mai 2022. Figure 7 : Prix moyen du transport de fret par voie aérienne en $/kg et taux de remplissage Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/24 forte croissance ; les nouveaux itine raires ne cessitent des transbordements pour franchir la mer Cas- pienne, puis la mer Noire. Ainsi, ces e volutions confortent a court terme la place du transport ae rien dans les e changes internationaux. Par ailleurs, le de veloppement du e-commerce, acce le re par la crise sanitaire, soutient fortement la croissance de la demande de fret ae rien. De ja en forte progression avant la crise, elle est, dans le fret ae rien, de plus en plus importante. Avec une croissance de l'ordre de 30 % en 2021, il repre sentait 18 % du cargo avionne en 2021, et devrait atteindre 22 % en 2022. Malgre le retour des vols passagers, la demande de transport de marchandises exce de l?offre de capa- cite d?environ 10 %, ce qui contribue a maintenir des prix e leve s pour le fret ae rien (cf. figure 9). La perspective du maintien a court terme de recettes e leve es pourrait favoriser la cre ation de nouvelles compagnies (en France, outre CMA-CGM Cargo, la compagnie FTL Express a demande l?octroi d?une licence de transporteur ae rien, cf. annexe 1, § 1.2.6.). Pour toutes les raisons qui viennent d?e tre expose es, la demande de transport ae rien de marchandises devrait être favorable au maintien d?une activité soutenue et rentable pour les compagnies ae riennes sur la pe riode 2021-2024. C?est ce qu?ont exprime l?ensemble des acteurs du secteur que la mission a rencontre s. Figure 9 : perspectives à court terme de recettes du transport aérien de marchandises Source IATA Figure 8 : moyenne des retards en jours subies par les navires Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/24 Ae roports de Paris avait de ja engage , avant 2019, une strate gie qualifie e d?ambitieuse pour le transport ae rien de marchandises.81 Ses dirigeants, que la mission a rencontre s, ont dit vouloir accompagner la croissance de la demande. La direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) et les principaux acteurs publics et prive s du transport ae rien et de la logistique (Ae roports de Paris, Transports et Logistique de France ? TLF Overseas -, chargeurs, assistants en escale, fe de rations d?usagers et exportateurs) ont mis en place, en 2021, un groupe de travail d?analyse et de prospective du fret ae rien international. Le groupe de travail a cons- tate le manque conjoncturel de moyens cargo entre la France et l?Asie et le de laissement de la destina- tion France par les grandes compagnies chinoises et asiatiques, dans un contexte ou les droits de trafic des accords bilate raux français sont pourtant largement disponibles, que ce soit avec la Chine, l?Inde, les pays du Golfe ou l?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN)82, cf. annexe 4, § 4. La question identifie e par le groupe de travail est celle de l?attractivite des plateformes françaises et de la destination France en ge ne ral. Six axes d?approfondissement de son analyse ont e te identifie s : les acce s ae roportuaires, la fiscalite , les contro les douaniers, l?assistance en escale, la su rete et le social. Il a e galement e te convenu de prendre des contacts avec des ope rateurs chinois (via l?Ambassade de France en Chine), d?encourager la cre ation de compagnies tout cargo en France et la cre ation d?indica- teurs d?activite plus pre cis. Les travaux du groupe de travail se poursuivent et devraient aboutir avant la fin de l?anne e 2022. Il est probable que certaines tendances, comme celle de la croissance du e-commerce vont se poursuivre a moyen et long termes et vont soutenir la demande de transport ae rien de marchandises et de fret express (cf. figure 10). 81 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 82 L?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 e tats membres. Cre e e par l?Indone sie, la Malaisie, Singapour, la Thaî lande et les Philippines en 1967, elle a e te rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995), le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999). Figure 10 : prévision de la demande de fret cargo. Source: Airbus Global Market Forecast, 2021-2040, novembre 2021 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/24 Par ailleurs, un re e quilibrage entre transport en soute d?avions passagers et vols tout cargo va se re a- liser, ne serait-ce que parce que les avions cargo commande s aujourd?hui aupre s d?Airbus (A350F) et de Boeing (B777-F) seront mis en service a partir de 2025-2027. Airbus pre voit que la demande de Fret Express, pousse e par le e-commerce, va croî tre de 4,7 % par an dans les vingt prochaines anne es, et que le General Cargo, qui repre sente 75 % du marche va augmenter de 2,7 % par an. Elle anticipe un besoin d?environ 2 440 avions cargo, dont 1 560 avions re ame nage s et 880 neufs (cf. figure 11). Toutefois, plusieurs e le ments conduisent a conside rer ces pre visions avec prudence : la reprise des vols passagers et le retour du fret en soute, ainsi qu?a compter de 2025, les livrai- sons de nouveaux appareils tout cargo augmenteront l?offre de capacite ; ceci devrait avoir un effet a la baisse sur le niveau des prix du transport ae rien de marchandises, toutes choses e gales par ailleurs ; a contrario, l?augmentation du prix du carburant entraî ne celle du cou t du transport ae rien ; mais elle affecte tous les modes de transport ; la possibilite de nouvelles crises sanitaires ou ge opolitiques soudaines et brutales entache les pre visions d?incertitudes ; il est de sormais clair que la re pe tition de telles crises est de nature a entraî ner des changements de comportement des consommateurs, des entreprises et des de cisionnaires lourds de conse quences sur les flux de transport de marchandises. La guerre en Ukraine et les conse quences de la vague Omicron en Chine ont d?ores-et-de ja entraî ne une baisse des trafics (chute de 11,2 % en tonnes-kilome tres sur un an et de 2,7 % depuis le mois de mars 2022)83 ; les conse quences de la crise sanitaire, du conflit entre la Russie et l?Ukraine, et d?e ventuelles crises ulte rieures, sur les prix (inflation) et sur le pouvoir d?achat des me nages pourrait affec- ter le taux de croissance du e-commerce ; 83 Source IATA. Air Cargo Analysis, April 2022. Figure 11 : prévision de la demande en avions cargo. Source: Airbus Global Market Forecast, 2021-2040, novembre 2021 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/24 a plus long terme, la prise de conscience des enjeux environnementaux et les contraintes lie es a la lutte contre le changement climatique pourraient induire des limitations des activite s ae - riennes (notamment de nuit sur certains ae roports) ou des politiques publiques de favorables au transport ae rien a moyen et a long termes. Les e volutions de la demande de transport ae rien de marchandises de pendront aussi, pour une part, de l?ame lioration des performances environnementales de ce dernier (re duction des e missions sonores et gazeuses) ; enfin, la politique de relocalisation de certaines industries strate giques, suite a la crise sani- taire, pourrait avoir un impact significatif sur les flux de marchandises internationales. Pour toutes ces raisons, il paraî t hasardeux de s?engager sur les tendances du transport ae rien de marchandises a moyen et long termes. Les diffe rents segments du marche pourraient par ailleurs e voluer de manie re diffe rentie e, probable- ment entre le Fret Express (sous la pousse e du e-commerce) et le General Cargo, et au sein de cette dernie re cate gorie, entre les diffe rents types de produits transporte s (e lectronique, pie ces de tache es, produits pharmaceutiques, denre es pe rissables, animaux vivants, produits dangereux?). L?ae roport de Lie ge est situe a 8 km au Nord-Ouest de Lie ge, a Bierset (Wallonie). Il est accessible tre s facilement par la route (autoroutes E40, E42, E25, A604 et E40). Il n?est pas embranche fer a ce jour, mais pourrait l?e tre assez facilement avec un acce s au re seau ferroviaire non loin de la plateforme. L?ae roport a e te cre e en 1990 sous le nom de Socie te de De veloppement et de Promotion de l?Ae roport de Bierset (SAB), avant d?e tre renomme « Lie ge Airport » en 2007. L?actionnariat de l?ae roport de Lie ge est aujourd?hui compose a 50 % de NEB Participations (Nethys ? Ethias ? Belfius), a 25,6 % du groupe ADP International et a 24,4 % par la Socie te wallonne des ae roports Sowaer. Cette dernie re est une socie te publique du gouvernement wallon qui porte ses participations dans les socie te s ae roportuaires de Lie ge et Charleroi et met en oeuvre les programmes d?investissements dans les infrastructures et les parcs d?activite pe riphe riques. L?ae roport a grandi progressivement, avec le de veloppement d?une activite passagers a partir de 1994, qui est toutefois reste e modeste et volontairement limite e par la re gion wallonne afin de favoriser le de veloppement de l?ae roport de Charleroi. Il s?est surtout spe cialise , a partir du milieu des anne es 1990, dans le transport de marchandises, avec l?implantation, en 1996, du hub europe en de la compagnie israe lienne Cargo Airlines. En 1998, c?est le centre de tri de TNT qui s?y implante (TNT a e te rachete e en 2016 par FedEx). En 2008, Ethiopian Airlines et la compagnie israe lienne El Al y de me nagent leur hub europe en. Qatar Airways Cargo dessert l?ae roport depuis en 2013. Occupant une position strate gique dans une re gion ou transite 73 % du transport europe en de fret ae rien, entre les villes de Paris, Amsterdam, Francfort et Luxembourg, l?ae roport de Lie ge a une activite de fret-express, de e-commerce, de transport de produits pharmaceutiques et pe rissables et d?animaux vivants. Pendant la crise sanitaire, Lie ge Airport a par ailleurs e te reconnu comme hub de l?organisation mondiale de la sante (OMS) pour l?acheminement de mate riel me dical et de fournitures critiques (masques, gants, kits de test?), a l?instar de sept autres ae roports dans le monde. Fin 2018, la de cision a e te prise d?accueillir la plateforme logistique d'Alibaba Group en Europe. La filiale d?Alibaba, Cainiao, y a ainsi inaugure , en novembre 2021, un entrepo t de 33 000 m² en acce s direct avec les pistes. Elle a pour objectif de se de velopper en construisant progressivement trois autres PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/24 entrepo ts pour atteindre une superficie totale de 120 000 m² a l?horizon 2026 et alimenter a terme un hub de 15 avions et 550 camions par jour. Ce projet de de veloppement ne cessitera 700 emplois sup- ple mentaires par rapport aux 200 emplois de ja cre e s. C?est de sormais le sixie me plus grand ae roport de transport de fret d?Europe, et le premier de Belgique (il a de passe le million de tonnes de marchandises transporte es en 2020). 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Passagers 303 521 299 263 302 667 299 427 382 619 192 381 171 028 170 400 44 188 76 436 Fret en tonnes 577 225 561 160 590 811 651 001 660 643 716 894 871 596 902 047 1 113 988 1 412 206 Tableau 9 : trafic passagers et fret de l?aéroport de Liège de 2012 à 2021 (source SPF mobilités) En 2020, l?ae roport de Lie ge a connu une hausse annuelle de 27 % du trafic de marchandises, a la faveur notamment de l?explosion du e-commerce dans le sillage des confinements : il a ainsi transporte pre s de 500 millions de colis, contre 362 millions en 2019. Cette dynamique s?est poursuivie en 2021. Le nombre total de mouvements d?ae ronefs transportant du fret a e galement augmente de 10,7 % en 2020, avec 34 264 vols, contre 30 934 en 2019, avec un objectif de 65 000 d?ici 2040. L?ae roport de Lie ge est e galement contigu a une « zone de de veloppement e conomique » importante qui lui permet d?accueillir des ope rateurs de transport de marchandises (transitaires, manutention- naires, compagnies ae riennes) ayant besoin d?un traitement du fret ae rien en premie re ligne (avec ac- ce s direct aux deux pistes de l?ae roport), tels que WFS, Challenge Air Cargo Group, Swissport Cargo Services, AviaParner. Des superficies sont e galement disponibles pour l?implantation de bureaux ou de ba timents ne ne ces- sitant pas d?acce s direct aux pistes (tels que des espaces de bureaux pour des transitaires?). Un parc d?activite pe riphe rique est en cours d?ame nagement permettant l?installation e ventuelle d?entreprises sans lien direct avec les activite s de l?ae roport. L?ae roport repre sente environ 9000 emplois dont la moitie d?emplois directs, et ambitionne d?employer 16 000 personnes d?ici 2040. Lie ge Airport accueille sur ses emprises environ 120 entre- prises et posse de deux filiales, Lie ge Airport Security, charge e de la su rete , et Lie ge Airport Business Park, charge e de l?immobilier. Il a ge ne re un chiffre d?affaires de 41,97 millions d?euros en 2020, en hausse de 17 % par rapport a 2019 ou il atteignait 35,95 millions d?euros. Le plan strate gique 2020-2040 donne a Lie ge Airport plusieurs objectifs. Il vise d?atteindre un tonnage de 2,5 millions de tonnes, soit 4 % de croissance par an, ne cessitant 60 000 vols par an. L?investisse- ment ne cessaire est estime a 591 millions d'euros. Ce dernier sera finance a hauteur de 246 millions d'euros par l'actionnaire public wallon Sowaer pour les infrastructures de base, de 158 millions d'eu- ros par Liege Airport Business Park afin de de velopper l'activite bureaux avec 32 000 m² supple men- taires, et par 186 millions d'euros de fonds propres. Si le de part partiel de FedEx pour Paris est partiellement compense par le plan d?investissement a l?ho- rizon 2040 et la politique de diversification mene e (Alibaba, Qatar Airways?), l?ae roport de Lie ge pour- rait e tre plus touche par les conse quences de la guerre en Ukraine. Il accueillait en effet deux compagnies cargo russes, Atran, qui ope rait entre trois et six vols par semaine a Lie ge, et Airbridge Cargo, qui assurait 11 vols hebdomadaires. Ainsi, 6 % (soit 86 000 tonnes) de la marchandise totale de l?ae roport en 2021 provenait d?Airbridge Cargo. Par ailleurs, certains des utilisateurs de l?ae roport que la mission a rencontre s se sont plaint de la qua- lite de service et des gre ves trop fre quentes, et envisageraient de transfe rer tout ou partie de leur acti- vite sur une autre plateforme. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16/24 Il faut noter que l?actuelle coalition fe de rale belge donne la priorite au fret ferroviaire, avec pour objec- tif de doubler son volume d?ici a 2030, alors que ce ne sont que 10,5 % du transport de marchandises qui passent aujourd?hui par le rail, le camion ayant 75,8 % des parts de marche . Enfin, l?ae roport de Lie ge pourrait tirer parti du report modal via le projet Euro Carex, actuellement en attente faute d?une vision du marche et d?un plan d?affaires clairs et partage s par les acteurs des diffe rents pays concerne s84. L?ae roport est situe au Nord-Est de la ville de Luxembourg, au lieu-dit Findel, a cinq kilome tres environ du centre-ville. L?orientation de la piste impose le survol du centre-ville (et plus pre cise ment du quar- tier de la gare), a relativement basse altitude. Un couvre-feu ge ne ral est donc impose de 23 heures a 6 h, avec des de rogations possibles pour les atterrissages de vols ayant e te de cale s. Son de veloppement depuis une trentaine d?anne e est e troitement lie a celui de Cargolux, filiale spe cia- lise e fret de Luxair85, la compagnie ae rienne nationale du Grand-Duche . Il de marre re ellement ses ac- tivite s commerciales en 1945. Il est exploite par une socie te anonyme, la Socie te de l?Ae roport de Luxembourg SA, proprie te a 100 % du Grand Duche . Les e quipements de l?ae roport ont e te mis a niveau par e tape, en accompagnement du de veloppement de Luxair et de Cargolux, cre e e en 1970. Les dernie res e tapes ont e te l?allongement de la piste a 4000 m en 1984 (ne cessaire pour la bonne exploitation des Boeing 747 cargo de Cargolux), le renou- vellement des ae rogares de passagers en 2008 et 2017, ainsi que le de veloppement des ae rogares de fret, a l?extre mite Nord-Est de la plateforme ae roportuaire. Les ae rogares de fret constituent un ensemble inte gre , sur une surface de 42 hectares environ (cf. fi- gure 12). Ce pe rime tre est se curise , hormis le stationnement des ve hicules le gers qui n?ont pas le droit de pe ne trer, sauf exceptions. Les ba timents sont la proprie te de Luxair. Ce po le, tre s inte gre et dense, regroupe toutes les fonctions ne cessaires au passage du fret. Les aires de stationnement permettent le traitement de 12 avions de grande capacite (essentiellement les Boeing 747-400 et 747-800 de Cargolux). Pre s de 200 camions peuvent stationner dans le pe rime tre se curise , hors positions aux quais de chargement. C?est un stationnement payant apre s une franchise de 12 heures (100 ¤ la demi-jour- ne e). 84 Euro Carex (acronyme de Cargo Rail Express) est un projet, initie en 2006, d?utilisation de trains a grande vitesse pour le transport de marchandises sur des distances comprises entre 200 et 800 kilome tres afin de connecter les plus grands sites logistiques europe ens. Il pre voit d?exploiter les lignes a grande vitesse pendant les heures creuses du trafic voyageur (la nuit principalement) avec des rames adapte es au transport de fret. Une association Roissy Carex a e te cre e e en 2006 afin de fe de rer l?ensemble des promoteurs au projet, aussi bien publics (communes, de partements?) que prive s (entreprises telles FedEx, La Poste, Air France-KLM Cargo, TNT, WFS, Ae roports de Paris?). Le projet est labellise Grenelle de l?environnement depuis le 25 octobre 2007. Le re seau ferroviaire pourrait ainsi relier Londres, Amsterdam, Paris, Berlin, Cologne, Francfort, Lyon, Lie ge, et dans un second temps : Madrid, Barcelone, Bordeaux, Milan, Torino, Bologne, Strasbourg et Aix-Marseille. 85 Premie re compagnie europe enne de fret ae rien, Cargolux exploite 30 Boeing 747-400 et 747-800. L?actionnariat est re parti en trois parts a peu pre s e gales : la maison me re Luxair (35,1 %), la socie te d?investissement du Henan (Chine) HNCA (35 %) et l?E tat de Luxembourg (29,9 %), directement et via deux e tablissements bancaires publics ? BCEE et SNCI. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17/24 Figure 12 : zone cargo du Findel - aéroport de Luxembourg Source : mission - Fond de photographie : Google Earth Pro, images satellite du 25 août 2016 secteur Zone Surface A Stationnement des ae ronefs 16 ha B Ae rogares fret 1, 2 et hors gabarit 9 ha C Stationnement des poids lourds 2,6 ha D Stationnement des ve hicules le gers 1,7 ha E Aires de chargement, circulations et divers 6 ha F Re serves foncie res et de laisse s 6,5 ha G Espaces verts 0,2 ha TOTAL 42 ha B F B C A B C D PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18/24 La manutention est assure e par une filiale spe cialise e de Luxair. Les deux ae rogares de fret sont e qui- pe es avec des syste mes automatise s de distribution des palettes avion, qui distribuent et reprennent ces palettes tout le long des deux ae rogares, apre s stockage temporaire de gestion des files d?attentes. Ces dispositions industrielles permettent que les marchandises arrive es par les vols du matin (arrive es d?Asie) soient pre tes a charger dans les camions en fin de journe e, permettant la distribution dans toute l?Europe le jour suivant l?atterrissage. Conforme ment a la re glementation europe enne, l?ae roport relance une consultation pour installer un deuxie me manutentionnaire. L?importance des installations techniques qu?il faudra exploiter en commun, d?une part, la part pre -ponde rante de Cargolux dans le trafic, d?autre part, constituent des difficulte s majeures pour un nouvel entrant. L?ae roport de Luxembourg-Findel est le septie me ae roport de fret europe en, avec 1,125 millions de tonnes en 2021, en forte croissance pour la deuxie me anne e conse cutive. Comme les autres plate- formes du Benelux, il tire particulie rement bien profit de la crise. Outre Cargolux, dont il est le hub principal, l?ae roport est desservi par une dizaine d?autres compagnies qui exploitent des avions cargo. En effet, du co te passager, l?ae roport n?accueille que des courts et moyens courriers vers l?Europe et quelques destinations au Maghreb, ainsi que Istanbul. Me me si les ae roports spe cialise s fret de Lie ge et de Luxembourg ont une organisation tre s diffe rente (le premier a une pluralite d?ope rateurs, notamment de compagnies ae riennes et de manutention- naires alors que le second est tre s centre sur Luxair et ses filiales ? Cargolux et la filiale spe cialise e dans la manutention), ils ont en commun d?avoir suivi une trajectoire progressive de de veloppement sur une trentaine d?anne es. Figure 13 : Évolution du trafic de marchandises en tonnes de l?aéroport de Luxembourg Source : Service de statistique du Gand Duché de Luxembourg https://data.public.lu/fr/datasets/statistiques-evolution-du-trafic/#_ PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19/24 Avec 2,1 millions de tonnes de fret et de courrier traite s en 2019, l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle se classait au 11e me rang mondial pour le cargo et a la premie re place des ae roports europe ens devant Francfort. Depuis la crise sanitaire, ce dernier est repasse devant l?ae roport parisien (cf. § 1.2. ci- dessus). L?ae roport parisien concentre pre s de 80 % du trafic fret français. Sa position ge ographique le met a moins de deux heures de vol de la plupart des grandes villes europe ennes. Il est au centre d?une zone de chalandise de 25 millions d?habitants dans un cercle de 200 km de rayon. L?ae roport de Paris-Charles de Gaulle accueille les trois grands hubs d?Air France Cargo, de FedEx et de La Poste, douze des quatorze plus grands noms du fret mondial (parmi lesquels DHL, DB-Schenker, Kuehne+Nagel, WFS ou encore UPS) et dix-huit compagnies ae riennes tout cargo. Son activite de fret ge ne re plus de 40 000 emplois, dont 15 000 emplois directs86. Figure 14 : Évolution du trafic sur l?aéroport de Paris-Charles de Gaulle Source ADP Paris-Orly a, quant a lui, de veloppe une activite de niche, du fait notamment de sa proximite avec le marche d?inte re t national de Rungis (importation de fruits, de le gumes et autres produits frais). La plate-forme ae roportuaire de Paris-Charles de Gaulle est en mesure d?offrir une capacite de traite- ment annuelle de fret pouvant aller jusqu?a 3,6 Mt de marchandises ? 5 Mt par an a terme. Sur les 3 257 hectares de la plateforme, 300 hectares sont de die s aux activite s de fret ae rien qui regrouperont pre s de 700 000 m2 de ba timents (terminaux de fret, messageries cargo, hangars, entrepo ts, centres de tri, etc.) donnant un acce s direct a 80 postes de stationnements avions. Les activite s cargo sont regroupe es a l?Ouest de la plateforme en trois zones : une zone au Sud du doublet de pistes Nord accueillant le hub europe en de FedEx, premie re entreprise mondiale de transport express ; la Cite Cargo («Cargo City»), a l?Ouest du doublet de pistes Sud qui accueille les activite s d?Air France-KLM, le centre d?exploitation de Chronopost et de La Poste, des socie te s de fret, ainsi que le centre logistique de fret ae rien de Roissy-Sogaris ; Une zone re serve e pour le projet Euro Carex87 au Nord-Ouest. Depuis 2011, le Groupe ADP a entrepris de re ame nager et de redynamiser la Cite Cargo. Environ 86 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 87 Cf. note 84 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20/24 71 000 m2 de nouveaux ba timents ont e te de veloppe s entre 2011 et 2015. Avant la crise sanitaire, le Groupe ADP visait, dans le cadre de son plan strate gique Connect 2020, la poursuite de la densification et du renouvellement de la zone cargo et le de veloppement d?environ 100 000 m2 d?installations ter- minales cargo supple mentaires sur 2016-2020. Figure 15 : schéma de l'aéroport Charles de Gaulle Source : ADP, plaquette « Cargo, l?ambition des aéroports parisiens », 2019 Figure 16 : La Cité Cargo de l?aéroport Charles de Gaulle Source : ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des aéroports parisiens », 2019. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21/24 La strate gie d?Ae roports de Paris en matie re de transport cargo se de cline suivant les quatre axes sui- vants88 : reconque te du trafic avec la mise en oeuvre d?un programme d?aide marketing pour encourager le de veloppement des routes cargo existantes et de nouvelles routes ou l?implantation de nou- velles compagnies ae riennes tout cargo ; engagement d?une meilleure qualite de service, avec, outre la modernisation de la Cite Cargo pour offrir des installations aux plus hauts standards internationaux, des actions portant sur la proprete , la signale tique et la se curite (vide osurveillance) ; pre paration de l?e volution de l?activite cargo sur le long terme, avec un projet de syste me de ge olocalisation des mate riels, un projet de station animalie re a l?export en comple ment de celle existante a l?import, des e tudes prospectives portant sur l?opportunite d?une offre commune air-mer avec les ports de Paris Seine Normandie (HAROPA), sur l?e volution me tiers des ope ra- teurs fret ou encore sur un benchmark europe en du cou t de la tonne de fret sur l?ensemble de la chaî ne logistique ; promotion du transport de fret ae rien en militant pour le de veloppement des droits de trafic (octroi des droits de 5e me liberte 89) et de toutes mesures de simplification administrative qui ame liorent la compe titivite du fret ae rien en France. Cette strate gie ne semble pas e tre remise en cause par Ae roports de Paris apre s la crise sanitaire. Dans le cadre du groupe de travail sur l?analyse et la prospective du fret ae rien international, anime par la DGAC (cf. § 2.3.), cette dernie re a pre sente , le 7 juillet 2021, une comparaison des cou ts de tou- che e de six ae roports europe ens repre sentatifs du trafic fret : Paris-CDG, Francfort, Lie ge, Luxembourg, Bruxelles et Amsterdam. A la demande de la mission, la DGAC a ajoute a la comparaison les cou ts de touche e sur l?ae roport de Vatry. Le cou t de touche e complet, pour une rotation d?un ae ronef (de jour ou de nuit), est de fini comme « l?ensemble des prestations facture es sous forme de taxes ou de redevances, a une compagnie ae - rienne, pour effectuer l?atterrissage, la circulation au sol, le stationnement et le de collage de l?ae ronef, le de barquement et l?embarquement des marchandises d?un avion tout cargo » 90. Les re sultats refle tent le cou t d?une rotation d?un ae ronef, suivant le type d?ae ronef et les parame tres retenus (tonnage marchandise?) au 1er avril 2021. Le choix des parame tres a e te e tabli en concertation avec Ae roports de Paris. Le pe rime tre de la comparaison ne comprend pas les prestations d?assistance en escale spe cifiques aux avions « cargo » (de chargement des palettes, stockage...), qui font l?objet de contrats commerciaux. Les redevances de navigation ae rienne sont prises en compte pour les services terminaux de circulation ae rienne (RSTCA), celles-ci e tant spe cifiques a chaque route ae rienne exploite e. Le pe rime tre retenu exclut les redevances de route. La prise en compte d?une rotation permet de s?assurer de l?application de l?assiette de certaines taxes et/ou redevances facture es soit a l?atterrissage, soit au de collage. Les donne es sont celles des guides tarifaires des diffe rents ae roports et ne refle tent donc pas d?e ven- tuelles mesures commerciales conclues entre un ae roport et un transporteur. En ajoutant Vatry a ce panel, les re sultats de la comparaison re alise e par la DGAC sont les suivants : 88 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 89 Cf. annexe 4, § 4. 90 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22/24 Rotation de nuit : Vatry affiche une moyenne supe rieure de 8 % a Paris-CDG (cf. figure 17). Toutefois, le guide tarifaire « Tarifs, redevances et prestations applicables au 1er janvier 2021 » de l?ae roport de Vatry mentionne une redevance d?atterrissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », soit 4,20 ¤ par tonne MTOW au lieu de 8 ¤. Si l?on prenait en compte cette donne e, le cou t de touche e serait infe rieur d?un quart a un tiers, selon les appareils, a celui de Paris-CDG conduisant l?ae roport a un positionnement concurrentiel europe en au meilleur niveau, a l?exception de celui d?Amsterdam. Rotation de jour : Vatry affiche une moyenne supe rieure de 35 % a Paris-CDG (cf. figure 18). Toutefois, le guide tarifaire « Tarifs, redevances et prestations applicables au 1er janvier 2021 » de l?ae roport de Vatry mentionne une redevance d?atterrissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », soit 4,20 ¤ par tonne MTOW au lieu de 8 ¤. Si l?on prenait en compte cette donne e, le cou t de touche e serait infe rieur de 8 % a 15 %, selon les appareils, a celui de Paris-CDG conduisant l?ae roport a un positionnement concurrentiel dans la moyenne des principaux ae roports europe ens. Figure 17 : Coût de touchée pour une rotation de nuit ? Source : DGAC PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23/24 Figure 18 : Coût de touchée pour une rotation de jour - Source DGAC On peut en conclure que les cou ts de touche e a l?ae roport de Vatry, pour une rotation, ne sont pas com- pe titifs par rapport aux autres plateformes conside re es dans la comparaison. En revanche, pour une compagnie ae rienne effectuant re gulie rement des vols a Vatry et be ne ficiant d?une redevance d?atter- rissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », les cou ts de touche e sur cet ae roport sont attractifs, notamment de nuit. Personne ne sait tracer des perspectives de long terme en ce qui concerne la poursuite du de veloppe- ment du transport ae rien de marchandises, en raison des incertitudes expose es au § 2.4. ci-dessus et notamment, de la survenance possible de nouvelles crises sanitaires ou ge opolitiques, des contraintes de plus en plus fortes impose es au transport ae rien par la lutte contre le changement climatique et des effets de la politique de relocalisation de certaines industries strate giques souhaite e par le gouverne- ment. Le de veloppement du transport ae rien de marchandises be ne ficie toutefois, a court terme (jusqu?en 2024), de conditions de de veloppement favorables sur les longues distances pour plusieurs raisons : pousse e du e-commerce dont les de lais courts favorisent le transport ae rien, de sorganisation que connaî t actuellement le transport maritime suite a la crise sanitaire et a la guerre entre la Russie et l?Ukraine, de ficit de capacite de transport ae rien par rapport a la demande, qui assure, pour l?instant, une bonne rentabilite pour les compagnies ae riennes (cf. § 2.3. ci-dessus). Cette situation constitue une opportunite pour certains ae roports, de capter ces nouveaux trafics, no- tamment pour l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle qui dispose de nombreux atouts pour de velopper PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24/24 son activite cargo et qui s?est dote d?une strate gie pour ce faire, de s avant la crise sanitaire (cf. § 3.2.). Il accueillera d?ailleurs de s cette anne e la base de la nouvelle compagnie CMA CGM Cargo. Ce pourrait aussi e tre le cas pour les ae roports spe cialise s dans le transport de marchandises, tels que Luxembourg et Lie ge. Mais la mission conside re qu?il y a sans doute, e galement, a court terme, un espace de de veloppement en France pour un ae roport oriente fret, de taille modeste, bien situe , moins cher que les grands ae ro- ports internationaux, plus adaptable a la demande et offrant des temps de traitement re duits, sans proble me de capacite ni de contraintes d?exploitation, notamment de nuit. Cet ae roport pourrait e tre celui de Vatry, qui dispose des atouts liste s en annexe 1. Il pourrait non seu- lement capter une partie des nouveaux trafics cargo a court terme, mais peut-e tre e galement une partie des flux camionne s entre Paris-Charles de Gaulle et des ae roports e trangers comme Lie ge, Luxembourg ou Maastricht (cf. supra, § 1.4.). Il est difficile d?estimer pre cise ment le tonnage de ces flux, mais ceux- ci seraient supe rieurs a 1 Mt par an. En capter 10 % dans un marche globalement en croissance, soit 100 000 tonnes, ne paraî t pas hors de porte e et permettrait a l?ae roport d?atteindre l?e quilibre e cono- mique. Un tel niveau de trafic ne bouleverserait pas les parts de marche des principales plateformes en Europe (100 000 tonnes correspondrait au maximum a 4,5 % du trafic de Paris-Charles de Gaulle, a 7 % de l?ae roport de Lie ge ou a 0,7 % des 14,257 millions de tonnes de fret ae rien transitant par des ae ro- ports de l?Union europe enne a 27). Les perspectives a court terme et les incertitudes a moyen et long termes laissent a Vatry une fene tre d?opportunite de deux a trois ans pour atteindre l?e quilibre e conomique (condition ne cessaire de tout de veloppement) et, pour consolider les premie res e tapes d?un de veloppement progressif ulte rieur (sce nario 2 envisage par la mission, cf. § 4.1.2. du rapport), ou pour nouer un partenariat avec un inte - grateur capable de porter la responsabilite et l?essentiel du financement du de veloppement (sce nario 1 envisage par la mission, cf. 4.1.1. du rapport). Comme souligne ci-dessus au § 1.4, la contrainte de massification des flux de marchandises avantage une plateforme comme celle de Paris-Charles de Gaulle, qui a une forte activite de transport de passa- gers et de transport de fret permettant d?optimiser la re partition du fret entre des vols mixtes et des ae roports tout cargo ou comme celles de Lie ge ou Luxembourg, qui disposent de ja d?un trafic tout cargo important. Mais cela ne condamne pas pour autant tout projet de de veloppement ou de spe cialisation de l?ae roport de Vatry dans le transport de marchandises, notamment dans le cadre d?un deux sce na- rios envisage s par la mission. Cela rend toutefois critique l?atteinte du seuil minimum d?activite a partir duquel l?ae roport de Vatry pourra devenir naturellement attractif et ne cessite que celui-ci se pre pare et sache saisir rapidement les opportunite s qui pourront se pre senter. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1 1. Le marché ............................................................................................................................................. 3 1.1 Transport de marchandises et logistique ........................................................................................ 3 1.1.1 Demande de transports de marchandises à moyen et long termes .......................... 3 1.1.2 Evolution des services logistiques ......................................................................................... 4 1.2 Les entrepôts et plateformes logistiques (EPL) ............................................................................ 6 1.2.1 L?immobilier .................................................................................................................................... 6 1.2.2 L?emploi ............................................................................................................................................. 8 2. Les acteurs .......................................................................................................................................... 10 2.1 Les acteurs de la logistique terrestre .............................................................................................. 10 2.2 Les acteurs de l?immobilier logistique ............................................................................................ 11 3. Positionnement de l?agglomération de Châlons-en-Champagne .................................... 13 3.1 Trois aires logistiques très importantes ........................................................................................ 13 3.2 Des tensions structurelles sur l?emploi logistique ..................................................................... 14 3.3 Un positionnement prix compétitif .................................................................................................. 15 4. Enjeux pour Vatry ............................................................................................................................ 15 4.1 Stratégie commerciale et articulation avec l?aéroport ............................................................. 15 4.1.1 Etat des lieux ................................................................................................................................. 15 4.1.2 Réserves foncières pour la zone cargo ............................................................................... 16 4.1.3 Implantation d?activités de services aux professionnels du fret aérien ................ 21 4.2 Services aux entreprises et aux salariés ........................................................................................ 21 4.2.1 Déplacements des salariés....................................................................................................... 21 4.2.2 Pôle de vie ...................................................................................................................................... 22 4.2.3 Services aux transporteurs ..................................................................................................... 24 4.2.4 Emplois ............................................................................................................................................ 25 4.2.5 Très haut débit ............................................................................................................................. 25 4.2.6 Signalétique ................................................................................................................................... 26 4.2.7 Vers un club d?entreprises ....................................................................................................... 26 4.3 Extensions et gestion à long terme du site ................................................................................... 28 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2 4.3.1 Au regard de la planification territoriale ........................................................................... 28 4.3.2 Les enjeux environnementaux ............................................................................................... 29 4.3.3 Les enjeux de la gestion à long terme ................................................................................. 30 4.3.4 Un schéma directeur d?ensemble .......................................................................................... 30 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3 La logistique au sens large est un secteur majeur de l?e conomie nationale. Elle couvre le transport pro- prement dit des marchandises et les services logistiques. Elle contribue pour environ 10 % au produit inte rieur brut et emploie environ 1,4 million de personnes91 dans une grande varie te d?entreprises : transporteurs des diffe rents modes, manutention, entreposage, maintenance, mais aussi de nom- breuses entreprises qui assurent tout ou partie de leurs transports pour compte propre, notamment dans les secteurs de la construction et de la production agricole. Aucune projection comple te d?e volu- tion de ce secteur n?est disponible. Cependant, le rapport CGEDD ? France Strate gie Prospective 2040- 2060 des transports et des mobilités92, qui porte sur l?ensemble des de placements, consacre l?un de ses six rapports the matiques aux marchandises. Ce travail a pour objectif d?identifier les priorite s en ma- tie re de politiques publiques permettant d?atteindre les objectifs de neutralite carbone dans le secteur des transports. Ce rapport examine sept sce narios. Tous les sce narios sont construits sur un cadrage macro-e cono- mique commun. L?e volution de la population est celle du sce nario central e tabli par l?INSEE en 2021, portant la population française en 2040 a 69,2 millions d?habitants93. Le PIB par habitant croit a 1,4 % environ94, sans prise en compte de re troactions des sce narios sur la richesse nationale. Les sept sce na- rios sont distingue s par deux parame tres : l?ambiance d?e volution des technologies de motorisation (trois niveaux) et les politiques de sobrie te (cinq niveaux). Aucun des cinq sce narios prospectifs ne parvient a atteindre les objectifs de neutralite carbone. Les auteurs ont donc aussi e labore deux sce na- rios re trospectifs d?atteinte de la neutralite carbone, l?un dit de « pari technologique » et l?autre dit de « pari socie tal ». Pour ce qui concerne le volume des transports terrestres de marchandises, principale entre e pour exa- miner les enjeux de positionnement de Vatry, les hypothe ses conduisent a des e volutions tre s contras- te es de la demande exprime e en tonnes-kilome tres, de la re partition modale, et au sein du transport routier, du nombre de ve hicules-kilome tres (du fait de politiques d?optimisation des chargements, no- tamment). A l?horizon 2040, de ja lointain, le sce nario du « pire climatique » conduit a une augmentation de pre s de 50 % environ de la demande de transports par rapport a 2017 (617 milliards de tonnes-km pour 423 en 2017), un volume significativement supe rieur a la tendance (564 milliards de tonnes-km, soit 33 % d?augmentation). Tous les autres sce narios, hormis celui de pari socie tal, conduisent a des vo- lumes le ge rement infe rieurs a cette tendance (entre 540 et 557 milliards de tonnes-km). Le sce nario dit de pari socie tal a e te analyse plus succinctement pour ce qui concerne les transports de marchan- dises. Il de bouche sur une stabilisation au niveau de 2017 du nombre de tonnes-km par voies terrestres. 91 Bilan annuel des transports en 2019, Datalab 82, Commission des comptes de transport de la Nation, Paris, de cembre 2020, 148 p. & annexes 92 Le Rapport CGEDD et France Strate gie de fe vrier 2020 «Prospective 2040-2060 des transports et des mobilités ? 20 ans pour re ussir collectivement les transports de demain » comprend, outre le rapport principal, six rapports the matiques dont un est consacre aux marchandises. 93 Sce nario central des projections de population a l?horizon 2070, INSEE premie re n° 1881 du 29 novembre 2021. 94 Le sce nario retenu pour l?e volution du PIB par habitant est la moyenne des e volutions du PIB par habitant retenue par le comite d?orientation des retraites (COR) dans son 8e me rapport de juin 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4 Figure 19 : Chronique des tonnes-km du transport terrestre de marchandises selon les scénarios Source CGEDD et France stratégie Prospectives des mobilités 2040-2060 Le rapport, constatant que les sce narios ne permettent pas d?atteindre l?objectif de re duction des e mis- sions de CO2, identifie bien la ne cessite de « revenir sur la demande de transport de marchandises » pour assurer le bouclage final de l?exercice. Cependant, les pistes de travail e voque es ne sont pas ap- profondies (structure de la consommation des me nages, chaî nes de production des biens, re industria- lisation de l?Europe et/ou de la Me diterrane e et secteur de la construction). En conclusion, il faut probablement retenir que ces travaux invitent a examiner avec circonspection des projections de de veloppement en volume des activite s logistiques assises sur les croissances fortes constate es dans le passe re cent. Il en va de me me pour les projections a moyen terme e labore es sans tenir compte des e volutions qui seront ne cessaires pour atteindre les objectifs d?atteinte de la neutra- lite carbone en 2050. En effet, la neutralite carbone du secteur des transports, un des plus forts contri- buteurs actuels aux e missions, est indispensable a l?atteinte des objectifs globaux. Les prestations offertes, bien que tre s variables, sont souvent classe es dans quelques cate gories ge ne - riques. Les logiques d?organisation et d?implantation territoriale de ces diffe rents segments sont tre s diffe rentes : niveau d?inte gration de l?activite , importance de l?ancrage sur les plateformes multimo- dales (ae roports, ports, rail-route), maillage du territoire, nature des services comple mentaires assu- re s par la chaî ne logistique. Les principales cate gories sont les suivantes : les services postaux (re seau et horaires fixes, re gularite ), les services de messagerie express (de lais garantis quelle que soit la destination), la logistique ge ne rale, plus ou moins riche en services (cf. ci-dessous), le e-commerce, inte grant un fort contenu de gestion et de pre paration de commande, d?une part, avec des prestations de livraison de type « messagerie » jusqu?au client final, les services spe ciaux (animaux vivants, pharmacie, produits dangereux?). Les services postaux et les services de messagerie express sont assure s par des groupes inte gre s ayant une tre s large couverture territoriale, soit directe, soit par des accords de partenariat. Il s?agit en effet PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5 de garantir un service et un niveau de qualite a minima national, mais de plus en plus europe en et mondial. En Europe, les restructurations de ces deux secteurs ont conduit a la constitution de groupes actifs sur le service postal universel et la messagerie express, tant nationale qu?internationale, avec notamment La Poste ? DPD ou Deutsche Post DHL, deux acteurs majeurs avec FedEx et UPS, deux so- cie te s ame ricaines. Ces entreprises sous-traitent une partie des prestations de transport, cependant re alise es sous leur marque. La forte croissance du secteur du e-commerce en fait un terrain de concurrence tre s active, entre des entreprises mondiales qui structurent leur offre (Amazon, Alibaba) en e tendant leurs activite s vers l?aval, jusqu?a la livraison au client final et de tre s nombreux nouveaux entrants, plus ou moins spe cia- lise s sur des niches. La filiale logistique d?Alibaba (Cainiao) a ainsi ouvert fin 2021 une base logistique a Lie ge pour maî triser en interne la distribution des produits commande s venant d?Asie vers toute l?Europe. FTL Express, qui a une activite a Vatry, est un transitaire-nouvel entrant typique sur le me me marche de l?e-commerce de produits chinois (cf. annexe 1, § 1.2.6). Enfin, pour ce qui concerne la logistique ge ne rale, dans un mouvement constant d?enrichissement et d?e largissement des services offerts, le secteur de la logistique offre des prestations de plus en plus inte gre es et complexes. De l?organisation du transport, l?offre est passe e a la conception et la fourniture de services inte gre s de gestion de l?ensemble de la chaî ne logistique (approvisionnements et livraisons) d?une entreprise (« supply chain » en anglais). Cinq niveaux de prestations sont couramment de crits dans la litte rature professionnelle, avec des diffe rences cependant entre les auteurs, sur le de tail du contenu de ces niveaux, de signe s par leur acronyme anglais (first / second /?/ party logistics, soit 1PL, 2PL, etc.), dont le tableau ci-dessous pre sente les principales caracte ristiques. De tre s nombreux ac- teurs, plus ou moins inte gre s, se de ploient sur tout ou partie de ces chaî nes de valeurs, dans un contexte tre s concurrentiel et dynamique. Besoin d?entrepo ts 1PL Sous-traitance re gulie re du transport uniquement, en ge ne ral de point a point par un mode unique. Transbordements aux noeuds du re seau du transporteur 2PL Sous-traitance de chaî nes de transport simples, incluant des transbordements, des stockages interme diaires et, le cas e che ant, la gestion de stockages de re gulation. Gestion des transbordements, changements de colisage entre les modes de transports, regroupements? 3PL Sous-traitance de la gestion de la chaî ne de transport, incluant la recherche des transporteurs et des entreposages mais aussi la gestion documentaire (passages en douane, pre paration de commande, collecte et centralisation des factures?), la gestion des stocks aval et amont, voire des prestations simples d?adaptation au client final (e tiquetage, assemblage des marchandises en lots, voire adaptations du produit au contexte local). Surfaces de die es a l?optimisation des flux d?enle vement et de livraison, ainsi qu?aux prestations simples d?adaptation. 4PL Sous-traitance globale de tout ou partie de la chaî ne logistique de l?entreprise a un prestataire qui garantit l?enle vement et la livraison des marchandises dans les conditions adapte es en permanence aux besoins de l?entreprise cliente. Ce prestataire global est de signe en français comme « inte grateur ». Constitution d?un re seau d?entrepo ts adapte aux implantations du client. 5PL Niveau 4PL enrichi par le de ploiement des dernie res technologies nume riques (intelligence artificielle, robots Idem, les prestations additionnelles sont PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6 autonomes, internet des objets, etc.) pour optimiser les processus et ame liorer l?interconnexion entre la gestion des flux et la gestion industrielle proprement dite. Cette e volution interconnecte totalement les syste mes d?information de l?inte grateur et du client sur l?ensemble des sites, ce qui implique un nouveau partage des responsabilite s. essentiellement de l?organisation et de l?information. Le parc d?entrepo ts et plateformes logistiques (EPL) ne fait pas l?objet d?analyses fines et permanentes, comme le font d?autres secteurs (logements, commerces). Les se ries statistiques et les e tudes dispo- nibles ne donnent pas d?images de taille es et suivies dans le temps des principales segmentations utili- se es : par fonction, par taille, par localisation... Deux fonctions d?entreposage sont identifie es par les professionnels et les statisticiens : les entrepo ts proprement dits dans lesquels des marchandises sont stocke es pour une dure e supe rieure a 24 heures et les plateformes logistiques de die es aux activite s de groupage, de groupage et gestion des transbor- dements. Typiquement, pour le fret ae rien, les locaux « bords de piste » pour la gestion des palettes ae ronautiques, les locaux des transitaires et ceux des transporteurs en zone cargo rele vent des plate- formes logistiques. Les EPL de grande taille (plus de 5 000 m²) font l?objet d?analyses plus approfondies. Par les montants d?investissements ne cessaires, elles inte ressent les fonds d?investissements immobiliers et mobilisent, de ce fait, la chaî ne d?acteurs qui organise les grands marche s : investisseurs, commercialisateurs, pro- moteurs, etc. Ce sont les me mes acteurs qui interviennent sur le marche du bureau et des grandes surfaces commerciales, acteurs qui reviennent aussi sur le parc de logements locatifs. Ces locaux logis- tiques de grande taille repre sentent un tiers environ des surfaces totales d?entrepo ts du pays, que ce soit en stock ou en production re cente95. Compte tenu des spe cificite s du site de Vatry, ces EPL de grande taille constituent son marche de re fe - rence. Les analyses de veloppe es dans cette annexe sont donc limite es a ce segment. Un travail approfondi de connaissance de ces locaux logistiques de grande taille a e te publie en 2017, pre sentant les donne es 201596. Les donne es actualise es97 ne portent que sur les cadrages nationaux ; le travail de re gionalisation e tabli sur les donne es de 2015 reste la re fe rence la plus se rieuse. Bien que le secteur soit en forte croissance, la ge ographie de la logistique n?a pas e te bouleverse e, les investisse- ments restant concentre s sur la dorsale et la partie orientale du Grand Est. 80 millions de me tres carre s d?entrepo ts et de plateformes logistiques de plus de 5 000 m² sont iden- tifie s en France a fin 2018, en croissance de 4 millions de m² environ depuis 2015. Un tiers est exploite par des entreprises du secteur des transports et de la logistique. Les deux autres tiers sont exploite s en compte propre par les entreprises industrielles ou commerciales. Il s?agit pour l?essentiel des entre- prises de commerce (31 % des EPL) avec les entrepo ts qui permettent d?alimenter les re seaux de ma- gasins de la grande distribution, et d?entreprises industrielles (27 % des EPL) ; une partie des locaux 95 En l?absence de connaissance du stock total de locaux d?entreposage, cette e valuation s?appuie sur la part des emplois de l?entreposage et de la manutention attache a des EPL de plus de 5 000 m² (163 000 sur 603 000 au 31/12/2014) et la part de la construction d?entrepo ts qui contribue a la croissance du stock de ces EPL (un peu moins de la moitie de la production totale). 96 Atlas des entrepo ts et des aires logistiques en France en 2015, Datalab, Service de l?observation et de la statistique du ministe re de la transition e cologique, mars 2017, 112 p. 97 Activite des entrepo ts et des plateformes logistiques en 2016, Datalab, mars 2019 Bilan annuel des transports en 2019, Datalab, de cembre 2020 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7 de stockage de ces entreprises est localise sur les sites industriels eux-me mes (stocks de matie res pre- mie res, de produits interme diaires et de produits finis a expe dier). Ces e tudes mettent en e vidence le regroupement des entrepo ts et des plateformes logistiques en « aires logistiques » denses ou e largies. Ces aires sont, comme attendu, localise es le long des grandes infrastructures routie res, avec une concentration relative le long de la « dorsale » qui court des Hauts de France au littoral me diterrane en en passant par l?I le-de-France et l?axe rhodanien, comple te e par l?axe rhe nan. Figure 20 : localisation des entrepôts et plateformes logistiques de plus de 5000 m² en 2018 Source : Bilan annuel des transports en 2019, p. 126 Avec 11 % du parc logistique national, la re gion Grand Est pe se d?un poids significativement supe rieur a sa population dans le parc national d?EPL. Au sein de la Re gion, la Marne e quilibre a l?Ouest l?impor- tance des parcs des cinq de partements orientaux de la Re gion (Bas et Haut Rhin, Moselle, Meurthe & Moselle et Vosges). La construction d?immobilier logistique est dynamique depuis une dizaine d?anne es, bien que marque e par des cycles accentue s. La crise sanitaire a me me renforce l?amplitude et la dure e du dernier cycle, amorce au tout de but de 2020, le dernier pic des autorisations ayant e te atteint en de cembre 2019. La reprise des mises en chantier au tout de but de 2022 (cf. figure 2 ci-dessous) reste cependant a confir- mer. En effet, les analystes du marche , tout en notant le niveau e leve des autorisations obtenues au 2e me semestre 2021, notent l?importance des facteurs de risque : inflation et augmentation des taux, guerre en Ukraine, insistance sur les relocations industrielles, pertes de pouvoir d?achat en Europe? PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8 Figure 21 : taux d'évolution sur un an de la construction d'entrepôts (toutes surfaces) - France entière Source : Statinfo ? ministère de la transition écologique Les diffe rentes sources ne permettent pas de suivre la production d?entrepo ts et de plateformes logis- tiques de plus de 5 000 m², cate gorie pour laquelle seules les donne es de stock sont disponibles. D?apre s l?e tude de mars 2017, l?entreposage repre sente environ 45 % de l?emploi (hors inte rim) du secteur des transports de marchandise et de la logistique. Ces re sultats exploitent les de clarations an- nuelles de donne es des entreprises (DADS)98 pour e valuer l?emploi dans les me tiers de l?entreposage et de la manutention. En effet, cette de claration comprend un classement fin des emplois par profes- sions, par e tablissement ; elle permet donc de repe rer les emplois pour chaque entrepo t. Au niveau national, au 31 de cembre 2014, 163 000 emplois des me tiers de l?entreposage et de la manutention e taient de compte s dans les EPL de plus de 5 000 m², soit 2,1 emplois par me tre carre . 98 De clarations annuelles des entreprises reprenant les principales donne es relatives a chacun de leurs employe s, de sormais traite es mensuellement pour la plupart des employeurs a travers la de claration sociale nominative. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9 D?apre s l?e tude, cette moyenne cache une grande diversite de situations, le nombre d?emplois variant de un a cinq entre entrepo ts de tailles e quivalentes. Ces e carts sont explique s par de nombreux para- me tres, parmi lesquels la nature des ope rations logistiques re alise es (entreposage, pre paration de commande, conditionnement, gestion des retours marchandises, etc.). Ce ratio moyen de 2,1 emplois/m² ne prend en compte ni les emplois inte rimaires (typiquement, 30 % de l?emploi permanent), ni les emplois supports (administration, comptabilite , etc.) qui peuvent e tre importants dans les grands entrepo ts dans lesquels des ope rations complexes sont re alise es. Il ne prend pas en compte non plus les emplois de conducteurs rattache s a l?e tablissement dans le cas ou l?exploitant de l?entrepo t assure aussi des transports ou des livraisons. Ce ratio moyen peut ainsi e tre mis en rapport avec le taux de 30 emplois a l?hectare habituellement retenu pour le dimensionnement des services lors de la conception des zones logistiques, soit 6 emplois totaux pour 1000 m² d?entre- po ts99. Pour la zone de Vatry, a partir des donne es d?emplois recueillies par le Conseil de partemental, les emplois directs des entrepo ts, hors inte rim, sont assez e leve s, avec 3,4 emplois/1 000 m² ; ce ratio inclut les emplois support. 99 Un coefficient d?occupation des sols de 0,5 est habituel dans les zones logistiques en raison de la place ne cessaire pour le stationnement des poids lourds. Figure 22 : les métiers de l'entreposage et de la manutention - décembre 2014 Source : Atlas des entrepôts et des aires logistiques en France en 2015, p. 11 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10 Emploi Emploi/1000 m² d?entrepôts Total 1219 6,5 Hors ae roport et services publics associe s 1208 5,4 Total entrepo ts (hors Mosolf et entreprises diverses) 892 4,7 Entrepo ts hors inte rim 635 3,4 Tableau 10 : estimation des ratios d'emploi dans les entrepôts à Vatry Les chaî nes d?acteurs de la logistique terrestre sont de sormais structure es par les entreprises de logis- tique, la plupart e tant issues d?entreprises de transport routier qui ont progressivement e largi leurs offres. Suivant le mouvement ge ne ral d?externalisation des services par les entreprises industrielles et de commerce, les prestations de transport entre sites d?une me me entreprise ou entre un fournisseur et ses clients ont e te enrichies de nombreuses prestations : gestion de stocks interme diaires, e clate- ment et regroupement de flux, pre paration et gestion des commandes. Sans que ces de veloppements soient encore tre s ge ne ralise s, des logisticiens ont pris en charge des prestations allant jusqu?a la mise en place de pie ces dans les silos de chaî nes de production (automobile) ou la pre paration finale des produits100. Dans cette logique d?inte gration de services, les activite s du logisticien sont centre es sur le re seau d?en- trepo ts qui sont au coeur de ces prestations. En effet, ces entrepo ts, ve ritables usines des prestations logistiques, sont essentiels aux ope rations de groupage et de groupage (changement de modes de trans- ports, optimisation des chargements, etc.), aux stockages interme diaires, aux prestations a valeur ajou- te e. Si la plupart des logisticiens assurent en propre une partie de leurs services de transports, ils sous- traitent largement ces services, tout en imposant souvent que les ve hicules et remorques portent leur logo. Exte rieurs aux entreprises gestionnaires des entrepo ts qui structurent l?espace des grandes zones logistiques, les chauffeurs de ces prestataires de transport « pur » ont besoin de lieux spe cifiques : aires 100 Il peut s?agir de contro les spe cifiques apre s transports, d?adaptations au pays du client dans le cas de livraisons a des particuliers (a commencer par le cordon d?alimentation e lectrique avec les prises qui vont bien), de reconditionnement pour des ope rations de promotions pour des entreprises de grande distribution, etc. Mosolf ? un logisticien prestataire de la « livraison client » Mosolf est une entreprise allemande spe cialise e dans la livraison pour le secteur automobile. Elle offre essentiellement des prestations 4PL, voire 5PL en prenant en charge l?ensemble de la livraison de voitures allemandes aux clients français a partir des usines localise es en Allemagne et en Europe de l?Est. A partir de son centre de Vatry, elle livre les voitures aux concessionnaires dans toute la France, apre s ve rification des carrosseries, nettoyage, mais aussi de prestations pre liminaires a la livraison. Mosolf e tend ses activite s au reconditionnement de voitures d?occasions : re cupe ration dans le re seau, remise en condition incluant des prestations techniques simples (contro le, nettoyage, fluides, changement des pneumatiques et autres pie ces d?usure?). Les prestations de transport proprement dit sont confie es, pour l?essentiel, a un partenaire, le groupe Engelmann, qui met en oeuvre une flotte diversifie e de camions et de wagons pour assurer le transport des voitures. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11 de repos se curise es, stations-services, restauration? Si les socie te s d?autoroute ont de veloppe des prestations pour ce faire, la mise a profit des temps d?attente sur les sites logistiques appelle la dispo- nibilite de l?ensemble de ses services dans les aires logistiques les plus importantes. Les grands entrepo ts et plateformes logistiques (su- pe rieurs a 5 000 m²) sont de sormais une classe d?ac- tifs immobiliers bien repe re s par les investisseurs nationaux et internationaux (cf. encadre ci-contre). Cet inte re t relativement re cent (une quinzaine d?an- ne es) modifie les relations entre les acteurs sur les grands sites logistiques. En effet, les inte re ts des in- vestisseurs et ceux des utilisateurs ne convergent plus ne cessairement. La disjonction entre le proprie - taire et l?entreprise qui occupe, ge re et emploie, im- pose la mise en place de modalite s adapte es de dialogue de coope ration avec les deux parties. L?in- ternationalisation du marche a deux autres conse - quences : l?uniformisation des caracte ristiques des biens construits, ce qui facilite leur cotation sur un marche de biens relativement « e qui- valents » ; cette normalisation est aussi de- mande e par les grands utilisateurs, qui peuvent de ployer sur l?ensemble de leurs sites des me thodes de gestion et des e quipe- ments analogues ; une de -corre lation entre les valeurs de marche et les valeurs d?usage, cette dernie re e tant celle que les utilisateurs sont pre ts a payer pour utiliser effectivement les lieux ; il peut en re sulter des vacances structurelles, notamment lors des phases de retournement de marche . Dans ce contexte, il est possible d?identifier les principaux acteurs suivants. Il est bien entendu que certaines entreprises peuvent assumer plusieurs ro les, par exemple en conservant la proprie te de leurs immeubles. Cependant, au moins pour les grandes entreprises, il est alors fre quent que l?immobilier soit loge dans une filiale de die e (une foncie re) ce qui facilite les arbitrages de portefeuille, alle ge les hauts de bilan des socie te s d?exploitation, ame liore leurs capacite s d?adaptation a leurs marche s, voire permet des optimisations fiscales plus offensives. Investisseur / propriétaire Par le biais de montages financiers optimise s, l?investisseur place ses capitaux dans des socie te s im- mobilie res proprie taires des immeubles. Le secteur des entrepo ts offre actuellement, en France, des rentabilite s e leve es. Si la socie te proprie taire de l?immeuble est connue, car elle paie les taxes foncie res, elle n?est souvent qu?une coquille de portage des diffe rents biens. Les investisseurs, be ne ficiaires effec- tifs et de cideurs pour toute ope ration significative portant sur le parc (remise a niveau, restructuration, etc.) peuvent e tre assez e loigne s du terrain et difficiles a sensibiliser pour accompagner des strate gies locales de valorisation du site (densification, mise en place de smartgrid, etc.). L'entrepôt logistique nouvel actif phare pour les investisseurs « L?entrepo t logistique est un type de bien immo- bilier qui se duit de plus en plus les investisseurs engage s dans une strate gie de diversification de leurs portefeuilles. En 2021, l?immobilier logis- tique est devenu la seconde classe d?actifs apre s les bureaux, attirant respectivement 6,7 mil- liards d?¤ d?investissement pour CBRE (qui traite du marche industriel et logistique) et 5 milliards d?¤ (+45 %) pour ALL. Me me si les deux conseils anticipent la poursuite de la compression du taux prime (entre 3 % et 3,30 % selon ALL) pour 2022, ils constatent que l?inte re t des investis- seurs (essentiellement e trangers) pour les actifs logistiques ne devrait pas faiblir. » In Perspective immobilier entreprise, 28 avril 2022 https://www.perspectives-immobilier-entre- prise.com/dossiers-immobilier-d-entreprise/les- entrepots-logistiques-en-france-faits-marquants- du-marche-immobilier-2021-et-perspectives-2022 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12 Commercialisateur Sur des marche s immobiliers « normalise s » a l?e chelle internationale, les commercialisateurs « placent » les biens propose s a la vente et/ou a la location, en neuf ou en seconde main ; ils intervien- nent aussi pour la cession de portefeuilles d?immeubles entre investisseurs, portefeuilles qui peuvent regrouper des biens dans de nombreux pays. Ces mouvements purement financiers repre sentent une part significative du marche . Promoteur Comme dans tous les marche s immobiliers, c?est l?acteur central des ope rations de construction ou de remise en marche apre s re novation comple te. Sauf dans le cas de mission pour le compte d?un inves- tisseur qui l?a mandate , c?est le promoteur qui a l?initiative : identifier le foncier, concevoir le projet et obtenir toutes les autorisations et re aliser les travaux. A moins qu?il ne porte lui-me me l?investissement « en blanc », le promoteur n?engage la phase travaux qu?une fois le projet ce de a un investisseur. Gestionnaire (Asset manager) Cette fonction est encore peu individualise e car les entrepo ts loue s par parties a des utilisateurs diffe - rents ne sont pas encore tre s fre quents. Cependant, l?optimisation permanente des surfaces par les utilisateurs, alors que les tre s grands entrepo ts « XXL » se multiplient, laisse une place importante a cette e volution, comme cela est le cas depuis quelques anne es pour les grands immeubles de bureaux. Le gestionnaire assure la gestion technique et commerciale (encaissement des loyers, charges?), ainsi que la maintenance des immeubles et des e quipements techniques communs (chauffage, climatisation, protection contre l?incendie, groupes de secours, etc.) pour le compte des proprie taires. Utilisateur L?utilisateur est l?entreprise logistique ou de transport qui utilise les locaux pour son activite . Dans toute la chaî ne, c?est la seule qui a re ellement une implantation locale, des attentes vis-a -vis des ser- vices publics et une re elle incidence sur l?emploi et l?activite e conomique du territoire. Elle est ou de- vrait e tre la principale interlocutrice des collectivite s locales. Pour les utilisateurs, le choix d?e tre proprie taires de leurs implantations est souvent dicte par des im- pe ratifs techniques, c?est-a -dire des spe cifications fortes pour l?implantation. C?est par exemple le cas de Mosolf, qui a besoin de grandes surfaces de stationnement, desservies par le fer et dont la couver- ture par des centrales solaires fige l?affectation pour la dure e d?amortissement de ces e quipements (une vingtaine d?anne es). Par contre, sur le site de Vatry, la plupart des autres utilisateurs sont loca- taires (Ceva, entrepo t Scapest, etc.). C?est aussi la strate gie de FTL Express, qui fait re aliser l?entrepo t dont il a besoin par un investisseur. Si les prix de foncier attractifs propose s par le De partement (16 ¤/m²)101 permettent d?attirer et d?ap- puyer le de veloppement d?un utilisateur comme Mosolf, dont les besoins en surface sont tre s impor- tants, cette strate gie peut avoir des effets pervers dans des montages plus classiques. En effet, si l?ope ration est finance e par un investisseur, le bonus de prix a de grandes chances d?e tre partage entre le promoteur et l?investisseur, les loyers des locaux mis en location e tant aligne s sur ceux du marche local. De son co te , CEVA Logistics ge re l?entrepo t « Europe » pour plusieurs lignes de me dicaments du labo- ratoire pharmaceutique GSK. 101 Dossier de pose par le de partement de la Marne, le 30 mars 2021, pour l'obtention du label « site industriel cle en main ». PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13 Aux confins de l?I le-de-France, le secteur de la logistique dans la Marne est bien de veloppe avec six aires logistiques denses sur 43 aires recense es dans le Grand Est. Ces six aires regroupaient de ja , en 2015, plus d?un million de me tres carre s d?entrepo ts et de plateformes logistiques (cf. tableau 11), soit 14 % de l?offre de la grande Re gion. Cette offre est concentre e autour de Reims (avec une forte pre sence des entrepo ts de la grande distribution) et Cha lons-en-Champagne (avec un positionnement plus di- versifie ). Les publications statistiques du ministe re de la transition e cologique ne donnent pas de don- ne es sur l?emploi pour les aires logistiques comportant moins de 10 EPL, pour des raisons de secret statistique. Avec pre s de 50 % du total de partemental sur trois aires, Cha lons Agglo est le principal po le marnais pour ces activite s. Ces trois aires sont bien repe re es a l?e chelle re gionale, en 6e me position (Saint Martin le Pre , Recy, Cha lons-en-Champagne), 13e me (Bussy-Lettre e, c?est-a -dire Vatry) et 25e me (La Veuve). Avec le de part de Scapest (centrale d?achat du groupe Leclerc), le site de Vatry est de sormais spe cialise sur le secteur des transports et de l?entreposage. C?est un positionnement assez spe cifique. N° de l?aire logistique* communes Nb d?EPL de plus de 5 000 m² Surface d?entreposag e en m² Répartition des entrepôts selon l?activité principale de l?entreprise exploitante (en %) Transport et entreposage Commerce Industrie manuf. Autres 1 Reims, Saint-Brice- Courcelles, Tinqueux, Saint Léonard 10-19 380 000 32 53 11 5 6 Saint Martin le Pré, Recy, Châlons-en- Champagne 10-19 216 000 33 22 44 0 8 Reims, Bétheny 3-9 137 000 71 0 29 0 13 Bussy-Lettrée 3-9 188 000 83 0 17 0 25 La Veuve 3-9 61 000 50 50 0 0 32 Epernay, Magenta 3-9 38 000 0 33 67 0 Marne 1 007 000 44 27 28 1 Tableau 11 : Aires logistiques de l'agglomération de Châlons-en-Champagne Source : Datalab 14, Les niveaux re cents de commercialisation des trois zones logistiques de l?agglome ration de Cha lons- en-Champagne sont e leve s, les acteurs faisant e tat d?une pe nurie de foncier pour re pondre aux demandes adresse es. Cependant, une partie significative de ces ope rations n?est pas mise en service, voire pas engage e sur le terrain. La reprise des re servations a partir de 2021 et les de lais de montage et d?instruction administrative des projets peuvent suffire a justifier cette situation. Cependant, une croissance forte du parc, alors que les offres en seconde main sont significatives, me ritera une obser- vation attentive. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14 Des projets d?extension sont initie s sur les trois sites de l?agglome ration par leurs maî tres d?ouvrage respectifs : La CCI de la Marne engage une deuxie me extension de 57 hectares de la zone de la Veuve, por- tant l?ensemble a 127 hectares. Le projet est de re server cette extension a des entreprises ayant besoin de grandes surfaces, essentiellement dans le secteur logistique ; 11 lots seulement sont pre vus. Les e tudes ont e te engage es en 2021, ainsi que les concertations le gales. La CCI n?est pas proprie taire et doit acque rir les terrains. Cha lons Agglo vient d?engager les acquisitions foncie res pour l?extension du site de Recy & Saint-Martin-sur-le-Pre . Le de partement de la Marne a engage les e tudes de la troisie me ZAC du site de Vatry, sur 360 ha (250 a 270 ha cessibles). Le De partement a arre te le choix du sce nario d?ame nagement lors de sa session du 20 mai 2022. Il est proprie taire des terrains et les discussions pour en assurer la libe ration sont engage es. Il vise les premie res livraisons en 2027. Avec ces trois projets d?extension, ce sont plus de 300 hectares cessibles qui seront mis sur le marche d?ici la fin de la de cennie, permettant a minima de doubler la capacite d?entrepo ts du de partement de la Marne. Le portrait logistique de l?agglome ration diffuse en mai 2022102 par l?agence d?urbanisme et de de ve- loppement de l?agglome ration et du pays de Cha lons-en-Champagne (AUD.C) souligne l?importance du secteur logistique au sens large dans l?e conomie de l?agglome ration. Au 31 de cembre 2020, trois sec- teurs emploient environ 3 500 personnes, soit 9 % de l?emploi total de l?agglome ration103 : logistique terrestre, conditionnement et entreposage, services postaux et de me nagement, chacun pour un tiers du total. Ces emplois sont concentre s sur les aires de la Veuve, de Recy et Saint-Martin-le-Pre , la ville centre et le site de Bussy-Lettre e (Vatry). Ce dernier repre sente alors 17 % de ces emplois. Ce nombre de 600 emplois salarie s recoupe les e valuations issues de l?enque te du de partement re alise e de but 2022 (635 a pe rime tre comparable). Comme le souligne le portrait logistique, ce poids des me tiers du transport et de la logistique dans l?Agglome ration est atypique, l?Agglome ration e tant le 1er EPCI du Grand Est de sa cate gorie (50 a 100 000 habitants) par le nombre d?entreprises et le nombre d?emplois salarie s dans ces secteurs. Cette situation impre gne le marche de l?emploi, avec un nombre important de personnes qui indiquent souhaiter vouloir travailler dans ces me tiers du transport et de la logistique (1 535 personnes pour 8 200 cho meurs, soit 18 %), le deuxie me secteur demande . Sur ces 1 500 emplois souhaite s, 1 200 correspondent a des me tiers exerce s dans les entrepo ts104 . Comme indique ci-avant, en appliquant une moyenne de trois emplois par 1000 m² d?entrepo t, cette demande correspond a ce que pourraient offrir 400 000 m² d?entrepo ts, soit 80 ha de zone d?activite logistique. C?est e videmment un grand maximum, car l?industrie et le commerce offrent aussi des em- plois dans ces me tiers. Les surfaces commercialisables dans les trois zones en de veloppement sur l?agglome ration de passent largement cette surface, alors que le taux de cho mage a baisse significativement en revenant a 6,7 % en de cembre 2021. La tension sur les recrutements, d?ores et de ja constate e par les employeurs du secteur, me rite une attention soutenue. La taille du bassin d?emploi devrait e tre interroge e dans sa capacite a alimenter les projets envisage s sans relance d?une politique forte d?invitation et d?accueil de populations nouvelles. La mobilisation de personnes venant des bassins de Reims, Troyes et Vitry-le- 102 E le ments statistiques ? secteur logistique ? Cha lons Agglo, AUD.C, mai 2022, 6 p. 103 Hors inte rim ? 30 % des emplois dans les entrepo ts de Vatry sont des emplois en inte rim, mais certains secteurs, comme La Poste, mobilisent moins d?inte rimaires. 104 Magasinage, pre paration de commande, manutention de charges, tri et emballage. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15 François doit bien su r aussi e tre envisage e, sous re serve d?apporter des re ponses acceptables a la question des de placements, elle aussi de ja identifie e comme critique. Consciente de cette situation, la communaute d?agglome ration Cha lons Agglo prend des initiatives. Les salons des me tiers organise s dans les communes d?implantation des principales zones logistiques, vi- sent a promouvoir la filie re par des contacts directs entre chercheurs d?emplois et recruteurs. Au niveau des prix, la Marne et l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne offrent un diffe rentiel signi- ficatif avec l?I le-de-France. Pour de grandes surfaces d?entrepo ts, les loyers affiche s y sont de l?ordre de 40 ¤/m²/an, hors taxe et hors charge (offres entre 40 et 44 ¤/m²). Les loyers en Seine et Marne (Se nart, Marne-la-Valle e, axe de la RN4) sont 50 % plus e leve s, avec de tre s rares surfaces propose es juste en dessous de 60 ¤/m². Depuis l?origine, la commercialisation des ZAC logistiques est assure e directement par le de partement, sans intervention de commercialisateurs ou autres interme diaires. Cette posture a peut-e tre contribue a l?absence d?activite entre la premie re se quence de commercialisation de la ZAC n° 1 et la reprise re - cente des affaires. Les annonces d?implantation ont relance l?inte re t pour le site a un moment ou les ope rateurs immobiliers cherchent a se curiser du foncier en raison de la politique nationale de sobrie te foncie re (cf. § 4.3 ci-dessous). De ce fait, le remplissage des ZAC n° 1 et 2 est de sormais bien engage . ZAC Surface des lots (en ha) ZAC 1 137 Réalisé 52,2 Terrain cédé, permis en cours 6,6 Sous compromis 3,2 En ne gociation 1 solde 74,0 ZAC 2 106 Réalisé 48.8 Sous compromis 12,8 En ne gociation 41,9 solde 2,5 Tableau 12 : occupation des terrains du pôle logistique Source : département, retraité par la mission Le de partement n?a pas e tabli de strate gie de taille e de commercialisation couvrant l?ensemble du site, et visant a constituer un e cosyste me e conomique tirant le meilleur parti des spe cificite s des diffe rents terrains. Une telle strate gie aurait pu avoir pour objectif de rechercher et optimiser les synergies entre PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16 entreprises installe es : comple mentarite des services offerts, comple tude des chaî nes de valeur, voire constitution d?un e cosyste me industriel. Cependant, le zonage de la ZAC n° 1 comprend une zone ZA qui couvre les terrains « bord de piste », terrains re serve s a des activite s en lien avec les activite s ae riennes et qui doivent e tre a proximite imme diate des avions. Il s?ave re aussi que pour la ZAC n° 2, plusieurs clients et re servataires de foncier sont inte resse s et susceptibles d?utiliser la desserte ferro- viaire (importateur de voiture, ne gociant en produits side rurgiques, usine de production de be tons le gers). Ce n?a pas e te le cas pour la ZAC n°1, dont une bonne partie des terrains est pourtant embranche e. Quatre ba timents appartenant a l?ae roport sont re alise s sur le domaine ae roportuaire, en bord de piste : l?ae rogare passagers, les terminaux cargo n° 1 (frigorifique) et n°2, ainsi que les locaux d?exploitation, incluant la tour de contro le. Un petit ba timent de maintenance ae ronautique a aussi e te re alise au milieu de la plateforme Ouest. Enfin, une aire de stationnement pour les voyageurs vient au contact des aires ae ronautiques, a co te de l?ae rogare, constituant de fait une re serve a long terme. Le projet de FTL Express Un terrain en zone ZA, mitoyen du terminal cargo n° 2, est sous compromis de vente avec un promoteur, ADM, qui pre voit de re aliser un entrepo t au profit de la socie te FTL Express. Ce projet est cohe rent avec la strate gie de ce transitaire qui entend de velopper a Vatry sa base d?arrive e de fret e-commerce venant de Chine. Cependant, les modalite s contractuelles de ce projet me ritent examen. Deux conventions ont e te passe es par FTL Express. La premie re est une convention avec l?EPGAV portant sur un partenariat de de veloppement des ope rations d?importation et d?exportation de e-com- merce et General Cargo a Vatry, convention dont l?e che ance est la fin 2022.La seconde est un compromis de vente passe entre le De partement et ADM, comportant les clauses suspensives habituelles (obten- tion des autorisations, etc.). Ces deux conventions ne sont pas lie es. Si on peut penser que le succe s de FTL en matie re de de veloppement de trafic consolidera son engagement en matie re immobilie re, on peut craindre qu?en cas d?e chec, le promoteur ADM poursuive le projet immobilier au profit d?un autre client, e ventuellement sans lien avec l?ae roport. Un accord tripartite, re servant l?usage de l?entrepo t n° 3 a des clients ayant besoin d?une installation en bord de piste, paraî t indispensable pour pre server a long terme les capacite s immobilie res de l?ae roport. Le projet de ASI Aviation ASI Aviation est spe cialise e dans l?ame nagement d?avions le gers pour des missions spe cifiques et la maintenance de ce type d?avions. C?est une socie te re moise, proprie te d?une filiale ame ricaine d?un groupe chinois. A l?e troit sur son site historique de l?ae roport de Prunay, ASI Aviation a cre e un nouvel e tablissement a Vatry. Le ba timent, re alise par le De partement sur le domaine ae roportuaire (au centre de la margue- rite Nord-Est), a e te remis pour gestion a l?ae roport qui le loue a la socie te . Ce montage est classique. Par contre, la localisation de cette petite activite au milieu de l?une des deux grandes emprises dispo- nibles pour le de veloppement d?activite s cargo ge ne re une fragmentation de l?espace qui ne paraî t pas judicieuse au regard de l?importance des emprises ne cessaires pour l?installation d?un inte grateur ou d?une zone cargo moderne avec ses e quipements industriels de manutention et ses espaces de station- nement. Le souci de pre server du foncier pour les activite s directement lie es a l?ae rien a e te constant depuis le lancement du projet. Ainsi de grandes emprises avaient e te re serve es a ces activite s, avec plusieurs modalite s diffe rentes : terrains du domaine ae roportuaire et terrains inclus dans le secteur ZA de la PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17 ZAC n° 1105. Le projet de plan global de de veloppement e conomique et e cologique rede finit ces zones « de de veloppement ae roportuaire », en re duisant les secteurs ayant une grande valeur e cologique, mais en affichant que certains terrains non ce de s, certes un peu plus e loigne s de la plateforme, doivent e tre re serve s a ce secteur (cf. figure 24). Ces fonciers re serve s constituent un atout inde niable pour le de veloppement des activite s de fret. 105 Ce secteur ZA correspond au secteur de re glement UVa du plan local d?urbanisme des sols de Bussy-Lettre e. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18 1 2 4 3 Secteur UVa de la ZAC Secteur ae roportuaire Re serves foncie res zone cargo Figure 23 - emprises possibles pour les zones cargo Sources : Département 51, exploitation mission PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19 Figure 24 - projet de schéma de développement économique et d'implantation écologique Source : Département de la Marne PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20 En effet, pour assurer les services de pre paration du fret ae rien et de gestion de l?interface avec la partie terrestre, de nombreux professionnels de la chaî ne logistique de ploieront leurs activite s sur le site : manutention, commissionnaires de transport, terminal de ligne fret terrestre, etc. Les terminaux de fret en bord de piste accueillent les activite s de pre paration des palettes avion au de part, et a l?arrive e, leur de groupage et la constitution des lots par destinataires. Comme a Luxem- bourg, ils peuvent e tre inclus dans un deuxie me cordon sous contro le d?acce s, ce qui permet de se curi- ser l?ensemble des aires de manoeuvre de la zone cargo106. S?il est efficace de pre parer les lots par camion dans les ae rogares de fret, ces activite s sont faciles a de porter dans des locaux des commissionnaires de transport, en arrie re du bord de piste. En effet, seules les activite s de pre paration des chargements des avions doivent absolument e tre localise es a l?inte rieur de la zone se curise e. Les entrepo ts et installations des entreprises de transports terrestres n?ont pas leur place en bord de piste, ainsi que les bureaux et autres locaux des prestataires accueillant du personnel qui n?intervient pas dans la zone se curise e de l?ae roport. Selon ce sche ma, il reste des disponibilite s importantes dans le secteur ZA de la ZAC n°1, avec notam- ment les terrains d?assiette de deux « marguerites » de l?ancienne base ae rienne (cf. figure 23) : secteur 1, a l?Ouest, dans le secteur ZA de la ZAC n° 1, un terrain de 23 hectares environ, en revenant jusqu?au droit de l?ae rogare, pouvant e tre desservi par des aires de stationnement re alisables sur le domaine ae roportuaire proprement dit ; secteur 2, a l?Est et dans le domaine ae roportuaire, l?assiette de la marguerite Nord-Est, d?une superficie de 43 hectares, facile a desservir par des aires de stationnement a re aliser a l?inte - rieur de cette emprise ; secteur 3, au-dela de la marguerite Nord-Est, un terrain de 9 hectares environ (rectangle rouge sur la figure 23) ; ces terrains sont en re serve foncie re et leur accessibilite depuis les station- nements des avions reste a ve rifier ; l?affectation a des activite s arrie re de la zone cargo est plus probable, sous re serve que les proble mes d?acce s direct au secteur 2 puissent e tre re solus ; un secteur 4 de 27 hectares environ, au Sud de la piste, pourrait aussi e tre exploite en bord de piste, sous re serve de pouvoir en assurer l?acce s pour les poids lourds de manie re se curise e ; c?est un point a examiner dans le cadre de l?e tude de sche ma directeur ae roportuaire. Au Nord des ae rogares, les terrains partiellement occupe s par des parcs de stationnement voyageur, entre les ae rogares et l?entrepo t « SCAPEST »107, sont exclus du secteur ZA. Cependant, dans le cadre d?un arbitrage au profit du trafic fret, le de partement pourrait re affecter cette emprise de 4 hectares environ a des activite s de deuxie me ligne au service du fret. 66 hectares environ sont donc d?ores et de ja disponibles, hors aires de stationnement et circulation, pour des installations « bord de piste ». 27 hectares en bord de piste au Sud doivent pouvoir e tre ex- ploite s, sous re serve de ve rification de l?accessibilite . Enfin, 13 hectares pourraient venir comple ter le dispositif pour des activite s de deuxie me ligne, dans le cadre de la mobilisation de la re serve foncie re. Ces disponibilite s sont significatives. Pour me moire, la zone cargo de l?ae roport de Luxembourg a une surface totale de 42 hectares. Elle a permis de traiter 1,25 millions de tonnes en 2021, tirant parti des simplifications rendues possibles par la part tre s majoritaire de CargoLux dans le trafic. En effet, cette structure du trafic permet de simplifier l?organisation des flux et de maximiser l?efficacite des termi- naux cargo. 106 L?acce s a la zone cargo de Luxembourg est plus se ve rement contro le (contro le d?identite et badge) que celui impose a l?acce s aux zones cargo de l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle (contro le que le visiteur ou le camion est bien « attendu »). 107 Cet entrepo t de SCAPEST vient d?e tre revendu. Bien qu?il soit dans le secteur ZA de la ZAC, l?activite de SCAPEST (centrale d?achat de Leclerc) n?avait aucun lien avec la piste. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21 S?il n?est pas indispensable de lancer dans l?imme diat des e tudes de de tail de ces zones d?extension des zones cargo, il est probablement ne cessaire de re aliser rapidement un sche ma directeur ae roportuaire. En effet, un tel sche ma permettra de poursuivre pendant un temps les ope rations au coup par coup (telle que l?implantation de l?entrepo t ADM ? FTL Express et de l?atelier de ASI), sans prendre le risque d?obe rer la mise en place d?une organisation rationnelle a long terme. Un tel plan permettra aussi de travailler l?articulation entre les entrepo ts de faible profondeur utiles pendant les premie res phases de de veloppement et les solutions plus industrielles qui prendront le relais. Il s?agit aussi de dimensionner et positionner les espaces servant en bord de piste, d?une part, au stationnement de poids lourds et remorques, d?autre part, ainsi que les questions de gestion de la se curite sur une zone cargo multi-sites (en raison de la position centrale de l?ae rogare voyageur et de la tour). Ce travail serait cohe rent avec la de marche engage e d?e laboration du plan de de veloppement global et d?implantation e cologique (cf. annexe 1, § 4.5.2). Le de veloppement du trafic de fret induira (et peut e tre, pour partie, sera conditionne par) le renfor- cement des services de pre et post acheminement, ainsi que les services de fret ae rien camionne . En raison de son e loignement d?un centre urbain majeur, il est ne cessaire d?offrir, en arrie re des zones cargo, des espaces pour l?installation des entreprises qui travaillent avec l?ae roport mais dont la « base locale » n?a pas vocation a e tre installe e dans la zone cargo se curise e. Il s?agit d?activite s varie es : agences et bases ne cessaires aux entreprises de transport assurant des services re guliers (camionnage, entrepo ts de groupage, etc.), prestataires de service a la zone ae roportuaire (nettoyage, mainte- nance?), locaux de traitement des frets « post de douanement », base de repos pour les animaux, etc. Cette localisation dans la zone d?activite permet d?e chapper aux prescriptions spe cifiques impose es aux locaux ayant acce s direct aux pistes, notamment en termes de contro les de se curite . A contrario, ce secteur arrie re doit permettre de be ne ficier de meilleures conditions e conomiques. Cette zone de services, en arrie re de la zone ae roportuaire proprement dite, est un facteur essentiel d?attractivite pour l?e cosyste me du fret ae rien. A ce jour, aucune disposition n?a e te prise pour de finir cette zone et en assurer, a terme, une gestion permettant d?en re server l?usage aux entreprises de l?e co- syste me du fret ae rien. Certes, les synergies avec les services offerts sur l?ensemble de la zone logis- tique permettent de ne pas imposer que les services directs aux entreprises de transport soient localise s a proximite imme diate de la zone ae roportuaire (centre routier, station-service, maintenance de premier niveau, etc.). Cependant, les entreprises plus spe cialise es dans le service du fret ae rien sou- haiteront pouvoir s?installer aux abords imme diats. Pour assurer la pe rennite de la zone cargo, des modalite s de mise a disposition conditionnelle des terrains doivent e tre mises en place. Les solutions sont connues : baux, investissement direct de l?ae roport dans les entrepo ts et locaux spe cifiques aux diffe rentes fonctions, etc. Ces revenus fonciers constituent une part significative des revenus des grandes plateformes de fret. L?ae roport de Vatry et sa zone logistique sont localise s au coeur d?un territoire de tre s faible densite , celui de l?ancienne commune de l?Europort (2 000 habitants environ, 7,4 habitants/km²) qui a fusionne au 1er janvier 2014 pour former la nouvelle communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne. De ce fait, les 1 200 employe s du site proviennent pour l?essentiel des po les urbains les plus proches (cf. tableau 13). Les distances sont significatives et les seules alternatives re elles au de placement indi- viduel en voiture sont les solutions de covoiturage et les navettes de transport en commun. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22 Le site n?est desservi par aucune ligne re gulie re de transport en commun. Diffe rentes de marches ont e te mises en place de- puis la cre ation de la plateforme : Un syste me de navettes a partir de Cha - lons-en-Champagne a fonctionne pendant plusieurs anne es, le matin et en fin de journe e. Cependant, les heures de service, cale es sur les horaires habituels d?em- bauche des activite s urbaines, n?a pas trouve son public. Faute de rentabilite , ce service de navette a e te arre te apre s une dizaine d?anne es de service. Un service de covoiturage est de ploye par le Syndicat des transports de l?agglome ration, le SITAC. Il n?a pour l?instant pas rencontre un grand succe s. Cha lons Agglo ache ve une e tude de faisabilite pour relancer une offre de navettes pour desser- vir la zone de Vatry. Les concertations avec les entreprises sont en cours d?engagement sur les horaires, les points d?arre t et autres spe cificite s de l?offre. L?agglome ration n?envisage pas, a ce stade, de rechercher une participation financie re des employeurs a la mise en place du service. Sur le site lui-me me, l?absence de trottoirs et autres pistes permettant la circulation se curise e des cycles constitue un frein au de veloppement de solutions collectives. En effet, avec des de poses exte - rieures aux enceintes des diffe rents entrepo ts, l?attractivite des modes collectifs de pend aussi de la qualite des trajets terminaux, aujourd?hui difficiles le long de voiries uniquement conçues pour les ca- mions. Alors que la question de la desserte est reconnue par tous les acteurs comme cruciale, notamment du fait des distances longues et des salaires pour la plupart modestes dans le secteur logistique, aucune de marche structure e de type « plan de de placement inter-entreprises » n?a e te engage e a ce jour sur l?ensemble du site. Ce serait pourtant le moyen d?objectiver les de bats, y compris sur les responsabilite s des diffe rentes parties et sur le financement des actions envisage es. Lors de l?engagement du projet, la Chambre de Commerce de Cha lons-en-Champagne a re alise un centre d?affaires, comportant une offre de restauration. Ce ba timent est a l?entre e de la ZAC n° 1. Le restaurant a e te assez rapidement ferme . Les locaux du centre d?affaires sont partiellement utilise s pour des activite s de formation continue. Aucune autre re flexion pour la re alisation d?un po le de vie sur le site n?a e te mene e depuis la cre ation de la zone. Un service de restauration a emporter est en activite dans l?ae rogare, la restauration sur place n?e tant ouverte qu?aux horaires programme s des vols passagers. Avec 1 200 personnes sur le site, nombre qui devrait rapidement augmenter avec les nouvelles implan- tations annonce es, et sans compter le flux des camionneurs induit par ces activite s, cette absence totale de services ne contribue pas a l?attractivite de la zone. En effet, comme dans les villes, les employe s souhaitent pouvoir faire une partie de leurs courses pendant les pauses ou en quittant leur travail. Avec des horaires atypiques et des temps de trajet non ne gligeables, il s?agit de pallier l?impossibilite de trouver ces services en arrivant a proximite de son lieu de re sidence, au-dela des heures d?ouvertures habituelles. Sans que cette liste puisse e tre conside re e comme une liste a prendre ne varietur, les de- mandes les plus fre quentes portent sur des services du quotidien : restauration rapide, retrait bancaire, Distance en km Population de la ville centre Cha lons-en- Champagne 25 44 379 Vitry-le-François 37 11 376 E pernay 54 22 433 Troyes 58 61 957 Reims 69 181 194 Tableau 13 : population et distances des principales villes du bassin de recrutement Source : mission PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23 tabac et presse, coiffeur, petite supe rette, pharmacie? Le po le de vie serait e videmment renforce par la pre sence d?un ho tel, par ailleurs ne cessaire a proximite de la zone. La cohe rence et l?attractivite dans la dure e d?un po le de vie et de service ne cessite une programmation fine et la mise en place d?une instance de gestion, capable de travailler sur les comple mentarite s entre les entreprises concerne es, l?image et la promotion du po le, la continuite des services essentiels, etc. La programmation du site doit aussi aborder le sujet de l?insertion dans le tissu e conomique du terri- toire proche. En effet, dans ce secteur de tre s faible densite , le niveau de service de proximite aux ha- bitants n?est pas e leve . Les comple mentarite s entre les besoins du bassin de vie et ceux du po le d?activite peuvent rendre possible l?installation de certains services108. 108 Pour ne prendre qu?un exemple couramment rencontre , on peut citer le distributeur automatique de billets (DAB). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24 Lors de l?engagement de la ZAC n° 1, quelques services de base pour les transporteurs ont e te mis en place. Une entreprise a ouvert un garage pour la maintenance en route des camions, une possibilite de Figure 25 - programmation d'un pôle de vie dans une zone industrielle - exemple de recherche de complémentarité des services. Source : Filigrane Programmation PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 25 restauration a e te ouverte par la CCI dans le centre d?affaires. Des re flexions ont e te engage es sur la cre ation d?un ho tel. Faute de de collage e conomique de la zone, ces services n?ont pas perdure . Mosolf et son transporteur Engelmann prennent des initiatives pour reconstituer un e cosyste me mini- mal, conside re comme essentiel au de veloppement de leurs activite s. La filiale maintenance et de pan- nage d?Engelmann, HT Trucks and Parts a repris le garage. Mosolf travaille sur un projet de centre routier (stationnement se curise , sanitaires, restauration et salles de repos pour les chauffeurs, etc.), centre qui devrait e tre ouvert a tous les transporteurs. Le De partement est en discussion avec un en- trepreneur pour l?ouverture d?une station-service sur la ZAC n° 1 multi-e nergies. La re alisation effec- tive de ces trois projets permettrait de reconstituer l?offre de base, me me si les disponibilite s foncie res ne permettent pas de constituer un po le de service en synergie. D?autres sujets restent a traiter : ho tel, signale tique (cf. § 2.4.2.), stationnement de nuit « avant livrai- son », petit magasin pour les produits courants pour le voyage109. Enfin, un comple ment de service doit e tre assure du co te de l?ae roport. En effet, aucun accueil n?est assure au profit des camionneurs qui le desservent (salle de repos, sanitaires et douches, a minima distributeurs de boissons et de sandwich, etc.). Dans ce secteur, le conducteur n?intervient pas dans le chargement ou le de chargement de sa remorque, traite e comme une soute d?avion et souhaite donc pouvoir faire une pause pendant ce temps d?arre t. L?absence de locaux approprie s ne contribue donc pas positivement a l?image du site dans les re seaux professionnels. Les professionnels rencontre s con- side rent que ce point devrait e tre rapidement re solu. Cette demande est renforce e par le contexte ac- tuel de tension sur le recrutement de chauffeurs dans toute l?Europe. La re alisation et la gestion de tels locaux rele ve clairement de la responsabilite de l?ae roport. La bonne situation de l?emploi dans l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne, conjugue e avec l?im- portance des secteurs de la logistique et du transport, mettent en tension les recrutements dans ces filie res (cf. § 3.2 ci-dessus). La situation est e videmment encore plus complique e pour la plateforme de Vatry, conside re e comme lointaine et mal desservie, ce qui est une re alite pour des employe s du secteur, aux re mune rations modestes. L?implantation sur le site de Vatry de l?antenne « me tiers de la logistique » d?Alme a, structure de for- mation professionnelle de la Marne et des Ardennes, est e videmment un atout. En effet, cette implan- tation facilite l?accueil de stagiaires, susceptibles d?e tre inte gre s ulte rieurement. De me me, une entreprise d?inte rim dispose d?une antenne sur le site. Cependant, ces dispositions favorables ne suffi- sent pas a re duire les difficulte s de recrutement. Par ailleurs, les entreprises e voquent des difficulte s pour le recrutement des cadres, dont une partie provient ou s?installe a Reims, pourtant distante de 70 km. Dans des me tiers tre s internationalise s, le recrutement de cadres europe ens est fre quent. Ce constat est partage par toutes les implantations in- dustrielles en zone rurale, les cadres souhaitant pour diverses raisons rester proches de villes de taille suffisante. A l?instar de villes plus importantes, l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne, en lien avec les entreprises concerne es, pourrait travailler sur un accompagnement personnalise des personnes en voie de recrutement, portant sur toutes les dimensions : recherche d?un logement en location ou ac- quisition, scolarisation des enfants (notamment pour des cadres arrivant de l?e tranger), formation au français, recherche d?un emploi pour le conjoint, etc. Toute la zone logistique est ca ble e par le re seau d?inte re t public Losange. Cependant, certaines entre- prises ont des besoins spe cifiques de se curisation des re seaux tre s haut de bit, notamment par un double raccordement inde pendant. A ce jour, cette proble matique n?a pas e te traite e. Le doublement 109 Le projet de station-service comprend peut-e tre une boutique permettant de re pondre a ce besoin. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 26 du re seau jusqu?a un point du re seau principal maille est possible, mais dans le me me fourreau. Cette disposition ne prote ge pas la pe rennite du service en cas d?incident sur le fourreau, notamment lors de travaux. Le de veloppement des guidages par GPS facilite l?arrive e des poids lourds et des autres usagers jusqu?a l?entreprise vise e. Cependant, un minimum de signale tique bien mise a jour reste utile, si ce n?est in- dispensable, pour assurer une gestion fluide de l?ensemble des circulations, y compris celles des poids lourds. Il s?agit notamment de faciliter les nombreux de placements internes a la zone logistique. En sus, la localisation des entre es re elles des grandes parcelles est souvent difficile avec des acce s diffe - rencie s pour les acce s poids lourds, salarie s et autres motifs. Ces de placements comple mentaires sont induits par la mise a niveau de l?offre de services, e voque e ci-avant : diffe rents types de restauration, ho tellerie, aires de service, petits commerces, etc. Il s?agit aussi de faciliter la gestion des poids lourds en attente sur zone avant l?ouverture des locaux de leurs clients. Pour d?e videntes raisons de se curite , des indications claires permettant de rejoindre les zones d?attente sont indispensables. A de faut, le stationnement le long des voies est proble matique, comme cela est encore constate dans de nombreuses zones qui n?avaient pas anticipe l?intensite du trafic et ses phe nome nes d?attente. Par son e loignement de toute agglome ration, le site de Vatry ne be ne ficie pas naturellement des ser- vices urbains. En effet, il n?est pas facile d?e tendre les re seaux et de de ployer les services, sans surcou ts induits par la distance, difficiles a couvrir. En sus des sujets e voque s ci-avant, des solutions autonomes ont aussi e te mises en oeuvre pour les infrastructures, par exemple d?assainissement des eaux use es. Ces dernie res sont traite es par lagunage dans des installations propres aux diffe rentes zones d?ame na- gement ; ces installations sont d?ailleurs toujours exploite es par le De partement. L?ame lioration des services offerts aux entreprises et employe s de la zone ne cessite donc la mise au point de solutions particulie res, en coope ration e troite avec les entreprises. Leur implication dans la mise au point des solutions, leur promotion, voire leur exploitation et leur financement partiel, condi- tionne l?engagement effectif, dans la dure e, des collectivite s locales. Sans aller (du moins a court terme) jusqu?au transfert de l?ensemble des services et infrastructures a un organisme spe cifique qui pren- drait en charge la gestion de la zone dans une logique de parc d?affaires, un renforcement des capacite s de ne gociation et de partenariat des entreprises installe es sur la zone doit e tre envisage a court terme. Certes, un premier club d?entreprises a e te mis en place a la fin des anne es 90, avec un appui de la chambre de commerce et d?industrie de Cha lons-en-Champagne. Apre s une dizaine d?anne es, ce club PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 27 s?est e tiole au gre des de parts des premiers responsables. Ce club n?avait pas pris de responsabilite s ope rationnelles, les services initialement de ploye s e tant ge re s directement par la CCI (notamment le centre d?affaires et son restaurant d?entreprise). Sur la base des constats, et sous re serve des conclusions du dialogue a engager avec les responsables des entreprises installe es sur le site, la cre ation d?un club d?entreprise110 ayant des responsabilite s ope rationnelles (mais pas que) paraî t indispensable a court terme. Ce club pourrait notamment couvrir des initiatives collectives dans les domaines suivants : de placements : e laboration d?un plan de de placement interentreprises couvrant l?ensemble du site, gestion des services qui pourraient e tre identifie s (co-voiturage, navettes d?entreprises ou de salarie s, service « retour tardif », etc.), partenariat avec les collectivite s pour des navettes reliant le site aux principaux po les urbains (Cha lons-en-Champagne, mais peut-e tre aussi Vi- try-le-François et d?autres) ; signale tique ; restauration des employe s : offres ambulantes, restauration collective, acce s mutualise s aux e ventuelles offres mises en place par tel ou tel gros employeur, etc. promotion collective du site ; mutualisation de moyens spe cifiques ; relations avec les collectivite s locales ; etc. A titre d?exemple, le club d?entreprises du parc d?activite Noveos, aux confins de Cla- mart, Le Plessis-Robinson et Chatenay-Ma- labry dans les Hauts-de-Seine, re unit des entreprises de toute taille. Avec une cotisa- tion de base de 100 ¤, ce club promeut des activite s diverses (cf. encadre ). Au moins dans un premier temps, l?impli- cation des collectivite s locales est proba- blement souhaitable pour initier la dynamique et les e tudes indispensables pour de finir le pe rime tre des services. Elles pourraient, comme c?est le cas fre - quemment, contribuer au financement de l'animation de la de marche. Un tel club « gestionnaire » serait e videm- ment comple mentaire des initiatives prises par Cha lons Agglo, et notamment le brunch des entreprises qui s?adresse a tous les chefs d?entreprise, quels que soient leur implantation et leur secteur d?activite . 110 De nomination a travailler localement pour e viter les confusions avec d?autres initiatives locales, notamment celles prises par Cha lons Agglo au profit de l?ensemble des chefs d?entreprises du territoire. Les missions du club d?entreprises de Noveos ( ) ? Favoriser les e changes inter-entreprises a tous les niveaux (rencontres, de jeuners the matiques?) ? Mutualiser les projets d?inte re ts ge ne raux (collecte de certains de chets, consommation d?e nergie?) ? Participer au bien-e tre sur son lieu de travail (re - flexion sur un projet de conciergerie, travail colla- boratif sur l?ame lioration de l?acce s a travers un PDIE) ? Participation aux animations du parc (actions RSE mene es dans le cadre des journe es de die es au de - veloppement durable sur la mobilite , le gaspil- lage?) ? Mener une re flexion avec les e lus locaux sur les en- jeux a venir du parc (autour des projets de requali- fication) ? Repre senter les entreprises du parc aupre s des col- lectivite s locales pour remonter d?une seule voix leurs proble matiques et leurs enjeux PUBLIÉ https://www.noveos.fr/infos-pratiques/carte-du-parc/ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 28 Par sa taille actuelle et les re serves foncie res constitue es pour son extension, la zone logistique de Vatry interroge les strate gies d?ame nagement e conomique du territoire a l?e chelle de l?agglome ration, bien su r, mais aussi a l?e chelle re gionale. En effet, le projet de ZAC n° 3 de 360 ha vise a multiplier les surfaces cessibles par deux (de 243 a 300 ha). Le SRADDET en vigueur de la re gion Grand-Est, adopte le 22 novembre 2019, a de ja de cline des objec- tifs en matie re de maî trise de la consommation d?espaces naturels et ruraux. Le Conseil re gional a en- gage la modification du document le 17 de cembre 2021 afin d?inte grer les e volutions le gislatives re centes. La mission n?a pas eu connaissance de travaux pre cisant l?importance des modifications ne - cessaires a la mise en compatibilite du sche ma avec les nouvelles dispositions le gislatives. En matie re de fret, la strate gie re gionale est pre cise e dans un fascicule spe cifique (annexe n° 3 ? dia- gnostic the matique ?transport de marchandises). Elle vise notamment a promouvoir les transferts de la route vers le fleuve, premie re priorite , et le rail. Avec une prospective de croissance forte des flux globaux de marchandises entre 2015 et 2030 (+ 2,5 % par an en tonnage), le doublement des flux transporte s par les voies fluviales et ferroviaires s?accompagnerait d?une croissance encore soutenue du trafic routier de marchandises (+ 26 %, soit 1 % par an). Pour ce qui concerne Vatry, la carte d?objectifs au 1/150 000e me du SRADDET repe re un ae roport inter- national, celui de Ba le-Mulhouse, et trois ae roports d?inte re t re gional : Paris-Vatry, Metz-Nancy-Lor- raine et Strasbourg Entzheim111. La vocation fret de l?ae roport de Vatry est reconnue, au me me titre que celle de l?EuroAirport de Ba le-Mulhouse. Cependant, le SRADDET note la proximite de trois plate- formes europe ennes majeures pour le fret : Francfort, Paris-Charles de Gaulle et Luxembourg, respec- tivement classe es aux 1er, 2e me et 5e me rangs europe ens. Le SRADDET localise aussi la « plateforme multimodale de transport de marchandises » de Vatry avec deux modes ; il faut probablement de duire du cas d?espe ce qu?il s?agit de deux modes terrestres (route et rail). Le pe rime tre artificialise couvre les pe rime tres des ZAC n°s 1 et 2, ainsi que la plateforme ae - roportuaire. La carte du SDRADDET ne localise pas les extensions de surfaces urbanise es, ce qui rele ve des documents d?urbanisme de rang infe rieur (SCoT et PLU). Le SRADDET vise une re duction de la consommation d?espaces agricoles et naturels de 50 % d?ici 2030, puis une re duction de 75 % a l?horizon 2050. Cet objectif est impose a chacun des sche mas de cohe - rence territoriale. Les « grands projets d?infrastructures, d?e quipements et de zones d?activite s e cono- miques [?] d?inte re t international, transfrontalier, national ou reconnu d?inte re t re gional sont exclus de la comptabilite foncie re. [?]». L?objectif a 2050, ainsi que ce principe d?exclusion ne sont pas aligne s sur les objectifs fixe s par la loi n° 2021-1104 du 22 aou t 2021 portant lutte contre le de re glement cli- matique et renforcement de la re silience. 111 Le texte du diagnostic (p. 131) identifie deux ae roports de rang international (EuroAirport Ba le-Mulhouse-Freiburg et Strasbourg-Entzheim). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 29 Figure 26 : l'aéroport dans son réseau urbain proche Source : mission - fond de carte : Viamichelin Pour sa part, le sche ma de cohe rence territoriale (SCoT) du pays de Cha lons-en-Champagne pre serve les capacite s de de veloppement de la plateforme de Vatry. Au titre des objectifs de re duction de la con- sommation foncie re, il reprend les termes du SRADDET. Il exclut donc explicitement « les surfaces de la plateforme de Vatry, c?est-a -dire les zones d?activite existantes et les re serves foncie res attenantes a l?ae roport de Vatry, compte tenu de sa dimension extraterritoriale.112 » Le site est qualifie « de dimension interre gionale capable d?accueillir des implantations de grande envergure dans des conditions d?accessibilite et de multimodalite de tre s haut niveau.113 » Alors que les travaux de mise en comptabilite du SRADDET avec les orientations le gislatives viennent de commencer, il n?est pas possible d?anticiper les arbitrages qui pourraient e tre rendus tant au niveau re gional qu?au niveau de l?agglome ration en matie re d?affectation de nouvelles surfaces aux zones logistiques. Cependant, il convient de noter que les nouveaux objectifs nationaux sont significative- ment plus exigeants que ce que la Re gion avait retenu lors de l?e laboration du sche ma en vigueur. La re alisation de la ZAC n° 3 s?inscrit dans le contexte largement renouvele depuis 20 ans d?une meil- leure prise en compte des enjeux environnementaux : biodiversite , climat, sobrie te foncie re et notam- ment consommation d?espaces agricoles114, risques, paysage? L?importance des projets immobiliers restant a re aliser sur les pe rime tres des deux premie res ZAC, dont une partie seront soumis a e valua- tion environnementale, ame ne a conside rer l?ensemble des 1 400 hectares du site, a minima au titre des incidences cumule es. Le label « site industriel cle s en main » impose aussi, de son co te , d?examiner l?ensemble des sujets a la bonne e chelle. Il s?agit de bien identifier les contraintes et les marges de 112 Document d?orientation et d?objectifs, p. 25. 113 Plan d?ame nagement et de de veloppement durable, p. 16. 114 La commission de partementale de consommation des espaces agricoles avait donne un avis sur les dossiers de cre ation du site. Cependant, un avis renouvele de la commission de partementale de la pre servation des espaces naturels, agricoles et forestiers sera ne cessaire, les terrains d?assiette de la ZAC n° 3 e tant toujours cultive s. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 30 manoeuvre afin de faciliter le choix de projets pertinents, leur pre paration puis les instructions administratives. En matie re de biodiversite , le de partement, maî tre d?ouvrage, a pris l?initiative en liaison avec la direction de partementale des territoires d?engager une re flexion globale avec la pre paration d?un « plan de de veloppement global et d?implantation e cologique » (cf. annexe 1, point 3.1.7). Sur les autres sujets, le dialogue est engage avec les services de l?E tat, sans que le de tail des de marches soit arre te . Le De partement n?a notamment pas saisi la mission re gionale d?autorite environnementale d?une de- mande de cadrage pre alable115. Le De partement a assure la maî trise d?ouvrage de l?ensemble des ame nagements de ja re alise s et en- tend, a ce jour, porter la maî trise d?ouvrage de la ZAC n° 3. Il conserve la proprie te et la gestion de l?ensemble des ouvrages re alise s, hormis les re seaux d?e nergie et de te le communication. La petite taille de la communaute de communes de l?Europort (2 000 habitants) e tait un facteur explicatif de ce choix. Cependant, il serait le gitime que la communaute d?agglome ration Cha lons Agglo prenne en charge ces zones d?activite s, au titre de ses compe tences obligatoires en matie re de de veloppement e cono- mique116. Sans remettre en cause l?engagement du De partement a poursuivre les actions de de veloppement en- gage es, un sche ma clair de de volution des espaces publics, des infrastructures et des responsabilite s en matie re de de veloppement et de gestion a long terme de la zone est souhaitable. En effet, il permettrait de garantir une gestion plus coordonne e et comple mentaire de l?ensemble des zones d?ac- tivite s de l?agglome ration et de tirer un meilleur parti de leurs spe cificite s. En sus, par ses compe tences en matie re de gestion de l?espace public urbain, la Communaute d?agglome ration a une responsabilite centrale en matie re de maintien des niveaux de service et d?adap- tation aux nouveaux enjeux (e nergie, biodiversite , se curite , de placements?). Elle peut de ployer de nouvelles re ponses en be ne ficiant des e conomies d?e chelle que son grand territoire permet de trouver. Enfin, au titre de ses compe tences en matie re de de veloppement e conomique, l?Agglome ration est le gitime pour s?engager fortement dans l?animation e conomique de la zone. Il s?agit en premier lieu des actions mene es en appui et en accompagnement des entreprises, notamment celles initie es ou prises en charge par un e ventuel club d?entreprises (cf. § 4.2.7. supra). L?Agglome ration a aussi la compe tence pour engager des actions d?optimisation du foncier : rachat et remise en marche de friches mais aussi de parties de terrains inutilise s par les entreprises, ope rations de requalification ou de densification des utilisations de l?immobilier, etc. Comme e voque au § 4.1.2., la pre paration d?un sche ma directeur simplifie de l?ae roport et de sa zone de service imme diate pourrait permettre de ve rifier que les de cisions prises au fil de l?eau n?affaiblissent pas la capacite du site a saisir les opportunite s majeures de de veloppement qui pour- raient se pre senter a lui. Si un tel travail est indispensable pour ce qui concerne l?ae roport proprement dit, sa re alisation a l?e chelle de l?ensemble du site logistique permettrait d?approfondir simultane ment d?autres questions qui pourraient s?ave rer critiques a long terme. Sans pre tention a l?exhaustivite , et sans avoir analyse chacun des sujets, ce qui de passerait le cadre de la mission, on peut penser aux sujets suivants, de ja e voque s : capacite effective des dessertes fret ferroviaires et routie res ; 115 Dispositions de l?article L 181-5 du code de l?environnement. 116 art. L5216-5, I, al. 1° : « - en matie re de de veloppement e conomique : actions de de veloppement e conomique dans les conditions pre vues a l'article L. 4251-17 ; cre ation, ame nagement, entretien et gestion de zones d'activite industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou ae roportuaire [?] ; » PUBLIÉ https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000030999237&dateTexte=&categorieLien=cid Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 31 alimentation e nerge tique et production d?e nergies renouvelables ; sche ma e cologique ; organisation de la plateforme ae roportuaire et espaces a re server dans la zone logistique au profit d?activite s de service a l?ae roport et aux entreprises de transport routier et ferroviaire ; po les de vie ; parti d?ame nagement des espaces publics ; re serve foncie re de tre s grande dimension (typiquement 100 ha) pre serve e pour accueillir un projet d?inte re t national, re pondant aux crite res des sites industriels cle s en main ; etc. La re alisation d?un sche ma directeur ae roportuaire et de sa zone logistique permettrait d?identifier et de traiter les questions de comple mentarite et d?interface. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/15 1. Services de douanes .......................................................................................................................... 2 2. Contrôles sanitaires et phytosanitaires ..................................................................................... 2 2.1 Organisation des contrôles ................................................................................................................... 2 2.2 Les contrôles sanitaires et phytosanitaires à l?aéroport de Vatry ......................................... 4 2.2.1 Problèmes liés au statut occasionnel du PCF de Vatry................................................... 4 2.2.2 Élargissement de l?agrément à l?importation d?animaux vivants .............................. 6 2.3 Les contrôles réalisés par le ministère de l?économie et des finances ................................ 6 3. Contrôle du trafic aérien de l?aéroport de Paris-Vatry ........................................................ 7 3.1 Les fonctions de contrôle de la circulation aérienne .................................................................. 7 3.2 Le service de contrôle d?approche de l?aéroport de Paris-Vatry............................................ 9 3.3 Le service de contrôle d?aérodrome de l?aéroport de Paris-Vatry ...................................... 10 4. Analyse de contraintes éventuelles en matière de droits de trafic ................................ 11 5. Conclusion .......................................................................................................................................... 15 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/15 Parmi les acteurs de la chaî ne logistique, figurent, aux co te s de l?ae roport, les services de l?E tat qui effectuent les contro les inhe rents au transport de marchandises (contro les douaniers, phytosanitaires, ve te rinaires et de su rete ), ainsi que le contro le de la circulation ae rienne de l?ae rodrome. La pre sente annexe a pour objet d?analyser les contraintes e ventuelles apporte es par ces services au de veloppement de l?ae roport et les moyens de les alle ger ou de les supprimer. Elle analyse e galement les contraintes e ventuelles en matie re de droits de trafic. Les services en charge des contro les douaniers des passagers et des marchandises sont assure s par une brigade affecte e a l?ae roport de Vatry (une brigade est compose e de 16 a 20 agents). Deux agents sont en permanence sur l?ae roport et sont renforce s en cas de besoin. Les douaniers assurent sur place le contro le migratoire et sanitaire des passagers au de part et a l?arrive e des avions a Vatry. Il convient de pre ciser que la Police de l?Air et des Frontie res (PAF) n?est pas pre sente sur l?ae roport et que ses missions de su rete sont assure es par les agents des douanes. Le de douanement des marchandises est assure en amont par le bureau des douanes de Reims qui ex- ploite les de clarations de mate rialise es transmises par les chargeurs ou les transitaires. L?ae roport de Vatry repre sente environ 80 % des de douanements traite s par le bureau de Reims (6 millions de te le de clarations en 2021). Les entretiens mene s par la mission n?ont pas fait apparaî tre de difficulte s particulie res concernant les contro les douaniers de passagers ou de marchandises. L?ae roport et les services des douanes ont cons- truit un partenariat qui semble apporter satisfaction aux deux parties. La direction re gionale des douanes a de clare a la mission vouloir et pouvoir accompagner le de velop- pement de l?ae roport, comme elle a su le faire au moment de la crise sanitaire. Les effectifs affecte s a l?ae roport sont proportionne s a son activite et continueront a e voluer avec elle. L?organisation mondiale du commerce (OMC) reconnaî t le droit de chaque pays d?adopter des normes pour prote ger la sante et la vie des personnes et des animaux. Le contro le du respect de ces normes ne cessite la mise en place, par chaque pays, de mesures de protection, parmi lesquelles des missions d?inspection sanitaire et phytosanitaire117. Celles-ci reposent sur une collaboration europe enne et interministe rielle. La politique des contro les est ainsi harmonise e au niveau europe en afin d?assurer un niveau de se curite sanitaire homoge ne au sein du marche unique. Les produits ve ge taux et animaux a l?importation sont contro le s afin de pre venir l?introduction, sur le sol français (et, partant, sur celui de l?Union europe enne), d?agents pathoge nes pre sentant un risque pour le consommateur et/ou pour les filie res agricoles, ainsi que la conformite des produits destine s a la consommation humaine (re gles d'e tiquetage, absence de polluants et autres substances interdites, etc.) La re glementation europe enne de finit, dans chaque pays, des points d?entre e des produits dans l?Union europe enne (Points de contro les frontaliers, PCF), ou sont effectue s les contro les permettant d?e viter l?introduction de maladies d?origines animale ou ve ge tale et de denre es non conformes a la re glementation. 117 Les contro les dits phytosanitaires concernent les ve ge taux vivants et les produits frais d?origine non animale et les contro les sanitaires, les animaux vivants et les produits d?origine animale. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/15 En France, deux ministe res sont en charge des contro les sanitaires et phytosanitaires aux frontie res sur les denre es alimentaires : Le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation (la direction ge ne rale de l?alimentation DGAL), pour ce qui concerne : ? les produits animaux ou d?origine animale et les denre es en contenant ; ? les ve ge taux vivants et les produits ve ge taux frais, ainsi que les contro les des ve ge taux en culture, avant leur re colte ; ? les OGM et les semences a l?import ; Le ministe re en charge de l?e conomie et des finances (la direction ge ne rale de la consommation, du contro le et de la re pression des fraudes, DGCCRF, en liaison avec la direction des douanes), pour ce qui concerne la se curite et la loyaute des denre es alimentaires118 : ? certaines denre es alimentaires d?origine non animale soumises a un contro le dit « renforce » (cf. § 2.3) ; ? les aliments d?origine biologique ; ? les additifs ; ? les mate riaux au contact des aliments concernant tous les produits (animal ou ve ge tal) et l?e tiquetage concernant leur origine, leur composition. Pour les contro les assure s par le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation sur les ae ro- ports, il y a ainsi, en France119 : 19 PCF pour les ve ge taux et produits ve ge taux, dont l?ae roport de Paris-Vatry120 ; 1 PCF pour les aliments pour animaux d?origine non animale (ae roport de Paris-Charles de Gaulle) 121 ; 12 PCF pour les produits d?origine animale, dont l?ae roport de Paris-Vatry122 ; 8 PCF pour les animaux vivants123. Pour les contro les assure s par le ministe re en charge de l?e conomie et des finances, il y a une dizaine de points de contro le frontalier, avec une organisation permettant que certaines ope rations soient re - alise es dans la Re gion d?arrive e, comme cela est aussi possible pour les de douanements. Dans tous les cas, les contro les sont effectue s selon une grille d?analyse des risques croisant le type de produit et son pays d?origine. Certains produits provenant de pays de finis en sont dispense s. Les contro les comportent trois e tapes : un contro le documentaire, syste matique, sur la base des formulaires de de claration accompagnant les produits importe s ; le cas e che ant, en fonction de l?analyse des risques, un contro le de conformite ou d?identite , visant a ve rifier que les produits importe s correspondent bien a ce qui a e te de clare (nature, quantite ) ; 118 Ces contro les portent notamment sur l?e tiquetage et la conformite des produits avec la re glementation et les informations transmises. 119 Source https://agriculture.gouv.fr/ou-sont-effectues-les-controles-sps-aux-frontieres 120 PCF de signe s pour le contro le des ve ge taux, produits ve ge taux et autres objets vise s a l?article 47(1) (c) du Re glement (UE) 2017/62. 121 PCF de signe s pour le contro le des biens d?origine non animale vise s a l?article 47(1) (d), (e) et (f) du Re glement (UE) 2017/625. 122 PCF de signe s pour le contro le des animaux et des biens vise s a l?article 47(1) (a) et (b) du Re glement (UE) 2017/625. 123 PCF de signe s pour le contro le des animaux et des biens vise s a l?article 47(1) (a) et (b) du Re glement (UE) 2017/625. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/15 le cas e che ant, en cas de suspicion, un contro le physique visant a ve rifier que les lots sont aptes a l?usage de clare et respectent les exigences re glementaires. Ce contro le peut e ventuellement comporter des investigations plus pousse es, telles que des analyses biologiques en laboratoire. Les contro les d?identite et physique ne cessitent d?avoir un contact avec les marchandises et sont ge ne - ralement re alise s au cours d?une me me mission d?inspection. Pour les contro les re alise s par le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation, l?ae roport de Vatry est point de contro le frontalier (PCF) pour l?importation : de ve ge taux et de produits ve ge taux ; de denre es animales ou de produits d?origine animale. Il n?est pas agre e pour l?importation d?animaux vivants, ni d?aliments pour animaux d?origine non ani- male. Ces contro les sont assure s par : la direction re gionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la fore t (DRAAF) Grand Est pour ce qui concerne les ve ge taux vivants ou les produits ve ge taux frais, liste s en annexe V-B de la directive 2000/29/CE modifie e ; sous couvert de la DRAAF Grand Est, la direction de partementale de l?e quilibre des territoires, des solidarite s et de la protection des populations (DDETSPP) de la Marne pour ce qui concerne les produits d?origine animale et les animaux vivants. L?agre ment du PCF de l?ae roport est ancien. Compte-tenu de la faiblesse des flux sur l?ae roport, celui- ci n?est pas active de manie re permanente (PCF avec un statut dit « occasionnel »). Aucun personnel n?est affecte sur place pour re aliser les contro les. L?ae roport est tenu de mettre a disposition des services de contro le un laboratoire pour pouvoir re ali- ser les contro les physiques. Celui-ci est partiellement e quipe et n?est actuellement pas utilise . L?ae roport de Vatry projette de de velopper son activite de transport de marchandises par voie ae rienne. Il souhaiterait, par exemple, pouvoir accueillir des importations de denre es pe rissables (telles que des fruits, des fleurs ou du poisson) en provenance de pays d?Afrique. Or, ces marchandises devront faire l?objet de contro les phytosanitaires ou sanitaires a l?importation, en fonction de leur nature et de leur pays d?origine. En ce qui concerne les contro les phytosanitaires, la DRAAF Grand Est (dont le sie ge est a Cha lons-en- Champagne) peut re aliser les contro les documentaires et d?identite des produits a l?import en se de - plaçant sur l?ae roport. Elle a indique toutefois a la mission qu?elle n?avait re alise au cours des trois dernie res anne es qu?un seul contro le, en de cembre 2020. Elle ne dispose donc pas a Cha lons-en-Champagne des ETP ne ces- saires pour des contro les fre quents sur l?ae roport de Vatry, ni des compe tences pour re aliser le con- tro le physique de certains produits. Il en est de me me en ce qui concerne les contro les sanitaires de la compe tence de la DDETSPP 51, e galement base e a Cha lons-en-Champagne. Les derniers vols ayant ne cessite des contro les de produits d?origine animale remontent a 2009. Il a e te pre cise a la mission qu?avant que le point de contro le fron- talier ne passe au statut d?occasionnel, l?activite de contro le de l?ae roport de Vatry repre sentait environ 0,3 e quivalent temps plein (ETP). La DDETSPP de la Marne ne dispose plus des moyens de re aliser des PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/15 contro les fre quents. Par ailleurs, les contro les des produits d?origine animale, a l?exception de ceux de la pe che, doivent e tre re alise s par un ve te rinaire. Afin d?accompagner le de veloppement de l?ae roport de Vatry, la DRAAF Grand Est et la DDETSPP de la Marne ont signe , le 22 de cembre 2020, avec la direction re gionale et interde partementale de l?alimen- tation et de l?agriculture et de la fore t (DRIAAF) d?I le-de-France, un « protocole de collaboration pour assurer les contrôles au poste de contrôle frontalier de l?aéroport de Vatry ». L?objet dudit protocole est de de terminer les modalite s d?intervention d?agents du PCF de Roissy (base sur l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle) pour la re alisation occasionnelle du contro le phytosanitaire et/ou sanitaire d?un lot arrivant au PCF de Vatry. Ce contro le sera re alise , sur sollicitation de la DRAAF Grand Est et/ou de la DDETSPP 51, par un ou plusieurs inspecteurs du PCF de Roissy, sous re serve du respect d?un de lai de pre venance d?au moins 48 heures ouvre es avant l?arrive e de la marchandise, et dans la limite de trois de placements d?inspecteurs du PCF de Roissy a Vatry sur une pe riode de trois mois. Les cou ts lie s a la mobilisation des agents du PCF de Roissy sont pris en charge par la DRAAF Grand Est. Le protocole pre cise qu?il est reconduit tacitement d?anne e en anne e, mais qu?il sera caduc en cas de perte du statut occasionnel du PCF de Vatry, que ce soit en raison d?une cessation officielle d?activite ou en raison d?une reprise re gulie re du trafic (ne cessitant plus de trois de placements des inspecteurs du PCF de Roissy sur une pe riode de trois mois). La difficulte invoque e par l?ae roport de Vatry est que, pour e tre attractif vis-a -vis de transporteurs ou de chargeurs, il aimerait pouvoir afficher une plus grande re activite des services de contro le sanitaire et phytosanitaire afin de garantir un temps de traitement re duit 7 jours/7. Le pre avis de 48 heures requis par l?application du protocole peut poser un proble me si la nature et la provenance des produits ? ve ge tal ou animal - d?un vol donne ne sont pas connus suffisamment a l?avance (ce qui semblait e tre le cas pour les vols que la compagnie Ethiopian Airlines envisageait de re aliser a Vatry). De fait, le dispositif mis en place par le protocole avec le PCF de Roissy est adapte a des contro les occa- sionnels et a la monte e en puissance des compe tences des services de contro le locaux. En cas d?aug- mentation de l?activite d?importation de marchandises ne cessitant plus de trois de placements d?inspecteurs du PCF de Roissy par trimestre, les effectifs de la DRAAF Grand Est et de la DDETSPP de la Marne devront e tre renforce s en respectant des de lais d?affectation et de formation de ses nouveaux personnels. La DRAAF a transmis a la mission, a sa demande, une estimation des effectifs supple men- taires ne cessaires en fonction de l?activite de l?ae roport. A titre indicatif, il faudrait entre 0,5 ETP et 1 ETP pour traiter deux avions ayant des cargaisons de produits soumises a ce contro le par semaine toute l?anne e (en fonction du nombre de lots a traiter par vol) et jusqu?a 1,5 ETP pour en traiter trois. La mission conside re qu?il ne serait pas de bonne gestion des ressources et des compe tences de l?E tat de demander aux services compe tents de mettre en place des effectifs pour effectuer des contro les sur l?ae roport de Vatry sans l?assurance qu?ils auront re ellement des flux de marchandises a traiter. Il est peu probable, au regard de la situation des autres PCF, que des contro les pourront e tre re alise s a Vatry 7j/7 ou de nuit. Actuellement, seuls les PCF de Calais et Dunkerque fonctionnent 24h/24 et 7j/7, avec une activite annuelle de 300 000 envois (conse quence directe du Brexit). Le PCF de Roissy, avec 35 000 envois par an, est ouvert 7j/7, mais seulement en journe e. Les autres PCF, y compris ceux situe s dans les grands ports maritimes (Le Havre et Marseille-Fos), avec des envois de l?ordre de 20 000 par an, fonctionnent seulement les jours ouvrables et sur des plages horaires en journe e124. Mais a contrario, il convient que les services de l?E tat en charge des contro les s?engagent a accompa- gner le de veloppement de l?ae roport de manie re re aliste et proportionne e. Il apparaî t ne cessaire de clarifier vis-a -vis de l?ae roport de Vatry, les e tapes possibles et re alistes d?une monte e en puissance, avec les seuils de de clenchement de chacune d?entre elles, les de lais de mise en oeuvre (de recrutement, 124 Source : DRAAF Grand EST, note a l?attention de M. le secre taire ge ne ral de la pre fecture de la Marne du 28 avril 2022. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/15 d?affectation, de formation). Il s?agit que toutes les parties puissent anticiper les actions qu?elles de- vront mener, mais aussi que l?ae roport puisse promouvoir ses offres, puis ne gocier avec les transpor- teurs en toute connaissance de cause. Par ailleurs, en ce qui concerne les contro les sanitaires des produits ne cessitant l?intervention d?un ve te rinaire, il serait souhaitable que la DDETSPP de la Marne e tudie la possibilite de faire intervenir un professionnel prive , afin d?accompagner la croissance de l?activite de l?ae roport. Cette solution de re- cours a des professionnels prive s agre e s est utilise e dans des pays voisins, notamment en Belgique125. La mission a bien conscience que cette solution n?est pas simple a mettre en place, compte tenu du manque de ve te rinaires dans un de partement qui n?est pas tourne vers l?e levage, et des difficulte s que pose leur e ventuelle mobilisation dans un de lai court. Elle conside re ne anmoins que cette possibilite devrait e tre e tudie e, en identifiant ses contraintes, les obstacles juridiques et pratiques e ventuels et en pre cisant sa zone de pertinence. L?ae roport souhaiterait par ailleurs pouvoir importer occasionnellement, voire fre quemment, des ani- maux vivants. Il a notamment le projet de faire transiter par Vatry, des chevaux pour les Jeux Olym- piques de 2024. Or, comme cela a e te pre cise ci-dessus, le PCF de l?ae roport n?est pas agre e pour l?importation d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale126. L?e largissement de l?agre ment du PCF de l?ae roport de Vatry au contro le sanitaire portant sur des ani- maux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale ne cessite le de po t d?une demande aupre s de la Commission europe enne. L?instruction d?une telle demande ne cessite un de lai (estime a environ un an) et devrait e tre anticipe e dans le cas ou elle serait confirme e. Elle ne cessite en effet un examen par les services de la DRAAF Grand Est, la direction ge ne rale de l?alimentation (DGAL), puis la Commission europe enne qui effectue un audit des installations de l?ae roport. Par ailleurs, pour aboutir, cette demande devrait e tre justifie e, et adosse e a des perspectives pre cises et certaines de flux d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux. Comme explique au § 2.1. ci-dessus, la DGCCRF est compe tente pour le contro le de certaines denre es alimentaires d'origine non animale (produits soumis aux contro les dits « renforce s » liste s dans les annexes 1 et 2 du re glement europe en n°2021/608), ainsi que des produits biologiques (produits dits « bio ») importe s : produits agricoles non transforme s, produits transforme s destine s a l?alimentation humaine, semences et plants. Les produits issus de l?agriculture biologique, y compris ceux par ailleurs soumis a contro le sanitaire a l?importation, sont soumis a un contro le visant a s?assurer de la conformite aux cahiers des charges des produits issus de l?agriculture biologique. Ces contro les consistent en un contro le documentaire syste - matique, un contro le d?identite par sondage et un contro le physique (pre le vements et analyses officiels) selon une fre quence de termine e par l?autorite compe tente en fonction du risque127. Les produits bio- logiques importe s sont notamment soumis a la ve rification et au visa par la DGCCRF du certificat 125 Arre te royal du 11 novembre 2013 ? MB 23.12.2013 portant fixation des conditions dans lesquelles l?Agence fe de rale pour la Se curite de la Chaî ne alimentaire peut faire exe cuter des ta ches par des me decins ve te rinaires, des bio- inge nieurs, des masters, des inge nieurs industriels ou des bacheliers inde pendants ou par des personnes morales exerçant des activite s de contro le, d?e chantillonnage, de certification et d?audit, et textes d?application. 126 Les exportations d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux ne ne cessitent pas d?agre ment de l?ae roport de de part. Elles peuvent se faire sous re serve de disposer d?un certificat sanitaire accompagnant les animaux ou les produits. 127 Source : Site Internet de la DGCCRF https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/presentation-generale-des-controles-a- limportation-des-denrees-alimentaires-dorigine-non PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/15 e lectronique d?inspection biologique, en application du re glement (CE) n°1235/2008 du 8 de cembre 2008 modifie . Les produits soumis a un contro le sanitaire a l?importation doivent passer par un poste de contro le frontalier (PCF)128 pour entrer sur le territoire de l?Union. Seuls certains de ces points sont de signe s par la DGCCRF comme point d?entre e de signe (PED) pour les contro les dont elle a la responsabilite (en fonction de leurs installations, de leurs e quipements et de leur trafic). Il existe une dizaine de PED en France ; pour la re gion Grand Est, seul l?ae roport de Strasbourg Entzheim est point d?entre e de signe . Ces contro les sont assure s par la direction re gionale de l'e conomie, de l'emploi, du travail et des soli- darite s (DREETS) Grand Est. Il faut signaler qu?a compter du 1er novembre 2022, les contro les a l'importation sur les denre es alimentaires d'origine non animales, les produits d?origine biologique, les normes de commercialisa- tion des fruits et le gumes et certains mate riaux au contact de denre es alimentaires seront re alise s par les personnels de la direction ge ne rale des douanes et des droits indirects (DGDDI) en lieu et place de ceux de la DGCCRF pour la re gion Grand Est. La DGCCRF restera compe tente pour effectuer les contro les de ces produits apre s leur de douanement, une fois ceux-ci commercialise s sur le marche inte rieur. En l?absence de trafic, l?ae roport de Vatry a perdu son statut de point d?entre e depuis le 1er janvier 2021. Ne peuvent donc de sormais plus e tre importe s sur l?ae roport les denre es d?origine ve ge tale bio, ni les produits d?origine non animale soumis aux contro les renforce s. L?ae roport peut en revanche importer les produits qui ne ne cessitent pas de contro le particulier. Comme pour l?obtention de l?agre ment pour le contro le sanitaire portant sur des animaux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale, la de signation de l?ae roport de Vatry comme point d?entre e de signe ne cessite le de po t d?une demande aupre s de la Commission europe enne. La demande d?un nouvel agre ment, si le besoin en e tait confirme , devrait e tre anticipe e. Celui-ci ne pourrait en effet e tre de livre que dans un de lai d?un an environ. Apre s une instruction au niveau local, puis au niveau national par la DGCCRF, la demande devra e tre adresse e a la Commission europe enne qui programme un contro le sur place de ses experts avant de de livrer l'agre ment. Par ailleurs, pour aboutir, cette demande devrait e tre justifie e et adosse e a des perspectives pre cises et certaines de flux des produits ne cessitant un contro le renforce ou des produits d?origine biologique. Le contro le de la circulation ae rienne est l'un des trois services de la circulation ae rienne pre vus par la Convention de Chicago et re glemente s par son annexe 11, pour assurer la se curite du transport ae rien mondial, les deux autres e tant l'information de vol129 et l'alerte130. Il a pour objet : d?empe cher les abordages entre ae ronefs ; d?empe cher les collisions entre les ae ronefs sur l?aire de manoeuvre et les obstacles se trouvant sur cette aire ; 128 Cf. § 2.1 ci-dessus 129 L?objet du service d?information de vol est de fournir aux pilotes des avis et renseignements utiles a l?exe cution su re et efficace des vols. 130 L?objectif du service d'alerte est d?alerter les organismes approprie s lorsque des ae ronefs ont besoin de l?aide des organismes de recherche et de sauvetage, et de pre ter a ces organismes le concours ne cessaire. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/15 d?acce le rer et de re gulariser la circulation ae rienne131. Le contro le du trafic ae rien obe it a des re gles de finies par l'Organisation de l'aviation civile internatio- nale (OACI), transpose es dans le droit national par chaque pays membre. Il existe trois types de contro le de la circulation ae rienne, correspondant aux diffe rentes phases de la trajectoire d?un avion (cf. figure 27) : le contro le d?ae rodrome (TWR), qui assure le contro le de la circulation ae rienne dans la circulation d'ae rodrome, c'est-a -dire dans une zone restreinte (de l'ordre d'une dizaine de kilome tres) autour d'un ae rodrome ; il consiste a guider l?appareil depuis le lieu de son stationnement jusqu?a la piste (contro le au sol), puis a superviser son envol (contro le d?ae rodrome) jusqu?a une altitude de 600 me tres environ ; le contro le d?approche (APP), qui assure le contro le de la circulation ae rienne aux abords d'un ae rodrome, dans une zone de contro le dont la taille est variable ; il est rendu au be ne fice des ae ronefs en monte e au de part ou en descente a l?arrive e dudit ae rodrome ; le contro le re gional ou en route (CRNA, Centre re gional de la navigation ae rienne), qui assure le contro le de la circulation ae rienne au be ne fice des ae ronefs en croisie re (en dehors de la proximite d'ae rodrome) dans l?espace ae rien supe rieur. Le contro le en route engage le de but de la descente de l?avion et le centre d?approche situe a proximite de l?ae roport de destination supervise cette descente jusqu?a une distance comprise entre 11 et 18 kilome tres de la piste et organise l?alignement des avions a l?atterrissage. Le contro le d?ae rodrome est normalement rendu depuis la vigie d'une tour de contro le implante e sur l?ae rodrome et permettant la visibilite de la ou des pistes de de collage et d?atterrissage et des aires de manoeuvre au sol. Toutefois, des expe rimentations sont pre vues par la direction de la navigation ae - rienne (DSNA) pour mettre en place des tours de contro le de porte es (Remote Tower Center ou RTC) permettant la fourniture du service de contro le d?ae rodrome sur plusieurs ae roports depuis un site distant, en faisant appel a des technologies vide o performantes adapte es aux besoins de la surveillance des mouvements d?ae ronefs. Le contro le d?approche n?implique pas d?avoir la visibilite sur les ae ronefs. Il peut e tre re alise a distance et il est possible de faire assurer l?approche d?un ae rodrome par un autre centre d?approche. 131 Cf. article 2.2. de l?Annexe 11 a la Convention relative a l?aviation civile internationale (dite convention de Chicago). Figure 27 : Les différents types de contrôle aérien en fonction des phases de vol Source : DSNA) PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/15 Les fonctions de contro le d?approche et de contro le d?ae rodrome peuvent e tre dissocie es, la premie re e tant re alise e a distance et la vigie implante e sur l?ae rodrome n?assurant que le contro le d?ae rodrome. Enfin, le contro le d?ae rodrome n?est pas assure sur tous les ae rodromes, ou sur certains, comme a Vatry, ne l?est pas en permanence. Des agents AFIS (Aerodrome Flight Information Service), employe s par le gestionnaire d?ae rodrome et certifie s conforme ment a la re glementation nationale et europe enne en vigueur132, y rendent alors les services, d?information de vol et d?alerte, en permanence ou en dehors des horaires pendant lesquels l?ae rodrome est contro le . Contrairement a un contro leur, un agent AFIS ne peut donner ni instruction, ni autorisation, ni interdiction a un pilote. Fin 2020, il existait 67 services AFIS en France me tropolitaine et 30 outre-mer. Ce nombre a cru au fil des anne es avec la suppression du service de contro le ae rien sur les ae rodromes a faible trafic. Pour assurer le service de contro le, les contro leurs disposent en premier lieu du plan de vol syste ma- tiquement transmis par les compagnies ae riennes, qui contient les informations utiles, notamment la trajectoire et les caracte ristiques de l?ae ronef contro le . Ils sont ensuite informe s a chaque instant de la trajectoire (position, altitude et vitesse) des ae ronefs contro le s, calcule e et mise a jour gra ce a des in- formations issues de capteurs (radars). Les contro leurs peuvent entrer en communication avec les pilotes gra ce a des moyens de radiocom- munication, qui leur permettent de ve rifier les informations dont ils disposent au sol et de leur trans- mettre des instructions de contro le (changement de trajectoire en altitude, en vitesse, instructions en vue de l?approche?). Ils e changent e galement avec les autres centres de contro le français ou e trangers concerne s par la trajectoire de l?avion en amont ou en aval. Le contro le du trafic ae rien est assure par des personnels de la direction de la se curite de la navigation ae rienne (DSNA), direction ope rationnelle de la DGAC, a savoir par des inge nieurs du contro le de la navigation ae rienne (ICNA) et des techniciens supe rieurs des e tudes et d?exploitation de l?aviation ci- vile (TSEEAC). Les ICNA assurent le contro le dans les CRNA et les approches. Les TSEEAC assurent le contro le des approches non radar et le contro le d?ae rodrome. Le service de contro le d?approche de l?ae roport de Vatry est assure par l?organisme de contro le de Me- lun-Seine (OCMS), rattache au service de la navigation ae rienne de la Re gion parisienne SNA-RP Orly-AG. Cet organisme a rencontre en 2020 des difficulte s majeures en termes d?effectifs (re duction a 10 du nombre d?ICNA pour un effectif nominal de 21, du fait de mutations et du manque d?attractivite du service). Celles-ci ont entraî ne des limitations des horaires pendant lesquels il e tait capable d?assurer le service d?approche (ce dernier n?e tant plus assure par lui les jeudi et vendredi depuis novembre 2021). Lorsque le service n?est pas rendu par OCMS, les espaces sont transfe re s au CRNA/Nord. Or, ce dernier n?est pas qualifie pour rendre le me me service, ce qui induit des re gulations (limitation a deux appa- reils pre sents simultane ment dans les espaces ae riens repris par le CRNA/N) et des retards importants pour les vols au de part et a l?arrive e a Vatry. La DSNA a indique que des efforts importants avaient e te entrepris afin d?ame liorer cette situation. Douze contro leurs stagiaires ont ainsi e te affecte s au OCMS ce qui permettra un retour progressif a la normale d?ici la fin de l?anne e 2022 (contro le 7j/7) au fur-et-a -mesure qu?ils auront e te forme s et qualifie s localement. 132 L?agent AFIS est employe par un prestataire AFIS certifie . Pour pouvoir exercer, il doit e tre titulaire d?une qualification AFIS de livre e conforme ment a l?arre te du 16 juillet 2007 (modifie ) relatif a la qualification et a la formation des personnels AFIS. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/15 Les re gulations sont toujours en place tant que l?organisme ne dispose pas d?un nombre suffisant de contro leurs qualifie s. Des extensions d?horaires d?ouverture de l?organisme sont pre vues a compter de juin 2022 et le fonctionnement du service de contro le devrait e tre quasiment normal a l?automne et nominal, de but 2023. Le service de contro le d?ae rodrome est rendu sur place par un organisme de pendant du service de la navigation ae rienne SNA-Nord base a Lille. Son effectif cible est de cinq TSEEAC, un chef de circulation et un adjoint comptant pour 50 % dans l?effectif de contro le. Le service est assure 7 jours sur 7, de 7 h a 21 h, avec la mobilisation de deux agents par jour. En cas de sous-effectif, la plage de contro le, assure e par un seul agent, est re duite certaines journe es (le week- end et, le cas e che ant, le de but de la semaine) de 8 h 30 a 13 h et de 14 h a 19 h (pause me ridienne impose e par la re glementation sur les temps de vacation). En dehors des pe riodes d?ouverture des services de contro le, des agents de l?exploitant de l?ae roport (EPGAV) rendent aux ae ronefs utilisant l?ae roport de Vatry les services d?information de vol et d?alerte (services AFIS). Actuellement trois agents, salarie s de l?ae roport de Vatry, sont agre e s AFIS, dont un coordonnateur. Ils sont rattache s a la direction des ope rations de l?ae roport. En dehors du service AFIS, ces agents assurent la fonction d?agent de transit. Il s?ave re que Qatar Airways a refuse , de but de cembre 2021, d?ope rer avec un service AFIS et a indique qu?elle ne desservirait Vatry que pendant les heures ou le service de contro le est assure . Par ailleurs, l?absence de service de contro le empe che les atterrissages et les de collages dans des conditions de tre s faible visibilite (l?utilisation des e quipements d?atterrissage ILS de Cate gorie II/III ne peut se faire que sous l?autorite d?un service de contro le). Le conseil de partemental de la Marne souhaite depuis plusieurs anne es la mise en place d?un service de contro le d?ae rodrome H 24 a Vatry. Une re ponse de principe favorable avait e te formule e par le di- recteur ge ne ral de l?aviation civile dans un courrier du 16 fe vrier 2009. Cependant, les effectifs affecte s a Vatry n?ont jamais permis d?atteindre ce niveau de service. D?apre s la DSNA, l?effectif ne cessaire pour assurer un service H 24 a Vatry serait de 11 contro leurs, ce qui impliquerait l?affectation de six TSEEAC supple mentaires. Cet effort de recrutement est difficile- ment soutenable par la DSNA (du fait de la tension actuelle sur les effectifs TSEEAC) et ne serait pas justifie par le niveau de trafic actuel. Par ailleurs, il faudrait modifier la re glementation en vigueur sur le temps de travail des contro leurs, car elle ne pre voit pas la possibilite d?organiser des tours de service sur 24 heures pour les TSEEAC. La DGAC a e change en avril 2022 avec Qatar Airways, afin de mieux expliquer en quoi consiste le service AFIS, peu connu des compagnies ae riennes habitue es a desservir des ae roports ayant un fort trafic, et le niveau de se curite qu?il apporte comparativement au service de contro le. Elle a e galement propose d?engager au besoin une e tude de se curite afin de renforcer le niveau de service apporte par ce service (utilisation d?une image radar, optimisation de la gestion de l?espace) et d?accompagner l?exploitant pour abaisser les minimas de de collage (ceux d?atterrissage ne peuvent pas e tre ame liore s au titre de la re glementation). A plus long terme, elle pourrait envisager de mettre en place un contro le a distance de type « Remote Tower Center » ou RTC, qui permet la fourniture du service de contro le d?ae rodrome de plusieurs ae - PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/15 roports depuis un site distant, via l?utilisation de technologies vide o performantes adapte es aux be- soins de la surveillance des mouvements d?ae ronefs133. Mais cette solution ne pourra pas e tre mise en oeuvre a Vatry avant 2025 au plus to t. Compte tenu du trafic actuel, la question pose e par le contro le d?ae rodrome sur l?ae roport de Vatry est avant tout celle de l?adaptabilite des horaires durant lesquels ce service est rendu. En effet, l?ae roport est susceptible d?accueillir du trafic H 24, notamment de nuit et sa direction souhaite en faire un atout pour son de veloppement. Le service de contro le est quant a lui rendu sur des plages horaires pre de - termine es, pour une meilleure prise en compte par les usagers de l?espace ae rien. Ces plages horaires sont e tablies en prenant en compte le trafic existant sur la plate-forme. Elles sont bien adapte es au trafic d?entraî nement sur l?ae roport, qui est substantiel, en journe e (environ 10 000 mouvements par an, soit une petite quarantaine par jour ouvre , cf. annexe 1, § 1.2.3.). Mais, compte tenu de la re glemen- tation sur le temps de travail, elles ne peuvent pas e tre modifie es au jour le jour, notamment pour des vols internationaux de transport de marchandises, qui peuvent se poser de nuit a des horaires peu pre visibles ; ceux-ci sont aujourd?hui occasionnels, mais ils pourraient devenir plus fre quents dans l?hypothe se du de veloppement de l?activite de l?ae roport. L?augmentation du nombre de TSEEAC assurant ce service permettrait certes d?e largir ses plages ho- raires d?ouverture. Mais elle se heurte a la tension actuelle sur les effectifs TSEEAC. Par ailleurs, le nombre de contro leurs serait disproportionne par rapport au trafic journalier moyen actuel de l?ae ro- port (en comparaison avec d?autres ae roports ayant le me me niveau de trafic). Il serait souhaitable que la DSNA examine dans quelle mesure il serait possible, a effectif donne , d?adap- ter les horaires d?ouverture du service de contro le d?ae rodrome en fonction du trafic pre visible, moyen- nant un pre avis raisonnable a de finir. Par exemple, serait-il envisageable de de caler la pause me ridienne entre 13h et 14h impose e par la re glementation sur les temps de vacation lorsqu?un vol est pre vu sur cette plage horaire ou de mettre en place des vacations ponctuelles supple mentaires pour accueillir des vols en soire e ou de nuit ? La mission a conscience que les marges d?e volution pourraient e tre e troites, compte-tenu de la rigidite de la re glementation en vigueur sur le temps de travail des contro leurs, mais qu?elles devraient e tre explore es. En outre, il conviendrait que la DGAC analyse la faisabilite et le be ne fice re el d?un contro le d?ae rodrome de porte pour Vatry, en termes de flexibilite des heures d?ouverture de ce service en fonction du trafic, en comple ment du service local actuel ou en substitution totale. L?article 1er de la Convention relative a l?aviation civile internationale, dite Convention de Chicago, si- gne e le 7 de cembre 1944, stipule que chaque E tat dispose d?une souverainete comple te et exclusive sur l?espace ae rien au-dessus de son territoire. Son article 6 pre cise que « aucun service aérien interna- tional régulier ne peut être exploité au-dessus ou à l?intérieur du territoire d?un État contractant, sauf 133 La DSNA a engage un premier projet de cre ation de RTC permettant de rendre a distance le service de contro le d?ae rodrome de quatre a cinq ae roports re gionaux a terme, dont l?ae rodrome de Tours Val de Loire, suite au retrait du contro le ae rien militaire programme a l?horizon 2024. La premie re tranche du programme (2020-25) correspond a la reprise du contro le ae rien de Tours Val de Loire avec la mise en service d?un RTC a Toulouse et provisionne les infras- tructures techniques et ge nie civil pour la prise en compte de deux a trois ae rodromes supple mentaires. Il s?appuie sur les principes suivants : les services seront assure s par des TSEEAC contro leurs d?ae rodrome multi-qualifie s ; les horaires des services seront adapte s pour assurer les arrive es et de parts des vols programme s sur chacun des ae rodromes. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/15 permission spéciale ou toute autre autorisation dudit État conformément aux conditions de cette permis- sion ou autorisation ». Ces principes sous-tendent les accords bilate raux relatifs aux services ae riens entre deux E tats, desti- ne s a assurer un cadre stable au profit des transporteurs ae riens. Ces accords pre cisent les droits de trafic qui peuvent e tre exerce s entre les deux pays (en principe sous condition de re ciprocite ), c?est-a - dire le nombre maximal de vols que les transporteurs de chacun des deux E tats peuvent re aliser au titre de cet accord. Les arre ts de la Cour de justice des Communaute s europe ennes de 2002, dits arre ts de « Ciel ouvert », ont ouvert la possibilite aux E tats-membres de l?Union europe enne de confier a la Commission euro- pe enne un mandat pour ne gocier des accords globaux de transport ae rien, qui se substituent alors aux accords bilate raux. L?OACI de finit neuf « liberte s de l?air » (cf. figure 28), dont seules les cinq premie res sont officiellement reconnues aux termes d'un traite international : les deux premie res liberte s ont un caracte re technique (il s?agit, respectivement, du droit de survol et du droit d?escale technique) ; les autres liberte s s?inscrivent dans une logique commerciale : ? droit de de barquer/d?embarquer des passagers ou des marchandises en provenance ou a destination de chacune des parties a l?accord (3e me et 4e me liberte s) ; ? droit de voler entre deux pays e trangers sur un vol en provenance ou se terminant sur son propre territoire (5e me liberte ) ; ? droit d?assurer un service entre deux autres E tats en passant par l'E tat (hub) ou le transporteur est enregistre (6e me liberte ) ; ? droit d?assurer un service entre deux E tats entie rement hors de son territoire (7e me liberte ) ; ? droit d?effectuer des dessertes nationales ou d?assurer un service entre deux points situe s a l?inte rieur d?un E tat e tranger, correspondant au droit de « cabotage » (8e me et 9e me liberte s)134. 134 Source: OACI, Manuel de la re glementation du transport ae rien international, partie 4 (Doc 9626) PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/15 La DGAC est l?autorite compe tente pour la de livrance des autorisations permettant aux compagnies e trange res de desservir la France en application des accords bilate raux et des accords globaux en vigueur. Figure 28 : les neuf libertés de l?air. Source : OACI, Manuel de la réglementation du transport aérien international, partie 4, Figure 4.1-1. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/15 Pendant la crise sanitaire elle a autorise la compagnie Qatar Airways a effectuer des vols entre Doha et Vatry, par de rogation a l?accord ae rien bilate ral a l?e poque en vigueur entre la France et le Qatar135. Mais, Qatar Airways a formule la demande de pouvoir e galement disposer de droits dits « de 5e me liberte », pour pouvoir desservir les E tats-Unis depuis Vatry en extension des vols re alise s depuis Doha et en anticipation de l?entre e en vigueur de l?accord global entre l?Union europe enne et le Qatar136. Or, de manie re constante, le gouvernement français est re serve sur les demandes de trafic vers les E tats-Unis. En effet, le trafic cargo entre les deux pays a e te libe ralise par un accord global europe en de 2007 et la concurrence sur les routes entre l?Europe et les E tats-Unis est forte. La DGAC veille donc a ce que le pavillon français ne se voit pas opposer la concurrence frontale d?une compagnie extra-euro- pe enne sur les routes qu?il ope re. La compagnie Qatar Airways envisageait de transfe rer rapidement une partie de son activite re alise e a partir de Lie ge et de Luxembourg vers Vatry. Mais, d?apre s la compagnie, c?est faute d?obtenir rapide- ment des droits de 5e me liberte sur l?ae roport marnais, qu?elle a de cide de la transfe rer sur l?ae roport de Maastricht ou elle pouvait disposer des autorisations ne cessaires en vertu de l?accord bilate ral en vigueur entre les Pays-Bas et le Qatar, plus libe ral que celui avec la France. La question des droits de trafic entre la France et le Qatar ne se pose plus apre s l?entre e en vigueur de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar signe le 18 octobre 2021. La compagnie Qatar Airways dispose de sormais de droits de trafic suffisants pour pouvoir desservir Vatry et d?autres ae ro- ports. Cet accord lui confe re e galement des droits de 5e me liberte , en nombre limite (actuellement quatre fre quences par semaine), qu?elle peut notamment exercer depuis Vatry. Cependant, cette com- pagnie ayant localise ses activite s a Maastricht n?est plus en demande d?un acce s important a Vatry. De nombreux accords ae riens bilate raux ou globaux auxquels la France est partie ne sont pas contrai- gnants pour la desserte de Vatry. Des droits de trafic sont en effet largement disponibles avec la Chine, l?Inde, les pays du Golfe ou l?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN)137. D?une manie re ge ne rale, chaque demande d?autorisation qui exce de ce qui est pre vu par les accords ae riens en vigueur s?appre cie au cas par cas et la DGAC est dote e d?un pouvoir discre tionnaire en la matie re (qui lui a notamment permis d?accorder a Qatar Airways des droits de trafic entre Doha et Vatry en de rogation de l?accord ae rien en vigueur). D?apre s la DGAC, la politique française consiste a tenir compte des inte re ts du pavillon français et de favoriser les ae roports en re gion et, notamment a encourager les vols vers l?ae roport de Vatry. Dans une grande majorite de cas, une re ponse favorable est donne e aux demandes des transporteurs e trangers souhaitant desservir l?ae roport marnais, y compris lorsque celles-ci exce dent les enveloppes de finies par les cadres bilate raux (notamment pour les vols de 7e me liberte ). La mission conside re que la politique suivie par la DGAC en faveur de Vatry doit e tre poursuivie et que les demandes de droits de trafic concernant la desserte de cet ae roport doivent e tre examine es favorablement et avec diligence, sauf impe ratif de se curite ou de protection d?inte re ts français majeurs. 135 Cet accord ne pre voyait en principe que 2 rotations hebdomadaires vers la France. La DGAC a autorise des vols supple mentaires a la condition qu?ils soient re alise s vers l?ae roport de Vatry 136 La Commission europe enne a ne gocie , sur mandat des Etats-membres de l?Union europe enne, un accord global de transport ae rien avec le Qatar. Cet accord n?a e te signe et n?est entre en vigueur que le 18 octobre 2021. Contrairement a l?accord bilate ral entre la France et le Qatar, cet accord global pre voit l?attribution de droits de 5e me liberte pour les seuls services tout cargo, restreints ge ographiquement et dans la limite d?un nombre maximal de vols. 137 L?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 Etats membres. Cre e e par l?Indone sie, la Malaisie, Singapour, la Thaî lande et les Philippines en 1967, elle a e te rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995), le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999). Un accord global avec l?ASEAN a e te ne gocie par la Commission europe enne avec l?ASEAN, ces dernie res anne es, mais n?a pas encore e te signe . Il pre voit notamment des droits de 5e me liberte cargo. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/15 Il apparaî t que la plupart des contraintes apporte es par les services re galiens au de veloppement de l?ae roport de Vatry ressortissent au « dilemme de la poule et de l?oeuf ». En effet, l?activite de l?ae roport de Vatry est actuellement relativement modeste, aussi bien en termes de transport de passagers que de marchandises. Pour autant, des contraintes existent de ja , par exemple concernant les contro les sanitaires et phytosanitaires (cf. § 2) et le contro le de la circulation ae rienne (cf. § 3). L?ae roport souhaite non seulement lever les contraintes existantes mais aussi, par avance, celles qui pourraient naî tre d?une croissance de son activite afin d?en faire un atout de son de veloppement et de pouvoir maximiser ses chances d?accueillir tout type et tout volume de trafic, de jour, comme de nuit. Il argue du fait que des services re galiens bien dimensionne s sont ne cessaires pour rendre l?ae roport attractif. A contrario, les services de l?E tat en charge des contro les conside rent que les services re galiens doivent e tre dimensionne s en fonction de l?activite re elle et non d?une activite potentielle. Pour sortir de ce dilemme, la mission conside re qu?il faut adopter une approche proportionne e et adaptative. D?une part, il serait de raisonnable, en termes de gestion des ressources et des compe tences de l?E tat, de demander aux services re galiens compe tents d?affecter, sur l?ae roport de Vatry, des moyens surdi- mensionne s par rapport a son activite re elle, en comparaison notamment avec d?autres ae roports ayant le me me niveau d?activite . Les niveaux de service public ne peuvent e tre aligne s sur ceux d?une plate- forme de re fe rence (par exemple celles de Roissy-Charles de Gaulle ou Lie ge) tant que le trafic n?est pas la . Mais, d?autre part, il conviendrait que les services de l?E tat en charge des contro les s?engagent a accom- pagner dans le temps le de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e. Cet accompagnement ne cessite : de s?efforcer d?atte nuer les contraintes existantes par rapport au niveau de trafic actuel ; de clarifier vis-a -vis de l?ae roport, a froid et a l?avance, les demandes auxquelles les services re galiens pourront re pondre (car il n?est pas envisageable de re pondre a toutes) et sous quelles conditions, en identifiant les contraintes et les moyens associe s ; d?identifier les e tapes possibles et leurs seuils de de clenchement respectifs, ainsi que les solutions pragmatiques et e volutives les plus adapte es possibles permettant d?accompagner les diffe rents projets au fur-et-a mesure qu?ils se pre sentent, afin que l?ensemble des parties puissent anticiper les actions qu?elles devront mener. Il s?agit d?examiner les solutions possibles et de pre ciser, pour chacune d?entre elles, les contraintes, les conditions, les e le ments de proce dure a mener et les de lais de mise en place (incluant les de lais de recrutement, d?affectation et de formation des personnels). Des de marches pre paratoires pourraient aussi e tre identifie es et engage es, permettant de re duire les de lais de mise en oeuvre. La mission recommande donc de de finir, sous l?e gide du pre fet de la Marne, des plans d?action, permet- tant de re pondre de manie re adapte e et proportionne e aux demandes de l?ae roport, en pre cisant les contraintes de progressivite . PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/1 PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/142 Nom Prénom Organisme Fonction CABINETS MINISTERIELS Virlet Alban Cabinet de M. Jean-Baptiste DJEBBARI, Ministre délégué chargé des Transports Conseiller Affaires industrielles, mer, régulation, filières économiques maritimes, logistiques et aériennes ADMINISTRATIONS CENTRALES Cazé Damien Direction générale de l?aviation civile (DGAC) Directeur général de l'Aviation Civile Gouadain Jean Directeur de Cabinet du Directeur général de l'aviation civile Guillotin Fabien Membre du Cabinet du DGAC Vivet Emmanuel Sous-directeur des services aériens à la Direction des transports aériens Braun Jean Christophe Adjoint au sous-directeur des services aériens à la Direction des transports aériens Pillan Aline Sous-directrice des aéroports à la Direction des transports aériens Théoleyre François Directeur-adjoint de la Direction des transports aériens Chérel Odile Chargée de mission développement durable Ville Geoffroy Direction de la Stratégie et des ressources (DSR) de la Direction de la Sécurité de la navigation Aérienne (DSNA) Zanotti Antoine Mission des affaires internationales et des relations clients (DSNA/DSR) Rafalimanana Naly Pôle clients, usagers et partenaires (DSNA/DSR/MAIRC) Guittet Kevin Sous-Directeur des études à la Direction des transports aériens Lambert Philippe Responsable Etudes/prospective à la Direction des transports aériens Papinutti Marc Direction générale des infrastructures, des transports et de la mobilité Directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités Lavoué François Adjoint à la sous-directrice des services ferroviaires Bory Bertrand Bureau de la gestion du réseau ferroviaire national et des gares Perez Alexia Bureau de la gestion du réseau ferroviaire national et des gares PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/142 Nom Prénom Organisme Fonction Valère Xavier-Yves Mission politiques de Fret et Logistique de Lanversin Emmanuel Direction de l?habitat, de l?urbanisme et des paysages adjoint au directeur Lefebvre Guillaume Adjoint au sous-directeur de qualité de vie (DHUP/QV) Suchel Christophe Adjoint au sous-directeur de l'aménagement durable (DHUP/AD) ADMINISTRATIONS DECONCENTREES Chevalier Josiane Préfecture de la Région Grand Est Préfète de la Région Grand-Est Prévost Henri Préfecture de la Marne Préfet de la Marne Soumbo Emile Secrétaire général Huet Sylvain Chambre régionale des comptes Hauts-de-France Président de la 3ème section, en charge de la partie de l'étude sur le maillage aéroportuaire concernant Vatry Leroux Armelle Rapporteur, en charge de la partie de l'étude sur le maillage aéroportuaire concernant Vatry Chenkier Laurence Chambre Régionale des Comptes Grand Est Première conseillère, en charge du contrôle en cours de la gestion du département de la Marne Romboni- Lasserre Mireille Douanes / Direction régionale des douanes et droits indirects du Grand- Est Directrice régionale Schell Amélie Direction régionale de l?agriculture, de l?alimentation et de la forêt (DRAAF) du Grand Est / Service régional de l'alimentation Cheffe du pôle inspections mutualisées de Châlons-en-Champagne Sauval Armelle Adjointe à la cheffe du pôle inspections mutualisées de Châlons-en-Champagne Grandjean Philippe Direction régionale de l?économie, de l?emploi, du travail et des solidarités (DREETS) Chef du Pôle Concurrence, consommation, répression des fraudes et métrologie Klotz Patrice Chef du service Expertises spécialisées Beauprêtre Marie-Paule Po le Concurrence, consommation, re pression des fraudes et me trologie Rodilhat Philippe Direction départementale emploi, travail, solidarités et protection des populations de la Marne Chef du Service se curite et qualite sanitaires de l?alimentation Crozat Alexandre DGAC / Service de Navigation aérienne Nord Chef du service Le Foll Stéphane DGAC/ Service de navigation aérienne Orly Chef du service PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/142 Nom Prénom Organisme Fonction Jacquemin Emmanuel DGAC / Direction de la Sécurité de l'Aviation Civile Nord-Est Directeur de la sécurité de l'aviation civile Nord Est Rogy Catherine Direction départementale des territoires de la Marne (DDT 51) Directrice Chaffanjon Claire Directrice-adjointe COLLECTIVITES LOCALES Beccherlé Julien Région Grand Est DGA mission de projet Intermodalité et modernisation des services à l'usager Abeya Alain Directeur des Equipements et des Réseaux Européens de Transports Exbrayat Didier Chef du Service Développement Territorial Romont Damien Chef de projet stratégie portuaire et aéroportuaire Hatat Mélanie Maison de la Région de Châlons-en- Champagne Bruyen Christian Conseil Départemental de la Marne Président du Conseil départemental. Président du conseil d'administration de l'aéroport de Paris-Vatry. Carrieu Guy Directeur général des services Jesson Jacques Communauté d'agglomération Châlons Agglo Président Poupart Pierre Maire de Bussy-Lettrée, Délégué au développement de Vatry Rousselet Bruno DGA attractivité et développement économique AUTRES ORGANISMES Arkwright Edward Aéroports de Paris Directeur général exécutif Houalla Marc DGA Paris CDG Mathieu Edouard CDG Development Director, Stratégie Cargo Wittwer Philippe CCI de la Marne Directeur général Delcourt Christian Aéroport de Liège Communication Manager Lemoigne Yves SNCF Réseau, DT Grand Est Responsable de l'unité commerciale de la Direction territoriale Grand Est OPERATEURS AERIENS Pauquet Fabrice Qatar Airways Cargo Operations Manager Lucigny Lionel Regional manager Cargo. France & Italie Boucher Christophe Air France Cargo Directeur général Guittet Philippe ASL Airlines Directeur de l'exploitation PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/142 Nom Prénom Organisme Fonction Dominiak Jean-François Président directeur général de ASL Airlines France Casanova Olivier CMA CGM Président Directeur général de CMA CGM Air Cargo Marschessaux Hughes Directeur des opérations aériennes de CMA CGM Air cargo RESEAUX PROFESSIONNELS DE LA LOGISTIQUE Mathieu Edouard Air Cargo France Association Président Tuffereau Franck AFRA - Association Française du rail Délégué général Samson Claude AFILOG Président Noblet Florent TLF Overseas Délégué général TLF Overseas Le Roux Elfenn Déléguée aux affaires aériennes & sûreté OPERATEURS DE FRET ET DE LOGISTIQUE Guérin Virginie Geodis Senior Vice-Présidente Ressources humaines et Affaires publiques Martin- Neuville Eric Vice-président exécutif Global Freight Forwarding Xiaohan Shi Cianiao Communication et relations publiques Derek Sun Manager Général - Hub de Liège Dupas Jean-Christophe Interel Senior Consultant Saucin Chloé Consultante Piette Bernard Logistics in Wallonia Manager Général Leborgne Jérôme Fret SNCF Directeur-général Laverny- Martin Edouard Directeur commercial Prévost Julien Transports Prévost PDG de Lacretelle Charles Edouard Sovereign Directeur France Garçon Benoit C LOG Solutions Directeur général Pajanacci Sophie CEVA Freight Management France Directrice générale France de Crécy Philippe Bolloré Logitics Vice-Président Air Freight France & Europe Hansen Marc Directeur Pays Luxembourg Weyland Klaus MOSOLF Gérant de la société Mosolf France Mimoun Brahim Responsable qualité / hygiène / sécurité / environnement (QHSSE) de Mosolf à Vatry PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/142 Nom Prénom Organisme Fonction Pan Duc Nhon Ende FTL-Group Président Bernard Laurent WFS Global Cargo Directeur général Cargo France AEROPORT DE PARIS-VATRY Parois Christophe Aéroport de Paris-Vatry Directeur Kem David Directeur des opérations Jouannin Jean-Yves Responsable pôle financier & SI Maillard Sophie Directrice ressources humaines Puerta Antonio Directeur commercial PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/1 Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports » PUBLIÉ http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/les-derniers-rapports-r43.html  Résumé  Liste des recommandations  Introduction  1 Vatry, un aéroport disposant d?atouts pour se spécialiser dans le transport aérien de marchandises  1.1 Un site bien adapté  1.1.1 Un site bien desservi par la route  1.1.2 Un site embranché ferroviaire  1.1.3 Un site relativement éloigné des populations environnantes  1.2 Un aéroport bien équipé  1.3 La proximité d?une plateforme logistique  1.4 Conclusion  2 Des points faibles à atténuer pour donner à l?aéroport une chance de pouvoir se développer  2.1 Malgré ses atouts, l?aéroport de Vatry peine à asseoir son développement  2.1.1 Historique du développement de l?aéroport - évolution des activités  2.1.2 Activités actuelles concernant le transport de marchandises  2.1.3 Un aéroport aujourd?hui déficitaire, dont l?équilibre financier doit être recherché  2.2 Les services régaliens nécessaires à l?activité de l?aéroport peuvent créer des contraintes  2.3 La plateforme logistique, un pôle à optimiser  2.3.1 Une offre extensive indifférenciée  2.3.2 Une insertion territoriale à conforter  2.3.3 Réserves foncières pour la zone cargo  3 De la nécessité de clarifier les enjeux et d?identifier les questions stratégiques pour chacun des acteurs  3.1 Opportunités concernant le développement d?un aéroport orienté vers le transport de marchandises  3.2 Une articulation à trouver entre le développement de l?aéroport et celui de la zone logistique  3.2.1 Des synergies à mobiliser par un pilotage mieux coordonné  3.2.2 Des enjeux environnementaux à l?échelle de l?ensemble du site  3.3 Des enjeux et une stratégie de développement de l?aéroport qui devraient dépasser le seul niveau local  3.3.1 Des enjeux locaux, régionaux et nationaux à prendre en compte  3.3.2 Un statut et une gouvernance de l?aéroport à adapter aux enjeux de développement  3.4 Principaux éléments d?une stratégie de développement de l?aéroport  4 Scénarios possibles et conditions de mise en oeuvre  4.1 Deux scénarios contrastés de développement de l?aéroport  4.1.1 Scénario n 1  4.1.2 Scénario n 2  4.2 Analyse de la pertinence des axes de développement envisagés par l?aéroport  ANNEXES  Annexe 1 - Historique et état des lieux  Sommaire  1. Historique  1.1 Création de l?aéroport de Vatry  1.2 Historique de l?activité de l?aéroport  1.2.1 Transport de fret aérien  1.2.2 Transport de passagers  1.2.3 Vols d?entraînement  1.2.4 Location de parkings avion et d?un hangar de maintenance  1.2.5 Rôle joué par l?aéroport pendant la crise sanitaire  1.2.6 Activité actuelle de transport de marchandises de l?aéroport et projets de développement  1.3 Historique de la zone logistique  2. Le site de la plateforme aéroportuaire et sa desserte  2.1 Le site  2.2 Accès routiers  2.3 Accès ferroviaire  3. L?aéroport  3.1 Les installations aéroportuaires  3.1.1 La piste  3.1.2 Services généraux assurés par l?aéroport  3.1.3 Les terminaux  3.1.4 Hangar de maintenance avions  3.2 L?aéroport : un établissement public industriel et commercial local  3.3 Les finances  4. Les zones d?aménagement  4.1 Périmètre, les ZAC, le foncier  4.2 Équipements  4.3 Stratégie de commercialisation et de gestion  4.4 Les entreprises installées et les options  4.5 Les projets  4.5.1 Inscription sur la liste des sites industriels « clé en main »  4.5.2 ZAC n 3  4.5.3 Plan de développement économique et écologique  5. Conclusions  Annexe 2 - Le transport aérien de marchandises  Sommaire  1. Les fondamentaux économiques  1.1 La place du transport aérien dans le transport de marchandises  1.2 Le transport aérien de marchandises dans le monde  1.3 Le trafic de fret en France  1.4 Les catégories de fret et leurs spécificités  1.5 Les principaux acteurs du fret aérien  2. L?offre et la demande ? perspectives  2.1 Avant la crise sanitaire  2.2 Pendant la crise sanitaire  2.3 Les trois années à venir  2.4 Moyen et long termes  3. Les aéroports « concurrents »  3.1 Deux exemples d?aéroports à dominante « fret » en Europe de l?Ouest  3.1.1 Aéroport de Liège  3.1.2 Aéroport de Luxembourg  3.2 Le hub de Paris-Charles de Gaulle  3.3 Comparaison des coûts de touchée de quelques aéroports européens  4. Conclusion - Enjeux pour Vatry  Annexe 3 - Logistique terrestre  Sommaire  1. Le marché  1.1 Transport de marchandises et logistique  1.1.1 Demande de transports de marchandises à moyen et long termes  1.1.2 Évolution des services logistiques  1.2 Les entrepôts et plateformes logistiques (EPL)  1.2.1 L?immobilier  1.2.2 L?emploi  2. Les acteurs  2.1 Les acteurs de la logistique terrestre  2.2 Les acteurs de l?immobilier logistique  3. Positionnement de l?agglomération de Châlons-en-Champagne  3.1 Trois aires logistiques très importantes  3.2 Des tensions structurelles sur l?emploi logistique  3.3 Un positionnement prix compétitif  4. Enjeux pour Vatry  4.1 Stratégie commerciale et articulation avec l?aéroport  4.1.1 Etat des lieux  4.1.2 Réserves foncières pour la zone cargo  4.1.3 Implantation d?activités de services aux professionnels du fret aérien  4.2 Services aux entreprises et aux salariés  4.2.1 Déplacements des salariés  4.2.2 Pôle de vie  4.2.3 Services aux transporteurs  4.2.4 Emplois  4.2.5 Très haut débit  4.2.6 Signalétique  4.2.7 Vers un club d?entreprises  4.3 Extensions et gestion à long terme du site  4.3.1 Au regard de la planification territoriale  4.3.2 Les enjeux environnementaux  4.3.3 Les enjeux de la gestion à long terme  4.3.4 Un schéma directeur d?ensemble  Annexe 4 - Analyse des contraintes apportées par les services régaliens nécessaires à l?aéroport  Sommaire  1. Services de douanes  2. Contrôles sanitaires et phytosanitaires  2.1 Organisation des contrôles  2.2 Les contrôles sanitaires et phytosanitaires à l?aéroport de Vatry  2.2.1 Problèmes liés au statut occasionnel du PCF de Vatry  2.2.2 Élargissement de l?agrément à l?importation d?animaux vivants  2.3 Les contrôles réalisés par le ministère de l?économie et des finances  3. Contrôle du trafic aérien de l?aéroport de Vatry  3.1 Les fonctions de contrôle de la circulation aérienne  3.2 Le service de contrôle d?approche de l?aéroport de Vatry  3.3 Le service de contrôle d?aérodrome de l?aéroport de Vatry  4. Analyse de contraintes éventuelles en matière de droits de trafic  5. Conclusion  Annexe 5 - Lettre de commande  Annexe 6 - Liste des personnes rencontrées (ATTENTION: OPTION marche de « verdisse- ment » de l?ae roport devront figurer en bonne place dans sa strate gie de de veloppement. Enfin, pour assurer le pilotage ade quat de cette strate gie, il convient d?envisager une adaptation de la gouvernance et du statut de l?ae roport pour pouvoir associer et fide liser des partenaires, publics ou prive s et faciliter le financement des investissements ne cessaires a son de veloppement. Comme pre - cise au § 3.3.2., il s?agirait d?e largir le conseil d?administration, de soutenir la strate gie de l?ae roport par un protocole associant toutes les parties publiques concerne es par le devenir de la plateforme, mais aussi de pre parer, le cas e che ant, l?entre e au capital d?acteurs importants du fret ae rien. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 32/38 La mission s?est efforce e de de finir deux sce narios possibles de de veloppement de l?ae roport de Vatry et d?en pre ciser les conditions de mise en oeuvre, ainsi que les avantages et inconve nients, les facteurs de succe s, et les risques respectifs. En revanche, elle ne s?est pas donne pour objectif de de finir, pour chacun d?entre eux, le plan d?affaires de l?ae roport, ni les montages juridiques et financiers ne cessaires, ni le calendrier de mise en oeuvre. Les deux sce narios de pendront des opportunite s qui se pre senteront et de la capacite de l?ae roport a les saisir. C?est particulie rement vrai du sce nario n°1, qui repose sur la possibilite de trouver un inte grateur avec lequel il nouerait un partenariat dans la dure e. Mais c?est aussi vrai du second, qui devrait e tre mis en oeuvre a court terme pour pouvoir atteindre l?e quilibre financier (atteignable, d?apre s l?EPGAV avec un tonnage de 100 000 tonnes) et dans l?attente de pouvoir e ventuellement re aliser le premier. Le second sce nario est plus progressif que le premier et devrait se ge rer par e tapes, dont la succession de pendra, elle aussi, des opportunite s qui se pre senteront. Description du sce nario Le premier sce nario consiste a nouer un partenariat global avec un utilisateur principal de l?ae roport et d?une partie de sa zone logistique comme base arrie re, pour le fret express ou le e-commerce. Cet utilisateur pourrait e tre un inte grateur qui assurerait a la fois la fonction de transporteur et la fonction de transitaire (DHL avait envisage , en 2003, d?installer son hub europe en sur l?ae roport de Vatry, avant de le localiser a Leipzig). Ce pourrait e tre aussi, e ventuellement, l?ope rateur d?une plateforme multimodale de e-commerce (comme celle d?Alibaba, qui s?est installe e a Lie ge en 2021, cf. § annexe 2, § 3.1.1.). Mais il faudrait alors e largir le partenariat a un transporteur et un transitaire pour constituer l?ensemble d?une chaî ne de transport ae rien et de logistique. Il est probable que de tels utilisateurs potentiels sont aujourd?hui pluto t d?origine extra-europe enne. Ce sce nario pourrait e galement e tre mis en oeuvre, le cas e che ant, pour transfe rer a Vatry l?activite d?un utilisateur qui ne pourrait pas ou plus e tre exerce e a Paris-Charles de Gaulle, faute d?espace suffisant ou de cre neaux de nuit ou si les activite s nocturnes devaient e tre un jour limite es sur cet ae roport. Pour la mission, des liens de partenariat industriel, financier, voire capitalistique, entre l?ae roport et ces utilisateurs principaux sont indispensables pour permettre de partager, dans la dure e, la responsabilite , les risques et l?essentiel du financement de l?activite et des investissements de l?ae roport. Avantages L?inte re t de l?accueil d?un tel utilisateur a Vatry est qu?il apporterait un niveau d?activite suffisant pour assurer la viabilite et la pe rennite de l?ae roport, en assumant la majeure partie du risque trafic et financier. C?est donc le sce nario le plus se curisant pour l?ae roport, a la condition qu?il obtienne de l?utilisateur un engagement de maintien de son activite sur une longue dure e, garanti par des investissements notamment et, e ventuellement, par une prise de participation capitalistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 33/38 Inconve nients Ce sce nario pourrait entraî ner, le cas e che ant, une croissance tre s rapide de l?activite au-dela des 150 000 tonnes que peut actuellement traiter l?ae roport. Cela pourrait donc ne cessiter des ame nagements de la plateforme (y compris sur la zone logistique) et des investissements conse quents (qui devraient en principe e tre pris en charge par l?utilisateur pour les e quipements et les installations dont il a l?usage exclusif). Le partenariat entre l?ae roport et l?utilisateur principal pourrait entraî ner de facto ou de jure une « privatisation » plus ou moins comple te de la plateforme. Cela de pendrait du niveau de trafic, des contraintes d?exploitation du principal ope rateur et des marges de liberte laisse es a l?ae roport par ce partenariat. L?effet d?e viction n?est toutefois pas ne cessairement une fatalite : il est possible, selon le cas, que d?autres activite s (par exemple les vols d?entraî nement ou les vols passagers) puissent e tre maintenues, voire que d?autres ope rateurs (transitaires, compagnies ae riennes, autres « expressistes » de moindre taille) puissent continuer a utiliser les infrastructures. Conditions de mise en oeuvre et de succe s L?inte grateur devra pouvoir disposer assez rapidement des services et des espaces (hangars a proximite de la piste, voire sur zone logistique) dont il a besoin. D?ou l?importance d?avoir mis en place une strate gie de gestion pre visionnelle des espaces sur l?ae roport et sur la zone logistique (cf. recommandation n° 7). Par ailleurs, la croissance rapide de l?activite ne cessitera une forte re activite et une bonne adaptabilite de la part de l?ensemble des acteurs concerne s, notamment des services re galiens indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire, en l?occurrence ceux en charge du contro le du trafic ae rien et des contro les douaniers (cf. recommandation n° 3). Les relations entre l?ae roport et l?inte grateur doivent e tre explicite es a travers un engagement de type partenarial, pre cisant clairement leurs obligations respectives et le partage des risques. A priori, plus l?ae roport sera de pendant de l?activite de l?inte grateur, plus les liens avec lui devront e tre e troits (au niveau des engagements financiers ou capitalistiques). L?inte grateur devrait a priori financer, directement ou indirectement, les e quipements et les installations dont il a l?usage exclusif. En revanche, il pourrait y avoir un inte re t strate gique pour la puissance publique a rester proprie taire des terrains. Enfin, la mise en oeuvre de ce sce nario rend indispensable l?e volution du statut de l?ae roport pour faciliter l?ouverture e ventuelle de son actionnariat au partenaire ou permettre le financement de ses investissements et de son de veloppement. La mission recommande d?anticiper cette e volution, de manie re a ce que le partenariat puisse e tre noue rapidement le moment venu (cf. recommandation n° 8). Mesures d?accompagnement des pouvoirs publics Il pourrait y avoir un inte re t, pour l?ensemble des pouvoirs publics a pouvoir re pondre positivement a la demande d?un utilisateur du transport ae rien de marchandises dont les besoins (en termes de disponibilite de surface ou de cre neaux de nuit) ne pourraient pas ou plus e tre satisfaits a l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle et qui, de ce fait pourrait cre er ou maintenir de l?activite en France. La proposition de s?installer a Vatry devrait alors e tre formule e par l?ensemble des pouvoirs publics, de manie re concerte e et volontariste. Y associer le professionnalisme et la « marque » d?Ae roports de Paris augmenterait sa cre dibilite et ses chances de re ussite. Il n?y aurait pas de conflits d?inte re t, dans la mesure ou la demande de l?inte grateur ne pourrait pas e tre satisfaite a Paris-Charles de Gaulle. Elle de pendra de l?apparition et de la saisie d?opportunite s. Afin d?essayer de les anticiper, la mission recommande de conduire, sous l?e gide de Business France, une e tude de marche sur les besoins et les strate gies des inte grateurs e trangers (notamment asiatiques). Elle recommande par ailleurs PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 34/38 d?effectuer une analyse des retombe es e conomiques potentielles du sce nario pour chacun des acteurs et des mesures d?accompagnement qui seraient ne cessaires (en termes de logement, de formation?). Recommandation 9. (Business France) : engager une étude de marché sur les stratégies et les be- soins des grands acteurs étrangers du fret express, et notamment les intégrateurs et les chargeurs de e-commerce, visant à identifier des cibles à prospecter et préciser les stratégies d?approche. Description du sce nario : Le second sce nario consiste a construire progressivement, a Vatry, un « e cosyste me » favorable au de veloppement du transport de marchandises ae riennes. Contrairement au premier, ce sce nario n?implique pas une spe cialisation de l?ae roport autour du fret express ou du e-commerce et d?un utilisateur principal, mais pre voit de traiter tous types de marchandises (petits colis, marchandises dangereuses, produits pharmaceutiques, animaux vivants?) au profit d?une pluralite de clients (chargeurs, transitaires, compagnies ae riennes?). C?est le mode le de de veloppement qu?ont suivi, depuis une trentaine d?anne es, la plupart des ae roports spe cialise s sur le fret, et notamment ceux de Lie ge et de Luxembourg (cf. annexe 2, § 3.1.). Avantages C?est le sce nario dont l?amorce est sans doute le plus a la porte e de l?ae roport de Vatry a court terme. Il de pend moins que le premier de l?arrive e d?un partenaire providentiel, et peut s?appuyer sur plusieurs acteurs potentiels, de tailles e ventuellement plus modestes, et spe cialise s chacun dans un des me tiers du transport ae rien de marchandises (cf. annexe 2, § 1.5.). En outre, il s?agit d?un sce nario qui se pre te a une mise en oeuvre progressive et par e tapes, la premie re devant e tre l?atteinte de l?e quilibre financier de l?ae roport sans subvention (cf. § 2.1.3.). A priori, sa mise en place ne cessite peu d?investissements a court terme en ce qui concerne l?ae roport : ses e quipements actuels peuvent lui permettre de traiter jusqu?a 150 000 tonnes de fret. En revanche, il conviendra de re aliser les investissements ne cessaires au maintien en e tat de l?ae roport et de ses installations, aux ame nagements de la zone logistique, ainsi qu?au verdissement de la plateforme dans son ensemble (cf. § 3.4.). Le passage d?une e tape a la suivante correspondra a une augmentation du trafic au-dela d?un seuil ne cessitant de re e valuer le contexte de marche , les investissements ne cessaires et les conditions d?e quilibre du plan d?affaires de l?ae roport. La mission recommande d?anticiper les changements d?e chelle, en identifiant les adaptations possibles, les seuils de de clenchement, les investissements ne cessaires et les processus de mise en oeuvre. Inconve nients Le principal inconve nient est le temps ne cessaire pour atteindre un volume d?activite suffisant et mettre en place un environnement attractif permettant une pe rennisation de l?activite base e sur une pluralite de transporteurs et de transitaires. Contrairement au premier sce nario, l?ae roport conserve une grande partie du risque trafic. Afin de diminuer ce dernier, il apparaî t souhaitable que l?EPGAV diversifie sa cliente le et ne soit pas de pendant d?un nombre trop limite d?ope rateurs (compagnies ae riennes, transitaires). En outre, il devra financer lui-me me la plupart des investissements ne cessaires a son de veloppement. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 35/38 Conditions de mise en oeuvre et de succe s Le second sce nario est celui qui devrait e tre mis en oeuvre a court terme pour pouvoir atteindre l?e quilibre financier et dans l?attente de pouvoir e ventuellement concre tiser le premier. Comme explique pre ce demment au § 3.1., il existe un seuil minimum d?activite a partir duquel l?ae roport de Vatry pourra devenir naturellement attractif. Ce seuil critique correspond a la possibilite : de trouver a Vatry des dessertes ae riennes suffisantes (fre quence des vols re guliers, panel de destinations), afin de diminuer les temps d?immobilisation des marchandises avant expe dition ; il faudrait que l?ae roport puisse accueillir une ou plusieurs compagnies de re fe rence (e ventuel- lement e trange res) effectuant au moins un vol re gulier quotidien vers la Chine ou le Moyen- Orient, ce qui correspond a une activite minimale d?environ 75 000 tonnes par an29 ; de disposer facilement sur place de marchandises pour e quilibrer les deux sens des vols cargo, ce qui implique l?utilisation re gulie re de Vatry par plusieurs transitaires ou chargeurs de re fe - rence (avec, le cas e che ant, une repre sentation locale) ; de disposer a Vatry des services efficaces et rapides permettant de traiter la marchandise au de part et a l?arrive e, notamment des services routiers pour le pre et le post-acheminement des marchandises. Il sera e galement ne cessaire de cre er a proximite imme diate de l?ae roport, un « e cosyste me » favorable au de veloppement du transport ae rien de tous types de marchandises. Il faudra en tout premier lieu, de finir une strate gie de gestion pre visionnelle des espaces sur l?ae roport et sur la zone logistique pour permettre a des transitaires (hangars, bureaux?) ou des logisticiens de l?utiliser comme base arrie re en premie re ou en deuxie me ligne (cf. recommandation n° 7). Il conviendra d?y pre voir les espaces et les services (restauration, avitaillement, ho tellerie) permettant le de veloppement des services routiers pour les pre - et post-acheminements (cf. recommandation n° 6). Enfin, la mise en oeuvre de ce sce nario rend indispensable l?e volution du statut de l?ae roport pour assurer le financement de ses investissements et de son de veloppement sur le long terme, avec la possibilite du recours a l?emprunt, et faciliter l?e largissement e ventuel de son actionnariat a des partenaires prive s (cf. recommandation n° 8). Mesures d?accompagnement des pouvoirs publics : D?une manie re ge ne rale, ce sce nario ne cessite probablement un accompagnement des pouvoirs publics plus e troit, et dans la dure e, que le sce nario n°1. Les mesures d?insertion territoriale du site de Vatry de crites au § 2.3.2. ci-dessus, et en particulier la mise en place de services communs (dont certains sont de la compe tence des collectivite s territoriales), sont indispensables au bon fonctionnement et a l?attractivite de la zone logistique et de l?ae roport (cf. recommandation n° 6). Les collectivite s locales et re gionales devront e galement initier des de marches pour faire connaî tre les atouts non seulement du site de Vatry, mais aussi, plus largement, de l?ensemble du bassin d?emploi afin d?attirer des ope rateurs ae riens (notamment e trangers), et logistiques (transitaires, socie te s de handling, transporteurs routiers?). Enfin, les pouvoirs publics, et en particulier les services re galiens indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire (contro les de la circulation ae rienne, douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires), devront s?engager a accompagner les diffe rentes e tapes du de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e (cf. recommandations n° 3 et 4). 29 Soit un avion tout cargo d?une capacite d?une centaine de tonnes, chaque jour de l?anne e, plein a l?aller comme au retour. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 36/38 Recommandation 10. (Aéroport, Collectivités territoriales concernées) : engager sans attendre la construction progressive, à Vatry, d?un « écosystème » favorable au développement du trans- port de marchandises aériennes, incluant la zone logistique. L?ae roport travaille selon les quatre axes de de veloppement du fret suivants (cf. § 2.1.2) : renforcer le fret express avec la poursuite des vols entre Vatry, Marseille et Rennes re alise s pour le compte de Colissimo et Chronopost ; se positionner sur le cre neau du e-commerce, avec, dans un premier temps, l?intensification du partenariat avec FTL Express ; consolider l?activite de General Cargo avec la pe rennisation de vols re guliers tels que ceux d?ATC re alise s pour le compte de Bollore , essentiellement vers l?Asie ou l?Afrique ; l?ae roport me ne des discussions en ce sens avec plusieurs compagnies ae riennes, notamment turques et e thiopiennes, ainsi qu?avec Airbus pour une activite base e sur ses appareils de type Beluga ; attirer du fret a spe cificite , en tirant parti des installations frigorifiques existantes (produits pharmaceutiques30 , fret pe rissable?) mais aussi de la souplesse d?exploitation de la plate- forme (animaux vivants, hors gabarit...). A terme, l?EPGAV verrait bien son activite partage e en trois parts e gales entre le fret express, le e-com- merce et les autres transports de marchandises. A l?aune des e le ments de la strate gie de de veloppement de l?ae roport de gage s au § 3 et des deux sce - narios de crits au § 4.1., la mission conside re que ces axes de de veloppement sont pluto t pertinents et adapte s, dans la perspective du sce nario n° 2. La diversification recherche e des activite s et la progres- sivite sont bien caracte ristiques de ce sce nario. Par ailleurs, FTL Express est un transitaire spe cialise dans le e-commerce avec la Chine, mais me me s?il pre voit de s?implanter a Vatry en construisant un centre de tri automatise propre en bord de piste et en y basant une compagnie ae rienne assurant de trois a cinq vols hebdomadaires vers la Chine, son trafic ne serait pas suffisant pour assurer a lui seul la viabilite de l?ae roport. L?EPGAV poursuit l?objectif de se spe cialiser dans le transport de marchandises en re duisant les vols passagers et les subventions qui y sont attache es. Ceci est cohe rent avec l?objectif d?atteinte de l?e qui- libre financier de l?ae roport sans subvention (cf. recommandation n° 2). En revanche, le de couplage actuel du de veloppement de l?ae roport et de la gestion de la zone logistique n?est pas judicieux, vis-a -vis de la recommandation de cre er progressivement, a Vatry, un « e cosys- te me » global favorable au de veloppement du transport de marchandises ae riennes, incluant la zone logistique (cf. recommandation n° 10). En outre, une re flexion devra e tre engage e sans attendre sur l?adaptation de la gouvernance et du statut de l?ae roport (cf. recommandation n° 8). 30 L?ae roport a engage un processus de certification CEIV pharma (Center of Excellence for Independent Validators), certification mise en place sous l?e gide de IATA (International Airlines Transport Association) permettant d?assurer la traçabilite et la fiabilite du transport de me dicaments sur l?ensemble de la chaî ne logistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 37/38 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 38/38 Annexe 1 : Historique et état des lieux Annexe 2 : Le transport aérien de marchandises Annexe 3 : Logistique terrestre Annexe 4 : Analyse des contraintes imposées par les services régaliens nécessaires à l?aéroport Annexe 5 : Liste des personnes rencontrées Annexe 6 - Lettre de commande PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/27 1. Historique ............................................................................................................................................. 3 1.1 Création de l?aéroport de Vatry ........................................................................................................... 3 1.2 Historique de l?activité de l?aéroport ................................................................................................ 4 1.2.1 Transport de fret aérien ............................................................................................................. 4 1.2.2 Transport de passagers .............................................................................................................. 5 1.2.3 Vols d?entraînement ..................................................................................................................... 6 1.2.4 Location de parkings avion et d?un hangar de maintenance ....................................... 6 1.2.5 Rôle joué par l?aéroport pendant la crise sanitaire ......................................................... 7 1.2.6 Activité actuelle de transport de marchandises de l?aéroport et projets de développement .............................................................................................................................. 8 1.3 Historique de la zone logistique ........................................................................................................ 11 2. Le site de la plateforme aéroportuaire et sa desserte ........................................................ 12 2.1 Le site ........................................................................................................................................................... 12 2.2 Accès routiers ........................................................................................................................................... 13 2.3 Accès ferroviaire...................................................................................................................................... 13 3. L?aéroport ........................................................................................................................................... 15 3.1 Les installations aéroportuaires ....................................................................................................... 15 3.1.1 La piste ............................................................................................................................................ 16 3.1.2 Services généraux assurés par l?aéroport ......................................................................... 16 3.1.3 Les terminaux ............................................................................................................................... 16 3.1.4 Hangar de maintenance avions ............................................................................................. 17 3.2 L?aéroport : un établissement public industriel et commercial local ................................. 17 3.3 Les finances ............................................................................................................................................... 18 4. Les zones d?aménagement ............................................................................................................ 19 4.1 Périmètre, les ZAC, le foncier ............................................................................................................. 19 4.2 Équipements ............................................................................................................................................. 21 4.3 Stratégie de commercialisation et de gestion .............................................................................. 23 4.4 Les entreprises installées et les options ........................................................................................ 24 4.5 Les projets .................................................................................................................................................. 25 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/27 4.5.1 Inscription sur la liste des sites industriels « clé en main » ....................................... 25 4.5.2 ZAC n° 3 ........................................................................................................................................... 26 4.5.3 Plan de développement économique et écologique ...................................................... 26 5. Conclusions ........................................................................................................................................ 27 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/27 L?ae roport de Vatry est implante sur une ancienne base militaire de l?OTAN construite entre 1953 et 1956. Cette dernie re a e te mise en sommeil en 1959 et la plate-forme a e te re troce de e en 1967 a l'ar- me e de l'air française. Elle fut alors utilise e comme terrain d'entraî nement. Au de but des anne es 1970, la chambre de commerce et d?industrie (CCI) de Cha lons-en-Champagne cre e une ae rogare pour traiter des vols d?affaires et des vols charters. Cette exploitation perdura jusqu?en 1986, date a laquelle la CCI arre te d?exploiter la plate-forme. A la fin des anne es 80, des re flexions ont e te conduites par les villes de Reims, Cha lons-en-Champagne et Troyes sur l?implantation d?une plate-forme multimodale a Vatry. En 1992, le conseil ge ne ral de la Marne, sous l?impulsion de son Pre sident Albert Vecten, de cide de construire une plate-forme multimodale autour d?un po le logistique et d?une ae rogare de fret. A l?e poque, des taux de croissance annuels du transport de fret international de 10 % en moyenne, per- mettaient d?envisager la cre ation d'une nouvelle infrastructure comple mentaire aux ae roports pari- siens avec l?objectif d?atteindre 150 000 tonnes annuelles de fret ae rien a l?horizon 2010. En novembre 1992, le De partement cre e pour ce faire une socie te d?e conomie mixte de die e, la socie te anonyme d?e conomie mixte Paris-Champagne (SAEM Paris-Champagne). Le 12 octobre 1998, il ce de ses parts a un consortium de partenaires prive s canadiens et français et la socie te devient la SEVE (socie te d?exploitation de Vatry Europort31). Les travaux ont de bute a l'hiver 1997-1998, la plate-forme a e te livre e de but 2000 et l?inauguration publique des installations a eu lieu le 15 juin 2000. Les travaux d?ame nagement ont pu e tre finance s notamment gra ce aux ressources fiscales tire es de la vignette automobile. En effet, au milieu des anne es 1990, le tarif de la vignette automobile e tait libre- ment fixe par chaque conseil ge ne ral. Un tarif tre s bas a entraî ne une multiplication des immatricula- tions dans le de partement de la Marne, notamment de ve hicules de socie te s de location32. Depuis 1992, le de partement de la Marne a de pense 310 M¤ en investissement et fonctionnement de l?ae roport de Vatry33. L?ae roport a e te ouvert au trafic ae rien international par arre te du 26 juin 2000. Son appellation offi- cielle est devenue « Paris-Vatry » en septembre 2006, celui-ci ayant e te inte gre par l?association inter- nationale du transport ae rien (IATA) a l?ensemble des ae roports desservant la ville de Paris. La porte e de cette appellation est seulement commerciale : elle permet de mettre en avant la « proximite » de l?ae roport avec Paris et de le faire apparaî tre comme tel dans les recherches d'itine raires. 31 La socie te SEVE e tait une socie te anonyme dont les actionnaires, au de but de 2006, e taient Ae roports de Montre al Capital ? ADMC (23,3 % du capital), le groupe canadien SNC-Lavalin associe a la socie te re moise Pingat inge nierie (33,4 %), la Sogaris (socie te anonyme d?e conomie mixte de la gare routie re de Rungis pour 15 % du capital), et les chambres de commerce et d'industrie de Cha lons, Reims?E pernay et Troyes (respectivement 11,7 %, 9,9 % et 6,7 % du capital). Source : rapport d?observations de finitives de 2007 relatif a la gestion de la socie te d?exploitation de Vatry Europort pour les exercices 1999 a 2005. 32 En 1996, pour les voitures d'une cylindre e de 5 a 7 CV, le tarif de la vignette dans la Marne e tait le plus bas de France (278 francs, a comparer au maximum de 604 francs dans le Cantal et a la moyenne nationale de 515 francs pour le me me ve hicule). Les immatriculations de voitures neuves dans ce de partement ont ainsi e te multiplie es par cinq en un peu moins d'un an. « Quelque 85.000 immatriculations de voitures neuves ont été enregistrées à Châlons-en-Champagne au cours des dix premiers mois de 1996, contre 16.000 pendant la période correspondante de 1995 », a de clare a l'AFP Raymond Latreuille, directeur de la re glementation et des liberte s publiques a la pre fecture. « Si l'on se réfère à l'ensemble des immatriculations (neuves ou occasions) arrêtées au 31 octobre 1996 sur l'ensemble du département, elles se chiffrent à 149.000, contre moins de 82.000 sur les dix premiers mois de 1995. » Source Les Echos, article du 14 novembre 1996. 33 Source : De partement de la Marne. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/27 Le de partement de la Marne e tait concessionnaire de l?ae rodrome de Vatry, dans le cadre d?une con- vention signe e en septembre 1997 avec l?E tat, en application de l?article L. 221-1 du code de l?aviation civile. Il e tait donc responsable de l?ame nagement de la plate-forme, au sens large, a savoir toutes les ope rations lie es aux e quipements ae roportuaires proprement dits, a la viabilisation de la plate-forme et aux zones d?activite s e conomiques annexes. L?ae roport lui a e te transfe re par l?E tat dans le cadre de la loi de de centralisation du 13 aou t 2004. Les ame nagements de la plate-forme ae roportuaire : piste, aires de stationnements avions, e quipe- ments ae ronautiques, ba timents techniques, ae rogare de fret ont e te conduits par la SAEM Paris-Champagne puis la SEVE (Socie te d?exploitation Vatry Europort), dans le cadre de deux conven- tions de mandat qui lui avaient e te confie es en janvier 1996 par le de partement de la Marne. La socie te d?exploitation Vatry-Europort a e galement re alise deux zones d?ame nagement concerte (cf. 2 ci-apre s). L?exploitation, la gestion et le de veloppement de la plate-forme ae roportuaire et de l?ae rogare de fret ont e te confie s par le de partement a la SEVE, dans le cadre d?une proce dure de de le gation de service public. Le contrat de de le gation de service public a e te signe le 2 de cembre 1998 pour une dure e de 20 ans. L?exploitation de l?ae roport par la socie te prive e de le gataire a de marre le 31 mars 2000. La SEVE a e te liquide e par de cision du Tribunal de commerce de Cha lons-en-Champagne le 7 juillet 2016. Le conseil de partemental de la Marne a alors de cide de reprendre la gestion de l?ae roport et d?en con- fier l?exploitation, a compter du 8 juillet 2016, a un EPIC a personnalite morale et autonomie financie re, l?e tablissement public de gestion de l'ae roport Paris-Vatry ? EPGAV. De s l?origine, l?ae roport a e te imagine et conçu pour e tre spe cialise dans le transport et le traitement du fret ae rien avec la constitution d?un po le multimodal (air/route/rail) couple a un po le logistique. Le site de l?ae roport est en effet situe a moins d?une journe e de route des grands centres e conomiques europe ens, a 150 km de Paris et a moins de deux heures du Benelux. Il est tre s accessible par la route (autoroutes A26 et A4, RN4 et RD977). La zone logistique be ne ficie par ailleurs d?un embranchement ferroviaire de die avec une desserte de la gare de Cha lons-en-Champagne situe e a 20 km (cf. § 2.3 ci- dessous). Dans la convention initiale, le de le gataire avait pour objectifs d?atteindre un trafic fret minimum de 125 000 tonnes en cumule pendant les huit premie res anne es et un trafic de 150 000 tonnes/an au terme d?une pe riode de 10 ans (1998 ? 2008). L?ae roport n?a jamais atteint ces objectifs. Le trafic a cru a partir de 2002, pour atteindre un peu plus de 41 000 tonnes en 2008. Mais, il est retombe a 22 442 tonnes de fret en 2009 (du fait de la crise e conomique et du de part pour Lie ge de la compagnie Avient34 qui re alisait, a elle seule, environ 80 % des tonnages a Vatry), puis a 7 928 tonnes en 2010. Malgre un tonnage un peu meilleur en 2017, le trafic fret est reste tre s modeste jusqu?en 2019 ou il a atteint le niveau bas de 2 882 tonnes. Tirant profit du transfert d?une partie du fret transporte dans les soutes des ae ronefs passagers vers des vols cargo pendant la crise sanitaire, le trafic a Vatry est remonte a 12 674 en 2020, puis a un peu plus de 30 000 tonnes en 2021. 34 Cette compagnie spe cialise e dans le transport de fret avait son sie ge social a Harare, au Zimbabwe et son centre commercial au Royaume-Uni. Elle assurait du transport de fret a destination de l?Afrique et du Moyen Orient. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/27 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 016 1 779 6 162 8 729 19 127 37 632 37 659 37 222 40 455 22 442 7 928 8 372 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 8 850 5 636 6 289 4 722 7 748 17 912 5 334 2 882 12 674 30 588 Tableau 2 : trafic de fret (en tonnes) de l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français Avec 29 781 t de fret avionne 35, Paris-Vatry est classe en 2021 a la 7e me place des ae roports français pour le transport de fret avionne , derrie re Paris-Charles de Gaulle (1 957 273 t), Ba le-Mulhouse (73 789 t), Paris-Orly (73 751 t), Marseille-Provence (56 526 t), Lyon-Saint Exupe ry (50 076 t) et Toulouse- Blagnac (45 978 t)36. La re alisation, en 2004, d?une ae rogare passagers a permis e galement d?accueillir a Vatry des vols de transport de personnes, charters ou re guliers low cost. Ainsi, en 2004 et 2005, la compagnie New Horizon a ope re des vols charters saisonniers a destination de la Turquie et vers Corfou. Mais le faible potentiel de la zone de chalandise a finalement contraint le voyagiste a cesser toute exploitation. En 2006, une autre initiative a e te conduite par la compagnie Air Turquoise avec quatre vols quotidiens a destination de Marseille, Nice, Londres, Bordeaux ou Toulouse. Mais la compagnie a e galement cesse ses activite s apre s un mois d?exploitation et a e te place e en liqui- dation judiciaire. La compagnie Atlas Atlantic Airlines (AAA) a e galement exploite des vols charter au de part de Vatry vers le Maghreb a partir de 2015 jusqu?a sa liquidation judiciaire en de cembre 2017. Depuis 2010, la compagnie Ryanair assure des vols re guliers au de part de l?ae roport. Apre s avoir ex- ploite des liaisons vers Oslo-Rygge (Norve ge) et Stockholm-Skavsta (Sue de), elle exploite actuellement des vols re guliers vers Fe s, Marrakech et Porto. Ces vols transportent essentiellement, a l?aller et au retour, des passagers d?origine marnaise. Les remplissages sont de 90 % en moyenne, mais l?EPGAV contribue au financement de ces vols sous forme d?aides au de marrage et de financement d?actions marketing verse es a Ryanair37. Ibe ria a exploite des vols re guliers (trois vols par semaine) vers son hub de Madrid a compter du 31 mars 2019. Mais, la compagnie a mis fin unilate ralement au contrat qui la reliait a l?EPGAV et un accord transactionnel a e te conclu en janvier 2020 pour un arre t des vols a partir du mois de Mars 202038. Des vols saisonniers, commercialise s par Inzeeair, devaient e tre assure s a compter de cette anne e (du 26 mai au 26 septembre) le jeudi et le dimanche pour Nice, le vendredi et le lundi pour Londres-Stansted et le samedi pour Ajaccio. Ces vols ont e te annule s en raison du nombre insuffisant de re servations. Par ailleurs des vols a la demande (charters) sont affre te s par des agents de voyage, en pe riode de vacances scolaires. 35 Sur les 30 588 tonnes de fret qui ont transite par l?ae roport de Vatry en 2021, 807 correspondent a du fret camionne . Cf. de finition du fret camionne a l?annexe 2, § 1.4. 36 Source : Union des ae roports français, Re sultats d?activite des ae roports français, p 35. 37 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 pre sente lors du conseil d?administration de l?EPGAV du 13 septembre 2021. 38 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 pre sente lors du conseil d?administration de l?EPGAV du 13 septembre 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/27 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 0 1 250 1 322 1 559 9 407 6 801 8 842 4 506 3 628 4 417 21 255 51 123 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 87 745 100 857 96 221 83 897 132 972 108 845 61 222 80 644 36 975 44 567 Tableau 3 : transport de passagers de l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français Gra ce a la longueur de sa piste, l'ae roport de Vatry peut accueillir des vols d'entraî nements avec tous types d'appareils ainsi que des vols d'essais techniques et de certifications. C?est ainsi que des compagnies ae riennes comme Air France, British Airways, Brussels Airlines, KLM, Transavia ou encore Swiss International Air Lines viennent re gulie rement s'entraî ner sur la plateforme marnaise pour former leurs pilotes aux proce dures de de collage et d?atterrissage. Airbus utilise e galement souvent l'ae roport pour y effectuer des tests sur ses nouveaux appareils, comme par exemple, ceux de l'Airbus A350. Cette activite re gulie re repre sente moins de 10 000 mouvements par an (cf. tableau 3 qui repre sente le nombre de mouvements non commerciaux sur l?ae roport, lesquels incluent les vols d?entraî nement). Elle ge ne re un chiffre d?affaires important d?environ 1 M¤39. La chute en 2020 et 2021 est lie e a la crise sanitaire. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2 068 6 745 9 692 12 194 8 524 8 636 13 203 17 457 15 698 8 748 6 454 7 075 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 6 948 5 295 9 084 9 422 9 311 9 533 10 026 10 527 6 842 5 546 Tableau 4 : nombre de mouvements non commerciaux sur l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français L?ae roport est e quipe d?une surface importante de parkings avions (90 000 m2, soit la capacite d?une cinquantaine d?appareils). Il s?est par ailleurs dote en 2020, d?un hangar de 2422 m2 permettant d?ac- cueillir des ae ronefs pour des ope rations de maintenance40. En 2020, l?ae roport a conclu avec la socie te TARMAC Aerosave une convention d?occupation temporaire relative au stockage et a la maintenance d?appareils41 immobilise s pendant la crise sanitaire. Il a e te mis fin a cette convention en 2021. 39 Cf. II.c) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 janvier 2020. 40 Ce nouvel e quipement a cou te 3,3 M¤, finance s par le de partement de la Marne, et a be ne ficie de subventions de la part de l?E tat dans le cadre du contrat de redynamisation du site de de fense, a hauteur de 837 424 euros et de la re gion Grand Est pour 500 000 euros. Cf. II.e) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 janvier 2020. 41 Cf. VIII du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 29 juin 2020. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/27 Le 10 mars 2021, une convention temporaire d?une dure e de 10 ans a e te conclue avec le groupe mar- nais ASI Group (ASI Aviation/ASI Innovation) pour utiliser le hangar de maintenance pour une activite de modification d?ae ronefs42. Le trafic de marchandises a l?ae roport de Vatry e tait tombe a 2 882 tonnes en 2019, avant la crise sani- taire. Cette dernie re a permis a l?ae roport de jouer un ro le dans l?acheminement de mate riel me dical (90 vols, soit 4 500 tonnes de mate riel me dical et 610 millions de masques importe s de Chine au cours du deu- xie me trimestre de l?anne e 2020)43. Soixante-six rotations de compagnies russes et chinoises ont no- tamment e te autorise es, au-dela des droits octroye s par les accords bilate raux, par la DGAC entre mars et juillet 2020 pour des vols de transport de fret sanitaire « COVID 19 » compose s de masques, mate - riels et produits sanitaires, principalement en Antonov 124, pour un total de pre s de 4 100 tonnes. A titre d?exemple, les quatre rotations hebdomadaires de Volga Dnepr, en avions cargo Antonov 124 vers Vatry, ont repre sente un volume de fret de 450 a 650 m3 (10 millions de masques environ par rotation). En septembre et octobre 2020, une se rie de vols entre Tunis et Vatry (25 vols) a e te mise en place pour des importations lie es a la reprise des chaî nes de production dans l?industrie automobile. La fin de l?anne e 2020 a e te marque e par le de but d?ope rations avec Qatar Airways, gra ce aux de roga- tions a l?accord ae rien entre la France et le Qatar44 accorde es par la DGAC. C?est ainsi que Qatar Airways a pu re aliser : deux vols par semaine entre Doha et Vatry au moyen d?avions passagers ne transportant que du fret du 15/11/2020 au 10/01/2021 ; un vol hebdomadaire tout cargo du 20/11/2020 au 01/01/2021 ; cinq vols pour Michelin en provenance de Thaî lande en octobre 2020 ; des vols sporadiques dans le cadre de la campagne du Beaujolais Nouveau jusqu?a mi- novembre ; de nombreux vols non re guliers en de cembre et janvier, avant la signature de l?accord europe en entre la France et le Qatar. Au total, 26 rotations ont e te ope re es par Qatar Airways Cargo en novembre et de cembre 2020. Au 31 De cembre, la compagnie aura fait transiter 2 379 tonnes par l?ae roport. Sur la me me pe riode, des im- portations de fret e-commerce ont e te re alise es avec FTL Express (16 vols en novembre et de cembre). D?autres types de fret ont e te traite s en 2020 comme l?export d?animaux vivants, du fret militaire et industriel. Au total, 12 674 tonnes de fret ont transite par l?ae roport en 2020. En revanche, ce dernier n?a pas pu utiliser toute sa capacite de parking pour des avions immobilise s par la crise, puisqu?elle n?a stocke pendant le confinement de mars-avril, que 11 ae ronefs sur la cinquantaine qu?elle aurait pu accueillir45. L?activite de transport de marchandises s?est poursuivie a Vatry en 2021 avec un trafic un peu supe - rieur a 30 000 tonnes gra ce a : 42 Cf. 12) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 16 septembre 2021. 43 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 de l?EPGAV. 44 Cet accord ne pre voyait en principe que deux rotations hebdomadaires vers la France. La Direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) a autorise des vols supple mentaires a la condition qu?ils soient re alise s vers l?ae roport de Vatry. 45 Cf. 2 du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 mars 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/27 la consolidation des ope rations effectue es pour le compte de FTL Express (e-commerce en provenance de la Chine) ; l?intensification de l?octroi, par la DGAC, de droits extra-bilate raux en faveur de Qatar Airways, allant jusqu?a trois vols hebdomadaires tout cargo (l?un d?entre eux e tant de place depuis Roissy-Charles de Gaulle) et deux vols d?avions passagers transportant des marchandises en cabine (« pax-freighters »46) sur la plateforme champenoise, jusqu?a la signature de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar intervenue le 18 octobre 2021 ; la signature, fin de cembre 2020, d?un contrat d?un an avec Swiftair pour des vols de fret express (Colissimo, Chronopost) entre Vatry, Marseille et Rennes (de but des ope rations Chronopost le 4 janvier 2021) ; deux vols hebdomadaires re alise s par la compagnie moldave Ae ro Trans Cargo (ATC) pour le compte de Bollore . L?activite actuelle de transport de marchandises de l?ae roport se poursuit avec : les vols re alise s pour le compte de FTL Express ; les vols de fret express re alise s par Swiftair (cinq par semaine) ; les deux vols hebdomadaires re alise s par la compagnie Aero Trans Cargo (ATC) pour le compte de Bollore ; des vols non re guliers de General Cargo. FTL Express FTL Express est un transitaire base sur l?ae roport de Roissy-Charles de Gaulle spe cialise dans le e- commerce avec la Chine. Il importe environ 3 000 tonnes de fret par mois pour le compte de chargeurs chinois (Alibaba?). Un certain nombre de vols sont camionne s depuis ou jusqu?a Lie ge, que FTL envi- sage de transfe rer sur l?ae roport de Vatry. FTL Express a signe le 19 janvier 2020 une convention avec le pre sident du conseil de partemental de la Marne et la direction re gionale des douanes portant sur un partenariat de de veloppement avec l?ae - roport et un engagement de flux. FTL Express souhaite e galement construire un centre de tri automa- tise propre de 12 000 a 15 000 m2 en bord de piste, dans la continuite de l?actuel terminal fret n° 2. Le ba timent sera re alise sur un terrain vendu par le de partement de la Marne dans la zone ZA de la ZAC n° 1. Pour ce faire, FTL Express a besoin de s?appuyer sur une compagnie ae rienne base e a Vatry qui pourrait assurer un nombre minimum de vols hebdomadaires vers la Chine (trois a cinq par semaines). Une compagnie est en cours de constitution, dont FTL serait l?un des actionnaires. Elle serait dote e au de marrage de deux avions tout cargo (Airbus A 330 reconfigure s par une entreprise du groupe Vallair, base e sur l?ae roport de Cha teauroux, dont c?est le me tier et qui serait e galement actionnaire de l?entre- prise) et pourrait, a terme, disposer d?une flotte plus importante. Le dossier de cre ation de cette com- pagnie, de nomme e FTL Airlines, est en cours d?instruction par les services de la DGAC. La convention signe e en janvier 2020 confe re une exclusivite a FTL jusqu?au 31 de cembre 2022. Suspension des ope rations par les compagnies russes 46 Cf. annexe 2, § 1.4. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/27 Avant la mise en place des mesures de re torsion conse cutives aux hostilite s de clenche es par la Russie a l?encontre de l?Ukraine, plusieurs compagnies russes (parmi lesquelles Air Bridge Cargo) desservaient fre quemment l?ae roport de Vatry. Ces ope rations ont e te arre te es. Ope rations re alise es pour le compte du groupe Bollore Deux vols hebdomadaires sont assure s depuis de but 2021 par des Boeing B747F de la compagnie mol- dave Aero Trans Cargo (ATC) pour le compte du groupe Bollore agissant en tant que transitaire. Bollore est engage jusqu?en mars 2023 pour ces deux vols a Vatry. Le Groupe utilise d?autres ae roports, notam- ment Roissy-Charles-de-Gaulle et l?ae roport de Luxembourg (vers lequel des marchandises sont trans- porte es par camion depuis Roissy). Globalement satisfait des ope rations assure es a Vatry, il pourrait y transfe rer davantage d?activite s s?il s?y posait un plus grand nombre de compagnies ae riennes assurant des services re guliers. Qatar Airways. Une occasion manque e ? La compagnie Qatar Airways a utilise l?ae roport de Vatry pendant la crise sanitaire, du fait des con- traintes de l?accord ae rien entre la France et le Qatar47, la direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) ayant de cide de faciliter la re alisation de vols entre cet ae roport et celui de Doha. Mais, outre les de ro- gations pour pouvoir effectuer des vols entre Doha et Vatry, Qatar Airways aurait souhaite pouvoir e ga- lement disposer de droits dits « de 5e me liberte »48, pour pouvoir desservir les E tats-Unis depuis Vatry en extension des vols re alise s depuis Doha et par anticipation de l?entre e en vigueur de l?accord entre l?Union europe enne et le Qatar. Elle envisageait en effet de transfe rer rapidement une partie de son activite re alise e a partir de Lie ge et de Luxembourg vers Vatry. D?apre s la compagnie, c?est faute d?ob- tenir rapidement des droits de 5e me liberte sur l?ae roport marnais que la compagnie a de cide de la transfe rer sur l?ae roport de Maastricht ou elle disposait des autorisations ne cessaires. Apre s l?entre e en vigueur de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar signe le 18 octobre 2021, la compagnie Qatar Airways dispose de droits de trafic suffisants pour pouvoir desservir d?autres ae roports que Vatry. Cet accord lui confe re e galement des droits de 5e me liberte , avec des limitations (actuellement quatre fre quences par semaine). Force est de constater que Qatar Airways, dont les principaux entrepo ts en France sont localise s a Pa- ris-Charles des Gaulle, n?a de sormais plus d?incitation a se poser sur l?ae roport de Vatry de manie re re gulie re. Par ailleurs, la compagnie n?a pas pre vu la possibilite d?atterrir ou de de coller sur un ae roport ou le contro le d?ae rodrome n?est pas assure . Or, c?est le cas a Vatry, a certaines pe riodes de la journe e, no- tamment de nuit, ou il n?est rendu aux usagers qu?un service AFIS (Flight Information Services, cf. an- nexe 4, § 3.1.). La DGAC a pris des contacts avec Qatar Airways afin de lui expliquer le fonctionnement et le niveau de se curite du service AFIS afin d?essayer de lever ses re serves. Il est probable que la compagnie continuera a re aliser a Vatry des vols ponctuels, mais qu?il sera difficile de la faire revenir sur le transfert d?une partie de ses activite s a Maastricht. CMA CGM, une autre occasion manque e ? Le groupe CMA CGM est un acteur mondial majeur du transport maritime (troisie me armateur mondial) et de la logistique, capable d?offrir des solutions de transport multimodales de bout-en-bout (mari- times, ferroviaires et routiers). Dote d?une flotte de 500 navires, il dessert 420 ports commerciaux dans 47 Voir note 44. 48 Cf. annexe 4, § 4. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/27 le monde avec plus de 257 lignes maritimes. Sa filiale CEVA-Logistics dispose de 750 entrepo ts repre - sentant plus de 9 millions de m2, dont deux sur la zone logistique de l?ae roport de Vatry. Il emploie 130 000 personnes dans le monde et re alise un chiffre d?affaires de 56 Mds$49. Le groupe a cre e en 2021 une compagnie ae rienne, CMA CGM Air Cargo, filiale spe cialise e dans le fret ae rien. Elle s?est dote e de quatre Airbus A330-200F d'occasion (capacite d?emport de 61 tonnes), dont l'exploitation a e te confie e a la compagnie ae rienne Air Belgium. Elle poursuivra son de veloppement en 2022 avec deux Boeing 777 cargo (capacite d?emport de 102 tonnes), puis avec quatre Airbus 350F qui inte greront la flotte en 2025 et 2026 (capacite d?emport de 104 tonnes). La compagnie ope re, via Air Belgium, des vols vers les E tats-Unis (Chicago, Atlanta) et, prochainement, en propre, des vols vers l?Asie (Hong-Kong a l?e te 2022, puis Se oul, Shanghai, Bangkok a compter de l?hiver 2022-2023)50. Apre s avoir envisage un temps de se baser sur l?ae roport de Vatry, CMA CGM Air Cargo a finalement choisi d?ope rer depuis l?ae roport de Roissy-Charles de Gaulle. Les dirigeants de la compagnie expli- quent, d?une part, qu?elle a vocation a travailler avec des donneurs d?ordre importants, localise s dans la Re gion-Capitale. L?ae roport de Roissy lui permet, d?autre part, de massifier davantage de marchan- dises qu?a Vatry, notamment celles contenues dans les soutes des appareils transportant des passagers, gra ce au nombre important de vols en correspondance (hub passagers d?Air France). CMA CGM a annonce fin mai son projet d?entrer au capital du groupe Air France-KLM (a hauteur de 9 %) et de nouer un partenariat exclusif de dix ans avec le groupe ae rien en ce qui concerne l?activite cargo. Le choix de CMA CGM Cargo de s?implanter a Roissy prend ainsi tous son sens, le hub d?Air France (qui lui-me me relance son activite de transport de marchandises via sa filiale Air France Cargo) e tant base sur cet ae roport. Axes de de veloppement envisage s par l ?ae roport de Vatry L?ae roport travaille selon trois axes de de veloppement du transport de marchandises : renforcer l?activite de fret express avec la poursuite des vols entre Vatry, Marseille et Rennes re alise s pour le compte de Colissimo et Chronopost ; se positionner sur le cre neau du e-commerce, avec, dans un premier temps, l?intensification du partenariat avec FTL Express et l?installation a Vatry de FTL-Airlines, si cette compagnie par- vient a obtenir une licence de transporteur ae rien (en moyenne cinq a sept vols par semaine a l?import) ; les temps de transit sur l?ae roport marnais (48 a 72h de moins par rapport aux grands hubs europe ens) pourraient inte resser des chargeurs chinois. L?une des difficulte s est d?identifier des flux de marchandises a l?export pour e viter que les appareils ne repartent a vide ; consolider l?activite du General Cargo, avec la pe rennisation de vols re guliers tels que ceux d?ATC re alise s pour le compte de Bollore et la mise en place de vols re guliers, essentiellement vers l?Asie ou l?Afrique ; l?ae roport me ne des discussions en ce sens avec plusieurs compagnies ae riennes, notamment turques et e thiopiennes, ainsi qu?avec Airbus pour une activite base e sur ses appareils de type Beluga. L?ae roport cherche par ailleurs a faire transiter par lui du fret a spe cificite (produits pharmaceu- tiques/animaux vivants/fret pe rissable) : l?ae roport a engage un processus de certification CEIV pharma51. Il espe re par ailleurs consolider les transports d?animaux vivants a l?export. La mise en place de vols d?importation de fret pe rissable, notamment de fruits et le gumes en provenance d?Afrique, est 49 Source : Site Internet de CMA CGM : https://www.cmacgm-group.com/fr/groupe-et-vision 50 Source : https://www.cma-cgm.fr/produits-services/air-cargo 51 Center of Excellence for Independent Validators (CEIV), certification mise en place sous l?e gide de IATA (International Airlines Transport Association) qui permet d?assurer la traçabilite et la fiabilite du transport de me dicaments sur l?ensemble de la chaî ne logistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/27 freine e par les limitations impose es par les services d?inspections ve te rinaires et phytosanitaires (cf. annexe 4, § 2). A terme, l?ae roport verrait bien son activite partage e en trois parts e gales entre le e-commerce, le General Cargo et le fret express. Il s?est donne pour objectif d?atteindre 45 000 t en 2022, 75 000 t en 2023 et 100 000 t en 2024. Paralle lement au lancement de l?ae roport, le de partement de la Marne a engage , a proximite de ce der- nier, la re alisation d?une vaste zone logistique de 1 000 ha environ, visant a tirer toutes les synergies permises par une desserte tri-modale air, rail et route. Avec les 365 ha d?emprises ae roportuaires, c?est donc un site e conomique de pre s de 1 400 ha, voue a la logistique, qui est programme et pre pare sur le site de Vatry. Tout en phasant les ope rations d?ame nagement proprement dites, mene es par le biais de plusieurs zones d?ame nagement concerte (ZAC), le de partement engage de s 1994 les de marches de la maî trise foncie re de l?ensemble du site : de claration d?inte re t ge ne ral le 4 novembre 1994 ; de claration d?inte re t public de la ZAC n° 1 le 25 novembre 1997 ; de claration d?inte re t public de la ZAC n° 2 et des re serves foncie res le 22 mars 1999 ; ache vement des ope rations de maî trise foncie re en 2011. Il conce de les ope rations d?ame nagement des deux premie res zones d?ame nagement concerte (ZAC) a sa socie te d?e conomie mixte (la SAEM Paris-Champagne dont il est alors encore l?actionnaire majori- taire) par un traite de concession en date du 3 janvier 1996 : « les études générales des ZAC 1 & 2, les acquisitions foncières incluses dans le dossier de réalisation des ZAC, les études et la réalisation d?une partie des tâches d?aménagement prévues aux dossiers de réalisation des ZAC et la commercialisation des terrains ». A la me me date, il comple te cette concession par deux conventions de mandat de 10 ans maximum confie e a la me me SEM. Ces conventions « E tudes - Travaux - Promotion » et « Foncier » chargent la SEM de proce der, au nom et pour le compte du De partement, « aux acquisitions foncières à l?exception de celles incluses dans les dossiers de réalisation des ZAC 1 & 2, à l?étude et la réalisation des infrastruc- tures primaires des ZAC, des superstructures publiques correspondant aux phases de réalisation, à l?étude et aux travaux de l?aéroport et, à la communication promotionnelle de la plateforme ». La concession et les deux conventions de mandat sont reprises par la SEVE lors de sa cre ation, en 1998. La SEVE engage les re alisations, ainsi que la commercialisation de la ZAC n° 1. Huit entreprises, ainsi que le centre d?affaires de la CCI de Cha lons-en-Champagne s?installent ainsi entre 1996 et 2001. Il s?agit pour l?essentiel d?entreprises de ja pre sentes sur le territoire, qui relocalisent et de veloppent leur activite sur le site. Le flux d?installations se tarit alors. En de cembre 2003, le de partement reprend en re gie la ZAC n° 1, puis la ZAC n° 2 en novembre 2006. Ces ope rations sont conduites par le service de l?ame nagement, loge a la direction du patrimoine, du de veloppement et de l?environnement. Ce service assure l?ensemble des responsabilite s d?ame nageur : e tudes et gestion des proce dures, commercialisation et gestion des zones, relations avec les conces- sionnaires, suivi des entreprises installe es. Il est appuye en tant que de besoin par les services spe cia- lise s. Seules deux ope rations nouvelles sont re alise es entre 2001 et 2019. L?association de formation profes- sionnelle ALMEA cre e une antenne pour ses formations a la logistique sur la ZAC n° 1, a co te du centre PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/27 d?affaires de la CCI en 2006. L?entrepo t de Norbert Dentressangle52 est la premie re ope ration sur la ZAC n° 2, en 2007. Bien que l?embranchement ferre de la ZAC soit re alise , cette entreprise n?est pas raccorde e. En 2019, l?arrive e de Mosolf, groupe logistique allemand spe cialiste de l?automobile, relance l?ame na- gement de la ZAC n° 2. Apre s une premie re acquisition de 24 ha, le groupe a pris en location un deu- xie me terrain, ainsi que des options qui pourraient porter ses emprises totales a plus de 70 ha. Cet investissement fait suite a la sortie d?un partenariat sur un site lorrain et offre des possibilite s de crois- sance importante. Mosolf a commence a organiser l?e cosyste me indispensable au de veloppement de ses activite s avec la reprise du centre de maintenance de camions par un transporteur d?automobiles, partenaire historique. Ce centre de maintenance avait e te re alise en 2000 par Garage Poids Lourds Kehr & Cie sur la ZAC n° 1 ; il avait assez rapidement cesse ses activite s53. D?autres projets sont e voque s, notamment un centre routier. Cette premie re arrive e est suivie par d?autres projets dans le secteur logistique, du ne goce et me me de l?industrie. Par ailleurs, les entrepo ts de la premie re ge ne ration qui e taient vacants, parfois depuis plu- sieurs anne es, retrouvent preneurs, tel celui de la SCAPEST en face des ae rogares. Cette reprise re cente et rapide de la commercialisation ame ne le conseil de partement a engager les e tudes de la ZAC n° 3 en 2021, en visant la reconstitution de l?offre vers 2027. L?ae roport de Vatry est situe sur le territoire des communes de Bussy-Lettre e, Haussimont et Vassimont-et-Chapelaine dans le de partement de la Marne, en re gion Grand Est. La commune de Vatry qui lui a donne son nom est a 8 km au Nord-Est. Ouvert a la circulation ae rienne publique (CAP) depuis 1993, l'ae roport se trouve a 25 km au Sud-Ouest de Cha lons-en-Champagne (soit environ 2mn en voiture), a 71 km au sud-est de Reims (soit 45mn en voiture via l?autoroute A4), a 62 km au Nord de Troyes (35mn en voiture) et a 160 km a l'Est de Paris (soit environ 1h30 en voiture). 52 Rachete en 2015 par XPO, dont la branche logistique europe enne est devenue GXO Logitics. 53 La filiale du groupe Kehr Vatry Poids Lourds Services a e te radie e du registre de commerce et des socie te s (RCS) en 2015 mais son activite n?avait jamais de colle . De s 2003, des mesures de poursuite d?activite avaient e te ne cessaires. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/27 L?isolement de l?ae roport et la faible densite de population (7 habitants au km²) autour de l?ae roport limitent tre s fortement ses impacts environnementaux et sociaux. Ainsi, les nuisances sonores n?affectent qu?un nombre limite d?habitations. A la cre ation de l?ae roport, le Conseil ge ne ral avait re serve une enveloppe de 4,1 millions d?euros pour l?isolation phonique des habitations situe es dans le plan d?exposition au bruit. 150 habitations seulement ont be ne ficie de cette aide. Le re gime de taxe sur les nuisances sonores ae riennes (TNSA) n?est pas applicable a l?ae roport. Cette situation constitue inde niablement un atout pour l?ae roport qui peut notamment envisager de de velopper ses activite s, de jour comme de nuit. L?ae roport est accessible depuis Cha lons-en-Champagne par la de partementale RD977 qui relie cette ville a Troyes. Un e changeur a proximite de l?ae roport permet d?acce der a l?axe Nord-Sud que constitue l?autoroute a pe age A23-E27 qui rejoint l?A4 au Nord de Cha lons-en-Champagne et Troyes au Sud. L?autoroute A4-E50 entre Paris et Strasbourg, constitue un axe Est-Ouest rapide, accessible a une tren- taine de kilome tres au Nord de l?ae roport. La RN4 reliant Paris a Nancy constitue un autre axe Est-Ouest qui passe a proximite de l?ae roport, au Sud. La ligne Les ZAC 1 et 2 de l?ae roport sont embranche es fer sur une ligne capillaire fret reliant Coolus au Sud- Est de Cha lons-en Champagne a Luye res a une dizaine de kilome tres au Nord de Troyes. Figure 3 : Vatry dans le réseau urbain proche PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/27 Cet acce s ferroviaire constitue un ve ritable atout pour la zone logistique, actuellement sous-e value . Les installations de l?ae roport proprement dites ne sont actuellement pas embranche es. Les flux de mar- chandises ne sont actuellement pas suffisants pour justifier un tel raccordement. Mais a l?avenir, il pourrait l?e tre si l?activite cargo et logistique se de veloppait suffisamment, ce qui permettrait de dimi- nuer les pre - et post-acheminements routiers. La ligne capillaire a laquelle l?ae roport est embranche est une voie unique, non e lectrifie e, re serve e au fret et d?une longueur de 77km/89 km de line aire de voie. Elle comporte 55 ouvrages d?art et 79 pas- sages a niveau. L?utilisation est soumise a un certain nombre de limitations lie es a son mode particulier d?exploitation (ligne a voie unique, non e quipe e de signalisation et sans de bouche au Sud) : le nombre de circulations est limite a 4 par jour ouvre , soit deux trains aller-retour ; la vitesse est limite e a 40 km/heure ; pour des raisons de se curite , l?exploitation de la ligne est suspendue en cas de forte chaleur ; cette dernie re est organise e en 2 x 8 les jours ouvrables : la ligne est ferme e la nuit en hiver et ouverte le matin et la nuit en e te , permettant de re duire les pe riodes de fermeture pour forte chaleur. Les circulations La ligne est utilise e par des ce re aliers (principalement) et e galement par la De fense pour la desserte ferroviaire du Camp militaire de Mailly (une trentaine de trains par an). Le trafic actuel est d?environ 400 000 tonnes de fret par an, soit une moyenne de 320 trains de mar- chandises par an, auxquels il faut ajouter la trentaine de trains militaires. Les diffe rents usagers e tant re partis sur la longueur de la ligne et celle-ci ne de bouchant qu?au Nord a Coolus, le nombre de circu- lations de croî t du Nord au Sud : en 2019, le trafic e tait de 348 trains sur la section 1 de 7 km, 202 trains sur la section 2 de 27 km a laquelle est raccorde l?ae roport, 171 trains sur la section 3 de 20 km et 92 trains sur la section 4 de 20 km. L?embranchement ferroviaire n?est actuellement pas utilise par les entreprises de la zone logistique de l?ae roport. Toutefois Mosolf, entreprise de stockage, de distribution et de reconditionnement d?automobiles implante e en ZAC n° 2, a effectue des tests en avril 2022 et envisage de signer une con- vention avec Fret SNCF pour acheminer sur son site de Vatry des ve hicules par rail depuis Forbach. Avec un rythme initial de deux trains par semaine, Mosolf vise a terme deux trains par jour, l?essentiel des importations a partir des usines en Europe de l?Est ayant vocation a e tre assure es par voie ferro- viaire. D?autres prospects seraient a priori, du fait de leurs activite s, susceptibles de souhaiter aussi utiliser le fer (une usine de production de be tons le gers et un grossiste en produits me tallurgiques). Perspectives Les accords avec SNCF-Re seau concernant l?entretien de la ligne arrivent a e che ance en fin d?anne e 2022. Il s?agit d?un des capillaires fret les plus importants en re gion Grand Est. Des discussions sont actuellement en cours entre SNCF Re seau, l?E tat, la re gion Grand Est et les collectivite s locales concer- ne es, afin de financer les travaux ne cessaires au maintien de son exploitation dans les conditions ac- tuelles (renouvellement de traverses, de ballast, re fection d?ouvrages d?art et de passages a niveau). Il faut pre ciser que ces travaux n?ont pas pour objet d?ame liorer les performances, ni de lever les limita- tions d?utilisation actuelle de la ligne. Le montant des travaux ne cessaires, re partis sur la pe riode 2023-2026, est e value a une quarantaine de millions d?euros. La premie re phase de travaux, d?un montant de 20,06 M¤ est finance e par l?E tat (46 %), la re gion Grand Est (27,5 %), le de partement de la Marne (12,5 %), le de partement de l'Aube (12,5 %), la communaute d'agglome ration de Cha lons-en-Champagne (1 %) et la communaute de com- munes de la Moivre a la Coole (0,5 %). La seconde phase devrait e tre finance e en 2024-2025. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/27 L?entretien de la ligne repre sentera par ailleurs un cou t annuel de 1,3 M¤ sur 10 ans qui devront e tre supporte s par les usagers de la ligne. Des discussions sont e galement en cours avec SNCF Re seau pour trouver un accord. Bien que cela ne soit pas directement l?objet de la mission, il paraî t ne cessaire d?appeler l?attention sur le fait que la ligne de capillaire fret sur laquelle est embranche e la zone logistique pourrait connaî tre un proble me de capacite dans le cas ou les projets d?utilisation par les entreprises implante es sur celle- ci viendraient a se concre tiser. En effet, l?exploitation de la ligne est limite e a 4 trains par jour. Ne de bouchant pas au Sud, les sections au Nord sont les plus circule es : 348 trains sur la section 1 (soit en moyenne, 1,3 train par jour ouvre ), 202 trains sur la section 2 a laquelle est raccorde l?ae roport (soit 0,8 train en moyenne par jour ouvre ). Si le projet de MOSOLF venait a se re aliser (2 trains par semaines au de marrage), la ligne pourrait e tre sature e en capacite a certaines pe riodes (notamment en pe riode de re colte des ce re ales). Inde pendamment des discussions concernant la re novation du capillaire fret, qui est en tout e tat de cause ne cessaire pour son maintien en service, des e changes pourraient e tre utilement engage s par les pouvoirs publics avec SNCF re seau pour objectiver le proble me de capacite e ventuel et identifier les solutions permettant, le cas e che ant, de le re soudre. L?objectif serait de pouvoir mettre en place des modes d?exploitation permettant de faire circuler simultane ment plusieurs trains en pleine se curite sur la voie (syste me de vagues alterne es de plusieurs trains dans le me me sens ? signalisation des trains entre eux ?). Enfin, l?ae roport pourrait e ventuellement trouver un inte re t a pouvoir acheminer par train le ke rose ne destine a remplir les cuves utilise es pour l?avitaillement des ae ronefs. En effet, leur capacite globale est limite e a 660 000 litres et est insuffisante54. Le de port de carburant le plus proche de l?ae roport est a 5 km, mais ne dispose pas de ke rose ne. Les cuves sont donc alimente es par voie routie re, depuis un de po t situe a 35 km de l?ae roport. D?une part, cette situation surenche rit le cou t de l?avitaillement sur l?ae roport de Vatry pour les compagnies ae riennes. D?autre part, elle pourrait poser proble me en cas de croissance du trafic. Les solutions envisageables sont : l?ajout de cuves supple mentaires ; l?ame nagement du de po t le plus proche de Vatry pour traiter du ke rose ne ; l?utilisation de remorques de train (e tude de faisabilite en cours) : cette solution impliquerait de re aliser un embranchement sur la ligne capillaire fret, du secteur avitaillement de l?ae roport ; l?acheminement du ke rose ne du de po t de Vatry a l?ae roport par pipeline. L?ae roport est un ae roport de cate gorie A au sens de l?article R.222-5 du code de l?aviation civile (« aérodromes destinés aux services à grande distance assurés normalement en toutes circonstances »). De fait, il peut e tre accessible 24h/24, 7j/7 et est ouvert de 7 heures a 21 heures, avec extension pos- sible sur demande. 54 La capacite des cuves de l?ae roport de Vatry ne permet d?avitailler qu?une poigne e d?appareils long courrier (la capacite des re servoirs de d?un B747-400 F e tant d?environ 200 000 litres). Or, en pe riode de forte activite le nombre de rotations d?ae ronefs sur la plateforme peut monter a 7 par jour, la moyenne e tant de 2 a 3 par jour. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16/27 L?ae roport est dote d?une piste de 3 860 m x 45 m, l?une des plus longues en France, qui lui permet d?accueillir, sans difficulte , de tre s gros porteurs (du type de l?Airbus A380). Celle-ci est dote e de voie de de gagement rapide. Celle-ci dispose d?e quipements permettant un atterrissage dans des conditions me te orologiques de - grade es, notamment en conditions de faible visibilite (ILS de cate gorie I en QFU 10 et de cate gorie III en QFU 28). La proximite entre la piste et les ae rogares assure un temps de roulage re duit (en moyenne 5 minutes). Le de neigement de la piste est assure en 1 heure 30. L?ae roport dispose d?un parking avions de 90 000 m2 pouvant accueillir une cinquantaine d?appareils ; un service de sauvetage et de lutte contre les incendies des ae ronefs (SSLIA) est pre sent H24, et assure la protection des personnes et des biens (Protection incendie de la plateforme niveaux 5 et 7 publie s, niveau 9 sur demande) ; un dispositif mobile permet le de givrage des avions ; le service d?avitaillement dispose de cuves d?une capacite de stockage de 660 000 litres de ke rose ne Jet A1, qui est insuffisante55 ; le contro le ae rien est assure par les services de la direction de la navigation ae rienne et comple te par des agents AFIS (Air Flight Information Services) cf. annexe 4, § 3.1. et 3.3. ; la plateforme est se curise e gra ce a une vide osurveillance dans la zone ae roportuaire et sur les voies publiques. Terminal Passagers (4 500 m²) : deux salles d?embarquement ; acce s direct aux ae ronefs ; services de die s aux passagers : une boutique de duty free ; un bar ouvert en fonction des heures des vols passagers, qui propose aussi de la vente a emporter ; parkings ve hicules le gers gratuits (1 300 places) et payants (450 places) situe s a proximite ; location de ve hicules sur site. Terminaux cargo (12 300 m² d?espaces de stockage et de palettisation de die s au fret avec une capacite annuelle de l?ordre de 200 000 tonnes de fret) : Terminal 1 : 4 200 m², dont 1 700 m² de die s au fret sec et 2 500 m² de chambres froides a tempe rature dirige e adapte es au traitement du fret pe rissable ; Poste d?Inspection Frontalier Europe en ; 55 Cf. § 2.3.. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17/27 Chargement en se quence pour maintien de la chaî ne du froid. Terminal 2 : 8 100 m² de die s au fret sec ; 4 fosses a palettisation ? quais de de chargement ; chambres de die es aux matie res dangereuses, au fret sensible, radioactif ou explosif : Le papier fiduciaire, les monnaies e trange res frappe es en France, ou encore les produits explosifs. Vatry est l?un des deux seuls ae roports français be ne ficiant d?une de rogation pour les produits de Classe 1 (explosifs) ; traitement automatise du fret en magasin. Services de die s au traitement des marchandises : offre comple te de services comprenant l?assistance cargo, la documentation, la constitution et la se curisation des palettes et toutes les activite s lie es au transit de marchandises ; entreposage sous douane ; poste d?Inspection Frontalier Europe en, pre sence sur place des douaniers ; De douanement, contro les phytosanitaires et ve te rinaires ; Les ae rogares re pondent aux normes de se curite et de su rete les plus exigeantes : quais de livraison e quipe s d?un syste me vide o, acce s contro le par lecteurs de badges ; Les e quipes de l?e tablissement public sont spe cialise es dans le traitement du General Cargo et ont les compe tences ne cessaires pour traiter le fret hors gabarit, les animaux vivants, du fret sous tempe rature contro le e 2/8° et 15/25° ainsi que des frets sensibles. Un hangar de 2 422 m2 permet d?accueillir sur le site de l?ae roport des avions monocouloir de type A320-A321 ou B737 pour des ope rations de maintenance en ligne et de maintenance approfondie (checks A a C). Des espaces de bureaux et de stockage pie ces et mate riels de maintenance sont disponibles, ainsi qu?un pont roulant a l?inte rieur du hangar. L'exploitation de l'ae roport est assure e depuis le 8 juillet 2016 par un EPIC de nomme e tablissement public de gestion de l'ae roport Paris-Vatry ? EPGAV -, dote de la personnalite morale et de l?autonomie financie re. « L?établissement a pour activité principale l?exploitation, la gestion, l?entretien, le renouvellement, le dé- veloppement et la réalisation d?ouvrages, terrains, bâtiments, installations, matériels, réseaux et tous ser- vices nécessaires au fonctionnement et au développement de l?Aéroport de Vatry et de ses zones d?activité, aux activités aéronautiques, industrielles et tertiaires sur la zone aéroportuaire et, plus généralement, à toutes autres activités contribuant au développement de cette plateforme et de son territoire. Il a également pour objet d?assurer toutes activités ou opérations de quelque nature qu?elles soient, éco- nomiques, juridiques, financières, industrielles, commerciales ou immobilières, sous quelque forme que ce soit, dès lors que ces activités ou opérations se rattachent, directement ou indirectement, à l?objet susmen- tionné ou à tous objets similaires, connexes ou complémentaires.»56 L?e tablissement est sous le contro le d?un conseil d?administration compose de 14 membres dont : 56 Cf. article 2 des statuts de l?EPGAV. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18/27 13 membres avec voix de libe rative : ? 8 membres repre sentant le conseil de partemental de la Marne ; ? 1 membre repre sentant le conseil re gional du Grand Est ; ? 1 membre repre sentant la communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne ; ? 1 membre repre sentant la communaute urbaine du Grand Reims ; ? 1 membre repre sentant le conseil de partemental de l?Aube ; ? 1 membre repre sentant la communaute d?agglome ration Troyes Champagne Me tropole ; 1 personnalite qualifie e choisie en raison de ses compe tences dans les activite s ae roportuaires et/ou e conomiques et industrielles lie es au domaine ae ronautique ou pouvant concourir a la promotion et au de veloppement de l?ae roport, avec voix consultative. Le conseil d?administration de libe re sur toutes les questions inte ressant le fonctionnement de l?e ta- blissement, et notamment sur : les acquisitions, alie nations et prises en location de biens immobiliers, ainsi que les mises en location de biens mobiliers et immobiliers qui appartiennent a l?e tablissement ou mis a disposition de ce dernier ; le budget pre pare par le directeur ; la fixation des taux des redevances dues par les usagers de la re gie de manie re a assurer l?e quilibre financier de l?e tablissement ; le rapport d?activite de l?e tablissement e labore par le directeur ; le compte financier e tabli par l'agent comptable ; l?e tendue des de le gations accorde es au directeur en matie re notamment de marche s publics de travaux, de fournitures et de services passe s selon la proce dure adapte e et contrats, et les modalite s de compte-rendu de l?exercice desdites de le gations, ainsi qu?en matie re de cre ation de re gies de recettes, d?avances et de recettes et d?avances ; l?autorisation du repre sentant le gal de la re gie pour intenter au nom de la re gie des actions en justice, de fendre la re gie dans les actions intente es contre elle ou conclure des transactions. Le directeur est de signe par le conseil de partemental de la Marne, sur proposition du pre sident dudit Conseil, et nomme par le pre sident du conseil d?administration. L?EPGAV a re alise un chiffre d?affaires ope rationnel de 3,898 M¤ en 2020 et 8,007 M¤ en 2021. Il a be ne ficie de 3 M¤ de subventions en 2020 (dont 1,5 M¤ du conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional) et de 2 M¤ en 2021 (dont 1 M¤ du conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional), soit 33 % du chiffre d?affaires de l?ae roport en 2021 et 25 % en 2022. L?ae roport est le ge rement de ficitaire en 2020 (-80 k¤) et en 2021 (-231 k¤). Les principaux postes de charges sont les salaires et charges (4,320 M¤, soit 54 % des charges en 2020 et 5,404 M¤ en 2021, soit 46 % des charges). Il faut noter que ses besoins contraignent l?ae roport a utiliser des lignes de tre sorerie depuis 2021, pour faire face aux ale as et aux contraintes ope rationnelles dans un contexte de croissance d?activite . La ligne de tre sorerie a e te augmente e de 500 k¤ en 2021 a 1 M¤ en 2022. L?activite de transport de passagers est de ficitaire (-449 k¤ en 2021), alors que les vols d?entraî nement et les vols cargo sont be ne ficiaires (respectivement, +116 k¤ et + 259 k¤ en 2021). Il faut signaler que l?activite d?avitaillement est de ficitaire de 254 k¤ en 2021. L?effectif total de l?ae roport e tait de 79 personnes (dont 74 de contrats a dure e inde termine e, CDI) en 2019, avant la crise. Il e tait le ge rement supe rieur en 2020 (85 personnes, dont 78 CDI). Il a fortement PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19/27 augmente en 2022 (142 personnes, dont 90 CDI), l?ae roport ayant du recourir a des contrats a dure e de termine e (7), a des inte rimaires (31) et a des contrats en alternance (14). Projections sur la pe riode 2022-2024 En 2022, l?EPGAV pre voit de re aliser un chiffre d?affaires ope rationnel de 11,325 M¤ (gra ce a un ton- nage de marchandises de 45 000 tonnes), de 18,913 M¤ en 2023 (avec un tonnage fret de 75 000 tonnes) et de 25,154 M¤ en 2024, avec un tonnage fret de 100 000 tonnes. L?ae roport pre voit de continuer a be ne ficier de subventions d?un montant de 2 M¤ par an sur la pe riode. Le re sultat serait ainsi be ne ficiaire de +770 k¤ en 2022, de +1,856 M¤ en 2023 et de +3,212 M¤ en 2024. Si l?on de duit les subventions de 2 M¤ pre vues par l?EPGAV, il serait de ficitaire, hors subventions, en 2022 et 2023. L?activite de transport de passagers resterait de ficitaire de 270 k¤ en moyenne par an, les vols d?en- traî nement et cargo, ainsi que l?avitaillement contribuant positivement au re sultat net de l?EPGAV. D?apre s la direction de l?ae roport, son point mort serait atteint avec 41 677 tonnes de fret en 2022, 66 227 tonnes en 2023 et 83 957 tonnes en 2024. Les effectifs devraient atteindre 165 personnes fin 2022, dont 109 CDI, 37 contrats d?inte rim et 12 contrats en alternance. L?ae roport pre voit des investissements a hauteur de 6,276 M¤ sur la pe riode 2022-2024, dont 38 % finance s par le conseil de partemental. L?essentiel (61 %) correspond a des travaux concernant le main- tien en e tat de la piste et des apparaux. La zone logistique de 1 000 ha environ engage e par le de partement de la Marne s?appuie sur la zone ae roportuaire, la voie ferre e et un acce s routier direct a l?autoroute A26. Cette configuration optimise les possibilite s de desserte des terrains par les trois modes. Le plan ci-dessous pre sente la structure et l?e tat de de veloppement du site a la mi-2021 (les ZAC n° 1 et 2 sont note es Business Park 1 et 2 respec- tivement sur le plan). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20/27 Figure 4 : plan d'ensemble du site logistique de Vatry Source : Département de la Marne Apre s l?installation d?une petite dizaine d?entreprises lors du lancement de la ZAC n° 1, la commercialisation a e te tre s re duite pendant une quinzaine d?anne es et n?a re ellement repris qu?en 2019 avec l?arrive e de Mosolf. Le bilan a date de l?ame nagement est de taille dans le tableau ci-dessous. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21/27 Surfaces (en ha) Principales dates Observations brute cessible ce de e cre ation re alisation dernie re modification ZAC 1 265 137 60 13 fe vrier 1997 25 novembre 1997 16 de cembre 2021 Un secteur ZA de 37 ha re serve aux activite s en lien avec l?ae roport (en cours de re e valuation). ZAC 2 157 106 40 30 juin 1999 11 de cembre 2000 16 de cembre 2021 ZAC 3 360 250 a 270 Réserve foncière 220 GRAND TOTAL 1002 Env. 500 100 Tableau 5 : surfaces et dates principales des ZAC Source : département, mise en forme par la mission Dans la ZAC n° 1, un secteur ZA de 37 ha est re serve aux entreprises dont l?installation est lie e a l?acti- vite ae roportuaire. Ce secteur vient en bord de piste a l?Ouest de l?ae rogare des voyageurs. Il vient aussi en bord de piste, sur une longueur plus limite e, a l?Est des deux terminaux fret de l?ae roport. La moitie environ de ce line aire est en cours de cession a ADM, qui re alise un ba timent pour le compte de FTL Group57. Le De partement a impose des clauses lui confe rant un droit de priorite en cas de cession de ce terrain par ADM. Dans cette me me ZAC, un petit secteur ZC e tait re serve a l?installation de petites entreprises. Le De partement, en liaison avec la commune de Bussy-Lettre e, fait e voluer le re glement de cette zone pour l?aligner sur celui du secteur ZB destine a la logistique et a l?industrie, faute de pertinence du site pour l?accueil de petites entreprises, hormis celles offrant des services directs aux entreprises logis- tiques et a leurs employe s. Cette question des po les de vie et de service doit e tre retravaille e. Dans la ZAC n° 2, la collectivite a aussi ame nage une petite de chetterie publique, ouverte certains jours aux particuliers et aux professionnels. Hors ZAC, dans le domaine ae roportuaire, le De partement a re alise les deux premiers terminaux fret, au droit des aires de stationnement existantes, ainsi qu?un ba timent de maintenance ae ronautique, au centre de la marguerite Nord-Est. Ces trois ba timents sont mis a disposition de l?ae roport pour son exploitation. L?ae roport exploite directement les deux entrepo ts. Il loue le ba timent de maintenance a ASI Aviation, une socie te de maintenance et d?ame nagement d?avions, dont l?e tablissement principal est sur l?ae roport de Reims ? Prunay. D?une conception de ja ancienne, les ZAC n° 1 et 2 offrent des niveaux d?e quipement et de services collectifs variables, selon les sujets. E nergie Une ligne haute tension a 90 kV, double circuit, dessert le poste de transformation « Europort » localise au Sud du site, en marge de la marguerite Sud-Est. La distribution de la zone logistique est assure e a partir de ce poste, en basse et moyenne tension. 57 La mission n?a pas eu acce s aux modalite s contractuelles entre ADM et FTL Group. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22/27 Un re seau de distribution de gaz de GRDF dans toutes les voies du po le logistique permet de desservir toutes les parcelles. Te le communications L?ensemble de la zone est desservi par le re seau d?initiative publique Losange. Ce re seau est de ploye par la re gion Grand Est, en partenariat avec les de partements des anciennes re gions de Champagne- Ardenne et de Lorraine (sauf Moselle). La couverture par les re seaux de te le phonie mobile est assure e par les principaux ope rateurs, au ni- veau 4G (Orange, SFR et Bouygues) et, depuis le 15 de cembre 2020, au niveau 5G, par Free58. De chets S?agissant d?une zone d?activite , aucune obligation de de ploiement d?un service public de collecte de de chets ne s?applique. La communaute d'agglome ration de Cha lons-en-Champagne assure cependant la collecte des de chets me nagers et assimile s. En l?absence d?une structure pouvant ge rer des services mutualise s, chacune des entreprises fait son affaire de la collecte des de chets industriels banals et spe - ciaux. La petite de chetterie installe e sur la ZAC n° 2 ne peut pas e tre conside re e comme un service offert aux entreprises installe es sur la ZAC. En effet, sa petite taille et ses horaires d?ouverture limite s la destinent aux particuliers et aux tre s petites entreprises. Alimentation en eau Le site est desservi en eau potable a partir d?un forage dans la nappe de la craie du Campanien. Le forage et le re seau sont toujours ge re s par le de partement. Les tirages restent tre s infe rieurs aux pla- fonds d?autorisation (de l?ordre de 10 % du de bit maximal annuel autorise de 438 000 m3). L?eau pre leve e respecte les re gles sanitaires ; elle est distribue e sans traitement. Le re seau de distribution d?eau potable dessert un re seau de poteaux d?incendie sur le domaine public de partemental. Son de bit est plafonne par le de bit maximal de pre le vement sur le forage (65 m3/h) comple te par la disponibilite d?une re serve de 2 200 m3 constitue e a la station de mise en surpression du re seau. Les proprie taires des entrepo ts comple tent leur de fense incendie par des dispositions pro- prie taires (re serves et re seau interne). Assainissement Le site est assaini en se paratif. Les eaux use es sont traite es par lagunage sur le site. Cette station, pro- prie te du de partement, est ge re e par un prestataire spe cialise . Les eaux pluviales des parcelles prive es sont infiltre es sur les parcelles. Celles du domaine public sont collecte es et pre traite es (de bourbeurs et se parateurs d?hydrocarbures) avant infiltration. Services aux transporteurs Un atelier d?entretien de poids lourds avait e te re alise au de but des anne es 2000, sur la ZAC n° 1. Cette activite n?avait pas perdure et le site est reste en friche. Dans le cadre de son installation, Mosolf a rachete cet e quipement pour le re troce der a une entreprise spe cialise e allemande, HT Trucks & Parts. Cette entreprise de ploie un re seau de centres de maintenance et de de pannage poids lourds, avec deux implantations en France (Vatry et Chatenoy-le-Royal, pre s de Chalon-sur-Sao ne. HT Trucks & Parts est 58 Observatoire des donne es sur les re seaux mobiles, Agence nationale des fre quences : https://www.anfr.fr/gestion- des-frequences-sites/lobservatoire/lobservatoire-en-carte2/ PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23/27 la filiale de Hegelmann, logisticien et transporteur qui travaille notamment pour Mosolf et de veloppe son activite en France depuis 201759 (implantation d?entrepo ts a Chatenoy-le-Royal). L?aire de service de Sommessous, sur l?autoroute A26, est a 5 km du pe age de Vatry, vers le sud. Elle permet le retournement pour repartir vers le nord. Cette aire de service est aussi accessible par le re seau routier local (8 km a partir du carrefour d?acce s aux zones d?activite s sur la route de partemen- tale D977), en traversant le village de Sommessous. Cette aire de service offre les services courants : stationnement, restauration rapide, sanitaires. Une petite station-service locale, au sud du bourg, offre un comple ment de service. Enfin, Mosolf envisage la cre ation d?un centre routier important (300 places de stationnement) offrant les services habituels de stationnement se curise , ho tellerie et restauration. Ce centre serait ouvert a tous les transporteurs. Services aux salarie s et au public A ce jour, les seuls services aux personnes existant sur le site sont ceux qui sont propose s dans l?ae ro- gare, a savoir un bar60 ouvert en fonction des heures des vols passagers qui propose aussi de la vente a emporter. Le restaurant d?entreprise qui avait e te ouvert dans le centre d?affaires Roger Maillier a e te ferme . Aucun service aux salarie s n?est propose , hormis ceux assure s par certaines entreprises pour leur per- sonnel (salles de restauration, etc.). La commercialisation est assure e directement par le de partement qui n?a pas missionne de commer- cialisateur pour les zones de Vatry. Le site est bien e videmment connu des grands commercialisateurs (CBRE, BNP Paribas Real Estate, etc.), du fait de leurs mandats sur des ba timents a remettre en loca- tion61. Une information en ligne, sans mise a jour re cente, est donne e sur les sites du Conseil de parte- mental et de l?ae roport de Vatry. Alors que la demande pour des terrains a vocation logistique est importante et que le site est repe re comme site logistique important, la commercialisation s?ope re donc essentiellement par reque tes spontane es de la part d?acteurs en recherche. Si, actuellement, ce positionnement ne nuit pas a la commercialisation, il explique probablement le gel des ope rations pendant une quinzaine d?anne es, alors que le marche des entrepo ts est reste tre s actif dans la pe riphe rie de l?I le-de-France. Ce positionnement peut aussi limiter la capacite du De partement a ne gocier au plus juste les surfaces vendues en fonction des besoins effectifs des ope rateurs. Sans me connaî tre l?inte re t de la de marche du groupe Mosolf pour cre er un e cosyste me autour de lui, cette initiative prive l?ame nageur du meilleur de la valorisation de son foncier. Le de partement ge re aussi directement les espaces publics des zones et des espaces qu?il a conserve s dans son domaine. Cette gestion (entretien des espaces verts, nettoyage, etc.) est assure e par la direc- tion des routes. Si la qualite de cette gestion ne soule ve pas d?observation, elle n?est pas proactive pour de ployer les services qui pourraient renforcer l?attractivite et la fonctionnalite de la zone pour ses entreprises et leurs salarie s, ainsi que pour ses visiteurs (en particulier, pour les poids lourds). 59 Actu transport logistique du 17 juin 2019 - https://www.actu-transport-logistique.fr/dossiers/supply- chain/hegelmann-accroit-ses-capacites-en-france-519534.php 60 Le Befly 61 Fin avril 2022, les ba timents anciennement occupe s par SCAPEST, d?une part, et la moitie de l?entrepo t anciennement occupe par CEVA Freight Management, d?autre part, e taient offerts a la location par les commercialisateurs. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24/27 En mai 2022, 17 entreprises sont installe es sur le site de Vatry, pour 1219 emplois, dont un cinquie me en inte rim (257 e quivalents temps plein). Sur la ZAC n° 1, la plupart de ces entreprises sont installe es depuis de nombreuses anne es, me me si des changements de de nominations sociales ont e te constate s, suite a des re organisations des groupes concerne s. Parmi les arrive es re centes, le groupe Mosolf ouvre une nouvelle dynamique avec une stra- te gie de constitution de l?e cosyste me logistique indispensable au de ploiement de ses activite s. Mosolf a rachete les installations d?un garage poids lourds sur la ZAC n° 1 qui n?avait fonctionne que quelques anne es au de but des anne es 2000, pour les revendre a HT Trucks & Parts62, filiale d?Hegelmann, son principal partenaire pour le transport des voitures. Mosolf a l?intention de de velopper d?autres services indispensables, et notamment un gros centre routier. A ce jour, aucune entreprise installe e ne reçoit ou n?expe die des marchandises par avion ou par train. L?intermodalite de la zone logistique reste potentielle, malgre la qualite des infrastructures (cf. § 2.3. ci-dessus). Une premie re analyse de la re partition sectorielle des activite s installe es sur le site, et des projets, per- met de tirer quelques e le ments de diagnostic (cf. figure 5 ci-apre s). La moitie des entreprises sont des entreprises logistiques au sens strict du terme. Elles offrent 80 % des emplois du site. Au sein de cet ensemble, deux secteurs dominent : la pharmacie et la grande distribution (environ un quart des emplois chacun). L?ae roport et ses prestataires directs repre sentent plus du quart des entreprises (5 sur 17) et 17 % des emplois. Les services directs aux entreprises, notamment logistiques, et a leurs salarie s sont tre s limite s, avec seulement deux entreprises (transport et garage poids lourds), soit 3 % de l?emploi. ALMEA, organisme de formation professionnelle implante dans les Ardennes et dans la Marne, organise aussi ses formations en logistique a Vatry, en utilisant des locaux du centre d?affaires. Neuf salarie s sont recense s au titre de cette activite de localise e, bien qu?ALMEA n?ait pas d?e tablissement a Vatry. Les projets identifie s ne bouleversent pas l?analyse, avec un renforcement des activite s logistiques (automobile, logistique ge ne rale et premie re implantation dans le secteur du e- commerce) et l?arrive e possible d?entreprises industrielles susceptibles d?utiliser le fer de par leurs activite s. Quatre entreprises logistiques sont positionne es sur des secteurs susceptibles de mobiliser des transports par avion (textile et pharmacie). Cette piste est travaille e par l?une des entreprises et un prospect dans le secteur du e-commerce ba tit son projet autour de l?importation par avion (FTL Express, cf. § 1.2.6. ci-dessus). Hormis peut-e tre un transporteur installe sur le site 63 , aucune entreprise de gestion des activite s au sol ne cessaires au de veloppement du fret ae rien n?est installe e sur le site : transitaire, manutentionnaire, transporteur, services aux e quipages? Le service inte gre de manutention et de gestion des entrepo ts bord de piste par l?ae roport, par ailleurs appre cie , ne facilite peut-e tre pas la constitution de cet e cosyste me. 62 HT Trucks & Parts est la filiale « maintenance et assistance » du groupe logistique allemand Hegelmann, prestataire important de Mosolf pour le transport tous modes de ve hicules. 63 Globe Express (https://www.aac-globe-express.com) est un spe cialiste national de la « logistique urbaine et agile », dont l?agence de Reims est implante e a Vatry. Cette socie te est positionne e, pour l?essentiel, sur les transports entre les sites d?entreprises et sur les livraisons du dernier kilome tre (y compris avec des services de conciergerie). PUBLIÉ https://www.aac-globe-express.com/ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 25/27 Figure 5: répartition des entreprises par secteurs et nombre d'employés Aucune entreprise installe e sur la zone logistique n?utilise actuellement le fret ae rien. Le de veloppe- ment d?activite s de e-commerce et le renforcement du secteur pharmaceutique pourraient permettre d?envisager des synergies plus importantes entre l?ae roport et le site logistique. La localisation de chargeurs a proximite imme diate est un atout pour le de veloppement du trafic ae rien, ce qui justifie de pre ter attention lors de la commercialisation des terrains a cette option. Par contre, par la taille du site, le succe s de la zone logistique ne de pend et ne de pendra que marginalement de la pre sence de la piste. Par contre, la capacite effective de desserte ferroviaire paraî t e tre un enjeu majeur, trois entreprises re cemment installe es e tant a priori des utilisateurs important de ce mode. Le de partement de la Marne a de pose le 30 mars 2021 un dossier de labellisation du site de Vatry (ZAC n° 1 et n° 2) comme site industriel « cle en main ». Ce site a e te labellise le 23 septembre 2021, en me me temps que le parc industriel de Recy et Saint-Martin-sur-le-Pre de veloppe par la communaute d?agglo- me ration de Cha lons-en-Champagne. L?orientation vers la logistique est confirme e dans le dossier de demande, tout en indiquant que des implantations industrielles, commerciales ou de service sont possibles. Cependant, la mission note que cette labellisation n?est pas vraiment valorise e. Elle n?est notamment cite e sur aucun des deux sites utilise s par le De partement pour pre senter son offre, celui de l?ae roport (https://www.parisvatry.com/cargo/zac-de-vatry) et celui du De partement (https://marne.fr/les- actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites). La valorisation de cette labellisation devrait e tre engage e, en cohe rence avec les de marches ne cessaires pour attirer sur l?ae roport des utilisateurs majeurs. Un dossier de promotion du site, visant des cibles identifie es par une e tude de marche , devrait constituer un pre alable a toute campagne de recherche d?un tel ope rateur. PUBLIÉ https://www.parisvatry.com/cargo/zac-de-vatry/ https://marne.fr/les-actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites https://marne.fr/les-actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 26/27 Le Conseil de partemental a de libe re le 22 octobre 2021 pour engager les de marches de cre ation de la 3e me ZAC, sur une superficie de 360 ha. En effet, soutenue par une demande importante en grandes surfaces exprime e en 2020 et 2021, la commercialisation des ZAC n° 1 et 2 a e te dynamique et toutes les grandes surfaces sont de sormais vendues ou sous option. Cette zone est a priori comple tement ins- crite dans les orientations arre te es initialement : grands lots a vocation logistique, e ventuellement in- dustrielle, pour partie embranche s fer. Les options d?ame nagement sur la base des premie res e tudes de faisabilite ont e te pre sente es a l?assemble e de partementale lors de sa session du 20 mai 2022. Les diffe rentes options de gagent entre 250 et 270 ha cessibles, pour un cou t de travaux hors taxe de 62 M¤ environ. Le chronogramme pre visionnel permet de livrer les premie res parcelles en 2027. L?engagement de cet ame nagement s?inscrit dans un contexte re glementaire qui a beaucoup e volue depuis le de marrage du projet. Les exigences en matie re de protection de l?environnement ont e te for- tement renforce es et l?ame nagement est e videmment soumis a e valuation environnementale. La reprise de l?activite d?ame nagement et l?engagement du projet de ZAC n° 3 ont permis d?identifier plusieurs sujets environnementaux en amont. Il s?agit notamment la biodiversite et de la consomma- tion d?espaces naturels et agricoles. En effet, en sus des proce dures ne cessaires pour la cre ation et la re alisation de la nouvelle ZAC, les plus grands projets d?implantation logistiques, y compris sur les ZAC n° 1 et 2, pourraient e tre soumis a e valuation environnementale (de droit ou suite a une proce dure de cas par cas). En liaison avec les services de l?E tat (pre fecture, DREAL, DDT) et l?ae roport, le de partement a engage une de marche globale pour traiter les questions pose es par les richesses constate es en matie re de bio- diversite , tant sur la plateforme ae roportuaire que dans les deux ZAC existantes et certains espaces restant a ame nager. Il s?agit notamment d?une formation relictuelle de pelouses calcicoles propre a la Champagne crayeuse, le savart, mais aussi de terrains reste s en friche, traditionnellement inte ressants et de la pre sence de diverses espe ces prote ge es. Sur la base d?un inventaire de la biodiversite et d?une mise a jour des autres volets du diagnostic environnemental re alise a la fin des anne es 90 pour les ZAC n° 1 et 2, le de partement a engage la re alisation d?un plan de de veloppement global et d?implantation e cologique. Ce dernier a pour objectifs d?identifier les solutions d?e vitement, de re duction et de com- pensation a l?e chelle de l?ensemble du site, cherchant a tirer parti de sa surface et des spe cificite s d?usage de certaines emprises inconstructibles. En effet, l?organisation de la plateforme ae roportuaire et les servitudes ae ronautiques imposent des contraintes importantes sur la constructibilite . Le plan devrait aussi aborder la question des e nergies renouvelables, les espaces de stationnement et les toi- tures des entrepo ts constituant, a priori, des surfaces propices a l?installation de panneaux photovol- taî ques. La prise en compte en amont des contraintes spe cifiques impose es par la se curite ae rienne (e blouissement essentiellement) facilitera la pre paration des projets d?investissements. Cette de marche devrait e tre couple e avec des re flexions mene es autour du label « ae roport vert », des- tine a valoriser la gestion, la protection et l?ame lioration de la biodiversite sur les terrains ae ropor- tuaires en comple ment des actions re alise es sur les zones d?activite s. Celui-ci e value quatre enjeux : la biodiversite , l?investissement du personnel, la communication, et l?ancrage territorial de l?ae roport64. Aujourd?hui, de nombreux ae roports cherchent en outre a s?inscrire dans une de marche de re duction volontaire de leurs e missions de CO2. C?est le cas des ae roports europe ens qui adhe rent au programme 64 Source : Projet de plan de de veloppement global et d?implantation e cologique, De partement de la Marne, 20 mai 2022. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 27/27 Airport Carbon Accreditation (ACA) porte par ACI EUROPE65. Celui-ci de finit quatre niveaux de certifi- cation, dont le premier impose d?avoir e tabli le bilan carbone de l?ae roport conforme ment a la norme ISO 14064. La labe lisation « ae roport vert » porte spe cifiquement sur les enjeux de bio-diversite de l?ae roport. Elle diffe re de la certification ACA, mais en est comple mentaire. L?ae roport de Vatry pourrait mener en pa- ralle le les deux de marches, en visant, dans un premier temps, le niveau 1 de la certification ACA. A court terme, il s?agit plus d?une question d?image, que d?attirer de nouveaux usagers de la plateforme sur ce seul crite re e cologique, qui, a terme ne sera probablement plus diffe rentiant (car tous les ae ro- ports devront un jour e tre certifie s). Les niveaux supe rieurs de la de marche ACA impliquent des inves- tissements qui pourraient s?inscrire progressivement dans les futures e tapes du de veloppement de l?ae roport. L?ae roport de Vatry dispose de nombreux atouts pour accueillir une activite de transport de marchandises : sa localisation, ni trop pre s, ni trop loin de Paris, bien desservie par la route et proche de l?Allemagne et des pays du Benelux qui ge ne rent des flux de marchandises importants ; un site embranche fer et relie a une ligne capillaire fret dont la pe rennite est a priori assure e pour les dix prochaines anne es (sous re serve du financement des travaux de re novation en cours de discussion) ; un site relativement e loigne des populations environnantes qui permet d?envisager le de veloppement de ses activite s, de jour comme de nuit ; l?une des pistes les plus longues de France, e quipe e pour pouvoir accueillir de tre s gros porteurs dans des conditions me te orologiques de grade es, notamment par faible visibilite ; deux terminaux cargo bien e quipe s permettant d?accueillir tous types de fret : General Cargo, petits colis, denre es pe rissables tels que des produits d?origine animale ou ve ge tale ou des produits pharmaceutiques (chambres froides a tempe rature dirige e), des animaux vivants, du fret sensible ou des matie res dangereuses ; des temps de roulage et de traitement des marchandises re duits comparativement aux autres ae roports ge ne ralistes ou spe cialise s fret ; la proximite d?une zone logistique de superficie importante jouxtant l?ae roport. L?ae roport dispose d?infrastructures et d?e quipements qui lui permettent, sans investissement lourd, de pouvoir traiter jusqu?a 150 00 tonnes environ. A court terme, seuls des investissements d?entretien des infrastructures existantes sont ne cessaires. On constate que la zone logistique est actuellement ge re e de manie re inde pendante et e tanche par rapport a l?ae roport. A ce jour, aucune entreprise des deux zones d?activite ne reçoit ou n?expe die de marchandises par avion. Aucune entreprise de gestion des activite s au sol ne cessaires au de veloppement du fret ae rien n?est installe e sur le site : transitaire, manutentionnaire, transporteur, services aux e quipages? L?embranchement ferroviaire constitue avant tout un atout pour la zone logistique aujourd?hui sous- e value . Cependant, des entreprises qui y sont installe es commencent a envisager d?utiliser cette infrastructure. Il pourrait aussi pre senter un inte re t a l?avenir pour l?ae roport proprement dit. 65 37 ae roports français, de toutes tailles, sont implique s, dans la de marche. La France e tait ainsi, en 2018, le pays avec le plus grand nombre d?ae roports accre dite s dans le monde. Deux ae roports (Nice et Lyon) ont de ja atteint la neutralite carbone. Source : https://www.aeroport.fr/public/page/programme-airport-carbon-accreditation-reussir-la- reduction-de-notre-empreinte-carbone-2018-241 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/24 1. Les fondamentaux économiques .................................................................................................. 2 1.1 La place du transport aérien dans le transport de marchandises ......................................... 2 1.2 Le transport aérien de marchandises dans le monde ................................................................ 2 1.3 Le trafic de fret en France ...................................................................................................................... 4 1.4 Les catégories de fret et leurs spécificités ...................................................................................... 4 1.5 Les principaux acteurs du fret aérien ............................................................................................... 6 2. L?offre et la demande ? perspectives ........................................................................................... 8 2.1 Avant la crise sanitaire............................................................................................................................ 8 2.2 Pendant la crise sanitaire....................................................................................................................... 9 2.3 Les trois années à venir ........................................................................................................................ 10 2.4 Moyen et long termes ............................................................................................................................ 12 3. Les aéroports « concurrents » ..................................................................................................... 14 3.1 Deux exemples d?aéroports à dominante « fret » en Europe de l?Ouest ........................... 14 3.1.1 Aéroport de Liège ........................................................................................................................ 14 3.1.2 Aéroport de Luxembourg ......................................................................................................... 16 3.2 Le hub de Paris-Charles de Gaulle .................................................................................................... 19 3.3 Comparaison des coûts de touchée de quelques aéroports européens ............................ 21 4. Conclusion - Enjeux pour Vatry................................................................................................... 23 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/24 La part du trafic international de marchandises transporte es par voie ae rienne est modeste (moins de 1 % en volume en 2019, avant la crise sanitaire, d?apre s Air Transport Action Group - ATAG66). Elle contraste cependant avec la part de ces me mes marchandises en valeur (35 % d?apre s ATAG). Ces chiffres sont corrobore s par les donne es fournies par Eurostat. En 2020, la part en volume du com- merce exte rieur a l?Union europe enne transporte par avion e tait de 0,6 % pour les exportations et de 0,3 % pour les importations. La part en valeur e tait de 25,6 % pour les exportations et de 21,1 % pour les importations67. En comparaison, la part en volume du transport maritime e tait de 74,1 % en export et de 83,9 % en import et en valeur, de 41,4 % en export et de 51,2 % en import. Cela signifie que l?avion transporte essentiellement des biens de valeur : produits de luxe, de haute technologie (te le phones portables, composants e lectroniques) ou des biens pe rissables (fleurs) ou qui doivent e tre livre s rapidement (produits pharmaceutiques, pie ces automobiles?). De manie re ge ne rale, le transport ae rien est mieux adapte au transport de longue distance (en parti- culier intercontinental) que le transport routier ou ferroviaire. Il est peu adapte pour les produits ou les mate riaux lourds ou encombrants. Il a pour lui la rapidite qui le rend incontournable sur de longues distances, pour le fret express ou les marchandises pe rissables. Avant la crise sanitaire, la majorite du fret ae rien e tait embarque e dans les soutes d?appareils trans- portant des passagers. Pour les compagnies ae riennes, la commercialisation des soutes constitue un comple ment de recettes pour les lignes ae riennes re gulie res. Pour les donneurs d?ordre et les commis- sionnaires de transport, cette organisation permet de profiter du re seau et de la fre quence des vols de passagers ope re s par les compagnies ae riennes. La forte chute du trafic de vols passagers a modifie la re partition des marchandises entre les avions tout cargo et les avions transportant des passagers pen- dant la crise sanitaire (cf. § 2.2 ci-dessous). Au niveau mondial, les compagnies ae riennes transportent annuellement un peu plus de 60 Mt de fret (63 Mt en 2019, anne e de re fe rence avant la crise68). Le trafic e tait de 294,3 milliards de tonnes-kilo- me tres de fret en 2019. Le taux de remplissage moyen e tait de 50,3 %. Aujourd?hui, les grands flux internationaux de trafic ae rien de fret se situent entre l?Ame rique du Nord, l?Europe et l?Asie et dans une moindre mesure, le Moyen-Orient (Pays du Golfe). Le trafic entre les pays d?Asie est e galement important. Les flux avec le continent asiatique sont de sormais pre ponde rants. En 2019, les principaux ae roports, par ordre de croissant de trafic fret, e taient : Hong-Kong (4,9 Mt), Memphis (4,3 Mt, gra ce au hub principal de Federal Express - Fedex), Shanghai (3,6 Mt), Louisville (2,79 Mt), Incheon (2,76 Mt), Anchorage (2,74 Mt), Dubaî (2,5 Mt), Doha (2,21 Mt), Taipei (2,18 Mt)69. L?ae roport de Paris-Charles de Gaulle, le premier europe en, se classait au plan mondial en 11e me posi- tion avec 2,10 Mt, et Francfort 14e me avec 2,091 Mt. 66 Association sans but lucratif qui repre sente tous les secteurs du transport ae rien. Elle comprend 40 membres parmi lesquels Airports Council International (ACI), Airbus, ATR, Boeing, Civil Air Navigation Services Organisation (CANSO), CFM International, GE, International Air Transport Association (IATA), Pratt & Whitney, Rolls-Royce and Safran. https://www.atag.org 67 International trade in goods by mode of transport, Eurostat https://ec.europa.eu/eurostat/statistics- explained/index.php?title=International_trade_in_goods_by_mode_of_transport#Trade_by_mode_of_transport_in_valu e_and_quantity. 68 Source IATA. Worls Air Transport Statistics 2020. 69 Source ACI, Airport Council International PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/24 En 2019, les principaux ae roports europe ens e taient Paris ? Charles de Gaulle (2,10 Mt), Francfort (2,09 Mt), Londres-Heathrow (1,67 Mt), Amsterdam-Schiphol (1,59 Mt), Leipzig (1,22 Mt), Lie ge (0,89 Mt), Luxembourg (0,86 Mt), Cologne (0,80 Mt) et Madrid (0,59 Mt).70 En 2020 et 2021, Francfort est repasse devant Paris ? Charles de Gaulle, qui a connu une baisse de trafic plus importante que l?ae roport allemand pendant la crise sanitaire. Londres-Heathrow est de sormais au 5e me rang europe en, derrie re Leipzig, qui se rapproche d?Amsterdam-Schiphol (cf. tableau 6). D?une manie re ge ne rale, les ae roports a dominante fret (Leipzig, Lie ge, Luxembourg) ont mieux tire parti du contexte pande mique que les plateformes ae roportuaires ge ne ralistes, dont une partie impor- tante du trafic fret e tait, avant la crise, transporte e dans les soutes des vols passagers. Elles ont en effet pu continuer a accueillir et a traiter des avions tout cargo, alors que les capacite s disponibles en soute des avions passagers s?effondraient a cause de la pande mie (cf. infra, § 2.2). Lie ge a ainsi connu, en 2020 et 2021 deux anne es exceptionnelles. Il en est de me me de l?ae roport de Luxembourg, gra ce notamment a la pre sence de la compagnie tout cargo Cargolux, et qui a franchi pour la premie re fois le cap du million de tonnes en 2021. Bruxelles a e galement tire parti de son positionnement sur le secteur de la sante (acheminement de vaccins pour le compte de l?Union europe enne). La plateforme belge est toutefois devance e par Milan Malpensa, dont le trafic a augmente en 2021 de 45 % par rapport a 2020 et de 36 % par rapport a 2019, suite a l?implantation d?un nouveau hub de DHL en 2020, trois ans apre s FedEx. 70 Source https://aircargoworld.com/top-50-cargo-airports/ Tableau 6 : Principaux aéroports européens pour le transport de marchandises Source : © Upply ? Data sources : airport authorities PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/24 Le trafic de fret traite en provenance ou a destination d?ae roports français (cargo avionne plus fret postal) e tait de 2,658 Mt en 2019, avant la crise71. Il avait le ge rement baisse par rapport a 2018 (2,719 Mt). Il a a nouveau diminue pendant la crise sanitaire (2,199 Mt en 2020) avant de reprendre de s 2021 (cf. tableau 7). 2018 2019 2020 2021 Fret ae rien (en Mt) 2,719 2,658 2,199 2,594 Evolution (référence 2019) +2,3 % -- -17,3 % -2,4 % dont postal 0,219 0,140 0,143 dont ge ne ral 2,440 2,059 2,452 Tableau 7 : évolution du fret aérien en France - 2018 à 2021 Le trafic fret est tre s concentre sur les plates-formes parisiennes, essentiellement sur Paris-Charles de Gaulle : en 2019, le trafic de cet ae roport repre sentait, avec 2,102 Mt, 79 % du trafic de fret en France et, en 2021, avec 2,062 Mt, toujours 79 %. Les 10 principaux ae roports de province comptabilisent 12 % du trafic français, et les cinq principaux ae roports d?outre-mer, 3 %. La crise a des incidences importantes sur les trafics traite s par les diffe rents ae roports de province et le classement est se rieusement modifie (cf. tableau 8). L?ae roport de Vatry a tre s bien tire son e pingle du jeu, avec une croissance de trafic de pre s de 30 000 t qui le place en 7e me position en 2021. La progression du volume de marchandises transporte par des vols tout cargo a e te re alise e au be ne fice quasi exclusif de deux ae roports : Paris-Charles de Gaulle qui a capte 92 % des volumes tout cargo supple mentaires en 2020 et Vatry, qui en a capte 4 %72. Le fret transporte sur la majorite des ae roports re gionaux me tropolitains est principalement du fret express. 2019 classement 2021 Classement Charles de Gaulle 1 927 716 1 1 957 273 1 Orly 88 609 2 73 751 3 Ba le-Mulhouse 61 545 3 73 789 2 Toulouse-Blagnac 66 299 4 45 978 6 Marseille-Provence 59 694 5 55 526 4 Lyon-Saint Exupe ry 57 278 6 50 076 5 Paris Vatry 2 869 Non classe 29 781 7 Tableau 8 : Classement des aéroports français pour le transport de marchandises avionnées Le fret tout cargo Le fret tout cargo ou « General Cargo » correspond a des produits divers se caracte risant par une forte valeur ajoute e (cf. supra, § 1.1.) ou par une certaine urgence (de lais de transport et de traitement va- riant de trois a six jours en moyenne) : par exemple, des composants e lectroniques, des produits chi- miques ou pharmaceutiques, des pie ces de tache es automobiles ou encore des fleurs coupe es, des 71 Source : Union des ae roports français & francophones associe s, Re sultats d?activite des ae roports français 2021. 72 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/24 produits frais agricoles ou de pe che, ainsi que des animaux vivants. Le transport ae rien n?est pas adapte au transport de produits lourds ou encombrants, re serve s aux transports maritimes et ferroviaires. Le fret tout cargo est transporte soit dans les soutes des avions de transport de passagers (vols mixtes)73, soit dans des avions tout cargo. En 2019, 57 % du fret ae rien arrivant ou partant de France e tait transporte en soute de vols mixtes et 40 % sur des vols tout cargo. En 2020, au moment ou le nombre de vols passagers e tait le plus bas en raison de la crise sanitaire, 59 % du trafic cargo a e te transporte sur des vols tout cargo74. Pendant la crise sanitaire, faute de disposer d?une capacite suffi- sante dans les avions tout cargo, des avions passagers ont e te utilise s, de manie re de rogatoire, pour transporter des marchandises en cabine (« pax-freighters »). Mais cette pratique ne devrait pas perdu- rer, l?agence europe enne de se curite de l?aviation (AESA) ayant de cide de ne plus accorder de de roga- tions a compter du 31 juillet 2022. Le transport de marchandises en soute constitue un comple ment de recettes pour les compagnies ae - riennes transportant des passagers (environ 10 % des recettes d?une ligne re gulie re de passagers avant la crise sanitaire). L?essentiel des recettes d?un vol mixte provenant des passagers, celui-ci supporte mieux qu?un vol tout cargo un e ventuel de se quilibre du trafic de fret entre les deux sens. Plusieurs arguments militent en faveur d?une massification des trafics fret sur des ae roports ayant a la fois une activite de transport de passagers et une activite de transport de marchandises. Ces grands ae roports offrent en effet les avantages importants de pouvoir : transfe rer rapidement le fret d?une soute d?un avion mixte a un avion tout cargo et re ciproque- ment (multiplicite des « correspondances ») ; be ne ficier des nombreuses fre quences et des multiples destinations des vols passagers (via les hubs des compagnies principales, en particulier) ; cela permet notamment de diminuer les temps d?immobilisation des marchandises entre deux vols mixtes ou tout cargo ; trouver plus facilement des marchandises pour e quilibrer les deux sens d?un vol (mixte ou cargo), ce qui de pend de l?importance des flux de marchandises sur l?ae roport. Sur ce plan, l?ae roport de Vatry est a priori de savantage par rapport a des plateformes comme Paris- Charles de Gaulle : le nombre de vols passagers et tout cargo y est en effet tre s re duit, ainsi que, pour l?instant, les flux de marchandises. Cela ne condamne pas pour autant tout projet de de veloppement ou de spe cialisation de cet ae roport dans le transport de marchandises, mais rend certainement cri- tique l?atteinte du seuil minimum d?activite a partir duquel il peut devenir naturellement attractif. Le fret Express Il s?agit de petits colis ayant des contraintes fortes de de lais d?acheminement et de traitement (24 a 48 heures). C?est le cas du courrier ou des colis express (dont le transport est en pleine expansion avec le de veloppement du e-commerce, en particulier). Les marchandises sont traite es sur la totalite de leur acheminement par un dispositif de suivi en temps re el. Contrairement au fret tout cargo, le fret Express voyage en ge ne ral dans des avions tout cargo, qui peu- vent, lorsque la taille des flux le justifie, e tre de die s (FedEx - Federal Express - ou DHL posse dent leur propre flotte d?appareils). Les ope rateurs qui sont spe cialise s dans ce type d?organisation sont de nomme s inte grateurs. Ils assu- rent a la fois la fonction de transporteur et la fonction de commissionnaire qui sont habituellement se pare es (cf. § 1.5). 73 Les soutes des avions mixtes long-courriers offrent des capacite s entre 20 et 33 t pour des B 777 ou des A330-A340 selon les versions et les rayons d?action. 74 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/24 Le fret ae rien camionne En re gle ge ne rale, le fret ae rien est toujours transporte par camion pour le pre et le post acheminement vers un ae roport. Mais certains flux, dits « de fret camionne » combinent un trajet routier de moyenne distance et un flux ae rien. Par exemple, une partie des marchandises a l?export de douane es sur l?ae ro- port de Paris-Charles de Gaulle est achemine e par camion vers l?ae roport de Lie ge ou de Luxembourg pour e tre embarque e dans des avions long courrier a destination de la Chine ou du Moyen-Orient. Les raisons d?une telle combinaison terrestre-ae rien sont multiples : confort, pour le transitaire, de pouvoir effectuer les de marches administratives (par exemple, le de douanement), sur la plateforme ae roportuaire ou il est installe , inde pendamment du lieu de de part effectif des marchandises par voie ae rienne ; indisponibilite ou nombre insuffisant, sur la plateforme d?origine des marchandises, de vols vers leur destination finale dans un de lai compatible avec les contraintes d?acheminement, no- tamment de de lais ; manque de capacite sur les vols au de part de la plateforme d?origine ; conside rations e conomiques portant sur les tarifs et les conditions (notamment d?assurances) du voyage : il est parfois moins cou teux d?utiliser le camion pour un trajet d?apport vers un vol long-courrier au de part d?une autre plateforme que de re aliser directement ce dernier depuis l?ae roport d?origine des marchandises. Une partie du fret de douane sur l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle correspond donc a du fret ca- mionne qui n?embarque pas sur place, mais est camionne vers un autre ae roport, tel que Lie ge, Maas- tricht ou Luxembourg. Les trafics re ciproques sont beaucoup moins importants, les exportations et les importations des pays du Benelux e tant significativement moins importantes que les françaises. Les flux de fret camionne s sont par contre aussi tre s importants en importation (notamment vers la France, qui importe plus qu?elle n?exporte en tonnage). D?apre s la DGAC, il est difficile de quantifier ces flux camionne s, faute d?un traçage des marchandises entre les statistiques douanie res et les statistiques d?embarquement. L?ae roport de Vatry l?estime a environ 2 Mt ; les marchandises enregistre es a Paris-Charles de Gaulle sont e value es a un peu plus de 4 Mt. Le trafic avionne au de part ou a l?arrive e de Paris-Charles-de-Gaulle e tant de 2 Mt, le trafic ca- mionne correspondrait a la diffe rence. Ae roports de Paris l?e value, quant a lui a 30 %, ce qui corres- pondrait a environ 1 Mt. L?importance de ces flux de fret camionne s entre les principales plateformes europe ennes a amene des socie te s de transport a de ployer des services re guliers pour les frets les plus urgents. Ces services sont organise s sur un re seau, avec une garantie de livraison le matin des marchandises arrive es par avion en fin de journe e (pour le coeur de l?Europe de l?Ouest). L?un de ces ope rateurs, l?allemand Sovereign, associe avec le français Pre vost, dessert ainsi soixante-dix ae roports toutes les nuits. Le transport de fret par voie ae rienne fait appel a une longue chaî ne d?intervenants : le donneur d?ordre ou chargeur, qui est a l?origine de la demande de transport d?une marchan- dise, par exemple de la matie re premie re dont il besoin pour produire un objet, ou un produit destine a un client final ; le commissionnaire de transport (anciennement transitaire), qui organise le transport. Le don- neur d?ordre traite en effet tre s rarement en direct avec le transporteur (la compagnie ae rienne dans le cas du fret ae rien). Il passe par un interme diaire qui a pour missions de coordonner tous les autres acteurs de la chaî ne de transport, de choisir le transporteur, les sous-traitants, et d?assurer l?ensemble des de marches, notamment administratives (de clarations douanie res, sanitaires et phytosanitaires?) ; PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/24 le manutentionnaire (« handler »), qui proce de a la re ception du fret et aux ope rations de de - chargement, stockage temporaire, conditionnement en vue de l?embarquement dans l?avion ; les transporteurs routiers charge s du pre et du post-acheminement de la marchandise vers l?ae roport ou e ventuellement, d?une partie du trajet s?il s?agit de fret camionne (cf. 1.4) ; la compagnie ae rienne, qui transporte les marchandises vers la destination finale ; les gestionnaires d?ae roport qui ame nagent et exploitent les plateformes ae roportuaires et proposent les services ne cessaires aux compagnies ae riennes (assistance en escale, se curite , etc.) ; les services de l?E tat qui effectuent les contro les inhe rents au transport de marchandises (con- tro les douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires) et des contro les de su rete . Les inte grateurs (ou « expressistes ») Nous avons vu au § 1.4. que, compte-tenu des contraintes fortes de de lais d?acheminement et de trai- tement des colis et de l?importance des flux, les inte grateurs assurent a la fois la fonction de transpor- teur et la fonction de commissionnaire. Ils maî trisent ainsi la majeure partie de la chaî ne de transport, raison pour laquelle ils sont de nomme s inte grateurs. Trois grands groupes dominent le marche du fret Express : Federal Express (Fedex) est une entreprise de transport de fret ame ricaine base e a Memphis. C'est la premie re compagnie ae rienne au monde en termes de trafic total de fret ae rien (19,6 Gt.km de fret sur lignes re gulie res en 2020, dont 9,4 Gt.km en domestique) ; United Parcel Service (UPS) est une entreprise postale ame ricaine, dont le sie ge est a Sandy Springs, dans la banlieue d?Atlanta. C?est la deuxie me compagnie ae rienne au monde en termes de trafic total de fret ae rien (14,4 Gt.km de fret sur lignes re gulie res en 2020, dont 7,3 Gt.km en domestique) ; DHL Express (nom constitue a partir des initiales de ses fondateurs Adrian Dalsey, Larry Hillblom et Robert Lynn) est une socie te de transport de colis et courriers cre e e en 1969 aux E tats-Unis et de tenue depuis 2002 par la Deutsche Post (poste allemande). C?est la plus grande entreprise de logistique mondiale. La socie te de clare desservir 220 pays, transporter 1,614 milliard de colis chaque anne e et disposer d?environ 400 000 employe s et cadres, re partis dans le monde. Chacun dispose de hubs sur chacun des continents. Par exemple, Fedex a son hub principal a Memphis (E tats-Unis), et d?autres hubs aux E tats-Unis et sur chaque continent. En Europe, son hub principal est a Roissy. Celui d?UPS est sur l?ae roport de Cologne/Bonn. DHL avait envisage , en 2003, d?installer son hub europe en sur l?ae roport de Vatry, avant de le localiser a Leipzig. Les transporteurs ae riens Les principales compagnies ae riennes pour le transport international re gulier de fret sont, par ordre de croissant de tonnes-kilome tres : Qatar Airways (13,7 Gt.km), Fedex (10,3 Gt.km), Emirates (9,6 Gt.km), Cathay Pacific Airways (8,14 Gt.km), Korean Air (8,09 Gt.km), Cargolux (7,3 Gt.km), United Par- cel Service (UPS, 7,0 Gt.km), Turkish Airlines (6,9 Gt.km), China Airlines (6,3 Gt.km) et China Southern Airlines (5,6 Gt.km). Lufthansa arrive a la 13e me place (4,8 Gt.km) et KLM a la 23e me (3,0 Gt.km). Air France n?est pas classe e dans les 25 premie res.75 On retrouve dans ce classement les deux inte grateurs Fedex et UPS (dont le trafic domestique, tre s significatif, leur permet d?occuper la te te du classement pour le trafic total), mais e galement, dans les toutes premie res places, les compagnies des Pays du Golfe Qatar Airways et Emirates qui ont, en peu 75 Source IATA. Worls Air Transport Statistics 2021. Il s?agit d?un classement en fonction du trafic cargo sur lignes re gulie res exprime en milliards de tonnes kilome tres. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/24 d?anne es, de veloppe a la fois leur activite de transport de passagers et de marchandises (y compris au moyen d?ae ronefs tout cargo). Cargolux est une compagnie europe enne spe cialise e dans le transport ae rien de marchandises, base e sur l?ae roport de Luxembourg (cf. § 3.1.2.). Outre le fret transporte dans les soutes de ses avions de passagers, Air France assure une activite de transport de marchandises tout cargo gra ce a sa filiale Air France Cargo. Avant la crise sanitaire, celle- ci a conside rablement re duit son activite et sa flotte, qui se limite, actuellement a deux appareils de type B777-200F d?une capacite maximale de 102 t. Air France souhaite rede velopper son activite tout cargo et, pour ce faire, a passe commande a Airbus de quatre A350F qui seront livre s a compter de 2027. Son partenaire KLM dispose, quant a lui, de quatre appareils de type B747-400. Un nouvel acteur français est entre re cemment sur le marche , avec la cre ation par Le groupe CMA CGM, d?une filiale spe cialise e dans le fret ae rien (cf. annexe 1 § 1.2.6.). CMA CGM Air Cargo a e te cre e e en 2021. Elle s?est dote e de quatre Airbus A330-200F d'occasion (capacite d?emport de 61 tonnes). Elle poursuivra son de veloppement en 2022 avec deux Boeing B777 cargo (capacite d?emport de 102 tonnes), puis avec quatre Airbus A350F qui inte greront la flotte en 2025 et 2026 (capacite d?emport de 104 tonnes). CMA CGM a annonce fin mai son projet d?entrer au capital du groupe Air France-KLM (a hauteur de 9 %) et de nouer un partenariat exclusif de dix ans avec le groupe ae rien en ce qui concerne l?activite cargo. Comme les inte grateurs, les grandes compagnies ae riennes assurant des vols tout cargo, comme Air France Cargo ou KLM Cargo sont e galement organise es autour de hubs, en l?occurrence Roissy et Ams- terdam. L?activite de transport de marchandises (mesure e en tonnes-kilome tres) a augmente a un rythme de + 2,6 % par an en moyenne a l?e chelle mondiale, entre 2007 et 2017. Mais on constate de fortes disparite s selon les zones ge ographiques : l?Europe, a subi une contraction de ses tonnages au de but des anne es 2010, a la suite de la crise financie re de 2009, et peinait a retrouver son niveau d?activite d?avant la crise. Son taux de croissance annuelle e tait de + 3,4 % en moyenne sur la pe riode 2009-2019. Certains pays, comme la Belgique avaient un taux plus e leve , de + 5,3 %, alors qu?en France le taux de croissance e tait plus faible (+ 0,3 %).76 Il faut e galement rappeler que le fret ae rien e tait majoritairement transporte dans les soutes des avions de transport de passagers et que certaines compagnies, comme Air France et Lufthansa avaient fait le choix, avant la crise, de re duire l?activite et la flotte de leurs filiales spe cialise es tout cargo. Les cons- tructeurs Airbus et Boeing avaient aussi fortement diminue l?activite des chaî nes de fabrication d?avions cargo. Dans sa plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », Ae roports de Paris de crivait ainsi, en 2019, les perspectives du fret ae rien. « Selon les prévisions de l?avionneur américain Boeing, le marché mondial du cargo devrait bénéficier d?une croissance annuelle plus soutenue à l?avenir : 4,2 % en moyenne sur la période 2018-2037 ; ce qui devrait entraîner un doublement des tonnages au plan mondial à l?ho- rizon 2037. Le fret aérien, incluant le transport express, devrait bénéficier d?une croissance annuelle moyenne de 4,3 % mesurée en RTK (Revenu par Tonne au Kilomètre transporté) tandis que le transport postal de courrier progressera plus lentement avec une croissance moyenne d?environ 2 % par an. Au global, le trafic aérien 76 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/24 cargo aérien dans le monde devrait passer de 256 milliards de RTK en 2017 à 584 milliards de RTK à horizon 2037. Cette croissance sera principalement alimentée par l?Asie, les pays émergents d?Afrique et l?Amérique latine. D?ores et déjà, les compagnies aériennes d?Asie/Pacifique représentent 39 % du fret aérien mondial. De- puis une dizaine d?années, un mouvement alimenté par la recherche d?une meilleure compétitivité est à l?oeuvre et voit de grandes compagnies aériennes utiliser de plus en plus les soutes des avions « passagers » en remplacement des vols d?avions tout cargo. Actuellement, environ 60 % du fret est déjà transporté par des avions passagers et cette proportion devrait continuer à augmenter. » D?une manie re ge ne rale, la crise a eu un fort impact sur le transport de marchandises de mars a mai 2020, du aux mesures de confinement et au quasi-arre t des chaî nes logistiques et de transport de pas- sagers. Puis, a partir de mai 2020, l?assouplissement des re gles sanitaires, la reprise progressive de l?activite e conomique, l?intensification du e-commerce et la ne cessite d?acheminer des masques et du mate riel me dical ont permis a la demande de transport de marchandises par voie ae rienne de croî tre tre s rapi- dement (courbe en V, cf. figure 6), contrairement a celle du transport de passagers. Les avions tout cargo n?e tant pas en nombre suffisant pour y faire face, les compagnies ae riennes ont e te amene es a utiliser leurs ae ronefs de transport de passagers pour transporter du fret en cabine et en soute (« pax- freighers »). A la fin de l?anne e 2020, le trafic de fret ae rien avait pratiquement retrouve son niveau d?avant la crise. Au total, sur l?ensemble de l?anne e 2020, le trafic en tonnes-kilome tres a subi une baisse de 9,1 % par rapport a 2019 (- 14 % en Europe ; - 14,8 % en Asie-Pacifique, + 4,5 % en Ame rique du Nord)77. Le trafic de fret, s?il a recule en France de pre s de 17 % en 2020 par rapport a 2019, a mieux re siste que le trafic de transport de passagers, qui lui, a baisse de plus de 70 %. 77 Source IATA. Figure 6 : trafic cargo mensuel en milliards de tonnes-kilomètres sur la période 2017-2022 Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/24 La pression de la demande et l?insuffisance des capacite s (notamment de vols tout cargo) a entraî ne une forte augmentation du cou t du transport ae rien (2,79 $/kg en moyenne, soit + 55,9 % par rapport a 2019).78 Cf. figure 7. La section 2. de l?annexe 1 de crit le ro le de l?ae roport de Vatry pendant la crise sanitaire qui lui a permis de passer, d?un trafic de fret de 2 882 t en 2019, a 12 674 t en 2020 et 30 588 t en 2021 (y compris une petite partie de fret camionne ). La question se pose de savoir si la crise sanitaire constitue ou non un tournant majeur durablement favorable au transport ae rien de marchandises. D?une manie re ge ne rale, l?arre t brutal a l?e chelle de l?ensemble de la plane te, de but 2020, de la presque totalite des vols passagers a mis en e vidence la forte de pendance du transport ae rien de marchandises aux vols mixtes, ces derniers transportant la majorite du fret ae rien mondial. Cette prise de conscience a d?ores et de ja induit des changements de strate gie avec, par exemple, la relance, par Air France, du de veloppement de sa filiale Air France Cargo et la commande a Airbus de quatre A350F qui seront livre s a compter de 2027 (cf. § 1.5. ci-dessus). La crise sanitaire a e galement conside rablement de sorganise le transport maritime de marchandises et cette situation est toujours d?actualite (cf. la fermeture des usines et des ports chinois qui entraî ne encore, deux ans apre s le de but de la pande mie, l?immobilisation de nombreux bateaux, ainsi que de leur cargaison79). Cette de sorganisation se traduit par une augmentation des retards des navires sur les principales routes maritimes (cf. figure 8), retards qui auraient encore augmente au premier tri- mestre 202280. Elle se traduit aussi par une augmentation tre s importante des prix du transport mari- time, qui re duit significativement le surcou t du transport par avion. Les conse quences de l?intervention russe en Ukraine sont encore difficiles a e valuer. Elle risque de rendre plus complique l?acce s a certains ports et l?utilisation de certaines routes maritimes. De me me, elle impose un allongement des routes ferroviaires entre la Chine et l?Europe, routes qui e taient en 78 Source IATA, World Air Transport Statistics 2021. 79 Le nombre et la lourdeur des mesures de contro les sanitaires, voire de quarantaine, entre les re gions chinoises perturberaient aussi fortement l?acheminement des marchandises vers les grands ports. 80 Les retards des porte-conteneurs de l?alliance dont fait partie CMA-CGM seraient passe s de 9 jours en novembre 2021 a 17 jours en mars 2022. Source : journal de la marine marchande, 19 mai 2022. Figure 7 : Prix moyen du transport de fret par voie aérienne en $/kg et taux de remplissage Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/24 forte croissance ; les nouveaux itine raires ne cessitent des transbordements pour franchir la mer Cas- pienne, puis la mer Noire. Ainsi, ces e volutions confortent a court terme la place du transport ae rien dans les e changes internationaux. Par ailleurs, le de veloppement du e-commerce, acce le re par la crise sanitaire, soutient fortement la croissance de la demande de fret ae rien. De ja en forte progression avant la crise, elle est, dans le fret ae rien, de plus en plus importante. Avec une croissance de l'ordre de 30 % en 2021, il repre sentait 18 % du cargo avionne en 2021, et devrait atteindre 22 % en 2022. Malgre le retour des vols passagers, la demande de transport de marchandises exce de l?offre de capa- cite d?environ 10 %, ce qui contribue a maintenir des prix e leve s pour le fret ae rien (cf. figure 9). La perspective du maintien a court terme de recettes e leve es pourrait favoriser la cre ation de nouvelles compagnies (en France, outre CMA-CGM Cargo, la compagnie FTL Express a demande l?octroi d?une licence de transporteur ae rien, cf. annexe 1, § 1.2.6.). Pour toutes les raisons qui viennent d?e tre expose es, la demande de transport ae rien de marchandises devrait être favorable au maintien d?une activité soutenue et rentable pour les compagnies ae riennes sur la pe riode 2021-2024. C?est ce qu?ont exprime l?ensemble des acteurs du secteur que la mission a rencontre s. Figure 9 : perspectives à court terme de recettes du transport aérien de marchandises Source IATA Figure 8 : moyenne des retards en jours subies par les navires Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/24 Ae roports de Paris avait de ja engage , avant 2019, une strate gie qualifie e d?ambitieuse pour le transport ae rien de marchandises.81 Ses dirigeants, que la mission a rencontre s, ont dit vouloir accompagner la croissance de la demande. La direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) et les principaux acteurs publics et prive s du transport ae rien et de la logistique (Ae roports de Paris, Transports et Logistique de France ? TLF Overseas -, chargeurs, assistants en escale, fe de rations d?usagers et exportateurs) ont mis en place, en 2021, un groupe de travail d?analyse et de prospective du fret ae rien international. Le groupe de travail a cons- tate le manque conjoncturel de moyens cargo entre la France et l?Asie et le de laissement de la destina- tion France par les grandes compagnies chinoises et asiatiques, dans un contexte ou les droits de trafic des accords bilate raux français sont pourtant largement disponibles, que ce soit avec la Chine, l?Inde, les pays du Golfe ou l?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN)82, cf. annexe 4, § 4. La question identifie e par le groupe de travail est celle de l?attractivite des plateformes françaises et de la destination France en ge ne ral. Six axes d?approfondissement de son analyse ont e te identifie s : les acce s ae roportuaires, la fiscalite , les contro les douaniers, l?assistance en escale, la su rete et le social. Il a e galement e te convenu de prendre des contacts avec des ope rateurs chinois (via l?Ambassade de France en Chine), d?encourager la cre ation de compagnies tout cargo en France et la cre ation d?indica- teurs d?activite plus pre cis. Les travaux du groupe de travail se poursuivent et devraient aboutir avant la fin de l?anne e 2022. Il est probable que certaines tendances, comme celle de la croissance du e-commerce vont se poursuivre a moyen et long termes et vont soutenir la demande de transport ae rien de marchandises et de fret express (cf. figure 10). 81 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 82 L?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 e tats membres. Cre e e par l?Indone sie, la Malaisie, Singapour, la Thaî lande et les Philippines en 1967, elle a e te rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995), le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999). Figure 10 : prévision de la demande de fret cargo. Source: Airbus Global Market Forecast, 2021-2040, novembre 2021 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/24 Par ailleurs, un re e quilibrage entre transport en soute d?avions passagers et vols tout cargo va se re a- liser, ne serait-ce que parce que les avions cargo commande s aujourd?hui aupre s d?Airbus (A350F) et de Boeing (B777-F) seront mis en service a partir de 2025-2027. Airbus pre voit que la demande de Fret Express, pousse e par le e-commerce, va croî tre de 4,7 % par an dans les vingt prochaines anne es, et que le General Cargo, qui repre sente 75 % du marche va augmenter de 2,7 % par an. Elle anticipe un besoin d?environ 2 440 avions cargo, dont 1 560 avions re ame nage s et 880 neufs (cf. figure 11). Toutefois, plusieurs e le ments conduisent a conside rer ces pre visions avec prudence : la reprise des vols passagers et le retour du fret en soute, ainsi qu?a compter de 2025, les livrai- sons de nouveaux appareils tout cargo augmenteront l?offre de capacite ; ceci devrait avoir un effet a la baisse sur le niveau des prix du transport ae rien de marchandises, toutes choses e gales par ailleurs ; a contrario, l?augmentation du prix du carburant entraî ne celle du cou t du transport ae rien ; mais elle affecte tous les modes de transport ; la possibilite de nouvelles crises sanitaires ou ge opolitiques soudaines et brutales entache les pre visions d?incertitudes ; il est de sormais clair que la re pe tition de telles crises est de nature a entraî ner des changements de comportement des consommateurs, des entreprises et des de cisionnaires lourds de conse quences sur les flux de transport de marchandises. La guerre en Ukraine et les conse quences de la vague Omicron en Chine ont d?ores-et-de ja entraî ne une baisse des trafics (chute de 11,2 % en tonnes-kilome tres sur un an et de 2,7 % depuis le mois de mars 2022)83 ; les conse quences de la crise sanitaire, du conflit entre la Russie et l?Ukraine, et d?e ventuelles crises ulte rieures, sur les prix (inflation) et sur le pouvoir d?achat des me nages pourrait affec- ter le taux de croissance du e-commerce ; 83 Source IATA. Air Cargo Analysis, April 2022. Figure 11 : prévision de la demande en avions cargo. Source: Airbus Global Market Forecast, 2021-2040, novembre 2021 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/24 a plus long terme, la prise de conscience des enjeux environnementaux et les contraintes lie es a la lutte contre le changement climatique pourraient induire des limitations des activite s ae - riennes (notamment de nuit sur certains ae roports) ou des politiques publiques de favorables au transport ae rien a moyen et a long termes. Les e volutions de la demande de transport ae rien de marchandises de pendront aussi, pour une part, de l?ame lioration des performances environnementales de ce dernier (re duction des e missions sonores et gazeuses) ; enfin, la politique de relocalisation de certaines industries strate giques, suite a la crise sani- taire, pourrait avoir un impact significatif sur les flux de marchandises internationales. Pour toutes ces raisons, il paraî t hasardeux de s?engager sur les tendances du transport ae rien de marchandises a moyen et long termes. Les diffe rents segments du marche pourraient par ailleurs e voluer de manie re diffe rentie e, probable- ment entre le Fret Express (sous la pousse e du e-commerce) et le General Cargo, et au sein de cette dernie re cate gorie, entre les diffe rents types de produits transporte s (e lectronique, pie ces de tache es, produits pharmaceutiques, denre es pe rissables, animaux vivants, produits dangereux?). L?ae roport de Lie ge est situe a 8 km au Nord-Ouest de Lie ge, a Bierset (Wallonie). Il est accessible tre s facilement par la route (autoroutes E40, E42, E25, A604 et E40). Il n?est pas embranche fer a ce jour, mais pourrait l?e tre assez facilement avec un acce s au re seau ferroviaire non loin de la plateforme. L?ae roport a e te cre e en 1990 sous le nom de Socie te de De veloppement et de Promotion de l?Ae roport de Bierset (SAB), avant d?e tre renomme « Lie ge Airport » en 2007. L?actionnariat de l?ae roport de Lie ge est aujourd?hui compose a 50 % de NEB Participations (Nethys ? Ethias ? Belfius), a 25,6 % du groupe ADP International et a 24,4 % par la Socie te wallonne des ae roports Sowaer. Cette dernie re est une socie te publique du gouvernement wallon qui porte ses participations dans les socie te s ae roportuaires de Lie ge et Charleroi et met en oeuvre les programmes d?investissements dans les infrastructures et les parcs d?activite pe riphe riques. L?ae roport a grandi progressivement, avec le de veloppement d?une activite passagers a partir de 1994, qui est toutefois reste e modeste et volontairement limite e par la re gion wallonne afin de favoriser le de veloppement de l?ae roport de Charleroi. Il s?est surtout spe cialise , a partir du milieu des anne es 1990, dans le transport de marchandises, avec l?implantation, en 1996, du hub europe en de la compagnie israe lienne Cargo Airlines. En 1998, c?est le centre de tri de TNT qui s?y implante (TNT a e te rachete e en 2016 par FedEx). En 2008, Ethiopian Airlines et la compagnie israe lienne El Al y de me nagent leur hub europe en. Qatar Airways Cargo dessert l?ae roport depuis en 2013. Occupant une position strate gique dans une re gion ou transite 73 % du transport europe en de fret ae rien, entre les villes de Paris, Amsterdam, Francfort et Luxembourg, l?ae roport de Lie ge a une activite de fret-express, de e-commerce, de transport de produits pharmaceutiques et pe rissables et d?animaux vivants. Pendant la crise sanitaire, Lie ge Airport a par ailleurs e te reconnu comme hub de l?organisation mondiale de la sante (OMS) pour l?acheminement de mate riel me dical et de fournitures critiques (masques, gants, kits de test?), a l?instar de sept autres ae roports dans le monde. Fin 2018, la de cision a e te prise d?accueillir la plateforme logistique d'Alibaba Group en Europe. La filiale d?Alibaba, Cainiao, y a ainsi inaugure , en novembre 2021, un entrepo t de 33 000 m² en acce s direct avec les pistes. Elle a pour objectif de se de velopper en construisant progressivement trois autres PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/24 entrepo ts pour atteindre une superficie totale de 120 000 m² a l?horizon 2026 et alimenter a terme un hub de 15 avions et 550 camions par jour. Ce projet de de veloppement ne cessitera 700 emplois sup- ple mentaires par rapport aux 200 emplois de ja cre e s. C?est de sormais le sixie me plus grand ae roport de transport de fret d?Europe, et le premier de Belgique (il a de passe le million de tonnes de marchandises transporte es en 2020). 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Passagers 303 521 299 263 302 667 299 427 382 619 192 381 171 028 170 400 44 188 76 436 Fret en tonnes 577 225 561 160 590 811 651 001 660 643 716 894 871 596 902 047 1 113 988 1 412 206 Tableau 9 : trafic passagers et fret de l?aéroport de Liège de 2012 à 2021 (source SPF mobilités) En 2020, l?ae roport de Lie ge a connu une hausse annuelle de 27 % du trafic de marchandises, a la faveur notamment de l?explosion du e-commerce dans le sillage des confinements : il a ainsi transporte pre s de 500 millions de colis, contre 362 millions en 2019. Cette dynamique s?est poursuivie en 2021. Le nombre total de mouvements d?ae ronefs transportant du fret a e galement augmente de 10,7 % en 2020, avec 34 264 vols, contre 30 934 en 2019, avec un objectif de 65 000 d?ici 2040. L?ae roport de Lie ge est e galement contigu a une « zone de de veloppement e conomique » importante qui lui permet d?accueillir des ope rateurs de transport de marchandises (transitaires, manutention- naires, compagnies ae riennes) ayant besoin d?un traitement du fret ae rien en premie re ligne (avec ac- ce s direct aux deux pistes de l?ae roport), tels que WFS, Challenge Air Cargo Group, Swissport Cargo Services, AviaParner. Des superficies sont e galement disponibles pour l?implantation de bureaux ou de ba timents ne ne ces- sitant pas d?acce s direct aux pistes (tels que des espaces de bureaux pour des transitaires?). Un parc d?activite pe riphe rique est en cours d?ame nagement permettant l?installation e ventuelle d?entreprises sans lien direct avec les activite s de l?ae roport. L?ae roport repre sente environ 9000 emplois dont la moitie d?emplois directs, et ambitionne d?employer 16 000 personnes d?ici 2040. Lie ge Airport accueille sur ses emprises environ 120 entre- prises et posse de deux filiales, Lie ge Airport Security, charge e de la su rete , et Lie ge Airport Business Park, charge e de l?immobilier. Il a ge ne re un chiffre d?affaires de 41,97 millions d?euros en 2020, en hausse de 17 % par rapport a 2019 ou il atteignait 35,95 millions d?euros. Le plan strate gique 2020-2040 donne a Lie ge Airport plusieurs objectifs. Il vise d?atteindre un tonnage de 2,5 millions de tonnes, soit 4 % de croissance par an, ne cessitant 60 000 vols par an. L?investisse- ment ne cessaire est estime a 591 millions d'euros. Ce dernier sera finance a hauteur de 246 millions d'euros par l'actionnaire public wallon Sowaer pour les infrastructures de base, de 158 millions d'eu- ros par Liege Airport Business Park afin de de velopper l'activite bureaux avec 32 000 m² supple men- taires, et par 186 millions d'euros de fonds propres. Si le de part partiel de FedEx pour Paris est partiellement compense par le plan d?investissement a l?ho- rizon 2040 et la politique de diversification mene e (Alibaba, Qatar Airways?), l?ae roport de Lie ge pour- rait e tre plus touche par les conse quences de la guerre en Ukraine. Il accueillait en effet deux compagnies cargo russes, Atran, qui ope rait entre trois et six vols par semaine a Lie ge, et Airbridge Cargo, qui assurait 11 vols hebdomadaires. Ainsi, 6 % (soit 86 000 tonnes) de la marchandise totale de l?ae roport en 2021 provenait d?Airbridge Cargo. Par ailleurs, certains des utilisateurs de l?ae roport que la mission a rencontre s se sont plaint de la qua- lite de service et des gre ves trop fre quentes, et envisageraient de transfe rer tout ou partie de leur acti- vite sur une autre plateforme. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16/24 Il faut noter que l?actuelle coalition fe de rale belge donne la priorite au fret ferroviaire, avec pour objec- tif de doubler son volume d?ici a 2030, alors que ce ne sont que 10,5 % du transport de marchandises qui passent aujourd?hui par le rail, le camion ayant 75,8 % des parts de marche . Enfin, l?ae roport de Lie ge pourrait tirer parti du report modal via le projet Euro Carex, actuellement en attente faute d?une vision du marche et d?un plan d?affaires clairs et partage s par les acteurs des diffe rents pays concerne s84. L?ae roport est situe au Nord-Est de la ville de Luxembourg, au lieu-dit Findel, a cinq kilome tres environ du centre-ville. L?orientation de la piste impose le survol du centre-ville (et plus pre cise ment du quar- tier de la gare), a relativement basse altitude. Un couvre-feu ge ne ral est donc impose de 23 heures a 6 h, avec des de rogations possibles pour les atterrissages de vols ayant e te de cale s. Son de veloppement depuis une trentaine d?anne e est e troitement lie a celui de Cargolux, filiale spe cia- lise e fret de Luxair85, la compagnie ae rienne nationale du Grand-Duche . Il de marre re ellement ses ac- tivite s commerciales en 1945. Il est exploite par une socie te anonyme, la Socie te de l?Ae roport de Luxembourg SA, proprie te a 100 % du Grand Duche . Les e quipements de l?ae roport ont e te mis a niveau par e tape, en accompagnement du de veloppement de Luxair et de Cargolux, cre e e en 1970. Les dernie res e tapes ont e te l?allongement de la piste a 4000 m en 1984 (ne cessaire pour la bonne exploitation des Boeing 747 cargo de Cargolux), le renou- vellement des ae rogares de passagers en 2008 et 2017, ainsi que le de veloppement des ae rogares de fret, a l?extre mite Nord-Est de la plateforme ae roportuaire. Les ae rogares de fret constituent un ensemble inte gre , sur une surface de 42 hectares environ (cf. fi- gure 12). Ce pe rime tre est se curise , hormis le stationnement des ve hicules le gers qui n?ont pas le droit de pe ne trer, sauf exceptions. Les ba timents sont la proprie te de Luxair. Ce po le, tre s inte gre et dense, regroupe toutes les fonctions ne cessaires au passage du fret. Les aires de stationnement permettent le traitement de 12 avions de grande capacite (essentiellement les Boeing 747-400 et 747-800 de Cargolux). Pre s de 200 camions peuvent stationner dans le pe rime tre se curise , hors positions aux quais de chargement. C?est un stationnement payant apre s une franchise de 12 heures (100 ¤ la demi-jour- ne e). 84 Euro Carex (acronyme de Cargo Rail Express) est un projet, initie en 2006, d?utilisation de trains a grande vitesse pour le transport de marchandises sur des distances comprises entre 200 et 800 kilome tres afin de connecter les plus grands sites logistiques europe ens. Il pre voit d?exploiter les lignes a grande vitesse pendant les heures creuses du trafic voyageur (la nuit principalement) avec des rames adapte es au transport de fret. Une association Roissy Carex a e te cre e e en 2006 afin de fe de rer l?ensemble des promoteurs au projet, aussi bien publics (communes, de partements?) que prive s (entreprises telles FedEx, La Poste, Air France-KLM Cargo, TNT, WFS, Ae roports de Paris?). Le projet est labellise Grenelle de l?environnement depuis le 25 octobre 2007. Le re seau ferroviaire pourrait ainsi relier Londres, Amsterdam, Paris, Berlin, Cologne, Francfort, Lyon, Lie ge, et dans un second temps : Madrid, Barcelone, Bordeaux, Milan, Torino, Bologne, Strasbourg et Aix-Marseille. 85 Premie re compagnie europe enne de fret ae rien, Cargolux exploite 30 Boeing 747-400 et 747-800. L?actionnariat est re parti en trois parts a peu pre s e gales : la maison me re Luxair (35,1 %), la socie te d?investissement du Henan (Chine) HNCA (35 %) et l?E tat de Luxembourg (29,9 %), directement et via deux e tablissements bancaires publics ? BCEE et SNCI. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17/24 Figure 12 : zone cargo du Findel - aéroport de Luxembourg Source : mission - Fond de photographie : Google Earth Pro, images satellite du 25 août 2016 secteur Zone Surface A Stationnement des ae ronefs 16 ha B Ae rogares fret 1, 2 et hors gabarit 9 ha C Stationnement des poids lourds 2,6 ha D Stationnement des ve hicules le gers 1,7 ha E Aires de chargement, circulations et divers 6 ha F Re serves foncie res et de laisse s 6,5 ha G Espaces verts 0,2 ha TOTAL 42 ha B F B C A B C D PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18/24 La manutention est assure e par une filiale spe cialise e de Luxair. Les deux ae rogares de fret sont e qui- pe es avec des syste mes automatise s de distribution des palettes avion, qui distribuent et reprennent ces palettes tout le long des deux ae rogares, apre s stockage temporaire de gestion des files d?attentes. Ces dispositions industrielles permettent que les marchandises arrive es par les vols du matin (arrive es d?Asie) soient pre tes a charger dans les camions en fin de journe e, permettant la distribution dans toute l?Europe le jour suivant l?atterrissage. Conforme ment a la re glementation europe enne, l?ae roport relance une consultation pour installer un deuxie me manutentionnaire. L?importance des installations techniques qu?il faudra exploiter en commun, d?une part, la part pre -ponde rante de Cargolux dans le trafic, d?autre part, constituent des difficulte s majeures pour un nouvel entrant. L?ae roport de Luxembourg-Findel est le septie me ae roport de fret europe en, avec 1,125 millions de tonnes en 2021, en forte croissance pour la deuxie me anne e conse cutive. Comme les autres plate- formes du Benelux, il tire particulie rement bien profit de la crise. Outre Cargolux, dont il est le hub principal, l?ae roport est desservi par une dizaine d?autres compagnies qui exploitent des avions cargo. En effet, du co te passager, l?ae roport n?accueille que des courts et moyens courriers vers l?Europe et quelques destinations au Maghreb, ainsi que Istanbul. Me me si les ae roports spe cialise s fret de Lie ge et de Luxembourg ont une organisation tre s diffe rente (le premier a une pluralite d?ope rateurs, notamment de compagnies ae riennes et de manutention- naires alors que le second est tre s centre sur Luxair et ses filiales ? Cargolux et la filiale spe cialise e dans la manutention), ils ont en commun d?avoir suivi une trajectoire progressive de de veloppement sur une trentaine d?anne es. Figure 13 : Évolution du trafic de marchandises en tonnes de l?aéroport de Luxembourg Source : Service de statistique du Gand Duché de Luxembourg https://data.public.lu/fr/datasets/statistiques-evolution-du-trafic/#_ PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19/24 Avec 2,1 millions de tonnes de fret et de courrier traite s en 2019, l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle se classait au 11e me rang mondial pour le cargo et a la premie re place des ae roports europe ens devant Francfort. Depuis la crise sanitaire, ce dernier est repasse devant l?ae roport parisien (cf. § 1.2. ci- dessus). L?ae roport parisien concentre pre s de 80 % du trafic fret français. Sa position ge ographique le met a moins de deux heures de vol de la plupart des grandes villes europe ennes. Il est au centre d?une zone de chalandise de 25 millions d?habitants dans un cercle de 200 km de rayon. L?ae roport de Paris-Charles de Gaulle accueille les trois grands hubs d?Air France Cargo, de FedEx et de La Poste, douze des quatorze plus grands noms du fret mondial (parmi lesquels DHL, DB-Schenker, Kuehne+Nagel, WFS ou encore UPS) et dix-huit compagnies ae riennes tout cargo. Son activite de fret ge ne re plus de 40 000 emplois, dont 15 000 emplois directs86. Figure 14 : Évolution du trafic sur l?aéroport de Paris-Charles de Gaulle Source ADP Paris-Orly a, quant a lui, de veloppe une activite de niche, du fait notamment de sa proximite avec le marche d?inte re t national de Rungis (importation de fruits, de le gumes et autres produits frais). La plate-forme ae roportuaire de Paris-Charles de Gaulle est en mesure d?offrir une capacite de traite- ment annuelle de fret pouvant aller jusqu?a 3,6 Mt de marchandises ? 5 Mt par an a terme. Sur les 3 257 hectares de la plateforme, 300 hectares sont de die s aux activite s de fret ae rien qui regrouperont pre s de 700 000 m2 de ba timents (terminaux de fret, messageries cargo, hangars, entrepo ts, centres de tri, etc.) donnant un acce s direct a 80 postes de stationnements avions. Les activite s cargo sont regroupe es a l?Ouest de la plateforme en trois zones : une zone au Sud du doublet de pistes Nord accueillant le hub europe en de FedEx, premie re entreprise mondiale de transport express ; la Cite Cargo («Cargo City»), a l?Ouest du doublet de pistes Sud qui accueille les activite s d?Air France-KLM, le centre d?exploitation de Chronopost et de La Poste, des socie te s de fret, ainsi que le centre logistique de fret ae rien de Roissy-Sogaris ; Une zone re serve e pour le projet Euro Carex87 au Nord-Ouest. Depuis 2011, le Groupe ADP a entrepris de re ame nager et de redynamiser la Cite Cargo. Environ 86 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 87 Cf. note 84 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20/24 71 000 m2 de nouveaux ba timents ont e te de veloppe s entre 2011 et 2015. Avant la crise sanitaire, le Groupe ADP visait, dans le cadre de son plan strate gique Connect 2020, la poursuite de la densification et du renouvellement de la zone cargo et le de veloppement d?environ 100 000 m2 d?installations ter- minales cargo supple mentaires sur 2016-2020. Figure 15 : schéma de l'aéroport Charles de Gaulle Source : ADP, plaquette « Cargo, l?ambition des aéroports parisiens », 2019 Figure 16 : La Cité Cargo de l?aéroport Charles de Gaulle Source : ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des aéroports parisiens », 2019. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21/24 La strate gie d?Ae roports de Paris en matie re de transport cargo se de cline suivant les quatre axes sui- vants88 : reconque te du trafic avec la mise en oeuvre d?un programme d?aide marketing pour encourager le de veloppement des routes cargo existantes et de nouvelles routes ou l?implantation de nou- velles compagnies ae riennes tout cargo ; engagement d?une meilleure qualite de service, avec, outre la modernisation de la Cite Cargo pour offrir des installations aux plus hauts standards internationaux, des actions portant sur la proprete , la signale tique et la se curite (vide osurveillance) ; pre paration de l?e volution de l?activite cargo sur le long terme, avec un projet de syste me de ge olocalisation des mate riels, un projet de station animalie re a l?export en comple ment de celle existante a l?import, des e tudes prospectives portant sur l?opportunite d?une offre commune air-mer avec les ports de Paris Seine Normandie (HAROPA), sur l?e volution me tiers des ope ra- teurs fret ou encore sur un benchmark europe en du cou t de la tonne de fret sur l?ensemble de la chaî ne logistique ; promotion du transport de fret ae rien en militant pour le de veloppement des droits de trafic (octroi des droits de 5e me liberte 89) et de toutes mesures de simplification administrative qui ame liorent la compe titivite du fret ae rien en France. Cette strate gie ne semble pas e tre remise en cause par Ae roports de Paris apre s la crise sanitaire. Dans le cadre du groupe de travail sur l?analyse et la prospective du fret ae rien international, anime par la DGAC (cf. § 2.3.), cette dernie re a pre sente , le 7 juillet 2021, une comparaison des cou ts de tou- che e de six ae roports europe ens repre sentatifs du trafic fret : Paris-CDG, Francfort, Lie ge, Luxembourg, Bruxelles et Amsterdam. A la demande de la mission, la DGAC a ajoute a la comparaison les cou ts de touche e sur l?ae roport de Vatry. Le cou t de touche e complet, pour une rotation d?un ae ronef (de jour ou de nuit), est de fini comme « l?ensemble des prestations facture es sous forme de taxes ou de redevances, a une compagnie ae - rienne, pour effectuer l?atterrissage, la circulation au sol, le stationnement et le de collage de l?ae ronef, le de barquement et l?embarquement des marchandises d?un avion tout cargo » 90. Les re sultats refle tent le cou t d?une rotation d?un ae ronef, suivant le type d?ae ronef et les parame tres retenus (tonnage marchandise?) au 1er avril 2021. Le choix des parame tres a e te e tabli en concertation avec Ae roports de Paris. Le pe rime tre de la comparaison ne comprend pas les prestations d?assistance en escale spe cifiques aux avions « cargo » (de chargement des palettes, stockage...), qui font l?objet de contrats commerciaux. Les redevances de navigation ae rienne sont prises en compte pour les services terminaux de circulation ae rienne (RSTCA), celles-ci e tant spe cifiques a chaque route ae rienne exploite e. Le pe rime tre retenu exclut les redevances de route. La prise en compte d?une rotation permet de s?assurer de l?application de l?assiette de certaines taxes et/ou redevances facture es soit a l?atterrissage, soit au de collage. Les donne es sont celles des guides tarifaires des diffe rents ae roports et ne refle tent donc pas d?e ven- tuelles mesures commerciales conclues entre un ae roport et un transporteur. En ajoutant Vatry a ce panel, les re sultats de la comparaison re alise e par la DGAC sont les suivants : 88 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 89 Cf. annexe 4, § 4. 90 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22/24 Rotation de nuit : Vatry affiche une moyenne supe rieure de 8 % a Paris-CDG (cf. figure 17). Toutefois, le guide tarifaire « Tarifs, redevances et prestations applicables au 1er janvier 2021 » de l?ae roport de Vatry mentionne une redevance d?atterrissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », soit 4,20 ¤ par tonne MTOW au lieu de 8 ¤. Si l?on prenait en compte cette donne e, le cou t de touche e serait infe rieur d?un quart a un tiers, selon les appareils, a celui de Paris-CDG conduisant l?ae roport a un positionnement concurrentiel europe en au meilleur niveau, a l?exception de celui d?Amsterdam. Rotation de jour : Vatry affiche une moyenne supe rieure de 35 % a Paris-CDG (cf. figure 18). Toutefois, le guide tarifaire « Tarifs, redevances et prestations applicables au 1er janvier 2021 » de l?ae roport de Vatry mentionne une redevance d?atterrissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », soit 4,20 ¤ par tonne MTOW au lieu de 8 ¤. Si l?on prenait en compte cette donne e, le cou t de touche e serait infe rieur de 8 % a 15 %, selon les appareils, a celui de Paris-CDG conduisant l?ae roport a un positionnement concurrentiel dans la moyenne des principaux ae roports europe ens. Figure 17 : Coût de touchée pour une rotation de nuit ? Source : DGAC PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23/24 Figure 18 : Coût de touchée pour une rotation de jour - Source DGAC On peut en conclure que les cou ts de touche e a l?ae roport de Vatry, pour une rotation, ne sont pas com- pe titifs par rapport aux autres plateformes conside re es dans la comparaison. En revanche, pour une compagnie ae rienne effectuant re gulie rement des vols a Vatry et be ne ficiant d?une redevance d?atter- rissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », les cou ts de touche e sur cet ae roport sont attractifs, notamment de nuit. Personne ne sait tracer des perspectives de long terme en ce qui concerne la poursuite du de veloppe- ment du transport ae rien de marchandises, en raison des incertitudes expose es au § 2.4. ci-dessus et notamment, de la survenance possible de nouvelles crises sanitaires ou ge opolitiques, des contraintes de plus en plus fortes impose es au transport ae rien par la lutte contre le changement climatique et des effets de la politique de relocalisation de certaines industries strate giques souhaite e par le gouverne- ment. Le de veloppement du transport ae rien de marchandises be ne ficie toutefois, a court terme (jusqu?en 2024), de conditions de de veloppement favorables sur les longues distances pour plusieurs raisons : pousse e du e-commerce dont les de lais courts favorisent le transport ae rien, de sorganisation que connaî t actuellement le transport maritime suite a la crise sanitaire et a la guerre entre la Russie et l?Ukraine, de ficit de capacite de transport ae rien par rapport a la demande, qui assure, pour l?instant, une bonne rentabilite pour les compagnies ae riennes (cf. § 2.3. ci-dessus). Cette situation constitue une opportunite pour certains ae roports, de capter ces nouveaux trafics, no- tamment pour l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle qui dispose de nombreux atouts pour de velopper PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24/24 son activite cargo et qui s?est dote d?une strate gie pour ce faire, de s avant la crise sanitaire (cf. § 3.2.). Il accueillera d?ailleurs de s cette anne e la base de la nouvelle compagnie CMA CGM Cargo. Ce pourrait aussi e tre le cas pour les ae roports spe cialise s dans le transport de marchandises, tels que Luxembourg et Lie ge. Mais la mission conside re qu?il y a sans doute, e galement, a court terme, un espace de de veloppement en France pour un ae roport oriente fret, de taille modeste, bien situe , moins cher que les grands ae ro- ports internationaux, plus adaptable a la demande et offrant des temps de traitement re duits, sans proble me de capacite ni de contraintes d?exploitation, notamment de nuit. Cet ae roport pourrait e tre celui de Vatry, qui dispose des atouts liste s en annexe 1. Il pourrait non seu- lement capter une partie des nouveaux trafics cargo a court terme, mais peut-e tre e galement une partie des flux camionne s entre Paris-Charles de Gaulle et des ae roports e trangers comme Lie ge, Luxembourg ou Maastricht (cf. supra, § 1.4.). Il est difficile d?estimer pre cise ment le tonnage de ces flux, mais ceux- ci seraient supe rieurs a 1 Mt par an. En capter 10 % dans un marche globalement en croissance, soit 100 000 tonnes, ne paraî t pas hors de porte e et permettrait a l?ae roport d?atteindre l?e quilibre e cono- mique. Un tel niveau de trafic ne bouleverserait pas les parts de marche des principales plateformes en Europe (100 000 tonnes correspondrait au maximum a 4,5 % du trafic de Paris-Charles de Gaulle, a 7 % de l?ae roport de Lie ge ou a 0,7 % des 14,257 millions de tonnes de fret ae rien transitant par des ae ro- ports de l?Union europe enne a 27). Les perspectives a court terme et les incertitudes a moyen et long termes laissent a Vatry une fene tre d?opportunite de deux a trois ans pour atteindre l?e quilibre e conomique (condition ne cessaire de tout de veloppement) et, pour consolider les premie res e tapes d?un de veloppement progressif ulte rieur (sce nario 2 envisage par la mission, cf. § 4.1.2. du rapport), ou pour nouer un partenariat avec un inte - grateur capable de porter la responsabilite et l?essentiel du financement du de veloppement (sce nario 1 envisage par la mission, cf. 4.1.1. du rapport). Comme souligne ci-dessus au § 1.4, la contrainte de massification des flux de marchandises avantage une plateforme comme celle de Paris-Charles de Gaulle, qui a une forte activite de transport de passa- gers et de transport de fret permettant d?optimiser la re partition du fret entre des vols mixtes et des ae roports tout cargo ou comme celles de Lie ge ou Luxembourg, qui disposent de ja d?un trafic tout cargo important. Mais cela ne condamne pas pour autant tout projet de de veloppement ou de spe cialisation de l?ae roport de Vatry dans le transport de marchandises, notamment dans le cadre d?un deux sce na- rios envisage s par la mission. Cela rend toutefois critique l?atteinte du seuil minimum d?activite a partir duquel l?ae roport de Vatry pourra devenir naturellement attractif et ne cessite que celui-ci se pre pare et sache saisir rapidement les opportunite s qui pourront se pre senter. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1 1. Le marché ............................................................................................................................................. 3 1.1 Transport de marchandises et logistique ........................................................................................ 3 1.1.1 Demande de transports de marchandises à moyen et long termes .......................... 3 1.1.2 Evolution des services logistiques ......................................................................................... 4 1.2 Les entrepôts et plateformes logistiques (EPL) ............................................................................ 6 1.2.1 L?immobilier .................................................................................................................................... 6 1.2.2 L?emploi ............................................................................................................................................. 8 2. Les acteurs .......................................................................................................................................... 10 2.1 Les acteurs de la logistique terrestre .............................................................................................. 10 2.2 Les acteurs de l?immobilier logistique ............................................................................................ 11 3. Positionnement de l?agglomération de Châlons-en-Champagne .................................... 13 3.1 Trois aires logistiques très importantes ........................................................................................ 13 3.2 Des tensions structurelles sur l?emploi logistique ..................................................................... 14 3.3 Un positionnement prix compétitif .................................................................................................. 15 4. Enjeux pour Vatry ............................................................................................................................ 15 4.1 Stratégie commerciale et articulation avec l?aéroport ............................................................. 15 4.1.1 Etat des lieux ................................................................................................................................. 15 4.1.2 Réserves foncières pour la zone cargo ............................................................................... 16 4.1.3 Implantation d?activités de services aux professionnels du fret aérien ................ 21 4.2 Services aux entreprises et aux salariés ........................................................................................ 21 4.2.1 Déplacements des salariés....................................................................................................... 21 4.2.2 Pôle de vie ...................................................................................................................................... 22 4.2.3 Services aux transporteurs ..................................................................................................... 24 4.2.4 Emplois ............................................................................................................................................ 25 4.2.5 Très haut débit ............................................................................................................................. 25 4.2.6 Signalétique ................................................................................................................................... 26 4.2.7 Vers un club d?entreprises ....................................................................................................... 26 4.3 Extensions et gestion à long terme du site ................................................................................... 28 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2 4.3.1 Au regard de la planification territoriale ........................................................................... 28 4.3.2 Les enjeux environnementaux ............................................................................................... 29 4.3.3 Les enjeux de la gestion à long terme ................................................................................. 30 4.3.4 Un schéma directeur d?ensemble .......................................................................................... 30 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3 La logistique au sens large est un secteur majeur de l?e conomie nationale. Elle couvre le transport pro- prement dit des marchandises et les services logistiques. Elle contribue pour environ 10 % au produit inte rieur brut et emploie environ 1,4 million de personnes91 dans une grande varie te d?entreprises : transporteurs des diffe rents modes, manutention, entreposage, maintenance, mais aussi de nom- breuses entreprises qui assurent tout ou partie de leurs transports pour compte propre, notamment dans les secteurs de la construction et de la production agricole. Aucune projection comple te d?e volu- tion de ce secteur n?est disponible. Cependant, le rapport CGEDD ? France Strate gie Prospective 2040- 2060 des transports et des mobilités92, qui porte sur l?ensemble des de placements, consacre l?un de ses six rapports the matiques aux marchandises. Ce travail a pour objectif d?identifier les priorite s en ma- tie re de politiques publiques permettant d?atteindre les objectifs de neutralite carbone dans le secteur des transports. Ce rapport examine sept sce narios. Tous les sce narios sont construits sur un cadrage macro-e cono- mique commun. L?e volution de la population est celle du sce nario central e tabli par l?INSEE en 2021, portant la population française en 2040 a 69,2 millions d?habitants93. Le PIB par habitant croit a 1,4 % environ94, sans prise en compte de re troactions des sce narios sur la richesse nationale. Les sept sce na- rios sont distingue s par deux parame tres : l?ambiance d?e volution des technologies de motorisation (trois niveaux) et les politiques de sobrie te (cinq niveaux). Aucun des cinq sce narios prospectifs ne parvient a atteindre les objectifs de neutralite carbone. Les auteurs ont donc aussi e labore deux sce na- rios re trospectifs d?atteinte de la neutralite carbone, l?un dit de « pari technologique » et l?autre dit de « pari socie tal ». Pour ce qui concerne le volume des transports terrestres de marchandises, principale entre e pour exa- miner les enjeux de positionnement de Vatry, les hypothe ses conduisent a des e volutions tre s contras- te es de la demande exprime e en tonnes-kilome tres, de la re partition modale, et au sein du transport routier, du nombre de ve hicules-kilome tres (du fait de politiques d?optimisation des chargements, no- tamment). A l?horizon 2040, de ja lointain, le sce nario du « pire climatique » conduit a une augmentation de pre s de 50 % environ de la demande de transports par rapport a 2017 (617 milliards de tonnes-km pour 423 en 2017), un volume significativement supe rieur a la tendance (564 milliards de tonnes-km, soit 33 % d?augmentation). Tous les autres sce narios, hormis celui de pari socie tal, conduisent a des vo- lumes le ge rement infe rieurs a cette tendance (entre 540 et 557 milliards de tonnes-km). Le sce nario dit de pari socie tal a e te analyse plus succinctement pour ce qui concerne les transports de marchan- dises. Il de bouche sur une stabilisation au niveau de 2017 du nombre de tonnes-km par voies terrestres. 91 Bilan annuel des transports en 2019, Datalab 82, Commission des comptes de transport de la Nation, Paris, de cembre 2020, 148 p. & annexes 92 Le Rapport CGEDD et France Strate gie de fe vrier 2020 «Prospective 2040-2060 des transports et des mobilités ? 20 ans pour re ussir collectivement les transports de demain » comprend, outre le rapport principal, six rapports the matiques dont un est consacre aux marchandises. 93 Sce nario central des projections de population a l?horizon 2070, INSEE premie re n° 1881 du 29 novembre 2021. 94 Le sce nario retenu pour l?e volution du PIB par habitant est la moyenne des e volutions du PIB par habitant retenue par le comite d?orientation des retraites (COR) dans son 8e me rapport de juin 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4 Figure 19 : Chronique des tonnes-km du transport terrestre de marchandises selon les scénarios Source CGEDD et France stratégie Prospectives des mobilités 2040-2060 Le rapport, constatant que les sce narios ne permettent pas d?atteindre l?objectif de re duction des e mis- sions de CO2, identifie bien la ne cessite de « revenir sur la demande de transport de marchandises » pour assurer le bouclage final de l?exercice. Cependant, les pistes de travail e voque es ne sont pas ap- profondies (structure de la consommation des me nages, chaî nes de production des biens, re industria- lisation de l?Europe et/ou de la Me diterrane e et secteur de la construction). En conclusion, il faut probablement retenir que ces travaux invitent a examiner avec circonspection des projections de de veloppement en volume des activite s logistiques assises sur les croissances fortes constate es dans le passe re cent. Il en va de me me pour les projections a moyen terme e labore es sans tenir compte des e volutions qui seront ne cessaires pour atteindre les objectifs d?atteinte de la neutra- lite carbone en 2050. En effet, la neutralite carbone du secteur des transports, un des plus forts contri- buteurs actuels aux e missions, est indispensable a l?atteinte des objectifs globaux. Les prestations offertes, bien que tre s variables, sont souvent classe es dans quelques cate gories ge ne - riques. Les logiques d?organisation et d?implantation territoriale de ces diffe rents segments sont tre s diffe rentes : niveau d?inte gration de l?activite , importance de l?ancrage sur les plateformes multimo- dales (ae roports, ports, rail-route), maillage du territoire, nature des services comple mentaires assu- re s par la chaî ne logistique. Les principales cate gories sont les suivantes : les services postaux (re seau et horaires fixes, re gularite ), les services de messagerie express (de lais garantis quelle que soit la destination), la logistique ge ne rale, plus ou moins riche en services (cf. ci-dessous), le e-commerce, inte grant un fort contenu de gestion et de pre paration de commande, d?une part, avec des prestations de livraison de type « messagerie » jusqu?au client final, les services spe ciaux (animaux vivants, pharmacie, produits dangereux?). Les services postaux et les services de messagerie express sont assure s par des groupes inte gre s ayant une tre s large couverture territoriale, soit directe, soit par des accords de partenariat. Il s?agit en effet PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5 de garantir un service et un niveau de qualite a minima national, mais de plus en plus europe en et mondial. En Europe, les restructurations de ces deux secteurs ont conduit a la constitution de groupes actifs sur le service postal universel et la messagerie express, tant nationale qu?internationale, avec notamment La Poste ? DPD ou Deutsche Post DHL, deux acteurs majeurs avec FedEx et UPS, deux so- cie te s ame ricaines. Ces entreprises sous-traitent une partie des prestations de transport, cependant re alise es sous leur marque. La forte croissance du secteur du e-commerce en fait un terrain de concurrence tre s active, entre des entreprises mondiales qui structurent leur offre (Amazon, Alibaba) en e tendant leurs activite s vers l?aval, jusqu?a la livraison au client final et de tre s nombreux nouveaux entrants, plus ou moins spe cia- lise s sur des niches. La filiale logistique d?Alibaba (Cainiao) a ainsi ouvert fin 2021 une base logistique a Lie ge pour maî triser en interne la distribution des produits commande s venant d?Asie vers toute l?Europe. FTL Express, qui a une activite a Vatry, est un transitaire-nouvel entrant typique sur le me me marche de l?e-commerce de produits chinois (cf. annexe 1, § 1.2.6). Enfin, pour ce qui concerne la logistique ge ne rale, dans un mouvement constant d?enrichissement et d?e largissement des services offerts, le secteur de la logistique offre des prestations de plus en plus inte gre es et complexes. De l?organisation du transport, l?offre est passe e a la conception et la fourniture de services inte gre s de gestion de l?ensemble de la chaî ne logistique (approvisionnements et livraisons) d?une entreprise (« supply chain » en anglais). Cinq niveaux de prestations sont couramment de crits dans la litte rature professionnelle, avec des diffe rences cependant entre les auteurs, sur le de tail du contenu de ces niveaux, de signe s par leur acronyme anglais (first / second /?/ party logistics, soit 1PL, 2PL, etc.), dont le tableau ci-dessous pre sente les principales caracte ristiques. De tre s nombreux ac- teurs, plus ou moins inte gre s, se de ploient sur tout ou partie de ces chaî nes de valeurs, dans un contexte tre s concurrentiel et dynamique. Besoin d?entrepo ts 1PL Sous-traitance re gulie re du transport uniquement, en ge ne ral de point a point par un mode unique. Transbordements aux noeuds du re seau du transporteur 2PL Sous-traitance de chaî nes de transport simples, incluant des transbordements, des stockages interme diaires et, le cas e che ant, la gestion de stockages de re gulation. Gestion des transbordements, changements de colisage entre les modes de transports, regroupements? 3PL Sous-traitance de la gestion de la chaî ne de transport, incluant la recherche des transporteurs et des entreposages mais aussi la gestion documentaire (passages en douane, pre paration de commande, collecte et centralisation des factures?), la gestion des stocks aval et amont, voire des prestations simples d?adaptation au client final (e tiquetage, assemblage des marchandises en lots, voire adaptations du produit au contexte local). Surfaces de die es a l?optimisation des flux d?enle vement et de livraison, ainsi qu?aux prestations simples d?adaptation. 4PL Sous-traitance globale de tout ou partie de la chaî ne logistique de l?entreprise a un prestataire qui garantit l?enle vement et la livraison des marchandises dans les conditions adapte es en permanence aux besoins de l?entreprise cliente. Ce prestataire global est de signe en français comme « inte grateur ». Constitution d?un re seau d?entrepo ts adapte aux implantations du client. 5PL Niveau 4PL enrichi par le de ploiement des dernie res technologies nume riques (intelligence artificielle, robots Idem, les prestations additionnelles sont PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6 autonomes, internet des objets, etc.) pour optimiser les processus et ame liorer l?interconnexion entre la gestion des flux et la gestion industrielle proprement dite. Cette e volution interconnecte totalement les syste mes d?information de l?inte grateur et du client sur l?ensemble des sites, ce qui implique un nouveau partage des responsabilite s. essentiellement de l?organisation et de l?information. Le parc d?entrepo ts et plateformes logistiques (EPL) ne fait pas l?objet d?analyses fines et permanentes, comme le font d?autres secteurs (logements, commerces). Les se ries statistiques et les e tudes dispo- nibles ne donnent pas d?images de taille es et suivies dans le temps des principales segmentations utili- se es : par fonction, par taille, par localisation... Deux fonctions d?entreposage sont identifie es par les professionnels et les statisticiens : les entrepo ts proprement dits dans lesquels des marchandises sont stocke es pour une dure e supe rieure a 24 heures et les plateformes logistiques de die es aux activite s de groupage, de groupage et gestion des transbor- dements. Typiquement, pour le fret ae rien, les locaux « bords de piste » pour la gestion des palettes ae ronautiques, les locaux des transitaires et ceux des transporteurs en zone cargo rele vent des plate- formes logistiques. Les EPL de grande taille (plus de 5 000 m²) font l?objet d?analyses plus approfondies. Par les montants d?investissements ne cessaires, elles inte ressent les fonds d?investissements immobiliers et mobilisent, de ce fait, la chaî ne d?acteurs qui organise les grands marche s : investisseurs, commercialisateurs, pro- moteurs, etc. Ce sont les me mes acteurs qui interviennent sur le marche du bureau et des grandes surfaces commerciales, acteurs qui reviennent aussi sur le parc de logements locatifs. Ces locaux logis- tiques de grande taille repre sentent un tiers environ des surfaces totales d?entrepo ts du pays, que ce soit en stock ou en production re cente95. Compte tenu des spe cificite s du site de Vatry, ces EPL de grande taille constituent son marche de re fe - rence. Les analyses de veloppe es dans cette annexe sont donc limite es a ce segment. Un travail approfondi de connaissance de ces locaux logistiques de grande taille a e te publie en 2017, pre sentant les donne es 201596. Les donne es actualise es97 ne portent que sur les cadrages nationaux ; le travail de re gionalisation e tabli sur les donne es de 2015 reste la re fe rence la plus se rieuse. Bien que le secteur soit en forte croissance, la ge ographie de la logistique n?a pas e te bouleverse e, les investisse- ments restant concentre s sur la dorsale et la partie orientale du Grand Est. 80 millions de me tres carre s d?entrepo ts et de plateformes logistiques de plus de 5 000 m² sont iden- tifie s en France a fin 2018, en croissance de 4 millions de m² environ depuis 2015. Un tiers est exploite par des entreprises du secteur des transports et de la logistique. Les deux autres tiers sont exploite s en compte propre par les entreprises industrielles ou commerciales. Il s?agit pour l?essentiel des entre- prises de commerce (31 % des EPL) avec les entrepo ts qui permettent d?alimenter les re seaux de ma- gasins de la grande distribution, et d?entreprises industrielles (27 % des EPL) ; une partie des locaux 95 En l?absence de connaissance du stock total de locaux d?entreposage, cette e valuation s?appuie sur la part des emplois de l?entreposage et de la manutention attache a des EPL de plus de 5 000 m² (163 000 sur 603 000 au 31/12/2014) et la part de la construction d?entrepo ts qui contribue a la croissance du stock de ces EPL (un peu moins de la moitie de la production totale). 96 Atlas des entrepo ts et des aires logistiques en France en 2015, Datalab, Service de l?observation et de la statistique du ministe re de la transition e cologique, mars 2017, 112 p. 97 Activite des entrepo ts et des plateformes logistiques en 2016, Datalab, mars 2019 Bilan annuel des transports en 2019, Datalab, de cembre 2020 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7 de stockage de ces entreprises est localise sur les sites industriels eux-me mes (stocks de matie res pre- mie res, de produits interme diaires et de produits finis a expe dier). Ces e tudes mettent en e vidence le regroupement des entrepo ts et des plateformes logistiques en « aires logistiques » denses ou e largies. Ces aires sont, comme attendu, localise es le long des grandes infrastructures routie res, avec une concentration relative le long de la « dorsale » qui court des Hauts de France au littoral me diterrane en en passant par l?I le-de-France et l?axe rhodanien, comple te e par l?axe rhe nan. Figure 20 : localisation des entrepôts et plateformes logistiques de plus de 5000 m² en 2018 Source : Bilan annuel des transports en 2019, p. 126 Avec 11 % du parc logistique national, la re gion Grand Est pe se d?un poids significativement supe rieur a sa population dans le parc national d?EPL. Au sein de la Re gion, la Marne e quilibre a l?Ouest l?impor- tance des parcs des cinq de partements orientaux de la Re gion (Bas et Haut Rhin, Moselle, Meurthe & Moselle et Vosges). La construction d?immobilier logistique est dynamique depuis une dizaine d?anne es, bien que marque e par des cycles accentue s. La crise sanitaire a me me renforce l?amplitude et la dure e du dernier cycle, amorce au tout de but de 2020, le dernier pic des autorisations ayant e te atteint en de cembre 2019. La reprise des mises en chantier au tout de but de 2022 (cf. figure 2 ci-dessous) reste cependant a confir- mer. En effet, les analystes du marche , tout en notant le niveau e leve des autorisations obtenues au 2e me semestre 2021, notent l?importance des facteurs de risque : inflation et augmentation des taux, guerre en Ukraine, insistance sur les relocations industrielles, pertes de pouvoir d?achat en Europe? PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8 Figure 21 : taux d'évolution sur un an de la construction d'entrepôts (toutes surfaces) - France entière Source : Statinfo ? ministère de la transition écologique Les diffe rentes sources ne permettent pas de suivre la production d?entrepo ts et de plateformes logis- tiques de plus de 5 000 m², cate gorie pour laquelle seules les donne es de stock sont disponibles. D?apre s l?e tude de mars 2017, l?entreposage repre sente environ 45 % de l?emploi (hors inte rim) du secteur des transports de marchandise et de la logistique. Ces re sultats exploitent les de clarations an- nuelles de donne es des entreprises (DADS)98 pour e valuer l?emploi dans les me tiers de l?entreposage et de la manutention. En effet, cette de claration comprend un classement fin des emplois par profes- sions, par e tablissement ; elle permet donc de repe rer les emplois pour chaque entrepo t. Au niveau national, au 31 de cembre 2014, 163 000 emplois des me tiers de l?entreposage et de la manutention e taient de compte s dans les EPL de plus de 5 000 m², soit 2,1 emplois par me tre carre . 98 De clarations annuelles des entreprises reprenant les principales donne es relatives a chacun de leurs employe s, de sormais traite es mensuellement pour la plupart des employeurs a travers la de claration sociale nominative. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9 D?apre s l?e tude, cette moyenne cache une grande diversite de situations, le nombre d?emplois variant de un a cinq entre entrepo ts de tailles e quivalentes. Ces e carts sont explique s par de nombreux para- me tres, parmi lesquels la nature des ope rations logistiques re alise es (entreposage, pre paration de commande, conditionnement, gestion des retours marchandises, etc.). Ce ratio moyen de 2,1 emplois/m² ne prend en compte ni les emplois inte rimaires (typiquement, 30 % de l?emploi permanent), ni les emplois supports (administration, comptabilite , etc.) qui peuvent e tre importants dans les grands entrepo ts dans lesquels des ope rations complexes sont re alise es. Il ne prend pas en compte non plus les emplois de conducteurs rattache s a l?e tablissement dans le cas ou l?exploitant de l?entrepo t assure aussi des transports ou des livraisons. Ce ratio moyen peut ainsi e tre mis en rapport avec le taux de 30 emplois a l?hectare habituellement retenu pour le dimensionnement des services lors de la conception des zones logistiques, soit 6 emplois totaux pour 1000 m² d?entre- po ts99. Pour la zone de Vatry, a partir des donne es d?emplois recueillies par le Conseil de partemental, les emplois directs des entrepo ts, hors inte rim, sont assez e leve s, avec 3,4 emplois/1 000 m² ; ce ratio inclut les emplois support. 99 Un coefficient d?occupation des sols de 0,5 est habituel dans les zones logistiques en raison de la place ne cessaire pour le stationnement des poids lourds. Figure 22 : les métiers de l'entreposage et de la manutention - décembre 2014 Source : Atlas des entrepôts et des aires logistiques en France en 2015, p. 11 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10 Emploi Emploi/1000 m² d?entrepôts Total 1219 6,5 Hors ae roport et services publics associe s 1208 5,4 Total entrepo ts (hors Mosolf et entreprises diverses) 892 4,7 Entrepo ts hors inte rim 635 3,4 Tableau 10 : estimation des ratios d'emploi dans les entrepôts à Vatry Les chaî nes d?acteurs de la logistique terrestre sont de sormais structure es par les entreprises de logis- tique, la plupart e tant issues d?entreprises de transport routier qui ont progressivement e largi leurs offres. Suivant le mouvement ge ne ral d?externalisation des services par les entreprises industrielles et de commerce, les prestations de transport entre sites d?une me me entreprise ou entre un fournisseur et ses clients ont e te enrichies de nombreuses prestations : gestion de stocks interme diaires, e clate- ment et regroupement de flux, pre paration et gestion des commandes. Sans que ces de veloppements soient encore tre s ge ne ralise s, des logisticiens ont pris en charge des prestations allant jusqu?a la mise en place de pie ces dans les silos de chaî nes de production (automobile) ou la pre paration finale des produits100. Dans cette logique d?inte gration de services, les activite s du logisticien sont centre es sur le re seau d?en- trepo ts qui sont au coeur de ces prestations. En effet, ces entrepo ts, ve ritables usines des prestations logistiques, sont essentiels aux ope rations de groupage et de groupage (changement de modes de trans- ports, optimisation des chargements, etc.), aux stockages interme diaires, aux prestations a valeur ajou- te e. Si la plupart des logisticiens assurent en propre une partie de leurs services de transports, ils sous- traitent largement ces services, tout en imposant souvent que les ve hicules et remorques portent leur logo. Exte rieurs aux entreprises gestionnaires des entrepo ts qui structurent l?espace des grandes zones logistiques, les chauffeurs de ces prestataires de transport « pur » ont besoin de lieux spe cifiques : aires 100 Il peut s?agir de contro les spe cifiques apre s transports, d?adaptations au pays du client dans le cas de livraisons a des particuliers (a commencer par le cordon d?alimentation e lectrique avec les prises qui vont bien), de reconditionnement pour des ope rations de promotions pour des entreprises de grande distribution, etc. Mosolf ? un logisticien prestataire de la « livraison client » Mosolf est une entreprise allemande spe cialise e dans la livraison pour le secteur automobile. Elle offre essentiellement des prestations 4PL, voire 5PL en prenant en charge l?ensemble de la livraison de voitures allemandes aux clients français a partir des usines localise es en Allemagne et en Europe de l?Est. A partir de son centre de Vatry, elle livre les voitures aux concessionnaires dans toute la France, apre s ve rification des carrosseries, nettoyage, mais aussi de prestations pre liminaires a la livraison. Mosolf e tend ses activite s au reconditionnement de voitures d?occasions : re cupe ration dans le re seau, remise en condition incluant des prestations techniques simples (contro le, nettoyage, fluides, changement des pneumatiques et autres pie ces d?usure?). Les prestations de transport proprement dit sont confie es, pour l?essentiel, a un partenaire, le groupe Engelmann, qui met en oeuvre une flotte diversifie e de camions et de wagons pour assurer le transport des voitures. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11 de repos se curise es, stations-services, restauration? Si les socie te s d?autoroute ont de veloppe des prestations pour ce faire, la mise a profit des temps d?attente sur les sites logistiques appelle la dispo- nibilite de l?ensemble de ses services dans les aires logistiques les plus importantes. Les grands entrepo ts et plateformes logistiques (su- pe rieurs a 5 000 m²) sont de sormais une classe d?ac- tifs immobiliers bien repe re s par les investisseurs nationaux et internationaux (cf. encadre ci-contre). Cet inte re t relativement re cent (une quinzaine d?an- ne es) modifie les relations entre les acteurs sur les grands sites logistiques. En effet, les inte re ts des in- vestisseurs et ceux des utilisateurs ne convergent plus ne cessairement. La disjonction entre le proprie - taire et l?entreprise qui occupe, ge re et emploie, im- pose la mise en place de modalite s adapte es de dialogue de coope ration avec les deux parties. L?in- ternationalisation du marche a deux autres conse - quences : l?uniformisation des caracte ristiques des biens construits, ce qui facilite leur cotation sur un marche de biens relativement « e qui- valents » ; cette normalisation est aussi de- mande e par les grands utilisateurs, qui peuvent de ployer sur l?ensemble de leurs sites des me thodes de gestion et des e quipe- ments analogues ; une de -corre lation entre les valeurs de marche et les valeurs d?usage, cette dernie re e tant celle que les utilisateurs sont pre ts a payer pour utiliser effectivement les lieux ; il peut en re sulter des vacances structurelles, notamment lors des phases de retournement de marche . Dans ce contexte, il est possible d?identifier les principaux acteurs suivants. Il est bien entendu que certaines entreprises peuvent assumer plusieurs ro les, par exemple en conservant la proprie te de leurs immeubles. Cependant, au moins pour les grandes entreprises, il est alors fre quent que l?immobilier soit loge dans une filiale de die e (une foncie re) ce qui facilite les arbitrages de portefeuille, alle ge les hauts de bilan des socie te s d?exploitation, ame liore leurs capacite s d?adaptation a leurs marche s, voire permet des optimisations fiscales plus offensives. Investisseur / propriétaire Par le biais de montages financiers optimise s, l?investisseur place ses capitaux dans des socie te s im- mobilie res proprie taires des immeubles. Le secteur des entrepo ts offre actuellement, en France, des rentabilite s e leve es. Si la socie te proprie taire de l?immeuble est connue, car elle paie les taxes foncie res, elle n?est souvent qu?une coquille de portage des diffe rents biens. Les investisseurs, be ne ficiaires effec- tifs et de cideurs pour toute ope ration significative portant sur le parc (remise a niveau, restructuration, etc.) peuvent e tre assez e loigne s du terrain et difficiles a sensibiliser pour accompagner des strate gies locales de valorisation du site (densification, mise en place de smartgrid, etc.). L'entrepôt logistique nouvel actif phare pour les investisseurs « L?entrepo t logistique est un type de bien immo- bilier qui se duit de plus en plus les investisseurs engage s dans une strate gie de diversification de leurs portefeuilles. En 2021, l?immobilier logis- tique est devenu la seconde classe d?actifs apre s les bureaux, attirant respectivement 6,7 mil- liards d?¤ d?investissement pour CBRE (qui traite du marche industriel et logistique) et 5 milliards d?¤ (+45 %) pour ALL. Me me si les deux conseils anticipent la poursuite de la compression du taux prime (entre 3 % et 3,30 % selon ALL) pour 2022, ils constatent que l?inte re t des investis- seurs (essentiellement e trangers) pour les actifs logistiques ne devrait pas faiblir. » In Perspective immobilier entreprise, 28 avril 2022 https://www.perspectives-immobilier-entre- prise.com/dossiers-immobilier-d-entreprise/les- entrepots-logistiques-en-france-faits-marquants- du-marche-immobilier-2021-et-perspectives-2022 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12 Commercialisateur Sur des marche s immobiliers « normalise s » a l?e chelle internationale, les commercialisateurs « placent » les biens propose s a la vente et/ou a la location, en neuf ou en seconde main ; ils intervien- nent aussi pour la cession de portefeuilles d?immeubles entre investisseurs, portefeuilles qui peuvent regrouper des biens dans de nombreux pays. Ces mouvements purement financiers repre sentent une part significative du marche . Promoteur Comme dans tous les marche s immobiliers, c?est l?acteur central des ope rations de construction ou de remise en marche apre s re novation comple te. Sauf dans le cas de mission pour le compte d?un inves- tisseur qui l?a mandate , c?est le promoteur qui a l?initiative : identifier le foncier, concevoir le projet et obtenir toutes les autorisations et re aliser les travaux. A moins qu?il ne porte lui-me me l?investissement « en blanc », le promoteur n?engage la phase travaux qu?une fois le projet ce de a un investisseur. Gestionnaire (Asset manager) Cette fonction est encore peu individualise e car les entrepo ts loue s par parties a des utilisateurs diffe - rents ne sont pas encore tre s fre quents. Cependant, l?optimisation permanente des surfaces par les utilisateurs, alors que les tre s grands entrepo ts « XXL » se multiplient, laisse une place importante a cette e volution, comme cela est le cas depuis quelques anne es pour les grands immeubles de bureaux. Le gestionnaire assure la gestion technique et commerciale (encaissement des loyers, charges?), ainsi que la maintenance des immeubles et des e quipements techniques communs (chauffage, climatisation, protection contre l?incendie, groupes de secours, etc.) pour le compte des proprie taires. Utilisateur L?utilisateur est l?entreprise logistique ou de transport qui utilise les locaux pour son activite . Dans toute la chaî ne, c?est la seule qui a re ellement une implantation locale, des attentes vis-a -vis des ser- vices publics et une re elle incidence sur l?emploi et l?activite e conomique du territoire. Elle est ou de- vrait e tre la principale interlocutrice des collectivite s locales. Pour les utilisateurs, le choix d?e tre proprie taires de leurs implantations est souvent dicte par des im- pe ratifs techniques, c?est-a -dire des spe cifications fortes pour l?implantation. C?est par exemple le cas de Mosolf, qui a besoin de grandes surfaces de stationnement, desservies par le fer et dont la couver- ture par des centrales solaires fige l?affectation pour la dure e d?amortissement de ces e quipements (une vingtaine d?anne es). Par contre, sur le site de Vatry, la plupart des autres utilisateurs sont loca- taires (Ceva, entrepo t Scapest, etc.). C?est aussi la strate gie de FTL Express, qui fait re aliser l?entrepo t dont il a besoin par un investisseur. Si les prix de foncier attractifs propose s par le De partement (16 ¤/m²)101 permettent d?attirer et d?ap- puyer le de veloppement d?un utilisateur comme Mosolf, dont les besoins en surface sont tre s impor- tants, cette strate gie peut avoir des effets pervers dans des montages plus classiques. En effet, si l?ope ration est finance e par un investisseur, le bonus de prix a de grandes chances d?e tre partage entre le promoteur et l?investisseur, les loyers des locaux mis en location e tant aligne s sur ceux du marche local. De son co te , CEVA Logistics ge re l?entrepo t « Europe » pour plusieurs lignes de me dicaments du labo- ratoire pharmaceutique GSK. 101 Dossier de pose par le de partement de la Marne, le 30 mars 2021, pour l'obtention du label « site industriel cle en main ». PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13 Aux confins de l?I le-de-France, le secteur de la logistique dans la Marne est bien de veloppe avec six aires logistiques denses sur 43 aires recense es dans le Grand Est. Ces six aires regroupaient de ja , en 2015, plus d?un million de me tres carre s d?entrepo ts et de plateformes logistiques (cf. tableau 11), soit 14 % de l?offre de la grande Re gion. Cette offre est concentre e autour de Reims (avec une forte pre sence des entrepo ts de la grande distribution) et Cha lons-en-Champagne (avec un positionnement plus di- versifie ). Les publications statistiques du ministe re de la transition e cologique ne donnent pas de don- ne es sur l?emploi pour les aires logistiques comportant moins de 10 EPL, pour des raisons de secret statistique. Avec pre s de 50 % du total de partemental sur trois aires, Cha lons Agglo est le principal po le marnais pour ces activite s. Ces trois aires sont bien repe re es a l?e chelle re gionale, en 6e me position (Saint Martin le Pre , Recy, Cha lons-en-Champagne), 13e me (Bussy-Lettre e, c?est-a -dire Vatry) et 25e me (La Veuve). Avec le de part de Scapest (centrale d?achat du groupe Leclerc), le site de Vatry est de sormais spe cialise sur le secteur des transports et de l?entreposage. C?est un positionnement assez spe cifique. N° de l?aire logistique* communes Nb d?EPL de plus de 5 000 m² Surface d?entreposag e en m² Répartition des entrepôts selon l?activité principale de l?entreprise exploitante (en %) Transport et entreposage Commerce Industrie manuf. Autres 1 Reims, Saint-Brice- Courcelles, Tinqueux, Saint Léonard 10-19 380 000 32 53 11 5 6 Saint Martin le Pré, Recy, Châlons-en- Champagne 10-19 216 000 33 22 44 0 8 Reims, Bétheny 3-9 137 000 71 0 29 0 13 Bussy-Lettrée 3-9 188 000 83 0 17 0 25 La Veuve 3-9 61 000 50 50 0 0 32 Epernay, Magenta 3-9 38 000 0 33 67 0 Marne 1 007 000 44 27 28 1 Tableau 11 : Aires logistiques de l'agglomération de Châlons-en-Champagne Source : Datalab 14, Les niveaux re cents de commercialisation des trois zones logistiques de l?agglome ration de Cha lons- en-Champagne sont e leve s, les acteurs faisant e tat d?une pe nurie de foncier pour re pondre aux demandes adresse es. Cependant, une partie significative de ces ope rations n?est pas mise en service, voire pas engage e sur le terrain. La reprise des re servations a partir de 2021 et les de lais de montage et d?instruction administrative des projets peuvent suffire a justifier cette situation. Cependant, une croissance forte du parc, alors que les offres en seconde main sont significatives, me ritera une obser- vation attentive. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14 Des projets d?extension sont initie s sur les trois sites de l?agglome ration par leurs maî tres d?ouvrage respectifs : La CCI de la Marne engage une deuxie me extension de 57 hectares de la zone de la Veuve, por- tant l?ensemble a 127 hectares. Le projet est de re server cette extension a des entreprises ayant besoin de grandes surfaces, essentiellement dans le secteur logistique ; 11 lots seulement sont pre vus. Les e tudes ont e te engage es en 2021, ainsi que les concertations le gales. La CCI n?est pas proprie taire et doit acque rir les terrains. Cha lons Agglo vient d?engager les acquisitions foncie res pour l?extension du site de Recy & Saint-Martin-sur-le-Pre . Le de partement de la Marne a engage les e tudes de la troisie me ZAC du site de Vatry, sur 360 ha (250 a 270 ha cessibles). Le De partement a arre te le choix du sce nario d?ame nagement lors de sa session du 20 mai 2022. Il est proprie taire des terrains et les discussions pour en assurer la libe ration sont engage es. Il vise les premie res livraisons en 2027. Avec ces trois projets d?extension, ce sont plus de 300 hectares cessibles qui seront mis sur le marche d?ici la fin de la de cennie, permettant a minima de doubler la capacite d?entrepo ts du de partement de la Marne. Le portrait logistique de l?agglome ration diffuse en mai 2022102 par l?agence d?urbanisme et de de ve- loppement de l?agglome ration et du pays de Cha lons-en-Champagne (AUD.C) souligne l?importance du secteur logistique au sens large dans l?e conomie de l?agglome ration. Au 31 de cembre 2020, trois sec- teurs emploient environ 3 500 personnes, soit 9 % de l?emploi total de l?agglome ration103 : logistique terrestre, conditionnement et entreposage, services postaux et de me nagement, chacun pour un tiers du total. Ces emplois sont concentre s sur les aires de la Veuve, de Recy et Saint-Martin-le-Pre , la ville centre et le site de Bussy-Lettre e (Vatry). Ce dernier repre sente alors 17 % de ces emplois. Ce nombre de 600 emplois salarie s recoupe les e valuations issues de l?enque te du de partement re alise e de but 2022 (635 a pe rime tre comparable). Comme le souligne le portrait logistique, ce poids des me tiers du transport et de la logistique dans l?Agglome ration est atypique, l?Agglome ration e tant le 1er EPCI du Grand Est de sa cate gorie (50 a 100 000 habitants) par le nombre d?entreprises et le nombre d?emplois salarie s dans ces secteurs. Cette situation impre gne le marche de l?emploi, avec un nombre important de personnes qui indiquent souhaiter vouloir travailler dans ces me tiers du transport et de la logistique (1 535 personnes pour 8 200 cho meurs, soit 18 %), le deuxie me secteur demande . Sur ces 1 500 emplois souhaite s, 1 200 correspondent a des me tiers exerce s dans les entrepo ts104 . Comme indique ci-avant, en appliquant une moyenne de trois emplois par 1000 m² d?entrepo t, cette demande correspond a ce que pourraient offrir 400 000 m² d?entrepo ts, soit 80 ha de zone d?activite logistique. C?est e videmment un grand maximum, car l?industrie et le commerce offrent aussi des em- plois dans ces me tiers. Les surfaces commercialisables dans les trois zones en de veloppement sur l?agglome ration de passent largement cette surface, alors que le taux de cho mage a baisse significativement en revenant a 6,7 % en de cembre 2021. La tension sur les recrutements, d?ores et de ja constate e par les employeurs du secteur, me rite une attention soutenue. La taille du bassin d?emploi devrait e tre interroge e dans sa capacite a alimenter les projets envisage s sans relance d?une politique forte d?invitation et d?accueil de populations nouvelles. La mobilisation de personnes venant des bassins de Reims, Troyes et Vitry-le- 102 E le ments statistiques ? secteur logistique ? Cha lons Agglo, AUD.C, mai 2022, 6 p. 103 Hors inte rim ? 30 % des emplois dans les entrepo ts de Vatry sont des emplois en inte rim, mais certains secteurs, comme La Poste, mobilisent moins d?inte rimaires. 104 Magasinage, pre paration de commande, manutention de charges, tri et emballage. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15 François doit bien su r aussi e tre envisage e, sous re serve d?apporter des re ponses acceptables a la question des de placements, elle aussi de ja identifie e comme critique. Consciente de cette situation, la communaute d?agglome ration Cha lons Agglo prend des initiatives. Les salons des me tiers organise s dans les communes d?implantation des principales zones logistiques, vi- sent a promouvoir la filie re par des contacts directs entre chercheurs d?emplois et recruteurs. Au niveau des prix, la Marne et l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne offrent un diffe rentiel signi- ficatif avec l?I le-de-France. Pour de grandes surfaces d?entrepo ts, les loyers affiche s y sont de l?ordre de 40 ¤/m²/an, hors taxe et hors charge (offres entre 40 et 44 ¤/m²). Les loyers en Seine et Marne (Se nart, Marne-la-Valle e, axe de la RN4) sont 50 % plus e leve s, avec de tre s rares surfaces propose es juste en dessous de 60 ¤/m². Depuis l?origine, la commercialisation des ZAC logistiques est assure e directement par le de partement, sans intervention de commercialisateurs ou autres interme diaires. Cette posture a peut-e tre contribue a l?absence d?activite entre la premie re se quence de commercialisation de la ZAC n° 1 et la reprise re - cente des affaires. Les annonces d?implantation ont relance l?inte re t pour le site a un moment ou les ope rateurs immobiliers cherchent a se curiser du foncier en raison de la politique nationale de sobrie te foncie re (cf. § 4.3 ci-dessous). De ce fait, le remplissage des ZAC n° 1 et 2 est de sormais bien engage . ZAC Surface des lots (en ha) ZAC 1 137 Réalisé 52,2 Terrain cédé, permis en cours 6,6 Sous compromis 3,2 En ne gociation 1 solde 74,0 ZAC 2 106 Réalisé 48.8 Sous compromis 12,8 En ne gociation 41,9 solde 2,5 Tableau 12 : occupation des terrains du pôle logistique Source : département, retraité par la mission Le de partement n?a pas e tabli de strate gie de taille e de commercialisation couvrant l?ensemble du site, et visant a constituer un e cosyste me e conomique tirant le meilleur parti des spe cificite s des diffe rents terrains. Une telle strate gie aurait pu avoir pour objectif de rechercher et optimiser les synergies entre PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16 entreprises installe es : comple mentarite des services offerts, comple tude des chaî nes de valeur, voire constitution d?un e cosyste me industriel. Cependant, le zonage de la ZAC n° 1 comprend une zone ZA qui couvre les terrains « bord de piste », terrains re serve s a des activite s en lien avec les activite s ae riennes et qui doivent e tre a proximite imme diate des avions. Il s?ave re aussi que pour la ZAC n° 2, plusieurs clients et re servataires de foncier sont inte resse s et susceptibles d?utiliser la desserte ferro- viaire (importateur de voiture, ne gociant en produits side rurgiques, usine de production de be tons le gers). Ce n?a pas e te le cas pour la ZAC n°1, dont une bonne partie des terrains est pourtant embranche e. Quatre ba timents appartenant a l?ae roport sont re alise s sur le domaine ae roportuaire, en bord de piste : l?ae rogare passagers, les terminaux cargo n° 1 (frigorifique) et n°2, ainsi que les locaux d?exploitation, incluant la tour de contro le. Un petit ba timent de maintenance ae ronautique a aussi e te re alise au milieu de la plateforme Ouest. Enfin, une aire de stationnement pour les voyageurs vient au contact des aires ae ronautiques, a co te de l?ae rogare, constituant de fait une re serve a long terme. Le projet de FTL Express Un terrain en zone ZA, mitoyen du terminal cargo n° 2, est sous compromis de vente avec un promoteur, ADM, qui pre voit de re aliser un entrepo t au profit de la socie te FTL Express. Ce projet est cohe rent avec la strate gie de ce transitaire qui entend de velopper a Vatry sa base d?arrive e de fret e-commerce venant de Chine. Cependant, les modalite s contractuelles de ce projet me ritent examen. Deux conventions ont e te passe es par FTL Express. La premie re est une convention avec l?EPGAV portant sur un partenariat de de veloppement des ope rations d?importation et d?exportation de e-com- merce et General Cargo a Vatry, convention dont l?e che ance est la fin 2022.La seconde est un compromis de vente passe entre le De partement et ADM, comportant les clauses suspensives habituelles (obten- tion des autorisations, etc.). Ces deux conventions ne sont pas lie es. Si on peut penser que le succe s de FTL en matie re de de veloppement de trafic consolidera son engagement en matie re immobilie re, on peut craindre qu?en cas d?e chec, le promoteur ADM poursuive le projet immobilier au profit d?un autre client, e ventuellement sans lien avec l?ae roport. Un accord tripartite, re servant l?usage de l?entrepo t n° 3 a des clients ayant besoin d?une installation en bord de piste, paraî t indispensable pour pre server a long terme les capacite s immobilie res de l?ae roport. Le projet de ASI Aviation ASI Aviation est spe cialise e dans l?ame nagement d?avions le gers pour des missions spe cifiques et la maintenance de ce type d?avions. C?est une socie te re moise, proprie te d?une filiale ame ricaine d?un groupe chinois. A l?e troit sur son site historique de l?ae roport de Prunay, ASI Aviation a cre e un nouvel e tablissement a Vatry. Le ba timent, re alise par le De partement sur le domaine ae roportuaire (au centre de la margue- rite Nord-Est), a e te remis pour gestion a l?ae roport qui le loue a la socie te . Ce montage est classique. Par contre, la localisation de cette petite activite au milieu de l?une des deux grandes emprises dispo- nibles pour le de veloppement d?activite s cargo ge ne re une fragmentation de l?espace qui ne paraî t pas judicieuse au regard de l?importance des emprises ne cessaires pour l?installation d?un inte grateur ou d?une zone cargo moderne avec ses e quipements industriels de manutention et ses espaces de station- nement. Le souci de pre server du foncier pour les activite s directement lie es a l?ae rien a e te constant depuis le lancement du projet. Ainsi de grandes emprises avaient e te re serve es a ces activite s, avec plusieurs modalite s diffe rentes : terrains du domaine ae roportuaire et terrains inclus dans le secteur ZA de la PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17 ZAC n° 1105. Le projet de plan global de de veloppement e conomique et e cologique rede finit ces zones « de de veloppement ae roportuaire », en re duisant les secteurs ayant une grande valeur e cologique, mais en affichant que certains terrains non ce de s, certes un peu plus e loigne s de la plateforme, doivent e tre re serve s a ce secteur (cf. figure 24). Ces fonciers re serve s constituent un atout inde niable pour le de veloppement des activite s de fret. 105 Ce secteur ZA correspond au secteur de re glement UVa du plan local d?urbanisme des sols de Bussy-Lettre e. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18 1 2 4 3 Secteur UVa de la ZAC Secteur ae roportuaire Re serves foncie res zone cargo Figure 23 - emprises possibles pour les zones cargo Sources : Département 51, exploitation mission PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19 Figure 24 - projet de schéma de développement économique et d'implantation écologique Source : Département de la Marne PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20 En effet, pour assurer les services de pre paration du fret ae rien et de gestion de l?interface avec la partie terrestre, de nombreux professionnels de la chaî ne logistique de ploieront leurs activite s sur le site : manutention, commissionnaires de transport, terminal de ligne fret terrestre, etc. Les terminaux de fret en bord de piste accueillent les activite s de pre paration des palettes avion au de part, et a l?arrive e, leur de groupage et la constitution des lots par destinataires. Comme a Luxem- bourg, ils peuvent e tre inclus dans un deuxie me cordon sous contro le d?acce s, ce qui permet de se curi- ser l?ensemble des aires de manoeuvre de la zone cargo106. S?il est efficace de pre parer les lots par camion dans les ae rogares de fret, ces activite s sont faciles a de porter dans des locaux des commissionnaires de transport, en arrie re du bord de piste. En effet, seules les activite s de pre paration des chargements des avions doivent absolument e tre localise es a l?inte rieur de la zone se curise e. Les entrepo ts et installations des entreprises de transports terrestres n?ont pas leur place en bord de piste, ainsi que les bureaux et autres locaux des prestataires accueillant du personnel qui n?intervient pas dans la zone se curise e de l?ae roport. Selon ce sche ma, il reste des disponibilite s importantes dans le secteur ZA de la ZAC n°1, avec notam- ment les terrains d?assiette de deux « marguerites » de l?ancienne base ae rienne (cf. figure 23) : secteur 1, a l?Ouest, dans le secteur ZA de la ZAC n° 1, un terrain de 23 hectares environ, en revenant jusqu?au droit de l?ae rogare, pouvant e tre desservi par des aires de stationnement re alisables sur le domaine ae roportuaire proprement dit ; secteur 2, a l?Est et dans le domaine ae roportuaire, l?assiette de la marguerite Nord-Est, d?une superficie de 43 hectares, facile a desservir par des aires de stationnement a re aliser a l?inte - rieur de cette emprise ; secteur 3, au-dela de la marguerite Nord-Est, un terrain de 9 hectares environ (rectangle rouge sur la figure 23) ; ces terrains sont en re serve foncie re et leur accessibilite depuis les station- nements des avions reste a ve rifier ; l?affectation a des activite s arrie re de la zone cargo est plus probable, sous re serve que les proble mes d?acce s direct au secteur 2 puissent e tre re solus ; un secteur 4 de 27 hectares environ, au Sud de la piste, pourrait aussi e tre exploite en bord de piste, sous re serve de pouvoir en assurer l?acce s pour les poids lourds de manie re se curise e ; c?est un point a examiner dans le cadre de l?e tude de sche ma directeur ae roportuaire. Au Nord des ae rogares, les terrains partiellement occupe s par des parcs de stationnement voyageur, entre les ae rogares et l?entrepo t « SCAPEST »107, sont exclus du secteur ZA. Cependant, dans le cadre d?un arbitrage au profit du trafic fret, le de partement pourrait re affecter cette emprise de 4 hectares environ a des activite s de deuxie me ligne au service du fret. 66 hectares environ sont donc d?ores et de ja disponibles, hors aires de stationnement et circulation, pour des installations « bord de piste ». 27 hectares en bord de piste au Sud doivent pouvoir e tre ex- ploite s, sous re serve de ve rification de l?accessibilite . Enfin, 13 hectares pourraient venir comple ter le dispositif pour des activite s de deuxie me ligne, dans le cadre de la mobilisation de la re serve foncie re. Ces disponibilite s sont significatives. Pour me moire, la zone cargo de l?ae roport de Luxembourg a une surface totale de 42 hectares. Elle a permis de traiter 1,25 millions de tonnes en 2021, tirant parti des simplifications rendues possibles par la part tre s majoritaire de CargoLux dans le trafic. En effet, cette structure du trafic permet de simplifier l?organisation des flux et de maximiser l?efficacite des termi- naux cargo. 106 L?acce s a la zone cargo de Luxembourg est plus se ve rement contro le (contro le d?identite et badge) que celui impose a l?acce s aux zones cargo de l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle (contro le que le visiteur ou le camion est bien « attendu »). 107 Cet entrepo t de SCAPEST vient d?e tre revendu. Bien qu?il soit dans le secteur ZA de la ZAC, l?activite de SCAPEST (centrale d?achat de Leclerc) n?avait aucun lien avec la piste. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21 S?il n?est pas indispensable de lancer dans l?imme diat des e tudes de de tail de ces zones d?extension des zones cargo, il est probablement ne cessaire de re aliser rapidement un sche ma directeur ae roportuaire. En effet, un tel sche ma permettra de poursuivre pendant un temps les ope rations au coup par coup (telle que l?implantation de l?entrepo t ADM ? FTL Express et de l?atelier de ASI), sans prendre le risque d?obe rer la mise en place d?une organisation rationnelle a long terme. Un tel plan permettra aussi de travailler l?articulation entre les entrepo ts de faible profondeur utiles pendant les premie res phases de de veloppement et les solutions plus industrielles qui prendront le relais. Il s?agit aussi de dimensionner et positionner les espaces servant en bord de piste, d?une part, au stationnement de poids lourds et remorques, d?autre part, ainsi que les questions de gestion de la se curite sur une zone cargo multi-sites (en raison de la position centrale de l?ae rogare voyageur et de la tour). Ce travail serait cohe rent avec la de marche engage e d?e laboration du plan de de veloppement global et d?implantation e cologique (cf. annexe 1, § 4.5.2). Le de veloppement du trafic de fret induira (et peut e tre, pour partie, sera conditionne par) le renfor- cement des services de pre et post acheminement, ainsi que les services de fret ae rien camionne . En raison de son e loignement d?un centre urbain majeur, il est ne cessaire d?offrir, en arrie re des zones cargo, des espaces pour l?installation des entreprises qui travaillent avec l?ae roport mais dont la « base locale » n?a pas vocation a e tre installe e dans la zone cargo se curise e. Il s?agit d?activite s varie es : agences et bases ne cessaires aux entreprises de transport assurant des services re guliers (camionnage, entrepo ts de groupage, etc.), prestataires de service a la zone ae roportuaire (nettoyage, mainte- nance?), locaux de traitement des frets « post de douanement », base de repos pour les animaux, etc. Cette localisation dans la zone d?activite permet d?e chapper aux prescriptions spe cifiques impose es aux locaux ayant acce s direct aux pistes, notamment en termes de contro les de se curite . A contrario, ce secteur arrie re doit permettre de be ne ficier de meilleures conditions e conomiques. Cette zone de services, en arrie re de la zone ae roportuaire proprement dite, est un facteur essentiel d?attractivite pour l?e cosyste me du fret ae rien. A ce jour, aucune disposition n?a e te prise pour de finir cette zone et en assurer, a terme, une gestion permettant d?en re server l?usage aux entreprises de l?e co- syste me du fret ae rien. Certes, les synergies avec les services offerts sur l?ensemble de la zone logis- tique permettent de ne pas imposer que les services directs aux entreprises de transport soient localise s a proximite imme diate de la zone ae roportuaire (centre routier, station-service, maintenance de premier niveau, etc.). Cependant, les entreprises plus spe cialise es dans le service du fret ae rien sou- haiteront pouvoir s?installer aux abords imme diats. Pour assurer la pe rennite de la zone cargo, des modalite s de mise a disposition conditionnelle des terrains doivent e tre mises en place. Les solutions sont connues : baux, investissement direct de l?ae roport dans les entrepo ts et locaux spe cifiques aux diffe rentes fonctions, etc. Ces revenus fonciers constituent une part significative des revenus des grandes plateformes de fret. L?ae roport de Vatry et sa zone logistique sont localise s au coeur d?un territoire de tre s faible densite , celui de l?ancienne commune de l?Europort (2 000 habitants environ, 7,4 habitants/km²) qui a fusionne au 1er janvier 2014 pour former la nouvelle communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne. De ce fait, les 1 200 employe s du site proviennent pour l?essentiel des po les urbains les plus proches (cf. tableau 13). Les distances sont significatives et les seules alternatives re elles au de placement indi- viduel en voiture sont les solutions de covoiturage et les navettes de transport en commun. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22 Le site n?est desservi par aucune ligne re gulie re de transport en commun. Diffe rentes de marches ont e te mises en place de- puis la cre ation de la plateforme : Un syste me de navettes a partir de Cha - lons-en-Champagne a fonctionne pendant plusieurs anne es, le matin et en fin de journe e. Cependant, les heures de service, cale es sur les horaires habituels d?em- bauche des activite s urbaines, n?a pas trouve son public. Faute de rentabilite , ce service de navette a e te arre te apre s une dizaine d?anne es de service. Un service de covoiturage est de ploye par le Syndicat des transports de l?agglome ration, le SITAC. Il n?a pour l?instant pas rencontre un grand succe s. Cha lons Agglo ache ve une e tude de faisabilite pour relancer une offre de navettes pour desser- vir la zone de Vatry. Les concertations avec les entreprises sont en cours d?engagement sur les horaires, les points d?arre t et autres spe cificite s de l?offre. L?agglome ration n?envisage pas, a ce stade, de rechercher une participation financie re des employeurs a la mise en place du service. Sur le site lui-me me, l?absence de trottoirs et autres pistes permettant la circulation se curise e des cycles constitue un frein au de veloppement de solutions collectives. En effet, avec des de poses exte - rieures aux enceintes des diffe rents entrepo ts, l?attractivite des modes collectifs de pend aussi de la qualite des trajets terminaux, aujourd?hui difficiles le long de voiries uniquement conçues pour les ca- mions. Alors que la question de la desserte est reconnue par tous les acteurs comme cruciale, notamment du fait des distances longues et des salaires pour la plupart modestes dans le secteur logistique, aucune de marche structure e de type « plan de de placement inter-entreprises » n?a e te engage e a ce jour sur l?ensemble du site. Ce serait pourtant le moyen d?objectiver les de bats, y compris sur les responsabilite s des diffe rentes parties et sur le financement des actions envisage es. Lors de l?engagement du projet, la Chambre de Commerce de Cha lons-en-Champagne a re alise un centre d?affaires, comportant une offre de restauration. Ce ba timent est a l?entre e de la ZAC n° 1. Le restaurant a e te assez rapidement ferme . Les locaux du centre d?affaires sont partiellement utilise s pour des activite s de formation continue. Aucune autre re flexion pour la re alisation d?un po le de vie sur le site n?a e te mene e depuis la cre ation de la zone. Un service de restauration a emporter est en activite dans l?ae rogare, la restauration sur place n?e tant ouverte qu?aux horaires programme s des vols passagers. Avec 1 200 personnes sur le site, nombre qui devrait rapidement augmenter avec les nouvelles implan- tations annonce es, et sans compter le flux des camionneurs induit par ces activite s, cette absence totale de services ne contribue pas a l?attractivite de la zone. En effet, comme dans les villes, les employe s souhaitent pouvoir faire une partie de leurs courses pendant les pauses ou en quittant leur travail. Avec des horaires atypiques et des temps de trajet non ne gligeables, il s?agit de pallier l?impossibilite de trouver ces services en arrivant a proximite de son lieu de re sidence, au-dela des heures d?ouvertures habituelles. Sans que cette liste puisse e tre conside re e comme une liste a prendre ne varietur, les de- mandes les plus fre quentes portent sur des services du quotidien : restauration rapide, retrait bancaire, Distance en km Population de la ville centre Cha lons-en- Champagne 25 44 379 Vitry-le-François 37 11 376 E pernay 54 22 433 Troyes 58 61 957 Reims 69 181 194 Tableau 13 : population et distances des principales villes du bassin de recrutement Source : mission PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23 tabac et presse, coiffeur, petite supe rette, pharmacie? Le po le de vie serait e videmment renforce par la pre sence d?un ho tel, par ailleurs ne cessaire a proximite de la zone. La cohe rence et l?attractivite dans la dure e d?un po le de vie et de service ne cessite une programmation fine et la mise en place d?une instance de gestion, capable de travailler sur les comple mentarite s entre les entreprises concerne es, l?image et la promotion du po le, la continuite des services essentiels, etc. La programmation du site doit aussi aborder le sujet de l?insertion dans le tissu e conomique du terri- toire proche. En effet, dans ce secteur de tre s faible densite , le niveau de service de proximite aux ha- bitants n?est pas e leve . Les comple mentarite s entre les besoins du bassin de vie et ceux du po le d?activite peuvent rendre possible l?installation de certains services108. 108 Pour ne prendre qu?un exemple couramment rencontre , on peut citer le distributeur automatique de billets (DAB). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24 Lors de l?engagement de la ZAC n° 1, quelques services de base pour les transporteurs ont e te mis en place. Une entreprise a ouvert un garage pour la maintenance en route des camions, une possibilite de Figure 25 - programmation d'un pôle de vie dans une zone industrielle - exemple de recherche de complémentarité des services. Source : Filigrane Programmation PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 25 restauration a e te ouverte par la CCI dans le centre d?affaires. Des re flexions ont e te engage es sur la cre ation d?un ho tel. Faute de de collage e conomique de la zone, ces services n?ont pas perdure . Mosolf et son transporteur Engelmann prennent des initiatives pour reconstituer un e cosyste me mini- mal, conside re comme essentiel au de veloppement de leurs activite s. La filiale maintenance et de pan- nage d?Engelmann, HT Trucks and Parts a repris le garage. Mosolf travaille sur un projet de centre routier (stationnement se curise , sanitaires, restauration et salles de repos pour les chauffeurs, etc.), centre qui devrait e tre ouvert a tous les transporteurs. Le De partement est en discussion avec un en- trepreneur pour l?ouverture d?une station-service sur la ZAC n° 1 multi-e nergies. La re alisation effec- tive de ces trois projets permettrait de reconstituer l?offre de base, me me si les disponibilite s foncie res ne permettent pas de constituer un po le de service en synergie. D?autres sujets restent a traiter : ho tel, signale tique (cf. § 2.4.2.), stationnement de nuit « avant livrai- son », petit magasin pour les produits courants pour le voyage109. Enfin, un comple ment de service doit e tre assure du co te de l?ae roport. En effet, aucun accueil n?est assure au profit des camionneurs qui le desservent (salle de repos, sanitaires et douches, a minima distributeurs de boissons et de sandwich, etc.). Dans ce secteur, le conducteur n?intervient pas dans le chargement ou le de chargement de sa remorque, traite e comme une soute d?avion et souhaite donc pouvoir faire une pause pendant ce temps d?arre t. L?absence de locaux approprie s ne contribue donc pas positivement a l?image du site dans les re seaux professionnels. Les professionnels rencontre s con- side rent que ce point devrait e tre rapidement re solu. Cette demande est renforce e par le contexte ac- tuel de tension sur le recrutement de chauffeurs dans toute l?Europe. La re alisation et la gestion de tels locaux rele ve clairement de la responsabilite de l?ae roport. La bonne situation de l?emploi dans l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne, conjugue e avec l?im- portance des secteurs de la logistique et du transport, mettent en tension les recrutements dans ces filie res (cf. § 3.2 ci-dessus). La situation est e videmment encore plus complique e pour la plateforme de Vatry, conside re e comme lointaine et mal desservie, ce qui est une re alite pour des employe s du secteur, aux re mune rations modestes. L?implantation sur le site de Vatry de l?antenne « me tiers de la logistique » d?Alme a, structure de for- mation professionnelle de la Marne et des Ardennes, est e videmment un atout. En effet, cette implan- tation facilite l?accueil de stagiaires, susceptibles d?e tre inte gre s ulte rieurement. De me me, une entreprise d?inte rim dispose d?une antenne sur le site. Cependant, ces dispositions favorables ne suffi- sent pas a re duire les difficulte s de recrutement. Par ailleurs, les entreprises e voquent des difficulte s pour le recrutement des cadres, dont une partie provient ou s?installe a Reims, pourtant distante de 70 km. Dans des me tiers tre s internationalise s, le recrutement de cadres europe ens est fre quent. Ce constat est partage par toutes les implantations in- dustrielles en zone rurale, les cadres souhaitant pour diverses raisons rester proches de villes de taille suffisante. A l?instar de villes plus importantes, l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne, en lien avec les entreprises concerne es, pourrait travailler sur un accompagnement personnalise des personnes en voie de recrutement, portant sur toutes les dimensions : recherche d?un logement en location ou ac- quisition, scolarisation des enfants (notamment pour des cadres arrivant de l?e tranger), formation au français, recherche d?un emploi pour le conjoint, etc. Toute la zone logistique est ca ble e par le re seau d?inte re t public Losange. Cependant, certaines entre- prises ont des besoins spe cifiques de se curisation des re seaux tre s haut de bit, notamment par un double raccordement inde pendant. A ce jour, cette proble matique n?a pas e te traite e. Le doublement 109 Le projet de station-service comprend peut-e tre une boutique permettant de re pondre a ce besoin. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 26 du re seau jusqu?a un point du re seau principal maille est possible, mais dans le me me fourreau. Cette disposition ne prote ge pas la pe rennite du service en cas d?incident sur le fourreau, notamment lors de travaux. Le de veloppement des guidages par GPS facilite l?arrive e des poids lourds et des autres usagers jusqu?a l?entreprise vise e. Cependant, un minimum de signale tique bien mise a jour reste utile, si ce n?est in- dispensable, pour assurer une gestion fluide de l?ensemble des circulations, y compris celles des poids lourds. Il s?agit notamment de faciliter les nombreux de placements internes a la zone logistique. En sus, la localisation des entre es re elles des grandes parcelles est souvent difficile avec des acce s diffe - rencie s pour les acce s poids lourds, salarie s et autres motifs. Ces de placements comple mentaires sont induits par la mise a niveau de l?offre de services, e voque e ci-avant : diffe rents types de restauration, ho tellerie, aires de service, petits commerces, etc. Il s?agit aussi de faciliter la gestion des poids lourds en attente sur zone avant l?ouverture des locaux de leurs clients. Pour d?e videntes raisons de se curite , des indications claires permettant de rejoindre les zones d?attente sont indispensables. A de faut, le stationnement le long des voies est proble matique, comme cela est encore constate dans de nombreuses zones qui n?avaient pas anticipe l?intensite du trafic et ses phe nome nes d?attente. Par son e loignement de toute agglome ration, le site de Vatry ne be ne ficie pas naturellement des ser- vices urbains. En effet, il n?est pas facile d?e tendre les re seaux et de de ployer les services, sans surcou ts induits par la distance, difficiles a couvrir. En sus des sujets e voque s ci-avant, des solutions autonomes ont aussi e te mises en oeuvre pour les infrastructures, par exemple d?assainissement des eaux use es. Ces dernie res sont traite es par lagunage dans des installations propres aux diffe rentes zones d?ame na- gement ; ces installations sont d?ailleurs toujours exploite es par le De partement. L?ame lioration des services offerts aux entreprises et employe s de la zone ne cessite donc la mise au point de solutions particulie res, en coope ration e troite avec les entreprises. Leur implication dans la mise au point des solutions, leur promotion, voire leur exploitation et leur financement partiel, condi- tionne l?engagement effectif, dans la dure e, des collectivite s locales. Sans aller (du moins a court terme) jusqu?au transfert de l?ensemble des services et infrastructures a un organisme spe cifique qui pren- drait en charge la gestion de la zone dans une logique de parc d?affaires, un renforcement des capacite s de ne gociation et de partenariat des entreprises installe es sur la zone doit e tre envisage a court terme. Certes, un premier club d?entreprises a e te mis en place a la fin des anne es 90, avec un appui de la chambre de commerce et d?industrie de Cha lons-en-Champagne. Apre s une dizaine d?anne es, ce club PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 27 s?est e tiole au gre des de parts des premiers responsables. Ce club n?avait pas pris de responsabilite s ope rationnelles, les services initialement de ploye s e tant ge re s directement par la CCI (notamment le centre d?affaires et son restaurant d?entreprise). Sur la base des constats, et sous re serve des conclusions du dialogue a engager avec les responsables des entreprises installe es sur le site, la cre ation d?un club d?entreprise110 ayant des responsabilite s ope rationnelles (mais pas que) paraî t indispensable a court terme. Ce club pourrait notamment couvrir des initiatives collectives dans les domaines suivants : de placements : e laboration d?un plan de de placement interentreprises couvrant l?ensemble du site, gestion des services qui pourraient e tre identifie s (co-voiturage, navettes d?entreprises ou de salarie s, service « retour tardif », etc.), partenariat avec les collectivite s pour des navettes reliant le site aux principaux po les urbains (Cha lons-en-Champagne, mais peut-e tre aussi Vi- try-le-François et d?autres) ; signale tique ; restauration des employe s : offres ambulantes, restauration collective, acce s mutualise s aux e ventuelles offres mises en place par tel ou tel gros employeur, etc. promotion collective du site ; mutualisation de moyens spe cifiques ; relations avec les collectivite s locales ; etc. A titre d?exemple, le club d?entreprises du parc d?activite Noveos, aux confins de Cla- mart, Le Plessis-Robinson et Chatenay-Ma- labry dans les Hauts-de-Seine, re unit des entreprises de toute taille. Avec une cotisa- tion de base de 100 ¤, ce club promeut des activite s diverses (cf. encadre ). Au moins dans un premier temps, l?impli- cation des collectivite s locales est proba- blement souhaitable pour initier la dynamique et les e tudes indispensables pour de finir le pe rime tre des services. Elles pourraient, comme c?est le cas fre - quemment, contribuer au financement de l'animation de la de marche. Un tel club « gestionnaire » serait e videm- ment comple mentaire des initiatives prises par Cha lons Agglo, et notamment le brunch des entreprises qui s?adresse a tous les chefs d?entreprise, quels que soient leur implantation et leur secteur d?activite . 110 De nomination a travailler localement pour e viter les confusions avec d?autres initiatives locales, notamment celles prises par Cha lons Agglo au profit de l?ensemble des chefs d?entreprises du territoire. Les missions du club d?entreprises de Noveos ( ) ? Favoriser les e changes inter-entreprises a tous les niveaux (rencontres, de jeuners the matiques?) ? Mutualiser les projets d?inte re ts ge ne raux (collecte de certains de chets, consommation d?e nergie?) ? Participer au bien-e tre sur son lieu de travail (re - flexion sur un projet de conciergerie, travail colla- boratif sur l?ame lioration de l?acce s a travers un PDIE) ? Participation aux animations du parc (actions RSE mene es dans le cadre des journe es de die es au de - veloppement durable sur la mobilite , le gaspil- lage?) ? Mener une re flexion avec les e lus locaux sur les en- jeux a venir du parc (autour des projets de requali- fication) ? Repre senter les entreprises du parc aupre s des col- lectivite s locales pour remonter d?une seule voix leurs proble matiques et leurs enjeux PUBLIÉ https://www.noveos.fr/infos-pratiques/carte-du-parc/ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 28 Par sa taille actuelle et les re serves foncie res constitue es pour son extension, la zone logistique de Vatry interroge les strate gies d?ame nagement e conomique du territoire a l?e chelle de l?agglome ration, bien su r, mais aussi a l?e chelle re gionale. En effet, le projet de ZAC n° 3 de 360 ha vise a multiplier les surfaces cessibles par deux (de 243 a 300 ha). Le SRADDET en vigueur de la re gion Grand-Est, adopte le 22 novembre 2019, a de ja de cline des objec- tifs en matie re de maî trise de la consommation d?espaces naturels et ruraux. Le Conseil re gional a en- gage la modification du document le 17 de cembre 2021 afin d?inte grer les e volutions le gislatives re centes. La mission n?a pas eu connaissance de travaux pre cisant l?importance des modifications ne - cessaires a la mise en compatibilite du sche ma avec les nouvelles dispositions le gislatives. En matie re de fret, la strate gie re gionale est pre cise e dans un fascicule spe cifique (annexe n° 3 ? dia- gnostic the matique ?transport de marchandises). Elle vise notamment a promouvoir les transferts de la route vers le fleuve, premie re priorite , et le rail. Avec une prospective de croissance forte des flux globaux de marchandises entre 2015 et 2030 (+ 2,5 % par an en tonnage), le doublement des flux transporte s par les voies fluviales et ferroviaires s?accompagnerait d?une croissance encore soutenue du trafic routier de marchandises (+ 26 %, soit 1 % par an). Pour ce qui concerne Vatry, la carte d?objectifs au 1/150 000e me du SRADDET repe re un ae roport inter- national, celui de Ba le-Mulhouse, et trois ae roports d?inte re t re gional : Paris-Vatry, Metz-Nancy-Lor- raine et Strasbourg Entzheim111. La vocation fret de l?ae roport de Vatry est reconnue, au me me titre que celle de l?EuroAirport de Ba le-Mulhouse. Cependant, le SRADDET note la proximite de trois plate- formes europe ennes majeures pour le fret : Francfort, Paris-Charles de Gaulle et Luxembourg, respec- tivement classe es aux 1er, 2e me et 5e me rangs europe ens. Le SRADDET localise aussi la « plateforme multimodale de transport de marchandises » de Vatry avec deux modes ; il faut probablement de duire du cas d?espe ce qu?il s?agit de deux modes terrestres (route et rail). Le pe rime tre artificialise couvre les pe rime tres des ZAC n°s 1 et 2, ainsi que la plateforme ae - roportuaire. La carte du SDRADDET ne localise pas les extensions de surfaces urbanise es, ce qui rele ve des documents d?urbanisme de rang infe rieur (SCoT et PLU). Le SRADDET vise une re duction de la consommation d?espaces agricoles et naturels de 50 % d?ici 2030, puis une re duction de 75 % a l?horizon 2050. Cet objectif est impose a chacun des sche mas de cohe - rence territoriale. Les « grands projets d?infrastructures, d?e quipements et de zones d?activite s e cono- miques [?] d?inte re t international, transfrontalier, national ou reconnu d?inte re t re gional sont exclus de la comptabilite foncie re. [?]». L?objectif a 2050, ainsi que ce principe d?exclusion ne sont pas aligne s sur les objectifs fixe s par la loi n° 2021-1104 du 22 aou t 2021 portant lutte contre le de re glement cli- matique et renforcement de la re silience. 111 Le texte du diagnostic (p. 131) identifie deux ae roports de rang international (EuroAirport Ba le-Mulhouse-Freiburg et Strasbourg-Entzheim). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 29 Figure 26 : l'aéroport dans son réseau urbain proche Source : mission - fond de carte : Viamichelin Pour sa part, le sche ma de cohe rence territoriale (SCoT) du pays de Cha lons-en-Champagne pre serve les capacite s de de veloppement de la plateforme de Vatry. Au titre des objectifs de re duction de la con- sommation foncie re, il reprend les termes du SRADDET. Il exclut donc explicitement « les surfaces de la plateforme de Vatry, c?est-a -dire les zones d?activite existantes et les re serves foncie res attenantes a l?ae roport de Vatry, compte tenu de sa dimension extraterritoriale.112 » Le site est qualifie « de dimension interre gionale capable d?accueillir des implantations de grande envergure dans des conditions d?accessibilite et de multimodalite de tre s haut niveau.113 » Alors que les travaux de mise en comptabilite du SRADDET avec les orientations le gislatives viennent de commencer, il n?est pas possible d?anticiper les arbitrages qui pourraient e tre rendus tant au niveau re gional qu?au niveau de l?agglome ration en matie re d?affectation de nouvelles surfaces aux zones logistiques. Cependant, il convient de noter que les nouveaux objectifs nationaux sont significative- ment plus exigeants que ce que la Re gion avait retenu lors de l?e laboration du sche ma en vigueur. La re alisation de la ZAC n° 3 s?inscrit dans le contexte largement renouvele depuis 20 ans d?une meil- leure prise en compte des enjeux environnementaux : biodiversite , climat, sobrie te foncie re et notam- ment consommation d?espaces agricoles114, risques, paysage? L?importance des projets immobiliers restant a re aliser sur les pe rime tres des deux premie res ZAC, dont une partie seront soumis a e valua- tion environnementale, ame ne a conside rer l?ensemble des 1 400 hectares du site, a minima au titre des incidences cumule es. Le label « site industriel cle s en main » impose aussi, de son co te , d?examiner l?ensemble des sujets a la bonne e chelle. Il s?agit de bien identifier les contraintes et les marges de 112 Document d?orientation et d?objectifs, p. 25. 113 Plan d?ame nagement et de de veloppement durable, p. 16. 114 La commission de partementale de consommation des espaces agricoles avait donne un avis sur les dossiers de cre ation du site. Cependant, un avis renouvele de la commission de partementale de la pre servation des espaces naturels, agricoles et forestiers sera ne cessaire, les terrains d?assiette de la ZAC n° 3 e tant toujours cultive s. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 30 manoeuvre afin de faciliter le choix de projets pertinents, leur pre paration puis les instructions administratives. En matie re de biodiversite , le de partement, maî tre d?ouvrage, a pris l?initiative en liaison avec la direction de partementale des territoires d?engager une re flexion globale avec la pre paration d?un « plan de de veloppement global et d?implantation e cologique » (cf. annexe 1, point 3.1.7). Sur les autres sujets, le dialogue est engage avec les services de l?E tat, sans que le de tail des de marches soit arre te . Le De partement n?a notamment pas saisi la mission re gionale d?autorite environnementale d?une de- mande de cadrage pre alable115. Le De partement a assure la maî trise d?ouvrage de l?ensemble des ame nagements de ja re alise s et en- tend, a ce jour, porter la maî trise d?ouvrage de la ZAC n° 3. Il conserve la proprie te et la gestion de l?ensemble des ouvrages re alise s, hormis les re seaux d?e nergie et de te le communication. La petite taille de la communaute de communes de l?Europort (2 000 habitants) e tait un facteur explicatif de ce choix. Cependant, il serait le gitime que la communaute d?agglome ration Cha lons Agglo prenne en charge ces zones d?activite s, au titre de ses compe tences obligatoires en matie re de de veloppement e cono- mique116. Sans remettre en cause l?engagement du De partement a poursuivre les actions de de veloppement en- gage es, un sche ma clair de de volution des espaces publics, des infrastructures et des responsabilite s en matie re de de veloppement et de gestion a long terme de la zone est souhaitable. En effet, il permettrait de garantir une gestion plus coordonne e et comple mentaire de l?ensemble des zones d?ac- tivite s de l?agglome ration et de tirer un meilleur parti de leurs spe cificite s. En sus, par ses compe tences en matie re de gestion de l?espace public urbain, la Communaute d?agglome ration a une responsabilite centrale en matie re de maintien des niveaux de service et d?adap- tation aux nouveaux enjeux (e nergie, biodiversite , se curite , de placements?). Elle peut de ployer de nouvelles re ponses en be ne ficiant des e conomies d?e chelle que son grand territoire permet de trouver. Enfin, au titre de ses compe tences en matie re de de veloppement e conomique, l?Agglome ration est le gitime pour s?engager fortement dans l?animation e conomique de la zone. Il s?agit en premier lieu des actions mene es en appui et en accompagnement des entreprises, notamment celles initie es ou prises en charge par un e ventuel club d?entreprises (cf. § 4.2.7. supra). L?Agglome ration a aussi la compe tence pour engager des actions d?optimisation du foncier : rachat et remise en marche de friches mais aussi de parties de terrains inutilise s par les entreprises, ope rations de requalification ou de densification des utilisations de l?immobilier, etc. Comme e voque au § 4.1.2., la pre paration d?un sche ma directeur simplifie de l?ae roport et de sa zone de service imme diate pourrait permettre de ve rifier que les de cisions prises au fil de l?eau n?affaiblissent pas la capacite du site a saisir les opportunite s majeures de de veloppement qui pour- raient se pre senter a lui. Si un tel travail est indispensable pour ce qui concerne l?ae roport proprement dit, sa re alisation a l?e chelle de l?ensemble du site logistique permettrait d?approfondir simultane ment d?autres questions qui pourraient s?ave rer critiques a long terme. Sans pre tention a l?exhaustivite , et sans avoir analyse chacun des sujets, ce qui de passerait le cadre de la mission, on peut penser aux sujets suivants, de ja e voque s : capacite effective des dessertes fret ferroviaires et routie res ; 115 Dispositions de l?article L 181-5 du code de l?environnement. 116 art. L5216-5, I, al. 1° : « - en matie re de de veloppement e conomique : actions de de veloppement e conomique dans les conditions pre vues a l'article L. 4251-17 ; cre ation, ame nagement, entretien et gestion de zones d'activite industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou ae roportuaire [?] ; » PUBLIÉ https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000030999237&dateTexte=&categorieLien=cid Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 31 alimentation e nerge tique et production d?e nergies renouvelables ; sche ma e cologique ; organisation de la plateforme ae roportuaire et espaces a re server dans la zone logistique au profit d?activite s de service a l?ae roport et aux entreprises de transport routier et ferroviaire ; po les de vie ; parti d?ame nagement des espaces publics ; re serve foncie re de tre s grande dimension (typiquement 100 ha) pre serve e pour accueillir un projet d?inte re t national, re pondant aux crite res des sites industriels cle s en main ; etc. La re alisation d?un sche ma directeur ae roportuaire et de sa zone logistique permettrait d?identifier et de traiter les questions de comple mentarite et d?interface. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/15 1. Services de douanes .......................................................................................................................... 2 2. Contrôles sanitaires et phytosanitaires ..................................................................................... 2 2.1 Organisation des contrôles ................................................................................................................... 2 2.2 Les contrôles sanitaires et phytosanitaires à l?aéroport de Vatry ......................................... 4 2.2.1 Problèmes liés au statut occasionnel du PCF de Vatry................................................... 4 2.2.2 Élargissement de l?agrément à l?importation d?animaux vivants .............................. 6 2.3 Les contrôles réalisés par le ministère de l?économie et des finances ................................ 6 3. Contrôle du trafic aérien de l?aéroport de Paris-Vatry ........................................................ 7 3.1 Les fonctions de contrôle de la circulation aérienne .................................................................. 7 3.2 Le service de contrôle d?approche de l?aéroport de Paris-Vatry............................................ 9 3.3 Le service de contrôle d?aérodrome de l?aéroport de Paris-Vatry ...................................... 10 4. Analyse de contraintes éventuelles en matière de droits de trafic ................................ 11 5. Conclusion .......................................................................................................................................... 15 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/15 Parmi les acteurs de la chaî ne logistique, figurent, aux co te s de l?ae roport, les services de l?E tat qui effectuent les contro les inhe rents au transport de marchandises (contro les douaniers, phytosanitaires, ve te rinaires et de su rete ), ainsi que le contro le de la circulation ae rienne de l?ae rodrome. La pre sente annexe a pour objet d?analyser les contraintes e ventuelles apporte es par ces services au de veloppement de l?ae roport et les moyens de les alle ger ou de les supprimer. Elle analyse e galement les contraintes e ventuelles en matie re de droits de trafic. Les services en charge des contro les douaniers des passagers et des marchandises sont assure s par une brigade affecte e a l?ae roport de Vatry (une brigade est compose e de 16 a 20 agents). Deux agents sont en permanence sur l?ae roport et sont renforce s en cas de besoin. Les douaniers assurent sur place le contro le migratoire et sanitaire des passagers au de part et a l?arrive e des avions a Vatry. Il convient de pre ciser que la Police de l?Air et des Frontie res (PAF) n?est pas pre sente sur l?ae roport et que ses missions de su rete sont assure es par les agents des douanes. Le de douanement des marchandises est assure en amont par le bureau des douanes de Reims qui ex- ploite les de clarations de mate rialise es transmises par les chargeurs ou les transitaires. L?ae roport de Vatry repre sente environ 80 % des de douanements traite s par le bureau de Reims (6 millions de te le de clarations en 2021). Les entretiens mene s par la mission n?ont pas fait apparaî tre de difficulte s particulie res concernant les contro les douaniers de passagers ou de marchandises. L?ae roport et les services des douanes ont cons- truit un partenariat qui semble apporter satisfaction aux deux parties. La direction re gionale des douanes a de clare a la mission vouloir et pouvoir accompagner le de velop- pement de l?ae roport, comme elle a su le faire au moment de la crise sanitaire. Les effectifs affecte s a l?ae roport sont proportionne s a son activite et continueront a e voluer avec elle. L?organisation mondiale du commerce (OMC) reconnaî t le droit de chaque pays d?adopter des normes pour prote ger la sante et la vie des personnes et des animaux. Le contro le du respect de ces normes ne cessite la mise en place, par chaque pays, de mesures de protection, parmi lesquelles des missions d?inspection sanitaire et phytosanitaire117. Celles-ci reposent sur une collaboration europe enne et interministe rielle. La politique des contro les est ainsi harmonise e au niveau europe en afin d?assurer un niveau de se curite sanitaire homoge ne au sein du marche unique. Les produits ve ge taux et animaux a l?importation sont contro le s afin de pre venir l?introduction, sur le sol français (et, partant, sur celui de l?Union europe enne), d?agents pathoge nes pre sentant un risque pour le consommateur et/ou pour les filie res agricoles, ainsi que la conformite des produits destine s a la consommation humaine (re gles d'e tiquetage, absence de polluants et autres substances interdites, etc.) La re glementation europe enne de finit, dans chaque pays, des points d?entre e des produits dans l?Union europe enne (Points de contro les frontaliers, PCF), ou sont effectue s les contro les permettant d?e viter l?introduction de maladies d?origines animale ou ve ge tale et de denre es non conformes a la re glementation. 117 Les contro les dits phytosanitaires concernent les ve ge taux vivants et les produits frais d?origine non animale et les contro les sanitaires, les animaux vivants et les produits d?origine animale. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/15 En France, deux ministe res sont en charge des contro les sanitaires et phytosanitaires aux frontie res sur les denre es alimentaires : Le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation (la direction ge ne rale de l?alimentation DGAL), pour ce qui concerne : ? les produits animaux ou d?origine animale et les denre es en contenant ; ? les ve ge taux vivants et les produits ve ge taux frais, ainsi que les contro les des ve ge taux en culture, avant leur re colte ; ? les OGM et les semences a l?import ; Le ministe re en charge de l?e conomie et des finances (la direction ge ne rale de la consommation, du contro le et de la re pression des fraudes, DGCCRF, en liaison avec la direction des douanes), pour ce qui concerne la se curite et la loyaute des denre es alimentaires118 : ? certaines denre es alimentaires d?origine non animale soumises a un contro le dit « renforce » (cf. § 2.3) ; ? les aliments d?origine biologique ; ? les additifs ; ? les mate riaux au contact des aliments concernant tous les produits (animal ou ve ge tal) et l?e tiquetage concernant leur origine, leur composition. Pour les contro les assure s par le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation sur les ae ro- ports, il y a ainsi, en France119 : 19 PCF pour les ve ge taux et produits ve ge taux, dont l?ae roport de Paris-Vatry120 ; 1 PCF pour les aliments pour animaux d?origine non animale (ae roport de Paris-Charles de Gaulle) 121 ; 12 PCF pour les produits d?origine animale, dont l?ae roport de Paris-Vatry122 ; 8 PCF pour les animaux vivants123. Pour les contro les assure s par le ministe re en charge de l?e conomie et des finances, il y a une dizaine de points de contro le frontalier, avec une organisation permettant que certaines ope rations soient re - alise es dans la Re gion d?arrive e, comme cela est aussi possible pour les de douanements. Dans tous les cas, les contro les sont effectue s selon une grille d?analyse des risques croisant le type de produit et son pays d?origine. Certains produits provenant de pays de finis en sont dispense s. Les contro les comportent trois e tapes : un contro le documentaire, syste matique, sur la base des formulaires de de claration accompagnant les produits importe s ; le cas e che ant, en fonction de l?analyse des risques, un contro le de conformite ou d?identite , visant a ve rifier que les produits importe s correspondent bien a ce qui a e te de clare (nature, quantite ) ; 118 Ces contro les portent notamment sur l?e tiquetage et la conformite des produits avec la re glementation et les informations transmises. 119 Source https://agriculture.gouv.fr/ou-sont-effectues-les-controles-sps-aux-frontieres 120 PCF de signe s pour le contro le des ve ge taux, produits ve ge taux et autres objets vise s a l?article 47(1) (c) du Re glement (UE) 2017/62. 121 PCF de signe s pour le contro le des biens d?origine non animale vise s a l?article 47(1) (d), (e) et (f) du Re glement (UE) 2017/625. 122 PCF de signe s pour le contro le des animaux et des biens vise s a l?article 47(1) (a) et (b) du Re glement (UE) 2017/625. 123 PCF de signe s pour le contro le des animaux et des biens vise s a l?article 47(1) (a) et (b) du Re glement (UE) 2017/625. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/15 le cas e che ant, en cas de suspicion, un contro le physique visant a ve rifier que les lots sont aptes a l?usage de clare et respectent les exigences re glementaires. Ce contro le peut e ventuellement comporter des investigations plus pousse es, telles que des analyses biologiques en laboratoire. Les contro les d?identite et physique ne cessitent d?avoir un contact avec les marchandises et sont ge ne - ralement re alise s au cours d?une me me mission d?inspection. Pour les contro les re alise s par le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation, l?ae roport de Vatry est point de contro le frontalier (PCF) pour l?importation : de ve ge taux et de produits ve ge taux ; de denre es animales ou de produits d?origine animale. Il n?est pas agre e pour l?importation d?animaux vivants, ni d?aliments pour animaux d?origine non ani- male. Ces contro les sont assure s par : la direction re gionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la fore t (DRAAF) Grand Est pour ce qui concerne les ve ge taux vivants ou les produits ve ge taux frais, liste s en annexe V-B de la directive 2000/29/CE modifie e ; sous couvert de la DRAAF Grand Est, la direction de partementale de l?e quilibre des territoires, des solidarite s et de la protection des populations (DDETSPP) de la Marne pour ce qui concerne les produits d?origine animale et les animaux vivants. L?agre ment du PCF de l?ae roport est ancien. Compte-tenu de la faiblesse des flux sur l?ae roport, celui- ci n?est pas active de manie re permanente (PCF avec un statut dit « occasionnel »). Aucun personnel n?est affecte sur place pour re aliser les contro les. L?ae roport est tenu de mettre a disposition des services de contro le un laboratoire pour pouvoir re ali- ser les contro les physiques. Celui-ci est partiellement e quipe et n?est actuellement pas utilise . L?ae roport de Vatry projette de de velopper son activite de transport de marchandises par voie ae rienne. Il souhaiterait, par exemple, pouvoir accueillir des importations de denre es pe rissables (telles que des fruits, des fleurs ou du poisson) en provenance de pays d?Afrique. Or, ces marchandises devront faire l?objet de contro les phytosanitaires ou sanitaires a l?importation, en fonction de leur nature et de leur pays d?origine. En ce qui concerne les contro les phytosanitaires, la DRAAF Grand Est (dont le sie ge est a Cha lons-en- Champagne) peut re aliser les contro les documentaires et d?identite des produits a l?import en se de - plaçant sur l?ae roport. Elle a indique toutefois a la mission qu?elle n?avait re alise au cours des trois dernie res anne es qu?un seul contro le, en de cembre 2020. Elle ne dispose donc pas a Cha lons-en-Champagne des ETP ne ces- saires pour des contro les fre quents sur l?ae roport de Vatry, ni des compe tences pour re aliser le con- tro le physique de certains produits. Il en est de me me en ce qui concerne les contro les sanitaires de la compe tence de la DDETSPP 51, e galement base e a Cha lons-en-Champagne. Les derniers vols ayant ne cessite des contro les de produits d?origine animale remontent a 2009. Il a e te pre cise a la mission qu?avant que le point de contro le fron- talier ne passe au statut d?occasionnel, l?activite de contro le de l?ae roport de Vatry repre sentait environ 0,3 e quivalent temps plein (ETP). La DDETSPP de la Marne ne dispose plus des moyens de re aliser des PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/15 contro les fre quents. Par ailleurs, les contro les des produits d?origine animale, a l?exception de ceux de la pe che, doivent e tre re alise s par un ve te rinaire. Afin d?accompagner le de veloppement de l?ae roport de Vatry, la DRAAF Grand Est et la DDETSPP de la Marne ont signe , le 22 de cembre 2020, avec la direction re gionale et interde partementale de l?alimen- tation et de l?agriculture et de la fore t (DRIAAF) d?I le-de-France, un « protocole de collaboration pour assurer les contrôles au poste de contrôle frontalier de l?aéroport de Vatry ». L?objet dudit protocole est de de terminer les modalite s d?intervention d?agents du PCF de Roissy (base sur l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle) pour la re alisation occasionnelle du contro le phytosanitaire et/ou sanitaire d?un lot arrivant au PCF de Vatry. Ce contro le sera re alise , sur sollicitation de la DRAAF Grand Est et/ou de la DDETSPP 51, par un ou plusieurs inspecteurs du PCF de Roissy, sous re serve du respect d?un de lai de pre venance d?au moins 48 heures ouvre es avant l?arrive e de la marchandise, et dans la limite de trois de placements d?inspecteurs du PCF de Roissy a Vatry sur une pe riode de trois mois. Les cou ts lie s a la mobilisation des agents du PCF de Roissy sont pris en charge par la DRAAF Grand Est. Le protocole pre cise qu?il est reconduit tacitement d?anne e en anne e, mais qu?il sera caduc en cas de perte du statut occasionnel du PCF de Vatry, que ce soit en raison d?une cessation officielle d?activite ou en raison d?une reprise re gulie re du trafic (ne cessitant plus de trois de placements des inspecteurs du PCF de Roissy sur une pe riode de trois mois). La difficulte invoque e par l?ae roport de Vatry est que, pour e tre attractif vis-a -vis de transporteurs ou de chargeurs, il aimerait pouvoir afficher une plus grande re activite des services de contro le sanitaire et phytosanitaire afin de garantir un temps de traitement re duit 7 jours/7. Le pre avis de 48 heures requis par l?application du protocole peut poser un proble me si la nature et la provenance des produits ? ve ge tal ou animal - d?un vol donne ne sont pas connus suffisamment a l?avance (ce qui semblait e tre le cas pour les vols que la compagnie Ethiopian Airlines envisageait de re aliser a Vatry). De fait, le dispositif mis en place par le protocole avec le PCF de Roissy est adapte a des contro les occa- sionnels et a la monte e en puissance des compe tences des services de contro le locaux. En cas d?aug- mentation de l?activite d?importation de marchandises ne cessitant plus de trois de placements d?inspecteurs du PCF de Roissy par trimestre, les effectifs de la DRAAF Grand Est et de la DDETSPP de la Marne devront e tre renforce s en respectant des de lais d?affectation et de formation de ses nouveaux personnels. La DRAAF a transmis a la mission, a sa demande, une estimation des effectifs supple men- taires ne cessaires en fonction de l?activite de l?ae roport. A titre indicatif, il faudrait entre 0,5 ETP et 1 ETP pour traiter deux avions ayant des cargaisons de produits soumises a ce contro le par semaine toute l?anne e (en fonction du nombre de lots a traiter par vol) et jusqu?a 1,5 ETP pour en traiter trois. La mission conside re qu?il ne serait pas de bonne gestion des ressources et des compe tences de l?E tat de demander aux services compe tents de mettre en place des effectifs pour effectuer des contro les sur l?ae roport de Vatry sans l?assurance qu?ils auront re ellement des flux de marchandises a traiter. Il est peu probable, au regard de la situation des autres PCF, que des contro les pourront e tre re alise s a Vatry 7j/7 ou de nuit. Actuellement, seuls les PCF de Calais et Dunkerque fonctionnent 24h/24 et 7j/7, avec une activite annuelle de 300 000 envois (conse quence directe du Brexit). Le PCF de Roissy, avec 35 000 envois par an, est ouvert 7j/7, mais seulement en journe e. Les autres PCF, y compris ceux situe s dans les grands ports maritimes (Le Havre et Marseille-Fos), avec des envois de l?ordre de 20 000 par an, fonctionnent seulement les jours ouvrables et sur des plages horaires en journe e124. Mais a contrario, il convient que les services de l?E tat en charge des contro les s?engagent a accompa- gner le de veloppement de l?ae roport de manie re re aliste et proportionne e. Il apparaî t ne cessaire de clarifier vis-a -vis de l?ae roport de Vatry, les e tapes possibles et re alistes d?une monte e en puissance, avec les seuils de de clenchement de chacune d?entre elles, les de lais de mise en oeuvre (de recrutement, 124 Source : DRAAF Grand EST, note a l?attention de M. le secre taire ge ne ral de la pre fecture de la Marne du 28 avril 2022. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/15 d?affectation, de formation). Il s?agit que toutes les parties puissent anticiper les actions qu?elles de- vront mener, mais aussi que l?ae roport puisse promouvoir ses offres, puis ne gocier avec les transpor- teurs en toute connaissance de cause. Par ailleurs, en ce qui concerne les contro les sanitaires des produits ne cessitant l?intervention d?un ve te rinaire, il serait souhaitable que la DDETSPP de la Marne e tudie la possibilite de faire intervenir un professionnel prive , afin d?accompagner la croissance de l?activite de l?ae roport. Cette solution de re- cours a des professionnels prive s agre e s est utilise e dans des pays voisins, notamment en Belgique125. La mission a bien conscience que cette solution n?est pas simple a mettre en place, compte tenu du manque de ve te rinaires dans un de partement qui n?est pas tourne vers l?e levage, et des difficulte s que pose leur e ventuelle mobilisation dans un de lai court. Elle conside re ne anmoins que cette possibilite devrait e tre e tudie e, en identifiant ses contraintes, les obstacles juridiques et pratiques e ventuels et en pre cisant sa zone de pertinence. L?ae roport souhaiterait par ailleurs pouvoir importer occasionnellement, voire fre quemment, des ani- maux vivants. Il a notamment le projet de faire transiter par Vatry, des chevaux pour les Jeux Olym- piques de 2024. Or, comme cela a e te pre cise ci-dessus, le PCF de l?ae roport n?est pas agre e pour l?importation d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale126. L?e largissement de l?agre ment du PCF de l?ae roport de Vatry au contro le sanitaire portant sur des ani- maux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale ne cessite le de po t d?une demande aupre s de la Commission europe enne. L?instruction d?une telle demande ne cessite un de lai (estime a environ un an) et devrait e tre anticipe e dans le cas ou elle serait confirme e. Elle ne cessite en effet un examen par les services de la DRAAF Grand Est, la direction ge ne rale de l?alimentation (DGAL), puis la Commission europe enne qui effectue un audit des installations de l?ae roport. Par ailleurs, pour aboutir, cette demande devrait e tre justifie e, et adosse e a des perspectives pre cises et certaines de flux d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux. Comme explique au § 2.1. ci-dessus, la DGCCRF est compe tente pour le contro le de certaines denre es alimentaires d'origine non animale (produits soumis aux contro les dits « renforce s » liste s dans les annexes 1 et 2 du re glement europe en n°2021/608), ainsi que des produits biologiques (produits dits « bio ») importe s : produits agricoles non transforme s, produits transforme s destine s a l?alimentation humaine, semences et plants. Les produits issus de l?agriculture biologique, y compris ceux par ailleurs soumis a contro le sanitaire a l?importation, sont soumis a un contro le visant a s?assurer de la conformite aux cahiers des charges des produits issus de l?agriculture biologique. Ces contro les consistent en un contro le documentaire syste - matique, un contro le d?identite par sondage et un contro le physique (pre le vements et analyses officiels) selon une fre quence de termine e par l?autorite compe tente en fonction du risque127. Les produits bio- logiques importe s sont notamment soumis a la ve rification et au visa par la DGCCRF du certificat 125 Arre te royal du 11 novembre 2013 ? MB 23.12.2013 portant fixation des conditions dans lesquelles l?Agence fe de rale pour la Se curite de la Chaî ne alimentaire peut faire exe cuter des ta ches par des me decins ve te rinaires, des bio- inge nieurs, des masters, des inge nieurs industriels ou des bacheliers inde pendants ou par des personnes morales exerçant des activite s de contro le, d?e chantillonnage, de certification et d?audit, et textes d?application. 126 Les exportations d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux ne ne cessitent pas d?agre ment de l?ae roport de de part. Elles peuvent se faire sous re serve de disposer d?un certificat sanitaire accompagnant les animaux ou les produits. 127 Source : Site Internet de la DGCCRF https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/presentation-generale-des-controles-a- limportation-des-denrees-alimentaires-dorigine-non PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/15 e lectronique d?inspection biologique, en application du re glement (CE) n°1235/2008 du 8 de cembre 2008 modifie . Les produits soumis a un contro le sanitaire a l?importation doivent passer par un poste de contro le frontalier (PCF)128 pour entrer sur le territoire de l?Union. Seuls certains de ces points sont de signe s par la DGCCRF comme point d?entre e de signe (PED) pour les contro les dont elle a la responsabilite (en fonction de leurs installations, de leurs e quipements et de leur trafic). Il existe une dizaine de PED en France ; pour la re gion Grand Est, seul l?ae roport de Strasbourg Entzheim est point d?entre e de signe . Ces contro les sont assure s par la direction re gionale de l'e conomie, de l'emploi, du travail et des soli- darite s (DREETS) Grand Est. Il faut signaler qu?a compter du 1er novembre 2022, les contro les a l'importation sur les denre es alimentaires d'origine non animales, les produits d?origine biologique, les normes de commercialisa- tion des fruits et le gumes et certains mate riaux au contact de denre es alimentaires seront re alise s par les personnels de la direction ge ne rale des douanes et des droits indirects (DGDDI) en lieu et place de ceux de la DGCCRF pour la re gion Grand Est. La DGCCRF restera compe tente pour effectuer les contro les de ces produits apre s leur de douanement, une fois ceux-ci commercialise s sur le marche inte rieur. En l?absence de trafic, l?ae roport de Vatry a perdu son statut de point d?entre e depuis le 1er janvier 2021. Ne peuvent donc de sormais plus e tre importe s sur l?ae roport les denre es d?origine ve ge tale bio, ni les produits d?origine non animale soumis aux contro les renforce s. L?ae roport peut en revanche importer les produits qui ne ne cessitent pas de contro le particulier. Comme pour l?obtention de l?agre ment pour le contro le sanitaire portant sur des animaux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale, la de signation de l?ae roport de Vatry comme point d?entre e de signe ne cessite le de po t d?une demande aupre s de la Commission europe enne. La demande d?un nouvel agre ment, si le besoin en e tait confirme , devrait e tre anticipe e. Celui-ci ne pourrait en effet e tre de livre que dans un de lai d?un an environ. Apre s une instruction au niveau local, puis au niveau national par la DGCCRF, la demande devra e tre adresse e a la Commission europe enne qui programme un contro le sur place de ses experts avant de de livrer l'agre ment. Par ailleurs, pour aboutir, cette demande devrait e tre justifie e et adosse e a des perspectives pre cises et certaines de flux des produits ne cessitant un contro le renforce ou des produits d?origine biologique. Le contro le de la circulation ae rienne est l'un des trois services de la circulation ae rienne pre vus par la Convention de Chicago et re glemente s par son annexe 11, pour assurer la se curite du transport ae rien mondial, les deux autres e tant l'information de vol129 et l'alerte130. Il a pour objet : d?empe cher les abordages entre ae ronefs ; d?empe cher les collisions entre les ae ronefs sur l?aire de manoeuvre et les obstacles se trouvant sur cette aire ; 128 Cf. § 2.1 ci-dessus 129 L?objet du service d?information de vol est de fournir aux pilotes des avis et renseignements utiles a l?exe cution su re et efficace des vols. 130 L?objectif du service d'alerte est d?alerter les organismes approprie s lorsque des ae ronefs ont besoin de l?aide des organismes de recherche et de sauvetage, et de pre ter a ces organismes le concours ne cessaire. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/15 d?acce le rer et de re gulariser la circulation ae rienne131. Le contro le du trafic ae rien obe it a des re gles de finies par l'Organisation de l'aviation civile internatio- nale (OACI), transpose es dans le droit national par chaque pays membre. Il existe trois types de contro le de la circulation ae rienne, correspondant aux diffe rentes phases de la trajectoire d?un avion (cf. figure 27) : le contro le d?ae rodrome (TWR), qui assure le contro le de la circulation ae rienne dans la circulation d'ae rodrome, c'est-a -dire dans une zone restreinte (de l'ordre d'une dizaine de kilome tres) autour d'un ae rodrome ; il consiste a guider l?appareil depuis le lieu de son stationnement jusqu?a la piste (contro le au sol), puis a superviser son envol (contro le d?ae rodrome) jusqu?a une altitude de 600 me tres environ ; le contro le d?approche (APP), qui assure le contro le de la circulation ae rienne aux abords d'un ae rodrome, dans une zone de contro le dont la taille est variable ; il est rendu au be ne fice des ae ronefs en monte e au de part ou en descente a l?arrive e dudit ae rodrome ; le contro le re gional ou en route (CRNA, Centre re gional de la navigation ae rienne), qui assure le contro le de la circulation ae rienne au be ne fice des ae ronefs en croisie re (en dehors de la proximite d'ae rodrome) dans l?espace ae rien supe rieur. Le contro le en route engage le de but de la descente de l?avion et le centre d?approche situe a proximite de l?ae roport de destination supervise cette descente jusqu?a une distance comprise entre 11 et 18 kilome tres de la piste et organise l?alignement des avions a l?atterrissage. Le contro le d?ae rodrome est normalement rendu depuis la vigie d'une tour de contro le implante e sur l?ae rodrome et permettant la visibilite de la ou des pistes de de collage et d?atterrissage et des aires de manoeuvre au sol. Toutefois, des expe rimentations sont pre vues par la direction de la navigation ae - rienne (DSNA) pour mettre en place des tours de contro le de porte es (Remote Tower Center ou RTC) permettant la fourniture du service de contro le d?ae rodrome sur plusieurs ae roports depuis un site distant, en faisant appel a des technologies vide o performantes adapte es aux besoins de la surveillance des mouvements d?ae ronefs. Le contro le d?approche n?implique pas d?avoir la visibilite sur les ae ronefs. Il peut e tre re alise a distance et il est possible de faire assurer l?approche d?un ae rodrome par un autre centre d?approche. 131 Cf. article 2.2. de l?Annexe 11 a la Convention relative a l?aviation civile internationale (dite convention de Chicago). Figure 27 : Les différents types de contrôle aérien en fonction des phases de vol Source : DSNA) PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/15 Les fonctions de contro le d?approche et de contro le d?ae rodrome peuvent e tre dissocie es, la premie re e tant re alise e a distance et la vigie implante e sur l?ae rodrome n?assurant que le contro le d?ae rodrome. Enfin, le contro le d?ae rodrome n?est pas assure sur tous les ae rodromes, ou sur certains, comme a Vatry, ne l?est pas en permanence. Des agents AFIS (Aerodrome Flight Information Service), employe s par le gestionnaire d?ae rodrome et certifie s conforme ment a la re glementation nationale et europe enne en vigueur132, y rendent alors les services, d?information de vol et d?alerte, en permanence ou en dehors des horaires pendant lesquels l?ae rodrome est contro le . Contrairement a un contro leur, un agent AFIS ne peut donner ni instruction, ni autorisation, ni interdiction a un pilote. Fin 2020, il existait 67 services AFIS en France me tropolitaine et 30 outre-mer. Ce nombre a cru au fil des anne es avec la suppression du service de contro le ae rien sur les ae rodromes a faible trafic. Pour assurer le service de contro le, les contro leurs disposent en premier lieu du plan de vol syste ma- tiquement transmis par les compagnies ae riennes, qui contient les informations utiles, notamment la trajectoire et les caracte ristiques de l?ae ronef contro le . Ils sont ensuite informe s a chaque instant de la trajectoire (position, altitude et vitesse) des ae ronefs contro le s, calcule e et mise a jour gra ce a des in- formations issues de capteurs (radars). Les contro leurs peuvent entrer en communication avec les pilotes gra ce a des moyens de radiocom- munication, qui leur permettent de ve rifier les informations dont ils disposent au sol et de leur trans- mettre des instructions de contro le (changement de trajectoire en altitude, en vitesse, instructions en vue de l?approche?). Ils e changent e galement avec les autres centres de contro le français ou e trangers concerne s par la trajectoire de l?avion en amont ou en aval. Le contro le du trafic ae rien est assure par des personnels de la direction de la se curite de la navigation ae rienne (DSNA), direction ope rationnelle de la DGAC, a savoir par des inge nieurs du contro le de la navigation ae rienne (ICNA) et des techniciens supe rieurs des e tudes et d?exploitation de l?aviation ci- vile (TSEEAC). Les ICNA assurent le contro le dans les CRNA et les approches. Les TSEEAC assurent le contro le des approches non radar et le contro le d?ae rodrome. Le service de contro le d?approche de l?ae roport de Vatry est assure par l?organisme de contro le de Me- lun-Seine (OCMS), rattache au service de la navigation ae rienne de la Re gion parisienne SNA-RP Orly-AG. Cet organisme a rencontre en 2020 des difficulte s majeures en termes d?effectifs (re duction a 10 du nombre d?ICNA pour un effectif nominal de 21, du fait de mutations et du manque d?attractivite du service). Celles-ci ont entraî ne des limitations des horaires pendant lesquels il e tait capable d?assurer le service d?approche (ce dernier n?e tant plus assure par lui les jeudi et vendredi depuis novembre 2021). Lorsque le service n?est pas rendu par OCMS, les espaces sont transfe re s au CRNA/Nord. Or, ce dernier n?est pas qualifie pour rendre le me me service, ce qui induit des re gulations (limitation a deux appa- reils pre sents simultane ment dans les espaces ae riens repris par le CRNA/N) et des retards importants pour les vols au de part et a l?arrive e a Vatry. La DSNA a indique que des efforts importants avaient e te entrepris afin d?ame liorer cette situation. Douze contro leurs stagiaires ont ainsi e te affecte s au OCMS ce qui permettra un retour progressif a la normale d?ici la fin de l?anne e 2022 (contro le 7j/7) au fur-et-a -mesure qu?ils auront e te forme s et qualifie s localement. 132 L?agent AFIS est employe par un prestataire AFIS certifie . Pour pouvoir exercer, il doit e tre titulaire d?une qualification AFIS de livre e conforme ment a l?arre te du 16 juillet 2007 (modifie ) relatif a la qualification et a la formation des personnels AFIS. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/15 Les re gulations sont toujours en place tant que l?organisme ne dispose pas d?un nombre suffisant de contro leurs qualifie s. Des extensions d?horaires d?ouverture de l?organisme sont pre vues a compter de juin 2022 et le fonctionnement du service de contro le devrait e tre quasiment normal a l?automne et nominal, de but 2023. Le service de contro le d?ae rodrome est rendu sur place par un organisme de pendant du service de la navigation ae rienne SNA-Nord base a Lille. Son effectif cible est de cinq TSEEAC, un chef de circulation et un adjoint comptant pour 50 % dans l?effectif de contro le. Le service est assure 7 jours sur 7, de 7 h a 21 h, avec la mobilisation de deux agents par jour. En cas de sous-effectif, la plage de contro le, assure e par un seul agent, est re duite certaines journe es (le week- end et, le cas e che ant, le de but de la semaine) de 8 h 30 a 13 h et de 14 h a 19 h (pause me ridienne impose e par la re glementation sur les temps de vacation). En dehors des pe riodes d?ouverture des services de contro le, des agents de l?exploitant de l?ae roport (EPGAV) rendent aux ae ronefs utilisant l?ae roport de Vatry les services d?information de vol et d?alerte (services AFIS). Actuellement trois agents, salarie s de l?ae roport de Vatry, sont agre e s AFIS, dont un coordonnateur. Ils sont rattache s a la direction des ope rations de l?ae roport. En dehors du service AFIS, ces agents assurent la fonction d?agent de transit. Il s?ave re que Qatar Airways a refuse , de but de cembre 2021, d?ope rer avec un service AFIS et a indique qu?elle ne desservirait Vatry que pendant les heures ou le service de contro le est assure . Par ailleurs, l?absence de service de contro le empe che les atterrissages et les de collages dans des conditions de tre s faible visibilite (l?utilisation des e quipements d?atterrissage ILS de Cate gorie II/III ne peut se faire que sous l?autorite d?un service de contro le). Le conseil de partemental de la Marne souhaite depuis plusieurs anne es la mise en place d?un service de contro le d?ae rodrome H 24 a Vatry. Une re ponse de principe favorable avait e te formule e par le di- recteur ge ne ral de l?aviation civile dans un courrier du 16 fe vrier 2009. Cependant, les effectifs affecte s a Vatry n?ont jamais permis d?atteindre ce niveau de service. D?apre s la DSNA, l?effectif ne cessaire pour assurer un service H 24 a Vatry serait de 11 contro leurs, ce qui impliquerait l?affectation de six TSEEAC supple mentaires. Cet effort de recrutement est difficile- ment soutenable par la DSNA (du fait de la tension actuelle sur les effectifs TSEEAC) et ne serait pas justifie par le niveau de trafic actuel. Par ailleurs, il faudrait modifier la re glementation en vigueur sur le temps de travail des contro leurs, car elle ne pre voit pas la possibilite d?organiser des tours de service sur 24 heures pour les TSEEAC. La DGAC a e change en avril 2022 avec Qatar Airways, afin de mieux expliquer en quoi consiste le service AFIS, peu connu des compagnies ae riennes habitue es a desservir des ae roports ayant un fort trafic, et le niveau de se curite qu?il apporte comparativement au service de contro le. Elle a e galement propose d?engager au besoin une e tude de se curite afin de renforcer le niveau de service apporte par ce service (utilisation d?une image radar, optimisation de la gestion de l?espace) et d?accompagner l?exploitant pour abaisser les minimas de de collage (ceux d?atterrissage ne peuvent pas e tre ame liore s au titre de la re glementation). A plus long terme, elle pourrait envisager de mettre en place un contro le a distance de type « Remote Tower Center » ou RTC, qui permet la fourniture du service de contro le d?ae rodrome de plusieurs ae - PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/15 roports depuis un site distant, via l?utilisation de technologies vide o performantes adapte es aux be- soins de la surveillance des mouvements d?ae ronefs133. Mais cette solution ne pourra pas e tre mise en oeuvre a Vatry avant 2025 au plus to t. Compte tenu du trafic actuel, la question pose e par le contro le d?ae rodrome sur l?ae roport de Vatry est avant tout celle de l?adaptabilite des horaires durant lesquels ce service est rendu. En effet, l?ae roport est susceptible d?accueillir du trafic H 24, notamment de nuit et sa direction souhaite en faire un atout pour son de veloppement. Le service de contro le est quant a lui rendu sur des plages horaires pre de - termine es, pour une meilleure prise en compte par les usagers de l?espace ae rien. Ces plages horaires sont e tablies en prenant en compte le trafic existant sur la plate-forme. Elles sont bien adapte es au trafic d?entraî nement sur l?ae roport, qui est substantiel, en journe e (environ 10 000 mouvements par an, soit une petite quarantaine par jour ouvre , cf. annexe 1, § 1.2.3.). Mais, compte tenu de la re glemen- tation sur le temps de travail, elles ne peuvent pas e tre modifie es au jour le jour, notamment pour des vols internationaux de transport de marchandises, qui peuvent se poser de nuit a des horaires peu pre visibles ; ceux-ci sont aujourd?hui occasionnels, mais ils pourraient devenir plus fre quents dans l?hypothe se du de veloppement de l?activite de l?ae roport. L?augmentation du nombre de TSEEAC assurant ce service permettrait certes d?e largir ses plages ho- raires d?ouverture. Mais elle se heurte a la tension actuelle sur les effectifs TSEEAC. Par ailleurs, le nombre de contro leurs serait disproportionne par rapport au trafic journalier moyen actuel de l?ae ro- port (en comparaison avec d?autres ae roports ayant le me me niveau de trafic). Il serait souhaitable que la DSNA examine dans quelle mesure il serait possible, a effectif donne , d?adap- ter les horaires d?ouverture du service de contro le d?ae rodrome en fonction du trafic pre visible, moyen- nant un pre avis raisonnable a de finir. Par exemple, serait-il envisageable de de caler la pause me ridienne entre 13h et 14h impose e par la re glementation sur les temps de vacation lorsqu?un vol est pre vu sur cette plage horaire ou de mettre en place des vacations ponctuelles supple mentaires pour accueillir des vols en soire e ou de nuit ? La mission a conscience que les marges d?e volution pourraient e tre e troites, compte-tenu de la rigidite de la re glementation en vigueur sur le temps de travail des contro leurs, mais qu?elles devraient e tre explore es. En outre, il conviendrait que la DGAC analyse la faisabilite et le be ne fice re el d?un contro le d?ae rodrome de porte pour Vatry, en termes de flexibilite des heures d?ouverture de ce service en fonction du trafic, en comple ment du service local actuel ou en substitution totale. L?article 1er de la Convention relative a l?aviation civile internationale, dite Convention de Chicago, si- gne e le 7 de cembre 1944, stipule que chaque E tat dispose d?une souverainete comple te et exclusive sur l?espace ae rien au-dessus de son territoire. Son article 6 pre cise que « aucun service aérien interna- tional régulier ne peut être exploité au-dessus ou à l?intérieur du territoire d?un État contractant, sauf 133 La DSNA a engage un premier projet de cre ation de RTC permettant de rendre a distance le service de contro le d?ae rodrome de quatre a cinq ae roports re gionaux a terme, dont l?ae rodrome de Tours Val de Loire, suite au retrait du contro le ae rien militaire programme a l?horizon 2024. La premie re tranche du programme (2020-25) correspond a la reprise du contro le ae rien de Tours Val de Loire avec la mise en service d?un RTC a Toulouse et provisionne les infras- tructures techniques et ge nie civil pour la prise en compte de deux a trois ae rodromes supple mentaires. Il s?appuie sur les principes suivants : les services seront assure s par des TSEEAC contro leurs d?ae rodrome multi-qualifie s ; les horaires des services seront adapte s pour assurer les arrive es et de parts des vols programme s sur chacun des ae rodromes. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/15 permission spéciale ou toute autre autorisation dudit État conformément aux conditions de cette permis- sion ou autorisation ». Ces principes sous-tendent les accords bilate raux relatifs aux services ae riens entre deux E tats, desti- ne s a assurer un cadre stable au profit des transporteurs ae riens. Ces accords pre cisent les droits de trafic qui peuvent e tre exerce s entre les deux pays (en principe sous condition de re ciprocite ), c?est-a - dire le nombre maximal de vols que les transporteurs de chacun des deux E tats peuvent re aliser au titre de cet accord. Les arre ts de la Cour de justice des Communaute s europe ennes de 2002, dits arre ts de « Ciel ouvert », ont ouvert la possibilite aux E tats-membres de l?Union europe enne de confier a la Commission euro- pe enne un mandat pour ne gocier des accords globaux de transport ae rien, qui se substituent alors aux accords bilate raux. L?OACI de finit neuf « liberte s de l?air » (cf. figure 28), dont seules les cinq premie res sont officiellement reconnues aux termes d'un traite international : les deux premie res liberte s ont un caracte re technique (il s?agit, respectivement, du droit de survol et du droit d?escale technique) ; les autres liberte s s?inscrivent dans une logique commerciale : ? droit de de barquer/d?embarquer des passagers ou des marchandises en provenance ou a destination de chacune des parties a l?accord (3e me et 4e me liberte s) ; ? droit de voler entre deux pays e trangers sur un vol en provenance ou se terminant sur son propre territoire (5e me liberte ) ; ? droit d?assurer un service entre deux autres E tats en passant par l'E tat (hub) ou le transporteur est enregistre (6e me liberte ) ; ? droit d?assurer un service entre deux E tats entie rement hors de son territoire (7e me liberte ) ; ? droit d?effectuer des dessertes nationales ou d?assurer un service entre deux points situe s a l?inte rieur d?un E tat e tranger, correspondant au droit de « cabotage » (8e me et 9e me liberte s)134. 134 Source: OACI, Manuel de la re glementation du transport ae rien international, partie 4 (Doc 9626) PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/15 La DGAC est l?autorite compe tente pour la de livrance des autorisations permettant aux compagnies e trange res de desservir la France en application des accords bilate raux et des accords globaux en vigueur. Figure 28 : les neuf libertés de l?air. Source : OACI, Manuel de la réglementation du transport aérien international, partie 4, Figure 4.1-1. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/15 Pendant la crise sanitaire elle a autorise la compagnie Qatar Airways a effectuer des vols entre Doha et Vatry, par de rogation a l?accord ae rien bilate ral a l?e poque en vigueur entre la France et le Qatar135. Mais, Qatar Airways a formule la demande de pouvoir e galement disposer de droits dits « de 5e me liberte », pour pouvoir desservir les E tats-Unis depuis Vatry en extension des vols re alise s depuis Doha et en anticipation de l?entre e en vigueur de l?accord global entre l?Union europe enne et le Qatar136. Or, de manie re constante, le gouvernement français est re serve sur les demandes de trafic vers les E tats-Unis. En effet, le trafic cargo entre les deux pays a e te libe ralise par un accord global europe en de 2007 et la concurrence sur les routes entre l?Europe et les E tats-Unis est forte. La DGAC veille donc a ce que le pavillon français ne se voit pas opposer la concurrence frontale d?une compagnie extra-euro- pe enne sur les routes qu?il ope re. La compagnie Qatar Airways envisageait de transfe rer rapidement une partie de son activite re alise e a partir de Lie ge et de Luxembourg vers Vatry. Mais, d?apre s la compagnie, c?est faute d?obtenir rapide- ment des droits de 5e me liberte sur l?ae roport marnais, qu?elle a de cide de la transfe rer sur l?ae roport de Maastricht ou elle pouvait disposer des autorisations ne cessaires en vertu de l?accord bilate ral en vigueur entre les Pays-Bas et le Qatar, plus libe ral que celui avec la France. La question des droits de trafic entre la France et le Qatar ne se pose plus apre s l?entre e en vigueur de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar signe le 18 octobre 2021. La compagnie Qatar Airways dispose de sormais de droits de trafic suffisants pour pouvoir desservir Vatry et d?autres ae ro- ports. Cet accord lui confe re e galement des droits de 5e me liberte , en nombre limite (actuellement quatre fre quences par semaine), qu?elle peut notamment exercer depuis Vatry. Cependant, cette com- pagnie ayant localise ses activite s a Maastricht n?est plus en demande d?un acce s important a Vatry. De nombreux accords ae riens bilate raux ou globaux auxquels la France est partie ne sont pas contrai- gnants pour la desserte de Vatry. Des droits de trafic sont en effet largement disponibles avec la Chine, l?Inde, les pays du Golfe ou l?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN)137. D?une manie re ge ne rale, chaque demande d?autorisation qui exce de ce qui est pre vu par les accords ae riens en vigueur s?appre cie au cas par cas et la DGAC est dote e d?un pouvoir discre tionnaire en la matie re (qui lui a notamment permis d?accorder a Qatar Airways des droits de trafic entre Doha et Vatry en de rogation de l?accord ae rien en vigueur). D?apre s la DGAC, la politique française consiste a tenir compte des inte re ts du pavillon français et de favoriser les ae roports en re gion et, notamment a encourager les vols vers l?ae roport de Vatry. Dans une grande majorite de cas, une re ponse favorable est donne e aux demandes des transporteurs e trangers souhaitant desservir l?ae roport marnais, y compris lorsque celles-ci exce dent les enveloppes de finies par les cadres bilate raux (notamment pour les vols de 7e me liberte ). La mission conside re que la politique suivie par la DGAC en faveur de Vatry doit e tre poursuivie et que les demandes de droits de trafic concernant la desserte de cet ae roport doivent e tre examine es favorablement et avec diligence, sauf impe ratif de se curite ou de protection d?inte re ts français majeurs. 135 Cet accord ne pre voyait en principe que 2 rotations hebdomadaires vers la France. La DGAC a autorise des vols supple mentaires a la condition qu?ils soient re alise s vers l?ae roport de Vatry 136 La Commission europe enne a ne gocie , sur mandat des Etats-membres de l?Union europe enne, un accord global de transport ae rien avec le Qatar. Cet accord n?a e te signe et n?est entre en vigueur que le 18 octobre 2021. Contrairement a l?accord bilate ral entre la France et le Qatar, cet accord global pre voit l?attribution de droits de 5e me liberte pour les seuls services tout cargo, restreints ge ographiquement et dans la limite d?un nombre maximal de vols. 137 L?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 Etats membres. Cre e e par l?Indone sie, la Malaisie, Singapour, la Thaî lande et les Philippines en 1967, elle a e te rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995), le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999). Un accord global avec l?ASEAN a e te ne gocie par la Commission europe enne avec l?ASEAN, ces dernie res anne es, mais n?a pas encore e te signe . Il pre voit notamment des droits de 5e me liberte cargo. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/15 Il apparaî t que la plupart des contraintes apporte es par les services re galiens au de veloppement de l?ae roport de Vatry ressortissent au « dilemme de la poule et de l?oeuf ». En effet, l?activite de l?ae roport de Vatry est actuellement relativement modeste, aussi bien en termes de transport de passagers que de marchandises. Pour autant, des contraintes existent de ja , par exemple concernant les contro les sanitaires et phytosanitaires (cf. § 2) et le contro le de la circulation ae rienne (cf. § 3). L?ae roport souhaite non seulement lever les contraintes existantes mais aussi, par avance, celles qui pourraient naî tre d?une croissance de son activite afin d?en faire un atout de son de veloppement et de pouvoir maximiser ses chances d?accueillir tout type et tout volume de trafic, de jour, comme de nuit. Il argue du fait que des services re galiens bien dimensionne s sont ne cessaires pour rendre l?ae roport attractif. A contrario, les services de l?E tat en charge des contro les conside rent que les services re galiens doivent e tre dimensionne s en fonction de l?activite re elle et non d?une activite potentielle. Pour sortir de ce dilemme, la mission conside re qu?il faut adopter une approche proportionne e et adaptative. D?une part, il serait de raisonnable, en termes de gestion des ressources et des compe tences de l?E tat, de demander aux services re galiens compe tents d?affecter, sur l?ae roport de Vatry, des moyens surdi- mensionne s par rapport a son activite re elle, en comparaison notamment avec d?autres ae roports ayant le me me niveau d?activite . Les niveaux de service public ne peuvent e tre aligne s sur ceux d?une plate- forme de re fe rence (par exemple celles de Roissy-Charles de Gaulle ou Lie ge) tant que le trafic n?est pas la . Mais, d?autre part, il conviendrait que les services de l?E tat en charge des contro les s?engagent a accom- pagner dans le temps le de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e. Cet accompagnement ne cessite : de s?efforcer d?atte nuer les contraintes existantes par rapport au niveau de trafic actuel ; de clarifier vis-a -vis de l?ae roport, a froid et a l?avance, les demandes auxquelles les services re galiens pourront re pondre (car il n?est pas envisageable de re pondre a toutes) et sous quelles conditions, en identifiant les contraintes et les moyens associe s ; d?identifier les e tapes possibles et leurs seuils de de clenchement respectifs, ainsi que les solutions pragmatiques et e volutives les plus adapte es possibles permettant d?accompagner les diffe rents projets au fur-et-a mesure qu?ils se pre sentent, afin que l?ensemble des parties puissent anticiper les actions qu?elles devront mener. Il s?agit d?examiner les solutions possibles et de pre ciser, pour chacune d?entre elles, les contraintes, les conditions, les e le ments de proce dure a mener et les de lais de mise en place (incluant les de lais de recrutement, d?affectation et de formation des personnels). Des de marches pre paratoires pourraient aussi e tre identifie es et engage es, permettant de re duire les de lais de mise en oeuvre. La mission recommande donc de de finir, sous l?e gide du pre fet de la Marne, des plans d?action, permet- tant de re pondre de manie re adapte e et proportionne e aux demandes de l?ae roport, en pre cisant les contraintes de progressivite . PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/1 PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/142 Nom Prénom Organisme Fonction CABINETS MINISTERIELS Virlet Alban Cabinet de M. Jean-Baptiste DJEBBARI, Ministre délégué chargé des Transports Conseiller Affaires industrielles, mer, régulation, filières économiques maritimes, logistiques et aériennes ADMINISTRATIONS CENTRALES Cazé Damien Direction générale de l?aviation civile (DGAC) Directeur général de l'Aviation Civile Gouadain Jean Directeur de Cabinet du Directeur général de l'aviation civile Guillotin Fabien Membre du Cabinet du DGAC Vivet Emmanuel Sous-directeur des services aériens à la Direction des transports aériens Braun Jean Christophe Adjoint au sous-directeur des services aériens à la Direction des transports aériens Pillan Aline Sous-directrice des aéroports à la Direction des transports aériens Théoleyre François Directeur-adjoint de la Direction des transports aériens Chérel Odile Chargée de mission développement durable Ville Geoffroy Direction de la Stratégie et des ressources (DSR) de la Direction de la Sécurité de la navigation Aérienne (DSNA) Zanotti Antoine Mission des affaires internationales et des relations clients (DSNA/DSR) Rafalimanana Naly Pôle clients, usagers et partenaires (DSNA/DSR/MAIRC) Guittet Kevin Sous-Directeur des études à la Direction des transports aériens Lambert Philippe Responsable Etudes/prospective à la Direction des transports aériens Papinutti Marc Direction générale des infrastructures, des transports et de la mobilité Directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités Lavoué François Adjoint à la sous-directrice des services ferroviaires Bory Bertrand Bureau de la gestion du réseau ferroviaire national et des gares Perez Alexia Bureau de la gestion du réseau ferroviaire national et des gares PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/142 Nom Prénom Organisme Fonction Valère Xavier-Yves Mission politiques de Fret et Logistique de Lanversin Emmanuel Direction de l?habitat, de l?urbanisme et des paysages adjoint au directeur Lefebvre Guillaume Adjoint au sous-directeur de qualité de vie (DHUP/QV) Suchel Christophe Adjoint au sous-directeur de l'aménagement durable (DHUP/AD) ADMINISTRATIONS DECONCENTREES Chevalier Josiane Préfecture de la Région Grand Est Préfète de la Région Grand-Est Prévost Henri Préfecture de la Marne Préfet de la Marne Soumbo Emile Secrétaire général Huet Sylvain Chambre régionale des comptes Hauts-de-France Président de la 3ème section, en charge de la partie de l'étude sur le maillage aéroportuaire concernant Vatry Leroux Armelle Rapporteur, en charge de la partie de l'étude sur le maillage aéroportuaire concernant Vatry Chenkier Laurence Chambre Régionale des Comptes Grand Est Première conseillère, en charge du contrôle en cours de la gestion du département de la Marne Romboni- Lasserre Mireille Douanes / Direction régionale des douanes et droits indirects du Grand- Est Directrice régionale Schell Amélie Direction régionale de l?agriculture, de l?alimentation et de la forêt (DRAAF) du Grand Est / Service régional de l'alimentation Cheffe du pôle inspections mutualisées de Châlons-en-Champagne Sauval Armelle Adjointe à la cheffe du pôle inspections mutualisées de Châlons-en-Champagne Grandjean Philippe Direction régionale de l?économie, de l?emploi, du travail et des solidarités (DREETS) Chef du Pôle Concurrence, consommation, répression des fraudes et métrologie Klotz Patrice Chef du service Expertises spécialisées Beauprêtre Marie-Paule Po le Concurrence, consommation, re pression des fraudes et me trologie Rodilhat Philippe Direction départementale emploi, travail, solidarités et protection des populations de la Marne Chef du Service se curite et qualite sanitaires de l?alimentation Crozat Alexandre DGAC / Service de Navigation aérienne Nord Chef du service Le Foll Stéphane DGAC/ Service de navigation aérienne Orly Chef du service PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/142 Nom Prénom Organisme Fonction Jacquemin Emmanuel DGAC / Direction de la Sécurité de l'Aviation Civile Nord-Est Directeur de la sécurité de l'aviation civile Nord Est Rogy Catherine Direction départementale des territoires de la Marne (DDT 51) Directrice Chaffanjon Claire Directrice-adjointe COLLECTIVITES LOCALES Beccherlé Julien Région Grand Est DGA mission de projet Intermodalité et modernisation des services à l'usager Abeya Alain Directeur des Equipements et des Réseaux Européens de Transports Exbrayat Didier Chef du Service Développement Territorial Romont Damien Chef de projet stratégie portuaire et aéroportuaire Hatat Mélanie Maison de la Région de Châlons-en- Champagne Bruyen Christian Conseil Départemental de la Marne Président du Conseil départemental. Président du conseil d'administration de l'aéroport de Paris-Vatry. Carrieu Guy Directeur général des services Jesson Jacques Communauté d'agglomération Châlons Agglo Président Poupart Pierre Maire de Bussy-Lettrée, Délégué au développement de Vatry Rousselet Bruno DGA attractivité et développement économique AUTRES ORGANISMES Arkwright Edward Aéroports de Paris Directeur général exécutif Houalla Marc DGA Paris CDG Mathieu Edouard CDG Development Director, Stratégie Cargo Wittwer Philippe CCI de la Marne Directeur général Delcourt Christian Aéroport de Liège Communication Manager Lemoigne Yves SNCF Réseau, DT Grand Est Responsable de l'unité commerciale de la Direction territoriale Grand Est OPERATEURS AERIENS Pauquet Fabrice Qatar Airways Cargo Operations Manager Lucigny Lionel Regional manager Cargo. France & Italie Boucher Christophe Air France Cargo Directeur général Guittet Philippe ASL Airlines Directeur de l'exploitation PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/142 Nom Prénom Organisme Fonction Dominiak Jean-François Président directeur général de ASL Airlines France Casanova Olivier CMA CGM Président Directeur général de CMA CGM Air Cargo Marschessaux Hughes Directeur des opérations aériennes de CMA CGM Air cargo RESEAUX PROFESSIONNELS DE LA LOGISTIQUE Mathieu Edouard Air Cargo France Association Président Tuffereau Franck AFRA - Association Française du rail Délégué général Samson Claude AFILOG Président Noblet Florent TLF Overseas Délégué général TLF Overseas Le Roux Elfenn Déléguée aux affaires aériennes & sûreté OPERATEURS DE FRET ET DE LOGISTIQUE Guérin Virginie Geodis Senior Vice-Présidente Ressources humaines et Affaires publiques Martin- Neuville Eric Vice-président exécutif Global Freight Forwarding Xiaohan Shi Cianiao Communication et relations publiques Derek Sun Manager Général - Hub de Liège Dupas Jean-Christophe Interel Senior Consultant Saucin Chloé Consultante Piette Bernard Logistics in Wallonia Manager Général Leborgne Jérôme Fret SNCF Directeur-général Laverny- Martin Edouard Directeur commercial Prévost Julien Transports Prévost PDG de Lacretelle Charles Edouard Sovereign Directeur France Garçon Benoit C LOG Solutions Directeur général Pajanacci Sophie CEVA Freight Management France Directrice générale France de Crécy Philippe Bolloré Logitics Vice-Président Air Freight France & Europe Hansen Marc Directeur Pays Luxembourg Weyland Klaus MOSOLF Gérant de la société Mosolf France Mimoun Brahim Responsable qualité / hygiène / sécurité / environnement (QHSSE) de Mosolf à Vatry PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/142 Nom Prénom Organisme Fonction Pan Duc Nhon Ende FTL-Group Président Bernard Laurent WFS Global Cargo Directeur général Cargo France AEROPORT DE PARIS-VATRY Parois Christophe Aéroport de Paris-Vatry Directeur Kem David Directeur des opérations Jouannin Jean-Yves Responsable pôle financier & SI Maillard Sophie Directrice ressources humaines Puerta Antonio Directeur commercial PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/1 Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports » PUBLIÉ http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/les-derniers-rapports-r43.html Résumé Liste des recommandations Introduction 1 Vatry, un aéroport disposant d?atouts pour se spécialiser dans le transport aérien de marchandises 1.1 Un site bien adapté 1.1.1 Un site bien desservi par la route 1.1.2 Un site embranché ferroviaire 1.1.3 Un site relativement éloigné des populations environnantes 1.2 Un aéroport bien équipé 1.3 La proximité d?une plateforme logistique 1.4 Conclusion 2 Des points faibles à atténuer pour donner à l?aéroport une chance de pouvoir se développer 2.1 Malgré ses atouts, l?aéroport de Vatry peine à asseoir son développement 2.1.1 Historique du développement de l?aéroport - évolution des activités 2.1.2 Activités actuelles concernant le transport de marchandises 2.1.3 Un aéroport aujourd?hui déficitaire, dont l?équilibre financier doit être recherché 2.2 Les services régaliens nécessaires à l?activité de l?aéroport peuvent créer des contraintes 2.3 La plateforme logistique, un pôle à optimiser 2.3.1 Une offre extensive indifférenciée 2.3.2 Une insertion territoriale à conforter 2.3.3 Réserves foncières pour la zone cargo 3 De la nécessité de clarifier les enjeux et d?identifier les questions stratégiques pour chacun des acteurs 3.1 Opportunités concernant le développement d?un aéroport orienté vers le transport de marchandises 3.2 Une articulation à trouver entre le développement de l?aéroport et celui de la zone logistique 3.2.1 Des synergies à mobiliser par un pilotage mieux coordonné 3.2.2 Des enjeux environnementaux à l?échelle de l?ensemble du site 3.3 Des enjeux et une stratégie de développement de l?aéroport qui devraient dépasser le seul niveau local 3.3.1 Des enjeux locaux, régionaux et nationaux à prendre en compte 3.3.2 Un statut et une gouvernance de l?aéroport à adapter aux enjeux de développement 3.4 Principaux éléments d?une stratégie de développement de l?aéroport 4 Scénarios possibles et conditions de mise en oeuvre 4.1 Deux scénarios contrastés de développement de l?aéroport 4.1.1 Scénario n 1 4.1.2 Scénario n 2 4.2 Analyse de la pertinence des axes de développement envisagés par l?aéroport ANNEXES Annexe 1 - Historique et état des lieux Sommaire 1. Historique 1.1 Création de l?aéroport de Vatry 1.2 Historique de l?activité de l?aéroport 1.2.1 Transport de fret aérien 1.2.2 Transport de passagers 1.2.3 Vols d?entraînement 1.2.4 Location de parkings avion et d?un hangar de maintenance 1.2.5 Rôle joué par l?aéroport pendant la crise sanitaire 1.2.6 Activité actuelle de transport de marchandises de l?aéroport et projets de développement 1.3 Historique de la zone logistique 2. Le site de la plateforme aéroportuaire et sa desserte 2.1 Le site 2.2 Accès routiers 2.3 Accès ferroviaire 3. L?aéroport 3.1 Les installations aéroportuaires 3.1.1 La piste 3.1.2 Services généraux assurés par l?aéroport 3.1.3 Les terminaux 3.1.4 Hangar de maintenance avions 3.2 L?aéroport : un établissement public industriel et commercial local 3.3 Les finances 4. Les zones d?aménagement 4.1 Périmètre, les ZAC, le foncier 4.2 Équipements 4.3 Stratégie de commercialisation et de gestion 4.4 Les entreprises installées et les options 4.5 Les projets 4.5.1 Inscription sur la liste des sites industriels « clé en main » 4.5.2 ZAC n 3 4.5.3 Plan de développement économique et écologique 5. Conclusions Annexe 2 - Le transport aérien de marchandises Sommaire 1. Les fondamentaux économiques 1.1 La place du transport aérien dans le transport de marchandises 1.2 Le transport aérien de marchandises dans le monde 1.3 Le trafic de fret en France 1.4 Les catégories de fret et leurs spécificités 1.5 Les principaux acteurs du fret aérien 2. L?offre et la demande ? perspectives 2.1 Avant la crise sanitaire 2.2 Pendant la crise sanitaire 2.3 Les trois années à venir 2.4 Moyen et long termes 3. Les aéroports « concurrents » 3.1 Deux exemples d?aéroports à dominante « fret » en Europe de l?Ouest 3.1.1 Aéroport de Liège 3.1.2 Aéroport de Luxembourg 3.2 Le hub de Paris-Charles de Gaulle 3.3 Comparaison des coûts de touchée de quelques aéroports européens 4. Conclusion - Enjeux pour Vatry Annexe 3 - Logistique terrestre Sommaire 1. Le marché 1.1 Transport de marchandises et logistique 1.1.1 Demande de transports de marchandises à moyen et long termes 1.1.2 Évolution des services logistiques 1.2 Les entrepôts et plateformes logistiques (EPL) 1.2.1 L?immobilier 1.2.2 L?emploi 2. Les acteurs 2.1 Les acteurs de la logistique terrestre 2.2 Les acteurs de l?immobilier logistique 3. Positionnement de l?agglomération de Châlons-en-Champagne 3.1 Trois aires logistiques très importantes 3.2 Des tensions structurelles sur l?emploi logistique 3.3 Un positionnement prix compétitif 4. Enjeux pour Vatry 4.1 Stratégie commerciale et articulation avec l?aéroport 4.1.1 Etat des lieux 4.1.2 Réserves foncières pour la zone cargo 4.1.3 Implantation d?activités de services aux professionnels du fret aérien 4.2 Services aux entreprises et aux salariés 4.2.1 Déplacements des salariés 4.2.2 Pôle de vie 4.2.3 Services aux transporteurs 4.2.4 Emplois 4.2.5 Très haut débit 4.2.6 Signalétique 4.2.7 Vers un club d?entreprises 4.3 Extensions et gestion à long terme du site 4.3.1 Au regard de la planification territoriale 4.3.2 Les enjeux environnementaux 4.3.3 Les enjeux de la gestion à long terme 4.3.4 Un schéma directeur d?ensemble Annexe 4 - Analyse des contraintes apportées par les services régaliens nécessaires à l?aéroport Sommaire 1. Services de douanes 2. Contrôles sanitaires et phytosanitaires 2.1 Organisation des contrôles 2.2 Les contrôles sanitaires et phytosanitaires à l?aéroport de Vatry 2.2.1 Problèmes liés au statut occasionnel du PCF de Vatry 2.2.2 Élargissement de l?agrément à l?importation d?animaux vivants 2.3 Les contrôles réalisés par le ministère de l?économie et des finances 3. Contrôle du trafic aérien de l?aéroport de Vatry 3.1 Les fonctions de contrôle de la circulation aérienne 3.2 Le service de contrôle d?approche de l?aéroport de Vatry 3.3 Le service de contrôle d?aérodrome de l?aéroport de Vatry 4. Analyse de contraintes éventuelles en matière de droits de trafic 5. Conclusion Annexe 5 - Lettre de commande Annexe 6 - Liste des personnes rencontrées INVALIDE) (ATTENTION: OPTION r une adaptation de la gouvernance et du statut de l?ae roport pour pouvoir associer et fide liser des partenaires, publics ou prive s et faciliter le financement des investissements ne cessaires a son de veloppement. Comme pre - cise au § 3.3.2., il s?agirait d?e largir le conseil d?administration, de soutenir la strate gie de l?ae roport par un protocole associant toutes les parties publiques concerne es par le devenir de la plateforme, mais aussi de pre parer, le cas e che ant, l?entre e au capital d?acteurs importants du fret ae rien. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 32/38 La mission s?est efforce e de de finir deux sce narios possibles de de veloppement de l?ae roport de Vatry et d?en pre ciser les conditions de mise en oeuvre, ainsi que les avantages et inconve nients, les facteurs de succe s, et les risques respectifs. En revanche, elle ne s?est pas donne pour objectif de de finir, pour chacun d?entre eux, le plan d?affaires de l?ae roport, ni les montages juridiques et financiers ne cessaires, ni le calendrier de mise en oeuvre. Les deux sce narios de pendront des opportunite s qui se pre senteront et de la capacite de l?ae roport a les saisir. C?est particulie rement vrai du sce nario n°1, qui repose sur la possibilite de trouver un inte grateur avec lequel il nouerait un partenariat dans la dure e. Mais c?est aussi vrai du second, qui devrait e tre mis en oeuvre a court terme pour pouvoir atteindre l?e quilibre financier (atteignable, d?apre s l?EPGAV avec un tonnage de 100 000 tonnes) et dans l?attente de pouvoir e ventuellement re aliser le premier. Le second sce nario est plus progressif que le premier et devrait se ge rer par e tapes, dont la succession de pendra, elle aussi, des opportunite s qui se pre senteront. Description du sce nario Le premier sce nario consiste a nouer un partenariat global avec un utilisateur principal de l?ae roport et d?une partie de sa zone logistique comme base arrie re, pour le fret express ou le e-commerce. Cet utilisateur pourrait e tre un inte grateur qui assurerait a la fois la fonction de transporteur et la fonction de transitaire (DHL avait envisage , en 2003, d?installer son hub europe en sur l?ae roport de Vatry, avant de le localiser a Leipzig). Ce pourrait e tre aussi, e ventuellement, l?ope rateur d?une plateforme multimodale de e-commerce (comme celle d?Alibaba, qui s?est installe e a Lie ge en 2021, cf. § annexe 2, § 3.1.1.). Mais il faudrait alors e largir le partenariat a un transporteur et un transitaire pour constituer l?ensemble d?une chaî ne de transport ae rien et de logistique. Il est probable que de tels utilisateurs potentiels sont aujourd?hui pluto t d?origine extra-europe enne. Ce sce nario pourrait e galement e tre mis en oeuvre, le cas e che ant, pour transfe rer a Vatry l?activite d?un utilisateur qui ne pourrait pas ou plus e tre exerce e a Paris-Charles de Gaulle, faute d?espace suffisant ou de cre neaux de nuit ou si les activite s nocturnes devaient e tre un jour limite es sur cet ae roport. Pour la mission, des liens de partenariat industriel, financier, voire capitalistique, entre l?ae roport et ces utilisateurs principaux sont indispensables pour permettre de partager, dans la dure e, la responsabilite , les risques et l?essentiel du financement de l?activite et des investissements de l?ae roport. Avantages L?inte re t de l?accueil d?un tel utilisateur a Vatry est qu?il apporterait un niveau d?activite suffisant pour assurer la viabilite et la pe rennite de l?ae roport, en assumant la majeure partie du risque trafic et financier. C?est donc le sce nario le plus se curisant pour l?ae roport, a la condition qu?il obtienne de l?utilisateur un engagement de maintien de son activite sur une longue dure e, garanti par des investissements notamment et, e ventuellement, par une prise de participation capitalistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 33/38 Inconve nients Ce sce nario pourrait entraî ner, le cas e che ant, une croissance tre s rapide de l?activite au-dela des 150 000 tonnes que peut actuellement traiter l?ae roport. Cela pourrait donc ne cessiter des ame nagements de la plateforme (y compris sur la zone logistique) et des investissements conse quents (qui devraient en principe e tre pris en charge par l?utilisateur pour les e quipements et les installations dont il a l?usage exclusif). Le partenariat entre l?ae roport et l?utilisateur principal pourrait entraî ner de facto ou de jure une « privatisation » plus ou moins comple te de la plateforme. Cela de pendrait du niveau de trafic, des contraintes d?exploitation du principal ope rateur et des marges de liberte laisse es a l?ae roport par ce partenariat. L?effet d?e viction n?est toutefois pas ne cessairement une fatalite : il est possible, selon le cas, que d?autres activite s (par exemple les vols d?entraî nement ou les vols passagers) puissent e tre maintenues, voire que d?autres ope rateurs (transitaires, compagnies ae riennes, autres « expressistes » de moindre taille) puissent continuer a utiliser les infrastructures. Conditions de mise en oeuvre et de succe s L?inte grateur devra pouvoir disposer assez rapidement des services et des espaces (hangars a proximite de la piste, voire sur zone logistique) dont il a besoin. D?ou l?importance d?avoir mis en place une strate gie de gestion pre visionnelle des espaces sur l?ae roport et sur la zone logistique (cf. recommandation n° 7). Par ailleurs, la croissance rapide de l?activite ne cessitera une forte re activite et une bonne adaptabilite de la part de l?ensemble des acteurs concerne s, notamment des services re galiens indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire, en l?occurrence ceux en charge du contro le du trafic ae rien et des contro les douaniers (cf. recommandation n° 3). Les relations entre l?ae roport et l?inte grateur doivent e tre explicite es a travers un engagement de type partenarial, pre cisant clairement leurs obligations respectives et le partage des risques. A priori, plus l?ae roport sera de pendant de l?activite de l?inte grateur, plus les liens avec lui devront e tre e troits (au niveau des engagements financiers ou capitalistiques). L?inte grateur devrait a priori financer, directement ou indirectement, les e quipements et les installations dont il a l?usage exclusif. En revanche, il pourrait y avoir un inte re t strate gique pour la puissance publique a rester proprie taire des terrains. Enfin, la mise en oeuvre de ce sce nario rend indispensable l?e volution du statut de l?ae roport pour faciliter l?ouverture e ventuelle de son actionnariat au partenaire ou permettre le financement de ses investissements et de son de veloppement. La mission recommande d?anticiper cette e volution, de manie re a ce que le partenariat puisse e tre noue rapidement le moment venu (cf. recommandation n° 8). Mesures d?accompagnement des pouvoirs publics Il pourrait y avoir un inte re t, pour l?ensemble des pouvoirs publics a pouvoir re pondre positivement a la demande d?un utilisateur du transport ae rien de marchandises dont les besoins (en termes de disponibilite de surface ou de cre neaux de nuit) ne pourraient pas ou plus e tre satisfaits a l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle et qui, de ce fait pourrait cre er ou maintenir de l?activite en France. La proposition de s?installer a Vatry devrait alors e tre formule e par l?ensemble des pouvoirs publics, de manie re concerte e et volontariste. Y associer le professionnalisme et la « marque » d?Ae roports de Paris augmenterait sa cre dibilite et ses chances de re ussite. Il n?y aurait pas de conflits d?inte re t, dans la mesure ou la demande de l?inte grateur ne pourrait pas e tre satisfaite a Paris-Charles de Gaulle. Elle de pendra de l?apparition et de la saisie d?opportunite s. Afin d?essayer de les anticiper, la mission recommande de conduire, sous l?e gide de Business France, une e tude de marche sur les besoins et les strate gies des inte grateurs e trangers (notamment asiatiques). Elle recommande par ailleurs PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 34/38 d?effectuer une analyse des retombe es e conomiques potentielles du sce nario pour chacun des acteurs et des mesures d?accompagnement qui seraient ne cessaires (en termes de logement, de formation?). Recommandation 9. (Business France) : engager une étude de marché sur les stratégies et les be- soins des grands acteurs étrangers du fret express, et notamment les intégrateurs et les chargeurs de e-commerce, visant à identifier des cibles à prospecter et préciser les stratégies d?approche. Description du sce nario : Le second sce nario consiste a construire progressivement, a Vatry, un « e cosyste me » favorable au de veloppement du transport de marchandises ae riennes. Contrairement au premier, ce sce nario n?implique pas une spe cialisation de l?ae roport autour du fret express ou du e-commerce et d?un utilisateur principal, mais pre voit de traiter tous types de marchandises (petits colis, marchandises dangereuses, produits pharmaceutiques, animaux vivants?) au profit d?une pluralite de clients (chargeurs, transitaires, compagnies ae riennes?). C?est le mode le de de veloppement qu?ont suivi, depuis une trentaine d?anne es, la plupart des ae roports spe cialise s sur le fret, et notamment ceux de Lie ge et de Luxembourg (cf. annexe 2, § 3.1.). Avantages C?est le sce nario dont l?amorce est sans doute le plus a la porte e de l?ae roport de Vatry a court terme. Il de pend moins que le premier de l?arrive e d?un partenaire providentiel, et peut s?appuyer sur plusieurs acteurs potentiels, de tailles e ventuellement plus modestes, et spe cialise s chacun dans un des me tiers du transport ae rien de marchandises (cf. annexe 2, § 1.5.). En outre, il s?agit d?un sce nario qui se pre te a une mise en oeuvre progressive et par e tapes, la premie re devant e tre l?atteinte de l?e quilibre financier de l?ae roport sans subvention (cf. § 2.1.3.). A priori, sa mise en place ne cessite peu d?investissements a court terme en ce qui concerne l?ae roport : ses e quipements actuels peuvent lui permettre de traiter jusqu?a 150 000 tonnes de fret. En revanche, il conviendra de re aliser les investissements ne cessaires au maintien en e tat de l?ae roport et de ses installations, aux ame nagements de la zone logistique, ainsi qu?au verdissement de la plateforme dans son ensemble (cf. § 3.4.). Le passage d?une e tape a la suivante correspondra a une augmentation du trafic au-dela d?un seuil ne cessitant de re e valuer le contexte de marche , les investissements ne cessaires et les conditions d?e quilibre du plan d?affaires de l?ae roport. La mission recommande d?anticiper les changements d?e chelle, en identifiant les adaptations possibles, les seuils de de clenchement, les investissements ne cessaires et les processus de mise en oeuvre. Inconve nients Le principal inconve nient est le temps ne cessaire pour atteindre un volume d?activite suffisant et mettre en place un environnement attractif permettant une pe rennisation de l?activite base e sur une pluralite de transporteurs et de transitaires. Contrairement au premier sce nario, l?ae roport conserve une grande partie du risque trafic. Afin de diminuer ce dernier, il apparaî t souhaitable que l?EPGAV diversifie sa cliente le et ne soit pas de pendant d?un nombre trop limite d?ope rateurs (compagnies ae riennes, transitaires). En outre, il devra financer lui-me me la plupart des investissements ne cessaires a son de veloppement. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 35/38 Conditions de mise en oeuvre et de succe s Le second sce nario est celui qui devrait e tre mis en oeuvre a court terme pour pouvoir atteindre l?e quilibre financier et dans l?attente de pouvoir e ventuellement concre tiser le premier. Comme explique pre ce demment au § 3.1., il existe un seuil minimum d?activite a partir duquel l?ae roport de Vatry pourra devenir naturellement attractif. Ce seuil critique correspond a la possibilite : de trouver a Vatry des dessertes ae riennes suffisantes (fre quence des vols re guliers, panel de destinations), afin de diminuer les temps d?immobilisation des marchandises avant expe dition ; il faudrait que l?ae roport puisse accueillir une ou plusieurs compagnies de re fe rence (e ventuel- lement e trange res) effectuant au moins un vol re gulier quotidien vers la Chine ou le Moyen- Orient, ce qui correspond a une activite minimale d?environ 75 000 tonnes par an29 ; de disposer facilement sur place de marchandises pour e quilibrer les deux sens des vols cargo, ce qui implique l?utilisation re gulie re de Vatry par plusieurs transitaires ou chargeurs de re fe - rence (avec, le cas e che ant, une repre sentation locale) ; de disposer a Vatry des services efficaces et rapides permettant de traiter la marchandise au de part et a l?arrive e, notamment des services routiers pour le pre et le post-acheminement des marchandises. Il sera e galement ne cessaire de cre er a proximite imme diate de l?ae roport, un « e cosyste me » favorable au de veloppement du transport ae rien de tous types de marchandises. Il faudra en tout premier lieu, de finir une strate gie de gestion pre visionnelle des espaces sur l?ae roport et sur la zone logistique pour permettre a des transitaires (hangars, bureaux?) ou des logisticiens de l?utiliser comme base arrie re en premie re ou en deuxie me ligne (cf. recommandation n° 7). Il conviendra d?y pre voir les espaces et les services (restauration, avitaillement, ho tellerie) permettant le de veloppement des services routiers pour les pre - et post-acheminements (cf. recommandation n° 6). Enfin, la mise en oeuvre de ce sce nario rend indispensable l?e volution du statut de l?ae roport pour assurer le financement de ses investissements et de son de veloppement sur le long terme, avec la possibilite du recours a l?emprunt, et faciliter l?e largissement e ventuel de son actionnariat a des partenaires prive s (cf. recommandation n° 8). Mesures d?accompagnement des pouvoirs publics : D?une manie re ge ne rale, ce sce nario ne cessite probablement un accompagnement des pouvoirs publics plus e troit, et dans la dure e, que le sce nario n°1. Les mesures d?insertion territoriale du site de Vatry de crites au § 2.3.2. ci-dessus, et en particulier la mise en place de services communs (dont certains sont de la compe tence des collectivite s territoriales), sont indispensables au bon fonctionnement et a l?attractivite de la zone logistique et de l?ae roport (cf. recommandation n° 6). Les collectivite s locales et re gionales devront e galement initier des de marches pour faire connaî tre les atouts non seulement du site de Vatry, mais aussi, plus largement, de l?ensemble du bassin d?emploi afin d?attirer des ope rateurs ae riens (notamment e trangers), et logistiques (transitaires, socie te s de handling, transporteurs routiers?). Enfin, les pouvoirs publics, et en particulier les services re galiens indispensables au fonctionnement de la plateforme ae roportuaire (contro les de la circulation ae rienne, douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires), devront s?engager a accompagner les diffe rentes e tapes du de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e (cf. recommandations n° 3 et 4). 29 Soit un avion tout cargo d?une capacite d?une centaine de tonnes, chaque jour de l?anne e, plein a l?aller comme au retour. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 36/38 Recommandation 10. (Aéroport, Collectivités territoriales concernées) : engager sans attendre la construction progressive, à Vatry, d?un « écosystème » favorable au développement du trans- port de marchandises aériennes, incluant la zone logistique. L?ae roport travaille selon les quatre axes de de veloppement du fret suivants (cf. § 2.1.2) : renforcer le fret express avec la poursuite des vols entre Vatry, Marseille et Rennes re alise s pour le compte de Colissimo et Chronopost ; se positionner sur le cre neau du e-commerce, avec, dans un premier temps, l?intensification du partenariat avec FTL Express ; consolider l?activite de General Cargo avec la pe rennisation de vols re guliers tels que ceux d?ATC re alise s pour le compte de Bollore , essentiellement vers l?Asie ou l?Afrique ; l?ae roport me ne des discussions en ce sens avec plusieurs compagnies ae riennes, notamment turques et e thiopiennes, ainsi qu?avec Airbus pour une activite base e sur ses appareils de type Beluga ; attirer du fret a spe cificite , en tirant parti des installations frigorifiques existantes (produits pharmaceutiques30 , fret pe rissable?) mais aussi de la souplesse d?exploitation de la plate- forme (animaux vivants, hors gabarit...). A terme, l?EPGAV verrait bien son activite partage e en trois parts e gales entre le fret express, le e-com- merce et les autres transports de marchandises. A l?aune des e le ments de la strate gie de de veloppement de l?ae roport de gage s au § 3 et des deux sce - narios de crits au § 4.1., la mission conside re que ces axes de de veloppement sont pluto t pertinents et adapte s, dans la perspective du sce nario n° 2. La diversification recherche e des activite s et la progres- sivite sont bien caracte ristiques de ce sce nario. Par ailleurs, FTL Express est un transitaire spe cialise dans le e-commerce avec la Chine, mais me me s?il pre voit de s?implanter a Vatry en construisant un centre de tri automatise propre en bord de piste et en y basant une compagnie ae rienne assurant de trois a cinq vols hebdomadaires vers la Chine, son trafic ne serait pas suffisant pour assurer a lui seul la viabilite de l?ae roport. L?EPGAV poursuit l?objectif de se spe cialiser dans le transport de marchandises en re duisant les vols passagers et les subventions qui y sont attache es. Ceci est cohe rent avec l?objectif d?atteinte de l?e qui- libre financier de l?ae roport sans subvention (cf. recommandation n° 2). En revanche, le de couplage actuel du de veloppement de l?ae roport et de la gestion de la zone logistique n?est pas judicieux, vis-a -vis de la recommandation de cre er progressivement, a Vatry, un « e cosys- te me » global favorable au de veloppement du transport de marchandises ae riennes, incluant la zone logistique (cf. recommandation n° 10). En outre, une re flexion devra e tre engage e sans attendre sur l?adaptation de la gouvernance et du statut de l?ae roport (cf. recommandation n° 8). 30 L?ae roport a engage un processus de certification CEIV pharma (Center of Excellence for Independent Validators), certification mise en place sous l?e gide de IATA (International Airlines Transport Association) permettant d?assurer la traçabilite et la fiabilite du transport de me dicaments sur l?ensemble de la chaî ne logistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 37/38 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 38/38 Annexe 1 : Historique et état des lieux Annexe 2 : Le transport aérien de marchandises Annexe 3 : Logistique terrestre Annexe 4 : Analyse des contraintes imposées par les services régaliens nécessaires à l?aéroport Annexe 5 : Liste des personnes rencontrées Annexe 6 - Lettre de commande PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/27 1. Historique ............................................................................................................................................. 3 1.1 Création de l?aéroport de Vatry ........................................................................................................... 3 1.2 Historique de l?activité de l?aéroport ................................................................................................ 4 1.2.1 Transport de fret aérien ............................................................................................................. 4 1.2.2 Transport de passagers .............................................................................................................. 5 1.2.3 Vols d?entraînement ..................................................................................................................... 6 1.2.4 Location de parkings avion et d?un hangar de maintenance ....................................... 6 1.2.5 Rôle joué par l?aéroport pendant la crise sanitaire ......................................................... 7 1.2.6 Activité actuelle de transport de marchandises de l?aéroport et projets de développement .............................................................................................................................. 8 1.3 Historique de la zone logistique ........................................................................................................ 11 2. Le site de la plateforme aéroportuaire et sa desserte ........................................................ 12 2.1 Le site ........................................................................................................................................................... 12 2.2 Accès routiers ........................................................................................................................................... 13 2.3 Accès ferroviaire...................................................................................................................................... 13 3. L?aéroport ........................................................................................................................................... 15 3.1 Les installations aéroportuaires ....................................................................................................... 15 3.1.1 La piste ............................................................................................................................................ 16 3.1.2 Services généraux assurés par l?aéroport ......................................................................... 16 3.1.3 Les terminaux ............................................................................................................................... 16 3.1.4 Hangar de maintenance avions ............................................................................................. 17 3.2 L?aéroport : un établissement public industriel et commercial local ................................. 17 3.3 Les finances ............................................................................................................................................... 18 4. Les zones d?aménagement ............................................................................................................ 19 4.1 Périmètre, les ZAC, le foncier ............................................................................................................. 19 4.2 Équipements ............................................................................................................................................. 21 4.3 Stratégie de commercialisation et de gestion .............................................................................. 23 4.4 Les entreprises installées et les options ........................................................................................ 24 4.5 Les projets .................................................................................................................................................. 25 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/27 4.5.1 Inscription sur la liste des sites industriels « clé en main » ....................................... 25 4.5.2 ZAC n° 3 ........................................................................................................................................... 26 4.5.3 Plan de développement économique et écologique ...................................................... 26 5. Conclusions ........................................................................................................................................ 27 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/27 L?ae roport de Vatry est implante sur une ancienne base militaire de l?OTAN construite entre 1953 et 1956. Cette dernie re a e te mise en sommeil en 1959 et la plate-forme a e te re troce de e en 1967 a l'ar- me e de l'air française. Elle fut alors utilise e comme terrain d'entraî nement. Au de but des anne es 1970, la chambre de commerce et d?industrie (CCI) de Cha lons-en-Champagne cre e une ae rogare pour traiter des vols d?affaires et des vols charters. Cette exploitation perdura jusqu?en 1986, date a laquelle la CCI arre te d?exploiter la plate-forme. A la fin des anne es 80, des re flexions ont e te conduites par les villes de Reims, Cha lons-en-Champagne et Troyes sur l?implantation d?une plate-forme multimodale a Vatry. En 1992, le conseil ge ne ral de la Marne, sous l?impulsion de son Pre sident Albert Vecten, de cide de construire une plate-forme multimodale autour d?un po le logistique et d?une ae rogare de fret. A l?e poque, des taux de croissance annuels du transport de fret international de 10 % en moyenne, per- mettaient d?envisager la cre ation d'une nouvelle infrastructure comple mentaire aux ae roports pari- siens avec l?objectif d?atteindre 150 000 tonnes annuelles de fret ae rien a l?horizon 2010. En novembre 1992, le De partement cre e pour ce faire une socie te d?e conomie mixte de die e, la socie te anonyme d?e conomie mixte Paris-Champagne (SAEM Paris-Champagne). Le 12 octobre 1998, il ce de ses parts a un consortium de partenaires prive s canadiens et français et la socie te devient la SEVE (socie te d?exploitation de Vatry Europort31). Les travaux ont de bute a l'hiver 1997-1998, la plate-forme a e te livre e de but 2000 et l?inauguration publique des installations a eu lieu le 15 juin 2000. Les travaux d?ame nagement ont pu e tre finance s notamment gra ce aux ressources fiscales tire es de la vignette automobile. En effet, au milieu des anne es 1990, le tarif de la vignette automobile e tait libre- ment fixe par chaque conseil ge ne ral. Un tarif tre s bas a entraî ne une multiplication des immatricula- tions dans le de partement de la Marne, notamment de ve hicules de socie te s de location32. Depuis 1992, le de partement de la Marne a de pense 310 M¤ en investissement et fonctionnement de l?ae roport de Vatry33. L?ae roport a e te ouvert au trafic ae rien international par arre te du 26 juin 2000. Son appellation offi- cielle est devenue « Paris-Vatry » en septembre 2006, celui-ci ayant e te inte gre par l?association inter- nationale du transport ae rien (IATA) a l?ensemble des ae roports desservant la ville de Paris. La porte e de cette appellation est seulement commerciale : elle permet de mettre en avant la « proximite » de l?ae roport avec Paris et de le faire apparaî tre comme tel dans les recherches d'itine raires. 31 La socie te SEVE e tait une socie te anonyme dont les actionnaires, au de but de 2006, e taient Ae roports de Montre al Capital ? ADMC (23,3 % du capital), le groupe canadien SNC-Lavalin associe a la socie te re moise Pingat inge nierie (33,4 %), la Sogaris (socie te anonyme d?e conomie mixte de la gare routie re de Rungis pour 15 % du capital), et les chambres de commerce et d'industrie de Cha lons, Reims?E pernay et Troyes (respectivement 11,7 %, 9,9 % et 6,7 % du capital). Source : rapport d?observations de finitives de 2007 relatif a la gestion de la socie te d?exploitation de Vatry Europort pour les exercices 1999 a 2005. 32 En 1996, pour les voitures d'une cylindre e de 5 a 7 CV, le tarif de la vignette dans la Marne e tait le plus bas de France (278 francs, a comparer au maximum de 604 francs dans le Cantal et a la moyenne nationale de 515 francs pour le me me ve hicule). Les immatriculations de voitures neuves dans ce de partement ont ainsi e te multiplie es par cinq en un peu moins d'un an. « Quelque 85.000 immatriculations de voitures neuves ont été enregistrées à Châlons-en-Champagne au cours des dix premiers mois de 1996, contre 16.000 pendant la période correspondante de 1995 », a de clare a l'AFP Raymond Latreuille, directeur de la re glementation et des liberte s publiques a la pre fecture. « Si l'on se réfère à l'ensemble des immatriculations (neuves ou occasions) arrêtées au 31 octobre 1996 sur l'ensemble du département, elles se chiffrent à 149.000, contre moins de 82.000 sur les dix premiers mois de 1995. » Source Les Echos, article du 14 novembre 1996. 33 Source : De partement de la Marne. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/27 Le de partement de la Marne e tait concessionnaire de l?ae rodrome de Vatry, dans le cadre d?une con- vention signe e en septembre 1997 avec l?E tat, en application de l?article L. 221-1 du code de l?aviation civile. Il e tait donc responsable de l?ame nagement de la plate-forme, au sens large, a savoir toutes les ope rations lie es aux e quipements ae roportuaires proprement dits, a la viabilisation de la plate-forme et aux zones d?activite s e conomiques annexes. L?ae roport lui a e te transfe re par l?E tat dans le cadre de la loi de de centralisation du 13 aou t 2004. Les ame nagements de la plate-forme ae roportuaire : piste, aires de stationnements avions, e quipe- ments ae ronautiques, ba timents techniques, ae rogare de fret ont e te conduits par la SAEM Paris-Champagne puis la SEVE (Socie te d?exploitation Vatry Europort), dans le cadre de deux conven- tions de mandat qui lui avaient e te confie es en janvier 1996 par le de partement de la Marne. La socie te d?exploitation Vatry-Europort a e galement re alise deux zones d?ame nagement concerte (cf. 2 ci-apre s). L?exploitation, la gestion et le de veloppement de la plate-forme ae roportuaire et de l?ae rogare de fret ont e te confie s par le de partement a la SEVE, dans le cadre d?une proce dure de de le gation de service public. Le contrat de de le gation de service public a e te signe le 2 de cembre 1998 pour une dure e de 20 ans. L?exploitation de l?ae roport par la socie te prive e de le gataire a de marre le 31 mars 2000. La SEVE a e te liquide e par de cision du Tribunal de commerce de Cha lons-en-Champagne le 7 juillet 2016. Le conseil de partemental de la Marne a alors de cide de reprendre la gestion de l?ae roport et d?en con- fier l?exploitation, a compter du 8 juillet 2016, a un EPIC a personnalite morale et autonomie financie re, l?e tablissement public de gestion de l'ae roport Paris-Vatry ? EPGAV. De s l?origine, l?ae roport a e te imagine et conçu pour e tre spe cialise dans le transport et le traitement du fret ae rien avec la constitution d?un po le multimodal (air/route/rail) couple a un po le logistique. Le site de l?ae roport est en effet situe a moins d?une journe e de route des grands centres e conomiques europe ens, a 150 km de Paris et a moins de deux heures du Benelux. Il est tre s accessible par la route (autoroutes A26 et A4, RN4 et RD977). La zone logistique be ne ficie par ailleurs d?un embranchement ferroviaire de die avec une desserte de la gare de Cha lons-en-Champagne situe e a 20 km (cf. § 2.3 ci- dessous). Dans la convention initiale, le de le gataire avait pour objectifs d?atteindre un trafic fret minimum de 125 000 tonnes en cumule pendant les huit premie res anne es et un trafic de 150 000 tonnes/an au terme d?une pe riode de 10 ans (1998 ? 2008). L?ae roport n?a jamais atteint ces objectifs. Le trafic a cru a partir de 2002, pour atteindre un peu plus de 41 000 tonnes en 2008. Mais, il est retombe a 22 442 tonnes de fret en 2009 (du fait de la crise e conomique et du de part pour Lie ge de la compagnie Avient34 qui re alisait, a elle seule, environ 80 % des tonnages a Vatry), puis a 7 928 tonnes en 2010. Malgre un tonnage un peu meilleur en 2017, le trafic fret est reste tre s modeste jusqu?en 2019 ou il a atteint le niveau bas de 2 882 tonnes. Tirant profit du transfert d?une partie du fret transporte dans les soutes des ae ronefs passagers vers des vols cargo pendant la crise sanitaire, le trafic a Vatry est remonte a 12 674 en 2020, puis a un peu plus de 30 000 tonnes en 2021. 34 Cette compagnie spe cialise e dans le transport de fret avait son sie ge social a Harare, au Zimbabwe et son centre commercial au Royaume-Uni. Elle assurait du transport de fret a destination de l?Afrique et du Moyen Orient. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/27 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 016 1 779 6 162 8 729 19 127 37 632 37 659 37 222 40 455 22 442 7 928 8 372 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 8 850 5 636 6 289 4 722 7 748 17 912 5 334 2 882 12 674 30 588 Tableau 2 : trafic de fret (en tonnes) de l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français Avec 29 781 t de fret avionne 35, Paris-Vatry est classe en 2021 a la 7e me place des ae roports français pour le transport de fret avionne , derrie re Paris-Charles de Gaulle (1 957 273 t), Ba le-Mulhouse (73 789 t), Paris-Orly (73 751 t), Marseille-Provence (56 526 t), Lyon-Saint Exupe ry (50 076 t) et Toulouse- Blagnac (45 978 t)36. La re alisation, en 2004, d?une ae rogare passagers a permis e galement d?accueillir a Vatry des vols de transport de personnes, charters ou re guliers low cost. Ainsi, en 2004 et 2005, la compagnie New Horizon a ope re des vols charters saisonniers a destination de la Turquie et vers Corfou. Mais le faible potentiel de la zone de chalandise a finalement contraint le voyagiste a cesser toute exploitation. En 2006, une autre initiative a e te conduite par la compagnie Air Turquoise avec quatre vols quotidiens a destination de Marseille, Nice, Londres, Bordeaux ou Toulouse. Mais la compagnie a e galement cesse ses activite s apre s un mois d?exploitation et a e te place e en liqui- dation judiciaire. La compagnie Atlas Atlantic Airlines (AAA) a e galement exploite des vols charter au de part de Vatry vers le Maghreb a partir de 2015 jusqu?a sa liquidation judiciaire en de cembre 2017. Depuis 2010, la compagnie Ryanair assure des vols re guliers au de part de l?ae roport. Apre s avoir ex- ploite des liaisons vers Oslo-Rygge (Norve ge) et Stockholm-Skavsta (Sue de), elle exploite actuellement des vols re guliers vers Fe s, Marrakech et Porto. Ces vols transportent essentiellement, a l?aller et au retour, des passagers d?origine marnaise. Les remplissages sont de 90 % en moyenne, mais l?EPGAV contribue au financement de ces vols sous forme d?aides au de marrage et de financement d?actions marketing verse es a Ryanair37. Ibe ria a exploite des vols re guliers (trois vols par semaine) vers son hub de Madrid a compter du 31 mars 2019. Mais, la compagnie a mis fin unilate ralement au contrat qui la reliait a l?EPGAV et un accord transactionnel a e te conclu en janvier 2020 pour un arre t des vols a partir du mois de Mars 202038. Des vols saisonniers, commercialise s par Inzeeair, devaient e tre assure s a compter de cette anne e (du 26 mai au 26 septembre) le jeudi et le dimanche pour Nice, le vendredi et le lundi pour Londres-Stansted et le samedi pour Ajaccio. Ces vols ont e te annule s en raison du nombre insuffisant de re servations. Par ailleurs des vols a la demande (charters) sont affre te s par des agents de voyage, en pe riode de vacances scolaires. 35 Sur les 30 588 tonnes de fret qui ont transite par l?ae roport de Vatry en 2021, 807 correspondent a du fret camionne . Cf. de finition du fret camionne a l?annexe 2, § 1.4. 36 Source : Union des ae roports français, Re sultats d?activite des ae roports français, p 35. 37 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 pre sente lors du conseil d?administration de l?EPGAV du 13 septembre 2021. 38 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 pre sente lors du conseil d?administration de l?EPGAV du 13 septembre 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/27 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 0 1 250 1 322 1 559 9 407 6 801 8 842 4 506 3 628 4 417 21 255 51 123 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 87 745 100 857 96 221 83 897 132 972 108 845 61 222 80 644 36 975 44 567 Tableau 3 : transport de passagers de l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français Gra ce a la longueur de sa piste, l'ae roport de Vatry peut accueillir des vols d'entraî nements avec tous types d'appareils ainsi que des vols d'essais techniques et de certifications. C?est ainsi que des compagnies ae riennes comme Air France, British Airways, Brussels Airlines, KLM, Transavia ou encore Swiss International Air Lines viennent re gulie rement s'entraî ner sur la plateforme marnaise pour former leurs pilotes aux proce dures de de collage et d?atterrissage. Airbus utilise e galement souvent l'ae roport pour y effectuer des tests sur ses nouveaux appareils, comme par exemple, ceux de l'Airbus A350. Cette activite re gulie re repre sente moins de 10 000 mouvements par an (cf. tableau 3 qui repre sente le nombre de mouvements non commerciaux sur l?ae roport, lesquels incluent les vols d?entraî nement). Elle ge ne re un chiffre d?affaires important d?environ 1 M¤39. La chute en 2020 et 2021 est lie e a la crise sanitaire. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2 068 6 745 9 692 12 194 8 524 8 636 13 203 17 457 15 698 8 748 6 454 7 075 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 6 948 5 295 9 084 9 422 9 311 9 533 10 026 10 527 6 842 5 546 Tableau 4 : nombre de mouvements non commerciaux sur l?aéroport de Vatry Source : Union des Aéroports Français L?ae roport est e quipe d?une surface importante de parkings avions (90 000 m2, soit la capacite d?une cinquantaine d?appareils). Il s?est par ailleurs dote en 2020, d?un hangar de 2422 m2 permettant d?ac- cueillir des ae ronefs pour des ope rations de maintenance40. En 2020, l?ae roport a conclu avec la socie te TARMAC Aerosave une convention d?occupation temporaire relative au stockage et a la maintenance d?appareils41 immobilise s pendant la crise sanitaire. Il a e te mis fin a cette convention en 2021. 39 Cf. II.c) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 janvier 2020. 40 Ce nouvel e quipement a cou te 3,3 M¤, finance s par le de partement de la Marne, et a be ne ficie de subventions de la part de l?E tat dans le cadre du contrat de redynamisation du site de de fense, a hauteur de 837 424 euros et de la re gion Grand Est pour 500 000 euros. Cf. II.e) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 janvier 2020. 41 Cf. VIII du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 29 juin 2020. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/27 Le 10 mars 2021, une convention temporaire d?une dure e de 10 ans a e te conclue avec le groupe mar- nais ASI Group (ASI Aviation/ASI Innovation) pour utiliser le hangar de maintenance pour une activite de modification d?ae ronefs42. Le trafic de marchandises a l?ae roport de Vatry e tait tombe a 2 882 tonnes en 2019, avant la crise sani- taire. Cette dernie re a permis a l?ae roport de jouer un ro le dans l?acheminement de mate riel me dical (90 vols, soit 4 500 tonnes de mate riel me dical et 610 millions de masques importe s de Chine au cours du deu- xie me trimestre de l?anne e 2020)43. Soixante-six rotations de compagnies russes et chinoises ont no- tamment e te autorise es, au-dela des droits octroye s par les accords bilate raux, par la DGAC entre mars et juillet 2020 pour des vols de transport de fret sanitaire « COVID 19 » compose s de masques, mate - riels et produits sanitaires, principalement en Antonov 124, pour un total de pre s de 4 100 tonnes. A titre d?exemple, les quatre rotations hebdomadaires de Volga Dnepr, en avions cargo Antonov 124 vers Vatry, ont repre sente un volume de fret de 450 a 650 m3 (10 millions de masques environ par rotation). En septembre et octobre 2020, une se rie de vols entre Tunis et Vatry (25 vols) a e te mise en place pour des importations lie es a la reprise des chaî nes de production dans l?industrie automobile. La fin de l?anne e 2020 a e te marque e par le de but d?ope rations avec Qatar Airways, gra ce aux de roga- tions a l?accord ae rien entre la France et le Qatar44 accorde es par la DGAC. C?est ainsi que Qatar Airways a pu re aliser : deux vols par semaine entre Doha et Vatry au moyen d?avions passagers ne transportant que du fret du 15/11/2020 au 10/01/2021 ; un vol hebdomadaire tout cargo du 20/11/2020 au 01/01/2021 ; cinq vols pour Michelin en provenance de Thaî lande en octobre 2020 ; des vols sporadiques dans le cadre de la campagne du Beaujolais Nouveau jusqu?a mi- novembre ; de nombreux vols non re guliers en de cembre et janvier, avant la signature de l?accord europe en entre la France et le Qatar. Au total, 26 rotations ont e te ope re es par Qatar Airways Cargo en novembre et de cembre 2020. Au 31 De cembre, la compagnie aura fait transiter 2 379 tonnes par l?ae roport. Sur la me me pe riode, des im- portations de fret e-commerce ont e te re alise es avec FTL Express (16 vols en novembre et de cembre). D?autres types de fret ont e te traite s en 2020 comme l?export d?animaux vivants, du fret militaire et industriel. Au total, 12 674 tonnes de fret ont transite par l?ae roport en 2020. En revanche, ce dernier n?a pas pu utiliser toute sa capacite de parking pour des avions immobilise s par la crise, puisqu?elle n?a stocke pendant le confinement de mars-avril, que 11 ae ronefs sur la cinquantaine qu?elle aurait pu accueillir45. L?activite de transport de marchandises s?est poursuivie a Vatry en 2021 avec un trafic un peu supe - rieur a 30 000 tonnes gra ce a : 42 Cf. 12) du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 16 septembre 2021. 43 Cf. II. du rapport de fin d?exercice 2020 de l?EPGAV. 44 Cet accord ne pre voyait en principe que deux rotations hebdomadaires vers la France. La Direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) a autorise des vols supple mentaires a la condition qu?ils soient re alise s vers l?ae roport de Vatry. 45 Cf. 2 du proce s-verbal des de libe rations du conseil d?administration de l?EPGAV du 31 mars 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/27 la consolidation des ope rations effectue es pour le compte de FTL Express (e-commerce en provenance de la Chine) ; l?intensification de l?octroi, par la DGAC, de droits extra-bilate raux en faveur de Qatar Airways, allant jusqu?a trois vols hebdomadaires tout cargo (l?un d?entre eux e tant de place depuis Roissy-Charles de Gaulle) et deux vols d?avions passagers transportant des marchandises en cabine (« pax-freighters »46) sur la plateforme champenoise, jusqu?a la signature de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar intervenue le 18 octobre 2021 ; la signature, fin de cembre 2020, d?un contrat d?un an avec Swiftair pour des vols de fret express (Colissimo, Chronopost) entre Vatry, Marseille et Rennes (de but des ope rations Chronopost le 4 janvier 2021) ; deux vols hebdomadaires re alise s par la compagnie moldave Ae ro Trans Cargo (ATC) pour le compte de Bollore . L?activite actuelle de transport de marchandises de l?ae roport se poursuit avec : les vols re alise s pour le compte de FTL Express ; les vols de fret express re alise s par Swiftair (cinq par semaine) ; les deux vols hebdomadaires re alise s par la compagnie Aero Trans Cargo (ATC) pour le compte de Bollore ; des vols non re guliers de General Cargo. FTL Express FTL Express est un transitaire base sur l?ae roport de Roissy-Charles de Gaulle spe cialise dans le e- commerce avec la Chine. Il importe environ 3 000 tonnes de fret par mois pour le compte de chargeurs chinois (Alibaba?). Un certain nombre de vols sont camionne s depuis ou jusqu?a Lie ge, que FTL envi- sage de transfe rer sur l?ae roport de Vatry. FTL Express a signe le 19 janvier 2020 une convention avec le pre sident du conseil de partemental de la Marne et la direction re gionale des douanes portant sur un partenariat de de veloppement avec l?ae - roport et un engagement de flux. FTL Express souhaite e galement construire un centre de tri automa- tise propre de 12 000 a 15 000 m2 en bord de piste, dans la continuite de l?actuel terminal fret n° 2. Le ba timent sera re alise sur un terrain vendu par le de partement de la Marne dans la zone ZA de la ZAC n° 1. Pour ce faire, FTL Express a besoin de s?appuyer sur une compagnie ae rienne base e a Vatry qui pourrait assurer un nombre minimum de vols hebdomadaires vers la Chine (trois a cinq par semaines). Une compagnie est en cours de constitution, dont FTL serait l?un des actionnaires. Elle serait dote e au de marrage de deux avions tout cargo (Airbus A 330 reconfigure s par une entreprise du groupe Vallair, base e sur l?ae roport de Cha teauroux, dont c?est le me tier et qui serait e galement actionnaire de l?entre- prise) et pourrait, a terme, disposer d?une flotte plus importante. Le dossier de cre ation de cette com- pagnie, de nomme e FTL Airlines, est en cours d?instruction par les services de la DGAC. La convention signe e en janvier 2020 confe re une exclusivite a FTL jusqu?au 31 de cembre 2022. Suspension des ope rations par les compagnies russes 46 Cf. annexe 2, § 1.4. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/27 Avant la mise en place des mesures de re torsion conse cutives aux hostilite s de clenche es par la Russie a l?encontre de l?Ukraine, plusieurs compagnies russes (parmi lesquelles Air Bridge Cargo) desservaient fre quemment l?ae roport de Vatry. Ces ope rations ont e te arre te es. Ope rations re alise es pour le compte du groupe Bollore Deux vols hebdomadaires sont assure s depuis de but 2021 par des Boeing B747F de la compagnie mol- dave Aero Trans Cargo (ATC) pour le compte du groupe Bollore agissant en tant que transitaire. Bollore est engage jusqu?en mars 2023 pour ces deux vols a Vatry. Le Groupe utilise d?autres ae roports, notam- ment Roissy-Charles-de-Gaulle et l?ae roport de Luxembourg (vers lequel des marchandises sont trans- porte es par camion depuis Roissy). Globalement satisfait des ope rations assure es a Vatry, il pourrait y transfe rer davantage d?activite s s?il s?y posait un plus grand nombre de compagnies ae riennes assurant des services re guliers. Qatar Airways. Une occasion manque e ? La compagnie Qatar Airways a utilise l?ae roport de Vatry pendant la crise sanitaire, du fait des con- traintes de l?accord ae rien entre la France et le Qatar47, la direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) ayant de cide de faciliter la re alisation de vols entre cet ae roport et celui de Doha. Mais, outre les de ro- gations pour pouvoir effectuer des vols entre Doha et Vatry, Qatar Airways aurait souhaite pouvoir e ga- lement disposer de droits dits « de 5e me liberte »48, pour pouvoir desservir les E tats-Unis depuis Vatry en extension des vols re alise s depuis Doha et par anticipation de l?entre e en vigueur de l?accord entre l?Union europe enne et le Qatar. Elle envisageait en effet de transfe rer rapidement une partie de son activite re alise e a partir de Lie ge et de Luxembourg vers Vatry. D?apre s la compagnie, c?est faute d?ob- tenir rapidement des droits de 5e me liberte sur l?ae roport marnais que la compagnie a de cide de la transfe rer sur l?ae roport de Maastricht ou elle disposait des autorisations ne cessaires. Apre s l?entre e en vigueur de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar signe le 18 octobre 2021, la compagnie Qatar Airways dispose de droits de trafic suffisants pour pouvoir desservir d?autres ae roports que Vatry. Cet accord lui confe re e galement des droits de 5e me liberte , avec des limitations (actuellement quatre fre quences par semaine). Force est de constater que Qatar Airways, dont les principaux entrepo ts en France sont localise s a Pa- ris-Charles des Gaulle, n?a de sormais plus d?incitation a se poser sur l?ae roport de Vatry de manie re re gulie re. Par ailleurs, la compagnie n?a pas pre vu la possibilite d?atterrir ou de de coller sur un ae roport ou le contro le d?ae rodrome n?est pas assure . Or, c?est le cas a Vatry, a certaines pe riodes de la journe e, no- tamment de nuit, ou il n?est rendu aux usagers qu?un service AFIS (Flight Information Services, cf. an- nexe 4, § 3.1.). La DGAC a pris des contacts avec Qatar Airways afin de lui expliquer le fonctionnement et le niveau de se curite du service AFIS afin d?essayer de lever ses re serves. Il est probable que la compagnie continuera a re aliser a Vatry des vols ponctuels, mais qu?il sera difficile de la faire revenir sur le transfert d?une partie de ses activite s a Maastricht. CMA CGM, une autre occasion manque e ? Le groupe CMA CGM est un acteur mondial majeur du transport maritime (troisie me armateur mondial) et de la logistique, capable d?offrir des solutions de transport multimodales de bout-en-bout (mari- times, ferroviaires et routiers). Dote d?une flotte de 500 navires, il dessert 420 ports commerciaux dans 47 Voir note 44. 48 Cf. annexe 4, § 4. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/27 le monde avec plus de 257 lignes maritimes. Sa filiale CEVA-Logistics dispose de 750 entrepo ts repre - sentant plus de 9 millions de m2, dont deux sur la zone logistique de l?ae roport de Vatry. Il emploie 130 000 personnes dans le monde et re alise un chiffre d?affaires de 56 Mds$49. Le groupe a cre e en 2021 une compagnie ae rienne, CMA CGM Air Cargo, filiale spe cialise e dans le fret ae rien. Elle s?est dote e de quatre Airbus A330-200F d'occasion (capacite d?emport de 61 tonnes), dont l'exploitation a e te confie e a la compagnie ae rienne Air Belgium. Elle poursuivra son de veloppement en 2022 avec deux Boeing 777 cargo (capacite d?emport de 102 tonnes), puis avec quatre Airbus 350F qui inte greront la flotte en 2025 et 2026 (capacite d?emport de 104 tonnes). La compagnie ope re, via Air Belgium, des vols vers les E tats-Unis (Chicago, Atlanta) et, prochainement, en propre, des vols vers l?Asie (Hong-Kong a l?e te 2022, puis Se oul, Shanghai, Bangkok a compter de l?hiver 2022-2023)50. Apre s avoir envisage un temps de se baser sur l?ae roport de Vatry, CMA CGM Air Cargo a finalement choisi d?ope rer depuis l?ae roport de Roissy-Charles de Gaulle. Les dirigeants de la compagnie expli- quent, d?une part, qu?elle a vocation a travailler avec des donneurs d?ordre importants, localise s dans la Re gion-Capitale. L?ae roport de Roissy lui permet, d?autre part, de massifier davantage de marchan- dises qu?a Vatry, notamment celles contenues dans les soutes des appareils transportant des passagers, gra ce au nombre important de vols en correspondance (hub passagers d?Air France). CMA CGM a annonce fin mai son projet d?entrer au capital du groupe Air France-KLM (a hauteur de 9 %) et de nouer un partenariat exclusif de dix ans avec le groupe ae rien en ce qui concerne l?activite cargo. Le choix de CMA CGM Cargo de s?implanter a Roissy prend ainsi tous son sens, le hub d?Air France (qui lui-me me relance son activite de transport de marchandises via sa filiale Air France Cargo) e tant base sur cet ae roport. Axes de de veloppement envisage s par l ?ae roport de Vatry L?ae roport travaille selon trois axes de de veloppement du transport de marchandises : renforcer l?activite de fret express avec la poursuite des vols entre Vatry, Marseille et Rennes re alise s pour le compte de Colissimo et Chronopost ; se positionner sur le cre neau du e-commerce, avec, dans un premier temps, l?intensification du partenariat avec FTL Express et l?installation a Vatry de FTL-Airlines, si cette compagnie par- vient a obtenir une licence de transporteur ae rien (en moyenne cinq a sept vols par semaine a l?import) ; les temps de transit sur l?ae roport marnais (48 a 72h de moins par rapport aux grands hubs europe ens) pourraient inte resser des chargeurs chinois. L?une des difficulte s est d?identifier des flux de marchandises a l?export pour e viter que les appareils ne repartent a vide ; consolider l?activite du General Cargo, avec la pe rennisation de vols re guliers tels que ceux d?ATC re alise s pour le compte de Bollore et la mise en place de vols re guliers, essentiellement vers l?Asie ou l?Afrique ; l?ae roport me ne des discussions en ce sens avec plusieurs compagnies ae riennes, notamment turques et e thiopiennes, ainsi qu?avec Airbus pour une activite base e sur ses appareils de type Beluga. L?ae roport cherche par ailleurs a faire transiter par lui du fret a spe cificite (produits pharmaceu- tiques/animaux vivants/fret pe rissable) : l?ae roport a engage un processus de certification CEIV pharma51. Il espe re par ailleurs consolider les transports d?animaux vivants a l?export. La mise en place de vols d?importation de fret pe rissable, notamment de fruits et le gumes en provenance d?Afrique, est 49 Source : Site Internet de CMA CGM : https://www.cmacgm-group.com/fr/groupe-et-vision 50 Source : https://www.cma-cgm.fr/produits-services/air-cargo 51 Center of Excellence for Independent Validators (CEIV), certification mise en place sous l?e gide de IATA (International Airlines Transport Association) qui permet d?assurer la traçabilite et la fiabilite du transport de me dicaments sur l?ensemble de la chaî ne logistique. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/27 freine e par les limitations impose es par les services d?inspections ve te rinaires et phytosanitaires (cf. annexe 4, § 2). A terme, l?ae roport verrait bien son activite partage e en trois parts e gales entre le e-commerce, le General Cargo et le fret express. Il s?est donne pour objectif d?atteindre 45 000 t en 2022, 75 000 t en 2023 et 100 000 t en 2024. Paralle lement au lancement de l?ae roport, le de partement de la Marne a engage , a proximite de ce der- nier, la re alisation d?une vaste zone logistique de 1 000 ha environ, visant a tirer toutes les synergies permises par une desserte tri-modale air, rail et route. Avec les 365 ha d?emprises ae roportuaires, c?est donc un site e conomique de pre s de 1 400 ha, voue a la logistique, qui est programme et pre pare sur le site de Vatry. Tout en phasant les ope rations d?ame nagement proprement dites, mene es par le biais de plusieurs zones d?ame nagement concerte (ZAC), le de partement engage de s 1994 les de marches de la maî trise foncie re de l?ensemble du site : de claration d?inte re t ge ne ral le 4 novembre 1994 ; de claration d?inte re t public de la ZAC n° 1 le 25 novembre 1997 ; de claration d?inte re t public de la ZAC n° 2 et des re serves foncie res le 22 mars 1999 ; ache vement des ope rations de maî trise foncie re en 2011. Il conce de les ope rations d?ame nagement des deux premie res zones d?ame nagement concerte (ZAC) a sa socie te d?e conomie mixte (la SAEM Paris-Champagne dont il est alors encore l?actionnaire majori- taire) par un traite de concession en date du 3 janvier 1996 : « les études générales des ZAC 1 & 2, les acquisitions foncières incluses dans le dossier de réalisation des ZAC, les études et la réalisation d?une partie des tâches d?aménagement prévues aux dossiers de réalisation des ZAC et la commercialisation des terrains ». A la me me date, il comple te cette concession par deux conventions de mandat de 10 ans maximum confie e a la me me SEM. Ces conventions « E tudes - Travaux - Promotion » et « Foncier » chargent la SEM de proce der, au nom et pour le compte du De partement, « aux acquisitions foncières à l?exception de celles incluses dans les dossiers de réalisation des ZAC 1 & 2, à l?étude et la réalisation des infrastruc- tures primaires des ZAC, des superstructures publiques correspondant aux phases de réalisation, à l?étude et aux travaux de l?aéroport et, à la communication promotionnelle de la plateforme ». La concession et les deux conventions de mandat sont reprises par la SEVE lors de sa cre ation, en 1998. La SEVE engage les re alisations, ainsi que la commercialisation de la ZAC n° 1. Huit entreprises, ainsi que le centre d?affaires de la CCI de Cha lons-en-Champagne s?installent ainsi entre 1996 et 2001. Il s?agit pour l?essentiel d?entreprises de ja pre sentes sur le territoire, qui relocalisent et de veloppent leur activite sur le site. Le flux d?installations se tarit alors. En de cembre 2003, le de partement reprend en re gie la ZAC n° 1, puis la ZAC n° 2 en novembre 2006. Ces ope rations sont conduites par le service de l?ame nagement, loge a la direction du patrimoine, du de veloppement et de l?environnement. Ce service assure l?ensemble des responsabilite s d?ame nageur : e tudes et gestion des proce dures, commercialisation et gestion des zones, relations avec les conces- sionnaires, suivi des entreprises installe es. Il est appuye en tant que de besoin par les services spe cia- lise s. Seules deux ope rations nouvelles sont re alise es entre 2001 et 2019. L?association de formation profes- sionnelle ALMEA cre e une antenne pour ses formations a la logistique sur la ZAC n° 1, a co te du centre PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/27 d?affaires de la CCI en 2006. L?entrepo t de Norbert Dentressangle52 est la premie re ope ration sur la ZAC n° 2, en 2007. Bien que l?embranchement ferre de la ZAC soit re alise , cette entreprise n?est pas raccorde e. En 2019, l?arrive e de Mosolf, groupe logistique allemand spe cialiste de l?automobile, relance l?ame na- gement de la ZAC n° 2. Apre s une premie re acquisition de 24 ha, le groupe a pris en location un deu- xie me terrain, ainsi que des options qui pourraient porter ses emprises totales a plus de 70 ha. Cet investissement fait suite a la sortie d?un partenariat sur un site lorrain et offre des possibilite s de crois- sance importante. Mosolf a commence a organiser l?e cosyste me indispensable au de veloppement de ses activite s avec la reprise du centre de maintenance de camions par un transporteur d?automobiles, partenaire historique. Ce centre de maintenance avait e te re alise en 2000 par Garage Poids Lourds Kehr & Cie sur la ZAC n° 1 ; il avait assez rapidement cesse ses activite s53. D?autres projets sont e voque s, notamment un centre routier. Cette premie re arrive e est suivie par d?autres projets dans le secteur logistique, du ne goce et me me de l?industrie. Par ailleurs, les entrepo ts de la premie re ge ne ration qui e taient vacants, parfois depuis plu- sieurs anne es, retrouvent preneurs, tel celui de la SCAPEST en face des ae rogares. Cette reprise re cente et rapide de la commercialisation ame ne le conseil de partement a engager les e tudes de la ZAC n° 3 en 2021, en visant la reconstitution de l?offre vers 2027. L?ae roport de Vatry est situe sur le territoire des communes de Bussy-Lettre e, Haussimont et Vassimont-et-Chapelaine dans le de partement de la Marne, en re gion Grand Est. La commune de Vatry qui lui a donne son nom est a 8 km au Nord-Est. Ouvert a la circulation ae rienne publique (CAP) depuis 1993, l'ae roport se trouve a 25 km au Sud-Ouest de Cha lons-en-Champagne (soit environ 2mn en voiture), a 71 km au sud-est de Reims (soit 45mn en voiture via l?autoroute A4), a 62 km au Nord de Troyes (35mn en voiture) et a 160 km a l'Est de Paris (soit environ 1h30 en voiture). 52 Rachete en 2015 par XPO, dont la branche logistique europe enne est devenue GXO Logitics. 53 La filiale du groupe Kehr Vatry Poids Lourds Services a e te radie e du registre de commerce et des socie te s (RCS) en 2015 mais son activite n?avait jamais de colle . De s 2003, des mesures de poursuite d?activite avaient e te ne cessaires. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/27 L?isolement de l?ae roport et la faible densite de population (7 habitants au km²) autour de l?ae roport limitent tre s fortement ses impacts environnementaux et sociaux. Ainsi, les nuisances sonores n?affectent qu?un nombre limite d?habitations. A la cre ation de l?ae roport, le Conseil ge ne ral avait re serve une enveloppe de 4,1 millions d?euros pour l?isolation phonique des habitations situe es dans le plan d?exposition au bruit. 150 habitations seulement ont be ne ficie de cette aide. Le re gime de taxe sur les nuisances sonores ae riennes (TNSA) n?est pas applicable a l?ae roport. Cette situation constitue inde niablement un atout pour l?ae roport qui peut notamment envisager de de velopper ses activite s, de jour comme de nuit. L?ae roport est accessible depuis Cha lons-en-Champagne par la de partementale RD977 qui relie cette ville a Troyes. Un e changeur a proximite de l?ae roport permet d?acce der a l?axe Nord-Sud que constitue l?autoroute a pe age A23-E27 qui rejoint l?A4 au Nord de Cha lons-en-Champagne et Troyes au Sud. L?autoroute A4-E50 entre Paris et Strasbourg, constitue un axe Est-Ouest rapide, accessible a une tren- taine de kilome tres au Nord de l?ae roport. La RN4 reliant Paris a Nancy constitue un autre axe Est-Ouest qui passe a proximite de l?ae roport, au Sud. La ligne Les ZAC 1 et 2 de l?ae roport sont embranche es fer sur une ligne capillaire fret reliant Coolus au Sud- Est de Cha lons-en Champagne a Luye res a une dizaine de kilome tres au Nord de Troyes. Figure 3 : Vatry dans le réseau urbain proche PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/27 Cet acce s ferroviaire constitue un ve ritable atout pour la zone logistique, actuellement sous-e value . Les installations de l?ae roport proprement dites ne sont actuellement pas embranche es. Les flux de mar- chandises ne sont actuellement pas suffisants pour justifier un tel raccordement. Mais a l?avenir, il pourrait l?e tre si l?activite cargo et logistique se de veloppait suffisamment, ce qui permettrait de dimi- nuer les pre - et post-acheminements routiers. La ligne capillaire a laquelle l?ae roport est embranche est une voie unique, non e lectrifie e, re serve e au fret et d?une longueur de 77km/89 km de line aire de voie. Elle comporte 55 ouvrages d?art et 79 pas- sages a niveau. L?utilisation est soumise a un certain nombre de limitations lie es a son mode particulier d?exploitation (ligne a voie unique, non e quipe e de signalisation et sans de bouche au Sud) : le nombre de circulations est limite a 4 par jour ouvre , soit deux trains aller-retour ; la vitesse est limite e a 40 km/heure ; pour des raisons de se curite , l?exploitation de la ligne est suspendue en cas de forte chaleur ; cette dernie re est organise e en 2 x 8 les jours ouvrables : la ligne est ferme e la nuit en hiver et ouverte le matin et la nuit en e te , permettant de re duire les pe riodes de fermeture pour forte chaleur. Les circulations La ligne est utilise e par des ce re aliers (principalement) et e galement par la De fense pour la desserte ferroviaire du Camp militaire de Mailly (une trentaine de trains par an). Le trafic actuel est d?environ 400 000 tonnes de fret par an, soit une moyenne de 320 trains de mar- chandises par an, auxquels il faut ajouter la trentaine de trains militaires. Les diffe rents usagers e tant re partis sur la longueur de la ligne et celle-ci ne de bouchant qu?au Nord a Coolus, le nombre de circu- lations de croî t du Nord au Sud : en 2019, le trafic e tait de 348 trains sur la section 1 de 7 km, 202 trains sur la section 2 de 27 km a laquelle est raccorde l?ae roport, 171 trains sur la section 3 de 20 km et 92 trains sur la section 4 de 20 km. L?embranchement ferroviaire n?est actuellement pas utilise par les entreprises de la zone logistique de l?ae roport. Toutefois Mosolf, entreprise de stockage, de distribution et de reconditionnement d?automobiles implante e en ZAC n° 2, a effectue des tests en avril 2022 et envisage de signer une con- vention avec Fret SNCF pour acheminer sur son site de Vatry des ve hicules par rail depuis Forbach. Avec un rythme initial de deux trains par semaine, Mosolf vise a terme deux trains par jour, l?essentiel des importations a partir des usines en Europe de l?Est ayant vocation a e tre assure es par voie ferro- viaire. D?autres prospects seraient a priori, du fait de leurs activite s, susceptibles de souhaiter aussi utiliser le fer (une usine de production de be tons le gers et un grossiste en produits me tallurgiques). Perspectives Les accords avec SNCF-Re seau concernant l?entretien de la ligne arrivent a e che ance en fin d?anne e 2022. Il s?agit d?un des capillaires fret les plus importants en re gion Grand Est. Des discussions sont actuellement en cours entre SNCF Re seau, l?E tat, la re gion Grand Est et les collectivite s locales concer- ne es, afin de financer les travaux ne cessaires au maintien de son exploitation dans les conditions ac- tuelles (renouvellement de traverses, de ballast, re fection d?ouvrages d?art et de passages a niveau). Il faut pre ciser que ces travaux n?ont pas pour objet d?ame liorer les performances, ni de lever les limita- tions d?utilisation actuelle de la ligne. Le montant des travaux ne cessaires, re partis sur la pe riode 2023-2026, est e value a une quarantaine de millions d?euros. La premie re phase de travaux, d?un montant de 20,06 M¤ est finance e par l?E tat (46 %), la re gion Grand Est (27,5 %), le de partement de la Marne (12,5 %), le de partement de l'Aube (12,5 %), la communaute d'agglome ration de Cha lons-en-Champagne (1 %) et la communaute de com- munes de la Moivre a la Coole (0,5 %). La seconde phase devrait e tre finance e en 2024-2025. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/27 L?entretien de la ligne repre sentera par ailleurs un cou t annuel de 1,3 M¤ sur 10 ans qui devront e tre supporte s par les usagers de la ligne. Des discussions sont e galement en cours avec SNCF Re seau pour trouver un accord. Bien que cela ne soit pas directement l?objet de la mission, il paraî t ne cessaire d?appeler l?attention sur le fait que la ligne de capillaire fret sur laquelle est embranche e la zone logistique pourrait connaî tre un proble me de capacite dans le cas ou les projets d?utilisation par les entreprises implante es sur celle- ci viendraient a se concre tiser. En effet, l?exploitation de la ligne est limite e a 4 trains par jour. Ne de bouchant pas au Sud, les sections au Nord sont les plus circule es : 348 trains sur la section 1 (soit en moyenne, 1,3 train par jour ouvre ), 202 trains sur la section 2 a laquelle est raccorde l?ae roport (soit 0,8 train en moyenne par jour ouvre ). Si le projet de MOSOLF venait a se re aliser (2 trains par semaines au de marrage), la ligne pourrait e tre sature e en capacite a certaines pe riodes (notamment en pe riode de re colte des ce re ales). Inde pendamment des discussions concernant la re novation du capillaire fret, qui est en tout e tat de cause ne cessaire pour son maintien en service, des e changes pourraient e tre utilement engage s par les pouvoirs publics avec SNCF re seau pour objectiver le proble me de capacite e ventuel et identifier les solutions permettant, le cas e che ant, de le re soudre. L?objectif serait de pouvoir mettre en place des modes d?exploitation permettant de faire circuler simultane ment plusieurs trains en pleine se curite sur la voie (syste me de vagues alterne es de plusieurs trains dans le me me sens ? signalisation des trains entre eux ?). Enfin, l?ae roport pourrait e ventuellement trouver un inte re t a pouvoir acheminer par train le ke rose ne destine a remplir les cuves utilise es pour l?avitaillement des ae ronefs. En effet, leur capacite globale est limite e a 660 000 litres et est insuffisante54. Le de port de carburant le plus proche de l?ae roport est a 5 km, mais ne dispose pas de ke rose ne. Les cuves sont donc alimente es par voie routie re, depuis un de po t situe a 35 km de l?ae roport. D?une part, cette situation surenche rit le cou t de l?avitaillement sur l?ae roport de Vatry pour les compagnies ae riennes. D?autre part, elle pourrait poser proble me en cas de croissance du trafic. Les solutions envisageables sont : l?ajout de cuves supple mentaires ; l?ame nagement du de po t le plus proche de Vatry pour traiter du ke rose ne ; l?utilisation de remorques de train (e tude de faisabilite en cours) : cette solution impliquerait de re aliser un embranchement sur la ligne capillaire fret, du secteur avitaillement de l?ae roport ; l?acheminement du ke rose ne du de po t de Vatry a l?ae roport par pipeline. L?ae roport est un ae roport de cate gorie A au sens de l?article R.222-5 du code de l?aviation civile (« aérodromes destinés aux services à grande distance assurés normalement en toutes circonstances »). De fait, il peut e tre accessible 24h/24, 7j/7 et est ouvert de 7 heures a 21 heures, avec extension pos- sible sur demande. 54 La capacite des cuves de l?ae roport de Vatry ne permet d?avitailler qu?une poigne e d?appareils long courrier (la capacite des re servoirs de d?un B747-400 F e tant d?environ 200 000 litres). Or, en pe riode de forte activite le nombre de rotations d?ae ronefs sur la plateforme peut monter a 7 par jour, la moyenne e tant de 2 a 3 par jour. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16/27 L?ae roport est dote d?une piste de 3 860 m x 45 m, l?une des plus longues en France, qui lui permet d?accueillir, sans difficulte , de tre s gros porteurs (du type de l?Airbus A380). Celle-ci est dote e de voie de de gagement rapide. Celle-ci dispose d?e quipements permettant un atterrissage dans des conditions me te orologiques de - grade es, notamment en conditions de faible visibilite (ILS de cate gorie I en QFU 10 et de cate gorie III en QFU 28). La proximite entre la piste et les ae rogares assure un temps de roulage re duit (en moyenne 5 minutes). Le de neigement de la piste est assure en 1 heure 30. L?ae roport dispose d?un parking avions de 90 000 m2 pouvant accueillir une cinquantaine d?appareils ; un service de sauvetage et de lutte contre les incendies des ae ronefs (SSLIA) est pre sent H24, et assure la protection des personnes et des biens (Protection incendie de la plateforme niveaux 5 et 7 publie s, niveau 9 sur demande) ; un dispositif mobile permet le de givrage des avions ; le service d?avitaillement dispose de cuves d?une capacite de stockage de 660 000 litres de ke rose ne Jet A1, qui est insuffisante55 ; le contro le ae rien est assure par les services de la direction de la navigation ae rienne et comple te par des agents AFIS (Air Flight Information Services) cf. annexe 4, § 3.1. et 3.3. ; la plateforme est se curise e gra ce a une vide osurveillance dans la zone ae roportuaire et sur les voies publiques. Terminal Passagers (4 500 m²) : deux salles d?embarquement ; acce s direct aux ae ronefs ; services de die s aux passagers : une boutique de duty free ; un bar ouvert en fonction des heures des vols passagers, qui propose aussi de la vente a emporter ; parkings ve hicules le gers gratuits (1 300 places) et payants (450 places) situe s a proximite ; location de ve hicules sur site. Terminaux cargo (12 300 m² d?espaces de stockage et de palettisation de die s au fret avec une capacite annuelle de l?ordre de 200 000 tonnes de fret) : Terminal 1 : 4 200 m², dont 1 700 m² de die s au fret sec et 2 500 m² de chambres froides a tempe rature dirige e adapte es au traitement du fret pe rissable ; Poste d?Inspection Frontalier Europe en ; 55 Cf. § 2.3.. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17/27 Chargement en se quence pour maintien de la chaî ne du froid. Terminal 2 : 8 100 m² de die s au fret sec ; 4 fosses a palettisation ? quais de de chargement ; chambres de die es aux matie res dangereuses, au fret sensible, radioactif ou explosif : Le papier fiduciaire, les monnaies e trange res frappe es en France, ou encore les produits explosifs. Vatry est l?un des deux seuls ae roports français be ne ficiant d?une de rogation pour les produits de Classe 1 (explosifs) ; traitement automatise du fret en magasin. Services de die s au traitement des marchandises : offre comple te de services comprenant l?assistance cargo, la documentation, la constitution et la se curisation des palettes et toutes les activite s lie es au transit de marchandises ; entreposage sous douane ; poste d?Inspection Frontalier Europe en, pre sence sur place des douaniers ; De douanement, contro les phytosanitaires et ve te rinaires ; Les ae rogares re pondent aux normes de se curite et de su rete les plus exigeantes : quais de livraison e quipe s d?un syste me vide o, acce s contro le par lecteurs de badges ; Les e quipes de l?e tablissement public sont spe cialise es dans le traitement du General Cargo et ont les compe tences ne cessaires pour traiter le fret hors gabarit, les animaux vivants, du fret sous tempe rature contro le e 2/8° et 15/25° ainsi que des frets sensibles. Un hangar de 2 422 m2 permet d?accueillir sur le site de l?ae roport des avions monocouloir de type A320-A321 ou B737 pour des ope rations de maintenance en ligne et de maintenance approfondie (checks A a C). Des espaces de bureaux et de stockage pie ces et mate riels de maintenance sont disponibles, ainsi qu?un pont roulant a l?inte rieur du hangar. L'exploitation de l'ae roport est assure e depuis le 8 juillet 2016 par un EPIC de nomme e tablissement public de gestion de l'ae roport Paris-Vatry ? EPGAV -, dote de la personnalite morale et de l?autonomie financie re. « L?établissement a pour activité principale l?exploitation, la gestion, l?entretien, le renouvellement, le dé- veloppement et la réalisation d?ouvrages, terrains, bâtiments, installations, matériels, réseaux et tous ser- vices nécessaires au fonctionnement et au développement de l?Aéroport de Vatry et de ses zones d?activité, aux activités aéronautiques, industrielles et tertiaires sur la zone aéroportuaire et, plus généralement, à toutes autres activités contribuant au développement de cette plateforme et de son territoire. Il a également pour objet d?assurer toutes activités ou opérations de quelque nature qu?elles soient, éco- nomiques, juridiques, financières, industrielles, commerciales ou immobilières, sous quelque forme que ce soit, dès lors que ces activités ou opérations se rattachent, directement ou indirectement, à l?objet susmen- tionné ou à tous objets similaires, connexes ou complémentaires.»56 L?e tablissement est sous le contro le d?un conseil d?administration compose de 14 membres dont : 56 Cf. article 2 des statuts de l?EPGAV. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18/27 13 membres avec voix de libe rative : ? 8 membres repre sentant le conseil de partemental de la Marne ; ? 1 membre repre sentant le conseil re gional du Grand Est ; ? 1 membre repre sentant la communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne ; ? 1 membre repre sentant la communaute urbaine du Grand Reims ; ? 1 membre repre sentant le conseil de partemental de l?Aube ; ? 1 membre repre sentant la communaute d?agglome ration Troyes Champagne Me tropole ; 1 personnalite qualifie e choisie en raison de ses compe tences dans les activite s ae roportuaires et/ou e conomiques et industrielles lie es au domaine ae ronautique ou pouvant concourir a la promotion et au de veloppement de l?ae roport, avec voix consultative. Le conseil d?administration de libe re sur toutes les questions inte ressant le fonctionnement de l?e ta- blissement, et notamment sur : les acquisitions, alie nations et prises en location de biens immobiliers, ainsi que les mises en location de biens mobiliers et immobiliers qui appartiennent a l?e tablissement ou mis a disposition de ce dernier ; le budget pre pare par le directeur ; la fixation des taux des redevances dues par les usagers de la re gie de manie re a assurer l?e quilibre financier de l?e tablissement ; le rapport d?activite de l?e tablissement e labore par le directeur ; le compte financier e tabli par l'agent comptable ; l?e tendue des de le gations accorde es au directeur en matie re notamment de marche s publics de travaux, de fournitures et de services passe s selon la proce dure adapte e et contrats, et les modalite s de compte-rendu de l?exercice desdites de le gations, ainsi qu?en matie re de cre ation de re gies de recettes, d?avances et de recettes et d?avances ; l?autorisation du repre sentant le gal de la re gie pour intenter au nom de la re gie des actions en justice, de fendre la re gie dans les actions intente es contre elle ou conclure des transactions. Le directeur est de signe par le conseil de partemental de la Marne, sur proposition du pre sident dudit Conseil, et nomme par le pre sident du conseil d?administration. L?EPGAV a re alise un chiffre d?affaires ope rationnel de 3,898 M¤ en 2020 et 8,007 M¤ en 2021. Il a be ne ficie de 3 M¤ de subventions en 2020 (dont 1,5 M¤ du conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional) et de 2 M¤ en 2021 (dont 1 M¤ du conseil de partemental de la Marne et 1 M¤ du conseil re gional), soit 33 % du chiffre d?affaires de l?ae roport en 2021 et 25 % en 2022. L?ae roport est le ge rement de ficitaire en 2020 (-80 k¤) et en 2021 (-231 k¤). Les principaux postes de charges sont les salaires et charges (4,320 M¤, soit 54 % des charges en 2020 et 5,404 M¤ en 2021, soit 46 % des charges). Il faut noter que ses besoins contraignent l?ae roport a utiliser des lignes de tre sorerie depuis 2021, pour faire face aux ale as et aux contraintes ope rationnelles dans un contexte de croissance d?activite . La ligne de tre sorerie a e te augmente e de 500 k¤ en 2021 a 1 M¤ en 2022. L?activite de transport de passagers est de ficitaire (-449 k¤ en 2021), alors que les vols d?entraî nement et les vols cargo sont be ne ficiaires (respectivement, +116 k¤ et + 259 k¤ en 2021). Il faut signaler que l?activite d?avitaillement est de ficitaire de 254 k¤ en 2021. L?effectif total de l?ae roport e tait de 79 personnes (dont 74 de contrats a dure e inde termine e, CDI) en 2019, avant la crise. Il e tait le ge rement supe rieur en 2020 (85 personnes, dont 78 CDI). Il a fortement PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19/27 augmente en 2022 (142 personnes, dont 90 CDI), l?ae roport ayant du recourir a des contrats a dure e de termine e (7), a des inte rimaires (31) et a des contrats en alternance (14). Projections sur la pe riode 2022-2024 En 2022, l?EPGAV pre voit de re aliser un chiffre d?affaires ope rationnel de 11,325 M¤ (gra ce a un ton- nage de marchandises de 45 000 tonnes), de 18,913 M¤ en 2023 (avec un tonnage fret de 75 000 tonnes) et de 25,154 M¤ en 2024, avec un tonnage fret de 100 000 tonnes. L?ae roport pre voit de continuer a be ne ficier de subventions d?un montant de 2 M¤ par an sur la pe riode. Le re sultat serait ainsi be ne ficiaire de +770 k¤ en 2022, de +1,856 M¤ en 2023 et de +3,212 M¤ en 2024. Si l?on de duit les subventions de 2 M¤ pre vues par l?EPGAV, il serait de ficitaire, hors subventions, en 2022 et 2023. L?activite de transport de passagers resterait de ficitaire de 270 k¤ en moyenne par an, les vols d?en- traî nement et cargo, ainsi que l?avitaillement contribuant positivement au re sultat net de l?EPGAV. D?apre s la direction de l?ae roport, son point mort serait atteint avec 41 677 tonnes de fret en 2022, 66 227 tonnes en 2023 et 83 957 tonnes en 2024. Les effectifs devraient atteindre 165 personnes fin 2022, dont 109 CDI, 37 contrats d?inte rim et 12 contrats en alternance. L?ae roport pre voit des investissements a hauteur de 6,276 M¤ sur la pe riode 2022-2024, dont 38 % finance s par le conseil de partemental. L?essentiel (61 %) correspond a des travaux concernant le main- tien en e tat de la piste et des apparaux. La zone logistique de 1 000 ha environ engage e par le de partement de la Marne s?appuie sur la zone ae roportuaire, la voie ferre e et un acce s routier direct a l?autoroute A26. Cette configuration optimise les possibilite s de desserte des terrains par les trois modes. Le plan ci-dessous pre sente la structure et l?e tat de de veloppement du site a la mi-2021 (les ZAC n° 1 et 2 sont note es Business Park 1 et 2 respec- tivement sur le plan). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20/27 Figure 4 : plan d'ensemble du site logistique de Vatry Source : Département de la Marne Apre s l?installation d?une petite dizaine d?entreprises lors du lancement de la ZAC n° 1, la commercialisation a e te tre s re duite pendant une quinzaine d?anne es et n?a re ellement repris qu?en 2019 avec l?arrive e de Mosolf. Le bilan a date de l?ame nagement est de taille dans le tableau ci-dessous. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21/27 Surfaces (en ha) Principales dates Observations brute cessible ce de e cre ation re alisation dernie re modification ZAC 1 265 137 60 13 fe vrier 1997 25 novembre 1997 16 de cembre 2021 Un secteur ZA de 37 ha re serve aux activite s en lien avec l?ae roport (en cours de re e valuation). ZAC 2 157 106 40 30 juin 1999 11 de cembre 2000 16 de cembre 2021 ZAC 3 360 250 a 270 Réserve foncière 220 GRAND TOTAL 1002 Env. 500 100 Tableau 5 : surfaces et dates principales des ZAC Source : département, mise en forme par la mission Dans la ZAC n° 1, un secteur ZA de 37 ha est re serve aux entreprises dont l?installation est lie e a l?acti- vite ae roportuaire. Ce secteur vient en bord de piste a l?Ouest de l?ae rogare des voyageurs. Il vient aussi en bord de piste, sur une longueur plus limite e, a l?Est des deux terminaux fret de l?ae roport. La moitie environ de ce line aire est en cours de cession a ADM, qui re alise un ba timent pour le compte de FTL Group57. Le De partement a impose des clauses lui confe rant un droit de priorite en cas de cession de ce terrain par ADM. Dans cette me me ZAC, un petit secteur ZC e tait re serve a l?installation de petites entreprises. Le De partement, en liaison avec la commune de Bussy-Lettre e, fait e voluer le re glement de cette zone pour l?aligner sur celui du secteur ZB destine a la logistique et a l?industrie, faute de pertinence du site pour l?accueil de petites entreprises, hormis celles offrant des services directs aux entreprises logis- tiques et a leurs employe s. Cette question des po les de vie et de service doit e tre retravaille e. Dans la ZAC n° 2, la collectivite a aussi ame nage une petite de chetterie publique, ouverte certains jours aux particuliers et aux professionnels. Hors ZAC, dans le domaine ae roportuaire, le De partement a re alise les deux premiers terminaux fret, au droit des aires de stationnement existantes, ainsi qu?un ba timent de maintenance ae ronautique, au centre de la marguerite Nord-Est. Ces trois ba timents sont mis a disposition de l?ae roport pour son exploitation. L?ae roport exploite directement les deux entrepo ts. Il loue le ba timent de maintenance a ASI Aviation, une socie te de maintenance et d?ame nagement d?avions, dont l?e tablissement principal est sur l?ae roport de Reims ? Prunay. D?une conception de ja ancienne, les ZAC n° 1 et 2 offrent des niveaux d?e quipement et de services collectifs variables, selon les sujets. E nergie Une ligne haute tension a 90 kV, double circuit, dessert le poste de transformation « Europort » localise au Sud du site, en marge de la marguerite Sud-Est. La distribution de la zone logistique est assure e a partir de ce poste, en basse et moyenne tension. 57 La mission n?a pas eu acce s aux modalite s contractuelles entre ADM et FTL Group. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22/27 Un re seau de distribution de gaz de GRDF dans toutes les voies du po le logistique permet de desservir toutes les parcelles. Te le communications L?ensemble de la zone est desservi par le re seau d?initiative publique Losange. Ce re seau est de ploye par la re gion Grand Est, en partenariat avec les de partements des anciennes re gions de Champagne- Ardenne et de Lorraine (sauf Moselle). La couverture par les re seaux de te le phonie mobile est assure e par les principaux ope rateurs, au ni- veau 4G (Orange, SFR et Bouygues) et, depuis le 15 de cembre 2020, au niveau 5G, par Free58. De chets S?agissant d?une zone d?activite , aucune obligation de de ploiement d?un service public de collecte de de chets ne s?applique. La communaute d'agglome ration de Cha lons-en-Champagne assure cependant la collecte des de chets me nagers et assimile s. En l?absence d?une structure pouvant ge rer des services mutualise s, chacune des entreprises fait son affaire de la collecte des de chets industriels banals et spe - ciaux. La petite de chetterie installe e sur la ZAC n° 2 ne peut pas e tre conside re e comme un service offert aux entreprises installe es sur la ZAC. En effet, sa petite taille et ses horaires d?ouverture limite s la destinent aux particuliers et aux tre s petites entreprises. Alimentation en eau Le site est desservi en eau potable a partir d?un forage dans la nappe de la craie du Campanien. Le forage et le re seau sont toujours ge re s par le de partement. Les tirages restent tre s infe rieurs aux pla- fonds d?autorisation (de l?ordre de 10 % du de bit maximal annuel autorise de 438 000 m3). L?eau pre leve e respecte les re gles sanitaires ; elle est distribue e sans traitement. Le re seau de distribution d?eau potable dessert un re seau de poteaux d?incendie sur le domaine public de partemental. Son de bit est plafonne par le de bit maximal de pre le vement sur le forage (65 m3/h) comple te par la disponibilite d?une re serve de 2 200 m3 constitue e a la station de mise en surpression du re seau. Les proprie taires des entrepo ts comple tent leur de fense incendie par des dispositions pro- prie taires (re serves et re seau interne). Assainissement Le site est assaini en se paratif. Les eaux use es sont traite es par lagunage sur le site. Cette station, pro- prie te du de partement, est ge re e par un prestataire spe cialise . Les eaux pluviales des parcelles prive es sont infiltre es sur les parcelles. Celles du domaine public sont collecte es et pre traite es (de bourbeurs et se parateurs d?hydrocarbures) avant infiltration. Services aux transporteurs Un atelier d?entretien de poids lourds avait e te re alise au de but des anne es 2000, sur la ZAC n° 1. Cette activite n?avait pas perdure et le site est reste en friche. Dans le cadre de son installation, Mosolf a rachete cet e quipement pour le re troce der a une entreprise spe cialise e allemande, HT Trucks & Parts. Cette entreprise de ploie un re seau de centres de maintenance et de de pannage poids lourds, avec deux implantations en France (Vatry et Chatenoy-le-Royal, pre s de Chalon-sur-Sao ne. HT Trucks & Parts est 58 Observatoire des donne es sur les re seaux mobiles, Agence nationale des fre quences : https://www.anfr.fr/gestion- des-frequences-sites/lobservatoire/lobservatoire-en-carte2/ PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23/27 la filiale de Hegelmann, logisticien et transporteur qui travaille notamment pour Mosolf et de veloppe son activite en France depuis 201759 (implantation d?entrepo ts a Chatenoy-le-Royal). L?aire de service de Sommessous, sur l?autoroute A26, est a 5 km du pe age de Vatry, vers le sud. Elle permet le retournement pour repartir vers le nord. Cette aire de service est aussi accessible par le re seau routier local (8 km a partir du carrefour d?acce s aux zones d?activite s sur la route de partemen- tale D977), en traversant le village de Sommessous. Cette aire de service offre les services courants : stationnement, restauration rapide, sanitaires. Une petite station-service locale, au sud du bourg, offre un comple ment de service. Enfin, Mosolf envisage la cre ation d?un centre routier important (300 places de stationnement) offrant les services habituels de stationnement se curise , ho tellerie et restauration. Ce centre serait ouvert a tous les transporteurs. Services aux salarie s et au public A ce jour, les seuls services aux personnes existant sur le site sont ceux qui sont propose s dans l?ae ro- gare, a savoir un bar60 ouvert en fonction des heures des vols passagers qui propose aussi de la vente a emporter. Le restaurant d?entreprise qui avait e te ouvert dans le centre d?affaires Roger Maillier a e te ferme . Aucun service aux salarie s n?est propose , hormis ceux assure s par certaines entreprises pour leur per- sonnel (salles de restauration, etc.). La commercialisation est assure e directement par le de partement qui n?a pas missionne de commer- cialisateur pour les zones de Vatry. Le site est bien e videmment connu des grands commercialisateurs (CBRE, BNP Paribas Real Estate, etc.), du fait de leurs mandats sur des ba timents a remettre en loca- tion61. Une information en ligne, sans mise a jour re cente, est donne e sur les sites du Conseil de parte- mental et de l?ae roport de Vatry. Alors que la demande pour des terrains a vocation logistique est importante et que le site est repe re comme site logistique important, la commercialisation s?ope re donc essentiellement par reque tes spontane es de la part d?acteurs en recherche. Si, actuellement, ce positionnement ne nuit pas a la commercialisation, il explique probablement le gel des ope rations pendant une quinzaine d?anne es, alors que le marche des entrepo ts est reste tre s actif dans la pe riphe rie de l?I le-de-France. Ce positionnement peut aussi limiter la capacite du De partement a ne gocier au plus juste les surfaces vendues en fonction des besoins effectifs des ope rateurs. Sans me connaî tre l?inte re t de la de marche du groupe Mosolf pour cre er un e cosyste me autour de lui, cette initiative prive l?ame nageur du meilleur de la valorisation de son foncier. Le de partement ge re aussi directement les espaces publics des zones et des espaces qu?il a conserve s dans son domaine. Cette gestion (entretien des espaces verts, nettoyage, etc.) est assure e par la direc- tion des routes. Si la qualite de cette gestion ne soule ve pas d?observation, elle n?est pas proactive pour de ployer les services qui pourraient renforcer l?attractivite et la fonctionnalite de la zone pour ses entreprises et leurs salarie s, ainsi que pour ses visiteurs (en particulier, pour les poids lourds). 59 Actu transport logistique du 17 juin 2019 - https://www.actu-transport-logistique.fr/dossiers/supply- chain/hegelmann-accroit-ses-capacites-en-france-519534.php 60 Le Befly 61 Fin avril 2022, les ba timents anciennement occupe s par SCAPEST, d?une part, et la moitie de l?entrepo t anciennement occupe par CEVA Freight Management, d?autre part, e taient offerts a la location par les commercialisateurs. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24/27 En mai 2022, 17 entreprises sont installe es sur le site de Vatry, pour 1219 emplois, dont un cinquie me en inte rim (257 e quivalents temps plein). Sur la ZAC n° 1, la plupart de ces entreprises sont installe es depuis de nombreuses anne es, me me si des changements de de nominations sociales ont e te constate s, suite a des re organisations des groupes concerne s. Parmi les arrive es re centes, le groupe Mosolf ouvre une nouvelle dynamique avec une stra- te gie de constitution de l?e cosyste me logistique indispensable au de ploiement de ses activite s. Mosolf a rachete les installations d?un garage poids lourds sur la ZAC n° 1 qui n?avait fonctionne que quelques anne es au de but des anne es 2000, pour les revendre a HT Trucks & Parts62, filiale d?Hegelmann, son principal partenaire pour le transport des voitures. Mosolf a l?intention de de velopper d?autres services indispensables, et notamment un gros centre routier. A ce jour, aucune entreprise installe e ne reçoit ou n?expe die des marchandises par avion ou par train. L?intermodalite de la zone logistique reste potentielle, malgre la qualite des infrastructures (cf. § 2.3. ci-dessus). Une premie re analyse de la re partition sectorielle des activite s installe es sur le site, et des projets, per- met de tirer quelques e le ments de diagnostic (cf. figure 5 ci-apre s). La moitie des entreprises sont des entreprises logistiques au sens strict du terme. Elles offrent 80 % des emplois du site. Au sein de cet ensemble, deux secteurs dominent : la pharmacie et la grande distribution (environ un quart des emplois chacun). L?ae roport et ses prestataires directs repre sentent plus du quart des entreprises (5 sur 17) et 17 % des emplois. Les services directs aux entreprises, notamment logistiques, et a leurs salarie s sont tre s limite s, avec seulement deux entreprises (transport et garage poids lourds), soit 3 % de l?emploi. ALMEA, organisme de formation professionnelle implante dans les Ardennes et dans la Marne, organise aussi ses formations en logistique a Vatry, en utilisant des locaux du centre d?affaires. Neuf salarie s sont recense s au titre de cette activite de localise e, bien qu?ALMEA n?ait pas d?e tablissement a Vatry. Les projets identifie s ne bouleversent pas l?analyse, avec un renforcement des activite s logistiques (automobile, logistique ge ne rale et premie re implantation dans le secteur du e- commerce) et l?arrive e possible d?entreprises industrielles susceptibles d?utiliser le fer de par leurs activite s. Quatre entreprises logistiques sont positionne es sur des secteurs susceptibles de mobiliser des transports par avion (textile et pharmacie). Cette piste est travaille e par l?une des entreprises et un prospect dans le secteur du e-commerce ba tit son projet autour de l?importation par avion (FTL Express, cf. § 1.2.6. ci-dessus). Hormis peut-e tre un transporteur installe sur le site 63 , aucune entreprise de gestion des activite s au sol ne cessaires au de veloppement du fret ae rien n?est installe e sur le site : transitaire, manutentionnaire, transporteur, services aux e quipages? Le service inte gre de manutention et de gestion des entrepo ts bord de piste par l?ae roport, par ailleurs appre cie , ne facilite peut-e tre pas la constitution de cet e cosyste me. 62 HT Trucks & Parts est la filiale « maintenance et assistance » du groupe logistique allemand Hegelmann, prestataire important de Mosolf pour le transport tous modes de ve hicules. 63 Globe Express (https://www.aac-globe-express.com) est un spe cialiste national de la « logistique urbaine et agile », dont l?agence de Reims est implante e a Vatry. Cette socie te est positionne e, pour l?essentiel, sur les transports entre les sites d?entreprises et sur les livraisons du dernier kilome tre (y compris avec des services de conciergerie). PUBLIÉ https://www.aac-globe-express.com/ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 25/27 Figure 5: répartition des entreprises par secteurs et nombre d'employés Aucune entreprise installe e sur la zone logistique n?utilise actuellement le fret ae rien. Le de veloppe- ment d?activite s de e-commerce et le renforcement du secteur pharmaceutique pourraient permettre d?envisager des synergies plus importantes entre l?ae roport et le site logistique. La localisation de chargeurs a proximite imme diate est un atout pour le de veloppement du trafic ae rien, ce qui justifie de pre ter attention lors de la commercialisation des terrains a cette option. Par contre, par la taille du site, le succe s de la zone logistique ne de pend et ne de pendra que marginalement de la pre sence de la piste. Par contre, la capacite effective de desserte ferroviaire paraî t e tre un enjeu majeur, trois entreprises re cemment installe es e tant a priori des utilisateurs important de ce mode. Le de partement de la Marne a de pose le 30 mars 2021 un dossier de labellisation du site de Vatry (ZAC n° 1 et n° 2) comme site industriel « cle en main ». Ce site a e te labellise le 23 septembre 2021, en me me temps que le parc industriel de Recy et Saint-Martin-sur-le-Pre de veloppe par la communaute d?agglo- me ration de Cha lons-en-Champagne. L?orientation vers la logistique est confirme e dans le dossier de demande, tout en indiquant que des implantations industrielles, commerciales ou de service sont possibles. Cependant, la mission note que cette labellisation n?est pas vraiment valorise e. Elle n?est notamment cite e sur aucun des deux sites utilise s par le De partement pour pre senter son offre, celui de l?ae roport (https://www.parisvatry.com/cargo/zac-de-vatry) et celui du De partement (https://marne.fr/les- actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites). La valorisation de cette labellisation devrait e tre engage e, en cohe rence avec les de marches ne cessaires pour attirer sur l?ae roport des utilisateurs majeurs. Un dossier de promotion du site, visant des cibles identifie es par une e tude de marche , devrait constituer un pre alable a toute campagne de recherche d?un tel ope rateur. PUBLIÉ https://www.parisvatry.com/cargo/zac-de-vatry/ https://marne.fr/les-actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites https://marne.fr/les-actions/infrastructure-et-transports/laeroport-paris-vatry-et-ses-parcs-dactivites Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 26/27 Le Conseil de partemental a de libe re le 22 octobre 2021 pour engager les de marches de cre ation de la 3e me ZAC, sur une superficie de 360 ha. En effet, soutenue par une demande importante en grandes surfaces exprime e en 2020 et 2021, la commercialisation des ZAC n° 1 et 2 a e te dynamique et toutes les grandes surfaces sont de sormais vendues ou sous option. Cette zone est a priori comple tement ins- crite dans les orientations arre te es initialement : grands lots a vocation logistique, e ventuellement in- dustrielle, pour partie embranche s fer. Les options d?ame nagement sur la base des premie res e tudes de faisabilite ont e te pre sente es a l?assemble e de partementale lors de sa session du 20 mai 2022. Les diffe rentes options de gagent entre 250 et 270 ha cessibles, pour un cou t de travaux hors taxe de 62 M¤ environ. Le chronogramme pre visionnel permet de livrer les premie res parcelles en 2027. L?engagement de cet ame nagement s?inscrit dans un contexte re glementaire qui a beaucoup e volue depuis le de marrage du projet. Les exigences en matie re de protection de l?environnement ont e te for- tement renforce es et l?ame nagement est e videmment soumis a e valuation environnementale. La reprise de l?activite d?ame nagement et l?engagement du projet de ZAC n° 3 ont permis d?identifier plusieurs sujets environnementaux en amont. Il s?agit notamment la biodiversite et de la consomma- tion d?espaces naturels et agricoles. En effet, en sus des proce dures ne cessaires pour la cre ation et la re alisation de la nouvelle ZAC, les plus grands projets d?implantation logistiques, y compris sur les ZAC n° 1 et 2, pourraient e tre soumis a e valuation environnementale (de droit ou suite a une proce dure de cas par cas). En liaison avec les services de l?E tat (pre fecture, DREAL, DDT) et l?ae roport, le de partement a engage une de marche globale pour traiter les questions pose es par les richesses constate es en matie re de bio- diversite , tant sur la plateforme ae roportuaire que dans les deux ZAC existantes et certains espaces restant a ame nager. Il s?agit notamment d?une formation relictuelle de pelouses calcicoles propre a la Champagne crayeuse, le savart, mais aussi de terrains reste s en friche, traditionnellement inte ressants et de la pre sence de diverses espe ces prote ge es. Sur la base d?un inventaire de la biodiversite et d?une mise a jour des autres volets du diagnostic environnemental re alise a la fin des anne es 90 pour les ZAC n° 1 et 2, le de partement a engage la re alisation d?un plan de de veloppement global et d?implantation e cologique. Ce dernier a pour objectifs d?identifier les solutions d?e vitement, de re duction et de com- pensation a l?e chelle de l?ensemble du site, cherchant a tirer parti de sa surface et des spe cificite s d?usage de certaines emprises inconstructibles. En effet, l?organisation de la plateforme ae roportuaire et les servitudes ae ronautiques imposent des contraintes importantes sur la constructibilite . Le plan devrait aussi aborder la question des e nergies renouvelables, les espaces de stationnement et les toi- tures des entrepo ts constituant, a priori, des surfaces propices a l?installation de panneaux photovol- taî ques. La prise en compte en amont des contraintes spe cifiques impose es par la se curite ae rienne (e blouissement essentiellement) facilitera la pre paration des projets d?investissements. Cette de marche devrait e tre couple e avec des re flexions mene es autour du label « ae roport vert », des- tine a valoriser la gestion, la protection et l?ame lioration de la biodiversite sur les terrains ae ropor- tuaires en comple ment des actions re alise es sur les zones d?activite s. Celui-ci e value quatre enjeux : la biodiversite , l?investissement du personnel, la communication, et l?ancrage territorial de l?ae roport64. Aujourd?hui, de nombreux ae roports cherchent en outre a s?inscrire dans une de marche de re duction volontaire de leurs e missions de CO2. C?est le cas des ae roports europe ens qui adhe rent au programme 64 Source : Projet de plan de de veloppement global et d?implantation e cologique, De partement de la Marne, 20 mai 2022. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 27/27 Airport Carbon Accreditation (ACA) porte par ACI EUROPE65. Celui-ci de finit quatre niveaux de certifi- cation, dont le premier impose d?avoir e tabli le bilan carbone de l?ae roport conforme ment a la norme ISO 14064. La labe lisation « ae roport vert » porte spe cifiquement sur les enjeux de bio-diversite de l?ae roport. Elle diffe re de la certification ACA, mais en est comple mentaire. L?ae roport de Vatry pourrait mener en pa- ralle le les deux de marches, en visant, dans un premier temps, le niveau 1 de la certification ACA. A court terme, il s?agit plus d?une question d?image, que d?attirer de nouveaux usagers de la plateforme sur ce seul crite re e cologique, qui, a terme ne sera probablement plus diffe rentiant (car tous les ae ro- ports devront un jour e tre certifie s). Les niveaux supe rieurs de la de marche ACA impliquent des inves- tissements qui pourraient s?inscrire progressivement dans les futures e tapes du de veloppement de l?ae roport. L?ae roport de Vatry dispose de nombreux atouts pour accueillir une activite de transport de marchandises : sa localisation, ni trop pre s, ni trop loin de Paris, bien desservie par la route et proche de l?Allemagne et des pays du Benelux qui ge ne rent des flux de marchandises importants ; un site embranche fer et relie a une ligne capillaire fret dont la pe rennite est a priori assure e pour les dix prochaines anne es (sous re serve du financement des travaux de re novation en cours de discussion) ; un site relativement e loigne des populations environnantes qui permet d?envisager le de veloppement de ses activite s, de jour comme de nuit ; l?une des pistes les plus longues de France, e quipe e pour pouvoir accueillir de tre s gros porteurs dans des conditions me te orologiques de grade es, notamment par faible visibilite ; deux terminaux cargo bien e quipe s permettant d?accueillir tous types de fret : General Cargo, petits colis, denre es pe rissables tels que des produits d?origine animale ou ve ge tale ou des produits pharmaceutiques (chambres froides a tempe rature dirige e), des animaux vivants, du fret sensible ou des matie res dangereuses ; des temps de roulage et de traitement des marchandises re duits comparativement aux autres ae roports ge ne ralistes ou spe cialise s fret ; la proximite d?une zone logistique de superficie importante jouxtant l?ae roport. L?ae roport dispose d?infrastructures et d?e quipements qui lui permettent, sans investissement lourd, de pouvoir traiter jusqu?a 150 00 tonnes environ. A court terme, seuls des investissements d?entretien des infrastructures existantes sont ne cessaires. On constate que la zone logistique est actuellement ge re e de manie re inde pendante et e tanche par rapport a l?ae roport. A ce jour, aucune entreprise des deux zones d?activite ne reçoit ou n?expe die de marchandises par avion. Aucune entreprise de gestion des activite s au sol ne cessaires au de veloppement du fret ae rien n?est installe e sur le site : transitaire, manutentionnaire, transporteur, services aux e quipages? L?embranchement ferroviaire constitue avant tout un atout pour la zone logistique aujourd?hui sous- e value . Cependant, des entreprises qui y sont installe es commencent a envisager d?utiliser cette infrastructure. Il pourrait aussi pre senter un inte re t a l?avenir pour l?ae roport proprement dit. 65 37 ae roports français, de toutes tailles, sont implique s, dans la de marche. La France e tait ainsi, en 2018, le pays avec le plus grand nombre d?ae roports accre dite s dans le monde. Deux ae roports (Nice et Lyon) ont de ja atteint la neutralite carbone. Source : https://www.aeroport.fr/public/page/programme-airport-carbon-accreditation-reussir-la- reduction-de-notre-empreinte-carbone-2018-241 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/24 1. Les fondamentaux économiques .................................................................................................. 2 1.1 La place du transport aérien dans le transport de marchandises ......................................... 2 1.2 Le transport aérien de marchandises dans le monde ................................................................ 2 1.3 Le trafic de fret en France ...................................................................................................................... 4 1.4 Les catégories de fret et leurs spécificités ...................................................................................... 4 1.5 Les principaux acteurs du fret aérien ............................................................................................... 6 2. L?offre et la demande ? perspectives ........................................................................................... 8 2.1 Avant la crise sanitaire............................................................................................................................ 8 2.2 Pendant la crise sanitaire....................................................................................................................... 9 2.3 Les trois années à venir ........................................................................................................................ 10 2.4 Moyen et long termes ............................................................................................................................ 12 3. Les aéroports « concurrents » ..................................................................................................... 14 3.1 Deux exemples d?aéroports à dominante « fret » en Europe de l?Ouest ........................... 14 3.1.1 Aéroport de Liège ........................................................................................................................ 14 3.1.2 Aéroport de Luxembourg ......................................................................................................... 16 3.2 Le hub de Paris-Charles de Gaulle .................................................................................................... 19 3.3 Comparaison des coûts de touchée de quelques aéroports européens ............................ 21 4. Conclusion - Enjeux pour Vatry................................................................................................... 23 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/24 La part du trafic international de marchandises transporte es par voie ae rienne est modeste (moins de 1 % en volume en 2019, avant la crise sanitaire, d?apre s Air Transport Action Group - ATAG66). Elle contraste cependant avec la part de ces me mes marchandises en valeur (35 % d?apre s ATAG). Ces chiffres sont corrobore s par les donne es fournies par Eurostat. En 2020, la part en volume du com- merce exte rieur a l?Union europe enne transporte par avion e tait de 0,6 % pour les exportations et de 0,3 % pour les importations. La part en valeur e tait de 25,6 % pour les exportations et de 21,1 % pour les importations67. En comparaison, la part en volume du transport maritime e tait de 74,1 % en export et de 83,9 % en import et en valeur, de 41,4 % en export et de 51,2 % en import. Cela signifie que l?avion transporte essentiellement des biens de valeur : produits de luxe, de haute technologie (te le phones portables, composants e lectroniques) ou des biens pe rissables (fleurs) ou qui doivent e tre livre s rapidement (produits pharmaceutiques, pie ces automobiles?). De manie re ge ne rale, le transport ae rien est mieux adapte au transport de longue distance (en parti- culier intercontinental) que le transport routier ou ferroviaire. Il est peu adapte pour les produits ou les mate riaux lourds ou encombrants. Il a pour lui la rapidite qui le rend incontournable sur de longues distances, pour le fret express ou les marchandises pe rissables. Avant la crise sanitaire, la majorite du fret ae rien e tait embarque e dans les soutes d?appareils trans- portant des passagers. Pour les compagnies ae riennes, la commercialisation des soutes constitue un comple ment de recettes pour les lignes ae riennes re gulie res. Pour les donneurs d?ordre et les commis- sionnaires de transport, cette organisation permet de profiter du re seau et de la fre quence des vols de passagers ope re s par les compagnies ae riennes. La forte chute du trafic de vols passagers a modifie la re partition des marchandises entre les avions tout cargo et les avions transportant des passagers pen- dant la crise sanitaire (cf. § 2.2 ci-dessous). Au niveau mondial, les compagnies ae riennes transportent annuellement un peu plus de 60 Mt de fret (63 Mt en 2019, anne e de re fe rence avant la crise68). Le trafic e tait de 294,3 milliards de tonnes-kilo- me tres de fret en 2019. Le taux de remplissage moyen e tait de 50,3 %. Aujourd?hui, les grands flux internationaux de trafic ae rien de fret se situent entre l?Ame rique du Nord, l?Europe et l?Asie et dans une moindre mesure, le Moyen-Orient (Pays du Golfe). Le trafic entre les pays d?Asie est e galement important. Les flux avec le continent asiatique sont de sormais pre ponde rants. En 2019, les principaux ae roports, par ordre de croissant de trafic fret, e taient : Hong-Kong (4,9 Mt), Memphis (4,3 Mt, gra ce au hub principal de Federal Express - Fedex), Shanghai (3,6 Mt), Louisville (2,79 Mt), Incheon (2,76 Mt), Anchorage (2,74 Mt), Dubaî (2,5 Mt), Doha (2,21 Mt), Taipei (2,18 Mt)69. L?ae roport de Paris-Charles de Gaulle, le premier europe en, se classait au plan mondial en 11e me posi- tion avec 2,10 Mt, et Francfort 14e me avec 2,091 Mt. 66 Association sans but lucratif qui repre sente tous les secteurs du transport ae rien. Elle comprend 40 membres parmi lesquels Airports Council International (ACI), Airbus, ATR, Boeing, Civil Air Navigation Services Organisation (CANSO), CFM International, GE, International Air Transport Association (IATA), Pratt & Whitney, Rolls-Royce and Safran. https://www.atag.org 67 International trade in goods by mode of transport, Eurostat https://ec.europa.eu/eurostat/statistics- explained/index.php?title=International_trade_in_goods_by_mode_of_transport#Trade_by_mode_of_transport_in_valu e_and_quantity. 68 Source IATA. Worls Air Transport Statistics 2020. 69 Source ACI, Airport Council International PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/24 En 2019, les principaux ae roports europe ens e taient Paris ? Charles de Gaulle (2,10 Mt), Francfort (2,09 Mt), Londres-Heathrow (1,67 Mt), Amsterdam-Schiphol (1,59 Mt), Leipzig (1,22 Mt), Lie ge (0,89 Mt), Luxembourg (0,86 Mt), Cologne (0,80 Mt) et Madrid (0,59 Mt).70 En 2020 et 2021, Francfort est repasse devant Paris ? Charles de Gaulle, qui a connu une baisse de trafic plus importante que l?ae roport allemand pendant la crise sanitaire. Londres-Heathrow est de sormais au 5e me rang europe en, derrie re Leipzig, qui se rapproche d?Amsterdam-Schiphol (cf. tableau 6). D?une manie re ge ne rale, les ae roports a dominante fret (Leipzig, Lie ge, Luxembourg) ont mieux tire parti du contexte pande mique que les plateformes ae roportuaires ge ne ralistes, dont une partie impor- tante du trafic fret e tait, avant la crise, transporte e dans les soutes des vols passagers. Elles ont en effet pu continuer a accueillir et a traiter des avions tout cargo, alors que les capacite s disponibles en soute des avions passagers s?effondraient a cause de la pande mie (cf. infra, § 2.2). Lie ge a ainsi connu, en 2020 et 2021 deux anne es exceptionnelles. Il en est de me me de l?ae roport de Luxembourg, gra ce notamment a la pre sence de la compagnie tout cargo Cargolux, et qui a franchi pour la premie re fois le cap du million de tonnes en 2021. Bruxelles a e galement tire parti de son positionnement sur le secteur de la sante (acheminement de vaccins pour le compte de l?Union europe enne). La plateforme belge est toutefois devance e par Milan Malpensa, dont le trafic a augmente en 2021 de 45 % par rapport a 2020 et de 36 % par rapport a 2019, suite a l?implantation d?un nouveau hub de DHL en 2020, trois ans apre s FedEx. 70 Source https://aircargoworld.com/top-50-cargo-airports/ Tableau 6 : Principaux aéroports européens pour le transport de marchandises Source : © Upply ? Data sources : airport authorities PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/24 Le trafic de fret traite en provenance ou a destination d?ae roports français (cargo avionne plus fret postal) e tait de 2,658 Mt en 2019, avant la crise71. Il avait le ge rement baisse par rapport a 2018 (2,719 Mt). Il a a nouveau diminue pendant la crise sanitaire (2,199 Mt en 2020) avant de reprendre de s 2021 (cf. tableau 7). 2018 2019 2020 2021 Fret ae rien (en Mt) 2,719 2,658 2,199 2,594 Evolution (référence 2019) +2,3 % -- -17,3 % -2,4 % dont postal 0,219 0,140 0,143 dont ge ne ral 2,440 2,059 2,452 Tableau 7 : évolution du fret aérien en France - 2018 à 2021 Le trafic fret est tre s concentre sur les plates-formes parisiennes, essentiellement sur Paris-Charles de Gaulle : en 2019, le trafic de cet ae roport repre sentait, avec 2,102 Mt, 79 % du trafic de fret en France et, en 2021, avec 2,062 Mt, toujours 79 %. Les 10 principaux ae roports de province comptabilisent 12 % du trafic français, et les cinq principaux ae roports d?outre-mer, 3 %. La crise a des incidences importantes sur les trafics traite s par les diffe rents ae roports de province et le classement est se rieusement modifie (cf. tableau 8). L?ae roport de Vatry a tre s bien tire son e pingle du jeu, avec une croissance de trafic de pre s de 30 000 t qui le place en 7e me position en 2021. La progression du volume de marchandises transporte par des vols tout cargo a e te re alise e au be ne fice quasi exclusif de deux ae roports : Paris-Charles de Gaulle qui a capte 92 % des volumes tout cargo supple mentaires en 2020 et Vatry, qui en a capte 4 %72. Le fret transporte sur la majorite des ae roports re gionaux me tropolitains est principalement du fret express. 2019 classement 2021 Classement Charles de Gaulle 1 927 716 1 1 957 273 1 Orly 88 609 2 73 751 3 Ba le-Mulhouse 61 545 3 73 789 2 Toulouse-Blagnac 66 299 4 45 978 6 Marseille-Provence 59 694 5 55 526 4 Lyon-Saint Exupe ry 57 278 6 50 076 5 Paris Vatry 2 869 Non classe 29 781 7 Tableau 8 : Classement des aéroports français pour le transport de marchandises avionnées Le fret tout cargo Le fret tout cargo ou « General Cargo » correspond a des produits divers se caracte risant par une forte valeur ajoute e (cf. supra, § 1.1.) ou par une certaine urgence (de lais de transport et de traitement va- riant de trois a six jours en moyenne) : par exemple, des composants e lectroniques, des produits chi- miques ou pharmaceutiques, des pie ces de tache es automobiles ou encore des fleurs coupe es, des 71 Source : Union des ae roports français & francophones associe s, Re sultats d?activite des ae roports français 2021. 72 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/24 produits frais agricoles ou de pe che, ainsi que des animaux vivants. Le transport ae rien n?est pas adapte au transport de produits lourds ou encombrants, re serve s aux transports maritimes et ferroviaires. Le fret tout cargo est transporte soit dans les soutes des avions de transport de passagers (vols mixtes)73, soit dans des avions tout cargo. En 2019, 57 % du fret ae rien arrivant ou partant de France e tait transporte en soute de vols mixtes et 40 % sur des vols tout cargo. En 2020, au moment ou le nombre de vols passagers e tait le plus bas en raison de la crise sanitaire, 59 % du trafic cargo a e te transporte sur des vols tout cargo74. Pendant la crise sanitaire, faute de disposer d?une capacite suffi- sante dans les avions tout cargo, des avions passagers ont e te utilise s, de manie re de rogatoire, pour transporter des marchandises en cabine (« pax-freighters »). Mais cette pratique ne devrait pas perdu- rer, l?agence europe enne de se curite de l?aviation (AESA) ayant de cide de ne plus accorder de de roga- tions a compter du 31 juillet 2022. Le transport de marchandises en soute constitue un comple ment de recettes pour les compagnies ae - riennes transportant des passagers (environ 10 % des recettes d?une ligne re gulie re de passagers avant la crise sanitaire). L?essentiel des recettes d?un vol mixte provenant des passagers, celui-ci supporte mieux qu?un vol tout cargo un e ventuel de se quilibre du trafic de fret entre les deux sens. Plusieurs arguments militent en faveur d?une massification des trafics fret sur des ae roports ayant a la fois une activite de transport de passagers et une activite de transport de marchandises. Ces grands ae roports offrent en effet les avantages importants de pouvoir : transfe rer rapidement le fret d?une soute d?un avion mixte a un avion tout cargo et re ciproque- ment (multiplicite des « correspondances ») ; be ne ficier des nombreuses fre quences et des multiples destinations des vols passagers (via les hubs des compagnies principales, en particulier) ; cela permet notamment de diminuer les temps d?immobilisation des marchandises entre deux vols mixtes ou tout cargo ; trouver plus facilement des marchandises pour e quilibrer les deux sens d?un vol (mixte ou cargo), ce qui de pend de l?importance des flux de marchandises sur l?ae roport. Sur ce plan, l?ae roport de Vatry est a priori de savantage par rapport a des plateformes comme Paris- Charles de Gaulle : le nombre de vols passagers et tout cargo y est en effet tre s re duit, ainsi que, pour l?instant, les flux de marchandises. Cela ne condamne pas pour autant tout projet de de veloppement ou de spe cialisation de cet ae roport dans le transport de marchandises, mais rend certainement cri- tique l?atteinte du seuil minimum d?activite a partir duquel il peut devenir naturellement attractif. Le fret Express Il s?agit de petits colis ayant des contraintes fortes de de lais d?acheminement et de traitement (24 a 48 heures). C?est le cas du courrier ou des colis express (dont le transport est en pleine expansion avec le de veloppement du e-commerce, en particulier). Les marchandises sont traite es sur la totalite de leur acheminement par un dispositif de suivi en temps re el. Contrairement au fret tout cargo, le fret Express voyage en ge ne ral dans des avions tout cargo, qui peu- vent, lorsque la taille des flux le justifie, e tre de die s (FedEx - Federal Express - ou DHL posse dent leur propre flotte d?appareils). Les ope rateurs qui sont spe cialise s dans ce type d?organisation sont de nomme s inte grateurs. Ils assu- rent a la fois la fonction de transporteur et la fonction de commissionnaire qui sont habituellement se pare es (cf. § 1.5). 73 Les soutes des avions mixtes long-courriers offrent des capacite s entre 20 et 33 t pour des B 777 ou des A330-A340 selon les versions et les rayons d?action. 74 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/24 Le fret ae rien camionne En re gle ge ne rale, le fret ae rien est toujours transporte par camion pour le pre et le post acheminement vers un ae roport. Mais certains flux, dits « de fret camionne » combinent un trajet routier de moyenne distance et un flux ae rien. Par exemple, une partie des marchandises a l?export de douane es sur l?ae ro- port de Paris-Charles de Gaulle est achemine e par camion vers l?ae roport de Lie ge ou de Luxembourg pour e tre embarque e dans des avions long courrier a destination de la Chine ou du Moyen-Orient. Les raisons d?une telle combinaison terrestre-ae rien sont multiples : confort, pour le transitaire, de pouvoir effectuer les de marches administratives (par exemple, le de douanement), sur la plateforme ae roportuaire ou il est installe , inde pendamment du lieu de de part effectif des marchandises par voie ae rienne ; indisponibilite ou nombre insuffisant, sur la plateforme d?origine des marchandises, de vols vers leur destination finale dans un de lai compatible avec les contraintes d?acheminement, no- tamment de de lais ; manque de capacite sur les vols au de part de la plateforme d?origine ; conside rations e conomiques portant sur les tarifs et les conditions (notamment d?assurances) du voyage : il est parfois moins cou teux d?utiliser le camion pour un trajet d?apport vers un vol long-courrier au de part d?une autre plateforme que de re aliser directement ce dernier depuis l?ae roport d?origine des marchandises. Une partie du fret de douane sur l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle correspond donc a du fret ca- mionne qui n?embarque pas sur place, mais est camionne vers un autre ae roport, tel que Lie ge, Maas- tricht ou Luxembourg. Les trafics re ciproques sont beaucoup moins importants, les exportations et les importations des pays du Benelux e tant significativement moins importantes que les françaises. Les flux de fret camionne s sont par contre aussi tre s importants en importation (notamment vers la France, qui importe plus qu?elle n?exporte en tonnage). D?apre s la DGAC, il est difficile de quantifier ces flux camionne s, faute d?un traçage des marchandises entre les statistiques douanie res et les statistiques d?embarquement. L?ae roport de Vatry l?estime a environ 2 Mt ; les marchandises enregistre es a Paris-Charles de Gaulle sont e value es a un peu plus de 4 Mt. Le trafic avionne au de part ou a l?arrive e de Paris-Charles-de-Gaulle e tant de 2 Mt, le trafic ca- mionne correspondrait a la diffe rence. Ae roports de Paris l?e value, quant a lui a 30 %, ce qui corres- pondrait a environ 1 Mt. L?importance de ces flux de fret camionne s entre les principales plateformes europe ennes a amene des socie te s de transport a de ployer des services re guliers pour les frets les plus urgents. Ces services sont organise s sur un re seau, avec une garantie de livraison le matin des marchandises arrive es par avion en fin de journe e (pour le coeur de l?Europe de l?Ouest). L?un de ces ope rateurs, l?allemand Sovereign, associe avec le français Pre vost, dessert ainsi soixante-dix ae roports toutes les nuits. Le transport de fret par voie ae rienne fait appel a une longue chaî ne d?intervenants : le donneur d?ordre ou chargeur, qui est a l?origine de la demande de transport d?une marchan- dise, par exemple de la matie re premie re dont il besoin pour produire un objet, ou un produit destine a un client final ; le commissionnaire de transport (anciennement transitaire), qui organise le transport. Le don- neur d?ordre traite en effet tre s rarement en direct avec le transporteur (la compagnie ae rienne dans le cas du fret ae rien). Il passe par un interme diaire qui a pour missions de coordonner tous les autres acteurs de la chaî ne de transport, de choisir le transporteur, les sous-traitants, et d?assurer l?ensemble des de marches, notamment administratives (de clarations douanie res, sanitaires et phytosanitaires?) ; PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/24 le manutentionnaire (« handler »), qui proce de a la re ception du fret et aux ope rations de de - chargement, stockage temporaire, conditionnement en vue de l?embarquement dans l?avion ; les transporteurs routiers charge s du pre et du post-acheminement de la marchandise vers l?ae roport ou e ventuellement, d?une partie du trajet s?il s?agit de fret camionne (cf. 1.4) ; la compagnie ae rienne, qui transporte les marchandises vers la destination finale ; les gestionnaires d?ae roport qui ame nagent et exploitent les plateformes ae roportuaires et proposent les services ne cessaires aux compagnies ae riennes (assistance en escale, se curite , etc.) ; les services de l?E tat qui effectuent les contro les inhe rents au transport de marchandises (con- tro les douaniers, phytosanitaires ou ve te rinaires) et des contro les de su rete . Les inte grateurs (ou « expressistes ») Nous avons vu au § 1.4. que, compte-tenu des contraintes fortes de de lais d?acheminement et de trai- tement des colis et de l?importance des flux, les inte grateurs assurent a la fois la fonction de transpor- teur et la fonction de commissionnaire. Ils maî trisent ainsi la majeure partie de la chaî ne de transport, raison pour laquelle ils sont de nomme s inte grateurs. Trois grands groupes dominent le marche du fret Express : Federal Express (Fedex) est une entreprise de transport de fret ame ricaine base e a Memphis. C'est la premie re compagnie ae rienne au monde en termes de trafic total de fret ae rien (19,6 Gt.km de fret sur lignes re gulie res en 2020, dont 9,4 Gt.km en domestique) ; United Parcel Service (UPS) est une entreprise postale ame ricaine, dont le sie ge est a Sandy Springs, dans la banlieue d?Atlanta. C?est la deuxie me compagnie ae rienne au monde en termes de trafic total de fret ae rien (14,4 Gt.km de fret sur lignes re gulie res en 2020, dont 7,3 Gt.km en domestique) ; DHL Express (nom constitue a partir des initiales de ses fondateurs Adrian Dalsey, Larry Hillblom et Robert Lynn) est une socie te de transport de colis et courriers cre e e en 1969 aux E tats-Unis et de tenue depuis 2002 par la Deutsche Post (poste allemande). C?est la plus grande entreprise de logistique mondiale. La socie te de clare desservir 220 pays, transporter 1,614 milliard de colis chaque anne e et disposer d?environ 400 000 employe s et cadres, re partis dans le monde. Chacun dispose de hubs sur chacun des continents. Par exemple, Fedex a son hub principal a Memphis (E tats-Unis), et d?autres hubs aux E tats-Unis et sur chaque continent. En Europe, son hub principal est a Roissy. Celui d?UPS est sur l?ae roport de Cologne/Bonn. DHL avait envisage , en 2003, d?installer son hub europe en sur l?ae roport de Vatry, avant de le localiser a Leipzig. Les transporteurs ae riens Les principales compagnies ae riennes pour le transport international re gulier de fret sont, par ordre de croissant de tonnes-kilome tres : Qatar Airways (13,7 Gt.km), Fedex (10,3 Gt.km), Emirates (9,6 Gt.km), Cathay Pacific Airways (8,14 Gt.km), Korean Air (8,09 Gt.km), Cargolux (7,3 Gt.km), United Par- cel Service (UPS, 7,0 Gt.km), Turkish Airlines (6,9 Gt.km), China Airlines (6,3 Gt.km) et China Southern Airlines (5,6 Gt.km). Lufthansa arrive a la 13e me place (4,8 Gt.km) et KLM a la 23e me (3,0 Gt.km). Air France n?est pas classe e dans les 25 premie res.75 On retrouve dans ce classement les deux inte grateurs Fedex et UPS (dont le trafic domestique, tre s significatif, leur permet d?occuper la te te du classement pour le trafic total), mais e galement, dans les toutes premie res places, les compagnies des Pays du Golfe Qatar Airways et Emirates qui ont, en peu 75 Source IATA. Worls Air Transport Statistics 2021. Il s?agit d?un classement en fonction du trafic cargo sur lignes re gulie res exprime en milliards de tonnes kilome tres. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/24 d?anne es, de veloppe a la fois leur activite de transport de passagers et de marchandises (y compris au moyen d?ae ronefs tout cargo). Cargolux est une compagnie europe enne spe cialise e dans le transport ae rien de marchandises, base e sur l?ae roport de Luxembourg (cf. § 3.1.2.). Outre le fret transporte dans les soutes de ses avions de passagers, Air France assure une activite de transport de marchandises tout cargo gra ce a sa filiale Air France Cargo. Avant la crise sanitaire, celle- ci a conside rablement re duit son activite et sa flotte, qui se limite, actuellement a deux appareils de type B777-200F d?une capacite maximale de 102 t. Air France souhaite rede velopper son activite tout cargo et, pour ce faire, a passe commande a Airbus de quatre A350F qui seront livre s a compter de 2027. Son partenaire KLM dispose, quant a lui, de quatre appareils de type B747-400. Un nouvel acteur français est entre re cemment sur le marche , avec la cre ation par Le groupe CMA CGM, d?une filiale spe cialise e dans le fret ae rien (cf. annexe 1 § 1.2.6.). CMA CGM Air Cargo a e te cre e e en 2021. Elle s?est dote e de quatre Airbus A330-200F d'occasion (capacite d?emport de 61 tonnes). Elle poursuivra son de veloppement en 2022 avec deux Boeing B777 cargo (capacite d?emport de 102 tonnes), puis avec quatre Airbus A350F qui inte greront la flotte en 2025 et 2026 (capacite d?emport de 104 tonnes). CMA CGM a annonce fin mai son projet d?entrer au capital du groupe Air France-KLM (a hauteur de 9 %) et de nouer un partenariat exclusif de dix ans avec le groupe ae rien en ce qui concerne l?activite cargo. Comme les inte grateurs, les grandes compagnies ae riennes assurant des vols tout cargo, comme Air France Cargo ou KLM Cargo sont e galement organise es autour de hubs, en l?occurrence Roissy et Ams- terdam. L?activite de transport de marchandises (mesure e en tonnes-kilome tres) a augmente a un rythme de + 2,6 % par an en moyenne a l?e chelle mondiale, entre 2007 et 2017. Mais on constate de fortes disparite s selon les zones ge ographiques : l?Europe, a subi une contraction de ses tonnages au de but des anne es 2010, a la suite de la crise financie re de 2009, et peinait a retrouver son niveau d?activite d?avant la crise. Son taux de croissance annuelle e tait de + 3,4 % en moyenne sur la pe riode 2009-2019. Certains pays, comme la Belgique avaient un taux plus e leve , de + 5,3 %, alors qu?en France le taux de croissance e tait plus faible (+ 0,3 %).76 Il faut e galement rappeler que le fret ae rien e tait majoritairement transporte dans les soutes des avions de transport de passagers et que certaines compagnies, comme Air France et Lufthansa avaient fait le choix, avant la crise, de re duire l?activite et la flotte de leurs filiales spe cialise es tout cargo. Les cons- tructeurs Airbus et Boeing avaient aussi fortement diminue l?activite des chaî nes de fabrication d?avions cargo. Dans sa plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », Ae roports de Paris de crivait ainsi, en 2019, les perspectives du fret ae rien. « Selon les prévisions de l?avionneur américain Boeing, le marché mondial du cargo devrait bénéficier d?une croissance annuelle plus soutenue à l?avenir : 4,2 % en moyenne sur la période 2018-2037 ; ce qui devrait entraîner un doublement des tonnages au plan mondial à l?ho- rizon 2037. Le fret aérien, incluant le transport express, devrait bénéficier d?une croissance annuelle moyenne de 4,3 % mesurée en RTK (Revenu par Tonne au Kilomètre transporté) tandis que le transport postal de courrier progressera plus lentement avec une croissance moyenne d?environ 2 % par an. Au global, le trafic aérien 76 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/24 cargo aérien dans le monde devrait passer de 256 milliards de RTK en 2017 à 584 milliards de RTK à horizon 2037. Cette croissance sera principalement alimentée par l?Asie, les pays émergents d?Afrique et l?Amérique latine. D?ores et déjà, les compagnies aériennes d?Asie/Pacifique représentent 39 % du fret aérien mondial. De- puis une dizaine d?années, un mouvement alimenté par la recherche d?une meilleure compétitivité est à l?oeuvre et voit de grandes compagnies aériennes utiliser de plus en plus les soutes des avions « passagers » en remplacement des vols d?avions tout cargo. Actuellement, environ 60 % du fret est déjà transporté par des avions passagers et cette proportion devrait continuer à augmenter. » D?une manie re ge ne rale, la crise a eu un fort impact sur le transport de marchandises de mars a mai 2020, du aux mesures de confinement et au quasi-arre t des chaî nes logistiques et de transport de pas- sagers. Puis, a partir de mai 2020, l?assouplissement des re gles sanitaires, la reprise progressive de l?activite e conomique, l?intensification du e-commerce et la ne cessite d?acheminer des masques et du mate riel me dical ont permis a la demande de transport de marchandises par voie ae rienne de croî tre tre s rapi- dement (courbe en V, cf. figure 6), contrairement a celle du transport de passagers. Les avions tout cargo n?e tant pas en nombre suffisant pour y faire face, les compagnies ae riennes ont e te amene es a utiliser leurs ae ronefs de transport de passagers pour transporter du fret en cabine et en soute (« pax- freighers »). A la fin de l?anne e 2020, le trafic de fret ae rien avait pratiquement retrouve son niveau d?avant la crise. Au total, sur l?ensemble de l?anne e 2020, le trafic en tonnes-kilome tres a subi une baisse de 9,1 % par rapport a 2019 (- 14 % en Europe ; - 14,8 % en Asie-Pacifique, + 4,5 % en Ame rique du Nord)77. Le trafic de fret, s?il a recule en France de pre s de 17 % en 2020 par rapport a 2019, a mieux re siste que le trafic de transport de passagers, qui lui, a baisse de plus de 70 %. 77 Source IATA. Figure 6 : trafic cargo mensuel en milliards de tonnes-kilomètres sur la période 2017-2022 Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/24 La pression de la demande et l?insuffisance des capacite s (notamment de vols tout cargo) a entraî ne une forte augmentation du cou t du transport ae rien (2,79 $/kg en moyenne, soit + 55,9 % par rapport a 2019).78 Cf. figure 7. La section 2. de l?annexe 1 de crit le ro le de l?ae roport de Vatry pendant la crise sanitaire qui lui a permis de passer, d?un trafic de fret de 2 882 t en 2019, a 12 674 t en 2020 et 30 588 t en 2021 (y compris une petite partie de fret camionne ). La question se pose de savoir si la crise sanitaire constitue ou non un tournant majeur durablement favorable au transport ae rien de marchandises. D?une manie re ge ne rale, l?arre t brutal a l?e chelle de l?ensemble de la plane te, de but 2020, de la presque totalite des vols passagers a mis en e vidence la forte de pendance du transport ae rien de marchandises aux vols mixtes, ces derniers transportant la majorite du fret ae rien mondial. Cette prise de conscience a d?ores et de ja induit des changements de strate gie avec, par exemple, la relance, par Air France, du de veloppement de sa filiale Air France Cargo et la commande a Airbus de quatre A350F qui seront livre s a compter de 2027 (cf. § 1.5. ci-dessus). La crise sanitaire a e galement conside rablement de sorganise le transport maritime de marchandises et cette situation est toujours d?actualite (cf. la fermeture des usines et des ports chinois qui entraî ne encore, deux ans apre s le de but de la pande mie, l?immobilisation de nombreux bateaux, ainsi que de leur cargaison79). Cette de sorganisation se traduit par une augmentation des retards des navires sur les principales routes maritimes (cf. figure 8), retards qui auraient encore augmente au premier tri- mestre 202280. Elle se traduit aussi par une augmentation tre s importante des prix du transport mari- time, qui re duit significativement le surcou t du transport par avion. Les conse quences de l?intervention russe en Ukraine sont encore difficiles a e valuer. Elle risque de rendre plus complique l?acce s a certains ports et l?utilisation de certaines routes maritimes. De me me, elle impose un allongement des routes ferroviaires entre la Chine et l?Europe, routes qui e taient en 78 Source IATA, World Air Transport Statistics 2021. 79 Le nombre et la lourdeur des mesures de contro les sanitaires, voire de quarantaine, entre les re gions chinoises perturberaient aussi fortement l?acheminement des marchandises vers les grands ports. 80 Les retards des porte-conteneurs de l?alliance dont fait partie CMA-CGM seraient passe s de 9 jours en novembre 2021 a 17 jours en mars 2022. Source : journal de la marine marchande, 19 mai 2022. Figure 7 : Prix moyen du transport de fret par voie aérienne en $/kg et taux de remplissage Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/24 forte croissance ; les nouveaux itine raires ne cessitent des transbordements pour franchir la mer Cas- pienne, puis la mer Noire. Ainsi, ces e volutions confortent a court terme la place du transport ae rien dans les e changes internationaux. Par ailleurs, le de veloppement du e-commerce, acce le re par la crise sanitaire, soutient fortement la croissance de la demande de fret ae rien. De ja en forte progression avant la crise, elle est, dans le fret ae rien, de plus en plus importante. Avec une croissance de l'ordre de 30 % en 2021, il repre sentait 18 % du cargo avionne en 2021, et devrait atteindre 22 % en 2022. Malgre le retour des vols passagers, la demande de transport de marchandises exce de l?offre de capa- cite d?environ 10 %, ce qui contribue a maintenir des prix e leve s pour le fret ae rien (cf. figure 9). La perspective du maintien a court terme de recettes e leve es pourrait favoriser la cre ation de nouvelles compagnies (en France, outre CMA-CGM Cargo, la compagnie FTL Express a demande l?octroi d?une licence de transporteur ae rien, cf. annexe 1, § 1.2.6.). Pour toutes les raisons qui viennent d?e tre expose es, la demande de transport ae rien de marchandises devrait être favorable au maintien d?une activité soutenue et rentable pour les compagnies ae riennes sur la pe riode 2021-2024. C?est ce qu?ont exprime l?ensemble des acteurs du secteur que la mission a rencontre s. Figure 9 : perspectives à court terme de recettes du transport aérien de marchandises Source IATA Figure 8 : moyenne des retards en jours subies par les navires Source IATA PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/24 Ae roports de Paris avait de ja engage , avant 2019, une strate gie qualifie e d?ambitieuse pour le transport ae rien de marchandises.81 Ses dirigeants, que la mission a rencontre s, ont dit vouloir accompagner la croissance de la demande. La direction ge ne rale de l?aviation civile (DGAC) et les principaux acteurs publics et prive s du transport ae rien et de la logistique (Ae roports de Paris, Transports et Logistique de France ? TLF Overseas -, chargeurs, assistants en escale, fe de rations d?usagers et exportateurs) ont mis en place, en 2021, un groupe de travail d?analyse et de prospective du fret ae rien international. Le groupe de travail a cons- tate le manque conjoncturel de moyens cargo entre la France et l?Asie et le de laissement de la destina- tion France par les grandes compagnies chinoises et asiatiques, dans un contexte ou les droits de trafic des accords bilate raux français sont pourtant largement disponibles, que ce soit avec la Chine, l?Inde, les pays du Golfe ou l?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN)82, cf. annexe 4, § 4. La question identifie e par le groupe de travail est celle de l?attractivite des plateformes françaises et de la destination France en ge ne ral. Six axes d?approfondissement de son analyse ont e te identifie s : les acce s ae roportuaires, la fiscalite , les contro les douaniers, l?assistance en escale, la su rete et le social. Il a e galement e te convenu de prendre des contacts avec des ope rateurs chinois (via l?Ambassade de France en Chine), d?encourager la cre ation de compagnies tout cargo en France et la cre ation d?indica- teurs d?activite plus pre cis. Les travaux du groupe de travail se poursuivent et devraient aboutir avant la fin de l?anne e 2022. Il est probable que certaines tendances, comme celle de la croissance du e-commerce vont se poursuivre a moyen et long termes et vont soutenir la demande de transport ae rien de marchandises et de fret express (cf. figure 10). 81 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 82 L?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 e tats membres. Cre e e par l?Indone sie, la Malaisie, Singapour, la Thaî lande et les Philippines en 1967, elle a e te rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995), le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999). Figure 10 : prévision de la demande de fret cargo. Source: Airbus Global Market Forecast, 2021-2040, novembre 2021 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/24 Par ailleurs, un re e quilibrage entre transport en soute d?avions passagers et vols tout cargo va se re a- liser, ne serait-ce que parce que les avions cargo commande s aujourd?hui aupre s d?Airbus (A350F) et de Boeing (B777-F) seront mis en service a partir de 2025-2027. Airbus pre voit que la demande de Fret Express, pousse e par le e-commerce, va croî tre de 4,7 % par an dans les vingt prochaines anne es, et que le General Cargo, qui repre sente 75 % du marche va augmenter de 2,7 % par an. Elle anticipe un besoin d?environ 2 440 avions cargo, dont 1 560 avions re ame nage s et 880 neufs (cf. figure 11). Toutefois, plusieurs e le ments conduisent a conside rer ces pre visions avec prudence : la reprise des vols passagers et le retour du fret en soute, ainsi qu?a compter de 2025, les livrai- sons de nouveaux appareils tout cargo augmenteront l?offre de capacite ; ceci devrait avoir un effet a la baisse sur le niveau des prix du transport ae rien de marchandises, toutes choses e gales par ailleurs ; a contrario, l?augmentation du prix du carburant entraî ne celle du cou t du transport ae rien ; mais elle affecte tous les modes de transport ; la possibilite de nouvelles crises sanitaires ou ge opolitiques soudaines et brutales entache les pre visions d?incertitudes ; il est de sormais clair que la re pe tition de telles crises est de nature a entraî ner des changements de comportement des consommateurs, des entreprises et des de cisionnaires lourds de conse quences sur les flux de transport de marchandises. La guerre en Ukraine et les conse quences de la vague Omicron en Chine ont d?ores-et-de ja entraî ne une baisse des trafics (chute de 11,2 % en tonnes-kilome tres sur un an et de 2,7 % depuis le mois de mars 2022)83 ; les conse quences de la crise sanitaire, du conflit entre la Russie et l?Ukraine, et d?e ventuelles crises ulte rieures, sur les prix (inflation) et sur le pouvoir d?achat des me nages pourrait affec- ter le taux de croissance du e-commerce ; 83 Source IATA. Air Cargo Analysis, April 2022. Figure 11 : prévision de la demande en avions cargo. Source: Airbus Global Market Forecast, 2021-2040, novembre 2021 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/24 a plus long terme, la prise de conscience des enjeux environnementaux et les contraintes lie es a la lutte contre le changement climatique pourraient induire des limitations des activite s ae - riennes (notamment de nuit sur certains ae roports) ou des politiques publiques de favorables au transport ae rien a moyen et a long termes. Les e volutions de la demande de transport ae rien de marchandises de pendront aussi, pour une part, de l?ame lioration des performances environnementales de ce dernier (re duction des e missions sonores et gazeuses) ; enfin, la politique de relocalisation de certaines industries strate giques, suite a la crise sani- taire, pourrait avoir un impact significatif sur les flux de marchandises internationales. Pour toutes ces raisons, il paraî t hasardeux de s?engager sur les tendances du transport ae rien de marchandises a moyen et long termes. Les diffe rents segments du marche pourraient par ailleurs e voluer de manie re diffe rentie e, probable- ment entre le Fret Express (sous la pousse e du e-commerce) et le General Cargo, et au sein de cette dernie re cate gorie, entre les diffe rents types de produits transporte s (e lectronique, pie ces de tache es, produits pharmaceutiques, denre es pe rissables, animaux vivants, produits dangereux?). L?ae roport de Lie ge est situe a 8 km au Nord-Ouest de Lie ge, a Bierset (Wallonie). Il est accessible tre s facilement par la route (autoroutes E40, E42, E25, A604 et E40). Il n?est pas embranche fer a ce jour, mais pourrait l?e tre assez facilement avec un acce s au re seau ferroviaire non loin de la plateforme. L?ae roport a e te cre e en 1990 sous le nom de Socie te de De veloppement et de Promotion de l?Ae roport de Bierset (SAB), avant d?e tre renomme « Lie ge Airport » en 2007. L?actionnariat de l?ae roport de Lie ge est aujourd?hui compose a 50 % de NEB Participations (Nethys ? Ethias ? Belfius), a 25,6 % du groupe ADP International et a 24,4 % par la Socie te wallonne des ae roports Sowaer. Cette dernie re est une socie te publique du gouvernement wallon qui porte ses participations dans les socie te s ae roportuaires de Lie ge et Charleroi et met en oeuvre les programmes d?investissements dans les infrastructures et les parcs d?activite pe riphe riques. L?ae roport a grandi progressivement, avec le de veloppement d?une activite passagers a partir de 1994, qui est toutefois reste e modeste et volontairement limite e par la re gion wallonne afin de favoriser le de veloppement de l?ae roport de Charleroi. Il s?est surtout spe cialise , a partir du milieu des anne es 1990, dans le transport de marchandises, avec l?implantation, en 1996, du hub europe en de la compagnie israe lienne Cargo Airlines. En 1998, c?est le centre de tri de TNT qui s?y implante (TNT a e te rachete e en 2016 par FedEx). En 2008, Ethiopian Airlines et la compagnie israe lienne El Al y de me nagent leur hub europe en. Qatar Airways Cargo dessert l?ae roport depuis en 2013. Occupant une position strate gique dans une re gion ou transite 73 % du transport europe en de fret ae rien, entre les villes de Paris, Amsterdam, Francfort et Luxembourg, l?ae roport de Lie ge a une activite de fret-express, de e-commerce, de transport de produits pharmaceutiques et pe rissables et d?animaux vivants. Pendant la crise sanitaire, Lie ge Airport a par ailleurs e te reconnu comme hub de l?organisation mondiale de la sante (OMS) pour l?acheminement de mate riel me dical et de fournitures critiques (masques, gants, kits de test?), a l?instar de sept autres ae roports dans le monde. Fin 2018, la de cision a e te prise d?accueillir la plateforme logistique d'Alibaba Group en Europe. La filiale d?Alibaba, Cainiao, y a ainsi inaugure , en novembre 2021, un entrepo t de 33 000 m² en acce s direct avec les pistes. Elle a pour objectif de se de velopper en construisant progressivement trois autres PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/24 entrepo ts pour atteindre une superficie totale de 120 000 m² a l?horizon 2026 et alimenter a terme un hub de 15 avions et 550 camions par jour. Ce projet de de veloppement ne cessitera 700 emplois sup- ple mentaires par rapport aux 200 emplois de ja cre e s. C?est de sormais le sixie me plus grand ae roport de transport de fret d?Europe, et le premier de Belgique (il a de passe le million de tonnes de marchandises transporte es en 2020). 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Passagers 303 521 299 263 302 667 299 427 382 619 192 381 171 028 170 400 44 188 76 436 Fret en tonnes 577 225 561 160 590 811 651 001 660 643 716 894 871 596 902 047 1 113 988 1 412 206 Tableau 9 : trafic passagers et fret de l?aéroport de Liège de 2012 à 2021 (source SPF mobilités) En 2020, l?ae roport de Lie ge a connu une hausse annuelle de 27 % du trafic de marchandises, a la faveur notamment de l?explosion du e-commerce dans le sillage des confinements : il a ainsi transporte pre s de 500 millions de colis, contre 362 millions en 2019. Cette dynamique s?est poursuivie en 2021. Le nombre total de mouvements d?ae ronefs transportant du fret a e galement augmente de 10,7 % en 2020, avec 34 264 vols, contre 30 934 en 2019, avec un objectif de 65 000 d?ici 2040. L?ae roport de Lie ge est e galement contigu a une « zone de de veloppement e conomique » importante qui lui permet d?accueillir des ope rateurs de transport de marchandises (transitaires, manutention- naires, compagnies ae riennes) ayant besoin d?un traitement du fret ae rien en premie re ligne (avec ac- ce s direct aux deux pistes de l?ae roport), tels que WFS, Challenge Air Cargo Group, Swissport Cargo Services, AviaParner. Des superficies sont e galement disponibles pour l?implantation de bureaux ou de ba timents ne ne ces- sitant pas d?acce s direct aux pistes (tels que des espaces de bureaux pour des transitaires?). Un parc d?activite pe riphe rique est en cours d?ame nagement permettant l?installation e ventuelle d?entreprises sans lien direct avec les activite s de l?ae roport. L?ae roport repre sente environ 9000 emplois dont la moitie d?emplois directs, et ambitionne d?employer 16 000 personnes d?ici 2040. Lie ge Airport accueille sur ses emprises environ 120 entre- prises et posse de deux filiales, Lie ge Airport Security, charge e de la su rete , et Lie ge Airport Business Park, charge e de l?immobilier. Il a ge ne re un chiffre d?affaires de 41,97 millions d?euros en 2020, en hausse de 17 % par rapport a 2019 ou il atteignait 35,95 millions d?euros. Le plan strate gique 2020-2040 donne a Lie ge Airport plusieurs objectifs. Il vise d?atteindre un tonnage de 2,5 millions de tonnes, soit 4 % de croissance par an, ne cessitant 60 000 vols par an. L?investisse- ment ne cessaire est estime a 591 millions d'euros. Ce dernier sera finance a hauteur de 246 millions d'euros par l'actionnaire public wallon Sowaer pour les infrastructures de base, de 158 millions d'eu- ros par Liege Airport Business Park afin de de velopper l'activite bureaux avec 32 000 m² supple men- taires, et par 186 millions d'euros de fonds propres. Si le de part partiel de FedEx pour Paris est partiellement compense par le plan d?investissement a l?ho- rizon 2040 et la politique de diversification mene e (Alibaba, Qatar Airways?), l?ae roport de Lie ge pour- rait e tre plus touche par les conse quences de la guerre en Ukraine. Il accueillait en effet deux compagnies cargo russes, Atran, qui ope rait entre trois et six vols par semaine a Lie ge, et Airbridge Cargo, qui assurait 11 vols hebdomadaires. Ainsi, 6 % (soit 86 000 tonnes) de la marchandise totale de l?ae roport en 2021 provenait d?Airbridge Cargo. Par ailleurs, certains des utilisateurs de l?ae roport que la mission a rencontre s se sont plaint de la qua- lite de service et des gre ves trop fre quentes, et envisageraient de transfe rer tout ou partie de leur acti- vite sur une autre plateforme. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16/24 Il faut noter que l?actuelle coalition fe de rale belge donne la priorite au fret ferroviaire, avec pour objec- tif de doubler son volume d?ici a 2030, alors que ce ne sont que 10,5 % du transport de marchandises qui passent aujourd?hui par le rail, le camion ayant 75,8 % des parts de marche . Enfin, l?ae roport de Lie ge pourrait tirer parti du report modal via le projet Euro Carex, actuellement en attente faute d?une vision du marche et d?un plan d?affaires clairs et partage s par les acteurs des diffe rents pays concerne s84. L?ae roport est situe au Nord-Est de la ville de Luxembourg, au lieu-dit Findel, a cinq kilome tres environ du centre-ville. L?orientation de la piste impose le survol du centre-ville (et plus pre cise ment du quar- tier de la gare), a relativement basse altitude. Un couvre-feu ge ne ral est donc impose de 23 heures a 6 h, avec des de rogations possibles pour les atterrissages de vols ayant e te de cale s. Son de veloppement depuis une trentaine d?anne e est e troitement lie a celui de Cargolux, filiale spe cia- lise e fret de Luxair85, la compagnie ae rienne nationale du Grand-Duche . Il de marre re ellement ses ac- tivite s commerciales en 1945. Il est exploite par une socie te anonyme, la Socie te de l?Ae roport de Luxembourg SA, proprie te a 100 % du Grand Duche . Les e quipements de l?ae roport ont e te mis a niveau par e tape, en accompagnement du de veloppement de Luxair et de Cargolux, cre e e en 1970. Les dernie res e tapes ont e te l?allongement de la piste a 4000 m en 1984 (ne cessaire pour la bonne exploitation des Boeing 747 cargo de Cargolux), le renou- vellement des ae rogares de passagers en 2008 et 2017, ainsi que le de veloppement des ae rogares de fret, a l?extre mite Nord-Est de la plateforme ae roportuaire. Les ae rogares de fret constituent un ensemble inte gre , sur une surface de 42 hectares environ (cf. fi- gure 12). Ce pe rime tre est se curise , hormis le stationnement des ve hicules le gers qui n?ont pas le droit de pe ne trer, sauf exceptions. Les ba timents sont la proprie te de Luxair. Ce po le, tre s inte gre et dense, regroupe toutes les fonctions ne cessaires au passage du fret. Les aires de stationnement permettent le traitement de 12 avions de grande capacite (essentiellement les Boeing 747-400 et 747-800 de Cargolux). Pre s de 200 camions peuvent stationner dans le pe rime tre se curise , hors positions aux quais de chargement. C?est un stationnement payant apre s une franchise de 12 heures (100 ¤ la demi-jour- ne e). 84 Euro Carex (acronyme de Cargo Rail Express) est un projet, initie en 2006, d?utilisation de trains a grande vitesse pour le transport de marchandises sur des distances comprises entre 200 et 800 kilome tres afin de connecter les plus grands sites logistiques europe ens. Il pre voit d?exploiter les lignes a grande vitesse pendant les heures creuses du trafic voyageur (la nuit principalement) avec des rames adapte es au transport de fret. Une association Roissy Carex a e te cre e e en 2006 afin de fe de rer l?ensemble des promoteurs au projet, aussi bien publics (communes, de partements?) que prive s (entreprises telles FedEx, La Poste, Air France-KLM Cargo, TNT, WFS, Ae roports de Paris?). Le projet est labellise Grenelle de l?environnement depuis le 25 octobre 2007. Le re seau ferroviaire pourrait ainsi relier Londres, Amsterdam, Paris, Berlin, Cologne, Francfort, Lyon, Lie ge, et dans un second temps : Madrid, Barcelone, Bordeaux, Milan, Torino, Bologne, Strasbourg et Aix-Marseille. 85 Premie re compagnie europe enne de fret ae rien, Cargolux exploite 30 Boeing 747-400 et 747-800. L?actionnariat est re parti en trois parts a peu pre s e gales : la maison me re Luxair (35,1 %), la socie te d?investissement du Henan (Chine) HNCA (35 %) et l?E tat de Luxembourg (29,9 %), directement et via deux e tablissements bancaires publics ? BCEE et SNCI. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17/24 Figure 12 : zone cargo du Findel - aéroport de Luxembourg Source : mission - Fond de photographie : Google Earth Pro, images satellite du 25 août 2016 secteur Zone Surface A Stationnement des ae ronefs 16 ha B Ae rogares fret 1, 2 et hors gabarit 9 ha C Stationnement des poids lourds 2,6 ha D Stationnement des ve hicules le gers 1,7 ha E Aires de chargement, circulations et divers 6 ha F Re serves foncie res et de laisse s 6,5 ha G Espaces verts 0,2 ha TOTAL 42 ha B F B C A B C D PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18/24 La manutention est assure e par une filiale spe cialise e de Luxair. Les deux ae rogares de fret sont e qui- pe es avec des syste mes automatise s de distribution des palettes avion, qui distribuent et reprennent ces palettes tout le long des deux ae rogares, apre s stockage temporaire de gestion des files d?attentes. Ces dispositions industrielles permettent que les marchandises arrive es par les vols du matin (arrive es d?Asie) soient pre tes a charger dans les camions en fin de journe e, permettant la distribution dans toute l?Europe le jour suivant l?atterrissage. Conforme ment a la re glementation europe enne, l?ae roport relance une consultation pour installer un deuxie me manutentionnaire. L?importance des installations techniques qu?il faudra exploiter en commun, d?une part, la part pre -ponde rante de Cargolux dans le trafic, d?autre part, constituent des difficulte s majeures pour un nouvel entrant. L?ae roport de Luxembourg-Findel est le septie me ae roport de fret europe en, avec 1,125 millions de tonnes en 2021, en forte croissance pour la deuxie me anne e conse cutive. Comme les autres plate- formes du Benelux, il tire particulie rement bien profit de la crise. Outre Cargolux, dont il est le hub principal, l?ae roport est desservi par une dizaine d?autres compagnies qui exploitent des avions cargo. En effet, du co te passager, l?ae roport n?accueille que des courts et moyens courriers vers l?Europe et quelques destinations au Maghreb, ainsi que Istanbul. Me me si les ae roports spe cialise s fret de Lie ge et de Luxembourg ont une organisation tre s diffe rente (le premier a une pluralite d?ope rateurs, notamment de compagnies ae riennes et de manutention- naires alors que le second est tre s centre sur Luxair et ses filiales ? Cargolux et la filiale spe cialise e dans la manutention), ils ont en commun d?avoir suivi une trajectoire progressive de de veloppement sur une trentaine d?anne es. Figure 13 : Évolution du trafic de marchandises en tonnes de l?aéroport de Luxembourg Source : Service de statistique du Gand Duché de Luxembourg https://data.public.lu/fr/datasets/statistiques-evolution-du-trafic/#_ PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19/24 Avec 2,1 millions de tonnes de fret et de courrier traite s en 2019, l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle se classait au 11e me rang mondial pour le cargo et a la premie re place des ae roports europe ens devant Francfort. Depuis la crise sanitaire, ce dernier est repasse devant l?ae roport parisien (cf. § 1.2. ci- dessus). L?ae roport parisien concentre pre s de 80 % du trafic fret français. Sa position ge ographique le met a moins de deux heures de vol de la plupart des grandes villes europe ennes. Il est au centre d?une zone de chalandise de 25 millions d?habitants dans un cercle de 200 km de rayon. L?ae roport de Paris-Charles de Gaulle accueille les trois grands hubs d?Air France Cargo, de FedEx et de La Poste, douze des quatorze plus grands noms du fret mondial (parmi lesquels DHL, DB-Schenker, Kuehne+Nagel, WFS ou encore UPS) et dix-huit compagnies ae riennes tout cargo. Son activite de fret ge ne re plus de 40 000 emplois, dont 15 000 emplois directs86. Figure 14 : Évolution du trafic sur l?aéroport de Paris-Charles de Gaulle Source ADP Paris-Orly a, quant a lui, de veloppe une activite de niche, du fait notamment de sa proximite avec le marche d?inte re t national de Rungis (importation de fruits, de le gumes et autres produits frais). La plate-forme ae roportuaire de Paris-Charles de Gaulle est en mesure d?offrir une capacite de traite- ment annuelle de fret pouvant aller jusqu?a 3,6 Mt de marchandises ? 5 Mt par an a terme. Sur les 3 257 hectares de la plateforme, 300 hectares sont de die s aux activite s de fret ae rien qui regrouperont pre s de 700 000 m2 de ba timents (terminaux de fret, messageries cargo, hangars, entrepo ts, centres de tri, etc.) donnant un acce s direct a 80 postes de stationnements avions. Les activite s cargo sont regroupe es a l?Ouest de la plateforme en trois zones : une zone au Sud du doublet de pistes Nord accueillant le hub europe en de FedEx, premie re entreprise mondiale de transport express ; la Cite Cargo («Cargo City»), a l?Ouest du doublet de pistes Sud qui accueille les activite s d?Air France-KLM, le centre d?exploitation de Chronopost et de La Poste, des socie te s de fret, ainsi que le centre logistique de fret ae rien de Roissy-Sogaris ; Une zone re serve e pour le projet Euro Carex87 au Nord-Ouest. Depuis 2011, le Groupe ADP a entrepris de re ame nager et de redynamiser la Cite Cargo. Environ 86 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 87 Cf. note 84 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20/24 71 000 m2 de nouveaux ba timents ont e te de veloppe s entre 2011 et 2015. Avant la crise sanitaire, le Groupe ADP visait, dans le cadre de son plan strate gique Connect 2020, la poursuite de la densification et du renouvellement de la zone cargo et le de veloppement d?environ 100 000 m2 d?installations ter- minales cargo supple mentaires sur 2016-2020. Figure 15 : schéma de l'aéroport Charles de Gaulle Source : ADP, plaquette « Cargo, l?ambition des aéroports parisiens », 2019 Figure 16 : La Cité Cargo de l?aéroport Charles de Gaulle Source : ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des aéroports parisiens », 2019. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21/24 La strate gie d?Ae roports de Paris en matie re de transport cargo se de cline suivant les quatre axes sui- vants88 : reconque te du trafic avec la mise en oeuvre d?un programme d?aide marketing pour encourager le de veloppement des routes cargo existantes et de nouvelles routes ou l?implantation de nou- velles compagnies ae riennes tout cargo ; engagement d?une meilleure qualite de service, avec, outre la modernisation de la Cite Cargo pour offrir des installations aux plus hauts standards internationaux, des actions portant sur la proprete , la signale tique et la se curite (vide osurveillance) ; pre paration de l?e volution de l?activite cargo sur le long terme, avec un projet de syste me de ge olocalisation des mate riels, un projet de station animalie re a l?export en comple ment de celle existante a l?import, des e tudes prospectives portant sur l?opportunite d?une offre commune air-mer avec les ports de Paris Seine Normandie (HAROPA), sur l?e volution me tiers des ope ra- teurs fret ou encore sur un benchmark europe en du cou t de la tonne de fret sur l?ensemble de la chaî ne logistique ; promotion du transport de fret ae rien en militant pour le de veloppement des droits de trafic (octroi des droits de 5e me liberte 89) et de toutes mesures de simplification administrative qui ame liorent la compe titivite du fret ae rien en France. Cette strate gie ne semble pas e tre remise en cause par Ae roports de Paris apre s la crise sanitaire. Dans le cadre du groupe de travail sur l?analyse et la prospective du fret ae rien international, anime par la DGAC (cf. § 2.3.), cette dernie re a pre sente , le 7 juillet 2021, une comparaison des cou ts de tou- che e de six ae roports europe ens repre sentatifs du trafic fret : Paris-CDG, Francfort, Lie ge, Luxembourg, Bruxelles et Amsterdam. A la demande de la mission, la DGAC a ajoute a la comparaison les cou ts de touche e sur l?ae roport de Vatry. Le cou t de touche e complet, pour une rotation d?un ae ronef (de jour ou de nuit), est de fini comme « l?ensemble des prestations facture es sous forme de taxes ou de redevances, a une compagnie ae - rienne, pour effectuer l?atterrissage, la circulation au sol, le stationnement et le de collage de l?ae ronef, le de barquement et l?embarquement des marchandises d?un avion tout cargo » 90. Les re sultats refle tent le cou t d?une rotation d?un ae ronef, suivant le type d?ae ronef et les parame tres retenus (tonnage marchandise?) au 1er avril 2021. Le choix des parame tres a e te e tabli en concertation avec Ae roports de Paris. Le pe rime tre de la comparaison ne comprend pas les prestations d?assistance en escale spe cifiques aux avions « cargo » (de chargement des palettes, stockage...), qui font l?objet de contrats commerciaux. Les redevances de navigation ae rienne sont prises en compte pour les services terminaux de circulation ae rienne (RSTCA), celles-ci e tant spe cifiques a chaque route ae rienne exploite e. Le pe rime tre retenu exclut les redevances de route. La prise en compte d?une rotation permet de s?assurer de l?application de l?assiette de certaines taxes et/ou redevances facture es soit a l?atterrissage, soit au de collage. Les donne es sont celles des guides tarifaires des diffe rents ae roports et ne refle tent donc pas d?e ven- tuelles mesures commerciales conclues entre un ae roport et un transporteur. En ajoutant Vatry a ce panel, les re sultats de la comparaison re alise e par la DGAC sont les suivants : 88 Source ADP, Plaquette « Cargo : l?ambition des ae roports parisiens », 2019. 89 Cf. annexe 4, § 4. 90 Source DGAC. Pre sentation du bilan de l?anne e 2020 dans le cadre du groupe de travail mis en place par la DGAC sur les perspectives du fret ae rien en France, 7 juillet 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22/24 Rotation de nuit : Vatry affiche une moyenne supe rieure de 8 % a Paris-CDG (cf. figure 17). Toutefois, le guide tarifaire « Tarifs, redevances et prestations applicables au 1er janvier 2021 » de l?ae roport de Vatry mentionne une redevance d?atterrissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », soit 4,20 ¤ par tonne MTOW au lieu de 8 ¤. Si l?on prenait en compte cette donne e, le cou t de touche e serait infe rieur d?un quart a un tiers, selon les appareils, a celui de Paris-CDG conduisant l?ae roport a un positionnement concurrentiel europe en au meilleur niveau, a l?exception de celui d?Amsterdam. Rotation de jour : Vatry affiche une moyenne supe rieure de 35 % a Paris-CDG (cf. figure 18). Toutefois, le guide tarifaire « Tarifs, redevances et prestations applicables au 1er janvier 2021 » de l?ae roport de Vatry mentionne une redevance d?atterrissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », soit 4,20 ¤ par tonne MTOW au lieu de 8 ¤. Si l?on prenait en compte cette donne e, le cou t de touche e serait infe rieur de 8 % a 15 %, selon les appareils, a celui de Paris-CDG conduisant l?ae roport a un positionnement concurrentiel dans la moyenne des principaux ae roports europe ens. Figure 17 : Coût de touchée pour une rotation de nuit ? Source : DGAC PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23/24 Figure 18 : Coût de touchée pour une rotation de jour - Source DGAC On peut en conclure que les cou ts de touche e a l?ae roport de Vatry, pour une rotation, ne sont pas com- pe titifs par rapport aux autres plateformes conside re es dans la comparaison. En revanche, pour une compagnie ae rienne effectuant re gulie rement des vols a Vatry et be ne ficiant d?une redevance d?atter- rissage cargo « minore e sur une base annuelle contractualise e », les cou ts de touche e sur cet ae roport sont attractifs, notamment de nuit. Personne ne sait tracer des perspectives de long terme en ce qui concerne la poursuite du de veloppe- ment du transport ae rien de marchandises, en raison des incertitudes expose es au § 2.4. ci-dessus et notamment, de la survenance possible de nouvelles crises sanitaires ou ge opolitiques, des contraintes de plus en plus fortes impose es au transport ae rien par la lutte contre le changement climatique et des effets de la politique de relocalisation de certaines industries strate giques souhaite e par le gouverne- ment. Le de veloppement du transport ae rien de marchandises be ne ficie toutefois, a court terme (jusqu?en 2024), de conditions de de veloppement favorables sur les longues distances pour plusieurs raisons : pousse e du e-commerce dont les de lais courts favorisent le transport ae rien, de sorganisation que connaî t actuellement le transport maritime suite a la crise sanitaire et a la guerre entre la Russie et l?Ukraine, de ficit de capacite de transport ae rien par rapport a la demande, qui assure, pour l?instant, une bonne rentabilite pour les compagnies ae riennes (cf. § 2.3. ci-dessus). Cette situation constitue une opportunite pour certains ae roports, de capter ces nouveaux trafics, no- tamment pour l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle qui dispose de nombreux atouts pour de velopper PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24/24 son activite cargo et qui s?est dote d?une strate gie pour ce faire, de s avant la crise sanitaire (cf. § 3.2.). Il accueillera d?ailleurs de s cette anne e la base de la nouvelle compagnie CMA CGM Cargo. Ce pourrait aussi e tre le cas pour les ae roports spe cialise s dans le transport de marchandises, tels que Luxembourg et Lie ge. Mais la mission conside re qu?il y a sans doute, e galement, a court terme, un espace de de veloppement en France pour un ae roport oriente fret, de taille modeste, bien situe , moins cher que les grands ae ro- ports internationaux, plus adaptable a la demande et offrant des temps de traitement re duits, sans proble me de capacite ni de contraintes d?exploitation, notamment de nuit. Cet ae roport pourrait e tre celui de Vatry, qui dispose des atouts liste s en annexe 1. Il pourrait non seu- lement capter une partie des nouveaux trafics cargo a court terme, mais peut-e tre e galement une partie des flux camionne s entre Paris-Charles de Gaulle et des ae roports e trangers comme Lie ge, Luxembourg ou Maastricht (cf. supra, § 1.4.). Il est difficile d?estimer pre cise ment le tonnage de ces flux, mais ceux- ci seraient supe rieurs a 1 Mt par an. En capter 10 % dans un marche globalement en croissance, soit 100 000 tonnes, ne paraî t pas hors de porte e et permettrait a l?ae roport d?atteindre l?e quilibre e cono- mique. Un tel niveau de trafic ne bouleverserait pas les parts de marche des principales plateformes en Europe (100 000 tonnes correspondrait au maximum a 4,5 % du trafic de Paris-Charles de Gaulle, a 7 % de l?ae roport de Lie ge ou a 0,7 % des 14,257 millions de tonnes de fret ae rien transitant par des ae ro- ports de l?Union europe enne a 27). Les perspectives a court terme et les incertitudes a moyen et long termes laissent a Vatry une fene tre d?opportunite de deux a trois ans pour atteindre l?e quilibre e conomique (condition ne cessaire de tout de veloppement) et, pour consolider les premie res e tapes d?un de veloppement progressif ulte rieur (sce nario 2 envisage par la mission, cf. § 4.1.2. du rapport), ou pour nouer un partenariat avec un inte - grateur capable de porter la responsabilite et l?essentiel du financement du de veloppement (sce nario 1 envisage par la mission, cf. 4.1.1. du rapport). Comme souligne ci-dessus au § 1.4, la contrainte de massification des flux de marchandises avantage une plateforme comme celle de Paris-Charles de Gaulle, qui a une forte activite de transport de passa- gers et de transport de fret permettant d?optimiser la re partition du fret entre des vols mixtes et des ae roports tout cargo ou comme celles de Lie ge ou Luxembourg, qui disposent de ja d?un trafic tout cargo important. Mais cela ne condamne pas pour autant tout projet de de veloppement ou de spe cialisation de l?ae roport de Vatry dans le transport de marchandises, notamment dans le cadre d?un deux sce na- rios envisage s par la mission. Cela rend toutefois critique l?atteinte du seuil minimum d?activite a partir duquel l?ae roport de Vatry pourra devenir naturellement attractif et ne cessite que celui-ci se pre pare et sache saisir rapidement les opportunite s qui pourront se pre senter. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1 1. Le marché ............................................................................................................................................. 3 1.1 Transport de marchandises et logistique ........................................................................................ 3 1.1.1 Demande de transports de marchandises à moyen et long termes .......................... 3 1.1.2 Evolution des services logistiques ......................................................................................... 4 1.2 Les entrepôts et plateformes logistiques (EPL) ............................................................................ 6 1.2.1 L?immobilier .................................................................................................................................... 6 1.2.2 L?emploi ............................................................................................................................................. 8 2. Les acteurs .......................................................................................................................................... 10 2.1 Les acteurs de la logistique terrestre .............................................................................................. 10 2.2 Les acteurs de l?immobilier logistique ............................................................................................ 11 3. Positionnement de l?agglomération de Châlons-en-Champagne .................................... 13 3.1 Trois aires logistiques très importantes ........................................................................................ 13 3.2 Des tensions structurelles sur l?emploi logistique ..................................................................... 14 3.3 Un positionnement prix compétitif .................................................................................................. 15 4. Enjeux pour Vatry ............................................................................................................................ 15 4.1 Stratégie commerciale et articulation avec l?aéroport ............................................................. 15 4.1.1 Etat des lieux ................................................................................................................................. 15 4.1.2 Réserves foncières pour la zone cargo ............................................................................... 16 4.1.3 Implantation d?activités de services aux professionnels du fret aérien ................ 21 4.2 Services aux entreprises et aux salariés ........................................................................................ 21 4.2.1 Déplacements des salariés....................................................................................................... 21 4.2.2 Pôle de vie ...................................................................................................................................... 22 4.2.3 Services aux transporteurs ..................................................................................................... 24 4.2.4 Emplois ............................................................................................................................................ 25 4.2.5 Très haut débit ............................................................................................................................. 25 4.2.6 Signalétique ................................................................................................................................... 26 4.2.7 Vers un club d?entreprises ....................................................................................................... 26 4.3 Extensions et gestion à long terme du site ................................................................................... 28 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2 4.3.1 Au regard de la planification territoriale ........................................................................... 28 4.3.2 Les enjeux environnementaux ............................................................................................... 29 4.3.3 Les enjeux de la gestion à long terme ................................................................................. 30 4.3.4 Un schéma directeur d?ensemble .......................................................................................... 30 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3 La logistique au sens large est un secteur majeur de l?e conomie nationale. Elle couvre le transport pro- prement dit des marchandises et les services logistiques. Elle contribue pour environ 10 % au produit inte rieur brut et emploie environ 1,4 million de personnes91 dans une grande varie te d?entreprises : transporteurs des diffe rents modes, manutention, entreposage, maintenance, mais aussi de nom- breuses entreprises qui assurent tout ou partie de leurs transports pour compte propre, notamment dans les secteurs de la construction et de la production agricole. Aucune projection comple te d?e volu- tion de ce secteur n?est disponible. Cependant, le rapport CGEDD ? France Strate gie Prospective 2040- 2060 des transports et des mobilités92, qui porte sur l?ensemble des de placements, consacre l?un de ses six rapports the matiques aux marchandises. Ce travail a pour objectif d?identifier les priorite s en ma- tie re de politiques publiques permettant d?atteindre les objectifs de neutralite carbone dans le secteur des transports. Ce rapport examine sept sce narios. Tous les sce narios sont construits sur un cadrage macro-e cono- mique commun. L?e volution de la population est celle du sce nario central e tabli par l?INSEE en 2021, portant la population française en 2040 a 69,2 millions d?habitants93. Le PIB par habitant croit a 1,4 % environ94, sans prise en compte de re troactions des sce narios sur la richesse nationale. Les sept sce na- rios sont distingue s par deux parame tres : l?ambiance d?e volution des technologies de motorisation (trois niveaux) et les politiques de sobrie te (cinq niveaux). Aucun des cinq sce narios prospectifs ne parvient a atteindre les objectifs de neutralite carbone. Les auteurs ont donc aussi e labore deux sce na- rios re trospectifs d?atteinte de la neutralite carbone, l?un dit de « pari technologique » et l?autre dit de « pari socie tal ». Pour ce qui concerne le volume des transports terrestres de marchandises, principale entre e pour exa- miner les enjeux de positionnement de Vatry, les hypothe ses conduisent a des e volutions tre s contras- te es de la demande exprime e en tonnes-kilome tres, de la re partition modale, et au sein du transport routier, du nombre de ve hicules-kilome tres (du fait de politiques d?optimisation des chargements, no- tamment). A l?horizon 2040, de ja lointain, le sce nario du « pire climatique » conduit a une augmentation de pre s de 50 % environ de la demande de transports par rapport a 2017 (617 milliards de tonnes-km pour 423 en 2017), un volume significativement supe rieur a la tendance (564 milliards de tonnes-km, soit 33 % d?augmentation). Tous les autres sce narios, hormis celui de pari socie tal, conduisent a des vo- lumes le ge rement infe rieurs a cette tendance (entre 540 et 557 milliards de tonnes-km). Le sce nario dit de pari socie tal a e te analyse plus succinctement pour ce qui concerne les transports de marchan- dises. Il de bouche sur une stabilisation au niveau de 2017 du nombre de tonnes-km par voies terrestres. 91 Bilan annuel des transports en 2019, Datalab 82, Commission des comptes de transport de la Nation, Paris, de cembre 2020, 148 p. & annexes 92 Le Rapport CGEDD et France Strate gie de fe vrier 2020 «Prospective 2040-2060 des transports et des mobilités ? 20 ans pour re ussir collectivement les transports de demain » comprend, outre le rapport principal, six rapports the matiques dont un est consacre aux marchandises. 93 Sce nario central des projections de population a l?horizon 2070, INSEE premie re n° 1881 du 29 novembre 2021. 94 Le sce nario retenu pour l?e volution du PIB par habitant est la moyenne des e volutions du PIB par habitant retenue par le comite d?orientation des retraites (COR) dans son 8e me rapport de juin 2021. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4 Figure 19 : Chronique des tonnes-km du transport terrestre de marchandises selon les scénarios Source CGEDD et France stratégie Prospectives des mobilités 2040-2060 Le rapport, constatant que les sce narios ne permettent pas d?atteindre l?objectif de re duction des e mis- sions de CO2, identifie bien la ne cessite de « revenir sur la demande de transport de marchandises » pour assurer le bouclage final de l?exercice. Cependant, les pistes de travail e voque es ne sont pas ap- profondies (structure de la consommation des me nages, chaî nes de production des biens, re industria- lisation de l?Europe et/ou de la Me diterrane e et secteur de la construction). En conclusion, il faut probablement retenir que ces travaux invitent a examiner avec circonspection des projections de de veloppement en volume des activite s logistiques assises sur les croissances fortes constate es dans le passe re cent. Il en va de me me pour les projections a moyen terme e labore es sans tenir compte des e volutions qui seront ne cessaires pour atteindre les objectifs d?atteinte de la neutra- lite carbone en 2050. En effet, la neutralite carbone du secteur des transports, un des plus forts contri- buteurs actuels aux e missions, est indispensable a l?atteinte des objectifs globaux. Les prestations offertes, bien que tre s variables, sont souvent classe es dans quelques cate gories ge ne - riques. Les logiques d?organisation et d?implantation territoriale de ces diffe rents segments sont tre s diffe rentes : niveau d?inte gration de l?activite , importance de l?ancrage sur les plateformes multimo- dales (ae roports, ports, rail-route), maillage du territoire, nature des services comple mentaires assu- re s par la chaî ne logistique. Les principales cate gories sont les suivantes : les services postaux (re seau et horaires fixes, re gularite ), les services de messagerie express (de lais garantis quelle que soit la destination), la logistique ge ne rale, plus ou moins riche en services (cf. ci-dessous), le e-commerce, inte grant un fort contenu de gestion et de pre paration de commande, d?une part, avec des prestations de livraison de type « messagerie » jusqu?au client final, les services spe ciaux (animaux vivants, pharmacie, produits dangereux?). Les services postaux et les services de messagerie express sont assure s par des groupes inte gre s ayant une tre s large couverture territoriale, soit directe, soit par des accords de partenariat. Il s?agit en effet PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5 de garantir un service et un niveau de qualite a minima national, mais de plus en plus europe en et mondial. En Europe, les restructurations de ces deux secteurs ont conduit a la constitution de groupes actifs sur le service postal universel et la messagerie express, tant nationale qu?internationale, avec notamment La Poste ? DPD ou Deutsche Post DHL, deux acteurs majeurs avec FedEx et UPS, deux so- cie te s ame ricaines. Ces entreprises sous-traitent une partie des prestations de transport, cependant re alise es sous leur marque. La forte croissance du secteur du e-commerce en fait un terrain de concurrence tre s active, entre des entreprises mondiales qui structurent leur offre (Amazon, Alibaba) en e tendant leurs activite s vers l?aval, jusqu?a la livraison au client final et de tre s nombreux nouveaux entrants, plus ou moins spe cia- lise s sur des niches. La filiale logistique d?Alibaba (Cainiao) a ainsi ouvert fin 2021 une base logistique a Lie ge pour maî triser en interne la distribution des produits commande s venant d?Asie vers toute l?Europe. FTL Express, qui a une activite a Vatry, est un transitaire-nouvel entrant typique sur le me me marche de l?e-commerce de produits chinois (cf. annexe 1, § 1.2.6). Enfin, pour ce qui concerne la logistique ge ne rale, dans un mouvement constant d?enrichissement et d?e largissement des services offerts, le secteur de la logistique offre des prestations de plus en plus inte gre es et complexes. De l?organisation du transport, l?offre est passe e a la conception et la fourniture de services inte gre s de gestion de l?ensemble de la chaî ne logistique (approvisionnements et livraisons) d?une entreprise (« supply chain » en anglais). Cinq niveaux de prestations sont couramment de crits dans la litte rature professionnelle, avec des diffe rences cependant entre les auteurs, sur le de tail du contenu de ces niveaux, de signe s par leur acronyme anglais (first / second /?/ party logistics, soit 1PL, 2PL, etc.), dont le tableau ci-dessous pre sente les principales caracte ristiques. De tre s nombreux ac- teurs, plus ou moins inte gre s, se de ploient sur tout ou partie de ces chaî nes de valeurs, dans un contexte tre s concurrentiel et dynamique. Besoin d?entrepo ts 1PL Sous-traitance re gulie re du transport uniquement, en ge ne ral de point a point par un mode unique. Transbordements aux noeuds du re seau du transporteur 2PL Sous-traitance de chaî nes de transport simples, incluant des transbordements, des stockages interme diaires et, le cas e che ant, la gestion de stockages de re gulation. Gestion des transbordements, changements de colisage entre les modes de transports, regroupements? 3PL Sous-traitance de la gestion de la chaî ne de transport, incluant la recherche des transporteurs et des entreposages mais aussi la gestion documentaire (passages en douane, pre paration de commande, collecte et centralisation des factures?), la gestion des stocks aval et amont, voire des prestations simples d?adaptation au client final (e tiquetage, assemblage des marchandises en lots, voire adaptations du produit au contexte local). Surfaces de die es a l?optimisation des flux d?enle vement et de livraison, ainsi qu?aux prestations simples d?adaptation. 4PL Sous-traitance globale de tout ou partie de la chaî ne logistique de l?entreprise a un prestataire qui garantit l?enle vement et la livraison des marchandises dans les conditions adapte es en permanence aux besoins de l?entreprise cliente. Ce prestataire global est de signe en français comme « inte grateur ». Constitution d?un re seau d?entrepo ts adapte aux implantations du client. 5PL Niveau 4PL enrichi par le de ploiement des dernie res technologies nume riques (intelligence artificielle, robots Idem, les prestations additionnelles sont PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6 autonomes, internet des objets, etc.) pour optimiser les processus et ame liorer l?interconnexion entre la gestion des flux et la gestion industrielle proprement dite. Cette e volution interconnecte totalement les syste mes d?information de l?inte grateur et du client sur l?ensemble des sites, ce qui implique un nouveau partage des responsabilite s. essentiellement de l?organisation et de l?information. Le parc d?entrepo ts et plateformes logistiques (EPL) ne fait pas l?objet d?analyses fines et permanentes, comme le font d?autres secteurs (logements, commerces). Les se ries statistiques et les e tudes dispo- nibles ne donnent pas d?images de taille es et suivies dans le temps des principales segmentations utili- se es : par fonction, par taille, par localisation... Deux fonctions d?entreposage sont identifie es par les professionnels et les statisticiens : les entrepo ts proprement dits dans lesquels des marchandises sont stocke es pour une dure e supe rieure a 24 heures et les plateformes logistiques de die es aux activite s de groupage, de groupage et gestion des transbor- dements. Typiquement, pour le fret ae rien, les locaux « bords de piste » pour la gestion des palettes ae ronautiques, les locaux des transitaires et ceux des transporteurs en zone cargo rele vent des plate- formes logistiques. Les EPL de grande taille (plus de 5 000 m²) font l?objet d?analyses plus approfondies. Par les montants d?investissements ne cessaires, elles inte ressent les fonds d?investissements immobiliers et mobilisent, de ce fait, la chaî ne d?acteurs qui organise les grands marche s : investisseurs, commercialisateurs, pro- moteurs, etc. Ce sont les me mes acteurs qui interviennent sur le marche du bureau et des grandes surfaces commerciales, acteurs qui reviennent aussi sur le parc de logements locatifs. Ces locaux logis- tiques de grande taille repre sentent un tiers environ des surfaces totales d?entrepo ts du pays, que ce soit en stock ou en production re cente95. Compte tenu des spe cificite s du site de Vatry, ces EPL de grande taille constituent son marche de re fe - rence. Les analyses de veloppe es dans cette annexe sont donc limite es a ce segment. Un travail approfondi de connaissance de ces locaux logistiques de grande taille a e te publie en 2017, pre sentant les donne es 201596. Les donne es actualise es97 ne portent que sur les cadrages nationaux ; le travail de re gionalisation e tabli sur les donne es de 2015 reste la re fe rence la plus se rieuse. Bien que le secteur soit en forte croissance, la ge ographie de la logistique n?a pas e te bouleverse e, les investisse- ments restant concentre s sur la dorsale et la partie orientale du Grand Est. 80 millions de me tres carre s d?entrepo ts et de plateformes logistiques de plus de 5 000 m² sont iden- tifie s en France a fin 2018, en croissance de 4 millions de m² environ depuis 2015. Un tiers est exploite par des entreprises du secteur des transports et de la logistique. Les deux autres tiers sont exploite s en compte propre par les entreprises industrielles ou commerciales. Il s?agit pour l?essentiel des entre- prises de commerce (31 % des EPL) avec les entrepo ts qui permettent d?alimenter les re seaux de ma- gasins de la grande distribution, et d?entreprises industrielles (27 % des EPL) ; une partie des locaux 95 En l?absence de connaissance du stock total de locaux d?entreposage, cette e valuation s?appuie sur la part des emplois de l?entreposage et de la manutention attache a des EPL de plus de 5 000 m² (163 000 sur 603 000 au 31/12/2014) et la part de la construction d?entrepo ts qui contribue a la croissance du stock de ces EPL (un peu moins de la moitie de la production totale). 96 Atlas des entrepo ts et des aires logistiques en France en 2015, Datalab, Service de l?observation et de la statistique du ministe re de la transition e cologique, mars 2017, 112 p. 97 Activite des entrepo ts et des plateformes logistiques en 2016, Datalab, mars 2019 Bilan annuel des transports en 2019, Datalab, de cembre 2020 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7 de stockage de ces entreprises est localise sur les sites industriels eux-me mes (stocks de matie res pre- mie res, de produits interme diaires et de produits finis a expe dier). Ces e tudes mettent en e vidence le regroupement des entrepo ts et des plateformes logistiques en « aires logistiques » denses ou e largies. Ces aires sont, comme attendu, localise es le long des grandes infrastructures routie res, avec une concentration relative le long de la « dorsale » qui court des Hauts de France au littoral me diterrane en en passant par l?I le-de-France et l?axe rhodanien, comple te e par l?axe rhe nan. Figure 20 : localisation des entrepôts et plateformes logistiques de plus de 5000 m² en 2018 Source : Bilan annuel des transports en 2019, p. 126 Avec 11 % du parc logistique national, la re gion Grand Est pe se d?un poids significativement supe rieur a sa population dans le parc national d?EPL. Au sein de la Re gion, la Marne e quilibre a l?Ouest l?impor- tance des parcs des cinq de partements orientaux de la Re gion (Bas et Haut Rhin, Moselle, Meurthe & Moselle et Vosges). La construction d?immobilier logistique est dynamique depuis une dizaine d?anne es, bien que marque e par des cycles accentue s. La crise sanitaire a me me renforce l?amplitude et la dure e du dernier cycle, amorce au tout de but de 2020, le dernier pic des autorisations ayant e te atteint en de cembre 2019. La reprise des mises en chantier au tout de but de 2022 (cf. figure 2 ci-dessous) reste cependant a confir- mer. En effet, les analystes du marche , tout en notant le niveau e leve des autorisations obtenues au 2e me semestre 2021, notent l?importance des facteurs de risque : inflation et augmentation des taux, guerre en Ukraine, insistance sur les relocations industrielles, pertes de pouvoir d?achat en Europe? PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8 Figure 21 : taux d'évolution sur un an de la construction d'entrepôts (toutes surfaces) - France entière Source : Statinfo ? ministère de la transition écologique Les diffe rentes sources ne permettent pas de suivre la production d?entrepo ts et de plateformes logis- tiques de plus de 5 000 m², cate gorie pour laquelle seules les donne es de stock sont disponibles. D?apre s l?e tude de mars 2017, l?entreposage repre sente environ 45 % de l?emploi (hors inte rim) du secteur des transports de marchandise et de la logistique. Ces re sultats exploitent les de clarations an- nuelles de donne es des entreprises (DADS)98 pour e valuer l?emploi dans les me tiers de l?entreposage et de la manutention. En effet, cette de claration comprend un classement fin des emplois par profes- sions, par e tablissement ; elle permet donc de repe rer les emplois pour chaque entrepo t. Au niveau national, au 31 de cembre 2014, 163 000 emplois des me tiers de l?entreposage et de la manutention e taient de compte s dans les EPL de plus de 5 000 m², soit 2,1 emplois par me tre carre . 98 De clarations annuelles des entreprises reprenant les principales donne es relatives a chacun de leurs employe s, de sormais traite es mensuellement pour la plupart des employeurs a travers la de claration sociale nominative. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9 D?apre s l?e tude, cette moyenne cache une grande diversite de situations, le nombre d?emplois variant de un a cinq entre entrepo ts de tailles e quivalentes. Ces e carts sont explique s par de nombreux para- me tres, parmi lesquels la nature des ope rations logistiques re alise es (entreposage, pre paration de commande, conditionnement, gestion des retours marchandises, etc.). Ce ratio moyen de 2,1 emplois/m² ne prend en compte ni les emplois inte rimaires (typiquement, 30 % de l?emploi permanent), ni les emplois supports (administration, comptabilite , etc.) qui peuvent e tre importants dans les grands entrepo ts dans lesquels des ope rations complexes sont re alise es. Il ne prend pas en compte non plus les emplois de conducteurs rattache s a l?e tablissement dans le cas ou l?exploitant de l?entrepo t assure aussi des transports ou des livraisons. Ce ratio moyen peut ainsi e tre mis en rapport avec le taux de 30 emplois a l?hectare habituellement retenu pour le dimensionnement des services lors de la conception des zones logistiques, soit 6 emplois totaux pour 1000 m² d?entre- po ts99. Pour la zone de Vatry, a partir des donne es d?emplois recueillies par le Conseil de partemental, les emplois directs des entrepo ts, hors inte rim, sont assez e leve s, avec 3,4 emplois/1 000 m² ; ce ratio inclut les emplois support. 99 Un coefficient d?occupation des sols de 0,5 est habituel dans les zones logistiques en raison de la place ne cessaire pour le stationnement des poids lourds. Figure 22 : les métiers de l'entreposage et de la manutention - décembre 2014 Source : Atlas des entrepôts et des aires logistiques en France en 2015, p. 11 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10 Emploi Emploi/1000 m² d?entrepôts Total 1219 6,5 Hors ae roport et services publics associe s 1208 5,4 Total entrepo ts (hors Mosolf et entreprises diverses) 892 4,7 Entrepo ts hors inte rim 635 3,4 Tableau 10 : estimation des ratios d'emploi dans les entrepôts à Vatry Les chaî nes d?acteurs de la logistique terrestre sont de sormais structure es par les entreprises de logis- tique, la plupart e tant issues d?entreprises de transport routier qui ont progressivement e largi leurs offres. Suivant le mouvement ge ne ral d?externalisation des services par les entreprises industrielles et de commerce, les prestations de transport entre sites d?une me me entreprise ou entre un fournisseur et ses clients ont e te enrichies de nombreuses prestations : gestion de stocks interme diaires, e clate- ment et regroupement de flux, pre paration et gestion des commandes. Sans que ces de veloppements soient encore tre s ge ne ralise s, des logisticiens ont pris en charge des prestations allant jusqu?a la mise en place de pie ces dans les silos de chaî nes de production (automobile) ou la pre paration finale des produits100. Dans cette logique d?inte gration de services, les activite s du logisticien sont centre es sur le re seau d?en- trepo ts qui sont au coeur de ces prestations. En effet, ces entrepo ts, ve ritables usines des prestations logistiques, sont essentiels aux ope rations de groupage et de groupage (changement de modes de trans- ports, optimisation des chargements, etc.), aux stockages interme diaires, aux prestations a valeur ajou- te e. Si la plupart des logisticiens assurent en propre une partie de leurs services de transports, ils sous- traitent largement ces services, tout en imposant souvent que les ve hicules et remorques portent leur logo. Exte rieurs aux entreprises gestionnaires des entrepo ts qui structurent l?espace des grandes zones logistiques, les chauffeurs de ces prestataires de transport « pur » ont besoin de lieux spe cifiques : aires 100 Il peut s?agir de contro les spe cifiques apre s transports, d?adaptations au pays du client dans le cas de livraisons a des particuliers (a commencer par le cordon d?alimentation e lectrique avec les prises qui vont bien), de reconditionnement pour des ope rations de promotions pour des entreprises de grande distribution, etc. Mosolf ? un logisticien prestataire de la « livraison client » Mosolf est une entreprise allemande spe cialise e dans la livraison pour le secteur automobile. Elle offre essentiellement des prestations 4PL, voire 5PL en prenant en charge l?ensemble de la livraison de voitures allemandes aux clients français a partir des usines localise es en Allemagne et en Europe de l?Est. A partir de son centre de Vatry, elle livre les voitures aux concessionnaires dans toute la France, apre s ve rification des carrosseries, nettoyage, mais aussi de prestations pre liminaires a la livraison. Mosolf e tend ses activite s au reconditionnement de voitures d?occasions : re cupe ration dans le re seau, remise en condition incluant des prestations techniques simples (contro le, nettoyage, fluides, changement des pneumatiques et autres pie ces d?usure?). Les prestations de transport proprement dit sont confie es, pour l?essentiel, a un partenaire, le groupe Engelmann, qui met en oeuvre une flotte diversifie e de camions et de wagons pour assurer le transport des voitures. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11 de repos se curise es, stations-services, restauration? Si les socie te s d?autoroute ont de veloppe des prestations pour ce faire, la mise a profit des temps d?attente sur les sites logistiques appelle la dispo- nibilite de l?ensemble de ses services dans les aires logistiques les plus importantes. Les grands entrepo ts et plateformes logistiques (su- pe rieurs a 5 000 m²) sont de sormais une classe d?ac- tifs immobiliers bien repe re s par les investisseurs nationaux et internationaux (cf. encadre ci-contre). Cet inte re t relativement re cent (une quinzaine d?an- ne es) modifie les relations entre les acteurs sur les grands sites logistiques. En effet, les inte re ts des in- vestisseurs et ceux des utilisateurs ne convergent plus ne cessairement. La disjonction entre le proprie - taire et l?entreprise qui occupe, ge re et emploie, im- pose la mise en place de modalite s adapte es de dialogue de coope ration avec les deux parties. L?in- ternationalisation du marche a deux autres conse - quences : l?uniformisation des caracte ristiques des biens construits, ce qui facilite leur cotation sur un marche de biens relativement « e qui- valents » ; cette normalisation est aussi de- mande e par les grands utilisateurs, qui peuvent de ployer sur l?ensemble de leurs sites des me thodes de gestion et des e quipe- ments analogues ; une de -corre lation entre les valeurs de marche et les valeurs d?usage, cette dernie re e tant celle que les utilisateurs sont pre ts a payer pour utiliser effectivement les lieux ; il peut en re sulter des vacances structurelles, notamment lors des phases de retournement de marche . Dans ce contexte, il est possible d?identifier les principaux acteurs suivants. Il est bien entendu que certaines entreprises peuvent assumer plusieurs ro les, par exemple en conservant la proprie te de leurs immeubles. Cependant, au moins pour les grandes entreprises, il est alors fre quent que l?immobilier soit loge dans une filiale de die e (une foncie re) ce qui facilite les arbitrages de portefeuille, alle ge les hauts de bilan des socie te s d?exploitation, ame liore leurs capacite s d?adaptation a leurs marche s, voire permet des optimisations fiscales plus offensives. Investisseur / propriétaire Par le biais de montages financiers optimise s, l?investisseur place ses capitaux dans des socie te s im- mobilie res proprie taires des immeubles. Le secteur des entrepo ts offre actuellement, en France, des rentabilite s e leve es. Si la socie te proprie taire de l?immeuble est connue, car elle paie les taxes foncie res, elle n?est souvent qu?une coquille de portage des diffe rents biens. Les investisseurs, be ne ficiaires effec- tifs et de cideurs pour toute ope ration significative portant sur le parc (remise a niveau, restructuration, etc.) peuvent e tre assez e loigne s du terrain et difficiles a sensibiliser pour accompagner des strate gies locales de valorisation du site (densification, mise en place de smartgrid, etc.). L'entrepôt logistique nouvel actif phare pour les investisseurs « L?entrepo t logistique est un type de bien immo- bilier qui se duit de plus en plus les investisseurs engage s dans une strate gie de diversification de leurs portefeuilles. En 2021, l?immobilier logis- tique est devenu la seconde classe d?actifs apre s les bureaux, attirant respectivement 6,7 mil- liards d?¤ d?investissement pour CBRE (qui traite du marche industriel et logistique) et 5 milliards d?¤ (+45 %) pour ALL. Me me si les deux conseils anticipent la poursuite de la compression du taux prime (entre 3 % et 3,30 % selon ALL) pour 2022, ils constatent que l?inte re t des investis- seurs (essentiellement e trangers) pour les actifs logistiques ne devrait pas faiblir. » In Perspective immobilier entreprise, 28 avril 2022 https://www.perspectives-immobilier-entre- prise.com/dossiers-immobilier-d-entreprise/les- entrepots-logistiques-en-france-faits-marquants- du-marche-immobilier-2021-et-perspectives-2022 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12 Commercialisateur Sur des marche s immobiliers « normalise s » a l?e chelle internationale, les commercialisateurs « placent » les biens propose s a la vente et/ou a la location, en neuf ou en seconde main ; ils intervien- nent aussi pour la cession de portefeuilles d?immeubles entre investisseurs, portefeuilles qui peuvent regrouper des biens dans de nombreux pays. Ces mouvements purement financiers repre sentent une part significative du marche . Promoteur Comme dans tous les marche s immobiliers, c?est l?acteur central des ope rations de construction ou de remise en marche apre s re novation comple te. Sauf dans le cas de mission pour le compte d?un inves- tisseur qui l?a mandate , c?est le promoteur qui a l?initiative : identifier le foncier, concevoir le projet et obtenir toutes les autorisations et re aliser les travaux. A moins qu?il ne porte lui-me me l?investissement « en blanc », le promoteur n?engage la phase travaux qu?une fois le projet ce de a un investisseur. Gestionnaire (Asset manager) Cette fonction est encore peu individualise e car les entrepo ts loue s par parties a des utilisateurs diffe - rents ne sont pas encore tre s fre quents. Cependant, l?optimisation permanente des surfaces par les utilisateurs, alors que les tre s grands entrepo ts « XXL » se multiplient, laisse une place importante a cette e volution, comme cela est le cas depuis quelques anne es pour les grands immeubles de bureaux. Le gestionnaire assure la gestion technique et commerciale (encaissement des loyers, charges?), ainsi que la maintenance des immeubles et des e quipements techniques communs (chauffage, climatisation, protection contre l?incendie, groupes de secours, etc.) pour le compte des proprie taires. Utilisateur L?utilisateur est l?entreprise logistique ou de transport qui utilise les locaux pour son activite . Dans toute la chaî ne, c?est la seule qui a re ellement une implantation locale, des attentes vis-a -vis des ser- vices publics et une re elle incidence sur l?emploi et l?activite e conomique du territoire. Elle est ou de- vrait e tre la principale interlocutrice des collectivite s locales. Pour les utilisateurs, le choix d?e tre proprie taires de leurs implantations est souvent dicte par des im- pe ratifs techniques, c?est-a -dire des spe cifications fortes pour l?implantation. C?est par exemple le cas de Mosolf, qui a besoin de grandes surfaces de stationnement, desservies par le fer et dont la couver- ture par des centrales solaires fige l?affectation pour la dure e d?amortissement de ces e quipements (une vingtaine d?anne es). Par contre, sur le site de Vatry, la plupart des autres utilisateurs sont loca- taires (Ceva, entrepo t Scapest, etc.). C?est aussi la strate gie de FTL Express, qui fait re aliser l?entrepo t dont il a besoin par un investisseur. Si les prix de foncier attractifs propose s par le De partement (16 ¤/m²)101 permettent d?attirer et d?ap- puyer le de veloppement d?un utilisateur comme Mosolf, dont les besoins en surface sont tre s impor- tants, cette strate gie peut avoir des effets pervers dans des montages plus classiques. En effet, si l?ope ration est finance e par un investisseur, le bonus de prix a de grandes chances d?e tre partage entre le promoteur et l?investisseur, les loyers des locaux mis en location e tant aligne s sur ceux du marche local. De son co te , CEVA Logistics ge re l?entrepo t « Europe » pour plusieurs lignes de me dicaments du labo- ratoire pharmaceutique GSK. 101 Dossier de pose par le de partement de la Marne, le 30 mars 2021, pour l'obtention du label « site industriel cle en main ». PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13 Aux confins de l?I le-de-France, le secteur de la logistique dans la Marne est bien de veloppe avec six aires logistiques denses sur 43 aires recense es dans le Grand Est. Ces six aires regroupaient de ja , en 2015, plus d?un million de me tres carre s d?entrepo ts et de plateformes logistiques (cf. tableau 11), soit 14 % de l?offre de la grande Re gion. Cette offre est concentre e autour de Reims (avec une forte pre sence des entrepo ts de la grande distribution) et Cha lons-en-Champagne (avec un positionnement plus di- versifie ). Les publications statistiques du ministe re de la transition e cologique ne donnent pas de don- ne es sur l?emploi pour les aires logistiques comportant moins de 10 EPL, pour des raisons de secret statistique. Avec pre s de 50 % du total de partemental sur trois aires, Cha lons Agglo est le principal po le marnais pour ces activite s. Ces trois aires sont bien repe re es a l?e chelle re gionale, en 6e me position (Saint Martin le Pre , Recy, Cha lons-en-Champagne), 13e me (Bussy-Lettre e, c?est-a -dire Vatry) et 25e me (La Veuve). Avec le de part de Scapest (centrale d?achat du groupe Leclerc), le site de Vatry est de sormais spe cialise sur le secteur des transports et de l?entreposage. C?est un positionnement assez spe cifique. N° de l?aire logistique* communes Nb d?EPL de plus de 5 000 m² Surface d?entreposag e en m² Répartition des entrepôts selon l?activité principale de l?entreprise exploitante (en %) Transport et entreposage Commerce Industrie manuf. Autres 1 Reims, Saint-Brice- Courcelles, Tinqueux, Saint Léonard 10-19 380 000 32 53 11 5 6 Saint Martin le Pré, Recy, Châlons-en- Champagne 10-19 216 000 33 22 44 0 8 Reims, Bétheny 3-9 137 000 71 0 29 0 13 Bussy-Lettrée 3-9 188 000 83 0 17 0 25 La Veuve 3-9 61 000 50 50 0 0 32 Epernay, Magenta 3-9 38 000 0 33 67 0 Marne 1 007 000 44 27 28 1 Tableau 11 : Aires logistiques de l'agglomération de Châlons-en-Champagne Source : Datalab 14, Les niveaux re cents de commercialisation des trois zones logistiques de l?agglome ration de Cha lons- en-Champagne sont e leve s, les acteurs faisant e tat d?une pe nurie de foncier pour re pondre aux demandes adresse es. Cependant, une partie significative de ces ope rations n?est pas mise en service, voire pas engage e sur le terrain. La reprise des re servations a partir de 2021 et les de lais de montage et d?instruction administrative des projets peuvent suffire a justifier cette situation. Cependant, une croissance forte du parc, alors que les offres en seconde main sont significatives, me ritera une obser- vation attentive. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14 Des projets d?extension sont initie s sur les trois sites de l?agglome ration par leurs maî tres d?ouvrage respectifs : La CCI de la Marne engage une deuxie me extension de 57 hectares de la zone de la Veuve, por- tant l?ensemble a 127 hectares. Le projet est de re server cette extension a des entreprises ayant besoin de grandes surfaces, essentiellement dans le secteur logistique ; 11 lots seulement sont pre vus. Les e tudes ont e te engage es en 2021, ainsi que les concertations le gales. La CCI n?est pas proprie taire et doit acque rir les terrains. Cha lons Agglo vient d?engager les acquisitions foncie res pour l?extension du site de Recy & Saint-Martin-sur-le-Pre . Le de partement de la Marne a engage les e tudes de la troisie me ZAC du site de Vatry, sur 360 ha (250 a 270 ha cessibles). Le De partement a arre te le choix du sce nario d?ame nagement lors de sa session du 20 mai 2022. Il est proprie taire des terrains et les discussions pour en assurer la libe ration sont engage es. Il vise les premie res livraisons en 2027. Avec ces trois projets d?extension, ce sont plus de 300 hectares cessibles qui seront mis sur le marche d?ici la fin de la de cennie, permettant a minima de doubler la capacite d?entrepo ts du de partement de la Marne. Le portrait logistique de l?agglome ration diffuse en mai 2022102 par l?agence d?urbanisme et de de ve- loppement de l?agglome ration et du pays de Cha lons-en-Champagne (AUD.C) souligne l?importance du secteur logistique au sens large dans l?e conomie de l?agglome ration. Au 31 de cembre 2020, trois sec- teurs emploient environ 3 500 personnes, soit 9 % de l?emploi total de l?agglome ration103 : logistique terrestre, conditionnement et entreposage, services postaux et de me nagement, chacun pour un tiers du total. Ces emplois sont concentre s sur les aires de la Veuve, de Recy et Saint-Martin-le-Pre , la ville centre et le site de Bussy-Lettre e (Vatry). Ce dernier repre sente alors 17 % de ces emplois. Ce nombre de 600 emplois salarie s recoupe les e valuations issues de l?enque te du de partement re alise e de but 2022 (635 a pe rime tre comparable). Comme le souligne le portrait logistique, ce poids des me tiers du transport et de la logistique dans l?Agglome ration est atypique, l?Agglome ration e tant le 1er EPCI du Grand Est de sa cate gorie (50 a 100 000 habitants) par le nombre d?entreprises et le nombre d?emplois salarie s dans ces secteurs. Cette situation impre gne le marche de l?emploi, avec un nombre important de personnes qui indiquent souhaiter vouloir travailler dans ces me tiers du transport et de la logistique (1 535 personnes pour 8 200 cho meurs, soit 18 %), le deuxie me secteur demande . Sur ces 1 500 emplois souhaite s, 1 200 correspondent a des me tiers exerce s dans les entrepo ts104 . Comme indique ci-avant, en appliquant une moyenne de trois emplois par 1000 m² d?entrepo t, cette demande correspond a ce que pourraient offrir 400 000 m² d?entrepo ts, soit 80 ha de zone d?activite logistique. C?est e videmment un grand maximum, car l?industrie et le commerce offrent aussi des em- plois dans ces me tiers. Les surfaces commercialisables dans les trois zones en de veloppement sur l?agglome ration de passent largement cette surface, alors que le taux de cho mage a baisse significativement en revenant a 6,7 % en de cembre 2021. La tension sur les recrutements, d?ores et de ja constate e par les employeurs du secteur, me rite une attention soutenue. La taille du bassin d?emploi devrait e tre interroge e dans sa capacite a alimenter les projets envisage s sans relance d?une politique forte d?invitation et d?accueil de populations nouvelles. La mobilisation de personnes venant des bassins de Reims, Troyes et Vitry-le- 102 E le ments statistiques ? secteur logistique ? Cha lons Agglo, AUD.C, mai 2022, 6 p. 103 Hors inte rim ? 30 % des emplois dans les entrepo ts de Vatry sont des emplois en inte rim, mais certains secteurs, comme La Poste, mobilisent moins d?inte rimaires. 104 Magasinage, pre paration de commande, manutention de charges, tri et emballage. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15 François doit bien su r aussi e tre envisage e, sous re serve d?apporter des re ponses acceptables a la question des de placements, elle aussi de ja identifie e comme critique. Consciente de cette situation, la communaute d?agglome ration Cha lons Agglo prend des initiatives. Les salons des me tiers organise s dans les communes d?implantation des principales zones logistiques, vi- sent a promouvoir la filie re par des contacts directs entre chercheurs d?emplois et recruteurs. Au niveau des prix, la Marne et l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne offrent un diffe rentiel signi- ficatif avec l?I le-de-France. Pour de grandes surfaces d?entrepo ts, les loyers affiche s y sont de l?ordre de 40 ¤/m²/an, hors taxe et hors charge (offres entre 40 et 44 ¤/m²). Les loyers en Seine et Marne (Se nart, Marne-la-Valle e, axe de la RN4) sont 50 % plus e leve s, avec de tre s rares surfaces propose es juste en dessous de 60 ¤/m². Depuis l?origine, la commercialisation des ZAC logistiques est assure e directement par le de partement, sans intervention de commercialisateurs ou autres interme diaires. Cette posture a peut-e tre contribue a l?absence d?activite entre la premie re se quence de commercialisation de la ZAC n° 1 et la reprise re - cente des affaires. Les annonces d?implantation ont relance l?inte re t pour le site a un moment ou les ope rateurs immobiliers cherchent a se curiser du foncier en raison de la politique nationale de sobrie te foncie re (cf. § 4.3 ci-dessous). De ce fait, le remplissage des ZAC n° 1 et 2 est de sormais bien engage . ZAC Surface des lots (en ha) ZAC 1 137 Réalisé 52,2 Terrain cédé, permis en cours 6,6 Sous compromis 3,2 En ne gociation 1 solde 74,0 ZAC 2 106 Réalisé 48.8 Sous compromis 12,8 En ne gociation 41,9 solde 2,5 Tableau 12 : occupation des terrains du pôle logistique Source : département, retraité par la mission Le de partement n?a pas e tabli de strate gie de taille e de commercialisation couvrant l?ensemble du site, et visant a constituer un e cosyste me e conomique tirant le meilleur parti des spe cificite s des diffe rents terrains. Une telle strate gie aurait pu avoir pour objectif de rechercher et optimiser les synergies entre PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 16 entreprises installe es : comple mentarite des services offerts, comple tude des chaî nes de valeur, voire constitution d?un e cosyste me industriel. Cependant, le zonage de la ZAC n° 1 comprend une zone ZA qui couvre les terrains « bord de piste », terrains re serve s a des activite s en lien avec les activite s ae riennes et qui doivent e tre a proximite imme diate des avions. Il s?ave re aussi que pour la ZAC n° 2, plusieurs clients et re servataires de foncier sont inte resse s et susceptibles d?utiliser la desserte ferro- viaire (importateur de voiture, ne gociant en produits side rurgiques, usine de production de be tons le gers). Ce n?a pas e te le cas pour la ZAC n°1, dont une bonne partie des terrains est pourtant embranche e. Quatre ba timents appartenant a l?ae roport sont re alise s sur le domaine ae roportuaire, en bord de piste : l?ae rogare passagers, les terminaux cargo n° 1 (frigorifique) et n°2, ainsi que les locaux d?exploitation, incluant la tour de contro le. Un petit ba timent de maintenance ae ronautique a aussi e te re alise au milieu de la plateforme Ouest. Enfin, une aire de stationnement pour les voyageurs vient au contact des aires ae ronautiques, a co te de l?ae rogare, constituant de fait une re serve a long terme. Le projet de FTL Express Un terrain en zone ZA, mitoyen du terminal cargo n° 2, est sous compromis de vente avec un promoteur, ADM, qui pre voit de re aliser un entrepo t au profit de la socie te FTL Express. Ce projet est cohe rent avec la strate gie de ce transitaire qui entend de velopper a Vatry sa base d?arrive e de fret e-commerce venant de Chine. Cependant, les modalite s contractuelles de ce projet me ritent examen. Deux conventions ont e te passe es par FTL Express. La premie re est une convention avec l?EPGAV portant sur un partenariat de de veloppement des ope rations d?importation et d?exportation de e-com- merce et General Cargo a Vatry, convention dont l?e che ance est la fin 2022.La seconde est un compromis de vente passe entre le De partement et ADM, comportant les clauses suspensives habituelles (obten- tion des autorisations, etc.). Ces deux conventions ne sont pas lie es. Si on peut penser que le succe s de FTL en matie re de de veloppement de trafic consolidera son engagement en matie re immobilie re, on peut craindre qu?en cas d?e chec, le promoteur ADM poursuive le projet immobilier au profit d?un autre client, e ventuellement sans lien avec l?ae roport. Un accord tripartite, re servant l?usage de l?entrepo t n° 3 a des clients ayant besoin d?une installation en bord de piste, paraî t indispensable pour pre server a long terme les capacite s immobilie res de l?ae roport. Le projet de ASI Aviation ASI Aviation est spe cialise e dans l?ame nagement d?avions le gers pour des missions spe cifiques et la maintenance de ce type d?avions. C?est une socie te re moise, proprie te d?une filiale ame ricaine d?un groupe chinois. A l?e troit sur son site historique de l?ae roport de Prunay, ASI Aviation a cre e un nouvel e tablissement a Vatry. Le ba timent, re alise par le De partement sur le domaine ae roportuaire (au centre de la margue- rite Nord-Est), a e te remis pour gestion a l?ae roport qui le loue a la socie te . Ce montage est classique. Par contre, la localisation de cette petite activite au milieu de l?une des deux grandes emprises dispo- nibles pour le de veloppement d?activite s cargo ge ne re une fragmentation de l?espace qui ne paraî t pas judicieuse au regard de l?importance des emprises ne cessaires pour l?installation d?un inte grateur ou d?une zone cargo moderne avec ses e quipements industriels de manutention et ses espaces de station- nement. Le souci de pre server du foncier pour les activite s directement lie es a l?ae rien a e te constant depuis le lancement du projet. Ainsi de grandes emprises avaient e te re serve es a ces activite s, avec plusieurs modalite s diffe rentes : terrains du domaine ae roportuaire et terrains inclus dans le secteur ZA de la PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 17 ZAC n° 1105. Le projet de plan global de de veloppement e conomique et e cologique rede finit ces zones « de de veloppement ae roportuaire », en re duisant les secteurs ayant une grande valeur e cologique, mais en affichant que certains terrains non ce de s, certes un peu plus e loigne s de la plateforme, doivent e tre re serve s a ce secteur (cf. figure 24). Ces fonciers re serve s constituent un atout inde niable pour le de veloppement des activite s de fret. 105 Ce secteur ZA correspond au secteur de re glement UVa du plan local d?urbanisme des sols de Bussy-Lettre e. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 18 1 2 4 3 Secteur UVa de la ZAC Secteur ae roportuaire Re serves foncie res zone cargo Figure 23 - emprises possibles pour les zones cargo Sources : Département 51, exploitation mission PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 19 Figure 24 - projet de schéma de développement économique et d'implantation écologique Source : Département de la Marne PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 20 En effet, pour assurer les services de pre paration du fret ae rien et de gestion de l?interface avec la partie terrestre, de nombreux professionnels de la chaî ne logistique de ploieront leurs activite s sur le site : manutention, commissionnaires de transport, terminal de ligne fret terrestre, etc. Les terminaux de fret en bord de piste accueillent les activite s de pre paration des palettes avion au de part, et a l?arrive e, leur de groupage et la constitution des lots par destinataires. Comme a Luxem- bourg, ils peuvent e tre inclus dans un deuxie me cordon sous contro le d?acce s, ce qui permet de se curi- ser l?ensemble des aires de manoeuvre de la zone cargo106. S?il est efficace de pre parer les lots par camion dans les ae rogares de fret, ces activite s sont faciles a de porter dans des locaux des commissionnaires de transport, en arrie re du bord de piste. En effet, seules les activite s de pre paration des chargements des avions doivent absolument e tre localise es a l?inte rieur de la zone se curise e. Les entrepo ts et installations des entreprises de transports terrestres n?ont pas leur place en bord de piste, ainsi que les bureaux et autres locaux des prestataires accueillant du personnel qui n?intervient pas dans la zone se curise e de l?ae roport. Selon ce sche ma, il reste des disponibilite s importantes dans le secteur ZA de la ZAC n°1, avec notam- ment les terrains d?assiette de deux « marguerites » de l?ancienne base ae rienne (cf. figure 23) : secteur 1, a l?Ouest, dans le secteur ZA de la ZAC n° 1, un terrain de 23 hectares environ, en revenant jusqu?au droit de l?ae rogare, pouvant e tre desservi par des aires de stationnement re alisables sur le domaine ae roportuaire proprement dit ; secteur 2, a l?Est et dans le domaine ae roportuaire, l?assiette de la marguerite Nord-Est, d?une superficie de 43 hectares, facile a desservir par des aires de stationnement a re aliser a l?inte - rieur de cette emprise ; secteur 3, au-dela de la marguerite Nord-Est, un terrain de 9 hectares environ (rectangle rouge sur la figure 23) ; ces terrains sont en re serve foncie re et leur accessibilite depuis les station- nements des avions reste a ve rifier ; l?affectation a des activite s arrie re de la zone cargo est plus probable, sous re serve que les proble mes d?acce s direct au secteur 2 puissent e tre re solus ; un secteur 4 de 27 hectares environ, au Sud de la piste, pourrait aussi e tre exploite en bord de piste, sous re serve de pouvoir en assurer l?acce s pour les poids lourds de manie re se curise e ; c?est un point a examiner dans le cadre de l?e tude de sche ma directeur ae roportuaire. Au Nord des ae rogares, les terrains partiellement occupe s par des parcs de stationnement voyageur, entre les ae rogares et l?entrepo t « SCAPEST »107, sont exclus du secteur ZA. Cependant, dans le cadre d?un arbitrage au profit du trafic fret, le de partement pourrait re affecter cette emprise de 4 hectares environ a des activite s de deuxie me ligne au service du fret. 66 hectares environ sont donc d?ores et de ja disponibles, hors aires de stationnement et circulation, pour des installations « bord de piste ». 27 hectares en bord de piste au Sud doivent pouvoir e tre ex- ploite s, sous re serve de ve rification de l?accessibilite . Enfin, 13 hectares pourraient venir comple ter le dispositif pour des activite s de deuxie me ligne, dans le cadre de la mobilisation de la re serve foncie re. Ces disponibilite s sont significatives. Pour me moire, la zone cargo de l?ae roport de Luxembourg a une surface totale de 42 hectares. Elle a permis de traiter 1,25 millions de tonnes en 2021, tirant parti des simplifications rendues possibles par la part tre s majoritaire de CargoLux dans le trafic. En effet, cette structure du trafic permet de simplifier l?organisation des flux et de maximiser l?efficacite des termi- naux cargo. 106 L?acce s a la zone cargo de Luxembourg est plus se ve rement contro le (contro le d?identite et badge) que celui impose a l?acce s aux zones cargo de l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle (contro le que le visiteur ou le camion est bien « attendu »). 107 Cet entrepo t de SCAPEST vient d?e tre revendu. Bien qu?il soit dans le secteur ZA de la ZAC, l?activite de SCAPEST (centrale d?achat de Leclerc) n?avait aucun lien avec la piste. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 21 S?il n?est pas indispensable de lancer dans l?imme diat des e tudes de de tail de ces zones d?extension des zones cargo, il est probablement ne cessaire de re aliser rapidement un sche ma directeur ae roportuaire. En effet, un tel sche ma permettra de poursuivre pendant un temps les ope rations au coup par coup (telle que l?implantation de l?entrepo t ADM ? FTL Express et de l?atelier de ASI), sans prendre le risque d?obe rer la mise en place d?une organisation rationnelle a long terme. Un tel plan permettra aussi de travailler l?articulation entre les entrepo ts de faible profondeur utiles pendant les premie res phases de de veloppement et les solutions plus industrielles qui prendront le relais. Il s?agit aussi de dimensionner et positionner les espaces servant en bord de piste, d?une part, au stationnement de poids lourds et remorques, d?autre part, ainsi que les questions de gestion de la se curite sur une zone cargo multi-sites (en raison de la position centrale de l?ae rogare voyageur et de la tour). Ce travail serait cohe rent avec la de marche engage e d?e laboration du plan de de veloppement global et d?implantation e cologique (cf. annexe 1, § 4.5.2). Le de veloppement du trafic de fret induira (et peut e tre, pour partie, sera conditionne par) le renfor- cement des services de pre et post acheminement, ainsi que les services de fret ae rien camionne . En raison de son e loignement d?un centre urbain majeur, il est ne cessaire d?offrir, en arrie re des zones cargo, des espaces pour l?installation des entreprises qui travaillent avec l?ae roport mais dont la « base locale » n?a pas vocation a e tre installe e dans la zone cargo se curise e. Il s?agit d?activite s varie es : agences et bases ne cessaires aux entreprises de transport assurant des services re guliers (camionnage, entrepo ts de groupage, etc.), prestataires de service a la zone ae roportuaire (nettoyage, mainte- nance?), locaux de traitement des frets « post de douanement », base de repos pour les animaux, etc. Cette localisation dans la zone d?activite permet d?e chapper aux prescriptions spe cifiques impose es aux locaux ayant acce s direct aux pistes, notamment en termes de contro les de se curite . A contrario, ce secteur arrie re doit permettre de be ne ficier de meilleures conditions e conomiques. Cette zone de services, en arrie re de la zone ae roportuaire proprement dite, est un facteur essentiel d?attractivite pour l?e cosyste me du fret ae rien. A ce jour, aucune disposition n?a e te prise pour de finir cette zone et en assurer, a terme, une gestion permettant d?en re server l?usage aux entreprises de l?e co- syste me du fret ae rien. Certes, les synergies avec les services offerts sur l?ensemble de la zone logis- tique permettent de ne pas imposer que les services directs aux entreprises de transport soient localise s a proximite imme diate de la zone ae roportuaire (centre routier, station-service, maintenance de premier niveau, etc.). Cependant, les entreprises plus spe cialise es dans le service du fret ae rien sou- haiteront pouvoir s?installer aux abords imme diats. Pour assurer la pe rennite de la zone cargo, des modalite s de mise a disposition conditionnelle des terrains doivent e tre mises en place. Les solutions sont connues : baux, investissement direct de l?ae roport dans les entrepo ts et locaux spe cifiques aux diffe rentes fonctions, etc. Ces revenus fonciers constituent une part significative des revenus des grandes plateformes de fret. L?ae roport de Vatry et sa zone logistique sont localise s au coeur d?un territoire de tre s faible densite , celui de l?ancienne commune de l?Europort (2 000 habitants environ, 7,4 habitants/km²) qui a fusionne au 1er janvier 2014 pour former la nouvelle communaute d?agglome ration de Cha lons-en-Champagne. De ce fait, les 1 200 employe s du site proviennent pour l?essentiel des po les urbains les plus proches (cf. tableau 13). Les distances sont significatives et les seules alternatives re elles au de placement indi- viduel en voiture sont les solutions de covoiturage et les navettes de transport en commun. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 22 Le site n?est desservi par aucune ligne re gulie re de transport en commun. Diffe rentes de marches ont e te mises en place de- puis la cre ation de la plateforme : Un syste me de navettes a partir de Cha - lons-en-Champagne a fonctionne pendant plusieurs anne es, le matin et en fin de journe e. Cependant, les heures de service, cale es sur les horaires habituels d?em- bauche des activite s urbaines, n?a pas trouve son public. Faute de rentabilite , ce service de navette a e te arre te apre s une dizaine d?anne es de service. Un service de covoiturage est de ploye par le Syndicat des transports de l?agglome ration, le SITAC. Il n?a pour l?instant pas rencontre un grand succe s. Cha lons Agglo ache ve une e tude de faisabilite pour relancer une offre de navettes pour desser- vir la zone de Vatry. Les concertations avec les entreprises sont en cours d?engagement sur les horaires, les points d?arre t et autres spe cificite s de l?offre. L?agglome ration n?envisage pas, a ce stade, de rechercher une participation financie re des employeurs a la mise en place du service. Sur le site lui-me me, l?absence de trottoirs et autres pistes permettant la circulation se curise e des cycles constitue un frein au de veloppement de solutions collectives. En effet, avec des de poses exte - rieures aux enceintes des diffe rents entrepo ts, l?attractivite des modes collectifs de pend aussi de la qualite des trajets terminaux, aujourd?hui difficiles le long de voiries uniquement conçues pour les ca- mions. Alors que la question de la desserte est reconnue par tous les acteurs comme cruciale, notamment du fait des distances longues et des salaires pour la plupart modestes dans le secteur logistique, aucune de marche structure e de type « plan de de placement inter-entreprises » n?a e te engage e a ce jour sur l?ensemble du site. Ce serait pourtant le moyen d?objectiver les de bats, y compris sur les responsabilite s des diffe rentes parties et sur le financement des actions envisage es. Lors de l?engagement du projet, la Chambre de Commerce de Cha lons-en-Champagne a re alise un centre d?affaires, comportant une offre de restauration. Ce ba timent est a l?entre e de la ZAC n° 1. Le restaurant a e te assez rapidement ferme . Les locaux du centre d?affaires sont partiellement utilise s pour des activite s de formation continue. Aucune autre re flexion pour la re alisation d?un po le de vie sur le site n?a e te mene e depuis la cre ation de la zone. Un service de restauration a emporter est en activite dans l?ae rogare, la restauration sur place n?e tant ouverte qu?aux horaires programme s des vols passagers. Avec 1 200 personnes sur le site, nombre qui devrait rapidement augmenter avec les nouvelles implan- tations annonce es, et sans compter le flux des camionneurs induit par ces activite s, cette absence totale de services ne contribue pas a l?attractivite de la zone. En effet, comme dans les villes, les employe s souhaitent pouvoir faire une partie de leurs courses pendant les pauses ou en quittant leur travail. Avec des horaires atypiques et des temps de trajet non ne gligeables, il s?agit de pallier l?impossibilite de trouver ces services en arrivant a proximite de son lieu de re sidence, au-dela des heures d?ouvertures habituelles. Sans que cette liste puisse e tre conside re e comme une liste a prendre ne varietur, les de- mandes les plus fre quentes portent sur des services du quotidien : restauration rapide, retrait bancaire, Distance en km Population de la ville centre Cha lons-en- Champagne 25 44 379 Vitry-le-François 37 11 376 E pernay 54 22 433 Troyes 58 61 957 Reims 69 181 194 Tableau 13 : population et distances des principales villes du bassin de recrutement Source : mission PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 23 tabac et presse, coiffeur, petite supe rette, pharmacie? Le po le de vie serait e videmment renforce par la pre sence d?un ho tel, par ailleurs ne cessaire a proximite de la zone. La cohe rence et l?attractivite dans la dure e d?un po le de vie et de service ne cessite une programmation fine et la mise en place d?une instance de gestion, capable de travailler sur les comple mentarite s entre les entreprises concerne es, l?image et la promotion du po le, la continuite des services essentiels, etc. La programmation du site doit aussi aborder le sujet de l?insertion dans le tissu e conomique du terri- toire proche. En effet, dans ce secteur de tre s faible densite , le niveau de service de proximite aux ha- bitants n?est pas e leve . Les comple mentarite s entre les besoins du bassin de vie et ceux du po le d?activite peuvent rendre possible l?installation de certains services108. 108 Pour ne prendre qu?un exemple couramment rencontre , on peut citer le distributeur automatique de billets (DAB). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 24 Lors de l?engagement de la ZAC n° 1, quelques services de base pour les transporteurs ont e te mis en place. Une entreprise a ouvert un garage pour la maintenance en route des camions, une possibilite de Figure 25 - programmation d'un pôle de vie dans une zone industrielle - exemple de recherche de complémentarité des services. Source : Filigrane Programmation PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 25 restauration a e te ouverte par la CCI dans le centre d?affaires. Des re flexions ont e te engage es sur la cre ation d?un ho tel. Faute de de collage e conomique de la zone, ces services n?ont pas perdure . Mosolf et son transporteur Engelmann prennent des initiatives pour reconstituer un e cosyste me mini- mal, conside re comme essentiel au de veloppement de leurs activite s. La filiale maintenance et de pan- nage d?Engelmann, HT Trucks and Parts a repris le garage. Mosolf travaille sur un projet de centre routier (stationnement se curise , sanitaires, restauration et salles de repos pour les chauffeurs, etc.), centre qui devrait e tre ouvert a tous les transporteurs. Le De partement est en discussion avec un en- trepreneur pour l?ouverture d?une station-service sur la ZAC n° 1 multi-e nergies. La re alisation effec- tive de ces trois projets permettrait de reconstituer l?offre de base, me me si les disponibilite s foncie res ne permettent pas de constituer un po le de service en synergie. D?autres sujets restent a traiter : ho tel, signale tique (cf. § 2.4.2.), stationnement de nuit « avant livrai- son », petit magasin pour les produits courants pour le voyage109. Enfin, un comple ment de service doit e tre assure du co te de l?ae roport. En effet, aucun accueil n?est assure au profit des camionneurs qui le desservent (salle de repos, sanitaires et douches, a minima distributeurs de boissons et de sandwich, etc.). Dans ce secteur, le conducteur n?intervient pas dans le chargement ou le de chargement de sa remorque, traite e comme une soute d?avion et souhaite donc pouvoir faire une pause pendant ce temps d?arre t. L?absence de locaux approprie s ne contribue donc pas positivement a l?image du site dans les re seaux professionnels. Les professionnels rencontre s con- side rent que ce point devrait e tre rapidement re solu. Cette demande est renforce e par le contexte ac- tuel de tension sur le recrutement de chauffeurs dans toute l?Europe. La re alisation et la gestion de tels locaux rele ve clairement de la responsabilite de l?ae roport. La bonne situation de l?emploi dans l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne, conjugue e avec l?im- portance des secteurs de la logistique et du transport, mettent en tension les recrutements dans ces filie res (cf. § 3.2 ci-dessus). La situation est e videmment encore plus complique e pour la plateforme de Vatry, conside re e comme lointaine et mal desservie, ce qui est une re alite pour des employe s du secteur, aux re mune rations modestes. L?implantation sur le site de Vatry de l?antenne « me tiers de la logistique » d?Alme a, structure de for- mation professionnelle de la Marne et des Ardennes, est e videmment un atout. En effet, cette implan- tation facilite l?accueil de stagiaires, susceptibles d?e tre inte gre s ulte rieurement. De me me, une entreprise d?inte rim dispose d?une antenne sur le site. Cependant, ces dispositions favorables ne suffi- sent pas a re duire les difficulte s de recrutement. Par ailleurs, les entreprises e voquent des difficulte s pour le recrutement des cadres, dont une partie provient ou s?installe a Reims, pourtant distante de 70 km. Dans des me tiers tre s internationalise s, le recrutement de cadres europe ens est fre quent. Ce constat est partage par toutes les implantations in- dustrielles en zone rurale, les cadres souhaitant pour diverses raisons rester proches de villes de taille suffisante. A l?instar de villes plus importantes, l?agglome ration de Cha lons-en-Champagne, en lien avec les entreprises concerne es, pourrait travailler sur un accompagnement personnalise des personnes en voie de recrutement, portant sur toutes les dimensions : recherche d?un logement en location ou ac- quisition, scolarisation des enfants (notamment pour des cadres arrivant de l?e tranger), formation au français, recherche d?un emploi pour le conjoint, etc. Toute la zone logistique est ca ble e par le re seau d?inte re t public Losange. Cependant, certaines entre- prises ont des besoins spe cifiques de se curisation des re seaux tre s haut de bit, notamment par un double raccordement inde pendant. A ce jour, cette proble matique n?a pas e te traite e. Le doublement 109 Le projet de station-service comprend peut-e tre une boutique permettant de re pondre a ce besoin. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 26 du re seau jusqu?a un point du re seau principal maille est possible, mais dans le me me fourreau. Cette disposition ne prote ge pas la pe rennite du service en cas d?incident sur le fourreau, notamment lors de travaux. Le de veloppement des guidages par GPS facilite l?arrive e des poids lourds et des autres usagers jusqu?a l?entreprise vise e. Cependant, un minimum de signale tique bien mise a jour reste utile, si ce n?est in- dispensable, pour assurer une gestion fluide de l?ensemble des circulations, y compris celles des poids lourds. Il s?agit notamment de faciliter les nombreux de placements internes a la zone logistique. En sus, la localisation des entre es re elles des grandes parcelles est souvent difficile avec des acce s diffe - rencie s pour les acce s poids lourds, salarie s et autres motifs. Ces de placements comple mentaires sont induits par la mise a niveau de l?offre de services, e voque e ci-avant : diffe rents types de restauration, ho tellerie, aires de service, petits commerces, etc. Il s?agit aussi de faciliter la gestion des poids lourds en attente sur zone avant l?ouverture des locaux de leurs clients. Pour d?e videntes raisons de se curite , des indications claires permettant de rejoindre les zones d?attente sont indispensables. A de faut, le stationnement le long des voies est proble matique, comme cela est encore constate dans de nombreuses zones qui n?avaient pas anticipe l?intensite du trafic et ses phe nome nes d?attente. Par son e loignement de toute agglome ration, le site de Vatry ne be ne ficie pas naturellement des ser- vices urbains. En effet, il n?est pas facile d?e tendre les re seaux et de de ployer les services, sans surcou ts induits par la distance, difficiles a couvrir. En sus des sujets e voque s ci-avant, des solutions autonomes ont aussi e te mises en oeuvre pour les infrastructures, par exemple d?assainissement des eaux use es. Ces dernie res sont traite es par lagunage dans des installations propres aux diffe rentes zones d?ame na- gement ; ces installations sont d?ailleurs toujours exploite es par le De partement. L?ame lioration des services offerts aux entreprises et employe s de la zone ne cessite donc la mise au point de solutions particulie res, en coope ration e troite avec les entreprises. Leur implication dans la mise au point des solutions, leur promotion, voire leur exploitation et leur financement partiel, condi- tionne l?engagement effectif, dans la dure e, des collectivite s locales. Sans aller (du moins a court terme) jusqu?au transfert de l?ensemble des services et infrastructures a un organisme spe cifique qui pren- drait en charge la gestion de la zone dans une logique de parc d?affaires, un renforcement des capacite s de ne gociation et de partenariat des entreprises installe es sur la zone doit e tre envisage a court terme. Certes, un premier club d?entreprises a e te mis en place a la fin des anne es 90, avec un appui de la chambre de commerce et d?industrie de Cha lons-en-Champagne. Apre s une dizaine d?anne es, ce club PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 27 s?est e tiole au gre des de parts des premiers responsables. Ce club n?avait pas pris de responsabilite s ope rationnelles, les services initialement de ploye s e tant ge re s directement par la CCI (notamment le centre d?affaires et son restaurant d?entreprise). Sur la base des constats, et sous re serve des conclusions du dialogue a engager avec les responsables des entreprises installe es sur le site, la cre ation d?un club d?entreprise110 ayant des responsabilite s ope rationnelles (mais pas que) paraî t indispensable a court terme. Ce club pourrait notamment couvrir des initiatives collectives dans les domaines suivants : de placements : e laboration d?un plan de de placement interentreprises couvrant l?ensemble du site, gestion des services qui pourraient e tre identifie s (co-voiturage, navettes d?entreprises ou de salarie s, service « retour tardif », etc.), partenariat avec les collectivite s pour des navettes reliant le site aux principaux po les urbains (Cha lons-en-Champagne, mais peut-e tre aussi Vi- try-le-François et d?autres) ; signale tique ; restauration des employe s : offres ambulantes, restauration collective, acce s mutualise s aux e ventuelles offres mises en place par tel ou tel gros employeur, etc. promotion collective du site ; mutualisation de moyens spe cifiques ; relations avec les collectivite s locales ; etc. A titre d?exemple, le club d?entreprises du parc d?activite Noveos, aux confins de Cla- mart, Le Plessis-Robinson et Chatenay-Ma- labry dans les Hauts-de-Seine, re unit des entreprises de toute taille. Avec une cotisa- tion de base de 100 ¤, ce club promeut des activite s diverses (cf. encadre ). Au moins dans un premier temps, l?impli- cation des collectivite s locales est proba- blement souhaitable pour initier la dynamique et les e tudes indispensables pour de finir le pe rime tre des services. Elles pourraient, comme c?est le cas fre - quemment, contribuer au financement de l'animation de la de marche. Un tel club « gestionnaire » serait e videm- ment comple mentaire des initiatives prises par Cha lons Agglo, et notamment le brunch des entreprises qui s?adresse a tous les chefs d?entreprise, quels que soient leur implantation et leur secteur d?activite . 110 De nomination a travailler localement pour e viter les confusions avec d?autres initiatives locales, notamment celles prises par Cha lons Agglo au profit de l?ensemble des chefs d?entreprises du territoire. Les missions du club d?entreprises de Noveos ( ) ? Favoriser les e changes inter-entreprises a tous les niveaux (rencontres, de jeuners the matiques?) ? Mutualiser les projets d?inte re ts ge ne raux (collecte de certains de chets, consommation d?e nergie?) ? Participer au bien-e tre sur son lieu de travail (re - flexion sur un projet de conciergerie, travail colla- boratif sur l?ame lioration de l?acce s a travers un PDIE) ? Participation aux animations du parc (actions RSE mene es dans le cadre des journe es de die es au de - veloppement durable sur la mobilite , le gaspil- lage?) ? Mener une re flexion avec les e lus locaux sur les en- jeux a venir du parc (autour des projets de requali- fication) ? Repre senter les entreprises du parc aupre s des col- lectivite s locales pour remonter d?une seule voix leurs proble matiques et leurs enjeux PUBLIÉ https://www.noveos.fr/infos-pratiques/carte-du-parc/ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 28 Par sa taille actuelle et les re serves foncie res constitue es pour son extension, la zone logistique de Vatry interroge les strate gies d?ame nagement e conomique du territoire a l?e chelle de l?agglome ration, bien su r, mais aussi a l?e chelle re gionale. En effet, le projet de ZAC n° 3 de 360 ha vise a multiplier les surfaces cessibles par deux (de 243 a 300 ha). Le SRADDET en vigueur de la re gion Grand-Est, adopte le 22 novembre 2019, a de ja de cline des objec- tifs en matie re de maî trise de la consommation d?espaces naturels et ruraux. Le Conseil re gional a en- gage la modification du document le 17 de cembre 2021 afin d?inte grer les e volutions le gislatives re centes. La mission n?a pas eu connaissance de travaux pre cisant l?importance des modifications ne - cessaires a la mise en compatibilite du sche ma avec les nouvelles dispositions le gislatives. En matie re de fret, la strate gie re gionale est pre cise e dans un fascicule spe cifique (annexe n° 3 ? dia- gnostic the matique ?transport de marchandises). Elle vise notamment a promouvoir les transferts de la route vers le fleuve, premie re priorite , et le rail. Avec une prospective de croissance forte des flux globaux de marchandises entre 2015 et 2030 (+ 2,5 % par an en tonnage), le doublement des flux transporte s par les voies fluviales et ferroviaires s?accompagnerait d?une croissance encore soutenue du trafic routier de marchandises (+ 26 %, soit 1 % par an). Pour ce qui concerne Vatry, la carte d?objectifs au 1/150 000e me du SRADDET repe re un ae roport inter- national, celui de Ba le-Mulhouse, et trois ae roports d?inte re t re gional : Paris-Vatry, Metz-Nancy-Lor- raine et Strasbourg Entzheim111. La vocation fret de l?ae roport de Vatry est reconnue, au me me titre que celle de l?EuroAirport de Ba le-Mulhouse. Cependant, le SRADDET note la proximite de trois plate- formes europe ennes majeures pour le fret : Francfort, Paris-Charles de Gaulle et Luxembourg, respec- tivement classe es aux 1er, 2e me et 5e me rangs europe ens. Le SRADDET localise aussi la « plateforme multimodale de transport de marchandises » de Vatry avec deux modes ; il faut probablement de duire du cas d?espe ce qu?il s?agit de deux modes terrestres (route et rail). Le pe rime tre artificialise couvre les pe rime tres des ZAC n°s 1 et 2, ainsi que la plateforme ae - roportuaire. La carte du SDRADDET ne localise pas les extensions de surfaces urbanise es, ce qui rele ve des documents d?urbanisme de rang infe rieur (SCoT et PLU). Le SRADDET vise une re duction de la consommation d?espaces agricoles et naturels de 50 % d?ici 2030, puis une re duction de 75 % a l?horizon 2050. Cet objectif est impose a chacun des sche mas de cohe - rence territoriale. Les « grands projets d?infrastructures, d?e quipements et de zones d?activite s e cono- miques [?] d?inte re t international, transfrontalier, national ou reconnu d?inte re t re gional sont exclus de la comptabilite foncie re. [?]». L?objectif a 2050, ainsi que ce principe d?exclusion ne sont pas aligne s sur les objectifs fixe s par la loi n° 2021-1104 du 22 aou t 2021 portant lutte contre le de re glement cli- matique et renforcement de la re silience. 111 Le texte du diagnostic (p. 131) identifie deux ae roports de rang international (EuroAirport Ba le-Mulhouse-Freiburg et Strasbourg-Entzheim). PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 29 Figure 26 : l'aéroport dans son réseau urbain proche Source : mission - fond de carte : Viamichelin Pour sa part, le sche ma de cohe rence territoriale (SCoT) du pays de Cha lons-en-Champagne pre serve les capacite s de de veloppement de la plateforme de Vatry. Au titre des objectifs de re duction de la con- sommation foncie re, il reprend les termes du SRADDET. Il exclut donc explicitement « les surfaces de la plateforme de Vatry, c?est-a -dire les zones d?activite existantes et les re serves foncie res attenantes a l?ae roport de Vatry, compte tenu de sa dimension extraterritoriale.112 » Le site est qualifie « de dimension interre gionale capable d?accueillir des implantations de grande envergure dans des conditions d?accessibilite et de multimodalite de tre s haut niveau.113 » Alors que les travaux de mise en comptabilite du SRADDET avec les orientations le gislatives viennent de commencer, il n?est pas possible d?anticiper les arbitrages qui pourraient e tre rendus tant au niveau re gional qu?au niveau de l?agglome ration en matie re d?affectation de nouvelles surfaces aux zones logistiques. Cependant, il convient de noter que les nouveaux objectifs nationaux sont significative- ment plus exigeants que ce que la Re gion avait retenu lors de l?e laboration du sche ma en vigueur. La re alisation de la ZAC n° 3 s?inscrit dans le contexte largement renouvele depuis 20 ans d?une meil- leure prise en compte des enjeux environnementaux : biodiversite , climat, sobrie te foncie re et notam- ment consommation d?espaces agricoles114, risques, paysage? L?importance des projets immobiliers restant a re aliser sur les pe rime tres des deux premie res ZAC, dont une partie seront soumis a e valua- tion environnementale, ame ne a conside rer l?ensemble des 1 400 hectares du site, a minima au titre des incidences cumule es. Le label « site industriel cle s en main » impose aussi, de son co te , d?examiner l?ensemble des sujets a la bonne e chelle. Il s?agit de bien identifier les contraintes et les marges de 112 Document d?orientation et d?objectifs, p. 25. 113 Plan d?ame nagement et de de veloppement durable, p. 16. 114 La commission de partementale de consommation des espaces agricoles avait donne un avis sur les dossiers de cre ation du site. Cependant, un avis renouvele de la commission de partementale de la pre servation des espaces naturels, agricoles et forestiers sera ne cessaire, les terrains d?assiette de la ZAC n° 3 e tant toujours cultive s. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 30 manoeuvre afin de faciliter le choix de projets pertinents, leur pre paration puis les instructions administratives. En matie re de biodiversite , le de partement, maî tre d?ouvrage, a pris l?initiative en liaison avec la direction de partementale des territoires d?engager une re flexion globale avec la pre paration d?un « plan de de veloppement global et d?implantation e cologique » (cf. annexe 1, point 3.1.7). Sur les autres sujets, le dialogue est engage avec les services de l?E tat, sans que le de tail des de marches soit arre te . Le De partement n?a notamment pas saisi la mission re gionale d?autorite environnementale d?une de- mande de cadrage pre alable115. Le De partement a assure la maî trise d?ouvrage de l?ensemble des ame nagements de ja re alise s et en- tend, a ce jour, porter la maî trise d?ouvrage de la ZAC n° 3. Il conserve la proprie te et la gestion de l?ensemble des ouvrages re alise s, hormis les re seaux d?e nergie et de te le communication. La petite taille de la communaute de communes de l?Europort (2 000 habitants) e tait un facteur explicatif de ce choix. Cependant, il serait le gitime que la communaute d?agglome ration Cha lons Agglo prenne en charge ces zones d?activite s, au titre de ses compe tences obligatoires en matie re de de veloppement e cono- mique116. Sans remettre en cause l?engagement du De partement a poursuivre les actions de de veloppement en- gage es, un sche ma clair de de volution des espaces publics, des infrastructures et des responsabilite s en matie re de de veloppement et de gestion a long terme de la zone est souhaitable. En effet, il permettrait de garantir une gestion plus coordonne e et comple mentaire de l?ensemble des zones d?ac- tivite s de l?agglome ration et de tirer un meilleur parti de leurs spe cificite s. En sus, par ses compe tences en matie re de gestion de l?espace public urbain, la Communaute d?agglome ration a une responsabilite centrale en matie re de maintien des niveaux de service et d?adap- tation aux nouveaux enjeux (e nergie, biodiversite , se curite , de placements?). Elle peut de ployer de nouvelles re ponses en be ne ficiant des e conomies d?e chelle que son grand territoire permet de trouver. Enfin, au titre de ses compe tences en matie re de de veloppement e conomique, l?Agglome ration est le gitime pour s?engager fortement dans l?animation e conomique de la zone. Il s?agit en premier lieu des actions mene es en appui et en accompagnement des entreprises, notamment celles initie es ou prises en charge par un e ventuel club d?entreprises (cf. § 4.2.7. supra). L?Agglome ration a aussi la compe tence pour engager des actions d?optimisation du foncier : rachat et remise en marche de friches mais aussi de parties de terrains inutilise s par les entreprises, ope rations de requalification ou de densification des utilisations de l?immobilier, etc. Comme e voque au § 4.1.2., la pre paration d?un sche ma directeur simplifie de l?ae roport et de sa zone de service imme diate pourrait permettre de ve rifier que les de cisions prises au fil de l?eau n?affaiblissent pas la capacite du site a saisir les opportunite s majeures de de veloppement qui pour- raient se pre senter a lui. Si un tel travail est indispensable pour ce qui concerne l?ae roport proprement dit, sa re alisation a l?e chelle de l?ensemble du site logistique permettrait d?approfondir simultane ment d?autres questions qui pourraient s?ave rer critiques a long terme. Sans pre tention a l?exhaustivite , et sans avoir analyse chacun des sujets, ce qui de passerait le cadre de la mission, on peut penser aux sujets suivants, de ja e voque s : capacite effective des dessertes fret ferroviaires et routie res ; 115 Dispositions de l?article L 181-5 du code de l?environnement. 116 art. L5216-5, I, al. 1° : « - en matie re de de veloppement e conomique : actions de de veloppement e conomique dans les conditions pre vues a l'article L. 4251-17 ; cre ation, ame nagement, entretien et gestion de zones d'activite industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou ae roportuaire [?] ; » PUBLIÉ https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000030999237&dateTexte=&categorieLien=cid Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 31 alimentation e nerge tique et production d?e nergies renouvelables ; sche ma e cologique ; organisation de la plateforme ae roportuaire et espaces a re server dans la zone logistique au profit d?activite s de service a l?ae roport et aux entreprises de transport routier et ferroviaire ; po les de vie ; parti d?ame nagement des espaces publics ; re serve foncie re de tre s grande dimension (typiquement 100 ha) pre serve e pour accueillir un projet d?inte re t national, re pondant aux crite res des sites industriels cle s en main ; etc. La re alisation d?un sche ma directeur ae roportuaire et de sa zone logistique permettrait d?identifier et de traiter les questions de comple mentarite et d?interface. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/15 1. Services de douanes .......................................................................................................................... 2 2. Contrôles sanitaires et phytosanitaires ..................................................................................... 2 2.1 Organisation des contrôles ................................................................................................................... 2 2.2 Les contrôles sanitaires et phytosanitaires à l?aéroport de Vatry ......................................... 4 2.2.1 Problèmes liés au statut occasionnel du PCF de Vatry................................................... 4 2.2.2 Élargissement de l?agrément à l?importation d?animaux vivants .............................. 6 2.3 Les contrôles réalisés par le ministère de l?économie et des finances ................................ 6 3. Contrôle du trafic aérien de l?aéroport de Paris-Vatry ........................................................ 7 3.1 Les fonctions de contrôle de la circulation aérienne .................................................................. 7 3.2 Le service de contrôle d?approche de l?aéroport de Paris-Vatry............................................ 9 3.3 Le service de contrôle d?aérodrome de l?aéroport de Paris-Vatry ...................................... 10 4. Analyse de contraintes éventuelles en matière de droits de trafic ................................ 11 5. Conclusion .......................................................................................................................................... 15 PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/15 Parmi les acteurs de la chaî ne logistique, figurent, aux co te s de l?ae roport, les services de l?E tat qui effectuent les contro les inhe rents au transport de marchandises (contro les douaniers, phytosanitaires, ve te rinaires et de su rete ), ainsi que le contro le de la circulation ae rienne de l?ae rodrome. La pre sente annexe a pour objet d?analyser les contraintes e ventuelles apporte es par ces services au de veloppement de l?ae roport et les moyens de les alle ger ou de les supprimer. Elle analyse e galement les contraintes e ventuelles en matie re de droits de trafic. Les services en charge des contro les douaniers des passagers et des marchandises sont assure s par une brigade affecte e a l?ae roport de Vatry (une brigade est compose e de 16 a 20 agents). Deux agents sont en permanence sur l?ae roport et sont renforce s en cas de besoin. Les douaniers assurent sur place le contro le migratoire et sanitaire des passagers au de part et a l?arrive e des avions a Vatry. Il convient de pre ciser que la Police de l?Air et des Frontie res (PAF) n?est pas pre sente sur l?ae roport et que ses missions de su rete sont assure es par les agents des douanes. Le de douanement des marchandises est assure en amont par le bureau des douanes de Reims qui ex- ploite les de clarations de mate rialise es transmises par les chargeurs ou les transitaires. L?ae roport de Vatry repre sente environ 80 % des de douanements traite s par le bureau de Reims (6 millions de te le de clarations en 2021). Les entretiens mene s par la mission n?ont pas fait apparaî tre de difficulte s particulie res concernant les contro les douaniers de passagers ou de marchandises. L?ae roport et les services des douanes ont cons- truit un partenariat qui semble apporter satisfaction aux deux parties. La direction re gionale des douanes a de clare a la mission vouloir et pouvoir accompagner le de velop- pement de l?ae roport, comme elle a su le faire au moment de la crise sanitaire. Les effectifs affecte s a l?ae roport sont proportionne s a son activite et continueront a e voluer avec elle. L?organisation mondiale du commerce (OMC) reconnaî t le droit de chaque pays d?adopter des normes pour prote ger la sante et la vie des personnes et des animaux. Le contro le du respect de ces normes ne cessite la mise en place, par chaque pays, de mesures de protection, parmi lesquelles des missions d?inspection sanitaire et phytosanitaire117. Celles-ci reposent sur une collaboration europe enne et interministe rielle. La politique des contro les est ainsi harmonise e au niveau europe en afin d?assurer un niveau de se curite sanitaire homoge ne au sein du marche unique. Les produits ve ge taux et animaux a l?importation sont contro le s afin de pre venir l?introduction, sur le sol français (et, partant, sur celui de l?Union europe enne), d?agents pathoge nes pre sentant un risque pour le consommateur et/ou pour les filie res agricoles, ainsi que la conformite des produits destine s a la consommation humaine (re gles d'e tiquetage, absence de polluants et autres substances interdites, etc.) La re glementation europe enne de finit, dans chaque pays, des points d?entre e des produits dans l?Union europe enne (Points de contro les frontaliers, PCF), ou sont effectue s les contro les permettant d?e viter l?introduction de maladies d?origines animale ou ve ge tale et de denre es non conformes a la re glementation. 117 Les contro les dits phytosanitaires concernent les ve ge taux vivants et les produits frais d?origine non animale et les contro les sanitaires, les animaux vivants et les produits d?origine animale. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/15 En France, deux ministe res sont en charge des contro les sanitaires et phytosanitaires aux frontie res sur les denre es alimentaires : Le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation (la direction ge ne rale de l?alimentation DGAL), pour ce qui concerne : ? les produits animaux ou d?origine animale et les denre es en contenant ; ? les ve ge taux vivants et les produits ve ge taux frais, ainsi que les contro les des ve ge taux en culture, avant leur re colte ; ? les OGM et les semences a l?import ; Le ministe re en charge de l?e conomie et des finances (la direction ge ne rale de la consommation, du contro le et de la re pression des fraudes, DGCCRF, en liaison avec la direction des douanes), pour ce qui concerne la se curite et la loyaute des denre es alimentaires118 : ? certaines denre es alimentaires d?origine non animale soumises a un contro le dit « renforce » (cf. § 2.3) ; ? les aliments d?origine biologique ; ? les additifs ; ? les mate riaux au contact des aliments concernant tous les produits (animal ou ve ge tal) et l?e tiquetage concernant leur origine, leur composition. Pour les contro les assure s par le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation sur les ae ro- ports, il y a ainsi, en France119 : 19 PCF pour les ve ge taux et produits ve ge taux, dont l?ae roport de Paris-Vatry120 ; 1 PCF pour les aliments pour animaux d?origine non animale (ae roport de Paris-Charles de Gaulle) 121 ; 12 PCF pour les produits d?origine animale, dont l?ae roport de Paris-Vatry122 ; 8 PCF pour les animaux vivants123. Pour les contro les assure s par le ministe re en charge de l?e conomie et des finances, il y a une dizaine de points de contro le frontalier, avec une organisation permettant que certaines ope rations soient re - alise es dans la Re gion d?arrive e, comme cela est aussi possible pour les de douanements. Dans tous les cas, les contro les sont effectue s selon une grille d?analyse des risques croisant le type de produit et son pays d?origine. Certains produits provenant de pays de finis en sont dispense s. Les contro les comportent trois e tapes : un contro le documentaire, syste matique, sur la base des formulaires de de claration accompagnant les produits importe s ; le cas e che ant, en fonction de l?analyse des risques, un contro le de conformite ou d?identite , visant a ve rifier que les produits importe s correspondent bien a ce qui a e te de clare (nature, quantite ) ; 118 Ces contro les portent notamment sur l?e tiquetage et la conformite des produits avec la re glementation et les informations transmises. 119 Source https://agriculture.gouv.fr/ou-sont-effectues-les-controles-sps-aux-frontieres 120 PCF de signe s pour le contro le des ve ge taux, produits ve ge taux et autres objets vise s a l?article 47(1) (c) du Re glement (UE) 2017/62. 121 PCF de signe s pour le contro le des biens d?origine non animale vise s a l?article 47(1) (d), (e) et (f) du Re glement (UE) 2017/625. 122 PCF de signe s pour le contro le des animaux et des biens vise s a l?article 47(1) (a) et (b) du Re glement (UE) 2017/625. 123 PCF de signe s pour le contro le des animaux et des biens vise s a l?article 47(1) (a) et (b) du Re glement (UE) 2017/625. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/15 le cas e che ant, en cas de suspicion, un contro le physique visant a ve rifier que les lots sont aptes a l?usage de clare et respectent les exigences re glementaires. Ce contro le peut e ventuellement comporter des investigations plus pousse es, telles que des analyses biologiques en laboratoire. Les contro les d?identite et physique ne cessitent d?avoir un contact avec les marchandises et sont ge ne - ralement re alise s au cours d?une me me mission d?inspection. Pour les contro les re alise s par le ministe re en charge de l?agriculture et de l?alimentation, l?ae roport de Vatry est point de contro le frontalier (PCF) pour l?importation : de ve ge taux et de produits ve ge taux ; de denre es animales ou de produits d?origine animale. Il n?est pas agre e pour l?importation d?animaux vivants, ni d?aliments pour animaux d?origine non ani- male. Ces contro les sont assure s par : la direction re gionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la fore t (DRAAF) Grand Est pour ce qui concerne les ve ge taux vivants ou les produits ve ge taux frais, liste s en annexe V-B de la directive 2000/29/CE modifie e ; sous couvert de la DRAAF Grand Est, la direction de partementale de l?e quilibre des territoires, des solidarite s et de la protection des populations (DDETSPP) de la Marne pour ce qui concerne les produits d?origine animale et les animaux vivants. L?agre ment du PCF de l?ae roport est ancien. Compte-tenu de la faiblesse des flux sur l?ae roport, celui- ci n?est pas active de manie re permanente (PCF avec un statut dit « occasionnel »). Aucun personnel n?est affecte sur place pour re aliser les contro les. L?ae roport est tenu de mettre a disposition des services de contro le un laboratoire pour pouvoir re ali- ser les contro les physiques. Celui-ci est partiellement e quipe et n?est actuellement pas utilise . L?ae roport de Vatry projette de de velopper son activite de transport de marchandises par voie ae rienne. Il souhaiterait, par exemple, pouvoir accueillir des importations de denre es pe rissables (telles que des fruits, des fleurs ou du poisson) en provenance de pays d?Afrique. Or, ces marchandises devront faire l?objet de contro les phytosanitaires ou sanitaires a l?importation, en fonction de leur nature et de leur pays d?origine. En ce qui concerne les contro les phytosanitaires, la DRAAF Grand Est (dont le sie ge est a Cha lons-en- Champagne) peut re aliser les contro les documentaires et d?identite des produits a l?import en se de - plaçant sur l?ae roport. Elle a indique toutefois a la mission qu?elle n?avait re alise au cours des trois dernie res anne es qu?un seul contro le, en de cembre 2020. Elle ne dispose donc pas a Cha lons-en-Champagne des ETP ne ces- saires pour des contro les fre quents sur l?ae roport de Vatry, ni des compe tences pour re aliser le con- tro le physique de certains produits. Il en est de me me en ce qui concerne les contro les sanitaires de la compe tence de la DDETSPP 51, e galement base e a Cha lons-en-Champagne. Les derniers vols ayant ne cessite des contro les de produits d?origine animale remontent a 2009. Il a e te pre cise a la mission qu?avant que le point de contro le fron- talier ne passe au statut d?occasionnel, l?activite de contro le de l?ae roport de Vatry repre sentait environ 0,3 e quivalent temps plein (ETP). La DDETSPP de la Marne ne dispose plus des moyens de re aliser des PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/15 contro les fre quents. Par ailleurs, les contro les des produits d?origine animale, a l?exception de ceux de la pe che, doivent e tre re alise s par un ve te rinaire. Afin d?accompagner le de veloppement de l?ae roport de Vatry, la DRAAF Grand Est et la DDETSPP de la Marne ont signe , le 22 de cembre 2020, avec la direction re gionale et interde partementale de l?alimen- tation et de l?agriculture et de la fore t (DRIAAF) d?I le-de-France, un « protocole de collaboration pour assurer les contrôles au poste de contrôle frontalier de l?aéroport de Vatry ». L?objet dudit protocole est de de terminer les modalite s d?intervention d?agents du PCF de Roissy (base sur l?ae roport de Paris-Charles de Gaulle) pour la re alisation occasionnelle du contro le phytosanitaire et/ou sanitaire d?un lot arrivant au PCF de Vatry. Ce contro le sera re alise , sur sollicitation de la DRAAF Grand Est et/ou de la DDETSPP 51, par un ou plusieurs inspecteurs du PCF de Roissy, sous re serve du respect d?un de lai de pre venance d?au moins 48 heures ouvre es avant l?arrive e de la marchandise, et dans la limite de trois de placements d?inspecteurs du PCF de Roissy a Vatry sur une pe riode de trois mois. Les cou ts lie s a la mobilisation des agents du PCF de Roissy sont pris en charge par la DRAAF Grand Est. Le protocole pre cise qu?il est reconduit tacitement d?anne e en anne e, mais qu?il sera caduc en cas de perte du statut occasionnel du PCF de Vatry, que ce soit en raison d?une cessation officielle d?activite ou en raison d?une reprise re gulie re du trafic (ne cessitant plus de trois de placements des inspecteurs du PCF de Roissy sur une pe riode de trois mois). La difficulte invoque e par l?ae roport de Vatry est que, pour e tre attractif vis-a -vis de transporteurs ou de chargeurs, il aimerait pouvoir afficher une plus grande re activite des services de contro le sanitaire et phytosanitaire afin de garantir un temps de traitement re duit 7 jours/7. Le pre avis de 48 heures requis par l?application du protocole peut poser un proble me si la nature et la provenance des produits ? ve ge tal ou animal - d?un vol donne ne sont pas connus suffisamment a l?avance (ce qui semblait e tre le cas pour les vols que la compagnie Ethiopian Airlines envisageait de re aliser a Vatry). De fait, le dispositif mis en place par le protocole avec le PCF de Roissy est adapte a des contro les occa- sionnels et a la monte e en puissance des compe tences des services de contro le locaux. En cas d?aug- mentation de l?activite d?importation de marchandises ne cessitant plus de trois de placements d?inspecteurs du PCF de Roissy par trimestre, les effectifs de la DRAAF Grand Est et de la DDETSPP de la Marne devront e tre renforce s en respectant des de lais d?affectation et de formation de ses nouveaux personnels. La DRAAF a transmis a la mission, a sa demande, une estimation des effectifs supple men- taires ne cessaires en fonction de l?activite de l?ae roport. A titre indicatif, il faudrait entre 0,5 ETP et 1 ETP pour traiter deux avions ayant des cargaisons de produits soumises a ce contro le par semaine toute l?anne e (en fonction du nombre de lots a traiter par vol) et jusqu?a 1,5 ETP pour en traiter trois. La mission conside re qu?il ne serait pas de bonne gestion des ressources et des compe tences de l?E tat de demander aux services compe tents de mettre en place des effectifs pour effectuer des contro les sur l?ae roport de Vatry sans l?assurance qu?ils auront re ellement des flux de marchandises a traiter. Il est peu probable, au regard de la situation des autres PCF, que des contro les pourront e tre re alise s a Vatry 7j/7 ou de nuit. Actuellement, seuls les PCF de Calais et Dunkerque fonctionnent 24h/24 et 7j/7, avec une activite annuelle de 300 000 envois (conse quence directe du Brexit). Le PCF de Roissy, avec 35 000 envois par an, est ouvert 7j/7, mais seulement en journe e. Les autres PCF, y compris ceux situe s dans les grands ports maritimes (Le Havre et Marseille-Fos), avec des envois de l?ordre de 20 000 par an, fonctionnent seulement les jours ouvrables et sur des plages horaires en journe e124. Mais a contrario, il convient que les services de l?E tat en charge des contro les s?engagent a accompa- gner le de veloppement de l?ae roport de manie re re aliste et proportionne e. Il apparaî t ne cessaire de clarifier vis-a -vis de l?ae roport de Vatry, les e tapes possibles et re alistes d?une monte e en puissance, avec les seuils de de clenchement de chacune d?entre elles, les de lais de mise en oeuvre (de recrutement, 124 Source : DRAAF Grand EST, note a l?attention de M. le secre taire ge ne ral de la pre fecture de la Marne du 28 avril 2022. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/15 d?affectation, de formation). Il s?agit que toutes les parties puissent anticiper les actions qu?elles de- vront mener, mais aussi que l?ae roport puisse promouvoir ses offres, puis ne gocier avec les transpor- teurs en toute connaissance de cause. Par ailleurs, en ce qui concerne les contro les sanitaires des produits ne cessitant l?intervention d?un ve te rinaire, il serait souhaitable que la DDETSPP de la Marne e tudie la possibilite de faire intervenir un professionnel prive , afin d?accompagner la croissance de l?activite de l?ae roport. Cette solution de re- cours a des professionnels prive s agre e s est utilise e dans des pays voisins, notamment en Belgique125. La mission a bien conscience que cette solution n?est pas simple a mettre en place, compte tenu du manque de ve te rinaires dans un de partement qui n?est pas tourne vers l?e levage, et des difficulte s que pose leur e ventuelle mobilisation dans un de lai court. Elle conside re ne anmoins que cette possibilite devrait e tre e tudie e, en identifiant ses contraintes, les obstacles juridiques et pratiques e ventuels et en pre cisant sa zone de pertinence. L?ae roport souhaiterait par ailleurs pouvoir importer occasionnellement, voire fre quemment, des ani- maux vivants. Il a notamment le projet de faire transiter par Vatry, des chevaux pour les Jeux Olym- piques de 2024. Or, comme cela a e te pre cise ci-dessus, le PCF de l?ae roport n?est pas agre e pour l?importation d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale126. L?e largissement de l?agre ment du PCF de l?ae roport de Vatry au contro le sanitaire portant sur des ani- maux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale ne cessite le de po t d?une demande aupre s de la Commission europe enne. L?instruction d?une telle demande ne cessite un de lai (estime a environ un an) et devrait e tre anticipe e dans le cas ou elle serait confirme e. Elle ne cessite en effet un examen par les services de la DRAAF Grand Est, la direction ge ne rale de l?alimentation (DGAL), puis la Commission europe enne qui effectue un audit des installations de l?ae roport. Par ailleurs, pour aboutir, cette demande devrait e tre justifie e, et adosse e a des perspectives pre cises et certaines de flux d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux. Comme explique au § 2.1. ci-dessus, la DGCCRF est compe tente pour le contro le de certaines denre es alimentaires d'origine non animale (produits soumis aux contro les dits « renforce s » liste s dans les annexes 1 et 2 du re glement europe en n°2021/608), ainsi que des produits biologiques (produits dits « bio ») importe s : produits agricoles non transforme s, produits transforme s destine s a l?alimentation humaine, semences et plants. Les produits issus de l?agriculture biologique, y compris ceux par ailleurs soumis a contro le sanitaire a l?importation, sont soumis a un contro le visant a s?assurer de la conformite aux cahiers des charges des produits issus de l?agriculture biologique. Ces contro les consistent en un contro le documentaire syste - matique, un contro le d?identite par sondage et un contro le physique (pre le vements et analyses officiels) selon une fre quence de termine e par l?autorite compe tente en fonction du risque127. Les produits bio- logiques importe s sont notamment soumis a la ve rification et au visa par la DGCCRF du certificat 125 Arre te royal du 11 novembre 2013 ? MB 23.12.2013 portant fixation des conditions dans lesquelles l?Agence fe de rale pour la Se curite de la Chaî ne alimentaire peut faire exe cuter des ta ches par des me decins ve te rinaires, des bio- inge nieurs, des masters, des inge nieurs industriels ou des bacheliers inde pendants ou par des personnes morales exerçant des activite s de contro le, d?e chantillonnage, de certification et d?audit, et textes d?application. 126 Les exportations d?animaux vivants ou d?aliments pour animaux ne ne cessitent pas d?agre ment de l?ae roport de de part. Elles peuvent se faire sous re serve de disposer d?un certificat sanitaire accompagnant les animaux ou les produits. 127 Source : Site Internet de la DGCCRF https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/presentation-generale-des-controles-a- limportation-des-denrees-alimentaires-dorigine-non PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 7/15 e lectronique d?inspection biologique, en application du re glement (CE) n°1235/2008 du 8 de cembre 2008 modifie . Les produits soumis a un contro le sanitaire a l?importation doivent passer par un poste de contro le frontalier (PCF)128 pour entrer sur le territoire de l?Union. Seuls certains de ces points sont de signe s par la DGCCRF comme point d?entre e de signe (PED) pour les contro les dont elle a la responsabilite (en fonction de leurs installations, de leurs e quipements et de leur trafic). Il existe une dizaine de PED en France ; pour la re gion Grand Est, seul l?ae roport de Strasbourg Entzheim est point d?entre e de signe . Ces contro les sont assure s par la direction re gionale de l'e conomie, de l'emploi, du travail et des soli- darite s (DREETS) Grand Est. Il faut signaler qu?a compter du 1er novembre 2022, les contro les a l'importation sur les denre es alimentaires d'origine non animales, les produits d?origine biologique, les normes de commercialisa- tion des fruits et le gumes et certains mate riaux au contact de denre es alimentaires seront re alise s par les personnels de la direction ge ne rale des douanes et des droits indirects (DGDDI) en lieu et place de ceux de la DGCCRF pour la re gion Grand Est. La DGCCRF restera compe tente pour effectuer les contro les de ces produits apre s leur de douanement, une fois ceux-ci commercialise s sur le marche inte rieur. En l?absence de trafic, l?ae roport de Vatry a perdu son statut de point d?entre e depuis le 1er janvier 2021. Ne peuvent donc de sormais plus e tre importe s sur l?ae roport les denre es d?origine ve ge tale bio, ni les produits d?origine non animale soumis aux contro les renforce s. L?ae roport peut en revanche importer les produits qui ne ne cessitent pas de contro le particulier. Comme pour l?obtention de l?agre ment pour le contro le sanitaire portant sur des animaux vivants ou d?aliments pour animaux d?origine non animale, la de signation de l?ae roport de Vatry comme point d?entre e de signe ne cessite le de po t d?une demande aupre s de la Commission europe enne. La demande d?un nouvel agre ment, si le besoin en e tait confirme , devrait e tre anticipe e. Celui-ci ne pourrait en effet e tre de livre que dans un de lai d?un an environ. Apre s une instruction au niveau local, puis au niveau national par la DGCCRF, la demande devra e tre adresse e a la Commission europe enne qui programme un contro le sur place de ses experts avant de de livrer l'agre ment. Par ailleurs, pour aboutir, cette demande devrait e tre justifie e et adosse e a des perspectives pre cises et certaines de flux des produits ne cessitant un contro le renforce ou des produits d?origine biologique. Le contro le de la circulation ae rienne est l'un des trois services de la circulation ae rienne pre vus par la Convention de Chicago et re glemente s par son annexe 11, pour assurer la se curite du transport ae rien mondial, les deux autres e tant l'information de vol129 et l'alerte130. Il a pour objet : d?empe cher les abordages entre ae ronefs ; d?empe cher les collisions entre les ae ronefs sur l?aire de manoeuvre et les obstacles se trouvant sur cette aire ; 128 Cf. § 2.1 ci-dessus 129 L?objet du service d?information de vol est de fournir aux pilotes des avis et renseignements utiles a l?exe cution su re et efficace des vols. 130 L?objectif du service d'alerte est d?alerter les organismes approprie s lorsque des ae ronefs ont besoin de l?aide des organismes de recherche et de sauvetage, et de pre ter a ces organismes le concours ne cessaire. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 8/15 d?acce le rer et de re gulariser la circulation ae rienne131. Le contro le du trafic ae rien obe it a des re gles de finies par l'Organisation de l'aviation civile internatio- nale (OACI), transpose es dans le droit national par chaque pays membre. Il existe trois types de contro le de la circulation ae rienne, correspondant aux diffe rentes phases de la trajectoire d?un avion (cf. figure 27) : le contro le d?ae rodrome (TWR), qui assure le contro le de la circulation ae rienne dans la circulation d'ae rodrome, c'est-a -dire dans une zone restreinte (de l'ordre d'une dizaine de kilome tres) autour d'un ae rodrome ; il consiste a guider l?appareil depuis le lieu de son stationnement jusqu?a la piste (contro le au sol), puis a superviser son envol (contro le d?ae rodrome) jusqu?a une altitude de 600 me tres environ ; le contro le d?approche (APP), qui assure le contro le de la circulation ae rienne aux abords d'un ae rodrome, dans une zone de contro le dont la taille est variable ; il est rendu au be ne fice des ae ronefs en monte e au de part ou en descente a l?arrive e dudit ae rodrome ; le contro le re gional ou en route (CRNA, Centre re gional de la navigation ae rienne), qui assure le contro le de la circulation ae rienne au be ne fice des ae ronefs en croisie re (en dehors de la proximite d'ae rodrome) dans l?espace ae rien supe rieur. Le contro le en route engage le de but de la descente de l?avion et le centre d?approche situe a proximite de l?ae roport de destination supervise cette descente jusqu?a une distance comprise entre 11 et 18 kilome tres de la piste et organise l?alignement des avions a l?atterrissage. Le contro le d?ae rodrome est normalement rendu depuis la vigie d'une tour de contro le implante e sur l?ae rodrome et permettant la visibilite de la ou des pistes de de collage et d?atterrissage et des aires de manoeuvre au sol. Toutefois, des expe rimentations sont pre vues par la direction de la navigation ae - rienne (DSNA) pour mettre en place des tours de contro le de porte es (Remote Tower Center ou RTC) permettant la fourniture du service de contro le d?ae rodrome sur plusieurs ae roports depuis un site distant, en faisant appel a des technologies vide o performantes adapte es aux besoins de la surveillance des mouvements d?ae ronefs. Le contro le d?approche n?implique pas d?avoir la visibilite sur les ae ronefs. Il peut e tre re alise a distance et il est possible de faire assurer l?approche d?un ae rodrome par un autre centre d?approche. 131 Cf. article 2.2. de l?Annexe 11 a la Convention relative a l?aviation civile internationale (dite convention de Chicago). Figure 27 : Les différents types de contrôle aérien en fonction des phases de vol Source : DSNA) PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 9/15 Les fonctions de contro le d?approche et de contro le d?ae rodrome peuvent e tre dissocie es, la premie re e tant re alise e a distance et la vigie implante e sur l?ae rodrome n?assurant que le contro le d?ae rodrome. Enfin, le contro le d?ae rodrome n?est pas assure sur tous les ae rodromes, ou sur certains, comme a Vatry, ne l?est pas en permanence. Des agents AFIS (Aerodrome Flight Information Service), employe s par le gestionnaire d?ae rodrome et certifie s conforme ment a la re glementation nationale et europe enne en vigueur132, y rendent alors les services, d?information de vol et d?alerte, en permanence ou en dehors des horaires pendant lesquels l?ae rodrome est contro le . Contrairement a un contro leur, un agent AFIS ne peut donner ni instruction, ni autorisation, ni interdiction a un pilote. Fin 2020, il existait 67 services AFIS en France me tropolitaine et 30 outre-mer. Ce nombre a cru au fil des anne es avec la suppression du service de contro le ae rien sur les ae rodromes a faible trafic. Pour assurer le service de contro le, les contro leurs disposent en premier lieu du plan de vol syste ma- tiquement transmis par les compagnies ae riennes, qui contient les informations utiles, notamment la trajectoire et les caracte ristiques de l?ae ronef contro le . Ils sont ensuite informe s a chaque instant de la trajectoire (position, altitude et vitesse) des ae ronefs contro le s, calcule e et mise a jour gra ce a des in- formations issues de capteurs (radars). Les contro leurs peuvent entrer en communication avec les pilotes gra ce a des moyens de radiocom- munication, qui leur permettent de ve rifier les informations dont ils disposent au sol et de leur trans- mettre des instructions de contro le (changement de trajectoire en altitude, en vitesse, instructions en vue de l?approche?). Ils e changent e galement avec les autres centres de contro le français ou e trangers concerne s par la trajectoire de l?avion en amont ou en aval. Le contro le du trafic ae rien est assure par des personnels de la direction de la se curite de la navigation ae rienne (DSNA), direction ope rationnelle de la DGAC, a savoir par des inge nieurs du contro le de la navigation ae rienne (ICNA) et des techniciens supe rieurs des e tudes et d?exploitation de l?aviation ci- vile (TSEEAC). Les ICNA assurent le contro le dans les CRNA et les approches. Les TSEEAC assurent le contro le des approches non radar et le contro le d?ae rodrome. Le service de contro le d?approche de l?ae roport de Vatry est assure par l?organisme de contro le de Me- lun-Seine (OCMS), rattache au service de la navigation ae rienne de la Re gion parisienne SNA-RP Orly-AG. Cet organisme a rencontre en 2020 des difficulte s majeures en termes d?effectifs (re duction a 10 du nombre d?ICNA pour un effectif nominal de 21, du fait de mutations et du manque d?attractivite du service). Celles-ci ont entraî ne des limitations des horaires pendant lesquels il e tait capable d?assurer le service d?approche (ce dernier n?e tant plus assure par lui les jeudi et vendredi depuis novembre 2021). Lorsque le service n?est pas rendu par OCMS, les espaces sont transfe re s au CRNA/Nord. Or, ce dernier n?est pas qualifie pour rendre le me me service, ce qui induit des re gulations (limitation a deux appa- reils pre sents simultane ment dans les espaces ae riens repris par le CRNA/N) et des retards importants pour les vols au de part et a l?arrive e a Vatry. La DSNA a indique que des efforts importants avaient e te entrepris afin d?ame liorer cette situation. Douze contro leurs stagiaires ont ainsi e te affecte s au OCMS ce qui permettra un retour progressif a la normale d?ici la fin de l?anne e 2022 (contro le 7j/7) au fur-et-a -mesure qu?ils auront e te forme s et qualifie s localement. 132 L?agent AFIS est employe par un prestataire AFIS certifie . Pour pouvoir exercer, il doit e tre titulaire d?une qualification AFIS de livre e conforme ment a l?arre te du 16 juillet 2007 (modifie ) relatif a la qualification et a la formation des personnels AFIS. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 10/15 Les re gulations sont toujours en place tant que l?organisme ne dispose pas d?un nombre suffisant de contro leurs qualifie s. Des extensions d?horaires d?ouverture de l?organisme sont pre vues a compter de juin 2022 et le fonctionnement du service de contro le devrait e tre quasiment normal a l?automne et nominal, de but 2023. Le service de contro le d?ae rodrome est rendu sur place par un organisme de pendant du service de la navigation ae rienne SNA-Nord base a Lille. Son effectif cible est de cinq TSEEAC, un chef de circulation et un adjoint comptant pour 50 % dans l?effectif de contro le. Le service est assure 7 jours sur 7, de 7 h a 21 h, avec la mobilisation de deux agents par jour. En cas de sous-effectif, la plage de contro le, assure e par un seul agent, est re duite certaines journe es (le week- end et, le cas e che ant, le de but de la semaine) de 8 h 30 a 13 h et de 14 h a 19 h (pause me ridienne impose e par la re glementation sur les temps de vacation). En dehors des pe riodes d?ouverture des services de contro le, des agents de l?exploitant de l?ae roport (EPGAV) rendent aux ae ronefs utilisant l?ae roport de Vatry les services d?information de vol et d?alerte (services AFIS). Actuellement trois agents, salarie s de l?ae roport de Vatry, sont agre e s AFIS, dont un coordonnateur. Ils sont rattache s a la direction des ope rations de l?ae roport. En dehors du service AFIS, ces agents assurent la fonction d?agent de transit. Il s?ave re que Qatar Airways a refuse , de but de cembre 2021, d?ope rer avec un service AFIS et a indique qu?elle ne desservirait Vatry que pendant les heures ou le service de contro le est assure . Par ailleurs, l?absence de service de contro le empe che les atterrissages et les de collages dans des conditions de tre s faible visibilite (l?utilisation des e quipements d?atterrissage ILS de Cate gorie II/III ne peut se faire que sous l?autorite d?un service de contro le). Le conseil de partemental de la Marne souhaite depuis plusieurs anne es la mise en place d?un service de contro le d?ae rodrome H 24 a Vatry. Une re ponse de principe favorable avait e te formule e par le di- recteur ge ne ral de l?aviation civile dans un courrier du 16 fe vrier 2009. Cependant, les effectifs affecte s a Vatry n?ont jamais permis d?atteindre ce niveau de service. D?apre s la DSNA, l?effectif ne cessaire pour assurer un service H 24 a Vatry serait de 11 contro leurs, ce qui impliquerait l?affectation de six TSEEAC supple mentaires. Cet effort de recrutement est difficile- ment soutenable par la DSNA (du fait de la tension actuelle sur les effectifs TSEEAC) et ne serait pas justifie par le niveau de trafic actuel. Par ailleurs, il faudrait modifier la re glementation en vigueur sur le temps de travail des contro leurs, car elle ne pre voit pas la possibilite d?organiser des tours de service sur 24 heures pour les TSEEAC. La DGAC a e change en avril 2022 avec Qatar Airways, afin de mieux expliquer en quoi consiste le service AFIS, peu connu des compagnies ae riennes habitue es a desservir des ae roports ayant un fort trafic, et le niveau de se curite qu?il apporte comparativement au service de contro le. Elle a e galement propose d?engager au besoin une e tude de se curite afin de renforcer le niveau de service apporte par ce service (utilisation d?une image radar, optimisation de la gestion de l?espace) et d?accompagner l?exploitant pour abaisser les minimas de de collage (ceux d?atterrissage ne peuvent pas e tre ame liore s au titre de la re glementation). A plus long terme, elle pourrait envisager de mettre en place un contro le a distance de type « Remote Tower Center » ou RTC, qui permet la fourniture du service de contro le d?ae rodrome de plusieurs ae - PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 11/15 roports depuis un site distant, via l?utilisation de technologies vide o performantes adapte es aux be- soins de la surveillance des mouvements d?ae ronefs133. Mais cette solution ne pourra pas e tre mise en oeuvre a Vatry avant 2025 au plus to t. Compte tenu du trafic actuel, la question pose e par le contro le d?ae rodrome sur l?ae roport de Vatry est avant tout celle de l?adaptabilite des horaires durant lesquels ce service est rendu. En effet, l?ae roport est susceptible d?accueillir du trafic H 24, notamment de nuit et sa direction souhaite en faire un atout pour son de veloppement. Le service de contro le est quant a lui rendu sur des plages horaires pre de - termine es, pour une meilleure prise en compte par les usagers de l?espace ae rien. Ces plages horaires sont e tablies en prenant en compte le trafic existant sur la plate-forme. Elles sont bien adapte es au trafic d?entraî nement sur l?ae roport, qui est substantiel, en journe e (environ 10 000 mouvements par an, soit une petite quarantaine par jour ouvre , cf. annexe 1, § 1.2.3.). Mais, compte tenu de la re glemen- tation sur le temps de travail, elles ne peuvent pas e tre modifie es au jour le jour, notamment pour des vols internationaux de transport de marchandises, qui peuvent se poser de nuit a des horaires peu pre visibles ; ceux-ci sont aujourd?hui occasionnels, mais ils pourraient devenir plus fre quents dans l?hypothe se du de veloppement de l?activite de l?ae roport. L?augmentation du nombre de TSEEAC assurant ce service permettrait certes d?e largir ses plages ho- raires d?ouverture. Mais elle se heurte a la tension actuelle sur les effectifs TSEEAC. Par ailleurs, le nombre de contro leurs serait disproportionne par rapport au trafic journalier moyen actuel de l?ae ro- port (en comparaison avec d?autres ae roports ayant le me me niveau de trafic). Il serait souhaitable que la DSNA examine dans quelle mesure il serait possible, a effectif donne , d?adap- ter les horaires d?ouverture du service de contro le d?ae rodrome en fonction du trafic pre visible, moyen- nant un pre avis raisonnable a de finir. Par exemple, serait-il envisageable de de caler la pause me ridienne entre 13h et 14h impose e par la re glementation sur les temps de vacation lorsqu?un vol est pre vu sur cette plage horaire ou de mettre en place des vacations ponctuelles supple mentaires pour accueillir des vols en soire e ou de nuit ? La mission a conscience que les marges d?e volution pourraient e tre e troites, compte-tenu de la rigidite de la re glementation en vigueur sur le temps de travail des contro leurs, mais qu?elles devraient e tre explore es. En outre, il conviendrait que la DGAC analyse la faisabilite et le be ne fice re el d?un contro le d?ae rodrome de porte pour Vatry, en termes de flexibilite des heures d?ouverture de ce service en fonction du trafic, en comple ment du service local actuel ou en substitution totale. L?article 1er de la Convention relative a l?aviation civile internationale, dite Convention de Chicago, si- gne e le 7 de cembre 1944, stipule que chaque E tat dispose d?une souverainete comple te et exclusive sur l?espace ae rien au-dessus de son territoire. Son article 6 pre cise que « aucun service aérien interna- tional régulier ne peut être exploité au-dessus ou à l?intérieur du territoire d?un État contractant, sauf 133 La DSNA a engage un premier projet de cre ation de RTC permettant de rendre a distance le service de contro le d?ae rodrome de quatre a cinq ae roports re gionaux a terme, dont l?ae rodrome de Tours Val de Loire, suite au retrait du contro le ae rien militaire programme a l?horizon 2024. La premie re tranche du programme (2020-25) correspond a la reprise du contro le ae rien de Tours Val de Loire avec la mise en service d?un RTC a Toulouse et provisionne les infras- tructures techniques et ge nie civil pour la prise en compte de deux a trois ae rodromes supple mentaires. Il s?appuie sur les principes suivants : les services seront assure s par des TSEEAC contro leurs d?ae rodrome multi-qualifie s ; les horaires des services seront adapte s pour assurer les arrive es et de parts des vols programme s sur chacun des ae rodromes. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 12/15 permission spéciale ou toute autre autorisation dudit État conformément aux conditions de cette permis- sion ou autorisation ». Ces principes sous-tendent les accords bilate raux relatifs aux services ae riens entre deux E tats, desti- ne s a assurer un cadre stable au profit des transporteurs ae riens. Ces accords pre cisent les droits de trafic qui peuvent e tre exerce s entre les deux pays (en principe sous condition de re ciprocite ), c?est-a - dire le nombre maximal de vols que les transporteurs de chacun des deux E tats peuvent re aliser au titre de cet accord. Les arre ts de la Cour de justice des Communaute s europe ennes de 2002, dits arre ts de « Ciel ouvert », ont ouvert la possibilite aux E tats-membres de l?Union europe enne de confier a la Commission euro- pe enne un mandat pour ne gocier des accords globaux de transport ae rien, qui se substituent alors aux accords bilate raux. L?OACI de finit neuf « liberte s de l?air » (cf. figure 28), dont seules les cinq premie res sont officiellement reconnues aux termes d'un traite international : les deux premie res liberte s ont un caracte re technique (il s?agit, respectivement, du droit de survol et du droit d?escale technique) ; les autres liberte s s?inscrivent dans une logique commerciale : ? droit de de barquer/d?embarquer des passagers ou des marchandises en provenance ou a destination de chacune des parties a l?accord (3e me et 4e me liberte s) ; ? droit de voler entre deux pays e trangers sur un vol en provenance ou se terminant sur son propre territoire (5e me liberte ) ; ? droit d?assurer un service entre deux autres E tats en passant par l'E tat (hub) ou le transporteur est enregistre (6e me liberte ) ; ? droit d?assurer un service entre deux E tats entie rement hors de son territoire (7e me liberte ) ; ? droit d?effectuer des dessertes nationales ou d?assurer un service entre deux points situe s a l?inte rieur d?un E tat e tranger, correspondant au droit de « cabotage » (8e me et 9e me liberte s)134. 134 Source: OACI, Manuel de la re glementation du transport ae rien international, partie 4 (Doc 9626) PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 13/15 La DGAC est l?autorite compe tente pour la de livrance des autorisations permettant aux compagnies e trange res de desservir la France en application des accords bilate raux et des accords globaux en vigueur. Figure 28 : les neuf libertés de l?air. Source : OACI, Manuel de la réglementation du transport aérien international, partie 4, Figure 4.1-1. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 14/15 Pendant la crise sanitaire elle a autorise la compagnie Qatar Airways a effectuer des vols entre Doha et Vatry, par de rogation a l?accord ae rien bilate ral a l?e poque en vigueur entre la France et le Qatar135. Mais, Qatar Airways a formule la demande de pouvoir e galement disposer de droits dits « de 5e me liberte », pour pouvoir desservir les E tats-Unis depuis Vatry en extension des vols re alise s depuis Doha et en anticipation de l?entre e en vigueur de l?accord global entre l?Union europe enne et le Qatar136. Or, de manie re constante, le gouvernement français est re serve sur les demandes de trafic vers les E tats-Unis. En effet, le trafic cargo entre les deux pays a e te libe ralise par un accord global europe en de 2007 et la concurrence sur les routes entre l?Europe et les E tats-Unis est forte. La DGAC veille donc a ce que le pavillon français ne se voit pas opposer la concurrence frontale d?une compagnie extra-euro- pe enne sur les routes qu?il ope re. La compagnie Qatar Airways envisageait de transfe rer rapidement une partie de son activite re alise e a partir de Lie ge et de Luxembourg vers Vatry. Mais, d?apre s la compagnie, c?est faute d?obtenir rapide- ment des droits de 5e me liberte sur l?ae roport marnais, qu?elle a de cide de la transfe rer sur l?ae roport de Maastricht ou elle pouvait disposer des autorisations ne cessaires en vertu de l?accord bilate ral en vigueur entre les Pays-Bas et le Qatar, plus libe ral que celui avec la France. La question des droits de trafic entre la France et le Qatar ne se pose plus apre s l?entre e en vigueur de l?accord ae rien entre l?Union europe enne et le Qatar signe le 18 octobre 2021. La compagnie Qatar Airways dispose de sormais de droits de trafic suffisants pour pouvoir desservir Vatry et d?autres ae ro- ports. Cet accord lui confe re e galement des droits de 5e me liberte , en nombre limite (actuellement quatre fre quences par semaine), qu?elle peut notamment exercer depuis Vatry. Cependant, cette com- pagnie ayant localise ses activite s a Maastricht n?est plus en demande d?un acce s important a Vatry. De nombreux accords ae riens bilate raux ou globaux auxquels la France est partie ne sont pas contrai- gnants pour la desserte de Vatry. Des droits de trafic sont en effet largement disponibles avec la Chine, l?Inde, les pays du Golfe ou l?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN)137. D?une manie re ge ne rale, chaque demande d?autorisation qui exce de ce qui est pre vu par les accords ae riens en vigueur s?appre cie au cas par cas et la DGAC est dote e d?un pouvoir discre tionnaire en la matie re (qui lui a notamment permis d?accorder a Qatar Airways des droits de trafic entre Doha et Vatry en de rogation de l?accord ae rien en vigueur). D?apre s la DGAC, la politique française consiste a tenir compte des inte re ts du pavillon français et de favoriser les ae roports en re gion et, notamment a encourager les vols vers l?ae roport de Vatry. Dans une grande majorite de cas, une re ponse favorable est donne e aux demandes des transporteurs e trangers souhaitant desservir l?ae roport marnais, y compris lorsque celles-ci exce dent les enveloppes de finies par les cadres bilate raux (notamment pour les vols de 7e me liberte ). La mission conside re que la politique suivie par la DGAC en faveur de Vatry doit e tre poursuivie et que les demandes de droits de trafic concernant la desserte de cet ae roport doivent e tre examine es favorablement et avec diligence, sauf impe ratif de se curite ou de protection d?inte re ts français majeurs. 135 Cet accord ne pre voyait en principe que 2 rotations hebdomadaires vers la France. La DGAC a autorise des vols supple mentaires a la condition qu?ils soient re alise s vers l?ae roport de Vatry 136 La Commission europe enne a ne gocie , sur mandat des Etats-membres de l?Union europe enne, un accord global de transport ae rien avec le Qatar. Cet accord n?a e te signe et n?est entre en vigueur que le 18 octobre 2021. Contrairement a l?accord bilate ral entre la France et le Qatar, cet accord global pre voit l?attribution de droits de 5e me liberte pour les seuls services tout cargo, restreints ge ographiquement et dans la limite d?un nombre maximal de vols. 137 L?Association des Nations d?Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 Etats membres. Cre e e par l?Indone sie, la Malaisie, Singapour, la Thaî lande et les Philippines en 1967, elle a e te rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995), le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999). Un accord global avec l?ASEAN a e te ne gocie par la Commission europe enne avec l?ASEAN, ces dernie res anne es, mais n?a pas encore e te signe . Il pre voit notamment des droits de 5e me liberte cargo. PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 15/15 Il apparaî t que la plupart des contraintes apporte es par les services re galiens au de veloppement de l?ae roport de Vatry ressortissent au « dilemme de la poule et de l?oeuf ». En effet, l?activite de l?ae roport de Vatry est actuellement relativement modeste, aussi bien en termes de transport de passagers que de marchandises. Pour autant, des contraintes existent de ja , par exemple concernant les contro les sanitaires et phytosanitaires (cf. § 2) et le contro le de la circulation ae rienne (cf. § 3). L?ae roport souhaite non seulement lever les contraintes existantes mais aussi, par avance, celles qui pourraient naî tre d?une croissance de son activite afin d?en faire un atout de son de veloppement et de pouvoir maximiser ses chances d?accueillir tout type et tout volume de trafic, de jour, comme de nuit. Il argue du fait que des services re galiens bien dimensionne s sont ne cessaires pour rendre l?ae roport attractif. A contrario, les services de l?E tat en charge des contro les conside rent que les services re galiens doivent e tre dimensionne s en fonction de l?activite re elle et non d?une activite potentielle. Pour sortir de ce dilemme, la mission conside re qu?il faut adopter une approche proportionne e et adaptative. D?une part, il serait de raisonnable, en termes de gestion des ressources et des compe tences de l?E tat, de demander aux services re galiens compe tents d?affecter, sur l?ae roport de Vatry, des moyens surdi- mensionne s par rapport a son activite re elle, en comparaison notamment avec d?autres ae roports ayant le me me niveau d?activite . Les niveaux de service public ne peuvent e tre aligne s sur ceux d?une plate- forme de re fe rence (par exemple celles de Roissy-Charles de Gaulle ou Lie ge) tant que le trafic n?est pas la . Mais, d?autre part, il conviendrait que les services de l?E tat en charge des contro les s?engagent a accom- pagner dans le temps le de veloppement de l?ae roport, de manie re re aliste et proportionne e. Cet accompagnement ne cessite : de s?efforcer d?atte nuer les contraintes existantes par rapport au niveau de trafic actuel ; de clarifier vis-a -vis de l?ae roport, a froid et a l?avance, les demandes auxquelles les services re galiens pourront re pondre (car il n?est pas envisageable de re pondre a toutes) et sous quelles conditions, en identifiant les contraintes et les moyens associe s ; d?identifier les e tapes possibles et leurs seuils de de clenchement respectifs, ainsi que les solutions pragmatiques et e volutives les plus adapte es possibles permettant d?accompagner les diffe rents projets au fur-et-a mesure qu?ils se pre sentent, afin que l?ensemble des parties puissent anticiper les actions qu?elles devront mener. Il s?agit d?examiner les solutions possibles et de pre ciser, pour chacune d?entre elles, les contraintes, les conditions, les e le ments de proce dure a mener et les de lais de mise en place (incluant les de lais de recrutement, d?affectation et de formation des personnels). Des de marches pre paratoires pourraient aussi e tre identifie es et engage es, permettant de re duire les de lais de mise en oeuvre. La mission recommande donc de de finir, sous l?e gide du pre fet de la Marne, des plans d?action, permet- tant de re pondre de manie re adapte e et proportionne e aux demandes de l?ae roport, en pre cisant les contraintes de progressivite . PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/1 PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 2/142 Nom Prénom Organisme Fonction CABINETS MINISTERIELS Virlet Alban Cabinet de M. Jean-Baptiste DJEBBARI, Ministre délégué chargé des Transports Conseiller Affaires industrielles, mer, régulation, filières économiques maritimes, logistiques et aériennes ADMINISTRATIONS CENTRALES Cazé Damien Direction générale de l?aviation civile (DGAC) Directeur général de l'Aviation Civile Gouadain Jean Directeur de Cabinet du Directeur général de l'aviation civile Guillotin Fabien Membre du Cabinet du DGAC Vivet Emmanuel Sous-directeur des services aériens à la Direction des transports aériens Braun Jean Christophe Adjoint au sous-directeur des services aériens à la Direction des transports aériens Pillan Aline Sous-directrice des aéroports à la Direction des transports aériens Théoleyre François Directeur-adjoint de la Direction des transports aériens Chérel Odile Chargée de mission développement durable Ville Geoffroy Direction de la Stratégie et des ressources (DSR) de la Direction de la Sécurité de la navigation Aérienne (DSNA) Zanotti Antoine Mission des affaires internationales et des relations clients (DSNA/DSR) Rafalimanana Naly Pôle clients, usagers et partenaires (DSNA/DSR/MAIRC) Guittet Kevin Sous-Directeur des études à la Direction des transports aériens Lambert Philippe Responsable Etudes/prospective à la Direction des transports aériens Papinutti Marc Direction générale des infrastructures, des transports et de la mobilité Directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités Lavoué François Adjoint à la sous-directrice des services ferroviaires Bory Bertrand Bureau de la gestion du réseau ferroviaire national et des gares Perez Alexia Bureau de la gestion du réseau ferroviaire national et des gares PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 3/142 Nom Prénom Organisme Fonction Valère Xavier-Yves Mission politiques de Fret et Logistique de Lanversin Emmanuel Direction de l?habitat, de l?urbanisme et des paysages adjoint au directeur Lefebvre Guillaume Adjoint au sous-directeur de qualité de vie (DHUP/QV) Suchel Christophe Adjoint au sous-directeur de l'aménagement durable (DHUP/AD) ADMINISTRATIONS DECONCENTREES Chevalier Josiane Préfecture de la Région Grand Est Préfète de la Région Grand-Est Prévost Henri Préfecture de la Marne Préfet de la Marne Soumbo Emile Secrétaire général Huet Sylvain Chambre régionale des comptes Hauts-de-France Président de la 3ème section, en charge de la partie de l'étude sur le maillage aéroportuaire concernant Vatry Leroux Armelle Rapporteur, en charge de la partie de l'étude sur le maillage aéroportuaire concernant Vatry Chenkier Laurence Chambre Régionale des Comptes Grand Est Première conseillère, en charge du contrôle en cours de la gestion du département de la Marne Romboni- Lasserre Mireille Douanes / Direction régionale des douanes et droits indirects du Grand- Est Directrice régionale Schell Amélie Direction régionale de l?agriculture, de l?alimentation et de la forêt (DRAAF) du Grand Est / Service régional de l'alimentation Cheffe du pôle inspections mutualisées de Châlons-en-Champagne Sauval Armelle Adjointe à la cheffe du pôle inspections mutualisées de Châlons-en-Champagne Grandjean Philippe Direction régionale de l?économie, de l?emploi, du travail et des solidarités (DREETS) Chef du Pôle Concurrence, consommation, répression des fraudes et métrologie Klotz Patrice Chef du service Expertises spécialisées Beauprêtre Marie-Paule Po le Concurrence, consommation, re pression des fraudes et me trologie Rodilhat Philippe Direction départementale emploi, travail, solidarités et protection des populations de la Marne Chef du Service se curite et qualite sanitaires de l?alimentation Crozat Alexandre DGAC / Service de Navigation aérienne Nord Chef du service Le Foll Stéphane DGAC/ Service de navigation aérienne Orly Chef du service PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 4/142 Nom Prénom Organisme Fonction Jacquemin Emmanuel DGAC / Direction de la Sécurité de l'Aviation Civile Nord-Est Directeur de la sécurité de l'aviation civile Nord Est Rogy Catherine Direction départementale des territoires de la Marne (DDT 51) Directrice Chaffanjon Claire Directrice-adjointe COLLECTIVITES LOCALES Beccherlé Julien Région Grand Est DGA mission de projet Intermodalité et modernisation des services à l'usager Abeya Alain Directeur des Equipements et des Réseaux Européens de Transports Exbrayat Didier Chef du Service Développement Territorial Romont Damien Chef de projet stratégie portuaire et aéroportuaire Hatat Mélanie Maison de la Région de Châlons-en- Champagne Bruyen Christian Conseil Départemental de la Marne Président du Conseil départemental. Président du conseil d'administration de l'aéroport de Paris-Vatry. Carrieu Guy Directeur général des services Jesson Jacques Communauté d'agglomération Châlons Agglo Président Poupart Pierre Maire de Bussy-Lettrée, Délégué au développement de Vatry Rousselet Bruno DGA attractivité et développement économique AUTRES ORGANISMES Arkwright Edward Aéroports de Paris Directeur général exécutif Houalla Marc DGA Paris CDG Mathieu Edouard CDG Development Director, Stratégie Cargo Wittwer Philippe CCI de la Marne Directeur général Delcourt Christian Aéroport de Liège Communication Manager Lemoigne Yves SNCF Réseau, DT Grand Est Responsable de l'unité commerciale de la Direction territoriale Grand Est OPERATEURS AERIENS Pauquet Fabrice Qatar Airways Cargo Operations Manager Lucigny Lionel Regional manager Cargo. France & Italie Boucher Christophe Air France Cargo Directeur général Guittet Philippe ASL Airlines Directeur de l'exploitation PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 5/142 Nom Prénom Organisme Fonction Dominiak Jean-François Président directeur général de ASL Airlines France Casanova Olivier CMA CGM Président Directeur général de CMA CGM Air Cargo Marschessaux Hughes Directeur des opérations aériennes de CMA CGM Air cargo RESEAUX PROFESSIONNELS DE LA LOGISTIQUE Mathieu Edouard Air Cargo France Association Président Tuffereau Franck AFRA - Association Française du rail Délégué général Samson Claude AFILOG Président Noblet Florent TLF Overseas Délégué général TLF Overseas Le Roux Elfenn Déléguée aux affaires aériennes & sûreté OPERATEURS DE FRET ET DE LOGISTIQUE Guérin Virginie Geodis Senior Vice-Présidente Ressources humaines et Affaires publiques Martin- Neuville Eric Vice-président exécutif Global Freight Forwarding Xiaohan Shi Cianiao Communication et relations publiques Derek Sun Manager Général - Hub de Liège Dupas Jean-Christophe Interel Senior Consultant Saucin Chloé Consultante Piette Bernard Logistics in Wallonia Manager Général Leborgne Jérôme Fret SNCF Directeur-général Laverny- Martin Edouard Directeur commercial Prévost Julien Transports Prévost PDG de Lacretelle Charles Edouard Sovereign Directeur France Garçon Benoit C LOG Solutions Directeur général Pajanacci Sophie CEVA Freight Management France Directrice générale France de Crécy Philippe Bolloré Logitics Vice-Président Air Freight France & Europe Hansen Marc Directeur Pays Luxembourg Weyland Klaus MOSOLF Gérant de la société Mosolf France Mimoun Brahim Responsable qualité / hygiène / sécurité / environnement (QHSSE) de Mosolf à Vatry PUBLIÉ Rapport n° 014379-01 Aou t 2022 Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 6/142 Nom Prénom Organisme Fonction Pan Duc Nhon Ende FTL-Group Président Bernard Laurent WFS Global Cargo Directeur général Cargo France AEROPORT DE PARIS-VATRY Parois Christophe Aéroport de Paris-Vatry Directeur Kem David Directeur des opérations Jouannin Jean-Yves Responsable pôle financier & SI Maillard Sophie Directrice ressources humaines Puerta Antonio Directeur commercial PUBLIÉ Perspectives de de veloppement de la plateforme ae roportuaire de Vatry (Marne) Page 1/1 Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports » PUBLIÉ http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/les-derniers-rapports-r43.html Résumé Liste des recommandations Introduction 1 Vatry, un aéroport disposant d?atouts pour se spécialiser dans le transport aérien de marchandises 1.1 Un site bien adapté 1.1.1 Un site bien desservi par la route 1.1.2 Un site embranché ferroviaire 1.1.3 Un site relativement éloigné des populations environnantes 1.2 Un aéroport bien équipé 1.3 La proximité d?une plateforme logistique 1.4 Conclusion 2 Des points faibles à atténuer pour donner à l?aéroport une chance de pouvoir se développer 2.1 Malgré ses atouts, l?aéroport de Vatry peine à asseoir son développement 2.1.1 Historique du développement de l?aéroport - évolution des activités 2.1.2 Activités actuelles concernant le transport de marchandises 2.1.3 Un aéroport aujourd?hui déficitaire, dont l?équilibre financier doit être recherché 2.2 Les services régaliens nécessaires à l?activité de l?aéroport peuvent créer des contraintes 2.3 La plateforme logistique, un pôle à optimiser 2.3.1 Une offre extensive indifférenciée 2.3.2 Une insertion territoriale à conforter 2.3.3 Réserves foncières pour la zone cargo 3 De la nécessité de clarifier les enjeux et d?identifier les questions stratégiques pour chacun des acteurs 3.1 Opportunités concernant le développement d?un aéroport orienté vers le transport de marchandises 3.2 Une articulation à trouver entre le développement de l?aéroport et celui de la zone logistique 3.2.1 Des synergies à mobiliser par un pilotage mieux coordonné 3.2.2 Des enjeux environnementaux à l?échelle de l?ensemble du site 3.3 Des enjeux et une stratégie de développement de l?aéroport qui devraient dépasser le seul niveau local 3.3.1 Des enjeux locaux, régionaux et nationaux à prendre en compte 3.3.2 Un statut et une gouvernance de l?aéroport à adapter aux enjeux de développement 3.4 Principaux éléments d?une stratégie de développement de l?aéroport 4 Scénarios possibles et conditions de mise en oeuvre 4.1 Deux scénarios contrastés de développement de l?aéroport 4.1.1 Scénario n 1 4.1.2 Scénario n 2 4.2 Analyse de la pertinence des axes de développement envisagés par l?aéroport ANNEXES Annexe 1 - Historique et état des lieux Sommaire 1. Historique 1.1 Création de l?aéroport de Vatry 1.2 Historique de l?activité de l?aéroport 1.2.1 Transport de fret aérien 1.2.2 Transport de passagers 1.2.3 Vols d?entraînement 1.2.4 Location de parkings avion et d?un hangar de maintenance 1.2.5 Rôle joué par l?aéroport pendant la crise sanitaire 1.2.6 Activité actuelle de transport de marchandises de l?aéroport et projets de développement 1.3 Historique de la zone logistique 2. Le site de la plateforme aéroportuaire et sa desserte 2.1 Le site 2.2 Accès routiers 2.3 Accès ferroviaire 3. L?aéroport 3.1 Les installations aéroportuaires 3.1.1 La piste 3.1.2 Services généraux assurés par l?aéroport 3.1.3 Les terminaux 3.1.4 Hangar de maintenance avions 3.2 L?aéroport : un établissement public industriel et commercial local 3.3 Les finances 4. Les zones d?aménagement 4.1 Périmètre, les ZAC, le foncier 4.2 Équipements 4.3 Stratégie de commercialisation et de gestion 4.4 Les entreprises installées et les options 4.5 Les projets 4.5.1 Inscription sur la liste des sites industriels « clé en main » 4.5.2 ZAC n 3 4.5.3 Plan de développement économique et écologique 5. Conclusions Annexe 2 - Le transport aérien de marchandises Sommaire 1. Les fondamentaux économiques 1.1 La place du transport aérien dans le transport de marchandises 1.2 Le transport aérien de marchandises dans le monde 1.3 Le trafic de fret en France 1.4 Les catégories de fret et leurs spécificités 1.5 Les principaux acteurs du fret aérien 2. L?offre et la demande ? perspectives 2.1 Avant la crise sanitaire 2.2 Pendant la crise sanitaire 2.3 Les trois années à venir 2.4 Moyen et long termes 3. Les aéroports « concurrents » 3.1 Deux exemples d?aéroports à dominante « fret » en Europe de l?Ouest 3.1.1 Aéroport de Liège 3.1.2 Aéroport de Luxembourg 3.2 Le hub de Paris-Charles de Gaulle 3.3 Comparaison des coûts de touchée de quelques aéroports européens 4. Conclusion - Enjeux pour Vatry Annexe 3 - Logistique terrestre Sommaire 1. Le marché 1.1 Transport de marchandises et logistique 1.1.1 Demande de transports de marchandises à moyen et long termes 1.1.2 Évolution des services logistiques 1.2 Les entrepôts et plateformes logistiques (EPL) 1.2.1 L?immobilier 1.2.2 L?emploi 2. Les acteurs 2.1 Les acteurs de la logistique terrestre 2.2 Les acteurs de l?immobilier logistique 3. Positionnement de l?agglomération de Châlons-en-Champagne 3.1 Trois aires logistiques très importantes 3.2 Des tensions structurelles sur l?emploi logistique 3.3 Un positionnement prix compétitif 4. Enjeux pour Vatry 4.1 Stratégie commerciale et articulation avec l?aéroport 4.1.1 Etat des lieux 4.1.2 Réserves foncières pour la zone cargo 4.1.3 Implantation d?activités de services aux professionnels du fret aérien 4.2 Services aux entreprises et aux salariés 4.2.1 Déplacements des salariés 4.2.2 Pôle de vie 4.2.3 Services aux transporteurs 4.2.4 Emplois 4.2.5 Très haut débit 4.2.6 Signalétique 4.2.7 Vers un club d?entreprises 4.3 Extensions et gestion à long terme du site 4.3.1 Au regard de la planification territoriale 4.3.2 Les enjeux environnementaux 4.3.3 Les enjeux de la gestion à long terme 4.3.4 Un schéma directeur d?ensemble Annexe 4 - Analyse des contraintes apportées par les services régaliens nécessaires à l?aéroport Sommaire 1. Services de douanes 2. Contrôles sanitaires et phytosanitaires 2.1 Organisation des contrôles 2.2 Les contrôles sanitaires et phytosanitaires à l?aéroport de Vatry 2.2.1 Problèmes liés au statut occasionnel du PCF de Vatry 2.2.2 Élargissement de l?agrément à l?importation d?animaux vivants 2.3 Les contrôles réalisés par le ministère de l?économie et des finances 3. Contrôle du trafic aérien de l?aéroport de Vatry 3.1 Les fonctions de contrôle de la circulation aérienne 3.2 Le service de contrôle d?approche de l?aéroport de Vatry 3.3 Le service de contrôle d?aérodrome de l?aéroport de Vatry 4. Analyse de contraintes éventuelles en matière de droits de trafic 5. Conclusion Annexe 5 - Lettre de commande Annexe 6 - Liste des personnes rencontrées INVALIDE)

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