Evaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales
MOUGARD, Sophie ;NATAF, Jean-Michel ;PHILIZOT, François
Auteur moral
France. Inspection générale de l'administration
;France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">La « compensation » carbone volontaire permet à tout individu ou structure de financer un projet de réduction ou de séquestration d'émissions de gaz à effet de serre (GES) dont il n'est pas directement opérateur. Le label Bas-Carbone, développé en France à l'initiative de l'État depuis 2018, vise à favoriser la mise en oeuvre de tels projets et repose sur des méthodes essentiellement agricoles et forestières, proposées par des acteurs privés et validées, après instruction technique par la direction générale de l'énergie et du climat. Ces projets sont ensuite validés par les services régionaux de l'État. Les démarches portées par les collectivités locales s'appuient largement sur ce dispositif. La mission a constitué un état des lieux des projets existants et a identifié trois sociétés coopératives d'intérêt collectif (SCIC) effectivement constituées, impliquant des communes ou des établissements publics de coopération intercommunale, dont deux d'initiative publique. En outre, une dizaine d'entités intercommunales, toutes urbaines, se sont engagées dans une telle voie et sont à des niveaux d'avancement très inégaux. Enfin, six régions au moins portent des actions concourant à la démarche, mais sans s'engager à ce jour dans des structures positionnées sur la compensation carbone. L'implication des collectivités locales est donc quantitativement marginale mais participe à un effort collectif de pédagogie et de prise de conscience autour des enjeux carbone. Elle permet des coopérations entre territoires urbains et zones à dominante rurale. Elle vient s'articuler avec les actions impulsées par l'État, même si la coordination reste à améliorer. Le dispositif juridique existant permet de développer ces démarches sous différentes formes. S'il n'est pas souhaitable d'imposer un modèle unique, il importe de veiller à l'accompagnement à la création des structures, l'État pouvant financer l'ingénierie préalable et jouer un rôle de conseil juridique. Au-delà, le développement des initiatives locales est très dépendant d'améliorations attendues en matière de fluidification des processus, diversification et fiabilisation des méthodes. Il importe aussi de promouvoir l'intégration accrue de co-bénéfices environnementaux, renforcer la transparence des échanges et de mieux définir l'articulation entre le financement de la compensation carbone et d'autres mécanismes relevant de paiements pour services environnementaux.</div>
Editeur
IGA
;IGEDD
Descripteur Urbamet
label
;financement
;évaluation
Descripteur écoplanete
gaz à effet de serre
;compensation
;carbone
;réduction des GES
;séquestration du carbone
Thème
Environnement - Paysage
;Collectivités territoriales
Texte intégral
Rapport n°015043-01 Rapport n°23045-R
François Philizot - IGA
Sophie Mougard - IGEDD
Jean-Michel Nataf - IGEDD
Évaluation des fonds carbone mis en place par
les collectivités territoriales
P
U
B
L
I É
Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités
passées ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction
de ce rapport
Statut de communication
? Préparatoire à une décision administrative
? Non communicable
? Communicable (données confidentielles occultées)
? Communicable
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Sommaire
Sommaire........................................................................................................................ 3
Résumé ........................................................................................................................... 7
Liste des recommandations .......................................................................................... 9
Introduction .................................................................................................................. 11
Lettre de mission ....................................................................................................... 11
Déroulement de la mission ........................................................................................ 11
1 La compensation carbone volontaire : cadrage .................................................... 12
1.1 Un contexte climatique dégradé .......................................................................... 12
1.2 Terminologie ....................................................................................................... 12
1.3 La compensation volontaire carbone : principes, labels, méthodes ..................... 13
1.3.1 Principes .................................................................................................... 13
1.3.2 Méthodes et critères d?évaluation ............................................................... 14
1.3.3 Standards et labels .................................................................................... 15
1.4 Co-bénéfices : un complément nécessaire ......................................................... 16
1.5 De nombreux acteurs .......................................................................................... 16
1.6 Contexte dans le monde et en Europe ................................................................ 18
1.6.1 Un marché mondial actif, avec des fragilités en termes de fiabilité ............ 18
1.6.2 Une situation contrastée en Europe, qui compte légiférer .......................... 19
1.6.3 Un marché français du carbone volontaire en expansion ........................... 20
1.7 Le label Bas-Carbone en France ........................................................................ 21
1.7.1 Principe ...................................................................................................... 21
1.7.2 Un label récent en forte croissance ............................................................ 22
1.7.3 Un foisonnement d?acteurs ......................................................................... 23
1.7.4 Des méthodes et projets labellisés essentiellement dans les domaines
forestier et agricole ..................................................................................... 24
1.7.5 Plus de 600 projets labellisés fin juillet 2023 .............................................. 28
1.7.6 Perspectives du marché : de nombreuses incertitudes .............................. 29
1.7.7 Rôles respectifs des différents échelons territoriaux .................................. 31
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2 Les initiatives des collectivités territoriales .......................................................... 32
2.1 Une absence de suivi systématique/exhaustif et des initiatives en nombre réduit
............................................................................................................................ 32
2.2 Les labels locaux................................................................................................. 33
2.3 Analyse des modèles de fonds carbone locaux .................................................. 33
2.3.1 Périmètres .................................................................................................. 33
2.3.2 Aspects juridiques et comparaison des différentes modalités possibles..... 34
2.3.3 Moyens ...................................................................................................... 39
2.3.4 Échelle d?intervention ................................................................................. 40
2.4 Le rôle de l?État et ses opérateurs ....................................................................... 41
3 Les leviers d?une éventuelle extension du dispositif ........................................... 44
3.1 Éviter le greenwashing par la robustesse et la rigueur des méthodes ................. 44
3.2 Une articulation gagnant-gagnant entre labels locaux et LBC ............................ 45
3.3 La transparence : projets, financements, etc. ...................................................... 45
3.4 Les additionnalités .............................................................................................. 45
3.5 Redondance et complémentarité avec d?autres dispositifs de financement État . 46
3.6 Les acteurs, les aspects économiques et leur régulation .................................... 47
3.6.1 Acteurs ....................................................................................................... 47
3.6.2 Aspects économiques ................................................................................ 47
3.7 Les modalités alternatives de financement ......................................................... 48
3.7.1 Coopérations territoriales, contrats de réciprocité ...................................... 48
3.7.2 Politique agricole commune, primes de filière ............................................ 49
3.7.3 Paiements pour services environnementaux .............................................. 49
3.7.4 Certificats d?économie d?énergie ................................................................ 50
3.7.5 Mécénat ..................................................................................................... 50
Conclusion ................................................................................................................... 52
Annexes ........................................................................................................................ 53
Annexe 1. Lettre de mission........................................................................................ 54
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées ou contactées .................................... 57
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Annexe 3. Glossaire des sigles et acronymes ........................................................... 65
Annexe 4. Réchauffement climatique ......................................................................... 72
Annexe 5. Standards et labels internationaux de compensation carbone .............. 74
Annexe 6. Comparaison européenne ......................................................................... 81
Annexe 7. Méthodes du label Bas-Carbone ............................................................... 83
Annexe 7.1. Méthodes labellisées ............................................................................. 83
Annexe 7.1.1 Treize méthodes labellisées mi 2023 ............................................ 83
Annexe 7.1.2 Des interrogations qui subsistent .................................................. 86
Annexe 7.1.3 Position du Réseau Action Climat sur le label Bas-Carbone et les
méthodes agricoles .................................................................................... 88
Annexe 7.1.4 Position du World Wide Fund sur les projets forestiers du label
Bas-Carbone .............................................................................................. 90
Annexe 7.1.5 Position de Canopée sur les projets forestiers du label Bas-
Carbone ..................................................................................................... 92
Annexe 7.2. Méthodes en cours de préparation ........................................................ 95
Annexe 7.2.1 Quatre révisions et 19 nouvelles méthodes en préparation ........... 95
Annexe 7.3. Perspectives .......................................................................................... 96
Annexe 8. Projets labellisés du label Bas-Carbone .................................................. 98
Annexe 8.1. Des projets en nombre croissant ........................................................... 98
Annexe 8.2. Des projets concentrés sur certaines méthodes et certains territoires ... 98
Annexe 8.3. Une instruction potentiellement laborieuse .......................................... 101
Annexe 9. Initiatives des collectivités locales ......................................................... 102
Annexe 9.1. L?exemple emblématique de La Rochelle? ......................................... 104
Annexe 9.1.1 Une initiative qui fait figure de modèle ......................................... 104
Annexe 9.1.2 Pourquoi le statut de coopérative ? ............................................. 105
Annexe 9.2. Quatorze projets en cours, agricoles ou forestiers ............................... 106
Annexe 9.3. Qui fait école dans certaines métropoles (Paris, Bordeaux) ................ 110
Annexe 9.3.1 Paris et la Métropole du Grand Paris .......................................... 110
Annexe 9.3.2 Bordeaux ..................................................................................... 112
Annexe 9.4. Pays du Mans : une SCIC début 2024 ................................................. 112
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Annexe 9.5. Région Occitanie ................................................................................. 113
Annexe 9.6. La coopérative Climat Local ................................................................. 114
Annexe 9.7. La région Bourgogne Franche-Comté .................................................. 116
Annexe 9.8. L?Agence régionale de la transition écologique de la Région Grand
Est ..................................................................................................................... 116
Annexe 9.9. La Région Nouvelle Aquitaine .............................................................. 117
Annexe 9.10. Autres réflexions en cours ................................................................. 117
Annexe 9.10.1 Lille ............................................................................................ 117
Annexe 9.10.2 Brest .......................................................................................... 118
Annexe 9.10.3 Bretagne ................................................................................... 118
Annexe 9.10.4 Le Havre axe Seine ................................................................... 118
Annexe 9.10.5 Grand Albigeois ......................................................................... 118
Annexe 9.10.6 Pays de Loire ............................................................................ 118
Annexe 9.10.7 Provence Alpes Côte d?Azur ..................................................... 118
Annexe 9.10.8 Aix Marseille Métropole ............................................................. 119
Annexe 9.10.9 Montpellier ................................................................................ 119
Annexe 9.11. Tableau synoptique récapitulatif des initiatives des collectivités ........ 120
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Résumé
Les initiatives locales en France en matière de compensation carbone s?inscrivent dans un cadre
international et français. La « compensation » carbone volontaire permet à tout individu ou
structure de financer un projet de réduction ou de séquestration d?émissions de gaz à effet de serre
(GES) dont il n?est pas directement opérateur. Ce financement s?organise en général autour de
l?achat de crédits, certificats ou unités « carbone » (en fait GES), correspondant au volume
d?émissions de GES réduites ou séquestrées par le projet, et habituellement mesuré en tCO2eq.
Les recettes de la vente de ces unités « carbone » contribuent au financement du projet, tandis
que l?acquisition des unités permet au financeur d?afficher une « compensation » partielle ou totale
de ses émissions.
La lutte contre les émissions de GES, conjuguée à la volonté de nombreuses grandes entreprises
d?y contribuer ou parfois de donner le sentiment de le faire, ont suscité le développement d?un
marché mondial de crédits carbone volontaires, les financeurs acquérant les réductions d?émission
ou des séquestrations de carbone. Ce marché est dominé par de grands acteurs internationaux,
assurant la mise en relation des producteurs et acheteurs, mais supposés aussi apporter des
garanties quant à la qualité des crédits carbone et à la pérennité des gains associés.
Le marché européen proprement dit est beaucoup plus réduit, du fait entre autres de prix nettement
plus élevés, dans un rapport fréquemment de 1 à 10, que le marché mondial. Le label Bas-Carbone
développé en France à l?initiative de l?État depuis 2018 y tient une place relativement faible en
volume, mais significative en valeur, représentant sous cet angle de l?ordre de 20 % du marché
français, et un cumul de 2 Mt de dioxyde de carbone début septembre 2023. Il repose sur des
méthodes (13 à ce jour) essentiellement agricoles et forestières, proposées par des acteurs privés
et validées, après instruction technique par la direction générale de l?énergie et du climat. Les
projets s?appuyant sur ces méthodes sont validés par les services régionaux de l?État.
Quoique moins contesté que certains grands labels privés internationaux, le label Bas-Carbone
présente des imperfections liées à la précision des mesures, au suivi dans le temps des résultats,
aux activités couvertes ou encore aux bénéfices associés portant sur d?autres équilibres
environnementaux, biodiversité par exemple. Les démarches portées par les collectivités locales
s?appuient pour autant largement sur lui, en toute logique pour éviter de réinvestir dans des
méthodes, tout en cherchant une meilleure adaptation aux spécificités territoriales.
Il n?existe aujourd?hui aucun recensement complet de ces démarches. La mission a donc constitué
un état des lieux, à partir des données du Cerema, de la Banque des territoires et des contacts
qu?elle a noués. Elle a ainsi identifié trois sociétés coopératives d?intérêt collectif (SCIC)
effectivement constituées, impliquant des communes ou des établissements publics de
coopération intercommunale, dont deux d?initiative publique. Deux seulement, la SCIC de La
Rochelle et la SCIC toulousaine Climat local ont déjà une activité réelle. En outre, une dizaine
d?entités intercommunales, toutes urbaines, se sont engagées dans une telle voie et sont à des
niveaux d?avancement très inégaux. Six régions au moins portent, en outre, des actions concourant
à la démarche, mais sans s?engager à ce jour dans des structures positionnées sur la
compensation carbone.
L?implication des collectivités locales est donc quantitativement marginale, ne représentant que
quelques pour cent du label national bas carbone. Pour autant, elle est positive en ce qu?elle
participe à un effort collectif de pédagogie autour des enjeux carbone, et à une prise de conscience
étendue à une large gamme de partenaires. Elle permet des coopérations entre territoires urbains
et zones à dominante rurale soulignant leurs complémentarités. Elle vient s?articuler avec les
actions impulsées par l?État, dans un cadre qu?il faut sans doute améliorer, en particulier pour éviter
une déperdition d?énergie liée à des initiatives mal coordonnées, par exemple pour créer de
nouvelles méthodes.
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Le dispositif juridique existant permet de développer ces démarches. Même si le statut de SCIC
est aujourd?hui, quoique à toute petite échelle, le plus fréquent, d?autres hypothèses, celle de
l?association en particulier, sont envisageables. Il n?est pas souhaitable d?imposer un modèle
unique, pour tenir compte des orientations des collectivités porteuses, en termes de partenariat ou
de rôle exact, dans les relations entre producteurs et acheteurs de crédit carbone. Il importe de
veiller à l?accompagnement à la création des structures, l?État pouvant financer l?ingénierie
préalable et jouer un rôle de conseil juridique, pour lever par exemple les incertitudes sur
l?application du code de la commande publique ou du code monétaire et financier.
Au-delà, le développement des initiatives locales est très dépendant d?améliorations qui intéressent
tout autant celui du label national bas carbone. Il en est ainsi de la fluidification des processus, de
la diversification des méthodes, mais aussi de leur fiabilisation, pour garantir tant les efforts de
réduction préalable des émissions par les financeurs que les gains annoncés par les porteurs de
projets. Il importe aussi de promouvoir l?intégration accrue de co-bénéfices environnementaux. Il
est également nécessaire de renforcer la transparence des échanges, en insistant sur celle des
flux financiers, avec l?objectif de limiter la part revenant aux intermédiaires. Il faut enfin mieux définir
l?articulation entre le financement de la compensation carbone et d?autres mécanismes relevant
peu ou prou des paiements pour services environnementaux, qu?il s?agisse des aides de la politique
agricole commune, des dispositifs propres de l?État ou des certificats d?économie d?énergie.
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Liste des recommandations
[à la DGEC] Le terme « compensation » est inadapté et doit être
remplacé par celui de « contribution ». L?effort préalable de réduction de ses émissions par
un porteur de projet de « compensation » devrait être démontré pour qu?il puisse être éligible
au dispositif label Bas Carbone. .......................................................................................... 27
Réduction d?émission et séquestration/stockage doivent être comptabilisés séparément. 27
L?effort de fiabilisation des méthodes du label Bas-carbone doit se poursuivre. L?adaptation
au changement climatique doit être un co-bénéfice obligatoire des méthodes forestières du
label Bas-Carbone. .............................................................................................................. 27
Afin d?améliorer et fiabiliser le label Bas Carbone la mission
recommande à la DGEC : ................................................................................................... 28
1) de saisir de façon systématique le Groupe Scientifique et Technique lors du processus
de validation des méthodes ; ............................................................................................... 28
2) que nulle méthode du label Bas-Carbone ne puisse valider des externalités
environnementales négatives. En particulier, les métriques d?intensité carbone ne doivent
pas être utilisées ; ................................................................................................................ 29
3) que toutes les méthodes du label Bas-Carbone permettent de documenter le coût des
projets et travaux. ................................................................................................................ 29
A la DGEC et aux acteurs de la filière bois: Le développement de
méthodes relatives au stockage dans les produits bois doit être accéléré. ....................... 30
[à la DGALN et la DGEC] Mettre en place un financement par l?État,
par exemple en mobilisant le fonds vert, au titre de l?appui à l?ingénierie des démarches
locales pour la compensation carbone, pourrait être un vecteur de consolidation des
dynamiques locales. 42
[à la DGEC et au CGDD] Clarifier la commande de l?État à ses
différents opérateurs, notamment pour mieux connaître et accompagner les démarches
locales. Il pourrait à ce titre être demandé à la DGEC et au Cerema, dans le cadre de leur
protocole pluriannuel, de mettre en place une base de données recensant les initiatives des
CT, fonds carbone, méthodes et labels locaux. .................................................................. 43
[à la DGEC et aux collectivités engagées dans des fonds carbone]
Conditionner l?accès aux projets labellisés à la démonstration des actions de réduction
engagées par le financeur. .................................................................................................. 45
[à la DGEC] Afin d?éviter les effets d?aubaine pour les intermédiaires
au détriment des porteurs de projet, le label Bas Carbone pourrait recommander la
transparence sur les acteurs, y compris les intermédiaires, et leurs rémunérations. Les
projets rendant public le partage de valeur entre tous les acteurs d?une transaction de
compensation carbone volontaire devraient bénéficier d?un bonus.................................... 47
[aux gestionnaires des dispositifs d?aides ] Laisser ouverte la
possibilité de cumul entre dispositifs d?aides, dans la limite de 80 % du coût des projets. 48
La mission recommande un travail conjoint de la DGEC et de la
DGALN afin d?éviter la juxtaposition de dispositifs spécifiques de type paiements pour
services environnementaux pilotés par chaque administration. ......................................... 50
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Introduction
Lettre de mission
Par lettre1 en date du 26 avril 2023 la Ministre en charge des collectivités territoriales et de la
ruralité (MCTR) a confié conjointement à l?inspection générale de l?administration (IGA) et à
l?Inspection générale de l?environnement et du développement durable (IGEDD) une mission
d?évaluation des fonds « carbone » mis en place par les collectivités territoriales, visant à contribuer
à la mobilisation d?acteurs privés et publics en faveur de projets locaux de réduction et de
compensation carbone à travers des mécanismes de financement de projets, et reposant en
particulier sur le mécanisme du label Bas-Carbone créé en 2018 par le Ministère de la transition
écologique (MTE).
L?objectif de la mission est de réaliser un état des lieux de ces fonds et des structures qui les
animent ou les portent, dont notamment les coopératives, en examinant l?implication des
collectivités et les freins juridiques et financiers qu?elles rencontrent, les besoins
d?accompagnement opérationnel ou financier des collectivités pour la mise en place de ces fonds
et coopératives et la pertinence d?une mutualisation des moyens, et enfin l?articulation entre le label
Bas-Carbone et les labels locaux.
Déroulement de la mission
La mission a démarré fin mai 2023 et a procédé à une analyse bibliographique et de données, à
des auditions avec une centaine de personnes (cabinets, administration centrale, opérateurs de
l?État, collectivités et associations de collectivités, financeurs, experts? voir Annexe 2), et
notamment à des échanges avec les acteurs des territoires (dont une visite à La Rochelle, site de
la coopérative carbone la plus connue et un échange avec Climat Local, la coopérative la plus
ancienne). Elle a également adressé des sollicitations aux préfectures et à des porteurs de projets
labellisés.
Un point d?étape avec le cabinet du MCTR a eu lieu le 11 juillet 2023.
Les sigles et acronymes utilisés dans le rapport sont récapitulés dans le glossaire de l?Annexe 3.
Après avoir établi un état des lieux du marché carbone volontaire à l?international et en France,
cadre dans lequel s?inscrivent les démarches locales, la mission a dressé un bilan des initiatives
prises par les collectivités territoriales sur ce marché, pour en apprécier l?étendue, le potentiel et
les limites, puis a identifié un certain nombre de pistes d?amélioration, en veillant spécialement à
l?articulation entre l?action de l?État et celle des collectivités territoriales et de leurs groupements.
1 Cf. Annexe 1
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1 La compensation carbone volontaire : cadrage
1.1 Un contexte climatique dégradé
La dégradation du contexte climatique dans le monde et en France est connue, et un court
historique est présenté en Annexe 4.
En France, les émissions de carbone baissent et avoisinent 400 MtCO2eq2 en 2022, mais le rythme
annuel de décroissance (2,7 %) reste deux fois trop lent pour atteindre les objectifs de la Stratégie
Nationale Bas Carbone (SNBC)3, notamment en raison des transports (stabilité des émissions)4,
des bâtiments (diminution trop lente des consommations d?énergie), des énergies renouvelables
(EnR), en croissance trop lente, et aussi du fort affaiblissement du puits de carbone des forêts
(dépérissement et mortalité, sécheresse ralentissant la croissance).
Ce dernier point est spécialement à relever pour la mission : la capacité de séquestration carbone
des forêts en France, garante des ambitions nationales de neutralité carbone à moyen ou long
terme (2050), et donc plus généralement des « puits de carbone » est depuis une décennie en
chute libre5. Les projets forestiers répondent donc à un besoin impérieux. Au-delà du label Bas-
Carbone, une politique publique adaptée à la diversité des peuplements forestiers est nécessaire
pour faire face à ce défi aux enjeux nombreux, complexes et parfois contradictoires (cf. infra).
1.2 Terminologie
La « compensation » carbone vise à atténuer les émissions (nettes) de gaz à effet de serre (GES),
qui sont principalement le dioxyde de carbone CO2 et le méthane CH4, auxquels s?ajoutent d?autres
gaz carbonés, ainsi que des gaz azotés, fluorés ou autres.
Les émissions sont comptabilisées en termes d?« équivalent CO2 », ce qui justifie la référence
univoque au carbone. Les émissions excessives de GES, d?origine humaine et responsables des
déséquilibres à l?origine du réchauffement climatique actuellement observé, conduisent à
l?accumulation dans l?atmosphère de ces gaz ; elles peuvent être réduites par des mesures
2 MtCO2eq : million de tonnes d?équivalent CO2, pour tenir compte du pouvoir de réchauffement global des différents
gaz à effet de serre (une tonne de méthane CH4 par exemple correspond à 25 tonnes de dioxyde de carbone CO2).
3 Feuille de route nationale pour lutter contre le réchauffement climatique, couvrant tous les domaines d?activité
humaine, et avec notamment un objectif d?émissions « nettes » nulles en 2050, c?est-à-dire que les émissions
résiduelles « incompressibles » de GES en 2050 seront « compensées » par des puits de carbone.
4 Le transport est l?activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. En 2019,
il représente 31 % des émissions françaises de GES. Depuis 1990, les GES des transports ont augmenté de 9 %.
Elles sont stables depuis 2008, l?amélioration de la performance environnementale des véhicules ne compensant
pas l?augmentation de la circulation
5 Selon, par exemple, le Haut Conseil pour le Climat (HCC), « La quantité de carbone stockée par les puits de
carbone français du secteur UTCATF a diminué (-21 %) en 2021, alors que la sécheresse du printemps en 2022 et
les incendies de l?été auront contribué à détériorer les stocks de carbone des forêts sur la dernière année (données
non encore disponibles). La baisse du stockage de carbone de 2021 se concentre dans les forêts et est renforcée
par la hausse des émissions liées à l?utilisation des sols et à l?artificialisation.
La quantité de carbone stockée par le secteur UTCATF sur la période 2019-2021 est plus de deux fois inférieure à
celle attendue par la SNBC 2 pour la période. Les puits de carbone des forêts ont diminué fortement sur la période
récente à la fois à cause de l?augmentation de la mortalité des arbres et de la diminution de la productivité de la
forêt, plus importantes qu?anticipé dans la SNBC 2.
Une action pérenne de grande ampleur sera nécessaire pour régénérer la forêt, vu l?ampleur des dommages, avec
le développement plus important des produits bois à longue durée de vie et notamment le bois d'oeuvre, ce qui
nécessitera des incitations fortes et une maîtrise, notamment dans les dix ans à venir, des volumes de produits à
courte durée de vie, notamment le bois énergie (biomasse primaire). » Source :
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
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https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
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adéquates (atténuation). Elles peuvent aussi être absorbées par des « puits » de carbone ou
stockées dans des produits contenant du carbone ; de cette opportunité vient le terme de
« compensation ».
Ce terme est utilisé dans d?autres contextes, dont notamment la séquence ERC « Éviter, réduire,
compenser6 » en matière environnementale. Il est cependant, dans le contexte de la compensation
carbone, contestable et contesté ; dans la mesure où il est susceptible de donner l?impression
fausse que toute émission peut être « effacée » par des contremesures (ce qui est loin d?être le
cas, ne serait-ce que pour des raisons de décalage temporel), ou que l?on peut émettre et ensuite
compenser de manière neutre, ouvrant ainsi une forme de « droit à émettre ». Par comparaison,
dans la séquence ERC, un impact favorable ne peut compenser un effet défavorable.
De plus, les émissions de GES sont réelles, certaines et réalisées une année donnée et contribuent
dès maintenant à un réchauffement climatique catastrophique, alors même que la
« compensation », par exemple par séquestration dans le sol ou la biomasse, est étalée dans
l?avenir, parfois sur des décennies. Enfin elle peut être remise en cause par des aléas et est donc
incertaine.
Certaines parties prenantes proposent donc de substituer au terme « compensation » celui de
« contribution », sur lequel la mission reviendra dans la partie 3.1 du rapport. Pour la suite, malgré
ces débats et tout en lui préférant la notion de contribution, la mission utilisera le terme de
« compensation » carbone, en usage à ce stade.
1.3 La compensation volontaire carbone : principes, labels,
méthodes
1.3.1 Principes
La « compensation » carbone volontaire s?inscrit parmi les nombreux dispositifs existants des
politiques climatiques, et sous-tend l?un des types actuels de marché du carbone : elle permet à
tout individu ou structure de financer un projet de réduction ou de séquestration d?émissions de
GES dont il n?est pas directement opérateur. Ce financement s?organise en général autour de
l?achat de crédits, certificats ou unités « carbone » (en fait GES), correspondant au volume
d?émissions de GES réduites ou séquestrées par le projet, et habituellement mesuré en tCO2eq.
Les recettes de la vente de ces unités « carbone » contribuent au financement du projet, tandis
que l?acquisition des unités permet au financeur d?afficher une « compensation » partielle ou totale
de ses émissions.
Elle est « volontaire » et s?inscrit parmi les nombreux engagements volontaires existants, comme
par exemple 7 l?Agenda des solutions8, la Plateforme NAZCA des Nations Unies9, les engagements
d?entreprises dans le sillage de la COP2110, la Convention des maires pour le climat et l?énergie11.
6 L?idée est d?abord d?éviter les impacts environnementaux, de réduire au maximum ceux qui ne sont pas évitables,
et enfin seulement de compenser les impacts résiduels subsistant après évitement et réduction.
7 Cf. par exemple https://www.ecologie.gouv.fr/actions-des-entreprises-et-des-collectivites-climat
8 Agenda lancé en 2014 lors de la COP 20 à Lima, et qui mobilise des acteurs non étatiques en faveur du climat
9 Plateforme où sont directement collationnés les engagements d?entreprises et collectivités
10 21e « Conference of parties », conférence des parties (d'où le nom COP 21) à la convention-cadre des Nations
unies sur les changements climatiques (CCNUCC), tenue en décembre 2015 à Paris.
11 Convention de milliers d?autorités locales et régionales, volontairement engagées dans la mise en oeuvre des
objectifs européens en termes de climat et d?énergie sur leur territoire.
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/actions-des-entreprises-et-des-collectivites-climat
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Figure 1 : boîte à outil simplifiée des politiques climatiques (Source webinaire Cerema du 02/06/2023: )
La « compensation volontaire » doit être distinguée du système d?échange de quotas d?émissions
(SEQE) de l?Union Européenne (fixation de niveaux d?émission aux émetteurs intensifs et
distribution de quotas). En effet, elle ne répond pas à des obligations réglementaires, à la différence
de la « compensation réglementaire », qui est imposée par la législation ou la réglementation, par
exemple : MDP12 ou MOC13 mis en place par la CCNUCC14, remplacés par l?article 6 de la COP21,
ou le mécanisme CORSIA (mécanisme de compensation pour les compagnies aériennes, mis en
place par l?OACI15). En pratique, les frontières entre les dispositifs peuvent apparaître floues et
sont susceptibles d?évolutions au plan européen dans un avenir proche (cf. infra).
1.3.2 Méthodes et critères d?évaluation
La « compensation » carbone peut porter sur des évitements ou réductions d?émissions (par
rapport à un scénario de référence, à expliciter), du stockage (dans des « puits » de carbone), de
la séquestration dans des produits et infrastructures, éventuellement en lieu et place de matériaux
dont la production est émissive en GES, ce qui est un bénéfice supplémentaire appelé « effet de
substitution ». La comptabilité du carbone ainsi compensé est délicate, tant pour les puits (forêts,
12 Mécanisme de développement propre. Institué par l?article 12 du Protocole de Kyoto, le « Mécanisme de
développement propre » (MDP) permet à des entreprises issues des pays ayant souscrit à des engagements
chiffrés de réduction des émissions au titre du Protocole de Kyoto (pays développés) de réaliser et/ou de co-financer
des projets de réduction des émissions de GES dans des pays sans engagement chiffré (pays en développement,
économies émergentes) et de se voir délivrer en contrepartie des crédits carbone, appelés Unités de réduction
certifiées des émissions ? URCE (CER en anglais) ), qui sont comptabilisés comme des émissions négatives dans
le total de leurs émissions. Le montant des URCE accordées à l?investisseur correspond aux émissions évitées à
la mise en oeuvre du projet par rapport à un scénario de référence sans projet. (Source :
https://www.ecologie.gouv.fr/mecanismes-internationaux-et-nationaux-reduction-des-emissions )
13 Mise en oeuvre conjointe. Elle fonctionne selon des principes et des règles proches de celles du MDP, à la
différence que les projets MOC sont mis en oeuvre dans des pays dotés d?engagements chiffrés de réduction des
émissions. Les crédits délivrés dans le cadre de la MOC sont appelés Unités de réduction des émissions ? URE
(ERU en anglais). (Source : https://www.ecologie.gouv.fr/mecanismes-internationaux-et-nationaux-reduction-des-
emissions )
14 Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
15 Organisation de l?aviation civile internationale
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/mecanismes-internationaux-et-nationaux-reduction-des-emissions
https://www.ecologie.gouv.fr/mecanismes-internationaux-et-nationaux-reduction-des-emissions
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cultures, sols?dont la capacité d?absorption est très variable dans le temps et l?espace) que pour
les réductions, en raison de la difficulté d?établir les émissions du projet et celles du ou des
scénarios de référence.
Les critères d?évaluation de la compensation carbone sont notamment :
? la « mesurabilité », méthode de quantification des tonnes de dioxyde de carbone com-
pensées robuste et transparente,
? la « vérifiabilité » (par un tiers),
? la « permanence » des compensations (durabilité et non remise en cause, accidentelle ou
autre, des effets),
? l? « additionnalité » (les émissions compensées ne l?auraient pas été sans projet ou sans
financement16),
? l? « unicité » (pas de double compte).
Des critères complémentaires, de type socio-économiques ou environnementaux, sont aussi
possibles.
1.3.3 Standards et labels
De nombreux standards de compensation carbone existent. Une étude comparative17 effectuée en
2022 pour la direction générale de l?énergie et du climat (DGEC) dénombre les standards suivants :
Figure 2 : Standards mondiaux de compensation carbone (Source : étude comparée des standards de
compensation existants , DGEC, mars 2022)
16 Il s?agit là d?additionnalité économique. Existent aussi l?additionnalité réglementaire (compensation en plus de
ce qui est requis par la réglementation) et l?additionnalité carbone (compensation n?aurait pas eu lieu
« naturellement » sans les mesures du projet de compensation). Pour plus de détail cf. 3.4
17 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-
text
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
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Les crédits émis dans le cadre de ces standards sont en général mesurables et vérifiables. La
permanence et l?additionnalité, notamment financière, sont moins souvent assurées. L?unicité des
crédits émis est en général assurée par un registre avec rattachement à un projet spécifique, le
suivi de la vente des crédits (si autorisée) l?est moins. Les critères complémentaires (dont co-
bénéfices) sont rares, le label national français « Bas carbone », créé par l?État, étant une des
exceptions.
Un récapitulatif de la comparaison de ces différents standards est joint en Annexe 6. Elle ne préjuge
pas des possibles problèmes de fiabilité des méthodes ou des audits, avec l?émergence corollaire
de critiques médiatisées à l?égard de certains standards, dont le plus important, le Verified Carbon
Standard (VCS) de la fondation Verra (cf. infra).
Les prix de la « tonne de carbone » (en fait de CO2eq)18 « compensée » sont variables (cf. infra) :
moins de 10¤ (voire souvent de l?ordre de 4 US $19) pour les standards internationaux, le plus
souvent dans les pays du sud, et bien plus pour les standards européens (de l?ordre de 40 ¤ voire
plus).
1.4 Co-bénéfices : un complément nécessaire
Des critères non strictement liés aux émissions de GES peuvent, comme vu supra, entrer en ligne
de compte, tels le respect des droits de l?homme, la contribution aux « objectifs du développement
durable » (ODD) de l? «agenda 2030» de l?ONU, et de façon générale ce que l?on appelle les « co-
bénéfices », à savoir des effets collatéraux et favorables de la compensation sur d?autres ODD :
par exemple protection ou restauration de la biodiversité et des milieux naturels, ressource en eau
en quantité et qualité, protection des sols, bénéfices socio-économiques, aménités paysagères et
environnementales, etc.
La prise en compte des co-bénéfices20 peut prendre plusieurs formes. Il s?agit souvent d?éléments
permettant de bonifier un score global. Cela ne suffit pas nécessairement pour éliminer de la
labellisation des projets à impact négatif sur d?autres aspects que le carbone, mais efficaces et
fortement réducteurs d?émissions carbone (voire améliorant seulement l?intensité carbone si l?on
mesure les émissions de carbone par unité de valeur produite). Une approche plus exigeante
consisterait à rendre le ou les co-bénéfices obligatoires, ou, a minima, à garantir que le projet ne
nuit pas aux objectifs des co-bénéfices (environnementaux, socio-économiques etc.). La mission
revient sur ce sujet en 1.7.4.3.
1.5 De nombreux acteurs
Le système de compensation carbone volontaire requiert a minima des projets (conception, mise
en oeuvre, suivi) et des financeurs. Ces projets doivent être évalués et leur impact quantifié, ce qui
est notamment le rôle des standards et labels et de leurs méthodes, mais aussi des acteurs en
charge de la vérification du cahier des charges, de la réalité des actions, de leur suivi.
D?autres intervenants peuvent faciliter le processus par leur intermédiation : accompagnement,
méthodologie, expertise, mise en relation des projets et financeurs, agrégation des projets ou des
financeurs, élaboration d?outils et plateformes, etc.
La complexité de conception et de mise en oeuvre de projets fiables, de documentation à produire
lors du processus de labellisation, ou de recherche de financeurs, explique la multiplication des
acteurs intermédiaires. Celle-ci peut cependant être source d?inefficacité organisationnelle et/ou
18 Pour mémoire, une tonne de carbone correspond à 44/12 ? 3,66 tonnes de CO2eq
19 Au 1er août 2023, 1 US $ vaut environ 0,91 ¤, au 1er septembre, 0,93 ¤.
20 Par exemple évaluée avec méthode par Plan Vivo, Program Architecture for REDD+ Transactions (ART), et aussi
le label Bas-Carbone.
PUBLIÉ
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économique., mais aussi d?opacité dans la vie des projets et les circuits financiers.
Figure 3: Schéma des typologies et rôles d'acteurs et leurs principales interactions (source : Définir un
dispositif de compensation carbone territorial, Cerema, mars 2021)
PUBLIÉ
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1.6 Contexte dans le monde et en Europe
1.6.1 Un marché mondial actif, avec des fragilités en termes de fiabilité
Le marché mondial de la certification carbone est dynamique. Info Compensation Carbone21, une
plateforme d?information en ligne sur la compensation carbone volontaire, a analysé un échantillon
représentant plus de 10 % du marché mondial, et correspondant à 30,7 MtCO2eq vendues pour un
montant total de 140 M¤. Ce montant suggère par extrapolation un marché mondial de plus de 1
Md¤, et affiche un faible prix moyen (entre 3 et 5 ¤) de la tonne de carbone compensée. Ecosystem
Marketplace22 autre plateforme en ligne, présente des volumes d?échange annuels et cumulés en
forte croissance après une pause pendant la période 2012-2018 pendant laquelle le prix de la
tCO2eq sur le marché carbone mondial était faible, pour des raisons diverses (quotas gratuits sur
les marchés d?échange, etc.).
Figure 4 : volumes d?échanges annuels et cumulés entre 2005 et 2021 (Source : Ecosystem Marketplace)
Selon Ecosystem Marketplace, de janvier jusqu?au 31 août 2021, le volume échangé sur le marché
de compensation volontaire mondiale était déjà de 240 MtCO2eq. Un ordre de grandeur de plus de
300 MtCO2eq est donc vraisemblable en 2021, en hausse de plus de 50 % sur l?année précédente.
Et en 2021 les volumes échangés atteignaient presque 2 milliards de dollars contre 520 millions
en 2020 soit un quasi quadruplement.
Ces chiffres, déjà approximatifs, sont cependant sujets à caution, car la fiabilité des standards a
été mise en question. En janvier 2023, les journaux « The Guardian » et « die Zeit » ont publié que
neuf crédits sur dix certifiés par le premier acteur mondial (Verified Carbon Standard ou VCS, de
la fondation américaine Verra) étaient au mieux douteux23 . Cet épisode alimente la défiance,
encore renforcée par la diversité des standards existants, des facilitateurs, la complexité des
21 https://www.info-compensation-carbone.com/wp-content/uploads/2022/09/Brochure-
INFOCC_2022_Finale.pdf
22 https://data.ecosystemmarketplace.com/
23 Climat : les pistes pour fiabiliser les crédits carbone | Les Echos, 26 juin 2023
PUBLIÉ
https://www.info-compensation-carbone.com/wp-content/uploads/2022/09/Brochure-INFOCC_2022_Finale.pdf
https://www.info-compensation-carbone.com/wp-content/uploads/2022/09/Brochure-INFOCC_2022_Finale.pdf
https://data.ecosystemmarketplace.com/
https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/climat-les-pistes-pour-fiabiliser-les-credits-carbone-1955619
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méthodes, etc.
1.6.2 Une situation contrastée en Europe, qui compte légiférer
1.6.2.1 Quelques acteurs européens
En Europe les principaux acteurs sont, selon la même étude comparative, les cinq suivants :
Figure 5 : Volume de crédits cumulés par standard, en MtCO2eq (Source : étude comparée des standards
de compensation existants, DGEC, mars 2022 ; en vert crédits en attente de validation, en gris crédits
disponibles)
L?acteur dominant est le Woodland Carbon Code, standard britannique créé en 2011.
Une autre comparaison européenne livrée en octobre 2021 à la Coopérative Carbone de La
Rochelle24, et détaillée en Annexe 6, fait état de cinq acteurs supplémentaires : le SNK (Stichting
Nationale Koolstofmarkt) néerlandais, Moorfutures allemand, le Programa Voluntari de
Compensació d'Emissions catalan, le Bocam italien et le Puro.earth finlandais (en fait international).
Ces standards en général jeunes représentaient à l?époque quelques dizaines de projets pour un
peu plus d?1 MtCO2eq de compensation cumulée dont 62 % chez le britannique Woodland Carbon
Guarantee, 18 % chez l?espagnol Registro de huella de carbono et 13 % chez l?Autrichien Climate
Austria.
Le secteur en Europe est à ce stade faible pour des raisons diverses (défiance, coût de démarrage,
de développement et de vérification, importance de la communication, concurrence vive de
standards internationaux à bas coûts) et dominé par un acteur britannique, désormais hors Union
européenne.
1.6.2.2 Un projet de règlement européen
La Commission européenne a proposé le 30 novembre 2022 un projet de règlement établissant
dans l?Union européenne (UE) un cadre de certification pour l?absorption du carbone25. Parmi les
motivations de cette proposition figure la prolifération de différents schémas de certification
hétérogènes, avec des coûts associés liés à la non comparabilité des méthodes. Ce cadre
européen serait, pour le moment, purement volontaire et s?ajouterait sans se substituer à ceux
24 Le fondo de carbono para una economia sostenible, fonds public espagnol, le standard (local) italien Carbomark,
le standard allemand Ökoregion Kaindorf, mentionnés dans l?étude du Cerema mais écartés de l?analyse, n?y sont
pas mentionnés. Peatland Code y est mentionné dans la section dévolue au Wodland Carbon Guarantee.
25 Proposal for a regulation of the european Parliament and of the Council establishing a Union certification
framework for carbon removals, https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX:52022PC0672.
D?autres contraintes européennes connexes existent ou sont en voie d'être mises en place, par exemple : la RED
(Directive Énergie Renouvelable, suivi DGEC) et le RDUE (Règlement 2023/1115 Déforestation-Dégradation des
forêts, suivi CGDD).
PUBLIÉ
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX:52022PC0672
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existants (comme le label Bas-Carbone français).
Un groupe d?experts de 69 membres a été constitué pour assister la Commission26. Divers acteurs
français (Office national des forêts -ONF, Groupement d?intérêt public Écosystèmes forestiers ?GIP
Ecofor) ont fait état de leur position sur ce texte. Les autorités françaises ont soutenu le
développement d?un cadre standardisé et robuste au niveau européen sur la base de l?expérience
française du label Bas-Carbone, dont la Commission se serait (peut-être) inspirée. Mais de
nombreux points de préoccupation subsistent, dont la question de l?articulation avec les labels
existants, celle de la reconnaissance du LBC (label Bas-Carbone, cf. infra), l?absence de prise en
compte de tous les gaz à effet de serre au-delà du CO2, le mode de mise en oeuvre du principe
d?additionnalité, la focalisation sur l?absorption carbone (éventuellement par capture et stockage
du carbone -CCS) au motif que ce sujet est bien moins traité que la question des émissions, et
enfin celle de la cessibilité des certificats.
Le calendrier de ce chantier reste incertain. Il est peu probable qu?il débouche à très court terme,
mais mérite un suivi attentif.
1.6.3 Un marché français du carbone volontaire en expansion
Selon Info Compensation Carbone (ICC) le marché volontaire en France suit le fort développement
constaté à l?international.
Les standards internationaux restent très présents sur le marché français. Sur le panel enquêté
par ICC, 97% des crédits étaient certifiés par les trois principaux labels internationaux Verified
Carbon Standard de la fondation Verra, Gold Standard, Clean Development Mechanism
(Mécanisme de développement propre ou MDP) avec respectivement 61%, 22 %, 14 % des
certifications.
Le label Bas-Carbone (LBC) (cf. infra) représente une petite part la compensation carbone en
France en 2021 (3% des crédits vendus, 19% en valeur).
2021 Crédits vendus à l?international
(Ecosystem MarketPlace 2022, sur
2021)
Crédits vendus par des opérateurs
français (INFOCC, 2022 sur 2021)
Crédits Label Bas Carbone (INFOCC,
2022, sur 2021)
Volumes échangés ? 500 MtCO2 ? 30 MtCO2 377 044 tCO2
Prix moyen à la tonne ? 4 US $/tCO2 ? 4,6 US $/tCO2 ? 31,8 ¤/tCO2
Figure 6 : Marché des crédits carbone volontaires en France (Source : Ecosystem marketPlace, InfoCC)
La question de la robustesse de la croissance du marché carbone volontaire est cependant
clairement posée, du point de vue du potentiel tant en termes de projets qu?en termes de financeurs
dans un contexte compétitif, et est abordée infra 1.7.6.
Le prix de la tonne de carbone labellisée LBC est en moyenne élevé au regard des prix
internationaux, et dans la norme des pays européens, ce qui peut être un handicap pour son
26 Dans ce groupe, il n?y a pas d?expert français parmi les huit experts de « type A » (experts individuels nommés
au titre de leur compétence personnelle), des trois experts de « type B » (experts individuels nommés comme
représentants d?un intérêt commun) ou des deux experts de « type E » (autres entités publiques); la France est
présente parmi les 30 experts de « type C » (organisations, y compris non européennes) avec I4CE et l?Inrae, et
des 27 experts de « type D » (autorités des États membres).
PUBLIÉ
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potentiel de croissance27, mais aussi garant de qualité.
1.7 Le label Bas-Carbone en France
Le label Bas-Carbone est l?un des dispositifs de compensation carbone utilisés en France, et le
premier français en volume. Il est un outil de la politique mise en place par l?État, contribuant à
orienter et encadrer l?action des différents intervenants. Il est à ce titre un instrument de la stratégie
nationale bas carbone (SNBC), même si la compensation n?est pas un vecteur premier d?atteinte
de ses objectifs.
1.7.1 Principe
Les principes du Label Bas-Carbone sont définis dans le décret28 n° 2018-1043 du 28 novembre
2018 créant un label «Bas-Carbone» : « le label Bas-Carbone vise à favoriser l?émergence de
projets additionnels de réductions d?émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le territoire français,
par la mise en place d?un cadre de suivi, notification et vérification des émissions de GES,
permettant la valorisation de réductions d?émissions additionnelles, réalisées volontairement par
des personnes physiques ou morales dans des secteurs d?activité variés. Au sens du présent texte,
le terme « réductions d?émissions » désigne indifféremment des quantités de GES dont l?émission
a été évitée ou des quantités de GES séquestrées. Le label vient en réponse à la demande de
compensation locale volontaire des émissions de GES. Les porteurs de projets pourront ainsi se
faire rémunérer par un partenaire volontaire (acteur public ou privé), qui pourra faire reconnaître
ses contributions à des réductions d?émissions additionnelles issues de ces projets. Ces réductions
d?émissions sont reconnues à la suite d?une vérification. Une fois reconnues, les réductions
d?émissions ne sont ni transférables, ni échangeables que ce soit de gré-à-gré ou sur quelque
marché volontaire ou obligatoire que ce soit. Les réductions d?émissions peuvent seulement être
utilisées pour la compensation volontaire des émissions d?acteurs non étatiques (entreprises,
collectivités, particuliers, etc.). »
Cette non cessibilité est une particularité importante du Label Bas-Carbone. Elle évite les
démarches spéculatives. A contrario le « marché » associé n?a pas de profondeur et est moins
attractif pour certains investisseurs.
Les principes sont, comme indiqué en 1.3.2, l?additionnalité (les additionnalités, en fait, au nombre
de trois au moins : carbone, économique et réglementaire), la mesurabilité, la permanence, la
traçabilité sans double compte, la transparence et la vérifiabilité. Les co-bénéfices sont une option.
27 Selon le rapport « Action climatique du Gouvernement, des collectivités territoriales et des entreprises » de
l?IGA, l?IGEDD et l?IGF, décembre 2022 : « S?agissant du label Bas-Carbone, dans la mesure où le prix des crédits
carbone est élevé par rapport à ceux du marché international, l'adhésion volontaire au label ne peut pas suffire
pour atteindre les objectifs de réduction des GES et devrait être complétée par l?accès à des écorégimes des
pratiques augmentant le stockage du carbone organique dans les sols (prairies temporaires, cultures intermédiaires
notamment) ».
28 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037657959/2022-02-28/#LEGITEXT000037661313
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037657959/2022-02-28/#LEGITEXT000037661313
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Figure 7 : Schéma simplifié du label Bas-Carbone (Source : site du label Bas-Carbone29)
Le fonctionnement détaillé du label Bas-Carbone est prévu par un arrêté du 28 novembre 2018
définissant le référentiel applicable.30. L?arrêté décrit la gouvernance du label, les modalités de
développement et d?approbation des méthodes, de labellisation des projets, la procédure de
vérification et reconnaissance des réductions d?émissions, les contrôles par l?administration. En
substance, une administration centrale (DGEC) du Ministère en charge de l?écologie valide les
méthodes proposées par les acteurs selon une logique « ascendante »31 ; en revanche, les projets
sont validés, au regard des méthodes utilisées, par les services de l?État en région (préfectures,
Dreal), sauf exception thématique ou aspect précurseur du projet, le dossier relevant alors de
l?administration centrale.
La décision du 15 septembre 2022 portant création du « groupe scientifique et technique du label
Bas-Carbone »32 , consultatif, où siègent des experts des organismes scientifiques concernés,
formalise le mode de validation des méthodes. La validation de ces dernières, avant la création de
ce groupe, était opérée informellement par consultation des experts des organismes appropriés.
Le processus de développement, discussion et validation des méthodes est perçu comme lent et
coûteux (cf. infra 1.7.4.3). Celui de validation des projets en région apparaît inégal, parfois trop
itératif et occasionnellement lent33 , que cela résulte de l?engorgement des services ou de leur
nécessaire montée en compétence.
1.7.2 Un label récent en forte croissance
La progression de ce label créé en 2018 et piloté par la DGEC est régulière et rapide, avec
actuellement un rythme d?environ 30 projets et 120 ktCO2eq labellisés par mois. Le stock fin juillet
2023 consistait en 628 projets labellisés (148 financés à 100 %) pour 2 217 869 tCO2eq
potentielles labellisées, début septembre 669 projets labellisés (150 financés à 100 %) pour
2 017 340 tCO2eq.
29 https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/quest-ce-que-le-label-bas-carbone
30 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037657970/?isSuggest=true
31 Les méthodes peuvent être proposées à la validation par les porteurs de projets potentiels, les acteurs de filières
ou les intermédiaires
32 https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/documents/Bulletinofficiel-
0032640/ENER2226837S.pdf;jsessionid=4309AD2261154C3CD07373007D551D2A
33 L?arrêté du 28 novembre 2018 prévoit un délai d?instruction de la demande de labellisation de deux mois
(absence de réponse valant accord tacite), ne courant qu?à compter de la réception d?un dossier complet. Les délais
supplémentaires peuvent être occasionnés par des demandes de compléments.
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/quest-ce-que-le-label-bas-carbone
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037657970/?isSuggest=true
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/documents/Bulletinofficiel-0032640/ENER2226837S.pdf;jsessionid=4309AD2261154C3CD07373007D551D2A
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/documents/Bulletinofficiel-0032640/ENER2226837S.pdf;jsessionid=4309AD2261154C3CD07373007D551D2A
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Date 1/1/2022 Courant 2022 1/3/2023 14/6/2023 10/7/2023 27/7/2023
Nombre de
projets labellisés
155 284 480 555 575 628
Nombre de
ktCO2eq
labellisées
392 620 1601 1786 1818 2218
Figure 8 : Croissance récente du label Bas-Carbone (Source: LBC, mission)
Le label Bas-Carbone représente en nombre une faible part des projets recensés en France, mais
fait en valeur presque jeu égal avec Gold Standard (19 % contre 20 %), derrière VCS (56 %). Cela
s?explique par le coût moyen des projets en France métropolitaine, comme indiqué supra.
1.7.3 Un foisonnement d?acteurs
Comme indiqué au point 1.5, de nombreux acteurs peuvent intervenir en conception, réalisation,
appui, accompagnement, intermédiation, financement.
Figure 9 : Acteurs du label Bas-Carbone (Source :Ademe )
PUBLIÉ
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Dans un fonctionnement où foisonnent les acteurs, chacun cherche à se rémunérer, ajoutant des
coûts à ceux des travaux. Concernant les intermédiaires, les coûts de transaction sont très
variables et peuvent être élevés (par exemple de 13 à 48 % pour les projets forestiers34, voire plus
dans certains cas, moins de 10 % dans d?autres) sans justification toujours très solide.
L?arrêté du 28 novembre 2018, impose35 de n?avoir qu?un intermédiaire entre le financeur et le
porteur de projet, et donc au plus deux contrats entre le porteur de projet et le bénéficiaire final :
« le financement de projets dans le cadre du label Bas-Carbone et l?attribution des réductions
d?émissions associées correspondent à l?achat d?une prestation de service, à savoir la
compensation des émissions de l?opérateur ou sa contribution volontaire à l?atténuation du
changement climatique ». Cependant, cela n?écarte pas l?intervention d?autres parties prenantes.
Figure 10 : Connexion entre projets et financeurs (Source: MTE, 2022)
Se pose donc, compte tenu de l?existence possible, et de facto fréquente, d?un intermédiaire et de
plusieurs intervenants, la question du montant de la part du financement qui revient au porteur de
projet. Cette part peut dépasser 90 % ou à l?inverse être en dessous de 40 % (cf. infra). À ce stade
il n?existe aucune mesure de régulation quant à la part devant revenir au porteur de projet.
Certains d?entre eux, en particulier (mais non seulement) ceux qui sont parmi les plus solides et
intégrés à des réseaux, décident de ne pas recourir à des intermédiaires ou coopératives, pour
négocier en direct avec des financeurs potentiels.
1.7.4 Des méthodes et projets labellisés essentiellement dans les
domaines forestier et agricole
Les méthodes du label Bas-Carbone (jusqu?à septembre 2023) et les projets labellisés (jusqu?à juin
2023) sont énumérés en Annexe 7.1 et Annexe 8 respectivement.
1.7.4.1 Treize méthodes labellisées, principalement en agriculture et foresterie
Treize méthodes sont actuellement labellisées36, dont six pour l?agriculture (CarbonAgri, orienté
33 Source : cf. Annexe 7.1.5
35 « Les bénéficiaires des réductions sont le porteur de projet ou les entités ayant apporté le financement du projet,
directement ou via un unique intermédiaire qui les met en relation ou agrège des fonds provenant de plusieurs
personnes physiques ou morales qui souhaitent participer au financement du projet. », IV B 2 de l?arrêté. Cf aussi
par exemple présentation par le MTE en 2022 du « Label Bas-Carbone ? récompenser les acteurs de la lutte contre
le changement climatique »
36 Source : https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone
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principalement vers l?élevage, Grandes cultures, Haies, Vergers, Écométhane, et SOBAC'ECO
TMM pour la gestion des intrants), trois pour la forêt (Boisement, Reconstitution de peuplements
forestiers dégradés 37 , et Balivage 38 ), deux pour le bâtiment (Bâtiment neuf biosourcé, et
Rénovation), une pour les transports (Tiers lieux) et une dans le domaine marin (Herbiers de
posidonies). Elles sont détaillées en Annexe 7.1.
Les méthodes les plus fréquemment utilisées, actuellement (cf. infra) sont les méthodes forestières
(Boisement, Reboisement), portées par le CNPF39, et agricoles (CarboneAgri, Grandes Cultures),
notamment portées par des instituts professionnels.
1.7.4.2 Une vingtaine de méthodes en projet
Les méthodes forestières Boisement et Reboisement, et les méthodes agricoles CarbonAgri et
Vergers sont en cours de révision ou extension (Extension de CarbonAgri aux ovins et caprins).
Par ailleurs sont en préparation cinq nouvelles méthodes dans le secteur forestier
(Amélioration de peuplements en impasse sylvicole, Plantation d?arbre en ville (alias Ville arborée),
Préservation des vieilles forêts/îlots de sénescence, Restauration des terres agricoles dégradées
en Guyane, Sylviculture à couvert continu/futaie irrégulière/allongement des cycles de production),
quatre dans le domaine des espaces naturels (Mangroves, Méthodologie pour la conservation
et la restauration des herbiers zoostères, Restauration des prairies/40milieux ouverts, Restauration
des tourbières), six dans le domaine agricole (Agroforesterie (haies intra-parcellaires), Captation
CO2 biogénique, Plantes à parfum, Porcs, Production d?algues pour substitution d?engrais
ammonitrés et production de bioplastiques, Viticulture), trois dans le domaine des transports
(Plans de mobilité durable, Remplacement de véhicules thermiques par des triporteurs ou vélos-
cargo, Verdissement des poids lourds), et une de reconditionnement des appareils électroniques.
Le 7 septembre 2023, à la fin de la présente mission, deux nouvelles méthodes, Mangroves41 et
Ville arborée42, ont été mise à la consultation du public jusqu?au 28 septembre.
On observe ainsi tant un élargissement du champ des méthodes qu?un approfondissement. Cette
évolution est bienvenue, et permet de traiter des sujets de fond restés à la périphérie de méthodes
plus anciennes, notamment en matière forestière (arbres en ville, futaies irrégulières, sénescence),
voire de combler des manques, par exemple avec la nouvelle méthode Haies intra-parcellaires, la
méthode Haies existante ne traitant que des haies en bordure de parcelle. Cette évolution permet
également d?investir des champs nouveaux et importants en matière de stockage de carbone
(prairies, tourbières?) et aussi de sortir de la dominante agroforestière actuellement en vigueur,
même si l?agriculture et la forêt demeureront sans doute prépondérantes. L?absence de méthode
relative au stockage dans les produits bois peut surprendre (cf. infra) et s?expliquer par les
difficultés liées à la comptabilité carbone et à la structuration de l?aval de la filière bois. Cette
complexité peut amener des incohérences et des risques de double compte, ce qui est un point à
37 Souvent dite « Reboisement »
38 Opération qui consiste à réserver des arbres qu'on laissera croître, dans un taillis ou dans un taillis sous futaie.
39 Centre national de la propriété forestière
40 Cette méthode devrait être comptabilisée dans la catégorie agricole, selon la mission
41 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-
restauration-des-a2910.html
42 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-
arboree-pour-a2911.html
PUBLIÉ
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
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surveiller43.
1.7.4.3 Des interrogations subsistent au regard du risque de greenwashing
Il subsiste des interrogations, portant sur le label Bas-Carbone en tant que tel, ainsi que sur les
détails techniques de méthodes spécifiques. L?Annexe 7.1.2 détaille et documente ces
interrogations, posées a priori parfois, et aussi selon des retours d?acteurs auprès de la mission,
ou telles que publiées par diverses associations (RAC, WWF, Canopée). Elles sont résumées ci-
après. Ces remarques valent aussi, sauf cas d?espèce du LBC, pour tout label de « compensation »
carbone.
De manière générale (non spécifique au LBC) comme évoqué supra, le terme « compensation »
fait difficulté, donne une impression de possibilité d?annulation d?émissions, et peut alimenter la
défiance. Le terme « contribution » est plus approprié, comme relevé par divers acteurs. La
question du « greenwashing » est en effet récurrente : une communication inadaptée est toujours
possible, surestimant la contribution, présentant des réductions escomptées comme réalisées,
donnant comme sûres des estimations incertaines, etc. Des dispositifs récents encadrent la
communication et les allégations44 de « compensation » carbone, et doivent être appliqués. Il est
de plus souhaitable que l?on ne « compense » que des émissions résiduelles, après avoir effectué
tous les efforts de réduction possible.
Dès lors il est important que tout porteur de projet ait démontré ses efforts de réduction pour être
labellisé.
Afin de garantir un engagement minimal de la réduction de leurs émissions de GES par les
financeurs potentiels, il pourrait également être envisagé d?exiger a minima de leur part la
réalisation d?un diagnostic carbone.
La « compensation » carbone traite, au sein notamment du LBC, indistinctement les réductions
d?émission (au regard d?un scénario de référence parfois discutable) et la séquestration de carbone
(enfouissement, biomasse, stockage dans des objets?). Or les deux contributions sont de nature
différente et leur comptabilité devrait être séparée.
Les méthodes développées pour le LBC sont nécessairement techniques et souvent complexes,
requérant pour la plupart de l?expertise pour leur utilisation ou la vérification de leur utilisation. Elles
se fondent sur des éléments scientifiques, mais parfois insuffisamment fiabilisés, ou sujets à
controverse entre experts, par exemple le débat entre sylviculture douce vs. exploitation rapide de
la forêt, ou les modalités d?adaptation des forêts au changement climatique (celle-ci étant
incontournable).
Or le label est perçu par les parties prenantes comme devant être une garantie publique apportée
contre le risque de greenwashing, garantie de qualité et d?efficacité des projets. La solidité
scientifique des méthodes apparaît dès lors indispensable, en particulier au regard des enjeux
d?adaptation au changement climatique.
43 Par exemple des projets LBC catégorisent en empreinte ce qui apparaît dans les données reçues de la DGEC
comme des émissions. Le risque de double compte est donc avéré. La mission a demandé des clarifications à la
DGEC, qui a indiqué que « le label assume le fait qu'il y ait un éventuel double compte tant qu'il n'y a pas de double
valorisation. Compte tenu de l'intrication des chaînes de valeur, toute comptabilisation d'émissions du Scope 3 de
plusieurs entités est forcément sujet au double compte. Puisque le Label comptabilise des émissions en empreinte,
celles-ci sont probablement comptées ailleurs aussi. Il est, pour autant, admis qu'un financeur puisse communiquer
sur l'ensemble des RE [réductions d?émissions] auxquelles il a contribué. En revanche, [la DGEC] accorde une
attention particulière à prévenir la potentielle superposition de RE entre les différentes méthodes du label bas
carbone qui entrainerait une double valorisation de certaines RE. Ce point de vigilance proscrirait par exemple de
valoriser à la fois la production de certains produits agricoles permettant en aval de la substitution (colza/soja) dans
une méthode "agricole" amont et dans une méthode "énergie" aval. » ; ce point est clairement à surveiller.
44 Article R. 229-102-1 du code de l'environnement, 28 avril 2022 et Décret n°2022-539 du 13 avril 2022
PUBLIÉ
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Enfin, parmi les co-bénéfices tels que vus supra au point Erreur ! Source du renvoi introuvable.,
la prise en compte de l?adaptabilité au changement climatique apparaît essentielle à la mission en
ce qui concerne les méthodes sylvicoles, au regard de l?évolution préoccupante du puits de
carbone forestier durant la dernière décennie.
[à la DGEC] Le terme « compensation » est inadapté et doit être
remplacé par celui de « contribution ». L?effort préalable de réduction de ses
émissions par un porteur de projet de « compensation » devrait être démontré
pour qu?il puisse être éligible au dispositif label Bas Carbone.
Réduction d?émission et séquestration/stockage doivent être comptabilisés
séparément.
L?effort de fiabilisation des méthodes du label Bas-carbone doit se poursuivre.
L?adaptation au changement climatique doit être un co-bénéfice obligatoire des
méthodes forestières du label Bas-Carbone.
Le calcul de réduction d?émission est fondé sur un scénario de référence parfois difficile à définir,
voire scientifiquement inconnu (exemple d?évolution d?un boisement géré « non durablement »).
Les calculs de rabais (notamment pris en compte pour couvrir les aléas) sont conventionnels. La
réalité des prévisions de réduction ou séquestration est elle-même parfois sujette à caution, même
si des vérifications et audits sont prévus. Des attestations sur la base de bénéfices prévus peuvent
être fournies ex ante, alors que la vérification ultérieure peut contredire ces prévisions, renvoyant
l?équilibre des relations entre partenaires à d?éventuelles dispositions contractuelles. Malgré ces
difficultés, le recours au groupe scientifique et technique du label est, selon l?arrêté du 28 novembre
2018 définissant le référentiel du label « Bas-Carbone » modifié par arrêté du 11 février 2022,
optionnel. Au regard de ces complexités et des garanties attendues de la puissance publique la
mission invite à saisir de façon systématique le Groupe scientifique et technique du LBC.
Aux termes du même arrêté, les co-bénéfices doivent être décrits et documentés, mais ne sont pas
obligatoires. Certaines méthodes (par exemple CarbonAgri, ou, semble-t-il, le projet de nouvelle
méthode Porcs) se basent sur une métrique d?intensité carbone, c?est-à-dire d?émission de carbone
rapportée à une unité de production (kilogramme de viande, litre de lait), et visent la réduction de
cette intensité. Or il est possible de la réduire, tout en augmentant simultanément les émissions, si
la production croît suffisamment pour contrebalancer la décroissance des émissions unitaires45.
Cela n?est pas satisfaisant.
La logique de réduction et de compensation au sens de la méthode ERC (éviter, réduire,
compenser) doit être appliquée aussi dans le champ de la compensation carbone.
Nulle méthode du label Bas-Carbone ne devrait pouvoir valider des externalités environnementales
négatives. En particulier, les métriques d?intensité carbone ne doivent pas être utilisées.
Cela revient à imposer des co-bénéfices au pire nuls, ce qui revient à ne pas nuire. Mais des co-
bénéfices positifs peuvent justifier un renchérissement de la tonne de carbone labellisée, pour des
projets « premium », se différenciant de projets sans co-bénéfice valorisé. Cela répondrait aussi
aux doléances des acteurs porteurs de projets qui considèrent que le prix de 40 ¤ la tonne de
carbone labellisée en moyenne en France est trop peu attractif, bien que dix fois supérieur aux
cours mondiaux.
45 Cependant, par exemple, le bilan du projet FCAA n°2, regroupant 933 agriculteurs, donne une estimation de
réduction de 558 989 tCO2eq, le risque à lever serait donc théorique, mais pas nécessairement réalisé.
PUBLIÉ
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Il est intéressant de noter la similitude d?approche des co-bénéfices environnementaux
(biodiversité, eau) au sein des méthodes de labellisation carbone, au regard des co-bénéfices
carbone des méthodes d?évaluation en matière d?eau et de biodiversité. L?obligation de co-
bénéfices peut profiter aux deux approches. Elle se heurte à la difficulté souvent relevée de la
délicate quantification des co-bénéfices en matière de biodiversité. Va néanmoins dans ce sens le
récent arrêté du 4 juin 202346 établissant les critères permettant à des projets de compensation
favorables à la préservation et la restauration des écosystèmes naturels et de leurs fonctionnalités
d'être valorisés par une bonification dans les conditions prévues à l'article R. 229-102-8 du code
de l'environnement, en octroyant sous condition une majoration de 50 % des crédits carbone pour
des projets de compensation favorables (par exemple à la biodiversité) utilisés pour répondre aux
obligations de compensation.
1.7.5 Plus de 600 projets labellisés fin juillet 2023
Le site du label Bas-Carbone permet de suivre (avec en principe une fréquence de
rafraîchissement de deux semaines) le nombre, le type et la localisation des projets labellisés.
Les données en ligne font état de 555 projets en juin 2023, 575 début juillet, 628 fin juillet, 669
début septembre. La mission a obtenu de la DGEC en juin 2023 un instantané de la base de
données alimentant le site, et a pu en tirer des statistiques présentées en Annexe 8, dont il ressort
ce qui suit.
En nombre de projets labellisés, la méthode Boisement domine (45 %), suivie de Reboisement
(37 %) et Vergers (11 %), ces méthodes à elles trois représentent 93 % des projets. La Nouvelle
Aquitaine concentre plus du quart des projets (27 %) suivie de Pays de Loire (15 %), Bourgogne-
Franche Comté et Occitanie (11 % chacune).
Si l?on tient compte des sous-projets agrégés dans des projets uniques, alors l?image change
significativement, en raison de presque mille sous-projets CarbonAgri présents en Pays de Loire.
La méthode CarbonAgri devient dominante avec presque les deux-tiers des (sous-) projets (64 %),
suivie de Boisement (16 %) et Reboisement (13 %). La région Pays-de-Loire représente plus des
deux-tiers des sous- projets (69 %), suivie par Nouvelle Aquitaine (10 %).
Le nombre de projets ne reflète pas nécessairement la taille de leur bilan carbone. La réduction
estimée du nombre de tonnes de carbone est pour presque moitié attribuable à la méthode
CarbonAgri (41 %) suivie de Reboisement (29 %) et Boisement (25 %), et concentrée en Pays de
Loire (42 %), Nouvelle Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté (environ 12 % chacune).
Le coût des travaux n?est guère documenté que pour les méthodes forestières, ce qui est
évidemment regrettable.
Au vu des considérations précédentes :
Afin d?améliorer et fiabiliser le label Bas Carbone la mission
recommande à la DGEC :
1) de saisir de façon systématique le Groupe Scientifique et Technique lors du
processus de validation des méthodes ;
46 https://www.ecologie.gouv.fr/compensation-des-emissions-gaz-effet-serre-des-vols-nationaux
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/compensation-des-emissions-gaz-effet-serre-des-vols-nationaux
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2) que nulle méthode du label Bas-Carbone ne puisse valider des externalités
environnementales négatives. En particulier, les métriques d?intensité carbone ne
doivent pas être utilisées ;
3) que toutes les méthodes du label Bas-Carbone permettent de documenter le coût
des projets et travaux.
1.7.6 Perspectives du marché : de nombreuses incertitudes
Le potentiel du marché est incertain, tant du côté des financements que du côté des projets. Côté
projets, sur la base des évolutions passées et à demande constante, le rythme de croisière attendu
par la DGEC est de près de 3 MtCO2eq/an en 2026.
2018 - 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Flux annuel agri en Mt 0.95 1.1 1.25 1.4 1.55 1.7 1.9
Flux annuel forêt en
Mt
0.6
0.6 1 1 1 1 1
Flux annuel total en Mt 1,68 2,26 2,46 2,66 2,86 3,06 3,26
Total cumulé 1,50 2,77 4,45 6,71 9,17 11,83 14,69 17,75 21,01
Figure 11 : Potentiel du label Bas-Carbone (Source : note interne DGEC 2023)
Cela veut dire que le LBC n?a pas, à ce stade de l?analyse (réduite aux méthodes agricoles et
forestières réellement déployées), capacité à influer de manière très significative sur les grands
équilibres de la stratégie nationale bas carbone (SNBC), où les émissions se comptent en centaine
de MtCO2eq et la séquestration en dizaines de MtCO2eq47.
Le tendanciel n?est sans doute pas représentatif du potentiel, notamment forestier. Selon l?IGN
(institut national de l?information géographique et forestière), « La surface totale des forêts
françaises dotées d'un document de gestion durable approuvé est de près de 7,9 millions
d?hectares en 2018, soit 47 % de la surface de la forêt métropolitaine. La tendance est à la hausse
en forêt publique comme privée »48. En intégrant une partie de la forêt actuellement non gérée
durablement, toutes choses égales par ailleurs, le potentiel forestier du tableau précédent peut en
ordre de grandeur au maximum être doublé, soit 1 MtCO2eq de plus par an.
Le stockage de carbone dans les matériaux de construction semble promettre des volumes
significatifs. Ainsi, selon le SGPE49, les produits bois représentaient 0,8 MtCO2eq en 2019 et ont
pour cible 6,4 MtCO2eq en 2030 (chiffre provisoire sujet à révision, sans doute à la baisse), soit un
rythme de croissance approximatif de 0,5 MtCO2eq par an, objectivement élevé.
Cela aboutit, avec donc des hypothèses plus optimistes que celles de la DGEC et hors stockage
dans les produits bois, à des rythmes potentiels entre 3 et 5 MtCO2eq par an, importants mais bien
en deçà des besoins de puits. Si l?on admet la très forte progression souhaitée (multiplication par
47 Trajectoire SNBC : cible puits de carbone UTCATF en 2030 : -34 MtCO2eq
48 Les forêts publiques ont quasiment toutes un document de gestion durable, ainsi qu?un tiers des forêts privées.
Source : indicateurs de gestion durable France Métropolitaine 2020, https://foret.ign.fr/api/upload/print/IGD-2020-
c255.pdf
49 Secrétariat général à la planification écologique, présentation au Conseil de planification écologique du 26
janvier 2023 et au Conseil national de la transition écologique le 22 mai 2023. Les chiffres sont en cours
d?ajustement.
PUBLIÉ
https://foret.ign.fr/api/upload/print/IGD-2020-c255.pdf
https://foret.ign.fr/api/upload/print/IGD-2020-c255.pdf
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huit en dix ans) du stockage dans les produits bois, les forts besoins de puits carbone sont
susceptibles d?être mieux couverts, mais toujours partiellement. L?absence de méthode applicable
au stockage dans les produits bois constitue donc une lacune évidente.
Afin de faciliter cette croissance il est indispensable d?accompagner la filière bois dans une
véritable stratégie industrielle tout en développant rapidement les méthodes permettant de
labelliser les projets et d?y flécher les financements carbone volontaires.
A la DGEC et aux acteurs de la filière bois: Le développement de
méthodes relatives au stockage dans les produits bois doit être accéléré.
Il semble donc que les politiques publiques de réduction d?émissions et accroissement des puits
carbone requièrent plus que le label bas carbone. Ce label est au demeurant utile, malgré la
dominante constatée aujourd?hui au profit de la production de bois et du stockage rapide du
carbone risquant de se priver de certains co-bénéfices liés à d?autres approches sylvicoles.
Côté financements, outre des contributions individuelles volontaires, des volumes importants sont
attendus du côté de l?aviation civile et du système électrique (centrales à charbon et à gaz).
Les compagnies aériennes doivent en application de l?article 147 de la loi n° 2021-1104 du 22 août
202150, dite climat et résilience (LCR) compenser les émissions liées à leurs vols intérieurs avec
des projets situés dans l?UE à hauteur de 50 % de leur obligation. Une dérogation est possible si
les compagnies démontrent qu?elles n?ont pas trouvé de projets en dessous de 40 ¤/tCO2eq (pour
mémoire l?amende administrative est de 100 ¤/tCO2eq en cas de non satisfaction de l?obligation).
Une telle dérogation intervient au détriment des labellisations de projets européens, en général
plus chers que les projets extérieurs à l?Union européenne, et des projets français, et aussi de
projets « premium » avec des co-bénéfices valorisés.
Le relèvement du prix plafond de 40 ¤/tCO2eq prévu par les décrets régissant la compensation
obligatoire du secteur de l?aviation et des centrales à charbon devrait être envisagé.
Les projets choisis par les compagnies sont51 en général de type label Bas-Carbone, et non pas
de fonds carbones locaux, trop peu présents. Cela doit représenter 0.5 MtCO2eq en 2023 et
1 MtCO2eq à partir de 2024, soit près de 40 M¤ au prix moyen actuel de la tonne du label.
Les centrales à charbon doivent en application de l?article 36 de la loi du 16 août 2022 portant
mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat (MUPPA) compenser les émissions
supplémentaires liées à leur prolongation en 2022-2023 avec des projets situés en France. Cela
représenterait de l?ordre de 0,25 MtCO2eq par an soit environ 10 M¤.
Les centrales à gaz émettent de l?ordre de 15 MtCO2eq par an et 10 MtCO2eq/an à horizon 2030
selon RTE 52 . Un arbitrage politique est attendu sur leur assujettissement, ou non, à la
compensation obligatoire. Cela multiplierait par dix les besoins. Comme vu plus haut, l?offre
prévisible en matière de projets labellisés Bas Carbone peut difficilement à ce stade répondre à ce
besoin.
Enfin la frontière entre marché de compensation volontaire et obligations au titre du SEQE est
susceptible d?évoluer. D?ores et déjà les obligations de compensation des émissions liées aux vols
intérieurs des compagnies aériennes sont en contradiction avec le caractère volontaire du marché.
Les travaux en cours au niveau européen sur une éventuelle extension du SEQE à d?autres
50 Loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets
51Source :Dgec. La mission n?a pu obtenir les bilans 2022 des compagnies aériennes.
52 Gestionnaire principal du réseau de transport d?électricité
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secteurs, transports et bâtiments notamment, pourraient affecter significativement le périmètre du
marché volontaire à l?avenir.
1.7.7 Rôles respectifs des différents échelons territoriaux
Selon la DGEC, les Dreal53 auraient toutes été dotées d?un équivalent temps plein, dédié aux suivi
des compensations carbone. La mission n?a pas pu procéder à la vérification de cette affectation.
Il est certain que l?armement des Dreal en ce domaine reste un sujet d?interrogation, souvent
évoqué par les différents intervenants qui y voient une des causes de la lenteur des processus
d?instruction des projets dans certaines régions.
La mission a cependant constaté, à travers l?analyse de différentes initiatives des collectivités
locales, régions en particulier, que les services régionaux de l?État y étaient assez souvent associés.
Cela vaut aussi pour les Draaf54, ce qui est logique compte tenu du poids des domaines agricoles
et forestiers, couverts par des entités qui sont suivies par les services déconcentrés du ministère
chargé de l?agriculture.
L?implication des services départementaux de l?État semble beaucoup plus inégale. C?est le cas de
la coopérative de La Rochelle, qui a beaucoup plus travaillé avec les échelons nationaux et
régionaux qu?avec la préfecture ou la direction départementale des territoires ou de la mer, alors
même que, par exemple, les questions de structuration juridique auraient pu appeler un dialogue
local.
53 Directions régionales de l?environnement, de l?aménagement et du logement
54 Directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt
PUBLIÉ
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2 Les initiatives des collectivités territoriales
2.1 Une absence de suivi systématique/exhaustif et des initiatives
en nombre réduit
Il n?existe pas à strictement parler d?état des lieux tenu à jour des démarches lancées par les
collectivités territoriales ou soutenues par elles. Info Compensation Carbone 55 , plateforme
d?information en ligne sur la compensation carbone volontaire soutenue par l?Ademe (Agence de
la transition écologique), fournit des informations agrégées, mais ne suit pas spécifiquement les
initiatives locales. Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la
mobilité et l'aménagement) a publié une carte des initiatives territoriales fin 202056 mais a depuis
réduit son implication sur ce sujet (organisant tout de même quatre séminaires, en distanciel,
ouverts aux collectivités en 2023). La Banque des Territoires (BdT) du groupe Caisse des Dépôts
(CdC) suit, avec ses directions régionales, les initiatives locales de coopératives et y participe
financièrement. La mission observe qu?aucune entité ne suit de façon systématique les démarches
engagées ; elle a donc reconstitué un panorama le plus complet possible, en s?appuyant sur
diverses sources.
Les initiatives des collectivités locales sont décrites en Annexe 9 et récapitulées dans un tableau
synoptique. Une dizaine de collectivités urbaines et six régions ont été répertoriées.
Il en ressort une image qui confirme le nombre très faible de démarches réellement opérationnelles
portées par des autorités locales, le plus souvent des intercommunalités. Les degrés de maturité
sont très divers. En nombre réduit, d?origine principalement urbaine, elles ont cependant tendance
à étendre leur champ géographique d?action, ne serait-ce que pour trouver des théâtres propices
aux actions de compensation (ce qui doit se faire cependant en garantissant que le périmètre de
compétence des collectivités impliquées reste respecté). Il est probable que la multiplication non
coordonnée de telles initiatives serait susceptible de causer des redondances improductives et
n?est pas souhaitable au regard de l?objectif d?intérêt public recherché. De fait, certaines
collectivités semblent s?orienter vers la participation à des structures existantes plutôt que (ou en
complément de) créer la leur propre. La région Occitanie par exemple y réfléchit. Ce mouvement
s?observe aussi autour de la SCIC de La Rochelle ou de la SCIC Climat Local (cf. point 2.3.2.1).
Des échanges ont lieu entre certaines collectivités à l?occasion de webinaires organisés par le
Cerema, l?association France Urbaine des métropoles, communautés urbaines, communautés
d'agglomération et grandes villes de France, ou pendant le Sommet virtuel du climat?. La SCIC
de La Rochelle est très sollicitée en ces occasions et s?interroge sur l?opportunité de création d?une
fédération des SCIC pour partager les solutions organisationnelles retenues et les outils
développés (plateforme d?échange entre financeurs et porteurs de projets).
Ces structures porteuses ou animatrices de fonds carbone ne sont pas nécessairement des
émanations de collectivités. De fait, la SCIC toulousaine Climat Local57, en période de test de 2013
à 2017, finalement créée en octobre 2018 en Occitanie avec le soutien de la Région, et devenue
en novembre 2019 la première SCIC de compensation Carbone en France, est une structure privée
sans participation d?une collectivité à la gouvernance.
L?activité globale des fonds impliquant des collectivités est encore faible en volume, concentrée
sur deux coopératives58, avec moins de 100 ktCO2eq cumulés à ce stade, à comparer aux plus de
55 https://www.info-compensation-carbone.com/
56 https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
57 https://www.climatlocal.com/presentation/
58 Coopérative carbone de La Rochelle, et Climat Local à Toulouse.
PUBLIÉ
https://www.info-compensation-carbone.com/
https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
https://www.climatlocal.com/presentation/
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collectivités territoriales
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2 MtCO2eq du label Bas-Carbone59 . Ce jugement quantitatif ne doit pas masquer le fait que,
justement, les coopératives et labels locaux peuvent accommoder des « petits » projets, parfois en
deçà du seuil de certaines méthodes du label Bas-Carbone et qu?elles jouent donc un rôle très utile
dans la diffusion des bonnes pratiques et la création d?une culture commune.
2.2 Les labels locaux
Les labels locaux sont rares, ce qui est peu surprenant compte tenu de ce qui précède.
La coopérative carbone de La Rochelle a créé un label local LRTZC (La Rochelle Territoire Zéro
Carbone) relatif aux arbres60, inspiré des méthodes LBC forestières, mais avec des spécificités
relatives aux arbres en ville61 (une méthode LBC est en cours de développement sur ce point) et
arbres têtards, spécifiques du territoire.
La coopérative occitane Climat Local a créé une méthode « Plantation d?arbres hors forêt »62 ( haie
champêtre, arbres fruitiers), dont les garants techniques semblent être un réseau d?experts de
l?Afac Agroforesterie63 ou de l?Afahc Occitanie64 (Association française des arbres et des haies
champêtres). Elle a aussi impulsé la validation de la méthode Tiers Lieux du LBC.
La ville de Paris et la métropole du Grand Paris, ainsi que la métropole Aix Marseille, entre autres,
envisagent de développer leur propre label local. L?absence actuelle de méthodes du LBC
adaptées aux spécificités de leurs territoires (urbain en particulier) est mise en avant pour expliquer
la nécessité de ces labels locaux.
Ces initiatives posent la question de leur éventuelle articulation avec le label Bas-Carbone
largement utilisé également (cf. point 3.2 infra). En effet la multiplication des labels n?apparaît
souhaitable à aucun interlocuteur, car elle risquerait de porter atteinte à la lisibilité du marché
volontaire et à l?image de sérieux de chaque label.
2.3 Analyse des modèles de fonds carbone locaux
Les outils de portage et d?animation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales
(CT) diffèrent notamment par le champ de leur mission, leur périmètre, leur structure juridique.
2.3.1 Périmètres
Les collectivités territoriales (CT) ont un périmètre géographique et des domaines de compétence
définis. L?un des objets de la mission est d?examiner si les périmètres sont respectés par
l?intervention des CT dans les dispositifs de fonds carbone locaux, pour des raisons de principe,
d?efficacité et de sécurisation juridique et financière.
Le périmètre thématique d?activité est aussi sujet à débat : contribution carbone, ou plus
généralement services environnementaux ou sociétaux. Il faut, selon les retours reçus par la
mission, décliner la SNBC territorialement, que ce soit sur les GES, la biodiversité ou les
ressources. Les initiatives des collectivités permettent de sensibiliser les acteurs locaux à ces
enjeux. Des collectivités veulent prendre en compte d?autres enjeux que la seule compensation
carbone avec les mêmes outils.
59 Chiffres du 8 septembre 2023 sur le site du label Bas-Carbone https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/
60 https://larochelle.cooperativecarbone.fr/wp-content/uploads/2022/05/Methode_Label_LRTZC_Arbre.pdf
61 Inspirées de l?outil ArboClimat développé pour la région Hauts de France, http://www.arbre-en-ville.fr/arboclimat/
62 https://www.climatlocal.com/nos-projets/plantation-hors-foret/
63 https://afac-agroforesteries.fr/
64 https://afahcoccitanie.fr/
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/
https://larochelle.cooperativecarbone.fr/wp-content/uploads/2022/05/Methode_Label_LRTZC_Arbre.pdf
http://www.arbre-en-ville.fr/arboclimat/
https://www.climatlocal.com/nos-projets/plantation-hors-foret/
https://afac-agroforesteries.fr/
https://afahcoccitanie.fr/
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Cette question du périmètre dépend également des évolutions éventuelles de la prise en compte
des co-bénéfices par le LBC. De façon générale, l?on constate que les collectivités locales veillent
à faire de la compensation carbone un outil intégré à leur politique en matière de climat. Cela
explique l?attention portée aux partenariats conclus, sur des ressorts dépassant souvent leurs
territoires, et aux co-bénéfices engrangés ou espérés.
2.3.2 Aspects juridiques et comparaison des différentes modalités
possibles
Les enjeux juridiques renvoient en premier lieu au choix de la structure porteuse des fonds carbone,
démarche qui traduit toujours une recherche d?ouverture au-delà du cercle des collectivités
territoriales. Ils couvrent aussi des questions relevant des processus comptables et financiers.
2.3.2.1 Les structures porteuses
Le Cerema a publié en mars 2021 un document « Définir un dispositif de compensation carbone
territorial - Aide à la rédaction d?un cahier des charges »65 assorti d?une annexe portant sur cinq
outils juridiques, non exclusifs les uns des autres : la société -société anonyme (SA), la société par
actions simplifiée (SAS), la société à responsabilité limitée (SARL) -; l?association ; la société
coopérative d?intérêt collectif (SCIC), la société participative qui peut être une SA ou SARL ; la
société d'économie mixte (SEM), une SA; la société publique locale (SPL), une SA.
La Banque des territoires a publié en juin 2022 une « Note juridique sur les modalités de mise en
place d?un outil juridique susceptible de porter des PSE »66, qui exclut d?emblée certains outils
classiques de l?action locale, tels que les syndicats mixtes ouverts ou fermés, les établissements
publics industriels et commerciaux (EPIC) ou les sociétés publiques locales (SPL) dans la mesure
où ces structures ne peuvent réunir que des personnes morales de droit public, dont les
collectivités territoriales et leurs groupements, qui détiennent la totalité du capital. Elle traite cinq
options : la société d?économie mixte, la société coopérative d?intérêt collectif, l?association, le
groupement d?intérêt public et le groupement d?intérêt économique.
D?autres structures ont pu être envisagées. La société d?économie mixte à opération unique
(SEMOP), une forme de SEM, a été citée lors d?entretiens. C?est, pour mémoire, une société ayant
pour vocation exclusive la conclusion et l?exécution d?un contrat passé entre une collectivité
territoriale, un groupement de collectivités territoriales ou un syndicat mixte et au moins un
actionnaire opérateur économique (sélectionné après une mise en concurrence), avec pour unique
objet soit la réalisation d?une opération de construction, de développement du logement ou
d?aménagement, soit la gestion d?un service public (pouvant inclure la construction des ouvrages
ou l?acquisition des biens nécessaires au service), soit toute autre opération d?intérêt général
relevant de la compétence de la collectivité territoriale ou du groupement de collectivités
territoriales concerné(e)67.
Lors de ses entretiens, la mission a aussi rencontré une agence locale de l?énergie et du climat
65
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumen
tId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
66 Paiements pour services environnementaux ; cf. https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-
07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
67 https://outil2amenagement.cerema.fr/la-societe-d-economie-mixte-a-operation-unique-r542.html
PUBLIÉ
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumentId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumentId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
https://outil2amenagement.cerema.fr/la-societe-d-economie-mixte-a-operation-unique-r542.html
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Page 35/125
(Alec)68- qui est une association - à Aix Marseille Métropole, une autre association en devenir à
Montpellier, ainsi qu?une agence régionale de la transition écologique (ARTE) en région Grand Est,
dont la structuration fait encore débat.
Les caractéristiques de ces structures sont récapitulées ci-après :
Société d?économie
mixte SEM
Société publique
locale SPL
Société
coopérative
d?intérêt collectif
SCIC
Association Groupement
d?intérêt public
GIP
Groupement d?intérêt
économique
Structure Société anonyme à
capitaux mixtes
Société anonyme à
capitaux
exclusivement publics
Société
commerciale sous
statut SA, SAS,
SARL
But lucratif limité
par l?obligation de
réinvestissement
de la majorité des
bénéfices
Association de droit
privé soumise à la
loi de 1901 et sans
capital
But non lucratif
Personne morale
de droit public
constituée d?une ou
plusieurs
personnes morales
de droit public ou/et
une ou plusieurs
personnes morales
de droit privé (Loi n°
2011-525 du 17 mai
2011)
Personne morale de
droit privé (articles
L251-1 à 251-23 du
Code du Commerce)
Objet social Aménagement,
immobilier,
exploitation de
services publics à
caractère industriel ou
commercial ainsi que
toute activité d'intérêt
généra
Aménagement,
immobilier,
exploitation de
services publics à
caractère industriel ou
commercial ainsi que
toute activité d'intérêt
général
Périmètre limité à
celui des CL membres
La production et la
fourniture de biens
et de services
d?intérêts collectifs
présentant un
caractère d?utilité
sociale et entrant
dans le champ de
compétences des
collectivités locales
et/ou de leurs
groupement
Librement choisi
par les fondateurs
Activités d'intérêt
général à but non
lucratif, en mettant
en commun les
moyens des
membres
nécessaires à leur
exercice
Activités auxiliaires en
prolongement des
activités de ses
membres
Actionnaires/
sociétaires
2 actionnaires
minimum dont 1
personne privée
Capital : entre 50 et
85% pour les
collectivités locales ;
entre 15 et moins de
50% pour les autres
actionnaires
Au moins 2
collectivités locales
actionnaires
Capital : 100%
collectivités
territoriales et leurs
groupements, dont un
actionnaire majoritaire
pour les Spla
3 types de
sociétaires : les
salariés, les
bénéficiaires
(clients,
fournisseurs,
habitants?) et les
institutionnels
(collectivités,
Etat...)
Pas d?actionnaires
mais des membres,
personnes privées
physiques ou
morales
Pas d?actionnaires
mais une
convention
constitutive
conclue entre les
partenaires et une
approbation par le
Préfet
Au minimum deux
personnes physiques
ou morales
Entreprises possibilité
de participation de Ct
par décret en Conseil
d?Etat si but lucratif
Solidarité indéfinie des
membres
68 Lancées en 1994 par la commission européenne, elles ont « pour vocation de mobiliser l?ensemble des acteurs
des territoires pour accompagner la transition énergétique et le développement de notre société selon un nouveau
paradigme. Les autorités locales (communes, leur groupement, et les autres échelons territoriaux) constituent la
clef de voûte de cette mobilisation.
Conformément à l?article L211-5-1 du code de l?énergie modifié par la loi Climat et Résilience de juillet 2021 :
? des agences d?ingénierie partenariale et territoriale à but non lucratif appelées ?agences locales de l?énergie et du
climat? peuvent être créées par les collectivités territoriales et leurs groupements, en lien avec l?État, aux fins de
contribuer aux politiques publiques de l?énergie et du climat.
Ces agences ont notamment pour missions, en concertation avec les services déconcentrés de l?État et toutes
personnes intéressées :
1° De participer à la définition, avec et pour le compte des collectivités territoriales et leurs groupements, des
stratégies énergie-climat locales en lien avec les politiques nationales ;
2° De participer à l?élaboration des documents en matière énergie-climat qui leur sont liés ;
3° De faciliter la mise en oeuvre des politiques locales énergie-climat par l?élaboration et le portage d?actions et de
dispositifs permettant la réalisation des objectifs des politiques publiques ;
4° De fournir aux collectivités territoriales, à leurs groupements et à l?État des indicateurs chiffrés sur les
consommations et productions énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre, afin d?assurer un suivi de la
mise en oeuvre des politiques locales énergie-climat et une évaluation de leurs résultats ;
5° D?animer ou de participer à des réseaux européens, nationaux et locaux, afin de promouvoir la transition
énergétique et la lutte contre le changement climatique, de diffuser et d?enrichir l?expertise des territoires et
d?expérimenter des solutions innovantes.
Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent s?appuyer sur les agences
locales de l?énergie et du climat pour mettre en oeuvre le service public de la performance énergétique de l?habitat.?».
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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Société d?économie
mixte SEM
Société publique
locale SPL
Société
coopérative
d?intérêt collectif
SCIC
Association Groupement
d?intérêt public
GIP
Groupement d?intérêt
économique
Capital : la
collectivité locale ou
les collectivités
locales peuvent
détenir jusqu?à 50%
des parts
Gouvernance Conseil
d?administration (CA)
ou structure duale
dotée d?un directoire
et d?un conseil de
surveillance (CS)
Les élus détiennent
plus de la moitié des
voix dans les organes
délibérants
Président et DG sont
nommés par les
instances dirigeantes
où les élus et
actionnaires privés
siègent
Conseil
d?administration (CA)
ou structure duale
dotée d?un directoire
et d?un conseil de
surveillance (CS) Les
élus représentent leur
collectivité locale au
sein du CA Président
et DG sont nommés
par les instances
dirigeantes où les élus
participent
Principe à
l?assemblée
générale : 1
sociétaire = 1 voix
quelle que soit la
part de capital
détenue
Une collectivité peut
être membre du CA
ou du CS où elle est
représentée par des
élus qui ne peuvent
être président ni
vice-président
Les dirigeants sont
élus par l?AG (hors
SAS)
Libre choix des
conditions d?accès
aux fonctions de
dirigeants qui
peuvent être des
personnes
physiques ou
morales
représentées par
des personnes
physiques
Nulle obligation de
se doter d?un CA
Libre choix.
Habituellement une
Assemblée
générale, un CA et
son président.
Gestion privée si le
GIP exerce une
activité industrielle
et commerciale
Libre choix des
fondateurs
Assemblée générale
composée des
membres
Déignation d?un
contrôleur de gestion
Territorialité Limitée
Contrôle par
les CL
Détention a minima de
la majorité des droits
de vote.
Les CL actionnaires
ont un contrôle total
Les CL n?exercent
pas une influence
prépondérante
Les CL n?ont pas
d?influence
déterminante
Selon la convention
constitutive
Les CL peuvent être
autorisées par décret
en CE.
Soumis au
Code
Commande
Publique
Oui Oui Libre Libre Oui Non
Mécénat avec
déduction
fiscale
Non Non Non Oui
Figure 12 : Structures juridiques, caractéristiques, avantages, inconvénients (Source : Cerema, BdT,
Mission)
L?analyse des différentes structures doit être faite à l?aune du positionnement des collectivités
territoriales (CT) sur quelques questions - clé69 dont le périmètre d?activités et la gouvernance.
Les CT rencontrées ont exprimé le souci d?associer largement à la gouvernance les parties
prenantes, porteurs de projet et financeurs.
Si la SPL apparaît dès lors à première vue peu adaptée du fait de l?exclusivité de personnes
publiques dans la gouvernance, les autres types de structures méritent d?être examinées.
Une SEM, bien que toute activité d?intérêt général puisse lui être confiée, ne permettrait pas (selon
la note juridique référencée 66 en note de bas de page) de faire transiter par la structure les
financements provenant des bénéficiaires des PSE dédiés aux fournisseurs de services ; le
portage de projet ne serait pas une activité commerciale qui justifierait le recours à une SEM ;
incidemment, l?article L. 1521-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) impose que
l?objet social de la SEM s?inscrive dans le cadre des compétences des collectivités et groupements
qui la composent, ce qui s?apprécie au regard des missions confiées à la société.
Un GIE semble inadapté. Certes, il permet aux entreprises de mettre en commun certaines de
69 L?aide à l?émergence de projet et le potentiel de financement, la facilitation et la mise en réseau des acteurs, la
mobilisation des entreprises, l?animation territoriale et l?ancrage territorial, le pilotage de la gouvernance du dispositif
ou une simple participation, le portage de ses propres projets bénéficiaires du dispositif, le financement de réduction
ou compensation carbone sur ses fonds propres (source Cerema).
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 37/125
leurs activités sans aliéner leur indépendance et leur individualité, mais n?a vocation ni à réaliser
des bénéfices pour lui-même ni à développer une clientèle ou un fonds de commerce propre.
L?adhésion d?une collectivité locale à un GIE est possible mais peut nécessiter une autorisation par
décret en Conseil d?État70 en cas de but lucratif ; a contrario, il semblerait qu?une telle autorisation
ne soit pas nécessaire dès lors que le GIE ne dispose pas d?un capital social et n?a pas de but
lucratif. Le principal problème du GIE est la responsabilité illimitée de ses membres, ce qui, du
point de vue de la sécurisation économique, est dirimant.
Un GIP est une personne morale de droit public, est doté de l'autonomie administrative et financière,
est constitué entre une ou plusieurs personnes morales de droit public et, éventuellement, une ou
plusieurs personnes morales de droit privé, peut être créé à durée indéterminée si les membres le
décident ; la convention constitutive du GIP doit nécessairement être approuvée par l?État. Son
objet peut concerner la protection de l?environnement. Il permet aux personnes publiques et privées
de mettre en commun les moyens nécessaires à l?exercice d?activités d?intérêt général mais n?a
pas vocation à exercer en lieu et place de ses membres des compétences qui lui auraient été
transférées. Pour permettre aux membres du GIP de financer un paiement pour services
environnementaux (PSE) par son entremise, il convient de confier au GIP non seulement la
définition du projet de territoire mais également sa mise en place.
Une SCIC est une coopérative et respecte donc divers principes : gestion de service et non
recherche de profit (pas de spéculation d?associé), gestion démocratique (un associé, une voix),
porte ouverte (adhésion volontaire ouverte à tous), multisociétariat (coexistence de différentes
catégories d?associés, au minimum trois : bénéficiaires, salariés, autres dont possiblement CT
jusqu?à 50 % du capital). Elle poursuit un projet coopératif, a une lucrativité limitée, réduite aux
intérêts du capital investi, peut recevoir des subventions et aides de la part de collectivités
publiques ; la prise de participation par une collectivité doit se faire en application de son principe
de spécialité, c?est-à-dire qu?elle doit s?inscrire dans l?une de ses compétences. Ainsi, comme vu
supra, le format de SCIC est bien adapté. Pour une collectivité, cela peut passer par la création
d?une SCIC, ou l?entrée dans une SCIC existante.
Une association, par exemple une Alec, est aussi envisageable. Cependant, si l?objet de
l?association n?est pas de porter le projet dans sa totalité, alors le financement ne peut transiter par
l?association et les financeurs et les bénéficiaires devront contractualiser entre eux. En
conséquence, et ainsi que cela est indiqué supra pour le GIP, si la structure associative est retenue,
il convient soit de la doter d?un objet lui permettant de contractualiser avec les bénéficiaires, soit
de limiter celui-ci à de l?accompagnement et prévoir une contractualisation entre les bénéficiaires
et les financeurs, sans pouvoir faire transiter le financement par l?association.
En résumé il apparaît que les structures telles que la SCIC, l?association et le GIP peuvent porter
le projet territorial, accompagner les démarches des CT, assurer la mise en relation entre porteurs
de projet et financeurs, être un canal financier et porter les financements et sont donc adaptées.
Comme vu supra, ces structures types différent en particulier par leur modèle de gouvernance qui
se révèle un critère essentiel de choix lors de la mise en place d?une personne morale ad hoc. La
place dans la gouvernance et le rôle de la ou des CT sont donc déterminants pour ce choix.
Le modèle SCIC se développe, sous l?influence de celle de La Rochelle qui met notamment en
avant les spécificités de sa gouvernance, mais d?autres collectivités n?éprouvent pas le besoin de
créer une structure de ce type.
Souvent, les collectivités créant des SCIC ne souhaitent en effet pas être majoritaires ni contrôler
l?outil. Le format de SCIC est dès lors bien adapté. Il permet d?intégrer les bénéficiaires finaux,
d?affirmer l?intérêt collectif de l?objet social, sans majorité d?un acteur ou d?un collège. Sa souplesse
70 Conseil d?État, Fiche 17 Groupements, Famille « entreprises et participations publiques », version septembre
2019, préc.
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 38/125
permet d?intégrer de nouveaux sociétaires à tout moment.
Cependant les collectivités ne souhaitent pas un modèle unique généralisé car les besoins sont
fonction des territoires. Une offre unique clé en main de montage de SCIC pour massifier les fonds
carbone, théoriquement envisageable, apparaît donc ne pas répondre à une nécessité avérée.
2.3.2.2 Processus comptables et financiers
Conformément à la lettre de mission, deux points juridiques ont fait l?objet d?une analyse plus
détaillée : la SCIC est-elle assimilable à un pouvoir adjudicateur et ses activités sont-elles des
actes d?intermédiation financière ?
Sur le premier point, au terme de l?article L1211-1 du Code de la Commande Publique, peut être
considérée comme pouvoir adjudicateur une personne morale de droit privé créée pour satisfaire
des besoins d?intérêt général ayant un caractère autre qu?industriel ou commercial et dont :
« a) Soit l?activité est financée majoritairement par un pouvoir adjudicateur ;
b) Soit la gestion est soumise à un contrôle par un pouvoir adjudicateur ;
c) Soit l?organe d?administration, de direction ou de surveillance est composé de membres dont
plus de la moitié sont désignés par un pouvoir adjudicateur ».
Pour des structures privées, contrôlées par un pouvoir adjudicateur (par exemple une CT), il y a
donc pouvoir adjudicateur quand la CT est majoritaire. Il existe aussi un critère cumulatif d?activité
d'intérêt général autre qu'industriel et commercial. Ainsi, selon les analyses de la DGCL71 , la
qualification de pouvoir adjudicateur s?apprécie au cas par cas car l'activité réelle de la société doit
aussi être prise en compte.
Selon les analyses des coopératives de La Rochelle et Paris, cependant, elles n?ont pas le statut
de pouvoir adjudicateur, dès lors que les CT ne contrôlent pas la structure.
La mission observe que l?intérêt collectif de l?objet de la SCIC doit être distingué de la notion
d?intérêt général. En outre la coopérative a un but lucratif, même si celui-ci est limité par l?obligation
de réinvestissement d?une grande partie des bénéfices. En outre, dans le cas des SCIC de La
Rochelle et Paris, aucune des conditions a) à c) ci-dessus n?est satisfaite. Enfin on notera que
parmi les « concurrents » de la SCIC figurent nombre d?entreprises privées développant leur propre
plateforme dans le cadre du marché des compensations carbone72.
Sur le second point, selon les analyses des coopératives, la plateforme de mise en relation des
financeurs et des porteurs de projets n?est pas considérée comme du financement participatif mais
comme de la vente en ligne73, et la plateforme n?est donc pas déclarée à l?ORIAS74, registre unique
des intermédiaires en assurance, banque et finance. L'agrément ESUS (« Entreprise solidaire
71 Direction générale des collectivités locales
72 Cf. Brochure-INFOCC_2022_vfinale.pdf (info-compensation-carbone.com)
73 Dans le cas de la SCIC de La Rochelle les CGU (conditions générales d?utilisation) et CGV (conditions générales
de vente) figurant sur la plateforme numérique précisent que le contributeur (financeur) octroie un mandat
d?encaissement à la SCIC correspondant au montant de sa participation au projet. La contribution de personnes
publiques en ligne correspond à une commande. La coopérative s?engage à affecter cette contribution dans un
délai d?un mois (deux si aucun projet n?est identifié par le contributeur). La vente concerne « des tCO2eq permettant
de réduire ou séquestrer des émissions de GES sur le territoire ». Le porteur de projet confie quant à lui un mandat
à la SCIC prévoyant une contribution financière aux frais de service. Il dispose d?un crédit de la part de la SCIC,
non générateur d?intérêts. La SCIC verse les sommes recueillies sur son compte lorsque le projet atteint l?ensemble
des contributions recherchées selon les termes du contrat passé entre la SCIC et lui.
74 https://www.orias.fr/
PUBLIÉ
https://www.info-compensation-carbone.com/wp-content/uploads/2022/09/Brochure-INFOCC_2022_vfinale.pdf
https://www.orias.fr/
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 39/125
d'utilité sociale ») a été obtenu fin décembre 2022 par la coopérative carbone de La Rochelle, mais
ne change pas le statut de la participation des collectivités à la plateforme, car il s?agit d?une activité
de prestation de service.
S?agissant du statut d?intermédiaire en financement participatif, la mission rappelle que le
financement participatif constitue une forme alternative de financement aux termes de laquelle une
plateforme numérique ouverte au public rapproche des investisseurs, prêteurs ou donateurs
potentiels et des porteurs de projets à la recherche de financement. Selon le code monétaire et
financier, toute plateforme proposant de financer un projet doit être immatriculée au registre de
l'ORIAS en tant qu'intermédiaire en financement participatif (IFP). Relèvent du statut d?IFP les prêts
à titre gratuit, les dons (avec ou sans contrepartie) ainsi qui les crédits onéreux qui portent sur des
projets non-commerciaux75. En l?espèce, il ne s?agit ni de prêts, ni d?investissements, au sens usuel,
mais de flux liés à des paiements pour services rendus dès lors qu?est préservée la relation directe
entre le porteur de projet et le financeur.
2.3.3 Moyens
La gestation des dispositifs de compensation carbone locaux est longue, plusieurs années pour
chacune des démarches abouties ou en voie de l?être. Elle requiert engagement dans la durée,
expertise, moyens humaines et financiers.
A titre d?illustration, les moyens humains connus (hors réseaux d?experts ou autres) des fonds
locaux existants ou en projet sont récapitulés ci-après.
Coopérative carbone de La
Rochelle (SCIC)
Climat Local, de Toulouse
(SCIC)
Ville de Paris et Métropole du
Grand Paris (SCIC)
Le Havre Seine Métropole
(expérimentation)
Bordeaux Métropole
(opportunité)
1 DG, 2 cheffes de projet, 1
ingénieur carbone, 2
chargées de développement
de projets carbone, 1 chargée
de communication et de
projets numériques, 1
alternant Master Science pour
environnement (management
environnemental)
n.b. : Capital social de
686 800 ¤ au 31/12/2022
1 gérant, plus appui ponctuel
des associés (noyau de trois
associés, le gérant, un expert
climat (directeur école
nationale de météorologie) et
un chef d?entreprise)
n.b. : Capital social de 2 000¤
au 1/8/2023
1 DG, plus 3 personnes pour
le suivi financier et l?expertise
n.b. : Capital social de
1 154 200 ¤ au 1/8/2023
1 ETP plus partenariat avec
SCIC occitane existante
Climat Local
1 ETP préfiguration et
expérimentation avec
accompagnement de la
coopérative de La Rochelle
Figure 13 : Moyens humains dans divers fonds existants ou en projet (Source : mission)
L?équipe peut ainsi allier les compétences de chef de projet et/ou entrepreneur, expertise climat et
carbone, communication, numérique, gestion et finance.
Un constat unanime est le besoin de formation et d?appui en ingénierie (cf. aussi infra) sur des
sujets techniques complexes (compensation carbone et montages juridico-financiers, sans parler
des aides publiques). Il est également indispensable de susciter un réel engagement des élus et,
au-delà, du public pour constituer un partenariat large76.
Les modalités de financement du démarrage sont aussi à stabiliser. En effet si l?objectif annoncé
par les acteurs est l?équilibre des structures grâce aux commissions et à la rémunération de ses
services, celui-ci n?est atteignable qu?à l?issue d?une phase d?amorçage, pour créer le marché local,
qui nécessite des apports financiers pour couvrir les charges de fonctionnement des premières
années.
Par exemple, même pour la coopérative de La Rochelle, créée en décembre 2020 après que La
Rochelle Territoire Zéro Carbone fut en 2019 lauréat de l?appel à projets national ?Territoires
75 Source site ACPR-Banque de France
76 La Rochelle a notamment un engagement environnemental marqué et précurseur depuis un demi-siècle.
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d?Innovation?, soutenue par des acteurs solides dont la Banque des territoires, et amplement dotée,
il reste encore des investissements (non aidés à ce jour) à réaliser sur l'outil numérique (gestion
de projet, gestion comptable, suivi contributeurs), alors que l?équilibre de fonctionnement est visé
en 2025.
La coopérative Climat Local, privée, a, elle, testé son dispositif pendant cinq ans avant sa création
en 2018. Son activité (environ 150 k¤ de CA, quelques milliers de tCO2eq77) serait à l?équilibre.
Cet engagement financier inhérent à la création d?une structure dédiée fait partie des éléments qui
poussent certaines collectivités à privilégier l?appui sur une entité existante. C?est à ce stade le cas
du Grand Albigeois ou de Toulouse et une hypothèse étudiée par la métropole de Bordeaux ou la
région Occitanie.
2.3.4 Échelle d?intervention
La question de l?échelle d?intervention du dispositif est souvent posée. Les trois niveaux de
collectivités territoriales sont théoriquement susceptibles de s?impliquer à des titres divers.
L?Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) apparaît adapté comme « échelon
le plus pertinent pour mettre en place un socle d?ingénierie mutualisée »78, et en raison du principe
de proximité pour la compensation carbone. Ces démarches sont, quant aux objectifs généraux,
convergentes avec les de contrats de relance et de transition écologique (CRTE79), conclus à des
échelles semblables.
Cependant, les 1 254 EPCI n?ont pas tous la taille critique, en particulier en-deçà? de 50 000
habitants (975 EPCI), pour disposer d?ingénierie de premier niveau satisfaisant, difficulté bien
connue des espaces ruraux. L?on observe que ce sont essentiellement des intercommunalités à
dominante urbaine, de taille importante, qui sont en première ligne. Dès lors, des regroupements
de ressources sont appropriés. Des groupements d?EPCI peuvent par exemple s?impliquer sur les
plans climat air énergie territoriaux (PCAET), cadre de la décarbonation au plan local. Ainsi, les
EPCI ou leurs groupements (pays ou PETR ? Pôle d?équilibre territorial et rural) sont les acteurs
au plus près des territoires (cf. PCAET et CRTE, même si la cohérence entre CRTE et PCAET
n?est pas toujours assurée).
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République
(NOTRe) a conforté les départements dans leurs missions de solidarités territoriales. L?espace
départemental est un niveau territorial pertinent d?intervention pour un appui efficace en termes
d?ingénierie technique de premier niveau. Mais en pratique les départements ne sont pas
aujourd?hui présents sur les questions de compensation carbone, leurs compétences propres en
matière d?environnement étant restreintes.
La région est compétente sur les transports (à fort impact climatique), la planification, et élabore
un schéma régional d?aménagement, de développement durable et d?égalité des territoires
(Sraddet), qui définit les grands équilibres environnementaux visés. Elle met en oeuvre l?essentiel
des politiques européennes de développement régional et une partie de la politique agricole
commune (PAC), dans le cadre du deuxième pilier.
77 Cf. https://www.climatlocal.com/entreprises/
78 Rapport « Le rôle du Cerema en matière d?appui aux collectivités territoriales » de l?IGA et l?IGEDD, juin 2021
(source : https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-
01_rapport-publie.pdf )
79 Les CRTE entre État et EPCI ou groupes d?EPCI ont été initiés le 20 novembre 2020 pour accompagner le
déploiement du plan de relance et faciliter la transition écologique. Actuellement environ 840 CRTE couvrent la
quasi-totalité du territoire. Cf. le « Bilan d?étape du déploiement des contrats de relance et de transition écologique
» de l?IGA, l?IGAS, l?IGEDD et l?IGF, décembre 2022 (source : https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-
etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo )
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https://www.climatlocal.com/entreprises/
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo
https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo
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La Région et les EPCI/pays sont donc les bons niveaux de mise en relation des acteurs locaux et
de gouvernance. L?articulation naturelle est le couple EPCI-Région, celle-ci étant plutôt dans une
fonction d?orientation, d?appui à l?émergence et de garantie technique.
En conséquence, et compte tenu des difficultés d?amorçage relevées au 2.3.3, un soutien à la mise
en place de dispositifs intercommunaux ? par défaut régionaux, ou avec un domaine d?action
similaire- peut être opportun.
La mise en place de tels dispositifs territoriaux à périmètre suffisamment large, en nombre limité
peut aussi permettre d?éviter une prolifération de compétiteurs, qui nuirait à la transparence du
marché. Une structuration de ces initiatives serait aussi souhaitable, à l?image de la Flame
(Fédération des agences locales de l?énergie et du climat -Alec) pour les Alec, notamment afin de
mutualiser ce qui peut l?être, tout en respectant les spécificités territoriales.
Au titre de cette structuration la première étape devrait être celle d?un suivi/ inventaire régulier et
systématique des initiatives des collectivités, qui pourrait être confié via la DGEC au Cerema qui a
déjà amorcé l?animation des collectivités (cf partie 3.2 infra).
2.4 Le rôle de l?État et ses opérateurs
Afin d?encourager et faciliter la mise en place de structures d?animation de compensation carbone
volontaire, l?État peut (cf. supra) appuyer la phase d?amorçage d?initiatives locales.
Cet appui est susceptible de se déployer sur deux champs :
- le champ financier, afin d?aider les CT à couvrir les dépenses de fonctionnement dans la
phase de conception, d?amorçage et de montée en charge des dispositifs ;
- le champ de l?ingénierie, technique (projets de compensation) et juridico-financière. Dans
la ligne des initiatives qu?il a prises en 2021 et 2023, le Cerema pourrait conserver un rôle
d?animateur, complémentaire du suivi des structures en cours et contribuant à la
mutualisation des outils notamment numériques développés par certaines.
Au niveau national, en ce qui concerne la labellisation, l?État joue son rôle central sur le LBC
(expertise, validation de méthodes et de quelques projets), mais les directions parties prenantes,
dont au premier chef la DGEC, n?ont pas vocation à intervenir de près dans les initiatives locales.
Il est en revanche certainement utile d?enrichir, ne serait-ce que grâce au partage d?information, la
capacité d?accompagnement de celles-ci par les services déconcentrés.
Il est attendu de l?État, selon les acteurs rencontrés, les actions suivantes : améliorer le LBC
(notamment sur la fiabilité des méthodes mais aussi leur simplification voire leur articulation au
sein d?un même projet, les co-bénéfices, etc.), accélérer la publication de méthodes80 adaptées
aux territoires, accompagner la montée en compétence, accélérer et simplifier la labellisation des
projets en local. Ce sont des chantiers dont la DGEC est naturellement le pilote.
Le coût de développement des méthodes du label Bas-Carbone est aussi considéré comme
excessif par certains acteurs, en temps, argent81 et expertise. Dès lors que la DGEC souhaite
rester dans une démarche « ascendante », une contribution financière au développement de
méthodes labellisées, adaptées aux besoins des territoires, peut accroître le portefeuille de
méthodes et l?appropriation du dispositif.
Le financement de méthodes par l?État serait en effet une réponse possible aux problèmes de coûts
80 Des ordres de grandeur évoqués à la mission sont plus de deux ans pour de nouvelles méthodes, plus d?un an
pour des révisions. Il semble aussi que l?usage apparent de publier les nouvelles méthodes par groupe de deux
retarde d?autant celles qui sont prêtes les premières.
81 Un ordre de grandeur évoqué à la mission est de plus de 100 k¤. Cela dépend de la méthode, bien sûr.
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associés à leur développement par les acteurs locaux et peut asseoir leur fiabilité et la cohérence
entre elles (ce qui est aussi au bénéfice de tous), mais ne va pas nécessairement dans le sens de
la réactivité, de l?agilité et de la simplification. La mise en place d?un financement par l?État, par
exemple en mobilisant le fonds vert, au titre de l?appui à l?ingénierie et sur la ligne ouverte à cette
fin, permettrait d?accompagner des démarches locales pour la compensation carbone et pourrait
être de nature à consolider les initiatives engagées et en inciter de nouvelles. L?appui pérenne à
des emplois, parfois suggéré à la mission, ne lui paraît en revanche pas une hypothèse à retenir,
notamment pour éviter la multiplication des postes de chef de projet cofinancés par l?État.
[à la DGALN et la DGEC] Mettre en place un financement par
l?État, par exemple en mobilisant le fonds vert, au titre de l?appui à l?ingénierie
des démarches locales pour la compensation carbone, pourrait être un vecteur
de consolidation des dynamiques locales.
L?harmonisation des méthodes locales, leur mise en cohérence voire leur validation sont des
questions à traiter si l?on veut maintenir la crédibilité de la garantie qu?apporte aujourd?hui la sphère
publique auprès des financeurs potentiels. Les opérateurs de l?État transversaux (Cerema82 ,
Ademe) sont relativement désengagés, en dépit de leur présence régionale. Comme indiqué supra,
le Cerema a encore un rôle d?animation, potentiellement décroissant en l?état actuel de ses
orientations83 , mais qui demeure utile. L?Ademe privilégie la réduction des émissions à leur
compensation et ne compte pas s?investir significativement sur ce sujet. Mobiliser en tant que de
besoin ses compétences techniques demeure pertinent, d?autant qu?elle porte beaucoup d?actions
concourant à la mise en oeuvre de la SNBC.
Les opérateurs spécialisés (Inrae, ONF?) sont impliqués au niveau de l?expertise lors de la
labellisation des méthodes. Il est essentiel de bien valoriser leurs compétences scientifiques, y
compris pour assurer le suivi dans le temps des résultats atteints par les différents projets, grâce
aux enseignements de leurs programmes de recherche notamment.
L?intervention de l?État par ailleurs souhaitable, se superposera cependant au processus
« ascendant » local, spontané de développement des acteurs et méthodes de la « compensation
carbone », et paraît parfois contradictoire avec les demandes de réactivité et agilité. Elle doit donc
rester proportionnée.
Les labels locaux ambitionnent, pour leur part, de répondre aux attentes ciblées des CT avec des
méthodes agiles, mais leur articulation avec le LBC n?est pas systématiquement traitée aujourd?hui,
voire même il peut exister de forts recouvrements dans certains cas (cf. infra 3.2). L?État garant du
LBC doit veiller à cette articulation entre labels locaux et LBC ; il est attendu par certains acteurs
mais l?acceptabilité de son intervention sera fortement conditionnée à sa capacité à répondre aux
attentes d?améliorations et développements du LBC.
Parmi les modalités d?une intervention de l?État, certains acteurs suggèrent que celui-ci se
positionne sur la reconnaissance de la structure territoriale porteuse des fonds locaux, garantissant
82 Le rapport « Le rôle du Cerema en matière d?appui aux collectivités territoriales » de l?IGA et l?IGEDD de juin
2021 (source : https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-
01_rapport-publie.pdf ) appelle à « renforcer son activité au bénéfice des collectivité territoriales », dans le droit fil
de la création de l?ANCT en 2019 et de la nouvelle marque du Cerema « Climat et territoires de demain ».
83 Par exemple le « climat » en tant que tel n?est pas un secteur d?activité au Cerema (à la différence du secteur
« énergies renouvelables » par exemple), mais un domaine transversal à tous les secteurs d?activité, et aussi la
première orientation de son projet stratégique 2021-2023 (« le climat comme boussole de notre action »). Par son
COP (contrat d?objectifs et de performance) 2021-2024, le Cerema travaille à « agir résolument pour adapter les
territoires au changement climatique » et « positionner l?établissement à l?interface entre les politiques publiques
portées par l?Etat, les collectivités locales et leur ingénierie locale et le champ concurrentiel ».
PUBLIÉ
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
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ainsi sa qualité de tiers de confiance, plutôt qu?en alourdissant un processus local voulu plus agile.
[à la DGEC et au CGDD] Clarifier la commande de l?État à ses
différents opérateurs, notamment pour mieux connaître et accompagner les
démarches locales. Il pourrait à ce titre être demandé à la DGEC et au Cerema,
dans le cadre de leur protocole pluriannuel, de mettre en place une base de
données recensant les initiatives des CT, fonds carbone, méthodes et labels
locaux.
Enfin à différentes reprises il a été souligné auprès de la mission que si la dynamique ascendante
d?émergence des méthodes du LBC a permis son démarrage effectif, cette logique ne permettait
pas à l?État de proposer un cadre stratégique. C?est pourquoi la question d?une expression de l?État
sur les méthodes attendues, la couverture thématique recherchée, comme sur la facilitation de leur
émergence a été évoquée. Le financement de l?ingénierie et la recommandation 4 contribuent à
répondre à ces attentes.
PUBLIÉ
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3 Les leviers d?une éventuelle extension du dispositif
Les attendus de la lettre de mission portent sur la généralisation, la simplification et l?accélération
du processus de développement des fonds carbone locaux des collectivités territoriales, entre
autres à des fins d?appui et de contribution aux objectifs nationaux de réduction des émissions
nettes de GES.
Au terme de ses entretiens et analyses, la mission considère qu?au stade présent, le
développement de fonds de contributions carbones volontaires issues d?initiatives locales est un
moyen de conforter l?engagement des acteurs locaux et l?appropriation des démarches nécessaires,
alors même le LBC n?est pas, au rythme actuel et au vu des méthodes utilisées, un outil à lui seul
suffisant de massification de la compensation carbone volontaire, si tant est que cette massification
soit un objectif de l?État.
Cependant, malgré la modestie de ce constat, ces démarches restent utiles, et méritent d?être
consolidées, facilitant un déploiement progressif et mesuré.
3.1 Éviter le greenwashing par la robustesse et la rigueur des
méthodes
Une massification des dispositifs de contribution carbone volontaire, qu?il s?agisse du LBC ou des
fonds carbone locaux, requiert une fiabilisation de la mesure des réductions et de la séquestration
des tonnes de carbone certifiées. Les réductions sont aisément calculables mais déterminées à
partir de scénarios de référence discutables. Les séquestrations sont encore plus incertaines, leur
évaluation ex ante est sujette à hypothèses et doit être vérifiée. Soustraire les séquestrations des
réductions mélange des grandeurs de nature différente (quoique toutes deux comptées en
« tonnes de carbone ») et peut masquer des augmentations d?émissions (réelles) par des
promesses de séquestration hypothétiques, ce qui conduit à des allégations fausses. Comme vu
supra, la terminologie est sur le fond discutable : la « compensation » ne compense pas des
émissions.
Le label Bas-Carbone représente un peu plus de 2 MtCO2eq, les fonds carbone locaux, à ce jour
moins de 100 ktCO2eq. Massifier le dispositif, alors même que le potentiel semble limité, n?est
envisageable qu?en levant, ou à tout le moins en atténuant les fortes incertitudes existantes.
Les précautions de fiabilisation peuvent paraître faire perdre du temps. Mais une massification
sans fiabilité pourrait conduire à une perte durable de confiance et donc à un repli du marché.
Un sujet usuellement passé sous silence dans les démarches de « compensation », mais sensible,
est le caractère subsidiaire de la « compensation ». La démarche environnementale classique
« éviter réduire compenser » requiert d?éviter d?abord (sobriété), réduire ensuite les émissions liées
à des besoins qu?on ne peut éviter (efficacité), et compenser uniquement les émissions résiduelles
non réductibles. Mais la démarche de « compensation » volontaire se concentre sur ce dernier
volet, en principe terminal, sans vérification clairement exigée d?efforts de réduction significatifs
antérieurs à la demande de compensation.
Certaines structures conditionnent l?accès des financeurs aux fonds carbone à l?enclenchement
d?une démarche de diagnostic puis réduction de leurs émissions. Ainsi la coopérative de La
Rochelle demande-t-elle (selon la présentation faite à la mission) à toute entreprise souhaitant
financer un projet de compensation carbone de s?être, au préalable, engagée dans un diagnostic,
démarche que la coopérative peut elle-même accompagner.
La coopérative parisienne a demandé aux investisseurs souhaitant la rejoindre d?expliciter dans
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leur dossier de candidatures leur démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et
les actions mises en place au titre de la réduction des émissions de GES.
En sus des recommandations 1 et 2 supra, afin de garantir que la compensation ne se substituera
pas à l?évitement et la réduction, la mission recommande aux autorités de labellisation de s?assurer
d?une réelle implication des acteurs, porteurs de projet et financeurs, dans une démarche
d?éviction/réduction pour leur donner accès aux labels.
[à la DGEC et aux collectivités engagées dans des fonds
carbone] Conditionner l?accès aux projets labellisés à la démonstration des
actions de réduction engagées par le financeur.
3.2 Une articulation gagnant-gagnant entre labels locaux et LBC
La prolifération des labels ne facilite pas la lisibilité des efforts accomplis. Elle sévit au niveau
mondial, avec un acteur dominant, mais contesté quant à la fiabilité des tonnes de carbone dites
évitées. L?UE a récemment mis en chantier un règlement, au même motif d?harmonisation et de
lisibilité. En France, on ne peut pas parler de prolifération, les labels alternatifs au LBC répertoriés
par la mission étant au nombre de deux. Ils sont complémentaires, au moins en partie, et répondent
à des besoins non encore couverts, soit en termes de thématiques (spécificités locales, urbaines
ou rurales) soit en termes de volumes (petits ou grands projets).
Une validation nationale des labels locaux pourrait leur donner une meilleure visibilité, acceptabilité
et reconnaissance, mais conduirait à un processus plus lourd. Les rapprocher du LBC pourrait
passer par l?intégration de méthodes locales dans ce dernier à l?occasion de révision et extension
de méthodes.
Comme vu supra le suivi systématique des initiatives locales tant en matière de fonds carbone que
de labels locaux est un préalable qui pourrait être mis en oeuvre par le Cerema. Il permettra
notamment de mieux apprécier les éventuels besoins de mise en cohérence entre le LBC et les
labels locaux.
3.3 La transparence : projets, financements, etc.
La transparence est un facteur important de construction de la confiance : les projets doivent être
décrits, les réductions ou séquestrations quantifiées, les financeurs présentés, et cela est plus ou
moins bien fait dans les dispositifs opérationnels existants comme le label Bas-Carbone, la SCIC
Climat Local de Toulouse et la Coopérative carbone de La Rochelle. Le prix de la tonne de carbone
n?est pas affiché systématiquement sur le site du LBC (les coûts ne sont même pas forcément
précisés, cela dépend des méthodes). Les rémunérations des acteurs (porteurs, intermédiaires)
ne sont en général pas documentées84.
Les masses financières en jeu allant croissant, il est souhaitable, sans porter atteinte au secret des
affaires, de conduire un travail méthodologique qui permette de préciser les équilibres
économiques du marché, au moins à l?échelle de chaque méthode.
3.4 Les additionnalités
La question de l?additionnalité est compliquée. Comme vu supra, elle recouvre au moins trois
84 Certaines études très détaillées sont cependant publiques, par exemple la synthèse fin décembre 2022 des
résultats à date du projet CarbonThink dans la région Grand est, en lien avec la méthode Grandes Cultures du LBC,
https://www.terrasolis.fr/carbonthink/diagnostics-carbone-synthese-des-resultats/
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https://www.terrasolis.fr/carbonthink/diagnostics-carbone-synthese-des-resultats/
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aspects : additionnalité climatique, juridique et économique.
L?additionnalité climatique est simplement une démonstration de l?efficacité de la méthode, et
renvoie à sa fiabilité. L?additionnalité renvoie aussi au caractère volontaire, non contraint
juridiquement, de la démarche. L?additionnalité économique, enfin, vise à déclencher des actions
mais sans les soutenir excessivement, ce qui est un exercice difficile, pour diverses raisons :
incertitudes sur le seuil optimal du reste à charge pour le porteur de projet, asymétrie d?information
sur les coûts réels, volonté affichée de certains acteurs d?avoir des compléments de financement
cumulables sans contrainte, etc.
Deux secteurs sont particulièrement concernés par l?additionnalité économique et demandent la
possibilité de cumuls du dispositif LBC et d?autres sources pérennes de financement :
- le secteur de la forêt qui nécessite un socle de financement public pour garantir son
renouvellement et remédier aux fragilités de la filière ;
- le secteur agricole qui fait l?objet d?aides au sein de la PAC, ce qui pose la question du
cumul du LBC avec les mesures MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques).
Cette approche doit prendre en considération le fait que des apports de financeurs privés ne sont
pas des aides au regard du droit communautaire.
Pour autant, il faut éviter de créer un éventuel effet d?aubaine, certaines méthodes LBC tentant de
le parer par un rabais en cas de cumul de financements.
3.5 Redondance et complémentarité avec d?autres dispositifs de
financement État
Les financements peuvent, via les acteurs, bénéficier à des projets, des méthodes, des dispositifs
de compensation carbone (plateforme, fonds, etc.). La diversité des modes d?intervention de l?État,
constatée en ce domaine conduit les porteurs de projet à choisir, dans la meilleure des hypothèses,
la source optimale, mais parfois, à l?inverse, complique le choix entre les opportunités offertes. Le
cas de La Rochelle montre bien comment un appel d?offre national qui n?était pas ciblé sur les
compensations carbone fut déterminant pour l?émergence du projet (cf. Annexe 9). Il convient donc
de conserver une vision relativement souple, plutôt que spécialiser les circuits, tout en permettant
aux préfets et à leurs services d?avoir un accès aisé à l?arsenal disponible.
Les contributions volontaires peuvent financer des projets qui par ailleurs sont éligibles à des aides
et financements publics, parfois plus généreux et/ou moins compliqués d?utilisation que la
labellisation, notamment celle du LBC, rigoureux mais exigeant (cf. concurrence entre France
Relance et LBC, par exemple pour la forêt). La redondance n?est pas forcément une fatalité, et le
recours à plusieurs financements (pourvu qu?il soit tracé correctement) n?est pas à exclure afin de
boucler le modèle économique, mais ne doit pas créer une charge administrative excessivement
lourde, pour les acteurs, surtout les plus fragiles ni conduire à des effets d?aubaine par des cumuls
de financements excédant le coût total des projets. Dans le cas du LBC, le cumul de financement
peut motiver des rabais, ce qui est une solution raisonnable.
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3.6 Les acteurs, les aspects économiques et leur régulation
3.6.1 Acteurs
Les acteurs principaux sont les financeurs (contributeurs volontaires) et les porteurs de projet. Ces
derniers peuvent être aidés en matière de conception, ingénierie, calcul carbone, calcul
économique, communication, etc.
La fiabilité des réalisations et les processus de labellisation requièrent vérification, audits et
contrôles, effectués par des acteurs compétents et habilités.
Enfin la mise en relation des porteurs de projets et financeurs repose le plus souvent sur des
intermédiaires divers : agrégateurs, plateformes d?intermédiation, etc.
Du point de vue de l?État, l?accompagnement des porteurs de projets est sans doute la première
priorité. Il importe également de veiller à la qualité, et notamment à la légèreté, des dispositifs
d?intermédiation, pour éviter qu?ils ne consomment trop de temps, d?énergie et de financements.
C?est là à coup sûr un des critères de jugement des dispositifs locaux d?accompagnement.
3.6.2 Aspects économiques
Les aspects économiques sont divers.
Comme vu supra en 2, la mise en place de fonds carbone est coûteuse. En pratique, seuls des
acteurs à trésorerie solide peuvent se lancer, ou alors à activité modérée. Le développement d?un
projet est aussi jugé coûteux en temps, ressource et expertise, y compris lors du processus de
labellisation. Les prix de la tonne de carbone sont élevés, mais la part financée par les contributeurs
volontaires, plafonnée par certaines méthodes, est parfois jugée par des porteurs de projet
potentiels ou leurs organisations insuffisante pour déclencher le passage à l?acte. Par ailleurs, les
frais de gestion peuvent être proportionnellement importants pour des projets de petite taille, qui
ne sont pas systématiquement encouragés par certaines méthodes du LBC.
Le prix élevé de la tonne de carbone ne bénéficie pas toujours en grande majorité au porteur de
projet, comme on pourrait pourtant l?attendre. Des taux de rémunération d?intermédiation proches
de 50 %, déraisonnables, ont été observés et des recommandations ont été formulées visant à les
plafonner à 25 ou 30 %. Une communication adaptée, mettant en valeur les démarches les plus
transparentes, est de nature à de réduire les comportements parasitiques ou abusifs en la matière.
La transparence en la matière n?est pas toujours assurée. De fait, elle n?est pas juridiquement
requise à ce jour, mais pourrait être encouragée par la prise en compte d?un bonus.
[à la DGEC] Afin d?éviter les effets d?aubaine pour les
intermédiaires au détriment des porteurs de projet, le label Bas Carbone pourrait
recommander la transparence sur les acteurs, y compris les intermédiaires, et
leurs rémunérations. Les projets rendant public le partage de valeur entre tous
les acteurs d?une transaction de compensation carbone volontaire devraient
bénéficier d?un bonus.
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3.7 Les modalités alternatives de financement
Dans un contexte où les certificats carbone sont alloués à des projets qui ne déboucheraient pas
sans financement spécifique, avec en général un reste à financer à charge du porteur de projet, il
n?est pas surprenant que des sources alternatives ou complémentaires soient recherchées afin
d?alléger ce reste à financer. En fin de compte, c?est l?intérêt du porteur de projet qui prime ; si le
cumul de contributions est interdit et si un dispositif est plus favorable qu?un autre, le plus généreux
sera préféré85. Si le cumul est permis, c?est en général à condition que soit démontrée l?existence
d?un reste à charge minimal.
Une illustration de ce comportement peut être trouvée pour les projets sylvicoles, pour lesquels co-
existent deux dispositifs : le dispositif LBC et le guichet France 2030, ce dernier permettant
d?atteindre un taux de 80 % d?aides publiques, ce qui explique qu?il soit privilégié presque
systématiquement.
[aux gestionnaires des dispositifs d?aides ] Laisser ouverte la
possibilité de cumul entre dispositifs d?aides, dans la limite de 80 % du coût des
projets.
Les développements ci-dessous examinent des modalités alternatives ou complémentaires pour
financer les projets susceptibles de stocker du carbone.
3.7.1 Coopérations territoriales, contrats de réciprocité
Les contrats de réciprocité 86 sont explicitement cités dans la lettre de mission comme une
possibilité inspirante de coopération territoriale, offrant à un territoire urbain la faculté de financer
de manière volontaire des services environnementaux (y compris séquestration ou réduction
d?émission) fournis par des territoires ruraux proches.
Ce dispositif souple et évolutif, outil d?accompagnement de porteurs de projets, est utilisé
aujourd?hui de façon à la fois diffuse et diverse. À ce jour, la mission n?a pas connaissance d?actions
déployées par ce biais autour des compensations carbone. Rien ne s?oppose à ce que la
quantification des réductions d?émission ou de la séquestration soit inscrite dans ces contrats de
gré à gré, ce qui serait indispensable en cas d?objectif partagé de compensation.
Le marché carbone volontaire ayant vocation à mobiliser prioritairement des acteurs privés, ces
contrats envisagés entre CT n?apparaissent pas cependant à première vue les mieux adaptés à un
dispositif de type fonds carbone local, sauf à offrir un périmètre large à une démarche issue d?une
entité à dominante urbaine.
La question du périmètre du fonds lui-même ou de la structure qui l?anime est en revanche
essentielle pour permettre aux acteurs des territoires très urbanisés d?avoir accès à des projets de
séquestration carbone principalement à l?oeuvre dans les territoires ruraux. L?exemple de la
85 Une note de la profession agricole au MTECT en date de juillet 2023 envisage même l?option, pour un agriculteur,
de choisir la plus avantageuse des versions successives d?une même méthode LBC au moment de l?audit,
indépendamment de la version valide à la date de labellisation du projet.
86 Initiés par le comité interministériel aux ruralités du 13 mars 2015, les « contrats de réciprocité ville-campagne
sont une forme innovante et souple de contractualisation « horizontale ». Ils doivent favoriser les partenariats d?égal
à égal entre ville et campagne dans des domaines comme les circuits courts, la télémédecine, l?enseignement à
distance, le traitement et la valorisation des déchets, etc.
PUBLIÉ
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coopérative rochelaise, qui rayonne bien au-delà du ressort de la communauté d?agglomération,
l?illustre bien.
Il est légitime d?encourager le développement de démarches à des échelles associant des zones
urbaines et des espaces ruraux.
3.7.2 Politique agricole commune, primes de filière
Selon la profession agricole (cf. supra), il existe un certain flou sur la possibilité pour un agriculteur
de cumuler les différents dispositifs de financement crédits carbone avec les primes filières et aides
publiques, en particulier dans le cadre de la PAC. Le blocage partiel ainsi perçu est lié à la règle
de l?absence de double compte (selon la profession difficilement compatible avec des exigences
de rapportage de l?empreinte carbone sur l?intégralité de la chaîne de valeur -scope 1 à 387), qui
semble néanmoins incontournable en principe. De fait, le LBC s?attache aux émissions et non aux
empreintes.
Une comptabilité permettant aux agriculteurs de tenir compte de réductions d?émissions aval se
ferait au détriment d?acteurs aval, et serait plus complexe.
Les MAEC mobilisées dans le cadre de la PAC présentent des similitudes avec les paiements pour
services environnementaux (PSE) (cf. infra). Dans certaines régions (Normandie, Hauts-de France,
Centre Val de Loire) est autorisé le cumul entre financements LBC et MAEC, dans d?autres
(Nouvelle Aquitaine) ce n?est pas possible. Ce cumul est explicitement envisagé dans certaines
méthodes (intrants agricoles), et donne lieu à un rabais. Il pourrait faciliter la valorisation
opérationnelle des très nombreux diagnostics carbone financés par l?État et les régions.
Au regard des incertitudes que ces situations génèrent, il serait souhaitable que les conditions
d?articulation entre les mesures de la PAC et la mobilisation des projets de compensation carbone
soient précisées par le ministère de l?agriculture.
3.7.3 Paiements pour services environnementaux
La compensation carbone volontaire est assimilable à un PSE88, comme vu supra.
Les PSE ne sont donc pas une modalité différente des crédits carbone mais ces derniers sont une
déclinaison de PSE.
A cet égard le rapport cité en note 88 recommande de les assimiler à des revenus forestiers
relevant des bénéfices agricoles (plutôt que de la rémunération de prestation de service) et éligibles
aux dispositions de l?article 76 du Code Général des Impôts.
Ce même rapport recommande également de développer des PSE biodiversité-sols selon des
modalités inspirées du LBC. Comme vu précédemment une telle orientation soulève très vite la
question des co-bénéfices réciproques, co-bénéfices biodiversité dans le cadre du LBC ou co-
bénéfices carbone dans le cadre des PSE biodiversité.
La mission souligne l?impérieuse nécessité d?un travail conjoint de la DGEC et de la DGALN afin
d?éviter une organisation en silo qui verrait la juxtaposition de dispositifs spécifiques pilotés par
chaque administration, dispositifs qui pourraient soutenir des projets maximisant un résultat dans
87 Scope 1 correspond aux émissions directes, 2 aux émissions indirectes liées à l?énergie utilisée lors de la
production, 3 aux autres émissions indirectes (notamment achat de marchandise et services).
88 Mis en place en 2018 par le Ministère de la transition écologique et les Agences de l?eau, ce dispositif d'aides
rémunère les services environnementaux rendus par les agriculteurs et incite à la performance environnementale
des systèmes d?exploitation agricole. Cf. https://pse-environnement.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif . Cf.
aussi rapport Igedd CGAAER de mai 2023 « les paiements pour services environnementaux forestiers »
PUBLIÉ
https://pse-environnement.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif
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un champ et malheureusement négatifs sur l?autre.
A titre illustratif de certaines marges de progrès possibles, la mission a noté qu?aucune réflexion
commune n?est engagée sur les liens paysage- carbone dans les travaux sur le label Grand Site
de France. La labellisation Écoquartiers ville durable est en lien avec la méthode arbre en ville du
LBC, or la DGALN n?est consultée qu?une fois la méthode écrite. La DGALN porte en lien avec le
CGDD (commissariat général au développement durable) les PSE sur le maintien des haies en
s?appuyant sur l?AFAC-Agroforesteries89. Elle se confronte selon ses propres termes à la méthode
haies portée par la CRA (chambre régionale d?agriculture) Pays de Loire, considérant l?entrée
climat comme insuffisante au regard de la biodiversité. La coexistence de deux dispositifs nuit à la
lisibilité. De même, le Plan Eau prévoit des PSE zones humides et des PSE forestiers : la
nécessaire articulation avec le LBC devra être travaillée ensemble par les directions.
La mission a par ailleurs noté que le CGDD avait lancé une évaluation des PSE auprès des
agences de l?eau, dont le résultat est attendu en octobre 2023 et qui pourra utilement alimenter
ces travaux communs.
Les entreprises financeurs potentiels de ces PSE inscrivent d?ailleurs ces financements dans leur
RSE et prennent donc en compte tant la question carbone que celle de la biodiversité et plus
largement l?ensemble des ODD.
La mission recommande un travail conjoint de la DGEC et de la
DGALN afin d?éviter la juxtaposition de dispositifs spécifiques de type paiements
pour services environnementaux pilotés par chaque administration.
3.7.4 Certificats d?économie d?énergie
Les certificats d?économie d?énergie 90 ont pour l?énergie un rôle similaire à celui d?une
compensation carbone, avec la différence que les CEE sont financés par les obligés. En revanche,
la question de la coexistence de financement entre CEE et compensation volontaire est
directement traitée dans certaines méthodes relevant du LBC, par le biais de rabais ou d?exclusions.
Il est rappelé que, juridiquement, ces certificats ne sont pas des aides publiques. Leur cumul
éventuel avec l?achat de crédits carbone renvoie essentiellement à la nécessité d?éviter des
surfinancements, et donc à la transparence des coûts. Il importe donc, lors de l?approbation des
méthodes, de veiller à la façon dont ils sont pris en compte.
3.7.5 Mécénat
Le mécénat, alternative possible à la contribution carbone volontaire, induit de facto un financement
public automatique lorsque le bénéficiaire est éligible 91 , en raison des allègements fiscaux
88 Association Française des Arbres Champêtres Agroforesteries
90 Cf. par exemple https://www.ecologie.gouv.fr/dispositif-des-certificats-deconomies-denergie
91 Le bénéficiaire doit être un organisme sans but lucratif pour l'exercice d'activités présentant un intérêt général
(dont organismes d'intérêt général concourant à la défense de l'environnement naturel, fondations ou associations
reconnues d'utilité publique, sociétés ou organismes publics ou privés agréés par le ministère chargé du budget,
communes ou syndicats de gestion forestière dans le cadre d?une activité d?intérêt général concourant à la défense
de l?environnement naturel)
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/dispositif-des-certificats-deconomies-denergie
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correspondants92. Il serait d?autant plus pertinent, donc, d?évaluer la place qu?il occupe.
De plus il met l?accent sur la contribution monétaire plus que sur la contribution à la décarbonation,
et la communication peut prendre le pas sur l?efficacité. Mais il est également choisi par certains
acteurs pour se protéger de tout risque d?accusation de greenwashing dans la mesure où leur
communication ne portera pas sur les tonnes de carbone évitées ou stockées.
Mécénat et labellisation peuvent être utilisés par les mêmes acteurs, comme le montre l?exemple
du fonds de dotation Plantons pour l?Avenir, lié à Alliance Forêt Bois93.
Compte tenu de l?orientation actuelle du LBC vers des projets de stockage rapide de carbone et
de production, le mécénat est perçu par certains acteurs (forêt) comme une option de financement
de projets « premium », coûteux car difficiles (terrain montagneux, végétation concurrente, etc?).
Il serait intéressant de mettre en place un suivi des engagements au titre du mécénat, en matière
de compensation carbone.
92 Réduction de l?impôt sur les sociétés, égal à 60 % de la somme versée, plafonné à 5 % du chiffre d?affaire pour
un CA supérieur à 2 M¤ et 20 k¤ pour un CA inférieur ; pour les particuliers, réduction de l?impôt sur le revenu égale
à 66 % de la somme versée dans la limite de 20 % du revenu imposable, avec possibilité de reporter l?excédent sur
les cinq exercices suivants
93 qui par ailleurs utilise le LBC pour des opérations de reboisement par résineux ou peupliers après coupe rase.
PUBLIÉ
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Conclusion
La prochaine stratégie nationale bas-carbone fixera le nouveau cadre que se donne notre pays
pour atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050. Chacun mesure aujourd?hui tant l?importance
de l?enjeu que celle des transformations de nos modèles de production et de consommation que
cela implique. Dans cette perspective, la compensation des émissions de carbone est un vecteur
de changement, qui ne doit pas occulter la priorité accordée aux réductions d?émissions.
Pour autant, les démarches locales s?inscrivant dans cette approche ont le mérite d?illustrer le fait
que nous sommes face à une responsabilité partagée, qui nous invite au surplus à être attentif plus
encore à l?équilibre écologique global. Au-delà des tonnes de carbone évitées, dont le volume est
faible au regard des objectifs nationaux, leurs vertus pédagogiques sont donc tout à fait
intéressantes. Cela suffirait à soi seul pour que l?État veille à l?articulation optimale entre les outils
qu?il met en place et les initiatives des collectivités territoriales.
Le cadre général existe et ne justifie pas de bouleversement. Il s?agit bien plutôt d?ajuster les outils
actuels, dans une logique de coordination renforcée et de transparence accrue, pour accompagner
des dynamiques réelles, mais qui restent souvent dispersées,
François Philizot
Sophie Mougard
Jean-Michel Nataf
Inspecteur général de
l'administration
Ingénieure générale des
ponts, des eaux et des forêts
Ingénieur général des ponts,
des eaux et des forêts
PUBLIÉ
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Annexes
PUBLIÉ
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Annexe 1. Lettre de mission
PUBLIÉ
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PUBLIÉ
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PUBLIÉ
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
BIDGRAIN Théodore
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur adjoint de cabinet 26/5/2023
THIERY
Mickaël
Direction Générale de l'Energie et du
Climat, Service climat et efficacité
énergétique
Chef du département de lutte
contre l'effet de serre
SCEE/DLCES
8/6/2023
JOUBIN Maguelonne
Direction Générale de l'Energie et du
Climat, Service climat et efficacité
énergétique
Chargée de mission
DGEC/SCEE/DLCES/PCA
8/6/2023
BOURRON Stanislas
Agence nationale de la cohésion des
territoires ANCT
Directeur général 13/6/2023
GUTTON Jérôme
Agence nationale de la cohésion des
territoires
Directeur général délégué 13/6/2023
JIGUET Judith
Direction Générale de l'Aménagement,
du Logement et de la Nature
Directrice de projet restauration,
renaturation, compensation
14/6/2023
LENDI RAMIREZ Fanny
Direction Générale de l'Aménagement,
du Logement et de la Nature
Adjointe au chef de bureau,
Sous-direction territoires et
usagers, Mission dialogue
territorial et impact
14/6/2023
DARSES Ophélie CGDD
Chargée de mission auprès du
chef de Service de l'économie
verte et solidaire
14/6/2023
ASENSIO Timothée DGALN
Conseiller au cabinet DGALN en
charge du suivi parlementaire &
associations élus locaux
14/6/2023
MARTINEZ Nathalie Ademe
Spécialiste fond Carbone, pôle
« trajectoires bas carbone »
16/6/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
LEFEBVRE Hervé Ademe
Chef de pôle « trajectoires bas
carbone »
16/6/2023
KARLESKIND Simon
Ministère de la transition écologique et
de la cohésion des territoires
Conseiller territorialisation de la
transition écologique et
innovation
19/6/2023
BONNET François Ministère de la transition écologique Délégué ministériel forêt bois 21/6/2023
BERTEAUD Pascal Cerema Directeur général 21/6/2023
LASSERRE Virginie Cerema
Directrice de Projets Bas-
Carbone et Adaptation au
Changement Climatique
21/6/2023
MAESTRACCI Sylvain
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Directeur de cabinet adjoint 22/6/2023
De REDON Louis
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Conseiller ressources naturelles,
biodiversité et forêt-bois
22/6/2023
De MALLEVILLE Olivia Régions de France
Chargée des questions
environnementales
22/6/2023
SARTON du JONCHAY Paul Régions Grand Est
Directeur adjoint, Direction
Énergies, Climat et Économie ,
Circulaire
22/6/2023
BIDARD Luc Région Occitanie
Responsable de Mission, Pacte
Vert et Changement Climatique,
Direction générale des services
22/6/2023
GRANDMOUGIN Benoît Régions Grand est
Directeur, Direction de l?Eau, de
la Biodiversité et du Climat
22/6/2023
BOULAY Floriane Intercommunalités de France Déléguée générale 23/6/2023
CEBILLE Orianne Intercommunalités de France
Chargée de mission
environnement
23/6/2023
CONTREPOIS Anaelle Intercommunalités de France
Conseillère environnement
déchet éco circulaire et
agriculture
23/6/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
COREAU Audrey
Commissariat général au développement
durable
Cheffe de service, Service de
l'économie verte et solidaire
28/6/2023
HARDELIN Julien CGDD Chef du bureau biodiversité 28/6/2023
ROUSSET Olivier Office National des Forêts Directeur général adjoint 28/6/2023
DELEUZE Christine Office National des Forêts En charge des questions carbone 28/6/2023
RIOU Guillaume Région Nouvelle Aquitaine Vice -Président 28/6/2023
POUPARD François Région Nouvelle Aquitaine Directeur général des service 28/6/2023
GUST Marion Région Nouvelle Aquitaine
Directrice générale adjointe des
services
28/6/2023
CHASSAING Béatrice Région Nouvelle-Aquitaine
Directrice de l'Energie et du
Climat
Pôle Développement
Economique et Environnemental
BELLASSEN Valentin
Institut national de la recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et
l?environnement
Senior researcher 28/6/2023
FERY Pierre Banque des Territoires
Direction innovation et
opérations, direction de
l?investissement
29/6/2023
CHAUVE Antoine Banque des Territoires
Chargé d'investissements en
environnement, biodiversité et
crédit carbone
29/6/2023
BONNAUD-JOUIN Isabelle Banque des Territoires
Responsable du pôle Entreprises
Publiques Locales
29/6/2023
BRUNOT Stéphane
Direction générale des collectivités
locales
Directeur général adjoint 29/6/2023
ROBINET François
Direction générale des collectivités
locales
Adjoint au chef du bureau des
interventions économiques,
Sous-Direction des Finances
29/6/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 60/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
Locales et de l'Action
Economique
SOLA Melvin
Direction générale des collectivités
locales
Rédacteur au bureau des
interventions économiques
29/6/2023
BOUVATIER Sébastien
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises, bureau en charge du
changement climatique
30/6/2023
LEGUIEL Marion
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises, bureau en charge du
changement climatique
30/6/2023
VILLETTE Marie Ville de Paris
Secrétaire Générale de la Ville de
Paris
30/6/2023
CROQUETTE François Ville de Paris
Directeur de la Transition
Écologique et du Climat
30/6/2023
RONDEAU Guillaume PME Ilao (PME contributrice de la SCIC)
Responsable activités thermique
et énergétique
4/7/2023
BASSELIER Nicolas Préfecture de la Charente Maritime Préfet 4/7/2023
CAYRON Emmanuel Préfecture de la Charente Maritime Secrétaire général 4/7/2023
HAUTIER Thierry
CCI Charente Maritime, Société
Atlantech
Président 4/7/2023
FORFAIT Simon Préfecture de Charente Maritime Stagiaire INSP 4/7/2023
ROSTAING Anne Coopérative carbone La Rochelle Directrice générale 4/7/2023
Du HAMEL Louis
Crédit agricole mutuel de Charente-
Maritime et Deux-Sèvres
Directeur des entreprises et du
numérique
4/7/2023
CHAPTAL de CHANTELOUP Bruno
Banque des territoires, Charente
Maritime
Directeur territorial 4/7/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
LECLERC Frédéric
Office public de l?habitat de
l?agglomération de La Rochelle
Directeur général 4/7/2023
MARMOTTAN Aude
Office public de l?habitat de
l?agglomération de La Rochelle
Cheffe de projet transverse 4/7/2023
VERMERSCH Jean-Michel
Sociétaire de la Coopérative Carbone La
Rochelle
Citoyen porteur de projet 4/7/2023
PASTUREAU Geoffrey Agglomération de la Rochelle
Chargé de développement de la
démarche LRTZC
4/7/2023
PHILIPPONNEAU Christophe TIPEE Directeur général 4/7/2023
GUEY
Raphaëlle PMIE Atlantech
Cheffe de projet Energie &
Innovation ? Chargée d?animation
PMIE Atlantech
4/7/2023
FOUNTAINE Jean-François Agglomération de la Rochelle
Maire, président de la
communauté d?agglomération
5/7/2023
BLANCHARD Gérard Agglomération de la Rochelle
Vice-président de la communauté
d'agglomération en charge de la
stratégie bas carbone
5/7/2023
LEGUET Benoît I4CE Directeur 7/7/2023
TRONQUET Clothilde I4CE
Cheffe de projet ? Certification
carbone
7/7/2023
PERRUSSEL Joffrey France Urbaine
Communauté d'agglomération de
La Rochelle
10/7/2023
DOUBLET Florent France Urbaine Métropole du Grand Paris 10/7/2023
BORDIER Cécile France Urbaine Ville de Paris 10/7/2023
SCHAUSI Laurence France Urbaine Le Mans Métropole 10/7/2023
MOUSSARD
Stéphanie France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
HENOCQUE Tanguy France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
AUBOURG Lise France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
BRIAND Mélanie France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
PINA Corinne France Urbaine Métropole Aix-Marseille Provence 10/7/2023
BEREL Marine France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
GAGLIARDI Belén France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
AMMENDOLEA Maxime France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
FIEMS François France Urbaine Métropole Européenne de Lille 10/7/2023
PATILLET Laetitia France Urbaine Bordeaux Métropole 10/7/2023
LAVAUD Julien Climat Local Associé gérant 11/7/2023
CHASSARD Simon
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur de cabinet 11/7/2023
BIDGRAIN Théodore
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur adjoint de cabinet 11/7/2023
ALLAIN François
École nationale des Ponts et chaussées
(ENPC), Laboratoire Techniques,
Territoires et Sociétés (LATTS)
Doctorant École des Ponts /
ADEME
12/7/2023
COUTARD Olivier
CNRS - Laboratoire Techniques,
Territoires et Sociétés (LATTS)
Chercheur CNRS-LATTS
Université Paris-Est
12/7/2023
BOULET Philippe
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Directeur général adjoint 13/7/2023
SANDIANI Sam
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Responsable pilotage stratégique 13/7/2023
ARMENGAUD Marie Luce
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Développement international 13/7/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
POYER Luc
France Nouvelle Energie, Projet
Contadour
Mandataire 13/7/2023
MARTINEZ Gilles Avive-Energie, Projet Contadour
Ingénieur forestier, pilote du
projet
13/7/2023
MOINARD Celia DGALN/DHUP/AD5 Adjointe au chef de bureau 13/7/2023
LANCIEN Yann DGALN/DHUP/AD4 Chargé de mission 13/7/2023
CHARIEAU Corentin DGALN/DHUP/AD5 Chargé de mission 13/7/2023
BEREL Maud DGALN/DEB/CASP-PP Chargée de mission 13/7/2023
ALBOUY Delphine DGALN/DEB/CASP-PP Cheffe de la mission 13/7/2023
DROUY Florence DGALN/DHUP/AD4 Cheffe de bureau 13/7/2023
WERMELINGER Éléa DGALN/DHUP/QV1 Cheffe de bureau 13/7/2023
HAJJAR Joseph
Secrétariat général à la planification
écologique
Directeur du programme climat 31/8/2023
PUGNERE Valentin
Secrétariat général à la planification
écologique
Analyste Pôle territorialisation 31/08/2023
CUMENGE Gabriel Direction Générale du Trésor
Sous-directeur des banques et
des financements d'intérêt
général
31/8/2023
AYACHE Mikhaël Direction Générale du Trésor
Chef du bureau du financement
du logement et d'activités
d'intérêt général
31/8/2023
THOINET Mélanie Direction générale du trésor 31/8/2023
ESCANDE-VILBOIS Sylvie DGALN/MP Chef de la mission performance 01/09/2023
ROBINET Thomas
Forestière CDC, direction des solutions
fondées sur la forêt
Chargé de mission 8/9/2023
De COINCY Cécile
Forestière CDC : direction des solutions
fondées sur la forêt
Directrice 8/9/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 64/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
DEZA Antoine
Forestière CDC : direction des solutions
fondées sur la forêt
Chargé de mission 8/9/2023
PUBLIÉ
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collectivités territoriales
Page 65/125
Annexe 3. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Appel à projets
AB Agriculture biologique
ACCLENA Association Carbone Climat environnement
Nouvelle Aquitaine
ACTEE Action des collectivités territoriales pour l?efficacité
énergétique
ACV Analyse de cycle de vie
AdCF Assemblée des Communautés de France,
désormais?Intercommunalités de France
ADEME Agence de la transition écologique
AFAHC Association française des arbres et des haies
champêtres
AFAC Association Française des Arbres Champêtres
AG Assemblée générale
ALEC Agence locale de l?énergie et du climat
AMI Appel à manifestation d?intérêt
AMO Assistance à maîtrise d?ouvrage
AMP Aix Marseille Métropole
ANCT Agence nationale de la cohésion des territoires
AREC Agence régionale énergie climat
ARTB Association Recherche Technique Betteravière
ARTE Agence régionale de la transition écologique
BBC, BBCA Bâtiment bas carbone
BdT Banque des territoires
BEGES Bilan d'émissions de gaz à effet de serre
CCB Climate, community and biodiversity
CCNUCC Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques
CA Conseil d?administration
CCI Chambre de commerce et d?industrie
CCP Code de la commande publique
CCS Carbon capture and storage
CDC Caisse de dépôts et consignations
CDV Cycle de vie
CEE Certificat d?économies d?énergie
CER Certified Emission Reduction (cf. URCE)
CEREMA Centre d'études et d'expertise sur les risques,
l'environnement, la mobilité et l'aménagement
PUBLIÉ
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collectivités territoriales
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Acronyme Signification
CGAAER Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture
et des espaces ruraux
CGDD Commissariat général au développement durable
CGCT Code général des collectivités territoriales
CGU Conditions générales d?utilisation
CGV Conditions générales de vente
CL Collectivité locale
CNPF Centre national de la propriété forestière
CNRS Centre national de la recherche scientifique
COP Conference of parties
COPIL Comité de pilotage
CORSIA Carbon Offsetting and Reduction Scheme for
International Aviation
CRA Chambre régionale d?agriculture
CRREF Coupes rases et renouvellement des peuplements
forestier en contexte de changement climatique
CRTE Contrat de relance et de transition écologique
CS Conseil de surveillance
CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment
CT Collectivité territoriale
CTE Contrat de transition écologique
CTIFL Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et
Légumes
DDT Direction départementale des territoires
DDTM Direction départementale des territoires et de la
mer
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DED Données environnementales par défaut
DETR Dotation d?équipement aux territoires ruraux
DG Directeur général
DGALN Direction générale de l?aménagement, du
logement et de la nature
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DGPE Direction générale de la performance des
entreprises
DGT Direction générale du trésor
DHUP Direction de l?habitat, de l?urbanisme et des
paysages
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de
l?agriculture et de la forêt
PUBLIÉ
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collectivités territoriales
Page 67/125
Acronyme Signification
DREAL Direction régionale de l?environnement, de
l?aménagement et du logement
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
ECOFOR Écosystèmes forestiers
EDF Électricité de France
ENPC École nationale des ponts et chaussées
EnR Énergie renouvelable
EPCI Établissement public de coopération
intercommunale
EPIC Établissement public industriel et commercial
ERU Emission reduction unit (cf. URE)
ESUS Entreprise solidaire d?utilité sociale
ETP Équivalent temps plein
ETS Emissions trading system (cf. SEQE)
EU-ETS European union emissions trading system
FCPF Forest carbon partnership facility
FDES Fiche de déclaration environnementale et sanitaire
FEADER Fonds européen agricole pour le développement
rural
FEDER Fonds européen de développement régional
FLAME Fédération des agences locales de l?énergie et du
climat
FNE France Nature Environnement
FSC Forest Stewardship Council
GCF Groupe coopération forestière
GES Gaz à effet de serre
GHG Greenhouse gas (cf. GES)
GIE Groupement d?intérêt économique
GIEC Groupe d?experts intergouvernemental sur
l?évolution du climat
GIP Groupement d?intérêt public
GPI Grand plan d?investissements
GST Groupe scientifique et technique
HCC Haut conseil pour le climat
HVE Haute valeur environnementale
I4CE Institut de l'Économie pour le Climat
IDELE Institut de l'élevage
IFIP Institut du porc
IFP Intermédiaire en financement participatif
IGA Inspection générale de l?administration
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Acronyme Signification
IGAS Inspection générale des affaires sociales
IGEDD Inspection générale de l?environnement et du
développement durable
IGF Inspection générale des finances
IGN Institut national de l?information géographique et
forestière
INRAE Institut national de recherche pour l'agriculture,
l'alimentation et l'environnement
INSP Institut national du service public
INTERBEV Association nationale inter-professionnelle du
bétail et des viandes
ITB Institut technique de la betterave
LATTS Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés
LBC Label Bas-Carbone
LCR Loi climat et résilience
LEADER Liaison entre actions de développement de
l?économie rurale
LIFE Programme européen pour l?environnement et le
climat
LRTZC La Rochelle Territoire Zéro Carbone
LULUCF Land Use Land Use Change and Forests (cf.
UTCATF)
MAA Ministère de l?agriculture et de l?alimentation
(2021)
MAEC Mesure agro-environnementale et climatique
MASA Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
MCTR Ministère des collectivités territoriales et de la
ruralité
MDP Mécanisme pour un développement propre
MEA Millenium ecosystem assessment
MEL Métropole européenne de Lille
MGP Métropole du Grand Paris
MOI Mediterranean institute of oceanography
MIOM Ministère de l?intérieur et des outre-mer
MOC Mise en oeuvre conjointe
MRP Monitoring and reporting program
MRV Monitoring reporting and verification
MTE Ministère de la transition énergétique
MTECT Ministère de la transition écologique et de la
cohésion des territoires
MTES Ministère de la transition écologique et solidaire
(historique)
PUBLIÉ
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Acronyme Signification
MUPPA (Loi portant) mesures d'urgence pour la protection
du pouvoir d'achat.
NOTRE (loi portant) nouvelle organisation territoriale de la
République
OACI Organisation de l?aviation civile internationale
OMM Organisation météorologique internationale
ONF Office national des forêts
ONG Organisation non gouvernementale
ONU Organisation des Nations unies
ORE Obligation réelle environnementale
ORIAS Registre unique des intermédiaires en assurance,
banque et finance
PAC Politique agricole commune
PACA Provence Alpes Côte d?azur
PCAET Plan climat air énergie territorial
PEFC Programme for the Endorsement of Forest
Certification
PETR Pôle d?équilibre territorial et rural
PIA Programme d?investissements d?avenir
PME Petite et moyenne entreprise
PNUE Programme des Nations unies pour
l?environnement
PSE Paiement pour services environnementaux
RAC Réseau action climat
RE Réduction d?émissions
RE 2020 Réglementation environnementale 2020
REA Réduction d?émissions anticipées
REDD Réduction des émissions issues de la
déforestation et de la dégradation forestière
REI Réduction d?émissions indirectes
RSE Responsabilité sociétale et environnementale
RT Réglementation thermique
RTE (gestionnaire de) Réseau de transport d?électricité
SA Société anonyme
SARL Société anonyme à responsabilité limitée
SAS Société par actions simplifiées
SCIC Société coopérative d?intérêt collectif
SCoT Schéma de cohérence territoriale
SEM Société d?économie mixte
SEML Société d?économie mixte locale
SEMOP Société d'économie mixte à opération unique
PUBLIÉ
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Acronyme Signification
SEQE Système d?échange de quotas d?émission
SGPE Secrétariat général à la planification écologique
SNAP Stratégie nationale des aires protégées
SNBC Stratégie nationale bas carbone
SNK Stichting Nationale Koolstofmarkt
SP Surface de plancher
SPL Société publique locale
SRADDET Schéma régional d?aménagement, de
développement durable et d?équilibre des
territoires
UE Union européenne
URCE Unité de réduction certifiée des émissions
URE Unité de réduction des émissions
UTCATF Utilisation des terres, changement d?affectation
des terres, et forêts (en anglais LULUCF)
VAN Valeur actualisée nette
VCS Verified Carbon Standard
WWF World Wide Fund for Nature
ZNIEFF Zone naturelle d?intérêt écologique, faunistique et
floristique
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 72/125
Annexe 4. Réchauffement climatique
Le mécanisme du réchauffement par effet de serre est compris depuis 1896. Sous l?action de
certains gaz dit gaz à effet de serre (GES), l?atmosphère, transparente au rayonnement solaire,
retient la chaleur réémise par le sol terrestre.
L?effet de serre « naturel » est principalement dû à la vapeur d?eau. Sans cet effet la température
moyenne terrestre serait de -18°C, avec cet effet elle est d?environ 15°C.
Les activités humaines (notamment combustion depuis la révolution industrielle au XIXème siècle)
sont à l?origine de l?effet de serre dit « anthropique », dont les deux tiers sont actuellement dus au
dioxyde de carbone CO2, un sixième au méthane CH4, et le reste à des composés à fort pouvoir
de réchauffement comme le protoxyde d?azote N2O, ou les hydrocarbure chlorés ou fluorés.
Une prise de conscience mondiale des enjeux environnementaux et climatique lors du sommet de
la terre de Rio de Janeiro en 1992 a, entre autres, mené à l?adoption de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), entrée en vigueur en 1994. Certaines
parties à la CCNUCC ont adopté en 1997 le protocole de Kyoto ayant pour objectif de réduire les
émissions de GES au niveau mondial. L'objectif adopté le 12 décembre 2015 par l'Accord de Paris
sur le climat lors de la « COP21 »94 est de limiter le réchauffement à 2 °C, et si possible 1,5 °C,
d'ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels. Il repose sur des engagements volontaires des
États. Outre la réduction des émissions (politique d?atténuation), une politique d?adaptation est
requise.
Pendant ces prises de conscience et engagements tardifs, la situation objective s?est dégradée.
Le groupe d?experts intergouvernemental sur l?évolution du climat (GIEC)95 indique dans son
dernier rapport de synthèse de mars 2023 que la température moyenne à la surface terrestre a
déjà crû de 1,1°C depuis l?ère préindustrielle et que l?humanité en est responsable, qui a émis
environ 60 GtCO2eq en 2019. Les projections correspondant aux engagements actuels de
réduction des émissions mondiales de GES pour les prochaines décennies mènent à un
réchauffement planétaire moyen de l'ordre de 2,8 °C (entre 2,2°C et 3,5°C) en 2100.
En France, selon le Haut Conseil pour le Climat (HCC)96, les émissions baissent à environ 400
MtCO2eq97 en 2022, ainsi que l?empreinte carbone98 (environ 600 MtCO2eq), mais le rythme
annuel de décroissance (2,7% pour les émissions brutes entre 2021 et 2022) reste deux fois trop
lent pour atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC)99, notamment en
raison des transports100, des bâtiments (diminution trop lente des consommations d?énergie), des
énergies renouvelables (EnR, en croissance trop lente), et aussi de l?affaiblissement du puits
carbone des forêts (mortalité, sécheresse ralentissant la croissance).
94 COP : « Conference of parties », notamment conférence des parties (d'où le nom COP 21) à la convention-
cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
95 Groupe d?experts créé en 1988 sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du
Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) à la suite d'une initiative politique internationale
96 https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/Presentation-ranc-2023_-Web.pdf
97 MtCO2eq : million de tonnes d?équivalent CO2, pour tenir compte du pouvoir de réchauffement global des
différents gaz à effet de serre (une tonne de méthane CH4 par exemple correspond à 25 tonnes de dioxyde de
carbone CO2).
98 Quantité de gaz à effet de serre (généralement en tCO2eq, tonnes équivalent CO2) émise par une activité, une
personne, un groupe ou une organisation, par sa consommation en énergie et en matières premières. Elle permet
ainsi de tenir compte pour un pays, des émissions liées à ses importations.
99 Feuille de route nationale pour lutter contre le réchauffement climatique, couvrant tous les domaines d?activité
humaine, et avec notamment un objectif d?émissions « nettes » nulles en 2050, c?est-à-dire que les émissions
résiduelles « incompressibles » de GES en 2050 seront « compensées » par des puits carbone.
100 Le transport est l?activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. En
2019, il représente 31 % des émissions françaises de GES. Depuis 1990, les GES des transports ont augmenté de
9 %. Elles sont stables depuis 2008, l?amélioration de la performance environnementale des véhicules ne
compensant pas l?augmentation de la circulation
PUBLIÉ
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/Presentation-ranc-2023_-Web.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 73/125
Ce dernier point est spécialement à relever pour la mission : la capacité de séquestration carbone
des forêts en France, garante des ambitions nationales de neutralité carbone à moyen terme
(2050), est en chute libre101. Les projets forestiers répondent à un besoin impérieux. Au-delà du
label Bas-Carbone, une politique publique adaptée à la diversité des peuplements forestiers est
nécessaire pour faire face à ce défi aux enjeux nombreux, complexes et parfois contradictoires.
101 Selon, par exemple, le Haut Conseil pour le Climat (HCC), « La quantité de carbone stockée par les puits de
carbone français du secteur UTCATF a diminué (-21 %) en 2021, alors que la sécheresse du printemps en 2022 et
les incendies de l?été auront contribué à détériorer les stocks de carbone des forêts sur la dernière année (données
non encore disponibles). La baisse du stockage de carbone de 2021 se concentre dans les forêts et est renforcée
par la hausse des émissions liées à l?utilisation des sols et à l?artificialisation.
La quantité de carbone stockée par le secteur UTCATF sur la période 2019-2021 est plus de deux fois inférieure à
celle attendue par la SNBC 2 pour la période. Les puits de carbone des forêts ont diminué fortement sur la période
récente à la fois à cause de l?augmentation de la mortalité des arbres et de la diminution de la productivité de la
forêt, plus importantes qu?anticipé dans la SNBC 2.
Une action pérenne de grande ampleur sera nécessaire pour régénérer la forêt, vu l?ampleur des dommages, avec
le développement plus important des produits bois à longue durée de vie et notamment le bois d'oeuvre, ce qui
nécessitera des incitations fortes et une maîtrise, notamment dans les dix ans à venir, des volumes de produits à
courte durée de vie, notamment le bois énergie (biomasse primaire). » Source :
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
PUBLIÉ
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
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Annexe 5. Standards et labels internationaux de
compensation carbone
La présente annexe résume l?« étude comparée des standards de compensation existants » 102
livrée le 22 mars 2022 par le cabinet de conseil I Care à la DGEC.
Les standards étudiés sont les 22 suivants :
Figure 14 : Standards de compensation carbone existants (Source: I Care,
DGEC)
Ne sont pas pris en compte les cinq acteurs suivants103 :
102 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-
text
103 Moor Futures est allemand, pas autrichien.
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 75/125
Figure 15 : Standards de compensation carbone non retenus dans l'étude
(Source : I Care, DGEC)
Les volumes de crédits validés en 2022 par standards, en MtCO2eq, étaient les suivants :
Figure 16 : Volumes de crédits carbone validés en 2022 (Source: I Care, DGEC)
Ainsi, hors le MDP (mécanisme de développement propre) et le MOC (mise en oeuvre conjointe)
du protocole de Kyoto, le standard dominant est le Verified Carbon Standard (VCS) de la fondation
américaine Verra. Les standards européens représentent des petits volumes.
Les prix moyens de la tCO2 en 2022 par standard sont les suivants :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 76/125
Figure 17 : Prix moyen de la tCO2eq en 2022 (Source: I Care, DGEC)
On observe une ligne de séparation entre standards internationaux (moins de 10 ¤ la tonne) et
européens (plus de 10 ¤ la tonne, et 30,29 ¤ en moyenne).
Les standards sont d?abord décrits selon la grille suivante :
Figure 18 : Grille de description des standards de compensation carbone
(Source: I Care, DGEC)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 77/125
Puis ils sont évalués.
« Les cinq critères les plus importants, appelés discriminants, sont les suivants :
- Mesurabilité : Il s?agit de vérifier que les émissions réduites, évitées ou séquestrées sont
quantifiées en tonnes équivalent CO2, par une méthodologie robuste et transparente.
- Vérifiabilité : La réduction, l?évitement ou la séquestration des émissions doit pouvoir être vérifiée
par un tiers, en général grâce à la publication d?un rapport détaillé sur le projet.
- Permanence : La réduction, l?évitement ou la séquestration des émissions ne peut pas être
temporaire : les émissions évitées, réduites ou séquestrées doivent l?être de manière permanente.
- Additionnalité : Les émissions évitées, réduites ou séquestrées doivent être additionnelles, c'est-
à-dire qu'elles n'auraient pas eu lieu sans la certification et le financement via le standard de
compensation
- Unicité : Pour être valable, le crédit carbone doit être unique et détenu et utilisé par une entité
unique. Par conséquent, le standard doit être transparent et permettre de tracer les crédits
carbones jusqu?au projet et financeur correspondant, à travers la tenue d?un registre par exemple.
D?autres critères additionnels ont ensuite été définis, et concernent des aspects en lien avec les
impacts positifs ou négatifs des projets sur les aspects socio-économiques et environnementaux.
En particulier, les aspects suivants ont été étudiés :
- Respect des droits de l?homme : Le projet de réduction, d?évitement ou de séquestration des
émissions, en particulier s?il est localisé dans un pays en voie de développement, doit respecter
les droits des populations et ne doit avoir aucune incidence sociale ou économique négative sur le
territoire considéré.
- Inclusion de critères sur les co-bénéfices environnementaux, sociaux et économiques liés au
projet : Ce critère étudie si les standards intègrent des exigences pour les projets sur des aspects
socio-économiques et environnementaux, en particulier sur les impacts liés à la biodiversité.
- Connexion avec les objectifs de développement durable (ODD) de l?Agenda 2030 de l?ONU : Le
projet d?évitement, réduction ou séquestration des émissions peut être aligné avec une partie ou
l?ensemble des 17 Objectifs de Développement Durable de l?ONU : éliminer la pauvreté, assurer
une éducation de qualité, réduire les inégalités, etc. »
Le récapitulatif de l?évaluation est tel que ci-après :
PUBLIÉ
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PUBLIÉ
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PUBLIÉ
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Figure 19 : Évaluation des standards de compensation carbone (Source: I
Care, DGEC)
Les standards sont en général mesurables (méthodologies de quantification revue de manière
interne puis externe et publiée sur site, prise en compte des fuites de carbone), et vérifiables
(publication des détails des projets et méthodes utilisées, certification puis audit par organisme
indépendant). La permanence, et l?additionnalité, notamment financière sont moins souvent
assurées. L?unicité des crédits émis est en général garantie par un registre avec rattachement à
un projet spécifique, le suivi de la vente des crédits (si autorisé) l?est moins. Les critères
complémentaires (co-bénéfices) sont rares, le label français « Bas carbone » étant une des
exceptions.
PUBLIÉ
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Annexe 6. Comparaison européenne
La mission a obtenu de la coopérative carbone de La Rochelle communication d?une comparaison
européenne d?acteurs en date du 21 octobre 2021.
Une synthèse des acteurs est présentée ci-après :
Figure 20 : Fonds carbone, benchmark européen (Source: coopérative
carbone de La Rochelle)
Ces initiatives restent de taille variable, avec des portefeuilles variant de quelques milliers à
quelques centaines de milliers de tCO2eq. Les prix du carbone sont en général de quelques
dizaines d?euros la tonne, avec des exceptions.
Nom Localisation Type Périmètre Secteur des
projets
Source de
financement
Année de
création
Prix tCO2eq
approximatif
Nombre de
projets à
date
Volumes
(MtCO2eq
à date)
Divers
Woodland
carbon
guarantee
UK Public National Forêts, sols Public (dans
le cadre du
woodland
carbon
guarantee)
+ privé (hors
cadre
woodland
carbon
guarantee)
2018 24 ¤ 95 698 214 Durée
jusqu?à 100
ans
National
Carbon
Market
Fundation ou
Stichting
Nationale
Koolstofmarkt
(SNK)
Pays-Bas Public/privé National Chaleur,
alimentation
élevage,
pneus de
voiture,
forêts et
plantation?
Public et
privé
2019 70 ¤ 19 1 968 Succède
(clarification)
à 3-4
marchés
volontaires
Registro de
huella de
carbono
Espagne Public National Forêts Privé
(entreprises)
En
développement
depuis 2017
25 ¤ 63 199 966
dont
30 105
vérifiées
1 ha
minimum, 30
ans
minimum
Moor Futures Allemagne Public Régional Tourbières Privé 2011 40-60 ¤ 10 en
construction
Environ
60 000
Climate
Austria
Autriche Privé National et
international
EnR,
transports
Public et
privé
(entreprises
et
particuliers)
2008 25 ¤ 300 entre
2008 et
2019
144 249
Puro.earth Finlande
(SUIsse,
Belgique)
Privé International Agriculture,
construction
Privé
(entreprises)
2019 20-586 ¤
(sic)
Programa
Voluntari de
Compensació
d'Emissions
Espagne,
Catalogne
Public Local Dépend des
AAP :
gaspillage
alimentaire,
énergie,
transports?
Privé
(entreprises
et
particuliers)
2016 10 ¤ 15 sur
2016-2018
3 723
BoCam Italie,
Bologne
Public Local Mobilité à
vélo
Privé
(entreprises)
2015 ? 1 18 065
PUBLIÉ
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Les enseignements du document sont les suivants :
« Cette étude met en lumière comment le concept de fond local du carbone dans le contexte du
marché du carbone volontaire peut être mise en pratique de diverses manières. Le regard croisé
sur ces différentes initiatives permet de souligner les points suivants :
Il y a un terrain favorable pour les initiatives locales afin de faciliter la proximité entre acheteurs,
vendeurs, porteurs de projets et organismes de coordination.
Il est important d?assurer la traçabilité et la transparence des dispositifs et des projets.
Le démarrage est coûteux : nécessite de l?investissement avant d?avoir les premiers résultats.
La gestion des fonds est généralement assurée par une structure dédiée. L?accompagnement et
le suivi des projets ainsi que la vente des crédits carbone étant parfois compliqué à gérer pour une
administration.
Les critères projets communs sont : quantification, vérification, permanence, additionalité & co
bénéfices.
La certification des méthodologies / projets / crédits carbone est généralement assurée par des
tiers indépendants.
Les registres de traçabilité des crédits carbone et les méthodologies de validation des projets sont
généralement rendus publiques.
Il ne faut pas sous-estimer l?effort de communication important pour expliquer le bien fondé des
initiatives, donner confiance et donner envie aux contributeurs.
Le côté « artisanal », par exemple le fait que le registre ne soit pas une plateforme informatique
mais un fichier excel crée parfois un peu de méfiance pour de gros acteurs qui souhaitent contribuer.
Les coûts de développement et de validation/vérification sont difficilement supportables par de
petits porteurs de projets. Il est nécessaire de les agréger pour pouvoir les valoriser. »
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 83/125
Annexe 7. Méthodes du label Bas-Carbone
Les méthodes du label Bas-Carbone émergent par un processus ascendant, en ce sens que
l?initiative des méthodes ne revient pas l?État mais aux porteurs de méthode, quels qu?ils soient. La
décision ou le refus (motivé) de la validation de la méthode, et la décision de sa révision ou de son
abrogation, est par contre du ressort de la DGEC. Une méthode est validée après examen et
itérations techniques entre experts. Un groupe scientifique et technique du label Bas-Carbone a
été créé le 15 septembre 2022 afin de formaliser le processus.
Les méthodes sont sous-tendues par des données et modèles scientifiques, plus ou moins
partagés. Les méthodes les plus récentes sont accompagnées de tableurs permettant, en rentrant
pour un projet ses données descriptives, d?effectuer automatiquement le calcul de la réduction des
émissions de carbone, ou de sa séquestration, des gains économiques attendus du projet (afin de
déterminer dans quelle mesure il a besoin de soutien), etc.
La cohérence entre méthodes est dans une certaine mesure assurée par l?examen, par le
pétitionnaire présentant une nouvelle méthode, des méthodes de champ similaire en cours de
développement. Elle peut aussi être assurée par le recours aux mêmes expertises. A contrario,
des méthodes de champs proches les unes des autres peuvent manquer de cohérence en raison
du recours à des corpus de connaissance différents ou non partagés.
Annexe 7.1. Méthodes labellisées
Annexe 7.1.1 Treize méthodes labellisées mi 2023
En juillet 2023, la liste des méthodes approuvées104 est la suivante :
« Dans le domaine de la forêt :
Trois méthodes développées par le Centre National de la Propriété forestière (CNPF) ont été
approuvées dans le cadre du label Bas-Carbone :
Boisement
Reconstitution de peuplement forestiers dégradés
Balivage (conversion de taillis en futaie sur souches)
Ces méthodes indiquent les étapes à suivre pour la réalisation de projets visant à développer les
différents leviers d?atténuation du changement climatique dans la filière forêt-bois.
Dans le domaine de l'agriculture :
Six méthodes agricoles ont été approuvées dans le cadre du label Bas-Carbone :
CarbonAgri : développée par l'Institut de l'élevage (Idele), cible les réductions d'émissions en
élevages bovins et de grandes cultures.
Haies développée par la Chambre d'Agriculture des Pays de la Loire, cible la gestion durable
des haies.
Plantation de vergers développée par la Compagnie des Amandes.
SOBAC'ECO TMM développée par l'entreprise SOBAC, cible la gestion des intrants.
Écométhane développée par l'entreprise Bleu Blanc Coeur, cible la réduction des émissions de
méthane d'origine digestive par l'alimentation des bovins laitiers.
Grandes cultures développée par Arvalis, Terres Inovia, l'ITB, l'ARTB et Agrosolutions, cible les
104 Source : https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone , juillet
2023
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 84/125
réductions d'émissions en exploitations de grandes cultures.
Dans le domaine du bâtiment :
Une première méthode dans le secteur du bâtiment "Rénovation" a été développée par le Centre
Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB). Elle cible les projets de rénovation de bâtiments
avec utilisation de matériaux notamment issus du réemploi.
Une deuxième méthode vient d'être publiée dans le secteur du bâtiment, la méthode "Bâtiment
Neuf Biosourcé", développée par l'association pour le développement du Bâtiment Bas Carbone
(BBCA), avec le soutien de plusieurs de ses membres et partenaires majeurs. La méthode cible
les projets de construction de nouveaux bâtiments neufs contenant des produits biosourcés en
quantités importantes.
Dans le domaine des transports :
Une première méthode dans le secteur des transports "Tiers-lieux" a été développée par Climat
Local et Relais d'Entreprises. Elle cible les projets de réductions des émissions du transport routier
par les télétravailleurs salariés qui utilisent des tiers-lieux dans les zones peu denses.
Dans le domaine marin :
Une première méthode dans le secteur marin "Herbiers de Posidonie" a été développée par EcoAct,
avec le soutien de Schneider Electric et de Digital Realty et le concours du Parc national des
Calanques, de l?université de Corse et du MIO. Elle cible les projets qui permettent la valorisation
du stockage de carbone séquestré au sein des herbiers de posidonie subissant des dégradations
dues aux ancrages sur la façade méditerranéenne de France. »
Ces méthodes sont récapitulées dans le tableau synoptique ci-après :
Nom Promoteurs Porteurs de
projet
Version en
vigueur
Durée Critères d?éligibilité Rabais Cobénéfices Commentaire
Boisement CNPF propriétaires
de terrains
non encore
boisés
V2 du
27/7/2020
30 ans,
vérification à 5
ans
Min. 0,5 ha, non boisé
pendant 10 ans, ?
20 % sans VAN,
5-15 %
incendie, 10 %
risques
généraux, 10 %
classe de
fertilité
2 max pour chacune des 4
catégories :
Socioéconomiques (8),
Sols (2), Biodiversité (4),
Eau (3)
En révision
Exemples de
prix : 40-
60 ¤/tCO2eq
(ONF), 30 ¤
(divers), pas de
prix (pas
d?acheteur)
Reconstitution
de peuplements
forestiers
dégradées
(Reboisement)
CNPF V2 du
27/7/2020
30 ans, audit à
5 ans
Catastrophe moins
de 5 ans avant dépôt,
40 % au moins des
tiges détruites.?
20 % sans
analyse
économique, 5-
15 % incendie,
10 % risques
généraux, 10 %
c lasses de
fertilité
2 max pour chacune des 4
catégories : Socio-
économiques (7),
Biodiversité (5), Sols (5),
Eau (3)
En révision
Exemples de
prix : 40-
60 ¤/tCO2eq
(ONF), 30 ¤
(divers), pas de
prix (pas
d?acheteur)
Conversion de
taillis en futaie
sur souches
(Balivage)
CNPF Propriétaire
forestier
V2 du
27/7/2020
30 ans Pas de résineux ou
de taillis en (très)
courte rotation ou
taillis sous futaie
20 % si
additionnalité
économique
non démontrée,
10 % risques
généraux, 0-
5 % selon
département
2 max pour chacune des 2
catégories : Biodiversité
(7), Socioéconomique (3)
CarbonAgri Idele Exploitations
agricoles
comprenant
au moins un
atelier
d?élevage de
bovins ou de
grandes
cultures en
France
V1 du
9/9/2019
5 ans,
renouvelable
Respect de la
réglementation pour
l?azote organique,
non décroissance du
stock de carbone,
évaluation des co-
bénéfices?
20 % si CEE,
20 % si risque
de non
permanence
(10 % pour
haies), 10 % si
scénario de
référence
générique
Biodiversité, diminution
des émissions
d?ammoniac (qualité de
l?air), bilan azoté (qualité
de l?eau), production
d?EnR, réduction de 30 %
de la consommation de
soja, surface en couverts
végétaux, diminution du
recours à l?irrigation,
commercialisation des
produits en circuit court
En révision
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 85/125
Grandes
Cultures
Institut
techniques du
végétal (Arvalis,
Agrosolutions,
Terres Inovia et
l?Institut
Technique de la
Betterave,
principalement)
Exploitations
agricoles
disposant d?un
atelier de
grandes
cultures
V1.1 du
23/7/2021
5 ans,
renouvelable
Respect de la
réglementation
Directive nitrates, ?
20 % si risque
de non
permanence,
20 % si CEE
sans
additionnalité,
20 % sans
additionnalité
économique,
1° % si scénario
de référence
générique, 5 %
si incertitude
carburant
EnR, lixiviation de nitrate,
réduction d?émissions
d?ammoniac (qualité de
l?air), usage de
phytopharmaceutiques,
consommation d?eau,
érosion des sols,
consommation en
phosphore, biodiversité,
demandes sociétales,
dynamiques territoriales,
qualité de vie au travail
Exemple de
prix de la
tCO2eq: 50¤
dont 39 ¤ à
l?agriculteur
Plantation de
vergers
La compagnie
des amandes et
Agrosolutions
Exploitation
agricole
V1 du
23/10/2020
20 ans, audit à
5 ans
Types de vergers,
densité, min. 50 %
enherbé, aides moins
de 5à % de
l?investissement, ?
10 % si risque
de non
permanence,
10 % si
références
incertaines,
10 % si
incertitudes de
calcul
Global (HVE ou AB),
Biodiversité (5) ; Eau (4),
Sols (3),
Socioéconomiques (4)
En révision
Haies Chambre
d?agriculture du
Pays de la Loire
Exploitation
agricole
V1 du
8/6/2021
5 ans
renouvelable
2 fois
Pas de MAEC
contractualisée, type
et diversité
d?essences ?
De 0 à 50 %
selon région si
manque de
données
locales, 10 %
risque de non
permanence
Environnement (11),
Socioéconomique (4)
Exemple de
prix :
100 ¤/tCO2eq
(Carbocage)
dont 92 ¤ à
l'agriculteur
Sobac?Eco TMM SOBAC,
entreprise
développant des
techniques de
fertilisation
Exploitation
agricole
V1 du
14/1/2021
5 ans,
renouvelable
Production végétale,
réduction d?intrants
30 % si terres
vers
déstockage C
(10% de bonus
si vers
stockage), 20 %
si MAEC, 20 %
si conversion
AB entamée,
forte diminution
de production,
Qualité de l?eau (2),
biodiversité (2),
consommation d?eau (1)
Ecométhane Association Bleu
Blanc Coeur
Exploitation
agricole avec
atelier bovin
lait
V1 du
23/8/2021
5 ans,
renouvelable
Rations alimentaires
sujettes à restrictions
10 % si
scénario de
référence
générique
Autonomie protéique (3),
circuits courts (1)
Bâtiment
biosourcé
Association pour
le BBCA autres
Maître
d?ouvrage de
projet
immobilier
V1 du
4/2/2023
Dépend des
travaux :
notification
avant
lancement,
audit jusqu?à 2
an après
livraison
Bâtiment collectif
neuf éligible Re2020
niveau 2025, label
BBCA ou autre,
SP>500 m², ?
10 % risques
généraux, et à
calculer selon
risque de
remplacement
de produit
stockeur
Biodiversité, bien-être,
environnement,
adaptation au
changement climatique,
atténuation du
changement climatique,
socioéconomique
Rénovation CSTB Tout porteur
(CT, tertiaire,
particulier?)
V1 de
8/2021
5 ans Rénovation,
réemploi, sinon
niveau BBC
rénovation
Selon scénario Socioéconomique (6),
confort et qualité sanitaire
(12), environnement (6),
biodiversité (5), sécurité et
accessibilité (3)
Tiers lieux Climat Local V1 (dite
« v6 ») de
6/2021
1 à 3 ans Pas dans programme
« Nouveaux liens »,
min. 10 tiers lieux ou
30 usagers,
communes peu
denses (< 1500
hts/km²), 10 tCO2e
réduite avant dépôt, 3
cobénéfices, ?
20 % si CEE en
cours de projet,
10 % effet
rebond du
télétravail
Qualité de l?air (1), énergie
et GES (3), localisation
(4), aménagement (2),
télétravail (1)
Herbiers de
posidonies
EcoAct, avec le
soutien de
Schneider
Electric et de
Digital Realty et
le concours du
Parc national des
Calanques, de
l?université de
Corse et du MIO
Toute
personne
privée ou
publique
habilitée à
intervenir sur
le domaine
maritime et
mettre en
oeuvre des
zones de
mouillage
V1 de
4/2023
10 ans
renouvelable
2 fois, calcul
fait à 10 ans
Herbiers de posidonie
présents ou passés
sur la zone, pressions
anthropiques
(ancrage), activités
palliatives
10 % incertitude
générale et
climatique,
10 % valeur par
défaut du stock
de carbone,
5 % (2
premières
ériodes) si
non
prolongation
Biodiversité (4), Eau (2),
Socioéconomique (6)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 86/125
Figure 21 : Méthodes existantes du label Bas-Carbone (Source: site LBC,
mission)
La quasi-totalité des méthodes actuelles validées sont donc antérieures à la date de création du
groupe scientifique et technique du label en 2022. Cela ne prête pas à conséquence, car avant la
création formelle de ce groupe scientifique et technique existaient des groupes de travail dédiés
aux méthodes en cours d?instruction, dont des comptes-rendus ont été communiqués à la mission,
qui montrent la tenue des débats.
La grande majorité des projets labellisés (cf. infra) ressortissent aux méthodes forestières
Boisement et Reboisement, et agricoles CarbonAgri et Grandes Cultures. La légère antériorité de
ces méthodes par rapport à d?autres n?explique pas leur quasi-monopole en matière d?adoption,
qui est plutôt dû, au moins en partie, à un portage par des acteurs professionnels puissants,
motivés et organisés, capables d?agrégation et d?accompagnement des projets et dont la capacité
financière permet de porter les dépenses liées au développement de méthodes.
Les méthodes actuellement labellisées sont loin de couvrir l?ensemble des champs du possible, ou
peuvent ne pas être adaptées à des projets existants, ce qui peut justifier le retard à l?adoption de
certaines méthodes nouvelles, ainsi (cf. infra) que le développement d?autres méthodes plus
adaptées.
Le développement d?une méthode du label Bas-Carbone est une opération perçue comme
coûteuse en expertise, en temps et en argent, souvent hors de portée des particuliers ou petites
structures, donnant lieu à des vérifications et itérations techniques. La fiabilité des méthodes
requiert sans doute de telles précautions, ainsi que d?ailleurs l?harmonisation des méthodes.
Il subsiste des interrogations, portant sur le label Bas-Carbone en tant que tel, et aussi sur les
détails techniques de méthodes spécifiques
Annexe 7.1.2 Des interrogations qui subsistent
A priori, la labellisation carbone requiert une grande fiabilité pour pouvoir émettre des certificats ou
attestations de réduction ou séquestration carbone, ces deux aspects (réduction ou
séquestration/stockage) devant incidemment être différenciés afin de bien rendre clair qu?une
action de « compensation » ne peut survenir qu?après que les meilleurs efforts de réduction ont été
effectués. L?usage de valeurs moyennes ou conventionnelles peut être trompeuse, comme elle a
pu l?être par le passé pour certains gestes d?efficacité énergétique financés par les CEE. Dans ces
conditions, la solidité des méthodes, leur examen et validation consensuelle par des experts
externes est un prérequis. De même, la certification ex post, après vérification, doit être préférée à
une attestation ex ante de réductions hypothétiques.
La mission a aussi examiné globalement les méthodes mais n?a pas mobilisé l?expertise requise
pour en juger, une telle analyse sortant largement du champ de la commande. Elle peut néanmoins
faire état d?étonnement sur certains aspects.
La méthode CarbonAgri traite de son intensité carbone en terme d?empreinte, mais le concept
même d?intensité carbone (émission de carbone par unité de production, métrique supposée
permettre de s?affranchir de la taille des exploitations) n?est pas structurellement favorable à une
réduction en termes absolus des émissions (cela dit, le bilan du projet FCAA n°2, regroupant 933
agriculteurs, donne une estimation de réduction de 558 989 tCO2eq, le risque à lever resterait donc
théorique); et pourtant la méthode fournit ses références en termes d?intensité carbone. Elle
mentionne le respect de la réglementation sur l?azote organique comme critère d?éligibilité, alors
que cela devrait aller sans dire. Elle évoque au futur l?étude 4/1000 de 2019, ou des typologies
remontant à des études de 2010 à 2013, et donc il est heureux qu?elle soit en cours de révision.
La méthode, pour être utilisée, requiert l?utilisation d?un outil de calcul externe (CAP?2ER) payant
alors que la complexité des calculs, même sur la base de tables de paramètres, n?empêche pas
d?autres méthodes de recourir à de simples tableurs (type excel) librement disponibles, mais
souvent protégés par mot de passe ; et le côté « artisanal » d?un tableur semble aussi de nature à
créer de la méfiance chez certains acteurs. Certaines formules semblent d?ailleurs inutilement
compliquées dans la méthode, et simplifiables. En cas de doublon de financement avec un CEE,
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 87/125
ou de non permanence, un rabais conventionnel de 20 % est effectué alors qu?il pourrait être dans
bien des cas bien supérieur. La taille d?échantillon lors des audits est faible, même si basée sur
des formules usuelles.
La méthode Grandes Cultures évoque des « inhibiteurs de nitrification », ce terme pourrait être
expliqué. Les cas de doublon avec des financements PAC ou CEE ne donnent lieu qu?à un rabais
de 20 %. Certains critères de co-bénéfices sont obligatoires, ce qui est bienvenu, mais n?en font
pas partie la biodiversité, le sociétal ou l?eau hors irrigation. Le tableur de calcul disponible renvoie,
pour les calculs de réduction d?émission, à des outils externes, Carbonextract ou CarbonFarm par
exemple.
La méthode Haies ne définit pas immédiatement et clairement les haies, mieux décrites dans
CarbonAgri. Le stockage par mètre linéaire semble élevé et demande à être justifié sur la base
d?hypothèses sur les dimensions des haies par exemple. Le scénario de référence se fonde sur un
recul tendanciel des haies en France, ce qui encourage des projets relativement peu ambitieux.
Des réductions liées à l?effet de substitution sont présentées, au risque de doubles comptes
possibles.
La méthode Boisements s?applique à des espaces boisés 10 ans auparavant et non 50 ans comme
dans des accords internationaux, le justifier serait utile. Une ORE (obligation réelle
environnementale105) finançant à plus de 50 % est motif d?exclusion, ce qui est sans doute sévère.
L?absence d?analyse économique n?apporte qu?un rabais de 20 %.
La méthode Reboisements appelle des remarques similaires à celles de la méthode Boisement,
de fait les deux méthodes comportent de vastes parties communes.
La mission a aussi consulté des porteurs de projet et collationné des retours (de représentativité
difficile à qualifier), mais qui font état de la complexité et du coût de développement « bottom up »
(ascendante) de méthodes, de leur incohérence entre elles. Quelques exemples de retours suivent.
En ce qui concerne les méthodes forestières, certaines utilisent des données internationales non
nécessairement adaptées à la situation française, ou des données anciennes non nécessairement
adaptées à la situation présente. Certains acteurs sont « juge et partie » en ce sens qu?ils
promeuvent des méthodes et ensuite portent des projets. Par ailleurs il existe peu d?articulation
avec les aides publiques existantes (il faut par exemple choisir entre le label Bas-Carbone et le
Plan de relance, plus simple et généreux), avec une compétition potentiellement délétère entre
subvention publique et financement volontaire privé. Le label Bas-Carbone encourage la pousse
rapide, avec un arbitrage à faire entre tonnes de carbone et co-bénéfices. Le prix du carbone
(notamment en montagne, en raison de travaux sur terrain en forte pente) est dissuasif par rapport
aux projets internationaux. Enfin l?instruction des projets varie suivant la région, en termes de délai
et d?exigence. En 2019, selon certains retours, les démarches étaient moins formalisées et plus
simples, actuellement elles sont souvent vécues comme lourdes, lentes et coûteuses. D?autres
retours considèrent le LBC comme un bel outil méritant popularisation.
En ce qui concerne les Grandes Cultures, les traitements par les services de l?État en régions
(Dreal) ne sont pas homogènes et doivent être harmonisées. Les dates de notification (jusqu?à
septembre) ne sont pas adaptées au calendrier agricole. La reconnaissance de réductions
d?émissions annuelles, selon certains acteurs, serait souhaitable malgré le prix d?audit corollaire.
Les règles de cofinancement devraient être clarifiées, les règles de calcul des tonnes de carbone
harmonisée, la méthode actualisée sur de nombreux points (rabais, facteurs d?émission, variations
de surface, références, audits).
La mission a aussi pris connaissance d?études argumentées d?associations sur le label Bas-
Carbone et les méthodes agricoles (RAC) et forestières (WWF, Canopée), dont les conclusions
présentées ci-après apparaissent dans leurs grandes lignes pertinentes à la mission.
105 Outil juridique créé par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, promulguée le
9 août 2016, permettant aux propriétaires fonciers de faire naître sur leur terrain des obligations durables de
protection de l?environnement. Cf. https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 88/125
Annexe 7.1.3 Position du Réseau Action Climat sur le label Bas-Carbone
et les méthodes agricoles
Le RAC (Réseau Action Climat) a publié le 16 novembre 2020 un « POSITIONNEMENT SUR LE
LABEL BAS-CARBONE ET LA MÉTHODE POUR LE SECTEUR AGRICOLE » 106 avec des
considérations générales sur le label Bas-Carbone puis spécifiques sur la méthode agricole
CarbonAgri. Ce document a été l?objet d?une mise à jour107 le 25 janvier 2023, qui constate la faible
prise en compte de ses recommandations de 2020 :
Recommandations du décryptage de 2020 Intégration dans le Label Bas-Carbone
Le label doit en priorité viser la réduction absolue des émissions de gaz à effet de
serre
Non
Le label doit être un outil de contribution à cet objectif climat de la France, et non
un outil de compensation
Non
Le label doit distinguer réduction des émissions (dans le sens diminution des
quantités de gaz à effet de serre émises) et séquestration
Non
Le label doit définir ce qu?est une émission évitée Non
Les financeurs doivent effectuer un travail de réduction des émissions à la source
avant d?avoir recours au Label Bas-Carbone
Partielle (pas de compatibilité nécessaire avec une trajectoire 1.5°C)
Le label ne doit pas rémunérer les pratiques ayant des externalités négatives
Non
Encadrer les termes de la contractualisation pour que la charge soit équitablement
partagée en cas de problème dans la conduite du contrat indépendamment de la
volonté de l?agriculteur
Non
Les services territoriaux de l?Etat doivent vérifier l?indépendance et les
compétences de l?auditeur lorsqu?ils sont différents de ceux énoncés par le label
Oui
Mettre en place un registre centralisé et public pour assurer la traçabilité des
contributions/crédits
En cours
Réaliser une étude d?impact sur les conséquences d?un tel label sur les impacts
socio- économiques, environnementaux et de bien-être animal
Non
Pour les filières ruminants, le label doit être conditionné à la transition vers les
élevages pâturants avec un minimum d?autonomie alimentaire sur l?exploitation et
ne présentant aucun atelier hors-sol
Non
La méthode CarbonAgri doit comptabiliser l?ensemble des émissions de
l?exploitation de scope 1, 2 et 3
Non
La méthode CarbonAgri doit, tout comme le label, prévoir une étude d?impact sur
les conséquences sur les prix du foncier, les impacts socio-économiques, sur la
biodiversité et le bien-être animal
Non
Figure 22 : Recommandations sur le label Bas-Carbone (Source: Réseau
Action Climat)
Ainsi, « En l?état, le label Bas-Carbone risque donc toujours de constituer un outil de greenwashing
en permettant à des entreprises privées de se revendiquer neutres en carbone grâce au
financement de projets qui, pourtant, peuvent avoir un impact négatif sur l?environnement et dont
les émissions de gaz à effet de serre peuvent même augmenter. (?) L?ambition environnementale
du label doit donc être rehaussée, notamment via :
? l?exclusion du système de mesure favorisant l?intensification des pratiques,
106 https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-
m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
107 https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-
jour.pdf
PUBLIÉ
https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-jour.pdf
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-jour.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 89/125
? l?obligation de diminution absolue des émissions des projets,
? le passage de co-bénéfices facultatifs à obligatoires,
? une meilleure prise en compte de la transition vers les élevages extensifs en plein air.
Le label Bas-Carbone, s?il prenait en compte les recommandations développées dans cette
publication, et avec les garde-fous appropriés, pourrait être un outil d?accompagnement à la
transition. En revanche, il ne peut se substituer à des politiques publiques pérennes, ambitieuses
et équitables et ne doit pas, au contraire, être un alibi pour revoir à la baisse l?ambition des
politiques publiques existantes ». Le document met aussi en garde contre une évolution spéculative
(cessibilité), pourtant appelée par certains investisseurs, et appelle à de la transparence en matière
de rémunération des intermédiaires. Le sujet des intermédiaire et l?encadrement de leurs
prélèvements est sensible. Le document du RAC l?illustre sur un montage financier type d?un projet
agricole label Bas-Carbone de France CarbonAgri. « Le mandataire, la structure de conseil et
l?agriculteur ont un taux de retour de la tonne de CO2 défini en amont (en bleu) tandis que celui
des intermédiaires (en rouge) dépend du prix d?achat négocié auprès des financeurs (en vert). ».
Figure 23 : Formation des prix ? montage financier type d?un projet agricole
LBC CarbonAgri (Source : Réseau Action Climat)
Ainsi le prix reçu par l?agriculteur porteur de projet est plafonné, mais ce que reçoit l?intermédiaire
n?est borné que par sa capacité de négociation face au financeur (dans un contexte certes
compétitif de prix bas). Le RAC note que les coûts techniques, administratifs et financiers peuvent
être importants, entraîner des commissions pouvant atteindre 40 % du crédit carbone, et
recommande que 75 % soit alloué au porteur de projet, au minimum.
Le document est aussi, entre autres, très sensible à la question de la réduction des émissions. Le
système favorise les forts émetteurs (principe du « pollueur payé », en raison de leur scénario de
référence non vertueux s?il est facilement améliorable, à la différence d?exploitations vertueuses où
les réductions sont plus difficiles (cf. figure infra).
Figure 24 : Réductions d'émissions et scénario de référence (Source: Réseau
Action Climat)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 90/125
De plus, des réductions peuvent être comptabilisées alors que les émissions absolues augmentent,
si la comptabilisation se fait au regard d?un scénario de référence tendanciel croissant (cf. infra,
figure de gauche). Le rapport insiste aussi sur l?importance de la comptabilisation séparée des
émissions et de la séquestration et milite pour qu?un projet augmentant les émissions ne soit pas
labellisé, quand bien même les émissions nettes (c?est-à-dire les émissions, dont est soustrait ce
qui est séquestré) seraient réduites, au motif, plausible, que les émissions sont certaines et la
séquestration incertaine (cf. infra, figure de droite).
Figure 25 : Émissions absolues et scénario de référence (gauche); émissions
et séquestration (droite)(Source: Réseau Action Climat)
Annexe 7.1.4 Position du World Wide Fund sur les projets forestiers du
label Bas-Carbone
Le World Wide Fund a publié en 2021 un document « LES PROJETS FORESTIERS DU LABEL
BAS-CARBONE - ANALYSE FACTUELLE ET VOIES D?AMÉLIORATION »108 examinant 76 projets
forestiers labellisés mi-février 2021, et pointant vers les voies d?amélioration du label « encore
jeune ».
108 https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-
carbone_WWF.pdf
PUBLIÉ
https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-carbone_WWF.pdf
https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-carbone_WWF.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 91/125
Figure 26 : Pistes d'amélioration des méthodes forestières du Label Bas-
Carbone (Source: WWF)
Entre autres, le document du WWF est sensible à la possibilité de monoculture des méthodes
forestières ou de recours aux espèces envahissantes, contestables du point de vue de la
biodiversité, voire de la résilience.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 92/125
Figure 27 : Essences plantées dans les projets du label Bas-Carbone (Source:
WWF)
Annexe 7.1.5 Position de Canopée sur les projets forestiers du label Bas-
Carbone
Enfin, en mai 2023, l?association Canopée a publié le document «BAS CARBONE, HAUTS
RISQUES - UNE ANALYSE CRITIQUE DES PROJETS FORESTIERS LABEL BAS-CARBONE EN
France »109, qui reconnaît les avantages par elle perçus du label Bas-Carbone (pilotage par les
pouvoirs publics, réduction d?émissions non échangeables), mais déplore sa faible intégration des
enjeux de biodiversité, ses garanties insuffisantes pour préserver le stock de carbone en forêt
(dans une perspective non interventionniste, donc, au rebours du label Bas-Carbone qui par
exemple considère qu?une forêt dont 20 % des arbres dépérissent peut être rasée), et aussi de
« nombreuses limites méthodologiques pour chiffrer les gains carbone réels d?un projet (non
permanence, difficulté à démontrer l?additionnalité, prise en compte des effets de substitution,
décalage temporel?). Ces limites ne sont pas spécifiques au Label Bas-Carbone, mais elles
soulignent l?importance de mieux encadrer la communication. L?absence de transparence sur les
projets hypothèque également sérieusement la crédibilité du Label Bas-Carbone. »
Entre autres, le document présente des illustrations de réductions d?émissions calculées selon des
méthodes, toutes deux agréées par le label Bas-Carbone, mais très différentes dans leur
évaluation des taux de croissance et donc des réductions d?émissions, en raison de tables de
croissance différentes et peu cohérentes. Les différences peuvent s?approcher de 50 %.
109 https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2023/06/Canopee_RAPPORT_LBC.pdf
PUBLIÉ
https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2023/06/Canopee_RAPPORT_LBC.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 93/125
Figure 28 : Réductions d'émissions calculées selon méthodes différentes du
Label Bas-Carbone (Source: WWF)
La mission observe que ce problème peut se rencontrer aussi lors de la comparaison des
méthodes du label Bas-Carbone et de labels locaux.
Le rapport s?élève aussi contre un effet des méthodes du LBC qui valorisent plus une coupe rase
(abattage de la totalité des arbres d?une exploitation forestière) après 25 ans qu?après 32 ans. En
effet, plus on récolte des arbres jeunes, plus le projet générera des certificats du label Bas-Carbone
par effet de substitution (avec risque de double compte). Par ailleurs une coupe rase est admise si
20 % des arbres présentent au moins 50 % de perte foliaire.
Ces points sont exploités par exemple par l?Alliance Forêt Bois, premier porteur de projet forestier
en nombre du Label Bas-Carbone, qui pratique une sylviculture intensive par plantation d?arbres
adaptés aux usages industriels, peupliers et résineux, par exemple et notamment du pin maritime,
par ailleurs adapté au changement climatique ; cependant les peuplements monospécifiques110
qui représentent 47 % de la surface forestière française, sont moins adaptés au changement
climatique que les peuplements plus diversifiés, deux ou trois essences complémentaires et
compatibles suffisant habituellement. Une telle approche « productive », privilégiée (en exportant
en plus une partie du carbone des forêts vers des matériaux bois à durée de vie longue) par la
SNBC 2 (qui surestime déjà la séquestration bois) en cours de révision, valorise une intensification
des pratiques, potentiellement au détriment de la qualité et de la résilience, et dans un contexte où
la filière française n?est pas (encore) adéquatement gréée.
De fait, il y a une forme de conflit entre l?enjeu d?atténuation (par baisse des coupes qui
représentent une perte ponctuelle de puits équivalente comptablement à une émission durable,
allongement des cycles sylvicoles, augmentation de la séquestration sur pied) et d?adaptation (par
rotation plus rapide, plantation d?espèces plus résilientes, et séquestration dans les produits bois).
Cependant il semble que l?allongement des cycles forestiers soit préférable (du point de vue
forestier et biodiversité) même du point de vue carbone, car la replantation après coupe rase en
milieu menacé par le changement climatique est délicate, et il peut être prudent de préserver une
forêt existante face aux incertitudes liées à la replantation.
La récente note d?analyse de France Stratégie « Vers une planification de la filière forêt-bois »111
va dans ce sens : « En matière de gestion forestière, si à court et moyen terme la stratégie de
moindre exploitation apparaît la plus adaptée quant à la préservation de la biodiversité et la
110 C?est-à-dire où une essence représente plus de 75 % du couvert dans l?étage dominant.
111 France Stratégie, juillet 2023 (source : https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-
filiere-foret-bois ).
PUBLIÉ
https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-filiere-foret-bois
https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-filiere-foret-bois
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 94/125
séquestration de carbone, à plus long terme, du fait du vieillissement des peuplements et de leur
vulnérabilité accrue aux effets du changement climatique, elle pourrait se révéler moins
performante en matière d?atténuation», tout en reconnaissance que de nombreuses incertitudes
subsistent et que la gestion forestière ne peut être un choix unique valable en toutes situations, et
doit être adaptée aux caractéristiques des sols et des peuplements.
Une expertise collective CRREF (coupes rases et renouvellement des peuplements forestier en
contexte de changement climatique112 ) de novembre 2022 conclut de son côté à des effets
multicritères, variables mais généralement négatifs des coupes rases sur le milieu physique
(chablis, érosion, tassement et pertes de carbone et éléments minéraux du sol sur typiquement
cinq ans voire plus), négatifs sur la biodiversité du peuplement au-delà de 50 ans pour les coupes
régulières ; la coupe rase est en générale pratiquée pour des raisons économiques (productivité,
réduction des coûts).
Canopée s?est aussi attachée à quantifier les coûts de transaction dans les projets forestiers. Elle
fait état de parts très variables de frais n?allant pas au travail forestier, de 13 à 70 % selon les
répondants, sans compter les non-répondants.
112 http://www.gip-ecofor.org/expertise-crref-coupes-rases-et-renouvellement-des-peuplements-forestiers/
PUBLIÉ
http://www.gip-ecofor.org/expertise-crref-coupes-rases-et-renouvellement-des-peuplements-forestiers/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 95/125
Figure 29 : Ventilation des financements de projets forestiers selon acteurs
(Source : Canopée)
Canopée recommande qu?au moins 70 % des financements soient fléchés vers les travaux
forestiers et l?ingénierie technique.
Annexe 7.2. Méthodes en cours de préparation
Près de vingt nouvelles méthodes sont actuellement (juillet 2023) en cours de préparation, et
quatre méthodes, dont trois dominantes (Boisement, Reboisement, CarbonAgri), sont en révision.
Annexe 7.2.1 Quatre révisions et 19 nouvelles méthodes en préparation
La liste des méthodes projetées en juillet 2023113 est la suivante :
« Dans le domaine forestier :
Révision :
Version 3 des méthodes forestières : boisement, reconstitution des peuplements dégradés ? CNPF,
Fransylva, I4CE
Projets de méthodes :
Amélioration de peuplements en impasse sylvicole ? GCF, coopératives forestières
Plantation d?arbre en ville ? Société forestière de la Caisse des Dépôts et Consignations
Préservation des vieilles forêts/îlots de sénescence ? Conservatoire des Espaces naturels,
Fédération des parcs naturels régionaux de France
Restauration des terres agricoles dégradées en Guyane ? M. Lopez, Printemps des Terres
Sylviculture à couvert continu/futaie irrégulière/allongement des cycles de production ? la Belle
Forêt, Association Futaie irrégulière, Société Forestière de la Caisse des Dépôts et consignations
Dans le domaine des espaces naturels :
Mangroves ? EcoAct
Méthodologie pour la conservation et la restauration des herbiers zoostères ? EcoAct, Seaboost
Restauration des prairies/milieux ouverts ? fédération des conservatoires des espaces naturels
Restauration des tourbières ? Fédération des conservatoires des Espaces naturels
Dans le domaine agricole :
Révision :
CarbonAgri v2 (incluant ovins et caprins) ? Institut de l?élevage (Idele)
Vergers : Version 2 + amélioration des pratiques ? CTIFL, Agrosolutions
Projets de méthode :
Agroforesterie (haies intraparcellaires) ? Assemblée permanente des chambres d?agriculture
Captation CO2 biogénique ? Total, comité stratégique de filière
Plantes à parfum ? Comité interprofessionnel des huiles essentielles français
113 Source :https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-
06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf , juillet 2023
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 96/125
Porcs ? institut du porc (IFIP)
Production d?algues pour substitution d?engrais ammonitrés et production de bioplastiques ? Merci
les algues
Viticulture ? institut français de la vigne et du vin, arbre et paysage Champagne
Dans le domaine des transports :
Plans de mobilité durable ? Coopérative carbone de la Rochelle, Carbone4
Remplacement de véhicules thermiques par des triporteurs ou vélos-cargo ? Coopérative carbone
de la Rochelle, Carbone4
Verdissement des poids lourds ? Renault Trucks, EDF
Autres :
Reconditionnement des appareils électroniques ?CarbonApp, Carbone4 »
On observe ainsi tant un élargissement du champ des méthodes qu?un approfondissement. Cette
évolution est bienvenue, et permet de traiter des sujets de fond restés à la périphérie d?anciennes
méthodes, notamment en matière forestière (arbres en ville, futaies irrégulières, sénescence),
voire de combler des manques (par exemple haies intra-parcellaires, la précédente méthode des
Haies traitant des haies en bordure de parcelle). Et elle permet d?investir des champs nouveaux et
importants en matière de carbone (prairies, tourbières?) et aussi de sortir de la dominante
agroforestière actuellement en vigueur.
On peut s?étonner de l?absence de méthodes sur le stockage de carbone dans les produits bois,
en principe promis à un bel avenir. L?absence de méthode relative au stockage dans les produits
bois peut surprendre et s?expliquer par les difficultés liées à la comptabilité carbone et à la
structuration de l?aval de la filière bois114.
Il faut noter que le 7 septembre 2023, à la fin de la présente mission, deux nouvelles méthodes,
Mangroves115 et Ville arborée116, ont été mises à la consultation du public jusqu?au 28 septembre.
Annexe 7.3. Perspectives
Les perspectives de développement de nouvelles méthodes sont donc prometteuses.
Il convient néanmoins de respecter un certain nombre de garde-fous et résoudre certaines
difficultés perçues par les acteurs.
En premier lieu, une remarque générale non spécifique au label Bas-Carbone : la « compensation
carbone », ou plutôt contribution carbone aux efforts, doit venir après des efforts d?évitement et de
réduction préalables des émissions. La compensation ne peut agir que sur des émissions
résiduelles peu ou pas compressibles.
En matière de « logistique », la publication des méthodes semble lente (même si la mission
reconnaît évidemment qu?une instruction soigneuse peut demander du temps) et gagnerait à être
accélérée, notamment pour les méthodes adaptées à la diversité des territoires, par exemple et
aussi applicables en milieu urbain lorsque c?est possible, en maintenant cependant la qualité et la
cohérence avec les autres méthodes.
114 Cette complexité peut amener des incohérences. Par exemple des projets LBC catégorisent en empreinte ce
qui apparaît dans les données reçues de la DGEC comme des émissions. Le risque de double compte est donc
avéré. La mission a demandé des clarifications. Ce point doit être soigneusement surveillé.
115 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-
restauration-des-a2910.html
116 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-
arboree-pour-a2911.html
PUBLIÉ
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 97/125
La structure et le périmètre des méthodes est souvent très spécifique, ce qui permet une approche
précise. Cela peut néanmoins déboucher sur une démarche en « silo » malgré les précautions
prises. Une façon d?éviter ce travers est une prise en compte accrue des co-bénéfices. Ceux-ci,
optionnels, gagneraient à être rendus obligatoires, et a minima les méthodes devraient garantir
que des critères de co-bénéfices liés à d?autres enjeux comme l?environnement, ou plus
précisément par exemple la biodiversité ou l?eau, ne puissent pas être dégradés par un projet
labellisable, ce qui pourtant est actuellement le cas avec, par exemple mais pas uniquement, des
méthodes basées sur l?intensité carbone.
La pertinence et la robustesse des méthodes, comme vu supra, est parfois à améliorer, qu?il
s?agisse de spécificités techniques (tables de croissance adaptées, intensité carbone) ou d?état de
l?art à consolider (stockage dans les sols, croissance en cas de gestion non durable, etc.). La
complexité des méthodes est souvent un écueil pour les développeurs et les porteurs de projet ou
pour les vérificateurs. Elle correspond souvent à la complexité du réel. A contrario, une
simplification à outrance des méthodes permet en revanche des effets d?aubaine ou des
évaluations inadéquates des tonnes de carbone réduites ou séquestrées. Un équilibre délicat est
à trouver entre complexité et facilité d?usage, face à des accusations toujours possibles de
« greenwashing ».
Au-delà des aspects techniques, les aspects économiques sont cruciaux. Le label crée un
« marché », sans profondeur certes en raison de l?incessibilité des certificats, mais avec des
financements dont la destination est à sécuriser et l?ampleur à calibrer.
Les porteurs de projet liés aux méthodes labellisées sont les destinataires naturels des
financements, mais le coût de la tonne de carbone des projets réalisés en France est élevé, en
général largement supérieur au prix consenti par la plupart des financeurs. L?additionnalité
économique requiert bien sûr que la rémunération du projet ne dépasse pas ses coûts, mais, sans
surprise, les professions -notamment agricoles et forestières- indiquent que les prix sont très
inférieurs aux coûts, ce qui nuit à la décision de se lancer dans des projets très partiellement
financés. Certaines méthodes imposent un financement inférieur à 50 %, alors que selon certaines
professions un taux de 80 % est nécessaire pour le passage à l?acte.
Ce problème peut être résolu par des financements complémentaires, mais les méthodes sont
souvent assez restrictives en la matière, pour garantir l?additionnalité économique. La profession
agricole souhaite faciliter le cumul des financements. De manière générale, la question de
l?articulation entre les différents financements publics (y compris la PAC) et le label Bas-Carbone
est à préciser et résoudre. Outre la question du cumul, se pose aussi la question de la concurrence
entre dispositifs d?appui. Le dispositif du label est contraignant, au regard d?autres dispositifs plus
légers et généreux (France Relance par exemple). Selon certains acteurs, le secteur privé devrait
même prendre la main, ce qui permettrait d?économiser l?argent public. Selon d?autres acteurs, le
financement public devrait être mobilisé sur des objectifs concrets de politiques publiques
nécessaires au-delà du label (par exemple la gestion des forêts et leur adaptation au changement
climatique). En tout état de cause, la multiplicité des modes de financement, nécessaire dans
certains cas pour boucler le modèle économique, nuit à la lisibilité du dispositif et aussi à son
efficacité.
Un autre sujet est la répartition des financements entre destinataires finaux (a priori les porteurs
de projet) et les intermédiaires. Les tâches d?appui, de conseil, d?intermédiation, d?agrégation, de
mise en relation, d?ingénierie, de conception méritent rémunération, mais il convient d?éviter que
celle-ci ne représente une part excessive (parfois 50 %, voire plus) des frais intermédiaires. Cela
passe par une réduction des coûts de gestion (par possible agrégation ou mutualisation d?outils et
de solutions), voire par des mesures d?encadrement des acteurs.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 98/125
Annexe 8. Projets labellisés du label Bas-Carbone
Annexe 8.1. Des projets en nombre croissant
Le site du label Bas-Carbone permet de suivre (avec une fréquence de rafraîchissement de deux
semaines) le nombre, le type et la localisation des projets labellisés.
La croissance du nombre de projets est assez rapide. Par exemple, la figure qui suit illustre la
situation en mars 2023.
Figure 30 : Chiffres clés du label Bas-Carbone en mars 2023 (Source : site du label Bas-Carbone)
Mais le site du label Bas-Carbone faisait état de 555 projets labellisés en juin 2023, 575 début juillet
et 628 fin juillet 2023 et 669 début septembre 2023.
Annexe 8.2. Des projets concentrés sur certaines méthodes et
certains territoires
La mission a obtenu en juin de la DGEC un instantané de la base de données alimentant le site,
et a pu en tirer les statistiques suivantes (en jaune les méthodes ou régions les plus présentes):
Nombre
de
projets
Balivage Boisement Carbonagri Grandes
cultures
Haies Plantation
de
vergers
Reboisement Rénovation Sobac'eco-
tmm
Total
général
Pourcentage
Auvergne
Rhône
Alpes
12
5 20
37 6,67%
Bourgogne
Franche
Comté
15
4
42
61 10,99%
Bretagne
10 3
3
16 2,88%
Centre Val
de Loire
18
3
4 8
33 5,95%
France
1
1 0,18%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 99/125
Grand Est
8
2
5 29
3 47 8,47%
Hauts-de-
France
13
2
2 8
25 4,50%
Ile de
France
5
5
4 1
15 2,70%
Normandie
9
1
3 6
19 3,42%
Nouvelle
Aquitaine
1 64
3
28 51 1
148 26,67%
Occitanie 2 30
10 17
59 10,63%
PACA
1
1 9
11 1,98%
Pays de la
Loire
66 7
1
9
83 14,95%
Total
général
3 251 10 20 1 59 206 2 3 555 100%
0,54% 45,23% 1,80% 3,60% 0,18% 10,63% 37,12% 0,36% 0,54% 100%
Figure 31 : Nombre de projets labellisés (source : DGEC, mission, mai 2023)
Si l?on tient compte des sous-projets agrégés dans des projets uniques, alors l?image change
significativement, en raison de presque mille sous-projets CarbonAgri présents en Pays de Loire.
Nombre de projets et
sous projets
Baliv
age
Boise
ment
Carbon
agri
Grandes
cultures
Hai
es
Plantation de
vergers
Reboise
ment
Rénov
ation
Sobac'ec
o-tmm
Total
général
Pourcen
tage
Auvergne Rhône Alpes 0 12 0 0 0 5 20 0 0 37 2,37%
Bourgogne Franche Comté 0 15 0 4 0 0 42 0 0 61 3,90%
Bretagne 0 10 3 0 0 0 3 0 0 16 1,02%
Centre Val de Loire 0 18 0 5 0 4 8 0 0 35 2,24%
France 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0,06%
Grand Est 0 8 0 2 0 5 29 0 3 47 3,01%
Hauts-de-France 0 13 0 2 0 2 8 0 0 25 1,60%
Ile de France 0 5 0 5 0 0 4 1 0 15 0,96%
Normandie 0 9 0 4 0 3 6 0 0 22 1,41%
Nouvelle Aquitaine 1 64 0 7 0 28 51 1 0 152 9,72%
Occitanie 2 30 0 0 0 10 17 0 0 59 3,77%
PACA 0 1 0 0 0 1 9 0 0 11 0,70%
Pays de la Loire 0 66 996 0 12 0 9 0 0 1083 69,25%
Total général 0,19
%
16,05
%
63,87
%
1,85% 0,7
7%
3,77% 13,17% 0,13% 0,19% 1564
Figure 32 : Nombre de projets (yc sous-projets) labellisés (source : DGEC,
mission, mai 2023)
La méthode CarbonAgri devient dominante avec presque les deux-tiers des (sous-)projets (64 %)
suivie de Boisement (16 %) et Reboisement (13 %). La région Pays-de-Loire représente plus des
deux-tiers des (sous-)projets (69 %), suivie par Nouvelle Aquitaine (10 %).
Le nombre de projets ne reflète pas nécessairement leur efficacité. La réduction estimée du
nombre de tonnes de carbone est pour presque moitié attribuable à la méthode CarbonAgri (41 %)
suivie de Reboisement (29 %) et Boisement (25 %), et concentrée en Pays de Loire (42 %),
Nouvelle Aquitaine et Bourgogne-Franche Comté (environ 12 % chacune).
Émissions réduites (tCO2eq)
selon méthode et région Balivage Boisement Carbonagri
Grandes
cultures Haies
Planta-
tion de
ver-
gers Reboisement Rénovation
So-
bac'eco-
tmm
Total géné-
ral
Pour-
cen-
tages
Auvergne Rhône Alpes 13843,6
1605,9
3 37670,4 53119,93 2,97%
Bourgogne Franche Comté 26994,88 5530 173823,09 206347,97 11,55%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 100/125
Bretagne 14625 139848 1700 156173 8,74%
Centre Val de Loire 32111,86 3064 1446 9593,82 46215,68 2,59%
France
1944,5
2 1944,52 0,11%
Grand Est 18835 3166 381 85220,95 4033 111635,95 6,25%
Hauts-de-France 15319 7149 685 36431,8 59584,8 3,34%
Ile de France 20445,05 12691 11562 549,8 45247,85 2,53%
Normandie 26543,42 5219 950,6 6001,09 38714,11 2,17%
Nouvelle Aquitaine 514 108542,14 10589 9046 96130,17 21 224842,31 12,59%
Occitanie 1122 28814,2
8024,8
5 32777 70738,05 3,96%
PACA 552 1114 10277 11943 0,67%
Pays de la Loire 143480,57 599295 2507 14651,46 759934,03 42,54%
Total général 1636 450106,72 739143 47408 2507
25197,
9 515838,78 570,8 4033 1786441,2 100%
Pourcentages 0,09% 25,20% 41,38% 2,65% 0,14% 1,41% 28,88% 0,03% 0,23% 100%
Figure 33 : Émissions réduites (tCO2éq) (source : DGEC, mission, mai 2023)
Les surfaces sont par contre à 86 % dévolues à la méthode CarbonAgri, et situées en Bretagne
Surfaces
concernées
(ha)
Balivage Boisement Carbon
Agri
Grandes
cultures
Haies Plantation
de vergers
Reboise
ment
Rénov
ation
Sobac
'eco-
tmm
Total
général
Auvergne
Rhône Alpes
53,7564
241,03 183,0585
477,8449 1,23%
Bourgogne
Franche
Comté
89,9213
0
563,06
652,9813 1,68%
Bretagne
48,631 33372
9,385
33430,016 86,25%
Centre Val de
Loire
128,8439
0
63 42,13
233,9739 0,60%
France
36,8
36,8 0,09%
Grand Est
64,63
0
170,14 400,3817
0 635,1517 1,64%
Hauts-de-
France
57,457
0
69,21 193,27
319,937 0,83%
Ile de France 73,209
0
82,89
156,099 0,40%
Normandie
95,4107
0
48,77 26,533
170,7137 0,44%
Nouvelle
Aquitaine
8,1 459,0695
0
439,61 496,1697 0
1402,9492 3,62%
Occitanie 6,01 145,0449
134,32 199,07
484,4449 1,25%
PACA
3
25,61 82,41
111,02 0,29%
Pays de la
Loire
561,0583 0
0
86,99
648,0483 1,67%
Total général 14,11 1780,032 33372 0 0 1228,49 2365,347
9
0 0 38759,9799 100%
Pourcentage 0,04% 4,59% 86,10% 0,00% 0,00% 3,17% 6,10% 0,00% 0,00% 100%
Figure 34 : Surfaces concernées (ha) (source : DGEC, mission, mai 2023)
Coût des
travaux (¤)
Balivage Boisement Carbo
nagri
Grandes
cultures
Haies Plantation de
vergers
Reboise
ment
Rénova
tion
Sobac'eco
-tmm
Total
général
Pourcen
tage
Auvergne
Rhône Alpes
317263,415
237303 1736107
,13
2290673
,55
9,51%
Bourgogne
Franche
Comté
646879,729
0
3130442
,25
3777321
,98
15,68%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 101/125
Bretagne
329002,5 0
81898,8
410901,
3
1,71%
Centre Val de
Loire
668622,162
0
0 243199,
02
911821,
182
3,78%
France
0,00%
Grand Est
276784
0
0 2465455
,02
0 2742239
,02
11,38%
Hauts-de-
France
274519,285
0
0 1172887,
02
1447406
,31
6,01%
Ile de France 884029,85
0
662252
1546281
,85
6,42%
Normandie
444942,862
0
0 148682,
692
593625,
554
2,46%
Nouvelle
Aquitaine
16200 2006418,53
0
0 1049084
,9
0
3071703
,43
12,75%
Occitanie 13303 1112959,73
0 1617252
,5
2743515
,23
11,38%
PACA
27867
0 881717,
36
909584,
36
3,77%
Pays de la
Loire
3172062,67 0
0
480551,
5
3652614
,17
15,16%
Total général 29503 10161351,7 0 0 0 237303 1366953
0,2
0 0 2409768
7,9
100%
Pourcentage 0,12% 42,17% 0,00% 0,00% 0,00% 0,98% 56,73% 0,00% 0,00% 100%
Figure 35 : Coût des travaux (source : DGEC, mission, mai 2023 ; NB : les coûts des travaux ne sont
requis que pour les méthodes forestières)
Le coût des travaux n?est guère documenté que pour les méthodes forestières.
Il est regrettable que seules les méthodes forestières détaillent les coûts Cela ne permet pas une
analyse économique complète, crée une asymétrie d?information s?ajoutant aux incertitudes
préexistantes à l?état de l?art.
Annexe 8.3. Une instruction potentiellement laborieuse
Un projet, pour être labellisé, doit être notifié à l?autorité compétente (Dreal ou parfois DGEC) et
fournir les éléments suivants : les coordonnées du demandeur ; la méthode approuvée que le projet
prévoit de mobiliser ; la localisation du projet ; tout élément supplémentaire prévu par la méthode.
De fait ces éléments requis par les méthodes peuvent être nombreux et lourds. Peuvent être
demandés, par exemple : une liste des parcelles participant au projet, une preuve de propriété, un
mandat, un engagement de gérant, un état (orthophotographie ou cartographie, cadastrale et autre)
des parcelles, passé et présent, des preuves (respect de la réglementation en matière de pressions
?par exemple en azote organique-, consommations d?eau, atteinte d?objectifs?) ou diagnostics
(mesures locales, biodiversité, efficacité énergétique, matériaux, milieu), des données de
production ou croissance, une identification des leviers mobilisés, des plans de conception, un
programme de travaux, un marché de travaux, des tableurs de calcul de réduction d?émission, de
séquestration, de co-bénéfices, de modèle économique (preuve d?additionnalité économique), des
états issus d?outils devant être utilisés pour la notification, etc.
À cette liste, potentiellement longue, s?ajoutent le cas échéant des demandes complémentaires de
la part des services, à titre de vérification supplémentaire ou en raison d?interprétation pas
nécessairement partagée de la méthode.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 102/125
Annexe 9. Initiatives des collectivités locales
Le Cerema a réalisé fin 2020117 un « parangonnage d?expériences locales de fonds carbone et de
compensation carbone territoriale » ainsi qu?un retour d?expérience portant sur neuf initiatives
locales connues à l?époque: Association Aquitaine Carbone, Breizh Bocage ? Bretagne, Projet
Carbon Think Grand Est, Climat local (Carbone local Occitanie), Fermes laitières bas carbone ?
Pays de Loire, La Rochelle Territoire Zéro carbone ? coopérative carbone, Normandie Forever ?
Revalorisation des peuplements forestières pauvres, Fonds de solidarité climat de la Fondation de
Lille, Carbocage - Gestion durable de la haie de bocage.
Figure 36 : Initiatives des collectivités locales en 2020 (Source : Cerema)
La situation a depuis lentement évolué. Un recensement récent par la Caisse des Dépôts/Banque
des Territoires des initiatives de fonds carbone locaux remonté par ses directions régionales a été
communiqué à la mission.
117 https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
PUBLIÉ
https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 103/125
Figure 37 : Initiatives connues en 2023 (Source : Banque des Territoires)
La mission a aussi procédé à des auditions auprès d?organisations de collectivités locales,
notamment Régions de France, France Urbaine et Intercommunalités de France.
Il en ressort un panorama encore resserré des initiatives locales existantes, à des degrés divers
de maturité.
Figure 38 : Initiatives locales en 2023 (Source: mission)
Elles sont en nombre réduit, mais cherchent cependant à ?étendre leur champ d?action
géographique. Il est probable que la multiplication non coordonnée de telles initiatives serait
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 104/125
susceptible de les mettre en concurrence et n?est pas souhaitable au regard de l?objectif d?intérêt
public recherche. De fait, certaines collectivités préfèreront peut-être rejoindre des structures
existantes que de créer la leur propre.
La présente annexe passe en revue les différentes initiatives des collectivités locales dont la
mission a eu connaissance.
Annexe 9.1. L?exemple emblématique de La Rochelle?
La coopérative Carbone de la Rochelle est la plus connue des initiatives locales. À partir d?une
idée lancée en 2017 elle a été fondée dans le cadre du programme La Rochelle Territoire Zéro
Carbone. En septembre 2019, ce programme a été lauréat de l?appel à projets national « Territoires
d'Innovation » piloté par le secrétariat général pour l?investissement et opéré par la Banque des
Territoires. En décembre 2020, la coopérative Carbone de la Rochelle, dont l?objectif est d?être un
outil territorial de la lutte contre le dérèglement climatique, a été créée par ses neuf sociétaires
fondateurs.
La SCIC contient neuf catégories d?associés : salariés et producteurs de biens / services ; usagers,
clients et bénéficiaires ; partenaires entreprises ; partenaires bancaires ; collectivités territoriales
partenaires et leurs groupements ; experts institutionnels et partenaires scientifiques; organismes
d?appui financier ; associations bénévoles ; personnes soutiens.
Annexe 9.1.1 Une initiative qui fait figure de modèle
Elle est financée dans le cadre du PIA (programme d?investissements d?avenir) et de son Action
territoire d?innovation « La Rochelle Territoire Zéro Carbone », et portée par la ville, l?agglomération,
l?université, le port, la Banque des Territoires, l?association Atlantech, les entreprises Léa Nature,
Alstom, le Crédit Agricole et l?association jadopteunprojet.
Son objectif est d?agir localement pour réduire l?impact sur le climat : « La Coopérative Carbone
est votre partenaire de confiance pour accélérer les projets locaux de réduction et de séquestration
du carbone en Nouvelle-Aquitaine. »
Les rôles de la Coopérative sont les suivants :
-sensibiliser les acteurs du territoire aux enjeux énergie-climat (formation) ;
-accompagner les organisations et collectivités dans la mesure et la réduction de leurs émissions
de gaz à effet de serre ;
-favoriser l?émergence de projets de réduction et de séquestration du carbone en Nouvelle-
Aquitaine, qui vont au-delà des pratiques courantes et réglementaires, par la vente de crédits
carbone.
Elle recourt à l?utilisation du label Bas-Carbone, mais aussi déploie un label local LRTZC (La
Rochelle Territoire Zéro Carbone).
Ses objets et activités sont les suivants :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 105/125
Figure 39 : Objectifs et activités de la coopérative carbone de La Rochelle
(Source: Coopérative carbone de La Rochelle)
La coopérative de La Rochelle a été sollicitée ou a appuyé les réflexions de divers autres projets
de coopératives : Ville de paris, Métropole du Grand Paris, Bordeaux Métropole, Aix Marseille
Provence, Pays de Brest, Pays du Mans, Pays d?Arles.
Annexe 9.1.2 Pourquoi le statut de coopérative ?
Le statut de SCIC (société coopérative d?intérêt collectif) a été choisi par La Rochelle pour les
raisons suivantes :
- avoir un sociétariat diversifié avec un ancrage territorial, réunissant différentes typologies
d?acteurs (entreprises, banques, collectivités locales, associations, prestataires, organismes de
formation et de recherche, personnes soutiens et salariés de la SCIC, citoyens), selon un
fonctionnement transparent.
- pouvoir réinvestir les bénéfices générés par l?activité dans les projets du territoire et de garantir
ainsi l?utilité des fonds reçus pour les projets.
- l?intérêt collectif, l?utilité sociale
- l?ancrage « territorial »
- la simplicité, la réactivité, l?agilité
Sa gouvernance est la suivante :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 106/125
Figure 40 : Organisation de la coopérative Carbone de La Rochelle (Source :
Coopérative Carbone de La Rochelle)
La coopérative Carbone de La Rochelle dispose d?une équipe de huit personnes : une directrice
générale, deux cheffes de projet, deux chargées de développement de projets carbone, un
ingénieur carbone, une chargée de communication et de projets numériques, et un alternant Master
Science pour l?environnement.
Annexe 9.2. Quatorze projets en cours, agricoles ou forestiers
En 26 juillet 2023, la coopérative Carbone de La Rochelle affiche 14 projets118, sept en agriculture
et sept en foresterie, pour un total d?environ 50 000 tCO2eq.
Projet Contenu Objectifs Financement Co-bénéfices Partenaires
Création d?une forêt à
Lanouaille
24270 - Lanouaille
Le projet a pour
ambition de boiser
d'anciennes terres
agricoles, avec des
essences de chênes
nobles, chênes rouge,
charme, merisier,
alisier... sur une surface
de 14ha.
Boisement de 14 ha de
terres agricoles
Équivalent CO2 : 2240
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100 t à
42¤ TTC/tCO2eq
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des
protections, Travaux de
plantation, Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Enjeu paysager
important, projet sur un
coteau en bord de route
(et donc facilement
accessible),
Enjeu lié à l'eau avec
présence d'un petit plan
d'eau,
Amélioration de la
continuité forestière en
boisant autour des
espaces forestiers
existants,
Biodiversité élevée avec
la plantation d'essences
diverses dont une
majorité autochtone.
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
Création d?une forêt à
Rioux
7460 - Rioux
L?objectif est de boiser
avec une diversité
d?essences feuillues, en
particulier plusieurs
essences de chênes et
de feuillu précieux tel
Boisement de 1.8 ha
d'anciennes terres
agricoles
Équivalent CO2 : 360
tonnes sur une durée de
En ligne
Contribution
recherchée: 33068.4¤
TTC à 1 tCO2 = 92¤ TTC
/ 77¤ HT
Diversité des essences
Mélange intra-
parcellaire des
différentes essences
permettant une réelle
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
118 Cf. https://larochelle.cooperativecarbone.fr/la-cooperative/les-projets/
PUBLIÉ
https://larochelle.cooperativecarbone.fr/la-cooperative/les-projets/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 107/125
que le cormier. Après
préparation du terrain
(déchaumage,
décompactage, labour
et émiettage du labour),
aura lieu la plantation.
Des protections
individuelles seront
mises en place autour
de chaque plant, afin de
les protéger des dégâts
de gibier. La plantation
fera ensuite l?objet
d?entretiens réguliers les
premières années. Des
éclaircies sont aussi
prévues tout au long de
la vie du peuplement,
dans une optique de
gestion durable de la
forêt et de production de
bois d?oeuvre.
30 ans
Labellisable LBC
Pas de minimum d'achat
75% du montant pour le
propriétaire pour les
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des
protections, Travaux de
plantation, Entretien des
plantations
25% du montant pour
les partenaires du projet
(Coopérative Carbone,
Acclena, CNPF) :
Diagnostique technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
ambiance forestière
Amélioration de la
biodiversité
Production de bois
d?oeuvre pour la filière
bois locale
Aquitaine.
Du Carbone Au Coeur
des Sols ? APAD
17000 - La Rochelle
Les piliers mis en oeuvre
par les 25 agriculteurs
qui s?engagent dans ce
projet sont ceux de
l?Agriculture de
Conservation des Sols :
ne plus travailler les sols
(pas de labour ni aucun
travail mécanique pour
préserver la structure du
sol et ses habitants) ;
semer des couverts
végétaux (ne jamais
laisser les sols nus mais
au contraire les protéger
des intempéries avec
des plantes toute
l?année) ; diversifier les
espèces de plantes sur
la ferme, avec des
rotations longues et une
grande diversité de
plantes dans les
couverts végétaux.
17902 TeCO2
Équivalent CO2 : 17902
tonnes sur une durée de
5 ans
En 2022, l?APAD a
notifié un projet dans le
cadre du label Bas-
Carbone du MTES
regroupant 230 fermes
labellisées « Au Coeur
des Sols », soit 350
agriculteurs répartis
dans 11 régions.
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 74 ¤
TTC/tCO2eq
97% pour l'APAD et les
exploitations engagées
dans le projet
3% pour la Coopérative
Carbone
Érosion des sols
Consommation
d?énergie non
renouvelable
Qualité de l?air
Qualité des eaux
Quantité d?eau
d?irrigation utilisée
Pressions Phytos
Diversité des cultures
(incluant les prairies
temporaires)
Pourcentage de culture
avec cultures
intermédiaires
Pourcentage de
couverts favorables aux
insectes
Pourcentage surface
semi naturelle (ou IAE «
infrastructures agro-
écologiques »)
Énergie dépensée pour
le travail du sol
Surface moyenne des
parcelles
Potentiel nourricier
Énergie et Protéines
valorisables en
alimentation humaine
Implication sociale
Autonomie et
valorisation des
ressources locales
Temps de traction (une
des composantes de la
pénibilité du travail).
L?APAD, mandataire du
projet, assure
également
l?accompagnement
collectif des agriculteurs
engagés dans le projet,
avec un ancrage
territorial au plus proche
des fermes. L?APAD est
un réseau d?association
d?agriculteurs qui
s?implique depuis plus
de 20 ans dans la
promotion et le
développement d?une
agriculture durable :
l?Agriculture de
Conservation des Sols.
En 2020, l?APAD a lancé
un label pour favoriser la
reconnaissance de cette
agriculture d?avenir : le
label « Au Coeur des
Sols ».
L?objectif de ce label est
de favoriser la transition
des agriculteurs, grâce à
la reconnaissance
économique de ce mode
de production, à travers
des filières spécifiques
ou des paiements pour
services
environnementaux.
En 2022, l?APAD a
notifié un projet dans le
cadre du label Bas-
Carbone du MTES
regroupant 230 fermes
labellisées « Au Coeur
des Sols », soit 350
agriculteurs répartis
dans 11 régions.
La Terre Pour le Climat
17000 - La Rochelle
Ce projet collectif
regroupe 6 exploitations
situées en Nouvelle-
Aquitaine, aux activités
diverses : certaines font
de l'élevage, d'autres
cultivent des produits
Bio, d'autres sont
certifiées Haute Valeur
Environnementale
(HVE).
10 171 TeCO2
Équivalent CO2 : 10171
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 78 ¤
TTC/tCO2eq
83% pour la mise en
oeuvre au sein des
différentes exploitations
17% pour la
Coopérative Carbone
Dépend des
exploitations :
suppression des
intrants, biodiversité
(exploitation 1), baisse
de pesticides et engrais,
pailles enfouies (2),
baisse d?intrants,
lancement d?un atelier
de distillerie (3),
autonomisation, 10
bâtiments PV (4),
transformation locale
partielle du lait,
autonomisation, volonté
d?embauche d?apprenti
(5), prairie, soja, circuits
courts (6)
Exploitation de Bovins
viande traditionnelle en
Pyrénées-Atlantiques
Exploitation
conventionnelle en
agriculture raisonnée
dans la Vienne
Anciens éleveurs
maintenant spécialisés
dans la vigne et
notamment la filière
Cognac, certifiés Haute
Valeur
Environnementale
niveau 3
Reprise de l'exploitation
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 108/125
dans la Vienne par deux
frères suite au départ à
la retraite de leur père
Éleveurs laitiers
effectuant de la vente
directe dans la Vienne
Historiquement
producteur de maïs
dans les Pyrénées-
Atlantiques, la ferme est
passée en élevage de
bovins
Projets Agricoles en
Nouvelle-Aquitaine
17000 - La Rochelle
Une quinzaine
d'exploitations sont
engagées dans la mise
en place de la méthode
CarbonAgri en
Nouvelle-Aquitaine.
10 432 TeCO2
Équivalent CO2 : 10432
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBV
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
76% pour les
agriculteurs
12% pour le diagnostic
et l'accompagnement de
l'exploitation
7% pour France
CarbonAgri
5% pour la Coopérative
Carbone
Projet Agricole à
Ménigoute (79340)
Mise en place de la
méthode CarbonAgri sur
l'exploitation via
différents leviers
d'action.
Sur son exploitation de
Ménigoute en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place les leviers
d'action suivants :
Conduite du Troupeau,
Alimentation
407 TeCO2
Équivalent CO2 : 407
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
95% du montant pour
l'éleveur afin de mettre
en place les leviers
d'action identifiés
5% pour la Coopérative
Carbone
Augmentation de la
biodiversité à l'échelle
de l'exploitation, eq.ha
biodiversité/ha (si >0 ou
=0 : co-bénéfice, si <0 :
altération) : 20,8%
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 2
Diminution des pertes
d'azote vers l'eau,
kgN/ha (si >0 : co-
bénéfices ; si <0 :
altération) : 0,82
Augmentation de la
Commercialisation des
produits en circuit court,
Kg : 18 000
Projet Agricole à Adilly
(79200)
Sur son exploitation
d'Adilly en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place la méthode
CarbonAgri via les
leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau, Gestion des
déjections, Alimentation.
988 TeCO2
Équivalent CO2 : 988
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 4
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 80
Projet Agricole à
Genouillé (17430)
Sur son exploitation de
Genouillé en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place la méthode
CarbonAgri via les
leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau, Gestion des
déjections.
1 715 TeCO2
Équivalent CO2 : 1715
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
Réduction de 30 % de la
consommation de soja,
kg/an : 20
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 50
Projet Agricole à Saint
Pardoult (17400)
Sur son exploitation de
Saint Pardoult en
Nouvelle-Aquitaine,
l'éleveur a mis en place
la méthode CarbonAgri
via les leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau et Gestion des
infrastructures agro-
écologiques.
608 TeCO2
Équivalent CO2 : 608
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
En ligne
Contribution
recherchée : 29184¤
TTC
1t de CO2 = 48¤ TTC /
40¤ HT
Pas de minimum d'achat
à 48 ¤ TTC/tCO2eq
Augmentation de la
biodiversité à l'échelle
de l'exploitation, eq.ha
biodiversité/ha (si >0 ou
=0 : co-bénéfice, si <0 :
altération) : 3,39%
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 11
Diminution des pertes
d'azote vers l'eau,
kgN/ha (si >0 : co-
bénéfices ; si <0 :
altération) : 38,61
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 109/125
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 16
La Forêt de l?Homme
Sec
17180 - Périgny
Ce projet de boisement
est initié et porté par le
Rotary Club La Rochelle
Aunis dans le cadre de
son engagement
environnemental.
Terrain de 1,4 ha dédié à
la préservation de la
biodiversité sur le long
terme (au moins 99 ans)
en créant un boisement
d?environ 8500 m2 sur
celui-ci.
1000 arbres
Équivalent CO2 : 150
tonnes sur une durée de
50 ans
Labellisable LRZCT
En ligne
Contribution
recherchée : 18000¤
TTC
1t de CO2 = 120¤ TTC /
100¤ HT
Pas de minimum d'achat
augmenter la
biodiversité du secteur
séquestrer du CO2
améliorer la trame verte
départementale.
L'entreprise à mission
Créateur de Forêt sera
en charge de l?exécution
du travail. Le partenariat
entre le Rotary Club La
Rochelle Aunis et
Créateur de Forêt va
permettre de développer
une initiative innovante
et engagée dans un but
de sensibilisation du
plus grand nombre: les
membres du club, les
habitants, les
entreprises, les écoles,
etc.
Création d?une forêt à
Sainte-Ouenne
79220 - Sainte-Ouenne
Projet de boisement de
friches agricoles, avec
majoritairement des
feuillus et quelques
résineux.
Boisement de 5,8ha
Équivalent CO2 : 960
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 47 ¤
TTC/tCO2eq
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des protection,
Travaux de plantation,
Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Boisement dans un
vallon le long du
ruisseau de la Vergne
qui permet la continuité
de l'habitat forestier le
long du cours d'eau
Biodiversité préservée
avec un mélange de
plusieurs essences
feuillues et résineuses
Plantation d'essences
adaptées aux milieux
humides
Projet inclus dans un
périmètre de protection
des monuments
historiques "Logis de la
Moussière"
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
Création d?une forêt à
Salies de Béarn
64270 - Salies-de-Béarn
Projet de boisement de
terres agricoles et de
prés non exploités sur
les Coteaux de l?Adour
avec des essences de
chêne pédonculé,
peuplier, chêne rouge,
robinier, séquoia ou
thuyas géant.
Boisement de terres
agricoles et de prés sur
5.3 ha
Équivalent CO2 : 1166
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
En ligne
Contribution
recherchée : 51200¤
TTC
1t de CO2 = 44¤ TTC /
37¤ HT
Pas de minimum d'achat
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des protection,
Travaux de plantation,
Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Paysager avec le
boisement sur des
coteaux en bordure de
route ou de chemin,
La prolongation de
forêts existantes avec
amélioration de la
continuité de l'habitat
pour la faune,
Biodiversité préservée
avec un boisement de
plusieurs essences,
Future production de
bois de qualité destiné
aux scieries locales
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
La Forêt Bleue
17139 - Dompierre sur
mer
Le projet consiste à
planter des arbres dans
les espaces libres le
permettant, en
périphérie des
communes de la
communauté
d?agglomération de La
Rochelle. L?ensemble
de ces mini-forêts
constituées, appelé «
forêt bleue », permettra
de transformer le
paysage de notre
territoire, développer la
biodiversité et
séquestrer du carbone.
Ce projet est porté par
des citoyens qui ont
cartographié les
espaces libres en
10 000 arbres à
Dompierre Sur Mer
Équivalent CO2 : 354
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LRTZC
En ligne
Contribution
recherchée : 42480¤
TTC
1T de CO2 = 120¤ TTC /
100¤ HT
Pas de minimum d'achat
Le montant sert à : plan
d'implantation réalisé
par un paysagiste, achat
des plants, préparation
du terrain,
communication et
organisation des
chantiers participatifs de
plantation.
Préservation de la
biodiversité
Création d'ilots de
fraicheur
Amélioration du
paysage urbain
Ce projet a vu le jour
grâce à l'implication de
plusieurs partenaires :
Association Echo-mer :
don de protections pour
les plants
Pépinières Rouberty :
vente et don de plants
Établissement Bideau
Fils : don de piquets
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 110/125
périphérie des
communes qui
pouvaient se prêter à
des plantations d?arbres.
Un premier terrain de 11
000 m2 sur la commune
de Dompierre-sur-Mer a
accueilli 7500 arbres et
arbustes d'une trentaine
d'essences différentes
fin 2022.
2 communes vont
accueillir à leur tour une
Forêt Bleue en 2023 :
Saint Vivien et
L'Houmeau
Plantons les arbres
têtards de demain dans
le marais poitevin
79510 - Coulon
Face au risque de
disparition progressive
des frênes du Marais
Poitevin, qui pour la
plupart ont entre un et
deux siècles, un
programme de
plantations basé sur les
nouvelles essences a
été mis en place.
18000 arbres plantés
Équivalent CO2 : 1506
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LRTZC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 45 ¤
TTC/tCO2eq
Préservation de
l?identité paysagère et
de la singularité du site
Préservation des sols
(travail réduit
bandes/potets,
couverture mulch/BRF)
Préservation de la
biodiversité, ce paysage
constitue en effet un
habitat naturel
remarquable, protégé
au titre de Natura 2000.
Transmission de cet
héritage au niveau
social et économique,
car l?émondage des
frênes têtards est une
activité omniprésente
chez les habitants du
marais et de ses abords.
Cette exploitation est
toutefois moins
importante qu?autrefois
et repose sur la volonté
des propriétaires et
exploitants de la
multitude de petites
parcelles privées qui
composent le marais.
Ce projet est mis en
oeuvre avec le Parc
Régional du Marais
Poitevin.
Figure 41 : Projets en cours de la Coopérative carbone de La Rochelle
(Source : site de la coopérative)
Ces projets sont de types divers mais exclusivement agricoles ou forestiers. Certains s?appuient
sur des méthodes du LBC, dont la méthode agricole CarbonAgri. Ils sont finançables en ligne ou
hors ligne, à des prix, affichés, allant de 42 à 120 ¤/tCO2eq. Trois sont labellisables par le label
local LRTZC, les autres par le LBC. Les durées des projets vont de cinq à 30 ans. Les projets
agricoles représentent l?essentiel des tonnes « compensées ». A minima 75 % des sommes vont
au porteur de projet.
Annexe 9.3. Qui fait école dans certaines métropoles (Paris,
Bordeaux)
L?exemple de La Rochelle essaime, par le biais d?échanges et conseils entre collectivités.
Annexe 9.3.1 Paris et la Métropole du Grand Paris
Paris disposait d?un fonds d?investissements ? Paris fonds vert- auquel contribuent des acteurs
publics et privés.
Une levée de fonds a été réalisée en 2018-2020.
L?objectif affiché est de 158 M¤ d?investissements sur 10 ans
Paris a souhaité un dispositif local pour:
- permettre aux acteurs du territoire de réduire et compenser leurs émissions ;
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- soutenir les porteurs de projet au niveau local ;
- réduire l?empreinte carbone du territoire d?ici 2050.
Un label local est en préparation, adapté à un territoire très dense, avec des indicateurs « autres »
que le CO2.
Figure 42 : Objectifs de la coopérative de Paris (Source : Ville de Paris)
Figure 43 : Schéma de principe de la coopérative de Paris (Source : Ville de
Paris)
La SCIC de Paris a été créée début 2023, son directeur général (DG) recruté en avril, et à terme
une équipe de quatre personnes au total est envisagée ; la première AG a eu lieu le 13 juin. La
présidence de la SCIC est assurée de manière tournante par la Ville de Paris et la Métropole du
grand Paris (MGP). La structure de SCIC a été préférée à celle de GIP par les élus, souhaitant que
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Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 112/125
des particuliers volontaristes puissent s?impliquer. Le 1er collège de la SCIC regroupe les CT, la
Ville de Paris et la MGP. Le second collège regroupe les investisseurs (notamment Banque des
Territoires, Eau de Paris, Sogeras, Safidi,?), le ticket d?entrée est de l?ordre de 200 de 300 k¤. Le
capital de la société est actuellement de 1,254 M¤. Le 3ème collège regroupe les salariés et
producteurs de biens ou services, apporteurs de projets (forêt et bois principalement). Le 4ème
collège regroupe les CT associées au sein de la région Île de France (potentiellement hors MGP)
et établissements territoriaux. Le 5ème collège regroupe les porteurs de projet bénéficiaires de la
coopérative : sociétés d'aménagement, Paris SEM, Elogi, ? Le 6ème collège regroupe les experts,
chercheurs, associations, etc.
Un conseil coopératif, organe de décision et d?animation de la coopérative, a un rôle d'interface
pour que se rencontrent porteurs de projets et financeurs voulant recourir à la compensation. Les
démarches concernent le LBC, mais un label local est envisagé en parallèle.
Annexe 9.3.2 Bordeaux
La Métropole de Bordeaux (ainsi que la région Nouvelle Aquitaine) est, elle aussi, conseillée par la
coopérative de La Rochelle.
Bordeaux Métropole a annoncé la création d?une coopérative pour contribuer aux engagements de
neutralité carbone en lien avec les territoires voisins. La métropole souhaite mettre cet outil en lien
avec la plateforme de renaturation mise en place à l?échelle du schéma de cohérence territoriale
(SCoT) bioclimatique de l?aire bordelaise. Elle pourrait rejoindre la coopérative de La Rochelle.
Pour l?instant un équivalent temps plein (ETP) a été recruté à des fins de préfiguration et
expérimentation, avec l?accompagnement de la coopérative de La Rochelle.
Annexe 9.4. Pays du Mans : une SCIC début 2024
Les éléments qui suivent sont en grande partie issus d?une fiche d?information de la direction
départementale des territoires (DDT) de la Sarthe, en date du 9 juin 2023.
Le Pays du Mans a inscrit le projet de création d?un fonds carbone dans son PCAET119 (plan climat
air énergie territorial), actuellement en phase de consultation. Il s?agit de l?action n°35 ? Axe
stratégique 5 : Renforcer le stockage carbone et la biodiversité- avec les acteurs locaux (publics,
privés), et avec trois sous - actions : créer un mécénat « stockage carbone » afin de soutenir la
plantation et l?entretien des haies, forêts et espaces boisés en lien avec l?action n°32 ; créer un
financement participatif citoyen pour le développement d?espaces boisés publics ; encourager
toute autre forme de la « mise en économie » du carbone.120
Par ailleurs le CTE (contrat de transition écologique) du Pays du Mans a été signé le 20 décembre
2019 pour quatre ans, et comporte dans son axe 3 (transition bas carbone) une action n°5 : mettre
en oeuvre une collaboration territoriale pour faire émerger un fonds carbone volontaire local
innovant (étude de faisabilité). Une étude exploratoire du Cerema (en coopération avec le Pays de
Brest) a permis d?identifier quelques points importants comme la gouvernance complexe à mettre
en place, et de constituer une base de connaissance des dispositifs de compensation carbone
existants.
Une étude d?opportunité et de faisabilité a ensuite été réalisée par le Cerema et la coopérative de
la Rochelle. Les financements en ingénierie ont été obtenus via l?UE dans le cadre du programme
porté par le GAL LEADER, la SCIC de La Rochelle est prestataire.
Cette étude, de fin prévue en juillet 2023 (la phase 3 d?expérimentation lancée début 2023 est
encore en cours et se concentre sur l?appui à l?animation, après les phases 1 d?opportunité et 2 de
faisabilité), a déjà permis de former les acteurs aux enjeux des dispositifs de compensation
carbone et de définir une cible de projets, une structure juridique, et des objectifs techniques,
carbone et financier. Le Pays du Mans a donc décidé de construire une SCIC (société coopérative
119 https://www.paysdumans.fr/pcaet-environnement
120 https://www.paysdumans.fr/sites/default/files/files/3_programme_dactions_compressed.pdf
PUBLIÉ
https://www.paysdumans.fr/pcaet-environnement
https://www.paysdumans.fr/sites/default/files/files/3_programme_dactions_compressed.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 113/125
d?intérêt collectif) qui aura pour principales missions de : sensibiliser, vulgariser et former ; mesurer
et évaluer ; développer des crédits carbone (« place de marché »).
L?objectif est de disposer d?une SCIC opérationnelle le 15 janvier 2024.
Figure 44 : Schéma de principe de la coopérative du Mans (Source :
Coopérative)
Pour atteindre cet objectif, le Pays du Mans souhaite être accompagné afin de garantir la fiabilité
juridique, organisationnelle et budgétaire de la SCIC Coopérative Carbone.
L?étude portera sur la fiabilité juridique et organisationnelle et la fiabilité budgétaire.
Le plan de financement définit un besoin prévisionnel de 35 000 ¤. Le Pays du Mans sollicite une
aide de l?État de 28 000 ¤ au titre du Fonds Vert.
Annexe 9.5. Région Occitanie
L?objectif de la Région est de mobiliser des financements privés pour financer des projets de
biodiversité et de contribution locale à la réduction des émissions de carbone.
La création d?une coopérative permet d?associer les acteurs pertinents et créer de la confiance.
Les porteurs de projets et les financeurs doivent avoir réalisé au préalable leur bilan d'émissions
de gaz à effet de serre (BEGES).
Le périmètre thématique envisagé est plus large que celui des seuls crédits carbone, qui prennent
insuffisamment en compte les effets eau, biodiversité, réduction des risques d?incendie, etc? En
effet, la Région Occitanie finance aussi, dans le cadre de la Stratégie Régionale Biodiversité, des
opérations de renaturation, de restauration ou de conservation d?écosystèmes : dispositifs «
Restauration de la trame arborée hors forêt (arbre et haie champêtre, arbre en ville) », « Gestion
et restauration des milieux constitutifs de la trame verte et bleue d?Occitanie », budget participatif
« Auprès de mon arbre » ?Elle soutient également la rénovation thermique des bâtiments, la
transition agro-écologique, la décarbonation des mobilités, y compris sur les patrimoines dont elle
a la maîtrise d?ouvrage.
L?échelle régionale lui paraît pertinente pour un dispositif de compensation carbone (compétence
de développement économique, d?aménagement du territoire et d?environnement, parcs naturels
régionaux, manque éventuel de ressource des EPCI). À ce stade de la réflexion, en cas de création
d?une structure de compensation carbone régionale, le dispositif devra permettre : la mise en
relation des financeurs et des porteurs de projets, la qualification des projets selon des critères de
qualité préétablis, l?émission et la vente de crédits carbone correspondants, la gestion de la
transaction financière entre le financeur et le porteur de projet, le suivi dans le temps des projets
pour la durée prévue contractuellement, l?auto-financement de l?animation du dispositif par le
prélèvement d?une quote-part sur les projets financés. La structure, bien que commerciale
(émission et vente de crédits carbone), n?a pas pour vocation à générer des profits qui seraient
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 114/125
redistribués aux partenaires associés. La Région Occitanie participera à la gouvernance, au
lancement et à la promotion de la structure, mais n?allouera pas de moyens humains pour animer
le dispositif opérationnellement. Elle jouera le rôle de tiers de confiance et de garant du respect
des objectifs de la structure. L?ingénierie et le fonctionnement de la structure seront financés par
son activité de service, en tant qu?intermédiaire de la contribution carbone.
Cependant, la Région étudie l?alternative entre créer sa propre coopérative, ou encore de rejoindre
Climat Local, première coopérative de compensation carbone créée en France (cf. infra), dont sont
membres notamment Toulouse métropole, le grand Albigeois et le Havre Seine Métropole (avec
création de plateformes dédiées pour chaque collectivité). Une étude d?opportunité et de
préfiguration a été confiée à Climat Local en septembre 2022 pour définir l?intérêt et les modalités
possibles d?association, étude restituée en décembre 2022, proposant la création d?une SCIC au
sein de laquelle la région serait associée avec Climat Local et quelques autres acteurs, et qui serait
opérée par Climat Local.
Figure 45 : Une possibilité de montage de SCIC en région Occitanie (Source :
note de cadrage, région)
La réflexion se poursuit et devrait déboucher en 2024.
Annexe 9.6. La coopérative Climat Local
La coopérative Climat local 121 , basée à Toulouse, est la plus ancienne coopérative de
compensation carbone. Ce dispositif a été testé entre 2013 et 2017, avec le soutien de la Région
Occitanie, sous le nom de Carbone Local, pour identifier l?envie des entreprises de soutenir des
projets locaux. En accord avec la Région et l?association régionale énergie climat (AREC) Occitanie,
121 https://www.climatlocal.com/presentation/
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/presentation/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 115/125
la société coopérative Climat Local a été créée en octobre 2018 avec l?ambition de proposer aux
entreprises de compenser leurs émissions de GES résiduelles en finançant des projets locaux, de
développer des méthodologies carbone (pour le label Bas-Carbone ou le standard Climat Local)
afin d?élargir le spectre de la compensation carbone. L?objectif est aussi d?accompagner les
collectivités locales dans la création de fonds carbone locaux afin de disposer des ressources
financières nécessaires à la transition écologique et énergétique de leurs territoires. En novembre
2019, Climat Local est devenue la première société coopérative d?intérêt collectif (SCIC) de
compensation carbone en France. Son capital social est de 2 000¤.
Elle est privée, et a actuellement un chiffre d?affaires (CA) annuel d?environ 150 k¤.
Elle a développé la méthode « Tiers lieux », reconnue par le LBC, et la méthode « plantation
d?arbres hors forêt », locale, pour les haies champêtres (en lien avec l?afac ?association française
des arbres champêtres- Agroforesterie et un réseau d?experts ; selon la méthode122 , il faut dix
mètres linéaires de haie champêtre sur 25 ans pour compenser 1 tCO2eq. Chaque tCO2eq coûte
40¤ HT) et les arbres fruitiers (selon la méthode, la plantation d?un arbre fruitier permet de
compenser 0,5 tCO2eq sur 25 ans, ce qui équivaut à planter cinq mètres linéaires de haie
champêtre. Chaque arbre fruitier coûte 20¤ HT).
Ses principaux projets (une centaine, sur haies champêtres et arbres fruitiers) documentés en
ligne123 représentent environ 4 000 tCO2eq. 2 600 tCO2eq ont été vendues en 2022, à des prix
variables (40 ¤ typiquement, mais parfois 60 voire 100 ¤).
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Abies 111 6 AG plus
Energies
45 1 AIVP 160 2
Asocean 50 3 Atelier du Bois 6 1 Boomerang 75 2
CEMEX 173 4 Cerno 16 1 Club Bugatti
France
50 1
CNR 75 1 Ecomode 45 1 EDF R&D 115 1
Enedis 95 1 Energio 30 1 Espelia 105 3
ETLO 10 1 Formethic 20 2 Galonnier 16 1
Garance & moi 17 1 Garczynskyi
Traploir Yvetot
44 1 Glass & Bio
Albi
70 2
Greenoco 15 1 Inforsud
technologies
128 4 Kapmer 70 2
Kontfeel 36 1 Latécoère 113 3 Le Cèdre 149 2
Le Cèdre
Hospitality
30 1 LSTP 20 1 Ludik energie 55 2
Naturactive 10 1 Nutripure 77 3 Nymphalis 14 1
Olvea
vegetable oils
200 1 Pierre Fabre 687 7 Pinkanova 120 2
PTS Dufour 36 1 Safran
nacelles
193 2 Socotec 239 5
Soget 30 1 TBS 195 6 Tereo 20 1
Tonnellerie
Orion
183 3 Vinci Energies 125 3 Wyzen 17 1
Figure 46 : Projets de la coopérative Climat Local (Source : Climat Local)
Les projets sont de petite taille, mais avec des clients qui sont parfois de grandes entreprises. La
rentabilité de l?activité, même sur de petits projets, est donc en principe démontrée par la SCIC
Climat Local. Le prix de la tCO2eq n?est pas indiqué en ligne, mais selon les échanges avec le
gérant, la moyenne du prix en France est de 40 ¤ hors taxe, dont 12 ¤ à Climat Local (qui paye sur
122 La méthode Haies du LBC, sur la base du projet Carbocage, donne des valeurs comprises entre 1,8
tCO2eq/km/an pour les haies arbustives et 10 pour les haies futaies, ce qui donne par règle de trois un ordre de
grandeur, pour 10 m de haie sur 25 ans, de 0,45 tCO2eq (resp. 2,5 tCO2eq).
123 https://www.climatlocal.com/entreprises/
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/entreprises/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 116/125
cette somme les audits de vérification), 6 ¤ de garantie, 4 ¤ pour le partenaire (association qui
accompagne le propriétaire, fournit les plants, apporte ses conseils?), 18 ¤ au propriétaire porteur
de projet. Ainsi 30% va à la SCIC (qui assure certains services), 45 % au propriétaire de parcelle
et porteur de projet, 10 % à l?accompagnement, 15 % à l?achat de la garantie sur le marché
international.
Une originalité de la démarche de la SCIC Climat Local, selon les échanges avec son gérant, est
qu?elle garantit les tonnes de carbone compensées de chaque projet par un achat équivalent sur
le marché international de tonnes de carbone, via le MDP (mécanisme de développement propre,
alias CDM clean Development Mechanism) de l?ONU. Ainsi chaque tonne est achetée deux fois,
une fois par le financeur et une seconde fois par la coopérative, mais à un prix bien moindre et sur
le marché international. Cela est astucieux et répond, en partie, aux préoccupations liées aux
incertitudes de la séquestration carbone.
Annexe 9.7. La région Bourgogne Franche-Comté
Sur le volet de la compensation carbone, la direction régionale de l?aménagement, de
l?environnement et du logement (Dreal) est engagée dans l?instruction des projets de labellisation
du label Bas Carbone qui permet de labelliser des réductions de gaz à effet de serre ou de la
séquestration carbone par des porteurs de projet. Au sein de ce label, il existe une méthode de
labellisation pour des projets portés par des exploitations d'élevage ou de grandes cultures (deux
dossiers de ce type sont en instruction en Bourgogne Franche Comté). La Dreal travaille en
partenariat étroit avec la direction régionale de l?agriculture, de l?alimentation et des forêts (Draaf)
pour l'instruction technique des dossiers agricoles et forestiers.
Le projet AgriCarbone dont il est question est porté par la Chambre régionale d'agriculture et Idele
(Institut de l'élevage) qui associe de nombreux partenaires et est financé par la Région. Ce projet
a été lancé en 2020 avec pour ambition d'accompagner 50 % des exploitations de la filière vers
une réflexion bas carbone d'ici 2025. Il prévoit l'apport d'outils d'évaluation et de méthodes aux
agriculteurs, avec une démarche de formation de conseillers.
Par ailleurs, la Région BFC lance une fois par an un appel à projet "conseils bas carbone" pour
faire émerger des organismes de conseil qui accompagneront des exploitants agricoles souhaitant
d'engager dans une démarche de transition carbone en réalisant des audits carbone et en
bénéficiant de conseils pour établir un plan de transition sur 5 ans permettant de réduire l'empreinte
carbone de leur exploitation. La Draaf et la Dreal sont associés à la sélection des projets.
Enfin, en 2021, l?État a effectivement lancé un appel à projets "bon diagnostic carbone" dans le
cadre du plan de relance, dispositif qui a été géré par l'Ademe. Quatre organismes ont été retenus
en BFC pour réaliser ces diagnostics : 110 Bourgogne, APCA-FCEL-LCA, Bio Bourgogne,
CERFrance.
Annexe 9.8. L?Agence régionale de la transition écologique de la
Région Grand Est
La remise en service de la centrale à charbon de Saint-Avold s?accompagne d?une réflexion sur la
compensation des émissions au plus près (1Mt CO2eq à compenser sont annoncées)
Même si le besoin a été moindre qu?attendu (en raison plus faible mobilisation de la centrale lors
de l?hiver 2022-2023) il a asséché le disponible de crédits carbone.
La Région souhaite intervenir sur les compensations carbone, foncière et écologique à travers une
agence régionale de la transition écologique (ARTE) et insiste sur le lien avec la biodiversité et
l?eau.
La Région a saisi le ministre de la transition écologique afin de pouvoir mettre en place des PSE
sur les prairies permanentes, et aussi pour qu?une nouvelle méthode soit introduite dans le LBC.
L?ARTE de la région Grand Est vise une intervention sur la compensation écologique (biodiversité,
eau etc?), la compensation foncière (à définir), la compensation carbone.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 117/125
Figure 47 : Schéma de principe de l?Arte de la Région Grand-Est (Source : Région Grand-Est)
Annexe 9.9. La Région Nouvelle Aquitaine
L?Acclena (association carbone climat environnement Nouvelle Aquitaine) a été créée à l?initiative
de la Région suite à la tempête Klaus de 2009 pour :
? accompagner et renforcer les transitions agricoles et sylvicoles dans les territoires néo-aquitains ;
? exercer toutes les activités nécessaires à la création et l?animation d?une offre volontaire de
compensation d?émissions de gaz à effet de serre et à sa valorisation économique sur le territoire
de la Nouvelle-Aquitaine dans les secteurs sylvicoles et agricoles ;
? impulser et soutenir les projets de valorisation et de développement des paiements pour services
environnementaux hors carbone (PSE).
Elle s?appuie sur le LBC.
Une convention a été signée entre la Région et la Communauté d?agglomération La Rochelle.
Divers projets notamment forestiers ont été montés en partenariat entre l?Acclena et la coopérative
Carbone de La Rochelle.
Annexe 9.10. Autres réflexions en cours
Annexe 9.10.1 Lille
La Métropole européenne de Lille a inscrit dans son plan climat air énergie territorial (PCAET) la
mise en place d?un fonds local. Elle veut d?abord structurer une offre de services aux porteurs de
projets, souhaite tester le label en étant elle-même porteur de projets et se positionne comme tiers
de confiance en partenariat avec les acteurs de la finance carbone.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 118/125
Un ETP est dédié au projet depuis juin 2022.
Annexe 9.10.2 Brest
Le Pays de Brest a mis en place un observatoire local du stockage de carbone dont l?objectif est
d?augmenter de 10 % la capacité de stockage carbone d?ici 2030. Initialement associé au Pays du
Mans, il a finalement renoncé à la création d?une coopérative.
Annexe 9.10.3 Bretagne
La Région Bretagne a mis en place une fondation Breizh Biodiv sous égide de la Fondation pour
la Nature et l?Homme pour soutenir des projets en faveur de la préservation de la biodiversité et
des ressources. Elle a financé dix premiers projets de reforestation et de plantations d?arbres en
ville suite à un AAP, à travers le « mécénat d?environnement ».
Annexe 9.10.4 Le Havre axe Seine
Le Havre Axe Seine a mis en place une plateforme locale Carbolocal via la SCIC occitane Climat
Local, et vise les projets de plantation de haies ou de vergers. La démarche s?inscrit dans une
dynamique d?intraprenariat au sein de la collectivité. Le Havre Axe Seine souhaiterait quitter la
SCIC Climat Local.
Annexe 9.10.5 Grand Albigeois
Le Grand Albigeois a mis en place une plateforme locale via la SCIC Climat local (plantation
d?arbres agroforestiers) en lien avec l?association Arbres et paysages Tarnais.
Annexe 9.10.6 Pays de Loire
La Région Pays de Loire a mis en place un dispositif de Fermes bas carbone depuis quelques
années. Ce dispositif encourage les éleveurs bovins lait, bovins viande et ovins/caprins à effectuer
un Diagnostic CAP?2ER (reconnu au niveau national). Le dispositif est piloté par la chambre
régionale d?agriculture (CRA). La Région co-finance le coût des diagnostics avec INTERBEV
(Association nationale inter-professionnelle du bétail et des viandes). Dans cette démarche, les
professionnels ont pu aussi mobiliser les crédits du plan de relance sur la mesure "Bon bilan
carbone" (guichet Ademe).
Un agent de la Draaf (direction régionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt) suit le
déploiement de ce dispositif et participe aux comités de pilotage (Copil) Bas Carbone qu'organise
la Région.
Les exploitations qui ont réalisé leur diagnostic (et plan d'action) peuvent candidater aux appels à
projet (AAP) nationaux du type FranceCarbonAgri.
Annexe 9.10.7 Provence Alpes Côte d?Azur
La Région PACA (Provence Alpes Côte d?Azur) a mis en place le fonds RESPIR en lien avec l?ONF
pour réunir propriétaires forestiers et financeurs publics et privés dans le cadre de la préservation
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 119/125
des espaces forestiers régionaux. Les projets financés sont sélectionnés par un comité au regard
de critères propres (l?amélioration du capital forestier, la diversification des essences forestières,
la sauvegarde de la biodiversité et la multifonctionnalité et le lien avec les autres usages de la forêt
(apiculture, pastoralisme, accueil du public?).
Annexe 9.10.8 Aix Marseille Métropole
Aix Marseille Métropole a inscrit la création en 2024 d?une « bourse de?décarbonation et
d?amélioration écologique ». Il s?agit d?une plateforme d?achat-vente de crédits carbone locaux et
d?appariement des besoins et de projets de compensations environnementales, dont les retombées
permettront aux entreprises du territoire ou aux collectivités de financer des projets de
séquestration carbone, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de préservation de la
biodiversité, de préservation des milieux et des paysages et d?amélioration de la qualité de l?air
notamment.
Annexe 9.10.9 Montpellier
Une agence de développement et des transitions a été créée mi 2023 à Montpellier pour
« accompagner collectivement les acteurs économiques dans leur transformation durable en visant
une performance sociale, environnementale et économique sur le bassin de vie de Montpellier »
(plus d?un million d?habitants, 350 000 emplois, 35 000 entreprises) avec quatre axes stratégiques
(développer les coopérations, favoriser l?ancrage et la croissance des entreprises, activer et
accompagner les transitions sociétales, internationaliser le territoire et offrir une attractivité
renouvelée), chacun subdivisés en programmes, dont « engager une évaluation et une démarche
progrès menant vers les labellisations », « devenir un centre de ressource sur la transition sociétale
des entreprises », etc. . C?est une association loi 1901, sa gouvernance associe toutes les parties
prenantes (tailles diverses, monde institutionnel et socio-économique). Les membres potentiels
sont les EPCI et collectivités, les réseaux consulaires, professionnels et syndicats, les entreprises,
et les écoles, université, centres de recherche.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 120/125
Annexe 9.11. Tableau synoptique récapitulatif des initiatives des
collectivités
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Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 121/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Communauté
d'agglomération de La
Rochelle
Opérationnel SCIC
création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Émetteurs et acquéreurs
de droits + actionnaires
de la SCIC
Engagement financier :
actionnariat (100k¤)
Gouvernance : présidence du
conseil de surveillance
Technique : un agent est
membre du conseil de
surveillance
Projets retenus : essentiellement plantations,
transition agricole
Projets labellisés par des labels nationaux ou
locaux au cas par cas
Label local arbres LRTZC
Attentes : soutien au développement de fonds
de compensation carbone, déploiement plus
important des méthodes, accélération des
phases d'instruction, étudier l'opportunité d'une
défiscalisation de l'achat des crédits carbone
Créée en décembre 2020
14 projets (7 agriculture et alimentation, 7 forêt) au
20/7/2023, pour environ 50 ktCO2eq
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Métropole du Grand
Paris
et
Ville de Paris
Opérationnel
SCIC
Création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Certains sont sociétaires,
d'autres seront émetteurs
ou acquéreurs
Ils peuvent également
être prestataires de
service pour la
Coopérative, sans être ni
producteur ni acheteur de
crédits.
La Ville de Paris est sociétaire
de la SCIC et a souscrit à la
SCIC par la prise de capital.
C'est la structure créée qui
intervient dans les flux
financiers.
Au titre des apports en capital,
la Ville de Paris a investi 200
k¤ dans la Coopérative, la
Métropole du Grand Paris
(MGP) a investi 200 k¤ et l'EPT
Est Ensemble a investi 10 k¤.
Par ailleurs, la Ville de Paris et
la MGP ont dédié des agent.es
au projet pendant la phase de
préfiguration, ainsi que du
budget de prestations
intellectuelles
(conseil/AMO/études).
La SCIC mobilisera le LBC et un label local est
en cours de construction pour viser les projets
de transition écologique sur le territoire urbain
dense de Paris et Métropole (1ère couronne).
Projets labellisés LBC et ceux labellisés par le
Label local, en cours de montage (phases 1 et
2 de préfiguration faites par la Ville de Paris et
la MGP, phases suivantes à la charge de la
Coopérative)
Clarification du process d'instruction des
dossiers et délais de réponse estimé
Échanges ponctuels des CT avec DGEC pour
informer de la structuration et du
développement du label local, en savoir plus
sur les méthodes LBC en cours. Attentes :
accompagnement financier possible de l'Etat
pour la structuration des initiatives (études
juridiques, économiques, etc.) + animation
territoire et communication vers acteurs avec
Dreal
La SCIC est intéressée à développer des
échanges avec la DGEC pour mieux connaitre
les méthodologies LBC en cours d'étude et les
opportunités de développement de nouvelles
méthodologies LBC.
La SCIC souhaite bénéficier de financements pour pouvoir
développer de nouvelles méthodologies Label local et
participer à des échanges de mutualisation sur le sujet avec
d'autres collectivités locales dans une logique de diffusion.
L'Etat pourrait également financer une enveloppe destinée à
ce que les coopératives carbone aident les collectivités
locales de leur territoire à structurer des projets pouvant
bénéficier de financement carbone avec le LBC.
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui
des CT
Le Mans Métropole
(Pays du Mans)
Démarche de
conception engagée
pour démarrage en
2023 ou 2024
SCIC (objectif,
opérationnelle le
15/1/2024)
Création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Reste à préciser Reste à préciser
Le LBC et d'autres labels existants ou à créer À préciser Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
PUBLIÉ
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Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Le Havre Seine
Métropole
Opérationnel via la
SCIC privée Climat
Local
Mise en place
d'une
expérimentation
avec seule
fonction
d'accompagnem
ent technique et
d'animation,
réflexion en
cours pour la
création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Dans la phase
d'expérimentation clients
de la plateforme
Dans la future structure
privée dédiée, ils
pourraient devenir
partenaires/actionnaires
de la société
Dans la phase expérimentale
engagée depuis 2021 : environ
1 ETP dédié + un partenariat
avec la SCIC Climat Local
(subvention de fonctionnement
9 000 ¤)
Pour le moment les projets accompagnés
s'appuient sur la méthodologie "Haies
Champêtres" développée par Climat Local.
Échanges avec DDTM et DREAL sur actions
plantation de haies.
Carbolocal soutient projets de plantation par
ailleurs soutenus financièrement par l?Agence
de l'Eau au titre du Plan de relance (Plantons
des Haies)
Depuis le lancement de l'expérimentation, la solution
Carbolocal a permis la plantation de 17 km de haies sur
espaces agricoles soutenues financièrement par 17
entreprises locales.
Au 20/7/2023 cela correspond à 20 projets financés, 1 207
tCO2e réduites et 16 entreprises engagées
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Métropole Aix-
Marseille Provence
Démarche de
conception engagée
pour un démarrage en
2023 ou 2024
Pas encore défini
à ce stade.
Pas encore défini à ce
stade.
Pas encore défini à ce stade. Pas encore défini à ce stade, mais envisage
d'utiliser LBC et de développer un label local
Prise de contact local effectuée. Souhait d'un
soutien technique et financier plus affirmé
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Eurométropole de
Strasbourg
Démarche de
conception engagée
pour démarrage en
2023 ou 2024
Porté par une
association déjà
créée sur le
territoire (Agence
du Climat)
Émetteurs de crédits
carbone (porteurs de
projets) et acquéreurs de
crédits carbone pourvu
qu'ils soient déjà dans
une démarche de
réduction des émissions
GES. Ils peuvent se
tourner vers l'Agence du
Climat pour avancer dans
leur projet de contribution
carbone de manière
cadrée et locale.
Une chargée de mission
travaille à hauteur de 10% de
son poste sur la préfiguration
du dispositif depuis un an. Les
subventions à l'Agence du
Climat ont suivi l'évolution et la
montée en puissance de leurs
activités, avec l'embauche
d'une personne dédiée à ce
sujet.
LBC envisagé pour les premiers projets, mais
contraignant ; puis éventuellement méthodes
locales pertinentes pour le contexte urbain
(arbres en ville, mobilité).
Attente d'une validation plus rapide des
méthodes adaptées au milieu urbain.
Périmètre géographique limité au ressort strict de
l?intercommunalité
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 123/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Métropole
Européenne de Lille
Stade de l'opportunité Fonction
d'accompagnem
ent technique,
d'intermédiaire
ou d'animation
À travers son rôle
d'animation (PCAET), la
MEL souhaite faciliter la
mise en relation sur son
territoire entre porteurs
de projets bas carbone,
opérateurs carbone
(intermédiaires) et
entreprises.
1 ETP dédié depuis juin 2022 Caractère fortement agricole du territoire (45%
de sa surface) => promouvoir méthodes
agricoles du LBC
De plus MEL souhaite expérimenter LBC sur
propres projets : méthode Rénovation avec
appui coopérative carbone la Rochelle.,
méthode bâtiments biosourcés, future méthode
ville arborée"
Aucun label local développé à ce jour sur le
territoire métropolitain.
Pas de contact pour le moment avec DREAL.
Échange fin 2022 avec DGEC pour présenter
positionnement sur la compensation carbone
locale. Il pourrait être intéressant que les
services déconcentrés de l'Etat informent
régulièrement des projets en cours de
labélisation sur notre territoire.
Approche en termes d?offre de services plutôt que tout de
suite s?engager dans la structuration (SCIC, SAS, SEM ou
SPL ).
Priorité: faciliter développement de projets "bas carbone" sur
le territoire, mises en relation entre porteurs de projets
/opérateurs /entreprises, tester LBC sur projets propres.
Actuellement piloté en régie MEL.
Souhaite élargir à autres financements: mécénat
environnemental, financement participatif, ? car LBC ne
permet pas tout et déjà de nombreux opérateurs/
intermédiaires autour du LBC (start up, SAS, EPIC,...). =>
interrogation sur plus-value opérateur local supplémentaire
et privilégie coopération avec opérateurs carbone
développant des projets sur territoire (mise en visibilité des
projets, mise en relation avec éventuels financeurs,...)
Périmètre géographique en principe limité au ressort strict de
l?intercommunalité
Bordeaux Métropole Stade de l'opportunité
Annonce politique de
création d?une
coopérative
Non encore
défini
Acquéreurs de droits
pour les partenaires
financeurs (achat de
crédits carbone pour
contribuer
financièrement à des
projets locaux en
Gironde)
Pour l'instant un ETP recruté
récemment qui travaille en
partie à la préfiguration et à
l'expérimentation de ce
dispositif avec
l'accompagnement de La
coopérative de La Rochelle.
Recherche porteurs de projets séquestration
dans le cadre d?expérimentation avec la
coopérative de La Rochelle jusqu'à fin 2023,
Attente résultats d'une étude de faisabilité
technique et juridique Arbitrage courant 2024 si
Bordeaux Métropole se dote de son propre
opérateur de compensation carbone ou si elle
se greffe à celui de La Rochelle. Labels : LBC
et LRTZC
Aucune relation connue avec services de l'Etat.
Un accompagnement sur les questions de
faisabilité serait le bienvenu. La question de
reconnaissance par l'Etat des labels locaux qui
émergent se pose également.
Si plusieurs opérateurs de compensation carbone se
développent dans une même région cela pose un problème
à terme (concurrence, cohérence territoriale, périmètre des
projets, etc.).
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Grand Albigeois Opérationnel Membre de la SCIC
climat Local
Plantation d?arbres, agroforesterie Les projets sont sur https://grand-albigeois.climatlocal.fr/:
plus de 10 projets d?entreprise et quelques projets de
particuliers
11 projets sont financés pour en principe 343 tCO2e réduites
Montpellier Création prévue mi
2023
Association loi de
1901
Mise en place d?actions
au service des
entreprises
PUBLIÉ
https://grand-albigeois.climatlocal.fr/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 124/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Région Occitanie En réflexion Création de
coopérative ou
devenir membre
de la coopérative
toulousaine
Climat Local
A ce stade de réflexion, la
Région participera à la
gouvernance, au lancement et
à la promotion de la structure
mais n?allouera pas de moyens
humains pour animer le
dispositif opérationnellement.
Elle jouera le rôle de tiers de
confiance et de garant du
respect des objectifs de la
structure. L?ingénierie et le
fonctionnement de la structure
seront financés par son activité
de service, en tant
qu?intermédiaire de la
contribution carbone.
Périmètre plus large que crédits carbone, qui
prennent insuffisamment en compte les effets
eau, biodiversité, réduction des risques
d?incendie, etc?Critique vis-à-vis de certaines
méthodes LBC.
Pour mémoire, l?Occitanie regroupe en juillet
2023 une soixantaine de projets labellisés LBC
pour 70 ktCO2eq (4 % total national).
La SCIC Climat Local, à Toulouse, créée en novembre 2019,
privée et indépendante, fait état au 20/7/2023 d?une activité
(plantation hors forêt, tiers lieux) de 108 projets financés et
4 050 tCO2eq réduites.
Modèle original : chaque réduction d?émission de projet local
est garantie par un achat équivalent à l?international
Région Grand Est En cours Agence
régionale de la
transition
écologique
(ARTE)
Intervention sur la compensation écologique
(biodiversité, eau etc?), la compensation
foncière (à définir), la compensation carbone.
Souhaite développement de la méthode
prairies permanentes du LBC
Pour mémoire la région Grand est regroupe en juillet 2023
une cinquantaine de projets LBC labellisés pour 112
ktCO2eq (6 % total national)
Région Pays de Loire Opérationnel Dispositif de Fermes bas
carbone
Cofinancement (avec Interbev)
de diagnostics CAP?2ER,
(reste à charge 0 jusqu?en
2022).
LBC, méthode CarbonAgri (dominant ; près de
1000 projets et sous projets labellisés LBC
pour 600 ktCO2eq, plus 160 ktCO2eq de
boisement et reboisement)
Éleveurs bovins lait, bovins viande et
ovins/caprins
Un agent de la DRAAF suit le déploiement du
dispositif.
Le dispositif est piloté par la CRA.
Cofinancement « Bon bilan carbone » du Plan de Relance,
réservé aux jeunes agriculteurs.
Région Nouvelle
Aquitaine
Opérationnel
(Acclena) et en
réflexion
Association
Carbone climat
environnement
Nouvelle
Aquitaine
Transition agricole et sylvicole, compensation
carbone, PSE hors carbone
LBC
Pour mémoire, en juillet 2023 152 projets et sous projets
labellisés LBC pour 225 ktCO2eq (13 % total national)
Région Bretagne Fondation Breizh
Biodiv
AAP via « mécénat
environnement » de 10 projets
forestiers et plantation
Préservation de la biodiversité et des
ressources
Pour mémoire en juillet 2023 16 projets et sous projets
labellisés LBC pour 160 ktCO2eq (9 % national)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 125/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Région Provence
Alpes Côte d'Azur
Opérationnel Fonds RESPIR
en lien avec ONF
Préservation des espaces forestiers régionaux Pour mémoire en juillet 2023 11 projets et sous projets
labellisés LBC pour 12 ktCO2eq (0,7 % national)
Région Centre Val de
Loire
Pas de démarche Compensation carbone
identifiée comme axe de travail
de la COP régionale créée en
2019
Souhait DRAAF de mobiliser MAEC forfaitaire
"transition des pratiques" dans son volet
amélioration du bilan carbone en lien avec
Dreal
Pour mémoire en juillet 2023 35 projets et sous projets
labellisés LBC pour 46 ktCO2eq (2,6 % national)
Région Bourgogne
Franche-Comté
Pas de démarche
formalisée de fonds
carbone régional
La Région BFC lance une fois par an un appel à projet
"conseils bas carbone" pour faire émerger des organismes
de conseil qui accompagneront des exploitants agricoles
souhaitant d'engager dans une démarche de transition
carbone en réalisant des audits carbone et en bénéficiant de
conseils pour établir un plan de transition sur 5 ans
permettant de réduire l'empreinte carbone de leur
exploitation. La DRAAF et la DREAL sont associés à la
sélection des projets.
Tableau 1:Initiatives des collectivités territoriales (Source: entretiens, mission)
PUBLIÉ
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
Lettre de mission
Déroulement de la mission
1 La compensation carbone volontaire : cadrage
1.1 Un contexte climatique dégradé
1.2 Terminologie
1.3 La compensation volontaire carbone : principes, labels, méthodes
1.3.1 Principes
1.3.2 Méthodes et critères d?évaluation
1.3.3 Standards et labels
1.4 Co-bénéfices : un complément nécessaire
1.5 De nombreux acteurs
1.6 Contexte dans le monde et en Europe
1.6.1 Un marché mondial actif, avec des fragilités en termes de fiabilité
1.6.2 Une situation contrastée en Europe, qui compte légiférer
1.6.2.1 Quelques acteurs européens
1.6.2.2 Un projet de règlement européen
1.6.3 Un marché français du carbone volontaire en expansion
1.7 Le label Bas-Carbone en France
1.7.1 Principe
1.7.2 Un label récent en forte croissance
1.7.3 Un foisonnement d?acteurs
1.7.4 Des méthodes et projets labellisés essentiellement dans les domaines forestier et agricole
1.7.4.1 Treize méthodes labellisées, principalement en agriculture et foresterie
1.7.4.2 Une vingtaine de méthodes en projet
1.7.4.3 Des interrogations subsistent au regard du risque de greenwashing
1.7.5 Plus de 600 projets labellisés fin juillet 2023
1.7.6 Perspectives du marché : de nombreuses incertitudes
1.7.7 Rôles respectifs des différents échelons territoriaux
2 Les initiatives des collectivités territoriales
2.1 Une absence de suivi systématique/exhaustif et des initiatives en nombre réduit
2.2 Les labels locaux
2.3 Analyse des modèles de fonds carbone locaux
2.3.1 Périmètres
2.3.2 Aspects juridiques et comparaison des différentes modalités possibles
2.3.2.1 Les structures porteuses
2.3.2.2 Processus comptables et financiers
2.3.3 Moyens
2.3.4 Échelle d?intervention
2.4 Le rôle de l?État et ses opérateurs
3 Les leviers d?une éventuelle extension du dispositif
3.1 Éviter le greenwashing par la robustesse et la rigueur des méthodes
3.2 Une articulation gagnant-gagnant entre labels locaux et LBC
3.3 La transparence : projets, financements, etc.
3.4 Les additionnalités
3.5 Redondance et complémentarité avec d?autres dispositifs de financement État
3.6 Les acteurs, les aspects économiques et leur régulation
3.6.1 Acteurs
3.6.2 Aspects économiques
3.7 Les modalités alternatives de financement
3.7.1 Coopérations territoriales, contrats de réciprocité
3.7.2 Politique agricole commune, primes de filière
3.7.3 Paiements pour services environnementaux
3.7.4 Certificats d?économie d?énergie
3.7.5 Mécénat
Conclusion
Annexes
Annexe 1. Lettre de mission
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Annexe 3. Glossaire des sigles et acronymes
Annexe 4. Réchauffement climatique
Annexe 5. Standards et labels internationaux de compensation carbone
Annexe 6. Comparaison européenne
Annexe 7. Méthodes du label Bas-Carbone
Annexe 7.1. Méthodes labellisées
Annexe 7.1.1 Treize méthodes labellisées mi 2023
Annexe 7.1.2 Des interrogations qui subsistent
Annexe 7.1.3 Position du Réseau Action Climat sur le label Bas-Carbone et les méthodes agricoles
Annexe 7.1.4 Position du World Wide Fund sur les projets forestiers du label Bas-Carbone
Annexe 7.1.5 Position de Canopée sur les projets forestiers du label Bas-Carbone
Annexe 7.2. Méthodes en cours de préparation
Annexe 7.2.1 Quatre révisions et 19 nouvelles méthodes en préparation
Annexe 7.3. Perspectives
Annexe 8. Projets labellisés du label Bas-Carbone
Annexe 8.1. Des projets en nombre croissant
Annexe 8.2. Des projets concentrés sur certaines méthodes et certains territoires
Annexe 8.3. Une instruction potentiellement laborieuse
Annexe 9. Initiatives des collectivités locales
Annexe 9.1. L?exemple emblématique de La Rochelle?
Annexe 9.1.1 Une initiative qui fait figure de modèle
Annexe 9.1.2 Pourquoi le statut de coopérative ?
Annexe 9.2. Quatorze projets en cours, agricoles ou forestiers
Annexe 9.3. Qui fait école dans certaines métropoles (Paris, Bordeaux)
Annexe 9.3.1 Paris et la Métropole du Grand Paris
Annexe 9.3.2 Bordeaux
Annexe 9.4. Pays du Mans : une SCIC début 2024
Annexe 9.5. Région Occitanie
Annexe 9.6. La coopérative Climat Local
Annexe 9.7. La région Bourgogne Franche-Comté
Annexe 9.8. L?Agence régionale de la transition écologique de la Région Grand Est
Annexe 9.9. La Région Nouvelle Aquitaine
Annexe 9.10. Autres réflexions en cours
Annexe 9.10.1 Lille
Annexe 9.10.2 Brest
Annexe 9.10.3 Bretagne
Annexe 9.10.4 Le Havre axe Seine
Annexe 9.10.5 Grand Albigeois
Annexe 9.10.6 Pays de Loire
Annexe 9.10.7 Provence Alpes Côte d?Azur
Annexe 9.10.8 Aix Marseille Métropole
Annexe 9.10.9 Montpellier
Annexe 9.11. Tableau synoptique récapitulatif des initiatives des collectivités
(ATTENTION: OPTION u groupement de collectivités
territoriales concerné(e)67.
Lors de ses entretiens, la mission a aussi rencontré une agence locale de l?énergie et du climat
65
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumen
tId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
66 Paiements pour services environnementaux ; cf. https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-
07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
67 https://outil2amenagement.cerema.fr/la-societe-d-economie-mixte-a-operation-unique-r542.html
PUBLIÉ
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumentId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumentId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
https://outil2amenagement.cerema.fr/la-societe-d-economie-mixte-a-operation-unique-r542.html
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 35/125
(Alec)68- qui est une association - à Aix Marseille Métropole, une autre association en devenir à
Montpellier, ainsi qu?une agence régionale de la transition écologique (ARTE) en région Grand Est,
dont la structuration fait encore débat.
Les caractéristiques de ces structures sont récapitulées ci-après :
Société d?économie
mixte SEM
Société publique
locale SPL
Société
coopérative
d?intérêt collectif
SCIC
Association Groupement
d?intérêt public
GIP
Groupement d?intérêt
économique
Structure Société anonyme à
capitaux mixtes
Société anonyme à
capitaux
exclusivement publics
Société
commerciale sous
statut SA, SAS,
SARL
But lucratif limité
par l?obligation de
réinvestissement
de la majorité des
bénéfices
Association de droit
privé soumise à la
loi de 1901 et sans
capital
But non lucratif
Personne morale
de droit public
constituée d?une ou
plusieurs
personnes morales
de droit public ou/et
une ou plusieurs
personnes morales
de droit privé (Loi n°
2011-525 du 17 mai
2011)
Personne morale de
droit privé (articles
L251-1 à 251-23 du
Code du Commerce)
Objet social Aménagement,
immobilier,
exploitation de
services publics à
caractère industriel ou
commercial ainsi que
toute activité d'intérêt
généra
Aménagement,
immobilier,
exploitation de
services publics à
caractère industriel ou
commercial ainsi que
toute activité d'intérêt
général
Périmètre limité à
celui des CL membres
La production et la
fourniture de biens
et de services
d?intérêts collectifs
présentant un
caractère d?utilité
sociale et entrant
dans le champ de
compétences des
collectivités locales
et/ou de leurs
groupement
Librement choisi
par les fondateurs
Activités d'intérêt
général à but non
lucratif, en mettant
en commun les
moyens des
membres
nécessaires à leur
exercice
Activités auxiliaires en
prolongement des
activités de ses
membres
Actionnaires/
sociétaires
2 actionnaires
minimum dont 1
personne privée
Capital : entre 50 et
85% pour les
collectivités locales ;
entre 15 et moins de
50% pour les autres
actionnaires
Au moins 2
collectivités locales
actionnaires
Capital : 100%
collectivités
territoriales et leurs
groupements, dont un
actionnaire majoritaire
pour les Spla
3 types de
sociétaires : les
salariés, les
bénéficiaires
(clients,
fournisseurs,
habitants?) et les
institutionnels
(collectivités,
Etat...)
Pas d?actionnaires
mais des membres,
personnes privées
physiques ou
morales
Pas d?actionnaires
mais une
convention
constitutive
conclue entre les
partenaires et une
approbation par le
Préfet
Au minimum deux
personnes physiques
ou morales
Entreprises possibilité
de participation de Ct
par décret en Conseil
d?Etat si but lucratif
Solidarité indéfinie des
membres
68 Lancées en 1994 par la commission européenne, elles ont « pour vocation de mobiliser l?ensemble des acteurs
des territoires pour accompagner la transition énergétique et le développement de notre société selon un nouveau
paradigme. Les autorités locales (communes, leur groupement, et les autres échelons territoriaux) constituent la
clef de voûte de cette mobilisation.
Conformément à l?article L211-5-1 du code de l?énergie modifié par la loi Climat et Résilience de juillet 2021 :
? des agences d?ingénierie partenariale et territoriale à but non lucratif appelées ?agences locales de l?énergie et du
climat? peuvent être créées par les collectivités territoriales et leurs groupements, en lien avec l?État, aux fins de
contribuer aux politiques publiques de l?énergie et du climat.
Ces agences ont notamment pour missions, en concertation avec les services déconcentrés de l?État et toutes
personnes intéressées :
1° De participer à la définition, avec et pour le compte des collectivités territoriales et leurs groupements, des
stratégies énergie-climat locales en lien avec les politiques nationales ;
2° De participer à l?élaboration des documents en matière énergie-climat qui leur sont liés ;
3° De faciliter la mise en oeuvre des politiques locales énergie-climat par l?élaboration et le portage d?actions et de
dispositifs permettant la réalisation des objectifs des politiques publiques ;
4° De fournir aux collectivités territoriales, à leurs groupements et à l?État des indicateurs chiffrés sur les
consommations et productions énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre, afin d?assurer un suivi de la
mise en oeuvre des politiques locales énergie-climat et une évaluation de leurs résultats ;
5° D?animer ou de participer à des réseaux européens, nationaux et locaux, afin de promouvoir la transition
énergétique et la lutte contre le changement climatique, de diffuser et d?enrichir l?expertise des territoires et
d?expérimenter des solutions innovantes.
Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent s?appuyer sur les agences
locales de l?énergie et du climat pour mettre en oeuvre le service public de la performance énergétique de l?habitat.?».
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 36/125
Société d?économie
mixte SEM
Société publique
locale SPL
Société
coopérative
d?intérêt collectif
SCIC
Association Groupement
d?intérêt public
GIP
Groupement d?intérêt
économique
Capital : la
collectivité locale ou
les collectivités
locales peuvent
détenir jusqu?à 50%
des parts
Gouvernance Conseil
d?administration (CA)
ou structure duale
dotée d?un directoire
et d?un conseil de
surveillance (CS)
Les élus détiennent
plus de la moitié des
voix dans les organes
délibérants
Président et DG sont
nommés par les
instances dirigeantes
où les élus et
actionnaires privés
siègent
Conseil
d?administration (CA)
ou structure duale
dotée d?un directoire
et d?un conseil de
surveillance (CS) Les
élus représentent leur
collectivité locale au
sein du CA Président
et DG sont nommés
par les instances
dirigeantes où les élus
participent
Principe à
l?assemblée
générale : 1
sociétaire = 1 voix
quelle que soit la
part de capital
détenue
Une collectivité peut
être membre du CA
ou du CS où elle est
représentée par des
élus qui ne peuvent
être président ni
vice-président
Les dirigeants sont
élus par l?AG (hors
SAS)
Libre choix des
conditions d?accès
aux fonctions de
dirigeants qui
peuvent être des
personnes
physiques ou
morales
représentées par
des personnes
physiques
Nulle obligation de
se doter d?un CA
Libre choix.
Habituellement une
Assemblée
générale, un CA et
son président.
Gestion privée si le
GIP exerce une
activité industrielle
et commerciale
Libre choix des
fondateurs
Assemblée générale
composée des
membres
Déignation d?un
contrôleur de gestion
Territorialité Limitée
Contrôle par
les CL
Détention a minima de
la majorité des droits
de vote.
Les CL actionnaires
ont un contrôle total
Les CL n?exercent
pas une influence
prépondérante
Les CL n?ont pas
d?influence
déterminante
Selon la convention
constitutive
Les CL peuvent être
autorisées par décret
en CE.
Soumis au
Code
Commande
Publique
Oui Oui Libre Libre Oui Non
Mécénat avec
déduction
fiscale
Non Non Non Oui
Figure 12 : Structures juridiques, caractéristiques, avantages, inconvénients (Source : Cerema, BdT,
Mission)
L?analyse des différentes structures doit être faite à l?aune du positionnement des collectivités
territoriales (CT) sur quelques questions - clé69 dont le périmètre d?activités et la gouvernance.
Les CT rencontrées ont exprimé le souci d?associer largement à la gouvernance les parties
prenantes, porteurs de projet et financeurs.
Si la SPL apparaît dès lors à première vue peu adaptée du fait de l?exclusivité de personnes
publiques dans la gouvernance, les autres types de structures méritent d?être examinées.
Une SEM, bien que toute activité d?intérêt général puisse lui être confiée, ne permettrait pas (selon
la note juridique référencée 66 en note de bas de page) de faire transiter par la structure les
financements provenant des bénéficiaires des PSE dédiés aux fournisseurs de services ; le
portage de projet ne serait pas une activité commerciale qui justifierait le recours à une SEM ;
incidemment, l?article L. 1521-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) impose que
l?objet social de la SEM s?inscrive dans le cadre des compétences des collectivités et groupements
qui la composent, ce qui s?apprécie au regard des missions confiées à la société.
Un GIE semble inadapté. Certes, il permet aux entreprises de mettre en commun certaines de
69 L?aide à l?émergence de projet et le potentiel de financement, la facilitation et la mise en réseau des acteurs, la
mobilisation des entreprises, l?animation territoriale et l?ancrage territorial, le pilotage de la gouvernance du dispositif
ou une simple participation, le portage de ses propres projets bénéficiaires du dispositif, le financement de réduction
ou compensation carbone sur ses fonds propres (source Cerema).
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 37/125
leurs activités sans aliéner leur indépendance et leur individualité, mais n?a vocation ni à réaliser
des bénéfices pour lui-même ni à développer une clientèle ou un fonds de commerce propre.
L?adhésion d?une collectivité locale à un GIE est possible mais peut nécessiter une autorisation par
décret en Conseil d?État70 en cas de but lucratif ; a contrario, il semblerait qu?une telle autorisation
ne soit pas nécessaire dès lors que le GIE ne dispose pas d?un capital social et n?a pas de but
lucratif. Le principal problème du GIE est la responsabilité illimitée de ses membres, ce qui, du
point de vue de la sécurisation économique, est dirimant.
Un GIP est une personne morale de droit public, est doté de l'autonomie administrative et financière,
est constitué entre une ou plusieurs personnes morales de droit public et, éventuellement, une ou
plusieurs personnes morales de droit privé, peut être créé à durée indéterminée si les membres le
décident ; la convention constitutive du GIP doit nécessairement être approuvée par l?État. Son
objet peut concerner la protection de l?environnement. Il permet aux personnes publiques et privées
de mettre en commun les moyens nécessaires à l?exercice d?activités d?intérêt général mais n?a
pas vocation à exercer en lieu et place de ses membres des compétences qui lui auraient été
transférées. Pour permettre aux membres du GIP de financer un paiement pour services
environnementaux (PSE) par son entremise, il convient de confier au GIP non seulement la
définition du projet de territoire mais également sa mise en place.
Une SCIC est une coopérative et respecte donc divers principes : gestion de service et non
recherche de profit (pas de spéculation d?associé), gestion démocratique (un associé, une voix),
porte ouverte (adhésion volontaire ouverte à tous), multisociétariat (coexistence de différentes
catégories d?associés, au minimum trois : bénéficiaires, salariés, autres dont possiblement CT
jusqu?à 50 % du capital). Elle poursuit un projet coopératif, a une lucrativité limitée, réduite aux
intérêts du capital investi, peut recevoir des subventions et aides de la part de collectivités
publiques ; la prise de participation par une collectivité doit se faire en application de son principe
de spécialité, c?est-à-dire qu?elle doit s?inscrire dans l?une de ses compétences. Ainsi, comme vu
supra, le format de SCIC est bien adapté. Pour une collectivité, cela peut passer par la création
d?une SCIC, ou l?entrée dans une SCIC existante.
Une association, par exemple une Alec, est aussi envisageable. Cependant, si l?objet de
l?association n?est pas de porter le projet dans sa totalité, alors le financement ne peut transiter par
l?association et les financeurs et les bénéficiaires devront contractualiser entre eux. En
conséquence, et ainsi que cela est indiqué supra pour le GIP, si la structure associative est retenue,
il convient soit de la doter d?un objet lui permettant de contractualiser avec les bénéficiaires, soit
de limiter celui-ci à de l?accompagnement et prévoir une contractualisation entre les bénéficiaires
et les financeurs, sans pouvoir faire transiter le financement par l?association.
En résumé il apparaît que les structures telles que la SCIC, l?association et le GIP peuvent porter
le projet territorial, accompagner les démarches des CT, assurer la mise en relation entre porteurs
de projet et financeurs, être un canal financier et porter les financements et sont donc adaptées.
Comme vu supra, ces structures types différent en particulier par leur modèle de gouvernance qui
se révèle un critère essentiel de choix lors de la mise en place d?une personne morale ad hoc. La
place dans la gouvernance et le rôle de la ou des CT sont donc déterminants pour ce choix.
Le modèle SCIC se développe, sous l?influence de celle de La Rochelle qui met notamment en
avant les spécificités de sa gouvernance, mais d?autres collectivités n?éprouvent pas le besoin de
créer une structure de ce type.
Souvent, les collectivités créant des SCIC ne souhaitent en effet pas être majoritaires ni contrôler
l?outil. Le format de SCIC est dès lors bien adapté. Il permet d?intégrer les bénéficiaires finaux,
d?affirmer l?intérêt collectif de l?objet social, sans majorité d?un acteur ou d?un collège. Sa souplesse
70 Conseil d?État, Fiche 17 Groupements, Famille « entreprises et participations publiques », version septembre
2019, préc.
PUBLIÉ
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permet d?intégrer de nouveaux sociétaires à tout moment.
Cependant les collectivités ne souhaitent pas un modèle unique généralisé car les besoins sont
fonction des territoires. Une offre unique clé en main de montage de SCIC pour massifier les fonds
carbone, théoriquement envisageable, apparaît donc ne pas répondre à une nécessité avérée.
2.3.2.2 Processus comptables et financiers
Conformément à la lettre de mission, deux points juridiques ont fait l?objet d?une analyse plus
détaillée : la SCIC est-elle assimilable à un pouvoir adjudicateur et ses activités sont-elles des
actes d?intermédiation financière ?
Sur le premier point, au terme de l?article L1211-1 du Code de la Commande Publique, peut être
considérée comme pouvoir adjudicateur une personne morale de droit privé créée pour satisfaire
des besoins d?intérêt général ayant un caractère autre qu?industriel ou commercial et dont :
« a) Soit l?activité est financée majoritairement par un pouvoir adjudicateur ;
b) Soit la gestion est soumise à un contrôle par un pouvoir adjudicateur ;
c) Soit l?organe d?administration, de direction ou de surveillance est composé de membres dont
plus de la moitié sont désignés par un pouvoir adjudicateur ».
Pour des structures privées, contrôlées par un pouvoir adjudicateur (par exemple une CT), il y a
donc pouvoir adjudicateur quand la CT est majoritaire. Il existe aussi un critère cumulatif d?activité
d'intérêt général autre qu'industriel et commercial. Ainsi, selon les analyses de la DGCL71 , la
qualification de pouvoir adjudicateur s?apprécie au cas par cas car l'activité réelle de la société doit
aussi être prise en compte.
Selon les analyses des coopératives de La Rochelle et Paris, cependant, elles n?ont pas le statut
de pouvoir adjudicateur, dès lors que les CT ne contrôlent pas la structure.
La mission observe que l?intérêt collectif de l?objet de la SCIC doit être distingué de la notion
d?intérêt général. En outre la coopérative a un but lucratif, même si celui-ci est limité par l?obligation
de réinvestissement d?une grande partie des bénéfices. En outre, dans le cas des SCIC de La
Rochelle et Paris, aucune des conditions a) à c) ci-dessus n?est satisfaite. Enfin on notera que
parmi les « concurrents » de la SCIC figurent nombre d?entreprises privées développant leur propre
plateforme dans le cadre du marché des compensations carbone72.
Sur le second point, selon les analyses des coopératives, la plateforme de mise en relation des
financeurs et des porteurs de projets n?est pas considérée comme du financement participatif mais
comme de la vente en ligne73, et la plateforme n?est donc pas déclarée à l?ORIAS74, registre unique
des intermédiaires en assurance, banque et finance. L'agrément ESUS (« Entreprise solidaire
71 Direction générale des collectivités locales
72 Cf. Brochure-INFOCC_2022_vfinale.pdf (info-compensation-carbone.com)
73 Dans le cas de la SCIC de La Rochelle les CGU (conditions générales d?utilisation) et CGV (conditions générales
de vente) figurant sur la plateforme numérique précisent que le contributeur (financeur) octroie un mandat
d?encaissement à la SCIC correspondant au montant de sa participation au projet. La contribution de personnes
publiques en ligne correspond à une commande. La coopérative s?engage à affecter cette contribution dans un
délai d?un mois (deux si aucun projet n?est identifié par le contributeur). La vente concerne « des tCO2eq permettant
de réduire ou séquestrer des émissions de GES sur le territoire ». Le porteur de projet confie quant à lui un mandat
à la SCIC prévoyant une contribution financière aux frais de service. Il dispose d?un crédit de la part de la SCIC,
non générateur d?intérêts. La SCIC verse les sommes recueillies sur son compte lorsque le projet atteint l?ensemble
des contributions recherchées selon les termes du contrat passé entre la SCIC et lui.
74 https://www.orias.fr/
PUBLIÉ
https://www.info-compensation-carbone.com/wp-content/uploads/2022/09/Brochure-INFOCC_2022_vfinale.pdf
https://www.orias.fr/
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d'utilité sociale ») a été obtenu fin décembre 2022 par la coopérative carbone de La Rochelle, mais
ne change pas le statut de la participation des collectivités à la plateforme, car il s?agit d?une activité
de prestation de service.
S?agissant du statut d?intermédiaire en financement participatif, la mission rappelle que le
financement participatif constitue une forme alternative de financement aux termes de laquelle une
plateforme numérique ouverte au public rapproche des investisseurs, prêteurs ou donateurs
potentiels et des porteurs de projets à la recherche de financement. Selon le code monétaire et
financier, toute plateforme proposant de financer un projet doit être immatriculée au registre de
l'ORIAS en tant qu'intermédiaire en financement participatif (IFP). Relèvent du statut d?IFP les prêts
à titre gratuit, les dons (avec ou sans contrepartie) ainsi qui les crédits onéreux qui portent sur des
projets non-commerciaux75. En l?espèce, il ne s?agit ni de prêts, ni d?investissements, au sens usuel,
mais de flux liés à des paiements pour services rendus dès lors qu?est préservée la relation directe
entre le porteur de projet et le financeur.
2.3.3 Moyens
La gestation des dispositifs de compensation carbone locaux est longue, plusieurs années pour
chacune des démarches abouties ou en voie de l?être. Elle requiert engagement dans la durée,
expertise, moyens humaines et financiers.
A titre d?illustration, les moyens humains connus (hors réseaux d?experts ou autres) des fonds
locaux existants ou en projet sont récapitulés ci-après.
Coopérative carbone de La
Rochelle (SCIC)
Climat Local, de Toulouse
(SCIC)
Ville de Paris et Métropole du
Grand Paris (SCIC)
Le Havre Seine Métropole
(expérimentation)
Bordeaux Métropole
(opportunité)
1 DG, 2 cheffes de projet, 1
ingénieur carbone, 2
chargées de développement
de projets carbone, 1 chargée
de communication et de
projets numériques, 1
alternant Master Science pour
environnement (management
environnemental)
n.b. : Capital social de
686 800 ¤ au 31/12/2022
1 gérant, plus appui ponctuel
des associés (noyau de trois
associés, le gérant, un expert
climat (directeur école
nationale de météorologie) et
un chef d?entreprise)
n.b. : Capital social de 2 000¤
au 1/8/2023
1 DG, plus 3 personnes pour
le suivi financier et l?expertise
n.b. : Capital social de
1 154 200 ¤ au 1/8/2023
1 ETP plus partenariat avec
SCIC occitane existante
Climat Local
1 ETP préfiguration et
expérimentation avec
accompagnement de la
coopérative de La Rochelle
Figure 13 : Moyens humains dans divers fonds existants ou en projet (Source : mission)
L?équipe peut ainsi allier les compétences de chef de projet et/ou entrepreneur, expertise climat et
carbone, communication, numérique, gestion et finance.
Un constat unanime est le besoin de formation et d?appui en ingénierie (cf. aussi infra) sur des
sujets techniques complexes (compensation carbone et montages juridico-financiers, sans parler
des aides publiques). Il est également indispensable de susciter un réel engagement des élus et,
au-delà, du public pour constituer un partenariat large76.
Les modalités de financement du démarrage sont aussi à stabiliser. En effet si l?objectif annoncé
par les acteurs est l?équilibre des structures grâce aux commissions et à la rémunération de ses
services, celui-ci n?est atteignable qu?à l?issue d?une phase d?amorçage, pour créer le marché local,
qui nécessite des apports financiers pour couvrir les charges de fonctionnement des premières
années.
Par exemple, même pour la coopérative de La Rochelle, créée en décembre 2020 après que La
Rochelle Territoire Zéro Carbone fut en 2019 lauréat de l?appel à projets national ?Territoires
75 Source site ACPR-Banque de France
76 La Rochelle a notamment un engagement environnemental marqué et précurseur depuis un demi-siècle.
PUBLIÉ
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d?Innovation?, soutenue par des acteurs solides dont la Banque des territoires, et amplement dotée,
il reste encore des investissements (non aidés à ce jour) à réaliser sur l'outil numérique (gestion
de projet, gestion comptable, suivi contributeurs), alors que l?équilibre de fonctionnement est visé
en 2025.
La coopérative Climat Local, privée, a, elle, testé son dispositif pendant cinq ans avant sa création
en 2018. Son activité (environ 150 k¤ de CA, quelques milliers de tCO2eq77) serait à l?équilibre.
Cet engagement financier inhérent à la création d?une structure dédiée fait partie des éléments qui
poussent certaines collectivités à privilégier l?appui sur une entité existante. C?est à ce stade le cas
du Grand Albigeois ou de Toulouse et une hypothèse étudiée par la métropole de Bordeaux ou la
région Occitanie.
2.3.4 Échelle d?intervention
La question de l?échelle d?intervention du dispositif est souvent posée. Les trois niveaux de
collectivités territoriales sont théoriquement susceptibles de s?impliquer à des titres divers.
L?Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) apparaît adapté comme « échelon
le plus pertinent pour mettre en place un socle d?ingénierie mutualisée »78, et en raison du principe
de proximité pour la compensation carbone. Ces démarches sont, quant aux objectifs généraux,
convergentes avec les de contrats de relance et de transition écologique (CRTE79), conclus à des
échelles semblables.
Cependant, les 1 254 EPCI n?ont pas tous la taille critique, en particulier en-deçà? de 50 000
habitants (975 EPCI), pour disposer d?ingénierie de premier niveau satisfaisant, difficulté bien
connue des espaces ruraux. L?on observe que ce sont essentiellement des intercommunalités à
dominante urbaine, de taille importante, qui sont en première ligne. Dès lors, des regroupements
de ressources sont appropriés. Des groupements d?EPCI peuvent par exemple s?impliquer sur les
plans climat air énergie territoriaux (PCAET), cadre de la décarbonation au plan local. Ainsi, les
EPCI ou leurs groupements (pays ou PETR ? Pôle d?équilibre territorial et rural) sont les acteurs
au plus près des territoires (cf. PCAET et CRTE, même si la cohérence entre CRTE et PCAET
n?est pas toujours assurée).
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République
(NOTRe) a conforté les départements dans leurs missions de solidarités territoriales. L?espace
départemental est un niveau territorial pertinent d?intervention pour un appui efficace en termes
d?ingénierie technique de premier niveau. Mais en pratique les départements ne sont pas
aujourd?hui présents sur les questions de compensation carbone, leurs compétences propres en
matière d?environnement étant restreintes.
La région est compétente sur les transports (à fort impact climatique), la planification, et élabore
un schéma régional d?aménagement, de développement durable et d?égalité des territoires
(Sraddet), qui définit les grands équilibres environnementaux visés. Elle met en oeuvre l?essentiel
des politiques européennes de développement régional et une partie de la politique agricole
commune (PAC), dans le cadre du deuxième pilier.
77 Cf. https://www.climatlocal.com/entreprises/
78 Rapport « Le rôle du Cerema en matière d?appui aux collectivités territoriales » de l?IGA et l?IGEDD, juin 2021
(source : https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-
01_rapport-publie.pdf )
79 Les CRTE entre État et EPCI ou groupes d?EPCI ont été initiés le 20 novembre 2020 pour accompagner le
déploiement du plan de relance et faciliter la transition écologique. Actuellement environ 840 CRTE couvrent la
quasi-totalité du territoire. Cf. le « Bilan d?étape du déploiement des contrats de relance et de transition écologique
» de l?IGA, l?IGAS, l?IGEDD et l?IGF, décembre 2022 (source : https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-
etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo )
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/entreprises/
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo
https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo
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La Région et les EPCI/pays sont donc les bons niveaux de mise en relation des acteurs locaux et
de gouvernance. L?articulation naturelle est le couple EPCI-Région, celle-ci étant plutôt dans une
fonction d?orientation, d?appui à l?émergence et de garantie technique.
En conséquence, et compte tenu des difficultés d?amorçage relevées au 2.3.3, un soutien à la mise
en place de dispositifs intercommunaux ? par défaut régionaux, ou avec un domaine d?action
similaire- peut être opportun.
La mise en place de tels dispositifs territoriaux à périmètre suffisamment large, en nombre limité
peut aussi permettre d?éviter une prolifération de compétiteurs, qui nuirait à la transparence du
marché. Une structuration de ces initiatives serait aussi souhaitable, à l?image de la Flame
(Fédération des agences locales de l?énergie et du climat -Alec) pour les Alec, notamment afin de
mutualiser ce qui peut l?être, tout en respectant les spécificités territoriales.
Au titre de cette structuration la première étape devrait être celle d?un suivi/ inventaire régulier et
systématique des initiatives des collectivités, qui pourrait être confié via la DGEC au Cerema qui a
déjà amorcé l?animation des collectivités (cf partie 3.2 infra).
2.4 Le rôle de l?État et ses opérateurs
Afin d?encourager et faciliter la mise en place de structures d?animation de compensation carbone
volontaire, l?État peut (cf. supra) appuyer la phase d?amorçage d?initiatives locales.
Cet appui est susceptible de se déployer sur deux champs :
- le champ financier, afin d?aider les CT à couvrir les dépenses de fonctionnement dans la
phase de conception, d?amorçage et de montée en charge des dispositifs ;
- le champ de l?ingénierie, technique (projets de compensation) et juridico-financière. Dans
la ligne des initiatives qu?il a prises en 2021 et 2023, le Cerema pourrait conserver un rôle
d?animateur, complémentaire du suivi des structures en cours et contribuant à la
mutualisation des outils notamment numériques développés par certaines.
Au niveau national, en ce qui concerne la labellisation, l?État joue son rôle central sur le LBC
(expertise, validation de méthodes et de quelques projets), mais les directions parties prenantes,
dont au premier chef la DGEC, n?ont pas vocation à intervenir de près dans les initiatives locales.
Il est en revanche certainement utile d?enrichir, ne serait-ce que grâce au partage d?information, la
capacité d?accompagnement de celles-ci par les services déconcentrés.
Il est attendu de l?État, selon les acteurs rencontrés, les actions suivantes : améliorer le LBC
(notamment sur la fiabilité des méthodes mais aussi leur simplification voire leur articulation au
sein d?un même projet, les co-bénéfices, etc.), accélérer la publication de méthodes80 adaptées
aux territoires, accompagner la montée en compétence, accélérer et simplifier la labellisation des
projets en local. Ce sont des chantiers dont la DGEC est naturellement le pilote.
Le coût de développement des méthodes du label Bas-Carbone est aussi considéré comme
excessif par certains acteurs, en temps, argent81 et expertise. Dès lors que la DGEC souhaite
rester dans une démarche « ascendante », une contribution financière au développement de
méthodes labellisées, adaptées aux besoins des territoires, peut accroître le portefeuille de
méthodes et l?appropriation du dispositif.
Le financement de méthodes par l?État serait en effet une réponse possible aux problèmes de coûts
80 Des ordres de grandeur évoqués à la mission sont plus de deux ans pour de nouvelles méthodes, plus d?un an
pour des révisions. Il semble aussi que l?usage apparent de publier les nouvelles méthodes par groupe de deux
retarde d?autant celles qui sont prêtes les premières.
81 Un ordre de grandeur évoqué à la mission est de plus de 100 k¤. Cela dépend de la méthode, bien sûr.
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
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associés à leur développement par les acteurs locaux et peut asseoir leur fiabilité et la cohérence
entre elles (ce qui est aussi au bénéfice de tous), mais ne va pas nécessairement dans le sens de
la réactivité, de l?agilité et de la simplification. La mise en place d?un financement par l?État, par
exemple en mobilisant le fonds vert, au titre de l?appui à l?ingénierie et sur la ligne ouverte à cette
fin, permettrait d?accompagner des démarches locales pour la compensation carbone et pourrait
être de nature à consolider les initiatives engagées et en inciter de nouvelles. L?appui pérenne à
des emplois, parfois suggéré à la mission, ne lui paraît en revanche pas une hypothèse à retenir,
notamment pour éviter la multiplication des postes de chef de projet cofinancés par l?État.
[à la DGALN et la DGEC] Mettre en place un financement par
l?État, par exemple en mobilisant le fonds vert, au titre de l?appui à l?ingénierie
des démarches locales pour la compensation carbone, pourrait être un vecteur
de consolidation des dynamiques locales.
L?harmonisation des méthodes locales, leur mise en cohérence voire leur validation sont des
questions à traiter si l?on veut maintenir la crédibilité de la garantie qu?apporte aujourd?hui la sphère
publique auprès des financeurs potentiels. Les opérateurs de l?État transversaux (Cerema82 ,
Ademe) sont relativement désengagés, en dépit de leur présence régionale. Comme indiqué supra,
le Cerema a encore un rôle d?animation, potentiellement décroissant en l?état actuel de ses
orientations83 , mais qui demeure utile. L?Ademe privilégie la réduction des émissions à leur
compensation et ne compte pas s?investir significativement sur ce sujet. Mobiliser en tant que de
besoin ses compétences techniques demeure pertinent, d?autant qu?elle porte beaucoup d?actions
concourant à la mise en oeuvre de la SNBC.
Les opérateurs spécialisés (Inrae, ONF?) sont impliqués au niveau de l?expertise lors de la
labellisation des méthodes. Il est essentiel de bien valoriser leurs compétences scientifiques, y
compris pour assurer le suivi dans le temps des résultats atteints par les différents projets, grâce
aux enseignements de leurs programmes de recherche notamment.
L?intervention de l?État par ailleurs souhaitable, se superposera cependant au processus
« ascendant » local, spontané de développement des acteurs et méthodes de la « compensation
carbone », et paraît parfois contradictoire avec les demandes de réactivité et agilité. Elle doit donc
rester proportionnée.
Les labels locaux ambitionnent, pour leur part, de répondre aux attentes ciblées des CT avec des
méthodes agiles, mais leur articulation avec le LBC n?est pas systématiquement traitée aujourd?hui,
voire même il peut exister de forts recouvrements dans certains cas (cf. infra 3.2). L?État garant du
LBC doit veiller à cette articulation entre labels locaux et LBC ; il est attendu par certains acteurs
mais l?acceptabilité de son intervention sera fortement conditionnée à sa capacité à répondre aux
attentes d?améliorations et développements du LBC.
Parmi les modalités d?une intervention de l?État, certains acteurs suggèrent que celui-ci se
positionne sur la reconnaissance de la structure territoriale porteuse des fonds locaux, garantissant
82 Le rapport « Le rôle du Cerema en matière d?appui aux collectivités territoriales » de l?IGA et l?IGEDD de juin
2021 (source : https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-
01_rapport-publie.pdf ) appelle à « renforcer son activité au bénéfice des collectivité territoriales », dans le droit fil
de la création de l?ANCT en 2019 et de la nouvelle marque du Cerema « Climat et territoires de demain ».
83 Par exemple le « climat » en tant que tel n?est pas un secteur d?activité au Cerema (à la différence du secteur
« énergies renouvelables » par exemple), mais un domaine transversal à tous les secteurs d?activité, et aussi la
première orientation de son projet stratégique 2021-2023 (« le climat comme boussole de notre action »). Par son
COP (contrat d?objectifs et de performance) 2021-2024, le Cerema travaille à « agir résolument pour adapter les
territoires au changement climatique » et « positionner l?établissement à l?interface entre les politiques publiques
portées par l?Etat, les collectivités locales et leur ingénierie locale et le champ concurrentiel ».
PUBLIÉ
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
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ainsi sa qualité de tiers de confiance, plutôt qu?en alourdissant un processus local voulu plus agile.
[à la DGEC et au CGDD] Clarifier la commande de l?État à ses
différents opérateurs, notamment pour mieux connaître et accompagner les
démarches locales. Il pourrait à ce titre être demandé à la DGEC et au Cerema,
dans le cadre de leur protocole pluriannuel, de mettre en place une base de
données recensant les initiatives des CT, fonds carbone, méthodes et labels
locaux.
Enfin à différentes reprises il a été souligné auprès de la mission que si la dynamique ascendante
d?émergence des méthodes du LBC a permis son démarrage effectif, cette logique ne permettait
pas à l?État de proposer un cadre stratégique. C?est pourquoi la question d?une expression de l?État
sur les méthodes attendues, la couverture thématique recherchée, comme sur la facilitation de leur
émergence a été évoquée. Le financement de l?ingénierie et la recommandation 4 contribuent à
répondre à ces attentes.
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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3 Les leviers d?une éventuelle extension du dispositif
Les attendus de la lettre de mission portent sur la généralisation, la simplification et l?accélération
du processus de développement des fonds carbone locaux des collectivités territoriales, entre
autres à des fins d?appui et de contribution aux objectifs nationaux de réduction des émissions
nettes de GES.
Au terme de ses entretiens et analyses, la mission considère qu?au stade présent, le
développement de fonds de contributions carbones volontaires issues d?initiatives locales est un
moyen de conforter l?engagement des acteurs locaux et l?appropriation des démarches nécessaires,
alors même le LBC n?est pas, au rythme actuel et au vu des méthodes utilisées, un outil à lui seul
suffisant de massification de la compensation carbone volontaire, si tant est que cette massification
soit un objectif de l?État.
Cependant, malgré la modestie de ce constat, ces démarches restent utiles, et méritent d?être
consolidées, facilitant un déploiement progressif et mesuré.
3.1 Éviter le greenwashing par la robustesse et la rigueur des
méthodes
Une massification des dispositifs de contribution carbone volontaire, qu?il s?agisse du LBC ou des
fonds carbone locaux, requiert une fiabilisation de la mesure des réductions et de la séquestration
des tonnes de carbone certifiées. Les réductions sont aisément calculables mais déterminées à
partir de scénarios de référence discutables. Les séquestrations sont encore plus incertaines, leur
évaluation ex ante est sujette à hypothèses et doit être vérifiée. Soustraire les séquestrations des
réductions mélange des grandeurs de nature différente (quoique toutes deux comptées en
« tonnes de carbone ») et peut masquer des augmentations d?émissions (réelles) par des
promesses de séquestration hypothétiques, ce qui conduit à des allégations fausses. Comme vu
supra, la terminologie est sur le fond discutable : la « compensation » ne compense pas des
émissions.
Le label Bas-Carbone représente un peu plus de 2 MtCO2eq, les fonds carbone locaux, à ce jour
moins de 100 ktCO2eq. Massifier le dispositif, alors même que le potentiel semble limité, n?est
envisageable qu?en levant, ou à tout le moins en atténuant les fortes incertitudes existantes.
Les précautions de fiabilisation peuvent paraître faire perdre du temps. Mais une massification
sans fiabilité pourrait conduire à une perte durable de confiance et donc à un repli du marché.
Un sujet usuellement passé sous silence dans les démarches de « compensation », mais sensible,
est le caractère subsidiaire de la « compensation ». La démarche environnementale classique
« éviter réduire compenser » requiert d?éviter d?abord (sobriété), réduire ensuite les émissions liées
à des besoins qu?on ne peut éviter (efficacité), et compenser uniquement les émissions résiduelles
non réductibles. Mais la démarche de « compensation » volontaire se concentre sur ce dernier
volet, en principe terminal, sans vérification clairement exigée d?efforts de réduction significatifs
antérieurs à la demande de compensation.
Certaines structures conditionnent l?accès des financeurs aux fonds carbone à l?enclenchement
d?une démarche de diagnostic puis réduction de leurs émissions. Ainsi la coopérative de La
Rochelle demande-t-elle (selon la présentation faite à la mission) à toute entreprise souhaitant
financer un projet de compensation carbone de s?être, au préalable, engagée dans un diagnostic,
démarche que la coopérative peut elle-même accompagner.
La coopérative parisienne a demandé aux investisseurs souhaitant la rejoindre d?expliciter dans
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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leur dossier de candidatures leur démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et
les actions mises en place au titre de la réduction des émissions de GES.
En sus des recommandations 1 et 2 supra, afin de garantir que la compensation ne se substituera
pas à l?évitement et la réduction, la mission recommande aux autorités de labellisation de s?assurer
d?une réelle implication des acteurs, porteurs de projet et financeurs, dans une démarche
d?éviction/réduction pour leur donner accès aux labels.
[à la DGEC et aux collectivités engagées dans des fonds
carbone] Conditionner l?accès aux projets labellisés à la démonstration des
actions de réduction engagées par le financeur.
3.2 Une articulation gagnant-gagnant entre labels locaux et LBC
La prolifération des labels ne facilite pas la lisibilité des efforts accomplis. Elle sévit au niveau
mondial, avec un acteur dominant, mais contesté quant à la fiabilité des tonnes de carbone dites
évitées. L?UE a récemment mis en chantier un règlement, au même motif d?harmonisation et de
lisibilité. En France, on ne peut pas parler de prolifération, les labels alternatifs au LBC répertoriés
par la mission étant au nombre de deux. Ils sont complémentaires, au moins en partie, et répondent
à des besoins non encore couverts, soit en termes de thématiques (spécificités locales, urbaines
ou rurales) soit en termes de volumes (petits ou grands projets).
Une validation nationale des labels locaux pourrait leur donner une meilleure visibilité, acceptabilité
et reconnaissance, mais conduirait à un processus plus lourd. Les rapprocher du LBC pourrait
passer par l?intégration de méthodes locales dans ce dernier à l?occasion de révision et extension
de méthodes.
Comme vu supra le suivi systématique des initiatives locales tant en matière de fonds carbone que
de labels locaux est un préalable qui pourrait être mis en oeuvre par le Cerema. Il permettra
notamment de mieux apprécier les éventuels besoins de mise en cohérence entre le LBC et les
labels locaux.
3.3 La transparence : projets, financements, etc.
La transparence est un facteur important de construction de la confiance : les projets doivent être
décrits, les réductions ou séquestrations quantifiées, les financeurs présentés, et cela est plus ou
moins bien fait dans les dispositifs opérationnels existants comme le label Bas-Carbone, la SCIC
Climat Local de Toulouse et la Coopérative carbone de La Rochelle. Le prix de la tonne de carbone
n?est pas affiché systématiquement sur le site du LBC (les coûts ne sont même pas forcément
précisés, cela dépend des méthodes). Les rémunérations des acteurs (porteurs, intermédiaires)
ne sont en général pas documentées84.
Les masses financières en jeu allant croissant, il est souhaitable, sans porter atteinte au secret des
affaires, de conduire un travail méthodologique qui permette de préciser les équilibres
économiques du marché, au moins à l?échelle de chaque méthode.
3.4 Les additionnalités
La question de l?additionnalité est compliquée. Comme vu supra, elle recouvre au moins trois
84 Certaines études très détaillées sont cependant publiques, par exemple la synthèse fin décembre 2022 des
résultats à date du projet CarbonThink dans la région Grand est, en lien avec la méthode Grandes Cultures du LBC,
https://www.terrasolis.fr/carbonthink/diagnostics-carbone-synthese-des-resultats/
PUBLIÉ
https://www.terrasolis.fr/carbonthink/diagnostics-carbone-synthese-des-resultats/
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aspects : additionnalité climatique, juridique et économique.
L?additionnalité climatique est simplement une démonstration de l?efficacité de la méthode, et
renvoie à sa fiabilité. L?additionnalité renvoie aussi au caractère volontaire, non contraint
juridiquement, de la démarche. L?additionnalité économique, enfin, vise à déclencher des actions
mais sans les soutenir excessivement, ce qui est un exercice difficile, pour diverses raisons :
incertitudes sur le seuil optimal du reste à charge pour le porteur de projet, asymétrie d?information
sur les coûts réels, volonté affichée de certains acteurs d?avoir des compléments de financement
cumulables sans contrainte, etc.
Deux secteurs sont particulièrement concernés par l?additionnalité économique et demandent la
possibilité de cumuls du dispositif LBC et d?autres sources pérennes de financement :
- le secteur de la forêt qui nécessite un socle de financement public pour garantir son
renouvellement et remédier aux fragilités de la filière ;
- le secteur agricole qui fait l?objet d?aides au sein de la PAC, ce qui pose la question du
cumul du LBC avec les mesures MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques).
Cette approche doit prendre en considération le fait que des apports de financeurs privés ne sont
pas des aides au regard du droit communautaire.
Pour autant, il faut éviter de créer un éventuel effet d?aubaine, certaines méthodes LBC tentant de
le parer par un rabais en cas de cumul de financements.
3.5 Redondance et complémentarité avec d?autres dispositifs de
financement État
Les financements peuvent, via les acteurs, bénéficier à des projets, des méthodes, des dispositifs
de compensation carbone (plateforme, fonds, etc.). La diversité des modes d?intervention de l?État,
constatée en ce domaine conduit les porteurs de projet à choisir, dans la meilleure des hypothèses,
la source optimale, mais parfois, à l?inverse, complique le choix entre les opportunités offertes. Le
cas de La Rochelle montre bien comment un appel d?offre national qui n?était pas ciblé sur les
compensations carbone fut déterminant pour l?émergence du projet (cf. Annexe 9). Il convient donc
de conserver une vision relativement souple, plutôt que spécialiser les circuits, tout en permettant
aux préfets et à leurs services d?avoir un accès aisé à l?arsenal disponible.
Les contributions volontaires peuvent financer des projets qui par ailleurs sont éligibles à des aides
et financements publics, parfois plus généreux et/ou moins compliqués d?utilisation que la
labellisation, notamment celle du LBC, rigoureux mais exigeant (cf. concurrence entre France
Relance et LBC, par exemple pour la forêt). La redondance n?est pas forcément une fatalité, et le
recours à plusieurs financements (pourvu qu?il soit tracé correctement) n?est pas à exclure afin de
boucler le modèle économique, mais ne doit pas créer une charge administrative excessivement
lourde, pour les acteurs, surtout les plus fragiles ni conduire à des effets d?aubaine par des cumuls
de financements excédant le coût total des projets. Dans le cas du LBC, le cumul de financement
peut motiver des rabais, ce qui est une solution raisonnable.
PUBLIÉ
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3.6 Les acteurs, les aspects économiques et leur régulation
3.6.1 Acteurs
Les acteurs principaux sont les financeurs (contributeurs volontaires) et les porteurs de projet. Ces
derniers peuvent être aidés en matière de conception, ingénierie, calcul carbone, calcul
économique, communication, etc.
La fiabilité des réalisations et les processus de labellisation requièrent vérification, audits et
contrôles, effectués par des acteurs compétents et habilités.
Enfin la mise en relation des porteurs de projets et financeurs repose le plus souvent sur des
intermédiaires divers : agrégateurs, plateformes d?intermédiation, etc.
Du point de vue de l?État, l?accompagnement des porteurs de projets est sans doute la première
priorité. Il importe également de veiller à la qualité, et notamment à la légèreté, des dispositifs
d?intermédiation, pour éviter qu?ils ne consomment trop de temps, d?énergie et de financements.
C?est là à coup sûr un des critères de jugement des dispositifs locaux d?accompagnement.
3.6.2 Aspects économiques
Les aspects économiques sont divers.
Comme vu supra en 2, la mise en place de fonds carbone est coûteuse. En pratique, seuls des
acteurs à trésorerie solide peuvent se lancer, ou alors à activité modérée. Le développement d?un
projet est aussi jugé coûteux en temps, ressource et expertise, y compris lors du processus de
labellisation. Les prix de la tonne de carbone sont élevés, mais la part financée par les contributeurs
volontaires, plafonnée par certaines méthodes, est parfois jugée par des porteurs de projet
potentiels ou leurs organisations insuffisante pour déclencher le passage à l?acte. Par ailleurs, les
frais de gestion peuvent être proportionnellement importants pour des projets de petite taille, qui
ne sont pas systématiquement encouragés par certaines méthodes du LBC.
Le prix élevé de la tonne de carbone ne bénéficie pas toujours en grande majorité au porteur de
projet, comme on pourrait pourtant l?attendre. Des taux de rémunération d?intermédiation proches
de 50 %, déraisonnables, ont été observés et des recommandations ont été formulées visant à les
plafonner à 25 ou 30 %. Une communication adaptée, mettant en valeur les démarches les plus
transparentes, est de nature à de réduire les comportements parasitiques ou abusifs en la matière.
La transparence en la matière n?est pas toujours assurée. De fait, elle n?est pas juridiquement
requise à ce jour, mais pourrait être encouragée par la prise en compte d?un bonus.
[à la DGEC] Afin d?éviter les effets d?aubaine pour les
intermédiaires au détriment des porteurs de projet, le label Bas Carbone pourrait
recommander la transparence sur les acteurs, y compris les intermédiaires, et
leurs rémunérations. Les projets rendant public le partage de valeur entre tous
les acteurs d?une transaction de compensation carbone volontaire devraient
bénéficier d?un bonus.
PUBLIÉ
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3.7 Les modalités alternatives de financement
Dans un contexte où les certificats carbone sont alloués à des projets qui ne déboucheraient pas
sans financement spécifique, avec en général un reste à financer à charge du porteur de projet, il
n?est pas surprenant que des sources alternatives ou complémentaires soient recherchées afin
d?alléger ce reste à financer. En fin de compte, c?est l?intérêt du porteur de projet qui prime ; si le
cumul de contributions est interdit et si un dispositif est plus favorable qu?un autre, le plus généreux
sera préféré85. Si le cumul est permis, c?est en général à condition que soit démontrée l?existence
d?un reste à charge minimal.
Une illustration de ce comportement peut être trouvée pour les projets sylvicoles, pour lesquels co-
existent deux dispositifs : le dispositif LBC et le guichet France 2030, ce dernier permettant
d?atteindre un taux de 80 % d?aides publiques, ce qui explique qu?il soit privilégié presque
systématiquement.
[aux gestionnaires des dispositifs d?aides ] Laisser ouverte la
possibilité de cumul entre dispositifs d?aides, dans la limite de 80 % du coût des
projets.
Les développements ci-dessous examinent des modalités alternatives ou complémentaires pour
financer les projets susceptibles de stocker du carbone.
3.7.1 Coopérations territoriales, contrats de réciprocité
Les contrats de réciprocité 86 sont explicitement cités dans la lettre de mission comme une
possibilité inspirante de coopération territoriale, offrant à un territoire urbain la faculté de financer
de manière volontaire des services environnementaux (y compris séquestration ou réduction
d?émission) fournis par des territoires ruraux proches.
Ce dispositif souple et évolutif, outil d?accompagnement de porteurs de projets, est utilisé
aujourd?hui de façon à la fois diffuse et diverse. À ce jour, la mission n?a pas connaissance d?actions
déployées par ce biais autour des compensations carbone. Rien ne s?oppose à ce que la
quantification des réductions d?émission ou de la séquestration soit inscrite dans ces contrats de
gré à gré, ce qui serait indispensable en cas d?objectif partagé de compensation.
Le marché carbone volontaire ayant vocation à mobiliser prioritairement des acteurs privés, ces
contrats envisagés entre CT n?apparaissent pas cependant à première vue les mieux adaptés à un
dispositif de type fonds carbone local, sauf à offrir un périmètre large à une démarche issue d?une
entité à dominante urbaine.
La question du périmètre du fonds lui-même ou de la structure qui l?anime est en revanche
essentielle pour permettre aux acteurs des territoires très urbanisés d?avoir accès à des projets de
séquestration carbone principalement à l?oeuvre dans les territoires ruraux. L?exemple de la
85 Une note de la profession agricole au MTECT en date de juillet 2023 envisage même l?option, pour un agriculteur,
de choisir la plus avantageuse des versions successives d?une même méthode LBC au moment de l?audit,
indépendamment de la version valide à la date de labellisation du projet.
86 Initiés par le comité interministériel aux ruralités du 13 mars 2015, les « contrats de réciprocité ville-campagne
sont une forme innovante et souple de contractualisation « horizontale ». Ils doivent favoriser les partenariats d?égal
à égal entre ville et campagne dans des domaines comme les circuits courts, la télémédecine, l?enseignement à
distance, le traitement et la valorisation des déchets, etc.
PUBLIÉ
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coopérative rochelaise, qui rayonne bien au-delà du ressort de la communauté d?agglomération,
l?illustre bien.
Il est légitime d?encourager le développement de démarches à des échelles associant des zones
urbaines et des espaces ruraux.
3.7.2 Politique agricole commune, primes de filière
Selon la profession agricole (cf. supra), il existe un certain flou sur la possibilité pour un agriculteur
de cumuler les différents dispositifs de financement crédits carbone avec les primes filières et aides
publiques, en particulier dans le cadre de la PAC. Le blocage partiel ainsi perçu est lié à la règle
de l?absence de double compte (selon la profession difficilement compatible avec des exigences
de rapportage de l?empreinte carbone sur l?intégralité de la chaîne de valeur -scope 1 à 387), qui
semble néanmoins incontournable en principe. De fait, le LBC s?attache aux émissions et non aux
empreintes.
Une comptabilité permettant aux agriculteurs de tenir compte de réductions d?émissions aval se
ferait au détriment d?acteurs aval, et serait plus complexe.
Les MAEC mobilisées dans le cadre de la PAC présentent des similitudes avec les paiements pour
services environnementaux (PSE) (cf. infra). Dans certaines régions (Normandie, Hauts-de France,
Centre Val de Loire) est autorisé le cumul entre financements LBC et MAEC, dans d?autres
(Nouvelle Aquitaine) ce n?est pas possible. Ce cumul est explicitement envisagé dans certaines
méthodes (intrants agricoles), et donne lieu à un rabais. Il pourrait faciliter la valorisation
opérationnelle des très nombreux diagnostics carbone financés par l?État et les régions.
Au regard des incertitudes que ces situations génèrent, il serait souhaitable que les conditions
d?articulation entre les mesures de la PAC et la mobilisation des projets de compensation carbone
soient précisées par le ministère de l?agriculture.
3.7.3 Paiements pour services environnementaux
La compensation carbone volontaire est assimilable à un PSE88, comme vu supra.
Les PSE ne sont donc pas une modalité différente des crédits carbone mais ces derniers sont une
déclinaison de PSE.
A cet égard le rapport cité en note 88 recommande de les assimiler à des revenus forestiers
relevant des bénéfices agricoles (plutôt que de la rémunération de prestation de service) et éligibles
aux dispositions de l?article 76 du Code Général des Impôts.
Ce même rapport recommande également de développer des PSE biodiversité-sols selon des
modalités inspirées du LBC. Comme vu précédemment une telle orientation soulève très vite la
question des co-bénéfices réciproques, co-bénéfices biodiversité dans le cadre du LBC ou co-
bénéfices carbone dans le cadre des PSE biodiversité.
La mission souligne l?impérieuse nécessité d?un travail conjoint de la DGEC et de la DGALN afin
d?éviter une organisation en silo qui verrait la juxtaposition de dispositifs spécifiques pilotés par
chaque administration, dispositifs qui pourraient soutenir des projets maximisant un résultat dans
87 Scope 1 correspond aux émissions directes, 2 aux émissions indirectes liées à l?énergie utilisée lors de la
production, 3 aux autres émissions indirectes (notamment achat de marchandise et services).
88 Mis en place en 2018 par le Ministère de la transition écologique et les Agences de l?eau, ce dispositif d'aides
rémunère les services environnementaux rendus par les agriculteurs et incite à la performance environnementale
des systèmes d?exploitation agricole. Cf. https://pse-environnement.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif . Cf.
aussi rapport Igedd CGAAER de mai 2023 « les paiements pour services environnementaux forestiers »
PUBLIÉ
https://pse-environnement.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif
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un champ et malheureusement négatifs sur l?autre.
A titre illustratif de certaines marges de progrès possibles, la mission a noté qu?aucune réflexion
commune n?est engagée sur les liens paysage- carbone dans les travaux sur le label Grand Site
de France. La labellisation Écoquartiers ville durable est en lien avec la méthode arbre en ville du
LBC, or la DGALN n?est consultée qu?une fois la méthode écrite. La DGALN porte en lien avec le
CGDD (commissariat général au développement durable) les PSE sur le maintien des haies en
s?appuyant sur l?AFAC-Agroforesteries89. Elle se confronte selon ses propres termes à la méthode
haies portée par la CRA (chambre régionale d?agriculture) Pays de Loire, considérant l?entrée
climat comme insuffisante au regard de la biodiversité. La coexistence de deux dispositifs nuit à la
lisibilité. De même, le Plan Eau prévoit des PSE zones humides et des PSE forestiers : la
nécessaire articulation avec le LBC devra être travaillée ensemble par les directions.
La mission a par ailleurs noté que le CGDD avait lancé une évaluation des PSE auprès des
agences de l?eau, dont le résultat est attendu en octobre 2023 et qui pourra utilement alimenter
ces travaux communs.
Les entreprises financeurs potentiels de ces PSE inscrivent d?ailleurs ces financements dans leur
RSE et prennent donc en compte tant la question carbone que celle de la biodiversité et plus
largement l?ensemble des ODD.
La mission recommande un travail conjoint de la DGEC et de la
DGALN afin d?éviter la juxtaposition de dispositifs spécifiques de type paiements
pour services environnementaux pilotés par chaque administration.
3.7.4 Certificats d?économie d?énergie
Les certificats d?économie d?énergie 90 ont pour l?énergie un rôle similaire à celui d?une
compensation carbone, avec la différence que les CEE sont financés par les obligés. En revanche,
la question de la coexistence de financement entre CEE et compensation volontaire est
directement traitée dans certaines méthodes relevant du LBC, par le biais de rabais ou d?exclusions.
Il est rappelé que, juridiquement, ces certificats ne sont pas des aides publiques. Leur cumul
éventuel avec l?achat de crédits carbone renvoie essentiellement à la nécessité d?éviter des
surfinancements, et donc à la transparence des coûts. Il importe donc, lors de l?approbation des
méthodes, de veiller à la façon dont ils sont pris en compte.
3.7.5 Mécénat
Le mécénat, alternative possible à la contribution carbone volontaire, induit de facto un financement
public automatique lorsque le bénéficiaire est éligible 91 , en raison des allègements fiscaux
88 Association Française des Arbres Champêtres Agroforesteries
90 Cf. par exemple https://www.ecologie.gouv.fr/dispositif-des-certificats-deconomies-denergie
91 Le bénéficiaire doit être un organisme sans but lucratif pour l'exercice d'activités présentant un intérêt général
(dont organismes d'intérêt général concourant à la défense de l'environnement naturel, fondations ou associations
reconnues d'utilité publique, sociétés ou organismes publics ou privés agréés par le ministère chargé du budget,
communes ou syndicats de gestion forestière dans le cadre d?une activité d?intérêt général concourant à la défense
de l?environnement naturel)
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/dispositif-des-certificats-deconomies-denergie
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correspondants92. Il serait d?autant plus pertinent, donc, d?évaluer la place qu?il occupe.
De plus il met l?accent sur la contribution monétaire plus que sur la contribution à la décarbonation,
et la communication peut prendre le pas sur l?efficacité. Mais il est également choisi par certains
acteurs pour se protéger de tout risque d?accusation de greenwashing dans la mesure où leur
communication ne portera pas sur les tonnes de carbone évitées ou stockées.
Mécénat et labellisation peuvent être utilisés par les mêmes acteurs, comme le montre l?exemple
du fonds de dotation Plantons pour l?Avenir, lié à Alliance Forêt Bois93.
Compte tenu de l?orientation actuelle du LBC vers des projets de stockage rapide de carbone et
de production, le mécénat est perçu par certains acteurs (forêt) comme une option de financement
de projets « premium », coûteux car difficiles (terrain montagneux, végétation concurrente, etc?).
Il serait intéressant de mettre en place un suivi des engagements au titre du mécénat, en matière
de compensation carbone.
92 Réduction de l?impôt sur les sociétés, égal à 60 % de la somme versée, plafonné à 5 % du chiffre d?affaire pour
un CA supérieur à 2 M¤ et 20 k¤ pour un CA inférieur ; pour les particuliers, réduction de l?impôt sur le revenu égale
à 66 % de la somme versée dans la limite de 20 % du revenu imposable, avec possibilité de reporter l?excédent sur
les cinq exercices suivants
93 qui par ailleurs utilise le LBC pour des opérations de reboisement par résineux ou peupliers après coupe rase.
PUBLIÉ
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Conclusion
La prochaine stratégie nationale bas-carbone fixera le nouveau cadre que se donne notre pays
pour atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050. Chacun mesure aujourd?hui tant l?importance
de l?enjeu que celle des transformations de nos modèles de production et de consommation que
cela implique. Dans cette perspective, la compensation des émissions de carbone est un vecteur
de changement, qui ne doit pas occulter la priorité accordée aux réductions d?émissions.
Pour autant, les démarches locales s?inscrivant dans cette approche ont le mérite d?illustrer le fait
que nous sommes face à une responsabilité partagée, qui nous invite au surplus à être attentif plus
encore à l?équilibre écologique global. Au-delà des tonnes de carbone évitées, dont le volume est
faible au regard des objectifs nationaux, leurs vertus pédagogiques sont donc tout à fait
intéressantes. Cela suffirait à soi seul pour que l?État veille à l?articulation optimale entre les outils
qu?il met en place et les initiatives des collectivités territoriales.
Le cadre général existe et ne justifie pas de bouleversement. Il s?agit bien plutôt d?ajuster les outils
actuels, dans une logique de coordination renforcée et de transparence accrue, pour accompagner
des dynamiques réelles, mais qui restent souvent dispersées,
François Philizot
Sophie Mougard
Jean-Michel Nataf
Inspecteur général de
l'administration
Ingénieure générale des
ponts, des eaux et des forêts
Ingénieur général des ponts,
des eaux et des forêts
PUBLIÉ
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Annexes
PUBLIÉ
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Annexe 1. Lettre de mission
PUBLIÉ
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
BIDGRAIN Théodore
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur adjoint de cabinet 26/5/2023
THIERY
Mickaël
Direction Générale de l'Energie et du
Climat, Service climat et efficacité
énergétique
Chef du département de lutte
contre l'effet de serre
SCEE/DLCES
8/6/2023
JOUBIN Maguelonne
Direction Générale de l'Energie et du
Climat, Service climat et efficacité
énergétique
Chargée de mission
DGEC/SCEE/DLCES/PCA
8/6/2023
BOURRON Stanislas
Agence nationale de la cohésion des
territoires ANCT
Directeur général 13/6/2023
GUTTON Jérôme
Agence nationale de la cohésion des
territoires
Directeur général délégué 13/6/2023
JIGUET Judith
Direction Générale de l'Aménagement,
du Logement et de la Nature
Directrice de projet restauration,
renaturation, compensation
14/6/2023
LENDI RAMIREZ Fanny
Direction Générale de l'Aménagement,
du Logement et de la Nature
Adjointe au chef de bureau,
Sous-direction territoires et
usagers, Mission dialogue
territorial et impact
14/6/2023
DARSES Ophélie CGDD
Chargée de mission auprès du
chef de Service de l'économie
verte et solidaire
14/6/2023
ASENSIO Timothée DGALN
Conseiller au cabinet DGALN en
charge du suivi parlementaire &
associations élus locaux
14/6/2023
MARTINEZ Nathalie Ademe
Spécialiste fond Carbone, pôle
« trajectoires bas carbone »
16/6/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
LEFEBVRE Hervé Ademe
Chef de pôle « trajectoires bas
carbone »
16/6/2023
KARLESKIND Simon
Ministère de la transition écologique et
de la cohésion des territoires
Conseiller territorialisation de la
transition écologique et
innovation
19/6/2023
BONNET François Ministère de la transition écologique Délégué ministériel forêt bois 21/6/2023
BERTEAUD Pascal Cerema Directeur général 21/6/2023
LASSERRE Virginie Cerema
Directrice de Projets Bas-
Carbone et Adaptation au
Changement Climatique
21/6/2023
MAESTRACCI Sylvain
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Directeur de cabinet adjoint 22/6/2023
De REDON Louis
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Conseiller ressources naturelles,
biodiversité et forêt-bois
22/6/2023
De MALLEVILLE Olivia Régions de France
Chargée des questions
environnementales
22/6/2023
SARTON du JONCHAY Paul Régions Grand Est
Directeur adjoint, Direction
Énergies, Climat et Économie ,
Circulaire
22/6/2023
BIDARD Luc Région Occitanie
Responsable de Mission, Pacte
Vert et Changement Climatique,
Direction générale des services
22/6/2023
GRANDMOUGIN Benoît Régions Grand est
Directeur, Direction de l?Eau, de
la Biodiversité et du Climat
22/6/2023
BOULAY Floriane Intercommunalités de France Déléguée générale 23/6/2023
CEBILLE Orianne Intercommunalités de France
Chargée de mission
environnement
23/6/2023
CONTREPOIS Anaelle Intercommunalités de France
Conseillère environnement
déchet éco circulaire et
agriculture
23/6/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
COREAU Audrey
Commissariat général au développement
durable
Cheffe de service, Service de
l'économie verte et solidaire
28/6/2023
HARDELIN Julien CGDD Chef du bureau biodiversité 28/6/2023
ROUSSET Olivier Office National des Forêts Directeur général adjoint 28/6/2023
DELEUZE Christine Office National des Forêts En charge des questions carbone 28/6/2023
RIOU Guillaume Région Nouvelle Aquitaine Vice -Président 28/6/2023
POUPARD François Région Nouvelle Aquitaine Directeur général des service 28/6/2023
GUST Marion Région Nouvelle Aquitaine
Directrice générale adjointe des
services
28/6/2023
CHASSAING Béatrice Région Nouvelle-Aquitaine
Directrice de l'Energie et du
Climat
Pôle Développement
Economique et Environnemental
BELLASSEN Valentin
Institut national de la recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et
l?environnement
Senior researcher 28/6/2023
FERY Pierre Banque des Territoires
Direction innovation et
opérations, direction de
l?investissement
29/6/2023
CHAUVE Antoine Banque des Territoires
Chargé d'investissements en
environnement, biodiversité et
crédit carbone
29/6/2023
BONNAUD-JOUIN Isabelle Banque des Territoires
Responsable du pôle Entreprises
Publiques Locales
29/6/2023
BRUNOT Stéphane
Direction générale des collectivités
locales
Directeur général adjoint 29/6/2023
ROBINET François
Direction générale des collectivités
locales
Adjoint au chef du bureau des
interventions économiques,
Sous-Direction des Finances
29/6/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
Locales et de l'Action
Economique
SOLA Melvin
Direction générale des collectivités
locales
Rédacteur au bureau des
interventions économiques
29/6/2023
BOUVATIER Sébastien
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises, bureau en charge du
changement climatique
30/6/2023
LEGUIEL Marion
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises, bureau en charge du
changement climatique
30/6/2023
VILLETTE Marie Ville de Paris
Secrétaire Générale de la Ville de
Paris
30/6/2023
CROQUETTE François Ville de Paris
Directeur de la Transition
Écologique et du Climat
30/6/2023
RONDEAU Guillaume PME Ilao (PME contributrice de la SCIC)
Responsable activités thermique
et énergétique
4/7/2023
BASSELIER Nicolas Préfecture de la Charente Maritime Préfet 4/7/2023
CAYRON Emmanuel Préfecture de la Charente Maritime Secrétaire général 4/7/2023
HAUTIER Thierry
CCI Charente Maritime, Société
Atlantech
Président 4/7/2023
FORFAIT Simon Préfecture de Charente Maritime Stagiaire INSP 4/7/2023
ROSTAING Anne Coopérative carbone La Rochelle Directrice générale 4/7/2023
Du HAMEL Louis
Crédit agricole mutuel de Charente-
Maritime et Deux-Sèvres
Directeur des entreprises et du
numérique
4/7/2023
CHAPTAL de CHANTELOUP Bruno
Banque des territoires, Charente
Maritime
Directeur territorial 4/7/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
LECLERC Frédéric
Office public de l?habitat de
l?agglomération de La Rochelle
Directeur général 4/7/2023
MARMOTTAN Aude
Office public de l?habitat de
l?agglomération de La Rochelle
Cheffe de projet transverse 4/7/2023
VERMERSCH Jean-Michel
Sociétaire de la Coopérative Carbone La
Rochelle
Citoyen porteur de projet 4/7/2023
PASTUREAU Geoffrey Agglomération de la Rochelle
Chargé de développement de la
démarche LRTZC
4/7/2023
PHILIPPONNEAU Christophe TIPEE Directeur général 4/7/2023
GUEY
Raphaëlle PMIE Atlantech
Cheffe de projet Energie &
Innovation ? Chargée d?animation
PMIE Atlantech
4/7/2023
FOUNTAINE Jean-François Agglomération de la Rochelle
Maire, président de la
communauté d?agglomération
5/7/2023
BLANCHARD Gérard Agglomération de la Rochelle
Vice-président de la communauté
d'agglomération en charge de la
stratégie bas carbone
5/7/2023
LEGUET Benoît I4CE Directeur 7/7/2023
TRONQUET Clothilde I4CE
Cheffe de projet ? Certification
carbone
7/7/2023
PERRUSSEL Joffrey France Urbaine
Communauté d'agglomération de
La Rochelle
10/7/2023
DOUBLET Florent France Urbaine Métropole du Grand Paris 10/7/2023
BORDIER Cécile France Urbaine Ville de Paris 10/7/2023
SCHAUSI Laurence France Urbaine Le Mans Métropole 10/7/2023
MOUSSARD
Stéphanie France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
HENOCQUE Tanguy France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
AUBOURG Lise France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
BRIAND Mélanie France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
PINA Corinne France Urbaine Métropole Aix-Marseille Provence 10/7/2023
BEREL Marine France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
GAGLIARDI Belén France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
AMMENDOLEA Maxime France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
FIEMS François France Urbaine Métropole Européenne de Lille 10/7/2023
PATILLET Laetitia France Urbaine Bordeaux Métropole 10/7/2023
LAVAUD Julien Climat Local Associé gérant 11/7/2023
CHASSARD Simon
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur de cabinet 11/7/2023
BIDGRAIN Théodore
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur adjoint de cabinet 11/7/2023
ALLAIN François
École nationale des Ponts et chaussées
(ENPC), Laboratoire Techniques,
Territoires et Sociétés (LATTS)
Doctorant École des Ponts /
ADEME
12/7/2023
COUTARD Olivier
CNRS - Laboratoire Techniques,
Territoires et Sociétés (LATTS)
Chercheur CNRS-LATTS
Université Paris-Est
12/7/2023
BOULET Philippe
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Directeur général adjoint 13/7/2023
SANDIANI Sam
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Responsable pilotage stratégique 13/7/2023
ARMENGAUD Marie Luce
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Développement international 13/7/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
POYER Luc
France Nouvelle Energie, Projet
Contadour
Mandataire 13/7/2023
MARTINEZ Gilles Avive-Energie, Projet Contadour
Ingénieur forestier, pilote du
projet
13/7/2023
MOINARD Celia DGALN/DHUP/AD5 Adjointe au chef de bureau 13/7/2023
LANCIEN Yann DGALN/DHUP/AD4 Chargé de mission 13/7/2023
CHARIEAU Corentin DGALN/DHUP/AD5 Chargé de mission 13/7/2023
BEREL Maud DGALN/DEB/CASP-PP Chargée de mission 13/7/2023
ALBOUY Delphine DGALN/DEB/CASP-PP Cheffe de la mission 13/7/2023
DROUY Florence DGALN/DHUP/AD4 Cheffe de bureau 13/7/2023
WERMELINGER Éléa DGALN/DHUP/QV1 Cheffe de bureau 13/7/2023
HAJJAR Joseph
Secrétariat général à la planification
écologique
Directeur du programme climat 31/8/2023
PUGNERE Valentin
Secrétariat général à la planification
écologique
Analyste Pôle territorialisation 31/08/2023
CUMENGE Gabriel Direction Générale du Trésor
Sous-directeur des banques et
des financements d'intérêt
général
31/8/2023
AYACHE Mikhaël Direction Générale du Trésor
Chef du bureau du financement
du logement et d'activités
d'intérêt général
31/8/2023
THOINET Mélanie Direction générale du trésor 31/8/2023
ESCANDE-VILBOIS Sylvie DGALN/MP Chef de la mission performance 01/09/2023
ROBINET Thomas
Forestière CDC, direction des solutions
fondées sur la forêt
Chargé de mission 8/9/2023
De COINCY Cécile
Forestière CDC : direction des solutions
fondées sur la forêt
Directrice 8/9/2023
PUBLIÉ
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Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
DEZA Antoine
Forestière CDC : direction des solutions
fondées sur la forêt
Chargé de mission 8/9/2023
PUBLIÉ
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Annexe 3. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Appel à projets
AB Agriculture biologique
ACCLENA Association Carbone Climat environnement
Nouvelle Aquitaine
ACTEE Action des collectivités territoriales pour l?efficacité
énergétique
ACV Analyse de cycle de vie
AdCF Assemblée des Communautés de France,
désormais?Intercommunalités de France
ADEME Agence de la transition écologique
AFAHC Association française des arbres et des haies
champêtres
AFAC Association Française des Arbres Champêtres
AG Assemblée générale
ALEC Agence locale de l?énergie et du climat
AMI Appel à manifestation d?intérêt
AMO Assistance à maîtrise d?ouvrage
AMP Aix Marseille Métropole
ANCT Agence nationale de la cohésion des territoires
AREC Agence régionale énergie climat
ARTB Association Recherche Technique Betteravière
ARTE Agence régionale de la transition écologique
BBC, BBCA Bâtiment bas carbone
BdT Banque des territoires
BEGES Bilan d'émissions de gaz à effet de serre
CCB Climate, community and biodiversity
CCNUCC Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques
CA Conseil d?administration
CCI Chambre de commerce et d?industrie
CCP Code de la commande publique
CCS Carbon capture and storage
CDC Caisse de dépôts et consignations
CDV Cycle de vie
CEE Certificat d?économies d?énergie
CER Certified Emission Reduction (cf. URCE)
CEREMA Centre d'études et d'expertise sur les risques,
l'environnement, la mobilité et l'aménagement
PUBLIÉ
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Acronyme Signification
CGAAER Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture
et des espaces ruraux
CGDD Commissariat général au développement durable
CGCT Code général des collectivités territoriales
CGU Conditions générales d?utilisation
CGV Conditions générales de vente
CL Collectivité locale
CNPF Centre national de la propriété forestière
CNRS Centre national de la recherche scientifique
COP Conference of parties
COPIL Comité de pilotage
CORSIA Carbon Offsetting and Reduction Scheme for
International Aviation
CRA Chambre régionale d?agriculture
CRREF Coupes rases et renouvellement des peuplements
forestier en contexte de changement climatique
CRTE Contrat de relance et de transition écologique
CS Conseil de surveillance
CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment
CT Collectivité territoriale
CTE Contrat de transition écologique
CTIFL Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et
Légumes
DDT Direction départementale des territoires
DDTM Direction départementale des territoires et de la
mer
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DED Données environnementales par défaut
DETR Dotation d?équipement aux territoires ruraux
DG Directeur général
DGALN Direction générale de l?aménagement, du
logement et de la nature
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DGPE Direction générale de la performance des
entreprises
DGT Direction générale du trésor
DHUP Direction de l?habitat, de l?urbanisme et des
paysages
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de
l?agriculture et de la forêt
PUBLIÉ
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Acronyme Signification
DREAL Direction régionale de l?environnement, de
l?aménagement et du logement
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
ECOFOR Écosystèmes forestiers
EDF Électricité de France
ENPC École nationale des ponts et chaussées
EnR Énergie renouvelable
EPCI Établissement public de coopération
intercommunale
EPIC Établissement public industriel et commercial
ERU Emission reduction unit (cf. URE)
ESUS Entreprise solidaire d?utilité sociale
ETP Équivalent temps plein
ETS Emissions trading system (cf. SEQE)
EU-ETS European union emissions trading system
FCPF Forest carbon partnership facility
FDES Fiche de déclaration environnementale et sanitaire
FEADER Fonds européen agricole pour le développement
rural
FEDER Fonds européen de développement régional
FLAME Fédération des agences locales de l?énergie et du
climat
FNE France Nature Environnement
FSC Forest Stewardship Council
GCF Groupe coopération forestière
GES Gaz à effet de serre
GHG Greenhouse gas (cf. GES)
GIE Groupement d?intérêt économique
GIEC Groupe d?experts intergouvernemental sur
l?évolution du climat
GIP Groupement d?intérêt public
GPI Grand plan d?investissements
GST Groupe scientifique et technique
HCC Haut conseil pour le climat
HVE Haute valeur environnementale
I4CE Institut de l'Économie pour le Climat
IDELE Institut de l'élevage
IFIP Institut du porc
IFP Intermédiaire en financement participatif
IGA Inspection générale de l?administration
PUBLIÉ
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Acronyme Signification
IGAS Inspection générale des affaires sociales
IGEDD Inspection générale de l?environnement et du
développement durable
IGF Inspection générale des finances
IGN Institut national de l?information géographique et
forestière
INRAE Institut national de recherche pour l'agriculture,
l'alimentation et l'environnement
INSP Institut national du service public
INTERBEV Association nationale inter-professionnelle du
bétail et des viandes
ITB Institut technique de la betterave
LATTS Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés
LBC Label Bas-Carbone
LCR Loi climat et résilience
LEADER Liaison entre actions de développement de
l?économie rurale
LIFE Programme européen pour l?environnement et le
climat
LRTZC La Rochelle Territoire Zéro Carbone
LULUCF Land Use Land Use Change and Forests (cf.
UTCATF)
MAA Ministère de l?agriculture et de l?alimentation
(2021)
MAEC Mesure agro-environnementale et climatique
MASA Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
MCTR Ministère des collectivités territoriales et de la
ruralité
MDP Mécanisme pour un développement propre
MEA Millenium ecosystem assessment
MEL Métropole européenne de Lille
MGP Métropole du Grand Paris
MOI Mediterranean institute of oceanography
MIOM Ministère de l?intérieur et des outre-mer
MOC Mise en oeuvre conjointe
MRP Monitoring and reporting program
MRV Monitoring reporting and verification
MTE Ministère de la transition énergétique
MTECT Ministère de la transition écologique et de la
cohésion des territoires
MTES Ministère de la transition écologique et solidaire
(historique)
PUBLIÉ
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Acronyme Signification
MUPPA (Loi portant) mesures d'urgence pour la protection
du pouvoir d'achat.
NOTRE (loi portant) nouvelle organisation territoriale de la
République
OACI Organisation de l?aviation civile internationale
OMM Organisation météorologique internationale
ONF Office national des forêts
ONG Organisation non gouvernementale
ONU Organisation des Nations unies
ORE Obligation réelle environnementale
ORIAS Registre unique des intermédiaires en assurance,
banque et finance
PAC Politique agricole commune
PACA Provence Alpes Côte d?azur
PCAET Plan climat air énergie territorial
PEFC Programme for the Endorsement of Forest
Certification
PETR Pôle d?équilibre territorial et rural
PIA Programme d?investissements d?avenir
PME Petite et moyenne entreprise
PNUE Programme des Nations unies pour
l?environnement
PSE Paiement pour services environnementaux
RAC Réseau action climat
RE Réduction d?émissions
RE 2020 Réglementation environnementale 2020
REA Réduction d?émissions anticipées
REDD Réduction des émissions issues de la
déforestation et de la dégradation forestière
REI Réduction d?émissions indirectes
RSE Responsabilité sociétale et environnementale
RT Réglementation thermique
RTE (gestionnaire de) Réseau de transport d?électricité
SA Société anonyme
SARL Société anonyme à responsabilité limitée
SAS Société par actions simplifiées
SCIC Société coopérative d?intérêt collectif
SCoT Schéma de cohérence territoriale
SEM Société d?économie mixte
SEML Société d?économie mixte locale
SEMOP Société d'économie mixte à opération unique
PUBLIÉ
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Acronyme Signification
SEQE Système d?échange de quotas d?émission
SGPE Secrétariat général à la planification écologique
SNAP Stratégie nationale des aires protégées
SNBC Stratégie nationale bas carbone
SNK Stichting Nationale Koolstofmarkt
SP Surface de plancher
SPL Société publique locale
SRADDET Schéma régional d?aménagement, de
développement durable et d?équilibre des
territoires
UE Union européenne
URCE Unité de réduction certifiée des émissions
URE Unité de réduction des émissions
UTCATF Utilisation des terres, changement d?affectation
des terres, et forêts (en anglais LULUCF)
VAN Valeur actualisée nette
VCS Verified Carbon Standard
WWF World Wide Fund for Nature
ZNIEFF Zone naturelle d?intérêt écologique, faunistique et
floristique
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 72/125
Annexe 4. Réchauffement climatique
Le mécanisme du réchauffement par effet de serre est compris depuis 1896. Sous l?action de
certains gaz dit gaz à effet de serre (GES), l?atmosphère, transparente au rayonnement solaire,
retient la chaleur réémise par le sol terrestre.
L?effet de serre « naturel » est principalement dû à la vapeur d?eau. Sans cet effet la température
moyenne terrestre serait de -18°C, avec cet effet elle est d?environ 15°C.
Les activités humaines (notamment combustion depuis la révolution industrielle au XIXème siècle)
sont à l?origine de l?effet de serre dit « anthropique », dont les deux tiers sont actuellement dus au
dioxyde de carbone CO2, un sixième au méthane CH4, et le reste à des composés à fort pouvoir
de réchauffement comme le protoxyde d?azote N2O, ou les hydrocarbure chlorés ou fluorés.
Une prise de conscience mondiale des enjeux environnementaux et climatique lors du sommet de
la terre de Rio de Janeiro en 1992 a, entre autres, mené à l?adoption de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), entrée en vigueur en 1994. Certaines
parties à la CCNUCC ont adopté en 1997 le protocole de Kyoto ayant pour objectif de réduire les
émissions de GES au niveau mondial. L'objectif adopté le 12 décembre 2015 par l'Accord de Paris
sur le climat lors de la « COP21 »94 est de limiter le réchauffement à 2 °C, et si possible 1,5 °C,
d'ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels. Il repose sur des engagements volontaires des
États. Outre la réduction des émissions (politique d?atténuation), une politique d?adaptation est
requise.
Pendant ces prises de conscience et engagements tardifs, la situation objective s?est dégradée.
Le groupe d?experts intergouvernemental sur l?évolution du climat (GIEC)95 indique dans son
dernier rapport de synthèse de mars 2023 que la température moyenne à la surface terrestre a
déjà crû de 1,1°C depuis l?ère préindustrielle et que l?humanité en est responsable, qui a émis
environ 60 GtCO2eq en 2019. Les projections correspondant aux engagements actuels de
réduction des émissions mondiales de GES pour les prochaines décennies mènent à un
réchauffement planétaire moyen de l'ordre de 2,8 °C (entre 2,2°C et 3,5°C) en 2100.
En France, selon le Haut Conseil pour le Climat (HCC)96, les émissions baissent à environ 400
MtCO2eq97 en 2022, ainsi que l?empreinte carbone98 (environ 600 MtCO2eq), mais le rythme
annuel de décroissance (2,7% pour les émissions brutes entre 2021 et 2022) reste deux fois trop
lent pour atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC)99, notamment en
raison des transports100, des bâtiments (diminution trop lente des consommations d?énergie), des
énergies renouvelables (EnR, en croissance trop lente), et aussi de l?affaiblissement du puits
carbone des forêts (mortalité, sécheresse ralentissant la croissance).
94 COP : « Conference of parties », notamment conférence des parties (d'où le nom COP 21) à la convention-
cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
95 Groupe d?experts créé en 1988 sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du
Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) à la suite d'une initiative politique internationale
96 https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/Presentation-ranc-2023_-Web.pdf
97 MtCO2eq : million de tonnes d?équivalent CO2, pour tenir compte du pouvoir de réchauffement global des
différents gaz à effet de serre (une tonne de méthane CH4 par exemple correspond à 25 tonnes de dioxyde de
carbone CO2).
98 Quantité de gaz à effet de serre (généralement en tCO2eq, tonnes équivalent CO2) émise par une activité, une
personne, un groupe ou une organisation, par sa consommation en énergie et en matières premières. Elle permet
ainsi de tenir compte pour un pays, des émissions liées à ses importations.
99 Feuille de route nationale pour lutter contre le réchauffement climatique, couvrant tous les domaines d?activité
humaine, et avec notamment un objectif d?émissions « nettes » nulles en 2050, c?est-à-dire que les émissions
résiduelles « incompressibles » de GES en 2050 seront « compensées » par des puits carbone.
100 Le transport est l?activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. En
2019, il représente 31 % des émissions françaises de GES. Depuis 1990, les GES des transports ont augmenté de
9 %. Elles sont stables depuis 2008, l?amélioration de la performance environnementale des véhicules ne
compensant pas l?augmentation de la circulation
PUBLIÉ
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/Presentation-ranc-2023_-Web.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 73/125
Ce dernier point est spécialement à relever pour la mission : la capacité de séquestration carbone
des forêts en France, garante des ambitions nationales de neutralité carbone à moyen terme
(2050), est en chute libre101. Les projets forestiers répondent à un besoin impérieux. Au-delà du
label Bas-Carbone, une politique publique adaptée à la diversité des peuplements forestiers est
nécessaire pour faire face à ce défi aux enjeux nombreux, complexes et parfois contradictoires.
101 Selon, par exemple, le Haut Conseil pour le Climat (HCC), « La quantité de carbone stockée par les puits de
carbone français du secteur UTCATF a diminué (-21 %) en 2021, alors que la sécheresse du printemps en 2022 et
les incendies de l?été auront contribué à détériorer les stocks de carbone des forêts sur la dernière année (données
non encore disponibles). La baisse du stockage de carbone de 2021 se concentre dans les forêts et est renforcée
par la hausse des émissions liées à l?utilisation des sols et à l?artificialisation.
La quantité de carbone stockée par le secteur UTCATF sur la période 2019-2021 est plus de deux fois inférieure à
celle attendue par la SNBC 2 pour la période. Les puits de carbone des forêts ont diminué fortement sur la période
récente à la fois à cause de l?augmentation de la mortalité des arbres et de la diminution de la productivité de la
forêt, plus importantes qu?anticipé dans la SNBC 2.
Une action pérenne de grande ampleur sera nécessaire pour régénérer la forêt, vu l?ampleur des dommages, avec
le développement plus important des produits bois à longue durée de vie et notamment le bois d'oeuvre, ce qui
nécessitera des incitations fortes et une maîtrise, notamment dans les dix ans à venir, des volumes de produits à
courte durée de vie, notamment le bois énergie (biomasse primaire). » Source :
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
PUBLIÉ
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 74/125
Annexe 5. Standards et labels internationaux de
compensation carbone
La présente annexe résume l?« étude comparée des standards de compensation existants » 102
livrée le 22 mars 2022 par le cabinet de conseil I Care à la DGEC.
Les standards étudiés sont les 22 suivants :
Figure 14 : Standards de compensation carbone existants (Source: I Care,
DGEC)
Ne sont pas pris en compte les cinq acteurs suivants103 :
102 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-
text
103 Moor Futures est allemand, pas autrichien.
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 75/125
Figure 15 : Standards de compensation carbone non retenus dans l'étude
(Source : I Care, DGEC)
Les volumes de crédits validés en 2022 par standards, en MtCO2eq, étaient les suivants :
Figure 16 : Volumes de crédits carbone validés en 2022 (Source: I Care, DGEC)
Ainsi, hors le MDP (mécanisme de développement propre) et le MOC (mise en oeuvre conjointe)
du protocole de Kyoto, le standard dominant est le Verified Carbon Standard (VCS) de la fondation
américaine Verra. Les standards européens représentent des petits volumes.
Les prix moyens de la tCO2 en 2022 par standard sont les suivants :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 76/125
Figure 17 : Prix moyen de la tCO2eq en 2022 (Source: I Care, DGEC)
On observe une ligne de séparation entre standards internationaux (moins de 10 ¤ la tonne) et
européens (plus de 10 ¤ la tonne, et 30,29 ¤ en moyenne).
Les standards sont d?abord décrits selon la grille suivante :
Figure 18 : Grille de description des standards de compensation carbone
(Source: I Care, DGEC)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 77/125
Puis ils sont évalués.
« Les cinq critères les plus importants, appelés discriminants, sont les suivants :
- Mesurabilité : Il s?agit de vérifier que les émissions réduites, évitées ou séquestrées sont
quantifiées en tonnes équivalent CO2, par une méthodologie robuste et transparente.
- Vérifiabilité : La réduction, l?évitement ou la séquestration des émissions doit pouvoir être vérifiée
par un tiers, en général grâce à la publication d?un rapport détaillé sur le projet.
- Permanence : La réduction, l?évitement ou la séquestration des émissions ne peut pas être
temporaire : les émissions évitées, réduites ou séquestrées doivent l?être de manière permanente.
- Additionnalité : Les émissions évitées, réduites ou séquestrées doivent être additionnelles, c'est-
à-dire qu'elles n'auraient pas eu lieu sans la certification et le financement via le standard de
compensation
- Unicité : Pour être valable, le crédit carbone doit être unique et détenu et utilisé par une entité
unique. Par conséquent, le standard doit être transparent et permettre de tracer les crédits
carbones jusqu?au projet et financeur correspondant, à travers la tenue d?un registre par exemple.
D?autres critères additionnels ont ensuite été définis, et concernent des aspects en lien avec les
impacts positifs ou négatifs des projets sur les aspects socio-économiques et environnementaux.
En particulier, les aspects suivants ont été étudiés :
- Respect des droits de l?homme : Le projet de réduction, d?évitement ou de séquestration des
émissions, en particulier s?il est localisé dans un pays en voie de développement, doit respecter
les droits des populations et ne doit avoir aucune incidence sociale ou économique négative sur le
territoire considéré.
- Inclusion de critères sur les co-bénéfices environnementaux, sociaux et économiques liés au
projet : Ce critère étudie si les standards intègrent des exigences pour les projets sur des aspects
socio-économiques et environnementaux, en particulier sur les impacts liés à la biodiversité.
- Connexion avec les objectifs de développement durable (ODD) de l?Agenda 2030 de l?ONU : Le
projet d?évitement, réduction ou séquestration des émissions peut être aligné avec une partie ou
l?ensemble des 17 Objectifs de Développement Durable de l?ONU : éliminer la pauvreté, assurer
une éducation de qualité, réduire les inégalités, etc. »
Le récapitulatif de l?évaluation est tel que ci-après :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 78/125
PUBLIÉ
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PUBLIÉ
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Figure 19 : Évaluation des standards de compensation carbone (Source: I
Care, DGEC)
Les standards sont en général mesurables (méthodologies de quantification revue de manière
interne puis externe et publiée sur site, prise en compte des fuites de carbone), et vérifiables
(publication des détails des projets et méthodes utilisées, certification puis audit par organisme
indépendant). La permanence, et l?additionnalité, notamment financière sont moins souvent
assurées. L?unicité des crédits émis est en général garantie par un registre avec rattachement à
un projet spécifique, le suivi de la vente des crédits (si autorisé) l?est moins. Les critères
complémentaires (co-bénéfices) sont rares, le label français « Bas carbone » étant une des
exceptions.
PUBLIÉ
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Annexe 6. Comparaison européenne
La mission a obtenu de la coopérative carbone de La Rochelle communication d?une comparaison
européenne d?acteurs en date du 21 octobre 2021.
Une synthèse des acteurs est présentée ci-après :
Figure 20 : Fonds carbone, benchmark européen (Source: coopérative
carbone de La Rochelle)
Ces initiatives restent de taille variable, avec des portefeuilles variant de quelques milliers à
quelques centaines de milliers de tCO2eq. Les prix du carbone sont en général de quelques
dizaines d?euros la tonne, avec des exceptions.
Nom Localisation Type Périmètre Secteur des
projets
Source de
financement
Année de
création
Prix tCO2eq
approximatif
Nombre de
projets à
date
Volumes
(MtCO2eq
à date)
Divers
Woodland
carbon
guarantee
UK Public National Forêts, sols Public (dans
le cadre du
woodland
carbon
guarantee)
+ privé (hors
cadre
woodland
carbon
guarantee)
2018 24 ¤ 95 698 214 Durée
jusqu?à 100
ans
National
Carbon
Market
Fundation ou
Stichting
Nationale
Koolstofmarkt
(SNK)
Pays-Bas Public/privé National Chaleur,
alimentation
élevage,
pneus de
voiture,
forêts et
plantation?
Public et
privé
2019 70 ¤ 19 1 968 Succède
(clarification)
à 3-4
marchés
volontaires
Registro de
huella de
carbono
Espagne Public National Forêts Privé
(entreprises)
En
développement
depuis 2017
25 ¤ 63 199 966
dont
30 105
vérifiées
1 ha
minimum, 30
ans
minimum
Moor Futures Allemagne Public Régional Tourbières Privé 2011 40-60 ¤ 10 en
construction
Environ
60 000
Climate
Austria
Autriche Privé National et
international
EnR,
transports
Public et
privé
(entreprises
et
particuliers)
2008 25 ¤ 300 entre
2008 et
2019
144 249
Puro.earth Finlande
(SUIsse,
Belgique)
Privé International Agriculture,
construction
Privé
(entreprises)
2019 20-586 ¤
(sic)
Programa
Voluntari de
Compensació
d'Emissions
Espagne,
Catalogne
Public Local Dépend des
AAP :
gaspillage
alimentaire,
énergie,
transports?
Privé
(entreprises
et
particuliers)
2016 10 ¤ 15 sur
2016-2018
3 723
BoCam Italie,
Bologne
Public Local Mobilité à
vélo
Privé
(entreprises)
2015 ? 1 18 065
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 82/125
Les enseignements du document sont les suivants :
« Cette étude met en lumière comment le concept de fond local du carbone dans le contexte du
marché du carbone volontaire peut être mise en pratique de diverses manières. Le regard croisé
sur ces différentes initiatives permet de souligner les points suivants :
Il y a un terrain favorable pour les initiatives locales afin de faciliter la proximité entre acheteurs,
vendeurs, porteurs de projets et organismes de coordination.
Il est important d?assurer la traçabilité et la transparence des dispositifs et des projets.
Le démarrage est coûteux : nécessite de l?investissement avant d?avoir les premiers résultats.
La gestion des fonds est généralement assurée par une structure dédiée. L?accompagnement et
le suivi des projets ainsi que la vente des crédits carbone étant parfois compliqué à gérer pour une
administration.
Les critères projets communs sont : quantification, vérification, permanence, additionalité & co
bénéfices.
La certification des méthodologies / projets / crédits carbone est généralement assurée par des
tiers indépendants.
Les registres de traçabilité des crédits carbone et les méthodologies de validation des projets sont
généralement rendus publiques.
Il ne faut pas sous-estimer l?effort de communication important pour expliquer le bien fondé des
initiatives, donner confiance et donner envie aux contributeurs.
Le côté « artisanal », par exemple le fait que le registre ne soit pas une plateforme informatique
mais un fichier excel crée parfois un peu de méfiance pour de gros acteurs qui souhaitent contribuer.
Les coûts de développement et de validation/vérification sont difficilement supportables par de
petits porteurs de projets. Il est nécessaire de les agréger pour pouvoir les valoriser. »
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 83/125
Annexe 7. Méthodes du label Bas-Carbone
Les méthodes du label Bas-Carbone émergent par un processus ascendant, en ce sens que
l?initiative des méthodes ne revient pas l?État mais aux porteurs de méthode, quels qu?ils soient. La
décision ou le refus (motivé) de la validation de la méthode, et la décision de sa révision ou de son
abrogation, est par contre du ressort de la DGEC. Une méthode est validée après examen et
itérations techniques entre experts. Un groupe scientifique et technique du label Bas-Carbone a
été créé le 15 septembre 2022 afin de formaliser le processus.
Les méthodes sont sous-tendues par des données et modèles scientifiques, plus ou moins
partagés. Les méthodes les plus récentes sont accompagnées de tableurs permettant, en rentrant
pour un projet ses données descriptives, d?effectuer automatiquement le calcul de la réduction des
émissions de carbone, ou de sa séquestration, des gains économiques attendus du projet (afin de
déterminer dans quelle mesure il a besoin de soutien), etc.
La cohérence entre méthodes est dans une certaine mesure assurée par l?examen, par le
pétitionnaire présentant une nouvelle méthode, des méthodes de champ similaire en cours de
développement. Elle peut aussi être assurée par le recours aux mêmes expertises. A contrario,
des méthodes de champs proches les unes des autres peuvent manquer de cohérence en raison
du recours à des corpus de connaissance différents ou non partagés.
Annexe 7.1. Méthodes labellisées
Annexe 7.1.1 Treize méthodes labellisées mi 2023
En juillet 2023, la liste des méthodes approuvées104 est la suivante :
« Dans le domaine de la forêt :
Trois méthodes développées par le Centre National de la Propriété forestière (CNPF) ont été
approuvées dans le cadre du label Bas-Carbone :
Boisement
Reconstitution de peuplement forestiers dégradés
Balivage (conversion de taillis en futaie sur souches)
Ces méthodes indiquent les étapes à suivre pour la réalisation de projets visant à développer les
différents leviers d?atténuation du changement climatique dans la filière forêt-bois.
Dans le domaine de l'agriculture :
Six méthodes agricoles ont été approuvées dans le cadre du label Bas-Carbone :
CarbonAgri : développée par l'Institut de l'élevage (Idele), cible les réductions d'émissions en
élevages bovins et de grandes cultures.
Haies développée par la Chambre d'Agriculture des Pays de la Loire, cible la gestion durable
des haies.
Plantation de vergers développée par la Compagnie des Amandes.
SOBAC'ECO TMM développée par l'entreprise SOBAC, cible la gestion des intrants.
Écométhane développée par l'entreprise Bleu Blanc Coeur, cible la réduction des émissions de
méthane d'origine digestive par l'alimentation des bovins laitiers.
Grandes cultures développée par Arvalis, Terres Inovia, l'ITB, l'ARTB et Agrosolutions, cible les
104 Source : https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone , juillet
2023
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 84/125
réductions d'émissions en exploitations de grandes cultures.
Dans le domaine du bâtiment :
Une première méthode dans le secteur du bâtiment "Rénovation" a été développée par le Centre
Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB). Elle cible les projets de rénovation de bâtiments
avec utilisation de matériaux notamment issus du réemploi.
Une deuxième méthode vient d'être publiée dans le secteur du bâtiment, la méthode "Bâtiment
Neuf Biosourcé", développée par l'association pour le développement du Bâtiment Bas Carbone
(BBCA), avec le soutien de plusieurs de ses membres et partenaires majeurs. La méthode cible
les projets de construction de nouveaux bâtiments neufs contenant des produits biosourcés en
quantités importantes.
Dans le domaine des transports :
Une première méthode dans le secteur des transports "Tiers-lieux" a été développée par Climat
Local et Relais d'Entreprises. Elle cible les projets de réductions des émissions du transport routier
par les télétravailleurs salariés qui utilisent des tiers-lieux dans les zones peu denses.
Dans le domaine marin :
Une première méthode dans le secteur marin "Herbiers de Posidonie" a été développée par EcoAct,
avec le soutien de Schneider Electric et de Digital Realty et le concours du Parc national des
Calanques, de l?université de Corse et du MIO. Elle cible les projets qui permettent la valorisation
du stockage de carbone séquestré au sein des herbiers de posidonie subissant des dégradations
dues aux ancrages sur la façade méditerranéenne de France. »
Ces méthodes sont récapitulées dans le tableau synoptique ci-après :
Nom Promoteurs Porteurs de
projet
Version en
vigueur
Durée Critères d?éligibilité Rabais Cobénéfices Commentaire
Boisement CNPF propriétaires
de terrains
non encore
boisés
V2 du
27/7/2020
30 ans,
vérification à 5
ans
Min. 0,5 ha, non boisé
pendant 10 ans, ?
20 % sans VAN,
5-15 %
incendie, 10 %
risques
généraux, 10 %
classe de
fertilité
2 max pour chacune des 4
catégories :
Socioéconomiques (8),
Sols (2), Biodiversité (4),
Eau (3)
En révision
Exemples de
prix : 40-
60 ¤/tCO2eq
(ONF), 30 ¤
(divers), pas de
prix (pas
d?acheteur)
Reconstitution
de peuplements
forestiers
dégradées
(Reboisement)
CNPF V2 du
27/7/2020
30 ans, audit à
5 ans
Catastrophe moins
de 5 ans avant dépôt,
40 % au moins des
tiges détruites.?
20 % sans
analyse
économique, 5-
15 % incendie,
10 % risques
généraux, 10 %
c lasses de
fertilité
2 max pour chacune des 4
catégories : Socio-
économiques (7),
Biodiversité (5), Sols (5),
Eau (3)
En révision
Exemples de
prix : 40-
60 ¤/tCO2eq
(ONF), 30 ¤
(divers), pas de
prix (pas
d?acheteur)
Conversion de
taillis en futaie
sur souches
(Balivage)
CNPF Propriétaire
forestier
V2 du
27/7/2020
30 ans Pas de résineux ou
de taillis en (très)
courte rotation ou
taillis sous futaie
20 % si
additionnalité
économique
non démontrée,
10 % risques
généraux, 0-
5 % selon
département
2 max pour chacune des 2
catégories : Biodiversité
(7), Socioéconomique (3)
CarbonAgri Idele Exploitations
agricoles
comprenant
au moins un
atelier
d?élevage de
bovins ou de
grandes
cultures en
France
V1 du
9/9/2019
5 ans,
renouvelable
Respect de la
réglementation pour
l?azote organique,
non décroissance du
stock de carbone,
évaluation des co-
bénéfices?
20 % si CEE,
20 % si risque
de non
permanence
(10 % pour
haies), 10 % si
scénario de
référence
générique
Biodiversité, diminution
des émissions
d?ammoniac (qualité de
l?air), bilan azoté (qualité
de l?eau), production
d?EnR, réduction de 30 %
de la consommation de
soja, surface en couverts
végétaux, diminution du
recours à l?irrigation,
commercialisation des
produits en circuit court
En révision
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 85/125
Grandes
Cultures
Institut
techniques du
végétal (Arvalis,
Agrosolutions,
Terres Inovia et
l?Institut
Technique de la
Betterave,
principalement)
Exploitations
agricoles
disposant d?un
atelier de
grandes
cultures
V1.1 du
23/7/2021
5 ans,
renouvelable
Respect de la
réglementation
Directive nitrates, ?
20 % si risque
de non
permanence,
20 % si CEE
sans
additionnalité,
20 % sans
additionnalité
économique,
1° % si scénario
de référence
générique, 5 %
si incertitude
carburant
EnR, lixiviation de nitrate,
réduction d?émissions
d?ammoniac (qualité de
l?air), usage de
phytopharmaceutiques,
consommation d?eau,
érosion des sols,
consommation en
phosphore, biodiversité,
demandes sociétales,
dynamiques territoriales,
qualité de vie au travail
Exemple de
prix de la
tCO2eq: 50¤
dont 39 ¤ à
l?agriculteur
Plantation de
vergers
La compagnie
des amandes et
Agrosolutions
Exploitation
agricole
V1 du
23/10/2020
20 ans, audit à
5 ans
Types de vergers,
densité, min. 50 %
enherbé, aides moins
de 5à % de
l?investissement, ?
10 % si risque
de non
permanence,
10 % si
références
incertaines,
10 % si
incertitudes de
calcul
Global (HVE ou AB),
Biodiversité (5) ; Eau (4),
Sols (3),
Socioéconomiques (4)
En révision
Haies Chambre
d?agriculture du
Pays de la Loire
Exploitation
agricole
V1 du
8/6/2021
5 ans
renouvelable
2 fois
Pas de MAEC
contractualisée, type
et diversité
d?essences ?
De 0 à 50 %
selon région si
manque de
données
locales, 10 %
risque de non
permanence
Environnement (11),
Socioéconomique (4)
Exemple de
prix :
100 ¤/tCO2eq
(Carbocage)
dont 92 ¤ à
l'agriculteur
Sobac?Eco TMM SOBAC,
entreprise
développant des
techniques de
fertilisation
Exploitation
agricole
V1 du
14/1/2021
5 ans,
renouvelable
Production végétale,
réduction d?intrants
30 % si terres
vers
déstockage C
(10% de bonus
si vers
stockage), 20 %
si MAEC, 20 %
si conversion
AB entamée,
forte diminution
de production,
Qualité de l?eau (2),
biodiversité (2),
consommation d?eau (1)
Ecométhane Association Bleu
Blanc Coeur
Exploitation
agricole avec
atelier bovin
lait
V1 du
23/8/2021
5 ans,
renouvelable
Rations alimentaires
sujettes à restrictions
10 % si
scénario de
référence
générique
Autonomie protéique (3),
circuits courts (1)
Bâtiment
biosourcé
Association pour
le BBCA autres
Maître
d?ouvrage de
projet
immobilier
V1 du
4/2/2023
Dépend des
travaux :
notification
avant
lancement,
audit jusqu?à 2
an après
livraison
Bâtiment collectif
neuf éligible Re2020
niveau 2025, label
BBCA ou autre,
SP>500 m², ?
10 % risques
généraux, et à
calculer selon
risque de
remplacement
de produit
stockeur
Biodiversité, bien-être,
environnement,
adaptation au
changement climatique,
atténuation du
changement climatique,
socioéconomique
Rénovation CSTB Tout porteur
(CT, tertiaire,
particulier?)
V1 de
8/2021
5 ans Rénovation,
réemploi, sinon
niveau BBC
rénovation
Selon scénario Socioéconomique (6),
confort et qualité sanitaire
(12), environnement (6),
biodiversité (5), sécurité et
accessibilité (3)
Tiers lieux Climat Local V1 (dite
« v6 ») de
6/2021
1 à 3 ans Pas dans programme
« Nouveaux liens »,
min. 10 tiers lieux ou
30 usagers,
communes peu
denses (< 1500
hts/km²), 10 tCO2e
réduite avant dépôt, 3
cobénéfices, ?
20 % si CEE en
cours de projet,
10 % effet
rebond du
télétravail
Qualité de l?air (1), énergie
et GES (3), localisation
(4), aménagement (2),
télétravail (1)
Herbiers de
posidonies
EcoAct, avec le
soutien de
Schneider
Electric et de
Digital Realty et
le concours du
Parc national des
Calanques, de
l?université de
Corse et du MIO
Toute
personne
privée ou
publique
habilitée à
intervenir sur
le domaine
maritime et
mettre en
oeuvre des
zones de
mouillage
V1 de
4/2023
10 ans
renouvelable
2 fois, calcul
fait à 10 ans
Herbiers de posidonie
présents ou passés
sur la zone, pressions
anthropiques
(ancrage), activités
palliatives
10 % incertitude
générale et
climatique,
10 % valeur par
défaut du stock
de carbone,
5 % (2
premières
ériodes) si
non
prolongation
Biodiversité (4), Eau (2),
Socioéconomique (6)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 86/125
Figure 21 : Méthodes existantes du label Bas-Carbone (Source: site LBC,
mission)
La quasi-totalité des méthodes actuelles validées sont donc antérieures à la date de création du
groupe scientifique et technique du label en 2022. Cela ne prête pas à conséquence, car avant la
création formelle de ce groupe scientifique et technique existaient des groupes de travail dédiés
aux méthodes en cours d?instruction, dont des comptes-rendus ont été communiqués à la mission,
qui montrent la tenue des débats.
La grande majorité des projets labellisés (cf. infra) ressortissent aux méthodes forestières
Boisement et Reboisement, et agricoles CarbonAgri et Grandes Cultures. La légère antériorité de
ces méthodes par rapport à d?autres n?explique pas leur quasi-monopole en matière d?adoption,
qui est plutôt dû, au moins en partie, à un portage par des acteurs professionnels puissants,
motivés et organisés, capables d?agrégation et d?accompagnement des projets et dont la capacité
financière permet de porter les dépenses liées au développement de méthodes.
Les méthodes actuellement labellisées sont loin de couvrir l?ensemble des champs du possible, ou
peuvent ne pas être adaptées à des projets existants, ce qui peut justifier le retard à l?adoption de
certaines méthodes nouvelles, ainsi (cf. infra) que le développement d?autres méthodes plus
adaptées.
Le développement d?une méthode du label Bas-Carbone est une opération perçue comme
coûteuse en expertise, en temps et en argent, souvent hors de portée des particuliers ou petites
structures, donnant lieu à des vérifications et itérations techniques. La fiabilité des méthodes
requiert sans doute de telles précautions, ainsi que d?ailleurs l?harmonisation des méthodes.
Il subsiste des interrogations, portant sur le label Bas-Carbone en tant que tel, et aussi sur les
détails techniques de méthodes spécifiques
Annexe 7.1.2 Des interrogations qui subsistent
A priori, la labellisation carbone requiert une grande fiabilité pour pouvoir émettre des certificats ou
attestations de réduction ou séquestration carbone, ces deux aspects (réduction ou
séquestration/stockage) devant incidemment être différenciés afin de bien rendre clair qu?une
action de « compensation » ne peut survenir qu?après que les meilleurs efforts de réduction ont été
effectués. L?usage de valeurs moyennes ou conventionnelles peut être trompeuse, comme elle a
pu l?être par le passé pour certains gestes d?efficacité énergétique financés par les CEE. Dans ces
conditions, la solidité des méthodes, leur examen et validation consensuelle par des experts
externes est un prérequis. De même, la certification ex post, après vérification, doit être préférée à
une attestation ex ante de réductions hypothétiques.
La mission a aussi examiné globalement les méthodes mais n?a pas mobilisé l?expertise requise
pour en juger, une telle analyse sortant largement du champ de la commande. Elle peut néanmoins
faire état d?étonnement sur certains aspects.
La méthode CarbonAgri traite de son intensité carbone en terme d?empreinte, mais le concept
même d?intensité carbone (émission de carbone par unité de production, métrique supposée
permettre de s?affranchir de la taille des exploitations) n?est pas structurellement favorable à une
réduction en termes absolus des émissions (cela dit, le bilan du projet FCAA n°2, regroupant 933
agriculteurs, donne une estimation de réduction de 558 989 tCO2eq, le risque à lever resterait donc
théorique); et pourtant la méthode fournit ses références en termes d?intensité carbone. Elle
mentionne le respect de la réglementation sur l?azote organique comme critère d?éligibilité, alors
que cela devrait aller sans dire. Elle évoque au futur l?étude 4/1000 de 2019, ou des typologies
remontant à des études de 2010 à 2013, et donc il est heureux qu?elle soit en cours de révision.
La méthode, pour être utilisée, requiert l?utilisation d?un outil de calcul externe (CAP?2ER) payant
alors que la complexité des calculs, même sur la base de tables de paramètres, n?empêche pas
d?autres méthodes de recourir à de simples tableurs (type excel) librement disponibles, mais
souvent protégés par mot de passe ; et le côté « artisanal » d?un tableur semble aussi de nature à
créer de la méfiance chez certains acteurs. Certaines formules semblent d?ailleurs inutilement
compliquées dans la méthode, et simplifiables. En cas de doublon de financement avec un CEE,
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 87/125
ou de non permanence, un rabais conventionnel de 20 % est effectué alors qu?il pourrait être dans
bien des cas bien supérieur. La taille d?échantillon lors des audits est faible, même si basée sur
des formules usuelles.
La méthode Grandes Cultures évoque des « inhibiteurs de nitrification », ce terme pourrait être
expliqué. Les cas de doublon avec des financements PAC ou CEE ne donnent lieu qu?à un rabais
de 20 %. Certains critères de co-bénéfices sont obligatoires, ce qui est bienvenu, mais n?en font
pas partie la biodiversité, le sociétal ou l?eau hors irrigation. Le tableur de calcul disponible renvoie,
pour les calculs de réduction d?émission, à des outils externes, Carbonextract ou CarbonFarm par
exemple.
La méthode Haies ne définit pas immédiatement et clairement les haies, mieux décrites dans
CarbonAgri. Le stockage par mètre linéaire semble élevé et demande à être justifié sur la base
d?hypothèses sur les dimensions des haies par exemple. Le scénario de référence se fonde sur un
recul tendanciel des haies en France, ce qui encourage des projets relativement peu ambitieux.
Des réductions liées à l?effet de substitution sont présentées, au risque de doubles comptes
possibles.
La méthode Boisements s?applique à des espaces boisés 10 ans auparavant et non 50 ans comme
dans des accords internationaux, le justifier serait utile. Une ORE (obligation réelle
environnementale105) finançant à plus de 50 % est motif d?exclusion, ce qui est sans doute sévère.
L?absence d?analyse économique n?apporte qu?un rabais de 20 %.
La méthode Reboisements appelle des remarques similaires à celles de la méthode Boisement,
de fait les deux méthodes comportent de vastes parties communes.
La mission a aussi consulté des porteurs de projet et collationné des retours (de représentativité
difficile à qualifier), mais qui font état de la complexité et du coût de développement « bottom up »
(ascendante) de méthodes, de leur incohérence entre elles. Quelques exemples de retours suivent.
En ce qui concerne les méthodes forestières, certaines utilisent des données internationales non
nécessairement adaptées à la situation française, ou des données anciennes non nécessairement
adaptées à la situation présente. Certains acteurs sont « juge et partie » en ce sens qu?ils
promeuvent des méthodes et ensuite portent des projets. Par ailleurs il existe peu d?articulation
avec les aides publiques existantes (il faut par exemple choisir entre le label Bas-Carbone et le
Plan de relance, plus simple et généreux), avec une compétition potentiellement délétère entre
subvention publique et financement volontaire privé. Le label Bas-Carbone encourage la pousse
rapide, avec un arbitrage à faire entre tonnes de carbone et co-bénéfices. Le prix du carbone
(notamment en montagne, en raison de travaux sur terrain en forte pente) est dissuasif par rapport
aux projets internationaux. Enfin l?instruction des projets varie suivant la région, en termes de délai
et d?exigence. En 2019, selon certains retours, les démarches étaient moins formalisées et plus
simples, actuellement elles sont souvent vécues comme lourdes, lentes et coûteuses. D?autres
retours considèrent le LBC comme un bel outil méritant popularisation.
En ce qui concerne les Grandes Cultures, les traitements par les services de l?État en régions
(Dreal) ne sont pas homogènes et doivent être harmonisées. Les dates de notification (jusqu?à
septembre) ne sont pas adaptées au calendrier agricole. La reconnaissance de réductions
d?émissions annuelles, selon certains acteurs, serait souhaitable malgré le prix d?audit corollaire.
Les règles de cofinancement devraient être clarifiées, les règles de calcul des tonnes de carbone
harmonisée, la méthode actualisée sur de nombreux points (rabais, facteurs d?émission, variations
de surface, références, audits).
La mission a aussi pris connaissance d?études argumentées d?associations sur le label Bas-
Carbone et les méthodes agricoles (RAC) et forestières (WWF, Canopée), dont les conclusions
présentées ci-après apparaissent dans leurs grandes lignes pertinentes à la mission.
105 Outil juridique créé par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, promulguée le
9 août 2016, permettant aux propriétaires fonciers de faire naître sur leur terrain des obligations durables de
protection de l?environnement. Cf. https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 88/125
Annexe 7.1.3 Position du Réseau Action Climat sur le label Bas-Carbone
et les méthodes agricoles
Le RAC (Réseau Action Climat) a publié le 16 novembre 2020 un « POSITIONNEMENT SUR LE
LABEL BAS-CARBONE ET LA MÉTHODE POUR LE SECTEUR AGRICOLE » 106 avec des
considérations générales sur le label Bas-Carbone puis spécifiques sur la méthode agricole
CarbonAgri. Ce document a été l?objet d?une mise à jour107 le 25 janvier 2023, qui constate la faible
prise en compte de ses recommandations de 2020 :
Recommandations du décryptage de 2020 Intégration dans le Label Bas-Carbone
Le label doit en priorité viser la réduction absolue des émissions de gaz à effet de
serre
Non
Le label doit être un outil de contribution à cet objectif climat de la France, et non
un outil de compensation
Non
Le label doit distinguer réduction des émissions (dans le sens diminution des
quantités de gaz à effet de serre émises) et séquestration
Non
Le label doit définir ce qu?est une émission évitée Non
Les financeurs doivent effectuer un travail de réduction des émissions à la source
avant d?avoir recours au Label Bas-Carbone
Partielle (pas de compatibilité nécessaire avec une trajectoire 1.5°C)
Le label ne doit pas rémunérer les pratiques ayant des externalités négatives
Non
Encadrer les termes de la contractualisation pour que la charge soit équitablement
partagée en cas de problème dans la conduite du contrat indépendamment de la
volonté de l?agriculteur
Non
Les services territoriaux de l?Etat doivent vérifier l?indépendance et les
compétences de l?auditeur lorsqu?ils sont différents de ceux énoncés par le label
Oui
Mettre en place un registre centralisé et public pour assurer la traçabilité des
contributions/crédits
En cours
Réaliser une étude d?impact sur les conséquences d?un tel label sur les impacts
socio- économiques, environnementaux et de bien-être animal
Non
Pour les filières ruminants, le label doit être conditionné à la transition vers les
élevages pâturants avec un minimum d?autonomie alimentaire sur l?exploitation et
ne présentant aucun atelier hors-sol
Non
La méthode CarbonAgri doit comptabiliser l?ensemble des émissions de
l?exploitation de scope 1, 2 et 3
Non
La méthode CarbonAgri doit, tout comme le label, prévoir une étude d?impact sur
les conséquences sur les prix du foncier, les impacts socio-économiques, sur la
biodiversité et le bien-être animal
Non
Figure 22 : Recommandations sur le label Bas-Carbone (Source: Réseau
Action Climat)
Ainsi, « En l?état, le label Bas-Carbone risque donc toujours de constituer un outil de greenwashing
en permettant à des entreprises privées de se revendiquer neutres en carbone grâce au
financement de projets qui, pourtant, peuvent avoir un impact négatif sur l?environnement et dont
les émissions de gaz à effet de serre peuvent même augmenter. (?) L?ambition environnementale
du label doit donc être rehaussée, notamment via :
? l?exclusion du système de mesure favorisant l?intensification des pratiques,
106 https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-
m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
107 https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-
jour.pdf
PUBLIÉ
https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-jour.pdf
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-jour.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 89/125
? l?obligation de diminution absolue des émissions des projets,
? le passage de co-bénéfices facultatifs à obligatoires,
? une meilleure prise en compte de la transition vers les élevages extensifs en plein air.
Le label Bas-Carbone, s?il prenait en compte les recommandations développées dans cette
publication, et avec les garde-fous appropriés, pourrait être un outil d?accompagnement à la
transition. En revanche, il ne peut se substituer à des politiques publiques pérennes, ambitieuses
et équitables et ne doit pas, au contraire, être un alibi pour revoir à la baisse l?ambition des
politiques publiques existantes ». Le document met aussi en garde contre une évolution spéculative
(cessibilité), pourtant appelée par certains investisseurs, et appelle à de la transparence en matière
de rémunération des intermédiaires. Le sujet des intermédiaire et l?encadrement de leurs
prélèvements est sensible. Le document du RAC l?illustre sur un montage financier type d?un projet
agricole label Bas-Carbone de France CarbonAgri. « Le mandataire, la structure de conseil et
l?agriculteur ont un taux de retour de la tonne de CO2 défini en amont (en bleu) tandis que celui
des intermédiaires (en rouge) dépend du prix d?achat négocié auprès des financeurs (en vert). ».
Figure 23 : Formation des prix ? montage financier type d?un projet agricole
LBC CarbonAgri (Source : Réseau Action Climat)
Ainsi le prix reçu par l?agriculteur porteur de projet est plafonné, mais ce que reçoit l?intermédiaire
n?est borné que par sa capacité de négociation face au financeur (dans un contexte certes
compétitif de prix bas). Le RAC note que les coûts techniques, administratifs et financiers peuvent
être importants, entraîner des commissions pouvant atteindre 40 % du crédit carbone, et
recommande que 75 % soit alloué au porteur de projet, au minimum.
Le document est aussi, entre autres, très sensible à la question de la réduction des émissions. Le
système favorise les forts émetteurs (principe du « pollueur payé », en raison de leur scénario de
référence non vertueux s?il est facilement améliorable, à la différence d?exploitations vertueuses où
les réductions sont plus difficiles (cf. figure infra).
Figure 24 : Réductions d'émissions et scénario de référence (Source: Réseau
Action Climat)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 90/125
De plus, des réductions peuvent être comptabilisées alors que les émissions absolues augmentent,
si la comptabilisation se fait au regard d?un scénario de référence tendanciel croissant (cf. infra,
figure de gauche). Le rapport insiste aussi sur l?importance de la comptabilisation séparée des
émissions et de la séquestration et milite pour qu?un projet augmentant les émissions ne soit pas
labellisé, quand bien même les émissions nettes (c?est-à-dire les émissions, dont est soustrait ce
qui est séquestré) seraient réduites, au motif, plausible, que les émissions sont certaines et la
séquestration incertaine (cf. infra, figure de droite).
Figure 25 : Émissions absolues et scénario de référence (gauche); émissions
et séquestration (droite)(Source: Réseau Action Climat)
Annexe 7.1.4 Position du World Wide Fund sur les projets forestiers du
label Bas-Carbone
Le World Wide Fund a publié en 2021 un document « LES PROJETS FORESTIERS DU LABEL
BAS-CARBONE - ANALYSE FACTUELLE ET VOIES D?AMÉLIORATION »108 examinant 76 projets
forestiers labellisés mi-février 2021, et pointant vers les voies d?amélioration du label « encore
jeune ».
108 https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-
carbone_WWF.pdf
PUBLIÉ
https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-carbone_WWF.pdf
https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-carbone_WWF.pdf
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Figure 26 : Pistes d'amélioration des méthodes forestières du Label Bas-
Carbone (Source: WWF)
Entre autres, le document du WWF est sensible à la possibilité de monoculture des méthodes
forestières ou de recours aux espèces envahissantes, contestables du point de vue de la
biodiversité, voire de la résilience.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 92/125
Figure 27 : Essences plantées dans les projets du label Bas-Carbone (Source:
WWF)
Annexe 7.1.5 Position de Canopée sur les projets forestiers du label Bas-
Carbone
Enfin, en mai 2023, l?association Canopée a publié le document «BAS CARBONE, HAUTS
RISQUES - UNE ANALYSE CRITIQUE DES PROJETS FORESTIERS LABEL BAS-CARBONE EN
France »109, qui reconnaît les avantages par elle perçus du label Bas-Carbone (pilotage par les
pouvoirs publics, réduction d?émissions non échangeables), mais déplore sa faible intégration des
enjeux de biodiversité, ses garanties insuffisantes pour préserver le stock de carbone en forêt
(dans une perspective non interventionniste, donc, au rebours du label Bas-Carbone qui par
exemple considère qu?une forêt dont 20 % des arbres dépérissent peut être rasée), et aussi de
« nombreuses limites méthodologiques pour chiffrer les gains carbone réels d?un projet (non
permanence, difficulté à démontrer l?additionnalité, prise en compte des effets de substitution,
décalage temporel?). Ces limites ne sont pas spécifiques au Label Bas-Carbone, mais elles
soulignent l?importance de mieux encadrer la communication. L?absence de transparence sur les
projets hypothèque également sérieusement la crédibilité du Label Bas-Carbone. »
Entre autres, le document présente des illustrations de réductions d?émissions calculées selon des
méthodes, toutes deux agréées par le label Bas-Carbone, mais très différentes dans leur
évaluation des taux de croissance et donc des réductions d?émissions, en raison de tables de
croissance différentes et peu cohérentes. Les différences peuvent s?approcher de 50 %.
109 https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2023/06/Canopee_RAPPORT_LBC.pdf
PUBLIÉ
https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2023/06/Canopee_RAPPORT_LBC.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 93/125
Figure 28 : Réductions d'émissions calculées selon méthodes différentes du
Label Bas-Carbone (Source: WWF)
La mission observe que ce problème peut se rencontrer aussi lors de la comparaison des
méthodes du label Bas-Carbone et de labels locaux.
Le rapport s?élève aussi contre un effet des méthodes du LBC qui valorisent plus une coupe rase
(abattage de la totalité des arbres d?une exploitation forestière) après 25 ans qu?après 32 ans. En
effet, plus on récolte des arbres jeunes, plus le projet générera des certificats du label Bas-Carbone
par effet de substitution (avec risque de double compte). Par ailleurs une coupe rase est admise si
20 % des arbres présentent au moins 50 % de perte foliaire.
Ces points sont exploités par exemple par l?Alliance Forêt Bois, premier porteur de projet forestier
en nombre du Label Bas-Carbone, qui pratique une sylviculture intensive par plantation d?arbres
adaptés aux usages industriels, peupliers et résineux, par exemple et notamment du pin maritime,
par ailleurs adapté au changement climatique ; cependant les peuplements monospécifiques110
qui représentent 47 % de la surface forestière française, sont moins adaptés au changement
climatique que les peuplements plus diversifiés, deux ou trois essences complémentaires et
compatibles suffisant habituellement. Une telle approche « productive », privilégiée (en exportant
en plus une partie du carbone des forêts vers des matériaux bois à durée de vie longue) par la
SNBC 2 (qui surestime déjà la séquestration bois) en cours de révision, valorise une intensification
des pratiques, potentiellement au détriment de la qualité et de la résilience, et dans un contexte où
la filière française n?est pas (encore) adéquatement gréée.
De fait, il y a une forme de conflit entre l?enjeu d?atténuation (par baisse des coupes qui
représentent une perte ponctuelle de puits équivalente comptablement à une émission durable,
allongement des cycles sylvicoles, augmentation de la séquestration sur pied) et d?adaptation (par
rotation plus rapide, plantation d?espèces plus résilientes, et séquestration dans les produits bois).
Cependant il semble que l?allongement des cycles forestiers soit préférable (du point de vue
forestier et biodiversité) même du point de vue carbone, car la replantation après coupe rase en
milieu menacé par le changement climatique est délicate, et il peut être prudent de préserver une
forêt existante face aux incertitudes liées à la replantation.
La récente note d?analyse de France Stratégie « Vers une planification de la filière forêt-bois »111
va dans ce sens : « En matière de gestion forestière, si à court et moyen terme la stratégie de
moindre exploitation apparaît la plus adaptée quant à la préservation de la biodiversité et la
110 C?est-à-dire où une essence représente plus de 75 % du couvert dans l?étage dominant.
111 France Stratégie, juillet 2023 (source : https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-
filiere-foret-bois ).
PUBLIÉ
https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-filiere-foret-bois
https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-filiere-foret-bois
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 94/125
séquestration de carbone, à plus long terme, du fait du vieillissement des peuplements et de leur
vulnérabilité accrue aux effets du changement climatique, elle pourrait se révéler moins
performante en matière d?atténuation», tout en reconnaissance que de nombreuses incertitudes
subsistent et que la gestion forestière ne peut être un choix unique valable en toutes situations, et
doit être adaptée aux caractéristiques des sols et des peuplements.
Une expertise collective CRREF (coupes rases et renouvellement des peuplements forestier en
contexte de changement climatique112 ) de novembre 2022 conclut de son côté à des effets
multicritères, variables mais généralement négatifs des coupes rases sur le milieu physique
(chablis, érosion, tassement et pertes de carbone et éléments minéraux du sol sur typiquement
cinq ans voire plus), négatifs sur la biodiversité du peuplement au-delà de 50 ans pour les coupes
régulières ; la coupe rase est en générale pratiquée pour des raisons économiques (productivité,
réduction des coûts).
Canopée s?est aussi attachée à quantifier les coûts de transaction dans les projets forestiers. Elle
fait état de parts très variables de frais n?allant pas au travail forestier, de 13 à 70 % selon les
répondants, sans compter les non-répondants.
112 http://www.gip-ecofor.org/expertise-crref-coupes-rases-et-renouvellement-des-peuplements-forestiers/
PUBLIÉ
http://www.gip-ecofor.org/expertise-crref-coupes-rases-et-renouvellement-des-peuplements-forestiers/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 95/125
Figure 29 : Ventilation des financements de projets forestiers selon acteurs
(Source : Canopée)
Canopée recommande qu?au moins 70 % des financements soient fléchés vers les travaux
forestiers et l?ingénierie technique.
Annexe 7.2. Méthodes en cours de préparation
Près de vingt nouvelles méthodes sont actuellement (juillet 2023) en cours de préparation, et
quatre méthodes, dont trois dominantes (Boisement, Reboisement, CarbonAgri), sont en révision.
Annexe 7.2.1 Quatre révisions et 19 nouvelles méthodes en préparation
La liste des méthodes projetées en juillet 2023113 est la suivante :
« Dans le domaine forestier :
Révision :
Version 3 des méthodes forestières : boisement, reconstitution des peuplements dégradés ? CNPF,
Fransylva, I4CE
Projets de méthodes :
Amélioration de peuplements en impasse sylvicole ? GCF, coopératives forestières
Plantation d?arbre en ville ? Société forestière de la Caisse des Dépôts et Consignations
Préservation des vieilles forêts/îlots de sénescence ? Conservatoire des Espaces naturels,
Fédération des parcs naturels régionaux de France
Restauration des terres agricoles dégradées en Guyane ? M. Lopez, Printemps des Terres
Sylviculture à couvert continu/futaie irrégulière/allongement des cycles de production ? la Belle
Forêt, Association Futaie irrégulière, Société Forestière de la Caisse des Dépôts et consignations
Dans le domaine des espaces naturels :
Mangroves ? EcoAct
Méthodologie pour la conservation et la restauration des herbiers zoostères ? EcoAct, Seaboost
Restauration des prairies/milieux ouverts ? fédération des conservatoires des espaces naturels
Restauration des tourbières ? Fédération des conservatoires des Espaces naturels
Dans le domaine agricole :
Révision :
CarbonAgri v2 (incluant ovins et caprins) ? Institut de l?élevage (Idele)
Vergers : Version 2 + amélioration des pratiques ? CTIFL, Agrosolutions
Projets de méthode :
Agroforesterie (haies intraparcellaires) ? Assemblée permanente des chambres d?agriculture
Captation CO2 biogénique ? Total, comité stratégique de filière
Plantes à parfum ? Comité interprofessionnel des huiles essentielles français
113 Source :https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-
06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf , juillet 2023
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf
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Porcs ? institut du porc (IFIP)
Production d?algues pour substitution d?engrais ammonitrés et production de bioplastiques ? Merci
les algues
Viticulture ? institut français de la vigne et du vin, arbre et paysage Champagne
Dans le domaine des transports :
Plans de mobilité durable ? Coopérative carbone de la Rochelle, Carbone4
Remplacement de véhicules thermiques par des triporteurs ou vélos-cargo ? Coopérative carbone
de la Rochelle, Carbone4
Verdissement des poids lourds ? Renault Trucks, EDF
Autres :
Reconditionnement des appareils électroniques ?CarbonApp, Carbone4 »
On observe ainsi tant un élargissement du champ des méthodes qu?un approfondissement. Cette
évolution est bienvenue, et permet de traiter des sujets de fond restés à la périphérie d?anciennes
méthodes, notamment en matière forestière (arbres en ville, futaies irrégulières, sénescence),
voire de combler des manques (par exemple haies intra-parcellaires, la précédente méthode des
Haies traitant des haies en bordure de parcelle). Et elle permet d?investir des champs nouveaux et
importants en matière de carbone (prairies, tourbières?) et aussi de sortir de la dominante
agroforestière actuellement en vigueur.
On peut s?étonner de l?absence de méthodes sur le stockage de carbone dans les produits bois,
en principe promis à un bel avenir. L?absence de méthode relative au stockage dans les produits
bois peut surprendre et s?expliquer par les difficultés liées à la comptabilité carbone et à la
structuration de l?aval de la filière bois114.
Il faut noter que le 7 septembre 2023, à la fin de la présente mission, deux nouvelles méthodes,
Mangroves115 et Ville arborée116, ont été mises à la consultation du public jusqu?au 28 septembre.
Annexe 7.3. Perspectives
Les perspectives de développement de nouvelles méthodes sont donc prometteuses.
Il convient néanmoins de respecter un certain nombre de garde-fous et résoudre certaines
difficultés perçues par les acteurs.
En premier lieu, une remarque générale non spécifique au label Bas-Carbone : la « compensation
carbone », ou plutôt contribution carbone aux efforts, doit venir après des efforts d?évitement et de
réduction préalables des émissions. La compensation ne peut agir que sur des émissions
résiduelles peu ou pas compressibles.
En matière de « logistique », la publication des méthodes semble lente (même si la mission
reconnaît évidemment qu?une instruction soigneuse peut demander du temps) et gagnerait à être
accélérée, notamment pour les méthodes adaptées à la diversité des territoires, par exemple et
aussi applicables en milieu urbain lorsque c?est possible, en maintenant cependant la qualité et la
cohérence avec les autres méthodes.
114 Cette complexité peut amener des incohérences. Par exemple des projets LBC catégorisent en empreinte ce
qui apparaît dans les données reçues de la DGEC comme des émissions. Le risque de double compte est donc
avéré. La mission a demandé des clarifications. Ce point doit être soigneusement surveillé.
115 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-
restauration-des-a2910.html
116 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-
arboree-pour-a2911.html
PUBLIÉ
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 97/125
La structure et le périmètre des méthodes est souvent très spécifique, ce qui permet une approche
précise. Cela peut néanmoins déboucher sur une démarche en « silo » malgré les précautions
prises. Une façon d?éviter ce travers est une prise en compte accrue des co-bénéfices. Ceux-ci,
optionnels, gagneraient à être rendus obligatoires, et a minima les méthodes devraient garantir
que des critères de co-bénéfices liés à d?autres enjeux comme l?environnement, ou plus
précisément par exemple la biodiversité ou l?eau, ne puissent pas être dégradés par un projet
labellisable, ce qui pourtant est actuellement le cas avec, par exemple mais pas uniquement, des
méthodes basées sur l?intensité carbone.
La pertinence et la robustesse des méthodes, comme vu supra, est parfois à améliorer, qu?il
s?agisse de spécificités techniques (tables de croissance adaptées, intensité carbone) ou d?état de
l?art à consolider (stockage dans les sols, croissance en cas de gestion non durable, etc.). La
complexité des méthodes est souvent un écueil pour les développeurs et les porteurs de projet ou
pour les vérificateurs. Elle correspond souvent à la complexité du réel. A contrario, une
simplification à outrance des méthodes permet en revanche des effets d?aubaine ou des
évaluations inadéquates des tonnes de carbone réduites ou séquestrées. Un équilibre délicat est
à trouver entre complexité et facilité d?usage, face à des accusations toujours possibles de
« greenwashing ».
Au-delà des aspects techniques, les aspects économiques sont cruciaux. Le label crée un
« marché », sans profondeur certes en raison de l?incessibilité des certificats, mais avec des
financements dont la destination est à sécuriser et l?ampleur à calibrer.
Les porteurs de projet liés aux méthodes labellisées sont les destinataires naturels des
financements, mais le coût de la tonne de carbone des projets réalisés en France est élevé, en
général largement supérieur au prix consenti par la plupart des financeurs. L?additionnalité
économique requiert bien sûr que la rémunération du projet ne dépasse pas ses coûts, mais, sans
surprise, les professions -notamment agricoles et forestières- indiquent que les prix sont très
inférieurs aux coûts, ce qui nuit à la décision de se lancer dans des projets très partiellement
financés. Certaines méthodes imposent un financement inférieur à 50 %, alors que selon certaines
professions un taux de 80 % est nécessaire pour le passage à l?acte.
Ce problème peut être résolu par des financements complémentaires, mais les méthodes sont
souvent assez restrictives en la matière, pour garantir l?additionnalité économique. La profession
agricole souhaite faciliter le cumul des financements. De manière générale, la question de
l?articulation entre les différents financements publics (y compris la PAC) et le label Bas-Carbone
est à préciser et résoudre. Outre la question du cumul, se pose aussi la question de la concurrence
entre dispositifs d?appui. Le dispositif du label est contraignant, au regard d?autres dispositifs plus
légers et généreux (France Relance par exemple). Selon certains acteurs, le secteur privé devrait
même prendre la main, ce qui permettrait d?économiser l?argent public. Selon d?autres acteurs, le
financement public devrait être mobilisé sur des objectifs concrets de politiques publiques
nécessaires au-delà du label (par exemple la gestion des forêts et leur adaptation au changement
climatique). En tout état de cause, la multiplicité des modes de financement, nécessaire dans
certains cas pour boucler le modèle économique, nuit à la lisibilité du dispositif et aussi à son
efficacité.
Un autre sujet est la répartition des financements entre destinataires finaux (a priori les porteurs
de projet) et les intermédiaires. Les tâches d?appui, de conseil, d?intermédiation, d?agrégation, de
mise en relation, d?ingénierie, de conception méritent rémunération, mais il convient d?éviter que
celle-ci ne représente une part excessive (parfois 50 %, voire plus) des frais intermédiaires. Cela
passe par une réduction des coûts de gestion (par possible agrégation ou mutualisation d?outils et
de solutions), voire par des mesures d?encadrement des acteurs.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 98/125
Annexe 8. Projets labellisés du label Bas-Carbone
Annexe 8.1. Des projets en nombre croissant
Le site du label Bas-Carbone permet de suivre (avec une fréquence de rafraîchissement de deux
semaines) le nombre, le type et la localisation des projets labellisés.
La croissance du nombre de projets est assez rapide. Par exemple, la figure qui suit illustre la
situation en mars 2023.
Figure 30 : Chiffres clés du label Bas-Carbone en mars 2023 (Source : site du label Bas-Carbone)
Mais le site du label Bas-Carbone faisait état de 555 projets labellisés en juin 2023, 575 début juillet
et 628 fin juillet 2023 et 669 début septembre 2023.
Annexe 8.2. Des projets concentrés sur certaines méthodes et
certains territoires
La mission a obtenu en juin de la DGEC un instantané de la base de données alimentant le site,
et a pu en tirer les statistiques suivantes (en jaune les méthodes ou régions les plus présentes):
Nombre
de
projets
Balivage Boisement Carbonagri Grandes
cultures
Haies Plantation
de
vergers
Reboisement Rénovation Sobac'eco-
tmm
Total
général
Pourcentage
Auvergne
Rhône
Alpes
12
5 20
37 6,67%
Bourgogne
Franche
Comté
15
4
42
61 10,99%
Bretagne
10 3
3
16 2,88%
Centre Val
de Loire
18
3
4 8
33 5,95%
France
1
1 0,18%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 99/125
Grand Est
8
2
5 29
3 47 8,47%
Hauts-de-
France
13
2
2 8
25 4,50%
Ile de
France
5
5
4 1
15 2,70%
Normandie
9
1
3 6
19 3,42%
Nouvelle
Aquitaine
1 64
3
28 51 1
148 26,67%
Occitanie 2 30
10 17
59 10,63%
PACA
1
1 9
11 1,98%
Pays de la
Loire
66 7
1
9
83 14,95%
Total
général
3 251 10 20 1 59 206 2 3 555 100%
0,54% 45,23% 1,80% 3,60% 0,18% 10,63% 37,12% 0,36% 0,54% 100%
Figure 31 : Nombre de projets labellisés (source : DGEC, mission, mai 2023)
Si l?on tient compte des sous-projets agrégés dans des projets uniques, alors l?image change
significativement, en raison de presque mille sous-projets CarbonAgri présents en Pays de Loire.
Nombre de projets et
sous projets
Baliv
age
Boise
ment
Carbon
agri
Grandes
cultures
Hai
es
Plantation de
vergers
Reboise
ment
Rénov
ation
Sobac'ec
o-tmm
Total
général
Pourcen
tage
Auvergne Rhône Alpes 0 12 0 0 0 5 20 0 0 37 2,37%
Bourgogne Franche Comté 0 15 0 4 0 0 42 0 0 61 3,90%
Bretagne 0 10 3 0 0 0 3 0 0 16 1,02%
Centre Val de Loire 0 18 0 5 0 4 8 0 0 35 2,24%
France 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0,06%
Grand Est 0 8 0 2 0 5 29 0 3 47 3,01%
Hauts-de-France 0 13 0 2 0 2 8 0 0 25 1,60%
Ile de France 0 5 0 5 0 0 4 1 0 15 0,96%
Normandie 0 9 0 4 0 3 6 0 0 22 1,41%
Nouvelle Aquitaine 1 64 0 7 0 28 51 1 0 152 9,72%
Occitanie 2 30 0 0 0 10 17 0 0 59 3,77%
PACA 0 1 0 0 0 1 9 0 0 11 0,70%
Pays de la Loire 0 66 996 0 12 0 9 0 0 1083 69,25%
Total général 0,19
%
16,05
%
63,87
%
1,85% 0,7
7%
3,77% 13,17% 0,13% 0,19% 1564
Figure 32 : Nombre de projets (yc sous-projets) labellisés (source : DGEC,
mission, mai 2023)
La méthode CarbonAgri devient dominante avec presque les deux-tiers des (sous-)projets (64 %)
suivie de Boisement (16 %) et Reboisement (13 %). La région Pays-de-Loire représente plus des
deux-tiers des (sous-)projets (69 %), suivie par Nouvelle Aquitaine (10 %).
Le nombre de projets ne reflète pas nécessairement leur efficacité. La réduction estimée du
nombre de tonnes de carbone est pour presque moitié attribuable à la méthode CarbonAgri (41 %)
suivie de Reboisement (29 %) et Boisement (25 %), et concentrée en Pays de Loire (42 %),
Nouvelle Aquitaine et Bourgogne-Franche Comté (environ 12 % chacune).
Émissions réduites (tCO2eq)
selon méthode et région Balivage Boisement Carbonagri
Grandes
cultures Haies
Planta-
tion de
ver-
gers Reboisement Rénovation
So-
bac'eco-
tmm
Total géné-
ral
Pour-
cen-
tages
Auvergne Rhône Alpes 13843,6
1605,9
3 37670,4 53119,93 2,97%
Bourgogne Franche Comté 26994,88 5530 173823,09 206347,97 11,55%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 100/125
Bretagne 14625 139848 1700 156173 8,74%
Centre Val de Loire 32111,86 3064 1446 9593,82 46215,68 2,59%
France
1944,5
2 1944,52 0,11%
Grand Est 18835 3166 381 85220,95 4033 111635,95 6,25%
Hauts-de-France 15319 7149 685 36431,8 59584,8 3,34%
Ile de France 20445,05 12691 11562 549,8 45247,85 2,53%
Normandie 26543,42 5219 950,6 6001,09 38714,11 2,17%
Nouvelle Aquitaine 514 108542,14 10589 9046 96130,17 21 224842,31 12,59%
Occitanie 1122 28814,2
8024,8
5 32777 70738,05 3,96%
PACA 552 1114 10277 11943 0,67%
Pays de la Loire 143480,57 599295 2507 14651,46 759934,03 42,54%
Total général 1636 450106,72 739143 47408 2507
25197,
9 515838,78 570,8 4033 1786441,2 100%
Pourcentages 0,09% 25,20% 41,38% 2,65% 0,14% 1,41% 28,88% 0,03% 0,23% 100%
Figure 33 : Émissions réduites (tCO2éq) (source : DGEC, mission, mai 2023)
Les surfaces sont par contre à 86 % dévolues à la méthode CarbonAgri, et situées en Bretagne
Surfaces
concernées
(ha)
Balivage Boisement Carbon
Agri
Grandes
cultures
Haies Plantation
de vergers
Reboise
ment
Rénov
ation
Sobac
'eco-
tmm
Total
général
Auvergne
Rhône Alpes
53,7564
241,03 183,0585
477,8449 1,23%
Bourgogne
Franche
Comté
89,9213
0
563,06
652,9813 1,68%
Bretagne
48,631 33372
9,385
33430,016 86,25%
Centre Val de
Loire
128,8439
0
63 42,13
233,9739 0,60%
France
36,8
36,8 0,09%
Grand Est
64,63
0
170,14 400,3817
0 635,1517 1,64%
Hauts-de-
France
57,457
0
69,21 193,27
319,937 0,83%
Ile de France 73,209
0
82,89
156,099 0,40%
Normandie
95,4107
0
48,77 26,533
170,7137 0,44%
Nouvelle
Aquitaine
8,1 459,0695
0
439,61 496,1697 0
1402,9492 3,62%
Occitanie 6,01 145,0449
134,32 199,07
484,4449 1,25%
PACA
3
25,61 82,41
111,02 0,29%
Pays de la
Loire
561,0583 0
0
86,99
648,0483 1,67%
Total général 14,11 1780,032 33372 0 0 1228,49 2365,347
9
0 0 38759,9799 100%
Pourcentage 0,04% 4,59% 86,10% 0,00% 0,00% 3,17% 6,10% 0,00% 0,00% 100%
Figure 34 : Surfaces concernées (ha) (source : DGEC, mission, mai 2023)
Coût des
travaux (¤)
Balivage Boisement Carbo
nagri
Grandes
cultures
Haies Plantation de
vergers
Reboise
ment
Rénova
tion
Sobac'eco
-tmm
Total
général
Pourcen
tage
Auvergne
Rhône Alpes
317263,415
237303 1736107
,13
2290673
,55
9,51%
Bourgogne
Franche
Comté
646879,729
0
3130442
,25
3777321
,98
15,68%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 101/125
Bretagne
329002,5 0
81898,8
410901,
3
1,71%
Centre Val de
Loire
668622,162
0
0 243199,
02
911821,
182
3,78%
France
0,00%
Grand Est
276784
0
0 2465455
,02
0 2742239
,02
11,38%
Hauts-de-
France
274519,285
0
0 1172887,
02
1447406
,31
6,01%
Ile de France 884029,85
0
662252
1546281
,85
6,42%
Normandie
444942,862
0
0 148682,
692
593625,
554
2,46%
Nouvelle
Aquitaine
16200 2006418,53
0
0 1049084
,9
0
3071703
,43
12,75%
Occitanie 13303 1112959,73
0 1617252
,5
2743515
,23
11,38%
PACA
27867
0 881717,
36
909584,
36
3,77%
Pays de la
Loire
3172062,67 0
0
480551,
5
3652614
,17
15,16%
Total général 29503 10161351,7 0 0 0 237303 1366953
0,2
0 0 2409768
7,9
100%
Pourcentage 0,12% 42,17% 0,00% 0,00% 0,00% 0,98% 56,73% 0,00% 0,00% 100%
Figure 35 : Coût des travaux (source : DGEC, mission, mai 2023 ; NB : les coûts des travaux ne sont
requis que pour les méthodes forestières)
Le coût des travaux n?est guère documenté que pour les méthodes forestières.
Il est regrettable que seules les méthodes forestières détaillent les coûts Cela ne permet pas une
analyse économique complète, crée une asymétrie d?information s?ajoutant aux incertitudes
préexistantes à l?état de l?art.
Annexe 8.3. Une instruction potentiellement laborieuse
Un projet, pour être labellisé, doit être notifié à l?autorité compétente (Dreal ou parfois DGEC) et
fournir les éléments suivants : les coordonnées du demandeur ; la méthode approuvée que le projet
prévoit de mobiliser ; la localisation du projet ; tout élément supplémentaire prévu par la méthode.
De fait ces éléments requis par les méthodes peuvent être nombreux et lourds. Peuvent être
demandés, par exemple : une liste des parcelles participant au projet, une preuve de propriété, un
mandat, un engagement de gérant, un état (orthophotographie ou cartographie, cadastrale et autre)
des parcelles, passé et présent, des preuves (respect de la réglementation en matière de pressions
?par exemple en azote organique-, consommations d?eau, atteinte d?objectifs?) ou diagnostics
(mesures locales, biodiversité, efficacité énergétique, matériaux, milieu), des données de
production ou croissance, une identification des leviers mobilisés, des plans de conception, un
programme de travaux, un marché de travaux, des tableurs de calcul de réduction d?émission, de
séquestration, de co-bénéfices, de modèle économique (preuve d?additionnalité économique), des
états issus d?outils devant être utilisés pour la notification, etc.
À cette liste, potentiellement longue, s?ajoutent le cas échéant des demandes complémentaires de
la part des services, à titre de vérification supplémentaire ou en raison d?interprétation pas
nécessairement partagée de la méthode.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 102/125
Annexe 9. Initiatives des collectivités locales
Le Cerema a réalisé fin 2020117 un « parangonnage d?expériences locales de fonds carbone et de
compensation carbone territoriale » ainsi qu?un retour d?expérience portant sur neuf initiatives
locales connues à l?époque: Association Aquitaine Carbone, Breizh Bocage ? Bretagne, Projet
Carbon Think Grand Est, Climat local (Carbone local Occitanie), Fermes laitières bas carbone ?
Pays de Loire, La Rochelle Territoire Zéro carbone ? coopérative carbone, Normandie Forever ?
Revalorisation des peuplements forestières pauvres, Fonds de solidarité climat de la Fondation de
Lille, Carbocage - Gestion durable de la haie de bocage.
Figure 36 : Initiatives des collectivités locales en 2020 (Source : Cerema)
La situation a depuis lentement évolué. Un recensement récent par la Caisse des Dépôts/Banque
des Territoires des initiatives de fonds carbone locaux remonté par ses directions régionales a été
communiqué à la mission.
117 https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
PUBLIÉ
https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 103/125
Figure 37 : Initiatives connues en 2023 (Source : Banque des Territoires)
La mission a aussi procédé à des auditions auprès d?organisations de collectivités locales,
notamment Régions de France, France Urbaine et Intercommunalités de France.
Il en ressort un panorama encore resserré des initiatives locales existantes, à des degrés divers
de maturité.
Figure 38 : Initiatives locales en 2023 (Source: mission)
Elles sont en nombre réduit, mais cherchent cependant à ?étendre leur champ d?action
géographique. Il est probable que la multiplication non coordonnée de telles initiatives serait
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 104/125
susceptible de les mettre en concurrence et n?est pas souhaitable au regard de l?objectif d?intérêt
public recherche. De fait, certaines collectivités préfèreront peut-être rejoindre des structures
existantes que de créer la leur propre.
La présente annexe passe en revue les différentes initiatives des collectivités locales dont la
mission a eu connaissance.
Annexe 9.1. L?exemple emblématique de La Rochelle?
La coopérative Carbone de la Rochelle est la plus connue des initiatives locales. À partir d?une
idée lancée en 2017 elle a été fondée dans le cadre du programme La Rochelle Territoire Zéro
Carbone. En septembre 2019, ce programme a été lauréat de l?appel à projets national « Territoires
d'Innovation » piloté par le secrétariat général pour l?investissement et opéré par la Banque des
Territoires. En décembre 2020, la coopérative Carbone de la Rochelle, dont l?objectif est d?être un
outil territorial de la lutte contre le dérèglement climatique, a été créée par ses neuf sociétaires
fondateurs.
La SCIC contient neuf catégories d?associés : salariés et producteurs de biens / services ; usagers,
clients et bénéficiaires ; partenaires entreprises ; partenaires bancaires ; collectivités territoriales
partenaires et leurs groupements ; experts institutionnels et partenaires scientifiques; organismes
d?appui financier ; associations bénévoles ; personnes soutiens.
Annexe 9.1.1 Une initiative qui fait figure de modèle
Elle est financée dans le cadre du PIA (programme d?investissements d?avenir) et de son Action
territoire d?innovation « La Rochelle Territoire Zéro Carbone », et portée par la ville, l?agglomération,
l?université, le port, la Banque des Territoires, l?association Atlantech, les entreprises Léa Nature,
Alstom, le Crédit Agricole et l?association jadopteunprojet.
Son objectif est d?agir localement pour réduire l?impact sur le climat : « La Coopérative Carbone
est votre partenaire de confiance pour accélérer les projets locaux de réduction et de séquestration
du carbone en Nouvelle-Aquitaine. »
Les rôles de la Coopérative sont les suivants :
-sensibiliser les acteurs du territoire aux enjeux énergie-climat (formation) ;
-accompagner les organisations et collectivités dans la mesure et la réduction de leurs émissions
de gaz à effet de serre ;
-favoriser l?émergence de projets de réduction et de séquestration du carbone en Nouvelle-
Aquitaine, qui vont au-delà des pratiques courantes et réglementaires, par la vente de crédits
carbone.
Elle recourt à l?utilisation du label Bas-Carbone, mais aussi déploie un label local LRTZC (La
Rochelle Territoire Zéro Carbone).
Ses objets et activités sont les suivants :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 105/125
Figure 39 : Objectifs et activités de la coopérative carbone de La Rochelle
(Source: Coopérative carbone de La Rochelle)
La coopérative de La Rochelle a été sollicitée ou a appuyé les réflexions de divers autres projets
de coopératives : Ville de paris, Métropole du Grand Paris, Bordeaux Métropole, Aix Marseille
Provence, Pays de Brest, Pays du Mans, Pays d?Arles.
Annexe 9.1.2 Pourquoi le statut de coopérative ?
Le statut de SCIC (société coopérative d?intérêt collectif) a été choisi par La Rochelle pour les
raisons suivantes :
- avoir un sociétariat diversifié avec un ancrage territorial, réunissant différentes typologies
d?acteurs (entreprises, banques, collectivités locales, associations, prestataires, organismes de
formation et de recherche, personnes soutiens et salariés de la SCIC, citoyens), selon un
fonctionnement transparent.
- pouvoir réinvestir les bénéfices générés par l?activité dans les projets du territoire et de garantir
ainsi l?utilité des fonds reçus pour les projets.
- l?intérêt collectif, l?utilité sociale
- l?ancrage « territorial »
- la simplicité, la réactivité, l?agilité
Sa gouvernance est la suivante :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 106/125
Figure 40 : Organisation de la coopérative Carbone de La Rochelle (Source :
Coopérative Carbone de La Rochelle)
La coopérative Carbone de La Rochelle dispose d?une équipe de huit personnes : une directrice
générale, deux cheffes de projet, deux chargées de développement de projets carbone, un
ingénieur carbone, une chargée de communication et de projets numériques, et un alternant Master
Science pour l?environnement.
Annexe 9.2. Quatorze projets en cours, agricoles ou forestiers
En 26 juillet 2023, la coopérative Carbone de La Rochelle affiche 14 projets118, sept en agriculture
et sept en foresterie, pour un total d?environ 50 000 tCO2eq.
Projet Contenu Objectifs Financement Co-bénéfices Partenaires
Création d?une forêt à
Lanouaille
24270 - Lanouaille
Le projet a pour
ambition de boiser
d'anciennes terres
agricoles, avec des
essences de chênes
nobles, chênes rouge,
charme, merisier,
alisier... sur une surface
de 14ha.
Boisement de 14 ha de
terres agricoles
Équivalent CO2 : 2240
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100 t à
42¤ TTC/tCO2eq
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des
protections, Travaux de
plantation, Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Enjeu paysager
important, projet sur un
coteau en bord de route
(et donc facilement
accessible),
Enjeu lié à l'eau avec
présence d'un petit plan
d'eau,
Amélioration de la
continuité forestière en
boisant autour des
espaces forestiers
existants,
Biodiversité élevée avec
la plantation d'essences
diverses dont une
majorité autochtone.
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
Création d?une forêt à
Rioux
7460 - Rioux
L?objectif est de boiser
avec une diversité
d?essences feuillues, en
particulier plusieurs
essences de chênes et
de feuillu précieux tel
Boisement de 1.8 ha
d'anciennes terres
agricoles
Équivalent CO2 : 360
tonnes sur une durée de
En ligne
Contribution
recherchée: 33068.4¤
TTC à 1 tCO2 = 92¤ TTC
/ 77¤ HT
Diversité des essences
Mélange intra-
parcellaire des
différentes essences
permettant une réelle
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
118 Cf. https://larochelle.cooperativecarbone.fr/la-cooperative/les-projets/
PUBLIÉ
https://larochelle.cooperativecarbone.fr/la-cooperative/les-projets/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 107/125
que le cormier. Après
préparation du terrain
(déchaumage,
décompactage, labour
et émiettage du labour),
aura lieu la plantation.
Des protections
individuelles seront
mises en place autour
de chaque plant, afin de
les protéger des dégâts
de gibier. La plantation
fera ensuite l?objet
d?entretiens réguliers les
premières années. Des
éclaircies sont aussi
prévues tout au long de
la vie du peuplement,
dans une optique de
gestion durable de la
forêt et de production de
bois d?oeuvre.
30 ans
Labellisable LBC
Pas de minimum d'achat
75% du montant pour le
propriétaire pour les
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des
protections, Travaux de
plantation, Entretien des
plantations
25% du montant pour
les partenaires du projet
(Coopérative Carbone,
Acclena, CNPF) :
Diagnostique technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
ambiance forestière
Amélioration de la
biodiversité
Production de bois
d?oeuvre pour la filière
bois locale
Aquitaine.
Du Carbone Au Coeur
des Sols ? APAD
17000 - La Rochelle
Les piliers mis en oeuvre
par les 25 agriculteurs
qui s?engagent dans ce
projet sont ceux de
l?Agriculture de
Conservation des Sols :
ne plus travailler les sols
(pas de labour ni aucun
travail mécanique pour
préserver la structure du
sol et ses habitants) ;
semer des couverts
végétaux (ne jamais
laisser les sols nus mais
au contraire les protéger
des intempéries avec
des plantes toute
l?année) ; diversifier les
espèces de plantes sur
la ferme, avec des
rotations longues et une
grande diversité de
plantes dans les
couverts végétaux.
17902 TeCO2
Équivalent CO2 : 17902
tonnes sur une durée de
5 ans
En 2022, l?APAD a
notifié un projet dans le
cadre du label Bas-
Carbone du MTES
regroupant 230 fermes
labellisées « Au Coeur
des Sols », soit 350
agriculteurs répartis
dans 11 régions.
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 74 ¤
TTC/tCO2eq
97% pour l'APAD et les
exploitations engagées
dans le projet
3% pour la Coopérative
Carbone
Érosion des sols
Consommation
d?énergie non
renouvelable
Qualité de l?air
Qualité des eaux
Quantité d?eau
d?irrigation utilisée
Pressions Phytos
Diversité des cultures
(incluant les prairies
temporaires)
Pourcentage de culture
avec cultures
intermédiaires
Pourcentage de
couverts favorables aux
insectes
Pourcentage surface
semi naturelle (ou IAE «
infrastructures agro-
écologiques »)
Énergie dépensée pour
le travail du sol
Surface moyenne des
parcelles
Potentiel nourricier
Énergie et Protéines
valorisables en
alimentation humaine
Implication sociale
Autonomie et
valorisation des
ressources locales
Temps de traction (une
des composantes de la
pénibilité du travail).
L?APAD, mandataire du
projet, assure
également
l?accompagnement
collectif des agriculteurs
engagés dans le projet,
avec un ancrage
territorial au plus proche
des fermes. L?APAD est
un réseau d?association
d?agriculteurs qui
s?implique depuis plus
de 20 ans dans la
promotion et le
développement d?une
agriculture durable :
l?Agriculture de
Conservation des Sols.
En 2020, l?APAD a lancé
un label pour favoriser la
reconnaissance de cette
agriculture d?avenir : le
label « Au Coeur des
Sols ».
L?objectif de ce label est
de favoriser la transition
des agriculteurs, grâce à
la reconnaissance
économique de ce mode
de production, à travers
des filières spécifiques
ou des paiements pour
services
environnementaux.
En 2022, l?APAD a
notifié un projet dans le
cadre du label Bas-
Carbone du MTES
regroupant 230 fermes
labellisées « Au Coeur
des Sols », soit 350
agriculteurs répartis
dans 11 régions.
La Terre Pour le Climat
17000 - La Rochelle
Ce projet collectif
regroupe 6 exploitations
situées en Nouvelle-
Aquitaine, aux activités
diverses : certaines font
de l'élevage, d'autres
cultivent des produits
Bio, d'autres sont
certifiées Haute Valeur
Environnementale
(HVE).
10 171 TeCO2
Équivalent CO2 : 10171
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 78 ¤
TTC/tCO2eq
83% pour la mise en
oeuvre au sein des
différentes exploitations
17% pour la
Coopérative Carbone
Dépend des
exploitations :
suppression des
intrants, biodiversité
(exploitation 1), baisse
de pesticides et engrais,
pailles enfouies (2),
baisse d?intrants,
lancement d?un atelier
de distillerie (3),
autonomisation, 10
bâtiments PV (4),
transformation locale
partielle du lait,
autonomisation, volonté
d?embauche d?apprenti
(5), prairie, soja, circuits
courts (6)
Exploitation de Bovins
viande traditionnelle en
Pyrénées-Atlantiques
Exploitation
conventionnelle en
agriculture raisonnée
dans la Vienne
Anciens éleveurs
maintenant spécialisés
dans la vigne et
notamment la filière
Cognac, certifiés Haute
Valeur
Environnementale
niveau 3
Reprise de l'exploitation
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 108/125
dans la Vienne par deux
frères suite au départ à
la retraite de leur père
Éleveurs laitiers
effectuant de la vente
directe dans la Vienne
Historiquement
producteur de maïs
dans les Pyrénées-
Atlantiques, la ferme est
passée en élevage de
bovins
Projets Agricoles en
Nouvelle-Aquitaine
17000 - La Rochelle
Une quinzaine
d'exploitations sont
engagées dans la mise
en place de la méthode
CarbonAgri en
Nouvelle-Aquitaine.
10 432 TeCO2
Équivalent CO2 : 10432
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBV
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
76% pour les
agriculteurs
12% pour le diagnostic
et l'accompagnement de
l'exploitation
7% pour France
CarbonAgri
5% pour la Coopérative
Carbone
Projet Agricole à
Ménigoute (79340)
Mise en place de la
méthode CarbonAgri sur
l'exploitation via
différents leviers
d'action.
Sur son exploitation de
Ménigoute en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place les leviers
d'action suivants :
Conduite du Troupeau,
Alimentation
407 TeCO2
Équivalent CO2 : 407
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
95% du montant pour
l'éleveur afin de mettre
en place les leviers
d'action identifiés
5% pour la Coopérative
Carbone
Augmentation de la
biodiversité à l'échelle
de l'exploitation, eq.ha
biodiversité/ha (si >0 ou
=0 : co-bénéfice, si <0 :
altération) : 20,8%
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 2
Diminution des pertes
d'azote vers l'eau,
kgN/ha (si >0 : co-
bénéfices ; si <0 :
altération) : 0,82
Augmentation de la
Commercialisation des
produits en circuit court,
Kg : 18 000
Projet Agricole à Adilly
(79200)
Sur son exploitation
d'Adilly en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place la méthode
CarbonAgri via les
leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau, Gestion des
déjections, Alimentation.
988 TeCO2
Équivalent CO2 : 988
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 4
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 80
Projet Agricole à
Genouillé (17430)
Sur son exploitation de
Genouillé en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place la méthode
CarbonAgri via les
leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau, Gestion des
déjections.
1 715 TeCO2
Équivalent CO2 : 1715
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
Réduction de 30 % de la
consommation de soja,
kg/an : 20
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 50
Projet Agricole à Saint
Pardoult (17400)
Sur son exploitation de
Saint Pardoult en
Nouvelle-Aquitaine,
l'éleveur a mis en place
la méthode CarbonAgri
via les leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau et Gestion des
infrastructures agro-
écologiques.
608 TeCO2
Équivalent CO2 : 608
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
En ligne
Contribution
recherchée : 29184¤
TTC
1t de CO2 = 48¤ TTC /
40¤ HT
Pas de minimum d'achat
à 48 ¤ TTC/tCO2eq
Augmentation de la
biodiversité à l'échelle
de l'exploitation, eq.ha
biodiversité/ha (si >0 ou
=0 : co-bénéfice, si <0 :
altération) : 3,39%
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 11
Diminution des pertes
d'azote vers l'eau,
kgN/ha (si >0 : co-
bénéfices ; si <0 :
altération) : 38,61
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 109/125
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 16
La Forêt de l?Homme
Sec
17180 - Périgny
Ce projet de boisement
est initié et porté par le
Rotary Club La Rochelle
Aunis dans le cadre de
son engagement
environnemental.
Terrain de 1,4 ha dédié à
la préservation de la
biodiversité sur le long
terme (au moins 99 ans)
en créant un boisement
d?environ 8500 m2 sur
celui-ci.
1000 arbres
Équivalent CO2 : 150
tonnes sur une durée de
50 ans
Labellisable LRZCT
En ligne
Contribution
recherchée : 18000¤
TTC
1t de CO2 = 120¤ TTC /
100¤ HT
Pas de minimum d'achat
augmenter la
biodiversité du secteur
séquestrer du CO2
améliorer la trame verte
départementale.
L'entreprise à mission
Créateur de Forêt sera
en charge de l?exécution
du travail. Le partenariat
entre le Rotary Club La
Rochelle Aunis et
Créateur de Forêt va
permettre de développer
une initiative innovante
et engagée dans un but
de sensibilisation du
plus grand nombre: les
membres du club, les
habitants, les
entreprises, les écoles,
etc.
Création d?une forêt à
Sainte-Ouenne
79220 - Sainte-Ouenne
Projet de boisement de
friches agricoles, avec
majoritairement des
feuillus et quelques
résineux.
Boisement de 5,8ha
Équivalent CO2 : 960
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 47 ¤
TTC/tCO2eq
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des protection,
Travaux de plantation,
Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Boisement dans un
vallon le long du
ruisseau de la Vergne
qui permet la continuité
de l'habitat forestier le
long du cours d'eau
Biodiversité préservée
avec un mélange de
plusieurs essences
feuillues et résineuses
Plantation d'essences
adaptées aux milieux
humides
Projet inclus dans un
périmètre de protection
des monuments
historiques "Logis de la
Moussière"
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
Création d?une forêt à
Salies de Béarn
64270 - Salies-de-Béarn
Projet de boisement de
terres agricoles et de
prés non exploités sur
les Coteaux de l?Adour
avec des essences de
chêne pédonculé,
peuplier, chêne rouge,
robinier, séquoia ou
thuyas géant.
Boisement de terres
agricoles et de prés sur
5.3 ha
Équivalent CO2 : 1166
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
En ligne
Contribution
recherchée : 51200¤
TTC
1t de CO2 = 44¤ TTC /
37¤ HT
Pas de minimum d'achat
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des protection,
Travaux de plantation,
Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Paysager avec le
boisement sur des
coteaux en bordure de
route ou de chemin,
La prolongation de
forêts existantes avec
amélioration de la
continuité de l'habitat
pour la faune,
Biodiversité préservée
avec un boisement de
plusieurs essences,
Future production de
bois de qualité destiné
aux scieries locales
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
La Forêt Bleue
17139 - Dompierre sur
mer
Le projet consiste à
planter des arbres dans
les espaces libres le
permettant, en
périphérie des
communes de la
communauté
d?agglomération de La
Rochelle. L?ensemble
de ces mini-forêts
constituées, appelé «
forêt bleue », permettra
de transformer le
paysage de notre
territoire, développer la
biodiversité et
séquestrer du carbone.
Ce projet est porté par
des citoyens qui ont
cartographié les
espaces libres en
10 000 arbres à
Dompierre Sur Mer
Équivalent CO2 : 354
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LRTZC
En ligne
Contribution
recherchée : 42480¤
TTC
1T de CO2 = 120¤ TTC /
100¤ HT
Pas de minimum d'achat
Le montant sert à : plan
d'implantation réalisé
par un paysagiste, achat
des plants, préparation
du terrain,
communication et
organisation des
chantiers participatifs de
plantation.
Préservation de la
biodiversité
Création d'ilots de
fraicheur
Amélioration du
paysage urbain
Ce projet a vu le jour
grâce à l'implication de
plusieurs partenaires :
Association Echo-mer :
don de protections pour
les plants
Pépinières Rouberty :
vente et don de plants
Établissement Bideau
Fils : don de piquets
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 110/125
périphérie des
communes qui
pouvaient se prêter à
des plantations d?arbres.
Un premier terrain de 11
000 m2 sur la commune
de Dompierre-sur-Mer a
accueilli 7500 arbres et
arbustes d'une trentaine
d'essences différentes
fin 2022.
2 communes vont
accueillir à leur tour une
Forêt Bleue en 2023 :
Saint Vivien et
L'Houmeau
Plantons les arbres
têtards de demain dans
le marais poitevin
79510 - Coulon
Face au risque de
disparition progressive
des frênes du Marais
Poitevin, qui pour la
plupart ont entre un et
deux siècles, un
programme de
plantations basé sur les
nouvelles essences a
été mis en place.
18000 arbres plantés
Équivalent CO2 : 1506
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LRTZC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 45 ¤
TTC/tCO2eq
Préservation de
l?identité paysagère et
de la singularité du site
Préservation des sols
(travail réduit
bandes/potets,
couverture mulch/BRF)
Préservation de la
biodiversité, ce paysage
constitue en effet un
habitat naturel
remarquable, protégé
au titre de Natura 2000.
Transmission de cet
héritage au niveau
social et économique,
car l?émondage des
frênes têtards est une
activité omniprésente
chez les habitants du
marais et de ses abords.
Cette exploitation est
toutefois moins
importante qu?autrefois
et repose sur la volonté
des propriétaires et
exploitants de la
multitude de petites
parcelles privées qui
composent le marais.
Ce projet est mis en
oeuvre avec le Parc
Régional du Marais
Poitevin.
Figure 41 : Projets en cours de la Coopérative carbone de La Rochelle
(Source : site de la coopérative)
Ces projets sont de types divers mais exclusivement agricoles ou forestiers. Certains s?appuient
sur des méthodes du LBC, dont la méthode agricole CarbonAgri. Ils sont finançables en ligne ou
hors ligne, à des prix, affichés, allant de 42 à 120 ¤/tCO2eq. Trois sont labellisables par le label
local LRTZC, les autres par le LBC. Les durées des projets vont de cinq à 30 ans. Les projets
agricoles représentent l?essentiel des tonnes « compensées ». A minima 75 % des sommes vont
au porteur de projet.
Annexe 9.3. Qui fait école dans certaines métropoles (Paris,
Bordeaux)
L?exemple de La Rochelle essaime, par le biais d?échanges et conseils entre collectivités.
Annexe 9.3.1 Paris et la Métropole du Grand Paris
Paris disposait d?un fonds d?investissements ? Paris fonds vert- auquel contribuent des acteurs
publics et privés.
Une levée de fonds a été réalisée en 2018-2020.
L?objectif affiché est de 158 M¤ d?investissements sur 10 ans
Paris a souhaité un dispositif local pour:
- permettre aux acteurs du territoire de réduire et compenser leurs émissions ;
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 111/125
- soutenir les porteurs de projet au niveau local ;
- réduire l?empreinte carbone du territoire d?ici 2050.
Un label local est en préparation, adapté à un territoire très dense, avec des indicateurs « autres »
que le CO2.
Figure 42 : Objectifs de la coopérative de Paris (Source : Ville de Paris)
Figure 43 : Schéma de principe de la coopérative de Paris (Source : Ville de
Paris)
La SCIC de Paris a été créée début 2023, son directeur général (DG) recruté en avril, et à terme
une équipe de quatre personnes au total est envisagée ; la première AG a eu lieu le 13 juin. La
présidence de la SCIC est assurée de manière tournante par la Ville de Paris et la Métropole du
grand Paris (MGP). La structure de SCIC a été préférée à celle de GIP par les élus, souhaitant que
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 112/125
des particuliers volontaristes puissent s?impliquer. Le 1er collège de la SCIC regroupe les CT, la
Ville de Paris et la MGP. Le second collège regroupe les investisseurs (notamment Banque des
Territoires, Eau de Paris, Sogeras, Safidi,?), le ticket d?entrée est de l?ordre de 200 de 300 k¤. Le
capital de la société est actuellement de 1,254 M¤. Le 3ème collège regroupe les salariés et
producteurs de biens ou services, apporteurs de projets (forêt et bois principalement). Le 4ème
collège regroupe les CT associées au sein de la région Île de France (potentiellement hors MGP)
et établissements territoriaux. Le 5ème collège regroupe les porteurs de projet bénéficiaires de la
coopérative : sociétés d'aménagement, Paris SEM, Elogi, ? Le 6ème collège regroupe les experts,
chercheurs, associations, etc.
Un conseil coopératif, organe de décision et d?animation de la coopérative, a un rôle d'interface
pour que se rencontrent porteurs de projets et financeurs voulant recourir à la compensation. Les
démarches concernent le LBC, mais un label local est envisagé en parallèle.
Annexe 9.3.2 Bordeaux
La Métropole de Bordeaux (ainsi que la région Nouvelle Aquitaine) est, elle aussi, conseillée par la
coopérative de La Rochelle.
Bordeaux Métropole a annoncé la création d?une coopérative pour contribuer aux engagements de
neutralité carbone en lien avec les territoires voisins. La métropole souhaite mettre cet outil en lien
avec la plateforme de renaturation mise en place à l?échelle du schéma de cohérence territoriale
(SCoT) bioclimatique de l?aire bordelaise. Elle pourrait rejoindre la coopérative de La Rochelle.
Pour l?instant un équivalent temps plein (ETP) a été recruté à des fins de préfiguration et
expérimentation, avec l?accompagnement de la coopérative de La Rochelle.
Annexe 9.4. Pays du Mans : une SCIC début 2024
Les éléments qui suivent sont en grande partie issus d?une fiche d?information de la direction
départementale des territoires (DDT) de la Sarthe, en date du 9 juin 2023.
Le Pays du Mans a inscrit le projet de création d?un fonds carbone dans son PCAET119 (plan climat
air énergie territorial), actuellement en phase de consultation. Il s?agit de l?action n°35 ? Axe
stratégique 5 : Renforcer le stockage carbone et la biodiversité- avec les acteurs locaux (publics,
privés), et avec trois sous - actions : créer un mécénat « stockage carbone » afin de soutenir la
plantation et l?entretien des haies, forêts et espaces boisés en lien avec l?action n°32 ; créer un
financement participatif citoyen pour le développement d?espaces boisés publics ; encourager
toute autre forme de la « mise en économie » du carbone.120
Par ailleurs le CTE (contrat de transition écologique) du Pays du Mans a été signé le 20 décembre
2019 pour quatre ans, et comporte dans son axe 3 (transition bas carbone) une action n°5 : mettre
en oeuvre une collaboration territoriale pour faire émerger un fonds carbone volontaire local
innovant (étude de faisabilité). Une étude exploratoire du Cerema (en coopération avec le Pays de
Brest) a permis d?identifier quelques points importants comme la gouvernance complexe à mettre
en place, et de constituer une base de connaissance des dispositifs de compensation carbone
existants.
Une étude d?opportunité et de faisabilité a ensuite été réalisée par le Cerema et la coopérative de
la Rochelle. Les financements en ingénierie ont été obtenus via l?UE dans le cadre du programme
porté par le GAL LEADER, la SCIC de La Rochelle est prestataire.
Cette étude, de fin prévue en juillet 2023 (la phase 3 d?expérimentation lancée début 2023 est
encore en cours et se concentre sur l?appui à l?animation, après les phases 1 d?opportunité et 2 de
faisabilité), a déjà permis de former les acteurs aux enjeux des dispositifs de compensation
carbone et de définir une cible de projets, une structure juridique, et des objectifs techniques,
carbone et financier. Le Pays du Mans a donc décidé de construire une SCIC (société coopérative
119 https://www.paysdumans.fr/pcaet-environnement
120 https://www.paysdumans.fr/sites/default/files/files/3_programme_dactions_compressed.pdf
PUBLIÉ
https://www.paysdumans.fr/pcaet-environnement
https://www.paysdumans.fr/sites/default/files/files/3_programme_dactions_compressed.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 113/125
d?intérêt collectif) qui aura pour principales missions de : sensibiliser, vulgariser et former ; mesurer
et évaluer ; développer des crédits carbone (« place de marché »).
L?objectif est de disposer d?une SCIC opérationnelle le 15 janvier 2024.
Figure 44 : Schéma de principe de la coopérative du Mans (Source :
Coopérative)
Pour atteindre cet objectif, le Pays du Mans souhaite être accompagné afin de garantir la fiabilité
juridique, organisationnelle et budgétaire de la SCIC Coopérative Carbone.
L?étude portera sur la fiabilité juridique et organisationnelle et la fiabilité budgétaire.
Le plan de financement définit un besoin prévisionnel de 35 000 ¤. Le Pays du Mans sollicite une
aide de l?État de 28 000 ¤ au titre du Fonds Vert.
Annexe 9.5. Région Occitanie
L?objectif de la Région est de mobiliser des financements privés pour financer des projets de
biodiversité et de contribution locale à la réduction des émissions de carbone.
La création d?une coopérative permet d?associer les acteurs pertinents et créer de la confiance.
Les porteurs de projets et les financeurs doivent avoir réalisé au préalable leur bilan d'émissions
de gaz à effet de serre (BEGES).
Le périmètre thématique envisagé est plus large que celui des seuls crédits carbone, qui prennent
insuffisamment en compte les effets eau, biodiversité, réduction des risques d?incendie, etc? En
effet, la Région Occitanie finance aussi, dans le cadre de la Stratégie Régionale Biodiversité, des
opérations de renaturation, de restauration ou de conservation d?écosystèmes : dispositifs «
Restauration de la trame arborée hors forêt (arbre et haie champêtre, arbre en ville) », « Gestion
et restauration des milieux constitutifs de la trame verte et bleue d?Occitanie », budget participatif
« Auprès de mon arbre » ?Elle soutient également la rénovation thermique des bâtiments, la
transition agro-écologique, la décarbonation des mobilités, y compris sur les patrimoines dont elle
a la maîtrise d?ouvrage.
L?échelle régionale lui paraît pertinente pour un dispositif de compensation carbone (compétence
de développement économique, d?aménagement du territoire et d?environnement, parcs naturels
régionaux, manque éventuel de ressource des EPCI). À ce stade de la réflexion, en cas de création
d?une structure de compensation carbone régionale, le dispositif devra permettre : la mise en
relation des financeurs et des porteurs de projets, la qualification des projets selon des critères de
qualité préétablis, l?émission et la vente de crédits carbone correspondants, la gestion de la
transaction financière entre le financeur et le porteur de projet, le suivi dans le temps des projets
pour la durée prévue contractuellement, l?auto-financement de l?animation du dispositif par le
prélèvement d?une quote-part sur les projets financés. La structure, bien que commerciale
(émission et vente de crédits carbone), n?a pas pour vocation à générer des profits qui seraient
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 114/125
redistribués aux partenaires associés. La Région Occitanie participera à la gouvernance, au
lancement et à la promotion de la structure, mais n?allouera pas de moyens humains pour animer
le dispositif opérationnellement. Elle jouera le rôle de tiers de confiance et de garant du respect
des objectifs de la structure. L?ingénierie et le fonctionnement de la structure seront financés par
son activité de service, en tant qu?intermédiaire de la contribution carbone.
Cependant, la Région étudie l?alternative entre créer sa propre coopérative, ou encore de rejoindre
Climat Local, première coopérative de compensation carbone créée en France (cf. infra), dont sont
membres notamment Toulouse métropole, le grand Albigeois et le Havre Seine Métropole (avec
création de plateformes dédiées pour chaque collectivité). Une étude d?opportunité et de
préfiguration a été confiée à Climat Local en septembre 2022 pour définir l?intérêt et les modalités
possibles d?association, étude restituée en décembre 2022, proposant la création d?une SCIC au
sein de laquelle la région serait associée avec Climat Local et quelques autres acteurs, et qui serait
opérée par Climat Local.
Figure 45 : Une possibilité de montage de SCIC en région Occitanie (Source :
note de cadrage, région)
La réflexion se poursuit et devrait déboucher en 2024.
Annexe 9.6. La coopérative Climat Local
La coopérative Climat local 121 , basée à Toulouse, est la plus ancienne coopérative de
compensation carbone. Ce dispositif a été testé entre 2013 et 2017, avec le soutien de la Région
Occitanie, sous le nom de Carbone Local, pour identifier l?envie des entreprises de soutenir des
projets locaux. En accord avec la Région et l?association régionale énergie climat (AREC) Occitanie,
121 https://www.climatlocal.com/presentation/
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/presentation/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 115/125
la société coopérative Climat Local a été créée en octobre 2018 avec l?ambition de proposer aux
entreprises de compenser leurs émissions de GES résiduelles en finançant des projets locaux, de
développer des méthodologies carbone (pour le label Bas-Carbone ou le standard Climat Local)
afin d?élargir le spectre de la compensation carbone. L?objectif est aussi d?accompagner les
collectivités locales dans la création de fonds carbone locaux afin de disposer des ressources
financières nécessaires à la transition écologique et énergétique de leurs territoires. En novembre
2019, Climat Local est devenue la première société coopérative d?intérêt collectif (SCIC) de
compensation carbone en France. Son capital social est de 2 000¤.
Elle est privée, et a actuellement un chiffre d?affaires (CA) annuel d?environ 150 k¤.
Elle a développé la méthode « Tiers lieux », reconnue par le LBC, et la méthode « plantation
d?arbres hors forêt », locale, pour les haies champêtres (en lien avec l?afac ?association française
des arbres champêtres- Agroforesterie et un réseau d?experts ; selon la méthode122 , il faut dix
mètres linéaires de haie champêtre sur 25 ans pour compenser 1 tCO2eq. Chaque tCO2eq coûte
40¤ HT) et les arbres fruitiers (selon la méthode, la plantation d?un arbre fruitier permet de
compenser 0,5 tCO2eq sur 25 ans, ce qui équivaut à planter cinq mètres linéaires de haie
champêtre. Chaque arbre fruitier coûte 20¤ HT).
Ses principaux projets (une centaine, sur haies champêtres et arbres fruitiers) documentés en
ligne123 représentent environ 4 000 tCO2eq. 2 600 tCO2eq ont été vendues en 2022, à des prix
variables (40 ¤ typiquement, mais parfois 60 voire 100 ¤).
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Abies 111 6 AG plus
Energies
45 1 AIVP 160 2
Asocean 50 3 Atelier du Bois 6 1 Boomerang 75 2
CEMEX 173 4 Cerno 16 1 Club Bugatti
France
50 1
CNR 75 1 Ecomode 45 1 EDF R&D 115 1
Enedis 95 1 Energio 30 1 Espelia 105 3
ETLO 10 1 Formethic 20 2 Galonnier 16 1
Garance & moi 17 1 Garczynskyi
Traploir Yvetot
44 1 Glass & Bio
Albi
70 2
Greenoco 15 1 Inforsud
technologies
128 4 Kapmer 70 2
Kontfeel 36 1 Latécoère 113 3 Le Cèdre 149 2
Le Cèdre
Hospitality
30 1 LSTP 20 1 Ludik energie 55 2
Naturactive 10 1 Nutripure 77 3 Nymphalis 14 1
Olvea
vegetable oils
200 1 Pierre Fabre 687 7 Pinkanova 120 2
PTS Dufour 36 1 Safran
nacelles
193 2 Socotec 239 5
Soget 30 1 TBS 195 6 Tereo 20 1
Tonnellerie
Orion
183 3 Vinci Energies 125 3 Wyzen 17 1
Figure 46 : Projets de la coopérative Climat Local (Source : Climat Local)
Les projets sont de petite taille, mais avec des clients qui sont parfois de grandes entreprises. La
rentabilité de l?activité, même sur de petits projets, est donc en principe démontrée par la SCIC
Climat Local. Le prix de la tCO2eq n?est pas indiqué en ligne, mais selon les échanges avec le
gérant, la moyenne du prix en France est de 40 ¤ hors taxe, dont 12 ¤ à Climat Local (qui paye sur
122 La méthode Haies du LBC, sur la base du projet Carbocage, donne des valeurs comprises entre 1,8
tCO2eq/km/an pour les haies arbustives et 10 pour les haies futaies, ce qui donne par règle de trois un ordre de
grandeur, pour 10 m de haie sur 25 ans, de 0,45 tCO2eq (resp. 2,5 tCO2eq).
123 https://www.climatlocal.com/entreprises/
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/entreprises/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 116/125
cette somme les audits de vérification), 6 ¤ de garantie, 4 ¤ pour le partenaire (association qui
accompagne le propriétaire, fournit les plants, apporte ses conseils?), 18 ¤ au propriétaire porteur
de projet. Ainsi 30% va à la SCIC (qui assure certains services), 45 % au propriétaire de parcelle
et porteur de projet, 10 % à l?accompagnement, 15 % à l?achat de la garantie sur le marché
international.
Une originalité de la démarche de la SCIC Climat Local, selon les échanges avec son gérant, est
qu?elle garantit les tonnes de carbone compensées de chaque projet par un achat équivalent sur
le marché international de tonnes de carbone, via le MDP (mécanisme de développement propre,
alias CDM clean Development Mechanism) de l?ONU. Ainsi chaque tonne est achetée deux fois,
une fois par le financeur et une seconde fois par la coopérative, mais à un prix bien moindre et sur
le marché international. Cela est astucieux et répond, en partie, aux préoccupations liées aux
incertitudes de la séquestration carbone.
Annexe 9.7. La région Bourgogne Franche-Comté
Sur le volet de la compensation carbone, la direction régionale de l?aménagement, de
l?environnement et du logement (Dreal) est engagée dans l?instruction des projets de labellisation
du label Bas Carbone qui permet de labelliser des réductions de gaz à effet de serre ou de la
séquestration carbone par des porteurs de projet. Au sein de ce label, il existe une méthode de
labellisation pour des projets portés par des exploitations d'élevage ou de grandes cultures (deux
dossiers de ce type sont en instruction en Bourgogne Franche Comté). La Dreal travaille en
partenariat étroit avec la direction régionale de l?agriculture, de l?alimentation et des forêts (Draaf)
pour l'instruction technique des dossiers agricoles et forestiers.
Le projet AgriCarbone dont il est question est porté par la Chambre régionale d'agriculture et Idele
(Institut de l'élevage) qui associe de nombreux partenaires et est financé par la Région. Ce projet
a été lancé en 2020 avec pour ambition d'accompagner 50 % des exploitations de la filière vers
une réflexion bas carbone d'ici 2025. Il prévoit l'apport d'outils d'évaluation et de méthodes aux
agriculteurs, avec une démarche de formation de conseillers.
Par ailleurs, la Région BFC lance une fois par an un appel à projet "conseils bas carbone" pour
faire émerger des organismes de conseil qui accompagneront des exploitants agricoles souhaitant
d'engager dans une démarche de transition carbone en réalisant des audits carbone et en
bénéficiant de conseils pour établir un plan de transition sur 5 ans permettant de réduire l'empreinte
carbone de leur exploitation. La Draaf et la Dreal sont associés à la sélection des projets.
Enfin, en 2021, l?État a effectivement lancé un appel à projets "bon diagnostic carbone" dans le
cadre du plan de relance, dispositif qui a été géré par l'Ademe. Quatre organismes ont été retenus
en BFC pour réaliser ces diagnostics : 110 Bourgogne, APCA-FCEL-LCA, Bio Bourgogne,
CERFrance.
Annexe 9.8. L?Agence régionale de la transition écologique de la
Région Grand Est
La remise en service de la centrale à charbon de Saint-Avold s?accompagne d?une réflexion sur la
compensation des émissions au plus près (1Mt CO2eq à compenser sont annoncées)
Même si le besoin a été moindre qu?attendu (en raison plus faible mobilisation de la centrale lors
de l?hiver 2022-2023) il a asséché le disponible de crédits carbone.
La Région souhaite intervenir sur les compensations carbone, foncière et écologique à travers une
agence régionale de la transition écologique (ARTE) et insiste sur le lien avec la biodiversité et
l?eau.
La Région a saisi le ministre de la transition écologique afin de pouvoir mettre en place des PSE
sur les prairies permanentes, et aussi pour qu?une nouvelle méthode soit introduite dans le LBC.
L?ARTE de la région Grand Est vise une intervention sur la compensation écologique (biodiversité,
eau etc?), la compensation foncière (à définir), la compensation carbone.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 117/125
Figure 47 : Schéma de principe de l?Arte de la Région Grand-Est (Source : Région Grand-Est)
Annexe 9.9. La Région Nouvelle Aquitaine
L?Acclena (association carbone climat environnement Nouvelle Aquitaine) a été créée à l?initiative
de la Région suite à la tempête Klaus de 2009 pour :
? accompagner et renforcer les transitions agricoles et sylvicoles dans les territoires néo-aquitains ;
? exercer toutes les activités nécessaires à la création et l?animation d?une offre volontaire de
compensation d?émissions de gaz à effet de serre et à sa valorisation économique sur le territoire
de la Nouvelle-Aquitaine dans les secteurs sylvicoles et agricoles ;
? impulser et soutenir les projets de valorisation et de développement des paiements pour services
environnementaux hors carbone (PSE).
Elle s?appuie sur le LBC.
Une convention a été signée entre la Région et la Communauté d?agglomération La Rochelle.
Divers projets notamment forestiers ont été montés en partenariat entre l?Acclena et la coopérative
Carbone de La Rochelle.
Annexe 9.10. Autres réflexions en cours
Annexe 9.10.1 Lille
La Métropole européenne de Lille a inscrit dans son plan climat air énergie territorial (PCAET) la
mise en place d?un fonds local. Elle veut d?abord structurer une offre de services aux porteurs de
projets, souhaite tester le label en étant elle-même porteur de projets et se positionne comme tiers
de confiance en partenariat avec les acteurs de la finance carbone.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 118/125
Un ETP est dédié au projet depuis juin 2022.
Annexe 9.10.2 Brest
Le Pays de Brest a mis en place un observatoire local du stockage de carbone dont l?objectif est
d?augmenter de 10 % la capacité de stockage carbone d?ici 2030. Initialement associé au Pays du
Mans, il a finalement renoncé à la création d?une coopérative.
Annexe 9.10.3 Bretagne
La Région Bretagne a mis en place une fondation Breizh Biodiv sous égide de la Fondation pour
la Nature et l?Homme pour soutenir des projets en faveur de la préservation de la biodiversité et
des ressources. Elle a financé dix premiers projets de reforestation et de plantations d?arbres en
ville suite à un AAP, à travers le « mécénat d?environnement ».
Annexe 9.10.4 Le Havre axe Seine
Le Havre Axe Seine a mis en place une plateforme locale Carbolocal via la SCIC occitane Climat
Local, et vise les projets de plantation de haies ou de vergers. La démarche s?inscrit dans une
dynamique d?intraprenariat au sein de la collectivité. Le Havre Axe Seine souhaiterait quitter la
SCIC Climat Local.
Annexe 9.10.5 Grand Albigeois
Le Grand Albigeois a mis en place une plateforme locale via la SCIC Climat local (plantation
d?arbres agroforestiers) en lien avec l?association Arbres et paysages Tarnais.
Annexe 9.10.6 Pays de Loire
La Région Pays de Loire a mis en place un dispositif de Fermes bas carbone depuis quelques
années. Ce dispositif encourage les éleveurs bovins lait, bovins viande et ovins/caprins à effectuer
un Diagnostic CAP?2ER (reconnu au niveau national). Le dispositif est piloté par la chambre
régionale d?agriculture (CRA). La Région co-finance le coût des diagnostics avec INTERBEV
(Association nationale inter-professionnelle du bétail et des viandes). Dans cette démarche, les
professionnels ont pu aussi mobiliser les crédits du plan de relance sur la mesure "Bon bilan
carbone" (guichet Ademe).
Un agent de la Draaf (direction régionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt) suit le
déploiement de ce dispositif et participe aux comités de pilotage (Copil) Bas Carbone qu'organise
la Région.
Les exploitations qui ont réalisé leur diagnostic (et plan d'action) peuvent candidater aux appels à
projet (AAP) nationaux du type FranceCarbonAgri.
Annexe 9.10.7 Provence Alpes Côte d?Azur
La Région PACA (Provence Alpes Côte d?Azur) a mis en place le fonds RESPIR en lien avec l?ONF
pour réunir propriétaires forestiers et financeurs publics et privés dans le cadre de la préservation
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 119/125
des espaces forestiers régionaux. Les projets financés sont sélectionnés par un comité au regard
de critères propres (l?amélioration du capital forestier, la diversification des essences forestières,
la sauvegarde de la biodiversité et la multifonctionnalité et le lien avec les autres usages de la forêt
(apiculture, pastoralisme, accueil du public?).
Annexe 9.10.8 Aix Marseille Métropole
Aix Marseille Métropole a inscrit la création en 2024 d?une « bourse de?décarbonation et
d?amélioration écologique ». Il s?agit d?une plateforme d?achat-vente de crédits carbone locaux et
d?appariement des besoins et de projets de compensations environnementales, dont les retombées
permettront aux entreprises du territoire ou aux collectivités de financer des projets de
séquestration carbone, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de préservation de la
biodiversité, de préservation des milieux et des paysages et d?amélioration de la qualité de l?air
notamment.
Annexe 9.10.9 Montpellier
Une agence de développement et des transitions a été créée mi 2023 à Montpellier pour
« accompagner collectivement les acteurs économiques dans leur transformation durable en visant
une performance sociale, environnementale et économique sur le bassin de vie de Montpellier »
(plus d?un million d?habitants, 350 000 emplois, 35 000 entreprises) avec quatre axes stratégiques
(développer les coopérations, favoriser l?ancrage et la croissance des entreprises, activer et
accompagner les transitions sociétales, internationaliser le territoire et offrir une attractivité
renouvelée), chacun subdivisés en programmes, dont « engager une évaluation et une démarche
progrès menant vers les labellisations », « devenir un centre de ressource sur la transition sociétale
des entreprises », etc. . C?est une association loi 1901, sa gouvernance associe toutes les parties
prenantes (tailles diverses, monde institutionnel et socio-économique). Les membres potentiels
sont les EPCI et collectivités, les réseaux consulaires, professionnels et syndicats, les entreprises,
et les écoles, université, centres de recherche.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 120/125
Annexe 9.11. Tableau synoptique récapitulatif des initiatives des
collectivités
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 121/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Communauté
d'agglomération de La
Rochelle
Opérationnel SCIC
création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Émetteurs et acquéreurs
de droits + actionnaires
de la SCIC
Engagement financier :
actionnariat (100k¤)
Gouvernance : présidence du
conseil de surveillance
Technique : un agent est
membre du conseil de
surveillance
Projets retenus : essentiellement plantations,
transition agricole
Projets labellisés par des labels nationaux ou
locaux au cas par cas
Label local arbres LRTZC
Attentes : soutien au développement de fonds
de compensation carbone, déploiement plus
important des méthodes, accélération des
phases d'instruction, étudier l'opportunité d'une
défiscalisation de l'achat des crédits carbone
Créée en décembre 2020
14 projets (7 agriculture et alimentation, 7 forêt) au
20/7/2023, pour environ 50 ktCO2eq
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Métropole du Grand
Paris
et
Ville de Paris
Opérationnel
SCIC
Création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Certains sont sociétaires,
d'autres seront émetteurs
ou acquéreurs
Ils peuvent également
être prestataires de
service pour la
Coopérative, sans être ni
producteur ni acheteur de
crédits.
La Ville de Paris est sociétaire
de la SCIC et a souscrit à la
SCIC par la prise de capital.
C'est la structure créée qui
intervient dans les flux
financiers.
Au titre des apports en capital,
la Ville de Paris a investi 200
k¤ dans la Coopérative, la
Métropole du Grand Paris
(MGP) a investi 200 k¤ et l'EPT
Est Ensemble a investi 10 k¤.
Par ailleurs, la Ville de Paris et
la MGP ont dédié des agent.es
au projet pendant la phase de
préfiguration, ainsi que du
budget de prestations
intellectuelles
(conseil/AMO/études).
La SCIC mobilisera le LBC et un label local est
en cours de construction pour viser les projets
de transition écologique sur le territoire urbain
dense de Paris et Métropole (1ère couronne).
Projets labellisés LBC et ceux labellisés par le
Label local, en cours de montage (phases 1 et
2 de préfiguration faites par la Ville de Paris et
la MGP, phases suivantes à la charge de la
Coopérative)
Clarification du process d'instruction des
dossiers et délais de réponse estimé
Échanges ponctuels des CT avec DGEC pour
informer de la structuration et du
développement du label local, en savoir plus
sur les méthodes LBC en cours. Attentes :
accompagnement financier possible de l'Etat
pour la structuration des initiatives (études
juridiques, économiques, etc.) + animation
territoire et communication vers acteurs avec
Dreal
La SCIC est intéressée à développer des
échanges avec la DGEC pour mieux connaitre
les méthodologies LBC en cours d'étude et les
opportunités de développement de nouvelles
méthodologies LBC.
La SCIC souhaite bénéficier de financements pour pouvoir
développer de nouvelles méthodologies Label local et
participer à des échanges de mutualisation sur le sujet avec
d'autres collectivités locales dans une logique de diffusion.
L'Etat pourrait également financer une enveloppe destinée à
ce que les coopératives carbone aident les collectivités
locales de leur territoire à structurer des projets pouvant
bénéficier de financement carbone avec le LBC.
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui
des CT
Le Mans Métropole
(Pays du Mans)
Démarche de
conception engagée
pour démarrage en
2023 ou 2024
SCIC (objectif,
opérationnelle le
15/1/2024)
Création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Reste à préciser Reste à préciser
Le LBC et d'autres labels existants ou à créer À préciser Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 122/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Le Havre Seine
Métropole
Opérationnel via la
SCIC privée Climat
Local
Mise en place
d'une
expérimentation
avec seule
fonction
d'accompagnem
ent technique et
d'animation,
réflexion en
cours pour la
création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Dans la phase
d'expérimentation clients
de la plateforme
Dans la future structure
privée dédiée, ils
pourraient devenir
partenaires/actionnaires
de la société
Dans la phase expérimentale
engagée depuis 2021 : environ
1 ETP dédié + un partenariat
avec la SCIC Climat Local
(subvention de fonctionnement
9 000 ¤)
Pour le moment les projets accompagnés
s'appuient sur la méthodologie "Haies
Champêtres" développée par Climat Local.
Échanges avec DDTM et DREAL sur actions
plantation de haies.
Carbolocal soutient projets de plantation par
ailleurs soutenus financièrement par l?Agence
de l'Eau au titre du Plan de relance (Plantons
des Haies)
Depuis le lancement de l'expérimentation, la solution
Carbolocal a permis la plantation de 17 km de haies sur
espaces agricoles soutenues financièrement par 17
entreprises locales.
Au 20/7/2023 cela correspond à 20 projets financés, 1 207
tCO2e réduites et 16 entreprises engagées
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Métropole Aix-
Marseille Provence
Démarche de
conception engagée
pour un démarrage en
2023 ou 2024
Pas encore défini
à ce stade.
Pas encore défini à ce
stade.
Pas encore défini à ce stade. Pas encore défini à ce stade, mais envisage
d'utiliser LBC et de développer un label local
Prise de contact local effectuée. Souhait d'un
soutien technique et financier plus affirmé
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Eurométropole de
Strasbourg
Démarche de
conception engagée
pour démarrage en
2023 ou 2024
Porté par une
association déjà
créée sur le
territoire (Agence
du Climat)
Émetteurs de crédits
carbone (porteurs de
projets) et acquéreurs de
crédits carbone pourvu
qu'ils soient déjà dans
une démarche de
réduction des émissions
GES. Ils peuvent se
tourner vers l'Agence du
Climat pour avancer dans
leur projet de contribution
carbone de manière
cadrée et locale.
Une chargée de mission
travaille à hauteur de 10% de
son poste sur la préfiguration
du dispositif depuis un an. Les
subventions à l'Agence du
Climat ont suivi l'évolution et la
montée en puissance de leurs
activités, avec l'embauche
d'une personne dédiée à ce
sujet.
LBC envisagé pour les premiers projets, mais
contraignant ; puis éventuellement méthodes
locales pertinentes pour le contexte urbain
(arbres en ville, mobilité).
Attente d'une validation plus rapide des
méthodes adaptées au milieu urbain.
Périmètre géographique limité au ressort strict de
l?intercommunalité
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 123/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Métropole
Européenne de Lille
Stade de l'opportunité Fonction
d'accompagnem
ent technique,
d'intermédiaire
ou d'animation
À travers son rôle
d'animation (PCAET), la
MEL souhaite faciliter la
mise en relation sur son
territoire entre porteurs
de projets bas carbone,
opérateurs carbone
(intermédiaires) et
entreprises.
1 ETP dédié depuis juin 2022 Caractère fortement agricole du territoire (45%
de sa surface) => promouvoir méthodes
agricoles du LBC
De plus MEL souhaite expérimenter LBC sur
propres projets : méthode Rénovation avec
appui coopérative carbone la Rochelle.,
méthode bâtiments biosourcés, future méthode
ville arborée"
Aucun label local développé à ce jour sur le
territoire métropolitain.
Pas de contact pour le moment avec DREAL.
Échange fin 2022 avec DGEC pour présenter
positionnement sur la compensation carbone
locale. Il pourrait être intéressant que les
services déconcentrés de l'Etat informent
régulièrement des projets en cours de
labélisation sur notre territoire.
Approche en termes d?offre de services plutôt que tout de
suite s?engager dans la structuration (SCIC, SAS, SEM ou
SPL ).
Priorité: faciliter développement de projets "bas carbone" sur
le territoire, mises en relation entre porteurs de projets
/opérateurs /entreprises, tester LBC sur projets propres.
Actuellement piloté en régie MEL.
Souhaite élargir à autres financements: mécénat
environnemental, financement participatif, ? car LBC ne
permet pas tout et déjà de nombreux opérateurs/
intermédiaires autour du LBC (start up, SAS, EPIC,...). =>
interrogation sur plus-value opérateur local supplémentaire
et privilégie coopération avec opérateurs carbone
développant des projets sur territoire (mise en visibilité des
projets, mise en relation avec éventuels financeurs,...)
Périmètre géographique en principe limité au ressort strict de
l?intercommunalité
Bordeaux Métropole Stade de l'opportunité
Annonce politique de
création d?une
coopérative
Non encore
défini
Acquéreurs de droits
pour les partenaires
financeurs (achat de
crédits carbone pour
contribuer
financièrement à des
projets locaux en
Gironde)
Pour l'instant un ETP recruté
récemment qui travaille en
partie à la préfiguration et à
l'expérimentation de ce
dispositif avec
l'accompagnement de La
coopérative de La Rochelle.
Recherche porteurs de projets séquestration
dans le cadre d?expérimentation avec la
coopérative de La Rochelle jusqu'à fin 2023,
Attente résultats d'une étude de faisabilité
technique et juridique Arbitrage courant 2024 si
Bordeaux Métropole se dote de son propre
opérateur de compensation carbone ou si elle
se greffe à celui de La Rochelle. Labels : LBC
et LRTZC
Aucune relation connue avec services de l'Etat.
Un accompagnement sur les questions de
faisabilité serait le bienvenu. La question de
reconnaissance par l'Etat des labels locaux qui
émergent se pose également.
Si plusieurs opérateurs de compensation carbone se
développent dans une même région cela pose un problème
à terme (concurrence, cohérence territoriale, périmètre des
projets, etc.).
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Grand Albigeois Opérationnel Membre de la SCIC
climat Local
Plantation d?arbres, agroforesterie Les projets sont sur https://grand-albigeois.climatlocal.fr/:
plus de 10 projets d?entreprise et quelques projets de
particuliers
11 projets sont financés pour en principe 343 tCO2e réduites
Montpellier Création prévue mi
2023
Association loi de
1901
Mise en place d?actions
au service des
entreprises
PUBLIÉ
https://grand-albigeois.climatlocal.fr/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 124/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Région Occitanie En réflexion Création de
coopérative ou
devenir membre
de la coopérative
toulousaine
Climat Local
A ce stade de réflexion, la
Région participera à la
gouvernance, au lancement et
à la promotion de la structure
mais n?allouera pas de moyens
humains pour animer le
dispositif opérationnellement.
Elle jouera le rôle de tiers de
confiance et de garant du
respect des objectifs de la
structure. L?ingénierie et le
fonctionnement de la structure
seront financés par son activité
de service, en tant
qu?intermédiaire de la
contribution carbone.
Périmètre plus large que crédits carbone, qui
prennent insuffisamment en compte les effets
eau, biodiversité, réduction des risques
d?incendie, etc?Critique vis-à-vis de certaines
méthodes LBC.
Pour mémoire, l?Occitanie regroupe en juillet
2023 une soixantaine de projets labellisés LBC
pour 70 ktCO2eq (4 % total national).
La SCIC Climat Local, à Toulouse, créée en novembre 2019,
privée et indépendante, fait état au 20/7/2023 d?une activité
(plantation hors forêt, tiers lieux) de 108 projets financés et
4 050 tCO2eq réduites.
Modèle original : chaque réduction d?émission de projet local
est garantie par un achat équivalent à l?international
Région Grand Est En cours Agence
régionale de la
transition
écologique
(ARTE)
Intervention sur la compensation écologique
(biodiversité, eau etc?), la compensation
foncière (à définir), la compensation carbone.
Souhaite développement de la méthode
prairies permanentes du LBC
Pour mémoire la région Grand est regroupe en juillet 2023
une cinquantaine de projets LBC labellisés pour 112
ktCO2eq (6 % total national)
Région Pays de Loire Opérationnel Dispositif de Fermes bas
carbone
Cofinancement (avec Interbev)
de diagnostics CAP?2ER,
(reste à charge 0 jusqu?en
2022).
LBC, méthode CarbonAgri (dominant ; près de
1000 projets et sous projets labellisés LBC
pour 600 ktCO2eq, plus 160 ktCO2eq de
boisement et reboisement)
Éleveurs bovins lait, bovins viande et
ovins/caprins
Un agent de la DRAAF suit le déploiement du
dispositif.
Le dispositif est piloté par la CRA.
Cofinancement « Bon bilan carbone » du Plan de Relance,
réservé aux jeunes agriculteurs.
Région Nouvelle
Aquitaine
Opérationnel
(Acclena) et en
réflexion
Association
Carbone climat
environnement
Nouvelle
Aquitaine
Transition agricole et sylvicole, compensation
carbone, PSE hors carbone
LBC
Pour mémoire, en juillet 2023 152 projets et sous projets
labellisés LBC pour 225 ktCO2eq (13 % total national)
Région Bretagne Fondation Breizh
Biodiv
AAP via « mécénat
environnement » de 10 projets
forestiers et plantation
Préservation de la biodiversité et des
ressources
Pour mémoire en juillet 2023 16 projets et sous projets
labellisés LBC pour 160 ktCO2eq (9 % national)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 125/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Région Provence
Alpes Côte d'Azur
Opérationnel Fonds RESPIR
en lien avec ONF
Préservation des espaces forestiers régionaux Pour mémoire en juillet 2023 11 projets et sous projets
labellisés LBC pour 12 ktCO2eq (0,7 % national)
Région Centre Val de
Loire
Pas de démarche Compensation carbone
identifiée comme axe de travail
de la COP régionale créée en
2019
Souhait DRAAF de mobiliser MAEC forfaitaire
"transition des pratiques" dans son volet
amélioration du bilan carbone en lien avec
Dreal
Pour mémoire en juillet 2023 35 projets et sous projets
labellisés LBC pour 46 ktCO2eq (2,6 % national)
Région Bourgogne
Franche-Comté
Pas de démarche
formalisée de fonds
carbone régional
La Région BFC lance une fois par an un appel à projet
"conseils bas carbone" pour faire émerger des organismes
de conseil qui accompagneront des exploitants agricoles
souhaitant d'engager dans une démarche de transition
carbone en réalisant des audits carbone et en bénéficiant de
conseils pour établir un plan de transition sur 5 ans
permettant de réduire l'empreinte carbone de leur
exploitation. La DRAAF et la DREAL sont associés à la
sélection des projets.
Tableau 1:Initiatives des collectivités territoriales (Source: entretiens, mission)
PUBLIÉ
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
Lettre de mission
Déroulement de la mission
1 La compensation carbone volontaire : cadrage
1.1 Un contexte climatique dégradé
1.2 Terminologie
1.3 La compensation volontaire carbone : principes, labels, méthodes
1.3.1 Principes
1.3.2 Méthodes et critères d?évaluation
1.3.3 Standards et labels
1.4 Co-bénéfices : un complément nécessaire
1.5 De nombreux acteurs
1.6 Contexte dans le monde et en Europe
1.6.1 Un marché mondial actif, avec des fragilités en termes de fiabilité
1.6.2 Une situation contrastée en Europe, qui compte légiférer
1.6.2.1 Quelques acteurs européens
1.6.2.2 Un projet de règlement européen
1.6.3 Un marché français du carbone volontaire en expansion
1.7 Le label Bas-Carbone en France
1.7.1 Principe
1.7.2 Un label récent en forte croissance
1.7.3 Un foisonnement d?acteurs
1.7.4 Des méthodes et projets labellisés essentiellement dans les domaines forestier et agricole
1.7.4.1 Treize méthodes labellisées, principalement en agriculture et foresterie
1.7.4.2 Une vingtaine de méthodes en projet
1.7.4.3 Des interrogations subsistent au regard du risque de greenwashing
1.7.5 Plus de 600 projets labellisés fin juillet 2023
1.7.6 Perspectives du marché : de nombreuses incertitudes
1.7.7 Rôles respectifs des différents échelons territoriaux
2 Les initiatives des collectivités territoriales
2.1 Une absence de suivi systématique/exhaustif et des initiatives en nombre réduit
2.2 Les labels locaux
2.3 Analyse des modèles de fonds carbone locaux
2.3.1 Périmètres
2.3.2 Aspects juridiques et comparaison des différentes modalités possibles
2.3.2.1 Les structures porteuses
2.3.2.2 Processus comptables et financiers
2.3.3 Moyens
2.3.4 Échelle d?intervention
2.4 Le rôle de l?État et ses opérateurs
3 Les leviers d?une éventuelle extension du dispositif
3.1 Éviter le greenwashing par la robustesse et la rigueur des méthodes
3.2 Une articulation gagnant-gagnant entre labels locaux et LBC
3.3 La transparence : projets, financements, etc.
3.4 Les additionnalités
3.5 Redondance et complémentarité avec d?autres dispositifs de financement État
3.6 Les acteurs, les aspects économiques et leur régulation
3.6.1 Acteurs
3.6.2 Aspects économiques
3.7 Les modalités alternatives de financement
3.7.1 Coopérations territoriales, contrats de réciprocité
3.7.2 Politique agricole commune, primes de filière
3.7.3 Paiements pour services environnementaux
3.7.4 Certificats d?économie d?énergie
3.7.5 Mécénat
Conclusion
Annexes
Annexe 1. Lettre de mission
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Annexe 3. Glossaire des sigles et acronymes
Annexe 4. Réchauffement climatique
Annexe 5. Standards et labels internationaux de compensation carbone
Annexe 6. Comparaison européenne
Annexe 7. Méthodes du label Bas-Carbone
Annexe 7.1. Méthodes labellisées
Annexe 7.1.1 Treize méthodes labellisées mi 2023
Annexe 7.1.2 Des interrogations qui subsistent
Annexe 7.1.3 Position du Réseau Action Climat sur le label Bas-Carbone et les méthodes agricoles
Annexe 7.1.4 Position du World Wide Fund sur les projets forestiers du label Bas-Carbone
Annexe 7.1.5 Position de Canopée sur les projets forestiers du label Bas-Carbone
Annexe 7.2. Méthodes en cours de préparation
Annexe 7.2.1 Quatre révisions et 19 nouvelles méthodes en préparation
Annexe 7.3. Perspectives
Annexe 8. Projets labellisés du label Bas-Carbone
Annexe 8.1. Des projets en nombre croissant
Annexe 8.2. Des projets concentrés sur certaines méthodes et certains territoires
Annexe 8.3. Une instruction potentiellement laborieuse
Annexe 9. Initiatives des collectivités locales
Annexe 9.1. L?exemple emblématique de La Rochelle?
Annexe 9.1.1 Une initiative qui fait figure de modèle
Annexe 9.1.2 Pourquoi le statut de coopérative ?
Annexe 9.2. Quatorze projets en cours, agricoles ou forestiers
Annexe 9.3. Qui fait école dans certaines métropoles (Paris, Bordeaux)
Annexe 9.3.1 Paris et la Métropole du Grand Paris
Annexe 9.3.2 Bordeaux
Annexe 9.4. Pays du Mans : une SCIC début 2024
Annexe 9.5. Région Occitanie
Annexe 9.6. La coopérative Climat Local
Annexe 9.7. La région Bourgogne Franche-Comté
Annexe 9.8. L?Agence régionale de la transition écologique de la Région Grand Est
Annexe 9.9. La Région Nouvelle Aquitaine
Annexe 9.10. Autres réflexions en cours
Annexe 9.10.1 Lille
Annexe 9.10.2 Brest
Annexe 9.10.3 Bretagne
Annexe 9.10.4 Le Havre axe Seine
Annexe 9.10.5 Grand Albigeois
Annexe 9.10.6 Pays de Loire
Annexe 9.10.7 Provence Alpes Côte d?Azur
Annexe 9.10.8 Aix Marseille Métropole
Annexe 9.10.9 Montpellier
Annexe 9.11. Tableau synoptique récapitulatif des initiatives des collectivités
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION
65
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumen
tId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
66 Paiements pour services environnementaux ; cf. https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-
07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
67 https://outil2amenagement.cerema.fr/la-societe-d-economie-mixte-a-operation-unique-r542.html
PUBLIÉ
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumentId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
https://doc.cerema.fr/default/digitalCollection/DigitalCollectionAttachmentDownloadHandler.ashx?parentDocumentId=20040&documentId=20053&skipWatermark=true&skipCopyright=true
https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2022-07/Note%20juridique%20structures%20portage%20PSE.pdf
https://outil2amenagement.cerema.fr/la-societe-d-economie-mixte-a-operation-unique-r542.html
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 35/125
(Alec)68- qui est une association - à Aix Marseille Métropole, une autre association en devenir à
Montpellier, ainsi qu?une agence régionale de la transition écologique (ARTE) en région Grand Est,
dont la structuration fait encore débat.
Les caractéristiques de ces structures sont récapitulées ci-après :
Société d?économie
mixte SEM
Société publique
locale SPL
Société
coopérative
d?intérêt collectif
SCIC
Association Groupement
d?intérêt public
GIP
Groupement d?intérêt
économique
Structure Société anonyme à
capitaux mixtes
Société anonyme à
capitaux
exclusivement publics
Société
commerciale sous
statut SA, SAS,
SARL
But lucratif limité
par l?obligation de
réinvestissement
de la majorité des
bénéfices
Association de droit
privé soumise à la
loi de 1901 et sans
capital
But non lucratif
Personne morale
de droit public
constituée d?une ou
plusieurs
personnes morales
de droit public ou/et
une ou plusieurs
personnes morales
de droit privé (Loi n°
2011-525 du 17 mai
2011)
Personne morale de
droit privé (articles
L251-1 à 251-23 du
Code du Commerce)
Objet social Aménagement,
immobilier,
exploitation de
services publics à
caractère industriel ou
commercial ainsi que
toute activité d'intérêt
généra
Aménagement,
immobilier,
exploitation de
services publics à
caractère industriel ou
commercial ainsi que
toute activité d'intérêt
général
Périmètre limité à
celui des CL membres
La production et la
fourniture de biens
et de services
d?intérêts collectifs
présentant un
caractère d?utilité
sociale et entrant
dans le champ de
compétences des
collectivités locales
et/ou de leurs
groupement
Librement choisi
par les fondateurs
Activités d'intérêt
général à but non
lucratif, en mettant
en commun les
moyens des
membres
nécessaires à leur
exercice
Activités auxiliaires en
prolongement des
activités de ses
membres
Actionnaires/
sociétaires
2 actionnaires
minimum dont 1
personne privée
Capital : entre 50 et
85% pour les
collectivités locales ;
entre 15 et moins de
50% pour les autres
actionnaires
Au moins 2
collectivités locales
actionnaires
Capital : 100%
collectivités
territoriales et leurs
groupements, dont un
actionnaire majoritaire
pour les Spla
3 types de
sociétaires : les
salariés, les
bénéficiaires
(clients,
fournisseurs,
habitants?) et les
institutionnels
(collectivités,
Etat...)
Pas d?actionnaires
mais des membres,
personnes privées
physiques ou
morales
Pas d?actionnaires
mais une
convention
constitutive
conclue entre les
partenaires et une
approbation par le
Préfet
Au minimum deux
personnes physiques
ou morales
Entreprises possibilité
de participation de Ct
par décret en Conseil
d?Etat si but lucratif
Solidarité indéfinie des
membres
68 Lancées en 1994 par la commission européenne, elles ont « pour vocation de mobiliser l?ensemble des acteurs
des territoires pour accompagner la transition énergétique et le développement de notre société selon un nouveau
paradigme. Les autorités locales (communes, leur groupement, et les autres échelons territoriaux) constituent la
clef de voûte de cette mobilisation.
Conformément à l?article L211-5-1 du code de l?énergie modifié par la loi Climat et Résilience de juillet 2021 :
? des agences d?ingénierie partenariale et territoriale à but non lucratif appelées ?agences locales de l?énergie et du
climat? peuvent être créées par les collectivités territoriales et leurs groupements, en lien avec l?État, aux fins de
contribuer aux politiques publiques de l?énergie et du climat.
Ces agences ont notamment pour missions, en concertation avec les services déconcentrés de l?État et toutes
personnes intéressées :
1° De participer à la définition, avec et pour le compte des collectivités territoriales et leurs groupements, des
stratégies énergie-climat locales en lien avec les politiques nationales ;
2° De participer à l?élaboration des documents en matière énergie-climat qui leur sont liés ;
3° De faciliter la mise en oeuvre des politiques locales énergie-climat par l?élaboration et le portage d?actions et de
dispositifs permettant la réalisation des objectifs des politiques publiques ;
4° De fournir aux collectivités territoriales, à leurs groupements et à l?État des indicateurs chiffrés sur les
consommations et productions énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre, afin d?assurer un suivi de la
mise en oeuvre des politiques locales énergie-climat et une évaluation de leurs résultats ;
5° D?animer ou de participer à des réseaux européens, nationaux et locaux, afin de promouvoir la transition
énergétique et la lutte contre le changement climatique, de diffuser et d?enrichir l?expertise des territoires et
d?expérimenter des solutions innovantes.
Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent s?appuyer sur les agences
locales de l?énergie et du climat pour mettre en oeuvre le service public de la performance énergétique de l?habitat.?».
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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Société d?économie
mixte SEM
Société publique
locale SPL
Société
coopérative
d?intérêt collectif
SCIC
Association Groupement
d?intérêt public
GIP
Groupement d?intérêt
économique
Capital : la
collectivité locale ou
les collectivités
locales peuvent
détenir jusqu?à 50%
des parts
Gouvernance Conseil
d?administration (CA)
ou structure duale
dotée d?un directoire
et d?un conseil de
surveillance (CS)
Les élus détiennent
plus de la moitié des
voix dans les organes
délibérants
Président et DG sont
nommés par les
instances dirigeantes
où les élus et
actionnaires privés
siègent
Conseil
d?administration (CA)
ou structure duale
dotée d?un directoire
et d?un conseil de
surveillance (CS) Les
élus représentent leur
collectivité locale au
sein du CA Président
et DG sont nommés
par les instances
dirigeantes où les élus
participent
Principe à
l?assemblée
générale : 1
sociétaire = 1 voix
quelle que soit la
part de capital
détenue
Une collectivité peut
être membre du CA
ou du CS où elle est
représentée par des
élus qui ne peuvent
être président ni
vice-président
Les dirigeants sont
élus par l?AG (hors
SAS)
Libre choix des
conditions d?accès
aux fonctions de
dirigeants qui
peuvent être des
personnes
physiques ou
morales
représentées par
des personnes
physiques
Nulle obligation de
se doter d?un CA
Libre choix.
Habituellement une
Assemblée
générale, un CA et
son président.
Gestion privée si le
GIP exerce une
activité industrielle
et commerciale
Libre choix des
fondateurs
Assemblée générale
composée des
membres
Déignation d?un
contrôleur de gestion
Territorialité Limitée
Contrôle par
les CL
Détention a minima de
la majorité des droits
de vote.
Les CL actionnaires
ont un contrôle total
Les CL n?exercent
pas une influence
prépondérante
Les CL n?ont pas
d?influence
déterminante
Selon la convention
constitutive
Les CL peuvent être
autorisées par décret
en CE.
Soumis au
Code
Commande
Publique
Oui Oui Libre Libre Oui Non
Mécénat avec
déduction
fiscale
Non Non Non Oui
Figure 12 : Structures juridiques, caractéristiques, avantages, inconvénients (Source : Cerema, BdT,
Mission)
L?analyse des différentes structures doit être faite à l?aune du positionnement des collectivités
territoriales (CT) sur quelques questions - clé69 dont le périmètre d?activités et la gouvernance.
Les CT rencontrées ont exprimé le souci d?associer largement à la gouvernance les parties
prenantes, porteurs de projet et financeurs.
Si la SPL apparaît dès lors à première vue peu adaptée du fait de l?exclusivité de personnes
publiques dans la gouvernance, les autres types de structures méritent d?être examinées.
Une SEM, bien que toute activité d?intérêt général puisse lui être confiée, ne permettrait pas (selon
la note juridique référencée 66 en note de bas de page) de faire transiter par la structure les
financements provenant des bénéficiaires des PSE dédiés aux fournisseurs de services ; le
portage de projet ne serait pas une activité commerciale qui justifierait le recours à une SEM ;
incidemment, l?article L. 1521-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) impose que
l?objet social de la SEM s?inscrive dans le cadre des compétences des collectivités et groupements
qui la composent, ce qui s?apprécie au regard des missions confiées à la société.
Un GIE semble inadapté. Certes, il permet aux entreprises de mettre en commun certaines de
69 L?aide à l?émergence de projet et le potentiel de financement, la facilitation et la mise en réseau des acteurs, la
mobilisation des entreprises, l?animation territoriale et l?ancrage territorial, le pilotage de la gouvernance du dispositif
ou une simple participation, le portage de ses propres projets bénéficiaires du dispositif, le financement de réduction
ou compensation carbone sur ses fonds propres (source Cerema).
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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leurs activités sans aliéner leur indépendance et leur individualité, mais n?a vocation ni à réaliser
des bénéfices pour lui-même ni à développer une clientèle ou un fonds de commerce propre.
L?adhésion d?une collectivité locale à un GIE est possible mais peut nécessiter une autorisation par
décret en Conseil d?État70 en cas de but lucratif ; a contrario, il semblerait qu?une telle autorisation
ne soit pas nécessaire dès lors que le GIE ne dispose pas d?un capital social et n?a pas de but
lucratif. Le principal problème du GIE est la responsabilité illimitée de ses membres, ce qui, du
point de vue de la sécurisation économique, est dirimant.
Un GIP est une personne morale de droit public, est doté de l'autonomie administrative et financière,
est constitué entre une ou plusieurs personnes morales de droit public et, éventuellement, une ou
plusieurs personnes morales de droit privé, peut être créé à durée indéterminée si les membres le
décident ; la convention constitutive du GIP doit nécessairement être approuvée par l?État. Son
objet peut concerner la protection de l?environnement. Il permet aux personnes publiques et privées
de mettre en commun les moyens nécessaires à l?exercice d?activités d?intérêt général mais n?a
pas vocation à exercer en lieu et place de ses membres des compétences qui lui auraient été
transférées. Pour permettre aux membres du GIP de financer un paiement pour services
environnementaux (PSE) par son entremise, il convient de confier au GIP non seulement la
définition du projet de territoire mais également sa mise en place.
Une SCIC est une coopérative et respecte donc divers principes : gestion de service et non
recherche de profit (pas de spéculation d?associé), gestion démocratique (un associé, une voix),
porte ouverte (adhésion volontaire ouverte à tous), multisociétariat (coexistence de différentes
catégories d?associés, au minimum trois : bénéficiaires, salariés, autres dont possiblement CT
jusqu?à 50 % du capital). Elle poursuit un projet coopératif, a une lucrativité limitée, réduite aux
intérêts du capital investi, peut recevoir des subventions et aides de la part de collectivités
publiques ; la prise de participation par une collectivité doit se faire en application de son principe
de spécialité, c?est-à-dire qu?elle doit s?inscrire dans l?une de ses compétences. Ainsi, comme vu
supra, le format de SCIC est bien adapté. Pour une collectivité, cela peut passer par la création
d?une SCIC, ou l?entrée dans une SCIC existante.
Une association, par exemple une Alec, est aussi envisageable. Cependant, si l?objet de
l?association n?est pas de porter le projet dans sa totalité, alors le financement ne peut transiter par
l?association et les financeurs et les bénéficiaires devront contractualiser entre eux. En
conséquence, et ainsi que cela est indiqué supra pour le GIP, si la structure associative est retenue,
il convient soit de la doter d?un objet lui permettant de contractualiser avec les bénéficiaires, soit
de limiter celui-ci à de l?accompagnement et prévoir une contractualisation entre les bénéficiaires
et les financeurs, sans pouvoir faire transiter le financement par l?association.
En résumé il apparaît que les structures telles que la SCIC, l?association et le GIP peuvent porter
le projet territorial, accompagner les démarches des CT, assurer la mise en relation entre porteurs
de projet et financeurs, être un canal financier et porter les financements et sont donc adaptées.
Comme vu supra, ces structures types différent en particulier par leur modèle de gouvernance qui
se révèle un critère essentiel de choix lors de la mise en place d?une personne morale ad hoc. La
place dans la gouvernance et le rôle de la ou des CT sont donc déterminants pour ce choix.
Le modèle SCIC se développe, sous l?influence de celle de La Rochelle qui met notamment en
avant les spécificités de sa gouvernance, mais d?autres collectivités n?éprouvent pas le besoin de
créer une structure de ce type.
Souvent, les collectivités créant des SCIC ne souhaitent en effet pas être majoritaires ni contrôler
l?outil. Le format de SCIC est dès lors bien adapté. Il permet d?intégrer les bénéficiaires finaux,
d?affirmer l?intérêt collectif de l?objet social, sans majorité d?un acteur ou d?un collège. Sa souplesse
70 Conseil d?État, Fiche 17 Groupements, Famille « entreprises et participations publiques », version septembre
2019, préc.
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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permet d?intégrer de nouveaux sociétaires à tout moment.
Cependant les collectivités ne souhaitent pas un modèle unique généralisé car les besoins sont
fonction des territoires. Une offre unique clé en main de montage de SCIC pour massifier les fonds
carbone, théoriquement envisageable, apparaît donc ne pas répondre à une nécessité avérée.
2.3.2.2 Processus comptables et financiers
Conformément à la lettre de mission, deux points juridiques ont fait l?objet d?une analyse plus
détaillée : la SCIC est-elle assimilable à un pouvoir adjudicateur et ses activités sont-elles des
actes d?intermédiation financière ?
Sur le premier point, au terme de l?article L1211-1 du Code de la Commande Publique, peut être
considérée comme pouvoir adjudicateur une personne morale de droit privé créée pour satisfaire
des besoins d?intérêt général ayant un caractère autre qu?industriel ou commercial et dont :
« a) Soit l?activité est financée majoritairement par un pouvoir adjudicateur ;
b) Soit la gestion est soumise à un contrôle par un pouvoir adjudicateur ;
c) Soit l?organe d?administration, de direction ou de surveillance est composé de membres dont
plus de la moitié sont désignés par un pouvoir adjudicateur ».
Pour des structures privées, contrôlées par un pouvoir adjudicateur (par exemple une CT), il y a
donc pouvoir adjudicateur quand la CT est majoritaire. Il existe aussi un critère cumulatif d?activité
d'intérêt général autre qu'industriel et commercial. Ainsi, selon les analyses de la DGCL71 , la
qualification de pouvoir adjudicateur s?apprécie au cas par cas car l'activité réelle de la société doit
aussi être prise en compte.
Selon les analyses des coopératives de La Rochelle et Paris, cependant, elles n?ont pas le statut
de pouvoir adjudicateur, dès lors que les CT ne contrôlent pas la structure.
La mission observe que l?intérêt collectif de l?objet de la SCIC doit être distingué de la notion
d?intérêt général. En outre la coopérative a un but lucratif, même si celui-ci est limité par l?obligation
de réinvestissement d?une grande partie des bénéfices. En outre, dans le cas des SCIC de La
Rochelle et Paris, aucune des conditions a) à c) ci-dessus n?est satisfaite. Enfin on notera que
parmi les « concurrents » de la SCIC figurent nombre d?entreprises privées développant leur propre
plateforme dans le cadre du marché des compensations carbone72.
Sur le second point, selon les analyses des coopératives, la plateforme de mise en relation des
financeurs et des porteurs de projets n?est pas considérée comme du financement participatif mais
comme de la vente en ligne73, et la plateforme n?est donc pas déclarée à l?ORIAS74, registre unique
des intermédiaires en assurance, banque et finance. L'agrément ESUS (« Entreprise solidaire
71 Direction générale des collectivités locales
72 Cf. Brochure-INFOCC_2022_vfinale.pdf (info-compensation-carbone.com)
73 Dans le cas de la SCIC de La Rochelle les CGU (conditions générales d?utilisation) et CGV (conditions générales
de vente) figurant sur la plateforme numérique précisent que le contributeur (financeur) octroie un mandat
d?encaissement à la SCIC correspondant au montant de sa participation au projet. La contribution de personnes
publiques en ligne correspond à une commande. La coopérative s?engage à affecter cette contribution dans un
délai d?un mois (deux si aucun projet n?est identifié par le contributeur). La vente concerne « des tCO2eq permettant
de réduire ou séquestrer des émissions de GES sur le territoire ». Le porteur de projet confie quant à lui un mandat
à la SCIC prévoyant une contribution financière aux frais de service. Il dispose d?un crédit de la part de la SCIC,
non générateur d?intérêts. La SCIC verse les sommes recueillies sur son compte lorsque le projet atteint l?ensemble
des contributions recherchées selon les termes du contrat passé entre la SCIC et lui.
74 https://www.orias.fr/
PUBLIÉ
https://www.info-compensation-carbone.com/wp-content/uploads/2022/09/Brochure-INFOCC_2022_vfinale.pdf
https://www.orias.fr/
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 39/125
d'utilité sociale ») a été obtenu fin décembre 2022 par la coopérative carbone de La Rochelle, mais
ne change pas le statut de la participation des collectivités à la plateforme, car il s?agit d?une activité
de prestation de service.
S?agissant du statut d?intermédiaire en financement participatif, la mission rappelle que le
financement participatif constitue une forme alternative de financement aux termes de laquelle une
plateforme numérique ouverte au public rapproche des investisseurs, prêteurs ou donateurs
potentiels et des porteurs de projets à la recherche de financement. Selon le code monétaire et
financier, toute plateforme proposant de financer un projet doit être immatriculée au registre de
l'ORIAS en tant qu'intermédiaire en financement participatif (IFP). Relèvent du statut d?IFP les prêts
à titre gratuit, les dons (avec ou sans contrepartie) ainsi qui les crédits onéreux qui portent sur des
projets non-commerciaux75. En l?espèce, il ne s?agit ni de prêts, ni d?investissements, au sens usuel,
mais de flux liés à des paiements pour services rendus dès lors qu?est préservée la relation directe
entre le porteur de projet et le financeur.
2.3.3 Moyens
La gestation des dispositifs de compensation carbone locaux est longue, plusieurs années pour
chacune des démarches abouties ou en voie de l?être. Elle requiert engagement dans la durée,
expertise, moyens humaines et financiers.
A titre d?illustration, les moyens humains connus (hors réseaux d?experts ou autres) des fonds
locaux existants ou en projet sont récapitulés ci-après.
Coopérative carbone de La
Rochelle (SCIC)
Climat Local, de Toulouse
(SCIC)
Ville de Paris et Métropole du
Grand Paris (SCIC)
Le Havre Seine Métropole
(expérimentation)
Bordeaux Métropole
(opportunité)
1 DG, 2 cheffes de projet, 1
ingénieur carbone, 2
chargées de développement
de projets carbone, 1 chargée
de communication et de
projets numériques, 1
alternant Master Science pour
environnement (management
environnemental)
n.b. : Capital social de
686 800 ¤ au 31/12/2022
1 gérant, plus appui ponctuel
des associés (noyau de trois
associés, le gérant, un expert
climat (directeur école
nationale de météorologie) et
un chef d?entreprise)
n.b. : Capital social de 2 000¤
au 1/8/2023
1 DG, plus 3 personnes pour
le suivi financier et l?expertise
n.b. : Capital social de
1 154 200 ¤ au 1/8/2023
1 ETP plus partenariat avec
SCIC occitane existante
Climat Local
1 ETP préfiguration et
expérimentation avec
accompagnement de la
coopérative de La Rochelle
Figure 13 : Moyens humains dans divers fonds existants ou en projet (Source : mission)
L?équipe peut ainsi allier les compétences de chef de projet et/ou entrepreneur, expertise climat et
carbone, communication, numérique, gestion et finance.
Un constat unanime est le besoin de formation et d?appui en ingénierie (cf. aussi infra) sur des
sujets techniques complexes (compensation carbone et montages juridico-financiers, sans parler
des aides publiques). Il est également indispensable de susciter un réel engagement des élus et,
au-delà, du public pour constituer un partenariat large76.
Les modalités de financement du démarrage sont aussi à stabiliser. En effet si l?objectif annoncé
par les acteurs est l?équilibre des structures grâce aux commissions et à la rémunération de ses
services, celui-ci n?est atteignable qu?à l?issue d?une phase d?amorçage, pour créer le marché local,
qui nécessite des apports financiers pour couvrir les charges de fonctionnement des premières
années.
Par exemple, même pour la coopérative de La Rochelle, créée en décembre 2020 après que La
Rochelle Territoire Zéro Carbone fut en 2019 lauréat de l?appel à projets national ?Territoires
75 Source site ACPR-Banque de France
76 La Rochelle a notamment un engagement environnemental marqué et précurseur depuis un demi-siècle.
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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d?Innovation?, soutenue par des acteurs solides dont la Banque des territoires, et amplement dotée,
il reste encore des investissements (non aidés à ce jour) à réaliser sur l'outil numérique (gestion
de projet, gestion comptable, suivi contributeurs), alors que l?équilibre de fonctionnement est visé
en 2025.
La coopérative Climat Local, privée, a, elle, testé son dispositif pendant cinq ans avant sa création
en 2018. Son activité (environ 150 k¤ de CA, quelques milliers de tCO2eq77) serait à l?équilibre.
Cet engagement financier inhérent à la création d?une structure dédiée fait partie des éléments qui
poussent certaines collectivités à privilégier l?appui sur une entité existante. C?est à ce stade le cas
du Grand Albigeois ou de Toulouse et une hypothèse étudiée par la métropole de Bordeaux ou la
région Occitanie.
2.3.4 Échelle d?intervention
La question de l?échelle d?intervention du dispositif est souvent posée. Les trois niveaux de
collectivités territoriales sont théoriquement susceptibles de s?impliquer à des titres divers.
L?Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) apparaît adapté comme « échelon
le plus pertinent pour mettre en place un socle d?ingénierie mutualisée »78, et en raison du principe
de proximité pour la compensation carbone. Ces démarches sont, quant aux objectifs généraux,
convergentes avec les de contrats de relance et de transition écologique (CRTE79), conclus à des
échelles semblables.
Cependant, les 1 254 EPCI n?ont pas tous la taille critique, en particulier en-deçà? de 50 000
habitants (975 EPCI), pour disposer d?ingénierie de premier niveau satisfaisant, difficulté bien
connue des espaces ruraux. L?on observe que ce sont essentiellement des intercommunalités à
dominante urbaine, de taille importante, qui sont en première ligne. Dès lors, des regroupements
de ressources sont appropriés. Des groupements d?EPCI peuvent par exemple s?impliquer sur les
plans climat air énergie territoriaux (PCAET), cadre de la décarbonation au plan local. Ainsi, les
EPCI ou leurs groupements (pays ou PETR ? Pôle d?équilibre territorial et rural) sont les acteurs
au plus près des territoires (cf. PCAET et CRTE, même si la cohérence entre CRTE et PCAET
n?est pas toujours assurée).
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République
(NOTRe) a conforté les départements dans leurs missions de solidarités territoriales. L?espace
départemental est un niveau territorial pertinent d?intervention pour un appui efficace en termes
d?ingénierie technique de premier niveau. Mais en pratique les départements ne sont pas
aujourd?hui présents sur les questions de compensation carbone, leurs compétences propres en
matière d?environnement étant restreintes.
La région est compétente sur les transports (à fort impact climatique), la planification, et élabore
un schéma régional d?aménagement, de développement durable et d?égalité des territoires
(Sraddet), qui définit les grands équilibres environnementaux visés. Elle met en oeuvre l?essentiel
des politiques européennes de développement régional et une partie de la politique agricole
commune (PAC), dans le cadre du deuxième pilier.
77 Cf. https://www.climatlocal.com/entreprises/
78 Rapport « Le rôle du Cerema en matière d?appui aux collectivités territoriales » de l?IGA et l?IGEDD, juin 2021
(source : https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-
01_rapport-publie.pdf )
79 Les CRTE entre État et EPCI ou groupes d?EPCI ont été initiés le 20 novembre 2020 pour accompagner le
déploiement du plan de relance et faciliter la transition écologique. Actuellement environ 840 CRTE couvrent la
quasi-totalité du territoire. Cf. le « Bilan d?étape du déploiement des contrats de relance et de transition écologique
» de l?IGA, l?IGAS, l?IGEDD et l?IGF, décembre 2022 (source : https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-
etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo )
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/entreprises/
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo
https://www.vie-publique.fr/rapport/288590-bilan-d-etape-du-deploiement-des-contrats-relance-et-transition-ecolo
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
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La Région et les EPCI/pays sont donc les bons niveaux de mise en relation des acteurs locaux et
de gouvernance. L?articulation naturelle est le couple EPCI-Région, celle-ci étant plutôt dans une
fonction d?orientation, d?appui à l?émergence et de garantie technique.
En conséquence, et compte tenu des difficultés d?amorçage relevées au 2.3.3, un soutien à la mise
en place de dispositifs intercommunaux ? par défaut régionaux, ou avec un domaine d?action
similaire- peut être opportun.
La mise en place de tels dispositifs territoriaux à périmètre suffisamment large, en nombre limité
peut aussi permettre d?éviter une prolifération de compétiteurs, qui nuirait à la transparence du
marché. Une structuration de ces initiatives serait aussi souhaitable, à l?image de la Flame
(Fédération des agences locales de l?énergie et du climat -Alec) pour les Alec, notamment afin de
mutualiser ce qui peut l?être, tout en respectant les spécificités territoriales.
Au titre de cette structuration la première étape devrait être celle d?un suivi/ inventaire régulier et
systématique des initiatives des collectivités, qui pourrait être confié via la DGEC au Cerema qui a
déjà amorcé l?animation des collectivités (cf partie 3.2 infra).
2.4 Le rôle de l?État et ses opérateurs
Afin d?encourager et faciliter la mise en place de structures d?animation de compensation carbone
volontaire, l?État peut (cf. supra) appuyer la phase d?amorçage d?initiatives locales.
Cet appui est susceptible de se déployer sur deux champs :
- le champ financier, afin d?aider les CT à couvrir les dépenses de fonctionnement dans la
phase de conception, d?amorçage et de montée en charge des dispositifs ;
- le champ de l?ingénierie, technique (projets de compensation) et juridico-financière. Dans
la ligne des initiatives qu?il a prises en 2021 et 2023, le Cerema pourrait conserver un rôle
d?animateur, complémentaire du suivi des structures en cours et contribuant à la
mutualisation des outils notamment numériques développés par certaines.
Au niveau national, en ce qui concerne la labellisation, l?État joue son rôle central sur le LBC
(expertise, validation de méthodes et de quelques projets), mais les directions parties prenantes,
dont au premier chef la DGEC, n?ont pas vocation à intervenir de près dans les initiatives locales.
Il est en revanche certainement utile d?enrichir, ne serait-ce que grâce au partage d?information, la
capacité d?accompagnement de celles-ci par les services déconcentrés.
Il est attendu de l?État, selon les acteurs rencontrés, les actions suivantes : améliorer le LBC
(notamment sur la fiabilité des méthodes mais aussi leur simplification voire leur articulation au
sein d?un même projet, les co-bénéfices, etc.), accélérer la publication de méthodes80 adaptées
aux territoires, accompagner la montée en compétence, accélérer et simplifier la labellisation des
projets en local. Ce sont des chantiers dont la DGEC est naturellement le pilote.
Le coût de développement des méthodes du label Bas-Carbone est aussi considéré comme
excessif par certains acteurs, en temps, argent81 et expertise. Dès lors que la DGEC souhaite
rester dans une démarche « ascendante », une contribution financière au développement de
méthodes labellisées, adaptées aux besoins des territoires, peut accroître le portefeuille de
méthodes et l?appropriation du dispositif.
Le financement de méthodes par l?État serait en effet une réponse possible aux problèmes de coûts
80 Des ordres de grandeur évoqués à la mission sont plus de deux ans pour de nouvelles méthodes, plus d?un an
pour des révisions. Il semble aussi que l?usage apparent de publier les nouvelles méthodes par groupe de deux
retarde d?autant celles qui sont prêtes les premières.
81 Un ordre de grandeur évoqué à la mission est de plus de 100 k¤. Cela dépend de la méthode, bien sûr.
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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associés à leur développement par les acteurs locaux et peut asseoir leur fiabilité et la cohérence
entre elles (ce qui est aussi au bénéfice de tous), mais ne va pas nécessairement dans le sens de
la réactivité, de l?agilité et de la simplification. La mise en place d?un financement par l?État, par
exemple en mobilisant le fonds vert, au titre de l?appui à l?ingénierie et sur la ligne ouverte à cette
fin, permettrait d?accompagner des démarches locales pour la compensation carbone et pourrait
être de nature à consolider les initiatives engagées et en inciter de nouvelles. L?appui pérenne à
des emplois, parfois suggéré à la mission, ne lui paraît en revanche pas une hypothèse à retenir,
notamment pour éviter la multiplication des postes de chef de projet cofinancés par l?État.
[à la DGALN et la DGEC] Mettre en place un financement par
l?État, par exemple en mobilisant le fonds vert, au titre de l?appui à l?ingénierie
des démarches locales pour la compensation carbone, pourrait être un vecteur
de consolidation des dynamiques locales.
L?harmonisation des méthodes locales, leur mise en cohérence voire leur validation sont des
questions à traiter si l?on veut maintenir la crédibilité de la garantie qu?apporte aujourd?hui la sphère
publique auprès des financeurs potentiels. Les opérateurs de l?État transversaux (Cerema82 ,
Ademe) sont relativement désengagés, en dépit de leur présence régionale. Comme indiqué supra,
le Cerema a encore un rôle d?animation, potentiellement décroissant en l?état actuel de ses
orientations83 , mais qui demeure utile. L?Ademe privilégie la réduction des émissions à leur
compensation et ne compte pas s?investir significativement sur ce sujet. Mobiliser en tant que de
besoin ses compétences techniques demeure pertinent, d?autant qu?elle porte beaucoup d?actions
concourant à la mise en oeuvre de la SNBC.
Les opérateurs spécialisés (Inrae, ONF?) sont impliqués au niveau de l?expertise lors de la
labellisation des méthodes. Il est essentiel de bien valoriser leurs compétences scientifiques, y
compris pour assurer le suivi dans le temps des résultats atteints par les différents projets, grâce
aux enseignements de leurs programmes de recherche notamment.
L?intervention de l?État par ailleurs souhaitable, se superposera cependant au processus
« ascendant » local, spontané de développement des acteurs et méthodes de la « compensation
carbone », et paraît parfois contradictoire avec les demandes de réactivité et agilité. Elle doit donc
rester proportionnée.
Les labels locaux ambitionnent, pour leur part, de répondre aux attentes ciblées des CT avec des
méthodes agiles, mais leur articulation avec le LBC n?est pas systématiquement traitée aujourd?hui,
voire même il peut exister de forts recouvrements dans certains cas (cf. infra 3.2). L?État garant du
LBC doit veiller à cette articulation entre labels locaux et LBC ; il est attendu par certains acteurs
mais l?acceptabilité de son intervention sera fortement conditionnée à sa capacité à répondre aux
attentes d?améliorations et développements du LBC.
Parmi les modalités d?une intervention de l?État, certains acteurs suggèrent que celui-ci se
positionne sur la reconnaissance de la structure territoriale porteuse des fonds locaux, garantissant
82 Le rapport « Le rôle du Cerema en matière d?appui aux collectivités territoriales » de l?IGA et l?IGEDD de juin
2021 (source : https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-
01_rapport-publie.pdf ) appelle à « renforcer son activité au bénéfice des collectivité territoriales », dans le droit fil
de la création de l?ANCT en 2019 et de la nouvelle marque du Cerema « Climat et territoires de demain ».
83 Par exemple le « climat » en tant que tel n?est pas un secteur d?activité au Cerema (à la différence du secteur
« énergies renouvelables » par exemple), mais un domaine transversal à tous les secteurs d?activité, et aussi la
première orientation de son projet stratégique 2021-2023 (« le climat comme boussole de notre action »). Par son
COP (contrat d?objectifs et de performance) 2021-2024, le Cerema travaille à « agir résolument pour adapter les
territoires au changement climatique » et « positionner l?établissement à l?interface entre les politiques publiques
portées par l?Etat, les collectivités locales et leur ingénierie locale et le champ concurrentiel ».
PUBLIÉ
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012280/013725-01_rapport-publie.pdf
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ainsi sa qualité de tiers de confiance, plutôt qu?en alourdissant un processus local voulu plus agile.
[à la DGEC et au CGDD] Clarifier la commande de l?État à ses
différents opérateurs, notamment pour mieux connaître et accompagner les
démarches locales. Il pourrait à ce titre être demandé à la DGEC et au Cerema,
dans le cadre de leur protocole pluriannuel, de mettre en place une base de
données recensant les initiatives des CT, fonds carbone, méthodes et labels
locaux.
Enfin à différentes reprises il a été souligné auprès de la mission que si la dynamique ascendante
d?émergence des méthodes du LBC a permis son démarrage effectif, cette logique ne permettait
pas à l?État de proposer un cadre stratégique. C?est pourquoi la question d?une expression de l?État
sur les méthodes attendues, la couverture thématique recherchée, comme sur la facilitation de leur
émergence a été évoquée. Le financement de l?ingénierie et la recommandation 4 contribuent à
répondre à ces attentes.
PUBLIÉ
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3 Les leviers d?une éventuelle extension du dispositif
Les attendus de la lettre de mission portent sur la généralisation, la simplification et l?accélération
du processus de développement des fonds carbone locaux des collectivités territoriales, entre
autres à des fins d?appui et de contribution aux objectifs nationaux de réduction des émissions
nettes de GES.
Au terme de ses entretiens et analyses, la mission considère qu?au stade présent, le
développement de fonds de contributions carbones volontaires issues d?initiatives locales est un
moyen de conforter l?engagement des acteurs locaux et l?appropriation des démarches nécessaires,
alors même le LBC n?est pas, au rythme actuel et au vu des méthodes utilisées, un outil à lui seul
suffisant de massification de la compensation carbone volontaire, si tant est que cette massification
soit un objectif de l?État.
Cependant, malgré la modestie de ce constat, ces démarches restent utiles, et méritent d?être
consolidées, facilitant un déploiement progressif et mesuré.
3.1 Éviter le greenwashing par la robustesse et la rigueur des
méthodes
Une massification des dispositifs de contribution carbone volontaire, qu?il s?agisse du LBC ou des
fonds carbone locaux, requiert une fiabilisation de la mesure des réductions et de la séquestration
des tonnes de carbone certifiées. Les réductions sont aisément calculables mais déterminées à
partir de scénarios de référence discutables. Les séquestrations sont encore plus incertaines, leur
évaluation ex ante est sujette à hypothèses et doit être vérifiée. Soustraire les séquestrations des
réductions mélange des grandeurs de nature différente (quoique toutes deux comptées en
« tonnes de carbone ») et peut masquer des augmentations d?émissions (réelles) par des
promesses de séquestration hypothétiques, ce qui conduit à des allégations fausses. Comme vu
supra, la terminologie est sur le fond discutable : la « compensation » ne compense pas des
émissions.
Le label Bas-Carbone représente un peu plus de 2 MtCO2eq, les fonds carbone locaux, à ce jour
moins de 100 ktCO2eq. Massifier le dispositif, alors même que le potentiel semble limité, n?est
envisageable qu?en levant, ou à tout le moins en atténuant les fortes incertitudes existantes.
Les précautions de fiabilisation peuvent paraître faire perdre du temps. Mais une massification
sans fiabilité pourrait conduire à une perte durable de confiance et donc à un repli du marché.
Un sujet usuellement passé sous silence dans les démarches de « compensation », mais sensible,
est le caractère subsidiaire de la « compensation ». La démarche environnementale classique
« éviter réduire compenser » requiert d?éviter d?abord (sobriété), réduire ensuite les émissions liées
à des besoins qu?on ne peut éviter (efficacité), et compenser uniquement les émissions résiduelles
non réductibles. Mais la démarche de « compensation » volontaire se concentre sur ce dernier
volet, en principe terminal, sans vérification clairement exigée d?efforts de réduction significatifs
antérieurs à la demande de compensation.
Certaines structures conditionnent l?accès des financeurs aux fonds carbone à l?enclenchement
d?une démarche de diagnostic puis réduction de leurs émissions. Ainsi la coopérative de La
Rochelle demande-t-elle (selon la présentation faite à la mission) à toute entreprise souhaitant
financer un projet de compensation carbone de s?être, au préalable, engagée dans un diagnostic,
démarche que la coopérative peut elle-même accompagner.
La coopérative parisienne a demandé aux investisseurs souhaitant la rejoindre d?expliciter dans
PUBLIÉ
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leur dossier de candidatures leur démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et
les actions mises en place au titre de la réduction des émissions de GES.
En sus des recommandations 1 et 2 supra, afin de garantir que la compensation ne se substituera
pas à l?évitement et la réduction, la mission recommande aux autorités de labellisation de s?assurer
d?une réelle implication des acteurs, porteurs de projet et financeurs, dans une démarche
d?éviction/réduction pour leur donner accès aux labels.
[à la DGEC et aux collectivités engagées dans des fonds
carbone] Conditionner l?accès aux projets labellisés à la démonstration des
actions de réduction engagées par le financeur.
3.2 Une articulation gagnant-gagnant entre labels locaux et LBC
La prolifération des labels ne facilite pas la lisibilité des efforts accomplis. Elle sévit au niveau
mondial, avec un acteur dominant, mais contesté quant à la fiabilité des tonnes de carbone dites
évitées. L?UE a récemment mis en chantier un règlement, au même motif d?harmonisation et de
lisibilité. En France, on ne peut pas parler de prolifération, les labels alternatifs au LBC répertoriés
par la mission étant au nombre de deux. Ils sont complémentaires, au moins en partie, et répondent
à des besoins non encore couverts, soit en termes de thématiques (spécificités locales, urbaines
ou rurales) soit en termes de volumes (petits ou grands projets).
Une validation nationale des labels locaux pourrait leur donner une meilleure visibilité, acceptabilité
et reconnaissance, mais conduirait à un processus plus lourd. Les rapprocher du LBC pourrait
passer par l?intégration de méthodes locales dans ce dernier à l?occasion de révision et extension
de méthodes.
Comme vu supra le suivi systématique des initiatives locales tant en matière de fonds carbone que
de labels locaux est un préalable qui pourrait être mis en oeuvre par le Cerema. Il permettra
notamment de mieux apprécier les éventuels besoins de mise en cohérence entre le LBC et les
labels locaux.
3.3 La transparence : projets, financements, etc.
La transparence est un facteur important de construction de la confiance : les projets doivent être
décrits, les réductions ou séquestrations quantifiées, les financeurs présentés, et cela est plus ou
moins bien fait dans les dispositifs opérationnels existants comme le label Bas-Carbone, la SCIC
Climat Local de Toulouse et la Coopérative carbone de La Rochelle. Le prix de la tonne de carbone
n?est pas affiché systématiquement sur le site du LBC (les coûts ne sont même pas forcément
précisés, cela dépend des méthodes). Les rémunérations des acteurs (porteurs, intermédiaires)
ne sont en général pas documentées84.
Les masses financières en jeu allant croissant, il est souhaitable, sans porter atteinte au secret des
affaires, de conduire un travail méthodologique qui permette de préciser les équilibres
économiques du marché, au moins à l?échelle de chaque méthode.
3.4 Les additionnalités
La question de l?additionnalité est compliquée. Comme vu supra, elle recouvre au moins trois
84 Certaines études très détaillées sont cependant publiques, par exemple la synthèse fin décembre 2022 des
résultats à date du projet CarbonThink dans la région Grand est, en lien avec la méthode Grandes Cultures du LBC,
https://www.terrasolis.fr/carbonthink/diagnostics-carbone-synthese-des-resultats/
PUBLIÉ
https://www.terrasolis.fr/carbonthink/diagnostics-carbone-synthese-des-resultats/
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aspects : additionnalité climatique, juridique et économique.
L?additionnalité climatique est simplement une démonstration de l?efficacité de la méthode, et
renvoie à sa fiabilité. L?additionnalité renvoie aussi au caractère volontaire, non contraint
juridiquement, de la démarche. L?additionnalité économique, enfin, vise à déclencher des actions
mais sans les soutenir excessivement, ce qui est un exercice difficile, pour diverses raisons :
incertitudes sur le seuil optimal du reste à charge pour le porteur de projet, asymétrie d?information
sur les coûts réels, volonté affichée de certains acteurs d?avoir des compléments de financement
cumulables sans contrainte, etc.
Deux secteurs sont particulièrement concernés par l?additionnalité économique et demandent la
possibilité de cumuls du dispositif LBC et d?autres sources pérennes de financement :
- le secteur de la forêt qui nécessite un socle de financement public pour garantir son
renouvellement et remédier aux fragilités de la filière ;
- le secteur agricole qui fait l?objet d?aides au sein de la PAC, ce qui pose la question du
cumul du LBC avec les mesures MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques).
Cette approche doit prendre en considération le fait que des apports de financeurs privés ne sont
pas des aides au regard du droit communautaire.
Pour autant, il faut éviter de créer un éventuel effet d?aubaine, certaines méthodes LBC tentant de
le parer par un rabais en cas de cumul de financements.
3.5 Redondance et complémentarité avec d?autres dispositifs de
financement État
Les financements peuvent, via les acteurs, bénéficier à des projets, des méthodes, des dispositifs
de compensation carbone (plateforme, fonds, etc.). La diversité des modes d?intervention de l?État,
constatée en ce domaine conduit les porteurs de projet à choisir, dans la meilleure des hypothèses,
la source optimale, mais parfois, à l?inverse, complique le choix entre les opportunités offertes. Le
cas de La Rochelle montre bien comment un appel d?offre national qui n?était pas ciblé sur les
compensations carbone fut déterminant pour l?émergence du projet (cf. Annexe 9). Il convient donc
de conserver une vision relativement souple, plutôt que spécialiser les circuits, tout en permettant
aux préfets et à leurs services d?avoir un accès aisé à l?arsenal disponible.
Les contributions volontaires peuvent financer des projets qui par ailleurs sont éligibles à des aides
et financements publics, parfois plus généreux et/ou moins compliqués d?utilisation que la
labellisation, notamment celle du LBC, rigoureux mais exigeant (cf. concurrence entre France
Relance et LBC, par exemple pour la forêt). La redondance n?est pas forcément une fatalité, et le
recours à plusieurs financements (pourvu qu?il soit tracé correctement) n?est pas à exclure afin de
boucler le modèle économique, mais ne doit pas créer une charge administrative excessivement
lourde, pour les acteurs, surtout les plus fragiles ni conduire à des effets d?aubaine par des cumuls
de financements excédant le coût total des projets. Dans le cas du LBC, le cumul de financement
peut motiver des rabais, ce qui est une solution raisonnable.
PUBLIÉ
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3.6 Les acteurs, les aspects économiques et leur régulation
3.6.1 Acteurs
Les acteurs principaux sont les financeurs (contributeurs volontaires) et les porteurs de projet. Ces
derniers peuvent être aidés en matière de conception, ingénierie, calcul carbone, calcul
économique, communication, etc.
La fiabilité des réalisations et les processus de labellisation requièrent vérification, audits et
contrôles, effectués par des acteurs compétents et habilités.
Enfin la mise en relation des porteurs de projets et financeurs repose le plus souvent sur des
intermédiaires divers : agrégateurs, plateformes d?intermédiation, etc.
Du point de vue de l?État, l?accompagnement des porteurs de projets est sans doute la première
priorité. Il importe également de veiller à la qualité, et notamment à la légèreté, des dispositifs
d?intermédiation, pour éviter qu?ils ne consomment trop de temps, d?énergie et de financements.
C?est là à coup sûr un des critères de jugement des dispositifs locaux d?accompagnement.
3.6.2 Aspects économiques
Les aspects économiques sont divers.
Comme vu supra en 2, la mise en place de fonds carbone est coûteuse. En pratique, seuls des
acteurs à trésorerie solide peuvent se lancer, ou alors à activité modérée. Le développement d?un
projet est aussi jugé coûteux en temps, ressource et expertise, y compris lors du processus de
labellisation. Les prix de la tonne de carbone sont élevés, mais la part financée par les contributeurs
volontaires, plafonnée par certaines méthodes, est parfois jugée par des porteurs de projet
potentiels ou leurs organisations insuffisante pour déclencher le passage à l?acte. Par ailleurs, les
frais de gestion peuvent être proportionnellement importants pour des projets de petite taille, qui
ne sont pas systématiquement encouragés par certaines méthodes du LBC.
Le prix élevé de la tonne de carbone ne bénéficie pas toujours en grande majorité au porteur de
projet, comme on pourrait pourtant l?attendre. Des taux de rémunération d?intermédiation proches
de 50 %, déraisonnables, ont été observés et des recommandations ont été formulées visant à les
plafonner à 25 ou 30 %. Une communication adaptée, mettant en valeur les démarches les plus
transparentes, est de nature à de réduire les comportements parasitiques ou abusifs en la matière.
La transparence en la matière n?est pas toujours assurée. De fait, elle n?est pas juridiquement
requise à ce jour, mais pourrait être encouragée par la prise en compte d?un bonus.
[à la DGEC] Afin d?éviter les effets d?aubaine pour les
intermédiaires au détriment des porteurs de projet, le label Bas Carbone pourrait
recommander la transparence sur les acteurs, y compris les intermédiaires, et
leurs rémunérations. Les projets rendant public le partage de valeur entre tous
les acteurs d?une transaction de compensation carbone volontaire devraient
bénéficier d?un bonus.
PUBLIÉ
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3.7 Les modalités alternatives de financement
Dans un contexte où les certificats carbone sont alloués à des projets qui ne déboucheraient pas
sans financement spécifique, avec en général un reste à financer à charge du porteur de projet, il
n?est pas surprenant que des sources alternatives ou complémentaires soient recherchées afin
d?alléger ce reste à financer. En fin de compte, c?est l?intérêt du porteur de projet qui prime ; si le
cumul de contributions est interdit et si un dispositif est plus favorable qu?un autre, le plus généreux
sera préféré85. Si le cumul est permis, c?est en général à condition que soit démontrée l?existence
d?un reste à charge minimal.
Une illustration de ce comportement peut être trouvée pour les projets sylvicoles, pour lesquels co-
existent deux dispositifs : le dispositif LBC et le guichet France 2030, ce dernier permettant
d?atteindre un taux de 80 % d?aides publiques, ce qui explique qu?il soit privilégié presque
systématiquement.
[aux gestionnaires des dispositifs d?aides ] Laisser ouverte la
possibilité de cumul entre dispositifs d?aides, dans la limite de 80 % du coût des
projets.
Les développements ci-dessous examinent des modalités alternatives ou complémentaires pour
financer les projets susceptibles de stocker du carbone.
3.7.1 Coopérations territoriales, contrats de réciprocité
Les contrats de réciprocité 86 sont explicitement cités dans la lettre de mission comme une
possibilité inspirante de coopération territoriale, offrant à un territoire urbain la faculté de financer
de manière volontaire des services environnementaux (y compris séquestration ou réduction
d?émission) fournis par des territoires ruraux proches.
Ce dispositif souple et évolutif, outil d?accompagnement de porteurs de projets, est utilisé
aujourd?hui de façon à la fois diffuse et diverse. À ce jour, la mission n?a pas connaissance d?actions
déployées par ce biais autour des compensations carbone. Rien ne s?oppose à ce que la
quantification des réductions d?émission ou de la séquestration soit inscrite dans ces contrats de
gré à gré, ce qui serait indispensable en cas d?objectif partagé de compensation.
Le marché carbone volontaire ayant vocation à mobiliser prioritairement des acteurs privés, ces
contrats envisagés entre CT n?apparaissent pas cependant à première vue les mieux adaptés à un
dispositif de type fonds carbone local, sauf à offrir un périmètre large à une démarche issue d?une
entité à dominante urbaine.
La question du périmètre du fonds lui-même ou de la structure qui l?anime est en revanche
essentielle pour permettre aux acteurs des territoires très urbanisés d?avoir accès à des projets de
séquestration carbone principalement à l?oeuvre dans les territoires ruraux. L?exemple de la
85 Une note de la profession agricole au MTECT en date de juillet 2023 envisage même l?option, pour un agriculteur,
de choisir la plus avantageuse des versions successives d?une même méthode LBC au moment de l?audit,
indépendamment de la version valide à la date de labellisation du projet.
86 Initiés par le comité interministériel aux ruralités du 13 mars 2015, les « contrats de réciprocité ville-campagne
sont une forme innovante et souple de contractualisation « horizontale ». Ils doivent favoriser les partenariats d?égal
à égal entre ville et campagne dans des domaines comme les circuits courts, la télémédecine, l?enseignement à
distance, le traitement et la valorisation des déchets, etc.
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
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coopérative rochelaise, qui rayonne bien au-delà du ressort de la communauté d?agglomération,
l?illustre bien.
Il est légitime d?encourager le développement de démarches à des échelles associant des zones
urbaines et des espaces ruraux.
3.7.2 Politique agricole commune, primes de filière
Selon la profession agricole (cf. supra), il existe un certain flou sur la possibilité pour un agriculteur
de cumuler les différents dispositifs de financement crédits carbone avec les primes filières et aides
publiques, en particulier dans le cadre de la PAC. Le blocage partiel ainsi perçu est lié à la règle
de l?absence de double compte (selon la profession difficilement compatible avec des exigences
de rapportage de l?empreinte carbone sur l?intégralité de la chaîne de valeur -scope 1 à 387), qui
semble néanmoins incontournable en principe. De fait, le LBC s?attache aux émissions et non aux
empreintes.
Une comptabilité permettant aux agriculteurs de tenir compte de réductions d?émissions aval se
ferait au détriment d?acteurs aval, et serait plus complexe.
Les MAEC mobilisées dans le cadre de la PAC présentent des similitudes avec les paiements pour
services environnementaux (PSE) (cf. infra). Dans certaines régions (Normandie, Hauts-de France,
Centre Val de Loire) est autorisé le cumul entre financements LBC et MAEC, dans d?autres
(Nouvelle Aquitaine) ce n?est pas possible. Ce cumul est explicitement envisagé dans certaines
méthodes (intrants agricoles), et donne lieu à un rabais. Il pourrait faciliter la valorisation
opérationnelle des très nombreux diagnostics carbone financés par l?État et les régions.
Au regard des incertitudes que ces situations génèrent, il serait souhaitable que les conditions
d?articulation entre les mesures de la PAC et la mobilisation des projets de compensation carbone
soient précisées par le ministère de l?agriculture.
3.7.3 Paiements pour services environnementaux
La compensation carbone volontaire est assimilable à un PSE88, comme vu supra.
Les PSE ne sont donc pas une modalité différente des crédits carbone mais ces derniers sont une
déclinaison de PSE.
A cet égard le rapport cité en note 88 recommande de les assimiler à des revenus forestiers
relevant des bénéfices agricoles (plutôt que de la rémunération de prestation de service) et éligibles
aux dispositions de l?article 76 du Code Général des Impôts.
Ce même rapport recommande également de développer des PSE biodiversité-sols selon des
modalités inspirées du LBC. Comme vu précédemment une telle orientation soulève très vite la
question des co-bénéfices réciproques, co-bénéfices biodiversité dans le cadre du LBC ou co-
bénéfices carbone dans le cadre des PSE biodiversité.
La mission souligne l?impérieuse nécessité d?un travail conjoint de la DGEC et de la DGALN afin
d?éviter une organisation en silo qui verrait la juxtaposition de dispositifs spécifiques pilotés par
chaque administration, dispositifs qui pourraient soutenir des projets maximisant un résultat dans
87 Scope 1 correspond aux émissions directes, 2 aux émissions indirectes liées à l?énergie utilisée lors de la
production, 3 aux autres émissions indirectes (notamment achat de marchandise et services).
88 Mis en place en 2018 par le Ministère de la transition écologique et les Agences de l?eau, ce dispositif d'aides
rémunère les services environnementaux rendus par les agriculteurs et incite à la performance environnementale
des systèmes d?exploitation agricole. Cf. https://pse-environnement.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif . Cf.
aussi rapport Igedd CGAAER de mai 2023 « les paiements pour services environnementaux forestiers »
PUBLIÉ
https://pse-environnement.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif
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un champ et malheureusement négatifs sur l?autre.
A titre illustratif de certaines marges de progrès possibles, la mission a noté qu?aucune réflexion
commune n?est engagée sur les liens paysage- carbone dans les travaux sur le label Grand Site
de France. La labellisation Écoquartiers ville durable est en lien avec la méthode arbre en ville du
LBC, or la DGALN n?est consultée qu?une fois la méthode écrite. La DGALN porte en lien avec le
CGDD (commissariat général au développement durable) les PSE sur le maintien des haies en
s?appuyant sur l?AFAC-Agroforesteries89. Elle se confronte selon ses propres termes à la méthode
haies portée par la CRA (chambre régionale d?agriculture) Pays de Loire, considérant l?entrée
climat comme insuffisante au regard de la biodiversité. La coexistence de deux dispositifs nuit à la
lisibilité. De même, le Plan Eau prévoit des PSE zones humides et des PSE forestiers : la
nécessaire articulation avec le LBC devra être travaillée ensemble par les directions.
La mission a par ailleurs noté que le CGDD avait lancé une évaluation des PSE auprès des
agences de l?eau, dont le résultat est attendu en octobre 2023 et qui pourra utilement alimenter
ces travaux communs.
Les entreprises financeurs potentiels de ces PSE inscrivent d?ailleurs ces financements dans leur
RSE et prennent donc en compte tant la question carbone que celle de la biodiversité et plus
largement l?ensemble des ODD.
La mission recommande un travail conjoint de la DGEC et de la
DGALN afin d?éviter la juxtaposition de dispositifs spécifiques de type paiements
pour services environnementaux pilotés par chaque administration.
3.7.4 Certificats d?économie d?énergie
Les certificats d?économie d?énergie 90 ont pour l?énergie un rôle similaire à celui d?une
compensation carbone, avec la différence que les CEE sont financés par les obligés. En revanche,
la question de la coexistence de financement entre CEE et compensation volontaire est
directement traitée dans certaines méthodes relevant du LBC, par le biais de rabais ou d?exclusions.
Il est rappelé que, juridiquement, ces certificats ne sont pas des aides publiques. Leur cumul
éventuel avec l?achat de crédits carbone renvoie essentiellement à la nécessité d?éviter des
surfinancements, et donc à la transparence des coûts. Il importe donc, lors de l?approbation des
méthodes, de veiller à la façon dont ils sont pris en compte.
3.7.5 Mécénat
Le mécénat, alternative possible à la contribution carbone volontaire, induit de facto un financement
public automatique lorsque le bénéficiaire est éligible 91 , en raison des allègements fiscaux
88 Association Française des Arbres Champêtres Agroforesteries
90 Cf. par exemple https://www.ecologie.gouv.fr/dispositif-des-certificats-deconomies-denergie
91 Le bénéficiaire doit être un organisme sans but lucratif pour l'exercice d'activités présentant un intérêt général
(dont organismes d'intérêt général concourant à la défense de l'environnement naturel, fondations ou associations
reconnues d'utilité publique, sociétés ou organismes publics ou privés agréés par le ministère chargé du budget,
communes ou syndicats de gestion forestière dans le cadre d?une activité d?intérêt général concourant à la défense
de l?environnement naturel)
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/dispositif-des-certificats-deconomies-denergie
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
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correspondants92. Il serait d?autant plus pertinent, donc, d?évaluer la place qu?il occupe.
De plus il met l?accent sur la contribution monétaire plus que sur la contribution à la décarbonation,
et la communication peut prendre le pas sur l?efficacité. Mais il est également choisi par certains
acteurs pour se protéger de tout risque d?accusation de greenwashing dans la mesure où leur
communication ne portera pas sur les tonnes de carbone évitées ou stockées.
Mécénat et labellisation peuvent être utilisés par les mêmes acteurs, comme le montre l?exemple
du fonds de dotation Plantons pour l?Avenir, lié à Alliance Forêt Bois93.
Compte tenu de l?orientation actuelle du LBC vers des projets de stockage rapide de carbone et
de production, le mécénat est perçu par certains acteurs (forêt) comme une option de financement
de projets « premium », coûteux car difficiles (terrain montagneux, végétation concurrente, etc?).
Il serait intéressant de mettre en place un suivi des engagements au titre du mécénat, en matière
de compensation carbone.
92 Réduction de l?impôt sur les sociétés, égal à 60 % de la somme versée, plafonné à 5 % du chiffre d?affaire pour
un CA supérieur à 2 M¤ et 20 k¤ pour un CA inférieur ; pour les particuliers, réduction de l?impôt sur le revenu égale
à 66 % de la somme versée dans la limite de 20 % du revenu imposable, avec possibilité de reporter l?excédent sur
les cinq exercices suivants
93 qui par ailleurs utilise le LBC pour des opérations de reboisement par résineux ou peupliers après coupe rase.
PUBLIÉ
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Conclusion
La prochaine stratégie nationale bas-carbone fixera le nouveau cadre que se donne notre pays
pour atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050. Chacun mesure aujourd?hui tant l?importance
de l?enjeu que celle des transformations de nos modèles de production et de consommation que
cela implique. Dans cette perspective, la compensation des émissions de carbone est un vecteur
de changement, qui ne doit pas occulter la priorité accordée aux réductions d?émissions.
Pour autant, les démarches locales s?inscrivant dans cette approche ont le mérite d?illustrer le fait
que nous sommes face à une responsabilité partagée, qui nous invite au surplus à être attentif plus
encore à l?équilibre écologique global. Au-delà des tonnes de carbone évitées, dont le volume est
faible au regard des objectifs nationaux, leurs vertus pédagogiques sont donc tout à fait
intéressantes. Cela suffirait à soi seul pour que l?État veille à l?articulation optimale entre les outils
qu?il met en place et les initiatives des collectivités territoriales.
Le cadre général existe et ne justifie pas de bouleversement. Il s?agit bien plutôt d?ajuster les outils
actuels, dans une logique de coordination renforcée et de transparence accrue, pour accompagner
des dynamiques réelles, mais qui restent souvent dispersées,
François Philizot
Sophie Mougard
Jean-Michel Nataf
Inspecteur général de
l'administration
Ingénieure générale des
ponts, des eaux et des forêts
Ingénieur général des ponts,
des eaux et des forêts
PUBLIÉ
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Annexes
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Annexe 1. Lettre de mission
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
BIDGRAIN Théodore
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur adjoint de cabinet 26/5/2023
THIERY
Mickaël
Direction Générale de l'Energie et du
Climat, Service climat et efficacité
énergétique
Chef du département de lutte
contre l'effet de serre
SCEE/DLCES
8/6/2023
JOUBIN Maguelonne
Direction Générale de l'Energie et du
Climat, Service climat et efficacité
énergétique
Chargée de mission
DGEC/SCEE/DLCES/PCA
8/6/2023
BOURRON Stanislas
Agence nationale de la cohésion des
territoires ANCT
Directeur général 13/6/2023
GUTTON Jérôme
Agence nationale de la cohésion des
territoires
Directeur général délégué 13/6/2023
JIGUET Judith
Direction Générale de l'Aménagement,
du Logement et de la Nature
Directrice de projet restauration,
renaturation, compensation
14/6/2023
LENDI RAMIREZ Fanny
Direction Générale de l'Aménagement,
du Logement et de la Nature
Adjointe au chef de bureau,
Sous-direction territoires et
usagers, Mission dialogue
territorial et impact
14/6/2023
DARSES Ophélie CGDD
Chargée de mission auprès du
chef de Service de l'économie
verte et solidaire
14/6/2023
ASENSIO Timothée DGALN
Conseiller au cabinet DGALN en
charge du suivi parlementaire &
associations élus locaux
14/6/2023
MARTINEZ Nathalie Ademe
Spécialiste fond Carbone, pôle
« trajectoires bas carbone »
16/6/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 58/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
LEFEBVRE Hervé Ademe
Chef de pôle « trajectoires bas
carbone »
16/6/2023
KARLESKIND Simon
Ministère de la transition écologique et
de la cohésion des territoires
Conseiller territorialisation de la
transition écologique et
innovation
19/6/2023
BONNET François Ministère de la transition écologique Délégué ministériel forêt bois 21/6/2023
BERTEAUD Pascal Cerema Directeur général 21/6/2023
LASSERRE Virginie Cerema
Directrice de Projets Bas-
Carbone et Adaptation au
Changement Climatique
21/6/2023
MAESTRACCI Sylvain
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Directeur de cabinet adjoint 22/6/2023
De REDON Louis
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Conseiller ressources naturelles,
biodiversité et forêt-bois
22/6/2023
De MALLEVILLE Olivia Régions de France
Chargée des questions
environnementales
22/6/2023
SARTON du JONCHAY Paul Régions Grand Est
Directeur adjoint, Direction
Énergies, Climat et Économie ,
Circulaire
22/6/2023
BIDARD Luc Région Occitanie
Responsable de Mission, Pacte
Vert et Changement Climatique,
Direction générale des services
22/6/2023
GRANDMOUGIN Benoît Régions Grand est
Directeur, Direction de l?Eau, de
la Biodiversité et du Climat
22/6/2023
BOULAY Floriane Intercommunalités de France Déléguée générale 23/6/2023
CEBILLE Orianne Intercommunalités de France
Chargée de mission
environnement
23/6/2023
CONTREPOIS Anaelle Intercommunalités de France
Conseillère environnement
déchet éco circulaire et
agriculture
23/6/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 59/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
COREAU Audrey
Commissariat général au développement
durable
Cheffe de service, Service de
l'économie verte et solidaire
28/6/2023
HARDELIN Julien CGDD Chef du bureau biodiversité 28/6/2023
ROUSSET Olivier Office National des Forêts Directeur général adjoint 28/6/2023
DELEUZE Christine Office National des Forêts En charge des questions carbone 28/6/2023
RIOU Guillaume Région Nouvelle Aquitaine Vice -Président 28/6/2023
POUPARD François Région Nouvelle Aquitaine Directeur général des service 28/6/2023
GUST Marion Région Nouvelle Aquitaine
Directrice générale adjointe des
services
28/6/2023
CHASSAING Béatrice Région Nouvelle-Aquitaine
Directrice de l'Energie et du
Climat
Pôle Développement
Economique et Environnemental
BELLASSEN Valentin
Institut national de la recherche pour
l?agriculture, l?alimentation et
l?environnement
Senior researcher 28/6/2023
FERY Pierre Banque des Territoires
Direction innovation et
opérations, direction de
l?investissement
29/6/2023
CHAUVE Antoine Banque des Territoires
Chargé d'investissements en
environnement, biodiversité et
crédit carbone
29/6/2023
BONNAUD-JOUIN Isabelle Banque des Territoires
Responsable du pôle Entreprises
Publiques Locales
29/6/2023
BRUNOT Stéphane
Direction générale des collectivités
locales
Directeur général adjoint 29/6/2023
ROBINET François
Direction générale des collectivités
locales
Adjoint au chef du bureau des
interventions économiques,
Sous-Direction des Finances
29/6/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 60/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
Locales et de l'Action
Economique
SOLA Melvin
Direction générale des collectivités
locales
Rédacteur au bureau des
interventions économiques
29/6/2023
BOUVATIER Sébastien
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises, bureau en charge du
changement climatique
30/6/2023
LEGUIEL Marion
Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises, bureau en charge du
changement climatique
30/6/2023
VILLETTE Marie Ville de Paris
Secrétaire Générale de la Ville de
Paris
30/6/2023
CROQUETTE François Ville de Paris
Directeur de la Transition
Écologique et du Climat
30/6/2023
RONDEAU Guillaume PME Ilao (PME contributrice de la SCIC)
Responsable activités thermique
et énergétique
4/7/2023
BASSELIER Nicolas Préfecture de la Charente Maritime Préfet 4/7/2023
CAYRON Emmanuel Préfecture de la Charente Maritime Secrétaire général 4/7/2023
HAUTIER Thierry
CCI Charente Maritime, Société
Atlantech
Président 4/7/2023
FORFAIT Simon Préfecture de Charente Maritime Stagiaire INSP 4/7/2023
ROSTAING Anne Coopérative carbone La Rochelle Directrice générale 4/7/2023
Du HAMEL Louis
Crédit agricole mutuel de Charente-
Maritime et Deux-Sèvres
Directeur des entreprises et du
numérique
4/7/2023
CHAPTAL de CHANTELOUP Bruno
Banque des territoires, Charente
Maritime
Directeur territorial 4/7/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 61/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
LECLERC Frédéric
Office public de l?habitat de
l?agglomération de La Rochelle
Directeur général 4/7/2023
MARMOTTAN Aude
Office public de l?habitat de
l?agglomération de La Rochelle
Cheffe de projet transverse 4/7/2023
VERMERSCH Jean-Michel
Sociétaire de la Coopérative Carbone La
Rochelle
Citoyen porteur de projet 4/7/2023
PASTUREAU Geoffrey Agglomération de la Rochelle
Chargé de développement de la
démarche LRTZC
4/7/2023
PHILIPPONNEAU Christophe TIPEE Directeur général 4/7/2023
GUEY
Raphaëlle PMIE Atlantech
Cheffe de projet Energie &
Innovation ? Chargée d?animation
PMIE Atlantech
4/7/2023
FOUNTAINE Jean-François Agglomération de la Rochelle
Maire, président de la
communauté d?agglomération
5/7/2023
BLANCHARD Gérard Agglomération de la Rochelle
Vice-président de la communauté
d'agglomération en charge de la
stratégie bas carbone
5/7/2023
LEGUET Benoît I4CE Directeur 7/7/2023
TRONQUET Clothilde I4CE
Cheffe de projet ? Certification
carbone
7/7/2023
PERRUSSEL Joffrey France Urbaine
Communauté d'agglomération de
La Rochelle
10/7/2023
DOUBLET Florent France Urbaine Métropole du Grand Paris 10/7/2023
BORDIER Cécile France Urbaine Ville de Paris 10/7/2023
SCHAUSI Laurence France Urbaine Le Mans Métropole 10/7/2023
MOUSSARD
Stéphanie France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
HENOCQUE Tanguy France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 62/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
AUBOURG Lise France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
BRIAND Mélanie France Urbaine Le Havre Seine Métropole 10/7/2023
PINA Corinne France Urbaine Métropole Aix-Marseille Provence 10/7/2023
BEREL Marine France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
GAGLIARDI Belén France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
AMMENDOLEA Maxime France Urbaine Eurométropole de Strasbourg 10/7/2023
FIEMS François France Urbaine Métropole Européenne de Lille 10/7/2023
PATILLET Laetitia France Urbaine Bordeaux Métropole 10/7/2023
LAVAUD Julien Climat Local Associé gérant 11/7/2023
CHASSARD Simon
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur de cabinet 11/7/2023
BIDGRAIN Théodore
Ministère des collectivités territoriales et
de la ruralité
Directeur adjoint de cabinet 11/7/2023
ALLAIN François
École nationale des Ponts et chaussées
(ENPC), Laboratoire Techniques,
Territoires et Sociétés (LATTS)
Doctorant École des Ponts /
ADEME
12/7/2023
COUTARD Olivier
CNRS - Laboratoire Techniques,
Territoires et Sociétés (LATTS)
Chercheur CNRS-LATTS
Université Paris-Est
12/7/2023
BOULET Philippe
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Directeur général adjoint 13/7/2023
SANDIANI Sam
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Responsable pilotage stratégique 13/7/2023
ARMENGAUD Marie Luce
Préfiguration Agence de Développement
et des Transitions, Aire Urbaine de
Montpellier
Développement international 13/7/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 63/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
POYER Luc
France Nouvelle Energie, Projet
Contadour
Mandataire 13/7/2023
MARTINEZ Gilles Avive-Energie, Projet Contadour
Ingénieur forestier, pilote du
projet
13/7/2023
MOINARD Celia DGALN/DHUP/AD5 Adjointe au chef de bureau 13/7/2023
LANCIEN Yann DGALN/DHUP/AD4 Chargé de mission 13/7/2023
CHARIEAU Corentin DGALN/DHUP/AD5 Chargé de mission 13/7/2023
BEREL Maud DGALN/DEB/CASP-PP Chargée de mission 13/7/2023
ALBOUY Delphine DGALN/DEB/CASP-PP Cheffe de la mission 13/7/2023
DROUY Florence DGALN/DHUP/AD4 Cheffe de bureau 13/7/2023
WERMELINGER Éléa DGALN/DHUP/QV1 Cheffe de bureau 13/7/2023
HAJJAR Joseph
Secrétariat général à la planification
écologique
Directeur du programme climat 31/8/2023
PUGNERE Valentin
Secrétariat général à la planification
écologique
Analyste Pôle territorialisation 31/08/2023
CUMENGE Gabriel Direction Générale du Trésor
Sous-directeur des banques et
des financements d'intérêt
général
31/8/2023
AYACHE Mikhaël Direction Générale du Trésor
Chef du bureau du financement
du logement et d'activités
d'intérêt général
31/8/2023
THOINET Mélanie Direction générale du trésor 31/8/2023
ESCANDE-VILBOIS Sylvie DGALN/MP Chef de la mission performance 01/09/2023
ROBINET Thomas
Forestière CDC, direction des solutions
fondées sur la forêt
Chargé de mission 8/9/2023
De COINCY Cécile
Forestière CDC : direction des solutions
fondées sur la forêt
Directrice 8/9/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 64/125
Nom Prénom Organisme Fonction Date de rencontre
DEZA Antoine
Forestière CDC : direction des solutions
fondées sur la forêt
Chargé de mission 8/9/2023
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 65/125
Annexe 3. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Appel à projets
AB Agriculture biologique
ACCLENA Association Carbone Climat environnement
Nouvelle Aquitaine
ACTEE Action des collectivités territoriales pour l?efficacité
énergétique
ACV Analyse de cycle de vie
AdCF Assemblée des Communautés de France,
désormais?Intercommunalités de France
ADEME Agence de la transition écologique
AFAHC Association française des arbres et des haies
champêtres
AFAC Association Française des Arbres Champêtres
AG Assemblée générale
ALEC Agence locale de l?énergie et du climat
AMI Appel à manifestation d?intérêt
AMO Assistance à maîtrise d?ouvrage
AMP Aix Marseille Métropole
ANCT Agence nationale de la cohésion des territoires
AREC Agence régionale énergie climat
ARTB Association Recherche Technique Betteravière
ARTE Agence régionale de la transition écologique
BBC, BBCA Bâtiment bas carbone
BdT Banque des territoires
BEGES Bilan d'émissions de gaz à effet de serre
CCB Climate, community and biodiversity
CCNUCC Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques
CA Conseil d?administration
CCI Chambre de commerce et d?industrie
CCP Code de la commande publique
CCS Carbon capture and storage
CDC Caisse de dépôts et consignations
CDV Cycle de vie
CEE Certificat d?économies d?énergie
CER Certified Emission Reduction (cf. URCE)
CEREMA Centre d'études et d'expertise sur les risques,
l'environnement, la mobilité et l'aménagement
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 66/125
Acronyme Signification
CGAAER Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture
et des espaces ruraux
CGDD Commissariat général au développement durable
CGCT Code général des collectivités territoriales
CGU Conditions générales d?utilisation
CGV Conditions générales de vente
CL Collectivité locale
CNPF Centre national de la propriété forestière
CNRS Centre national de la recherche scientifique
COP Conference of parties
COPIL Comité de pilotage
CORSIA Carbon Offsetting and Reduction Scheme for
International Aviation
CRA Chambre régionale d?agriculture
CRREF Coupes rases et renouvellement des peuplements
forestier en contexte de changement climatique
CRTE Contrat de relance et de transition écologique
CS Conseil de surveillance
CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment
CT Collectivité territoriale
CTE Contrat de transition écologique
CTIFL Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et
Légumes
DDT Direction départementale des territoires
DDTM Direction départementale des territoires et de la
mer
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DED Données environnementales par défaut
DETR Dotation d?équipement aux territoires ruraux
DG Directeur général
DGALN Direction générale de l?aménagement, du
logement et de la nature
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DGPE Direction générale de la performance des
entreprises
DGT Direction générale du trésor
DHUP Direction de l?habitat, de l?urbanisme et des
paysages
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de
l?agriculture et de la forêt
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 67/125
Acronyme Signification
DREAL Direction régionale de l?environnement, de
l?aménagement et du logement
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
ECOFOR Écosystèmes forestiers
EDF Électricité de France
ENPC École nationale des ponts et chaussées
EnR Énergie renouvelable
EPCI Établissement public de coopération
intercommunale
EPIC Établissement public industriel et commercial
ERU Emission reduction unit (cf. URE)
ESUS Entreprise solidaire d?utilité sociale
ETP Équivalent temps plein
ETS Emissions trading system (cf. SEQE)
EU-ETS European union emissions trading system
FCPF Forest carbon partnership facility
FDES Fiche de déclaration environnementale et sanitaire
FEADER Fonds européen agricole pour le développement
rural
FEDER Fonds européen de développement régional
FLAME Fédération des agences locales de l?énergie et du
climat
FNE France Nature Environnement
FSC Forest Stewardship Council
GCF Groupe coopération forestière
GES Gaz à effet de serre
GHG Greenhouse gas (cf. GES)
GIE Groupement d?intérêt économique
GIEC Groupe d?experts intergouvernemental sur
l?évolution du climat
GIP Groupement d?intérêt public
GPI Grand plan d?investissements
GST Groupe scientifique et technique
HCC Haut conseil pour le climat
HVE Haute valeur environnementale
I4CE Institut de l'Économie pour le Climat
IDELE Institut de l'élevage
IFIP Institut du porc
IFP Intermédiaire en financement participatif
IGA Inspection générale de l?administration
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 68/125
Acronyme Signification
IGAS Inspection générale des affaires sociales
IGEDD Inspection générale de l?environnement et du
développement durable
IGF Inspection générale des finances
IGN Institut national de l?information géographique et
forestière
INRAE Institut national de recherche pour l'agriculture,
l'alimentation et l'environnement
INSP Institut national du service public
INTERBEV Association nationale inter-professionnelle du
bétail et des viandes
ITB Institut technique de la betterave
LATTS Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés
LBC Label Bas-Carbone
LCR Loi climat et résilience
LEADER Liaison entre actions de développement de
l?économie rurale
LIFE Programme européen pour l?environnement et le
climat
LRTZC La Rochelle Territoire Zéro Carbone
LULUCF Land Use Land Use Change and Forests (cf.
UTCATF)
MAA Ministère de l?agriculture et de l?alimentation
(2021)
MAEC Mesure agro-environnementale et climatique
MASA Ministère de l?agriculture et de la sécurité
alimentaire
MCTR Ministère des collectivités territoriales et de la
ruralité
MDP Mécanisme pour un développement propre
MEA Millenium ecosystem assessment
MEL Métropole européenne de Lille
MGP Métropole du Grand Paris
MOI Mediterranean institute of oceanography
MIOM Ministère de l?intérieur et des outre-mer
MOC Mise en oeuvre conjointe
MRP Monitoring and reporting program
MRV Monitoring reporting and verification
MTE Ministère de la transition énergétique
MTECT Ministère de la transition écologique et de la
cohésion des territoires
MTES Ministère de la transition écologique et solidaire
(historique)
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
Page 69/125
Acronyme Signification
MUPPA (Loi portant) mesures d'urgence pour la protection
du pouvoir d'achat.
NOTRE (loi portant) nouvelle organisation territoriale de la
République
OACI Organisation de l?aviation civile internationale
OMM Organisation météorologique internationale
ONF Office national des forêts
ONG Organisation non gouvernementale
ONU Organisation des Nations unies
ORE Obligation réelle environnementale
ORIAS Registre unique des intermédiaires en assurance,
banque et finance
PAC Politique agricole commune
PACA Provence Alpes Côte d?azur
PCAET Plan climat air énergie territorial
PEFC Programme for the Endorsement of Forest
Certification
PETR Pôle d?équilibre territorial et rural
PIA Programme d?investissements d?avenir
PME Petite et moyenne entreprise
PNUE Programme des Nations unies pour
l?environnement
PSE Paiement pour services environnementaux
RAC Réseau action climat
RE Réduction d?émissions
RE 2020 Réglementation environnementale 2020
REA Réduction d?émissions anticipées
REDD Réduction des émissions issues de la
déforestation et de la dégradation forestière
REI Réduction d?émissions indirectes
RSE Responsabilité sociétale et environnementale
RT Réglementation thermique
RTE (gestionnaire de) Réseau de transport d?électricité
SA Société anonyme
SARL Société anonyme à responsabilité limitée
SAS Société par actions simplifiées
SCIC Société coopérative d?intérêt collectif
SCoT Schéma de cohérence territoriale
SEM Société d?économie mixte
SEML Société d?économie mixte locale
SEMOP Société d'économie mixte à opération unique
PUBLIÉ
[Commentaires ] Évaluation des fonds carbone mis en place par les
collectivités territoriales
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Acronyme Signification
SEQE Système d?échange de quotas d?émission
SGPE Secrétariat général à la planification écologique
SNAP Stratégie nationale des aires protégées
SNBC Stratégie nationale bas carbone
SNK Stichting Nationale Koolstofmarkt
SP Surface de plancher
SPL Société publique locale
SRADDET Schéma régional d?aménagement, de
développement durable et d?équilibre des
territoires
UE Union européenne
URCE Unité de réduction certifiée des émissions
URE Unité de réduction des émissions
UTCATF Utilisation des terres, changement d?affectation
des terres, et forêts (en anglais LULUCF)
VAN Valeur actualisée nette
VCS Verified Carbon Standard
WWF World Wide Fund for Nature
ZNIEFF Zone naturelle d?intérêt écologique, faunistique et
floristique
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 72/125
Annexe 4. Réchauffement climatique
Le mécanisme du réchauffement par effet de serre est compris depuis 1896. Sous l?action de
certains gaz dit gaz à effet de serre (GES), l?atmosphère, transparente au rayonnement solaire,
retient la chaleur réémise par le sol terrestre.
L?effet de serre « naturel » est principalement dû à la vapeur d?eau. Sans cet effet la température
moyenne terrestre serait de -18°C, avec cet effet elle est d?environ 15°C.
Les activités humaines (notamment combustion depuis la révolution industrielle au XIXème siècle)
sont à l?origine de l?effet de serre dit « anthropique », dont les deux tiers sont actuellement dus au
dioxyde de carbone CO2, un sixième au méthane CH4, et le reste à des composés à fort pouvoir
de réchauffement comme le protoxyde d?azote N2O, ou les hydrocarbure chlorés ou fluorés.
Une prise de conscience mondiale des enjeux environnementaux et climatique lors du sommet de
la terre de Rio de Janeiro en 1992 a, entre autres, mené à l?adoption de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), entrée en vigueur en 1994. Certaines
parties à la CCNUCC ont adopté en 1997 le protocole de Kyoto ayant pour objectif de réduire les
émissions de GES au niveau mondial. L'objectif adopté le 12 décembre 2015 par l'Accord de Paris
sur le climat lors de la « COP21 »94 est de limiter le réchauffement à 2 °C, et si possible 1,5 °C,
d'ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels. Il repose sur des engagements volontaires des
États. Outre la réduction des émissions (politique d?atténuation), une politique d?adaptation est
requise.
Pendant ces prises de conscience et engagements tardifs, la situation objective s?est dégradée.
Le groupe d?experts intergouvernemental sur l?évolution du climat (GIEC)95 indique dans son
dernier rapport de synthèse de mars 2023 que la température moyenne à la surface terrestre a
déjà crû de 1,1°C depuis l?ère préindustrielle et que l?humanité en est responsable, qui a émis
environ 60 GtCO2eq en 2019. Les projections correspondant aux engagements actuels de
réduction des émissions mondiales de GES pour les prochaines décennies mènent à un
réchauffement planétaire moyen de l'ordre de 2,8 °C (entre 2,2°C et 3,5°C) en 2100.
En France, selon le Haut Conseil pour le Climat (HCC)96, les émissions baissent à environ 400
MtCO2eq97 en 2022, ainsi que l?empreinte carbone98 (environ 600 MtCO2eq), mais le rythme
annuel de décroissance (2,7% pour les émissions brutes entre 2021 et 2022) reste deux fois trop
lent pour atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC)99, notamment en
raison des transports100, des bâtiments (diminution trop lente des consommations d?énergie), des
énergies renouvelables (EnR, en croissance trop lente), et aussi de l?affaiblissement du puits
carbone des forêts (mortalité, sécheresse ralentissant la croissance).
94 COP : « Conference of parties », notamment conférence des parties (d'où le nom COP 21) à la convention-
cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
95 Groupe d?experts créé en 1988 sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du
Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) à la suite d'une initiative politique internationale
96 https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/Presentation-ranc-2023_-Web.pdf
97 MtCO2eq : million de tonnes d?équivalent CO2, pour tenir compte du pouvoir de réchauffement global des
différents gaz à effet de serre (une tonne de méthane CH4 par exemple correspond à 25 tonnes de dioxyde de
carbone CO2).
98 Quantité de gaz à effet de serre (généralement en tCO2eq, tonnes équivalent CO2) émise par une activité, une
personne, un groupe ou une organisation, par sa consommation en énergie et en matières premières. Elle permet
ainsi de tenir compte pour un pays, des émissions liées à ses importations.
99 Feuille de route nationale pour lutter contre le réchauffement climatique, couvrant tous les domaines d?activité
humaine, et avec notamment un objectif d?émissions « nettes » nulles en 2050, c?est-à-dire que les émissions
résiduelles « incompressibles » de GES en 2050 seront « compensées » par des puits carbone.
100 Le transport est l?activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. En
2019, il représente 31 % des émissions françaises de GES. Depuis 1990, les GES des transports ont augmenté de
9 %. Elles sont stables depuis 2008, l?amélioration de la performance environnementale des véhicules ne
compensant pas l?augmentation de la circulation
PUBLIÉ
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/Presentation-ranc-2023_-Web.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 73/125
Ce dernier point est spécialement à relever pour la mission : la capacité de séquestration carbone
des forêts en France, garante des ambitions nationales de neutralité carbone à moyen terme
(2050), est en chute libre101. Les projets forestiers répondent à un besoin impérieux. Au-delà du
label Bas-Carbone, une politique publique adaptée à la diversité des peuplements forestiers est
nécessaire pour faire face à ce défi aux enjeux nombreux, complexes et parfois contradictoires.
101 Selon, par exemple, le Haut Conseil pour le Climat (HCC), « La quantité de carbone stockée par les puits de
carbone français du secteur UTCATF a diminué (-21 %) en 2021, alors que la sécheresse du printemps en 2022 et
les incendies de l?été auront contribué à détériorer les stocks de carbone des forêts sur la dernière année (données
non encore disponibles). La baisse du stockage de carbone de 2021 se concentre dans les forêts et est renforcée
par la hausse des émissions liées à l?utilisation des sols et à l?artificialisation.
La quantité de carbone stockée par le secteur UTCATF sur la période 2019-2021 est plus de deux fois inférieure à
celle attendue par la SNBC 2 pour la période. Les puits de carbone des forêts ont diminué fortement sur la période
récente à la fois à cause de l?augmentation de la mortalité des arbres et de la diminution de la productivité de la
forêt, plus importantes qu?anticipé dans la SNBC 2.
Une action pérenne de grande ampleur sera nécessaire pour régénérer la forêt, vu l?ampleur des dommages, avec
le développement plus important des produits bois à longue durée de vie et notamment le bois d'oeuvre, ce qui
nécessitera des incitations fortes et une maîtrise, notamment dans les dix ans à venir, des volumes de produits à
courte durée de vie, notamment le bois énergie (biomasse primaire). » Source :
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
PUBLIÉ
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/HCC_RA_2023-Resume-executif.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 74/125
Annexe 5. Standards et labels internationaux de
compensation carbone
La présente annexe résume l?« étude comparée des standards de compensation existants » 102
livrée le 22 mars 2022 par le cabinet de conseil I Care à la DGEC.
Les standards étudiés sont les 22 suivants :
Figure 14 : Standards de compensation carbone existants (Source: I Care,
DGEC)
Ne sont pas pris en compte les cinq acteurs suivants103 :
102 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-
text
103 Moor Futures est allemand, pas autrichien.
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Santards-compensation_MTE.pdf?trk=public_post_comment-text
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 75/125
Figure 15 : Standards de compensation carbone non retenus dans l'étude
(Source : I Care, DGEC)
Les volumes de crédits validés en 2022 par standards, en MtCO2eq, étaient les suivants :
Figure 16 : Volumes de crédits carbone validés en 2022 (Source: I Care, DGEC)
Ainsi, hors le MDP (mécanisme de développement propre) et le MOC (mise en oeuvre conjointe)
du protocole de Kyoto, le standard dominant est le Verified Carbon Standard (VCS) de la fondation
américaine Verra. Les standards européens représentent des petits volumes.
Les prix moyens de la tCO2 en 2022 par standard sont les suivants :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 76/125
Figure 17 : Prix moyen de la tCO2eq en 2022 (Source: I Care, DGEC)
On observe une ligne de séparation entre standards internationaux (moins de 10 ¤ la tonne) et
européens (plus de 10 ¤ la tonne, et 30,29 ¤ en moyenne).
Les standards sont d?abord décrits selon la grille suivante :
Figure 18 : Grille de description des standards de compensation carbone
(Source: I Care, DGEC)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 77/125
Puis ils sont évalués.
« Les cinq critères les plus importants, appelés discriminants, sont les suivants :
- Mesurabilité : Il s?agit de vérifier que les émissions réduites, évitées ou séquestrées sont
quantifiées en tonnes équivalent CO2, par une méthodologie robuste et transparente.
- Vérifiabilité : La réduction, l?évitement ou la séquestration des émissions doit pouvoir être vérifiée
par un tiers, en général grâce à la publication d?un rapport détaillé sur le projet.
- Permanence : La réduction, l?évitement ou la séquestration des émissions ne peut pas être
temporaire : les émissions évitées, réduites ou séquestrées doivent l?être de manière permanente.
- Additionnalité : Les émissions évitées, réduites ou séquestrées doivent être additionnelles, c'est-
à-dire qu'elles n'auraient pas eu lieu sans la certification et le financement via le standard de
compensation
- Unicité : Pour être valable, le crédit carbone doit être unique et détenu et utilisé par une entité
unique. Par conséquent, le standard doit être transparent et permettre de tracer les crédits
carbones jusqu?au projet et financeur correspondant, à travers la tenue d?un registre par exemple.
D?autres critères additionnels ont ensuite été définis, et concernent des aspects en lien avec les
impacts positifs ou négatifs des projets sur les aspects socio-économiques et environnementaux.
En particulier, les aspects suivants ont été étudiés :
- Respect des droits de l?homme : Le projet de réduction, d?évitement ou de séquestration des
émissions, en particulier s?il est localisé dans un pays en voie de développement, doit respecter
les droits des populations et ne doit avoir aucune incidence sociale ou économique négative sur le
territoire considéré.
- Inclusion de critères sur les co-bénéfices environnementaux, sociaux et économiques liés au
projet : Ce critère étudie si les standards intègrent des exigences pour les projets sur des aspects
socio-économiques et environnementaux, en particulier sur les impacts liés à la biodiversité.
- Connexion avec les objectifs de développement durable (ODD) de l?Agenda 2030 de l?ONU : Le
projet d?évitement, réduction ou séquestration des émissions peut être aligné avec une partie ou
l?ensemble des 17 Objectifs de Développement Durable de l?ONU : éliminer la pauvreté, assurer
une éducation de qualité, réduire les inégalités, etc. »
Le récapitulatif de l?évaluation est tel que ci-après :
PUBLIÉ
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PUBLIÉ
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PUBLIÉ
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Figure 19 : Évaluation des standards de compensation carbone (Source: I
Care, DGEC)
Les standards sont en général mesurables (méthodologies de quantification revue de manière
interne puis externe et publiée sur site, prise en compte des fuites de carbone), et vérifiables
(publication des détails des projets et méthodes utilisées, certification puis audit par organisme
indépendant). La permanence, et l?additionnalité, notamment financière sont moins souvent
assurées. L?unicité des crédits émis est en général garantie par un registre avec rattachement à
un projet spécifique, le suivi de la vente des crédits (si autorisé) l?est moins. Les critères
complémentaires (co-bénéfices) sont rares, le label français « Bas carbone » étant une des
exceptions.
PUBLIÉ
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Annexe 6. Comparaison européenne
La mission a obtenu de la coopérative carbone de La Rochelle communication d?une comparaison
européenne d?acteurs en date du 21 octobre 2021.
Une synthèse des acteurs est présentée ci-après :
Figure 20 : Fonds carbone, benchmark européen (Source: coopérative
carbone de La Rochelle)
Ces initiatives restent de taille variable, avec des portefeuilles variant de quelques milliers à
quelques centaines de milliers de tCO2eq. Les prix du carbone sont en général de quelques
dizaines d?euros la tonne, avec des exceptions.
Nom Localisation Type Périmètre Secteur des
projets
Source de
financement
Année de
création
Prix tCO2eq
approximatif
Nombre de
projets à
date
Volumes
(MtCO2eq
à date)
Divers
Woodland
carbon
guarantee
UK Public National Forêts, sols Public (dans
le cadre du
woodland
carbon
guarantee)
+ privé (hors
cadre
woodland
carbon
guarantee)
2018 24 ¤ 95 698 214 Durée
jusqu?à 100
ans
National
Carbon
Market
Fundation ou
Stichting
Nationale
Koolstofmarkt
(SNK)
Pays-Bas Public/privé National Chaleur,
alimentation
élevage,
pneus de
voiture,
forêts et
plantation?
Public et
privé
2019 70 ¤ 19 1 968 Succède
(clarification)
à 3-4
marchés
volontaires
Registro de
huella de
carbono
Espagne Public National Forêts Privé
(entreprises)
En
développement
depuis 2017
25 ¤ 63 199 966
dont
30 105
vérifiées
1 ha
minimum, 30
ans
minimum
Moor Futures Allemagne Public Régional Tourbières Privé 2011 40-60 ¤ 10 en
construction
Environ
60 000
Climate
Austria
Autriche Privé National et
international
EnR,
transports
Public et
privé
(entreprises
et
particuliers)
2008 25 ¤ 300 entre
2008 et
2019
144 249
Puro.earth Finlande
(SUIsse,
Belgique)
Privé International Agriculture,
construction
Privé
(entreprises)
2019 20-586 ¤
(sic)
Programa
Voluntari de
Compensació
d'Emissions
Espagne,
Catalogne
Public Local Dépend des
AAP :
gaspillage
alimentaire,
énergie,
transports?
Privé
(entreprises
et
particuliers)
2016 10 ¤ 15 sur
2016-2018
3 723
BoCam Italie,
Bologne
Public Local Mobilité à
vélo
Privé
(entreprises)
2015 ? 1 18 065
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 82/125
Les enseignements du document sont les suivants :
« Cette étude met en lumière comment le concept de fond local du carbone dans le contexte du
marché du carbone volontaire peut être mise en pratique de diverses manières. Le regard croisé
sur ces différentes initiatives permet de souligner les points suivants :
Il y a un terrain favorable pour les initiatives locales afin de faciliter la proximité entre acheteurs,
vendeurs, porteurs de projets et organismes de coordination.
Il est important d?assurer la traçabilité et la transparence des dispositifs et des projets.
Le démarrage est coûteux : nécessite de l?investissement avant d?avoir les premiers résultats.
La gestion des fonds est généralement assurée par une structure dédiée. L?accompagnement et
le suivi des projets ainsi que la vente des crédits carbone étant parfois compliqué à gérer pour une
administration.
Les critères projets communs sont : quantification, vérification, permanence, additionalité & co
bénéfices.
La certification des méthodologies / projets / crédits carbone est généralement assurée par des
tiers indépendants.
Les registres de traçabilité des crédits carbone et les méthodologies de validation des projets sont
généralement rendus publiques.
Il ne faut pas sous-estimer l?effort de communication important pour expliquer le bien fondé des
initiatives, donner confiance et donner envie aux contributeurs.
Le côté « artisanal », par exemple le fait que le registre ne soit pas une plateforme informatique
mais un fichier excel crée parfois un peu de méfiance pour de gros acteurs qui souhaitent contribuer.
Les coûts de développement et de validation/vérification sont difficilement supportables par de
petits porteurs de projets. Il est nécessaire de les agréger pour pouvoir les valoriser. »
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 83/125
Annexe 7. Méthodes du label Bas-Carbone
Les méthodes du label Bas-Carbone émergent par un processus ascendant, en ce sens que
l?initiative des méthodes ne revient pas l?État mais aux porteurs de méthode, quels qu?ils soient. La
décision ou le refus (motivé) de la validation de la méthode, et la décision de sa révision ou de son
abrogation, est par contre du ressort de la DGEC. Une méthode est validée après examen et
itérations techniques entre experts. Un groupe scientifique et technique du label Bas-Carbone a
été créé le 15 septembre 2022 afin de formaliser le processus.
Les méthodes sont sous-tendues par des données et modèles scientifiques, plus ou moins
partagés. Les méthodes les plus récentes sont accompagnées de tableurs permettant, en rentrant
pour un projet ses données descriptives, d?effectuer automatiquement le calcul de la réduction des
émissions de carbone, ou de sa séquestration, des gains économiques attendus du projet (afin de
déterminer dans quelle mesure il a besoin de soutien), etc.
La cohérence entre méthodes est dans une certaine mesure assurée par l?examen, par le
pétitionnaire présentant une nouvelle méthode, des méthodes de champ similaire en cours de
développement. Elle peut aussi être assurée par le recours aux mêmes expertises. A contrario,
des méthodes de champs proches les unes des autres peuvent manquer de cohérence en raison
du recours à des corpus de connaissance différents ou non partagés.
Annexe 7.1. Méthodes labellisées
Annexe 7.1.1 Treize méthodes labellisées mi 2023
En juillet 2023, la liste des méthodes approuvées104 est la suivante :
« Dans le domaine de la forêt :
Trois méthodes développées par le Centre National de la Propriété forestière (CNPF) ont été
approuvées dans le cadre du label Bas-Carbone :
Boisement
Reconstitution de peuplement forestiers dégradés
Balivage (conversion de taillis en futaie sur souches)
Ces méthodes indiquent les étapes à suivre pour la réalisation de projets visant à développer les
différents leviers d?atténuation du changement climatique dans la filière forêt-bois.
Dans le domaine de l'agriculture :
Six méthodes agricoles ont été approuvées dans le cadre du label Bas-Carbone :
CarbonAgri : développée par l'Institut de l'élevage (Idele), cible les réductions d'émissions en
élevages bovins et de grandes cultures.
Haies développée par la Chambre d'Agriculture des Pays de la Loire, cible la gestion durable
des haies.
Plantation de vergers développée par la Compagnie des Amandes.
SOBAC'ECO TMM développée par l'entreprise SOBAC, cible la gestion des intrants.
Écométhane développée par l'entreprise Bleu Blanc Coeur, cible la réduction des émissions de
méthane d'origine digestive par l'alimentation des bovins laitiers.
Grandes cultures développée par Arvalis, Terres Inovia, l'ITB, l'ARTB et Agrosolutions, cible les
104 Source : https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone , juillet
2023
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/presentation-des-methodes-du-label-bas-carbone
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 84/125
réductions d'émissions en exploitations de grandes cultures.
Dans le domaine du bâtiment :
Une première méthode dans le secteur du bâtiment "Rénovation" a été développée par le Centre
Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB). Elle cible les projets de rénovation de bâtiments
avec utilisation de matériaux notamment issus du réemploi.
Une deuxième méthode vient d'être publiée dans le secteur du bâtiment, la méthode "Bâtiment
Neuf Biosourcé", développée par l'association pour le développement du Bâtiment Bas Carbone
(BBCA), avec le soutien de plusieurs de ses membres et partenaires majeurs. La méthode cible
les projets de construction de nouveaux bâtiments neufs contenant des produits biosourcés en
quantités importantes.
Dans le domaine des transports :
Une première méthode dans le secteur des transports "Tiers-lieux" a été développée par Climat
Local et Relais d'Entreprises. Elle cible les projets de réductions des émissions du transport routier
par les télétravailleurs salariés qui utilisent des tiers-lieux dans les zones peu denses.
Dans le domaine marin :
Une première méthode dans le secteur marin "Herbiers de Posidonie" a été développée par EcoAct,
avec le soutien de Schneider Electric et de Digital Realty et le concours du Parc national des
Calanques, de l?université de Corse et du MIO. Elle cible les projets qui permettent la valorisation
du stockage de carbone séquestré au sein des herbiers de posidonie subissant des dégradations
dues aux ancrages sur la façade méditerranéenne de France. »
Ces méthodes sont récapitulées dans le tableau synoptique ci-après :
Nom Promoteurs Porteurs de
projet
Version en
vigueur
Durée Critères d?éligibilité Rabais Cobénéfices Commentaire
Boisement CNPF propriétaires
de terrains
non encore
boisés
V2 du
27/7/2020
30 ans,
vérification à 5
ans
Min. 0,5 ha, non boisé
pendant 10 ans, ?
20 % sans VAN,
5-15 %
incendie, 10 %
risques
généraux, 10 %
classe de
fertilité
2 max pour chacune des 4
catégories :
Socioéconomiques (8),
Sols (2), Biodiversité (4),
Eau (3)
En révision
Exemples de
prix : 40-
60 ¤/tCO2eq
(ONF), 30 ¤
(divers), pas de
prix (pas
d?acheteur)
Reconstitution
de peuplements
forestiers
dégradées
(Reboisement)
CNPF V2 du
27/7/2020
30 ans, audit à
5 ans
Catastrophe moins
de 5 ans avant dépôt,
40 % au moins des
tiges détruites.?
20 % sans
analyse
économique, 5-
15 % incendie,
10 % risques
généraux, 10 %
c lasses de
fertilité
2 max pour chacune des 4
catégories : Socio-
économiques (7),
Biodiversité (5), Sols (5),
Eau (3)
En révision
Exemples de
prix : 40-
60 ¤/tCO2eq
(ONF), 30 ¤
(divers), pas de
prix (pas
d?acheteur)
Conversion de
taillis en futaie
sur souches
(Balivage)
CNPF Propriétaire
forestier
V2 du
27/7/2020
30 ans Pas de résineux ou
de taillis en (très)
courte rotation ou
taillis sous futaie
20 % si
additionnalité
économique
non démontrée,
10 % risques
généraux, 0-
5 % selon
département
2 max pour chacune des 2
catégories : Biodiversité
(7), Socioéconomique (3)
CarbonAgri Idele Exploitations
agricoles
comprenant
au moins un
atelier
d?élevage de
bovins ou de
grandes
cultures en
France
V1 du
9/9/2019
5 ans,
renouvelable
Respect de la
réglementation pour
l?azote organique,
non décroissance du
stock de carbone,
évaluation des co-
bénéfices?
20 % si CEE,
20 % si risque
de non
permanence
(10 % pour
haies), 10 % si
scénario de
référence
générique
Biodiversité, diminution
des émissions
d?ammoniac (qualité de
l?air), bilan azoté (qualité
de l?eau), production
d?EnR, réduction de 30 %
de la consommation de
soja, surface en couverts
végétaux, diminution du
recours à l?irrigation,
commercialisation des
produits en circuit court
En révision
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 85/125
Grandes
Cultures
Institut
techniques du
végétal (Arvalis,
Agrosolutions,
Terres Inovia et
l?Institut
Technique de la
Betterave,
principalement)
Exploitations
agricoles
disposant d?un
atelier de
grandes
cultures
V1.1 du
23/7/2021
5 ans,
renouvelable
Respect de la
réglementation
Directive nitrates, ?
20 % si risque
de non
permanence,
20 % si CEE
sans
additionnalité,
20 % sans
additionnalité
économique,
1° % si scénario
de référence
générique, 5 %
si incertitude
carburant
EnR, lixiviation de nitrate,
réduction d?émissions
d?ammoniac (qualité de
l?air), usage de
phytopharmaceutiques,
consommation d?eau,
érosion des sols,
consommation en
phosphore, biodiversité,
demandes sociétales,
dynamiques territoriales,
qualité de vie au travail
Exemple de
prix de la
tCO2eq: 50¤
dont 39 ¤ à
l?agriculteur
Plantation de
vergers
La compagnie
des amandes et
Agrosolutions
Exploitation
agricole
V1 du
23/10/2020
20 ans, audit à
5 ans
Types de vergers,
densité, min. 50 %
enherbé, aides moins
de 5à % de
l?investissement, ?
10 % si risque
de non
permanence,
10 % si
références
incertaines,
10 % si
incertitudes de
calcul
Global (HVE ou AB),
Biodiversité (5) ; Eau (4),
Sols (3),
Socioéconomiques (4)
En révision
Haies Chambre
d?agriculture du
Pays de la Loire
Exploitation
agricole
V1 du
8/6/2021
5 ans
renouvelable
2 fois
Pas de MAEC
contractualisée, type
et diversité
d?essences ?
De 0 à 50 %
selon région si
manque de
données
locales, 10 %
risque de non
permanence
Environnement (11),
Socioéconomique (4)
Exemple de
prix :
100 ¤/tCO2eq
(Carbocage)
dont 92 ¤ à
l'agriculteur
Sobac?Eco TMM SOBAC,
entreprise
développant des
techniques de
fertilisation
Exploitation
agricole
V1 du
14/1/2021
5 ans,
renouvelable
Production végétale,
réduction d?intrants
30 % si terres
vers
déstockage C
(10% de bonus
si vers
stockage), 20 %
si MAEC, 20 %
si conversion
AB entamée,
forte diminution
de production,
Qualité de l?eau (2),
biodiversité (2),
consommation d?eau (1)
Ecométhane Association Bleu
Blanc Coeur
Exploitation
agricole avec
atelier bovin
lait
V1 du
23/8/2021
5 ans,
renouvelable
Rations alimentaires
sujettes à restrictions
10 % si
scénario de
référence
générique
Autonomie protéique (3),
circuits courts (1)
Bâtiment
biosourcé
Association pour
le BBCA autres
Maître
d?ouvrage de
projet
immobilier
V1 du
4/2/2023
Dépend des
travaux :
notification
avant
lancement,
audit jusqu?à 2
an après
livraison
Bâtiment collectif
neuf éligible Re2020
niveau 2025, label
BBCA ou autre,
SP>500 m², ?
10 % risques
généraux, et à
calculer selon
risque de
remplacement
de produit
stockeur
Biodiversité, bien-être,
environnement,
adaptation au
changement climatique,
atténuation du
changement climatique,
socioéconomique
Rénovation CSTB Tout porteur
(CT, tertiaire,
particulier?)
V1 de
8/2021
5 ans Rénovation,
réemploi, sinon
niveau BBC
rénovation
Selon scénario Socioéconomique (6),
confort et qualité sanitaire
(12), environnement (6),
biodiversité (5), sécurité et
accessibilité (3)
Tiers lieux Climat Local V1 (dite
« v6 ») de
6/2021
1 à 3 ans Pas dans programme
« Nouveaux liens »,
min. 10 tiers lieux ou
30 usagers,
communes peu
denses (< 1500
hts/km²), 10 tCO2e
réduite avant dépôt, 3
cobénéfices, ?
20 % si CEE en
cours de projet,
10 % effet
rebond du
télétravail
Qualité de l?air (1), énergie
et GES (3), localisation
(4), aménagement (2),
télétravail (1)
Herbiers de
posidonies
EcoAct, avec le
soutien de
Schneider
Electric et de
Digital Realty et
le concours du
Parc national des
Calanques, de
l?université de
Corse et du MIO
Toute
personne
privée ou
publique
habilitée à
intervenir sur
le domaine
maritime et
mettre en
oeuvre des
zones de
mouillage
V1 de
4/2023
10 ans
renouvelable
2 fois, calcul
fait à 10 ans
Herbiers de posidonie
présents ou passés
sur la zone, pressions
anthropiques
(ancrage), activités
palliatives
10 % incertitude
générale et
climatique,
10 % valeur par
défaut du stock
de carbone,
5 % (2
premières
ériodes) si
non
prolongation
Biodiversité (4), Eau (2),
Socioéconomique (6)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 86/125
Figure 21 : Méthodes existantes du label Bas-Carbone (Source: site LBC,
mission)
La quasi-totalité des méthodes actuelles validées sont donc antérieures à la date de création du
groupe scientifique et technique du label en 2022. Cela ne prête pas à conséquence, car avant la
création formelle de ce groupe scientifique et technique existaient des groupes de travail dédiés
aux méthodes en cours d?instruction, dont des comptes-rendus ont été communiqués à la mission,
qui montrent la tenue des débats.
La grande majorité des projets labellisés (cf. infra) ressortissent aux méthodes forestières
Boisement et Reboisement, et agricoles CarbonAgri et Grandes Cultures. La légère antériorité de
ces méthodes par rapport à d?autres n?explique pas leur quasi-monopole en matière d?adoption,
qui est plutôt dû, au moins en partie, à un portage par des acteurs professionnels puissants,
motivés et organisés, capables d?agrégation et d?accompagnement des projets et dont la capacité
financière permet de porter les dépenses liées au développement de méthodes.
Les méthodes actuellement labellisées sont loin de couvrir l?ensemble des champs du possible, ou
peuvent ne pas être adaptées à des projets existants, ce qui peut justifier le retard à l?adoption de
certaines méthodes nouvelles, ainsi (cf. infra) que le développement d?autres méthodes plus
adaptées.
Le développement d?une méthode du label Bas-Carbone est une opération perçue comme
coûteuse en expertise, en temps et en argent, souvent hors de portée des particuliers ou petites
structures, donnant lieu à des vérifications et itérations techniques. La fiabilité des méthodes
requiert sans doute de telles précautions, ainsi que d?ailleurs l?harmonisation des méthodes.
Il subsiste des interrogations, portant sur le label Bas-Carbone en tant que tel, et aussi sur les
détails techniques de méthodes spécifiques
Annexe 7.1.2 Des interrogations qui subsistent
A priori, la labellisation carbone requiert une grande fiabilité pour pouvoir émettre des certificats ou
attestations de réduction ou séquestration carbone, ces deux aspects (réduction ou
séquestration/stockage) devant incidemment être différenciés afin de bien rendre clair qu?une
action de « compensation » ne peut survenir qu?après que les meilleurs efforts de réduction ont été
effectués. L?usage de valeurs moyennes ou conventionnelles peut être trompeuse, comme elle a
pu l?être par le passé pour certains gestes d?efficacité énergétique financés par les CEE. Dans ces
conditions, la solidité des méthodes, leur examen et validation consensuelle par des experts
externes est un prérequis. De même, la certification ex post, après vérification, doit être préférée à
une attestation ex ante de réductions hypothétiques.
La mission a aussi examiné globalement les méthodes mais n?a pas mobilisé l?expertise requise
pour en juger, une telle analyse sortant largement du champ de la commande. Elle peut néanmoins
faire état d?étonnement sur certains aspects.
La méthode CarbonAgri traite de son intensité carbone en terme d?empreinte, mais le concept
même d?intensité carbone (émission de carbone par unité de production, métrique supposée
permettre de s?affranchir de la taille des exploitations) n?est pas structurellement favorable à une
réduction en termes absolus des émissions (cela dit, le bilan du projet FCAA n°2, regroupant 933
agriculteurs, donne une estimation de réduction de 558 989 tCO2eq, le risque à lever resterait donc
théorique); et pourtant la méthode fournit ses références en termes d?intensité carbone. Elle
mentionne le respect de la réglementation sur l?azote organique comme critère d?éligibilité, alors
que cela devrait aller sans dire. Elle évoque au futur l?étude 4/1000 de 2019, ou des typologies
remontant à des études de 2010 à 2013, et donc il est heureux qu?elle soit en cours de révision.
La méthode, pour être utilisée, requiert l?utilisation d?un outil de calcul externe (CAP?2ER) payant
alors que la complexité des calculs, même sur la base de tables de paramètres, n?empêche pas
d?autres méthodes de recourir à de simples tableurs (type excel) librement disponibles, mais
souvent protégés par mot de passe ; et le côté « artisanal » d?un tableur semble aussi de nature à
créer de la méfiance chez certains acteurs. Certaines formules semblent d?ailleurs inutilement
compliquées dans la méthode, et simplifiables. En cas de doublon de financement avec un CEE,
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 87/125
ou de non permanence, un rabais conventionnel de 20 % est effectué alors qu?il pourrait être dans
bien des cas bien supérieur. La taille d?échantillon lors des audits est faible, même si basée sur
des formules usuelles.
La méthode Grandes Cultures évoque des « inhibiteurs de nitrification », ce terme pourrait être
expliqué. Les cas de doublon avec des financements PAC ou CEE ne donnent lieu qu?à un rabais
de 20 %. Certains critères de co-bénéfices sont obligatoires, ce qui est bienvenu, mais n?en font
pas partie la biodiversité, le sociétal ou l?eau hors irrigation. Le tableur de calcul disponible renvoie,
pour les calculs de réduction d?émission, à des outils externes, Carbonextract ou CarbonFarm par
exemple.
La méthode Haies ne définit pas immédiatement et clairement les haies, mieux décrites dans
CarbonAgri. Le stockage par mètre linéaire semble élevé et demande à être justifié sur la base
d?hypothèses sur les dimensions des haies par exemple. Le scénario de référence se fonde sur un
recul tendanciel des haies en France, ce qui encourage des projets relativement peu ambitieux.
Des réductions liées à l?effet de substitution sont présentées, au risque de doubles comptes
possibles.
La méthode Boisements s?applique à des espaces boisés 10 ans auparavant et non 50 ans comme
dans des accords internationaux, le justifier serait utile. Une ORE (obligation réelle
environnementale105) finançant à plus de 50 % est motif d?exclusion, ce qui est sans doute sévère.
L?absence d?analyse économique n?apporte qu?un rabais de 20 %.
La méthode Reboisements appelle des remarques similaires à celles de la méthode Boisement,
de fait les deux méthodes comportent de vastes parties communes.
La mission a aussi consulté des porteurs de projet et collationné des retours (de représentativité
difficile à qualifier), mais qui font état de la complexité et du coût de développement « bottom up »
(ascendante) de méthodes, de leur incohérence entre elles. Quelques exemples de retours suivent.
En ce qui concerne les méthodes forestières, certaines utilisent des données internationales non
nécessairement adaptées à la situation française, ou des données anciennes non nécessairement
adaptées à la situation présente. Certains acteurs sont « juge et partie » en ce sens qu?ils
promeuvent des méthodes et ensuite portent des projets. Par ailleurs il existe peu d?articulation
avec les aides publiques existantes (il faut par exemple choisir entre le label Bas-Carbone et le
Plan de relance, plus simple et généreux), avec une compétition potentiellement délétère entre
subvention publique et financement volontaire privé. Le label Bas-Carbone encourage la pousse
rapide, avec un arbitrage à faire entre tonnes de carbone et co-bénéfices. Le prix du carbone
(notamment en montagne, en raison de travaux sur terrain en forte pente) est dissuasif par rapport
aux projets internationaux. Enfin l?instruction des projets varie suivant la région, en termes de délai
et d?exigence. En 2019, selon certains retours, les démarches étaient moins formalisées et plus
simples, actuellement elles sont souvent vécues comme lourdes, lentes et coûteuses. D?autres
retours considèrent le LBC comme un bel outil méritant popularisation.
En ce qui concerne les Grandes Cultures, les traitements par les services de l?État en régions
(Dreal) ne sont pas homogènes et doivent être harmonisées. Les dates de notification (jusqu?à
septembre) ne sont pas adaptées au calendrier agricole. La reconnaissance de réductions
d?émissions annuelles, selon certains acteurs, serait souhaitable malgré le prix d?audit corollaire.
Les règles de cofinancement devraient être clarifiées, les règles de calcul des tonnes de carbone
harmonisée, la méthode actualisée sur de nombreux points (rabais, facteurs d?émission, variations
de surface, références, audits).
La mission a aussi pris connaissance d?études argumentées d?associations sur le label Bas-
Carbone et les méthodes agricoles (RAC) et forestières (WWF, Canopée), dont les conclusions
présentées ci-après apparaissent dans leurs grandes lignes pertinentes à la mission.
105 Outil juridique créé par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, promulguée le
9 août 2016, permettant aux propriétaires fonciers de faire naître sur leur terrain des obligations durables de
protection de l?environnement. Cf. https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 88/125
Annexe 7.1.3 Position du Réseau Action Climat sur le label Bas-Carbone
et les méthodes agricoles
Le RAC (Réseau Action Climat) a publié le 16 novembre 2020 un « POSITIONNEMENT SUR LE
LABEL BAS-CARBONE ET LA MÉTHODE POUR LE SECTEUR AGRICOLE » 106 avec des
considérations générales sur le label Bas-Carbone puis spécifiques sur la méthode agricole
CarbonAgri. Ce document a été l?objet d?une mise à jour107 le 25 janvier 2023, qui constate la faible
prise en compte de ses recommandations de 2020 :
Recommandations du décryptage de 2020 Intégration dans le Label Bas-Carbone
Le label doit en priorité viser la réduction absolue des émissions de gaz à effet de
serre
Non
Le label doit être un outil de contribution à cet objectif climat de la France, et non
un outil de compensation
Non
Le label doit distinguer réduction des émissions (dans le sens diminution des
quantités de gaz à effet de serre émises) et séquestration
Non
Le label doit définir ce qu?est une émission évitée Non
Les financeurs doivent effectuer un travail de réduction des émissions à la source
avant d?avoir recours au Label Bas-Carbone
Partielle (pas de compatibilité nécessaire avec une trajectoire 1.5°C)
Le label ne doit pas rémunérer les pratiques ayant des externalités négatives
Non
Encadrer les termes de la contractualisation pour que la charge soit équitablement
partagée en cas de problème dans la conduite du contrat indépendamment de la
volonté de l?agriculteur
Non
Les services territoriaux de l?Etat doivent vérifier l?indépendance et les
compétences de l?auditeur lorsqu?ils sont différents de ceux énoncés par le label
Oui
Mettre en place un registre centralisé et public pour assurer la traçabilité des
contributions/crédits
En cours
Réaliser une étude d?impact sur les conséquences d?un tel label sur les impacts
socio- économiques, environnementaux et de bien-être animal
Non
Pour les filières ruminants, le label doit être conditionné à la transition vers les
élevages pâturants avec un minimum d?autonomie alimentaire sur l?exploitation et
ne présentant aucun atelier hors-sol
Non
La méthode CarbonAgri doit comptabiliser l?ensemble des émissions de
l?exploitation de scope 1, 2 et 3
Non
La méthode CarbonAgri doit, tout comme le label, prévoir une étude d?impact sur
les conséquences sur les prix du foncier, les impacts socio-économiques, sur la
biodiversité et le bien-être animal
Non
Figure 22 : Recommandations sur le label Bas-Carbone (Source: Réseau
Action Climat)
Ainsi, « En l?état, le label Bas-Carbone risque donc toujours de constituer un outil de greenwashing
en permettant à des entreprises privées de se revendiquer neutres en carbone grâce au
financement de projets qui, pourtant, peuvent avoir un impact négatif sur l?environnement et dont
les émissions de gaz à effet de serre peuvent même augmenter. (?) L?ambition environnementale
du label doit donc être rehaussée, notamment via :
? l?exclusion du système de mesure favorisant l?intensification des pratiques,
106 https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-
m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
107 https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-
jour.pdf
PUBLIÉ
https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
https://ccfd-terresolidaire.org/wp-content/uploads/2022/01/Positionnement-sur-le-label-bas-carbone-et-la-m%C3%A9thode-pour-le-secteur-agricole-.pdf
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-jour.pdf
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2023/01/positionnement-label-bas-carbone-rac-mise-a-jour.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 89/125
? l?obligation de diminution absolue des émissions des projets,
? le passage de co-bénéfices facultatifs à obligatoires,
? une meilleure prise en compte de la transition vers les élevages extensifs en plein air.
Le label Bas-Carbone, s?il prenait en compte les recommandations développées dans cette
publication, et avec les garde-fous appropriés, pourrait être un outil d?accompagnement à la
transition. En revanche, il ne peut se substituer à des politiques publiques pérennes, ambitieuses
et équitables et ne doit pas, au contraire, être un alibi pour revoir à la baisse l?ambition des
politiques publiques existantes ». Le document met aussi en garde contre une évolution spéculative
(cessibilité), pourtant appelée par certains investisseurs, et appelle à de la transparence en matière
de rémunération des intermédiaires. Le sujet des intermédiaire et l?encadrement de leurs
prélèvements est sensible. Le document du RAC l?illustre sur un montage financier type d?un projet
agricole label Bas-Carbone de France CarbonAgri. « Le mandataire, la structure de conseil et
l?agriculteur ont un taux de retour de la tonne de CO2 défini en amont (en bleu) tandis que celui
des intermédiaires (en rouge) dépend du prix d?achat négocié auprès des financeurs (en vert). ».
Figure 23 : Formation des prix ? montage financier type d?un projet agricole
LBC CarbonAgri (Source : Réseau Action Climat)
Ainsi le prix reçu par l?agriculteur porteur de projet est plafonné, mais ce que reçoit l?intermédiaire
n?est borné que par sa capacité de négociation face au financeur (dans un contexte certes
compétitif de prix bas). Le RAC note que les coûts techniques, administratifs et financiers peuvent
être importants, entraîner des commissions pouvant atteindre 40 % du crédit carbone, et
recommande que 75 % soit alloué au porteur de projet, au minimum.
Le document est aussi, entre autres, très sensible à la question de la réduction des émissions. Le
système favorise les forts émetteurs (principe du « pollueur payé », en raison de leur scénario de
référence non vertueux s?il est facilement améliorable, à la différence d?exploitations vertueuses où
les réductions sont plus difficiles (cf. figure infra).
Figure 24 : Réductions d'émissions et scénario de référence (Source: Réseau
Action Climat)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 90/125
De plus, des réductions peuvent être comptabilisées alors que les émissions absolues augmentent,
si la comptabilisation se fait au regard d?un scénario de référence tendanciel croissant (cf. infra,
figure de gauche). Le rapport insiste aussi sur l?importance de la comptabilisation séparée des
émissions et de la séquestration et milite pour qu?un projet augmentant les émissions ne soit pas
labellisé, quand bien même les émissions nettes (c?est-à-dire les émissions, dont est soustrait ce
qui est séquestré) seraient réduites, au motif, plausible, que les émissions sont certaines et la
séquestration incertaine (cf. infra, figure de droite).
Figure 25 : Émissions absolues et scénario de référence (gauche); émissions
et séquestration (droite)(Source: Réseau Action Climat)
Annexe 7.1.4 Position du World Wide Fund sur les projets forestiers du
label Bas-Carbone
Le World Wide Fund a publié en 2021 un document « LES PROJETS FORESTIERS DU LABEL
BAS-CARBONE - ANALYSE FACTUELLE ET VOIES D?AMÉLIORATION »108 examinant 76 projets
forestiers labellisés mi-février 2021, et pointant vers les voies d?amélioration du label « encore
jeune ».
108 https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-
carbone_WWF.pdf
PUBLIÉ
https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-carbone_WWF.pdf
https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-10/20211028_Rapport_Analyse-projets-forestiers-label-bas-carbone_WWF.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 91/125
Figure 26 : Pistes d'amélioration des méthodes forestières du Label Bas-
Carbone (Source: WWF)
Entre autres, le document du WWF est sensible à la possibilité de monoculture des méthodes
forestières ou de recours aux espèces envahissantes, contestables du point de vue de la
biodiversité, voire de la résilience.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 92/125
Figure 27 : Essences plantées dans les projets du label Bas-Carbone (Source:
WWF)
Annexe 7.1.5 Position de Canopée sur les projets forestiers du label Bas-
Carbone
Enfin, en mai 2023, l?association Canopée a publié le document «BAS CARBONE, HAUTS
RISQUES - UNE ANALYSE CRITIQUE DES PROJETS FORESTIERS LABEL BAS-CARBONE EN
France »109, qui reconnaît les avantages par elle perçus du label Bas-Carbone (pilotage par les
pouvoirs publics, réduction d?émissions non échangeables), mais déplore sa faible intégration des
enjeux de biodiversité, ses garanties insuffisantes pour préserver le stock de carbone en forêt
(dans une perspective non interventionniste, donc, au rebours du label Bas-Carbone qui par
exemple considère qu?une forêt dont 20 % des arbres dépérissent peut être rasée), et aussi de
« nombreuses limites méthodologiques pour chiffrer les gains carbone réels d?un projet (non
permanence, difficulté à démontrer l?additionnalité, prise en compte des effets de substitution,
décalage temporel?). Ces limites ne sont pas spécifiques au Label Bas-Carbone, mais elles
soulignent l?importance de mieux encadrer la communication. L?absence de transparence sur les
projets hypothèque également sérieusement la crédibilité du Label Bas-Carbone. »
Entre autres, le document présente des illustrations de réductions d?émissions calculées selon des
méthodes, toutes deux agréées par le label Bas-Carbone, mais très différentes dans leur
évaluation des taux de croissance et donc des réductions d?émissions, en raison de tables de
croissance différentes et peu cohérentes. Les différences peuvent s?approcher de 50 %.
109 https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2023/06/Canopee_RAPPORT_LBC.pdf
PUBLIÉ
https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2023/06/Canopee_RAPPORT_LBC.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 93/125
Figure 28 : Réductions d'émissions calculées selon méthodes différentes du
Label Bas-Carbone (Source: WWF)
La mission observe que ce problème peut se rencontrer aussi lors de la comparaison des
méthodes du label Bas-Carbone et de labels locaux.
Le rapport s?élève aussi contre un effet des méthodes du LBC qui valorisent plus une coupe rase
(abattage de la totalité des arbres d?une exploitation forestière) après 25 ans qu?après 32 ans. En
effet, plus on récolte des arbres jeunes, plus le projet générera des certificats du label Bas-Carbone
par effet de substitution (avec risque de double compte). Par ailleurs une coupe rase est admise si
20 % des arbres présentent au moins 50 % de perte foliaire.
Ces points sont exploités par exemple par l?Alliance Forêt Bois, premier porteur de projet forestier
en nombre du Label Bas-Carbone, qui pratique une sylviculture intensive par plantation d?arbres
adaptés aux usages industriels, peupliers et résineux, par exemple et notamment du pin maritime,
par ailleurs adapté au changement climatique ; cependant les peuplements monospécifiques110
qui représentent 47 % de la surface forestière française, sont moins adaptés au changement
climatique que les peuplements plus diversifiés, deux ou trois essences complémentaires et
compatibles suffisant habituellement. Une telle approche « productive », privilégiée (en exportant
en plus une partie du carbone des forêts vers des matériaux bois à durée de vie longue) par la
SNBC 2 (qui surestime déjà la séquestration bois) en cours de révision, valorise une intensification
des pratiques, potentiellement au détriment de la qualité et de la résilience, et dans un contexte où
la filière française n?est pas (encore) adéquatement gréée.
De fait, il y a une forme de conflit entre l?enjeu d?atténuation (par baisse des coupes qui
représentent une perte ponctuelle de puits équivalente comptablement à une émission durable,
allongement des cycles sylvicoles, augmentation de la séquestration sur pied) et d?adaptation (par
rotation plus rapide, plantation d?espèces plus résilientes, et séquestration dans les produits bois).
Cependant il semble que l?allongement des cycles forestiers soit préférable (du point de vue
forestier et biodiversité) même du point de vue carbone, car la replantation après coupe rase en
milieu menacé par le changement climatique est délicate, et il peut être prudent de préserver une
forêt existante face aux incertitudes liées à la replantation.
La récente note d?analyse de France Stratégie « Vers une planification de la filière forêt-bois »111
va dans ce sens : « En matière de gestion forestière, si à court et moyen terme la stratégie de
moindre exploitation apparaît la plus adaptée quant à la préservation de la biodiversité et la
110 C?est-à-dire où une essence représente plus de 75 % du couvert dans l?étage dominant.
111 France Stratégie, juillet 2023 (source : https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-
filiere-foret-bois ).
PUBLIÉ
https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-filiere-foret-bois
https://www.strategie.gouv.fr/publications/vers-une-planification-de-filiere-foret-bois
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 94/125
séquestration de carbone, à plus long terme, du fait du vieillissement des peuplements et de leur
vulnérabilité accrue aux effets du changement climatique, elle pourrait se révéler moins
performante en matière d?atténuation», tout en reconnaissance que de nombreuses incertitudes
subsistent et que la gestion forestière ne peut être un choix unique valable en toutes situations, et
doit être adaptée aux caractéristiques des sols et des peuplements.
Une expertise collective CRREF (coupes rases et renouvellement des peuplements forestier en
contexte de changement climatique112 ) de novembre 2022 conclut de son côté à des effets
multicritères, variables mais généralement négatifs des coupes rases sur le milieu physique
(chablis, érosion, tassement et pertes de carbone et éléments minéraux du sol sur typiquement
cinq ans voire plus), négatifs sur la biodiversité du peuplement au-delà de 50 ans pour les coupes
régulières ; la coupe rase est en générale pratiquée pour des raisons économiques (productivité,
réduction des coûts).
Canopée s?est aussi attachée à quantifier les coûts de transaction dans les projets forestiers. Elle
fait état de parts très variables de frais n?allant pas au travail forestier, de 13 à 70 % selon les
répondants, sans compter les non-répondants.
112 http://www.gip-ecofor.org/expertise-crref-coupes-rases-et-renouvellement-des-peuplements-forestiers/
PUBLIÉ
http://www.gip-ecofor.org/expertise-crref-coupes-rases-et-renouvellement-des-peuplements-forestiers/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 95/125
Figure 29 : Ventilation des financements de projets forestiers selon acteurs
(Source : Canopée)
Canopée recommande qu?au moins 70 % des financements soient fléchés vers les travaux
forestiers et l?ingénierie technique.
Annexe 7.2. Méthodes en cours de préparation
Près de vingt nouvelles méthodes sont actuellement (juillet 2023) en cours de préparation, et
quatre méthodes, dont trois dominantes (Boisement, Reboisement, CarbonAgri), sont en révision.
Annexe 7.2.1 Quatre révisions et 19 nouvelles méthodes en préparation
La liste des méthodes projetées en juillet 2023113 est la suivante :
« Dans le domaine forestier :
Révision :
Version 3 des méthodes forestières : boisement, reconstitution des peuplements dégradés ? CNPF,
Fransylva, I4CE
Projets de méthodes :
Amélioration de peuplements en impasse sylvicole ? GCF, coopératives forestières
Plantation d?arbre en ville ? Société forestière de la Caisse des Dépôts et Consignations
Préservation des vieilles forêts/îlots de sénescence ? Conservatoire des Espaces naturels,
Fédération des parcs naturels régionaux de France
Restauration des terres agricoles dégradées en Guyane ? M. Lopez, Printemps des Terres
Sylviculture à couvert continu/futaie irrégulière/allongement des cycles de production ? la Belle
Forêt, Association Futaie irrégulière, Société Forestière de la Caisse des Dépôts et consignations
Dans le domaine des espaces naturels :
Mangroves ? EcoAct
Méthodologie pour la conservation et la restauration des herbiers zoostères ? EcoAct, Seaboost
Restauration des prairies/milieux ouverts ? fédération des conservatoires des espaces naturels
Restauration des tourbières ? Fédération des conservatoires des Espaces naturels
Dans le domaine agricole :
Révision :
CarbonAgri v2 (incluant ovins et caprins) ? Institut de l?élevage (Idele)
Vergers : Version 2 + amélioration des pratiques ? CTIFL, Agrosolutions
Projets de méthode :
Agroforesterie (haies intraparcellaires) ? Assemblée permanente des chambres d?agriculture
Captation CO2 biogénique ? Total, comité stratégique de filière
Plantes à parfum ? Comité interprofessionnel des huiles essentielles français
113 Source :https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-
06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf , juillet 2023
PUBLIÉ
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2023-06/Liste%20projets%20de%20m%C3%A9thode_publique%20Juin%202023.pdf
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Porcs ? institut du porc (IFIP)
Production d?algues pour substitution d?engrais ammonitrés et production de bioplastiques ? Merci
les algues
Viticulture ? institut français de la vigne et du vin, arbre et paysage Champagne
Dans le domaine des transports :
Plans de mobilité durable ? Coopérative carbone de la Rochelle, Carbone4
Remplacement de véhicules thermiques par des triporteurs ou vélos-cargo ? Coopérative carbone
de la Rochelle, Carbone4
Verdissement des poids lourds ? Renault Trucks, EDF
Autres :
Reconditionnement des appareils électroniques ?CarbonApp, Carbone4 »
On observe ainsi tant un élargissement du champ des méthodes qu?un approfondissement. Cette
évolution est bienvenue, et permet de traiter des sujets de fond restés à la périphérie d?anciennes
méthodes, notamment en matière forestière (arbres en ville, futaies irrégulières, sénescence),
voire de combler des manques (par exemple haies intra-parcellaires, la précédente méthode des
Haies traitant des haies en bordure de parcelle). Et elle permet d?investir des champs nouveaux et
importants en matière de carbone (prairies, tourbières?) et aussi de sortir de la dominante
agroforestière actuellement en vigueur.
On peut s?étonner de l?absence de méthodes sur le stockage de carbone dans les produits bois,
en principe promis à un bel avenir. L?absence de méthode relative au stockage dans les produits
bois peut surprendre et s?expliquer par les difficultés liées à la comptabilité carbone et à la
structuration de l?aval de la filière bois114.
Il faut noter que le 7 septembre 2023, à la fin de la présente mission, deux nouvelles méthodes,
Mangroves115 et Ville arborée116, ont été mises à la consultation du public jusqu?au 28 septembre.
Annexe 7.3. Perspectives
Les perspectives de développement de nouvelles méthodes sont donc prometteuses.
Il convient néanmoins de respecter un certain nombre de garde-fous et résoudre certaines
difficultés perçues par les acteurs.
En premier lieu, une remarque générale non spécifique au label Bas-Carbone : la « compensation
carbone », ou plutôt contribution carbone aux efforts, doit venir après des efforts d?évitement et de
réduction préalables des émissions. La compensation ne peut agir que sur des émissions
résiduelles peu ou pas compressibles.
En matière de « logistique », la publication des méthodes semble lente (même si la mission
reconnaît évidemment qu?une instruction soigneuse peut demander du temps) et gagnerait à être
accélérée, notamment pour les méthodes adaptées à la diversité des territoires, par exemple et
aussi applicables en milieu urbain lorsque c?est possible, en maintenant cependant la qualité et la
cohérence avec les autres méthodes.
114 Cette complexité peut amener des incohérences. Par exemple des projets LBC catégorisent en empreinte ce
qui apparaît dans les données reçues de la DGEC comme des émissions. Le risque de double compte est donc
avéré. La mission a demandé des clarifications. Ce point doit être soigneusement surveillé.
115 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-
restauration-des-a2910.html
116 Cf. https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-
arboree-pour-a2911.html
PUBLIÉ
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-de-restauration-des-a2910.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/methode-label-bas-carbone-dite-ville-arboree-pour-a2911.html
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 97/125
La structure et le périmètre des méthodes est souvent très spécifique, ce qui permet une approche
précise. Cela peut néanmoins déboucher sur une démarche en « silo » malgré les précautions
prises. Une façon d?éviter ce travers est une prise en compte accrue des co-bénéfices. Ceux-ci,
optionnels, gagneraient à être rendus obligatoires, et a minima les méthodes devraient garantir
que des critères de co-bénéfices liés à d?autres enjeux comme l?environnement, ou plus
précisément par exemple la biodiversité ou l?eau, ne puissent pas être dégradés par un projet
labellisable, ce qui pourtant est actuellement le cas avec, par exemple mais pas uniquement, des
méthodes basées sur l?intensité carbone.
La pertinence et la robustesse des méthodes, comme vu supra, est parfois à améliorer, qu?il
s?agisse de spécificités techniques (tables de croissance adaptées, intensité carbone) ou d?état de
l?art à consolider (stockage dans les sols, croissance en cas de gestion non durable, etc.). La
complexité des méthodes est souvent un écueil pour les développeurs et les porteurs de projet ou
pour les vérificateurs. Elle correspond souvent à la complexité du réel. A contrario, une
simplification à outrance des méthodes permet en revanche des effets d?aubaine ou des
évaluations inadéquates des tonnes de carbone réduites ou séquestrées. Un équilibre délicat est
à trouver entre complexité et facilité d?usage, face à des accusations toujours possibles de
« greenwashing ».
Au-delà des aspects techniques, les aspects économiques sont cruciaux. Le label crée un
« marché », sans profondeur certes en raison de l?incessibilité des certificats, mais avec des
financements dont la destination est à sécuriser et l?ampleur à calibrer.
Les porteurs de projet liés aux méthodes labellisées sont les destinataires naturels des
financements, mais le coût de la tonne de carbone des projets réalisés en France est élevé, en
général largement supérieur au prix consenti par la plupart des financeurs. L?additionnalité
économique requiert bien sûr que la rémunération du projet ne dépasse pas ses coûts, mais, sans
surprise, les professions -notamment agricoles et forestières- indiquent que les prix sont très
inférieurs aux coûts, ce qui nuit à la décision de se lancer dans des projets très partiellement
financés. Certaines méthodes imposent un financement inférieur à 50 %, alors que selon certaines
professions un taux de 80 % est nécessaire pour le passage à l?acte.
Ce problème peut être résolu par des financements complémentaires, mais les méthodes sont
souvent assez restrictives en la matière, pour garantir l?additionnalité économique. La profession
agricole souhaite faciliter le cumul des financements. De manière générale, la question de
l?articulation entre les différents financements publics (y compris la PAC) et le label Bas-Carbone
est à préciser et résoudre. Outre la question du cumul, se pose aussi la question de la concurrence
entre dispositifs d?appui. Le dispositif du label est contraignant, au regard d?autres dispositifs plus
légers et généreux (France Relance par exemple). Selon certains acteurs, le secteur privé devrait
même prendre la main, ce qui permettrait d?économiser l?argent public. Selon d?autres acteurs, le
financement public devrait être mobilisé sur des objectifs concrets de politiques publiques
nécessaires au-delà du label (par exemple la gestion des forêts et leur adaptation au changement
climatique). En tout état de cause, la multiplicité des modes de financement, nécessaire dans
certains cas pour boucler le modèle économique, nuit à la lisibilité du dispositif et aussi à son
efficacité.
Un autre sujet est la répartition des financements entre destinataires finaux (a priori les porteurs
de projet) et les intermédiaires. Les tâches d?appui, de conseil, d?intermédiation, d?agrégation, de
mise en relation, d?ingénierie, de conception méritent rémunération, mais il convient d?éviter que
celle-ci ne représente une part excessive (parfois 50 %, voire plus) des frais intermédiaires. Cela
passe par une réduction des coûts de gestion (par possible agrégation ou mutualisation d?outils et
de solutions), voire par des mesures d?encadrement des acteurs.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 98/125
Annexe 8. Projets labellisés du label Bas-Carbone
Annexe 8.1. Des projets en nombre croissant
Le site du label Bas-Carbone permet de suivre (avec une fréquence de rafraîchissement de deux
semaines) le nombre, le type et la localisation des projets labellisés.
La croissance du nombre de projets est assez rapide. Par exemple, la figure qui suit illustre la
situation en mars 2023.
Figure 30 : Chiffres clés du label Bas-Carbone en mars 2023 (Source : site du label Bas-Carbone)
Mais le site du label Bas-Carbone faisait état de 555 projets labellisés en juin 2023, 575 début juillet
et 628 fin juillet 2023 et 669 début septembre 2023.
Annexe 8.2. Des projets concentrés sur certaines méthodes et
certains territoires
La mission a obtenu en juin de la DGEC un instantané de la base de données alimentant le site,
et a pu en tirer les statistiques suivantes (en jaune les méthodes ou régions les plus présentes):
Nombre
de
projets
Balivage Boisement Carbonagri Grandes
cultures
Haies Plantation
de
vergers
Reboisement Rénovation Sobac'eco-
tmm
Total
général
Pourcentage
Auvergne
Rhône
Alpes
12
5 20
37 6,67%
Bourgogne
Franche
Comté
15
4
42
61 10,99%
Bretagne
10 3
3
16 2,88%
Centre Val
de Loire
18
3
4 8
33 5,95%
France
1
1 0,18%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 99/125
Grand Est
8
2
5 29
3 47 8,47%
Hauts-de-
France
13
2
2 8
25 4,50%
Ile de
France
5
5
4 1
15 2,70%
Normandie
9
1
3 6
19 3,42%
Nouvelle
Aquitaine
1 64
3
28 51 1
148 26,67%
Occitanie 2 30
10 17
59 10,63%
PACA
1
1 9
11 1,98%
Pays de la
Loire
66 7
1
9
83 14,95%
Total
général
3 251 10 20 1 59 206 2 3 555 100%
0,54% 45,23% 1,80% 3,60% 0,18% 10,63% 37,12% 0,36% 0,54% 100%
Figure 31 : Nombre de projets labellisés (source : DGEC, mission, mai 2023)
Si l?on tient compte des sous-projets agrégés dans des projets uniques, alors l?image change
significativement, en raison de presque mille sous-projets CarbonAgri présents en Pays de Loire.
Nombre de projets et
sous projets
Baliv
age
Boise
ment
Carbon
agri
Grandes
cultures
Hai
es
Plantation de
vergers
Reboise
ment
Rénov
ation
Sobac'ec
o-tmm
Total
général
Pourcen
tage
Auvergne Rhône Alpes 0 12 0 0 0 5 20 0 0 37 2,37%
Bourgogne Franche Comté 0 15 0 4 0 0 42 0 0 61 3,90%
Bretagne 0 10 3 0 0 0 3 0 0 16 1,02%
Centre Val de Loire 0 18 0 5 0 4 8 0 0 35 2,24%
France 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0,06%
Grand Est 0 8 0 2 0 5 29 0 3 47 3,01%
Hauts-de-France 0 13 0 2 0 2 8 0 0 25 1,60%
Ile de France 0 5 0 5 0 0 4 1 0 15 0,96%
Normandie 0 9 0 4 0 3 6 0 0 22 1,41%
Nouvelle Aquitaine 1 64 0 7 0 28 51 1 0 152 9,72%
Occitanie 2 30 0 0 0 10 17 0 0 59 3,77%
PACA 0 1 0 0 0 1 9 0 0 11 0,70%
Pays de la Loire 0 66 996 0 12 0 9 0 0 1083 69,25%
Total général 0,19
%
16,05
%
63,87
%
1,85% 0,7
7%
3,77% 13,17% 0,13% 0,19% 1564
Figure 32 : Nombre de projets (yc sous-projets) labellisés (source : DGEC,
mission, mai 2023)
La méthode CarbonAgri devient dominante avec presque les deux-tiers des (sous-)projets (64 %)
suivie de Boisement (16 %) et Reboisement (13 %). La région Pays-de-Loire représente plus des
deux-tiers des (sous-)projets (69 %), suivie par Nouvelle Aquitaine (10 %).
Le nombre de projets ne reflète pas nécessairement leur efficacité. La réduction estimée du
nombre de tonnes de carbone est pour presque moitié attribuable à la méthode CarbonAgri (41 %)
suivie de Reboisement (29 %) et Boisement (25 %), et concentrée en Pays de Loire (42 %),
Nouvelle Aquitaine et Bourgogne-Franche Comté (environ 12 % chacune).
Émissions réduites (tCO2eq)
selon méthode et région Balivage Boisement Carbonagri
Grandes
cultures Haies
Planta-
tion de
ver-
gers Reboisement Rénovation
So-
bac'eco-
tmm
Total géné-
ral
Pour-
cen-
tages
Auvergne Rhône Alpes 13843,6
1605,9
3 37670,4 53119,93 2,97%
Bourgogne Franche Comté 26994,88 5530 173823,09 206347,97 11,55%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 100/125
Bretagne 14625 139848 1700 156173 8,74%
Centre Val de Loire 32111,86 3064 1446 9593,82 46215,68 2,59%
France
1944,5
2 1944,52 0,11%
Grand Est 18835 3166 381 85220,95 4033 111635,95 6,25%
Hauts-de-France 15319 7149 685 36431,8 59584,8 3,34%
Ile de France 20445,05 12691 11562 549,8 45247,85 2,53%
Normandie 26543,42 5219 950,6 6001,09 38714,11 2,17%
Nouvelle Aquitaine 514 108542,14 10589 9046 96130,17 21 224842,31 12,59%
Occitanie 1122 28814,2
8024,8
5 32777 70738,05 3,96%
PACA 552 1114 10277 11943 0,67%
Pays de la Loire 143480,57 599295 2507 14651,46 759934,03 42,54%
Total général 1636 450106,72 739143 47408 2507
25197,
9 515838,78 570,8 4033 1786441,2 100%
Pourcentages 0,09% 25,20% 41,38% 2,65% 0,14% 1,41% 28,88% 0,03% 0,23% 100%
Figure 33 : Émissions réduites (tCO2éq) (source : DGEC, mission, mai 2023)
Les surfaces sont par contre à 86 % dévolues à la méthode CarbonAgri, et situées en Bretagne
Surfaces
concernées
(ha)
Balivage Boisement Carbon
Agri
Grandes
cultures
Haies Plantation
de vergers
Reboise
ment
Rénov
ation
Sobac
'eco-
tmm
Total
général
Auvergne
Rhône Alpes
53,7564
241,03 183,0585
477,8449 1,23%
Bourgogne
Franche
Comté
89,9213
0
563,06
652,9813 1,68%
Bretagne
48,631 33372
9,385
33430,016 86,25%
Centre Val de
Loire
128,8439
0
63 42,13
233,9739 0,60%
France
36,8
36,8 0,09%
Grand Est
64,63
0
170,14 400,3817
0 635,1517 1,64%
Hauts-de-
France
57,457
0
69,21 193,27
319,937 0,83%
Ile de France 73,209
0
82,89
156,099 0,40%
Normandie
95,4107
0
48,77 26,533
170,7137 0,44%
Nouvelle
Aquitaine
8,1 459,0695
0
439,61 496,1697 0
1402,9492 3,62%
Occitanie 6,01 145,0449
134,32 199,07
484,4449 1,25%
PACA
3
25,61 82,41
111,02 0,29%
Pays de la
Loire
561,0583 0
0
86,99
648,0483 1,67%
Total général 14,11 1780,032 33372 0 0 1228,49 2365,347
9
0 0 38759,9799 100%
Pourcentage 0,04% 4,59% 86,10% 0,00% 0,00% 3,17% 6,10% 0,00% 0,00% 100%
Figure 34 : Surfaces concernées (ha) (source : DGEC, mission, mai 2023)
Coût des
travaux (¤)
Balivage Boisement Carbo
nagri
Grandes
cultures
Haies Plantation de
vergers
Reboise
ment
Rénova
tion
Sobac'eco
-tmm
Total
général
Pourcen
tage
Auvergne
Rhône Alpes
317263,415
237303 1736107
,13
2290673
,55
9,51%
Bourgogne
Franche
Comté
646879,729
0
3130442
,25
3777321
,98
15,68%
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 101/125
Bretagne
329002,5 0
81898,8
410901,
3
1,71%
Centre Val de
Loire
668622,162
0
0 243199,
02
911821,
182
3,78%
France
0,00%
Grand Est
276784
0
0 2465455
,02
0 2742239
,02
11,38%
Hauts-de-
France
274519,285
0
0 1172887,
02
1447406
,31
6,01%
Ile de France 884029,85
0
662252
1546281
,85
6,42%
Normandie
444942,862
0
0 148682,
692
593625,
554
2,46%
Nouvelle
Aquitaine
16200 2006418,53
0
0 1049084
,9
0
3071703
,43
12,75%
Occitanie 13303 1112959,73
0 1617252
,5
2743515
,23
11,38%
PACA
27867
0 881717,
36
909584,
36
3,77%
Pays de la
Loire
3172062,67 0
0
480551,
5
3652614
,17
15,16%
Total général 29503 10161351,7 0 0 0 237303 1366953
0,2
0 0 2409768
7,9
100%
Pourcentage 0,12% 42,17% 0,00% 0,00% 0,00% 0,98% 56,73% 0,00% 0,00% 100%
Figure 35 : Coût des travaux (source : DGEC, mission, mai 2023 ; NB : les coûts des travaux ne sont
requis que pour les méthodes forestières)
Le coût des travaux n?est guère documenté que pour les méthodes forestières.
Il est regrettable que seules les méthodes forestières détaillent les coûts Cela ne permet pas une
analyse économique complète, crée une asymétrie d?information s?ajoutant aux incertitudes
préexistantes à l?état de l?art.
Annexe 8.3. Une instruction potentiellement laborieuse
Un projet, pour être labellisé, doit être notifié à l?autorité compétente (Dreal ou parfois DGEC) et
fournir les éléments suivants : les coordonnées du demandeur ; la méthode approuvée que le projet
prévoit de mobiliser ; la localisation du projet ; tout élément supplémentaire prévu par la méthode.
De fait ces éléments requis par les méthodes peuvent être nombreux et lourds. Peuvent être
demandés, par exemple : une liste des parcelles participant au projet, une preuve de propriété, un
mandat, un engagement de gérant, un état (orthophotographie ou cartographie, cadastrale et autre)
des parcelles, passé et présent, des preuves (respect de la réglementation en matière de pressions
?par exemple en azote organique-, consommations d?eau, atteinte d?objectifs?) ou diagnostics
(mesures locales, biodiversité, efficacité énergétique, matériaux, milieu), des données de
production ou croissance, une identification des leviers mobilisés, des plans de conception, un
programme de travaux, un marché de travaux, des tableurs de calcul de réduction d?émission, de
séquestration, de co-bénéfices, de modèle économique (preuve d?additionnalité économique), des
états issus d?outils devant être utilisés pour la notification, etc.
À cette liste, potentiellement longue, s?ajoutent le cas échéant des demandes complémentaires de
la part des services, à titre de vérification supplémentaire ou en raison d?interprétation pas
nécessairement partagée de la méthode.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 102/125
Annexe 9. Initiatives des collectivités locales
Le Cerema a réalisé fin 2020117 un « parangonnage d?expériences locales de fonds carbone et de
compensation carbone territoriale » ainsi qu?un retour d?expérience portant sur neuf initiatives
locales connues à l?époque: Association Aquitaine Carbone, Breizh Bocage ? Bretagne, Projet
Carbon Think Grand Est, Climat local (Carbone local Occitanie), Fermes laitières bas carbone ?
Pays de Loire, La Rochelle Territoire Zéro carbone ? coopérative carbone, Normandie Forever ?
Revalorisation des peuplements forestières pauvres, Fonds de solidarité climat de la Fondation de
Lille, Carbocage - Gestion durable de la haie de bocage.
Figure 36 : Initiatives des collectivités locales en 2020 (Source : Cerema)
La situation a depuis lentement évolué. Un recensement récent par la Caisse des Dépôts/Banque
des Territoires des initiatives de fonds carbone locaux remonté par ses directions régionales a été
communiqué à la mission.
117 https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
PUBLIÉ
https://www.cerema.fr/fr/actualites/fonds-carbone-locaux-compensation-carbone-territoriale
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 103/125
Figure 37 : Initiatives connues en 2023 (Source : Banque des Territoires)
La mission a aussi procédé à des auditions auprès d?organisations de collectivités locales,
notamment Régions de France, France Urbaine et Intercommunalités de France.
Il en ressort un panorama encore resserré des initiatives locales existantes, à des degrés divers
de maturité.
Figure 38 : Initiatives locales en 2023 (Source: mission)
Elles sont en nombre réduit, mais cherchent cependant à ?étendre leur champ d?action
géographique. Il est probable que la multiplication non coordonnée de telles initiatives serait
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 104/125
susceptible de les mettre en concurrence et n?est pas souhaitable au regard de l?objectif d?intérêt
public recherche. De fait, certaines collectivités préfèreront peut-être rejoindre des structures
existantes que de créer la leur propre.
La présente annexe passe en revue les différentes initiatives des collectivités locales dont la
mission a eu connaissance.
Annexe 9.1. L?exemple emblématique de La Rochelle?
La coopérative Carbone de la Rochelle est la plus connue des initiatives locales. À partir d?une
idée lancée en 2017 elle a été fondée dans le cadre du programme La Rochelle Territoire Zéro
Carbone. En septembre 2019, ce programme a été lauréat de l?appel à projets national « Territoires
d'Innovation » piloté par le secrétariat général pour l?investissement et opéré par la Banque des
Territoires. En décembre 2020, la coopérative Carbone de la Rochelle, dont l?objectif est d?être un
outil territorial de la lutte contre le dérèglement climatique, a été créée par ses neuf sociétaires
fondateurs.
La SCIC contient neuf catégories d?associés : salariés et producteurs de biens / services ; usagers,
clients et bénéficiaires ; partenaires entreprises ; partenaires bancaires ; collectivités territoriales
partenaires et leurs groupements ; experts institutionnels et partenaires scientifiques; organismes
d?appui financier ; associations bénévoles ; personnes soutiens.
Annexe 9.1.1 Une initiative qui fait figure de modèle
Elle est financée dans le cadre du PIA (programme d?investissements d?avenir) et de son Action
territoire d?innovation « La Rochelle Territoire Zéro Carbone », et portée par la ville, l?agglomération,
l?université, le port, la Banque des Territoires, l?association Atlantech, les entreprises Léa Nature,
Alstom, le Crédit Agricole et l?association jadopteunprojet.
Son objectif est d?agir localement pour réduire l?impact sur le climat : « La Coopérative Carbone
est votre partenaire de confiance pour accélérer les projets locaux de réduction et de séquestration
du carbone en Nouvelle-Aquitaine. »
Les rôles de la Coopérative sont les suivants :
-sensibiliser les acteurs du territoire aux enjeux énergie-climat (formation) ;
-accompagner les organisations et collectivités dans la mesure et la réduction de leurs émissions
de gaz à effet de serre ;
-favoriser l?émergence de projets de réduction et de séquestration du carbone en Nouvelle-
Aquitaine, qui vont au-delà des pratiques courantes et réglementaires, par la vente de crédits
carbone.
Elle recourt à l?utilisation du label Bas-Carbone, mais aussi déploie un label local LRTZC (La
Rochelle Territoire Zéro Carbone).
Ses objets et activités sont les suivants :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 105/125
Figure 39 : Objectifs et activités de la coopérative carbone de La Rochelle
(Source: Coopérative carbone de La Rochelle)
La coopérative de La Rochelle a été sollicitée ou a appuyé les réflexions de divers autres projets
de coopératives : Ville de paris, Métropole du Grand Paris, Bordeaux Métropole, Aix Marseille
Provence, Pays de Brest, Pays du Mans, Pays d?Arles.
Annexe 9.1.2 Pourquoi le statut de coopérative ?
Le statut de SCIC (société coopérative d?intérêt collectif) a été choisi par La Rochelle pour les
raisons suivantes :
- avoir un sociétariat diversifié avec un ancrage territorial, réunissant différentes typologies
d?acteurs (entreprises, banques, collectivités locales, associations, prestataires, organismes de
formation et de recherche, personnes soutiens et salariés de la SCIC, citoyens), selon un
fonctionnement transparent.
- pouvoir réinvestir les bénéfices générés par l?activité dans les projets du territoire et de garantir
ainsi l?utilité des fonds reçus pour les projets.
- l?intérêt collectif, l?utilité sociale
- l?ancrage « territorial »
- la simplicité, la réactivité, l?agilité
Sa gouvernance est la suivante :
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 106/125
Figure 40 : Organisation de la coopérative Carbone de La Rochelle (Source :
Coopérative Carbone de La Rochelle)
La coopérative Carbone de La Rochelle dispose d?une équipe de huit personnes : une directrice
générale, deux cheffes de projet, deux chargées de développement de projets carbone, un
ingénieur carbone, une chargée de communication et de projets numériques, et un alternant Master
Science pour l?environnement.
Annexe 9.2. Quatorze projets en cours, agricoles ou forestiers
En 26 juillet 2023, la coopérative Carbone de La Rochelle affiche 14 projets118, sept en agriculture
et sept en foresterie, pour un total d?environ 50 000 tCO2eq.
Projet Contenu Objectifs Financement Co-bénéfices Partenaires
Création d?une forêt à
Lanouaille
24270 - Lanouaille
Le projet a pour
ambition de boiser
d'anciennes terres
agricoles, avec des
essences de chênes
nobles, chênes rouge,
charme, merisier,
alisier... sur une surface
de 14ha.
Boisement de 14 ha de
terres agricoles
Équivalent CO2 : 2240
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100 t à
42¤ TTC/tCO2eq
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des
protections, Travaux de
plantation, Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Enjeu paysager
important, projet sur un
coteau en bord de route
(et donc facilement
accessible),
Enjeu lié à l'eau avec
présence d'un petit plan
d'eau,
Amélioration de la
continuité forestière en
boisant autour des
espaces forestiers
existants,
Biodiversité élevée avec
la plantation d'essences
diverses dont une
majorité autochtone.
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
Création d?une forêt à
Rioux
7460 - Rioux
L?objectif est de boiser
avec une diversité
d?essences feuillues, en
particulier plusieurs
essences de chênes et
de feuillu précieux tel
Boisement de 1.8 ha
d'anciennes terres
agricoles
Équivalent CO2 : 360
tonnes sur une durée de
En ligne
Contribution
recherchée: 33068.4¤
TTC à 1 tCO2 = 92¤ TTC
/ 77¤ HT
Diversité des essences
Mélange intra-
parcellaire des
différentes essences
permettant une réelle
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
118 Cf. https://larochelle.cooperativecarbone.fr/la-cooperative/les-projets/
PUBLIÉ
https://larochelle.cooperativecarbone.fr/la-cooperative/les-projets/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 107/125
que le cormier. Après
préparation du terrain
(déchaumage,
décompactage, labour
et émiettage du labour),
aura lieu la plantation.
Des protections
individuelles seront
mises en place autour
de chaque plant, afin de
les protéger des dégâts
de gibier. La plantation
fera ensuite l?objet
d?entretiens réguliers les
premières années. Des
éclaircies sont aussi
prévues tout au long de
la vie du peuplement,
dans une optique de
gestion durable de la
forêt et de production de
bois d?oeuvre.
30 ans
Labellisable LBC
Pas de minimum d'achat
75% du montant pour le
propriétaire pour les
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des
protections, Travaux de
plantation, Entretien des
plantations
25% du montant pour
les partenaires du projet
(Coopérative Carbone,
Acclena, CNPF) :
Diagnostique technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
ambiance forestière
Amélioration de la
biodiversité
Production de bois
d?oeuvre pour la filière
bois locale
Aquitaine.
Du Carbone Au Coeur
des Sols ? APAD
17000 - La Rochelle
Les piliers mis en oeuvre
par les 25 agriculteurs
qui s?engagent dans ce
projet sont ceux de
l?Agriculture de
Conservation des Sols :
ne plus travailler les sols
(pas de labour ni aucun
travail mécanique pour
préserver la structure du
sol et ses habitants) ;
semer des couverts
végétaux (ne jamais
laisser les sols nus mais
au contraire les protéger
des intempéries avec
des plantes toute
l?année) ; diversifier les
espèces de plantes sur
la ferme, avec des
rotations longues et une
grande diversité de
plantes dans les
couverts végétaux.
17902 TeCO2
Équivalent CO2 : 17902
tonnes sur une durée de
5 ans
En 2022, l?APAD a
notifié un projet dans le
cadre du label Bas-
Carbone du MTES
regroupant 230 fermes
labellisées « Au Coeur
des Sols », soit 350
agriculteurs répartis
dans 11 régions.
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 74 ¤
TTC/tCO2eq
97% pour l'APAD et les
exploitations engagées
dans le projet
3% pour la Coopérative
Carbone
Érosion des sols
Consommation
d?énergie non
renouvelable
Qualité de l?air
Qualité des eaux
Quantité d?eau
d?irrigation utilisée
Pressions Phytos
Diversité des cultures
(incluant les prairies
temporaires)
Pourcentage de culture
avec cultures
intermédiaires
Pourcentage de
couverts favorables aux
insectes
Pourcentage surface
semi naturelle (ou IAE «
infrastructures agro-
écologiques »)
Énergie dépensée pour
le travail du sol
Surface moyenne des
parcelles
Potentiel nourricier
Énergie et Protéines
valorisables en
alimentation humaine
Implication sociale
Autonomie et
valorisation des
ressources locales
Temps de traction (une
des composantes de la
pénibilité du travail).
L?APAD, mandataire du
projet, assure
également
l?accompagnement
collectif des agriculteurs
engagés dans le projet,
avec un ancrage
territorial au plus proche
des fermes. L?APAD est
un réseau d?association
d?agriculteurs qui
s?implique depuis plus
de 20 ans dans la
promotion et le
développement d?une
agriculture durable :
l?Agriculture de
Conservation des Sols.
En 2020, l?APAD a lancé
un label pour favoriser la
reconnaissance de cette
agriculture d?avenir : le
label « Au Coeur des
Sols ».
L?objectif de ce label est
de favoriser la transition
des agriculteurs, grâce à
la reconnaissance
économique de ce mode
de production, à travers
des filières spécifiques
ou des paiements pour
services
environnementaux.
En 2022, l?APAD a
notifié un projet dans le
cadre du label Bas-
Carbone du MTES
regroupant 230 fermes
labellisées « Au Coeur
des Sols », soit 350
agriculteurs répartis
dans 11 régions.
La Terre Pour le Climat
17000 - La Rochelle
Ce projet collectif
regroupe 6 exploitations
situées en Nouvelle-
Aquitaine, aux activités
diverses : certaines font
de l'élevage, d'autres
cultivent des produits
Bio, d'autres sont
certifiées Haute Valeur
Environnementale
(HVE).
10 171 TeCO2
Équivalent CO2 : 10171
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 78 ¤
TTC/tCO2eq
83% pour la mise en
oeuvre au sein des
différentes exploitations
17% pour la
Coopérative Carbone
Dépend des
exploitations :
suppression des
intrants, biodiversité
(exploitation 1), baisse
de pesticides et engrais,
pailles enfouies (2),
baisse d?intrants,
lancement d?un atelier
de distillerie (3),
autonomisation, 10
bâtiments PV (4),
transformation locale
partielle du lait,
autonomisation, volonté
d?embauche d?apprenti
(5), prairie, soja, circuits
courts (6)
Exploitation de Bovins
viande traditionnelle en
Pyrénées-Atlantiques
Exploitation
conventionnelle en
agriculture raisonnée
dans la Vienne
Anciens éleveurs
maintenant spécialisés
dans la vigne et
notamment la filière
Cognac, certifiés Haute
Valeur
Environnementale
niveau 3
Reprise de l'exploitation
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 108/125
dans la Vienne par deux
frères suite au départ à
la retraite de leur père
Éleveurs laitiers
effectuant de la vente
directe dans la Vienne
Historiquement
producteur de maïs
dans les Pyrénées-
Atlantiques, la ferme est
passée en élevage de
bovins
Projets Agricoles en
Nouvelle-Aquitaine
17000 - La Rochelle
Une quinzaine
d'exploitations sont
engagées dans la mise
en place de la méthode
CarbonAgri en
Nouvelle-Aquitaine.
10 432 TeCO2
Équivalent CO2 : 10432
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBV
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
76% pour les
agriculteurs
12% pour le diagnostic
et l'accompagnement de
l'exploitation
7% pour France
CarbonAgri
5% pour la Coopérative
Carbone
Projet Agricole à
Ménigoute (79340)
Mise en place de la
méthode CarbonAgri sur
l'exploitation via
différents leviers
d'action.
Sur son exploitation de
Ménigoute en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place les leviers
d'action suivants :
Conduite du Troupeau,
Alimentation
407 TeCO2
Équivalent CO2 : 407
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
95% du montant pour
l'éleveur afin de mettre
en place les leviers
d'action identifiés
5% pour la Coopérative
Carbone
Augmentation de la
biodiversité à l'échelle
de l'exploitation, eq.ha
biodiversité/ha (si >0 ou
=0 : co-bénéfice, si <0 :
altération) : 20,8%
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 2
Diminution des pertes
d'azote vers l'eau,
kgN/ha (si >0 : co-
bénéfices ; si <0 :
altération) : 0,82
Augmentation de la
Commercialisation des
produits en circuit court,
Kg : 18 000
Projet Agricole à Adilly
(79200)
Sur son exploitation
d'Adilly en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place la méthode
CarbonAgri via les
leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau, Gestion des
déjections, Alimentation.
988 TeCO2
Équivalent CO2 : 988
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 4
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 80
Projet Agricole à
Genouillé (17430)
Sur son exploitation de
Genouillé en Nouvelle-
Aquitaine, l'éleveur a
mis en place la méthode
CarbonAgri via les
leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau, Gestion des
déjections.
1 715 TeCO2
Équivalent CO2 : 1715
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 48 ¤
TTC/tCO2eq
Réduction de 30 % de la
consommation de soja,
kg/an : 20
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 50
Projet Agricole à Saint
Pardoult (17400)
Sur son exploitation de
Saint Pardoult en
Nouvelle-Aquitaine,
l'éleveur a mis en place
la méthode CarbonAgri
via les leviers d'action
suivants :
Consommation
d'engrais, Conduite du
Troupeau et Gestion des
infrastructures agro-
écologiques.
608 TeCO2
Équivalent CO2 : 608
tonnes sur une durée de
5 ans
Labellisable LBC
En ligne
Contribution
recherchée : 29184¤
TTC
1t de CO2 = 48¤ TTC /
40¤ HT
Pas de minimum d'achat
à 48 ¤ TTC/tCO2eq
Augmentation de la
biodiversité à l'échelle
de l'exploitation, eq.ha
biodiversité/ha (si >0 ou
=0 : co-bénéfice, si <0 :
altération) : 3,39%
Diminution des pertes
d'azote vers l'air, kgN/ha
(si >0 : co-bénéfices ; si
<0 : altération) : 11
Diminution des pertes
d'azote vers l'eau,
kgN/ha (si >0 : co-
bénéfices ; si <0 :
altération) : 38,61
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 109/125
Diminution du recours à
l?irrigation, Ha : 16
La Forêt de l?Homme
Sec
17180 - Périgny
Ce projet de boisement
est initié et porté par le
Rotary Club La Rochelle
Aunis dans le cadre de
son engagement
environnemental.
Terrain de 1,4 ha dédié à
la préservation de la
biodiversité sur le long
terme (au moins 99 ans)
en créant un boisement
d?environ 8500 m2 sur
celui-ci.
1000 arbres
Équivalent CO2 : 150
tonnes sur une durée de
50 ans
Labellisable LRZCT
En ligne
Contribution
recherchée : 18000¤
TTC
1t de CO2 = 120¤ TTC /
100¤ HT
Pas de minimum d'achat
augmenter la
biodiversité du secteur
séquestrer du CO2
améliorer la trame verte
départementale.
L'entreprise à mission
Créateur de Forêt sera
en charge de l?exécution
du travail. Le partenariat
entre le Rotary Club La
Rochelle Aunis et
Créateur de Forêt va
permettre de développer
une initiative innovante
et engagée dans un but
de sensibilisation du
plus grand nombre: les
membres du club, les
habitants, les
entreprises, les écoles,
etc.
Création d?une forêt à
Sainte-Ouenne
79220 - Sainte-Ouenne
Projet de boisement de
friches agricoles, avec
majoritairement des
feuillus et quelques
résineux.
Boisement de 5,8ha
Équivalent CO2 : 960
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 47 ¤
TTC/tCO2eq
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des protection,
Travaux de plantation,
Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Boisement dans un
vallon le long du
ruisseau de la Vergne
qui permet la continuité
de l'habitat forestier le
long du cours d'eau
Biodiversité préservée
avec un mélange de
plusieurs essences
feuillues et résineuses
Plantation d'essences
adaptées aux milieux
humides
Projet inclus dans un
périmètre de protection
des monuments
historiques "Logis de la
Moussière"
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
Création d?une forêt à
Salies de Béarn
64270 - Salies-de-Béarn
Projet de boisement de
terres agricoles et de
prés non exploités sur
les Coteaux de l?Adour
avec des essences de
chêne pédonculé,
peuplier, chêne rouge,
robinier, séquoia ou
thuyas géant.
Boisement de terres
agricoles et de prés sur
5.3 ha
Équivalent CO2 : 1166
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LBC
En ligne
Contribution
recherchée : 51200¤
TTC
1t de CO2 = 44¤ TTC /
37¤ HT
Pas de minimum d'achat
75% pour le propriétaire
pour la réalisation des
travaux : Préparation du
terrain, Achats des
plants et des protection,
Travaux de plantation,
Entretien des
plantations
25% pour la
Coopérative Carbone et
ses partenaires :
Diagnostic technique
des parcelles et
définition de l'itinéraire
technique, Labellisation
du projet (montage de
dossier), Organisation
de l'audit de vérification
Paysager avec le
boisement sur des
coteaux en bordure de
route ou de chemin,
La prolongation de
forêts existantes avec
amélioration de la
continuité de l'habitat
pour la faune,
Biodiversité préservée
avec un boisement de
plusieurs essences,
Future production de
bois de qualité destiné
aux scieries locales
Ce projet est proposé
dans le cadre d'un
partenariat entre la
Coopérative Carbone,
l'Association Acclena et
le CNPF Nouvelle-
Aquitaine.
La Forêt Bleue
17139 - Dompierre sur
mer
Le projet consiste à
planter des arbres dans
les espaces libres le
permettant, en
périphérie des
communes de la
communauté
d?agglomération de La
Rochelle. L?ensemble
de ces mini-forêts
constituées, appelé «
forêt bleue », permettra
de transformer le
paysage de notre
territoire, développer la
biodiversité et
séquestrer du carbone.
Ce projet est porté par
des citoyens qui ont
cartographié les
espaces libres en
10 000 arbres à
Dompierre Sur Mer
Équivalent CO2 : 354
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LRTZC
En ligne
Contribution
recherchée : 42480¤
TTC
1T de CO2 = 120¤ TTC /
100¤ HT
Pas de minimum d'achat
Le montant sert à : plan
d'implantation réalisé
par un paysagiste, achat
des plants, préparation
du terrain,
communication et
organisation des
chantiers participatifs de
plantation.
Préservation de la
biodiversité
Création d'ilots de
fraicheur
Amélioration du
paysage urbain
Ce projet a vu le jour
grâce à l'implication de
plusieurs partenaires :
Association Echo-mer :
don de protections pour
les plants
Pépinières Rouberty :
vente et don de plants
Établissement Bideau
Fils : don de piquets
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 110/125
périphérie des
communes qui
pouvaient se prêter à
des plantations d?arbres.
Un premier terrain de 11
000 m2 sur la commune
de Dompierre-sur-Mer a
accueilli 7500 arbres et
arbustes d'une trentaine
d'essences différentes
fin 2022.
2 communes vont
accueillir à leur tour une
Forêt Bleue en 2023 :
Saint Vivien et
L'Houmeau
Plantons les arbres
têtards de demain dans
le marais poitevin
79510 - Coulon
Face au risque de
disparition progressive
des frênes du Marais
Poitevin, qui pour la
plupart ont entre un et
deux siècles, un
programme de
plantations basé sur les
nouvelles essences a
été mis en place.
18000 arbres plantés
Équivalent CO2 : 1506
tonnes sur une durée de
30 ans
Labellisable LRTZC
Hors ligne
Achat minimum 100
tonnes à 45 ¤
TTC/tCO2eq
Préservation de
l?identité paysagère et
de la singularité du site
Préservation des sols
(travail réduit
bandes/potets,
couverture mulch/BRF)
Préservation de la
biodiversité, ce paysage
constitue en effet un
habitat naturel
remarquable, protégé
au titre de Natura 2000.
Transmission de cet
héritage au niveau
social et économique,
car l?émondage des
frênes têtards est une
activité omniprésente
chez les habitants du
marais et de ses abords.
Cette exploitation est
toutefois moins
importante qu?autrefois
et repose sur la volonté
des propriétaires et
exploitants de la
multitude de petites
parcelles privées qui
composent le marais.
Ce projet est mis en
oeuvre avec le Parc
Régional du Marais
Poitevin.
Figure 41 : Projets en cours de la Coopérative carbone de La Rochelle
(Source : site de la coopérative)
Ces projets sont de types divers mais exclusivement agricoles ou forestiers. Certains s?appuient
sur des méthodes du LBC, dont la méthode agricole CarbonAgri. Ils sont finançables en ligne ou
hors ligne, à des prix, affichés, allant de 42 à 120 ¤/tCO2eq. Trois sont labellisables par le label
local LRTZC, les autres par le LBC. Les durées des projets vont de cinq à 30 ans. Les projets
agricoles représentent l?essentiel des tonnes « compensées ». A minima 75 % des sommes vont
au porteur de projet.
Annexe 9.3. Qui fait école dans certaines métropoles (Paris,
Bordeaux)
L?exemple de La Rochelle essaime, par le biais d?échanges et conseils entre collectivités.
Annexe 9.3.1 Paris et la Métropole du Grand Paris
Paris disposait d?un fonds d?investissements ? Paris fonds vert- auquel contribuent des acteurs
publics et privés.
Une levée de fonds a été réalisée en 2018-2020.
L?objectif affiché est de 158 M¤ d?investissements sur 10 ans
Paris a souhaité un dispositif local pour:
- permettre aux acteurs du territoire de réduire et compenser leurs émissions ;
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 111/125
- soutenir les porteurs de projet au niveau local ;
- réduire l?empreinte carbone du territoire d?ici 2050.
Un label local est en préparation, adapté à un territoire très dense, avec des indicateurs « autres »
que le CO2.
Figure 42 : Objectifs de la coopérative de Paris (Source : Ville de Paris)
Figure 43 : Schéma de principe de la coopérative de Paris (Source : Ville de
Paris)
La SCIC de Paris a été créée début 2023, son directeur général (DG) recruté en avril, et à terme
une équipe de quatre personnes au total est envisagée ; la première AG a eu lieu le 13 juin. La
présidence de la SCIC est assurée de manière tournante par la Ville de Paris et la Métropole du
grand Paris (MGP). La structure de SCIC a été préférée à celle de GIP par les élus, souhaitant que
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 112/125
des particuliers volontaristes puissent s?impliquer. Le 1er collège de la SCIC regroupe les CT, la
Ville de Paris et la MGP. Le second collège regroupe les investisseurs (notamment Banque des
Territoires, Eau de Paris, Sogeras, Safidi,?), le ticket d?entrée est de l?ordre de 200 de 300 k¤. Le
capital de la société est actuellement de 1,254 M¤. Le 3ème collège regroupe les salariés et
producteurs de biens ou services, apporteurs de projets (forêt et bois principalement). Le 4ème
collège regroupe les CT associées au sein de la région Île de France (potentiellement hors MGP)
et établissements territoriaux. Le 5ème collège regroupe les porteurs de projet bénéficiaires de la
coopérative : sociétés d'aménagement, Paris SEM, Elogi, ? Le 6ème collège regroupe les experts,
chercheurs, associations, etc.
Un conseil coopératif, organe de décision et d?animation de la coopérative, a un rôle d'interface
pour que se rencontrent porteurs de projets et financeurs voulant recourir à la compensation. Les
démarches concernent le LBC, mais un label local est envisagé en parallèle.
Annexe 9.3.2 Bordeaux
La Métropole de Bordeaux (ainsi que la région Nouvelle Aquitaine) est, elle aussi, conseillée par la
coopérative de La Rochelle.
Bordeaux Métropole a annoncé la création d?une coopérative pour contribuer aux engagements de
neutralité carbone en lien avec les territoires voisins. La métropole souhaite mettre cet outil en lien
avec la plateforme de renaturation mise en place à l?échelle du schéma de cohérence territoriale
(SCoT) bioclimatique de l?aire bordelaise. Elle pourrait rejoindre la coopérative de La Rochelle.
Pour l?instant un équivalent temps plein (ETP) a été recruté à des fins de préfiguration et
expérimentation, avec l?accompagnement de la coopérative de La Rochelle.
Annexe 9.4. Pays du Mans : une SCIC début 2024
Les éléments qui suivent sont en grande partie issus d?une fiche d?information de la direction
départementale des territoires (DDT) de la Sarthe, en date du 9 juin 2023.
Le Pays du Mans a inscrit le projet de création d?un fonds carbone dans son PCAET119 (plan climat
air énergie territorial), actuellement en phase de consultation. Il s?agit de l?action n°35 ? Axe
stratégique 5 : Renforcer le stockage carbone et la biodiversité- avec les acteurs locaux (publics,
privés), et avec trois sous - actions : créer un mécénat « stockage carbone » afin de soutenir la
plantation et l?entretien des haies, forêts et espaces boisés en lien avec l?action n°32 ; créer un
financement participatif citoyen pour le développement d?espaces boisés publics ; encourager
toute autre forme de la « mise en économie » du carbone.120
Par ailleurs le CTE (contrat de transition écologique) du Pays du Mans a été signé le 20 décembre
2019 pour quatre ans, et comporte dans son axe 3 (transition bas carbone) une action n°5 : mettre
en oeuvre une collaboration territoriale pour faire émerger un fonds carbone volontaire local
innovant (étude de faisabilité). Une étude exploratoire du Cerema (en coopération avec le Pays de
Brest) a permis d?identifier quelques points importants comme la gouvernance complexe à mettre
en place, et de constituer une base de connaissance des dispositifs de compensation carbone
existants.
Une étude d?opportunité et de faisabilité a ensuite été réalisée par le Cerema et la coopérative de
la Rochelle. Les financements en ingénierie ont été obtenus via l?UE dans le cadre du programme
porté par le GAL LEADER, la SCIC de La Rochelle est prestataire.
Cette étude, de fin prévue en juillet 2023 (la phase 3 d?expérimentation lancée début 2023 est
encore en cours et se concentre sur l?appui à l?animation, après les phases 1 d?opportunité et 2 de
faisabilité), a déjà permis de former les acteurs aux enjeux des dispositifs de compensation
carbone et de définir une cible de projets, une structure juridique, et des objectifs techniques,
carbone et financier. Le Pays du Mans a donc décidé de construire une SCIC (société coopérative
119 https://www.paysdumans.fr/pcaet-environnement
120 https://www.paysdumans.fr/sites/default/files/files/3_programme_dactions_compressed.pdf
PUBLIÉ
https://www.paysdumans.fr/pcaet-environnement
https://www.paysdumans.fr/sites/default/files/files/3_programme_dactions_compressed.pdf
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 113/125
d?intérêt collectif) qui aura pour principales missions de : sensibiliser, vulgariser et former ; mesurer
et évaluer ; développer des crédits carbone (« place de marché »).
L?objectif est de disposer d?une SCIC opérationnelle le 15 janvier 2024.
Figure 44 : Schéma de principe de la coopérative du Mans (Source :
Coopérative)
Pour atteindre cet objectif, le Pays du Mans souhaite être accompagné afin de garantir la fiabilité
juridique, organisationnelle et budgétaire de la SCIC Coopérative Carbone.
L?étude portera sur la fiabilité juridique et organisationnelle et la fiabilité budgétaire.
Le plan de financement définit un besoin prévisionnel de 35 000 ¤. Le Pays du Mans sollicite une
aide de l?État de 28 000 ¤ au titre du Fonds Vert.
Annexe 9.5. Région Occitanie
L?objectif de la Région est de mobiliser des financements privés pour financer des projets de
biodiversité et de contribution locale à la réduction des émissions de carbone.
La création d?une coopérative permet d?associer les acteurs pertinents et créer de la confiance.
Les porteurs de projets et les financeurs doivent avoir réalisé au préalable leur bilan d'émissions
de gaz à effet de serre (BEGES).
Le périmètre thématique envisagé est plus large que celui des seuls crédits carbone, qui prennent
insuffisamment en compte les effets eau, biodiversité, réduction des risques d?incendie, etc? En
effet, la Région Occitanie finance aussi, dans le cadre de la Stratégie Régionale Biodiversité, des
opérations de renaturation, de restauration ou de conservation d?écosystèmes : dispositifs «
Restauration de la trame arborée hors forêt (arbre et haie champêtre, arbre en ville) », « Gestion
et restauration des milieux constitutifs de la trame verte et bleue d?Occitanie », budget participatif
« Auprès de mon arbre » ?Elle soutient également la rénovation thermique des bâtiments, la
transition agro-écologique, la décarbonation des mobilités, y compris sur les patrimoines dont elle
a la maîtrise d?ouvrage.
L?échelle régionale lui paraît pertinente pour un dispositif de compensation carbone (compétence
de développement économique, d?aménagement du territoire et d?environnement, parcs naturels
régionaux, manque éventuel de ressource des EPCI). À ce stade de la réflexion, en cas de création
d?une structure de compensation carbone régionale, le dispositif devra permettre : la mise en
relation des financeurs et des porteurs de projets, la qualification des projets selon des critères de
qualité préétablis, l?émission et la vente de crédits carbone correspondants, la gestion de la
transaction financière entre le financeur et le porteur de projet, le suivi dans le temps des projets
pour la durée prévue contractuellement, l?auto-financement de l?animation du dispositif par le
prélèvement d?une quote-part sur les projets financés. La structure, bien que commerciale
(émission et vente de crédits carbone), n?a pas pour vocation à générer des profits qui seraient
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 114/125
redistribués aux partenaires associés. La Région Occitanie participera à la gouvernance, au
lancement et à la promotion de la structure, mais n?allouera pas de moyens humains pour animer
le dispositif opérationnellement. Elle jouera le rôle de tiers de confiance et de garant du respect
des objectifs de la structure. L?ingénierie et le fonctionnement de la structure seront financés par
son activité de service, en tant qu?intermédiaire de la contribution carbone.
Cependant, la Région étudie l?alternative entre créer sa propre coopérative, ou encore de rejoindre
Climat Local, première coopérative de compensation carbone créée en France (cf. infra), dont sont
membres notamment Toulouse métropole, le grand Albigeois et le Havre Seine Métropole (avec
création de plateformes dédiées pour chaque collectivité). Une étude d?opportunité et de
préfiguration a été confiée à Climat Local en septembre 2022 pour définir l?intérêt et les modalités
possibles d?association, étude restituée en décembre 2022, proposant la création d?une SCIC au
sein de laquelle la région serait associée avec Climat Local et quelques autres acteurs, et qui serait
opérée par Climat Local.
Figure 45 : Une possibilité de montage de SCIC en région Occitanie (Source :
note de cadrage, région)
La réflexion se poursuit et devrait déboucher en 2024.
Annexe 9.6. La coopérative Climat Local
La coopérative Climat local 121 , basée à Toulouse, est la plus ancienne coopérative de
compensation carbone. Ce dispositif a été testé entre 2013 et 2017, avec le soutien de la Région
Occitanie, sous le nom de Carbone Local, pour identifier l?envie des entreprises de soutenir des
projets locaux. En accord avec la Région et l?association régionale énergie climat (AREC) Occitanie,
121 https://www.climatlocal.com/presentation/
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/presentation/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 115/125
la société coopérative Climat Local a été créée en octobre 2018 avec l?ambition de proposer aux
entreprises de compenser leurs émissions de GES résiduelles en finançant des projets locaux, de
développer des méthodologies carbone (pour le label Bas-Carbone ou le standard Climat Local)
afin d?élargir le spectre de la compensation carbone. L?objectif est aussi d?accompagner les
collectivités locales dans la création de fonds carbone locaux afin de disposer des ressources
financières nécessaires à la transition écologique et énergétique de leurs territoires. En novembre
2019, Climat Local est devenue la première société coopérative d?intérêt collectif (SCIC) de
compensation carbone en France. Son capital social est de 2 000¤.
Elle est privée, et a actuellement un chiffre d?affaires (CA) annuel d?environ 150 k¤.
Elle a développé la méthode « Tiers lieux », reconnue par le LBC, et la méthode « plantation
d?arbres hors forêt », locale, pour les haies champêtres (en lien avec l?afac ?association française
des arbres champêtres- Agroforesterie et un réseau d?experts ; selon la méthode122 , il faut dix
mètres linéaires de haie champêtre sur 25 ans pour compenser 1 tCO2eq. Chaque tCO2eq coûte
40¤ HT) et les arbres fruitiers (selon la méthode, la plantation d?un arbre fruitier permet de
compenser 0,5 tCO2eq sur 25 ans, ce qui équivaut à planter cinq mètres linéaires de haie
champêtre. Chaque arbre fruitier coûte 20¤ HT).
Ses principaux projets (une centaine, sur haies champêtres et arbres fruitiers) documentés en
ligne123 représentent environ 4 000 tCO2eq. 2 600 tCO2eq ont été vendues en 2022, à des prix
variables (40 ¤ typiquement, mais parfois 60 voire 100 ¤).
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Client Nombre de
tCO2eq
Nombre de
projets
financés
Abies 111 6 AG plus
Energies
45 1 AIVP 160 2
Asocean 50 3 Atelier du Bois 6 1 Boomerang 75 2
CEMEX 173 4 Cerno 16 1 Club Bugatti
France
50 1
CNR 75 1 Ecomode 45 1 EDF R&D 115 1
Enedis 95 1 Energio 30 1 Espelia 105 3
ETLO 10 1 Formethic 20 2 Galonnier 16 1
Garance & moi 17 1 Garczynskyi
Traploir Yvetot
44 1 Glass & Bio
Albi
70 2
Greenoco 15 1 Inforsud
technologies
128 4 Kapmer 70 2
Kontfeel 36 1 Latécoère 113 3 Le Cèdre 149 2
Le Cèdre
Hospitality
30 1 LSTP 20 1 Ludik energie 55 2
Naturactive 10 1 Nutripure 77 3 Nymphalis 14 1
Olvea
vegetable oils
200 1 Pierre Fabre 687 7 Pinkanova 120 2
PTS Dufour 36 1 Safran
nacelles
193 2 Socotec 239 5
Soget 30 1 TBS 195 6 Tereo 20 1
Tonnellerie
Orion
183 3 Vinci Energies 125 3 Wyzen 17 1
Figure 46 : Projets de la coopérative Climat Local (Source : Climat Local)
Les projets sont de petite taille, mais avec des clients qui sont parfois de grandes entreprises. La
rentabilité de l?activité, même sur de petits projets, est donc en principe démontrée par la SCIC
Climat Local. Le prix de la tCO2eq n?est pas indiqué en ligne, mais selon les échanges avec le
gérant, la moyenne du prix en France est de 40 ¤ hors taxe, dont 12 ¤ à Climat Local (qui paye sur
122 La méthode Haies du LBC, sur la base du projet Carbocage, donne des valeurs comprises entre 1,8
tCO2eq/km/an pour les haies arbustives et 10 pour les haies futaies, ce qui donne par règle de trois un ordre de
grandeur, pour 10 m de haie sur 25 ans, de 0,45 tCO2eq (resp. 2,5 tCO2eq).
123 https://www.climatlocal.com/entreprises/
PUBLIÉ
https://www.climatlocal.com/entreprises/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 116/125
cette somme les audits de vérification), 6 ¤ de garantie, 4 ¤ pour le partenaire (association qui
accompagne le propriétaire, fournit les plants, apporte ses conseils?), 18 ¤ au propriétaire porteur
de projet. Ainsi 30% va à la SCIC (qui assure certains services), 45 % au propriétaire de parcelle
et porteur de projet, 10 % à l?accompagnement, 15 % à l?achat de la garantie sur le marché
international.
Une originalité de la démarche de la SCIC Climat Local, selon les échanges avec son gérant, est
qu?elle garantit les tonnes de carbone compensées de chaque projet par un achat équivalent sur
le marché international de tonnes de carbone, via le MDP (mécanisme de développement propre,
alias CDM clean Development Mechanism) de l?ONU. Ainsi chaque tonne est achetée deux fois,
une fois par le financeur et une seconde fois par la coopérative, mais à un prix bien moindre et sur
le marché international. Cela est astucieux et répond, en partie, aux préoccupations liées aux
incertitudes de la séquestration carbone.
Annexe 9.7. La région Bourgogne Franche-Comté
Sur le volet de la compensation carbone, la direction régionale de l?aménagement, de
l?environnement et du logement (Dreal) est engagée dans l?instruction des projets de labellisation
du label Bas Carbone qui permet de labelliser des réductions de gaz à effet de serre ou de la
séquestration carbone par des porteurs de projet. Au sein de ce label, il existe une méthode de
labellisation pour des projets portés par des exploitations d'élevage ou de grandes cultures (deux
dossiers de ce type sont en instruction en Bourgogne Franche Comté). La Dreal travaille en
partenariat étroit avec la direction régionale de l?agriculture, de l?alimentation et des forêts (Draaf)
pour l'instruction technique des dossiers agricoles et forestiers.
Le projet AgriCarbone dont il est question est porté par la Chambre régionale d'agriculture et Idele
(Institut de l'élevage) qui associe de nombreux partenaires et est financé par la Région. Ce projet
a été lancé en 2020 avec pour ambition d'accompagner 50 % des exploitations de la filière vers
une réflexion bas carbone d'ici 2025. Il prévoit l'apport d'outils d'évaluation et de méthodes aux
agriculteurs, avec une démarche de formation de conseillers.
Par ailleurs, la Région BFC lance une fois par an un appel à projet "conseils bas carbone" pour
faire émerger des organismes de conseil qui accompagneront des exploitants agricoles souhaitant
d'engager dans une démarche de transition carbone en réalisant des audits carbone et en
bénéficiant de conseils pour établir un plan de transition sur 5 ans permettant de réduire l'empreinte
carbone de leur exploitation. La Draaf et la Dreal sont associés à la sélection des projets.
Enfin, en 2021, l?État a effectivement lancé un appel à projets "bon diagnostic carbone" dans le
cadre du plan de relance, dispositif qui a été géré par l'Ademe. Quatre organismes ont été retenus
en BFC pour réaliser ces diagnostics : 110 Bourgogne, APCA-FCEL-LCA, Bio Bourgogne,
CERFrance.
Annexe 9.8. L?Agence régionale de la transition écologique de la
Région Grand Est
La remise en service de la centrale à charbon de Saint-Avold s?accompagne d?une réflexion sur la
compensation des émissions au plus près (1Mt CO2eq à compenser sont annoncées)
Même si le besoin a été moindre qu?attendu (en raison plus faible mobilisation de la centrale lors
de l?hiver 2022-2023) il a asséché le disponible de crédits carbone.
La Région souhaite intervenir sur les compensations carbone, foncière et écologique à travers une
agence régionale de la transition écologique (ARTE) et insiste sur le lien avec la biodiversité et
l?eau.
La Région a saisi le ministre de la transition écologique afin de pouvoir mettre en place des PSE
sur les prairies permanentes, et aussi pour qu?une nouvelle méthode soit introduite dans le LBC.
L?ARTE de la région Grand Est vise une intervention sur la compensation écologique (biodiversité,
eau etc?), la compensation foncière (à définir), la compensation carbone.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 117/125
Figure 47 : Schéma de principe de l?Arte de la Région Grand-Est (Source : Région Grand-Est)
Annexe 9.9. La Région Nouvelle Aquitaine
L?Acclena (association carbone climat environnement Nouvelle Aquitaine) a été créée à l?initiative
de la Région suite à la tempête Klaus de 2009 pour :
? accompagner et renforcer les transitions agricoles et sylvicoles dans les territoires néo-aquitains ;
? exercer toutes les activités nécessaires à la création et l?animation d?une offre volontaire de
compensation d?émissions de gaz à effet de serre et à sa valorisation économique sur le territoire
de la Nouvelle-Aquitaine dans les secteurs sylvicoles et agricoles ;
? impulser et soutenir les projets de valorisation et de développement des paiements pour services
environnementaux hors carbone (PSE).
Elle s?appuie sur le LBC.
Une convention a été signée entre la Région et la Communauté d?agglomération La Rochelle.
Divers projets notamment forestiers ont été montés en partenariat entre l?Acclena et la coopérative
Carbone de La Rochelle.
Annexe 9.10. Autres réflexions en cours
Annexe 9.10.1 Lille
La Métropole européenne de Lille a inscrit dans son plan climat air énergie territorial (PCAET) la
mise en place d?un fonds local. Elle veut d?abord structurer une offre de services aux porteurs de
projets, souhaite tester le label en étant elle-même porteur de projets et se positionne comme tiers
de confiance en partenariat avec les acteurs de la finance carbone.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 118/125
Un ETP est dédié au projet depuis juin 2022.
Annexe 9.10.2 Brest
Le Pays de Brest a mis en place un observatoire local du stockage de carbone dont l?objectif est
d?augmenter de 10 % la capacité de stockage carbone d?ici 2030. Initialement associé au Pays du
Mans, il a finalement renoncé à la création d?une coopérative.
Annexe 9.10.3 Bretagne
La Région Bretagne a mis en place une fondation Breizh Biodiv sous égide de la Fondation pour
la Nature et l?Homme pour soutenir des projets en faveur de la préservation de la biodiversité et
des ressources. Elle a financé dix premiers projets de reforestation et de plantations d?arbres en
ville suite à un AAP, à travers le « mécénat d?environnement ».
Annexe 9.10.4 Le Havre axe Seine
Le Havre Axe Seine a mis en place une plateforme locale Carbolocal via la SCIC occitane Climat
Local, et vise les projets de plantation de haies ou de vergers. La démarche s?inscrit dans une
dynamique d?intraprenariat au sein de la collectivité. Le Havre Axe Seine souhaiterait quitter la
SCIC Climat Local.
Annexe 9.10.5 Grand Albigeois
Le Grand Albigeois a mis en place une plateforme locale via la SCIC Climat local (plantation
d?arbres agroforestiers) en lien avec l?association Arbres et paysages Tarnais.
Annexe 9.10.6 Pays de Loire
La Région Pays de Loire a mis en place un dispositif de Fermes bas carbone depuis quelques
années. Ce dispositif encourage les éleveurs bovins lait, bovins viande et ovins/caprins à effectuer
un Diagnostic CAP?2ER (reconnu au niveau national). Le dispositif est piloté par la chambre
régionale d?agriculture (CRA). La Région co-finance le coût des diagnostics avec INTERBEV
(Association nationale inter-professionnelle du bétail et des viandes). Dans cette démarche, les
professionnels ont pu aussi mobiliser les crédits du plan de relance sur la mesure "Bon bilan
carbone" (guichet Ademe).
Un agent de la Draaf (direction régionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt) suit le
déploiement de ce dispositif et participe aux comités de pilotage (Copil) Bas Carbone qu'organise
la Région.
Les exploitations qui ont réalisé leur diagnostic (et plan d'action) peuvent candidater aux appels à
projet (AAP) nationaux du type FranceCarbonAgri.
Annexe 9.10.7 Provence Alpes Côte d?Azur
La Région PACA (Provence Alpes Côte d?Azur) a mis en place le fonds RESPIR en lien avec l?ONF
pour réunir propriétaires forestiers et financeurs publics et privés dans le cadre de la préservation
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 119/125
des espaces forestiers régionaux. Les projets financés sont sélectionnés par un comité au regard
de critères propres (l?amélioration du capital forestier, la diversification des essences forestières,
la sauvegarde de la biodiversité et la multifonctionnalité et le lien avec les autres usages de la forêt
(apiculture, pastoralisme, accueil du public?).
Annexe 9.10.8 Aix Marseille Métropole
Aix Marseille Métropole a inscrit la création en 2024 d?une « bourse de?décarbonation et
d?amélioration écologique ». Il s?agit d?une plateforme d?achat-vente de crédits carbone locaux et
d?appariement des besoins et de projets de compensations environnementales, dont les retombées
permettront aux entreprises du territoire ou aux collectivités de financer des projets de
séquestration carbone, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de préservation de la
biodiversité, de préservation des milieux et des paysages et d?amélioration de la qualité de l?air
notamment.
Annexe 9.10.9 Montpellier
Une agence de développement et des transitions a été créée mi 2023 à Montpellier pour
« accompagner collectivement les acteurs économiques dans leur transformation durable en visant
une performance sociale, environnementale et économique sur le bassin de vie de Montpellier »
(plus d?un million d?habitants, 350 000 emplois, 35 000 entreprises) avec quatre axes stratégiques
(développer les coopérations, favoriser l?ancrage et la croissance des entreprises, activer et
accompagner les transitions sociétales, internationaliser le territoire et offrir une attractivité
renouvelée), chacun subdivisés en programmes, dont « engager une évaluation et une démarche
progrès menant vers les labellisations », « devenir un centre de ressource sur la transition sociétale
des entreprises », etc. . C?est une association loi 1901, sa gouvernance associe toutes les parties
prenantes (tailles diverses, monde institutionnel et socio-économique). Les membres potentiels
sont les EPCI et collectivités, les réseaux consulaires, professionnels et syndicats, les entreprises,
et les écoles, université, centres de recherche.
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 120/125
Annexe 9.11. Tableau synoptique récapitulatif des initiatives des
collectivités
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 121/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Communauté
d'agglomération de La
Rochelle
Opérationnel SCIC
création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Émetteurs et acquéreurs
de droits + actionnaires
de la SCIC
Engagement financier :
actionnariat (100k¤)
Gouvernance : présidence du
conseil de surveillance
Technique : un agent est
membre du conseil de
surveillance
Projets retenus : essentiellement plantations,
transition agricole
Projets labellisés par des labels nationaux ou
locaux au cas par cas
Label local arbres LRTZC
Attentes : soutien au développement de fonds
de compensation carbone, déploiement plus
important des méthodes, accélération des
phases d'instruction, étudier l'opportunité d'une
défiscalisation de l'achat des crédits carbone
Créée en décembre 2020
14 projets (7 agriculture et alimentation, 7 forêt) au
20/7/2023, pour environ 50 ktCO2eq
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Métropole du Grand
Paris
et
Ville de Paris
Opérationnel
SCIC
Création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Certains sont sociétaires,
d'autres seront émetteurs
ou acquéreurs
Ils peuvent également
être prestataires de
service pour la
Coopérative, sans être ni
producteur ni acheteur de
crédits.
La Ville de Paris est sociétaire
de la SCIC et a souscrit à la
SCIC par la prise de capital.
C'est la structure créée qui
intervient dans les flux
financiers.
Au titre des apports en capital,
la Ville de Paris a investi 200
k¤ dans la Coopérative, la
Métropole du Grand Paris
(MGP) a investi 200 k¤ et l'EPT
Est Ensemble a investi 10 k¤.
Par ailleurs, la Ville de Paris et
la MGP ont dédié des agent.es
au projet pendant la phase de
préfiguration, ainsi que du
budget de prestations
intellectuelles
(conseil/AMO/études).
La SCIC mobilisera le LBC et un label local est
en cours de construction pour viser les projets
de transition écologique sur le territoire urbain
dense de Paris et Métropole (1ère couronne).
Projets labellisés LBC et ceux labellisés par le
Label local, en cours de montage (phases 1 et
2 de préfiguration faites par la Ville de Paris et
la MGP, phases suivantes à la charge de la
Coopérative)
Clarification du process d'instruction des
dossiers et délais de réponse estimé
Échanges ponctuels des CT avec DGEC pour
informer de la structuration et du
développement du label local, en savoir plus
sur les méthodes LBC en cours. Attentes :
accompagnement financier possible de l'Etat
pour la structuration des initiatives (études
juridiques, économiques, etc.) + animation
territoire et communication vers acteurs avec
Dreal
La SCIC est intéressée à développer des
échanges avec la DGEC pour mieux connaitre
les méthodologies LBC en cours d'étude et les
opportunités de développement de nouvelles
méthodologies LBC.
La SCIC souhaite bénéficier de financements pour pouvoir
développer de nouvelles méthodologies Label local et
participer à des échanges de mutualisation sur le sujet avec
d'autres collectivités locales dans une logique de diffusion.
L'Etat pourrait également financer une enveloppe destinée à
ce que les coopératives carbone aident les collectivités
locales de leur territoire à structurer des projets pouvant
bénéficier de financement carbone avec le LBC.
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui
des CT
Le Mans Métropole
(Pays du Mans)
Démarche de
conception engagée
pour démarrage en
2023 ou 2024
SCIC (objectif,
opérationnelle le
15/1/2024)
Création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Reste à préciser Reste à préciser
Le LBC et d'autres labels existants ou à créer À préciser Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 122/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Le Havre Seine
Métropole
Opérationnel via la
SCIC privée Climat
Local
Mise en place
d'une
expérimentation
avec seule
fonction
d'accompagnem
ent technique et
d'animation,
réflexion en
cours pour la
création d'une
personne morale
dédiée de droit
privé
Dans la phase
d'expérimentation clients
de la plateforme
Dans la future structure
privée dédiée, ils
pourraient devenir
partenaires/actionnaires
de la société
Dans la phase expérimentale
engagée depuis 2021 : environ
1 ETP dédié + un partenariat
avec la SCIC Climat Local
(subvention de fonctionnement
9 000 ¤)
Pour le moment les projets accompagnés
s'appuient sur la méthodologie "Haies
Champêtres" développée par Climat Local.
Échanges avec DDTM et DREAL sur actions
plantation de haies.
Carbolocal soutient projets de plantation par
ailleurs soutenus financièrement par l?Agence
de l'Eau au titre du Plan de relance (Plantons
des Haies)
Depuis le lancement de l'expérimentation, la solution
Carbolocal a permis la plantation de 17 km de haies sur
espaces agricoles soutenues financièrement par 17
entreprises locales.
Au 20/7/2023 cela correspond à 20 projets financés, 1 207
tCO2e réduites et 16 entreprises engagées
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Métropole Aix-
Marseille Provence
Démarche de
conception engagée
pour un démarrage en
2023 ou 2024
Pas encore défini
à ce stade.
Pas encore défini à ce
stade.
Pas encore défini à ce stade. Pas encore défini à ce stade, mais envisage
d'utiliser LBC et de développer un label local
Prise de contact local effectuée. Souhait d'un
soutien technique et financier plus affirmé
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Eurométropole de
Strasbourg
Démarche de
conception engagée
pour démarrage en
2023 ou 2024
Porté par une
association déjà
créée sur le
territoire (Agence
du Climat)
Émetteurs de crédits
carbone (porteurs de
projets) et acquéreurs de
crédits carbone pourvu
qu'ils soient déjà dans
une démarche de
réduction des émissions
GES. Ils peuvent se
tourner vers l'Agence du
Climat pour avancer dans
leur projet de contribution
carbone de manière
cadrée et locale.
Une chargée de mission
travaille à hauteur de 10% de
son poste sur la préfiguration
du dispositif depuis un an. Les
subventions à l'Agence du
Climat ont suivi l'évolution et la
montée en puissance de leurs
activités, avec l'embauche
d'une personne dédiée à ce
sujet.
LBC envisagé pour les premiers projets, mais
contraignant ; puis éventuellement méthodes
locales pertinentes pour le contexte urbain
(arbres en ville, mobilité).
Attente d'une validation plus rapide des
méthodes adaptées au milieu urbain.
Périmètre géographique limité au ressort strict de
l?intercommunalité
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 123/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Métropole
Européenne de Lille
Stade de l'opportunité Fonction
d'accompagnem
ent technique,
d'intermédiaire
ou d'animation
À travers son rôle
d'animation (PCAET), la
MEL souhaite faciliter la
mise en relation sur son
territoire entre porteurs
de projets bas carbone,
opérateurs carbone
(intermédiaires) et
entreprises.
1 ETP dédié depuis juin 2022 Caractère fortement agricole du territoire (45%
de sa surface) => promouvoir méthodes
agricoles du LBC
De plus MEL souhaite expérimenter LBC sur
propres projets : méthode Rénovation avec
appui coopérative carbone la Rochelle.,
méthode bâtiments biosourcés, future méthode
ville arborée"
Aucun label local développé à ce jour sur le
territoire métropolitain.
Pas de contact pour le moment avec DREAL.
Échange fin 2022 avec DGEC pour présenter
positionnement sur la compensation carbone
locale. Il pourrait être intéressant que les
services déconcentrés de l'Etat informent
régulièrement des projets en cours de
labélisation sur notre territoire.
Approche en termes d?offre de services plutôt que tout de
suite s?engager dans la structuration (SCIC, SAS, SEM ou
SPL ).
Priorité: faciliter développement de projets "bas carbone" sur
le territoire, mises en relation entre porteurs de projets
/opérateurs /entreprises, tester LBC sur projets propres.
Actuellement piloté en régie MEL.
Souhaite élargir à autres financements: mécénat
environnemental, financement participatif, ? car LBC ne
permet pas tout et déjà de nombreux opérateurs/
intermédiaires autour du LBC (start up, SAS, EPIC,...). =>
interrogation sur plus-value opérateur local supplémentaire
et privilégie coopération avec opérateurs carbone
développant des projets sur territoire (mise en visibilité des
projets, mise en relation avec éventuels financeurs,...)
Périmètre géographique en principe limité au ressort strict de
l?intercommunalité
Bordeaux Métropole Stade de l'opportunité
Annonce politique de
création d?une
coopérative
Non encore
défini
Acquéreurs de droits
pour les partenaires
financeurs (achat de
crédits carbone pour
contribuer
financièrement à des
projets locaux en
Gironde)
Pour l'instant un ETP recruté
récemment qui travaille en
partie à la préfiguration et à
l'expérimentation de ce
dispositif avec
l'accompagnement de La
coopérative de La Rochelle.
Recherche porteurs de projets séquestration
dans le cadre d?expérimentation avec la
coopérative de La Rochelle jusqu'à fin 2023,
Attente résultats d'une étude de faisabilité
technique et juridique Arbitrage courant 2024 si
Bordeaux Métropole se dote de son propre
opérateur de compensation carbone ou si elle
se greffe à celui de La Rochelle. Labels : LBC
et LRTZC
Aucune relation connue avec services de l'Etat.
Un accompagnement sur les questions de
faisabilité serait le bienvenu. La question de
reconnaissance par l'Etat des labels locaux qui
émergent se pose également.
Si plusieurs opérateurs de compensation carbone se
développent dans une même région cela pose un problème
à terme (concurrence, cohérence territoriale, périmètre des
projets, etc.).
Périmètre géographique en principe plus étendu que celui de
la CT
Grand Albigeois Opérationnel Membre de la SCIC
climat Local
Plantation d?arbres, agroforesterie Les projets sont sur https://grand-albigeois.climatlocal.fr/:
plus de 10 projets d?entreprise et quelques projets de
particuliers
11 projets sont financés pour en principe 343 tCO2e réduites
Montpellier Création prévue mi
2023
Association loi de
1901
Mise en place d?actions
au service des
entreprises
PUBLIÉ
https://grand-albigeois.climatlocal.fr/
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 124/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Région Occitanie En réflexion Création de
coopérative ou
devenir membre
de la coopérative
toulousaine
Climat Local
A ce stade de réflexion, la
Région participera à la
gouvernance, au lancement et
à la promotion de la structure
mais n?allouera pas de moyens
humains pour animer le
dispositif opérationnellement.
Elle jouera le rôle de tiers de
confiance et de garant du
respect des objectifs de la
structure. L?ingénierie et le
fonctionnement de la structure
seront financés par son activité
de service, en tant
qu?intermédiaire de la
contribution carbone.
Périmètre plus large que crédits carbone, qui
prennent insuffisamment en compte les effets
eau, biodiversité, réduction des risques
d?incendie, etc?Critique vis-à-vis de certaines
méthodes LBC.
Pour mémoire, l?Occitanie regroupe en juillet
2023 une soixantaine de projets labellisés LBC
pour 70 ktCO2eq (4 % total national).
La SCIC Climat Local, à Toulouse, créée en novembre 2019,
privée et indépendante, fait état au 20/7/2023 d?une activité
(plantation hors forêt, tiers lieux) de 108 projets financés et
4 050 tCO2eq réduites.
Modèle original : chaque réduction d?émission de projet local
est garantie par un achat équivalent à l?international
Région Grand Est En cours Agence
régionale de la
transition
écologique
(ARTE)
Intervention sur la compensation écologique
(biodiversité, eau etc?), la compensation
foncière (à définir), la compensation carbone.
Souhaite développement de la méthode
prairies permanentes du LBC
Pour mémoire la région Grand est regroupe en juillet 2023
une cinquantaine de projets LBC labellisés pour 112
ktCO2eq (6 % total national)
Région Pays de Loire Opérationnel Dispositif de Fermes bas
carbone
Cofinancement (avec Interbev)
de diagnostics CAP?2ER,
(reste à charge 0 jusqu?en
2022).
LBC, méthode CarbonAgri (dominant ; près de
1000 projets et sous projets labellisés LBC
pour 600 ktCO2eq, plus 160 ktCO2eq de
boisement et reboisement)
Éleveurs bovins lait, bovins viande et
ovins/caprins
Un agent de la DRAAF suit le déploiement du
dispositif.
Le dispositif est piloté par la CRA.
Cofinancement « Bon bilan carbone » du Plan de Relance,
réservé aux jeunes agriculteurs.
Région Nouvelle
Aquitaine
Opérationnel
(Acclena) et en
réflexion
Association
Carbone climat
environnement
Nouvelle
Aquitaine
Transition agricole et sylvicole, compensation
carbone, PSE hors carbone
LBC
Pour mémoire, en juillet 2023 152 projets et sous projets
labellisés LBC pour 225 ktCO2eq (13 % total national)
Région Bretagne Fondation Breizh
Biodiv
AAP via « mécénat
environnement » de 10 projets
forestiers et plantation
Préservation de la biodiversité et des
ressources
Pour mémoire en juillet 2023 16 projets et sous projets
labellisés LBC pour 160 ktCO2eq (9 % national)
PUBLIÉ
Évaluation des fonds carbone mis en place par les collectivités territoriales Page 125/125
Collectivités leader
et autres CT
associées
Avancement
Montage
juridique, rôle
de la CT
Place dévolue aux
partenaires privés
Contribution de la CT Types de projets retenus, usage de LBC ou
label local
Relations et attentes vis-à-vis de l'État Autres (dont activité, projets, tonnes de carbone
réduites?)
Région Provence
Alpes Côte d'Azur
Opérationnel Fonds RESPIR
en lien avec ONF
Préservation des espaces forestiers régionaux Pour mémoire en juillet 2023 11 projets et sous projets
labellisés LBC pour 12 ktCO2eq (0,7 % national)
Région Centre Val de
Loire
Pas de démarche Compensation carbone
identifiée comme axe de travail
de la COP régionale créée en
2019
Souhait DRAAF de mobiliser MAEC forfaitaire
"transition des pratiques" dans son volet
amélioration du bilan carbone en lien avec
Dreal
Pour mémoire en juillet 2023 35 projets et sous projets
labellisés LBC pour 46 ktCO2eq (2,6 % national)
Région Bourgogne
Franche-Comté
Pas de démarche
formalisée de fonds
carbone régional
La Région BFC lance une fois par an un appel à projet
"conseils bas carbone" pour faire émerger des organismes
de conseil qui accompagneront des exploitants agricoles
souhaitant d'engager dans une démarche de transition
carbone en réalisant des audits carbone et en bénéficiant de
conseils pour établir un plan de transition sur 5 ans
permettant de réduire l'empreinte carbone de leur
exploitation. La DRAAF et la DREAL sont associés à la
sélection des projets.
Tableau 1:Initiatives des collectivités territoriales (Source: entretiens, mission)
PUBLIÉ
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
Lettre de mission
Déroulement de la mission
1 La compensation carbone volontaire : cadrage
1.1 Un contexte climatique dégradé
1.2 Terminologie
1.3 La compensation volontaire carbone : principes, labels, méthodes
1.3.1 Principes
1.3.2 Méthodes et critères d?évaluation
1.3.3 Standards et labels
1.4 Co-bénéfices : un complément nécessaire
1.5 De nombreux acteurs
1.6 Contexte dans le monde et en Europe
1.6.1 Un marché mondial actif, avec des fragilités en termes de fiabilité
1.6.2 Une situation contrastée en Europe, qui compte légiférer
1.6.2.1 Quelques acteurs européens
1.6.2.2 Un projet de règlement européen
1.6.3 Un marché français du carbone volontaire en expansion
1.7 Le label Bas-Carbone en France
1.7.1 Principe
1.7.2 Un label récent en forte croissance
1.7.3 Un foisonnement d?acteurs
1.7.4 Des méthodes et projets labellisés essentiellement dans les domaines forestier et agricole
1.7.4.1 Treize méthodes labellisées, principalement en agriculture et foresterie
1.7.4.2 Une vingtaine de méthodes en projet
1.7.4.3 Des interrogations subsistent au regard du risque de greenwashing
1.7.5 Plus de 600 projets labellisés fin juillet 2023
1.7.6 Perspectives du marché : de nombreuses incertitudes
1.7.7 Rôles respectifs des différents échelons territoriaux
2 Les initiatives des collectivités territoriales
2.1 Une absence de suivi systématique/exhaustif et des initiatives en nombre réduit
2.2 Les labels locaux
2.3 Analyse des modèles de fonds carbone locaux
2.3.1 Périmètres
2.3.2 Aspects juridiques et comparaison des différentes modalités possibles
2.3.2.1 Les structures porteuses
2.3.2.2 Processus comptables et financiers
2.3.3 Moyens
2.3.4 Échelle d?intervention
2.4 Le rôle de l?État et ses opérateurs
3 Les leviers d?une éventuelle extension du dispositif
3.1 Éviter le greenwashing par la robustesse et la rigueur des méthodes
3.2 Une articulation gagnant-gagnant entre labels locaux et LBC
3.3 La transparence : projets, financements, etc.
3.4 Les additionnalités
3.5 Redondance et complémentarité avec d?autres dispositifs de financement État
3.6 Les acteurs, les aspects économiques et leur régulation
3.6.1 Acteurs
3.6.2 Aspects économiques
3.7 Les modalités alternatives de financement
3.7.1 Coopérations territoriales, contrats de réciprocité
3.7.2 Politique agricole commune, primes de filière
3.7.3 Paiements pour services environnementaux
3.7.4 Certificats d?économie d?énergie
3.7.5 Mécénat
Conclusion
Annexes
Annexe 1. Lettre de mission
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Annexe 3. Glossaire des sigles et acronymes
Annexe 4. Réchauffement climatique
Annexe 5. Standards et labels internationaux de compensation carbone
Annexe 6. Comparaison européenne
Annexe 7. Méthodes du label Bas-Carbone
Annexe 7.1. Méthodes labellisées
Annexe 7.1.1 Treize méthodes labellisées mi 2023
Annexe 7.1.2 Des interrogations qui subsistent
Annexe 7.1.3 Position du Réseau Action Climat sur le label Bas-Carbone et les méthodes agricoles
Annexe 7.1.4 Position du World Wide Fund sur les projets forestiers du label Bas-Carbone
Annexe 7.1.5 Position de Canopée sur les projets forestiers du label Bas-Carbone
Annexe 7.2. Méthodes en cours de préparation
Annexe 7.2.1 Quatre révisions et 19 nouvelles méthodes en préparation
Annexe 7.3. Perspectives
Annexe 8. Projets labellisés du label Bas-Carbone
Annexe 8.1. Des projets en nombre croissant
Annexe 8.2. Des projets concentrés sur certaines méthodes et certains territoires
Annexe 8.3. Une instruction potentiellement laborieuse
Annexe 9. Initiatives des collectivités locales
Annexe 9.1. L?exemple emblématique de La Rochelle?
Annexe 9.1.1 Une initiative qui fait figure de modèle
Annexe 9.1.2 Pourquoi le statut de coopérative ?
Annexe 9.2. Quatorze projets en cours, agricoles ou forestiers
Annexe 9.3. Qui fait école dans certaines métropoles (Paris, Bordeaux)
Annexe 9.3.1 Paris et la Métropole du Grand Paris
Annexe 9.3.2 Bordeaux
Annexe 9.4. Pays du Mans : une SCIC début 2024
Annexe 9.5. Région Occitanie
Annexe 9.6. La coopérative Climat Local
Annexe 9.7. La région Bourgogne Franche-Comté
Annexe 9.8. L?Agence régionale de la transition écologique de la Région Grand Est
Annexe 9.9. La Région Nouvelle Aquitaine
Annexe 9.10. Autres réflexions en cours
Annexe 9.10.1 Lille
Annexe 9.10.2 Brest
Annexe 9.10.3 Bretagne
Annexe 9.10.4 Le Havre axe Seine
Annexe 9.10.5 Grand Albigeois
Annexe 9.10.6 Pays de Loire
Annexe 9.10.7 Provence Alpes Côte d?Azur
Annexe 9.10.8 Aix Marseille Métropole
Annexe 9.10.9 Montpellier
Annexe 9.11. Tableau synoptique récapitulatif des initiatives des collectivités
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