Rapport d'activités de l'IGEDD 2022
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">Après un éditorial du chef de service de l'inspection, présentation de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) qui succède au Conseil général de l'environnement et du développement durale (CGEDD) depuis le 1er septembre 2022 (ambitions et objectifs, structure et organisation, évolution des méthodes de travail), présentation des activités des diverses structures de l'IGEDD, présentation de quelques rapports illustrant l'activité et chiffres-clés de l'IGEDD en 2022.</div>
Editeur
IGEDD
Descripteur Urbamet
développement durable
;environnement
Descripteur écoplanete
inspection
Thème
Administration publique
Texte intégral
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
2
2 2
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PPORT AN
N
U
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Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Directeur de publication:
Paul Delduc
Rédacteur en chef:
Karine Gal
Conception / Réalisation:
Constance Chamoulaud
Crédit images du rapport :
Adobe Stock / Terra / Freepik
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Édito de Paul Delduc
Une nouvelle inspection générale au service
de la transition écologique
1 - En 2022, le CGEDD devient l?IGEDD
2 - Ambitions et objectifs
3 - Structure et organisation
4 - Évolution des méthodes de travail
5 - Présentation des activités des diverses structures de l?IGEDD
Quelques rapports illustrant l?activité 2022 de l?IGEDD
1 - Servir l?ambition de la planification écologique, la transition
énergétique et le développement des territoires
2 - Préserver les ressources et les milieux naturels et intégrer la
dimension environnementale dans les projets
3 - Innovation, recherche et prospective
4 - Risques et résilience dans les modèles de développement
5 - Efficacité et efficience de l?action publique
Les chiffres-clés de l?IGEDD
1 - Rapports et avis de l?IGEDD
2 - Personnel en activité
Sommaire
p.3
p.6
p.5
p.7
p.8
p.10
p.12
p.25
p.27
p.32
p.38
p.40
p.46
p.56
p.57
p.55
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
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En 2022, l?IGEDD s?est résolument tournée vers l?avenir
à la fois en remplissant ses missions habituelles d?évaluation, de conseil et
d?expertise des politiques publiques dans les domaines du transport, du
logement, de l?énergie et de l?environnement au sens large et en parachevant
une réforme d?ampleur de son organisation. Paul Delduc expose certaines
des missions réalisées et détaille le contenu de cette réforme, qui a
conduit non seulement à modifier le nom du service pour mieux refléter
ses missions mais aussi à créer une nouvelle section chargée notamment
de mieux valoriser les rapports. Le rapport annuel est l?occasion de revenir
sur tous ces temps forts.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Paul Delduc
Chef du service de l?Inspection Générale de l?environnement et du développement durable
Cette année encore, l?IGEDD s?est emparée des nombreux sujets qui sont au coeur de la transition
écologique ? transport, logement, énergie et environnement au sens large ? et de nos territoires. La
diversité des thématiques reflète la diversité des profils des 262 agents du service : création d?un
parc national des zones humides ; devenir des déchets exportés à l?étranger par la France ; pistes
d?évolution des foyers de jeunes travailleurs ou encore les nouveaux services de mobilité partagée.
Nos travaux s?ancrent aussi résolument dans les territoires, grâce notamment à l?action des huit
missions d?inspection générale territoriale, qui ont par exemple animé l?atelier des territoires en
Occitanie autour de l?aéroport de Blagnac.
Conseiller le Gouvernement, c?est aussi apporter l?assurance de l?efficience et de l?efficacité des
services et établissements du ministère, d?une part, et de la maîtrise des risques, d?autre part.
C?est dans cet esprit que l?IGEDD a poursuivi ses missions d?audit, dont le renouvellement de la
certification IFACI (obtenu en février 2023) témoigne de l?alignement sur les méthodes d?audit les
plus communément partagées.
Bien évidemment, les nombreux autres services rendus au pôle ministériel se sont poursuivis : répartis
sur tout le territoire, les inspecteurs santé et sécurité au travail visitent l?ensemble de nos services et
établissements tandis que les ingénieurs généraux des ressources humaines accompagnement les
cadres supérieurs du pôle ministériel.
La photographie ne serait pas complète sans les activités d?autorité environnementale, prises en
charge à la fois par la formation nationale et par les missions régionales et qui mobilisent une part
importante de l?effectif de l?inspection générale.
Mais, l?année 2022 a encore été marquée par l?achèvement de la réforme de l?inspection, qui doit
nous permettre de répondre à plusieurs objectifs.
Tout d?abord, l?IGEDD s?est dotée à la fois d?un statut permettant de garantir l?indépendance
d?analyse de ses membres et, par la mise en place d?un pôle d?appui données, des moyens d?apporter
une réponse documentée aux questions de ses commanditaires.
Ensuite, l?IGEDD a cherché à mieux valoriser et mieux diffuser son action. Le changement de nom,
du conseil à l?inspection, reflète mieux les attentes collectives à l?égard du service. La création des
nouvelles matinées de l?IGEDD mais aussi l?action sur les réseaux sociaux démontrent l?ouverture
vers toutes les parties prenantes de la transition écologique.
Enfin, dans le prolongement de la réforme des services d?inspection générale, un processus de
recrutement innovant a été engagé en 2022. Il nous permettra d?accueillir en 2023 les nouveaux
talents dont l?IGEDD a besoin pour mieux remplir encore ses missions.
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ÉDITO DU
CHEF DE
SERVICE DE
L?IGEDD
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
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Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
L?IGEDD conserve la plénitude de ses autres
missions, comme en particulier la fonction d?audit
ou d?Autorité environnementale (Ae) exercée en
formation nationale comme en mission régionale
et qui permet de maintenir un lien fort et concret
avec les territoires, les élus et leurs projets.
Cette démarche inédite a ainsi constitué une
véritable opportunité pour donner une nouvelle
impulsion, plus de modernité et un dynamisme
renouvelé de l?institution, avec la volonté de
mieux valoriser et partager l?ensemble des travaux
réalisés par la diversité de ses membres.
Ainsi, la marque IGEDD, avec son nouveau logo, sa
nouvelle signature et la création de sa raison d?être,
continuera à apporter une réflexion stratégique
de haut niveau sur les sujets à enjeux nationaux et
internationaux et au service de nos citoyens et de
la préservation de notre planète.
En 2022, le CGEDD
devient l?IGEDD
Il résulte notamment des travaux initiés dès 2021
autour de la démarche «Avenir CGEDD» » qui
avait ouvert de nombreux champs de réflexions
et d?actions pour faire évoluer et transformer le
CGEDD.
Il s?inscrit également dans une meilleure
adéquation de l?institution aux besoins des
ministres, alors que se déploie sous l?impulsion du
Gouvernement le grand chantier de planification
de la transition écologique de notre pays.
Enfin, ce changement de nom s?effectue alors
même que se met en place progressivement la
réforme de la haute fonction publique de l?État,
qui implique tout particulièrement celle des
inspections générales.
Les missions et le coeur des métiers de l?IGEDD
restent les mêmes, à savoir conseiller le
Gouvernement sur les enjeux de la transition
écologique, apporter son expertise sur les
différentes politiques publiques portées par le
ministère comme l?environnement, le climat,
le développement durable, le logement, les
transports et les mobilités, les risques naturels et
technologiques, l?urbanisme, l?aménagement du
territoire, la biodiversité, etc.
Cependant, le terme d?inspection générale
retenu pour cette nouvelle dénomination
permet une plus grande lisibilité et une meilleure
compréhension des missions, projets et activités
réalisés par l?IGEDD.
Ce changement de nom va bien au-delà
de la seule sémantique
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Du Conseil général (CGEDD) à l?Inspection générale (IGEDD)
La dénomination « Inspection générale de l?environnement et du développement
durable » s?est en effet, substituée par le décret n° 2022-1025 du 20 juillet 2022, à
la dénomination « Conseil général de l?environnement et du développement du-
rable », dénommé CGPC (Conseil général des Ponts et Chaussées) jusqu?en 2008
où il fusionne avec le service de l?Inspection générale de l?Environnement (SIGE).
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
L?IGEDD a poursuivi ses réflexions après la mise
en oeuvre du processus «Avenir CGEDD» ». Elle a
ainsi formalisé sa « raison d?être » et précisé ses
ambitions et ses objectifs.
La principale ambition de l?IGEDD, « sa raison
d?être », son coeur de métier consiste à « OEuvrer
auprès des ministres et à les conseiller pour
déployer la transition écologique et sociétale en
portant les enjeux du temps long ».
Il s?agit de développer et de structurer une action
d?influence et de conseil auprès des décideurs
politiques, portant sur l?ensemble du champ
d?action des ministères. Cette action a vocation
à préparer les profondes transformations
structurelles induites par la transition écologique,
et à anticiper leurs conséquences, dans le cadre
d?une véritable vision stratégique. Elle prend en
compte le temps long en s?affranchissant autant
que possible de la « dictature du court terme » et
de la réaction immédiate aux événements et à la
conjoncture.
Cette démarche correspond aux attentes des
cabinets ministériels et des administrations qui
ont besoin d?une inspection capable d?apporter
une expertise et de formuler des propositions
concrètes à la hauteur des enjeux.
Il s?agit en particulier de faire évoluer les politiques
publiques en contribuant à la prospective, à la
conception, au suivi de la mise en oeuvre et à
l?évaluation, en prenant en compte les enjeux, les
urgences et les attentes de nos concitoyens, des
territoires, et des différentes parties prenantes
y compris celles des services de l?État. Dans
certains cas, il apparaît, pour ce faire, nécessaire
de développer une production allant au-delà des
sollicitations des ministres (auto-saisine dans le
cadre du programme annuel).
Afin d?oeuvrer dans tous les domaines de
l?environnement mais aussi du logement, de
la politique de la ville, de l?aménagement du
territoire, de l?énergie, des transports, des risques
naturels et technologiques, l?IGEDD renforce la
mobilisation et le développement de l?expertise
et associe davantage à ses travaux des partenaires
extérieurs, en particulier d?autres administrations
et inspections, le monde de la recherche, les think
tanks et les organisations internationales.
L?IGEDD s?était également fixé pour objectif
d?alimenter le débat public à partir d?une vision
informée articulant différentes échelles, du plus
global au plus local. La valorisation des travaux
réalisés, tant en interne (évolution du site intranet,
publication régulière de focus sur des missions,
etc.) qu?auprès des différents acteurs (utilisation
des réseaux sociaux, présence dans certains
médias spécialisés, etc.), s?inscrit dans cette
orientation.
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Ambitions
et objectifs
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Structure et
organisation
C?est avec cette volonté de renforcer son expertise
que l?IGEDD a revu la dénomination de certaines
de ses sections et qu?a été créée début 2022 une
nouvelle section.
Aux côtés des cinq sections existantes : Transition
énergétique et climat (TEC), Habitat, aménagement
et cohésion sociale (HACS), Mobilités et transports
(MT), Milieux, ressources et risques (MRR), Audits,
inspections et transformation de l?action publique
(AITAP), la section Études, synthèse, prospective
et données (ESPD) a été créée.
La section ESPD a pour mission d?appuyer et
de contribuer à la coordination des travaux des
autres sections en matière de programmation, de
synthèse et de valorisation des leurs productions,
de la prospective et de gestion des données. A ce
dernier titre, elle a mis en place un pôle d?expertise
et d?appui au traitement des données.
Au titre de la prospective et de la programmation,
ESPD élabore, en coopération avec les autres
sections et missions d?inspections générales
territoriales, le projet de programme annuel de
l?IGEDD, soumis à la validation du ministre.
Elle a également réalisé des synthèses de
travaux des autres sections, afin d?améliorer la
valorisation de ces productions, anime la mise
en commun des réflexions relatives aux enjeux
du développement durable dans le cadre des
missions à portées européenne et internationale,
et organisé l?information mutuelle et l?instruction
des questions transversales qui concernent la
recherche et l?innovation.
Une nouvelle section : ESPD
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Alors que sont réaffirmées ses volontés d?améliorer la visibilité et la lisibilité de ses actions,
l?IGEDD a souhaité repenser et enrichir sa gouvernance, sa structure et son organisation.
Issu des travaux et des conclusions de la
démarche «Avenir CGEDD», l?arrêté ministériel
du 22 décembre 2021 relatif à l?organisation du
CGEDD a introduit pour tous les membres de
l?IGEDD l?inscription dans une deuxième section,
thématique ou Missions d?inspection générale
territoriale (MIGT), en plus de leur affectation
d?origine. Une ouverture volontaire favorisant le
renouvellement des liens intra-IGEDD.
Cette évolution a eu pour effet de renforcer
la transversalité entre les membres et d?ouvrir
collectivement sur différentes thématiques, dont
celles de l?autorité environnementale.
Elle permet ainsi aux membres des MIGT d?être
mieux associés aux travaux, rapports et réflexions
des sections thématiques, et vice-versa, à certains
membres de se rapprocher des actions des MIGT,
au plus proche des territoires et des collectivités.
Le double rattachement : une démarche
riche aussi bien humainement
qu?intellectuellement !
Le double rattachement
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Les onze inspecteurs santé et sécurité compétents
pour le pôle ministériel sont affectés à l?inspection
générale de l?environnement et du développement
durable (IGEDD), ce qui leur permet d?exercer en
toute indépendance leur fonction d?inspection
(décret du 28 mai 1982 modifié). Ils contrôlent
l?application des règles de la 4ème partie du
Code du travail, applicables au secteur public en
matière de santé et sécurité au travail.
Le métier de l?ISST couvre en pratique trois
grandes missions :
? Le contrôle des conditions d?application des
règles en matière de santé et sécurité. Les
ISST proposent au chef de service concerné
toute mesure de nature à améliorer la santé
et sécurité au travail et à la prévention des
risques professionnels.
? Le conseil et expertise au chef de service,
au réseau de prévention et aux instances de
dialogue social dans l?élaboration et mise en
oeuvre de leur démarche de prévention.
? L?animation (information, conseil, formation)
des acteurs de la prévention. Une lettre de
mission du chef de l?IGEDD précise les services
qui relèvent du périmètre d?intervention
de chacun d?eux (services déconcentrés du
ministère et services à vocation nationale,
en métropole et outre-mer et plus des
deux tiers des directions départementales
interministérielles (DDT et DDTM)).
La section AITAP « anime et coordonne ?l?activité?
des ISST » (arrêté du 30 août 2022). Pour ce
faire, le président de la section s?appuie sur un
coordonnateur des ISST, membre de l?IGEDD, qui
a un rôle d?organisation du réseau des inspecteurs,
de soutien technique et de veille juridique.
En 2022, les ISST ont produit 29 rapports dont
quatre portant sur des services situés en territoires
ultra-marin (DEAL, DGAC, Météo France).
Les thématiques du programme annuel
d?inspections sont établies en concertation avec
le DRH du pôle ministériel. En 2022, elles ont porté
sur la prévention des risques professionnels des
personnels des directions interdépartementales
des routes (DIR) et les conditions de travail des
personnels dans les DREAL.
En 2022 enfin, la section AITAP et les ISST ont
conduit une réflexion de fond sur l?adaptation des
pratiques professionnelles des ISST, l?évolution
des modalités de leurs interventions, pour les
mettre en mesure de répondre aux attentes qui
s?expriment désormais, notamment en matière
de prévention des risques psycho-sociaux (RPS) et
de vigilance sur les conditions de travail. Un plan
d?action pour 2023 a été établi en conséquence.
? Ordonnance n° 2021-702 du 2 juin 2021
portant réforme de l?encadrement supérieur
de la fonction publique de l?État.
? Le décret du 9 mars 2022 de l?ordonnance du
2 juin 2021
Ces textes actent la fonctionnalisation des
membres des services d?inspection, en parallèle
de la création du statut des administrateurs de
l?État.
L?IGEDD dispose d?un corps spécifique
d?inspecteur et d?inspecteurs généraux de
l?administration du développement durable.
Ce corps est mis en extinction à compter du 1er
janvier 2023.
A compter de cette date, aux côtés des membres
restés en fonction, tous les recrutements au
sein de l?IGEDD sont ouverts sur un emploi
fonctionnel d?inspecteur, permettant d?accueillir
des profils plus diversifiés tout en conservant
l?expertise technique, marque distinctive de
l?institution. Ainsi, le passage au sein de l?IGEDD
pourra s?inscrire dans un parcours de carrière,
permettant aux membres d?acquérir de nouvelles
compétences de conception et d?analyse.
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Regard sur les ISST :
inspecteurs sécurité
et santé au travail
Impact de la réforme de la
haute fonction publique
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Évolution des
méthodes de travail
A l?occasion des travaux de réflexions sur la gouvernance et l?organisation de l?IGEDD, la collégialité a été
réaffirmée et renforcée, impliquant l?ensemble des membres des différentes sections, y compris ceux
des missions d?inspection générale territoriale (MIGT) sur le territoire et ultramarine. Par ailleurs, il a été
décidé de recourir plus fréquemment au comité des pairs.
La réforme des inspections a également réaffirmé leur indépendance. Plusieurs garanties figurent dans le
statut d?emploi des inspecteurs et dans le décret d?organisation de l?IGEDD.
Indépendance et collégialité
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Le fonctionnement de l?IGEDD a évolué vers
davantage d?inclusivité. la création d?un Comité
d?orientation (Codor) fin 2021, a permis aux
coordonnateurs de MIGTde participer pleinement
aux organes de gouvernance de l?Inspection
générale.
Cette volonté d?une collégialité renforcée s?est
également exprimée lors de l?Assemblée générale
de l?IGEDD qui réunit tous les membres de
l?institution aux moins deux fois par an. La première
rencontre a permis de réaffirmer les orientations
stratégiques de l?institution et de travailler en
atelier sur la poursuite des transformations et
consolidations de l?inspection générale.
Une démarche globale d?évolution des méthodes
de travail a été engagée avec le lancement du
projet «Objectifs méthodes».
Afin d?atteindre ses objectifs, l?IGEDD a continué à faire évoluer ses méthodes de tra-
vail en mettant notamment en exergue le développement de l?expertise-métier, l?évalua-
tion des politiques publiques, l?accompagnement de ces politiques dans les territoires,
la réalisation d?études de parangonnage ainsi que la diversification des activités d?audit.
Inclusivité - Objectif méthodes
«Objectif méthodes ! « : un levier
de transformation pour l?IGEDD
Cette démarche interne s?appuie sur un réseau de
personnes ressources pour conseiller les membres
de l?IGEDD sur la mobilisation de méthodes
d?intelligence collective adaptées aux situations et
enjeux propres aux missions de l?IGEDD.
Elle participe à la transformation de l?IGEDD vers
plus d?ouverture, de transversalité et de collégialité
; « cette culture de l?impact se substitue à une
culture traditionnelle du livrable, doit devenir un
standard des méthodes de travail à l?IGEDD.
L?intégration de cette démarche dans la
gouvernance stratégique et opérationnelle de
l?IGEDD sera travaillée sous les angles : pilotage de
l?activité des missions, démarche qualité et retour
d?expériences, professionnalisation de la fonction
de coordonnateur d?une mission, intégration des
nouveaux arrivants.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Afin de renforcer la qualité des évolutions de
politiques publiques , un pôle spécialisé dans
la mobilisation et le traitement statistiqueet
géomatique des données a été créé. Ce pôle a
appuyé significativement les missions d?évaluation
et de conseil de certains membres de l?IGEDD. Le
pôle données a permis également de développer
des actions de sensibilisation et de formation ainsi
que des outils de data visualisation.
Un pôle d?expertise et
d?appui aux traitements
des données
Des travaux de veille et de capitalisation des
productions de l?IGEDD sur les 5 à 7 années
antérieures (y compris avis des autorités
environnementales) ont été engagés dans des
domaines tels que la territorialité (transfrontalier,
ruralité, littoral), l?adaptation au changement
climatique. Ils permettent de nourrir le programme
d?activité.
Veille et capitalisation
des travaux
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La volonté de mieux faire connaître et de partager
les valeurs et les travaux de l?IGEDD a été
réaffirmée.
Les actions de communication ont été renouvelées
afin de mieux valoriser nos productions et de
mettre à la disposition des différents acteurs et du
grand public nos analyses dans un format adapté :
action sur les réseaux sociaux, Focus sur? , relance
des Matinées de l?IGEDD, mais aussi volonté de
valoriser plus systématiquement nos rapports.
À cet égard, l?IGEDD a adopté une nouvelle
stratégie de communication plus offensive, créant
des rendez-vous réguliers d?information et de
vulgarisation pour promouvoir la diversité de
l?activité et les richesses des rapports publiés.
Les Focus permettent de mettre l?accent sur un
sujet de rapport en mettant en avant les points
forts des constats et propositions.
La refonte du site internet de l?IGEDD,
plus riche et plus accessible
Les Matinées de l?IGEDD font leur retour
progressivement et permettront d?aborder, avec
un public large en présentiel et en visio, des
thématiques transversales et les propositions
issues de rapports récents.
Une démarche offensive vers les
réseaux sociaux
La visibilité de l?IGEDD sur les différents supports
digitaux a été significativement renforcée en
créant notamment un nouveau compte sur
Linkedin.
Une communication
renforcée et dynamisée
L?IGEDD s?est efforcée de prendre encore
mieux en compte les dimensions européenne
et internationale. Les types d?actions suivants
peuvent ainsi être mentionnés :
? une démarche de parangonnage est mise
en place dans la plupart des missions et fait
parfois l?objet de rapports spécifiques (ex
: adaptation au changement climatique,
gestion des projets d?infrastructures)
? des missions et actions d?appui ont été
conduites pour soutenir l?action du ministère
lors de la présidence française de l?Union
européenne, à la COP15 de la Convention
sur la diversité biologique, à la COP RAMSAR
(zones humides) et à la COP de la convention
désertification, ainsi que pour élaborer la
stratégie européenne et internationale du
pôle ministériel
? l?action européenne et internationale de
l?IGEDD a continué à s?exercer à travers de
nombreux mandats (CIG et autres instances
intergouvernementales : tunnels alpins,
tunnel sous la Manche, liaison ferroviaire Lyon-
Turin, commissions du Rhin et de la Moselle,
aéroport international de Bâle-Mulhouse,
Convention alpine, etc.), d?événements
internationaux (présidence du 9ème Forum
de l?eau), de travaux d?expertise spécifique
(action de coopération internationale en
matière de gestion de l?eau au Cambodge
avec l?Office international de l?eau), et de
participation à des réseaux internationaux
(Bureaux d?enquête accidents)
? un groupe de travail européen et international
a été mis en place
Un développement de
l?action européenne
et internationale
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
12
Présentation des
activités des diverses
structures de l?IGEDD
La section Audits, inspections et transformation de
l?action publique (AITAP)
En matière d?audits, 2022 s?est caractérisée, plus
encore qu?en 2021, par l?importance prise par les
audits des mesures du plan national de relance et
résilience (PNRR) concernant le pôle ministériel.
Ils ont donné lieu, principalement pendant le
second semestre de l?année, à un important travail
de pilotage (de la mission ministérielle d?audit
interne, en relation avec la CICC) et de suivi. La
moitié des membres de la section ont participé
à la réalisation de ces audits, dont le nombre et
la teneur ont nécessité de faire appel à 13 autres
auditeurs de l?IGEDD.
En outre, neuf autres audits ont été réalisés ou
engagés en 2022 au titre du programme d?audits
établi par le comité ministériel d?audit interne
(CMAI) portant sur des risques cotés comme forts
dans la cartographie ministérielle des risques.
Parmi ceux-ci peuvent être mentionnés les audits
relatifs à l?ADEME, au Centre scientifique et
technique du bâtiment (CSTB), à l?efficacité des
processus de lutte anti-fraude.
Enfin, l?IGEDD a fait l?objet, en novembre et
décembre 2022 d?un audit de l?Institut français
de l?audit et du contrôle internes (IFACI), pour
renouveler la certification triennale acquise
dès 2016 et confirmée en 2019. AITAP (MMAI)
était en charge de l?exercice, pour l?ensemble de
l?inspection générale. Le rapport de l?IFACI (janvier
2023) a confirmé la certification sur la base des 100
exigences du référentiel professionnel de l?activité
d?audit interne (RPAI / 2020) : 69 conformités,
aucune non-conformité majeure. Le rapport fait
état de 21 conformités avec observations et de
10 non-conformités mineures, lesquelles ont fait
l?objet d?un plan d?action complet, pour 2023 et
2024.
Les principales autres activités de la section en
2022 ont consisté à :
Animer le réseau des inspecteurs santé
et sécurité au travail de l?IGEDD.
Participer aux travaux et aux inspections du comité
de pilotage inter-inspections compétent pour les
directions départementales interministérielles
(services déconcentrés de l?Etat placés depuis
2020 sous l?autorité du ministère de l?Intérieur),
avec un focus sur les directions départementales
des territoires qui, avec les directions régionales
de l?environnement, de l?aménagement et du
logement (DREAL) mettent en oeuvre les politiques
publiques relevant du pôle ministériel
Insérer ici l?encadré relatif aux DDI (préparé par
D.Fauvre, que je souhaite viser)
Animer le réseau des enquêteurs de
l?IGEDD.
Les enquêtes administratives, qui sont une
forme d?inspection, doivent se conformer à des
normes procédurales et déontologiques très
fortes, qui ont été renforcées à la suite de deux
arrêts importants du Conseil d?Etat de février
2020 et janvier 2021. Le guide spécialisé pour ces
enquêtes a été substantiellement complété en
2022.Huit enquêtes administratives (dont trois
interministérielles) ont été réalisées.
AITAP a mené à bien, au cours de plusieurs
séminaires entre mai à décembre 2022, une
réflexion collective afin de déterminer les
besoins en compétences et les adaptations de
fonctionnement et de méthodes nécessaires d?ici
trois ans à la réalisation des missions imparties à
la section. Ceci était d?autant plus nécessaire que
devront être remplacés en 2023 cinq des membres
de la section, les plus anciens et expérimentés. Un
plan d?action de deux ans a ensuite été établi par
l?ensemble de la section.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
13
La section Études,
synthèse, prospective
et données (ESPD)
La section Etudes, synthèse, prospective et
données (ESPD) a été mise en place au 1er janvier
2022. Riche des compétences d?une vingtaine de
membres grâce aux doubles rattachements en
vigueur depuis cette année, l?activité de la section
a tout d?abord été consacrée à l?élaboration du
programme d?activité de l?IGEDD en coopération
avec les autres sections et les MIGT, à son suivi
pour le Comité d?orientation stratégique au fur
et à mesure de sa réalisation et à l?établissement
du rapport d?activité 2021, le premier du genre en
format entièrement numérique.
Le travail de la section se distingue de celui des
sections thématiques par sa vocation multiple
au service de la valorisation de l?ensemble des
productions de l?IGEDD, en apport d?expertise
pour la recherche et l?exploitation statistique de
la donnée dans les missions confiées à l?IGEDD, en
matière de capitalisation des enseignements tirés
des rapports antérieurs de l?Inspection générale
y compris ceux des autorités environnementales,
en soutien au développement des enjeux du
développement durable à l?international et au
niveau européen, et à l?initiative en matière de
prospective dans les domaines d?intervention du
pôle ministériel.
Pour accomplir ces différentes fonctions, cinq
groupes de travail ont été constitués, sur les
données, la valorisation, la territorialisation
comme axe d?étude et de synthèse, l?international
dans un format élargi à une quarantaine de
membres de l?IGEDD, et sur la prospective dans
un cadre ouvert au partenariat.
Outre l?accompagnement et l?appui au traitement
des données sur une quinzaine de missions, les
productions de ces groupes de travail ont été
diverses comme les « Focus sur? » des rapports
publiés, la renaissance des « Matinées de l?IGEDD
», les notes de veille sur l?actualité législative,
les travaux de capitalisation sur l?adaptation au
changement climatique ou encore les espaces
littoraux et maritimes, les espaces transfrontaliers,
des notes plus méthodologiques comme celle sur
le parangonnage dans les missions à dimension
internationale.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
14
La section Habitat, aménagement et cohésion sociale
(HACS)
HACS contribue à l?évaluation des politiques
publiques dans les champs de l?urbanisme, de
l?habitat, du logement, de l?inclusion sociale, du
foncier, et de l?aménagement. En son sein, la mission
d?« Inspection générale des sites et paysages »
(IGSP) expertise les projets de classement de
sites ou de travaux et d?aménagements dans les
sites classés, elle rapporte devant la Commission
supérieure des sites, perspectives et paysages.
En 2022, la section HACS a piloté une trentaine
de missions et l?IGSP a instruit 22 avis dont 8 ont
relevé d?un examen en Commission supérieure
des sites, perspectives et paysages.
Un premier axe de travail
Les missions relatives à l?accès au logement et la
constitution d?un parc adapté aux besoins des
ménages et aux réalités territoriales.
Ont été interrogés l?accès au logement
(interdiction de cumul des garanties locatives
; accompagnement des ménages vulnérables
exposés à la volatilité ou à la hausse tendancielle
des prix des énergies carbonées), les besoins de
publics spécifiques (les foyers de jeunes travailleurs
; l?accès au logement des fonctionnaires de
l?État), l?offre de logements (réduction d?impôts
Censi-Bouvard), le cas échéant sur des territoires
spécifiques (lutte contre l?attrition des résidences
principales dans les zones touristiques) et en
outre-mer (application de l?article 55 de la loi SRU
et vacance des logements dans les DROM) ou en
Île-de-France (logement des personnes mobilisées
pendant les jeux Olympiques et Paralympiques
Paris 2024). La gouvernance de la politique
immobilière de l?État a été interrogée.
Un second axe de travail
la cohésion territoriale et le soutien aux territoires
dans la mise en oeuvre de leurs stratégies de
développement durable, dans les territoires ruraux
(accompagnement d?une mission parlementaire
relative à l?évaluation du dispositif des zones
de revitalisation rurale ; second souffle de
l?agenda rural), ou les territoires littoraux (Agence
d?urbanisme dans la métropole Nice Côte d?Azur ;
renouvellement des concessions de plage dans le
département de l?Hérault).
À la jonction des thématiques liées aux territoires
et à la transition écologique, une mission a procédé
au bilan d?étape du déploiement des contrats de
relance et de transition écologique (CRTE).
Missions sur les sites et paysages
Une mission s?est intéressée à la sensibilisation
et à la formation des élus locaux au paysage.
Par ailleurs, un rapport publié sur le site IGEDD,
a été consacré au bilan et aux perspectives de la
politique des Grands Sites de France (GSF).
Missions de conseil et d?appui
Des missions d?appui auprès de certains opérateurs
ont été conduites : appui stratégique de l?EPA
de Saint-Étienne, audit de l?EPA Alzette Belval,
mission de conseil et d?accompagnement de l?EPA
de Sénart. Dans ce cadre, des missions d?appui,
les membres de l?IGEDD ont assuré l?intérim des
fonctions de Directeur général d?Euromed et de
l?ANCOLS.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
15
La section Mobilités et transports (MT)
La section mobilités et transports, qui comprend
une vingtaine de membres et mobilise l?équivalent
dans les autres sections et les MIGT, connaît des
questions intéressant les déplacements des biens
et des personnes à toutes échelles géographiques
et pour tous modes, y compris les mobilités
actives et la logistique. Elle traite des questions
organisationnelles, économiques, sociales,
environnementales, d?emploi, de sécurité et de
sureté du secteur. Elle contribue pour ce secteur
aux questions de prospective, de politiques
territoriales, de conception des services publics,
de transition écologique et énergétique,
de réduction de l?empreinte écologique et
d?amélioration de la robustesse et de la résilience.
Elle participe à l?évaluation des investissements,
des innovations, de l?exploitation, de l?entretien
et de la gestion des infrastructures. Elle traite du
financement, de la fiscalité et des tarifications
d?usage ainsi que de l?organisation des marchés
et de leur régulation. L?IGEDD exerce plus de 100
mandats de présidence de groupes de travail, de
membres de conseils d?administration, etc? dans
le secteur des transports et a produit 41 rapports
en 2022. Elle apporte à la demande du ministre
chargé des transports son appui au conseil
d?orientation des infrastructures (COI) pour la
programmation des investissements et aux autres
conseils placés auprès de celui-ci ainsi qu?au
pilotage des grands projets.
En 2022, le travail du COI a été particulièrement
important avec deux rapport stratégiques
produits en mars 2022 et en décembre 2022. Il a
pris la suite pour la section, de la publication du
rapport de prospective des mobilités 2040-2060
du début de l?année 2022. De nombreux autres
travaux ont marqué cette année, concernant par
exemple la résilience des ports et du littoral au
dérèglement climatique. De nouvelles initiatives
ont été prises pour traiter des enjeux qui nous
semblent importants : empreinte carbone des
infrastructures, valeur du temps, mobilités
transfrontalières, vision alpine d?ensemble des
mobilités. L?IGEDD émet également des avis sur
les bilans réalisés par les maîtres d?ouvrages cinq
ans après leur mise en service et des synthèses
des enseignements généraux que nous en tirons
sont produites. Des travaux ont été lancés sur la
sécurité des agents des routes, l?organisation du
travail dans le contrôle aérien, etc?
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
16
La section Milieux, ressources et risques (MRR)
Une quarantaine de rapports ont été produits en
2022 dans les domaines des milieux, ressources et
risques.
Les missions liées à la biodiversité ont porté
sur le financement de la stratégie nationale de
la biodiversité et celui des aires protégées, la
création d?un nouveau parc national dédié aux
zones humides, la réserve nationale des Maures,
l?équilibre entre propriété et usage de la forêt,
l?identification des territoires non chassés, ainsi
que les centres de soins de la faune sauvage et
l?instruction des documents CITES. Un appui
a été apporté à la préparation des COP de la
convention sur la biodiversité et « Ramsar » sur les
zones humides.
Des missions ont traité des projets de territoires
pour un partage des ressources en eau entre les
différents usages, de la mobilisation des retenues
hydroélectriques pour le soutien d?étiage, de la
pollution des eaux par les substances PFA, de la
gestion des services d?eau et d?assainissement en
outre-mer. Les documents stratégiques de façade
et les biotechnologies marines ont aussi été
abordés.
Les orientations stratégiques pluriannuelles de
l?inspection des installations classées ont été
évaluées, ainsi que la politique des risques en
régions Pays-de-la-Loire et Provence-Alpes-Côte
d?Azur. Des missions ont porté sur les moyens de
la politique de santé-environnement, l?antibio-
résistance, l?accidentologie dans les installations
de traitement des déchets, la sécurité des digues
à la confluence Rhône-Ardèche, la prévention des
inondations dans les Pyrénées orientales et un
retour d?expérience de la crue de la Maronne.
Afin d?améliorer l?action publique partagée
entre l?État et les collectivités territoriales, des
missions ont traité des compétences respectives
en matière d?aires protégées, de mise en oeuvre
du FEADER, ainsi que des offices de l?eau.
Pour préparer les contrats d?objectifs et de
performance, des missions ont porté sur l?Anses
et l?IRSN. L?affectation des produits des sanctions
pénales environnementales a été proposée.
Enfin, des évaluations des dégâts causés aux
équipements des collectivités territoriales à la
suite d?événements climatiques ont été menées
dans l?Aude, la Gironde, les départements
pyrénéens, le Gard, la Lozère et la Mayenne.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
17
La section Transition énergétique et climat (TEC)
La section a été très sollicitée en raison du
caractère doublement exceptionnel de cette
année 2022 sur les plans énergie et climat. La
résurgence d?un conflit en Europe a conduit à la
plus grave crise de sécurité d?approvisionnement
qu?ait connue l?Union Européenne depuis les
premiers chocs pétroliers.
Dans ce cadre, l?IGEDD a participé à plusieurs
missions d?appui ou d?évaluation de politique
publique avec d?autres inspections ministérielles
pour aider le Gouvernement à définir les mesures
urgentes économiques, sociales et fiscales pour
aider les ménages, notamment les plus modestes,
ainsi que les entreprises à faire face à l?envolée
des prix des énergies fossiles : chèques énergie
exceptionnels, boucliers tarifaires, chèques
carburant, analyse des fonctionnements des
marchés de gros de l?énergie etc. A ce titre, l?IGEDD
continue d?apporter un appui à la Direction
générale de l?énergie et du climat pour suivre le
projet de construction d?un nouveau terminal GNL
au large du Havre, infrastructure indispensable
pour renforcer la sécurité d?approvisionnement
de l?Union européenne.
La section a également consacré une partie de ses
travaux aux enjeux de l?économie circulaire : à ce
titre, elle a procédé à l?évaluation de la transition
écologique de la filière parfums et cosmétiques et
à la poursuite de l?analyse de certaines filières REP
avec le CGE et le Cegefi.
Cette crise rend plus urgente encore le
développement des objectifs français en
matière d?énergies renouvelables et des vecteurs
décarbonnés sur lesquels la section a poursuivi
ses analyses et propositions. L?IGEDD a, à ce titre
avec le CGE rendu public un premier état des lieux
de la filière hydrogène en France et des enjeux de
sécurité attachés à son développement. La mise
en oeuvre des politiques de transition énergétique
et de la stratégie nationale bas carbone par les
collectivités territoriales et les entreprises fait
l?objet d?un suivi continu au sein de la section.
L?électrification des usages et les enjeux liés sont
un axe essentiel.
De même, les températures exceptionnelles en
France en 2022 et la durée de la sècheresse ont
souligné la nécessité de poursuivre les travaux
sur l?adaptation au changement climatique en
vue de l?élaboration du futur plan national et de
s?interroger sur les meilleures pratiques au plan
international. En lien avec la section MRR et le
CGAAER, la section a poursuivi également ses
analyses sur les conditions du soutien à l?étiage sur
le bassin Loire et Allier comme cela avait été fait
l?année précédente sur celui d?Adour Garonne.
Dans le cadre du plan ministériel d?audit, la section
a apporté une forte contribution que ce soit à
travers la participation aux audits des opérateurs
publics inscrits au programme ministériel ou à
l?évaluation des mesures financées dans le cadre
du plan de relance européen : mesures consacrées
à l?achat de véhicules propres ou dédiées à la
modernisation et la valorisation des centres de
déchets par exemple.
Enfin, en lien étroit avec le service de la recherche
et de l?innovation du ministère, la présidente de la
section TEC anime la coordination des comités de
domaine qui au sein du département ministériel
jouent un rôle essentiel pour la reconnaissance
de la qualification scientifique et technique des
agents du ministère et les différents niveaux
d?expertise. Un travail important a été mené sur
la communication sur le dispositif à l?attention
de l?ensemble des entités ministérielles qui sera
poursuivi l?an prochain. En 2022, l?activité des
comités de domaines est encore restée très
soutenue puisque plus de 240 dossiers ont été
examinés ce qui témoigne de l?attrait du dispositif
et de son intérêt également pour les agents pour
valoriser leurs parcours professionnels. Par ailleurs,
la professionnalisation des pratiques des comités
de domaines a été engagée avec également
l?impulsion et le soutien de la DRH en fin d?année
et sera poursuivie en 2023.
Focus sur la formation énergie et
climat
La section TEC anime également avec le Conseil
général à l?économie (CGE), la formation « énergie
climat », lieu d?échanges et d?ouverture sur le
monde académique ou les entreprises qui se
réunit tous les deux mois. Celle ? ci a consacré ses
activités à trois principale thématiques en 2022 :
? en premier lieu, au suivi des négociations
internationales sur le climat grâce aux
interventions précieuses de Mark Tuddenham,
expert du CITEPA ;
? d?autre part, à l?approfondissement des
résultats des travaux du sixième rapport
scientifique du GIEC : la formation énergie
et climat a bénéficié à plusieurs reprises des
interventions de David Salas y Mélia et de
Jean-Michel Soubeyroux de Météo France,
co auteurs de ces rapports qui ont décrypté
les principales conclusions des trois premiers
volumes du sixième rapport scientifique du
GIEC ;
? enfin, l?atteinte par la France de la neutralité
carbone à l?horizon 2050 a constitué le fil
directeur de l?année : RTE et l?Ademe ont ainsi
partagé avec les membres de la formation
les conclusions de leurs études récentes, le
développement des futures technologies
SMR et leurs défis ont aussi fait l?objet de
premiers échanges avec le groupe EDF ; de
même, le développement des différentes
filières des énergies renouvelables, l?évolution
de leurs cadres juridiques, techniques et ont
fait l?objet d?approfondissements avec la
DGEC et les acteurs économiques.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
18
MIGT Outre-mer
La MIGT Outre-mer s?est élargie en 2022 : avec
6 membres rattachés issus des 5 sections, la MIGT
Outre-mer a pris son rythme de croisière dans
son format élargi et enrichi. Des CODIR élargis
se sont tenus régulièrement et il s?est créé une
communauté de travail entre tous les membres,
chacun étant en charge d?une veille par territoire.
Chiffres clé 2022 = 6 réunions de MIGT
OM élargie et 1 collège OM en 2022, 75
participations.
Les promotions outre-mer ont nécessité
un dispositif particulier : en l?absence de «
DREAL de zone », c?est la MIGT Outre-mer qui,
chaque année entre fin mai et début septembre,
harmonise les propositions de promotion pour les
14 corps de catégorie B et 12 de catégorie A, gérés
par nos ministères.
Chiffres clé 2022 : 2200 agents, 26 listes à
harmoniser, 211 dossiers instruits (142 B et 69
B), 54 promotions
La représentation dans les grands ports
d?outremer est un bon levier pour entrer dans
les territoires : 4 des 9 Grands ports maritimes
de France se situent outre-mer (Guadeloupe,
Martinique, Guyane, Réunion).
Leur gouvernance est supervisée par un
commissaire du Gouvernement issu de l?IGEDD,
cela permet de prendre le pouls des territoires et
de rencontrer les grands élus, préfets et acteurs
économiques. La MIGT OM peut améliorer ainsi la
connaissance de l?IGEDD et de ses missions mal
connues dans ces territoires lointains.
Chiffres clé 2022 : participation à 15 réunions
de conseils de surveillance pour 4 GPM et 4
membres
L?IGEDD innove avec une forme d?appui
nouvelle : le suivi du SAR de Mayotte
Depuis plus de 2 ans Mayotte élabore son schéma
d?aménagement régional. Une mission d?appui
a été créée et associe la direction de l?habitat,
de l?urbanisme et des paysages (DGALN/DHUP),
le ministère des outre-mer, la DEAL, l?EPFA de
Mayotte et la MIGT-OM.
Le SAR est arrivé en 2022 à une phase de maturité,
avec la mise en place d?ateliers des territoires. La
mission d?appui va se poursuivre en 2023 pour
aider à tenir les échéances et la rédaction. L?IGEDD
peut montrer ici sa capacité d?intervention sous
une forme originale, souple et efficace.
Les MIGT, parties prenantes
des missions inter-
inspections des DDI
Depuis 2020, des missions d?évaluation de
l?action interministérielle et de l?organisation de
l?administration de l?État dans les départements
sont menées, sous pilotage du comité inter-
inspections des DDI. Trois missions ont été
menées en 2021 (Doubs, Gers et Haute-Garonne),
et quatre missions en 2022 (Seine-et-Marne,
Finistère, Vaucluse et Meurthe-et-Moselle).
Coordonnées par l?IGA, l?IGEDD participe
systématiquement à chaque mission
départementale, ainsi que le CGAAER, l?IGESR,
l?IGSCCRF voire l?IGAS.
Ces missions procurent l?occasion, sous l?angle
de l?action interministérielle, d?apporter des
éléments sur la constitution des secrétariats
généraux communs ou le fonctionnement des
délégations territoriales de l?ANCT, par exemple.
Elles appréhendent également, la capacité à
travailler en inter-services sur des politiques
publiques sectorielles à enjeux sur le territoire
départemental (ex : politique de l?eau).
Le caractère éminemment territorial de ces
missions conduit les MIGT à s?y investir tout
particulièrement.
Elles donnent lieu à des entretiens auprès des
responsables des DDI et du corps préfectoral,
d?autres services de l?Etat régionaux et
départementaux mais aussi auprès des partenaires,
des élus locaux, des représentants de chambres
consulaires, des acteurs socio-professionnels ou
associatifs.
Ces missions représentent une source précieuse
d?enseignements et de connaissance du
fonctionnement déconcentré de l?État en
département. Elles contribuent, avec d?autres
types d?interventions de l?IGEDD (ex : écoutes
externes des DREAL, audits d?établissements
publics) à disposer de retour d?informations et
de bonnes pratiques sur les conditions de mise
en oeuvre des politiques publiques à l?échelle des
territoires.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
19
MIGT en mission d?appui pour
des plateformes aéroportuaires
A Toulouse-Blagnac, la question des nuisances se pose avec acuité pour un
aéroport rattrapé par l?urbanisation. Si la population est attachée au champion industriel
Airbus, les riverains s?inquiètent des effets des vols de nuit de compagnies low cost sur la santé et les
clivages en Commission consultative de l?environnement sont récurrents. Le préfet de région a fait appel
à l?IGEDD pour une médiation. A partir d?échanges avec les parties prenantes est apparu l?intérêt d?une
démarche d?Ateliers du territoire conçus par la DGALN, pour partager les enjeux à l?échelle de la place
aéroportuaire, au-delà de la plateforme gérée par l?Aviation civile et resituer le problème du bruit dans
une vision globale du territoire. Durant l?année écoulée, à l?initiative du préfet, les représentants des
collectivités - Région, Département, Métropole, Intercommunalités? -, des acteurs économiques, des
associations ont travaillé en intelligence collective afin de dessiner ensemble les contours d?un pacte
"gagnant-gagnant" et inscrire la place aéroportuaire dans un avenir durable.
Concilier les enjeux économiques et industriels, de qualité de vie, de préservation de l?environnement, de
gestion d?un foncier rare et de mobilités : tel est le défi à court, moyen et long terme. L?IGEDD intervient
auprès du préfet, en appui stratégique aux services déconcentrés, en éclairant les diagnostics, en
questionnant les échelles, en proposant des options, en explorant les possibles engagements des parties.
En ce début 2023 les propositions sont en cours de formalisation pour être présentées aux instances de
décision respectives. La démarche de l?État est saluée car elle a amorcé un climat de confiance et tissé
des liens entre acteurs aux points de vue parfois antagoniques.
Face aux difficultés d?acceptabilité des projets de développement d?infrastructures et d?équipements,
il paraît utile, au-delà des concertations règlementaires, de mettre en place ce type de démarche
informelle autant qu?exigeante afin de donner voix à tous les points de vue et cheminer en transparence.
Les enjeux de la transition écologique doivent d?abord être compris, puis partagés et enfin traduits sur le
territoire pour que les forces vives se projettent dans son devenir.
Dans ces deux cas portant sur des aéroports (*), aux problématiques différentes, l?IGEDD a été en mesure de (re-)questionner
les fondamentaux et de proposer méthode de travail et pistes de solutions. Le positionnement singulier de l?Inspection au sein
de l?État, la pluralité d?origine de ses membres et leur expérience dans la gestion de situations complexes, permettent par ses
apports de contribuer à la recherche d?équilibres d?intérêt général. Dans une société où les tensions se font de plus en plus
vives, il est probable que ce savoir-faire soit régulièrement sollicité à l?avenir.
(*) Une mission a également été conduite sur l?aéroport de Vatry
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
20
Les autorités environnementales
Le cadre des missions des autorités
environnementales de l?IGEDD
Plusieurs directives européennes posent les
principes de l?évaluation environnementale, dont
l?objectif est d?améliorer la conception des plans
programmes et projets par la prise en compte des
enjeux environnementaux à l?amont des processus
de décision. En droit français, le dispositif
d?évaluation environnementale est défini dans
les codes de l?environnement et de l?urbanisme.
C?est dans ce cadre que la formation d?autorité
environnementale de l?IGEDD (l?Ae) et les
missions régionales d?autorité environnementale
(les MRAe) conduisent leur mission et rendent
des avis et des décisions sur les dossiers qui leur
sont soumis. Les projets d?avis et de décisions des
MRAe sont préparés par des agents des DREAL,
placés sous l?autorité fonctionnelle du président
ou de la présidente de la MRAe.
L?activité en 2022
En 2022, l?Ae et les MRAe ont été saisies de 4620
dossiers, sur lesquels elles ont pris 2135 décisions
et rendu 2106 avis et 143 avis conformes.
Le volume global des demandes est en légère
hausse par rapport à 2021 (+3%), avec toutefois
une grande variété de situations : les saisines de
l?Ae sont en baisse de l?ordre de 20%, celles des
MRAe progressent de près de 10%, cette moyenne
recouvrant aussi de fortes hétérogénéités entre
régions.
Les équipes des MRAe comme des DREAL sont
fortement mobilisées pour répondre au flux des
demandes. La production des MRAe a continué
d?augmenter, après la forte baisse enregistrée en
2020. Le nombre d?avis produits en 2022 atteint
presque celui de 2019. L?écart avec la période
d?avant-crise reste plus marqué sur les décisions
au cas par cas.
Sur les avis
Les autorités environnementales ont été saisies de
2399 demandes d?avis : 2278 pour les MRAe, 121
pour l?Ae.
Pour les MRAe, ce sont les demandes d?avis
relatives aux plans et programmes qui progressent
le plus, d?environ 20%, reflétant la production
par les collectivités de nombreux documents
d?urbanisme (essentiellement des PLU et PLU
intercommunaux). Les demandes d?avis sur projets
sont aussi en augmentation marquée (10%),
signe de reprise de l?activité économique post-
crise sanitaire. Trois régions voient les demandes
d?avis progresser de plus de 30% par rapport
à 2021 (Occitanie, Grand Est et Bretagne). La
baisse des saisines de l?Ae s?explique notamment
par le nombre élevé des plans nationaux et
interrégionaux qui se sont concentrés sur 2021
(plans de financement européens, documents
de planification dans les domaines de l?eau, des
risques, et du maritime).
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
21
Sur les décisions
Les autorités environnementales de l?IGEDD ont
rendu 2135 décisions suite à examen au cas par
cas, dont 2044 pour les MRAe. Sept MRAe ont
une production en augmentation par rapport
à 2021, les autres ont enregistré une baisse des
saisines. Les MRAe ont en outre été saisies de 162
dossiers dans le cadre de la nouvelle procédure
dite de « cas par cas ad-hoc » pour la révision ou la
modification des documents d?urbanisme, mise en
oeuvre à compter d?octobre ; la personne publique
responsable réalise l?examen au cas par cas, et
saisit le cas échéant l?autorité environnementale
pour avis conforme sur sa décision de ne pas
réaliser d?évaluation environnementale.
Plusieurs sujets d?approfondissement traités en 2022
Les présidents de l?Ae et des MRAe sont réunis avec le Commissariat général au développement durable
(CGDD), représentant le ministre en sa qualité d?autorité environnementale, au sein d?une conférence,
présidée par le chef de l?IGEDD.
La conférence des autorités environnementales « constitue un lieu de travail, d?échanges et de coopération
en vue de favoriser l?harmonisation des interprétations, des pratiques et des méthodes sur des questions
d?intérêt commun ». Elle s?assure du bon exercice de la fonction d?autorité environnementale.
En 2022, la conférence a conduit des travaux sur la consommation d?espace et sur le paysage, en
mobilisant des membres des collèges des autorités environnementales et des DREAL.
La consommation d?espace est un enjeu environnemental majeur traité dans les avis des autorités
environnementales (en lien notamment avec la perte de biodiversité, avec le réchauffement climatique,
l?accroissement des risques d?inondation?). La loi climat-résilience d?août 2021 pose l?objectif « zéro
artificialisation nette » à l?horizon 2050, et le cadre règlementaire est en forte évolution.
Le paysage est l?un des facteurs sur lesquels les incidences notables d?un projet ou d?un plan-programme
doivent être évaluées. Les travaux de la conférence ont été conduits dans la continuité de la journée
consacrée par l?IGEDD au thème « paysage et évaluation environnementale » en février 2021 ; elle avait
identifié un besoin de connaissances et de méthode.
Dans les deux cas, il s?agissait de définir collectivement des éléments de méthode et des préconisations
sur lesquelles les autorités environnementales puissent s?appuyer. C?est aussi l?opportunité d?expliciter
leurs attentes sur ces sujets vis-à-vis des porteurs de projets et des acteurs de la planification. Ces
travaux contribuent à l?objectif d?une meilleure prise en compte de l?environnement, qui est au coeur de
l?évaluation environnementale.
Dans le même état d?esprit, plusieurs MRAe ont publié en 2022 des documents à l?attention des maîtres
d?ouvrages et collectivités :
? en Grand Est
? en Île-de-France
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
22
Le collège Construction
Un cycle sur la rénovation énergétique
des logements
En vue d?atteindre la neutralité carbone à l?horizon
2050 en France, le secteur du bâtiment doit réduire
ses émissions de 50 % d?ici 2030 et atteindre, en
moyenne sur l?ensemble du parc, le niveau de
performance « Bâtiment basse consommation »
(BBC) dans les trente prochaines années.
A l?occasion des deux séances organisées en mai
et juin 2022, le collège a concentré ses travaux
sur les conditions d?atteinte de ces objectifs
très ambitieux appelant une massification des
rénovations globales et performantes.
C?est en effet 700 000 logements par an qu?il
faudrait rénover en totalité pour un coût unitaire
moyen de 20 k¤ en collectif et 50 k¤ pour les
maisons individuelles.
Il en coûterait plus de 25 milliards d?euros par
an, ce qui interroge la politique d?incitation des
propriétaires à mettre en place pour parvenir à
déclencher leur décision de rénover.
Les principaux acteurs professionnels sont venus
exposer les pistes de progrès qui leur permettront
de relever ce défi : ils doivent recruter massivement
et donc devenir plus attractifs, notamment en
faisant évoluer l?organisation des chantiers en
mode coopératif.
Enfin, tout autant que le montant des aides,
l?accompagnement social renforcé devient un
passage obligé pour déclencher la décision chez
les ménages à revenus modestes et les aider à
finaliser des projets longs et complexes. C?est
là tout l?enjeu de la fonction du nouveau « Mon
accompagnateur rénov? ».
Après s?être penché en 2021 sur
la prise en compte du long terme
(actualisation et enjeux assurantiels),
le Collège Economie et Financement
s?est réuni à trois reprises en 2022 pour
traiter des enjeux économiques de la
transition écologique et énergétique :
? sur l?évaluation de la Stratégie nationale
bas carbone (SNBC) avec des intervenants
du monde universitaire et de la recherche :
résultats de la COP 26, évaluation des coûts
d?abattement sectoriels et perspective
d?une transition systémique, évaluation
économique de la SNBC 2 (approche
et résultats) et premières réflexions sur
l?évaluation de la SNBC3 ;
? sur la redistribution et l?acceptabilité de la
transition énergétique : l?accompagnement
des personnes les plus vulnérables face aux
hausses des prix des énergies carbonées,
les conditions économiques et sociales de
l?atteinte de l?objectif ZEN, et l?évaluation des
politiques de transition à l?aide d?outils de
micro-simulation ;
? sur les enjeux macroéconomiques de l?action
climatique : la présentation du rapport
d?étape Pisani-Ferry Mahfouz par Selma
Mahfouz, inspectrice générale des finances
et économiste qui a indiqué qu?elle suivrait
plusieurs suggestions faites au cours de la
séance pour la suite de ses travaux (rapport
final prévu au printemps 2023).
Les débats ont été nourris et les orateurs se sont
souvent proposés de revenir pour évoquer devant
le Collège des suites de leurs travaux.
Le collège Economie et
Financement
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
23
Le collège Mer, fluvial et
littoral
Deux types d?actions en 2022 pour
ce collège : trois séances au cours du premier
semestre, consacrées à partager les expériences
de ses membres sur des sujets d?actualité et un
rapport spécifique, objet de la première matinée
de l?IGEDD le 28 octobre dernier sur l?adaptation
des gestionnaires d?infrastructure portuaires et
fluviaux au changement climatique (objet d?un
point particulier du rapport d?activité).
La séance du 24 mars 2022 a été consacrée à la
recherche dans le domaine des océans, des ports
et du littoral : géographie physique des milieux,
connaissance du vivant, analyse des empreintes
anthropiques et application du principe
d?incertitude.
La séance du 5 mai 2022 a permis de refaire le point
sur l?accélération du développement de l?éolien
en mer et de confronter les approches du SG Mer
, de la CNDP, des administrations concernées, les
approches territoriales, industrielles, portuaires et
de la pêche.
La séance du 30 juin 2022 a été consacrée à la
problématique de l?automatisation des navires
ou des bateaux et à un partage de l?expérience
internationale sur l?automatisation des terminaux
portuaires.
Fort de ces trois expériences, le collège s?est
proposé d?élargir davantage son audience au-delà
des deux inspections et des administrations des
ministères.
Le collège Territoires
En 2022, le collège « Territoires » a
organisé une session plénière et a tenu
trois cafés-débats virtuels.
La session plénière a été consacrée au thème de la
planification territoriale et de l?articulation entre
les territoires pour mieux identifier les intérêts et
limites des démarches actuelles en matière de
planification territoriale et de contractualisation.
À partir de l?audition d?élus, d?associations d?élus,
de services de l?État et des collectivités, cette
séance a permis d?avoir une vision de la mise en
oeuvre et de l?impact des évolutions apportées
par les lois successives : notion de chef de filât,
création de l?Anct, mise en place de nouveaux
types de contrats comme les CRTE, amélioration
des rapports entre les acteurs, gouvernance
locale au service des projets de territoires, dans
un contexte de transition écologique.
Les cafés virtuels ont porté sur des sujets en lien
avec l?actualité ou destinés à diffuser les résultats
de missions se rapportant à des thématiques
traitées par le collège sur :
? les territoires transfrontaliers afin de repérer
les enjeux pour les politiques publiques du
pôle ministériel et d?identifier certaines
problématiques ;
? le bilan du programme Action coeur de ville ;
? les conclusions d?une mission de
sensibilisation et de formation des élus
locaux à l?approche paysagère, dans la suite
des travaux du collège en 2021 sur «Paysage
et évaluation environnementale».
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
24
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
26
L?année 2022 est marquée par le renouvellement de la
démarche de programmation de l?activité de l?IGEDD
afin de mettre en évidence l?interdisciplinarité et la convergence des
objectifs servis. La présentation des missions en cinq chapitres tend
à en offrir une vision renouvelée et à valoriser l?intelligence collective
de l?inspection générale. Cette dynamique, confiée à la section études
synthèse prospective et données, est le fruit d?une coopération avec
l?ensemble des sections et missions d?inspection générale territoriales de
l?IGEDD. Une actualisation en forme de ré-interrogation des orientations
générales prises par l?activité est prévue à échéance régulière. Elle permet
également de planifier les concours en matière de valorisation des
rapports, d?appui au traitement des données, de coopération territoriale
ou d?apport de références internationales.
Suivent quelques rapports illustrant les principaux enjeux des politiques
ministérielles.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
27
Servir l?ambition de la
planification écologique, la
transition énergétique et le
développement des territoires
La planification écologique est un enjeu majeur
pour les services du pôle ministériel. Plusieurs stratégies nationales
servent cet objectif et leur déclinaison territoriale est prépondérante. Les
missions de l?IGEDD portent sur les conditions de leur mise en oeuvre,
les améliorations à leur apporter, notamment sur le plan de leurs impacts
économiques et sociaux.
Un regard particulier est accordé à l?adaptation des réponses et des projets
aux différentes échelles territoriales ainsi qu?aux caractéristiques qui les
différencient dans un objectif de soutenabilité.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
En se réunissant en « États généraux » en octobre 2020, les acteurs de la parfumerie-cosmétique
française, ont souhaité que leur filière, compte tenu de sa place de leader mondial, soit plus visible et
mieux entendue des pouvoirs publics. Ils ont exprimé le souhait qu?une mission interministérielle soit
chargée d?aider la filière à définir les attentes prioritaires des pouvoirs publics vis-à-vis de de la profession
dans le domaine de la transition écologique.
Les impacts environnementaux des produits cosmétiques sont globalement encore peu connus. L?une
des rares études1 estime que l?industrie cosmétique serait responsable, sur l?ensemble de la planète, de
0,5 à 1,5% des émissions totales de gaz à effet de serre (GES).
La transition écologique est devenue un thème majeur des stratégies commerciales ; des initiatives
collectives pour mieux connaître et/ou maîtriser les impacts environnementaux sont en cours. De
nombreuses actions ont été entreprises dans le domaine des emballages des produits. Des actions
portent aussi sur l?optimisation des processus de production (diminution des consommations en énergie
et en eau, meilleur traitement des déchets, etc.).
Les actions relatives aux ingrédients sont peu développées et se limitent souvent à rechercher plus de
« naturel » et de « bio », alors même que les impacts sur l?environnement des ingrédients ne sont que
partiellement connus.
Les industriels doivent agir plus avant notamment via des actions de communication pour informer le
consommateur sur l?importance de la modération dans l?usage des cosmétiques et sur les pratiques
permettant de réduire leurs impacts, par exemple lors du lavage ou du rinçage, qui représenteraient
environ 40% des émissions de GES du secteur.
Les efforts du secteur vers la transition écologique doivent donc être amplifiés.
La transition écologique de la
filière parfums et cosmétiques
28
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
L?IGEDD, avec l?IGA, l?IGAS- et l?IGF a effectué un bilan d?étape des CRTE en s?appuyant sur de nombreux
entretiens avec les services de l?État et les élus des territoires disposant d?un CRTE. L?échantillonnage de
cette évaluation des CRTE, réalisé par l?IGEDD, visait à prendre en compte la diversité des cas de figures.
La quasi-totalité du territoire national est couverte par des CRTE. Ces contrats partent des projets de
territoire des EPCI qui ont recensé les projets d?investissements des communes ou de leur groupement.
Les CRTE ont constitué un cadre de dialogue apprécié, entre les EPCI signataires et les services de l?Etat
en département. Les projets communaux ou intercommunaux ainsi établis restent à hiérarchiser dans
la majorité des CRTE. L?évaluation de leur contribution aux enjeux de transition écologique est limitée
faute d?outils adéquats, point sur lequel la mission a fait des propositions. Elle a aussi noté une animation
nationale insuffisamment structurée, un fonctionnement cloisonné de l?État et une faible participation
des Régions. Les projets inscrits dans les CRTE concernent essentiellement des projets d?investissements
dans des bâtiments et des équipements communaux ou intercommunaux, éligibles aux dotations
préfectorales. L?ambition de faire du CRTE un contrat intégrateur des autres contractualisations ne s?est
pour l?instant pas concrétisée.
Le rapport formule 13 recommandations visant à consolider les CRTE sur la durée initialement prévue.
Il invite à recentrer les CRTE sur de véritables objectifs de transition écologique. Il recommande de
mieux articuler l?animation du dispositif, aux niveaux national, régional et départemental. Il propose de
systématiser l?analyse ex ante de l?impact environnemental des projets et d?améliorer. Le suivi des CRTE
devra être amélioré, ce qui pourrait se faire si chaque territoire de CRTE se dote d?indicateurs territoriaux
adaptés, pouvant être choisis dans une base de données nationale.
29
Déploiement des contrats de relance
et de transition écologique (CRTE)
Bilan d?étape du déploiement des contrats
de relance et de transition écologique (CRTE)
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Les espaces peu denses sont essentiellement constitués par les communautés de communes (CC) (21
millions d?habitants). La couverture du territoire par des autorités organisatrices de la mobilité (AOM)
a été généralisée : depuis 2021, cette compétence est exercée par 53 % des CC tandis que 47 % l?ont
laissée par défaut, à leur Région. Les lois successives n?ont toutefois pas adapté le modèle économique
: le versement mobilité (VM) exige un service régulier de transport, souvent hors de portée de ces AOM
locales.
Les CC rencontrées par la mission IGEDD-IGA disposent d?un panel varié de services de mobilité
(transport à la demande (TAD), covoiturage, ?) mais le nombre de personnes transportées par ces panels
reste faible. Si leurs investissements sont bien aidés par l?État, avec les Régions et les Départements, le
fonctionnement ne l?est pas, même si les appels à projet de l?État épaulent les lauréates.
L?objectif de la loi d?orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019, en élargissant les compétences
des AOM au développement et au soutien aux mobilités actives (vélo, marche), partagées (covoiturage,
autopartage) et solidaires (plateforme de mobilité, garage solidaire, ?), était bien que les collectivités
puissent développer et renforcer les solutions de mobilités offertes à leurs habitants avec une attention
sur l?offre à destinations des territoires et publics vulnérables. Toutefois, la mission a souligné que le
modèle économique traditionnel des transports collectifs est ainsi inadapté sur ces territoires.
Mobilités durables dans les espaces
peu denses
30
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
31
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
32
La préservation de la nature, vitale pour la nation, fait
l?objet de missions d?évaluation des moyens dédiés à sa
protection et sa restauration éventuelle,
mais également à sa prise en compte dans les projets d?aménagement,
d?infrastructures de transport ou d?énergie. C?est une condition de leur
faisabilité et de leur appropriation par les usagers et les riverains, une
composante à part entière de l?analyse de faisabilité des projets pour les
services et les opérateurs.
La nature, révélée par les paysages, fait également l?objet de missions
d?inspection générale des sites et paysages.
Suivent quelques rapports illustrant les principaux enjeux des politiques
ministérielles.
Préserver les ressources et les
milieux naturels et intégrer la
dimension environnementale
dans les projets
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
33
Empreinte carbone
L?empreinte carbone de la construction des infrastructures de transport est un sujet qui prend de
l?importance dans un contexte de décarbonation des motorisation des véhicules.
L?IGEDD a réuni au premier semestre 2022 un groupe de travail s?appuyant sur les organismes techniques
et de recherche du ministère, sur les gestionnaires d?infrastructures publics et privés et associant les
professions des travaux publics et du génie civil.
Le groupe a examiné les outils existants déjà utilisés par certains maîtres d?ouvrages pour éclairer les prises
de décision relatives à leurs projets et pour optimiser la réalisation de ces projets sous l?angle de leur
empreinte carbone. Il en a tiré des recommandations sur la conduite des études de l?empreinte carbone
des infrastructures. Il a élaboré deux fiches-outils destinées à compléter l?ensemble des documents
constituant le référentiel d?évaluation de la direction générale des infrastructures de transport et des
mobilités qui sont annexées au rapport.
Le rapport formule également des recommandations sur l?utilisation des bases de données de facteurs
d?émissions adaptées aux infrastructures de transports et sur la fiabilisation du dispositif d?évaluation de
l?empreinte carbone de ces infrastructures.
La prise en compte de l?empreinte carbone des
infrastructures de transport dans leur évaluation
socio-économique.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
34
La biodiversité, qui désigne la variété de l?ensemble
des êtres vivants et des écosystèmes dans lesquels
ils vivent, connaît un véritable effondrement.
La biodiversité étant un bien commun, le
financement des actions de préservation et de
restauration est assuré en grande majorité par les
pouvoirs publics. Les financements actuels sont
limités au regard des objectifs poursuivis par la
stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) pour
2030.
Sur la base d?une hiérarchisation des mesures
de la SNB, la mission a recensé un besoin de
financement brut pour l?État et ses opérateurs de
619 M¤ en 2023 et jusqu?à 890 M¤ en 2027 (soit +
39 % par rapport au niveau de 2021).
La couverture de ces besoins nécessite des crédits
nouveaux de l?État mis en oeuvre au niveau
national comme au niveau déconcentré.
À ce titre, la territorialisation d?une partie
des mesures, en particulier en matière d?aires
protégées et de restauration écologique,
doit permettre d?obtenir des financements
complémentaires, notamment de la part des
collectivités territoriales, sur la base de projets
locaux. En complément des financements publics,
la mission propose de mobiliser certains leviers
jouant sur les incitations des acteurs privés en
faveur de la préservation et de la restauration de
la biodiversité.
Biodiversité :
stratégie nationale
pour la biodiversité
(SNB)
Financement de la
stratégie nationale pour
la biodiversité pour 2030
Teste de Buch
La forêt « usagère » de la Teste de Buch est une
zone Natura 2000, un espace boisé classé à
conserver et un site classé au titre de la protection
des paysages.
Depuis près de six siècles, les habitants de Buch,
titulaires d?un droit d?usage concernant le bois
mort pour le chauffage, et les propriétaires des
parcelles, seuls autorisés à récolter de la résine,
veillent sur leurs droits respectifs, ce qui conduit
régulièrement à des périodes de tensions accrues.
L?éventualité de l?approbation d?un plan simple
de gestion et la crainte de l?application en forêt
usagère de méthodes de gestion sylvicoles
similaires à celles appliquées dans le massif landais
ont déclenché une nouvelle période de tension.
La mission confiée au CGEDD et au CGAAER a
permis d?identifier les points sur lesquels des
erreurs d?interprétation s?étaient glissées au fil du
temps.
Les propositions formulées répondent à des
problèmes nécessitant une action à court terme :
la défense contre l?incendie, la remobilisation des
propriétaires, le financement de l?entretien. Un
cadre a également été proposé pour une réflexion
commune à toutes les parties prenantes pour co-
construire l?avenir de la forêt usagère.
La forêt usagère de la Teste
de Buch : un fragile équilibre
entre propriété et usage
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
35
Les Grands Sites de France
Ce rapport porte sur la politique des Grands Sites
de France. Il rappelle que ces derniers sont une
synthèse de la richesse patrimoniale naturelle
et culturelle de notre pays, qui s?exprime par
l?extraordinaire beauté des paysages ainsi produits.
Ce sont aussi des lieux de vie quotidienne et de
travail, non muséifiés, qui participent directement
à l?attractivité internationale de la France en
proposant des formes de tourisme, de découverte
et de ressourcement originales, sensibles,
respectueuses des espaces et des humains. C?est
en tous cas leur objectif.
L?ancrage territorial est la marque de fabrique
de cette politique, du fait de son objet central
le paysage et grâce au rôle déterminant joué par
les élus, sur la base du seul volontariat. Ceux-ci
décident de s?y engager. Ils portent la conception
du projet et sa mise en oeuvre. Le réseau des
Grands Sites, particulièrement actif, permet en
outre d?échanger entre pairs.
La force médiatrice du
paysage au coeur de l?action
des territoires
L?État local est présent à leurs côtés à toutes les
étapes clefs de la démarche. Il les accompagne
dès l?origine et prend une part significative des
investissements réalisés, en cofinancement. Au
niveau central, il se porte garant de l?effectivité
et de la qualité des actions conduites, par
l?attribution du label dont il est détenteur.
Mais il ne se substitue jamais à eux. C?est sans
doute la clef de la réussite d?une politique à la fois
volontariste, co-construite et, quoiqu?exigeante,
remarquablement acceptée y compris dans
ses aspects régaliens liés au site classé, coeur du
dispositif.
La mission a mis en évidence que l?équilibre atteint
est néanmoins fragile et fait des propositions pour
le consolider. Cela permettrait à cette politique
dédiée au paysage, particulièrement efficiente
mais encore mal connue, de mieux mettre à profit
sa force de médiation et de mise en cohérence
des projets, concrètement démontrée dans les
Grands Sites de France.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
36
La mission d?inspection générale des sites et paysages, au sein de la section HACS, exerce
une activité de conseil et d?expertise, définie par une convention entre l?IGEDD et la
DGALN. Celle-ci concerne la politique des sites protégés au titre de la loi du 2 mai 1930
et celle des Grands Sites de France. En 2022, elle a produit 22 avis dont 8 relevant d?un
examen en Commission supérieure des sites, perspectives et paysages publiés sur le site
internet de l?IGEDD.
La mission d?inspection générale des sites
et paysages (IGSP)
QUATRE EXEMPLES ILLUSTRANT LA DIVERSITÉ DES
SITUATIONS RENCONTRÉES.
De nombreuses expertises portent sur
des projets de classement de site avec
décret en Conseil d?État.
On citera, à titre d?exemple, le projet de site du
promontoire du mont Glonne, des rives de la Loire
et de l?embouchure de l?Evre. Sur la rive gauche
de la Loire, le point focal est l?abbaye de Saint-
Florent-le-Vieil, construite sur un promontoire
arboré (le Mont Glonne) dominant le fleuve. Rive
droite, le coteau de la Madeleine est marqué par
l?imposant château néo-palladien dit Palais Briau,
construit vers 1850 juste dans l?axe du belvédère
de l?abbaye. Le site fut marqué à la fin du XVIIIe
siècle par des épisodes des guerres de Vendée
dont il conserve la mémoire. Par ailleurs Saint-
Florent fut le lieu de naissance de l?écrivain Julien
Gracq, qui s?est inspiré de ses paysages dans son
oeuvre.
L?IGEDD a émis un avis favorable au classement
de ce paysage typiquement ligérien et à sa
délimitation sur la base des critères pittoresque,
historique et artistique.
Une autre part du travail de la MIGSP
est consacrée à des projets de travaux
ou d?aménagement en site classé
dont la réalisation nécessite une
autorisation spéciale ministérielle.
Ainsi, une mission a été réalisée conjointement
avec la délégation à l?inspection du ministère de la
culture sur le projet de création de nouvelles aires
de virement sur le Canal du Midi (Bien Unesco).
Le rapport conclut à la non compatibilité des aires
de virement avec l?esprit des lieux protégés parce
qu?elles portent atteinte à la valeur universelle
exceptionnelle du bien, en interrompant les
francs-bords, attributs majeurs de cet ouvrage du
XVIIe siècle.
Le projet proposé est apparu insuffisamment en
phase avec le plan de gestion validé en avril 2022
et ne concerne en outre que très peu de bateaux,
hors gabarit et venant du nord de l?Europe. Enfin,
l?effacement des aires existantes est préconisé,
et la régularisation ou la création de nouvelles
aires envisageable uniquement dans le cas ou des
éléments topographiques préexistent.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
37
Un autre exemple concerne la séquence des étangs palavasiens traversés par le
canal du Rhône à Sète dont la navigabilité est menacée de disparition à l?horizon
2024.
La mission a relevé plusieurs problématiques : le cordon littoral qui roule sur lui-même et déverse du sable
dans les étangs, interrogeant sur le devenir du canal à l?horizon 2050 et questionnant sur l?investissement
financier, vu la modestie du trafic fluvial. Moins de 400 péniches par an empruntent le canal pour un coût
de travaux estimé à 110 millions d?euros. La nécessité de l?encadrement réglementaire et juridique des
dépôts dragués dans le canal, requalifiés en déchets depuis 2010, a également été soulignée, ainsi que
l?intérêt de l?extension du site classé de l?Arnel et du Prévost, solution de révision des protections sur le
secteur de la presqu?ile de Maguelonne.
Enfin, une expertise réalisée fin 2021 et publiée mi-2022 a nourri un débat
important cette année.
Elle traite de la proposition de protection du tombolo ouest de la presqu?île de Giens (Var).
Classée au titre des sites en 2005, la presqu?île de Giens est reliée au continent par deux isthmes (tombolos)
qui la singularisent. Le tombolo ouest, support de la « route du sel » créée à la fin de années 1960, est
particulièrement touché par des phénomènes d?érosion renforcés par l?élévation en cours du niveau de la
mer. La ville de Hyères propose la mise en oeuvre d?une digue sous-marine pour le protéger. Les rédacteurs
interrogent la pertinence de ce choix. Ils recommandent d?établir un scénario de référence et d?étudier
des solutions plus résilientes dans le cadre d?une réflexion approfondie et concertée sur l?avenir de cette
route, en cohérence avec les objectifs poursuivis par l?Opération Grand Site en cours sur ce territoire.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Les transitions écologique et énergétique supposent
d?outiller la décision publique
dans sa capacité à expérimenter, réinterroger les modèles existants,
innover et évaluer leur capacité de mise en oeuvre. Les missions réalisées
dans ce cadre, appelées à se développer, sont souvent le fruit d?initiatives
des collèges de l?IGEDD. Leur caractère expérimental ou innovant implique
généralement une dimension partenariale ouverte aux milieux scientifiques
et économiques et des liens avec les réseaux d?expertise mobilisés sur ces
enjeux.
Innovation, recherche
et prospective
38
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Anticiper le risque hydrogène
Rêvée par Jules Verne comme source d?énergie inépuisable et propre, condamnée durablement après
la catastrophe du Hindenburg, l?hydrogène fait à nouveau rêver. De l?avion à la trottinette, de l?aciérie
à l?éolienne en mer, l?hydrogène suscite un bouillonnement de projets en cours de développement en
France.
A l?initiative du directeur général de la prévention des risques, l?IGEDD a été chargée de sonder les acteurs
sur leurs intentions à dix ans en matière de développement des usages de l?hydrogène, afin de pouvoir
anticiper le cadre règlementaire. La mission, conduite par le CGE et l?IGEDD a longuement enquêté
auprès des administrations compétentes, des financeurs publics de la stratégie française de l?hydrogène
(9 Md¤ d?aides publiques coordonnées par le SGPI, la DGRI et l?ADEME), des grands établissements
publics (INERIS, IFPEN, CEA), de l?association fédérative France hydrogène et des entreprises, des plus
grandes (Air liquide, Engie, Total, Arcelor Mittal, Michelin?) aux start-ups.
La mission valide volontiers la stratégie française fondée sur le principe d?écosystèmes locaux. Afin
de réduire l?ampleur des risques de l?hydrogène bien connus, elle recommande une attention toute
particulière aux enjeux de sécurité, notamment dans les espaces confinés (tunnels, parkings?) dont la
doctrine d?accueil des véhicules à hydrogène devra être établie. Elle appelle à une prise de conscience et
de formation, tant des autorités que des professionnels.
39
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Changement climatique, risques naturels et technologiques
mais aussi risques liés à l?évolution des usages, font l?objet de missions
portant sur les facteurs socio-économiques et nécessitent des comparaisons
internationales.
Risques et résilience
dans les modèles de
développement
40
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Gestionnaires des infrastructures
portuaires, maritimes et fluviales
Adaptation au changement climatique des
gestionnaires des infrastructures portuaires,
maritimes et fluviales
Le collège Mer, fluvial et littoral a mis en place en octobre 2021 un groupe de travail pour évaluer la
préparation des gestionnaires d?infrastructures portuaires et fluviales aux enjeux du changement
climatique, notamment au regard des incertitudes relatives aux projections des niveaux marins moyens
ou extrêmes. Se sont associés à ce travail conjoint entre IGEDD et IGAM, le Cerema, le SHOM, la DGITM,
les gestionnaires portuaires maritimes et fluviaux via l?UPF et l?AFPI, qui ont pu diligenter des enquêtes
auprès de leurs adhérents, ainsi que VNF et la CNR.
Dans l?ensemble, il en résulte que les ports maritimes ont engagé depuis le premier plan national
d?adaptation au changement climatique d?importantes études de vulnérabilité des territoires portuaires
souvent en liaison avec les collectivités territoriales régionales ou urbaines et que certains ports ont
recours à des jumeaux numériques, comme celui de Bordeaux pour mieux simuler l?évolution de ses
terminaux dans l?estuaire de la Gironde. Les gestionnaires fluviaux ont bien identifié les enjeux des
évolutions hydrologiques en cours et se préparent à intégrer les résultats de la prospective hydrologique
Explore 2.
Le parangonnage international mené par le groupe de travail grâce à la CNUCED, l?AIPCN, l?IAGF conduit
à approfondir les bonnes pratiques des autres gestionnaires portuaires ou fluviaux.
Les recommandations formulées portent entre autres sur l?harmonisation des hypothèses à prendre en
compte dans les études de vulnérabilité par la DGPR, la DGEC et la DGITM, notamment en termes de
rythme de remontée des niveaux marins à l?horizon 2100, sur la stabilisation du cadre méthodologique
par le Cerema et sur une première évaluation sommaire des nécessaires coûts d?adaptation des
infrastructures.
41
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Nouveaux services de mobilité
L?inspection générale s?est penchée sur ce qu?on appelle communément les nouvelles mobilités, qu?il
s?agisse des mobilités actives (marche et vélo avec ou sans assistance électrique), engins de déplacement
personnel (trottinettes et autres deux-roues) avec ou sans motorisation, d?autopartage ou de covoiturage.
Elle a tenté plus particulièrement, dans un rapport publié en avril 2022 dans un contexte encore marqué
par la pandémie de coronavirus, d?apprécier les conditions de développement des solutions de micro-
mobilité, pour les déplacements de courte distance, et leur pertinence selon les territoires, le cas échéant
en complément d?autres plus appropriées aux plus longues distances.
La crise de la Covid-19 a questionné la résilience de nos modes de développement, notre rapport au travail
ou l?équilibre entre les choix individuels et les approches collectives. Les évolutions de comportements,
qu?elles soient voulues ou subies, induisent des interrogations et ne vont généralement pas de soi. Elles
requièrent d?en comprendre les mécanismes économiques, sociaux, sociétaux pour accompagner les
individus dans les changements de leurs habitudes de vie. Le rapport a tenté de fournir des éléments
d?appréciation sur ces sujets sensibles. Il a émis 17 recommandations qui visent à permettre aux pouvoirs
publics de garantir l?équité de traitement et la sécurité des citoyens en matière d?accès à la mobilité, dans
le cadre d?une utilisation efficace de l?argent public.
42
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Parangonnage sur les politiques
d?adaptation au changement climatique
Les événements climatiques extrêmes sont déjà fréquents en France et les effets du changement
climatique vont s?accroître. La prochaine loi de programmation sur l?énergie et le climat ainsi que le 3ème
plan national d?adaptation devront permettre d?accélérer la mobilisation des acteurs.
Dans ce contexte, l?IGEDD a réalisé un parangonnage des politiques d?adaptation au changement
climatique, qui a porté sur : France, Allemagne, Autriche, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Suisse, Canada
et Japon.
A partir des bonnes pratiques identifiées, la mission a formulé plusieurs recommandations :
? Pour donner l?impulsion politique nécessaire, soumettre au Parlement, dans le futur projet de loi
énergie-climat, les grands principes d?organisation et le scénario climatique de référence ;
? Renforcer le pilotage interministériel du plan national et créer une communauté de travail entre
l?État et les régions ;
? Fonder le plan national sur l?étude de risques et élargir son contenu à des mesures concernant les
populations et infrastructures vulnérables, ainsi que les risques internationaux notamment sur les
chaînes d?approvisionnement ;
? Fournir aaux collectivités un financement pour la réalisation des études de risques et des plans
d?adaptation, ainsi qu?une offre étendue et mieux coordonnée de services climatiques accessibles
par le centre de ressources national ;
? Accélérer les politiques de sobriété et de partage de l?eau, de résilience des milieux, de prise en compte
de l?adaptation au changement climatique dans les normes et d?orientation des investissements
financiers vers l?adaptation.
43
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Renforcement de la protection
incendie dans les parkings couverts et
le déploiement des infrastructures de
recharges pour véhicules électriques
Si, dans les années 1980 ? 1990, un incendie dans un parking couvert concernait au plus une dizaine de
véhicules, la mission commune IGA-CGEDD établit le constat que les dispositifs de protection actuels
contre l?incendie dans les parkings couverts ne suffisent pas à prévenir des feux de grande ampleur
qui pourraient endommager plusieurs centaines de véhicules. Année après année, la liste de ces grands
incendies pouvant conduire à l?endommagement de la structure voire à son effondrement partiel
s?allonge : parkings de la place Vendôme (2012), des Salinières à Bordeaux (2017), de Liverpool (2017), de
l?aéroport de Stavanger en Norvège (2020) ? Les principales causes de cette évolution résident dans la
part de plus en plus grande occupée par les matériaux plastiques dans la composition des véhicules et
dans l?augmentation de la largeur des véhicules particuliers qui favorisent la propagation du feu.
Dans ces conditions, la mission propose de renforcer notablement la protection incendie dans l?ensemble
des parcs de stationnement, y compris dans les parcs existants, avec une doctrine nationale globale et
des dispositions particulières suivants les types de parcs de stationnement (IGH, ERP, ERP largement
ventilés, BUP, Habitation). Dès lors, la mise en place de dispositifs d?alarme et d?extinction automatique
obligatoires pour les parcs accueillant du public ainsi que le déploiement dans le résidentiel de dispositifs
d?alarme incendie conduisant à l?appel des secours après vérification de l?alarme sont recommandés.
Le passage du véhicule thermique à l?électrique ne conduit pas à un risque d?incendie supérieur. Le
comportement au feu d?un véhicule électrique, caractérisé par une durée plus longue et des reprises
toujours possibles, rend néanmoins l?intervention des sapeurs-pompiers plus difficile. Le déploiement
des points de recharge électrique normale (jusque 22 kW) dans l?ensemble des parcs de stationnement
couverts peut donc être encouragé. La mission souligne toutefois les risques notables associés à
l?utilisation de rallonges et de câbles inadaptés pour la recharge des véhicules électriques ainsi qu?à la
recharge à domicile des batteries d?engins mobiles électriques (trottinettes, bicyclettes, hoverboard ?)
qui a récemment déclenché, notamment à New York, plusieurs incendies avec des victime.
44
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Risques d?origine glaciaire et périglaciaire
Le réchauffement climatique entraîne de fortes accélérations de mouvements naturels et des
déstabilisations des glaciers, des glaciers rocheux et des parois en gel permanent (pergélisol) dont les
conséquences sur les vies et activités humaines, au-delà de la fréquentation de la haute montagne,
peuvent être importantes en vallée pendant les prochaines décennies.
Ces risques sont en France localisés dans un assez faible nombre de grands massifs alpins. Un processus
de levées de doutes en cours est conduit par l?ONF pour mieux sérier les sites présentant des risques
majeurs. La mission propose d?accélérer ce programme pour disposer aussi rapidement que possible
d?une vision claire des enjeux. L?ensemble de ces évolutions, dont le calendrier et la brutalité resteront
incertains, suppose de renforcer l?exploitation des moyens de télédétection et de suivi de la situation et
de compléter les sites qui doivent faire l?objet d?une surveillance spécifique.
La mobilisation des acteurs est réelle. Au-delà des dynamiques de coopération locales existantes, la
mission estime opportun de structurer une communauté opérationnelle regroupant les scientifiques,
les gestionnaires du risque et les experts de terrain, avec un objectif d?interfécondité entre travaux de
recherche et prévention des risques, un croisement effectif entre besoins de l?opérationnel et capacité
de la recherche à y apporter des réponses appropriées, des flux d?informations et une meilleure visibilité
de ce domaine de recherche. Cette structuration pourrait prendre la forme d?un groupement d?intérêt
scientifique (GIS). La mission a sollicité les laboratoires impliqués dans la recherche sur les risques d?origine
glaciaire et périglaciaire (ROGP) pour produire une première évaluation des moyens nécessaires en vue
de réaliser plusieurs actions de recherche urgentes et propose sur cette base, de dynamiser la recherche
sur les ROGP au moyen d?un financement « Flash » de l?agence nationale de la recherche (ANR).
Éléments en soutien à un plan d?action :
45
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Près de 60% des missions de l?IGEDD
se rapportent à l?évaluation de la performance des moyens réunis pour
la mise en oeuvre des politiques publiques ministérielles : organisations
et instruments au service de politiques sectorielles et de politiques
régaliennes souvent partagées avec les collectivités territoriales.
Efficacité et efficience
de l?action publique
Veiller à l?amélioration de l?action publique (État et collectivités territoriales),
à l?efficacité et l?efficience des services du pôle ministériel dans un cadre
interministériel renforcé et à celles des opérateurs sous tutelle.
46
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Les mobilités dans
le cadre des Jeux
olympiques et
paralympiques 2024
Une des missions confiées à l?IGEDD et à l?IGA
concernant la préparation des Jeux olympiques
et paralympiques Paris 2024 (JOP 2024) a traité de
l?organisation des mobilités des spectateurs, des
athlètes et des autres officiels accrédités, ainsi
que la pertinence des calendriers de préparation
envisagés. En effet, les JOP 2024 accueilleront
plusieurs millions de spectateurs du 26 juillet au 8
septembre 2024.
La sécurité et les déplacements de ces spectateurs
constituent des enjeux majeurs pour la réussite de
cet événement mondial. L?essentiel des épreuves
se dérouleront en Ile-de-France, d?autres en
province, Marseille et Lille par exemple. Les acteurs
des mobilités sont mobilisés depuis de nombreux
mois pour préparer la manifestation.
L?ensemble des sujets était couvert par la mission
; il convenait de vérifier également la prise
en compte des déplacements quotidiens des
habitants pour contribuer à l?acceptabilité de cet
évènement aux multiples retombées en terme
d?image pour notre pays.
Prix de vente mini
dans transport
aérien
La contribution du transport aérien au
réchauffement climatique est significative et en
croissance, ce qui pose un défi particulier compte
tenu de l?objectif de neutralité carbone en 2050
fixé au niveau européen.
Les prix d?appel très faibles proposés par certaines
compagnies posent question dans la mesure où
ils encouragent le développement du transport
aérien : c?est ce qui a conduit l?Autriche, puis
le Parlement français en 2021, à promouvoir
une mesure de prix minimum pour les billets
d?avion au niveau européen, qui nécessiterait
une modification du cadre réglementaire qui
pose le principe de la liberté tarifaire. L?IGEDD
et l?IGF ont analysé en détail la pertinence et
la faisabilité d?une telle mesure, un rapport au
Parlement sur le sujet étant prévu par la loi. Avec
une définition de « prix minimum » au niveau des
taxes remboursables, l?exploitation d?une base de
prix a permis toutefois de révéler la rareté de leur
occurrence.
La mission s?est enfin attachée à identifier des
pistes de réflexion ? sobriété, incitations au
report modal- qui pourraient être poursuivies, en
complément du volet aérien du paquet « Fit for 55
» discuté au niveau européen, afin d?atteindre les
objectifs fixés en matière de maîtrise de l?impact
environnemental du transport aérien.
47
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
48
Attrition des résidences principales dans
les zones touristiques
Dans les zones touristiques, les prix de l?immobilier sont élevés et progressent plus vite qu?ailleurs, avec
des tensions pour accéder au logement aussi bien sur le parc social que sur le parc privé. Pour des revenus
des habitants à peine supérieurs à ceux de la moyenne nationale, la conjonction d?un taux d?effort élevé
et d?une offre peu abondante, conduit ainsi certains publics, y compris les primo-accédant, à devoir
se reporter en rétro-littoral comme en fonds de vallées pour y trouver leur résidence principale. Ces
déséquilibres résultent notamment du développement des résidences secondaires et de l?explosion des
locations de courte durée touristiques via les plateformes numériques d?intermédiation et de transaction.
Pour remédier à ces situations, la mission fait d?abord des propositions en matière fiscale, en particulier
supprimer l?avantage dont bénéficie la location meublée touristique, et en matière de zonages de la
politique du logement afin de mieux refléter les tensions immobilières et maîtriser les usages concurrents
de la résidence principale. Elle propose aussi, notamment, d?élargir aux locations de courte durée les
obligations en termes de performance énergétique applicables aux locations en résidence principale et de
donner aux communes de moins de 200 000 habitants la compétence pour instituer une règlementation
du changement d?usage des locaux d?habitation dans les mêmes conditions que les autres communes.
Si certaines mesures relèvent de l?État, il appartient aux collectivités territoriales concernées de s?emparer
des outils disponibles, en particulier de produire des logements sociaux, le taux de ces logements étant
en moyenne deux fois moins élevé dans l?ensemble de ces zones touristiques que sur le reste du territoire.
À long terme, la construction et la rénovation du parc constituent en effet le seul moyen durable de
répondre à une demande alimentée par des tendances démographiques lourdes et accentuée par de
nouvelles pratiques résidentielles (habitat polytopique) et d?activité professionnelle (télétravail)
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
49
Les 50 pas géométriques
aux Antilles : une
quadrature du cercle
tropical ?
La zone des cinquante pas géométriques (ZPG),
bande littorale d?environ 80 mètres de large
totalisant plus de 8 000 ha autour des îles des
Antilles françaises, existe depuis la colonisation
de ces territoires par la France au XVIIème
siècle. Bien qu?inconstructible à l?origine pour
des raisons militaires, elle accueille aujourd?hui
plus de 25 000 bâtis. En dépit de plusieurs
campagnes de régularisation - la plus récente et
importante, engagée en 1996 - environ 5 000 de
ces constructions sont encore dépourvues de titre
de propriété et ne sont pas engagées dans une
régularisation.
Le poids de l?histoire coloniale et du passé
esclavagiste, la pauvreté exceptionnelle ? plus
du tiers des habitants sous le seuil ? et un
attachement très fort à la terre expliquent cette
résistance particulière aux injonctions du pouvoir
central, fondée sur un profond sentiment de
légitimité à défaut du respect de la légalité, parmi
une population qui n?a majoritairement pas les
moyens d?accéder au logement social.
A cette problématique, sont venues plus
récemment se greffer celle des risques majeurs -
y compris pour les vies humaines, engendrés par
séismes, cyclones et submersion marine ? et celle
de la protection de l?environnement, accroissant
la difficulté d?une normalisation définitive.
La mission s?est attachée à identifier et décortiquer
l?ensemble des pratiques et des mécanismes
administratifs impliqués, avant de proposer la
mise en oeuvre coordonnée de l?ensemble des
constituants d?une solution globale et définitive
du problème, dont la base législative a été fixée
en 2021 par la loi « climat et résilience ».
« L?abolition des 50 pas » devient ainsi un objectif
réaliste qui nécessitera toutefois, en bonne
articulation avec les collectivités locales, une
mobilisation opérationnelle de l?État sur un long
terme.
L?audit interne des agences de l?eau (Ae), mené
conformément au programme ministériel
d?audit, a porté sur le système des AE élargi à leur
tutelle technique : la direction de l?eau et de la
biodiversité. Il s?agit du premier audit de ce type
depuis la création des agences par la loi sur l?eau
de 1964.
La mission estime, sur la base de la documentation
qu?elle a reçue et des auditions qu?elle a menées,
que la participation des agences à la mise en
oeuvre de la politique de l?eau donne satisfaction,
à la hauteur des forts enjeux de cette politique.
Leurs instances (comités de bassin et conseils
d?administration), et leurs équipes dirigeantes
sont motivées et fortement mobilisées.
L?audit donne une assurance raisonnable sur les
dispositifs de contrôle interne et la capacité des
agences et de leur tutelle à maîtriser les risques. Il
relève des bonnes pratiques.
Plusieurs points de vigilance sont néanmoins
notés. Parmi les principales recommandations du
rapport, il convient notamment de mentionner
le besoin d?un système d?indicateurs plus orienté
vers les résultats, une vigilance sur les moyens
alloués aux agences, en particulier en effectifs,
pour garantir l?atteinte des objectifs qui leur
sont fixés et permettre le recrutement des
compétences nouvelles nécessitées par les axes
du onzième programme, une vigilance sur la
sélectivité des actions requises par ces axes ainsi
que sur la poursuite de la complétude du système
de contrôle interne.
Audit interne des
agences de l?eau
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
50
Concilier défense contre les incendies
et protection de la biodiversité dans la
réserve naturelle nationale de la plaine
des Maures
La réserve naturelle nationale de la plaine des Maures a été créée en 2009 pour préserver un territoire
riche en biodiversité et notamment les tortues d?Hermann. En août 2021, un incendie, qui a parcouru plus
de 50% de la surface de la réserve, a déclenché une vive polémique concernant les modalités de gestion
de cette espèce en lien avec la défense des forêts contre les incendies (DFCI).
Le conseil départemental du Var s?est alors retiré de la gestion. Face à ce constat, la mission a recommandé
d?inscrire la réserve dans un projet de territoire pour retrouver une gouvernance plus apaisée par l?écoute
et la concertation avec les acteurs socio-économiques et les élus parties prenantes de la réserve afin
de co-construire avec eux des pratiques et des itinéraires techniques qui permettent de respecter les
objectifs et la réglementation de la réserve. La place de la police doit être repensée avec une approche
plus progressive pour les infractions n?ayant pas d?impact direct sur le milieu naturel tout en maintenant
une forte mobilisation sur les atteintes majeures à l?intégrité de la réserve. Concernant la DFCI, la mission
recommande de réaliser un plan intercommunal de débroussaillement et d?aménagement forestier
(PIDAF), centré sur le périmètre de la réserve, et d?élaborer en concertation des itinéraires techniques
pour les principaux travaux permettant d?alléger les procédures administratives.
Concernant le choix du futur gestionnaire, un appel à manifestations d?intérêt est recommandé sur la
base d?un cahier des charges qui prévoit une période de transition afin que le futur gestionnaire crée des
liens de confiance avec les acteurs du territoire, initie des concertations sur les sujets essentiels identifiés
et prépare un projet stratégique qui constituera le socle du 2ème plan de gestion.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
La mission visait à clarifier les responsabilités
respectives des Régions et de l?État afin de
rechercher une meilleure efficience dans la mise
en oeuvre des outils de protection des espaces
naturels. La mission a constaté que la mesure
de décentralisation partielle du réseau Natura
2000 inscrite dans la loi 3DS ne faisait pas
consensus et suscitait diverses inquiétudes parmi
les parties prenantes notamment au regard du
risque de contentieux européen. Dans la durée,
cette décentralisation pourrait être de nouveau
questionnée. A court terme, la mission a proposé
de mettre rapidement en place une gouvernance
spécifique à Natura 2000, aux niveaux national
et régional, et de mutualiser les compétences de
l?État dans des unités communes DREAL-DDTM
pour assurer la gestion des sites à composante
maritime non décentralisés.
Pour les autres aires protégées, la nouvelle stratégie
nationale (SNAP) pose un modèle de la protection
forte qui nécessite de mettre en cohérence les
notions et références de la stratégie française avec
les références européennes et internationales.
La qualification ou le renforcement du niveau
de protection d?une partie des aires protégées
existantes, sur la base d?un référentiel de critères
objectifs à élaborer, est un moyen efficace pour
atteindre les objectifs de la SNAP.
La mission a également analysé les causes qui
conduisent à des délais importants pour créer des
aires protégées sous protection forte. Elle a détaillé
une vingtaine de propositions de simplification,
de déconcentration ou de clarification des
procédures de création et de modification pour
les réserves naturelles, les arrêtés préfectoraux de
protection, les réserves biologiques et les parcs
naturels régionaux.
51
Respect des règles
de construction
Pour l?aider à rédiger une ordonnance réformant le
contrôle des règles de construction prévue par la
loi Climat Résilience, le Gouvernement a demandé
à l?IGEDD d?étudier les voies d?amélioration de
ce contrôle et, en particulier, une généralisation
des attestations de conformité ou de bonne
prise en compte des différents champs de la
réglementation.
Plutôt qu?une généralisation, la mission de
l?IGEDD a formulé des recommandations visant
une fiabilisation, un pilotage et une évaluation
du régime d?attestation actuel dont le crédit
auprès des acteurs est faible et l?efficacité non
établie. Elle a proposé toutefois, au regard des
conséquences du dérèglement climatique, l?ajout
d?une attestation pour les constructions neuves
soumises au risque de « retrait-gonflement des
argiles » (RGA).
Par ailleurs, constatant un large consensus parmi
les acteurs de la construction en faveur du
maintien d?un contrôle administratif, notamment
pour concourir à l?égalité de la concurrence, la
mission a fait une série de propositions de nature
à rendre plus efficaces les pouvoirs de police de
l?administration dans ce domaine.
A la suite de ces recommandations, le
Gouvernement a adopté l?ordonnance n° 2022-
1076 du 29 juillet 2022 qui complète et renforce le
régime de police administrative sur le contrôle des
règles de construction en veillant à sa cohérence
avec le régime de police judiciaire. Cette
ordonnance fait évoluer la liste des attestations et
prépare la voie à une amélioration de la collecte, de
l?exploitation et de la valorisation de ces dernières,
permettant de renforcer l?accompagnement des
acteurs pour une meilleure prise en compte de la
réglementation.
Une nouvelle
répartition des
compétences
respectives de l?État
et des régions sur
les aires protégées
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
52
La campagne d?audit du plan national
de relance et résilience (PNRR) 2022
Les audits PNRR ont constitué environ 70% de l?activité d?audit de l?IGEDD en 2022.
13 missions d?audits couvrant 13 mesures cibles et 6 mesures jalons du plan national de relance et
résilience (PNRR) concernant le pôle ministériel ont été réalisées pour le compte de la commission
interministérielle de coordination des contrôles des fonds européens en France (CICC). 25 auditeurs de
l?IGEDD ont été mobilisés de juin à novembre 2022.
De nombreux tests de corroboration effectués à partir d?échantillons et d?analyses de données ont été
effectués avec un progiciel spécialisé.
Les audits ont confirmé que pour la majorité des mesures cibles et jalons, les objectifs quantitatifs ou
qualitatifs ont été atteints, voire dépassés : rénovation énergétique des bâtiments privés (MaPrimRenov,
MPR) et logements sociaux ; bonus écologique véhicules légers ; préservation de la biodiversité et
sécurisation des réseaux, ;soutien aux secteurs ferroviaires et aéronautiques ; modernisation des centres
de tri ; densification urbaine, jalons économie circulaire ; RE 2020 et loi climat et résilience.
Les cibles fixées n?ont pas été atteintes en 2022 (hydrogène décarboné, bonus écologique pour les
véhicules lourds, bornes électriques à quai pour le verdissement des ports), soit que les dispositifs se sont
avérés insuffisamment attractifs pour les bénéficiaires ; soit que les travaux n?aient pu être assez avancés
pour pouvoir valider la conformité de la mesure.
Quatre mesures de soutien au secteur ferroviaire (4,05 Md¤), ont été auditées conjointement avec l?IGF.
En raison des complexités de leur vérification, le rapport définitif a été transmis fin janvier 2023.
L?IGEDD a émis une opinion raisonnable globale de maîtrise des risques portant sur la robustesse des
systèmes de gestion et de contrôle mis en place par les délégataires de gestion.
Des recommandations ont été faites à certaines directions générales ou à des opérateurs, s?agissant du
renforcement du pilotage du fonds de résilience et de relance (FRR) et des dispositifs de contrôle interne.
Les risques de fraude, d?atteinte à la probité, de conflits d?intérêt ou de possible double financements
par d?autres fonds européens ont été examinés. La synthèse des audits PNRR a fait état d?une opinion
favorable, avec quelques réserves (actions de sensibilisation et de prévention à intensifier dans certains
services (par exemple procédures informatisées de validation de dossiers) Qui ont à gérer des masses de
données très importantes (MPR, bonus écologique).
En 2023, comme en 2022 et en 2021, l?IGEDD devra conduire d?autres audits relatifs aux mesures du
PNRR, qui mobiliseront les compétences et les méthodologies acquises (les exigences de la commission
européenne sont fortes à cet égard).
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Depuis 2016 et la loi dite « Sapin 2 », l?agence française anticorruption (AFA) fixe des recommandations
applicables aux administrations en matière de lutte contre la fraude. Le secrétariat général du pôle
ministériel a élaboré un plan d?action de trois ans, en cours de réalisation. Dans la cartographie
ministérielle, le risque d?atteinte à la probité est côté fort. En conséquence, le CMAI avait inscrit pour
l?année l 2021 un audit relatif aux risques de fraude.
En outre, les audits réalisés depuis 2021 à la demande de la Commission Européenne pour les mesures du
plan de relance et de résilience (PNRR) doivent vérifier l?existence et l?efficacité de mesures anti-fraude,
avec un accent sur les conflits d?intérêt et la corruption.
L?IGEDD a donc conduit un audit pendant six mois entre 2021 et 2022, portant sur les atteintes à la
probité (corruption, trafic d?influence, concussion, favoritisme, détournement de fonds publics, prise
illégale d?intérêt) et l?escroquerie, qualifiées pénalement. La situation de conflit d?intérêts, inscrite dans
le droit en 2013 pouvant favoriser, participer ou dissimuler des atteintes à la probité, a été prise en
compte.
L?audit s?est intéressé à tous les acteurs du pôle ministériel (administration centrale, services déconcentrés
et établissements publics. Il a constaté une grande hétérogénéité entre les différentes pratiques de
gestion des risques de fraude. Les établissements publics en charge de dispositifs d?aide d?Etat sont
bien outillés, la plupart des services le sont moins. La centralisation en temps réel des cas avérés ou des
anomalies est malaisée, faute d?un dispositif adéquat.
L?audit a rappelé la nécessité pour chaque entité de disposer d?une description analytique de leurs
engagements et de décliner leurs missions en processus de production, pour pouvoir cerner avec
précision les risques spécifiques importants, en incluant les risques de fraude.
La mise en place de contrôles internes et financier, effective dans certaines directions générales crée des
conditions favorables pour prévenir certaines malversations financières. Cependant, l?audit a considéré
que l?existence bien établie maintenant de chaines d?engagement bien séquencées et le fait que les
ordonnateurs ne sont pas les comptables ne suffisent pas à garantir une maitrise des risques satisfaisante.
L?expérience des systèmes qualité et de la certification ISO offre un bon corpus méthodologique à
condition d?harmoniser les démarches.
53
Audit Fraude
Dix recommandations ont été formulées dans le
rapport d?audit.
Parmi celles-ci :
? Impliquer davantage l?encadrement supérieur
dans la lutte contre la fraude.
? Établir un document de cadrage de la stratégie
de lutte contre les risques de fraude, adaptant
à chaque structure la stratégie ministérielle,
accompagné d?un code de bonne conduite
porté à la connaissance de chaque agent en
responsabilité.
? Décrire systématiquement les processus gérés par
les services (octroi de subventions, d?autorisation,
d?avis, élaboration de réglementations ?) et
identifier les risques précis de fraude et les
fonctions exposées dans les cartographies
spécifiques aux services.
? Désigner un référent alerte par structure.
? Produire des rapports périodiques sur les cas
constatés et communiquer sur les sanctions.
? Pour renforcer les initiatives engagées depuis 2019
par le secrétariat général du pôle en relation avec
l?AFA, un effort de formation opérationnelle de
nombreux agents et une meilleure communication
ont également été recommandée par la mission
d?audit.
D?ores et déjà, le plan d?action ministériel (PAM)
pour la gestion des risques a intégré de nombreux
points figurant dans le rapport d?audit de l?IGEDD.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
54
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Rapports et
avis de l?IGEDD
En 2022, l?IGEDD a réalisé
au total 191 rapports
hors activité Ae et MRAe.
Parmi ces rapports, 68 ont été réalisés dans le cadre des missions inter-
inspections (inspection et conseil associés) avec le CGAAER, l?IGAENR l?IGAS,
l?IGA, l?IGAM, l?IGF, l?IGSJ et le CGE.
56
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Organisation
Effectifs au 31 décembre 2022, en nombre de personnes présentes à l?IGEDD et au BEA-TT, sans
le personnel mis à disposition (MAD : 6) et les (3) apprentis : 147 hommes et 115 femmes, soit un
effectif total de 262 agents.
57
Les instances associées
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
(ATTENTION: OPTION rmément au programme ministériel
d?audit, a porté sur le système des AE élargi à leur
tutelle technique : la direction de l?eau et de la
biodiversité. Il s?agit du premier audit de ce type
depuis la création des agences par la loi sur l?eau
de 1964.
La mission estime, sur la base de la documentation
qu?elle a reçue et des auditions qu?elle a menées,
que la participation des agences à la mise en
oeuvre de la politique de l?eau donne satisfaction,
à la hauteur des forts enjeux de cette politique.
Leurs instances (comités de bassin et conseils
d?administration), et leurs équipes dirigeantes
sont motivées et fortement mobilisées.
L?audit donne une assurance raisonnable sur les
dispositifs de contrôle interne et la capacité des
agences et de leur tutelle à maîtriser les risques. Il
relève des bonnes pratiques.
Plusieurs points de vigilance sont néanmoins
notés. Parmi les principales recommandations du
rapport, il convient notamment de mentionner
le besoin d?un système d?indicateurs plus orienté
vers les résultats, une vigilance sur les moyens
alloués aux agences, en particulier en effectifs,
pour garantir l?atteinte des objectifs qui leur
sont fixés et permettre le recrutement des
compétences nouvelles nécessitées par les axes
du onzième programme, une vigilance sur la
sélectivité des actions requises par ces axes ainsi
que sur la poursuite de la complétude du système
de contrôle interne.
Audit interne des
agences de l?eau
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
50
Concilier défense contre les incendies
et protection de la biodiversité dans la
réserve naturelle nationale de la plaine
des Maures
La réserve naturelle nationale de la plaine des Maures a été créée en 2009 pour préserver un territoire
riche en biodiversité et notamment les tortues d?Hermann. En août 2021, un incendie, qui a parcouru plus
de 50% de la surface de la réserve, a déclenché une vive polémique concernant les modalités de gestion
de cette espèce en lien avec la défense des forêts contre les incendies (DFCI).
Le conseil départemental du Var s?est alors retiré de la gestion. Face à ce constat, la mission a recommandé
d?inscrire la réserve dans un projet de territoire pour retrouver une gouvernance plus apaisée par l?écoute
et la concertation avec les acteurs socio-économiques et les élus parties prenantes de la réserve afin
de co-construire avec eux des pratiques et des itinéraires techniques qui permettent de respecter les
objectifs et la réglementation de la réserve. La place de la police doit être repensée avec une approche
plus progressive pour les infractions n?ayant pas d?impact direct sur le milieu naturel tout en maintenant
une forte mobilisation sur les atteintes majeures à l?intégrité de la réserve. Concernant la DFCI, la mission
recommande de réaliser un plan intercommunal de débroussaillement et d?aménagement forestier
(PIDAF), centré sur le périmètre de la réserve, et d?élaborer en concertation des itinéraires techniques
pour les principaux travaux permettant d?alléger les procédures administratives.
Concernant le choix du futur gestionnaire, un appel à manifestations d?intérêt est recommandé sur la
base d?un cahier des charges qui prévoit une période de transition afin que le futur gestionnaire crée des
liens de confiance avec les acteurs du territoire, initie des concertations sur les sujets essentiels identifiés
et prépare un projet stratégique qui constituera le socle du 2ème plan de gestion.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
La mission visait à clarifier les responsabilités
respectives des Régions et de l?État afin de
rechercher une meilleure efficience dans la mise
en oeuvre des outils de protection des espaces
naturels. La mission a constaté que la mesure
de décentralisation partielle du réseau Natura
2000 inscrite dans la loi 3DS ne faisait pas
consensus et suscitait diverses inquiétudes parmi
les parties prenantes notamment au regard du
risque de contentieux européen. Dans la durée,
cette décentralisation pourrait être de nouveau
questionnée. A court terme, la mission a proposé
de mettre rapidement en place une gouvernance
spécifique à Natura 2000, aux niveaux national
et régional, et de mutualiser les compétences de
l?État dans des unités communes DREAL-DDTM
pour assurer la gestion des sites à composante
maritime non décentralisés.
Pour les autres aires protégées, la nouvelle stratégie
nationale (SNAP) pose un modèle de la protection
forte qui nécessite de mettre en cohérence les
notions et références de la stratégie française avec
les références européennes et internationales.
La qualification ou le renforcement du niveau
de protection d?une partie des aires protégées
existantes, sur la base d?un référentiel de critères
objectifs à élaborer, est un moyen efficace pour
atteindre les objectifs de la SNAP.
La mission a également analysé les causes qui
conduisent à des délais importants pour créer des
aires protégées sous protection forte. Elle a détaillé
une vingtaine de propositions de simplification,
de déconcentration ou de clarification des
procédures de création et de modification pour
les réserves naturelles, les arrêtés préfectoraux de
protection, les réserves biologiques et les parcs
naturels régionaux.
51
Respect des règles
de construction
Pour l?aider à rédiger une ordonnance réformant le
contrôle des règles de construction prévue par la
loi Climat Résilience, le Gouvernement a demandé
à l?IGEDD d?étudier les voies d?amélioration de
ce contrôle et, en particulier, une généralisation
des attestations de conformité ou de bonne
prise en compte des différents champs de la
réglementation.
Plutôt qu?une généralisation, la mission de
l?IGEDD a formulé des recommandations visant
une fiabilisation, un pilotage et une évaluation
du régime d?attestation actuel dont le crédit
auprès des acteurs est faible et l?efficacité non
établie. Elle a proposé toutefois, au regard des
conséquences du dérèglement climatique, l?ajout
d?une attestation pour les constructions neuves
soumises au risque de « retrait-gonflement des
argiles » (RGA).
Par ailleurs, constatant un large consensus parmi
les acteurs de la construction en faveur du
maintien d?un contrôle administratif, notamment
pour concourir à l?égalité de la concurrence, la
mission a fait une série de propositions de nature
à rendre plus efficaces les pouvoirs de police de
l?administration dans ce domaine.
A la suite de ces recommandations, le
Gouvernement a adopté l?ordonnance n° 2022-
1076 du 29 juillet 2022 qui complète et renforce le
régime de police administrative sur le contrôle des
règles de construction en veillant à sa cohérence
avec le régime de police judiciaire. Cette
ordonnance fait évoluer la liste des attestations et
prépare la voie à une amélioration de la collecte, de
l?exploitation et de la valorisation de ces dernières,
permettant de renforcer l?accompagnement des
acteurs pour une meilleure prise en compte de la
réglementation.
Une nouvelle
répartition des
compétences
respectives de l?État
et des régions sur
les aires protégées
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
52
La campagne d?audit du plan national
de relance et résilience (PNRR) 2022
Les audits PNRR ont constitué environ 70% de l?activité d?audit de l?IGEDD en 2022.
13 missions d?audits couvrant 13 mesures cibles et 6 mesures jalons du plan national de relance et
résilience (PNRR) concernant le pôle ministériel ont été réalisées pour le compte de la commission
interministérielle de coordination des contrôles des fonds européens en France (CICC). 25 auditeurs de
l?IGEDD ont été mobilisés de juin à novembre 2022.
De nombreux tests de corroboration effectués à partir d?échantillons et d?analyses de données ont été
effectués avec un progiciel spécialisé.
Les audits ont confirmé que pour la majorité des mesures cibles et jalons, les objectifs quantitatifs ou
qualitatifs ont été atteints, voire dépassés : rénovation énergétique des bâtiments privés (MaPrimRenov,
MPR) et logements sociaux ; bonus écologique véhicules légers ; préservation de la biodiversité et
sécurisation des réseaux, ;soutien aux secteurs ferroviaires et aéronautiques ; modernisation des centres
de tri ; densification urbaine, jalons économie circulaire ; RE 2020 et loi climat et résilience.
Les cibles fixées n?ont pas été atteintes en 2022 (hydrogène décarboné, bonus écologique pour les
véhicules lourds, bornes électriques à quai pour le verdissement des ports), soit que les dispositifs se sont
avérés insuffisamment attractifs pour les bénéficiaires ; soit que les travaux n?aient pu être assez avancés
pour pouvoir valider la conformité de la mesure.
Quatre mesures de soutien au secteur ferroviaire (4,05 Md¤), ont été auditées conjointement avec l?IGF.
En raison des complexités de leur vérification, le rapport définitif a été transmis fin janvier 2023.
L?IGEDD a émis une opinion raisonnable globale de maîtrise des risques portant sur la robustesse des
systèmes de gestion et de contrôle mis en place par les délégataires de gestion.
Des recommandations ont été faites à certaines directions générales ou à des opérateurs, s?agissant du
renforcement du pilotage du fonds de résilience et de relance (FRR) et des dispositifs de contrôle interne.
Les risques de fraude, d?atteinte à la probité, de conflits d?intérêt ou de possible double financements
par d?autres fonds européens ont été examinés. La synthèse des audits PNRR a fait état d?une opinion
favorable, avec quelques réserves (actions de sensibilisation et de prévention à intensifier dans certains
services (par exemple procédures informatisées de validation de dossiers) Qui ont à gérer des masses de
données très importantes (MPR, bonus écologique).
En 2023, comme en 2022 et en 2021, l?IGEDD devra conduire d?autres audits relatifs aux mesures du
PNRR, qui mobiliseront les compétences et les méthodologies acquises (les exigences de la commission
européenne sont fortes à cet égard).
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Depuis 2016 et la loi dite « Sapin 2 », l?agence française anticorruption (AFA) fixe des recommandations
applicables aux administrations en matière de lutte contre la fraude. Le secrétariat général du pôle
ministériel a élaboré un plan d?action de trois ans, en cours de réalisation. Dans la cartographie
ministérielle, le risque d?atteinte à la probité est côté fort. En conséquence, le CMAI avait inscrit pour
l?année l 2021 un audit relatif aux risques de fraude.
En outre, les audits réalisés depuis 2021 à la demande de la Commission Européenne pour les mesures du
plan de relance et de résilience (PNRR) doivent vérifier l?existence et l?efficacité de mesures anti-fraude,
avec un accent sur les conflits d?intérêt et la corruption.
L?IGEDD a donc conduit un audit pendant six mois entre 2021 et 2022, portant sur les atteintes à la
probité (corruption, trafic d?influence, concussion, favoritisme, détournement de fonds publics, prise
illégale d?intérêt) et l?escroquerie, qualifiées pénalement. La situation de conflit d?intérêts, inscrite dans
le droit en 2013 pouvant favoriser, participer ou dissimuler des atteintes à la probité, a été prise en
compte.
L?audit s?est intéressé à tous les acteurs du pôle ministériel (administration centrale, services déconcentrés
et établissements publics. Il a constaté une grande hétérogénéité entre les différentes pratiques de
gestion des risques de fraude. Les établissements publics en charge de dispositifs d?aide d?Etat sont
bien outillés, la plupart des services le sont moins. La centralisation en temps réel des cas avérés ou des
anomalies est malaisée, faute d?un dispositif adéquat.
L?audit a rappelé la nécessité pour chaque entité de disposer d?une description analytique de leurs
engagements et de décliner leurs missions en processus de production, pour pouvoir cerner avec
précision les risques spécifiques importants, en incluant les risques de fraude.
La mise en place de contrôles internes et financier, effective dans certaines directions générales crée des
conditions favorables pour prévenir certaines malversations financières. Cependant, l?audit a considéré
que l?existence bien établie maintenant de chaines d?engagement bien séquencées et le fait que les
ordonnateurs ne sont pas les comptables ne suffisent pas à garantir une maitrise des risques satisfaisante.
L?expérience des systèmes qualité et de la certification ISO offre un bon corpus méthodologique à
condition d?harmoniser les démarches.
53
Audit Fraude
Dix recommandations ont été formulées dans le
rapport d?audit.
Parmi celles-ci :
? Impliquer davantage l?encadrement supérieur
dans la lutte contre la fraude.
? Établir un document de cadrage de la stratégie
de lutte contre les risques de fraude, adaptant
à chaque structure la stratégie ministérielle,
accompagné d?un code de bonne conduite
porté à la connaissance de chaque agent en
responsabilité.
? Décrire systématiquement les processus gérés par
les services (octroi de subventions, d?autorisation,
d?avis, élaboration de réglementations ?) et
identifier les risques précis de fraude et les
fonctions exposées dans les cartographies
spécifiques aux services.
? Désigner un référent alerte par structure.
? Produire des rapports périodiques sur les cas
constatés et communiquer sur les sanctions.
? Pour renforcer les initiatives engagées depuis 2019
par le secrétariat général du pôle en relation avec
l?AFA, un effort de formation opérationnelle de
nombreux agents et une meilleure communication
ont également été recommandée par la mission
d?audit.
D?ores et déjà, le plan d?action ministériel (PAM)
pour la gestion des risques a intégré de nombreux
points figurant dans le rapport d?audit de l?IGEDD.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
54
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Rapports et
avis de l?IGEDD
En 2022, l?IGEDD a réalisé
au total 191 rapports
hors activité Ae et MRAe.
Parmi ces rapports, 68 ont été réalisés dans le cadre des missions inter-
inspections (inspection et conseil associés) avec le CGAAER, l?IGAENR l?IGAS,
l?IGA, l?IGAM, l?IGF, l?IGSJ et le CGE.
56
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Organisation
Effectifs au 31 décembre 2022, en nombre de personnes présentes à l?IGEDD et au BEA-TT, sans
le personnel mis à disposition (MAD : 6) et les (3) apprentis : 147 hommes et 115 femmes, soit un
effectif total de 262 agents.
57
Les instances associées
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION depuis la création des agences par la loi sur l?eau
de 1964.
La mission estime, sur la base de la documentation
qu?elle a reçue et des auditions qu?elle a menées,
que la participation des agences à la mise en
oeuvre de la politique de l?eau donne satisfaction,
à la hauteur des forts enjeux de cette politique.
Leurs instances (comités de bassin et conseils
d?administration), et leurs équipes dirigeantes
sont motivées et fortement mobilisées.
L?audit donne une assurance raisonnable sur les
dispositifs de contrôle interne et la capacité des
agences et de leur tutelle à maîtriser les risques. Il
relève des bonnes pratiques.
Plusieurs points de vigilance sont néanmoins
notés. Parmi les principales recommandations du
rapport, il convient notamment de mentionner
le besoin d?un système d?indicateurs plus orienté
vers les résultats, une vigilance sur les moyens
alloués aux agences, en particulier en effectifs,
pour garantir l?atteinte des objectifs qui leur
sont fixés et permettre le recrutement des
compétences nouvelles nécessitées par les axes
du onzième programme, une vigilance sur la
sélectivité des actions requises par ces axes ainsi
que sur la poursuite de la complétude du système
de contrôle interne.
Audit interne des
agences de l?eau
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
50
Concilier défense contre les incendies
et protection de la biodiversité dans la
réserve naturelle nationale de la plaine
des Maures
La réserve naturelle nationale de la plaine des Maures a été créée en 2009 pour préserver un territoire
riche en biodiversité et notamment les tortues d?Hermann. En août 2021, un incendie, qui a parcouru plus
de 50% de la surface de la réserve, a déclenché une vive polémique concernant les modalités de gestion
de cette espèce en lien avec la défense des forêts contre les incendies (DFCI).
Le conseil départemental du Var s?est alors retiré de la gestion. Face à ce constat, la mission a recommandé
d?inscrire la réserve dans un projet de territoire pour retrouver une gouvernance plus apaisée par l?écoute
et la concertation avec les acteurs socio-économiques et les élus parties prenantes de la réserve afin
de co-construire avec eux des pratiques et des itinéraires techniques qui permettent de respecter les
objectifs et la réglementation de la réserve. La place de la police doit être repensée avec une approche
plus progressive pour les infractions n?ayant pas d?impact direct sur le milieu naturel tout en maintenant
une forte mobilisation sur les atteintes majeures à l?intégrité de la réserve. Concernant la DFCI, la mission
recommande de réaliser un plan intercommunal de débroussaillement et d?aménagement forestier
(PIDAF), centré sur le périmètre de la réserve, et d?élaborer en concertation des itinéraires techniques
pour les principaux travaux permettant d?alléger les procédures administratives.
Concernant le choix du futur gestionnaire, un appel à manifestations d?intérêt est recommandé sur la
base d?un cahier des charges qui prévoit une période de transition afin que le futur gestionnaire crée des
liens de confiance avec les acteurs du territoire, initie des concertations sur les sujets essentiels identifiés
et prépare un projet stratégique qui constituera le socle du 2ème plan de gestion.
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
La mission visait à clarifier les responsabilités
respectives des Régions et de l?État afin de
rechercher une meilleure efficience dans la mise
en oeuvre des outils de protection des espaces
naturels. La mission a constaté que la mesure
de décentralisation partielle du réseau Natura
2000 inscrite dans la loi 3DS ne faisait pas
consensus et suscitait diverses inquiétudes parmi
les parties prenantes notamment au regard du
risque de contentieux européen. Dans la durée,
cette décentralisation pourrait être de nouveau
questionnée. A court terme, la mission a proposé
de mettre rapidement en place une gouvernance
spécifique à Natura 2000, aux niveaux national
et régional, et de mutualiser les compétences de
l?État dans des unités communes DREAL-DDTM
pour assurer la gestion des sites à composante
maritime non décentralisés.
Pour les autres aires protégées, la nouvelle stratégie
nationale (SNAP) pose un modèle de la protection
forte qui nécessite de mettre en cohérence les
notions et références de la stratégie française avec
les références européennes et internationales.
La qualification ou le renforcement du niveau
de protection d?une partie des aires protégées
existantes, sur la base d?un référentiel de critères
objectifs à élaborer, est un moyen efficace pour
atteindre les objectifs de la SNAP.
La mission a également analysé les causes qui
conduisent à des délais importants pour créer des
aires protégées sous protection forte. Elle a détaillé
une vingtaine de propositions de simplification,
de déconcentration ou de clarification des
procédures de création et de modification pour
les réserves naturelles, les arrêtés préfectoraux de
protection, les réserves biologiques et les parcs
naturels régionaux.
51
Respect des règles
de construction
Pour l?aider à rédiger une ordonnance réformant le
contrôle des règles de construction prévue par la
loi Climat Résilience, le Gouvernement a demandé
à l?IGEDD d?étudier les voies d?amélioration de
ce contrôle et, en particulier, une généralisation
des attestations de conformité ou de bonne
prise en compte des différents champs de la
réglementation.
Plutôt qu?une généralisation, la mission de
l?IGEDD a formulé des recommandations visant
une fiabilisation, un pilotage et une évaluation
du régime d?attestation actuel dont le crédit
auprès des acteurs est faible et l?efficacité non
établie. Elle a proposé toutefois, au regard des
conséquences du dérèglement climatique, l?ajout
d?une attestation pour les constructions neuves
soumises au risque de « retrait-gonflement des
argiles » (RGA).
Par ailleurs, constatant un large consensus parmi
les acteurs de la construction en faveur du
maintien d?un contrôle administratif, notamment
pour concourir à l?égalité de la concurrence, la
mission a fait une série de propositions de nature
à rendre plus efficaces les pouvoirs de police de
l?administration dans ce domaine.
A la suite de ces recommandations, le
Gouvernement a adopté l?ordonnance n° 2022-
1076 du 29 juillet 2022 qui complète et renforce le
régime de police administrative sur le contrôle des
règles de construction en veillant à sa cohérence
avec le régime de police judiciaire. Cette
ordonnance fait évoluer la liste des attestations et
prépare la voie à une amélioration de la collecte, de
l?exploitation et de la valorisation de ces dernières,
permettant de renforcer l?accompagnement des
acteurs pour une meilleure prise en compte de la
réglementation.
Une nouvelle
répartition des
compétences
respectives de l?État
et des régions sur
les aires protégées
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
52
La campagne d?audit du plan national
de relance et résilience (PNRR) 2022
Les audits PNRR ont constitué environ 70% de l?activité d?audit de l?IGEDD en 2022.
13 missions d?audits couvrant 13 mesures cibles et 6 mesures jalons du plan national de relance et
résilience (PNRR) concernant le pôle ministériel ont été réalisées pour le compte de la commission
interministérielle de coordination des contrôles des fonds européens en France (CICC). 25 auditeurs de
l?IGEDD ont été mobilisés de juin à novembre 2022.
De nombreux tests de corroboration effectués à partir d?échantillons et d?analyses de données ont été
effectués avec un progiciel spécialisé.
Les audits ont confirmé que pour la majorité des mesures cibles et jalons, les objectifs quantitatifs ou
qualitatifs ont été atteints, voire dépassés : rénovation énergétique des bâtiments privés (MaPrimRenov,
MPR) et logements sociaux ; bonus écologique véhicules légers ; préservation de la biodiversité et
sécurisation des réseaux, ;soutien aux secteurs ferroviaires et aéronautiques ; modernisation des centres
de tri ; densification urbaine, jalons économie circulaire ; RE 2020 et loi climat et résilience.
Les cibles fixées n?ont pas été atteintes en 2022 (hydrogène décarboné, bonus écologique pour les
véhicules lourds, bornes électriques à quai pour le verdissement des ports), soit que les dispositifs se sont
avérés insuffisamment attractifs pour les bénéficiaires ; soit que les travaux n?aient pu être assez avancés
pour pouvoir valider la conformité de la mesure.
Quatre mesures de soutien au secteur ferroviaire (4,05 Md¤), ont été auditées conjointement avec l?IGF.
En raison des complexités de leur vérification, le rapport définitif a été transmis fin janvier 2023.
L?IGEDD a émis une opinion raisonnable globale de maîtrise des risques portant sur la robustesse des
systèmes de gestion et de contrôle mis en place par les délégataires de gestion.
Des recommandations ont été faites à certaines directions générales ou à des opérateurs, s?agissant du
renforcement du pilotage du fonds de résilience et de relance (FRR) et des dispositifs de contrôle interne.
Les risques de fraude, d?atteinte à la probité, de conflits d?intérêt ou de possible double financements
par d?autres fonds européens ont été examinés. La synthèse des audits PNRR a fait état d?une opinion
favorable, avec quelques réserves (actions de sensibilisation et de prévention à intensifier dans certains
services (par exemple procédures informatisées de validation de dossiers) Qui ont à gérer des masses de
données très importantes (MPR, bonus écologique).
En 2023, comme en 2022 et en 2021, l?IGEDD devra conduire d?autres audits relatifs aux mesures du
PNRR, qui mobiliseront les compétences et les méthodologies acquises (les exigences de la commission
européenne sont fortes à cet égard).
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Depuis 2016 et la loi dite « Sapin 2 », l?agence française anticorruption (AFA) fixe des recommandations
applicables aux administrations en matière de lutte contre la fraude. Le secrétariat général du pôle
ministériel a élaboré un plan d?action de trois ans, en cours de réalisation. Dans la cartographie
ministérielle, le risque d?atteinte à la probité est côté fort. En conséquence, le CMAI avait inscrit pour
l?année l 2021 un audit relatif aux risques de fraude.
En outre, les audits réalisés depuis 2021 à la demande de la Commission Européenne pour les mesures du
plan de relance et de résilience (PNRR) doivent vérifier l?existence et l?efficacité de mesures anti-fraude,
avec un accent sur les conflits d?intérêt et la corruption.
L?IGEDD a donc conduit un audit pendant six mois entre 2021 et 2022, portant sur les atteintes à la
probité (corruption, trafic d?influence, concussion, favoritisme, détournement de fonds publics, prise
illégale d?intérêt) et l?escroquerie, qualifiées pénalement. La situation de conflit d?intérêts, inscrite dans
le droit en 2013 pouvant favoriser, participer ou dissimuler des atteintes à la probité, a été prise en
compte.
L?audit s?est intéressé à tous les acteurs du pôle ministériel (administration centrale, services déconcentrés
et établissements publics. Il a constaté une grande hétérogénéité entre les différentes pratiques de
gestion des risques de fraude. Les établissements publics en charge de dispositifs d?aide d?Etat sont
bien outillés, la plupart des services le sont moins. La centralisation en temps réel des cas avérés ou des
anomalies est malaisée, faute d?un dispositif adéquat.
L?audit a rappelé la nécessité pour chaque entité de disposer d?une description analytique de leurs
engagements et de décliner leurs missions en processus de production, pour pouvoir cerner avec
précision les risques spécifiques importants, en incluant les risques de fraude.
La mise en place de contrôles internes et financier, effective dans certaines directions générales crée des
conditions favorables pour prévenir certaines malversations financières. Cependant, l?audit a considéré
que l?existence bien établie maintenant de chaines d?engagement bien séquencées et le fait que les
ordonnateurs ne sont pas les comptables ne suffisent pas à garantir une maitrise des risques satisfaisante.
L?expérience des systèmes qualité et de la certification ISO offre un bon corpus méthodologique à
condition d?harmoniser les démarches.
53
Audit Fraude
Dix recommandations ont été formulées dans le
rapport d?audit.
Parmi celles-ci :
? Impliquer davantage l?encadrement supérieur
dans la lutte contre la fraude.
? Établir un document de cadrage de la stratégie
de lutte contre les risques de fraude, adaptant
à chaque structure la stratégie ministérielle,
accompagné d?un code de bonne conduite
porté à la connaissance de chaque agent en
responsabilité.
? Décrire systématiquement les processus gérés par
les services (octroi de subventions, d?autorisation,
d?avis, élaboration de réglementations ?) et
identifier les risques précis de fraude et les
fonctions exposées dans les cartographies
spécifiques aux services.
? Désigner un référent alerte par structure.
? Produire des rapports périodiques sur les cas
constatés et communiquer sur les sanctions.
? Pour renforcer les initiatives engagées depuis 2019
par le secrétariat général du pôle en relation avec
l?AFA, un effort de formation opérationnelle de
nombreux agents et une meilleure communication
ont également été recommandée par la mission
d?audit.
D?ores et déjà, le plan d?action ministériel (PAM)
pour la gestion des risques a intégré de nombreux
points figurant dans le rapport d?audit de l?IGEDD.
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Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Rapports et
avis de l?IGEDD
En 2022, l?IGEDD a réalisé
au total 191 rapports
hors activité Ae et MRAe.
Parmi ces rapports, 68 ont été réalisés dans le cadre des missions inter-
inspections (inspection et conseil associés) avec le CGAAER, l?IGAENR l?IGAS,
l?IGA, l?IGAM, l?IGF, l?IGSJ et le CGE.
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Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
Organisation
Effectifs au 31 décembre 2022, en nombre de personnes présentes à l?IGEDD et au BEA-TT, sans
le personnel mis à disposition (MAD : 6) et les (3) apprentis : 147 hommes et 115 femmes, soit un
effectif total de 262 agents.
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Les instances associées
Rapport annuel de l?IGEDD - 2022
INVALIDE)