Analyse des risques de présence de per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans l'environnement
AYPHASSORHO, Hugues ;SCHMITT, Alby
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">Les PFAS ou substances poly ou perfluoroalkylées comptent plusieurs milliers de molécules différentes, toutes de synthèse, dont plusieurs centaines font l'objet de multiples usages allant des émulsifiants pour la lutte contre les feux d'hydrocarbure au traitement de surface des métaux ou aux fluides hydrauliques. Ils sont caractérisés par une chaîne carbonée dont au moins un carbone est complètement substitué par des atomes de fluor. Peu connus, ils ne sont devenus un sujet de préoccupation pour la communauté scientifique et les pouvoirs publics que depuis une vingtaine d'années dans le monde et plus récemment en France. Les risques liés aux PFAS nécessiteraient des actions de communication auprès de tous les publics. La stabilité chimique des PFAS en fait des substances non dégradées dans l'environnement, persistantes, mobiles et bioaccumulables, qualifiées de « polluants éternels ». La principale voie de contamination humaine et animale est la consommation d'eau, puis d'aliments, ainsi que l'inhalation d'air et de poussières. Leur toxicité est encore méconnue, mais des effets nocifs et toxiques sur le métabolisme humain ont été observés pour plusieurs PFAS et leur caractère cancérigène est suspecté. La France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine. La réglementation française des émissions industrielles encadre encore trop peu les rejets en PFAS et leur suivi en banques de données est quasi-inexistant. Concernant le contrôle de la contamination des milieux aquatiques, seul le PFOS fait l'objet de fixation d'une Norme de Qualité Environnementale européenne. Il n'existe pas de réglementation européenne ni française portant sur les PFAS dans les sols, ni de critères de qualité des sols pour les PFAS. La situation est identique en matière de qualité de l'air. Les analyses de PFAS dans les eaux de surface et souterraines des réseaux des agences de l'eau sont stockées respectivement dans les banques de données NAIADES et ARES. Les données sont plus rares sur d'autres matrices : le PFOS et des fluorotélomères ont été détectés dans les sédiments, notamment au voisinage des aéroports ou de sites de lutte contre l'incendie. Les actions de correction à court ou moyen termes des pollutions par les PFAS passent par une identification hiérarchisée des sites potentiellement émetteurs de PFAS, anciens ou actuels. La mission a constaté, que de nombreuses recherches restent nécessaires sur les PFAS, justifiant la mise en place d'un réseau scientifique et d'un programme dédiés. Au-delà, la mission recommande l'établissement d'une feuille de route formalisée listant les actions à mener pour une meilleure maîtrise des contaminations par les PFAS.</div>
Editeur
IGEDD
Descripteur Urbamet
communication
;eau
Descripteur écoplanete
contamination biologique
;substance dangereuse
;rejet en cours d'eau
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
igedd.developpement-durable.gouv.fr
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
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PUBLIÉ
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l?environnement
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Résumé ........................................................................................................................................................ 6
Liste des recommandations ................................................................................................................. 8
Introduction ............................................................................................................................................ 10
1 Les PFAS : un constat inquiétant ................................................................................................. 11
1.1 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement
dangereuses ..............................................................................................................................................11
1.1.1 Nature chimique des PFAS .......................................................................................................11
1.1.2 Comportement et mobilité des PFAS dans l?environnement......................................11
1.1.3 Toxicologie humaine ...................................................................................................................12
1.2 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement ............14
1.2.1 Méthodes d?analyse spécifiques .............................................................................................14
1.2.2 Méthodes d?analyse globales de familles de PFAS ..........................................................15
1.2.3 Une absence de méthode pour les analyses des PFAS en phase gazeuse ..............17
1.2.4 Méthodes de détection non analytiques .............................................................................17
1.3 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction .....18
1.3.1 Des utilisations multiples des PFAS, pas toujours bien cernées ...............................18
1.3.2 Les réglementations portant sur les produits, en fonction de leurs usages .........18
1.3.3 Les réglementations portant sur certains usages spécifiques ...................................19
1.3.4 La réglementation des émissions et de la qualité du milieu ambiant .....................20
2 Risques de contamination par les PFAS ................................................................................... 25
2.1 Données et méthodes de cartographie des zones de contamination de
l'environnement par les PFAS en France .......................................................................................25
2.1.1 Données sur les rejets industriels .........................................................................................25
2.1.2 Données sur les rejets des stations d?épuration urbaines ...........................................26
2.1.3 Données sur la contamination des ressources en eau, des sols et des milieux ...26
2.2 Analyse des risques de contamination par les PFAS.................................................................32
2.2.1 Préalables à une démarche hiérarchisée d?identification des risques de
contamination ...............................................................................................................................33
2.2.2 Identification et correction des pollutions à moyen et court termes ......................35
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3 Dépollution et élimination des PFAS, traitement des eaux potables et limitation
des risques de transfert : méthodes actuelles et perspectives ........................................ 40
3.1 Quelles normes pour les eaux, les déchets, les sols et les produits contaminés par
les PFAS ? ....................................................................................................................................................40
3.2 Traitement des PFAS dans l?eau potable .......................................................................................40
3.2.1 Méthodes éprouvées en traitement des eaux potables.................................................41
3.2.2 Voies d?amélioration dans les technologies actuelles ...................................................41
3.2.3 Technologies émergentes encore en phase d?expérimentation ................................41
3.3 Dépollution des eaux usées .................................................................................................................41
3.3.1 Épuration des PFAS dans les eaux usées par les stations d?épuration urbaines 41
3.3.2 Traitements spécifiques des PFAS par les industries ....................................................42
3.3.3 Traiter à la source les PFAS ......................................................................................................42
3.4 Dépollution des sols ...............................................................................................................................43
3.4.1 Méthodes éprouvées en réhabilitation des sols ...............................................................43
3.4.2 Autres technologies .....................................................................................................................44
3.5 Élimination des PFAS ............................................................................................................................44
3.5.1 Restreindre la valorisation des déchets contaminés .....................................................44
3.5.2 Enfouissement en centre de stockage de déchets dangereux ou non dangereux
............................................................................................................................................................44
3.5.3 Traitements thermiques ............................................................................................................45
3.5.4 Des résidus liquides encore souvent rejetés dans le milieu .......................................45
Conclusion ................................................................................................................................................ 47
Annexes ..................................................................................................................................................... 48
1 Propositions pour une feuille de route gouvernementale : une approche intégrée
de la problématique des PFAS ..................................................................................................... 49
1.1 Appliquer les principes généraux d?environnement aux PFAS ............................................49
1.2 Améliorer les connaissances ..............................................................................................................50
1.3 Améliorer la surveillance des PFAS dans l?environnement ...................................................50
1.4 Interpréter les résultats et engager sans tarder les actions de maîtrise du risque les
plus urgentes.............................................................................................................................................52
1.5 Exploiter et compléter la réglementation actuelle ....................................................................53
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2 Lettre de mission .............................................................................................................................. 54
3 Liste des personnes rencontrées ................................................................................................ 57
4 Liste des principaux PFAS et leurs acronymes ...................................................................... 59
5 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement
dangereuses ....................................................................................................................................... 62
6 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement ....... 66
7 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction . 69
8 Niveaux de contamination des eaux souterraines et superficielles de quelques
bassins ................................................................................................................................................. 71
9 Cartes de concentrations maximales des eaux souterraines françaises en PFOS,
PFHxA, PFPeA et PFHpA (sources BRGM) ............................................................................... 73
10 Les outils d?identification des sources de PFAS .................................................................... 75
10.1 Base de données ActiviPoll ......................................................................................................75
10.2 PFAS Screening Tool ..................................................................................................................76
11 Observations émises lors de l?échange « contradictoire » et suites données dans
le rapport de la mission ................................................................................................................. 78
12 Glossaire des sigles et acronymes .............................................................................................. 87
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Les PFAS ou substances poly ou perfluoroalkyle es comptent plusieurs milliers de mole cules diffe rentes,
toutes de synthe se, dont plusieurs centaines font l?objet de multiples usages allant des e mulsifiants
pour la lutte contre les feux d?hydrocarbure au traitement de surface des me taux ou aux fluides
hydrauliques. Ils sont caracte rise s par une chaî ne carbone e dont au moins un carbone est
comple tement substitue par des atomes de fluor. Peu connus, ils ne sont devenus un sujet de
pre occupation pour la communaute scientifique et les pouvoirs publics que depuis une vingtaine
d?anne es dans le monde et plus re cemment en France. Les risques lie s aux PFAS ne cessiteraient des
actions de communication aupre s de tous les publics.
La stabilite chimique des PFAS en fait des substances non de grade es dans l?environnement,
persistantes, mobiles et bioaccumulables, qualifie es de « polluants e ternels ». La principale voie de
contamination humaine et animale est la consommation d?eau, puis d?aliments, ainsi que l?inhalation
d?air et de poussie res. Leur toxicite est encore me connue, mais des effets nocifs et toxiques sur le
me tabolisme humain ont e te observe s pour plusieurs PFAS et leur caracte re cance rige ne est suspecte .
La caracte risation de la pre sence de PFAS dans l?environnement est complexe a la fois du fait de la
multitude des substances et des concentrations faibles auxquelles on les rencontre. Les techniques
d?analyse sont en cours d?e volution et font l?objet de recherches, en particulier aux Etats-Unis (US EPA).
On distingue deux types de me thodes applique es pour les matrices eaux, sols, se diments, biote :
les analyses « spe cifiques » visant a de tecter et quantifier une substance donne e. Une quarantaine
de PFAS peut e tre analyse e avec des limites de quantification de sormais tre s faibles (2 ng/l);
les me thodes d?analyse « globales » comme le TOP Assay permettent d?estimer la pollution globale
en PFAS sans permettre d?identifier les substances de manie re individuelle.
Il n?existe pas de me thode d?analyse normalise e des PFAS dans l?air ni dans les fume es (incine rateurs)
ce qui constitue une lacune importante sur laquelle travaille actuellement l?US EPA.
La production, la mise sur le marche et l?utilisation du PFOS, du PFOA et du PFHxS sont interdits, sauf
de rogation, ou restreints sous conditions par le re glement « POP ». Au titre du re glement « REACH », ,
le PFOA et son sel d?ammonium sont liste s en tant que « substances extre mement pre occupantes ».
Au-dela , l?ECHA, agence europe enne des produits chimiques, a propose une restriction d?utilisation de
l?ensemble des PFAS pour la production de mousses anti-incendie. Une proposition de restriction
REACH portant sur l?ensemble de la classe des PFAS visant un large domaine d?utilisation est attendue
en 2023. La mission recommande de soutenir cette proposition.
Toutefois, ces interdictions ou restrictions sur certaines substances conduisent parfois a la substitution
par d?autres mole cules PFAS a la toxicite me connue mais pre sentant les me mes caracte ristiques de
persistance que la substance d?origine, mettant les pouvoirs publics dans l?incapacite de ve rifier que la
substitution conduit a une re duction du risque.
La France ne re glemente aucun PFAS dans le contro le des eaux brutes et des eaux destine es a la
consommation humaine. La directive europe enne du 16 de cembre 2020 fixe des teneurs maximales a
respecter d?ici janvier 2026 pour les eaux potables pour le total des PFAS (0,50 ?g/l) ou pour la somme
des 20 PFAS « substances pre occupantes » (0,10 ?g/l). La France pourrait utiliser les deux parame tres.
La re glementation française des e missions industrielles encadre encore trop peu les rejets en PFAS et
leur suivi en banques de donne es est quasi-inexistant. Les seules informations disponibles
correspondent a quelques points noirs de pollution identifie s dans le rapport ANSES 2011 ou dans le
cadre d?enque tes journalistiques. Il en est de me me pour les rejets des stations d?e puration urbaines
(seul le PFOS a e te suivi ponctuellement par l?INERIS) et pour l?e pandage des boues.
Concernant le contro le de la contamination des milieux aquatiques, seul le PFOS fait l?objet de fixation
d?une Norme de Qualite Environnementale europe enne. Par ailleurs, le programme français de
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surveillance de l?e tat des eaux devra e tre e tendu, pour les eaux de surface, aux 20 PFAS liste s par la
Directive EDCH de de cembre 2020.
Il n?existe pas de re glementation europe enne ni française portant sur les PFAS dans les sols, ni de
crite res de qualite des sols pour les PFAS. La situation est identique en matie re de qualite de l?air.
Les analyses de PFAS dans les eaux de surface et souterraines des re seaux des agences de l?eau sont
stocke es respectivement dans les banques de donne es NAIADES et ARES. Malgre un recul limite a 2017,
ces bases permettent des premiers constats : une contamination ge ne rale faible des eaux mais avec
quelques « points noirs », une contamination des nappes touchant principalement les nappes alluviales
illustrant une origine essentiellement ponctuelle des PFAS via des rejets en rivie res, l?identification des
PFAS les plus fre quemment de tecte s (PFOS, PFOA, PFHxA, PFHxS, PFHpA, PFPeA, 6:2 FTS, ?). Elles
permettent de premie res cartographies de contamination au plan national et par bassins.
Les donne es sont plus rares sur d?autres matrices : le PFOS et des fluorote lome res ont e te de tecte s dans
les se diments, notamment au voisinage des ae roports ou de sites de lutte contre l?incendie.
Les actions de correction a court ou moyen termes des pollutions par les PFAS passent par une
identification hie rarchise e des sites potentiellement e metteurs de PFAS, anciens ou actuels. L?approche
recommande e consiste a croiser :
une de marche remontant « de la cible a la source », en exploitant les donne es d?analyse des
milieux mobilisant en premier lieu des analyses globales (TOPA) de type screening puis, sur cette
base, des analyses spe cifiques,
avec une de marche descendant « de la source vers la cible », en identifiant les activite s sources de
pollution et en imposant aux activite s concerne es (industrielles, STEU, e pandages de boues, sites
d?entrainement a la lutte contre les incendies, ?) de mener une e tude sur leurs utilisation et
e missions de PFAS et proposant des mesures de re duction d?utilisation et de reme diation
d?impacts. L?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures devra e galement e tre acheve .
Malgre l?absence actuelle de normes de potabilisation de l?eau portant sur les PFAS, quelques unite s de
traitement existent de ja , mobilisant des techniques e prouve es, principalement l?adsorption sur
charbon actif ou les re sines e changeuses d?ions et l?osmose inverse. Mais leur efficacite se borne a
pie ger les PFAS dans une autre matrice, sans les de truire. Le proble me du devenir des PFAS ainsi
« se pare s » de l?eau persiste. D?autres techniques font actuellement l?objet de recherches.
L?e limination des PFAS avant rejet dans le milieu aquatique apparaî t tre s peu maî trise e aujourd?hui.
Les PFAS re sistent aux traitements e puratoires classiques et les stations d?e puration de die es aux PFAS
sont tre s rares. Elle rele ve de traitements tertiaires de me me nature que ceux e voque s pour l?eau
potable, avec les me mes limites : il s?agit seulement d?un « pie geage » de PFAS en charbon actif ou
concentrat, au devenir proble matique, et non d?une destruction.
La re habilitation des sols pollue s aux PFAS rele ve de la politique classique des sites et sols pollue s avec
des techniques connues (isolement-couverture, confinement hydraulique, excavation et e limination, ?)
et d?autres restant au stade de la recherche.
Le traitement des PFAS pre sents dans les fume es ne semble actuellement pas pris en compte (pas de
normes, pas de me thodes d?analyse, ?).
La seule me thode de destruction fiable des PFAS consiste en un traitement thermique. Les
tempe ratures d?incine ration ne cessaires pour les de truire sont encore en de bat entre scientifiques
(900°C ou 1 300 °C ?). De nombreux incine rateurs d?ordures me nage res pourraient ne pas atteindre
une tempe rature suffisante et constituer une source de contamination par voie atmosphe rique.
La mission a constate , que de nombreuses recherches restent ne cessaires sur les PFAS, justifiant la
mise en place d?un re seau scientifique et d?un programme de die s. Au-dela , la mission recommande
l?e tablissement d?une feuille de route formalise e listant les actions a mener pour une meilleure maî trise
des contaminations par les PFAS.
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Recommandation 1. Mettre en place au sein des réseaux scientifiques et techniques
des ministères chargés de l?environnement et de la santé une mission de veille
technologique et scientifique sur les progrès en matière d?analyse et de
connaissance en toxicologie des PFAS et promouvoir à l?échelle européenne ou
internationale, ou à défaut nationale, un nouveau programme de recherche dédié à
ces domaines (DEB, DGPR, DGS). ..................................................................................................... 17
Recommandation 2. OEuvrer pour une restriction dans le cadre de REACH conduisant
à une interdiction d?usage, de production et d?importation de l?ensemble des PFAS,
considérés comme une classe unique (DGPR, DEB). ................................................................. 20
Recommandation 3. OEuvrer pour l?adoption au plus tôt de normes européennes de
qualité et de rejets (flux et concentration) dans l?eau et l?air et de normes de
contamination des produits et déchets en PFAS (DGPR, DEB) .............................................. 24
Recommandation 4. Achever l?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures
depuis les années 50 et sur les sites d?entrainement à l?utilisation de mousses AFFF
civiles et militaires. Identifier les sites pouvant avoir pu être pollués par l?infiltration
de mousses contenant des PFAS (DGSCGC, DGPR, SDIS, DGAC, Ministère de la
Défense). ................................................................................................................................................... 34
Recommandation 5. Systématiser sur les principaux sites émetteurs en activité, en
cessation d?activité ou à l?arrêt une recherche hiérarchisée des PFAS, avec
mobilisation dans un premier temps de méthodes génériques (du type TOPA) ou
analyse du risque de présence de PFAS, puis dans un second temps, là où auront été
détectées des possibilités de contamination, mise en oeuvre d?analyses spécifiques
(DGPR, DEB, DGS). ................................................................................................................................. 34
Recommandation 6. Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans
l?environnement (OFB, BRGM, DGS) doivent oeuvrer au rapprochement de leurs
bases de données ou à la création d?une interface transparente au regard de l?origine
des données. ............................................................................................................................................ 35
Recommandation 7. Faire connaître au public et aux acteurs de l?environnement la
problématique des PFAS dans l?environnement et les risques qu?ils présentent, leur
présence dans les produits de tous les jours ainsi que l?importance de la prise en
considération de cet enjeu (DGPR, DEB). ...................................................................................... 35
Recommandation 8. Engager une opération nationale d?identification et de maîtrise
des émissions de PFAS sur l?ensemble des sites émetteurs potentiels par arrêté
ministériel et parachever l?action RSDE. Engager une démarche de maîtrise du
risque sur chaque site émetteur identifié et sur les principaux enjeux contaminés :
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captages d?eau potable et zones d?aménagement urbain (DGPR, DEB, DGS). .................. 38
Recommandation 9. Travailler en priorité sur la réduction à la source des émissions
de PFAS (substitution dans le process, réduction des pertes, traitement au plus près
de leurs émissions) (DGPR, DEB). ................................................................................................... 43
Recommandation 10. Sortir les déchets réputés contaminés par les PFAS des filières
de recyclage et limiter l?acceptation de ces déchets aux seules installations adaptées :
incinération à forte température (> 900°C, voire plus), « sarcophages », centres
d?enfouissement de déchets garantissant l?élimination des PFAS rejetés dans ses
lixiviats et émissions atmosphériques (DGPR). ......................................................................... 46
Recommandation 11. Mettre en place une feuille de route formalisée sur les PFAS et
un pilotage national par les administrations centrales du programme d?action qui en
sera issu, avec l?appui des acteurs compétents (DGPR, DEB, DGS). ..................................... 47
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La contamination de l?environnement par les substances per- et polyfluoroalkyle es (PFAS), constitue
une proble matique qui a e merge dans les anne es 90 aux Etats-Unis, avant de s?e tendre a diffe rents pays
europe ens du nord et a l?Italie puis d?inte resser la France. Ces substances constituent un enjeu
environnemental et sanitaire fort du fait de leur nombre et de leur diversite , de leur caracte re tre s
persistant et ubiquiste, de leur mobilite dans l?environnement et pour certains de leur toxicite et de
leur cance roge nicite , suspecte e ou ave re e.
Par lettre de mission en date du 8 fe vrier 2022, la ministre charge e de l?environnement a demande au
conseil ge ne ral de l?environnement et du de veloppement durable (CGEED), aujourd?hui inspection
ge ne rale de l?environnement et du de veloppement durable (IGEDD) :
de pre senter une analyse de pre sence de PFAS dans les diffe rents compartiments
environnementaux, sur la base des rapports existants ;
de faire des propositions quant aux e tudes et recherches a mener pour disposer de me thodes
de caracte risation de la pre sence de ces substances dans l?environnement, quant aux moyens
de limiter les risques de transfert vers les eaux, de tester plus efficacement les eaux et effluents
contamine s et de re habiliter les sites contamine s.
La mission a rencontre les principales administrations concerne es (DGPR, DEB, DGS, DGSCGC). Elle a
auditionne les e tablissements publics des re seaux scientifiques et techniques concerne s des ministe res
charge s de l?environnement et de la sante , les fe de rations des entreprises de la chimie et des services
a l?environnement et d?autres acteurs de l?environnement (ONG, services exte rieurs du MTE, Agences
de l?eau ?).
Elle a proce de d?octobre a de cembre 2022 a la phase d?e changes « contradictoires » pour soumettre
ses analyses et recommandations a la DGR et a la DEB. Le tableau en annexe 10 recense les observations
formule es et les suites donne es.
La mission s?est appuye e sur diffe rents rapports et feuilles de routes d?agences nationales,
europe ennes et ame ricaine, ainsi que sur la bibliographie technique et scientifique.
Dans un premier temps, le rapport rappelle la nature et le comportement des PFAS dans
l?environnement (chapitre 1.1), les me thodes de caracte risation des PFAS (chapitre 1.2), leurs usages
et les re glementations applicables (chapitre 1.3). Dans un second temps, il pre sente les donne es et
me thodes de cartographie des zones de contamination en France et propose une approche hie rarchise e
de l?analyse des risques de contamination de l?environnement (chapitre 2). Enfin, il analyse des
me thodes de traitement et d?e limination des PFAS (chapitre 3).
Dans toutes ces parties sont pre cise es les limites actuelles de notre connaissance et des me thodes
disponibles pour l?analyse, le suivi et le traitement des PFAS.
Enfin, en conclusion, le rapport propose une approche inte gre e de la proble matique des PFAS,
aboutissant a une proposition de feuille de route synthe tisant les principales propositions et
recommandations (annexe 1).
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Les PFAS (substances poly ou perfluoroalkyle s) sont des compose s de synthe se a chaî ne carbone e, ou
au moins un atome de carbone est comple tement substitue par des atomes de fluor. Leur
caracte risation chimique plus pre cise est aborde e en annexe 5, mais on peut globalement distinguer
des PFAS polyme res et des PFAS non polyme res, ces derniers e tant les plus utilise s. Ils comprennent,
entre autres :
? les PFCA : acides carboxyliques perfluore s (exemple le PFOA : acide perfluorooctanoî que) ;
? les PFSA : acides sulfoniques perfluore s (exemple le PFOS : acide perfluorooctane sulfonique) ;
? les polyfluore s, dont les fluoro-te lome res (FTS), de signe s sous le terme ge ne rique de
« pre curseurs ».
Figure 1 : Exemple de formule chimique d?un PFAS, (PFOA : C8HF15O2)
Il existe des milliers de mole cules de PFAS diffe rentes qui pre sentent toutes une grande stabilite
chimique les faisant parfois qualifier de « polluants e ternels » et se traduisant par une grande
re sistance a la de gradation (thermique, biologique, photolytique), une forte persistance dans
l?environnement et une potentialite e leve e de bioaccumulation.
Les proprie te s tensioactives et de grand re sistance a la chaleur des PFAS connaissent de multiples
applications industrielles
Les e tudes sur les proprie te s, le comportement dans l?environnement, l?e cotoxicite et la toxicite sur
l?homme des PFAS sont principalement limite es au PFOS, au PFOA et au PFHxS (acide polyfluorohexane
sulfonique). Les connaissances sont parcellaires et insuffisantes sur tous les autres, notamment les
« pre curseurs », appellation qui masque une me connaissance de la diversite des substances
concerne es, de leur de gradation dans l?environnement en PFAS perfluore s, qui eux sont persistants.
Les PFCA et PFSA sont des acides forts et sont donc pre sents dans l?environnement principalement
sous forme anionique (de sels carboxylates ou sulfonates) : ceci leur confe re une solubilite relativement
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importante, plus e leve e que celles des organochlore s ou organobrome s, ce qui en fait des polluants
mobiles dans l?environnement.
Le comportement des PFAS de pend fortement de la structure de chaque mole cule, qui influence son
niveau de solubilite ou a l?inverse, sa propension a s?adsorber sur les particules de sols ou les MES dans
l?eau, et la part des e missions gazeuses. De s lors, il est difficilement envisageable de proposer une
typologie comportementale des PFAS. Mais il reste possible d?e tablir des sche mas comportementaux
ge ne raux, par exemple en lien avec la longueur de la chaî ne carbone e : plus elle compte un nombre
e leve d?atomes de carbone, plus la capacite d?adsorption de la mole cule sera e leve e (cf. § 2.2.2.3).
Cette variabilite des comportements explique qu?on observe a la fois la persistance de pollutions
accumule es sur des sites d?utilisation ou de rejet de PFAS (dans les sols, les couches aquife res
souterraines), mais aussi des panaches de dispersion de certaines pollutions aux PFAS par voies
aquatiques (nappes, cours d?eau) ou atmosphe riques.
La masse mole culaire e leve e des PFAS polyme res leur confe re une faible mobilite dans l?environnement
qui fait qu?ils ne constituent pas, de manie re directe, les PFAS les plus pre occupants. Toutefois, ils ont
des persistances variables dans l?environnement et sont souvent de grade s en PFAS a chaî ne plus courte,
comme le PFOA ou le PFOS, et leur de gradation par incine ration peut e tre a l?origine de polluants dans
l?atmosphe re.
En matie re de contaminations animale et humaine, les concentrations dans les urines et le se rum
sanguin sont e galement tre s variables, avec des amplitudes de deux ordres de grandeur selon
l?exposition, en particulier des travailleurs et des pe cheurs (en lien avec la consommation de poissons
d?eau douce). D?apre s l?e tude Esteban1, il apparaî t que le niveau d?impre gnation se rique par le PFOS de
4,03 ?g/l en moyenne observe en France e tait le ge rement infe rieur a celui observe aux Etats-Unis
(Nhanes), au Canada (ECMS) et en Espagne (BioAmbient.ES). Les niveaux moyens observe s en France
de 2,08 ?g/l pour le PFOA, de 1,37 ?g/l pour le PFHxS et de 0,80 ?g/l pour le PFNA, e taient du me me
ordre de grandeur que dans les autres pays (cf. en annexe 5, tableau 8).
Les caracte ristiques de comportement des PFAS conduisent a une contamination des organismes
vivants, dans la nature et en e levage, ainsi que de l?homme. Les voies de contamination ave re es
concernent la consommation d?eau et d?aliments et l?inhalation de l?air et de ses poussie res. Le
principal mode d'exposition aux PFAS reste l'eau potable ou les aliments pollue s, qui pourraient e tre
contamine s par des ustensiles de cuisine, des emballages alimentaires ou par des sources re siduelles
de PFAS dans l'environnement.
Chez l?homme, l?e limination des PFAS a chaî ne longue (PFOA, PFOS, PFHxS) peut prendre plusieurs
anne es, celle des chaî nes courtes peut prendre quelques semaines voire quelques jours, le temps
d?exposition influençant la toxicite potentielle2. Ces temps d?e limination conditionnent e videmment la
bioaccumulation.
Il existe encore une controverse sur le degre de toxicite dans le corps humain et il est encore trop to t
pour comprendre comple tement les effets de l'exposition aux PFAS. Les scientifiques ont cependant
observe diffe rents effets avec plusieurs PFAS : toxicite he patique et re nale, diabe te, obe site ,
hypercholeste role mie, effets immunitaires, he matologiques et sur la reproduction, effets sur le
de veloppement neurologique et le de veloppement des cancers chez les animaux expose s. Ainsi,
1 Sante Publique France, septembre 2019
2 Le sulfonate de perfluorobutane (PFBS) a une demi-vie de quelques heures, elle est de pre s de 20 jours pour le PFOS.
Des analyses ont e te effectue es avec des re sultats similaires, pour le PFOA, l'alcool fluorote lome rique 8:2 (8:2-FTOH),
l'acide perfluorohexane-1 sulfonique (PFHxS), l'acide perfluorohexanoî que (PFHxA) et l'acide perfluorode canoî que
(PFDA).
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Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
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plusieurs PFAS agissent comme des perturbateurs endocriniens 3 . Les PFAS peuvent e galement
favoriser la ne crose des cellules du foie, l'he patome galie, l'atrophie sple nique et interfe rer avec la
respiration mitochondriale.
Le PFOA et ses sels d?ammonium ont e te reconnus comme substances pre occupantes (SVHC) de s 2013
et classe par l?IARC4 en cate gorie 2B « cance rige ne possible pour l?homme ».
Certains PFAS traversent le passage placentaire, ce qui expose le foetus au PFAS, en cas d'exposition
maternelle, avec des effets ne gatifs sur divers processus de de veloppement : aux PFOS, PFOA et PFNA
ont e te associe s un faible poids a la naissance, une re ponse immunitaire alte re e dans la petite enfance,
un risque de fausse couche (PFDA), d?accouchement pre mature et de pre e clampsie (PFOS). Des e tudes
in vitro et in vivo ont montre que l'exposition aux PFAS a des effets ne gatifs sur les processus
biologiques essentiels de l'ovaire, tels que la folliculogene se et la ste roî dogene se, ainsi que la
diminution conse quente de la re serve ovarienne, qui sont e galement lie es aux cycles menstruels
irre guliers et plus longs, aux re gles tardives et a la me nopause pre coce.
L'Autorite europe enne de se curite des aliments (EFSA) a re e value en 2020 le seuil d'exposition
acceptable pour quatre PFAS les plus courants (PFOA, PFOS, PFNA et PFHxS), qui existait depuis 2008,
pour fixer cette limite d'exposition en dose hebdomadaire tole rable (DHT) a 4,4 ng/kg pc (poids
corporel), soit 0,63 ng/kg/j. L?EFSA a ainsi divise le seuil d?exposition tole rable aux PFAS par plus de
2500, pour tenir compte de nouvelles e tudes.
L?ANSES avait, dans l?e tude EAT5 2 publie e en 2011, identifie des expositions moyennes chez l?homme
de 0,66 ng/kg pc/j en PFOS et 0,74 ng/kg pc/j en PFOA (hypothe se haute), valeurs situe es au niveau
du seuil d?exposition acceptable selon l?EFSA. Ces seuils n?ont qu?une valeur indicative.
Conforme ment a l?une des priorite s identifie es dans sa « feuille de route » (cf. infra) relative aux
e valuations de la toxicite sur l?homme de plusieurs PFAS, l?US EPA publie des revues sur l?e valuation
sanitaire de mole cules PFAS, faisant une synthe se des connaissances scientifiques. Apre s avoir publie
en 2016 celles du PFOA et du PFOS, elle a publie en 2021 celle de l?acide perfluorobutane sulfonique et
perfluorobutane sulfonate (PFBS) et le 13 janvier 2022 l?e valuation de la toxicite des 2 PFAS connus
sous le nom commercial de GenX6, ayant remplace les PFOA dans certains usages et re pute s avoir un
impact sur la sante humaine comme sur les e cosyste mes. L?US EPA utilise des valeurs de dose inge rable
de re fe rence chronique ou sub-chronique estimant a partir des donne es scientifiques les quantite s
d?une substance chimique qu?un individu peut inge rer par jour pendant sa vie (chronique) ou pendant
une dure e plus re duite (sub-chronique) sans endurer d?effets ne gatifs sur sa sante .
PFAS
Dose inge rable de re fe rence
chronique (ng/kg pc/jour)
GenX 3
PFBS 300
PFOA 20
PFOS 20
Tableau 1 : Doses ingérables de référence - Source : US-EPA - Office of Water ? Oct. 2021 - NB : L?US EPA est en cours de
réévaluation de la toxicité du PFOA et du PFOS.
La toxicite suspecte e du GenX est bien plus e leve e (dose inge rable de re fe rence 7 fois plus faible) que
3 Dans le rapport INERIS-OFB de juin 2021 le PFOS est indique comme a « preuves d?activité endocrine dans la littérature
scientifique » mais aucune e valuation collective n?a eu lieu pour cette substance.
4 International Agency for Research on Cancer.
5 EAT : e tude de l?alimentation totale.
6 HFPO : acide dime re de l?hexafluoropropyle ne oxyde et son sel d?ammonium.
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celle du PFOA : ceci illustre combien la pratique de certains industriels consistant au remplacement de
PFAS connus et re glemente s par d?autres PFAS moins bien connus ne constitue pas toujours une
solution satisfaisante et peut au contraire conduire a des risques sanitaires encore plus e leve s.
On constate que ces valeurs US EPA sont supe rieures a celles de l?EFSA (pour PFOA et PFOS,
20 ng/kg pc/j pour US EPA, contre 0,63 ng/kg pc/j pour EFSA), ce qui traduit une estimation de toxicite
plus faible.
On distingue deux approches diffe rentes pour caracte riser la pre sence des PFAS : l?une consiste en des
analyses cible es portant sur une substance donne e, appele es ci-dessous « me thodes spe cifiques »,
l?autre consiste a e valuer un ensemble cumule de substances PFAS et sont appele es « me thodes
globales ».
Seules les grandes lignes en sont pre sente es ci-dessous (voir l?annexe 6 pour plus de de tails).
Compte-tenu de la multitude des substances PFAS et de la faiblesse des concentrations auxquelles on
les trouve dans l?environnement et les organismes vivants et auxquelles elles sont susceptibles d?avoir
des impacts, l?ame lioration des techniques de de tection et quantification de ces substances est de
premie re importance. L?identification de concentrations de l?ordre du ng/l (10-9g/l, c?est-a -dire une
partie par milliard (1 ppb)) constitue un challenge technologique ne cessitant le respect de proce dures
tre s pre cises, depuis le pre le vement jusqu?a l?analyse.
Il existe des me thodes d?analyse « normalise es » des PFAS a l?e chelon international comme a l?e chelon
français. Elles e mettent des pre conisations depuis la phase d?e chantillonnage jusqu?aux protocoles
d?analyse en passant par une e tape d?extraction 7 qui la pre ce de ge ne ralement pour permettre
l?enrichissement en substance, en condition de faibles concentrations.
Chaque me thode a sa sensibilite analytique, ce qui conduit a de terminer une limite de de tection (LD) :
c?est la concentration minimale a partir de laquelle une me thode donne e est capable d'affirmer qu'un
PFAS donne est pre sent dans l'e chantillon, mais a trop petite dose pour e tre quantifie . Une limite de
quantification (LQ) est e galement de finie comme la concentration minimale a partir de laquelle une
me thode donne e est capable de donner une valeur de dosage d'un PFAS dans l'e chantillon.
On peut ainsi exprimer la contamination d?un milieu soit directement en utilisant les valeurs
statistiques des concentrations analyse es (moyennes, me dianes, ?), soit en utilisant les fre quences de
quantification (de passement ou non de la LQ).
Les LQ pour l?agre ment des laboratoires d?analyses des eaux et des milieux aquatiques ont e te fixe es,
pour 7 PFAS seulement, a 10 ng/l en 2019 puis a 2 ng/l depuis le 1er janvier 2022. Ceci illustre le
caracte re e volutif du cadre d?analyse des PFAS dans un contexte d?e volution rapide des me thodes
analytiques.
Ces changements de LQ intervenus depuis la mise en place des suivis et contro le des PFAS dans les
milieux se traduisent par des variations dans la signification des re sultats lorsqu?ils sont exprime s en
fre quences de quantification : me me si les LD e voluent e galement avec les progre s des techniques
analytiques, il semble donc pre fe rable d?exprimer autant que possible les donne es de suivi
chronologique de contamination par les PFAS en utilisant les valeurs de concentrations mesure es.
Au-dela , de nombreux laboratoires dans le monde, en particulier l?US EPA, et quelques-uns en France
(INERIS, ANSES, universite s, CNRS, ?) s?inte ressent a l?ame lioration des me thodes d?analyse des PFAS.
7 Extraction liquide/solide, plus rarement liquide/liquide ou plus re cemment me thode SPE (Solid Phase Extraction)
e ventuellement par automate programmable.
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AQUAREF, consortium français8 et laboratoire national de re fe rence pour la surveillance des milieux
aquatiques, a produit en 2010 puis en 2018 des fiches de re fe rence qui de taillent le protocole
recommande pour la filtration, l?extraction et l?analyse en chromatographie liquide ultra-haute
performance couple e a un spectrome tre de masse en tandem (UHPLC/MS/MS).
Cette me thode permet de doser les acides sulfoniques perfluore s (PFSA) et les acides carboxyliques
perfluore s (PFCA) de C4 a C14 et plusieurs fluorote lome res (FT) dans les matrices eaux, sols,
se diments, boues?
Elle ne permet d?analyser de manie re pre cise que les mole cules pour lesquels des e talons marque s
commerciaux sont fournis par les laboratoires spe cialise s, a savoir seulement quelques dizaines de
PFAS, souvent moins de 30, sur un potentiel de substances de plusieurs milliers.
La diminution des valeurs de LD de PFAS dans les anne es re centes, en particulier pour l?analyse des
eaux ou les concentrations recherche es sont souvent beaucoup plus faibles que dans les sols, te moigne
d?une ame lioration issue des recherches en cours de la pre cision, tant des me thodes de pre paration
que d?analyse des PFAS, qui atteint des niveaux tre s performants. L?US EPA a de ploye une activite
importante de de veloppement de me thodes d?analyse des PFAS dans diffe rentes matrices et de
validation de ces me thodes par tests inter-laboratoires. Ainsi les me thodes EPA 537 et 533 de die es a
l?analyse respectivement de 14 et 21 PFAS dans les eaux potables, publie es respectivement en 2009 et
2019, ainsi que la SW-846 Method 8327, valide e pour l?analyse de 24 PFAS dans les eaux non-potable.
Pour ame liorer sa pre cision, l?EPA a publie en aou t 2021 la me thode EPA 1633 utilisant le dosage par
dilution isotopique (voir annexe 6) pour l?analyse de 40 PFAS dans les eaux naturelles. Sa LQ pour la
plupart des PFAS est de 1,6 ng/l pour les matrices aqueuses et de 0,2 ng/g pour les matrices solides.
Cette me thode semble appele e a devenir une re fe rence.
Pour les PFAS neutres (cas ge ne ral des fluorote lome res) et volatils, tels que le perfluorooctane
sulfonamide (FOSA) et ses de rive s ou les fluorote lome res alcools et leurs interme diaires re actionnels
(FTCA, FTUCA), pre sents sous formes non anioniques, le dosage par HPLC ne convient pas. La me thode
la plus souvent utilise e consiste en une micro-extraction sur phase solide et une analyse en
chromatographie gazeuse couple e a la spectrome trie de masse (SPME-GC/MS), avec ionisation par une
source a ionisation chimique.
Des me thodes analytiques spe cifiques ont parfois du e tre de veloppe es lorsque des rendements
d?extraction tre s faibles (? 50%) e taient obtenus avec la me thode de crite au 2.1.1 en UPLC /MS/MS.
L?ANSES a ainsi adapte une me thode de dosage du 6:2 FTAB (sulfonamide alkylbe taî ne du 6:2
fluorote lome re) et du M49.
En application de la directive du 16 de cembre 2020 sur les eaux destine es a la consommation humaine
(EDCH), la Commission europe enne doit e tablir, au plus tard le 12 janvier 2024, des lignes directrices
8 Entre BRGM, INERIS, INRAE, IFREMER, LNE, OFB.
9 Par injection directe en colonne de chromatographie liquide avec une quantification par la me thode des ajouts dose s
en e talonnage externe
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techniques relatives aux me thodes d?analyse pour la surveillance des PFAS, en vertu des parame tres
« Total PFAS » et « Somme PFAS » 10 , y compris concernant les limites de de tection, les valeurs
parame triques et la fre quence d?e chantillonnage. Ces lignes directrices techniques feront re fe rence
pour ce qui concerne l?analyse des PFAS dans les eaux.
Plusieurs facteurs plaident en faveur de la mise en point de me thodes de caracte risation globale des
PFAS :
les re glementations tendent de plus en plus a fixer des teneurs maximales pour le total des
PFAS ou de groupes de PFAS11 ;
les pre curseurs (souvent moins dangereux) finissent par se de grader en perfluore s
(pre occupants) : c?est donc bien l?ensemble des familles qu?il faudrait doser ;
les nouvelles contraintes re glementaires se traduisent souvent par la substitution des
mole cules PFAS par d?autres mole cules PFAS (e ventuellement non moins pre occupantes) dans
les process industriels12 ;
parmi la multitude des PFAS seuls quelques-uns sont e tudie s dans leurs comportements
physico-chimiques, toxicologiques et e co toxicologiques ;
plusieurs travaux scientifiques sugge rent que les analyses spe cifiques limite es a certaines
mole cules les plus identifie es conduisent a ne prendre en compte qu?une part, e ventuellement
faible, des PFAS (notamment les fluorote lome res ne sont pas identifie s).
Deux principaux types de me thodes ont e te de veloppe s, soit par oxydation des e chantillons
(carboxylation) suivie d?une analyse spe cifique des PFAS ge ne re s, soit par analyse du fluor.
Méthode par oxydation TOPA (ou essai TOP)
Pour permettre une analyse de l?ensemble des PFAS, la me thode TOPA (Total Oxidizable Precursors
Assay) consiste a provoquer l?oxydation des pre curseurs13, pour les transformer en PFCA et PFSA dose s
suivant la technique de crite au 1.2.1.1 ci-dessus et en annexe 6.
La me thode TOPA est facile a mettre en oeuvre pour les eaux naturelles, les rejets de STEU et est
expe rimente e pour les sols ; elle donne d?incontestables re sultats : les concentrations de PFAS avec
TOPA sont accrues de 28 a 69 % par rapport a l?analyse sans TOPA, de montrant la prise en compte
d?une quantite importante de pre curseurs. Mais elle ne permet de de tecter que les PFAS s?oxydant en
PFCA et PFSA ; or, pour certains FT les rendements sont tre s e loigne s des 100 %.
De plus, dans le cas de matrices complexes, pre sentant un me lange de nombreux PFAS, l?oxydation
fonctionne avec une efficacite moindre et conduit donc a une sous-estimation de la valeur re elle.
La me thode TOPA ne cessite encore des recherches pour son ame lioration et sa ge ne ralisation.
Méthodes par analyse du Fluor Total ou du Fluor Organique Total
Deux techniques sont principalement utilise es a ce jour, l?une par dosage du fluor organique extractible
(EOF), l?autre par dosage du fluor organique adsorbable (AOF). Cette me thode s?applique sur
diffe rentes matrices mais elle n?offre qu?une vue incomple te de la teneur globale en PFAS d?un
e chantillon, que ce soit a l?e gard de mole cules neutres et volatiles (rendement <30%) ou pour les
compose s a chaî ne perfluore e longue. La limite de quantification de la me thode est de 1 ?g/l de fluor,
ce qui pose e galement un proble me de sensibilite .
Des recherches restent ne cessaires pour abaisser la limite de quantification de la me thode et ame liorer
10 Somme des 20 PFAS « substances pre occupantes » liste es a l?annexe III-B-3 de la directive EDCH.
11 Exemple de la directive europe enne EDCH du 16/12/2020 qui fixe une concentration maximale de 0,10 µg/l pour le
cumul de 20 PFAS les plus pre occupants.
12 Exemple de la substitution du PFOA par le GenX par Chemours.
13 Oxydation a chaud au persulfate en milieu basique.
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sa sensibilite .
Il convient e galement de s?interroger sur la spe cificite de ces analyses qui mesurent la totalite du fluor
organique, qu?il soit issu de PFAS ou d?autres substances organofluore es (HFC, CFC, HCFC?).
Autres méthodes
Une nouvelle approche est en cours de de veloppement par une e quipe de l'universite d'Harvard
(Sunderland, Ruyle, ?) couplant analyse chimique et analyse statistique permettant de prendre en
compte les pre curseurs, l?origine de leur fabrication et de mesurer leur concentration :
1. Mesure du fluor organique total dans l?e chantillon
2. Oxydation des pre curseurs, transformation en formes terminales de PFAS et mesure de ces
dernie res
3. Sur ces re sultats, application de l'analyse statistique.
Cette me thode permettrait de quantifier la totalite des PFAS. Les tests pratique s dans un bassin versant
expose a l?utilisation de mousses anti-incendie montreraient que cette me thode permettrait d?analyser
de grosses quantite s de PFAS qui n?e taient pas prises en compte par les analyses classiques. Les
re sultats restent a publier (attendu dans Environmental Science & Technology/Know-how).
Il n?existe actuellement aucune me thode normalise e de pre le vement et d?analyse des PFAS en France,
ni en Europe, ni semble-t-il dans le monde, pour les rejets gazeux e mis par les activite s industrielles ni
pour l?air ambiant. La volatilite des diffe rentes substances PFAS peut a priori varier fortement en
fonction principalement de leur masse mole culaire, voire aussi de leur polarite .
Ce domaine rele ve actuellement de la recherche, principalement aux Etats-Unis, ou l?EPA travaille a un
projet de normalisation. En France, aucune recherche de mise au point de me thode ni de norme n?a e te
initie e, que ce soit par des appels a projets nationaux ou europe ens.
Dosage MBAS
Le dosage des substances actives au bleu de me thyle ne, ou dosage MBAS, utilise une quantification des
PFAS anioniques par spectrome trie UV-visible ou kit-test de terrain. Cette me thode tre s simple et peu
one reuse n?apparaî t utilisable que pour certains screenings car elle est peu spe cifique et ne permet de
de tecter que des concentrations de PFAS supe rieures a 10 µg/l.
La quantification de polluants, notamment de PFAS, par utilisation de capteurs optiques fait l?objet de
de veloppements (voir en annexe 6).
En conclusion de ce chapitre 1.2, la mission formule une recommandation :
Recommandation 1. Mettre en place au sein des réseaux scientifiques et techniques des
ministères chargés de l?environnement et de la santé une mission de veille technologique et
scientifique sur les progrès en matière d?analyse et de connaissance en toxicologie des PFAS et
promouvoir à l?échelle européenne ou internationale, ou à défaut nationale, un nouveau
programme de recherche dédié à ces domaines (DEB, DGPR, DGS).
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Les usages des PFAS sont nombreux : imperme abilisants pour les cuirs et textiles, papiers et
emballages traite s, enduits pour textiles et peintures, autres produits tels que les de tergents, biocides
(appa ts pour fourmis et blattes), industrie photographique, photolithographie, semi-conducteurs,
fluides hydrauliques, traitements de surface des me taux, pie ces expose es a haute tempe rature (durites,
etc.) ?
Ils font appel a environ 600 des 5 000 mole cules de PFAS existantes. De nombreux usages ont recours
a des me langes de plusieurs mole cules de PFAS et certaines fabrications ge ne rent des impurete s a
l?origine de rejets difficiles a identifier. Certains usages mobilisent des PFAS en quantite s tre s faibles.
Les sources d?e mission identifie es en France comptent quelques points de rejets industriels (a Pierre-
Be nite, Villers-St-Paul, Ternay, ?), d?ancien sites d?incendies a hydrocarbure ou la lutte contre le feu a
ne cessite l?utilisation de mousses contenant des PFAS (Port Edouard Herriot a Lyon, Lubrizol, ?), mais
sont e galement d?origine diffuse lie e a l?utilisation des produits traite s avec ces substances et a leur
e limination (lixiviation des centres d?enfouissement, rejets des effluents de stations de traitement
d?eaux use es, pertes dans l?atmosphe re lors de la combustion, e pandages de boues d?e puration
contamine es aux PFAS, e pandages de pesticides agricoles contenant des PFAS (le sujet des pesticides
potentiellement concerne s est tre s mal documente , ce qui justifierait la mise en place d?une enque te
aupre s des fabricants), retombe es des e missions atmosphe riques, etc.).
Des re glementations peuvent porter sur certaines substances PFAS, sur certains usages, sur des rejets,
et des normes a respecter peuvent e tre de finies pour certains milieux.
Le re glement europe en REACH (n°1907/2006) vise a se curiser la fabrication et l?utilisation des
substances chimiques en recensant, e valuant et contro lant les substances chimiques fabrique es,
importe es et mises sur le marche europe en, a hauteur de plus d?une tonne par an. Toutefois, les
polyme res sont actuellement exempte s des processus d'enregistrement ou d'e valuation de REACH.
Dans le cadre de la revue de la re glementation REACH en cours, la commission a propose de re inte grer
les polyme res dans les obligations d'enregistrement et d'e valuation. Cette e volution pertinente devait
aboutir de but 2023, mais la commission a re cemment de cide de la diffe rer.
L?annexe XVII du Re glement REACH (relative aux « restrictions », voir en annexe 7 de ce rapport)
re glemente de façon tre s restrictive la vente et l?utilisation du PFOS, depuis le 27 juin 2008. Seules
certaines utilisations sont autorise es, par de rogation, dans la photographie, les fluides hydrauliques,
l?aviation et le traitement de surface de me taux.
Le PFOA et ses sels sont e galement re glemente s par cette annexe XVII depuis le 14 juin 2017, avec une
restriction diffe re e au 4 juillet 2023 pour quelques utilisations dans les domaines de la sante , la
se curite , ? et au 4 juillet 2032 pour les dispositifs me dicaux.
REACH identifie e galement dans son annexe XIV (relative aux « autorisations ») des substances dites
« extre mement pre occupantes » (« Substances of very high concern »), au nombre de 219 : il s?agit de
substances en cours d?examen pour une e ventuelle interdiction (voir annexe 7). Le PFOA, ses sels
d?ammonium et le PFHxS en font partie.
L?agence europe enne des produits chimiques (ECHA) mise en place par REACH re alise aussi des
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expertises et des propositions. Elle a ainsi publie le 23 mars 2022 un rapport de proposition de
restriction sur l?utilisation des PFAS dans les mousses anti-incendie14 qui conclut qu?une restriction via
REACH serait ne cessaire : me me si certains PFAS (PFOS, PFOA, PFHxS, PFHxA) sont de ja l?objet de
restrictions ou en passe de l?e tre, le rapport de l?ECHA propose une restriction portant sur toute la
classe des PFAS utilise es pour la production de mousses anti-incendie.
De nombreux PFAS ne sont pas pris en compte par REACH, notamment les fluorote lome res, malgre les
tonnages importants utilise s.
Le re glement POP issu de la convention de Stockholm interdit sauf de rogations (annexe I) ou restreint
sous conditions (annexe II) la production, la mise sur le marche et l?utilisation de substances qualifie es
de polluants organiques persistants. Le PFOS, le PFOA et re cemment le PFHxS sont concerne s.
Le PFOS est classe comme interdit (annexe I POP) depuis 2009, le PFOA depuis juillet 2020 et le PFHxS
depuis juin 2022. Ils ont e te remplace s dans certains usages industriels par d?autres PFAS de la me me
famille a chaî nes plus courtes (comme le GenX, le PFBS, ?).
Les interdictions ou restrictions impose es par le re glement POP peuvent porter sur les substances en
tant que telles, ou lorsqu?elles sont sous forme de constituants d?articles, ou incorpore es dans des
pre parations au-dessus de certains seuils15.
Contrairement a d?autres pays, la France ne re glemente aucun PFAS par l?une des listes de parame tres
qui existent pour le contro le des eaux brutes et des eaux destine es a la consommation humaine (arre te
du 11/01/2007), que ce soit au titre de « limite » ou au titre de « re fe rence de qualite ». Pourtant depuis
2015, des avis et rapports ANSES proposent d?instaurer des concentrations maximales de 0,075 µg/l
en PFOA et 0,18 µg/l en PFOS dans les eaux de boisson.
L?annexe I de la directive europe enne EDCH (eaux destine es a la consommation humaine) 2020/2184
du 16 de cembre 2020 fixe des teneurs maximales a respecter d?ici janvier 2026 pour les eaux potables :
? pour le total des PFAS : 0,50 ?g/l ;
? ou pour la somme des 20 PFAS « substances pre occupantes liste es a l?annexe III-B-3 » de la directive
EDCH : 0,10 ?g/l.
La directive EDCH doit e tre transpose e en droit français avant janvier 2023. Elle pre voit un contro le a
partir de 2026. La France aura, comme les autres Etats membres, le choix d?utiliser les parame tres
« Total PFAS » ou « Somme PFAS ». Il semblerait qu?elle s?oriente actuellement sur l?utilisation des deux
parame tres.
A titre indicatif, les valeurs guides pour l?eau potable de finies en Allemagne et par l?US EPA sont
respectivement de 0,30 ?g/l (total PFOS + PFOA) et de 0,20 ?g/l (PFOS).
Les seuils d'exposition qui ont e te fixe s pour les PFAS (voir chapitre 1.1.3) n?ont qu?une valeur
indicative.
14 Annex XV restriction report ? PFASs in firefighting foams
15 Pour le PFOS par exemple, les seuils ont e te fixe s a : 10 mg/kg dans des me langes ou 0,1 % en masse calcule e a partir
de la masse de parties contenant des PFOS ou, pour les textiles ou les autres mate riaux enduits, si la quantite de PFOS
est infe rieure a 1 ?g/m2 du mate riau enduit.
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Le re glement UE 10/2011 relatif aux mate riaux et objets destine s a entrer en contact avec les denre es
alimentaires fixe des limites d?utilisation (sels d?ammonium du PFOA, PFPoA ou des limites de
migration spe cifique (en mg de substance par kg de denre e alimentaire).
Depuis juillet 2020, la re glementation du Danemark a interdit l'usage des PFAS dans les emballages
alimentaires. De telles dispositions n?existent pas en France.
Le 16 juillet 2021, l'E tat du Maine, dans le nord-est des E tats-Unis, a promulgue une loi tre s ambitieuse,
qui interdit, de s 2030, toute utilisation de l?ensemble des PFAS.
La proposition de l?ECHA d?une restriction pour interdire la mise sur le marche , l'utilisation et
l'exportation de tous les PFAS dans les mousses anti-incendie est en consultation publique depuis le
23 mars 2022 ; elle permettrait, pour un cou t estime d'environ 7 milliards d'euros pour la socie te , de
re duire les e missions de PFAS dans l'environnement de plus de 13 000 tonnes sur 30 ans.
Cinq pays europe ens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Sue de et Norve ge) devraient de poser aupre s
de l?ECHA une proposition de restriction qui porte e galement sur l?ensemble de la classe des PFAS. Elle
viserait des domaines plus larges de production, de mise sur le marche et d?utilisation.
La mission constate que, exception faite de quelques substances PFAS les mieux connues, il n?existe
pour une majorite d?entre elles pas de me thode d?analyse valide e ni de donne es de toxicologie et
qu?aucune solution d?e limination fiable n?existe ce jour. Ceci plaide pour la mise en place de restrictions
d?utilisation couvrant toute la classe des PFAS.
Recommandation 2. OEuvrer pour une restriction dans le cadre de REACH conduisant à une
interdiction d?usage, de production et d?importation de l?ensemble des PFAS, considérés comme
une classe unique (DGPR, DEB).
Conforme ment a l?article L122-1 du code de l?environnement, pre cise par l?article R122-5, l?e valuation
environnementale des projets doit de crire et appre cier les incidences notables directes et indirectes
du projet, par re fe rence a l?e tat initial, en situation de fonctionnement normal et de grade , et en
situation accidentelle, notamment sur la population et la sante humaine, les terres, le sol, l?air et l?eau.
Elle doit pre senter en particulier les substances utilise es, les e missions de polluants et de de de chets,
les risques ge ne re s pour la sante humaine ainsi que les moyens mis en oeuvre pour les e viter ou les
re duire et de crire le suivi qui sera effectue sur ces rejets et leurs impacts, y compris sanitaires. Force
est de constater que les e valuations environnementales ne font qu?exceptionnellement e tat de l?usage,
de la production, de rejets ou de la pre sence de PFAS et donc de leurs impacts et de leur suivi dans
l?environnement16.
16 L?Autorite environnementale (Ae) n?a pas connaissance d?e tude d?impact e voquant le terme de PFAS, y compris pour
des projets de stations d?e puration ou visant la gestion de se diments de sols ou de nappes pollue es, notamment par des
eaux d?extinction d?incendie contenant des PFAS?
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
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L?arre te du 2 fe vrier199817 portant sur les e missions d?une majorite d?installations classe es pour la
protection de l?environnement (ICPE) soumises a autorisation ne cite qu?un seul PFAS, le PFOS, en
fixant une valeur limite de concentration dans les eaux rejete es au milieu naturel de 25 µg/l. S?agissant
d?une substance dangereuse de la DCE vise e par un objectif de suppression des e missions, une
re duction maximale doit e tre recherche e et l?exploitant doit tenir a disposition de l?inspection des
installations classe es les e le ments en attestant (article 22 2° III).
C?est e galement le cas de plusieurs arre te s dits « sectoriels »18, a l?exception d?arre te s de prescription
de secteurs a priori non concerne s comme l?e levage ou les carrie res. Au-dela , des concentrations
maximales de rejets de substances dangereuses par les ICPE peuvent e tre fixe es au cas par cas dans le
cadre des arre te s pre fectoraux d?autorisation des ICPE, initiaux ou modificatifs, sur la base de la
production de l?e tude d?impact initiale ou de son actualisation, e tude d?impact qui ne traite cependant
absolument pas aujourd?hui du risque PFAS.
Ces me mes arre te s pre voient (article 34 pour l?arre te du 2 fe vrier 1998) que le raccordement a une
station d?e puration collective, urbaine ou industrielle, n?est envisageable que dans le cas ou la station
d?e puration est apte a traiter l?effluent industriel dans de bonnes conditions. L?e tude d?impact ou
l?e tude d?incidence doit comporter un volet spe cifique relatif au raccordement attestant de cette
aptitude. La majorite des stations d?e puration ne traitant pas les PFAS (cf. chapitre 3), les rejets de PFAS
par les industriels dans les re seaux d?assainissement collectif ne devraient en the orie pas pouvoir e tre
autorise s sauf a de montrer que leur rejet dans l?environnement ne pre sente pas d?impact significatif,
mais la pratique est toute autre.
La plateforme GEREP est l?outil re glementaire applique au titre de l?arre te ministe riel du 31 janvier
200819 (mis a jour) ou les exploitants d'ICPE soumises a autorisation ou a enregistrement (mais aussi
des stations urbaines) ont l'obligation de te le -de clarer leurs donne es annuelles de rejets aqueux et
atmosphe riques, chroniques comme accidentels, et de production de de chets20 de s lors qu?ils portent
sur des polluants re pertorie s a l?annexe II de l?arre te du 31 janvier 2008 et qu?ils de passent les seuils
fixe s dans cette annexe. Aucun PFAS n?est inte gre . De s lors, on ne trouve dans cette base que quelques
donne es de rejets de PFOS, de clare es a titre volontaire, principalement par des collectivite s (quasiment
pas d?e tablissements industriels). En outre, la base de donne es GEREP n?est pas ouverte en acce s libre
au grand public.
La base de donne es Ge orisques ge re e par le BRGM comporte un volet ayant vocation a recueillir les
donne es de rejets et transferts de polluants de clare s au titre du « registre des e missions polluantes ».
Il est ouvert au public en acce s libre. Les e tablissements soumis et les polluants concerne s par cette
de claration sont liste s dans un arre te ministe riel21. Il apparaî t la -aussi qu?aucun PFAS n?est inte gre dans
ce dispositif et qu?aucun rejet en PFAS n?est recense dans la base Ge orisques.
La base GIDAF de « Gestion Informatise e des Donne es d'Auto-surveillance Fre quente » collecte les
re sultats d?auto-surveillance des rejets faits par les ICPE22. Elle ne porte que sur le PFOS et le PFOA.
Elle permet d?identifier quelques e tablissements a l?origine de rejets importants en PFOS dans les eaux
superficielles : OGD a Vouvray (37) avec des pics de concentrations mesure s dans les rejets a 25 µg/l
de PFOS et 51 ng/l de PFOA, Aretzia a Paimboeuf (44) avec des pics de concentrations de 42 µg/l de
17 Modifie , notamment par l?arre te TREP1713284A du 24 aou t 17.
18 Arre te s dit « papetier » du 10 septembre 2020, « traitement de surface » du 30 juin 2006, « incine ration » du
20 septembre 2002?
19 Arre te du 31 janvier 2008 relatif au registre et a la de claration annuelle des e missions et de transferts de polluants et
des de chets
20 Et/ou de pre le vements d'eau.
21 Arre te du 26 de cembre 2012 pour transposition en droit français du re glement (CE) n° 166/2006 du 18 janvier 2006
concernant la cre ation d?un registre europe en des rejets et des transferts de polluants, dit re glement E-PRTR (European
Pollutant Release and Transfer Register).
22 Soumises par arre te a auto-surveillance.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000005625281/
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042344843
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000644060/
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000234557/
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
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PFOS et 14 ng/l de PFOA ou Sarrel a Marolles-les-Braults (72) avec des pics de concentrations de
9,3 µg/l de PFOS. Ce sont des e tablissements de traitement et e limination des de chets dangereux qui
sont a l?origine des concentrations les plus e leve es. Par contre GIDAF n?inte gre pas de donne es sur les
fluorote lome res, qui constituent les tonnages les plus importants de PFAS utilise s et rejete s par les
industriels.
Le registre des e missions polluantes des ICPE est donc pour l?heure partiellement inope rant pour les
PFAS.
L?arre te du 17 de cembre 2019 relatif aux meilleures techniques disponibles (MTD) applicables a
certaines installations de traitement de de chets relevant du re gime de l'autorisation et de la directive
IED 23 impose a l'exploitant la surveillance de ses effluents aqueux pour un certain nombre de
substances : deux PFAS seulement rele vent de cette obligation, le PFOS et le PFOA. Aucune surveillance
de PFAS n?est pre vue dans les rejets gazeux.
Les rejets des stations de traitement des eaux use es urbaines (STEU) sont re glemente s par les textes
issus de la directive cadre sur l?eau (DCE) et de la directive eaux re siduaires urbaines (DERU) qui
mettent en place un autocontro le par le gestionnaire de la STEU et un contro le par les services en
charge de la police de l?eau. L?arre te ministe riel du 21 juillet 201524 ne pre voit de normes ni de
prescriptions pour aucun PFAS. Il en est de me me pour l?arre te du 8 janvier 1999 modifie fixant les
prescriptions techniques sur les e pandages de boues. Toutes ces prescriptions pourraient e tre
pre cise es dans les arre te s initiaux ou modificatifs, sur la base de la production de l?e tude d?impact
initiale ou de son actualisation, e tude d?impact qui ne traite cependant pas aujourd?hui du risque PFAS.
L?arre te du 21 juillet 2015 rappelle l?obligation faite au maire ou pre sident de l?EPCI : il « assure la
police du système de collecte et met en oeuvre dans ce cadre les principes de prévention et de réduction
des pollutions à la source, notamment en ce qui concerne les micropolluants ». Cette prescription
ge ne rale concerne potentiellement les PFAS mais s?ave re inapplique e faute d?informations et de
moyens a la disposition des e lus pour la mettre en oeuvre : une proce dure de transmission
syste matique des informations GEREP au maire pourrait utilement e tre mise en place lorsque GEREP
inte grera des donne es PFAS.
La DCE a conduit a fixer des normes de qualite environnementale moyennes et maximales et a mettre
en place un re seau de surveillance de l?e tat des eaux.
Concernant les PFAS, la directive europe enne 2013/39/EU Substances prioritaires pour la politique de
l?eau, du 12 aou t 2013, n?inte gre une Norme de Qualite Environnementale25 que pour le PFOS et ses
de rive s : NQE dans les eaux de surface inte rieures, de 0,65 ng/l en moyenne annuelle (MA) et 36 ?g/l
en concentration maximale admissible (CMA). Elle en fixe e galement dans les autres eaux de surface et
dans le biote. Ces valeurs sont utilise es dans le contexte de la DCE pour caracte riser, avec d?autres
parame tres, l?e tat chimique des masses d?eau. Leur de passement ne se traduit que par l?attribution
d?une classe de qualite mauvaise.
Ces NQE devront e tre respecte es au plus tard fin 2027. La NQE de 0,65 ng/l se heurte aujourd?hui aux
contraintes de mesure dans l?eau, les limites de quantification e tant supe rieures a ce chiffre : le crite re
europe en aurait e te temporairement fixe a 0,1 ?g/l pour le PFOS comme pour le PFOA dans le cadre de
23 Directive europe enne sur les E missions Industrielles.
24 Arre te relatif a relatif aux syste mes d'assainissement collectif et aux installations d'assainissement non collectif
modifie par l?arre te du 31 juillet 2020, article 3.
25 EQS (European quality standards)
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
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la refonte de la directive NQE.
Le programme de surveillance de l?e tat des eaux de la France re cemment re vise par arre te du 26 avril
2022 inte gre :
? pour les eaux souterraines, les 20 PFAS liste s par la Directive EDCH de de cembre 2020 ;
? pour les eaux de surface, le PFOS en annexe II listant les substances prioritaires devant e tre
surveille es au titre de la DCE dans l?eau, le biote et les se diments, et 4 PFAS (dont le PFOA) dans
l'annexe III sur les substances pertinentes comple mentaires a surveiller dans les eaux pour la
me tropole. La mission s?est interroge e sur les motifs qui ont conduit les services a ne pas inte grer
les 20 PFAS de la directive EDCH dans la liste annexe III des parame tres suivis pour les eaux de
surface, sachant que ces dernie res constituent 40% des ressources utilise es pour l?eau potable.
La pre ce dente version de l?arre te « surveillance » (arre te du 17 octobre 2018) inte grait de ja la
surveillance de 6 PFAS26 pour les eaux souterraines et 4 PFAS pour les eaux de surface27 (substances
prioritaires + comple mentaires) ; les agences de l?eau alimentent donc les bases de donne es NAIADES
et ADES avec les donne es suivies depuis 2018.
Les LQ de ces substances sont fixe es a 2 ng/l depuis le 31 de cembre 2021 (avis du ministe re de la
transition e cologique et solidaire paru au JORF du 21 aou t 2021, NOR : TREL1924024V).
La France, contrairement a d?autres pays, notamment europe ens, n?a pas de fini de « crite re de qualite »
pour les PFAS en eaux de surface comme souterraines, au-dela du PFOS impose par l?UE fin 2027 :
notamment rien pour le PFOA. Ceci peut s?expliquer lorsqu?on observe l?ampleur de la fourchette de
valeurs pour les crite res de qualite des pays qui en ont adopte s.
Certaines agences de l?eau, comme Seine Normandie ont produit des seuils e cotoxicologiques de
re fe rence utilise s pour leurs besoins propres. Ainsi, le Guide micropolluants AESN fournit un seuil
d?e cotoxicologie aquatique de 0,23 µg/l pour le PFOS et 30 µg/l pour le PFOA. La comparaison de ces
seuils avec les valeurs de contamination mesure es semble montrer que des effets toxiques sur la faune
ou la flore aquatique sont probables.
L?utilisation du seul re seau de surveillance pie zome trique, pour rechercher les pollutions par les PFAS
peut poser proble me de s lors qu?il s?agit essentiellement de pollutions ponctuelles (cf. chapitre 2.1.3) :
toutes les masses d?eau souterraines ne sont pas suivies et ces masses d?eau peuvent se composer de
nappes hydrauliquement inde pendantes. Le pie zome tre lui-me me ne contro le que son secteur
d?alimentation, de surface tre s limite e. Une approche comple mentaire sur les e mergences de nappe les
plus importantes permettrait de pre ciser le niveau de pollution sur tout un secteur de nappe, l?aire
d?alimentation de ces e mergences, bien plus vaste que celle d?un pie zome tre. Cette approche
be ne ficiera de l?extension prochaine des mesures des 20 PFAS a beaucoup de captages AEP.
Il n?existe pas de re glementation europe enne portant sur les PFAS dans les sols, mais une strate gie
europe enne pour les sols 2030 a e te publie e le 17 novembre 2021. Elle pre voit de s?inte resser a la
contamination des sols par les substances dangereuses, ce qui devrait concerner les PFAS.
Dans ce domaine e galement, la France n?a pas de fini de crite res de qualite pour les PFAS, contrairement
a d?autres pays. Les valeurs seuils pour les sols, dans les pays ou elles existent, concernent de manie re
restrictive essentiellement le PFOS et le PFOA. Dans quelques pays, comme le Canada, des valeurs seuils
de risque ont e te e tablies en fonction de l?usage des sols (agriculture, zones industrielles, zones
d?habitat, ?). Dans d?autres, comme les E tats-Unis, des valeurs seuils ont e te de finies selon le risque :
risque au regard de la protection des eaux souterraines, risques sanitaires et e cologiques.
Pour les pays ayant de fini des valeurs seuils uniques « tous usages » (e tablies sur la base du risque
26 PFOS, PFOA, PFHpA, PFHxA, PFDS et PFHS
27 PFOS, PFOA, PFHxA et PFHxS ; ainsi que le PFDS pour les DOM.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
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sanitaire), on observe de tre s fortes variations, avec des facteurs allant de 1 a 1000, comme l?illustre le
tableau 2.
PFOS PFOA
Norve ge 2,3 ng/kg de poids sec 13 ng/kg de poids sec
Pays-Bas28 3 000 ng/kg ps 3 000 ng/kg ps
US EPA 6 000 ng/kg ps 16 000 ng/kg ps
Tableau 2 : seuils uniques « tous usages » de concentration en PFOS et PFOA dans les sols.
Au vu des documents consulte s par les missionne s et de leurs entretiens, il n?existe pas aujourd?hui de
re glementations dans les pays de l?Union europe enne ou de l?OCDE traitant des crite res de qualite de
l?air au regard des PFAS. Cette absence peut s?expliquer par la difficulte de mesurer les PFAS dans l?air
et le manque de donne es toxicologiques concernant les effets des PFAS dans l?air.
Recommandation 3. OEuvrer pour l?adoption au plus tôt de normes européennes de qualité et de
rejets (flux et concentration) dans l?eau et l?air et de normes de contamination des produits et
déchets en PFAS (DGPR, DEB)
28 Besluit Bodemkwaliteit : de cret sur la qualite des sols relevant de la le gislation ne erlandaise, fixant une norme de
qualite pour l?utilisation des sols
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
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Comme il a e te e voque au chapitre 1.3.4, il n?existe que peu de donne es accessibles concernant les PFAS
dans les bases de donne es d?environnement industriel et la mission n?a eu acce s a aucune e tude relative
aux importations, productions et ventes de PFAS en France. Le fait que les usages de PFAS portent
souvent sur de petites quantite s rend difficile le suivi de leur utilisation.
Le seul cas documente re cemment concerne celui de la plate-forme industrielle de Pierre-Be nite, avec
les sites Arke ma et Daikin Chemical, pour laquelle une enque te journalistique29 de France Te le vision a
produit des re sultats de pre le vements et analyses de PFAS relevant des niveaux e leve s de
contamination et des rejets tre s importants dans le Rho ne (concentration de 360 µg/l de 6:2 FTS dans
le rejet R2 Arke ma, usine non dote e d?un traitement spe cifique). Ceci a conduit le pre fet du Rho ne a
mettre en place un dispositif spe cifique de suivi des rejets et contamination.
Les re sultats des trois premiers mois montrent de ja des re sultats inte ressants :
ils confirment l?importance des flux et concentrations mesure s dans les rejets d?Arke ma par
l?enque te journalistique, te moignant d?une situation pre occupante : environ 1 000 a 2 000 µg/l
de 6:2 FTS et un flux conside rable de 200 a 350 kg/mois soit 7 a 12 kg de 6:2 FTS par jour et
3,5 tonnes/an.
les rejets de Daikin Chemical sont beaucoup mieux maî trise s gra ce a un traitement spe cifique
efficace (cf. chapitre 3.3.2) ; pour le PFHxA, principal PFAS rejete : entre 7 et 53 µg/l de PFHxA
dans le rejet, 73 g de PFHxA rejete s par mois pour 412 kg mensuels en entre e de station
d?e puration. Ce cas montre l?existence de « points noirs » de rejets passant au travers des
mailles du contro le des installations industrielles mais aussi qu?il existe des technologies
permettant de limiter fortement les rejets industriels de PFAS au milieu. Il illustre le double
impe ratif :
? d?adapter le syste me de surveillance des rejets industriels en fonction de l?activite et des
produits utilise s par les industriels. Le 6:2 FTS ne fait pas partie des 20 PFAS de la directive
EDCH qui seront prochainement inte gre s au re seau de surveillance des eaux souterraines
et serait passe au travers des mailles d?une surveillance syste matique pre -formate e ;
? de disposer de me thodes d?analyse globale des PFAS, comme la me thode TOPA, permettant
d?appre cier en monitoring un premier niveau de contamination-rejets « tous PFAS », y
compris les fluorote lome res.
La mission n?a eu aucune information sur l?existence de rapports pre sentant les re sultats des mesures
de la surveillance relative a la pre sence de PFAS provenant des rejets d?industriels raccorde s30 dans
les assainissements collectifs.
29 Emission « Envoye Spe cial » du 12 mai 2022.
30 Article 20, I-2, 6e de l?arre te du 21 juillet 2015 e voque au paragraphe 3.3.2, rapport sur les micropolluants re pute
annexe au bilan annuel, a la charge du maire ou pre sident d?EPCI, en vertu du pouvoir de police du syste me de collecte
pre vu a l'article L. 5211-9-2 du CGCT.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
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Dans le cadre de l?action de recherche et de re duction des rejets de substances dangereuses dans les
eaux (RSDE) mise en oeuvre avec les agences de l?eau, l?INERIS apporte son appui a la re alisation de
campagnes de pre le vement et d?analyse de rejets des stations de traitement des eaux use es urbaines
(STEU) ou d?ICPE (cf. supra). Lors de la premie re campagne (en 2016 avec des donne es ante rieures a
2014), seules les eaux traite es des STEU de plus de 100 000 EH31 avaient e te suivies. La seconde, en
2021 avec des donne es de 2017 a 2020, a porte sur les eaux brutes et traite es des STEU de plus de
10 000 EH32. Pour ces deux suivis, le PFOS a malheureusement e te le seul PFAS pris en compte.
Les re sultats de suivi pre sente s dans les rapports INERIS, exprime s en fre quence de quantification (FQ),
montrent que le PFOS fait partie des substances dangereuses de clenchant le plus de significativite 33
(pour plus de 20% des STEU) et dont les niveaux sont les plus pre occupants :
lors du premier suivi, la FQ e tait de 36 % en sortie de STEU, variant de 17% pour le bassin
Loire-Bretagne, a 42% pour le bassin Rho ne-Me diterrane e et 50% pour le bassin Rhin-Meuse.
lors du second suivi, la FQ e tait de 22% en sortie de STEU, et 17% des STEU (de plus de 10 000
EH) pre sentaient un flux moyen journalier de plus de 100 g/an.
La concentration moyenne ponde re e par les de bits journaliers dans les eaux traite es en percentile 95
e tait de 69 ng/l34. Une STEU de plus de 10 000 EH sur 20 a donc un rejet supe rieur a 40 kg/an.
Le niveau de quantification du PFOS dans les eaux de sortie de STEU est du me me niveau que celui
mesure en entre e, confirmant que les STEU (principalement de filie re biologique) n?ont gue re
d?efficacite e puratoire pour le PFOS).
Les agences de l?eau ont mis en place des re seaux de mesure des PFAS dans les eaux de surface comme
dans les eaux souterraines, de s 2017 ou 2018, par anticipation ou sur la base de l?arre te « surveillance »
du 17 octobre 201835, mais en l?e tendant a un nombre plus important de substances suivies dans les
eaux souterraines, par anticipation de la re vision de l?arre te « surveillance » le 26 avril 2022 : selon les
bassins et les stations, les teneurs en une dizaine ou une quinzaine de PFAS ont e te suivies.
L?historique de suivi est d?a peine 4 anne es depuis 2018 et doit e tre exploite avec prudence du fait que
les LQ de ces substances ont e te modifie es pour e tre fixe es re glementairement a 2 ng/l en aou t 2021
(LQ ante rieure de 10 ng/l pour le PFOS), ce qui modifie leurs fre quences de quantification (FQ). Or ce
parame tre est souvent utilise pour caracte riser un niveau ge ne ral de contamination, de pre fe rence a
des valeurs de concentrations.
Diverses mesures sont e galement re alise es sur les eaux brutes destine es a l?alimentation humaine et
sont bancarise es dans le SISE-Eau (Syste me d'Information des services Sante -Environnement Eau).
Les re sultats de l?ensemble de ces re seaux sont bancarise s dans les bases de donne es ADES, ge re e par
le BRGM, pour les eaux souterraines et NAI ADES, ge re e par l?OFB, pour les eaux de surface36, soit de
manie re directe, soit avec un de calage temporel (parfois d?un an) via d?autres banques, comme le SISE-
Eau.
Il convient de relever la qualite des collaborations sur le sujet des PFAS entre les ministe res de la
31 Equivalent-Habitant.
32 Soit la totalite des STEU soumises a autorisation au titre de la le gislation sur l?eau.
33 Selon les crite res de la Note technique RSDE du 12 aou t 2016 se rapportant a des seuils de concentration moyenne,
de concentration maximale ou de flux : correspond a des rejets « significatifs ».
34 Valeur telle que 95 % des valeurs mesure es sont en dessous et 5 % sont au-dessus.
35 Surveillance de 6 PFAS pour les eaux souterraines et 4 PFAS pour les eaux de surface (cf. paragraphe 1.3.4.4)
36 Via la base SISE-Eaux s?agissant des donne es de la qualite des eaux destine es a la consommation humaine.
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transition e cologique et de la sante , en particulier sur la mise en commun des donne es de
contamination mesure es entre DEB, DGPR et DGS, et leur bancarisation. Certaines ame liorations
peuvent encore e tre envisage es, en particulier concernant l?acce s aux donne es de rejets.
Proposition 1 : Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans l?environnement (OFB,
BRGM, DGS) doivent oeuvrer au rapprochement de leurs bases de données ou à la création d?une
interface transparente au regard de l?origine des données.
Une exploitation des donne es bancarise es dans ADES a pu e tre re alise e en 2022 (sur les donne es allant
jusqu?a 2021 inclus) avec l?appui du BRGM.
Tableau 3 : Concentrations en PFAS dans les eaux souterraines en France - Source Banque ADES ? BRGM :
Laurence Gourcy
Le tableau 3 permet de constater que sur les 20 PFAS de la directive EDCH :
? le nombre total de mesures pour les PFAS les mieux suivis atteint ou de passe le chiffre de
Nom
Nombre de
points avec
mesures
Nombre total
de mesures
non
quantifiées
Nombre total
de mesures
quantifiées
Concentration
maximale
mesurée (µg/l)
Fréquence de
quantification
%
Acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) 3040 15108 2444 1,41 13,9
Acide perfluoro-n-hexanoïque (PFHxA) 2828 19908 2121 2,85 9,6
Acide perfluoro-octanoïque (PFOA) 2953 20599 2151 10,2 9,5
Acide perfluorohexanesulfonique (PFHxS) 2831 20277 1927 0,859 8,7
Acide perfluorobutane sulfonique (PFBS) 551 3463 204 0,069 5,6
Acide perfluoro-n-heptanoïque (PFHpA) 2853 20992 1174 1,24 5,3
Acide perfluoropentanoique (PFPeA) 1289 6012 223 5,89 3,6
Acide perfluoroheptane sulfonique (PFHpS) 994 4662 101 0,026 2,1
Acide perfluorobutanoique (PFBA) 767 4197 86 0,028 2,0
Acide perfluorononanoique (PFNA) 2137 13354 115 0,155 0,9
Acide perfluorodecanoïque (PFDA) 2039 12382 51 0,088 0,4
Acide perfluorodecane sulfonique (PFDS) 2817 21666 51 0,08 0,2
Acide perfluorododecanoique (PFDoDA) 1982 10913 18 0,029 0,2
Acide perfluoroundecanoique (PFUnDA) 2019 10995 14 0,015 0,1
Acide perfluorotridecanoique (PFTrDA) 925 4573 0 0 0,0
Acide perfluoropentane sulfonique (PFPeS) 8 8 0 0 0,0
Acide perfluorononane sulfonique (PFNS) 8 8 0 0 0,0
Acide perfluoroundecane sulfonique 8 8 0 0 0,0
Acide perfluorododecane sulfonique 8 8 0 0 0,0
Acide perfluorotridecane sulfonique 8 8 0 0 0,0
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
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20 000, ce qui apporte une couverture correcte ;
? 6 PFAS sont quantifie s a des fre quences supe rieures a 5%, parmi lesquelles on retrouve les
substances interdites par le re glement POP (PFOS, PFOA, PFHxA) ;
? 6 ne sont jamais quantifie s, dont un sur un nombre de mesures statistiquement significatif ;
? Les fre quences de quantification des autres PFAS restent mode re es (entre 0,1 et 4 %) ;
? Les concentrations maximales peuvent atteindre des valeurs e leve es (10 µg/l pour le PFOA).
Ces donne es montrent une contamination ge ne rale mode re e des eaux souterraines françaises, en
comparaison de situations qui ont pu e tre caracte rise es aux USA, en Allemagne ou en Italie. Les
contaminations restent ponctuelles et non ge ne ralise es, avec des teneurs parfois e leve es de certaines
substances PFAS, notamment le PFOA et le PFPeA. Ce constat doit e tre ponde re en conside rant que
seuls quelques PFAS sont suivis, les fluorote lome res en e tant par exemple exclus.
Un essai d?expression cartographique de ces donne es a e te re alise pour la mission par le BRGM.
En termes de fre quences de quantification, la carte 1 montre une re partition ge ographique
correspondant nettement a une contamination d?origine ponctuelle et non a une pollution diffuse.
Elle montre e galement des contaminations plus marque es des nappes de la Limagne et d?Alsace, puis
des nappes de la re gion rhodanienne, du Nord, de la valle e de la Seine, de la Meuse et de la Moselle et
de leurs affluents, de Bretagne et de la co te me diterrane enne.
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Carte 1 : Nombre de PFAS quantifiés par point d?eau - Source BRGM : Laurence Gourcy
La carte 2 pre sente la contamination des nappes françaises au PFOA, en termes de concentrations
maximales. Les cartes de contamination des nappes françaises au PFOS, PFHxA, PFPeA et PFHpA sont
pre sente es en annexe 9.
Ces cartes illustrent la situation d?une contamination ge ne rale faible dans le territoire français (pour
les substances suivies), mais aussi l?existence de plusieurs sites marque s, au moins de manie re
ponctuelle, par des concentrations e leve es en nappes.
Pour le PFOA :
secteur de Paris (concentration maximale proche de 10 µg/l) ;
secteur de Lyon (concentration maximale proche de 2 µg/l) ;
la plaine des Vosges et le nord-est du Bas-Rhin (concentrations maximales proches ou
infe rieures a 1 µg/l) ;
22 secteurs avec des concentrations maximales comprises entre 0,200 et 0,050 µg/l).
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Carte 2 : Concentrations maximales de PFOA observées dans les nappes - Source BRGM : Laurence Gourcy
L?annexe 8 fournit une vue plus pre cise des re sultats de surveillance des eaux souterraines dans les
bassins versants Rho ne-Me diterrane e et Corse et Seine Normandie.
Ces re sultats montrent que les contaminations en PFAS se trouvent en majorite (66%) dans des
aquife res alluviaux et pour 17% en aquife res karstiques. Les nappes contamine es sont donc le plus
souvent lie es aux eaux superficielles ou intrinse quement vulne rables, ce qui signifierait que les sources
de pollution en PFAS sont essentiellement les rejets dans les eaux superficielles.
L?OFB n?a pas re alise d?exploitation des donne es d?analyse des PFAS bancarise s dans NAIADES.
L?exploitation faite en septembre 2018 par le BRGM dans le cadre du rapport BRGM/RP-69594-FR de
de cembre 2020 s?est appuye e sur les valeurs de FQ. Or, l?e volution des limites de quantification
intervenue apre s 2018 peut cre er un biais dans l?interpre tation des FQ (cf. supra). De plus, les
dispositifs d?analyse des PFAS par les agences venaient de se mettre en place et n?e taient pas encore
e prouve s.
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La mission a donc privile gie l?exploitation d?autres re fe rences scientifiques37 fonde es sur des me thodes
analytiques de pointe pour 22 mole cules PFAS et la re fe rence a des fre quences de de tection (avec des
limites de de tection tre s basses) pluto t que de quantification. Sur les 315 e chantillons d?eau provenant
de toute la France (133 points), les fre quences de de tection (FD) dans la phase dissoute apparaissent
e leve es :
PFAS PFOA PFOS PFHxS PFHxA 6:2 FTS A
FD 84% 85% 81% 72% 52%
Tableau 4 : Fréquence de détection observée sur 315 échantillons d?eau issus de 133 prélèvements d?eau en rivière
Des disparite s apparaissent avec l?exploitation BRGM 2018 susvise e (en particulier, FQ de 100% pour
le PFOS selon le BRGM).
Sur la Seine, en aval de Triel-sur-Seine, c?est le 6:2 FTS qui domine (comme a Pierre-Be nite dans le
Rho ne), en repre sentant 35% du total des PFAS. Sa pre sence est e galement importante dans l?Oise (aval
de Villers-St-Paul) avec celle du 6:2 FTA.
Les re sultats montrent e galement que ce sont principalement des PFAS a chaî ne carbone e courte qui
sont pre sents en phase dissoute38.
La concentration moyenne en phase dissoute pour la somme des PFAS e tait de 28 ng/l. Cette moyenne
recouvre toutefois une forte variabilite : un maximum de 725 ng/l a e te mesure dans une station du Ru
d?Ancoeur pre s de Melun. Les concentrations moyennes e taient mesure es entre 2,5 et 5 ng/l pour PFOS,
PFOA, PFHxA et PFHxS.
Les sources scientifiques convergent pour constater une corre lation ne gative entre les concentrations
de PFAS en phase dissoute et le de bit de la Seine et a l?interpre ter comme un effet de dilution indiquant
la pre dominance de sources ponctuelles pour ce fleuve.
En phase particulaire, e taient le plus souvent de tecte s le PFOS (FD = 74%), le PFOSA (FD = 67%) et les
carboxylates en C10-C12 (FD = 45%).
Bien que la comparaison soit difficile compte-tenu des diffe rences me thodologiques, la contamination
en PFAS des eaux superficielles françaises est plus ge ne rale que celle des eaux souterraines. Ceci serait
cohe rent avec une origine principalement lie e aux rejets dans les cours d?eau, qui se propagent vers
l?aval, ainsi qu?avec le constat selon lequel ce sont les nappes alluviales qui sont les plus contamine es
aux PFAS.
Sédiments
Une douzaine de se diments ont e te pre leve s en France me tropolitaine et analyse s dans le cadre de la
campagne prospective 2012. Le PFOS a e te syste matiquement de tecte (concentrations de 0,1 a 23 ng/g
de poids sec) et domine largement le profil mole culaire des acides perfluoroalkyle s (PFAA).
Des fluorote lome res sulfonamidoamines (FTA) et des fluorote lome res sulfonamidobe taî nes (FTAB)
ont e te de tecte s dans ces e chantillons a des concentrations e leve es (jusqu?a 7,6 ng/g de poids sec), en
particulier dans les cours d?eau situe s au voisinage des ae roports ou des activite s de lutte contre le feu
impliquant l?utilisation pe riodique de mousses extinctrices de type AFFF.
Le PFOA peut e galement e tre trouve a des concentrations e leve es (un cas dans le bassin Seine
Normandie en 2015).
37 G Munoz et al. Spatial distribution and partitioning of selected PFAS in freshwater ecosystems: a French nationwide
survey ? STE ? 2015; G Munoz - The se de doctorat Universite de Bordeaux - 2015 ; P Labadie et al. Biogeochemical
dynamics of PFAS acids and sulfonates in the River Seine under contrasting hydrological conditions ? EP ? 2011.
38 Le coefficient de partition particulaire/dissous (Kd) des PFAS est directement proportionnel a la longueur de cette
chaî ne (plus elle est longue, plus la part de PFAS en phase particulaire est e leve e).
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Rapport n° 014323-01
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Biote
Des premie res investigations ont e te lance es sur la contamination de poissons et de gammares
(crustace s) dans les eaux françaises : des de classements significatifs apparaissent par contamination
au PFOS sur le poisson mais aussi sur gammare. Ces premiers re sultats ne cessitent d?e tre consolide s
par des analyses comple mentaires.
Autres : air, sol...
Peu d?informations existent sur les pollutions de l?air ambiant par les PFAS et leurs rejets dans
l?atmosphe re, du fait de l?absence de me thodes standardise es d?analyses de l?air. Des donne es sont
cependant disponibles sur les retombe es de PFAS autour de quelques sites de rejets et la mode lisation
de ces retombe es (E tats-Unis). Une e tude de l?universite de Stockholm et de l?Ecole polytechnique de
Zurich39 a montre que les eaux de pluies e taient par ailleurs contamine s par les PFAS a des niveaux
supe rieurs aux lignes directrices de l?EPA pour l?eau potable a peu pre s partout dans le monde.
L?EPA a pre vu d?importants efforts de recherche et de veloppement dans le domaine de l?air ambiant
dans le cadre de sa feuille de route.
La contamination des sols par les PFAS a fait re cemment l?objet d?un article scientifique40 dressant la
synthe se de plusieurs dizaines d?e tudes publie es pour la plupart entre 2010 et 2020. Plus de 30 000
analyses re alise es sur 2 500 sites dans le monde entier y sont rassemble es (plusieurs sites en Europe,
mais non en France) :
Dans les sites e loigne s de sources potentielles de PFAS, des concentrations faibles mais
mesurables ont e te de tecte es pour tous les sites, me me en re gions de sertiques, principalement
en PFOS et PFOA ;
Dans les sites identifie s comme « sources primaires » par l?article (usines de fabrication de
PFAS, zones d'entraî nement aux incendies, ae roports militaires, ?), le PFOS e tait pre dominant :
les concentrations maximales mesure es allaient jusqu'a plusieurs centaines de mg/kg de sol,
la moyenne inter-sites des concentrations maximales en PFOS s?e tablissant a la valeur e leve e
de 8,7 mg/kg. Pour le PFOA, cette valeur s?e tablit a 0,08 mg/kg.
Dans les sites identifie s comme « sources secondaires » (sites voisins des pre ce dents, sites
d?application de boues d?e puration, d?irrigation par des eaux contamine es, ?), la concentration
maximale en PFOS mesure e e tait de 5,5 mg/kg (e pandage de rejets d?origine industrielle), la
moyenne inter-sites des concentrations maximales en PFOS s?e tablissant a la valeur e leve e de
8,7 mg/kg, avec une moyenne inter-sites des concentrations maximales de 0,68 mg/kg. Pour
le PFOA, cette valeur s?e tablit a 0,038 mg/kg. Dans des sols agricoles avec e pandage de boues
de stations d?e puration urbaines, les contaminations e taient variables, mais pouvaient aller
jusqu?a 0,48 mg/kg de PFOS.
Les chiffres fournis par cette synthe se indiquent que le sol est un milieu de re tention significative de
PFAS, notamment dans la zone insature e, sur des pe riodes de cennales, avec un potentiel de lessivage a
long terme vers les eaux souterraines et de migration atmosphe rique.
Deux me thodes comple mentaires, de l?aval (les enjeux ou cibles) vers l?amont (les sources) et de
l?amont vers l?aval, sont propose es et adapte es dans une logique cartographique et de maî trise du
risque. Aucune des deux me thodes n?offre une vision exhaustive des risques de pollution par les PFAS,
sauf a engager un travail lourd et de longue haleine. Croise es, elles permettent de cibler les principaux
risques en les hie rarchisant et d?e tablir un calendrier de travail.
39 Outside the Safe Operating Space of a New Planetary Boundary for Per- and Polyfluoroalkyl Substances (PFAS)
Ian T. Cousins, Jana H. Johansson, Matthew E. Salter, Bo Sha, and Martin Scheringer - Environmental Science &
Technology 2022 56 (16), 11172-11179
40 PFAS concentrations in soils: Background levels versus contaminated sites ; Mark L. Brusseau, R. Hunter Anderson,
Bo Guo ; Science of Total Environment, june 2020.
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La Matrice Activite s - Polluants de la base de donne es ActiviPoll (en acce s gratuit depuis https://ssp-
infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll), que le BRGM
et la DGPR ont mis a jour fin 2022 en y inte grant les PFAS, e tablit des corre lations entre activite s
industrielles et polluants susceptibles d?e tre associe s. Le cabinet Ante a a de veloppe une de marche dans
le me me esprit, initialement aux Pays-Bas, avec son outil de pre -identification des sources possibles de
PFAS « PFAS Screening Tool » (cf. annexe 10).
Malgre les proprie te s particulie res et spe cifiques des PFAS, certains polluants persistants, toxiques ou
CMR (HAP, organohaloge ne s, me taux?), ont des caracte ristiques qui peuvent rejoindre celles des PFAS
(nombre de mole cules, persistance, mobilite , sources). La de marche propose e s?inspire des de marches
mises en oeuvre pour aborder l?analyse de risques de pre sence et la maî trise de ces polluants : politique
des sites pollue s, travaux sur les e tablissements sensibles implante s sur d?anciens sites d?activite ,
responsabilite e largie du producteur, directive RoHS, re glement REACH ou autres re glementations.
Sites potentiellement émetteurs
La bibliographie converge assez largement sur les principales sources possibles de PFAS (tableau 5).
La base de donne es ActiviPoll ou l?outil de pre -identification d?Ante a retiennent sensiblement les
me mes sites, ce qui permet d?obtenir de ja une liste comple te de sites potentiellement e metteurs. Les
missionnaires ont comple te cette liste, en particulier par les e tablissements de production de
fluorocarbones.
Sites potentiellement e metteurs Sites prioritaires (en polices normale) et secondaires (italique)
E tablir l?inventaire des activite s passe es
ou actuelles susceptibles ou ayant e te
susceptibles de produire, ge ne rer,
utiliser ou e mettre des PFAS dans
l?environnement
- unite s de production de PFAS et autres de rive s fluore s (HFC, CFC, HCFC)
- sites pouvant utiliser des PFAS (production d?insecticides, industrie textile,
production d?emballages alimentaire, traitements de surface par chromation?),
- centre de valorisation, traitement et e limination des de chets, anciennes décharges,
- STEU soumises a autorisation ou de claration recevant des PFAS (RSDE)
- Sites de stockages et d?incine ration de de chets (hors incine ration a plus de 1200 °C)
- usines de traitement d?eau potable
- épandages de boues, compost, digestat, ? issus de STEU recevant des PFAS
- épandage de pesticides contenant des PFAS
Inventaire des feux d?hydrocarbure
poste rieurs a la seconde guerre
mondiale et des sites possibles
d?entrainement a la lutte contre ces feux
Inventaire Ante a (Voir annexe 9)
Inventaire complémentaire (à réaliser dans un second temps)
Tableau 5 : Principaux sites émetteurs de PFAS
La hie rarchisation des sites pourra s?appuyer e galement sur l?importance des enjeux (captages AEP,
ame nagement urbain) et la capacite de l?Etat a agir (connaissance du site, pre sence d?un responsable?).
La recherche des sites encore en activite pourra se re fe rer a l?analyse des nomenclatures ICPE
(raffinage, stockage, pe trochimie, de chets?) et IOTA (stations d?e puration, e pandages), mais aussi sur
la matrice « activite s-polluants » ActiviPoll disponible a la DGPR.
La recherche des activite s disparues ou des incendies pourra s?appuyer sur les bases de donne es ARIA
(https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/), ex-BASOL et CASIAS (de sormais accessibles via
une unique interface sous Ge oRisques https://www.georisques.gouv.fr/risques/pollutions-sols-sis-
anciens-sites-industriels) et comple te es par l?analyse des dossiers de cessation d?activite s, des e tudes
historiques et des rapport d?accidents en particulier. Un test pourrait e tre conduit dans un premier
PUBLIÉ
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
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temps sur quelques sites pour ve rifier la faisabilite de cette de marche et son implication en termes de
moyens humains.
Recommandation 4. Achever l?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures depuis les
années 50 et sur les sites d?entrainement à l?utilisation de mousses AFFF civiles et militaires.
Identifier les sites pouvant avoir pu être pollués par l?infiltration de mousses contenant des PFAS
(DGSCGC, DGPR, SDIS, DGAC, Ministère de la Défense).
Localement, les e valuations environnementales et autres dossiers produits lors des demandes
d?autorisation pourront e tre exploite s, bien que leurs contenus ne soient pas bancarise s.
Organisation des recherches
Il conviendra d?identifier en premier lieu les sites qui sont ou ont pu e tre effectivement e metteurs ou
contamine s. La recherche spe cifique de certains PFAS ne devra e tre engage e qu?une fois re alise e une
analyse globale (me thode TOPA ou autre) de montrant la pre sence de PFAS. Dans un second temps,
l?analyse devra pre ciser les ateliers pouvant e tre a l?origine des pollutions (sites e metteurs) ou les
points de captages contamine s au sein de l?unite de distribution d?eau potable41.
Recommandation 5. Systématiser sur les principaux sites émetteurs en activité, en cessation
d?activité ou à l?arrêt une recherche hiérarchisée des PFAS, avec mobilisation dans un premier
temps de méthodes génériques (du type TOPA) ou analyse du risque de présence de PFAS, puis
dans un second temps, là où auront été détectées des possibilités de contamination, mise en oeuvre
d?analyses spécifiques (DGPR, DEB, DGS).
Bancariser l?ensemble des informations et faire dialoguer les banques de données
Toutes les donne es de ja disponibles a l?e chelle nationale doivent pouvoir e tre consolide es dans un outil
commun ou au travers d?outils pouvant e changer en temps re el et utiliser des interfaces communes :
le fonctionnement des banques de donne es sur la qualite des eaux (eaux souterraines, de surface,
potables) n?est pas loin de re pondre a cette obligation. Ce n?est pas encore le cas des banques de
donne es sur les usages industriels ni sur les rejets, ce qui posera des difficulte s de s qu?elles disposeront
d?informations conse quentes sur les rejets de PFAS.
L?ensemble des informations concernant la production, l?utilisation, les rejets ou les e pandages de PFAS
doit e tre bancarise . Or si une bancarisation limite e des rejets de PFAS est de ja en place, d?autres
informations ne le sont toujours pas, comme celles contenues dans les e tudes d?impact ou les bilans
environnementaux. Il convient de l?organiser, ce qui devra permettre des cartographies aise es aux
e chelles nationales, dans une logique programmatique, et locales, pour des utilisations ope rationnelles.
41 Il conviendra de caracte riser les captages pollue s au-dela de la seule qualite des eaux pour une bonne interpre tation
des re sultats et en particulier de finir leur aire d?alimentation.
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Recommandation 6. Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans l?environnement
(OFB, BRGM, DGS) doivent oeuvrer au rapprochement de leurs bases de données ou à la création
d?une interface transparente au regard de l?origine des données.
Estimer les grandes masses de production et d?utilisation de PFAS
Il est important de disposer de donne es fiables sur les bilans nationaux de PFAS par grandes masses :
quantite s produites, importe es, exporte es, utilise es, si possible par PFAS ou groupes de PFAS.
Une fois ge ne ralise es les mesures sur les rejets et les eaux potables devront e tre estime es les quantite s
rejete es et e pandues dans l?environnement, accueillies dans les sites d?e limination de de chets et
pre leve es dans les eaux brutes ou injecte es dans les re seaux d?eau potable.
Informer sur la problématique des PFAS dans l?environnement
A l?inverse d?autres pays, la proble matique des PFAS reste un sujet me connu en France, par le public
mais aussi par beaucoup d?acteurs de l?environnement (Inspecteurs de l?environnement, entreprises
utilisant des PFAS, bureaux d?e tudes?). Il est indispensable de leur faire connaî tre la proble matique de
ces polluants pour qu?elle soit prise en compte dans les e tudes et de marches environnementales.
Recommandation 7. Faire connaître au public et aux acteurs de l?environnement la
problématique des PFAS dans l?environnement et les risques qu?ils présentent, leur présence dans
les produits de tous les jours ainsi que l?importance de la prise en considération de cet enjeu
(DGPR, DEB).
Prévoir un appui technique et des financements adaptés
Un appui technique a la campagne de mesures s?ave re ne cessaire pour l?organisation du processus et
l?interpre tation des re sultats et, le cas e che ant, maî triser le risque.
Beaucoup de ces travaux d?identification des sources PFAS et d?analyse de risque auront un caracte re
pionnier, avec des aspects me thodologiques voire de recherche non ne gligeables. Il conviendra
d?accompagner les acteurs locaux aux niveaux technique et financier. Les re seaux scientifiques et
techniques des ministe res charge s de l?e cologie et de la sante pourraient e tre sollicite s 42 et des
financements recherche s aupre s des agences de l?eau, de l?OFB et de l?ADEME.
Eaux souterraines : captages d?eau
La campagne de 2010-2011 e tait exploratoire et de nombreux progre s dans la compre hension du
comportement des PFAS dans l?environnement et sur les me thodes d?analyse ont conduit la mission a
conside rer qu?une nouvelle campagne, plus large et portant sur plus de mole cules (combinant analyses
42 Certains cabinets conseils ayant acquis une expe rience internationale pourraient e galement e tre mobilise s.
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globales et spe cifiques) s?ave rait indispensable pour e valuer le risque de pre sence de PFAS dans l?eau
potable et le risque pour les populations. En son absence, les remonte es d?information sur la
surveillance des eaux potables mettront ces donne es a disposition a moyen terme et sur un nombre
beaucoup plus important de captages.
Pour chaque captage contamine , les sources de pollution seront recherche es dans l?aire d?alimentation.
Une e tude de faisabilite du traitement a la source des pollutions (et du panache de pollution s?il s?agit
d?une nappe) sera produite.
Une de marche similaire pourrait concerner d?autres points d?e mergence de nappe et les pie zome tres.
Eaux superficielles : analyse par bassin versant
Le suivi montre que les sources de pollution les plus significatives concernent des rejets ponctuels vers
les eaux superficielles. L?analyse des concentrations en PFAS sur les tronçons (ou masses d?eau
superficielles) successifs, mais aussi des flux moyens de PFAS (de bit x concentrations), peut permettre
d?identifier les tronçons ou sont situe s ces rejets43, puis la source de pollution elle-me me. Les analyses
de se diments peuvent apporter une vision d?un historique d?accumulation.
La surveillance des cours d?eau doit ainsi porter sur les concentrations et les flux, avec l?estimation du
de bit associe a la concentration mesure e. Le nombre de mesures doit e tre suffisant pour pouvoir en
de duire un flux moyen.
Autres sources d?information : aménagement de sites
Les programmes d?ame nagement y compris de sites n?ayant jamais accueillis d?activite s e mettrices de
PFAS peuvent pre senter une pollution des sols par les PFAS du fait de transferts par les eaux et l?air.
Une de marche similaire aux pre ce dentes sur la recherche de la source de pollution pourrait e tre
engage e, en envisageant les diffe rentes voies possibles de transfert.
Proposition 2 : Anticiper les obligations réglementaires de contrôle de l?eau potable en les
complétant, en cas de pollution par des PFAS, par des contrôles sur l?ensemble des points de
prélèvement des eaux (DGS). Sur les masses d?eau superficielles, étendre la surveillance aux 20
PFAS « DECDH » (DEB ? Agences de l?eau) et préciser, lorsque c?est possible, les flux de PFAS
(concentrations x débit) aux points de surveillance afin d?en déduire les principales sources
d?émission par bassin (DEB, DGPR).
Identification des sources ponctuelles issues d?activités arrêtées
L?identification de ces sources s?inscrit dore navant dans la politique de gestion des sites et sols pollue s,
de s lors que les PFAS sont inte gre s a la base ActiviPoll et sont donc pris en compte dans le cadre des
diagnostics exige s lors des cessations d?activite . Le rappel de la ne cessaire prise en compte des PFAS
dans ces e tudes pourrait prendre la forme de guide d?instruction DGPR/DE/DGS ou d?arre te ministe riel.
Ce travail pourrait adopter la de marche suivante44, applique e a l?ensemble des sites prioritaires pre -
identifie s au niveau national :
Etude des productions, utilisations, stockages ou rejets potentiels de PFAS dans l?environnement
sur la base d?e tudes historiques
43 Ainsi l?exemple e voque en annexe 8 pourrait indiquer un flux de 300 kg/an de PFOS ge ne re chaque anne e par la rivie re
Marsange et expliquer a lui seul un surcroî t de pollution de la Seine de 20 ng/l a son embouchure.
44 Cette de marche pourrait s?inscrire dans un arre te ministe riel, l?action e tant nationale et identique pour tous les sites
concerne s avec mise en oeuvre des e tudes et travaux aux frais de l?exploitant ou du responsable du site.
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Le cas e che ant, analyse des PFAS dans les rejets et dans l?environnement (eau, sol, se diments,
e ventuellement rejet urbain et e pandages des boues, si raccordement au re seau d?assainissement ).
En cas de confirmation d?une pollution des eaux, sols ou se diments, de limitation du pe rime tre
d?impact, analyse des risques d?atteinte a la sante humaine et a l?environnement et mise en place le
cas e che ant des mesures de maî trise du risque adapte es.
Figure 2 : Approche hiérarchisée de l?identification et de traitement des sources de pollution historiques
Identification des sources ponctuelles issues d?activités en fonctionnement
Les e tudes d?impacts et de danger doivent prendre en compte les PFAS et leurs impacts
Chaque fois que le projet est susceptible de mobiliser des PFAS, c?est-a -dire s?il rele ve des activite s ou
sites prioritaires, ses e tudes d?impact et de danger, ou leur actualisation, doivent dresser l?inventaire
des PFAS susceptibles d?e tre produits, utilise s, ge ne re s, rejete s ou e pandus par le projet, estimer leurs
impacts sur l?environnement et la sante des populations, et pre voir les mesures pour les maî triser.
Cette analyse doit porter sur le fonctionnement normal ou de grade des installations et en cas
d?incendie avec utilisation de mousses aux PFAS (rejets vers les eaux, les sols et l?atmosphe re, y compris
a longue distance). L?autorisation du projet devra en reprendre les principales conclusions et les
informations sur les PFAS devront e tre bancarise es. Bien que cette de marche s?inscrive dans les
principes habituels de la re glementation ICPE, une instruction de la DGPR a l?Inspection ou la
modification des guides de re alisation des e tudes d?impact pourraient s?ave rer utiles.
Des mutualisations de ces travaux par branche ou secteur d?activite pourraient e tre favorise es par les
pouvoirs publics : quantification des e missions atmosphe riques du secteur des de chets ou de la
production d?organofluore s, incidences des e pandages de boues ou des rejets de STEU?
Proposition 3 : Rappeler la nécessité de prendre en compte les PFAS et leurs impacts dans les
évaluations environnementales, les analyses de risque sur sites et sols pollués et les études de
danger (DGPR, DEB, DHUP).
Cibler la connaissance et l?action sur les principaux « sites e metteurs »
Au vu du peu d?informations disponibles sur les rejets, il est indispensable d?engager au plus to t une
campagne d?identification et de caracte risation des principaux rejets a minima sur les principaux
« sites e metteurs » (tableau 5), par exemple par des arre te s ministe riels pris au titre des le gislations
ICPE (secteur industriel) et eau (STEU, e pandages de boues), ou par des instructions spe cifiques pour
les sites e metteurs ne relevant pas de ces le gislations (sites d?entrainement a la lutte contre les
incendies utilisant encore des mousses aux PFAS). Ces arre te s et instructions devront demander aux
e tablissements concerne s de proce der dans un de lai tre s court aux ope rations suivantes :
Analyse du risque de pre sence de PFAS dans les diffe rents rejets des sites e metteurs (rejets eau et
air) et identification des PFAS potentiellement pre sents
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Rapport n° 014323-01
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Le cas e che ant,
Pour les rejets eaux et les épandages
Analyse globale des PFAS (TOPA ou autre me thode globale pertinente) et analyses spe cifiques des
20 PFAS de la directive EDCH et des autres PFAS identifie s dans l?analyse de risque ;
Pour les rejets atmosphériques
Estimation des quantite s e mises par toute me thode approprie e (me thodes en cours de
de veloppement ou demain normalise es)
En cas de présence avérée ou supposée dans les rejets ou épandages,
Evaluation de leur impact
Extension de la surveillance dans les eaux aux 20 PFAS et aux autres PFAS identifie s dans l?analyse
de risques
E tude de faisabilite et proposition de re duction des PFAS a la source, y compris par substitution, et
de traitement de ces rejets
Mise en oeuvre dans les meilleurs de lais de ces mesures de pre vention
Une expertise tierce pourra e tre demande e sur l?e tude d?impact et les propositions de reme diation
Bancarisation de ces informations
Figure 3 : Contenu d?un arrêté ministériel ou d?une instruction « PFAS » pour les sites émetteurs
Recommandation 8. Engager une opération nationale d?identification et de maîtrise des
émissions de PFAS sur l?ensemble des sites émetteurs potentiels par arrêté ministériel et
parachever l?action RSDE. Engager une démarche de maîtrise du risque sur chaque site émetteur
identifié et sur les principaux enjeux contaminés : captages d?eau potable et zones
d?aménagement urbain (DGPR, DEB, DGS).
Un travail sur les pollutions diffuses limité aux seules données générales et à quelques
actions ciblées sur la connaissance de ces pollutions
La pollution de fond par les PFAS est limite e en France avec une majorite des nappes qui ne pre sente
pas de pollution quantifiable45. Leur origine et leur extension doivent e tre pre cise es, ce qui ne cessite :
d?estimer les quantite s de PFAS e pandues avec des boues ou leurs de rive s, provenant de
45 Cette appre ciation ne cessiterait d?e tre expertise e, en particulier pour les situations les plus a risques (apports
cumulatifs du fait de l?e pandage de boues ou de pesticides contenant des PFAS ou de rejets atmosphe riques de PFAS) et
de la sensibilite de certains aquife res, karstiques, proches de la surface ou mal prote ge s par le sol).
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stations d?e puration rejetant des PFAS et d?identifier les secteurs concerne s ;
d?identifier et de quantifier les pesticides contenant des PFAS e pandus : la bibliographie est
pauvre et il convient d?interroger les industriels pour de terminer les pesticides concerne s, les
quantite s vendues en France, sur quelles cultures et dans quelles re gions ;
d?ame liorer les me thodes de quantification des PFAS dans les fume es (incine rateurs, ?) et l?air
ambiant ainsi que sur les transferts atmosphe riques et les retombe es des PFAS.
Il ne semble ni envisageable ni utile a court et moyen terme d?e tablir la cartographie des e missions
diffuses. Des e le ments de cartographie, de nature qualitative, pourraient cependant indiquer46 :
Les secteurs d?e pandage historiques ou actuels de boues issus de STEU rejetant du PFOS ;
Les « sites e metteurs » pouvant rejeter des PFAS dans l?air (production d?organofluore s,
incine rateurs, feux d?hydrocarbures?), accompagne s d?indications sur les secteurs de
retombe es possibles ;
Les zones d?e pandage historiques et actuelles de pesticides contenant des PFAS.
Cette cartographie simplifie e pourrait e tre accompagne e de celle des captages AEP situe s a proximite
pour lesquels des contro les de qualite des eaux permettraient de confirmer ou d?infirmer l?existence
d?un risque imme diat ou a terme et de prendre les mesures de pre vention ne cessaires.
Campagnes exploratoires
Au-dela de ces de marches ope rationnelles, des approches plus exploratoires peuvent e tre
pre vues comme l?analyse des PFAS dans les sols, a l?e chelle de petites re gions, ou dans le biote, dans les
pe rime tres concerne s par des sources importantes de pollution, comme cela a pu e tre fait par l?US-EPA.
Modèles prédictifs de dangers
Les mode les QSPR (Quantitative Structure-Property Relationship) et QSAR (Quantitative Structure
Activity Relationship) sont des mode les de crivant une relation quantitative entre les caracte ristiques
structurelles d'une substance et ses proprie te s physicochimiques, ainsi que son activite biologique,
toxicologique ou pharmacologique. Ces approches permettent de simuler, a partir d?une source donne e,
les panaches de contamination par diverses mole cules dans diffe rentes matrices (sols, eau?), en
fonction de leurs caracte ristiques de solubilisation, d?adsorption, de diffusion atmosphe rique?
L?INERIS de veloppe depuis plusieurs anne es de tels mode les, notamment pour les PFAS. Ces approches
pre dictives pourraient e tre utiles a la de marche amont/aval, en particulier pour une premie re
identification des milieux et mole cules a investiguer lors de campagnes de pre le vements.
46 Des analyses de PFAS sur quelques sols de ces pe rime tres et sur les produits re colte s pourraient mettre en
perspective les concentrations en PFAS observe es dans les produits e pandus ou les quantite s de PFAS incine re es, la
pollution des sols et la contamination des aliments pour pre ciser le risque des e pandages pour la chaî ne alimentaire.
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Sous le terme de de pollution sont entendus :
Le traitement de l?eau potable, des eaux use es, de l?air? qui visent a retirer le polluant d?un
flux ou d?un produit ; le polluant n?est pas ne cessairement de truit, mais transfe re ou concentre
pour e tre e limine par la suite ;
L?e limination du polluant ou du de chet qui vise leur destruction ou leur stockage dans des
conditions permettant d?e viter toute contamination du milieu exte rieur.
Cette distinction est importante dans le cas des PFAS, dont la destruction physico-chimique ou par
biode gradation est difficile, et ou les traitements ne de truisent en ge ne ral pas le polluant.
Il existe tre s peu de normes pour les PFAS dans l?environnement, les produits et les de chets, si ce n?est
sur la qualite des eaux destine es la consommation humaine et dans l?environnement.
Cette situation pose proble me :
il est difficile d?exiger des performances environnementales en l?absence de normes, qu?il
s?agisse du niveau de rejet ou de l?impact dans le milieu ;
la qualite des de chets, mais e galement du sol ou des produits, peut conditionner leur statut
(produit ou de chet, recyclable ou non, inertes ou non, dangereux ou non, possibilite s
d?e pandage de boues, de compost, caracte re de fertilisant des composts?) ;
l?absence de normes e carte les PFAS de beaucoup d?e tudes (e tudes d?impact, agre ments
divers?) alors qu?ils sont un facteur important d?impact ou de nocivite .
Il est indispensable de disposer de normes sous peine de se heurter a l?impossibilite d?autoriser les
installations en rejetant et de re glementer leurs utilisation, rejet, traitement ou e limination.
Les PFAS re sistent a la majorite des traitements classiques telles que l?oxydation directe, la
biode gradation ou la photolyse. Des dispositifs de traitement des eaux, utilise s parfois largement pour
l?e limination des micropolluants organiques (adoucissement, traitement des pesticides, de nitratation)
ont e galement montre leur efficacite pour le traitement des PFAS. Si ces traitements sont bien utilise s
pour le traitement d?eau potable, la mission n?a pas eu connaissance de leur mise en oeuvre
spe cifiquement pour la de pollution des PFAS. Aucun des proce de s de traitement examine s ne permet
une destruction des PFAS, ce qui signifie que le « traitement » ne consiste qu?en un transfert de phase.
Le traitement des eaux potables ne doit intervenir qu?une fois la re flexion sur l?origine de la pollution
mene e a son terme :
Identification des captages pollue s (a l?amont d?une me me unite de distribution) ;
Identification et traitement si c?est possible des sources de pollution et des zones de transfert
(si c?est un captage en nappe) ;
Sinon, abandon ou de placement du captage, changement de ressource ou, en cas de maintien
du captage, traitement spe cifique des eaux du ou des captages pollue s, en re servant le
traitement des PFAS aux seuls pre le vements d?eau le ne cessitant.
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Beaucoup de traitement d?eau de finition ont montre leur efficacite sur les PFAS, me me si la mission
n?a pas eu connaissance de traitement mis en place spe cifiquement pour les PFAS.
Technique Performances Remarques
Adsorption sur
charbon actif (CA)
Concentrations en sortie pouvant atteindre le
ng/l avec des rendements de 90 a 99%.
Efficacite plus faible sur les PFAS a chaine courte
qu?a chaine longue, peu e value e sur les
fluorote lome res.
Performance de croit quand le COT augmente et
croit avec les filtres en se rie. Saturation rapide du
charbon actif.
Technologie usite e et e prouve e dans le traitement
des pesticides et micropolluants organiques.
Performance plus e leve e pour le charbon actif en
poudre que le charbon actif en grain
Filie res de re ge ne ration ou e limination du CA
charge en PFAS ne cessitant un suivi spe cifique.
Adsorption sur re sine
e changeuse anionique
ou non ionique
Plus efficace que charbon actif pour les PFAS a
chaine courte.
Efficacite peu e value e sur fluorote lome res.
Saturation rapide des re sines e changeuses
Technologie usite e et e prouve e dans le traitement
des micropolluants et l?adoucissement d?eau
Ge ne ration de de chets liquides charge s en PFAS
(re ge ne ration des re sines e changeuses). Pas de
de chets liquides pour les re sine a usage unique.
Nanofiltration et
osmose inverse
Efficaces quel que soit le PFAS et pour les
fluorote lome res
Technologie mature et largement utilise e en
dessalement.
Production de concentrats tre s charge s qu?il faut
traiter.
Pre cipitation-
coagulation- floculation
Performance re duites pouvant ne cessiter un
traitement comple mentaire
Production de boues qui doivent e tre traite es
Tableau 6 : principaux traitement de finition pouvant éliminer les PFAS
Les proce de s d?adsorption voient aujourd?hui le de veloppement de l?utilisation de nouveaux mate riaux
qui pre sentent des temps d?e quilibre plus court et de plus fortes capacite d?adsorption pour le PFOS :
argiles modifie es, biochar, adsorbants a base de prote ine, hydroxydes a double couche? Ces
de veloppements rele vent encore du champ de la recherche-expe rimentation.
La question du devenir des de chets de traitement sature s en PFAS (charbons actifs, concentrats,
effluent de re ge ne ration de re sines e changeuses, ?) reste entie re et non prise en compte a ce jour par
la re glementation, ce qui conduit parfois a les voir revenir au milieu naturel (rejets en rivie re ou dans
le re seau d?assainissement?) ou stocke s dans des conditions inadapte es (charbon actif).
Beaucoup de technologies sont aujourd?hui en phase d?essais en laboratoire, avec des re sultats qui ne
sont pas ininte ressants, mais encore non aboutis : oxydation e lectrochimique, re duction chimique par
les sulfites, iodures ou dithionates sous rayonnement UV, traitement sonochimique? Certaines
techniques posent des proble mes re currents de formation d?e le ments inde sirables dans l?eau comme
les perchlorates, bromates?
Une voie de migration courante des contaminants vers l'environnement se fait par les eaux use es, car
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la plupart des stations d'e puration d?eaux use es urbaines ou industrielles, notamment biologiques, ne
sont pas capables d'e liminer les PFAS. Les stations d'e puration biologiques (boues active es, lits
bacte riens) disposent de traitements primaires et secondaires qui e liminent les matie res en
suspension et les pollutions en solution par adsorption, absorption et biode gradation partielle sur et
dans les flocs bacte riens. Les polyfluore s et pre curseurs sont en partie de grade s en perfluore s alors
que ces derniers eux-me mes ne le sont pas. Finalement, une grande partie des PFAS se retrouve dans
les rejets d?eaux use s traite s. Le rendement est faible avec transfert d?une partie des PFAS dans les
boues d?e puration (plus ou moins faible selon les PFAS et leurs comportements physico-chimiques).
Un traitement spe cifique des PFAS serait donc ne cessaire, du me me type que ceux de crits au chapitre
3.2.1 pour l?eau potable. L?ajout de ces traitements en STEU ne cessiterait une e puration pre alable de
tre s haut niveau (traitement tertiaire) des principaux e le ments polluants contenus dans les effluents,
car ils peuvent interdire la mise en oeuvre de traitement des PFAS. La chaî ne de traitement des PFAS
serait alors particulie rement one reuse, ce qui peut expliquer que la mission n?a pas eu connaissance
de traitement spe cifiques des PFAS en station d?e puration urbaine.
Ce constat interroge sur le devenir actuel des eaux d?extinction d?incendies lorsque des mousses
contenant des PFAS ont e te utilise es. A ce jour, elles seraient, aux dires des services, traite es en
incine rateur mais aussi rejete es dans les re seaux d?assainissement urbain et donc traite es par des
stations d?e puration transparentes pour les PFAS47.
Le traitement des PFAS peut a contrario e tre envisage dans le domaine industriel, de s lors qu?il se fait
a la source, en sortie du processus ge ne rant ces polluants : les effluents repre sentent des volumes
limite s et de qualite stable, ce qui limite les pre traitements et e vite des dimensionnements trop
importants. L?entreprise Daikin a Pierre Be nite a ainsi mis en place une chaî ne de traitement des PFAS
(essentiellement PFHxA) comprenant une station physico-chimique suivie de deux traitements de
finition en paralle le : une installation d?osmose inverse pouvant e tre substitue e par un traitement en
se rie de deux filtres a charbon actif. Le rendement global de l?installation est compris entre 99,95 et
99,995 % (les flux de PFAS en sortie de station sont 2 000 a 20 000 fois infe rieurs aux flux d?entre e).
Figure 4 : Schéma de principe de la station de traitement des effluents liquides de Daikin ? Source : Daikin
Les traitements « end of pipe » sont donc cou teux, encore peu efficaces, voire favorisent la dispersion
des PFAS dans l?environnement, par le rejet dans la rivie re mais e galement les e pandages de boues ou
de leur compost ou digestat. Le rejet des eaux pollue es dans les re seaux d?assainissement ne constitue
donc pas une solution fiable et durable de traitement.
47 La mission n?a pas pu ve rifier cette information
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Le traitement des PFAS dans les eaux use es doit donc s?inscrire dans une de marche inte gre e, avec
suppression ou re duction des PFAS dans le process et traitement adapte au plus pre s de leur e mission.
La de marche RSDE engage e depuis plusieurs anne es a permis l?identification des stations d?e puration
qui rejettent du PFOS. Cette recherche doit e tre e tendue aux autres PFAS, mais surtout permettre de
remonter a la source des PFAS et d?imposer la suppression ou une re duction de ces rejets. Cette
de marche est d?ailleurs rendue obligatoire par le statut de substances dangereuses prioritaires du
PFOS au titre de la DCE, qui oblige a mettre en oeuvre les meilleures techniques disponibles pour
rechercher la re duction des rejets de PFOS puis a terme leurs suppression.
Recommandation 9. Travailler en priorité sur la réduction à la source des émissions de PFAS
(substitution dans le process, réduction des pertes, traitement au plus près de leurs émissions)
(DGPR, DEB).
La mission n?a pas identifie de raison qui justifierait d?adopter une de marche autre que celle
de veloppe e dans la politique des sites et sols pollue s pour traiter les sites pollue s aux PFAS. Cette
proble matique n?est encore qu?e mergente du fait de l?absence de recherches des pollutions aux PFAS
lors des remises en e tat de sites industriels ou de conversions d?anciens sites d?activite .
La recherche d?une valorisation des sites pollue s aux PFAS ne cessite cependant d?adapter certaines
solutions techniques aux caracte ristiques des PFAS. Les PFAS e tant des mole cules tre s persistantes, la
majorite des technologies de reme diation des sols rele vent des me thodes d?isolement ou de se paration.
Le tableau suivant liste des dispositifs aujourd?hui e prouve s en traitement des sols et qui ont e te ou
pourraient e tre utilise es sans difficulte s pour le traitement des sols pollue s aux PFAS.
Me thode de
re habilitation
Description Remarques Viabilite , efficacite
Couverture et
isolement
Couverture des terres pollue es par
un mate riau imperme able
empe chant le contact avec les sols
pollue s, l?infiltration des eaux et la
migration des PFAS vers les nappes
Encore peu voire non utilise pour
les sites contamine s aux PFAS. Non
applicables lorsque les sols
pollue s peuvent e tre atteints par la
nappe ou les battements de nappe
Technique mature, efficace
et e conomiquement
acceptable
Confinement
hydraulique du site
Isolement des terres par une
imperme abilisation late rale et
supe rieure et/ou cre ation d?un
co ne de de pression
hydrodynamique par pompage.
Traitement des eaux pompe es.
Ne cessaire lorsque la nappe peut
atteindre la zone pollue e. Pose les
proble mes du devenir des re sidus
de traitement des eaux et de la
durabilite du dispositif de s lors
que les PFAS ne sont pas de truits.
Technique mature, efficace.
Cou t e leve
(imperme abilisation par
paroi de bentonite,
pompage, traitement des
eaux)
Excavation et
e limination
Extraction des sols avant stockage
en de charge ou incine ration.
Stockage possible en
« sarcophage » de die
Pose le proble me du classement
des sols extraits (de chets
dangereux ou non) et celui des
e missions lors de l?incine ration.
Technique mature, efficace.
Cou t e leve
Excavation et
de sorption
thermique ex situ
Extraction des sols puis
vaporisation des PFAS par la
chaleur et traitement des gaz
obtenus
Technique qui de truit les sols.
L?efficacite du traitement des gaz
pour les PFAS reste a confirmer
Technique mature, en pleine
expansion. Risque de
transfert de la pollution vers
l?air. Cou t e leve
Sorption et
stabilisation
Amendement du sol avec des
produits stabilisants ou adsorbants
(charbons actifs le plus souvent,
parfois en poudre microme trique)
pour e viter la migration des
Efficacite variable selon le PFAS et
re duite si pre sence d?autres
contaminants organiques ou de
fort taux de matie re organique.
Question de la durabilite du
Technique en
de veloppement, dont
l?efficacite reste a confirmer
pour les PFAS.
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polluants vers les eaux
souterraines.
dispositif en l?absence de
destruction des PFAS.
Tableau 7 ; méthodes éprouvées de traitement des sols qui peuvent ou pourraient être appliquées aux PFAS.
Les autres technologies en sont encore au stade de l?expe rimentation, qu?il s?agisse du lavage intensif
des sols in-situ avec re cupe ration du lixiviat, de l?oxydation e lectrochimique et du traitement
me canochimique, ou le sol est traite par broyage par billes d?acier en pre sence d'un re actif de co-
broyage tel que l'hydroxyde de potassium. Oxydation e lectrochimique et traitement me canochimique
donnent des re sultats prometteurs, en particulier pour le second avec les familles du PFOS et du PFOA.
É
Les traitements e voque s dans les paragraphes pre ce dents consistent pour la plupart en la se paration
des PFAS de la matrice, mais ne portent pas sur la destruction des mole cules de PFAS ou leur
confinement total (a l?exception de l?excavation des sols suivie de leur e limination). Seuls leur
destruction ou leur confinement sont susceptibles, moyennant les pre cautions ne cessaires, d?e viter le
transfert des PFAS extraits lors du traitement des eaux et de l?air et de la reme diation des sols vers un
autre milieu : air, sol ou eau.
La valorisation des de chets contamine s - de chets me nagers et assimile s (emballages alimentaires,
textiles ou chaussures imperme abilise es?), de chets d?activite (industries et autres activite s produisant
ou utilisant des PFAS), sols pollue s excave s, re sidus de certains traitements des eaux (charbon actifs
sature s, boues ou de rive s contamine s) ? - ne devrait pas e tre autorise e avant e limination des PFAS
contenus, sauf cas exceptionnel.
Ainsi, le recyclage de de chets contenant des PFAS peut ainsi ge ne rer des rejets de PFAS dans
l?environnement (eau, air) par les usines assurant cette fonction (cartonneries?).
De me me, l?e pandage de boues contamine es (y compris apre s compostage ou digestion) peut conduire
a la pollution des sols. Il en va de me me de l?utilisation de certains composts conside re s aujourd?hui
comme fertilisants commercialisables mais qui peuvent e tre pollue s aux PFAS. Leur valorisation par
e pandage ou leur qualification de fertilisant devraient leur e tre interdits a compter d?un certain niveau
de concentration en PFAS (tre s faible compte-tenu des effets cumulatifs).
L?ensemble de ces matie res premie res, sous-produits ou de chets devraient de s lors e tre dirige es vers
des filie res d?e limination. Des solutions d?e limination existent, dont il convient de ve rifier qu?elles ne
conduisent pas au transfert des PFAS vers d?autres milieux.
Ces solutions offrent des garanties au regard de la protection de l?environnement, de s lors que leurs
rejets de PFAS dans les eaux et l?air sont maî trise s. Seuls les centres de stockage e quipe s de dispositifs
de suivi et de traitement des rejets aqueux et atmosphe riques pouvant de montrer leur efficacite au
regard des PFAS devraient pouvoir e tre autorise s a recevoir des de chets ainsi contamine s.
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Les traitements thermiques sont actuellement les seules solutions couramment utilise es pour la
destruction des PFAS, par ailleurs souvent traite s avec d?autres polluants. Il peut s?agir d?incine rateurs
non de die s, a des tempe ratures de 850 a 1000°C, de pyrolyse a des tempe ratures comprises entre 300
et 900° voire plus, avec possibilite d?incine ration des gaz e mis pour les pyrolyses a faibles tempe ratures.
Les technologies de re ge ne ration des charbons actifs utilise s pour adsorber les PFAS dans les eaux
peuvent e tre assimile s a la pyrolyse a haute tempe rature (900°).
Les re sultats obtenus sur la pyrolyse des sols et des charbons actifs sature s montrent une bonne
e limination des PFAS au sein de ces me dias, mais ne fournissent aucune donne e sur les rejets de PFAS
dans les fume es. Une pollution de l?air est possible. L?efficacite de ces traitements en terme de rejets
atmosphe riques et les conditions de cette efficacite restent a confirmer : certains re sultats indiquent
qu?une tempe rature de 900° serait suffisante pour de truire les mole cules de PFAS mais d?autres
sources font e tat de la ne cessite d?une tempe rature nettement supe rieure (1300 ? 1400 °C) et rarement
atteinte dans les incine rateurs, si ce n?est en cimenterie. Les dure es d?exposition a ces tempe ratures ne
sont pas pre cise es48. Des retombe es ont e te constate es sur des sols voisins d?incine rateur.
Ces re sultats interrogent quant a l?utilisation possible de pyrolyse a faible tempe rature (300-600°) sans
incine ration a tre s haute tempe rature des gaz e mis. Les PFAS pourraient n?e tre qu?e vapore s et donc
rejete s dans l?atmosphe re.
Les autres dispositifs de destruction des PFAS sont en phase expe rimentale exclusivement : aucune de
ces solutions n?est aujourd?hui ope rationnelle. Les voies les plus prometteuses visent l?oxydation des
PFAS par ge ne ration in situ d?oxydants puissants tels que les radicaux hydroxyle (-OH), par
photocatalyse, traitement sono-chimique ou oxydation e lectrochimique.
Tous ces points constituent une priorite de recherche pour apporter des re ponses claires et
ope rationnelles a ces questions.
Les re sidus liquides correspondent aux effluents de re ge ne ration des colonnes e changeuses et les
concentrats d?osmose inverse ou de nanofiltration. Les entretiens effectue s par la mission ont montre
que beaucoup sont rejete s au milieu ou dans les re seaux d?assainissement d?eaux use es, y compris
quand l?eau brute contient des PFAS. Il s?agit donc d?un simple transfert des PFAS de la ressource en
eau utilise e vers les eaux superficielles, directement ou via le re seau d?assainissement. Dans ce dernier
cas, il y a e galement possibilite de transfert via les boues vers les sols et les nappes.
Les volumes ainsi produits sont importants, d?un ordre de grandeur de 10 % des volumes d?eau ainsi
traite s49, valeur dont il conviendrait d?e tudier la faisabilite de la re duction. Il n?est pas envisageable de
transporter des volumes d?eau pollue s aussi importants et le traitement ne peut e tre envisage que sur
site, sauf a imaginer la concentration des effluents re siduels, dont l?acceptabilite e conomique reste a
de montrer (cycle supple mentaire d?osmose inverse ou de nanofiltration). Les seules pistes de
traitement seraient alors50 :
La filtration des concentrats sur charbons actifs, ces derniers une fois sature s suivant les voies
48 La socie te Daikin a Pierre-Be nite proce de a la co-incine ration de ses boues de traitement physico-chimique en
cimenterie a plus de 1450°C, a la re ge ne ration de ses charbons actifs sature s en PFHxA par pyrolyse a plus de 950°C.
49 Selon les producteurs d?eau, ce rendement est obtenu apre s trois concentrations des concentrats d?osmose inverse
ou de nanofiltration, ce qui peut sembler e leve , en particulier pour de l?osmose inverse sur eau douce.
50 La mission a eu connaissance de la possibilite de biode gradation d?organofluore s non PFAS ou d?organochlorofluore s
sur dispositif a biomasse fixe e tre s faible charge ; il conviendrait de tester ces dispositifs pour le traitement des PFAS.
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habituelles d?e limination ou de re ge ne ration51 ;
La valorisation des effluents concentre s dans l?humidification ou la re humidification des
de chets pour leur mise en place et compactage dans des installations de stockage de de chets
dangereux ou non dangereux, de s lors que les lixiviats suivent un traitement satisfaisant.
Pour des volumes faibles et de faibles concentrations, comme ceux obtenus en traitement a la source
en milieu industriel l?incine ration peut e tre envisage e52.
Recommandation 10. Sortir les déchets réputés contaminés par les PFAS des filières de recyclage
et limiter l?acceptation de ces déchets aux seules installations adaptées : incinération à forte
température (> 900°C, voire plus), « sarcophages », centres d?enfouissement de déchets
garantissant l?élimination des PFAS rejetés dans ses lixiviats et émissions atmosphériques
(DGPR).
51 La question devra alors e tre pose e de l?inte re t e conomique d?une chaine de traitement par nanofiltration ou osmose
inverse, suivie du traitement des concentrats sur charbon actif pluto t qu?un traitement direct de l?eau par charbon actif.
52 C?est la solution retenue par la socie te Daikin pour le traitement de ses concentrats d?osmose inverse.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
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La proble matique des PFAS est encore d?e mergence re cente : les connaissances restent limite es, que ce
soit sur les me thodes de mesure, les impacts sur l?homme et l?environnement, et la re glementation
reste a conforter.
Mais c?est un domaine qui e volue vite, avec des e tudes et des initiatives re glementaires qui foisonnent
sur tous les continents. Il existe un vrai besoin de rationalite et d?efficacite dans l?approche de cette
proble matique en retrouvant les logiques qui ont gouverne d?autres approches de pre vention des
impacts de substances dangereuses, persistantes et bioaccumulatrices.
La mission a acquis la conviction qu?a ce stade, les connaissances sur les risques sanitaires associe s aux
diffe rents PFAS sont insuffisantes, voire absentes pour une majorite , que leur de tection et leur
quantification se heurtent a des difficulte s analytiques majeures et qu?il n?existe pas de solutions
simples et fiables pour leur destruction et leur e limination. Aucune e volution majeure n?est envisage e
a court et moyen termes. S?agissant de mole cules persistantes et bioaccumulatrices, dont la toxicite et
le caracte re CMR sont souvent suspecte s, voire ave re s, il semble donc raisonnable de promouvoir leur
restriction dans le cadre de REACH comme le pre voient certaines initiatives europe ennes.
Une restriction sur ces mole cules n?aura cependant d?effets qu?a long terme et une approche inte gre e
de la proble matique PFAS doit permettre de proposer sans attendre des actions prioritaires pour
limiter les risques pose s par ces mole cules aujourd?hui et pour un certain temps encore. En particulier,
elle doit s?attacher a :
ame liorer notre base de connaissance (en termes de surveillance et d?impact pour e tayer
l?analyse du risque de pre sence) ;
adapter et comple ter notre dispositif de surveillance pour faciliter l?identification des sources
de PFAS et le risque associe pour l?environnement et les populations ;
faire e voluer les outils re glementaires, les guides existants et la sensibilisation des acteurs
pour une meilleure prise en compte de la pre vention du risque PFAS.
La France n?est pas le seul pays concerne par les PFAS, ni le plus concerne . Elle doit s?appuyer sur ce
qu?ont fait les autres pays et travailler a des coope rations a tous les niveaux (bilate rales, europe ennes,
multilate rales) pour ame liorer notre connaissance scientifique et technique sur les PFAS et les moyens
d?en re duire le risque.
L?ensemble des recommandations de ce rapport pourrait constituer les fondements d?une feuille de
route gouvernementale, pre sente e en annexe 1.
Recommandation 11. Mettre en place une feuille de route formalisée sur les PFAS et un pilotage
national par les administrations centrales du programme d?action qui en sera issu, avec l?appui
des acteurs compétents (DGPR, DEB, DGS).
Hugues AYPHASSORHO Alby SCHMITT
Ingénieur général des ponts,
des eaux et forêts
Ingénieur général des ponts,
des eaux et forêts
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Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Les principes ge ne raux de l?environnement, inscrits dans notre droit national, trouvent pleinement a
s?appliquer a la proble matique des PFAS.
APPLIQUER LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION
Les connaissances sur les risques sanitaires associe s aux diffe rents PFAS sont insuffisantes, voire
absentes pour une majorite . Leur de tection et leur quantification se heurtent a des difficulte s
analytiques majeures et il n?existe pas de solutions simples et toujours adapte es pour leur destruction
et leur e limination. Aucune e volution majeure n?est envisage e a court et moyen termes. S?agissant de
mole cules persistantes et bioaccumulatrices, dont la toxicite et le caracte re CMR sont souvent
suspecte s, voire ave re s, il semble donc raisonnable au titre du principe de pre caution de promouvoir
leur restriction dans le cadre de REACH comme le pre voient certaines initiatives europe ennes.
L?Etat français oeuvrera pour une restriction Reach conduisant à une interdiction d?usage, de
production et d?importation de l?ensemble des PFAS, considérés comme une classe unique.
Ce travail sera accompagne d?une pre paration des entreprises a l?interdiction de l?usage des PFAS par
un soutien aux programmes de recherche sur les possibilite s de substitution des PFAS et l?anticipation
des e ventuelles reconversions ne cessaires des outils de production.
APPLIQUER LE PRINCIPE DE PRÉVENTION
Les dispositifs de traitement collectif des eaux, des fume es ou des de chets pollue s par les PFAS sont
encore peu satisfaisants. En l?absence de garantie sur la destruction des PFAS lors de leur traitement,
un se rieux doute existe sur des possibilite s de transfert de pollutions vers d?autres compartiments
environnementaux. Il est donc indispensable de cibler la pre vention sur la re duction des PFAS a la
source, sur le lieu me me de leur production ou de leur utilisation.
La réglementation sur les PFAS donnera la priorité à la réduction à la source : substitution des
PFAS chaque fois que c?est possible par des substances moins nocives, réduction des pertes et
traitement des PFAS au plus près de leur émission.
INFORMER
Il convient de faire connaî tre au public et aux acteurs de l?environnement (industriels, associations,
services de l?Etat, collectivite s?) la proble matique des PFAS dans l?environnement, leur pre sence dans
les produits ainsi que l?importance de la prise en conside ration de cet enjeu.
Les voies privile gie es pour atteindre de cet objectif sont connues : information et formation des acteurs
et relais d?information (ONG, e tablissements consulaires, branches industrielles), e tiquetage des
produits contenant des PFAS (consommables de l?industrie et de l?agriculture, mais aussi des produits
de consommation courante : emballages alimentaires, tissus et chaussures imperme abilise s?) en
indiquant les risques qu?ils pre sentent pour l?environnement, les pre cautions d?usage et les conditions
de valorisation ou d?e limination des articles ou produits usage s dans les filie res de de chets.
L?Etat mettra en place un programme de formation et d?information du public et des acteurs
concernés sur la problématique des PFAS, leur présence dans les produits de consommation et
intermédiaires, les précautions d?usage et les conditions de valorisation et d?élimination.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
La bibliographie sur les PFAS est de ja riche et va s?enrichir encore, comme le montre la feuille de route
sur les PFAS de l?US-EPA. Il faut pouvoir exploiter au mieux les informations sur les e volutions des
me thodes d?analyse, de l?impact des PFAS sur l?environnement et la sante comme sur les modes de
traitement, de substitution, d?e limination et de destruction des PFAS.
Une mission de veille sera mise en place au sein des réseaux scientifiques et techniques des
ministères chargés de l?environnement et de la santé. Elle produira régulièrement un document
de synthèse faisant le point sur les progrès récents des connaissances en matière d?analyse,
d?impact et de traitement des PFAS et les moyens de les prendre en compte dans l?action des
pouvoirs publics et les programmes de recherche.
Cette veille doit être complétée par des programmes de recherche cible s. Les principaux de ficits en
matie re de connaissance concernent :
les pre le vements et me thodes d?analyses dans les fume es et dans l?air et les parame tres de
transfert des PFAS dans l?atmosphe re ;
les me thodes globales d?analyse et leurs sensibilite s dans diffe rentes matrices ;
les parame tres de transfert des PFAS dans l?atmosphe re ;
les donne es toxicologiques et e cotoxicologiques sur les PFAS ;
la biode gradation des PFAS sur des dispositifs d?e puration par biomasse fixe e faible et tre s
faible charge (dont infiltration sur sable) ;
la tempe rature et le temps ne cessaires a la destruction par incine ration des PFAS.
La France seule ne peut engager et mener l?ensemble de ces recherches.
L?Etat fera la promotion de nouveaux programmes de recherche sur les PFAS, à l?échelle
européenne ou internationale, dédiés au comblement des lacunes actuelles de connaissance,
en priorité dans les domaines des méthodes globales d?analyse, de la destruction des PFAS et de
la toxicologie. À défaut ou en complément, un programme national sera mis en place, qui
portera sur les domaines les plus critiques pour la maîtrise du risque PFAS.
Enfin, il reste des blocages quant a l?information sur les quantite s et la nature des PFAS pre sents dans
certains produits, dont les pesticides, ou sur la fourniture des donne es ou e le ments de base pour
rechercher et e tudie certains PFAS, comme la mise a disposition d?e talon interne isotopique.
L?obligation de fournir ces e le ments par les producteurs, importateurs ou vendeurs de ces produits
facilitera le travail des pouvoirs publics et des laboratoires.
La règlementation nationale ou mieux, européenne, sera adaptée pour rendre obligatoire de
préciser la nature et les quantités de PFAS contenus dans les produits mis sur le marché et leurs
volumes vendus en France, et de fournir tout élément technique permettant d?en déterminer
les concentrations dans l?environnement, pour différentes matrices (eau, air, sol).
ACHEVER LA BANCARISATION DE L?INFORMATION
Les donne es sur les PFAS commencent a e tre produites en quantite et le flux de donne es devrait
s?accroî tre avec l?arrive e des e che ances re glementaires, y compris dans les productions demande es ou
qui seront demande es aux exploitants ou aux ame nageurs (e valuations environnementales et autres).
Il convient d?organiser la bancarisation et l?acce s a ces informations, si possible sur une base consolide e
ou en rapprochant les bases de donne es existantes. Le suivi des PFAS dans l?environnement ne doit pas
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Rapport n° 014323-01
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e tre se pare du suivi des e missions.
Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans l?environnement (OFB, BRGM, DGS)
rapprocheront leurs bases de données ou développeront une interface entre leurs bases de
données, transparente au regard de l?origine des informations. L?étude de la bancarisation des
données ou des documents issus des évaluations environnementales, études de sol, études
sanitaires (?) sera engagée.
ADAPTER LA SURVEILLLANCE
La surveillance ou la mesure des PFAS doit e tre e tendue au-dela des seuls PFOS et PFOA et comprendre
les 20 PFAS de la DEDCH ou tous les PFAS susceptibles d?e tre pre sents dans l?eau, notamment avec des
rejets importants, comme c?est le cas des fluorote lome res 6:2 FTS et 8:2 FTS. Une approche
hie rarchise e permettra de gagner en efficacite en d?e conomisant du temps et en re duisant le nombre
de mesures.
La recherche des PFAS sera systématisée et hiérarchisée (« rationnalisée »), avec mobilisation
dans un premier temps de méthodes génériques (du type TOPA) ou de l?analyse du risque de
présence de PFAS, puis dans un second temps, mise en oeuvre d?analyses spécifiques, là où
auront été détectées des contaminations ou des possibilités de contamination.
Il convient d?adapter la surveillance des milieux et des eaux potables afin de disposer au plus to t des
informations sur leur niveau de contamination et pouvoir remonter des enjeux (les eaux potables et la
ressource en eau) vers les sources de pollution.
Les obligations européennes de contrôle des PFAS dans l?eau potable seront anticipées et
complétées, en cas de pollution avérée, par des contrôles sur l?ensemble des points de
prélèvement des eaux de l?unité de distribution.
La surveillance des eaux superficielles sera étendue aux 20 PFAS « DECDH » en précisant,
lorsque c?est possible, les flux de PFAS (concentrations x débit) aux points de surveillance afin
de localiser les principales sources d?émission par bassin.
Il convient d?adapter e galement la surveillance des rejets afin de pouvoir ve rifier au plus to t si les sites
potentiels d?e missions rejettent effectivement des PFAS, pre ciser la nature et les quantite s de PFAS
e mis et e valuer les risques pour l?environnement et la sante des populations. Inde pendamment du suivi
re gulier des e missions de ja engage au travers de l?arre te inte gre du 2 fe vrier 1998 et des arre te s
sectoriels, une action ponctuelle de recherche « rationalise e » de PFAS dans les rejets sera engage e
aupre s de tous les e metteurs potentiels, industriels et stations d?e puration du RSDE. Elle
s?accompagnera en cas de pollution ave re e de mise en place sans de lais des actions de maî trise des
risques (cf. infra, chapitre 1.4).
Une opération nationale de recherche de PFAS dans les rejets des sites potentiellement
émetteurs sera engagée par l?Etat par voie d?arrêtés ministériels. L?action RSDE sera menée à
son terme pour identifier et caractériser les rejets de PFAS dans le réseau d?assainissement.
Ces ope rations ponctuelles conduiront a comple ter les surveillances re glementaires.
Les 20 PFAS « DEDCH » seront intégrés aux paramètres de suivi des rejets eau dans les arrêtés
ministériels ou décrets pertinents (ICPE : arrêtés « intégré » et de filières ; IOTA : stations
d?épuration et leurs épandages?), sauf à prendre en compte l?ensemble des PFAS identifiés lors
de l?opération nationale de recherche. Les résultats seront bancarisés dans GEREP.
L?inventaire e tabli par Ante a des sites d?utilisation de mousses AFFF (mousses antiincendie contenant
des PFAS) est de ja riche. Ces sites constituent des sources de pollution importantes et restent peu
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Rapport n° 014323-01
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connus car ils ne rele vent pas des re glementations eau et ICPE.
L?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures depuis les années 50 et des sites
d?entraînement à l?utilisation des mousses AFFF sera achevé. Si ce n?est pas déjà le cas, ces sites
seront considérés comme des sites et sols potentiellement pollués et se verront appliquées les
démarches habituelles d?évaluation des risques.
AMELIORER LA CONNAISSANCE DES SOLS
La connaissance ge ographique de la contamination des sols par les PFAS est quasi-inexistante et
ne cessite d?e tre progressivement ame liore e,
en imposant d?abord la recherche de PFAS lors des e tudes de remise en e tat des installations
classe es, lors de la re utilisation des sites et sols pollue s et lors de grands ame nagements
urbains,
puis en l?e tendant aux sites d?e pandage de boues ou de rive s issus de stations d?e puration
contamine es et de retombe es autour d?incine rateurs, sur la base de prescriptions aux
exploitants producteurs de boues e pandues ou d?incine rateurs ;
enfin, en inte grant a cet e tat des lieux cartographique le suivi de quelques points a priori
e loigne s des sources possibles de pollution.
L?Etat établira progressivement une cartographie de la pollution des sols, en s?appuyant dans
un premier temps sur les données fournies au titre des études réglementaires et de la
surveillance du milieu et en les complétant par des mesures sur des sites de référence éloignés
des sources possibles de pollution.
L?ensemble des mesures dans le milieu et sur les rejets devra e tre accompagne e par la production d?une
synthe se des re sultats, de leur interpre tation, de leur bancarisation et de leur cartographie sous une
forme adapte e a la recherche des sources de pollution.
PILOTER ET ACCOMPAGNER LE PROGRAMME
La mise en place de la feuille de route ne cessite un pilotage national par les administrations centrales
pour en assurer la cohe rence, la programmation et le suivi, les consolidations nationales des re sultats
et les suites a proposer en termes de financements ou de politiques publiques (dont la surveillance du
milieu et des rejets). Un « Conseil » appuiera les administrations centrales dans ce ro le de pilotage en
associant les acteurs de l?environnement ayant une expe rience de la proble matique PFAS ou pouvant
servir de relais aupre s des acteurs locaux : e tablissements des re seaux scientifiques et techniques de
l?environnement et de la sante , cabinets conseils, fe de rations professionnelles, entreprises du secteur
de l?environnement et ONG. Dans un souci de simplification, ce « Conseil » pourrait e tre un groupe de
travail ad hoc du Conseil supe rieur de la pre vention des risques sanitaires et technologiques (CSPRT).
L?Etat mettra en place un pilotage national de la feuille de route par les administrations
centrales, avec l?appui des acteurs compétents.
La feuille de route doit s?accompagner d?un appui technique ge ne ral aux acteurs locaux (Inspection des
installations classe es, ARS, agences de l?eau, gestionnaires de re seaux AEP et AEU, entreprises...) pour
sa de clinaison locale, les adaptations ne cessaires du dispositif de surveillance du milieu et des rejets,
l?interpre tation des re sultats et les suites a donner en termes d?identification et de maî trise des
pollutions. Cet accompagnement pourrait e tre assure par un groupe d?e tablissements des re seaux
scientifiques et techniques des ministe res charge s de l?environnement et de la sante . Il peut e galement
s?appuyer sur d?autres acteurs ayant acquis une expe rience nationale et internationale sur les PFAS.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
L?Etat mettra en place un accompagnement technique des acteurs locaux pour la mise en oeuvre
opérationnelle de la feuille de route.
MAÎTRISER LE RISQUE
L?identification de sources de pollution par les PFAS ou de contaminations d?enjeux tels que les
captages d?eau potable ou des secteurs d?ame nagement urbain doit s?accompagner sans retard de la
mise en place d?une de marche de maî trise du risque. Cette obligation devra accompagner toutes les
prescriptions ou instructions engageant des campagnes des mesures ou des suivis dans l?eau potable,
les rejets ou le milieu.
Toute identification d?une pollution significative dans l?eau potable, le milieu ou des rejets fera
l?objet sans délai d?une démarche de maîtrise du risque, obligation qui sera intégrée dans les
prescriptions réglementaires et rappelée dans les instructions et les guides.
Les re glementations environnementales sont fre quemment des re glementations d?objectifs, qui visent
a pre venir les impacts en particulier sanitaires, pour l?ensemble des substances pouvant e tre en cause.
Force est de constater que leur application ignore souvent les PFAS et leurs impacts.
Les obligations réglementaires actuelles sur la prise en compte des PFAS seront rappelées aux
services par instruction et aux exploitants ou maîtres d?ouvrages par adaptation des guides. Le
rappel portera en particulier sur la nécessité de prendre en compte les PFAS et leurs impacts
dans les évaluations environnementales et assimilées, les analyses de risque sur sites et sols
pollués et les études de danger.
Il n?existe pas ou peu de normes PFAS pour les rejets, pour la qualification des de chets ou le milieu air.
Cette situation est un frein a la recherche de solutions aux proble matiques actuelles. Si l?adoption de
normes pour l?eau, les rejets aqueux et les de chets inertes53 ne semble gue re poser de difficulte s, il
convient de progresser dans la normalisation des me thodes de mesure et les impacts avant de pouvoir
envisager d?arre ter des normes pour les fume es et l?air.
L?État établira des normes « PFAS » sur la qualité du milieu et des rejets dans l?eau et l?air et sur
la contamination des produits et déchets. Il oeuvrera pour leur adoption au plus tôt au niveau
européen.
En l?absence de traitement des rejets assurant l?e limination des PFAS, le recyclage des produits pouvant
en contenir pre sente un risque de dispersion des PFAS dans l?environnement. C?est le cas en particulier
des boues contamine es, des emballages, des ustensiles divers ou des ve tements traite s aux PFAS.
Seules doivent e tre autorise s a e liminer des de chets pouvant contenir des PFAS les incine rateurs ou les
stockages capables de de montrer leur maî trise des rejets de PFAS dans l?environnement.
La règlementation sera adaptée pour que les déchets réputés contaminés aux PFAS soient sortis
des filières de recyclage et leur élimination limitée aux seules installations adaptées :
incinération à forte température (>900°C, voire plus), « sarcophages », centres d?enfouissement
de déchets garantissant la destruction des PFAS présents dans les lixiviats et les émissions
atmosphériques.
53 Une concentration supe rieure a la LD pour chaque PFAS et pour le TOPA dans le lixiviat pourrait de finir un de chet
non inerte, voire un de chet ne pouvant e tre stocke que dans un centre d?e limination spe cialise pour l?accueil des PFAS.
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
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De cembre 2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Nom Pre nom Organisme Fonction
Date de
rencontre
BODENEZ Philippe MTE-DGPR Chef service RSEDPD 28/04/2022
DRISSI AMRAOUI Sammy MTE-DGPR Charge de mission REACH 28/04/2022
LEMAITRE Ce cile MTE-DGPR Chef du bureau PC 28/04/2022
LACROIX Philippe-
Marie
MTE-DEB
01/09/2022
GAY Guillaume MTE-DGPR 01/09/2022
METAYER Marie-Laure MTE-DEB
MORICE Emmanuel MTE-DEB Chef du bureau EARM4
PAPET Fre de ric Min Inte rieur DGSCGC ? sous-directeur 30/05/2022
GROS François Min Inte rieur Direction des sapeurs-pompiers 30/05/2022
MERIGNANT Isabelle Min Inte rieur 30/05/2022
CARMES Joe lle Min Sante DGS 02/09/2022
COMBOROURE
Jean-
Christophe
Min Sante DGS 02/09/2022
CONTASSOT Emmanuel Min Sante DGS 02/09/2022
PAUL Caroline Min Sante DGS 02/09/2022
FELIERS Corinne Min Sante DGS 02/09/2022
JEDOR Beatrice Min Sante DGS 02/09/2022
MERLE Carole Min Sante DGS 02/09/2022
LEFEBVRE Barbara Min Sante DGS 02/09/2022
PICHEROT Me lanie Min Sante DGS 02/09/2022
DAUCHY Xavier ANSES 13/04/2022
BACH Cristina ANSES 13/04/2022
MICHEL Pascale BRGM 25/04/2022
MERLY Corinne BRGM 25/04/2022
LIONS Julie BRGM 25/04/2022
LOPEZ Benjamin BRGM 25/04/2022
COLOMBANO Stefan BRGM 25/04/2022
WINCKEL Anne BRGM Cheffe de projet ADES 16/05/2022
GOURCY Laurence BRGM Cheffe d?unite projet ADES 16/05/2022
BRIGNON Jean-Marc INERIS 29/04/2022
BOUCARD Pierre INERIS 29/04/2022
PARTAIX He le ne INERIS 19/05/2022
FRABOULET Isaline INERIS 01/06/2022
LETHIELLEUX Laurence INERIS
ESCAFFRE Re my OFB 03/06/2022
PRUDHON Philippe France-CHIMIE Directeur affaires techniques 17/06/2022
ZIMMER Marie France-CHIMIE
Responsable management
production
17/06/2022
CAROLY Ce line France-CHIMIE Expert environnement 17/06/2022
LEOPOLD Thomas France-CHIMIE Expert toxicologie 17/06/2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Nom Pre nom Organisme Fonction
Date de
rencontre
MATHIEU Tristan FP2E De le gue ge ne ral 02/06/2022
BRUNET Laurent FP2E
Pre sident de la commission
scientifique et technique
02/06/2022
PIERONNE Pierre FP2E
commission scientifique et
technique
02/06/2022
BLANCHET Fre de ric FP2E
commission scientifique et
technique
02/06/2022
DUJARDIN Anne FP2E 02/06/2022
de la HOUGUE Christel UPDS De le gue e ge ne rale 14/06/2022
ARCANGELI Camille UPDS 14/06/2022
AUGY Sandrine UPDS ABO ERG 14/06/2022
BOISSON Jolanda UPDS Ante a Group 14/06/2022
ROBIN Anne-Ke vine UPDS GINGER BURGEAP 14/06/2022
KASKASSIAN Se bastien UPDS TAUW France 14/06/2022
SENECHAUD Jonathan UPDS COLAS Environnement 14/06/2022
DIERICK Malorie UPDS REMEA 14/06/2022
DEVIC-BASSAGET Boris UPDS SARPI-Ve olia 14/06/2022
CARRONNIER Hugo UPDS VALGO 14/06/2022
JAY Laurent UPDS SARPI-Ve olia 14/06/2022
FAISQUES Patrick Ve olia Directeur Suez Environnement 20/06/2022
DINGHEM Se verine
Ve olia Directrice Soutien me tiers
performance
20/06/2022
POURADIER Stanislas Ve olia 20/06/2022
HERCULE Sarah Ve olia 20/06/2022
HUMEZ Nicolas Ve olia Responsable De chets dangereux 20/06/2022
BONNEMAINS Jacky Robin Des Bois Directeur 30/05/2022
MARSEILLE Gae l DAIKIN Chemical Directeur usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
ESSANDONE Jonas DAIKIN Chemical Usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
TOCI Mathieu DAIKIN Chemical Usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
Autres personnes contactées par courriels
CASTEROT Baptiste
Agence de l?eau
Seine-Normandie
Charge de mission Qualite des
eaux superficielles et
mode lisation
07/04/2022
ASTIER-COHU Kristell
Agence de l?eau
Rho ne
Me diterrane e et
Corse
Directrice du de partement de la
connaissance et de la
planification
11/03/2022
BONNEVILLE Sarah DREAL AURA
Cheffe de po le de le gue e - Po le
Risques Chroniques
30/05/2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Source BRGM ? rapport 69594-FR
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Une multitude de substances
Les PFAS (poly and perfluoroalkyls substances) dont tous les carbones de la chaî ne carbone e (alkyle)
sont substitue s par des fluors sont appele s perfluoroalkyle s ; si au moins un carbone est totalement
substitue mais que tous les carbones ne le sont pas, ils sont de nomme s polyfluore s. Lorsque la chaî ne
alkyle compte moins de 6 a 8 atomes de carbone, on parle de PFAS a chaî ne courte, lorsqu?elle en
compte plus on parle de PFAS a chaî ne longue. Une me me substance peut e tre pre sente sous diffe rentes
formes isome riques, ramifie es ou non.
On compte plusieurs milliers de mole cules PFAS diffe rentes, dont environ 800 sont exploite es depuis
les anne es 50 dans de multiples usages, sous formes polyme res ou non-polyme res (monome res,
oligome res).
On distingue 3 grandes familles de PFAS non-polyme res :
? Les PFCA : acides carboxyliques perfluore s ou carboxylates perfluore s (forme ionise e), dont le
plus connu est le PFOA (acide perfluorooctanoî que, dont la chaî ne compte 8 carbones) ;
? Les PFSA : acides sulfoniques perfluore s ou sulfonates perfluore s (forme ionise e), dont le plus
connu est le PFOS (acide perfluorooctane sulfonique, dont la chaî ne compte 8 carbones) ;
? Les compose s polyfluore s, dont les fluoro-te lome res (FTS), de signe s sous le terme ge ne rique de
« pre curseurs » ; ils sont forme s de chaines polyfluore es associe es a des groupes acides
sulfoniques, phosphoriques (PAP), des alcools (alcools fluorote lome res ou FTOH), des
sulfonamines?
Des substances très stables, persistantes
La liaison carbone-fluor posse de une e nergie de liaison e leve e (485 kJ/mol), ce qui fait des PFAS des
compose s quasiment non de grade s dans l?environnement (sauf de gradations interme diaires de PFAS
en d?autres PFAS stables, comme le PFOS et le PFOA), que ce soit par voies biologiques, photolytique
ou thermique. Cette caracte ristique de persistance les fait parfois appeller « polluants e ternels ».
Des substances mobiles dans l?environnement et bioaccumulables
Du fait de leur pre sence dans de nombreux produits et rejets industriels et urbains ce sont des
polluants ubiquistes qui impre gnent largement l?environnement, ou ils sont bioaccumulables.
Beaucoup de PFAS ont un caracte re amphiphile provenant de l?association de leur chaî ne carbone e
hydrophobe et de leur groupement fonctionnel hydrophile en bout de chaî ne. Les proprie te s
tensioactives qui en de coulent sont utilise es dans diverses applications industrielles et ont e galement
pour conse quence des comportements complexes dans l?environnement : on les retrouve dans l?eau,
adsorbe s sur les matie res en suspension et les particules du sol, ainsi que dans l?air.
D?apre s un rapport de l?agence sue doise des produits chimiques (KEMI, 2015), les polyme res a chaî nes
late rales fluoroalkyles repre senteraient le groupe majoritaire de la classe des PFAS (plus de 600
conge ne res). Ne anmoins, par manque d?information sur la structure de toutes les substances et
l?absence de me thodes analytiques adapte es, l?e tendue de la contamination environnementale par ce
type de PFAS reste inconnue.
Les PFAS ont des persistances variables dans l?environnement, souvent en rapport avec la longueur de
leur chaî ne carbone e, et sont souvent de grade s dans les stations d?e puration ou dans l?environnement
en PFAS a chaî ne plus courte, comme le PFOA ou le PFOS. Leur de gradation par chauffage peut e tre a
l?origine de polluants dans l?atmosphe re (produits de de polyme risation de PFAS, PFB, CF4, ?), ce qui
peut e tre un proble me dans les cas d?incine ration de de chets (voir chapitre 3). Par ailleurs, la synthe se
des substances PFAS utilise es dans l?industrie peut e tre a l?origine d?impurete s et de rejets dans
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Rapport n° 014323-01
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l?environnement.
Le rapport de biosurveillance Este ban de Sante Publique France publie en septembre 2019, pour la
premie re fois en France, montre la persistance des compose s perfluore s dans l?environnement malgre
les restrictions d?utilisation des PFAS. Si sept e taient quantifie s a plus de 40 % chez les adultes et six
chez les enfants, le PFOA et le PFOS l?e taient quant a eux a 100 %, aussi bien chez les enfants que chez
les adultes.
Le tableau 8, issu de ce rapport, montre des niveaux de contamination moyens supe rieurs ou e gaux a
1 µg/l de se rum humain pour quatre PFAS parmi les plus utilise s et retrouve s. Les niveaux de
contamination sont me me de l?ordre de 4 µg/l pour le PFOS et de 2 µg/l pour le PFOA.
Ce rapport compare e galement les re sultats d?impre gnation de la population française par les
compose s perfluore s obtenus lors de ces campagnes 2014 ? 2016 avec ceux de plusieurs e tudes
conduites en Europe, au Canada, aux Etats-Unis et dans d?autres pays e trangers ont permis de mesurer
les niveaux d?impre gnation aupre s des adultes en population ge ne rale. La comparaison a e te faite sur
neuf PFAS, dont PFOA, PFOS, PFHxS et PFNA.
Le tableau 8< extrait de ces re sultats plusieurs comparaisons pour les quatre PFAS pre ce demment cite s.
Les niveaux d?impre gnation par les compose s perfluore s mesure s en France dans le cadre de l?e tude
Este ban apparaissent globalement similaires a ceux des autres pays.
On peut toutefois noter quelques diffe rences mineures, non explique es par l?e tude :
- le niveau de contamination par le PFOS e tait bien infe rieur en France a celui observe aux Etats-
Unis, au Canada et en Espagne
- les re sultats des Etats-Unis montraient des niveaux d?impre gnation plus faibles pour le PFOA
et le PFDA.
Tableau 8 : comparaison des concentrations sériques moyennes en composés perfluorés
(en ?g/l) observées chez les adultes en France et à l?étranger
(source : extraits du rapport Este ban septembre 2019 - Sante Publique France)
Pays Anne e Population Matrice
Moyenne
ge ome trique
µg/l
P 95*
µg/l
PFOA
France ? Este ban 2014-2016 18-74 ans Se rum 2,08 5,26
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 1,99 5,48
Canada ECMS (cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 2,30 5,30
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 1,60 4,27
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,72 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 26,90 85,80
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 2,80 8,50
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 1,20 2,40
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 2,85 8,82
PFOS
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 4,03 13,54
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 7,67 19,33
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 6,50 19,00
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 5,02 19,10
Re publique Tche que 2015] 18-65 ans Se rum 2,29 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 3,30 13,50
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 2,70 8,90
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 2,60 6,40
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* ND : non de tecte ; P95 = percentile 95 : 95 % des valeurs mesure es sont en dessous.
Des effets toxiques sur l?homme
Les proprie te s physicochimiques des PFAS, lie es a la taille de la chaî ne et a leurs groupes fonctionnels,
donnent lieu a deux the ories sur leurs me canismes de bioaccumulation ou de bioamplification : soit
par liaison avec les prote ines telles que l?albumine se rique, soit par liaison avec des phospholipides
membranaires, ce qui pourrait entraî ner une plus grande bioaccumulation et distribution, ainsi qu'une
plus grande difficulte d'e limination.
Les e tudes toxicologiques mene es sur quelques PFAS montrent des effets sur la toxicite he patique et
re nale, le diabe te, l?hypercholeste role mie, des effets he matologiques et sur la reproduction, ainsi
qu?une suspicion d?effet sur le de veloppement des cancers chez l?homme, comme il a e te de montre chez
les animaux expose s.
Le De partement ame ricain de la sante et des services sociaux a publie une se rie de rapports techniques
sur les effets toxicologiques cause s par l'exposition chronique aux substances perfluore es sulfone es et
carboxyle es chez les rongeurs. Les re sultats ont montre que l'exposition au PFOA est associe e a une
toxicite pour le foie, les reins et la glande thyroî de, et a une certaine activite cance roge ne.
Plusieurs PFAS agissent, de plus, comme des perturbateurs endocriniens, augmentant le risque de
troubles du de veloppement neuronal et des proble mes d'obe site . Ils alte rent e galement la production
de cytokines et l'activation des cellules immunitaires humaines.
Des e tudes font e tat d?effets ne gatifs sur divers processus de de veloppement du foetus en cas
d?exposition maternelle aux PFOS, PFOA et PFNA, en l?associant a un faible poids a la naissance une
re ponse immunitaire alte re e dans la petite enfance, au risque de fausse couche (PFDA),
d?accouchement pre mature et de pre e clampsie (PFOS). Des e tudes in vitro et in vivo ont montre que
l'exposition aux PFAS a des effets ne gatifs sur les processus biologiques essentiels de l'ovaire, tels que
la folliculogene se et la ste roî dogene se, ainsi que la diminution conse quente de la re serve ovarienne,
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 10,23 23,39
PFHxS
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 1,37 3,42
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 0,91 2,84
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 1,80 8,90
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 1,22 5,00
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,17 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 0,40 0,90
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 0,40 0,80
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 0,70 1,50
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 0,49 4,87
PFNA
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 0,80 1,91
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 0,96 2,44
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 0,82 1,90
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 0,59 1,90
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,30 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 0,70 3,00
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 0,50 0,90
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 0,40 0,80
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 0,97 4,88
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Rapport n° 014323-01
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qui sont e galement lie es aux cycles menstruels irre guliers et plus longs, aux re gles tardives et a la
me nopause pre coce.
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Compte-tenu de la multitude des substances PFAS et de la faiblesse des concentrations auxquelles on
les trouve dans l?environnement et les organismes vivants et auxquelles elles sont susceptibles d?avoir
des impacts, l?ame lioration des techniques de de tection et quantification de ces substances est de
premie re importance. L?identification de concentrations de l?ordre du ng/l (10-9g/l, c?est-a -dire une
partie par milliard (1 ppb )) constitue un challenge technologique ne cessitant le respect de proce dures
tre s pre cises, depuis le pre le vement jusqu?a l?analyse.
Ce domaine rele ve de compe tences d?analyse chimique de pointe et rele ve encore largement du champ
de la recherche.
On distingue des me thodes visant des caracte risations cible es sur une substance donne e, appele es ci-
dessous « me thodes spe cifiques », ou visant un ensemble cumule de substances, appele es « me thodes
globales ».
Une méthode dominante d?analyse spécifique des PFAS faisant l?objet de nombreux travaux
internationaux : la chromatographie liquide haute performance couplée spectrométrie de
masse en tandem
Des me thodes d?analyse spe cifiques de PFAS ont e te « normalise es » a l?e chelon international comme
a l?e chelon français, telle la norme ISO 25101:2009 « Qualite de l'eau - De termination du sulfonate de
perfluorooctane (PFOS) et de l'octanoate perfluore (PFOA) », la norme allemande DIN 38407-42 pour
l?analyse de dix per- et polyfluore s ou la me thode publie e par l?US EPA (Environmental Protection
Agency) Method 537 (2009) pour l?analyse de 14 perfluore s dans les eaux.
Le laboratoire de re fe rence français AQUAREF a e galement produit une fiche de re fe rence MA-09 pour
l?analyse du PFOA et du PFOS (chaî ne en C8) avec une limite de de tection (LD) a 2 ng/l, puis en 2018
une fiche de re fe rence MA-74 pour l?analyse des compose s perfluore s a chaî ne carbone e de C6 a C10
dans l?eau brute avec une LD a 1 ng/l. Le protocole d?analyse mobilise une chromatographie liquide
ultra-haute performance couple e a un spectrome tre de masse en tandem (UHPLC/MS/MS) avec
ionisation par e lectro-ne bulisation en mode ne gatif (ESI-).
Cette me thode permet de doser des acides sulfoniques perfluore s (PFSA : PFOS, PFHxS, PFHpS et PFDS),
des acides carboxyliques perfluore s (PFCA) de C4 a C14 et plusieurs fluorote lome res (FT) dans les
matrices eaux, sols, se diments, boues? moyennant des protocoles adapte s d?extraction-pre paration-
purification des e chantillons (pour la matrice eau : extraction sur phase liquide ou solide ; pour les
matrices sol, se diment, boue : extraction sur phase solide et a l?acide ace tique).
Elle est applique e pour analyser des mole cules de ja identifie es sur un chromatogramme HPLC par
e talonnage interne, c?est-a -dire un nombre limite de substances (les e talons marque s commerciaux
sont fournis par les laboratoires spe cialise s seulement pour quelques dizaines de PFAS, 30 ou 40, sur
un potentiel de substances de plusieurs milliers !).
Les nombreuses recherches en cours portent tant sur les techniques de pre paration des e chantillons
(micro-extraction en phase solide (SPME) par automates, micro-extraction dispersive liquide-liquide
(DLLME), etc.), que de se paration (LVI ? HPLC (Large volume injection ? chromatographie liquide haute
performance), dilution isotopique, ?) ou de de tection (Spectrome trie de masse avec de tection
quadripole « time of flight » (QTOF-MS), ?).
A des teneurs mesure es aussi faibles, les risques de contamination ou d?adsorption du fait du
flaconnage lors du pre le vement comme de l?analyse ou des mate riels de de tection doivent e tre
maî trise s par l?analyse re gulie re de blancs analytiques. Le recours a des e talons internes isotopiques
est indispensable pour garantir la fiabilite des re sultats.
Le blanc analytique est une analyse re alise e sur un e chantillon repre sentatif ne contenant pas l?analyte
d?inte re t, en mettant en oeuvre le processus d?analyse dans sa globalite (me mes re actifs, me mes
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quantite s de produit et me mes e quipements de pre paration et d?analyse que pour les e chantillons). Il
s?agit d?un contro le qualite re alise re gulie rement dont l?objectif est d?e valuer une e ventuelle
contamination de la chaî ne de mesure pour un parame tre donne , et qui, le cas e che ant peut e tre inte gre
dans le calcul du re sultat final de ce parame tre.
Un e talon interne est une substance, non contenue a priori dans un e chantillon, posse dant des
proprie te s physico-chimiques aussi proches que possible de celles de l?analyte qui doit e tre quantifie .
Cette substance est ajoute e a l?e chantillon dans l?objectif de corriger les pertes et les effets matrice
pouvant subvenir lors de l?analyse. La dilution isotopique est une me thode utilisant les homologues
marque s des analytes comme e talons internes. Cette approche est base e sur le fait que les mole cules
et leurs homologues ou analogues marque s ont des formules chimiques qui ne diffe rent que par la
substitution d?un ou plusieurs atomes par leurs isotopes stables ce qui garantit un comportement
chimique similaire lors de la pre paration de l?e chantillon.
La mise en oeuvre de la dilution isotopique par utilisation d?e talons internes permet de s?affranchir des
effets potentiels lie s a la pre paration d?e chantillon et des effets lie s a sa matrice sur la de tection et la
quantification de l?analyte. Elle apporte une ame lioration de la pre cision de l?analyse.
En comple ment de la me thode dominante HPLC/MS/MS, de nombreux PFAS ont pu e tre identifie s
depuis quelques anne es par l?utilisation de la spectrome trie haute re solution. Des me thodes
d?extraction en ligne en chromatographie liquide couple e a un spectrome tre de masse en tandem (LC-
MS/MS) ont e galement e te de veloppe es pour l?analyse des PFAS dans les eaux ou le plasma, permettant
de re duire les prises d?essai, re duire le temps de pre paration et limiter les proble mes de contamination.
Des méthodes d?analyse globale plus éprouvées
La plus utilise e est la me thode TOPA (Total Oxidizable Precursors Assay), qui consiste a provoquer
l?oxydation des pre curseurs, pour les transformer en PFCA et PFSA, dose s comme de crit
pre ce demment.
D?autres me thodes sont utilise es par analyse du Fluor Total ou du Fluor Organique Total, a rapprocher
des me thodes sur les organohaloge ne s EOX et AOX :
- l?une par dosage du fluor organique extractible (EOF) permet d?acce der a un indice fluor issu des
formes organofluore es neutres et anioniques ; il consiste en une extraction sur polyme re e changeur
d?anions faibles suivie d?une e lution au me thanol et d?un dosage du fluor de gage .
- l?autre par dosage du fluor organique adsorbable (AOF) permet d?acce der a un plus grand nombre de
mole cules adsorbables sur charbon actif. La pyrolyse du pie ge d?adsorption permet de briser les
liaisons C-F. Le fluor est dose par chromatographie ionique de combustion (CIC).
Enfin, diverses méthodes d?analyse globale sont en développement
- méthode PIGE (Proton induced Gamma-ray emission). Cette me thode d?analyse du rayonnement ?
e mis lors d?une re action nucle aire mobilisant des particules a haute e nergie ne cessite un e quipement
de laboratoire tre s sophistique qui rend son utilisation impossible en routine.
- capteurs optiques : les de veloppements re cents dans les syste mes de de tection optique des
polluants dans l'environnement s?inte ressent aux compose s POP, notamment aux PFAS, en utilisant le
PFOS et le PFOA comme mode les. Les syste mes investigue s portent sur divers me canismes de
fonctionnement, emploient diffe rents types de mate riaux de de tection. L'application de capteurs
optiques en combinaison avec les avance es technologiques de l'e lectronique grand-public, tels que les
smartphones, etc., ouvrent de nouvelles perspectives pour le de veloppement de solutions efficaces,
plates-formes de de tection peu cou teuses et conviviales pour des ta ches d'application concre tes, y
compris la surveillance et l?analyse quantitative des POP.
Re cemment, diffe rents nanomate riaux fluorescents ont e te utilise s pour construire des sondes
optiques pour la surveillance du PFOS et du PFOA dans les e chantillons aqueux, dont les re sultats sont
prometteurs :
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- Sonde UCNPs@COFs
Li et al. 2019 ont propose une approche de de tection tre s sensible d?ultra-traces de PFOS,
base e sur une nouvelle sonde fluorescente, inte grant les avantages des nanoparticules de
conversion ascendante, UCNP, et les cadres organiques covalents COF.
- Sonde NCD
Lin et al. 2019 ont propose un de tecteur a chimiluminescence d'azote (NCD). Cette nanosonde
a montre une grande se lectivite pour le PFOS me me en pre sence d'autres ions courants tels
que les ions me talliques, les anions et les analogues tels que les tensioactifs. Des re sultats
satisfaisants ont e te obtenus pour la de termination de PFOS dans des e chantillons d'eau re elle
enrichis.
- Capteurs MIP
Tian et al. ont propose pour la de tection du PFOS une sonde a empreinte mole culaire par
fluorescence a excitation proche infrarouge. Elle est fonde e sur le principe de l?empreinte
mole culaire : dans les capteurs a polyme res a empreinte mole culaire, la couche de de tection
sensible du nanomate riau optique polyme re (nanoparticules de conversion ascendante
dope es aux lanthanides) est obtenue en laissant dans le polyme re une empreinte exacte, et
donc tre s se lective, de la mole cule a de tecter.
- Nanomatériaux à Guanidino Calixarènes
Zheng et al. utilisent la liaison nanomole culaire constate e entre d?une part PFOS et PFOA et
d?autre part les guanidino calixare nes pour parvenir a une de tection sensible et quantitative
du PFOA et du PFOS, dans l'eau du robinet et du lac, par spectrome trie de masse en tandem
utilisant une strate gie IDA.
Dosage immuno-enzymatique
La me thode de dosage immunologique de type ELISA (« Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay » ou «
dosage immuno-enzymatique sur support solide ») repose sur le principe de la formation d?un
complexe antige ne-anticorps entre la mole cule a doser (antige ne) et un anticorps capable de la
reconnaî tre spe cifiquement.
Bien que des kits ELISA aient e te de veloppe s pour de nombreuses mole cules carbone es, comme le
glyphosate ou l?atrazine, ou pour des familles de compose s (par exemple les HAP ou les PCB), la mission
CGEDD n?a pas identifie dans la bibliographie de publication sur l?application a des PFAS, ni de kits
ELISA de veloppe s pour l?analyse de PFAS.
Les rares tentatives qui ont e te mene es dans ce sens semblent avoir conclu, pour l?heure, a
l?impossibilite d?obtenir des courbes d?inhibition du PFOA et du PFOS pour tous les anticorps teste s.
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Règlement REACH et substances extrêmement préoccupantes (SVHC)
Le re glement REACH vise a supprimer progressivement dans l'Union europe enne les substances
chimiques les plus dangereuses. Pour cela, la charge de la preuve de l'innocuite des produits chimiques
couramment utilise s est inverse e : c'est a l'industriel (et l'importateur) de de montrer l'innocuite de ces
substances pour l'homme et la nature, par des e tudes sur les risques sur la sante humaine et sur
l'environnement, avant leur mise sur le marche ou leur utilisation.
REACH vise toutes les substances chimiques, produites ou importe es, existantes ou nouvelles, a partir
d'un volume annuel supe rieur a une tonne, soit trente mille substances. L?agence europe enne des
produits chimiques (ECHA) enregistre les mole cules, les fait e valuer et les enregistre dans une base de
donne es accessible aux entreprises, aux particuliers et aux ONG.
Il soumet certaines substances a :
- « autorisation » (annexe XIV)
Ce re gime interdit globalement tous les usages d?une substance liste e dans l?annexe (notamment les
SVHC) mais permet des de rogations pour des usages pre cis, apre s avis de comite s d?experts ;
ou
- « restriction » (annexe XVII)
Ce re gime interdit certains usages pre cis d?une substance (ou d?une classe de substances) liste e,
apre s avoir e tudie les substitutions industrielles possibles.
Le re glement REACH identifie des « SVHC » (Substances of Very High Concern), substances
extre mement pre occupantes, qui sont des substances ou des groupes de substances chimiques
pouvant causer des effets ne fastes sur l?homme ou l?environnement :
? CMR : cance roge nes, mutage nes, toxiques pour la reproduction ;
? PBT : persistantes dans l?environnement ou les organismes (faiblement de gradable),
bioaccumulables et toxiques ;
? vPvB : tre s persistantes et tre s bioaccumulables ;
? Substances qui pre sentent un niveau de pre occupation e quivalent aux substances
pre ce dentes, comme les perturbateurs endocriniens.
Le re glement REACH octroie au consommateur un « droit de savoir » (article 33) sur la pre sence des
substances extre mement pre occupantes dans les articles.
Les SVHC sont inscrites sur une liste ge re e par l?Agence europe enne des produits chimiques (ECHA) et
mise a jour deux fois par an. A ce jour, cette liste comprend 219 substances. Ces substances sont
candidates pour un examen approfondi, en vue, e ventuellement de leur inscription sur la liste des
substances dont l?usage sera soumis a l?obtention d?une autorisation.
Le re glement REACH stipule que les SVHC doivent e tre contro le es et substitue es, c?est-a -dire
remplace es par d?autres substances dont les proprie te s ne sont pas pre occupantes, lorsque cela est
possible techniquement et viable e conomiquement.
Si un article contient des substances pre sentes dans cette liste, cela ne signifie pas ne cessairement qu?il
pre sente un risque si le consommateur n?y est pas expose . Les consommateurs peuvent toutefois
s?informer a leur sujet, en raison de leurs proprie te s inde sirables. C?est ce qui est pre vu a l?article 33
du re glement.
En s?informant et en utilisant l?application, le consommateur ache te ses produits en connaissance de
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Rapport n° 014323-01
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cause, tout en contribuant a l?ame lioration du process de substitution. Il peut ainsi faire jouer son droit
de savoir.
Les restrictions impose es aux substances de l?annexe XVII REACH peuvent s?appliquer de manie re
progressive. Ainsi dans l?exemple de l?inscription du PFOA et de ses sels au titre de l?annexe XVII
intervenue le 14 juin 2017, une mise en application progressive a pris en compte diffe rentes e che ances :
? Interdiction de production ou mise sur le marche europe en en tant que substance a compter du
04/07/2020 ;
? Limite de taux de concentration : interdiction d'utilisation en tant que substance, dans un
me lange ou un article a compter du 04/07/2020, en concentration supe rieure ou e gale a 25 ppb
(parts par milliard). Un seuil de 1 000 ppb est applicable aux substances apparente es
(substances susceptibles de se de composer et se transformer en PFOA) ;
? Restriction diffe re e au :
- 04/07/2022 pour la fabrication des semi-conducteurs et encres d'impression au latex ;
- 04/07/2023 pour l'utilisation dans les ve tements de protection des travailleurs (risques de
sante /se curite ), les membranes de textiles me dicaux, la filtration de l'eau ou le traitement des
effluents, et les nano reve tements de plasma ;
- 04/07/2032 pour les dispositifs me dicaux.
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Eaux souterraines, zoom sur quelques bassins versants
- Bassins Rhône-Méditerranée et Corse
La surveillance mise en oeuvre par l?Agence de l?eau RMC a e te exploite e entre 2018 et 2020 pour les
14 PFAS suivis sur 381 points. Elle montre de faibles concentrations de PFAS dans les eaux souterraines
des deux bassins. Lorsque les PFAS sont quantifie s, les concentrations moyennes sont de l?ordre de
0,010 a 0,015 µg/l. Seuls 5 PFAS pre sentent une fre quence de quantification significative : PFHxA,
PFHeS, PFHpA, PFOS et PFHpS.
Le site industriel de Pierre-Be nite sur le Rho ne (en aval de Lyon) e voque au 2.1 n?apparaî t pas
Si le niveau de contamination ge ne ral reste faible, on peut toutefois noter que les PFAS peuvent e tre
quantifie s sur 37% des points de suivi (42% en re gion AURA). Ces points se trouvent en majorite (66%)
dans des aquife res alluviaux et pour 17% en aquife res karstiques. Les nappes concerne es par une
pre sence de PFAS sont donc le plus souvent lie es aux eaux superficielles ou intrinse quement
vulne rables, ce qui signifierait que les sources de pollution actuelles sont essentiellement les rejets
dans les eaux superficielles.
- Bassin Seine Normandie
La surveillance mise en oeuvre par l?Agence de l?eau Seine-Normandie de 2017 a 2020 portait sur
11 PFAS. Seuls 4 PFAS pre sentent une fre quence de quantification significative : PFOS, PFHxA, PFOA et
PFHxS avec une fre quence de quantification e leve e pour le PFOS (36% en 2020).
Lorsque les PFAS sont quantifie s, les concentrations moyennes sont de l?ordre de 0,010 a 0,015 µg/l.
L?Agence Seine-Normandie a e tabli sur les mesures de son re seau de surveillance que seulement
7 stations sur 560 surveille es sont en de passement de la norme europe enne de 0,1 µg/l (pour la
somme des 20 PFAS54 de la Directive EDCH). Ces 7 stations sont re parties sur le bassin, sans logique
ge ographique. L?Agence ne fait pas e tat de lien avec d?e ventuelles sources de PFAS.
La surveillance a de tecte des pics e leve s de concentrations : jusqu?a 5 µg/l pour le PFOS et jusqu?a
10 µg/l pour le PFOA. Aucun lien avec des pointes de rejets d?industries ou d?autres sources n?a pu
e tre e tabli.
Eaux de surface, zoom sur quelques bassins versants
- Bassins Rhône-Méditerranée et Corse
L?Agence de l?eau Rho ne Me diterrane e Corse a releve une contamination des cours d?eau en PFAS non
ne gligeable dans le bassin Rho ne Me diterrane e :
? pre s de 90 % des stations du contro le ope rationnel55 et plus de 50 % des stations du contro le
de surveillance56 sont contamine es (concentrations quantifie es) ;
? plus de 50 % des pre le vements d'eau pour le contro le ope rationnel et plus de 30 % des
pre le vements d'eau pour le contro le de surveillance sont contamine s ;
? des compose s perfluore s sont quantifie s dans pre s de 10 % des analyses d'eau re alise es pour
54 Liste des 20 PFAS : annexe III, partie B, point 3 de la Directive EDH du 16 de cembre 2020.
55 Le contro le ope rationnel assure la surveillance des seuls parame tres a l'origine du risque de non atteinte des objectifs
environnementaux assigne s aux masses d'eau.
56 Le contro le de surveillance comprend le suivi de la qualite des eaux de surface, le suivi quantitatif et le suivi de l'e tat
chimique des eaux souterraines. La dure e des programmes de contro le de surveillance est lie e a un plan de gestion
des re seaux de contro le de surveillance d'une dure e de 6 ans.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
le contro le ope rationnel et 5 % des analyses d'eau re alise es pour le contro le de surveillance ;
? pre s des 2/3 des parame tres analyse s (recherche s) sont quantifie s au moins une fois sur le
bassin tant pour le contro le ope rationnel que pour le contro le de surveillance.
Dans un contexte ge ne ral de niveaux de contamination faibles, l?Agence rele ve toutefois que 9% des
stations du re seau de surveillance pre sentent des niveaux de contamination e leve s. Cette
contamination est me me tre s e leve e pour toutes les stations du Rho ne a l?aval de Lyon (cf. plate-forme
de Pierre-Be nite e voque e supra).
- Bassin Seine Normandie
L?exploitation de donne es faite par l?Agence de l?eau Seine Normandie conduit a retrouver en ge ne ral
les me mes compose s qu?en eaux souterraines ; elle confirme une FQ pour le PFOS de 36%. La carte de
la page suivante fournit le nombre de de passements de la NQE releve s en PFOS entre 2016 et 2020
dans le cadre du re seau de surveillance des eaux superficielles.
Le bassin dans son inte gralite est contamine : outre la Seine, on note une contamination significative
de l?Oise, de l?Orge, de l?Aisne, de la Marne de s son amont et de l?Yonne. Les concentrations restent
toutefois mode re es pour tous les compose s : pour le PFOS, avec en moyenne 3 a 6 ng/l, elles sont
ne anmoins du me me ordre de grandeur que la NQE et peuvent me me atteindre des pics de plus de
17 µg/l (la Marsange, sous-affluent de la Seine situe dans le de partement de Seine et Marne).
Carte 3 : nombre de dépassements de la NQE en PFOS dans le bassin Seine-Normandie (Source : Agence
de l?Eau Seine-Normandie)
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
La base de données ActiviPoll répertorie et qualifie les corrélations entre les activités industrielles et
les polluants qui peuvent leur être associés d?après le croisement de diverses sources d?information
(bases de données françaises et littérature internationale spécialisée).
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Dans le cadre de ses missions d?appui aux politiques publiques pour le ministère en charge de
l?environnement, le BRGM développe une base de données qui répertorie et qualifie les corrélations
entre les activités industrielles et les polluants qui peuvent leur être associés. Cette base de données
actualisable permet d?identifier des typologies de substances potentiellement liées à des sites
industriels dans le cadre des études à mener sur les sites potentiellement pollués.
En 2014 et 2015, des corrélations entre activités industrielles et les polluants potentiellement associés
ont été identifiées à partir de l'exploitation statistique des principales bases de données nationales
environnementales (CASIAS, l'information de l?administration concernant une pollution suspectée ou
avérée (ancienne dénomination : BASOL) et ADES) et des informations recueillies dans le cadre du
projet « Établissements Sensibles ».
En 2017, le BRGM a travaillé sur une consolidation de la BD ActiviPoll en enrichissant son contenu par
d?autres sources de données : les premiers traitements de 2014 ont été complétés par les informations
provenant de diverses sources françaises et internationales :
- Annexe 1 de la circulaire RSDE du 5 janvier 2009 basée sur les résultats de l?action nationale de
Recherche et de Réduction des Rejets de Substances Dangereuses dans les Eaux par les installations
classées ;
- Tableau de synthèse des Fiches Technico-Economiques (FTE) de l?INERIS ;
- Sources bibliographiques émanant de la littérature française et internationale :
- Royaume-Uni : Guidance for the Safe Development of Housing on Land Affected by Contamination
- Allemagne : Handbuch altlasten und grundwasserchadensfälle
- Canada (Québec) : Liste des contaminants potentiels par secteur d?activité industrielle et
commerciale susceptibles de contaminer les sols et les eaux souterraines
- Nouvelle-Zélande : Hazardous Activities and Industries List (HAIL) contaminants
- France : Ancienne grille activités-polluants disponible en annexe D du guide « Diagnostic de site »
de 2007.
En 2022, une actualisation de la matrice a été réalisée afin de prendre en compte les nouvelles données
suivantes :
- Documents de référence MTD (Meilleures Techniques Disponibles) appelés « BREF » (pour Best
available techniques REFerence documents). Des corrélations ont été recherchées dans 29 fiches
BREF ;
- Base de données REACH (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des produits CHimiques).
Cette base de données de l?agence européenne des produits chimiques contient un inventaire des
substances chimiques, ainsi que les usages et risques qui leurs sont associés. Dans cette base de
données, des extractions des listes des substances liées à des secteurs d?activités (Sector of Use :
SU) ou à des produits fabriqués ont été réalisées. Des corrélations des activités avec la
nomenclature NAF ont été faites sur la base du guide Guidance on Information Requirements and
Chemical Safety Assessment Chapter R.12: Use description (table 9) ;
- Données de qualité des eaux souterraines issues de la base de données GIDAF (Gestion Informatisée
des Données d?Autosurveillance Fréquente). Cet outil, permettant depuis 2015 à un exploitant de
déclarer en ligne et transmettre ses résultats d?analyses d?auto-surveillance à l'Inspection des
Installations classées et aux Agences de l'eau, contient environ un million d?analyses des eaux
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https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
souterraines. Parmi ces analyses, environ 300 000 ont été enregistrées en 2020 et ce nombre
continue d?augmenter chaque année ;
- Recherches bibliographiques récentes sur les PFAS et sur les additifs du 1,1,1 TCA.
Le croisement de l?ensemble de ces sources de données a mis en évidence de nouvelles corrélations
entre activités et polluants et a conduit à étoffer le système de notation qualifiant chaque couple
activité?polluant par un plus grand niveau de détail que précédemment.
L?outil développé par Antéa Group dénommé « PFAS Screening Tool « vise à pré-identifier rapidement
les sources potentielles de pollution liées aux PFAS à différentes échelles (région, département,
commune, établissement) et les produits contenant des composés perfluorés.
L?outil s?appuie sur le retour d?expérience du réseau scientifique et technique d?Antéa composé
d?américains, de néerlandais et de belges, sur une recherche bibliographique et sur les diverses bases
de données existantes.
De nombreuses sources sont consultées pour collecter les données nécessaires à une pré-identification
du risque potentiel de pollution aux PFAS, données qui sont intégrées dans une base. Leur croisement
permet de définir des indicateurs décisionnels qui sont valorisés dans une application web. Celle-ci
permet d?obtenir une vision cartographique des sources potentielles de pollution et leur quantification
(statistiques, graphiques).
Figure 5 : Schéma de principe du croisement des données de l?outil PFAS Screening Tool (source : Antéa Group)
L?outil prend en compte quatre types de sites, localisés et identifiés par type de PFAS utilité, à partir
de l?application web :
- sites avec une unité de production de PFAS. La plupart des PFAS utilisés en France sont importés et
il existe peu de sites de production.
- sites sur lesquels une mousse AFFF a été ou est utilisée (lieux d?incendie de type B et sites d?exercice
d?extinction de feux, ?). Ont été intégrés dans la base de l?outil, pour la France métropolitaine :
? 129 sites aéroportuaires ;
? 99 sites militaires en France comprenant les bases aériennes, aéronavales et navales ;
? 71 sites portuaires ;
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
? 121 sites dédiés à la lutte contre les incendies (casernes de pompiers ou sites d?exercices
répertoriés) ;
? 542 sites SEVESO ;
? 74 sites d?accidents aériens survenus depuis 2010 (avec utilisation probable de mousses
AFFF) ;
? 157 évènements recensés dans la base ARIA57 avec incendie de type B (avec utilisation
probable de mousses AFFF).
- sites de gestion de déchets, en considérant que des températures très élevées, de l?ordre de 1200 à
1400 °C, sont nécessaires pour l?élimination totale des PFAS : l?incinération à des valeurs
inférieures (cas général des incinérateurs) peut résulter en un rejet atmosphérique des PFAS ;
- sites avec des établissements qui utilisent potentiellement des PFAS dans leurs procédés. Une
matrice a été établie à partir des retours d?expérience d?Antéa Group Etats-Unis et Antéa Group
Pays-Bas ainsi que des recherches bibliographiques avec, pour l?ensemble des secteurs industriels
et activités industrielles (code APE), les renseignements suivants :
? le type de produit contenant des PFAS (ex. : agent anti-mousse, peinture, etc.) ;
? la fonction des PFAS dans le produit (ex. : agent anti mousse dans le procédé de teinture utilisant
des colorants au soufre, propriétés anti-fouling pour les peintures des navires?) ;
? les propriétés des PFAS (ex. : faible tension de surface, oléophobe, rigidité diélectrique élevée,
etc.) ;
? la forme des sources des PFAS potentiellement émis : liquide, solide, fumée ;
? les substances (n°CAS) concernées (ceci sera intégré avant la fin de l?année 2022).
Le couplage avec la base SIRENE (Système national d'Identification et du Répertoire des Entreprises
et de leurs Etablissements) permet d?extraire les établissements dont le code APE figure dans la
matrice.
L?outil permet d?exploiter la base de données concernant les sources potentielles de PFAS de
nombreuses manières :
- extraction et cartographie selon emplacement (par exemple une commune, un département, une
région ou le territoire national) ;
- extraction et cartographie selon l?un ou plusieurs des 4 types de source (§ II) ;
- extraction et cartographie selon un secteur industriel ou un code activité ;
?
L?outil permet d?établir rapidement un état des lieux des sources potentielles de PFAS sur un
territoire donné et d?accéder aux détails des produits concernés.
Ante a a par ailleurs e tabli un premier inventaire des sites ayant connu des feux d?hydrocarbures qui
comprend :
- 99 bases militaires relie es a des flottes ae riennes ou navales ;
- 129 ae roports me tropolitains ;
- 71 sites portuaires ;
- 102 sites de die s a la lutte contre les incendies : casernes de sapeurs-pompiers des SDIS,
mais sans les autres casernes et exercices anti-incendies qui peuvent e tre organise es en
dehors des SDIS (locaux de gendarmerie, ou friches industrielles loue es a cette fin) ;
- 19 sites de sous-traitance des exercices incendies d?autres entreprises (2 entreprises
principales re alisant des exercices incendies pour des industriels) ;
- 542 sites Seveso seuil haut ;
- 74 lieux d?incendie de type B lors d?accidents ae riens (re fe rences BEA, bureau d?enque tes
et d?analyses pour la se curite de l?aviation civile) ;
- 157 e ve nements re fe rence s par le BARPI ayant probablement eu recours aux mousses AFFF.
57 Base Analyse, Recherche et Information sur les Accidents du Bureau d?Analyse des Risques et Pollutions Industriels
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 78/90
Observations de la
DGPR
Référence de page Nature de l?observation Suites données par la mission
Recommandation 3,
pages 8 et 24 :
? Pour les normes de rejets dans l'eau et l'air des ICPE de chets, l'ide e de re glementer par
des normes europe ennes est inte ressante car une re glementation française serait assez
lourde (du point de vue ICPE, s'il faut re glementer les rejets aqueux et atmosphe riques
des IC de traitement de de chets contenant des PFAS, cela peut e tre fait via un seul AM.
? Pour les normes de contamination des produits et de chets en PFAS: il existe de ja des
seuils pour certaines familles de PFAS a travers le re glement POP, que ce soit sur les
produits fabrique s et mis sur le marche ou sur les de chets. Un REX sur ces familles de ja
re glemente es (par exemple pour mieux comprendre les implications en terme de gestion
de de chets, ou l'application qui en est faite dans d'autres Etats-Membres) pourrait e tre
inte ressant avant d'embrasser l'ensemble des PFAS.
? La seule porte d?entre e pour les rejets industriels est la directive IED sur les e missions
industrielles, elle ne fixe pas de normes. Les PFAS pourront en revanche e tre pris en
compte dans le cadre des re visions a venir des Bref en fonction des secteurs d?activite
concerne .
La mission e crit « d?oeuvrer pour » ce qui
fait allusion aux orientations a soutenir
par la France vis-a -vis de la Commission.
Par ailleurs, la transposition française
peut ne pas se limiter a la directive IED.
? Sans changement.
Recommandation 4,
pages 8 et 33 :
? Cette recommandation semble pertinente au vu de la contamination des sols en PFAS
due aux mousses anti-incendies. Il faudra toutefois re fle chir a la meilleure façon de traiter
ces terres pollue es au PFAS suite a l'utilisation des mousses anti-incendie. Excaver ces
terres leur donnera un statut de de chet et elles devront e tre e limine es conforme ment aux
annexes IV et V du re glement POP (si l'on parle de PFOA, PFOS ou PFHxS).
? Dans la de marche d?analyse des risques sites et sols pollue s, quelle de marche est vise e
ici ? Ce point n?est pas e voque dans le rapport mais uniquement au niveau de la
recommandation.
Les de marches d?analyse des risques en sites et sols pollue s ne permettent pas de mener
des analyses dans l?absolu : elles s?appuient sur des hypothe ses spe cifiques en lien avec
? La mission a modifie sa formula-
tion pour plus de clarte .
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 79/90
un usage donne . Elles ne sont pas adapte es a un exercice d?analyse sur un ensemble de
sites issus d?un inventaire.
Recommandation 5,
pages 8 et 33
? La porte e de cette recommandation n?est pas pre cise e. Il faudrait en particulier pre ciser
si sont vise es les ICPE en cessation et/ou les ICPE en activite . Il faudrait e galement
expliquer comment cette recommandation s?articule avec les sections 2.2.2.1 et 2.2.2.2
du rapport.
Pour les ICPE en cessation, les diagnostics exige s en pre alable a la re habilitation iront
chercher syste matiquement les PFAS lorsque cela sera pertinent gra ce a la mise a jour de
la base ActiviPoll sur les PFAS.
Pour les ICPE en activite , une telle recommandation se heurte a deux contraintes
majeures : les moyens humains a disposition de l?inspection ; et les leviers re glementaires
sur lequel s?appuyer pour demander la recherche de ces substances.
? Selon l?INERIS, « les me thodes inte gratrices (qui de signent a mon sens les me thodes
ge ne riques) ne sont pas encore suffisamment robustes pour se substituer a l?analyse des
compose s individuels [?] une analyse au cas par cas des PFAS mis en oeuvre au niveau du
site [?] semble e tre la seule me thode pertinente pour de terminer les mole cules en
pre sence et donc celles a rechercher dans les e missions »
(avis formule dans une note, non approuve e a ce jour)
La seule utilisation de me thodes ge ne riques, dans un premier temps, semble ainsi limite e
pour identifier fide lement les sites pre sentant un risque de contamination.
Dans le cadre d?un screening a
focalisation progressive, ce sont dans un
premier temps tous les sites qui sont
concerne s.
Les moyens limite s de l?inspection ne sont
pas un argument, d?autant qu?elle n?est
pas seule a pouvoir intervenir.
? Sans changement
C?est bien le sens de ce qu?e crit la mission
en termes d?approche progressive.
? Sans changement
Recommandation 6,
page 34
Inde pendamment des proble mes de faisabilite technique et de cou ts pre ce demment
e voque s, peut se poser une question de la confidentialite et de l?appartenance de la
donne e. Si un tel outil voyait le jour, il ne devrait pas se limiter aux PFAS.
Oui a une proble matique non limite e aux
PFAS, mis la mission ne porte que sur ce
sujet.
? Sans changement
Recommandation 8,
pages 8 et 37
Les installations ICPE de chet (incine rateurs, de charges, centres de tris) semblent faire
partie des installations les plus e mettrices d'apre s le rapport. Pour les incine rateurs et
de charges, il pourrait e tre pertinent comme propose dans la recommandation 3 de traiter
le sujet des prescriptions d'e mission au niveau europe en (via la directive IED en cours de
re vision, la directive de charge ou les BREFs), dans la mesure ou cela faciliterait ensuite la
de clinaison au niveau français et/ou e viterait que les mesures de finies au niveau français
soient remises en cause ensuite par les prescriptions UE.
Si le point est ge re directement au niveau FR, la gestion des e missions dans des arre te s
ministe riels passera par la modification des AMPG concerne s (re ponse a la
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 80/90
recommandation 3 pre ce dente). Toutefois, cela devra e tre e galement de cline au niveau
des DREAL par l'IIC car il y a ne cessite pour les DREAL de prendre un APC par site (travail
d'identification des sites qui devront faire l'objet de cette campagne), qui sera suivi d'un
gros travail d'identification des mesures de maî trise du risque et de recoupement avec la
recommandation n° 3 (fixer des VLE)
Recommandation 9,
pages 9 et 42
La substitution doit-elle e tre recherche e pour l?ensemble des PFAS ce qui serait
conside rable ?
Il pourrait e tre inte ressant de pre ciser la base europe enne re glementaire permettant
cette substitution.
La re duction a la source et la recherche de
produits de substitution sont des
principes majeurs de la re glementation
française ICPE, a mettre en oeuvre dans le
cas des PFAS dans leur ensemble.
? Sans changement.
Recommandation 10,
pages 9 et 45
Cette recommandation peut e tre conside re e comme de ja en cours de mise en oeuvre pour
les PFAS POP puisque le re glement POP fixe de ja le cadre applicable.
Pour les autres PFAS, vu le degre d'utilisation des PFAS dans un tas de proce de s
industriels, il faudrait peut-e tre se limiter a une liste de produits bien identifie e ou on sait
que les taux de PFAS sont importants (tout en ayant en te te la difficulte qui est de fixer ce
taux en fonction du risque acceptable).
Du point de vue du recyclage des de chets, cette recommandation, me me si de pendante
du seuil retenu, semble complique e a mettre en oeuvre et pourrait sortir du recyclage une
quantite non ne gligeable de de chets.
=> Il serait donc souhaitable de restreindre au moins dans un premier temps cette
interdiction de recyclage a certains produits ayant des teneurs hautes en PFAs, (voire
choisir dans un premier temps certains PFAS).
Ce ciblage paraî t d'autant plus ne cessaire que la voie privile gie e (notamment par le
re glement POP) est l'incine ration. Les installations d'incine rations e taient de ja
relativement sature es en France, il pourrait y avoir un risque de manque d'exutoire si des
POP ou PFAS qui sont aujourd'hui non identifie s dans des de chets et donc sont
valorise s/enfouis doivent tous e tre incine re s (qui plus est dans des conditions
spe cifiques).
Certaines cate gories de de chets (se diments et terres par exemple) pourraient en outre
repre senter de gros tonnages.
De manie re ge ne rale, comme explicite en de tails dans le paragraphe ci-dessous sur le
L?ide e de prioriser l?action en
commençant par une liste de produits
bien identifie e ou on sait que les taux de
PFAS sont importants n?est pas
antinomique avec la recommandation
formule e par la mission, a condition que
cette liste soit suffisant large et qu?elle
soit rapidement e tendue.
La fixation de contraintes re glementaires
fortes dans le recyclage et l?e limination
des de chets doit bien, malgre son cou t,
constituer l?une des composantes d?une
politique de restriction rapide de l?usage
de la classe des PFAS dans son ensemble.
La proble matique ne se re duit pas, loin
s?en faut, aux PFAS POP.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
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Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 81/90
contenu du rapport, le rapport n'e voque pas les annexes de chets du re glement POP dont
l'objectif est justement de limiter la pre sence des POP (et donc de certains PFAS) dans les
de chets. Cette recommandation n°10 reprend pour partie les objectifs du re glement POP
et de ses annexes de chets (annexes IV et V), de ja existants pour certains PFAS.
Pour rappel, ces annexes de crivent les ope rations d?e limination et de valorisation a
mettre en oeuvre pour les de chets qui sont constitue s de POP, qui en contiennent ou qui
sont contamine s par des POP. Ces de chets doivent e tre e limine s ou valorise s de manie re
a ce que les POP qu?ils contiennent soient de truits ou irre versiblement transforme s et
que les de chets ou rejets restants ne pre sentent plus les caracte ristiques de POP. En
ge ne ral, cela consiste en une e limination par incine ration (ou de manie re marginale, un
traitement physico-chimique)
Il est a noter qu'il faut une de rogation, au sein du re glement POP, pour que les de chets
contamine s aux POP soient enfouis en ISDD et non de truits.
Le rapport ne mentionne pas l'existence de guidelines, non obligatoires, de finies au
niveau international au sein des triples conventions de Stokholm/Bale/Rotterdam qui
de finissent les meilleurs manie res de ge rer ces de chets :
- "General technical guidelines on the environmentally sound management of wastes
consisting of, containing or contaminated with persistent organic pollutants"
- certaines guidelines ne concernent que certaines familles de PFAS "Technical guidelines
on the environmentally sound management of wastes consisting of, containing or
contaminated with perfluorooctane sulfonic acid (PFOS), its salts and perfluorooctane
sulfonyl fluoride (PFOSF) and perfluorooctanoic acid (PFOA), its salts and PFOA-related
compounds
Pour ce qui est des tempe ratures d'incine ration, il est a noter que le re glement POP ne
pre voit rien : il pre voit seulement l'incine ration ou la valorisation e nerge tique mais ne
pre cise pas les tempe ratures minimales, bien que les guidelines pre cisent bien qu'une
tempe rature e leve e est effectivement bien plus efficace.
Il ne paraî t pas opportun de recommander la re alisation de sarcophages. Il vaut mieux
orienter vers des installations de stockage du ment autorise es, bien plus a me me de
maî triser les rejets aqueux et atmosphe riques.
La mission conclut bien a l?existence de
lacunes importantes de la connaissance
dans ce domaine, qui se traduisent par
l?absence de re glementation que nous
avons releve e aussi.
La proposition de sarcophages vise
pre cise ment a e viter les rejets aqueux.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 82/90
Qu?il s?agisse de centres d?enfouissement
ou d?installations de stockage, ils devront
bien su r e tre du ment autorise s et
contro le s avec une vigilance renforce e.
? Sans changement.
Recommandation 11,
pages 9 et 46
D?autres directions ne sont-elles pas concerne es par cette feuille de route, je pense
notamment a la DGE au vu des impacts notamment financiers sur l?industrie ?
C?est possible, mais le rapport de la
mission est destine s principalement aux
DG du MTE, charges a eux de transmettre
a la DGS, e galement fortement concerne e,
et aux DG d?autres ministe res qu?ils
jugeraient pertinents.
? Sans changement.
Paragraphe 1.1.1,
page 11
Les PFCA en C9-C14 sont re glemente s a l?entre e 68 de l?annexe XVII de REACH. Dont acte.
? Sans changement.
Paragraphe 1.1.2,
page 11
Il doit e galement y avoir de la connaissance sur les PFCA C9-C14 puisqu?il y a une
restriction.
Informations non identifie es par la
mission.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.1,
page 20
La dernie re phrase du paragraphe 1.3.4.1, telle que re dige e, semble dire qu?aucune
e valuation environnementale n?aurait traite e les PFAS, en a-t-on la certitude ?
Parmi les nombreuses e tudes d?impact
d?ICPE, de ZAC et d?autres projets
d?ame nagement examine es, les
missionne s n?ont jamais vu le mot PFAS.
Mais comme nous n?avons pas tout vu,
nous avons indique « ne font
qu?exceptionnellement e tat ».
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
2e me aline a, page 21
Il y a en effet de fortes possibilite s que peu d?e tudes d?impact traitent du cas des PFAS,
mais il faudrait aller regarder celles des sites concerne s pour affirmer que ce n?est
absolument pas le cas aujourd?hui. Par exemple une e tude d?impact de Chemours re alise e
il y a plus d?une dizaine d?anne e, si elle ne mentionne pas les PFAS parle des compose s
fluore s.
Cette observation ne remet pas en cause
ce qu?a e crit la mission sur le caracte re
exceptionnel d?une prise en compte du
risque PFAS.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
4e me aline a, page 21
Il est propose de supprimer la phrase « En outre, la base de données GEREP n?est pas
ouverte en accès libre au grand public », qui pourrait e tre perçue comme une demande de
Outre que le motif invoque pour ne pas
mettre a disposition ces donne es ne
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Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 83/90
mise a disposition au public de cette base, or ce n?est pas la vocation de la base qui n?est
que de clarative. Les rejets qui y sont de clare s sont ensuite verse s sur Georiques lorsqu?ils
de passent les seuils re glementaires.
paraî t pas recevable, la mission se borne a
un constat factuel.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
5e me aline a, page 21
Il est tout a fait normal qu?aucun rejet en PFAS ne soit recense dans la base, la liste des
polluants concerne s est impose e par le re glement europe en E-PRTR qui ne comprend pas
de PFAS.
La mission se borne a un constat factuel.
L?information fournie par la DGPR oriente
vers une modification du re glement
europe en E-PRTR.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
dernier aline a, page
22
N?ont e te repris dans cet arre te du 17 de cembre 2019 que les obligations europe enes du
Bref WT et ce dernier n?a pas demande un suivi dans l?air pour les PFAS.
La mission se borne a un constat factuel.
L?information fournie par la DGPR oriente
vers une modification re glementaire
europe enne.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.3,
dernier aline a,
dernie re phrase,
page 22
La de claration dans GEREP est annuelle et l?outil ne permet pas une telle transmission. Si
cette transmission e tait impose e, elle ne devrait pas l?e tre via GEREP qui ne le permet
pas, mais pourrait l?e tre en demandant a l?exploitant de le faire. Il n?y aurait d?ailleurs pas
de raison que seules les donne es lie es au PFAS soient transmises. Bien d?autres
micropolluants sont pre sents dans les STEU.
L?outil GEREP pourrait e tre ame liore pour
permettre une telle transmission
comple te adresse e au maire pour
l?ensemble des micropolluants, y compris
PFAS (pluto t que par chaque industriel).
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.4,
denie re phrase du
6e me aline a, page 23
La DEB a-t-elle e tait interroge e sur ces motifs ? La DEB est en cours de correction de ce
point.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.4,
8e me aline a, page 23
La re fe rence « avis de la CE du 20 aou t 2021 » pourrait e tre pre cise e ? Re fe rence comple te e dans le texte
Paragraphe 2.1.3,
proposition n°1,
page 27
Le rapprochement de bases ayant des objets diffe rents semble tre s difficile a atteindre et
s?il e tait possible techniquement ge ne rera des cou ts important.
La mission conside re que la mise en place
des passerelles n?est pas si couteuse. Elle
bien e te faite il y a quelques anne es sur
les bases de donne es sur l?eau.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2, 2e me
aline a
Proposition d?inverser l?ordre de citation des re fe rences Activipoll, pre cise es, et Ante a. ? Proposition accepte e dans le texte
Paragraphe 2.2.1.1,
Sites potentiellement
e metteurs, page 33
Pour les incendies, la base ARIA pourrait peut-e tre apporter des donne es.
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
? Re fe rence comple te e dans le texte
PUBLIÉ
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 84/90
Paragraphe 2.2.1.1,
Organisation des
recherches, page 34
Les de marches d?analyse des risques en sites et sols pollue s ne permettent pas : de
confirmer la pre sence de PFAS, d?identifier les substances concerne es, de pre ciser les
zones a l?origine des pollutions. Tout cela rele ve d?outils de diagnostics, pour lesquels il
est tout a fait possible de s?inspirer de ce qui se fait en matie re de sites et sols pollue s (par
exemple de crits dans la partie 2 de la se rie de normes NF X31-620 de de cembre 2021).
La mission ne faisait pas re fe rence a une
analyse de risque « sites et sols pollue s »
mais a une analyse de risque de pre sence.
? Pre cision apporte e au texte
Paragraphe 2.2.1.2,
dernier aline a
Il ne faut pas oublier le cou t qui peut e tre tre s important pour re aliser de telles mesures,
aussi la ge ne ralisation ne peut e tre un objectif, il faudrait pluto t axer les mesures sur les
seuls secteurs concerne s.
Il ne s?agit que d?anticiper une obligation
qui devrait s?imposer aux acteurs
e conomiques.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2,
page 35
? La de marche propose e reprend les grandes lignes de la me thodologie nationale de
gestion des sites et sols pollue s (avril 2017). Il est pre fe rable de s?appuyer sur l?existant
(par ailleurs de ja largement partage et applique par les diffe rents acteurs) pluto t que de
proposer une autre approche.
? En matie re de cessation d?activite , il n?est pas ne cessaire d?effectuer une priorisation
pre alable. De s lors que la base ActiviPoll aura en e vidence une corre lation possible entre
les activite s d?une ICPE a l?arre t et la pre sence de PFAS, ces compose s seront
syste matiquement recherche s.
Puisque la proposition me thodologique
de la mission s?e carte peu de la
me thodologie SSP, il n?y a donc pas de
risque de divergence.
Ceci ne vaut que pour les cessations
d?activite s a venir et ne re pond pas aux
cessations passe es : d?ou la
recommandation de mobiliser les e tudes
historiques.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2
Identification des
sources ponctuelles
issues d?activite s en
fonctionnement,
page 36
L?obligation affiche e de bancariser les donne es obligerait a de velopper et mettre en place
un outil de die , qui serait une premie re. Si un tel travail e tait mene il devrait e galement
porter sur les autres substances et notamment les CMR. C?est donc une ta che
administrative conside rable dont la finalite et l?utilite devront e tre de montre es.
Sans bancarisation, les donne es sont
quasiment inutilisables. Le
de veloppement des outils modernes rend
cette obligation a porte e et donc
indispensable.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2
Cibler la connaissance
et l?action sur les
principaux « sites
e metteurs », page 37
L?absence de me thodes e prouve es risque de poser des difficulte s importantes pour cette
caracte risation.
Ceci doit e tre un aiguillon pour faire
avancer les mises au point
me thodologiques. De plus, L?absence de
me thode e prouve e n?interdit pas
d?appliquer des me thodes d?estimation
(par exemple : de termination du flux
entrant de PFAS dans un incine rateur.).
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 85/90
Paragraphe 3.4,
premie re phrase, page
42
Il manque des donne es permettant de mener les calculs de risques sanitaires jusqu?au
bout : donne es physico-chimiques sur le comportement de ces compose s ; et donne es
toxicologiques.
Me me si les connaissances ne sont pas
comple tes, les re fe rences produites par la
communaute scientifique permettent ed
mettre en oeuvre une de marche
de veloppe e dans la politique des sites et
sols pollue s.
? Sans changement.
Annexe 1, paragraphe
1.3 sur la
bancarisation dans
GEREP, page 50
La base de clarative GEREP permet le rapportage annuel des obligations françaises
de coulant du re glement-E-PRTR, Il n?est pas adapte au suivi de polluants pour lesquels
des quantite s annuelles e mises ne sont pas fixe es.
Aucun PFAS n?est actuellement inte gre
dans la base GEREP et il devient urgent
qu?elle soit comple te e par ces donne es.
? Sans changement
Annexe 1, paragraphe
1.3 sur les sites de
grands incendies,
page 50
Le statut de site potentiellement pollue (au sens ou il est inscrit dans la CASIAS)
n?implique pas de de rouler syste matiquement une de marche d?e valuation des risques. Ce
statut garantit la conservation de la me moire du site pour anticiper la re affectation des
terrains a un usage qui ne serait pas compatible.
Pour la mission, c?est bien la une lacune a
combler : ces sites doivent faire l?objet de
de marches d?e valuation des risques.
? Sans changement
Annexe 1, paragraphe
1.3 Ame liorer la
connaissance des sols,
page 51
Lors des cessations d?activite , seules les ICPE dont une activite peut e tre corre le e a la
pre sence de PFAS (sur la base de ActiviPoll) feront l?objet de diagnostics incluant ces
compose s.
La gestion des sites selon les usages et la conservation de la me moire de pollutions
re siduelles permettent de ge rer les cas de re utilisation des sites pollue s et des grands
ame nagements urbains, mais uniquement si la pre sence de PFAS est corre le e aux
anciennes activite s.
Il conviendra d?examiner les donne es
mobilisables dans la « conservation de la
me moire de pollutions » pour laquelle la
mission a recueilli des te moignages
discordants.
La ne cessaire analyse de risque de
pre sence de PFAS lors de la re utilisation
des sites et sols pollue s doit mobiliser les
e tudes historiques e voque es par la DGPR,
ainsi que d?autres sources d?information
et analyses en tant que de besoin.
? Sans changement.
Annexe 1, paragraphe
1.3 Ame liorer la
connaissance des sols,
page 51
La communication de certaines de ces donne es pourrait se heurter a des obligations de
confidentialite .
Les rapports d?e tudes demande es par la
re glementation sont publics et donc
communicables. De plus, les e tudes sur la
qualite du milieu doivent e tre diffuse es le
plus largement depuis la directive sur l?air
de 1996.
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 86/90
Annexe 10, page 72
Outils d?identification
des sources de PFAS
(PFAS screening tolls)
Il est regrettable de faire un focus sur un outil de veloppe par des ope rateurs prive s et
dont l?acce s est payant, sans faire en paralle le la promotion de la base ActiviPoll
de veloppe e par des ope rateurs publics et d?acce s gratuit !
La mission a utilise les re fe rences
bibliographiques auxquelles elle a pu
avoir acce s (visiblement Ante a Group fait
bien connaî tre ses productions), ce qui
n?e tait pas le cas d?Activipoll. C?est bien
volontiers qu?elle ajoutera les
informations communique es lors de ce
contradictoire.
? Modification du texte pour ajou-
ter un paragraphe descriptif de
l?outil Activipoll.
Observations de la
DEB
Référence de page Nature de l?observation Suites données par la mission
Tableau 5 en page 32 Une seule remarque : dans le tableau 5, remplacer "STEU soumises a autorisation ou
de claration recevant des PFAS (RSDE)" par "STEU recevant les eaux de sites industriels
producteurs ou utilisateurs de PFAS"
La mission propose d?inventorier toutes
les STEU recevant des PFAS, quelles que
soient leurs origines. Cela concerne
effectivement les STEU recevant les eaux
de sites industriels producteurs ou
utilisateurs de PFAS, mais il peut y avoir
des origines non industrielles.
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Acronyme Signification
ADEME
agence de l?environnement et de la maî trise de
l?e nergie
ADES
base d? « acce s aux donne es sur les eaux
souterraines »
AEP adduction d?eau potable
AESN agence de l?eau Seine Normandie
AERMC agence de l?eau Rho ne Me diterrane e Corse
AFFF
mousses anti-incendie ?aqueous film forming
foam?
ANSES
agence nationale de se curite sanitaire de
l'alimentation, de l'environnement et du travail
AOF dosage du fluor organique adsorbable
AQUAREF
laboratoire national de re fe rence pour la
surveillance des milieux aquatiques
ARS agence re gionale de sante
AURA re gion Auvergne Rho ne Alpes
BARPI
bureau d?analyse des risques et pollutions
industriels
BASIAS
base de donne es des anciens sites industriels et
activite s de services
BASOL base de donne es sur les sites et sols pollue s
BRGM bureau de recherches ge ologiques et minie res
CIC chromatographie ionique de combustion
CMA concentration maximale admissible
CMR cance rige ne, mutage ne ou reprotoxique
CNRS centre national de la recherche scientifique
DBO demande biologique en oxyge ne
DCE directive cadre europe enne sur l?eau
DCO demande chimique en oxyge ne
DEB direction de l?eau et de la biodiversite
DGPR direction ge ne rale de la pre vention des risques
DGRI
direction ge ne rale de la recherche et de
l?innovation
DGS direction ge ne rale de la sante
DHUP
direction de l?habitat, de l?urbanisme et des
paysages
EAT e tude de l?alimentation totale
ECHA agence europe enne des produits chimiques
EDCH
directive eaux destine es a la consommation
humaine
EFSA autorite europe enne de se curite des aliments
EOF dosage du fluor organique extractible
EPCI
e tablissement public de coope ration
intercommunale
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Acronyme Signification
EPA environnemental protection agency
EPRTR european pollutant release and transfer register
FD fre quence de de tection
FQ fre quence de quantification
FT fluorote lome res
GEREP
base de donne es de « gestion e lectronique du
registre des e missions polluantes »
GIDAF
base de donne es « gestion informatise e des
donne es d'autosurveillance fre quente »
HPLC haute pression liquide chromatographie
IARC international agency for research on cancer
ICPE
installations classe es pour la protection de
l?environnement
IED Directive sur les e missions industrielles
INERIS
institut national de l'environnement industriel et
des risques
IOTA installations, ouvrages, travaux et activite s
LD limite de de tection
LQ limite de quantification
MBAS
dosage des substances actives au bleu de
me thyle ne
MES matie res en suspension
NAIADES
base de donne es sur la qualite des eaux de
surface
NQE norme de qualite environnementale
OCDE
organisation de coope ration et de de veloppement
e conomiques
OFB office français de la biodiversite
ONG organisation non gouvernementale
PFAS substances poly ou perfluoroalkyle s
POP re glement « polluants organiques persistants »
QSPR
mode les « quantitative structure-property
relationship »
QSAR
mode les « quantitative structure activity
relationship »
REACH
re glement europe en ?registration, evaluation,
authorisation and restriction of chemicals?
RSDE
programme sur les rejets de substances
dangereuses dans les eaux
SDIS service de partemental d?incendie et de secours
SIRENE
syste me national d'identification et du re pertoire
des entreprises et de leurs e tablissements
SISE-Eau
syste me d'information des services sante -
environnement eau
STEU stations de traitement des eaux use es urbaines
SVHC substance of very high concern
TOPA total oxidizable precursor assay
UPLC ultra haute pression liquide chromatographie
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Site internet de l?IGEDD :
« Les rapports de l?inspection »
PUBLIÉ
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Les PFAS : un constat inquiétant
1.1 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement dangereuses
1.1.1 Nature chimique des PFAS
1.1.2 Comportement et mobilité des PFAS dans l?environnement
1.1.3 Toxicologie humaine
1.2 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement
1.2.1 Méthodes d?analyse spécifiques
1.2.1.1 Une méthode dominante : la chromatographie liquide haute performance couplée spectrométrie de masse en tandem, pour les PFAS anioniques
1.2.1.2 Une méthode adaptée aux PFAS neutres et volatils : la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse
1.2.1.3 Des développements de méthodes « sur mesure »
1.2.2 Méthodes d?analyse globales de familles de PFAS
1.2.3 Une absence de méthode pour les analyses des PFAS en phase gazeuse
1.2.4 Méthodes de détection non analytiques
1.3 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction
1.3.1 Des utilisations multiples des PFAS, pas toujours bien cernées
1.3.2 Les réglementations portant sur les produits, en fonction de leurs usages
1.3.2.1 Le règlement REACH
1.3.2.2 Le règlement POP (polluants organiques persistants)
1.3.3 Les réglementations portant sur certains usages spécifiques
1.3.3.1 L?usage eau potable et les futures normes sanitaires : des concentrations maximales réglementées dans les eaux destinées à la consommation humaine
1.3.3.2 Usages divers
Cinq pays européens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède et Norvège) devraient déposer auprès de l?ECHA une proposition de restriction qui porte également sur l?ensemble de la classe des PFAS. Elle viserait des domaines plus larges de production, de ...
La mission constate que, exception faite de quelques substances PFAS les mieux connues, il n?existe pour une majorité d?entre elles pas de méthode d?analyse validée ni de données de toxicologie et qu?aucune solution d?élimination fiable n?existe ce jo...
1.3.4 La réglementation des émissions et de la qualité du milieu ambiant
1.3.4.1 Evaluation environnementale des projets, plans et programmes
1.3.4.2 Les rejets industriels
1.3.4.3 Les rejets des stations d?épuration urbaine et les épandages de boues
1.3.4.4 Eaux de surfaces et eaux souterraines
1.3.4.5 Sols
1.3.4.6 Air
2 Risques de contamination par les PFAS
2.1 Données et méthodes de cartographie des zones de contamination de l'environnement par les PFAS en France
2.1.1 Données sur les rejets industriels
2.1.2 Données sur les rejets des stations d?épuration urbaines
2.1.3 Données sur la contamination des ressources en eau, des sols et des milieux
2.1.3.1 Eaux souterraines
2.1.3.2 Eaux superficielles
2.1.3.3 Autres matrices : sédiments, sols, air
2.2 Analyse des risques de contamination par les PFAS
2.2.1 Préalables à une démarche hiérarchisée d?identification des risques de contamination
2.2.1.1 Etablir et hiérarchiser la liste des sites ayant pu émettre des PFAS dans l?environnement (« sites émetteurs ») et des sites à enjeux (sites cibles) :
2.2.1.2 Consolider les informations nationales
2.2.1.3 Accompagnement de la démarche
2.2.2 Identification et correction des pollutions à moyen et court termes
2.2.2.1 Analyse aval-amont : remonter de la cible à la source
2.2.2.2 Analyse amont/aval : descendre de la source vers les cibles
Il ne semble ni envisageable ni utile à court et moyen terme d?établir la cartographie des émissions diffuses. Des éléments de cartographie, de nature qualitative, pourraient cependant indiquer :
2.2.2.3 Autres approches du risque
3 Dépollution et élimination des PFAS, traitement des eaux potables et limitation des risques de transfert : méthodes actuelles et perspectives
3.1 Quelles normes pour les eaux, les déchets, les sols et les produits contaminés par les PFAS ?
3.2 Traitement des PFAS dans l?eau potable
3.2.1 Méthodes éprouvées en traitement des eaux potables
3.2.2 Voies d?amélioration dans les technologies actuelles
3.2.3 Technologies émergentes encore en phase d?expérimentation
3.3 Dépollution des eaux usées
3.3.1 Épuration des PFAS dans les eaux usées par les stations d?épuration urbaines
3.3.2 Traitements spécifiques des PFAS par les industries
3.3.3 Traiter à la source les PFAS
3.4 Dépollution des sols
3.4.1 Méthodes éprouvées en réhabilitation des sols
3.4.2 Autres technologies
3.5 Élimination des PFAS
3.5.1 Restreindre la valorisation des déchets contaminés
3.5.2 Enfouissement en centre de stockage de déchets dangereux ou non dangereux
3.5.3 Traitements thermiques
3.5.4 Des résidus liquides encore souvent rejetés dans le milieu
Conclusion
Annexes
1 Propositions pour une feuille de route gouvernementale : une approche intégrée de la problématique des PFAS
1.1 Appliquer les principes généraux d?environnement aux PFAS
1.2 Améliorer les connaissances
1.3 Améliorer la surveillance des PFAS dans l?environnement
La connaissance géographique de la contamination des sols par les PFAS est quasi-inexistante et nécessite d?être progressivement améliorée,
1.4 Interpréter les résultats et engager sans tarder les actions de maîtrise du risque les plus urgentes
1.5 Exploiter et compléter la réglementation actuelle
En l?absence de traitement des rejets assurant l?élimination des PFAS, le recyclage des produits pouvant en contenir présente un risque de dispersion des PFAS dans l?environnement. C?est le cas en particulier des boues contaminées, des emballages, des...
Seules doivent être autorisés à éliminer des déchets pouvant contenir des PFAS les incinérateurs ou les stockages capables de démontrer leur maîtrise des rejets de PFAS dans l?environnement.
2 Lettre de mission
3 Liste des personnes rencontrées
4 Liste des principaux PFAS et leurs acronymes
5 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement dangereuses
6 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement
7 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction
8 Niveaux de contamination des eaux souterraines et superficielles de quelques bassins
9 Cartes de concentrations maximales des eaux souterraines françaises en PFOS, PFHxA, PFPeA et PFHpA (sources BRGM)
10 Les outils d?identification des sources de PFAS
10.1 Base de données ActiviPoll
10.2 PFAS Screening Tool
11 Observations émises lors de l?échange « contradictoire » et suites données dans le rapport de la mission
12 Glossaire des sigles et acronymes
(ATTENTION: OPTION Principaux sites émetteurs de PFAS
La hie rarchisation des sites pourra s?appuyer e galement sur l?importance des enjeux (captages AEP,
ame nagement urbain) et la capacite de l?Etat a agir (connaissance du site, pre sence d?un responsable?).
La recherche des sites encore en activite pourra se re fe rer a l?analyse des nomenclatures ICPE
(raffinage, stockage, pe trochimie, de chets?) et IOTA (stations d?e puration, e pandages), mais aussi sur
la matrice « activite s-polluants » ActiviPoll disponible a la DGPR.
La recherche des activite s disparues ou des incendies pourra s?appuyer sur les bases de donne es ARIA
(https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/), ex-BASOL et CASIAS (de sormais accessibles via
une unique interface sous Ge oRisques https://www.georisques.gouv.fr/risques/pollutions-sols-sis-
anciens-sites-industriels) et comple te es par l?analyse des dossiers de cessation d?activite s, des e tudes
historiques et des rapport d?accidents en particulier. Un test pourrait e tre conduit dans un premier
PUBLIÉ
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
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temps sur quelques sites pour ve rifier la faisabilite de cette de marche et son implication en termes de
moyens humains.
Recommandation 4. Achever l?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures depuis les
années 50 et sur les sites d?entrainement à l?utilisation de mousses AFFF civiles et militaires.
Identifier les sites pouvant avoir pu être pollués par l?infiltration de mousses contenant des PFAS
(DGSCGC, DGPR, SDIS, DGAC, Ministère de la Défense).
Localement, les e valuations environnementales et autres dossiers produits lors des demandes
d?autorisation pourront e tre exploite s, bien que leurs contenus ne soient pas bancarise s.
Organisation des recherches
Il conviendra d?identifier en premier lieu les sites qui sont ou ont pu e tre effectivement e metteurs ou
contamine s. La recherche spe cifique de certains PFAS ne devra e tre engage e qu?une fois re alise e une
analyse globale (me thode TOPA ou autre) de montrant la pre sence de PFAS. Dans un second temps,
l?analyse devra pre ciser les ateliers pouvant e tre a l?origine des pollutions (sites e metteurs) ou les
points de captages contamine s au sein de l?unite de distribution d?eau potable41.
Recommandation 5. Systématiser sur les principaux sites émetteurs en activité, en cessation
d?activité ou à l?arrêt une recherche hiérarchisée des PFAS, avec mobilisation dans un premier
temps de méthodes génériques (du type TOPA) ou analyse du risque de présence de PFAS, puis
dans un second temps, là où auront été détectées des possibilités de contamination, mise en oeuvre
d?analyses spécifiques (DGPR, DEB, DGS).
Bancariser l?ensemble des informations et faire dialoguer les banques de données
Toutes les donne es de ja disponibles a l?e chelle nationale doivent pouvoir e tre consolide es dans un outil
commun ou au travers d?outils pouvant e changer en temps re el et utiliser des interfaces communes :
le fonctionnement des banques de donne es sur la qualite des eaux (eaux souterraines, de surface,
potables) n?est pas loin de re pondre a cette obligation. Ce n?est pas encore le cas des banques de
donne es sur les usages industriels ni sur les rejets, ce qui posera des difficulte s de s qu?elles disposeront
d?informations conse quentes sur les rejets de PFAS.
L?ensemble des informations concernant la production, l?utilisation, les rejets ou les e pandages de PFAS
doit e tre bancarise . Or si une bancarisation limite e des rejets de PFAS est de ja en place, d?autres
informations ne le sont toujours pas, comme celles contenues dans les e tudes d?impact ou les bilans
environnementaux. Il convient de l?organiser, ce qui devra permettre des cartographies aise es aux
e chelles nationales, dans une logique programmatique, et locales, pour des utilisations ope rationnelles.
41 Il conviendra de caracte riser les captages pollue s au-dela de la seule qualite des eaux pour une bonne interpre tation
des re sultats et en particulier de finir leur aire d?alimentation.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
Page 35/90
Recommandation 6. Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans l?environnement
(OFB, BRGM, DGS) doivent oeuvrer au rapprochement de leurs bases de données ou à la création
d?une interface transparente au regard de l?origine des données.
Estimer les grandes masses de production et d?utilisation de PFAS
Il est important de disposer de donne es fiables sur les bilans nationaux de PFAS par grandes masses :
quantite s produites, importe es, exporte es, utilise es, si possible par PFAS ou groupes de PFAS.
Une fois ge ne ralise es les mesures sur les rejets et les eaux potables devront e tre estime es les quantite s
rejete es et e pandues dans l?environnement, accueillies dans les sites d?e limination de de chets et
pre leve es dans les eaux brutes ou injecte es dans les re seaux d?eau potable.
Informer sur la problématique des PFAS dans l?environnement
A l?inverse d?autres pays, la proble matique des PFAS reste un sujet me connu en France, par le public
mais aussi par beaucoup d?acteurs de l?environnement (Inspecteurs de l?environnement, entreprises
utilisant des PFAS, bureaux d?e tudes?). Il est indispensable de leur faire connaî tre la proble matique de
ces polluants pour qu?elle soit prise en compte dans les e tudes et de marches environnementales.
Recommandation 7. Faire connaître au public et aux acteurs de l?environnement la
problématique des PFAS dans l?environnement et les risques qu?ils présentent, leur présence dans
les produits de tous les jours ainsi que l?importance de la prise en considération de cet enjeu
(DGPR, DEB).
Prévoir un appui technique et des financements adaptés
Un appui technique a la campagne de mesures s?ave re ne cessaire pour l?organisation du processus et
l?interpre tation des re sultats et, le cas e che ant, maî triser le risque.
Beaucoup de ces travaux d?identification des sources PFAS et d?analyse de risque auront un caracte re
pionnier, avec des aspects me thodologiques voire de recherche non ne gligeables. Il conviendra
d?accompagner les acteurs locaux aux niveaux technique et financier. Les re seaux scientifiques et
techniques des ministe res charge s de l?e cologie et de la sante pourraient e tre sollicite s 42 et des
financements recherche s aupre s des agences de l?eau, de l?OFB et de l?ADEME.
Eaux souterraines : captages d?eau
La campagne de 2010-2011 e tait exploratoire et de nombreux progre s dans la compre hension du
comportement des PFAS dans l?environnement et sur les me thodes d?analyse ont conduit la mission a
conside rer qu?une nouvelle campagne, plus large et portant sur plus de mole cules (combinant analyses
42 Certains cabinets conseils ayant acquis une expe rience internationale pourraient e galement e tre mobilise s.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
Page 36/90
globales et spe cifiques) s?ave rait indispensable pour e valuer le risque de pre sence de PFAS dans l?eau
potable et le risque pour les populations. En son absence, les remonte es d?information sur la
surveillance des eaux potables mettront ces donne es a disposition a moyen terme et sur un nombre
beaucoup plus important de captages.
Pour chaque captage contamine , les sources de pollution seront recherche es dans l?aire d?alimentation.
Une e tude de faisabilite du traitement a la source des pollutions (et du panache de pollution s?il s?agit
d?une nappe) sera produite.
Une de marche similaire pourrait concerner d?autres points d?e mergence de nappe et les pie zome tres.
Eaux superficielles : analyse par bassin versant
Le suivi montre que les sources de pollution les plus significatives concernent des rejets ponctuels vers
les eaux superficielles. L?analyse des concentrations en PFAS sur les tronçons (ou masses d?eau
superficielles) successifs, mais aussi des flux moyens de PFAS (de bit x concentrations), peut permettre
d?identifier les tronçons ou sont situe s ces rejets43, puis la source de pollution elle-me me. Les analyses
de se diments peuvent apporter une vision d?un historique d?accumulation.
La surveillance des cours d?eau doit ainsi porter sur les concentrations et les flux, avec l?estimation du
de bit associe a la concentration mesure e. Le nombre de mesures doit e tre suffisant pour pouvoir en
de duire un flux moyen.
Autres sources d?information : aménagement de sites
Les programmes d?ame nagement y compris de sites n?ayant jamais accueillis d?activite s e mettrices de
PFAS peuvent pre senter une pollution des sols par les PFAS du fait de transferts par les eaux et l?air.
Une de marche similaire aux pre ce dentes sur la recherche de la source de pollution pourrait e tre
engage e, en envisageant les diffe rentes voies possibles de transfert.
Proposition 2 : Anticiper les obligations réglementaires de contrôle de l?eau potable en les
complétant, en cas de pollution par des PFAS, par des contrôles sur l?ensemble des points de
prélèvement des eaux (DGS). Sur les masses d?eau superficielles, étendre la surveillance aux 20
PFAS « DECDH » (DEB ? Agences de l?eau) et préciser, lorsque c?est possible, les flux de PFAS
(concentrations x débit) aux points de surveillance afin d?en déduire les principales sources
d?émission par bassin (DEB, DGPR).
Identification des sources ponctuelles issues d?activités arrêtées
L?identification de ces sources s?inscrit dore navant dans la politique de gestion des sites et sols pollue s,
de s lors que les PFAS sont inte gre s a la base ActiviPoll et sont donc pris en compte dans le cadre des
diagnostics exige s lors des cessations d?activite . Le rappel de la ne cessaire prise en compte des PFAS
dans ces e tudes pourrait prendre la forme de guide d?instruction DGPR/DE/DGS ou d?arre te ministe riel.
Ce travail pourrait adopter la de marche suivante44, applique e a l?ensemble des sites prioritaires pre -
identifie s au niveau national :
Etude des productions, utilisations, stockages ou rejets potentiels de PFAS dans l?environnement
sur la base d?e tudes historiques
43 Ainsi l?exemple e voque en annexe 8 pourrait indiquer un flux de 300 kg/an de PFOS ge ne re chaque anne e par la rivie re
Marsange et expliquer a lui seul un surcroî t de pollution de la Seine de 20 ng/l a son embouchure.
44 Cette de marche pourrait s?inscrire dans un arre te ministe riel, l?action e tant nationale et identique pour tous les sites
concerne s avec mise en oeuvre des e tudes et travaux aux frais de l?exploitant ou du responsable du site.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
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Le cas e che ant, analyse des PFAS dans les rejets et dans l?environnement (eau, sol, se diments,
e ventuellement rejet urbain et e pandages des boues, si raccordement au re seau d?assainissement ).
En cas de confirmation d?une pollution des eaux, sols ou se diments, de limitation du pe rime tre
d?impact, analyse des risques d?atteinte a la sante humaine et a l?environnement et mise en place le
cas e che ant des mesures de maî trise du risque adapte es.
Figure 2 : Approche hiérarchisée de l?identification et de traitement des sources de pollution historiques
Identification des sources ponctuelles issues d?activités en fonctionnement
Les e tudes d?impacts et de danger doivent prendre en compte les PFAS et leurs impacts
Chaque fois que le projet est susceptible de mobiliser des PFAS, c?est-a -dire s?il rele ve des activite s ou
sites prioritaires, ses e tudes d?impact et de danger, ou leur actualisation, doivent dresser l?inventaire
des PFAS susceptibles d?e tre produits, utilise s, ge ne re s, rejete s ou e pandus par le projet, estimer leurs
impacts sur l?environnement et la sante des populations, et pre voir les mesures pour les maî triser.
Cette analyse doit porter sur le fonctionnement normal ou de grade des installations et en cas
d?incendie avec utilisation de mousses aux PFAS (rejets vers les eaux, les sols et l?atmosphe re, y compris
a longue distance). L?autorisation du projet devra en reprendre les principales conclusions et les
informations sur les PFAS devront e tre bancarise es. Bien que cette de marche s?inscrive dans les
principes habituels de la re glementation ICPE, une instruction de la DGPR a l?Inspection ou la
modification des guides de re alisation des e tudes d?impact pourraient s?ave rer utiles.
Des mutualisations de ces travaux par branche ou secteur d?activite pourraient e tre favorise es par les
pouvoirs publics : quantification des e missions atmosphe riques du secteur des de chets ou de la
production d?organofluore s, incidences des e pandages de boues ou des rejets de STEU?
Proposition 3 : Rappeler la nécessité de prendre en compte les PFAS et leurs impacts dans les
évaluations environnementales, les analyses de risque sur sites et sols pollués et les études de
danger (DGPR, DEB, DHUP).
Cibler la connaissance et l?action sur les principaux « sites e metteurs »
Au vu du peu d?informations disponibles sur les rejets, il est indispensable d?engager au plus to t une
campagne d?identification et de caracte risation des principaux rejets a minima sur les principaux
« sites e metteurs » (tableau 5), par exemple par des arre te s ministe riels pris au titre des le gislations
ICPE (secteur industriel) et eau (STEU, e pandages de boues), ou par des instructions spe cifiques pour
les sites e metteurs ne relevant pas de ces le gislations (sites d?entrainement a la lutte contre les
incendies utilisant encore des mousses aux PFAS). Ces arre te s et instructions devront demander aux
e tablissements concerne s de proce der dans un de lai tre s court aux ope rations suivantes :
Analyse du risque de pre sence de PFAS dans les diffe rents rejets des sites e metteurs (rejets eau et
air) et identification des PFAS potentiellement pre sents
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Rapport n° 014323-01
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Le cas e che ant,
Pour les rejets eaux et les épandages
Analyse globale des PFAS (TOPA ou autre me thode globale pertinente) et analyses spe cifiques des
20 PFAS de la directive EDCH et des autres PFAS identifie s dans l?analyse de risque ;
Pour les rejets atmosphériques
Estimation des quantite s e mises par toute me thode approprie e (me thodes en cours de
de veloppement ou demain normalise es)
En cas de présence avérée ou supposée dans les rejets ou épandages,
Evaluation de leur impact
Extension de la surveillance dans les eaux aux 20 PFAS et aux autres PFAS identifie s dans l?analyse
de risques
E tude de faisabilite et proposition de re duction des PFAS a la source, y compris par substitution, et
de traitement de ces rejets
Mise en oeuvre dans les meilleurs de lais de ces mesures de pre vention
Une expertise tierce pourra e tre demande e sur l?e tude d?impact et les propositions de reme diation
Bancarisation de ces informations
Figure 3 : Contenu d?un arrêté ministériel ou d?une instruction « PFAS » pour les sites émetteurs
Recommandation 8. Engager une opération nationale d?identification et de maîtrise des
émissions de PFAS sur l?ensemble des sites émetteurs potentiels par arrêté ministériel et
parachever l?action RSDE. Engager une démarche de maîtrise du risque sur chaque site émetteur
identifié et sur les principaux enjeux contaminés : captages d?eau potable et zones
d?aménagement urbain (DGPR, DEB, DGS).
Un travail sur les pollutions diffuses limité aux seules données générales et à quelques
actions ciblées sur la connaissance de ces pollutions
La pollution de fond par les PFAS est limite e en France avec une majorite des nappes qui ne pre sente
pas de pollution quantifiable45. Leur origine et leur extension doivent e tre pre cise es, ce qui ne cessite :
d?estimer les quantite s de PFAS e pandues avec des boues ou leurs de rive s, provenant de
45 Cette appre ciation ne cessiterait d?e tre expertise e, en particulier pour les situations les plus a risques (apports
cumulatifs du fait de l?e pandage de boues ou de pesticides contenant des PFAS ou de rejets atmosphe riques de PFAS) et
de la sensibilite de certains aquife res, karstiques, proches de la surface ou mal prote ge s par le sol).
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stations d?e puration rejetant des PFAS et d?identifier les secteurs concerne s ;
d?identifier et de quantifier les pesticides contenant des PFAS e pandus : la bibliographie est
pauvre et il convient d?interroger les industriels pour de terminer les pesticides concerne s, les
quantite s vendues en France, sur quelles cultures et dans quelles re gions ;
d?ame liorer les me thodes de quantification des PFAS dans les fume es (incine rateurs, ?) et l?air
ambiant ainsi que sur les transferts atmosphe riques et les retombe es des PFAS.
Il ne semble ni envisageable ni utile a court et moyen terme d?e tablir la cartographie des e missions
diffuses. Des e le ments de cartographie, de nature qualitative, pourraient cependant indiquer46 :
Les secteurs d?e pandage historiques ou actuels de boues issus de STEU rejetant du PFOS ;
Les « sites e metteurs » pouvant rejeter des PFAS dans l?air (production d?organofluore s,
incine rateurs, feux d?hydrocarbures?), accompagne s d?indications sur les secteurs de
retombe es possibles ;
Les zones d?e pandage historiques et actuelles de pesticides contenant des PFAS.
Cette cartographie simplifie e pourrait e tre accompagne e de celle des captages AEP situe s a proximite
pour lesquels des contro les de qualite des eaux permettraient de confirmer ou d?infirmer l?existence
d?un risque imme diat ou a terme et de prendre les mesures de pre vention ne cessaires.
Campagnes exploratoires
Au-dela de ces de marches ope rationnelles, des approches plus exploratoires peuvent e tre
pre vues comme l?analyse des PFAS dans les sols, a l?e chelle de petites re gions, ou dans le biote, dans les
pe rime tres concerne s par des sources importantes de pollution, comme cela a pu e tre fait par l?US-EPA.
Modèles prédictifs de dangers
Les mode les QSPR (Quantitative Structure-Property Relationship) et QSAR (Quantitative Structure
Activity Relationship) sont des mode les de crivant une relation quantitative entre les caracte ristiques
structurelles d'une substance et ses proprie te s physicochimiques, ainsi que son activite biologique,
toxicologique ou pharmacologique. Ces approches permettent de simuler, a partir d?une source donne e,
les panaches de contamination par diverses mole cules dans diffe rentes matrices (sols, eau?), en
fonction de leurs caracte ristiques de solubilisation, d?adsorption, de diffusion atmosphe rique?
L?INERIS de veloppe depuis plusieurs anne es de tels mode les, notamment pour les PFAS. Ces approches
pre dictives pourraient e tre utiles a la de marche amont/aval, en particulier pour une premie re
identification des milieux et mole cules a investiguer lors de campagnes de pre le vements.
46 Des analyses de PFAS sur quelques sols de ces pe rime tres et sur les produits re colte s pourraient mettre en
perspective les concentrations en PFAS observe es dans les produits e pandus ou les quantite s de PFAS incine re es, la
pollution des sols et la contamination des aliments pour pre ciser le risque des e pandages pour la chaî ne alimentaire.
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Sous le terme de de pollution sont entendus :
Le traitement de l?eau potable, des eaux use es, de l?air? qui visent a retirer le polluant d?un
flux ou d?un produit ; le polluant n?est pas ne cessairement de truit, mais transfe re ou concentre
pour e tre e limine par la suite ;
L?e limination du polluant ou du de chet qui vise leur destruction ou leur stockage dans des
conditions permettant d?e viter toute contamination du milieu exte rieur.
Cette distinction est importante dans le cas des PFAS, dont la destruction physico-chimique ou par
biode gradation est difficile, et ou les traitements ne de truisent en ge ne ral pas le polluant.
Il existe tre s peu de normes pour les PFAS dans l?environnement, les produits et les de chets, si ce n?est
sur la qualite des eaux destine es la consommation humaine et dans l?environnement.
Cette situation pose proble me :
il est difficile d?exiger des performances environnementales en l?absence de normes, qu?il
s?agisse du niveau de rejet ou de l?impact dans le milieu ;
la qualite des de chets, mais e galement du sol ou des produits, peut conditionner leur statut
(produit ou de chet, recyclable ou non, inertes ou non, dangereux ou non, possibilite s
d?e pandage de boues, de compost, caracte re de fertilisant des composts?) ;
l?absence de normes e carte les PFAS de beaucoup d?e tudes (e tudes d?impact, agre ments
divers?) alors qu?ils sont un facteur important d?impact ou de nocivite .
Il est indispensable de disposer de normes sous peine de se heurter a l?impossibilite d?autoriser les
installations en rejetant et de re glementer leurs utilisation, rejet, traitement ou e limination.
Les PFAS re sistent a la majorite des traitements classiques telles que l?oxydation directe, la
biode gradation ou la photolyse. Des dispositifs de traitement des eaux, utilise s parfois largement pour
l?e limination des micropolluants organiques (adoucissement, traitement des pesticides, de nitratation)
ont e galement montre leur efficacite pour le traitement des PFAS. Si ces traitements sont bien utilise s
pour le traitement d?eau potable, la mission n?a pas eu connaissance de leur mise en oeuvre
spe cifiquement pour la de pollution des PFAS. Aucun des proce de s de traitement examine s ne permet
une destruction des PFAS, ce qui signifie que le « traitement » ne consiste qu?en un transfert de phase.
Le traitement des eaux potables ne doit intervenir qu?une fois la re flexion sur l?origine de la pollution
mene e a son terme :
Identification des captages pollue s (a l?amont d?une me me unite de distribution) ;
Identification et traitement si c?est possible des sources de pollution et des zones de transfert
(si c?est un captage en nappe) ;
Sinon, abandon ou de placement du captage, changement de ressource ou, en cas de maintien
du captage, traitement spe cifique des eaux du ou des captages pollue s, en re servant le
traitement des PFAS aux seuls pre le vements d?eau le ne cessitant.
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Beaucoup de traitement d?eau de finition ont montre leur efficacite sur les PFAS, me me si la mission
n?a pas eu connaissance de traitement mis en place spe cifiquement pour les PFAS.
Technique Performances Remarques
Adsorption sur
charbon actif (CA)
Concentrations en sortie pouvant atteindre le
ng/l avec des rendements de 90 a 99%.
Efficacite plus faible sur les PFAS a chaine courte
qu?a chaine longue, peu e value e sur les
fluorote lome res.
Performance de croit quand le COT augmente et
croit avec les filtres en se rie. Saturation rapide du
charbon actif.
Technologie usite e et e prouve e dans le traitement
des pesticides et micropolluants organiques.
Performance plus e leve e pour le charbon actif en
poudre que le charbon actif en grain
Filie res de re ge ne ration ou e limination du CA
charge en PFAS ne cessitant un suivi spe cifique.
Adsorption sur re sine
e changeuse anionique
ou non ionique
Plus efficace que charbon actif pour les PFAS a
chaine courte.
Efficacite peu e value e sur fluorote lome res.
Saturation rapide des re sines e changeuses
Technologie usite e et e prouve e dans le traitement
des micropolluants et l?adoucissement d?eau
Ge ne ration de de chets liquides charge s en PFAS
(re ge ne ration des re sines e changeuses). Pas de
de chets liquides pour les re sine a usage unique.
Nanofiltration et
osmose inverse
Efficaces quel que soit le PFAS et pour les
fluorote lome res
Technologie mature et largement utilise e en
dessalement.
Production de concentrats tre s charge s qu?il faut
traiter.
Pre cipitation-
coagulation- floculation
Performance re duites pouvant ne cessiter un
traitement comple mentaire
Production de boues qui doivent e tre traite es
Tableau 6 : principaux traitement de finition pouvant éliminer les PFAS
Les proce de s d?adsorption voient aujourd?hui le de veloppement de l?utilisation de nouveaux mate riaux
qui pre sentent des temps d?e quilibre plus court et de plus fortes capacite d?adsorption pour le PFOS :
argiles modifie es, biochar, adsorbants a base de prote ine, hydroxydes a double couche? Ces
de veloppements rele vent encore du champ de la recherche-expe rimentation.
La question du devenir des de chets de traitement sature s en PFAS (charbons actifs, concentrats,
effluent de re ge ne ration de re sines e changeuses, ?) reste entie re et non prise en compte a ce jour par
la re glementation, ce qui conduit parfois a les voir revenir au milieu naturel (rejets en rivie re ou dans
le re seau d?assainissement?) ou stocke s dans des conditions inadapte es (charbon actif).
Beaucoup de technologies sont aujourd?hui en phase d?essais en laboratoire, avec des re sultats qui ne
sont pas ininte ressants, mais encore non aboutis : oxydation e lectrochimique, re duction chimique par
les sulfites, iodures ou dithionates sous rayonnement UV, traitement sonochimique? Certaines
techniques posent des proble mes re currents de formation d?e le ments inde sirables dans l?eau comme
les perchlorates, bromates?
Une voie de migration courante des contaminants vers l'environnement se fait par les eaux use es, car
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Rapport n° 014323-01
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la plupart des stations d'e puration d?eaux use es urbaines ou industrielles, notamment biologiques, ne
sont pas capables d'e liminer les PFAS. Les stations d'e puration biologiques (boues active es, lits
bacte riens) disposent de traitements primaires et secondaires qui e liminent les matie res en
suspension et les pollutions en solution par adsorption, absorption et biode gradation partielle sur et
dans les flocs bacte riens. Les polyfluore s et pre curseurs sont en partie de grade s en perfluore s alors
que ces derniers eux-me mes ne le sont pas. Finalement, une grande partie des PFAS se retrouve dans
les rejets d?eaux use s traite s. Le rendement est faible avec transfert d?une partie des PFAS dans les
boues d?e puration (plus ou moins faible selon les PFAS et leurs comportements physico-chimiques).
Un traitement spe cifique des PFAS serait donc ne cessaire, du me me type que ceux de crits au chapitre
3.2.1 pour l?eau potable. L?ajout de ces traitements en STEU ne cessiterait une e puration pre alable de
tre s haut niveau (traitement tertiaire) des principaux e le ments polluants contenus dans les effluents,
car ils peuvent interdire la mise en oeuvre de traitement des PFAS. La chaî ne de traitement des PFAS
serait alors particulie rement one reuse, ce qui peut expliquer que la mission n?a pas eu connaissance
de traitement spe cifiques des PFAS en station d?e puration urbaine.
Ce constat interroge sur le devenir actuel des eaux d?extinction d?incendies lorsque des mousses
contenant des PFAS ont e te utilise es. A ce jour, elles seraient, aux dires des services, traite es en
incine rateur mais aussi rejete es dans les re seaux d?assainissement urbain et donc traite es par des
stations d?e puration transparentes pour les PFAS47.
Le traitement des PFAS peut a contrario e tre envisage dans le domaine industriel, de s lors qu?il se fait
a la source, en sortie du processus ge ne rant ces polluants : les effluents repre sentent des volumes
limite s et de qualite stable, ce qui limite les pre traitements et e vite des dimensionnements trop
importants. L?entreprise Daikin a Pierre Be nite a ainsi mis en place une chaî ne de traitement des PFAS
(essentiellement PFHxA) comprenant une station physico-chimique suivie de deux traitements de
finition en paralle le : une installation d?osmose inverse pouvant e tre substitue e par un traitement en
se rie de deux filtres a charbon actif. Le rendement global de l?installation est compris entre 99,95 et
99,995 % (les flux de PFAS en sortie de station sont 2 000 a 20 000 fois infe rieurs aux flux d?entre e).
Figure 4 : Schéma de principe de la station de traitement des effluents liquides de Daikin ? Source : Daikin
Les traitements « end of pipe » sont donc cou teux, encore peu efficaces, voire favorisent la dispersion
des PFAS dans l?environnement, par le rejet dans la rivie re mais e galement les e pandages de boues ou
de leur compost ou digestat. Le rejet des eaux pollue es dans les re seaux d?assainissement ne constitue
donc pas une solution fiable et durable de traitement.
47 La mission n?a pas pu ve rifier cette information
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Le traitement des PFAS dans les eaux use es doit donc s?inscrire dans une de marche inte gre e, avec
suppression ou re duction des PFAS dans le process et traitement adapte au plus pre s de leur e mission.
La de marche RSDE engage e depuis plusieurs anne es a permis l?identification des stations d?e puration
qui rejettent du PFOS. Cette recherche doit e tre e tendue aux autres PFAS, mais surtout permettre de
remonter a la source des PFAS et d?imposer la suppression ou une re duction de ces rejets. Cette
de marche est d?ailleurs rendue obligatoire par le statut de substances dangereuses prioritaires du
PFOS au titre de la DCE, qui oblige a mettre en oeuvre les meilleures techniques disponibles pour
rechercher la re duction des rejets de PFOS puis a terme leurs suppression.
Recommandation 9. Travailler en priorité sur la réduction à la source des émissions de PFAS
(substitution dans le process, réduction des pertes, traitement au plus près de leurs émissions)
(DGPR, DEB).
La mission n?a pas identifie de raison qui justifierait d?adopter une de marche autre que celle
de veloppe e dans la politique des sites et sols pollue s pour traiter les sites pollue s aux PFAS. Cette
proble matique n?est encore qu?e mergente du fait de l?absence de recherches des pollutions aux PFAS
lors des remises en e tat de sites industriels ou de conversions d?anciens sites d?activite .
La recherche d?une valorisation des sites pollue s aux PFAS ne cessite cependant d?adapter certaines
solutions techniques aux caracte ristiques des PFAS. Les PFAS e tant des mole cules tre s persistantes, la
majorite des technologies de reme diation des sols rele vent des me thodes d?isolement ou de se paration.
Le tableau suivant liste des dispositifs aujourd?hui e prouve s en traitement des sols et qui ont e te ou
pourraient e tre utilise es sans difficulte s pour le traitement des sols pollue s aux PFAS.
Me thode de
re habilitation
Description Remarques Viabilite , efficacite
Couverture et
isolement
Couverture des terres pollue es par
un mate riau imperme able
empe chant le contact avec les sols
pollue s, l?infiltration des eaux et la
migration des PFAS vers les nappes
Encore peu voire non utilise pour
les sites contamine s aux PFAS. Non
applicables lorsque les sols
pollue s peuvent e tre atteints par la
nappe ou les battements de nappe
Technique mature, efficace
et e conomiquement
acceptable
Confinement
hydraulique du site
Isolement des terres par une
imperme abilisation late rale et
supe rieure et/ou cre ation d?un
co ne de de pression
hydrodynamique par pompage.
Traitement des eaux pompe es.
Ne cessaire lorsque la nappe peut
atteindre la zone pollue e. Pose les
proble mes du devenir des re sidus
de traitement des eaux et de la
durabilite du dispositif de s lors
que les PFAS ne sont pas de truits.
Technique mature, efficace.
Cou t e leve
(imperme abilisation par
paroi de bentonite,
pompage, traitement des
eaux)
Excavation et
e limination
Extraction des sols avant stockage
en de charge ou incine ration.
Stockage possible en
« sarcophage » de die
Pose le proble me du classement
des sols extraits (de chets
dangereux ou non) et celui des
e missions lors de l?incine ration.
Technique mature, efficace.
Cou t e leve
Excavation et
de sorption
thermique ex situ
Extraction des sols puis
vaporisation des PFAS par la
chaleur et traitement des gaz
obtenus
Technique qui de truit les sols.
L?efficacite du traitement des gaz
pour les PFAS reste a confirmer
Technique mature, en pleine
expansion. Risque de
transfert de la pollution vers
l?air. Cou t e leve
Sorption et
stabilisation
Amendement du sol avec des
produits stabilisants ou adsorbants
(charbons actifs le plus souvent,
parfois en poudre microme trique)
pour e viter la migration des
Efficacite variable selon le PFAS et
re duite si pre sence d?autres
contaminants organiques ou de
fort taux de matie re organique.
Question de la durabilite du
Technique en
de veloppement, dont
l?efficacite reste a confirmer
pour les PFAS.
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polluants vers les eaux
souterraines.
dispositif en l?absence de
destruction des PFAS.
Tableau 7 ; méthodes éprouvées de traitement des sols qui peuvent ou pourraient être appliquées aux PFAS.
Les autres technologies en sont encore au stade de l?expe rimentation, qu?il s?agisse du lavage intensif
des sols in-situ avec re cupe ration du lixiviat, de l?oxydation e lectrochimique et du traitement
me canochimique, ou le sol est traite par broyage par billes d?acier en pre sence d'un re actif de co-
broyage tel que l'hydroxyde de potassium. Oxydation e lectrochimique et traitement me canochimique
donnent des re sultats prometteurs, en particulier pour le second avec les familles du PFOS et du PFOA.
É
Les traitements e voque s dans les paragraphes pre ce dents consistent pour la plupart en la se paration
des PFAS de la matrice, mais ne portent pas sur la destruction des mole cules de PFAS ou leur
confinement total (a l?exception de l?excavation des sols suivie de leur e limination). Seuls leur
destruction ou leur confinement sont susceptibles, moyennant les pre cautions ne cessaires, d?e viter le
transfert des PFAS extraits lors du traitement des eaux et de l?air et de la reme diation des sols vers un
autre milieu : air, sol ou eau.
La valorisation des de chets contamine s - de chets me nagers et assimile s (emballages alimentaires,
textiles ou chaussures imperme abilise es?), de chets d?activite (industries et autres activite s produisant
ou utilisant des PFAS), sols pollue s excave s, re sidus de certains traitements des eaux (charbon actifs
sature s, boues ou de rive s contamine s) ? - ne devrait pas e tre autorise e avant e limination des PFAS
contenus, sauf cas exceptionnel.
Ainsi, le recyclage de de chets contenant des PFAS peut ainsi ge ne rer des rejets de PFAS dans
l?environnement (eau, air) par les usines assurant cette fonction (cartonneries?).
De me me, l?e pandage de boues contamine es (y compris apre s compostage ou digestion) peut conduire
a la pollution des sols. Il en va de me me de l?utilisation de certains composts conside re s aujourd?hui
comme fertilisants commercialisables mais qui peuvent e tre pollue s aux PFAS. Leur valorisation par
e pandage ou leur qualification de fertilisant devraient leur e tre interdits a compter d?un certain niveau
de concentration en PFAS (tre s faible compte-tenu des effets cumulatifs).
L?ensemble de ces matie res premie res, sous-produits ou de chets devraient de s lors e tre dirige es vers
des filie res d?e limination. Des solutions d?e limination existent, dont il convient de ve rifier qu?elles ne
conduisent pas au transfert des PFAS vers d?autres milieux.
Ces solutions offrent des garanties au regard de la protection de l?environnement, de s lors que leurs
rejets de PFAS dans les eaux et l?air sont maî trise s. Seuls les centres de stockage e quipe s de dispositifs
de suivi et de traitement des rejets aqueux et atmosphe riques pouvant de montrer leur efficacite au
regard des PFAS devraient pouvoir e tre autorise s a recevoir des de chets ainsi contamine s.
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Les traitements thermiques sont actuellement les seules solutions couramment utilise es pour la
destruction des PFAS, par ailleurs souvent traite s avec d?autres polluants. Il peut s?agir d?incine rateurs
non de die s, a des tempe ratures de 850 a 1000°C, de pyrolyse a des tempe ratures comprises entre 300
et 900° voire plus, avec possibilite d?incine ration des gaz e mis pour les pyrolyses a faibles tempe ratures.
Les technologies de re ge ne ration des charbons actifs utilise s pour adsorber les PFAS dans les eaux
peuvent e tre assimile s a la pyrolyse a haute tempe rature (900°).
Les re sultats obtenus sur la pyrolyse des sols et des charbons actifs sature s montrent une bonne
e limination des PFAS au sein de ces me dias, mais ne fournissent aucune donne e sur les rejets de PFAS
dans les fume es. Une pollution de l?air est possible. L?efficacite de ces traitements en terme de rejets
atmosphe riques et les conditions de cette efficacite restent a confirmer : certains re sultats indiquent
qu?une tempe rature de 900° serait suffisante pour de truire les mole cules de PFAS mais d?autres
sources font e tat de la ne cessite d?une tempe rature nettement supe rieure (1300 ? 1400 °C) et rarement
atteinte dans les incine rateurs, si ce n?est en cimenterie. Les dure es d?exposition a ces tempe ratures ne
sont pas pre cise es48. Des retombe es ont e te constate es sur des sols voisins d?incine rateur.
Ces re sultats interrogent quant a l?utilisation possible de pyrolyse a faible tempe rature (300-600°) sans
incine ration a tre s haute tempe rature des gaz e mis. Les PFAS pourraient n?e tre qu?e vapore s et donc
rejete s dans l?atmosphe re.
Les autres dispositifs de destruction des PFAS sont en phase expe rimentale exclusivement : aucune de
ces solutions n?est aujourd?hui ope rationnelle. Les voies les plus prometteuses visent l?oxydation des
PFAS par ge ne ration in situ d?oxydants puissants tels que les radicaux hydroxyle (-OH), par
photocatalyse, traitement sono-chimique ou oxydation e lectrochimique.
Tous ces points constituent une priorite de recherche pour apporter des re ponses claires et
ope rationnelles a ces questions.
Les re sidus liquides correspondent aux effluents de re ge ne ration des colonnes e changeuses et les
concentrats d?osmose inverse ou de nanofiltration. Les entretiens effectue s par la mission ont montre
que beaucoup sont rejete s au milieu ou dans les re seaux d?assainissement d?eaux use es, y compris
quand l?eau brute contient des PFAS. Il s?agit donc d?un simple transfert des PFAS de la ressource en
eau utilise e vers les eaux superficielles, directement ou via le re seau d?assainissement. Dans ce dernier
cas, il y a e galement possibilite de transfert via les boues vers les sols et les nappes.
Les volumes ainsi produits sont importants, d?un ordre de grandeur de 10 % des volumes d?eau ainsi
traite s49, valeur dont il conviendrait d?e tudier la faisabilite de la re duction. Il n?est pas envisageable de
transporter des volumes d?eau pollue s aussi importants et le traitement ne peut e tre envisage que sur
site, sauf a imaginer la concentration des effluents re siduels, dont l?acceptabilite e conomique reste a
de montrer (cycle supple mentaire d?osmose inverse ou de nanofiltration). Les seules pistes de
traitement seraient alors50 :
La filtration des concentrats sur charbons actifs, ces derniers une fois sature s suivant les voies
48 La socie te Daikin a Pierre-Be nite proce de a la co-incine ration de ses boues de traitement physico-chimique en
cimenterie a plus de 1450°C, a la re ge ne ration de ses charbons actifs sature s en PFHxA par pyrolyse a plus de 950°C.
49 Selon les producteurs d?eau, ce rendement est obtenu apre s trois concentrations des concentrats d?osmose inverse
ou de nanofiltration, ce qui peut sembler e leve , en particulier pour de l?osmose inverse sur eau douce.
50 La mission a eu connaissance de la possibilite de biode gradation d?organofluore s non PFAS ou d?organochlorofluore s
sur dispositif a biomasse fixe e tre s faible charge ; il conviendrait de tester ces dispositifs pour le traitement des PFAS.
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Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
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habituelles d?e limination ou de re ge ne ration51 ;
La valorisation des effluents concentre s dans l?humidification ou la re humidification des
de chets pour leur mise en place et compactage dans des installations de stockage de de chets
dangereux ou non dangereux, de s lors que les lixiviats suivent un traitement satisfaisant.
Pour des volumes faibles et de faibles concentrations, comme ceux obtenus en traitement a la source
en milieu industriel l?incine ration peut e tre envisage e52.
Recommandation 10. Sortir les déchets réputés contaminés par les PFAS des filières de recyclage
et limiter l?acceptation de ces déchets aux seules installations adaptées : incinération à forte
température (> 900°C, voire plus), « sarcophages », centres d?enfouissement de déchets
garantissant l?élimination des PFAS rejetés dans ses lixiviats et émissions atmosphériques
(DGPR).
51 La question devra alors e tre pose e de l?inte re t e conomique d?une chaine de traitement par nanofiltration ou osmose
inverse, suivie du traitement des concentrats sur charbon actif pluto t qu?un traitement direct de l?eau par charbon actif.
52 C?est la solution retenue par la socie te Daikin pour le traitement de ses concentrats d?osmose inverse.
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La proble matique des PFAS est encore d?e mergence re cente : les connaissances restent limite es, que ce
soit sur les me thodes de mesure, les impacts sur l?homme et l?environnement, et la re glementation
reste a conforter.
Mais c?est un domaine qui e volue vite, avec des e tudes et des initiatives re glementaires qui foisonnent
sur tous les continents. Il existe un vrai besoin de rationalite et d?efficacite dans l?approche de cette
proble matique en retrouvant les logiques qui ont gouverne d?autres approches de pre vention des
impacts de substances dangereuses, persistantes et bioaccumulatrices.
La mission a acquis la conviction qu?a ce stade, les connaissances sur les risques sanitaires associe s aux
diffe rents PFAS sont insuffisantes, voire absentes pour une majorite , que leur de tection et leur
quantification se heurtent a des difficulte s analytiques majeures et qu?il n?existe pas de solutions
simples et fiables pour leur destruction et leur e limination. Aucune e volution majeure n?est envisage e
a court et moyen termes. S?agissant de mole cules persistantes et bioaccumulatrices, dont la toxicite et
le caracte re CMR sont souvent suspecte s, voire ave re s, il semble donc raisonnable de promouvoir leur
restriction dans le cadre de REACH comme le pre voient certaines initiatives europe ennes.
Une restriction sur ces mole cules n?aura cependant d?effets qu?a long terme et une approche inte gre e
de la proble matique PFAS doit permettre de proposer sans attendre des actions prioritaires pour
limiter les risques pose s par ces mole cules aujourd?hui et pour un certain temps encore. En particulier,
elle doit s?attacher a :
ame liorer notre base de connaissance (en termes de surveillance et d?impact pour e tayer
l?analyse du risque de pre sence) ;
adapter et comple ter notre dispositif de surveillance pour faciliter l?identification des sources
de PFAS et le risque associe pour l?environnement et les populations ;
faire e voluer les outils re glementaires, les guides existants et la sensibilisation des acteurs
pour une meilleure prise en compte de la pre vention du risque PFAS.
La France n?est pas le seul pays concerne par les PFAS, ni le plus concerne . Elle doit s?appuyer sur ce
qu?ont fait les autres pays et travailler a des coope rations a tous les niveaux (bilate rales, europe ennes,
multilate rales) pour ame liorer notre connaissance scientifique et technique sur les PFAS et les moyens
d?en re duire le risque.
L?ensemble des recommandations de ce rapport pourrait constituer les fondements d?une feuille de
route gouvernementale, pre sente e en annexe 1.
Recommandation 11. Mettre en place une feuille de route formalisée sur les PFAS et un pilotage
national par les administrations centrales du programme d?action qui en sera issu, avec l?appui
des acteurs compétents (DGPR, DEB, DGS).
Hugues AYPHASSORHO Alby SCHMITT
Ingénieur général des ponts,
des eaux et forêts
Ingénieur général des ponts,
des eaux et forêts
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Rapport n° 014323-01
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Rapport n° 014323-01
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Les principes ge ne raux de l?environnement, inscrits dans notre droit national, trouvent pleinement a
s?appliquer a la proble matique des PFAS.
APPLIQUER LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION
Les connaissances sur les risques sanitaires associe s aux diffe rents PFAS sont insuffisantes, voire
absentes pour une majorite . Leur de tection et leur quantification se heurtent a des difficulte s
analytiques majeures et il n?existe pas de solutions simples et toujours adapte es pour leur destruction
et leur e limination. Aucune e volution majeure n?est envisage e a court et moyen termes. S?agissant de
mole cules persistantes et bioaccumulatrices, dont la toxicite et le caracte re CMR sont souvent
suspecte s, voire ave re s, il semble donc raisonnable au titre du principe de pre caution de promouvoir
leur restriction dans le cadre de REACH comme le pre voient certaines initiatives europe ennes.
L?Etat français oeuvrera pour une restriction Reach conduisant à une interdiction d?usage, de
production et d?importation de l?ensemble des PFAS, considérés comme une classe unique.
Ce travail sera accompagne d?une pre paration des entreprises a l?interdiction de l?usage des PFAS par
un soutien aux programmes de recherche sur les possibilite s de substitution des PFAS et l?anticipation
des e ventuelles reconversions ne cessaires des outils de production.
APPLIQUER LE PRINCIPE DE PRÉVENTION
Les dispositifs de traitement collectif des eaux, des fume es ou des de chets pollue s par les PFAS sont
encore peu satisfaisants. En l?absence de garantie sur la destruction des PFAS lors de leur traitement,
un se rieux doute existe sur des possibilite s de transfert de pollutions vers d?autres compartiments
environnementaux. Il est donc indispensable de cibler la pre vention sur la re duction des PFAS a la
source, sur le lieu me me de leur production ou de leur utilisation.
La réglementation sur les PFAS donnera la priorité à la réduction à la source : substitution des
PFAS chaque fois que c?est possible par des substances moins nocives, réduction des pertes et
traitement des PFAS au plus près de leur émission.
INFORMER
Il convient de faire connaî tre au public et aux acteurs de l?environnement (industriels, associations,
services de l?Etat, collectivite s?) la proble matique des PFAS dans l?environnement, leur pre sence dans
les produits ainsi que l?importance de la prise en conside ration de cet enjeu.
Les voies privile gie es pour atteindre de cet objectif sont connues : information et formation des acteurs
et relais d?information (ONG, e tablissements consulaires, branches industrielles), e tiquetage des
produits contenant des PFAS (consommables de l?industrie et de l?agriculture, mais aussi des produits
de consommation courante : emballages alimentaires, tissus et chaussures imperme abilise s?) en
indiquant les risques qu?ils pre sentent pour l?environnement, les pre cautions d?usage et les conditions
de valorisation ou d?e limination des articles ou produits usage s dans les filie res de de chets.
L?Etat mettra en place un programme de formation et d?information du public et des acteurs
concernés sur la problématique des PFAS, leur présence dans les produits de consommation et
intermédiaires, les précautions d?usage et les conditions de valorisation et d?élimination.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
La bibliographie sur les PFAS est de ja riche et va s?enrichir encore, comme le montre la feuille de route
sur les PFAS de l?US-EPA. Il faut pouvoir exploiter au mieux les informations sur les e volutions des
me thodes d?analyse, de l?impact des PFAS sur l?environnement et la sante comme sur les modes de
traitement, de substitution, d?e limination et de destruction des PFAS.
Une mission de veille sera mise en place au sein des réseaux scientifiques et techniques des
ministères chargés de l?environnement et de la santé. Elle produira régulièrement un document
de synthèse faisant le point sur les progrès récents des connaissances en matière d?analyse,
d?impact et de traitement des PFAS et les moyens de les prendre en compte dans l?action des
pouvoirs publics et les programmes de recherche.
Cette veille doit être complétée par des programmes de recherche cible s. Les principaux de ficits en
matie re de connaissance concernent :
les pre le vements et me thodes d?analyses dans les fume es et dans l?air et les parame tres de
transfert des PFAS dans l?atmosphe re ;
les me thodes globales d?analyse et leurs sensibilite s dans diffe rentes matrices ;
les parame tres de transfert des PFAS dans l?atmosphe re ;
les donne es toxicologiques et e cotoxicologiques sur les PFAS ;
la biode gradation des PFAS sur des dispositifs d?e puration par biomasse fixe e faible et tre s
faible charge (dont infiltration sur sable) ;
la tempe rature et le temps ne cessaires a la destruction par incine ration des PFAS.
La France seule ne peut engager et mener l?ensemble de ces recherches.
L?Etat fera la promotion de nouveaux programmes de recherche sur les PFAS, à l?échelle
européenne ou internationale, dédiés au comblement des lacunes actuelles de connaissance,
en priorité dans les domaines des méthodes globales d?analyse, de la destruction des PFAS et de
la toxicologie. À défaut ou en complément, un programme national sera mis en place, qui
portera sur les domaines les plus critiques pour la maîtrise du risque PFAS.
Enfin, il reste des blocages quant a l?information sur les quantite s et la nature des PFAS pre sents dans
certains produits, dont les pesticides, ou sur la fourniture des donne es ou e le ments de base pour
rechercher et e tudie certains PFAS, comme la mise a disposition d?e talon interne isotopique.
L?obligation de fournir ces e le ments par les producteurs, importateurs ou vendeurs de ces produits
facilitera le travail des pouvoirs publics et des laboratoires.
La règlementation nationale ou mieux, européenne, sera adaptée pour rendre obligatoire de
préciser la nature et les quantités de PFAS contenus dans les produits mis sur le marché et leurs
volumes vendus en France, et de fournir tout élément technique permettant d?en déterminer
les concentrations dans l?environnement, pour différentes matrices (eau, air, sol).
ACHEVER LA BANCARISATION DE L?INFORMATION
Les donne es sur les PFAS commencent a e tre produites en quantite et le flux de donne es devrait
s?accroî tre avec l?arrive e des e che ances re glementaires, y compris dans les productions demande es ou
qui seront demande es aux exploitants ou aux ame nageurs (e valuations environnementales et autres).
Il convient d?organiser la bancarisation et l?acce s a ces informations, si possible sur une base consolide e
ou en rapprochant les bases de donne es existantes. Le suivi des PFAS dans l?environnement ne doit pas
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Rapport n° 014323-01
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e tre se pare du suivi des e missions.
Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans l?environnement (OFB, BRGM, DGS)
rapprocheront leurs bases de données ou développeront une interface entre leurs bases de
données, transparente au regard de l?origine des informations. L?étude de la bancarisation des
données ou des documents issus des évaluations environnementales, études de sol, études
sanitaires (?) sera engagée.
ADAPTER LA SURVEILLLANCE
La surveillance ou la mesure des PFAS doit e tre e tendue au-dela des seuls PFOS et PFOA et comprendre
les 20 PFAS de la DEDCH ou tous les PFAS susceptibles d?e tre pre sents dans l?eau, notamment avec des
rejets importants, comme c?est le cas des fluorote lome res 6:2 FTS et 8:2 FTS. Une approche
hie rarchise e permettra de gagner en efficacite en d?e conomisant du temps et en re duisant le nombre
de mesures.
La recherche des PFAS sera systématisée et hiérarchisée (« rationnalisée »), avec mobilisation
dans un premier temps de méthodes génériques (du type TOPA) ou de l?analyse du risque de
présence de PFAS, puis dans un second temps, mise en oeuvre d?analyses spécifiques, là où
auront été détectées des contaminations ou des possibilités de contamination.
Il convient d?adapter la surveillance des milieux et des eaux potables afin de disposer au plus to t des
informations sur leur niveau de contamination et pouvoir remonter des enjeux (les eaux potables et la
ressource en eau) vers les sources de pollution.
Les obligations européennes de contrôle des PFAS dans l?eau potable seront anticipées et
complétées, en cas de pollution avérée, par des contrôles sur l?ensemble des points de
prélèvement des eaux de l?unité de distribution.
La surveillance des eaux superficielles sera étendue aux 20 PFAS « DECDH » en précisant,
lorsque c?est possible, les flux de PFAS (concentrations x débit) aux points de surveillance afin
de localiser les principales sources d?émission par bassin.
Il convient d?adapter e galement la surveillance des rejets afin de pouvoir ve rifier au plus to t si les sites
potentiels d?e missions rejettent effectivement des PFAS, pre ciser la nature et les quantite s de PFAS
e mis et e valuer les risques pour l?environnement et la sante des populations. Inde pendamment du suivi
re gulier des e missions de ja engage au travers de l?arre te inte gre du 2 fe vrier 1998 et des arre te s
sectoriels, une action ponctuelle de recherche « rationalise e » de PFAS dans les rejets sera engage e
aupre s de tous les e metteurs potentiels, industriels et stations d?e puration du RSDE. Elle
s?accompagnera en cas de pollution ave re e de mise en place sans de lais des actions de maî trise des
risques (cf. infra, chapitre 1.4).
Une opération nationale de recherche de PFAS dans les rejets des sites potentiellement
émetteurs sera engagée par l?Etat par voie d?arrêtés ministériels. L?action RSDE sera menée à
son terme pour identifier et caractériser les rejets de PFAS dans le réseau d?assainissement.
Ces ope rations ponctuelles conduiront a comple ter les surveillances re glementaires.
Les 20 PFAS « DEDCH » seront intégrés aux paramètres de suivi des rejets eau dans les arrêtés
ministériels ou décrets pertinents (ICPE : arrêtés « intégré » et de filières ; IOTA : stations
d?épuration et leurs épandages?), sauf à prendre en compte l?ensemble des PFAS identifiés lors
de l?opération nationale de recherche. Les résultats seront bancarisés dans GEREP.
L?inventaire e tabli par Ante a des sites d?utilisation de mousses AFFF (mousses antiincendie contenant
des PFAS) est de ja riche. Ces sites constituent des sources de pollution importantes et restent peu
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Rapport n° 014323-01
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connus car ils ne rele vent pas des re glementations eau et ICPE.
L?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures depuis les années 50 et des sites
d?entraînement à l?utilisation des mousses AFFF sera achevé. Si ce n?est pas déjà le cas, ces sites
seront considérés comme des sites et sols potentiellement pollués et se verront appliquées les
démarches habituelles d?évaluation des risques.
AMELIORER LA CONNAISSANCE DES SOLS
La connaissance ge ographique de la contamination des sols par les PFAS est quasi-inexistante et
ne cessite d?e tre progressivement ame liore e,
en imposant d?abord la recherche de PFAS lors des e tudes de remise en e tat des installations
classe es, lors de la re utilisation des sites et sols pollue s et lors de grands ame nagements
urbains,
puis en l?e tendant aux sites d?e pandage de boues ou de rive s issus de stations d?e puration
contamine es et de retombe es autour d?incine rateurs, sur la base de prescriptions aux
exploitants producteurs de boues e pandues ou d?incine rateurs ;
enfin, en inte grant a cet e tat des lieux cartographique le suivi de quelques points a priori
e loigne s des sources possibles de pollution.
L?Etat établira progressivement une cartographie de la pollution des sols, en s?appuyant dans
un premier temps sur les données fournies au titre des études réglementaires et de la
surveillance du milieu et en les complétant par des mesures sur des sites de référence éloignés
des sources possibles de pollution.
L?ensemble des mesures dans le milieu et sur les rejets devra e tre accompagne e par la production d?une
synthe se des re sultats, de leur interpre tation, de leur bancarisation et de leur cartographie sous une
forme adapte e a la recherche des sources de pollution.
PILOTER ET ACCOMPAGNER LE PROGRAMME
La mise en place de la feuille de route ne cessite un pilotage national par les administrations centrales
pour en assurer la cohe rence, la programmation et le suivi, les consolidations nationales des re sultats
et les suites a proposer en termes de financements ou de politiques publiques (dont la surveillance du
milieu et des rejets). Un « Conseil » appuiera les administrations centrales dans ce ro le de pilotage en
associant les acteurs de l?environnement ayant une expe rience de la proble matique PFAS ou pouvant
servir de relais aupre s des acteurs locaux : e tablissements des re seaux scientifiques et techniques de
l?environnement et de la sante , cabinets conseils, fe de rations professionnelles, entreprises du secteur
de l?environnement et ONG. Dans un souci de simplification, ce « Conseil » pourrait e tre un groupe de
travail ad hoc du Conseil supe rieur de la pre vention des risques sanitaires et technologiques (CSPRT).
L?Etat mettra en place un pilotage national de la feuille de route par les administrations
centrales, avec l?appui des acteurs compétents.
La feuille de route doit s?accompagner d?un appui technique ge ne ral aux acteurs locaux (Inspection des
installations classe es, ARS, agences de l?eau, gestionnaires de re seaux AEP et AEU, entreprises...) pour
sa de clinaison locale, les adaptations ne cessaires du dispositif de surveillance du milieu et des rejets,
l?interpre tation des re sultats et les suites a donner en termes d?identification et de maî trise des
pollutions. Cet accompagnement pourrait e tre assure par un groupe d?e tablissements des re seaux
scientifiques et techniques des ministe res charge s de l?environnement et de la sante . Il peut e galement
s?appuyer sur d?autres acteurs ayant acquis une expe rience nationale et internationale sur les PFAS.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
L?Etat mettra en place un accompagnement technique des acteurs locaux pour la mise en oeuvre
opérationnelle de la feuille de route.
MAÎTRISER LE RISQUE
L?identification de sources de pollution par les PFAS ou de contaminations d?enjeux tels que les
captages d?eau potable ou des secteurs d?ame nagement urbain doit s?accompagner sans retard de la
mise en place d?une de marche de maî trise du risque. Cette obligation devra accompagner toutes les
prescriptions ou instructions engageant des campagnes des mesures ou des suivis dans l?eau potable,
les rejets ou le milieu.
Toute identification d?une pollution significative dans l?eau potable, le milieu ou des rejets fera
l?objet sans délai d?une démarche de maîtrise du risque, obligation qui sera intégrée dans les
prescriptions réglementaires et rappelée dans les instructions et les guides.
Les re glementations environnementales sont fre quemment des re glementations d?objectifs, qui visent
a pre venir les impacts en particulier sanitaires, pour l?ensemble des substances pouvant e tre en cause.
Force est de constater que leur application ignore souvent les PFAS et leurs impacts.
Les obligations réglementaires actuelles sur la prise en compte des PFAS seront rappelées aux
services par instruction et aux exploitants ou maîtres d?ouvrages par adaptation des guides. Le
rappel portera en particulier sur la nécessité de prendre en compte les PFAS et leurs impacts
dans les évaluations environnementales et assimilées, les analyses de risque sur sites et sols
pollués et les études de danger.
Il n?existe pas ou peu de normes PFAS pour les rejets, pour la qualification des de chets ou le milieu air.
Cette situation est un frein a la recherche de solutions aux proble matiques actuelles. Si l?adoption de
normes pour l?eau, les rejets aqueux et les de chets inertes53 ne semble gue re poser de difficulte s, il
convient de progresser dans la normalisation des me thodes de mesure et les impacts avant de pouvoir
envisager d?arre ter des normes pour les fume es et l?air.
L?État établira des normes « PFAS » sur la qualité du milieu et des rejets dans l?eau et l?air et sur
la contamination des produits et déchets. Il oeuvrera pour leur adoption au plus tôt au niveau
européen.
En l?absence de traitement des rejets assurant l?e limination des PFAS, le recyclage des produits pouvant
en contenir pre sente un risque de dispersion des PFAS dans l?environnement. C?est le cas en particulier
des boues contamine es, des emballages, des ustensiles divers ou des ve tements traite s aux PFAS.
Seules doivent e tre autorise s a e liminer des de chets pouvant contenir des PFAS les incine rateurs ou les
stockages capables de de montrer leur maî trise des rejets de PFAS dans l?environnement.
La règlementation sera adaptée pour que les déchets réputés contaminés aux PFAS soient sortis
des filières de recyclage et leur élimination limitée aux seules installations adaptées :
incinération à forte température (>900°C, voire plus), « sarcophages », centres d?enfouissement
de déchets garantissant la destruction des PFAS présents dans les lixiviats et les émissions
atmosphériques.
53 Une concentration supe rieure a la LD pour chaque PFAS et pour le TOPA dans le lixiviat pourrait de finir un de chet
non inerte, voire un de chet ne pouvant e tre stocke que dans un centre d?e limination spe cialise pour l?accueil des PFAS.
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
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De cembre 2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Nom Pre nom Organisme Fonction
Date de
rencontre
BODENEZ Philippe MTE-DGPR Chef service RSEDPD 28/04/2022
DRISSI AMRAOUI Sammy MTE-DGPR Charge de mission REACH 28/04/2022
LEMAITRE Ce cile MTE-DGPR Chef du bureau PC 28/04/2022
LACROIX Philippe-
Marie
MTE-DEB
01/09/2022
GAY Guillaume MTE-DGPR 01/09/2022
METAYER Marie-Laure MTE-DEB
MORICE Emmanuel MTE-DEB Chef du bureau EARM4
PAPET Fre de ric Min Inte rieur DGSCGC ? sous-directeur 30/05/2022
GROS François Min Inte rieur Direction des sapeurs-pompiers 30/05/2022
MERIGNANT Isabelle Min Inte rieur 30/05/2022
CARMES Joe lle Min Sante DGS 02/09/2022
COMBOROURE
Jean-
Christophe
Min Sante DGS 02/09/2022
CONTASSOT Emmanuel Min Sante DGS 02/09/2022
PAUL Caroline Min Sante DGS 02/09/2022
FELIERS Corinne Min Sante DGS 02/09/2022
JEDOR Beatrice Min Sante DGS 02/09/2022
MERLE Carole Min Sante DGS 02/09/2022
LEFEBVRE Barbara Min Sante DGS 02/09/2022
PICHEROT Me lanie Min Sante DGS 02/09/2022
DAUCHY Xavier ANSES 13/04/2022
BACH Cristina ANSES 13/04/2022
MICHEL Pascale BRGM 25/04/2022
MERLY Corinne BRGM 25/04/2022
LIONS Julie BRGM 25/04/2022
LOPEZ Benjamin BRGM 25/04/2022
COLOMBANO Stefan BRGM 25/04/2022
WINCKEL Anne BRGM Cheffe de projet ADES 16/05/2022
GOURCY Laurence BRGM Cheffe d?unite projet ADES 16/05/2022
BRIGNON Jean-Marc INERIS 29/04/2022
BOUCARD Pierre INERIS 29/04/2022
PARTAIX He le ne INERIS 19/05/2022
FRABOULET Isaline INERIS 01/06/2022
LETHIELLEUX Laurence INERIS
ESCAFFRE Re my OFB 03/06/2022
PRUDHON Philippe France-CHIMIE Directeur affaires techniques 17/06/2022
ZIMMER Marie France-CHIMIE
Responsable management
production
17/06/2022
CAROLY Ce line France-CHIMIE Expert environnement 17/06/2022
LEOPOLD Thomas France-CHIMIE Expert toxicologie 17/06/2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Nom Pre nom Organisme Fonction
Date de
rencontre
MATHIEU Tristan FP2E De le gue ge ne ral 02/06/2022
BRUNET Laurent FP2E
Pre sident de la commission
scientifique et technique
02/06/2022
PIERONNE Pierre FP2E
commission scientifique et
technique
02/06/2022
BLANCHET Fre de ric FP2E
commission scientifique et
technique
02/06/2022
DUJARDIN Anne FP2E 02/06/2022
de la HOUGUE Christel UPDS De le gue e ge ne rale 14/06/2022
ARCANGELI Camille UPDS 14/06/2022
AUGY Sandrine UPDS ABO ERG 14/06/2022
BOISSON Jolanda UPDS Ante a Group 14/06/2022
ROBIN Anne-Ke vine UPDS GINGER BURGEAP 14/06/2022
KASKASSIAN Se bastien UPDS TAUW France 14/06/2022
SENECHAUD Jonathan UPDS COLAS Environnement 14/06/2022
DIERICK Malorie UPDS REMEA 14/06/2022
DEVIC-BASSAGET Boris UPDS SARPI-Ve olia 14/06/2022
CARRONNIER Hugo UPDS VALGO 14/06/2022
JAY Laurent UPDS SARPI-Ve olia 14/06/2022
FAISQUES Patrick Ve olia Directeur Suez Environnement 20/06/2022
DINGHEM Se verine
Ve olia Directrice Soutien me tiers
performance
20/06/2022
POURADIER Stanislas Ve olia 20/06/2022
HERCULE Sarah Ve olia 20/06/2022
HUMEZ Nicolas Ve olia Responsable De chets dangereux 20/06/2022
BONNEMAINS Jacky Robin Des Bois Directeur 30/05/2022
MARSEILLE Gae l DAIKIN Chemical Directeur usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
ESSANDONE Jonas DAIKIN Chemical Usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
TOCI Mathieu DAIKIN Chemical Usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
Autres personnes contactées par courriels
CASTEROT Baptiste
Agence de l?eau
Seine-Normandie
Charge de mission Qualite des
eaux superficielles et
mode lisation
07/04/2022
ASTIER-COHU Kristell
Agence de l?eau
Rho ne
Me diterrane e et
Corse
Directrice du de partement de la
connaissance et de la
planification
11/03/2022
BONNEVILLE Sarah DREAL AURA
Cheffe de po le de le gue e - Po le
Risques Chroniques
30/05/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Source BRGM ? rapport 69594-FR
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Une multitude de substances
Les PFAS (poly and perfluoroalkyls substances) dont tous les carbones de la chaî ne carbone e (alkyle)
sont substitue s par des fluors sont appele s perfluoroalkyle s ; si au moins un carbone est totalement
substitue mais que tous les carbones ne le sont pas, ils sont de nomme s polyfluore s. Lorsque la chaî ne
alkyle compte moins de 6 a 8 atomes de carbone, on parle de PFAS a chaî ne courte, lorsqu?elle en
compte plus on parle de PFAS a chaî ne longue. Une me me substance peut e tre pre sente sous diffe rentes
formes isome riques, ramifie es ou non.
On compte plusieurs milliers de mole cules PFAS diffe rentes, dont environ 800 sont exploite es depuis
les anne es 50 dans de multiples usages, sous formes polyme res ou non-polyme res (monome res,
oligome res).
On distingue 3 grandes familles de PFAS non-polyme res :
? Les PFCA : acides carboxyliques perfluore s ou carboxylates perfluore s (forme ionise e), dont le
plus connu est le PFOA (acide perfluorooctanoî que, dont la chaî ne compte 8 carbones) ;
? Les PFSA : acides sulfoniques perfluore s ou sulfonates perfluore s (forme ionise e), dont le plus
connu est le PFOS (acide perfluorooctane sulfonique, dont la chaî ne compte 8 carbones) ;
? Les compose s polyfluore s, dont les fluoro-te lome res (FTS), de signe s sous le terme ge ne rique de
« pre curseurs » ; ils sont forme s de chaines polyfluore es associe es a des groupes acides
sulfoniques, phosphoriques (PAP), des alcools (alcools fluorote lome res ou FTOH), des
sulfonamines?
Des substances très stables, persistantes
La liaison carbone-fluor posse de une e nergie de liaison e leve e (485 kJ/mol), ce qui fait des PFAS des
compose s quasiment non de grade s dans l?environnement (sauf de gradations interme diaires de PFAS
en d?autres PFAS stables, comme le PFOS et le PFOA), que ce soit par voies biologiques, photolytique
ou thermique. Cette caracte ristique de persistance les fait parfois appeller « polluants e ternels ».
Des substances mobiles dans l?environnement et bioaccumulables
Du fait de leur pre sence dans de nombreux produits et rejets industriels et urbains ce sont des
polluants ubiquistes qui impre gnent largement l?environnement, ou ils sont bioaccumulables.
Beaucoup de PFAS ont un caracte re amphiphile provenant de l?association de leur chaî ne carbone e
hydrophobe et de leur groupement fonctionnel hydrophile en bout de chaî ne. Les proprie te s
tensioactives qui en de coulent sont utilise es dans diverses applications industrielles et ont e galement
pour conse quence des comportements complexes dans l?environnement : on les retrouve dans l?eau,
adsorbe s sur les matie res en suspension et les particules du sol, ainsi que dans l?air.
D?apre s un rapport de l?agence sue doise des produits chimiques (KEMI, 2015), les polyme res a chaî nes
late rales fluoroalkyles repre senteraient le groupe majoritaire de la classe des PFAS (plus de 600
conge ne res). Ne anmoins, par manque d?information sur la structure de toutes les substances et
l?absence de me thodes analytiques adapte es, l?e tendue de la contamination environnementale par ce
type de PFAS reste inconnue.
Les PFAS ont des persistances variables dans l?environnement, souvent en rapport avec la longueur de
leur chaî ne carbone e, et sont souvent de grade s dans les stations d?e puration ou dans l?environnement
en PFAS a chaî ne plus courte, comme le PFOA ou le PFOS. Leur de gradation par chauffage peut e tre a
l?origine de polluants dans l?atmosphe re (produits de de polyme risation de PFAS, PFB, CF4, ?), ce qui
peut e tre un proble me dans les cas d?incine ration de de chets (voir chapitre 3). Par ailleurs, la synthe se
des substances PFAS utilise es dans l?industrie peut e tre a l?origine d?impurete s et de rejets dans
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l?environnement.
Le rapport de biosurveillance Este ban de Sante Publique France publie en septembre 2019, pour la
premie re fois en France, montre la persistance des compose s perfluore s dans l?environnement malgre
les restrictions d?utilisation des PFAS. Si sept e taient quantifie s a plus de 40 % chez les adultes et six
chez les enfants, le PFOA et le PFOS l?e taient quant a eux a 100 %, aussi bien chez les enfants que chez
les adultes.
Le tableau 8, issu de ce rapport, montre des niveaux de contamination moyens supe rieurs ou e gaux a
1 µg/l de se rum humain pour quatre PFAS parmi les plus utilise s et retrouve s. Les niveaux de
contamination sont me me de l?ordre de 4 µg/l pour le PFOS et de 2 µg/l pour le PFOA.
Ce rapport compare e galement les re sultats d?impre gnation de la population française par les
compose s perfluore s obtenus lors de ces campagnes 2014 ? 2016 avec ceux de plusieurs e tudes
conduites en Europe, au Canada, aux Etats-Unis et dans d?autres pays e trangers ont permis de mesurer
les niveaux d?impre gnation aupre s des adultes en population ge ne rale. La comparaison a e te faite sur
neuf PFAS, dont PFOA, PFOS, PFHxS et PFNA.
Le tableau 8< extrait de ces re sultats plusieurs comparaisons pour les quatre PFAS pre ce demment cite s.
Les niveaux d?impre gnation par les compose s perfluore s mesure s en France dans le cadre de l?e tude
Este ban apparaissent globalement similaires a ceux des autres pays.
On peut toutefois noter quelques diffe rences mineures, non explique es par l?e tude :
- le niveau de contamination par le PFOS e tait bien infe rieur en France a celui observe aux Etats-
Unis, au Canada et en Espagne
- les re sultats des Etats-Unis montraient des niveaux d?impre gnation plus faibles pour le PFOA
et le PFDA.
Tableau 8 : comparaison des concentrations sériques moyennes en composés perfluorés
(en ?g/l) observées chez les adultes en France et à l?étranger
(source : extraits du rapport Este ban septembre 2019 - Sante Publique France)
Pays Anne e Population Matrice
Moyenne
ge ome trique
µg/l
P 95*
µg/l
PFOA
France ? Este ban 2014-2016 18-74 ans Se rum 2,08 5,26
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 1,99 5,48
Canada ECMS (cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 2,30 5,30
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 1,60 4,27
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,72 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 26,90 85,80
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 2,80 8,50
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 1,20 2,40
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 2,85 8,82
PFOS
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 4,03 13,54
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 7,67 19,33
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 6,50 19,00
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 5,02 19,10
Re publique Tche que 2015] 18-65 ans Se rum 2,29 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 3,30 13,50
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 2,70 8,90
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 2,60 6,40
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* ND : non de tecte ; P95 = percentile 95 : 95 % des valeurs mesure es sont en dessous.
Des effets toxiques sur l?homme
Les proprie te s physicochimiques des PFAS, lie es a la taille de la chaî ne et a leurs groupes fonctionnels,
donnent lieu a deux the ories sur leurs me canismes de bioaccumulation ou de bioamplification : soit
par liaison avec les prote ines telles que l?albumine se rique, soit par liaison avec des phospholipides
membranaires, ce qui pourrait entraî ner une plus grande bioaccumulation et distribution, ainsi qu'une
plus grande difficulte d'e limination.
Les e tudes toxicologiques mene es sur quelques PFAS montrent des effets sur la toxicite he patique et
re nale, le diabe te, l?hypercholeste role mie, des effets he matologiques et sur la reproduction, ainsi
qu?une suspicion d?effet sur le de veloppement des cancers chez l?homme, comme il a e te de montre chez
les animaux expose s.
Le De partement ame ricain de la sante et des services sociaux a publie une se rie de rapports techniques
sur les effets toxicologiques cause s par l'exposition chronique aux substances perfluore es sulfone es et
carboxyle es chez les rongeurs. Les re sultats ont montre que l'exposition au PFOA est associe e a une
toxicite pour le foie, les reins et la glande thyroî de, et a une certaine activite cance roge ne.
Plusieurs PFAS agissent, de plus, comme des perturbateurs endocriniens, augmentant le risque de
troubles du de veloppement neuronal et des proble mes d'obe site . Ils alte rent e galement la production
de cytokines et l'activation des cellules immunitaires humaines.
Des e tudes font e tat d?effets ne gatifs sur divers processus de de veloppement du foetus en cas
d?exposition maternelle aux PFOS, PFOA et PFNA, en l?associant a un faible poids a la naissance une
re ponse immunitaire alte re e dans la petite enfance, au risque de fausse couche (PFDA),
d?accouchement pre mature et de pre e clampsie (PFOS). Des e tudes in vitro et in vivo ont montre que
l'exposition aux PFAS a des effets ne gatifs sur les processus biologiques essentiels de l'ovaire, tels que
la folliculogene se et la ste roî dogene se, ainsi que la diminution conse quente de la re serve ovarienne,
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 10,23 23,39
PFHxS
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 1,37 3,42
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 0,91 2,84
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 1,80 8,90
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 1,22 5,00
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,17 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 0,40 0,90
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 0,40 0,80
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 0,70 1,50
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 0,49 4,87
PFNA
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 0,80 1,91
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 0,96 2,44
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 0,82 1,90
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 0,59 1,90
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,30 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 0,70 3,00
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 0,50 0,90
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 0,40 0,80
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 0,97 4,88
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qui sont e galement lie es aux cycles menstruels irre guliers et plus longs, aux re gles tardives et a la
me nopause pre coce.
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Compte-tenu de la multitude des substances PFAS et de la faiblesse des concentrations auxquelles on
les trouve dans l?environnement et les organismes vivants et auxquelles elles sont susceptibles d?avoir
des impacts, l?ame lioration des techniques de de tection et quantification de ces substances est de
premie re importance. L?identification de concentrations de l?ordre du ng/l (10-9g/l, c?est-a -dire une
partie par milliard (1 ppb )) constitue un challenge technologique ne cessitant le respect de proce dures
tre s pre cises, depuis le pre le vement jusqu?a l?analyse.
Ce domaine rele ve de compe tences d?analyse chimique de pointe et rele ve encore largement du champ
de la recherche.
On distingue des me thodes visant des caracte risations cible es sur une substance donne e, appele es ci-
dessous « me thodes spe cifiques », ou visant un ensemble cumule de substances, appele es « me thodes
globales ».
Une méthode dominante d?analyse spécifique des PFAS faisant l?objet de nombreux travaux
internationaux : la chromatographie liquide haute performance couplée spectrométrie de
masse en tandem
Des me thodes d?analyse spe cifiques de PFAS ont e te « normalise es » a l?e chelon international comme
a l?e chelon français, telle la norme ISO 25101:2009 « Qualite de l'eau - De termination du sulfonate de
perfluorooctane (PFOS) et de l'octanoate perfluore (PFOA) », la norme allemande DIN 38407-42 pour
l?analyse de dix per- et polyfluore s ou la me thode publie e par l?US EPA (Environmental Protection
Agency) Method 537 (2009) pour l?analyse de 14 perfluore s dans les eaux.
Le laboratoire de re fe rence français AQUAREF a e galement produit une fiche de re fe rence MA-09 pour
l?analyse du PFOA et du PFOS (chaî ne en C8) avec une limite de de tection (LD) a 2 ng/l, puis en 2018
une fiche de re fe rence MA-74 pour l?analyse des compose s perfluore s a chaî ne carbone e de C6 a C10
dans l?eau brute avec une LD a 1 ng/l. Le protocole d?analyse mobilise une chromatographie liquide
ultra-haute performance couple e a un spectrome tre de masse en tandem (UHPLC/MS/MS) avec
ionisation par e lectro-ne bulisation en mode ne gatif (ESI-).
Cette me thode permet de doser des acides sulfoniques perfluore s (PFSA : PFOS, PFHxS, PFHpS et PFDS),
des acides carboxyliques perfluore s (PFCA) de C4 a C14 et plusieurs fluorote lome res (FT) dans les
matrices eaux, sols, se diments, boues? moyennant des protocoles adapte s d?extraction-pre paration-
purification des e chantillons (pour la matrice eau : extraction sur phase liquide ou solide ; pour les
matrices sol, se diment, boue : extraction sur phase solide et a l?acide ace tique).
Elle est applique e pour analyser des mole cules de ja identifie es sur un chromatogramme HPLC par
e talonnage interne, c?est-a -dire un nombre limite de substances (les e talons marque s commerciaux
sont fournis par les laboratoires spe cialise s seulement pour quelques dizaines de PFAS, 30 ou 40, sur
un potentiel de substances de plusieurs milliers !).
Les nombreuses recherches en cours portent tant sur les techniques de pre paration des e chantillons
(micro-extraction en phase solide (SPME) par automates, micro-extraction dispersive liquide-liquide
(DLLME), etc.), que de se paration (LVI ? HPLC (Large volume injection ? chromatographie liquide haute
performance), dilution isotopique, ?) ou de de tection (Spectrome trie de masse avec de tection
quadripole « time of flight » (QTOF-MS), ?).
A des teneurs mesure es aussi faibles, les risques de contamination ou d?adsorption du fait du
flaconnage lors du pre le vement comme de l?analyse ou des mate riels de de tection doivent e tre
maî trise s par l?analyse re gulie re de blancs analytiques. Le recours a des e talons internes isotopiques
est indispensable pour garantir la fiabilite des re sultats.
Le blanc analytique est une analyse re alise e sur un e chantillon repre sentatif ne contenant pas l?analyte
d?inte re t, en mettant en oeuvre le processus d?analyse dans sa globalite (me mes re actifs, me mes
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quantite s de produit et me mes e quipements de pre paration et d?analyse que pour les e chantillons). Il
s?agit d?un contro le qualite re alise re gulie rement dont l?objectif est d?e valuer une e ventuelle
contamination de la chaî ne de mesure pour un parame tre donne , et qui, le cas e che ant peut e tre inte gre
dans le calcul du re sultat final de ce parame tre.
Un e talon interne est une substance, non contenue a priori dans un e chantillon, posse dant des
proprie te s physico-chimiques aussi proches que possible de celles de l?analyte qui doit e tre quantifie .
Cette substance est ajoute e a l?e chantillon dans l?objectif de corriger les pertes et les effets matrice
pouvant subvenir lors de l?analyse. La dilution isotopique est une me thode utilisant les homologues
marque s des analytes comme e talons internes. Cette approche est base e sur le fait que les mole cules
et leurs homologues ou analogues marque s ont des formules chimiques qui ne diffe rent que par la
substitution d?un ou plusieurs atomes par leurs isotopes stables ce qui garantit un comportement
chimique similaire lors de la pre paration de l?e chantillon.
La mise en oeuvre de la dilution isotopique par utilisation d?e talons internes permet de s?affranchir des
effets potentiels lie s a la pre paration d?e chantillon et des effets lie s a sa matrice sur la de tection et la
quantification de l?analyte. Elle apporte une ame lioration de la pre cision de l?analyse.
En comple ment de la me thode dominante HPLC/MS/MS, de nombreux PFAS ont pu e tre identifie s
depuis quelques anne es par l?utilisation de la spectrome trie haute re solution. Des me thodes
d?extraction en ligne en chromatographie liquide couple e a un spectrome tre de masse en tandem (LC-
MS/MS) ont e galement e te de veloppe es pour l?analyse des PFAS dans les eaux ou le plasma, permettant
de re duire les prises d?essai, re duire le temps de pre paration et limiter les proble mes de contamination.
Des méthodes d?analyse globale plus éprouvées
La plus utilise e est la me thode TOPA (Total Oxidizable Precursors Assay), qui consiste a provoquer
l?oxydation des pre curseurs, pour les transformer en PFCA et PFSA, dose s comme de crit
pre ce demment.
D?autres me thodes sont utilise es par analyse du Fluor Total ou du Fluor Organique Total, a rapprocher
des me thodes sur les organohaloge ne s EOX et AOX :
- l?une par dosage du fluor organique extractible (EOF) permet d?acce der a un indice fluor issu des
formes organofluore es neutres et anioniques ; il consiste en une extraction sur polyme re e changeur
d?anions faibles suivie d?une e lution au me thanol et d?un dosage du fluor de gage .
- l?autre par dosage du fluor organique adsorbable (AOF) permet d?acce der a un plus grand nombre de
mole cules adsorbables sur charbon actif. La pyrolyse du pie ge d?adsorption permet de briser les
liaisons C-F. Le fluor est dose par chromatographie ionique de combustion (CIC).
Enfin, diverses méthodes d?analyse globale sont en développement
- méthode PIGE (Proton induced Gamma-ray emission). Cette me thode d?analyse du rayonnement ?
e mis lors d?une re action nucle aire mobilisant des particules a haute e nergie ne cessite un e quipement
de laboratoire tre s sophistique qui rend son utilisation impossible en routine.
- capteurs optiques : les de veloppements re cents dans les syste mes de de tection optique des
polluants dans l'environnement s?inte ressent aux compose s POP, notamment aux PFAS, en utilisant le
PFOS et le PFOA comme mode les. Les syste mes investigue s portent sur divers me canismes de
fonctionnement, emploient diffe rents types de mate riaux de de tection. L'application de capteurs
optiques en combinaison avec les avance es technologiques de l'e lectronique grand-public, tels que les
smartphones, etc., ouvrent de nouvelles perspectives pour le de veloppement de solutions efficaces,
plates-formes de de tection peu cou teuses et conviviales pour des ta ches d'application concre tes, y
compris la surveillance et l?analyse quantitative des POP.
Re cemment, diffe rents nanomate riaux fluorescents ont e te utilise s pour construire des sondes
optiques pour la surveillance du PFOS et du PFOA dans les e chantillons aqueux, dont les re sultats sont
prometteurs :
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- Sonde UCNPs@COFs
Li et al. 2019 ont propose une approche de de tection tre s sensible d?ultra-traces de PFOS,
base e sur une nouvelle sonde fluorescente, inte grant les avantages des nanoparticules de
conversion ascendante, UCNP, et les cadres organiques covalents COF.
- Sonde NCD
Lin et al. 2019 ont propose un de tecteur a chimiluminescence d'azote (NCD). Cette nanosonde
a montre une grande se lectivite pour le PFOS me me en pre sence d'autres ions courants tels
que les ions me talliques, les anions et les analogues tels que les tensioactifs. Des re sultats
satisfaisants ont e te obtenus pour la de termination de PFOS dans des e chantillons d'eau re elle
enrichis.
- Capteurs MIP
Tian et al. ont propose pour la de tection du PFOS une sonde a empreinte mole culaire par
fluorescence a excitation proche infrarouge. Elle est fonde e sur le principe de l?empreinte
mole culaire : dans les capteurs a polyme res a empreinte mole culaire, la couche de de tection
sensible du nanomate riau optique polyme re (nanoparticules de conversion ascendante
dope es aux lanthanides) est obtenue en laissant dans le polyme re une empreinte exacte, et
donc tre s se lective, de la mole cule a de tecter.
- Nanomatériaux à Guanidino Calixarènes
Zheng et al. utilisent la liaison nanomole culaire constate e entre d?une part PFOS et PFOA et
d?autre part les guanidino calixare nes pour parvenir a une de tection sensible et quantitative
du PFOA et du PFOS, dans l'eau du robinet et du lac, par spectrome trie de masse en tandem
utilisant une strate gie IDA.
Dosage immuno-enzymatique
La me thode de dosage immunologique de type ELISA (« Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay » ou «
dosage immuno-enzymatique sur support solide ») repose sur le principe de la formation d?un
complexe antige ne-anticorps entre la mole cule a doser (antige ne) et un anticorps capable de la
reconnaî tre spe cifiquement.
Bien que des kits ELISA aient e te de veloppe s pour de nombreuses mole cules carbone es, comme le
glyphosate ou l?atrazine, ou pour des familles de compose s (par exemple les HAP ou les PCB), la mission
CGEDD n?a pas identifie dans la bibliographie de publication sur l?application a des PFAS, ni de kits
ELISA de veloppe s pour l?analyse de PFAS.
Les rares tentatives qui ont e te mene es dans ce sens semblent avoir conclu, pour l?heure, a
l?impossibilite d?obtenir des courbes d?inhibition du PFOA et du PFOS pour tous les anticorps teste s.
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Rapport n° 014323-01
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Règlement REACH et substances extrêmement préoccupantes (SVHC)
Le re glement REACH vise a supprimer progressivement dans l'Union europe enne les substances
chimiques les plus dangereuses. Pour cela, la charge de la preuve de l'innocuite des produits chimiques
couramment utilise s est inverse e : c'est a l'industriel (et l'importateur) de de montrer l'innocuite de ces
substances pour l'homme et la nature, par des e tudes sur les risques sur la sante humaine et sur
l'environnement, avant leur mise sur le marche ou leur utilisation.
REACH vise toutes les substances chimiques, produites ou importe es, existantes ou nouvelles, a partir
d'un volume annuel supe rieur a une tonne, soit trente mille substances. L?agence europe enne des
produits chimiques (ECHA) enregistre les mole cules, les fait e valuer et les enregistre dans une base de
donne es accessible aux entreprises, aux particuliers et aux ONG.
Il soumet certaines substances a :
- « autorisation » (annexe XIV)
Ce re gime interdit globalement tous les usages d?une substance liste e dans l?annexe (notamment les
SVHC) mais permet des de rogations pour des usages pre cis, apre s avis de comite s d?experts ;
ou
- « restriction » (annexe XVII)
Ce re gime interdit certains usages pre cis d?une substance (ou d?une classe de substances) liste e,
apre s avoir e tudie les substitutions industrielles possibles.
Le re glement REACH identifie des « SVHC » (Substances of Very High Concern), substances
extre mement pre occupantes, qui sont des substances ou des groupes de substances chimiques
pouvant causer des effets ne fastes sur l?homme ou l?environnement :
? CMR : cance roge nes, mutage nes, toxiques pour la reproduction ;
? PBT : persistantes dans l?environnement ou les organismes (faiblement de gradable),
bioaccumulables et toxiques ;
? vPvB : tre s persistantes et tre s bioaccumulables ;
? Substances qui pre sentent un niveau de pre occupation e quivalent aux substances
pre ce dentes, comme les perturbateurs endocriniens.
Le re glement REACH octroie au consommateur un « droit de savoir » (article 33) sur la pre sence des
substances extre mement pre occupantes dans les articles.
Les SVHC sont inscrites sur une liste ge re e par l?Agence europe enne des produits chimiques (ECHA) et
mise a jour deux fois par an. A ce jour, cette liste comprend 219 substances. Ces substances sont
candidates pour un examen approfondi, en vue, e ventuellement de leur inscription sur la liste des
substances dont l?usage sera soumis a l?obtention d?une autorisation.
Le re glement REACH stipule que les SVHC doivent e tre contro le es et substitue es, c?est-a -dire
remplace es par d?autres substances dont les proprie te s ne sont pas pre occupantes, lorsque cela est
possible techniquement et viable e conomiquement.
Si un article contient des substances pre sentes dans cette liste, cela ne signifie pas ne cessairement qu?il
pre sente un risque si le consommateur n?y est pas expose . Les consommateurs peuvent toutefois
s?informer a leur sujet, en raison de leurs proprie te s inde sirables. C?est ce qui est pre vu a l?article 33
du re glement.
En s?informant et en utilisant l?application, le consommateur ache te ses produits en connaissance de
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cause, tout en contribuant a l?ame lioration du process de substitution. Il peut ainsi faire jouer son droit
de savoir.
Les restrictions impose es aux substances de l?annexe XVII REACH peuvent s?appliquer de manie re
progressive. Ainsi dans l?exemple de l?inscription du PFOA et de ses sels au titre de l?annexe XVII
intervenue le 14 juin 2017, une mise en application progressive a pris en compte diffe rentes e che ances :
? Interdiction de production ou mise sur le marche europe en en tant que substance a compter du
04/07/2020 ;
? Limite de taux de concentration : interdiction d'utilisation en tant que substance, dans un
me lange ou un article a compter du 04/07/2020, en concentration supe rieure ou e gale a 25 ppb
(parts par milliard). Un seuil de 1 000 ppb est applicable aux substances apparente es
(substances susceptibles de se de composer et se transformer en PFOA) ;
? Restriction diffe re e au :
- 04/07/2022 pour la fabrication des semi-conducteurs et encres d'impression au latex ;
- 04/07/2023 pour l'utilisation dans les ve tements de protection des travailleurs (risques de
sante /se curite ), les membranes de textiles me dicaux, la filtration de l'eau ou le traitement des
effluents, et les nano reve tements de plasma ;
- 04/07/2032 pour les dispositifs me dicaux.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Eaux souterraines, zoom sur quelques bassins versants
- Bassins Rhône-Méditerranée et Corse
La surveillance mise en oeuvre par l?Agence de l?eau RMC a e te exploite e entre 2018 et 2020 pour les
14 PFAS suivis sur 381 points. Elle montre de faibles concentrations de PFAS dans les eaux souterraines
des deux bassins. Lorsque les PFAS sont quantifie s, les concentrations moyennes sont de l?ordre de
0,010 a 0,015 µg/l. Seuls 5 PFAS pre sentent une fre quence de quantification significative : PFHxA,
PFHeS, PFHpA, PFOS et PFHpS.
Le site industriel de Pierre-Be nite sur le Rho ne (en aval de Lyon) e voque au 2.1 n?apparaî t pas
Si le niveau de contamination ge ne ral reste faible, on peut toutefois noter que les PFAS peuvent e tre
quantifie s sur 37% des points de suivi (42% en re gion AURA). Ces points se trouvent en majorite (66%)
dans des aquife res alluviaux et pour 17% en aquife res karstiques. Les nappes concerne es par une
pre sence de PFAS sont donc le plus souvent lie es aux eaux superficielles ou intrinse quement
vulne rables, ce qui signifierait que les sources de pollution actuelles sont essentiellement les rejets
dans les eaux superficielles.
- Bassin Seine Normandie
La surveillance mise en oeuvre par l?Agence de l?eau Seine-Normandie de 2017 a 2020 portait sur
11 PFAS. Seuls 4 PFAS pre sentent une fre quence de quantification significative : PFOS, PFHxA, PFOA et
PFHxS avec une fre quence de quantification e leve e pour le PFOS (36% en 2020).
Lorsque les PFAS sont quantifie s, les concentrations moyennes sont de l?ordre de 0,010 a 0,015 µg/l.
L?Agence Seine-Normandie a e tabli sur les mesures de son re seau de surveillance que seulement
7 stations sur 560 surveille es sont en de passement de la norme europe enne de 0,1 µg/l (pour la
somme des 20 PFAS54 de la Directive EDCH). Ces 7 stations sont re parties sur le bassin, sans logique
ge ographique. L?Agence ne fait pas e tat de lien avec d?e ventuelles sources de PFAS.
La surveillance a de tecte des pics e leve s de concentrations : jusqu?a 5 µg/l pour le PFOS et jusqu?a
10 µg/l pour le PFOA. Aucun lien avec des pointes de rejets d?industries ou d?autres sources n?a pu
e tre e tabli.
Eaux de surface, zoom sur quelques bassins versants
- Bassins Rhône-Méditerranée et Corse
L?Agence de l?eau Rho ne Me diterrane e Corse a releve une contamination des cours d?eau en PFAS non
ne gligeable dans le bassin Rho ne Me diterrane e :
? pre s de 90 % des stations du contro le ope rationnel55 et plus de 50 % des stations du contro le
de surveillance56 sont contamine es (concentrations quantifie es) ;
? plus de 50 % des pre le vements d'eau pour le contro le ope rationnel et plus de 30 % des
pre le vements d'eau pour le contro le de surveillance sont contamine s ;
? des compose s perfluore s sont quantifie s dans pre s de 10 % des analyses d'eau re alise es pour
54 Liste des 20 PFAS : annexe III, partie B, point 3 de la Directive EDH du 16 de cembre 2020.
55 Le contro le ope rationnel assure la surveillance des seuls parame tres a l'origine du risque de non atteinte des objectifs
environnementaux assigne s aux masses d'eau.
56 Le contro le de surveillance comprend le suivi de la qualite des eaux de surface, le suivi quantitatif et le suivi de l'e tat
chimique des eaux souterraines. La dure e des programmes de contro le de surveillance est lie e a un plan de gestion
des re seaux de contro le de surveillance d'une dure e de 6 ans.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
le contro le ope rationnel et 5 % des analyses d'eau re alise es pour le contro le de surveillance ;
? pre s des 2/3 des parame tres analyse s (recherche s) sont quantifie s au moins une fois sur le
bassin tant pour le contro le ope rationnel que pour le contro le de surveillance.
Dans un contexte ge ne ral de niveaux de contamination faibles, l?Agence rele ve toutefois que 9% des
stations du re seau de surveillance pre sentent des niveaux de contamination e leve s. Cette
contamination est me me tre s e leve e pour toutes les stations du Rho ne a l?aval de Lyon (cf. plate-forme
de Pierre-Be nite e voque e supra).
- Bassin Seine Normandie
L?exploitation de donne es faite par l?Agence de l?eau Seine Normandie conduit a retrouver en ge ne ral
les me mes compose s qu?en eaux souterraines ; elle confirme une FQ pour le PFOS de 36%. La carte de
la page suivante fournit le nombre de de passements de la NQE releve s en PFOS entre 2016 et 2020
dans le cadre du re seau de surveillance des eaux superficielles.
Le bassin dans son inte gralite est contamine : outre la Seine, on note une contamination significative
de l?Oise, de l?Orge, de l?Aisne, de la Marne de s son amont et de l?Yonne. Les concentrations restent
toutefois mode re es pour tous les compose s : pour le PFOS, avec en moyenne 3 a 6 ng/l, elles sont
ne anmoins du me me ordre de grandeur que la NQE et peuvent me me atteindre des pics de plus de
17 µg/l (la Marsange, sous-affluent de la Seine situe dans le de partement de Seine et Marne).
Carte 3 : nombre de dépassements de la NQE en PFOS dans le bassin Seine-Normandie (Source : Agence
de l?Eau Seine-Normandie)
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
La base de données ActiviPoll répertorie et qualifie les corrélations entre les activités industrielles et
les polluants qui peuvent leur être associés d?après le croisement de diverses sources d?information
(bases de données françaises et littérature internationale spécialisée).
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Dans le cadre de ses missions d?appui aux politiques publiques pour le ministère en charge de
l?environnement, le BRGM développe une base de données qui répertorie et qualifie les corrélations
entre les activités industrielles et les polluants qui peuvent leur être associés. Cette base de données
actualisable permet d?identifier des typologies de substances potentiellement liées à des sites
industriels dans le cadre des études à mener sur les sites potentiellement pollués.
En 2014 et 2015, des corrélations entre activités industrielles et les polluants potentiellement associés
ont été identifiées à partir de l'exploitation statistique des principales bases de données nationales
environnementales (CASIAS, l'information de l?administration concernant une pollution suspectée ou
avérée (ancienne dénomination : BASOL) et ADES) et des informations recueillies dans le cadre du
projet « Établissements Sensibles ».
En 2017, le BRGM a travaillé sur une consolidation de la BD ActiviPoll en enrichissant son contenu par
d?autres sources de données : les premiers traitements de 2014 ont été complétés par les informations
provenant de diverses sources françaises et internationales :
- Annexe 1 de la circulaire RSDE du 5 janvier 2009 basée sur les résultats de l?action nationale de
Recherche et de Réduction des Rejets de Substances Dangereuses dans les Eaux par les installations
classées ;
- Tableau de synthèse des Fiches Technico-Economiques (FTE) de l?INERIS ;
- Sources bibliographiques émanant de la littérature française et internationale :
- Royaume-Uni : Guidance for the Safe Development of Housing on Land Affected by Contamination
- Allemagne : Handbuch altlasten und grundwasserchadensfälle
- Canada (Québec) : Liste des contaminants potentiels par secteur d?activité industrielle et
commerciale susceptibles de contaminer les sols et les eaux souterraines
- Nouvelle-Zélande : Hazardous Activities and Industries List (HAIL) contaminants
- France : Ancienne grille activités-polluants disponible en annexe D du guide « Diagnostic de site »
de 2007.
En 2022, une actualisation de la matrice a été réalisée afin de prendre en compte les nouvelles données
suivantes :
- Documents de référence MTD (Meilleures Techniques Disponibles) appelés « BREF » (pour Best
available techniques REFerence documents). Des corrélations ont été recherchées dans 29 fiches
BREF ;
- Base de données REACH (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des produits CHimiques).
Cette base de données de l?agence européenne des produits chimiques contient un inventaire des
substances chimiques, ainsi que les usages et risques qui leurs sont associés. Dans cette base de
données, des extractions des listes des substances liées à des secteurs d?activités (Sector of Use :
SU) ou à des produits fabriqués ont été réalisées. Des corrélations des activités avec la
nomenclature NAF ont été faites sur la base du guide Guidance on Information Requirements and
Chemical Safety Assessment Chapter R.12: Use description (table 9) ;
- Données de qualité des eaux souterraines issues de la base de données GIDAF (Gestion Informatisée
des Données d?Autosurveillance Fréquente). Cet outil, permettant depuis 2015 à un exploitant de
déclarer en ligne et transmettre ses résultats d?analyses d?auto-surveillance à l'Inspection des
Installations classées et aux Agences de l'eau, contient environ un million d?analyses des eaux
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https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
souterraines. Parmi ces analyses, environ 300 000 ont été enregistrées en 2020 et ce nombre
continue d?augmenter chaque année ;
- Recherches bibliographiques récentes sur les PFAS et sur les additifs du 1,1,1 TCA.
Le croisement de l?ensemble de ces sources de données a mis en évidence de nouvelles corrélations
entre activités et polluants et a conduit à étoffer le système de notation qualifiant chaque couple
activité?polluant par un plus grand niveau de détail que précédemment.
L?outil développé par Antéa Group dénommé « PFAS Screening Tool « vise à pré-identifier rapidement
les sources potentielles de pollution liées aux PFAS à différentes échelles (région, département,
commune, établissement) et les produits contenant des composés perfluorés.
L?outil s?appuie sur le retour d?expérience du réseau scientifique et technique d?Antéa composé
d?américains, de néerlandais et de belges, sur une recherche bibliographique et sur les diverses bases
de données existantes.
De nombreuses sources sont consultées pour collecter les données nécessaires à une pré-identification
du risque potentiel de pollution aux PFAS, données qui sont intégrées dans une base. Leur croisement
permet de définir des indicateurs décisionnels qui sont valorisés dans une application web. Celle-ci
permet d?obtenir une vision cartographique des sources potentielles de pollution et leur quantification
(statistiques, graphiques).
Figure 5 : Schéma de principe du croisement des données de l?outil PFAS Screening Tool (source : Antéa Group)
L?outil prend en compte quatre types de sites, localisés et identifiés par type de PFAS utilité, à partir
de l?application web :
- sites avec une unité de production de PFAS. La plupart des PFAS utilisés en France sont importés et
il existe peu de sites de production.
- sites sur lesquels une mousse AFFF a été ou est utilisée (lieux d?incendie de type B et sites d?exercice
d?extinction de feux, ?). Ont été intégrés dans la base de l?outil, pour la France métropolitaine :
? 129 sites aéroportuaires ;
? 99 sites militaires en France comprenant les bases aériennes, aéronavales et navales ;
? 71 sites portuaires ;
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
? 121 sites dédiés à la lutte contre les incendies (casernes de pompiers ou sites d?exercices
répertoriés) ;
? 542 sites SEVESO ;
? 74 sites d?accidents aériens survenus depuis 2010 (avec utilisation probable de mousses
AFFF) ;
? 157 évènements recensés dans la base ARIA57 avec incendie de type B (avec utilisation
probable de mousses AFFF).
- sites de gestion de déchets, en considérant que des températures très élevées, de l?ordre de 1200 à
1400 °C, sont nécessaires pour l?élimination totale des PFAS : l?incinération à des valeurs
inférieures (cas général des incinérateurs) peut résulter en un rejet atmosphérique des PFAS ;
- sites avec des établissements qui utilisent potentiellement des PFAS dans leurs procédés. Une
matrice a été établie à partir des retours d?expérience d?Antéa Group Etats-Unis et Antéa Group
Pays-Bas ainsi que des recherches bibliographiques avec, pour l?ensemble des secteurs industriels
et activités industrielles (code APE), les renseignements suivants :
? le type de produit contenant des PFAS (ex. : agent anti-mousse, peinture, etc.) ;
? la fonction des PFAS dans le produit (ex. : agent anti mousse dans le procédé de teinture utilisant
des colorants au soufre, propriétés anti-fouling pour les peintures des navires?) ;
? les propriétés des PFAS (ex. : faible tension de surface, oléophobe, rigidité diélectrique élevée,
etc.) ;
? la forme des sources des PFAS potentiellement émis : liquide, solide, fumée ;
? les substances (n°CAS) concernées (ceci sera intégré avant la fin de l?année 2022).
Le couplage avec la base SIRENE (Système national d'Identification et du Répertoire des Entreprises
et de leurs Etablissements) permet d?extraire les établissements dont le code APE figure dans la
matrice.
L?outil permet d?exploiter la base de données concernant les sources potentielles de PFAS de
nombreuses manières :
- extraction et cartographie selon emplacement (par exemple une commune, un département, une
région ou le territoire national) ;
- extraction et cartographie selon l?un ou plusieurs des 4 types de source (§ II) ;
- extraction et cartographie selon un secteur industriel ou un code activité ;
?
L?outil permet d?établir rapidement un état des lieux des sources potentielles de PFAS sur un
territoire donné et d?accéder aux détails des produits concernés.
Ante a a par ailleurs e tabli un premier inventaire des sites ayant connu des feux d?hydrocarbures qui
comprend :
- 99 bases militaires relie es a des flottes ae riennes ou navales ;
- 129 ae roports me tropolitains ;
- 71 sites portuaires ;
- 102 sites de die s a la lutte contre les incendies : casernes de sapeurs-pompiers des SDIS,
mais sans les autres casernes et exercices anti-incendies qui peuvent e tre organise es en
dehors des SDIS (locaux de gendarmerie, ou friches industrielles loue es a cette fin) ;
- 19 sites de sous-traitance des exercices incendies d?autres entreprises (2 entreprises
principales re alisant des exercices incendies pour des industriels) ;
- 542 sites Seveso seuil haut ;
- 74 lieux d?incendie de type B lors d?accidents ae riens (re fe rences BEA, bureau d?enque tes
et d?analyses pour la se curite de l?aviation civile) ;
- 157 e ve nements re fe rence s par le BARPI ayant probablement eu recours aux mousses AFFF.
57 Base Analyse, Recherche et Information sur les Accidents du Bureau d?Analyse des Risques et Pollutions Industriels
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 78/90
Observations de la
DGPR
Référence de page Nature de l?observation Suites données par la mission
Recommandation 3,
pages 8 et 24 :
? Pour les normes de rejets dans l'eau et l'air des ICPE de chets, l'ide e de re glementer par
des normes europe ennes est inte ressante car une re glementation française serait assez
lourde (du point de vue ICPE, s'il faut re glementer les rejets aqueux et atmosphe riques
des IC de traitement de de chets contenant des PFAS, cela peut e tre fait via un seul AM.
? Pour les normes de contamination des produits et de chets en PFAS: il existe de ja des
seuils pour certaines familles de PFAS a travers le re glement POP, que ce soit sur les
produits fabrique s et mis sur le marche ou sur les de chets. Un REX sur ces familles de ja
re glemente es (par exemple pour mieux comprendre les implications en terme de gestion
de de chets, ou l'application qui en est faite dans d'autres Etats-Membres) pourrait e tre
inte ressant avant d'embrasser l'ensemble des PFAS.
? La seule porte d?entre e pour les rejets industriels est la directive IED sur les e missions
industrielles, elle ne fixe pas de normes. Les PFAS pourront en revanche e tre pris en
compte dans le cadre des re visions a venir des Bref en fonction des secteurs d?activite
concerne .
La mission e crit « d?oeuvrer pour » ce qui
fait allusion aux orientations a soutenir
par la France vis-a -vis de la Commission.
Par ailleurs, la transposition française
peut ne pas se limiter a la directive IED.
? Sans changement.
Recommandation 4,
pages 8 et 33 :
? Cette recommandation semble pertinente au vu de la contamination des sols en PFAS
due aux mousses anti-incendies. Il faudra toutefois re fle chir a la meilleure façon de traiter
ces terres pollue es au PFAS suite a l'utilisation des mousses anti-incendie. Excaver ces
terres leur donnera un statut de de chet et elles devront e tre e limine es conforme ment aux
annexes IV et V du re glement POP (si l'on parle de PFOA, PFOS ou PFHxS).
? Dans la de marche d?analyse des risques sites et sols pollue s, quelle de marche est vise e
ici ? Ce point n?est pas e voque dans le rapport mais uniquement au niveau de la
recommandation.
Les de marches d?analyse des risques en sites et sols pollue s ne permettent pas de mener
des analyses dans l?absolu : elles s?appuient sur des hypothe ses spe cifiques en lien avec
? La mission a modifie sa formula-
tion pour plus de clarte .
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 79/90
un usage donne . Elles ne sont pas adapte es a un exercice d?analyse sur un ensemble de
sites issus d?un inventaire.
Recommandation 5,
pages 8 et 33
? La porte e de cette recommandation n?est pas pre cise e. Il faudrait en particulier pre ciser
si sont vise es les ICPE en cessation et/ou les ICPE en activite . Il faudrait e galement
expliquer comment cette recommandation s?articule avec les sections 2.2.2.1 et 2.2.2.2
du rapport.
Pour les ICPE en cessation, les diagnostics exige s en pre alable a la re habilitation iront
chercher syste matiquement les PFAS lorsque cela sera pertinent gra ce a la mise a jour de
la base ActiviPoll sur les PFAS.
Pour les ICPE en activite , une telle recommandation se heurte a deux contraintes
majeures : les moyens humains a disposition de l?inspection ; et les leviers re glementaires
sur lequel s?appuyer pour demander la recherche de ces substances.
? Selon l?INERIS, « les me thodes inte gratrices (qui de signent a mon sens les me thodes
ge ne riques) ne sont pas encore suffisamment robustes pour se substituer a l?analyse des
compose s individuels [?] une analyse au cas par cas des PFAS mis en oeuvre au niveau du
site [?] semble e tre la seule me thode pertinente pour de terminer les mole cules en
pre sence et donc celles a rechercher dans les e missions »
(avis formule dans une note, non approuve e a ce jour)
La seule utilisation de me thodes ge ne riques, dans un premier temps, semble ainsi limite e
pour identifier fide lement les sites pre sentant un risque de contamination.
Dans le cadre d?un screening a
focalisation progressive, ce sont dans un
premier temps tous les sites qui sont
concerne s.
Les moyens limite s de l?inspection ne sont
pas un argument, d?autant qu?elle n?est
pas seule a pouvoir intervenir.
? Sans changement
C?est bien le sens de ce qu?e crit la mission
en termes d?approche progressive.
? Sans changement
Recommandation 6,
page 34
Inde pendamment des proble mes de faisabilite technique et de cou ts pre ce demment
e voque s, peut se poser une question de la confidentialite et de l?appartenance de la
donne e. Si un tel outil voyait le jour, il ne devrait pas se limiter aux PFAS.
Oui a une proble matique non limite e aux
PFAS, mis la mission ne porte que sur ce
sujet.
? Sans changement
Recommandation 8,
pages 8 et 37
Les installations ICPE de chet (incine rateurs, de charges, centres de tris) semblent faire
partie des installations les plus e mettrices d'apre s le rapport. Pour les incine rateurs et
de charges, il pourrait e tre pertinent comme propose dans la recommandation 3 de traiter
le sujet des prescriptions d'e mission au niveau europe en (via la directive IED en cours de
re vision, la directive de charge ou les BREFs), dans la mesure ou cela faciliterait ensuite la
de clinaison au niveau français et/ou e viterait que les mesures de finies au niveau français
soient remises en cause ensuite par les prescriptions UE.
Si le point est ge re directement au niveau FR, la gestion des e missions dans des arre te s
ministe riels passera par la modification des AMPG concerne s (re ponse a la
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 80/90
recommandation 3 pre ce dente). Toutefois, cela devra e tre e galement de cline au niveau
des DREAL par l'IIC car il y a ne cessite pour les DREAL de prendre un APC par site (travail
d'identification des sites qui devront faire l'objet de cette campagne), qui sera suivi d'un
gros travail d'identification des mesures de maî trise du risque et de recoupement avec la
recommandation n° 3 (fixer des VLE)
Recommandation 9,
pages 9 et 42
La substitution doit-elle e tre recherche e pour l?ensemble des PFAS ce qui serait
conside rable ?
Il pourrait e tre inte ressant de pre ciser la base europe enne re glementaire permettant
cette substitution.
La re duction a la source et la recherche de
produits de substitution sont des
principes majeurs de la re glementation
française ICPE, a mettre en oeuvre dans le
cas des PFAS dans leur ensemble.
? Sans changement.
Recommandation 10,
pages 9 et 45
Cette recommandation peut e tre conside re e comme de ja en cours de mise en oeuvre pour
les PFAS POP puisque le re glement POP fixe de ja le cadre applicable.
Pour les autres PFAS, vu le degre d'utilisation des PFAS dans un tas de proce de s
industriels, il faudrait peut-e tre se limiter a une liste de produits bien identifie e ou on sait
que les taux de PFAS sont importants (tout en ayant en te te la difficulte qui est de fixer ce
taux en fonction du risque acceptable).
Du point de vue du recyclage des de chets, cette recommandation, me me si de pendante
du seuil retenu, semble complique e a mettre en oeuvre et pourrait sortir du recyclage une
quantite non ne gligeable de de chets.
=> Il serait donc souhaitable de restreindre au moins dans un premier temps cette
interdiction de recyclage a certains produits ayant des teneurs hautes en PFAs, (voire
choisir dans un premier temps certains PFAS).
Ce ciblage paraî t d'autant plus ne cessaire que la voie privile gie e (notamment par le
re glement POP) est l'incine ration. Les installations d'incine rations e taient de ja
relativement sature es en France, il pourrait y avoir un risque de manque d'exutoire si des
POP ou PFAS qui sont aujourd'hui non identifie s dans des de chets et donc sont
valorise s/enfouis doivent tous e tre incine re s (qui plus est dans des conditions
spe cifiques).
Certaines cate gories de de chets (se diments et terres par exemple) pourraient en outre
repre senter de gros tonnages.
De manie re ge ne rale, comme explicite en de tails dans le paragraphe ci-dessous sur le
L?ide e de prioriser l?action en
commençant par une liste de produits
bien identifie e ou on sait que les taux de
PFAS sont importants n?est pas
antinomique avec la recommandation
formule e par la mission, a condition que
cette liste soit suffisant large et qu?elle
soit rapidement e tendue.
La fixation de contraintes re glementaires
fortes dans le recyclage et l?e limination
des de chets doit bien, malgre son cou t,
constituer l?une des composantes d?une
politique de restriction rapide de l?usage
de la classe des PFAS dans son ensemble.
La proble matique ne se re duit pas, loin
s?en faut, aux PFAS POP.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 81/90
contenu du rapport, le rapport n'e voque pas les annexes de chets du re glement POP dont
l'objectif est justement de limiter la pre sence des POP (et donc de certains PFAS) dans les
de chets. Cette recommandation n°10 reprend pour partie les objectifs du re glement POP
et de ses annexes de chets (annexes IV et V), de ja existants pour certains PFAS.
Pour rappel, ces annexes de crivent les ope rations d?e limination et de valorisation a
mettre en oeuvre pour les de chets qui sont constitue s de POP, qui en contiennent ou qui
sont contamine s par des POP. Ces de chets doivent e tre e limine s ou valorise s de manie re
a ce que les POP qu?ils contiennent soient de truits ou irre versiblement transforme s et
que les de chets ou rejets restants ne pre sentent plus les caracte ristiques de POP. En
ge ne ral, cela consiste en une e limination par incine ration (ou de manie re marginale, un
traitement physico-chimique)
Il est a noter qu'il faut une de rogation, au sein du re glement POP, pour que les de chets
contamine s aux POP soient enfouis en ISDD et non de truits.
Le rapport ne mentionne pas l'existence de guidelines, non obligatoires, de finies au
niveau international au sein des triples conventions de Stokholm/Bale/Rotterdam qui
de finissent les meilleurs manie res de ge rer ces de chets :
- "General technical guidelines on the environmentally sound management of wastes
consisting of, containing or contaminated with persistent organic pollutants"
- certaines guidelines ne concernent que certaines familles de PFAS "Technical guidelines
on the environmentally sound management of wastes consisting of, containing or
contaminated with perfluorooctane sulfonic acid (PFOS), its salts and perfluorooctane
sulfonyl fluoride (PFOSF) and perfluorooctanoic acid (PFOA), its salts and PFOA-related
compounds
Pour ce qui est des tempe ratures d'incine ration, il est a noter que le re glement POP ne
pre voit rien : il pre voit seulement l'incine ration ou la valorisation e nerge tique mais ne
pre cise pas les tempe ratures minimales, bien que les guidelines pre cisent bien qu'une
tempe rature e leve e est effectivement bien plus efficace.
Il ne paraî t pas opportun de recommander la re alisation de sarcophages. Il vaut mieux
orienter vers des installations de stockage du ment autorise es, bien plus a me me de
maî triser les rejets aqueux et atmosphe riques.
La mission conclut bien a l?existence de
lacunes importantes de la connaissance
dans ce domaine, qui se traduisent par
l?absence de re glementation que nous
avons releve e aussi.
La proposition de sarcophages vise
pre cise ment a e viter les rejets aqueux.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 82/90
Qu?il s?agisse de centres d?enfouissement
ou d?installations de stockage, ils devront
bien su r e tre du ment autorise s et
contro le s avec une vigilance renforce e.
? Sans changement.
Recommandation 11,
pages 9 et 46
D?autres directions ne sont-elles pas concerne es par cette feuille de route, je pense
notamment a la DGE au vu des impacts notamment financiers sur l?industrie ?
C?est possible, mais le rapport de la
mission est destine s principalement aux
DG du MTE, charges a eux de transmettre
a la DGS, e galement fortement concerne e,
et aux DG d?autres ministe res qu?ils
jugeraient pertinents.
? Sans changement.
Paragraphe 1.1.1,
page 11
Les PFCA en C9-C14 sont re glemente s a l?entre e 68 de l?annexe XVII de REACH. Dont acte.
? Sans changement.
Paragraphe 1.1.2,
page 11
Il doit e galement y avoir de la connaissance sur les PFCA C9-C14 puisqu?il y a une
restriction.
Informations non identifie es par la
mission.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.1,
page 20
La dernie re phrase du paragraphe 1.3.4.1, telle que re dige e, semble dire qu?aucune
e valuation environnementale n?aurait traite e les PFAS, en a-t-on la certitude ?
Parmi les nombreuses e tudes d?impact
d?ICPE, de ZAC et d?autres projets
d?ame nagement examine es, les
missionne s n?ont jamais vu le mot PFAS.
Mais comme nous n?avons pas tout vu,
nous avons indique « ne font
qu?exceptionnellement e tat ».
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
2e me aline a, page 21
Il y a en effet de fortes possibilite s que peu d?e tudes d?impact traitent du cas des PFAS,
mais il faudrait aller regarder celles des sites concerne s pour affirmer que ce n?est
absolument pas le cas aujourd?hui. Par exemple une e tude d?impact de Chemours re alise e
il y a plus d?une dizaine d?anne e, si elle ne mentionne pas les PFAS parle des compose s
fluore s.
Cette observation ne remet pas en cause
ce qu?a e crit la mission sur le caracte re
exceptionnel d?une prise en compte du
risque PFAS.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
4e me aline a, page 21
Il est propose de supprimer la phrase « En outre, la base de données GEREP n?est pas
ouverte en accès libre au grand public », qui pourrait e tre perçue comme une demande de
Outre que le motif invoque pour ne pas
mettre a disposition ces donne es ne
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Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 83/90
mise a disposition au public de cette base, or ce n?est pas la vocation de la base qui n?est
que de clarative. Les rejets qui y sont de clare s sont ensuite verse s sur Georiques lorsqu?ils
de passent les seuils re glementaires.
paraî t pas recevable, la mission se borne a
un constat factuel.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
5e me aline a, page 21
Il est tout a fait normal qu?aucun rejet en PFAS ne soit recense dans la base, la liste des
polluants concerne s est impose e par le re glement europe en E-PRTR qui ne comprend pas
de PFAS.
La mission se borne a un constat factuel.
L?information fournie par la DGPR oriente
vers une modification du re glement
europe en E-PRTR.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
dernier aline a, page
22
N?ont e te repris dans cet arre te du 17 de cembre 2019 que les obligations europe enes du
Bref WT et ce dernier n?a pas demande un suivi dans l?air pour les PFAS.
La mission se borne a un constat factuel.
L?information fournie par la DGPR oriente
vers une modification re glementaire
europe enne.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.3,
dernier aline a,
dernie re phrase,
page 22
La de claration dans GEREP est annuelle et l?outil ne permet pas une telle transmission. Si
cette transmission e tait impose e, elle ne devrait pas l?e tre via GEREP qui ne le permet
pas, mais pourrait l?e tre en demandant a l?exploitant de le faire. Il n?y aurait d?ailleurs pas
de raison que seules les donne es lie es au PFAS soient transmises. Bien d?autres
micropolluants sont pre sents dans les STEU.
L?outil GEREP pourrait e tre ame liore pour
permettre une telle transmission
comple te adresse e au maire pour
l?ensemble des micropolluants, y compris
PFAS (pluto t que par chaque industriel).
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.4,
denie re phrase du
6e me aline a, page 23
La DEB a-t-elle e tait interroge e sur ces motifs ? La DEB est en cours de correction de ce
point.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.4,
8e me aline a, page 23
La re fe rence « avis de la CE du 20 aou t 2021 » pourrait e tre pre cise e ? Re fe rence comple te e dans le texte
Paragraphe 2.1.3,
proposition n°1,
page 27
Le rapprochement de bases ayant des objets diffe rents semble tre s difficile a atteindre et
s?il e tait possible techniquement ge ne rera des cou ts important.
La mission conside re que la mise en place
des passerelles n?est pas si couteuse. Elle
bien e te faite il y a quelques anne es sur
les bases de donne es sur l?eau.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2, 2e me
aline a
Proposition d?inverser l?ordre de citation des re fe rences Activipoll, pre cise es, et Ante a. ? Proposition accepte e dans le texte
Paragraphe 2.2.1.1,
Sites potentiellement
e metteurs, page 33
Pour les incendies, la base ARIA pourrait peut-e tre apporter des donne es.
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
? Re fe rence comple te e dans le texte
PUBLIÉ
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 84/90
Paragraphe 2.2.1.1,
Organisation des
recherches, page 34
Les de marches d?analyse des risques en sites et sols pollue s ne permettent pas : de
confirmer la pre sence de PFAS, d?identifier les substances concerne es, de pre ciser les
zones a l?origine des pollutions. Tout cela rele ve d?outils de diagnostics, pour lesquels il
est tout a fait possible de s?inspirer de ce qui se fait en matie re de sites et sols pollue s (par
exemple de crits dans la partie 2 de la se rie de normes NF X31-620 de de cembre 2021).
La mission ne faisait pas re fe rence a une
analyse de risque « sites et sols pollue s »
mais a une analyse de risque de pre sence.
? Pre cision apporte e au texte
Paragraphe 2.2.1.2,
dernier aline a
Il ne faut pas oublier le cou t qui peut e tre tre s important pour re aliser de telles mesures,
aussi la ge ne ralisation ne peut e tre un objectif, il faudrait pluto t axer les mesures sur les
seuls secteurs concerne s.
Il ne s?agit que d?anticiper une obligation
qui devrait s?imposer aux acteurs
e conomiques.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2,
page 35
? La de marche propose e reprend les grandes lignes de la me thodologie nationale de
gestion des sites et sols pollue s (avril 2017). Il est pre fe rable de s?appuyer sur l?existant
(par ailleurs de ja largement partage et applique par les diffe rents acteurs) pluto t que de
proposer une autre approche.
? En matie re de cessation d?activite , il n?est pas ne cessaire d?effectuer une priorisation
pre alable. De s lors que la base ActiviPoll aura en e vidence une corre lation possible entre
les activite s d?une ICPE a l?arre t et la pre sence de PFAS, ces compose s seront
syste matiquement recherche s.
Puisque la proposition me thodologique
de la mission s?e carte peu de la
me thodologie SSP, il n?y a donc pas de
risque de divergence.
Ceci ne vaut que pour les cessations
d?activite s a venir et ne re pond pas aux
cessations passe es : d?ou la
recommandation de mobiliser les e tudes
historiques.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2
Identification des
sources ponctuelles
issues d?activite s en
fonctionnement,
page 36
L?obligation affiche e de bancariser les donne es obligerait a de velopper et mettre en place
un outil de die , qui serait une premie re. Si un tel travail e tait mene il devrait e galement
porter sur les autres substances et notamment les CMR. C?est donc une ta che
administrative conside rable dont la finalite et l?utilite devront e tre de montre es.
Sans bancarisation, les donne es sont
quasiment inutilisables. Le
de veloppement des outils modernes rend
cette obligation a porte e et donc
indispensable.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2
Cibler la connaissance
et l?action sur les
principaux « sites
e metteurs », page 37
L?absence de me thodes e prouve es risque de poser des difficulte s importantes pour cette
caracte risation.
Ceci doit e tre un aiguillon pour faire
avancer les mises au point
me thodologiques. De plus, L?absence de
me thode e prouve e n?interdit pas
d?appliquer des me thodes d?estimation
(par exemple : de termination du flux
entrant de PFAS dans un incine rateur.).
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 85/90
Paragraphe 3.4,
premie re phrase, page
42
Il manque des donne es permettant de mener les calculs de risques sanitaires jusqu?au
bout : donne es physico-chimiques sur le comportement de ces compose s ; et donne es
toxicologiques.
Me me si les connaissances ne sont pas
comple tes, les re fe rences produites par la
communaute scientifique permettent ed
mettre en oeuvre une de marche
de veloppe e dans la politique des sites et
sols pollue s.
? Sans changement.
Annexe 1, paragraphe
1.3 sur la
bancarisation dans
GEREP, page 50
La base de clarative GEREP permet le rapportage annuel des obligations françaises
de coulant du re glement-E-PRTR, Il n?est pas adapte au suivi de polluants pour lesquels
des quantite s annuelles e mises ne sont pas fixe es.
Aucun PFAS n?est actuellement inte gre
dans la base GEREP et il devient urgent
qu?elle soit comple te e par ces donne es.
? Sans changement
Annexe 1, paragraphe
1.3 sur les sites de
grands incendies,
page 50
Le statut de site potentiellement pollue (au sens ou il est inscrit dans la CASIAS)
n?implique pas de de rouler syste matiquement une de marche d?e valuation des risques. Ce
statut garantit la conservation de la me moire du site pour anticiper la re affectation des
terrains a un usage qui ne serait pas compatible.
Pour la mission, c?est bien la une lacune a
combler : ces sites doivent faire l?objet de
de marches d?e valuation des risques.
? Sans changement
Annexe 1, paragraphe
1.3 Ame liorer la
connaissance des sols,
page 51
Lors des cessations d?activite , seules les ICPE dont une activite peut e tre corre le e a la
pre sence de PFAS (sur la base de ActiviPoll) feront l?objet de diagnostics incluant ces
compose s.
La gestion des sites selon les usages et la conservation de la me moire de pollutions
re siduelles permettent de ge rer les cas de re utilisation des sites pollue s et des grands
ame nagements urbains, mais uniquement si la pre sence de PFAS est corre le e aux
anciennes activite s.
Il conviendra d?examiner les donne es
mobilisables dans la « conservation de la
me moire de pollutions » pour laquelle la
mission a recueilli des te moignages
discordants.
La ne cessaire analyse de risque de
pre sence de PFAS lors de la re utilisation
des sites et sols pollue s doit mobiliser les
e tudes historiques e voque es par la DGPR,
ainsi que d?autres sources d?information
et analyses en tant que de besoin.
? Sans changement.
Annexe 1, paragraphe
1.3 Ame liorer la
connaissance des sols,
page 51
La communication de certaines de ces donne es pourrait se heurter a des obligations de
confidentialite .
Les rapports d?e tudes demande es par la
re glementation sont publics et donc
communicables. De plus, les e tudes sur la
qualite du milieu doivent e tre diffuse es le
plus largement depuis la directive sur l?air
de 1996.
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 86/90
Annexe 10, page 72
Outils d?identification
des sources de PFAS
(PFAS screening tolls)
Il est regrettable de faire un focus sur un outil de veloppe par des ope rateurs prive s et
dont l?acce s est payant, sans faire en paralle le la promotion de la base ActiviPoll
de veloppe e par des ope rateurs publics et d?acce s gratuit !
La mission a utilise les re fe rences
bibliographiques auxquelles elle a pu
avoir acce s (visiblement Ante a Group fait
bien connaî tre ses productions), ce qui
n?e tait pas le cas d?Activipoll. C?est bien
volontiers qu?elle ajoutera les
informations communique es lors de ce
contradictoire.
? Modification du texte pour ajou-
ter un paragraphe descriptif de
l?outil Activipoll.
Observations de la
DEB
Référence de page Nature de l?observation Suites données par la mission
Tableau 5 en page 32 Une seule remarque : dans le tableau 5, remplacer "STEU soumises a autorisation ou
de claration recevant des PFAS (RSDE)" par "STEU recevant les eaux de sites industriels
producteurs ou utilisateurs de PFAS"
La mission propose d?inventorier toutes
les STEU recevant des PFAS, quelles que
soient leurs origines. Cela concerne
effectivement les STEU recevant les eaux
de sites industriels producteurs ou
utilisateurs de PFAS, mais il peut y avoir
des origines non industrielles.
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Acronyme Signification
ADEME
agence de l?environnement et de la maî trise de
l?e nergie
ADES
base d? « acce s aux donne es sur les eaux
souterraines »
AEP adduction d?eau potable
AESN agence de l?eau Seine Normandie
AERMC agence de l?eau Rho ne Me diterrane e Corse
AFFF
mousses anti-incendie ?aqueous film forming
foam?
ANSES
agence nationale de se curite sanitaire de
l'alimentation, de l'environnement et du travail
AOF dosage du fluor organique adsorbable
AQUAREF
laboratoire national de re fe rence pour la
surveillance des milieux aquatiques
ARS agence re gionale de sante
AURA re gion Auvergne Rho ne Alpes
BARPI
bureau d?analyse des risques et pollutions
industriels
BASIAS
base de donne es des anciens sites industriels et
activite s de services
BASOL base de donne es sur les sites et sols pollue s
BRGM bureau de recherches ge ologiques et minie res
CIC chromatographie ionique de combustion
CMA concentration maximale admissible
CMR cance rige ne, mutage ne ou reprotoxique
CNRS centre national de la recherche scientifique
DBO demande biologique en oxyge ne
DCE directive cadre europe enne sur l?eau
DCO demande chimique en oxyge ne
DEB direction de l?eau et de la biodiversite
DGPR direction ge ne rale de la pre vention des risques
DGRI
direction ge ne rale de la recherche et de
l?innovation
DGS direction ge ne rale de la sante
DHUP
direction de l?habitat, de l?urbanisme et des
paysages
EAT e tude de l?alimentation totale
ECHA agence europe enne des produits chimiques
EDCH
directive eaux destine es a la consommation
humaine
EFSA autorite europe enne de se curite des aliments
EOF dosage du fluor organique extractible
EPCI
e tablissement public de coope ration
intercommunale
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Acronyme Signification
EPA environnemental protection agency
EPRTR european pollutant release and transfer register
FD fre quence de de tection
FQ fre quence de quantification
FT fluorote lome res
GEREP
base de donne es de « gestion e lectronique du
registre des e missions polluantes »
GIDAF
base de donne es « gestion informatise e des
donne es d'autosurveillance fre quente »
HPLC haute pression liquide chromatographie
IARC international agency for research on cancer
ICPE
installations classe es pour la protection de
l?environnement
IED Directive sur les e missions industrielles
INERIS
institut national de l'environnement industriel et
des risques
IOTA installations, ouvrages, travaux et activite s
LD limite de de tection
LQ limite de quantification
MBAS
dosage des substances actives au bleu de
me thyle ne
MES matie res en suspension
NAIADES
base de donne es sur la qualite des eaux de
surface
NQE norme de qualite environnementale
OCDE
organisation de coope ration et de de veloppement
e conomiques
OFB office français de la biodiversite
ONG organisation non gouvernementale
PFAS substances poly ou perfluoroalkyle s
POP re glement « polluants organiques persistants »
QSPR
mode les « quantitative structure-property
relationship »
QSAR
mode les « quantitative structure activity
relationship »
REACH
re glement europe en ?registration, evaluation,
authorisation and restriction of chemicals?
RSDE
programme sur les rejets de substances
dangereuses dans les eaux
SDIS service de partemental d?incendie et de secours
SIRENE
syste me national d'identification et du re pertoire
des entreprises et de leurs e tablissements
SISE-Eau
syste me d'information des services sante -
environnement eau
STEU stations de traitement des eaux use es urbaines
SVHC substance of very high concern
TOPA total oxidizable precursor assay
UPLC ultra haute pression liquide chromatographie
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Site internet de l?IGEDD :
« Les rapports de l?inspection »
PUBLIÉ
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Les PFAS : un constat inquiétant
1.1 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement dangereuses
1.1.1 Nature chimique des PFAS
1.1.2 Comportement et mobilité des PFAS dans l?environnement
1.1.3 Toxicologie humaine
1.2 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement
1.2.1 Méthodes d?analyse spécifiques
1.2.1.1 Une méthode dominante : la chromatographie liquide haute performance couplée spectrométrie de masse en tandem, pour les PFAS anioniques
1.2.1.2 Une méthode adaptée aux PFAS neutres et volatils : la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse
1.2.1.3 Des développements de méthodes « sur mesure »
1.2.2 Méthodes d?analyse globales de familles de PFAS
1.2.3 Une absence de méthode pour les analyses des PFAS en phase gazeuse
1.2.4 Méthodes de détection non analytiques
1.3 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction
1.3.1 Des utilisations multiples des PFAS, pas toujours bien cernées
1.3.2 Les réglementations portant sur les produits, en fonction de leurs usages
1.3.2.1 Le règlement REACH
1.3.2.2 Le règlement POP (polluants organiques persistants)
1.3.3 Les réglementations portant sur certains usages spécifiques
1.3.3.1 L?usage eau potable et les futures normes sanitaires : des concentrations maximales réglementées dans les eaux destinées à la consommation humaine
1.3.3.2 Usages divers
Cinq pays européens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède et Norvège) devraient déposer auprès de l?ECHA une proposition de restriction qui porte également sur l?ensemble de la classe des PFAS. Elle viserait des domaines plus larges de production, de ...
La mission constate que, exception faite de quelques substances PFAS les mieux connues, il n?existe pour une majorité d?entre elles pas de méthode d?analyse validée ni de données de toxicologie et qu?aucune solution d?élimination fiable n?existe ce jo...
1.3.4 La réglementation des émissions et de la qualité du milieu ambiant
1.3.4.1 Evaluation environnementale des projets, plans et programmes
1.3.4.2 Les rejets industriels
1.3.4.3 Les rejets des stations d?épuration urbaine et les épandages de boues
1.3.4.4 Eaux de surfaces et eaux souterraines
1.3.4.5 Sols
1.3.4.6 Air
2 Risques de contamination par les PFAS
2.1 Données et méthodes de cartographie des zones de contamination de l'environnement par les PFAS en France
2.1.1 Données sur les rejets industriels
2.1.2 Données sur les rejets des stations d?épuration urbaines
2.1.3 Données sur la contamination des ressources en eau, des sols et des milieux
2.1.3.1 Eaux souterraines
2.1.3.2 Eaux superficielles
2.1.3.3 Autres matrices : sédiments, sols, air
2.2 Analyse des risques de contamination par les PFAS
2.2.1 Préalables à une démarche hiérarchisée d?identification des risques de contamination
2.2.1.1 Etablir et hiérarchiser la liste des sites ayant pu émettre des PFAS dans l?environnement (« sites émetteurs ») et des sites à enjeux (sites cibles) :
2.2.1.2 Consolider les informations nationales
2.2.1.3 Accompagnement de la démarche
2.2.2 Identification et correction des pollutions à moyen et court termes
2.2.2.1 Analyse aval-amont : remonter de la cible à la source
2.2.2.2 Analyse amont/aval : descendre de la source vers les cibles
Il ne semble ni envisageable ni utile à court et moyen terme d?établir la cartographie des émissions diffuses. Des éléments de cartographie, de nature qualitative, pourraient cependant indiquer :
2.2.2.3 Autres approches du risque
3 Dépollution et élimination des PFAS, traitement des eaux potables et limitation des risques de transfert : méthodes actuelles et perspectives
3.1 Quelles normes pour les eaux, les déchets, les sols et les produits contaminés par les PFAS ?
3.2 Traitement des PFAS dans l?eau potable
3.2.1 Méthodes éprouvées en traitement des eaux potables
3.2.2 Voies d?amélioration dans les technologies actuelles
3.2.3 Technologies émergentes encore en phase d?expérimentation
3.3 Dépollution des eaux usées
3.3.1 Épuration des PFAS dans les eaux usées par les stations d?épuration urbaines
3.3.2 Traitements spécifiques des PFAS par les industries
3.3.3 Traiter à la source les PFAS
3.4 Dépollution des sols
3.4.1 Méthodes éprouvées en réhabilitation des sols
3.4.2 Autres technologies
3.5 Élimination des PFAS
3.5.1 Restreindre la valorisation des déchets contaminés
3.5.2 Enfouissement en centre de stockage de déchets dangereux ou non dangereux
3.5.3 Traitements thermiques
3.5.4 Des résidus liquides encore souvent rejetés dans le milieu
Conclusion
Annexes
1 Propositions pour une feuille de route gouvernementale : une approche intégrée de la problématique des PFAS
1.1 Appliquer les principes généraux d?environnement aux PFAS
1.2 Améliorer les connaissances
1.3 Améliorer la surveillance des PFAS dans l?environnement
La connaissance géographique de la contamination des sols par les PFAS est quasi-inexistante et nécessite d?être progressivement améliorée,
1.4 Interpréter les résultats et engager sans tarder les actions de maîtrise du risque les plus urgentes
1.5 Exploiter et compléter la réglementation actuelle
En l?absence de traitement des rejets assurant l?élimination des PFAS, le recyclage des produits pouvant en contenir présente un risque de dispersion des PFAS dans l?environnement. C?est le cas en particulier des boues contaminées, des emballages, des...
Seules doivent être autorisés à éliminer des déchets pouvant contenir des PFAS les incinérateurs ou les stockages capables de démontrer leur maîtrise des rejets de PFAS dans l?environnement.
2 Lettre de mission
3 Liste des personnes rencontrées
4 Liste des principaux PFAS et leurs acronymes
5 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement dangereuses
6 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement
7 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction
8 Niveaux de contamination des eaux souterraines et superficielles de quelques bassins
9 Cartes de concentrations maximales des eaux souterraines françaises en PFOS, PFHxA, PFPeA et PFHpA (sources BRGM)
10 Les outils d?identification des sources de PFAS
10.1 Base de données ActiviPoll
10.2 PFAS Screening Tool
11 Observations émises lors de l?échange « contradictoire » et suites données dans le rapport de la mission
12 Glossaire des sigles et acronymes
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION naissance du site, pre sence d?un responsable?).
La recherche des sites encore en activite pourra se re fe rer a l?analyse des nomenclatures ICPE
(raffinage, stockage, pe trochimie, de chets?) et IOTA (stations d?e puration, e pandages), mais aussi sur
la matrice « activite s-polluants » ActiviPoll disponible a la DGPR.
La recherche des activite s disparues ou des incendies pourra s?appuyer sur les bases de donne es ARIA
(https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/), ex-BASOL et CASIAS (de sormais accessibles via
une unique interface sous Ge oRisques https://www.georisques.gouv.fr/risques/pollutions-sols-sis-
anciens-sites-industriels) et comple te es par l?analyse des dossiers de cessation d?activite s, des e tudes
historiques et des rapport d?accidents en particulier. Un test pourrait e tre conduit dans un premier
PUBLIÉ
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
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temps sur quelques sites pour ve rifier la faisabilite de cette de marche et son implication en termes de
moyens humains.
Recommandation 4. Achever l?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures depuis les
années 50 et sur les sites d?entrainement à l?utilisation de mousses AFFF civiles et militaires.
Identifier les sites pouvant avoir pu être pollués par l?infiltration de mousses contenant des PFAS
(DGSCGC, DGPR, SDIS, DGAC, Ministère de la Défense).
Localement, les e valuations environnementales et autres dossiers produits lors des demandes
d?autorisation pourront e tre exploite s, bien que leurs contenus ne soient pas bancarise s.
Organisation des recherches
Il conviendra d?identifier en premier lieu les sites qui sont ou ont pu e tre effectivement e metteurs ou
contamine s. La recherche spe cifique de certains PFAS ne devra e tre engage e qu?une fois re alise e une
analyse globale (me thode TOPA ou autre) de montrant la pre sence de PFAS. Dans un second temps,
l?analyse devra pre ciser les ateliers pouvant e tre a l?origine des pollutions (sites e metteurs) ou les
points de captages contamine s au sein de l?unite de distribution d?eau potable41.
Recommandation 5. Systématiser sur les principaux sites émetteurs en activité, en cessation
d?activité ou à l?arrêt une recherche hiérarchisée des PFAS, avec mobilisation dans un premier
temps de méthodes génériques (du type TOPA) ou analyse du risque de présence de PFAS, puis
dans un second temps, là où auront été détectées des possibilités de contamination, mise en oeuvre
d?analyses spécifiques (DGPR, DEB, DGS).
Bancariser l?ensemble des informations et faire dialoguer les banques de données
Toutes les donne es de ja disponibles a l?e chelle nationale doivent pouvoir e tre consolide es dans un outil
commun ou au travers d?outils pouvant e changer en temps re el et utiliser des interfaces communes :
le fonctionnement des banques de donne es sur la qualite des eaux (eaux souterraines, de surface,
potables) n?est pas loin de re pondre a cette obligation. Ce n?est pas encore le cas des banques de
donne es sur les usages industriels ni sur les rejets, ce qui posera des difficulte s de s qu?elles disposeront
d?informations conse quentes sur les rejets de PFAS.
L?ensemble des informations concernant la production, l?utilisation, les rejets ou les e pandages de PFAS
doit e tre bancarise . Or si une bancarisation limite e des rejets de PFAS est de ja en place, d?autres
informations ne le sont toujours pas, comme celles contenues dans les e tudes d?impact ou les bilans
environnementaux. Il convient de l?organiser, ce qui devra permettre des cartographies aise es aux
e chelles nationales, dans une logique programmatique, et locales, pour des utilisations ope rationnelles.
41 Il conviendra de caracte riser les captages pollue s au-dela de la seule qualite des eaux pour une bonne interpre tation
des re sultats et en particulier de finir leur aire d?alimentation.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
l?environnement
Page 35/90
Recommandation 6. Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans l?environnement
(OFB, BRGM, DGS) doivent oeuvrer au rapprochement de leurs bases de données ou à la création
d?une interface transparente au regard de l?origine des données.
Estimer les grandes masses de production et d?utilisation de PFAS
Il est important de disposer de donne es fiables sur les bilans nationaux de PFAS par grandes masses :
quantite s produites, importe es, exporte es, utilise es, si possible par PFAS ou groupes de PFAS.
Une fois ge ne ralise es les mesures sur les rejets et les eaux potables devront e tre estime es les quantite s
rejete es et e pandues dans l?environnement, accueillies dans les sites d?e limination de de chets et
pre leve es dans les eaux brutes ou injecte es dans les re seaux d?eau potable.
Informer sur la problématique des PFAS dans l?environnement
A l?inverse d?autres pays, la proble matique des PFAS reste un sujet me connu en France, par le public
mais aussi par beaucoup d?acteurs de l?environnement (Inspecteurs de l?environnement, entreprises
utilisant des PFAS, bureaux d?e tudes?). Il est indispensable de leur faire connaî tre la proble matique de
ces polluants pour qu?elle soit prise en compte dans les e tudes et de marches environnementales.
Recommandation 7. Faire connaître au public et aux acteurs de l?environnement la
problématique des PFAS dans l?environnement et les risques qu?ils présentent, leur présence dans
les produits de tous les jours ainsi que l?importance de la prise en considération de cet enjeu
(DGPR, DEB).
Prévoir un appui technique et des financements adaptés
Un appui technique a la campagne de mesures s?ave re ne cessaire pour l?organisation du processus et
l?interpre tation des re sultats et, le cas e che ant, maî triser le risque.
Beaucoup de ces travaux d?identification des sources PFAS et d?analyse de risque auront un caracte re
pionnier, avec des aspects me thodologiques voire de recherche non ne gligeables. Il conviendra
d?accompagner les acteurs locaux aux niveaux technique et financier. Les re seaux scientifiques et
techniques des ministe res charge s de l?e cologie et de la sante pourraient e tre sollicite s 42 et des
financements recherche s aupre s des agences de l?eau, de l?OFB et de l?ADEME.
Eaux souterraines : captages d?eau
La campagne de 2010-2011 e tait exploratoire et de nombreux progre s dans la compre hension du
comportement des PFAS dans l?environnement et sur les me thodes d?analyse ont conduit la mission a
conside rer qu?une nouvelle campagne, plus large et portant sur plus de mole cules (combinant analyses
42 Certains cabinets conseils ayant acquis une expe rience internationale pourraient e galement e tre mobilise s.
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Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
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globales et spe cifiques) s?ave rait indispensable pour e valuer le risque de pre sence de PFAS dans l?eau
potable et le risque pour les populations. En son absence, les remonte es d?information sur la
surveillance des eaux potables mettront ces donne es a disposition a moyen terme et sur un nombre
beaucoup plus important de captages.
Pour chaque captage contamine , les sources de pollution seront recherche es dans l?aire d?alimentation.
Une e tude de faisabilite du traitement a la source des pollutions (et du panache de pollution s?il s?agit
d?une nappe) sera produite.
Une de marche similaire pourrait concerner d?autres points d?e mergence de nappe et les pie zome tres.
Eaux superficielles : analyse par bassin versant
Le suivi montre que les sources de pollution les plus significatives concernent des rejets ponctuels vers
les eaux superficielles. L?analyse des concentrations en PFAS sur les tronçons (ou masses d?eau
superficielles) successifs, mais aussi des flux moyens de PFAS (de bit x concentrations), peut permettre
d?identifier les tronçons ou sont situe s ces rejets43, puis la source de pollution elle-me me. Les analyses
de se diments peuvent apporter une vision d?un historique d?accumulation.
La surveillance des cours d?eau doit ainsi porter sur les concentrations et les flux, avec l?estimation du
de bit associe a la concentration mesure e. Le nombre de mesures doit e tre suffisant pour pouvoir en
de duire un flux moyen.
Autres sources d?information : aménagement de sites
Les programmes d?ame nagement y compris de sites n?ayant jamais accueillis d?activite s e mettrices de
PFAS peuvent pre senter une pollution des sols par les PFAS du fait de transferts par les eaux et l?air.
Une de marche similaire aux pre ce dentes sur la recherche de la source de pollution pourrait e tre
engage e, en envisageant les diffe rentes voies possibles de transfert.
Proposition 2 : Anticiper les obligations réglementaires de contrôle de l?eau potable en les
complétant, en cas de pollution par des PFAS, par des contrôles sur l?ensemble des points de
prélèvement des eaux (DGS). Sur les masses d?eau superficielles, étendre la surveillance aux 20
PFAS « DECDH » (DEB ? Agences de l?eau) et préciser, lorsque c?est possible, les flux de PFAS
(concentrations x débit) aux points de surveillance afin d?en déduire les principales sources
d?émission par bassin (DEB, DGPR).
Identification des sources ponctuelles issues d?activités arrêtées
L?identification de ces sources s?inscrit dore navant dans la politique de gestion des sites et sols pollue s,
de s lors que les PFAS sont inte gre s a la base ActiviPoll et sont donc pris en compte dans le cadre des
diagnostics exige s lors des cessations d?activite . Le rappel de la ne cessaire prise en compte des PFAS
dans ces e tudes pourrait prendre la forme de guide d?instruction DGPR/DE/DGS ou d?arre te ministe riel.
Ce travail pourrait adopter la de marche suivante44, applique e a l?ensemble des sites prioritaires pre -
identifie s au niveau national :
Etude des productions, utilisations, stockages ou rejets potentiels de PFAS dans l?environnement
sur la base d?e tudes historiques
43 Ainsi l?exemple e voque en annexe 8 pourrait indiquer un flux de 300 kg/an de PFOS ge ne re chaque anne e par la rivie re
Marsange et expliquer a lui seul un surcroî t de pollution de la Seine de 20 ng/l a son embouchure.
44 Cette de marche pourrait s?inscrire dans un arre te ministe riel, l?action e tant nationale et identique pour tous les sites
concerne s avec mise en oeuvre des e tudes et travaux aux frais de l?exploitant ou du responsable du site.
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Le cas e che ant, analyse des PFAS dans les rejets et dans l?environnement (eau, sol, se diments,
e ventuellement rejet urbain et e pandages des boues, si raccordement au re seau d?assainissement ).
En cas de confirmation d?une pollution des eaux, sols ou se diments, de limitation du pe rime tre
d?impact, analyse des risques d?atteinte a la sante humaine et a l?environnement et mise en place le
cas e che ant des mesures de maî trise du risque adapte es.
Figure 2 : Approche hiérarchisée de l?identification et de traitement des sources de pollution historiques
Identification des sources ponctuelles issues d?activités en fonctionnement
Les e tudes d?impacts et de danger doivent prendre en compte les PFAS et leurs impacts
Chaque fois que le projet est susceptible de mobiliser des PFAS, c?est-a -dire s?il rele ve des activite s ou
sites prioritaires, ses e tudes d?impact et de danger, ou leur actualisation, doivent dresser l?inventaire
des PFAS susceptibles d?e tre produits, utilise s, ge ne re s, rejete s ou e pandus par le projet, estimer leurs
impacts sur l?environnement et la sante des populations, et pre voir les mesures pour les maî triser.
Cette analyse doit porter sur le fonctionnement normal ou de grade des installations et en cas
d?incendie avec utilisation de mousses aux PFAS (rejets vers les eaux, les sols et l?atmosphe re, y compris
a longue distance). L?autorisation du projet devra en reprendre les principales conclusions et les
informations sur les PFAS devront e tre bancarise es. Bien que cette de marche s?inscrive dans les
principes habituels de la re glementation ICPE, une instruction de la DGPR a l?Inspection ou la
modification des guides de re alisation des e tudes d?impact pourraient s?ave rer utiles.
Des mutualisations de ces travaux par branche ou secteur d?activite pourraient e tre favorise es par les
pouvoirs publics : quantification des e missions atmosphe riques du secteur des de chets ou de la
production d?organofluore s, incidences des e pandages de boues ou des rejets de STEU?
Proposition 3 : Rappeler la nécessité de prendre en compte les PFAS et leurs impacts dans les
évaluations environnementales, les analyses de risque sur sites et sols pollués et les études de
danger (DGPR, DEB, DHUP).
Cibler la connaissance et l?action sur les principaux « sites e metteurs »
Au vu du peu d?informations disponibles sur les rejets, il est indispensable d?engager au plus to t une
campagne d?identification et de caracte risation des principaux rejets a minima sur les principaux
« sites e metteurs » (tableau 5), par exemple par des arre te s ministe riels pris au titre des le gislations
ICPE (secteur industriel) et eau (STEU, e pandages de boues), ou par des instructions spe cifiques pour
les sites e metteurs ne relevant pas de ces le gislations (sites d?entrainement a la lutte contre les
incendies utilisant encore des mousses aux PFAS). Ces arre te s et instructions devront demander aux
e tablissements concerne s de proce der dans un de lai tre s court aux ope rations suivantes :
Analyse du risque de pre sence de PFAS dans les diffe rents rejets des sites e metteurs (rejets eau et
air) et identification des PFAS potentiellement pre sents
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Le cas e che ant,
Pour les rejets eaux et les épandages
Analyse globale des PFAS (TOPA ou autre me thode globale pertinente) et analyses spe cifiques des
20 PFAS de la directive EDCH et des autres PFAS identifie s dans l?analyse de risque ;
Pour les rejets atmosphériques
Estimation des quantite s e mises par toute me thode approprie e (me thodes en cours de
de veloppement ou demain normalise es)
En cas de présence avérée ou supposée dans les rejets ou épandages,
Evaluation de leur impact
Extension de la surveillance dans les eaux aux 20 PFAS et aux autres PFAS identifie s dans l?analyse
de risques
E tude de faisabilite et proposition de re duction des PFAS a la source, y compris par substitution, et
de traitement de ces rejets
Mise en oeuvre dans les meilleurs de lais de ces mesures de pre vention
Une expertise tierce pourra e tre demande e sur l?e tude d?impact et les propositions de reme diation
Bancarisation de ces informations
Figure 3 : Contenu d?un arrêté ministériel ou d?une instruction « PFAS » pour les sites émetteurs
Recommandation 8. Engager une opération nationale d?identification et de maîtrise des
émissions de PFAS sur l?ensemble des sites émetteurs potentiels par arrêté ministériel et
parachever l?action RSDE. Engager une démarche de maîtrise du risque sur chaque site émetteur
identifié et sur les principaux enjeux contaminés : captages d?eau potable et zones
d?aménagement urbain (DGPR, DEB, DGS).
Un travail sur les pollutions diffuses limité aux seules données générales et à quelques
actions ciblées sur la connaissance de ces pollutions
La pollution de fond par les PFAS est limite e en France avec une majorite des nappes qui ne pre sente
pas de pollution quantifiable45. Leur origine et leur extension doivent e tre pre cise es, ce qui ne cessite :
d?estimer les quantite s de PFAS e pandues avec des boues ou leurs de rive s, provenant de
45 Cette appre ciation ne cessiterait d?e tre expertise e, en particulier pour les situations les plus a risques (apports
cumulatifs du fait de l?e pandage de boues ou de pesticides contenant des PFAS ou de rejets atmosphe riques de PFAS) et
de la sensibilite de certains aquife res, karstiques, proches de la surface ou mal prote ge s par le sol).
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stations d?e puration rejetant des PFAS et d?identifier les secteurs concerne s ;
d?identifier et de quantifier les pesticides contenant des PFAS e pandus : la bibliographie est
pauvre et il convient d?interroger les industriels pour de terminer les pesticides concerne s, les
quantite s vendues en France, sur quelles cultures et dans quelles re gions ;
d?ame liorer les me thodes de quantification des PFAS dans les fume es (incine rateurs, ?) et l?air
ambiant ainsi que sur les transferts atmosphe riques et les retombe es des PFAS.
Il ne semble ni envisageable ni utile a court et moyen terme d?e tablir la cartographie des e missions
diffuses. Des e le ments de cartographie, de nature qualitative, pourraient cependant indiquer46 :
Les secteurs d?e pandage historiques ou actuels de boues issus de STEU rejetant du PFOS ;
Les « sites e metteurs » pouvant rejeter des PFAS dans l?air (production d?organofluore s,
incine rateurs, feux d?hydrocarbures?), accompagne s d?indications sur les secteurs de
retombe es possibles ;
Les zones d?e pandage historiques et actuelles de pesticides contenant des PFAS.
Cette cartographie simplifie e pourrait e tre accompagne e de celle des captages AEP situe s a proximite
pour lesquels des contro les de qualite des eaux permettraient de confirmer ou d?infirmer l?existence
d?un risque imme diat ou a terme et de prendre les mesures de pre vention ne cessaires.
Campagnes exploratoires
Au-dela de ces de marches ope rationnelles, des approches plus exploratoires peuvent e tre
pre vues comme l?analyse des PFAS dans les sols, a l?e chelle de petites re gions, ou dans le biote, dans les
pe rime tres concerne s par des sources importantes de pollution, comme cela a pu e tre fait par l?US-EPA.
Modèles prédictifs de dangers
Les mode les QSPR (Quantitative Structure-Property Relationship) et QSAR (Quantitative Structure
Activity Relationship) sont des mode les de crivant une relation quantitative entre les caracte ristiques
structurelles d'une substance et ses proprie te s physicochimiques, ainsi que son activite biologique,
toxicologique ou pharmacologique. Ces approches permettent de simuler, a partir d?une source donne e,
les panaches de contamination par diverses mole cules dans diffe rentes matrices (sols, eau?), en
fonction de leurs caracte ristiques de solubilisation, d?adsorption, de diffusion atmosphe rique?
L?INERIS de veloppe depuis plusieurs anne es de tels mode les, notamment pour les PFAS. Ces approches
pre dictives pourraient e tre utiles a la de marche amont/aval, en particulier pour une premie re
identification des milieux et mole cules a investiguer lors de campagnes de pre le vements.
46 Des analyses de PFAS sur quelques sols de ces pe rime tres et sur les produits re colte s pourraient mettre en
perspective les concentrations en PFAS observe es dans les produits e pandus ou les quantite s de PFAS incine re es, la
pollution des sols et la contamination des aliments pour pre ciser le risque des e pandages pour la chaî ne alimentaire.
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Sous le terme de de pollution sont entendus :
Le traitement de l?eau potable, des eaux use es, de l?air? qui visent a retirer le polluant d?un
flux ou d?un produit ; le polluant n?est pas ne cessairement de truit, mais transfe re ou concentre
pour e tre e limine par la suite ;
L?e limination du polluant ou du de chet qui vise leur destruction ou leur stockage dans des
conditions permettant d?e viter toute contamination du milieu exte rieur.
Cette distinction est importante dans le cas des PFAS, dont la destruction physico-chimique ou par
biode gradation est difficile, et ou les traitements ne de truisent en ge ne ral pas le polluant.
Il existe tre s peu de normes pour les PFAS dans l?environnement, les produits et les de chets, si ce n?est
sur la qualite des eaux destine es la consommation humaine et dans l?environnement.
Cette situation pose proble me :
il est difficile d?exiger des performances environnementales en l?absence de normes, qu?il
s?agisse du niveau de rejet ou de l?impact dans le milieu ;
la qualite des de chets, mais e galement du sol ou des produits, peut conditionner leur statut
(produit ou de chet, recyclable ou non, inertes ou non, dangereux ou non, possibilite s
d?e pandage de boues, de compost, caracte re de fertilisant des composts?) ;
l?absence de normes e carte les PFAS de beaucoup d?e tudes (e tudes d?impact, agre ments
divers?) alors qu?ils sont un facteur important d?impact ou de nocivite .
Il est indispensable de disposer de normes sous peine de se heurter a l?impossibilite d?autoriser les
installations en rejetant et de re glementer leurs utilisation, rejet, traitement ou e limination.
Les PFAS re sistent a la majorite des traitements classiques telles que l?oxydation directe, la
biode gradation ou la photolyse. Des dispositifs de traitement des eaux, utilise s parfois largement pour
l?e limination des micropolluants organiques (adoucissement, traitement des pesticides, de nitratation)
ont e galement montre leur efficacite pour le traitement des PFAS. Si ces traitements sont bien utilise s
pour le traitement d?eau potable, la mission n?a pas eu connaissance de leur mise en oeuvre
spe cifiquement pour la de pollution des PFAS. Aucun des proce de s de traitement examine s ne permet
une destruction des PFAS, ce qui signifie que le « traitement » ne consiste qu?en un transfert de phase.
Le traitement des eaux potables ne doit intervenir qu?une fois la re flexion sur l?origine de la pollution
mene e a son terme :
Identification des captages pollue s (a l?amont d?une me me unite de distribution) ;
Identification et traitement si c?est possible des sources de pollution et des zones de transfert
(si c?est un captage en nappe) ;
Sinon, abandon ou de placement du captage, changement de ressource ou, en cas de maintien
du captage, traitement spe cifique des eaux du ou des captages pollue s, en re servant le
traitement des PFAS aux seuls pre le vements d?eau le ne cessitant.
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Beaucoup de traitement d?eau de finition ont montre leur efficacite sur les PFAS, me me si la mission
n?a pas eu connaissance de traitement mis en place spe cifiquement pour les PFAS.
Technique Performances Remarques
Adsorption sur
charbon actif (CA)
Concentrations en sortie pouvant atteindre le
ng/l avec des rendements de 90 a 99%.
Efficacite plus faible sur les PFAS a chaine courte
qu?a chaine longue, peu e value e sur les
fluorote lome res.
Performance de croit quand le COT augmente et
croit avec les filtres en se rie. Saturation rapide du
charbon actif.
Technologie usite e et e prouve e dans le traitement
des pesticides et micropolluants organiques.
Performance plus e leve e pour le charbon actif en
poudre que le charbon actif en grain
Filie res de re ge ne ration ou e limination du CA
charge en PFAS ne cessitant un suivi spe cifique.
Adsorption sur re sine
e changeuse anionique
ou non ionique
Plus efficace que charbon actif pour les PFAS a
chaine courte.
Efficacite peu e value e sur fluorote lome res.
Saturation rapide des re sines e changeuses
Technologie usite e et e prouve e dans le traitement
des micropolluants et l?adoucissement d?eau
Ge ne ration de de chets liquides charge s en PFAS
(re ge ne ration des re sines e changeuses). Pas de
de chets liquides pour les re sine a usage unique.
Nanofiltration et
osmose inverse
Efficaces quel que soit le PFAS et pour les
fluorote lome res
Technologie mature et largement utilise e en
dessalement.
Production de concentrats tre s charge s qu?il faut
traiter.
Pre cipitation-
coagulation- floculation
Performance re duites pouvant ne cessiter un
traitement comple mentaire
Production de boues qui doivent e tre traite es
Tableau 6 : principaux traitement de finition pouvant éliminer les PFAS
Les proce de s d?adsorption voient aujourd?hui le de veloppement de l?utilisation de nouveaux mate riaux
qui pre sentent des temps d?e quilibre plus court et de plus fortes capacite d?adsorption pour le PFOS :
argiles modifie es, biochar, adsorbants a base de prote ine, hydroxydes a double couche? Ces
de veloppements rele vent encore du champ de la recherche-expe rimentation.
La question du devenir des de chets de traitement sature s en PFAS (charbons actifs, concentrats,
effluent de re ge ne ration de re sines e changeuses, ?) reste entie re et non prise en compte a ce jour par
la re glementation, ce qui conduit parfois a les voir revenir au milieu naturel (rejets en rivie re ou dans
le re seau d?assainissement?) ou stocke s dans des conditions inadapte es (charbon actif).
Beaucoup de technologies sont aujourd?hui en phase d?essais en laboratoire, avec des re sultats qui ne
sont pas ininte ressants, mais encore non aboutis : oxydation e lectrochimique, re duction chimique par
les sulfites, iodures ou dithionates sous rayonnement UV, traitement sonochimique? Certaines
techniques posent des proble mes re currents de formation d?e le ments inde sirables dans l?eau comme
les perchlorates, bromates?
Une voie de migration courante des contaminants vers l'environnement se fait par les eaux use es, car
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la plupart des stations d'e puration d?eaux use es urbaines ou industrielles, notamment biologiques, ne
sont pas capables d'e liminer les PFAS. Les stations d'e puration biologiques (boues active es, lits
bacte riens) disposent de traitements primaires et secondaires qui e liminent les matie res en
suspension et les pollutions en solution par adsorption, absorption et biode gradation partielle sur et
dans les flocs bacte riens. Les polyfluore s et pre curseurs sont en partie de grade s en perfluore s alors
que ces derniers eux-me mes ne le sont pas. Finalement, une grande partie des PFAS se retrouve dans
les rejets d?eaux use s traite s. Le rendement est faible avec transfert d?une partie des PFAS dans les
boues d?e puration (plus ou moins faible selon les PFAS et leurs comportements physico-chimiques).
Un traitement spe cifique des PFAS serait donc ne cessaire, du me me type que ceux de crits au chapitre
3.2.1 pour l?eau potable. L?ajout de ces traitements en STEU ne cessiterait une e puration pre alable de
tre s haut niveau (traitement tertiaire) des principaux e le ments polluants contenus dans les effluents,
car ils peuvent interdire la mise en oeuvre de traitement des PFAS. La chaî ne de traitement des PFAS
serait alors particulie rement one reuse, ce qui peut expliquer que la mission n?a pas eu connaissance
de traitement spe cifiques des PFAS en station d?e puration urbaine.
Ce constat interroge sur le devenir actuel des eaux d?extinction d?incendies lorsque des mousses
contenant des PFAS ont e te utilise es. A ce jour, elles seraient, aux dires des services, traite es en
incine rateur mais aussi rejete es dans les re seaux d?assainissement urbain et donc traite es par des
stations d?e puration transparentes pour les PFAS47.
Le traitement des PFAS peut a contrario e tre envisage dans le domaine industriel, de s lors qu?il se fait
a la source, en sortie du processus ge ne rant ces polluants : les effluents repre sentent des volumes
limite s et de qualite stable, ce qui limite les pre traitements et e vite des dimensionnements trop
importants. L?entreprise Daikin a Pierre Be nite a ainsi mis en place une chaî ne de traitement des PFAS
(essentiellement PFHxA) comprenant une station physico-chimique suivie de deux traitements de
finition en paralle le : une installation d?osmose inverse pouvant e tre substitue e par un traitement en
se rie de deux filtres a charbon actif. Le rendement global de l?installation est compris entre 99,95 et
99,995 % (les flux de PFAS en sortie de station sont 2 000 a 20 000 fois infe rieurs aux flux d?entre e).
Figure 4 : Schéma de principe de la station de traitement des effluents liquides de Daikin ? Source : Daikin
Les traitements « end of pipe » sont donc cou teux, encore peu efficaces, voire favorisent la dispersion
des PFAS dans l?environnement, par le rejet dans la rivie re mais e galement les e pandages de boues ou
de leur compost ou digestat. Le rejet des eaux pollue es dans les re seaux d?assainissement ne constitue
donc pas une solution fiable et durable de traitement.
47 La mission n?a pas pu ve rifier cette information
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Le traitement des PFAS dans les eaux use es doit donc s?inscrire dans une de marche inte gre e, avec
suppression ou re duction des PFAS dans le process et traitement adapte au plus pre s de leur e mission.
La de marche RSDE engage e depuis plusieurs anne es a permis l?identification des stations d?e puration
qui rejettent du PFOS. Cette recherche doit e tre e tendue aux autres PFAS, mais surtout permettre de
remonter a la source des PFAS et d?imposer la suppression ou une re duction de ces rejets. Cette
de marche est d?ailleurs rendue obligatoire par le statut de substances dangereuses prioritaires du
PFOS au titre de la DCE, qui oblige a mettre en oeuvre les meilleures techniques disponibles pour
rechercher la re duction des rejets de PFOS puis a terme leurs suppression.
Recommandation 9. Travailler en priorité sur la réduction à la source des émissions de PFAS
(substitution dans le process, réduction des pertes, traitement au plus près de leurs émissions)
(DGPR, DEB).
La mission n?a pas identifie de raison qui justifierait d?adopter une de marche autre que celle
de veloppe e dans la politique des sites et sols pollue s pour traiter les sites pollue s aux PFAS. Cette
proble matique n?est encore qu?e mergente du fait de l?absence de recherches des pollutions aux PFAS
lors des remises en e tat de sites industriels ou de conversions d?anciens sites d?activite .
La recherche d?une valorisation des sites pollue s aux PFAS ne cessite cependant d?adapter certaines
solutions techniques aux caracte ristiques des PFAS. Les PFAS e tant des mole cules tre s persistantes, la
majorite des technologies de reme diation des sols rele vent des me thodes d?isolement ou de se paration.
Le tableau suivant liste des dispositifs aujourd?hui e prouve s en traitement des sols et qui ont e te ou
pourraient e tre utilise es sans difficulte s pour le traitement des sols pollue s aux PFAS.
Me thode de
re habilitation
Description Remarques Viabilite , efficacite
Couverture et
isolement
Couverture des terres pollue es par
un mate riau imperme able
empe chant le contact avec les sols
pollue s, l?infiltration des eaux et la
migration des PFAS vers les nappes
Encore peu voire non utilise pour
les sites contamine s aux PFAS. Non
applicables lorsque les sols
pollue s peuvent e tre atteints par la
nappe ou les battements de nappe
Technique mature, efficace
et e conomiquement
acceptable
Confinement
hydraulique du site
Isolement des terres par une
imperme abilisation late rale et
supe rieure et/ou cre ation d?un
co ne de de pression
hydrodynamique par pompage.
Traitement des eaux pompe es.
Ne cessaire lorsque la nappe peut
atteindre la zone pollue e. Pose les
proble mes du devenir des re sidus
de traitement des eaux et de la
durabilite du dispositif de s lors
que les PFAS ne sont pas de truits.
Technique mature, efficace.
Cou t e leve
(imperme abilisation par
paroi de bentonite,
pompage, traitement des
eaux)
Excavation et
e limination
Extraction des sols avant stockage
en de charge ou incine ration.
Stockage possible en
« sarcophage » de die
Pose le proble me du classement
des sols extraits (de chets
dangereux ou non) et celui des
e missions lors de l?incine ration.
Technique mature, efficace.
Cou t e leve
Excavation et
de sorption
thermique ex situ
Extraction des sols puis
vaporisation des PFAS par la
chaleur et traitement des gaz
obtenus
Technique qui de truit les sols.
L?efficacite du traitement des gaz
pour les PFAS reste a confirmer
Technique mature, en pleine
expansion. Risque de
transfert de la pollution vers
l?air. Cou t e leve
Sorption et
stabilisation
Amendement du sol avec des
produits stabilisants ou adsorbants
(charbons actifs le plus souvent,
parfois en poudre microme trique)
pour e viter la migration des
Efficacite variable selon le PFAS et
re duite si pre sence d?autres
contaminants organiques ou de
fort taux de matie re organique.
Question de la durabilite du
Technique en
de veloppement, dont
l?efficacite reste a confirmer
pour les PFAS.
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polluants vers les eaux
souterraines.
dispositif en l?absence de
destruction des PFAS.
Tableau 7 ; méthodes éprouvées de traitement des sols qui peuvent ou pourraient être appliquées aux PFAS.
Les autres technologies en sont encore au stade de l?expe rimentation, qu?il s?agisse du lavage intensif
des sols in-situ avec re cupe ration du lixiviat, de l?oxydation e lectrochimique et du traitement
me canochimique, ou le sol est traite par broyage par billes d?acier en pre sence d'un re actif de co-
broyage tel que l'hydroxyde de potassium. Oxydation e lectrochimique et traitement me canochimique
donnent des re sultats prometteurs, en particulier pour le second avec les familles du PFOS et du PFOA.
É
Les traitements e voque s dans les paragraphes pre ce dents consistent pour la plupart en la se paration
des PFAS de la matrice, mais ne portent pas sur la destruction des mole cules de PFAS ou leur
confinement total (a l?exception de l?excavation des sols suivie de leur e limination). Seuls leur
destruction ou leur confinement sont susceptibles, moyennant les pre cautions ne cessaires, d?e viter le
transfert des PFAS extraits lors du traitement des eaux et de l?air et de la reme diation des sols vers un
autre milieu : air, sol ou eau.
La valorisation des de chets contamine s - de chets me nagers et assimile s (emballages alimentaires,
textiles ou chaussures imperme abilise es?), de chets d?activite (industries et autres activite s produisant
ou utilisant des PFAS), sols pollue s excave s, re sidus de certains traitements des eaux (charbon actifs
sature s, boues ou de rive s contamine s) ? - ne devrait pas e tre autorise e avant e limination des PFAS
contenus, sauf cas exceptionnel.
Ainsi, le recyclage de de chets contenant des PFAS peut ainsi ge ne rer des rejets de PFAS dans
l?environnement (eau, air) par les usines assurant cette fonction (cartonneries?).
De me me, l?e pandage de boues contamine es (y compris apre s compostage ou digestion) peut conduire
a la pollution des sols. Il en va de me me de l?utilisation de certains composts conside re s aujourd?hui
comme fertilisants commercialisables mais qui peuvent e tre pollue s aux PFAS. Leur valorisation par
e pandage ou leur qualification de fertilisant devraient leur e tre interdits a compter d?un certain niveau
de concentration en PFAS (tre s faible compte-tenu des effets cumulatifs).
L?ensemble de ces matie res premie res, sous-produits ou de chets devraient de s lors e tre dirige es vers
des filie res d?e limination. Des solutions d?e limination existent, dont il convient de ve rifier qu?elles ne
conduisent pas au transfert des PFAS vers d?autres milieux.
Ces solutions offrent des garanties au regard de la protection de l?environnement, de s lors que leurs
rejets de PFAS dans les eaux et l?air sont maî trise s. Seuls les centres de stockage e quipe s de dispositifs
de suivi et de traitement des rejets aqueux et atmosphe riques pouvant de montrer leur efficacite au
regard des PFAS devraient pouvoir e tre autorise s a recevoir des de chets ainsi contamine s.
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Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans
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Les traitements thermiques sont actuellement les seules solutions couramment utilise es pour la
destruction des PFAS, par ailleurs souvent traite s avec d?autres polluants. Il peut s?agir d?incine rateurs
non de die s, a des tempe ratures de 850 a 1000°C, de pyrolyse a des tempe ratures comprises entre 300
et 900° voire plus, avec possibilite d?incine ration des gaz e mis pour les pyrolyses a faibles tempe ratures.
Les technologies de re ge ne ration des charbons actifs utilise s pour adsorber les PFAS dans les eaux
peuvent e tre assimile s a la pyrolyse a haute tempe rature (900°).
Les re sultats obtenus sur la pyrolyse des sols et des charbons actifs sature s montrent une bonne
e limination des PFAS au sein de ces me dias, mais ne fournissent aucune donne e sur les rejets de PFAS
dans les fume es. Une pollution de l?air est possible. L?efficacite de ces traitements en terme de rejets
atmosphe riques et les conditions de cette efficacite restent a confirmer : certains re sultats indiquent
qu?une tempe rature de 900° serait suffisante pour de truire les mole cules de PFAS mais d?autres
sources font e tat de la ne cessite d?une tempe rature nettement supe rieure (1300 ? 1400 °C) et rarement
atteinte dans les incine rateurs, si ce n?est en cimenterie. Les dure es d?exposition a ces tempe ratures ne
sont pas pre cise es48. Des retombe es ont e te constate es sur des sols voisins d?incine rateur.
Ces re sultats interrogent quant a l?utilisation possible de pyrolyse a faible tempe rature (300-600°) sans
incine ration a tre s haute tempe rature des gaz e mis. Les PFAS pourraient n?e tre qu?e vapore s et donc
rejete s dans l?atmosphe re.
Les autres dispositifs de destruction des PFAS sont en phase expe rimentale exclusivement : aucune de
ces solutions n?est aujourd?hui ope rationnelle. Les voies les plus prometteuses visent l?oxydation des
PFAS par ge ne ration in situ d?oxydants puissants tels que les radicaux hydroxyle (-OH), par
photocatalyse, traitement sono-chimique ou oxydation e lectrochimique.
Tous ces points constituent une priorite de recherche pour apporter des re ponses claires et
ope rationnelles a ces questions.
Les re sidus liquides correspondent aux effluents de re ge ne ration des colonnes e changeuses et les
concentrats d?osmose inverse ou de nanofiltration. Les entretiens effectue s par la mission ont montre
que beaucoup sont rejete s au milieu ou dans les re seaux d?assainissement d?eaux use es, y compris
quand l?eau brute contient des PFAS. Il s?agit donc d?un simple transfert des PFAS de la ressource en
eau utilise e vers les eaux superficielles, directement ou via le re seau d?assainissement. Dans ce dernier
cas, il y a e galement possibilite de transfert via les boues vers les sols et les nappes.
Les volumes ainsi produits sont importants, d?un ordre de grandeur de 10 % des volumes d?eau ainsi
traite s49, valeur dont il conviendrait d?e tudier la faisabilite de la re duction. Il n?est pas envisageable de
transporter des volumes d?eau pollue s aussi importants et le traitement ne peut e tre envisage que sur
site, sauf a imaginer la concentration des effluents re siduels, dont l?acceptabilite e conomique reste a
de montrer (cycle supple mentaire d?osmose inverse ou de nanofiltration). Les seules pistes de
traitement seraient alors50 :
La filtration des concentrats sur charbons actifs, ces derniers une fois sature s suivant les voies
48 La socie te Daikin a Pierre-Be nite proce de a la co-incine ration de ses boues de traitement physico-chimique en
cimenterie a plus de 1450°C, a la re ge ne ration de ses charbons actifs sature s en PFHxA par pyrolyse a plus de 950°C.
49 Selon les producteurs d?eau, ce rendement est obtenu apre s trois concentrations des concentrats d?osmose inverse
ou de nanofiltration, ce qui peut sembler e leve , en particulier pour de l?osmose inverse sur eau douce.
50 La mission a eu connaissance de la possibilite de biode gradation d?organofluore s non PFAS ou d?organochlorofluore s
sur dispositif a biomasse fixe e tre s faible charge ; il conviendrait de tester ces dispositifs pour le traitement des PFAS.
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habituelles d?e limination ou de re ge ne ration51 ;
La valorisation des effluents concentre s dans l?humidification ou la re humidification des
de chets pour leur mise en place et compactage dans des installations de stockage de de chets
dangereux ou non dangereux, de s lors que les lixiviats suivent un traitement satisfaisant.
Pour des volumes faibles et de faibles concentrations, comme ceux obtenus en traitement a la source
en milieu industriel l?incine ration peut e tre envisage e52.
Recommandation 10. Sortir les déchets réputés contaminés par les PFAS des filières de recyclage
et limiter l?acceptation de ces déchets aux seules installations adaptées : incinération à forte
température (> 900°C, voire plus), « sarcophages », centres d?enfouissement de déchets
garantissant l?élimination des PFAS rejetés dans ses lixiviats et émissions atmosphériques
(DGPR).
51 La question devra alors e tre pose e de l?inte re t e conomique d?une chaine de traitement par nanofiltration ou osmose
inverse, suivie du traitement des concentrats sur charbon actif pluto t qu?un traitement direct de l?eau par charbon actif.
52 C?est la solution retenue par la socie te Daikin pour le traitement de ses concentrats d?osmose inverse.
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La proble matique des PFAS est encore d?e mergence re cente : les connaissances restent limite es, que ce
soit sur les me thodes de mesure, les impacts sur l?homme et l?environnement, et la re glementation
reste a conforter.
Mais c?est un domaine qui e volue vite, avec des e tudes et des initiatives re glementaires qui foisonnent
sur tous les continents. Il existe un vrai besoin de rationalite et d?efficacite dans l?approche de cette
proble matique en retrouvant les logiques qui ont gouverne d?autres approches de pre vention des
impacts de substances dangereuses, persistantes et bioaccumulatrices.
La mission a acquis la conviction qu?a ce stade, les connaissances sur les risques sanitaires associe s aux
diffe rents PFAS sont insuffisantes, voire absentes pour une majorite , que leur de tection et leur
quantification se heurtent a des difficulte s analytiques majeures et qu?il n?existe pas de solutions
simples et fiables pour leur destruction et leur e limination. Aucune e volution majeure n?est envisage e
a court et moyen termes. S?agissant de mole cules persistantes et bioaccumulatrices, dont la toxicite et
le caracte re CMR sont souvent suspecte s, voire ave re s, il semble donc raisonnable de promouvoir leur
restriction dans le cadre de REACH comme le pre voient certaines initiatives europe ennes.
Une restriction sur ces mole cules n?aura cependant d?effets qu?a long terme et une approche inte gre e
de la proble matique PFAS doit permettre de proposer sans attendre des actions prioritaires pour
limiter les risques pose s par ces mole cules aujourd?hui et pour un certain temps encore. En particulier,
elle doit s?attacher a :
ame liorer notre base de connaissance (en termes de surveillance et d?impact pour e tayer
l?analyse du risque de pre sence) ;
adapter et comple ter notre dispositif de surveillance pour faciliter l?identification des sources
de PFAS et le risque associe pour l?environnement et les populations ;
faire e voluer les outils re glementaires, les guides existants et la sensibilisation des acteurs
pour une meilleure prise en compte de la pre vention du risque PFAS.
La France n?est pas le seul pays concerne par les PFAS, ni le plus concerne . Elle doit s?appuyer sur ce
qu?ont fait les autres pays et travailler a des coope rations a tous les niveaux (bilate rales, europe ennes,
multilate rales) pour ame liorer notre connaissance scientifique et technique sur les PFAS et les moyens
d?en re duire le risque.
L?ensemble des recommandations de ce rapport pourrait constituer les fondements d?une feuille de
route gouvernementale, pre sente e en annexe 1.
Recommandation 11. Mettre en place une feuille de route formalisée sur les PFAS et un pilotage
national par les administrations centrales du programme d?action qui en sera issu, avec l?appui
des acteurs compétents (DGPR, DEB, DGS).
Hugues AYPHASSORHO Alby SCHMITT
Ingénieur général des ponts,
des eaux et forêts
Ingénieur général des ponts,
des eaux et forêts
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De cembre 2022
Les principes ge ne raux de l?environnement, inscrits dans notre droit national, trouvent pleinement a
s?appliquer a la proble matique des PFAS.
APPLIQUER LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION
Les connaissances sur les risques sanitaires associe s aux diffe rents PFAS sont insuffisantes, voire
absentes pour une majorite . Leur de tection et leur quantification se heurtent a des difficulte s
analytiques majeures et il n?existe pas de solutions simples et toujours adapte es pour leur destruction
et leur e limination. Aucune e volution majeure n?est envisage e a court et moyen termes. S?agissant de
mole cules persistantes et bioaccumulatrices, dont la toxicite et le caracte re CMR sont souvent
suspecte s, voire ave re s, il semble donc raisonnable au titre du principe de pre caution de promouvoir
leur restriction dans le cadre de REACH comme le pre voient certaines initiatives europe ennes.
L?Etat français oeuvrera pour une restriction Reach conduisant à une interdiction d?usage, de
production et d?importation de l?ensemble des PFAS, considérés comme une classe unique.
Ce travail sera accompagne d?une pre paration des entreprises a l?interdiction de l?usage des PFAS par
un soutien aux programmes de recherche sur les possibilite s de substitution des PFAS et l?anticipation
des e ventuelles reconversions ne cessaires des outils de production.
APPLIQUER LE PRINCIPE DE PRÉVENTION
Les dispositifs de traitement collectif des eaux, des fume es ou des de chets pollue s par les PFAS sont
encore peu satisfaisants. En l?absence de garantie sur la destruction des PFAS lors de leur traitement,
un se rieux doute existe sur des possibilite s de transfert de pollutions vers d?autres compartiments
environnementaux. Il est donc indispensable de cibler la pre vention sur la re duction des PFAS a la
source, sur le lieu me me de leur production ou de leur utilisation.
La réglementation sur les PFAS donnera la priorité à la réduction à la source : substitution des
PFAS chaque fois que c?est possible par des substances moins nocives, réduction des pertes et
traitement des PFAS au plus près de leur émission.
INFORMER
Il convient de faire connaî tre au public et aux acteurs de l?environnement (industriels, associations,
services de l?Etat, collectivite s?) la proble matique des PFAS dans l?environnement, leur pre sence dans
les produits ainsi que l?importance de la prise en conside ration de cet enjeu.
Les voies privile gie es pour atteindre de cet objectif sont connues : information et formation des acteurs
et relais d?information (ONG, e tablissements consulaires, branches industrielles), e tiquetage des
produits contenant des PFAS (consommables de l?industrie et de l?agriculture, mais aussi des produits
de consommation courante : emballages alimentaires, tissus et chaussures imperme abilise s?) en
indiquant les risques qu?ils pre sentent pour l?environnement, les pre cautions d?usage et les conditions
de valorisation ou d?e limination des articles ou produits usage s dans les filie res de de chets.
L?Etat mettra en place un programme de formation et d?information du public et des acteurs
concernés sur la problématique des PFAS, leur présence dans les produits de consommation et
intermédiaires, les précautions d?usage et les conditions de valorisation et d?élimination.
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De cembre 2022
La bibliographie sur les PFAS est de ja riche et va s?enrichir encore, comme le montre la feuille de route
sur les PFAS de l?US-EPA. Il faut pouvoir exploiter au mieux les informations sur les e volutions des
me thodes d?analyse, de l?impact des PFAS sur l?environnement et la sante comme sur les modes de
traitement, de substitution, d?e limination et de destruction des PFAS.
Une mission de veille sera mise en place au sein des réseaux scientifiques et techniques des
ministères chargés de l?environnement et de la santé. Elle produira régulièrement un document
de synthèse faisant le point sur les progrès récents des connaissances en matière d?analyse,
d?impact et de traitement des PFAS et les moyens de les prendre en compte dans l?action des
pouvoirs publics et les programmes de recherche.
Cette veille doit être complétée par des programmes de recherche cible s. Les principaux de ficits en
matie re de connaissance concernent :
les pre le vements et me thodes d?analyses dans les fume es et dans l?air et les parame tres de
transfert des PFAS dans l?atmosphe re ;
les me thodes globales d?analyse et leurs sensibilite s dans diffe rentes matrices ;
les parame tres de transfert des PFAS dans l?atmosphe re ;
les donne es toxicologiques et e cotoxicologiques sur les PFAS ;
la biode gradation des PFAS sur des dispositifs d?e puration par biomasse fixe e faible et tre s
faible charge (dont infiltration sur sable) ;
la tempe rature et le temps ne cessaires a la destruction par incine ration des PFAS.
La France seule ne peut engager et mener l?ensemble de ces recherches.
L?Etat fera la promotion de nouveaux programmes de recherche sur les PFAS, à l?échelle
européenne ou internationale, dédiés au comblement des lacunes actuelles de connaissance,
en priorité dans les domaines des méthodes globales d?analyse, de la destruction des PFAS et de
la toxicologie. À défaut ou en complément, un programme national sera mis en place, qui
portera sur les domaines les plus critiques pour la maîtrise du risque PFAS.
Enfin, il reste des blocages quant a l?information sur les quantite s et la nature des PFAS pre sents dans
certains produits, dont les pesticides, ou sur la fourniture des donne es ou e le ments de base pour
rechercher et e tudie certains PFAS, comme la mise a disposition d?e talon interne isotopique.
L?obligation de fournir ces e le ments par les producteurs, importateurs ou vendeurs de ces produits
facilitera le travail des pouvoirs publics et des laboratoires.
La règlementation nationale ou mieux, européenne, sera adaptée pour rendre obligatoire de
préciser la nature et les quantités de PFAS contenus dans les produits mis sur le marché et leurs
volumes vendus en France, et de fournir tout élément technique permettant d?en déterminer
les concentrations dans l?environnement, pour différentes matrices (eau, air, sol).
ACHEVER LA BANCARISATION DE L?INFORMATION
Les donne es sur les PFAS commencent a e tre produites en quantite et le flux de donne es devrait
s?accroî tre avec l?arrive e des e che ances re glementaires, y compris dans les productions demande es ou
qui seront demande es aux exploitants ou aux ame nageurs (e valuations environnementales et autres).
Il convient d?organiser la bancarisation et l?acce s a ces informations, si possible sur une base consolide e
ou en rapprochant les bases de donne es existantes. Le suivi des PFAS dans l?environnement ne doit pas
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e tre se pare du suivi des e missions.
Les gestionnaires de bases de données sur les PFAS dans l?environnement (OFB, BRGM, DGS)
rapprocheront leurs bases de données ou développeront une interface entre leurs bases de
données, transparente au regard de l?origine des informations. L?étude de la bancarisation des
données ou des documents issus des évaluations environnementales, études de sol, études
sanitaires (?) sera engagée.
ADAPTER LA SURVEILLLANCE
La surveillance ou la mesure des PFAS doit e tre e tendue au-dela des seuls PFOS et PFOA et comprendre
les 20 PFAS de la DEDCH ou tous les PFAS susceptibles d?e tre pre sents dans l?eau, notamment avec des
rejets importants, comme c?est le cas des fluorote lome res 6:2 FTS et 8:2 FTS. Une approche
hie rarchise e permettra de gagner en efficacite en d?e conomisant du temps et en re duisant le nombre
de mesures.
La recherche des PFAS sera systématisée et hiérarchisée (« rationnalisée »), avec mobilisation
dans un premier temps de méthodes génériques (du type TOPA) ou de l?analyse du risque de
présence de PFAS, puis dans un second temps, mise en oeuvre d?analyses spécifiques, là où
auront été détectées des contaminations ou des possibilités de contamination.
Il convient d?adapter la surveillance des milieux et des eaux potables afin de disposer au plus to t des
informations sur leur niveau de contamination et pouvoir remonter des enjeux (les eaux potables et la
ressource en eau) vers les sources de pollution.
Les obligations européennes de contrôle des PFAS dans l?eau potable seront anticipées et
complétées, en cas de pollution avérée, par des contrôles sur l?ensemble des points de
prélèvement des eaux de l?unité de distribution.
La surveillance des eaux superficielles sera étendue aux 20 PFAS « DECDH » en précisant,
lorsque c?est possible, les flux de PFAS (concentrations x débit) aux points de surveillance afin
de localiser les principales sources d?émission par bassin.
Il convient d?adapter e galement la surveillance des rejets afin de pouvoir ve rifier au plus to t si les sites
potentiels d?e missions rejettent effectivement des PFAS, pre ciser la nature et les quantite s de PFAS
e mis et e valuer les risques pour l?environnement et la sante des populations. Inde pendamment du suivi
re gulier des e missions de ja engage au travers de l?arre te inte gre du 2 fe vrier 1998 et des arre te s
sectoriels, une action ponctuelle de recherche « rationalise e » de PFAS dans les rejets sera engage e
aupre s de tous les e metteurs potentiels, industriels et stations d?e puration du RSDE. Elle
s?accompagnera en cas de pollution ave re e de mise en place sans de lais des actions de maî trise des
risques (cf. infra, chapitre 1.4).
Une opération nationale de recherche de PFAS dans les rejets des sites potentiellement
émetteurs sera engagée par l?Etat par voie d?arrêtés ministériels. L?action RSDE sera menée à
son terme pour identifier et caractériser les rejets de PFAS dans le réseau d?assainissement.
Ces ope rations ponctuelles conduiront a comple ter les surveillances re glementaires.
Les 20 PFAS « DEDCH » seront intégrés aux paramètres de suivi des rejets eau dans les arrêtés
ministériels ou décrets pertinents (ICPE : arrêtés « intégré » et de filières ; IOTA : stations
d?épuration et leurs épandages?), sauf à prendre en compte l?ensemble des PFAS identifiés lors
de l?opération nationale de recherche. Les résultats seront bancarisés dans GEREP.
L?inventaire e tabli par Ante a des sites d?utilisation de mousses AFFF (mousses antiincendie contenant
des PFAS) est de ja riche. Ces sites constituent des sources de pollution importantes et restent peu
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connus car ils ne rele vent pas des re glementations eau et ICPE.
L?inventaire des grands incendies d?hydrocarbures depuis les années 50 et des sites
d?entraînement à l?utilisation des mousses AFFF sera achevé. Si ce n?est pas déjà le cas, ces sites
seront considérés comme des sites et sols potentiellement pollués et se verront appliquées les
démarches habituelles d?évaluation des risques.
AMELIORER LA CONNAISSANCE DES SOLS
La connaissance ge ographique de la contamination des sols par les PFAS est quasi-inexistante et
ne cessite d?e tre progressivement ame liore e,
en imposant d?abord la recherche de PFAS lors des e tudes de remise en e tat des installations
classe es, lors de la re utilisation des sites et sols pollue s et lors de grands ame nagements
urbains,
puis en l?e tendant aux sites d?e pandage de boues ou de rive s issus de stations d?e puration
contamine es et de retombe es autour d?incine rateurs, sur la base de prescriptions aux
exploitants producteurs de boues e pandues ou d?incine rateurs ;
enfin, en inte grant a cet e tat des lieux cartographique le suivi de quelques points a priori
e loigne s des sources possibles de pollution.
L?Etat établira progressivement une cartographie de la pollution des sols, en s?appuyant dans
un premier temps sur les données fournies au titre des études réglementaires et de la
surveillance du milieu et en les complétant par des mesures sur des sites de référence éloignés
des sources possibles de pollution.
L?ensemble des mesures dans le milieu et sur les rejets devra e tre accompagne e par la production d?une
synthe se des re sultats, de leur interpre tation, de leur bancarisation et de leur cartographie sous une
forme adapte e a la recherche des sources de pollution.
PILOTER ET ACCOMPAGNER LE PROGRAMME
La mise en place de la feuille de route ne cessite un pilotage national par les administrations centrales
pour en assurer la cohe rence, la programmation et le suivi, les consolidations nationales des re sultats
et les suites a proposer en termes de financements ou de politiques publiques (dont la surveillance du
milieu et des rejets). Un « Conseil » appuiera les administrations centrales dans ce ro le de pilotage en
associant les acteurs de l?environnement ayant une expe rience de la proble matique PFAS ou pouvant
servir de relais aupre s des acteurs locaux : e tablissements des re seaux scientifiques et techniques de
l?environnement et de la sante , cabinets conseils, fe de rations professionnelles, entreprises du secteur
de l?environnement et ONG. Dans un souci de simplification, ce « Conseil » pourrait e tre un groupe de
travail ad hoc du Conseil supe rieur de la pre vention des risques sanitaires et technologiques (CSPRT).
L?Etat mettra en place un pilotage national de la feuille de route par les administrations
centrales, avec l?appui des acteurs compétents.
La feuille de route doit s?accompagner d?un appui technique ge ne ral aux acteurs locaux (Inspection des
installations classe es, ARS, agences de l?eau, gestionnaires de re seaux AEP et AEU, entreprises...) pour
sa de clinaison locale, les adaptations ne cessaires du dispositif de surveillance du milieu et des rejets,
l?interpre tation des re sultats et les suites a donner en termes d?identification et de maî trise des
pollutions. Cet accompagnement pourrait e tre assure par un groupe d?e tablissements des re seaux
scientifiques et techniques des ministe res charge s de l?environnement et de la sante . Il peut e galement
s?appuyer sur d?autres acteurs ayant acquis une expe rience nationale et internationale sur les PFAS.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
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L?Etat mettra en place un accompagnement technique des acteurs locaux pour la mise en oeuvre
opérationnelle de la feuille de route.
MAÎTRISER LE RISQUE
L?identification de sources de pollution par les PFAS ou de contaminations d?enjeux tels que les
captages d?eau potable ou des secteurs d?ame nagement urbain doit s?accompagner sans retard de la
mise en place d?une de marche de maî trise du risque. Cette obligation devra accompagner toutes les
prescriptions ou instructions engageant des campagnes des mesures ou des suivis dans l?eau potable,
les rejets ou le milieu.
Toute identification d?une pollution significative dans l?eau potable, le milieu ou des rejets fera
l?objet sans délai d?une démarche de maîtrise du risque, obligation qui sera intégrée dans les
prescriptions réglementaires et rappelée dans les instructions et les guides.
Les re glementations environnementales sont fre quemment des re glementations d?objectifs, qui visent
a pre venir les impacts en particulier sanitaires, pour l?ensemble des substances pouvant e tre en cause.
Force est de constater que leur application ignore souvent les PFAS et leurs impacts.
Les obligations réglementaires actuelles sur la prise en compte des PFAS seront rappelées aux
services par instruction et aux exploitants ou maîtres d?ouvrages par adaptation des guides. Le
rappel portera en particulier sur la nécessité de prendre en compte les PFAS et leurs impacts
dans les évaluations environnementales et assimilées, les analyses de risque sur sites et sols
pollués et les études de danger.
Il n?existe pas ou peu de normes PFAS pour les rejets, pour la qualification des de chets ou le milieu air.
Cette situation est un frein a la recherche de solutions aux proble matiques actuelles. Si l?adoption de
normes pour l?eau, les rejets aqueux et les de chets inertes53 ne semble gue re poser de difficulte s, il
convient de progresser dans la normalisation des me thodes de mesure et les impacts avant de pouvoir
envisager d?arre ter des normes pour les fume es et l?air.
L?État établira des normes « PFAS » sur la qualité du milieu et des rejets dans l?eau et l?air et sur
la contamination des produits et déchets. Il oeuvrera pour leur adoption au plus tôt au niveau
européen.
En l?absence de traitement des rejets assurant l?e limination des PFAS, le recyclage des produits pouvant
en contenir pre sente un risque de dispersion des PFAS dans l?environnement. C?est le cas en particulier
des boues contamine es, des emballages, des ustensiles divers ou des ve tements traite s aux PFAS.
Seules doivent e tre autorise s a e liminer des de chets pouvant contenir des PFAS les incine rateurs ou les
stockages capables de de montrer leur maî trise des rejets de PFAS dans l?environnement.
La règlementation sera adaptée pour que les déchets réputés contaminés aux PFAS soient sortis
des filières de recyclage et leur élimination limitée aux seules installations adaptées :
incinération à forte température (>900°C, voire plus), « sarcophages », centres d?enfouissement
de déchets garantissant la destruction des PFAS présents dans les lixiviats et les émissions
atmosphériques.
53 Une concentration supe rieure a la LD pour chaque PFAS et pour le TOPA dans le lixiviat pourrait de finir un de chet
non inerte, voire un de chet ne pouvant e tre stocke que dans un centre d?e limination spe cialise pour l?accueil des PFAS.
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De cembre 2022
Nom Pre nom Organisme Fonction
Date de
rencontre
BODENEZ Philippe MTE-DGPR Chef service RSEDPD 28/04/2022
DRISSI AMRAOUI Sammy MTE-DGPR Charge de mission REACH 28/04/2022
LEMAITRE Ce cile MTE-DGPR Chef du bureau PC 28/04/2022
LACROIX Philippe-
Marie
MTE-DEB
01/09/2022
GAY Guillaume MTE-DGPR 01/09/2022
METAYER Marie-Laure MTE-DEB
MORICE Emmanuel MTE-DEB Chef du bureau EARM4
PAPET Fre de ric Min Inte rieur DGSCGC ? sous-directeur 30/05/2022
GROS François Min Inte rieur Direction des sapeurs-pompiers 30/05/2022
MERIGNANT Isabelle Min Inte rieur 30/05/2022
CARMES Joe lle Min Sante DGS 02/09/2022
COMBOROURE
Jean-
Christophe
Min Sante DGS 02/09/2022
CONTASSOT Emmanuel Min Sante DGS 02/09/2022
PAUL Caroline Min Sante DGS 02/09/2022
FELIERS Corinne Min Sante DGS 02/09/2022
JEDOR Beatrice Min Sante DGS 02/09/2022
MERLE Carole Min Sante DGS 02/09/2022
LEFEBVRE Barbara Min Sante DGS 02/09/2022
PICHEROT Me lanie Min Sante DGS 02/09/2022
DAUCHY Xavier ANSES 13/04/2022
BACH Cristina ANSES 13/04/2022
MICHEL Pascale BRGM 25/04/2022
MERLY Corinne BRGM 25/04/2022
LIONS Julie BRGM 25/04/2022
LOPEZ Benjamin BRGM 25/04/2022
COLOMBANO Stefan BRGM 25/04/2022
WINCKEL Anne BRGM Cheffe de projet ADES 16/05/2022
GOURCY Laurence BRGM Cheffe d?unite projet ADES 16/05/2022
BRIGNON Jean-Marc INERIS 29/04/2022
BOUCARD Pierre INERIS 29/04/2022
PARTAIX He le ne INERIS 19/05/2022
FRABOULET Isaline INERIS 01/06/2022
LETHIELLEUX Laurence INERIS
ESCAFFRE Re my OFB 03/06/2022
PRUDHON Philippe France-CHIMIE Directeur affaires techniques 17/06/2022
ZIMMER Marie France-CHIMIE
Responsable management
production
17/06/2022
CAROLY Ce line France-CHIMIE Expert environnement 17/06/2022
LEOPOLD Thomas France-CHIMIE Expert toxicologie 17/06/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Nom Pre nom Organisme Fonction
Date de
rencontre
MATHIEU Tristan FP2E De le gue ge ne ral 02/06/2022
BRUNET Laurent FP2E
Pre sident de la commission
scientifique et technique
02/06/2022
PIERONNE Pierre FP2E
commission scientifique et
technique
02/06/2022
BLANCHET Fre de ric FP2E
commission scientifique et
technique
02/06/2022
DUJARDIN Anne FP2E 02/06/2022
de la HOUGUE Christel UPDS De le gue e ge ne rale 14/06/2022
ARCANGELI Camille UPDS 14/06/2022
AUGY Sandrine UPDS ABO ERG 14/06/2022
BOISSON Jolanda UPDS Ante a Group 14/06/2022
ROBIN Anne-Ke vine UPDS GINGER BURGEAP 14/06/2022
KASKASSIAN Se bastien UPDS TAUW France 14/06/2022
SENECHAUD Jonathan UPDS COLAS Environnement 14/06/2022
DIERICK Malorie UPDS REMEA 14/06/2022
DEVIC-BASSAGET Boris UPDS SARPI-Ve olia 14/06/2022
CARRONNIER Hugo UPDS VALGO 14/06/2022
JAY Laurent UPDS SARPI-Ve olia 14/06/2022
FAISQUES Patrick Ve olia Directeur Suez Environnement 20/06/2022
DINGHEM Se verine
Ve olia Directrice Soutien me tiers
performance
20/06/2022
POURADIER Stanislas Ve olia 20/06/2022
HERCULE Sarah Ve olia 20/06/2022
HUMEZ Nicolas Ve olia Responsable De chets dangereux 20/06/2022
BONNEMAINS Jacky Robin Des Bois Directeur 30/05/2022
MARSEILLE Gae l DAIKIN Chemical Directeur usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
ESSANDONE Jonas DAIKIN Chemical Usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
TOCI Mathieu DAIKIN Chemical Usine de Pierre-Be nite 30/09/2022
Autres personnes contactées par courriels
CASTEROT Baptiste
Agence de l?eau
Seine-Normandie
Charge de mission Qualite des
eaux superficielles et
mode lisation
07/04/2022
ASTIER-COHU Kristell
Agence de l?eau
Rho ne
Me diterrane e et
Corse
Directrice du de partement de la
connaissance et de la
planification
11/03/2022
BONNEVILLE Sarah DREAL AURA
Cheffe de po le de le gue e - Po le
Risques Chroniques
30/05/2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Source BRGM ? rapport 69594-FR
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Une multitude de substances
Les PFAS (poly and perfluoroalkyls substances) dont tous les carbones de la chaî ne carbone e (alkyle)
sont substitue s par des fluors sont appele s perfluoroalkyle s ; si au moins un carbone est totalement
substitue mais que tous les carbones ne le sont pas, ils sont de nomme s polyfluore s. Lorsque la chaî ne
alkyle compte moins de 6 a 8 atomes de carbone, on parle de PFAS a chaî ne courte, lorsqu?elle en
compte plus on parle de PFAS a chaî ne longue. Une me me substance peut e tre pre sente sous diffe rentes
formes isome riques, ramifie es ou non.
On compte plusieurs milliers de mole cules PFAS diffe rentes, dont environ 800 sont exploite es depuis
les anne es 50 dans de multiples usages, sous formes polyme res ou non-polyme res (monome res,
oligome res).
On distingue 3 grandes familles de PFAS non-polyme res :
? Les PFCA : acides carboxyliques perfluore s ou carboxylates perfluore s (forme ionise e), dont le
plus connu est le PFOA (acide perfluorooctanoî que, dont la chaî ne compte 8 carbones) ;
? Les PFSA : acides sulfoniques perfluore s ou sulfonates perfluore s (forme ionise e), dont le plus
connu est le PFOS (acide perfluorooctane sulfonique, dont la chaî ne compte 8 carbones) ;
? Les compose s polyfluore s, dont les fluoro-te lome res (FTS), de signe s sous le terme ge ne rique de
« pre curseurs » ; ils sont forme s de chaines polyfluore es associe es a des groupes acides
sulfoniques, phosphoriques (PAP), des alcools (alcools fluorote lome res ou FTOH), des
sulfonamines?
Des substances très stables, persistantes
La liaison carbone-fluor posse de une e nergie de liaison e leve e (485 kJ/mol), ce qui fait des PFAS des
compose s quasiment non de grade s dans l?environnement (sauf de gradations interme diaires de PFAS
en d?autres PFAS stables, comme le PFOS et le PFOA), que ce soit par voies biologiques, photolytique
ou thermique. Cette caracte ristique de persistance les fait parfois appeller « polluants e ternels ».
Des substances mobiles dans l?environnement et bioaccumulables
Du fait de leur pre sence dans de nombreux produits et rejets industriels et urbains ce sont des
polluants ubiquistes qui impre gnent largement l?environnement, ou ils sont bioaccumulables.
Beaucoup de PFAS ont un caracte re amphiphile provenant de l?association de leur chaî ne carbone e
hydrophobe et de leur groupement fonctionnel hydrophile en bout de chaî ne. Les proprie te s
tensioactives qui en de coulent sont utilise es dans diverses applications industrielles et ont e galement
pour conse quence des comportements complexes dans l?environnement : on les retrouve dans l?eau,
adsorbe s sur les matie res en suspension et les particules du sol, ainsi que dans l?air.
D?apre s un rapport de l?agence sue doise des produits chimiques (KEMI, 2015), les polyme res a chaî nes
late rales fluoroalkyles repre senteraient le groupe majoritaire de la classe des PFAS (plus de 600
conge ne res). Ne anmoins, par manque d?information sur la structure de toutes les substances et
l?absence de me thodes analytiques adapte es, l?e tendue de la contamination environnementale par ce
type de PFAS reste inconnue.
Les PFAS ont des persistances variables dans l?environnement, souvent en rapport avec la longueur de
leur chaî ne carbone e, et sont souvent de grade s dans les stations d?e puration ou dans l?environnement
en PFAS a chaî ne plus courte, comme le PFOA ou le PFOS. Leur de gradation par chauffage peut e tre a
l?origine de polluants dans l?atmosphe re (produits de de polyme risation de PFAS, PFB, CF4, ?), ce qui
peut e tre un proble me dans les cas d?incine ration de de chets (voir chapitre 3). Par ailleurs, la synthe se
des substances PFAS utilise es dans l?industrie peut e tre a l?origine d?impurete s et de rejets dans
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Rapport n° 014323-01
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l?environnement.
Le rapport de biosurveillance Este ban de Sante Publique France publie en septembre 2019, pour la
premie re fois en France, montre la persistance des compose s perfluore s dans l?environnement malgre
les restrictions d?utilisation des PFAS. Si sept e taient quantifie s a plus de 40 % chez les adultes et six
chez les enfants, le PFOA et le PFOS l?e taient quant a eux a 100 %, aussi bien chez les enfants que chez
les adultes.
Le tableau 8, issu de ce rapport, montre des niveaux de contamination moyens supe rieurs ou e gaux a
1 µg/l de se rum humain pour quatre PFAS parmi les plus utilise s et retrouve s. Les niveaux de
contamination sont me me de l?ordre de 4 µg/l pour le PFOS et de 2 µg/l pour le PFOA.
Ce rapport compare e galement les re sultats d?impre gnation de la population française par les
compose s perfluore s obtenus lors de ces campagnes 2014 ? 2016 avec ceux de plusieurs e tudes
conduites en Europe, au Canada, aux Etats-Unis et dans d?autres pays e trangers ont permis de mesurer
les niveaux d?impre gnation aupre s des adultes en population ge ne rale. La comparaison a e te faite sur
neuf PFAS, dont PFOA, PFOS, PFHxS et PFNA.
Le tableau 8< extrait de ces re sultats plusieurs comparaisons pour les quatre PFAS pre ce demment cite s.
Les niveaux d?impre gnation par les compose s perfluore s mesure s en France dans le cadre de l?e tude
Este ban apparaissent globalement similaires a ceux des autres pays.
On peut toutefois noter quelques diffe rences mineures, non explique es par l?e tude :
- le niveau de contamination par le PFOS e tait bien infe rieur en France a celui observe aux Etats-
Unis, au Canada et en Espagne
- les re sultats des Etats-Unis montraient des niveaux d?impre gnation plus faibles pour le PFOA
et le PFDA.
Tableau 8 : comparaison des concentrations sériques moyennes en composés perfluorés
(en ?g/l) observées chez les adultes en France et à l?étranger
(source : extraits du rapport Este ban septembre 2019 - Sante Publique France)
Pays Anne e Population Matrice
Moyenne
ge ome trique
µg/l
P 95*
µg/l
PFOA
France ? Este ban 2014-2016 18-74 ans Se rum 2,08 5,26
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 1,99 5,48
Canada ECMS (cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 2,30 5,30
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 1,60 4,27
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,72 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 26,90 85,80
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 2,80 8,50
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 1,20 2,40
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 2,85 8,82
PFOS
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 4,03 13,54
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 7,67 19,33
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 6,50 19,00
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 5,02 19,10
Re publique Tche que 2015] 18-65 ans Se rum 2,29 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 3,30 13,50
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 2,70 8,90
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 2,60 6,40
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* ND : non de tecte ; P95 = percentile 95 : 95 % des valeurs mesure es sont en dessous.
Des effets toxiques sur l?homme
Les proprie te s physicochimiques des PFAS, lie es a la taille de la chaî ne et a leurs groupes fonctionnels,
donnent lieu a deux the ories sur leurs me canismes de bioaccumulation ou de bioamplification : soit
par liaison avec les prote ines telles que l?albumine se rique, soit par liaison avec des phospholipides
membranaires, ce qui pourrait entraî ner une plus grande bioaccumulation et distribution, ainsi qu'une
plus grande difficulte d'e limination.
Les e tudes toxicologiques mene es sur quelques PFAS montrent des effets sur la toxicite he patique et
re nale, le diabe te, l?hypercholeste role mie, des effets he matologiques et sur la reproduction, ainsi
qu?une suspicion d?effet sur le de veloppement des cancers chez l?homme, comme il a e te de montre chez
les animaux expose s.
Le De partement ame ricain de la sante et des services sociaux a publie une se rie de rapports techniques
sur les effets toxicologiques cause s par l'exposition chronique aux substances perfluore es sulfone es et
carboxyle es chez les rongeurs. Les re sultats ont montre que l'exposition au PFOA est associe e a une
toxicite pour le foie, les reins et la glande thyroî de, et a une certaine activite cance roge ne.
Plusieurs PFAS agissent, de plus, comme des perturbateurs endocriniens, augmentant le risque de
troubles du de veloppement neuronal et des proble mes d'obe site . Ils alte rent e galement la production
de cytokines et l'activation des cellules immunitaires humaines.
Des e tudes font e tat d?effets ne gatifs sur divers processus de de veloppement du foetus en cas
d?exposition maternelle aux PFOS, PFOA et PFNA, en l?associant a un faible poids a la naissance une
re ponse immunitaire alte re e dans la petite enfance, au risque de fausse couche (PFDA),
d?accouchement pre mature et de pre e clampsie (PFOS). Des e tudes in vitro et in vivo ont montre que
l'exposition aux PFAS a des effets ne gatifs sur les processus biologiques essentiels de l'ovaire, tels que
la folliculogene se et la ste roî dogene se, ainsi que la diminution conse quente de la re serve ovarienne,
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 10,23 23,39
PFHxS
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 1,37 3,42
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 0,91 2,84
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 1,80 8,90
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 1,22 5,00
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,17 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 0,40 0,90
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 0,40 0,80
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 0,70 1,50
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 0,49 4,87
PFNA
France -Esteban 2014-2016 18 -74 ans Se rum 0,80 1,91
Espagne -BioAmbient 2009-2010 18-65 ans Se rum 0,96 2,44
Canada ECMS (Cycle 2) 2009-2011 12-79 ans Plasma 0,82 1,90
Etats-Unis, Nhanes 2015-2016 ?20 ans Se rum 0,59 1,90
Re publique Tche que 2015 18-65 ans Se rum 0,30 ND*
Allemagne Site A 2015 18-67 ans Plasma 0,70 3,00
Allemagne Site B 2015 18-67 ans Plasma 0,50 0,90
Allemagne Site C 2016 18-67 ans Plasma 0,40 0,80
Core e du Sud 2009-2010 18-69 ans Se rum 0,97 4,88
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
qui sont e galement lie es aux cycles menstruels irre guliers et plus longs, aux re gles tardives et a la
me nopause pre coce.
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Compte-tenu de la multitude des substances PFAS et de la faiblesse des concentrations auxquelles on
les trouve dans l?environnement et les organismes vivants et auxquelles elles sont susceptibles d?avoir
des impacts, l?ame lioration des techniques de de tection et quantification de ces substances est de
premie re importance. L?identification de concentrations de l?ordre du ng/l (10-9g/l, c?est-a -dire une
partie par milliard (1 ppb )) constitue un challenge technologique ne cessitant le respect de proce dures
tre s pre cises, depuis le pre le vement jusqu?a l?analyse.
Ce domaine rele ve de compe tences d?analyse chimique de pointe et rele ve encore largement du champ
de la recherche.
On distingue des me thodes visant des caracte risations cible es sur une substance donne e, appele es ci-
dessous « me thodes spe cifiques », ou visant un ensemble cumule de substances, appele es « me thodes
globales ».
Une méthode dominante d?analyse spécifique des PFAS faisant l?objet de nombreux travaux
internationaux : la chromatographie liquide haute performance couplée spectrométrie de
masse en tandem
Des me thodes d?analyse spe cifiques de PFAS ont e te « normalise es » a l?e chelon international comme
a l?e chelon français, telle la norme ISO 25101:2009 « Qualite de l'eau - De termination du sulfonate de
perfluorooctane (PFOS) et de l'octanoate perfluore (PFOA) », la norme allemande DIN 38407-42 pour
l?analyse de dix per- et polyfluore s ou la me thode publie e par l?US EPA (Environmental Protection
Agency) Method 537 (2009) pour l?analyse de 14 perfluore s dans les eaux.
Le laboratoire de re fe rence français AQUAREF a e galement produit une fiche de re fe rence MA-09 pour
l?analyse du PFOA et du PFOS (chaî ne en C8) avec une limite de de tection (LD) a 2 ng/l, puis en 2018
une fiche de re fe rence MA-74 pour l?analyse des compose s perfluore s a chaî ne carbone e de C6 a C10
dans l?eau brute avec une LD a 1 ng/l. Le protocole d?analyse mobilise une chromatographie liquide
ultra-haute performance couple e a un spectrome tre de masse en tandem (UHPLC/MS/MS) avec
ionisation par e lectro-ne bulisation en mode ne gatif (ESI-).
Cette me thode permet de doser des acides sulfoniques perfluore s (PFSA : PFOS, PFHxS, PFHpS et PFDS),
des acides carboxyliques perfluore s (PFCA) de C4 a C14 et plusieurs fluorote lome res (FT) dans les
matrices eaux, sols, se diments, boues? moyennant des protocoles adapte s d?extraction-pre paration-
purification des e chantillons (pour la matrice eau : extraction sur phase liquide ou solide ; pour les
matrices sol, se diment, boue : extraction sur phase solide et a l?acide ace tique).
Elle est applique e pour analyser des mole cules de ja identifie es sur un chromatogramme HPLC par
e talonnage interne, c?est-a -dire un nombre limite de substances (les e talons marque s commerciaux
sont fournis par les laboratoires spe cialise s seulement pour quelques dizaines de PFAS, 30 ou 40, sur
un potentiel de substances de plusieurs milliers !).
Les nombreuses recherches en cours portent tant sur les techniques de pre paration des e chantillons
(micro-extraction en phase solide (SPME) par automates, micro-extraction dispersive liquide-liquide
(DLLME), etc.), que de se paration (LVI ? HPLC (Large volume injection ? chromatographie liquide haute
performance), dilution isotopique, ?) ou de de tection (Spectrome trie de masse avec de tection
quadripole « time of flight » (QTOF-MS), ?).
A des teneurs mesure es aussi faibles, les risques de contamination ou d?adsorption du fait du
flaconnage lors du pre le vement comme de l?analyse ou des mate riels de de tection doivent e tre
maî trise s par l?analyse re gulie re de blancs analytiques. Le recours a des e talons internes isotopiques
est indispensable pour garantir la fiabilite des re sultats.
Le blanc analytique est une analyse re alise e sur un e chantillon repre sentatif ne contenant pas l?analyte
d?inte re t, en mettant en oeuvre le processus d?analyse dans sa globalite (me mes re actifs, me mes
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Rapport n° 014323-01
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quantite s de produit et me mes e quipements de pre paration et d?analyse que pour les e chantillons). Il
s?agit d?un contro le qualite re alise re gulie rement dont l?objectif est d?e valuer une e ventuelle
contamination de la chaî ne de mesure pour un parame tre donne , et qui, le cas e che ant peut e tre inte gre
dans le calcul du re sultat final de ce parame tre.
Un e talon interne est une substance, non contenue a priori dans un e chantillon, posse dant des
proprie te s physico-chimiques aussi proches que possible de celles de l?analyte qui doit e tre quantifie .
Cette substance est ajoute e a l?e chantillon dans l?objectif de corriger les pertes et les effets matrice
pouvant subvenir lors de l?analyse. La dilution isotopique est une me thode utilisant les homologues
marque s des analytes comme e talons internes. Cette approche est base e sur le fait que les mole cules
et leurs homologues ou analogues marque s ont des formules chimiques qui ne diffe rent que par la
substitution d?un ou plusieurs atomes par leurs isotopes stables ce qui garantit un comportement
chimique similaire lors de la pre paration de l?e chantillon.
La mise en oeuvre de la dilution isotopique par utilisation d?e talons internes permet de s?affranchir des
effets potentiels lie s a la pre paration d?e chantillon et des effets lie s a sa matrice sur la de tection et la
quantification de l?analyte. Elle apporte une ame lioration de la pre cision de l?analyse.
En comple ment de la me thode dominante HPLC/MS/MS, de nombreux PFAS ont pu e tre identifie s
depuis quelques anne es par l?utilisation de la spectrome trie haute re solution. Des me thodes
d?extraction en ligne en chromatographie liquide couple e a un spectrome tre de masse en tandem (LC-
MS/MS) ont e galement e te de veloppe es pour l?analyse des PFAS dans les eaux ou le plasma, permettant
de re duire les prises d?essai, re duire le temps de pre paration et limiter les proble mes de contamination.
Des méthodes d?analyse globale plus éprouvées
La plus utilise e est la me thode TOPA (Total Oxidizable Precursors Assay), qui consiste a provoquer
l?oxydation des pre curseurs, pour les transformer en PFCA et PFSA, dose s comme de crit
pre ce demment.
D?autres me thodes sont utilise es par analyse du Fluor Total ou du Fluor Organique Total, a rapprocher
des me thodes sur les organohaloge ne s EOX et AOX :
- l?une par dosage du fluor organique extractible (EOF) permet d?acce der a un indice fluor issu des
formes organofluore es neutres et anioniques ; il consiste en une extraction sur polyme re e changeur
d?anions faibles suivie d?une e lution au me thanol et d?un dosage du fluor de gage .
- l?autre par dosage du fluor organique adsorbable (AOF) permet d?acce der a un plus grand nombre de
mole cules adsorbables sur charbon actif. La pyrolyse du pie ge d?adsorption permet de briser les
liaisons C-F. Le fluor est dose par chromatographie ionique de combustion (CIC).
Enfin, diverses méthodes d?analyse globale sont en développement
- méthode PIGE (Proton induced Gamma-ray emission). Cette me thode d?analyse du rayonnement ?
e mis lors d?une re action nucle aire mobilisant des particules a haute e nergie ne cessite un e quipement
de laboratoire tre s sophistique qui rend son utilisation impossible en routine.
- capteurs optiques : les de veloppements re cents dans les syste mes de de tection optique des
polluants dans l'environnement s?inte ressent aux compose s POP, notamment aux PFAS, en utilisant le
PFOS et le PFOA comme mode les. Les syste mes investigue s portent sur divers me canismes de
fonctionnement, emploient diffe rents types de mate riaux de de tection. L'application de capteurs
optiques en combinaison avec les avance es technologiques de l'e lectronique grand-public, tels que les
smartphones, etc., ouvrent de nouvelles perspectives pour le de veloppement de solutions efficaces,
plates-formes de de tection peu cou teuses et conviviales pour des ta ches d'application concre tes, y
compris la surveillance et l?analyse quantitative des POP.
Re cemment, diffe rents nanomate riaux fluorescents ont e te utilise s pour construire des sondes
optiques pour la surveillance du PFOS et du PFOA dans les e chantillons aqueux, dont les re sultats sont
prometteurs :
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- Sonde UCNPs@COFs
Li et al. 2019 ont propose une approche de de tection tre s sensible d?ultra-traces de PFOS,
base e sur une nouvelle sonde fluorescente, inte grant les avantages des nanoparticules de
conversion ascendante, UCNP, et les cadres organiques covalents COF.
- Sonde NCD
Lin et al. 2019 ont propose un de tecteur a chimiluminescence d'azote (NCD). Cette nanosonde
a montre une grande se lectivite pour le PFOS me me en pre sence d'autres ions courants tels
que les ions me talliques, les anions et les analogues tels que les tensioactifs. Des re sultats
satisfaisants ont e te obtenus pour la de termination de PFOS dans des e chantillons d'eau re elle
enrichis.
- Capteurs MIP
Tian et al. ont propose pour la de tection du PFOS une sonde a empreinte mole culaire par
fluorescence a excitation proche infrarouge. Elle est fonde e sur le principe de l?empreinte
mole culaire : dans les capteurs a polyme res a empreinte mole culaire, la couche de de tection
sensible du nanomate riau optique polyme re (nanoparticules de conversion ascendante
dope es aux lanthanides) est obtenue en laissant dans le polyme re une empreinte exacte, et
donc tre s se lective, de la mole cule a de tecter.
- Nanomatériaux à Guanidino Calixarènes
Zheng et al. utilisent la liaison nanomole culaire constate e entre d?une part PFOS et PFOA et
d?autre part les guanidino calixare nes pour parvenir a une de tection sensible et quantitative
du PFOA et du PFOS, dans l'eau du robinet et du lac, par spectrome trie de masse en tandem
utilisant une strate gie IDA.
Dosage immuno-enzymatique
La me thode de dosage immunologique de type ELISA (« Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay » ou «
dosage immuno-enzymatique sur support solide ») repose sur le principe de la formation d?un
complexe antige ne-anticorps entre la mole cule a doser (antige ne) et un anticorps capable de la
reconnaî tre spe cifiquement.
Bien que des kits ELISA aient e te de veloppe s pour de nombreuses mole cules carbone es, comme le
glyphosate ou l?atrazine, ou pour des familles de compose s (par exemple les HAP ou les PCB), la mission
CGEDD n?a pas identifie dans la bibliographie de publication sur l?application a des PFAS, ni de kits
ELISA de veloppe s pour l?analyse de PFAS.
Les rares tentatives qui ont e te mene es dans ce sens semblent avoir conclu, pour l?heure, a
l?impossibilite d?obtenir des courbes d?inhibition du PFOA et du PFOS pour tous les anticorps teste s.
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Rapport n° 014323-01
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Règlement REACH et substances extrêmement préoccupantes (SVHC)
Le re glement REACH vise a supprimer progressivement dans l'Union europe enne les substances
chimiques les plus dangereuses. Pour cela, la charge de la preuve de l'innocuite des produits chimiques
couramment utilise s est inverse e : c'est a l'industriel (et l'importateur) de de montrer l'innocuite de ces
substances pour l'homme et la nature, par des e tudes sur les risques sur la sante humaine et sur
l'environnement, avant leur mise sur le marche ou leur utilisation.
REACH vise toutes les substances chimiques, produites ou importe es, existantes ou nouvelles, a partir
d'un volume annuel supe rieur a une tonne, soit trente mille substances. L?agence europe enne des
produits chimiques (ECHA) enregistre les mole cules, les fait e valuer et les enregistre dans une base de
donne es accessible aux entreprises, aux particuliers et aux ONG.
Il soumet certaines substances a :
- « autorisation » (annexe XIV)
Ce re gime interdit globalement tous les usages d?une substance liste e dans l?annexe (notamment les
SVHC) mais permet des de rogations pour des usages pre cis, apre s avis de comite s d?experts ;
ou
- « restriction » (annexe XVII)
Ce re gime interdit certains usages pre cis d?une substance (ou d?une classe de substances) liste e,
apre s avoir e tudie les substitutions industrielles possibles.
Le re glement REACH identifie des « SVHC » (Substances of Very High Concern), substances
extre mement pre occupantes, qui sont des substances ou des groupes de substances chimiques
pouvant causer des effets ne fastes sur l?homme ou l?environnement :
? CMR : cance roge nes, mutage nes, toxiques pour la reproduction ;
? PBT : persistantes dans l?environnement ou les organismes (faiblement de gradable),
bioaccumulables et toxiques ;
? vPvB : tre s persistantes et tre s bioaccumulables ;
? Substances qui pre sentent un niveau de pre occupation e quivalent aux substances
pre ce dentes, comme les perturbateurs endocriniens.
Le re glement REACH octroie au consommateur un « droit de savoir » (article 33) sur la pre sence des
substances extre mement pre occupantes dans les articles.
Les SVHC sont inscrites sur une liste ge re e par l?Agence europe enne des produits chimiques (ECHA) et
mise a jour deux fois par an. A ce jour, cette liste comprend 219 substances. Ces substances sont
candidates pour un examen approfondi, en vue, e ventuellement de leur inscription sur la liste des
substances dont l?usage sera soumis a l?obtention d?une autorisation.
Le re glement REACH stipule que les SVHC doivent e tre contro le es et substitue es, c?est-a -dire
remplace es par d?autres substances dont les proprie te s ne sont pas pre occupantes, lorsque cela est
possible techniquement et viable e conomiquement.
Si un article contient des substances pre sentes dans cette liste, cela ne signifie pas ne cessairement qu?il
pre sente un risque si le consommateur n?y est pas expose . Les consommateurs peuvent toutefois
s?informer a leur sujet, en raison de leurs proprie te s inde sirables. C?est ce qui est pre vu a l?article 33
du re glement.
En s?informant et en utilisant l?application, le consommateur ache te ses produits en connaissance de
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
cause, tout en contribuant a l?ame lioration du process de substitution. Il peut ainsi faire jouer son droit
de savoir.
Les restrictions impose es aux substances de l?annexe XVII REACH peuvent s?appliquer de manie re
progressive. Ainsi dans l?exemple de l?inscription du PFOA et de ses sels au titre de l?annexe XVII
intervenue le 14 juin 2017, une mise en application progressive a pris en compte diffe rentes e che ances :
? Interdiction de production ou mise sur le marche europe en en tant que substance a compter du
04/07/2020 ;
? Limite de taux de concentration : interdiction d'utilisation en tant que substance, dans un
me lange ou un article a compter du 04/07/2020, en concentration supe rieure ou e gale a 25 ppb
(parts par milliard). Un seuil de 1 000 ppb est applicable aux substances apparente es
(substances susceptibles de se de composer et se transformer en PFOA) ;
? Restriction diffe re e au :
- 04/07/2022 pour la fabrication des semi-conducteurs et encres d'impression au latex ;
- 04/07/2023 pour l'utilisation dans les ve tements de protection des travailleurs (risques de
sante /se curite ), les membranes de textiles me dicaux, la filtration de l'eau ou le traitement des
effluents, et les nano reve tements de plasma ;
- 04/07/2032 pour les dispositifs me dicaux.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Eaux souterraines, zoom sur quelques bassins versants
- Bassins Rhône-Méditerranée et Corse
La surveillance mise en oeuvre par l?Agence de l?eau RMC a e te exploite e entre 2018 et 2020 pour les
14 PFAS suivis sur 381 points. Elle montre de faibles concentrations de PFAS dans les eaux souterraines
des deux bassins. Lorsque les PFAS sont quantifie s, les concentrations moyennes sont de l?ordre de
0,010 a 0,015 µg/l. Seuls 5 PFAS pre sentent une fre quence de quantification significative : PFHxA,
PFHeS, PFHpA, PFOS et PFHpS.
Le site industriel de Pierre-Be nite sur le Rho ne (en aval de Lyon) e voque au 2.1 n?apparaî t pas
Si le niveau de contamination ge ne ral reste faible, on peut toutefois noter que les PFAS peuvent e tre
quantifie s sur 37% des points de suivi (42% en re gion AURA). Ces points se trouvent en majorite (66%)
dans des aquife res alluviaux et pour 17% en aquife res karstiques. Les nappes concerne es par une
pre sence de PFAS sont donc le plus souvent lie es aux eaux superficielles ou intrinse quement
vulne rables, ce qui signifierait que les sources de pollution actuelles sont essentiellement les rejets
dans les eaux superficielles.
- Bassin Seine Normandie
La surveillance mise en oeuvre par l?Agence de l?eau Seine-Normandie de 2017 a 2020 portait sur
11 PFAS. Seuls 4 PFAS pre sentent une fre quence de quantification significative : PFOS, PFHxA, PFOA et
PFHxS avec une fre quence de quantification e leve e pour le PFOS (36% en 2020).
Lorsque les PFAS sont quantifie s, les concentrations moyennes sont de l?ordre de 0,010 a 0,015 µg/l.
L?Agence Seine-Normandie a e tabli sur les mesures de son re seau de surveillance que seulement
7 stations sur 560 surveille es sont en de passement de la norme europe enne de 0,1 µg/l (pour la
somme des 20 PFAS54 de la Directive EDCH). Ces 7 stations sont re parties sur le bassin, sans logique
ge ographique. L?Agence ne fait pas e tat de lien avec d?e ventuelles sources de PFAS.
La surveillance a de tecte des pics e leve s de concentrations : jusqu?a 5 µg/l pour le PFOS et jusqu?a
10 µg/l pour le PFOA. Aucun lien avec des pointes de rejets d?industries ou d?autres sources n?a pu
e tre e tabli.
Eaux de surface, zoom sur quelques bassins versants
- Bassins Rhône-Méditerranée et Corse
L?Agence de l?eau Rho ne Me diterrane e Corse a releve une contamination des cours d?eau en PFAS non
ne gligeable dans le bassin Rho ne Me diterrane e :
? pre s de 90 % des stations du contro le ope rationnel55 et plus de 50 % des stations du contro le
de surveillance56 sont contamine es (concentrations quantifie es) ;
? plus de 50 % des pre le vements d'eau pour le contro le ope rationnel et plus de 30 % des
pre le vements d'eau pour le contro le de surveillance sont contamine s ;
? des compose s perfluore s sont quantifie s dans pre s de 10 % des analyses d'eau re alise es pour
54 Liste des 20 PFAS : annexe III, partie B, point 3 de la Directive EDH du 16 de cembre 2020.
55 Le contro le ope rationnel assure la surveillance des seuls parame tres a l'origine du risque de non atteinte des objectifs
environnementaux assigne s aux masses d'eau.
56 Le contro le de surveillance comprend le suivi de la qualite des eaux de surface, le suivi quantitatif et le suivi de l'e tat
chimique des eaux souterraines. La dure e des programmes de contro le de surveillance est lie e a un plan de gestion
des re seaux de contro le de surveillance d'une dure e de 6 ans.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
le contro le ope rationnel et 5 % des analyses d'eau re alise es pour le contro le de surveillance ;
? pre s des 2/3 des parame tres analyse s (recherche s) sont quantifie s au moins une fois sur le
bassin tant pour le contro le ope rationnel que pour le contro le de surveillance.
Dans un contexte ge ne ral de niveaux de contamination faibles, l?Agence rele ve toutefois que 9% des
stations du re seau de surveillance pre sentent des niveaux de contamination e leve s. Cette
contamination est me me tre s e leve e pour toutes les stations du Rho ne a l?aval de Lyon (cf. plate-forme
de Pierre-Be nite e voque e supra).
- Bassin Seine Normandie
L?exploitation de donne es faite par l?Agence de l?eau Seine Normandie conduit a retrouver en ge ne ral
les me mes compose s qu?en eaux souterraines ; elle confirme une FQ pour le PFOS de 36%. La carte de
la page suivante fournit le nombre de de passements de la NQE releve s en PFOS entre 2016 et 2020
dans le cadre du re seau de surveillance des eaux superficielles.
Le bassin dans son inte gralite est contamine : outre la Seine, on note une contamination significative
de l?Oise, de l?Orge, de l?Aisne, de la Marne de s son amont et de l?Yonne. Les concentrations restent
toutefois mode re es pour tous les compose s : pour le PFOS, avec en moyenne 3 a 6 ng/l, elles sont
ne anmoins du me me ordre de grandeur que la NQE et peuvent me me atteindre des pics de plus de
17 µg/l (la Marsange, sous-affluent de la Seine situe dans le de partement de Seine et Marne).
Carte 3 : nombre de dépassements de la NQE en PFOS dans le bassin Seine-Normandie (Source : Agence
de l?Eau Seine-Normandie)
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
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Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
La base de données ActiviPoll répertorie et qualifie les corrélations entre les activités industrielles et
les polluants qui peuvent leur être associés d?après le croisement de diverses sources d?information
(bases de données françaises et littérature internationale spécialisée).
https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Dans le cadre de ses missions d?appui aux politiques publiques pour le ministère en charge de
l?environnement, le BRGM développe une base de données qui répertorie et qualifie les corrélations
entre les activités industrielles et les polluants qui peuvent leur être associés. Cette base de données
actualisable permet d?identifier des typologies de substances potentiellement liées à des sites
industriels dans le cadre des études à mener sur les sites potentiellement pollués.
En 2014 et 2015, des corrélations entre activités industrielles et les polluants potentiellement associés
ont été identifiées à partir de l'exploitation statistique des principales bases de données nationales
environnementales (CASIAS, l'information de l?administration concernant une pollution suspectée ou
avérée (ancienne dénomination : BASOL) et ADES) et des informations recueillies dans le cadre du
projet « Établissements Sensibles ».
En 2017, le BRGM a travaillé sur une consolidation de la BD ActiviPoll en enrichissant son contenu par
d?autres sources de données : les premiers traitements de 2014 ont été complétés par les informations
provenant de diverses sources françaises et internationales :
- Annexe 1 de la circulaire RSDE du 5 janvier 2009 basée sur les résultats de l?action nationale de
Recherche et de Réduction des Rejets de Substances Dangereuses dans les Eaux par les installations
classées ;
- Tableau de synthèse des Fiches Technico-Economiques (FTE) de l?INERIS ;
- Sources bibliographiques émanant de la littérature française et internationale :
- Royaume-Uni : Guidance for the Safe Development of Housing on Land Affected by Contamination
- Allemagne : Handbuch altlasten und grundwasserchadensfälle
- Canada (Québec) : Liste des contaminants potentiels par secteur d?activité industrielle et
commerciale susceptibles de contaminer les sols et les eaux souterraines
- Nouvelle-Zélande : Hazardous Activities and Industries List (HAIL) contaminants
- France : Ancienne grille activités-polluants disponible en annexe D du guide « Diagnostic de site »
de 2007.
En 2022, une actualisation de la matrice a été réalisée afin de prendre en compte les nouvelles données
suivantes :
- Documents de référence MTD (Meilleures Techniques Disponibles) appelés « BREF » (pour Best
available techniques REFerence documents). Des corrélations ont été recherchées dans 29 fiches
BREF ;
- Base de données REACH (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des produits CHimiques).
Cette base de données de l?agence européenne des produits chimiques contient un inventaire des
substances chimiques, ainsi que les usages et risques qui leurs sont associés. Dans cette base de
données, des extractions des listes des substances liées à des secteurs d?activités (Sector of Use :
SU) ou à des produits fabriqués ont été réalisées. Des corrélations des activités avec la
nomenclature NAF ont été faites sur la base du guide Guidance on Information Requirements and
Chemical Safety Assessment Chapter R.12: Use description (table 9) ;
- Données de qualité des eaux souterraines issues de la base de données GIDAF (Gestion Informatisée
des Données d?Autosurveillance Fréquente). Cet outil, permettant depuis 2015 à un exploitant de
déclarer en ligne et transmettre ses résultats d?analyses d?auto-surveillance à l'Inspection des
Installations classées et aux Agences de l'eau, contient environ un million d?analyses des eaux
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https://ssp-infoterre.brgm.fr/fr/base-de-donnees/bd-activipoll#outil-de-recherche-bd-activipoll
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
souterraines. Parmi ces analyses, environ 300 000 ont été enregistrées en 2020 et ce nombre
continue d?augmenter chaque année ;
- Recherches bibliographiques récentes sur les PFAS et sur les additifs du 1,1,1 TCA.
Le croisement de l?ensemble de ces sources de données a mis en évidence de nouvelles corrélations
entre activités et polluants et a conduit à étoffer le système de notation qualifiant chaque couple
activité?polluant par un plus grand niveau de détail que précédemment.
L?outil développé par Antéa Group dénommé « PFAS Screening Tool « vise à pré-identifier rapidement
les sources potentielles de pollution liées aux PFAS à différentes échelles (région, département,
commune, établissement) et les produits contenant des composés perfluorés.
L?outil s?appuie sur le retour d?expérience du réseau scientifique et technique d?Antéa composé
d?américains, de néerlandais et de belges, sur une recherche bibliographique et sur les diverses bases
de données existantes.
De nombreuses sources sont consultées pour collecter les données nécessaires à une pré-identification
du risque potentiel de pollution aux PFAS, données qui sont intégrées dans une base. Leur croisement
permet de définir des indicateurs décisionnels qui sont valorisés dans une application web. Celle-ci
permet d?obtenir une vision cartographique des sources potentielles de pollution et leur quantification
(statistiques, graphiques).
Figure 5 : Schéma de principe du croisement des données de l?outil PFAS Screening Tool (source : Antéa Group)
L?outil prend en compte quatre types de sites, localisés et identifiés par type de PFAS utilité, à partir
de l?application web :
- sites avec une unité de production de PFAS. La plupart des PFAS utilisés en France sont importés et
il existe peu de sites de production.
- sites sur lesquels une mousse AFFF a été ou est utilisée (lieux d?incendie de type B et sites d?exercice
d?extinction de feux, ?). Ont été intégrés dans la base de l?outil, pour la France métropolitaine :
? 129 sites aéroportuaires ;
? 99 sites militaires en France comprenant les bases aériennes, aéronavales et navales ;
? 71 sites portuaires ;
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
? 121 sites dédiés à la lutte contre les incendies (casernes de pompiers ou sites d?exercices
répertoriés) ;
? 542 sites SEVESO ;
? 74 sites d?accidents aériens survenus depuis 2010 (avec utilisation probable de mousses
AFFF) ;
? 157 évènements recensés dans la base ARIA57 avec incendie de type B (avec utilisation
probable de mousses AFFF).
- sites de gestion de déchets, en considérant que des températures très élevées, de l?ordre de 1200 à
1400 °C, sont nécessaires pour l?élimination totale des PFAS : l?incinération à des valeurs
inférieures (cas général des incinérateurs) peut résulter en un rejet atmosphérique des PFAS ;
- sites avec des établissements qui utilisent potentiellement des PFAS dans leurs procédés. Une
matrice a été établie à partir des retours d?expérience d?Antéa Group Etats-Unis et Antéa Group
Pays-Bas ainsi que des recherches bibliographiques avec, pour l?ensemble des secteurs industriels
et activités industrielles (code APE), les renseignements suivants :
? le type de produit contenant des PFAS (ex. : agent anti-mousse, peinture, etc.) ;
? la fonction des PFAS dans le produit (ex. : agent anti mousse dans le procédé de teinture utilisant
des colorants au soufre, propriétés anti-fouling pour les peintures des navires?) ;
? les propriétés des PFAS (ex. : faible tension de surface, oléophobe, rigidité diélectrique élevée,
etc.) ;
? la forme des sources des PFAS potentiellement émis : liquide, solide, fumée ;
? les substances (n°CAS) concernées (ceci sera intégré avant la fin de l?année 2022).
Le couplage avec la base SIRENE (Système national d'Identification et du Répertoire des Entreprises
et de leurs Etablissements) permet d?extraire les établissements dont le code APE figure dans la
matrice.
L?outil permet d?exploiter la base de données concernant les sources potentielles de PFAS de
nombreuses manières :
- extraction et cartographie selon emplacement (par exemple une commune, un département, une
région ou le territoire national) ;
- extraction et cartographie selon l?un ou plusieurs des 4 types de source (§ II) ;
- extraction et cartographie selon un secteur industriel ou un code activité ;
?
L?outil permet d?établir rapidement un état des lieux des sources potentielles de PFAS sur un
territoire donné et d?accéder aux détails des produits concernés.
Ante a a par ailleurs e tabli un premier inventaire des sites ayant connu des feux d?hydrocarbures qui
comprend :
- 99 bases militaires relie es a des flottes ae riennes ou navales ;
- 129 ae roports me tropolitains ;
- 71 sites portuaires ;
- 102 sites de die s a la lutte contre les incendies : casernes de sapeurs-pompiers des SDIS,
mais sans les autres casernes et exercices anti-incendies qui peuvent e tre organise es en
dehors des SDIS (locaux de gendarmerie, ou friches industrielles loue es a cette fin) ;
- 19 sites de sous-traitance des exercices incendies d?autres entreprises (2 entreprises
principales re alisant des exercices incendies pour des industriels) ;
- 542 sites Seveso seuil haut ;
- 74 lieux d?incendie de type B lors d?accidents ae riens (re fe rences BEA, bureau d?enque tes
et d?analyses pour la se curite de l?aviation civile) ;
- 157 e ve nements re fe rence s par le BARPI ayant probablement eu recours aux mousses AFFF.
57 Base Analyse, Recherche et Information sur les Accidents du Bureau d?Analyse des Risques et Pollutions Industriels
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 78/90
Observations de la
DGPR
Référence de page Nature de l?observation Suites données par la mission
Recommandation 3,
pages 8 et 24 :
? Pour les normes de rejets dans l'eau et l'air des ICPE de chets, l'ide e de re glementer par
des normes europe ennes est inte ressante car une re glementation française serait assez
lourde (du point de vue ICPE, s'il faut re glementer les rejets aqueux et atmosphe riques
des IC de traitement de de chets contenant des PFAS, cela peut e tre fait via un seul AM.
? Pour les normes de contamination des produits et de chets en PFAS: il existe de ja des
seuils pour certaines familles de PFAS a travers le re glement POP, que ce soit sur les
produits fabrique s et mis sur le marche ou sur les de chets. Un REX sur ces familles de ja
re glemente es (par exemple pour mieux comprendre les implications en terme de gestion
de de chets, ou l'application qui en est faite dans d'autres Etats-Membres) pourrait e tre
inte ressant avant d'embrasser l'ensemble des PFAS.
? La seule porte d?entre e pour les rejets industriels est la directive IED sur les e missions
industrielles, elle ne fixe pas de normes. Les PFAS pourront en revanche e tre pris en
compte dans le cadre des re visions a venir des Bref en fonction des secteurs d?activite
concerne .
La mission e crit « d?oeuvrer pour » ce qui
fait allusion aux orientations a soutenir
par la France vis-a -vis de la Commission.
Par ailleurs, la transposition française
peut ne pas se limiter a la directive IED.
? Sans changement.
Recommandation 4,
pages 8 et 33 :
? Cette recommandation semble pertinente au vu de la contamination des sols en PFAS
due aux mousses anti-incendies. Il faudra toutefois re fle chir a la meilleure façon de traiter
ces terres pollue es au PFAS suite a l'utilisation des mousses anti-incendie. Excaver ces
terres leur donnera un statut de de chet et elles devront e tre e limine es conforme ment aux
annexes IV et V du re glement POP (si l'on parle de PFOA, PFOS ou PFHxS).
? Dans la de marche d?analyse des risques sites et sols pollue s, quelle de marche est vise e
ici ? Ce point n?est pas e voque dans le rapport mais uniquement au niveau de la
recommandation.
Les de marches d?analyse des risques en sites et sols pollue s ne permettent pas de mener
des analyses dans l?absolu : elles s?appuient sur des hypothe ses spe cifiques en lien avec
? La mission a modifie sa formula-
tion pour plus de clarte .
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 79/90
un usage donne . Elles ne sont pas adapte es a un exercice d?analyse sur un ensemble de
sites issus d?un inventaire.
Recommandation 5,
pages 8 et 33
? La porte e de cette recommandation n?est pas pre cise e. Il faudrait en particulier pre ciser
si sont vise es les ICPE en cessation et/ou les ICPE en activite . Il faudrait e galement
expliquer comment cette recommandation s?articule avec les sections 2.2.2.1 et 2.2.2.2
du rapport.
Pour les ICPE en cessation, les diagnostics exige s en pre alable a la re habilitation iront
chercher syste matiquement les PFAS lorsque cela sera pertinent gra ce a la mise a jour de
la base ActiviPoll sur les PFAS.
Pour les ICPE en activite , une telle recommandation se heurte a deux contraintes
majeures : les moyens humains a disposition de l?inspection ; et les leviers re glementaires
sur lequel s?appuyer pour demander la recherche de ces substances.
? Selon l?INERIS, « les me thodes inte gratrices (qui de signent a mon sens les me thodes
ge ne riques) ne sont pas encore suffisamment robustes pour se substituer a l?analyse des
compose s individuels [?] une analyse au cas par cas des PFAS mis en oeuvre au niveau du
site [?] semble e tre la seule me thode pertinente pour de terminer les mole cules en
pre sence et donc celles a rechercher dans les e missions »
(avis formule dans une note, non approuve e a ce jour)
La seule utilisation de me thodes ge ne riques, dans un premier temps, semble ainsi limite e
pour identifier fide lement les sites pre sentant un risque de contamination.
Dans le cadre d?un screening a
focalisation progressive, ce sont dans un
premier temps tous les sites qui sont
concerne s.
Les moyens limite s de l?inspection ne sont
pas un argument, d?autant qu?elle n?est
pas seule a pouvoir intervenir.
? Sans changement
C?est bien le sens de ce qu?e crit la mission
en termes d?approche progressive.
? Sans changement
Recommandation 6,
page 34
Inde pendamment des proble mes de faisabilite technique et de cou ts pre ce demment
e voque s, peut se poser une question de la confidentialite et de l?appartenance de la
donne e. Si un tel outil voyait le jour, il ne devrait pas se limiter aux PFAS.
Oui a une proble matique non limite e aux
PFAS, mis la mission ne porte que sur ce
sujet.
? Sans changement
Recommandation 8,
pages 8 et 37
Les installations ICPE de chet (incine rateurs, de charges, centres de tris) semblent faire
partie des installations les plus e mettrices d'apre s le rapport. Pour les incine rateurs et
de charges, il pourrait e tre pertinent comme propose dans la recommandation 3 de traiter
le sujet des prescriptions d'e mission au niveau europe en (via la directive IED en cours de
re vision, la directive de charge ou les BREFs), dans la mesure ou cela faciliterait ensuite la
de clinaison au niveau français et/ou e viterait que les mesures de finies au niveau français
soient remises en cause ensuite par les prescriptions UE.
Si le point est ge re directement au niveau FR, la gestion des e missions dans des arre te s
ministe riels passera par la modification des AMPG concerne s (re ponse a la
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 80/90
recommandation 3 pre ce dente). Toutefois, cela devra e tre e galement de cline au niveau
des DREAL par l'IIC car il y a ne cessite pour les DREAL de prendre un APC par site (travail
d'identification des sites qui devront faire l'objet de cette campagne), qui sera suivi d'un
gros travail d'identification des mesures de maî trise du risque et de recoupement avec la
recommandation n° 3 (fixer des VLE)
Recommandation 9,
pages 9 et 42
La substitution doit-elle e tre recherche e pour l?ensemble des PFAS ce qui serait
conside rable ?
Il pourrait e tre inte ressant de pre ciser la base europe enne re glementaire permettant
cette substitution.
La re duction a la source et la recherche de
produits de substitution sont des
principes majeurs de la re glementation
française ICPE, a mettre en oeuvre dans le
cas des PFAS dans leur ensemble.
? Sans changement.
Recommandation 10,
pages 9 et 45
Cette recommandation peut e tre conside re e comme de ja en cours de mise en oeuvre pour
les PFAS POP puisque le re glement POP fixe de ja le cadre applicable.
Pour les autres PFAS, vu le degre d'utilisation des PFAS dans un tas de proce de s
industriels, il faudrait peut-e tre se limiter a une liste de produits bien identifie e ou on sait
que les taux de PFAS sont importants (tout en ayant en te te la difficulte qui est de fixer ce
taux en fonction du risque acceptable).
Du point de vue du recyclage des de chets, cette recommandation, me me si de pendante
du seuil retenu, semble complique e a mettre en oeuvre et pourrait sortir du recyclage une
quantite non ne gligeable de de chets.
=> Il serait donc souhaitable de restreindre au moins dans un premier temps cette
interdiction de recyclage a certains produits ayant des teneurs hautes en PFAs, (voire
choisir dans un premier temps certains PFAS).
Ce ciblage paraî t d'autant plus ne cessaire que la voie privile gie e (notamment par le
re glement POP) est l'incine ration. Les installations d'incine rations e taient de ja
relativement sature es en France, il pourrait y avoir un risque de manque d'exutoire si des
POP ou PFAS qui sont aujourd'hui non identifie s dans des de chets et donc sont
valorise s/enfouis doivent tous e tre incine re s (qui plus est dans des conditions
spe cifiques).
Certaines cate gories de de chets (se diments et terres par exemple) pourraient en outre
repre senter de gros tonnages.
De manie re ge ne rale, comme explicite en de tails dans le paragraphe ci-dessous sur le
L?ide e de prioriser l?action en
commençant par une liste de produits
bien identifie e ou on sait que les taux de
PFAS sont importants n?est pas
antinomique avec la recommandation
formule e par la mission, a condition que
cette liste soit suffisant large et qu?elle
soit rapidement e tendue.
La fixation de contraintes re glementaires
fortes dans le recyclage et l?e limination
des de chets doit bien, malgre son cou t,
constituer l?une des composantes d?une
politique de restriction rapide de l?usage
de la classe des PFAS dans son ensemble.
La proble matique ne se re duit pas, loin
s?en faut, aux PFAS POP.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 81/90
contenu du rapport, le rapport n'e voque pas les annexes de chets du re glement POP dont
l'objectif est justement de limiter la pre sence des POP (et donc de certains PFAS) dans les
de chets. Cette recommandation n°10 reprend pour partie les objectifs du re glement POP
et de ses annexes de chets (annexes IV et V), de ja existants pour certains PFAS.
Pour rappel, ces annexes de crivent les ope rations d?e limination et de valorisation a
mettre en oeuvre pour les de chets qui sont constitue s de POP, qui en contiennent ou qui
sont contamine s par des POP. Ces de chets doivent e tre e limine s ou valorise s de manie re
a ce que les POP qu?ils contiennent soient de truits ou irre versiblement transforme s et
que les de chets ou rejets restants ne pre sentent plus les caracte ristiques de POP. En
ge ne ral, cela consiste en une e limination par incine ration (ou de manie re marginale, un
traitement physico-chimique)
Il est a noter qu'il faut une de rogation, au sein du re glement POP, pour que les de chets
contamine s aux POP soient enfouis en ISDD et non de truits.
Le rapport ne mentionne pas l'existence de guidelines, non obligatoires, de finies au
niveau international au sein des triples conventions de Stokholm/Bale/Rotterdam qui
de finissent les meilleurs manie res de ge rer ces de chets :
- "General technical guidelines on the environmentally sound management of wastes
consisting of, containing or contaminated with persistent organic pollutants"
- certaines guidelines ne concernent que certaines familles de PFAS "Technical guidelines
on the environmentally sound management of wastes consisting of, containing or
contaminated with perfluorooctane sulfonic acid (PFOS), its salts and perfluorooctane
sulfonyl fluoride (PFOSF) and perfluorooctanoic acid (PFOA), its salts and PFOA-related
compounds
Pour ce qui est des tempe ratures d'incine ration, il est a noter que le re glement POP ne
pre voit rien : il pre voit seulement l'incine ration ou la valorisation e nerge tique mais ne
pre cise pas les tempe ratures minimales, bien que les guidelines pre cisent bien qu'une
tempe rature e leve e est effectivement bien plus efficace.
Il ne paraî t pas opportun de recommander la re alisation de sarcophages. Il vaut mieux
orienter vers des installations de stockage du ment autorise es, bien plus a me me de
maî triser les rejets aqueux et atmosphe riques.
La mission conclut bien a l?existence de
lacunes importantes de la connaissance
dans ce domaine, qui se traduisent par
l?absence de re glementation que nous
avons releve e aussi.
La proposition de sarcophages vise
pre cise ment a e viter les rejets aqueux.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 82/90
Qu?il s?agisse de centres d?enfouissement
ou d?installations de stockage, ils devront
bien su r e tre du ment autorise s et
contro le s avec une vigilance renforce e.
? Sans changement.
Recommandation 11,
pages 9 et 46
D?autres directions ne sont-elles pas concerne es par cette feuille de route, je pense
notamment a la DGE au vu des impacts notamment financiers sur l?industrie ?
C?est possible, mais le rapport de la
mission est destine s principalement aux
DG du MTE, charges a eux de transmettre
a la DGS, e galement fortement concerne e,
et aux DG d?autres ministe res qu?ils
jugeraient pertinents.
? Sans changement.
Paragraphe 1.1.1,
page 11
Les PFCA en C9-C14 sont re glemente s a l?entre e 68 de l?annexe XVII de REACH. Dont acte.
? Sans changement.
Paragraphe 1.1.2,
page 11
Il doit e galement y avoir de la connaissance sur les PFCA C9-C14 puisqu?il y a une
restriction.
Informations non identifie es par la
mission.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.1,
page 20
La dernie re phrase du paragraphe 1.3.4.1, telle que re dige e, semble dire qu?aucune
e valuation environnementale n?aurait traite e les PFAS, en a-t-on la certitude ?
Parmi les nombreuses e tudes d?impact
d?ICPE, de ZAC et d?autres projets
d?ame nagement examine es, les
missionne s n?ont jamais vu le mot PFAS.
Mais comme nous n?avons pas tout vu,
nous avons indique « ne font
qu?exceptionnellement e tat ».
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
2e me aline a, page 21
Il y a en effet de fortes possibilite s que peu d?e tudes d?impact traitent du cas des PFAS,
mais il faudrait aller regarder celles des sites concerne s pour affirmer que ce n?est
absolument pas le cas aujourd?hui. Par exemple une e tude d?impact de Chemours re alise e
il y a plus d?une dizaine d?anne e, si elle ne mentionne pas les PFAS parle des compose s
fluore s.
Cette observation ne remet pas en cause
ce qu?a e crit la mission sur le caracte re
exceptionnel d?une prise en compte du
risque PFAS.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
4e me aline a, page 21
Il est propose de supprimer la phrase « En outre, la base de données GEREP n?est pas
ouverte en accès libre au grand public », qui pourrait e tre perçue comme une demande de
Outre que le motif invoque pour ne pas
mettre a disposition ces donne es ne
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 83/90
mise a disposition au public de cette base, or ce n?est pas la vocation de la base qui n?est
que de clarative. Les rejets qui y sont de clare s sont ensuite verse s sur Georiques lorsqu?ils
de passent les seuils re glementaires.
paraî t pas recevable, la mission se borne a
un constat factuel.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
5e me aline a, page 21
Il est tout a fait normal qu?aucun rejet en PFAS ne soit recense dans la base, la liste des
polluants concerne s est impose e par le re glement europe en E-PRTR qui ne comprend pas
de PFAS.
La mission se borne a un constat factuel.
L?information fournie par la DGPR oriente
vers une modification du re glement
europe en E-PRTR.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.2,
dernier aline a, page
22
N?ont e te repris dans cet arre te du 17 de cembre 2019 que les obligations europe enes du
Bref WT et ce dernier n?a pas demande un suivi dans l?air pour les PFAS.
La mission se borne a un constat factuel.
L?information fournie par la DGPR oriente
vers une modification re glementaire
europe enne.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.3,
dernier aline a,
dernie re phrase,
page 22
La de claration dans GEREP est annuelle et l?outil ne permet pas une telle transmission. Si
cette transmission e tait impose e, elle ne devrait pas l?e tre via GEREP qui ne le permet
pas, mais pourrait l?e tre en demandant a l?exploitant de le faire. Il n?y aurait d?ailleurs pas
de raison que seules les donne es lie es au PFAS soient transmises. Bien d?autres
micropolluants sont pre sents dans les STEU.
L?outil GEREP pourrait e tre ame liore pour
permettre une telle transmission
comple te adresse e au maire pour
l?ensemble des micropolluants, y compris
PFAS (pluto t que par chaque industriel).
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.4,
denie re phrase du
6e me aline a, page 23
La DEB a-t-elle e tait interroge e sur ces motifs ? La DEB est en cours de correction de ce
point.
? Sans changement.
Paragraphe 1.3.4.4,
8e me aline a, page 23
La re fe rence « avis de la CE du 20 aou t 2021 » pourrait e tre pre cise e ? Re fe rence comple te e dans le texte
Paragraphe 2.1.3,
proposition n°1,
page 27
Le rapprochement de bases ayant des objets diffe rents semble tre s difficile a atteindre et
s?il e tait possible techniquement ge ne rera des cou ts important.
La mission conside re que la mise en place
des passerelles n?est pas si couteuse. Elle
bien e te faite il y a quelques anne es sur
les bases de donne es sur l?eau.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2, 2e me
aline a
Proposition d?inverser l?ordre de citation des re fe rences Activipoll, pre cise es, et Ante a. ? Proposition accepte e dans le texte
Paragraphe 2.2.1.1,
Sites potentiellement
e metteurs, page 33
Pour les incendies, la base ARIA pourrait peut-e tre apporter des donne es.
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
? Re fe rence comple te e dans le texte
PUBLIÉ
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 84/90
Paragraphe 2.2.1.1,
Organisation des
recherches, page 34
Les de marches d?analyse des risques en sites et sols pollue s ne permettent pas : de
confirmer la pre sence de PFAS, d?identifier les substances concerne es, de pre ciser les
zones a l?origine des pollutions. Tout cela rele ve d?outils de diagnostics, pour lesquels il
est tout a fait possible de s?inspirer de ce qui se fait en matie re de sites et sols pollue s (par
exemple de crits dans la partie 2 de la se rie de normes NF X31-620 de de cembre 2021).
La mission ne faisait pas re fe rence a une
analyse de risque « sites et sols pollue s »
mais a une analyse de risque de pre sence.
? Pre cision apporte e au texte
Paragraphe 2.2.1.2,
dernier aline a
Il ne faut pas oublier le cou t qui peut e tre tre s important pour re aliser de telles mesures,
aussi la ge ne ralisation ne peut e tre un objectif, il faudrait pluto t axer les mesures sur les
seuls secteurs concerne s.
Il ne s?agit que d?anticiper une obligation
qui devrait s?imposer aux acteurs
e conomiques.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2,
page 35
? La de marche propose e reprend les grandes lignes de la me thodologie nationale de
gestion des sites et sols pollue s (avril 2017). Il est pre fe rable de s?appuyer sur l?existant
(par ailleurs de ja largement partage et applique par les diffe rents acteurs) pluto t que de
proposer une autre approche.
? En matie re de cessation d?activite , il n?est pas ne cessaire d?effectuer une priorisation
pre alable. De s lors que la base ActiviPoll aura en e vidence une corre lation possible entre
les activite s d?une ICPE a l?arre t et la pre sence de PFAS, ces compose s seront
syste matiquement recherche s.
Puisque la proposition me thodologique
de la mission s?e carte peu de la
me thodologie SSP, il n?y a donc pas de
risque de divergence.
Ceci ne vaut que pour les cessations
d?activite s a venir et ne re pond pas aux
cessations passe es : d?ou la
recommandation de mobiliser les e tudes
historiques.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2
Identification des
sources ponctuelles
issues d?activite s en
fonctionnement,
page 36
L?obligation affiche e de bancariser les donne es obligerait a de velopper et mettre en place
un outil de die , qui serait une premie re. Si un tel travail e tait mene il devrait e galement
porter sur les autres substances et notamment les CMR. C?est donc une ta che
administrative conside rable dont la finalite et l?utilite devront e tre de montre es.
Sans bancarisation, les donne es sont
quasiment inutilisables. Le
de veloppement des outils modernes rend
cette obligation a porte e et donc
indispensable.
? Sans changement.
Paragraphe 2.2.2.2
Cibler la connaissance
et l?action sur les
principaux « sites
e metteurs », page 37
L?absence de me thodes e prouve es risque de poser des difficulte s importantes pour cette
caracte risation.
Ceci doit e tre un aiguillon pour faire
avancer les mises au point
me thodologiques. De plus, L?absence de
me thode e prouve e n?interdit pas
d?appliquer des me thodes d?estimation
(par exemple : de termination du flux
entrant de PFAS dans un incine rateur.).
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 85/90
Paragraphe 3.4,
premie re phrase, page
42
Il manque des donne es permettant de mener les calculs de risques sanitaires jusqu?au
bout : donne es physico-chimiques sur le comportement de ces compose s ; et donne es
toxicologiques.
Me me si les connaissances ne sont pas
comple tes, les re fe rences produites par la
communaute scientifique permettent ed
mettre en oeuvre une de marche
de veloppe e dans la politique des sites et
sols pollue s.
? Sans changement.
Annexe 1, paragraphe
1.3 sur la
bancarisation dans
GEREP, page 50
La base de clarative GEREP permet le rapportage annuel des obligations françaises
de coulant du re glement-E-PRTR, Il n?est pas adapte au suivi de polluants pour lesquels
des quantite s annuelles e mises ne sont pas fixe es.
Aucun PFAS n?est actuellement inte gre
dans la base GEREP et il devient urgent
qu?elle soit comple te e par ces donne es.
? Sans changement
Annexe 1, paragraphe
1.3 sur les sites de
grands incendies,
page 50
Le statut de site potentiellement pollue (au sens ou il est inscrit dans la CASIAS)
n?implique pas de de rouler syste matiquement une de marche d?e valuation des risques. Ce
statut garantit la conservation de la me moire du site pour anticiper la re affectation des
terrains a un usage qui ne serait pas compatible.
Pour la mission, c?est bien la une lacune a
combler : ces sites doivent faire l?objet de
de marches d?e valuation des risques.
? Sans changement
Annexe 1, paragraphe
1.3 Ame liorer la
connaissance des sols,
page 51
Lors des cessations d?activite , seules les ICPE dont une activite peut e tre corre le e a la
pre sence de PFAS (sur la base de ActiviPoll) feront l?objet de diagnostics incluant ces
compose s.
La gestion des sites selon les usages et la conservation de la me moire de pollutions
re siduelles permettent de ge rer les cas de re utilisation des sites pollue s et des grands
ame nagements urbains, mais uniquement si la pre sence de PFAS est corre le e aux
anciennes activite s.
Il conviendra d?examiner les donne es
mobilisables dans la « conservation de la
me moire de pollutions » pour laquelle la
mission a recueilli des te moignages
discordants.
La ne cessaire analyse de risque de
pre sence de PFAS lors de la re utilisation
des sites et sols pollue s doit mobiliser les
e tudes historiques e voque es par la DGPR,
ainsi que d?autres sources d?information
et analyses en tant que de besoin.
? Sans changement.
Annexe 1, paragraphe
1.3 Ame liorer la
connaissance des sols,
page 51
La communication de certaines de ces donne es pourrait se heurter a des obligations de
confidentialite .
Les rapports d?e tudes demande es par la
re glementation sont publics et donc
communicables. De plus, les e tudes sur la
qualite du milieu doivent e tre diffuse es le
plus largement depuis la directive sur l?air
de 1996.
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
Décembre 2022
Analyse des risques de présence de PFAS dans l?environnement Page 86/90
Annexe 10, page 72
Outils d?identification
des sources de PFAS
(PFAS screening tolls)
Il est regrettable de faire un focus sur un outil de veloppe par des ope rateurs prive s et
dont l?acce s est payant, sans faire en paralle le la promotion de la base ActiviPoll
de veloppe e par des ope rateurs publics et d?acce s gratuit !
La mission a utilise les re fe rences
bibliographiques auxquelles elle a pu
avoir acce s (visiblement Ante a Group fait
bien connaî tre ses productions), ce qui
n?e tait pas le cas d?Activipoll. C?est bien
volontiers qu?elle ajoutera les
informations communique es lors de ce
contradictoire.
? Modification du texte pour ajou-
ter un paragraphe descriptif de
l?outil Activipoll.
Observations de la
DEB
Référence de page Nature de l?observation Suites données par la mission
Tableau 5 en page 32 Une seule remarque : dans le tableau 5, remplacer "STEU soumises a autorisation ou
de claration recevant des PFAS (RSDE)" par "STEU recevant les eaux de sites industriels
producteurs ou utilisateurs de PFAS"
La mission propose d?inventorier toutes
les STEU recevant des PFAS, quelles que
soient leurs origines. Cela concerne
effectivement les STEU recevant les eaux
de sites industriels producteurs ou
utilisateurs de PFAS, mais il peut y avoir
des origines non industrielles.
? Sans changement.
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Acronyme Signification
ADEME
agence de l?environnement et de la maî trise de
l?e nergie
ADES
base d? « acce s aux donne es sur les eaux
souterraines »
AEP adduction d?eau potable
AESN agence de l?eau Seine Normandie
AERMC agence de l?eau Rho ne Me diterrane e Corse
AFFF
mousses anti-incendie ?aqueous film forming
foam?
ANSES
agence nationale de se curite sanitaire de
l'alimentation, de l'environnement et du travail
AOF dosage du fluor organique adsorbable
AQUAREF
laboratoire national de re fe rence pour la
surveillance des milieux aquatiques
ARS agence re gionale de sante
AURA re gion Auvergne Rho ne Alpes
BARPI
bureau d?analyse des risques et pollutions
industriels
BASIAS
base de donne es des anciens sites industriels et
activite s de services
BASOL base de donne es sur les sites et sols pollue s
BRGM bureau de recherches ge ologiques et minie res
CIC chromatographie ionique de combustion
CMA concentration maximale admissible
CMR cance rige ne, mutage ne ou reprotoxique
CNRS centre national de la recherche scientifique
DBO demande biologique en oxyge ne
DCE directive cadre europe enne sur l?eau
DCO demande chimique en oxyge ne
DEB direction de l?eau et de la biodiversite
DGPR direction ge ne rale de la pre vention des risques
DGRI
direction ge ne rale de la recherche et de
l?innovation
DGS direction ge ne rale de la sante
DHUP
direction de l?habitat, de l?urbanisme et des
paysages
EAT e tude de l?alimentation totale
ECHA agence europe enne des produits chimiques
EDCH
directive eaux destine es a la consommation
humaine
EFSA autorite europe enne de se curite des aliments
EOF dosage du fluor organique extractible
EPCI
e tablissement public de coope ration
intercommunale
PUBLIÉ
Rapport n° 014323-01
De cembre 2022
Acronyme Signification
EPA environnemental protection agency
EPRTR european pollutant release and transfer register
FD fre quence de de tection
FQ fre quence de quantification
FT fluorote lome res
GEREP
base de donne es de « gestion e lectronique du
registre des e missions polluantes »
GIDAF
base de donne es « gestion informatise e des
donne es d'autosurveillance fre quente »
HPLC haute pression liquide chromatographie
IARC international agency for research on cancer
ICPE
installations classe es pour la protection de
l?environnement
IED Directive sur les e missions industrielles
INERIS
institut national de l'environnement industriel et
des risques
IOTA installations, ouvrages, travaux et activite s
LD limite de de tection
LQ limite de quantification
MBAS
dosage des substances actives au bleu de
me thyle ne
MES matie res en suspension
NAIADES
base de donne es sur la qualite des eaux de
surface
NQE norme de qualite environnementale
OCDE
organisation de coope ration et de de veloppement
e conomiques
OFB office français de la biodiversite
ONG organisation non gouvernementale
PFAS substances poly ou perfluoroalkyle s
POP re glement « polluants organiques persistants »
QSPR
mode les « quantitative structure-property
relationship »
QSAR
mode les « quantitative structure activity
relationship »
REACH
re glement europe en ?registration, evaluation,
authorisation and restriction of chemicals?
RSDE
programme sur les rejets de substances
dangereuses dans les eaux
SDIS service de partemental d?incendie et de secours
SIRENE
syste me national d'identification et du re pertoire
des entreprises et de leurs e tablissements
SISE-Eau
syste me d'information des services sante -
environnement eau
STEU stations de traitement des eaux use es urbaines
SVHC substance of very high concern
TOPA total oxidizable precursor assay
UPLC ultra haute pression liquide chromatographie
PUBLIÉ
PUBLIÉ
Site internet de l?IGEDD :
« Les rapports de l?inspection »
PUBLIÉ
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Les PFAS : un constat inquiétant
1.1 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement dangereuses
1.1.1 Nature chimique des PFAS
1.1.2 Comportement et mobilité des PFAS dans l?environnement
1.1.3 Toxicologie humaine
1.2 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement
1.2.1 Méthodes d?analyse spécifiques
1.2.1.1 Une méthode dominante : la chromatographie liquide haute performance couplée spectrométrie de masse en tandem, pour les PFAS anioniques
1.2.1.2 Une méthode adaptée aux PFAS neutres et volatils : la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse
1.2.1.3 Des développements de méthodes « sur mesure »
1.2.2 Méthodes d?analyse globales de familles de PFAS
1.2.3 Une absence de méthode pour les analyses des PFAS en phase gazeuse
1.2.4 Méthodes de détection non analytiques
1.3 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction
1.3.1 Des utilisations multiples des PFAS, pas toujours bien cernées
1.3.2 Les réglementations portant sur les produits, en fonction de leurs usages
1.3.2.1 Le règlement REACH
1.3.2.2 Le règlement POP (polluants organiques persistants)
1.3.3 Les réglementations portant sur certains usages spécifiques
1.3.3.1 L?usage eau potable et les futures normes sanitaires : des concentrations maximales réglementées dans les eaux destinées à la consommation humaine
1.3.3.2 Usages divers
Cinq pays européens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède et Norvège) devraient déposer auprès de l?ECHA une proposition de restriction qui porte également sur l?ensemble de la classe des PFAS. Elle viserait des domaines plus larges de production, de ...
La mission constate que, exception faite de quelques substances PFAS les mieux connues, il n?existe pour une majorité d?entre elles pas de méthode d?analyse validée ni de données de toxicologie et qu?aucune solution d?élimination fiable n?existe ce jo...
1.3.4 La réglementation des émissions et de la qualité du milieu ambiant
1.3.4.1 Evaluation environnementale des projets, plans et programmes
1.3.4.2 Les rejets industriels
1.3.4.3 Les rejets des stations d?épuration urbaine et les épandages de boues
1.3.4.4 Eaux de surfaces et eaux souterraines
1.3.4.5 Sols
1.3.4.6 Air
2 Risques de contamination par les PFAS
2.1 Données et méthodes de cartographie des zones de contamination de l'environnement par les PFAS en France
2.1.1 Données sur les rejets industriels
2.1.2 Données sur les rejets des stations d?épuration urbaines
2.1.3 Données sur la contamination des ressources en eau, des sols et des milieux
2.1.3.1 Eaux souterraines
2.1.3.2 Eaux superficielles
2.1.3.3 Autres matrices : sédiments, sols, air
2.2 Analyse des risques de contamination par les PFAS
2.2.1 Préalables à une démarche hiérarchisée d?identification des risques de contamination
2.2.1.1 Etablir et hiérarchiser la liste des sites ayant pu émettre des PFAS dans l?environnement (« sites émetteurs ») et des sites à enjeux (sites cibles) :
2.2.1.2 Consolider les informations nationales
2.2.1.3 Accompagnement de la démarche
2.2.2 Identification et correction des pollutions à moyen et court termes
2.2.2.1 Analyse aval-amont : remonter de la cible à la source
2.2.2.2 Analyse amont/aval : descendre de la source vers les cibles
Il ne semble ni envisageable ni utile à court et moyen terme d?établir la cartographie des émissions diffuses. Des éléments de cartographie, de nature qualitative, pourraient cependant indiquer :
2.2.2.3 Autres approches du risque
3 Dépollution et élimination des PFAS, traitement des eaux potables et limitation des risques de transfert : méthodes actuelles et perspectives
3.1 Quelles normes pour les eaux, les déchets, les sols et les produits contaminés par les PFAS ?
3.2 Traitement des PFAS dans l?eau potable
3.2.1 Méthodes éprouvées en traitement des eaux potables
3.2.2 Voies d?amélioration dans les technologies actuelles
3.2.3 Technologies émergentes encore en phase d?expérimentation
3.3 Dépollution des eaux usées
3.3.1 Épuration des PFAS dans les eaux usées par les stations d?épuration urbaines
3.3.2 Traitements spécifiques des PFAS par les industries
3.3.3 Traiter à la source les PFAS
3.4 Dépollution des sols
3.4.1 Méthodes éprouvées en réhabilitation des sols
3.4.2 Autres technologies
3.5 Élimination des PFAS
3.5.1 Restreindre la valorisation des déchets contaminés
3.5.2 Enfouissement en centre de stockage de déchets dangereux ou non dangereux
3.5.3 Traitements thermiques
3.5.4 Des résidus liquides encore souvent rejetés dans le milieu
Conclusion
Annexes
1 Propositions pour une feuille de route gouvernementale : une approche intégrée de la problématique des PFAS
1.1 Appliquer les principes généraux d?environnement aux PFAS
1.2 Améliorer les connaissances
1.3 Améliorer la surveillance des PFAS dans l?environnement
La connaissance géographique de la contamination des sols par les PFAS est quasi-inexistante et nécessite d?être progressivement améliorée,
1.4 Interpréter les résultats et engager sans tarder les actions de maîtrise du risque les plus urgentes
1.5 Exploiter et compléter la réglementation actuelle
En l?absence de traitement des rejets assurant l?élimination des PFAS, le recyclage des produits pouvant en contenir présente un risque de dispersion des PFAS dans l?environnement. C?est le cas en particulier des boues contaminées, des emballages, des...
Seules doivent être autorisés à éliminer des déchets pouvant contenir des PFAS les incinérateurs ou les stockages capables de démontrer leur maîtrise des rejets de PFAS dans l?environnement.
2 Lettre de mission
3 Liste des personnes rencontrées
4 Liste des principaux PFAS et leurs acronymes
5 Les PFAS, de multiples substances persistantes, mobiles et potentiellement dangereuses
6 Une caractérisation complexe de la présence des PFAS dans l?environnement
7 De multiples usages des PFAS et des réglementations et normes en construction
8 Niveaux de contamination des eaux souterraines et superficielles de quelques bassins
9 Cartes de concentrations maximales des eaux souterraines françaises en PFOS, PFHxA, PFPeA et PFHpA (sources BRGM)
10 Les outils d?identification des sources de PFAS
10.1 Base de données ActiviPoll
10.2 PFAS Screening Tool
11 Observations émises lors de l?échange « contradictoire » et suites données dans le rapport de la mission
12 Glossaire des sigles et acronymes
INVALIDE)