Retour d'expérience sur la gestion de l'eau lors de la sécheresse 2022
BERTRAND, Nathalie ;DEBRIEU-LEVRAT, Céline ;BLANC, Patricia ;KLES, Virginie ;PLANTE, Sophie ;CAZIN, Pascale
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
;France. Inspection générale de l'administration
;France. Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">La sécheresse qu'a connue l'Europe et particulièrement la France en 2022 est probablement la plus sévère depuis au moins un demi-siècle, conjuguant déficit de précipitations et températures records. Elle fait suite à plusieurs années de sécheresses récurrentes depuis 2018, à la seule exception de l'année 2021. Pourtant, ce phénomène aujourd'hui considéré comme extrême pourrait n'être qu'un épisode moyen d'ici la fin du XXIe siècle. Il est donc nécessaire d'en tirer tous les enseignements en termes de gestion de crise mais aussi d'évolutions plus structurelles de nos usages de l'eau, pour mieux nous préparer aux épisodes à venir. Le présent rapport dresse, pour la première fois dans un cadre interministériel, un retour d'expérience partagé de la gestion de l'eau lors de cet épisode de sécheresse. Le premier constat est celui de la persistance de vulnérabilités dans notre système de production et de distribution d'eau potable face au changement climatique : plus d'un millier de communes ont dû mettre en place, durant l'été 2022, des mesures de gestion exceptionnelles pour approvisionner leurs habitants. Certaines filières agricoles ont connu des baisses importantes de rendements, de 10 à 30 %, mais c'est surtout la situation des prairies qui marquera l'année 2022 ; la production cumulée a été inférieure de 33 % à la moyenne des vingt dernières années. La production d'électricité d'origine hydraulique a été, selon RTE, inférieure de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019. Certains territoires qui pensaient disposer de ressources durables et sécurisées, notamment en aval de secteurs de montagne, se sont trouvés pour la première fois confrontés à la sécheresse. La mission formule des recommandations pour améliorer l'anticipation et la gestion pluriannuelle de ces épisodes de sécheresse, connaître en temps réel les impacts et les réduire, et enfin objectiver les enjeux de partage et prévenir les conflits d'usages de l'eau. Parallèlement aux dispositifs de gestion de crise, seules des politiques de transformation de nos usages de l'eau dans la durée permettront d'éviter les ruptures brutales.</div>
Editeur
IGEDD
;IGA
;CGAAER
Descripteur Urbamet
sécheresse
;gestion de l'eau
;crise
;ressources naturelles
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
i
Mars 2023
Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors
de la sécheresse 2022
Nathalie BERTRAND - Inspection générale de l?environnement et du développement durable
Patricia BLANC ? Inspection générale de l?environnement et du développement durable
Pascale CAZIN ? Conseil général de l?alimentation, de l?agriculture, et des espaces ruraux
Céline DEBRIEU-LEVRAT - Inspection générale de l?environnement et du développement durable
Virginie KLES ? Inspection générale de l?administration
Sophie PLANTE ? Inspection générale de l?administration
N° 014714-01 N° 22087R N° 22105
P
U
B
L
I É
Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités
passées ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction
de ce rapport
Statut de communication
? Préparatoire à une décision administrative
? Non communicable
? Communicable (données confidentielles occultées)
? Communicable
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sécheresse 2022
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Sommaire
Résumé ........................................................................................................................... 6
Liste des recommandations .......................................................................................... 8
Introduction .................................................................................................................. 11
1 Un épisode inédit par sa durée et son intensité .................................................... 13
1.1 Un déficit pluviométrique important couplé à plusieurs épisodes de canicule ..... 13
1.2 Une sécheresse des sols prolongée ................................................................... 15
1.3 Des impacts multiples, particulièrement sur l?alimentation en eau potable .......... 16
1.4 Des données hydrométéorologiques et prévisions à mieux exploiter pour
renforcer l?anticipation ......................................................................................... 19
1.4.1 La mobilisation de données de terrain ........................................................ 19
1.4.2 De nombreux projets pour améliorer la prévision ....................................... 20
1.4.3 Vers une carte multicritère de l?analyse du risque sécheresse ? ................ 22
2 Un cadre de gestion des sécheresses rénové en 2021 ........................................ 24
2.1 Un dispositif à trois niveaux : national, bassin hydrographique, département ..... 24
2.2 Mais des limites face aux spécificités territoriales de la ressource en eau et aux
impacts des sécheresses .................................................................................... 26
2.2.1 Le cadre de coordination des services de l?Etat peut être amélioré au
niveau local ................................................................................................ 26
2.2.2 L?exercice de la gestion de crise par les préfets de département serait
facilité par un cadrage national plus précis ................................................. 26
2.2.3 Les modalités de gestion des retenues multi-usages restent hétérogènes
et doivent être clarifiées en période de crise .............................................. 28
2.2.4 Un déficit de recueil et de partage des données ........................................ 30
3 La gestion opérationnelle de la sécheresse 2022 ................................................. 31
3.1 Une anticipation encore perfectible ..................................................................... 31
3.1.1 Des prévisions nationales en sortie d?hiver encore peu exploitées
localement .................................................................................................. 31
3.1.2 Des délais parfois encore trop importants avant l?entrée en vigueur des
mesures de restriction ................................................................................ 31
3.1.3 Des pratiques d?optimisation en anticipation dans les territoires les plus
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aguerris par des épisodes successifs de sécheresse ................................. 32
3.1.4 Ces pratiques d?optimisation nécessitent une meilleure connaissance des
prélèvements .............................................................................................. 33
3.2 Les critères de déclenchement des mesures de restriction ................................. 35
3.3 Le contenu et l?efficacité des mesures de restriction ........................................... 36
3.4 Une campagne de contrôle importante à visée essentiellement pédagogique en
2022 .................................................................................................................... 39
3.5 Une communication de crise à amplifier .............................................................. 42
3.5.1 Une communication principalement axée autour de l?information sur les
mesures de restriction, et dont les résultats sont difficiles à mesurer ......... 42
3.5.2 Face à l?indisponibilité de Propluvia, certains acteurs locaux ont développé
des outils alternatifs .................................................................................... 43
3.6 La gestion de crise nationale............................................................................... 45
3.7 La sortie de crise ................................................................................................. 47
4 Quelques perspectives pour réduire notre vulnérabilité aux sécheresses ........ 48
4.1 Des plans de sobriété pour les principaux usages .............................................. 48
4.2 La sécurisation de l?alimentation en eau potable et des usages de sécurité civile
............................................................................................................................ 49
4.3 Vers un Ecowatt de l?eau ?.................................................................................. 52
4.4 Une communication sur la durée et pas seulement en crise ............................... 53
Conclusion ................................................................................................................... 56
Annexes ........................................................................................................................ 58
Annexe 1 Lettre de mission......................................................................................... 59
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées ............................................................. 62
Annexe 3. Analyse de la mise en oeuvre des recommandations des rapports de
retour d?expérience de la sécheresse de 2019 ...................................................... 75
Contexte et sélection des recommandations analysées par la mission ..................... 75
Analyse globale de la mise en oeuvre des recommandations .................................... 75
Analyse détaillée ....................................................................................................... 75
Rapport CGEDD de décembre 2019 ......................................................................... 76
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Rapport CGEDD-CGAEER d?avril 2020 ..................................................................... 83
Annexe 4. Impacts de la sécheresse sur les milieux naturels et les activités
économiques ........................................................................................................... 85
Annexe 4.1. Des milieux naturels mis à l?épreuve ...................................................... 85
Annexe 4.2. Des rendements agricoles en forte baisse ............................................. 87
Annexe 4.3. Les autres activités économiques impactées ......................................... 90
Annexe 5. La mobilisation de l?expertise scientifique au service de la gestion de
crise .......................................................................................................................... 94
Annexe 6. Cinétique des décisions à l?échelle d?un bassin versant : les exemples
de la Vienne, de la Gartempe, de la Durance-Verdon et de l?Adour ..................... 99
Annexe 7. Propositions d?ajustements du guide national de gestion des
sécheresses ........................................................................................................... 102
Annexe 8. Proposition de liste d?indicateurs à suivre pour le pilotage national des
crises sécheresse .................................................................................................. 106
Annexe 9. Bibliographie ............................................................................................ 108
Rapports .................................................................................................................. 108
Cadre national ......................................................................................................... 108
Publications scientifiques ......................................................................................... 109
Annexe 10. Glossaire des sigles et acronymes ....................................................... 111
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Résumé
La sécheresse qu?a connue l?Europe et particulièrement la France en 2022 est probablement la
plus sévère depuis au moins un demi-siècle, conjuguant déficit de précipitations et températures
records. Elle fait suite à plusieurs années de sécheresses récurrentes depuis 2018, à la seule
exception de l?année 2021. Pourtant, ce phénomène aujourd?hui considéré comme extrême
pourrait n?être qu?un épisode moyen d?ici la fin du XXIe siècle. Il est donc nécessaire d?en tirer tous
les enseignements en termes de gestion de crise mais aussi d?évolutions plus structurelles de nos
usages de l?eau, pour mieux nous préparer aux épisodes à venir.
C?est l?objet du présent rapport, commandé par les ministres chargés de l?écologie, de l?intérieur,
de l?agriculture et de la santé, et qui dresse, pour la première fois dans un cadre interministériel,
un retour d?expérience partagé de la gestion de l?eau lors de cet épisode de sécheresse.
Le premier constat est celui de la persistance de vulnérabilités dans notre système de production
et de distribution d?eau potable face au changement climatique : plus d?un millier de communes1
ont dû mettre en place, durant l?été 2022, des mesures de gestion exceptionnelles pour
approvisionner leurs habitants. Parmi elles, 343 ont dû transporter de l?eau par camion, et 196
distribuer des bouteilles d?eau, ne pouvant plus fournir d?eau au robinet. Aucune grande ville n?a
connu de rupture d?alimentation, bien que certaines n?en soient pas passées loin ; et de fait aucun
plan ORSEC eau, instrument réservé aux ruptures majeures, n?a été mis en oeuvre.
Plus de 1 200 cours d?eau étaient totalement asséchés au 1er août 20222 et de nombreuses
mortalités piscicoles et destructions d?habitats, potentiellement irréversibles, ont été observées.
Certaines filières agricoles ont connu des baisses importantes de rendements, de 10 à 30 %, mais
c?est surtout la situation des prairies qui marquera l?année 2022 ; la production cumulée a été
inférieure de 33 % à la moyenne des vingt dernières années. La production d?électricité d?origine
hydraulique a été, selon RTE, inférieure de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019.
Certains territoires qui pensaient disposer de ressources durables et sécurisées, notamment en
aval de secteurs de montagne, se sont trouvés pour la première fois confrontés à la sécheresse.
L?épisode est survenu alors même que le ministère de la transition écologique venait de publier en
2021 un nouveau guide national, donnant suite aux recommandations du précédent rapport
d?inspection générale sur la gestion des sécheresses3. L?été 2022 a constitué un premier test de
ce nouveau dispositif, qui a globalement fait ses preuves, même si des améliorations peuvent lui
être apportées tant dans sa conception que dans sa mise en oeuvre.
Après avoir rencontré plusieurs centaines d?acteurs de la politique de l?eau dans une trentaine de
départements, la mission formule des recommandations pour améliorer l?anticipation et la gestion
pluriannuelle de ces épisodes de sécheresse, connaître en temps réel les impacts et les réduire,
et enfin objectiver les enjeux de partage et prévenir les conflits d?usages de l?eau.
Elle souligne que, parallèlement aux dispositifs de gestion de crise, seules des politiques de
transformation de nos usages de l?eau dans la durée permettront d?éviter les ruptures brutales. De
nombreux chantiers restent souvent à construire ou à accélérer, tant l?eau, malgré les
avertissements à répétition que constituent les sécheresses récurrentes, est encore trop
fréquemment considérée comme une ressource inépuisable et gratuite : identification des
1 Recensement réalisé par la mission avec l?aide des préfectures et vraisemblablement sous-estimé, toutes les communes ne s?étant pas déclarées.
2 Source : base de données ONDE de l?Office français de la biodiversité.
3 CGEDD, 2019, Dumoulin V.., Hubert L.
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vulnérabilités des territoires les plus exposés et plans d?actions pour les réduire, trajectoires de
sobriété pour les principales filières, diffusion de technologies innovantes pour optimiser l?usage
de chaque goutte d?eau, stockage lorsque c?est techniquement et économiquement pertinent4 ,
communication et pédagogie vis-à-vis du public?
4 Voir notamment sur ce point le rapport CGEDD-CGAAER « Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d?ici 2050 ? » de juillet
2020.
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Liste des recommandations
(MTECT/DEB et DGPR, MSP/DGS, MASA/DGPE, MEFSIN/DGE)
Mettre en place un dispositif de suivi des impacts des sécheresses en temps
quasi-réel et en différé notamment sur l?eau potable, sur les milieux et sur les
activités économiques. ................................................................................................ 19
(MTECT/DEB ou DGPR, pilotage à trancher - OFB) Donner une
feuille de route au réseau hydrométrique de l?Etat pour développer la prévision
des étiages et des nappes. Surveiller et bancariser les températures par exemple
dans le cadre du réseau ONDE ; (MTECT et MTFP-DGAFP) maintenir et entretenir
les compétences des agents de l?Etat dans ses services déconcentrés. ............... 22
(MTECT/DEB, préfets) Terminer sur l?ensemble du territoire
national, d?ici l?été 2023, la mise à jour des arrêtés-cadres départementaux
sécheresse et d?ici l?été 2024, d?arrêtés-cadres interdépartementaux, notamment à
l?échelle des bassins en situation de crise récurrente ou à forts enjeux en termes
d?usages ou de biodiversité, en cohérence avec les préconisations du guide
national sécheresse. .................................................................................................... 25
(MTECT/DEB et préfets) Renforcer les lignes directrices
nationales pour les mesures de restriction et pour les dérogations possibles. Ces
dernières doivent être conçues dans un objectif de transparence, d?efficacité et de
cohérence et assorties de contreparties significatives. ........................................... 28
(MTECT/DEB, MTE/DGEC, MEFSIN/DGE, préfets) Réexaminer
les conventions et la gouvernance de la gestion des retenues les plus importantes
pour lorsque c?est nécessaire, clarifier les obligations de lâchers d?eau pour le
soutien d?étiage. Evaluer notamment la cote critique de ces retenues dans le cadre
d?usages touristiques en cas d?étiage sévère. Envisager une révision des débits
réservés au regard des références évolutives hydrologiques dans un contexte de
changement climatique, tout en fixant des objectifs de sobriété à l?aval................ 29
(MTECT/DEB, préfets) Réunir, conformément à l?instruction
ministérielle de 2021, les comités ressource en eau chaque année en sortie d?hiver
pour un bilan de la recharge hivernale, incluant le remplissage des retenues, et
pour prendre connaissance des prévisions météorologiques, hydrologiques et
hydrogéologiques. Engager, le cas échéant, une phase de vigilance, étendue à la
totalité des territoires concernés, assez tôt dans l?année et sur tous les axes
réalimentés. Mettre en oeuvre les mesures nécessaires de gestion des retenues et
de modulation des volumes pour lisser les effets de la sécheresse. ...................... 31
(préfets) Réduire les délais de prise des mesures à quatre
jours maximum après le dépassement des seuils, en ne réunissant pas
systématiquement les comités ressource en eau ou en les consultant de manière
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dématérialisée, plutôt que d?envisager de déclencher des mesures de restriction
sur la base de prévisions. ........................................................................................... 32
(préfets) Dans les cours d?eau réalimentés, demander aux
gestionnaires des retenues de mettre en place des points d?étape systématiques
permettant aux préfets d?assurer le suivi de la ressource et des besoins quels
qu?ils soient (eau potable, industriels, agricoles...), afin d?établir une stratégie
permettant d?optimiser la gestion de l?eau. ............................................................... 33
(MTECT/DEB et agences de l?eau) Encourager le déploiement
progressif de compteurs télérelevés sur les différents usages : agricoles, eau
potable par secteur, industriels, forages domestiques, pour les plus gros
consommateurs et dans les zones en tension quantitative (zone de répartition des
eaux par exemple), en ouvrant des possibilités d?accompagnement financier, dans
la perspective d?une généralisation obligatoire à moyen terme (cinq ans) par voie
législative...................................................................................................................... 34
(MTECT/DEB) Poursuivre la recherche et la régularisation
des forages non déclarés par des campagnes de communication, puis de
contrôles et sanctions. Rendre obligatoire la pose d?un compteur et la déclaration
du volume consommé au-delà de 250m3 annuels. .................................................... 35
(MTECT/DEB, préfets) Modifier le guide national sécheresse
pour harmoniser progressivement, d?ici 2025, les conditions de déclenchement
des différentes phases de gestion des sécheresses, en incluant systématiquement
les relevés ONDE et piézométriques. Généraliser progressivement les zones
d?alerte dédiées à l?eau potable. ................................................................................. 36
(MTECT/DEB) Développer une méthode permettant
l?évaluation de l?efficacité des mesures de restriction en temps quasi-réel ; le
proposer à titre expérimental pour l?été 2023 aux services déconcentrés qui
seraient volontaires pour la tester, puis le généraliser progressivement,
parallèlement au déploiement de compteurs télérelevés. ........................................ 39
(MJ, MTECT, procureurs, préfets) Veiller à la clarté de la
formulation des restrictions et à leur caractère contrôlable. Engager au niveau
national un travail de réflexion interministériel sur les sanctions applicables et
efficaces dans les contextes particuliers de sécheresse. Inciter les procureurs à
s?emparer de ce sujet et à élaborer localement, avec les préfets et l?OFB une
politique pénale et des mesures de polices administratives et judiciaires adaptées
à chaque situation. Donner une place centrale aux MISEN dans le dialogue
préalable à la mise en place de ces politiques et dans le suivi inter-services des
procédures enclenchées. ............................................................................................ 42
(MTECT/DEB) Dans l?attente du déploiement de la nouvelle
version de Propluvia, étendre l?utilisation de Restr?eau ou d?un outil similaire dans
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tous les départements. ................................................................................................ 45
(MTECT, MSP et MIOM sur mandat de la Première ministre)
Engager rapidement un travail interministériel pour organiser les remontées
d?informations spécifiques à la sécheresse en cas de crise; mettre en place l?outil
de rapportage interministériel commun le mieux adapté à la sécheresse sur la base
de la liste proposée par la mission (figurant en annexe 8). Concevoir des scénarios
d?anticipation et préparer un plan de résilience « sécheresse et rupture
d?alimentation en eau potable à grande échelle » à soumettre en CIC en décision
à froid. ........................................................................................................................... 47
(MTECCT/DEB et DGPR, MASA/DGPE, MEFSIN/DGE,
MSP/DGS) Elaborer en concertation avec les représentants nationaux de chaque
usage de l?eau, des déclinaisons sectorielles et territoriales lorsque c?est plus
pertinent de l?objectif de réduction des prélèvements d?eau fixé en juillet 2019 dans
le cadre des assises de l?eau : - 10 % d?ici 2024 et ? 25 % d?ici 2034, ainsi que les
plans d?action correspondants. A terme, réserver le bénéfice des dérogations aux
acteurs engagés dans une telle trajectoire de sobriété. De la même façon, faciliter
l?accès à l?utilisation de retenues multi-usages de substitution pour les acteurs
engagés dans lesdites trajectoires en priorité dans le cadre des PTGE. Accélérer
la politique de réutilisation des eaux usées, en finalisant le projet de décret en
cours et en déployant une liste positive d?usages autorisés. .................................. 49
(Préfets, agences de l?eau, Banque des territoires) Mobiliser
l?ensemble des leviers à la disposition de l?État, notamment les dispositifs d?aides
et leurs conditionnalités, pour encourager la réalisation de diagnostics de
vulnérabilité de l?alimentation en eau potable, la conception et la mise en oeuvre
des investissements nécessaires à la sécurisation de l?approvisionnement, le
regroupement à l?échelle intercommunale voire départementale pour l?exercice de
la compétence eau et un dispositif de tarification progressif et adapté à chaque
situation. ....................................................................................................................... 52
(MTECT/DEB, préfets) Structurer la communication en
matière de gestion de l?eau dans la perspective des sécheresses à venir selon
quatre axes : Se doter d?outils plus performants de diffusion des niveaux d?alerte
et des restrictions ; Faire de la communication un point systématique de l?ordre
du jour des CRE ; Donner une impulsion nationale à la communication sur les
bonnes pratiques en matière d?économie d?eau ; Sensibiliser le grand public aux
enjeux de la ressource en eau en promouvant le développement des espaces info
économie d?eau au niveau local. ................................................................................ 55
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Introduction
La sécheresse de l?année 2022 s?est distinguée par son intensité et sa durée sur toute l?Europe.
En France, elle a débuté dès le printemps et s?est poursuivie par une sécheresse hivernale ; au
plus fort de la crise, quatre-vingt-treize départements français faisaient l?objet de mesures de
restriction de l?usage de l?eau. Quarante-huit étaient encore en vigilance ou en alerte au 1er
décembre, trois le sont de nouveau depuis le 20 février 2023.
La conjonction d?un déficit pluviométrique et de températures caniculaires est inédite à cette échelle
et fait de cette sécheresse 2022 la plus sévère connue depuis au moins un demi-siècle sur le
territoire national (Figure 1).
Figure 1: La sécheresse en Europe à l?été 2022 (source : Commission européenne, centre
commun de recherche)
Les couleurs reflètent l?intensité de la sécheresse, selon un ensemble d?indicateurs élaborés
par la Commission européenne, combinant précipitations et sécheresse des sols
Dans ce contexte, les ministres chargés de l?écologie, de l?intérieur, de l?agriculture et de la santé
ont demandé aux inspections générales de leurs ministères respectifs d?établir un retour
d?expérience de cet épisode exceptionnel dans le domaine de la gestion de l?eau en métropole, à
l?exclusion d?autres sujets comme les feux de forêts ou le retrait-gonflement des argiles, traités par
ailleurs, et de formuler des préconisations à court et moyen terme.
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La mission a commencé par élaborer un bilan de la mise en oeuvre des recommandations des
précédents rapports d?inspection générale, suite à la sécheresse de l?année 2019. Ce bilan est
détaillé en annexe 3 ; les recommandations les plus importantes qui ne sont pas encore mises en
oeuvre et qui restent pertinentes ont été reprises dans le corps du présent rapport.
La mission a rencontré de très nombreux acteurs de la gestion de l?eau, au plan national et dans
une trentaine de départements. Elle a analysé les retours d?expérience établis par ces acteurs,
notamment dans le cadre du comité national de l?eau et des comités de bassin.
Elle a procédé au recensement des communes qui ont connu des tensions ou des ruptures
partielles ou totales de leur alimentation en eau potable, et des solutions de secours mises en
oeuvre, en lien avec les préfectures et les services des agences régionales de santé (ARS). Elle a
recherché et analysé les facteurs qui peuvent expliquer ces fragilités.
La première partie du présent rapport commente les éléments de caractérisation de l?épisode de
sécheresse et de ses différents impacts, tels que rassemblés par la mission. La deuxième partie
expose le cadre juridique, institutionnel et organisationnel de la gestion des sécheresses, et la
troisième partie en analyse la mise en oeuvre lors de l?été 2022. Enfin, la quatrième et dernière
partie aborde quelques mesures structurelles jugées nécessaires par la mission pour réduire notre
vulnérabilité à ce type d?événements.
La mission tient à remercier très sincèrement l?ensemble de ses interlocuteurs, qui lui ont consacré
du temps et ont tenu à témoigner de leur engagement dans la gestion de cette crise exceptionnelle.
Elle souligne particulièrement la qualité de l?implication des services de l?État et des collectivités
territoriales dans les bassins et dans les départements ; beaucoup ont insisté sur le fait que les
équipes avaient atteint leurs limites et ne pourraient réitérer sans risque un tel investissement
plusieurs années de suite. Grâce à l?engagement et au professionnalisme de chacun, le pire a été
évité cette fois-ci mais les perspectives du changement climatique imposent des mesures fortes à
moyen et long terme face à ces épisodes récurrents. A très court terme, la période de plus d?un
mois sans pluie début 2023 en France et l?organisation d?événements exceptionnels, susceptibles
d?agir sur la pointe de consommation d?eau potable dans plusieurs grandes villes à la même
période, comme à l?été 2023 la coupe du monde de rugby, puis en 2024, les Jeux Olympiques et
Paralympiques, imposent une vigilance particulière quant au risque de rupture
d?approvisionnement en eau potable.
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1 Un épisode inédit par sa durée et son intensité
On distingue généralement trois types de sécheresses : la sécheresse météorologique liée à un
déficit pluviométrique ; la sécheresse des sols ; la sécheresse hydrologique liée à la baisse des
réserves en eau des nappes, des cours d?eau et des lacs. Celles-ci sont fortement corrélées entre
elles, mais ont chacune des incidences spécifiques ; elles se cumulent pour caractériser en cours
de saison ce qui sera dans ce rapport qualifié de « sécheresse ».
Après plusieurs épisodes (1976, 1989, 2003, 2005?) et plus récemment encore les quatre années
de sécheresse de 2017 à 2020, l?année 2022 a connu à son tour une situation de crise, qualifiée
de « hors normes » par Météo France. Elle est caractérisée par la conjonction de plusieurs facteurs
sur le temps long et son extension à la quasi-totalité du territoire national : un déficit pluviométrique
(qui se prolonge en période hivernale) ; des températures caniculaires records ; une sécheresse
majeure des sols ; des nappes en étiage sévère.
1.1 Un déficit pluviométrique important couplé à plusieurs
épisodes de canicule
La sécheresse 2022 a été caractérisée d?abord par un manque de pluie (figure 2) : sur l?année
calendaire 2022, le déficit pluviométrique par rapport à la moyenne 1991-2020 était de 25 %,
situant 2022 au second rang des années les moins pluvieuses depuis 1959.
RAPPORT A LA NORMALE SIM2 DE DONNEES MENSUELLES
cumul mensuel des pluies efficaces
de septembre 2018 à août 2019 de septembre 2021 à août 2022
Figure 2 : Comparaison du cumul de précipitations efficaces5 des années hydrologiques 2019
et 2022 (par rapport à la normale 1991-2020) (source : Météo France)
5 Les précipitations efficaces sont les précipitations totales diminuées de l?évapotranspiration.
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Ce déficit a également touché l?enneigement des massifs comme ceux des Alpes et de la Corse.
La sécheresse a perduré tard à l?automne dans certaines parties du territoire national, où le déficit
a pu dépasser 30 %, comme de l?est du Var aux Alpes-Maritimes et sur l?est de la Haute-Corse,
atteignant 50 % depuis les Pyrénées-Orientales jusqu?aux Cévennes.
L?impact de ce déficit a été accentué par des températures élevées la majeure partie de l?année
(en moyenne sur tout le territoire, 1 à 3°C au-dessus des normales)6 et couplées à trois épisodes
caniculaires d?été (juin, juillet, août) avec des températures maximales moyennes en juin de 36,2°C
et en juillet de 37,6 °C. Ces températures placent l?été 2022 au rang du deuxième été le plus chaud
depuis 1900 avec un nombre record de jours de vague de chaleur (33 jours) depuis 19477 (Figure
3).
Figure 3 : Températures et précipitations, comparaison des années 1959 à 2022 (source :
Météo France, 2023)
Cette conjonction de fortes températures et des débits des cours d?eau à l?étiage a eu des
conséquences sur la température des cours d?eau.
Tous les bassins ne disposent pas, à l?image de celui de Seine-Normandie, de chroniques de
températures pour évaluer l?épisode précédent. L?historique des températures depuis 1990 pour la
Seine à Bougival place 2022 au 8e rang des années les plus chaudes pour la température
6 La température annuelle moyenne devrait dépasser 14 °C, soit + 1,1 °C au-dessus de la normale.
7 Météo France note avec le changement climatique une intensification du nombre de jours de canicule, en moyenne annuelle 1,7 jour pour 1989 ;
7,95 jours depuis 2000 ; 9,5 jours durant la dernière décennie.
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maximale de la Seine ; un maximum de 25,9°C a été atteint le 21 juillet 2022 (sur trois jours
consécutifs), le record étant de 27,7°C autour du 14 août 2003. Au niveau de la France, une telle
information reste encore aujourd?hui insuffisamment recherchée, ce type de relevé pouvant même
n?être qu?expérimental, comme par exemple dans le bassin Rhin?Meuse.
Par ailleurs, la majorité des nappes a connu un étiage sévère durant l?année hydrologique 2021-
2022 du fait de déficits pluviométriques et d?une forte sollicitation des eaux souterraines durant le
printemps et l?été 2022. La recharge à l?automne 2022 puis à l?hiver a été globalement insuffisante
pour compenser les déficits accumulés et l?état des nappes reste préoccupant pour l?année 2023
(Figure 4).
Figure 4 : Situation des nappes en janvier et février 2023 (source BRGM)
1.2 Une sécheresse des sols prolongée
L? été 2022 caniculaire et sans précipitation a eu pour conséquence un assèchement des sols, déjà
déshydratés à la sortie de l?hiver 2021-2022 (Figure 5). Cette sécheresse des sols a perduré tout
au long de l?année malgré les orages de juin et de fin août, et se révèle plus généralisée que durant
les étés 1976 et 2003. Elle s?est accentuée jusqu?à une sécheresse record à l?échelle de la France
(48 jours) entre mi-juillet et fin septembre.
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Quantile de l?indice d?humidité des sols agrégé par département (France)
Figure 5 : Comparaison de la sécheresse des sols août 1976, 2003, 2022 (source : Météo
France)
Au 1er novembre, l?indice d?humidité des sols superficiels présentait des valeurs inférieures à la
normale de 20 à 60 % sur une grande partie de l?Hexagone (à titre d?exemple, plus de 60 % sur la
quasi-totalité de la Corse). Cette situation contraste avec 2019 qui avait connu, grâce à des
précipitations automnales abondantes, une ré-humidification des sols, ce qui n?a pas été le cas
dans bien des territoires en 2022.
1.3 Des impacts multiples, particulièrement sur l?alimentation en
eau potable
L?approvisionnement en eau potable a connu durant l?épisode 2022 de fortes tensions, voire des
ruptures de service, majoritairement en zones rurales et de montagne mais aussi dans certaines
agglomérations.
Aucun système d?information ne recense actuellement les tensions que rencontrent les communes
en période de sécheresse en matière d?eau potable. La mission, sur la base d?une enquête auprès
des préfectures, des DDT, des agences de l?eau et des ARS, a donc constitué sa propre base de
données (Figure 6) et a identifié 1 052 communes qui ont dû mettre en place au moins une mesure
de gestion dérogatoire pour assurer la continuité du service sur tout ou partie de leur territoire. Par
ailleurs, 1 093 n?en ont pas eu besoin, mais sont passées près de la rupture (voirFigure 1§ 4.2).
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Figure 6 : Communes ayant connu des tensions ou des ruptures d?approvisionnement en eau
potable à l?été 2022 (source : mission)
Les mesures dérogatoires pour assurer la continuité du service ont été de différentes natures8 :
? obtention d?une dérogation au débit réservé pour la prise d'eau en rivière (138 communes) ;
? mobilisation d?une ressource de secours exceptionnelle (205 communes) ;
? dessalement d?eau de mer (deux communes, dans le Morbihan et en Haute-Corse) ;
? mise en place d?une interconnexion de secours (271 communes) ;
? citernage (transport d?eau par camion) (343 communes) ;
? distribution de bouteilles d?eau (196 communes) ;
? 138 communes ont mis en place des mesures de gestion concomitantes ou séquencées
de plusieurs natures : baisses de débit et de pression, mise en place de seuils dans les
rivières, coupure d'eau volontaire nocturne ou en journée (cinq communes), déconnexion
de ressources taries, solution alternative pour la défense incendie (trois communes) ;
8 La somme dépasse 1052, certaines communes ayant mis en oeuvre plusieurs types de mesures.
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? enfin, sept communes ont été contraintes à une interruption totale du service pendant
plusieurs jours, sans solution à proposer ; une commune a distribué de l'eau non
consommable pendant deux semaines.
La durée des mesures de gestion et le nombre d?abonnés directement concernés n?ont pas pu être
collectés en période de crise9. Certains départements ont toutefois pu indiquer que ces mesures
de gestion se sont concentrées dans la période estivale et parfois prolongées jusqu?à fin octobre.
On note que 222 collectivités ont également été confrontées à des problèmes de qualité d?eau
directement ou indirectement liés à la hausse des températures (présence de cyanobactéries ou
de polluants comme les THM10 dans certaines ressources utilisées pour l?alimentation en eau
potable).
Le recensement effectué par la mission n?est pas exhaustif. Certaines communes ayant connu de
notoriété publique des difficultés pour leur approvisionnement en eau potable n?ont pas souhaité
faire connaître leurs difficultés aux services de l?État.
Les impacts de la sécheresse ont également été sévères :
? sur les rivières, les zones humides et la biodiversité, avec 1 261 cours d?eau totalement
asséchés au 1er août11, et de nombreuses mortalités de poissons et destructions d?habitats,
malheureusement non quantifiées,
? sur la production agricole, avec des baisses de rendement entre 10 et 30 % par rapport à
la moyenne quinquennale pour certaines filières, notamment le maïs, les pommes de terre
et les betteraves12 (au sein d?une production agricole végétale globale en hausse de 3 %
en volume par rapport à 202113) et surtout une réduction de plus de 30 % de la production
de fourrages,
? sur la production d?hydroélectricité, avec une baisse de 20 % (voire 30% pour certains
opérateurs) par rapport à la moyenne 2014-201914,
? sur d?autres activités économiques comme le lavage de voitures, certaines industries
notamment agro-alimentaires ou certains opérateurs du tourisme.
Les données que la mission a pu rassembler concernant ces impacts sont présentées en annexe
4, notamment des informations cartographiques relatives aux impacts sur l?alimentation en eau
potable. En l?absence d?outils dédiés au sein des services de l?État, ces informations restent
parcellaires et se basent sur les déclarations des collectivités, associations, fédérations de pêche
et professionnels concernés, notamment dans le cadre du dispositif des calamités agricoles.
Concernant l?agriculture, sans préjuger du coût pour l?année 2022, la moyenne des indemnisations
liées aux calamités agricoles dues aux sécheresses des années 2017 à 2020 s?élève à 100 millions
d'euros par an. D?après la synthèse de la commission des comptes de l?agriculture de la Nation,
publiée par l?INSEE le 15 décembre 2022, la forte augmentation des cours de certaines matières
premières, notamment des céréales, a largement compensé les baisses de rendement observées
pour les filières végétales, l?élevage restant au final la filière la plus impactée. Au regard de
9 Il n?y a pas eu de remontée systématique d?information sur ce point faute de communication de certaines « personnes responsables de la
production et de la distribution de l?eau » et surtout en raison de l?absence d?expérience d?un tel degré de détail dans la collecte de données sur le
sujet (année 0 du phénomène sécheresse ayant un impact aussi étendu sur l?eau potable).
10 Trihalométhanes.
11 En 2019, 1 133 cours d?eau et en 2021, 287.
12 Source : ministère de l?agriculture, base AGRESTE.
13 Source : INSEE, comptes prévisionnels de l?agriculture pour 2022, décembre 2022.
14 L?impact sur l?activité des centrales nucléaires a été faible, un grand nombre de réacteurs étant à l?arrêt pour maintenance durant la période.
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l?ensemble des facteurs qui ont impacté les filières agricoles en 2022, il reste difficile d?isoler
l?incidence économique de la sécheresse15.
Aucune information n?est disponible sur le coût des solutions de secours mises en oeuvre par les
services d?eau potable cette année ; les opérations qui ont sans doute été les plus coûteuses sont
en particulier les interconnexions de secours, les nombreuses opérations de citernage, et l?achat
et la distribution d?eau en bouteille.
La difficulté à réunir ces données sur les impacts de la sécheresse conduit la mission à formuler la
recommandation suivante.
(MTECT/DEB et DGPR, MSP/DGS, MASA/DGPE, MEFSIN/DGE) Mettre en
place un dispositif de suivi des impacts des sécheresses en temps quasi-réel et en différé
notamment sur l?eau potable, sur les milieux et sur les activités économiques.
Pour le suivi en temps quasi-réel, l?outil préconisé pourra être l?outil de gestion de crise proposé au
chapitre 3. Pour certains impacts, comme les impacts sur les milieux et la production agricole, le
suivi doit se poursuivre impérativement au-delà de la période de crise elle-même, compte tenu des
risques d?impacts différés.
1.4 Des données hydrométéorologiques et prévisions à mieux
exploiter pour renforcer l?anticipation
En cours d?épisode, les conditions de déclenchement des restrictions appellent des analyses
multicritères permettant d?approcher l?état de la ressource en eau mais aussi d?anticiper son
évolution. Il s?agit donc d?une part de mobiliser les données disponibles sur l?état des cours d?eau,
des masses d?eau souterraines, de l?humidité des sols, de la pluviométrie, d?autre part de mobiliser
les outils disponibles en matière de prévisions hydro-météorologiques.
1.4.1 La mobilisation de données de terrain
Différents réseaux nationaux de production de données existent pour le suivi des débits des cours
d?eau : une surveillance qui s?appuie historiquement sur le réseau de stations hydrométriques et la
base de données HYDRO du Service central d?hydrométéorologie et d?appui à la prévision des
inondations (SCHAPI) comprenant 3 000 stations en fonctionnement, et un observatoire national
des étiages (réseau ONDE, comprenant 3 230 stations, sur les petits cours d?eau) géré par l?OFB.
La base HYDRO (disponible sur internet : Hydroportail) est renseignée par les unités d?hydrométrie
des Directions Régionales de l?Environnement de l?Aménagement et du Logement (DREAL),
pilotées par le SCHAPI, qui est rattaché à la direction générale de la prévention des risques (DGPR)
et dont la mission première est celle de la prévision des crues. Certaines de ses stations sont
souvent pointées comme ne répondant pas aux précisions de mesures ou de localisation propices
au suivi d?étiage ; elles nécessitent d?être testées et expertisées pour ce nouvel enjeu. Ainsi, le
SCHAPI est confronté à une expression de besoins nouveaux dans un contexte de changement
climatique, relevant davantage de la direction de l?eau et de la biodiversité (DEB), et doit voir sa
feuille de route clarifiée et adaptée aux risques de sécheresses récurrentes.
15 Sur l?ensemble de l?année 2022, selon le rapport de la commission des comptes de l?agriculture, la production végétale a cru de 18,6 % en valeur
avec des évolutions très contrastées selon les cultures : la production de céréales diminue en volume de 10,9 % avec des prix en forte augmentation
(+ 33,2 % par rapport à 2021) ; la production de vins a été en forte augmentation en volume par rapport à 2021 (+ 32,2 %), même si plusieurs
vignobles ont été touchés par la canicule ou la grêle. La production animale a connu une augmentation des prix (+21,5 %) tandis que la production
note une baisse des volumes de - 3,4 %.
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Le réseau ONDE rassemble des stations d?observation en tête de bassin sur les petits cours d?eau
aux assèchements naturels ou réagissant rapidement aux pressions anthropiques ou à la
sécheresse. Il apporte de l?information sur les secteurs non couverts par d?autres dispositifs et
complète la connaissance des étiages estivaux métropolitains. Ces données ne sont pas
systématiquement mobilisées dans la définition des restrictions, mais elles constituent, dans bien
des départements, des données supplémentaires de contexte. La mission estime qu?il serait
opportun, dans une perspective d?anticipation de la crise, de les considérer plus systématiquement
car elles permettent des observations sur les cours d?eau en avant-garde des étiages (voir cartes
de cinétique en annexe 5).
Le suivi des nappes souterraines est bancarisé dans le réseau ADES (5 215 piézomètres) ; les
données sont disponibles sur le site Eaufrance et l?hébergement assuré par le Bureau de
recherches géologiques et minières (BRGM).
Ces réseaux de mesures permettent, pour les plus anciens, de fournir des chroniques autorisant
des comparaisons interannuelles sur l?évolution des masses d?eau comme le développement des
approches statistiques de prévision, par exemple pour les eaux superficielles les approches
statistiques de tarissement de débit. En revanche, la température des cours d?eau ne fait pas
actuellement l?objet, comme déjà souligné, de suivis systématiques, ce que regrette la mission ; un
indicateur devrait être développé à cet effet.
1.4.2 De nombreux projets pour améliorer la prévision
Les projets de modélisations hydroclimatiques sont nombreux et mobilisent différents consortiums,
dont les partenaires récurrents que sont Météo France, le BRGM, l?Inrae, le CNRS, Mines
ParisTech?. Ces modélisations permettent actuellement des projections de trois à six mois sur
l?état des nappes souterraines (plateformes AQUI-FR et MétéEAU Nappes) et sur la sécheresse
des sols (chaîne de modélisation SIM2 de Météo France), ou d?un mois pour les prévisions d?étiage
sur les eaux de surface (plateforme Premhyce16). Elles constituent des outils pour anticiper les
décisions dans les choix de restriction des usages.
La plateforme multi-modèles hydrogéologique AQUI-FR, intégrant les prévisions saisonnières
climatiques, propose des projections sur l?état de la ressource en eau souterraine en France ; son
périmètre d?action est limité pour l?instant aux zones sédimentaires du nord (bassin parisien, Poitou
principalement) ; le développement d?une couverture plus large est à l?étude. Les projections
proposées à trois et six mois sont considérées comme de bonne qualité au vu des corrélations
avec les situations observées, en particulier lors de l?année 2022. L?ambition est de développer des
prévisions à un an voire plus, horizon temporel relevant encore de la recherche. Un tel délai
d?anticipation permettrait notamment d?éclairer les choix de cultures pour la saison à venir
(assolements et achats de semences).
Le BRGM développe un outil nommé « MétéEAU Nappes » permettant d?établir des scénarios
d?évolution à six mois sur la base de données historiques du réseau hydrologique et piézométrique
national. Au stade de test sur 38 points de mesure France entière, les simulations sur les couches
aquifères sont estimées fiables comparées aux observations piézométriques (Figure 7). Le BRGM
ambitionne de renforcer le réseau de mesures à 600 points relevant de chroniques de données
longues.
16 Prévision des étiages par des modèles hydrologiques, comparaison et évaluation, impliquant le BRGM, EDF-DTG, Université de Lorraine, Météo-
France et portée par Inrae.
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Figure 7:AQUI-FR : comparaison entre simulations (en termes de biais moyens score parfait =
0) et observation sur la période 1958-2020 (Habets et al., 2021) (gauche) ; Niveau de corrélation
entre les observations et les prévisions (Habets, 2023)(Droite).
Les eaux de surface font également l?objet de modélisations. Ainsi, la plateforme nationale
Premhyce développe des prévisions d'étiage de sept à trente jours. Des prévisions de la
sécheresse des sols sont également développées à trois mois (simulation SIM217).
La mobilisation opérationnelle de ces modélisations via des scénarios prospectifs est encore
limitée à ce jour. L?accès aux modèles et aux scénarios est dispersé, donc peu pratique pour une
prise en mains par des acteurs opérationnels. Leur potentiel est mal connu et nécessite souvent
des compétences en interne, en particulier en DREAL qui ne sont plus toujours systématiquement
présentes, notamment en hydrogéologie et en hydrologie. La mission a pu constater sur le terrain
que l?information sur de tels outils était insuffisante.
Toutefois certains services déconcentrés commencent à expérimenter ces modèles, notamment la
DREAL des Pays-de-Loire. La DREAL d?Île-de-France (DRIEAT) s?inspire à dire d?expert des
scénarios issus de la plateforme Premhyce, mais souligne la nécessité d?expertiser les modèles.
La DREAL Grand-Est se tourne vers le projet Ciprehes démarré en 2021 en partenariat avec
l?université de Lorraine, et qui vise à mettre en place une prévision hydrométéorologique des
étiages et des sécheresses en améliorant la qualité des résultats produits par Premhyce
(impliquant les partenaires de la plateforme).
Ces modèles hydroclimatiques constituent des outils intéressants pour l?anticipation ; ils restent
cependant encore d?un usage trop confidentiel et pourraient maintenant être expérimentés et
déployés de manière plus large, sous l?égide du ministère de la transition écologique.
17 Couplant trois modèles : hydrologique (Modcou), climatique (Safran) : agricole (Isba).
203 piézos
Mauvais
Moyen
Bon
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(MTECT/DEB ou DGPR, pilotage à trancher - OFB) Donner une feuille de
route au réseau hydrométrique de l?Etat pour développer la prévision des étiages et des
nappes. Surveiller et bancariser les températures par exemple dans le cadre du réseau
ONDE ; (MTECT et MTFP-DGAFP) maintenir et entretenir les compétences des agents de
l?Etat dans ses services déconcentrés.
1.4.3 Vers une carte multicritère de l?analyse du risque sécheresse ?
Le ministère de la transition écologique (DEB) présente au printemps, depuis quelques années, au
comité d?anticipation et de suivi hydrologique (CASH), une carte « France entière » de prévision du
risque de sécheresse, sur une maille départementale. Cette carte réalisée avec le concours de
Météo-France, du BRGM, du SCHAPI et de la plateforme AQUI-FR, a pour but d?identifier dès le
mois d?avril les territoires présentant les risques les plus importants sur une projection trimestrielle.
Cela a été le cas pour 2022 (Figure 8).
Cette analyse multicritères mobilise trois types de données, à savoir des scénarios de projections
disponibles (modélisations AQUI-FR à six mois et de Météo France sur la sécheresse des sols à
trois mois), des observations de débits des cours d?eau18 (la plateforme Premhyce pour les eaux
de surface ne permettant des projections qu?à moins d?un mois n?est pas mobilisée) et des données
de déficit pluviométrique sur une partie de l?année hydrologique passée (pour 2022, septembre
2021 à avril 2022). Les arrêtés de restriction en vigueur (avril) sont également pris en compte. Trois
classes de risques sont définies. Des dires d?experts ont été mobilisés pour ajuster le classement
des départements.
La carte de probabilité du risque sécheresse à trois mois classait au 31 juillet 2022, l?ensemble des
départements au moins en situation de sécheresse possible, probable ou très probable. Le
rapprochement (avec les limites que cela comporte) de cette carte avec les situations de prise
d?arrêtés de restriction au 31 juillet 2022 (données issues de la base de données Propluvia, publiant
les arrêtés de restriction d?usage) permet de souligner que le quart nord-ouest de la France et le
sud-est en situation de crise à cette date, avaient bien été identifiés par un risque de sécheresse
très probable. Les prévisions sur la situation de sécheresse du sud-ouest étaient qualifiées de
probables ou possibles (nombre de sous-bassins avaient pris à cette date des arrêtés d?alerte
renforcée et de crise) ; certains départements du nord avaient été qualifiés par un risque très
probable au 31 juillet mais ne passaient en restriction que plus tardivement (ex Aisne en alerte au
8 août et en partie en vigilance au 31 août).
Pour 2022, les projections climatologiques (pluie et température) convergeaient et les
modélisations s?appuyant sur ces prévisions saisonnières étaient plutôt bonnes, comme le
montrent les graphiques précédents. Plusieurs hypothèses peuvent être émises à ce stade sur les
biais possibles liés aux options retenues pour la constitution d?une carte ayant pour but d?oeuvrer
à une anticipation de la sécheresse. Ainsi, une représentation cartographique départementale a
été choisie pour s?attacher aux périmètres de gouvernance. Cette orientation a du sens pour la
gestion de crise mais n?est pas nécessairement optimale pour des projections sur l?état des masses
d?eau souterraines et de surface, voire une vision amont-aval des masses d?eau superficielles. Les
projections issues de chroniques longues utilisées dans cette carte (débits) n?ont pas tenu compte
de la prévision climatique (déficit pluviométrique en particulier) et ont pu donc aussi conduire, dans
certains bassins, à une sous-évaluation du risque compte-tenu de l?épisode, précoce et
particulièrement sec, de 2022. De plus, la modélisation AQUI-FR n?a concerné qu?un périmètre
limité.
18 Observations des débits, rapport du débit moyen observé pendant le mois d?avril, à sa valeur moyenne interannuelle (départements avec au
moins une station hydrométrique avec un seuil inférieur à 40 %).
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Au bilan, dans un paysage foisonnant d?outils visant à améliorer l?anticipation, l?intérêt de cette
carte dont l?initiative revient à la DEB, est de rassembler des projections sur l?ensemble des
variables qui permettent d?approcher les épisodes de sécheresse à venir. Ces projections doivent
être affinées pour certaines ; elles dépendront aussi largement de la solidité de la modélisation
climatologique. Pour en faire un véritable outil d?anticipation, deux points d?amélioration sont
avancés par la mission :
- débuter ces projections plus tôt dans la saison. L?année 2022 a montré (et le début 2023
également) que débuter des projections en avril est trop tardif, les projections doivent être
mises en place dès le début d?année et être mises à jour au fur et à mesure des
précipitations d?hiver et de printemps ;
- cette carte est présentée dans le cadre du CASH et de communiqués de presse : elle
mériterait une plus large diffusion à l?échelle des territoires et vers les acteurs concernés,
via les préfets et les représentants au CASH (MEDEF vers les entreprises, chambres
d?agriculture, collectivités etc.).
Figure 8 : Confrontation de la carte de risque de sécheresse à trois mois (situation juillet 2022,
gauche19) et des données Propluvia du 31 juillet 2022 (droite)
Par ailleurs, les nappes étant elles aussi fragilisées par les situations de sécheresse, il faudra
progressivement généraliser la prise en compte des eaux souterraines, dans un premier temps
pour les nappes d?accompagnement des cours d?eau.
19 A noter que cette carte titre souvent « fin d?été 2022 »; il a été confirmé à la mission que la projection était bien à trois mois, pour juillet 2022.
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2 Un cadre de gestion des sécheresses rénové en 2021
Le nouveau cadre de 2021, matérialisé par le guide national de gestion des sécheresses, a été
testé à grande échelle pour la première fois lors de la sécheresse de 2022.
2.1 Un dispositif à trois niveaux : national, bassin hydrographique,
département
A la suite de la précédente sécheresse de grande ampleur, en 2019, deux rapports d?inspections
générales20 avaient formulé une série de préconisations qui ont donné lieu à une refonte du
dispositif en 2021, comprenant notamment :
? la publication du décret n°2021-795 du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative de l?eau
et à la gestion des situations de crise liées à la sécheresse,
? la publication de l?instruction ministérielle (écologie) TREL2119797J du 27 juillet 2021
relative à la gestion des situations de crise liées à la sécheresse hydrologique,
? la publication par le MTECT du « guide de mise en oeuvre des mesures de restriction des
usages de l?eau en période de sécheresse » à destination des services déconcentrés.
Le dispositif de gestion de la sécheresse repose maintenant sur trois outils :
? au niveau de chacun des sept grands bassins hydrographiques de métropole : un arrêté
d?orientations de bassin (AOB), qui définit les principes généraux de la gestion de la
sécheresse, en s?appuyant sur le guide national précité ;
? au niveau départemental ou interdépartemental : un arrêté-cadre départemental voire
interdépartemental, qui mentionne notamment les mesures de restriction graduées et
temporaires à prendre selon quatre niveaux de gravité (vigilance, alerte, alerte renforcée
et crise) sur la ou les zones d?alerte considérées ;
? au niveau des zones d?alerte : dès lors que les débits des cours d?eau deviennent
insuffisants pour assurer l?ensemble des usages et le maintien de la vie aquatique (par le
franchissement d?un niveau de gravité), des arrêtés de restriction temporaire des usages
qui consomment de l?eau sont pris par le préfet de département, selon les modalités
définies par l?arrêté-cadre.
La concertation sur les projets d?arrêtés-cadre et sur les mesures de restrictions pendant la crise
est assurée via un comité ressource en eau (CRE), départemental ou interdépartemental. La
mission a pu s?assurer de l?existence d?un tel comité dans tous les départements.
Le préfet de département reste l?autorité de gestion pour l?État aussi bien pour le volet « de
crise » (il est le cas échéant, le directeur des opérations de secours dans le cadre ORSEC), que
pour le volet « ressource en eau » en tant qu?autorité compétente pour prendre les décisions de
restriction des usages. Ses décisions concernant les usages de l?eau en cas de sécheresse
s'inscrivent cependant dans un périmètre souvent supra-départemental (logique de bassin
versant de cours d'eau ou de nappe souterraine) comprenant des segments ou sous-bassins
diversement touchés. Les instances de coordination auxquelles il participe, avec les autres
préfets concernés, restent des instances de gestion de la ressource, et n?étaient initialement
compétentes en matière de gestion de crise que pour le risque inondation (art. 221 de la loi
n°2010-788 du 12 juillet 2010). Cependant, des évolutions récentes du contexte législatif et
réglementaire (la transposition partielle de la directive européenne dite « directive eau potable »
20 Hubert, L & Dumoulin, V., 2019.- Retour d?expérience sur la sécheresse de 2019 dans le domaine de l?eau, CGEDD, Décembre, 62p+ annexes
et Beaudouin, E, Py, M. Stevens D, 2019 ? Retour d?expérience sur l?épisode caniculaire et la sécheresse de 2019, CGAAER et CGEDD.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/texte_jo/JORFTEXT000043694462
https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/45217?dateSignature=&init=true&page=1&query=*&searchField=ALL&tab_selection=circ
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_secheresse.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_secheresse.pdf
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via l?ordonnance n° 2022-1611 du 22 décembre 2022, et le décret du 23 juin 2021 précité) traitent
de la gestion de crise « sécheresse » et des mesures exceptionnelles qui peuvent être prises soit
par les préfets de département sur leur territoire, soit par les préfets coordonnateurs de bassin21
sur la base de l?autorité dont ils disposent sur les préfets de département, selon les dispositions
du décret n°2004-374 du 29 avril 2004, complétées par les textes cités supra.
Cette rénovation du cadre national a conduit en 2021 à une modification importante du cadre
réglementaire local : tous les bassins de métropole (sauf la Corse) avaient adopté leur arrêté
d?orientation de bassin avant l?été 2022, et les trois quarts des départements avaient mis à jour leur
arrêté-cadre départemental. Dans certains cas, la révision de l?arrêté cadre était en cours mais non
aboutie au moment où la sécheresse a démarré, ce qui a retardé la fin des travaux de révision et
compliqué la gestion de la crise.
La mission a procédé à l?analyse de l?ensemble des arrêtés-cadres départementaux en vigueur au
1er décembre 2022 et a constaté qu?une vingtaine d?entre eux étaient anciens et non cohérents
avec le guide national ou l?arrêté d?orientation de bassin correspondant. Certains départements ne
disposent encore d?aucun arrêté-cadre, ce qui a conduit les préfets concernés à élaborer dans
l?urgence des critères de déclenchement des différentes phases et les mesures correspondantes
de restriction des usages.
La mission a plus particulièrement étudié la cinétique des prises de décision sur les bassins-
versants de la Durance et du Verdon, de la Vienne et de la Gartempe et ou encore de l?Adour (voir
le détail en annexe 6). Elle observe sur ces trois bassins une hétérogénéité du calendrier de
déclenchement des phases de vigilance, d?alerte ou de crise. Cela a conduit à ce que des secteurs
soient soumis à des restrictions alors que d?autres, sur le même bassin versant, en amont ou en
aval, ne l?étaient pas. Ces situations ont pu générer un vif sentiment d?inéquité entre acteurs de
départements voisins, et sont difficiles à justifier. La mission estime que l?élaboration d?arrêtés-
cadres interdépartementaux comme cela se fait déjà sur plusieurs grands axes et conformément
à une recommandation du rapport d?inspection générale de 2019, permettrait d?homogénéiser les
critères de déclenchement des seuils, ce qui contribue à rationaliser la gestion de crise. Quarante-
six arrêtés de ce type sont d?ores-et-déjà publiés ou prévus dans les arrêtés d?orientation de bassin.
(MTECT/DEB, préfets) Terminer sur l?ensemble du territoire national,
d?ici l?été 2023, la mise à jour des arrêtés-cadres départementaux sécheresse et d?ici l?été
2024, d?arrêtés-cadres interdépartementaux, notamment à l?échelle des bassins en situation
de crise récurrente ou à forts enjeux en termes d?usages ou de biodiversité, en cohérence
avec les préconisations du guide national sécheresse.
Le guide national sécheresse lui-même s?est avéré, de l?avis de la grande majorité des
interlocuteurs de la mission, un outil utile et pertinent qui a servi de référence avant et pendant la
gestion de la crise.
La mission préconise donc le maintien de ce guide avec quelques compléments et ajustements qui
seront abordés au fil du présent rapport et récapitulés en annexe 7.
21 Préfet de la région dans laquelle l?agence de l?eau a son siège : il y en a sept au niveau national (l?agence de l?eau Rhône-Méditerranée-Corse
couvrant deux bassins).
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2.2 Mais des limites face aux spécificités territoriales de la
ressource en eau et aux impacts des sécheresses
2.2.1 Le cadre de coordination des services de l?Etat peut être amélioré au
niveau local
La France n?avait encore jamais connu d?épisodes de sécheresse d?une gravité, d?une étendue et
d?une durée telles que l?activation d?une cellule nationale ait été jugée nécessaire (voir sur ce point
le paragraphe 3.6). Dès lors, et indépendamment de la question de l?utilité des moyens nationaux
activés en 2022, il apparaît indispensable de clarifier, notamment en interministériel, les périmètres
géographiques de l?exercice des compétences respectives des deux chaînes d?intervention locales
(bassin versant ou nappe versus département), de les articuler efficacement, et d?éviter des
doublons ou pertes d?informations pour les acteurs locaux comme pour le niveau national.
La mission a entendu plusieurs témoignages montrant que la solidarité amont/aval dans les
territoires à l?échelle des bassins (ou sous-bassins le cas échéant) ne va pas toujours de soi et
nécessite un dialogue et une coordination entre les acteurs locaux, au premier chef desquels les
préfets. Le dialogue entre préfets de département appartenant à un même bassin (ou sous-bassin)
gagnerait à être systématisé, même s?il préexiste dans la plupart des territoires. Il est à ce titre
important de noter que la communication et les termes employés vis-à-vis du public sont parfois
source d?interprétations, le terme de « coordination » pouvant être compris comme « gestion
identique » alors que les échanges entre préfets peuvent les conduire à envisager des niveaux de
restriction sur des calendriers glissants sur sept jours au maximum.
La généralisation d?arrêtés-cadres interdépartementaux, comme évoqué dans la recommandation
supra, permettrait de résoudre une partie de ces difficultés ; elle doit s?accompagner d?un mode de
coordination entre préfets de départements voisins qui permet de s?accorder sur le calendrier de
déclenchement des mesures.
La création, dans le bassin Adour-Garonne, de préfets coordonnateurs de sous-bassin a sans
doute permis de donner un certain formalisme à ce dialogue.
Ces expérimentations de préfets coordonnateurs de sous-bassin n?ont pas pu faire l?objet d?une
analyse probante de la part de la mission. L?absence de base juridique ne permet pas de leur
confier des compétences réglementaires au-delà de leur département. Dès lors, il semble à la
mission que l?échelon de sous-bassin peut être intéressant pour une appréhension de la totalité du
territoire pour le préfet coordonnateur de ce dernier, dans les cas où celui est à la fois vaste et/ou
complexe sur le plan hydrographique ou hydrogéologique. Le préfet coordonnateur de sous-bassin
ne pourra cependant, en l?état actuel des textes, endosser aucune des responsabilités du préfet
coordonnateur de bassin. Il ne semble pas justifié à la mission de lui donner une base juridique, le
préfet coordonnateur de bassin pouvant toujours lui déléguer une partie de ses compétences.
2.2.2 L?exercice de la gestion de crise par les préfets de département serait
facilité par un cadrage national plus précis
Le modèle d?intervention de l?État en cas de crise a été, jusqu?à présent, construit sur un schéma
de crise de cinétique rapide (quelques heures à quelques jours) s?appuyant sur les moyens
d?intervention de la sécurité civile (SDIS, urgences sanitaires et médicales, ingénierie de travaux
publics le cas échéant) mobilisables rapidement, massivement si besoin, sur une durée courte. Or
la gestion des effets de la sécheresse s?inscrit pour une large part, et hors des situations de rupture
soudaine de l?approvisionnement en eau potable, dans un temps plus long, sur plusieurs semaines
voire plusieurs mois. En outre, elle a plutôt vocation à connaître ses phases les plus critiques (et
donc nécessitant une fréquence d?ajustement et de coordination plus intense) dans la période
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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estivale, durant laquelle les effectifs de gestion de crise sont réduits ou mobilisés sur d?autres
priorités (incendies par exemple).
La mission a relevé combien les agents de l?État (et des collectivités territoriales) sur le terrain ont
été mobilisés sur les différents aspects (suivi de la crise et des risques de rupture d?alimentation
en eau potable mais aussi des autres impacts, en termes de sécurité civile, de contrôle des arrêtés
de restriction d?usage?) dans des conditions difficiles. Le risque d?une récurrence lors d?épisodes
ultérieurs, inhérent à la dynamique des épisodes de sécheresse, rend indispensable de construire
une organisation de gestion de crise « sécheresse » qui prenne en compte ces spécificités, et
permette un suivi national à partir d?un niveau de crise à déterminer, selon des circuits qui n?obèrent
pas les capacités locales à gérer les difficultés de leurs territoires.
A ce titre, le traitement de certaines adaptations aux arrêtés de restriction des usages de l?eau, de
portée générale, pourrait faire l?objet d?un travail de cadrage national plus précis en amont.
Plusieurs exemples ont été cités par quasiment tous les interlocuteurs de la mission, que la
stratégie retenue ait semblé trop sévère (stations de lavage de voitures), trop laxiste (golfs) ou
insuffisamment traitée (installations sportives). La notion d?équité de traitement a souvent été
évoquée, le fait que nombre d?activités économiques aient pu continuer de s?exercer dans des
conditions « seulement » dégradées semblant injuste par exemple aux gérants des stations de
lavage de voitures, contraints parfois à un arrêt total de leur activité (ou sanctionnés du fait des
contraventions visant leurs clients). Les efforts demandés aux agriculteurs irrigants leur ont parfois
semblé disproportionnés par rapport à ceux demandés aux gérants des golfs, dont l?activité reste
du domaine du loisir, ou aux propriétaires de piscines privées. L?importance d?un match sur pelouse
ou d?une course hippique peut paraître relative malgré le coût de remise en état d?un terrain de
football22, pour une petite collectivité au budget modeste. Enfin, les sportifs en « eaux vives » n?ont
pas compris pourquoi ils ont parfois fait l?objet des mêmes interdictions que les « baigneurs », leur
activité ne présentant pas selon eux les mêmes risques sanitaires.
Ainsi, les préfets et leurs services ont-ils été fortement sollicités pour répondre non seulement aux
demandes de dérogations, mais parfois pour en expliquer les refus comme les accords aux
concernés, tout en gérant dans certains départements, quelques troubles à l?ordre public en lien
avec le sujet du manque d?eau.
Si les préfets doivent évidemment conserver et exercer leurs responsabilités en la matière, en
aggravant ou assouplissant un cadre général national doté de critères clairs, connus de tous, et
incontestablement objectifs, ils gagneraient un temps précieux à disposer de dérogations types,
cadrées au niveau national et la communication autour de celles-ci en serait facilitée (encadré).
Encadré 1 : les restrictions d?usage en matière d?infrastructures sportives
La fédération française des golfs a signé un accord-cadre dit « Golfs et environnement 2019-
2024 » avec les ministères de la transition écologique, de l?agriculture, et des sports. Ce texte
prévoit une dérogation autorisant l?arrosage des greens des golfs en situation de crise (niveau de
gravité le plus élevé). La mission estime que cette dérogation n?est pas compréhensible, et ne peut
se justifier par la seule existence de cet accord, dont le bilan à ce jour est modeste (d?après la
fédération française des golfs, la consommation d?eau totale de ces installations a augmenté de
2% depuis 2010). Le maintien de ce type d?aménagement ne pourrait se justifier qu?en contrepartie
d?un engagement a minima cohérent avec la trajectoire de réduction des prélèvements fixée par
les assises de l?eau dont les résultats feraient l?objet d?un suivi régulier, et par l?installation
systématique de capacités de stockage des eaux de pluie voire de réutilisation d?eaux usées.
22 Le coût de 30 à 50 000 ¤ a été évoqué.
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Parallèlement, une dérogation obtenue par un club de football de niveau national, en contrepartie
d?engagements précis, chiffrés, budgétés et programmés, n?a pas fait l?objet de communication par
la préfecture concernée, par crainte de réactions difficiles à gérer et consommatrices de temps
dans une période chargée, et en l?absence de cadre national. La mission propose en annexe 7 des
dispositions complémentaires pour préciser le guide sur ces sujets de dérogations souvent
polémiques et chronophages pour les services, et qui ont tout intérêt à être négociées à froid avec
les professions concernées plutôt qu?en période de gestion de crise et au niveau national.
La mission préconise en particulier d?appliquer aux dérogations, sur lesquelles s?est focalisée une
partie des polémiques, trois principes :
? Un principe de transparence : présenter au comité ressource en eau les dérogations, et
sur la base d?un bilan en fin de saison, débattre des critères de décision avant la saison
suivante ; publier systématiquement les décisions de dérogation sur internet et les rendre
facilement accessibles. Idéalement, une capitalisation au travers de l?outil national
Propluvia permettrait tant de les publier, comme les arrêtés de restriction, que d?en assurer
des synthèses en fin de crise.
? Un principe d?efficacité :
? assortir systématiquement la dérogation d?une évaluation du volume d?eau concerné,
? pour les dérogations individuelles concernant une même catégorie d?usagers et
intervenant de manière récurrente, il semblerait plus efficace (et aussi plus
transparent) d?en prévoir les critères et les conditions d?application dans l?arrêté-cadre,
? rechercher en contrepartie un engagement chiffré du demandeur à réduire ses
consommations d?eau et/ou d?autres intrants impactant la ressource en eau, comme
cela s?est pratiqué ponctuellement dans certains départements « à chaud ».
? Un principe de cohérence : le guide national peut être complété sur ces sujets à la lumière
du retour d?expérience de la sécheresse et la coordination interdépartementale peut être
renforcée pour les dérogations agricoles.
(MTECT/DEB et préfets) Renforcer les lignes directrices nationales pour
les mesures de restriction et pour les dérogations possibles. Ces dernières doivent être
conçues dans un objectif de transparence, d?efficacité et de cohérence et assorties de
contreparties significatives.
2.2.3 Les modalités de gestion des retenues multi-usages restent
hétérogènes et doivent être clarifiées en période de crise
La gestion des retenues d?eau, dont la maîtrise d?ouvrage peut être assurée par différents acteurs
(EDF, collectivités territoriales, établissements publics territoriaux de bassin ?), a illustré à
plusieurs reprises, au cours des auditions menées par la mission, la nécessité d?une coordination
interdépartementale. Outre le fait que le multi-usages ne doit pas empêcher de sécuriser des
usages prioritaires pour certaines retenues (refroidissement de centrales nucléaires par exemple
comme à Cattenom ou Golfech), il ne peut ou ne devrait pas pouvoir servir les intérêts d?une seule
partie du territoire (amont) au détriment des besoins de l?aval (agriculture et autres usages
économiques mais aussi milieux et eau potable), notamment quand plusieurs départements sont
concernés.
Des conventions, auxquelles l?État est souvent partie prenante au travers des agences de l?eau,
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en tant que cofinanceur, régissent en général le fonctionnement de ces retenues et leurs
obligations en termes de soutien d?étiage. Mais d?une part, toutes les retenues multi-usages ne
sont pas soumises à de telles obligations et d?autre part, ces dernières peuvent s?avérer
insuffisantes lors de phénomènes extrêmes. Les rôles respectifs de l?Etat et des gestionnaires des
retenues sont parfois peu clairs : si la coopération avec EDF ou VNF par exemple se passe
visiblement bien, avec des lâchers d?eau qui ont pu être faits à la demande du représentant de
l?Etat pour des motifs d?intérêt général, cela a été plus compliqué dans d?autres situations (cf.
notamment la gestion de l?axe Aveyron, les retenues en amont ayant été insuffisamment exploitées
a priori pour maintenir l?usage touristique).
Dans ces situations de crise, le préfet représentant de l?État, conserve la responsabilité de la
sécurité de la population à l?échelle de son territoire de compétence et peut donc prendre des
mesures restrictives des libertés publiques, dès lors qu?elles sont proportionnées au risque contre
lequel elles doivent lutter. En ce sens, il peut ordonner des lâchers d?eau s?il juge que les besoins
prioritaires à l?aval de la retenue concernée sont mis en danger sans ces lâchers. Dans le domaine
de l?eau, s?agissant du risque de rupture de l?approvisionnement en eau potable, et devant un
corpus juridique très récent, la mission a constaté que la jurisprudence est, sans surprise, encore
rare. Cette question gagnerait à être étudiée, sans doute par le niveau central : elle s?est posée
lors de l?été 2022, et se posera selon toute vraisemblance lors de futurs épisodes de sécheresse.
La sécurisation juridique des arrêtés (des considérants et de la proportionnalité des mesures face
aux risques) permettrait aux préfets de prendre les décisions nécessaires dans un cadre plus
sécurisé. Par ailleurs, les contentieux, inévitables sur des mesures restrictives des libertés
publiques, sont toujours très suivis médiatiquement. Les éventuelles décisions du juge administratif,
en ce qu?elles seraient très probablement abondamment commentées, auraient un impact non
négligeable sur la souplesse de gestion par les préfets des dossiers locaux en cas de crise?ou,
plus précisément, lors de la prochaine crise.
La gestion des retenues ne doit pas servir qu?à repousser autant que possible le déclenchement
des restrictions, mais aussi à lisser l?effet de la crise sur l?ensemble de la période. Au-delà, dans
un contexte de changement climatique, impliquant un pilotage pluriannuel des volumes dans une
retenue multi-usage, un volume réservé aux besoins de l?année N+1 pourrait si cela est
techniquement possible être réservé dès l?année N.
En outre, la notion de débit réservé23 prend toute son importance dans un contexte de changement
climatique, sa révision régulière tout autant et la recherche de sobriété des usages à l?aval de
l?ouvrage en restant le fil conducteur.
(MTECT/DEB, MTE/DGEC, MEFSIN/DGE, préfets) Réexaminer les
conventions et la gouvernance de la gestion des retenues les plus importantes pour lorsque
c?est nécessaire, clarifier les obligations de lâchers d?eau pour le soutien d?étiage. Evaluer
notamment la cote critique de ces retenues dans le cadre d?usages touristiques en cas
d?étiage sévère. Envisager une révision des débits réservés au regard des références
évolutives hydrologiques dans un contexte de changement climatique, tout en fixant des
objectifs de sobriété à l?aval.
23 Débit minimal obligatoire d?eau que les gestionnaires d?un ouvrage hydraulique (lac, barrage?) doivent réserver au cours d?eau et au
fonctionnement minimal des écosystèmes ainsi qu?à l?ensemble des usages de l?eau.
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2.2.4 Un déficit de recueil et de partage des données
La collecte des données de suivi de l?état des cours d?eau, des nappes, des ressources en eau
(destinées ou non à la consommation humaine), des zones de captage, des contrôles sanitaires
liés à la potabilité de l?eau ou de la qualité bactériologique et toxicologique des eaux de loisirs24,
devrait être concentrée par le préfet de département. Nombre d?entre eux disposent déjà, du fait
d?un historique d?épisodes de sécheresses riche, de tableaux de rapportage qu?il convient
désormais d?harmoniser. En effet, l?expérience de 2022, alors que 93 départements étaient, au 30
août, concernés par une mesure de « restriction au-delà de la vigilance, sur au moins une partie
du territoire », a montré la nécessité d?un outil partagé, interministériel, concis et contenant des
indicateurs non équivoques (cf. 3.3).
L?ensemble des services déconcentrés de l?État, mais aussi ses opérateurs, doivent pouvoir être
mobilisés afin de mettre à la disposition du préfet toutes les informations disponibles,
quantitativement mais aussi qualitativement, domaine pour lequel l?expertise de l?ARS notamment
est indispensable. Toutes les données doivent être partagées lors des réunions du CRE, lesquelles
doivent se tenir régulièrement et, comme cela a été unanimement exprimé devant la mission, très
tôt en sortie d?hiver. D?autres préconisations sur cette instance figurent en annexe 7 de ce rapport,
notamment sur sa composition, en particulier la participation obligatoire de l?ARS, qui reçoit les
alertes des services d?eau potable, sur les problèmes quantitatifs et qualitatifs.
Outre l?insuffisance des moyens humains disponibles pour le recueil des informations, la mission
a également eu connaissance de lacunes techniques. Le suivi de la sécheresse, des assecs, des
niveaux des nappes, des effets pour les milieux naturels a été, pour une partie non négligeable,
basé sur les dispositifs conçus pour la surveillance du risque inondation (ou du « trop d?eau » de
façon plus générale). Les indicateurs relevés (hauteurs d?eau dans des retenues plutôt en déverse
ou des cours d?eau sortant de leur lit) ont pu l?être à partir de récepteurs dont certains, par exemple,
ne pouvaient plus relever de niveau d?eau car l?étiage les laissait à l?air libre: la surveillance des
ressources en eau, quel qu?en soit l?usage, doit être améliorée notamment par une remise à niveau
des récepteurs.
Des inquiétudes récurrentes du terrain se sont exprimées auprès de la mission, devant la
perspective de la disparition d?expertises précieuses acquises par des agents dont le
remplacement ne peut être envisagé pour des raisons de schéma d?emplois. Ce patrimoine, dont
l?apport a été inestimable non seulement en 2022, mais, de façon plus générale, dans la gestion
des crises depuis plusieurs années maintenant, doit faire l?objet de mesures permettant sa
transmission dans de bonnes conditions (cf. recommandation n°2).
24 Touchées, en cas de sécheresse, par des modifications physico-chimiques en matière de débits, d?oxygénation, de radiations UV, de température,
de concentration de molécules diverses par disparition des effets de dilution?
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3 La gestion opérationnelle de la sécheresse 2022
3.1 Une anticipation encore perfectible
La mission a observé plusieurs bonnes pratiques d?anticipation, permettant de lisser l?impact de la
crise au bénéfice de l?ensemble des usages, dans certains territoires aguerris à la sécheresse,
mais elles restent minoritaires.
3.1.1 Des prévisions nationales en sortie d?hiver encore peu exploitées
localement
Comme évoqué au chapitre 1, les données de prévision diffusées au niveau national par le
ministère de la transition écologique et le comité d?anticipation et de suivi hydrologique (CASH) au
mois de mai 2022 25 n?ont été que peu suivies d?effet localement.
Plusieurs interlocuteurs de la mission représentant les usagers professionnels ont ainsi indiqué
que les prévisions de mai n?ont pas d?influence sur leurs décisions, dans l?attente d?éventuelles
pluies de printemps ou parce que leur territoire n'avait été qu'exceptionnellement touché par les
sécheresses précédentes.
La plupart des départements n?ont pas réuni leurs comités ressource en eau à la sortie de l?hiver
2021-2022 pour un point sur l?état de la recharge et des prévisions, alors que l'instruction
ministérielle de 2021 le recommandait. Beaucoup ont attendu pour la première réunion du comité
le passage en phase de vigilance, voire, pour quelques-uns, directement en alerte.
Le communiqué des entreprises de l?eau du 13 juin 2022, appelant à la sobriété semble avoir été
la seule action de communication à grande échelle relayant l?alerte du ministère de la transition
écologique de mai.
(MTECT/DEB, préfets) Réunir, conformément à l?instruction ministérielle
de 2021, les comités ressource en eau chaque année en sortie d?hiver pour un bilan de la
recharge hivernale, incluant le remplissage des retenues, et pour prendre connaissance des
prévisions météorologiques, hydrologiques et hydrogéologiques. Engager, le cas échéant,
une phase de vigilance, étendue à la totalité des territoires concernés, assez tôt dans
l?année et sur tous les axes réalimentés. Mettre en oeuvre les mesures nécessaires de
gestion des retenues et de modulation des volumes pour lisser les effets de la sécheresse.
3.1.2 Des délais parfois encore trop importants avant l?entrée en vigueur
des mesures de restriction
La mission a observé dans certains départements des délais anormalement longs (plus de sept
jours) entre le dépassement des seuils prévus par les arrêtés-cadres et l?adoption des mesures de
restriction. Un département a par exemple repoussé de 15 jours le déclenchement de la phase de
vigilance, qui n?était pourtant que la première étape du dispositif gradué. Certains départements
mettent régulièrement 10 à 15 jours entre la réunion du comité ressource en eau et la signature de
l?arrêté correspondant. Ces retards ne se justifient pas.
Il existe des procédures déjà déployées dans de nombreux départements qui permettent de
25 MTECT ? carte de prévision du risque de sécheresse à l?été 2022, mai 2022.
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ramener ce délai à trois ou quatre jours. Dans certains départements, le comité ressource en eau
(CRE) a acté de ne pas systématiquement se réunir, les conditions de déclenchement graduées
étant préalablement définies en séance plénière. Dans d?autres, il existe un bureau du CRE, qui a
reçu délégation de la plénière, pour entériner chaque changement de niveau de restriction.
Par ailleurs, plusieurs interlocuteurs ont signalé à la mission des effets de stockage de la ressource
en eau à chaque annonce d?un nouveau niveau de restriction. La cinétique de gestion de crise
dans ce cadre a tout intérêt à rester rapide, pour éviter ce type d?effets pervers. Ce sera d?autant
plus facile que la communication sera assurée en amont.
(préfets) Réduire les délais de prise des mesures à quatre jours
maximum après le dépassement des seuils, en ne réunissant pas systématiquement les
comités ressource en eau ou en les consultant de manière dématérialisée, plutôt que
d?envisager de déclencher des mesures de restriction sur la base de prévisions.
3.1.3 Des pratiques d?optimisation en anticipation dans les territoires les
plus aguerris par des épisodes successifs de sécheresse
Un certain nombre de mesures, prises en anticipation, permettent de lisser les effets de la crise
dans le temps et d?en réduire au final l?impact sur l?ensemble des usagers.
C?est particulièrement le cas dans le domaine agricole. La mission a rencontré les trois organismes
uniques de gestion collective (OUGC) de Charente qui pratiquent efficacement la modulation
précoce des volumes alloués hebdomadairement ou par quinzaine aux exploitants agricoles, avant
même l?entrée en phase d?alerte, pour lisser sur la durée les effets de la crise et apporter les
volumes juste nécessaires à chaque parcelle selon l?état de croissance des cultures. L?un d?entre
eux (COGESTEAU) a développé une plateforme (HYDRIM) permettant le pilotage fin des besoins
d?irrigation de ses membres. L?OUGC collecte les données à trois périodes clés :
à l?automne, recensement des besoins en eau pour la prochaine campagne,
au printemps, recensement des paramètres de l?irrigation : choix définitif de l?assolement,
cultures et surfaces irriguées, dates de semis et des principaux stades culturaux,
pendant toute la campagne d?irrigation, collecte des index de consommation, recueil des
besoins en fonction des stades de croissance des plantes, conversion du volume en débit
et communication des besoins de lâchers d?eau au gestionnaire de retenue en amont.
Ce dispositif permet de repousser l?entrée en crise en optimisant les débits lâchés.
Plus généralement, sur les cours d?eau réalimentés, il doit être possible dès le printemps, de croiser
le bilan de la recharge hivernale et la connaissance des assolements qui ont été mis en place ou
qui le seront afin de réaliser des projections concernant la vidange du barrage.
D?ores et déjà, dans la gouvernance de certains barrages, des points d?étape systématiques sur
l?état de la ressource sont mis en place dans l?objectif d?orienter le choix des assolements des
exploitants en aval. Leurs besoins sont ensuite récolés sur les cours d?eau de manière plus
fine. Dans certains territoires, les exploitants déclarent via une application smartphone les
quantités d?eau nécessaires pour leurs cultures à 48 heures, permettant une optimisation des
lâchers.
Pour certaines retenues, la connaissance acquise des différents besoins en aval permet, avant la
prise de décision concernant les lâchers, de modéliser la vidange en fonction des apports d?eau
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attendus. La conversion des volumes nécessaires en débit en sortie des retenues par les OUGC
est une pratique constatée en Charente, qui permet de guider le gestionnaire. En effet, en l?absence
de prévisions météorologiques favorables, le souhait de nombreux acteurs (syndicats d?eau
potable, agriculteurs, voire également fédérations de pêche) sera de pouvoir apporter de l?eau le
plus longtemps possible, quitte à diminuer les quantités relâchées à l?instant t, pour lisser l?effet de
la crise.
(préfets) Dans les cours d?eau réalimentés, demander aux gestionnaires
des retenues de mettre en place des points d?étape systématiques permettant aux préfets
d?assurer le suivi de la ressource et des besoins quels qu?ils soient (eau potable, industriels,
agricoles...), afin d?établir une stratégie permettant d?optimiser la gestion de l?eau.
3.1.4 Ces pratiques d?optimisation nécessitent une meilleure
connaissance des prélèvements
De manière générale, partout où ils sont mis en place, ces dispositifs de gestion optimisée de l?eau
disponible (« toute goutte doit être efficace ») supposent un suivi en temps quasi-réel des
prélèvements dans le milieu.
Or le cadre réglementaire actuel n?impose qu?une transmission annuelle des volumes prélevés en
début d?année n+1 (au préfet et aux agences de l?eau pour le calcul de la redevance prélèvements
applicable au-delà de certains seuils), éventuellement avec une fréquence plus élevée et pour tous
les volumes en zone de répartition des eaux (ZRE). En infra-annuel, seule la tenue d?un registre
comportant des relevés hebdomadaires ou mensuels est imposée ; ces données fines ne sont en
général pas transmises aux services de l?Etat mais le sont parfois aux OUGC pour les besoins de
la gestion de crise.
Destinataires de ces données pendant la crise, certaines structures gestionnaires d?ouvrages ou
certains OUGC ont expérimenté le déploiement en irrigation de compteurs radiorelevés,
télérelevés ou « communicants » (Figure 9) dans un souci d?efficacité, pour remplacer les
transmissions manuelles hebdomadaires.
C?est le cas notamment de la Compagnie d?aménagement des Coteaux de Gascogne avec l?INRAE
sur le bassin versant de la rivière Louts en 2019, de l?OUGC Cogesteau en Charente, du Réseau
31 en Haute-Garonne et de l?ASA de Gignac dans l?Hérault.
Ces expérimentations permettent généralement de conclure à la faisabilité du déploiement de ces
compteurs, pour un coût qui reste maîtrisé (selon nos interlocuteurs de l?ordre de 250 ¤ pour un
boîtier de télérelève qui se fixe au compteur, de 500 à 1 000 ¤ pour un compteur complet neuf, et
un abonnement de l?ordre de 50 ¤ par an et par exploitation), mais avec des disparités fortes entre
les modèles testés. Des déconvenues ont été constatées sur certaines catégories de compteurs,
qui se sont avérés fragiles et ont dû être remplacés rapidement. Ces quelques retours d?expérience
gagneraient à être partagés à l?échelle nationale ou via les agences de l?eau, avec les acteurs
concernés.
Le déploiement de tels compteurs serait facilité par un accompagnement financier de l?Etat,
notamment auprès des plus petites installations. Un tel accompagnement se justifierait par le fait
que les compteurs télérelevés permettraient de simplifier les déclarations aux agences de l?eau
pour le calcul de la redevance sur le prélèvement de la ressource en eau, et que les services de
l?Etat pourront évaluer en temps quasi-réel l?efficacité des mesures de restriction. Les données
ainsi recueillies seraient à bancariser dans un système d?information national, comme la banque
nationale des prélèvements quantitatifs en eau (BNPE).
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Figure 9 : Compteur équipé d?un boitier de télérelève (source : Cogesteau, Charente)
(MTECT/DEB et agences de l?eau) Encourager le déploiement progressif
de compteurs télérelevés sur les différents usages : agricoles, eau potable par secteur,
industriels, forages domestiques, pour les plus gros consommateurs et dans les zones en
tension quantitative (zone de répartition des eaux par exemple), en ouvrant des possibilités
d?accompagnement financier, dans la perspective d?une généralisation obligatoire à moyen
terme (cinq ans) par voie législative.
Au-delà du déploiement de compteurs télérelevés qui doit pouvoir s?organiser sur quelques années,
à l?image ce qui a été fait sur l?électricité, des équipements innovants, comme des cabines de
gestion de l?irrigation (avec réservation de créneaux horaires par l?exploitant et possibilité de
modulation tarifaire en fonction du prix de l?électricité par exemple), déjà testés sur certains
secteurs en Espagne et en France, semblent prometteurs et pourront contribuer à l?optimisation de
l?irrigation « à la goutte près ».
L?usage agricole n?est bien sûr pas le seul à pouvoir être équipé d?un suivi en temps quasi-réel des
prélèvements en période de sécheresse. Outre les systèmes d?eau potable et les sites industriels,
la connaissance des prélèvements doit aussi être améliorée pour les usages domestiques,
beaucoup des interlocuteurs de la mission ayant souligné la croissance du nombre des forages
individuels.
Les forages domestiques (comme tous les forages) doivent être déclarés en mairie. Or cette
déclaration n?est pas toujours faite (et surtout ne l?a pas toujours été dans le passé). Ces forages,
domestiques ou non, présentent deux problèmes : les risques de pollution des nappes s?ils sont
mal gérés, et la méconnaissance des volumes d?eau prélevés.
Le dispositif réglementaire26 encadrant les forages domestiques et son insuffisante application ne
permettent aujourd?hui d?évaluer ni la consommation via ces prélèvements, ni l?assèchement des
puits ou sources concernés, ni, a fortiori, les volumes reportés ou pouvant l?être sur les réseaux
publics. Le travail de recensement de ces forages non déclarés doit donc être poursuivi. Par ailleurs,
il convient de rappeler aux maires qu?ils doivent s?assurer du respect de la loi 2021-1104 « climat
et résilience » qui prévoit dans son article 64 l?obligation de déclaration, par les entreprises de
travaux, des opérations de forages.
26 Arrêté du 11 septembre 2003 portant application du décret n°96-102 du 2 février 1996.
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L?équipement en compteurs et l?obligation de déclarer les prélèvements annuellement devraient
être imposés à tous les propriétaires de forage de plus de 250m3 par an comme demandé par les
auteurs du rapport de 2019 sur les sécheresses (contre 1 000 m3 27 aujourd?hui). Les prélèvements
pourraient être déclarés au BRGM gestionnaire des données sur les eaux souterraines (banque
du sous-sol). L?ensemble des données sur les prélèvements souterrains ou de surface devraient à
terme être regroupés dans la BNPE.
Des opérations ciblées, par exemple sur les territoires à forte concentration en piscines
individuelles, ou en milieu agricole, pourraient être menées par l?OFB pour l?identification des
forages non déclarés (campagnes de régularisation sans sanctions dans un délai donné).
(MTECT/DEB) Poursuivre la recherche et la régularisation des forages
non déclarés par des campagnes de communication, puis de contrôles et sanctions. Rendre
obligatoire la pose d?un compteur et la déclaration du volume consommé au-delà de 250m3
annuels.
3.2 Les critères de déclenchement des mesures de restriction
Les mesures de restriction en cas de sécheresse sont progressives selon quatre niveaux de
gravité : la vigilance, l?alerte, l?alerte renforcée, et la crise qui constitue le niveau ultime. Chaque
arrêté-cadre fixe normalement les critères et seuils utilisés pour le déclenchement de mesures
correspondant aux différentes phases. Certains arrêtés ne respectent pas cette harmonisation
nationale des niveaux de restriction. Elle est pourtant nécessaire pour un dispositif plus efficace et
une meilleure compréhension par les acteurs, à l?échelle d?un même bassin versant par exemple.
Dans certains arrêtés, le niveau de vigilance peut être absent ou ailleurs dédoublé en vigilance et
vigilance renforcée. Dans d?autres cas, subsistent d?anciens seuils dénommés « coupure ».
Les critères de déclenchement des mesures restent disparates. La majorité des arrêtés ne
prennent en compte que des critères de débit des cours d?eau, qui peuvent être basés selon les
départements sur le QMNA528, le module29 ou le VCN330 ou une valeur plus empirique négociée
localement. Une harmonisation s?impose également pour garantir l?équité, sans pour autant
négliger les spécificités locales. Concernant les seuils hydrologiques, la mission propose que soit
retenue une règle nationale de calcul des seuils hydrologiques, qui serait le VCN3, qui est pour la
mission le critère le plus adapté aux situations de crise.
Ni la température, ni les prévisions météorologiques ne déclenchent de restrictions par la mise en
place de valeurs-seuils. Les indicateurs piézométriques (niveau des nappes) et ONDE (assecs
observés) ne sont utilisés que dans une minorité d?arrêtés cadres (20 départements utilisent ONDE
systématiquement et 50 à titre d?éclairage complémentaire). Ces éléments devraient à terme avoir
valeur de seuils de déclenchement. Les cartes ci-après (Figure 10) démontrent la valeur prédictive
des données ONDE. Ainsi, en juin 2022, de très nombreux assecs étaient observés sur le territoire
national et les zones d?alerte associées étaient a minima en vigilance, ce qui était trop peu le cas
en mai 2022 en particulier au Nord et à l?Est de la France. La situation s'était pourtant déjà
largement dégradée sur ces territoires, déjà en assecs en mai.
27 Pour les prélèvements de plus de 10 000 m3, les forages sont soumis au régime de l?autorisation au titre de la réglementation sur l?eau.
28 Débit mensuel (M) minimal (N) de chaque année civile (A), c?est la valeur du débit mensuel d'étiage atteint par un cours d'eau pour une année
donnée. Le QMNA 5 est le débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne pas être dépassé une année donnée. C'est donc la valeur du QMNA
telle qu'elle ne se produit, en moyenne, qu'une année sur cinq ou vingt années par siècle.
29 Débit hydrologique moyen interannuel (pluriannuel) d'un cours d'eau : c'est une synthèse des débits moyens annuels (QMA) d'un cours d'eau sur
une période de référence.
30 Volume consécutif minimal pour 3 jours, c?est le débit minimal ou débit d?étiage des cours d'eau enregistré pendant 3 jours consécutifs sur le mois
considéré.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrologie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Étiage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
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Figure 10: Assecs observés en mai et juin et déclenchement des différentes phases de
restriction (source : mission, Propluvia et OFB).
Les zones d?alerte quant à elles, peuvent varier en termes de surface de 1 km² à 10 152 km², 80 %
faisant moins de 1 000 km2. Leur délimitation n?a pas de définition dédiée, bien qu?elles soient la
maille d?application des restrictions. Certains départements ont défini explicitement des zones
d?alerte pour l?eau potable, ce qui permet de traiter spécifiquement cet enjeu selon les modes
d?approvisionnement. La mission estime utile de généraliser ce type de zones d?alerte pour l?eau
potable, pour y définir spécifiquement les mesures de restriction dédiés (deux niveaux de ce type
ont été expérimentés notamment dans les Pyrénées-Atlantiques et en Loire-Atlantique).
La notion de « plans d?eau déconnectés » d?un cours d?eau ou d?une nappe pourrait aussi
bénéficier d?une définition harmonisée au niveau national, à l?image de ce qui est fait en Loire-
Atlantique par exemple.
Enfin, les nappes étant elles aussi fragilisées par les situations de sécheresse, il faudra
progressivement généraliser la prise en compte des eaux souterraines, dans un premier temps
pour les nappes d?accompagnement des cours d?eau dans les zones d?alerte.
(MTECT/DEB, préfets) Modifier le guide national sécheresse pour
harmoniser progressivement, d?ici 2025, les conditions de déclenchement des différentes
phases de gestion des sécheresses, en incluant systématiquement les relevés ONDE et
piézométriques. Généraliser progressivement les zones d?alerte dédiées à l?eau potable.
3.3 Le contenu et l?efficacité des mesures de restriction
Le graphique ci-après (Figure 11), réalisé par la mission à partir des données de la base Propluvia31,
illustre la rapidité de la montée en puissance, dès le printemps 2022, des départements en phase
de crise, soit la phase de gravité maximale prévue.
31 Base référençant les arrêtés de restriction en période de sécheresse, MTECT-DEB.
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Figure 11: Évolution du nombre de départements avec des arrêtés de restriction des usages
de l?eau sur la période 2012-2022 en phase de crise, graphique réalisé par la mission à partir
de Propluvia (source : mission)
Les préfets ont pris au total, selon la base Propluvia, plus de 600 arrêtés de restriction en 2022, un
record. Ce chiffre est probablement sous-estimé, en raison des difficultés rencontrées lors des
mises à jour de la base, sans que la mission ne soit en mesure de dire en quelle proportion. Le
travail considérable d?élaboration de ces arrêtés a fortement mobilisé les services déconcentrés
(DDT), même s?il a été facilité par l?existence préalable d?un arrêté-cadre, dans la grande majorité
des départements.
La publication du guide sécheresse en 2021 a permis un réel progrès dans l?harmonisation des
mesures applicables. Toutefois des disparités subsistent encore entre départements, qui n?ont pas
toujours été gommées par l?élaboration des arrêtés d?orientation de bassin.
Ainsi par exemple, tant pour les usages industriels que pour les usages agricoles, il subsiste deux
grandes approches en ce qui concerne les mesures de restriction : soit des mesures calées sur un
volume prélevé maximal (volume qui est souvent réparti entre les irrigants par l?OUGC lorsqu?il
existe en fonction des besoins des cultures), soit des mesures horaires (interdiction d?arroser le
jour). Les premières sont probablement plus pertinentes mais s?avèrent difficiles à contrôler32.
De façon quasi-unanime, il a été demandé par les agents des services de contrôle que les arrêtés
de restriction soient rédigés de manière lisible et compréhensible, et que leur caractère contrôlable
soit une préoccupation constante des rédacteurs. L?OFB avait prévu, dans la note technique
organisant les opérations de surveillance, de contrôle et de rapportage, des synthèses régionales
de l?ensemble des prescriptions inscrites dans les arrêtés de restriction : la mission n?a pas eu
accès à ces synthèses, en cours d?élaboration, mais ne peut que signaler que leur exploitation
devra être mise à profit sitôt qu?elles seront disponibles.
En ce qui concerne les ICPE33 (sites industriels notamment agro-alimentaires), la mission constate
32 Surtout lorsqu?elles s?expriment, comme c?est souvent le cas, en pourcentage de réduction par rapport à un volume de référence, ou bien
lorsqu?elles varient selon l?origine de l?eau, eaux réutilisées, eaux de pluie.
33 Installations classées pour la protection de l?environnement.
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que selon les régions, deux approches sont possibles quant aux prescriptions qu?elles doivent
respecter en période de sécheresse : soit des prescriptions génériques applicables aux ICPE sont
prévues dans l?arrêté-cadre sécheresse, soit l?arrêté-cadre ne s?applique pas aux ICPE et renvoie
à des arrêtés de prescriptions complémentaires spécifiques à chaque site.
Dans le premier cas, les prescriptions génériques s?expriment souvent en pourcentage de baisse
des prélèvements (20 ou 30 % en phase d?alerte ou de crise) et se sont avérées souvent peu
applicables et mal anticipées par les exploitants.
Le second cas recueille la préférence des représentants des industriels et permet une approche
au cas par cas, précédée d?un audit des consommations d?eau sur chaque site pour identifier à la
fois les leviers applicables en période de crise et les réductions possibles de manière plus
structurelle. Cette démarche est engagée dans certaines régions, mais nécessiterait maintenant
une impulsion nationale et un cadre plus clair, en application des orientations stratégiques de
l?inspection des installations classées qui viennent d?être adoptées et qui comportent un chapitre
consacré à l?adaptation au changement climatique.
De manière générale, ces mesures de restriction peuvent être adaptées à des situations
spécifiques (par exemple pour des productions comme le maraîchage, pour lesquelles il peut être
crucial, à certaines périodes, d?apporter de l?eau plusieurs jours de suite) ; ces adaptations ont
vocation à être précisées dans l?arrêté-cadre, notamment les conditions d?application des mesures
de restriction pour l?irrigation, en fonction du type de culture («valeur ajoutée »), de l?origine de l?eau
(retenues déconnectées ou non), du type d?irrigation, etc.
Le préfet peut être amené à prendre des décisions de dérogation pour des usages et dans des
situations non prévues par l?arrêté-cadre (productions artisanales locales par exemple ou certains
chantiers de travaux publics urgents). Ces dérogations doivent alors, conformément à l?instruction
ministérielle de 2021, prendre la forme de décisions individuelles publiées sur le site internet de la
préfecture. Ces dérogations et la nécessité de préciser le cadrage national à leur égard ont été
évoquées en détail au chapitre 2.2.2.
Enfin, hormis quelques données fournies par certains services d?eau potable, les services
déconcentrés ne disposent pas d?outils leur permettant d?évaluer en temps réel ou peu de temps
après la crise, l?efficacité des mesures de restriction adoptées. Le bilan des volumes prélevés pour
l?irrigation n?est par exemple connu dans la plupart des départements que plusieurs mois après.
Une telle démarche de suivi de l?efficacité des mesures est pourtant indispensable pour améliorer
le pilotage de la gestion de crise, mieux cibler les mesures et en augmenter l?acceptabilité.
La mission a pris connaissance d?une méthode permettant de caractériser l?impact des mesures
de restriction sur les volumes prélevés à l?échelle d?un bassin versant, développée dans le rapport
CGEDD CGAAER sur « l?examen de l?élaboration de quinze projets de territoire pour la gestion de
l?eau (PTGE) ; Identification de voies de progrès » (septembre 2022) et testée sur trois bassins
versants. Pour déterminer l?impact des mesures de restriction sur les volumes prélevés à l?échelle
d?un bassin versant, la méthode consiste d?abord à établir une chronique temporelle de la relation
(en l?occurrence sur la période 2010-2019) entre précipitations et volumes prélevés, puis de
comparer les volumes prélevés lors d?une année avec mesures de restriction, avec la prolongation
linéaire de cette relation34. Sur le bassin de la Seugne (Charente-Maritime) cet outil montre une
réduction significative des volumes prélevés.
Pour pouvoir généraliser ce type de démarche, il serait nécessaire de disposer en temps réel de
données de prélèvements saisonnières plus fines et pas seulement des données annuelles
34 Voir notamment l?encart n°3 p. 25 du rapport CGEDD CGAEER de septembre 2022 sur les PTGE.
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utilisées pour le calcul de la redevance due aux agences de l?eau. Le déploiement de compteurs
télérelevés sur les usages les plus consommateurs serait incontestablement un plus.
(MTECT/DEB) Développer une méthode permettant l?évaluation de
l?efficacité des mesures de restriction en temps quasi-réel ; le proposer à titre expérimental
pour l?été 2023 aux services déconcentrés qui seraient volontaires pour la tester, puis le
généraliser progressivement, parallèlement au déploiement de compteurs télérelevés.
3.4 Une campagne de contrôle importante à visée essentiellement
pédagogique en 2022
L?ampleur des restrictions imposées a rendu nécessaire une stratégie de contrôle. A de rares
exceptions près, les usagers de toutes catégories se sont considérés particulièrement visés par
ces opérations, dont il leur a semblé qu?elles étaient épargnées aux autres catégories d?usagers.
Ce constat est particulièrement vrai pour les gérants ou propriétaires des stations de lavage de
véhicules, qui ont parfois été rendus responsables des infractions commises par leurs clients non
bénéficiaires d?une dérogation à l?interdiction de laver leur véhicule. Faire respecter l?autorisation
d?accès différenciée (véhicules sanitaires, de transport alimentaire ou d?animaux ?) leur a posé de
vrais problèmes. Par ailleurs, dans les zones touristiques où les loueurs de voitures constituent
une part importante de la dynamique économique, la prise en compte de la nécessité de rendre
les véhicules propres a pu peser. L?examen des données transmises à la mission montre
cependant que l?ensemble des catégories d?usagers a bien été contrôlé.
Pour autant, les objectifs majoritairement pédagogiques de ces opérations ont été souvent cités
par les différents interlocuteurs de la mission, tant du côté des contrôleurs que des contrôlés. Sur
le plan national, malgré des difficultés locales du fait d?effectifs manquants, ou peu formés, les
services se sont fortement mobilisés en application de la stratégie nationale de contrôle « eau et
biodiversité » diffusée début 2022 par le ministère de la transition écologique.
Dans ce cadre, plus de 13 000 opérations de contrôle ont été réalisées, dont 12 000 par l?OFB
(Figure 12), 1 426 par les DDT et 596 par les DREAL et DDCSPP sur les installations classées
(plusieurs opérations de contrôles pouvant concerner le même usager ; il s?agit du nombre de
points contrôlés, par exemple le nombre de forages).
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Figure 12 : Nombre de contrôles réalisés par l?OFB, par département (source : OFB)
L?OFB a relevé lors de ces contrôles un taux de non-conformités de 13 % avec très peu de suites,
hormis des rappels à la loi.
Des tentatives diverses mais minoritaires ont été citées par les services de contrôle pour échapper
à ceux-ci, ou en fausser les données : compteurs montés à l?envers ou inactifs, ou rendus
inaccessibles aux contrôleurs.
Les forces de sécurité intérieure sont aussi intervenues dans leurs domaines de compétences
propres (voie publique), sans mobilisation des polices municipales cependant. Les collectivités,
bien que systématiquement destinataires des arrêtés de restriction, ne les connaissaient pas
toujours, ou se refusaient à les appliquer, notamment eu égard au coût de remise en état des
pelouses des équipements sportifs ou en raison du label « Village Fleuri ». Elles ont pu faire l?objet
de contrôles, à vertu pédagogique, par les forces de sécurité intérieure.
Les contrôles d?ICPE (industries agro-alimentaires notamment) ont été en général ciblés sur les
plus gros préleveurs d?eau et ont généralement suivi l?envoi de courriers de sensibilisation en début
de crise. La fréquence de ces contrôles s?est révélée très variable d?un territoire à un autre.
Certaines DREAL (Grand-Est notamment) ont été en capacité de cibler les contrôles non
seulement sur les plus gros préleveurs mais aussi sur les ICPE utilisant les ressources les plus
fragiles : la mission estime que ce type de démarche est à promouvoir dans toutes les régions.
Quelques « récidivistes » ont été signalés à la mission, mais plutôt comme des exceptions.
L?absence de notion de récidive légale, pour les infractions visées, réduit l?effet dissuasif. Deux
autres éléments inquiètent les services de contrôle : d?une part, le faible effet dissuasif des
amendes au regard notamment des délais de mise en oeuvre des sanctions pénales et de la valeur
des récoltes dans le cas des agriculteurs irrigants (même une contravention de classe 5 pèse peu
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face prix de marché des céréales, particulièrement en cas de pénurie), d?autre part le faible taux
de sanctions effectivement prononcées par la justice lorsque des procédures pénales sont
enclenchées.
Les services de contrôle se sentent parfois démunis face à ces écueils, et beaucoup d?entre eux
ont fait part à la mission de leurs regrets de ne pas avoir de retour des procédures qu?ils ont initiées,
y compris à la date de remise de ce rapport. Ils ne savent même pas si elles ont fait l?objet de
poursuites, d?une procédure alternative ou d?un classement sans suite.
A cet égard, le rôle de la mission inter-services de l?eau et de la nature (MISEN) est de définir des
stratégies de contrôle en matière environnementale, de réunir tous les acteurs de ces contrôles
(administratifs et judiciaires), et d?organiser des opérations inter-services souvent plus efficaces.
Enfin elle peut être réunie, y compris en formations restreintes, à une fréquence plus soutenue si
la situation le justifie35 ; certaines séances peuvent comporter un volet de suivi des procédures
engagées.
En termes de sanctions, un travail de réflexion est à engager, à tout le moins localement, pour
utiliser préférentiellement, dans certains cas de non-conformité relevée, des amendes
administratives plutôt que (ou en sus ?) des procédures judiciaires.
Le délai imparti à la mission ne lui a pas permis d?approfondir suffisamment ce sujet (frontière entre
police administrative et police judiciaire, classe et montant des amendes à utiliser
préférentiellement selon les publics contrôlés ou la nature des non conformités relevées, autres
sanctions?) pour en tirer des recommandations précises, d?autant que les sujets de moyen/long
terme n?étaient pas au coeur de la lettre de mission.
La mission a néanmoins relevé quelques initiatives intéressantes nées d?échanges entre les
procureurs et les DDT dans certains départements (Vosges, Isère, Vendée, Loire-Atlantique,
Charente?), qui permettent de contourner ces écueils et d?alléger le travail du juge : pose de
scellés sur le matériel d?irrigation, saisie de matériels en vue de leur confiscation, transactions
permettant un dénouement plus rapide de la procédure. Ces dispositifs ont montré leur efficacité
et gagneraient à être généralisés, comme l?ont relevé deux rapports récents des inspections
générales de l?environnement et de la justice, et de la Cour de Cassation36.
Certains suggèrent également l?utilisation de contraventions de 4ième classe (application forfaitaire
possible) qui pourraient être pertinentes pour des infractions commises par les personnes
physiques par exemple (le montant d?une telle contravention, 135 ¤, étant trop faible pour être
dissuasive pour une personne morale).
Aussi la mission appelle-t-elle l?attention sur cette question, qui devrait faire l?objet d?une réflexion
plus approfondie et d?un dialogue nourri entre les services préfectoraux, les DREAL, les DDT-M,
l?OFB et les Parquets, en amont d?un prochain épisode de sécheresse, afin de mieux couvrir
chaque territoire, en fonction de ses spécificités, par des politiques de polices administrative et
pénale plus efficaces dans leur complémentarité.
35 A l?instar du fonctionnement des comités opérationnels anti-fraude, ou CODAF, réunis sous la co-présidence des préfets de département et
procureurs de la république, et qui rassemblent les services de l?Etat (police, gendarmerie, administrations préfectorale, fiscale, douanière et du
travail) ainsi que les organismes de protection sociale (Pôle emploi, URSSAF, caisses d?allocations familiales, d?assurance maladie et de retraite,
mutualité sociale agricole). ), les MISEN peuvent sans doute voir leurs compétences et prérogatives mieux exploitées.
36 CGEDD, IGJ, Rapport « Une justice pour l?environnement ». Mission d?évaluation des relations entre justice et environnement, établir par B.
Cinotti, J-F. Landel, D. Agoguet, D. Atzenhoffer et V. Delbos, octobre 2019 ; et Parquet général, Le traitement pénal du contentieux de
l?environnement - rapport du groupe de travail relatif au droit pénal de l?environnement présidé par M. Francois Molins, procureur général près la
Cour de Cassation.
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(MJ, MTECT, procureurs, préfets) Veiller à la clarté de la formulation
des restrictions et à leur caractère contrôlable. Engager au niveau national un travail de
réflexion interministériel sur les sanctions applicables et efficaces dans les contextes
particuliers de sécheresse. Inciter les procureurs à s?emparer de ce sujet et à élaborer
localement, avec les préfets et l?OFB une politique pénale et des mesures de polices
administratives et judiciaires adaptées à chaque situation. Donner une place centrale aux
MISEN dans le dialogue préalable à la mise en place de ces politiques et dans le suivi inter-
services des procédures enclenchées.
3.5 Une communication de crise à amplifier
Etant donné la multiplicité des acteurs de l?eau et la subsidiarité qui s?impose en terme de
communication de crise, les constats dressés ci-après ne sauraient prétendre à l?exhaustivité. Ils
portent essentiellement sur les actions mises en place par les acteurs publics (ministères et
services déconcentrés de l?Etat, agences de l?eau) et les collectivités locales rencontrées.
3.5.1 Une communication principalement axée autour de l?information sur
les mesures de restriction, et dont les résultats sont difficiles à
mesurer
Les actions de communication de crise sur la gestion de l?eau pendant la sécheresse 2022
identifiées par la mission concernent avant tout l?information des usagers quant à l?adoption d?un
niveau d?alerte et l?édiction des restrictions consécutives. Elles ont été le fait des acteurs locaux au
plan départemental (communiqués voire conférences de presse des préfets lors de l?entrée dans
un niveau d?alerte et de la prise des arrêtés, globalement relayés dans la presse, diffusion sur les
sites internet et réseaux sociaux des préfectures) et local, les collectivités responsables de la
distribution d?eau relayant auprès de leurs usagers les mesures de l?arrêté préfectoral (AP). C?est
le cas par exemple en Ille-et-Vilaine, les collectivités relayant les messages par mail, sur les
réseaux sociaux, les bus et les panneaux d?information placés sur les quatre voies.
A quelques occasions, cette communication a été complétée par la diffusion de bonnes pratiques.
Face à la montée des tensions sur la ressource, la direction de la communication du MTECT en
lien avec son homologue de l?Intérieur et avec l?aide du service d?information du gouvernement
(SIG) a développé, à destination des services déconcentrés, un kit de communication comprenant
principalement des affiches sur les niveaux de restriction et sur les bons gestes à adopter, et un
film d?1min30 destiné aux réseaux sociaux. Par ailleurs, le ministère de l?écologie dispose de pages
web sur les thèmes suivants : « Comment économiser l?eau », « Origine et gestion de la
sécheresse », et « Protection de la ressource en eau ».
Mais cette dimension de sensibilisation pourrait encore être renforcée en comparaison par exemple
avec la communication de crise sur la sobriété énergétique de l?hiver 2022/2023, principalement
axée sur les réflexes à adopter pour diminuer les consommations, au budget très conséquent, qui
a permis une diffusion multi-canaux et à haute fréquence.
Encadré : la campagne de communication en faveur de la sobriété énergétique de l?hiver
2022/2023
Lancée dans le cadre du plan de sobriété énergétique annoncé par la Première ministre en octobre
2022 destiné à éviter toute rupture dans l?approvisionnement en électricité durant l?hiver, la
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campagne baptisée « chaque geste compte » axe son message sur cinq bonnes pratiques à
adopter (je règle mon chauffage à 19 °C maximum, je règle mon chauffe-eau à 55 °C et je prends
des douches moins longues, j?éteins tous les appareils en marche ou veille quand ils ne sont pas
utilisés, je décale l?utilisation de mes appareils électriques en dehors des heures de pointe, j?installe
un thermostat programmable).
Message : « je baisse, j?éteins, je décale : chaque geste compte pour économiser l?énergie dès
maintenant et durablement ! Mobilisons-nous tous ensemble pour atteindre notre objectif : réduire
notre consommation d?énergie de 10 % dans les deux ans et de 40 % d?ici 2050 ».
Coût : environ 15 M ¤.
Même s?il semble trop tôt pour mesurer précisément l?impact de cette campagne, son exposition
médiatique sur les médias nationaux notamment TV, radio, lui confère une forte visibilité qui a
probablement contribué à la baisse de la consommation énergétique des ménages (ou tous
abonnés) français de l?ordre de 10 % (annonce RTE).
Globalement, les résultats des actions de communication sur l?eau sont difficiles à mesurer (cf.
supra manque d?outils ?compteurs en temps réel- pour apprécier les impacts des restrictions).
Toutefois, certains des acteurs rencontrés par la mission indiquent qu?une communication ciblée
vers les abonnés sur les restrictions s?est révélée efficace avec une baisse de consommation
constatée de 10 à 15 %. Plusieurs territoires ont appliqué cette mesure, par exemple dans les
Bouches-du-Rhône, dans les Alpes-Maritimes, en Ille-et-Vilaine et à Lyon.
La mission a pu constater que la communication sur les restrictions gagnerait à être mieux relayée
auprès de l?ensemble des acteurs, notamment industriels. Une piste d?amélioration dans de
nombreux départements serait d?inscrire systématiquement la communication à l?ordre du jour des
CRE afin de s?assurer de la bonne diffusion des messages.
Au-delà, le MTECT indique préparer une campagne de communication centrée sur la sobriété dans
la consommation d?eau et la promotion des bons réflexes, en trois phases (début avril/mai, été et
automne 2023) dotée d?un budget d?un million d?euros. Etant donnés les moyens consacrés, elle
privilégiera les supports affichage et digital. La mission estime cette démarche intéressante, mais
probablement encore sous-dimensionnée en termes de moyens et trop limitée dans le temps. En
effet, la communication en matière de sobriété en eau ne devrait pas se limiter à la période de crise
et devrait intégrer un volet de sensibilisation aux enjeux de la ressource en eau. Ce point est abordé
en partie 4.
3.5.2 Face à l?indisponibilité de Propluvia, certains acteurs locaux ont
développé des outils alternatifs
Depuis 2012, le site internet Propluvia permet l?accès aux arrêtés de restriction sur l?ensemble du
territoire métropolitain. Il propose une carte interactive pour visualiser facilement et rapidement les
mesures applicables dans le département où l?on réside.
Lors de la saison 2022, le site a connu de nombreux dysfonctionnements qui l?ont, de fait, rendu
largement inaccessible aux usagers. Cette carence particulièrement regrettée par les usagers des
milieux économiques, et les acteurs de la protection de l?environnement, a provoqué une sur-
sollicitation des standards des services déconcentrés (notamment les DDT), déjà mis à rude
épreuve par la gestion de la sécheresse. Par ailleurs, l?outil Propluvia aurait dû évoluer
conformément aux recommandations de la mission Retex sécheresse 2019, pour faire apparaître
les restrictions de manière simple au niveau de la commune sans devoir consulter l?arrêté de
restriction, mais cela n?a pas été le cas.
PUBLIÉ
https://propluvia.developpement-durable.gouv.fr/propluviapublic/
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Cette carence de Propluvia a conduit certains services et collectivités à développer des sites
alternatifs plus clairs pour le public. La mission a notamment identifié trois exemples développés
par la DDT d?Ille-et-Vilaine, par l?Agence régionale de biodiversité de Nouvelle Aquitaine, et par la
DDTM de Loire-Atlantique (Figure 13). La mission estime que l?outil RestrEau (Loire-Atlantique)
permettant de mettre à disposition du grand public l?état des restrictions à l?échelle de la commune,
constitue une solution intéressante à exploiter dans l?attente du développement de la nouvelle
version de Propluvia toujours en cours, et recommande d?en généraliser dès à présent l?utilisation
à toutes les DDT volontaires pour la saison 2023.
Figure 13: Application Restr?eau à l?échelle d?une commune (source : capture d?écran du site
internet de la DDTM 44)
Propluvia demeure assez méconnu du grand public, mais est toutefois mobilisé par les médias
nationaux dès que le sujet est traité. De nombreux acteurs ont souligné qu?il manque un outil grand
public permettant de diffuser les niveaux d?alerte et les mesures de restriction, à l?instar des outils
de communication de type alerte inondation, orage, vents violents et avalanche37 ou écowatt38
avec une diffusion aux grands médias nationaux tout support (télévisuels, radiophoniques et presse
écrite), ainsi qu?à la presse quotidienne régionale. Ce point est évoqué en partie 4.
37 Développé par Méteo-France.
38 Dispositif développé par RTE en partenariat avec l?ADEME, Ecowatt (www.monecowatt.fr ) existe depuis plus de dix ans en Bretagne et Provence-
Alpes-Côte d?Azur, régions historiquement concernées par la sécurité d?alimentation en électricité. Il est désormais étendu à l?ensemble du territoire
national pour permettre aux Français d?agir sur leur consommation d?électricité et contribuer à la réduction des risques de coupure lors de périodes
hivernales de forte consommation.
PUBLIÉ
http://www.monecowatt.fr/
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT/DEB) Dans l?attente du déploiement de la nouvelle version de
Propluvia, étendre l?utilisation de Restr?eau ou d?un outil similaire dans tous les
départements.
3.6 La gestion de crise nationale
Par son intensité, sa durée et son extension à tout le territoire national, la sécheresse 2022 a
surpris l?ensemble des services concernés et a mis en évidence un niveau insuffisant de
préparation à la gestion de ce type d?évènement.
Le contexte dans lequel s?est inscrite la gestion de cette crise mérite d?être rappelé.
Après un hiver particulièrement pluvieux (à quelques exceptions territoriales près), le printemps et
l?été se sont montrés d?une part secs ou très secs, d?autre part soumis à des périodes chaudes,
voire caniculaires. La surveillance des niveaux des nappes et cours d?eau et des prévisions météo
ont conduit le MTECT à publier en mai 2022, dans le cadre d?une réunion du CASH, une carte de
prévision du risque de sécheresse. Les ministres en charge de l?écologie, de l?agriculture et de
l?industrie avaient ensuite réuni les préfets coordonnateurs de bassin qui ont mis en alerte les
préfets de départements. Cependant, les modèles montrant les limites présentées en annexe 5,
certains territoires (notamment la Bretagne et la Normandie) n?avaient pas été identifiés, en mai,
comme à risque particulier. L?administration territoriale de l?Etat, notamment dans les départements
où le manque d?eau est fréquent, a pu mettre en oeuvre les procédures attendues (surveillance des
indicateurs, suivi du zonage nécessaire, mise en oeuvre des arrêtés de restriction d?usage?), sans
nécessairement en référer aux centres de veille ministériels.
Début août, alors que la période des congés estivaux battait son plein, la presse et les réseaux
sociaux ont commencé à communiquer sur des ruptures en eau potable dans de petites
collectivités, mais aussi et surtout sur de tels risques dans des villes plus importantes, voire des
métropoles (Nantes en est l?exemple le plus fréquemment cité, menacée par une remontée
exceptionnelle d?un bouchon vaseux dans l?estuaire de la Loire, mais Guéret ou Belfort ont aussi
connu quelques inquiétudes). Quelques troubles à l?ordre public (manifestations contre l?arrosage
des golfs notamment), en marge des restrictions imposées par les préfets, finissaient le panorama
de ces signaux dits « faibles ».
Le cabinet de la Première ministre a alors activé le centre interministériel de crise (CIC), en format
« décision », afin de faire un premier point de situation. Constatant le nombre de départements
concernés (93 dont 62 au niveau crise), la multiplicité des sujets pouvant poser problème (eau
potable, production d?hydro-électricité et refroidissement des centrales nucléaires, agriculture,
industries, eaux de baignade/tourisme, mais aussi impacts sur les milieux naturels, réserves
incendies?), et les prévisions pessimistes en matière de précipitations, un suivi hebdomadaire de
la situation a été instauré sur tous ces aspects.
Les préfets ont été particulièrement mobilisés, et il leur a été demandé de réunir leurs CRE avant
le 10 août, de faire parvenir les comptes-rendus de ces réunions au centre de veille du ministère
de l?intérieur, et d?utiliser les outils de gestion de crise à leur disposition pour faire remonter une
synthèse hebdomadaire ainsi que tout évènement qui leur semblerait devoir l?être sur le sujet de
la sécheresse et de ses conséquences.
Après quelques tâtonnements, l?outil SYNAPSE, accessible à tous les ministères, a été retenu pour
la synthèse hebdomadaire, plusieurs paramètres spécifiques au suivi de l?évènement y ayant été
ajoutés.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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A l?issue de la quatrième réunion du CIC en format décision, le directeur de cabinet de la Première
ministre a estimé que ce format de réunion n?était plus adapté au suivi de situation exigé par
l?évolution de celle-ci, aucune situation locale ne nécessitant d?intervention de niveau national.
L?information a dès lors été apportée au niveau central hors CIC (canaux sectoriels).
Néanmoins, la collecte des données n?a été que partielle. En effet, à ce jour encore, les acteurs du
CIC ne disposent pas, par exemple, du nombre exact de communes en France qui ont subi une
coupure totale ou partielle de l?alimentation en eau potable39.
Après avoir passé au tamis toutes les sources d?informations disponibles (retours préfectures,
enquêtes locales des ARS et des agences de l?eau), la mission a été en mesure de présenter,
plusieurs mois après, le bilan détaillé au chapitre 1. Cette situation regrettable en terme de
connaissance du phénomène n?a toutefois pas eu de conséquence dans la gestion de crise par les
préfets localement.
Même si aucune grande ville n?a subi de coupure d?eau au robinet, des tensions importantes en
ont concerné quelques-unes. Surtout, ce type de crise est appelé à se renouveler, la préparation
tant des collectivités que de l?État doit être améliorée.
La mission préconise donc qu?un travail interministériel s?engage rapidement, à « haut niveau »
(directions centrales, hauts fonctionnaires de défense et de sécurité), afin d?une part de mettre en
place un vrai suivi du phénomène « sécheresse » et de ses effets (eau potable, production
d?électricité, sécurité civile, ?), d?autre part d?élaborer un plan de résilience national adapté à la
prise en charge de populations importantes ou de nombreuses petites collectivités (problématique
intégrant la priorisation des usages et la préservation des réserves incendie). Il est en effet rappelé
que la France va accueillir, à l?été 2023, la coupe du monde de rugby, avec un afflux de visiteurs
inhabituels dans certaines villes40 et, en 2024, les Jeux Olympiques et Paralympiques avec encore
plus de visiteurs inhabituels et sous une pression médiatique intense. Dans cet esprit, la mission
insiste sur l?absolue nécessité de conserver les moyens d?une expertise fiable, voire de la renforcer,
dans les services territoriaux notamment.
Dans le cadre de ce travail interministériel, l?outil de rapportage à utiliser en cas de crise doit faire
l?objet d?un examen particulier. SYNAPSE, utilisé en août 2022, présente de nombreux avantages :
il inclut une veille médias/réseaux sociaux et troubles à l?ordre public, et est utilisable par tous les
ministères. Les items utiles à compléter doivent encore faire l?objet de consensus entre les services,
être suffisamment clairs pour appeler des réponses univoques, les circuits de diffusion être
identifiés et les listes des destinataires tenues à jour. Les ministères utilisateurs, particulièrement
le MTECT et le MSS doivent pouvoir facilement extraire les données qui leur sont nécessaires
pendant la crise. La difficulté pouvant être liée à la présence d?informations sensibles doit être levée
(protection des accès ou interface « métiers »). Enfin, la question de leur accès direct par certaines
entreprises ou opérateurs de l?Etat (EDF, OFB?) ne peut être occultée. Il est important de souligner
que les saisies multiples sont sources d?une part d?erreurs, d?autre part de charges de travail pour
les services fortement mis à contribution pour gérer une crise polymorphe et longue.
La mission propose en annexe 8 une liste d?indicateurs qu?elle préconise de suivre au niveau
national, en indiquant à chaque fois le service ou l?opérateur producteur de la donnée. Le mandat
donné aux ARS en particulier sur le suivi des tensions sur l?eau potable gagnerait à être clarifié.
39 Définie par la mission comme une absence d?eau au robinet, ou sa présence suite à une intervention en urgence de citernage, d?interconnexion
ou de forage et exploitation d?une nouvelle source.
40 Alors même que certains territoires, à la date de la remise de ce rapport, n?ont toujours pas vu les nappes rechargées au-delà de 30 % des
niveaux habituels.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT, MSP et MIOM sur mandat de la Première ministre) Engager
rapidement un travail interministériel pour organiser les remontées d?informations
spécifiques à la sécheresse en cas de crise; mettre en place l?outil de rapportage
interministériel commun le mieux adapté à la sécheresse sur la base de la liste proposée
par la mission (figurant en annexe 8). Concevoir des scénarios d?anticipation et préparer un
plan de résilience « sécheresse et rupture d?alimentation en eau potable à grande échelle »
à soumettre en CIC en décision à froid.
3.7 La sortie de crise
La sortie de crise (arrêt des mesures de restriction) a été disparate selon les territoires, soit lors du
retour des pluies, soit à une date de fin de gestion de l?étiage fixée administrativement par les
arrêtés-cadres, en général au 31 octobre. Beaucoup de cours d?eau étaient encore en étiage à
cette date. Un certain nombre de préfets a donc abrogé la date de fin de gestion de l?étiage pour
prendre des arrêtés de restriction en période automnale et hivernale. Cela n?a pas été systématique,
bien que la recharge n?ait pas débuté. La date du 31 octobre coïncide notamment avec le début
des remplissages des retenues. Certains arrêtés de restriction automnaux ont pu restreindre ou
différer le début du remplissage, mais cela n?était pas prévu dans les arrêtés-cadres et difficile à
faire comprendre, bien que cela soit nécessaire pour les milieux aquatiques (nappes, zones
humides, cours d?eau et espèces inféodées).
Par ailleurs, les données indicatrices de l?état des milieux ne sont souvent plus disponibles à
l?automne.
La mission estime nécessaire de prévoir une sortie de crise plus progressive dans les arrêtés-
cadres, en particulier sans rendre systématique la fin de la gestion de l?étiage au 31 octobre, et de
prévoir le décalage du remplissage de retenues, notamment en cas de tensions sur l?eau potable.
Ces points sont mentionnés dans l?annexe 7 à la révision du guide sécheresse.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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4 Quelques perspectives pour réduire notre vulnérabilité
aux sécheresses
4.1 Des plans de sobriété pour les principaux usages
Les sécheresses étant amenées à se répéter, la seule gestion de crise, même optimisée, ne pourra
pas garantir dans la durée le maintien des usages actuels, comme l?a de nouveau montré la
sécheresse de 2022.
Seul un effort de réduction des consommations d?eau dans la durée permettra de sécuriser la
satisfaction des besoins de chaque filière, sans mettre en danger le grand cycle de l?eau et donc
la capacité de la ressource à se renouveler.
La seconde phase des assises de l?eau, consacrée à l?adaptation au changement climatique, avait
conduit le gouvernement, en juillet 2019, à fixer deux objectifs globaux de réduction des
prélèvements d?eau : - 10 % d?ici 2024 et ? 25 % d?ici 2034. Ces objectifs semblent peu connus
des acteurs que la mission a rencontrés, et n?ont fait l?objet à ce jour d?aucune déclinaison
territoriale ou sectorielle.
La mission recommande aux ministères en charge de chaque filière d?inviter les acteurs à élaborer
des feuilles de route nationales d?économies d?eau, en fonction des références de bonnes pratiques
lorsqu?elles existent. Ces feuilles de route peuvent s?intégrer aux exercices existants et les
compléter : par exemple le Varenne agricole de l?eau et de l?adaptation au changement climatique
pour les productions agricoles, l?accord national « golf et environnement » qui ne dispose pas
encore d?objectif chiffré en la matière, etc. Elles doivent intégrer les activités industrielles.
Ces feuilles de route peuvent aussi s?élaborer dans une logique territoriale (plusieurs régions ou
départements lancent des assises de l?eau locales), ce qui permet des croisements avec des
politiques ayant un impact sur la gestion de l?eau comme l?urbanisme.
Au-delà, la récurrence des sécheresses met en lumière la fragilité de notre modèle agricole et
l?impérieuse nécessité d?un effort collectif massif pour en accélérer la transformation ainsi que le
préconisait le rapport « Changement climatique, eau et agriculture d?ici 2050 » de juillet 2020, effort
dont le Varenne constitue une première étape41.
Une fois ces objectifs précisés, il pourrait être pertinent de faire un lien entre l?engagement des
acteurs dans ces trajectoires de sobriété et les adaptations possibles aux mesures de restriction
en période de crise (seuls les acteurs engagés de manière efficace dans une telle trajectoire
pourraient bénéficier de dérogations en cas de situation imprévue) ; la mission a eu connaissance
de quelques initiatives locales en ce sens, encore trop rares.
Par ailleurs, si le code de l?environnement dispose que l?alimentation en eau potable des
populations est l?un des objectifs prioritaires de la politique de gestion des ressources en eau avec
les impératifs de santé publique et de sécurité civile42, certains usages consommant aujourd?hui
de l?eau potable pourraient être satisfaits avec de l?eau de moins bonne qualité. Cela concerne
notamment les diverses eaux de nettoyage (voiries, process industriels, voitures?) ou l?arrosage
de pelouses et de massifs fleuris. Le recours à la réutilisation d?eaux usées traitées ou d?eau de
pluie stockée pour ces usages permettrait d?alléger la charge des systèmes d?eau potable en
période de crise dans le respect des normes sanitaires et écotoxicologiques et sans nuire au
soutien d?étiage, qu?il est parfois nécessaire que les stations d?épuration apportent aux cours d?eau
41 Ayphassoro H. et al., 2020. Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d?ici 2050 ? CGEDD n°12819-01 et CGAAER, n°19056,
Juillet.
42 Code de l?environnement, article L 211-1.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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fragiles. La mission a rencontré de nombreux acteurs, notamment dans l?industrie agro-alimentaire,
prêts à engager des projets de réutilisation : les évolutions en cours du cadre réglementaire vont
dans ce sens et devraient être finalisées sans tarder.
(MTECCT/DEB et DGPR, MASA/DGPE, MEFSIN/DGE,
MSP/DGS) Elaborer en concertation avec les représentants nationaux de chaque usage de
l?eau, des déclinaisons sectorielles et territoriales lorsque c?est plus pertinent de l?objectif
de réduction des prélèvements d?eau fixé en juillet 2019 dans le cadre des assises de l?eau :
- 10 % d?ici 2024 et ? 25 % d?ici 2034, ainsi que les plans d?action correspondants. A terme,
réserver le bénéfice des dérogations aux acteurs engagés dans une telle trajectoire de
sobriété. De la même façon, faciliter l?accès à l?utilisation de retenues multi-usages de
substitution pour les acteurs engagés dans lesdites trajectoires en priorité dans le cadre
des PTGE. Accélérer la politique de réutilisation des eaux usées, en finalisant le projet de
décret en cours et en déployant une liste positive d?usages autorisés.
4.2 La sécurisation de l?alimentation en eau potable et des usages
de sécurité civile
Comme on l?a vu, la sécheresse de 2022 a mis en évidence la fragilité de l?approvisionnement en
eau potable sur une grande partie du territoire métropolitain face au changement climatique.
Pourtant, selon l?article L 211-1 du code de l?environnement, « la gestion équilibrée [de la ressource
en eau] doit permettre en priorité de satisfaire les exigences de la santé, de la salubrité publique,
de la sécurité civile et de l'alimentation en eau potable de la population ».
La vulnérabilité de l?approvisionnement en eau potable tient notamment au fond géologique et à la
nature de la ou des ressources utilisées pour l?approvisionnement en eau destinée à la
consommation humaine. Dès lors que ce sont des eaux de surface ou les nappes libres qui sont
prélevées, l?impact d?une météo sans pluie est immédiat et n?est compensable que par le retour
des précipitations (ou par l?apport de la fonte des neiges en montagne). Les collectivités
estuariennes doivent aussi gérer des systèmes complexes en matière de production d?eau potable.
Par ailleurs, en situation de crise, les services d?eau potable de plus petite taille, que ce soit des
syndicats ou des communes isolées n?ayant pas transféré la compétence à une structure
intercommunale et n?ayant pas mis en place des interconnexions, ne disposent pas de la taille
critique financière et technique pour mettre en place en urgence des solutions alternatives et se
voient donc contraintes au pic de la crise à la distribution de bouteilles ou au citernage (transport
de l?eau par camion).
Sur les 1 052 communes ayant connu des ruptures d?approvisionnement cet été (au sens indiqué
dans le chapitre 1, soit des communes ayant dû mettre en oeuvre sur tout ou partie de leur territoire
une solution de secours pour approvisionner leurs habitants), près de la moitié n?a pas transféré
sa compétence ou l?a fait à un petit service (moins de 5 000 habitants) et l?autre moitié a procédé
à la mutualisation dans des intercommunalités à taille diverse43 (Figure 14).
En regardant plus particulièrement les 539 communes qui ont dû faire du citernage ou de la
distribution de bouteilles, 80 % sont des communes isolées ou qui ont transféré la compétence à
un syndicat de petite taille.
43 49 % sont des communes isolées ou qui ont transféré la compétence à un syndicat de petite taille (5 000 habitants en moyenne). Les 51 %
restants ont transféré leurs compétences vers l?intercommunalité (communauté de communes ou d?agglomération, voire de métropoles).
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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La probabilité que des scénarios plus sévères se réalisent dans l?avenir est forte et alors que des
épisodes caniculaires auront des probabilités d?apparition plus importantes, les solutions de
secours simples comme la distribution de bouteilles ou le citernage pourront faire défaut,
notamment si celles-ci doivent être apportées simultanément à de nombreuses communes voire
une grande ville. Il faut également rappeler que l?utilisation de l?eau pour la lutte contre les incendies
est élevée au même niveau de priorité que l?eau pour la consommation humaine et les tensions
sur les réseaux d?eau potable ont également des impacts sur la défense incendie, partout où elle
est dépendante des bornes incendie alimentées par ces réseaux. Les créations de réserves
spécifiques ne sont pas toujours possibles, même si elles sont à privilégier.
La prévention du risque de pénurie nécessite en premier lieu que des diagnostics de vulnérabilité
soient réalisés au regard du risque de sécheresse mais aussi les autres impacts du changement
climatique, à l?échelle de chaque service responsable de la production et de la distribution de l?eau.
Des solutions alternatives doivent être identifiées, qu?il s?agisse de ressources supplémentaires à
définir, sécuriser et protéger notamment vis-à-vis du risque de pollution, à un maillage territorial
adéquat, de réserves mobilisables en cas de besoin, d?interconnexions, de répartition adaptée de
la ressource, de lutte contre les fuites dans les réseaux de distribution d?eau potable?
En complément des budgets nécessaires déjà consacrés par les agences de l?eau et la Banque
des territoires à l?accompagnement des collectivités sur ces sujets, l?Etat pourrait encourager les
initiatives pour élaborer ou actualiser des schémas départementaux d?alimentation en eau potable,
qui, lorsqu?ils existent, sont des outils efficaces. L?échelle départementale permet de développer
des capacités d?ingénierie et d?expertise suffisantes, avec une connaissance précise du territoire
et des ressources financières adaptées. Elle permet aussi d?inclure, dans les diagnostics de
vulnérabilité et dans les programmations d?investissement, les usines de production d?eau, les
grandes infrastructures (retenues)? Cela peut déboucher sur la création d?un syndicat mixte, en
incluant le sujet des réserves incendie à cette échelle dans les réflexions.
Ces schémas départementaux ne peuvent avoir pour unité de réflexion la commune, mais des
intercommunalités dont le périmètre est cohérent sur ce sujet. En fin d?année 2022, malgré la
volonté réitérée des gouvernements successifs depuis plus d?une décennie, le transfert de la
compétence à l?échelon intercommunal en matière d?eau n?est toujours pas achevé.
Les communes qui doivent faire l?objet d?une attention particulière sont bien entendu d?abord celles
qui ont effectivement connu des ruptures ou des tensions pendant l?été 2022 (cf. partie 1). Mais les
territoires ont été inégalement touchés par la sécheresse et il y a probablement d?autres communes
vulnérables. La mission a réalisé des travaux de croisement de données, par exemple en analysant
la potentielle situation de 300 communes exerçant la compétence eau potable seule ou au sein
d?un syndicat ou d?une communauté de communes de petite taille, et dont l?approvisionnement
dépend exclusivement d?eaux de surface. Les deux tiers de ces communes ont été, en 2022,
situées dans des territoires en crise longue. Ce type de croisements, à l?échelle locale, pourrait
permettre aux services de l?État et aux agences de l?eau d?accompagner prioritairement les
collectivités concernées.
Sur la base de données BANATIK44, la DGCL estime que, sur un peu moins de 26 000 communes
appartenant à une communauté de communes, 14 % d?entre elles, soit environ 3 600, exercent
encore la compétence « eau » sans aucune mutualisation (ou même transfert à un syndicat, ou
transfert à la communauté de communes). Elles représentent 3 millions d?habitants,
essentiellement dans des départements de montagne. Un peu moins de 30% ont transféré cette
compétence à leur communauté de communes, ce chiffre incluant les situations où la compétence
a été transférée à un syndicat supra-communautaire ou déléguée à un syndicat
44 Base nationale de l?intercommunalité. Cette dernière souffre toutefois d?un manque d?actualisation.
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infra- communautaire. Dans près de 57% de cas, la compétence est exercée directement par un
syndicat.
La mission a entendu plusieurs maires s?exprimer avec force sur ce sujet, revendiquant de
conserver l?exercice de cette compétence, malgré la loi qui prévoit qu?elle soit transférée d?ici le 1er
janvier 2026 aux communautés de communes, au titre des compétences obligatoires.
Figure 14: Nature juridique des services d?eau potable en tension ou en rupture (source :
mission)
La mission n?a pas expertisé ce point en détail, mais elle constate que la question de la cohérence
du périmètre de la structure exerçant la compétence est primordiale, et qu?une taille critique est à
définir pour chacune d?entre elles (en fonction de la nature de la ressource, de son abondance et
des recours ou de la multiplicité des points d?approvisionnement disponibles en cas de crise).
L?échelle intercommunale et la stabilité législative sur ce point ne sauraient donc être remises en
cause, tout en recherchant le périmètre le plus adéquat pour répondre aux enjeux des bassins
concernés (délégation par la communauté de communes de l?exercice de la compétence à un
syndicat infra-communautaire ou transfert à un syndicat supra-communautaire).
La réalisation des schémas départementaux d?alimentation en eau potable pourrait être un vecteur
amenant les élus locaux à mieux se projeter dans un environnement sécurisé, dès lors que
l?exercice de la compétence transférée pourrait être dévolu, comme le permet la loi, par transfert,
délégation ou voie de convention à la structure intercommunale adaptée au territoire concerné
(syndicat le cas échéant). Cette adaptation territoriale pourrait probablement faire l?objet de
simplifications, comptables et financières notamment, mais son inscription dans un schéma
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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départemental garantirait un niveau d?expertise et une programmation pluriannuelle mettant en jeu
la solidarité territoriale nécessaire. Le soutien de l?État, tant pour accompagner les diagnostics de
vulnérabilité que la mise en oeuvre des programmes nécessaires pour sécuriser
l?approvisionnement en eau potable, pourrait d?ailleurs être assorti d?un critère de conditionnalité à
cet effet, qu?il s?agisse de la dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR), de la dotation de
soutien à l?investissement local (DSIL) ou de subventions des agences de l?eau.
Outre l?accompagnement financier de l?État, la réévaluation du prix de l?eau sera parfois nécessaire,
ou a minima l?examen de modalités telles que la tarification incitative et sociale (un prix plus élevé
au m3 au ?delà d?un volume donné correspondant au besoin de base nécessaire, les
consommations supplémentaires à ce volume pouvant être considérées de confort), ou selon une
tarification saisonnière avec un prix plus élevé en été, notamment dans les territoires les plus
touristiques (voir la cinquantaine d?expérimentations en ce sens dont le bilan est publié sur le site
du ministère de l?écologie).
Parallèlement, la mission recommande de terminer rapidement la mise à jour des plans ORSEC
eau qui doivent permettre notamment d?identifier les établissements prioritaires à approvisionner
et les ressources à mobiliser en cas de crise de grande ampleur (aucun plan ORSEC eau n?a été
déclenché en 2022). Une instruction interministérielle du 19 juin 2017 précise le contenu de ces
plans : 60 % des départements disposent d?un plan postérieur à cette instruction. Il est important
aussi, dans le cadre des discussions sur ces plans ORSEC, d?encourager les villes qui ont connu
des tensions en 2022 à mettre en place des dispositifs permettant d?anticiper les ruptures et de
prendre des mesures de restriction en amont : débits minimums d?alerte pour les prélèvements en
surface, surveillance et modélisation du bouchon vaseux dans les estuaires, etc.
Au final, l?ensemble des constats réalisés par la mission sur les impacts de la sécheresse 2022
conduisent à recommander l?accélération des investissements de sécurisation de l?alimentation en
eau potable préconisés dans plusieurs exercices nationaux ces dernières années, notamment les
assises de l?eau et le plan France Relance.
(Préfets, agences de l?eau, Banque des territoires) Mobiliser
l?ensemble des leviers à la disposition de l?État, notamment les dispositifs d?aides et leurs
conditionnalités, pour encourager la réalisation de diagnostics de vulnérabilité de
l?alimentation en eau potable, la conception et la mise en oeuvre des investissements
nécessaires à la sécurisation de l?approvisionnement, le regroupement à l?échelle
intercommunale voire départementale pour l?exercice de la compétence eau et un dispositif
de tarification progressif et adapté à chaque situation.
4.3 Vers un Ecowatt de l?eau ?
Les résultats très positifs de la mobilisation de l?hiver 2022-2023 en faveur de la sobriété
énergétique ont conduit à s?interroger sur la faisabilité d?un tel outil d?alerte pour l?eau. La
complexité d?un tel exercice est bien identifiée : multiplicité des ressources utilisées (pompages en
nappe, en rivière, retenues?), nombreux maîtres d?ouvrage et utilisateurs publics et privés qui
parfois prélèvent directement dans le milieu l?eau dont ils disent avoir besoin, absence d?un
gestionnaire unique de transport comme l?est RTE pour l?électricité, qui confronterait en temps réel
la demande et l?offre. Pourtant, des outils émergent localement pour rapprocher les besoins de la
ressource disponible, à l?échelle d?un bassin versant, avec quelques jours d?avance. On peut
imaginer que d?ici quelques années il pourrait être possible de systématiser ces démarches.
Certains services déconcentrés, comme rappelé dans la partie 1 de ce rapport, anticipent l?état des
ressources disponibles en mobilisant certaines modélisations à disposition sur les nappes
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/bilan-2019-lexperimentation-tarification-sociale-leau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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souterraines ou les eaux de surface (cf. 1.3). De telles démarches pourraient être pilotées dans un
cadre national par le MTECT, par exemple via la création d?un groupe de travail pilotant plusieurs
types de modélisations avec les opérateurs et services déconcentrés de l?État volontaires, afin
d?identifier les modèles les plus adaptés à chaque catégorie de territoire.
D?autre part, en ce qui concerne les prévisions de besoins : plusieurs OUGC, nous l?avons vu, sont
en capacité de recueillir quotidiennement en période de crise, via des applications smartphone ou
plus simplement via des échanges par mail, les besoins d?irrigation en fonction de l?avancement
de la croissance des plantes. La consommation d?eau potable incluant les mouvements de
population saisonniers ou les besoins industriels et énergétiques doivent être eux aussi assez
facilement anticipables.
La protection des milieux est théoriquement assurée par des débits objectifs d?étiage (DOE) ou des
débits réservés mais dans la pratique, leurs besoins peuvent aussi être réévalués dans certaines
situations ou périodes plus sensibles pour certaines espèces.
Ces outils seraient à même de renforcer la capacité d?anticipation des territoires, d?étayer des
appels à la sobriété plus vigoureux et de gérer plus efficacement les lâchers d?eau dans les bassins
réalimentés.
Au-delà de la gestion de crise, l?identification de la ressource disponible (volumes maximums
prélevables) à l?échelle d?un bassin versant est à généraliser pour éviter un déséquilibre des
prélèvements ou revenir à l?équilibre.
4.4 Une communication sur la durée et pas seulement en crise
Le caractère inéluctable des transformations dans la durée de nos usages de l?eau suppose
d?accompagner ces évolutions par des actions de pédagogie et de diffusion de bonnes pratiques.
Ceci implique une impulsion nationale en la matière pour inciter ou conforter des initiatives locales,
maillons incontournables de cette stratégie. L?eau est un domaine où les interdépendances sont
massives, qu'il s'agisse des ressources de surface (usages amont/aval) ou souterraines (nappes
partagées par plusieurs territoires).
En outre, le domaine est parfois contre-intuitif : ce n'est pas parce qu'il pleut souvent ou beaucoup
sur un territoire que la ressource en eau est assurée. Cela dépend de la nature des sols qui
retiennent ou non les précipitations (ex. Bretagne). De même, ce n'est parce qu?une rivière semble
suffisamment en eau qu'il n'y a pas de problème d?alimentation en eau potable : cela dépend de
l'origine de l'eau potable qui est distribuée.
Tous ces facteurs conduisent à ce qu?en période de restrictions d'usage, le citoyen peut avoir
tendance à questionner, voire remettre en cause le bien-fondé des restrictions (et du comportement
de tel ou tel usager vis-à-vis des règles établies) sur le fondement de son propre vécu (pourquoi
un tel peut arroser, alors que moi, je ne peux pas ?). Sensibiliser les usagers est dès lors un
élément capital de la légitimité de la décision publique de restriction. C?est d?autant plus nécessaire
que le secteur de l?eau se caractérise par :
? une multiplicité d?intervenants dans le domaine de l?eau par rapport au domaine de
l?électricité par exemple,
? un signal prix peu significatif (peu d?usagers sont en mesure de dire combien leur coûte
leur consommation mensuelle ou annuelle d?eau potable) par rapport à l?évolution des
coûts énergétiques,
? une mauvaise perception des quantités consommées (notamment usagers grand public)
dans les actes du quotidien : combien j?économise si je divise par deux la durée de ma
douche, si je ferme le robinet en me lavant les dents, etc.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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En cela, il diffère significativement du secteur énergétique. Dans ce contexte, recenser et valoriser
les bonnes pratiques est particulièrement instructif. La mission a identifié deux types d?actions au
long cours qui méritent d?être promues.
? la communication des agences de l?eau :
Les agences de l?eau mènent des actions de pédagogie sur la ressource en eau par différents
canaux. Elles disposent sur les réseaux sociaux d?un média commun, En Immersion,
(principalement Facebook https://www.facebook.com/EnImmersion.Eau, Instagram
« enimmersion_eau » ; et en second niveau Twitter). L?objectif de la communication portée à
travers ces réseaux depuis leur lancement en 2018 est d?apporter une information pédagogique et
objectivée sur les enjeux liés à la ressource en eau (tant d?un point de vue qualitatif que quantitatif)
et les solutions mises en oeuvre par les maîtres d?ouvrage sur l?ensemble du territoire45.
Par ailleurs, en 2022, les agences de l'eau ont réalisé une campagne de communication
télévisuelle sur des thèmes comme les économies d?eau, la réutilisation des eaux, la qualité de
l?eau, la protection des captages, l?innovation, les solutions fondées sur la nature, la restauration
des cours d?eau, la sobriété, les filières agricoles à bas niveau d?impact pour les ressources en
eau... à travers 23 programmes courts originaux (format : 48 secondes). Leur diffusion s?est faite
du 20 juin au 17 juillet 2022 sur France 2, France 3 et France 5 à différents créneaux horaires de
grande écoute, à raison de sept diffusions par spots (soit 158 diffusions) soit un public estimé à 23
millions de téléspectateurs. Le budget associé s?est élevé à 500 000 ¤ avec un financement par le
ministère de la Transition écologique (100 000 euros). Le renouvellement de cette campagne en
2023 est prévu, dans un format plus important 93 diffusions (contre 76 diffusions en 2022) du 19/06
au 23/07/2023 (71) + du 4 au 24/09 (22) avec en plus des relais des programmes courts sur le site
internet de France TV. Le coût a été réévalué à 930 k¤.
? les Espaces info économie d?eau (EIEE) sont des points d?informations sur la ressource
en eau et la maîtrise des consommations, à destination du grand public. Ils ont été mis en
place en 2011 par le syndicat mixte d?étude et de gestion de la ressource en eau de Gironde
(SMEGREG) avec le soutien de la Communauté urbaine de Bordeaux, du Conseil général,
du Conseil régional et de l?Agence de l?eau Adour-Garonne. Ils sont inspirés des Espaces
info énergie. Ce dispositif a touché environ 3 à 4 000 personnes en 2022 (soit environ
40 000 personnes sur les 12 années d?ancienneté du dispositif).
Les missions de ces espaces sont :
? informer sur la ressource en eau (dans le cas d?espèces, des nappes profondes) ;
? sensibiliser à sa préservation et aux économies d?eau ;
? dispenser des recommandations afin de maîtriser sa consommation d?eau avec les gestes
à pratiquer au quotidien et l?installation de matériels économes ;
? expliquer comment installer les équipements hydro-économes ;
? conseiller gratuitement et objectivement sur le choix d?équipements ;
? orienter, suivant les demandes, vers des professionnels pour l?acquisition et/ou la pose de
matériel.
45 La communauté Facebook rassemble quelque 25 000 abonnés, celle d?Instagram plus récente (100 abonnés) avec une majorité de 25-64 ans
pour Facebook et 25-34 ans pour Instagram. Les taux d?interaction sont respectivement pour chaque réseau de 12,8 % et 2,6 %.
PUBLIÉ
https://www.facebook.com/EnImmersion.Eau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT/DEB, préfets) Structurer la communication en matière de
gestion de l?eau dans la perspective des sécheresses à venir selon quatre axes : Se doter
d?outils plus performants de diffusion des niveaux d?alerte et des restrictions ; Faire de la
communication un point systématique de l?ordre du jour des CRE ; Donner une impulsion
nationale à la communication sur les bonnes pratiques en matière d?économie d?eau ;
Sensibiliser le grand public aux enjeux de la ressource en eau en promouvant le
développement des espaces info économie d?eau au niveau local.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Conclusion
Le retour d?expérience de la présente sécheresse montre que les habitudes perdurent et
notamment que nombre de départements étaient restés en 2022 sur une gestion saisonnière de
l?eau (via la « crise »), sans raisonner selon les principes d?une gestion continue d?une ressource
qui se fait rare.
Seuls de grands opérateurs appelés à répondre à de multiples usages (soutien d?étiage et eau
agricole en été, production hydroélectrique et turbinage en hiver) ont développé une vision annuelle
voire interannuelle, fondée sur une stratégie de compromis. Les derniers épisodes de sécheresse
précédant 2022 ont été des alertes. L?année 2022 et le début 2023, particulièrement sec, sont là
pour rappeler la raréfaction de la ressource dans le cadre du changement climatique. La mission
a pu mesurer, issue des territoires, l?émergence de la prise de conscience du phénomène, en
particulier chez ceux qui n?avaient pas été (trop) touchés jusqu?alors. Cette prise de conscience
appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l?eau et nos pratiques.
Qui dit gestion continue de la ressource dit également veiller à trois dimensions :
- La première est celle de la connaissance de l?état de la ressource (au plus fin) et des prélèvements
(et donc des usages, au plus juste). Les données de terrain existent, elles sont nombreuses et pas
toutes utilisées pleinement ; d?autres manquent, comme les températures des masses d?eau, et
seraient à développer. L?État doit donner une impulsion forte pour capitaliser et organiser le recueil
et la valorisation des données parmi l?ensemble des partenaires sur le territoire, en créant les
conditions d?une bonne coordination en la matière.
- La seconde dimension est celle de la préparation et de l?anticipation. Il faut notamment expertiser
et consolider les modélisations (état de la ressource, prévisions sur les besoins ?) à l?échelle des
territoires et favoriser leur prise en main par les acteurs chargés de la gestion collective de la
ressource. Par ailleurs, il faut aider et soutenir les initiatives des collectivités qui, à une échelle
appropriée, réalisent des études de vulnérabilité pour mettre en place, grâce à des programmations
pluriannuelles, des solutions alternatives en cas de tension sur la ressource, tout en veillant à
l?entretien, au bon fonctionnement, voire à la mutabilité des infrastructures existantes ;
- Enfin, et elle n?est pas des moindres, la dimension d?information auprès de tous les usagers
(professionnels, associations, collectivités, particuliers) doit faire l?objet de toute l?attention de l?État.
La bonne gestion de l?eau ne pourra pas se faire sans une pleine prise de conscience collective et
individuelle de la raréfaction de cette ressource et des pratiques à faire évoluer. Il faut donc informer
et former, sensibiliser à l?enjeu, donner des clés pour faire différemment pour chaque usage et
chaque citoyen. Ainsi, au-delà des améliorations possibles de la gestion de crise, et au-delà des
enjeux d?informations ou de formations, bien que concentrée, selon la lettre de commande, sur une
analyse conjoncturelle de la crise de 2022, la mission souligne combien ce conjoncturel est
rapidement rejoint, voire conditionné, par le structurel. Seules des mesures plus structurelles, dans
tous les domaines, qui réduiront effectivement notre « empreinte eau », nous permettront de faire
face aux enjeux en eau posés par le changement climatique.
Le pire a été évité lors de la gestion de la sécheresse 2022 grâce d?une part à la mobilisation
exceptionnelle de l?ensemble des acteurs, et d?autre part à un niveau de remplissage élevé des
nappes et des retenues à la sortie de l?hiver 2021-2022.
De telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans
les prochaines années, voire dès 2023.
PUBLIÉ
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Nathalie Bertrand
Patricia Blanc
Pascale Cazin
Ingénieure générale
des ponts, des eaux
et des forêts
Ingénieure générale
des mines
Inspectrice générale
de santé publique vétérinaire
Céline Debrieu-Levrat
Virginie Klés
Sophie Planté
Ingénieure en chef des
travaux publics de l?État
Inspectrice générale
de l?administration
Inspectrice générale
adjointe de l?administration
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Annexes
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Annexe 1 Lettre de mission
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
La mission a rencontré, dans un cadre individuel ou collectif, lors de ses déplacements, en
présentiel ou par visioconférence, plusieurs centaines de personnes. Ces interlocuteurs
représentent très largement l?ensemble des acteurs de l?eau, administrations, élus et collectivités,
différentes catégories d?usagers, ? tant au niveau national et que local. Ces échanges l?ont aidée
de manière très concrète à asseoir ses constats et recommandations, sans méconnaître la
diversité des situations de chaque territoire, et à faire connaître les bonnes pratiques identifiées.
La mission tient à ici à remercier très sincèrement l?ensemble de ses interlocuteurs pour la qualité
de leur témoignage et le temps qu?ils lui ont consacré, et plus particulièrement les services
déconcentrés et opérateurs de l?Etat, préfets, DDT, DREAL de bassin, agences de l?eau, ARS qui
l?ont accompagnée très utilement et très efficacement notamment dans l?organisation de rencontres
avec les acteurs d?une vingtaine de départements.
Il n?a pas toujours été possible à la mission, notamment dans certaines configurations (tables-
rondes, comités ressources en eau?), de relever l?identité de l?ensemble des personnes ayant pris
part aux échanges. Les auteurs de ce rapport présentent par avance leurs excuses pour ces
éventuelles omissions.
Les quelques personnes rencontrées à plusieurs occasions (par exemple aux niveaux national et
local) ne sont mentionnées qu?une seule fois.
Administrations centrales
Premier ministre
SGDSN
Nicolas de MAISTRE, préfet, directeur de la protection et de la sécurité de
l?Etat
Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT)
DGALN/
Direction de l?Eau et de la
Biodiversité (DEB)
Olivier THIBAULT, directeur
Isabelle KAMIL, sous-directrice de la protection et de la gestion de l'eau,
des ressources minérales et des écosystèmes aquatiques
Charles HAZET, adjoint à la sous-directrice
SG/ direction de la
communication
Pierre NGUYEN BA, Chargé d'affaires climat, risques naturels et efficacité
énergétique
Direction générale des
Infrastructures, des Transports et
des Mobilités (DGITM)
Thomas DOUBLIC, chef du département transport fluvial DGITM
Antoine ETHEVENOT, chef du bureau des voies navigables DGITM
Direction Générale de l?Energie
et du Climat (DGEC)/direction de
l?énergie
Sophie MOURLON, directrice
Nicolas CLAUSSET, sous-directeur du système électrique et des énergies
renouvelables
Guillaume BOUYT, sous-directeur de l'industrie nucléaire
Direction Générale de la
Prévention des Risques (DGPR)
Cédric BOURILLET, directeur général
Jean-Luc PERRIN, sous-directeur des risques chroniques
Loïc MALGORN, chef du bureau de la nomenclature, des émissions
industrielles et de la pollution de l?eau
Eric MOUSSET, adjoint au chef de bureau
Rachel PUECHBERTY, directrice adjointe du SCHAPI
Stéphanie POLIGOT-PITSCH, cheffe du pôle Acquisition de données et
hydrométrie au SCHAPI
Cellule ministérielle de veille
opérationnelle et d'alerte
(CMVOA)
Pierre DUMONTET, chef du centre de veille
Stéphane CROUX, adjoint au chef du centre de veille
IGEDD
Pascal KOSUTH
Virginie DUMOULIN
Ministère de l?Intérieur et des Outre-mer
Direction générale de la sécurité
civile et de la gestion de crise
Alain THIRION, préfet, directeur général
Franck LEON, directeur de cabinet du DG
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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(DGSCGC) Yves HOCDE, sous-directeur préparation anticipation et gestion des crises
Direction du management de
l?administration et de
l?encadrement supérieur
(DMATES)
Pierre MOLAGER, sous-directeur de l'administration territoriale de l'Etat
Direction générale des
collectivités locales (DGCL)
Karine DELAMARCHE, sous-directrice des compétences et institutions
locales
Taline APRIKIAN, cheffe du bureau des services publics locaux
Centre de veille du ministère de
l?intérieur
Grégoire DORE, directeur du CIC
Vivien RICHEROT, analyste contractuel au centre de veille
Ministère de la santé et de la prévention
Direction Générale de la Santé
Joëlle CARMES, Sous-directrice de la Prévention des risques liés à l?envi-
ronnement et à l?alimentation
Jean-Christophe COMBOROURE, Adjoint à la sous-directrice
Timothée FIAT, ingénieur du génie sanitaire, chef de projet SIS-eaux
d?alimentation
Caroline LE BORGNE, cheffe du centre opérationnel de régulation et de
réponse aux urgences sanitaires et sociales
Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA)
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises (DGPE)
Arnaud DUNAND, sous-directeur de la performance environnementale
Edouard PAILLETTE, adjoint au chef du bureau eau, sols et économie
circulaire
Délégation interministérielle-en
charge du suivi des conclusions
du Varenne de l?eau et de
l?adaptation au changement
climatique
Frédéric VEAU, Préfet, délégué interministériel en charge du suivi des
conclusions du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au
changement climatique auprès du ministre de l'agriculture et de
l'alimentation
Gilles CROSNIER, Référent technique de la délégation
Ministère de l?économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
Direction Générale des
Entreprises (DGE)
Carla BRAGA, Cheffe de projets Plateformes industrielles et Pilotage du
Contrat Stratégie de la Filière Eau, Service de l?industrie, Sous-direction
chimie, matériaux et éco-industrie
Conseil consultatif et opérateurs nationaux de l?Etat
Comité national de l?eau Jean LAUNAY, Président
Office Français de la
Biodiversité (OFB)
Loïc OBLED directeur général délégué « police, connaissance, expertise »
Bénédicte AUGEARD, directrice adjointe « recherche et appui scientifique »
Michel LAMBRECH, directeur adjoint « police et permis de chasser »
Céline NOWAK, direction surveillance, évaluation et données
Bureau de Recherches
Géologiques et Minières
(BRGM)
Francis GARRIDO, directeur adjoint de la direction de l?eau, de
l?environnement, des procédés et analyses
Météo-France Patrick JOSSE, directeur de la climatologie et des services climatiques
Muséum National d?Histoire
Naturelle (MNHN)
Guillaume GAYET, chercheur
Institut National de Recherche
pour l?Agriculture et
l?Environnement (INRAE)
Patrice GARIN, gestion des usages
Eric SAUQUET, hydrologue
Voies Navigables de France
(VNF)
Guy ROUAS, Expert eau auprès du directeur de VNF
Virginie MAIREY-POTIER, Directrice de l?infrastructure eau environnement
de VNF
Cécile AVEZARD, directrice territoriale Rhône-Saône
Autorité de Sureté Nucléaire
(ASN)
Christophe QUINTIN, inspecteur en chef de l'ASN et membre du comex
Cyril BERNADE, chef de bureau à la direction des centrales nucléaires
Groupement des DDT
Benoit DUFUMIER, directeur de la DDTM des Côtes d?Armor et plusieurs
directeurs départementaux des territoires
Centre national de la
recherche scientifique (CNRS)
Florence HABETS, directrice de recherche CNRS, hydrogéologue
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Elus et associations représentatives des élus et collectivités au plan national
Sénat
les auteurs du rapport « Comment éviter la panne sèche, huit questions
sur l'avenir de l'eau en France » : Catherine BELRHITI, Cécile
CUKIERMAN, Alain RICHARD et Jean SOL, et le président de la
délégation sénatoriale aux prospectives Mathieu DARNAUD,
Association des maires de France
(AMF)
Dominique RIGUIDEL président de Eau du Morbihan
Gwenola STEPHAN, responsable de la mission développement durable
Cyrielle SIMON
Intercommunalités de France
Régis BANQUET, vice-président (et président de la communauté
d?agglomération de Carcassonne)
Association nationale des élus de
bassin (ANEB)
Frédéric MOLOSSI, co-président
Catherine GREMILLET, directrice
Christian DODDOLI, directeur de l?EPTB DURANCE (SMAVD)
Jean-Luc JEGOU, directeur de l?EPTB Vilaine (Eaux et Vilaine)
Cyrielle BRIAND, directrice de projets
Fédération nationale des
collectivités concédantes et régies
(FNCCR)
Robin SALECROIX, Vice-Président de Nantes Métropole en charge de la
politique de l'eau et de l'assainissement, membre du conseil
d?administration de la FNCCR
Régis TAISNE chef du département « cycle de l?eau »
Cyrielle VANDEWALLE, chargée de mission
Acteurs économiques/représentants des entreprises
Chambres d?agriculture France
(APCA)
Luc SERVANT, vice-président (et président de la chambre régionale
d?agriculture de Nouvelle-Aquitaine)
Ka Ho YIM, chargé de mission
Irrigants de France Eric de la FRETILLIERE, président
France Hydro Electricité Anne PENALBA, vice-présidente de France Hydro Electricité
Jean-Marc LEVY, délégué général
Cécile BELLOT, Responsable Environnement
Union des Industries de la
Chimie/MEDEF
Philippe PRUDHON, directeur des affaires techniques
EDF Bruno.de CHERGE, direction relations institutionnelles et régulations
Luc TABARY, Coordination de l'eau et changement climatique
Herve GUILLOT, directeur coordination de l?eau Rhône-Méditerranée
Catherine HALBWACHS, directrice RSE et projet ADAPT, direction du
parc nucléaire et thermique
Tiphaine HONDUROY, Pôle ADAPT RSE
Fédération nationale des
Associations de Riverains et
utilisateurs industriels de l?eau
(FENARIVE)
Christian LECUSSAN, président
Sylvie HAMMADI, déléguée générale
Fédération professionnelle des
entreprises de l?eau (FP2E)
Clotilde TERRIBLE, déléguée générale par intérim
Laurent BRUNET, président commission Scientifique et technique
Groupe Suez, directeur technique Eau France
Christophe TANGUY, directeur exploitation région sud, SAUR
France assureurs Christophe DELCAMP, directeur
Sarah GERIN, directrice de la mission risques naturels (MRN)
Elena CANALE, responsable du département développement durable
Représentants des centres de
lavage de voitures
Jean-Luc COTTET, président du métier lavage haute pression chez Mo-
bilians
Francis POUSSE, président du métier stations-service chez Mobilians
Laure MEJEAN, Chargée des métiers stations-service et centres de
lavage chez Mobilians
Fédération des canalisateurs Christophe RUAS, vice-président
Leslie LAROCHE, secrétaire générale
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Associations nationales
Fédération nationale de la pèche
française
Hamid OUMOUSSA, directeur général de la FNPF
Jean Paul DORON, Président Union de bassin Loire Bretagne
Roland BRUNET, Président de la fédération départementale (FD) 39,
Stéphanie FENEON, Directrice FD 49
Francis BAILLY président de la FD 86
David FERNANDEZ, président de la FD 11
Emilien BORDIER, directeur FD 68
France Nature Environnement
(FNE)
Nicolas FORRAY, hydrologue membre d'Eaux et rivières de Bretagne
Alexis GUILPART Animateur du réseau Eau et Milieux aquatiques
Associations de consommateurs Isabelle GAILLARD, UNAF
Gilbert LE MAIGNAN, CLCV
Pierre GUILLAUME, UFC Que-Choisir
Plantes et Cité
Romain DAGOIS, chargé de mission agronomie, sols et végétalisation
urbaine
Association parcs et jardins du val
de Loire
Guillaume HENRION, président de l?association
Alix de SAINT-VENANT, membre (Jardin Remarquable du château de
Valmer)
Cécile KARAM, consultante Calif-solutions
François MASARDIER, Calif-solution
Michèle QUENTIN déléguée
Fédération française de golf Gérard ROUGIER, directeur territoires, environnement et équipements
Fédération française de canoé-
kayak et des sports de pagaie
Antoine DUBOST, Responsable du service Aménagement Territorial et
Equipements
Dominique MASSICOT, chargé de projet
Fédération française des
professionnels loueurs de canoés-
kayaks
Note écrite
Dans les bassins46
Adour-Garonne
Préfecture
Étienne GUYOT, préfet de la région Occitanie, préfet de la Haute-Garonne,
préfet de bassin
Serge JACOB, secrétaire général de la préfecture de Haute-Garonne
Zoé MAHE, SGAR adjointe
Lucia de SIMONE, chargée de mission
Comité de Bassin Michel PAQUET, vice-président, représentant de l?industrie
Agence de l?eau Adour-
Garonne,
Guillaume CHOISY, directeur général
Aude WITTEN directrice générale adjointe
Lucile GREMY, Directrice de interventions et de l?expertise Eau et Milieux
DREAL Occitanie (DREAL
de bassin)
Sylvie LEMONNIER, directrice régionale
Bérengère BLIN, directrice adjointe de l?écologie
DREAL Nouvelle-Aquitaine,
Claire CASTAGNEDE-IRAOLA, cheffe département eau et ressources
minérales
Olivier DEBINSKI
DRAAF Occitanie (DRAAF
de bassin)
Florent GUHL, directeur
François CAZOTTES, directeur adjoint
ARS Nouvelle-Aquitaine
Marie-Laure GUILLEMOT, adjointe au responsable du pôle santé en
environnement
Dorothée GERBAUD (Antenne Charente)
ARS Occitanie
Yannick DURAND, responsable cellule mutualisée eaux
Laurent PENA responsable pôle santé environnement
Région Occitanie
Jean-Louis CAZAUBON, vice-Président du conseil régional, vice-président du
Comité de Bassin Adour-Garonne
46 Certains interlocuteurs rencontrés à l?échelle des bassins ont également été rencontrés lors de réunions
nationales ou départementales. Leur nom n?est cité qu?une seule fois dans cette annexe.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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DDT Haute-Garonne
Stéphane LE GOASTER, directeur adjoint
Grégoire GAUTIER, chef du service environnement, eau et forêts
Thibault COLL
DDT Gers
Christophe BOUILLY, directeur adjoint
Valérie LACOMBE-TIAMIA, cheffe du service eau et risques
DDT Lot Cécile DUMAINE-ESCANDE, directrice adjointe
DDT Tarn Laure HEIM, cheffe du service eau, risques, environnement et sécurités
DDT Charente Stéphanie PANNETIER, cheffe de l?unité eau et agriculture
DDT Dordogne Céline DELRIEU, cheffe de service eau et nature
OFB Occitanie Hervé BLUHM, directeur régional
OFB Nouvelle-Aquitaine Nicolas SURUGUE, directeur régional
Membres du comité de
bassins représentant les
usagers
Jean-Luc CAPES, membre de la chambre d'agriculture des Landes,
représentant de l?agriculture au comité de bassin Adour-Garonne, président de
l?organisme unique Irrigadour
Fabrice CHARPENTIER, président de UNICEM Occitanie
Frédéric CAMEO-PONZ, Nature en Occitanie, vice-président du Comité de
Bassin
Gilbert RIEU, Pierre GUILLAUME, UFC QUE CHOISIR, représentant des
associations agrées de défense des consommateurs
Isabelle GAILLARD représentant l?UNAF
Monsieur BORDAGE, représentant de la CLCV
Michèle JUND, France Nature Environnement Occitanie
Jean-Louis MOLINIE, président de l?UFBAG (union des fédérations pour le
pèche et la protection du milieu aquatique du bassin AG), maire de Buzet sur
Baïse (47)
Chambre Régionale de
l?Agriculture Occitanie
Denis CARRETIER, président
Claire VINGUT chargé de mission eau
Compagnie d?Aménagement
des Côteaux de Gascogne
(CACG)
Willy LUIS, directeur,
Pierre CHERET, président du conseil d?administration, conseiller régional de
Nouvelle Aquitaine
Institution Adour
Paul CARRERE, président
Didier PORTELLI, directeur général des services
Aurélie DARTHOS, directrice générale des services techniques
Société Hydro-Electrique du
Midi (SHEM)
Cyrille DELPRAT, directeur
EDF Franck DARTHOU, directeur sud-ouest
Représentants des acteurs
économiques au comité de
bassin
Fabrice CHARPENTIER et Michel PAQUET
Syndicat Mixte d?études et
d?aménagement de la
Garonne (SMEAG)
Jean-Michel FABRE, président
Réseau 31 Gonzague AMEYE, directeur
Artois-Picardie
Agence de l?eau Isabelle MATYKOWSKI, directrice générale adjointe
Patrice BIZAIS, chef du service appui, paiement, interventions
économiques
Karine VALLEE, experte ressource en eau et agriculture
Estelle CHEVILLARD, chargée de mission biodiversité et milieux naturels
Comité de Bassin André FLAJOLET, président
DREAL Hauts-de-France Florence CLERMONT-BROUILLET, directrice adjointe
Olivier PREVOST, chef de pôle
Conseil départemental du Pas-
de-Calais Emmanuelle LEVEUGLE, conseillère départementale
ARS des Hauts de France Eric POLLET, directeur de la sécurité sanitaire et de la santé
environnementale
Marie FIORI, chargée de mission
Syndicat intercommunal de Paul RAOULT, président
PUBLIÉ
mailto:aurelie.darthos@institution-adour.fr
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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distribution d?eau du Nord
(SIDEN-SIAN)
NOREADE : Dominique WANEGUE, directeur général adjoint
Métropole Européenne de Lille Alain BEZIRARD, vice-Président en charge de l'eau et l'assainissement
Conservatoire d'Espaces
Naturels Hauts de France
Luc BARBIER, vice-Président
Union des Fédérations
départementales pour la Pêche
et la Protection du Milieu
Aquatique du Bassin Artois-
Picardie (UFBAP)
Jocelyne CADET, présidente
Comité Départemental de
Canoë-Kayak du Pas-de-Calais
Daniel RENARD, président
Représentant des acteurs
industriels
Jérôme LEFEBVRE, MEDEF
Chambre d'Agriculture de la
Somme
Françoise CRETE, présidente
Loire-Bretagne
Préfecture
Régine ENGSTROM, Préfète de région Centre Val-de-Loire, préfète du bassin
Loire Bretagne
Comité de bassin Thierry BURLOT, président
Agence de l?eau
Martin GUTTON, directeur
Philippe GOUTEYRON, directeur de l?évaluation et de la planification
DREAL Centre-Val-de-Loire
Hervé BRULE, directeur de la DREAL Centre Val de Loire
Johny CARTIER, chef de service
Christian. FEUILLET, chef de département
Frédéric VERLEY, chef d?unité
DRAAF Centre-Val-de-Loire Laurent WALCH, ingénieur général de bassin
ARS Centre-Val-de-Loire Christophe CORBEL, ingénieur sanitaire
OFB Centre-Val-de-Loire Florent BILLARD, chef du service régional police
DDT
Plusieurs représentants des DDT du bassin
Etablissement Public Loire
Benoit ROSSIGNOL, directeur chargé de la ressource en eau
ARS Pays-de-la-Loire
Nicolas DURAND Directeur Général par intérim, Directeur de la Santé
Publique et Environnementale
DREAL Pays-de-la-Loire Estelle SANDRE-CHARDONNAL, Directrice Adjointe
ARS Bretagne
Nathalie LE FORMAL, Directrice de la Santé Publique
Anne SERRE, Directrice Adjointe Santé Environnement.
Murielle THEZE, Référente régionale Eau
Représentants des ONG au
comité de bassin
Régine BRUNY, membre de FNE Pays de la Loire
Gilles DEGUET, membre de l?association SEPANT
Représentants des
agriculteurs au comité de
bassin
Catherine SCHAEPELYNCK, élue de la chambre régionale d?agriculture des
Pays de la Loire en charge de l?eau
Nicolas BONNEFOUS, élu de la chambre d?agriculture de l?Allier
Marie-Noëlle NOZACH, Chargée de mission "Eau", Chambre d?agriculture
Centre-Val de Loire
Représentants des élus au
comité de bassin
Nathalie ROUSSET, conseillère départementale de Haute-Loire
James GANDRIEAU, vice-président de Vendée eau
Philippe ALBERT, président du SMEG
Seine-Normandie
Préfecture de région Ile-de-
France, préfecture de bassin
Pierre-Antoine MOLINA, préfet, secrétaire général pour les affaires régionales
Comité de bassin
Nicolas JUILLET, président (et président du syndicat départemental des eaux
de l'Aube -SDDEA)
Agence de l?eau Seine-
Normandie
Sandrine ROCARD, directrice générale
DRIEAT
Emmanuelle GAY, directrice
Claire GRISEZ, directrice adjointe
Félix BOILEVE, chef du service prévention des risques
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Caroline LAVALLART, adjointe au chef de service politiques et police de l?eau
(SPPE), mission stratégies eau et planification
Thomas BOUYER, SPPE
Joanna BRUNELLE, SPPE
DREAL Normandie
Sandrine PIVART, directrice adjointe
Frédéric BIZON chef du bureau de l?eau et des ressources aquatiques (Service
ressources naturelles)
Catherine FAUBERT, Service ressources naturelles
Stéphane TASSAING, Service risques
Sylvie BOUTTEN, cheffe déléguée de l?unité bi-départementale Calvados-
Manche
Arnaud PICHONNEAU, UD Eure
DREAL Bourgogne-Franche-
Comté
Marc PHILIPPE (Service Biodiversité, Eau, Patrimoine)
ARS Ile de France
Raphael POVERT, responsable cellule eau au niveau régional
Céline ARENATE, ingénieure chargé mission de la cellule eau sous la
responsabilité
ARS Normandie
Catherine BOUTET, responsable du pôle santé environnement
Sabrina LEPELTIER, unité départementale de la Manche ? Pôle Santé-
environnement
DRIAAF Ile de France
Benjamin BEAUSSANT, directeur
Gilles COLLET, ingénieur général du bassin Seine Normandie
DRAAF Normandie Caroline GUILLAUME, directrice
DRAAF Hauts de France Jean-Philippe FLORID, ingénieur général de Bassin
OFB Ile-de-France
Magali CHARMET, directrice régionale
Sabine MORAUD, directrice adjointe
Johanna VAN HERRENTHALS, chef du service police
Samuel DEMBSKI, chef de service connaissances
OFB Grand-Est Service régional police
Chambre régionale
d?agriculture de Normandie
Sébastien WINDSOR, président de Chambres d?Agriculture de France,
président de la chambre régionale d?agriculture de Normandie
Etienne LEGRAND, président du groupe normand Agriculture biologique
Chambre d?agriculture des
Hauts-de-France
Bruno HAAS, secrétaire adjoint
DDT de la Marne (51)
Claire CHAFFANJON, directrice départementale adjointe
Raynald VICTOIRE, chef du service eau, environnement, préservation des
ressources
Florent COLIN
DDT de l?Eure-et-Loir (28) Guillaume BARRON directeur
DDT du Calvados (14) Sophie GIACOMAZZI chef du service eau et biodiversité
EPTB Seine Grands Lacs
Baptiste BLANCHARD, directeur
Delphine BIZOUARD, cheffe du service hydrologie
Commune nouvelle de Vire-
Normandie
Laure PRINZBACH. directrice du Service Eau
Communauté
d?agglomération Chartres
Métropole
Alain BELLAMY, Maire de Clévilliers, Vice-président de Chartres métropole
Représentant des milieux/de
la nature
Didier DONADIO, président de la fédération de pêche du Calvados
Paul FERLIN, France Nature Environnement
Philippe PINON-GUERIN, directeur du Conservatoire d?Espaces Naturels de
Champagne-Ardenne
Acteurs économiques
Christian LECUSSAN, président de la fédération nationale des associations de
riverains et utilisateurs industriels de l?eau (Fénarive)
Cécile LAUGIER, directrice environnement et prospective chez EDF, Union
Française de l?Electricité (UFE)
Rhône-Méditerranée et Corse
Préfecture de région AURA
Françoise NOARS, secrétaire générale pour les affaires régionales
Agence de l?eau Laurent ROY, directeur
DREAL AURA
Jean-Philippe DENEUVY, directeur régional
Didier PITRAT, chef de pôle de la délégation de bassin.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Estelle RONDREUX, directrice adjointe
DREAL PACA Marie-Françoise BAZERQUE, directrice adjointe
DRAAF PACA Florence VERRIER, directrice adjointe
DREAL Corse Patricia BRUCHET, directrice par intérim
Maelys RENAUT
DRAAF Corse Pierre BESSIN, directeur
Rhin-Meuse
Préfecture de région Grand
Est
Blaise GOURTAY, secrétaire général pour les affaires régionales et
européennes
Denis GOURDON, chargé de mission agriculture, environnement, transition
énergétique et écologique, foncier développement durable
DREAL Grand Est Hervé VANLAER, directeur
Stéphanie BASCOU, directrice adjointe
DRAAF Grand Est Jean-François QUERE, ingénieur général de Bassin Rhin-Meuse
Agence de l?eau Rhin Meuse Marc HOELTZEL, Directeur Général
Chambre régionale
d?Agriculture du Grand Est
Yann DACQUAY, Directeur
FNE Daniel REININGER
ARS Grand Est Laurent CAFFET responsable département santé environnementale
Nicolas REYNAUD ingénieur des eaux, pôle coordination contrôle sanitaire,
thermalisme et piscine.
Dans les départements
05-Hautes-Alpes
Préfecture Dominique DUFOUR, préfet
Cédric VERLINE, secrétaire général
ARS Sophie AVY, Chef de service santé environnement
DDT Thierry CHAPEL, directeur départemental
OFB Philippe MOULLEC, Chef du service départemental
Agence de l?eau Annick MIEVRE, directrice PACA
DREAL PACA Marie-Françoise BAZERQUE, directrice adjointe
Chambre d?agriculture Eric LIONS, président
CDJA Edouard PIERRE, Co-Président
Région PACA Chantal EYMEOUD, vice-présidente, maire d?Embrun
FDSEA Bruno DERBEZ, Trésorier
FDSIGE Gérard GUIMBERT, Président
Confédération Paysanne Baptiste VIALET, co-porte parole
Coordination rurale Gilles ROBRESCO
Chambre des métiers Thierry FRECHON
ADDET Patrick RICOU
SMADESEP
Victor BERENGUEL
Association des Maires Ruraux Marc BEYNET, président
Rémi COSTORIER, maire
AMF Jean-Michel ARNAUD, président de l?association
départementale des maires, sénateur
Jean-Pierre GANDOIS, maire de Crots
Fabrice BOREL, maire de Forest St Julien et président de la
communauté de communes du Champsaur Valgaudemar
Joël BONNAFOUX, maire de la Bâtie-Neuve, conseiller dépar-
temental et président de la communauté de communes de
Serre-Ponçon Val d'Avance
Jean MORENO, maire de Ventavon et tout nouveau président
du syndicat mixte de gestion intercommunautaire du Buëch et
de ses affluents (SMIGIBA)
Associations et fédération de pêche Bernard PATIN, FNE PACA, président de la SAPN
Hervé.GASDON, FNE Hautes Alpes
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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David DOUCENDE, chargé de mission à la fédération de
pêche
13-Bouches-du-Rhône et sous-bassin Durance
Préfecture PACA Didier MAMIS, Secrétaire général pour les affaires régionales
EDF Luc TABARY
16-Charente et sous-bassin de la Charente
Préfecture Martine CLAVEL, préfète
DREAL
Pascal DUBOIS, chargé de mission gestion quantitative, hy-
drologie et hydrogéologie
Isabelle LEVAVASSEUR, cheffe du Département Hydrométrie
et Prévision des Crues Vienne Charente Atlantique
Arthur ANFRAY, technicien en charge du suivi du bassin Cha-
rente
Fabrice MICHAUD, en charge de la maintenance et de la
transmission des données des stations
Agence de l?eau
Christophe JUTAND, chef du service "bassin Charente" (délé-
gation de Bordeaux)
ARS Charente
Martine LIEGE, directrice
Sylvie BONNAUD
ARS Charente-Maritime
Marc LAVOIX, ingénieur d?Etudes Sanitaires Pôle Santé
Publique et Environnementale
DDT
Henri SERVAT, directeur
Benoît PREVOST REVOL, directeur adjoint
Stéphanie PANNETIER, cheffe unité « eau agriculture chasse
pêche » - service eau, environnement, risques
Alain VERINAUD ? responsable gestion quantitative - unité
« eau agriculture chasse pêche » - service eau,
environnement, risques
OFB
Émilie DUBOIS, cheffe du service Police à la direction régio-
nale
Julien FERRE, chef de service adjoint de la direction départe-
mentale
Yamin RIDOUX, cheffe de service par intérim de la direction
départementale Charente-Maritime
Conseil départemental de Charente
Mickaël CANIT, vice-président du conseil départemental (et
président de Charente eaux)
Jean-François GRACIA, Chef du Service Eau et Hydrologie
EPTB Charente Baptiste SIROT, directeur
Communauté d?agglomération de La
Rochelle (Charente-Maritime)
Serge CEAUX, directeur des eaux
Eau 17
Jacques LEPINE responsable du service Ressource en eau ?
hydrogéologie pôle Patrimoine et Prospective
Hortense BRET responsable du pôle Patrimoine et
Prospective
OUGC Cogest?eau
Sébastien SCHAEFFER, président
Thérèse N'DAH, chargée des missions OUGC
OUGC Karst Yohan DELAGE, président
OUGC Saintonge Alexandre AGAT, président
Crédit agricole Charente Christian DANIAU, président
Charente Nature Jacques BRIE, vice-président
Nature environnement 17 Patrick PICAUD, président
FDAAPPMA 16 Jean-Claude LASBUGUES, vice-président
Valentin HORTOLAN, directeur
FDAAPPMA 17 Marie ROUET, directrice
2A-Haute-Corse
Préfecture Yves DAREAU, secrétaire général
DREAL Patricia BRUCHET, directrice régionale adjointe
23-Creuse
Préfecture Bastien MEROT, secrétaire général de la préfecture
DDT
Pierre SCHWARTZ, directeur départemental
Pascale GILLI-DUNOYER, directrice-adjointe
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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33-Gironde
Syndicat mixte d'étude et de gestion de la
ressource en eau du département de la
Gironde (SMEGREG)
Bruno de GRISSAC, directeur
Patrick EISENBEIS, chargé de mission usages et territoires
Centre régional éco-énergétique d?Aquitaine
(CREAQ)
Gwénaëlle PETIT, responsable de pôle
34- Hérault
ASA du canal de Gignac Céline HUGODOT, directrice
35-Ile-et-Vilaine
Préfecture d?Ile-et-Vilaine et de région
Bretagne
Paul-Marie CLAUDON, secrétaire général de la préfecture
Maïwenn BERROU, cheffe de la mission interministérielle et
régionale de l?eau (MIRE) au SGAR Bretagne
DDTM
Thierry LATAPIE-BAYROO, directeur
Paul RAPION, directeur adjoint
Catherine DISERBEAU, cheffe du service eau et biodiversité
Ludovic HAUDUROY, adjoint au chef du pôle police de l?eau
DREAL
Aurélie MESTRES, directrice adjointe
Isabelle GRYTTEN, cheffe du service patrimoine naturel
Mme TOURNAU
Rémi ANDRE, adjoint au chef d?UDF Ile-et-Vilaine
DDPP Luc PETIT, chef de service
ARS
Mme DEL FRATE Responsable du pôle eaux destinées à la
consommation humaine,
M. CHAMPENOIS, responsable du département santé
environnement
OFB M. VACHET, chef du service départemental
Conseil Régional de Bretagne Mme PAJOT chargée des politiques territoriales de l?eau
Conseil départemental Ile-et-Vilaine Yann SOULABAILLE, vice-président
Association des maires ruraux de France
(AMRF)
Louis PAUTREL Président, maire
M. PINAULT chargé des affaires publiques
Syndicats de production d?eau potable
SMG-Eau 35 : M. BOIVENT, président
M. DECONCHY, directeur
Eau des Portes de Bretagne : M. REGNIER président, Mme
BELINE directrice
Eau du Bassin Rennais : M. DELMODER président de la CLE
du Sage d?Ille-et-Vilaine, M. GENEAU directeur général
Eau du Pays de Saint-Malo : M. RICHEUX vice-président,
M. HENRY directeur
Associations de protection de
l?environnement
Fédération de pêche 35 : Mme ARTUR
Eau et Rivières de Bretagne : M. ANNE, Mme PENNOBER
Représentant des milieux économiques
ABEA : Mme d?ARGENTRE
M. CLEUZIOU, Lactalis
Mme FISSELIER, Cooperl
M. CROCQ, CCI
Représentant des milieux agricoles
M. HERVAGAUT, chambre d?agriculture
M. HENRY, M. LE ROUX, FDSEA
M. COGER, CDJA
M. MARTIN, Coordination rurale
Confédération paysanne
Représentants de SAGE et d?EPTB
SAGE Couesnon : Joseph BOIVENT, président
SAGE Vilaine : Michel DELMODER, président
SAGE et EPTB Rance Frémur Baie de Beaussais : Bruno
RICARD, président
EPTB Eaux et Vilaine : Jean-François MARY, président
Jean-Luc JEGOU, directeur
SAGE Bassins côtiers de la région de Dol-de-Bretagne :
Christophe FAMBON, président de la CLE
37-Indre-et-Loire
DDT
Xavier ROUSSET, directeur adjoint et deux autres personnes
du service eau et nature
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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ARS (délégation départementale)
Anne PILLEBOUT, responsable du pôle santé publique et
environnementale
Représentant des milieux agricoles
Benoit LATOUR, agriculteur irrigant
Isabelle HALLOIN, chambre d'agriculture
38-Isère
Préfecture Laurent PREVOST, préfet
DDT
Xavier CEREZA, directeur
Yves PICCOCHE, directeur adjoint
Clémentine BLIGNY, chef du service environnement
Emmanuel CUNIBERTI
DREAL Rhône-Alpes
Mathias PIEYRE, chef de l?unité départementale (UD) 38
Bruno GABET, adjoint au chef de l?UD 38
Emmanuelle LONJARET, chef de pôle déléguée « politique de
l?eau »
Loïc BARTHELEMY, chargé de mission
ARS
Nicolas GRENETIER, responsable servIce santé
environnement de la délégation territoriale (DT) 38
Sandrine BOURRIN, responsable de la cellule eau potable de
la DT 38
Agence de l?eau Rhône-Méditerranée Elise DUGLEUX
OFB Jérôme DELORME, inspecteur de l?environnement
SDIS
Pascal CUGNUD
Bernard GATEAU
Philippe SPINOSI
Météo-France Denis ROY
Conseil départemental
Fabien MULYK, vice-président, président du syndicat mixte
des bassins hydrauliques de l?Isère (SYMBHI), maire de Corps
Jean-Charles FRANÇAIS, Chef du service eau
Caroline MARCHAL, hydrogéologue
Grenoble Alpes Métropole (GAM)
Anne-Sophie OLMOS, vice-présidente
Nicolas PERRIN, directeur du département eau
Autres élus et services en charge du petit et
du grand cycle de l?eau
Laurent TEIL, vice-président du syndicat isérois des rivières
Rhône aval (SIRRA), VP de la CLE du SAGE, maire de
Sablons
François BERNIGAUD, VP CC Le Grésivaudan
Vincent BOUVARD Communauté des communes (CC) du Vals
du Dauphiné
Aurélie CAMPOM : Animatrice de la commission locale de
l?eau (CLE) du schéma d?aménagement et de gestion des
eaux (SAGE) Drac-Romanche
Christel CONSTANTIN-BERTIN, chargée de mission, CLE du
SAGE Bièvre-Liers-Valloire
Julien DEPEINT, CC des Balcons du Dauphiné
Agathe GIRIN, SYMBHI
Sébastien JOBERT, CC St Marcellin Vinay
Florence LENHARDT, CC Le Grésivaudan
Clémentine PERIAL, syndicat intercommunal du Guiers et de
ses affluents (SIAGA)
Matthieu PERROTON, CC Le Grésivaudan
Blandine POURRAT, CC Bièvre Liers Valloire
Rémi QUEROL, SIRRA
Daniel VERDEIL, Directeur délégué du SYMBHI !
Représentant des acteurs économiques
Jean-Claude DARLET, Président de la chambre d?agriculture
Jean-François CHARPENTIER, président de l?association des
irrigants de l?Isère (ADI 38)
Philippe MOREL, ADI 38
Luc ARHAMET, syndicat d?irrigation dromois
Dominique DELORME secrétaire général UNICEM (Union des
industries des carrières et matériaux de construction) AURA
Sébastien ROUX, UNICEM AURA
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Paul GALLAUD, gestionnaire de stations de lavage automobile
en Isère (APG développement)
Carole PERRIER, Association des représentants des
industries agroalimentaire (ARIA) AURA
Laurence CLANET, CCI Nord Isère, conseillère en
aménagement et développement durable
Jean-Claude MILLIAT, association Bourbre entreprises
Associations de protection de la nature (y
compris Drôme)
Jacques PULOU France Nature Environnement (FNE)
Hélène TAUNAY, FNE
Hervé BONZI, président de la fédération départementale de
pêche (AAPPMA 38)
Xavier COLOMBET et Michel DUFRESNE fédération
départementale AAPPMA 38
Christian BRELY, président, FDPPMA26
Yves MONNIER chargé de mission FDPPMA26
Norbert GARROUX, Syndicat de Défense de Promotion des
étangs Dauphinois (SPED)
40- Landes
Préfecture Françoise TAHERI, préfète
DDTM
Nadine CHEVASSUS, directrice
François LEVISTE, chef du service police de l'Eau et milieux
aquatiques
OFB Hervé JACQUOT, Chef du service départemental
41-Loir-et-Cher
Préfecture François PESNEAU préfet
44-Loire-Atlantique
Préfecture de Loire Atlantique et de la région
des Pays de la Loire
Didier MARTIN, préfet
Marc ANDRE, directeur de cabinet adjoint du préfet
Nolwenn BRIAND, chargée de mission « transition écologique
et agriculture » au SGAR Pays de la Loire
Claire BRACHT, responsable SIRACETPC
Nantes métropole
Isabelle BESANÇON, responsable du service risques et crises
François CODET, responsable stratégique dans la direction du
cycle de l?eau
Céline JARRON Responsable du service animation,
communication externe
Philippe GILLES, directeur du cycle de l?eau
Brigitte HILICO, chef de projet eau potable et assainissement
Laurence DOSC
ARS des Pays de Loire
Nicolas DURAND, DG par intérim
Valérie VIAL, responsable du pôle eaux destinées à la
consommation humaine
Chantal GLOAGUEN
Régis LECOQ
DREAL
Estelle SANDRE-CHARDONNAL, directrice-adjointe
Xavier HINDERMEYER et Thibaut NOVARESE, chefs de
service
DDTM Pierre BARBERA, directeur
OFB Aurélien VIAU
49-Lozère
Préfecture Philippe CASTANET, préfet de Lozère
Chambre d?agriculture Christine VALENTIN, Présidente
DDT Agnès DELSOL, directrice départementale
Conseil départemental
Rémi ANDRE, vice-Président,
Guillaume DELORME directeur de l?eau et de l?environnement
Communauté de communes Gorges
Causses et Cévennes
Henry COUDERC, président
David BENYAKHOU, directeur général des services
Etienne AMEGNIGAN, chef du service de l'eau et de
l'assainissement
Agence de l?eau Adour Garonne Xavier PICOT, Chef de service / Adjoint au Directeur
50-Manche
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
Page 74/114
Préfecture Laurent SIMPLICIEN, secrétaire général
64- Pyrénées-Atlantiques
DDTM
Fabien MENU, directeur
Juliette FRIEDLING, chef du service eau
Pierre ESCALE, unité gestion quantitative eau
Cyrielle DUCROT, chargée de mission planification eau
potable
Communauté d?agglomération du Pays
Basque
Thierry PATOUILLE, directeur général adjoint
Emmanuel VIVIER, directeur exploitation régie eau et
assainissement
ARS Patrick BONILLA, chef du service environnement et santé
66- Pyrénées-Orientales
DDTM Julie COLOMB, directrice adjointe
71- Saône-et-Loire
DDT
M. GORON, directeur départemental
Mme MEYRUEY, responsable du service environnement
82-Tarn et Garonne et sous-bassin Garonne
Préfecture du Tarn-et-Garonne (82) Chantal MAUCHET, préfète
Préfecture du Tarn (81) Fabien CHOLLET, secrétaire général
DREAL
Isabelle CAREL-JOLY, responsable de l?unité politiques secto-
rielles
DDT du Tarn-et-Garonne (82)
Lucie CHADOURNE-FACON, directrice
Sophie DENIS, cheffe du SEB
François MILHAU, chef du SEA
DDT de l?Aveyron (12) Serge BOUTEILLER, adjoint cheffe de service BEF
DRAAF Christian SCHWARTZ, ingénieur coordonnateur de bassin
OFB Jérémie RIPAUD, chef du service départemental
Agence de l?eau Franck SOLACROUP, directeur délégation territoriale
Conseil départemental 82
Michel WEILL, président
Christine LAYMAJOUX, directrice de l?eau
Conseil départemental 81 Stéphane MATHIEU, directeur de l?eau
Conseil départemental 12 Laurent RICARD, directeur de l?eau
Association des maires et Présidents de
communautés de communes du 82
Bernard PEZOUS, président
Chambre d?Agriculture Alain ICHES, Président
Chambre d?Agriculture Agnès LAVIE, Directrice
Association des ASA du 82 Frédéric BEAUFILS, membre du bureau
Fédération départementale de pêche Yannick SABRIE
EDF Florence ARDORINO, déléguée territoriale EDF ? Hydro SO
85-Vendée
DDTM
Didier GERARD, directeur
Céline MARAVAL, directrice adjointe
Sylvie DOARE, cheffe de service eau et nature
88-Vosges
Préfecture Valérie MICHEL-MOREAUX, préfète
Elus
Stessy SPEISSMANN, maire de Gérardmer
Dominique PEDUZZI, président de la communauté de
communes des ballons des Vosges, président de l?AMV, maire
de Fresse sur Moselle
Arnaud TIXIER Directeur général des services de Gérardmer
Représentants des milieux agricoles
Jérôme MATHIEU, président de la chambre d?agriculture
Mickaël MOULIN, premier vice-président
Thierry BAJOLET, Thierry MOUROT et Eric VIRION, FDSEA
Nicolas LALLEMAND, CDJA
DDT
Laurent MARCOS, directeur départemental
Grégory BOINEL, directeur départemental adjoint
Alain LERCHER
DREAL Grand Est
Aline LOMBARD, adjointe au chef de service eau et
biodiversité
ARS Delphine BREEMEERSCH, Antoine GENDARME
PUBLIÉ
IGEDD-IGA-CGAEER Retour d?expérience de gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 3. Analyse de la mise en oeuvre des
recommandations des rapports de retour
d?expérience de la sécheresse de 2019
Contexte et sélection des recommandations analysées par la
mission
Deux rapports d?inspections générales ont été publiés après l?épisode de sécheresse de 2019 :
? Le rapport « Retour d'expérience sur la gestion de la sécheresse de 2019 dans le domaine
de l'eau » publié par le CGEDD en décembre 2019,
? et le rapport « Retour d?expérience sur l?épisode caniculaire et la sécheresse de 2019 »
publié conjointement par le CGAEER et le CGEDD en avril 2020.
La lettre de mission restreignant au domaine de la gestion de l?eau le champ de la mission, à
l?exclusion des autres effets de l?épisode caniculaire comme les feux de forêts ou le retrait-
gonflement des argiles, la mission a retenu pour l?établissement de ce bilan l?intégralité des
recommandations du premier rapport et celles des recommandations du second rapport qui
portaient sur la gestion de l?eau ; soit :
? les huit recommandations du premier rapport,
? et la recommandation 8 du second rapport.
Analyse globale de la mise en oeuvre des recommandations
Le décret, l?instruction ministérielle et le guide technique de 2021 comportent de nombreuses
dispositions directement inspirées de recommandations des rapports d?inspection générale de
2019. C?est le cas notamment des dispositions et recommandations relatives à la coordination
interdépartementale, à l?élaboration et au contenu des arrêtés d?orientation de bassin, à la
composition et au rôle des comités de gestion de la ressource en eau, à l?harmonisation des
mesures de restriction, à la publication des décisions individuelles de dérogation. On peut estimer
qu?une partie (environ la moitié) des recommandations est mise en oeuvre dans ce nouveau cadre
national ; leur mise en oeuvre locale est encore inégale, en particulier une vingtaine de
départements ne disposaient pas encore au 1/1/2023 d?un arrêté-cadre correspondant au cadre
national.
Analyse détaillée
Le tableau ci-après reprend l?analyse de la mission pour chacune des recommandations étudiées.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 76/114
Rapport CGEDD de décembre 2019
N° Recommandation Responsables Etat d?avancement Commentaires de la mission
1 Renforcer l?articulation au niveau des
sous-bassins interdépartementaux :
1.1 - Dé finir pour chaqué sous-bassin vérsant
ou massé d?éau soutérrainé d?é chéllé
intérdé partéméntalé uné « zoné d?alérté
intérdé partéméntalé », piloté é par un pré fét
coordinatéur, issu dé l?un dés dé partéménts
concérné s, ét doté dé pouvoirs d?animation
mais é galémént dé prisé dé dé cision.
1.2 - Assurér la simultané ité dés prisés dé
mésurés éntré dé partéménts d?un mé mé
sous-bassin vérsant én harmonisant lés
donné és dé finissant lé franchissémént dés
séuils du sous bassin vérsant.
1.3 - Harmonisér lés mésurés ét lés
dé rogations a l?é chéllé du sous-bassin
vérsant.
1.4 - Méttré én placé dés plans dé contro lé
prénant én compté l?é chéllé du sous-bassin
Préfets
MTECT/DEB
en lien avec le
MIOM
A l?éxcéption du 1.4, cés points sont traité s dans
lé dé crét du 23 juin 2021 ét dans lé guidé
téchniqué dé juin 2021.
En particuliér lé dé crét pré voit qué lé pré fét
coordonnatéur dé bassin idéntifié dans son
arré té d?oriéntation lés zonés d?alérté
né céssitant un arré té cadré intérdé partéméntal.
Lé pré fét coordonnatéur dé bassin donné
é galémént dés oriéntations quant aux mésurés
dé réstriction dans son arré té d?oriéntation.
Mis én oeuvré dé manié ré hé té rogé né dans lés
térritoirés ; on péut citér notammént lés axés
dé la Durancé ou dé la Viénné, pour lésquéls
un cadré dé coordination plus structuré
sémblé né céssairé.
Dans lés faits, dans la géstion dé la sé chéréssé
2022, lés sérvicés dé partéméntaux réncontré s
par la mission ont réchérché uné cértainé
cohé réncé avéc lés dé partéménts voisins,
mé mé én l?abséncé d?arré té
intérdé partéméntal ou dé pré fét ré fé rént,
notammént én cé qui concérné lé caléndriér
dé dé clénchémént dés phasés succéssivés ét lé
calibragé dés mésurés dé réstriction. Par
éxémplé, én Brétagné, lé dé clénchémént dés
phasés succéssivés, lés mésurés dé réstriction
ét lés dé rogations a cés mésurés ont é té
harmonisé és (hormis sur lés dé rogations aux
dé bits ré sérvé s) éntré lés dé partéménts.
La mission a constaté l?éxisténcé dé cértains
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 77/114
vérsant. plans dé contro lé harmonisé s a l?é chéllé dés
sous-bassins vérsants mais ils sémblént résté s
rarés.
2 Généraliser les comités départementaux
de gestion de l?eau pour renforcer
l?anticipation et améliorer la prise de
décision et la concertation :
2.1 - E largir léur champ a la géstion dé la
réssourcé én éau au-déla dé la séulé géstion
dé la sé chéréssé.
2.2 ? Lés ré unir sélon un caléndriér annuél
ponctué dé déux témps forts, én fin dé pé riodé
d?é tiagé pour fairé un bilan, ét én fin d?hivér
pour appré ciér lés risqués dé sé chéréssé ét s?y
pré parér
2.3 - Pérméttré l?éxpréssion é quilibré é dé
toutés lés partiés prénantés.
Préfets Cés trois points sont démandé s par l?instruction
ministé riéllé dé juillét 2021.
Sur lés dé partéménts é tudié s, la mission a pu
constatér qué cétté récommandation é tait
globalémént réspécté é.
Lés comité s sé chéréssé sémblént avoir
quasimént tous é té rébaptisé s én comité s
réssourcé én éau ét léur champ a é té é largi.
Léur composition ést variablé, mais
globalémént l?énsémblé dés partiés prénantés
y sont répré sénté és. Toutéfois lés comité s
sémblént avoir é té ré unis ésséntiéllémént
péndant la crisé (a partir du dé clénchémént dé
la phasé dé vigilancé) ét tré s rarémént én
sortié d?hivér 2021-2022, commé lé
démandait l?instruction dé juillét 2021.
L?é quilibré dé l?éxpréssion éntré lés partiés
prénantés, démandé aussi par l?instruction,
sémblé é tré divérsémént réspécté au vu dés
compositions dé comité s dont la mission a pu
préndré connaissancé ét dés éntrétiéns qu?éllé
a méné s.
3 Mieux utiliser l?expertise de terrain pour
objectiver la prise de décision :
DEB, OFB
Préfets
L?utilisation dés donné és du ré séau ONDE ést
récommandé par lé guidé téchniqué dé juin
2021 ét l?instruction ministé riéllé dé juillét
Réco 3.3 : la ré activité éntré lé franchissémént
dés séuils ét la dé cision dé mésurés dé
réstriction sémblé, sélon lé té moignagé dés
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 78/114
3.1 - Rénforcér ét pé rénnisér lé ré séau ONDE
dé l?AFB (OFB) ét én systé matisér la
pré séntation ét la prisé én compté lors dés
ré unions dés comité s dé partéméntaux dé
l?éau. Elargir lé comité sé chéréssé a touté la
géstion quantitativé notammént éau potablé
3.2 - Inté grér lés obsérvations du ré séau
ONDE commé paramé tré pour dé finir lés
séuils d?alérté dans lés arré té s-cadrés ét dans
lés arré té s dé réstriction.
3.3 - Systé matisér lé lién franchissémént dés
séuils / prisé dés arré té s dé réstriction afin
dé préndré dés arré té s dé réstriction dés
pré lé véménts dé s lé franchissémént dés
séuils ét sans dé lais.
3.4 - Commé aidé a la dé cision, é largir lé
champ (donné és mé té o ét témpé raturé) ét
lés sourcés (ré séaux éxtérnés a céux dé
l?E tat) dés donné és éxaminé és.
2021 (vérifier dans le détail).
Réco 3.1 ét 3.2 : partiéllémént mis én oeuvré.
L?utilisation dés donné és issués du ré séau
ONDE ést éncoré hé té rogé né sélon lés
dé partéménts, tous n?utilisént pas diréctémént
cés donné és commé paramé trés dans lés arré té s
cadrés (avéc dés séuils basé s sur lés rélévé s dés
stations ONDE), mais qu?éllés soiént ou non
utilisé és dans lé dé clénchémént dés phasés
succéssivés, cés donné és sémblént dans la
plupart dés cas pré sénté és aux comité s
réssourcé én éau ét utilisé és dans un « faiscéau
d?indicés » pour asséoir la dé cision.
Plus pré cisé mént sélon l?OFB :
- 19 dé partéménts utilisént ONDE
commé outil dé dé clénchémént dé
phasé.
- 54 dé partéménts utilisént ONDE lors
dés comité s réssourcés én éau uniqué-
mént commé outil dé diagnostic com-
plé méntairé.
actéurs nationaux, s?é tré amé lioré é par
rapport a 2019. Sur lés dé partéménts é tudié s,
la mission a pu constatér uné bonné ré activité
globalé, hormis én dé but d?é pisodé pour
cértains dé partéménts, qui ont, pour cértains,
atténdu sépt jours voiré quinzé dans cértains
cas éxtré més avant dé préndré lés mésurés
né céssairés.
Réco 3.4 : pas éncoré misé én oeuvré. Plusiéurs
partiés prénantés démandént l?utilisation dé la
témpé raturé parmi lés crité rés dé
dé clénchémént, mais, a la connaissancé dé la
mission, cé n?ést éncoré fait dans aucun
dé partémént, mé mé si cértainés donné és,
notammént par collécté és par EDF, péuvént
é tré pré sénté és én comité réssourcé én éau.
D?autrés sourcés dé donné és (obsérvations
dés fé dé rations dé pé ché ou dé citoyéns a
travérs dés applications smartphoné par
éxémplé) comméncént a é mérgér mais né sont
pas prisés én compté dans lé dé clénchémént
dés phasés.
4 Améliorer la connaissance des
prélèvements par les services de l?État
pour l?ensemble des usagers :
4.1 - Appliquér la ré gléméntation én matié ré
dé pré lé véménts (autorisations dé
pré lé vémént, comptéurs, ré partition éntré
DEB
DGPR
Préfets
Sujét éncoré largémént a traitér : dé nombréux
foragés doméstiqués ét agricolés notammént né
sont pas éncoré é quipé s dé comptéurs, voiré né
sont pas mé mé dé claré s (foragés illé gaux).
Réco 4.4 : pas éncoré mis én oeuvré. Aucun
plan dé ré duction dés consommations dés
ICPE n?a é té é laboré au plan national. Lés plus
gros pré lévéurs ont né anmoins é té sénsibilisé s
én dé but d?é té 2022 par l?inspéction dés
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 79/114
pré lévéurs), ét énvisagér la misé én placé dé
moyéns dé mésuré ou d?é valuation
pérméttant uné information ré gulié ré
(ménsuéllé) dés volumés pré lévé s.
4.2 ? Réndré obligatoiré la dé claration dés
pré lé véménts doméstiqués par foragé ou
pré lé véménts én nappés d?éau dé surfacé afin
d?assurér uné méilléuré connaissancé sur lé
nivéau dés pré lé véménts ét imposér dés
comptéurs au-déla d?uné consommation dé
plus dé 250 m³ par an.
4.3 ? Amé liorér la connaissancé dé la
consommation én éau dés ICPE ét la misé én
placé dé plans dé ré duction dés
consommations si né céssairé
Sur lés foragés doméstiqués, la dé claration én
mairié ést obligatoiré : L2224-9 du CGCT
modifié par la loi climat ét ré siliéncé du 22 aou t
2022, ét R214-5 du CE
Dé crét d?application : DEVO0801300D
Mais la dé claration du volumé pré lévé n?ést
obligatoiré qu?au-déla dé cértains séuils, én
application dé la loi sur l?éau.
Pour lés rédévablés assujéttis a la rédévancé sur
lés pré lé véménts dans la réssourcé én éau,
l?obligation dé dé claration ést annuéllé.
La dé claration ménsuéllé dés volumés pré lévé s,
pré vué par la loi sur l?éau, sémblé d?apré s lés
obsérvations dé la mission é tré péu réspécté é.
installations classé és sur démandé dé la DGPR.
Lés rétours sont asséz hé té rogé nés, ét la
dé marché mé rité d?é tré miéux structuré é,
notammént én prénant én compté én priorité
lés pré lévéurs dans lés réssourcés lés plus
fragilés, én préscrivant systé matiquémént dés
diagnostics dé la consommation d?éau ét dés
plans d?action, ét én pré voyant dans lés arré té s
dé préscriptions dés préscriptions rénforcé és
lors dés situations dé sé chéréssé.
5 Renforcer l?efficacité du système existant : DEB Lés récommandations 5.1 a 5.3 sont bién
réprisés dans lé guidé national dé 2021.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019117611&categorieLien=id
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 80/114
5.1 ? (aux pré féts) Privilé giér lés mésurés sé
traduisant par uné limitation éfféctivé ét
significativé dés pré lé véménts, én volumé.
5.2 ? (aux pré féts) Examinér chaqué anné é la
ré vision dés arré té s-cadrés sé chéréssé pour
tirér lés énséignéménts du bilan dé l?anné é
pré cé dénté.
5.3 ? (aux pré féts) Réspéctér lés arré té s-
cadrés dans léur misé én oeuvré
dé partéméntalé.
5.4 - (a la DEB) fairé ré alisér dans chaqué
grand bassin uné é tudé similairé a céllé
conduité sur la Vougé pour appré ciér lés
éfféts dés mésurés sur la réssourcé én éau ét
l?é tat dés miliéux naturéls.
Préfets Récommandation 5.4 : pas éncoré misé én
oeuvré. La mission n?a pas non plus éu
connaissancé d?uné téllé é tudé dans lés
prémiérs bassins ét dé partéménts é tudié s.
6 [Dans les arrêtés sécheresse] définir des
mesures claires, harmonisées et faciles à
contrôler :
6.1 - Dé finir lés mésurés én lién avéc lés
sérvicés dé policé (contro lablés).
6.2 - Dé finir a l?é chéllé nationalé dés mésurés
concérnant dés usagés é conomiqués sé
trouvant sur tout lé térritoiré national (golfs,
lavagés dé voituré, lés ICPE, étc.).
DEB et DGPR Lé guidé téchniqué dé finit dé manié ré pré cisé
lés mésurés dé réstriction minimalés a
répréndré dans lés arré té s, par phasé ét par
usagér. L?OFB cépéndant qué lés mésurés dé
réstriction sont facilémént contro lablés dans
séulémént 21 dé partéménts.
Lés mésurés facilémént contro lablés :
Limitation horairé, arrosagé dés pélousé ét
jardins, usagés dés particuliérs, intérdictions én
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 81/114
6.3 ? Poursuivré lé travail éngagé par lés
sérvicés dé concéntré s dé l?E tat
d?harmonisation dés mésurés a l?é chéllé
ré gionalé ou dé bassin.
6.4 - Dé finir a l?é chéllé nationalé uné listé dé
dé rogations, notammént agricolés ét lés
réndré publiqués
séuil dé crisé.
Lés mésurés difficilémént contro lablés :
Piscinés (rémisés a nivéau), éntréprisé dé
lavagé dé voituré, réstriction én % dé volumé,
prisé én compté dé l?originé dé la réssourcé én
éau, lés adaptations individuéllés.
Lé contro lé dés OUGC ét ASA ést é galémént
difficilé car lés volumés attribué s né sont pas
contro lablés individuéllémént (dans cértains
térritoirés).
La récommandation 6.2 n?ést pas éncoré misé
én oeuvré : la convéntion nationalé sur lés golfs
par éxémplé, signé é én séptémbré 2019 par lés
trois ministrés (MTES, MAA, sports) né pré voit
pas d?objéctif chiffré dé la consommation d?éau,
ét son bilan actuél ést uné augméntation dé
consommation sur la pé riodé.
Lé guidé dé 2021 comporté dés oriéntations sur
lés dé rogations mais pas dé listé.
Lé dé crét du 23 juin 2021 ét l?instruction
ministé riéllé dé juillét 2021 pré voiént la
publication, sur lé sité intérnét dé la pré fécturé,
dés dé cisions individuéllés dé dé rogation, mais
cé point ést tré s iné galémént mis én oeuvré
sélon lés dé partéménts.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 82/114
7 Rendre la communication plus efficace
7.1 - Ré é criré l?articlé R. 211-70 du Codé dé
l?énvironnémént én supprimant lés
pré cisions sur lés modalité s dé la publicité
(affichagé én mairié ét publication dans la
préssé) afin dé pérméttré l?utilisation dés
moyéns modérnés dé communication
(intérnét, ré séaux sociaux).
7.2 ? Véillér a uné publication dés mésurés
dé réstriction conténués dans l?arré té qui soit
lisiblé, térritorialisé é ét accéssiblé aux
publics concérné s.
7.3 - Mobilisér lés rélais (communés,
géstionnairés dés sérvicés publics dé l?éau,
syndicats ét OUGC, chambrés consulairés...).
7.4 ? Fairé é voluér Propluvia pour én fairé un
outil dé communication grand public.
DEB
Préfets
Cés récommandations ont é té réprisés dans lé
guidé national dé 2021.
Réco 7.1 : fait dans lé dé crét du 23 juin 2021 : lé
nouvél articlé R.211-70 CE qui én ré sulté
pré voit qué la ré gléméntation localé sé chéréssé
ést applicablé lé léndémain dé la séulé
publication dés arré té s dé réstrictions d?usagé
au récuéil dés actés administratifs dé la
pré fécturé (disponiblé sur lé sité intérnét dé la
pré fécturé). Léur affichagé én mairié intérviént
a titré complé méntairé ét informatif, ét né
conditionné donc plus l?application dé la
ré gléméntation ét lés opé rations dé contro lé.
Réco 7.3 : a é té fait localémént dans béaucoup
dés dé partéménts analysé s par la mission, a
priori plus par lés colléctivité s ét sérvicés d?éau
potablé qué par lés syndicats ét lés chambrés
consulairés.
Réco 7.4 : la nouvéllé vérsion dé Propluvia n?a
pas donné satisfaction én 2022. La DEB a
éngagé uné nouvéllé é volution dé Propluvia.
Sur la réco 7.4 (Propluvia), la mission a
idéntifié déux outils tré s simplés d?accé s, én
Illé-ét-Vilainé ét én Loiré-Atlantiqué, qui
pré séntént lés mésurés dé réstrictions
applicablés én rénséignant simplémént la
communé ét sans avoir a liré l?arré té . L?un dé
cés outils pourrait é tré répris ét dé ployé au
nivéau national.
8 Renforcer le contrôle et ses suites.
8.1 - Association dés magistrats aux objéctifs
poursuivis én matié ré dé sé chéréssé,
notammént a travérs uné participation aux
DEB, Préfets,
DDT, OFB
Récommandations réprisés dans la straté gié
nationalé dé contro lé dé 2020, actualisé é én
2022, misé én placé par l?OFB ét lé MTE ét
réprisé dans lé guidé téchniqué
Avis dé l?OFB : Dans 42 dé partéménts, lés
mésurés dé réstriction d?usagé dé l?éau, trop
compléxés, né facilitaiént pas lés contro lés.
Ellés é taiént adapté és dans 35 dé partéménts.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 83/114
comité s dé partéméntaux straté giqués dé
géstion dé l?éau ét a la dé finition du plan dé
contro lé.
8.2 - Rénforcémént dés straté giés
dé partéméntalés ét intérdé partéméntalés dé
contro lé.
8.3 - Durcissémént dés sanctions én cas dé
ré cidivé ét avéc la possibilité dé confisquér lé
maté riél incriminé .
Lés magistrats ont majoritairémént é té
informé s. D?apré s lés donné és fourniés par
l?OFB, ils ont donné dés consignés dé politiqué
pé nalé dans 38 dé partéménts. Dans 22
dé partéménts, ils ont démandé la misé én placé
dé procé durés simplifié és.
Cés procé durés lorsqu?éllés ont é té misés én
oeuvré ont pérmis un gain dé témps dans lés
sérvicés concérné s.
Pour lés infractions dé plus faiblé énjéu, lés
magistrats ont donné pour consigné un rappél a
la loi ét altérnativés aux poursuités ; quand
l?énjéu ést plus important, la consigné ést la
vérbalisation ét la misé én oeuvré d?uné
procé duré judiciairé.
Lés mésurés qui concérnént lés pré lé véménts
én éau dé surfacé ét lés usagés d?irrigation
ét/ou arrosagé (éspacés publics ou sportifs)
sont lés principalés qui font l?objét dé
contro lé. Cé sont aussi céllés qui répré séntént
lés plus gros volumés.
La difficulté dé contro lé dés ASA ést partagé é
dans tous lés dé partéménts.
La possibilité dé saisir lé maté riél én vué dé sa
confiscation ést dé ja pré vué pour toutés lés
infractions au codé dé l?énvironnémént
(L.172-12)
Rapport CGEDD-CGAEER d?avril 2020
(pour mé moiré, lés récommandations 1 a 7 ét 9 dé cé rapport portént sur d?autrés impacts dé la caniculé).
8 Confortér ét pé rénnisér lé dispositif national
dé suivi dés bocagés, léquél séra a mé mé dé
fournir un suivi fin ét dés ré sultats a
valorisér vis-a -vis dés é pisodés climatiqués
dé l?é té 2019, én garantissant sés
financéménts (é co-contribution, agéncés dé
DEB, OFB,
MNHN
Sélon lés informations fourniés par l?OFB, lé projét ést én cours : production avéc l'IGN d'uné basé
dé donné és dés liné airés dé haiés au nivéau national pérméttant dé cartographiér lés haiés ét lés
paysagés bocagérs au nivéau national. Production d'uné carté dés dénsité s ét connéctivité s dés
haiés a l'é chéllé nationalé.
Dé marragé én 2022 d'uné misé a jour dé cétté basé én s'appuyant sur dés donné és dé
té lé dé téction (modé lés numé riqués dé hautéur dé canopé é).
La phasé 2 du dispositif ést éngagé é : productions dé diffé réntés mé triqués dé caracté risation dés
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 84/114
l?éau, OFB), ét én rénforçant sés parténariats
sciéntifiqués.
paysagés bocagérs avéc l'IGN ét l'INRAé : grain bocagér (éntré é microclimatiqué), agéncémént
dés haiés én fonction dé la pénté, taillé dés parcéllés agricolés, dénsité dé marés... Ré alisé sur uné
tréntainé dé dé partéménts abritant lés bocagés lés plus importants.
Phasé 3 du DSB én cours dé construction : misé én placé d'un dispositif national dé suivi qualitatif
dés bocagés (déscription finé dés haiés, invéntairé dés marés, déscription dés culturés, ...) basé
sur un suivi sur dés carré s é chantillons. Tést dés protocolés dé térrain én cours d'analysé;
dé marragé dé la pré paration du dispositif d'é chantillonnagé spatial. Phasé intérné a l'OFB
Parténariats sciéntifiqués : IGN, INRAé, CNRS/CEBC&CEFE
Valorisation/communication : Un dossiér spé cial dans Biodivérsité , dés clé s pour agir (2022), un
articlé dans lé Courriér dé la naturé (2022), Co-organisation IGN-OFB d'uné confé réncé dé
pré séntation du DSB én dé cémbré 2021, Pré séntation au congré s mondial d'agroforéstérié, aux
assisés nationalés dé la biodivérsité ét a la journé é OFB outils dé té lé dé téction pour la TVB
(2022)
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 4. Impacts de la sécheresse sur les
milieux naturels et les activités économiques
Annexe 4.1. Des milieux naturels mis à l?épreuve
L?épisode 2022 a confirmé le peu de données existantes à l?échelle des bassins concernant les
conséquences de la sécheresse et de l?élévation des températures sur l?état des milieux, et sur les
conséquences irréversibles sur le long terme. C?est sans doute là une des grandes lacunes du
suivi des effets du changement climatique et de la crise sécheresse 2022 en particulier. Le dispositif
ONDE de l?OFB offre toutefois un réseau d?observation national qui permet, sur le petit chevelu
hydrographique, d?apprécier les ruptures d?écoulement ou assecs (Figure 15) en cours de saison
et donc le stress infligé aux milieux. Ainsi, au 1er août toutes les régions étaient concernées par
des ruptures d?écoulement (1 261 cours d?eau contre 287 en 2021, ou 1 133 en 2019 à la même
période), situation jamais atteinte depuis la mise en place du dispositif ONDE. Un comparatif des
mesures ONDE sur dix ans (Figure 15) permet de montrer que les situations des années 2022 et
2019 sont proches en termes d?importance des assecs (même si des différences sont notables sur
les département touchés) par rapport aux autres années.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Figure 15 : Observations ONDE, évolution de la sévérité des étiages de 2012 à 2022 (source :
OFB)
De nombreux bassins témoignent par ailleurs du caractère inédit de la sécheresse 2022 en termes
de réduction des lames d?eau et de hausse des températures. Les linéaires d?assecs sont
importants dans le bassin Rhône-Méditerranée (environ 100 km dans le département de la Drôme),
les débits observés sont historiquement bas (comme pour la Durance amont où ils sont les plus
bas depuis 1860), des assecs inédits sont observés au nord du bassin avec de grandes portions
de linéaires à sec pour les petits tributaires en zone montagneuse.
Au-delà la combinaison d?une réduction des débits avec des températures élevées, des
conséquences ont pu se faire sentir : une baisse de l?oxygénation entraînant (au mieux) un stress
important pour les populations animales et plus globalement une perturbation des équilibres
trophiques avec le développement de cyanobactéries, etc. L?évaluation de la mortalité piscicole
ou/et d?espèces protégées rapportée par l?OFB et les fédérations de pêche reste malheureusement
essentiellement qualitative, mais cette mortalité est bien présente. Le retour d?expérience des
bassins illustrent des phénomènes locaux marquants de la sécheresse 2022 : eutrophisation des
plans d?eau (16 lacs sur les 23 du département de l?Isère), disparition de populations d'espèces
sensibles patrimoniales (écrevisses natives, poissons comme en région AURA ou Pays de Loire),
accélération de développement d?espèces exotiques envahissantes (exemple la bryozoaire
thermophile et invasive Pectinatella magnifica) observée en Adour-Garonne, remontées du biseau
salé comme sur le Rhône ou sur la Loire à Nantes, altération des dilutions de polluants , etc. Le
comité de bassin Seine-Normandie a réalisé un retour d?expérience relatif à l?impact de l?épisode
2022 sur la biodiversité, témoignant d?une hétérogénéité de l?incidence de l?épisode sur le bassin.
Ainsi, les mortalités piscicoles (au-delà des cours d?eau en assecs qui ont connus une forte
mortalité et où des pêches de sauvegarde ont été menées avec plus ou moins de réussite) se sont
concentrées sur la Meuse, le bassin amont de la Seine, dans le lac du Der (mortalité de carpes),
les rivières d?Île de France (les grands axes soutenus par les barrages réservoirs de l?EPTB Seine
Grands Lacs n?ont pas été impactés) ; l?incidence a été importante sur l?assèchement des marais,
occasionnant la mise en danger de populations telles que celles des Sonneurs à ventre jaune
(crapaud) dans les mares du bois de Coucy (sud de l?Aisne), et des constats analogues sont faits
par la fédération de pêche du Pas de Calais dans le Bassin Artois Picardie.
Ces atteintes aux milieux sont à mettre en regard du fait que selon la liste rouge de l'UICN, publiée
en 2019, 40 % des 8 100 espèces amphibiennes répertoriées sont en voie d?extinction, groupe le
plus menacé au monde. Cette érosion a une répercussion sur l?ensemble de la chaîne alimentaire
de la faune. La réduction des populations de grenouilles dans les étangs et les lacs a des
incidences sur celle des têtards qui jouent un rôle important dans le contrôle de la croissance des
algues et des détritus qui s'accumulent dans les sédiments au fond de l'eau. Cela implique une
potentielle prolifération d'algues, dont la décomposition contribue à la réduction du taux d?oxygène
dans l'eau lorsque les algues se décomposent. Les invertébrés aquatiques et les poissons sont
alors menacés, entraînant des conséquences écologiques imprévisibles (Stebbins,1995).
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La surveillance des incidences de l?élévation des températures de l?eau et du stress hydrique reste
à développer en termes de traitement de données. La mission a pu tester un certain nombre de
croisements de données, qui restent à améliorer. La carte ci-dessous (Figure 16) en fait partie,
croisant indice de protection de biodiversité (permettant de saisir les milieux les plus sensibles) et
le nombre d?assecs relevés par les données du réseau ONDE. La carte reste largement perfectible,
en particulier sur la finesse de l?information donnée, qui serait plus intéressante au travers de focus
aux échelles régionale, départementale ou de bassin et sous-bassin ; elle permet toutefois d?ouvrir
des pistes sur le suivi des milieux en cours d?épisode.
Figure 16 : test de suivi des milieux en cours d?épisode (source : mission)
Annexe 4.2. Des rendements agricoles en forte baisse
L?activité agricole a été une des premières impactées par la sécheresse des sols (nommée par
Météo France « sécheresse agricole »).
Ce contexte de grande sécheresse a eu pour conséquence une réduction des rendements, en
particulier la production d?herbe (fourrage), et a dégradé le potentiel de rendement de certaines
céréales de printemps.
En 2022, les récoltes céréalières ont nettement baissé par rapport à 2021, étant estimées à 60,5 Mt
en 2022 contre 67,7 Mt47 en 2021. Si le repli des surfaces (-3,9 % sur un an) explique en partie
cette baisse, les rendements à l?hectare ont été nettement moindres : 67,6 quintaux par hectare
(q/ha), contre 72,6 q/ha en 2021 et 71,2 q/ha pour la moyenne quinquennale. Les cultures de
printemps ont connu une baisse de rendement de 28,4 %. De plus, le taux de protéine des blés a
47 Et 65,5 Mt en moyenne entre 2017 et 2021.
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été inférieur à la moyenne sur cinq ans : 11,4% contre 11,9 %. Il en va de même pour les
rendements en maïs-grains (-24,3 %) dont les récoltes ont également connu une baisse de la
qualité nutritionnelle des grains. Toutefois les prix élevés des céréales liés à la guerre en Ukraine
a permis de compenser ces faibles rendements ainsi que l?augmentation du prix des fertilisants et
de l?énergie.
D?autres cultures ont également été impactées. Ainsi, les rendements de la culture de pomme de
terre de conservation sont en 2022 les plus bas depuis 25 ans (39,2 t /ha contre 44,8 en 2021).
Les rendements de betteraves ont été inférieurs de 13,6 % par rapport à la moyenne sur cinq ans.
Toutefois la viticulture a vu sa production augmenter avec une récolte en hausse de 6 % comparée
à la moyenne des 5 derniers millésimes. Cette hausse se confirme pour toutes les catégories de
vin sauf les eaux de vie.
Pour l?alimentation animale, les rendements du maïs fourrage publiés par le ministère de
l?agriculture et de la souveraineté alimentaire (Agreste) mi-septembre 2022 étaient encore revus à
la baisse et estimés à 14,2 Mt, soit une baisse de 17,5 % sur un an et de 15,4 % par rapport à la
moyenne 2017-2021.
Mais c?est, en particulier, la situation des prairies qui marquera l?année 2022. La production d?herbe
est déficitaire sur quasiment tout le territoire. La production cumulée des prairies permanentes est
inférieure de 33 % par rapport à la période de référence (1989-2018), production la plus faible
depuis 2003. Alors qu?au 20 septembre, la pousse cumulée atteint normalement 88 % de la pousse
annuelle de référence, elle n?est que de 59 % en septembre 2022, les pluies d?août n?ayant pas
permis d?inverser la situation (les cas de la Bretagne, des Pays de la Loire, des Hauts de France
en sont une illustration). Le déficit de la majorité des régions fourragères est supérieur à 30 %, une
sur cinq dépasse les 40%.
Ainsi, la faible repousse de l?herbe constatée depuis septembre ne permet toujours pas un retour
des animaux au pâturage et nécessite de mobiliser les stocks hivernaux, notamment le report de
stock exceptionnel de l?année précédente (Figure 17).
Figure 17 : Indicateur de rendement des prairies permanentes par région fourragère au
20/11/2022 (source : Agreste nov. 2022)
Devant la situation très dégradée des récoltes de fourrage, le ministère de l?agriculture a anticipé
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le processus de déclaration de calamité agricole en permettant un dépôt de dossier dès l?automne.
Est actuellement objet de réflexion la base sur laquelle établir les préjudices : la référence au déficit
fourrager vs. une référence de production fourragère approchée par un indice de production des
prairies (IPP)48 élaboré par Airbus à partir d?images satellites qui pourrait constituer un indicateur
intéressant de la variation de biomasse annuelle (Figure 18)49.
Le montant d?indemnisation a également été revu à la hausse, passant de 28 % à 35 % des pertes
indemnisées. Chaque département a proposé une liste de communes pouvant être reconnues au
titre des calamités agricoles pour perte de fourrage.
Suite au dernier comité national de la gestion des risques en agriculture du 18 janvier 2023,
27 départements sont venus s?ajouter aux 17 déjà reconnus victimes de calamité agricole en
décembre 2022 au titre de la perte de fourrage. Le dépôt de demande de reconnaissance n?est
pas encore terminé, mais le zonage reconnu dépasse celui des années antérieures.
L?impact s?est également fait sentir sur les signes de qualité. Ainsi, l?institut national de l?origine et
de la qualité (INAO) a reçu 30 % de demandes supplémentaires de modification du cahier des
charges liées à la durée de pâturage par rapport à l?an dernier. Selon l?INAO, la moitié des fromages
sous signe de qualité ont été concernés, soit 25 fromages.
Figure 18 : Indice de production des prairies (IPP) élaboré par Airbus à partir d?images
satellites
48 Lepoivre B., 2020. L?assurance des prairies, Fourrages, 244, 87-92.
49 Retour d?expérience sur l?application du régime des calamités agricoles aux sècheresses sur prairies de 2019 et 2020 ; Rapport CGAAER n°
21030 - P, , avril 2021, 4àp.
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Annexe 4.3. Les autres activités économiques impactées
L?épisode 2022 a également eu des conséquences sur des secteurs économiques tels que la
navigation, l?énergie, l?industrie ou le tourisme, même si leur mesure est parfois difficile à ce stade.
Annexe 4.3.1 Impact modéré sur la navigabilité des cours
d?eau
La sécheresse 2022 s?est fait sentir, avec des effets limités dus aux régulations mises en place par
Voies Navigables de France (VNF), sur les 6 700km de voies d?eau (et 4 000 ouvrages) dont il est
gestionnaire. VNF dispose ainsi de 50 réserves d?eau permettant de maintenir les niveaux d?eau.
Pour compenser les restrictions de navigation dues au déficit hydrologique survenu dès mars 2022,
le déstockage des réserves s?est effectué plus tôt (comme en 2020). Il a conduit en fin d?année
2022 à des niveaux de réserves bien inférieurs à ceux des dix dernières années, posant ainsi la
question du remplissage de celles-ci en début d?année 2023 pour la campagne à venir (Figure 19).
En septembre 2022, 99 % du fret à grand gabarit a été préservé (à l?exception de la Moselle amont
canalisée). 85 % du réseau fluvial est resté ouvert. 18,2 % (1 221km) du réseau (canaux et rivières)
a subi des restrictions d?usage (limitation de l?enfoncement des bateaux) et 6,4 % était fermé à la
navigation. Les itinéraires impactés par ces restrictions sont restés ouverts à la plaisance.
Figure 19 : Début 2023, des volumes de stockage très inférieurs aux 10 dernières années
(source : VNF)
Si les incidences sur le trafic marchandises ont été faibles, certains ports de plaisance, ou de
péniches-hôtels ont été particulièrement pénalisés.
Annexe 4.3.2 Des impacts contrastés sur l?énergie
L?impact des sécheresses sur la production d?énergie concerne principalement le parc nucléaire et
les installations hydroélectriques.
Les 18 centrales nucléaires françaises utilisent environ la moitié des volumes d?eau prélevés en
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France, mais contrairement à d?autres activités, elles en restituent l?essentiel au milieu, à proximité
du point de prélèvement. Toutefois les eaux rejetées sont plus chaudes que les eaux prélevées, et
dans le contexte du changement climatique, ce point doit faire l?objet d?une attention particulière.
C?est par exemple la première fois que des dérogations sur la température des rejets ont dû être
prises sur le Rhône : EDF effectue à la demande de l?Autorité de Sûreté Nucléaire un « suivi
renforcé » de l?impact environnemental de ces dérogations, mais les résultats n?en sont pas encore
connus à la date de rédaction du présent rapport. Compte tenu des impacts différés possibles de
ces dérogations thermiques, la mission recommande que ce suivi contribue à une démarche
pluriannuelle et plus large des conséquences sur les écosystèmes de l?élévation des températures.
La mise à l?arrêt de près de la moitié des réacteurs à l?été 2022 pour différentes raisons n?a pas
permis de tester le comportement de l?ensemble du parc face à une sécheresse exceptionnelle, et
la baisse de production induite par la sécheresse 2022 est restée limitée ; EDF l?estime à 0,5 TWh,
soit 0,2 % de la production annuelle.
La mission appelle cependant l?attention sur la situation de trois centrales : la centrale de Chooz,
pour laquelle une convention avec la Belgique exige un débit minimal sur la Meuse, ce qui selon
EDF aurait imposé une mise à l'arrêt de la centrale pendant 41 jours pendant l'été 2022 si ses
réacteurs avaient été en service ; la centrale de Cattenom, dont l?alimentation en eau dépend
étroitement de la retenue de Vieux-Pré, laquelle fait l?objet de demandes croissantes d?autres
usages ; la centrale de Golfech sur la Garonne, qui a fait l?objet de manière répétée ces dernières
années de dérogations sur la température de ses rejets.
Plusieurs centrales sur la Loire ont connu à l?été 2022 des tensions liées à une insuffisante capacité
de stockage temporaire des effluents : EDF a lancé un programme d?investissements pour
compléter ces capacités de stockage (« bâches ») qui doit aboutir pour l?été 2024.
Les impacts sur la production d?hydroélectricité ont été plus significatifs. Alors que les réserves
étaient pleines en sortie d?hiver 2022, le niveau de production hydroélectrique de l?année 2022 est,
pour EDF par exemple, historiquement très bas, à 32,4 TWh50. La baisse de 9,4 TWh par rapport
à 2021 s?explique par une hydraulicité (un débit moyen) historiquement faible, générant selon EDF
une baisse de l?EBITDA (rentabilité) d?environ 2,5 milliards d?euros.
La production d?énergie issue de la chaîne Durance-Verdon a souffert d?un déficit de 60 % en 2022
du fait du déficit historique d'apports couplé à la prise en compte par EDF d'enjeux multi-usages.
Dans beaucoup de cas, les installations se sont contentées de turbiner le débit de soutien d?étiage,
soit en application de conventions préexistantes, soit de manière volontaire, à la demande du préfet.
En effet, dès mi-janvier, une gestion prudente a été adoptée par EDF afin de favoriser le
remplissage et, de fin février à fin août, la production a été essentiellement limitée à la fourniture
du débit réservé et aux prélèvements en eau.
Au total, RTE indique dans son « bilan électrique 2022 » que : « La production hydraulique a atteint
son plus bas niveau depuis 1976, en raison des conditions climatiques exceptionnellement
chaudes et sèches. La production hydraulique (49,7 TWh) est en recul de 20 % par rapport à la
moyenne 2014-2019 ». Néanmoins, une disponibilité maximale de l?hydraulique a pu être assurée
durant la période hivernale grâce à une gestion responsable des producteurs durant l?été.
Les deux graphes suivants (Figure 20) sont extraits du bilan électrique 2022 de RTE et montrent
le niveau historiquement bas de la production d?électricité hydraulique, pourtant fortement variable
50 Communiqué EDF du 17 février 2023 sur les résultats annuels 2022.
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d?une année sur l?autre.
Figure 20 : Evolution du stock hydraulique en cours d?année 2022 (graphe du haut) ; Evolution
1995-2022 de la production hydraulique (graphe du bas) (source : RTE)
Cet épisode de sécheresse 2022 laisse présager une saison 2023 difficile au vu des taux de
remplissage de certaines retenues hydroélectriques, et entérine le fait que la gestion devra à
l?avenir être pluriannuelle. A titre exemple, dans le bassin Rhône-Méditerranée, les grandes
retenues hydroélectriques du bassin subissent un déficit de remplissage important dans les Alpes
du Nord (-14 %), et historique dans les Alpes du Sud (- 28 %), suggérant la nécessité d?une grande
vigilance face aux difficultés à venir pour 2023.
Annexe 4.3.3 Une diversité d?impacts sur les autres activités
Les activités touristiques liées aux baignades en lac et plus généralement aux retenues d?eau
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multiusagers ont également été touchées par des fermetures pour cause de pollutions liées aux
moindres volumes et aux élévations des températures (développement de cyanobactéries par
exemple). Les marnages importants des niveaux d?eau dans les retenues pour répondre aux
engagements liés aux autres usages (soutien d?étiage, activités agricoles?) ont entraîné des
surinvestissements par les collectivités locales pour maintenir l?usage touristique des sites.
L?exemple remarqué voire emblématique des difficultés rencontrées, a été le barrage de Serre-
Ponçon dont la baisse du niveau d?eau a atteint environ 17 m au plus fort de la crise et de la saison
touristique. Ceci a conduit à des rééquipements d?urgence pour permettre l?accès à l?eau, voire
l?interdiction de certains usages nautiques. A titre d?exemple, la baisse de chiffre d?affaire pour les
campings implantés à proximité de cette retenue est estimée à entre 15 % et 70 % selon les
terrains. Environ un tiers (500) des emplois saisonniers de la zone (tous secteurs) ont été
supprimés en 2022.
D?autres activités ont pu être affectées localement par l?impossibilité de pratiquer dans certains
cours d?eau ou lacs les activités nautiques comme le canoé-kayak. D?après la fédération nationale
de canoé-kayak et des sports de pagaie (FFCK), 90 % des structures fédérales ont déclaré un
impact en 2022, générant une perte moyenne de 6000 ¤ (avec une variabilité de 1000 à 17 000 ¤)
soit 23 % du CA annuel moyen (5 à 60 % en fonction des structures) 51 . À noter que pour les
structures associatives de la Fédération, les activités touristiques et de location génèrent
habituellement des revenus permettant le fonctionnement de l?activité club sur le reste de l?année
(rémunération du ou des cadres, prise en charge des déplacements pour les compétitions,
proposition de matériels à prix réduits pour les adhérents?). L?absence ou une diminution de
revenus estivaux peuvent menacer par conséquent à très court terme l?activité voire la pérennité
d?un club. Le sondage réalisé par la fédération nationale professionnelle des loueurs de canoés
kayaks (FNPLCK) indique quant à lui que plus de la moitié des répondants ont vu leur activité
impactée par la sécheresse, dans des proportions très variables (pour un tiers à moins de 33 %,
pour un tiers entre 50 et 75 %, un sixième entre 25-50 %, un sixième à plus de 75 %). Un tiers des
loueurs ont répondu avoir d?eux même pris la décision de fermer tout ou partie de leurs parcours
(d?autres cas de fermeture, minoritaires, étant liés à des arrêtés préfectoraux ?risque incendie,
sécurité du fait de l?inaccessibilité en bateau à moteur des secours ?). Enfin une partie importante
de la baisse de fréquentation serait imputable à la communication nationale ou locale défavorable
à l?activité, les clients imaginant que le manque d?eau la rendait impraticable.
D?autres activités économiques pour lesquelles l?usage de l?eau est indispensable ont été
impactées par la sécheresse et les mesures de restrictions associées : dans certains départements,
les stations de lavage de voitures non équipées d?installations de recyclage de l?eau ont été
fermées en totalité ou partiellement pendant plusieurs semaines. Certaines entreprises font état
d?une perte de chiffre d?affaires de 40 % à l?été 2022 par rapport à l?été précédent.
Les entreprises industrielles ont pu globalement s?adapter. Certaines entreprises ont dû néanmoins
procéder à des fermetures partielles (un jour par semaine) pendant la saison. Des entreprises de
l?agro-alimentaire (laiteries notamment) ont pâti de la baisse de production des matières premières,
en quantité ou en qualité.
Certaines installations sportives utilisant des pelouses ont particulièrement souffert lorsqu?elles
n?ont pas pu bénéficier de dérogations pour l?organisation de compétitions nationales ou
internationales, de même que les platebandes fleuries ou les jeunes arbres des espaces verts
publics.
51 Données portant sur l?annexe des structures associatives ayant répondu au questionnaire de la FFCK (fédération nationale des professionnels
loueurs de canoé-kayak).
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Annexe 5. La mobilisation de l?expertise
scientifique au service de la gestion de crise
La qualification des masses d?eau (de surface et souterraines) fait l?objet d?un ensemble de
mesures réalisées sur le territoire français : débits de cours d?eau (réseau stations hydrométriques,
crues et étiages ou spécialisées, du SCHAPI) ; niveaux des nappes phréatiques (réseau
piézométrique, BRGM/DEB) ; assecs des petits et moyens cours d?eau (réseau ONDE de l?OFB
qui dispose de 3300 stations de mesures, depuis 2012). La température des cours d?eau,
paramètre important du changement climatique comme l?a montré l?épisode 2022, ne fait pas
actuellement l?objet de suivi, même si quelques expérimentations de mesure comme dans le bassin
Rhin ?Meuse, existent déjà.
Toutefois, gérer la crise demande aussi de développer une capacité à anticiper, du point de vue
organisationnel et institutionnel (largement souligné au long de ce rapport), mais aussi sur la
possibilité de se projeter sur les court, moyen voire long termes. Le recours à l?expertise scientifique
(couplée à celle de terrain) et à la prospective est alors incontournable pour une aide à la décision
(en particulier publique) dans un contexte de changement climatique certain mais provoquant des
événements incertains.
Annexe 5.1.1 Les prospectives nationales et projections sur la
ressource en eau
En lien avec les scénarios du GIEC, des études prospectives nationales sur l?impact du
changement climatique sur la ressource en eau ont été et sont menées (Explore 2070, 2010-2012),
et aujourd?hui Explore 2 (2021-2024)). Explore 2070 dont l?objectif principal était l?évaluation des
impacts possibles des changements climatique et socioéconomique futurs sur les grandes masses
d?eau en France métropolitaine et dans les départements d?Outre-Mer à l?horizon 2050-2070, a
établi de premiers scénarios prospectifs sur la disponibilité des ressources en eau à l'échelle de la
France, mettant en évidence une intensification des contrastes saisonniers avec des étiages
estivaux plus sévères (affirmée par quasiment tous les modèles), une diminution significative quasi-
généralisée de la ressource en eau (Figure 21), une modification des régimes des rivières de
montagne avec une réduction de l?épaisseur du manteau neigeux, une fonte plus précoce et une
composante nivale à la baisse (Chazot et al., 2015) ; des sols plus secs (ou plus souvent secs) et
une diminution de la recharge des nappes par les précipitations, la baisse du niveau piézométrique
n?étant pas par ailleurs homogène au sein des bassins versant (Habets et al., 2015) ; une
augmentation de la moyenne annuelle des températures de l'eau de 1,6 °C sur le territoire français
avec une variabilité importante.
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Figure 21 : Evolutions relatives possibles (en %) du QMNA552 entre 1961-90 et 2046-65.
Résultats moyens établis sur 14 simulations (Chazot et al., 2012)
Un faisceau de facteurs - nouveaux travaux du GIEC, retour d?expérience de la sécheresse 2019,
Assises de l?eau, urgence à mettre en place des stratégies d?adaptation (peu développées dans
Explore 2070) face à l?urgence climatique - a conduit au démarrage en 2021 d?un second projet
national Explore 2 (2021-2024) à l?initiative de l?Irstea, du MTE et de l?OFB53. Ce projet ambitionne
(Sauquet, 2022) de mieux accompagner le transfert des résultats et d?engager une plus forte
concertation avec les utilisateurs : agences de l?eau, collectivités, bureaux d?étude, etc. ; d?étendre
le nombre de points de simulations ; d?inclure un plus grand nombre de modèles54 pour mieux
quantifier les incertitudes ; « de donner une vision du climat et de l?hydrologie sur l?ensemble du
territoire métropolitain au pas de temps journalier pour le 21e siècle (avec leurs incertitudes) ». Ce
projet de trois ans produira des scénarios climatiques régionalisés et des simulations des actions
humaines sur la gestion de l?eau et du bassin versant (à partir d?une ?hydrologie de référence?).
Annexe 5.1.2 Les modélisations de l?état quantitatif de la
ressource en eau souterraine
Exlore 2 compte parmi l?ensemble des modélisations considérées la plateforme hydrogéologique
AQUI-FR (Habets et al., 2015)55, qui propose la construction d?un outil de suivi, de prévision et de
projections de la ressource en eau souterraine en France56 . Pour l?heure AQUI-FR couvre un
périmètre qui se limite principalement aux zones sédimentaires du nord de la France (une
extension est prévue sur les aquifères de socle bretons, et sur les alluvions du Tarn et Garonne au
sud). Le bilan de la phase 2 (Figure 22- Haberts et al., 2021) montre que la comparaison entre les
piézométries observées et les simulations sur les couches aquifères correspondantes à six mois
présente « un fort potentiel des prévisions saisonnières » (en fonction d?un indice de piézométrie
52 Débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne pas être dépassée une année donnée.
53 De nombreux organismes et équipes de recherche sont impliqués : Inrae, ENS, Sorbonne Université, PSL, Météo France, BRGM, IGE, IPSL,
HSM, Edf.
54 Cinq modèles d?hydrologie de surface, la plateforme Aqui-FR.
55 Aqui-FR est un projet collaboratif soutenu par l?OFB, et réunit le BRGM, de Centre de Géosciences de MINES ParisTech et du CNRS, le CERFACS,
le CNRM et de Météo France.
56 S?appuyant sur les modélisations hydrogéologiques régionales et les outils de suivi météorologiques existants.
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standardisé, l?évaluation AQUI-FR se fait sur une reconstitution de période de 60 ans, et non sur
un sur une seule année).
Figure 22 : Comparaison entre simulations (gauche, en termes de biais moyens score parfait =
0) et observation (droite, en termes de corrélation score parfait =0) sur la période 1958-2020 et
700 points d?observation de piézométrie sur l?ensemble de la durée commune (Habets et al.,
2021).
Par ailleurs, le BRGM a mis en place une modélisation - MétéEAU Nappes- qui permet sur un
ensemble de points de surveillance de visualiser en temps réel des données issues des mesures
effectuées sur quelques points du réseau hydrologique et piézométrique national, permettant de
disposer des chroniques des données longues (actuellement sur France entière seulement 38
points de mesure ayant des chroniques supérieures à 15 ans) et projeter sur quelques mois
l?évolution des niveaux piézométriques en fonction de scénarios météorologiques (comme le
montre la Figure 23 sur l?exemple du Val de Saône). L?ambition du BRGM est de densifier ses
données en passant à 600 points du réseau piézométrique national pour des scénarios à six mois
qu?il estime à ce stade fiable (BRGM, 2022).
Figure 23 : Exemple d?application de MeteEAU Nappes sur un piézomètre, sur une prévision à
six mois selon six scénarios météorologiques réalisées au 1er mars 2022 (Val de Saône)
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Annexe 5.1.3 Un assèchement des sols
Avec l?augmentation des températures le problème de la sécheresse des sols (dite « sécheresse
agricole ») devient aussi plus prégnant. La modélisation SIM2 développé par Météo France, Mines
Paris Tech, Irstea, s?est intéressé à l?impact du changement climatique sur la sécheresse et l?eau
du sol en France en s?appuyant sur la réanalyse de la chaîne de modèles hydrométéorologiques
Safran-Isba-Modcou (SIM) depuis 1958. Des scénarios plus ou moins pessimistes ont été établis
à 2035, 2055, 2085 établissant l?évolution de la sécheresse des sols (les projections climatiques
indiquant que la France risque de connaître lors de la seconde moitié du XXIème siècle des
sécheresses quasi-continues et de grande intensité, totalement inconnues dans le climat actuel,
Tilman et al., 2011).
SIM2 permet de proposer des tendances saisonnières à trois mois (
Figure 24 sur la période d?été 2022), dont la corrélation est fortement dépendante des scénarios
climatiques (pluviométrie et température sur la période).
Pré vision a trois mois Obsérvé sur la mé mé pé riodé
Tendance d?humidité du sol - Juillet ? Août - Septembre 2022
Figure 24 : Tendances saisonnières sur la période d?été (source : Météo France)
Annexe 5.1.4 Les approches des dynamiques d?étiages
Concernant les projections sur les étiages, trois types d?approche des dynamiques probables
peuvent être envisagées (Tilmant et al., 2020). La première est celle de la caractérisation statistique
des débits et s?appuie sur la variabilité naturelle des débits observés sur plusieurs années comme
indicateur des conditions susceptibles de se reproduire ; cette méthode simple ne tient compte ni
des conditions initiales observées, ni des conditions météorologiques futures. La seconde est
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fondée sur les prévisions de tarissement de débit en rivière, qui ont pour but de reproduire la
diminution des débits d?un cours d?eau dans le temps en l?absence de précipitations futures.
L?association Eau et Rivières de Bretagne, face à l?absence d?anticipation de la prise d?arrêtés de
restriction par seuils et aux incertitudes des prévisions pluviométriques, étudie sur la base de
chroniques de données cette approche, et souligne l?intérêt de prendre en compte cette démarche
dans les prises de décision d?arrêtés.
La troisième voie est celle de modèles hydrologiques de type pluie-débit qui reproduisent la
dynamique hydrologique du bassin versant en fonction des pluies et de l?évapotranspiration. La
plateforme nationale Premhyce 57 (Prévision des étiages par des modèles hydrologiques,
comparaison et évaluation) en 2011 (Tilmant et al., 2020, 2023), en est un exemple, et a eu pour
objectif d?évaluer les atouts et les faiblesses de cinq modèles de prévision d'étiage (BRGM, Irstea,
EDF-DTG, Université de Lorraine, Météo-France). L?espoir porté par la plateforme est de
développer des produits opérationnels d?anticipation à sept jours jusqu?à 30 jours (avec plus
d?incertitude). Les tests effectués ont permis selon les bassins versants de mobiliser le ou les
modèles de prévision à utiliser (y compris le multi-modèle qui pondère les résultats de chaque
modèle). La mobilisation opérationnelle de Premhyce reste limitée à ce jour.
57 Porté par la commande publique telle que celle de l?OFB (ancienne Onema puis AFB) et de la Direction de l?eau et de la biodiversité.
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Annexe 6. Cinétique des décisions à l?échelle d?un
bassin versant : les exemples de la Vienne, de la
Gartempe, de la Durance-Verdon et de l?Adour
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Annexe 7. Propositions d?ajustements du guide
national de gestion des sécheresses
Les arrêtés de bassin et interdépartementaux (AOB et ACSi) sont d?un contenu encore hétérogène.
Certains se contentent d?une copie du guide national sécheresse, d?autres apportent un
encadrement méthodologique pour leur déclinaison. Les ACSi peuvent être plus ou moins cadrants.
Cette hétérogénéité est aussi remarquée dans les ACSd, qui peuvent être pour certains, d?une
grande sophistication dans leur mise en oeuvre. Ils sont en général le fruit d?une gestion de crise
aguerrie. Le guide sécheresse assure un socle minimal à trouver dans chaque AOB, ACSi et ACSd.
Il est proposé les évolutions suivantes du guide sécheresse, à intégrer progressivement dans les
AOB, ACSi et ACSd.
Annexe 7.1.1 Composition et modalités de réunion des
comités de ressource en eau (CRE)
Il semble nécessaire de réunir les CRE toute l?année, à minima :
? en sortie d?hiver, pour un bilan de la recharge hivernale et une relecture de
l?arrêté-cadre,
? en avril-mai, pour un nouveau bilan et les prévisions,
? pendant l?été en tant que de besoin (mais pas systématiquement à chaque
changement de phase, les conditions de changement de phase étant
convenues à l?avance),
? et pour un bilan une fois l?épisode terminé. Ce bilan doit porter notamment
sur l?ensemble des décisions de dérogations prises pendant l?épisode et les
contrôles réalisés.
En complément, les recommandations suivantes sont à intégrer :
? Prévoir une formation dédiée à l?eau potable ou des formations territoriales,
selon les besoins ; si les services d?eau potable ne sont pas trop nombreux
sur le département, les inviter au CRE.
? Préciser la composition des CRE dans l?arrêté-cadre, l?élargir lorsque ce n?est
pas encore le cas à l?ARS, à des représentants des industriels et producteurs
d?énergie les plus gros préleveurs ou les plus impactés, à des gestionnaires
d?espaces naturels notamment de zones humides, aux principales
collectivités exerçant la compétence GEMAPI et EPTB (les modalités de
réunion à distance étant à privilégier en période de crise).
? Veiller à l?équilibre des prises de parole dans les réunions des CRE,
notamment en ce qui concerne la participation des ONG et des gestionnaires
d?espaces naturels.
Annexe 7.1.2 Niveaux et durée de restriction
Les mesures de restriction en cas de sécheresse sont progressives selon quatre niveaux de gravité
de la crise : la vigilance, l?alerte, l?alerte renforcée, et la crise qui constitue le niveau ultime. Chaque
arrêté-cadre fixe normalement les critères et seuils utilisés pour le déclenchement de mesures
correspondant aux différentes phases. La mission a constaté que certains départements ne
respectent pas cette harmonisation nationale des niveaux de restriction. Ainsi, le niveau de
vigilance peut être absent ou ailleurs dédoublé en vigilance et vigilance renforcée. A été aussi
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constaté la subsistance d?anciens seuils dénommés « coupure ». Cette harmonisation est
impérative au niveau national pour permettre une mise en place de mesures de restriction
équitablement entre départements sur un même bassin versant par exemple.
Par ailleurs les restrictions sont à adapter à la situation hydrologique et hydrogéologique et peuvent
ainsi débuter avant le 1er juin et se poursuivre au-delà du 31 octobre.
Annexe 7.1.3 Calcul du seuil de déclenchement des
restrictions dans le cas des stations
hydrométriques
L?analyse de la centaine d?arrêtés cadres départementaux en vigueur met en lumière une
prédominance de seuils de déclenchement basés sur les stations hydrométriques, ainsi qu?une
grande diversité de critères et de seuils utilisés pour le déclenchement de ces mesures. Une
majorité d?arrêtés ne prennent en compte que des critères de débit des cours d?eau, qui peuvent
être basés selon les départements sur le QMNA5 58 , le module 59 ou le VCN3 60 (indicateurs
d?échelles de temps le mois, l?année ou trois jours) ou une valeur plus empirique négociée
localement. Certains seuils sont par ailleurs trop proches d?un niveau de restriction à un autre,
qu?ils perdent de leur opérationnalité. Une harmonisation s?impose pour garantir une équité sur un
même bassin versant pouvant être interdépartemental, sans pour autant oublier le particularisme
territorial (étude HMUC par exemple). Concernant les seuils hydrologiques, il est proposé que soit
retenue une règle nationale de calcul des seuils hydrologiques (VCN3) progressifs avec des
périodes de retour 2, 5, 10 et 20 ans, sur la base de ce qui est acté dans l?annexe 2 de l?AOB
Seine-Normandie. Au niveau national, les seuils seront ainsi à réviser progressivement avec l?aide
des hydrologues en DREAL et du SCHAPI.
Annexe 7.1.4 Nature des indicateurs de déclenchement
Ni la température de l?eau, ni les paramètres météorologiques (prévisions) ne déclenchent de
restrictions par la mise en place de valeurs-seuils. Il est proposé que les données météorologiques
(température de l?air, pluviométrie et vent) puissent être prises en compte dans les premiers seuils
de restriction (vigilance ? cas de la Creuse, voire d?alerte). Pour la température dans l?eau, il serait
nécessaire, à titre exploratoire, de recueillir les données acquises par certains acteurs dans le
territoire et idéalement au niveau de points suivi (ONDE, stations débitmétriques) pour à terme
définir leur intégration dans les seuils de déclenchement des restrictions.
Les indicateurs piézométriques (niveau des nappes) et ONDE (assecs observés) ne sont utilisés
que dans une minorité d?ACSd (20 départements utilisent ONDE systématiquement et 50 à titre
d?éclairage complémentaire). Ces éléments doivent avoir valeur de seuils obligatoires au plus vite :
ils restent donc à définir pour chaque zone d?alerte. Parmi les stations ONDE, il serait nécessaire
d?envisager celles qui peuvent être intégrées dans les seuils et être équipées de dispositifs simples,
telles que des échelles limnimétriques, pour en consolider les observations.
58 Débit mensuel (M) minimal (N) de chaque année civile (A), c?est la valeur du débit mensuel d'étiage atteint par
un cours d'eau pour une année donnée. Le QMNA 5 est le débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne
pas être dépassé une année donnée. C'est donc la valeur du QMNA telle qu'elle ne se produit, en moyenne, qu'une
année sur cinq ou vingt années par siècle.
59 Débit hydrologique moyen interannuel (pluriannuel) d'un cours d'eau : c'est une synthèse des débits moyens
annuels (QMA) d'un cours d'eau sur une période de référence.
60 Volume consécutif minimal pour 3 jours, c?est le débit minimal ou débit d?étiage des cours d'eau enregistré
pendant 3 jours consécutifs sur le mois considéré.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrologie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Étiage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
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Annexe 7.1.5 Périmètre de gestion de crise : zones d?alerte,
dont une zone d?alerte pour l?eau potable et les
eaux souterraines
Les zones d?alerte quant à elles, peuvent varier en termes de surface de 1 km² à 10 152 km², 80 %
faisant moins de 1 000 km² (4×Marseille ou 10×Paris), bien qu?elles soient le maillon d?application
des restrictions. Leur délimitation n?a pas de définition dédiée. Certaines zones d?alerte sont
composées de sous-zones d?alerte, ce qui complexifie la gestion en tout l?affinant dans le
déclenchement des mesures de restriction. Cela peut aussi peut s?avérer délicat pour la
coordination interdépartementale
Certains départements ont défini explicitement des zones d?alerte pour l?eau potable, ce qui permet
de traiter spécifiquement cet enjeu selon les modes d?approvisionnement. Ce type de zone d?alerte
est à généraliser pour y définir spécifiquement des niveaux de restriction dédiés aux usages eau
potable (deux niveaux ont été expérimentés dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et
de Loire-Atlantique). Il conviendrait de garder une cohérence de gestion à l?échelle départementale.
Enfin, les nappes étant elles aussi fragilisées par les situations de sécheresse, il faudra généraliser
la prise en compte des eaux souterraines, dans un premier temps pour les nappes
d?accompagnement des cours d?eau dans les zones d?alerte et dans un second temps, toutes les
nappes libres.
Annexe 7.1.6 Définition des plans d?eau connectés et
déconnectés
Les plans d?eau connectés ou déconnectés sont à définir dans chaque ACSd. Il est proposé de
généraliser au niveau national, la pratique éprouvée du département de Loire-Atlantique, rédigée
comme suit dans leur ACSd :
« Il revient aux usagers de démontrer la déconnexion éventuelle de leurs installations régulières
de prélèvement (forages, retenues, ...) au cours d?eau, aux canaux et à la nappe
d?accompagnement. Les études permettant la caractérisation des forages sont réalisées sur la
base de cahiers des charges construits avec les services de l?Éat (protocole destiné à vérifier
l?absence de relation entre l?aquifère de prélèvement et les nappes souterraines contribuant à
l?alimentation des cours d?eau ou des zones humides ? janvier 2020). A défaut, à compter du 1er
janvier 2023, les prélèvements à partir de ces installations seront soumis au présent arrêté. »
Après recueil du retour d?expériences en Loire-Atlantique, le protocole précité serait à proposer
dans chaque département. Un délai sous trois ans au maximum semble réalisable, à l?instar de ce
qui s?est passé dans le 44.
Annexe 7.1.7 Mesures de restriction
La lisibilité des mesures reste à parfaire et à mieux encadrer au niveau national :
? Lavage de voitures : le taux minimum de recyclage des eaux au sens du guide pourrait être
au moins de 70 % avec obligation d?affichage pour informer les clients sur les raisons pour
lesquelles l?installation reste ouverte,
? Infrastructures sportives : discussions à mener avec le ministère des sports pour qualifier
les compétitions à enjeu national ou international (terrains de sport enherbés et
homologués, hippodromes, aires d?évolution équestre, centres équestres),
? Golfs : suppression de la dérogation pour l?arrosage des greens en crise (cf. absence de
progrès de la filière sur les consommations d'eau) dans l'attente d'un accord volontaire
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avec trajectoire et objectifs chiffrés, et de l?équipement de la profession en techniques
moins consommatrices d?eau,
? Remplissage des piscines : inciter les piscines publiques à programmer leur vidange en
dehors de juillet, août et septembre,
? Essais des poteaux incendie et nettoyage des réservoirs d?eau potable : à autoriser au
motif de sécurité et de santé publique,
? Espaces verts : arrosage des jeunes arbres (moins de deux ans) à préserver en période
de crise et engager la discussion avec le ministère de la culture pour les jardins des sites
classés des monuments historiques,
? Remplissage et vidange des plans d?eau notamment pour les tonnes ou huttes de chasse
par exemple, ou encore le nettoyage des façades des bâtiments : à interdire en période de
crise et même d?alerte renforcée,
? Encadrement des ICPE : à faire apparaître formellement dans les ACSd, tant que toutes
les ICPE concernées ne disposent pas d?arrêtés de prescriptions complémentaires
sécheresse.
Une nouveauté est à proposer : les mesures pourraient porter sur la mise en oeuvre de moyens de
communication, notamment pour l?eau potable, qui se renforceraient au gré des niveaux de
restriction.
Il est impératif de vérifier avec l?OFB et les autres services de contrôle la contrôlabilité des mesures
lors de leur rédaction dans le guide.
En complément, le rapport traite de façon spécifique, les dérogations ou adaptations des mesures
de restriction à la demande d?un usager (usages, durée, volumes, effet cumulé). Le guide
sécheresse devra être mis à jour à la lumière de ces recommandations.
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Annexe 8. Proposition de liste d?indicateurs à
suivre pour le pilotage national des crises
sécheresse
Proposition de remontée des indicateurs : la mission propose d?utiliser le logiciel SYNAPSE de
gestion de crise, avec une saisine par les préfets de département, mais identification dès
maintenant (en rouge) de l?établissement ou du service producteur de la donnée.
Pour que le dispositif soit pleinement efficace, il faudra s?assurer de ce que :
- les administrations centrales intéressées, particulièrement les ministères de la transition
écologique et de la santé (CMVOA, cabinets, DEB et DGS) aient un accès direct aux
données saisies par les préfets, et puissent opérer les extractions dont elles ont besoin,
- le paramétrage des indicateurs à renseigner fasse l?objet d?un calage en amont (première
liste proposée ci-après) mais aussi qu?il puisse être adapté en cours de crise de manière
assez rapide,
- pour la saisie, l?ensemble des services indiqués en rouge, particulièrement les ARS et DDT,
puissent l?opérer directement dans l?outil sans avoir à se déplacer en préfecture,
- les préfets et DREAL de bassin puissent extraire les données les intéressant, pour éviter
une double remontée vers les bassins,
- il existe un ?back up? rapidement mobilisable de type tableau excel en cas d?indisponibilité
de l?outil.
1 Eau potable :
? 1.1 : activation du COD oui/non (préfecture)
? 1.2 : activation du plan ORSEC eau oui/non (préfecture)
? 1.3 : nombre et liste des UDI61 et communes (avec code INSEE) en situation dégradée62
du fait d?un problème de quantité, population concernée par la mesure exceptionnelle mise
en place (inclure la population touristique si possible et le cas échéant), dates de début et
de fin de la mesure, éléments de coût de cette mesure exceptionnelle si disponible (ARS),
se décomposant en :
o 1.3.1 : interruption totale d?eau au robinet ? dans ce cas distribution ou non de
bouteilles, [consigne aux ARS : cet item concerne les interruptions de
distribution sans autre solution que la distribution de bouteilles (c?est-à-dire, ne
pas intégrer dans cet item, les situations qui seront décrites à l?item 1.3.3)]
o 1.3.2 : débit ou pression réduit(e) au robinet ou organisation de « tours d?eau »,
o 1.3.3 : distribution au robinet d?eau potable grâce à un dispositif alternatif/de
secours ? dans ce cas dire lequel : mobilisation d?une ressource de secours,
citernage, interconnexion exceptionnelle?
o 1.3.3.1 : utilisation d?une ressource de secours
61 Unités de distribution d?eau potable (secteur opéré par un même exploitant et où la qualité de l?eau est réputée homogène)
62 Situation dégradée : devant mettre en place un dispositif exceptionnel de secours pour assurer la continuité du service, que ce soit sur le plan
quantitatif ou sur le plan qualitatif
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o 1.3.3.2 : interconnexion exceptionnelle
o 1.3.3.3 : citernage
o 1.3.3.4 : dérogation au débit réservé,
o 1.3.3.5 : autres
o 1.3.4 : distribution au robinet d?une eau non conforme, avec une mesure de
restriction sur l?usage ou de non consommation. Dans ce cas préciser les
paramètres pour lesquels les valeurs de qualité ne sont pas respectées.
? 1.4 : nombre et liste des UDI et communes (avec code INSEE) en situation dégradée du
fait d?un problème de qualité, population concernée par la mesure exceptionnelle mise en
place (inclure la population touristique, si possible et le cas échéant), dates de début et de
fin de la mesure, éléments de coût de cette mesure exceptionnelle si disponible (ARS),
avec la même décomposition qu?au 1.3 sur la nature de la mesure exceptionnelle mise en
place.
? 1.5 : nombre et liste des communes (avec code INSEE) en tension et population concernée,
en incluant la population touristique si possible et le cas échéant (ARS) : il n?est pas
possible de définir à priori la notion de communes en tension. Quelques critères peuvent
être fournis : ex stocks disponibles inférieurs à 10 jours pour les systèmes dépendant
entièrement d?une retenue ; avec la même décomposition qu?au 1.3 sur la nature de la
mesure exceptionnelle mise en place.
? 1.6 : présence d?établissements sensibles (établissements hospitaliers, EPHAD, maisons
d?arrêt, autres) dans les secteurs en situation dégradée ou en tension (ARS)
2 Agriculture : impacts connus et risques (DDT)
3 Industrie : impacts connus et risques (DREAL)
4 Production d?énergie : impacts connus (baisse de production) et risques (DREAL avec
EDF) ; taux de remplissage des barrages, dérogations thermiques sur les centrales
nucléaires
5 Tourisme/loisirs : impacts connus et risques (DDT avec ARS) dont nombre de baignades
interdites
6 Navigation : impacts connus et risques (DDT avec VNF) ; mesures d?économie ; réduction
de gabarit ; interdiction de navigation ; impact sur l?activité portuaire
7 Milieux : impacts connus et risques + nombre d?assecs dans ONDE, mortalités de poissons
observées, espèces protégées menacées et éventuelles actions de sauvegarde en
urgence (DT OFB)
8 Grandes retenues de soutien d?étiage, gérées par des EPTB : taux de remplissage, lâchers
d?eau exceptionnels (DDT)
9 Dispositif réglementaire sécheresse (DDT) :
? phase actuelle du dispositif (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise)
? nombre de dérogations à l?arrêté-cadre acceptées
? contrôles : nombre d?infractions constatées
? nombre d?AP et municipaux de restriction en vigueur.
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Annexe 9. Bibliographie
Rapports
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15 décembre 2022 - Version provisoire, décembre 2022 No 3, 104p.
Ayphassorho H. et Sallenave M. (coord), Bertrand N., Mitteault F., Pujos Ch., Rollin D., 2020,
Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d?ici 2050 ?, Rapport CGEDD n°
012819-01, CGAAER n° 19056, Juillet, 333p.
Beaudouin E, Py M. Stevens D., Pujos, Ch. 2020. Retour d?expérience sur l?épisode caniculaire et
la sécheresse de 2019, Rapport CGEDD n° 013098-01, CGAAER n° 19098, avril, 139p.
Belrhiti C., Cukierman C., Richard A., Sol J., 2022. Eviter la panne sèche : huit questions sur l?avenir
de l?eau, Rapport du Sénat n°142, Session ordinaire de 2022-2023, novembre, 166p.
Cinotti B., Landel J-F., Agoguet D., Atzenhoffer D. et Delbos V., 2019. « Une justice pour
l?environnement », mission d?évaluation des relations entre justice et environnement, Rapport
CGEDD n° 012671-01, IGJ n° 019-19, octobre, 406p.
Fallon G. et Gitton Cl. (coord), Allimant Ph., Bertrand N., Dumoulin V., Joly A., Kosuth P., 2022,
Appui à l?aboutissement de projets de territoire pour la gestion de l?eau (PTGE). Examen de
l?élaboration de quinze PTGE. Identification de voies de progrès, Rapport CGEDD n°013749-01,
CGAAER, n°21016, Mai, 122p.
Frecenon B., Lejeune H., 2021. Retour d?expérience sur l?application du régime des calamités
agricoles aux sècheresses sur prairies de 2019 et 2020, CGAAER, Rapport n° 21030-P, avril.
Hecquet V., Lucas F. Géry C., 2022. Comptes prévisionnels de l?agriculture pour 2022, INSEE
Première, numéro 1934, décembre 2022.
Hubert L. et Dumoulin V., 2019. Retour d?expérience sur la sécheresse de 2019 dans le domaine
de l?eau, CGEDD, Rapport n°012985-01, décembre, 118p.
Parquet Général (non daté), Le traitement pénal du contentieux de l?environnement - Rapport du
groupe de travail relatif au droit pénal de l?environnement présidé par M. Francois Molins, procureur
général près la Cour de Cassation (conclusions présentées le 7 décembre 2022), 81p.
https://www.courdecassation.fr/print/pdf/node/14153
Prudhomme L., Tuffnel F., 2020. Rapport de la mission d?information sur la gestion des conflits
d?usage en situation de pénurie d?eau, Assemblée Nationale, n°3061, juin, 174p.
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sécheresse en Europe ».
Cadre national
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Publications scientifiques
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Chazot S. et al., 2012. Explore 2070 ? Lot hydrologie de surface B5- Synthèse bibliographique,
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Chazot S. et al., 2015. Synthèse du projet Explore 2070, Hydrologie de surface, 4p.
Garrido F., 2022. Etat des nappes d?eau souterraine, Comité national sécheresse agricole, BRGM,
03 octobre 2022, ppt.
Habets Fl. et al., 2015. Synthèse du projet Explore 2070, Hydrologie de souterraine, 4p.
Habets Fl. et al., 2021.Plateforme de modélisation hydrogéologique nationale AQUI-FR, Rapport
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Météo France, 2020. Bilan climatique de l?année 2019, 2019 : au 3ème rang des années les plus
chaudes en France depuis le début du XXème siècle10/01/20, 26p.
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17/11/21, 17p.
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et des Services Climatiques, 28/11/22, 13p.
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modèles hydrologiques ? Onema. Collection Comprendre pour agir. 24 p.
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1995, 316 p. (ISBN 978-0-691-03281-8))
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Annexe 10. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
ADEME Agence de l?environnement et de la maîtrise de
l?énergie
ADES Accès aux données sur les eaux souterraines
ANR Agence nationale de recherche
AOB Arrêté d?orientation de bassin
AP Arrêté préfectoral
ARS Agence régionale de santé
ASA Association syndicale autorisée
BNPE Banque nationale des prélèvements quantitatifs
en eau
BRGM Bureau de recherches géologiques et minières
CACG Compagnie d?aménagement des côteaux de
Gascogne
CASH Comité d?anticipation et de suivi hydrologique
CIC Centre interministériel de crise
CGAAER Conseil général de l?agriculture, de
l?alimentation et des espaces ruraux
CGEDD Conseil général de l?environnement et du
développement durable
CODAF Comité opérationnel départemental anti-fraude
CMVOA Centre ministériel de veille et d?alerte du
ministère de la transition écologique
CRE Comité ressource en eau (ex comité
sécheresse)
DDCSPP Direction départementale de la cohésion
sociale et de la protection des populations
DDT Direction départementale des territoires
DDTM Direction départementale des territoires et de la
mer
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGSCGC Direction générale de la sécurité civile et de la
gestion des crises
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DETR Dotation d?équipement des territoires ruraux
DGPE Direction Générale de la Performance
Economique et Environnementale des
Entreprises
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Acronyme Signification
DGPR Direction Générale de la Prévention des
Risques
DREAL Direction régionale de l?environnement de
l?aménagement et du logement
DRIEAT Direction régionale et interdépartementale de
l?environnement, de l?aménagement et des
territoires
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
EBITDA Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et
amortissement
EDF Electricité de France
EIEE Institut européen de l?économie et de
l?environnement
EPCI Etablissement public de coopération
intercommunale
EPCI-FP Etablissement public de coopération
intercommunale à fiscalité propre
IGA Inspection générale de l?administration
IGEDD Inspection générale de l?environnement et du
développement durable
IGJ Inspection générale de la justice
IGN Institut national de l?information géographique
et forestière
INRAE Institut national de recherche pour l?agriculture,
l?alimentation et l?environnement
IOTA Installations, ouvrages, travaux ou activités
soumis à la loi sur l?eau
ICPE Installations classées pour la protection de
l?environnement
MASA Ministère de l?agriculture et de la souveraineté
alimentaire
MEFSIN Ministère de l?Economie des Finances et de la
Souveraineté Industrielle et Numérique
MIOM Ministère de l?intérieur et de l?outre-mer
MISEN Missions Inter-Services de l?Eau et de la Nature
MSS Ministère de la santé et des solidarités
MTD Meilleures techniques disponibles
MTECT Ministère de la Transition Ecologique et de la
Cohésion des Territoires
OFB Office français de la biodiversité
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Acronyme Signification
ONDE Observatoire national des étiages
ORSEC Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
OUGC Organismes uniques de gestion collective
PRPDE Personne responsable de la production ou de la
distribution de l?eau
PTGE Projet de territoire pour la gestion de l?eau
QMA Débit moyen annuel
QMNA5 Débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5
de ne pas être dépassé une année donnée
RMC Rhône Méditerranée Corse
RTE Réseau de transport d?électricité
SCHAPI Service central d?hydrométéorologie et d?appui
à la prévision des inondations
SDAGE Schéma directeur d?aménagement et de
gestion des eaux
SDIS Service départemental d?incendie et de secours
SHEM Société Hydroélectrique du Midi
THM Trihalométhanes
TWh Térawattheure
URSSAF Union de recouvrement des cotisations de
sécurité sociale et d?allocations familiales
VCN3 Débit minimal du cours d?eau enregistré sur une
période de trois jours consécutifs
VNF Voies navigables de France
ZRE Zone de répartition des eaux
PUBLIÉ
Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports »
PUBLIÉ
http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/les-derniers-rapports-r43.html
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Un épisode inédit par sa durée et son intensité
1.1 Un déficit pluviométrique important couplé à plusieurs épisodes de canicule
1.2 Une sécheresse des sols prolongée
1.3 Des impacts multiples, particulièrement sur l?alimentation en eau potable
1.4 Des données hydrométéorologiques et prévisions à mieux exploiter pour renforcer l?anticipation
1.4.1 La mobilisation de données de terrain
1.4.2 De nombreux projets pour améliorer la prévision
1.4.3 Vers une carte multicritère de l?analyse du risque sécheresse ?
2 Un cadre de gestion des sécheresses rénové en 2021
2.1 Un dispositif à trois niveaux : national, bassin hydrographique, département
2.2 Mais des limites face aux spécificités territoriales de la ressource en eau et aux impacts des sécheresses
2.2.1 Le cadre de coordination des services de l?Etat peut être amélioré au niveau local
2.2.2 L?exercice de la gestion de crise par les préfets de département serait facilité par un cadrage national plus précis
2.2.3 Les modalités de gestion des retenues multi-usages restent hétérogènes et doivent être clarifiées en période de crise
2.2.4 Un déficit de recueil et de partage des données
3 La gestion opérationnelle de la sécheresse 2022
3.1 Une anticipation encore perfectible
3.1.1 Des prévisions nationales en sortie d?hiver encore peu exploitées localement
3.1.2 Des délais parfois encore trop importants avant l?entrée en vigueur des mesures de restriction
3.1.3 Des pratiques d?optimisation en anticipation dans les territoires les plus aguerris par des épisodes successifs de sécheresse
3.1.4 Ces pratiques d?optimisation nécessitent une meilleure connaissance des prélèvements
3.2 Les critères de déclenchement des mesures de restriction
3.3 Le contenu et l?efficacité des mesures de restriction
3.4 Une campagne de contrôle importante à visée essentiellement pédagogique en 2022
3.5 Une communication de crise à amplifier
3.5.1 Une communication principalement axée autour de l?information sur les mesures de restriction, et dont les résultats sont difficiles à mesurer
3.5.2 Face à l?indisponibilité de Propluvia, certains acteurs locaux ont développé des outils alternatifs
3.6 La gestion de crise nationale
3.7 La sortie de crise
4 Quelques perspectives pour réduire notre vulnérabilité aux sécheresses
4.1 Des plans de sobriété pour les principaux usages
4.2 La sécurisation de l?alimentation en eau potable et des usages de sécurité civile
4.3 Vers un Ecowatt de l?eau ?
4.4 Une communication sur la durée et pas seulement en crise
Conclusion
Annexes
Annexe 1 Lettre de mission
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Annexe 3. Analyse de la mise en oeuvre des recommandations des rapports de retour d?expérience de la sécheresse de 2019
Contexte et sélection des recommandations analysées par la mission
Analyse globale de la mise en oeuvre des recommandations
Analyse détaillée
Rapport CGEDD de décembre 2019
Rapport CGEDD-CGAEER d?avril 2020
Annexe 4. Impacts de la sécheresse sur les milieux naturels et les activités économiques
Annexe 4.1. Des milieux naturels mis à l?épreuve
Annexe 4.2. Des rendements agricoles en forte baisse
Annexe 4.3. Les autres activités économiques impactées
Annexe 4.3.1 Impact modéré sur la navigabilité des cours d?eau
Annexe 4.3.2 Des impacts contrastés sur l?énergie
Annexe 4.3.3 Une diversité d?impacts sur les autres activités
Annexe 5. La mobilisation de l?expertise scientifique au service de la gestion de crise
Annexe 5.1.1 Les prospectives nationales et projections sur la ressource en eau
Annexe 5.1.2 Les modélisations de l?état quantitatif de la ressource en eau souterraine
Annexe 5.1.3 Un assèchement des sols
Annexe 5.1.4 Les approches des dynamiques d?étiages
Annexe 6. Cinétique des décisions à l?échelle d?un bassin versant : les exemples de la Vienne, de la Gartempe, de la Durance-Verdon et de l?Adour
Annexe 7. Propositions d?ajustements du guide national de gestion des sécheresses
Annexe 7.1.1 Composition et modalités de réunion des comités de ressource en eau (CRE)
Annexe 7.1.2 Niveaux et durée de restriction
Annexe 7.1.3 Calcul du seuil de déclenchement des restrictions dans le cas des stations hydrométriques
Annexe 7.1.4 Nature des indicateurs de déclenchement
Annexe 7.1.5 Périmètre de gestion de crise : zones d?alerte, dont une zone d?alerte pour l?eau potable et les eaux souterraines
Annexe 7.1.6 Définition des plans d?eau connectés et déconnectés
Annexe 7.1.7 Mesures de restriction
Annexe 8. Proposition de liste d?indicateurs à suivre pour le pilotage national des crises sécheresse
Annexe 9. Bibliographie
Rapports
Cadre national
Publications scientifiques
Annexe 10. Glossaire des sigles et acronymes
(ATTENTION: OPTION terme avoir
valeur de seuils de déclenchement. Les cartes ci-après (Figure 10) démontrent la valeur prédictive
des données ONDE. Ainsi, en juin 2022, de très nombreux assecs étaient observés sur le territoire
national et les zones d?alerte associées étaient a minima en vigilance, ce qui était trop peu le cas
en mai 2022 en particulier au Nord et à l?Est de la France. La situation s'était pourtant déjà
largement dégradée sur ces territoires, déjà en assecs en mai.
27 Pour les prélèvements de plus de 10 000 m3, les forages sont soumis au régime de l?autorisation au titre de la réglementation sur l?eau.
28 Débit mensuel (M) minimal (N) de chaque année civile (A), c?est la valeur du débit mensuel d'étiage atteint par un cours d'eau pour une année
donnée. Le QMNA 5 est le débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne pas être dépassé une année donnée. C'est donc la valeur du QMNA
telle qu'elle ne se produit, en moyenne, qu'une année sur cinq ou vingt années par siècle.
29 Débit hydrologique moyen interannuel (pluriannuel) d'un cours d'eau : c'est une synthèse des débits moyens annuels (QMA) d'un cours d'eau sur
une période de référence.
30 Volume consécutif minimal pour 3 jours, c?est le débit minimal ou débit d?étiage des cours d'eau enregistré pendant 3 jours consécutifs sur le mois
considéré.
PUBLIÉ
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrologie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Étiage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Figure 10: Assecs observés en mai et juin et déclenchement des différentes phases de
restriction (source : mission, Propluvia et OFB).
Les zones d?alerte quant à elles, peuvent varier en termes de surface de 1 km² à 10 152 km², 80 %
faisant moins de 1 000 km2. Leur délimitation n?a pas de définition dédiée, bien qu?elles soient la
maille d?application des restrictions. Certains départements ont défini explicitement des zones
d?alerte pour l?eau potable, ce qui permet de traiter spécifiquement cet enjeu selon les modes
d?approvisionnement. La mission estime utile de généraliser ce type de zones d?alerte pour l?eau
potable, pour y définir spécifiquement les mesures de restriction dédiés (deux niveaux de ce type
ont été expérimentés notamment dans les Pyrénées-Atlantiques et en Loire-Atlantique).
La notion de « plans d?eau déconnectés » d?un cours d?eau ou d?une nappe pourrait aussi
bénéficier d?une définition harmonisée au niveau national, à l?image de ce qui est fait en Loire-
Atlantique par exemple.
Enfin, les nappes étant elles aussi fragilisées par les situations de sécheresse, il faudra
progressivement généraliser la prise en compte des eaux souterraines, dans un premier temps
pour les nappes d?accompagnement des cours d?eau dans les zones d?alerte.
(MTECT/DEB, préfets) Modifier le guide national sécheresse pour
harmoniser progressivement, d?ici 2025, les conditions de déclenchement des différentes
phases de gestion des sécheresses, en incluant systématiquement les relevés ONDE et
piézométriques. Généraliser progressivement les zones d?alerte dédiées à l?eau potable.
3.3 Le contenu et l?efficacité des mesures de restriction
Le graphique ci-après (Figure 11), réalisé par la mission à partir des données de la base Propluvia31,
illustre la rapidité de la montée en puissance, dès le printemps 2022, des départements en phase
de crise, soit la phase de gravité maximale prévue.
31 Base référençant les arrêtés de restriction en période de sécheresse, MTECT-DEB.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Figure 11: Évolution du nombre de départements avec des arrêtés de restriction des usages
de l?eau sur la période 2012-2022 en phase de crise, graphique réalisé par la mission à partir
de Propluvia (source : mission)
Les préfets ont pris au total, selon la base Propluvia, plus de 600 arrêtés de restriction en 2022, un
record. Ce chiffre est probablement sous-estimé, en raison des difficultés rencontrées lors des
mises à jour de la base, sans que la mission ne soit en mesure de dire en quelle proportion. Le
travail considérable d?élaboration de ces arrêtés a fortement mobilisé les services déconcentrés
(DDT), même s?il a été facilité par l?existence préalable d?un arrêté-cadre, dans la grande majorité
des départements.
La publication du guide sécheresse en 2021 a permis un réel progrès dans l?harmonisation des
mesures applicables. Toutefois des disparités subsistent encore entre départements, qui n?ont pas
toujours été gommées par l?élaboration des arrêtés d?orientation de bassin.
Ainsi par exemple, tant pour les usages industriels que pour les usages agricoles, il subsiste deux
grandes approches en ce qui concerne les mesures de restriction : soit des mesures calées sur un
volume prélevé maximal (volume qui est souvent réparti entre les irrigants par l?OUGC lorsqu?il
existe en fonction des besoins des cultures), soit des mesures horaires (interdiction d?arroser le
jour). Les premières sont probablement plus pertinentes mais s?avèrent difficiles à contrôler32.
De façon quasi-unanime, il a été demandé par les agents des services de contrôle que les arrêtés
de restriction soient rédigés de manière lisible et compréhensible, et que leur caractère contrôlable
soit une préoccupation constante des rédacteurs. L?OFB avait prévu, dans la note technique
organisant les opérations de surveillance, de contrôle et de rapportage, des synthèses régionales
de l?ensemble des prescriptions inscrites dans les arrêtés de restriction : la mission n?a pas eu
accès à ces synthèses, en cours d?élaboration, mais ne peut que signaler que leur exploitation
devra être mise à profit sitôt qu?elles seront disponibles.
En ce qui concerne les ICPE33 (sites industriels notamment agro-alimentaires), la mission constate
32 Surtout lorsqu?elles s?expriment, comme c?est souvent le cas, en pourcentage de réduction par rapport à un volume de référence, ou bien
lorsqu?elles varient selon l?origine de l?eau, eaux réutilisées, eaux de pluie.
33 Installations classées pour la protection de l?environnement.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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que selon les régions, deux approches sont possibles quant aux prescriptions qu?elles doivent
respecter en période de sécheresse : soit des prescriptions génériques applicables aux ICPE sont
prévues dans l?arrêté-cadre sécheresse, soit l?arrêté-cadre ne s?applique pas aux ICPE et renvoie
à des arrêtés de prescriptions complémentaires spécifiques à chaque site.
Dans le premier cas, les prescriptions génériques s?expriment souvent en pourcentage de baisse
des prélèvements (20 ou 30 % en phase d?alerte ou de crise) et se sont avérées souvent peu
applicables et mal anticipées par les exploitants.
Le second cas recueille la préférence des représentants des industriels et permet une approche
au cas par cas, précédée d?un audit des consommations d?eau sur chaque site pour identifier à la
fois les leviers applicables en période de crise et les réductions possibles de manière plus
structurelle. Cette démarche est engagée dans certaines régions, mais nécessiterait maintenant
une impulsion nationale et un cadre plus clair, en application des orientations stratégiques de
l?inspection des installations classées qui viennent d?être adoptées et qui comportent un chapitre
consacré à l?adaptation au changement climatique.
De manière générale, ces mesures de restriction peuvent être adaptées à des situations
spécifiques (par exemple pour des productions comme le maraîchage, pour lesquelles il peut être
crucial, à certaines périodes, d?apporter de l?eau plusieurs jours de suite) ; ces adaptations ont
vocation à être précisées dans l?arrêté-cadre, notamment les conditions d?application des mesures
de restriction pour l?irrigation, en fonction du type de culture («valeur ajoutée »), de l?origine de l?eau
(retenues déconnectées ou non), du type d?irrigation, etc.
Le préfet peut être amené à prendre des décisions de dérogation pour des usages et dans des
situations non prévues par l?arrêté-cadre (productions artisanales locales par exemple ou certains
chantiers de travaux publics urgents). Ces dérogations doivent alors, conformément à l?instruction
ministérielle de 2021, prendre la forme de décisions individuelles publiées sur le site internet de la
préfecture. Ces dérogations et la nécessité de préciser le cadrage national à leur égard ont été
évoquées en détail au chapitre 2.2.2.
Enfin, hormis quelques données fournies par certains services d?eau potable, les services
déconcentrés ne disposent pas d?outils leur permettant d?évaluer en temps réel ou peu de temps
après la crise, l?efficacité des mesures de restriction adoptées. Le bilan des volumes prélevés pour
l?irrigation n?est par exemple connu dans la plupart des départements que plusieurs mois après.
Une telle démarche de suivi de l?efficacité des mesures est pourtant indispensable pour améliorer
le pilotage de la gestion de crise, mieux cibler les mesures et en augmenter l?acceptabilité.
La mission a pris connaissance d?une méthode permettant de caractériser l?impact des mesures
de restriction sur les volumes prélevés à l?échelle d?un bassin versant, développée dans le rapport
CGEDD CGAAER sur « l?examen de l?élaboration de quinze projets de territoire pour la gestion de
l?eau (PTGE) ; Identification de voies de progrès » (septembre 2022) et testée sur trois bassins
versants. Pour déterminer l?impact des mesures de restriction sur les volumes prélevés à l?échelle
d?un bassin versant, la méthode consiste d?abord à établir une chronique temporelle de la relation
(en l?occurrence sur la période 2010-2019) entre précipitations et volumes prélevés, puis de
comparer les volumes prélevés lors d?une année avec mesures de restriction, avec la prolongation
linéaire de cette relation34. Sur le bassin de la Seugne (Charente-Maritime) cet outil montre une
réduction significative des volumes prélevés.
Pour pouvoir généraliser ce type de démarche, il serait nécessaire de disposer en temps réel de
données de prélèvements saisonnières plus fines et pas seulement des données annuelles
34 Voir notamment l?encart n°3 p. 25 du rapport CGEDD CGAEER de septembre 2022 sur les PTGE.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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utilisées pour le calcul de la redevance due aux agences de l?eau. Le déploiement de compteurs
télérelevés sur les usages les plus consommateurs serait incontestablement un plus.
(MTECT/DEB) Développer une méthode permettant l?évaluation de
l?efficacité des mesures de restriction en temps quasi-réel ; le proposer à titre expérimental
pour l?été 2023 aux services déconcentrés qui seraient volontaires pour la tester, puis le
généraliser progressivement, parallèlement au déploiement de compteurs télérelevés.
3.4 Une campagne de contrôle importante à visée essentiellement
pédagogique en 2022
L?ampleur des restrictions imposées a rendu nécessaire une stratégie de contrôle. A de rares
exceptions près, les usagers de toutes catégories se sont considérés particulièrement visés par
ces opérations, dont il leur a semblé qu?elles étaient épargnées aux autres catégories d?usagers.
Ce constat est particulièrement vrai pour les gérants ou propriétaires des stations de lavage de
véhicules, qui ont parfois été rendus responsables des infractions commises par leurs clients non
bénéficiaires d?une dérogation à l?interdiction de laver leur véhicule. Faire respecter l?autorisation
d?accès différenciée (véhicules sanitaires, de transport alimentaire ou d?animaux ?) leur a posé de
vrais problèmes. Par ailleurs, dans les zones touristiques où les loueurs de voitures constituent
une part importante de la dynamique économique, la prise en compte de la nécessité de rendre
les véhicules propres a pu peser. L?examen des données transmises à la mission montre
cependant que l?ensemble des catégories d?usagers a bien été contrôlé.
Pour autant, les objectifs majoritairement pédagogiques de ces opérations ont été souvent cités
par les différents interlocuteurs de la mission, tant du côté des contrôleurs que des contrôlés. Sur
le plan national, malgré des difficultés locales du fait d?effectifs manquants, ou peu formés, les
services se sont fortement mobilisés en application de la stratégie nationale de contrôle « eau et
biodiversité » diffusée début 2022 par le ministère de la transition écologique.
Dans ce cadre, plus de 13 000 opérations de contrôle ont été réalisées, dont 12 000 par l?OFB
(Figure 12), 1 426 par les DDT et 596 par les DREAL et DDCSPP sur les installations classées
(plusieurs opérations de contrôles pouvant concerner le même usager ; il s?agit du nombre de
points contrôlés, par exemple le nombre de forages).
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Figure 12 : Nombre de contrôles réalisés par l?OFB, par département (source : OFB)
L?OFB a relevé lors de ces contrôles un taux de non-conformités de 13 % avec très peu de suites,
hormis des rappels à la loi.
Des tentatives diverses mais minoritaires ont été citées par les services de contrôle pour échapper
à ceux-ci, ou en fausser les données : compteurs montés à l?envers ou inactifs, ou rendus
inaccessibles aux contrôleurs.
Les forces de sécurité intérieure sont aussi intervenues dans leurs domaines de compétences
propres (voie publique), sans mobilisation des polices municipales cependant. Les collectivités,
bien que systématiquement destinataires des arrêtés de restriction, ne les connaissaient pas
toujours, ou se refusaient à les appliquer, notamment eu égard au coût de remise en état des
pelouses des équipements sportifs ou en raison du label « Village Fleuri ». Elles ont pu faire l?objet
de contrôles, à vertu pédagogique, par les forces de sécurité intérieure.
Les contrôles d?ICPE (industries agro-alimentaires notamment) ont été en général ciblés sur les
plus gros préleveurs d?eau et ont généralement suivi l?envoi de courriers de sensibilisation en début
de crise. La fréquence de ces contrôles s?est révélée très variable d?un territoire à un autre.
Certaines DREAL (Grand-Est notamment) ont été en capacité de cibler les contrôles non
seulement sur les plus gros préleveurs mais aussi sur les ICPE utilisant les ressources les plus
fragiles : la mission estime que ce type de démarche est à promouvoir dans toutes les régions.
Quelques « récidivistes » ont été signalés à la mission, mais plutôt comme des exceptions.
L?absence de notion de récidive légale, pour les infractions visées, réduit l?effet dissuasif. Deux
autres éléments inquiètent les services de contrôle : d?une part, le faible effet dissuasif des
amendes au regard notamment des délais de mise en oeuvre des sanctions pénales et de la valeur
des récoltes dans le cas des agriculteurs irrigants (même une contravention de classe 5 pèse peu
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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face prix de marché des céréales, particulièrement en cas de pénurie), d?autre part le faible taux
de sanctions effectivement prononcées par la justice lorsque des procédures pénales sont
enclenchées.
Les services de contrôle se sentent parfois démunis face à ces écueils, et beaucoup d?entre eux
ont fait part à la mission de leurs regrets de ne pas avoir de retour des procédures qu?ils ont initiées,
y compris à la date de remise de ce rapport. Ils ne savent même pas si elles ont fait l?objet de
poursuites, d?une procédure alternative ou d?un classement sans suite.
A cet égard, le rôle de la mission inter-services de l?eau et de la nature (MISEN) est de définir des
stratégies de contrôle en matière environnementale, de réunir tous les acteurs de ces contrôles
(administratifs et judiciaires), et d?organiser des opérations inter-services souvent plus efficaces.
Enfin elle peut être réunie, y compris en formations restreintes, à une fréquence plus soutenue si
la situation le justifie35 ; certaines séances peuvent comporter un volet de suivi des procédures
engagées.
En termes de sanctions, un travail de réflexion est à engager, à tout le moins localement, pour
utiliser préférentiellement, dans certains cas de non-conformité relevée, des amendes
administratives plutôt que (ou en sus ?) des procédures judiciaires.
Le délai imparti à la mission ne lui a pas permis d?approfondir suffisamment ce sujet (frontière entre
police administrative et police judiciaire, classe et montant des amendes à utiliser
préférentiellement selon les publics contrôlés ou la nature des non conformités relevées, autres
sanctions?) pour en tirer des recommandations précises, d?autant que les sujets de moyen/long
terme n?étaient pas au coeur de la lettre de mission.
La mission a néanmoins relevé quelques initiatives intéressantes nées d?échanges entre les
procureurs et les DDT dans certains départements (Vosges, Isère, Vendée, Loire-Atlantique,
Charente?), qui permettent de contourner ces écueils et d?alléger le travail du juge : pose de
scellés sur le matériel d?irrigation, saisie de matériels en vue de leur confiscation, transactions
permettant un dénouement plus rapide de la procédure. Ces dispositifs ont montré leur efficacité
et gagneraient à être généralisés, comme l?ont relevé deux rapports récents des inspections
générales de l?environnement et de la justice, et de la Cour de Cassation36.
Certains suggèrent également l?utilisation de contraventions de 4ième classe (application forfaitaire
possible) qui pourraient être pertinentes pour des infractions commises par les personnes
physiques par exemple (le montant d?une telle contravention, 135 ¤, étant trop faible pour être
dissuasive pour une personne morale).
Aussi la mission appelle-t-elle l?attention sur cette question, qui devrait faire l?objet d?une réflexion
plus approfondie et d?un dialogue nourri entre les services préfectoraux, les DREAL, les DDT-M,
l?OFB et les Parquets, en amont d?un prochain épisode de sécheresse, afin de mieux couvrir
chaque territoire, en fonction de ses spécificités, par des politiques de polices administrative et
pénale plus efficaces dans leur complémentarité.
35 A l?instar du fonctionnement des comités opérationnels anti-fraude, ou CODAF, réunis sous la co-présidence des préfets de département et
procureurs de la république, et qui rassemblent les services de l?Etat (police, gendarmerie, administrations préfectorale, fiscale, douanière et du
travail) ainsi que les organismes de protection sociale (Pôle emploi, URSSAF, caisses d?allocations familiales, d?assurance maladie et de retraite,
mutualité sociale agricole). ), les MISEN peuvent sans doute voir leurs compétences et prérogatives mieux exploitées.
36 CGEDD, IGJ, Rapport « Une justice pour l?environnement ». Mission d?évaluation des relations entre justice et environnement, établir par B.
Cinotti, J-F. Landel, D. Agoguet, D. Atzenhoffer et V. Delbos, octobre 2019 ; et Parquet général, Le traitement pénal du contentieux de
l?environnement - rapport du groupe de travail relatif au droit pénal de l?environnement présidé par M. Francois Molins, procureur général près la
Cour de Cassation.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MJ, MTECT, procureurs, préfets) Veiller à la clarté de la formulation
des restrictions et à leur caractère contrôlable. Engager au niveau national un travail de
réflexion interministériel sur les sanctions applicables et efficaces dans les contextes
particuliers de sécheresse. Inciter les procureurs à s?emparer de ce sujet et à élaborer
localement, avec les préfets et l?OFB une politique pénale et des mesures de polices
administratives et judiciaires adaptées à chaque situation. Donner une place centrale aux
MISEN dans le dialogue préalable à la mise en place de ces politiques et dans le suivi inter-
services des procédures enclenchées.
3.5 Une communication de crise à amplifier
Etant donné la multiplicité des acteurs de l?eau et la subsidiarité qui s?impose en terme de
communication de crise, les constats dressés ci-après ne sauraient prétendre à l?exhaustivité. Ils
portent essentiellement sur les actions mises en place par les acteurs publics (ministères et
services déconcentrés de l?Etat, agences de l?eau) et les collectivités locales rencontrées.
3.5.1 Une communication principalement axée autour de l?information sur
les mesures de restriction, et dont les résultats sont difficiles à
mesurer
Les actions de communication de crise sur la gestion de l?eau pendant la sécheresse 2022
identifiées par la mission concernent avant tout l?information des usagers quant à l?adoption d?un
niveau d?alerte et l?édiction des restrictions consécutives. Elles ont été le fait des acteurs locaux au
plan départemental (communiqués voire conférences de presse des préfets lors de l?entrée dans
un niveau d?alerte et de la prise des arrêtés, globalement relayés dans la presse, diffusion sur les
sites internet et réseaux sociaux des préfectures) et local, les collectivités responsables de la
distribution d?eau relayant auprès de leurs usagers les mesures de l?arrêté préfectoral (AP). C?est
le cas par exemple en Ille-et-Vilaine, les collectivités relayant les messages par mail, sur les
réseaux sociaux, les bus et les panneaux d?information placés sur les quatre voies.
A quelques occasions, cette communication a été complétée par la diffusion de bonnes pratiques.
Face à la montée des tensions sur la ressource, la direction de la communication du MTECT en
lien avec son homologue de l?Intérieur et avec l?aide du service d?information du gouvernement
(SIG) a développé, à destination des services déconcentrés, un kit de communication comprenant
principalement des affiches sur les niveaux de restriction et sur les bons gestes à adopter, et un
film d?1min30 destiné aux réseaux sociaux. Par ailleurs, le ministère de l?écologie dispose de pages
web sur les thèmes suivants : « Comment économiser l?eau », « Origine et gestion de la
sécheresse », et « Protection de la ressource en eau ».
Mais cette dimension de sensibilisation pourrait encore être renforcée en comparaison par exemple
avec la communication de crise sur la sobriété énergétique de l?hiver 2022/2023, principalement
axée sur les réflexes à adopter pour diminuer les consommations, au budget très conséquent, qui
a permis une diffusion multi-canaux et à haute fréquence.
Encadré : la campagne de communication en faveur de la sobriété énergétique de l?hiver
2022/2023
Lancée dans le cadre du plan de sobriété énergétique annoncé par la Première ministre en octobre
2022 destiné à éviter toute rupture dans l?approvisionnement en électricité durant l?hiver, la
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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campagne baptisée « chaque geste compte » axe son message sur cinq bonnes pratiques à
adopter (je règle mon chauffage à 19 °C maximum, je règle mon chauffe-eau à 55 °C et je prends
des douches moins longues, j?éteins tous les appareils en marche ou veille quand ils ne sont pas
utilisés, je décale l?utilisation de mes appareils électriques en dehors des heures de pointe, j?installe
un thermostat programmable).
Message : « je baisse, j?éteins, je décale : chaque geste compte pour économiser l?énergie dès
maintenant et durablement ! Mobilisons-nous tous ensemble pour atteindre notre objectif : réduire
notre consommation d?énergie de 10 % dans les deux ans et de 40 % d?ici 2050 ».
Coût : environ 15 M ¤.
Même s?il semble trop tôt pour mesurer précisément l?impact de cette campagne, son exposition
médiatique sur les médias nationaux notamment TV, radio, lui confère une forte visibilité qui a
probablement contribué à la baisse de la consommation énergétique des ménages (ou tous
abonnés) français de l?ordre de 10 % (annonce RTE).
Globalement, les résultats des actions de communication sur l?eau sont difficiles à mesurer (cf.
supra manque d?outils ?compteurs en temps réel- pour apprécier les impacts des restrictions).
Toutefois, certains des acteurs rencontrés par la mission indiquent qu?une communication ciblée
vers les abonnés sur les restrictions s?est révélée efficace avec une baisse de consommation
constatée de 10 à 15 %. Plusieurs territoires ont appliqué cette mesure, par exemple dans les
Bouches-du-Rhône, dans les Alpes-Maritimes, en Ille-et-Vilaine et à Lyon.
La mission a pu constater que la communication sur les restrictions gagnerait à être mieux relayée
auprès de l?ensemble des acteurs, notamment industriels. Une piste d?amélioration dans de
nombreux départements serait d?inscrire systématiquement la communication à l?ordre du jour des
CRE afin de s?assurer de la bonne diffusion des messages.
Au-delà, le MTECT indique préparer une campagne de communication centrée sur la sobriété dans
la consommation d?eau et la promotion des bons réflexes, en trois phases (début avril/mai, été et
automne 2023) dotée d?un budget d?un million d?euros. Etant donnés les moyens consacrés, elle
privilégiera les supports affichage et digital. La mission estime cette démarche intéressante, mais
probablement encore sous-dimensionnée en termes de moyens et trop limitée dans le temps. En
effet, la communication en matière de sobriété en eau ne devrait pas se limiter à la période de crise
et devrait intégrer un volet de sensibilisation aux enjeux de la ressource en eau. Ce point est abordé
en partie 4.
3.5.2 Face à l?indisponibilité de Propluvia, certains acteurs locaux ont
développé des outils alternatifs
Depuis 2012, le site internet Propluvia permet l?accès aux arrêtés de restriction sur l?ensemble du
territoire métropolitain. Il propose une carte interactive pour visualiser facilement et rapidement les
mesures applicables dans le département où l?on réside.
Lors de la saison 2022, le site a connu de nombreux dysfonctionnements qui l?ont, de fait, rendu
largement inaccessible aux usagers. Cette carence particulièrement regrettée par les usagers des
milieux économiques, et les acteurs de la protection de l?environnement, a provoqué une sur-
sollicitation des standards des services déconcentrés (notamment les DDT), déjà mis à rude
épreuve par la gestion de la sécheresse. Par ailleurs, l?outil Propluvia aurait dû évoluer
conformément aux recommandations de la mission Retex sécheresse 2019, pour faire apparaître
les restrictions de manière simple au niveau de la commune sans devoir consulter l?arrêté de
restriction, mais cela n?a pas été le cas.
PUBLIÉ
https://propluvia.developpement-durable.gouv.fr/propluviapublic/
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Cette carence de Propluvia a conduit certains services et collectivités à développer des sites
alternatifs plus clairs pour le public. La mission a notamment identifié trois exemples développés
par la DDT d?Ille-et-Vilaine, par l?Agence régionale de biodiversité de Nouvelle Aquitaine, et par la
DDTM de Loire-Atlantique (Figure 13). La mission estime que l?outil RestrEau (Loire-Atlantique)
permettant de mettre à disposition du grand public l?état des restrictions à l?échelle de la commune,
constitue une solution intéressante à exploiter dans l?attente du développement de la nouvelle
version de Propluvia toujours en cours, et recommande d?en généraliser dès à présent l?utilisation
à toutes les DDT volontaires pour la saison 2023.
Figure 13: Application Restr?eau à l?échelle d?une commune (source : capture d?écran du site
internet de la DDTM 44)
Propluvia demeure assez méconnu du grand public, mais est toutefois mobilisé par les médias
nationaux dès que le sujet est traité. De nombreux acteurs ont souligné qu?il manque un outil grand
public permettant de diffuser les niveaux d?alerte et les mesures de restriction, à l?instar des outils
de communication de type alerte inondation, orage, vents violents et avalanche37 ou écowatt38
avec une diffusion aux grands médias nationaux tout support (télévisuels, radiophoniques et presse
écrite), ainsi qu?à la presse quotidienne régionale. Ce point est évoqué en partie 4.
37 Développé par Méteo-France.
38 Dispositif développé par RTE en partenariat avec l?ADEME, Ecowatt (www.monecowatt.fr ) existe depuis plus de dix ans en Bretagne et Provence-
Alpes-Côte d?Azur, régions historiquement concernées par la sécurité d?alimentation en électricité. Il est désormais étendu à l?ensemble du territoire
national pour permettre aux Français d?agir sur leur consommation d?électricité et contribuer à la réduction des risques de coupure lors de périodes
hivernales de forte consommation.
PUBLIÉ
http://www.monecowatt.fr/
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT/DEB) Dans l?attente du déploiement de la nouvelle version de
Propluvia, étendre l?utilisation de Restr?eau ou d?un outil similaire dans tous les
départements.
3.6 La gestion de crise nationale
Par son intensité, sa durée et son extension à tout le territoire national, la sécheresse 2022 a
surpris l?ensemble des services concernés et a mis en évidence un niveau insuffisant de
préparation à la gestion de ce type d?évènement.
Le contexte dans lequel s?est inscrite la gestion de cette crise mérite d?être rappelé.
Après un hiver particulièrement pluvieux (à quelques exceptions territoriales près), le printemps et
l?été se sont montrés d?une part secs ou très secs, d?autre part soumis à des périodes chaudes,
voire caniculaires. La surveillance des niveaux des nappes et cours d?eau et des prévisions météo
ont conduit le MTECT à publier en mai 2022, dans le cadre d?une réunion du CASH, une carte de
prévision du risque de sécheresse. Les ministres en charge de l?écologie, de l?agriculture et de
l?industrie avaient ensuite réuni les préfets coordonnateurs de bassin qui ont mis en alerte les
préfets de départements. Cependant, les modèles montrant les limites présentées en annexe 5,
certains territoires (notamment la Bretagne et la Normandie) n?avaient pas été identifiés, en mai,
comme à risque particulier. L?administration territoriale de l?Etat, notamment dans les départements
où le manque d?eau est fréquent, a pu mettre en oeuvre les procédures attendues (surveillance des
indicateurs, suivi du zonage nécessaire, mise en oeuvre des arrêtés de restriction d?usage?), sans
nécessairement en référer aux centres de veille ministériels.
Début août, alors que la période des congés estivaux battait son plein, la presse et les réseaux
sociaux ont commencé à communiquer sur des ruptures en eau potable dans de petites
collectivités, mais aussi et surtout sur de tels risques dans des villes plus importantes, voire des
métropoles (Nantes en est l?exemple le plus fréquemment cité, menacée par une remontée
exceptionnelle d?un bouchon vaseux dans l?estuaire de la Loire, mais Guéret ou Belfort ont aussi
connu quelques inquiétudes). Quelques troubles à l?ordre public (manifestations contre l?arrosage
des golfs notamment), en marge des restrictions imposées par les préfets, finissaient le panorama
de ces signaux dits « faibles ».
Le cabinet de la Première ministre a alors activé le centre interministériel de crise (CIC), en format
« décision », afin de faire un premier point de situation. Constatant le nombre de départements
concernés (93 dont 62 au niveau crise), la multiplicité des sujets pouvant poser problème (eau
potable, production d?hydro-électricité et refroidissement des centrales nucléaires, agriculture,
industries, eaux de baignade/tourisme, mais aussi impacts sur les milieux naturels, réserves
incendies?), et les prévisions pessimistes en matière de précipitations, un suivi hebdomadaire de
la situation a été instauré sur tous ces aspects.
Les préfets ont été particulièrement mobilisés, et il leur a été demandé de réunir leurs CRE avant
le 10 août, de faire parvenir les comptes-rendus de ces réunions au centre de veille du ministère
de l?intérieur, et d?utiliser les outils de gestion de crise à leur disposition pour faire remonter une
synthèse hebdomadaire ainsi que tout évènement qui leur semblerait devoir l?être sur le sujet de
la sécheresse et de ses conséquences.
Après quelques tâtonnements, l?outil SYNAPSE, accessible à tous les ministères, a été retenu pour
la synthèse hebdomadaire, plusieurs paramètres spécifiques au suivi de l?évènement y ayant été
ajoutés.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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A l?issue de la quatrième réunion du CIC en format décision, le directeur de cabinet de la Première
ministre a estimé que ce format de réunion n?était plus adapté au suivi de situation exigé par
l?évolution de celle-ci, aucune situation locale ne nécessitant d?intervention de niveau national.
L?information a dès lors été apportée au niveau central hors CIC (canaux sectoriels).
Néanmoins, la collecte des données n?a été que partielle. En effet, à ce jour encore, les acteurs du
CIC ne disposent pas, par exemple, du nombre exact de communes en France qui ont subi une
coupure totale ou partielle de l?alimentation en eau potable39.
Après avoir passé au tamis toutes les sources d?informations disponibles (retours préfectures,
enquêtes locales des ARS et des agences de l?eau), la mission a été en mesure de présenter,
plusieurs mois après, le bilan détaillé au chapitre 1. Cette situation regrettable en terme de
connaissance du phénomène n?a toutefois pas eu de conséquence dans la gestion de crise par les
préfets localement.
Même si aucune grande ville n?a subi de coupure d?eau au robinet, des tensions importantes en
ont concerné quelques-unes. Surtout, ce type de crise est appelé à se renouveler, la préparation
tant des collectivités que de l?État doit être améliorée.
La mission préconise donc qu?un travail interministériel s?engage rapidement, à « haut niveau »
(directions centrales, hauts fonctionnaires de défense et de sécurité), afin d?une part de mettre en
place un vrai suivi du phénomène « sécheresse » et de ses effets (eau potable, production
d?électricité, sécurité civile, ?), d?autre part d?élaborer un plan de résilience national adapté à la
prise en charge de populations importantes ou de nombreuses petites collectivités (problématique
intégrant la priorisation des usages et la préservation des réserves incendie). Il est en effet rappelé
que la France va accueillir, à l?été 2023, la coupe du monde de rugby, avec un afflux de visiteurs
inhabituels dans certaines villes40 et, en 2024, les Jeux Olympiques et Paralympiques avec encore
plus de visiteurs inhabituels et sous une pression médiatique intense. Dans cet esprit, la mission
insiste sur l?absolue nécessité de conserver les moyens d?une expertise fiable, voire de la renforcer,
dans les services territoriaux notamment.
Dans le cadre de ce travail interministériel, l?outil de rapportage à utiliser en cas de crise doit faire
l?objet d?un examen particulier. SYNAPSE, utilisé en août 2022, présente de nombreux avantages :
il inclut une veille médias/réseaux sociaux et troubles à l?ordre public, et est utilisable par tous les
ministères. Les items utiles à compléter doivent encore faire l?objet de consensus entre les services,
être suffisamment clairs pour appeler des réponses univoques, les circuits de diffusion être
identifiés et les listes des destinataires tenues à jour. Les ministères utilisateurs, particulièrement
le MTECT et le MSS doivent pouvoir facilement extraire les données qui leur sont nécessaires
pendant la crise. La difficulté pouvant être liée à la présence d?informations sensibles doit être levée
(protection des accès ou interface « métiers »). Enfin, la question de leur accès direct par certaines
entreprises ou opérateurs de l?Etat (EDF, OFB?) ne peut être occultée. Il est important de souligner
que les saisies multiples sont sources d?une part d?erreurs, d?autre part de charges de travail pour
les services fortement mis à contribution pour gérer une crise polymorphe et longue.
La mission propose en annexe 8 une liste d?indicateurs qu?elle préconise de suivre au niveau
national, en indiquant à chaque fois le service ou l?opérateur producteur de la donnée. Le mandat
donné aux ARS en particulier sur le suivi des tensions sur l?eau potable gagnerait à être clarifié.
39 Définie par la mission comme une absence d?eau au robinet, ou sa présence suite à une intervention en urgence de citernage, d?interconnexion
ou de forage et exploitation d?une nouvelle source.
40 Alors même que certains territoires, à la date de la remise de ce rapport, n?ont toujours pas vu les nappes rechargées au-delà de 30 % des
niveaux habituels.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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(MTECT, MSP et MIOM sur mandat de la Première ministre) Engager
rapidement un travail interministériel pour organiser les remontées d?informations
spécifiques à la sécheresse en cas de crise; mettre en place l?outil de rapportage
interministériel commun le mieux adapté à la sécheresse sur la base de la liste proposée
par la mission (figurant en annexe 8). Concevoir des scénarios d?anticipation et préparer un
plan de résilience « sécheresse et rupture d?alimentation en eau potable à grande échelle »
à soumettre en CIC en décision à froid.
3.7 La sortie de crise
La sortie de crise (arrêt des mesures de restriction) a été disparate selon les territoires, soit lors du
retour des pluies, soit à une date de fin de gestion de l?étiage fixée administrativement par les
arrêtés-cadres, en général au 31 octobre. Beaucoup de cours d?eau étaient encore en étiage à
cette date. Un certain nombre de préfets a donc abrogé la date de fin de gestion de l?étiage pour
prendre des arrêtés de restriction en période automnale et hivernale. Cela n?a pas été systématique,
bien que la recharge n?ait pas débuté. La date du 31 octobre coïncide notamment avec le début
des remplissages des retenues. Certains arrêtés de restriction automnaux ont pu restreindre ou
différer le début du remplissage, mais cela n?était pas prévu dans les arrêtés-cadres et difficile à
faire comprendre, bien que cela soit nécessaire pour les milieux aquatiques (nappes, zones
humides, cours d?eau et espèces inféodées).
Par ailleurs, les données indicatrices de l?état des milieux ne sont souvent plus disponibles à
l?automne.
La mission estime nécessaire de prévoir une sortie de crise plus progressive dans les arrêtés-
cadres, en particulier sans rendre systématique la fin de la gestion de l?étiage au 31 octobre, et de
prévoir le décalage du remplissage de retenues, notamment en cas de tensions sur l?eau potable.
Ces points sont mentionnés dans l?annexe 7 à la révision du guide sécheresse.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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4 Quelques perspectives pour réduire notre vulnérabilité
aux sécheresses
4.1 Des plans de sobriété pour les principaux usages
Les sécheresses étant amenées à se répéter, la seule gestion de crise, même optimisée, ne pourra
pas garantir dans la durée le maintien des usages actuels, comme l?a de nouveau montré la
sécheresse de 2022.
Seul un effort de réduction des consommations d?eau dans la durée permettra de sécuriser la
satisfaction des besoins de chaque filière, sans mettre en danger le grand cycle de l?eau et donc
la capacité de la ressource à se renouveler.
La seconde phase des assises de l?eau, consacrée à l?adaptation au changement climatique, avait
conduit le gouvernement, en juillet 2019, à fixer deux objectifs globaux de réduction des
prélèvements d?eau : - 10 % d?ici 2024 et ? 25 % d?ici 2034. Ces objectifs semblent peu connus
des acteurs que la mission a rencontrés, et n?ont fait l?objet à ce jour d?aucune déclinaison
territoriale ou sectorielle.
La mission recommande aux ministères en charge de chaque filière d?inviter les acteurs à élaborer
des feuilles de route nationales d?économies d?eau, en fonction des références de bonnes pratiques
lorsqu?elles existent. Ces feuilles de route peuvent s?intégrer aux exercices existants et les
compléter : par exemple le Varenne agricole de l?eau et de l?adaptation au changement climatique
pour les productions agricoles, l?accord national « golf et environnement » qui ne dispose pas
encore d?objectif chiffré en la matière, etc. Elles doivent intégrer les activités industrielles.
Ces feuilles de route peuvent aussi s?élaborer dans une logique territoriale (plusieurs régions ou
départements lancent des assises de l?eau locales), ce qui permet des croisements avec des
politiques ayant un impact sur la gestion de l?eau comme l?urbanisme.
Au-delà, la récurrence des sécheresses met en lumière la fragilité de notre modèle agricole et
l?impérieuse nécessité d?un effort collectif massif pour en accélérer la transformation ainsi que le
préconisait le rapport « Changement climatique, eau et agriculture d?ici 2050 » de juillet 2020, effort
dont le Varenne constitue une première étape41.
Une fois ces objectifs précisés, il pourrait être pertinent de faire un lien entre l?engagement des
acteurs dans ces trajectoires de sobriété et les adaptations possibles aux mesures de restriction
en période de crise (seuls les acteurs engagés de manière efficace dans une telle trajectoire
pourraient bénéficier de dérogations en cas de situation imprévue) ; la mission a eu connaissance
de quelques initiatives locales en ce sens, encore trop rares.
Par ailleurs, si le code de l?environnement dispose que l?alimentation en eau potable des
populations est l?un des objectifs prioritaires de la politique de gestion des ressources en eau avec
les impératifs de santé publique et de sécurité civile42, certains usages consommant aujourd?hui
de l?eau potable pourraient être satisfaits avec de l?eau de moins bonne qualité. Cela concerne
notamment les diverses eaux de nettoyage (voiries, process industriels, voitures?) ou l?arrosage
de pelouses et de massifs fleuris. Le recours à la réutilisation d?eaux usées traitées ou d?eau de
pluie stockée pour ces usages permettrait d?alléger la charge des systèmes d?eau potable en
période de crise dans le respect des normes sanitaires et écotoxicologiques et sans nuire au
soutien d?étiage, qu?il est parfois nécessaire que les stations d?épuration apportent aux cours d?eau
41 Ayphassoro H. et al., 2020. Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d?ici 2050 ? CGEDD n°12819-01 et CGAAER, n°19056,
Juillet.
42 Code de l?environnement, article L 211-1.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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fragiles. La mission a rencontré de nombreux acteurs, notamment dans l?industrie agro-alimentaire,
prêts à engager des projets de réutilisation : les évolutions en cours du cadre réglementaire vont
dans ce sens et devraient être finalisées sans tarder.
(MTECCT/DEB et DGPR, MASA/DGPE, MEFSIN/DGE,
MSP/DGS) Elaborer en concertation avec les représentants nationaux de chaque usage de
l?eau, des déclinaisons sectorielles et territoriales lorsque c?est plus pertinent de l?objectif
de réduction des prélèvements d?eau fixé en juillet 2019 dans le cadre des assises de l?eau :
- 10 % d?ici 2024 et ? 25 % d?ici 2034, ainsi que les plans d?action correspondants. A terme,
réserver le bénéfice des dérogations aux acteurs engagés dans une telle trajectoire de
sobriété. De la même façon, faciliter l?accès à l?utilisation de retenues multi-usages de
substitution pour les acteurs engagés dans lesdites trajectoires en priorité dans le cadre
des PTGE. Accélérer la politique de réutilisation des eaux usées, en finalisant le projet de
décret en cours et en déployant une liste positive d?usages autorisés.
4.2 La sécurisation de l?alimentation en eau potable et des usages
de sécurité civile
Comme on l?a vu, la sécheresse de 2022 a mis en évidence la fragilité de l?approvisionnement en
eau potable sur une grande partie du territoire métropolitain face au changement climatique.
Pourtant, selon l?article L 211-1 du code de l?environnement, « la gestion équilibrée [de la ressource
en eau] doit permettre en priorité de satisfaire les exigences de la santé, de la salubrité publique,
de la sécurité civile et de l'alimentation en eau potable de la population ».
La vulnérabilité de l?approvisionnement en eau potable tient notamment au fond géologique et à la
nature de la ou des ressources utilisées pour l?approvisionnement en eau destinée à la
consommation humaine. Dès lors que ce sont des eaux de surface ou les nappes libres qui sont
prélevées, l?impact d?une météo sans pluie est immédiat et n?est compensable que par le retour
des précipitations (ou par l?apport de la fonte des neiges en montagne). Les collectivités
estuariennes doivent aussi gérer des systèmes complexes en matière de production d?eau potable.
Par ailleurs, en situation de crise, les services d?eau potable de plus petite taille, que ce soit des
syndicats ou des communes isolées n?ayant pas transféré la compétence à une structure
intercommunale et n?ayant pas mis en place des interconnexions, ne disposent pas de la taille
critique financière et technique pour mettre en place en urgence des solutions alternatives et se
voient donc contraintes au pic de la crise à la distribution de bouteilles ou au citernage (transport
de l?eau par camion).
Sur les 1 052 communes ayant connu des ruptures d?approvisionnement cet été (au sens indiqué
dans le chapitre 1, soit des communes ayant dû mettre en oeuvre sur tout ou partie de leur territoire
une solution de secours pour approvisionner leurs habitants), près de la moitié n?a pas transféré
sa compétence ou l?a fait à un petit service (moins de 5 000 habitants) et l?autre moitié a procédé
à la mutualisation dans des intercommunalités à taille diverse43 (Figure 14).
En regardant plus particulièrement les 539 communes qui ont dû faire du citernage ou de la
distribution de bouteilles, 80 % sont des communes isolées ou qui ont transféré la compétence à
un syndicat de petite taille.
43 49 % sont des communes isolées ou qui ont transféré la compétence à un syndicat de petite taille (5 000 habitants en moyenne). Les 51 %
restants ont transféré leurs compétences vers l?intercommunalité (communauté de communes ou d?agglomération, voire de métropoles).
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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La probabilité que des scénarios plus sévères se réalisent dans l?avenir est forte et alors que des
épisodes caniculaires auront des probabilités d?apparition plus importantes, les solutions de
secours simples comme la distribution de bouteilles ou le citernage pourront faire défaut,
notamment si celles-ci doivent être apportées simultanément à de nombreuses communes voire
une grande ville. Il faut également rappeler que l?utilisation de l?eau pour la lutte contre les incendies
est élevée au même niveau de priorité que l?eau pour la consommation humaine et les tensions
sur les réseaux d?eau potable ont également des impacts sur la défense incendie, partout où elle
est dépendante des bornes incendie alimentées par ces réseaux. Les créations de réserves
spécifiques ne sont pas toujours possibles, même si elles sont à privilégier.
La prévention du risque de pénurie nécessite en premier lieu que des diagnostics de vulnérabilité
soient réalisés au regard du risque de sécheresse mais aussi les autres impacts du changement
climatique, à l?échelle de chaque service responsable de la production et de la distribution de l?eau.
Des solutions alternatives doivent être identifiées, qu?il s?agisse de ressources supplémentaires à
définir, sécuriser et protéger notamment vis-à-vis du risque de pollution, à un maillage territorial
adéquat, de réserves mobilisables en cas de besoin, d?interconnexions, de répartition adaptée de
la ressource, de lutte contre les fuites dans les réseaux de distribution d?eau potable?
En complément des budgets nécessaires déjà consacrés par les agences de l?eau et la Banque
des territoires à l?accompagnement des collectivités sur ces sujets, l?Etat pourrait encourager les
initiatives pour élaborer ou actualiser des schémas départementaux d?alimentation en eau potable,
qui, lorsqu?ils existent, sont des outils efficaces. L?échelle départementale permet de développer
des capacités d?ingénierie et d?expertise suffisantes, avec une connaissance précise du territoire
et des ressources financières adaptées. Elle permet aussi d?inclure, dans les diagnostics de
vulnérabilité et dans les programmations d?investissement, les usines de production d?eau, les
grandes infrastructures (retenues)? Cela peut déboucher sur la création d?un syndicat mixte, en
incluant le sujet des réserves incendie à cette échelle dans les réflexions.
Ces schémas départementaux ne peuvent avoir pour unité de réflexion la commune, mais des
intercommunalités dont le périmètre est cohérent sur ce sujet. En fin d?année 2022, malgré la
volonté réitérée des gouvernements successifs depuis plus d?une décennie, le transfert de la
compétence à l?échelon intercommunal en matière d?eau n?est toujours pas achevé.
Les communes qui doivent faire l?objet d?une attention particulière sont bien entendu d?abord celles
qui ont effectivement connu des ruptures ou des tensions pendant l?été 2022 (cf. partie 1). Mais les
territoires ont été inégalement touchés par la sécheresse et il y a probablement d?autres communes
vulnérables. La mission a réalisé des travaux de croisement de données, par exemple en analysant
la potentielle situation de 300 communes exerçant la compétence eau potable seule ou au sein
d?un syndicat ou d?une communauté de communes de petite taille, et dont l?approvisionnement
dépend exclusivement d?eaux de surface. Les deux tiers de ces communes ont été, en 2022,
situées dans des territoires en crise longue. Ce type de croisements, à l?échelle locale, pourrait
permettre aux services de l?État et aux agences de l?eau d?accompagner prioritairement les
collectivités concernées.
Sur la base de données BANATIK44, la DGCL estime que, sur un peu moins de 26 000 communes
appartenant à une communauté de communes, 14 % d?entre elles, soit environ 3 600, exercent
encore la compétence « eau » sans aucune mutualisation (ou même transfert à un syndicat, ou
transfert à la communauté de communes). Elles représentent 3 millions d?habitants,
essentiellement dans des départements de montagne. Un peu moins de 30% ont transféré cette
compétence à leur communauté de communes, ce chiffre incluant les situations où la compétence
a été transférée à un syndicat supra-communautaire ou déléguée à un syndicat
44 Base nationale de l?intercommunalité. Cette dernière souffre toutefois d?un manque d?actualisation.
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infra- communautaire. Dans près de 57% de cas, la compétence est exercée directement par un
syndicat.
La mission a entendu plusieurs maires s?exprimer avec force sur ce sujet, revendiquant de
conserver l?exercice de cette compétence, malgré la loi qui prévoit qu?elle soit transférée d?ici le 1er
janvier 2026 aux communautés de communes, au titre des compétences obligatoires.
Figure 14: Nature juridique des services d?eau potable en tension ou en rupture (source :
mission)
La mission n?a pas expertisé ce point en détail, mais elle constate que la question de la cohérence
du périmètre de la structure exerçant la compétence est primordiale, et qu?une taille critique est à
définir pour chacune d?entre elles (en fonction de la nature de la ressource, de son abondance et
des recours ou de la multiplicité des points d?approvisionnement disponibles en cas de crise).
L?échelle intercommunale et la stabilité législative sur ce point ne sauraient donc être remises en
cause, tout en recherchant le périmètre le plus adéquat pour répondre aux enjeux des bassins
concernés (délégation par la communauté de communes de l?exercice de la compétence à un
syndicat infra-communautaire ou transfert à un syndicat supra-communautaire).
La réalisation des schémas départementaux d?alimentation en eau potable pourrait être un vecteur
amenant les élus locaux à mieux se projeter dans un environnement sécurisé, dès lors que
l?exercice de la compétence transférée pourrait être dévolu, comme le permet la loi, par transfert,
délégation ou voie de convention à la structure intercommunale adaptée au territoire concerné
(syndicat le cas échéant). Cette adaptation territoriale pourrait probablement faire l?objet de
simplifications, comptables et financières notamment, mais son inscription dans un schéma
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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départemental garantirait un niveau d?expertise et une programmation pluriannuelle mettant en jeu
la solidarité territoriale nécessaire. Le soutien de l?État, tant pour accompagner les diagnostics de
vulnérabilité que la mise en oeuvre des programmes nécessaires pour sécuriser
l?approvisionnement en eau potable, pourrait d?ailleurs être assorti d?un critère de conditionnalité à
cet effet, qu?il s?agisse de la dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR), de la dotation de
soutien à l?investissement local (DSIL) ou de subventions des agences de l?eau.
Outre l?accompagnement financier de l?État, la réévaluation du prix de l?eau sera parfois nécessaire,
ou a minima l?examen de modalités telles que la tarification incitative et sociale (un prix plus élevé
au m3 au ?delà d?un volume donné correspondant au besoin de base nécessaire, les
consommations supplémentaires à ce volume pouvant être considérées de confort), ou selon une
tarification saisonnière avec un prix plus élevé en été, notamment dans les territoires les plus
touristiques (voir la cinquantaine d?expérimentations en ce sens dont le bilan est publié sur le site
du ministère de l?écologie).
Parallèlement, la mission recommande de terminer rapidement la mise à jour des plans ORSEC
eau qui doivent permettre notamment d?identifier les établissements prioritaires à approvisionner
et les ressources à mobiliser en cas de crise de grande ampleur (aucun plan ORSEC eau n?a été
déclenché en 2022). Une instruction interministérielle du 19 juin 2017 précise le contenu de ces
plans : 60 % des départements disposent d?un plan postérieur à cette instruction. Il est important
aussi, dans le cadre des discussions sur ces plans ORSEC, d?encourager les villes qui ont connu
des tensions en 2022 à mettre en place des dispositifs permettant d?anticiper les ruptures et de
prendre des mesures de restriction en amont : débits minimums d?alerte pour les prélèvements en
surface, surveillance et modélisation du bouchon vaseux dans les estuaires, etc.
Au final, l?ensemble des constats réalisés par la mission sur les impacts de la sécheresse 2022
conduisent à recommander l?accélération des investissements de sécurisation de l?alimentation en
eau potable préconisés dans plusieurs exercices nationaux ces dernières années, notamment les
assises de l?eau et le plan France Relance.
(Préfets, agences de l?eau, Banque des territoires) Mobiliser
l?ensemble des leviers à la disposition de l?État, notamment les dispositifs d?aides et leurs
conditionnalités, pour encourager la réalisation de diagnostics de vulnérabilité de
l?alimentation en eau potable, la conception et la mise en oeuvre des investissements
nécessaires à la sécurisation de l?approvisionnement, le regroupement à l?échelle
intercommunale voire départementale pour l?exercice de la compétence eau et un dispositif
de tarification progressif et adapté à chaque situation.
4.3 Vers un Ecowatt de l?eau ?
Les résultats très positifs de la mobilisation de l?hiver 2022-2023 en faveur de la sobriété
énergétique ont conduit à s?interroger sur la faisabilité d?un tel outil d?alerte pour l?eau. La
complexité d?un tel exercice est bien identifiée : multiplicité des ressources utilisées (pompages en
nappe, en rivière, retenues?), nombreux maîtres d?ouvrage et utilisateurs publics et privés qui
parfois prélèvent directement dans le milieu l?eau dont ils disent avoir besoin, absence d?un
gestionnaire unique de transport comme l?est RTE pour l?électricité, qui confronterait en temps réel
la demande et l?offre. Pourtant, des outils émergent localement pour rapprocher les besoins de la
ressource disponible, à l?échelle d?un bassin versant, avec quelques jours d?avance. On peut
imaginer que d?ici quelques années il pourrait être possible de systématiser ces démarches.
Certains services déconcentrés, comme rappelé dans la partie 1 de ce rapport, anticipent l?état des
ressources disponibles en mobilisant certaines modélisations à disposition sur les nappes
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/bilan-2019-lexperimentation-tarification-sociale-leau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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souterraines ou les eaux de surface (cf. 1.3). De telles démarches pourraient être pilotées dans un
cadre national par le MTECT, par exemple via la création d?un groupe de travail pilotant plusieurs
types de modélisations avec les opérateurs et services déconcentrés de l?État volontaires, afin
d?identifier les modèles les plus adaptés à chaque catégorie de territoire.
D?autre part, en ce qui concerne les prévisions de besoins : plusieurs OUGC, nous l?avons vu, sont
en capacité de recueillir quotidiennement en période de crise, via des applications smartphone ou
plus simplement via des échanges par mail, les besoins d?irrigation en fonction de l?avancement
de la croissance des plantes. La consommation d?eau potable incluant les mouvements de
population saisonniers ou les besoins industriels et énergétiques doivent être eux aussi assez
facilement anticipables.
La protection des milieux est théoriquement assurée par des débits objectifs d?étiage (DOE) ou des
débits réservés mais dans la pratique, leurs besoins peuvent aussi être réévalués dans certaines
situations ou périodes plus sensibles pour certaines espèces.
Ces outils seraient à même de renforcer la capacité d?anticipation des territoires, d?étayer des
appels à la sobriété plus vigoureux et de gérer plus efficacement les lâchers d?eau dans les bassins
réalimentés.
Au-delà de la gestion de crise, l?identification de la ressource disponible (volumes maximums
prélevables) à l?échelle d?un bassin versant est à généraliser pour éviter un déséquilibre des
prélèvements ou revenir à l?équilibre.
4.4 Une communication sur la durée et pas seulement en crise
Le caractère inéluctable des transformations dans la durée de nos usages de l?eau suppose
d?accompagner ces évolutions par des actions de pédagogie et de diffusion de bonnes pratiques.
Ceci implique une impulsion nationale en la matière pour inciter ou conforter des initiatives locales,
maillons incontournables de cette stratégie. L?eau est un domaine où les interdépendances sont
massives, qu'il s'agisse des ressources de surface (usages amont/aval) ou souterraines (nappes
partagées par plusieurs territoires).
En outre, le domaine est parfois contre-intuitif : ce n'est pas parce qu'il pleut souvent ou beaucoup
sur un territoire que la ressource en eau est assurée. Cela dépend de la nature des sols qui
retiennent ou non les précipitations (ex. Bretagne). De même, ce n'est parce qu?une rivière semble
suffisamment en eau qu'il n'y a pas de problème d?alimentation en eau potable : cela dépend de
l'origine de l'eau potable qui est distribuée.
Tous ces facteurs conduisent à ce qu?en période de restrictions d'usage, le citoyen peut avoir
tendance à questionner, voire remettre en cause le bien-fondé des restrictions (et du comportement
de tel ou tel usager vis-à-vis des règles établies) sur le fondement de son propre vécu (pourquoi
un tel peut arroser, alors que moi, je ne peux pas ?). Sensibiliser les usagers est dès lors un
élément capital de la légitimité de la décision publique de restriction. C?est d?autant plus nécessaire
que le secteur de l?eau se caractérise par :
? une multiplicité d?intervenants dans le domaine de l?eau par rapport au domaine de
l?électricité par exemple,
? un signal prix peu significatif (peu d?usagers sont en mesure de dire combien leur coûte
leur consommation mensuelle ou annuelle d?eau potable) par rapport à l?évolution des
coûts énergétiques,
? une mauvaise perception des quantités consommées (notamment usagers grand public)
dans les actes du quotidien : combien j?économise si je divise par deux la durée de ma
douche, si je ferme le robinet en me lavant les dents, etc.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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En cela, il diffère significativement du secteur énergétique. Dans ce contexte, recenser et valoriser
les bonnes pratiques est particulièrement instructif. La mission a identifié deux types d?actions au
long cours qui méritent d?être promues.
? la communication des agences de l?eau :
Les agences de l?eau mènent des actions de pédagogie sur la ressource en eau par différents
canaux. Elles disposent sur les réseaux sociaux d?un média commun, En Immersion,
(principalement Facebook https://www.facebook.com/EnImmersion.Eau, Instagram
« enimmersion_eau » ; et en second niveau Twitter). L?objectif de la communication portée à
travers ces réseaux depuis leur lancement en 2018 est d?apporter une information pédagogique et
objectivée sur les enjeux liés à la ressource en eau (tant d?un point de vue qualitatif que quantitatif)
et les solutions mises en oeuvre par les maîtres d?ouvrage sur l?ensemble du territoire45.
Par ailleurs, en 2022, les agences de l'eau ont réalisé une campagne de communication
télévisuelle sur des thèmes comme les économies d?eau, la réutilisation des eaux, la qualité de
l?eau, la protection des captages, l?innovation, les solutions fondées sur la nature, la restauration
des cours d?eau, la sobriété, les filières agricoles à bas niveau d?impact pour les ressources en
eau... à travers 23 programmes courts originaux (format : 48 secondes). Leur diffusion s?est faite
du 20 juin au 17 juillet 2022 sur France 2, France 3 et France 5 à différents créneaux horaires de
grande écoute, à raison de sept diffusions par spots (soit 158 diffusions) soit un public estimé à 23
millions de téléspectateurs. Le budget associé s?est élevé à 500 000 ¤ avec un financement par le
ministère de la Transition écologique (100 000 euros). Le renouvellement de cette campagne en
2023 est prévu, dans un format plus important 93 diffusions (contre 76 diffusions en 2022) du 19/06
au 23/07/2023 (71) + du 4 au 24/09 (22) avec en plus des relais des programmes courts sur le site
internet de France TV. Le coût a été réévalué à 930 k¤.
? les Espaces info économie d?eau (EIEE) sont des points d?informations sur la ressource
en eau et la maîtrise des consommations, à destination du grand public. Ils ont été mis en
place en 2011 par le syndicat mixte d?étude et de gestion de la ressource en eau de Gironde
(SMEGREG) avec le soutien de la Communauté urbaine de Bordeaux, du Conseil général,
du Conseil régional et de l?Agence de l?eau Adour-Garonne. Ils sont inspirés des Espaces
info énergie. Ce dispositif a touché environ 3 à 4 000 personnes en 2022 (soit environ
40 000 personnes sur les 12 années d?ancienneté du dispositif).
Les missions de ces espaces sont :
? informer sur la ressource en eau (dans le cas d?espèces, des nappes profondes) ;
? sensibiliser à sa préservation et aux économies d?eau ;
? dispenser des recommandations afin de maîtriser sa consommation d?eau avec les gestes
à pratiquer au quotidien et l?installation de matériels économes ;
? expliquer comment installer les équipements hydro-économes ;
? conseiller gratuitement et objectivement sur le choix d?équipements ;
? orienter, suivant les demandes, vers des professionnels pour l?acquisition et/ou la pose de
matériel.
45 La communauté Facebook rassemble quelque 25 000 abonnés, celle d?Instagram plus récente (100 abonnés) avec une majorité de 25-64 ans
pour Facebook et 25-34 ans pour Instagram. Les taux d?interaction sont respectivement pour chaque réseau de 12,8 % et 2,6 %.
PUBLIÉ
https://www.facebook.com/EnImmersion.Eau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT/DEB, préfets) Structurer la communication en matière de
gestion de l?eau dans la perspective des sécheresses à venir selon quatre axes : Se doter
d?outils plus performants de diffusion des niveaux d?alerte et des restrictions ; Faire de la
communication un point systématique de l?ordre du jour des CRE ; Donner une impulsion
nationale à la communication sur les bonnes pratiques en matière d?économie d?eau ;
Sensibiliser le grand public aux enjeux de la ressource en eau en promouvant le
développement des espaces info économie d?eau au niveau local.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Conclusion
Le retour d?expérience de la présente sécheresse montre que les habitudes perdurent et
notamment que nombre de départements étaient restés en 2022 sur une gestion saisonnière de
l?eau (via la « crise »), sans raisonner selon les principes d?une gestion continue d?une ressource
qui se fait rare.
Seuls de grands opérateurs appelés à répondre à de multiples usages (soutien d?étiage et eau
agricole en été, production hydroélectrique et turbinage en hiver) ont développé une vision annuelle
voire interannuelle, fondée sur une stratégie de compromis. Les derniers épisodes de sécheresse
précédant 2022 ont été des alertes. L?année 2022 et le début 2023, particulièrement sec, sont là
pour rappeler la raréfaction de la ressource dans le cadre du changement climatique. La mission
a pu mesurer, issue des territoires, l?émergence de la prise de conscience du phénomène, en
particulier chez ceux qui n?avaient pas été (trop) touchés jusqu?alors. Cette prise de conscience
appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l?eau et nos pratiques.
Qui dit gestion continue de la ressource dit également veiller à trois dimensions :
- La première est celle de la connaissance de l?état de la ressource (au plus fin) et des prélèvements
(et donc des usages, au plus juste). Les données de terrain existent, elles sont nombreuses et pas
toutes utilisées pleinement ; d?autres manquent, comme les températures des masses d?eau, et
seraient à développer. L?État doit donner une impulsion forte pour capitaliser et organiser le recueil
et la valorisation des données parmi l?ensemble des partenaires sur le territoire, en créant les
conditions d?une bonne coordination en la matière.
- La seconde dimension est celle de la préparation et de l?anticipation. Il faut notamment expertiser
et consolider les modélisations (état de la ressource, prévisions sur les besoins ?) à l?échelle des
territoires et favoriser leur prise en main par les acteurs chargés de la gestion collective de la
ressource. Par ailleurs, il faut aider et soutenir les initiatives des collectivités qui, à une échelle
appropriée, réalisent des études de vulnérabilité pour mettre en place, grâce à des programmations
pluriannuelles, des solutions alternatives en cas de tension sur la ressource, tout en veillant à
l?entretien, au bon fonctionnement, voire à la mutabilité des infrastructures existantes ;
- Enfin, et elle n?est pas des moindres, la dimension d?information auprès de tous les usagers
(professionnels, associations, collectivités, particuliers) doit faire l?objet de toute l?attention de l?État.
La bonne gestion de l?eau ne pourra pas se faire sans une pleine prise de conscience collective et
individuelle de la raréfaction de cette ressource et des pratiques à faire évoluer. Il faut donc informer
et former, sensibiliser à l?enjeu, donner des clés pour faire différemment pour chaque usage et
chaque citoyen. Ainsi, au-delà des améliorations possibles de la gestion de crise, et au-delà des
enjeux d?informations ou de formations, bien que concentrée, selon la lettre de commande, sur une
analyse conjoncturelle de la crise de 2022, la mission souligne combien ce conjoncturel est
rapidement rejoint, voire conditionné, par le structurel. Seules des mesures plus structurelles, dans
tous les domaines, qui réduiront effectivement notre « empreinte eau », nous permettront de faire
face aux enjeux en eau posés par le changement climatique.
Le pire a été évité lors de la gestion de la sécheresse 2022 grâce d?une part à la mobilisation
exceptionnelle de l?ensemble des acteurs, et d?autre part à un niveau de remplissage élevé des
nappes et des retenues à la sortie de l?hiver 2021-2022.
De telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans
les prochaines années, voire dès 2023.
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Nathalie Bertrand
Patricia Blanc
Pascale Cazin
Ingénieure générale
des ponts, des eaux
et des forêts
Ingénieure générale
des mines
Inspectrice générale
de santé publique vétérinaire
Céline Debrieu-Levrat
Virginie Klés
Sophie Planté
Ingénieure en chef des
travaux publics de l?État
Inspectrice générale
de l?administration
Inspectrice générale
adjointe de l?administration
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Annexes
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Annexe 1 Lettre de mission
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
La mission a rencontré, dans un cadre individuel ou collectif, lors de ses déplacements, en
présentiel ou par visioconférence, plusieurs centaines de personnes. Ces interlocuteurs
représentent très largement l?ensemble des acteurs de l?eau, administrations, élus et collectivités,
différentes catégories d?usagers, ? tant au niveau national et que local. Ces échanges l?ont aidée
de manière très concrète à asseoir ses constats et recommandations, sans méconnaître la
diversité des situations de chaque territoire, et à faire connaître les bonnes pratiques identifiées.
La mission tient à ici à remercier très sincèrement l?ensemble de ses interlocuteurs pour la qualité
de leur témoignage et le temps qu?ils lui ont consacré, et plus particulièrement les services
déconcentrés et opérateurs de l?Etat, préfets, DDT, DREAL de bassin, agences de l?eau, ARS qui
l?ont accompagnée très utilement et très efficacement notamment dans l?organisation de rencontres
avec les acteurs d?une vingtaine de départements.
Il n?a pas toujours été possible à la mission, notamment dans certaines configurations (tables-
rondes, comités ressources en eau?), de relever l?identité de l?ensemble des personnes ayant pris
part aux échanges. Les auteurs de ce rapport présentent par avance leurs excuses pour ces
éventuelles omissions.
Les quelques personnes rencontrées à plusieurs occasions (par exemple aux niveaux national et
local) ne sont mentionnées qu?une seule fois.
Administrations centrales
Premier ministre
SGDSN
Nicolas de MAISTRE, préfet, directeur de la protection et de la sécurité de
l?Etat
Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT)
DGALN/
Direction de l?Eau et de la
Biodiversité (DEB)
Olivier THIBAULT, directeur
Isabelle KAMIL, sous-directrice de la protection et de la gestion de l'eau,
des ressources minérales et des écosystèmes aquatiques
Charles HAZET, adjoint à la sous-directrice
SG/ direction de la
communication
Pierre NGUYEN BA, Chargé d'affaires climat, risques naturels et efficacité
énergétique
Direction générale des
Infrastructures, des Transports et
des Mobilités (DGITM)
Thomas DOUBLIC, chef du département transport fluvial DGITM
Antoine ETHEVENOT, chef du bureau des voies navigables DGITM
Direction Générale de l?Energie
et du Climat (DGEC)/direction de
l?énergie
Sophie MOURLON, directrice
Nicolas CLAUSSET, sous-directeur du système électrique et des énergies
renouvelables
Guillaume BOUYT, sous-directeur de l'industrie nucléaire
Direction Générale de la
Prévention des Risques (DGPR)
Cédric BOURILLET, directeur général
Jean-Luc PERRIN, sous-directeur des risques chroniques
Loïc MALGORN, chef du bureau de la nomenclature, des émissions
industrielles et de la pollution de l?eau
Eric MOUSSET, adjoint au chef de bureau
Rachel PUECHBERTY, directrice adjointe du SCHAPI
Stéphanie POLIGOT-PITSCH, cheffe du pôle Acquisition de données et
hydrométrie au SCHAPI
Cellule ministérielle de veille
opérationnelle et d'alerte
(CMVOA)
Pierre DUMONTET, chef du centre de veille
Stéphane CROUX, adjoint au chef du centre de veille
IGEDD
Pascal KOSUTH
Virginie DUMOULIN
Ministère de l?Intérieur et des Outre-mer
Direction générale de la sécurité
civile et de la gestion de crise
Alain THIRION, préfet, directeur général
Franck LEON, directeur de cabinet du DG
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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(DGSCGC) Yves HOCDE, sous-directeur préparation anticipation et gestion des crises
Direction du management de
l?administration et de
l?encadrement supérieur
(DMATES)
Pierre MOLAGER, sous-directeur de l'administration territoriale de l'Etat
Direction générale des
collectivités locales (DGCL)
Karine DELAMARCHE, sous-directrice des compétences et institutions
locales
Taline APRIKIAN, cheffe du bureau des services publics locaux
Centre de veille du ministère de
l?intérieur
Grégoire DORE, directeur du CIC
Vivien RICHEROT, analyste contractuel au centre de veille
Ministère de la santé et de la prévention
Direction Générale de la Santé
Joëlle CARMES, Sous-directrice de la Prévention des risques liés à l?envi-
ronnement et à l?alimentation
Jean-Christophe COMBOROURE, Adjoint à la sous-directrice
Timothée FIAT, ingénieur du génie sanitaire, chef de projet SIS-eaux
d?alimentation
Caroline LE BORGNE, cheffe du centre opérationnel de régulation et de
réponse aux urgences sanitaires et sociales
Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA)
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises (DGPE)
Arnaud DUNAND, sous-directeur de la performance environnementale
Edouard PAILLETTE, adjoint au chef du bureau eau, sols et économie
circulaire
Délégation interministérielle-en
charge du suivi des conclusions
du Varenne de l?eau et de
l?adaptation au changement
climatique
Frédéric VEAU, Préfet, délégué interministériel en charge du suivi des
conclusions du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au
changement climatique auprès du ministre de l'agriculture et de
l'alimentation
Gilles CROSNIER, Référent technique de la délégation
Ministère de l?économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
Direction Générale des
Entreprises (DGE)
Carla BRAGA, Cheffe de projets Plateformes industrielles et Pilotage du
Contrat Stratégie de la Filière Eau, Service de l?industrie, Sous-direction
chimie, matériaux et éco-industrie
Conseil consultatif et opérateurs nationaux de l?Etat
Comité national de l?eau Jean LAUNAY, Président
Office Français de la
Biodiversité (OFB)
Loïc OBLED directeur général délégué « police, connaissance, expertise »
Bénédicte AUGEARD, directrice adjointe « recherche et appui scientifique »
Michel LAMBRECH, directeur adjoint « police et permis de chasser »
Céline NOWAK, direction surveillance, évaluation et données
Bureau de Recherches
Géologiques et Minières
(BRGM)
Francis GARRIDO, directeur adjoint de la direction de l?eau, de
l?environnement, des procédés et analyses
Météo-France Patrick JOSSE, directeur de la climatologie et des services climatiques
Muséum National d?Histoire
Naturelle (MNHN)
Guillaume GAYET, chercheur
Institut National de Recherche
pour l?Agriculture et
l?Environnement (INRAE)
Patrice GARIN, gestion des usages
Eric SAUQUET, hydrologue
Voies Navigables de France
(VNF)
Guy ROUAS, Expert eau auprès du directeur de VNF
Virginie MAIREY-POTIER, Directrice de l?infrastructure eau environnement
de VNF
Cécile AVEZARD, directrice territoriale Rhône-Saône
Autorité de Sureté Nucléaire
(ASN)
Christophe QUINTIN, inspecteur en chef de l'ASN et membre du comex
Cyril BERNADE, chef de bureau à la direction des centrales nucléaires
Groupement des DDT
Benoit DUFUMIER, directeur de la DDTM des Côtes d?Armor et plusieurs
directeurs départementaux des territoires
Centre national de la
recherche scientifique (CNRS)
Florence HABETS, directrice de recherche CNRS, hydrogéologue
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Elus et associations représentatives des élus et collectivités au plan national
Sénat
les auteurs du rapport « Comment éviter la panne sèche, huit questions
sur l'avenir de l'eau en France » : Catherine BELRHITI, Cécile
CUKIERMAN, Alain RICHARD et Jean SOL, et le président de la
délégation sénatoriale aux prospectives Mathieu DARNAUD,
Association des maires de France
(AMF)
Dominique RIGUIDEL président de Eau du Morbihan
Gwenola STEPHAN, responsable de la mission développement durable
Cyrielle SIMON
Intercommunalités de France
Régis BANQUET, vice-président (et président de la communauté
d?agglomération de Carcassonne)
Association nationale des élus de
bassin (ANEB)
Frédéric MOLOSSI, co-président
Catherine GREMILLET, directrice
Christian DODDOLI, directeur de l?EPTB DURANCE (SMAVD)
Jean-Luc JEGOU, directeur de l?EPTB Vilaine (Eaux et Vilaine)
Cyrielle BRIAND, directrice de projets
Fédération nationale des
collectivités concédantes et régies
(FNCCR)
Robin SALECROIX, Vice-Président de Nantes Métropole en charge de la
politique de l'eau et de l'assainissement, membre du conseil
d?administration de la FNCCR
Régis TAISNE chef du département « cycle de l?eau »
Cyrielle VANDEWALLE, chargée de mission
Acteurs économiques/représentants des entreprises
Chambres d?agriculture France
(APCA)
Luc SERVANT, vice-président (et président de la chambre régionale
d?agriculture de Nouvelle-Aquitaine)
Ka Ho YIM, chargé de mission
Irrigants de France Eric de la FRETILLIERE, président
France Hydro Electricité Anne PENALBA, vice-présidente de France Hydro Electricité
Jean-Marc LEVY, délégué général
Cécile BELLOT, Responsable Environnement
Union des Industries de la
Chimie/MEDEF
Philippe PRUDHON, directeur des affaires techniques
EDF Bruno.de CHERGE, direction relations institutionnelles et régulations
Luc TABARY, Coordination de l'eau et changement climatique
Herve GUILLOT, directeur coordination de l?eau Rhône-Méditerranée
Catherine HALBWACHS, directrice RSE et projet ADAPT, direction du
parc nucléaire et thermique
Tiphaine HONDUROY, Pôle ADAPT RSE
Fédération nationale des
Associations de Riverains et
utilisateurs industriels de l?eau
(FENARIVE)
Christian LECUSSAN, président
Sylvie HAMMADI, déléguée générale
Fédération professionnelle des
entreprises de l?eau (FP2E)
Clotilde TERRIBLE, déléguée générale par intérim
Laurent BRUNET, président commission Scientifique et technique
Groupe Suez, directeur technique Eau France
Christophe TANGUY, directeur exploitation région sud, SAUR
France assureurs Christophe DELCAMP, directeur
Sarah GERIN, directrice de la mission risques naturels (MRN)
Elena CANALE, responsable du département développement durable
Représentants des centres de
lavage de voitures
Jean-Luc COTTET, président du métier lavage haute pression chez Mo-
bilians
Francis POUSSE, président du métier stations-service chez Mobilians
Laure MEJEAN, Chargée des métiers stations-service et centres de
lavage chez Mobilians
Fédération des canalisateurs Christophe RUAS, vice-président
Leslie LAROCHE, secrétaire générale
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Associations nationales
Fédération nationale de la pèche
française
Hamid OUMOUSSA, directeur général de la FNPF
Jean Paul DORON, Président Union de bassin Loire Bretagne
Roland BRUNET, Président de la fédération départementale (FD) 39,
Stéphanie FENEON, Directrice FD 49
Francis BAILLY président de la FD 86
David FERNANDEZ, président de la FD 11
Emilien BORDIER, directeur FD 68
France Nature Environnement
(FNE)
Nicolas FORRAY, hydrologue membre d'Eaux et rivières de Bretagne
Alexis GUILPART Animateur du réseau Eau et Milieux aquatiques
Associations de consommateurs Isabelle GAILLARD, UNAF
Gilbert LE MAIGNAN, CLCV
Pierre GUILLAUME, UFC Que-Choisir
Plantes et Cité
Romain DAGOIS, chargé de mission agronomie, sols et végétalisation
urbaine
Association parcs et jardins du val
de Loire
Guillaume HENRION, président de l?association
Alix de SAINT-VENANT, membre (Jardin Remarquable du château de
Valmer)
Cécile KARAM, consultante Calif-solutions
François MASARDIER, Calif-solution
Michèle QUENTIN déléguée
Fédération française de golf Gérard ROUGIER, directeur territoires, environnement et équipements
Fédération française de canoé-
kayak et des sports de pagaie
Antoine DUBOST, Responsable du service Aménagement Territorial et
Equipements
Dominique MASSICOT, chargé de projet
Fédération française des
professionnels loueurs de canoés-
kayaks
Note écrite
Dans les bassins46
Adour-Garonne
Préfecture
Étienne GUYOT, préfet de la région Occitanie, préfet de la Haute-Garonne,
préfet de bassin
Serge JACOB, secrétaire général de la préfecture de Haute-Garonne
Zoé MAHE, SGAR adjointe
Lucia de SIMONE, chargée de mission
Comité de Bassin Michel PAQUET, vice-président, représentant de l?industrie
Agence de l?eau Adour-
Garonne,
Guillaume CHOISY, directeur général
Aude WITTEN directrice générale adjointe
Lucile GREMY, Directrice de interventions et de l?expertise Eau et Milieux
DREAL Occitanie (DREAL
de bassin)
Sylvie LEMONNIER, directrice régionale
Bérengère BLIN, directrice adjointe de l?écologie
DREAL Nouvelle-Aquitaine,
Claire CASTAGNEDE-IRAOLA, cheffe département eau et ressources
minérales
Olivier DEBINSKI
DRAAF Occitanie (DRAAF
de bassin)
Florent GUHL, directeur
François CAZOTTES, directeur adjoint
ARS Nouvelle-Aquitaine
Marie-Laure GUILLEMOT, adjointe au responsable du pôle santé en
environnement
Dorothée GERBAUD (Antenne Charente)
ARS Occitanie
Yannick DURAND, responsable cellule mutualisée eaux
Laurent PENA responsable pôle santé environnement
Région Occitanie
Jean-Louis CAZAUBON, vice-Président du conseil régional, vice-président du
Comité de Bassin Adour-Garonne
46 Certains interlocuteurs rencontrés à l?échelle des bassins ont également été rencontrés lors de réunions
nationales ou départementales. Leur nom n?est cité qu?une seule fois dans cette annexe.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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DDT Haute-Garonne
Stéphane LE GOASTER, directeur adjoint
Grégoire GAUTIER, chef du service environnement, eau et forêts
Thibault COLL
DDT Gers
Christophe BOUILLY, directeur adjoint
Valérie LACOMBE-TIAMIA, cheffe du service eau et risques
DDT Lot Cécile DUMAINE-ESCANDE, directrice adjointe
DDT Tarn Laure HEIM, cheffe du service eau, risques, environnement et sécurités
DDT Charente Stéphanie PANNETIER, cheffe de l?unité eau et agriculture
DDT Dordogne Céline DELRIEU, cheffe de service eau et nature
OFB Occitanie Hervé BLUHM, directeur régional
OFB Nouvelle-Aquitaine Nicolas SURUGUE, directeur régional
Membres du comité de
bassins représentant les
usagers
Jean-Luc CAPES, membre de la chambre d'agriculture des Landes,
représentant de l?agriculture au comité de bassin Adour-Garonne, président de
l?organisme unique Irrigadour
Fabrice CHARPENTIER, président de UNICEM Occitanie
Frédéric CAMEO-PONZ, Nature en Occitanie, vice-président du Comité de
Bassin
Gilbert RIEU, Pierre GUILLAUME, UFC QUE CHOISIR, représentant des
associations agrées de défense des consommateurs
Isabelle GAILLARD représentant l?UNAF
Monsieur BORDAGE, représentant de la CLCV
Michèle JUND, France Nature Environnement Occitanie
Jean-Louis MOLINIE, président de l?UFBAG (union des fédérations pour le
pèche et la protection du milieu aquatique du bassin AG), maire de Buzet sur
Baïse (47)
Chambre Régionale de
l?Agriculture Occitanie
Denis CARRETIER, président
Claire VINGUT chargé de mission eau
Compagnie d?Aménagement
des Côteaux de Gascogne
(CACG)
Willy LUIS, directeur,
Pierre CHERET, président du conseil d?administration, conseiller régional de
Nouvelle Aquitaine
Institution Adour
Paul CARRERE, président
Didier PORTELLI, directeur général des services
Aurélie DARTHOS, directrice générale des services techniques
Société Hydro-Electrique du
Midi (SHEM)
Cyrille DELPRAT, directeur
EDF Franck DARTHOU, directeur sud-ouest
Représentants des acteurs
économiques au comité de
bassin
Fabrice CHARPENTIER et Michel PAQUET
Syndicat Mixte d?études et
d?aménagement de la
Garonne (SMEAG)
Jean-Michel FABRE, président
Réseau 31 Gonzague AMEYE, directeur
Artois-Picardie
Agence de l?eau Isabelle MATYKOWSKI, directrice générale adjointe
Patrice BIZAIS, chef du service appui, paiement, interventions
économiques
Karine VALLEE, experte ressource en eau et agriculture
Estelle CHEVILLARD, chargée de mission biodiversité et milieux naturels
Comité de Bassin André FLAJOLET, président
DREAL Hauts-de-France Florence CLERMONT-BROUILLET, directrice adjointe
Olivier PREVOST, chef de pôle
Conseil départemental du Pas-
de-Calais Emmanuelle LEVEUGLE, conseillère départementale
ARS des Hauts de France Eric POLLET, directeur de la sécurité sanitaire et de la santé
environnementale
Marie FIORI, chargée de mission
Syndicat intercommunal de Paul RAOULT, président
PUBLIÉ
mailto:aurelie.darthos@institution-adour.fr
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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distribution d?eau du Nord
(SIDEN-SIAN)
NOREADE : Dominique WANEGUE, directeur général adjoint
Métropole Européenne de Lille Alain BEZIRARD, vice-Président en charge de l'eau et l'assainissement
Conservatoire d'Espaces
Naturels Hauts de France
Luc BARBIER, vice-Président
Union des Fédérations
départementales pour la Pêche
et la Protection du Milieu
Aquatique du Bassin Artois-
Picardie (UFBAP)
Jocelyne CADET, présidente
Comité Départemental de
Canoë-Kayak du Pas-de-Calais
Daniel RENARD, président
Représentant des acteurs
industriels
Jérôme LEFEBVRE, MEDEF
Chambre d'Agriculture de la
Somme
Françoise CRETE, présidente
Loire-Bretagne
Préfecture
Régine ENGSTROM, Préfète de région Centre Val-de-Loire, préfète du bassin
Loire Bretagne
Comité de bassin Thierry BURLOT, président
Agence de l?eau
Martin GUTTON, directeur
Philippe GOUTEYRON, directeur de l?évaluation et de la planification
DREAL Centre-Val-de-Loire
Hervé BRULE, directeur de la DREAL Centre Val de Loire
Johny CARTIER, chef de service
Christian. FEUILLET, chef de département
Frédéric VERLEY, chef d?unité
DRAAF Centre-Val-de-Loire Laurent WALCH, ingénieur général de bassin
ARS Centre-Val-de-Loire Christophe CORBEL, ingénieur sanitaire
OFB Centre-Val-de-Loire Florent BILLARD, chef du service régional police
DDT
Plusieurs représentants des DDT du bassin
Etablissement Public Loire
Benoit ROSSIGNOL, directeur chargé de la ressource en eau
ARS Pays-de-la-Loire
Nicolas DURAND Directeur Général par intérim, Directeur de la Santé
Publique et Environnementale
DREAL Pays-de-la-Loire Estelle SANDRE-CHARDONNAL, Directrice Adjointe
ARS Bretagne
Nathalie LE FORMAL, Directrice de la Santé Publique
Anne SERRE, Directrice Adjointe Santé Environnement.
Murielle THEZE, Référente régionale Eau
Représentants des ONG au
comité de bassin
Régine BRUNY, membre de FNE Pays de la Loire
Gilles DEGUET, membre de l?association SEPANT
Représentants des
agriculteurs au comité de
bassin
Catherine SCHAEPELYNCK, élue de la chambre régionale d?agriculture des
Pays de la Loire en charge de l?eau
Nicolas BONNEFOUS, élu de la chambre d?agriculture de l?Allier
Marie-Noëlle NOZACH, Chargée de mission "Eau", Chambre d?agriculture
Centre-Val de Loire
Représentants des élus au
comité de bassin
Nathalie ROUSSET, conseillère départementale de Haute-Loire
James GANDRIEAU, vice-président de Vendée eau
Philippe ALBERT, président du SMEG
Seine-Normandie
Préfecture de région Ile-de-
France, préfecture de bassin
Pierre-Antoine MOLINA, préfet, secrétaire général pour les affaires régionales
Comité de bassin
Nicolas JUILLET, président (et président du syndicat départemental des eaux
de l'Aube -SDDEA)
Agence de l?eau Seine-
Normandie
Sandrine ROCARD, directrice générale
DRIEAT
Emmanuelle GAY, directrice
Claire GRISEZ, directrice adjointe
Félix BOILEVE, chef du service prévention des risques
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Caroline LAVALLART, adjointe au chef de service politiques et police de l?eau
(SPPE), mission stratégies eau et planification
Thomas BOUYER, SPPE
Joanna BRUNELLE, SPPE
DREAL Normandie
Sandrine PIVART, directrice adjointe
Frédéric BIZON chef du bureau de l?eau et des ressources aquatiques (Service
ressources naturelles)
Catherine FAUBERT, Service ressources naturelles
Stéphane TASSAING, Service risques
Sylvie BOUTTEN, cheffe déléguée de l?unité bi-départementale Calvados-
Manche
Arnaud PICHONNEAU, UD Eure
DREAL Bourgogne-Franche-
Comté
Marc PHILIPPE (Service Biodiversité, Eau, Patrimoine)
ARS Ile de France
Raphael POVERT, responsable cellule eau au niveau régional
Céline ARENATE, ingénieure chargé mission de la cellule eau sous la
responsabilité
ARS Normandie
Catherine BOUTET, responsable du pôle santé environnement
Sabrina LEPELTIER, unité départementale de la Manche ? Pôle Santé-
environnement
DRIAAF Ile de France
Benjamin BEAUSSANT, directeur
Gilles COLLET, ingénieur général du bassin Seine Normandie
DRAAF Normandie Caroline GUILLAUME, directrice
DRAAF Hauts de France Jean-Philippe FLORID, ingénieur général de Bassin
OFB Ile-de-France
Magali CHARMET, directrice régionale
Sabine MORAUD, directrice adjointe
Johanna VAN HERRENTHALS, chef du service police
Samuel DEMBSKI, chef de service connaissances
OFB Grand-Est Service régional police
Chambre régionale
d?agriculture de Normandie
Sébastien WINDSOR, président de Chambres d?Agriculture de France,
président de la chambre régionale d?agriculture de Normandie
Etienne LEGRAND, président du groupe normand Agriculture biologique
Chambre d?agriculture des
Hauts-de-France
Bruno HAAS, secrétaire adjoint
DDT de la Marne (51)
Claire CHAFFANJON, directrice départementale adjointe
Raynald VICTOIRE, chef du service eau, environnement, préservation des
ressources
Florent COLIN
DDT de l?Eure-et-Loir (28) Guillaume BARRON directeur
DDT du Calvados (14) Sophie GIACOMAZZI chef du service eau et biodiversité
EPTB Seine Grands Lacs
Baptiste BLANCHARD, directeur
Delphine BIZOUARD, cheffe du service hydrologie
Commune nouvelle de Vire-
Normandie
Laure PRINZBACH. directrice du Service Eau
Communauté
d?agglomération Chartres
Métropole
Alain BELLAMY, Maire de Clévilliers, Vice-président de Chartres métropole
Représentant des milieux/de
la nature
Didier DONADIO, président de la fédération de pêche du Calvados
Paul FERLIN, France Nature Environnement
Philippe PINON-GUERIN, directeur du Conservatoire d?Espaces Naturels de
Champagne-Ardenne
Acteurs économiques
Christian LECUSSAN, président de la fédération nationale des associations de
riverains et utilisateurs industriels de l?eau (Fénarive)
Cécile LAUGIER, directrice environnement et prospective chez EDF, Union
Française de l?Electricité (UFE)
Rhône-Méditerranée et Corse
Préfecture de région AURA
Françoise NOARS, secrétaire générale pour les affaires régionales
Agence de l?eau Laurent ROY, directeur
DREAL AURA
Jean-Philippe DENEUVY, directeur régional
Didier PITRAT, chef de pôle de la délégation de bassin.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Estelle RONDREUX, directrice adjointe
DREAL PACA Marie-Françoise BAZERQUE, directrice adjointe
DRAAF PACA Florence VERRIER, directrice adjointe
DREAL Corse Patricia BRUCHET, directrice par intérim
Maelys RENAUT
DRAAF Corse Pierre BESSIN, directeur
Rhin-Meuse
Préfecture de région Grand
Est
Blaise GOURTAY, secrétaire général pour les affaires régionales et
européennes
Denis GOURDON, chargé de mission agriculture, environnement, transition
énergétique et écologique, foncier développement durable
DREAL Grand Est Hervé VANLAER, directeur
Stéphanie BASCOU, directrice adjointe
DRAAF Grand Est Jean-François QUERE, ingénieur général de Bassin Rhin-Meuse
Agence de l?eau Rhin Meuse Marc HOELTZEL, Directeur Général
Chambre régionale
d?Agriculture du Grand Est
Yann DACQUAY, Directeur
FNE Daniel REININGER
ARS Grand Est Laurent CAFFET responsable département santé environnementale
Nicolas REYNAUD ingénieur des eaux, pôle coordination contrôle sanitaire,
thermalisme et piscine.
Dans les départements
05-Hautes-Alpes
Préfecture Dominique DUFOUR, préfet
Cédric VERLINE, secrétaire général
ARS Sophie AVY, Chef de service santé environnement
DDT Thierry CHAPEL, directeur départemental
OFB Philippe MOULLEC, Chef du service départemental
Agence de l?eau Annick MIEVRE, directrice PACA
DREAL PACA Marie-Françoise BAZERQUE, directrice adjointe
Chambre d?agriculture Eric LIONS, président
CDJA Edouard PIERRE, Co-Président
Région PACA Chantal EYMEOUD, vice-présidente, maire d?Embrun
FDSEA Bruno DERBEZ, Trésorier
FDSIGE Gérard GUIMBERT, Président
Confédération Paysanne Baptiste VIALET, co-porte parole
Coordination rurale Gilles ROBRESCO
Chambre des métiers Thierry FRECHON
ADDET Patrick RICOU
SMADESEP
Victor BERENGUEL
Association des Maires Ruraux Marc BEYNET, président
Rémi COSTORIER, maire
AMF Jean-Michel ARNAUD, président de l?association
départementale des maires, sénateur
Jean-Pierre GANDOIS, maire de Crots
Fabrice BOREL, maire de Forest St Julien et président de la
communauté de communes du Champsaur Valgaudemar
Joël BONNAFOUX, maire de la Bâtie-Neuve, conseiller dépar-
temental et président de la communauté de communes de
Serre-Ponçon Val d'Avance
Jean MORENO, maire de Ventavon et tout nouveau président
du syndicat mixte de gestion intercommunautaire du Buëch et
de ses affluents (SMIGIBA)
Associations et fédération de pêche Bernard PATIN, FNE PACA, président de la SAPN
Hervé.GASDON, FNE Hautes Alpes
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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David DOUCENDE, chargé de mission à la fédération de
pêche
13-Bouches-du-Rhône et sous-bassin Durance
Préfecture PACA Didier MAMIS, Secrétaire général pour les affaires régionales
EDF Luc TABARY
16-Charente et sous-bassin de la Charente
Préfecture Martine CLAVEL, préfète
DREAL
Pascal DUBOIS, chargé de mission gestion quantitative, hy-
drologie et hydrogéologie
Isabelle LEVAVASSEUR, cheffe du Département Hydrométrie
et Prévision des Crues Vienne Charente Atlantique
Arthur ANFRAY, technicien en charge du suivi du bassin Cha-
rente
Fabrice MICHAUD, en charge de la maintenance et de la
transmission des données des stations
Agence de l?eau
Christophe JUTAND, chef du service "bassin Charente" (délé-
gation de Bordeaux)
ARS Charente
Martine LIEGE, directrice
Sylvie BONNAUD
ARS Charente-Maritime
Marc LAVOIX, ingénieur d?Etudes Sanitaires Pôle Santé
Publique et Environnementale
DDT
Henri SERVAT, directeur
Benoît PREVOST REVOL, directeur adjoint
Stéphanie PANNETIER, cheffe unité « eau agriculture chasse
pêche » - service eau, environnement, risques
Alain VERINAUD ? responsable gestion quantitative - unité
« eau agriculture chasse pêche » - service eau,
environnement, risques
OFB
Émilie DUBOIS, cheffe du service Police à la direction régio-
nale
Julien FERRE, chef de service adjoint de la direction départe-
mentale
Yamin RIDOUX, cheffe de service par intérim de la direction
départementale Charente-Maritime
Conseil départemental de Charente
Mickaël CANIT, vice-président du conseil départemental (et
président de Charente eaux)
Jean-François GRACIA, Chef du Service Eau et Hydrologie
EPTB Charente Baptiste SIROT, directeur
Communauté d?agglomération de La
Rochelle (Charente-Maritime)
Serge CEAUX, directeur des eaux
Eau 17
Jacques LEPINE responsable du service Ressource en eau ?
hydrogéologie pôle Patrimoine et Prospective
Hortense BRET responsable du pôle Patrimoine et
Prospective
OUGC Cogest?eau
Sébastien SCHAEFFER, président
Thérèse N'DAH, chargée des missions OUGC
OUGC Karst Yohan DELAGE, président
OUGC Saintonge Alexandre AGAT, président
Crédit agricole Charente Christian DANIAU, président
Charente Nature Jacques BRIE, vice-président
Nature environnement 17 Patrick PICAUD, président
FDAAPPMA 16 Jean-Claude LASBUGUES, vice-président
Valentin HORTOLAN, directeur
FDAAPPMA 17 Marie ROUET, directrice
2A-Haute-Corse
Préfecture Yves DAREAU, secrétaire général
DREAL Patricia BRUCHET, directrice régionale adjointe
23-Creuse
Préfecture Bastien MEROT, secrétaire général de la préfecture
DDT
Pierre SCHWARTZ, directeur départemental
Pascale GILLI-DUNOYER, directrice-adjointe
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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33-Gironde
Syndicat mixte d'étude et de gestion de la
ressource en eau du département de la
Gironde (SMEGREG)
Bruno de GRISSAC, directeur
Patrick EISENBEIS, chargé de mission usages et territoires
Centre régional éco-énergétique d?Aquitaine
(CREAQ)
Gwénaëlle PETIT, responsable de pôle
34- Hérault
ASA du canal de Gignac Céline HUGODOT, directrice
35-Ile-et-Vilaine
Préfecture d?Ile-et-Vilaine et de région
Bretagne
Paul-Marie CLAUDON, secrétaire général de la préfecture
Maïwenn BERROU, cheffe de la mission interministérielle et
régionale de l?eau (MIRE) au SGAR Bretagne
DDTM
Thierry LATAPIE-BAYROO, directeur
Paul RAPION, directeur adjoint
Catherine DISERBEAU, cheffe du service eau et biodiversité
Ludovic HAUDUROY, adjoint au chef du pôle police de l?eau
DREAL
Aurélie MESTRES, directrice adjointe
Isabelle GRYTTEN, cheffe du service patrimoine naturel
Mme TOURNAU
Rémi ANDRE, adjoint au chef d?UDF Ile-et-Vilaine
DDPP Luc PETIT, chef de service
ARS
Mme DEL FRATE Responsable du pôle eaux destinées à la
consommation humaine,
M. CHAMPENOIS, responsable du département santé
environnement
OFB M. VACHET, chef du service départemental
Conseil Régional de Bretagne Mme PAJOT chargée des politiques territoriales de l?eau
Conseil départemental Ile-et-Vilaine Yann SOULABAILLE, vice-président
Association des maires ruraux de France
(AMRF)
Louis PAUTREL Président, maire
M. PINAULT chargé des affaires publiques
Syndicats de production d?eau potable
SMG-Eau 35 : M. BOIVENT, président
M. DECONCHY, directeur
Eau des Portes de Bretagne : M. REGNIER président, Mme
BELINE directrice
Eau du Bassin Rennais : M. DELMODER président de la CLE
du Sage d?Ille-et-Vilaine, M. GENEAU directeur général
Eau du Pays de Saint-Malo : M. RICHEUX vice-président,
M. HENRY directeur
Associations de protection de
l?environnement
Fédération de pêche 35 : Mme ARTUR
Eau et Rivières de Bretagne : M. ANNE, Mme PENNOBER
Représentant des milieux économiques
ABEA : Mme d?ARGENTRE
M. CLEUZIOU, Lactalis
Mme FISSELIER, Cooperl
M. CROCQ, CCI
Représentant des milieux agricoles
M. HERVAGAUT, chambre d?agriculture
M. HENRY, M. LE ROUX, FDSEA
M. COGER, CDJA
M. MARTIN, Coordination rurale
Confédération paysanne
Représentants de SAGE et d?EPTB
SAGE Couesnon : Joseph BOIVENT, président
SAGE Vilaine : Michel DELMODER, président
SAGE et EPTB Rance Frémur Baie de Beaussais : Bruno
RICARD, président
EPTB Eaux et Vilaine : Jean-François MARY, président
Jean-Luc JEGOU, directeur
SAGE Bassins côtiers de la région de Dol-de-Bretagne :
Christophe FAMBON, président de la CLE
37-Indre-et-Loire
DDT
Xavier ROUSSET, directeur adjoint et deux autres personnes
du service eau et nature
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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ARS (délégation départementale)
Anne PILLEBOUT, responsable du pôle santé publique et
environnementale
Représentant des milieux agricoles
Benoit LATOUR, agriculteur irrigant
Isabelle HALLOIN, chambre d'agriculture
38-Isère
Préfecture Laurent PREVOST, préfet
DDT
Xavier CEREZA, directeur
Yves PICCOCHE, directeur adjoint
Clémentine BLIGNY, chef du service environnement
Emmanuel CUNIBERTI
DREAL Rhône-Alpes
Mathias PIEYRE, chef de l?unité départementale (UD) 38
Bruno GABET, adjoint au chef de l?UD 38
Emmanuelle LONJARET, chef de pôle déléguée « politique de
l?eau »
Loïc BARTHELEMY, chargé de mission
ARS
Nicolas GRENETIER, responsable servIce santé
environnement de la délégation territoriale (DT) 38
Sandrine BOURRIN, responsable de la cellule eau potable de
la DT 38
Agence de l?eau Rhône-Méditerranée Elise DUGLEUX
OFB Jérôme DELORME, inspecteur de l?environnement
SDIS
Pascal CUGNUD
Bernard GATEAU
Philippe SPINOSI
Météo-France Denis ROY
Conseil départemental
Fabien MULYK, vice-président, président du syndicat mixte
des bassins hydrauliques de l?Isère (SYMBHI), maire de Corps
Jean-Charles FRANÇAIS, Chef du service eau
Caroline MARCHAL, hydrogéologue
Grenoble Alpes Métropole (GAM)
Anne-Sophie OLMOS, vice-présidente
Nicolas PERRIN, directeur du département eau
Autres élus et services en charge du petit et
du grand cycle de l?eau
Laurent TEIL, vice-président du syndicat isérois des rivières
Rhône aval (SIRRA), VP de la CLE du SAGE, maire de
Sablons
François BERNIGAUD, VP CC Le Grésivaudan
Vincent BOUVARD Communauté des communes (CC) du Vals
du Dauphiné
Aurélie CAMPOM : Animatrice de la commission locale de
l?eau (CLE) du schéma d?aménagement et de gestion des
eaux (SAGE) Drac-Romanche
Christel CONSTANTIN-BERTIN, chargée de mission, CLE du
SAGE Bièvre-Liers-Valloire
Julien DEPEINT, CC des Balcons du Dauphiné
Agathe GIRIN, SYMBHI
Sébastien JOBERT, CC St Marcellin Vinay
Florence LENHARDT, CC Le Grésivaudan
Clémentine PERIAL, syndicat intercommunal du Guiers et de
ses affluents (SIAGA)
Matthieu PERROTON, CC Le Grésivaudan
Blandine POURRAT, CC Bièvre Liers Valloire
Rémi QUEROL, SIRRA
Daniel VERDEIL, Directeur délégué du SYMBHI !
Représentant des acteurs économiques
Jean-Claude DARLET, Président de la chambre d?agriculture
Jean-François CHARPENTIER, président de l?association des
irrigants de l?Isère (ADI 38)
Philippe MOREL, ADI 38
Luc ARHAMET, syndicat d?irrigation dromois
Dominique DELORME secrétaire général UNICEM (Union des
industries des carrières et matériaux de construction) AURA
Sébastien ROUX, UNICEM AURA
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Paul GALLAUD, gestionnaire de stations de lavage automobile
en Isère (APG développement)
Carole PERRIER, Association des représentants des
industries agroalimentaire (ARIA) AURA
Laurence CLANET, CCI Nord Isère, conseillère en
aménagement et développement durable
Jean-Claude MILLIAT, association Bourbre entreprises
Associations de protection de la nature (y
compris Drôme)
Jacques PULOU France Nature Environnement (FNE)
Hélène TAUNAY, FNE
Hervé BONZI, président de la fédération départementale de
pêche (AAPPMA 38)
Xavier COLOMBET et Michel DUFRESNE fédération
départementale AAPPMA 38
Christian BRELY, président, FDPPMA26
Yves MONNIER chargé de mission FDPPMA26
Norbert GARROUX, Syndicat de Défense de Promotion des
étangs Dauphinois (SPED)
40- Landes
Préfecture Françoise TAHERI, préfète
DDTM
Nadine CHEVASSUS, directrice
François LEVISTE, chef du service police de l'Eau et milieux
aquatiques
OFB Hervé JACQUOT, Chef du service départemental
41-Loir-et-Cher
Préfecture François PESNEAU préfet
44-Loire-Atlantique
Préfecture de Loire Atlantique et de la région
des Pays de la Loire
Didier MARTIN, préfet
Marc ANDRE, directeur de cabinet adjoint du préfet
Nolwenn BRIAND, chargée de mission « transition écologique
et agriculture » au SGAR Pays de la Loire
Claire BRACHT, responsable SIRACETPC
Nantes métropole
Isabelle BESANÇON, responsable du service risques et crises
François CODET, responsable stratégique dans la direction du
cycle de l?eau
Céline JARRON Responsable du service animation,
communication externe
Philippe GILLES, directeur du cycle de l?eau
Brigitte HILICO, chef de projet eau potable et assainissement
Laurence DOSC
ARS des Pays de Loire
Nicolas DURAND, DG par intérim
Valérie VIAL, responsable du pôle eaux destinées à la
consommation humaine
Chantal GLOAGUEN
Régis LECOQ
DREAL
Estelle SANDRE-CHARDONNAL, directrice-adjointe
Xavier HINDERMEYER et Thibaut NOVARESE, chefs de
service
DDTM Pierre BARBERA, directeur
OFB Aurélien VIAU
49-Lozère
Préfecture Philippe CASTANET, préfet de Lozère
Chambre d?agriculture Christine VALENTIN, Présidente
DDT Agnès DELSOL, directrice départementale
Conseil départemental
Rémi ANDRE, vice-Président,
Guillaume DELORME directeur de l?eau et de l?environnement
Communauté de communes Gorges
Causses et Cévennes
Henry COUDERC, président
David BENYAKHOU, directeur général des services
Etienne AMEGNIGAN, chef du service de l'eau et de
l'assainissement
Agence de l?eau Adour Garonne Xavier PICOT, Chef de service / Adjoint au Directeur
50-Manche
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Préfecture Laurent SIMPLICIEN, secrétaire général
64- Pyrénées-Atlantiques
DDTM
Fabien MENU, directeur
Juliette FRIEDLING, chef du service eau
Pierre ESCALE, unité gestion quantitative eau
Cyrielle DUCROT, chargée de mission planification eau
potable
Communauté d?agglomération du Pays
Basque
Thierry PATOUILLE, directeur général adjoint
Emmanuel VIVIER, directeur exploitation régie eau et
assainissement
ARS Patrick BONILLA, chef du service environnement et santé
66- Pyrénées-Orientales
DDTM Julie COLOMB, directrice adjointe
71- Saône-et-Loire
DDT
M. GORON, directeur départemental
Mme MEYRUEY, responsable du service environnement
82-Tarn et Garonne et sous-bassin Garonne
Préfecture du Tarn-et-Garonne (82) Chantal MAUCHET, préfète
Préfecture du Tarn (81) Fabien CHOLLET, secrétaire général
DREAL
Isabelle CAREL-JOLY, responsable de l?unité politiques secto-
rielles
DDT du Tarn-et-Garonne (82)
Lucie CHADOURNE-FACON, directrice
Sophie DENIS, cheffe du SEB
François MILHAU, chef du SEA
DDT de l?Aveyron (12) Serge BOUTEILLER, adjoint cheffe de service BEF
DRAAF Christian SCHWARTZ, ingénieur coordonnateur de bassin
OFB Jérémie RIPAUD, chef du service départemental
Agence de l?eau Franck SOLACROUP, directeur délégation territoriale
Conseil départemental 82
Michel WEILL, président
Christine LAYMAJOUX, directrice de l?eau
Conseil départemental 81 Stéphane MATHIEU, directeur de l?eau
Conseil départemental 12 Laurent RICARD, directeur de l?eau
Association des maires et Présidents de
communautés de communes du 82
Bernard PEZOUS, président
Chambre d?Agriculture Alain ICHES, Président
Chambre d?Agriculture Agnès LAVIE, Directrice
Association des ASA du 82 Frédéric BEAUFILS, membre du bureau
Fédération départementale de pêche Yannick SABRIE
EDF Florence ARDORINO, déléguée territoriale EDF ? Hydro SO
85-Vendée
DDTM
Didier GERARD, directeur
Céline MARAVAL, directrice adjointe
Sylvie DOARE, cheffe de service eau et nature
88-Vosges
Préfecture Valérie MICHEL-MOREAUX, préfète
Elus
Stessy SPEISSMANN, maire de Gérardmer
Dominique PEDUZZI, président de la communauté de
communes des ballons des Vosges, président de l?AMV, maire
de Fresse sur Moselle
Arnaud TIXIER Directeur général des services de Gérardmer
Représentants des milieux agricoles
Jérôme MATHIEU, président de la chambre d?agriculture
Mickaël MOULIN, premier vice-président
Thierry BAJOLET, Thierry MOUROT et Eric VIRION, FDSEA
Nicolas LALLEMAND, CDJA
DDT
Laurent MARCOS, directeur départemental
Grégory BOINEL, directeur départemental adjoint
Alain LERCHER
DREAL Grand Est
Aline LOMBARD, adjointe au chef de service eau et
biodiversité
ARS Delphine BREEMEERSCH, Antoine GENDARME
PUBLIÉ
IGEDD-IGA-CGAEER Retour d?expérience de gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 3. Analyse de la mise en oeuvre des
recommandations des rapports de retour
d?expérience de la sécheresse de 2019
Contexte et sélection des recommandations analysées par la
mission
Deux rapports d?inspections générales ont été publiés après l?épisode de sécheresse de 2019 :
? Le rapport « Retour d'expérience sur la gestion de la sécheresse de 2019 dans le domaine
de l'eau » publié par le CGEDD en décembre 2019,
? et le rapport « Retour d?expérience sur l?épisode caniculaire et la sécheresse de 2019 »
publié conjointement par le CGAEER et le CGEDD en avril 2020.
La lettre de mission restreignant au domaine de la gestion de l?eau le champ de la mission, à
l?exclusion des autres effets de l?épisode caniculaire comme les feux de forêts ou le retrait-
gonflement des argiles, la mission a retenu pour l?établissement de ce bilan l?intégralité des
recommandations du premier rapport et celles des recommandations du second rapport qui
portaient sur la gestion de l?eau ; soit :
? les huit recommandations du premier rapport,
? et la recommandation 8 du second rapport.
Analyse globale de la mise en oeuvre des recommandations
Le décret, l?instruction ministérielle et le guide technique de 2021 comportent de nombreuses
dispositions directement inspirées de recommandations des rapports d?inspection générale de
2019. C?est le cas notamment des dispositions et recommandations relatives à la coordination
interdépartementale, à l?élaboration et au contenu des arrêtés d?orientation de bassin, à la
composition et au rôle des comités de gestion de la ressource en eau, à l?harmonisation des
mesures de restriction, à la publication des décisions individuelles de dérogation. On peut estimer
qu?une partie (environ la moitié) des recommandations est mise en oeuvre dans ce nouveau cadre
national ; leur mise en oeuvre locale est encore inégale, en particulier une vingtaine de
départements ne disposaient pas encore au 1/1/2023 d?un arrêté-cadre correspondant au cadre
national.
Analyse détaillée
Le tableau ci-après reprend l?analyse de la mission pour chacune des recommandations étudiées.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 76/114
Rapport CGEDD de décembre 2019
N° Recommandation Responsables Etat d?avancement Commentaires de la mission
1 Renforcer l?articulation au niveau des
sous-bassins interdépartementaux :
1.1 - Dé finir pour chaqué sous-bassin vérsant
ou massé d?éau soutérrainé d?é chéllé
intérdé partéméntalé uné « zoné d?alérté
intérdé partéméntalé », piloté é par un pré fét
coordinatéur, issu dé l?un dés dé partéménts
concérné s, ét doté dé pouvoirs d?animation
mais é galémént dé prisé dé dé cision.
1.2 - Assurér la simultané ité dés prisés dé
mésurés éntré dé partéménts d?un mé mé
sous-bassin vérsant én harmonisant lés
donné és dé finissant lé franchissémént dés
séuils du sous bassin vérsant.
1.3 - Harmonisér lés mésurés ét lés
dé rogations a l?é chéllé du sous-bassin
vérsant.
1.4 - Méttré én placé dés plans dé contro lé
prénant én compté l?é chéllé du sous-bassin
Préfets
MTECT/DEB
en lien avec le
MIOM
A l?éxcéption du 1.4, cés points sont traité s dans
lé dé crét du 23 juin 2021 ét dans lé guidé
téchniqué dé juin 2021.
En particuliér lé dé crét pré voit qué lé pré fét
coordonnatéur dé bassin idéntifié dans son
arré té d?oriéntation lés zonés d?alérté
né céssitant un arré té cadré intérdé partéméntal.
Lé pré fét coordonnatéur dé bassin donné
é galémént dés oriéntations quant aux mésurés
dé réstriction dans son arré té d?oriéntation.
Mis én oeuvré dé manié ré hé té rogé né dans lés
térritoirés ; on péut citér notammént lés axés
dé la Durancé ou dé la Viénné, pour lésquéls
un cadré dé coordination plus structuré
sémblé né céssairé.
Dans lés faits, dans la géstion dé la sé chéréssé
2022, lés sérvicés dé partéméntaux réncontré s
par la mission ont réchérché uné cértainé
cohé réncé avéc lés dé partéménts voisins,
mé mé én l?abséncé d?arré té
intérdé partéméntal ou dé pré fét ré fé rént,
notammént én cé qui concérné lé caléndriér
dé dé clénchémént dés phasés succéssivés ét lé
calibragé dés mésurés dé réstriction. Par
éxémplé, én Brétagné, lé dé clénchémént dés
phasés succéssivés, lés mésurés dé réstriction
ét lés dé rogations a cés mésurés ont é té
harmonisé és (hormis sur lés dé rogations aux
dé bits ré sérvé s) éntré lés dé partéménts.
La mission a constaté l?éxisténcé dé cértains
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 77/114
vérsant. plans dé contro lé harmonisé s a l?é chéllé dés
sous-bassins vérsants mais ils sémblént résté s
rarés.
2 Généraliser les comités départementaux
de gestion de l?eau pour renforcer
l?anticipation et améliorer la prise de
décision et la concertation :
2.1 - E largir léur champ a la géstion dé la
réssourcé én éau au-déla dé la séulé géstion
dé la sé chéréssé.
2.2 ? Lés ré unir sélon un caléndriér annuél
ponctué dé déux témps forts, én fin dé pé riodé
d?é tiagé pour fairé un bilan, ét én fin d?hivér
pour appré ciér lés risqués dé sé chéréssé ét s?y
pré parér
2.3 - Pérméttré l?éxpréssion é quilibré é dé
toutés lés partiés prénantés.
Préfets Cés trois points sont démandé s par l?instruction
ministé riéllé dé juillét 2021.
Sur lés dé partéménts é tudié s, la mission a pu
constatér qué cétté récommandation é tait
globalémént réspécté é.
Lés comité s sé chéréssé sémblént avoir
quasimént tous é té rébaptisé s én comité s
réssourcé én éau ét léur champ a é té é largi.
Léur composition ést variablé, mais
globalémént l?énsémblé dés partiés prénantés
y sont répré sénté és. Toutéfois lés comité s
sémblént avoir é té ré unis ésséntiéllémént
péndant la crisé (a partir du dé clénchémént dé
la phasé dé vigilancé) ét tré s rarémént én
sortié d?hivér 2021-2022, commé lé
démandait l?instruction dé juillét 2021.
L?é quilibré dé l?éxpréssion éntré lés partiés
prénantés, démandé aussi par l?instruction,
sémblé é tré divérsémént réspécté au vu dés
compositions dé comité s dont la mission a pu
préndré connaissancé ét dés éntrétiéns qu?éllé
a méné s.
3 Mieux utiliser l?expertise de terrain pour
objectiver la prise de décision :
DEB, OFB
Préfets
L?utilisation dés donné és du ré séau ONDE ést
récommandé par lé guidé téchniqué dé juin
2021 ét l?instruction ministé riéllé dé juillét
Réco 3.3 : la ré activité éntré lé franchissémént
dés séuils ét la dé cision dé mésurés dé
réstriction sémblé, sélon lé té moignagé dés
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 78/114
3.1 - Rénforcér ét pé rénnisér lé ré séau ONDE
dé l?AFB (OFB) ét én systé matisér la
pré séntation ét la prisé én compté lors dés
ré unions dés comité s dé partéméntaux dé
l?éau. Elargir lé comité sé chéréssé a touté la
géstion quantitativé notammént éau potablé
3.2 - Inté grér lés obsérvations du ré séau
ONDE commé paramé tré pour dé finir lés
séuils d?alérté dans lés arré té s-cadrés ét dans
lés arré té s dé réstriction.
3.3 - Systé matisér lé lién franchissémént dés
séuils / prisé dés arré té s dé réstriction afin
dé préndré dés arré té s dé réstriction dés
pré lé véménts dé s lé franchissémént dés
séuils ét sans dé lais.
3.4 - Commé aidé a la dé cision, é largir lé
champ (donné és mé té o ét témpé raturé) ét
lés sourcés (ré séaux éxtérnés a céux dé
l?E tat) dés donné és éxaminé és.
2021 (vérifier dans le détail).
Réco 3.1 ét 3.2 : partiéllémént mis én oeuvré.
L?utilisation dés donné és issués du ré séau
ONDE ést éncoré hé té rogé né sélon lés
dé partéménts, tous n?utilisént pas diréctémént
cés donné és commé paramé trés dans lés arré té s
cadrés (avéc dés séuils basé s sur lés rélévé s dés
stations ONDE), mais qu?éllés soiént ou non
utilisé és dans lé dé clénchémént dés phasés
succéssivés, cés donné és sémblént dans la
plupart dés cas pré sénté és aux comité s
réssourcé én éau ét utilisé és dans un « faiscéau
d?indicés » pour asséoir la dé cision.
Plus pré cisé mént sélon l?OFB :
- 19 dé partéménts utilisént ONDE
commé outil dé dé clénchémént dé
phasé.
- 54 dé partéménts utilisént ONDE lors
dés comité s réssourcés én éau uniqué-
mént commé outil dé diagnostic com-
plé méntairé.
actéurs nationaux, s?é tré amé lioré é par
rapport a 2019. Sur lés dé partéménts é tudié s,
la mission a pu constatér uné bonné ré activité
globalé, hormis én dé but d?é pisodé pour
cértains dé partéménts, qui ont, pour cértains,
atténdu sépt jours voiré quinzé dans cértains
cas éxtré més avant dé préndré lés mésurés
né céssairés.
Réco 3.4 : pas éncoré misé én oeuvré. Plusiéurs
partiés prénantés démandént l?utilisation dé la
témpé raturé parmi lés crité rés dé
dé clénchémént, mais, a la connaissancé dé la
mission, cé n?ést éncoré fait dans aucun
dé partémént, mé mé si cértainés donné és,
notammént par collécté és par EDF, péuvént
é tré pré sénté és én comité réssourcé én éau.
D?autrés sourcés dé donné és (obsérvations
dés fé dé rations dé pé ché ou dé citoyéns a
travérs dés applications smartphoné par
éxémplé) comméncént a é mérgér mais né sont
pas prisés én compté dans lé dé clénchémént
dés phasés.
4 Améliorer la connaissance des
prélèvements par les services de l?État
pour l?ensemble des usagers :
4.1 - Appliquér la ré gléméntation én matié ré
dé pré lé véménts (autorisations dé
pré lé vémént, comptéurs, ré partition éntré
DEB
DGPR
Préfets
Sujét éncoré largémént a traitér : dé nombréux
foragés doméstiqués ét agricolés notammént né
sont pas éncoré é quipé s dé comptéurs, voiré né
sont pas mé mé dé claré s (foragés illé gaux).
Réco 4.4 : pas éncoré mis én oeuvré. Aucun
plan dé ré duction dés consommations dés
ICPE n?a é té é laboré au plan national. Lés plus
gros pré lévéurs ont né anmoins é té sénsibilisé s
én dé but d?é té 2022 par l?inspéction dés
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 79/114
pré lévéurs), ét énvisagér la misé én placé dé
moyéns dé mésuré ou d?é valuation
pérméttant uné information ré gulié ré
(ménsuéllé) dés volumés pré lévé s.
4.2 ? Réndré obligatoiré la dé claration dés
pré lé véménts doméstiqués par foragé ou
pré lé véménts én nappés d?éau dé surfacé afin
d?assurér uné méilléuré connaissancé sur lé
nivéau dés pré lé véménts ét imposér dés
comptéurs au-déla d?uné consommation dé
plus dé 250 m³ par an.
4.3 ? Amé liorér la connaissancé dé la
consommation én éau dés ICPE ét la misé én
placé dé plans dé ré duction dés
consommations si né céssairé
Sur lés foragés doméstiqués, la dé claration én
mairié ést obligatoiré : L2224-9 du CGCT
modifié par la loi climat ét ré siliéncé du 22 aou t
2022, ét R214-5 du CE
Dé crét d?application : DEVO0801300D
Mais la dé claration du volumé pré lévé n?ést
obligatoiré qu?au-déla dé cértains séuils, én
application dé la loi sur l?éau.
Pour lés rédévablés assujéttis a la rédévancé sur
lés pré lé véménts dans la réssourcé én éau,
l?obligation dé dé claration ést annuéllé.
La dé claration ménsuéllé dés volumés pré lévé s,
pré vué par la loi sur l?éau, sémblé d?apré s lés
obsérvations dé la mission é tré péu réspécté é.
installations classé és sur démandé dé la DGPR.
Lés rétours sont asséz hé té rogé nés, ét la
dé marché mé rité d?é tré miéux structuré é,
notammént én prénant én compté én priorité
lés pré lévéurs dans lés réssourcés lés plus
fragilés, én préscrivant systé matiquémént dés
diagnostics dé la consommation d?éau ét dés
plans d?action, ét én pré voyant dans lés arré té s
dé préscriptions dés préscriptions rénforcé és
lors dés situations dé sé chéréssé.
5 Renforcer l?efficacité du système existant : DEB Lés récommandations 5.1 a 5.3 sont bién
réprisés dans lé guidé national dé 2021.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019117611&categorieLien=id
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 80/114
5.1 ? (aux pré féts) Privilé giér lés mésurés sé
traduisant par uné limitation éfféctivé ét
significativé dés pré lé véménts, én volumé.
5.2 ? (aux pré féts) Examinér chaqué anné é la
ré vision dés arré té s-cadrés sé chéréssé pour
tirér lés énséignéménts du bilan dé l?anné é
pré cé dénté.
5.3 ? (aux pré féts) Réspéctér lés arré té s-
cadrés dans léur misé én oeuvré
dé partéméntalé.
5.4 - (a la DEB) fairé ré alisér dans chaqué
grand bassin uné é tudé similairé a céllé
conduité sur la Vougé pour appré ciér lés
éfféts dés mésurés sur la réssourcé én éau ét
l?é tat dés miliéux naturéls.
Préfets Récommandation 5.4 : pas éncoré misé én
oeuvré. La mission n?a pas non plus éu
connaissancé d?uné téllé é tudé dans lés
prémiérs bassins ét dé partéménts é tudié s.
6 [Dans les arrêtés sécheresse] définir des
mesures claires, harmonisées et faciles à
contrôler :
6.1 - Dé finir lés mésurés én lién avéc lés
sérvicés dé policé (contro lablés).
6.2 - Dé finir a l?é chéllé nationalé dés mésurés
concérnant dés usagés é conomiqués sé
trouvant sur tout lé térritoiré national (golfs,
lavagés dé voituré, lés ICPE, étc.).
DEB et DGPR Lé guidé téchniqué dé finit dé manié ré pré cisé
lés mésurés dé réstriction minimalés a
répréndré dans lés arré té s, par phasé ét par
usagér. L?OFB cépéndant qué lés mésurés dé
réstriction sont facilémént contro lablés dans
séulémént 21 dé partéménts.
Lés mésurés facilémént contro lablés :
Limitation horairé, arrosagé dés pélousé ét
jardins, usagés dés particuliérs, intérdictions én
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 81/114
6.3 ? Poursuivré lé travail éngagé par lés
sérvicés dé concéntré s dé l?E tat
d?harmonisation dés mésurés a l?é chéllé
ré gionalé ou dé bassin.
6.4 - Dé finir a l?é chéllé nationalé uné listé dé
dé rogations, notammént agricolés ét lés
réndré publiqués
séuil dé crisé.
Lés mésurés difficilémént contro lablés :
Piscinés (rémisés a nivéau), éntréprisé dé
lavagé dé voituré, réstriction én % dé volumé,
prisé én compté dé l?originé dé la réssourcé én
éau, lés adaptations individuéllés.
Lé contro lé dés OUGC ét ASA ést é galémént
difficilé car lés volumés attribué s né sont pas
contro lablés individuéllémént (dans cértains
térritoirés).
La récommandation 6.2 n?ést pas éncoré misé
én oeuvré : la convéntion nationalé sur lés golfs
par éxémplé, signé é én séptémbré 2019 par lés
trois ministrés (MTES, MAA, sports) né pré voit
pas d?objéctif chiffré dé la consommation d?éau,
ét son bilan actuél ést uné augméntation dé
consommation sur la pé riodé.
Lé guidé dé 2021 comporté dés oriéntations sur
lés dé rogations mais pas dé listé.
Lé dé crét du 23 juin 2021 ét l?instruction
ministé riéllé dé juillét 2021 pré voiént la
publication, sur lé sité intérnét dé la pré fécturé,
dés dé cisions individuéllés dé dé rogation, mais
cé point ést tré s iné galémént mis én oeuvré
sélon lés dé partéménts.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 82/114
7 Rendre la communication plus efficace
7.1 - Ré é criré l?articlé R. 211-70 du Codé dé
l?énvironnémént én supprimant lés
pré cisions sur lés modalité s dé la publicité
(affichagé én mairié ét publication dans la
préssé) afin dé pérméttré l?utilisation dés
moyéns modérnés dé communication
(intérnét, ré séaux sociaux).
7.2 ? Véillér a uné publication dés mésurés
dé réstriction conténués dans l?arré té qui soit
lisiblé, térritorialisé é ét accéssiblé aux
publics concérné s.
7.3 - Mobilisér lés rélais (communés,
géstionnairés dés sérvicés publics dé l?éau,
syndicats ét OUGC, chambrés consulairés...).
7.4 ? Fairé é voluér Propluvia pour én fairé un
outil dé communication grand public.
DEB
Préfets
Cés récommandations ont é té réprisés dans lé
guidé national dé 2021.
Réco 7.1 : fait dans lé dé crét du 23 juin 2021 : lé
nouvél articlé R.211-70 CE qui én ré sulté
pré voit qué la ré gléméntation localé sé chéréssé
ést applicablé lé léndémain dé la séulé
publication dés arré té s dé réstrictions d?usagé
au récuéil dés actés administratifs dé la
pré fécturé (disponiblé sur lé sité intérnét dé la
pré fécturé). Léur affichagé én mairié intérviént
a titré complé méntairé ét informatif, ét né
conditionné donc plus l?application dé la
ré gléméntation ét lés opé rations dé contro lé.
Réco 7.3 : a é té fait localémént dans béaucoup
dés dé partéménts analysé s par la mission, a
priori plus par lés colléctivité s ét sérvicés d?éau
potablé qué par lés syndicats ét lés chambrés
consulairés.
Réco 7.4 : la nouvéllé vérsion dé Propluvia n?a
pas donné satisfaction én 2022. La DEB a
éngagé uné nouvéllé é volution dé Propluvia.
Sur la réco 7.4 (Propluvia), la mission a
idéntifié déux outils tré s simplés d?accé s, én
Illé-ét-Vilainé ét én Loiré-Atlantiqué, qui
pré séntént lés mésurés dé réstrictions
applicablés én rénséignant simplémént la
communé ét sans avoir a liré l?arré té . L?un dé
cés outils pourrait é tré répris ét dé ployé au
nivéau national.
8 Renforcer le contrôle et ses suites.
8.1 - Association dés magistrats aux objéctifs
poursuivis én matié ré dé sé chéréssé,
notammént a travérs uné participation aux
DEB, Préfets,
DDT, OFB
Récommandations réprisés dans la straté gié
nationalé dé contro lé dé 2020, actualisé é én
2022, misé én placé par l?OFB ét lé MTE ét
réprisé dans lé guidé téchniqué
Avis dé l?OFB : Dans 42 dé partéménts, lés
mésurés dé réstriction d?usagé dé l?éau, trop
compléxés, né facilitaiént pas lés contro lés.
Ellés é taiént adapté és dans 35 dé partéménts.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 83/114
comité s dé partéméntaux straté giqués dé
géstion dé l?éau ét a la dé finition du plan dé
contro lé.
8.2 - Rénforcémént dés straté giés
dé partéméntalés ét intérdé partéméntalés dé
contro lé.
8.3 - Durcissémént dés sanctions én cas dé
ré cidivé ét avéc la possibilité dé confisquér lé
maté riél incriminé .
Lés magistrats ont majoritairémént é té
informé s. D?apré s lés donné és fourniés par
l?OFB, ils ont donné dés consignés dé politiqué
pé nalé dans 38 dé partéménts. Dans 22
dé partéménts, ils ont démandé la misé én placé
dé procé durés simplifié és.
Cés procé durés lorsqu?éllés ont é té misés én
oeuvré ont pérmis un gain dé témps dans lés
sérvicés concérné s.
Pour lés infractions dé plus faiblé énjéu, lés
magistrats ont donné pour consigné un rappél a
la loi ét altérnativés aux poursuités ; quand
l?énjéu ést plus important, la consigné ést la
vérbalisation ét la misé én oeuvré d?uné
procé duré judiciairé.
Lés mésurés qui concérnént lés pré lé véménts
én éau dé surfacé ét lés usagés d?irrigation
ét/ou arrosagé (éspacés publics ou sportifs)
sont lés principalés qui font l?objét dé
contro lé. Cé sont aussi céllés qui répré séntént
lés plus gros volumés.
La difficulté dé contro lé dés ASA ést partagé é
dans tous lés dé partéménts.
La possibilité dé saisir lé maté riél én vué dé sa
confiscation ést dé ja pré vué pour toutés lés
infractions au codé dé l?énvironnémént
(L.172-12)
Rapport CGEDD-CGAEER d?avril 2020
(pour mé moiré, lés récommandations 1 a 7 ét 9 dé cé rapport portént sur d?autrés impacts dé la caniculé).
8 Confortér ét pé rénnisér lé dispositif national
dé suivi dés bocagés, léquél séra a mé mé dé
fournir un suivi fin ét dés ré sultats a
valorisér vis-a -vis dés é pisodés climatiqués
dé l?é té 2019, én garantissant sés
financéménts (é co-contribution, agéncés dé
DEB, OFB,
MNHN
Sélon lés informations fourniés par l?OFB, lé projét ést én cours : production avéc l'IGN d'uné basé
dé donné és dés liné airés dé haiés au nivéau national pérméttant dé cartographiér lés haiés ét lés
paysagés bocagérs au nivéau national. Production d'uné carté dés dénsité s ét connéctivité s dés
haiés a l'é chéllé nationalé.
Dé marragé én 2022 d'uné misé a jour dé cétté basé én s'appuyant sur dés donné és dé
té lé dé téction (modé lés numé riqués dé hautéur dé canopé é).
La phasé 2 du dispositif ést éngagé é : productions dé diffé réntés mé triqués dé caracté risation dés
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 84/114
l?éau, OFB), ét én rénforçant sés parténariats
sciéntifiqués.
paysagés bocagérs avéc l'IGN ét l'INRAé : grain bocagér (éntré é microclimatiqué), agéncémént
dés haiés én fonction dé la pénté, taillé dés parcéllés agricolés, dénsité dé marés... Ré alisé sur uné
tréntainé dé dé partéménts abritant lés bocagés lés plus importants.
Phasé 3 du DSB én cours dé construction : misé én placé d'un dispositif national dé suivi qualitatif
dés bocagés (déscription finé dés haiés, invéntairé dés marés, déscription dés culturés, ...) basé
sur un suivi sur dés carré s é chantillons. Tést dés protocolés dé térrain én cours d'analysé;
dé marragé dé la pré paration du dispositif d'é chantillonnagé spatial. Phasé intérné a l'OFB
Parténariats sciéntifiqués : IGN, INRAé, CNRS/CEBC&CEFE
Valorisation/communication : Un dossiér spé cial dans Biodivérsité , dés clé s pour agir (2022), un
articlé dans lé Courriér dé la naturé (2022), Co-organisation IGN-OFB d'uné confé réncé dé
pré séntation du DSB én dé cémbré 2021, Pré séntation au congré s mondial d'agroforéstérié, aux
assisés nationalés dé la biodivérsité ét a la journé é OFB outils dé té lé dé téction pour la TVB
(2022)
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 4. Impacts de la sécheresse sur les
milieux naturels et les activités économiques
Annexe 4.1. Des milieux naturels mis à l?épreuve
L?épisode 2022 a confirmé le peu de données existantes à l?échelle des bassins concernant les
conséquences de la sécheresse et de l?élévation des températures sur l?état des milieux, et sur les
conséquences irréversibles sur le long terme. C?est sans doute là une des grandes lacunes du
suivi des effets du changement climatique et de la crise sécheresse 2022 en particulier. Le dispositif
ONDE de l?OFB offre toutefois un réseau d?observation national qui permet, sur le petit chevelu
hydrographique, d?apprécier les ruptures d?écoulement ou assecs (Figure 15) en cours de saison
et donc le stress infligé aux milieux. Ainsi, au 1er août toutes les régions étaient concernées par
des ruptures d?écoulement (1 261 cours d?eau contre 287 en 2021, ou 1 133 en 2019 à la même
période), situation jamais atteinte depuis la mise en place du dispositif ONDE. Un comparatif des
mesures ONDE sur dix ans (Figure 15) permet de montrer que les situations des années 2022 et
2019 sont proches en termes d?importance des assecs (même si des différences sont notables sur
les département touchés) par rapport aux autres années.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Figure 15 : Observations ONDE, évolution de la sévérité des étiages de 2012 à 2022 (source :
OFB)
De nombreux bassins témoignent par ailleurs du caractère inédit de la sécheresse 2022 en termes
de réduction des lames d?eau et de hausse des températures. Les linéaires d?assecs sont
importants dans le bassin Rhône-Méditerranée (environ 100 km dans le département de la Drôme),
les débits observés sont historiquement bas (comme pour la Durance amont où ils sont les plus
bas depuis 1860), des assecs inédits sont observés au nord du bassin avec de grandes portions
de linéaires à sec pour les petits tributaires en zone montagneuse.
Au-delà la combinaison d?une réduction des débits avec des températures élevées, des
conséquences ont pu se faire sentir : une baisse de l?oxygénation entraînant (au mieux) un stress
important pour les populations animales et plus globalement une perturbation des équilibres
trophiques avec le développement de cyanobactéries, etc. L?évaluation de la mortalité piscicole
ou/et d?espèces protégées rapportée par l?OFB et les fédérations de pêche reste malheureusement
essentiellement qualitative, mais cette mortalité est bien présente. Le retour d?expérience des
bassins illustrent des phénomènes locaux marquants de la sécheresse 2022 : eutrophisation des
plans d?eau (16 lacs sur les 23 du département de l?Isère), disparition de populations d'espèces
sensibles patrimoniales (écrevisses natives, poissons comme en région AURA ou Pays de Loire),
accélération de développement d?espèces exotiques envahissantes (exemple la bryozoaire
thermophile et invasive Pectinatella magnifica) observée en Adour-Garonne, remontées du biseau
salé comme sur le Rhône ou sur la Loire à Nantes, altération des dilutions de polluants , etc. Le
comité de bassin Seine-Normandie a réalisé un retour d?expérience relatif à l?impact de l?épisode
2022 sur la biodiversité, témoignant d?une hétérogénéité de l?incidence de l?épisode sur le bassin.
Ainsi, les mortalités piscicoles (au-delà des cours d?eau en assecs qui ont connus une forte
mortalité et où des pêches de sauvegarde ont été menées avec plus ou moins de réussite) se sont
concentrées sur la Meuse, le bassin amont de la Seine, dans le lac du Der (mortalité de carpes),
les rivières d?Île de France (les grands axes soutenus par les barrages réservoirs de l?EPTB Seine
Grands Lacs n?ont pas été impactés) ; l?incidence a été importante sur l?assèchement des marais,
occasionnant la mise en danger de populations telles que celles des Sonneurs à ventre jaune
(crapaud) dans les mares du bois de Coucy (sud de l?Aisne), et des constats analogues sont faits
par la fédération de pêche du Pas de Calais dans le Bassin Artois Picardie.
Ces atteintes aux milieux sont à mettre en regard du fait que selon la liste rouge de l'UICN, publiée
en 2019, 40 % des 8 100 espèces amphibiennes répertoriées sont en voie d?extinction, groupe le
plus menacé au monde. Cette érosion a une répercussion sur l?ensemble de la chaîne alimentaire
de la faune. La réduction des populations de grenouilles dans les étangs et les lacs a des
incidences sur celle des têtards qui jouent un rôle important dans le contrôle de la croissance des
algues et des détritus qui s'accumulent dans les sédiments au fond de l'eau. Cela implique une
potentielle prolifération d'algues, dont la décomposition contribue à la réduction du taux d?oxygène
dans l'eau lorsque les algues se décomposent. Les invertébrés aquatiques et les poissons sont
alors menacés, entraînant des conséquences écologiques imprévisibles (Stebbins,1995).
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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La surveillance des incidences de l?élévation des températures de l?eau et du stress hydrique reste
à développer en termes de traitement de données. La mission a pu tester un certain nombre de
croisements de données, qui restent à améliorer. La carte ci-dessous (Figure 16) en fait partie,
croisant indice de protection de biodiversité (permettant de saisir les milieux les plus sensibles) et
le nombre d?assecs relevés par les données du réseau ONDE. La carte reste largement perfectible,
en particulier sur la finesse de l?information donnée, qui serait plus intéressante au travers de focus
aux échelles régionale, départementale ou de bassin et sous-bassin ; elle permet toutefois d?ouvrir
des pistes sur le suivi des milieux en cours d?épisode.
Figure 16 : test de suivi des milieux en cours d?épisode (source : mission)
Annexe 4.2. Des rendements agricoles en forte baisse
L?activité agricole a été une des premières impactées par la sécheresse des sols (nommée par
Météo France « sécheresse agricole »).
Ce contexte de grande sécheresse a eu pour conséquence une réduction des rendements, en
particulier la production d?herbe (fourrage), et a dégradé le potentiel de rendement de certaines
céréales de printemps.
En 2022, les récoltes céréalières ont nettement baissé par rapport à 2021, étant estimées à 60,5 Mt
en 2022 contre 67,7 Mt47 en 2021. Si le repli des surfaces (-3,9 % sur un an) explique en partie
cette baisse, les rendements à l?hectare ont été nettement moindres : 67,6 quintaux par hectare
(q/ha), contre 72,6 q/ha en 2021 et 71,2 q/ha pour la moyenne quinquennale. Les cultures de
printemps ont connu une baisse de rendement de 28,4 %. De plus, le taux de protéine des blés a
47 Et 65,5 Mt en moyenne entre 2017 et 2021.
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été inférieur à la moyenne sur cinq ans : 11,4% contre 11,9 %. Il en va de même pour les
rendements en maïs-grains (-24,3 %) dont les récoltes ont également connu une baisse de la
qualité nutritionnelle des grains. Toutefois les prix élevés des céréales liés à la guerre en Ukraine
a permis de compenser ces faibles rendements ainsi que l?augmentation du prix des fertilisants et
de l?énergie.
D?autres cultures ont également été impactées. Ainsi, les rendements de la culture de pomme de
terre de conservation sont en 2022 les plus bas depuis 25 ans (39,2 t /ha contre 44,8 en 2021).
Les rendements de betteraves ont été inférieurs de 13,6 % par rapport à la moyenne sur cinq ans.
Toutefois la viticulture a vu sa production augmenter avec une récolte en hausse de 6 % comparée
à la moyenne des 5 derniers millésimes. Cette hausse se confirme pour toutes les catégories de
vin sauf les eaux de vie.
Pour l?alimentation animale, les rendements du maïs fourrage publiés par le ministère de
l?agriculture et de la souveraineté alimentaire (Agreste) mi-septembre 2022 étaient encore revus à
la baisse et estimés à 14,2 Mt, soit une baisse de 17,5 % sur un an et de 15,4 % par rapport à la
moyenne 2017-2021.
Mais c?est, en particulier, la situation des prairies qui marquera l?année 2022. La production d?herbe
est déficitaire sur quasiment tout le territoire. La production cumulée des prairies permanentes est
inférieure de 33 % par rapport à la période de référence (1989-2018), production la plus faible
depuis 2003. Alors qu?au 20 septembre, la pousse cumulée atteint normalement 88 % de la pousse
annuelle de référence, elle n?est que de 59 % en septembre 2022, les pluies d?août n?ayant pas
permis d?inverser la situation (les cas de la Bretagne, des Pays de la Loire, des Hauts de France
en sont une illustration). Le déficit de la majorité des régions fourragères est supérieur à 30 %, une
sur cinq dépasse les 40%.
Ainsi, la faible repousse de l?herbe constatée depuis septembre ne permet toujours pas un retour
des animaux au pâturage et nécessite de mobiliser les stocks hivernaux, notamment le report de
stock exceptionnel de l?année précédente (Figure 17).
Figure 17 : Indicateur de rendement des prairies permanentes par région fourragère au
20/11/2022 (source : Agreste nov. 2022)
Devant la situation très dégradée des récoltes de fourrage, le ministère de l?agriculture a anticipé
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le processus de déclaration de calamité agricole en permettant un dépôt de dossier dès l?automne.
Est actuellement objet de réflexion la base sur laquelle établir les préjudices : la référence au déficit
fourrager vs. une référence de production fourragère approchée par un indice de production des
prairies (IPP)48 élaboré par Airbus à partir d?images satellites qui pourrait constituer un indicateur
intéressant de la variation de biomasse annuelle (Figure 18)49.
Le montant d?indemnisation a également été revu à la hausse, passant de 28 % à 35 % des pertes
indemnisées. Chaque département a proposé une liste de communes pouvant être reconnues au
titre des calamités agricoles pour perte de fourrage.
Suite au dernier comité national de la gestion des risques en agriculture du 18 janvier 2023,
27 départements sont venus s?ajouter aux 17 déjà reconnus victimes de calamité agricole en
décembre 2022 au titre de la perte de fourrage. Le dépôt de demande de reconnaissance n?est
pas encore terminé, mais le zonage reconnu dépasse celui des années antérieures.
L?impact s?est également fait sentir sur les signes de qualité. Ainsi, l?institut national de l?origine et
de la qualité (INAO) a reçu 30 % de demandes supplémentaires de modification du cahier des
charges liées à la durée de pâturage par rapport à l?an dernier. Selon l?INAO, la moitié des fromages
sous signe de qualité ont été concernés, soit 25 fromages.
Figure 18 : Indice de production des prairies (IPP) élaboré par Airbus à partir d?images
satellites
48 Lepoivre B., 2020. L?assurance des prairies, Fourrages, 244, 87-92.
49 Retour d?expérience sur l?application du régime des calamités agricoles aux sècheresses sur prairies de 2019 et 2020 ; Rapport CGAAER n°
21030 - P, , avril 2021, 4àp.
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Annexe 4.3. Les autres activités économiques impactées
L?épisode 2022 a également eu des conséquences sur des secteurs économiques tels que la
navigation, l?énergie, l?industrie ou le tourisme, même si leur mesure est parfois difficile à ce stade.
Annexe 4.3.1 Impact modéré sur la navigabilité des cours
d?eau
La sécheresse 2022 s?est fait sentir, avec des effets limités dus aux régulations mises en place par
Voies Navigables de France (VNF), sur les 6 700km de voies d?eau (et 4 000 ouvrages) dont il est
gestionnaire. VNF dispose ainsi de 50 réserves d?eau permettant de maintenir les niveaux d?eau.
Pour compenser les restrictions de navigation dues au déficit hydrologique survenu dès mars 2022,
le déstockage des réserves s?est effectué plus tôt (comme en 2020). Il a conduit en fin d?année
2022 à des niveaux de réserves bien inférieurs à ceux des dix dernières années, posant ainsi la
question du remplissage de celles-ci en début d?année 2023 pour la campagne à venir (Figure 19).
En septembre 2022, 99 % du fret à grand gabarit a été préservé (à l?exception de la Moselle amont
canalisée). 85 % du réseau fluvial est resté ouvert. 18,2 % (1 221km) du réseau (canaux et rivières)
a subi des restrictions d?usage (limitation de l?enfoncement des bateaux) et 6,4 % était fermé à la
navigation. Les itinéraires impactés par ces restrictions sont restés ouverts à la plaisance.
Figure 19 : Début 2023, des volumes de stockage très inférieurs aux 10 dernières années
(source : VNF)
Si les incidences sur le trafic marchandises ont été faibles, certains ports de plaisance, ou de
péniches-hôtels ont été particulièrement pénalisés.
Annexe 4.3.2 Des impacts contrastés sur l?énergie
L?impact des sécheresses sur la production d?énergie concerne principalement le parc nucléaire et
les installations hydroélectriques.
Les 18 centrales nucléaires françaises utilisent environ la moitié des volumes d?eau prélevés en
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France, mais contrairement à d?autres activités, elles en restituent l?essentiel au milieu, à proximité
du point de prélèvement. Toutefois les eaux rejetées sont plus chaudes que les eaux prélevées, et
dans le contexte du changement climatique, ce point doit faire l?objet d?une attention particulière.
C?est par exemple la première fois que des dérogations sur la température des rejets ont dû être
prises sur le Rhône : EDF effectue à la demande de l?Autorité de Sûreté Nucléaire un « suivi
renforcé » de l?impact environnemental de ces dérogations, mais les résultats n?en sont pas encore
connus à la date de rédaction du présent rapport. Compte tenu des impacts différés possibles de
ces dérogations thermiques, la mission recommande que ce suivi contribue à une démarche
pluriannuelle et plus large des conséquences sur les écosystèmes de l?élévation des températures.
La mise à l?arrêt de près de la moitié des réacteurs à l?été 2022 pour différentes raisons n?a pas
permis de tester le comportement de l?ensemble du parc face à une sécheresse exceptionnelle, et
la baisse de production induite par la sécheresse 2022 est restée limitée ; EDF l?estime à 0,5 TWh,
soit 0,2 % de la production annuelle.
La mission appelle cependant l?attention sur la situation de trois centrales : la centrale de Chooz,
pour laquelle une convention avec la Belgique exige un débit minimal sur la Meuse, ce qui selon
EDF aurait imposé une mise à l'arrêt de la centrale pendant 41 jours pendant l'été 2022 si ses
réacteurs avaient été en service ; la centrale de Cattenom, dont l?alimentation en eau dépend
étroitement de la retenue de Vieux-Pré, laquelle fait l?objet de demandes croissantes d?autres
usages ; la centrale de Golfech sur la Garonne, qui a fait l?objet de manière répétée ces dernières
années de dérogations sur la température de ses rejets.
Plusieurs centrales sur la Loire ont connu à l?été 2022 des tensions liées à une insuffisante capacité
de stockage temporaire des effluents : EDF a lancé un programme d?investissements pour
compléter ces capacités de stockage (« bâches ») qui doit aboutir pour l?été 2024.
Les impacts sur la production d?hydroélectricité ont été plus significatifs. Alors que les réserves
étaient pleines en sortie d?hiver 2022, le niveau de production hydroélectrique de l?année 2022 est,
pour EDF par exemple, historiquement très bas, à 32,4 TWh50. La baisse de 9,4 TWh par rapport
à 2021 s?explique par une hydraulicité (un débit moyen) historiquement faible, générant selon EDF
une baisse de l?EBITDA (rentabilité) d?environ 2,5 milliards d?euros.
La production d?énergie issue de la chaîne Durance-Verdon a souffert d?un déficit de 60 % en 2022
du fait du déficit historique d'apports couplé à la prise en compte par EDF d'enjeux multi-usages.
Dans beaucoup de cas, les installations se sont contentées de turbiner le débit de soutien d?étiage,
soit en application de conventions préexistantes, soit de manière volontaire, à la demande du préfet.
En effet, dès mi-janvier, une gestion prudente a été adoptée par EDF afin de favoriser le
remplissage et, de fin février à fin août, la production a été essentiellement limitée à la fourniture
du débit réservé et aux prélèvements en eau.
Au total, RTE indique dans son « bilan électrique 2022 » que : « La production hydraulique a atteint
son plus bas niveau depuis 1976, en raison des conditions climatiques exceptionnellement
chaudes et sèches. La production hydraulique (49,7 TWh) est en recul de 20 % par rapport à la
moyenne 2014-2019 ». Néanmoins, une disponibilité maximale de l?hydraulique a pu être assurée
durant la période hivernale grâce à une gestion responsable des producteurs durant l?été.
Les deux graphes suivants (Figure 20) sont extraits du bilan électrique 2022 de RTE et montrent
le niveau historiquement bas de la production d?électricité hydraulique, pourtant fortement variable
50 Communiqué EDF du 17 février 2023 sur les résultats annuels 2022.
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d?une année sur l?autre.
Figure 20 : Evolution du stock hydraulique en cours d?année 2022 (graphe du haut) ; Evolution
1995-2022 de la production hydraulique (graphe du bas) (source : RTE)
Cet épisode de sécheresse 2022 laisse présager une saison 2023 difficile au vu des taux de
remplissage de certaines retenues hydroélectriques, et entérine le fait que la gestion devra à
l?avenir être pluriannuelle. A titre exemple, dans le bassin Rhône-Méditerranée, les grandes
retenues hydroélectriques du bassin subissent un déficit de remplissage important dans les Alpes
du Nord (-14 %), et historique dans les Alpes du Sud (- 28 %), suggérant la nécessité d?une grande
vigilance face aux difficultés à venir pour 2023.
Annexe 4.3.3 Une diversité d?impacts sur les autres activités
Les activités touristiques liées aux baignades en lac et plus généralement aux retenues d?eau
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multiusagers ont également été touchées par des fermetures pour cause de pollutions liées aux
moindres volumes et aux élévations des températures (développement de cyanobactéries par
exemple). Les marnages importants des niveaux d?eau dans les retenues pour répondre aux
engagements liés aux autres usages (soutien d?étiage, activités agricoles?) ont entraîné des
surinvestissements par les collectivités locales pour maintenir l?usage touristique des sites.
L?exemple remarqué voire emblématique des difficultés rencontrées, a été le barrage de Serre-
Ponçon dont la baisse du niveau d?eau a atteint environ 17 m au plus fort de la crise et de la saison
touristique. Ceci a conduit à des rééquipements d?urgence pour permettre l?accès à l?eau, voire
l?interdiction de certains usages nautiques. A titre d?exemple, la baisse de chiffre d?affaire pour les
campings implantés à proximité de cette retenue est estimée à entre 15 % et 70 % selon les
terrains. Environ un tiers (500) des emplois saisonniers de la zone (tous secteurs) ont été
supprimés en 2022.
D?autres activités ont pu être affectées localement par l?impossibilité de pratiquer dans certains
cours d?eau ou lacs les activités nautiques comme le canoé-kayak. D?après la fédération nationale
de canoé-kayak et des sports de pagaie (FFCK), 90 % des structures fédérales ont déclaré un
impact en 2022, générant une perte moyenne de 6000 ¤ (avec une variabilité de 1000 à 17 000 ¤)
soit 23 % du CA annuel moyen (5 à 60 % en fonction des structures) 51 . À noter que pour les
structures associatives de la Fédération, les activités touristiques et de location génèrent
habituellement des revenus permettant le fonctionnement de l?activité club sur le reste de l?année
(rémunération du ou des cadres, prise en charge des déplacements pour les compétitions,
proposition de matériels à prix réduits pour les adhérents?). L?absence ou une diminution de
revenus estivaux peuvent menacer par conséquent à très court terme l?activité voire la pérennité
d?un club. Le sondage réalisé par la fédération nationale professionnelle des loueurs de canoés
kayaks (FNPLCK) indique quant à lui que plus de la moitié des répondants ont vu leur activité
impactée par la sécheresse, dans des proportions très variables (pour un tiers à moins de 33 %,
pour un tiers entre 50 et 75 %, un sixième entre 25-50 %, un sixième à plus de 75 %). Un tiers des
loueurs ont répondu avoir d?eux même pris la décision de fermer tout ou partie de leurs parcours
(d?autres cas de fermeture, minoritaires, étant liés à des arrêtés préfectoraux ?risque incendie,
sécurité du fait de l?inaccessibilité en bateau à moteur des secours ?). Enfin une partie importante
de la baisse de fréquentation serait imputable à la communication nationale ou locale défavorable
à l?activité, les clients imaginant que le manque d?eau la rendait impraticable.
D?autres activités économiques pour lesquelles l?usage de l?eau est indispensable ont été
impactées par la sécheresse et les mesures de restrictions associées : dans certains départements,
les stations de lavage de voitures non équipées d?installations de recyclage de l?eau ont été
fermées en totalité ou partiellement pendant plusieurs semaines. Certaines entreprises font état
d?une perte de chiffre d?affaires de 40 % à l?été 2022 par rapport à l?été précédent.
Les entreprises industrielles ont pu globalement s?adapter. Certaines entreprises ont dû néanmoins
procéder à des fermetures partielles (un jour par semaine) pendant la saison. Des entreprises de
l?agro-alimentaire (laiteries notamment) ont pâti de la baisse de production des matières premières,
en quantité ou en qualité.
Certaines installations sportives utilisant des pelouses ont particulièrement souffert lorsqu?elles
n?ont pas pu bénéficier de dérogations pour l?organisation de compétitions nationales ou
internationales, de même que les platebandes fleuries ou les jeunes arbres des espaces verts
publics.
51 Données portant sur l?annexe des structures associatives ayant répondu au questionnaire de la FFCK (fédération nationale des professionnels
loueurs de canoé-kayak).
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Annexe 5. La mobilisation de l?expertise
scientifique au service de la gestion de crise
La qualification des masses d?eau (de surface et souterraines) fait l?objet d?un ensemble de
mesures réalisées sur le territoire français : débits de cours d?eau (réseau stations hydrométriques,
crues et étiages ou spécialisées, du SCHAPI) ; niveaux des nappes phréatiques (réseau
piézométrique, BRGM/DEB) ; assecs des petits et moyens cours d?eau (réseau ONDE de l?OFB
qui dispose de 3300 stations de mesures, depuis 2012). La température des cours d?eau,
paramètre important du changement climatique comme l?a montré l?épisode 2022, ne fait pas
actuellement l?objet de suivi, même si quelques expérimentations de mesure comme dans le bassin
Rhin ?Meuse, existent déjà.
Toutefois, gérer la crise demande aussi de développer une capacité à anticiper, du point de vue
organisationnel et institutionnel (largement souligné au long de ce rapport), mais aussi sur la
possibilité de se projeter sur les court, moyen voire long termes. Le recours à l?expertise scientifique
(couplée à celle de terrain) et à la prospective est alors incontournable pour une aide à la décision
(en particulier publique) dans un contexte de changement climatique certain mais provoquant des
événements incertains.
Annexe 5.1.1 Les prospectives nationales et projections sur la
ressource en eau
En lien avec les scénarios du GIEC, des études prospectives nationales sur l?impact du
changement climatique sur la ressource en eau ont été et sont menées (Explore 2070, 2010-2012),
et aujourd?hui Explore 2 (2021-2024)). Explore 2070 dont l?objectif principal était l?évaluation des
impacts possibles des changements climatique et socioéconomique futurs sur les grandes masses
d?eau en France métropolitaine et dans les départements d?Outre-Mer à l?horizon 2050-2070, a
établi de premiers scénarios prospectifs sur la disponibilité des ressources en eau à l'échelle de la
France, mettant en évidence une intensification des contrastes saisonniers avec des étiages
estivaux plus sévères (affirmée par quasiment tous les modèles), une diminution significative quasi-
généralisée de la ressource en eau (Figure 21), une modification des régimes des rivières de
montagne avec une réduction de l?épaisseur du manteau neigeux, une fonte plus précoce et une
composante nivale à la baisse (Chazot et al., 2015) ; des sols plus secs (ou plus souvent secs) et
une diminution de la recharge des nappes par les précipitations, la baisse du niveau piézométrique
n?étant pas par ailleurs homogène au sein des bassins versant (Habets et al., 2015) ; une
augmentation de la moyenne annuelle des températures de l'eau de 1,6 °C sur le territoire français
avec une variabilité importante.
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Figure 21 : Evolutions relatives possibles (en %) du QMNA552 entre 1961-90 et 2046-65.
Résultats moyens établis sur 14 simulations (Chazot et al., 2012)
Un faisceau de facteurs - nouveaux travaux du GIEC, retour d?expérience de la sécheresse 2019,
Assises de l?eau, urgence à mettre en place des stratégies d?adaptation (peu développées dans
Explore 2070) face à l?urgence climatique - a conduit au démarrage en 2021 d?un second projet
national Explore 2 (2021-2024) à l?initiative de l?Irstea, du MTE et de l?OFB53. Ce projet ambitionne
(Sauquet, 2022) de mieux accompagner le transfert des résultats et d?engager une plus forte
concertation avec les utilisateurs : agences de l?eau, collectivités, bureaux d?étude, etc. ; d?étendre
le nombre de points de simulations ; d?inclure un plus grand nombre de modèles54 pour mieux
quantifier les incertitudes ; « de donner une vision du climat et de l?hydrologie sur l?ensemble du
territoire métropolitain au pas de temps journalier pour le 21e siècle (avec leurs incertitudes) ». Ce
projet de trois ans produira des scénarios climatiques régionalisés et des simulations des actions
humaines sur la gestion de l?eau et du bassin versant (à partir d?une ?hydrologie de référence?).
Annexe 5.1.2 Les modélisations de l?état quantitatif de la
ressource en eau souterraine
Exlore 2 compte parmi l?ensemble des modélisations considérées la plateforme hydrogéologique
AQUI-FR (Habets et al., 2015)55, qui propose la construction d?un outil de suivi, de prévision et de
projections de la ressource en eau souterraine en France56 . Pour l?heure AQUI-FR couvre un
périmètre qui se limite principalement aux zones sédimentaires du nord de la France (une
extension est prévue sur les aquifères de socle bretons, et sur les alluvions du Tarn et Garonne au
sud). Le bilan de la phase 2 (Figure 22- Haberts et al., 2021) montre que la comparaison entre les
piézométries observées et les simulations sur les couches aquifères correspondantes à six mois
présente « un fort potentiel des prévisions saisonnières » (en fonction d?un indice de piézométrie
52 Débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne pas être dépassée une année donnée.
53 De nombreux organismes et équipes de recherche sont impliqués : Inrae, ENS, Sorbonne Université, PSL, Météo France, BRGM, IGE, IPSL,
HSM, Edf.
54 Cinq modèles d?hydrologie de surface, la plateforme Aqui-FR.
55 Aqui-FR est un projet collaboratif soutenu par l?OFB, et réunit le BRGM, de Centre de Géosciences de MINES ParisTech et du CNRS, le CERFACS,
le CNRM et de Météo France.
56 S?appuyant sur les modélisations hydrogéologiques régionales et les outils de suivi météorologiques existants.
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standardisé, l?évaluation AQUI-FR se fait sur une reconstitution de période de 60 ans, et non sur
un sur une seule année).
Figure 22 : Comparaison entre simulations (gauche, en termes de biais moyens score parfait =
0) et observation (droite, en termes de corrélation score parfait =0) sur la période 1958-2020 et
700 points d?observation de piézométrie sur l?ensemble de la durée commune (Habets et al.,
2021).
Par ailleurs, le BRGM a mis en place une modélisation - MétéEAU Nappes- qui permet sur un
ensemble de points de surveillance de visualiser en temps réel des données issues des mesures
effectuées sur quelques points du réseau hydrologique et piézométrique national, permettant de
disposer des chroniques des données longues (actuellement sur France entière seulement 38
points de mesure ayant des chroniques supérieures à 15 ans) et projeter sur quelques mois
l?évolution des niveaux piézométriques en fonction de scénarios météorologiques (comme le
montre la Figure 23 sur l?exemple du Val de Saône). L?ambition du BRGM est de densifier ses
données en passant à 600 points du réseau piézométrique national pour des scénarios à six mois
qu?il estime à ce stade fiable (BRGM, 2022).
Figure 23 : Exemple d?application de MeteEAU Nappes sur un piézomètre, sur une prévision à
six mois selon six scénarios météorologiques réalisées au 1er mars 2022 (Val de Saône)
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Annexe 5.1.3 Un assèchement des sols
Avec l?augmentation des températures le problème de la sécheresse des sols (dite « sécheresse
agricole ») devient aussi plus prégnant. La modélisation SIM2 développé par Météo France, Mines
Paris Tech, Irstea, s?est intéressé à l?impact du changement climatique sur la sécheresse et l?eau
du sol en France en s?appuyant sur la réanalyse de la chaîne de modèles hydrométéorologiques
Safran-Isba-Modcou (SIM) depuis 1958. Des scénarios plus ou moins pessimistes ont été établis
à 2035, 2055, 2085 établissant l?évolution de la sécheresse des sols (les projections climatiques
indiquant que la France risque de connaître lors de la seconde moitié du XXIème siècle des
sécheresses quasi-continues et de grande intensité, totalement inconnues dans le climat actuel,
Tilman et al., 2011).
SIM2 permet de proposer des tendances saisonnières à trois mois (
Figure 24 sur la période d?été 2022), dont la corrélation est fortement dépendante des scénarios
climatiques (pluviométrie et température sur la période).
Pré vision a trois mois Obsérvé sur la mé mé pé riodé
Tendance d?humidité du sol - Juillet ? Août - Septembre 2022
Figure 24 : Tendances saisonnières sur la période d?été (source : Météo France)
Annexe 5.1.4 Les approches des dynamiques d?étiages
Concernant les projections sur les étiages, trois types d?approche des dynamiques probables
peuvent être envisagées (Tilmant et al., 2020). La première est celle de la caractérisation statistique
des débits et s?appuie sur la variabilité naturelle des débits observés sur plusieurs années comme
indicateur des conditions susceptibles de se reproduire ; cette méthode simple ne tient compte ni
des conditions initiales observées, ni des conditions météorologiques futures. La seconde est
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fondée sur les prévisions de tarissement de débit en rivière, qui ont pour but de reproduire la
diminution des débits d?un cours d?eau dans le temps en l?absence de précipitations futures.
L?association Eau et Rivières de Bretagne, face à l?absence d?anticipation de la prise d?arrêtés de
restriction par seuils et aux incertitudes des prévisions pluviométriques, étudie sur la base de
chroniques de données cette approche, et souligne l?intérêt de prendre en compte cette démarche
dans les prises de décision d?arrêtés.
La troisième voie est celle de modèles hydrologiques de type pluie-débit qui reproduisent la
dynamique hydrologique du bassin versant en fonction des pluies et de l?évapotranspiration. La
plateforme nationale Premhyce 57 (Prévision des étiages par des modèles hydrologiques,
comparaison et évaluation) en 2011 (Tilmant et al., 2020, 2023), en est un exemple, et a eu pour
objectif d?évaluer les atouts et les faiblesses de cinq modèles de prévision d'étiage (BRGM, Irstea,
EDF-DTG, Université de Lorraine, Météo-France). L?espoir porté par la plateforme est de
développer des produits opérationnels d?anticipation à sept jours jusqu?à 30 jours (avec plus
d?incertitude). Les tests effectués ont permis selon les bassins versants de mobiliser le ou les
modèles de prévision à utiliser (y compris le multi-modèle qui pondère les résultats de chaque
modèle). La mobilisation opérationnelle de Premhyce reste limitée à ce jour.
57 Porté par la commande publique telle que celle de l?OFB (ancienne Onema puis AFB) et de la Direction de l?eau et de la biodiversité.
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Annexe 6. Cinétique des décisions à l?échelle d?un
bassin versant : les exemples de la Vienne, de la
Gartempe, de la Durance-Verdon et de l?Adour
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Annexe 7. Propositions d?ajustements du guide
national de gestion des sécheresses
Les arrêtés de bassin et interdépartementaux (AOB et ACSi) sont d?un contenu encore hétérogène.
Certains se contentent d?une copie du guide national sécheresse, d?autres apportent un
encadrement méthodologique pour leur déclinaison. Les ACSi peuvent être plus ou moins cadrants.
Cette hétérogénéité est aussi remarquée dans les ACSd, qui peuvent être pour certains, d?une
grande sophistication dans leur mise en oeuvre. Ils sont en général le fruit d?une gestion de crise
aguerrie. Le guide sécheresse assure un socle minimal à trouver dans chaque AOB, ACSi et ACSd.
Il est proposé les évolutions suivantes du guide sécheresse, à intégrer progressivement dans les
AOB, ACSi et ACSd.
Annexe 7.1.1 Composition et modalités de réunion des
comités de ressource en eau (CRE)
Il semble nécessaire de réunir les CRE toute l?année, à minima :
? en sortie d?hiver, pour un bilan de la recharge hivernale et une relecture de
l?arrêté-cadre,
? en avril-mai, pour un nouveau bilan et les prévisions,
? pendant l?été en tant que de besoin (mais pas systématiquement à chaque
changement de phase, les conditions de changement de phase étant
convenues à l?avance),
? et pour un bilan une fois l?épisode terminé. Ce bilan doit porter notamment
sur l?ensemble des décisions de dérogations prises pendant l?épisode et les
contrôles réalisés.
En complément, les recommandations suivantes sont à intégrer :
? Prévoir une formation dédiée à l?eau potable ou des formations territoriales,
selon les besoins ; si les services d?eau potable ne sont pas trop nombreux
sur le département, les inviter au CRE.
? Préciser la composition des CRE dans l?arrêté-cadre, l?élargir lorsque ce n?est
pas encore le cas à l?ARS, à des représentants des industriels et producteurs
d?énergie les plus gros préleveurs ou les plus impactés, à des gestionnaires
d?espaces naturels notamment de zones humides, aux principales
collectivités exerçant la compétence GEMAPI et EPTB (les modalités de
réunion à distance étant à privilégier en période de crise).
? Veiller à l?équilibre des prises de parole dans les réunions des CRE,
notamment en ce qui concerne la participation des ONG et des gestionnaires
d?espaces naturels.
Annexe 7.1.2 Niveaux et durée de restriction
Les mesures de restriction en cas de sécheresse sont progressives selon quatre niveaux de gravité
de la crise : la vigilance, l?alerte, l?alerte renforcée, et la crise qui constitue le niveau ultime. Chaque
arrêté-cadre fixe normalement les critères et seuils utilisés pour le déclenchement de mesures
correspondant aux différentes phases. La mission a constaté que certains départements ne
respectent pas cette harmonisation nationale des niveaux de restriction. Ainsi, le niveau de
vigilance peut être absent ou ailleurs dédoublé en vigilance et vigilance renforcée. A été aussi
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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constaté la subsistance d?anciens seuils dénommés « coupure ». Cette harmonisation est
impérative au niveau national pour permettre une mise en place de mesures de restriction
équitablement entre départements sur un même bassin versant par exemple.
Par ailleurs les restrictions sont à adapter à la situation hydrologique et hydrogéologique et peuvent
ainsi débuter avant le 1er juin et se poursuivre au-delà du 31 octobre.
Annexe 7.1.3 Calcul du seuil de déclenchement des
restrictions dans le cas des stations
hydrométriques
L?analyse de la centaine d?arrêtés cadres départementaux en vigueur met en lumière une
prédominance de seuils de déclenchement basés sur les stations hydrométriques, ainsi qu?une
grande diversité de critères et de seuils utilisés pour le déclenchement de ces mesures. Une
majorité d?arrêtés ne prennent en compte que des critères de débit des cours d?eau, qui peuvent
être basés selon les départements sur le QMNA5 58 , le module 59 ou le VCN3 60 (indicateurs
d?échelles de temps le mois, l?année ou trois jours) ou une valeur plus empirique négociée
localement. Certains seuils sont par ailleurs trop proches d?un niveau de restriction à un autre,
qu?ils perdent de leur opérationnalité. Une harmonisation s?impose pour garantir une équité sur un
même bassin versant pouvant être interdépartemental, sans pour autant oublier le particularisme
territorial (étude HMUC par exemple). Concernant les seuils hydrologiques, il est proposé que soit
retenue une règle nationale de calcul des seuils hydrologiques (VCN3) progressifs avec des
périodes de retour 2, 5, 10 et 20 ans, sur la base de ce qui est acté dans l?annexe 2 de l?AOB
Seine-Normandie. Au niveau national, les seuils seront ainsi à réviser progressivement avec l?aide
des hydrologues en DREAL et du SCHAPI.
Annexe 7.1.4 Nature des indicateurs de déclenchement
Ni la température de l?eau, ni les paramètres météorologiques (prévisions) ne déclenchent de
restrictions par la mise en place de valeurs-seuils. Il est proposé que les données météorologiques
(température de l?air, pluviométrie et vent) puissent être prises en compte dans les premiers seuils
de restriction (vigilance ? cas de la Creuse, voire d?alerte). Pour la température dans l?eau, il serait
nécessaire, à titre exploratoire, de recueillir les données acquises par certains acteurs dans le
territoire et idéalement au niveau de points suivi (ONDE, stations débitmétriques) pour à terme
définir leur intégration dans les seuils de déclenchement des restrictions.
Les indicateurs piézométriques (niveau des nappes) et ONDE (assecs observés) ne sont utilisés
que dans une minorité d?ACSd (20 départements utilisent ONDE systématiquement et 50 à titre
d?éclairage complémentaire). Ces éléments doivent avoir valeur de seuils obligatoires au plus vite :
ils restent donc à définir pour chaque zone d?alerte. Parmi les stations ONDE, il serait nécessaire
d?envisager celles qui peuvent être intégrées dans les seuils et être équipées de dispositifs simples,
telles que des échelles limnimétriques, pour en consolider les observations.
58 Débit mensuel (M) minimal (N) de chaque année civile (A), c?est la valeur du débit mensuel d'étiage atteint par
un cours d'eau pour une année donnée. Le QMNA 5 est le débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne
pas être dépassé une année donnée. C'est donc la valeur du QMNA telle qu'elle ne se produit, en moyenne, qu'une
année sur cinq ou vingt années par siècle.
59 Débit hydrologique moyen interannuel (pluriannuel) d'un cours d'eau : c'est une synthèse des débits moyens
annuels (QMA) d'un cours d'eau sur une période de référence.
60 Volume consécutif minimal pour 3 jours, c?est le débit minimal ou débit d?étiage des cours d'eau enregistré
pendant 3 jours consécutifs sur le mois considéré.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrologie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Étiage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
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Annexe 7.1.5 Périmètre de gestion de crise : zones d?alerte,
dont une zone d?alerte pour l?eau potable et les
eaux souterraines
Les zones d?alerte quant à elles, peuvent varier en termes de surface de 1 km² à 10 152 km², 80 %
faisant moins de 1 000 km² (4×Marseille ou 10×Paris), bien qu?elles soient le maillon d?application
des restrictions. Leur délimitation n?a pas de définition dédiée. Certaines zones d?alerte sont
composées de sous-zones d?alerte, ce qui complexifie la gestion en tout l?affinant dans le
déclenchement des mesures de restriction. Cela peut aussi peut s?avérer délicat pour la
coordination interdépartementale
Certains départements ont défini explicitement des zones d?alerte pour l?eau potable, ce qui permet
de traiter spécifiquement cet enjeu selon les modes d?approvisionnement. Ce type de zone d?alerte
est à généraliser pour y définir spécifiquement des niveaux de restriction dédiés aux usages eau
potable (deux niveaux ont été expérimentés dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et
de Loire-Atlantique). Il conviendrait de garder une cohérence de gestion à l?échelle départementale.
Enfin, les nappes étant elles aussi fragilisées par les situations de sécheresse, il faudra généraliser
la prise en compte des eaux souterraines, dans un premier temps pour les nappes
d?accompagnement des cours d?eau dans les zones d?alerte et dans un second temps, toutes les
nappes libres.
Annexe 7.1.6 Définition des plans d?eau connectés et
déconnectés
Les plans d?eau connectés ou déconnectés sont à définir dans chaque ACSd. Il est proposé de
généraliser au niveau national, la pratique éprouvée du département de Loire-Atlantique, rédigée
comme suit dans leur ACSd :
« Il revient aux usagers de démontrer la déconnexion éventuelle de leurs installations régulières
de prélèvement (forages, retenues, ...) au cours d?eau, aux canaux et à la nappe
d?accompagnement. Les études permettant la caractérisation des forages sont réalisées sur la
base de cahiers des charges construits avec les services de l?Éat (protocole destiné à vérifier
l?absence de relation entre l?aquifère de prélèvement et les nappes souterraines contribuant à
l?alimentation des cours d?eau ou des zones humides ? janvier 2020). A défaut, à compter du 1er
janvier 2023, les prélèvements à partir de ces installations seront soumis au présent arrêté. »
Après recueil du retour d?expériences en Loire-Atlantique, le protocole précité serait à proposer
dans chaque département. Un délai sous trois ans au maximum semble réalisable, à l?instar de ce
qui s?est passé dans le 44.
Annexe 7.1.7 Mesures de restriction
La lisibilité des mesures reste à parfaire et à mieux encadrer au niveau national :
? Lavage de voitures : le taux minimum de recyclage des eaux au sens du guide pourrait être
au moins de 70 % avec obligation d?affichage pour informer les clients sur les raisons pour
lesquelles l?installation reste ouverte,
? Infrastructures sportives : discussions à mener avec le ministère des sports pour qualifier
les compétitions à enjeu national ou international (terrains de sport enherbés et
homologués, hippodromes, aires d?évolution équestre, centres équestres),
? Golfs : suppression de la dérogation pour l?arrosage des greens en crise (cf. absence de
progrès de la filière sur les consommations d'eau) dans l'attente d'un accord volontaire
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avec trajectoire et objectifs chiffrés, et de l?équipement de la profession en techniques
moins consommatrices d?eau,
? Remplissage des piscines : inciter les piscines publiques à programmer leur vidange en
dehors de juillet, août et septembre,
? Essais des poteaux incendie et nettoyage des réservoirs d?eau potable : à autoriser au
motif de sécurité et de santé publique,
? Espaces verts : arrosage des jeunes arbres (moins de deux ans) à préserver en période
de crise et engager la discussion avec le ministère de la culture pour les jardins des sites
classés des monuments historiques,
? Remplissage et vidange des plans d?eau notamment pour les tonnes ou huttes de chasse
par exemple, ou encore le nettoyage des façades des bâtiments : à interdire en période de
crise et même d?alerte renforcée,
? Encadrement des ICPE : à faire apparaître formellement dans les ACSd, tant que toutes
les ICPE concernées ne disposent pas d?arrêtés de prescriptions complémentaires
sécheresse.
Une nouveauté est à proposer : les mesures pourraient porter sur la mise en oeuvre de moyens de
communication, notamment pour l?eau potable, qui se renforceraient au gré des niveaux de
restriction.
Il est impératif de vérifier avec l?OFB et les autres services de contrôle la contrôlabilité des mesures
lors de leur rédaction dans le guide.
En complément, le rapport traite de façon spécifique, les dérogations ou adaptations des mesures
de restriction à la demande d?un usager (usages, durée, volumes, effet cumulé). Le guide
sécheresse devra être mis à jour à la lumière de ces recommandations.
PUBLIÉ
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Annexe 8. Proposition de liste d?indicateurs à
suivre pour le pilotage national des crises
sécheresse
Proposition de remontée des indicateurs : la mission propose d?utiliser le logiciel SYNAPSE de
gestion de crise, avec une saisine par les préfets de département, mais identification dès
maintenant (en rouge) de l?établissement ou du service producteur de la donnée.
Pour que le dispositif soit pleinement efficace, il faudra s?assurer de ce que :
- les administrations centrales intéressées, particulièrement les ministères de la transition
écologique et de la santé (CMVOA, cabinets, DEB et DGS) aient un accès direct aux
données saisies par les préfets, et puissent opérer les extractions dont elles ont besoin,
- le paramétrage des indicateurs à renseigner fasse l?objet d?un calage en amont (première
liste proposée ci-après) mais aussi qu?il puisse être adapté en cours de crise de manière
assez rapide,
- pour la saisie, l?ensemble des services indiqués en rouge, particulièrement les ARS et DDT,
puissent l?opérer directement dans l?outil sans avoir à se déplacer en préfecture,
- les préfets et DREAL de bassin puissent extraire les données les intéressant, pour éviter
une double remontée vers les bassins,
- il existe un ?back up? rapidement mobilisable de type tableau excel en cas d?indisponibilité
de l?outil.
1 Eau potable :
? 1.1 : activation du COD oui/non (préfecture)
? 1.2 : activation du plan ORSEC eau oui/non (préfecture)
? 1.3 : nombre et liste des UDI61 et communes (avec code INSEE) en situation dégradée62
du fait d?un problème de quantité, population concernée par la mesure exceptionnelle mise
en place (inclure la population touristique si possible et le cas échéant), dates de début et
de fin de la mesure, éléments de coût de cette mesure exceptionnelle si disponible (ARS),
se décomposant en :
o 1.3.1 : interruption totale d?eau au robinet ? dans ce cas distribution ou non de
bouteilles, [consigne aux ARS : cet item concerne les interruptions de
distribution sans autre solution que la distribution de bouteilles (c?est-à-dire, ne
pas intégrer dans cet item, les situations qui seront décrites à l?item 1.3.3)]
o 1.3.2 : débit ou pression réduit(e) au robinet ou organisation de « tours d?eau »,
o 1.3.3 : distribution au robinet d?eau potable grâce à un dispositif alternatif/de
secours ? dans ce cas dire lequel : mobilisation d?une ressource de secours,
citernage, interconnexion exceptionnelle?
o 1.3.3.1 : utilisation d?une ressource de secours
61 Unités de distribution d?eau potable (secteur opéré par un même exploitant et où la qualité de l?eau est réputée homogène)
62 Situation dégradée : devant mettre en place un dispositif exceptionnel de secours pour assurer la continuité du service, que ce soit sur le plan
quantitatif ou sur le plan qualitatif
PUBLIÉ
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o 1.3.3.2 : interconnexion exceptionnelle
o 1.3.3.3 : citernage
o 1.3.3.4 : dérogation au débit réservé,
o 1.3.3.5 : autres
o 1.3.4 : distribution au robinet d?une eau non conforme, avec une mesure de
restriction sur l?usage ou de non consommation. Dans ce cas préciser les
paramètres pour lesquels les valeurs de qualité ne sont pas respectées.
? 1.4 : nombre et liste des UDI et communes (avec code INSEE) en situation dégradée du
fait d?un problème de qualité, population concernée par la mesure exceptionnelle mise en
place (inclure la population touristique, si possible et le cas échéant), dates de début et de
fin de la mesure, éléments de coût de cette mesure exceptionnelle si disponible (ARS),
avec la même décomposition qu?au 1.3 sur la nature de la mesure exceptionnelle mise en
place.
? 1.5 : nombre et liste des communes (avec code INSEE) en tension et population concernée,
en incluant la population touristique si possible et le cas échéant (ARS) : il n?est pas
possible de définir à priori la notion de communes en tension. Quelques critères peuvent
être fournis : ex stocks disponibles inférieurs à 10 jours pour les systèmes dépendant
entièrement d?une retenue ; avec la même décomposition qu?au 1.3 sur la nature de la
mesure exceptionnelle mise en place.
? 1.6 : présence d?établissements sensibles (établissements hospitaliers, EPHAD, maisons
d?arrêt, autres) dans les secteurs en situation dégradée ou en tension (ARS)
2 Agriculture : impacts connus et risques (DDT)
3 Industrie : impacts connus et risques (DREAL)
4 Production d?énergie : impacts connus (baisse de production) et risques (DREAL avec
EDF) ; taux de remplissage des barrages, dérogations thermiques sur les centrales
nucléaires
5 Tourisme/loisirs : impacts connus et risques (DDT avec ARS) dont nombre de baignades
interdites
6 Navigation : impacts connus et risques (DDT avec VNF) ; mesures d?économie ; réduction
de gabarit ; interdiction de navigation ; impact sur l?activité portuaire
7 Milieux : impacts connus et risques + nombre d?assecs dans ONDE, mortalités de poissons
observées, espèces protégées menacées et éventuelles actions de sauvegarde en
urgence (DT OFB)
8 Grandes retenues de soutien d?étiage, gérées par des EPTB : taux de remplissage, lâchers
d?eau exceptionnels (DDT)
9 Dispositif réglementaire sécheresse (DDT) :
? phase actuelle du dispositif (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise)
? nombre de dérogations à l?arrêté-cadre acceptées
? contrôles : nombre d?infractions constatées
? nombre d?AP et municipaux de restriction en vigueur.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 9. Bibliographie
Rapports
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15 décembre 2022 - Version provisoire, décembre 2022 No 3, 104p.
Ayphassorho H. et Sallenave M. (coord), Bertrand N., Mitteault F., Pujos Ch., Rollin D., 2020,
Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d?ici 2050 ?, Rapport CGEDD n°
012819-01, CGAAER n° 19056, Juillet, 333p.
Beaudouin E, Py M. Stevens D., Pujos, Ch. 2020. Retour d?expérience sur l?épisode caniculaire et
la sécheresse de 2019, Rapport CGEDD n° 013098-01, CGAAER n° 19098, avril, 139p.
Belrhiti C., Cukierman C., Richard A., Sol J., 2022. Eviter la panne sèche : huit questions sur l?avenir
de l?eau, Rapport du Sénat n°142, Session ordinaire de 2022-2023, novembre, 166p.
Cinotti B., Landel J-F., Agoguet D., Atzenhoffer D. et Delbos V., 2019. « Une justice pour
l?environnement », mission d?évaluation des relations entre justice et environnement, Rapport
CGEDD n° 012671-01, IGJ n° 019-19, octobre, 406p.
Fallon G. et Gitton Cl. (coord), Allimant Ph., Bertrand N., Dumoulin V., Joly A., Kosuth P., 2022,
Appui à l?aboutissement de projets de territoire pour la gestion de l?eau (PTGE). Examen de
l?élaboration de quinze PTGE. Identification de voies de progrès, Rapport CGEDD n°013749-01,
CGAAER, n°21016, Mai, 122p.
Frecenon B., Lejeune H., 2021. Retour d?expérience sur l?application du régime des calamités
agricoles aux sècheresses sur prairies de 2019 et 2020, CGAAER, Rapport n° 21030-P, avril.
Hecquet V., Lucas F. Géry C., 2022. Comptes prévisionnels de l?agriculture pour 2022, INSEE
Première, numéro 1934, décembre 2022.
Hubert L. et Dumoulin V., 2019. Retour d?expérience sur la sécheresse de 2019 dans le domaine
de l?eau, CGEDD, Rapport n°012985-01, décembre, 118p.
Parquet Général (non daté), Le traitement pénal du contentieux de l?environnement - Rapport du
groupe de travail relatif au droit pénal de l?environnement présidé par M. Francois Molins, procureur
général près la Cour de Cassation (conclusions présentées le 7 décembre 2022), 81p.
https://www.courdecassation.fr/print/pdf/node/14153
Prudhomme L., Tuffnel F., 2020. Rapport de la mission d?information sur la gestion des conflits
d?usage en situation de pénurie d?eau, Assemblée Nationale, n°3061, juin, 174p.
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sécheresse en Europe ».
Cadre national
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Publications scientifiques
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Chazot S. et al., 2012. Explore 2070 ? Lot hydrologie de surface B5- Synthèse bibliographique,
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Chazot S. et al., 2015. Synthèse du projet Explore 2070, Hydrologie de surface, 4p.
Garrido F., 2022. Etat des nappes d?eau souterraine, Comité national sécheresse agricole, BRGM,
03 octobre 2022, ppt.
Habets Fl. et al., 2015. Synthèse du projet Explore 2070, Hydrologie de souterraine, 4p.
Habets Fl. et al., 2021.Plateforme de modélisation hydrogéologique nationale AQUI-FR, Rapport
final de 2ème phase, mai, 61p.
Inrae, 2021, Impact du changement climatique : les lacs perdent leur oxygène, Communiqué de
presse, 2p.
Météo France, 2020. Bilan climatique de l?année 2019, 2019 : au 3ème rang des années les plus
chaudes en France depuis le début du XXème siècle10/01/20, 26p.
Météo France, 2021. Rapport météorologique Analyse de la sécheresse géotechnique Année 2019,
17/11/21, 17p.
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et des Services Climatiques, 28/11/22, 13p.
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Météo France, OFB, BRGM, CNRS, PSL, Mines ParisTech, ENS, 2022. Bulletin de cadrage pour
la prévision saisonnière de la ressource en eau souterraine Prévisions initiées en Avril 2022, allant
jusqu?en septembre 2022,2p.
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modèles hydrologiques ? Onema. Collection Comprendre pour agir. 24 p.
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en France et changement climatique : Résultats et applications du projet ClimSec. La Météorologie,
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Soubeyroux,J.-M., et al., 2011 : Projet ClimSec - Impact du changement climatique en France sur
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1995, 316 p. (ISBN 978-0-691-03281-8))
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Sciences, Eau et Territoires, Numéro 42, 17-21.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 10. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
ADEME Agence de l?environnement et de la maîtrise de
l?énergie
ADES Accès aux données sur les eaux souterraines
ANR Agence nationale de recherche
AOB Arrêté d?orientation de bassin
AP Arrêté préfectoral
ARS Agence régionale de santé
ASA Association syndicale autorisée
BNPE Banque nationale des prélèvements quantitatifs
en eau
BRGM Bureau de recherches géologiques et minières
CACG Compagnie d?aménagement des côteaux de
Gascogne
CASH Comité d?anticipation et de suivi hydrologique
CIC Centre interministériel de crise
CGAAER Conseil général de l?agriculture, de
l?alimentation et des espaces ruraux
CGEDD Conseil général de l?environnement et du
développement durable
CODAF Comité opérationnel départemental anti-fraude
CMVOA Centre ministériel de veille et d?alerte du
ministère de la transition écologique
CRE Comité ressource en eau (ex comité
sécheresse)
DDCSPP Direction départementale de la cohésion
sociale et de la protection des populations
DDT Direction départementale des territoires
DDTM Direction départementale des territoires et de la
mer
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGSCGC Direction générale de la sécurité civile et de la
gestion des crises
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DETR Dotation d?équipement des territoires ruraux
DGPE Direction Générale de la Performance
Economique et Environnementale des
Entreprises
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Acronyme Signification
DGPR Direction Générale de la Prévention des
Risques
DREAL Direction régionale de l?environnement de
l?aménagement et du logement
DRIEAT Direction régionale et interdépartementale de
l?environnement, de l?aménagement et des
territoires
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
EBITDA Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et
amortissement
EDF Electricité de France
EIEE Institut européen de l?économie et de
l?environnement
EPCI Etablissement public de coopération
intercommunale
EPCI-FP Etablissement public de coopération
intercommunale à fiscalité propre
IGA Inspection générale de l?administration
IGEDD Inspection générale de l?environnement et du
développement durable
IGJ Inspection générale de la justice
IGN Institut national de l?information géographique
et forestière
INRAE Institut national de recherche pour l?agriculture,
l?alimentation et l?environnement
IOTA Installations, ouvrages, travaux ou activités
soumis à la loi sur l?eau
ICPE Installations classées pour la protection de
l?environnement
MASA Ministère de l?agriculture et de la souveraineté
alimentaire
MEFSIN Ministère de l?Economie des Finances et de la
Souveraineté Industrielle et Numérique
MIOM Ministère de l?intérieur et de l?outre-mer
MISEN Missions Inter-Services de l?Eau et de la Nature
MSS Ministère de la santé et des solidarités
MTD Meilleures techniques disponibles
MTECT Ministère de la Transition Ecologique et de la
Cohésion des Territoires
OFB Office français de la biodiversité
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Acronyme Signification
ONDE Observatoire national des étiages
ORSEC Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
OUGC Organismes uniques de gestion collective
PRPDE Personne responsable de la production ou de la
distribution de l?eau
PTGE Projet de territoire pour la gestion de l?eau
QMA Débit moyen annuel
QMNA5 Débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5
de ne pas être dépassé une année donnée
RMC Rhône Méditerranée Corse
RTE Réseau de transport d?électricité
SCHAPI Service central d?hydrométéorologie et d?appui
à la prévision des inondations
SDAGE Schéma directeur d?aménagement et de
gestion des eaux
SDIS Service départemental d?incendie et de secours
SHEM Société Hydroélectrique du Midi
THM Trihalométhanes
TWh Térawattheure
URSSAF Union de recouvrement des cotisations de
sécurité sociale et d?allocations familiales
VCN3 Débit minimal du cours d?eau enregistré sur une
période de trois jours consécutifs
VNF Voies navigables de France
ZRE Zone de répartition des eaux
PUBLIÉ
Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports »
PUBLIÉ
http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/les-derniers-rapports-r43.html
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Un épisode inédit par sa durée et son intensité
1.1 Un déficit pluviométrique important couplé à plusieurs épisodes de canicule
1.2 Une sécheresse des sols prolongée
1.3 Des impacts multiples, particulièrement sur l?alimentation en eau potable
1.4 Des données hydrométéorologiques et prévisions à mieux exploiter pour renforcer l?anticipation
1.4.1 La mobilisation de données de terrain
1.4.2 De nombreux projets pour améliorer la prévision
1.4.3 Vers une carte multicritère de l?analyse du risque sécheresse ?
2 Un cadre de gestion des sécheresses rénové en 2021
2.1 Un dispositif à trois niveaux : national, bassin hydrographique, département
2.2 Mais des limites face aux spécificités territoriales de la ressource en eau et aux impacts des sécheresses
2.2.1 Le cadre de coordination des services de l?Etat peut être amélioré au niveau local
2.2.2 L?exercice de la gestion de crise par les préfets de département serait facilité par un cadrage national plus précis
2.2.3 Les modalités de gestion des retenues multi-usages restent hétérogènes et doivent être clarifiées en période de crise
2.2.4 Un déficit de recueil et de partage des données
3 La gestion opérationnelle de la sécheresse 2022
3.1 Une anticipation encore perfectible
3.1.1 Des prévisions nationales en sortie d?hiver encore peu exploitées localement
3.1.2 Des délais parfois encore trop importants avant l?entrée en vigueur des mesures de restriction
3.1.3 Des pratiques d?optimisation en anticipation dans les territoires les plus aguerris par des épisodes successifs de sécheresse
3.1.4 Ces pratiques d?optimisation nécessitent une meilleure connaissance des prélèvements
3.2 Les critères de déclenchement des mesures de restriction
3.3 Le contenu et l?efficacité des mesures de restriction
3.4 Une campagne de contrôle importante à visée essentiellement pédagogique en 2022
3.5 Une communication de crise à amplifier
3.5.1 Une communication principalement axée autour de l?information sur les mesures de restriction, et dont les résultats sont difficiles à mesurer
3.5.2 Face à l?indisponibilité de Propluvia, certains acteurs locaux ont développé des outils alternatifs
3.6 La gestion de crise nationale
3.7 La sortie de crise
4 Quelques perspectives pour réduire notre vulnérabilité aux sécheresses
4.1 Des plans de sobriété pour les principaux usages
4.2 La sécurisation de l?alimentation en eau potable et des usages de sécurité civile
4.3 Vers un Ecowatt de l?eau ?
4.4 Une communication sur la durée et pas seulement en crise
Conclusion
Annexes
Annexe 1 Lettre de mission
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Annexe 3. Analyse de la mise en oeuvre des recommandations des rapports de retour d?expérience de la sécheresse de 2019
Contexte et sélection des recommandations analysées par la mission
Analyse globale de la mise en oeuvre des recommandations
Analyse détaillée
Rapport CGEDD de décembre 2019
Rapport CGEDD-CGAEER d?avril 2020
Annexe 4. Impacts de la sécheresse sur les milieux naturels et les activités économiques
Annexe 4.1. Des milieux naturels mis à l?épreuve
Annexe 4.2. Des rendements agricoles en forte baisse
Annexe 4.3. Les autres activités économiques impactées
Annexe 4.3.1 Impact modéré sur la navigabilité des cours d?eau
Annexe 4.3.2 Des impacts contrastés sur l?énergie
Annexe 4.3.3 Une diversité d?impacts sur les autres activités
Annexe 5. La mobilisation de l?expertise scientifique au service de la gestion de crise
Annexe 5.1.1 Les prospectives nationales et projections sur la ressource en eau
Annexe 5.1.2 Les modélisations de l?état quantitatif de la ressource en eau souterraine
Annexe 5.1.3 Un assèchement des sols
Annexe 5.1.4 Les approches des dynamiques d?étiages
Annexe 6. Cinétique des décisions à l?échelle d?un bassin versant : les exemples de la Vienne, de la Gartempe, de la Durance-Verdon et de l?Adour
Annexe 7. Propositions d?ajustements du guide national de gestion des sécheresses
Annexe 7.1.1 Composition et modalités de réunion des comités de ressource en eau (CRE)
Annexe 7.1.2 Niveaux et durée de restriction
Annexe 7.1.3 Calcul du seuil de déclenchement des restrictions dans le cas des stations hydrométriques
Annexe 7.1.4 Nature des indicateurs de déclenchement
Annexe 7.1.5 Périmètre de gestion de crise : zones d?alerte, dont une zone d?alerte pour l?eau potable et les eaux souterraines
Annexe 7.1.6 Définition des plans d?eau connectés et déconnectés
Annexe 7.1.7 Mesures de restriction
Annexe 8. Proposition de liste d?indicateurs à suivre pour le pilotage national des crises sécheresse
Annexe 9. Bibliographie
Rapports
Cadre national
Publications scientifiques
Annexe 10. Glossaire des sigles et acronymes
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION s sur le territoire
national et les zones d?alerte associées étaient a minima en vigilance, ce qui était trop peu le cas
en mai 2022 en particulier au Nord et à l?Est de la France. La situation s'était pourtant déjà
largement dégradée sur ces territoires, déjà en assecs en mai.
27 Pour les prélèvements de plus de 10 000 m3, les forages sont soumis au régime de l?autorisation au titre de la réglementation sur l?eau.
28 Débit mensuel (M) minimal (N) de chaque année civile (A), c?est la valeur du débit mensuel d'étiage atteint par un cours d'eau pour une année
donnée. Le QMNA 5 est le débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne pas être dépassé une année donnée. C'est donc la valeur du QMNA
telle qu'elle ne se produit, en moyenne, qu'une année sur cinq ou vingt années par siècle.
29 Débit hydrologique moyen interannuel (pluriannuel) d'un cours d'eau : c'est une synthèse des débits moyens annuels (QMA) d'un cours d'eau sur
une période de référence.
30 Volume consécutif minimal pour 3 jours, c?est le débit minimal ou débit d?étiage des cours d'eau enregistré pendant 3 jours consécutifs sur le mois
considéré.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrologie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Étiage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Figure 10: Assecs observés en mai et juin et déclenchement des différentes phases de
restriction (source : mission, Propluvia et OFB).
Les zones d?alerte quant à elles, peuvent varier en termes de surface de 1 km² à 10 152 km², 80 %
faisant moins de 1 000 km2. Leur délimitation n?a pas de définition dédiée, bien qu?elles soient la
maille d?application des restrictions. Certains départements ont défini explicitement des zones
d?alerte pour l?eau potable, ce qui permet de traiter spécifiquement cet enjeu selon les modes
d?approvisionnement. La mission estime utile de généraliser ce type de zones d?alerte pour l?eau
potable, pour y définir spécifiquement les mesures de restriction dédiés (deux niveaux de ce type
ont été expérimentés notamment dans les Pyrénées-Atlantiques et en Loire-Atlantique).
La notion de « plans d?eau déconnectés » d?un cours d?eau ou d?une nappe pourrait aussi
bénéficier d?une définition harmonisée au niveau national, à l?image de ce qui est fait en Loire-
Atlantique par exemple.
Enfin, les nappes étant elles aussi fragilisées par les situations de sécheresse, il faudra
progressivement généraliser la prise en compte des eaux souterraines, dans un premier temps
pour les nappes d?accompagnement des cours d?eau dans les zones d?alerte.
(MTECT/DEB, préfets) Modifier le guide national sécheresse pour
harmoniser progressivement, d?ici 2025, les conditions de déclenchement des différentes
phases de gestion des sécheresses, en incluant systématiquement les relevés ONDE et
piézométriques. Généraliser progressivement les zones d?alerte dédiées à l?eau potable.
3.3 Le contenu et l?efficacité des mesures de restriction
Le graphique ci-après (Figure 11), réalisé par la mission à partir des données de la base Propluvia31,
illustre la rapidité de la montée en puissance, dès le printemps 2022, des départements en phase
de crise, soit la phase de gravité maximale prévue.
31 Base référençant les arrêtés de restriction en période de sécheresse, MTECT-DEB.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Figure 11: Évolution du nombre de départements avec des arrêtés de restriction des usages
de l?eau sur la période 2012-2022 en phase de crise, graphique réalisé par la mission à partir
de Propluvia (source : mission)
Les préfets ont pris au total, selon la base Propluvia, plus de 600 arrêtés de restriction en 2022, un
record. Ce chiffre est probablement sous-estimé, en raison des difficultés rencontrées lors des
mises à jour de la base, sans que la mission ne soit en mesure de dire en quelle proportion. Le
travail considérable d?élaboration de ces arrêtés a fortement mobilisé les services déconcentrés
(DDT), même s?il a été facilité par l?existence préalable d?un arrêté-cadre, dans la grande majorité
des départements.
La publication du guide sécheresse en 2021 a permis un réel progrès dans l?harmonisation des
mesures applicables. Toutefois des disparités subsistent encore entre départements, qui n?ont pas
toujours été gommées par l?élaboration des arrêtés d?orientation de bassin.
Ainsi par exemple, tant pour les usages industriels que pour les usages agricoles, il subsiste deux
grandes approches en ce qui concerne les mesures de restriction : soit des mesures calées sur un
volume prélevé maximal (volume qui est souvent réparti entre les irrigants par l?OUGC lorsqu?il
existe en fonction des besoins des cultures), soit des mesures horaires (interdiction d?arroser le
jour). Les premières sont probablement plus pertinentes mais s?avèrent difficiles à contrôler32.
De façon quasi-unanime, il a été demandé par les agents des services de contrôle que les arrêtés
de restriction soient rédigés de manière lisible et compréhensible, et que leur caractère contrôlable
soit une préoccupation constante des rédacteurs. L?OFB avait prévu, dans la note technique
organisant les opérations de surveillance, de contrôle et de rapportage, des synthèses régionales
de l?ensemble des prescriptions inscrites dans les arrêtés de restriction : la mission n?a pas eu
accès à ces synthèses, en cours d?élaboration, mais ne peut que signaler que leur exploitation
devra être mise à profit sitôt qu?elles seront disponibles.
En ce qui concerne les ICPE33 (sites industriels notamment agro-alimentaires), la mission constate
32 Surtout lorsqu?elles s?expriment, comme c?est souvent le cas, en pourcentage de réduction par rapport à un volume de référence, ou bien
lorsqu?elles varient selon l?origine de l?eau, eaux réutilisées, eaux de pluie.
33 Installations classées pour la protection de l?environnement.
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que selon les régions, deux approches sont possibles quant aux prescriptions qu?elles doivent
respecter en période de sécheresse : soit des prescriptions génériques applicables aux ICPE sont
prévues dans l?arrêté-cadre sécheresse, soit l?arrêté-cadre ne s?applique pas aux ICPE et renvoie
à des arrêtés de prescriptions complémentaires spécifiques à chaque site.
Dans le premier cas, les prescriptions génériques s?expriment souvent en pourcentage de baisse
des prélèvements (20 ou 30 % en phase d?alerte ou de crise) et se sont avérées souvent peu
applicables et mal anticipées par les exploitants.
Le second cas recueille la préférence des représentants des industriels et permet une approche
au cas par cas, précédée d?un audit des consommations d?eau sur chaque site pour identifier à la
fois les leviers applicables en période de crise et les réductions possibles de manière plus
structurelle. Cette démarche est engagée dans certaines régions, mais nécessiterait maintenant
une impulsion nationale et un cadre plus clair, en application des orientations stratégiques de
l?inspection des installations classées qui viennent d?être adoptées et qui comportent un chapitre
consacré à l?adaptation au changement climatique.
De manière générale, ces mesures de restriction peuvent être adaptées à des situations
spécifiques (par exemple pour des productions comme le maraîchage, pour lesquelles il peut être
crucial, à certaines périodes, d?apporter de l?eau plusieurs jours de suite) ; ces adaptations ont
vocation à être précisées dans l?arrêté-cadre, notamment les conditions d?application des mesures
de restriction pour l?irrigation, en fonction du type de culture («valeur ajoutée »), de l?origine de l?eau
(retenues déconnectées ou non), du type d?irrigation, etc.
Le préfet peut être amené à prendre des décisions de dérogation pour des usages et dans des
situations non prévues par l?arrêté-cadre (productions artisanales locales par exemple ou certains
chantiers de travaux publics urgents). Ces dérogations doivent alors, conformément à l?instruction
ministérielle de 2021, prendre la forme de décisions individuelles publiées sur le site internet de la
préfecture. Ces dérogations et la nécessité de préciser le cadrage national à leur égard ont été
évoquées en détail au chapitre 2.2.2.
Enfin, hormis quelques données fournies par certains services d?eau potable, les services
déconcentrés ne disposent pas d?outils leur permettant d?évaluer en temps réel ou peu de temps
après la crise, l?efficacité des mesures de restriction adoptées. Le bilan des volumes prélevés pour
l?irrigation n?est par exemple connu dans la plupart des départements que plusieurs mois après.
Une telle démarche de suivi de l?efficacité des mesures est pourtant indispensable pour améliorer
le pilotage de la gestion de crise, mieux cibler les mesures et en augmenter l?acceptabilité.
La mission a pris connaissance d?une méthode permettant de caractériser l?impact des mesures
de restriction sur les volumes prélevés à l?échelle d?un bassin versant, développée dans le rapport
CGEDD CGAAER sur « l?examen de l?élaboration de quinze projets de territoire pour la gestion de
l?eau (PTGE) ; Identification de voies de progrès » (septembre 2022) et testée sur trois bassins
versants. Pour déterminer l?impact des mesures de restriction sur les volumes prélevés à l?échelle
d?un bassin versant, la méthode consiste d?abord à établir une chronique temporelle de la relation
(en l?occurrence sur la période 2010-2019) entre précipitations et volumes prélevés, puis de
comparer les volumes prélevés lors d?une année avec mesures de restriction, avec la prolongation
linéaire de cette relation34. Sur le bassin de la Seugne (Charente-Maritime) cet outil montre une
réduction significative des volumes prélevés.
Pour pouvoir généraliser ce type de démarche, il serait nécessaire de disposer en temps réel de
données de prélèvements saisonnières plus fines et pas seulement des données annuelles
34 Voir notamment l?encart n°3 p. 25 du rapport CGEDD CGAEER de septembre 2022 sur les PTGE.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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utilisées pour le calcul de la redevance due aux agences de l?eau. Le déploiement de compteurs
télérelevés sur les usages les plus consommateurs serait incontestablement un plus.
(MTECT/DEB) Développer une méthode permettant l?évaluation de
l?efficacité des mesures de restriction en temps quasi-réel ; le proposer à titre expérimental
pour l?été 2023 aux services déconcentrés qui seraient volontaires pour la tester, puis le
généraliser progressivement, parallèlement au déploiement de compteurs télérelevés.
3.4 Une campagne de contrôle importante à visée essentiellement
pédagogique en 2022
L?ampleur des restrictions imposées a rendu nécessaire une stratégie de contrôle. A de rares
exceptions près, les usagers de toutes catégories se sont considérés particulièrement visés par
ces opérations, dont il leur a semblé qu?elles étaient épargnées aux autres catégories d?usagers.
Ce constat est particulièrement vrai pour les gérants ou propriétaires des stations de lavage de
véhicules, qui ont parfois été rendus responsables des infractions commises par leurs clients non
bénéficiaires d?une dérogation à l?interdiction de laver leur véhicule. Faire respecter l?autorisation
d?accès différenciée (véhicules sanitaires, de transport alimentaire ou d?animaux ?) leur a posé de
vrais problèmes. Par ailleurs, dans les zones touristiques où les loueurs de voitures constituent
une part importante de la dynamique économique, la prise en compte de la nécessité de rendre
les véhicules propres a pu peser. L?examen des données transmises à la mission montre
cependant que l?ensemble des catégories d?usagers a bien été contrôlé.
Pour autant, les objectifs majoritairement pédagogiques de ces opérations ont été souvent cités
par les différents interlocuteurs de la mission, tant du côté des contrôleurs que des contrôlés. Sur
le plan national, malgré des difficultés locales du fait d?effectifs manquants, ou peu formés, les
services se sont fortement mobilisés en application de la stratégie nationale de contrôle « eau et
biodiversité » diffusée début 2022 par le ministère de la transition écologique.
Dans ce cadre, plus de 13 000 opérations de contrôle ont été réalisées, dont 12 000 par l?OFB
(Figure 12), 1 426 par les DDT et 596 par les DREAL et DDCSPP sur les installations classées
(plusieurs opérations de contrôles pouvant concerner le même usager ; il s?agit du nombre de
points contrôlés, par exemple le nombre de forages).
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Figure 12 : Nombre de contrôles réalisés par l?OFB, par département (source : OFB)
L?OFB a relevé lors de ces contrôles un taux de non-conformités de 13 % avec très peu de suites,
hormis des rappels à la loi.
Des tentatives diverses mais minoritaires ont été citées par les services de contrôle pour échapper
à ceux-ci, ou en fausser les données : compteurs montés à l?envers ou inactifs, ou rendus
inaccessibles aux contrôleurs.
Les forces de sécurité intérieure sont aussi intervenues dans leurs domaines de compétences
propres (voie publique), sans mobilisation des polices municipales cependant. Les collectivités,
bien que systématiquement destinataires des arrêtés de restriction, ne les connaissaient pas
toujours, ou se refusaient à les appliquer, notamment eu égard au coût de remise en état des
pelouses des équipements sportifs ou en raison du label « Village Fleuri ». Elles ont pu faire l?objet
de contrôles, à vertu pédagogique, par les forces de sécurité intérieure.
Les contrôles d?ICPE (industries agro-alimentaires notamment) ont été en général ciblés sur les
plus gros préleveurs d?eau et ont généralement suivi l?envoi de courriers de sensibilisation en début
de crise. La fréquence de ces contrôles s?est révélée très variable d?un territoire à un autre.
Certaines DREAL (Grand-Est notamment) ont été en capacité de cibler les contrôles non
seulement sur les plus gros préleveurs mais aussi sur les ICPE utilisant les ressources les plus
fragiles : la mission estime que ce type de démarche est à promouvoir dans toutes les régions.
Quelques « récidivistes » ont été signalés à la mission, mais plutôt comme des exceptions.
L?absence de notion de récidive légale, pour les infractions visées, réduit l?effet dissuasif. Deux
autres éléments inquiètent les services de contrôle : d?une part, le faible effet dissuasif des
amendes au regard notamment des délais de mise en oeuvre des sanctions pénales et de la valeur
des récoltes dans le cas des agriculteurs irrigants (même une contravention de classe 5 pèse peu
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face prix de marché des céréales, particulièrement en cas de pénurie), d?autre part le faible taux
de sanctions effectivement prononcées par la justice lorsque des procédures pénales sont
enclenchées.
Les services de contrôle se sentent parfois démunis face à ces écueils, et beaucoup d?entre eux
ont fait part à la mission de leurs regrets de ne pas avoir de retour des procédures qu?ils ont initiées,
y compris à la date de remise de ce rapport. Ils ne savent même pas si elles ont fait l?objet de
poursuites, d?une procédure alternative ou d?un classement sans suite.
A cet égard, le rôle de la mission inter-services de l?eau et de la nature (MISEN) est de définir des
stratégies de contrôle en matière environnementale, de réunir tous les acteurs de ces contrôles
(administratifs et judiciaires), et d?organiser des opérations inter-services souvent plus efficaces.
Enfin elle peut être réunie, y compris en formations restreintes, à une fréquence plus soutenue si
la situation le justifie35 ; certaines séances peuvent comporter un volet de suivi des procédures
engagées.
En termes de sanctions, un travail de réflexion est à engager, à tout le moins localement, pour
utiliser préférentiellement, dans certains cas de non-conformité relevée, des amendes
administratives plutôt que (ou en sus ?) des procédures judiciaires.
Le délai imparti à la mission ne lui a pas permis d?approfondir suffisamment ce sujet (frontière entre
police administrative et police judiciaire, classe et montant des amendes à utiliser
préférentiellement selon les publics contrôlés ou la nature des non conformités relevées, autres
sanctions?) pour en tirer des recommandations précises, d?autant que les sujets de moyen/long
terme n?étaient pas au coeur de la lettre de mission.
La mission a néanmoins relevé quelques initiatives intéressantes nées d?échanges entre les
procureurs et les DDT dans certains départements (Vosges, Isère, Vendée, Loire-Atlantique,
Charente?), qui permettent de contourner ces écueils et d?alléger le travail du juge : pose de
scellés sur le matériel d?irrigation, saisie de matériels en vue de leur confiscation, transactions
permettant un dénouement plus rapide de la procédure. Ces dispositifs ont montré leur efficacité
et gagneraient à être généralisés, comme l?ont relevé deux rapports récents des inspections
générales de l?environnement et de la justice, et de la Cour de Cassation36.
Certains suggèrent également l?utilisation de contraventions de 4ième classe (application forfaitaire
possible) qui pourraient être pertinentes pour des infractions commises par les personnes
physiques par exemple (le montant d?une telle contravention, 135 ¤, étant trop faible pour être
dissuasive pour une personne morale).
Aussi la mission appelle-t-elle l?attention sur cette question, qui devrait faire l?objet d?une réflexion
plus approfondie et d?un dialogue nourri entre les services préfectoraux, les DREAL, les DDT-M,
l?OFB et les Parquets, en amont d?un prochain épisode de sécheresse, afin de mieux couvrir
chaque territoire, en fonction de ses spécificités, par des politiques de polices administrative et
pénale plus efficaces dans leur complémentarité.
35 A l?instar du fonctionnement des comités opérationnels anti-fraude, ou CODAF, réunis sous la co-présidence des préfets de département et
procureurs de la république, et qui rassemblent les services de l?Etat (police, gendarmerie, administrations préfectorale, fiscale, douanière et du
travail) ainsi que les organismes de protection sociale (Pôle emploi, URSSAF, caisses d?allocations familiales, d?assurance maladie et de retraite,
mutualité sociale agricole). ), les MISEN peuvent sans doute voir leurs compétences et prérogatives mieux exploitées.
36 CGEDD, IGJ, Rapport « Une justice pour l?environnement ». Mission d?évaluation des relations entre justice et environnement, établir par B.
Cinotti, J-F. Landel, D. Agoguet, D. Atzenhoffer et V. Delbos, octobre 2019 ; et Parquet général, Le traitement pénal du contentieux de
l?environnement - rapport du groupe de travail relatif au droit pénal de l?environnement présidé par M. Francois Molins, procureur général près la
Cour de Cassation.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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(MJ, MTECT, procureurs, préfets) Veiller à la clarté de la formulation
des restrictions et à leur caractère contrôlable. Engager au niveau national un travail de
réflexion interministériel sur les sanctions applicables et efficaces dans les contextes
particuliers de sécheresse. Inciter les procureurs à s?emparer de ce sujet et à élaborer
localement, avec les préfets et l?OFB une politique pénale et des mesures de polices
administratives et judiciaires adaptées à chaque situation. Donner une place centrale aux
MISEN dans le dialogue préalable à la mise en place de ces politiques et dans le suivi inter-
services des procédures enclenchées.
3.5 Une communication de crise à amplifier
Etant donné la multiplicité des acteurs de l?eau et la subsidiarité qui s?impose en terme de
communication de crise, les constats dressés ci-après ne sauraient prétendre à l?exhaustivité. Ils
portent essentiellement sur les actions mises en place par les acteurs publics (ministères et
services déconcentrés de l?Etat, agences de l?eau) et les collectivités locales rencontrées.
3.5.1 Une communication principalement axée autour de l?information sur
les mesures de restriction, et dont les résultats sont difficiles à
mesurer
Les actions de communication de crise sur la gestion de l?eau pendant la sécheresse 2022
identifiées par la mission concernent avant tout l?information des usagers quant à l?adoption d?un
niveau d?alerte et l?édiction des restrictions consécutives. Elles ont été le fait des acteurs locaux au
plan départemental (communiqués voire conférences de presse des préfets lors de l?entrée dans
un niveau d?alerte et de la prise des arrêtés, globalement relayés dans la presse, diffusion sur les
sites internet et réseaux sociaux des préfectures) et local, les collectivités responsables de la
distribution d?eau relayant auprès de leurs usagers les mesures de l?arrêté préfectoral (AP). C?est
le cas par exemple en Ille-et-Vilaine, les collectivités relayant les messages par mail, sur les
réseaux sociaux, les bus et les panneaux d?information placés sur les quatre voies.
A quelques occasions, cette communication a été complétée par la diffusion de bonnes pratiques.
Face à la montée des tensions sur la ressource, la direction de la communication du MTECT en
lien avec son homologue de l?Intérieur et avec l?aide du service d?information du gouvernement
(SIG) a développé, à destination des services déconcentrés, un kit de communication comprenant
principalement des affiches sur les niveaux de restriction et sur les bons gestes à adopter, et un
film d?1min30 destiné aux réseaux sociaux. Par ailleurs, le ministère de l?écologie dispose de pages
web sur les thèmes suivants : « Comment économiser l?eau », « Origine et gestion de la
sécheresse », et « Protection de la ressource en eau ».
Mais cette dimension de sensibilisation pourrait encore être renforcée en comparaison par exemple
avec la communication de crise sur la sobriété énergétique de l?hiver 2022/2023, principalement
axée sur les réflexes à adopter pour diminuer les consommations, au budget très conséquent, qui
a permis une diffusion multi-canaux et à haute fréquence.
Encadré : la campagne de communication en faveur de la sobriété énergétique de l?hiver
2022/2023
Lancée dans le cadre du plan de sobriété énergétique annoncé par la Première ministre en octobre
2022 destiné à éviter toute rupture dans l?approvisionnement en électricité durant l?hiver, la
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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campagne baptisée « chaque geste compte » axe son message sur cinq bonnes pratiques à
adopter (je règle mon chauffage à 19 °C maximum, je règle mon chauffe-eau à 55 °C et je prends
des douches moins longues, j?éteins tous les appareils en marche ou veille quand ils ne sont pas
utilisés, je décale l?utilisation de mes appareils électriques en dehors des heures de pointe, j?installe
un thermostat programmable).
Message : « je baisse, j?éteins, je décale : chaque geste compte pour économiser l?énergie dès
maintenant et durablement ! Mobilisons-nous tous ensemble pour atteindre notre objectif : réduire
notre consommation d?énergie de 10 % dans les deux ans et de 40 % d?ici 2050 ».
Coût : environ 15 M ¤.
Même s?il semble trop tôt pour mesurer précisément l?impact de cette campagne, son exposition
médiatique sur les médias nationaux notamment TV, radio, lui confère une forte visibilité qui a
probablement contribué à la baisse de la consommation énergétique des ménages (ou tous
abonnés) français de l?ordre de 10 % (annonce RTE).
Globalement, les résultats des actions de communication sur l?eau sont difficiles à mesurer (cf.
supra manque d?outils ?compteurs en temps réel- pour apprécier les impacts des restrictions).
Toutefois, certains des acteurs rencontrés par la mission indiquent qu?une communication ciblée
vers les abonnés sur les restrictions s?est révélée efficace avec une baisse de consommation
constatée de 10 à 15 %. Plusieurs territoires ont appliqué cette mesure, par exemple dans les
Bouches-du-Rhône, dans les Alpes-Maritimes, en Ille-et-Vilaine et à Lyon.
La mission a pu constater que la communication sur les restrictions gagnerait à être mieux relayée
auprès de l?ensemble des acteurs, notamment industriels. Une piste d?amélioration dans de
nombreux départements serait d?inscrire systématiquement la communication à l?ordre du jour des
CRE afin de s?assurer de la bonne diffusion des messages.
Au-delà, le MTECT indique préparer une campagne de communication centrée sur la sobriété dans
la consommation d?eau et la promotion des bons réflexes, en trois phases (début avril/mai, été et
automne 2023) dotée d?un budget d?un million d?euros. Etant donnés les moyens consacrés, elle
privilégiera les supports affichage et digital. La mission estime cette démarche intéressante, mais
probablement encore sous-dimensionnée en termes de moyens et trop limitée dans le temps. En
effet, la communication en matière de sobriété en eau ne devrait pas se limiter à la période de crise
et devrait intégrer un volet de sensibilisation aux enjeux de la ressource en eau. Ce point est abordé
en partie 4.
3.5.2 Face à l?indisponibilité de Propluvia, certains acteurs locaux ont
développé des outils alternatifs
Depuis 2012, le site internet Propluvia permet l?accès aux arrêtés de restriction sur l?ensemble du
territoire métropolitain. Il propose une carte interactive pour visualiser facilement et rapidement les
mesures applicables dans le département où l?on réside.
Lors de la saison 2022, le site a connu de nombreux dysfonctionnements qui l?ont, de fait, rendu
largement inaccessible aux usagers. Cette carence particulièrement regrettée par les usagers des
milieux économiques, et les acteurs de la protection de l?environnement, a provoqué une sur-
sollicitation des standards des services déconcentrés (notamment les DDT), déjà mis à rude
épreuve par la gestion de la sécheresse. Par ailleurs, l?outil Propluvia aurait dû évoluer
conformément aux recommandations de la mission Retex sécheresse 2019, pour faire apparaître
les restrictions de manière simple au niveau de la commune sans devoir consulter l?arrêté de
restriction, mais cela n?a pas été le cas.
PUBLIÉ
https://propluvia.developpement-durable.gouv.fr/propluviapublic/
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Cette carence de Propluvia a conduit certains services et collectivités à développer des sites
alternatifs plus clairs pour le public. La mission a notamment identifié trois exemples développés
par la DDT d?Ille-et-Vilaine, par l?Agence régionale de biodiversité de Nouvelle Aquitaine, et par la
DDTM de Loire-Atlantique (Figure 13). La mission estime que l?outil RestrEau (Loire-Atlantique)
permettant de mettre à disposition du grand public l?état des restrictions à l?échelle de la commune,
constitue une solution intéressante à exploiter dans l?attente du développement de la nouvelle
version de Propluvia toujours en cours, et recommande d?en généraliser dès à présent l?utilisation
à toutes les DDT volontaires pour la saison 2023.
Figure 13: Application Restr?eau à l?échelle d?une commune (source : capture d?écran du site
internet de la DDTM 44)
Propluvia demeure assez méconnu du grand public, mais est toutefois mobilisé par les médias
nationaux dès que le sujet est traité. De nombreux acteurs ont souligné qu?il manque un outil grand
public permettant de diffuser les niveaux d?alerte et les mesures de restriction, à l?instar des outils
de communication de type alerte inondation, orage, vents violents et avalanche37 ou écowatt38
avec une diffusion aux grands médias nationaux tout support (télévisuels, radiophoniques et presse
écrite), ainsi qu?à la presse quotidienne régionale. Ce point est évoqué en partie 4.
37 Développé par Méteo-France.
38 Dispositif développé par RTE en partenariat avec l?ADEME, Ecowatt (www.monecowatt.fr ) existe depuis plus de dix ans en Bretagne et Provence-
Alpes-Côte d?Azur, régions historiquement concernées par la sécurité d?alimentation en électricité. Il est désormais étendu à l?ensemble du territoire
national pour permettre aux Français d?agir sur leur consommation d?électricité et contribuer à la réduction des risques de coupure lors de périodes
hivernales de forte consommation.
PUBLIÉ
http://www.monecowatt.fr/
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT/DEB) Dans l?attente du déploiement de la nouvelle version de
Propluvia, étendre l?utilisation de Restr?eau ou d?un outil similaire dans tous les
départements.
3.6 La gestion de crise nationale
Par son intensité, sa durée et son extension à tout le territoire national, la sécheresse 2022 a
surpris l?ensemble des services concernés et a mis en évidence un niveau insuffisant de
préparation à la gestion de ce type d?évènement.
Le contexte dans lequel s?est inscrite la gestion de cette crise mérite d?être rappelé.
Après un hiver particulièrement pluvieux (à quelques exceptions territoriales près), le printemps et
l?été se sont montrés d?une part secs ou très secs, d?autre part soumis à des périodes chaudes,
voire caniculaires. La surveillance des niveaux des nappes et cours d?eau et des prévisions météo
ont conduit le MTECT à publier en mai 2022, dans le cadre d?une réunion du CASH, une carte de
prévision du risque de sécheresse. Les ministres en charge de l?écologie, de l?agriculture et de
l?industrie avaient ensuite réuni les préfets coordonnateurs de bassin qui ont mis en alerte les
préfets de départements. Cependant, les modèles montrant les limites présentées en annexe 5,
certains territoires (notamment la Bretagne et la Normandie) n?avaient pas été identifiés, en mai,
comme à risque particulier. L?administration territoriale de l?Etat, notamment dans les départements
où le manque d?eau est fréquent, a pu mettre en oeuvre les procédures attendues (surveillance des
indicateurs, suivi du zonage nécessaire, mise en oeuvre des arrêtés de restriction d?usage?), sans
nécessairement en référer aux centres de veille ministériels.
Début août, alors que la période des congés estivaux battait son plein, la presse et les réseaux
sociaux ont commencé à communiquer sur des ruptures en eau potable dans de petites
collectivités, mais aussi et surtout sur de tels risques dans des villes plus importantes, voire des
métropoles (Nantes en est l?exemple le plus fréquemment cité, menacée par une remontée
exceptionnelle d?un bouchon vaseux dans l?estuaire de la Loire, mais Guéret ou Belfort ont aussi
connu quelques inquiétudes). Quelques troubles à l?ordre public (manifestations contre l?arrosage
des golfs notamment), en marge des restrictions imposées par les préfets, finissaient le panorama
de ces signaux dits « faibles ».
Le cabinet de la Première ministre a alors activé le centre interministériel de crise (CIC), en format
« décision », afin de faire un premier point de situation. Constatant le nombre de départements
concernés (93 dont 62 au niveau crise), la multiplicité des sujets pouvant poser problème (eau
potable, production d?hydro-électricité et refroidissement des centrales nucléaires, agriculture,
industries, eaux de baignade/tourisme, mais aussi impacts sur les milieux naturels, réserves
incendies?), et les prévisions pessimistes en matière de précipitations, un suivi hebdomadaire de
la situation a été instauré sur tous ces aspects.
Les préfets ont été particulièrement mobilisés, et il leur a été demandé de réunir leurs CRE avant
le 10 août, de faire parvenir les comptes-rendus de ces réunions au centre de veille du ministère
de l?intérieur, et d?utiliser les outils de gestion de crise à leur disposition pour faire remonter une
synthèse hebdomadaire ainsi que tout évènement qui leur semblerait devoir l?être sur le sujet de
la sécheresse et de ses conséquences.
Après quelques tâtonnements, l?outil SYNAPSE, accessible à tous les ministères, a été retenu pour
la synthèse hebdomadaire, plusieurs paramètres spécifiques au suivi de l?évènement y ayant été
ajoutés.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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A l?issue de la quatrième réunion du CIC en format décision, le directeur de cabinet de la Première
ministre a estimé que ce format de réunion n?était plus adapté au suivi de situation exigé par
l?évolution de celle-ci, aucune situation locale ne nécessitant d?intervention de niveau national.
L?information a dès lors été apportée au niveau central hors CIC (canaux sectoriels).
Néanmoins, la collecte des données n?a été que partielle. En effet, à ce jour encore, les acteurs du
CIC ne disposent pas, par exemple, du nombre exact de communes en France qui ont subi une
coupure totale ou partielle de l?alimentation en eau potable39.
Après avoir passé au tamis toutes les sources d?informations disponibles (retours préfectures,
enquêtes locales des ARS et des agences de l?eau), la mission a été en mesure de présenter,
plusieurs mois après, le bilan détaillé au chapitre 1. Cette situation regrettable en terme de
connaissance du phénomène n?a toutefois pas eu de conséquence dans la gestion de crise par les
préfets localement.
Même si aucune grande ville n?a subi de coupure d?eau au robinet, des tensions importantes en
ont concerné quelques-unes. Surtout, ce type de crise est appelé à se renouveler, la préparation
tant des collectivités que de l?État doit être améliorée.
La mission préconise donc qu?un travail interministériel s?engage rapidement, à « haut niveau »
(directions centrales, hauts fonctionnaires de défense et de sécurité), afin d?une part de mettre en
place un vrai suivi du phénomène « sécheresse » et de ses effets (eau potable, production
d?électricité, sécurité civile, ?), d?autre part d?élaborer un plan de résilience national adapté à la
prise en charge de populations importantes ou de nombreuses petites collectivités (problématique
intégrant la priorisation des usages et la préservation des réserves incendie). Il est en effet rappelé
que la France va accueillir, à l?été 2023, la coupe du monde de rugby, avec un afflux de visiteurs
inhabituels dans certaines villes40 et, en 2024, les Jeux Olympiques et Paralympiques avec encore
plus de visiteurs inhabituels et sous une pression médiatique intense. Dans cet esprit, la mission
insiste sur l?absolue nécessité de conserver les moyens d?une expertise fiable, voire de la renforcer,
dans les services territoriaux notamment.
Dans le cadre de ce travail interministériel, l?outil de rapportage à utiliser en cas de crise doit faire
l?objet d?un examen particulier. SYNAPSE, utilisé en août 2022, présente de nombreux avantages :
il inclut une veille médias/réseaux sociaux et troubles à l?ordre public, et est utilisable par tous les
ministères. Les items utiles à compléter doivent encore faire l?objet de consensus entre les services,
être suffisamment clairs pour appeler des réponses univoques, les circuits de diffusion être
identifiés et les listes des destinataires tenues à jour. Les ministères utilisateurs, particulièrement
le MTECT et le MSS doivent pouvoir facilement extraire les données qui leur sont nécessaires
pendant la crise. La difficulté pouvant être liée à la présence d?informations sensibles doit être levée
(protection des accès ou interface « métiers »). Enfin, la question de leur accès direct par certaines
entreprises ou opérateurs de l?Etat (EDF, OFB?) ne peut être occultée. Il est important de souligner
que les saisies multiples sont sources d?une part d?erreurs, d?autre part de charges de travail pour
les services fortement mis à contribution pour gérer une crise polymorphe et longue.
La mission propose en annexe 8 une liste d?indicateurs qu?elle préconise de suivre au niveau
national, en indiquant à chaque fois le service ou l?opérateur producteur de la donnée. Le mandat
donné aux ARS en particulier sur le suivi des tensions sur l?eau potable gagnerait à être clarifié.
39 Définie par la mission comme une absence d?eau au robinet, ou sa présence suite à une intervention en urgence de citernage, d?interconnexion
ou de forage et exploitation d?une nouvelle source.
40 Alors même que certains territoires, à la date de la remise de ce rapport, n?ont toujours pas vu les nappes rechargées au-delà de 30 % des
niveaux habituels.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT, MSP et MIOM sur mandat de la Première ministre) Engager
rapidement un travail interministériel pour organiser les remontées d?informations
spécifiques à la sécheresse en cas de crise; mettre en place l?outil de rapportage
interministériel commun le mieux adapté à la sécheresse sur la base de la liste proposée
par la mission (figurant en annexe 8). Concevoir des scénarios d?anticipation et préparer un
plan de résilience « sécheresse et rupture d?alimentation en eau potable à grande échelle »
à soumettre en CIC en décision à froid.
3.7 La sortie de crise
La sortie de crise (arrêt des mesures de restriction) a été disparate selon les territoires, soit lors du
retour des pluies, soit à une date de fin de gestion de l?étiage fixée administrativement par les
arrêtés-cadres, en général au 31 octobre. Beaucoup de cours d?eau étaient encore en étiage à
cette date. Un certain nombre de préfets a donc abrogé la date de fin de gestion de l?étiage pour
prendre des arrêtés de restriction en période automnale et hivernale. Cela n?a pas été systématique,
bien que la recharge n?ait pas débuté. La date du 31 octobre coïncide notamment avec le début
des remplissages des retenues. Certains arrêtés de restriction automnaux ont pu restreindre ou
différer le début du remplissage, mais cela n?était pas prévu dans les arrêtés-cadres et difficile à
faire comprendre, bien que cela soit nécessaire pour les milieux aquatiques (nappes, zones
humides, cours d?eau et espèces inféodées).
Par ailleurs, les données indicatrices de l?état des milieux ne sont souvent plus disponibles à
l?automne.
La mission estime nécessaire de prévoir une sortie de crise plus progressive dans les arrêtés-
cadres, en particulier sans rendre systématique la fin de la gestion de l?étiage au 31 octobre, et de
prévoir le décalage du remplissage de retenues, notamment en cas de tensions sur l?eau potable.
Ces points sont mentionnés dans l?annexe 7 à la révision du guide sécheresse.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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4 Quelques perspectives pour réduire notre vulnérabilité
aux sécheresses
4.1 Des plans de sobriété pour les principaux usages
Les sécheresses étant amenées à se répéter, la seule gestion de crise, même optimisée, ne pourra
pas garantir dans la durée le maintien des usages actuels, comme l?a de nouveau montré la
sécheresse de 2022.
Seul un effort de réduction des consommations d?eau dans la durée permettra de sécuriser la
satisfaction des besoins de chaque filière, sans mettre en danger le grand cycle de l?eau et donc
la capacité de la ressource à se renouveler.
La seconde phase des assises de l?eau, consacrée à l?adaptation au changement climatique, avait
conduit le gouvernement, en juillet 2019, à fixer deux objectifs globaux de réduction des
prélèvements d?eau : - 10 % d?ici 2024 et ? 25 % d?ici 2034. Ces objectifs semblent peu connus
des acteurs que la mission a rencontrés, et n?ont fait l?objet à ce jour d?aucune déclinaison
territoriale ou sectorielle.
La mission recommande aux ministères en charge de chaque filière d?inviter les acteurs à élaborer
des feuilles de route nationales d?économies d?eau, en fonction des références de bonnes pratiques
lorsqu?elles existent. Ces feuilles de route peuvent s?intégrer aux exercices existants et les
compléter : par exemple le Varenne agricole de l?eau et de l?adaptation au changement climatique
pour les productions agricoles, l?accord national « golf et environnement » qui ne dispose pas
encore d?objectif chiffré en la matière, etc. Elles doivent intégrer les activités industrielles.
Ces feuilles de route peuvent aussi s?élaborer dans une logique territoriale (plusieurs régions ou
départements lancent des assises de l?eau locales), ce qui permet des croisements avec des
politiques ayant un impact sur la gestion de l?eau comme l?urbanisme.
Au-delà, la récurrence des sécheresses met en lumière la fragilité de notre modèle agricole et
l?impérieuse nécessité d?un effort collectif massif pour en accélérer la transformation ainsi que le
préconisait le rapport « Changement climatique, eau et agriculture d?ici 2050 » de juillet 2020, effort
dont le Varenne constitue une première étape41.
Une fois ces objectifs précisés, il pourrait être pertinent de faire un lien entre l?engagement des
acteurs dans ces trajectoires de sobriété et les adaptations possibles aux mesures de restriction
en période de crise (seuls les acteurs engagés de manière efficace dans une telle trajectoire
pourraient bénéficier de dérogations en cas de situation imprévue) ; la mission a eu connaissance
de quelques initiatives locales en ce sens, encore trop rares.
Par ailleurs, si le code de l?environnement dispose que l?alimentation en eau potable des
populations est l?un des objectifs prioritaires de la politique de gestion des ressources en eau avec
les impératifs de santé publique et de sécurité civile42, certains usages consommant aujourd?hui
de l?eau potable pourraient être satisfaits avec de l?eau de moins bonne qualité. Cela concerne
notamment les diverses eaux de nettoyage (voiries, process industriels, voitures?) ou l?arrosage
de pelouses et de massifs fleuris. Le recours à la réutilisation d?eaux usées traitées ou d?eau de
pluie stockée pour ces usages permettrait d?alléger la charge des systèmes d?eau potable en
période de crise dans le respect des normes sanitaires et écotoxicologiques et sans nuire au
soutien d?étiage, qu?il est parfois nécessaire que les stations d?épuration apportent aux cours d?eau
41 Ayphassoro H. et al., 2020. Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d?ici 2050 ? CGEDD n°12819-01 et CGAAER, n°19056,
Juillet.
42 Code de l?environnement, article L 211-1.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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fragiles. La mission a rencontré de nombreux acteurs, notamment dans l?industrie agro-alimentaire,
prêts à engager des projets de réutilisation : les évolutions en cours du cadre réglementaire vont
dans ce sens et devraient être finalisées sans tarder.
(MTECCT/DEB et DGPR, MASA/DGPE, MEFSIN/DGE,
MSP/DGS) Elaborer en concertation avec les représentants nationaux de chaque usage de
l?eau, des déclinaisons sectorielles et territoriales lorsque c?est plus pertinent de l?objectif
de réduction des prélèvements d?eau fixé en juillet 2019 dans le cadre des assises de l?eau :
- 10 % d?ici 2024 et ? 25 % d?ici 2034, ainsi que les plans d?action correspondants. A terme,
réserver le bénéfice des dérogations aux acteurs engagés dans une telle trajectoire de
sobriété. De la même façon, faciliter l?accès à l?utilisation de retenues multi-usages de
substitution pour les acteurs engagés dans lesdites trajectoires en priorité dans le cadre
des PTGE. Accélérer la politique de réutilisation des eaux usées, en finalisant le projet de
décret en cours et en déployant une liste positive d?usages autorisés.
4.2 La sécurisation de l?alimentation en eau potable et des usages
de sécurité civile
Comme on l?a vu, la sécheresse de 2022 a mis en évidence la fragilité de l?approvisionnement en
eau potable sur une grande partie du territoire métropolitain face au changement climatique.
Pourtant, selon l?article L 211-1 du code de l?environnement, « la gestion équilibrée [de la ressource
en eau] doit permettre en priorité de satisfaire les exigences de la santé, de la salubrité publique,
de la sécurité civile et de l'alimentation en eau potable de la population ».
La vulnérabilité de l?approvisionnement en eau potable tient notamment au fond géologique et à la
nature de la ou des ressources utilisées pour l?approvisionnement en eau destinée à la
consommation humaine. Dès lors que ce sont des eaux de surface ou les nappes libres qui sont
prélevées, l?impact d?une météo sans pluie est immédiat et n?est compensable que par le retour
des précipitations (ou par l?apport de la fonte des neiges en montagne). Les collectivités
estuariennes doivent aussi gérer des systèmes complexes en matière de production d?eau potable.
Par ailleurs, en situation de crise, les services d?eau potable de plus petite taille, que ce soit des
syndicats ou des communes isolées n?ayant pas transféré la compétence à une structure
intercommunale et n?ayant pas mis en place des interconnexions, ne disposent pas de la taille
critique financière et technique pour mettre en place en urgence des solutions alternatives et se
voient donc contraintes au pic de la crise à la distribution de bouteilles ou au citernage (transport
de l?eau par camion).
Sur les 1 052 communes ayant connu des ruptures d?approvisionnement cet été (au sens indiqué
dans le chapitre 1, soit des communes ayant dû mettre en oeuvre sur tout ou partie de leur territoire
une solution de secours pour approvisionner leurs habitants), près de la moitié n?a pas transféré
sa compétence ou l?a fait à un petit service (moins de 5 000 habitants) et l?autre moitié a procédé
à la mutualisation dans des intercommunalités à taille diverse43 (Figure 14).
En regardant plus particulièrement les 539 communes qui ont dû faire du citernage ou de la
distribution de bouteilles, 80 % sont des communes isolées ou qui ont transféré la compétence à
un syndicat de petite taille.
43 49 % sont des communes isolées ou qui ont transféré la compétence à un syndicat de petite taille (5 000 habitants en moyenne). Les 51 %
restants ont transféré leurs compétences vers l?intercommunalité (communauté de communes ou d?agglomération, voire de métropoles).
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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La probabilité que des scénarios plus sévères se réalisent dans l?avenir est forte et alors que des
épisodes caniculaires auront des probabilités d?apparition plus importantes, les solutions de
secours simples comme la distribution de bouteilles ou le citernage pourront faire défaut,
notamment si celles-ci doivent être apportées simultanément à de nombreuses communes voire
une grande ville. Il faut également rappeler que l?utilisation de l?eau pour la lutte contre les incendies
est élevée au même niveau de priorité que l?eau pour la consommation humaine et les tensions
sur les réseaux d?eau potable ont également des impacts sur la défense incendie, partout où elle
est dépendante des bornes incendie alimentées par ces réseaux. Les créations de réserves
spécifiques ne sont pas toujours possibles, même si elles sont à privilégier.
La prévention du risque de pénurie nécessite en premier lieu que des diagnostics de vulnérabilité
soient réalisés au regard du risque de sécheresse mais aussi les autres impacts du changement
climatique, à l?échelle de chaque service responsable de la production et de la distribution de l?eau.
Des solutions alternatives doivent être identifiées, qu?il s?agisse de ressources supplémentaires à
définir, sécuriser et protéger notamment vis-à-vis du risque de pollution, à un maillage territorial
adéquat, de réserves mobilisables en cas de besoin, d?interconnexions, de répartition adaptée de
la ressource, de lutte contre les fuites dans les réseaux de distribution d?eau potable?
En complément des budgets nécessaires déjà consacrés par les agences de l?eau et la Banque
des territoires à l?accompagnement des collectivités sur ces sujets, l?Etat pourrait encourager les
initiatives pour élaborer ou actualiser des schémas départementaux d?alimentation en eau potable,
qui, lorsqu?ils existent, sont des outils efficaces. L?échelle départementale permet de développer
des capacités d?ingénierie et d?expertise suffisantes, avec une connaissance précise du territoire
et des ressources financières adaptées. Elle permet aussi d?inclure, dans les diagnostics de
vulnérabilité et dans les programmations d?investissement, les usines de production d?eau, les
grandes infrastructures (retenues)? Cela peut déboucher sur la création d?un syndicat mixte, en
incluant le sujet des réserves incendie à cette échelle dans les réflexions.
Ces schémas départementaux ne peuvent avoir pour unité de réflexion la commune, mais des
intercommunalités dont le périmètre est cohérent sur ce sujet. En fin d?année 2022, malgré la
volonté réitérée des gouvernements successifs depuis plus d?une décennie, le transfert de la
compétence à l?échelon intercommunal en matière d?eau n?est toujours pas achevé.
Les communes qui doivent faire l?objet d?une attention particulière sont bien entendu d?abord celles
qui ont effectivement connu des ruptures ou des tensions pendant l?été 2022 (cf. partie 1). Mais les
territoires ont été inégalement touchés par la sécheresse et il y a probablement d?autres communes
vulnérables. La mission a réalisé des travaux de croisement de données, par exemple en analysant
la potentielle situation de 300 communes exerçant la compétence eau potable seule ou au sein
d?un syndicat ou d?une communauté de communes de petite taille, et dont l?approvisionnement
dépend exclusivement d?eaux de surface. Les deux tiers de ces communes ont été, en 2022,
situées dans des territoires en crise longue. Ce type de croisements, à l?échelle locale, pourrait
permettre aux services de l?État et aux agences de l?eau d?accompagner prioritairement les
collectivités concernées.
Sur la base de données BANATIK44, la DGCL estime que, sur un peu moins de 26 000 communes
appartenant à une communauté de communes, 14 % d?entre elles, soit environ 3 600, exercent
encore la compétence « eau » sans aucune mutualisation (ou même transfert à un syndicat, ou
transfert à la communauté de communes). Elles représentent 3 millions d?habitants,
essentiellement dans des départements de montagne. Un peu moins de 30% ont transféré cette
compétence à leur communauté de communes, ce chiffre incluant les situations où la compétence
a été transférée à un syndicat supra-communautaire ou déléguée à un syndicat
44 Base nationale de l?intercommunalité. Cette dernière souffre toutefois d?un manque d?actualisation.
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infra- communautaire. Dans près de 57% de cas, la compétence est exercée directement par un
syndicat.
La mission a entendu plusieurs maires s?exprimer avec force sur ce sujet, revendiquant de
conserver l?exercice de cette compétence, malgré la loi qui prévoit qu?elle soit transférée d?ici le 1er
janvier 2026 aux communautés de communes, au titre des compétences obligatoires.
Figure 14: Nature juridique des services d?eau potable en tension ou en rupture (source :
mission)
La mission n?a pas expertisé ce point en détail, mais elle constate que la question de la cohérence
du périmètre de la structure exerçant la compétence est primordiale, et qu?une taille critique est à
définir pour chacune d?entre elles (en fonction de la nature de la ressource, de son abondance et
des recours ou de la multiplicité des points d?approvisionnement disponibles en cas de crise).
L?échelle intercommunale et la stabilité législative sur ce point ne sauraient donc être remises en
cause, tout en recherchant le périmètre le plus adéquat pour répondre aux enjeux des bassins
concernés (délégation par la communauté de communes de l?exercice de la compétence à un
syndicat infra-communautaire ou transfert à un syndicat supra-communautaire).
La réalisation des schémas départementaux d?alimentation en eau potable pourrait être un vecteur
amenant les élus locaux à mieux se projeter dans un environnement sécurisé, dès lors que
l?exercice de la compétence transférée pourrait être dévolu, comme le permet la loi, par transfert,
délégation ou voie de convention à la structure intercommunale adaptée au territoire concerné
(syndicat le cas échéant). Cette adaptation territoriale pourrait probablement faire l?objet de
simplifications, comptables et financières notamment, mais son inscription dans un schéma
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départemental garantirait un niveau d?expertise et une programmation pluriannuelle mettant en jeu
la solidarité territoriale nécessaire. Le soutien de l?État, tant pour accompagner les diagnostics de
vulnérabilité que la mise en oeuvre des programmes nécessaires pour sécuriser
l?approvisionnement en eau potable, pourrait d?ailleurs être assorti d?un critère de conditionnalité à
cet effet, qu?il s?agisse de la dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR), de la dotation de
soutien à l?investissement local (DSIL) ou de subventions des agences de l?eau.
Outre l?accompagnement financier de l?État, la réévaluation du prix de l?eau sera parfois nécessaire,
ou a minima l?examen de modalités telles que la tarification incitative et sociale (un prix plus élevé
au m3 au ?delà d?un volume donné correspondant au besoin de base nécessaire, les
consommations supplémentaires à ce volume pouvant être considérées de confort), ou selon une
tarification saisonnière avec un prix plus élevé en été, notamment dans les territoires les plus
touristiques (voir la cinquantaine d?expérimentations en ce sens dont le bilan est publié sur le site
du ministère de l?écologie).
Parallèlement, la mission recommande de terminer rapidement la mise à jour des plans ORSEC
eau qui doivent permettre notamment d?identifier les établissements prioritaires à approvisionner
et les ressources à mobiliser en cas de crise de grande ampleur (aucun plan ORSEC eau n?a été
déclenché en 2022). Une instruction interministérielle du 19 juin 2017 précise le contenu de ces
plans : 60 % des départements disposent d?un plan postérieur à cette instruction. Il est important
aussi, dans le cadre des discussions sur ces plans ORSEC, d?encourager les villes qui ont connu
des tensions en 2022 à mettre en place des dispositifs permettant d?anticiper les ruptures et de
prendre des mesures de restriction en amont : débits minimums d?alerte pour les prélèvements en
surface, surveillance et modélisation du bouchon vaseux dans les estuaires, etc.
Au final, l?ensemble des constats réalisés par la mission sur les impacts de la sécheresse 2022
conduisent à recommander l?accélération des investissements de sécurisation de l?alimentation en
eau potable préconisés dans plusieurs exercices nationaux ces dernières années, notamment les
assises de l?eau et le plan France Relance.
(Préfets, agences de l?eau, Banque des territoires) Mobiliser
l?ensemble des leviers à la disposition de l?État, notamment les dispositifs d?aides et leurs
conditionnalités, pour encourager la réalisation de diagnostics de vulnérabilité de
l?alimentation en eau potable, la conception et la mise en oeuvre des investissements
nécessaires à la sécurisation de l?approvisionnement, le regroupement à l?échelle
intercommunale voire départementale pour l?exercice de la compétence eau et un dispositif
de tarification progressif et adapté à chaque situation.
4.3 Vers un Ecowatt de l?eau ?
Les résultats très positifs de la mobilisation de l?hiver 2022-2023 en faveur de la sobriété
énergétique ont conduit à s?interroger sur la faisabilité d?un tel outil d?alerte pour l?eau. La
complexité d?un tel exercice est bien identifiée : multiplicité des ressources utilisées (pompages en
nappe, en rivière, retenues?), nombreux maîtres d?ouvrage et utilisateurs publics et privés qui
parfois prélèvent directement dans le milieu l?eau dont ils disent avoir besoin, absence d?un
gestionnaire unique de transport comme l?est RTE pour l?électricité, qui confronterait en temps réel
la demande et l?offre. Pourtant, des outils émergent localement pour rapprocher les besoins de la
ressource disponible, à l?échelle d?un bassin versant, avec quelques jours d?avance. On peut
imaginer que d?ici quelques années il pourrait être possible de systématiser ces démarches.
Certains services déconcentrés, comme rappelé dans la partie 1 de ce rapport, anticipent l?état des
ressources disponibles en mobilisant certaines modélisations à disposition sur les nappes
PUBLIÉ
https://www.ecologie.gouv.fr/bilan-2019-lexperimentation-tarification-sociale-leau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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souterraines ou les eaux de surface (cf. 1.3). De telles démarches pourraient être pilotées dans un
cadre national par le MTECT, par exemple via la création d?un groupe de travail pilotant plusieurs
types de modélisations avec les opérateurs et services déconcentrés de l?État volontaires, afin
d?identifier les modèles les plus adaptés à chaque catégorie de territoire.
D?autre part, en ce qui concerne les prévisions de besoins : plusieurs OUGC, nous l?avons vu, sont
en capacité de recueillir quotidiennement en période de crise, via des applications smartphone ou
plus simplement via des échanges par mail, les besoins d?irrigation en fonction de l?avancement
de la croissance des plantes. La consommation d?eau potable incluant les mouvements de
population saisonniers ou les besoins industriels et énergétiques doivent être eux aussi assez
facilement anticipables.
La protection des milieux est théoriquement assurée par des débits objectifs d?étiage (DOE) ou des
débits réservés mais dans la pratique, leurs besoins peuvent aussi être réévalués dans certaines
situations ou périodes plus sensibles pour certaines espèces.
Ces outils seraient à même de renforcer la capacité d?anticipation des territoires, d?étayer des
appels à la sobriété plus vigoureux et de gérer plus efficacement les lâchers d?eau dans les bassins
réalimentés.
Au-delà de la gestion de crise, l?identification de la ressource disponible (volumes maximums
prélevables) à l?échelle d?un bassin versant est à généraliser pour éviter un déséquilibre des
prélèvements ou revenir à l?équilibre.
4.4 Une communication sur la durée et pas seulement en crise
Le caractère inéluctable des transformations dans la durée de nos usages de l?eau suppose
d?accompagner ces évolutions par des actions de pédagogie et de diffusion de bonnes pratiques.
Ceci implique une impulsion nationale en la matière pour inciter ou conforter des initiatives locales,
maillons incontournables de cette stratégie. L?eau est un domaine où les interdépendances sont
massives, qu'il s'agisse des ressources de surface (usages amont/aval) ou souterraines (nappes
partagées par plusieurs territoires).
En outre, le domaine est parfois contre-intuitif : ce n'est pas parce qu'il pleut souvent ou beaucoup
sur un territoire que la ressource en eau est assurée. Cela dépend de la nature des sols qui
retiennent ou non les précipitations (ex. Bretagne). De même, ce n'est parce qu?une rivière semble
suffisamment en eau qu'il n'y a pas de problème d?alimentation en eau potable : cela dépend de
l'origine de l'eau potable qui est distribuée.
Tous ces facteurs conduisent à ce qu?en période de restrictions d'usage, le citoyen peut avoir
tendance à questionner, voire remettre en cause le bien-fondé des restrictions (et du comportement
de tel ou tel usager vis-à-vis des règles établies) sur le fondement de son propre vécu (pourquoi
un tel peut arroser, alors que moi, je ne peux pas ?). Sensibiliser les usagers est dès lors un
élément capital de la légitimité de la décision publique de restriction. C?est d?autant plus nécessaire
que le secteur de l?eau se caractérise par :
? une multiplicité d?intervenants dans le domaine de l?eau par rapport au domaine de
l?électricité par exemple,
? un signal prix peu significatif (peu d?usagers sont en mesure de dire combien leur coûte
leur consommation mensuelle ou annuelle d?eau potable) par rapport à l?évolution des
coûts énergétiques,
? une mauvaise perception des quantités consommées (notamment usagers grand public)
dans les actes du quotidien : combien j?économise si je divise par deux la durée de ma
douche, si je ferme le robinet en me lavant les dents, etc.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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En cela, il diffère significativement du secteur énergétique. Dans ce contexte, recenser et valoriser
les bonnes pratiques est particulièrement instructif. La mission a identifié deux types d?actions au
long cours qui méritent d?être promues.
? la communication des agences de l?eau :
Les agences de l?eau mènent des actions de pédagogie sur la ressource en eau par différents
canaux. Elles disposent sur les réseaux sociaux d?un média commun, En Immersion,
(principalement Facebook https://www.facebook.com/EnImmersion.Eau, Instagram
« enimmersion_eau » ; et en second niveau Twitter). L?objectif de la communication portée à
travers ces réseaux depuis leur lancement en 2018 est d?apporter une information pédagogique et
objectivée sur les enjeux liés à la ressource en eau (tant d?un point de vue qualitatif que quantitatif)
et les solutions mises en oeuvre par les maîtres d?ouvrage sur l?ensemble du territoire45.
Par ailleurs, en 2022, les agences de l'eau ont réalisé une campagne de communication
télévisuelle sur des thèmes comme les économies d?eau, la réutilisation des eaux, la qualité de
l?eau, la protection des captages, l?innovation, les solutions fondées sur la nature, la restauration
des cours d?eau, la sobriété, les filières agricoles à bas niveau d?impact pour les ressources en
eau... à travers 23 programmes courts originaux (format : 48 secondes). Leur diffusion s?est faite
du 20 juin au 17 juillet 2022 sur France 2, France 3 et France 5 à différents créneaux horaires de
grande écoute, à raison de sept diffusions par spots (soit 158 diffusions) soit un public estimé à 23
millions de téléspectateurs. Le budget associé s?est élevé à 500 000 ¤ avec un financement par le
ministère de la Transition écologique (100 000 euros). Le renouvellement de cette campagne en
2023 est prévu, dans un format plus important 93 diffusions (contre 76 diffusions en 2022) du 19/06
au 23/07/2023 (71) + du 4 au 24/09 (22) avec en plus des relais des programmes courts sur le site
internet de France TV. Le coût a été réévalué à 930 k¤.
? les Espaces info économie d?eau (EIEE) sont des points d?informations sur la ressource
en eau et la maîtrise des consommations, à destination du grand public. Ils ont été mis en
place en 2011 par le syndicat mixte d?étude et de gestion de la ressource en eau de Gironde
(SMEGREG) avec le soutien de la Communauté urbaine de Bordeaux, du Conseil général,
du Conseil régional et de l?Agence de l?eau Adour-Garonne. Ils sont inspirés des Espaces
info énergie. Ce dispositif a touché environ 3 à 4 000 personnes en 2022 (soit environ
40 000 personnes sur les 12 années d?ancienneté du dispositif).
Les missions de ces espaces sont :
? informer sur la ressource en eau (dans le cas d?espèces, des nappes profondes) ;
? sensibiliser à sa préservation et aux économies d?eau ;
? dispenser des recommandations afin de maîtriser sa consommation d?eau avec les gestes
à pratiquer au quotidien et l?installation de matériels économes ;
? expliquer comment installer les équipements hydro-économes ;
? conseiller gratuitement et objectivement sur le choix d?équipements ;
? orienter, suivant les demandes, vers des professionnels pour l?acquisition et/ou la pose de
matériel.
45 La communauté Facebook rassemble quelque 25 000 abonnés, celle d?Instagram plus récente (100 abonnés) avec une majorité de 25-64 ans
pour Facebook et 25-34 ans pour Instagram. Les taux d?interaction sont respectivement pour chaque réseau de 12,8 % et 2,6 %.
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https://www.facebook.com/EnImmersion.Eau
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(MTECT/DEB, préfets) Structurer la communication en matière de
gestion de l?eau dans la perspective des sécheresses à venir selon quatre axes : Se doter
d?outils plus performants de diffusion des niveaux d?alerte et des restrictions ; Faire de la
communication un point systématique de l?ordre du jour des CRE ; Donner une impulsion
nationale à la communication sur les bonnes pratiques en matière d?économie d?eau ;
Sensibiliser le grand public aux enjeux de la ressource en eau en promouvant le
développement des espaces info économie d?eau au niveau local.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Conclusion
Le retour d?expérience de la présente sécheresse montre que les habitudes perdurent et
notamment que nombre de départements étaient restés en 2022 sur une gestion saisonnière de
l?eau (via la « crise »), sans raisonner selon les principes d?une gestion continue d?une ressource
qui se fait rare.
Seuls de grands opérateurs appelés à répondre à de multiples usages (soutien d?étiage et eau
agricole en été, production hydroélectrique et turbinage en hiver) ont développé une vision annuelle
voire interannuelle, fondée sur une stratégie de compromis. Les derniers épisodes de sécheresse
précédant 2022 ont été des alertes. L?année 2022 et le début 2023, particulièrement sec, sont là
pour rappeler la raréfaction de la ressource dans le cadre du changement climatique. La mission
a pu mesurer, issue des territoires, l?émergence de la prise de conscience du phénomène, en
particulier chez ceux qui n?avaient pas été (trop) touchés jusqu?alors. Cette prise de conscience
appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l?eau et nos pratiques.
Qui dit gestion continue de la ressource dit également veiller à trois dimensions :
- La première est celle de la connaissance de l?état de la ressource (au plus fin) et des prélèvements
(et donc des usages, au plus juste). Les données de terrain existent, elles sont nombreuses et pas
toutes utilisées pleinement ; d?autres manquent, comme les températures des masses d?eau, et
seraient à développer. L?État doit donner une impulsion forte pour capitaliser et organiser le recueil
et la valorisation des données parmi l?ensemble des partenaires sur le territoire, en créant les
conditions d?une bonne coordination en la matière.
- La seconde dimension est celle de la préparation et de l?anticipation. Il faut notamment expertiser
et consolider les modélisations (état de la ressource, prévisions sur les besoins ?) à l?échelle des
territoires et favoriser leur prise en main par les acteurs chargés de la gestion collective de la
ressource. Par ailleurs, il faut aider et soutenir les initiatives des collectivités qui, à une échelle
appropriée, réalisent des études de vulnérabilité pour mettre en place, grâce à des programmations
pluriannuelles, des solutions alternatives en cas de tension sur la ressource, tout en veillant à
l?entretien, au bon fonctionnement, voire à la mutabilité des infrastructures existantes ;
- Enfin, et elle n?est pas des moindres, la dimension d?information auprès de tous les usagers
(professionnels, associations, collectivités, particuliers) doit faire l?objet de toute l?attention de l?État.
La bonne gestion de l?eau ne pourra pas se faire sans une pleine prise de conscience collective et
individuelle de la raréfaction de cette ressource et des pratiques à faire évoluer. Il faut donc informer
et former, sensibiliser à l?enjeu, donner des clés pour faire différemment pour chaque usage et
chaque citoyen. Ainsi, au-delà des améliorations possibles de la gestion de crise, et au-delà des
enjeux d?informations ou de formations, bien que concentrée, selon la lettre de commande, sur une
analyse conjoncturelle de la crise de 2022, la mission souligne combien ce conjoncturel est
rapidement rejoint, voire conditionné, par le structurel. Seules des mesures plus structurelles, dans
tous les domaines, qui réduiront effectivement notre « empreinte eau », nous permettront de faire
face aux enjeux en eau posés par le changement climatique.
Le pire a été évité lors de la gestion de la sécheresse 2022 grâce d?une part à la mobilisation
exceptionnelle de l?ensemble des acteurs, et d?autre part à un niveau de remplissage élevé des
nappes et des retenues à la sortie de l?hiver 2021-2022.
De telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans
les prochaines années, voire dès 2023.
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Nathalie Bertrand
Patricia Blanc
Pascale Cazin
Ingénieure générale
des ponts, des eaux
et des forêts
Ingénieure générale
des mines
Inspectrice générale
de santé publique vétérinaire
Céline Debrieu-Levrat
Virginie Klés
Sophie Planté
Ingénieure en chef des
travaux publics de l?État
Inspectrice générale
de l?administration
Inspectrice générale
adjointe de l?administration
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Annexes
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Annexe 1 Lettre de mission
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
La mission a rencontré, dans un cadre individuel ou collectif, lors de ses déplacements, en
présentiel ou par visioconférence, plusieurs centaines de personnes. Ces interlocuteurs
représentent très largement l?ensemble des acteurs de l?eau, administrations, élus et collectivités,
différentes catégories d?usagers, ? tant au niveau national et que local. Ces échanges l?ont aidée
de manière très concrète à asseoir ses constats et recommandations, sans méconnaître la
diversité des situations de chaque territoire, et à faire connaître les bonnes pratiques identifiées.
La mission tient à ici à remercier très sincèrement l?ensemble de ses interlocuteurs pour la qualité
de leur témoignage et le temps qu?ils lui ont consacré, et plus particulièrement les services
déconcentrés et opérateurs de l?Etat, préfets, DDT, DREAL de bassin, agences de l?eau, ARS qui
l?ont accompagnée très utilement et très efficacement notamment dans l?organisation de rencontres
avec les acteurs d?une vingtaine de départements.
Il n?a pas toujours été possible à la mission, notamment dans certaines configurations (tables-
rondes, comités ressources en eau?), de relever l?identité de l?ensemble des personnes ayant pris
part aux échanges. Les auteurs de ce rapport présentent par avance leurs excuses pour ces
éventuelles omissions.
Les quelques personnes rencontrées à plusieurs occasions (par exemple aux niveaux national et
local) ne sont mentionnées qu?une seule fois.
Administrations centrales
Premier ministre
SGDSN
Nicolas de MAISTRE, préfet, directeur de la protection et de la sécurité de
l?Etat
Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT)
DGALN/
Direction de l?Eau et de la
Biodiversité (DEB)
Olivier THIBAULT, directeur
Isabelle KAMIL, sous-directrice de la protection et de la gestion de l'eau,
des ressources minérales et des écosystèmes aquatiques
Charles HAZET, adjoint à la sous-directrice
SG/ direction de la
communication
Pierre NGUYEN BA, Chargé d'affaires climat, risques naturels et efficacité
énergétique
Direction générale des
Infrastructures, des Transports et
des Mobilités (DGITM)
Thomas DOUBLIC, chef du département transport fluvial DGITM
Antoine ETHEVENOT, chef du bureau des voies navigables DGITM
Direction Générale de l?Energie
et du Climat (DGEC)/direction de
l?énergie
Sophie MOURLON, directrice
Nicolas CLAUSSET, sous-directeur du système électrique et des énergies
renouvelables
Guillaume BOUYT, sous-directeur de l'industrie nucléaire
Direction Générale de la
Prévention des Risques (DGPR)
Cédric BOURILLET, directeur général
Jean-Luc PERRIN, sous-directeur des risques chroniques
Loïc MALGORN, chef du bureau de la nomenclature, des émissions
industrielles et de la pollution de l?eau
Eric MOUSSET, adjoint au chef de bureau
Rachel PUECHBERTY, directrice adjointe du SCHAPI
Stéphanie POLIGOT-PITSCH, cheffe du pôle Acquisition de données et
hydrométrie au SCHAPI
Cellule ministérielle de veille
opérationnelle et d'alerte
(CMVOA)
Pierre DUMONTET, chef du centre de veille
Stéphane CROUX, adjoint au chef du centre de veille
IGEDD
Pascal KOSUTH
Virginie DUMOULIN
Ministère de l?Intérieur et des Outre-mer
Direction générale de la sécurité
civile et de la gestion de crise
Alain THIRION, préfet, directeur général
Franck LEON, directeur de cabinet du DG
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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(DGSCGC) Yves HOCDE, sous-directeur préparation anticipation et gestion des crises
Direction du management de
l?administration et de
l?encadrement supérieur
(DMATES)
Pierre MOLAGER, sous-directeur de l'administration territoriale de l'Etat
Direction générale des
collectivités locales (DGCL)
Karine DELAMARCHE, sous-directrice des compétences et institutions
locales
Taline APRIKIAN, cheffe du bureau des services publics locaux
Centre de veille du ministère de
l?intérieur
Grégoire DORE, directeur du CIC
Vivien RICHEROT, analyste contractuel au centre de veille
Ministère de la santé et de la prévention
Direction Générale de la Santé
Joëlle CARMES, Sous-directrice de la Prévention des risques liés à l?envi-
ronnement et à l?alimentation
Jean-Christophe COMBOROURE, Adjoint à la sous-directrice
Timothée FIAT, ingénieur du génie sanitaire, chef de projet SIS-eaux
d?alimentation
Caroline LE BORGNE, cheffe du centre opérationnel de régulation et de
réponse aux urgences sanitaires et sociales
Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA)
Direction générale de la
performance économique et
environnementale des
entreprises (DGPE)
Arnaud DUNAND, sous-directeur de la performance environnementale
Edouard PAILLETTE, adjoint au chef du bureau eau, sols et économie
circulaire
Délégation interministérielle-en
charge du suivi des conclusions
du Varenne de l?eau et de
l?adaptation au changement
climatique
Frédéric VEAU, Préfet, délégué interministériel en charge du suivi des
conclusions du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au
changement climatique auprès du ministre de l'agriculture et de
l'alimentation
Gilles CROSNIER, Référent technique de la délégation
Ministère de l?économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
Direction Générale des
Entreprises (DGE)
Carla BRAGA, Cheffe de projets Plateformes industrielles et Pilotage du
Contrat Stratégie de la Filière Eau, Service de l?industrie, Sous-direction
chimie, matériaux et éco-industrie
Conseil consultatif et opérateurs nationaux de l?Etat
Comité national de l?eau Jean LAUNAY, Président
Office Français de la
Biodiversité (OFB)
Loïc OBLED directeur général délégué « police, connaissance, expertise »
Bénédicte AUGEARD, directrice adjointe « recherche et appui scientifique »
Michel LAMBRECH, directeur adjoint « police et permis de chasser »
Céline NOWAK, direction surveillance, évaluation et données
Bureau de Recherches
Géologiques et Minières
(BRGM)
Francis GARRIDO, directeur adjoint de la direction de l?eau, de
l?environnement, des procédés et analyses
Météo-France Patrick JOSSE, directeur de la climatologie et des services climatiques
Muséum National d?Histoire
Naturelle (MNHN)
Guillaume GAYET, chercheur
Institut National de Recherche
pour l?Agriculture et
l?Environnement (INRAE)
Patrice GARIN, gestion des usages
Eric SAUQUET, hydrologue
Voies Navigables de France
(VNF)
Guy ROUAS, Expert eau auprès du directeur de VNF
Virginie MAIREY-POTIER, Directrice de l?infrastructure eau environnement
de VNF
Cécile AVEZARD, directrice territoriale Rhône-Saône
Autorité de Sureté Nucléaire
(ASN)
Christophe QUINTIN, inspecteur en chef de l'ASN et membre du comex
Cyril BERNADE, chef de bureau à la direction des centrales nucléaires
Groupement des DDT
Benoit DUFUMIER, directeur de la DDTM des Côtes d?Armor et plusieurs
directeurs départementaux des territoires
Centre national de la
recherche scientifique (CNRS)
Florence HABETS, directrice de recherche CNRS, hydrogéologue
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Elus et associations représentatives des élus et collectivités au plan national
Sénat
les auteurs du rapport « Comment éviter la panne sèche, huit questions
sur l'avenir de l'eau en France » : Catherine BELRHITI, Cécile
CUKIERMAN, Alain RICHARD et Jean SOL, et le président de la
délégation sénatoriale aux prospectives Mathieu DARNAUD,
Association des maires de France
(AMF)
Dominique RIGUIDEL président de Eau du Morbihan
Gwenola STEPHAN, responsable de la mission développement durable
Cyrielle SIMON
Intercommunalités de France
Régis BANQUET, vice-président (et président de la communauté
d?agglomération de Carcassonne)
Association nationale des élus de
bassin (ANEB)
Frédéric MOLOSSI, co-président
Catherine GREMILLET, directrice
Christian DODDOLI, directeur de l?EPTB DURANCE (SMAVD)
Jean-Luc JEGOU, directeur de l?EPTB Vilaine (Eaux et Vilaine)
Cyrielle BRIAND, directrice de projets
Fédération nationale des
collectivités concédantes et régies
(FNCCR)
Robin SALECROIX, Vice-Président de Nantes Métropole en charge de la
politique de l'eau et de l'assainissement, membre du conseil
d?administration de la FNCCR
Régis TAISNE chef du département « cycle de l?eau »
Cyrielle VANDEWALLE, chargée de mission
Acteurs économiques/représentants des entreprises
Chambres d?agriculture France
(APCA)
Luc SERVANT, vice-président (et président de la chambre régionale
d?agriculture de Nouvelle-Aquitaine)
Ka Ho YIM, chargé de mission
Irrigants de France Eric de la FRETILLIERE, président
France Hydro Electricité Anne PENALBA, vice-présidente de France Hydro Electricité
Jean-Marc LEVY, délégué général
Cécile BELLOT, Responsable Environnement
Union des Industries de la
Chimie/MEDEF
Philippe PRUDHON, directeur des affaires techniques
EDF Bruno.de CHERGE, direction relations institutionnelles et régulations
Luc TABARY, Coordination de l'eau et changement climatique
Herve GUILLOT, directeur coordination de l?eau Rhône-Méditerranée
Catherine HALBWACHS, directrice RSE et projet ADAPT, direction du
parc nucléaire et thermique
Tiphaine HONDUROY, Pôle ADAPT RSE
Fédération nationale des
Associations de Riverains et
utilisateurs industriels de l?eau
(FENARIVE)
Christian LECUSSAN, président
Sylvie HAMMADI, déléguée générale
Fédération professionnelle des
entreprises de l?eau (FP2E)
Clotilde TERRIBLE, déléguée générale par intérim
Laurent BRUNET, président commission Scientifique et technique
Groupe Suez, directeur technique Eau France
Christophe TANGUY, directeur exploitation région sud, SAUR
France assureurs Christophe DELCAMP, directeur
Sarah GERIN, directrice de la mission risques naturels (MRN)
Elena CANALE, responsable du département développement durable
Représentants des centres de
lavage de voitures
Jean-Luc COTTET, président du métier lavage haute pression chez Mo-
bilians
Francis POUSSE, président du métier stations-service chez Mobilians
Laure MEJEAN, Chargée des métiers stations-service et centres de
lavage chez Mobilians
Fédération des canalisateurs Christophe RUAS, vice-président
Leslie LAROCHE, secrétaire générale
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Associations nationales
Fédération nationale de la pèche
française
Hamid OUMOUSSA, directeur général de la FNPF
Jean Paul DORON, Président Union de bassin Loire Bretagne
Roland BRUNET, Président de la fédération départementale (FD) 39,
Stéphanie FENEON, Directrice FD 49
Francis BAILLY président de la FD 86
David FERNANDEZ, président de la FD 11
Emilien BORDIER, directeur FD 68
France Nature Environnement
(FNE)
Nicolas FORRAY, hydrologue membre d'Eaux et rivières de Bretagne
Alexis GUILPART Animateur du réseau Eau et Milieux aquatiques
Associations de consommateurs Isabelle GAILLARD, UNAF
Gilbert LE MAIGNAN, CLCV
Pierre GUILLAUME, UFC Que-Choisir
Plantes et Cité
Romain DAGOIS, chargé de mission agronomie, sols et végétalisation
urbaine
Association parcs et jardins du val
de Loire
Guillaume HENRION, président de l?association
Alix de SAINT-VENANT, membre (Jardin Remarquable du château de
Valmer)
Cécile KARAM, consultante Calif-solutions
François MASARDIER, Calif-solution
Michèle QUENTIN déléguée
Fédération française de golf Gérard ROUGIER, directeur territoires, environnement et équipements
Fédération française de canoé-
kayak et des sports de pagaie
Antoine DUBOST, Responsable du service Aménagement Territorial et
Equipements
Dominique MASSICOT, chargé de projet
Fédération française des
professionnels loueurs de canoés-
kayaks
Note écrite
Dans les bassins46
Adour-Garonne
Préfecture
Étienne GUYOT, préfet de la région Occitanie, préfet de la Haute-Garonne,
préfet de bassin
Serge JACOB, secrétaire général de la préfecture de Haute-Garonne
Zoé MAHE, SGAR adjointe
Lucia de SIMONE, chargée de mission
Comité de Bassin Michel PAQUET, vice-président, représentant de l?industrie
Agence de l?eau Adour-
Garonne,
Guillaume CHOISY, directeur général
Aude WITTEN directrice générale adjointe
Lucile GREMY, Directrice de interventions et de l?expertise Eau et Milieux
DREAL Occitanie (DREAL
de bassin)
Sylvie LEMONNIER, directrice régionale
Bérengère BLIN, directrice adjointe de l?écologie
DREAL Nouvelle-Aquitaine,
Claire CASTAGNEDE-IRAOLA, cheffe département eau et ressources
minérales
Olivier DEBINSKI
DRAAF Occitanie (DRAAF
de bassin)
Florent GUHL, directeur
François CAZOTTES, directeur adjoint
ARS Nouvelle-Aquitaine
Marie-Laure GUILLEMOT, adjointe au responsable du pôle santé en
environnement
Dorothée GERBAUD (Antenne Charente)
ARS Occitanie
Yannick DURAND, responsable cellule mutualisée eaux
Laurent PENA responsable pôle santé environnement
Région Occitanie
Jean-Louis CAZAUBON, vice-Président du conseil régional, vice-président du
Comité de Bassin Adour-Garonne
46 Certains interlocuteurs rencontrés à l?échelle des bassins ont également été rencontrés lors de réunions
nationales ou départementales. Leur nom n?est cité qu?une seule fois dans cette annexe.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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DDT Haute-Garonne
Stéphane LE GOASTER, directeur adjoint
Grégoire GAUTIER, chef du service environnement, eau et forêts
Thibault COLL
DDT Gers
Christophe BOUILLY, directeur adjoint
Valérie LACOMBE-TIAMIA, cheffe du service eau et risques
DDT Lot Cécile DUMAINE-ESCANDE, directrice adjointe
DDT Tarn Laure HEIM, cheffe du service eau, risques, environnement et sécurités
DDT Charente Stéphanie PANNETIER, cheffe de l?unité eau et agriculture
DDT Dordogne Céline DELRIEU, cheffe de service eau et nature
OFB Occitanie Hervé BLUHM, directeur régional
OFB Nouvelle-Aquitaine Nicolas SURUGUE, directeur régional
Membres du comité de
bassins représentant les
usagers
Jean-Luc CAPES, membre de la chambre d'agriculture des Landes,
représentant de l?agriculture au comité de bassin Adour-Garonne, président de
l?organisme unique Irrigadour
Fabrice CHARPENTIER, président de UNICEM Occitanie
Frédéric CAMEO-PONZ, Nature en Occitanie, vice-président du Comité de
Bassin
Gilbert RIEU, Pierre GUILLAUME, UFC QUE CHOISIR, représentant des
associations agrées de défense des consommateurs
Isabelle GAILLARD représentant l?UNAF
Monsieur BORDAGE, représentant de la CLCV
Michèle JUND, France Nature Environnement Occitanie
Jean-Louis MOLINIE, président de l?UFBAG (union des fédérations pour le
pèche et la protection du milieu aquatique du bassin AG), maire de Buzet sur
Baïse (47)
Chambre Régionale de
l?Agriculture Occitanie
Denis CARRETIER, président
Claire VINGUT chargé de mission eau
Compagnie d?Aménagement
des Côteaux de Gascogne
(CACG)
Willy LUIS, directeur,
Pierre CHERET, président du conseil d?administration, conseiller régional de
Nouvelle Aquitaine
Institution Adour
Paul CARRERE, président
Didier PORTELLI, directeur général des services
Aurélie DARTHOS, directrice générale des services techniques
Société Hydro-Electrique du
Midi (SHEM)
Cyrille DELPRAT, directeur
EDF Franck DARTHOU, directeur sud-ouest
Représentants des acteurs
économiques au comité de
bassin
Fabrice CHARPENTIER et Michel PAQUET
Syndicat Mixte d?études et
d?aménagement de la
Garonne (SMEAG)
Jean-Michel FABRE, président
Réseau 31 Gonzague AMEYE, directeur
Artois-Picardie
Agence de l?eau Isabelle MATYKOWSKI, directrice générale adjointe
Patrice BIZAIS, chef du service appui, paiement, interventions
économiques
Karine VALLEE, experte ressource en eau et agriculture
Estelle CHEVILLARD, chargée de mission biodiversité et milieux naturels
Comité de Bassin André FLAJOLET, président
DREAL Hauts-de-France Florence CLERMONT-BROUILLET, directrice adjointe
Olivier PREVOST, chef de pôle
Conseil départemental du Pas-
de-Calais Emmanuelle LEVEUGLE, conseillère départementale
ARS des Hauts de France Eric POLLET, directeur de la sécurité sanitaire et de la santé
environnementale
Marie FIORI, chargée de mission
Syndicat intercommunal de Paul RAOULT, président
PUBLIÉ
mailto:aurelie.darthos@institution-adour.fr
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distribution d?eau du Nord
(SIDEN-SIAN)
NOREADE : Dominique WANEGUE, directeur général adjoint
Métropole Européenne de Lille Alain BEZIRARD, vice-Président en charge de l'eau et l'assainissement
Conservatoire d'Espaces
Naturels Hauts de France
Luc BARBIER, vice-Président
Union des Fédérations
départementales pour la Pêche
et la Protection du Milieu
Aquatique du Bassin Artois-
Picardie (UFBAP)
Jocelyne CADET, présidente
Comité Départemental de
Canoë-Kayak du Pas-de-Calais
Daniel RENARD, président
Représentant des acteurs
industriels
Jérôme LEFEBVRE, MEDEF
Chambre d'Agriculture de la
Somme
Françoise CRETE, présidente
Loire-Bretagne
Préfecture
Régine ENGSTROM, Préfète de région Centre Val-de-Loire, préfète du bassin
Loire Bretagne
Comité de bassin Thierry BURLOT, président
Agence de l?eau
Martin GUTTON, directeur
Philippe GOUTEYRON, directeur de l?évaluation et de la planification
DREAL Centre-Val-de-Loire
Hervé BRULE, directeur de la DREAL Centre Val de Loire
Johny CARTIER, chef de service
Christian. FEUILLET, chef de département
Frédéric VERLEY, chef d?unité
DRAAF Centre-Val-de-Loire Laurent WALCH, ingénieur général de bassin
ARS Centre-Val-de-Loire Christophe CORBEL, ingénieur sanitaire
OFB Centre-Val-de-Loire Florent BILLARD, chef du service régional police
DDT
Plusieurs représentants des DDT du bassin
Etablissement Public Loire
Benoit ROSSIGNOL, directeur chargé de la ressource en eau
ARS Pays-de-la-Loire
Nicolas DURAND Directeur Général par intérim, Directeur de la Santé
Publique et Environnementale
DREAL Pays-de-la-Loire Estelle SANDRE-CHARDONNAL, Directrice Adjointe
ARS Bretagne
Nathalie LE FORMAL, Directrice de la Santé Publique
Anne SERRE, Directrice Adjointe Santé Environnement.
Murielle THEZE, Référente régionale Eau
Représentants des ONG au
comité de bassin
Régine BRUNY, membre de FNE Pays de la Loire
Gilles DEGUET, membre de l?association SEPANT
Représentants des
agriculteurs au comité de
bassin
Catherine SCHAEPELYNCK, élue de la chambre régionale d?agriculture des
Pays de la Loire en charge de l?eau
Nicolas BONNEFOUS, élu de la chambre d?agriculture de l?Allier
Marie-Noëlle NOZACH, Chargée de mission "Eau", Chambre d?agriculture
Centre-Val de Loire
Représentants des élus au
comité de bassin
Nathalie ROUSSET, conseillère départementale de Haute-Loire
James GANDRIEAU, vice-président de Vendée eau
Philippe ALBERT, président du SMEG
Seine-Normandie
Préfecture de région Ile-de-
France, préfecture de bassin
Pierre-Antoine MOLINA, préfet, secrétaire général pour les affaires régionales
Comité de bassin
Nicolas JUILLET, président (et président du syndicat départemental des eaux
de l'Aube -SDDEA)
Agence de l?eau Seine-
Normandie
Sandrine ROCARD, directrice générale
DRIEAT
Emmanuelle GAY, directrice
Claire GRISEZ, directrice adjointe
Félix BOILEVE, chef du service prévention des risques
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Caroline LAVALLART, adjointe au chef de service politiques et police de l?eau
(SPPE), mission stratégies eau et planification
Thomas BOUYER, SPPE
Joanna BRUNELLE, SPPE
DREAL Normandie
Sandrine PIVART, directrice adjointe
Frédéric BIZON chef du bureau de l?eau et des ressources aquatiques (Service
ressources naturelles)
Catherine FAUBERT, Service ressources naturelles
Stéphane TASSAING, Service risques
Sylvie BOUTTEN, cheffe déléguée de l?unité bi-départementale Calvados-
Manche
Arnaud PICHONNEAU, UD Eure
DREAL Bourgogne-Franche-
Comté
Marc PHILIPPE (Service Biodiversité, Eau, Patrimoine)
ARS Ile de France
Raphael POVERT, responsable cellule eau au niveau régional
Céline ARENATE, ingénieure chargé mission de la cellule eau sous la
responsabilité
ARS Normandie
Catherine BOUTET, responsable du pôle santé environnement
Sabrina LEPELTIER, unité départementale de la Manche ? Pôle Santé-
environnement
DRIAAF Ile de France
Benjamin BEAUSSANT, directeur
Gilles COLLET, ingénieur général du bassin Seine Normandie
DRAAF Normandie Caroline GUILLAUME, directrice
DRAAF Hauts de France Jean-Philippe FLORID, ingénieur général de Bassin
OFB Ile-de-France
Magali CHARMET, directrice régionale
Sabine MORAUD, directrice adjointe
Johanna VAN HERRENTHALS, chef du service police
Samuel DEMBSKI, chef de service connaissances
OFB Grand-Est Service régional police
Chambre régionale
d?agriculture de Normandie
Sébastien WINDSOR, président de Chambres d?Agriculture de France,
président de la chambre régionale d?agriculture de Normandie
Etienne LEGRAND, président du groupe normand Agriculture biologique
Chambre d?agriculture des
Hauts-de-France
Bruno HAAS, secrétaire adjoint
DDT de la Marne (51)
Claire CHAFFANJON, directrice départementale adjointe
Raynald VICTOIRE, chef du service eau, environnement, préservation des
ressources
Florent COLIN
DDT de l?Eure-et-Loir (28) Guillaume BARRON directeur
DDT du Calvados (14) Sophie GIACOMAZZI chef du service eau et biodiversité
EPTB Seine Grands Lacs
Baptiste BLANCHARD, directeur
Delphine BIZOUARD, cheffe du service hydrologie
Commune nouvelle de Vire-
Normandie
Laure PRINZBACH. directrice du Service Eau
Communauté
d?agglomération Chartres
Métropole
Alain BELLAMY, Maire de Clévilliers, Vice-président de Chartres métropole
Représentant des milieux/de
la nature
Didier DONADIO, président de la fédération de pêche du Calvados
Paul FERLIN, France Nature Environnement
Philippe PINON-GUERIN, directeur du Conservatoire d?Espaces Naturels de
Champagne-Ardenne
Acteurs économiques
Christian LECUSSAN, président de la fédération nationale des associations de
riverains et utilisateurs industriels de l?eau (Fénarive)
Cécile LAUGIER, directrice environnement et prospective chez EDF, Union
Française de l?Electricité (UFE)
Rhône-Méditerranée et Corse
Préfecture de région AURA
Françoise NOARS, secrétaire générale pour les affaires régionales
Agence de l?eau Laurent ROY, directeur
DREAL AURA
Jean-Philippe DENEUVY, directeur régional
Didier PITRAT, chef de pôle de la délégation de bassin.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Estelle RONDREUX, directrice adjointe
DREAL PACA Marie-Françoise BAZERQUE, directrice adjointe
DRAAF PACA Florence VERRIER, directrice adjointe
DREAL Corse Patricia BRUCHET, directrice par intérim
Maelys RENAUT
DRAAF Corse Pierre BESSIN, directeur
Rhin-Meuse
Préfecture de région Grand
Est
Blaise GOURTAY, secrétaire général pour les affaires régionales et
européennes
Denis GOURDON, chargé de mission agriculture, environnement, transition
énergétique et écologique, foncier développement durable
DREAL Grand Est Hervé VANLAER, directeur
Stéphanie BASCOU, directrice adjointe
DRAAF Grand Est Jean-François QUERE, ingénieur général de Bassin Rhin-Meuse
Agence de l?eau Rhin Meuse Marc HOELTZEL, Directeur Général
Chambre régionale
d?Agriculture du Grand Est
Yann DACQUAY, Directeur
FNE Daniel REININGER
ARS Grand Est Laurent CAFFET responsable département santé environnementale
Nicolas REYNAUD ingénieur des eaux, pôle coordination contrôle sanitaire,
thermalisme et piscine.
Dans les départements
05-Hautes-Alpes
Préfecture Dominique DUFOUR, préfet
Cédric VERLINE, secrétaire général
ARS Sophie AVY, Chef de service santé environnement
DDT Thierry CHAPEL, directeur départemental
OFB Philippe MOULLEC, Chef du service départemental
Agence de l?eau Annick MIEVRE, directrice PACA
DREAL PACA Marie-Françoise BAZERQUE, directrice adjointe
Chambre d?agriculture Eric LIONS, président
CDJA Edouard PIERRE, Co-Président
Région PACA Chantal EYMEOUD, vice-présidente, maire d?Embrun
FDSEA Bruno DERBEZ, Trésorier
FDSIGE Gérard GUIMBERT, Président
Confédération Paysanne Baptiste VIALET, co-porte parole
Coordination rurale Gilles ROBRESCO
Chambre des métiers Thierry FRECHON
ADDET Patrick RICOU
SMADESEP
Victor BERENGUEL
Association des Maires Ruraux Marc BEYNET, président
Rémi COSTORIER, maire
AMF Jean-Michel ARNAUD, président de l?association
départementale des maires, sénateur
Jean-Pierre GANDOIS, maire de Crots
Fabrice BOREL, maire de Forest St Julien et président de la
communauté de communes du Champsaur Valgaudemar
Joël BONNAFOUX, maire de la Bâtie-Neuve, conseiller dépar-
temental et président de la communauté de communes de
Serre-Ponçon Val d'Avance
Jean MORENO, maire de Ventavon et tout nouveau président
du syndicat mixte de gestion intercommunautaire du Buëch et
de ses affluents (SMIGIBA)
Associations et fédération de pêche Bernard PATIN, FNE PACA, président de la SAPN
Hervé.GASDON, FNE Hautes Alpes
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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David DOUCENDE, chargé de mission à la fédération de
pêche
13-Bouches-du-Rhône et sous-bassin Durance
Préfecture PACA Didier MAMIS, Secrétaire général pour les affaires régionales
EDF Luc TABARY
16-Charente et sous-bassin de la Charente
Préfecture Martine CLAVEL, préfète
DREAL
Pascal DUBOIS, chargé de mission gestion quantitative, hy-
drologie et hydrogéologie
Isabelle LEVAVASSEUR, cheffe du Département Hydrométrie
et Prévision des Crues Vienne Charente Atlantique
Arthur ANFRAY, technicien en charge du suivi du bassin Cha-
rente
Fabrice MICHAUD, en charge de la maintenance et de la
transmission des données des stations
Agence de l?eau
Christophe JUTAND, chef du service "bassin Charente" (délé-
gation de Bordeaux)
ARS Charente
Martine LIEGE, directrice
Sylvie BONNAUD
ARS Charente-Maritime
Marc LAVOIX, ingénieur d?Etudes Sanitaires Pôle Santé
Publique et Environnementale
DDT
Henri SERVAT, directeur
Benoît PREVOST REVOL, directeur adjoint
Stéphanie PANNETIER, cheffe unité « eau agriculture chasse
pêche » - service eau, environnement, risques
Alain VERINAUD ? responsable gestion quantitative - unité
« eau agriculture chasse pêche » - service eau,
environnement, risques
OFB
Émilie DUBOIS, cheffe du service Police à la direction régio-
nale
Julien FERRE, chef de service adjoint de la direction départe-
mentale
Yamin RIDOUX, cheffe de service par intérim de la direction
départementale Charente-Maritime
Conseil départemental de Charente
Mickaël CANIT, vice-président du conseil départemental (et
président de Charente eaux)
Jean-François GRACIA, Chef du Service Eau et Hydrologie
EPTB Charente Baptiste SIROT, directeur
Communauté d?agglomération de La
Rochelle (Charente-Maritime)
Serge CEAUX, directeur des eaux
Eau 17
Jacques LEPINE responsable du service Ressource en eau ?
hydrogéologie pôle Patrimoine et Prospective
Hortense BRET responsable du pôle Patrimoine et
Prospective
OUGC Cogest?eau
Sébastien SCHAEFFER, président
Thérèse N'DAH, chargée des missions OUGC
OUGC Karst Yohan DELAGE, président
OUGC Saintonge Alexandre AGAT, président
Crédit agricole Charente Christian DANIAU, président
Charente Nature Jacques BRIE, vice-président
Nature environnement 17 Patrick PICAUD, président
FDAAPPMA 16 Jean-Claude LASBUGUES, vice-président
Valentin HORTOLAN, directeur
FDAAPPMA 17 Marie ROUET, directrice
2A-Haute-Corse
Préfecture Yves DAREAU, secrétaire général
DREAL Patricia BRUCHET, directrice régionale adjointe
23-Creuse
Préfecture Bastien MEROT, secrétaire général de la préfecture
DDT
Pierre SCHWARTZ, directeur départemental
Pascale GILLI-DUNOYER, directrice-adjointe
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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33-Gironde
Syndicat mixte d'étude et de gestion de la
ressource en eau du département de la
Gironde (SMEGREG)
Bruno de GRISSAC, directeur
Patrick EISENBEIS, chargé de mission usages et territoires
Centre régional éco-énergétique d?Aquitaine
(CREAQ)
Gwénaëlle PETIT, responsable de pôle
34- Hérault
ASA du canal de Gignac Céline HUGODOT, directrice
35-Ile-et-Vilaine
Préfecture d?Ile-et-Vilaine et de région
Bretagne
Paul-Marie CLAUDON, secrétaire général de la préfecture
Maïwenn BERROU, cheffe de la mission interministérielle et
régionale de l?eau (MIRE) au SGAR Bretagne
DDTM
Thierry LATAPIE-BAYROO, directeur
Paul RAPION, directeur adjoint
Catherine DISERBEAU, cheffe du service eau et biodiversité
Ludovic HAUDUROY, adjoint au chef du pôle police de l?eau
DREAL
Aurélie MESTRES, directrice adjointe
Isabelle GRYTTEN, cheffe du service patrimoine naturel
Mme TOURNAU
Rémi ANDRE, adjoint au chef d?UDF Ile-et-Vilaine
DDPP Luc PETIT, chef de service
ARS
Mme DEL FRATE Responsable du pôle eaux destinées à la
consommation humaine,
M. CHAMPENOIS, responsable du département santé
environnement
OFB M. VACHET, chef du service départemental
Conseil Régional de Bretagne Mme PAJOT chargée des politiques territoriales de l?eau
Conseil départemental Ile-et-Vilaine Yann SOULABAILLE, vice-président
Association des maires ruraux de France
(AMRF)
Louis PAUTREL Président, maire
M. PINAULT chargé des affaires publiques
Syndicats de production d?eau potable
SMG-Eau 35 : M. BOIVENT, président
M. DECONCHY, directeur
Eau des Portes de Bretagne : M. REGNIER président, Mme
BELINE directrice
Eau du Bassin Rennais : M. DELMODER président de la CLE
du Sage d?Ille-et-Vilaine, M. GENEAU directeur général
Eau du Pays de Saint-Malo : M. RICHEUX vice-président,
M. HENRY directeur
Associations de protection de
l?environnement
Fédération de pêche 35 : Mme ARTUR
Eau et Rivières de Bretagne : M. ANNE, Mme PENNOBER
Représentant des milieux économiques
ABEA : Mme d?ARGENTRE
M. CLEUZIOU, Lactalis
Mme FISSELIER, Cooperl
M. CROCQ, CCI
Représentant des milieux agricoles
M. HERVAGAUT, chambre d?agriculture
M. HENRY, M. LE ROUX, FDSEA
M. COGER, CDJA
M. MARTIN, Coordination rurale
Confédération paysanne
Représentants de SAGE et d?EPTB
SAGE Couesnon : Joseph BOIVENT, président
SAGE Vilaine : Michel DELMODER, président
SAGE et EPTB Rance Frémur Baie de Beaussais : Bruno
RICARD, président
EPTB Eaux et Vilaine : Jean-François MARY, président
Jean-Luc JEGOU, directeur
SAGE Bassins côtiers de la région de Dol-de-Bretagne :
Christophe FAMBON, président de la CLE
37-Indre-et-Loire
DDT
Xavier ROUSSET, directeur adjoint et deux autres personnes
du service eau et nature
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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ARS (délégation départementale)
Anne PILLEBOUT, responsable du pôle santé publique et
environnementale
Représentant des milieux agricoles
Benoit LATOUR, agriculteur irrigant
Isabelle HALLOIN, chambre d'agriculture
38-Isère
Préfecture Laurent PREVOST, préfet
DDT
Xavier CEREZA, directeur
Yves PICCOCHE, directeur adjoint
Clémentine BLIGNY, chef du service environnement
Emmanuel CUNIBERTI
DREAL Rhône-Alpes
Mathias PIEYRE, chef de l?unité départementale (UD) 38
Bruno GABET, adjoint au chef de l?UD 38
Emmanuelle LONJARET, chef de pôle déléguée « politique de
l?eau »
Loïc BARTHELEMY, chargé de mission
ARS
Nicolas GRENETIER, responsable servIce santé
environnement de la délégation territoriale (DT) 38
Sandrine BOURRIN, responsable de la cellule eau potable de
la DT 38
Agence de l?eau Rhône-Méditerranée Elise DUGLEUX
OFB Jérôme DELORME, inspecteur de l?environnement
SDIS
Pascal CUGNUD
Bernard GATEAU
Philippe SPINOSI
Météo-France Denis ROY
Conseil départemental
Fabien MULYK, vice-président, président du syndicat mixte
des bassins hydrauliques de l?Isère (SYMBHI), maire de Corps
Jean-Charles FRANÇAIS, Chef du service eau
Caroline MARCHAL, hydrogéologue
Grenoble Alpes Métropole (GAM)
Anne-Sophie OLMOS, vice-présidente
Nicolas PERRIN, directeur du département eau
Autres élus et services en charge du petit et
du grand cycle de l?eau
Laurent TEIL, vice-président du syndicat isérois des rivières
Rhône aval (SIRRA), VP de la CLE du SAGE, maire de
Sablons
François BERNIGAUD, VP CC Le Grésivaudan
Vincent BOUVARD Communauté des communes (CC) du Vals
du Dauphiné
Aurélie CAMPOM : Animatrice de la commission locale de
l?eau (CLE) du schéma d?aménagement et de gestion des
eaux (SAGE) Drac-Romanche
Christel CONSTANTIN-BERTIN, chargée de mission, CLE du
SAGE Bièvre-Liers-Valloire
Julien DEPEINT, CC des Balcons du Dauphiné
Agathe GIRIN, SYMBHI
Sébastien JOBERT, CC St Marcellin Vinay
Florence LENHARDT, CC Le Grésivaudan
Clémentine PERIAL, syndicat intercommunal du Guiers et de
ses affluents (SIAGA)
Matthieu PERROTON, CC Le Grésivaudan
Blandine POURRAT, CC Bièvre Liers Valloire
Rémi QUEROL, SIRRA
Daniel VERDEIL, Directeur délégué du SYMBHI !
Représentant des acteurs économiques
Jean-Claude DARLET, Président de la chambre d?agriculture
Jean-François CHARPENTIER, président de l?association des
irrigants de l?Isère (ADI 38)
Philippe MOREL, ADI 38
Luc ARHAMET, syndicat d?irrigation dromois
Dominique DELORME secrétaire général UNICEM (Union des
industries des carrières et matériaux de construction) AURA
Sébastien ROUX, UNICEM AURA
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Paul GALLAUD, gestionnaire de stations de lavage automobile
en Isère (APG développement)
Carole PERRIER, Association des représentants des
industries agroalimentaire (ARIA) AURA
Laurence CLANET, CCI Nord Isère, conseillère en
aménagement et développement durable
Jean-Claude MILLIAT, association Bourbre entreprises
Associations de protection de la nature (y
compris Drôme)
Jacques PULOU France Nature Environnement (FNE)
Hélène TAUNAY, FNE
Hervé BONZI, président de la fédération départementale de
pêche (AAPPMA 38)
Xavier COLOMBET et Michel DUFRESNE fédération
départementale AAPPMA 38
Christian BRELY, président, FDPPMA26
Yves MONNIER chargé de mission FDPPMA26
Norbert GARROUX, Syndicat de Défense de Promotion des
étangs Dauphinois (SPED)
40- Landes
Préfecture Françoise TAHERI, préfète
DDTM
Nadine CHEVASSUS, directrice
François LEVISTE, chef du service police de l'Eau et milieux
aquatiques
OFB Hervé JACQUOT, Chef du service départemental
41-Loir-et-Cher
Préfecture François PESNEAU préfet
44-Loire-Atlantique
Préfecture de Loire Atlantique et de la région
des Pays de la Loire
Didier MARTIN, préfet
Marc ANDRE, directeur de cabinet adjoint du préfet
Nolwenn BRIAND, chargée de mission « transition écologique
et agriculture » au SGAR Pays de la Loire
Claire BRACHT, responsable SIRACETPC
Nantes métropole
Isabelle BESANÇON, responsable du service risques et crises
François CODET, responsable stratégique dans la direction du
cycle de l?eau
Céline JARRON Responsable du service animation,
communication externe
Philippe GILLES, directeur du cycle de l?eau
Brigitte HILICO, chef de projet eau potable et assainissement
Laurence DOSC
ARS des Pays de Loire
Nicolas DURAND, DG par intérim
Valérie VIAL, responsable du pôle eaux destinées à la
consommation humaine
Chantal GLOAGUEN
Régis LECOQ
DREAL
Estelle SANDRE-CHARDONNAL, directrice-adjointe
Xavier HINDERMEYER et Thibaut NOVARESE, chefs de
service
DDTM Pierre BARBERA, directeur
OFB Aurélien VIAU
49-Lozère
Préfecture Philippe CASTANET, préfet de Lozère
Chambre d?agriculture Christine VALENTIN, Présidente
DDT Agnès DELSOL, directrice départementale
Conseil départemental
Rémi ANDRE, vice-Président,
Guillaume DELORME directeur de l?eau et de l?environnement
Communauté de communes Gorges
Causses et Cévennes
Henry COUDERC, président
David BENYAKHOU, directeur général des services
Etienne AMEGNIGAN, chef du service de l'eau et de
l'assainissement
Agence de l?eau Adour Garonne Xavier PICOT, Chef de service / Adjoint au Directeur
50-Manche
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Préfecture Laurent SIMPLICIEN, secrétaire général
64- Pyrénées-Atlantiques
DDTM
Fabien MENU, directeur
Juliette FRIEDLING, chef du service eau
Pierre ESCALE, unité gestion quantitative eau
Cyrielle DUCROT, chargée de mission planification eau
potable
Communauté d?agglomération du Pays
Basque
Thierry PATOUILLE, directeur général adjoint
Emmanuel VIVIER, directeur exploitation régie eau et
assainissement
ARS Patrick BONILLA, chef du service environnement et santé
66- Pyrénées-Orientales
DDTM Julie COLOMB, directrice adjointe
71- Saône-et-Loire
DDT
M. GORON, directeur départemental
Mme MEYRUEY, responsable du service environnement
82-Tarn et Garonne et sous-bassin Garonne
Préfecture du Tarn-et-Garonne (82) Chantal MAUCHET, préfète
Préfecture du Tarn (81) Fabien CHOLLET, secrétaire général
DREAL
Isabelle CAREL-JOLY, responsable de l?unité politiques secto-
rielles
DDT du Tarn-et-Garonne (82)
Lucie CHADOURNE-FACON, directrice
Sophie DENIS, cheffe du SEB
François MILHAU, chef du SEA
DDT de l?Aveyron (12) Serge BOUTEILLER, adjoint cheffe de service BEF
DRAAF Christian SCHWARTZ, ingénieur coordonnateur de bassin
OFB Jérémie RIPAUD, chef du service départemental
Agence de l?eau Franck SOLACROUP, directeur délégation territoriale
Conseil départemental 82
Michel WEILL, président
Christine LAYMAJOUX, directrice de l?eau
Conseil départemental 81 Stéphane MATHIEU, directeur de l?eau
Conseil départemental 12 Laurent RICARD, directeur de l?eau
Association des maires et Présidents de
communautés de communes du 82
Bernard PEZOUS, président
Chambre d?Agriculture Alain ICHES, Président
Chambre d?Agriculture Agnès LAVIE, Directrice
Association des ASA du 82 Frédéric BEAUFILS, membre du bureau
Fédération départementale de pêche Yannick SABRIE
EDF Florence ARDORINO, déléguée territoriale EDF ? Hydro SO
85-Vendée
DDTM
Didier GERARD, directeur
Céline MARAVAL, directrice adjointe
Sylvie DOARE, cheffe de service eau et nature
88-Vosges
Préfecture Valérie MICHEL-MOREAUX, préfète
Elus
Stessy SPEISSMANN, maire de Gérardmer
Dominique PEDUZZI, président de la communauté de
communes des ballons des Vosges, président de l?AMV, maire
de Fresse sur Moselle
Arnaud TIXIER Directeur général des services de Gérardmer
Représentants des milieux agricoles
Jérôme MATHIEU, président de la chambre d?agriculture
Mickaël MOULIN, premier vice-président
Thierry BAJOLET, Thierry MOUROT et Eric VIRION, FDSEA
Nicolas LALLEMAND, CDJA
DDT
Laurent MARCOS, directeur départemental
Grégory BOINEL, directeur départemental adjoint
Alain LERCHER
DREAL Grand Est
Aline LOMBARD, adjointe au chef de service eau et
biodiversité
ARS Delphine BREEMEERSCH, Antoine GENDARME
PUBLIÉ
IGEDD-IGA-CGAEER Retour d?expérience de gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 3. Analyse de la mise en oeuvre des
recommandations des rapports de retour
d?expérience de la sécheresse de 2019
Contexte et sélection des recommandations analysées par la
mission
Deux rapports d?inspections générales ont été publiés après l?épisode de sécheresse de 2019 :
? Le rapport « Retour d'expérience sur la gestion de la sécheresse de 2019 dans le domaine
de l'eau » publié par le CGEDD en décembre 2019,
? et le rapport « Retour d?expérience sur l?épisode caniculaire et la sécheresse de 2019 »
publié conjointement par le CGAEER et le CGEDD en avril 2020.
La lettre de mission restreignant au domaine de la gestion de l?eau le champ de la mission, à
l?exclusion des autres effets de l?épisode caniculaire comme les feux de forêts ou le retrait-
gonflement des argiles, la mission a retenu pour l?établissement de ce bilan l?intégralité des
recommandations du premier rapport et celles des recommandations du second rapport qui
portaient sur la gestion de l?eau ; soit :
? les huit recommandations du premier rapport,
? et la recommandation 8 du second rapport.
Analyse globale de la mise en oeuvre des recommandations
Le décret, l?instruction ministérielle et le guide technique de 2021 comportent de nombreuses
dispositions directement inspirées de recommandations des rapports d?inspection générale de
2019. C?est le cas notamment des dispositions et recommandations relatives à la coordination
interdépartementale, à l?élaboration et au contenu des arrêtés d?orientation de bassin, à la
composition et au rôle des comités de gestion de la ressource en eau, à l?harmonisation des
mesures de restriction, à la publication des décisions individuelles de dérogation. On peut estimer
qu?une partie (environ la moitié) des recommandations est mise en oeuvre dans ce nouveau cadre
national ; leur mise en oeuvre locale est encore inégale, en particulier une vingtaine de
départements ne disposaient pas encore au 1/1/2023 d?un arrêté-cadre correspondant au cadre
national.
Analyse détaillée
Le tableau ci-après reprend l?analyse de la mission pour chacune des recommandations étudiées.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 76/114
Rapport CGEDD de décembre 2019
N° Recommandation Responsables Etat d?avancement Commentaires de la mission
1 Renforcer l?articulation au niveau des
sous-bassins interdépartementaux :
1.1 - Dé finir pour chaqué sous-bassin vérsant
ou massé d?éau soutérrainé d?é chéllé
intérdé partéméntalé uné « zoné d?alérté
intérdé partéméntalé », piloté é par un pré fét
coordinatéur, issu dé l?un dés dé partéménts
concérné s, ét doté dé pouvoirs d?animation
mais é galémént dé prisé dé dé cision.
1.2 - Assurér la simultané ité dés prisés dé
mésurés éntré dé partéménts d?un mé mé
sous-bassin vérsant én harmonisant lés
donné és dé finissant lé franchissémént dés
séuils du sous bassin vérsant.
1.3 - Harmonisér lés mésurés ét lés
dé rogations a l?é chéllé du sous-bassin
vérsant.
1.4 - Méttré én placé dés plans dé contro lé
prénant én compté l?é chéllé du sous-bassin
Préfets
MTECT/DEB
en lien avec le
MIOM
A l?éxcéption du 1.4, cés points sont traité s dans
lé dé crét du 23 juin 2021 ét dans lé guidé
téchniqué dé juin 2021.
En particuliér lé dé crét pré voit qué lé pré fét
coordonnatéur dé bassin idéntifié dans son
arré té d?oriéntation lés zonés d?alérté
né céssitant un arré té cadré intérdé partéméntal.
Lé pré fét coordonnatéur dé bassin donné
é galémént dés oriéntations quant aux mésurés
dé réstriction dans son arré té d?oriéntation.
Mis én oeuvré dé manié ré hé té rogé né dans lés
térritoirés ; on péut citér notammént lés axés
dé la Durancé ou dé la Viénné, pour lésquéls
un cadré dé coordination plus structuré
sémblé né céssairé.
Dans lés faits, dans la géstion dé la sé chéréssé
2022, lés sérvicés dé partéméntaux réncontré s
par la mission ont réchérché uné cértainé
cohé réncé avéc lés dé partéménts voisins,
mé mé én l?abséncé d?arré té
intérdé partéméntal ou dé pré fét ré fé rént,
notammént én cé qui concérné lé caléndriér
dé dé clénchémént dés phasés succéssivés ét lé
calibragé dés mésurés dé réstriction. Par
éxémplé, én Brétagné, lé dé clénchémént dés
phasés succéssivés, lés mésurés dé réstriction
ét lés dé rogations a cés mésurés ont é té
harmonisé és (hormis sur lés dé rogations aux
dé bits ré sérvé s) éntré lés dé partéménts.
La mission a constaté l?éxisténcé dé cértains
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 77/114
vérsant. plans dé contro lé harmonisé s a l?é chéllé dés
sous-bassins vérsants mais ils sémblént résté s
rarés.
2 Généraliser les comités départementaux
de gestion de l?eau pour renforcer
l?anticipation et améliorer la prise de
décision et la concertation :
2.1 - E largir léur champ a la géstion dé la
réssourcé én éau au-déla dé la séulé géstion
dé la sé chéréssé.
2.2 ? Lés ré unir sélon un caléndriér annuél
ponctué dé déux témps forts, én fin dé pé riodé
d?é tiagé pour fairé un bilan, ét én fin d?hivér
pour appré ciér lés risqués dé sé chéréssé ét s?y
pré parér
2.3 - Pérméttré l?éxpréssion é quilibré é dé
toutés lés partiés prénantés.
Préfets Cés trois points sont démandé s par l?instruction
ministé riéllé dé juillét 2021.
Sur lés dé partéménts é tudié s, la mission a pu
constatér qué cétté récommandation é tait
globalémént réspécté é.
Lés comité s sé chéréssé sémblént avoir
quasimént tous é té rébaptisé s én comité s
réssourcé én éau ét léur champ a é té é largi.
Léur composition ést variablé, mais
globalémént l?énsémblé dés partiés prénantés
y sont répré sénté és. Toutéfois lés comité s
sémblént avoir é té ré unis ésséntiéllémént
péndant la crisé (a partir du dé clénchémént dé
la phasé dé vigilancé) ét tré s rarémént én
sortié d?hivér 2021-2022, commé lé
démandait l?instruction dé juillét 2021.
L?é quilibré dé l?éxpréssion éntré lés partiés
prénantés, démandé aussi par l?instruction,
sémblé é tré divérsémént réspécté au vu dés
compositions dé comité s dont la mission a pu
préndré connaissancé ét dés éntrétiéns qu?éllé
a méné s.
3 Mieux utiliser l?expertise de terrain pour
objectiver la prise de décision :
DEB, OFB
Préfets
L?utilisation dés donné és du ré séau ONDE ést
récommandé par lé guidé téchniqué dé juin
2021 ét l?instruction ministé riéllé dé juillét
Réco 3.3 : la ré activité éntré lé franchissémént
dés séuils ét la dé cision dé mésurés dé
réstriction sémblé, sélon lé té moignagé dés
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 78/114
3.1 - Rénforcér ét pé rénnisér lé ré séau ONDE
dé l?AFB (OFB) ét én systé matisér la
pré séntation ét la prisé én compté lors dés
ré unions dés comité s dé partéméntaux dé
l?éau. Elargir lé comité sé chéréssé a touté la
géstion quantitativé notammént éau potablé
3.2 - Inté grér lés obsérvations du ré séau
ONDE commé paramé tré pour dé finir lés
séuils d?alérté dans lés arré té s-cadrés ét dans
lés arré té s dé réstriction.
3.3 - Systé matisér lé lién franchissémént dés
séuils / prisé dés arré té s dé réstriction afin
dé préndré dés arré té s dé réstriction dés
pré lé véménts dé s lé franchissémént dés
séuils ét sans dé lais.
3.4 - Commé aidé a la dé cision, é largir lé
champ (donné és mé té o ét témpé raturé) ét
lés sourcés (ré séaux éxtérnés a céux dé
l?E tat) dés donné és éxaminé és.
2021 (vérifier dans le détail).
Réco 3.1 ét 3.2 : partiéllémént mis én oeuvré.
L?utilisation dés donné és issués du ré séau
ONDE ést éncoré hé té rogé né sélon lés
dé partéménts, tous n?utilisént pas diréctémént
cés donné és commé paramé trés dans lés arré té s
cadrés (avéc dés séuils basé s sur lés rélévé s dés
stations ONDE), mais qu?éllés soiént ou non
utilisé és dans lé dé clénchémént dés phasés
succéssivés, cés donné és sémblént dans la
plupart dés cas pré sénté és aux comité s
réssourcé én éau ét utilisé és dans un « faiscéau
d?indicés » pour asséoir la dé cision.
Plus pré cisé mént sélon l?OFB :
- 19 dé partéménts utilisént ONDE
commé outil dé dé clénchémént dé
phasé.
- 54 dé partéménts utilisént ONDE lors
dés comité s réssourcés én éau uniqué-
mént commé outil dé diagnostic com-
plé méntairé.
actéurs nationaux, s?é tré amé lioré é par
rapport a 2019. Sur lés dé partéménts é tudié s,
la mission a pu constatér uné bonné ré activité
globalé, hormis én dé but d?é pisodé pour
cértains dé partéménts, qui ont, pour cértains,
atténdu sépt jours voiré quinzé dans cértains
cas éxtré més avant dé préndré lés mésurés
né céssairés.
Réco 3.4 : pas éncoré misé én oeuvré. Plusiéurs
partiés prénantés démandént l?utilisation dé la
témpé raturé parmi lés crité rés dé
dé clénchémént, mais, a la connaissancé dé la
mission, cé n?ést éncoré fait dans aucun
dé partémént, mé mé si cértainés donné és,
notammént par collécté és par EDF, péuvént
é tré pré sénté és én comité réssourcé én éau.
D?autrés sourcés dé donné és (obsérvations
dés fé dé rations dé pé ché ou dé citoyéns a
travérs dés applications smartphoné par
éxémplé) comméncént a é mérgér mais né sont
pas prisés én compté dans lé dé clénchémént
dés phasés.
4 Améliorer la connaissance des
prélèvements par les services de l?État
pour l?ensemble des usagers :
4.1 - Appliquér la ré gléméntation én matié ré
dé pré lé véménts (autorisations dé
pré lé vémént, comptéurs, ré partition éntré
DEB
DGPR
Préfets
Sujét éncoré largémént a traitér : dé nombréux
foragés doméstiqués ét agricolés notammént né
sont pas éncoré é quipé s dé comptéurs, voiré né
sont pas mé mé dé claré s (foragés illé gaux).
Réco 4.4 : pas éncoré mis én oeuvré. Aucun
plan dé ré duction dés consommations dés
ICPE n?a é té é laboré au plan national. Lés plus
gros pré lévéurs ont né anmoins é té sénsibilisé s
én dé but d?é té 2022 par l?inspéction dés
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 79/114
pré lévéurs), ét énvisagér la misé én placé dé
moyéns dé mésuré ou d?é valuation
pérméttant uné information ré gulié ré
(ménsuéllé) dés volumés pré lévé s.
4.2 ? Réndré obligatoiré la dé claration dés
pré lé véménts doméstiqués par foragé ou
pré lé véménts én nappés d?éau dé surfacé afin
d?assurér uné méilléuré connaissancé sur lé
nivéau dés pré lé véménts ét imposér dés
comptéurs au-déla d?uné consommation dé
plus dé 250 m³ par an.
4.3 ? Amé liorér la connaissancé dé la
consommation én éau dés ICPE ét la misé én
placé dé plans dé ré duction dés
consommations si né céssairé
Sur lés foragés doméstiqués, la dé claration én
mairié ést obligatoiré : L2224-9 du CGCT
modifié par la loi climat ét ré siliéncé du 22 aou t
2022, ét R214-5 du CE
Dé crét d?application : DEVO0801300D
Mais la dé claration du volumé pré lévé n?ést
obligatoiré qu?au-déla dé cértains séuils, én
application dé la loi sur l?éau.
Pour lés rédévablés assujéttis a la rédévancé sur
lés pré lé véménts dans la réssourcé én éau,
l?obligation dé dé claration ést annuéllé.
La dé claration ménsuéllé dés volumés pré lévé s,
pré vué par la loi sur l?éau, sémblé d?apré s lés
obsérvations dé la mission é tré péu réspécté é.
installations classé és sur démandé dé la DGPR.
Lés rétours sont asséz hé té rogé nés, ét la
dé marché mé rité d?é tré miéux structuré é,
notammént én prénant én compté én priorité
lés pré lévéurs dans lés réssourcés lés plus
fragilés, én préscrivant systé matiquémént dés
diagnostics dé la consommation d?éau ét dés
plans d?action, ét én pré voyant dans lés arré té s
dé préscriptions dés préscriptions rénforcé és
lors dés situations dé sé chéréssé.
5 Renforcer l?efficacité du système existant : DEB Lés récommandations 5.1 a 5.3 sont bién
réprisés dans lé guidé national dé 2021.
PUBLIÉ
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019117611&categorieLien=id
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 80/114
5.1 ? (aux pré féts) Privilé giér lés mésurés sé
traduisant par uné limitation éfféctivé ét
significativé dés pré lé véménts, én volumé.
5.2 ? (aux pré féts) Examinér chaqué anné é la
ré vision dés arré té s-cadrés sé chéréssé pour
tirér lés énséignéménts du bilan dé l?anné é
pré cé dénté.
5.3 ? (aux pré féts) Réspéctér lés arré té s-
cadrés dans léur misé én oeuvré
dé partéméntalé.
5.4 - (a la DEB) fairé ré alisér dans chaqué
grand bassin uné é tudé similairé a céllé
conduité sur la Vougé pour appré ciér lés
éfféts dés mésurés sur la réssourcé én éau ét
l?é tat dés miliéux naturéls.
Préfets Récommandation 5.4 : pas éncoré misé én
oeuvré. La mission n?a pas non plus éu
connaissancé d?uné téllé é tudé dans lés
prémiérs bassins ét dé partéménts é tudié s.
6 [Dans les arrêtés sécheresse] définir des
mesures claires, harmonisées et faciles à
contrôler :
6.1 - Dé finir lés mésurés én lién avéc lés
sérvicés dé policé (contro lablés).
6.2 - Dé finir a l?é chéllé nationalé dés mésurés
concérnant dés usagés é conomiqués sé
trouvant sur tout lé térritoiré national (golfs,
lavagés dé voituré, lés ICPE, étc.).
DEB et DGPR Lé guidé téchniqué dé finit dé manié ré pré cisé
lés mésurés dé réstriction minimalés a
répréndré dans lés arré té s, par phasé ét par
usagér. L?OFB cépéndant qué lés mésurés dé
réstriction sont facilémént contro lablés dans
séulémént 21 dé partéménts.
Lés mésurés facilémént contro lablés :
Limitation horairé, arrosagé dés pélousé ét
jardins, usagés dés particuliérs, intérdictions én
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 81/114
6.3 ? Poursuivré lé travail éngagé par lés
sérvicés dé concéntré s dé l?E tat
d?harmonisation dés mésurés a l?é chéllé
ré gionalé ou dé bassin.
6.4 - Dé finir a l?é chéllé nationalé uné listé dé
dé rogations, notammént agricolés ét lés
réndré publiqués
séuil dé crisé.
Lés mésurés difficilémént contro lablés :
Piscinés (rémisés a nivéau), éntréprisé dé
lavagé dé voituré, réstriction én % dé volumé,
prisé én compté dé l?originé dé la réssourcé én
éau, lés adaptations individuéllés.
Lé contro lé dés OUGC ét ASA ést é galémént
difficilé car lés volumés attribué s né sont pas
contro lablés individuéllémént (dans cértains
térritoirés).
La récommandation 6.2 n?ést pas éncoré misé
én oeuvré : la convéntion nationalé sur lés golfs
par éxémplé, signé é én séptémbré 2019 par lés
trois ministrés (MTES, MAA, sports) né pré voit
pas d?objéctif chiffré dé la consommation d?éau,
ét son bilan actuél ést uné augméntation dé
consommation sur la pé riodé.
Lé guidé dé 2021 comporté dés oriéntations sur
lés dé rogations mais pas dé listé.
Lé dé crét du 23 juin 2021 ét l?instruction
ministé riéllé dé juillét 2021 pré voiént la
publication, sur lé sité intérnét dé la pré fécturé,
dés dé cisions individuéllés dé dé rogation, mais
cé point ést tré s iné galémént mis én oeuvré
sélon lés dé partéménts.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 82/114
7 Rendre la communication plus efficace
7.1 - Ré é criré l?articlé R. 211-70 du Codé dé
l?énvironnémént én supprimant lés
pré cisions sur lés modalité s dé la publicité
(affichagé én mairié ét publication dans la
préssé) afin dé pérméttré l?utilisation dés
moyéns modérnés dé communication
(intérnét, ré séaux sociaux).
7.2 ? Véillér a uné publication dés mésurés
dé réstriction conténués dans l?arré té qui soit
lisiblé, térritorialisé é ét accéssiblé aux
publics concérné s.
7.3 - Mobilisér lés rélais (communés,
géstionnairés dés sérvicés publics dé l?éau,
syndicats ét OUGC, chambrés consulairés...).
7.4 ? Fairé é voluér Propluvia pour én fairé un
outil dé communication grand public.
DEB
Préfets
Cés récommandations ont é té réprisés dans lé
guidé national dé 2021.
Réco 7.1 : fait dans lé dé crét du 23 juin 2021 : lé
nouvél articlé R.211-70 CE qui én ré sulté
pré voit qué la ré gléméntation localé sé chéréssé
ést applicablé lé léndémain dé la séulé
publication dés arré té s dé réstrictions d?usagé
au récuéil dés actés administratifs dé la
pré fécturé (disponiblé sur lé sité intérnét dé la
pré fécturé). Léur affichagé én mairié intérviént
a titré complé méntairé ét informatif, ét né
conditionné donc plus l?application dé la
ré gléméntation ét lés opé rations dé contro lé.
Réco 7.3 : a é té fait localémént dans béaucoup
dés dé partéménts analysé s par la mission, a
priori plus par lés colléctivité s ét sérvicés d?éau
potablé qué par lés syndicats ét lés chambrés
consulairés.
Réco 7.4 : la nouvéllé vérsion dé Propluvia n?a
pas donné satisfaction én 2022. La DEB a
éngagé uné nouvéllé é volution dé Propluvia.
Sur la réco 7.4 (Propluvia), la mission a
idéntifié déux outils tré s simplés d?accé s, én
Illé-ét-Vilainé ét én Loiré-Atlantiqué, qui
pré séntént lés mésurés dé réstrictions
applicablés én rénséignant simplémént la
communé ét sans avoir a liré l?arré té . L?un dé
cés outils pourrait é tré répris ét dé ployé au
nivéau national.
8 Renforcer le contrôle et ses suites.
8.1 - Association dés magistrats aux objéctifs
poursuivis én matié ré dé sé chéréssé,
notammént a travérs uné participation aux
DEB, Préfets,
DDT, OFB
Récommandations réprisés dans la straté gié
nationalé dé contro lé dé 2020, actualisé é én
2022, misé én placé par l?OFB ét lé MTE ét
réprisé dans lé guidé téchniqué
Avis dé l?OFB : Dans 42 dé partéménts, lés
mésurés dé réstriction d?usagé dé l?éau, trop
compléxés, né facilitaiént pas lés contro lés.
Ellés é taiént adapté és dans 35 dé partéménts.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 83/114
comité s dé partéméntaux straté giqués dé
géstion dé l?éau ét a la dé finition du plan dé
contro lé.
8.2 - Rénforcémént dés straté giés
dé partéméntalés ét intérdé partéméntalés dé
contro lé.
8.3 - Durcissémént dés sanctions én cas dé
ré cidivé ét avéc la possibilité dé confisquér lé
maté riél incriminé .
Lés magistrats ont majoritairémént é té
informé s. D?apré s lés donné és fourniés par
l?OFB, ils ont donné dés consignés dé politiqué
pé nalé dans 38 dé partéménts. Dans 22
dé partéménts, ils ont démandé la misé én placé
dé procé durés simplifié és.
Cés procé durés lorsqu?éllés ont é té misés én
oeuvré ont pérmis un gain dé témps dans lés
sérvicés concérné s.
Pour lés infractions dé plus faiblé énjéu, lés
magistrats ont donné pour consigné un rappél a
la loi ét altérnativés aux poursuités ; quand
l?énjéu ést plus important, la consigné ést la
vérbalisation ét la misé én oeuvré d?uné
procé duré judiciairé.
Lés mésurés qui concérnént lés pré lé véménts
én éau dé surfacé ét lés usagés d?irrigation
ét/ou arrosagé (éspacés publics ou sportifs)
sont lés principalés qui font l?objét dé
contro lé. Cé sont aussi céllés qui répré séntént
lés plus gros volumés.
La difficulté dé contro lé dés ASA ést partagé é
dans tous lés dé partéménts.
La possibilité dé saisir lé maté riél én vué dé sa
confiscation ést dé ja pré vué pour toutés lés
infractions au codé dé l?énvironnémént
(L.172-12)
Rapport CGEDD-CGAEER d?avril 2020
(pour mé moiré, lés récommandations 1 a 7 ét 9 dé cé rapport portént sur d?autrés impacts dé la caniculé).
8 Confortér ét pé rénnisér lé dispositif national
dé suivi dés bocagés, léquél séra a mé mé dé
fournir un suivi fin ét dés ré sultats a
valorisér vis-a -vis dés é pisodés climatiqués
dé l?é té 2019, én garantissant sés
financéménts (é co-contribution, agéncés dé
DEB, OFB,
MNHN
Sélon lés informations fourniés par l?OFB, lé projét ést én cours : production avéc l'IGN d'uné basé
dé donné és dés liné airés dé haiés au nivéau national pérméttant dé cartographiér lés haiés ét lés
paysagés bocagérs au nivéau national. Production d'uné carté dés dénsité s ét connéctivité s dés
haiés a l'é chéllé nationalé.
Dé marragé én 2022 d'uné misé a jour dé cétté basé én s'appuyant sur dés donné és dé
té lé dé téction (modé lés numé riqués dé hautéur dé canopé é).
La phasé 2 du dispositif ést éngagé é : productions dé diffé réntés mé triqués dé caracté risation dés
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la sécheresse 2022 Page 84/114
l?éau, OFB), ét én rénforçant sés parténariats
sciéntifiqués.
paysagés bocagérs avéc l'IGN ét l'INRAé : grain bocagér (éntré é microclimatiqué), agéncémént
dés haiés én fonction dé la pénté, taillé dés parcéllés agricolés, dénsité dé marés... Ré alisé sur uné
tréntainé dé dé partéménts abritant lés bocagés lés plus importants.
Phasé 3 du DSB én cours dé construction : misé én placé d'un dispositif national dé suivi qualitatif
dés bocagés (déscription finé dés haiés, invéntairé dés marés, déscription dés culturés, ...) basé
sur un suivi sur dés carré s é chantillons. Tést dés protocolés dé térrain én cours d'analysé;
dé marragé dé la pré paration du dispositif d'é chantillonnagé spatial. Phasé intérné a l'OFB
Parténariats sciéntifiqués : IGN, INRAé, CNRS/CEBC&CEFE
Valorisation/communication : Un dossiér spé cial dans Biodivérsité , dés clé s pour agir (2022), un
articlé dans lé Courriér dé la naturé (2022), Co-organisation IGN-OFB d'uné confé réncé dé
pré séntation du DSB én dé cémbré 2021, Pré séntation au congré s mondial d'agroforéstérié, aux
assisés nationalés dé la biodivérsité ét a la journé é OFB outils dé té lé dé téction pour la TVB
(2022)
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 4. Impacts de la sécheresse sur les
milieux naturels et les activités économiques
Annexe 4.1. Des milieux naturels mis à l?épreuve
L?épisode 2022 a confirmé le peu de données existantes à l?échelle des bassins concernant les
conséquences de la sécheresse et de l?élévation des températures sur l?état des milieux, et sur les
conséquences irréversibles sur le long terme. C?est sans doute là une des grandes lacunes du
suivi des effets du changement climatique et de la crise sécheresse 2022 en particulier. Le dispositif
ONDE de l?OFB offre toutefois un réseau d?observation national qui permet, sur le petit chevelu
hydrographique, d?apprécier les ruptures d?écoulement ou assecs (Figure 15) en cours de saison
et donc le stress infligé aux milieux. Ainsi, au 1er août toutes les régions étaient concernées par
des ruptures d?écoulement (1 261 cours d?eau contre 287 en 2021, ou 1 133 en 2019 à la même
période), situation jamais atteinte depuis la mise en place du dispositif ONDE. Un comparatif des
mesures ONDE sur dix ans (Figure 15) permet de montrer que les situations des années 2022 et
2019 sont proches en termes d?importance des assecs (même si des différences sont notables sur
les département touchés) par rapport aux autres années.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Figure 15 : Observations ONDE, évolution de la sévérité des étiages de 2012 à 2022 (source :
OFB)
De nombreux bassins témoignent par ailleurs du caractère inédit de la sécheresse 2022 en termes
de réduction des lames d?eau et de hausse des températures. Les linéaires d?assecs sont
importants dans le bassin Rhône-Méditerranée (environ 100 km dans le département de la Drôme),
les débits observés sont historiquement bas (comme pour la Durance amont où ils sont les plus
bas depuis 1860), des assecs inédits sont observés au nord du bassin avec de grandes portions
de linéaires à sec pour les petits tributaires en zone montagneuse.
Au-delà la combinaison d?une réduction des débits avec des températures élevées, des
conséquences ont pu se faire sentir : une baisse de l?oxygénation entraînant (au mieux) un stress
important pour les populations animales et plus globalement une perturbation des équilibres
trophiques avec le développement de cyanobactéries, etc. L?évaluation de la mortalité piscicole
ou/et d?espèces protégées rapportée par l?OFB et les fédérations de pêche reste malheureusement
essentiellement qualitative, mais cette mortalité est bien présente. Le retour d?expérience des
bassins illustrent des phénomènes locaux marquants de la sécheresse 2022 : eutrophisation des
plans d?eau (16 lacs sur les 23 du département de l?Isère), disparition de populations d'espèces
sensibles patrimoniales (écrevisses natives, poissons comme en région AURA ou Pays de Loire),
accélération de développement d?espèces exotiques envahissantes (exemple la bryozoaire
thermophile et invasive Pectinatella magnifica) observée en Adour-Garonne, remontées du biseau
salé comme sur le Rhône ou sur la Loire à Nantes, altération des dilutions de polluants , etc. Le
comité de bassin Seine-Normandie a réalisé un retour d?expérience relatif à l?impact de l?épisode
2022 sur la biodiversité, témoignant d?une hétérogénéité de l?incidence de l?épisode sur le bassin.
Ainsi, les mortalités piscicoles (au-delà des cours d?eau en assecs qui ont connus une forte
mortalité et où des pêches de sauvegarde ont été menées avec plus ou moins de réussite) se sont
concentrées sur la Meuse, le bassin amont de la Seine, dans le lac du Der (mortalité de carpes),
les rivières d?Île de France (les grands axes soutenus par les barrages réservoirs de l?EPTB Seine
Grands Lacs n?ont pas été impactés) ; l?incidence a été importante sur l?assèchement des marais,
occasionnant la mise en danger de populations telles que celles des Sonneurs à ventre jaune
(crapaud) dans les mares du bois de Coucy (sud de l?Aisne), et des constats analogues sont faits
par la fédération de pêche du Pas de Calais dans le Bassin Artois Picardie.
Ces atteintes aux milieux sont à mettre en regard du fait que selon la liste rouge de l'UICN, publiée
en 2019, 40 % des 8 100 espèces amphibiennes répertoriées sont en voie d?extinction, groupe le
plus menacé au monde. Cette érosion a une répercussion sur l?ensemble de la chaîne alimentaire
de la faune. La réduction des populations de grenouilles dans les étangs et les lacs a des
incidences sur celle des têtards qui jouent un rôle important dans le contrôle de la croissance des
algues et des détritus qui s'accumulent dans les sédiments au fond de l'eau. Cela implique une
potentielle prolifération d'algues, dont la décomposition contribue à la réduction du taux d?oxygène
dans l'eau lorsque les algues se décomposent. Les invertébrés aquatiques et les poissons sont
alors menacés, entraînant des conséquences écologiques imprévisibles (Stebbins,1995).
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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La surveillance des incidences de l?élévation des températures de l?eau et du stress hydrique reste
à développer en termes de traitement de données. La mission a pu tester un certain nombre de
croisements de données, qui restent à améliorer. La carte ci-dessous (Figure 16) en fait partie,
croisant indice de protection de biodiversité (permettant de saisir les milieux les plus sensibles) et
le nombre d?assecs relevés par les données du réseau ONDE. La carte reste largement perfectible,
en particulier sur la finesse de l?information donnée, qui serait plus intéressante au travers de focus
aux échelles régionale, départementale ou de bassin et sous-bassin ; elle permet toutefois d?ouvrir
des pistes sur le suivi des milieux en cours d?épisode.
Figure 16 : test de suivi des milieux en cours d?épisode (source : mission)
Annexe 4.2. Des rendements agricoles en forte baisse
L?activité agricole a été une des premières impactées par la sécheresse des sols (nommée par
Météo France « sécheresse agricole »).
Ce contexte de grande sécheresse a eu pour conséquence une réduction des rendements, en
particulier la production d?herbe (fourrage), et a dégradé le potentiel de rendement de certaines
céréales de printemps.
En 2022, les récoltes céréalières ont nettement baissé par rapport à 2021, étant estimées à 60,5 Mt
en 2022 contre 67,7 Mt47 en 2021. Si le repli des surfaces (-3,9 % sur un an) explique en partie
cette baisse, les rendements à l?hectare ont été nettement moindres : 67,6 quintaux par hectare
(q/ha), contre 72,6 q/ha en 2021 et 71,2 q/ha pour la moyenne quinquennale. Les cultures de
printemps ont connu une baisse de rendement de 28,4 %. De plus, le taux de protéine des blés a
47 Et 65,5 Mt en moyenne entre 2017 et 2021.
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été inférieur à la moyenne sur cinq ans : 11,4% contre 11,9 %. Il en va de même pour les
rendements en maïs-grains (-24,3 %) dont les récoltes ont également connu une baisse de la
qualité nutritionnelle des grains. Toutefois les prix élevés des céréales liés à la guerre en Ukraine
a permis de compenser ces faibles rendements ainsi que l?augmentation du prix des fertilisants et
de l?énergie.
D?autres cultures ont également été impactées. Ainsi, les rendements de la culture de pomme de
terre de conservation sont en 2022 les plus bas depuis 25 ans (39,2 t /ha contre 44,8 en 2021).
Les rendements de betteraves ont été inférieurs de 13,6 % par rapport à la moyenne sur cinq ans.
Toutefois la viticulture a vu sa production augmenter avec une récolte en hausse de 6 % comparée
à la moyenne des 5 derniers millésimes. Cette hausse se confirme pour toutes les catégories de
vin sauf les eaux de vie.
Pour l?alimentation animale, les rendements du maïs fourrage publiés par le ministère de
l?agriculture et de la souveraineté alimentaire (Agreste) mi-septembre 2022 étaient encore revus à
la baisse et estimés à 14,2 Mt, soit une baisse de 17,5 % sur un an et de 15,4 % par rapport à la
moyenne 2017-2021.
Mais c?est, en particulier, la situation des prairies qui marquera l?année 2022. La production d?herbe
est déficitaire sur quasiment tout le territoire. La production cumulée des prairies permanentes est
inférieure de 33 % par rapport à la période de référence (1989-2018), production la plus faible
depuis 2003. Alors qu?au 20 septembre, la pousse cumulée atteint normalement 88 % de la pousse
annuelle de référence, elle n?est que de 59 % en septembre 2022, les pluies d?août n?ayant pas
permis d?inverser la situation (les cas de la Bretagne, des Pays de la Loire, des Hauts de France
en sont une illustration). Le déficit de la majorité des régions fourragères est supérieur à 30 %, une
sur cinq dépasse les 40%.
Ainsi, la faible repousse de l?herbe constatée depuis septembre ne permet toujours pas un retour
des animaux au pâturage et nécessite de mobiliser les stocks hivernaux, notamment le report de
stock exceptionnel de l?année précédente (Figure 17).
Figure 17 : Indicateur de rendement des prairies permanentes par région fourragère au
20/11/2022 (source : Agreste nov. 2022)
Devant la situation très dégradée des récoltes de fourrage, le ministère de l?agriculture a anticipé
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le processus de déclaration de calamité agricole en permettant un dépôt de dossier dès l?automne.
Est actuellement objet de réflexion la base sur laquelle établir les préjudices : la référence au déficit
fourrager vs. une référence de production fourragère approchée par un indice de production des
prairies (IPP)48 élaboré par Airbus à partir d?images satellites qui pourrait constituer un indicateur
intéressant de la variation de biomasse annuelle (Figure 18)49.
Le montant d?indemnisation a également été revu à la hausse, passant de 28 % à 35 % des pertes
indemnisées. Chaque département a proposé une liste de communes pouvant être reconnues au
titre des calamités agricoles pour perte de fourrage.
Suite au dernier comité national de la gestion des risques en agriculture du 18 janvier 2023,
27 départements sont venus s?ajouter aux 17 déjà reconnus victimes de calamité agricole en
décembre 2022 au titre de la perte de fourrage. Le dépôt de demande de reconnaissance n?est
pas encore terminé, mais le zonage reconnu dépasse celui des années antérieures.
L?impact s?est également fait sentir sur les signes de qualité. Ainsi, l?institut national de l?origine et
de la qualité (INAO) a reçu 30 % de demandes supplémentaires de modification du cahier des
charges liées à la durée de pâturage par rapport à l?an dernier. Selon l?INAO, la moitié des fromages
sous signe de qualité ont été concernés, soit 25 fromages.
Figure 18 : Indice de production des prairies (IPP) élaboré par Airbus à partir d?images
satellites
48 Lepoivre B., 2020. L?assurance des prairies, Fourrages, 244, 87-92.
49 Retour d?expérience sur l?application du régime des calamités agricoles aux sècheresses sur prairies de 2019 et 2020 ; Rapport CGAAER n°
21030 - P, , avril 2021, 4àp.
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Annexe 4.3. Les autres activités économiques impactées
L?épisode 2022 a également eu des conséquences sur des secteurs économiques tels que la
navigation, l?énergie, l?industrie ou le tourisme, même si leur mesure est parfois difficile à ce stade.
Annexe 4.3.1 Impact modéré sur la navigabilité des cours
d?eau
La sécheresse 2022 s?est fait sentir, avec des effets limités dus aux régulations mises en place par
Voies Navigables de France (VNF), sur les 6 700km de voies d?eau (et 4 000 ouvrages) dont il est
gestionnaire. VNF dispose ainsi de 50 réserves d?eau permettant de maintenir les niveaux d?eau.
Pour compenser les restrictions de navigation dues au déficit hydrologique survenu dès mars 2022,
le déstockage des réserves s?est effectué plus tôt (comme en 2020). Il a conduit en fin d?année
2022 à des niveaux de réserves bien inférieurs à ceux des dix dernières années, posant ainsi la
question du remplissage de celles-ci en début d?année 2023 pour la campagne à venir (Figure 19).
En septembre 2022, 99 % du fret à grand gabarit a été préservé (à l?exception de la Moselle amont
canalisée). 85 % du réseau fluvial est resté ouvert. 18,2 % (1 221km) du réseau (canaux et rivières)
a subi des restrictions d?usage (limitation de l?enfoncement des bateaux) et 6,4 % était fermé à la
navigation. Les itinéraires impactés par ces restrictions sont restés ouverts à la plaisance.
Figure 19 : Début 2023, des volumes de stockage très inférieurs aux 10 dernières années
(source : VNF)
Si les incidences sur le trafic marchandises ont été faibles, certains ports de plaisance, ou de
péniches-hôtels ont été particulièrement pénalisés.
Annexe 4.3.2 Des impacts contrastés sur l?énergie
L?impact des sécheresses sur la production d?énergie concerne principalement le parc nucléaire et
les installations hydroélectriques.
Les 18 centrales nucléaires françaises utilisent environ la moitié des volumes d?eau prélevés en
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France, mais contrairement à d?autres activités, elles en restituent l?essentiel au milieu, à proximité
du point de prélèvement. Toutefois les eaux rejetées sont plus chaudes que les eaux prélevées, et
dans le contexte du changement climatique, ce point doit faire l?objet d?une attention particulière.
C?est par exemple la première fois que des dérogations sur la température des rejets ont dû être
prises sur le Rhône : EDF effectue à la demande de l?Autorité de Sûreté Nucléaire un « suivi
renforcé » de l?impact environnemental de ces dérogations, mais les résultats n?en sont pas encore
connus à la date de rédaction du présent rapport. Compte tenu des impacts différés possibles de
ces dérogations thermiques, la mission recommande que ce suivi contribue à une démarche
pluriannuelle et plus large des conséquences sur les écosystèmes de l?élévation des températures.
La mise à l?arrêt de près de la moitié des réacteurs à l?été 2022 pour différentes raisons n?a pas
permis de tester le comportement de l?ensemble du parc face à une sécheresse exceptionnelle, et
la baisse de production induite par la sécheresse 2022 est restée limitée ; EDF l?estime à 0,5 TWh,
soit 0,2 % de la production annuelle.
La mission appelle cependant l?attention sur la situation de trois centrales : la centrale de Chooz,
pour laquelle une convention avec la Belgique exige un débit minimal sur la Meuse, ce qui selon
EDF aurait imposé une mise à l'arrêt de la centrale pendant 41 jours pendant l'été 2022 si ses
réacteurs avaient été en service ; la centrale de Cattenom, dont l?alimentation en eau dépend
étroitement de la retenue de Vieux-Pré, laquelle fait l?objet de demandes croissantes d?autres
usages ; la centrale de Golfech sur la Garonne, qui a fait l?objet de manière répétée ces dernières
années de dérogations sur la température de ses rejets.
Plusieurs centrales sur la Loire ont connu à l?été 2022 des tensions liées à une insuffisante capacité
de stockage temporaire des effluents : EDF a lancé un programme d?investissements pour
compléter ces capacités de stockage (« bâches ») qui doit aboutir pour l?été 2024.
Les impacts sur la production d?hydroélectricité ont été plus significatifs. Alors que les réserves
étaient pleines en sortie d?hiver 2022, le niveau de production hydroélectrique de l?année 2022 est,
pour EDF par exemple, historiquement très bas, à 32,4 TWh50. La baisse de 9,4 TWh par rapport
à 2021 s?explique par une hydraulicité (un débit moyen) historiquement faible, générant selon EDF
une baisse de l?EBITDA (rentabilité) d?environ 2,5 milliards d?euros.
La production d?énergie issue de la chaîne Durance-Verdon a souffert d?un déficit de 60 % en 2022
du fait du déficit historique d'apports couplé à la prise en compte par EDF d'enjeux multi-usages.
Dans beaucoup de cas, les installations se sont contentées de turbiner le débit de soutien d?étiage,
soit en application de conventions préexistantes, soit de manière volontaire, à la demande du préfet.
En effet, dès mi-janvier, une gestion prudente a été adoptée par EDF afin de favoriser le
remplissage et, de fin février à fin août, la production a été essentiellement limitée à la fourniture
du débit réservé et aux prélèvements en eau.
Au total, RTE indique dans son « bilan électrique 2022 » que : « La production hydraulique a atteint
son plus bas niveau depuis 1976, en raison des conditions climatiques exceptionnellement
chaudes et sèches. La production hydraulique (49,7 TWh) est en recul de 20 % par rapport à la
moyenne 2014-2019 ». Néanmoins, une disponibilité maximale de l?hydraulique a pu être assurée
durant la période hivernale grâce à une gestion responsable des producteurs durant l?été.
Les deux graphes suivants (Figure 20) sont extraits du bilan électrique 2022 de RTE et montrent
le niveau historiquement bas de la production d?électricité hydraulique, pourtant fortement variable
50 Communiqué EDF du 17 février 2023 sur les résultats annuels 2022.
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d?une année sur l?autre.
Figure 20 : Evolution du stock hydraulique en cours d?année 2022 (graphe du haut) ; Evolution
1995-2022 de la production hydraulique (graphe du bas) (source : RTE)
Cet épisode de sécheresse 2022 laisse présager une saison 2023 difficile au vu des taux de
remplissage de certaines retenues hydroélectriques, et entérine le fait que la gestion devra à
l?avenir être pluriannuelle. A titre exemple, dans le bassin Rhône-Méditerranée, les grandes
retenues hydroélectriques du bassin subissent un déficit de remplissage important dans les Alpes
du Nord (-14 %), et historique dans les Alpes du Sud (- 28 %), suggérant la nécessité d?une grande
vigilance face aux difficultés à venir pour 2023.
Annexe 4.3.3 Une diversité d?impacts sur les autres activités
Les activités touristiques liées aux baignades en lac et plus généralement aux retenues d?eau
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multiusagers ont également été touchées par des fermetures pour cause de pollutions liées aux
moindres volumes et aux élévations des températures (développement de cyanobactéries par
exemple). Les marnages importants des niveaux d?eau dans les retenues pour répondre aux
engagements liés aux autres usages (soutien d?étiage, activités agricoles?) ont entraîné des
surinvestissements par les collectivités locales pour maintenir l?usage touristique des sites.
L?exemple remarqué voire emblématique des difficultés rencontrées, a été le barrage de Serre-
Ponçon dont la baisse du niveau d?eau a atteint environ 17 m au plus fort de la crise et de la saison
touristique. Ceci a conduit à des rééquipements d?urgence pour permettre l?accès à l?eau, voire
l?interdiction de certains usages nautiques. A titre d?exemple, la baisse de chiffre d?affaire pour les
campings implantés à proximité de cette retenue est estimée à entre 15 % et 70 % selon les
terrains. Environ un tiers (500) des emplois saisonniers de la zone (tous secteurs) ont été
supprimés en 2022.
D?autres activités ont pu être affectées localement par l?impossibilité de pratiquer dans certains
cours d?eau ou lacs les activités nautiques comme le canoé-kayak. D?après la fédération nationale
de canoé-kayak et des sports de pagaie (FFCK), 90 % des structures fédérales ont déclaré un
impact en 2022, générant une perte moyenne de 6000 ¤ (avec une variabilité de 1000 à 17 000 ¤)
soit 23 % du CA annuel moyen (5 à 60 % en fonction des structures) 51 . À noter que pour les
structures associatives de la Fédération, les activités touristiques et de location génèrent
habituellement des revenus permettant le fonctionnement de l?activité club sur le reste de l?année
(rémunération du ou des cadres, prise en charge des déplacements pour les compétitions,
proposition de matériels à prix réduits pour les adhérents?). L?absence ou une diminution de
revenus estivaux peuvent menacer par conséquent à très court terme l?activité voire la pérennité
d?un club. Le sondage réalisé par la fédération nationale professionnelle des loueurs de canoés
kayaks (FNPLCK) indique quant à lui que plus de la moitié des répondants ont vu leur activité
impactée par la sécheresse, dans des proportions très variables (pour un tiers à moins de 33 %,
pour un tiers entre 50 et 75 %, un sixième entre 25-50 %, un sixième à plus de 75 %). Un tiers des
loueurs ont répondu avoir d?eux même pris la décision de fermer tout ou partie de leurs parcours
(d?autres cas de fermeture, minoritaires, étant liés à des arrêtés préfectoraux ?risque incendie,
sécurité du fait de l?inaccessibilité en bateau à moteur des secours ?). Enfin une partie importante
de la baisse de fréquentation serait imputable à la communication nationale ou locale défavorable
à l?activité, les clients imaginant que le manque d?eau la rendait impraticable.
D?autres activités économiques pour lesquelles l?usage de l?eau est indispensable ont été
impactées par la sécheresse et les mesures de restrictions associées : dans certains départements,
les stations de lavage de voitures non équipées d?installations de recyclage de l?eau ont été
fermées en totalité ou partiellement pendant plusieurs semaines. Certaines entreprises font état
d?une perte de chiffre d?affaires de 40 % à l?été 2022 par rapport à l?été précédent.
Les entreprises industrielles ont pu globalement s?adapter. Certaines entreprises ont dû néanmoins
procéder à des fermetures partielles (un jour par semaine) pendant la saison. Des entreprises de
l?agro-alimentaire (laiteries notamment) ont pâti de la baisse de production des matières premières,
en quantité ou en qualité.
Certaines installations sportives utilisant des pelouses ont particulièrement souffert lorsqu?elles
n?ont pas pu bénéficier de dérogations pour l?organisation de compétitions nationales ou
internationales, de même que les platebandes fleuries ou les jeunes arbres des espaces verts
publics.
51 Données portant sur l?annexe des structures associatives ayant répondu au questionnaire de la FFCK (fédération nationale des professionnels
loueurs de canoé-kayak).
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Annexe 5. La mobilisation de l?expertise
scientifique au service de la gestion de crise
La qualification des masses d?eau (de surface et souterraines) fait l?objet d?un ensemble de
mesures réalisées sur le territoire français : débits de cours d?eau (réseau stations hydrométriques,
crues et étiages ou spécialisées, du SCHAPI) ; niveaux des nappes phréatiques (réseau
piézométrique, BRGM/DEB) ; assecs des petits et moyens cours d?eau (réseau ONDE de l?OFB
qui dispose de 3300 stations de mesures, depuis 2012). La température des cours d?eau,
paramètre important du changement climatique comme l?a montré l?épisode 2022, ne fait pas
actuellement l?objet de suivi, même si quelques expérimentations de mesure comme dans le bassin
Rhin ?Meuse, existent déjà.
Toutefois, gérer la crise demande aussi de développer une capacité à anticiper, du point de vue
organisationnel et institutionnel (largement souligné au long de ce rapport), mais aussi sur la
possibilité de se projeter sur les court, moyen voire long termes. Le recours à l?expertise scientifique
(couplée à celle de terrain) et à la prospective est alors incontournable pour une aide à la décision
(en particulier publique) dans un contexte de changement climatique certain mais provoquant des
événements incertains.
Annexe 5.1.1 Les prospectives nationales et projections sur la
ressource en eau
En lien avec les scénarios du GIEC, des études prospectives nationales sur l?impact du
changement climatique sur la ressource en eau ont été et sont menées (Explore 2070, 2010-2012),
et aujourd?hui Explore 2 (2021-2024)). Explore 2070 dont l?objectif principal était l?évaluation des
impacts possibles des changements climatique et socioéconomique futurs sur les grandes masses
d?eau en France métropolitaine et dans les départements d?Outre-Mer à l?horizon 2050-2070, a
établi de premiers scénarios prospectifs sur la disponibilité des ressources en eau à l'échelle de la
France, mettant en évidence une intensification des contrastes saisonniers avec des étiages
estivaux plus sévères (affirmée par quasiment tous les modèles), une diminution significative quasi-
généralisée de la ressource en eau (Figure 21), une modification des régimes des rivières de
montagne avec une réduction de l?épaisseur du manteau neigeux, une fonte plus précoce et une
composante nivale à la baisse (Chazot et al., 2015) ; des sols plus secs (ou plus souvent secs) et
une diminution de la recharge des nappes par les précipitations, la baisse du niveau piézométrique
n?étant pas par ailleurs homogène au sein des bassins versant (Habets et al., 2015) ; une
augmentation de la moyenne annuelle des températures de l'eau de 1,6 °C sur le territoire français
avec une variabilité importante.
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Figure 21 : Evolutions relatives possibles (en %) du QMNA552 entre 1961-90 et 2046-65.
Résultats moyens établis sur 14 simulations (Chazot et al., 2012)
Un faisceau de facteurs - nouveaux travaux du GIEC, retour d?expérience de la sécheresse 2019,
Assises de l?eau, urgence à mettre en place des stratégies d?adaptation (peu développées dans
Explore 2070) face à l?urgence climatique - a conduit au démarrage en 2021 d?un second projet
national Explore 2 (2021-2024) à l?initiative de l?Irstea, du MTE et de l?OFB53. Ce projet ambitionne
(Sauquet, 2022) de mieux accompagner le transfert des résultats et d?engager une plus forte
concertation avec les utilisateurs : agences de l?eau, collectivités, bureaux d?étude, etc. ; d?étendre
le nombre de points de simulations ; d?inclure un plus grand nombre de modèles54 pour mieux
quantifier les incertitudes ; « de donner une vision du climat et de l?hydrologie sur l?ensemble du
territoire métropolitain au pas de temps journalier pour le 21e siècle (avec leurs incertitudes) ». Ce
projet de trois ans produira des scénarios climatiques régionalisés et des simulations des actions
humaines sur la gestion de l?eau et du bassin versant (à partir d?une ?hydrologie de référence?).
Annexe 5.1.2 Les modélisations de l?état quantitatif de la
ressource en eau souterraine
Exlore 2 compte parmi l?ensemble des modélisations considérées la plateforme hydrogéologique
AQUI-FR (Habets et al., 2015)55, qui propose la construction d?un outil de suivi, de prévision et de
projections de la ressource en eau souterraine en France56 . Pour l?heure AQUI-FR couvre un
périmètre qui se limite principalement aux zones sédimentaires du nord de la France (une
extension est prévue sur les aquifères de socle bretons, et sur les alluvions du Tarn et Garonne au
sud). Le bilan de la phase 2 (Figure 22- Haberts et al., 2021) montre que la comparaison entre les
piézométries observées et les simulations sur les couches aquifères correspondantes à six mois
présente « un fort potentiel des prévisions saisonnières » (en fonction d?un indice de piézométrie
52 Débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne pas être dépassée une année donnée.
53 De nombreux organismes et équipes de recherche sont impliqués : Inrae, ENS, Sorbonne Université, PSL, Météo France, BRGM, IGE, IPSL,
HSM, Edf.
54 Cinq modèles d?hydrologie de surface, la plateforme Aqui-FR.
55 Aqui-FR est un projet collaboratif soutenu par l?OFB, et réunit le BRGM, de Centre de Géosciences de MINES ParisTech et du CNRS, le CERFACS,
le CNRM et de Météo France.
56 S?appuyant sur les modélisations hydrogéologiques régionales et les outils de suivi météorologiques existants.
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standardisé, l?évaluation AQUI-FR se fait sur une reconstitution de période de 60 ans, et non sur
un sur une seule année).
Figure 22 : Comparaison entre simulations (gauche, en termes de biais moyens score parfait =
0) et observation (droite, en termes de corrélation score parfait =0) sur la période 1958-2020 et
700 points d?observation de piézométrie sur l?ensemble de la durée commune (Habets et al.,
2021).
Par ailleurs, le BRGM a mis en place une modélisation - MétéEAU Nappes- qui permet sur un
ensemble de points de surveillance de visualiser en temps réel des données issues des mesures
effectuées sur quelques points du réseau hydrologique et piézométrique national, permettant de
disposer des chroniques des données longues (actuellement sur France entière seulement 38
points de mesure ayant des chroniques supérieures à 15 ans) et projeter sur quelques mois
l?évolution des niveaux piézométriques en fonction de scénarios météorologiques (comme le
montre la Figure 23 sur l?exemple du Val de Saône). L?ambition du BRGM est de densifier ses
données en passant à 600 points du réseau piézométrique national pour des scénarios à six mois
qu?il estime à ce stade fiable (BRGM, 2022).
Figure 23 : Exemple d?application de MeteEAU Nappes sur un piézomètre, sur une prévision à
six mois selon six scénarios météorologiques réalisées au 1er mars 2022 (Val de Saône)
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Annexe 5.1.3 Un assèchement des sols
Avec l?augmentation des températures le problème de la sécheresse des sols (dite « sécheresse
agricole ») devient aussi plus prégnant. La modélisation SIM2 développé par Météo France, Mines
Paris Tech, Irstea, s?est intéressé à l?impact du changement climatique sur la sécheresse et l?eau
du sol en France en s?appuyant sur la réanalyse de la chaîne de modèles hydrométéorologiques
Safran-Isba-Modcou (SIM) depuis 1958. Des scénarios plus ou moins pessimistes ont été établis
à 2035, 2055, 2085 établissant l?évolution de la sécheresse des sols (les projections climatiques
indiquant que la France risque de connaître lors de la seconde moitié du XXIème siècle des
sécheresses quasi-continues et de grande intensité, totalement inconnues dans le climat actuel,
Tilman et al., 2011).
SIM2 permet de proposer des tendances saisonnières à trois mois (
Figure 24 sur la période d?été 2022), dont la corrélation est fortement dépendante des scénarios
climatiques (pluviométrie et température sur la période).
Pré vision a trois mois Obsérvé sur la mé mé pé riodé
Tendance d?humidité du sol - Juillet ? Août - Septembre 2022
Figure 24 : Tendances saisonnières sur la période d?été (source : Météo France)
Annexe 5.1.4 Les approches des dynamiques d?étiages
Concernant les projections sur les étiages, trois types d?approche des dynamiques probables
peuvent être envisagées (Tilmant et al., 2020). La première est celle de la caractérisation statistique
des débits et s?appuie sur la variabilité naturelle des débits observés sur plusieurs années comme
indicateur des conditions susceptibles de se reproduire ; cette méthode simple ne tient compte ni
des conditions initiales observées, ni des conditions météorologiques futures. La seconde est
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fondée sur les prévisions de tarissement de débit en rivière, qui ont pour but de reproduire la
diminution des débits d?un cours d?eau dans le temps en l?absence de précipitations futures.
L?association Eau et Rivières de Bretagne, face à l?absence d?anticipation de la prise d?arrêtés de
restriction par seuils et aux incertitudes des prévisions pluviométriques, étudie sur la base de
chroniques de données cette approche, et souligne l?intérêt de prendre en compte cette démarche
dans les prises de décision d?arrêtés.
La troisième voie est celle de modèles hydrologiques de type pluie-débit qui reproduisent la
dynamique hydrologique du bassin versant en fonction des pluies et de l?évapotranspiration. La
plateforme nationale Premhyce 57 (Prévision des étiages par des modèles hydrologiques,
comparaison et évaluation) en 2011 (Tilmant et al., 2020, 2023), en est un exemple, et a eu pour
objectif d?évaluer les atouts et les faiblesses de cinq modèles de prévision d'étiage (BRGM, Irstea,
EDF-DTG, Université de Lorraine, Météo-France). L?espoir porté par la plateforme est de
développer des produits opérationnels d?anticipation à sept jours jusqu?à 30 jours (avec plus
d?incertitude). Les tests effectués ont permis selon les bassins versants de mobiliser le ou les
modèles de prévision à utiliser (y compris le multi-modèle qui pondère les résultats de chaque
modèle). La mobilisation opérationnelle de Premhyce reste limitée à ce jour.
57 Porté par la commande publique telle que celle de l?OFB (ancienne Onema puis AFB) et de la Direction de l?eau et de la biodiversité.
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Annexe 6. Cinétique des décisions à l?échelle d?un
bassin versant : les exemples de la Vienne, de la
Gartempe, de la Durance-Verdon et de l?Adour
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Annexe 7. Propositions d?ajustements du guide
national de gestion des sécheresses
Les arrêtés de bassin et interdépartementaux (AOB et ACSi) sont d?un contenu encore hétérogène.
Certains se contentent d?une copie du guide national sécheresse, d?autres apportent un
encadrement méthodologique pour leur déclinaison. Les ACSi peuvent être plus ou moins cadrants.
Cette hétérogénéité est aussi remarquée dans les ACSd, qui peuvent être pour certains, d?une
grande sophistication dans leur mise en oeuvre. Ils sont en général le fruit d?une gestion de crise
aguerrie. Le guide sécheresse assure un socle minimal à trouver dans chaque AOB, ACSi et ACSd.
Il est proposé les évolutions suivantes du guide sécheresse, à intégrer progressivement dans les
AOB, ACSi et ACSd.
Annexe 7.1.1 Composition et modalités de réunion des
comités de ressource en eau (CRE)
Il semble nécessaire de réunir les CRE toute l?année, à minima :
? en sortie d?hiver, pour un bilan de la recharge hivernale et une relecture de
l?arrêté-cadre,
? en avril-mai, pour un nouveau bilan et les prévisions,
? pendant l?été en tant que de besoin (mais pas systématiquement à chaque
changement de phase, les conditions de changement de phase étant
convenues à l?avance),
? et pour un bilan une fois l?épisode terminé. Ce bilan doit porter notamment
sur l?ensemble des décisions de dérogations prises pendant l?épisode et les
contrôles réalisés.
En complément, les recommandations suivantes sont à intégrer :
? Prévoir une formation dédiée à l?eau potable ou des formations territoriales,
selon les besoins ; si les services d?eau potable ne sont pas trop nombreux
sur le département, les inviter au CRE.
? Préciser la composition des CRE dans l?arrêté-cadre, l?élargir lorsque ce n?est
pas encore le cas à l?ARS, à des représentants des industriels et producteurs
d?énergie les plus gros préleveurs ou les plus impactés, à des gestionnaires
d?espaces naturels notamment de zones humides, aux principales
collectivités exerçant la compétence GEMAPI et EPTB (les modalités de
réunion à distance étant à privilégier en période de crise).
? Veiller à l?équilibre des prises de parole dans les réunions des CRE,
notamment en ce qui concerne la participation des ONG et des gestionnaires
d?espaces naturels.
Annexe 7.1.2 Niveaux et durée de restriction
Les mesures de restriction en cas de sécheresse sont progressives selon quatre niveaux de gravité
de la crise : la vigilance, l?alerte, l?alerte renforcée, et la crise qui constitue le niveau ultime. Chaque
arrêté-cadre fixe normalement les critères et seuils utilisés pour le déclenchement de mesures
correspondant aux différentes phases. La mission a constaté que certains départements ne
respectent pas cette harmonisation nationale des niveaux de restriction. Ainsi, le niveau de
vigilance peut être absent ou ailleurs dédoublé en vigilance et vigilance renforcée. A été aussi
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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constaté la subsistance d?anciens seuils dénommés « coupure ». Cette harmonisation est
impérative au niveau national pour permettre une mise en place de mesures de restriction
équitablement entre départements sur un même bassin versant par exemple.
Par ailleurs les restrictions sont à adapter à la situation hydrologique et hydrogéologique et peuvent
ainsi débuter avant le 1er juin et se poursuivre au-delà du 31 octobre.
Annexe 7.1.3 Calcul du seuil de déclenchement des
restrictions dans le cas des stations
hydrométriques
L?analyse de la centaine d?arrêtés cadres départementaux en vigueur met en lumière une
prédominance de seuils de déclenchement basés sur les stations hydrométriques, ainsi qu?une
grande diversité de critères et de seuils utilisés pour le déclenchement de ces mesures. Une
majorité d?arrêtés ne prennent en compte que des critères de débit des cours d?eau, qui peuvent
être basés selon les départements sur le QMNA5 58 , le module 59 ou le VCN3 60 (indicateurs
d?échelles de temps le mois, l?année ou trois jours) ou une valeur plus empirique négociée
localement. Certains seuils sont par ailleurs trop proches d?un niveau de restriction à un autre,
qu?ils perdent de leur opérationnalité. Une harmonisation s?impose pour garantir une équité sur un
même bassin versant pouvant être interdépartemental, sans pour autant oublier le particularisme
territorial (étude HMUC par exemple). Concernant les seuils hydrologiques, il est proposé que soit
retenue une règle nationale de calcul des seuils hydrologiques (VCN3) progressifs avec des
périodes de retour 2, 5, 10 et 20 ans, sur la base de ce qui est acté dans l?annexe 2 de l?AOB
Seine-Normandie. Au niveau national, les seuils seront ainsi à réviser progressivement avec l?aide
des hydrologues en DREAL et du SCHAPI.
Annexe 7.1.4 Nature des indicateurs de déclenchement
Ni la température de l?eau, ni les paramètres météorologiques (prévisions) ne déclenchent de
restrictions par la mise en place de valeurs-seuils. Il est proposé que les données météorologiques
(température de l?air, pluviométrie et vent) puissent être prises en compte dans les premiers seuils
de restriction (vigilance ? cas de la Creuse, voire d?alerte). Pour la température dans l?eau, il serait
nécessaire, à titre exploratoire, de recueillir les données acquises par certains acteurs dans le
territoire et idéalement au niveau de points suivi (ONDE, stations débitmétriques) pour à terme
définir leur intégration dans les seuils de déclenchement des restrictions.
Les indicateurs piézométriques (niveau des nappes) et ONDE (assecs observés) ne sont utilisés
que dans une minorité d?ACSd (20 départements utilisent ONDE systématiquement et 50 à titre
d?éclairage complémentaire). Ces éléments doivent avoir valeur de seuils obligatoires au plus vite :
ils restent donc à définir pour chaque zone d?alerte. Parmi les stations ONDE, il serait nécessaire
d?envisager celles qui peuvent être intégrées dans les seuils et être équipées de dispositifs simples,
telles que des échelles limnimétriques, pour en consolider les observations.
58 Débit mensuel (M) minimal (N) de chaque année civile (A), c?est la valeur du débit mensuel d'étiage atteint par
un cours d'eau pour une année donnée. Le QMNA 5 est le débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5 de ne
pas être dépassé une année donnée. C'est donc la valeur du QMNA telle qu'elle ne se produit, en moyenne, qu'une
année sur cinq ou vingt années par siècle.
59 Débit hydrologique moyen interannuel (pluriannuel) d'un cours d'eau : c'est une synthèse des débits moyens
annuels (QMA) d'un cours d'eau sur une période de référence.
60 Volume consécutif minimal pour 3 jours, c?est le débit minimal ou débit d?étiage des cours d'eau enregistré
pendant 3 jours consécutifs sur le mois considéré.
PUBLIÉ
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrologie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débit_(hydrologie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Étiage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_d'eau
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Annexe 7.1.5 Périmètre de gestion de crise : zones d?alerte,
dont une zone d?alerte pour l?eau potable et les
eaux souterraines
Les zones d?alerte quant à elles, peuvent varier en termes de surface de 1 km² à 10 152 km², 80 %
faisant moins de 1 000 km² (4×Marseille ou 10×Paris), bien qu?elles soient le maillon d?application
des restrictions. Leur délimitation n?a pas de définition dédiée. Certaines zones d?alerte sont
composées de sous-zones d?alerte, ce qui complexifie la gestion en tout l?affinant dans le
déclenchement des mesures de restriction. Cela peut aussi peut s?avérer délicat pour la
coordination interdépartementale
Certains départements ont défini explicitement des zones d?alerte pour l?eau potable, ce qui permet
de traiter spécifiquement cet enjeu selon les modes d?approvisionnement. Ce type de zone d?alerte
est à généraliser pour y définir spécifiquement des niveaux de restriction dédiés aux usages eau
potable (deux niveaux ont été expérimentés dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et
de Loire-Atlantique). Il conviendrait de garder une cohérence de gestion à l?échelle départementale.
Enfin, les nappes étant elles aussi fragilisées par les situations de sécheresse, il faudra généraliser
la prise en compte des eaux souterraines, dans un premier temps pour les nappes
d?accompagnement des cours d?eau dans les zones d?alerte et dans un second temps, toutes les
nappes libres.
Annexe 7.1.6 Définition des plans d?eau connectés et
déconnectés
Les plans d?eau connectés ou déconnectés sont à définir dans chaque ACSd. Il est proposé de
généraliser au niveau national, la pratique éprouvée du département de Loire-Atlantique, rédigée
comme suit dans leur ACSd :
« Il revient aux usagers de démontrer la déconnexion éventuelle de leurs installations régulières
de prélèvement (forages, retenues, ...) au cours d?eau, aux canaux et à la nappe
d?accompagnement. Les études permettant la caractérisation des forages sont réalisées sur la
base de cahiers des charges construits avec les services de l?Éat (protocole destiné à vérifier
l?absence de relation entre l?aquifère de prélèvement et les nappes souterraines contribuant à
l?alimentation des cours d?eau ou des zones humides ? janvier 2020). A défaut, à compter du 1er
janvier 2023, les prélèvements à partir de ces installations seront soumis au présent arrêté. »
Après recueil du retour d?expériences en Loire-Atlantique, le protocole précité serait à proposer
dans chaque département. Un délai sous trois ans au maximum semble réalisable, à l?instar de ce
qui s?est passé dans le 44.
Annexe 7.1.7 Mesures de restriction
La lisibilité des mesures reste à parfaire et à mieux encadrer au niveau national :
? Lavage de voitures : le taux minimum de recyclage des eaux au sens du guide pourrait être
au moins de 70 % avec obligation d?affichage pour informer les clients sur les raisons pour
lesquelles l?installation reste ouverte,
? Infrastructures sportives : discussions à mener avec le ministère des sports pour qualifier
les compétitions à enjeu national ou international (terrains de sport enherbés et
homologués, hippodromes, aires d?évolution équestre, centres équestres),
? Golfs : suppression de la dérogation pour l?arrosage des greens en crise (cf. absence de
progrès de la filière sur les consommations d'eau) dans l'attente d'un accord volontaire
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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avec trajectoire et objectifs chiffrés, et de l?équipement de la profession en techniques
moins consommatrices d?eau,
? Remplissage des piscines : inciter les piscines publiques à programmer leur vidange en
dehors de juillet, août et septembre,
? Essais des poteaux incendie et nettoyage des réservoirs d?eau potable : à autoriser au
motif de sécurité et de santé publique,
? Espaces verts : arrosage des jeunes arbres (moins de deux ans) à préserver en période
de crise et engager la discussion avec le ministère de la culture pour les jardins des sites
classés des monuments historiques,
? Remplissage et vidange des plans d?eau notamment pour les tonnes ou huttes de chasse
par exemple, ou encore le nettoyage des façades des bâtiments : à interdire en période de
crise et même d?alerte renforcée,
? Encadrement des ICPE : à faire apparaître formellement dans les ACSd, tant que toutes
les ICPE concernées ne disposent pas d?arrêtés de prescriptions complémentaires
sécheresse.
Une nouveauté est à proposer : les mesures pourraient porter sur la mise en oeuvre de moyens de
communication, notamment pour l?eau potable, qui se renforceraient au gré des niveaux de
restriction.
Il est impératif de vérifier avec l?OFB et les autres services de contrôle la contrôlabilité des mesures
lors de leur rédaction dans le guide.
En complément, le rapport traite de façon spécifique, les dérogations ou adaptations des mesures
de restriction à la demande d?un usager (usages, durée, volumes, effet cumulé). Le guide
sécheresse devra être mis à jour à la lumière de ces recommandations.
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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Annexe 8. Proposition de liste d?indicateurs à
suivre pour le pilotage national des crises
sécheresse
Proposition de remontée des indicateurs : la mission propose d?utiliser le logiciel SYNAPSE de
gestion de crise, avec une saisine par les préfets de département, mais identification dès
maintenant (en rouge) de l?établissement ou du service producteur de la donnée.
Pour que le dispositif soit pleinement efficace, il faudra s?assurer de ce que :
- les administrations centrales intéressées, particulièrement les ministères de la transition
écologique et de la santé (CMVOA, cabinets, DEB et DGS) aient un accès direct aux
données saisies par les préfets, et puissent opérer les extractions dont elles ont besoin,
- le paramétrage des indicateurs à renseigner fasse l?objet d?un calage en amont (première
liste proposée ci-après) mais aussi qu?il puisse être adapté en cours de crise de manière
assez rapide,
- pour la saisie, l?ensemble des services indiqués en rouge, particulièrement les ARS et DDT,
puissent l?opérer directement dans l?outil sans avoir à se déplacer en préfecture,
- les préfets et DREAL de bassin puissent extraire les données les intéressant, pour éviter
une double remontée vers les bassins,
- il existe un ?back up? rapidement mobilisable de type tableau excel en cas d?indisponibilité
de l?outil.
1 Eau potable :
? 1.1 : activation du COD oui/non (préfecture)
? 1.2 : activation du plan ORSEC eau oui/non (préfecture)
? 1.3 : nombre et liste des UDI61 et communes (avec code INSEE) en situation dégradée62
du fait d?un problème de quantité, population concernée par la mesure exceptionnelle mise
en place (inclure la population touristique si possible et le cas échéant), dates de début et
de fin de la mesure, éléments de coût de cette mesure exceptionnelle si disponible (ARS),
se décomposant en :
o 1.3.1 : interruption totale d?eau au robinet ? dans ce cas distribution ou non de
bouteilles, [consigne aux ARS : cet item concerne les interruptions de
distribution sans autre solution que la distribution de bouteilles (c?est-à-dire, ne
pas intégrer dans cet item, les situations qui seront décrites à l?item 1.3.3)]
o 1.3.2 : débit ou pression réduit(e) au robinet ou organisation de « tours d?eau »,
o 1.3.3 : distribution au robinet d?eau potable grâce à un dispositif alternatif/de
secours ? dans ce cas dire lequel : mobilisation d?une ressource de secours,
citernage, interconnexion exceptionnelle?
o 1.3.3.1 : utilisation d?une ressource de secours
61 Unités de distribution d?eau potable (secteur opéré par un même exploitant et où la qualité de l?eau est réputée homogène)
62 Situation dégradée : devant mettre en place un dispositif exceptionnel de secours pour assurer la continuité du service, que ce soit sur le plan
quantitatif ou sur le plan qualitatif
PUBLIÉ
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o 1.3.3.2 : interconnexion exceptionnelle
o 1.3.3.3 : citernage
o 1.3.3.4 : dérogation au débit réservé,
o 1.3.3.5 : autres
o 1.3.4 : distribution au robinet d?une eau non conforme, avec une mesure de
restriction sur l?usage ou de non consommation. Dans ce cas préciser les
paramètres pour lesquels les valeurs de qualité ne sont pas respectées.
? 1.4 : nombre et liste des UDI et communes (avec code INSEE) en situation dégradée du
fait d?un problème de qualité, population concernée par la mesure exceptionnelle mise en
place (inclure la population touristique, si possible et le cas échéant), dates de début et de
fin de la mesure, éléments de coût de cette mesure exceptionnelle si disponible (ARS),
avec la même décomposition qu?au 1.3 sur la nature de la mesure exceptionnelle mise en
place.
? 1.5 : nombre et liste des communes (avec code INSEE) en tension et population concernée,
en incluant la population touristique si possible et le cas échéant (ARS) : il n?est pas
possible de définir à priori la notion de communes en tension. Quelques critères peuvent
être fournis : ex stocks disponibles inférieurs à 10 jours pour les systèmes dépendant
entièrement d?une retenue ; avec la même décomposition qu?au 1.3 sur la nature de la
mesure exceptionnelle mise en place.
? 1.6 : présence d?établissements sensibles (établissements hospitaliers, EPHAD, maisons
d?arrêt, autres) dans les secteurs en situation dégradée ou en tension (ARS)
2 Agriculture : impacts connus et risques (DDT)
3 Industrie : impacts connus et risques (DREAL)
4 Production d?énergie : impacts connus (baisse de production) et risques (DREAL avec
EDF) ; taux de remplissage des barrages, dérogations thermiques sur les centrales
nucléaires
5 Tourisme/loisirs : impacts connus et risques (DDT avec ARS) dont nombre de baignades
interdites
6 Navigation : impacts connus et risques (DDT avec VNF) ; mesures d?économie ; réduction
de gabarit ; interdiction de navigation ; impact sur l?activité portuaire
7 Milieux : impacts connus et risques + nombre d?assecs dans ONDE, mortalités de poissons
observées, espèces protégées menacées et éventuelles actions de sauvegarde en
urgence (DT OFB)
8 Grandes retenues de soutien d?étiage, gérées par des EPTB : taux de remplissage, lâchers
d?eau exceptionnels (DDT)
9 Dispositif réglementaire sécheresse (DDT) :
? phase actuelle du dispositif (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise)
? nombre de dérogations à l?arrêté-cadre acceptées
? contrôles : nombre d?infractions constatées
? nombre d?AP et municipaux de restriction en vigueur.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 9. Bibliographie
Rapports
Agreste, 2022. Les Dossiers, Commission des comptes de l?agriculture de la Nation, Session du
15 décembre 2022 - Version provisoire, décembre 2022 No 3, 104p.
Ayphassorho H. et Sallenave M. (coord), Bertrand N., Mitteault F., Pujos Ch., Rollin D., 2020,
Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d?ici 2050 ?, Rapport CGEDD n°
012819-01, CGAAER n° 19056, Juillet, 333p.
Beaudouin E, Py M. Stevens D., Pujos, Ch. 2020. Retour d?expérience sur l?épisode caniculaire et
la sécheresse de 2019, Rapport CGEDD n° 013098-01, CGAAER n° 19098, avril, 139p.
Belrhiti C., Cukierman C., Richard A., Sol J., 2022. Eviter la panne sèche : huit questions sur l?avenir
de l?eau, Rapport du Sénat n°142, Session ordinaire de 2022-2023, novembre, 166p.
Cinotti B., Landel J-F., Agoguet D., Atzenhoffer D. et Delbos V., 2019. « Une justice pour
l?environnement », mission d?évaluation des relations entre justice et environnement, Rapport
CGEDD n° 012671-01, IGJ n° 019-19, octobre, 406p.
Fallon G. et Gitton Cl. (coord), Allimant Ph., Bertrand N., Dumoulin V., Joly A., Kosuth P., 2022,
Appui à l?aboutissement de projets de territoire pour la gestion de l?eau (PTGE). Examen de
l?élaboration de quinze PTGE. Identification de voies de progrès, Rapport CGEDD n°013749-01,
CGAAER, n°21016, Mai, 122p.
Frecenon B., Lejeune H., 2021. Retour d?expérience sur l?application du régime des calamités
agricoles aux sècheresses sur prairies de 2019 et 2020, CGAAER, Rapport n° 21030-P, avril.
Hecquet V., Lucas F. Géry C., 2022. Comptes prévisionnels de l?agriculture pour 2022, INSEE
Première, numéro 1934, décembre 2022.
Hubert L. et Dumoulin V., 2019. Retour d?expérience sur la sécheresse de 2019 dans le domaine
de l?eau, CGEDD, Rapport n°012985-01, décembre, 118p.
Parquet Général (non daté), Le traitement pénal du contentieux de l?environnement - Rapport du
groupe de travail relatif au droit pénal de l?environnement présidé par M. Francois Molins, procureur
général près la Cour de Cassation (conclusions présentées le 7 décembre 2022), 81p.
https://www.courdecassation.fr/print/pdf/node/14153
Prudhomme L., Tuffnel F., 2020. Rapport de la mission d?information sur la gestion des conflits
d?usage en situation de pénurie d?eau, Assemblée Nationale, n°3061, juin, 174p.
Réseau de Transport de l?Electricité, 2023. Bilan électrique 2022 de RTE, 16/2/2023.
Toreti A., et al., 2022. Commission Européenne (Centre commun de recherche), août 2022, « La
sécheresse en Europe ».
Cadre national
Ministères de la transition écologique, de l?agriculture, des sports, fédération française des golfs,
2019. « Accord-cadre « Golfs et environnement 2019-2024 »
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
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MTECT, 2021. Guide de mise en oeuvre des mesures de restriction des usages de l?eau en période
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Publications scientifiques
BRGM, Météo France, MTECT, 2023, Bulletin de situation hydrogéologique au 1er novembre 2022.
Chazot S. et al., 2012. Explore 2070 ? Lot hydrologie de surface B5- Synthèse bibliographique,
43p + annexes.
Chazot S. et al., 2015. Synthèse du projet Explore 2070, Hydrologie de surface, 4p.
Garrido F., 2022. Etat des nappes d?eau souterraine, Comité national sécheresse agricole, BRGM,
03 octobre 2022, ppt.
Habets Fl. et al., 2015. Synthèse du projet Explore 2070, Hydrologie de souterraine, 4p.
Habets Fl. et al., 2021.Plateforme de modélisation hydrogéologique nationale AQUI-FR, Rapport
final de 2ème phase, mai, 61p.
Inrae, 2021, Impact du changement climatique : les lacs perdent leur oxygène, Communiqué de
presse, 2p.
Météo France, 2020. Bilan climatique de l?année 2019, 2019 : au 3ème rang des années les plus
chaudes en France depuis le début du XXème siècle10/01/20, 26p.
Météo France, 2021. Rapport météorologique Analyse de la sécheresse géotechnique Année 2019,
17/11/21, 17p.
Météo France, 2022. Éléments de qualification de la sécheresse 2022 Direction de la Climatologie
et des Services Climatiques, 28/11/22, 13p.
Météo France, 2023. Bilan climatique de l?année 2022, Une année hors normes,
exceptionnellement chaude, ensoleillée et peu arrosée, 12/01/23, 23p.
Météo France, OFB, BRGM, CNRS, PSL, Mines ParisTech, ENS, 2022. Bulletin de cadrage pour
la prévision saisonnière de la ressource en eau souterraine Prévisions initiées en Avril 2022, allant
jusqu?en septembre 2022,2p.
Nicolle P., Perrin C., Andréassian V., et al., 2015. Prévoir les étiages : que peut-on attendre des
modèles hydrologiques ? Onema. Collection Comprendre pour agir. 24 p.
Sauquet E., 2022. Explore 2, les futurs de l?eau, point d?avancement, novembre 2022 (PPT), 14p.
Soubeyroux J-M., Kitova N., Blanchard M., et al. 2012. Caractérisation des sècheresses des sols
en France et changement climatique : Résultats et applications du projet ClimSec. La Météorologie,
78, 21 - 30.
Soubeyroux,J.-M., et al., 2011 : Projet ClimSec - Impact du changement climatique en France sur
la sècheresse et l?eau du sol, rapport final, Météo-France, CNRM-GAME, CERFACS, UMR Sisyphe,
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Stebbins R.C., Cohen N.W., 1995. A Natural History of Amphibians, Princeton University Press,
1995, 316 p. (ISBN 978-0-691-03281-8))
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Tilmant F et al., 2020. PREMHYCE : un outil opérationnel pour la prévision des étiages, La Houille
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Sciences, Eau et Territoires, Numéro 42, 17-21.
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Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Annexe 10. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
ADEME Agence de l?environnement et de la maîtrise de
l?énergie
ADES Accès aux données sur les eaux souterraines
ANR Agence nationale de recherche
AOB Arrêté d?orientation de bassin
AP Arrêté préfectoral
ARS Agence régionale de santé
ASA Association syndicale autorisée
BNPE Banque nationale des prélèvements quantitatifs
en eau
BRGM Bureau de recherches géologiques et minières
CACG Compagnie d?aménagement des côteaux de
Gascogne
CASH Comité d?anticipation et de suivi hydrologique
CIC Centre interministériel de crise
CGAAER Conseil général de l?agriculture, de
l?alimentation et des espaces ruraux
CGEDD Conseil général de l?environnement et du
développement durable
CODAF Comité opérationnel départemental anti-fraude
CMVOA Centre ministériel de veille et d?alerte du
ministère de la transition écologique
CRE Comité ressource en eau (ex comité
sécheresse)
DDCSPP Direction départementale de la cohésion
sociale et de la protection des populations
DDT Direction départementale des territoires
DDTM Direction départementale des territoires et de la
mer
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGSCGC Direction générale de la sécurité civile et de la
gestion des crises
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DETR Dotation d?équipement des territoires ruraux
DGPE Direction Générale de la Performance
Economique et Environnementale des
Entreprises
PUBLIÉ
Mars 2023 Retour d?expérience sur la gestion de l?eau lors de la
sécheresse 2022
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Acronyme Signification
DGPR Direction Générale de la Prévention des
Risques
DREAL Direction régionale de l?environnement de
l?aménagement et du logement
DRIEAT Direction régionale et interdépartementale de
l?environnement, de l?aménagement et des
territoires
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
EBITDA Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et
amortissement
EDF Electricité de France
EIEE Institut européen de l?économie et de
l?environnement
EPCI Etablissement public de coopération
intercommunale
EPCI-FP Etablissement public de coopération
intercommunale à fiscalité propre
IGA Inspection générale de l?administration
IGEDD Inspection générale de l?environnement et du
développement durable
IGJ Inspection générale de la justice
IGN Institut national de l?information géographique
et forestière
INRAE Institut national de recherche pour l?agriculture,
l?alimentation et l?environnement
IOTA Installations, ouvrages, travaux ou activités
soumis à la loi sur l?eau
ICPE Installations classées pour la protection de
l?environnement
MASA Ministère de l?agriculture et de la souveraineté
alimentaire
MEFSIN Ministère de l?Economie des Finances et de la
Souveraineté Industrielle et Numérique
MIOM Ministère de l?intérieur et de l?outre-mer
MISEN Missions Inter-Services de l?Eau et de la Nature
MSS Ministère de la santé et des solidarités
MTD Meilleures techniques disponibles
MTECT Ministère de la Transition Ecologique et de la
Cohésion des Territoires
OFB Office français de la biodiversité
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Acronyme Signification
ONDE Observatoire national des étiages
ORSEC Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
OUGC Organismes uniques de gestion collective
PRPDE Personne responsable de la production ou de la
distribution de l?eau
PTGE Projet de territoire pour la gestion de l?eau
QMA Débit moyen annuel
QMNA5 Débit mensuel minimal ayant la probabilité 1/5
de ne pas être dépassé une année donnée
RMC Rhône Méditerranée Corse
RTE Réseau de transport d?électricité
SCHAPI Service central d?hydrométéorologie et d?appui
à la prévision des inondations
SDAGE Schéma directeur d?aménagement et de
gestion des eaux
SDIS Service départemental d?incendie et de secours
SHEM Société Hydroélectrique du Midi
THM Trihalométhanes
TWh Térawattheure
URSSAF Union de recouvrement des cotisations de
sécurité sociale et d?allocations familiales
VCN3 Débit minimal du cours d?eau enregistré sur une
période de trois jours consécutifs
VNF Voies navigables de France
ZRE Zone de répartition des eaux
PUBLIÉ
Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports »
PUBLIÉ
http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/les-derniers-rapports-r43.html
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Un épisode inédit par sa durée et son intensité
1.1 Un déficit pluviométrique important couplé à plusieurs épisodes de canicule
1.2 Une sécheresse des sols prolongée
1.3 Des impacts multiples, particulièrement sur l?alimentation en eau potable
1.4 Des données hydrométéorologiques et prévisions à mieux exploiter pour renforcer l?anticipation
1.4.1 La mobilisation de données de terrain
1.4.2 De nombreux projets pour améliorer la prévision
1.4.3 Vers une carte multicritère de l?analyse du risque sécheresse ?
2 Un cadre de gestion des sécheresses rénové en 2021
2.1 Un dispositif à trois niveaux : national, bassin hydrographique, département
2.2 Mais des limites face aux spécificités territoriales de la ressource en eau et aux impacts des sécheresses
2.2.1 Le cadre de coordination des services de l?Etat peut être amélioré au niveau local
2.2.2 L?exercice de la gestion de crise par les préfets de département serait facilité par un cadrage national plus précis
2.2.3 Les modalités de gestion des retenues multi-usages restent hétérogènes et doivent être clarifiées en période de crise
2.2.4 Un déficit de recueil et de partage des données
3 La gestion opérationnelle de la sécheresse 2022
3.1 Une anticipation encore perfectible
3.1.1 Des prévisions nationales en sortie d?hiver encore peu exploitées localement
3.1.2 Des délais parfois encore trop importants avant l?entrée en vigueur des mesures de restriction
3.1.3 Des pratiques d?optimisation en anticipation dans les territoires les plus aguerris par des épisodes successifs de sécheresse
3.1.4 Ces pratiques d?optimisation nécessitent une meilleure connaissance des prélèvements
3.2 Les critères de déclenchement des mesures de restriction
3.3 Le contenu et l?efficacité des mesures de restriction
3.4 Une campagne de contrôle importante à visée essentiellement pédagogique en 2022
3.5 Une communication de crise à amplifier
3.5.1 Une communication principalement axée autour de l?information sur les mesures de restriction, et dont les résultats sont difficiles à mesurer
3.5.2 Face à l?indisponibilité de Propluvia, certains acteurs locaux ont développé des outils alternatifs
3.6 La gestion de crise nationale
3.7 La sortie de crise
4 Quelques perspectives pour réduire notre vulnérabilité aux sécheresses
4.1 Des plans de sobriété pour les principaux usages
4.2 La sécurisation de l?alimentation en eau potable et des usages de sécurité civile
4.3 Vers un Ecowatt de l?eau ?
4.4 Une communication sur la durée et pas seulement en crise
Conclusion
Annexes
Annexe 1 Lettre de mission
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Annexe 3. Analyse de la mise en oeuvre des recommandations des rapports de retour d?expérience de la sécheresse de 2019
Contexte et sélection des recommandations analysées par la mission
Analyse globale de la mise en oeuvre des recommandations
Analyse détaillée
Rapport CGEDD de décembre 2019
Rapport CGEDD-CGAEER d?avril 2020
Annexe 4. Impacts de la sécheresse sur les milieux naturels et les activités économiques
Annexe 4.1. Des milieux naturels mis à l?épreuve
Annexe 4.2. Des rendements agricoles en forte baisse
Annexe 4.3. Les autres activités économiques impactées
Annexe 4.3.1 Impact modéré sur la navigabilité des cours d?eau
Annexe 4.3.2 Des impacts contrastés sur l?énergie
Annexe 4.3.3 Une diversité d?impacts sur les autres activités
Annexe 5. La mobilisation de l?expertise scientifique au service de la gestion de crise
Annexe 5.1.1 Les prospectives nationales et projections sur la ressource en eau
Annexe 5.1.2 Les modélisations de l?état quantitatif de la ressource en eau souterraine
Annexe 5.1.3 Un assèchement des sols
Annexe 5.1.4 Les approches des dynamiques d?étiages
Annexe 6. Cinétique des décisions à l?échelle d?un bassin versant : les exemples de la Vienne, de la Gartempe, de la Durance-Verdon et de l?Adour
Annexe 7. Propositions d?ajustements du guide national de gestion des sécheresses
Annexe 7.1.1 Composition et modalités de réunion des comités de ressource en eau (CRE)
Annexe 7.1.2 Niveaux et durée de restriction
Annexe 7.1.3 Calcul du seuil de déclenchement des restrictions dans le cas des stations hydrométriques
Annexe 7.1.4 Nature des indicateurs de déclenchement
Annexe 7.1.5 Périmètre de gestion de crise : zones d?alerte, dont une zone d?alerte pour l?eau potable et les eaux souterraines
Annexe 7.1.6 Définition des plans d?eau connectés et déconnectés
Annexe 7.1.7 Mesures de restriction
Annexe 8. Proposition de liste d?indicateurs à suivre pour le pilotage national des crises sécheresse
Annexe 9. Bibliographie
Rapports
Cadre national
Publications scientifiques
Annexe 10. Glossaire des sigles et acronymes
INVALIDE)