Évaluation de la mise en oeuvre de l'Agenda rural « France Ruralités », un programme pour les territoires ruraux
BACCAINI, Brigitte ;PY, Michel ;KEGELART, Jean-Jacques
Auteur moral
France. Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD)
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">L'Agenda rural, bien que souvent vu par les acteurs des territoires ruraux avec de nombreuses mesures mises en place jugées positivement dans les territoires : petites villes de demain, maisons France services, volontaires territoriaux en administration, campus connectés, aide au permis de conduire, couverture numérique du territoire, etc. Ces mesures sont rarement reliées à l'Agenda rural en tant que tel, ce dernier étant très mal identifié. La mission propose ainsi de rebaptiser l'Agenda rural en déposant une marque « France Ruralités », qu'il conviendra ensuite de faire vivre dans la durée, afin qu'elle s'installe dans les territoires ruraux. Elle propose de recentrer France Ruralités autour de quelques grandes priorités déclinées en un nombre réduit de mesures, la transition écologique en constituant la colonne vertébrale, et de mieux prendre en compte la diversité des ruralités. La loi 3DS « différenciation, décentralisation, déconcentration » du 21 février 2022 est un outil à même d'offrir de nouvelles approches dans la prise en compte des spécificités des territoires ruraux dans leur diversité ; les territoires ruraux sont en effet des lieux d'innovation trop souvent méconnus ; les initiatives multiples qui y prennent forme, que ce soit dans le domaine de la mobilité, de l'alimentation, de l'aide à la personne, du lien social, etc. méritent d'être diffusées, dupliquées. Afin de mener à bien ces nouvelles priorités et de favoriser le travail interministériel (onze ministères impliqués), la mission fait un certain nombre de propositions en termes de gouvernance et de pilotage, parmi lesquelles, au niveau national, la nomination rapide d'un(e) délégué(e) interministériel(le) aux ruralités, placé(e) sous l'autorité de la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales et de la ruralité, la mise en place d'une feuille de route pour les référents ministériels, le renforcement des moyens de l'ANCT (service en charge du programme ruralité) et au niveau local, le renforcement de la visibilité et des missions des sous-préfets ruralités. Quatre sujets cruciaux mis en exergue dans le présent rapport devront être approfondis : la refonte de la DGF, la place des ruralités dans la politique de contractualisation de l'État, l'évaluation des mesures mises en place et enfin la valorisation des aménités rurales. La mission propose, ainsi qu'évoqué lors de la remise du rapport d'étape à la ministre, que quatre groupes de travail soient rapidement mis en place sur ces sujets.</div>
Editeur
IGEDD
Descripteur Urbamet
caractéristique démographique
;transition écologique
Descripteur écoplanete
Thème
Aménagement du territoire
;Information - Documentation - Communication
Texte intégral
i
igedd.developpement-durable.gouv.fr
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
France Ruralités, un programme pour les territoires ruraux
Brigitte BACCAÏNI - IGEDD
Jean-Jacques KEGELART - IGEDD
(coordonnateur)
Michel PY ? IGEDD
Avec la contribution de Lionel RIMOUX
- IGEDD
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda
rural
P
U
B
L
I É
Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités
passées ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction
de ce rapport
Statut de communication
? Préparatoire à une décision administrative
? Non communicable
? Communicable (données confidentielles occultées)
? Communicable
PUBLIÉ
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Janvier 2023
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Sommaire
Sommaire........................................................................................................................ 3
Résumé ........................................................................................................................... 6
Liste des recommandations .......................................................................................... 8
Introduction .................................................................................................................. 10
1 Un Agenda rural qui nécessite un pilotage et une gouvernance renforcés ........ 11
1.1 Un agenda rural peu lisible.................................................................................. 11
1.1.1 Rappel des mesures inscrites dans l?Agenda rural sous la thématique
« l?État s?engage » pour garantir le pilotage et la coordination de l?Agenda
rural ............................................................................................................ 11
1.1.2 Un écosystème dense dont l?Agence nationale de la cohésion des
territoires (ANCT) est l?acteur central ......................................................... 12
1.1.3 La nécessité d?une marque ........................................................................ 13
1.2 Au niveau central, une organisation et un pilotage perfectibles ........................... 13
1.2.1 La direction générale déléguée « Territoires et ruralités » de l?ANCT doit
être renforcée dans son positionnement .................................................... 14
1.2.2 L?interministérialité à réaffirmer .................................................................. 14
1.3 Le rôle des niveaux régional et départemental à définir clairement ..................... 16
1.3.1 L?intégration du niveau régional .................................................................. 16
1.3.2 Les sous-préfets ruralités : améliorer la lisibilité du rôle et des missions .... 16
1.4 Les outils ............................................................................................................. 18
2 Bilan général des mesures de l?Agenda rural et pistes d?amélioration ............... 19
2.1 Un avancement des mesures inégal ................................................................... 19
2.1.1 Un suivi global délicat................................................................................. 19
2.1.2 Une implication et un niveau d?avancement plus forts dans les
départements les plus concernés ............................................................... 22
2.2 Un nouvel Agenda rural recentré pour des territoires ruraux acteurs des
transitions et des souverainetés .......................................................................... 25
2.2.1 Un changement de méthode appuyé sur une nouvelle stratégie nationale
et sur la prise en compte de la diversité des territoires ruraux .................... 25
2.2.2 La transition écologique, pivot du second souffle de l?Agenda rural ........... 28
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2.3 Un suivi des mesures engagées indispensable ................................................... 31
3 La ruralité mérite une place spécifique dans la politique contractuelle de l?État
.................................................................................................................................. 33
3.1 Un bilan des contrats de ruralité serait nécessaire .............................................. 33
3.2 La ruralité doit être plus visible dans les CRTE ................................................... 34
3.3 Les principes des contrats de réciprocité devraient être intégrés aux CRTE....... 36
3.4 Les départements en situation de fragilité pourraient bénéficier d?un pacte
territorial .............................................................................................................. 37
4 Les territoires ruraux doivent se structurer en ingénierie ................................... 39
4.1 La recomposition de l?ingénierie territoriale a laissé les territoires ruraux de côté
............................................................................................................................ 39
4.2 Une pléthore de moyens qui ne satisfait pas entièrement aux besoins des
territoires ruraux .................................................................................................. 40
4.2.1 L?ANCT ...................................................................................................... 40
4.2.2 La Banque des territoires ........................................................................... 41
4.2.3 Le Cerema ................................................................................................. 42
4.3 L?État doit apporter une réponse spécifique aux besoins en ingénierie pérenne
des territoires ruraux ........................................................................................... 43
4.3.1 Faire des intercommunalité rurales le lieu privilégié d?une ingénierie
pérenne de premier niveau......................................................................... 43
4.3.2 Le Préfet doit avoir à sa main des moyens d?aide directs pour financer
l?ingénierie des communes rurales ............................................................. 44
5 Les moyens financiers, une amélioration attendue .............................................. 46
5.1 Sur le fonctionnement ......................................................................................... 47
5.2 Sur la Dotation globale de fonctionnement (DGF) ............................................... 47
5.3 Sur l?investissement ............................................................................................ 48
Conclusion ................................................................................................................... 50
Annexes ........................................................................................................................ 52
Annexe 1. Lettre de mission........................................................................................ 53
Annexe 2. Liste des personnes rencontrées ............................................................. 55
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Annexe 3. Des territoires ruraux divers : contrastes géographiques et contrastes
entre types de territoires ruraux ............................................................................. 63
Annexe 4. État d?avancement des 181 mesures de l?Agenda rural en octobre 2022
(source ANCT) ......................................................................................................... 72
Annexe 5. Une mise en oeuvre inégale des mesures de l?Agenda rural selon les
départements ........................................................................................................... 80
Annexe 6. Résultats de l?enquête auprès des préfets ............................................... 89
Annexe 7. Proposition de méthode de ciblage des départements ruraux fragiles . 94
Annexe 8. Projet de loi relative aux aménités rurales ............................................... 95
Annexe 9. Organigrammes de l?ANCT au 1er octobre 2022 ....................................... 97
Annexe 9.1. Organigramme général .......................................................................... 97
Annexe 9.2. Organigramme de la Direction déléguée territoires et ruralités .............. 98
Annexe 10. La gouvernance locale de l?ANCT ........................................................... 99
Annexe 11. Caractérisation des territoires des EPCI .............................................. 100
Annexe 12. Verbatims recueillis lors des entretiens menés par la mission .......... 103
Annexe 12.1. Ensemble des verbatims (sauf à propos des mesures) ..................... 103
Annexe 12.2. Verbatims portant spécifiquement sur les mesures ........................... 109
Annexe 13. CRTE et ruralité ...................................................................................... 115
Annexe 14. Aides en ingénierie : l?exemple du Cantal ............................................ 116
Annexe 15. Table des illustrations ........................................................................... 117
Annexe 17. Glossaire des sigles et acronymes ....................................................... 119
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Résumé
L?Agenda rural, bien que souvent vu par les acteurs des territoires ruraux comme une somme de
mesures, peu lisible, a suscité beaucoup d?espoir dans ces territoires. L?État se penchait enfin sur
les handicaps structurels des ruralités, sur le sentiment d?abandon des populations rurales et
proposait des mesures concrètes et un accompagnement pour y répondre.
Un peu plus de trois ans après le lancement de l?Agenda rural, le bilan que la mission a pu en faire
est mitigé.
De nombreuses mesures ont été mises en place ; beaucoup sont connues et jugées positivement
dans les territoires : petites villes de demain, maisons France services, volontaires territoriaux en
administration, campus connectés, aide au permis de conduire, couverture numérique du territoire,
etc. Mais ces mesures sont rarement reliées à l?Agenda rural en tant que tel, ce dernier étant très
mal identifié, peu visible. Et force est de constater que le sentiment d?abandon n?a pas décru, alors
même que de nombreux territoires ruraux ont vu ces dernières années leur attractivité s?affirmer
vis-à-vis de populations urbaines en mal d?espace et de nature, attractivité encore renforcée au
cours de la période COVID.
Pour davantage de lisibilité, la mission propose ainsi de rebaptiser l?Agenda rural en déposant une
marque « France Ruralités », qu?il conviendra ensuite de faire vivre dans la durée, afin qu?elle
s?installe dans les territoires ruraux.
Par ailleurs, l?impact réel des 181 mesures de l?Agenda rural dans les territoires ruraux est délicat
à mesurer, du fait de l?absence d?indicateurs et de cadre méthodologique rigoureux pour mener
une telle évaluation. La mission n?a pu appuyer ses analyses que sur les impressions recueillies
lors de ses entretiens et déplacements, sur les réponses des préfets à son enquête et sur les
quelques indicateurs de réalisation dont dispose l?ANCT. Ces indicateurs ne peuvent constituer
une véritable mesure des impacts que ces dispositifs ont pu avoir, en particulier en termes
d?amélioration de la qualité de vie dans les territoires ruraux.
La mission propose de recentrer France Ruralités autour de quelques grandes priorités déclinées
en un nombre réduit de mesures, la transition écologique en constituant la colonne vertébrale, et
de mieux prendre en compte la diversité des ruralités. Chaque territoire rural doit pouvoir se saisir
des possibilités que lui offre France Ruralités en fonction de ses spécificités, avec un droit réel à
l?expérimentation. La loi 3DS « différenciation, décentralisation, déconcentration » du 21 février
2022 est un outil à même d?offrir de nouvelles approches dans la prise en compte des spécificités
des territoires ruraux dans leur diversité ; les territoires ruraux doivent s?en saisir. Ils sont en effet
des lieux d?innovation trop souvent méconnus ; les initiatives multiples qui y prennent forme, que
ce soit dans le domaine de la mobilité, de l?alimentation, de l?aide à la personne, du lien social, etc.
méritent d?être diffusées, dupliquées. Ce qui rejoint la question des outils, mais également celle de
l?ingénierie, toutes deux traitées dans ce rapport : une rationalisation dans ces deux domaines est
nécessaire et urgente.
Il conviendrait d?autre part de changer le regard sur les ruralités, en mettant davantage en avant
les atouts, les ressources, les richesses dont disposent les territoires ruraux. Leurs aménités
pourraient trouver, dans la redéfinition du lien et des complémentarités avec les territoires urbains
voisins, un cadre propice à leur valorisation. Les ruralités sont une chance pour la France dans la
transition écologique.
Afin de mener à bien ces nouvelles priorités et de favoriser le travail interministériel (onze
ministères impliqués), la mission fait un certain nombre de propositions en termes de gouvernance
et de pilotage, parmi lesquelles, au niveau national, la nomination rapide d?un(e) délégué(e)
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interministériel(le) aux ruralités, placé(e) sous l?autorité de la ministre déléguée en charge des
collectivités territoriales et de la ruralité, la mise en place d?une feuille de route pour les référents
ministériels, le renforcement des moyens de l?ANCT (service en charge du programme ruralité) et
au niveau local, le renforcement de la visibilité et des missions des sous-préfets ruralités.
Quatre sujets cruciaux mis en exergue dans le présent rapport devront être approfondis : la refonte
de la DGF, la place des ruralités dans la politique de contractualisation de l?État, l?évaluation des
mesures mises en place et enfin la valorisation des aménités rurales. La mission propose, ainsi
qu?évoqué lors de la remise du rapport d?étape à la ministre, que quatre groupes de travail soient
rapidement mis en place sur ces sujets.
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Liste des recommandations
(MDCTR) Déposer une marque « France Ruralités ». ................... 13
(MDCTR / ANCT) Pour assurer l?animation, la coordination
interministérielle et transversale des mesures intéressant les ruralités et la cohésion des
territoires, la mission propose : le maintien de l?équipe d?élus de l?Agenda rural et du comité
interministériel aux ruralités ; la nomination d?un (e) délégué(e) interministériel(le) aux
ruralités placé(e) auprès de la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales et
de la ruralité ; le renforcement de l?équipe en charge des ruralités à l?ANCT. .................... 15
Renforcer le pilotage et la gouvernance aux niveaux national et local :
(MDCTR / ANCT) Adresser des feuilles de route aux référents ministériels. (MIOM /
DMATES) Nommer un chargé de mission ruralités au sein des SGAR et des référents dans
les directions régionales ; adresser des feuilles de route aux sous-préfets ruralités. ........ 17
(MDCTR /ANCT) Regrouper les plateformes traitant des politiques
de cohésion sous un portail commun. (MIOM / DMATES) Développer l?usage des réseaux
sociaux et plateformes numériques pour les préfets délégués territoriaux de l?ANCT, les
sous-préfets ruralités et leurs équipes d?appui. .................................................................. 18
(MDCTR / ANCT / SDES / PUCA) Créer une plate-forme de données
économiques, sociales, démographiques et environnementales sur les ruralités, avec des
indicateurs mis à jour annuellement. Y intégrer un espace de ressources documentaires
(études) et/ou des liens vers les centres de ressources existants. Développer les enquêtes
sociologiques sur les territoires ruraux. ............................................................................... 28
(MTECT / MDCTR / ANCT) - Arrêter une stratégie nationale pour
France Ruralités, élaborée en partenariat avec les associations nationales d?élus autour de
quelques grandes priorités. Faire de la transition écologique l?axe prioritaire de France
Ruralités et décliner chaque grande thématique en une vingtaine de mesures adaptables
en fonction des territoires ruraux. ........................................................................................ 31
(MDCTR / ANCT) Mettre en place un cadre méthodologique
permettant l?évaluation des mesures en direction des territoires ruraux. Prévoir dans chaque
CRTE un dispositif d?évaluation. Présenter chaque année un rapport de l?avancement des
mesures de l?Agenda rural devant les comités locaux de la cohésion territoriale. Introduire
des indicateurs de performance de l?Agenda rural dans la LOLF. Mettre en place une
évaluation in-itinere des mesures de l?Agenda rural. .......................................................... 32
(MDCTR / ANCT / DGCL) Établir un bilan des contrats de ruralité. 34
(MTECT / ANCT / DGALN) Doter les CRTE d?un volet « ruralités » et
d?un volet « réciprocité » lorsqu?ils couvrent à la fois des zones urbaines et rurales. ........ 37
(MDCTR / ANCT) Réaliser un bilan des pactes territoriaux existants
et contractualiser des pactes territoriaux avec les départements cumulant le plus de
difficultés économiques et démographiques, sur la base d?indices de fragilité. ................. 38
(MDCTR / ANCT) Faire le bilan des ressources d?ingénierie locale.
Améliorer la coordination de l?offre d?ingénierie départementale en donnant aux CLCT un
vrai rôle opérationnel. (MIOM / DMATES) Renforcer les moyens de l?État dédiés au
développement territorial. .................................................................................................... 42
(MDCTR / ANCT) Engager une politique incitative pour amener les
intercommunalités rurales à se doter d?une ingénierie pérenne. ........................................ 44
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(MIOM / DGCL / ANCT) Déconcentrer aux préfets de département
les crédits dédiés au financement direct de l?ingénierie des collectivités rurales. .............. 45
(DGCL) Conduire une étude approfondie de l?impact de la DGF sur
les EPCI à fiscalité propre en fonction de leur niveau de densité. ..................................... 47
(DGCL) Étudier la possibilité de développer plusieurs scénarios de
simplification du calcul des dotations en s?appuyant sur la notion de densité des territoires
et en envisageant, par exemple, de décliner une approche agrégée pour l?ensemble du bloc
communal sur chaque territoire couvert par un EPCI à fiscalité propre. ............................ 48
(MTECT / DGALN) Assurer le ?verdissement? de la politique des
investissements dans les territoires ruraux par le fonds vert ; faire prendre en compte par le
fonds vert les aménités rurales qui sont aujourd?hui génératrices de charges sans
compensation. (DGCL) Maintenir la DETR à son niveau actuel et clarifier le bénéfice de la
DTER pour les communes urbaines ; définir au sein de la DETR une enveloppe fermée
dédiée à la santé sur les territoires ruraux. (MIOM / DMATES) Moduler le cas échéant, au
cas par cas, le niveau des subventions du fonds vert comme de la DETR en fonction d?un
ratio pertinent de trésorerie disponible du bénéficiaire. ...................................................... 49
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Introduction
Par lettre de mission en date du 7 octobre 2022, la secrétaire d?État chargée de la ruralité a confié
à l?Inspection générale de l?environnement et du développement durable (IGEDD) une mission
d?évaluation de l?Agenda rural (mesures, gouvernance, pilotage, animation, communication,
compréhension-perception, contractualisation, déclinaison territoriale?). La secrétaire d?État a
présenté la mission le 13 octobre 2022.
L?Agenda rural, mis en place par le gouvernement le 22 septembre 2019, est la déclinaison des
mesures préconisées par la mission confiée à des élus nationaux et locaux investis dans la
reconnaissance des ruralités et contenues dans leur rapport « Ruralités, une ambition à partager »1.
Sur les 200 mesures préconisées dans le rapport, 181 ont été retenues par le gouvernement et
présentées sous l?appellation « Agenda rural ». Le comité interministériel aux ruralités s?est réuni
à trois reprises, en février 2020, en septembre 2020 et en novembre 2021, afin d?assurer la mise
en place et l?avancement de celles-ci, ces réunions visant « à assurer l?exécution rapide des
mesures déployées et à fixer les objectifs prioritaires des mois à venir »2 . L?Agence nationale de
la cohésion des territoires (ANCT), créée en janvier 2020, était quant à elle en charge du pilotage
et du suivi de l?Agenda rural en lien avec les onze ministères concernés et les services
déconcentrés, à l?interface des acteurs État et collectivités territoriales. Elle est intervenue ainsi
auprès des territoires ruraux via la coordination de l'Agenda rural, qui constitue la feuille de route
du gouvernement en faveur de la ruralité. L'Agenda rural vise à favoriser le développement des
territoires ruraux et améliorer la vie quotidienne de leurs habitants, dans une démarche
interministérielle. Les mesures retenues visaient à faire des territoires ruraux des moteurs de la
transition écologique ainsi que des territoires d?avenir en soutenant les petites centralités, en
assurant l?accès au numérique, en améliorant la qualité de vie?
Les travaux de la mission se sont inscrits en parallèle de la démarche conduite par la secrétaire
d?État, notamment avec la mise en place de six groupes de travail thématiques en octobre 2023.
La mission a conduit ses travaux de mi-octobre 2022 à mi-janvier 2023. Elle a rencontré les
administrations et les opérateurs de l?État concernés (au niveau central et déconcentré), les
associations nationales d?élus locaux ainsi que des enseignants-chercheurs. Elle a effectué des
déplacements dans quatre départements représentatifs de la diversité de situation des ruralités
(Nièvre, Charente-Maritime, Seine-et-Marne, Cantal) situés dans quatre régions distinctes et a
rencontré les préfets, les sous-préfets, les services déconcentrés et les opérateurs de l?État, ainsi
que des élus et des représentants de la société civile. Elle a procédé à plusieurs visites de
réalisations.
Les analyses et recommandations du présent rapport s?appuient également sur les résultats d?une
enquête réalisée auprès des préfets, ainsi que sur l?exploitation des tableaux de suivi fournis par
l?ANCT.
La mission s?est intéressée au pilotage et à la gouvernance de l?Agenda rural, à l?avancée des
mesures et elle fait des propositions en vue d?un Agenda rural II recentré. Elle a examiné les
questions relatives à l?ingénierie et à la contractualisation ainsi que les moyens financiers dont
disposent les territoires ruraux pour mettre en oeuvre leurs projets.
1 https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-09/Rapport_Mission-ruralite_juillet-2019.pdf
2 Dossier de presse du 1er comité interministériel aux ruralités du 20 février 2020
https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/1er-comite-interministeriel-aux-ruralites-243
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1 Un Agenda rural qui nécessite un pilotage et une
gouvernance renforcés
« La variété c?est de l?organisation, l?uniformité c?est du mécanisme. La variété, c?est la vie,
l?uniformité, c?est la mort », Benjamin Constant.
L?Agenda rural a été porté par cinq élus missionnés par le gouvernement en 2019. Sur les 200
mesures proposées, 181 ont été retenues avec quelques ajouts au fil des mois. Les mesures
recouvrent l?ensemble des champs de politiques publiques, elles concernent onze ministères avec
un engagement variable selon les mesures (voir partie 2). L?interministérialité est essentielle à la
réussite des politiques publiques en direction des territoires ruraux, ce qui suppose une
organisation ad?hoc.
La mise en oeuvre de l?Agenda rural nécessite, du fait de ce foisonnement, un pilotage et une
coordination qui assurent, au-delà de la seule effectivité des mesures et de leur avancement, une
approche intégrée, interministérielle et transversale des politiques publiques en direction des
ruralités. Le portage et la coordination de l?ensemble est une garantie de lisibilité de l?action
publique.
La mission s?est attachée à examiner la pertinence de l?intitulé Agenda rural, l?organisation mise en
place et les outils créés.
1.1 Un agenda rural peu lisible
1.1.1 Rappel des mesures inscrites dans l?Agenda rural sous la
thématique « l?État s?engage » pour garantir le pilotage et la
coordination de l?Agenda rural
Les 181 mesures impliquent onze ministères. Pour garantir l?efficacité et la cohérence de
l?ensemble, les élus en charge de la préparation de l?Agenda rural avaient proposé une série de
mesures portant sur :
la formation du corps préfectoral (y compris les sous-préfets) et des opérateurs de l?État au
mode projet (mesure 1663) ;
la constitution d?équipes « projet » sur le modèle des commissariats de massifs, placées
auprès des délégués départementaux et régionaux de l?agence nationale de la cohésion
des territoires (ANCT) en faveur des territoires ruraux (mesure 167) ;
la nécessité de rendre plus lisibles les missions des sous-préfets ruralités (mesure 169) ;
l?organisation de comités interministériels dédiés aux ruralités tous les six mois (mesure
170) ;
la désignation de référents ruralités dans les ministères (mesure 172) ;
la conclusion de conventions ministérielles d?objectifs sur la ruralité (mesure 171) ;
la mise en place d? études d?impact territoriales dans les projets de loi (mesure 173).
Une partie de ces mesures a été réalisée. Elles sont, à la lumière des entretiens réalisés,
perfectibles. Les mesures 171 et 173 n?ont pas été engagées.
3 La numérotation des mesures figurant dans tout ce rapport est celle du tableau de bord de l?ANCT. Elle diffère de
la numérotation initiale figurant dans le rapport de juillet 2019.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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1.1.2 Un écosystème dense dont l?Agence nationale de la cohésion des
territoires (ANCT) est l?acteur central
La mise en oeuvre des politiques publiques en direction des ruralités se joue à l?intersection de la
déconcentration et de la décentralisation avec un portage politique par un ministère dédié, une
action transversale des services de l?État et une coordination avec les collectivités territoriales et
leurs groupements.
L?ANCT, créée en janvier 2020, a été en appui de la mission confiée aux élus missionnés pour la
réalisation de l?Agenda rural. Elle a donc été très rapidement un rouage essentiel de celui-ci.
Le pilotage et la coordination de l?Agenda rural ont été confiés à l?équipe ruralités de l?ANCT,
composée de 5,5 agents, lesquels se partagent pour deux d?entre eux entre le programme ruralités
et le programme montagne. Elle fait partie de la direction générale déléguée « Territoires et
ruralités » composée de six services, chacun étant gestionnaire d?un programme dont trois
intéressent directement les ruralités : les programmes Petites Villes de Demain (PVD), France
services et Montagne avec les commissariats de massifs (organigramme général et détaillé en
annexe 9). Le directeur général délégué de la direction « Territoires et ruralités » est par ailleurs
coordinateur national des contrats de relance et de transition écologique (CRTE), lesquels ont
intégré les contrats de ruralité.
Chacun des programmes pilotés par la direction dispose de sa propre marque, d?outils, de
plateformes, de crédits et d?équipes dédiés. À noter également la présence dans cette direction de
l?équipe du programme « Action, coeur de villes » (ACV) en direction des villes moyennes.
La gouvernance de l?Agenda rural implique le suivi des mesures avec les ministères concernés et
l?animation d?un réseau dense d?acteurs. Le schéma ci-dessous, produit par l?ANCT, illustre
l?écosystème de cette gouvernance à l?heure actuelle.
Figure 1 ? La gouvernance de l?Agenda rural
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Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Elle s?articule autour d?une triple organisation :
La coordination des référents ministériels
Les tableaux fournis à la mission font état dans une première mouture (avant les élections de
2022) de dix-huit référents représentants d?administration centrale dans douze ministères, puis,
post élections de 2022, de quatorze référents membres de neuf cabinets ministériels (plusieurs
parfois par ministère) et quatre représentants d?administration centrale.
La coordination, l?appui et l?outillage des sous-préfets ruralités
Au nombre de soixante-dix-huit, ils sont la courroie de transmission de l?Agenda rural à
l?échelon local. Une feuille de route avait été adressée aux préfets de région et de département
le 17 décembre 2020 afin de procéder à leurs nominations et établir les priorités à mettre en
oeuvre avec toute latitude quant aux moyens de communication, de suivi et d?adaptation aux
spécificités de leurs départements.
Les échanges avec le réseau des élus et des acteurs locaux :
Associations nationales d?élus, Parlement rural Français, Réseau Rural Français, associations
soutenues financièrement par l?ANCT.
1.1.3 La nécessité d?une marque
Le foisonnement de mesures (181) regroupées en grandes thématiques constitue un handicap
quant à la lisibilité des politiques publiques portées sur les territoires ruraux.
Un constat s?impose : l?Agenda rural est inconnu des interlocuteurs rencontrés pour leur grande
majorité, hormis des initiés en nombre limité exerçant des fonctions au niveau national. A contrario,
les programmes Petites villes de demain (PVD), France services, Campus connectés, France
connect etc. sont bien identifiés par les acteurs locaux mais sans être rattachés à l?Agenda rural. Il
n?y a donc pas de lecture globale des politiques engagées en direction des ruralités à la différence
de la politique de la ville.
En revanche, un besoin, une attente d?identification plus large des mesures sectorielles pour ancrer
l?engagement en direction des territoires ruraux sont attendus. La mission suggère la création d?une
marque « France Ruralités », celle-ci intégrant l?ensemble des mesures intéressant les territoires
ruraux.
(MDCTR) Déposer une marque « France Ruralités ».
1.2 Au niveau central, une organisation et un pilotage perfectibles
Le rapide état des lieux dressé précédemment pourrait laisser à penser que l?organisation est
satisfaisante. Les entretiens et déplacements indiquent une réalité différente. La gouvernance
demeure embryonnaire et nécessite une structuration sortant des logiques en silos et
programmatiques pour s?inscrire dans une interministérialité et transversalité effective.
Il conviendra de maintenir en place une équipe d?élus pour suivre l?avancement des mesures
et la stratégie nationale en direction des territoires ruraux. Ils sont le « groupe miroir » placé
auprès de la ministre pour réagir autant que de besoin sur la mise en oeuvre des politiques
des ruralités.
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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1.2.1 La direction générale déléguée « Territoires et ruralités » de l?ANCT
doit être renforcée dans son positionnement
Les entretiens réalisés par la mission mentionnent une identification de l?ANCT au niveau national,
mais un atterrissage local de l?agence moins réussi. Le préfet, en tant que délégué territorial de
l?agence, n?a pas le temps ou ne dispose pas des moyens pour jouer son rôle. Si l?accès à l?ANCT
via ses programmes est aisé, il reste perfectible lorsque les acteurs locaux ont un projet spécifique
(ex d?un maire confronté à la fermeture d?une usine et recherchant un appui en ingénierie). L?ANCT
est lisible par programme mais plus faiblement pour son action interministérielle.
La lecture de l?organigramme de l?ANCT (général et par services) (annexe 9) indique une
organisation traditionnelle, sectorielle et par programme, et non matricielle (projet, transversalité)
pour interfacer l?action d?une part entre les services centraux de l?État, les services déconcentrés
et les opérateurs de l?État, et d?autre part entre l?État et les collectivités territoriales. Aucune mention
n?y est faite des délégués territoriaux de l?ANCT ni des référents ministériels.
De fait, il est difficile d?identifier la transversalité dans cet organigramme, notamment concernant la
direction générale déléguée « Territoires et ruralités » qui doit assurer des missions d?animation,
de suivi, de pilotage d?une multitude d?acteurs. Au-delà de la seule visibilité de cette direction, c?est
sa capacité à interagir dans son écosystème complexe et à disposer d?une « autorité » suffisante
en lien avec les acteurs dépendant de différents ministères qui devrait être renforcée.
Ainsi, le suivi des mesures de l?Agenda rural avec des indicateurs de résultat et pas seulement de
réalisation (nombre de PVD, nombre de MFS, nombre de VTA?) devrait être assuré par l?équipe
ruralités de l?ANCT à l?aide de données renseignées par les référents ruralités des ministères. Les
données sont aujourd?hui renseignées par chaque ministère et transmises au cabinet du Premier
ministre à l?occasion des réunions du Comité interministériel aux ruralités (CIR). Dès lors, on ne
sait pas si un suivi par politique publique est effectué ni si le suivi de la territorialisation des
politiques publiques est effectif (voir 2.3).
S?agissant du pilotage du réseau des référents ministériels ruralités, les entretiens bilatéraux pour
utiles qu?ils soient ne sauraient suffire à un pilotage transversal des politiques publiques intéressant
les ruralités. Malgré une forte implication de l?équipe ruralités, elle ne saurait en l?état mener à bien
toutes les missions qui lui incombent. Il ne lui est pas possible en l?état actuel par exemple
d?objectiver la situation des territoires ruraux et de dégager des pistes quant à l?avenir de ceux-ci.
Les missions de cette équipe devraient être renforcées au sein de la direction générale déléguée
« Territoires et ruralités » avec une approche plus transversale.
Si les préfets sont satisfaits des programmes conduits par l?ANCT, ils souhaiteraient la mise en
place d?une véritable animation du réseau des délégués territoriaux de l?agence.
1.2.2 L?interministérialité à réaffirmer
Les élus ayant conduit la mission Agenda rural ont, par-delà la remise de leur rapport, joué un rôle
de relais des mesures de l?Agenda rural que ce soit au sein des instances nationales d?élus ou sur
leur territoire d?élection. La mission propose de maintenir cette équipe en tant que groupe miroir
des politiques publiques inscrites dans le programme « France Ruralités »
1.2.2.1 Le Comité interministériel aux ruralités (CIR) : l?outil institutionnel
Instance présidée par le Premier ministre il est un élément clé du dispositif de l?Agenda rural. Au-
delà de faire un point d?étape sur les engagements en direction des ruralités, il permet d?avoir un
échange entre le gouvernement et les instances représentatives des collectivités territoriales. Il
permet de communiquer sur les enjeux et priorités des politiques publiques. Sa fréquence devrait
être de deux réunions par an comme prévu initialement et générer de l?arbitrage sur les mesures
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et programmes.
1.2.2.2 Un(e) délégué(e) interministériel(le) afin de coordonner les politiques
publiques qui concernent les territoires ruraux
Pour renforcer la lisibilité et l?autorité du portage de la ruralité dans les politiques publiques, la
mission propose la nomination d?un(e) délégué(e) interministériel(le) aux ruralités. Une lettre
de mission lui serait délivrée par le ministre de l?intérieur, le ministre de la transition écologique
et de la cohésion des territoires et la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales
et de la ruralité.
Il assurerait l'animation et la coordination des administrations et établissements publics
nationaux, du réseau des référents ministériels et des sous-préfets ruralités concourant aux
politiques intéressant les territoires ruraux, veillerait à l'harmonisation des actions conduites et
à la réalisation des programmes, ainsi qu?au suivi et à l?évaluation des mesures, par ministères
et par territoires.
Il assurerait également l?animation du réseau avec les collectivités territoriales et leurs
associations nationales dans une communauté d?acteurs pour s?inscrire dans une démarche
d?action collective et faire remonter toute proposition auprès des ministres concernés. Il ferait
toutes propositions d?actions nouvelles à mettre en place pour les ruralités dans les politiques
publiques.
Il présiderait un comité de suivi interministériel des actions de l?Agenda rural, et des réunions
de préfets autant que de besoin, par exemple préalablement aux réunions du CIR, pour faire
un point d?étape avec les référents ministériels, les sous-préfets ruralités, des représentants
des associations nationales d?élus et des représentants de la société civile. Il pourrait
s?appuyer sur la direction générale déléguée « Territoires et ruralités » de l?ANCT et disposerait
des services de la DGCL en lien avec sa mission.
Il serait placé sous l?autorité de la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et
de la ruralité.
(MDCTR / ANCT) Pour assurer l?animation, la coordination
interministérielle et transversale des mesures intéressant les ruralités et la cohésion des
territoires, la mission propose : le maintien de l?équipe d?élus de l?Agenda rural et du comité
interministériel aux ruralités ; la nomination d?un (e) délégué(e) interministériel(le) aux
ruralités placé(e) auprès de la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales et
de la ruralité ; le renforcement de l?équipe en charge des ruralités à l?ANCT.
1.2.2.3 Les référents ministériels : une fonction à renforcer
Tout en tenant compte des mouvements opérés dans les administrations centrales comme dans
les cabinets ministériels, un constat s?impose, celui de la perte de référents au fil du temps, ce qui
nuit à l?appropriation des enjeux des politiques publiques sur les territoires ruraux. Il serait opportun
de procéder rapidement aux nominations afférentes dans les administrations centrales n?ayant pas
pourvu ces fonctions et de les inscrire dans un réseau avec les sous-préfets ruralités4.
La fonction de référent ministériel devrait être accompagnée d?une feuille de route précisant les
4 50 % des préfets interrogés dans le cadre de l?enquête diligentée par la mission ne connaissent pas les référents
ministériels.
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missions attendues. Parmi celles-ci figureraient la prise en compte des ruralités dans le périmètre
ministériel, le suivi des mesures impactant les ruralités dans son ministère et l?impact des politiques
publiques portées par le ministère sur ceux-ci.
Cette feuille de route serait préparée par le (la) délégué(e) interministériel(le) et l?ANCT, en bilatéral
avec chaque référent ministériel ; elle serait validée par les cabinets de la ministre chargée des
collectivités territoriales et de la ruralité et de chaque ministre concerné. Il conviendrait de veiller
en outre à ce que les référents ministériels se situent à un bon niveau dans l?organigramme des
différentes directions d?administration centrale concernées ainsi qu?à leur remplacement en
fonction des mouvements dans lesdites administrations.
1.3 Le rôle des niveaux régional et départemental à définir
clairement
1.3.1 L?intégration du niveau régional
La région est le niveau de pilotage de droit commun des politiques publiques de l?État sur le
territoire, politiques mises en oeuvre au niveau départemental. Il convient d?assurer une relation
entre les deux niveaux, régional et départemental, pour assurer le lien entre les enjeux stratégiques
et la mise en oeuvre des mesures en direction des ruralités, mais également pour mieux connaître
les dispositifs des régions comme des fonds européens. « L?Agenda rural doit se faire en
coordination avec les régions » selon plusieurs des interlocuteurs de la mission. De plus, certaines
administrations, comme les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) voire les Agences
régionales de santé (ARS) malgré leur délégation territoriale, ne sont pas présentes au niveau
départemental. Enfin, à la lecture des réponses au questionnaire adressé aux préfets, il apparaît
que nombre de service régionaux ne sont pas en appui du niveau départemental5.
La mission recommande la mise en place d?un chargé de mission ruralités au sein du SGAR avec
des référents dans les différentes directions régionales pour assurer l?information des sous-préfets
ruralités et des services départementaux. Il permettrait entre autre de fournir tout éclairage sur les
financements en dehors des seules dotations de soutien à l?investissement local (DSIL) et
d?équipement des territoires ruraux (DETR), y compris sur les programmes des conseils régionaux
et les fonds européens gérés par ceux-ci.
L?hypothèse de la nomination d?un préfet délégué aux ruralités auprès du préfet de région n?est
pas retenue par la mission car elle pourrait alourdir le dispositif sans valeur ajoutée.
1.3.2 Les sous-préfets ruralités : améliorer la lisibilité du rôle et des
missions
Sur les 46 retours au questionnaire adressé aux préfets, 98 % déclarent avoir nommé un sous-
préfets ruralités, lequel pilote l?Agenda rural pour une large majorité (83 % des réponses), devant
le préfet lui-même ou le directeur départemental des territoires (et de la mer) (DDT(M)).
L?organisation est insuffisamment connue des acteurs locaux. Il faut asseoir la légitimité tout autant
que la visibilité de ces sous-préfets qui, soulignons-le, ne sont plus seulement des sous-préfets
d?arrondissement puisqu?ayant vocation à connaître sous l?autorité du préfet de département de
l?ensemble des problématiques rurales sur le département.
En premier lieu, si l?organisation est connue par les élus ayant des fonctions dans les associations
5 Principalement les Directions régionales de l?environnement, de l?aménagement et du logement (DREAL) (65%),
les Directions régionale de l?agriculture, de l?alimentation et de le forêt (DRAAF) (59%) et les Délégation régionales
académiques à la jeunesse, à l?engagement et au sport (DRAJES) (61%)
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nationales, les élus locaux dans leurs territoires ne font pas le lien entre le préfet et le représentant
de l?ANCT et les sous-préfets ruralités demeurent inconnus dans la plupart des cas. Cette absence
d?identification ressort selon la mission de plusieurs facteurs :
L?absence de mention du sous-préfet ruralités dans les organigrammes des préfectures :
la mission considère qu?une mention expresse des fonctions de sous-préfet ruralités doit
figurer dans les organigrammes de préfecture. Sans ignorer la multiplication des
nominations de sous-préfets thématiques, l?action de l?État en direction des territoires
ruraux depuis ces dernières années justifierait amplement cette mention tout autant que le
besoin d?identification de ceux-ci pour les acteurs locaux.
S?agissant du préfet, délégué territorial de l?ANCT, nulle mention n?est faite de cette fonction
dans les organigrammes de préfecture.
La mission propose que la nomination d?un sous-préfet chargé de mission aux ruralités, placé
auprès du préfet de département, soit une possibilité offerte à celui-ci en lien avec les spécificités
du territoire. La mission se réfère en cela aux choix opérés dans certaines préfectures notamment
pour confier une telle mission au « sous-préfet relance » dont la mission était achevée.
En second lieu, hormis la feuille de route adressée aux préfets de région et de départements le 17
décembre 2020 par la ministre de la cohésion des territoires et le secrétaire d?État aux ruralités
(mentionnée précédemment), les sous-préfets ruralités n?ont eu aucune feuille de route. Cette
absence les pénalise dans leur action et devrait être corrigée en 2023 pour garantir leur rôle sur le
territoire. Elle préciserait leurs missions en leur laissant toute marge de manoeuvre quant à
l?organisation à mettre en place comme des spécificités à prioriser dans le cadre des politiques
publiques en lien avec la situation du territoire. Une lettre de cadrage à la co - signature des
ministres de l?intérieur et de la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la
ruralité adressée aux préfets de département donnerait les grandes lignes de la lettre de mission
qu?ils transmettraient aux sous-préfets désignés par leur soin en mentionnant leurs attributions
confiées dans le cadre de cette mission. Celles-ci devraient comprendre le suivi budgétaire et
financier effectif des mesures intéressant la ruralité dans le département, à transmettre à l?ANCT
pour le suivi général et territorial des mesures par le (la) délégué(e) interministériel(le). L?ANCT
pourrait proposer un modèle de tableau de suivi.
La question de la répartition de la charge de travail et des moyens attribués au sous-préfet ruralités
devra être posée. Un bonus d?affectation pour des sous-préfets ruralités nommés ou exerçant dans
les départements moins densément peuplés ou présentant les plus forts enjeux de développement
local pourrait être mis en place à l?instar de la recommandation du rapport de l?Inspection générale
de l?administration (IGA) n° 21051-R de décembre 2021. Un renforcement des DDT(M), qui
assurent le pilotage technique de l?Agenda rural, par un agent de catégorie A, serait opportun.
Enfin, le renforcement du rôle et des moyens des services chargés en préfecture de la coordination
des politiques publiques et de l?appui territorial (dont la mission a constaté l?engagement sur la
mise en place de l?Agenda rural lors de ses déplacements) serait utile pour améliorer la
connaissance et le portage des politiques publiques et consolider l?animation interministérielle aux
côtés du secrétaire général de la préfecture et du sous-préfet ruralités.
Renforcer le pilotage et la gouvernance aux niveaux national et
local : (MDCTR / ANCT) Adresser des feuilles de route aux référents ministériels. (MIOM
/ DMATES) Nommer un chargé de mission ruralités au sein des SGAR et des référents dans
les directions régionales ; adresser des feuilles de route aux sous-préfets ruralités.
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1.4 Les outils
Il convient de distinguer les plateformes à usage interne à une communauté (entre services de
l?État, entre bénéficiaires d?un programme) des plateformes grand public. La mission cite quatre
plateformes à titre d?exemple, leur nombre étant exponentiel avec les initiatives des administrations
centrales, des opérateurs de l?État, des collectivités et de leurs groupements.
Pour la première catégorie, il existe, entre autres, un espace de partage OSMOSE ouvert aux
préfets délégués territoriaux de l?ANCT, aux sous-préfets ruralités et aux services déconcentrés,
qui crée une communauté des intervenants État gérée par l?ANCT (direction « Territoires et
ruralités ») et regroupe des espaces de dialogue, les feuilles de route par département, les
typologies de département etc. À côté de cette plateforme, il existe dans les différents ministères
des plateformes ad?hoc propres à chaque communauté d?acteurs État pouvant traiter des sujets
ruralité.
Pour la seconde catégorie, plusieurs plateformes dont « Aides territoires », Startup d'État du
réseau Beta.gouv. Il s'agit d'un service public en libre accès, porté par la Direction générale de
l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN) et l?ANCT, véritable guide des aides. Elle
apporte tous renseignements aux collectivités et à leurs groupements quant aux aides pour
financer et accompagner leurs projets sur de nombreuses thématiques. Une nouvelle plateforme,
« La France des solutions », a été lancée à l?automne 2022 par la DGALN. Elle recueille les projets
portés par les collectivités et correspond à une banque de données sur les initiatives pouvant être
partagées et servir de retour d?expérience avec deux grilles d?entrée : consulter les expériences
« inspirantes » déposées et intégrer de nouvelles expériences par capitalisation de celles-ci.
Le Cerema a de son côté déployé la plateforme « Expertise Territoires ». Les objectifs sont de
mettre à disposition des acteurs et décideurs de terrain une plateforme de collaboration pour
partager les expériences et développer les expertises en faveur de la transition écologique des
territoires, développer la transversalité et les contacts entre les métiers et les disciplines,
interroger, éclairer les enjeux d'aujourd'hui et de demain, proposer une interface simple à utiliser
pour répondre aux besoins des acteurs.
Toutes ces plateformes ont leur utilité et ne sauraient être remises en cause. Toutefois, leur
multiplication nuit à la lisibilité et à l?appropriation des informations qu?elles offrent aux acteurs
locaux.
Le recours aux réseaux sociaux par les préfets délégués de l?ANCT et/ou les sous-préfets ruralités
pourrait être un apport utile pour la diffusion de l?information comme de la sensibilisation aux actions
conduites par l?État local. Les collectivités ont largement recours à ceux-ci et l?État local a encore
des marges de progression en la matière. Une formation pourrait leur être dispensée en
conséquence.
Au titre du renforcement du réseau des sous-préfets ruralités et des agents impliqués à leurs côtés,
la mission recommande l?utilisation de boucles Whatsapp ou autres outils similaires.
(MDCTR /ANCT) Regrouper les plateformes traitant des politiques de
cohésion sous un portail commun. (MIOM / DMATES) Développer l?usage des réseaux
sociaux et plateformes numériques pour les préfets délégués territoriaux de l?ANCT, les
sous-préfets ruralités et leurs équipes d?appui.
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2 Bilan général des mesures de l?Agenda rural et pistes
d?amélioration
2.1 Un avancement des mesures inégal
2.1.1 Un suivi global délicat
Le rapport « Ruralités : une ambition à partager »6, publié en juillet 2019, proposait 200 mesures,
classées en 25 thèmes.
L?examen de ces propositions lors de quatre réunions interministérielles (RIM) tenues en août et
septembre 2019 a conduit à donner un avis défavorable à 32 d?entre elles, mais au final 181
mesures ont été retenues (annexe 4)7, réparties en cinq grands axes, ou grands objectifs8 :
« Faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique » (22 mesures,
numérotées de 1 à 22) ;
« Renforcer l?attractivité des territoires ruraux » (34 mesures, numérotées de 23 à 56) ;
« Améliorer la vie quotidienne des habitants des territoires ruraux » (66 mesures,
numérotées de 57 à 122) ;
« Appuyer les élus dans leur action » (35 mesures, numérotées de 123 à 157) ;
« L?État s?engage » (24 mesures, numérotées de 158 à 181).
Les mesures de l?Agenda rural sont portées par de nombreux ministères9 . Le ministère de la
transition écologique et de la cohésion des territoires (MTECT) pilote globalement 54 % des
mesures ; il est particulièrement présent pour les objectifs « L?État s?engage » et « Appuyer les
élus locaux dans leur actions ». Les mesures de l?objectif « Faire des territoires ruraux les fers de
lance de la transition écologique » sont en revanche principalement de la responsabilité du
ministère de l?agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA). Celles de l?objectif « Améliorer
la vie quotidienne des habitants des territoires ruraux » se répartissent entre sept ministères
différents.
Cette dispersion des mesures entre de multiples ministères, inhérent à la question des ruralités,
par nature transversale et multithématique, ne facilite pas le pilotage global par l?ANCT, même si
chaque ministère dispose d?un référent ruralité (voir partie 1).
6 https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/194000629.pdf
7 Il n?a pas été possible d?obtenir la liste des 19 mesures figurant dans la proposition de départ et finalement non
retenues, l?ANCT ne disposant pas de cette liste.
8 Les cinq axes ne recoupent pas les thèmes initiaux et la numérotation des mesures diffère, ce qui ne facilite pas
le travail de comparaison entre les deux versions des listes de mesures.
9 MTECT : ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
MTE : ministère de la transition énergétique
MASA : ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire
MC : ministère de la culture
MENJ : ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
MS : ministère des sports
MESR : ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche
MIOM : ministère de l'intérieur et de l?outre-mer
MSP : ministère de la santé et de la prévention
MSAPH : ministère des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées
MTPEI : ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion
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Figure 2 ? Ministères responsables de l?Agenda rural
Seules treize des 181 mesures (soit 7 %) n?étaient toujours pas engagées en octobre 202210, près
de la moitié d?entre elles appartenant à l?objectif « Renforcer l?attractivité des territoires ruraux ».
Toutes les mesures de l?objectif « Améliorer la vie quotidienne des habitants » sont en revanche
réalisées ou engagées.
10 Il s?agit de :
- mesure 6 - Simplifier les modalités de mise en oeuvre des zones agricoles protégées (ZAP)
- mesure 27 - Engager une réflexion sur l?amélioration du dispositif de défiscalisation « Malraux » pour
soutenir la réhabilitation des immeubles situés en secteur patrimonial remarquable
- mesure 47 - Lancer une campagne de communication sur les opportunités d?emploi en milieu rural
- mesure 49 - Proposer aux régions de mettre en place un partenariat avec Bpifrance pour faire émerger,
détecter des projets dans ces territoires et les orienter vers les outils de financement adaptés, tout en
favorisant la reprise et la transmission d?entreprises existantes, sur le modèle du dispositif Occtav déployé
par Bpifrance en Occitanie en partenariat avec la région
- mesure 50 - Réserver systématiquement une part des fonds de revitalisation territoriaux (régionaux et
départementaux) quand ils existent au soutien des projets économiques dans les territoires ruraux ayant
subi une fermeture d?entreprise ou une suppression importante d?emploi
- mesure 51 - Développer et favoriser, en coordination avec les initiatives des régions, des fonds d?inter-
vention rapides pour l?accompagnement à la reprise permettant diverses formes d?intervention
- mesure 54 - Inviter les régions à prendre en compte les spécificités des territoires ruraux dans l'élaboration
et la mise en oeuvre des plans d?investissement dans les compétences (PIC)
- mesure 124 - Améliorer les conditions de retraite des maires et présidents d?EPCI qui sont amenés à
arrêter leur activité professionnelle durant l?exercice de leur mandat
- mesure 141 - Engager une mission d?expertise de la territorialisation de la CVAE, de l?IFER et de la sim-
plification de la modulation du FPIC
- mesure 143 - Instaurer un groupe de travail pour explorer les modalités de mise en place du mécénat de
compétences entre des collectivités dotées en ingénierie et des collectivités dépourvues, notamment les
plus rurales
- mesure 146 - Dans le cadre du programme « 1 000 doctorants », encourager le recrutement des docto-
rants par les collectivités territoriales, notamment rurales, via le développement des Conventions Indus-
trielles de Formation par la Recherche (Cifre) dans les collectivités territoriales rurales
- mesure 171 - Conclure des conventions ministérielles d?objectifs sur la ruralité
- mesure 173 - Inclure des études d?impact territoriales dans les projets de loi
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%
L'Etat s'engage
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Faire des territoires ruraux les fers de lance de
la transition écologique
Renforcer l'attractivité des terrritoires ruraux
% des mesures
O
b
je
ct
if
d
e
la
m
e
su
re
MTECT - MTE MASA MC MENJ - MS MESR MI MSP - MSAPH MTPEI Tous
Source : ANCT
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Selon l?ANCT, les progrès ont été très nets dans quatre domaines : l?aménagement numérique du
territoire ; la jeunesse et l?égalité des chances (campus connectés, cordées de la réussite,
volontaires territoriaux en administration, etc.) ; l?appui aux projets des collectivités locales (petites
villes de demain, Avenir montagne, projets alimentaires territoriaux, etc.) ; l?accessibilité aux
services publics (maisons France service, compétence mobilité, etc.).
Des problèmes perdurent en revanche dans le domaine de la santé, avec toutefois des avancées
(progression de la télémédecine, annonce récente de la quatrième année d?internat dans un désert
médical).
Figure 3 ? Avancement des mesures de l?Agenda rural (octobre 2022)
Certaines mesures de l?Agenda rural ont en fait repris des dispositifs existants (ex. MFS / maisons
de services au public (MSAP) ; couverture numérique ; etc.). À l?inverse, certains dispositifs, parfois
assez anciens et qui ne figurent pas explicitement parmi les 181 mesures de l?Agenda rural, sont
considérés par de nombreux interlocuteurs comme faisant partie de l?Agenda rural (ex. maisons
de santé pluriprofessionnelles ; internats d?excellence ; pass numérique?).
Il s?avère ainsi délicat de distinguer l?impact des mesures de l?Agenda rural de celui d?autres
mesures de politiques publiques sectorielles ou d?autres dispositifs, lancés avant ou après la mise
en oeuvre de l?Agenda rural (ex. PVD, CRTE?). D?autant plus qu?il n?existe aucun suivi / évaluation
précis de l?ensemble des 181 mesures et de leur impact en termes de réduction des handicaps
des territoires ruraux (voir 2.3). Les progrès observés dans un certain nombre de domaines (par
exemple, la mobilité avec l?expérimentation de nouveaux services de mobilité, le développement
de plateformes de mobilité, etc., ou encore la couverture numérique du territoire) n?ont pas
nécessairement toujours été impulsés par l?Agenda rural, mais plutôt par des politiques sectorielles
ayant su prendre en compte l?enjeu territorial de la ruralité.
Certaines mesures considérées comme « réalisées » ont par ailleurs une mise en oeuvre non
véritablement aboutie.
Ainsi, par exemple, la mesure 158 « Travailler avec l?Insee à une nouvelle définition des espaces
ruraux » : si sa mise en oeuvre semble exemplaire, avec un travail approfondi réalisé par l?Insee
début 2020 en concertation avec des chercheurs et des associations d?élus, ayant conduit une
54%
62%
69%
68%
58%
62%
38%
38%
20%
27%
24%
31%
8%
11%
5%
18%
7%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%
L'Etat s'engage
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Faire des territoires ruraux les fers de lance de
la transition écologique
Renforcer l'attractivité des terrritoires ruraux
Ensemble
% des mesures
O
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Réalisée Engagée Non engagéeSource : ANCT
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définition consensuelle fondée sur la densité 11 , force est de constater qu?elle n?est pas
systématiquement mobilisée par l?ensemble des administrations, qui continuent parfois à utiliser
un critère de population, ou les zonages de l?Insee telles que les unités urbaines ou les aires
d?attraction des villes. Il conviendrait ainsi de s?assurer de l?utilisation de cette carte des
zones rurales par les ministères dans le déploiement de leurs politiques publiques.
Autre exemple : la mobilité. Suite à la loi d?orientation des mobilités (LOM) de 2019, 53% des
communautés de communes ont pris la compétence ; dans les autres cas, la région est devenue
autorité organisatrice de la mobilité (AOM) par substitution. La mesure 111 de l?Agenda rural,
« Augmenter les ressources pour les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) ? à savoir les
communautés de communes ou à défaut la région ? les moins riches » est considérée comme
« réalisée » dans le tableau de bord de l?ANCT. Mais, selon le Cerema, les nouvelles AOM n'ont
pour l'instant pas de moyens spécifiques pour exercer leur compétence. Il faut donc passer de la
prise de compétence à l'exercice opérationnel, avec la mise à disposition de moyens. De même,
la coordination des initiatives locales et régionales, via des « contrats opérationnels de mobilité »
est à ce jour peu avancée.
2.1.2 Une implication et un niveau d?avancement plus forts dans les
départements les plus concernés
Quelle est la « carte de l?Agenda rural » ? Comment les départements, en fonction de leurs
caractéristiques et de leurs enjeux propres se sont-ils saisis des différentes mesures ?
Pour répondre à ces questions, la mission s?est heurtée à l?absence de tableau de suivi territorialisé
et centralisé des 181 mesures (voir 2.3). Elle s?est donc appuyée d?une part sur l?enquête diligentée
par ses soins12 auprès des préfets, et d?autre part sur un tableau de l?ANCT indiquant l?avancée,
au niveau de chaque département, d?une quinzaine de mesures pilotées par l?agence.
Un peu moins de la moitié des préfets (46) ont répondu (en ligne) dans les délais impartis13,
dont 63 % sont des département ruraux14 (annexe 6).
Parmi les quatre objectifs initiaux poursuivis par l?Agenda rural, « améliorer la vie quotidienne des
habitants » est le plus souvent cité par les répondants à l?enquête comme étant le plus avancé
dans le département, ce qui corrobore les résultats évoqués plus haut, issus du tableau de suivi
de l?ANCT. À l?inverse, « faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique »
est considéré par 43% des préfets ayant répondu à l?enquête comme étant le moins avancé dans
leur département ; seuls 11% d?entre eux considèrent qu?il constitue l?objectif le plus avancé.
11 https://www.insee.fr/fr/statistiques/5039991?sommaire=5040030
12 Avec l?appui d?une part du bureau de la communication de l?IGEDD pour la mise en ligne du questionnaire et
d?autre part du pôle Données de la section Études Synthèse Prospective Données de l?IGEDD pour la conception
d?un outil de visualisation des résultats.
13 Quelques réponses ont été envoyées au-delà de la date de clôture de l?enquête et n?ont donc pas pu être prises
en compte lors de l?exploitation des résultats.
14 Selon la nouvelle définition de l?Insee fondée sur la grille de densité.
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Figure 4 ? Objectif initial de l?Agenda rural le plus avancé dans le département
Figure 5 ? Objectif initial de l?Agenda rural le moins avancé dans le département
Pour la plupart des dispositifs sur lesquels ils ont été interrogés, les préfets indiquent une
mobilisation dans l?ensemble importante afin de les mettre en oeuvre.
En matière de santé, les deux tiers des répondants ont mis en place des stages d?internes (mesure
58) et ont recruté des médecins salariés dans les zones rurales (mesure 57) ; des maisons de
santé pluriprofessionnelles (MSP) existent dans la quasi-totalité des départements (avec
cependant encore un besoin largement exprimé).
Concernant la mobilité, les deux tiers des répondants disent avoir introduit le permis à 1 euro
(mesure 92) ; un peu plus de la moitié ont installé des simulateurs de conduite dans les missions
locales (mesure 118) ; mais seulement un tiers ont utilisé le dispositif France mobilité.
Seuls un cinquième des répondants ont ouvert l?expérimentation de la 5G aux territoires ruraux
(mesure 34) et la même proportion ont leur territoire intégralement couvert en 4G par au moins un
11%
22%
35%
22%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Source : enquête préfets - mission
43%
15%
4%
26%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Source : enquête préfets - mission
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opérateur ainsi que raccordé au haut débit fixe.
Les deux tiers des répondants disposent d?au moins un campus connecté dans leur département
(mesure 72) et les trois quarts ont mis en place le dispositif des cordées de la réussite (mesure 70).
Un peu plus de la moitié pensent mettre en place le dispositif « la boussole des jeunes » (mesure
91).
Plus de 90% des répondants déclarent disposer de plus de quatre maisons France services dans
le département (mesures 80 et 81) ; un peu moins de la moitié expriment encore un besoin.
La quasi-totalité des départements répondants ont des projets alimentaires de territoire (mesure
10) et ont mis en oeuvre le dispositif petites villes de demain (deux ou plus pour la moitié d?entre
eux) (mesure 23). Dans la moitié des cas, c?est la redynamisation commerciale qui est la première
priorité du contrat PVD.
Les trois quarts ont installé au moins une « fabrique de territoire » (tiers lieux) en zone rurale
(mesures 36 et 37 sur les tiers lieux), et la moitié exprime encore un besoin.
Six répondants sur dix ont mis en oeuvre le dispositif « 1 000 cafés » (mesure 39) mais seul un
quart a utilisé le dispositif permettant de créer une licence IV sur déclaration (mesures 40 et 41).
Dans les trois quarts des départements répondants, une part significative des crédits des DRAC a
été affectée aux territoires ruraux depuis la mise en place de l?Agenda rural (mesure 105). Neuf
sur dix ont implanté au moins une micro-folie en milieu rural (mesure 103). Les deux tiers ont
accueilli plus de dix services civiques dans les territoires ruraux du département (mesures 87 et
96). Dans les trois quarts des départements répondants, une partie du fonds de développement
de la vie associative (FDVA) a été dirigée vers des actions réalisées en milieu rural (mesure 98).
La moitié des répondants indiquent avoir lancé une campagne de communication sur les
opportunités d?emploi en milieu rural (mesure 47)15.
Parallèlement à cette enquête, le tableau de bord fourni à la mission par l?ANCT, donnant le
détail de l?avancée d?une quinzaine de mesures au niveau départemental16, permet de mettre
en évidence des contrastes géographiques dans la mise en oeuvre de ces mesures (voir
annexe 5 pour plus de détail sous forme graphique et cartographique).
Une typologie des départements, réalisée par le pôle Données de l?IGEDD sur cette quinzaine de
mesures pilotées par l?ANCT, met en évidence deux grands ensembles de départements. Les plus
avancés en termes de mise en oeuvre des mesures se situent globalement le long d?une diagonale
s?étendant des Ardennes aux Hautes-Pyrénées, correspondant en gros à la « diagonale du vide »
(départements à forte composante rurale, souvent en déclin démographique). Les moins avancés
sont principalement situés le long des littoraux, ainsi que de la vallée du Rhône, espaces
globalement attractifs et dynamiques. Il semblerait ainsi que les départements se soient
d?autant mieux saisis de ces dispositifs qu?ils font face à des difficultés et qu?ils ont donc
besoin de ces appuis de l?État.
15 Le tableau de bord général de l?ANCT indique pourtant que cette mesure est « non engagée ».
16 Projets alimentaires territoriaux, petites villes de demain, couverture 4G par au moins un opérateur, tiers lieux,
dispositif « 1000 cafés », volontaires territoriaux en administration, assistants médicaux, communautés
professionnelles territoriales de santé, maisons de santé, campus connectés, maisons France service, micro folies,
compétence mobilité?
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2.2 Un nouvel Agenda rural recentré pour des territoires ruraux
acteurs des transitions et des souverainetés
2.2.1 Un changement de méthode appuyé sur une nouvelle stratégie
nationale et sur la prise en compte de la diversité des territoires
ruraux
L?Agenda rural est vu par la plupart des acteurs comme un ensemble de mesures trop nombreuses
sans vision stratégique d?ensemble, avec pour conséquence une absence de lisibilité (voir partie 1).
Il conviendrait de recentrer l?Agenda rural autour de quelques grands axes fixés par l?État, avec
une déclinaison dans les territoires à la main des acteurs locaux, en fonction des spécificités et des
enjeux propres à chaque territoire. La mission propose ainsi la mise en place d?un cadre d?action
global, d?une stratégie nationale autour de quatre à cinq priorités nationales (voir plus bas, partie
2.2.2) en s?accordant autour d?une vision partagée avec les acteurs nationaux et locaux.
Les transitions démographique, écologique et énergétique, qui concernent tout autant les territoires
ruraux que les autres territoires, imposent de penser des évolutions de long terme, en évitant les
approches segmentées et la simple addition d?initiatives et de dispositifs. Il faut un projet
stratégique pour les ruralités, qui puisse se décliner localement en s?adaptant à leur diversité.
Cette diversité des territoires ruraux est une réalité largement reconnue mais insuffisamment prise
en considération lors de la mise en place de politiques publiques territorialisées. La ruralité est
plurielle : celle en proximité des agglomérations et des métropoles, celle qui entoure les petites et
moyennes villes, celle des vastes territoires éloignés des axes de communication? Alors que
certains territoires ruraux font face aux nouvelles pressions démographiques et aux
transformations sociales liées à l?arrivée de nouvelles populations, d?autres continuent de se situer
dans une logique de déprise démographique, de désertification et de vieillissement.
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Le travail réalisé sous pilotage de l?Insee afin d?aboutir à une nouvelle définition du rural fondée sur
la densité a permis de distinguer quatre grands types d?espaces ruraux, en fonction de leur niveau
de densité et de leur proximité à un pôle urbain, dont les caractéristiques tant démographiques,
sociales, qu?économiques présentent de profondes différences17 . Cette typologie constitue une
première grille facilement mobilisable afin d?adapter les différents dispositifs et l?aide à l?ingénierie
en fonction des spécificités, des besoins et des enjeux propres à chaque type de territoire.
Figure 6 ? Typologie des territoires ruraux (source : Insee)
Figure 7 ? Catégories du rural et de l?urbain
Mais les contrastes entre territoires ruraux ne relèvent pas uniquement des différences de densité
17 https://www.insee.fr/fr/statistiques/5039991?sommaire=5040030
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et de leur plus ou moins grande proximité aux pôles ; ils sont aussi géographiques. Les cartes
figurant dans l?annexe 3 montrent sur quelques exemples (attractivité, accès aux médecins
généraliste couverture numérique, dynamisme de l?emploi, vacance des logements) que la
géographie des contrastes entre territoires ruraux n?est pas unique et dépend de la thématique18.
La typologie socio-économique des EPCI, réalisée par le pôle Données de l?IGEDD à partir d?une
dizaine d?indicateurs portant sur la compétitivité économique, l?attractivité et le développement
social, illustre bien cette diversité des territoires ruraux.
Figure 8 - Typologie socio-économique des EPCI ruraux (réalisation : pôle Données de
l?IGEDD)
Ces constats montrent la nécessité d?adapter les mesures en faveur du rural aux spécificités et
enjeux particuliers de chaque territoire. La diversité des territoires ruraux nécessite une approche
différenciée des territoires : il ne s?agit plus seulement de distinguer des types de territoires et de
parler des ruralités au pluriel, mais aussi et surtout d?agir au pluriel, au plus près des enjeux
spécifiques.
18 L?étude sur la diversité des ruralités confiée par l?ANCT à la coopérative Acadie et à Magali Talandier, avec la
mise en place de typologies fondées sur de nombreux indicateurs, devrait être un outil permettant un ciblage
différencié (voir carte en annexe 3).
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Le déploiement de cette nouvelle approche de l?Agenda rural, fondée sur un cadre national robuste
et sur la prise en compte des spécificités territoriales, nécessite de pouvoir s?appuyer sur un corpus
de connaissances solide et partagé, en particulier pour cibler les territoires qui en ont le plus besoin.
Les outils de connaissance sur les territoires, ruraux en particulier, existent et relèvent de
différentes structures, tant au sein du pôle ministériel (Observatoire des territoires de l?ANCT19,
Service des données et des études statistiques (SDES) du Commissariat général au
développement durable (CGDD), PUCA / POPSU Territoires20, Cerema, DGALN21) qu?en dehors
(Insee, chercheurs, observatoires mis en place par les collectivités territoriales?). Les données,
les analyses, les études sont ainsi nombreuses mais dispersées et souvent mal connues des
acteurs locaux. Il ne suffit en effet pas de produire de la connaissance ; il faut qu?elle soit diffusée.
Il conviendrait ainsi de réunir dans un système d?information unique les données essentielles et les
principales études existantes sur les ruralités, afin que chacun puisse s?en saisir. Les indicateurs
de suivi des mesures de l?Agenda rural y auraient également leur place (voir 2.3).
La mission reprend ainsi à son compte la recommandation n°18 du rapport du CGEDD de février
2018 « La ruralité, une chance pour les territoires, une opportunité pour la nation » en la
reformulant.
(MDCTR / ANCT / SDES / PUCA) Créer une plate-forme de données
économiques, sociales, démographiques et environnementales sur les ruralités, avec des
indicateurs mis à jour annuellement. Y intégrer un espace de ressources documentaires
(études) et/ou des liens vers les centres de ressources existants. Développer les enquêtes
sociologiques sur les territoires ruraux.
2.2.2 La transition écologique, pivot du second souffle de l?Agenda rural
L?objectif consistant à « faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique »
n?est cité que par 23 % des préfets ayant répondu à l?enquête diligentée par la mission comme
première priorité pour un nouvel Agenda rural, 60 % mettant en première position la réduction des
difficultés de l?accès aux soins.
19 L?Observatoire des territoires de l?ANCT met à disposition des analyses, des outils de diagnostics territoriaux et
près de 700 indicateurs statistiques cartographiables (à l?aide de l?outil Geoclip) sur une quarantaine de zonages
différents - https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/node/27
20 Le programme POPSU territoires (https://popsu.archi.fr/programme/popsu-territoires) permet plus
spécifiquement de développer la recherche-action. Les grands axes pour 2022-2023 concernant les territoires
ruraux sont les suivants :
- nouveau programme de recherche autour de la consultation « Petites villes et campagnes, ferments de
nouvelles solidarités territoriales ;
- études transversales sur des sujets d?actualité afin d?alimenter le Secrétariat d?état à la ruralité en travaux
scientifiques pointus (« exode urbain : quels impacts pour les territoires ; « mobilités dans les ruralités :
quelles réalités pour la transition ? » ; « Énergies et ruralités »). Il s?agit de démarches « flash », avec une
valorisation à destination du grand public, des élus et de tous les acteurs des territoires.
21 La nouvelle sous-direction « Territoires et usagers » de la DGALN a le projet de réaliser des portraits de territoire,
d?une part à disposition des services métiers afin d?illustrer la différenciation, d?autre part pour suivre l?avancée des
politiques publiques et mettre à disposition les bons retours d?expérience.
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https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/node/27
https://popsu.archi.fr/programme/popsu-territoires
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Figure 9 ? Priorités d?un Agenda rural II
La transition écologique doit cependant être vue comme une chance pour les ruralités. Elles sont
en effet porteuses de ressources multiples d?un point de vue énergétique, écologique, foncier et
agricole, ces ressources constituant un facteur essentiel de souveraineté. Les territoires ruraux
doivent être en capacité de valoriser économiquement les fonctions environnementales et
énergétiques et de repenser leur modèle d?aménagement pour mettre en avant la résilience, la
sobriété, l?inclusion.
L?intégration de la transition écologique comme axe central du nouvel Agenda rural peut être
envisagée de trois manières, complémentaires :
en valorisant les aménités rurales (définition dans le projet de loi proposé en annexe du
rapport CGEDD ? IGA ? CGAER de novembre 2020 : « Les aménités rurales et leur prise
en compte dans l?action publique », et repris ici en annexe 8) et en les rétribuant à leur
juste valeur ;
en introduisant de nouvelles thématiques fortes parmi les mesures proposées (l?eau, la
biodiversité, les énergies renouvelables?), structurées autour de quelques problématiques
majeures, telles que la résilience face au changement climatique, la sobriété foncière et la
préservation des sols ;
en plaçant la transition écologique comme « fil rouge » de toutes les mesures et dispositifs,
de manière transversale, dans une véritable perspective de planification écologique. Les
CRTE peuvent être le bon outil pour doter les territoires ruraux de cette vision globale dont
la transition écologique constitue l?orientation principale22.
Faire de la transition écologique l?axe fort de l?Agenda rural impacte également les choix en termes
d?ingénierie et de financement, avec des mécanismes de « verdissement » des dispositifs et des
fonds à imaginer (voir partie 5).
La réussite du nouveau souffle de l?Agenda rural passe par une nécessaire appropriation de ces
22 Le Cerema a accompagné 60 CRTE, principalement ruraux, sur la transition écologique, permettant d?instaurer
un cadre favorable à une approche systémique et partenariale du projet de territoire. Il serait envisageable d?aller
plus loin pour conforter les transitions écologiques, d?une part en adossant au CRTE un référentiel de durabilité,
pour permettre d?évaluer et renforcer l?ambition des projets en la matière, et d?autre part en conditionnant l?octroi
d?aides publiques à la cohérence et à l?ambition du projet de territoire décliné en CRTE en matière de sobriété et
de résilience.
8%
10%
23%
60%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Donner aux « jeunes ruraux » les mêmes
chances de réussite qu?aux « jeunes urbains »
Améliorer l?accès aux services publics
Faire des territoires ruraux les moteurs de la
transition écologique (souveraineté alimentaire
et énergétique)
Réduire les difficultés d?accès aux soins
% des répondants
P
re
m
ie
r
ch
o
ix
Source : enquête préfets - mission
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enjeux de transition écologique par les acteurs dans les territoires. Si l?on observe une prise de
conscience de la part des élus, elle doit se poursuivre avec des actions de formation et de
sensibilisation, et engendrer un passage à l?action plus systématique et cohérent. L?association
des maires ruraux de France s?est en particulier saisie de la question et met en place « le grand
atelier pour la transition écologique », sous forme de quatre week-ends de travail au Conseil
économique social et environnemental (CESE) entre février et juillet 202323. Ce type d?initiative doit
être accompagné et soutenu, en l?étendant aux agents des collectivités territoriales
Les territoires ruraux peuvent être vus comme de possibles laboratoires d?innovation dans la
transition écologique. Il faut donner des signaux clairs de soutien aux territoires qui se mobilisent
pour contribuer à cette transition et favoriser l?essaimage des bonnes pratiques, en s?appuyant sur
des réseaux tels que celui des parc naturels régionaux. Il convient également de soutenir les
associations qui font de la sensibilisation à la transition écologique auprès des citoyens des
territoires ruraux.
En parallèle de l?accent mis sur la transition écologique, en tant que telle et de manière transversale,
le nouvel Agenda rural devrait être recentré autour de quelques grands axes thématiques majeurs
et stratégiques, en évitant la dispersion : santé et vieillissement, accès aux services, couverture
numérique et usage du numérique, agriculture et alimentation, éducation et jeunesse,
développement économique et réindustrialisation, habitat et logement. Pour chacun de ces grands
axes, entre dix et vingt mesures seraient proposées aux territoires, en s?appuyant sur les retours
des groupes de travail lancés en septembre par la secrétaire d?état à la ruralité24 et en s?inspirant
également de la feuille de route 2022-2026 de l?Association des maires ruraux de France, « 100
mesures face à l?urgence territoriale », adoptée en mai 202225. Il s?agirait, à travers ces mesures
proposées, non seulement de lutter contre les handicaps structurels des territoires ruraux (liés en
particulier à leur faible densité) mais aussi de promouvoir leurs atouts face aux défis auxquels notre
société est confrontée26. Il ne faut donc pas seulement compenser et réparer, mais également
valoriser, ce qui implique un véritable changement de posture avec un rééquilibrage de la politique
d?aménagement du territoire fondé sur la complémentarité entre territoires ruraux et urbains, dans
un contexte d?attractivité croissante d?un certain nombre de territoires ruraux pour les habitants des
zones urbaines27.
Bien évidemment, nombre de mesures de l?Agenda rural 1 méritent d?être poursuivies et adaptées
afin de s?inscrire dans le temps : PVD, VTA, conseillers numériques, MFS, campus connectés?
Ces mesures devraient être présentées en fonction de leur finalité, les modes opératoires pouvant
varier selon les types de territoires ruraux, en lien avec leurs spécificités et la nature de leurs
handicaps mais aussi de leurs ressources (voir 2.1). Ainsi, par exemple, si les questions de mobilité
et la nécessité de développer des alternatives à la voiture individuelle se posent dans tous les
territoires ruraux, les solutions doivent être adaptées aux besoins et aux caractéristiques de chaque
territoire. Il en est de même dans tous les autres domaines : des enjeux souvent communs, mais
des solutions particulières, en visant le pragmatisme et en donnant aux territoires ruraux les
possibilités de mettre en oeuvre le droit à l?expérimentation, prévu dans la loi 3DS.
Il conviendrait également de valoriser les logiques de projet, en articulant les thématiques et les
23 https://www.amrf.fr/2022/10/19/grand-atelier-des-maires-ruraux-pour-la-transition-ecologique/
24 Les thèmes des six groupes sont les suivants : 1. Habitat, logement, mobilité ; 2. Attractivité des territoires ruraux ;
3. Culture, patrimoine, mémoire ; 4. Sécurité, vie quotidienne ; 5. Sport et vie associative ; 6. Santé.
25 https://www.amrf.fr/2022/05/16/100-mesures-de-lamrf-face-a-lurgence-territoriale/
26 L?annexe 12.1 présente un ensemble de verbatims sur les mesures de l?Agenda rural (avis sur les mesures
existantes et suggestions pour la suite), recueillis par la mission lors de de ses entretiens et déplacements.
27 Sur ce sujet de « l?exode urbain », en particulier post-Covid, voir l?étude coordonnée par le PUCA : « Exode
urbain ? petits flux, grands effets », publiée en février 2022 - https://popsu.archi.fr/sites/default/files/2022-
02/PopsuTerritoires-exodeurbain_v12.pdf
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mesures entre elles plutôt qu?en les traitant en silo28.
(MTECT / MDCTR / ANCT) - Arrêter une stratégie nationale pour France
Ruralités, élaborée en partenariat avec les associations nationales d?élus autour de
quelques grandes priorités. Faire de la transition écologique l?axe prioritaire de France
Ruralités et décliner chaque grande thématique en une vingtaine de mesures adaptables en
fonction des territoires ruraux.
2.3 Un suivi des mesures engagées indispensable
Ainsi que cela a été vu plus haut (partie 2.1), l?Agenda rural ne dispose à l?heure actuelle que d?un
suivi très partiel des 181 mesures, effectué par l?ANCT d?une part à l?aide d?indicateurs de
réalisation produits globalement au niveau national (mesure réalisée / mesure engagée / mesure
non engagée), d?autre part, pour une quinzaine de mesures pilotées par l?agence, à l?aide
d?indicateurs de réalisation départementaux (nombre de volontaires territoriaux en administration
(VTA), nombre de projets alimentaires territoriaux (PAT), etc.).
Les préfectures ont pour une partie d?entre elles établi un tableau de suivi sur la base de ces
données fournies par l?ANCT.
Ce suivi est largement insuffisant et ne permet pas de réellement connaître l?impact des mesures
engagées, de suivre l?évolution de la situation des territoires ruraux et donc de réaliser une véritable
évaluation de l?Agenda rural.
La bonne évaluation des politiques publiques correspond à une demande sociale croissante et à
un besoin d?efficacité. Les exigences de la société civile à l?égard de ceux qui sont en responsabilité
de conduire l?action publique (gouvernement et exécutifs locaux) et de la mettre en oeuvre
(administrations de l?État et des collectivités territoriales) sont croissantes. Il ne s?agit plus
seulement de s?expliquer sur un programme, une décision mais de se confronter régulièrement à
des questionnements, voire des contestations sur la pertinence et les effets économiques et
sociaux des politiques publiques. L?évaluation est censée contribuer à l?appréciation de l?action
publique, elle est mentionnée dans les discours et dans les textes mais les pratiques demeurent
perfectibles.
Le détail de la mise en oeuvre des mesures de l?Agenda rural n?a pas été défini dès sa conception.
Dans un schéma idéal, il conviendrait que le nouvel Agenda rural fasse l?objet d?une évaluation ex
ante pour chacune des mesures arrêtées, d?une évaluation concomitante (in itinere) intégrée au
dispositif de pilotage des mesures, et d?une évaluation bilan (ex post) permettant une adaptation,
une réactualisation des objectifs et des moyens.
La mission recommande de bâtir un cadre méthodologique permettant la mise en oeuvre
d?évaluations des mesures et politiques publiques engagées en direction des territoires ruraux. Ce
cadre devrait être élaboré par l?ANCT avec les référents ministériels et piloté par le (la) délégué(e)
interministériel(le) aux ruralités. Chaque ministère devrait ainsi disposer d?un tableau de bord
d?indicateurs simples et peu nombreux, permettant de réaliser un suivi et un bilan territorialisés des
actions conduites, tant quantitatifs (crédits, réalisations) que qualitatifs (en terme d?amélioration du
cadre de vie, de transition écologique), dans une perspective pluriannuelle. Ces indicateurs
devraient permettre ensuite de disposer d?une grille de lecture transversale et territorialisée des
mesures de l?Agenda rural, susceptible d?être présentée et discutée lors des réunions du comité
interministériel aux ruralités.
28 Les CRTE doivent être les vecteurs de cette dynamique.
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L?outil PILOTE, utilisé pour suivre les 60 politiques prioritaires du gouvernement (PPG) et les
feuilles de route interministérielles des préfets, pourrait être mis à contribution pour suivre les
principaux indicateurs de l?Agenda rural au niveau départemental. À ce titre, il conviendrait que
France Ruralités, si la marque est déposée, figure expressément dans la prochaine feuille de route
des préfets.
Il serait par ailleurs opportun de définir, en lien avec les associations nationales d?élus, les
modalités les plus adaptées d?un processus d?évaluation dans le cadre des études d?impact des
textes législatifs et réglementaires intéressant les territoires ruraux29 . De même, un dispositif
consacré à l?évaluation devrait être intégré dans les CRTE ; celui-ci permettrait de prolonger,
adapter ou solder le contrat.
Ces évaluations feraient l?objet d?une communication de deux ordres :
au niveau local, tous les ans en comité local de la cohésion des territoires (CLCT) ;
au niveau national, tous les trois ans, en confiant une évaluation globale du bilan des
mesures et de leur impact sur les territoires ruraux à une mission d?inspection
interministérielle. Le rapport remis au gouvernement pourrait servir également de base à
un débat au Parlement sur l?état de la cohésion du territoire, à l?instar du débat sur l?état de
l?Union pratiqué au Parlement européen.
Des indicateurs de performance de l?Agenda rural pourraient également être introduits dans la
prochaine loi organique relative aux lois de finances (LOLF), après proposition par des
parlementaires.
La mission propose enfin de procéder à une évaluation in itinere sur dix ans des mesures en
direction des territoires ruraux sur la base d?un panel d?une quinzaine de territoires. Cette mission
pourrait être confiée à un groupe de travail inter-inspection ad?hoc comprenant si besoin des
représentants d?associations nationales d?élus et des universitaires (géographes, sociologues) ou
bien être confiée à l?ANCT sous réserve de la doter des moyens nécessaires, voire au PUCA /
POPSU par convention.
(MDCTR / ANCT) Mettre en place un cadre méthodologique permettant
l?évaluation des mesures en direction des territoires ruraux. Prévoir dans chaque CRTE un
dispositif d?évaluation. Présenter chaque année un rapport de l?avancement des mesures
de l?Agenda rural devant les comités locaux de la cohésion territoriale. Introduire des
indicateurs de performance de l?Agenda rural dans la LOLF. Mettre en place une évaluation
in-itinere des mesures de l?Agenda rural.
29 Déjà préconisé dans le rapport de l?Inspection Générale de l?Administration sur l?évaluation des politiques
partagées en l?État et les collectivités locales (rapport n°20018-R de juin 2020).
https://www.interieur.gouv.fr/Publications/Rapports-de-l-IGA/Rapports-recents/Evaluation-des-politiques-
partagees-entre-l-Etat-et-les-collectivites-territoriales
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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3 La ruralité mérite une place spécifique dans la politique
contractuelle de l?État
Les territoires ruraux bénéficient depuis longtemps de zonages particuliers ou de politiques
contractuelles ayant pour finalité de compenser les handicaps structurels et de réduire les
inégalités territoriales. Ils renforcent l?action publique dans les territoires ruraux les plus défavorisés,
en assurant la convergence des interventions, en accroissant l?engagement des partenaires et en
adaptant les actions à la spécificité locale. Il est ainsi des ZRR, des contrats de réciprocité villes -
campagne ou encore des CRTE qui ont succédé aux contrats de ruralité.
3.1 Un bilan des contrats de ruralité serait nécessaire
Créés par le Comité? Interministériel aux Ruralités du 20 mai 2016, les contrats de ruralité,
s?inscrivent dans la suite des lois MAPTAM du 27 janvier 2014 et NOTRe du 7 août 2015
consacrant les métropoles et grandes agglomérations. Imaginés initialement pour offrir aux
territoires ruraux un outil de développement semblable aux contrats de ville, ils se voulaient un outil
de coordination et de renforcement de quatre fonds d?investissement (DETR, DSIL, FNADT, Volet
Territorial du CPER) pour le développement rural.
Les contrats de ruralité s?articulaient autour de « sept » volets prioritaires : l?accessibilité aux soins
et services publics, le développement de l?attractivité économique, le développement des
équipements de téléphonie mobile et numériques, la redynamisation des centres-bourgs et des
commerces de proximité, le renforcement de la mobilité territoriale (spécialement par voie de
transports publics), la transition écologique, et la cohésion sociale.
Ils rompaient avec la méthode de l?appel à projets - qui peuvent mettre les territoires en
concurrence et mettent en difficulté les territoires ruraux les moins dotés - puisqu?ils partaient des
projets des territoires. Ils visaient à mettre autour de la table collectivités - le porteur du contrat
devait être l?intercommunalité, le pays ou le pôle d?équilibre territorial et rural (PETR) -, État et
éventuellement région et département pour formaliser une stratégie assise sur un projet de
territoire, avec des financements à la clé.
Dès leur création, les contrats de ruralité ont rencontré un certain succès : 489 contrats de ruralité,
pour 200 prévus initialement, ont été signés ? parfois précipitamment, au détriment du contenu ?
entre l?État déconcentré et les EPCI30 ou PETR, pour la période 2017-202031 . Les contrats de
ruralité ont été portés par 133 Pays et Pôles territoriaux (regroupant 443 intercommunalités) et
directement par 343 intercommunalités, soit un total de près de 790 intercommunalités. Près de
62% d'entre elles (1268) ont donc été bénéficiaires d?un contrat de ruralité.
La part du FNADT initialement réservée à la mise en oeuvre des contrats de ruralité pour 2017
(enveloppe fléchée), était de 216 M¤. « Toutefois, à la mi-2017, l?enveloppe prévue pour les
contrats de ruralité est réduite à 150 M¤ et le système des enveloppes fléchées disparaît », rappelle
le rapport de l?ADCF et l?ANPP32, ce qui a été fortement regretté selon les élus rencontrés dans le
cadre de la mission. Selon l?ANCT, le financement sur la DSIL et la DETR consacré aux contrats
de ruralité, c?est-à-dire sur des crédits de droit commun, sans ligne spécifique, s?élève à près de
200 M¤ annuels pour la DETR et était de 182,5 M¤ pour la DSIL en 2019 (193,7 M¤ en 2018).
30 65 % d?établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) étaient couverts.
31 Ils sont officiellement présentés comme couvrant la période 2016-2020, mais ils ont été négociés en 2016, puis
signés au plus tard fin 2016, voire début 2017, pour ne couvrir effectivement que la période 2017-2020, voire début
2021.
32« Vers la deuxième génération des contrats de ruralité » rapport tiré d'une enquête menée auprès des territoires
porteurs de projets et de l'analyse d'un tiers des contrats signés, remis le 20 mars 2019 à la ministre de la Cohésion
des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.
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Rapport n° 014699-01
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L?effet levier moyen de l?ensemble des crédits étatiques s?élève à 27% sur l?ensemble de la
programmation. Les fonds européens ont été mobilisés de manière très disparate selon les régions
(118 M¤ au total).
Mis à part le rapport déjà cité, celui du Sénateur Bernard Delcros33 ou le « Bilan flash des contrats
de ruralité » réalisé par le CGET en mai 201834, il y a eu très peu de bilans, même d?étape, des
contrats de ruralité. La mission recommande d?en établir un.
(MDCTR / ANCT / DGCL) Établir un bilan des contrats de ruralité.
Dans la perspective d?une seconde génération de contrats de ruralité, Bernard Delcros, fait dans
son rapport plusieurs propositions de réforme du dispositif : « Il faut tout d?abord des crédits dédiés
aux contrats, au sein du FNADT. Celui-ci permet plus de souplesse que la DSIL, par exemple,
financer de l?ingénierie, payer un chargé de développement. L?engagement de l?État doit être
pluriannuel ». Serge Morvan alors préfigurateur de l'Agence nationale de cohésion des territoires
(ANCT), avait lui, dans son rapport de juin 2018, préconisé des "contrats de cohésion territoriale",
qui intégreraient les autres contrats territoriaux existants. La mission interministérielle relative à la
prise en compte des aménités rurales dans les politiques publiques35, recommandait également
l?institution d?un « contrat chapeau », le contrat de « développement rural durable » en prenant
pour exemple le contrat de transition écologique (CTE). Ce moyen a été introduit à l?article 2 de la
loi portant création de l?ANCT36 et c?est ainsi que les contrats de ruralité ont été remplacés, depuis
fin 2020, par les contrats de relance et de transition écologique (CRTE), qui couvrent la période
2021-2027.
3.2 La ruralité doit être plus visible dans les CRTE
Pour accélérer la relance et accompagner les transitions écologique, démographique, numérique
et économique dans les territoires, le gouvernement a souhaité, fin novembre 2020, proposer aux
collectivités territoriales un nouveau type de contrat : le contrat de relance et de transition
écologique (CRTE). Le CRTE vise la simplification des dispositifs de l?État en rapprochant tous les
dispositifs existants en un seul. Le préfet de département est l?unique point d?entrée en tant que
délégué territorial de l?ANCT.
Si le contrat de ruralité avait pour objectif principal de développer l?attractivité des zones rurales,
les contrats de relance et de transition écologique ont des objectifs plus ambitieux avec un triple
« fil rouge » : transition écologique, développement économique et cohésion territoriale.
Comme pour les contrats de ruralité, au-delà de la délimitation du territoire d?application du CRTE,
33 « Le contrat : un outil d'avenir pour relever le défi du développement rural » Sénat, rapport d'information de M.
Bernard DELCROS, fait au nom de la commission des finances n° 673 (2018-2019) - 17 juillet 2019 -
https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-673-notice.html
34 https://www.les-nouvelles-ruralites.com/wp-content/uploads/2019/07/VF-Mission-Flash-Contrat-
Ruralit%C3%A9-juillet-2018.pdf
35 Rapport CGEDD, IGA, CGAAER, « Les aménités rurales et leur prise en compte dans l?action publique »,
novembre 2020 - https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-0011932
36 À l?article 2, la loi précise que l?Agence doit assurer la mise en oeuvre de la politique de l?État en matière
d?aménagement durable et de cohésion des territoires en conduisant des programmes nationaux territorialisés et
en prévoyant, « selon des modalités précisées par décret, la mise en oeuvre déconcentrée de ces programmes au
moyen de contrats de cohésion territoriale ». Le texte indique que ces contrats « s?articulent avec les projets de
territoire élaborés par les collectivités locales et leurs groupements ». Ils peuvent intégrer tout autre contrat prévu
par les lois et règlements en vigueur, relatif à l?aménagement du territoire, à la politique de la ville, au numérique,
ou à tout autre domaine relevant des compétences de l?Agence.
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Rapport n° 014699-01
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tous les acteurs, politiques et économiques, de ce dernier sont appelés à participer à sa rédaction
et, surtout, à la détermination du projet de développement économique et territorial durable, qui est
au coeur d?un tel contrat. Toutefois, les élus locaux ont été privilégiés dans ce processus de
négociation contractuelle, puisque le pilotage de cette négociation n?était plus le fait des services
déconcentrés, mais d?une collectivité locale ou d?un EPCI dont le périmètre correspond à celui du
contrat. Il n?en reste pas moins que le CRTE négocié est le produit d?un dialogue entre les
administrations décentralisées, les acteurs économiques locaux et les services déconcentrés.
Le projet territorial de développement économique durable, objet essentiel du CRTE, doit se
décliner en différentes actions portées et mises en oeuvre par les divers acteurs du CRTE. Aucun
moyen financier n?est spécifiquement dédié au CRTE mais il peut mobiliser différentes sources
existantes : le plan de relance, la dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR), la dotation
de soutien à l?investissement local (DSIL), la DSIL exceptionnelle et le fonds vert. Par ailleurs,
l?ANCT et la Banque des territoires peuvent apporter des compétences et des moyens en ingénierie.
Le CRTE n?est pas inclus dans le contrat de plan État-région. Cependant, le CRTE est une
déclinaison du volet territorial du CPER pour l?État. La région peut ainsi s?associer à la démarche
de CRTE si elle le souhaite.
Après une année d?élaboration, la première génération des contrats de relance et de transition
écologique (CRTE) couvre la quasi-intégralité du territoire national avec 819 contrats signés au 28
juin 2022. Il est signé pour 6 ans.
Une mission interministérielle37 a remis le mois dernier un bilan d?étape du déploiement des CRTE
dans lequel elle trace des pistes d?évolution de ce dispositif. Notre propos n?est donc pas d?en
refaire ici l?analyse, ni de revenir sur les recommandations formulées, auxquelles notre mission
souscrit largement, mais d?examiner dans quelle mesure la prise en compte des spécificités des
territoires ruraux dans les CRTE pourrait être améliorée.
Le CRTE se substitue donc aux contrats de ruralité arrivés à échéances fin 2020, dont il peut
poursuivre certaines orientations et actions. C?est pourquoi, dans le Cantal par exemple, il se
dénomme contrat de ruralité, de relance et de transition écologique.
Cependant, dans la circulaire d?élaboration du CRTE, signée par le Premier ministre le 20
novembre 202038, s?il est indiqué que les CRTE « devront intégrer les programmes d?appui mis en
oeuvre par le gouvernement au profit des territoires (ACV, PVD FS, FTHD FM) » l?Agenda rural
n?est lui mentionné qu?au titre « d?autres programmes pouvant le cas échéant être valorisés dans
le cadre des CRTE ». De même lorsque sont listées les priorités stratégiques du projet de territoire
auxquelles l?État a vocation à contribuer, la revitalisation rurale n?est pas mentionnée a contrario
de la revitalisation urbaine. Il n?est ainsi pas surprenant que les élus ruraux rencontrés au cours de
la mission parlent de « nébuleuses qui obligent les petites communes à faire des dossiers » dans
lesquelles « les élus ne retrouvent pas leurs petits ».
Cela est corroboré par une enquête 39 réalisée par l?AMF en avril et mai 2022 auprès des
intercommunalités et groupements porteurs d?un contrat. Ainsi, selon l?association, cette nouvelle
approche, qui illustre la généralisation d?un nouveau mode de collaboration entre l?État et les
collectivités territoriales, ne doit cependant pas « occulter les difficultés rencontrées par certains
territoires, entre absence de négociations et vision descendante de la part des services de l?État ».
De même elle relève que le CRTE apparaît comme un contrat global « de manière plus ou moins
significative » selon l?histoire et l?ancienneté de l?intercommunalité. L?AMF pointe encore que « son
caractère intégrateur peut rendre l?outil complexe et lourd pour les territoires, notamment les plus
37 « Bilan d?étape du déploiement des CTRE », décembre 2022, mission IGEDD, IGF, IGA et IGAS.
38 https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-11/Circulaire%20n°%206231-
SG%20du%2020%20novembre%202020%20relative%20%EF%BF%BD%20l%27élaboration%20des%20c....pdf
39 https://www.amf.asso.fr/documents-enquete-intercommunalites-sur-les-crte-un-dispositif-la-croisee-
chemins/41322
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ruraux ».
Les élus ruraux ne retrouvent pas dans les CRTE tous les objectifs des contrats de ruralité qui,
selon eux, offrait plus de visibilité aux territoires concernés : « quand le sous-préfet venait signer
un contrat de ruralité avec le président de l?intercommunalité, cela se voyait ! ». En effet, les projets
concourant à améliorer l?attractivité des territoires ruraux ou la qualité de vie de leurs habitants
peuvent se retrouver noyés dans les objectifs plus larges du CRTE. Pour plus de lisibilité, la
mission recommande donc de faire clairement apparaitre dans la rédaction des CRTE un
« volet ruralité » (à la différence de la transition écologique qui est transversale), mettant en avant
les projets et les fiches actions directement liées à l?attractivité ou l?amélioration de la qualité de vie
des territoires ruraux.
Par ailleurs, on ne peut ignorer les politiques contractuelles que portent également les
départements et les régions. Si elles ont leurs propres objectifs et obéissent à des temporalités
différentes, il serait néanmoins souhaitable que les politiques contractuelles de l?État et des
collectivités soient coordonnées. Cette coordination pourrait trouver matière à s?exercer à
travers le comité départemental des financeurs que recommande d?instaurer la mission
interministérielle sus-citée.
3.3 Les principes des contrats de réciprocité devraient être
intégrés aux CRTE
Selon une étude conduite par le Commissariat général à l?égalité des territoires (CGET) en
partenariat avec l?AdCF et France-Urbaine en 201840, 173 coopérations, par voie conventionnelle,
ont été recensées entre 21 métropoles et territoires environnants (EPCI, pays, PETR ou PNR
autour principalement des mobilités, du tourisme et du développement économique.
Aux côtés de ces démarches conventionnelles, figurent les contrats de réciprocité. Ils ont été
institués par le Comité interministériel aux ruralités du 13 mars 2015 pour dépasser les logiques
de concurrence territoriale et aider au développement des territoires dans leur diversité. Dénué de
clauses financières, l?objectif affiché est de favoriser la coopération entre les espaces ruraux,
périurbains et urbains, par la mise en réseau de ces territoires et en s?appuyant sur leurs
complémentarités.
Depuis 2016 une dizaine de contrats ont été signés41. À plusieurs reprises, les élus rencontrés
dans le cadre de la mission nous ont fait part de la nécessité d?« embarquer les métropoles » et du
besoin de « leur imposer des contrats de réciprocité » notamment « en intégrant la prise en
compte des aménités rurales ». À l?évidence, les relations villes-campagnes nécessitent un
nouveau rapport reconnaissant les apports réciproques, à l?opposé de ce qui a prévalu avec la
périurbanisation originelle, consommatrice de l?espace rural. Il implique une reconnaissance de
l?apport aménitaire des campagnes. Les CRTE qui, dans 33 % des cas sont composés
exclusivement de communes rurales, dans 3 % des cas exclusivement de communes urbaines et
dans 64 % des cas à la fois de communes rurales et urbaines, offrent un cadre adapté pour cela.
Ces contrats pourraient être développés, sans se cantonner aux questions de mobilité et
d?organisation des grands territoires communs (bassins d?emploi, espaces naturels), pour traiter
notamment les sujets des transitions (environnementale, énergétique) et des souverainetés
(agricole, industrielle) en encourageant les solidarités entre les territoires, en construisant des
filières pour rapprocher l?offre et la demande (énergie, alimentation, mobilité, santé, sport et culture
etc., ?), en promouvant une politique d?aménagement durable du territoire (eau, déchets,..), ...
40 « Les coopérations interterritoriales : zoom sur les coopérations entre métropoles et territoires environnants »,
mars 2019, MCTRCT, CGET, ADCF et France Urbaine - https://agence-cohesion-
territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-09/en_detail_synthese_cooperations_interterritoriales.pdf
41 Source ANCT.
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Ils pourraient aussi permettre la valorisation des aménités rurales en intégrant les politiques liées
à la conservation et à la valorisation du patrimoine naturel, à la promotion et à la gestion des sites
touristiques, à la protection des milieux naturels, ?
Le renforcement des liens entre ces espaces, par le portage commun de projets, contribue au
développement de chaque territoire et de leur confiance réciproque. C?est pourquoi la mission
recommande aussi, à côté du volet « ruralité », de doter les CRTE à la fois ruraux et urbains, d?un
volet « réciprocité » qui mettrait en évidence l?ensemble des coopérations développées entre les
différents territoires.
(MTECT / ANCT / DGALN) Doter les CRTE d?un volet « ruralités » et d?un
volet « réciprocité » lorsqu?ils couvrent à la fois des zones urbaines et rurales.
3.4 Les départements en situation de fragilité pourraient bénéficier
d?un pacte territorial
Certains territoires cumulent les difficultés notamment de dynamisme démographique et
économique. L?État intervient en déployant depuis 2019, au travers de contractualisations
pluriannuelles spécifiques, « les pactes territoriaux », des moyens supplémentaires en ingénierie
(par exemple la mise à disposition de cadres de haut niveau) et un appui renforcé pour les aider à
rebondir. Au-delà des dispositifs de droit commun mobilisés sur l'ensemble du territoire national,
l?État propose une approche différenciée qui concentre les moyens d?intervention pour aider ces
territoires à retrouver le chemin de la croissance.
Ces pactes mis en place aujourd?hui dans quelques territoires (Ardennes, Creuse, Nièvre, Sambre-
Avesnois-Thiérache, Strasbourg, bassin minier dans les Hauts-de-France), visent à mieux
coordonner l?action des pouvoirs publics (État, collectivités, opérateurs publics, Ademe, Anah,
Cerema, ANRU) mais aussi des acteurs économiques et sociaux autour de la mise en oeuvre de
projets stratégiques partagés visant à enclencher et à soutenir une dynamique de rebond.
Ils agrègent les financements de type DSIL (dotation de soutien à l?investissement local), DETR
(dotation d?équipement des territoires ruraux) et FNADT, et ceux d?autres ministères. Ils confèrent
ainsi plus de cohérence et de lisibilité à l?action de l?État dans ces territoires.
Ils semblent rencontrer un certain succès auprès de ceux qui les expérimentent et, ainsi qu?entendu
au cours de la mission, « il faut mettre en place un pacte pour les territoires les plus fragiles
notamment les territoires qui perdent des habitants dans une logique de rattrapage, et sortir du
coup par coup », sont réclamés par d?autres qui n?en bénéficient pas encore. Cependant, on ne
dispose d?aucun bilan précis du dispositif.
Bien que toutes les zones rurales ne vivent pas la même situation démographique et économique,
« il faut distinguer les ruralités en péril, des ruralités structurées » et « prendre en compte des
indices de fragilité », elles peuvent bénéficier de la même façon, de l?ensemble des dispositifs
décrits précédemment. Or, à l?évidence, même si elles connaissent toutes des difficultés
intrinsèques à la ruralité, il y a peu de comparaison entre les zones rurales attractives et celles
toujours en déclin. Une simulation succincte, sans autre mérite que d?illustrer notre propos, nous a
permis d?isoler rapidement quatorze départements ruraux très fragiles de ce point de vue
(annexe 7). C?est pourquoi, sous réserve d?un bilan approfondi des bénéfices retirés des pactes
territoriaux et d?une définition objective d?indices de fragilité, la mission recommande de
contractualiser de tels pactes avec les départements cumulant le plus de difficultés économiques
et démographiques.
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(MDCTR / ANCT) Réaliser un bilan des pactes territoriaux existants et
contractualiser des pactes territoriaux avec les départements cumulant le plus de difficultés
économiques et démographiques, sur la base d?indices de fragilité.
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4 Les territoires ruraux doivent se structurer en ingénierie
4.1 La recomposition de l?ingénierie territoriale a laissé les
territoires ruraux de côté
Jusque dans les années 2010, l?État disposait, d?une part, d?une ingénierie dite de deuxième niveau
exercée par le réseau scientifique et technique du ministère et, d?autre part, d?une ingénierie
générale dite de premier niveau, en contact direct et permanent avec les collectivités territoriales.
Cette ingénierie de premier niveau assurait une couverture intégrale du territoire national par
l?intermédiaire des directions départementales de l?équipement (DDE) et des directions
départementales de l?agriculture et de la forêt (DDAF).
Si, pour toutes les communes dotées d?un plan local d?urbanisme (PLU) ou d?une carte communale,
la fin de la mise à disposition gratuite des services de l?État pour l?instruction de leurs autorisations
d?urbanisme (ADS), a été progressive (de 2014 à 2018), la suppression au 1er janvier 2014 de
l?assistance technique pour des raisons de solidarité? et d?aménagement du territoire (ATESAT)
fournie par l?État aux collectivités est survenue de façon plus inattendue et rapide.
Le besoin d?ingénierie qui en a résulté pour les collectivités territoriales a été partiellement
compensé par ces dernières, avec la création de structures locales d?appui ou l?extension des
capacités d?organismes existants. Ce développement a pris différentes formes selon l?analyse que
les élus locaux font de leurs besoins et de la manière d?y répondre, tenant compte des ressources
d?ingénierie publiques et privées localement disponibles. Deux mouvements sont principalement à
retenir. Comme relevé dans le rapport du CGEDD de novembre 2016 sur la réforme de l?ATESAT42,
la très grande majorité des communes ont fait le choix de la mutualisation au sein d?EPCI pour
assumer les missions transférées au titre de l?ADS et elles se sont tournées vers les conseils
départementaux lorsque ceux-ci mettaient à leur disposition des outils tels que les agences
techniques départementales (ATD) pour faire face à la suppression de l?ATESAT.
Les agences techniques départementales ont connu un développement important et l?ingénierie
publique locale s?est principalement structurée autour des départements. Elles sont 75 à
fonctionner aujourd?hui, leur nombre ayant beaucoup augmenté depuis la fin de l?ingénierie
publique d?État. Il existe de grandes disparités d?accès pour les collectivités locales à l?ingénierie
territoriale reflétées notamment par l?écart de moyens qui existent entre les différentes ATD43. Si
dans certains départements, les agences comptent jusqu?à plus de 80 salariés avec des budgets
supérieurs à 3M¤ (essentiellement des départements urbains sièges d?une grande métropole
comme la Haute-Garonne avec Toulouse, le Bas-Rhin avec Strasbourg?), dans une vingtaine
d?autres, elles en ont moins de 10 et leur budget ne dépasse pas le million d?euros (essentiellement
des départements ruraux comme la Lozère, la Creuse, les Alpes-de-Haute-Provence, le Loir-et-
Cher, l?Indre?).
À mesure que progresse l?intégration intercommunale, les EPCI deviennent également des acteurs
de l?ingénierie opérationnelle et participent à cette montée en puissance de l?ingénierie territoriale.
Ils ont accueilli, dans la plupart des cas, l?ingénierie dédiée aux politiques contractuelles de l?État
(action coeur de ville, petites villes de demain, ?). Les intercommunalités constituent une échelle
de mutualisation des ressources, voire de constitution et de structuration de satellites, de plus en
plus évidente. Après avoir mesuré les bénéfices réels de la mutualisation des fonctions supports,
la question de la mutualisation porte aujourd?hui sur les ressources nécessitant une ingénierie
spécifique trop coûteuse pour la constituer à l?échelle communale (planification urbaine, ADS,
42 Rapport CGEDD « Mission d?évaluation des réformes de l?assistance technique pour raisons de solidarité? et
d?aménagement du territoire (ATESAT) et de l?application du droit des sols (ADS) », novembre 2016.
43 Annuaire des ATD, réalisé par l'association nationale des directrices et directeurs d'agences techniques
départementales.
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gestion des milieux aquatiques, habitat, transition environnementale, mobilité, etc.). On peut
estimer à 50 000 habitants la frontière entre les intercommunalités fournissant aujourd?hui un appui
en ingénierie significatif de premier niveau à leurs communes membres et celles ne disposant pas
d?une telle offre, donc principalement en milieu rural où la taille des EPCI est souvent inférieure à
30 000 habitants. 976 EPCI de moins de 50 000 habitants sur 1 254 sont concernés.
La recomposition de l?offre d?ingénierie, aura donc laissé dans la difficulté de nombreux territoires,
et notamment les territoires ruraux, qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire face
à leurs besoins ou pour être simplement en mesure de répondre et de pouvoir bénéficier des appels
à projets et à manifestation d?intérêt (AMI), de plus en plus complexes et nombreux, qui structurent
désormais la politique d?appui de l?État au bénéfice des territoires. Ce mouvement général est
encore venu accentuer les inégalités territoriales : sans ingénierie, pas de projet et sans projet, pas
de développement.
4.2 Une pléthore de moyens qui ne satisfait pas entièrement aux
besoins des territoires ruraux
Entre, d'une part, le désengagement de l'État dès 2014 et, d'autre part, la mise en oeuvre du
nouveau conseil aux territoires (NCT) et de la directive nationale d?orientation (DNO) seulement à
partir de 2016, l'État n'a pas anticipé, mais a réagi avec retard et trop peu de moyens adaptés.
C?est pour tenter notamment de remédier au sentiment d'abandon chez les élus ruraux qu?a été
créée en 2019 l?ANCT44 . D?autres opérateurs proposent aussi une ingénierie sur mesure aux
collectivités comme, sans être exhaustif, la Banque des territoires (BdT) et le Cerema.
4.2.1 L?ANCT
Pour remplir ses missions, l?agence a développé une offre de services qui vise le déploiement de
programmes nationaux d?appui territorialisés (ACV, PVD, France Services, plan Très haut débit,
Territoires d?industrie, ?), mais aussi l?aide à la conception et à la mise en oeuvre de projets de
territoire notamment dans le cadre de contrats territoriaux intégrateurs, et enfin, l?appui en
ingénierie sur mesure à des projets locaux qui ne pourraient aboutir sans le soutien spécifique de
l?agence. Ces priorités son retracées dans la feuille de route de l?ANCT pour 202045 , laquelle
mentionne la ruralité comme domaine d?action principal, avec les mesures de l?agenda rural et
l?appui renforcé aux territoires fragiles.
Selon le principe du guichet unique, au niveau local, c?est le préfet de département, en qualité de
délégué territorial de l?agence, qui constitue la seule porte d?entrée pour solliciter l?ANCT sur un
projet (annexe 10). Il se charge de réunir, au moins deux fois par an, les acteurs de l?ingénierie au
sein d?un comité local de cohésion territoriale (CLCT).
Prévus par la loi portant création de l?ANCT, les CLCT sont l?instance de gouvernance locale de
l?ANCT. Leur composition, fixée par décret, comprend des représentants de l?État, des collectivités,
les cinq opérateurs (ANRU, Anah, Ademe, Cerema, CDC-Banque des territoires), ainsi que des
représentants des acteurs locaux de l?ingénierie (agences d?urbanisme, CAUE, ATD, etc.). Il
identifie les demandes d'accompagnement émanant des collectivités territoriales et de leurs
groupements, les ressources mobilisables et fixe les priorités d?intervention de l?agence. Toutefois,
selon les témoignages recueillis par la mission, beaucoup ont pour l?instant une activité plus
formelle qu?opérationnelle.
En tant que programme national d?appui, et comme on l?a vu précédemment, L?ANCT coordonne
44 Loi du 22 juillet et décret du 18 novembre 2019
45 Adoptée le 17 juin 2020, consultable en ligne à l?adresse : https://agence-cohesion-
territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-06/Feuille%20de%20route%202020%20de%20l%27ANCT.pdf
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l?Agenda rural qui porte en lui-même plusieurs types d?offre en ingénierie dédiée. Ainsi, le dispositif
VTA vise à apporter un soutien en ingénierie aux collectivités territoriales rurales en leur permettant
d?embaucher facilement un jeune diplômé qui pourra les épauler dans la mise en oeuvre des projets
du territoire. De même, le programme PVD, destiné aux communes de moins de 20 000 habitants
qui connaissent des difficultés de développement dispose, pour la durée du programme, de 250 M¤
de crédits d?ingénierie (chefs de projets, études et AMO). À noter également, le plan spécifique de
soutien pour accompagner les territoires de montagnes (« Avenir Montagne »), doté lui d?un fonds
de 331M¤ de soutien à l?investissement et à l?ingénierie pour principalement les territoires ruraux
des zones de massif. Enfin, l?ANCT mène avec le Cerema le programme d?ingénierie « ponts »,
doté de 40 m¤ pour la période 2021-2022 et destiné aux petites communes afin de les aider à
mieux gérer leurs ouvrages d?art.
L?offre d?ingénierie sur mesure est dispensée par les cinq grands opérateurs nationaux ou via
l?accord-cadre de marché public. Cet accord-cadre propose des marchés à bon de commande à
la fois régionaux et thématiques, plutôt pour de l?accompagnement en amont et pour le pilotage de
projets. L?agence intervient normalement selon un principe de subsidiarité, en l?absence d?une offre
locale suffisante ou en renfort sur la gestion de projets complexes.
Le conseil d?administration de l?agence a approuvé le 10 mars 2021 la gratuité de ses prestations
d?ingénierie pour les communes de moins de 3 500 habitants et pour les EPCI de moins de 15 000
habitants. Près de 32 000 communes peuvent en bénéficier. Ainsi, si pour les années 2020 et 2021
l?accompagnement sur mesure pour les communes de moins de 3 500 habitants représentait 22%
de la totalité des projets (885), il en représentait 44% en 2022 (sur 333 projets), signe que cette
offre séduit. Sur les 19,6 M¤ de crédits engagés pour l?ingénierie sur mesure au 20 décembre 2022,
5,5 sont allés en direction des communes rurales46.
Si l?offre d?ingénierie intégrée aux programmes d?appui est reconnue et jugée très satisfaisante,
l?offre d?ingénierie sur mesure est encore considérée par beaucoup d?acteurs (associations d?élus,
élus rencontrés, ?) comme peu visible, d?un accès non évident et pas toujours bien adaptée par
ses thèmes aux besoins des communes rurales. Imaginée par certains comme « une ANRU du
rural », il est encore reproché à l?ANCT de ne pas être, comme envisagé au départ, un « réceptacle
» des projets des collectivités locales mais de proposer essentiellement de l?ingénierie dédiée à
des programmes décidés par l?État, inaccessibles aux collectivités qui ne disposent pas d?un
premier niveau d?ingénierie et pour lesquels il faut être choisi par le Préfet. Ainsi, l?association des
maires ruraux de France (AMRF) déplore que le manque d?ingénierie des communes rurales
conjugué au système des appels à projet, fasse que « les plus gros arrivent à candidater à tout et
les petits à rien », creusant encore un peu plus les inégalités territoriales. L?agence a du mal à
gommer le sentiment répandu d?une offre d?ingénierie excluant de fait les petites communes.
4.2.2 La Banque des territoires
D?existence récente, tout comme l?ANCT, la Banque des Territoires (BdT), créée en 2018, se
présente comme l?un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Au-delà de son offre traditionnelle
en prêts et en investissement, la BdT développe des interventions en ingénierie, pour aider les élus
à passer du projet aux idées. Elles sont de deux types : un service d?ingénierie territoriale et une
aide à l?ingénierie dans le cadre des programmes nationaux.
Le service d?ingénierie territoriale s?adresse aux territoires en manque d?ingénierie, en difficulté ou
à enjeux comme les ruralités, qui coopèrent pour favoriser les solidarités (ex : contrats de
réciprocité). La BdT finance les études amont, à 50 ou 100%. Les enveloppes sont à la main des
directeurs régionaux. Les sujets visés portent entre autres sur le développement rural. De plus,
pour les collectivités de moins de 20 000 habitants la BdT propose une offre gratuite
d?accompagnement méthodologique spécifique : « Territoires Conseils ». Elle se décompose en un
46 Source ANCT.
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service téléphonique de renseignements juridiques et financiers (en moyenne 10 000 questions
posées par an, 87% des questions sont posées par des communes de moins de 3500 habitants).
Concernant l?aide à l?ingénierie dans le cadre des programmes nationaux, la BdT soutien
notamment « PVD » avec une enveloppe de 200 M¤ pour 1000 communes sur la durée du
programme.
4.2.3 Le Cerema
Le Cerema est devenu au premier janvier 2023 un établissement public à la fois de l?État et des
collectivités locales. Celles-ci peuvent dorénavant adhérer à l?établissement, mobiliser plus
facilement son expertise et travailler avec lui comme avec une société publique locale. Le Cerema
apporte aux acteurs territoriaux une expertise technique de haut niveau dans les 9 domaines qui
composent ses activités (aménagement, transports, infrastructures, risques, bâtiment,
environnement...). Il se positionne donc comme un référent technique des ingénieries locales de
premier niveau, au service des territoires et de leurs projets en intervenant prioritairement là où les
besoins de l'État et des collectivités sont les plus importants et les sujets les plus complexes. Les
collectivités visées sont d?abord les régions, les départements et les grandes intercommunalités.
S?il a donc toute sa place comme ingénierie des ingénieries locales (ATD, EPCI, ?) pour des
expertises pointues dont elles ne disposent pas, il n?a pas d?utilité en l?absence d?un premier niveau
d?ingénierie.
Ainsi, de nombreuses offres d?ingénierie territoriales sont désormais disponibles dans des formats
variés. À côté de leur offre d?ingénierie visant le déploiement de programmes nationaux (ingénierie
dédiée souvent inaccessible aux collectivités qui ne disposent pas d?un premier niveau), l?ANCT et
la BdT tentent également de développer une ingénierie « sur mesure » à destination des
collectivités locales, considérée difficile d?accès par les plus rurales d?entre elles. Pour disposer de
l?ensemble de ces moyens, les collectivités doivent pouvoir s?appuyer sur des bons relais au sein
des services départementaux de l?État, à même d?assurer l'animation et la coordination des
partenaires. Ce peut être le rôle d?un sous-préfet ruralités dédié ou d?un chargé de mission
développement territorial au sein de la DDT locale.
Quand ces conditions sont réunies, la totalité des ressources disponibles peuvent être mobilisées
et à ce titre, l?exemple du Cantal (annexe 14) est assez éloquent : le département accueille en effet,
neuf chargés de mission PVD, un directeur de projet ACV, un chargé de mission CRTE, un chargé
de mission territoire d?industrie, un chargé de mission TEPOS47 et deux VTA. À fin 2022, il a en
outre bénéficié de l?appui en ingénierie de l?ANCT à travers les marchés à bon de commande
(290 000¤), de celui de la BDT pour neuf EPCI (765 000¤), du programme Pont porté par le
CEREMA (700 000¤) et s?inscrit également dans le plan Avenir Montagne !
Ce besoin d?animation départementale implique de renforcer les services de l?État48.
(MDCTR / ANCT) Faire le bilan des ressources d?ingénierie locale.
Améliorer la coordination de l?offre d?ingénierie départementale en donnant aux CLCT un
vrai rôle opérationnel. (MIOM / DMATES) Renforcer les moyens de l?État dédiés au
développement territorial.
47 Territoire à énergie positive.
48 Cf. partie 1
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4.3 L?État doit apporter une réponse spécifique aux besoins en
ingénierie pérenne des territoires ruraux
4.3.1 Faire des intercommunalité rurales le lieu privilégié d?une ingénierie
pérenne de premier niveau
Si, comme on a pu le voir, pour remédier au retrait de l?État, l?offre d?ingénierie publique locale s?est
structurée au niveau départemental avec l?émergence continue des ATD, appréciées pour leur
proximité et leur mode de gouvernance partagé entre communes / EPCI et département, il existe
de nombreuses disparités et, dans les zones faiblement densifiées, l?accès à un premier niveau
d?ingénierie pour les collectivités locales reste difficile.
Par leur proximité, les EPCI, à l?échelle desquels se construisent les projets de territoire, constituent
un échelon privilégié pour accompagner les plus petites communes. L?instruction du droit des sols
(ADS) est un des exemples de l?appui à l?ingénierie que peut apporter l?intercommunalité. Les
prestations de service, se sont largement développées à la suite du retrait de l?État.
Les établissements de coopération intercommunale conservent un lien de proximité tout en ayant
une masse plus importante que celle des petites communes prises isolément. Mais dans le cas
des intercommunalités dites « XXL », comportant un nombre important de communes dans un
territoire diffus et avec une faible population (la caractéristique des zones rurales), la difficulté
demeure souvent financière.
Départements et EPCI apparaissent donc comme le niveau pertinent de structuration de l'offre
d'ingénierie publique locale : le département pour l?ingénierie dite « technique » constituée
d?ingénieurs, de techniciens et de scientifiques, qui permet d?analyser les projets et de conseiller
les élus ; les EPCI pour l?ingénierie dite « administrative » qui regroupe des compétences de
maîtrise d?ouvrage, de recherche de financement, d?animation de réseau et permet de porter les
projets des élus. Ces deux types d?ingénierie sont complémentaires et indispensables au
développement local. Départements et EPCI constituent aujourd?hui les piliers de ce nouvel
écosystème, plus ou moins développé, embryonnaire dans certains départements ruraux.
C'est la raison pour laquelle la mission recommande de conforter ou favoriser l?émergence d?une
offre d?ingénierie publique locale dans chaque département et notamment d?aider les zones les
moins denses à structurer au sein de leurs intercommunalités, en les soutenant par le fonctionnent,
une offre d?ingénierie de premier niveau à même de maintenir une maîtrise d?ouvrage locale.
Or aujourd?hui, l?État finance plutôt des prestations ad hoc fournies par des bureaux d?études privés
ou en régie par ses opérateurs. Quand il finance des chargés de missions ou chefs de projet, c?est
toujours pour une durée limitée alors même que la mise en oeuvre des projets s?inscrit dans le
temps long. Ces dispositifs ne favorisent pas une bonne continuité dans la gestion des projets, et
obligent parfois, au gré des changements de chargés de mission, de « devoir refaire les études ».
Ces intercommunalités, pour renforcer leurs capacités propres, ont donc besoin d?une ingénierie
pérenne. Cette ingénierie doit pouvoir s?appuyer sur des chefs de projet qui, après avoir acquis
une certaine connaissance des enjeux des territoires, assurent le suivi en continu et au long cours
des projets.
C?est pourquoi, la mission recommande de prolonger et renforcer les dispositifs « VTA » ou « chefs
de projet » en créant par exemple un dispositif bonifié pour les EPCI de moins de 30 000 habitants.
Il offrirait la possibilité de recruter des cadres expérimentés ou des séniors de plus de 55 ans, sur
des périodes plus longues. L?aide pourrait être dégressive dans le temps, afin d?avoir un effet
incitatif certain au démarrage, en amenant ensuite l?EPCI à se structurer progressivement. On
pourrait aller encore plus loin et imaginer qu?en contrepartie de cette aide bonifiée,
l?intercommunalité s?engage à conserver cet « animateur » de l?ingénierie territoriale. Plus
globalement la mission appelle à une rationalisation de l?ensemble des moyens déployés pour
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soutenir l?ingénierie en milieu rural (annexe 14 - exemple du Cantal) afin de mieux les concentrer
sur l?échelon intercommunal et l?aider à se structurer.
(MDCTR / ANCT) Engager une politique incitative pour amener les
intercommunalités rurales à se doter d?une ingénierie pérenne.
Dans le cadre des politiques contractuelles qui portent le financement de ces chefs de projet, la
mission souligne également l?intérêt qu?il y aurait de consacrer à l?ingénierie un pourcentage du
montant des investissements (1%), à l?image, entre autres, des crédits d?assistance technique qui
existent pour les fonds européens. Indépendamment des recommandations formulées par la
mission interministérielle sur les CRTE49 , on pourrait suggérer de rapprocher les modalités de
gestion des CRTE de celles en vigueur pour la gestion des fonds européens, notamment pour
répondre au besoin de visibilité financière exprimé par les élus ruraux au cours de la mission, en
allant vers une programmation pluriannuelle des crédits et ses corolaires : réserve de performance,
grille d?indicateurs de réalisation et de résultat?
D?autres ressources pourraient être encore mobilisées comme les doctorants ou des retraités
possédant une expertise.
4.3.2 Le Préfet doit avoir à sa main des moyens d?aide directs pour
financer l?ingénierie des communes rurales
Les préfets (département et région) disposent de plusieurs fonds et dotations (DSIL, DETR, FNADT)
leur permettant d?apporter un soutien financier aux projets d?investissement des collectivités
locales. La DETR a vocation à soutenir plus particulièrement l?investissement local des communes
et des EPCI appartenant au milieu rural, comme le FNADT, qui présente, en outre, des
caractéristiques particulières lui permettant de financer la réalisation d'études50. Enfin, le fonds vert,
nouvellement créé, est effectif depuis début janvier. Il est destiné à financer les projets des
collectivités territoriales et de leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines : la
performance environnementale, l?adaptation du territoire au changement climatique et
l?amélioration du cadre de vie. Il est doté de 2 milliards d?euros de crédits déconcentrés aux préfets,
auxquels il appartient, de sélectionner les projets. Le fonds vert peut aussi financer la réalisation
d?études.
À ce propos, la mission tient à souligner que les élus ruraux rencontrés ont insisté sur la nécessité
de maintenir à côté de ce nouveau fonds, l?enveloppe de la DETR sans trop la « verdir » et ce,
pour pouvoir continuer à financer les investissements indispensables qui n?entreraient pas dans le
cadre du fonds vert (voirie, réseaux, par exemple).
Même si les textes51 permettent d?utiliser les crédits DETR, DSIL, FNADT et fonds vert pour
financer des études préalables aux projets, donc de l?ingénierie, il y aurait tout intérêt à expliciter
cette faculté peu utilisée.
Dans le même ordre d?idée il serait souhaitable que les préfets disposent directement d?un fonds
dédié aux besoins en ingénierie des collectivités rurales, à même d?offrir un recours plus simple à
l?ingénierie que les marchés nationaux proposés par l?ANCT. Aussi, la mission recommande de
49 Mission IGEDD, IGF, IGA, IGAS, décembre 2022.
50 https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45134
51 En vertu de l'article R. 2334-24 du CGCT, applicable à la DETR et à la DSIL : "les études ou l'acquisition de
terrains, nécessaires à la réalisation de l'opération et réalisées préalablement, ne constituent pas un
commencement d'exécution. Elles peuvent être prises en compte dans l'assiette de la subvention."
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déconcentrer les crédits d?appui à l?ingénierie de l?ANCT à son délégué territorial, à l?instar des
autres crédits de l?État consacrés au développement local (DETR, DSIL, et FNADT), au moins ceux
qui lui permettraient de financer l?ingénierie sur mesure gratuite dédiée aux communes de moins
de 3 500 habitants et aux EPCI de moins de 15 000 habitants.
(MIOM / DGCL / ANCT) Déconcentrer aux préfets de département les
crédits dédiés au financement direct de l?ingénierie des collectivités rurales.
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5 Les moyens financiers, une amélioration attendue
Pour établir une photographie précise de la situation financière des territoires ruraux afin de la
comparer objectivement avec la situation des territoires urbains la mission s?est fondée sur
l?ensemble des comptes des EPCI et de ceux de leurs communes de rattachement pour l?exécution
budgétaire 2020 (source DGCL) en adoptant une approche agrégée des comptes du bloc
communal par typologie (urbaine ou rurale) des territoires de coopération intercommunale
(annexe 11). Cette méthode à l?avantage indéniable de pouvoir constater la situation financière
précise et globale de ces territoires.
La synthèse de ces travaux est présentée dans le tableau ci-dessous 52.
Tableau 1 ? Financement comparé des blocs communaux ruraux et urbains
52 Ce tableau intègre et agrège les effets de l?ensemble des mécanismes de régulation de l?État (DGF, FCTVA,
dotations et compensations fiscales) mais aussi les effets tangibles et réels de ses plans d?aide à l?investissement
aux sources de financement souvent croisées (DSIL, FNADT, DETR, contrats de développement ruraux, Agenda
rural, CRTE, aides à l?ingénierie?) ainsi que les financements des départements et régions comme les apports
des fonds européens.
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5.1 Sur le fonctionnement
Globalement les collectivités du bloc communal des territoires ruraux ne disposent ensemble et
par habitant que de 70% environ des recettes de fonctionnement des territoires urbains pour
exercer leurs compétences au bénéfice de leurs populations. Cette différence de niveau de
ressources est historiquement le résultat à la fois de la concentration spatiale de la population, de
l?activité économique, ainsi notamment que de la fiscalité locale (bases et taux votés).
S?agissant des concours de l?État, et plus particulièrement de la DGF, le niveau des communes des
territoires ruraux bénéficie en moyenne de dotations très légèrement favorables par comparaison
aux territoires urbains. Tel n?est pas en revanche pas le cas des EPCI à fiscalité propre des
territoires ruraux dont les dotations par habitant suivent manifestement une courbe à forte
décroissance sur les niveaux de densité de 1 à 4.
(DGCL) Conduire une étude approfondie de l?impact de la DGF sur les
EPCI à fiscalité propre en fonction de leur niveau de densité.
S?agissant des dépenses de fonctionnement, les ressources consacrées par habitant des territoires
ruraux ne se montent qu?à environ 65% de celles constatées sur les territoires urbains53. On notera
en particulier que, par habitant, les frais de personnel sont presque deux fois plus élevés sur les
territoires urbains que sur les territoires ruraux. Ce constat purement factuel posé à partir des
données comptables devrait cependant être éclairé qualitativement par une approche complète
sur le niveau et la qualité de service pour le citoyen entre ces deux types de territoires sur le champ
des compétences du bloc communal.
5.2 Sur la Dotation globale de fonctionnement (DGF)
Il convient de souligner tout particulièrement la totale transparence des mécanismes
particulièrement nombreux, complexes et évolutifs au fil des Lois de finances qui président aux
calculs des différentes composantes de la DGF. L?ensemble de ces données est rendu publique
par la DGCL et permettent à chacun d?accéder à la totalité des très nombreuses dispositions et
modalités qui se sont, au fil du temps, sédimentées dans le code général des collectivités
territoriales (CGCT) sur la base, pour chacune d?entre elles, de critères objectifs et rationnels.
L?incroyable complexité des méthodes de calcul combinées qui permettent de déterminer in fine la
DGF à chaque niveau du bloc communal prétend naturellement prendre en compte de manière
fine et quasi-individualisée les caractéristiques géographiques, sociales et économiques de
chaque bénéficiaire ou groupe de bénéficiaires de la DGF.
Cette complexité, par ailleurs parfaitement étayée individuellement dans chacune des très
nombreuses dispositions et consacrée par la Loi dans le détail de dispositions paramétriques de
plus en plus nombreuses qui se juxtaposent ainsi en toute légalité, rend le résultat final des calculs
rigoureux de la DGF ni facilement globalement compréhensible ni aisément abordable. Cette
complexité est inhérente à des ?réglages? ou évolutions constantes dans le cadre d?une enveloppe
budgétaire fermée. Elle suscite souvent doutes et incompréhension du fait que chaque évolution
?sectorielle? peut impacter une collectivité de manière inattendue car les critères objectifs et
rationnels qui s?appliquent de manière absolue sur une approche donnée peuvent produire au
global des effets relatifs négatifs sur la dotation finale par simple comparaison des résultats sur
53 La mission constate sur ces seules données comptables que les dépenses de fonctionnement par habitant
suivent une fonction croissante selon les niveaux de densité de 4 à 1 des territoires, rejoignant en cela les
conclusions des études économétriques signalées par la DGCL à la mission à cet égard.
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une strate de population par exemple.
(DGCL) Étudier la possibilité de développer plusieurs scénarios de
simplification du calcul des dotations en s?appuyant sur la notion de densité des territoires
et en envisageant, par exemple, de décliner une approche agrégée pour l?ensemble du bloc
communal sur chaque territoire couvert par un EPCI à fiscalité propre.
5.3 Sur l?investissement
Les recettes d?investissement des collectivités territoriales du bloc communal, hors emprunts,
sont retracées dans la comptabilité de ces dernières sous les grandes rubriques suivantes :
le FCTVA ;
les dotations et subventions d?équipement ;
les autres recettes d?investissement.
Globalement les recettes d?investissement (hors emprunts) par habitant entre les territoires urbains
et ruraux apparaissent relativement bien équilibrées. Les subventions d?équipement, notamment
de l?État, sont favorables au territoires ruraux et contribuent à maintenir cet équilibre.
Les dépenses d?investissement par habitant sont supérieures d?environ 20% en zone urbaine en
dépit d?un niveau d?épargne nette plus favorable et dans les mêmes proportions sur les territoires
ruraux. Ce constat témoigne globalement d?une gestion prudentielle des investissements dans les
territoires ruraux, gestion qui se traduit par ailleurs par un niveau de trésorerie par habitant
important sur les comptes du Trésor correspondants et un effet de levier des subventions
d?investissement globalement plus faible dans ces territoires ruraux que sur les territoires urbains.
Ces constats constituent aujourd?hui pour la ruralité une situation potentiellement favorable en
termes d?investissement pour les territoires ruraux dans la mesure ou la combinaison de
l?intervention, dès 2023, du fonds vert pour un véritable verdissement des investissements et de la
DETR pour les investissements plus classiques nécessaires pourrait permettre et de répondre aux
besoins importants qui s?expriment et de mobiliser à court et moyen terme avec un plus fort effet
de levier la trésorerie disponible sur les territoires ruraux en contribuant à une relance de l?activité
sur ces derniers.
L?examen par la mission des plus de 24 000 opérations financées par la DETR en 2021 appelle
les constats et remarques suivants :
Un verdissement supplémentaire des opérations actuellement financées par la DETR se
heurterait assez rapidement à des limites très contraintes eu égard aux besoins qui
s?expriment au travers des projets présentés (réseaux, BTP, sécurité, action publique,
voierie, éducation, transport, économie et emploi ?).
Les opérations concernant la santé sont ?noyées? dans une rubrique ?santé, sanitaire et
social? au sein de laquelle elles sont très minoritaires (en nombre et en volume financier
d?opérations) et généralement de portée modeste54. La mission considère que la santé qui
constituent l?un des enjeux majeurs pour les territoires ruraux n?est pas prise en compte
aujourd?hui à un niveau suffisant par la DETR.
21,6% des opérations financées par la DETR 55 concernent des bénéficiaires ?urbains?56 :
54 Elles portent pour bon nombre d?entre elles sur l?acquisition de défibrillateurs.
55 En AE 2021.
56 Exemple de Saint-Cyr l?école en 2021.
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cette situation mériterait d?être précisée ou clarifiée dans la mesure ou par exemple il
n?apparait pas illégitime qu?une commune de densité 2 puisse être bénéficiaire de la DETR
si elle subit des charges de centralité pour un territoire dont la densité agrégée serait de
niveau 3 ou 4 : tel ne serait pas, à contrario, le cas d?un EPCI urbain de densité agrégée
2 qui serait bénéficiaire?
(MTECT / DGALN) Assurer le ?verdissement? de la politique des
investissements dans les territoires ruraux par le fonds vert ; faire prendre en compte par
le fonds vert les aménités rurales qui sont aujourd?hui génératrices de charges sans
compensation. (DGCL) Maintenir la DETR à son niveau actuel et clarifier le bénéfice de la
DTER pour les communes urbaines ; définir au sein de la DETR une enveloppe fermée
dédiée à la santé sur les territoires ruraux. (MIOM / DMATES) Moduler le cas échéant, au cas
par cas, le niveau des subventions du fonds vert comme de la DETR en fonction d?un ratio
pertinent de trésorerie disponible du bénéficiaire.
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Conclusion
Après trois années de mise en oeuvre, l?Agenda rural avec ces 181 mesures impliquant onze
ministères est perçu par les acteurs locaux comme pas / peu lisible. Il est associé à un catalogue
avec une dénomination impropre.
Dans le même temps, chacun s?accorde à reconnaître l?importance et l?utilité des programmes mis
en place et en demande la pérennisation.
La ruralité n?avait pas été traitée par l?État depuis plusieurs décennies de façon globale à partir
d?un outil dédié. Sa perfectibilité ne remet pas en cause son utilité. L?Agenda rural a donné corps
à la cohésion des territoires, laquelle s?était délitée au fil des années, générant un sentiment
d?abandon très marqué dans les ruralités, sentiment illustrant la formule d?Andreï Makhine de
« cette France que l?on oublie d?aimer ». La mondialisation n?est pas seulement source de progrès,
elle est aussi génératrice d?inégalités sociales et spatiales. La contraction des dépenses de l?État
a conduit à des fermetures de services publics, les textes de loi portant fusion des régions,
regroupement des intercommunalités comme des cantons ont alimenté le sentiment de relégation
et d?éloignement des pouvoirs publics qu?ils soient nationaux ou locaux. Pourtant l?État n?a jamais
abandonné les campagnes et les petites villes avec notamment, depuis 1979, les dotations versées
aux collectivités pour financer leur fonctionnement ; mais celles-ci sont devenues difficiles à
comprendre dans leur mécanisme de calcul et génèrent elles-mêmes des inégalités entre territoires.
Les attentes des acteurs locaux en terme de fixation d?objectifs prioritaires reposant sur des
constats partagés et déclinables localement en tenant compte des spécificités locales ; le besoin
d?une gouvernance plus intégrée impliquant l?ensemble des acteurs de l?État détenteurs de feuilles
de route claires et bénéficiant à la fois d?un appui renforcé et d?outils adaptés en termes
d?information permettant un fonctionnement en réseau ; le besoin de financements s?inscrivant
dans une temporalité coïncidant avec la durée des projets ; l?organisation d?une évaluation et d?un
suivi à même de mesurer l?impact des programmes sur les territoires ; la prise en compte des
fragilités de certains territoires par des dispositifs ad?hoc sont autant d?éléments constitutifs d?une
amélioration potentielle de l?action en direction des territoires ruraux dans l?intérêt de la cohésion
des territoires.
La cohésion est centrale. D?autant que le pays est traversé par des transitions qui nécessitent
lisibilité et compréhension des politiques publiques. Où veut-on aller ? Tous les acteurs doivent
comprendre les enjeux et être en capacité de mettre en oeuvre les moyens disponibles.
Faut-il poursuivre des mesures mises en oeuvre ponctuellement ou définir collégialement les
thématiques prioritaires sur des enjeux identifiés ? Faut-il des « mesures rustines » ici où là au gré
de l?actualité où s?engager dans la voie de politiques intégratrices des rapports et apports entre
urbains et ruraux en visant la réciprocité dans les contrats par exemple ? Il faut sortir des politiques
en silo, sédimentant les programmes, pour aller vers une approche transversale (interministérielle
pour l?État) et partenariale autour de projets locaux incluant équipements et cohésion sociale,
impliquant les acteurs locaux et réunissant toutes les instances de décision et de financement
concernées. Le soutien à l?investissement s?il est nécessaire ne saurait faire abstraction du besoin
d?allocation de moyens pour l?amorçage.
La poursuite de l?engagement en direction des territoires ruraux doit tirer les leçons des avancées
du premier Agenda rural et répondre à partir d?un programme « France Ruralités » à une
mobilisation des acteurs autour d?objectifs partagés répondant aux enjeux des transitions que
connaissent les territoires ruraux, en laissant place à l?innovation et en soutenant les initiatives tout
autant qu?en permettant aux idées des territoires de se réaliser. Le succès de cet engagement
passe par un réarmement de l?État territorial et par l?usage d?outils à disposition des services de
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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l?administration territoriale comme par une accessibilité des mesures et procédures aux acteurs
locaux qui mettent en oeuvre les politiques publiques. Ces changements supposent plus de liberté
et plus de responsabilité de la part de tous les acteurs impliqués.
Jean-Jacques Kegelart
(coordonnateur de la mission)
Brigitte Baccaïni
Michel Py
Inspecteur général de
l'administration du
développement durable
Inspectrice générale de
l'administration du
développement durable
Inspecteur général de
l'administration du
développement durable
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexes
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 1. Lettre de mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
ACHALME Didier
Commune de
Massiac (15)
Maire
Président CC
« Hautes terres
communauté »
Premier vice-
président du
département du
Cantal.
10/01/2023
ALCARAZ Alain Préfecture 77
Directeur de la
coordination des
services de l?État
13/12/2022
ANDRIOT Patricia ANCT
Cheffe de projet
ruralités et
montagne
18/10/2022
10/11/2022
ARMELLINI David ANCT
Chef de projet
ruralités et
montagne
18/10/2022
ARTHUIS Jérémie Préfecture 77
Chef de bureau
Direction de la
coordination des
services de l?État
13/12/2022
AURICOSTE Juliette ANCT
Responsable
programme
petites villes de
demain
16/11/2022
AYMONNIER Cédric
Banque des
territoires 58
Directeur
territorial
30/11/2022
BARNIER Daniel
Préfecture de la
Nièvre (58)
Préfet 30/11/2022
BASSELIER Nicolas Préfecture 17 Préfet 06/12/2022
BAZIN Fabien
Conseil
départemental de
la Nièvre (58)
Président 30/11/2022
BEDU Laurent DDT 77 Directeur adjoint 13/12/2022
BENOIST Olivier DGCL
Sous-directeur de
la cohésion et de
l?aménagement
du territoire (CAT)
18/01/2023
BERTEAUD Pascal Cerema Directeur général 19/12/2022
BLANC Jeanne
Commune de
Cercoux (17)
Maire
Conseillère
départementale
06/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
BLANCHOT René
Communauté de
communes
Morvan Sommets
et Grands Lacs
(58)
Président 01/12/2022
BODIN Jean-Marie
Commune de
Marans (17)
Maire 05/12/2022
BONNEAU Alexandra
Département de
la Nièvre
Coordinatrice
départementale
France services
30/11/2022
BOTTI Odile
DCAT préfecture
17
Chargée de
mission
06/12/2022
BOUBA-OLGA Olivier
Région Nouvelle-
Aquitaine
Chef du service
études et
prospective
28/11/2022
BRAJOU Pierre AMF 19 Directeur 14/12/2022
BRETON Suzy
Associations Les
Pictons (17)
Présidente 05/12/2022
BRU Dominique
Communauté de
communes
« Cère et Goul en
Carladès »
Présidente 10/01/2023
BRUNOT Stéphane DGCL Directeur adjoint 18/01/2023
BUCHAILLAT Laurent
Préfecture du
Cantal
Préfet 10/01/2023
CAILLOT Serge
Communauté de
commune Bazois
Loire Morvan (58)
Président 01/12/2022
CHABRIER Gilles
Commune de
Murat (15)
Maire 10/01/2023
CHAPTAL DE
CHANTELOUP
Bruno
Banque des
territoires
Directeur
territorial
05/12/2022
CHARMES Eric
ENTPE - UMR
Environnement,
Ville, Société
Directeur de
recherche
14/11/2022
CHÂTEAU Jean-Pierre
Commune de
Guérigny (58)
Maire et référent
départemental de
l?association des
petites villes de
France
30/11/2022
CICHOWLAZ Philippe ANCT
Chef du pôle
politique de
cohésion
européenne
10/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
COLLIN Sylvie
ARS Bourgogne-
France-Comté
Adjointe au
directeur de la
délégation
départementale
30/11/2022
CORNELOUP Josiane ANPP
Présidente
Députée de
Saône et Loire
17/11/2022
COURBEZ Emmanuelle
ARS Bourgogne-
Franche-Comté
Chargée de
mission
développement
territorial en santé
30/11/2022
DAOUST Martine
Commune de
Corancy (58)
Maire 01/12/2022
DE SOUSA Amélie
Sous-préfecture
de Mauriac (15)
Sous-préfète 10/01/2023
DEBEAUNE Karine
Cerema /
Direction
technique
territoires et villes
Directrice du
département
aménagement
durable,
environnement et
territoires
19/12/2022
DELAERE Pauline AMF
Conseillère
technique ruralité
14/12/2022
DELCROS Bernard
Sénateur du
Cantal
13/12/2022
DESPREZ Catherine
Commune de
Surgères (17)
Maire
1ère vice-
présidence du
conseil
départemental
05/12/2022
DEYSSON François
Commune de
Villecerf (77)
Maire
Président de
l?association des
maires ruraux 77
13/12/022
DRIGNY Marius
Association Ville
à Joie (58)
Président 30/11/2022
DUCREUZOT Serge
Commune de
Moulins-Engilbert
(58)
Maire 01/12/2022
DUPUY Paul-Henry
Commissariat à
l?aménagement,
au
développement et
à la protection du
Massif central
Commissaire de
massif
13/01/2023
FALQUE Rose-Marie
Commune
d?Azerailles (54)
Maire 14/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
FAURE Bruno
Conseil
départemental du
Cantal
Président
En charge de la
ruralité à l?ADF
Conseiller
régional en
charge de
l?Auvergne
11/01/2023
FERCHICHE Wahid
Préfecture du
Cantal
Sous-préfet
Secrétaire
général
10/01/2023
FERRY Annabelle
Cerema /
Direction
technique
territoires et villes
Directrice 19/12/2022
FLAMENT Laurent ARS DT 17 Directeur 06/12/2022
FOURNEAU Nathalie AMF
Responsable du
département
aménagement du
territoire
14/12/2022
GALLIEN Cécile
Mission Agenda
rural 1
Maire de Vorey-
sur-Arzon
Vice-présidente
de l?AMF
11/11/2022
14/12/2022
GAUTHIER Jean-Luc
Commune de
Saint-Benin-
d?Azy (58)
Maire
Conseiller
départemental
Président de la
communauté de
communes
Amognes Coeur
du Nivernais
30/11/2022
GERARD Fabrice
Direction du
pilotage
interministériel ?
Préfecture de la
Nièvre (58)
Directeur 30/11/2022
GIRARD Paul UDAP du Cantal ABF 11/01/2023
GLOANEC-
MAURIN
Karine
Communauté de
communes des
collines du
Perche (41)
Présidente 14/12/2022
GORIOUX Jean
Communauté de
communes Aunis
Sud (17)
Président 05/12/2022
GUERIN Jocelyne
Commune de
Luzy (58)
Maire 01/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
GUIGNARD Thibault Leader France
Président
Maire de Ploec-
L?Hermitage
09/11/2022
GUTTON Jérôme ANCT
Directeur général
délégué
Territoires et
ruralités
13/10/2022
GUYOT Éric
PETR Val de
Loire Nivernais
(58)
Président 30/11/2022
HAUW Franz DSDEN 58
Adjoint du
directeur
30/11/2022
HEBRARD Jean-Yves
Lycée François
Mitterrand,
Château-Chinon
(58)
Proviseur 01/12/2022
HURAULT Christophe
Sous-préfecture
de Cosne Cours
sur Loire et de
Clamecy
Sous-préfet 30/11/2022
JACOB Olivier DMATES Directeur 23/01/2023
JARLIER Pierre
Mission Agenda
rural 1
Ancien sénateur
Ancien maire de
Saint-Flour
11/11/2022
JECHOUX Vincent DDT 77 Directeur 13/12/2022
JOLY Patrice
Mission Agenda
rural 1
Sénateur de la
Nièvre
11/11/2022
KBAIRI Yosr
Sous-préfecture
de Château-
Chinon
Sous-préfète 30/11/2022
LABARONNE Daniel
Mission Agenda
rural 1
Député d?Indre et
Loire
11/11/2022
LACOMBE Corinne La Poste
Déléguée
territoriale 17
06/12/2022
LAJARGE Erik Cerema
Direction des
programmes
Directeur général
adjoint
19/12/2022
LATTRAYE
Anne-
Lorraine
DGALN ? sous-
direction
Territoires et
usagers
Sous-directrice 15/11/2022
LAURENT Marie ANCT
Stagiaire
programme
ruralités
02/11/2022
10/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
LE VELY Cyrille Préfecture 77
Secrétaire
général
13/12/2022
LEBLANC-
ALBAREL
Michèle
LEGTA du
Morvan (58)
Proviseur 01/12/2022
LENDI-RAMIREZ Fanny
DGALN ? sous-
direction
Territoires et
usagers
Référente ruralité 15/11/2022
LEPRESTRE Estelle
Commune de
Jonzac (17)
Sous-préfète 06/12/2022
MAGNANT Alexandre DDETS 17 Directeur 06/12/2022
MAILLES Thierry Préfecture 77
Sous-préfet de
Fontainebleau
Sous-préfet à la
ruralité
13/12/2022
MALUS
Chantal-
Marie
Commune de
Château-Chinon
(58)
Maire 01/12/2022
MARIE
Jean-
Baptiste
GIP EPAU Directeur général 25/11/2022
MATHIEU Sylvain
PNR du Morvan
(58)
Conseiller
régional
Président du PNR
30/11/2022
MENEZ-
SAULNIER
Véronique ANCT
Coordonnatrice
programme EU
10/11/2022
MEYER Nicolas DDT du Cantal Directeur adjoint 11/01/2023
MILET Hélène PUCA / POPSU
Directrice de
programme
25/11/2022
MOLAGER Pierre DMATES
Sous-directeur de
l?administration
territoriale
23/01/2023
MONTIN Christian
Commune de
Marcoles (15)
Maire
Président de
l?AMF 15.
11/01/2023
MOURGUES Cécilia
Préfecture du
Cantal
Sous-préfète à la
relance et à la
ruralité
10/01/2023
NOEL Gilles AMRF
Maire de Varzy
(58). Président de
l?AMR 58
09/11/2022
30/11/2022
PAPADOPOULOS Pierre
DDT de la Nièvre
(58)
Directeur
départemental
30/11/2022
PAUL Christian
Commune de
Lormes (58)
Maire 30/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 61/122
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
PETIT Etienne Préfecture 77
Secrétaire
général adjoint
13/12/2022
POVEDA Régine
Commune de
Meilhan sur
Garonne (47)
Maire 14/12/2022
PRIOL Alain DDTM 17 Directeur 06/12/2022
RAMET Didier
Commune de
Limon (58)
Maire
Président de la
chambre
d?agriculture
30/11/2022
QUINON Romuald
Commune de
Marrans (17)
Adjoint à
l?urbanisme
05/12/2022
RANVIER Marie-Claire
Communauté de
commune Bazois
Loire Morvan (58)
Vice-présidente 01/12/2022
RAQUIN Cécile DGCL
Directrice
générale
18/01/2023
RESTIER Michael ANPP Directeur 17/11/2022
ROCHETTE Ludovic
Commune de
Brognon (21)
Maire 14/12/2022
ROUET Clément
Commune de
Ladinhac (15)
Maire 10/01/2023
ROUGE Julien DGCL
Adjoint au chef du
bureau des
concours
financiers de
l?État (FLAE)
18/01/2023
ROY Régine
Commune de
Imphy (58)
Maire 30/11/2022
SAILLANT Simone ANCT
Responsable du
programme
ruralités
13/10/2022
18/10/2022
02/11/2022
08/11/2022
SAIVET Luc DDT du Cantal
Chargé de
mission ANCT et
développement
territorial
11/01/2023
SCHALLER Isabelle DDTM 17
Directrice
adjointe
06/12/2022
SERRANO Aurélie
Sous-préfecture
de Saint-Flour
(15)
Sous-préfète 10/01/2023
SERVANT Jean-Pierre
Communauté de
communes Aunis
Atlantique (17)
Président
Conseiller
départemental
05/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 62/122
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
SHAUNER Gaëlle
Cerema
Direction
territoriale Ile-de-
France
Directrice du
département ville
durable
13/12/2022
SIMOES Sébastien DGCL
Adjoint au sous-
directeur des
finances locales
et de l?action
économique
(FLAE)
18/01/2023
SOULIER Jean-Pierre
Commune de Le
Vigean (15)
Maire
Président de
l?AMRF 15
10/01/2023
SZABO Cédric AMRF Directeur 09/11/2022
TANGUY Morgan DGCL
Adjoint au sous-
directeur de la
cohésion et de
l?aménagement
du territoire (CAT)
18/01/2023
VERLHAC Éric AMF Directeur général 14/12/2022
VIDAL Christophe Commune de
Valuejols (15)
Maire
Conseiller
départemental
Vice-président
Saint-Flour
Communauté
11/01/2023
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 3. Des territoires ruraux divers : contrastes
géographiques et contrastes entre types de
territoires ruraux
Les cartes et graphiques présentés qui suivent montrent des configurations géographiques
différentes selon les thématiques.
Ainsi :
Le solde migratoire (attractivité des territoires) met en évidence une opposition entre le
nord + nord-est (territoires peu attractifs) et l?ouest + sud (territoires attractifs).
La vacance du logement (fortement liée au niveau de dynamisme démographique), ainsi
que l?accessibilité aux services mettent en évidence les territoires de la « diagonale du
vide », en déclin démographique, avec une forte vacance de logements et une plus faible
accessibilité aux services. Le dynamisme de l?emploi a également ce type de configuration
géographique.
L?accès aux médecins généralistes met en évidence une large bande sous-équipée
s?étendant de la Normandie au nord de l?Auvergne et incluant le grand Bassin parisien.
La couverte numérique 4G met en évidence une opposition entre l?ouest (bien couvert) et
l?est (moins bien couvert).
Au sein des espaces ruraux, de nets contrastes apparaissent entre les espaces ruraux
périurbains et le rural « autonome » (hors influence des pôles urbains) : quelle que soit la
thématique, le rural périurbain est dans une bien meilleure situation que le rural très peu dense
éloigné des pôles urbains.
Ces constats montrent la nécessité d?adapter les mesures en faveur du rural aux spécificités
et enjeux particuliers de chaque territoire rural.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 64/122
Le solde migratoire interne 2013-2018 (source Insee, recensements de la population)57
Une opposition entre les EPCI du nord et du nord-est où les départs sont plus nombreux que les
arrivées, et les EPCI du littoral atlantique et de la moitié sud du pays, attractifs.
Le rural périurbain est le plus attractif ; le rural éloigné des pôles et très peu dense perd de la
population sous l?effet des migrations.
57 Le recensement de la population millésimé 2018 inclut les enquêtes de recensement de 2016 à 2020.
-0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Taux annuel d'évolution de la population dû au solde
migratoire (2013-2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 65/122
La couverture 4G par au moins un opérateur en 2021 (source : Arcep)
La moitié ouest du pays (en en particulier le quart nord-ouest) est mieux couverte que l?est et le
sud-est.
Une très bonne couverture du rural périurbain.
87
72
96
99
85
91
100
92
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Part de la surface couverte en 4G par a minima un
opérateur (2021)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 66/122
L?accessibilité potentielle localisée aux médecins généralistes en 2018 (source : SNIIR-AM 2018,
EGB 2018, CNAM-TS ; populations par sexe et âge 2016, distancier METRIC, INSEE ; traitements DREES)58
Une faible accessibilité aux médecins généralistes dans les EPCI ruraux situés sur une large bande
allant de la Normandie au nord de l?Auvergne et incluant le grand Bassin parisien.
Les territoires ruraux les plus éloignés des pôles et les moins densément peuplés sont les plus
défavorisés de ce point de vue.
58 L?APL est une mesure d?adéquation entre l?offre et la demande de soins qui tient compte des communes
environnantes. Elle prend en compte la structure par âge de la population et le niveau d?activité des médecins en
exercice.
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
APL - nombre de consultations accessibles par habitant
Accesssibilité Potentielle Localisée à un médecin
généraliste (2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 67/122
Densité de médecins ophtalmologues libéraux en 202059 (source : Insee, base permanente des
équipements, recensement de la population)
Les départements de la « diagonale du vide », des Ardennes à la Lozère, sont les moins bien
couverts en médecins ophtalmologues, en contraste avec les départements des littoraux atlantique
et méditerranéen.
59 La DREES ne calcule plus d?indicateur d?accessibilité potentielle aux spécialistes depuis 2013, considérant que
la méthodologie, adaptée pour les soins de premiers recours, ne l?est pas pour les spécialistes. L?indicateur
représenté ici, au niveau départemental, est donc le simple ratio entre le nombre de médecins ophtalmologues et
la population.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 68/122
Temps moyen d?accès aux services d?usage courant 60 (source : Insee, base permanente des
équipements)
Une accessibilité plus faible aux équipements et services dans les EPCI ruraux de la « diagonale
du vide »
Bassins de vie ruraux : 19 minutes en moyenne - Bassins de vie urbains : 11 minutes en moyenne
60 L?indicateur est le temps moyen nécessaire en automobile pour accéder à un panier de 29 commerces et
services de la gamme intermédiaire (ex. supermarché, police-gendarmerie, banque, collège, librairie, laboratoire
d?analyse médicale?).
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 69/122
Évolution de l?emploi entre 2013 et 2018 (source : Insee, recensements de la population)
Les EPCI ruraux les plus dynamiques en termes d?emplois se situent sur les façades littorales
atlantique et méditerranéenne ainsi que dans la vallée du Rhône.
Globalement, parmi l?ensemble des territoires ruraux, seuls les territoires périurbains proches des
pôles enregistrent une croissance de l?emploi. Dans le rural « autonome » (hors de l?influence des
pôles), les emplois sont en forte baisse.
-1,2 -1,0 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Taux annuel d'évolution de l'emploi (2013-2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Vacance des logements en 2018 et évolution démographique 2013-2018 (source Insee,
recensement de la population)
La vacance de logement est particulièrement forte dans les territoires en déclin démographique :
« diagonale du vide », Bretagne intérieure et territoires aux frontières de la Normandie et des Pays
de Loire.
La vacance de logement est relativement faible dans le rural périurbain ; elle est très forte dans le
rural très peu dense éloigné des pôles urbains.
10,3
9,5
8,6
6,8
8,7
8,2
7,6
7,9
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Part des logements vacants, en % (2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Carte extraite de l?étude sur les ruralités, confiée par
l?ANCT à acadie + Magali Talandier
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 4. État d?avancement des 181 mesures de l?Agenda
rural en octobre 2022 (source ANCT)
réalisé
avancé
non engagé
N°
mesure
Intitulé mesure
Axe 1 ? Faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique
1
Lancement d?une mission spécifique pour définir et identifier les aménités rurales et mieux les
prendre en compte
2
Ouvrir la possibilité pour les collectivités territoriales d?introduire une taxe sur les plus-values fon-
cières liées aux changements d?usages
3
Élargir le droit de préemption aux terrains agricoles, lorsque l?intérêt général de la commune le
justifie, notamment pour le maintien des exploitations, en lien avec les EPF et les collectivités
territoriales
4
Conditionner les validations des transmissions par les SAFER au regard de trois critères (durabi-
lité des surfaces de production, levier en termes d?emploi, et plus-value environnementale), et
étendre leurs possibilités d'intervention au cessions de part
5
Créer une commission départementale de régulation foncière intégrant des représentants des
citoyens et usagers des espaces agricoles
6 Simplifier les modalités de mise en oeuvre des zones agricoles protégées (ZAP)
7 Veiller à revaloriser les retraites agricoles dans le projet de loi sur la réforme des retraites
8
Soutenir les associations qui accompagnent les installations agricoles (cafés installations, agri-
culteurs tuteurs, réseaux d?entraide et de solidarité, couveuses agricoles, structures qui permet-
tent d?avoir un accès facilité au foncier agricole, structures de formations à l?émergence de projets
agricoles, plateformes de financement participatif dédiées à l?agriculture et l?agro-écologie, etc.)
9
Soutenir les nouvelles pratiques agricoles, notamment l?agriculture biologique et l?exercice collec-
tif
10 Développer les projets alimentaires territoriaux (PAT) et les programmes agricoles expérimentaux
11
Renouveler le plan de formation de l'enseignement agricole qui met l?accent sur l?éducation et
l?expérimentation de nouvelles pratiques dans l'enseignement agricole
12
Adapter les offres de formations préparatoires à l'installation en tenant compte du besoin réel du
territoire au-delà des seuls critères définis par Pôle Emploi
13
Encourager l?approvisionnement en circuits courts des collectivités territoriales et des services
déconcentrés de l?Etat
14
Soutenir et généraliser les plateformes numériques de circuits courts alimentaires (à l?image
d?Agrilocal)
15
Inciter, à l'échelle d'un territoire, au regroupement de la gestion des forêts afin d'en abaisser les
coûts et de réduire le fréquence des interventions, et donc de la professionnaliser et de la ratio-
naliser
16
Proposer des dispositifs de valorisation et d'incitation envisageables pour la séquestration du car-
bone par les massifs forestiers, et le bois qui en est issus, dans le cadre d'une gestion dynamique
et durable de la forêt
17
Expertiser le lancement d'un plan de boisement, d'amélioration et de régénération de la forêt dans
les territoires, en particulier dans les territoires ruraux
18
Mieux articuler les CTE et les contrats de ruralité pour les territoires couverts par les deux dispo-
sitifs
19
Encourager l?acceptabilité sociale des projets de transition écologique et énergétique en attribuant
un soutien financier renforcé aux projets avec un financement participatif, à l?instar de ce qui est
prévu pour les énergies renouvelables électriques et avec la loi « énergie ? climat » pour le biogaz
20
Dans le cadre des dotations de soutien à l?investissement des collectivités territoriales, soutenir
en priorité les projets vertueux sur le plan écologique
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Développer les projets de production locale d'énergie inspirés des "communautés énergétiques
citoyennes"
22
Encourager l'élaboration de projets de territoire pour la gestion de l'eau afin d'économiser de
mieux partager l'eau
Axe 2 ? renforcer l?attractivité des territoires ruraux
23 Lancer un plan en faveur de la revitalisation des petites villes et bourgs-centres
24
Lancement d?un Fonds d?ingénierie patrimoine pour soutenir les projets d?investissements touristiques
à valeur patrimoniale des collectivités territoriales, en particulier dans les territoires ruraux
25 Simplifier l?accès à l?information sur les aides à la rénovation de l?habitat et à la conversion écologique
26
Accélérer le déploiement des opérations de revitalisation de territoires (ORT) dans les territoires ru-
raux et améliorer le dispositif fiscal « Denormandie dans l?ancien », qui ouvre droit à des exonérations
fiscales pour des travaux de rénovation dans le bâti ancien (suppression de la notion de centre et
prolongation jusqu'en 2022)
27
Engager une réflexion sur l?amélioration du dispositif de défiscalisation « Malraux » pour soutenir la
réhabilitation des immeubles situés en secteur patrimonial remarquable
28 Étendre le dispositif du Prêt Social Location Accession à l?ancien dans les territoires ruraux
29
Mobiliser les financements du Plan d?investissement volontaire (PIV) d?Action Logement qui s?élèvent
à 250 millions d?euros pour faciliter la démolition des logements sociaux vétustes et soutenir leur re-
construction
30 Maintenir le Prêt à Taux Zéro en secteur rural
31
Travailler avec les opérateurs pour rapprocher les tarifs des abonnements THD satellite vers ceux du
THD fixe en s?appuyant sur le lancement d?une nouvelle génération de satellite en 2021
32 Assurer le respect des conventions de couverture numérique signées par les opérateurs
33
Associer les associations d?élus au suivi rigoureux du déploiement par les opérateurs (associer les
maires aux décisions d?implantation des pylônes, suivi des calendriers, meilleure coordination locale
sur les choix d?implantation, meilleure coordination entre les opérateurs et les RPI, etc.)
34
Dans le cadre des prochaines attributions de fréquence pour la 5G, imposer un quota minimal de sites
5G à déployer dans les territoires ruraux en vue d?une généralisation au plus tard en 2030
35
Rouvrir le guichet numérique sur la base des crédits disponibles sur le fonds de solidarité numérique
(FSN)
36 Soutenir 150 tiers-lieux en milieu rural, dans le cadre du programme « Nouveaux lieux, nouveaux liens
37
Développer les lieux de vie et de rencontres de proximité dans les territoires ruraux dans le cadre du
programme "Nouveaux lieux, nouveaux liens"
38 création d'une ORT
39
Soutenir l?initiative portée par le groupe SOS dans le but de déployer 1 000 cafés dans les territoires
ruraux
40 Alléger les réglementations liées à l?emplacement des débits de boissons
41 Créer de nouvelles licences IV, non transférables au sein d?une même région
42
Dans le cadre de "La France, une chance pour chacun", ouvrir aux jeunes issus des zones de revita-
lisations rurale (aux côtés des jeunes issus des Quartiers de la Politique de la Ville) l?accès aux stages
de 3ème stage et à l?alternance proposés par les « 10 000 entreprises engagées pour l?inclusion et
l?insertion professionnelle
43
Renforcer le rôle des Missions locales notamment dans le repérage des jeunes sans emploi, ni for-
mation ni stage (NEET)
44 Étendre le volontariat territorial en entreprise (VTE) aux territoires ruraux en tension
45
Passer de 28 000 personnes résidant dans les ZRR bénéficiant des dispositifs d'insertion par l'activité
économique à 40 000 d'ici la fin du quequennat
46 Renforcer, mieux faire connaître et évaluer annuellement les Parcours Emploi Compétences
47 Lancer une campagne de communication sur les opportunités d?emploi en milieu rural
48
Prolonger le régime des zones de revitalisation rurale (ZRR) jusqu?à fin 2020 pour toutes les com-
munes qui bénéficient des effets du zonage. Engager un travail de révision du zonage et des mesures
incitatives associées en 2020 dans le cadre de la définition d?une géographie prioritaire afin de mieux
cibler les territoires qui en ont le plus besoin et renforcer l?efficacité du dispositif
49
Proposer aux régions de mettre en place un partenariat avec Bpifrance pour faire émerger, détecter
des projets dans ces territoires et les orienter vers les outils de financement adaptés, tout en favorisant
la reprise et la transmission d?entreprises existantes, sur le modèle du dispositif Occtav déployé par
Bpifrance en Occitanie en partenariat avec la région
50
Réserver systématiquement une part des fonds de revitalisation territoriaux (régionaux et départe-
mentaux) quand ils existent au soutien des projets économiques dans les territoires ruraux ayant subi
une fermeture d?entreprise ou une suppression importante d?emploi
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Développer et favoriser, en coordination avec les initiatives des régions, des fonds d?intervention ra-
pides pour l?accompagnement à la reprise permettant diverses formes d?intervention
52
Modifier les modalités de recrutement des vétérinaires (porter à 25% le recrutement post-bac) et auto-
riser les collectivités territoriales à prendre des mesures incitatives visant à encourager l'installation
de vétérinaires en zone rurale
53
Étudier, à la suite du rapport de l?Inspection générale des finances qui sera prochainement remis, les
conditions de faisabilité d?une extension du dispositif «territoire zéro chômeur de longue durée » à des
territoires ruraux
54
Inviter les régions à prendre en compte les spécificités des territoires ruraux dans l'élaboration et la
mise en oeuvre des plans d?investissement dans les compétences (PIC)
55 Délocaliser les services supports des administrations et opérateurs publics en milieu rural
56 Créer une formation pour les animateurs de tiers-lieux
Axe 3 ? Améliorer la vie quotidienne des habitants des territoires ruraux
57
Accélérer le recrutement et le déploiement de 400 médecins salariés en zones sous-dotées et porter
ce nombre à 600 (dont 200 qui seront déployées en priorité dans les zones sous-denses rurales)
58
Assurer le déploiement effectif des stages d?internes en priorité en zones sous denses, notamment
dans les zones rurales avec un encadrement adapté
59
Dans le cadre de l?ambition portée par « Ma Santé 2022 », formaliser un partenariat entre l?Etat, les
collectivités territoriales, les universités et les représentants des professionnels et établissements de
santé, visant un niveau d?engagement élevé en matière de lutte contre les difficultés d?accès aux
soins, en particulier dans les territoires ruraux
60
Renforcer le champ d?intervention des professionnels de santé non médecins (pharmaciens, infir-
mières?) en développant de nouvelles pratiques en faveur de l?ambulatoire
61
Garantir la prise en charge des soins non programmés dans le cadre des communautés profession-
nelles territoriales de santé (CPTS) afin de soutenir les gardes par les médecins en zones rurales
62
Développer les plateformes de télémédecine dans des points de contact adaptés dans les territoires
ruraux
63
Mise en place du « Service d?Accès aux Soins » (SAS), plateformes territoriales qui centralisent
24h/24 la réponse à l?ensemble des besoins de soins urgents et installation d'une équipe projet inter-
ministérielle pour renforcer l?articulation du SAS avec les autres services d?urgence (pompiers, gen-
darmerie)
64
Renforcer l?encadrement du recours à l?activité intérimaire médicale à l?hôpital, afin de disposer de
ressources humaines stables et pérennes pour assurer les soins hospitaliers
65
Améliorer l?accueil des personnes âgées en milieu rural : revaloriser les métiers du vieillissement
(formation et rémunération), prendre en compte le critère de distance dans les modalités de tarifica-
tion des services d?aide à domicile et diversifier les modes d?accueil
66
Maintenir les exonérations de charges sociales en ZRR pour les organismes d?intérêt général (OIG),
notamment les EHPAD
67 Déployer les espaces de vie sociale dans les territoires ruraux
68
Rechercher des convergences possibles entre les services des conseils départementaux et les mai-
sons France Services sur les dispositifs liés aux grand âge et à l?autonomie
69
Repositionner les Départements comme pilotes des investissements en matière de grand âge, de
perte d?autonomie et de handicap, en cohérence avec les schémas départementaux d?accessibilité
des services au public (SDASAP)
70 Doubler le nombre de jeunes élèves ruraux bénéficiaires des cordées de la réussite
71 Déployer 33 campus connectés dans les territoires ruraux
72 Décliner des campus connectés pour les apprentis et la formation continue
73
Prendre en compte les contraintes territoriales dans l?allocation nationale des moyens de l?Éducation
nationale à travers la définition d?un indice d?éloignement
74
Mieux prendre en compte les spécificités des « classes multi-âges », notamment en matière de for-
mation et d?accompagnement des personnels enseignants
75
Rattacher toutes les écoles rurales à un Pôle Inclusif d?Accompagnement Localisé à l?horizon 2021
pour la prise en charge des élèves en situation de handicap
76
Déployer les conventions ruralité en les appuyant sur les projets éducatifs de territoire et travailler à
leur articulation avec les contrats de ruralité
77
Revaloriser le montant des bourses d?internat, qui bénéficient essentiellement aux jeunes ruraux,
dans le cadre du plan de l?internat du XXIème siècle
78 Soutenir le dispositif de formation de l'enseignement agricole
79 Atteindre 200 000 apprenants dans les établissements agricoles publics et privés
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Créer, d?ici la fin du quinquennat, au moins une maison France Services par canton pour permettre
à tous les habitants de disposer d?un socle de services publics à proximité de chez eux
81
Pour mettre en oeuvre cet objectif, veiller au déploiement en nombre suffisant des MSAP/Maisons
France Services et à leur maillage territorial
82
Augmenter et pérenniser les financements de l'Etat pour permettre la montée en gamme des services
disponibles dans une MSAP/Maisons France Service (augmentation du nombre d?agents, formation
des agents, financement de l?animation, etc.)
83
Développer l?accueil de premier niveau en mairie, via une articulation efficace entre le réseau des
Maisons France Services et le maillage des mairies qui y sont rattachées, et la formation des secré-
taires de mairies
84
Expérimenter AidantsConnect dans les territoires ruraux pour protéger les usagers et les aidants qui
accompagnent dans la réalisation de démarches administratives en ligne et l'expérimenter dans les
territoires ruraux
85
Former les agents France Services à l?usage du numérique et à l?accompagnement des démarches
dématérialisées
86
Permettre aux secrétaires de mairies, ou tout agent municipal désigné par le maire, de devenir tiers
de confiance pour accomplir des démarches en ligne en lieu et place des citoyens
87 Développer le service civique pour accompagner les usagers dans leurs démarches
88
Conserver plusieurs modalités d?accès aux services, afin qu?aucune démarche ne soit uniquement
dématérialisée
89
Poursuivre l?adaptation du parc de stations biométriques permettant aux maires de recueillir des de-
mandes de titres d?identité et de procéder à leur remise
90
Mise en oeuvre effective du droit d?alerte des préfets pour les réorganisations des services de l'Etat
dans les territoires dans le cadre des CIRTPS
91 Déployer en priorité dans les territoires ruraux le dispositif « La Boussole des jeunes"
92 Encourager et promouvoir le permis à 1¤ par jour dans les territoires ruraux
93 Permettre aux jeunes ruraux en SNU de se former à l?examen théorique du permis de conduire
94
Déployer Pix, le service public de certification des compétences numériques, lors du SNU et mettre
en place les formations adaptées à l?issue
95
Déployer le dispositif Erasmus + en faisant des jeunes ruraux un public prioritaire pour faciliter leur
mobilité européenne
96
Déployer 15 000 services civiques dans les territoires ruraux, notamment auprès des personnes
âgées et dans les collectivités territoriales
97
Faire apparaître le financement de projets dans les territoires ruraux, notamment au profit des jeunes
ruraux, comme une priorité dans les instructions transmises aux départements (par exemple, pour
financer des campus ruraux de projet ou centres sociaux dès lors qu?ils sont constitués sous forme
associative)
98
Faire du financement des projets portés pour la ruralité l?une des priorités du fonds de soutien à la
vie associative (FDVA)
99 Développer le nombre de postes Fonjep en appui aux projets associatifs portés en milieu rural
100
Offrir un bouquet d'applications numériques clé en main pour les collectivités et les habitants des
territoires ruraux. Une start-up d?Etat « Territoires Store » sera lancée notamment dans les territoires
ruraux pour permettre aux élus de proposer, via une application des services de proximité
101 Créer une plateforme collaborative pour informer sur les projets numériques des territoires
102
Lancer une concertation avec les acteurs publics en vue de proposer des formations et des pro-
grammes de sensibilisation au numérique et à l'innovation
103
Implanter au moins 200 Micro-folies en milieu rural dans le cadre du déploiement des 1000 Micro-
Folies d'ici 2022
104
Dans le cadre de la rédaction du cahier des charges du projet de « Capitales Françaises de la culture
», qui sera établi notamment avec les associations d?élus, veiller à ce que les territoires ruraux puis-
sent participer et être pleinement associés à ce dispositif
105
Affecter une part significative des crédits des Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC)
aux territoires ruraux
106
Mobiliser les opérateurs et les structures labellisées du ministère de la Culture pour favoriser les
projets culturels itinérants ou hors-les-murs
107
Développer le mécénat culturel territorial (développement du mécénat collectif sur des enjeux territo-
riaux; création de pôles régionaux du mécénat culturel sur le modèle des pôles déjà existants en
Pays-de-la Loire et Nouvelle Aquitaine)
108
Donner aux intercommunalités la possibilité d?assurer des missions d?animation et de coordination
territoriale jeunesse et sport sans pour autant s?engager dans le transfert des compétences jeunesse
et sport (équipements sportifs et politiques publiques)
109
Permettre le recrutement mutualisé d?éducateurs sportifs polyvalents entre une commune ou une
intercommunalité rurale et les acteurs de l'économie sociale et solidaire
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Rapport n° 014699-01
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Renforcer le soutien aux clubs sportifs en milieu rural. L?agence nationale du sport (ANS), dont la
gouvernance sera partagée entre collectivités territoriales, Etat et fédérations sportives, fixera des
orientations en faveur du soutien aux équipements sportifs et des associations en milieu rural
111
Augmenter les ressources pour les autorités organisatrices de mobilités (AOM) ? à savoir les com-
munautés de communes ou à défaut la région - les moins riches
112
Renforcer les lignes aériennes d?aménagement du territoire qui constituent un outil essentiel au dé-
veloppement économique des territoires enclavés, voire une alternative pour répondre rapidement
au moins en partie à des besoins de mobilité qui ne peuvent pas être satisfaits sans construire de
nouvelles infrastructures routières ou ferroviaires
113
Engager une démarche avec les régions sur les petites lignes ferroviaires, à l?issue de la remise du
rapport Philizot
114
Encourager les solutions permettant de répondre à la mobilité du dernier kilomètre en les intégrant
par exemple dans les contrats de réciprocité et en encourageant l'intermodalité
115
Favoriser les plateformes de mobilités en zones rurales en ouvrant des possibilités de financement
par les collectivités au titre de leur compétence mobilité solidaire
116
Encourager l'ouverture des transports scolaires à d'autres usagers et organiser les transports collec-
tifs interurbains de manière à permettre leur adaptation aux besoins de transports scolaires, dans le
respect des normes de sécurité du transport scolaire
117
Autoriser les autorités organisatrices des mobilités (AOM) à oeuvrer dans le domaine de la mobilité
solidaire pour les publics les plus isolés
118 Développer les simultateurs de conduite (DSR)
119
Renforcement des dispositifs de prévention à l?égard des publics vulnérables et spécifiques comme
les agriculteurs (sécurité des exploitations agricoles)
120
Elargir la participation citoyenne aux dispositifs de sécurité du quotidien à travers la formalisation de
conventions « chasseurs », « promeneurs » ou « agriculteurs vigilants » en fonction des besoins des
territoires.
121
Etendre les dispositifs d?appui interdépartementaux (DAI), qui permettent aux gendarmes de s'affran-
chir des limites administratives et judiciaires, en faisant appel à ceux qui sont les plus proches.
122 Mobiliser la brigade numérique accessible 24h/24
Axe 4 ? Appuyer les élus dans leur action
123 Promouvoir le dispositif de validation des acquis de l?expérience (VAE) pour les élus après mandat
124
Améliorer les conditions de retraite des maires et présidents d?EPCI qui sont amenés à arrêter leur
activité professionnelle durant l?exercice de leur mandat
125
Dans le cadre d?un « pacte de gouvernance », faciliter la création au sein d?un EPCI d?un Conseil des
Maires afin de redonner une voix plus grande aux maires des petites communes. Avec l?accord de
l?intercommunalité ou de 30 % des maires, un « conseil des maires » pourra être créé pour favoriser
les échanges et la coordination
126
Ouvrir la possibilité pour un président d?EPCI, dans le cadre du « pacte de gouvernance », de pro-
noncer un discours sur le bilan et les perspectives de l?action intercommunale
127
Supprimer la révision automatique tous les six ans des schémas départementaux de coopération
intercommunale.
128
Expertiser les conditions juridiques pour permettre la participation des conseillers communautaires
aux instances communautaires par visioconférence
129
Assurer le remboursement des frais de déplacement des élus lors des conseils communautaires et
des commissions, sous plafond de la dotation élu local étendue aux EPCI de moins de 30 000 habi-
tants, et en permettant le remboursement à la charge des EPCI de plus de 30 000 habitants
130
Assurer la diffusion de tous les documents utiles (délibérations, comptes rendus) par courriel à tous
les conseils municipaux des communes concernées, même s?ils ne siègent pas à l?EPCI
131
Elargir les possibilités de report du transfert de la compétence « eau et assainissement » aux com-
munautés de communes jusqu?au 1er janvier 2026, et permettre aux communautés de communes
ou aux communautés d'agglomération qui l?exercent d?en déléguer, toute ou partie, aux communes
selon un cahier des charges prédéfini
132 Corriger les effets des fusions intercommunales sur les dotations aux collectivités
133 Poursuivre les efforts de réduction et d'adaptation des normes qui pèsent sur les collectivités rurales
134
Demander au représentant de l?Etat dans le département (préfet ou sous-préfet) de présenter au
conseil communautaire, et en présence des maires, les politiques publiques et dispositifs existants
en faveur des territoires ruraux
135
Encourager la mise en oeuvre de l?article L5211-40-1 du code général des collectivités territoriales
qui permet à un EPCI de « prévoir la participation de conseillers municipaux des communes membres
de cet établissement selon des modalités qu'il détermine »
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Rapport n° 014699-01
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Ouvrir la possibilité pour tout conseiller communautaire membre d?une commission interne de l?EPCI
d?être remplacé en cas d?empêchement, par un adjoint ou un conseiller municipal de sa commune
d?élection.
137
Réunir les commissions locales d?évaluation des charges transférées (CLECT) avant transfert de
compétences
138
A l?occasion d?un PJL Décentralisation, engager une réflexion entre l?État et les associations d?élus
pour donner plus de souplesse sur les modalités de transfert de compétences, notamment sur la
distinction entre compétences obligatoire, facultatives et optionnelles
139
Donner la possibilité aux communes de continuer de porter des projets à l?échelle de plusieurs com-
munes à l?échelon infra-communautaire
140 Conserver la clause de compétence générale pour les communes
141
Engager une mission d?expertise de la territorialisation de la CVAE, de l?IFER et de la simplification
de la modulation du FPIC
142
Mettre en place, dans le cadre de l?Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), une
plateforme recensant les coopérations territoriales et les bonnes pratiques des collectivités locales
143
Instaurer un groupe de travail pour explorer les modalités de mise en place du mécénat de compé-
tences entre des collectivités dotées en ingénierie et des collectivités dépourvues, notamment les
plus rurales
144
Proposer aux Régions, dans le cadre des prochains Contrats de Plan État Régions d?inscrire des
volets relatifs au renforcement des coopérations entre territoires
145
Faire évoluer le cadre juridique pour favoriser la mise à disposition d'expertise du Cerema auprès
des collectivités
146
Dans le cadre du programme « 1 000 doctorants », encourager le recrutement des doctorants par les
collectivités territoriales, notamment rurales, via le développement des Conventions Industrielles de
Formation par la Recherche (Cifre) dans les collectivités territoriales rurales
147
Créer un volontariat territorial en administration (VTA) afin d?attirer des talents dans les collectivités
rurales
148
Soutenir les formations de secrétaires de mairie et employés territoriaux mises en place par les
centres de gestion, Pôle Emploi et le CNFPT pour faire face aux difficultés de recrutement
149
Renforcer l?appui aux collectivités territoriales rurales dans l?élaboration de leurs documents d?urba-
nisme en apportant un soutien financier en ingénierie à travers la mobilisation de la dotation générale
de décentralisation (DGD) urbanisme
150
Favoriser la mise à disposition, par voie de convention, de l?ingénierie des agences d?urbanisme en
faveur des territoires ruraux
151
Lancer un travail de recensement des cas particuliers et qui soulèvent des difficultés d?articulation
entre les SCOT et les PLUi et apporter des réponses à ces blocages
152
Expérimenter des mesures de simplifications dans l?élaboration des documents d?urbanisme des col-
lectivités territoriales rurales
153 Constituer un groupe de travail pour concilier l?application des lois Montagne et Littoral en Corse
154
Renforcer la connaissance des possibilités de modulation des plafonds de ressources pour l?attribu-
tion de logements sociaux
155
Renforcer la connaissance des collectivités en déprise démographique sur les possibilités existantes
en matière de dérogations aux droits à construire prévus dans les documents d?urbanisme. Les pré-
fets seront mobilisés afin de mieux faire connaître ces dispositifs aux collectivités ainsi que sur la
prise en compte des enjeux de lutte contre l?artificialisation des sols et de réhabilitation de l?habitat
existant
156
Engager, à la suite de la remise du rapport du député Guillaume Vuilletet, un travail sur les compé-
tences des collectivités et les procédures en matière de lutte contre l?habitat indigne
157 Flécher une partie du FNADT pour financer l'ingénierie territoriale dans les territoires ruraux
Axe 5 ? L?État s?engage
158 Travailler avec l'INSEE à une nouvelle définition des espaces ruraux
159 Définir une géographie rurale prioritaire en installant un groupe de travail transdisciplinaire
160
Défendre auprès des institutions européennes le maintien d'un engagement politique et financier en
faveur du développement rural et inviter les régions à afficher la même priorité
161
Porter auprès des institutions européennes, et en lien avec les régions, une position favorable à la
territorialisation des fonds européens vers les territoires ruraux les plus fragiles, et la généralisation
du développement territorial intégré appliqué aux zones rurales en s?appuyant sur des contractuali-
sations existantes
162
Porter auprès des institutions européennes, et en lien avec les régions, une position favorable à la
poursuite du programme LEADER et le fléchage des financements vers le soutien à l'ingénierie de
projets dans les GAL pour la prochaine programmation
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Rapport n° 014699-01
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Encourager le soutien aux petites exploitations à taille familiale dans la PAC (réorienter la PAC vers
un plafonnement des aides à l?actif agricole et une majoration des premiers hectares ou des premiers
animaux, suppression du minimum de 40 ans pour bénéficier des aides à l?installation)
164
Encourager la position française favorable au verdissement de la PAC (maintien du budget, condi-
tionnalité des aides, objectif de dépenses commun consacré à l?environnement)
165 Maintenir les crédits au niveau actuel (DSIL, DETR) pour continuer à soutenir les projets de territoires
166 Former le corps préfectoral (y compris les sous-préfets) et les opérateurs de l?Etat au mode projet
167
Sur le modèle des commissariats de massifs, constituer des « équipes projet » auprès de délégués
départementaux et régionaux de l?ANCT en faveur des territoires ruraux
168
Renforcer l?appui au montage financier et à la gestion de projets européens pour les territoires ruraux
dans le cadre de l?ANCT
169 Rendre plus lisibles les missions des sous-préfets ruralité
170 Organiser des comités interministériels dédiés aux ruralités tous les 6 mois
171 Conclure des conventions ministérielles d?objectifs sur la ruralité
172 Désigner des référents ruralité dans chaque ministère
173 Inclure des études d?impact territoriales dans les projets de loi
174
Inscrire systématiquement des volets dédiés au développement des territoires ruraux et au soutien à
la revitalisation des petites villes et bourgs centres dans les futurs contrats de plan Etat-région
(CPER), avec une attention particulière sur le soutien à l'ingénierie
175
Mettre en place un contrat cadre, différencié selon les territoires, reposant sur une charte commune
à l?ensemble des ministères dans un souci de simplification
176
Engager, à compter du prochain renouvellement municipal, une nouvelle génération de contrats de
ruralité, avec un partenariat renforcé et des thématiques plus larges (culture, jeunesse, sport..), basée
sur les projets de territoires, en veillant à associer les communes à l?élaboration de ces contrats
177
Elargir les possibilités de financement du fonctionnement par les contrats de ruralité dès lors que les
futurs contrats sont enrichis de nouvelles thématiques (culture, jeunesse?) avec mobilisation des
outils financiers des ministères compétents
178 Inscrire un volet « jeunesse » dans les contrats de ruralité
179 Introduire un volet culture dans les contrats de ruralité
180
Créer un volet "sports" dans les contrats de ruralité, sous réserve de la mobilisation des crédits du
ministère des Sports
181
Inciter à la création d'un volet coopération entre territoires (urbain-rural, rural-rural, etc.) dans les
contrats portés par l?ANCT et bonifier les subventions et les dotations pour les territoires signataires
de ces contrats
Mesures avec avis défavorable lors des RIM de 2019
Inscrire la notion d?espace dans la constitution
Réinstaurer les accords locaux sur la représentation des communes en inscrivant la notion d?espace dans
la constitution
Généraliser la création de conseils de développement dans tous les EPCI et les doter de moyens d?ani-
mation
Pour les EPCI souhaitant exercer cette compétence [eau et assainissement], leur laisser la souplesse de
définition du périmètre et des conditions de transfert
Créer un fonds national de cohésion des territoires (FNCT), incluant le FNADT, doté de 250M euros de
crédits d?État et abondé pour un montant équivalent par un fond de péréquation sur les territoires riches,
ciblés sur les territoires fragiles déterminés par les géographie rurale prioritaire
Créer un fond d?amorçage doté de 150 à 200 millions d?euros pour lancer les projets soutenus par l?ANCT
Moduler les subventions aux collectivités qui bénéficieront les prestations payantes des opérateurs de
l?ANCT en fonction des moyens de la collectivité et de ses capacités d?autofinancement
Modifier la LOLF pour permettre la pluri annualité budgétaire pour planifier les dotations
Demander aux ARS de participer au recrutement dans les hôpitaux et les territoires sous-dotés
Introduire une dotation supplémentaire pour les services d?urgence dans les secteurs sous-dotés afin de
mieux tenir compte du surcroît d?activité lié à la faible densité des médecins
Garantir l?accès à une école maternelle et primaire à moins de 20mn de trajet et ne plus affecter d?ensei-
gnants sur plus de deux établissements primaires et secondaires
Augmenter le Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA) et en affecter une partie pour
soutenir les initiatives culturelles en milieu rural
Généraliser l?expérimentation du Pass Culture et abaisser l?âge des bénéficiaires à 16 ans
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Amplifier le soutien au financement des emplois d?éducateurs sportifs en territoires ruraux via l?agence
nationale du sport
Dédier 50% des fonds d?intervention du CNDS pour les équipements sportifs pour les territoires ruraux
Assurer une meilleure représentativité des petits clubs ruraux dans les instances fédérales régionales et
nationales
Réviser la LOLF pour privilégier le cadre conventionnel pluriannuel pour l?attribution de subventions pour
les associations intervenant dans les territoires ruraux
Relever les plafonds d?intervention de l?ANAH associés à une dégressivité de l?aide en fonction des reve-
nus des ménages
Élargir le dispositif des emplois francs aux territoires ruraux les plus fragiles
Créer des plateformes départementales des initiatives en faveur du développement économique des terri-
toires ruraux, qui pourraient être portées par l?ANCT
Ouvrir des antennes départementales pour relocaliser les accompagnateurs de l?ESS en milieu rural
Créer un fonds d?innovation territorial issu du programme d?investissement d?avenir (PIA), qui pourrait être
abondé par les régions, pour soutenir les projets des territoires ruraux
Mettre en place des exonérations fiscales sur taxe sur le foncier bâti et la taxe d?aménagement pour les
entreprises et structures labellisées de l?économie sociale et solidaire (ESUS)
Porter à 2 milliards d?euros sur dix ans les crédits consacrés au plan de désenclavement des territoires
ruraux
Créer un fonds de péréquation du versement transport, à l?échelle nationale et/ou régionale, dédié au fi-
nancement des services mobilités adaptés aux territoires ruraux
Transférer une part de la TICPE perçue par les régions pour abonder les autorités organisatrices de mobi-
lités (AOM) rurales
Soutenir des projets d?investissement dans les transports dans les territoires ruraux via le plan d?investis-
sement d?avenir (PIA)
Assouplir les critères de création des AOM en revenant sur le caractère insécable du transfert de compé-
tences et en permettant de porter des projets à l?échelle infra ou supra-communautaire
Obliger les opérateurs à mettre en place le partage des données
Inclure le déploiement des énergies renouvelables dans les documents d?urbanisme : fixer des objectifs de
transition aux territoires en leur laissant la liberté d?utiliser les moyens appropriés pour y arriver (énergies
vertes, méthanisation, éolien, photovoltaïque, etc.)
Mettre en place un fonds de solidarité environnementale, alimenté par les collectivités territoriales et les
entreprises les plus polluantes, qui rémunèrerait les services environnementaux rendus par les territoires
ruraux vertueux en matière de transition écologique
Proposition DGEC : conformément au PREPA, faire passer la TVA à 5,5% sur les granulés de bois
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 5. Une mise en oeuvre inégale des mesures de
l?Agenda rural selon les départements
Le tableau de bord départemental fourni à la mission par l?ANCT a permis de faire le point sur la
mise en oeuvre d?une quinzaine de mesures suivies par l?agence et sur les disparités
départementales de cette mise en oeuvre.
Petites villes de demain (PVD)
Seuls quatre départements (Paris et sa petite couronne) n?ont aucune commune rurale labellisée
PVD. Une forte présence de petites villes de demain labellisées dans le massif-central, en
Normandie et dans le sud des Alpes. La carte présente une forte proximité avec celle du
dynamisme (ou du faible dynamisme) démographique ainsi qu?avec celle des logements vacants,
les départements s?étant le plus largement saisis de ce dispositif étant ainsi ceux qui en avaient le
plus besoin?
4
18
28
24
15
12
0 5 10 15 20 25 30
aucune
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
de 16 à 20
plus de 20
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
P
V
D
Communes rurales labellisées petites villes de demain
(2022)
Lecture : 24 départements ont entre
11 et 15 communes rurales PVD
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Projets alimentaires territoriaux (PAT)
Seuls cinq départements n?ont mis en place aucun PAT (Seine-et-Marne, Deux-Sèvres, Hauts-de-
Seine, Guyane et Mayotte).
5
22
26
20
13
15
0 5 10 15 20 25 30
aucun
1
2
3
4
5 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
P
A
T
Projets alimentaires territoriaux (2022)
Lecture : 20 départements ont 3 PAT
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Couverture 4G des communes rurales par au moins un opérateur
Dans près de la moitié des départements, plus de 99% de la surface des communes rurales est
couverte. Le quart nord-ouest se distingue par une très bonne couverture.
1
2
7
7
36
44
4
0 10 20 30 40 50
moins de 70
de 70 à 79
de 80 à 89
de 90 à 94
de 95 à 99
plus de 99
NC
Nombre de départements
%
d
e
la
s
u
rf
ac
e
c
o
u
ve
rt
e
Couverture 4G des communes rurales par au moins un
opérateur (2022)
Lecture : 44 départements ont plus 99%
de la surface de leurs communes rurales
couverte Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Tiers lieux
84 départements disposent d?au moins un tiers lieu labellisé (un ou deux dans la plupart des cas).
16
30
30
13
6
6
0 5 10 15 20 25 30 35
aucun
1
2
3
4
5 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
t
ie
rs
li
e
u
x
la
b
e
lli
sé
s
Tiers lieux du programme "Nouveaux lieux, nouveaux liens"
labellisés (2022)
Source : ANCT
Lecture : 13 départements ont 3
tiers lieux
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Programme « 1 000 cafés »
Un peu plus de la moitié des départements se sont saisis de ce dispositif, la plupart avec la création
d?un seul café.
48
30
16
5
2
0 10 20 30 40 50 60
aucun
1
2
3
4 ou plus
Nombre de départements
n
o
m
b
re
d
e
p
ro
je
ts
a
cc
o
m
p
ag
n
é
s
e
t
d
e
c
af
é
s
o
u
ve
rt
s
Programme "1 000 cafés" (2022)
Lecture : 16 départements ont 2 projets
ou cafés ouverts Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Volontaires territoriaux en administration (VTA)
Les départements disposant d?une grande métropole (Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy)
n?ont pas fait appel aux VTA (moins de besoins dans ces départements qui disposent de davantage
de moyens en ingénierie).
Un fort recours aux VTA dans les départements très ruraux du sud du massif central.
13
6
19
21
42
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
aucun
1
2
3
4 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
V
TA
Volontaires territoriaux en administration - VTA (2022)
Lecture : 13 départements n'ont aucun VTA Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Assistants médicaux
Seul le Cantal n?a pas recruté d?assistants médicaux. Sept départements sur dix en ont recruté
plus de dix. Ils sont particulièrement présents dans les départements de l?ancienne région Midi-
Pyrénées.
1
7
24
29
40
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
aucun
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 20
plus de 20
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
'a
ss
is
ta
n
ts
m
é
d
ic
au
x
Assistants médicaux (2022)
Lecture : 24 départements ont entre 6
et 10 assistants médicaux
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Maisons de santé en zones rurales
Tous les départements disposent d?au moins une maison de santé en zone rurale ; la plupart en
ont plus de dix.
7
15
22
17
17
23
0 5 10 15 20 25
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
de 16 à 20
de 21 à 25
plus de 25
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
m
ai
so
n
s
d
e
s
an
té
Maisons de santé en zones rurales (2022)
Lecture : 15 départements ont entre
6 et 10 maisons de santé Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Maisons France services dans les communes rurales
Tous les départements disposent d?au moins une MFS en zone rurale ; la plupart en ont entre 6 et
15. Elles sont particulièrement présentes dans les départements du massif central, dans les
départements alpins, ainsi que dans trois départements du Grand Est.
4
13
34
38
12
0 5 10 15 20 25 30 35 40
aucune
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
plus de 15
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
M
FS
Maisons France Services dans les communes rurales (2022)
Lecture : 34 départements ont entre 6 et
10 Maisons France Services rurales Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 6. Résultats de l?enquête auprès des préfets
Le questionnaire (sous forme LimeSurvey) a été envoyé le 15 novembre 2022 à l?ensemble des
préfets, avec une date limite de réponse initialement fixée au 25 novembre 2022, puis reculée au
5 décembre 2022.
46 départements y ont répondu dans les délais, 63% étant des départements considérés comme
ruraux selon la nouvelle définition du rural de l?Insee.
Départements ayant répondu à l?enquête dans les délais
(en rouge : répondant urbain ; en vert : répondant rural ; en blanc : non répondant)
Le questionnaire, composé quasiment exclusivement de questions fermées, était organisé en
grands modules thématiques : pilotage de l?Agenda rural ; mesures mises en oeuvre dans les
différents domaines (santé, mobilité, numérique, éducation, services publics, agriculture,
développement économique, emploi et formation, habitat ? logement, transition écologique,
jeunesse, culture, sport et vie associative) ; soutien à l?ingénierie ; contractualisation ; moyens
financiers ; identification de l?agenda rural dans les territoires ; priorités d?un Agenda rural II.
Les résultats pour chacune des questions sont disponibles sous forme de statistiques et de
graphiques via l?outil en ligne61 : https://igedd-espd.shinyapps.io/AgendaRural_EnquetePrefet/
1. Pilotage
98% des répondants ont désigné un sous-préfet ruralités, qui pilote l?Agenda rural dans 74%
des cas (sinon : préfet ou secrétaire général dans 20% des cas).
61 Développé par le pôle Données de l?IGEDD, que la mission tient à remercier.
PUBLIÉ
https://igedd-espd.shinyapps.io/AgendaRural_EnquetePrefet/
Rapport n° 014699-01
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Une feuille de route départementale existe chez 87% des répondants ; un tableau de suivi
chez 65%.
Seuls 24% des répondants ont mis en place des indicateurs de suivi de l?Agenda rural.
Moins de la moitié (46%) connaissent les référents ministériels.
La DDT(M) est la direction départementale la plus souvent impliquée dans la mise en
oeuvre de l?Agenda rural (93% des répondants.
Au niveau régional, ce sont le SGAR et la DRAC qui apportent le plus souvent un appui
(63%).
2. Mesures mises en oeuvre par rapport aux objectifs initiaux
Parmi les quatre objectifs initiaux poursuivis par l?Agenda rural, « améliorer la vie quotidienne des
habitants » est le plus souvent cité par les répondants à l?enquête comme étant le plus avancé
dans le département, ce qui corrobore les résultats évoqués plus haut, issus du tableau de suivi
de l?ANCT. A l?inverse, « faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique »
est considéré par 43% des préfets ayant répondu à l?enquête comme étant le moins avancé dans
leur département ; seuls 11% d?entre eux considèrent qu?il constitue l?objectif le plus avancé.
11%
22%
35%
22%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Objectif initial de l'Agenda rural le plus avancé dans le département
Source : enquête préfets - mission
43%
15%
4%
26%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Objectif initial de l'Agenda rural le moins avancé dans le département
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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3. Identification de l?Agenda rural dans les territoires
Si le sous-préfet ruralités semble (selon les préfets) plutôt bien identifié par les maires ruraux, les
préfets déplorent le manque de moyens pour assurer le suivi et la mise en oeuvre des mesures de
l'AR en termes de communication, de concertation, d?association des acteurs, voire de la
population.
4. Les moyens financiers pour soutenir les projets de l?Agenda rural
Les crédits destinés aux territoires ruraux sont largement consommés et les trois-quarts des préfets
répondants expriment des difficultés à soutenir financièrement certains projets. Plus de la moitié
d?entre eux estiment que le soutien aux collectivités rurales passe par une réforme des dotations
et/ou de la fiscalité.
78%
67%
33%
17%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Organisation de présentations de l'AR aux élus
ruraux
Sous-préfet ruralité connu des élus
Agenda bien identifié dans le département
Moyens suffisants pour la communication
autour de l'AR
% des répondants
Identification de l'Agenda rural dans les territoires
Source : enquête préfets - mission
74%
9%
52%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Difficultés à soutenir certains projets
Non consommation de crédits destinés aux
territoires ruraux
Réforme nécessaire des dotations et/ou de la
fiscalité
% des répondants
Les moyens financiers
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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5. Améliorer l?accès aux soins : première priorité de l?Agenda rural II selon les préfets
8%
10%
23%
60%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Donner aux « jeunes ruraux » les mêmes chances de
réussite qu?aux « jeunes urbains »
Améliorer l?accès aux services publics
Faire des territoires ruraux les moteurs de la transition
écologique (souveraineté alimentaire et énergétique)
Réduire les difficultés d?accès aux soins
% des répondants
P
re
m
ie
r
ch
o
ix
Priorités d'un Agenda rural II
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 7. Proposition de méthode de ciblage des
départements ruraux fragiles
La méthode proposée reprend celle utilisée par l?Observatoire des territoires en 2018 pour
identifier des zones de fragilité.
Trois indicateurs sont retenus (source Insee) :
L?évolution de la population de 2008 à 2019
Le niveau de vie62 médian en 2019
Le taux de chômage localisé 2019
Pour chacun de ces indicateurs, on définit une variable de rang : le département ayant le rang 1
a la situation la plus défavorable.
Puis, pour chacun des indicateurs, on calcule une variable de note : 1 si le département est parmi
les plus mal classés (il est dans le quart des départements les plus mal classés pour l?indicateur),
0 sinon.
La note globale est la somme des trois variables notes (donc comprise entre 0 et 3)
On retient les départements dont la note est 3 ou 2 : soit 22 départements fragiles au total.
Parmi ces 22 départements fragiles, 14 sont ruraux (selon la nouvelle définition de l?Insee basée
sur la grille de densité) : Aisne, Allier, Ardennes, Ariège, Aude, Creuse, Indre, Lozère, Haute-Marne,
Nièvre, Orne, Somme, Tarn-et-Garonne, Vosges.
62 Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d?unités de consommation (UC) ; le
revenu disponible comprend les revenus d?activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les
retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues,
nets des impôts directs.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 8. Projet de loi relative aux aménités rurales
(Annexe 5 du rapport CGEDD ? IGA ? CGAER de novembre 2020 : « Les aménités rurales et leur
prise en compte dans l?action publique)63
63 Lien vers le rapport :
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-
0011932#:~:text=Paris%20%3A%20Conseil%20g%C3%A9n%C3%A9ral%20de%20l,des%20dispositifs%20exist
ants%20ou%20%C3%A9mergents.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Annexe 9. Organigrammes de l?ANCT au 1er octobre 2022
Annexe 9.1. Organigramme général
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Annexe 9.2. Organigramme de la Direction déléguée territoires et ruralités
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Annexe 10. La gouvernance locale de l?ANCT
Une gouvernance locale organisée autour du préfet, délégué territorial (source : ANCT)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Annexe 11. Caractérisation des territoires des EPCI
Afin de mener ses travaux sur les finances locales, la mission a, dans un premier temps, défini les
territoires ruraux en caractérisant les territoires de chaque établissement public de coopération
intercommunale (EPCI) à partir de la grille de densité détaillée de leurs communes à quatre niveaux
de l?Insee mise à jour en janvier 2022, complétée et précisée pour certains travaux par la grille
détaillée de densité à sept niveaux publiée en Mai 202264.
Les territoires de coopération intercommunale (carte géocodée par la mission)
La caractérisation des territoires ruraux et urbains sur les périmètres des EPCI à fiscalité propre et
de leurs communes de rattachement est synthétisée dans le tableau ci-dessous.
64 https://www.insee.fr/fr/information/6439600
4-EPCI très peu dense 1 EPCI très dense 2-EPCI dense 3-EPCI peu dense
MILIEU URBAIN RURALITE
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Caractérisation des EPCI et de de leurs communes de rattachement
La répartition de ces territoires par type d?EPCI est décrite dans le tableau suivant.
Caractérisation des EPCI selon leur type65
65 La mission s?est limitée pour établir ce dernier tableau à la grille de densité à quatre niveaux de l?INSEE.
L?application de la méthode d?agrégation supra-communale à partir de la grille de densité à sept niveaux aurait
abouti à un nombre de territoires ruraux très légèrement supérieur, du fait des effets d?arrondi. S?agissant des
finances du bloc communal ces deux approches ne produisent pas de résultats substantiellement différents en
termes de constats généraux.
Nbre de
communes
communes
urbaines
communes
rurales
8 572 3 377 5 195
39,4% 60,6%
population 46 730 358 41 161 785 5 568 573
88,1% 11,9%
26 379 816 25 563
3,1% 96,9%
population 20 508 268 4 140 575 16 367 693
20,2% 79,8%
communes 34 951 4 193 30 758
12,0% 88,0%
population 67 238 626 45 302 360 21 936 266
67,4% 32,6%
TERRITOIRES URBAINS
TERRITOIRES RURAUX
totaux
à partir des données
2022
type d'EPCI
TERRITOIRES DENSITE
Nbre
territoires
Population ME Population CU Population CA Population CC population
1 60 26 494 351 20 18 620 158 6 1 567 649 34 6 306 544
2 302 20 236 007 2 862 895 8 1 516 778 136 12 995 298 156 4 861 036
362 46 730 358 22 19 483 053 14 3 084 427 170 19 301 842 156 4 861 036
3 844 20 121 831 57 3 994 181 787 16 127 650
4 49 386 437 49 386 437
893 20 508 268 57 3 994 181 836 16 514 087
Totaux 1 255 67 238 626 22 19 483 053 14 3 084 427 227 23 296 023 992 21 375 123
URBAINS
RURAUX
Metropole
Communauté
urbaine
Communauté
d'agglomération
Communauté
de communes
ME CU CA CC
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 102/122
Typologie des communes de la ruralité66
66 Une commune rurale est caractérisée selon la grille densité à quatre niveaux de l?INSEE par un indice de niveau
3 ou 4. Une commune urbaine est caractérisée, selon la même grille, par un indice de niveau 1 ou 2.
La population rurale est composée de la population municipale des communes rurales (et réciproquement pour la
population urbaine).
Un territoire rural est un territoire couvert par un EPCI à fiscalité propre dont la densité agrégée des communes
d?appartenance est de niveau 3 ou 4 - plus de la moitié de la population rurale - (et réciproquement un territoire
urbain, sur le niveau agrégé de ses communes sur les niveaux de densité 1 et 2).
Nombre
h %
Centres urbains intermédiaires 100 1 500 644 7%
Petites villes 437 1 996 835 10%
Ceintures urbaines 279 643 096 3%
Bourgs ruraux 3 483 6 985 444 34%
Rural à habitat dispersé 15 214 7 808 221 38%
Rural à habitat très dispersé 6 866 1 574 028 8%
ensemble 26 379 20 508 268
2 006
513
229
777
population moyenne type de communes population
15 006
4 569
2 305
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 103/122
Annexe 12. Verbatims recueillis lors des entretiens menés
par la mission
Annexe 12.1. Ensemble des verbatims (sauf à propos des mesures)
1- Finances
Pérennisation des moyens financiers pour les équipements : Maisons
France-services ; micro folies ; fabrique des territoires ; Maisons de santé.
Prolongement des VTA ; Chef de projet PVD
Les politiques en direction des territoires ruraux doivent s?inscrire dans la
durée et dans un projet de territoire : « Ce qui est durable, ce ne sont pas les
élus, ce sont les projets, pour cela il faut une lisibilité financière ».
Pléthore de dispositifs avec une masse de financements. Pas tant le besoin
de crédits que de lisibilité de ceux ?ci en lien avec la lisibilité et l?accessibilité
aux programmes.
Manque de lisibilité des moyens DSIL-DETR sur les projets de moyen-long
terme. Problème de la pluriannualité. « Les contrats de ruralité avaient une
lisibilité financière, ce n?est pas le cas avec les CRTE ». « Les contrats
s?inscrivent dans la durée d?une mandature, les financements obéissent au
principe de l?annualité budgétaire. Il faut une convergence projet-
financement ». « La pluriannualité est un gage de confiance et de sécurité
pour des projets qui courent sur 10 ans ». « Les sous-préfets font du pratico-
pratique ».
« DSIL et DETR ont un effet levier ». « Le problème réside dans la difficulté
à appeler les crédits et pour les collectivités de financer le reste à charge. Il
faudrait élargir la possibilité d?aller au-delà de la règle des 80% de
subventions comme c?est le cas pour les églises ».
« Améliorer l?accès aux financements européens ».
« Le fonds vert pourrait ouvrir l?opportunité d?une péréquation en direction
des territoires les plus fragiles reposant sur des indicateurs de fragilité arrêtés
au niveau national en concertation avec les associations nationales d?élus ».
« Les fonds manquent de flexibilité. DETR et DSIL fonctionnent très bien. Ils
permettent de servir de leviers mais ne permettent pas de lisibilité du fait de
l?annualité. Soit il faudrait un fonds dédié, soit pluriannualité pour sécuriser
les projets. On ne peut pas fonctionner à vue ».
« Une part de DETR-DSIL pourrait être réservé aux projets des petites
communes car on voit que les crédits vont s?orienter vers les programmes et
les CRTE ».
« Difficulté pour appeler le fonds friches, les projets devant être très abouti ».
« La DETR ne devrait pas financer des projets comme Action Coeur de Ville ».
« La dotation biodiversité prise sur l?enveloppe DGF, c?est bien mais elle
devrait être attribuée en fonction du nombre d?espace, de la superficie ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 104/122
« Pour les crédits des programmes, c?est la DGCL qui détient les fonds (les
10 millions du plan de relance) et qui fait les engagements de crédits. L?ANCT
fait le front office. Ce serait plus simple que ce soit l?ANCT qui gère les
fonds. »
« Il faut revoir les modes de calcul de la DGF. C?est devenu incompréhensible,
trop complexe. Il faut tout remettre à plat ». « Il faut des fonds dédiés, lisibles
sur les mesures prioritaires de l?AR ».
« PVD est juste un « coupe-fil » pour la DETR et la DSIL ».
« Il faut exiger la traçabilité des fonds provenant de l?AR, la traçabilité
contribue à la lisibilité ».
2- Ingénierie
« L?ingénierie ne manque pas, mais elle est éparse et morcelée, ce qui
génère un sentiment d?insuffisance ».
« Déficit de suivi des contrats, peu/ pas de restitution et de tableau de bord ».
« Importance de l?ingénierie de départ, à l?amont, l?amorce du projet ».
« Importance de prolonger l?ingénierie ».
« L?AR a été une mine d?ingénierie pour les territoires ».
« Besoin de l?ingénierie financière côté État et collectivités territoriales ».
« Changer le nom des VTA, parler de volontaire rural. Prolonger la durée de
l?aide. Ils sont essentiels pour l?ingénierie ».
« Utile de renforcer les communautés de communes en ingénierie ».
« Avoir davantage de coordination entre les acteurs de l?ingénierie (État-CT).
Il y a un problème de coordination ANCT et collectivités territoriales sur
l?ingénierie. On ne sait plus qui fait quoi. »
« L?ANCT a tenté de fournir une dizaine d?indicateurs aux préfets, mais elle
a été « phagocytée » par la mise en oeuvre des programmes? Leur moyen
réduit ne leur permette pas de faire le travail de gestion des dispositifs ».
« Il aurait fallu donner les financements aux départements, aux EPCI, aux
Pays et PETR pour créer ?développer leurs propres agences de
développement. Cela serait plus efficace que le recours à l?ANCT ».
« L?offre de l?ANCT est à même de répondre à tous les besoins des petites
collectivités avec une offre conséquente et diversifiée mais elle doit être
portée à connaissance (rôle du comité local de cohésion territoriale qui
fonctionne de façon disparate avec une grande diversité selon les
départements). »
« Diversité des moyens et capacité des services dans les départements, les
effectifs DDT varient selon les départements sur le soutien ».
3- L?Agenda rural
« Les territoires ruraux ont un avenir? sont une partie des solutions dans le
cadre des transitions?mais à condition qu?on leur donne une
reconnaissance y compris en terme de portage politique ; et des moyens ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 105/122
« Le spectre très large de mesures constitue un handicap et rend l?AR peu
lisible, peu appropriable. »
« Les maires sont noyés sous la masse d?informations. Beaucoup
d?information nuit à l?information? tout en répondant aux enjeux de tous les
territoires ruraux ».
« L?AR a une dénomination inappropriée renvoyant à un calendrier, ce qu?il
n?est pas. C?est un catalogue et nous avons besoin de priorités en lien avec
nos projets et handicaps ». « La dénomination Agenda rural est trop
technocratique, parisienne. Il faut une appellation plus politique ».
« L?AR ce sont un tiers de mesures faciles à mettre en oeuvre, un tiers de
mesures cosmétiques, un tiers de mesures délicates à engager ». « Le
besoin d?une estampille est nécessaire ».
« AR pas connu, ce sont les dispositifs qui le sont ». La politique de la ville
est identifiée pas celle en direction des territoires ruraux ».
« Agenda rural, notion pas facile à appréhender. Trouver une autre
appellation plus parlante, plus concrète ».
« AR zéro lisibilité pour les citoyens, terme technocratique qui ne fait pas
sens. Zéro perception pour les élus des politiques publiques pour la ruralité.
Un effet catalogue qui brouille le message. Une marque pourquoi pas mais
avec des mesures concrètes qui répondent aux besoins locaux ».
« L?AR n?est pas bien identifié. La population n?a qu?une connaissance très
limitée de ce que fait la puissance publique. L?AR doit se faire en coordination
avec les autres acteurs du territoire. La bonne méthode serait que l?État
définisse les objectifs généraux, les priorités fortes, puis ce serait aux
territoires de définir ce qu?ils vont faire précisément, quelles mesures sur
lesquelles ils s?engagent. »
« L?AR est pertinent à condition de bien cerner les sujets sur lesquels il y a
une vraie spécificité du rural. Il faut s?interroger à chaque fois, pour chaque
sujet sur la manière de l?aborder et d?y répondre. Il faut plus de coordination
État-Région-Département-EPCI ».
« Se donner quelques priorités d?action à décliner en milieu rural. Ressource
en eau, mobilité, vieillissement de la population, démographie, jeunesse,
planification ».
« Arrêter un plan national co-construit avec une déclinaison locale
différenciée tenant compte des spécificités locales ».
« L?AR a pu paraître séduisant aux élus, mais il est trop pléthorique. Il doit
faire territoire et il faut sans doute réduire le nombre de mesures et rendre
l?AR promouvable, vendable, avec un seul sous-préfet, c?est impossible ».
« Il est important de travailler sur les complémentarités, les solidarités entre
territoires sans les opposer. La différenciation est un principe essentiel. »
« Il faut partir pour un Agenda rural 2 vers des objectifs, des priorités claires
et en nombre limité. Il faut fixer des caps clairs ».
« Pas de visibilité du basculement des contrats de ruralité vers les CRTE ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 106/122
« L?AR est peu lisible pour les élus et pas du tout pour la population?
Pourtant, il est parfait, il y a tout?L?AR doit être porté dans les territoires. Il
faudrait prioriser 20-30 mesures en lien avec les besoins des territoires ».
« Le sentiment d?abandon ne s?est pas réduit depuis la mise en oeuvre de
l?Agenda rural?Cela s?explique par le manque de cohérence dans les
actions menées (exemple de lignes ferroviaires) ».
« Les politiques publiques en direction du rural visent toujours avant tout les
centralités ».
« Le problème de l?AR ce n?est pas son intitulé, c?est son portage politique ».
4- Évaluation
« Avoir des indicateurs stables et en nombre limité et arrêter la multiplication
des reporting »
« Sortir des seuls indicateurs de production pour s?interroger sur l?impact des
mesures afin de faire évoluer les mesures ».
« Avoir une évaluation en continue serait utile dans le cadre de la
connaissance de l?impact des mesures et de l?évolution des territoires
ruraux. »
« À la suite du bilan des contrats de ruralité, est arrivé le plan de relance,
avec une obligation d?aller vite, l?ANCT n?a a pas pu prendre le temps de tirer
les leçons des contrats de ruralité ; il a fallu produire rapidement les CRTE
qui ne sont pas par ailleurs intégrateurs comme ils auraient dû l?être ».
« L?ANCT n?a pas souhaité solliciter les préfets pour qu?ils compilent eux-
mêmes leurs indicateurs par risque de retours hétérogènes, non
comparables. Les seuls indicateurs sont nationaux (de production) déclinés
à l?échelle des départements et transmis aux préfets comme outils de
pilotage. Mais l?exercice n?a été réalisé qu?une seule fois. Les derniers
indicateurs produits datent de mars 2022 ».
5- Transition écologique
« Nécessité de porter la connaissance et la compréhension des enjeux de la
transition écologique auprès des élus. Développer le Dire de l?État,
démontrer aux élus que tous les sujets sont liés, sortir du catégoriel ».
« Déficit de formation des élus et des services de l?État sur les enjeux des
transitions et de la transition écologique ».
« Développer les outils reposant sur la connaissance des territoires.
Construire une vision qui part des territoires et non l?inverse. Penser
usagers ».
« La transition est fourre-tout comme l?a été le développement durable il y a
quelques années. Les commune la prennent en compte nota au travers des
schémas supra (Scot, Sraddet, PCAET, etc.) ».
« Il manque un volet transition écologique dans l?Agenda rural ». L?AMRF se
fait financer un dispositif « Grand atelier pour la transition écologique » co-
piloté avec l?ANCT avec la formation d?un binôme de maires dans chaque
département ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 107/122
6- ZAN
« ZAN vu comme une limitation du droit à construire et pas lié à une
problématique du sol en lien avec la biodiversité, l?eau, la capture de CO2.
Déficit d?ingénierie pénalise la compréhension des enjeux. Il faut une
formation-sensibilisation ».
« ZAN trop rigide, risque de bloquer le développement économique et
démographique. Les territoires subissent par ailleurs la pression des
promoteurs et se trouvent mis en concurrence ».
« Proposer un quota de surface constructible avec des droits à construire
pour les communes, leur laisser une marge de manoeuvre tout en respectant
aux règles d?urbanisme ».
« Nécessité de moduler sa mise en oeuvre en tenant compte du potentiel
d?attractivité du territoire en lien avec les mouvements de population qui ne
peuvent/ veulent plus vivre en ville et s?installent dans les petites centralités
ou les territoires ruraux ».
« Le ZAN est trop contraignant pour les territoires en développement. Il est
trop rigide et risque d?empêcher le développement économique et
démographique car trop restrictif et d?application trop systématique ».
« Pour le ZAN, il faudrait une dotation aménité calculée en fonction du
nombre d?espace, de la superficie et non en densité de population. Pour les
fusions de communes, tenir compte des nouvelles générations de maires
plus ouverts sur cette approche ». « Passer de 5 à 20% de bonification de
DETR pendant 3-5 ans ».
« On a multiplié les schémas, Sraddet, Scot, PLUi. Les petites communes
n?y comprennent rien. Elles sont perdues. Veut-on maintenir réellement une
représentation communale ? Les petites communes sont peu
consommatrices d?espace. Il faudrait donner à chaque commune un droit de
tirage à construire en respectant les règles d?urbanisme sur une durée de dix
ans et en tenant compte de la superficie de la commune et des mesures de
protection existantes (zone Natura 2 000, ABF etc..), sinon ce sera la guerre
entre les territoires et la crise dans les EPCI ».
7 - Organisation
« Connaît pas le sous-préfet ruralités. Ne s?est jamais présenté ».
« État doit renforcer sa présence territoriale et s?organiser pour avoir des
responsables qui ont la vision de tout le territoire pour travailler les CRTE et
l?AR ».
« CLCT serait un bon outil pour contribuer au pilotage et au suivi de l?AR,
mais aussi à celui des CRTE. Le CLCT a servi à faire émerger le programme
Petit centre bourg ».
« Développer les politiques interterritoriales et sortir des logiques de frontière
administrative qui ne correspondent pas au vécu des populations et des
territoires ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 108/122
« L?État doit intervenir où il est pilote et arrêter de s?éparpiller ». « Il doit faire
confiance et nouer des partenariats ».
« Il faut davantage harmoniser ?articuler les dispositifs Etat- région-
département ».
« Il faut accroître l?engagement en faveur de la différenciation territoriale ».
« L?accompagnement de la DDT(M) est salué pour les projets ».
« Les CIR sont essentiels pour mettre en place des politiques publiques pour
le rural ».
« La feuille de route départementale n?est pas utilisée. On ne sait pas s?il y
en a une ni à quoi elles servent ».
« Le rôle de l?ANCT devient plus concret, plus opérationnelle, plus
pragmatique mais il y a encore une large de progression sur le porter à
connaissance. »
« Il faut davantage de transversalité entre l?État (interne État entre services
centraux et services déconcentrés) et État-Collectivités territoriales. Mettre le
préfet de région dans la boucle. Promouvoir l?animation auprès des acteurs
(SD État-CT) pour faire évoluer le système avec un rôle de l?ANCT à
développer ».
« Un secrétaire d?État sans administration, sans surface politique rend
difficile de faire entendre les ruralités au sein d?un gouvernement ».
« Les délégués territoriaux ne valorisent pas assez l?AR ».
« Le positionnement de l?ANCT n?a pas été appuyé pour voir avec les
ministères la mise en oeuvre de leurs mesures en direction des territoires
ruraux. Pas dans ses missions ».
« Les délégués territoriaux de l?ANCT devraient valoriser l?AR ».
8 ? Contrats / CRTE
« Les CRTE bénéficient d?un bon accompagnement des DDT qui jouent un
rôle de conseils apprécié, beaucoup d?informations mais pas de lisibilité
financière. Le CRTE permet une vision prospective du territoire et de
s?inscrire dans la durée, mais pas de garantie sur les finances. On manque
de moyens avec la suppression de la TH, CVAE demain et IFER. Il y a un
problème de compensation et de lecture des moyens qui ne sont pas corrélés
aux territoires. La DGF fonctionne mal et introduit des inégalités exemple
dans un EPCI : 4 communes à 44 euros par habitants, 2 à 200 euros par
habitants, cela crée de l?incompréhension et des tensions. Il est nécessaire
d?avoir des crédits fléchés avec une bonification pour l?intégration de la
transition écologique par exemple ».
« Avoir une concertation avec le niveau régional qui est oublié dans le cadre
des CRTE ».
« Les DDT ont un rôle de conseil, il faut veiller à la continuité de la présence
et de l?implication de l?État ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 109/122
« CRTE : on ne manque pas de crédits (Ademe, Fonds vert, UE, Anah..) Si
un projet est bien ficelé, il aura toujours des crédits, mais le contrat de ruralité
avait une visibilité sur trois ans ».
« Le CRTE est un procédé intéressant en début de mandat et lorsqu?on a un
projet de territoire. Pour les contrats de ruralité, n?a pas eu de suivi ».
« Important de flécher des actions ruralités dans les CRTE. Il faut aussi
embarquer les métropoles et leur imposer des contrats de réciprocité en
intégrant la prise en compte des aménités rurales par exemple ».
« Il faut distinguer les ruralités en péril, des ruralités structurées, des villages
de 150-300 habitants des centres bourgs et territoires ruraux en
développement ». « Prendre en compte des indices de fragilité ».
« Mettre en place un Pacte pour les territoires les plus fragiles nota les
territoires qui perdent des habitants dans une logique de rattrapage, et sortir
du coup par coup ».
« Avoir un dispositif à côté des ACV et PVD en direction des petits bourgs et
des hameaux ».
« S?inspirer des dispositifs mis en place dans les programmes Leader et plus
généralement des fonds européens. Crédits assistance technique, réserve
de performance, dégagement d?office, grille d?indicateurs avec des
indicateurs socio-économiques arrêtés conjointement, pluriannualité des
crédits, comité de suivi et de pilotage ».
« 85% des EPCI sont mixtes, La réciprocité pourrait être traitée via la
reconnaissance des aménités rurales ».
« L?État a maillé le territoire, au niveau infra-départemental. Mais les CRTE
sont souvent des nébuleuses qui obligent les petites communes à faire des
dossiers. Le préfet devrait davantage s?impliquer ».
« CRTE : Incompréhension des maires. Des projets sont fléchés CRTE par
le préfet, mais sans enveloppe dédiée, ce qui rend le dispositif peu lisible ».
« Le versement des contrats de ruralité dans les CRTE est non visible. Les
élus ne retrouvent pas leurs petits? La signature d?un contrat de ruralité
entre un préfet et le président de l?EPCI offrait plus de lisibilité ».
« Avoir des crédits dédiés pour assurer la lisibilité, même si les crédits sont
pris sur la DETR et la DSIL ».
Annexe 12.2. Verbatims portant spécifiquement sur les mesures
Avis généraux sur les mesures de l?Agenda rural
« Bien qu?il soit peu lisible pour les élus et pas du tout pour la population,
l?Agenda rural est parfait ; il y a tout dedans. Même si 200 mesures c?est
beaucoup? Il faudrait prioriser, en lien avec les besoins des territoires ».
« L?Agenda rural a créé de la déception, car c?est une somme de
mesurettes? On ne peut pas en faire un programme de développement pour
le rural ; et il a repris beaucoup de dispositifs préexistants ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 110/122
« C?est un catalogue de mesures, non territorialisées. Certaines sont
pertinentes pour le territoire, mais pas toutes. »
Couverture numérique et assistance aux usagers
« L?État est à la manoeuvre pour le rattrapage des territoires mal couverts ; il
y a eu des progrès mais il y en a encore à faire, et? quel rôle de l?Agenda
rural ? ».
« Les conseillers numériques, cela fonctionne plus ou moins bien selon les
territoires. La question se pose de la pérennité de ce dispositif en 2023 ou
2024, lorsque l?État se sera retiré ; les communes ne pourront pas gérer
seules ».
« Il faut faire évoluer les missions des conseillers numériques avec
l?accompagnement des démarches en ligne ».
Jeunesse, éducation et engagement
« Il faut développer les campus connectés, essentiels pour retenir les
jeunes ».
« Les campus connectés c?est bien, surtout pour les étudiants en première
année ; ils peuvent ainsi se tester dans une filière sans se couper
brutalement de leur famille. Il faudrait développer aussi les formations
professionnalisantes, en lien avec les entreprises locales ».
« Les cordées de la réussite, c?est positif, des choses ont été mises en
place ».
« Les internats d?excellence, c?est une bonne chose, mais comment ont-ils
été choisis ? c?est une mesure à retenir ».
« C?est difficile pour les petites communes d?accueillir matériellement un
jeune en VTA. Par ailleurs, on n?observe pas d?engouement particulier chez
les jeunes. Il n?y a peut-être pas assez eu de publicité faite sur ce dispositif ».
« Les VTA sont une bonne mesure, mais il est important, sur les projets,
d?avoir une même personne en continu ».
« Le volume de VTA n?est pas à la mesure des attentes et le niveau de
recrutement des VTA (des juniors le plus souvent) n?est pas à la hauteur des
enjeux (capacité de négociation, vision stratégique). Les territoires ruraux ont
besoin d?un appui en matière grise ».
« Les VTA sont un apport intéressant en ingénierie ; l?autre intérêt, c?est de
donner une première expérience dans le rural à de jeunes diplômés qui
n?auraient pas pensé venir travailler dans ces territoires, et de les convaincre
ensuite de rester ».
« Les services civiques, c?est intéressant, mais pas de visibilité globale et
six mois c?est trop court ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 111/122
« Les doctorants sur le territoires (HESAM), c?est un dispositif à
promouvoir ».
« Il faut davantage travailler avec l?enseignement supérieur, pour mobiliser
des étudiants dans le rural ».
« Associer la recherche à l?Agenda rural 2 et mettre en place une mission
documentaire sur les territoires ruraux avec les chercheurs. Mettre en place
un prix récompensant chaque année une thèse portant sur des sujets
intéressant les ruralités ».
« Il y a une perte d?engagement bénévole dans les associations depuis la
crise COVID. Le tissu associatif est important pour les territoires ruraux,
bien au-delà des enjeux de la citoyenneté. Revaloriser le FDVA ».
« Être moins systématique sur le maintien des écoles et faire converger /
adapter les calendriers du ministère de l?éducation nationale avec les apports
en population ».
Mobilité
« L?aide au permis de conduire, avec un soutien via les missions locales,
est un dispositif essentiel ; sans le permis, les jeunes ne peuvent rien faire
dans les territoires ruraux. Il faut multiplier cette action ».
« Le transfert de compétence vers les EPCI (loi LOM) est prématuré. Une
minorité de communautés de communes s?en sont saisies, et on n?observe
aucune amélioration concrète. C?est un mauvais cadeau de l?État? ».
« Le transfert de compétence vers les régions et les intercommunalités est
positif mais il reste un point noir, la résolution du dernier kilomètre. Ce point
n?a pas été assez travaillé ».
« Les nouvelles AOM n?ont pour l?instant pas de moyens spécifiques pour
exercer leur compétence. Il faut passer de la prise de compétence à
l?exercice opérationnel, avec la mise à disposition de moyens ».
« Il faut aller plus loin sur la mobilité, car c?est capital en milieu rural ».
« L?électrification du parc de véhicules particuliers (par le déploiement de
bornes de recharge), l?incitation aux mobilités partagées (covoiturage,
autopartage), l?organisation des systèmes intermodaux par le rabattement
sur des axes structurants de TC (lignes ferroviaires, cars express, etc.) via
des hubs ruraux ou petits pôles d?échange pour gérer les mobilités vers les
centralités, notamment pour le domicile-travail, sont essentiels ».
« Une réflexion structurante sur l?aménagement du territoire et le
rapprochement des lieux de vie, de travail et de services, est
indispensable pour recréer une proximité, et ainsi limiter la portée et la nature
des déplacements, y compris en promouvant les modes actifs (vélo, marche)
sur les courtes distances ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 112/122
« Développer l?offre de liaison ferroviaire ; développer l?offre de mobilité
douce ».
Accès aux services
« Après avoir fermé tous les services publics dans les territoires ruraux, l?État
ne cesse de parler des maisons France services? Elles fonctionnent bien
sur certains territoires. Mais si elles perdurent, il faut prévoir une garantie
financière ».
« Avant il y avait la Poste, les impôts, la DDE ; FS ne remplace pas tout ça.
Plus d?opération bancaire avec la Poste, besoin de rendez-vous avec les
impôts ; il y un reste à charge des MFS pour les collectivités. Il faut déployer
beaucoup plus d?énergie pour avoir le même service ».
« 70% du financement des MFS provient des collectivités. Il faut se rappeler
que ces MFS (MSAP avant) ont été mises en place à cause du recul des
services publics dans les territoires ruraux. L?État doit donc davantage les
financer ».
« MFS fonctionne bien. Il faut développer l?itinérance. La question est la
pérennisation notamment avec des crédits afférents ; les collectivités
financent beaucoup et le reste à charge est trois fois supérieur à la dotation
de l?État ».
« Les maisons France services sont un outil utile qui pousse au partenariat
fort entre collectivités, État, opérateurs. Permet de mettre en réseau les
secrétaires de mairie et les agents France services ».
« Le travail des MFS doit s?organiser davantage en réseau avec les
secrétaires de mairie ».
« Le dispositif MFS est très bien ; il existe de beaux exemples, avec de
nouvelles missions données aux maisons (accueil des touristes, accueil des
nouveaux actifs) ».
« Il faut évaluer la qualité de fonctionnement des MFS ».
« Les tiers lieux : des AMI ont été lancés et certains territoires ruraux s?y
sont engouffrés, mais seulement ceux qui disposaient déjà d?une ingénierie ».
« Les tiers lieux doivent être à la fois des lieux de coworking et de
convivialité ; mais se pose la question de leur modèle économique ».
« Le dispositif 1 000 cafés est à conforter et à simplifier ».
« Le programme micro-folies est très ambitieux pour les territoires ruraux,
très utile pour la médiation culturelle entre territoires, mais les élus
s?interrogent sur les coûts de fonctionnement et sur la pérennité du dispositif
sur le moyen-long terme ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 113/122
Santé, action sociale
« La situation reste très difficile ».
« Le sujet de la santé n?est toujours pas réglé ; il faut faire preuve d?audace
sur ce sujet de la santé en milieu rural ».
« La santé est un problème national ».
« Les ARS ne jouent pas leur rôle ».
« Il faut faire attention au tout téléconsultation ».
« Les assistants médicaux sont un dispositif qui a bien fonctionné ».
« Il faut déployer la télémédecine partout, et en particulier dans les
pharmacies, les maisons France services? On a en France un réseau de
22 000 pharmacies ; on pourrait installer des cabines de téléconsultation
dans les pharmacies rurales ».
« Développer les possibilités d?acte en pharmacie ».
« Réformer le transport sanitaire léger ; il y a une baisse du nombre de
professionnels ».
« Pour les personnes âgées, iI faudrait mettre en place des structures
intermédiaires entre le maintien à domicile et l?EHPAD : des résidences de
petits appartements avec services communs associés à des centres
d?activité de jour. Expérimentation en cours, à impulser au niveau national ».
« Développer les droits à l?expérimentation, notamment pour les métiers
d?aide à la personne. Mieux rémunérer, former et coordonner ls aides à
domicile, aides ménagères etc. ».
« Il faut adapter les modes d?accueil de la petite enfance aux réalités des
territoires ».
« Les services publics et la santé doivent être des priorités pour l?Agenda
rural 2 ».
Revitalisation, habitat, logement, aménagement du territoire
« Action coeur de ville et Petites villes de demain sont des dispositifs qui
fonctionnent bien, même si ce n?est pas complètement opérationnel. Les
ORT sont un fatras administratif, un exercice intellectuel trop gong et trop
complexe ».
« L?élargissement de PVD, en intégrant de nouvelles communes se
heurterait à deux obstacles : manque de budget et insuffisante capacité
d?action des services déconcentrés ? sous-préfets, DDT ? qui sont déjà sous
pression ».
« PVD est un bon programme, qui porte une attention particulière sur
l?articulation entre la petite ville et son territoire environnant, en prenant en
compte la question de la centralité ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 114/122
« Tout ce qui participe à la définition d?un projet de territoire est positif. C?est
le cas avec PVD ou Avenir montagne ».
« Les zones rurales sont devenues très attractives ; il y aurait lieu de mener
une vraie politique d?aménagement du territoire ».
« Il faut s?attaquer à la question des résidences secondaires et des
locations saisonnières afin de les limiter, car elles impactent les possibilités
de logement des locaux ».
« Les ZRR sont un dispositif discutable : on ne sait pas combien ça coûte et
on n?est pas certain des retombées. Le parallèle avec les zones urbaines leur
est défavorable. Mais ce n?est pas un dispositif de l?Agenda rural ».
Activités économiques
« Pour que les projets alimentaires territoriaux fonctionnent, il faut une
structure infra-départementale, du type Pays : PETR ».
« Des interrogations subsistent sur le maintien du nombre d?élèves dans les
lycées agricoles, ainsi que sur le report de la limité d?âge des jeunes
agriculteurs, afin qu?ils puissent toucher plus tardivement les aides à
l?installation ».
« Il faut veiller à maintenir l?agriculture familiale car elle permet le maintien
des populations et donc des services ».
« L?agriculture est un sujet majeur : question de la reprise des
exploitations ; question de la production alimentaire versus la production
d?ENR ».
« La réindustrialisation est un impératif ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 115/122
Annexe 13. CRTE et ruralité
Sur cette carte, ont été représentés les contours des CRTE ainsi que ceux des EPCI.
Ces derniers sont différenciés entre EPCI ruraux (en vert) et EPCI urbains (en brun), selon la
définition Insee fondée sur la grille de densité.
Les contours des départements ruraux ciblés comme « fragiles » (voir annexe 7) sont également
représentés.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 116/122
Annexe 14. Aides en ingénierie : l?exemple du Cantal
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 117/122
Annexe 15. Table des illustrations
Figures
Figure 1 ? La gouvernance de l?Agenda rural ................................................................................ 12
Figure 2 ? Ministères responsables de l?Agenda rural ................................................................... 20
Figure 3 ? Avancement des mesures de l?Agenda rural (octobre 2022) ....................................... 21
Figure 4 ? Objectif initial de l?Agenda rural le plus avancé dans le département .......................... 23
Figure 5 ? Objectif initial de l?Agenda rural le moins avancé dans le département ....................... 23
Figure 6 ? Typologie des territoires ruraux (source : Insee) .......................................................... 26
Figure 7 ? Catégories du rural et de l?urbain .................................................................................. 26
Figure 8 - Typologie socio-économique des EPCI ruraux (réalisation : pôle Données de l?IGEDD)
........................................................................................................................................................ 27
Figure 9 ? Priorités d?un Agenda rural II ........................................................................................ 29
Tableaux
Tableau 1 ? Financement comparé des blocs communaux ruraux et urbains .............................. 46
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 17. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Appel à projet
ACV Action coeur de ville
ADCF Intercommunalités de France (anciennement
Assemblée des communautés de France)
Ademe Agence de la transition écologique
ADS Autorisation du droit des sols
AMF Association des maires de France
AMI Appel à manifestation d?intérêt
AMO Assistance à maîtrise d?ouvrage
AMRF Association des maires ruraux de France
Anah Agence nationale de l?habitat
ANCT Agence nationale de la cohésion des territoires
ANPP Association nationale des pôles territoriaux et
des pays
ANRU Agence nationale pour la rénovation urbaine
AOM Autorité organisatrice de la mobilité
ARS Agence régionale de santé
ATD Agence technique départementale
ATESAT Assistance technique de l?État pour des raisons
de solidarité et d?aménagement du territoire
BdT Banque des territoires
CAUE Conseil d?architecture, d?urbanisme et de
l?environnement
Cerema Centre d?études et d?expertise sur les risques,
l?environnement, la mobilité et l?aménagement
CESE Conseil économique social et environnemental
CGCT Code général des collectivités territoriales
CGDD Commissariat général au développement
durable
CGET Commissariat général à l?égalité des territoires
CIFRE Convention industrielle de formation par la
recherche
CIR Comité interministériel aux ruralités
CLCT Comité local de cohésion territoriale
CPER Contrat de plan État Région
CPRR Convention particulière de revitalisation rurale
CRTE Contrat de relance et de transition écologique
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 120/122
Acronyme Signification
DDAF Direction départementale de l?agriculture et de la
forêt
DDE Direction départementale de l?équipement
DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la
mer)
DETR Dotation d?équipement des territoires ruraux
DGALN Direction générale de l?aménagement, du
logement et de la nature
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGF Dotation globale de fonctionnement
DMATES Direction du management de l?administration
territoriale et de l?encadrement supérieur
DNO Directive nationale d?orientation
DRAAF Direction régionale de l?agriculture, de
l?alimentation et de la forêt
DRAC Direction régionale des affaires culturelles
DRAJES Direction régionale académique à la jeunesse, à
l?engagement et au sport
DREAL Direction régionale de l?environnement, de
l?aménagement et du logement
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
EPA Établissement public d?aménagement
EPCI Établissement public de coopération
intercommunale
EPF Établissement public foncier
FCTVA Fonds de compensation pour la taxe sur la
valeur ajoutée
FDVA Fonds de développement de la vie associative
FNADT Fonds national d?aménagement et de
développement du territoire
IGA Inspection générale de l?administration
Insee Institut national de la statistique et des études
économiques
LOADT Loi d?orientation pour l?aménagement et le
développement du territoire
LOM Loi d?orientation des mobilité
MASA Ministère de l?agriculture et de la souveraineté
alimentaire
MC Ministère de la culture
MDCTR Ministère délégué chargé des collectivités
territoriales et de la ruralité
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 121/122
Acronyme Signification
MENJ Ministère de l?éducation nationale et de la
jeunesse
MESR Ministère de l?enseignement supérieur et de la
recherche
MFS Maison France services
MIOM Ministère de l?intérieur et des outre-mer
MS Ministère des sports
MSAHP Ministère des solidarités, de l?autonomie et des
personnes handicapées
MSP Ministère de la santé et de la prévention
MSP Maison de santé pluriprofesionnelle
MTE Ministère de la transition énergétique
MTECT Ministère de la transition écologique et de la
cohésion des territoires
MTPEI Ministère du travail, du plein emploi et de
l?insertion
NCT Nouveau conseil au territoire
ORT Opération de revitalisation du territoire
PAT Projet alimentaire territorial
PETR Pôle d?équilibre territorial et rural
PLU Plan local d?urbanisme
PNR Parc naturel régional
PUCA Plan urbanisme construction architecture
PVD Petites villes de demain
RNU Règlement national d?urbanisme
SDES Service des données et des études statistiques
SGAR Secrétariat général pour les affaires régionales
SPL Société publique locale
VTA Volontaire territorial en administration
ZRR Zone de revitalisation rurale
PUBLIÉ
Site internet de l?IGEDD :
« Les rapports de l?inspection »
PUBLIÉ
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Un Agenda rural qui nécessite un pilotage et une gouvernance renforcés
2 Bilan général des mesures de l?Agenda rural et pistes
d?amélioration
3 La ruralité mérite une place spécifique dans la politique contractuelle de l?État
4 Les territoires ruraux doivent se structurer en ingénierie
5 Les moyens financiers, une amélioration attendue
Conclusion
Annexes
(ATTENTION: OPTION ux
collectivités territoriales un nouveau type de contrat : le contrat de relance et de transition
écologique (CRTE). Le CRTE vise la simplification des dispositifs de l?État en rapprochant tous les
dispositifs existants en un seul. Le préfet de département est l?unique point d?entrée en tant que
délégué territorial de l?ANCT.
Si le contrat de ruralité avait pour objectif principal de développer l?attractivité des zones rurales,
les contrats de relance et de transition écologique ont des objectifs plus ambitieux avec un triple
« fil rouge » : transition écologique, développement économique et cohésion territoriale.
Comme pour les contrats de ruralité, au-delà de la délimitation du territoire d?application du CRTE,
33 « Le contrat : un outil d'avenir pour relever le défi du développement rural » Sénat, rapport d'information de M.
Bernard DELCROS, fait au nom de la commission des finances n° 673 (2018-2019) - 17 juillet 2019 -
https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-673-notice.html
34 https://www.les-nouvelles-ruralites.com/wp-content/uploads/2019/07/VF-Mission-Flash-Contrat-
Ruralit%C3%A9-juillet-2018.pdf
35 Rapport CGEDD, IGA, CGAAER, « Les aménités rurales et leur prise en compte dans l?action publique »,
novembre 2020 - https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-0011932
36 À l?article 2, la loi précise que l?Agence doit assurer la mise en oeuvre de la politique de l?État en matière
d?aménagement durable et de cohésion des territoires en conduisant des programmes nationaux territorialisés et
en prévoyant, « selon des modalités précisées par décret, la mise en oeuvre déconcentrée de ces programmes au
moyen de contrats de cohésion territoriale ». Le texte indique que ces contrats « s?articulent avec les projets de
territoire élaborés par les collectivités locales et leurs groupements ». Ils peuvent intégrer tout autre contrat prévu
par les lois et règlements en vigueur, relatif à l?aménagement du territoire, à la politique de la ville, au numérique,
ou à tout autre domaine relevant des compétences de l?Agence.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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tous les acteurs, politiques et économiques, de ce dernier sont appelés à participer à sa rédaction
et, surtout, à la détermination du projet de développement économique et territorial durable, qui est
au coeur d?un tel contrat. Toutefois, les élus locaux ont été privilégiés dans ce processus de
négociation contractuelle, puisque le pilotage de cette négociation n?était plus le fait des services
déconcentrés, mais d?une collectivité locale ou d?un EPCI dont le périmètre correspond à celui du
contrat. Il n?en reste pas moins que le CRTE négocié est le produit d?un dialogue entre les
administrations décentralisées, les acteurs économiques locaux et les services déconcentrés.
Le projet territorial de développement économique durable, objet essentiel du CRTE, doit se
décliner en différentes actions portées et mises en oeuvre par les divers acteurs du CRTE. Aucun
moyen financier n?est spécifiquement dédié au CRTE mais il peut mobiliser différentes sources
existantes : le plan de relance, la dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR), la dotation
de soutien à l?investissement local (DSIL), la DSIL exceptionnelle et le fonds vert. Par ailleurs,
l?ANCT et la Banque des territoires peuvent apporter des compétences et des moyens en ingénierie.
Le CRTE n?est pas inclus dans le contrat de plan État-région. Cependant, le CRTE est une
déclinaison du volet territorial du CPER pour l?État. La région peut ainsi s?associer à la démarche
de CRTE si elle le souhaite.
Après une année d?élaboration, la première génération des contrats de relance et de transition
écologique (CRTE) couvre la quasi-intégralité du territoire national avec 819 contrats signés au 28
juin 2022. Il est signé pour 6 ans.
Une mission interministérielle37 a remis le mois dernier un bilan d?étape du déploiement des CRTE
dans lequel elle trace des pistes d?évolution de ce dispositif. Notre propos n?est donc pas d?en
refaire ici l?analyse, ni de revenir sur les recommandations formulées, auxquelles notre mission
souscrit largement, mais d?examiner dans quelle mesure la prise en compte des spécificités des
territoires ruraux dans les CRTE pourrait être améliorée.
Le CRTE se substitue donc aux contrats de ruralité arrivés à échéances fin 2020, dont il peut
poursuivre certaines orientations et actions. C?est pourquoi, dans le Cantal par exemple, il se
dénomme contrat de ruralité, de relance et de transition écologique.
Cependant, dans la circulaire d?élaboration du CRTE, signée par le Premier ministre le 20
novembre 202038, s?il est indiqué que les CRTE « devront intégrer les programmes d?appui mis en
oeuvre par le gouvernement au profit des territoires (ACV, PVD FS, FTHD FM) » l?Agenda rural
n?est lui mentionné qu?au titre « d?autres programmes pouvant le cas échéant être valorisés dans
le cadre des CRTE ». De même lorsque sont listées les priorités stratégiques du projet de territoire
auxquelles l?État a vocation à contribuer, la revitalisation rurale n?est pas mentionnée a contrario
de la revitalisation urbaine. Il n?est ainsi pas surprenant que les élus ruraux rencontrés au cours de
la mission parlent de « nébuleuses qui obligent les petites communes à faire des dossiers » dans
lesquelles « les élus ne retrouvent pas leurs petits ».
Cela est corroboré par une enquête 39 réalisée par l?AMF en avril et mai 2022 auprès des
intercommunalités et groupements porteurs d?un contrat. Ainsi, selon l?association, cette nouvelle
approche, qui illustre la généralisation d?un nouveau mode de collaboration entre l?État et les
collectivités territoriales, ne doit cependant pas « occulter les difficultés rencontrées par certains
territoires, entre absence de négociations et vision descendante de la part des services de l?État ».
De même elle relève que le CRTE apparaît comme un contrat global « de manière plus ou moins
significative » selon l?histoire et l?ancienneté de l?intercommunalité. L?AMF pointe encore que « son
caractère intégrateur peut rendre l?outil complexe et lourd pour les territoires, notamment les plus
37 « Bilan d?étape du déploiement des CTRE », décembre 2022, mission IGEDD, IGF, IGA et IGAS.
38 https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-11/Circulaire%20n°%206231-
SG%20du%2020%20novembre%202020%20relative%20%EF%BF%BD%20l%27élaboration%20des%20c....pdf
39 https://www.amf.asso.fr/documents-enquete-intercommunalites-sur-les-crte-un-dispositif-la-croisee-
chemins/41322
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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ruraux ».
Les élus ruraux ne retrouvent pas dans les CRTE tous les objectifs des contrats de ruralité qui,
selon eux, offrait plus de visibilité aux territoires concernés : « quand le sous-préfet venait signer
un contrat de ruralité avec le président de l?intercommunalité, cela se voyait ! ». En effet, les projets
concourant à améliorer l?attractivité des territoires ruraux ou la qualité de vie de leurs habitants
peuvent se retrouver noyés dans les objectifs plus larges du CRTE. Pour plus de lisibilité, la
mission recommande donc de faire clairement apparaitre dans la rédaction des CRTE un
« volet ruralité » (à la différence de la transition écologique qui est transversale), mettant en avant
les projets et les fiches actions directement liées à l?attractivité ou l?amélioration de la qualité de vie
des territoires ruraux.
Par ailleurs, on ne peut ignorer les politiques contractuelles que portent également les
départements et les régions. Si elles ont leurs propres objectifs et obéissent à des temporalités
différentes, il serait néanmoins souhaitable que les politiques contractuelles de l?État et des
collectivités soient coordonnées. Cette coordination pourrait trouver matière à s?exercer à
travers le comité départemental des financeurs que recommande d?instaurer la mission
interministérielle sus-citée.
3.3 Les principes des contrats de réciprocité devraient être
intégrés aux CRTE
Selon une étude conduite par le Commissariat général à l?égalité des territoires (CGET) en
partenariat avec l?AdCF et France-Urbaine en 201840, 173 coopérations, par voie conventionnelle,
ont été recensées entre 21 métropoles et territoires environnants (EPCI, pays, PETR ou PNR
autour principalement des mobilités, du tourisme et du développement économique.
Aux côtés de ces démarches conventionnelles, figurent les contrats de réciprocité. Ils ont été
institués par le Comité interministériel aux ruralités du 13 mars 2015 pour dépasser les logiques
de concurrence territoriale et aider au développement des territoires dans leur diversité. Dénué de
clauses financières, l?objectif affiché est de favoriser la coopération entre les espaces ruraux,
périurbains et urbains, par la mise en réseau de ces territoires et en s?appuyant sur leurs
complémentarités.
Depuis 2016 une dizaine de contrats ont été signés41. À plusieurs reprises, les élus rencontrés
dans le cadre de la mission nous ont fait part de la nécessité d?« embarquer les métropoles » et du
besoin de « leur imposer des contrats de réciprocité » notamment « en intégrant la prise en
compte des aménités rurales ». À l?évidence, les relations villes-campagnes nécessitent un
nouveau rapport reconnaissant les apports réciproques, à l?opposé de ce qui a prévalu avec la
périurbanisation originelle, consommatrice de l?espace rural. Il implique une reconnaissance de
l?apport aménitaire des campagnes. Les CRTE qui, dans 33 % des cas sont composés
exclusivement de communes rurales, dans 3 % des cas exclusivement de communes urbaines et
dans 64 % des cas à la fois de communes rurales et urbaines, offrent un cadre adapté pour cela.
Ces contrats pourraient être développés, sans se cantonner aux questions de mobilité et
d?organisation des grands territoires communs (bassins d?emploi, espaces naturels), pour traiter
notamment les sujets des transitions (environnementale, énergétique) et des souverainetés
(agricole, industrielle) en encourageant les solidarités entre les territoires, en construisant des
filières pour rapprocher l?offre et la demande (énergie, alimentation, mobilité, santé, sport et culture
etc., ?), en promouvant une politique d?aménagement durable du territoire (eau, déchets,..), ...
40 « Les coopérations interterritoriales : zoom sur les coopérations entre métropoles et territoires environnants »,
mars 2019, MCTRCT, CGET, ADCF et France Urbaine - https://agence-cohesion-
territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-09/en_detail_synthese_cooperations_interterritoriales.pdf
41 Source ANCT.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Ils pourraient aussi permettre la valorisation des aménités rurales en intégrant les politiques liées
à la conservation et à la valorisation du patrimoine naturel, à la promotion et à la gestion des sites
touristiques, à la protection des milieux naturels, ?
Le renforcement des liens entre ces espaces, par le portage commun de projets, contribue au
développement de chaque territoire et de leur confiance réciproque. C?est pourquoi la mission
recommande aussi, à côté du volet « ruralité », de doter les CRTE à la fois ruraux et urbains, d?un
volet « réciprocité » qui mettrait en évidence l?ensemble des coopérations développées entre les
différents territoires.
(MTECT / ANCT / DGALN) Doter les CRTE d?un volet « ruralités » et d?un
volet « réciprocité » lorsqu?ils couvrent à la fois des zones urbaines et rurales.
3.4 Les départements en situation de fragilité pourraient bénéficier
d?un pacte territorial
Certains territoires cumulent les difficultés notamment de dynamisme démographique et
économique. L?État intervient en déployant depuis 2019, au travers de contractualisations
pluriannuelles spécifiques, « les pactes territoriaux », des moyens supplémentaires en ingénierie
(par exemple la mise à disposition de cadres de haut niveau) et un appui renforcé pour les aider à
rebondir. Au-delà des dispositifs de droit commun mobilisés sur l'ensemble du territoire national,
l?État propose une approche différenciée qui concentre les moyens d?intervention pour aider ces
territoires à retrouver le chemin de la croissance.
Ces pactes mis en place aujourd?hui dans quelques territoires (Ardennes, Creuse, Nièvre, Sambre-
Avesnois-Thiérache, Strasbourg, bassin minier dans les Hauts-de-France), visent à mieux
coordonner l?action des pouvoirs publics (État, collectivités, opérateurs publics, Ademe, Anah,
Cerema, ANRU) mais aussi des acteurs économiques et sociaux autour de la mise en oeuvre de
projets stratégiques partagés visant à enclencher et à soutenir une dynamique de rebond.
Ils agrègent les financements de type DSIL (dotation de soutien à l?investissement local), DETR
(dotation d?équipement des territoires ruraux) et FNADT, et ceux d?autres ministères. Ils confèrent
ainsi plus de cohérence et de lisibilité à l?action de l?État dans ces territoires.
Ils semblent rencontrer un certain succès auprès de ceux qui les expérimentent et, ainsi qu?entendu
au cours de la mission, « il faut mettre en place un pacte pour les territoires les plus fragiles
notamment les territoires qui perdent des habitants dans une logique de rattrapage, et sortir du
coup par coup », sont réclamés par d?autres qui n?en bénéficient pas encore. Cependant, on ne
dispose d?aucun bilan précis du dispositif.
Bien que toutes les zones rurales ne vivent pas la même situation démographique et économique,
« il faut distinguer les ruralités en péril, des ruralités structurées » et « prendre en compte des
indices de fragilité », elles peuvent bénéficier de la même façon, de l?ensemble des dispositifs
décrits précédemment. Or, à l?évidence, même si elles connaissent toutes des difficultés
intrinsèques à la ruralité, il y a peu de comparaison entre les zones rurales attractives et celles
toujours en déclin. Une simulation succincte, sans autre mérite que d?illustrer notre propos, nous a
permis d?isoler rapidement quatorze départements ruraux très fragiles de ce point de vue
(annexe 7). C?est pourquoi, sous réserve d?un bilan approfondi des bénéfices retirés des pactes
territoriaux et d?une définition objective d?indices de fragilité, la mission recommande de
contractualiser de tels pactes avec les départements cumulant le plus de difficultés économiques
et démographiques.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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(MDCTR / ANCT) Réaliser un bilan des pactes territoriaux existants et
contractualiser des pactes territoriaux avec les départements cumulant le plus de difficultés
économiques et démographiques, sur la base d?indices de fragilité.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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4 Les territoires ruraux doivent se structurer en ingénierie
4.1 La recomposition de l?ingénierie territoriale a laissé les
territoires ruraux de côté
Jusque dans les années 2010, l?État disposait, d?une part, d?une ingénierie dite de deuxième niveau
exercée par le réseau scientifique et technique du ministère et, d?autre part, d?une ingénierie
générale dite de premier niveau, en contact direct et permanent avec les collectivités territoriales.
Cette ingénierie de premier niveau assurait une couverture intégrale du territoire national par
l?intermédiaire des directions départementales de l?équipement (DDE) et des directions
départementales de l?agriculture et de la forêt (DDAF).
Si, pour toutes les communes dotées d?un plan local d?urbanisme (PLU) ou d?une carte communale,
la fin de la mise à disposition gratuite des services de l?État pour l?instruction de leurs autorisations
d?urbanisme (ADS), a été progressive (de 2014 à 2018), la suppression au 1er janvier 2014 de
l?assistance technique pour des raisons de solidarité? et d?aménagement du territoire (ATESAT)
fournie par l?État aux collectivités est survenue de façon plus inattendue et rapide.
Le besoin d?ingénierie qui en a résulté pour les collectivités territoriales a été partiellement
compensé par ces dernières, avec la création de structures locales d?appui ou l?extension des
capacités d?organismes existants. Ce développement a pris différentes formes selon l?analyse que
les élus locaux font de leurs besoins et de la manière d?y répondre, tenant compte des ressources
d?ingénierie publiques et privées localement disponibles. Deux mouvements sont principalement à
retenir. Comme relevé dans le rapport du CGEDD de novembre 2016 sur la réforme de l?ATESAT42,
la très grande majorité des communes ont fait le choix de la mutualisation au sein d?EPCI pour
assumer les missions transférées au titre de l?ADS et elles se sont tournées vers les conseils
départementaux lorsque ceux-ci mettaient à leur disposition des outils tels que les agences
techniques départementales (ATD) pour faire face à la suppression de l?ATESAT.
Les agences techniques départementales ont connu un développement important et l?ingénierie
publique locale s?est principalement structurée autour des départements. Elles sont 75 à
fonctionner aujourd?hui, leur nombre ayant beaucoup augmenté depuis la fin de l?ingénierie
publique d?État. Il existe de grandes disparités d?accès pour les collectivités locales à l?ingénierie
territoriale reflétées notamment par l?écart de moyens qui existent entre les différentes ATD43. Si
dans certains départements, les agences comptent jusqu?à plus de 80 salariés avec des budgets
supérieurs à 3M¤ (essentiellement des départements urbains sièges d?une grande métropole
comme la Haute-Garonne avec Toulouse, le Bas-Rhin avec Strasbourg?), dans une vingtaine
d?autres, elles en ont moins de 10 et leur budget ne dépasse pas le million d?euros (essentiellement
des départements ruraux comme la Lozère, la Creuse, les Alpes-de-Haute-Provence, le Loir-et-
Cher, l?Indre?).
À mesure que progresse l?intégration intercommunale, les EPCI deviennent également des acteurs
de l?ingénierie opérationnelle et participent à cette montée en puissance de l?ingénierie territoriale.
Ils ont accueilli, dans la plupart des cas, l?ingénierie dédiée aux politiques contractuelles de l?État
(action coeur de ville, petites villes de demain, ?). Les intercommunalités constituent une échelle
de mutualisation des ressources, voire de constitution et de structuration de satellites, de plus en
plus évidente. Après avoir mesuré les bénéfices réels de la mutualisation des fonctions supports,
la question de la mutualisation porte aujourd?hui sur les ressources nécessitant une ingénierie
spécifique trop coûteuse pour la constituer à l?échelle communale (planification urbaine, ADS,
42 Rapport CGEDD « Mission d?évaluation des réformes de l?assistance technique pour raisons de solidarité? et
d?aménagement du territoire (ATESAT) et de l?application du droit des sols (ADS) », novembre 2016.
43 Annuaire des ATD, réalisé par l'association nationale des directrices et directeurs d'agences techniques
départementales.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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gestion des milieux aquatiques, habitat, transition environnementale, mobilité, etc.). On peut
estimer à 50 000 habitants la frontière entre les intercommunalités fournissant aujourd?hui un appui
en ingénierie significatif de premier niveau à leurs communes membres et celles ne disposant pas
d?une telle offre, donc principalement en milieu rural où la taille des EPCI est souvent inférieure à
30 000 habitants. 976 EPCI de moins de 50 000 habitants sur 1 254 sont concernés.
La recomposition de l?offre d?ingénierie, aura donc laissé dans la difficulté de nombreux territoires,
et notamment les territoires ruraux, qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire face
à leurs besoins ou pour être simplement en mesure de répondre et de pouvoir bénéficier des appels
à projets et à manifestation d?intérêt (AMI), de plus en plus complexes et nombreux, qui structurent
désormais la politique d?appui de l?État au bénéfice des territoires. Ce mouvement général est
encore venu accentuer les inégalités territoriales : sans ingénierie, pas de projet et sans projet, pas
de développement.
4.2 Une pléthore de moyens qui ne satisfait pas entièrement aux
besoins des territoires ruraux
Entre, d'une part, le désengagement de l'État dès 2014 et, d'autre part, la mise en oeuvre du
nouveau conseil aux territoires (NCT) et de la directive nationale d?orientation (DNO) seulement à
partir de 2016, l'État n'a pas anticipé, mais a réagi avec retard et trop peu de moyens adaptés.
C?est pour tenter notamment de remédier au sentiment d'abandon chez les élus ruraux qu?a été
créée en 2019 l?ANCT44 . D?autres opérateurs proposent aussi une ingénierie sur mesure aux
collectivités comme, sans être exhaustif, la Banque des territoires (BdT) et le Cerema.
4.2.1 L?ANCT
Pour remplir ses missions, l?agence a développé une offre de services qui vise le déploiement de
programmes nationaux d?appui territorialisés (ACV, PVD, France Services, plan Très haut débit,
Territoires d?industrie, ?), mais aussi l?aide à la conception et à la mise en oeuvre de projets de
territoire notamment dans le cadre de contrats territoriaux intégrateurs, et enfin, l?appui en
ingénierie sur mesure à des projets locaux qui ne pourraient aboutir sans le soutien spécifique de
l?agence. Ces priorités son retracées dans la feuille de route de l?ANCT pour 202045 , laquelle
mentionne la ruralité comme domaine d?action principal, avec les mesures de l?agenda rural et
l?appui renforcé aux territoires fragiles.
Selon le principe du guichet unique, au niveau local, c?est le préfet de département, en qualité de
délégué territorial de l?agence, qui constitue la seule porte d?entrée pour solliciter l?ANCT sur un
projet (annexe 10). Il se charge de réunir, au moins deux fois par an, les acteurs de l?ingénierie au
sein d?un comité local de cohésion territoriale (CLCT).
Prévus par la loi portant création de l?ANCT, les CLCT sont l?instance de gouvernance locale de
l?ANCT. Leur composition, fixée par décret, comprend des représentants de l?État, des collectivités,
les cinq opérateurs (ANRU, Anah, Ademe, Cerema, CDC-Banque des territoires), ainsi que des
représentants des acteurs locaux de l?ingénierie (agences d?urbanisme, CAUE, ATD, etc.). Il
identifie les demandes d'accompagnement émanant des collectivités territoriales et de leurs
groupements, les ressources mobilisables et fixe les priorités d?intervention de l?agence. Toutefois,
selon les témoignages recueillis par la mission, beaucoup ont pour l?instant une activité plus
formelle qu?opérationnelle.
En tant que programme national d?appui, et comme on l?a vu précédemment, L?ANCT coordonne
44 Loi du 22 juillet et décret du 18 novembre 2019
45 Adoptée le 17 juin 2020, consultable en ligne à l?adresse : https://agence-cohesion-
territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-06/Feuille%20de%20route%202020%20de%20l%27ANCT.pdf
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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l?Agenda rural qui porte en lui-même plusieurs types d?offre en ingénierie dédiée. Ainsi, le dispositif
VTA vise à apporter un soutien en ingénierie aux collectivités territoriales rurales en leur permettant
d?embaucher facilement un jeune diplômé qui pourra les épauler dans la mise en oeuvre des projets
du territoire. De même, le programme PVD, destiné aux communes de moins de 20 000 habitants
qui connaissent des difficultés de développement dispose, pour la durée du programme, de 250 M¤
de crédits d?ingénierie (chefs de projets, études et AMO). À noter également, le plan spécifique de
soutien pour accompagner les territoires de montagnes (« Avenir Montagne »), doté lui d?un fonds
de 331M¤ de soutien à l?investissement et à l?ingénierie pour principalement les territoires ruraux
des zones de massif. Enfin, l?ANCT mène avec le Cerema le programme d?ingénierie « ponts »,
doté de 40 m¤ pour la période 2021-2022 et destiné aux petites communes afin de les aider à
mieux gérer leurs ouvrages d?art.
L?offre d?ingénierie sur mesure est dispensée par les cinq grands opérateurs nationaux ou via
l?accord-cadre de marché public. Cet accord-cadre propose des marchés à bon de commande à
la fois régionaux et thématiques, plutôt pour de l?accompagnement en amont et pour le pilotage de
projets. L?agence intervient normalement selon un principe de subsidiarité, en l?absence d?une offre
locale suffisante ou en renfort sur la gestion de projets complexes.
Le conseil d?administration de l?agence a approuvé le 10 mars 2021 la gratuité de ses prestations
d?ingénierie pour les communes de moins de 3 500 habitants et pour les EPCI de moins de 15 000
habitants. Près de 32 000 communes peuvent en bénéficier. Ainsi, si pour les années 2020 et 2021
l?accompagnement sur mesure pour les communes de moins de 3 500 habitants représentait 22%
de la totalité des projets (885), il en représentait 44% en 2022 (sur 333 projets), signe que cette
offre séduit. Sur les 19,6 M¤ de crédits engagés pour l?ingénierie sur mesure au 20 décembre 2022,
5,5 sont allés en direction des communes rurales46.
Si l?offre d?ingénierie intégrée aux programmes d?appui est reconnue et jugée très satisfaisante,
l?offre d?ingénierie sur mesure est encore considérée par beaucoup d?acteurs (associations d?élus,
élus rencontrés, ?) comme peu visible, d?un accès non évident et pas toujours bien adaptée par
ses thèmes aux besoins des communes rurales. Imaginée par certains comme « une ANRU du
rural », il est encore reproché à l?ANCT de ne pas être, comme envisagé au départ, un « réceptacle
» des projets des collectivités locales mais de proposer essentiellement de l?ingénierie dédiée à
des programmes décidés par l?État, inaccessibles aux collectivités qui ne disposent pas d?un
premier niveau d?ingénierie et pour lesquels il faut être choisi par le Préfet. Ainsi, l?association des
maires ruraux de France (AMRF) déplore que le manque d?ingénierie des communes rurales
conjugué au système des appels à projet, fasse que « les plus gros arrivent à candidater à tout et
les petits à rien », creusant encore un peu plus les inégalités territoriales. L?agence a du mal à
gommer le sentiment répandu d?une offre d?ingénierie excluant de fait les petites communes.
4.2.2 La Banque des territoires
D?existence récente, tout comme l?ANCT, la Banque des Territoires (BdT), créée en 2018, se
présente comme l?un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Au-delà de son offre traditionnelle
en prêts et en investissement, la BdT développe des interventions en ingénierie, pour aider les élus
à passer du projet aux idées. Elles sont de deux types : un service d?ingénierie territoriale et une
aide à l?ingénierie dans le cadre des programmes nationaux.
Le service d?ingénierie territoriale s?adresse aux territoires en manque d?ingénierie, en difficulté ou
à enjeux comme les ruralités, qui coopèrent pour favoriser les solidarités (ex : contrats de
réciprocité). La BdT finance les études amont, à 50 ou 100%. Les enveloppes sont à la main des
directeurs régionaux. Les sujets visés portent entre autres sur le développement rural. De plus,
pour les collectivités de moins de 20 000 habitants la BdT propose une offre gratuite
d?accompagnement méthodologique spécifique : « Territoires Conseils ». Elle se décompose en un
46 Source ANCT.
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service téléphonique de renseignements juridiques et financiers (en moyenne 10 000 questions
posées par an, 87% des questions sont posées par des communes de moins de 3500 habitants).
Concernant l?aide à l?ingénierie dans le cadre des programmes nationaux, la BdT soutien
notamment « PVD » avec une enveloppe de 200 M¤ pour 1000 communes sur la durée du
programme.
4.2.3 Le Cerema
Le Cerema est devenu au premier janvier 2023 un établissement public à la fois de l?État et des
collectivités locales. Celles-ci peuvent dorénavant adhérer à l?établissement, mobiliser plus
facilement son expertise et travailler avec lui comme avec une société publique locale. Le Cerema
apporte aux acteurs territoriaux une expertise technique de haut niveau dans les 9 domaines qui
composent ses activités (aménagement, transports, infrastructures, risques, bâtiment,
environnement...). Il se positionne donc comme un référent technique des ingénieries locales de
premier niveau, au service des territoires et de leurs projets en intervenant prioritairement là où les
besoins de l'État et des collectivités sont les plus importants et les sujets les plus complexes. Les
collectivités visées sont d?abord les régions, les départements et les grandes intercommunalités.
S?il a donc toute sa place comme ingénierie des ingénieries locales (ATD, EPCI, ?) pour des
expertises pointues dont elles ne disposent pas, il n?a pas d?utilité en l?absence d?un premier niveau
d?ingénierie.
Ainsi, de nombreuses offres d?ingénierie territoriales sont désormais disponibles dans des formats
variés. À côté de leur offre d?ingénierie visant le déploiement de programmes nationaux (ingénierie
dédiée souvent inaccessible aux collectivités qui ne disposent pas d?un premier niveau), l?ANCT et
la BdT tentent également de développer une ingénierie « sur mesure » à destination des
collectivités locales, considérée difficile d?accès par les plus rurales d?entre elles. Pour disposer de
l?ensemble de ces moyens, les collectivités doivent pouvoir s?appuyer sur des bons relais au sein
des services départementaux de l?État, à même d?assurer l'animation et la coordination des
partenaires. Ce peut être le rôle d?un sous-préfet ruralités dédié ou d?un chargé de mission
développement territorial au sein de la DDT locale.
Quand ces conditions sont réunies, la totalité des ressources disponibles peuvent être mobilisées
et à ce titre, l?exemple du Cantal (annexe 14) est assez éloquent : le département accueille en effet,
neuf chargés de mission PVD, un directeur de projet ACV, un chargé de mission CRTE, un chargé
de mission territoire d?industrie, un chargé de mission TEPOS47 et deux VTA. À fin 2022, il a en
outre bénéficié de l?appui en ingénierie de l?ANCT à travers les marchés à bon de commande
(290 000¤), de celui de la BDT pour neuf EPCI (765 000¤), du programme Pont porté par le
CEREMA (700 000¤) et s?inscrit également dans le plan Avenir Montagne !
Ce besoin d?animation départementale implique de renforcer les services de l?État48.
(MDCTR / ANCT) Faire le bilan des ressources d?ingénierie locale.
Améliorer la coordination de l?offre d?ingénierie départementale en donnant aux CLCT un
vrai rôle opérationnel. (MIOM / DMATES) Renforcer les moyens de l?État dédiés au
développement territorial.
47 Territoire à énergie positive.
48 Cf. partie 1
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Rapport n° 014699-01
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4.3 L?État doit apporter une réponse spécifique aux besoins en
ingénierie pérenne des territoires ruraux
4.3.1 Faire des intercommunalité rurales le lieu privilégié d?une ingénierie
pérenne de premier niveau
Si, comme on a pu le voir, pour remédier au retrait de l?État, l?offre d?ingénierie publique locale s?est
structurée au niveau départemental avec l?émergence continue des ATD, appréciées pour leur
proximité et leur mode de gouvernance partagé entre communes / EPCI et département, il existe
de nombreuses disparités et, dans les zones faiblement densifiées, l?accès à un premier niveau
d?ingénierie pour les collectivités locales reste difficile.
Par leur proximité, les EPCI, à l?échelle desquels se construisent les projets de territoire, constituent
un échelon privilégié pour accompagner les plus petites communes. L?instruction du droit des sols
(ADS) est un des exemples de l?appui à l?ingénierie que peut apporter l?intercommunalité. Les
prestations de service, se sont largement développées à la suite du retrait de l?État.
Les établissements de coopération intercommunale conservent un lien de proximité tout en ayant
une masse plus importante que celle des petites communes prises isolément. Mais dans le cas
des intercommunalités dites « XXL », comportant un nombre important de communes dans un
territoire diffus et avec une faible population (la caractéristique des zones rurales), la difficulté
demeure souvent financière.
Départements et EPCI apparaissent donc comme le niveau pertinent de structuration de l'offre
d'ingénierie publique locale : le département pour l?ingénierie dite « technique » constituée
d?ingénieurs, de techniciens et de scientifiques, qui permet d?analyser les projets et de conseiller
les élus ; les EPCI pour l?ingénierie dite « administrative » qui regroupe des compétences de
maîtrise d?ouvrage, de recherche de financement, d?animation de réseau et permet de porter les
projets des élus. Ces deux types d?ingénierie sont complémentaires et indispensables au
développement local. Départements et EPCI constituent aujourd?hui les piliers de ce nouvel
écosystème, plus ou moins développé, embryonnaire dans certains départements ruraux.
C'est la raison pour laquelle la mission recommande de conforter ou favoriser l?émergence d?une
offre d?ingénierie publique locale dans chaque département et notamment d?aider les zones les
moins denses à structurer au sein de leurs intercommunalités, en les soutenant par le fonctionnent,
une offre d?ingénierie de premier niveau à même de maintenir une maîtrise d?ouvrage locale.
Or aujourd?hui, l?État finance plutôt des prestations ad hoc fournies par des bureaux d?études privés
ou en régie par ses opérateurs. Quand il finance des chargés de missions ou chefs de projet, c?est
toujours pour une durée limitée alors même que la mise en oeuvre des projets s?inscrit dans le
temps long. Ces dispositifs ne favorisent pas une bonne continuité dans la gestion des projets, et
obligent parfois, au gré des changements de chargés de mission, de « devoir refaire les études ».
Ces intercommunalités, pour renforcer leurs capacités propres, ont donc besoin d?une ingénierie
pérenne. Cette ingénierie doit pouvoir s?appuyer sur des chefs de projet qui, après avoir acquis
une certaine connaissance des enjeux des territoires, assurent le suivi en continu et au long cours
des projets.
C?est pourquoi, la mission recommande de prolonger et renforcer les dispositifs « VTA » ou « chefs
de projet » en créant par exemple un dispositif bonifié pour les EPCI de moins de 30 000 habitants.
Il offrirait la possibilité de recruter des cadres expérimentés ou des séniors de plus de 55 ans, sur
des périodes plus longues. L?aide pourrait être dégressive dans le temps, afin d?avoir un effet
incitatif certain au démarrage, en amenant ensuite l?EPCI à se structurer progressivement. On
pourrait aller encore plus loin et imaginer qu?en contrepartie de cette aide bonifiée,
l?intercommunalité s?engage à conserver cet « animateur » de l?ingénierie territoriale. Plus
globalement la mission appelle à une rationalisation de l?ensemble des moyens déployés pour
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Rapport n° 014699-01
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soutenir l?ingénierie en milieu rural (annexe 14 - exemple du Cantal) afin de mieux les concentrer
sur l?échelon intercommunal et l?aider à se structurer.
(MDCTR / ANCT) Engager une politique incitative pour amener les
intercommunalités rurales à se doter d?une ingénierie pérenne.
Dans le cadre des politiques contractuelles qui portent le financement de ces chefs de projet, la
mission souligne également l?intérêt qu?il y aurait de consacrer à l?ingénierie un pourcentage du
montant des investissements (1%), à l?image, entre autres, des crédits d?assistance technique qui
existent pour les fonds européens. Indépendamment des recommandations formulées par la
mission interministérielle sur les CRTE49 , on pourrait suggérer de rapprocher les modalités de
gestion des CRTE de celles en vigueur pour la gestion des fonds européens, notamment pour
répondre au besoin de visibilité financière exprimé par les élus ruraux au cours de la mission, en
allant vers une programmation pluriannuelle des crédits et ses corolaires : réserve de performance,
grille d?indicateurs de réalisation et de résultat?
D?autres ressources pourraient être encore mobilisées comme les doctorants ou des retraités
possédant une expertise.
4.3.2 Le Préfet doit avoir à sa main des moyens d?aide directs pour
financer l?ingénierie des communes rurales
Les préfets (département et région) disposent de plusieurs fonds et dotations (DSIL, DETR, FNADT)
leur permettant d?apporter un soutien financier aux projets d?investissement des collectivités
locales. La DETR a vocation à soutenir plus particulièrement l?investissement local des communes
et des EPCI appartenant au milieu rural, comme le FNADT, qui présente, en outre, des
caractéristiques particulières lui permettant de financer la réalisation d'études50. Enfin, le fonds vert,
nouvellement créé, est effectif depuis début janvier. Il est destiné à financer les projets des
collectivités territoriales et de leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines : la
performance environnementale, l?adaptation du territoire au changement climatique et
l?amélioration du cadre de vie. Il est doté de 2 milliards d?euros de crédits déconcentrés aux préfets,
auxquels il appartient, de sélectionner les projets. Le fonds vert peut aussi financer la réalisation
d?études.
À ce propos, la mission tient à souligner que les élus ruraux rencontrés ont insisté sur la nécessité
de maintenir à côté de ce nouveau fonds, l?enveloppe de la DETR sans trop la « verdir » et ce,
pour pouvoir continuer à financer les investissements indispensables qui n?entreraient pas dans le
cadre du fonds vert (voirie, réseaux, par exemple).
Même si les textes51 permettent d?utiliser les crédits DETR, DSIL, FNADT et fonds vert pour
financer des études préalables aux projets, donc de l?ingénierie, il y aurait tout intérêt à expliciter
cette faculté peu utilisée.
Dans le même ordre d?idée il serait souhaitable que les préfets disposent directement d?un fonds
dédié aux besoins en ingénierie des collectivités rurales, à même d?offrir un recours plus simple à
l?ingénierie que les marchés nationaux proposés par l?ANCT. Aussi, la mission recommande de
49 Mission IGEDD, IGF, IGA, IGAS, décembre 2022.
50 https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45134
51 En vertu de l'article R. 2334-24 du CGCT, applicable à la DETR et à la DSIL : "les études ou l'acquisition de
terrains, nécessaires à la réalisation de l'opération et réalisées préalablement, ne constituent pas un
commencement d'exécution. Elles peuvent être prises en compte dans l'assiette de la subvention."
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déconcentrer les crédits d?appui à l?ingénierie de l?ANCT à son délégué territorial, à l?instar des
autres crédits de l?État consacrés au développement local (DETR, DSIL, et FNADT), au moins ceux
qui lui permettraient de financer l?ingénierie sur mesure gratuite dédiée aux communes de moins
de 3 500 habitants et aux EPCI de moins de 15 000 habitants.
(MIOM / DGCL / ANCT) Déconcentrer aux préfets de département les
crédits dédiés au financement direct de l?ingénierie des collectivités rurales.
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5 Les moyens financiers, une amélioration attendue
Pour établir une photographie précise de la situation financière des territoires ruraux afin de la
comparer objectivement avec la situation des territoires urbains la mission s?est fondée sur
l?ensemble des comptes des EPCI et de ceux de leurs communes de rattachement pour l?exécution
budgétaire 2020 (source DGCL) en adoptant une approche agrégée des comptes du bloc
communal par typologie (urbaine ou rurale) des territoires de coopération intercommunale
(annexe 11). Cette méthode à l?avantage indéniable de pouvoir constater la situation financière
précise et globale de ces territoires.
La synthèse de ces travaux est présentée dans le tableau ci-dessous 52.
Tableau 1 ? Financement comparé des blocs communaux ruraux et urbains
52 Ce tableau intègre et agrège les effets de l?ensemble des mécanismes de régulation de l?État (DGF, FCTVA,
dotations et compensations fiscales) mais aussi les effets tangibles et réels de ses plans d?aide à l?investissement
aux sources de financement souvent croisées (DSIL, FNADT, DETR, contrats de développement ruraux, Agenda
rural, CRTE, aides à l?ingénierie?) ainsi que les financements des départements et régions comme les apports
des fonds européens.
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Rapport n° 014699-01
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5.1 Sur le fonctionnement
Globalement les collectivités du bloc communal des territoires ruraux ne disposent ensemble et
par habitant que de 70% environ des recettes de fonctionnement des territoires urbains pour
exercer leurs compétences au bénéfice de leurs populations. Cette différence de niveau de
ressources est historiquement le résultat à la fois de la concentration spatiale de la population, de
l?activité économique, ainsi notamment que de la fiscalité locale (bases et taux votés).
S?agissant des concours de l?État, et plus particulièrement de la DGF, le niveau des communes des
territoires ruraux bénéficie en moyenne de dotations très légèrement favorables par comparaison
aux territoires urbains. Tel n?est pas en revanche pas le cas des EPCI à fiscalité propre des
territoires ruraux dont les dotations par habitant suivent manifestement une courbe à forte
décroissance sur les niveaux de densité de 1 à 4.
(DGCL) Conduire une étude approfondie de l?impact de la DGF sur les
EPCI à fiscalité propre en fonction de leur niveau de densité.
S?agissant des dépenses de fonctionnement, les ressources consacrées par habitant des territoires
ruraux ne se montent qu?à environ 65% de celles constatées sur les territoires urbains53. On notera
en particulier que, par habitant, les frais de personnel sont presque deux fois plus élevés sur les
territoires urbains que sur les territoires ruraux. Ce constat purement factuel posé à partir des
données comptables devrait cependant être éclairé qualitativement par une approche complète
sur le niveau et la qualité de service pour le citoyen entre ces deux types de territoires sur le champ
des compétences du bloc communal.
5.2 Sur la Dotation globale de fonctionnement (DGF)
Il convient de souligner tout particulièrement la totale transparence des mécanismes
particulièrement nombreux, complexes et évolutifs au fil des Lois de finances qui président aux
calculs des différentes composantes de la DGF. L?ensemble de ces données est rendu publique
par la DGCL et permettent à chacun d?accéder à la totalité des très nombreuses dispositions et
modalités qui se sont, au fil du temps, sédimentées dans le code général des collectivités
territoriales (CGCT) sur la base, pour chacune d?entre elles, de critères objectifs et rationnels.
L?incroyable complexité des méthodes de calcul combinées qui permettent de déterminer in fine la
DGF à chaque niveau du bloc communal prétend naturellement prendre en compte de manière
fine et quasi-individualisée les caractéristiques géographiques, sociales et économiques de
chaque bénéficiaire ou groupe de bénéficiaires de la DGF.
Cette complexité, par ailleurs parfaitement étayée individuellement dans chacune des très
nombreuses dispositions et consacrée par la Loi dans le détail de dispositions paramétriques de
plus en plus nombreuses qui se juxtaposent ainsi en toute légalité, rend le résultat final des calculs
rigoureux de la DGF ni facilement globalement compréhensible ni aisément abordable. Cette
complexité est inhérente à des ?réglages? ou évolutions constantes dans le cadre d?une enveloppe
budgétaire fermée. Elle suscite souvent doutes et incompréhension du fait que chaque évolution
?sectorielle? peut impacter une collectivité de manière inattendue car les critères objectifs et
rationnels qui s?appliquent de manière absolue sur une approche donnée peuvent produire au
global des effets relatifs négatifs sur la dotation finale par simple comparaison des résultats sur
53 La mission constate sur ces seules données comptables que les dépenses de fonctionnement par habitant
suivent une fonction croissante selon les niveaux de densité de 4 à 1 des territoires, rejoignant en cela les
conclusions des études économétriques signalées par la DGCL à la mission à cet égard.
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une strate de population par exemple.
(DGCL) Étudier la possibilité de développer plusieurs scénarios de
simplification du calcul des dotations en s?appuyant sur la notion de densité des territoires
et en envisageant, par exemple, de décliner une approche agrégée pour l?ensemble du bloc
communal sur chaque territoire couvert par un EPCI à fiscalité propre.
5.3 Sur l?investissement
Les recettes d?investissement des collectivités territoriales du bloc communal, hors emprunts,
sont retracées dans la comptabilité de ces dernières sous les grandes rubriques suivantes :
le FCTVA ;
les dotations et subventions d?équipement ;
les autres recettes d?investissement.
Globalement les recettes d?investissement (hors emprunts) par habitant entre les territoires urbains
et ruraux apparaissent relativement bien équilibrées. Les subventions d?équipement, notamment
de l?État, sont favorables au territoires ruraux et contribuent à maintenir cet équilibre.
Les dépenses d?investissement par habitant sont supérieures d?environ 20% en zone urbaine en
dépit d?un niveau d?épargne nette plus favorable et dans les mêmes proportions sur les territoires
ruraux. Ce constat témoigne globalement d?une gestion prudentielle des investissements dans les
territoires ruraux, gestion qui se traduit par ailleurs par un niveau de trésorerie par habitant
important sur les comptes du Trésor correspondants et un effet de levier des subventions
d?investissement globalement plus faible dans ces territoires ruraux que sur les territoires urbains.
Ces constats constituent aujourd?hui pour la ruralité une situation potentiellement favorable en
termes d?investissement pour les territoires ruraux dans la mesure ou la combinaison de
l?intervention, dès 2023, du fonds vert pour un véritable verdissement des investissements et de la
DETR pour les investissements plus classiques nécessaires pourrait permettre et de répondre aux
besoins importants qui s?expriment et de mobiliser à court et moyen terme avec un plus fort effet
de levier la trésorerie disponible sur les territoires ruraux en contribuant à une relance de l?activité
sur ces derniers.
L?examen par la mission des plus de 24 000 opérations financées par la DETR en 2021 appelle
les constats et remarques suivants :
Un verdissement supplémentaire des opérations actuellement financées par la DETR se
heurterait assez rapidement à des limites très contraintes eu égard aux besoins qui
s?expriment au travers des projets présentés (réseaux, BTP, sécurité, action publique,
voierie, éducation, transport, économie et emploi ?).
Les opérations concernant la santé sont ?noyées? dans une rubrique ?santé, sanitaire et
social? au sein de laquelle elles sont très minoritaires (en nombre et en volume financier
d?opérations) et généralement de portée modeste54. La mission considère que la santé qui
constituent l?un des enjeux majeurs pour les territoires ruraux n?est pas prise en compte
aujourd?hui à un niveau suffisant par la DETR.
21,6% des opérations financées par la DETR 55 concernent des bénéficiaires ?urbains?56 :
54 Elles portent pour bon nombre d?entre elles sur l?acquisition de défibrillateurs.
55 En AE 2021.
56 Exemple de Saint-Cyr l?école en 2021.
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cette situation mériterait d?être précisée ou clarifiée dans la mesure ou par exemple il
n?apparait pas illégitime qu?une commune de densité 2 puisse être bénéficiaire de la DETR
si elle subit des charges de centralité pour un territoire dont la densité agrégée serait de
niveau 3 ou 4 : tel ne serait pas, à contrario, le cas d?un EPCI urbain de densité agrégée
2 qui serait bénéficiaire?
(MTECT / DGALN) Assurer le ?verdissement? de la politique des
investissements dans les territoires ruraux par le fonds vert ; faire prendre en compte par
le fonds vert les aménités rurales qui sont aujourd?hui génératrices de charges sans
compensation. (DGCL) Maintenir la DETR à son niveau actuel et clarifier le bénéfice de la
DTER pour les communes urbaines ; définir au sein de la DETR une enveloppe fermée
dédiée à la santé sur les territoires ruraux. (MIOM / DMATES) Moduler le cas échéant, au cas
par cas, le niveau des subventions du fonds vert comme de la DETR en fonction d?un ratio
pertinent de trésorerie disponible du bénéficiaire.
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Conclusion
Après trois années de mise en oeuvre, l?Agenda rural avec ces 181 mesures impliquant onze
ministères est perçu par les acteurs locaux comme pas / peu lisible. Il est associé à un catalogue
avec une dénomination impropre.
Dans le même temps, chacun s?accorde à reconnaître l?importance et l?utilité des programmes mis
en place et en demande la pérennisation.
La ruralité n?avait pas été traitée par l?État depuis plusieurs décennies de façon globale à partir
d?un outil dédié. Sa perfectibilité ne remet pas en cause son utilité. L?Agenda rural a donné corps
à la cohésion des territoires, laquelle s?était délitée au fil des années, générant un sentiment
d?abandon très marqué dans les ruralités, sentiment illustrant la formule d?Andreï Makhine de
« cette France que l?on oublie d?aimer ». La mondialisation n?est pas seulement source de progrès,
elle est aussi génératrice d?inégalités sociales et spatiales. La contraction des dépenses de l?État
a conduit à des fermetures de services publics, les textes de loi portant fusion des régions,
regroupement des intercommunalités comme des cantons ont alimenté le sentiment de relégation
et d?éloignement des pouvoirs publics qu?ils soient nationaux ou locaux. Pourtant l?État n?a jamais
abandonné les campagnes et les petites villes avec notamment, depuis 1979, les dotations versées
aux collectivités pour financer leur fonctionnement ; mais celles-ci sont devenues difficiles à
comprendre dans leur mécanisme de calcul et génèrent elles-mêmes des inégalités entre territoires.
Les attentes des acteurs locaux en terme de fixation d?objectifs prioritaires reposant sur des
constats partagés et déclinables localement en tenant compte des spécificités locales ; le besoin
d?une gouvernance plus intégrée impliquant l?ensemble des acteurs de l?État détenteurs de feuilles
de route claires et bénéficiant à la fois d?un appui renforcé et d?outils adaptés en termes
d?information permettant un fonctionnement en réseau ; le besoin de financements s?inscrivant
dans une temporalité coïncidant avec la durée des projets ; l?organisation d?une évaluation et d?un
suivi à même de mesurer l?impact des programmes sur les territoires ; la prise en compte des
fragilités de certains territoires par des dispositifs ad?hoc sont autant d?éléments constitutifs d?une
amélioration potentielle de l?action en direction des territoires ruraux dans l?intérêt de la cohésion
des territoires.
La cohésion est centrale. D?autant que le pays est traversé par des transitions qui nécessitent
lisibilité et compréhension des politiques publiques. Où veut-on aller ? Tous les acteurs doivent
comprendre les enjeux et être en capacité de mettre en oeuvre les moyens disponibles.
Faut-il poursuivre des mesures mises en oeuvre ponctuellement ou définir collégialement les
thématiques prioritaires sur des enjeux identifiés ? Faut-il des « mesures rustines » ici où là au gré
de l?actualité où s?engager dans la voie de politiques intégratrices des rapports et apports entre
urbains et ruraux en visant la réciprocité dans les contrats par exemple ? Il faut sortir des politiques
en silo, sédimentant les programmes, pour aller vers une approche transversale (interministérielle
pour l?État) et partenariale autour de projets locaux incluant équipements et cohésion sociale,
impliquant les acteurs locaux et réunissant toutes les instances de décision et de financement
concernées. Le soutien à l?investissement s?il est nécessaire ne saurait faire abstraction du besoin
d?allocation de moyens pour l?amorçage.
La poursuite de l?engagement en direction des territoires ruraux doit tirer les leçons des avancées
du premier Agenda rural et répondre à partir d?un programme « France Ruralités » à une
mobilisation des acteurs autour d?objectifs partagés répondant aux enjeux des transitions que
connaissent les territoires ruraux, en laissant place à l?innovation et en soutenant les initiatives tout
autant qu?en permettant aux idées des territoires de se réaliser. Le succès de cet engagement
passe par un réarmement de l?État territorial et par l?usage d?outils à disposition des services de
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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l?administration territoriale comme par une accessibilité des mesures et procédures aux acteurs
locaux qui mettent en oeuvre les politiques publiques. Ces changements supposent plus de liberté
et plus de responsabilité de la part de tous les acteurs impliqués.
Jean-Jacques Kegelart
(coordonnateur de la mission)
Brigitte Baccaïni
Michel Py
Inspecteur général de
l'administration du
développement durable
Inspectrice générale de
l'administration du
développement durable
Inspecteur général de
l'administration du
développement durable
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexes
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 1. Lettre de mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
ACHALME Didier
Commune de
Massiac (15)
Maire
Président CC
« Hautes terres
communauté »
Premier vice-
président du
département du
Cantal.
10/01/2023
ALCARAZ Alain Préfecture 77
Directeur de la
coordination des
services de l?État
13/12/2022
ANDRIOT Patricia ANCT
Cheffe de projet
ruralités et
montagne
18/10/2022
10/11/2022
ARMELLINI David ANCT
Chef de projet
ruralités et
montagne
18/10/2022
ARTHUIS Jérémie Préfecture 77
Chef de bureau
Direction de la
coordination des
services de l?État
13/12/2022
AURICOSTE Juliette ANCT
Responsable
programme
petites villes de
demain
16/11/2022
AYMONNIER Cédric
Banque des
territoires 58
Directeur
territorial
30/11/2022
BARNIER Daniel
Préfecture de la
Nièvre (58)
Préfet 30/11/2022
BASSELIER Nicolas Préfecture 17 Préfet 06/12/2022
BAZIN Fabien
Conseil
départemental de
la Nièvre (58)
Président 30/11/2022
BEDU Laurent DDT 77 Directeur adjoint 13/12/2022
BENOIST Olivier DGCL
Sous-directeur de
la cohésion et de
l?aménagement
du territoire (CAT)
18/01/2023
BERTEAUD Pascal Cerema Directeur général 19/12/2022
BLANC Jeanne
Commune de
Cercoux (17)
Maire
Conseillère
départementale
06/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
BLANCHOT René
Communauté de
communes
Morvan Sommets
et Grands Lacs
(58)
Président 01/12/2022
BODIN Jean-Marie
Commune de
Marans (17)
Maire 05/12/2022
BONNEAU Alexandra
Département de
la Nièvre
Coordinatrice
départementale
France services
30/11/2022
BOTTI Odile
DCAT préfecture
17
Chargée de
mission
06/12/2022
BOUBA-OLGA Olivier
Région Nouvelle-
Aquitaine
Chef du service
études et
prospective
28/11/2022
BRAJOU Pierre AMF 19 Directeur 14/12/2022
BRETON Suzy
Associations Les
Pictons (17)
Présidente 05/12/2022
BRU Dominique
Communauté de
communes
« Cère et Goul en
Carladès »
Présidente 10/01/2023
BRUNOT Stéphane DGCL Directeur adjoint 18/01/2023
BUCHAILLAT Laurent
Préfecture du
Cantal
Préfet 10/01/2023
CAILLOT Serge
Communauté de
commune Bazois
Loire Morvan (58)
Président 01/12/2022
CHABRIER Gilles
Commune de
Murat (15)
Maire 10/01/2023
CHAPTAL DE
CHANTELOUP
Bruno
Banque des
territoires
Directeur
territorial
05/12/2022
CHARMES Eric
ENTPE - UMR
Environnement,
Ville, Société
Directeur de
recherche
14/11/2022
CHÂTEAU Jean-Pierre
Commune de
Guérigny (58)
Maire et référent
départemental de
l?association des
petites villes de
France
30/11/2022
CICHOWLAZ Philippe ANCT
Chef du pôle
politique de
cohésion
européenne
10/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
COLLIN Sylvie
ARS Bourgogne-
France-Comté
Adjointe au
directeur de la
délégation
départementale
30/11/2022
CORNELOUP Josiane ANPP
Présidente
Députée de
Saône et Loire
17/11/2022
COURBEZ Emmanuelle
ARS Bourgogne-
Franche-Comté
Chargée de
mission
développement
territorial en santé
30/11/2022
DAOUST Martine
Commune de
Corancy (58)
Maire 01/12/2022
DE SOUSA Amélie
Sous-préfecture
de Mauriac (15)
Sous-préfète 10/01/2023
DEBEAUNE Karine
Cerema /
Direction
technique
territoires et villes
Directrice du
département
aménagement
durable,
environnement et
territoires
19/12/2022
DELAERE Pauline AMF
Conseillère
technique ruralité
14/12/2022
DELCROS Bernard
Sénateur du
Cantal
13/12/2022
DESPREZ Catherine
Commune de
Surgères (17)
Maire
1ère vice-
présidence du
conseil
départemental
05/12/2022
DEYSSON François
Commune de
Villecerf (77)
Maire
Président de
l?association des
maires ruraux 77
13/12/022
DRIGNY Marius
Association Ville
à Joie (58)
Président 30/11/2022
DUCREUZOT Serge
Commune de
Moulins-Engilbert
(58)
Maire 01/12/2022
DUPUY Paul-Henry
Commissariat à
l?aménagement,
au
développement et
à la protection du
Massif central
Commissaire de
massif
13/01/2023
FALQUE Rose-Marie
Commune
d?Azerailles (54)
Maire 14/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
FAURE Bruno
Conseil
départemental du
Cantal
Président
En charge de la
ruralité à l?ADF
Conseiller
régional en
charge de
l?Auvergne
11/01/2023
FERCHICHE Wahid
Préfecture du
Cantal
Sous-préfet
Secrétaire
général
10/01/2023
FERRY Annabelle
Cerema /
Direction
technique
territoires et villes
Directrice 19/12/2022
FLAMENT Laurent ARS DT 17 Directeur 06/12/2022
FOURNEAU Nathalie AMF
Responsable du
département
aménagement du
territoire
14/12/2022
GALLIEN Cécile
Mission Agenda
rural 1
Maire de Vorey-
sur-Arzon
Vice-présidente
de l?AMF
11/11/2022
14/12/2022
GAUTHIER Jean-Luc
Commune de
Saint-Benin-
d?Azy (58)
Maire
Conseiller
départemental
Président de la
communauté de
communes
Amognes Coeur
du Nivernais
30/11/2022
GERARD Fabrice
Direction du
pilotage
interministériel ?
Préfecture de la
Nièvre (58)
Directeur 30/11/2022
GIRARD Paul UDAP du Cantal ABF 11/01/2023
GLOANEC-
MAURIN
Karine
Communauté de
communes des
collines du
Perche (41)
Présidente 14/12/2022
GORIOUX Jean
Communauté de
communes Aunis
Sud (17)
Président 05/12/2022
GUERIN Jocelyne
Commune de
Luzy (58)
Maire 01/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
GUIGNARD Thibault Leader France
Président
Maire de Ploec-
L?Hermitage
09/11/2022
GUTTON Jérôme ANCT
Directeur général
délégué
Territoires et
ruralités
13/10/2022
GUYOT Éric
PETR Val de
Loire Nivernais
(58)
Président 30/11/2022
HAUW Franz DSDEN 58
Adjoint du
directeur
30/11/2022
HEBRARD Jean-Yves
Lycée François
Mitterrand,
Château-Chinon
(58)
Proviseur 01/12/2022
HURAULT Christophe
Sous-préfecture
de Cosne Cours
sur Loire et de
Clamecy
Sous-préfet 30/11/2022
JACOB Olivier DMATES Directeur 23/01/2023
JARLIER Pierre
Mission Agenda
rural 1
Ancien sénateur
Ancien maire de
Saint-Flour
11/11/2022
JECHOUX Vincent DDT 77 Directeur 13/12/2022
JOLY Patrice
Mission Agenda
rural 1
Sénateur de la
Nièvre
11/11/2022
KBAIRI Yosr
Sous-préfecture
de Château-
Chinon
Sous-préfète 30/11/2022
LABARONNE Daniel
Mission Agenda
rural 1
Député d?Indre et
Loire
11/11/2022
LACOMBE Corinne La Poste
Déléguée
territoriale 17
06/12/2022
LAJARGE Erik Cerema
Direction des
programmes
Directeur général
adjoint
19/12/2022
LATTRAYE
Anne-
Lorraine
DGALN ? sous-
direction
Territoires et
usagers
Sous-directrice 15/11/2022
LAURENT Marie ANCT
Stagiaire
programme
ruralités
02/11/2022
10/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
LE VELY Cyrille Préfecture 77
Secrétaire
général
13/12/2022
LEBLANC-
ALBAREL
Michèle
LEGTA du
Morvan (58)
Proviseur 01/12/2022
LENDI-RAMIREZ Fanny
DGALN ? sous-
direction
Territoires et
usagers
Référente ruralité 15/11/2022
LEPRESTRE Estelle
Commune de
Jonzac (17)
Sous-préfète 06/12/2022
MAGNANT Alexandre DDETS 17 Directeur 06/12/2022
MAILLES Thierry Préfecture 77
Sous-préfet de
Fontainebleau
Sous-préfet à la
ruralité
13/12/2022
MALUS
Chantal-
Marie
Commune de
Château-Chinon
(58)
Maire 01/12/2022
MARIE
Jean-
Baptiste
GIP EPAU Directeur général 25/11/2022
MATHIEU Sylvain
PNR du Morvan
(58)
Conseiller
régional
Président du PNR
30/11/2022
MENEZ-
SAULNIER
Véronique ANCT
Coordonnatrice
programme EU
10/11/2022
MEYER Nicolas DDT du Cantal Directeur adjoint 11/01/2023
MILET Hélène PUCA / POPSU
Directrice de
programme
25/11/2022
MOLAGER Pierre DMATES
Sous-directeur de
l?administration
territoriale
23/01/2023
MONTIN Christian
Commune de
Marcoles (15)
Maire
Président de
l?AMF 15.
11/01/2023
MOURGUES Cécilia
Préfecture du
Cantal
Sous-préfète à la
relance et à la
ruralité
10/01/2023
NOEL Gilles AMRF
Maire de Varzy
(58). Président de
l?AMR 58
09/11/2022
30/11/2022
PAPADOPOULOS Pierre
DDT de la Nièvre
(58)
Directeur
départemental
30/11/2022
PAUL Christian
Commune de
Lormes (58)
Maire 30/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 61/122
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
PETIT Etienne Préfecture 77
Secrétaire
général adjoint
13/12/2022
POVEDA Régine
Commune de
Meilhan sur
Garonne (47)
Maire 14/12/2022
PRIOL Alain DDTM 17 Directeur 06/12/2022
RAMET Didier
Commune de
Limon (58)
Maire
Président de la
chambre
d?agriculture
30/11/2022
QUINON Romuald
Commune de
Marrans (17)
Adjoint à
l?urbanisme
05/12/2022
RANVIER Marie-Claire
Communauté de
commune Bazois
Loire Morvan (58)
Vice-présidente 01/12/2022
RAQUIN Cécile DGCL
Directrice
générale
18/01/2023
RESTIER Michael ANPP Directeur 17/11/2022
ROCHETTE Ludovic
Commune de
Brognon (21)
Maire 14/12/2022
ROUET Clément
Commune de
Ladinhac (15)
Maire 10/01/2023
ROUGE Julien DGCL
Adjoint au chef du
bureau des
concours
financiers de
l?État (FLAE)
18/01/2023
ROY Régine
Commune de
Imphy (58)
Maire 30/11/2022
SAILLANT Simone ANCT
Responsable du
programme
ruralités
13/10/2022
18/10/2022
02/11/2022
08/11/2022
SAIVET Luc DDT du Cantal
Chargé de
mission ANCT et
développement
territorial
11/01/2023
SCHALLER Isabelle DDTM 17
Directrice
adjointe
06/12/2022
SERRANO Aurélie
Sous-préfecture
de Saint-Flour
(15)
Sous-préfète 10/01/2023
SERVANT Jean-Pierre
Communauté de
communes Aunis
Atlantique (17)
Président
Conseiller
départemental
05/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 62/122
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
SHAUNER Gaëlle
Cerema
Direction
territoriale Ile-de-
France
Directrice du
département ville
durable
13/12/2022
SIMOES Sébastien DGCL
Adjoint au sous-
directeur des
finances locales
et de l?action
économique
(FLAE)
18/01/2023
SOULIER Jean-Pierre
Commune de Le
Vigean (15)
Maire
Président de
l?AMRF 15
10/01/2023
SZABO Cédric AMRF Directeur 09/11/2022
TANGUY Morgan DGCL
Adjoint au sous-
directeur de la
cohésion et de
l?aménagement
du territoire (CAT)
18/01/2023
VERLHAC Éric AMF Directeur général 14/12/2022
VIDAL Christophe Commune de
Valuejols (15)
Maire
Conseiller
départemental
Vice-président
Saint-Flour
Communauté
11/01/2023
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 3. Des territoires ruraux divers : contrastes
géographiques et contrastes entre types de
territoires ruraux
Les cartes et graphiques présentés qui suivent montrent des configurations géographiques
différentes selon les thématiques.
Ainsi :
Le solde migratoire (attractivité des territoires) met en évidence une opposition entre le
nord + nord-est (territoires peu attractifs) et l?ouest + sud (territoires attractifs).
La vacance du logement (fortement liée au niveau de dynamisme démographique), ainsi
que l?accessibilité aux services mettent en évidence les territoires de la « diagonale du
vide », en déclin démographique, avec une forte vacance de logements et une plus faible
accessibilité aux services. Le dynamisme de l?emploi a également ce type de configuration
géographique.
L?accès aux médecins généralistes met en évidence une large bande sous-équipée
s?étendant de la Normandie au nord de l?Auvergne et incluant le grand Bassin parisien.
La couverte numérique 4G met en évidence une opposition entre l?ouest (bien couvert) et
l?est (moins bien couvert).
Au sein des espaces ruraux, de nets contrastes apparaissent entre les espaces ruraux
périurbains et le rural « autonome » (hors influence des pôles urbains) : quelle que soit la
thématique, le rural périurbain est dans une bien meilleure situation que le rural très peu dense
éloigné des pôles urbains.
Ces constats montrent la nécessité d?adapter les mesures en faveur du rural aux spécificités
et enjeux particuliers de chaque territoire rural.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Le solde migratoire interne 2013-2018 (source Insee, recensements de la population)57
Une opposition entre les EPCI du nord et du nord-est où les départs sont plus nombreux que les
arrivées, et les EPCI du littoral atlantique et de la moitié sud du pays, attractifs.
Le rural périurbain est le plus attractif ; le rural éloigné des pôles et très peu dense perd de la
population sous l?effet des migrations.
57 Le recensement de la population millésimé 2018 inclut les enquêtes de recensement de 2016 à 2020.
-0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Taux annuel d'évolution de la population dû au solde
migratoire (2013-2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
Page 65/122
La couverture 4G par au moins un opérateur en 2021 (source : Arcep)
La moitié ouest du pays (en en particulier le quart nord-ouest) est mieux couverte que l?est et le
sud-est.
Une très bonne couverture du rural périurbain.
87
72
96
99
85
91
100
92
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Part de la surface couverte en 4G par a minima un
opérateur (2021)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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L?accessibilité potentielle localisée aux médecins généralistes en 2018 (source : SNIIR-AM 2018,
EGB 2018, CNAM-TS ; populations par sexe et âge 2016, distancier METRIC, INSEE ; traitements DREES)58
Une faible accessibilité aux médecins généralistes dans les EPCI ruraux situés sur une large bande
allant de la Normandie au nord de l?Auvergne et incluant le grand Bassin parisien.
Les territoires ruraux les plus éloignés des pôles et les moins densément peuplés sont les plus
défavorisés de ce point de vue.
58 L?APL est une mesure d?adéquation entre l?offre et la demande de soins qui tient compte des communes
environnantes. Elle prend en compte la structure par âge de la population et le niveau d?activité des médecins en
exercice.
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
APL - nombre de consultations accessibles par habitant
Accesssibilité Potentielle Localisée à un médecin
généraliste (2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Densité de médecins ophtalmologues libéraux en 202059 (source : Insee, base permanente des
équipements, recensement de la population)
Les départements de la « diagonale du vide », des Ardennes à la Lozère, sont les moins bien
couverts en médecins ophtalmologues, en contraste avec les départements des littoraux atlantique
et méditerranéen.
59 La DREES ne calcule plus d?indicateur d?accessibilité potentielle aux spécialistes depuis 2013, considérant que
la méthodologie, adaptée pour les soins de premiers recours, ne l?est pas pour les spécialistes. L?indicateur
représenté ici, au niveau départemental, est donc le simple ratio entre le nombre de médecins ophtalmologues et
la population.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Temps moyen d?accès aux services d?usage courant 60 (source : Insee, base permanente des
équipements)
Une accessibilité plus faible aux équipements et services dans les EPCI ruraux de la « diagonale
du vide »
Bassins de vie ruraux : 19 minutes en moyenne - Bassins de vie urbains : 11 minutes en moyenne
60 L?indicateur est le temps moyen nécessaire en automobile pour accéder à un panier de 29 commerces et
services de la gamme intermédiaire (ex. supermarché, police-gendarmerie, banque, collège, librairie, laboratoire
d?analyse médicale?).
PUBLIÉ
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Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Évolution de l?emploi entre 2013 et 2018 (source : Insee, recensements de la population)
Les EPCI ruraux les plus dynamiques en termes d?emplois se situent sur les façades littorales
atlantique et méditerranéenne ainsi que dans la vallée du Rhône.
Globalement, parmi l?ensemble des territoires ruraux, seuls les territoires périurbains proches des
pôles enregistrent une croissance de l?emploi. Dans le rural « autonome » (hors de l?influence des
pôles), les emplois sont en forte baisse.
-1,2 -1,0 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Taux annuel d'évolution de l'emploi (2013-2018)
PUBLIÉ
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Vacance des logements en 2018 et évolution démographique 2013-2018 (source Insee,
recensement de la population)
La vacance de logement est particulièrement forte dans les territoires en déclin démographique :
« diagonale du vide », Bretagne intérieure et territoires aux frontières de la Normandie et des Pays
de Loire.
La vacance de logement est relativement faible dans le rural périurbain ; elle est très forte dans le
rural très peu dense éloigné des pôles urbains.
10,3
9,5
8,6
6,8
8,7
8,2
7,6
7,9
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Part des logements vacants, en % (2018)
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Carte extraite de l?étude sur les ruralités, confiée par
l?ANCT à acadie + Magali Talandier
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Annexe 4. État d?avancement des 181 mesures de l?Agenda
rural en octobre 2022 (source ANCT)
réalisé
avancé
non engagé
N°
mesure
Intitulé mesure
Axe 1 ? Faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique
1
Lancement d?une mission spécifique pour définir et identifier les aménités rurales et mieux les
prendre en compte
2
Ouvrir la possibilité pour les collectivités territoriales d?introduire une taxe sur les plus-values fon-
cières liées aux changements d?usages
3
Élargir le droit de préemption aux terrains agricoles, lorsque l?intérêt général de la commune le
justifie, notamment pour le maintien des exploitations, en lien avec les EPF et les collectivités
territoriales
4
Conditionner les validations des transmissions par les SAFER au regard de trois critères (durabi-
lité des surfaces de production, levier en termes d?emploi, et plus-value environnementale), et
étendre leurs possibilités d'intervention au cessions de part
5
Créer une commission départementale de régulation foncière intégrant des représentants des
citoyens et usagers des espaces agricoles
6 Simplifier les modalités de mise en oeuvre des zones agricoles protégées (ZAP)
7 Veiller à revaloriser les retraites agricoles dans le projet de loi sur la réforme des retraites
8
Soutenir les associations qui accompagnent les installations agricoles (cafés installations, agri-
culteurs tuteurs, réseaux d?entraide et de solidarité, couveuses agricoles, structures qui permet-
tent d?avoir un accès facilité au foncier agricole, structures de formations à l?émergence de projets
agricoles, plateformes de financement participatif dédiées à l?agriculture et l?agro-écologie, etc.)
9
Soutenir les nouvelles pratiques agricoles, notamment l?agriculture biologique et l?exercice collec-
tif
10 Développer les projets alimentaires territoriaux (PAT) et les programmes agricoles expérimentaux
11
Renouveler le plan de formation de l'enseignement agricole qui met l?accent sur l?éducation et
l?expérimentation de nouvelles pratiques dans l'enseignement agricole
12
Adapter les offres de formations préparatoires à l'installation en tenant compte du besoin réel du
territoire au-delà des seuls critères définis par Pôle Emploi
13
Encourager l?approvisionnement en circuits courts des collectivités territoriales et des services
déconcentrés de l?Etat
14
Soutenir et généraliser les plateformes numériques de circuits courts alimentaires (à l?image
d?Agrilocal)
15
Inciter, à l'échelle d'un territoire, au regroupement de la gestion des forêts afin d'en abaisser les
coûts et de réduire le fréquence des interventions, et donc de la professionnaliser et de la ratio-
naliser
16
Proposer des dispositifs de valorisation et d'incitation envisageables pour la séquestration du car-
bone par les massifs forestiers, et le bois qui en est issus, dans le cadre d'une gestion dynamique
et durable de la forêt
17
Expertiser le lancement d'un plan de boisement, d'amélioration et de régénération de la forêt dans
les territoires, en particulier dans les territoires ruraux
18
Mieux articuler les CTE et les contrats de ruralité pour les territoires couverts par les deux dispo-
sitifs
19
Encourager l?acceptabilité sociale des projets de transition écologique et énergétique en attribuant
un soutien financier renforcé aux projets avec un financement participatif, à l?instar de ce qui est
prévu pour les énergies renouvelables électriques et avec la loi « énergie ? climat » pour le biogaz
20
Dans le cadre des dotations de soutien à l?investissement des collectivités territoriales, soutenir
en priorité les projets vertueux sur le plan écologique
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Développer les projets de production locale d'énergie inspirés des "communautés énergétiques
citoyennes"
22
Encourager l'élaboration de projets de territoire pour la gestion de l'eau afin d'économiser de
mieux partager l'eau
Axe 2 ? renforcer l?attractivité des territoires ruraux
23 Lancer un plan en faveur de la revitalisation des petites villes et bourgs-centres
24
Lancement d?un Fonds d?ingénierie patrimoine pour soutenir les projets d?investissements touristiques
à valeur patrimoniale des collectivités territoriales, en particulier dans les territoires ruraux
25 Simplifier l?accès à l?information sur les aides à la rénovation de l?habitat et à la conversion écologique
26
Accélérer le déploiement des opérations de revitalisation de territoires (ORT) dans les territoires ru-
raux et améliorer le dispositif fiscal « Denormandie dans l?ancien », qui ouvre droit à des exonérations
fiscales pour des travaux de rénovation dans le bâti ancien (suppression de la notion de centre et
prolongation jusqu'en 2022)
27
Engager une réflexion sur l?amélioration du dispositif de défiscalisation « Malraux » pour soutenir la
réhabilitation des immeubles situés en secteur patrimonial remarquable
28 Étendre le dispositif du Prêt Social Location Accession à l?ancien dans les territoires ruraux
29
Mobiliser les financements du Plan d?investissement volontaire (PIV) d?Action Logement qui s?élèvent
à 250 millions d?euros pour faciliter la démolition des logements sociaux vétustes et soutenir leur re-
construction
30 Maintenir le Prêt à Taux Zéro en secteur rural
31
Travailler avec les opérateurs pour rapprocher les tarifs des abonnements THD satellite vers ceux du
THD fixe en s?appuyant sur le lancement d?une nouvelle génération de satellite en 2021
32 Assurer le respect des conventions de couverture numérique signées par les opérateurs
33
Associer les associations d?élus au suivi rigoureux du déploiement par les opérateurs (associer les
maires aux décisions d?implantation des pylônes, suivi des calendriers, meilleure coordination locale
sur les choix d?implantation, meilleure coordination entre les opérateurs et les RPI, etc.)
34
Dans le cadre des prochaines attributions de fréquence pour la 5G, imposer un quota minimal de sites
5G à déployer dans les territoires ruraux en vue d?une généralisation au plus tard en 2030
35
Rouvrir le guichet numérique sur la base des crédits disponibles sur le fonds de solidarité numérique
(FSN)
36 Soutenir 150 tiers-lieux en milieu rural, dans le cadre du programme « Nouveaux lieux, nouveaux liens
37
Développer les lieux de vie et de rencontres de proximité dans les territoires ruraux dans le cadre du
programme "Nouveaux lieux, nouveaux liens"
38 création d'une ORT
39
Soutenir l?initiative portée par le groupe SOS dans le but de déployer 1 000 cafés dans les territoires
ruraux
40 Alléger les réglementations liées à l?emplacement des débits de boissons
41 Créer de nouvelles licences IV, non transférables au sein d?une même région
42
Dans le cadre de "La France, une chance pour chacun", ouvrir aux jeunes issus des zones de revita-
lisations rurale (aux côtés des jeunes issus des Quartiers de la Politique de la Ville) l?accès aux stages
de 3ème stage et à l?alternance proposés par les « 10 000 entreprises engagées pour l?inclusion et
l?insertion professionnelle
43
Renforcer le rôle des Missions locales notamment dans le repérage des jeunes sans emploi, ni for-
mation ni stage (NEET)
44 Étendre le volontariat territorial en entreprise (VTE) aux territoires ruraux en tension
45
Passer de 28 000 personnes résidant dans les ZRR bénéficiant des dispositifs d'insertion par l'activité
économique à 40 000 d'ici la fin du quequennat
46 Renforcer, mieux faire connaître et évaluer annuellement les Parcours Emploi Compétences
47 Lancer une campagne de communication sur les opportunités d?emploi en milieu rural
48
Prolonger le régime des zones de revitalisation rurale (ZRR) jusqu?à fin 2020 pour toutes les com-
munes qui bénéficient des effets du zonage. Engager un travail de révision du zonage et des mesures
incitatives associées en 2020 dans le cadre de la définition d?une géographie prioritaire afin de mieux
cibler les territoires qui en ont le plus besoin et renforcer l?efficacité du dispositif
49
Proposer aux régions de mettre en place un partenariat avec Bpifrance pour faire émerger, détecter
des projets dans ces territoires et les orienter vers les outils de financement adaptés, tout en favorisant
la reprise et la transmission d?entreprises existantes, sur le modèle du dispositif Occtav déployé par
Bpifrance en Occitanie en partenariat avec la région
50
Réserver systématiquement une part des fonds de revitalisation territoriaux (régionaux et départe-
mentaux) quand ils existent au soutien des projets économiques dans les territoires ruraux ayant subi
une fermeture d?entreprise ou une suppression importante d?emploi
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Développer et favoriser, en coordination avec les initiatives des régions, des fonds d?intervention ra-
pides pour l?accompagnement à la reprise permettant diverses formes d?intervention
52
Modifier les modalités de recrutement des vétérinaires (porter à 25% le recrutement post-bac) et auto-
riser les collectivités territoriales à prendre des mesures incitatives visant à encourager l'installation
de vétérinaires en zone rurale
53
Étudier, à la suite du rapport de l?Inspection générale des finances qui sera prochainement remis, les
conditions de faisabilité d?une extension du dispositif «territoire zéro chômeur de longue durée » à des
territoires ruraux
54
Inviter les régions à prendre en compte les spécificités des territoires ruraux dans l'élaboration et la
mise en oeuvre des plans d?investissement dans les compétences (PIC)
55 Délocaliser les services supports des administrations et opérateurs publics en milieu rural
56 Créer une formation pour les animateurs de tiers-lieux
Axe 3 ? Améliorer la vie quotidienne des habitants des territoires ruraux
57
Accélérer le recrutement et le déploiement de 400 médecins salariés en zones sous-dotées et porter
ce nombre à 600 (dont 200 qui seront déployées en priorité dans les zones sous-denses rurales)
58
Assurer le déploiement effectif des stages d?internes en priorité en zones sous denses, notamment
dans les zones rurales avec un encadrement adapté
59
Dans le cadre de l?ambition portée par « Ma Santé 2022 », formaliser un partenariat entre l?Etat, les
collectivités territoriales, les universités et les représentants des professionnels et établissements de
santé, visant un niveau d?engagement élevé en matière de lutte contre les difficultés d?accès aux
soins, en particulier dans les territoires ruraux
60
Renforcer le champ d?intervention des professionnels de santé non médecins (pharmaciens, infir-
mières?) en développant de nouvelles pratiques en faveur de l?ambulatoire
61
Garantir la prise en charge des soins non programmés dans le cadre des communautés profession-
nelles territoriales de santé (CPTS) afin de soutenir les gardes par les médecins en zones rurales
62
Développer les plateformes de télémédecine dans des points de contact adaptés dans les territoires
ruraux
63
Mise en place du « Service d?Accès aux Soins » (SAS), plateformes territoriales qui centralisent
24h/24 la réponse à l?ensemble des besoins de soins urgents et installation d'une équipe projet inter-
ministérielle pour renforcer l?articulation du SAS avec les autres services d?urgence (pompiers, gen-
darmerie)
64
Renforcer l?encadrement du recours à l?activité intérimaire médicale à l?hôpital, afin de disposer de
ressources humaines stables et pérennes pour assurer les soins hospitaliers
65
Améliorer l?accueil des personnes âgées en milieu rural : revaloriser les métiers du vieillissement
(formation et rémunération), prendre en compte le critère de distance dans les modalités de tarifica-
tion des services d?aide à domicile et diversifier les modes d?accueil
66
Maintenir les exonérations de charges sociales en ZRR pour les organismes d?intérêt général (OIG),
notamment les EHPAD
67 Déployer les espaces de vie sociale dans les territoires ruraux
68
Rechercher des convergences possibles entre les services des conseils départementaux et les mai-
sons France Services sur les dispositifs liés aux grand âge et à l?autonomie
69
Repositionner les Départements comme pilotes des investissements en matière de grand âge, de
perte d?autonomie et de handicap, en cohérence avec les schémas départementaux d?accessibilité
des services au public (SDASAP)
70 Doubler le nombre de jeunes élèves ruraux bénéficiaires des cordées de la réussite
71 Déployer 33 campus connectés dans les territoires ruraux
72 Décliner des campus connectés pour les apprentis et la formation continue
73
Prendre en compte les contraintes territoriales dans l?allocation nationale des moyens de l?Éducation
nationale à travers la définition d?un indice d?éloignement
74
Mieux prendre en compte les spécificités des « classes multi-âges », notamment en matière de for-
mation et d?accompagnement des personnels enseignants
75
Rattacher toutes les écoles rurales à un Pôle Inclusif d?Accompagnement Localisé à l?horizon 2021
pour la prise en charge des élèves en situation de handicap
76
Déployer les conventions ruralité en les appuyant sur les projets éducatifs de territoire et travailler à
leur articulation avec les contrats de ruralité
77
Revaloriser le montant des bourses d?internat, qui bénéficient essentiellement aux jeunes ruraux,
dans le cadre du plan de l?internat du XXIème siècle
78 Soutenir le dispositif de formation de l'enseignement agricole
79 Atteindre 200 000 apprenants dans les établissements agricoles publics et privés
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Créer, d?ici la fin du quinquennat, au moins une maison France Services par canton pour permettre
à tous les habitants de disposer d?un socle de services publics à proximité de chez eux
81
Pour mettre en oeuvre cet objectif, veiller au déploiement en nombre suffisant des MSAP/Maisons
France Services et à leur maillage territorial
82
Augmenter et pérenniser les financements de l'Etat pour permettre la montée en gamme des services
disponibles dans une MSAP/Maisons France Service (augmentation du nombre d?agents, formation
des agents, financement de l?animation, etc.)
83
Développer l?accueil de premier niveau en mairie, via une articulation efficace entre le réseau des
Maisons France Services et le maillage des mairies qui y sont rattachées, et la formation des secré-
taires de mairies
84
Expérimenter AidantsConnect dans les territoires ruraux pour protéger les usagers et les aidants qui
accompagnent dans la réalisation de démarches administratives en ligne et l'expérimenter dans les
territoires ruraux
85
Former les agents France Services à l?usage du numérique et à l?accompagnement des démarches
dématérialisées
86
Permettre aux secrétaires de mairies, ou tout agent municipal désigné par le maire, de devenir tiers
de confiance pour accomplir des démarches en ligne en lieu et place des citoyens
87 Développer le service civique pour accompagner les usagers dans leurs démarches
88
Conserver plusieurs modalités d?accès aux services, afin qu?aucune démarche ne soit uniquement
dématérialisée
89
Poursuivre l?adaptation du parc de stations biométriques permettant aux maires de recueillir des de-
mandes de titres d?identité et de procéder à leur remise
90
Mise en oeuvre effective du droit d?alerte des préfets pour les réorganisations des services de l'Etat
dans les territoires dans le cadre des CIRTPS
91 Déployer en priorité dans les territoires ruraux le dispositif « La Boussole des jeunes"
92 Encourager et promouvoir le permis à 1¤ par jour dans les territoires ruraux
93 Permettre aux jeunes ruraux en SNU de se former à l?examen théorique du permis de conduire
94
Déployer Pix, le service public de certification des compétences numériques, lors du SNU et mettre
en place les formations adaptées à l?issue
95
Déployer le dispositif Erasmus + en faisant des jeunes ruraux un public prioritaire pour faciliter leur
mobilité européenne
96
Déployer 15 000 services civiques dans les territoires ruraux, notamment auprès des personnes
âgées et dans les collectivités territoriales
97
Faire apparaître le financement de projets dans les territoires ruraux, notamment au profit des jeunes
ruraux, comme une priorité dans les instructions transmises aux départements (par exemple, pour
financer des campus ruraux de projet ou centres sociaux dès lors qu?ils sont constitués sous forme
associative)
98
Faire du financement des projets portés pour la ruralité l?une des priorités du fonds de soutien à la
vie associative (FDVA)
99 Développer le nombre de postes Fonjep en appui aux projets associatifs portés en milieu rural
100
Offrir un bouquet d'applications numériques clé en main pour les collectivités et les habitants des
territoires ruraux. Une start-up d?Etat « Territoires Store » sera lancée notamment dans les territoires
ruraux pour permettre aux élus de proposer, via une application des services de proximité
101 Créer une plateforme collaborative pour informer sur les projets numériques des territoires
102
Lancer une concertation avec les acteurs publics en vue de proposer des formations et des pro-
grammes de sensibilisation au numérique et à l'innovation
103
Implanter au moins 200 Micro-folies en milieu rural dans le cadre du déploiement des 1000 Micro-
Folies d'ici 2022
104
Dans le cadre de la rédaction du cahier des charges du projet de « Capitales Françaises de la culture
», qui sera établi notamment avec les associations d?élus, veiller à ce que les territoires ruraux puis-
sent participer et être pleinement associés à ce dispositif
105
Affecter une part significative des crédits des Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC)
aux territoires ruraux
106
Mobiliser les opérateurs et les structures labellisées du ministère de la Culture pour favoriser les
projets culturels itinérants ou hors-les-murs
107
Développer le mécénat culturel territorial (développement du mécénat collectif sur des enjeux territo-
riaux; création de pôles régionaux du mécénat culturel sur le modèle des pôles déjà existants en
Pays-de-la Loire et Nouvelle Aquitaine)
108
Donner aux intercommunalités la possibilité d?assurer des missions d?animation et de coordination
territoriale jeunesse et sport sans pour autant s?engager dans le transfert des compétences jeunesse
et sport (équipements sportifs et politiques publiques)
109
Permettre le recrutement mutualisé d?éducateurs sportifs polyvalents entre une commune ou une
intercommunalité rurale et les acteurs de l'économie sociale et solidaire
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Rapport n° 014699-01
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Renforcer le soutien aux clubs sportifs en milieu rural. L?agence nationale du sport (ANS), dont la
gouvernance sera partagée entre collectivités territoriales, Etat et fédérations sportives, fixera des
orientations en faveur du soutien aux équipements sportifs et des associations en milieu rural
111
Augmenter les ressources pour les autorités organisatrices de mobilités (AOM) ? à savoir les com-
munautés de communes ou à défaut la région - les moins riches
112
Renforcer les lignes aériennes d?aménagement du territoire qui constituent un outil essentiel au dé-
veloppement économique des territoires enclavés, voire une alternative pour répondre rapidement
au moins en partie à des besoins de mobilité qui ne peuvent pas être satisfaits sans construire de
nouvelles infrastructures routières ou ferroviaires
113
Engager une démarche avec les régions sur les petites lignes ferroviaires, à l?issue de la remise du
rapport Philizot
114
Encourager les solutions permettant de répondre à la mobilité du dernier kilomètre en les intégrant
par exemple dans les contrats de réciprocité et en encourageant l'intermodalité
115
Favoriser les plateformes de mobilités en zones rurales en ouvrant des possibilités de financement
par les collectivités au titre de leur compétence mobilité solidaire
116
Encourager l'ouverture des transports scolaires à d'autres usagers et organiser les transports collec-
tifs interurbains de manière à permettre leur adaptation aux besoins de transports scolaires, dans le
respect des normes de sécurité du transport scolaire
117
Autoriser les autorités organisatrices des mobilités (AOM) à oeuvrer dans le domaine de la mobilité
solidaire pour les publics les plus isolés
118 Développer les simultateurs de conduite (DSR)
119
Renforcement des dispositifs de prévention à l?égard des publics vulnérables et spécifiques comme
les agriculteurs (sécurité des exploitations agricoles)
120
Elargir la participation citoyenne aux dispositifs de sécurité du quotidien à travers la formalisation de
conventions « chasseurs », « promeneurs » ou « agriculteurs vigilants » en fonction des besoins des
territoires.
121
Etendre les dispositifs d?appui interdépartementaux (DAI), qui permettent aux gendarmes de s'affran-
chir des limites administratives et judiciaires, en faisant appel à ceux qui sont les plus proches.
122 Mobiliser la brigade numérique accessible 24h/24
Axe 4 ? Appuyer les élus dans leur action
123 Promouvoir le dispositif de validation des acquis de l?expérience (VAE) pour les élus après mandat
124
Améliorer les conditions de retraite des maires et présidents d?EPCI qui sont amenés à arrêter leur
activité professionnelle durant l?exercice de leur mandat
125
Dans le cadre d?un « pacte de gouvernance », faciliter la création au sein d?un EPCI d?un Conseil des
Maires afin de redonner une voix plus grande aux maires des petites communes. Avec l?accord de
l?intercommunalité ou de 30 % des maires, un « conseil des maires » pourra être créé pour favoriser
les échanges et la coordination
126
Ouvrir la possibilité pour un président d?EPCI, dans le cadre du « pacte de gouvernance », de pro-
noncer un discours sur le bilan et les perspectives de l?action intercommunale
127
Supprimer la révision automatique tous les six ans des schémas départementaux de coopération
intercommunale.
128
Expertiser les conditions juridiques pour permettre la participation des conseillers communautaires
aux instances communautaires par visioconférence
129
Assurer le remboursement des frais de déplacement des élus lors des conseils communautaires et
des commissions, sous plafond de la dotation élu local étendue aux EPCI de moins de 30 000 habi-
tants, et en permettant le remboursement à la charge des EPCI de plus de 30 000 habitants
130
Assurer la diffusion de tous les documents utiles (délibérations, comptes rendus) par courriel à tous
les conseils municipaux des communes concernées, même s?ils ne siègent pas à l?EPCI
131
Elargir les possibilités de report du transfert de la compétence « eau et assainissement » aux com-
munautés de communes jusqu?au 1er janvier 2026, et permettre aux communautés de communes
ou aux communautés d'agglomération qui l?exercent d?en déléguer, toute ou partie, aux communes
selon un cahier des charges prédéfini
132 Corriger les effets des fusions intercommunales sur les dotations aux collectivités
133 Poursuivre les efforts de réduction et d'adaptation des normes qui pèsent sur les collectivités rurales
134
Demander au représentant de l?Etat dans le département (préfet ou sous-préfet) de présenter au
conseil communautaire, et en présence des maires, les politiques publiques et dispositifs existants
en faveur des territoires ruraux
135
Encourager la mise en oeuvre de l?article L5211-40-1 du code général des collectivités territoriales
qui permet à un EPCI de « prévoir la participation de conseillers municipaux des communes membres
de cet établissement selon des modalités qu'il détermine »
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Ouvrir la possibilité pour tout conseiller communautaire membre d?une commission interne de l?EPCI
d?être remplacé en cas d?empêchement, par un adjoint ou un conseiller municipal de sa commune
d?élection.
137
Réunir les commissions locales d?évaluation des charges transférées (CLECT) avant transfert de
compétences
138
A l?occasion d?un PJL Décentralisation, engager une réflexion entre l?État et les associations d?élus
pour donner plus de souplesse sur les modalités de transfert de compétences, notamment sur la
distinction entre compétences obligatoire, facultatives et optionnelles
139
Donner la possibilité aux communes de continuer de porter des projets à l?échelle de plusieurs com-
munes à l?échelon infra-communautaire
140 Conserver la clause de compétence générale pour les communes
141
Engager une mission d?expertise de la territorialisation de la CVAE, de l?IFER et de la simplification
de la modulation du FPIC
142
Mettre en place, dans le cadre de l?Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), une
plateforme recensant les coopérations territoriales et les bonnes pratiques des collectivités locales
143
Instaurer un groupe de travail pour explorer les modalités de mise en place du mécénat de compé-
tences entre des collectivités dotées en ingénierie et des collectivités dépourvues, notamment les
plus rurales
144
Proposer aux Régions, dans le cadre des prochains Contrats de Plan État Régions d?inscrire des
volets relatifs au renforcement des coopérations entre territoires
145
Faire évoluer le cadre juridique pour favoriser la mise à disposition d'expertise du Cerema auprès
des collectivités
146
Dans le cadre du programme « 1 000 doctorants », encourager le recrutement des doctorants par les
collectivités territoriales, notamment rurales, via le développement des Conventions Industrielles de
Formation par la Recherche (Cifre) dans les collectivités territoriales rurales
147
Créer un volontariat territorial en administration (VTA) afin d?attirer des talents dans les collectivités
rurales
148
Soutenir les formations de secrétaires de mairie et employés territoriaux mises en place par les
centres de gestion, Pôle Emploi et le CNFPT pour faire face aux difficultés de recrutement
149
Renforcer l?appui aux collectivités territoriales rurales dans l?élaboration de leurs documents d?urba-
nisme en apportant un soutien financier en ingénierie à travers la mobilisation de la dotation générale
de décentralisation (DGD) urbanisme
150
Favoriser la mise à disposition, par voie de convention, de l?ingénierie des agences d?urbanisme en
faveur des territoires ruraux
151
Lancer un travail de recensement des cas particuliers et qui soulèvent des difficultés d?articulation
entre les SCOT et les PLUi et apporter des réponses à ces blocages
152
Expérimenter des mesures de simplifications dans l?élaboration des documents d?urbanisme des col-
lectivités territoriales rurales
153 Constituer un groupe de travail pour concilier l?application des lois Montagne et Littoral en Corse
154
Renforcer la connaissance des possibilités de modulation des plafonds de ressources pour l?attribu-
tion de logements sociaux
155
Renforcer la connaissance des collectivités en déprise démographique sur les possibilités existantes
en matière de dérogations aux droits à construire prévus dans les documents d?urbanisme. Les pré-
fets seront mobilisés afin de mieux faire connaître ces dispositifs aux collectivités ainsi que sur la
prise en compte des enjeux de lutte contre l?artificialisation des sols et de réhabilitation de l?habitat
existant
156
Engager, à la suite de la remise du rapport du député Guillaume Vuilletet, un travail sur les compé-
tences des collectivités et les procédures en matière de lutte contre l?habitat indigne
157 Flécher une partie du FNADT pour financer l'ingénierie territoriale dans les territoires ruraux
Axe 5 ? L?État s?engage
158 Travailler avec l'INSEE à une nouvelle définition des espaces ruraux
159 Définir une géographie rurale prioritaire en installant un groupe de travail transdisciplinaire
160
Défendre auprès des institutions européennes le maintien d'un engagement politique et financier en
faveur du développement rural et inviter les régions à afficher la même priorité
161
Porter auprès des institutions européennes, et en lien avec les régions, une position favorable à la
territorialisation des fonds européens vers les territoires ruraux les plus fragiles, et la généralisation
du développement territorial intégré appliqué aux zones rurales en s?appuyant sur des contractuali-
sations existantes
162
Porter auprès des institutions européennes, et en lien avec les régions, une position favorable à la
poursuite du programme LEADER et le fléchage des financements vers le soutien à l'ingénierie de
projets dans les GAL pour la prochaine programmation
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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163
Encourager le soutien aux petites exploitations à taille familiale dans la PAC (réorienter la PAC vers
un plafonnement des aides à l?actif agricole et une majoration des premiers hectares ou des premiers
animaux, suppression du minimum de 40 ans pour bénéficier des aides à l?installation)
164
Encourager la position française favorable au verdissement de la PAC (maintien du budget, condi-
tionnalité des aides, objectif de dépenses commun consacré à l?environnement)
165 Maintenir les crédits au niveau actuel (DSIL, DETR) pour continuer à soutenir les projets de territoires
166 Former le corps préfectoral (y compris les sous-préfets) et les opérateurs de l?Etat au mode projet
167
Sur le modèle des commissariats de massifs, constituer des « équipes projet » auprès de délégués
départementaux et régionaux de l?ANCT en faveur des territoires ruraux
168
Renforcer l?appui au montage financier et à la gestion de projets européens pour les territoires ruraux
dans le cadre de l?ANCT
169 Rendre plus lisibles les missions des sous-préfets ruralité
170 Organiser des comités interministériels dédiés aux ruralités tous les 6 mois
171 Conclure des conventions ministérielles d?objectifs sur la ruralité
172 Désigner des référents ruralité dans chaque ministère
173 Inclure des études d?impact territoriales dans les projets de loi
174
Inscrire systématiquement des volets dédiés au développement des territoires ruraux et au soutien à
la revitalisation des petites villes et bourgs centres dans les futurs contrats de plan Etat-région
(CPER), avec une attention particulière sur le soutien à l'ingénierie
175
Mettre en place un contrat cadre, différencié selon les territoires, reposant sur une charte commune
à l?ensemble des ministères dans un souci de simplification
176
Engager, à compter du prochain renouvellement municipal, une nouvelle génération de contrats de
ruralité, avec un partenariat renforcé et des thématiques plus larges (culture, jeunesse, sport..), basée
sur les projets de territoires, en veillant à associer les communes à l?élaboration de ces contrats
177
Elargir les possibilités de financement du fonctionnement par les contrats de ruralité dès lors que les
futurs contrats sont enrichis de nouvelles thématiques (culture, jeunesse?) avec mobilisation des
outils financiers des ministères compétents
178 Inscrire un volet « jeunesse » dans les contrats de ruralité
179 Introduire un volet culture dans les contrats de ruralité
180
Créer un volet "sports" dans les contrats de ruralité, sous réserve de la mobilisation des crédits du
ministère des Sports
181
Inciter à la création d'un volet coopération entre territoires (urbain-rural, rural-rural, etc.) dans les
contrats portés par l?ANCT et bonifier les subventions et les dotations pour les territoires signataires
de ces contrats
Mesures avec avis défavorable lors des RIM de 2019
Inscrire la notion d?espace dans la constitution
Réinstaurer les accords locaux sur la représentation des communes en inscrivant la notion d?espace dans
la constitution
Généraliser la création de conseils de développement dans tous les EPCI et les doter de moyens d?ani-
mation
Pour les EPCI souhaitant exercer cette compétence [eau et assainissement], leur laisser la souplesse de
définition du périmètre et des conditions de transfert
Créer un fonds national de cohésion des territoires (FNCT), incluant le FNADT, doté de 250M euros de
crédits d?État et abondé pour un montant équivalent par un fond de péréquation sur les territoires riches,
ciblés sur les territoires fragiles déterminés par les géographie rurale prioritaire
Créer un fond d?amorçage doté de 150 à 200 millions d?euros pour lancer les projets soutenus par l?ANCT
Moduler les subventions aux collectivités qui bénéficieront les prestations payantes des opérateurs de
l?ANCT en fonction des moyens de la collectivité et de ses capacités d?autofinancement
Modifier la LOLF pour permettre la pluri annualité budgétaire pour planifier les dotations
Demander aux ARS de participer au recrutement dans les hôpitaux et les territoires sous-dotés
Introduire une dotation supplémentaire pour les services d?urgence dans les secteurs sous-dotés afin de
mieux tenir compte du surcroît d?activité lié à la faible densité des médecins
Garantir l?accès à une école maternelle et primaire à moins de 20mn de trajet et ne plus affecter d?ensei-
gnants sur plus de deux établissements primaires et secondaires
Augmenter le Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA) et en affecter une partie pour
soutenir les initiatives culturelles en milieu rural
Généraliser l?expérimentation du Pass Culture et abaisser l?âge des bénéficiaires à 16 ans
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Amplifier le soutien au financement des emplois d?éducateurs sportifs en territoires ruraux via l?agence
nationale du sport
Dédier 50% des fonds d?intervention du CNDS pour les équipements sportifs pour les territoires ruraux
Assurer une meilleure représentativité des petits clubs ruraux dans les instances fédérales régionales et
nationales
Réviser la LOLF pour privilégier le cadre conventionnel pluriannuel pour l?attribution de subventions pour
les associations intervenant dans les territoires ruraux
Relever les plafonds d?intervention de l?ANAH associés à une dégressivité de l?aide en fonction des reve-
nus des ménages
Élargir le dispositif des emplois francs aux territoires ruraux les plus fragiles
Créer des plateformes départementales des initiatives en faveur du développement économique des terri-
toires ruraux, qui pourraient être portées par l?ANCT
Ouvrir des antennes départementales pour relocaliser les accompagnateurs de l?ESS en milieu rural
Créer un fonds d?innovation territorial issu du programme d?investissement d?avenir (PIA), qui pourrait être
abondé par les régions, pour soutenir les projets des territoires ruraux
Mettre en place des exonérations fiscales sur taxe sur le foncier bâti et la taxe d?aménagement pour les
entreprises et structures labellisées de l?économie sociale et solidaire (ESUS)
Porter à 2 milliards d?euros sur dix ans les crédits consacrés au plan de désenclavement des territoires
ruraux
Créer un fonds de péréquation du versement transport, à l?échelle nationale et/ou régionale, dédié au fi-
nancement des services mobilités adaptés aux territoires ruraux
Transférer une part de la TICPE perçue par les régions pour abonder les autorités organisatrices de mobi-
lités (AOM) rurales
Soutenir des projets d?investissement dans les transports dans les territoires ruraux via le plan d?investis-
sement d?avenir (PIA)
Assouplir les critères de création des AOM en revenant sur le caractère insécable du transfert de compé-
tences et en permettant de porter des projets à l?échelle infra ou supra-communautaire
Obliger les opérateurs à mettre en place le partage des données
Inclure le déploiement des énergies renouvelables dans les documents d?urbanisme : fixer des objectifs de
transition aux territoires en leur laissant la liberté d?utiliser les moyens appropriés pour y arriver (énergies
vertes, méthanisation, éolien, photovoltaïque, etc.)
Mettre en place un fonds de solidarité environnementale, alimenté par les collectivités territoriales et les
entreprises les plus polluantes, qui rémunèrerait les services environnementaux rendus par les territoires
ruraux vertueux en matière de transition écologique
Proposition DGEC : conformément au PREPA, faire passer la TVA à 5,5% sur les granulés de bois
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 5. Une mise en oeuvre inégale des mesures de
l?Agenda rural selon les départements
Le tableau de bord départemental fourni à la mission par l?ANCT a permis de faire le point sur la
mise en oeuvre d?une quinzaine de mesures suivies par l?agence et sur les disparités
départementales de cette mise en oeuvre.
Petites villes de demain (PVD)
Seuls quatre départements (Paris et sa petite couronne) n?ont aucune commune rurale labellisée
PVD. Une forte présence de petites villes de demain labellisées dans le massif-central, en
Normandie et dans le sud des Alpes. La carte présente une forte proximité avec celle du
dynamisme (ou du faible dynamisme) démographique ainsi qu?avec celle des logements vacants,
les départements s?étant le plus largement saisis de ce dispositif étant ainsi ceux qui en avaient le
plus besoin?
4
18
28
24
15
12
0 5 10 15 20 25 30
aucune
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
de 16 à 20
plus de 20
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
P
V
D
Communes rurales labellisées petites villes de demain
(2022)
Lecture : 24 départements ont entre
11 et 15 communes rurales PVD
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Projets alimentaires territoriaux (PAT)
Seuls cinq départements n?ont mis en place aucun PAT (Seine-et-Marne, Deux-Sèvres, Hauts-de-
Seine, Guyane et Mayotte).
5
22
26
20
13
15
0 5 10 15 20 25 30
aucun
1
2
3
4
5 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
P
A
T
Projets alimentaires territoriaux (2022)
Lecture : 20 départements ont 3 PAT
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Couverture 4G des communes rurales par au moins un opérateur
Dans près de la moitié des départements, plus de 99% de la surface des communes rurales est
couverte. Le quart nord-ouest se distingue par une très bonne couverture.
1
2
7
7
36
44
4
0 10 20 30 40 50
moins de 70
de 70 à 79
de 80 à 89
de 90 à 94
de 95 à 99
plus de 99
NC
Nombre de départements
%
d
e
la
s
u
rf
ac
e
c
o
u
ve
rt
e
Couverture 4G des communes rurales par au moins un
opérateur (2022)
Lecture : 44 départements ont plus 99%
de la surface de leurs communes rurales
couverte Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Tiers lieux
84 départements disposent d?au moins un tiers lieu labellisé (un ou deux dans la plupart des cas).
16
30
30
13
6
6
0 5 10 15 20 25 30 35
aucun
1
2
3
4
5 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
t
ie
rs
li
e
u
x
la
b
e
lli
sé
s
Tiers lieux du programme "Nouveaux lieux, nouveaux liens"
labellisés (2022)
Source : ANCT
Lecture : 13 départements ont 3
tiers lieux
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Programme « 1 000 cafés »
Un peu plus de la moitié des départements se sont saisis de ce dispositif, la plupart avec la création
d?un seul café.
48
30
16
5
2
0 10 20 30 40 50 60
aucun
1
2
3
4 ou plus
Nombre de départements
n
o
m
b
re
d
e
p
ro
je
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a
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o
m
p
ag
n
é
s
e
t
d
e
c
af
é
s
o
u
ve
rt
s
Programme "1 000 cafés" (2022)
Lecture : 16 départements ont 2 projets
ou cafés ouverts Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Volontaires territoriaux en administration (VTA)
Les départements disposant d?une grande métropole (Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy)
n?ont pas fait appel aux VTA (moins de besoins dans ces départements qui disposent de davantage
de moyens en ingénierie).
Un fort recours aux VTA dans les départements très ruraux du sud du massif central.
13
6
19
21
42
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
aucun
1
2
3
4 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
V
TA
Volontaires territoriaux en administration - VTA (2022)
Lecture : 13 départements n'ont aucun VTA Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Assistants médicaux
Seul le Cantal n?a pas recruté d?assistants médicaux. Sept départements sur dix en ont recruté
plus de dix. Ils sont particulièrement présents dans les départements de l?ancienne région Midi-
Pyrénées.
1
7
24
29
40
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
aucun
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 20
plus de 20
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
'a
ss
is
ta
n
ts
m
é
d
ic
au
x
Assistants médicaux (2022)
Lecture : 24 départements ont entre 6
et 10 assistants médicaux
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Maisons de santé en zones rurales
Tous les départements disposent d?au moins une maison de santé en zone rurale ; la plupart en
ont plus de dix.
7
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17
17
23
0 5 10 15 20 25
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
de 16 à 20
de 21 à 25
plus de 25
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
m
ai
so
n
s
d
e
s
an
té
Maisons de santé en zones rurales (2022)
Lecture : 15 départements ont entre
6 et 10 maisons de santé Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Maisons France services dans les communes rurales
Tous les départements disposent d?au moins une MFS en zone rurale ; la plupart en ont entre 6 et
15. Elles sont particulièrement présentes dans les départements du massif central, dans les
départements alpins, ainsi que dans trois départements du Grand Est.
4
13
34
38
12
0 5 10 15 20 25 30 35 40
aucune
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
plus de 15
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
M
FS
Maisons France Services dans les communes rurales (2022)
Lecture : 34 départements ont entre 6 et
10 Maisons France Services rurales Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 6. Résultats de l?enquête auprès des préfets
Le questionnaire (sous forme LimeSurvey) a été envoyé le 15 novembre 2022 à l?ensemble des
préfets, avec une date limite de réponse initialement fixée au 25 novembre 2022, puis reculée au
5 décembre 2022.
46 départements y ont répondu dans les délais, 63% étant des départements considérés comme
ruraux selon la nouvelle définition du rural de l?Insee.
Départements ayant répondu à l?enquête dans les délais
(en rouge : répondant urbain ; en vert : répondant rural ; en blanc : non répondant)
Le questionnaire, composé quasiment exclusivement de questions fermées, était organisé en
grands modules thématiques : pilotage de l?Agenda rural ; mesures mises en oeuvre dans les
différents domaines (santé, mobilité, numérique, éducation, services publics, agriculture,
développement économique, emploi et formation, habitat ? logement, transition écologique,
jeunesse, culture, sport et vie associative) ; soutien à l?ingénierie ; contractualisation ; moyens
financiers ; identification de l?agenda rural dans les territoires ; priorités d?un Agenda rural II.
Les résultats pour chacune des questions sont disponibles sous forme de statistiques et de
graphiques via l?outil en ligne61 : https://igedd-espd.shinyapps.io/AgendaRural_EnquetePrefet/
1. Pilotage
98% des répondants ont désigné un sous-préfet ruralités, qui pilote l?Agenda rural dans 74%
des cas (sinon : préfet ou secrétaire général dans 20% des cas).
61 Développé par le pôle Données de l?IGEDD, que la mission tient à remercier.
PUBLIÉ
https://igedd-espd.shinyapps.io/AgendaRural_EnquetePrefet/
Rapport n° 014699-01
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Une feuille de route départementale existe chez 87% des répondants ; un tableau de suivi
chez 65%.
Seuls 24% des répondants ont mis en place des indicateurs de suivi de l?Agenda rural.
Moins de la moitié (46%) connaissent les référents ministériels.
La DDT(M) est la direction départementale la plus souvent impliquée dans la mise en
oeuvre de l?Agenda rural (93% des répondants.
Au niveau régional, ce sont le SGAR et la DRAC qui apportent le plus souvent un appui
(63%).
2. Mesures mises en oeuvre par rapport aux objectifs initiaux
Parmi les quatre objectifs initiaux poursuivis par l?Agenda rural, « améliorer la vie quotidienne des
habitants » est le plus souvent cité par les répondants à l?enquête comme étant le plus avancé
dans le département, ce qui corrobore les résultats évoqués plus haut, issus du tableau de suivi
de l?ANCT. A l?inverse, « faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique »
est considéré par 43% des préfets ayant répondu à l?enquête comme étant le moins avancé dans
leur département ; seuls 11% d?entre eux considèrent qu?il constitue l?objectif le plus avancé.
11%
22%
35%
22%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Objectif initial de l'Agenda rural le plus avancé dans le département
Source : enquête préfets - mission
43%
15%
4%
26%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Objectif initial de l'Agenda rural le moins avancé dans le département
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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3. Identification de l?Agenda rural dans les territoires
Si le sous-préfet ruralités semble (selon les préfets) plutôt bien identifié par les maires ruraux, les
préfets déplorent le manque de moyens pour assurer le suivi et la mise en oeuvre des mesures de
l'AR en termes de communication, de concertation, d?association des acteurs, voire de la
population.
4. Les moyens financiers pour soutenir les projets de l?Agenda rural
Les crédits destinés aux territoires ruraux sont largement consommés et les trois-quarts des préfets
répondants expriment des difficultés à soutenir financièrement certains projets. Plus de la moitié
d?entre eux estiment que le soutien aux collectivités rurales passe par une réforme des dotations
et/ou de la fiscalité.
78%
67%
33%
17%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Organisation de présentations de l'AR aux élus
ruraux
Sous-préfet ruralité connu des élus
Agenda bien identifié dans le département
Moyens suffisants pour la communication
autour de l'AR
% des répondants
Identification de l'Agenda rural dans les territoires
Source : enquête préfets - mission
74%
9%
52%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Difficultés à soutenir certains projets
Non consommation de crédits destinés aux
territoires ruraux
Réforme nécessaire des dotations et/ou de la
fiscalité
% des répondants
Les moyens financiers
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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5. Améliorer l?accès aux soins : première priorité de l?Agenda rural II selon les préfets
8%
10%
23%
60%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Donner aux « jeunes ruraux » les mêmes chances de
réussite qu?aux « jeunes urbains »
Améliorer l?accès aux services publics
Faire des territoires ruraux les moteurs de la transition
écologique (souveraineté alimentaire et énergétique)
Réduire les difficultés d?accès aux soins
% des répondants
P
re
m
ie
r
ch
o
ix
Priorités d'un Agenda rural II
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 7. Proposition de méthode de ciblage des
départements ruraux fragiles
La méthode proposée reprend celle utilisée par l?Observatoire des territoires en 2018 pour
identifier des zones de fragilité.
Trois indicateurs sont retenus (source Insee) :
L?évolution de la population de 2008 à 2019
Le niveau de vie62 médian en 2019
Le taux de chômage localisé 2019
Pour chacun de ces indicateurs, on définit une variable de rang : le département ayant le rang 1
a la situation la plus défavorable.
Puis, pour chacun des indicateurs, on calcule une variable de note : 1 si le département est parmi
les plus mal classés (il est dans le quart des départements les plus mal classés pour l?indicateur),
0 sinon.
La note globale est la somme des trois variables notes (donc comprise entre 0 et 3)
On retient les départements dont la note est 3 ou 2 : soit 22 départements fragiles au total.
Parmi ces 22 départements fragiles, 14 sont ruraux (selon la nouvelle définition de l?Insee basée
sur la grille de densité) : Aisne, Allier, Ardennes, Ariège, Aude, Creuse, Indre, Lozère, Haute-Marne,
Nièvre, Orne, Somme, Tarn-et-Garonne, Vosges.
62 Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d?unités de consommation (UC) ; le
revenu disponible comprend les revenus d?activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les
retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues,
nets des impôts directs.
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Annexe 8. Projet de loi relative aux aménités rurales
(Annexe 5 du rapport CGEDD ? IGA ? CGAER de novembre 2020 : « Les aménités rurales et leur
prise en compte dans l?action publique)63
63 Lien vers le rapport :
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-
0011932#:~:text=Paris%20%3A%20Conseil%20g%C3%A9n%C3%A9ral%20de%20l,des%20dispositifs%20exist
ants%20ou%20%C3%A9mergents.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 9. Organigrammes de l?ANCT au 1er octobre 2022
Annexe 9.1. Organigramme général
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Annexe 9.2. Organigramme de la Direction déléguée territoires et ruralités
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 10. La gouvernance locale de l?ANCT
Une gouvernance locale organisée autour du préfet, délégué territorial (source : ANCT)
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Annexe 11. Caractérisation des territoires des EPCI
Afin de mener ses travaux sur les finances locales, la mission a, dans un premier temps, défini les
territoires ruraux en caractérisant les territoires de chaque établissement public de coopération
intercommunale (EPCI) à partir de la grille de densité détaillée de leurs communes à quatre niveaux
de l?Insee mise à jour en janvier 2022, complétée et précisée pour certains travaux par la grille
détaillée de densité à sept niveaux publiée en Mai 202264.
Les territoires de coopération intercommunale (carte géocodée par la mission)
La caractérisation des territoires ruraux et urbains sur les périmètres des EPCI à fiscalité propre et
de leurs communes de rattachement est synthétisée dans le tableau ci-dessous.
64 https://www.insee.fr/fr/information/6439600
4-EPCI très peu dense 1 EPCI très dense 2-EPCI dense 3-EPCI peu dense
MILIEU URBAIN RURALITE
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Caractérisation des EPCI et de de leurs communes de rattachement
La répartition de ces territoires par type d?EPCI est décrite dans le tableau suivant.
Caractérisation des EPCI selon leur type65
65 La mission s?est limitée pour établir ce dernier tableau à la grille de densité à quatre niveaux de l?INSEE.
L?application de la méthode d?agrégation supra-communale à partir de la grille de densité à sept niveaux aurait
abouti à un nombre de territoires ruraux très légèrement supérieur, du fait des effets d?arrondi. S?agissant des
finances du bloc communal ces deux approches ne produisent pas de résultats substantiellement différents en
termes de constats généraux.
Nbre de
communes
communes
urbaines
communes
rurales
8 572 3 377 5 195
39,4% 60,6%
population 46 730 358 41 161 785 5 568 573
88,1% 11,9%
26 379 816 25 563
3,1% 96,9%
population 20 508 268 4 140 575 16 367 693
20,2% 79,8%
communes 34 951 4 193 30 758
12,0% 88,0%
population 67 238 626 45 302 360 21 936 266
67,4% 32,6%
TERRITOIRES URBAINS
TERRITOIRES RURAUX
totaux
à partir des données
2022
type d'EPCI
TERRITOIRES DENSITE
Nbre
territoires
Population ME Population CU Population CA Population CC population
1 60 26 494 351 20 18 620 158 6 1 567 649 34 6 306 544
2 302 20 236 007 2 862 895 8 1 516 778 136 12 995 298 156 4 861 036
362 46 730 358 22 19 483 053 14 3 084 427 170 19 301 842 156 4 861 036
3 844 20 121 831 57 3 994 181 787 16 127 650
4 49 386 437 49 386 437
893 20 508 268 57 3 994 181 836 16 514 087
Totaux 1 255 67 238 626 22 19 483 053 14 3 084 427 227 23 296 023 992 21 375 123
URBAINS
RURAUX
Metropole
Communauté
urbaine
Communauté
d'agglomération
Communauté
de communes
ME CU CA CC
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Janvier 2023
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Typologie des communes de la ruralité66
66 Une commune rurale est caractérisée selon la grille densité à quatre niveaux de l?INSEE par un indice de niveau
3 ou 4. Une commune urbaine est caractérisée, selon la même grille, par un indice de niveau 1 ou 2.
La population rurale est composée de la population municipale des communes rurales (et réciproquement pour la
population urbaine).
Un territoire rural est un territoire couvert par un EPCI à fiscalité propre dont la densité agrégée des communes
d?appartenance est de niveau 3 ou 4 - plus de la moitié de la population rurale - (et réciproquement un territoire
urbain, sur le niveau agrégé de ses communes sur les niveaux de densité 1 et 2).
Nombre
h %
Centres urbains intermédiaires 100 1 500 644 7%
Petites villes 437 1 996 835 10%
Ceintures urbaines 279 643 096 3%
Bourgs ruraux 3 483 6 985 444 34%
Rural à habitat dispersé 15 214 7 808 221 38%
Rural à habitat très dispersé 6 866 1 574 028 8%
ensemble 26 379 20 508 268
2 006
513
229
777
population moyenne type de communes population
15 006
4 569
2 305
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Annexe 12. Verbatims recueillis lors des entretiens menés
par la mission
Annexe 12.1. Ensemble des verbatims (sauf à propos des mesures)
1- Finances
Pérennisation des moyens financiers pour les équipements : Maisons
France-services ; micro folies ; fabrique des territoires ; Maisons de santé.
Prolongement des VTA ; Chef de projet PVD
Les politiques en direction des territoires ruraux doivent s?inscrire dans la
durée et dans un projet de territoire : « Ce qui est durable, ce ne sont pas les
élus, ce sont les projets, pour cela il faut une lisibilité financière ».
Pléthore de dispositifs avec une masse de financements. Pas tant le besoin
de crédits que de lisibilité de ceux ?ci en lien avec la lisibilité et l?accessibilité
aux programmes.
Manque de lisibilité des moyens DSIL-DETR sur les projets de moyen-long
terme. Problème de la pluriannualité. « Les contrats de ruralité avaient une
lisibilité financière, ce n?est pas le cas avec les CRTE ». « Les contrats
s?inscrivent dans la durée d?une mandature, les financements obéissent au
principe de l?annualité budgétaire. Il faut une convergence projet-
financement ». « La pluriannualité est un gage de confiance et de sécurité
pour des projets qui courent sur 10 ans ». « Les sous-préfets font du pratico-
pratique ».
« DSIL et DETR ont un effet levier ». « Le problème réside dans la difficulté
à appeler les crédits et pour les collectivités de financer le reste à charge. Il
faudrait élargir la possibilité d?aller au-delà de la règle des 80% de
subventions comme c?est le cas pour les églises ».
« Améliorer l?accès aux financements européens ».
« Le fonds vert pourrait ouvrir l?opportunité d?une péréquation en direction
des territoires les plus fragiles reposant sur des indicateurs de fragilité arrêtés
au niveau national en concertation avec les associations nationales d?élus ».
« Les fonds manquent de flexibilité. DETR et DSIL fonctionnent très bien. Ils
permettent de servir de leviers mais ne permettent pas de lisibilité du fait de
l?annualité. Soit il faudrait un fonds dédié, soit pluriannualité pour sécuriser
les projets. On ne peut pas fonctionner à vue ».
« Une part de DETR-DSIL pourrait être réservé aux projets des petites
communes car on voit que les crédits vont s?orienter vers les programmes et
les CRTE ».
« Difficulté pour appeler le fonds friches, les projets devant être très abouti ».
« La DETR ne devrait pas financer des projets comme Action Coeur de Ville ».
« La dotation biodiversité prise sur l?enveloppe DGF, c?est bien mais elle
devrait être attribuée en fonction du nombre d?espace, de la superficie ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 104/122
« Pour les crédits des programmes, c?est la DGCL qui détient les fonds (les
10 millions du plan de relance) et qui fait les engagements de crédits. L?ANCT
fait le front office. Ce serait plus simple que ce soit l?ANCT qui gère les
fonds. »
« Il faut revoir les modes de calcul de la DGF. C?est devenu incompréhensible,
trop complexe. Il faut tout remettre à plat ». « Il faut des fonds dédiés, lisibles
sur les mesures prioritaires de l?AR ».
« PVD est juste un « coupe-fil » pour la DETR et la DSIL ».
« Il faut exiger la traçabilité des fonds provenant de l?AR, la traçabilité
contribue à la lisibilité ».
2- Ingénierie
« L?ingénierie ne manque pas, mais elle est éparse et morcelée, ce qui
génère un sentiment d?insuffisance ».
« Déficit de suivi des contrats, peu/ pas de restitution et de tableau de bord ».
« Importance de l?ingénierie de départ, à l?amont, l?amorce du projet ».
« Importance de prolonger l?ingénierie ».
« L?AR a été une mine d?ingénierie pour les territoires ».
« Besoin de l?ingénierie financière côté État et collectivités territoriales ».
« Changer le nom des VTA, parler de volontaire rural. Prolonger la durée de
l?aide. Ils sont essentiels pour l?ingénierie ».
« Utile de renforcer les communautés de communes en ingénierie ».
« Avoir davantage de coordination entre les acteurs de l?ingénierie (État-CT).
Il y a un problème de coordination ANCT et collectivités territoriales sur
l?ingénierie. On ne sait plus qui fait quoi. »
« L?ANCT a tenté de fournir une dizaine d?indicateurs aux préfets, mais elle
a été « phagocytée » par la mise en oeuvre des programmes? Leur moyen
réduit ne leur permette pas de faire le travail de gestion des dispositifs ».
« Il aurait fallu donner les financements aux départements, aux EPCI, aux
Pays et PETR pour créer ?développer leurs propres agences de
développement. Cela serait plus efficace que le recours à l?ANCT ».
« L?offre de l?ANCT est à même de répondre à tous les besoins des petites
collectivités avec une offre conséquente et diversifiée mais elle doit être
portée à connaissance (rôle du comité local de cohésion territoriale qui
fonctionne de façon disparate avec une grande diversité selon les
départements). »
« Diversité des moyens et capacité des services dans les départements, les
effectifs DDT varient selon les départements sur le soutien ».
3- L?Agenda rural
« Les territoires ruraux ont un avenir? sont une partie des solutions dans le
cadre des transitions?mais à condition qu?on leur donne une
reconnaissance y compris en terme de portage politique ; et des moyens ».
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 105/122
« Le spectre très large de mesures constitue un handicap et rend l?AR peu
lisible, peu appropriable. »
« Les maires sont noyés sous la masse d?informations. Beaucoup
d?information nuit à l?information? tout en répondant aux enjeux de tous les
territoires ruraux ».
« L?AR a une dénomination inappropriée renvoyant à un calendrier, ce qu?il
n?est pas. C?est un catalogue et nous avons besoin de priorités en lien avec
nos projets et handicaps ». « La dénomination Agenda rural est trop
technocratique, parisienne. Il faut une appellation plus politique ».
« L?AR ce sont un tiers de mesures faciles à mettre en oeuvre, un tiers de
mesures cosmétiques, un tiers de mesures délicates à engager ». « Le
besoin d?une estampille est nécessaire ».
« AR pas connu, ce sont les dispositifs qui le sont ». La politique de la ville
est identifiée pas celle en direction des territoires ruraux ».
« Agenda rural, notion pas facile à appréhender. Trouver une autre
appellation plus parlante, plus concrète ».
« AR zéro lisibilité pour les citoyens, terme technocratique qui ne fait pas
sens. Zéro perception pour les élus des politiques publiques pour la ruralité.
Un effet catalogue qui brouille le message. Une marque pourquoi pas mais
avec des mesures concrètes qui répondent aux besoins locaux ».
« L?AR n?est pas bien identifié. La population n?a qu?une connaissance très
limitée de ce que fait la puissance publique. L?AR doit se faire en coordination
avec les autres acteurs du territoire. La bonne méthode serait que l?État
définisse les objectifs généraux, les priorités fortes, puis ce serait aux
territoires de définir ce qu?ils vont faire précisément, quelles mesures sur
lesquelles ils s?engagent. »
« L?AR est pertinent à condition de bien cerner les sujets sur lesquels il y a
une vraie spécificité du rural. Il faut s?interroger à chaque fois, pour chaque
sujet sur la manière de l?aborder et d?y répondre. Il faut plus de coordination
État-Région-Département-EPCI ».
« Se donner quelques priorités d?action à décliner en milieu rural. Ressource
en eau, mobilité, vieillissement de la population, démographie, jeunesse,
planification ».
« Arrêter un plan national co-construit avec une déclinaison locale
différenciée tenant compte des spécificités locales ».
« L?AR a pu paraître séduisant aux élus, mais il est trop pléthorique. Il doit
faire territoire et il faut sans doute réduire le nombre de mesures et rendre
l?AR promouvable, vendable, avec un seul sous-préfet, c?est impossible ».
« Il est important de travailler sur les complémentarités, les solidarités entre
territoires sans les opposer. La différenciation est un principe essentiel. »
« Il faut partir pour un Agenda rural 2 vers des objectifs, des priorités claires
et en nombre limité. Il faut fixer des caps clairs ».
« Pas de visibilité du basculement des contrats de ruralité vers les CRTE ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 106/122
« L?AR est peu lisible pour les élus et pas du tout pour la population?
Pourtant, il est parfait, il y a tout?L?AR doit être porté dans les territoires. Il
faudrait prioriser 20-30 mesures en lien avec les besoins des territoires ».
« Le sentiment d?abandon ne s?est pas réduit depuis la mise en oeuvre de
l?Agenda rural?Cela s?explique par le manque de cohérence dans les
actions menées (exemple de lignes ferroviaires) ».
« Les politiques publiques en direction du rural visent toujours avant tout les
centralités ».
« Le problème de l?AR ce n?est pas son intitulé, c?est son portage politique ».
4- Évaluation
« Avoir des indicateurs stables et en nombre limité et arrêter la multiplication
des reporting »
« Sortir des seuls indicateurs de production pour s?interroger sur l?impact des
mesures afin de faire évoluer les mesures ».
« Avoir une évaluation en continue serait utile dans le cadre de la
connaissance de l?impact des mesures et de l?évolution des territoires
ruraux. »
« À la suite du bilan des contrats de ruralité, est arrivé le plan de relance,
avec une obligation d?aller vite, l?ANCT n?a a pas pu prendre le temps de tirer
les leçons des contrats de ruralité ; il a fallu produire rapidement les CRTE
qui ne sont pas par ailleurs intégrateurs comme ils auraient dû l?être ».
« L?ANCT n?a pas souhaité solliciter les préfets pour qu?ils compilent eux-
mêmes leurs indicateurs par risque de retours hétérogènes, non
comparables. Les seuls indicateurs sont nationaux (de production) déclinés
à l?échelle des départements et transmis aux préfets comme outils de
pilotage. Mais l?exercice n?a été réalisé qu?une seule fois. Les derniers
indicateurs produits datent de mars 2022 ».
5- Transition écologique
« Nécessité de porter la connaissance et la compréhension des enjeux de la
transition écologique auprès des élus. Développer le Dire de l?État,
démontrer aux élus que tous les sujets sont liés, sortir du catégoriel ».
« Déficit de formation des élus et des services de l?État sur les enjeux des
transitions et de la transition écologique ».
« Développer les outils reposant sur la connaissance des territoires.
Construire une vision qui part des territoires et non l?inverse. Penser
usagers ».
« La transition est fourre-tout comme l?a été le développement durable il y a
quelques années. Les commune la prennent en compte nota au travers des
schémas supra (Scot, Sraddet, PCAET, etc.) ».
« Il manque un volet transition écologique dans l?Agenda rural ». L?AMRF se
fait financer un dispositif « Grand atelier pour la transition écologique » co-
piloté avec l?ANCT avec la formation d?un binôme de maires dans chaque
département ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 107/122
6- ZAN
« ZAN vu comme une limitation du droit à construire et pas lié à une
problématique du sol en lien avec la biodiversité, l?eau, la capture de CO2.
Déficit d?ingénierie pénalise la compréhension des enjeux. Il faut une
formation-sensibilisation ».
« ZAN trop rigide, risque de bloquer le développement économique et
démographique. Les territoires subissent par ailleurs la pression des
promoteurs et se trouvent mis en concurrence ».
« Proposer un quota de surface constructible avec des droits à construire
pour les communes, leur laisser une marge de manoeuvre tout en respectant
aux règles d?urbanisme ».
« Nécessité de moduler sa mise en oeuvre en tenant compte du potentiel
d?attractivité du territoire en lien avec les mouvements de population qui ne
peuvent/ veulent plus vivre en ville et s?installent dans les petites centralités
ou les territoires ruraux ».
« Le ZAN est trop contraignant pour les territoires en développement. Il est
trop rigide et risque d?empêcher le développement économique et
démographique car trop restrictif et d?application trop systématique ».
« Pour le ZAN, il faudrait une dotation aménité calculée en fonction du
nombre d?espace, de la superficie et non en densité de population. Pour les
fusions de communes, tenir compte des nouvelles générations de maires
plus ouverts sur cette approche ». « Passer de 5 à 20% de bonification de
DETR pendant 3-5 ans ».
« On a multiplié les schémas, Sraddet, Scot, PLUi. Les petites communes
n?y comprennent rien. Elles sont perdues. Veut-on maintenir réellement une
représentation communale ? Les petites communes sont peu
consommatrices d?espace. Il faudrait donner à chaque commune un droit de
tirage à construire en respectant les règles d?urbanisme sur une durée de dix
ans et en tenant compte de la superficie de la commune et des mesures de
protection existantes (zone Natura 2 000, ABF etc..), sinon ce sera la guerre
entre les territoires et la crise dans les EPCI ».
7 - Organisation
« Connaît pas le sous-préfet ruralités. Ne s?est jamais présenté ».
« État doit renforcer sa présence territoriale et s?organiser pour avoir des
responsables qui ont la vision de tout le territoire pour travailler les CRTE et
l?AR ».
« CLCT serait un bon outil pour contribuer au pilotage et au suivi de l?AR,
mais aussi à celui des CRTE. Le CLCT a servi à faire émerger le programme
Petit centre bourg ».
« Développer les politiques interterritoriales et sortir des logiques de frontière
administrative qui ne correspondent pas au vécu des populations et des
territoires ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 108/122
« L?État doit intervenir où il est pilote et arrêter de s?éparpiller ». « Il doit faire
confiance et nouer des partenariats ».
« Il faut davantage harmoniser ?articuler les dispositifs Etat- région-
département ».
« Il faut accroître l?engagement en faveur de la différenciation territoriale ».
« L?accompagnement de la DDT(M) est salué pour les projets ».
« Les CIR sont essentiels pour mettre en place des politiques publiques pour
le rural ».
« La feuille de route départementale n?est pas utilisée. On ne sait pas s?il y
en a une ni à quoi elles servent ».
« Le rôle de l?ANCT devient plus concret, plus opérationnelle, plus
pragmatique mais il y a encore une large de progression sur le porter à
connaissance. »
« Il faut davantage de transversalité entre l?État (interne État entre services
centraux et services déconcentrés) et État-Collectivités territoriales. Mettre le
préfet de région dans la boucle. Promouvoir l?animation auprès des acteurs
(SD État-CT) pour faire évoluer le système avec un rôle de l?ANCT à
développer ».
« Un secrétaire d?État sans administration, sans surface politique rend
difficile de faire entendre les ruralités au sein d?un gouvernement ».
« Les délégués territoriaux ne valorisent pas assez l?AR ».
« Le positionnement de l?ANCT n?a pas été appuyé pour voir avec les
ministères la mise en oeuvre de leurs mesures en direction des territoires
ruraux. Pas dans ses missions ».
« Les délégués territoriaux de l?ANCT devraient valoriser l?AR ».
8 ? Contrats / CRTE
« Les CRTE bénéficient d?un bon accompagnement des DDT qui jouent un
rôle de conseils apprécié, beaucoup d?informations mais pas de lisibilité
financière. Le CRTE permet une vision prospective du territoire et de
s?inscrire dans la durée, mais pas de garantie sur les finances. On manque
de moyens avec la suppression de la TH, CVAE demain et IFER. Il y a un
problème de compensation et de lecture des moyens qui ne sont pas corrélés
aux territoires. La DGF fonctionne mal et introduit des inégalités exemple
dans un EPCI : 4 communes à 44 euros par habitants, 2 à 200 euros par
habitants, cela crée de l?incompréhension et des tensions. Il est nécessaire
d?avoir des crédits fléchés avec une bonification pour l?intégration de la
transition écologique par exemple ».
« Avoir une concertation avec le niveau régional qui est oublié dans le cadre
des CRTE ».
« Les DDT ont un rôle de conseil, il faut veiller à la continuité de la présence
et de l?implication de l?État ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 109/122
« CRTE : on ne manque pas de crédits (Ademe, Fonds vert, UE, Anah..) Si
un projet est bien ficelé, il aura toujours des crédits, mais le contrat de ruralité
avait une visibilité sur trois ans ».
« Le CRTE est un procédé intéressant en début de mandat et lorsqu?on a un
projet de territoire. Pour les contrats de ruralité, n?a pas eu de suivi ».
« Important de flécher des actions ruralités dans les CRTE. Il faut aussi
embarquer les métropoles et leur imposer des contrats de réciprocité en
intégrant la prise en compte des aménités rurales par exemple ».
« Il faut distinguer les ruralités en péril, des ruralités structurées, des villages
de 150-300 habitants des centres bourgs et territoires ruraux en
développement ». « Prendre en compte des indices de fragilité ».
« Mettre en place un Pacte pour les territoires les plus fragiles nota les
territoires qui perdent des habitants dans une logique de rattrapage, et sortir
du coup par coup ».
« Avoir un dispositif à côté des ACV et PVD en direction des petits bourgs et
des hameaux ».
« S?inspirer des dispositifs mis en place dans les programmes Leader et plus
généralement des fonds européens. Crédits assistance technique, réserve
de performance, dégagement d?office, grille d?indicateurs avec des
indicateurs socio-économiques arrêtés conjointement, pluriannualité des
crédits, comité de suivi et de pilotage ».
« 85% des EPCI sont mixtes, La réciprocité pourrait être traitée via la
reconnaissance des aménités rurales ».
« L?État a maillé le territoire, au niveau infra-départemental. Mais les CRTE
sont souvent des nébuleuses qui obligent les petites communes à faire des
dossiers. Le préfet devrait davantage s?impliquer ».
« CRTE : Incompréhension des maires. Des projets sont fléchés CRTE par
le préfet, mais sans enveloppe dédiée, ce qui rend le dispositif peu lisible ».
« Le versement des contrats de ruralité dans les CRTE est non visible. Les
élus ne retrouvent pas leurs petits? La signature d?un contrat de ruralité
entre un préfet et le président de l?EPCI offrait plus de lisibilité ».
« Avoir des crédits dédiés pour assurer la lisibilité, même si les crédits sont
pris sur la DETR et la DSIL ».
Annexe 12.2. Verbatims portant spécifiquement sur les mesures
Avis généraux sur les mesures de l?Agenda rural
« Bien qu?il soit peu lisible pour les élus et pas du tout pour la population,
l?Agenda rural est parfait ; il y a tout dedans. Même si 200 mesures c?est
beaucoup? Il faudrait prioriser, en lien avec les besoins des territoires ».
« L?Agenda rural a créé de la déception, car c?est une somme de
mesurettes? On ne peut pas en faire un programme de développement pour
le rural ; et il a repris beaucoup de dispositifs préexistants ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 110/122
« C?est un catalogue de mesures, non territorialisées. Certaines sont
pertinentes pour le territoire, mais pas toutes. »
Couverture numérique et assistance aux usagers
« L?État est à la manoeuvre pour le rattrapage des territoires mal couverts ; il
y a eu des progrès mais il y en a encore à faire, et? quel rôle de l?Agenda
rural ? ».
« Les conseillers numériques, cela fonctionne plus ou moins bien selon les
territoires. La question se pose de la pérennité de ce dispositif en 2023 ou
2024, lorsque l?État se sera retiré ; les communes ne pourront pas gérer
seules ».
« Il faut faire évoluer les missions des conseillers numériques avec
l?accompagnement des démarches en ligne ».
Jeunesse, éducation et engagement
« Il faut développer les campus connectés, essentiels pour retenir les
jeunes ».
« Les campus connectés c?est bien, surtout pour les étudiants en première
année ; ils peuvent ainsi se tester dans une filière sans se couper
brutalement de leur famille. Il faudrait développer aussi les formations
professionnalisantes, en lien avec les entreprises locales ».
« Les cordées de la réussite, c?est positif, des choses ont été mises en
place ».
« Les internats d?excellence, c?est une bonne chose, mais comment ont-ils
été choisis ? c?est une mesure à retenir ».
« C?est difficile pour les petites communes d?accueillir matériellement un
jeune en VTA. Par ailleurs, on n?observe pas d?engouement particulier chez
les jeunes. Il n?y a peut-être pas assez eu de publicité faite sur ce dispositif ».
« Les VTA sont une bonne mesure, mais il est important, sur les projets,
d?avoir une même personne en continu ».
« Le volume de VTA n?est pas à la mesure des attentes et le niveau de
recrutement des VTA (des juniors le plus souvent) n?est pas à la hauteur des
enjeux (capacité de négociation, vision stratégique). Les territoires ruraux ont
besoin d?un appui en matière grise ».
« Les VTA sont un apport intéressant en ingénierie ; l?autre intérêt, c?est de
donner une première expérience dans le rural à de jeunes diplômés qui
n?auraient pas pensé venir travailler dans ces territoires, et de les convaincre
ensuite de rester ».
« Les services civiques, c?est intéressant, mais pas de visibilité globale et
six mois c?est trop court ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 111/122
« Les doctorants sur le territoires (HESAM), c?est un dispositif à
promouvoir ».
« Il faut davantage travailler avec l?enseignement supérieur, pour mobiliser
des étudiants dans le rural ».
« Associer la recherche à l?Agenda rural 2 et mettre en place une mission
documentaire sur les territoires ruraux avec les chercheurs. Mettre en place
un prix récompensant chaque année une thèse portant sur des sujets
intéressant les ruralités ».
« Il y a une perte d?engagement bénévole dans les associations depuis la
crise COVID. Le tissu associatif est important pour les territoires ruraux,
bien au-delà des enjeux de la citoyenneté. Revaloriser le FDVA ».
« Être moins systématique sur le maintien des écoles et faire converger /
adapter les calendriers du ministère de l?éducation nationale avec les apports
en population ».
Mobilité
« L?aide au permis de conduire, avec un soutien via les missions locales,
est un dispositif essentiel ; sans le permis, les jeunes ne peuvent rien faire
dans les territoires ruraux. Il faut multiplier cette action ».
« Le transfert de compétence vers les EPCI (loi LOM) est prématuré. Une
minorité de communautés de communes s?en sont saisies, et on n?observe
aucune amélioration concrète. C?est un mauvais cadeau de l?État? ».
« Le transfert de compétence vers les régions et les intercommunalités est
positif mais il reste un point noir, la résolution du dernier kilomètre. Ce point
n?a pas été assez travaillé ».
« Les nouvelles AOM n?ont pour l?instant pas de moyens spécifiques pour
exercer leur compétence. Il faut passer de la prise de compétence à
l?exercice opérationnel, avec la mise à disposition de moyens ».
« Il faut aller plus loin sur la mobilité, car c?est capital en milieu rural ».
« L?électrification du parc de véhicules particuliers (par le déploiement de
bornes de recharge), l?incitation aux mobilités partagées (covoiturage,
autopartage), l?organisation des systèmes intermodaux par le rabattement
sur des axes structurants de TC (lignes ferroviaires, cars express, etc.) via
des hubs ruraux ou petits pôles d?échange pour gérer les mobilités vers les
centralités, notamment pour le domicile-travail, sont essentiels ».
« Une réflexion structurante sur l?aménagement du territoire et le
rapprochement des lieux de vie, de travail et de services, est
indispensable pour recréer une proximité, et ainsi limiter la portée et la nature
des déplacements, y compris en promouvant les modes actifs (vélo, marche)
sur les courtes distances ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 112/122
« Développer l?offre de liaison ferroviaire ; développer l?offre de mobilité
douce ».
Accès aux services
« Après avoir fermé tous les services publics dans les territoires ruraux, l?État
ne cesse de parler des maisons France services? Elles fonctionnent bien
sur certains territoires. Mais si elles perdurent, il faut prévoir une garantie
financière ».
« Avant il y avait la Poste, les impôts, la DDE ; FS ne remplace pas tout ça.
Plus d?opération bancaire avec la Poste, besoin de rendez-vous avec les
impôts ; il y un reste à charge des MFS pour les collectivités. Il faut déployer
beaucoup plus d?énergie pour avoir le même service ».
« 70% du financement des MFS provient des collectivités. Il faut se rappeler
que ces MFS (MSAP avant) ont été mises en place à cause du recul des
services publics dans les territoires ruraux. L?État doit donc davantage les
financer ».
« MFS fonctionne bien. Il faut développer l?itinérance. La question est la
pérennisation notamment avec des crédits afférents ; les collectivités
financent beaucoup et le reste à charge est trois fois supérieur à la dotation
de l?État ».
« Les maisons France services sont un outil utile qui pousse au partenariat
fort entre collectivités, État, opérateurs. Permet de mettre en réseau les
secrétaires de mairie et les agents France services ».
« Le travail des MFS doit s?organiser davantage en réseau avec les
secrétaires de mairie ».
« Le dispositif MFS est très bien ; il existe de beaux exemples, avec de
nouvelles missions données aux maisons (accueil des touristes, accueil des
nouveaux actifs) ».
« Il faut évaluer la qualité de fonctionnement des MFS ».
« Les tiers lieux : des AMI ont été lancés et certains territoires ruraux s?y
sont engouffrés, mais seulement ceux qui disposaient déjà d?une ingénierie ».
« Les tiers lieux doivent être à la fois des lieux de coworking et de
convivialité ; mais se pose la question de leur modèle économique ».
« Le dispositif 1 000 cafés est à conforter et à simplifier ».
« Le programme micro-folies est très ambitieux pour les territoires ruraux,
très utile pour la médiation culturelle entre territoires, mais les élus
s?interrogent sur les coûts de fonctionnement et sur la pérennité du dispositif
sur le moyen-long terme ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 113/122
Santé, action sociale
« La situation reste très difficile ».
« Le sujet de la santé n?est toujours pas réglé ; il faut faire preuve d?audace
sur ce sujet de la santé en milieu rural ».
« La santé est un problème national ».
« Les ARS ne jouent pas leur rôle ».
« Il faut faire attention au tout téléconsultation ».
« Les assistants médicaux sont un dispositif qui a bien fonctionné ».
« Il faut déployer la télémédecine partout, et en particulier dans les
pharmacies, les maisons France services? On a en France un réseau de
22 000 pharmacies ; on pourrait installer des cabines de téléconsultation
dans les pharmacies rurales ».
« Développer les possibilités d?acte en pharmacie ».
« Réformer le transport sanitaire léger ; il y a une baisse du nombre de
professionnels ».
« Pour les personnes âgées, iI faudrait mettre en place des structures
intermédiaires entre le maintien à domicile et l?EHPAD : des résidences de
petits appartements avec services communs associés à des centres
d?activité de jour. Expérimentation en cours, à impulser au niveau national ».
« Développer les droits à l?expérimentation, notamment pour les métiers
d?aide à la personne. Mieux rémunérer, former et coordonner ls aides à
domicile, aides ménagères etc. ».
« Il faut adapter les modes d?accueil de la petite enfance aux réalités des
territoires ».
« Les services publics et la santé doivent être des priorités pour l?Agenda
rural 2 ».
Revitalisation, habitat, logement, aménagement du territoire
« Action coeur de ville et Petites villes de demain sont des dispositifs qui
fonctionnent bien, même si ce n?est pas complètement opérationnel. Les
ORT sont un fatras administratif, un exercice intellectuel trop gong et trop
complexe ».
« L?élargissement de PVD, en intégrant de nouvelles communes se
heurterait à deux obstacles : manque de budget et insuffisante capacité
d?action des services déconcentrés ? sous-préfets, DDT ? qui sont déjà sous
pression ».
« PVD est un bon programme, qui porte une attention particulière sur
l?articulation entre la petite ville et son territoire environnant, en prenant en
compte la question de la centralité ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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« Tout ce qui participe à la définition d?un projet de territoire est positif. C?est
le cas avec PVD ou Avenir montagne ».
« Les zones rurales sont devenues très attractives ; il y aurait lieu de mener
une vraie politique d?aménagement du territoire ».
« Il faut s?attaquer à la question des résidences secondaires et des
locations saisonnières afin de les limiter, car elles impactent les possibilités
de logement des locaux ».
« Les ZRR sont un dispositif discutable : on ne sait pas combien ça coûte et
on n?est pas certain des retombées. Le parallèle avec les zones urbaines leur
est défavorable. Mais ce n?est pas un dispositif de l?Agenda rural ».
Activités économiques
« Pour que les projets alimentaires territoriaux fonctionnent, il faut une
structure infra-départementale, du type Pays : PETR ».
« Des interrogations subsistent sur le maintien du nombre d?élèves dans les
lycées agricoles, ainsi que sur le report de la limité d?âge des jeunes
agriculteurs, afin qu?ils puissent toucher plus tardivement les aides à
l?installation ».
« Il faut veiller à maintenir l?agriculture familiale car elle permet le maintien
des populations et donc des services ».
« L?agriculture est un sujet majeur : question de la reprise des
exploitations ; question de la production alimentaire versus la production
d?ENR ».
« La réindustrialisation est un impératif ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 13. CRTE et ruralité
Sur cette carte, ont été représentés les contours des CRTE ainsi que ceux des EPCI.
Ces derniers sont différenciés entre EPCI ruraux (en vert) et EPCI urbains (en brun), selon la
définition Insee fondée sur la grille de densité.
Les contours des départements ruraux ciblés comme « fragiles » (voir annexe 7) sont également
représentés.
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Rapport n° 014699-01
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Annexe 14. Aides en ingénierie : l?exemple du Cantal
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Annexe 15. Table des illustrations
Figures
Figure 1 ? La gouvernance de l?Agenda rural ................................................................................ 12
Figure 2 ? Ministères responsables de l?Agenda rural ................................................................... 20
Figure 3 ? Avancement des mesures de l?Agenda rural (octobre 2022) ....................................... 21
Figure 4 ? Objectif initial de l?Agenda rural le plus avancé dans le département .......................... 23
Figure 5 ? Objectif initial de l?Agenda rural le moins avancé dans le département ....................... 23
Figure 6 ? Typologie des territoires ruraux (source : Insee) .......................................................... 26
Figure 7 ? Catégories du rural et de l?urbain .................................................................................. 26
Figure 8 - Typologie socio-économique des EPCI ruraux (réalisation : pôle Données de l?IGEDD)
........................................................................................................................................................ 27
Figure 9 ? Priorités d?un Agenda rural II ........................................................................................ 29
Tableaux
Tableau 1 ? Financement comparé des blocs communaux ruraux et urbains .............................. 46
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Rapport n° 014699-01
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Annexe 17. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Appel à projet
ACV Action coeur de ville
ADCF Intercommunalités de France (anciennement
Assemblée des communautés de France)
Ademe Agence de la transition écologique
ADS Autorisation du droit des sols
AMF Association des maires de France
AMI Appel à manifestation d?intérêt
AMO Assistance à maîtrise d?ouvrage
AMRF Association des maires ruraux de France
Anah Agence nationale de l?habitat
ANCT Agence nationale de la cohésion des territoires
ANPP Association nationale des pôles territoriaux et
des pays
ANRU Agence nationale pour la rénovation urbaine
AOM Autorité organisatrice de la mobilité
ARS Agence régionale de santé
ATD Agence technique départementale
ATESAT Assistance technique de l?État pour des raisons
de solidarité et d?aménagement du territoire
BdT Banque des territoires
CAUE Conseil d?architecture, d?urbanisme et de
l?environnement
Cerema Centre d?études et d?expertise sur les risques,
l?environnement, la mobilité et l?aménagement
CESE Conseil économique social et environnemental
CGCT Code général des collectivités territoriales
CGDD Commissariat général au développement
durable
CGET Commissariat général à l?égalité des territoires
CIFRE Convention industrielle de formation par la
recherche
CIR Comité interministériel aux ruralités
CLCT Comité local de cohésion territoriale
CPER Contrat de plan État Région
CPRR Convention particulière de revitalisation rurale
CRTE Contrat de relance et de transition écologique
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Acronyme Signification
DDAF Direction départementale de l?agriculture et de la
forêt
DDE Direction départementale de l?équipement
DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la
mer)
DETR Dotation d?équipement des territoires ruraux
DGALN Direction générale de l?aménagement, du
logement et de la nature
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGF Dotation globale de fonctionnement
DMATES Direction du management de l?administration
territoriale et de l?encadrement supérieur
DNO Directive nationale d?orientation
DRAAF Direction régionale de l?agriculture, de
l?alimentation et de la forêt
DRAC Direction régionale des affaires culturelles
DRAJES Direction régionale académique à la jeunesse, à
l?engagement et au sport
DREAL Direction régionale de l?environnement, de
l?aménagement et du logement
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
EPA Établissement public d?aménagement
EPCI Établissement public de coopération
intercommunale
EPF Établissement public foncier
FCTVA Fonds de compensation pour la taxe sur la
valeur ajoutée
FDVA Fonds de développement de la vie associative
FNADT Fonds national d?aménagement et de
développement du territoire
IGA Inspection générale de l?administration
Insee Institut national de la statistique et des études
économiques
LOADT Loi d?orientation pour l?aménagement et le
développement du territoire
LOM Loi d?orientation des mobilité
MASA Ministère de l?agriculture et de la souveraineté
alimentaire
MC Ministère de la culture
MDCTR Ministère délégué chargé des collectivités
territoriales et de la ruralité
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Acronyme Signification
MENJ Ministère de l?éducation nationale et de la
jeunesse
MESR Ministère de l?enseignement supérieur et de la
recherche
MFS Maison France services
MIOM Ministère de l?intérieur et des outre-mer
MS Ministère des sports
MSAHP Ministère des solidarités, de l?autonomie et des
personnes handicapées
MSP Ministère de la santé et de la prévention
MSP Maison de santé pluriprofesionnelle
MTE Ministère de la transition énergétique
MTECT Ministère de la transition écologique et de la
cohésion des territoires
MTPEI Ministère du travail, du plein emploi et de
l?insertion
NCT Nouveau conseil au territoire
ORT Opération de revitalisation du territoire
PAT Projet alimentaire territorial
PETR Pôle d?équilibre territorial et rural
PLU Plan local d?urbanisme
PNR Parc naturel régional
PUCA Plan urbanisme construction architecture
PVD Petites villes de demain
RNU Règlement national d?urbanisme
SDES Service des données et des études statistiques
SGAR Secrétariat général pour les affaires régionales
SPL Société publique locale
VTA Volontaire territorial en administration
ZRR Zone de revitalisation rurale
PUBLIÉ
Site internet de l?IGEDD :
« Les rapports de l?inspection »
PUBLIÉ
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Un Agenda rural qui nécessite un pilotage et une gouvernance renforcés
2 Bilan général des mesures de l?Agenda rural et pistes
d?amélioration
3 La ruralité mérite une place spécifique dans la politique contractuelle de l?État
4 Les territoires ruraux doivent se structurer en ingénierie
5 Les moyens financiers, une amélioration attendue
Conclusion
Annexes
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION les
dispositifs existants en un seul. Le préfet de département est l?unique point d?entrée en tant que
délégué territorial de l?ANCT.
Si le contrat de ruralité avait pour objectif principal de développer l?attractivité des zones rurales,
les contrats de relance et de transition écologique ont des objectifs plus ambitieux avec un triple
« fil rouge » : transition écologique, développement économique et cohésion territoriale.
Comme pour les contrats de ruralité, au-delà de la délimitation du territoire d?application du CRTE,
33 « Le contrat : un outil d'avenir pour relever le défi du développement rural » Sénat, rapport d'information de M.
Bernard DELCROS, fait au nom de la commission des finances n° 673 (2018-2019) - 17 juillet 2019 -
https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-673-notice.html
34 https://www.les-nouvelles-ruralites.com/wp-content/uploads/2019/07/VF-Mission-Flash-Contrat-
Ruralit%C3%A9-juillet-2018.pdf
35 Rapport CGEDD, IGA, CGAAER, « Les aménités rurales et leur prise en compte dans l?action publique »,
novembre 2020 - https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-0011932
36 À l?article 2, la loi précise que l?Agence doit assurer la mise en oeuvre de la politique de l?État en matière
d?aménagement durable et de cohésion des territoires en conduisant des programmes nationaux territorialisés et
en prévoyant, « selon des modalités précisées par décret, la mise en oeuvre déconcentrée de ces programmes au
moyen de contrats de cohésion territoriale ». Le texte indique que ces contrats « s?articulent avec les projets de
territoire élaborés par les collectivités locales et leurs groupements ». Ils peuvent intégrer tout autre contrat prévu
par les lois et règlements en vigueur, relatif à l?aménagement du territoire, à la politique de la ville, au numérique,
ou à tout autre domaine relevant des compétences de l?Agence.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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tous les acteurs, politiques et économiques, de ce dernier sont appelés à participer à sa rédaction
et, surtout, à la détermination du projet de développement économique et territorial durable, qui est
au coeur d?un tel contrat. Toutefois, les élus locaux ont été privilégiés dans ce processus de
négociation contractuelle, puisque le pilotage de cette négociation n?était plus le fait des services
déconcentrés, mais d?une collectivité locale ou d?un EPCI dont le périmètre correspond à celui du
contrat. Il n?en reste pas moins que le CRTE négocié est le produit d?un dialogue entre les
administrations décentralisées, les acteurs économiques locaux et les services déconcentrés.
Le projet territorial de développement économique durable, objet essentiel du CRTE, doit se
décliner en différentes actions portées et mises en oeuvre par les divers acteurs du CRTE. Aucun
moyen financier n?est spécifiquement dédié au CRTE mais il peut mobiliser différentes sources
existantes : le plan de relance, la dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR), la dotation
de soutien à l?investissement local (DSIL), la DSIL exceptionnelle et le fonds vert. Par ailleurs,
l?ANCT et la Banque des territoires peuvent apporter des compétences et des moyens en ingénierie.
Le CRTE n?est pas inclus dans le contrat de plan État-région. Cependant, le CRTE est une
déclinaison du volet territorial du CPER pour l?État. La région peut ainsi s?associer à la démarche
de CRTE si elle le souhaite.
Après une année d?élaboration, la première génération des contrats de relance et de transition
écologique (CRTE) couvre la quasi-intégralité du territoire national avec 819 contrats signés au 28
juin 2022. Il est signé pour 6 ans.
Une mission interministérielle37 a remis le mois dernier un bilan d?étape du déploiement des CRTE
dans lequel elle trace des pistes d?évolution de ce dispositif. Notre propos n?est donc pas d?en
refaire ici l?analyse, ni de revenir sur les recommandations formulées, auxquelles notre mission
souscrit largement, mais d?examiner dans quelle mesure la prise en compte des spécificités des
territoires ruraux dans les CRTE pourrait être améliorée.
Le CRTE se substitue donc aux contrats de ruralité arrivés à échéances fin 2020, dont il peut
poursuivre certaines orientations et actions. C?est pourquoi, dans le Cantal par exemple, il se
dénomme contrat de ruralité, de relance et de transition écologique.
Cependant, dans la circulaire d?élaboration du CRTE, signée par le Premier ministre le 20
novembre 202038, s?il est indiqué que les CRTE « devront intégrer les programmes d?appui mis en
oeuvre par le gouvernement au profit des territoires (ACV, PVD FS, FTHD FM) » l?Agenda rural
n?est lui mentionné qu?au titre « d?autres programmes pouvant le cas échéant être valorisés dans
le cadre des CRTE ». De même lorsque sont listées les priorités stratégiques du projet de territoire
auxquelles l?État a vocation à contribuer, la revitalisation rurale n?est pas mentionnée a contrario
de la revitalisation urbaine. Il n?est ainsi pas surprenant que les élus ruraux rencontrés au cours de
la mission parlent de « nébuleuses qui obligent les petites communes à faire des dossiers » dans
lesquelles « les élus ne retrouvent pas leurs petits ».
Cela est corroboré par une enquête 39 réalisée par l?AMF en avril et mai 2022 auprès des
intercommunalités et groupements porteurs d?un contrat. Ainsi, selon l?association, cette nouvelle
approche, qui illustre la généralisation d?un nouveau mode de collaboration entre l?État et les
collectivités territoriales, ne doit cependant pas « occulter les difficultés rencontrées par certains
territoires, entre absence de négociations et vision descendante de la part des services de l?État ».
De même elle relève que le CRTE apparaît comme un contrat global « de manière plus ou moins
significative » selon l?histoire et l?ancienneté de l?intercommunalité. L?AMF pointe encore que « son
caractère intégrateur peut rendre l?outil complexe et lourd pour les territoires, notamment les plus
37 « Bilan d?étape du déploiement des CTRE », décembre 2022, mission IGEDD, IGF, IGA et IGAS.
38 https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-11/Circulaire%20n°%206231-
SG%20du%2020%20novembre%202020%20relative%20%EF%BF%BD%20l%27élaboration%20des%20c....pdf
39 https://www.amf.asso.fr/documents-enquete-intercommunalites-sur-les-crte-un-dispositif-la-croisee-
chemins/41322
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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ruraux ».
Les élus ruraux ne retrouvent pas dans les CRTE tous les objectifs des contrats de ruralité qui,
selon eux, offrait plus de visibilité aux territoires concernés : « quand le sous-préfet venait signer
un contrat de ruralité avec le président de l?intercommunalité, cela se voyait ! ». En effet, les projets
concourant à améliorer l?attractivité des territoires ruraux ou la qualité de vie de leurs habitants
peuvent se retrouver noyés dans les objectifs plus larges du CRTE. Pour plus de lisibilité, la
mission recommande donc de faire clairement apparaitre dans la rédaction des CRTE un
« volet ruralité » (à la différence de la transition écologique qui est transversale), mettant en avant
les projets et les fiches actions directement liées à l?attractivité ou l?amélioration de la qualité de vie
des territoires ruraux.
Par ailleurs, on ne peut ignorer les politiques contractuelles que portent également les
départements et les régions. Si elles ont leurs propres objectifs et obéissent à des temporalités
différentes, il serait néanmoins souhaitable que les politiques contractuelles de l?État et des
collectivités soient coordonnées. Cette coordination pourrait trouver matière à s?exercer à
travers le comité départemental des financeurs que recommande d?instaurer la mission
interministérielle sus-citée.
3.3 Les principes des contrats de réciprocité devraient être
intégrés aux CRTE
Selon une étude conduite par le Commissariat général à l?égalité des territoires (CGET) en
partenariat avec l?AdCF et France-Urbaine en 201840, 173 coopérations, par voie conventionnelle,
ont été recensées entre 21 métropoles et territoires environnants (EPCI, pays, PETR ou PNR
autour principalement des mobilités, du tourisme et du développement économique.
Aux côtés de ces démarches conventionnelles, figurent les contrats de réciprocité. Ils ont été
institués par le Comité interministériel aux ruralités du 13 mars 2015 pour dépasser les logiques
de concurrence territoriale et aider au développement des territoires dans leur diversité. Dénué de
clauses financières, l?objectif affiché est de favoriser la coopération entre les espaces ruraux,
périurbains et urbains, par la mise en réseau de ces territoires et en s?appuyant sur leurs
complémentarités.
Depuis 2016 une dizaine de contrats ont été signés41. À plusieurs reprises, les élus rencontrés
dans le cadre de la mission nous ont fait part de la nécessité d?« embarquer les métropoles » et du
besoin de « leur imposer des contrats de réciprocité » notamment « en intégrant la prise en
compte des aménités rurales ». À l?évidence, les relations villes-campagnes nécessitent un
nouveau rapport reconnaissant les apports réciproques, à l?opposé de ce qui a prévalu avec la
périurbanisation originelle, consommatrice de l?espace rural. Il implique une reconnaissance de
l?apport aménitaire des campagnes. Les CRTE qui, dans 33 % des cas sont composés
exclusivement de communes rurales, dans 3 % des cas exclusivement de communes urbaines et
dans 64 % des cas à la fois de communes rurales et urbaines, offrent un cadre adapté pour cela.
Ces contrats pourraient être développés, sans se cantonner aux questions de mobilité et
d?organisation des grands territoires communs (bassins d?emploi, espaces naturels), pour traiter
notamment les sujets des transitions (environnementale, énergétique) et des souverainetés
(agricole, industrielle) en encourageant les solidarités entre les territoires, en construisant des
filières pour rapprocher l?offre et la demande (énergie, alimentation, mobilité, santé, sport et culture
etc., ?), en promouvant une politique d?aménagement durable du territoire (eau, déchets,..), ...
40 « Les coopérations interterritoriales : zoom sur les coopérations entre métropoles et territoires environnants »,
mars 2019, MCTRCT, CGET, ADCF et France Urbaine - https://agence-cohesion-
territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-09/en_detail_synthese_cooperations_interterritoriales.pdf
41 Source ANCT.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Ils pourraient aussi permettre la valorisation des aménités rurales en intégrant les politiques liées
à la conservation et à la valorisation du patrimoine naturel, à la promotion et à la gestion des sites
touristiques, à la protection des milieux naturels, ?
Le renforcement des liens entre ces espaces, par le portage commun de projets, contribue au
développement de chaque territoire et de leur confiance réciproque. C?est pourquoi la mission
recommande aussi, à côté du volet « ruralité », de doter les CRTE à la fois ruraux et urbains, d?un
volet « réciprocité » qui mettrait en évidence l?ensemble des coopérations développées entre les
différents territoires.
(MTECT / ANCT / DGALN) Doter les CRTE d?un volet « ruralités » et d?un
volet « réciprocité » lorsqu?ils couvrent à la fois des zones urbaines et rurales.
3.4 Les départements en situation de fragilité pourraient bénéficier
d?un pacte territorial
Certains territoires cumulent les difficultés notamment de dynamisme démographique et
économique. L?État intervient en déployant depuis 2019, au travers de contractualisations
pluriannuelles spécifiques, « les pactes territoriaux », des moyens supplémentaires en ingénierie
(par exemple la mise à disposition de cadres de haut niveau) et un appui renforcé pour les aider à
rebondir. Au-delà des dispositifs de droit commun mobilisés sur l'ensemble du territoire national,
l?État propose une approche différenciée qui concentre les moyens d?intervention pour aider ces
territoires à retrouver le chemin de la croissance.
Ces pactes mis en place aujourd?hui dans quelques territoires (Ardennes, Creuse, Nièvre, Sambre-
Avesnois-Thiérache, Strasbourg, bassin minier dans les Hauts-de-France), visent à mieux
coordonner l?action des pouvoirs publics (État, collectivités, opérateurs publics, Ademe, Anah,
Cerema, ANRU) mais aussi des acteurs économiques et sociaux autour de la mise en oeuvre de
projets stratégiques partagés visant à enclencher et à soutenir une dynamique de rebond.
Ils agrègent les financements de type DSIL (dotation de soutien à l?investissement local), DETR
(dotation d?équipement des territoires ruraux) et FNADT, et ceux d?autres ministères. Ils confèrent
ainsi plus de cohérence et de lisibilité à l?action de l?État dans ces territoires.
Ils semblent rencontrer un certain succès auprès de ceux qui les expérimentent et, ainsi qu?entendu
au cours de la mission, « il faut mettre en place un pacte pour les territoires les plus fragiles
notamment les territoires qui perdent des habitants dans une logique de rattrapage, et sortir du
coup par coup », sont réclamés par d?autres qui n?en bénéficient pas encore. Cependant, on ne
dispose d?aucun bilan précis du dispositif.
Bien que toutes les zones rurales ne vivent pas la même situation démographique et économique,
« il faut distinguer les ruralités en péril, des ruralités structurées » et « prendre en compte des
indices de fragilité », elles peuvent bénéficier de la même façon, de l?ensemble des dispositifs
décrits précédemment. Or, à l?évidence, même si elles connaissent toutes des difficultés
intrinsèques à la ruralité, il y a peu de comparaison entre les zones rurales attractives et celles
toujours en déclin. Une simulation succincte, sans autre mérite que d?illustrer notre propos, nous a
permis d?isoler rapidement quatorze départements ruraux très fragiles de ce point de vue
(annexe 7). C?est pourquoi, sous réserve d?un bilan approfondi des bénéfices retirés des pactes
territoriaux et d?une définition objective d?indices de fragilité, la mission recommande de
contractualiser de tels pactes avec les départements cumulant le plus de difficultés économiques
et démographiques.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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(MDCTR / ANCT) Réaliser un bilan des pactes territoriaux existants et
contractualiser des pactes territoriaux avec les départements cumulant le plus de difficultés
économiques et démographiques, sur la base d?indices de fragilité.
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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4 Les territoires ruraux doivent se structurer en ingénierie
4.1 La recomposition de l?ingénierie territoriale a laissé les
territoires ruraux de côté
Jusque dans les années 2010, l?État disposait, d?une part, d?une ingénierie dite de deuxième niveau
exercée par le réseau scientifique et technique du ministère et, d?autre part, d?une ingénierie
générale dite de premier niveau, en contact direct et permanent avec les collectivités territoriales.
Cette ingénierie de premier niveau assurait une couverture intégrale du territoire national par
l?intermédiaire des directions départementales de l?équipement (DDE) et des directions
départementales de l?agriculture et de la forêt (DDAF).
Si, pour toutes les communes dotées d?un plan local d?urbanisme (PLU) ou d?une carte communale,
la fin de la mise à disposition gratuite des services de l?État pour l?instruction de leurs autorisations
d?urbanisme (ADS), a été progressive (de 2014 à 2018), la suppression au 1er janvier 2014 de
l?assistance technique pour des raisons de solidarité? et d?aménagement du territoire (ATESAT)
fournie par l?État aux collectivités est survenue de façon plus inattendue et rapide.
Le besoin d?ingénierie qui en a résulté pour les collectivités territoriales a été partiellement
compensé par ces dernières, avec la création de structures locales d?appui ou l?extension des
capacités d?organismes existants. Ce développement a pris différentes formes selon l?analyse que
les élus locaux font de leurs besoins et de la manière d?y répondre, tenant compte des ressources
d?ingénierie publiques et privées localement disponibles. Deux mouvements sont principalement à
retenir. Comme relevé dans le rapport du CGEDD de novembre 2016 sur la réforme de l?ATESAT42,
la très grande majorité des communes ont fait le choix de la mutualisation au sein d?EPCI pour
assumer les missions transférées au titre de l?ADS et elles se sont tournées vers les conseils
départementaux lorsque ceux-ci mettaient à leur disposition des outils tels que les agences
techniques départementales (ATD) pour faire face à la suppression de l?ATESAT.
Les agences techniques départementales ont connu un développement important et l?ingénierie
publique locale s?est principalement structurée autour des départements. Elles sont 75 à
fonctionner aujourd?hui, leur nombre ayant beaucoup augmenté depuis la fin de l?ingénierie
publique d?État. Il existe de grandes disparités d?accès pour les collectivités locales à l?ingénierie
territoriale reflétées notamment par l?écart de moyens qui existent entre les différentes ATD43. Si
dans certains départements, les agences comptent jusqu?à plus de 80 salariés avec des budgets
supérieurs à 3M¤ (essentiellement des départements urbains sièges d?une grande métropole
comme la Haute-Garonne avec Toulouse, le Bas-Rhin avec Strasbourg?), dans une vingtaine
d?autres, elles en ont moins de 10 et leur budget ne dépasse pas le million d?euros (essentiellement
des départements ruraux comme la Lozère, la Creuse, les Alpes-de-Haute-Provence, le Loir-et-
Cher, l?Indre?).
À mesure que progresse l?intégration intercommunale, les EPCI deviennent également des acteurs
de l?ingénierie opérationnelle et participent à cette montée en puissance de l?ingénierie territoriale.
Ils ont accueilli, dans la plupart des cas, l?ingénierie dédiée aux politiques contractuelles de l?État
(action coeur de ville, petites villes de demain, ?). Les intercommunalités constituent une échelle
de mutualisation des ressources, voire de constitution et de structuration de satellites, de plus en
plus évidente. Après avoir mesuré les bénéfices réels de la mutualisation des fonctions supports,
la question de la mutualisation porte aujourd?hui sur les ressources nécessitant une ingénierie
spécifique trop coûteuse pour la constituer à l?échelle communale (planification urbaine, ADS,
42 Rapport CGEDD « Mission d?évaluation des réformes de l?assistance technique pour raisons de solidarité? et
d?aménagement du territoire (ATESAT) et de l?application du droit des sols (ADS) », novembre 2016.
43 Annuaire des ATD, réalisé par l'association nationale des directrices et directeurs d'agences techniques
départementales.
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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gestion des milieux aquatiques, habitat, transition environnementale, mobilité, etc.). On peut
estimer à 50 000 habitants la frontière entre les intercommunalités fournissant aujourd?hui un appui
en ingénierie significatif de premier niveau à leurs communes membres et celles ne disposant pas
d?une telle offre, donc principalement en milieu rural où la taille des EPCI est souvent inférieure à
30 000 habitants. 976 EPCI de moins de 50 000 habitants sur 1 254 sont concernés.
La recomposition de l?offre d?ingénierie, aura donc laissé dans la difficulté de nombreux territoires,
et notamment les territoires ruraux, qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire face
à leurs besoins ou pour être simplement en mesure de répondre et de pouvoir bénéficier des appels
à projets et à manifestation d?intérêt (AMI), de plus en plus complexes et nombreux, qui structurent
désormais la politique d?appui de l?État au bénéfice des territoires. Ce mouvement général est
encore venu accentuer les inégalités territoriales : sans ingénierie, pas de projet et sans projet, pas
de développement.
4.2 Une pléthore de moyens qui ne satisfait pas entièrement aux
besoins des territoires ruraux
Entre, d'une part, le désengagement de l'État dès 2014 et, d'autre part, la mise en oeuvre du
nouveau conseil aux territoires (NCT) et de la directive nationale d?orientation (DNO) seulement à
partir de 2016, l'État n'a pas anticipé, mais a réagi avec retard et trop peu de moyens adaptés.
C?est pour tenter notamment de remédier au sentiment d'abandon chez les élus ruraux qu?a été
créée en 2019 l?ANCT44 . D?autres opérateurs proposent aussi une ingénierie sur mesure aux
collectivités comme, sans être exhaustif, la Banque des territoires (BdT) et le Cerema.
4.2.1 L?ANCT
Pour remplir ses missions, l?agence a développé une offre de services qui vise le déploiement de
programmes nationaux d?appui territorialisés (ACV, PVD, France Services, plan Très haut débit,
Territoires d?industrie, ?), mais aussi l?aide à la conception et à la mise en oeuvre de projets de
territoire notamment dans le cadre de contrats territoriaux intégrateurs, et enfin, l?appui en
ingénierie sur mesure à des projets locaux qui ne pourraient aboutir sans le soutien spécifique de
l?agence. Ces priorités son retracées dans la feuille de route de l?ANCT pour 202045 , laquelle
mentionne la ruralité comme domaine d?action principal, avec les mesures de l?agenda rural et
l?appui renforcé aux territoires fragiles.
Selon le principe du guichet unique, au niveau local, c?est le préfet de département, en qualité de
délégué territorial de l?agence, qui constitue la seule porte d?entrée pour solliciter l?ANCT sur un
projet (annexe 10). Il se charge de réunir, au moins deux fois par an, les acteurs de l?ingénierie au
sein d?un comité local de cohésion territoriale (CLCT).
Prévus par la loi portant création de l?ANCT, les CLCT sont l?instance de gouvernance locale de
l?ANCT. Leur composition, fixée par décret, comprend des représentants de l?État, des collectivités,
les cinq opérateurs (ANRU, Anah, Ademe, Cerema, CDC-Banque des territoires), ainsi que des
représentants des acteurs locaux de l?ingénierie (agences d?urbanisme, CAUE, ATD, etc.). Il
identifie les demandes d'accompagnement émanant des collectivités territoriales et de leurs
groupements, les ressources mobilisables et fixe les priorités d?intervention de l?agence. Toutefois,
selon les témoignages recueillis par la mission, beaucoup ont pour l?instant une activité plus
formelle qu?opérationnelle.
En tant que programme national d?appui, et comme on l?a vu précédemment, L?ANCT coordonne
44 Loi du 22 juillet et décret du 18 novembre 2019
45 Adoptée le 17 juin 2020, consultable en ligne à l?adresse : https://agence-cohesion-
territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-06/Feuille%20de%20route%202020%20de%20l%27ANCT.pdf
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l?Agenda rural qui porte en lui-même plusieurs types d?offre en ingénierie dédiée. Ainsi, le dispositif
VTA vise à apporter un soutien en ingénierie aux collectivités territoriales rurales en leur permettant
d?embaucher facilement un jeune diplômé qui pourra les épauler dans la mise en oeuvre des projets
du territoire. De même, le programme PVD, destiné aux communes de moins de 20 000 habitants
qui connaissent des difficultés de développement dispose, pour la durée du programme, de 250 M¤
de crédits d?ingénierie (chefs de projets, études et AMO). À noter également, le plan spécifique de
soutien pour accompagner les territoires de montagnes (« Avenir Montagne »), doté lui d?un fonds
de 331M¤ de soutien à l?investissement et à l?ingénierie pour principalement les territoires ruraux
des zones de massif. Enfin, l?ANCT mène avec le Cerema le programme d?ingénierie « ponts »,
doté de 40 m¤ pour la période 2021-2022 et destiné aux petites communes afin de les aider à
mieux gérer leurs ouvrages d?art.
L?offre d?ingénierie sur mesure est dispensée par les cinq grands opérateurs nationaux ou via
l?accord-cadre de marché public. Cet accord-cadre propose des marchés à bon de commande à
la fois régionaux et thématiques, plutôt pour de l?accompagnement en amont et pour le pilotage de
projets. L?agence intervient normalement selon un principe de subsidiarité, en l?absence d?une offre
locale suffisante ou en renfort sur la gestion de projets complexes.
Le conseil d?administration de l?agence a approuvé le 10 mars 2021 la gratuité de ses prestations
d?ingénierie pour les communes de moins de 3 500 habitants et pour les EPCI de moins de 15 000
habitants. Près de 32 000 communes peuvent en bénéficier. Ainsi, si pour les années 2020 et 2021
l?accompagnement sur mesure pour les communes de moins de 3 500 habitants représentait 22%
de la totalité des projets (885), il en représentait 44% en 2022 (sur 333 projets), signe que cette
offre séduit. Sur les 19,6 M¤ de crédits engagés pour l?ingénierie sur mesure au 20 décembre 2022,
5,5 sont allés en direction des communes rurales46.
Si l?offre d?ingénierie intégrée aux programmes d?appui est reconnue et jugée très satisfaisante,
l?offre d?ingénierie sur mesure est encore considérée par beaucoup d?acteurs (associations d?élus,
élus rencontrés, ?) comme peu visible, d?un accès non évident et pas toujours bien adaptée par
ses thèmes aux besoins des communes rurales. Imaginée par certains comme « une ANRU du
rural », il est encore reproché à l?ANCT de ne pas être, comme envisagé au départ, un « réceptacle
» des projets des collectivités locales mais de proposer essentiellement de l?ingénierie dédiée à
des programmes décidés par l?État, inaccessibles aux collectivités qui ne disposent pas d?un
premier niveau d?ingénierie et pour lesquels il faut être choisi par le Préfet. Ainsi, l?association des
maires ruraux de France (AMRF) déplore que le manque d?ingénierie des communes rurales
conjugué au système des appels à projet, fasse que « les plus gros arrivent à candidater à tout et
les petits à rien », creusant encore un peu plus les inégalités territoriales. L?agence a du mal à
gommer le sentiment répandu d?une offre d?ingénierie excluant de fait les petites communes.
4.2.2 La Banque des territoires
D?existence récente, tout comme l?ANCT, la Banque des Territoires (BdT), créée en 2018, se
présente comme l?un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Au-delà de son offre traditionnelle
en prêts et en investissement, la BdT développe des interventions en ingénierie, pour aider les élus
à passer du projet aux idées. Elles sont de deux types : un service d?ingénierie territoriale et une
aide à l?ingénierie dans le cadre des programmes nationaux.
Le service d?ingénierie territoriale s?adresse aux territoires en manque d?ingénierie, en difficulté ou
à enjeux comme les ruralités, qui coopèrent pour favoriser les solidarités (ex : contrats de
réciprocité). La BdT finance les études amont, à 50 ou 100%. Les enveloppes sont à la main des
directeurs régionaux. Les sujets visés portent entre autres sur le développement rural. De plus,
pour les collectivités de moins de 20 000 habitants la BdT propose une offre gratuite
d?accompagnement méthodologique spécifique : « Territoires Conseils ». Elle se décompose en un
46 Source ANCT.
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service téléphonique de renseignements juridiques et financiers (en moyenne 10 000 questions
posées par an, 87% des questions sont posées par des communes de moins de 3500 habitants).
Concernant l?aide à l?ingénierie dans le cadre des programmes nationaux, la BdT soutien
notamment « PVD » avec une enveloppe de 200 M¤ pour 1000 communes sur la durée du
programme.
4.2.3 Le Cerema
Le Cerema est devenu au premier janvier 2023 un établissement public à la fois de l?État et des
collectivités locales. Celles-ci peuvent dorénavant adhérer à l?établissement, mobiliser plus
facilement son expertise et travailler avec lui comme avec une société publique locale. Le Cerema
apporte aux acteurs territoriaux une expertise technique de haut niveau dans les 9 domaines qui
composent ses activités (aménagement, transports, infrastructures, risques, bâtiment,
environnement...). Il se positionne donc comme un référent technique des ingénieries locales de
premier niveau, au service des territoires et de leurs projets en intervenant prioritairement là où les
besoins de l'État et des collectivités sont les plus importants et les sujets les plus complexes. Les
collectivités visées sont d?abord les régions, les départements et les grandes intercommunalités.
S?il a donc toute sa place comme ingénierie des ingénieries locales (ATD, EPCI, ?) pour des
expertises pointues dont elles ne disposent pas, il n?a pas d?utilité en l?absence d?un premier niveau
d?ingénierie.
Ainsi, de nombreuses offres d?ingénierie territoriales sont désormais disponibles dans des formats
variés. À côté de leur offre d?ingénierie visant le déploiement de programmes nationaux (ingénierie
dédiée souvent inaccessible aux collectivités qui ne disposent pas d?un premier niveau), l?ANCT et
la BdT tentent également de développer une ingénierie « sur mesure » à destination des
collectivités locales, considérée difficile d?accès par les plus rurales d?entre elles. Pour disposer de
l?ensemble de ces moyens, les collectivités doivent pouvoir s?appuyer sur des bons relais au sein
des services départementaux de l?État, à même d?assurer l'animation et la coordination des
partenaires. Ce peut être le rôle d?un sous-préfet ruralités dédié ou d?un chargé de mission
développement territorial au sein de la DDT locale.
Quand ces conditions sont réunies, la totalité des ressources disponibles peuvent être mobilisées
et à ce titre, l?exemple du Cantal (annexe 14) est assez éloquent : le département accueille en effet,
neuf chargés de mission PVD, un directeur de projet ACV, un chargé de mission CRTE, un chargé
de mission territoire d?industrie, un chargé de mission TEPOS47 et deux VTA. À fin 2022, il a en
outre bénéficié de l?appui en ingénierie de l?ANCT à travers les marchés à bon de commande
(290 000¤), de celui de la BDT pour neuf EPCI (765 000¤), du programme Pont porté par le
CEREMA (700 000¤) et s?inscrit également dans le plan Avenir Montagne !
Ce besoin d?animation départementale implique de renforcer les services de l?État48.
(MDCTR / ANCT) Faire le bilan des ressources d?ingénierie locale.
Améliorer la coordination de l?offre d?ingénierie départementale en donnant aux CLCT un
vrai rôle opérationnel. (MIOM / DMATES) Renforcer les moyens de l?État dédiés au
développement territorial.
47 Territoire à énergie positive.
48 Cf. partie 1
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Rapport n° 014699-01
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4.3 L?État doit apporter une réponse spécifique aux besoins en
ingénierie pérenne des territoires ruraux
4.3.1 Faire des intercommunalité rurales le lieu privilégié d?une ingénierie
pérenne de premier niveau
Si, comme on a pu le voir, pour remédier au retrait de l?État, l?offre d?ingénierie publique locale s?est
structurée au niveau départemental avec l?émergence continue des ATD, appréciées pour leur
proximité et leur mode de gouvernance partagé entre communes / EPCI et département, il existe
de nombreuses disparités et, dans les zones faiblement densifiées, l?accès à un premier niveau
d?ingénierie pour les collectivités locales reste difficile.
Par leur proximité, les EPCI, à l?échelle desquels se construisent les projets de territoire, constituent
un échelon privilégié pour accompagner les plus petites communes. L?instruction du droit des sols
(ADS) est un des exemples de l?appui à l?ingénierie que peut apporter l?intercommunalité. Les
prestations de service, se sont largement développées à la suite du retrait de l?État.
Les établissements de coopération intercommunale conservent un lien de proximité tout en ayant
une masse plus importante que celle des petites communes prises isolément. Mais dans le cas
des intercommunalités dites « XXL », comportant un nombre important de communes dans un
territoire diffus et avec une faible population (la caractéristique des zones rurales), la difficulté
demeure souvent financière.
Départements et EPCI apparaissent donc comme le niveau pertinent de structuration de l'offre
d'ingénierie publique locale : le département pour l?ingénierie dite « technique » constituée
d?ingénieurs, de techniciens et de scientifiques, qui permet d?analyser les projets et de conseiller
les élus ; les EPCI pour l?ingénierie dite « administrative » qui regroupe des compétences de
maîtrise d?ouvrage, de recherche de financement, d?animation de réseau et permet de porter les
projets des élus. Ces deux types d?ingénierie sont complémentaires et indispensables au
développement local. Départements et EPCI constituent aujourd?hui les piliers de ce nouvel
écosystème, plus ou moins développé, embryonnaire dans certains départements ruraux.
C'est la raison pour laquelle la mission recommande de conforter ou favoriser l?émergence d?une
offre d?ingénierie publique locale dans chaque département et notamment d?aider les zones les
moins denses à structurer au sein de leurs intercommunalités, en les soutenant par le fonctionnent,
une offre d?ingénierie de premier niveau à même de maintenir une maîtrise d?ouvrage locale.
Or aujourd?hui, l?État finance plutôt des prestations ad hoc fournies par des bureaux d?études privés
ou en régie par ses opérateurs. Quand il finance des chargés de missions ou chefs de projet, c?est
toujours pour une durée limitée alors même que la mise en oeuvre des projets s?inscrit dans le
temps long. Ces dispositifs ne favorisent pas une bonne continuité dans la gestion des projets, et
obligent parfois, au gré des changements de chargés de mission, de « devoir refaire les études ».
Ces intercommunalités, pour renforcer leurs capacités propres, ont donc besoin d?une ingénierie
pérenne. Cette ingénierie doit pouvoir s?appuyer sur des chefs de projet qui, après avoir acquis
une certaine connaissance des enjeux des territoires, assurent le suivi en continu et au long cours
des projets.
C?est pourquoi, la mission recommande de prolonger et renforcer les dispositifs « VTA » ou « chefs
de projet » en créant par exemple un dispositif bonifié pour les EPCI de moins de 30 000 habitants.
Il offrirait la possibilité de recruter des cadres expérimentés ou des séniors de plus de 55 ans, sur
des périodes plus longues. L?aide pourrait être dégressive dans le temps, afin d?avoir un effet
incitatif certain au démarrage, en amenant ensuite l?EPCI à se structurer progressivement. On
pourrait aller encore plus loin et imaginer qu?en contrepartie de cette aide bonifiée,
l?intercommunalité s?engage à conserver cet « animateur » de l?ingénierie territoriale. Plus
globalement la mission appelle à une rationalisation de l?ensemble des moyens déployés pour
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Rapport n° 014699-01
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soutenir l?ingénierie en milieu rural (annexe 14 - exemple du Cantal) afin de mieux les concentrer
sur l?échelon intercommunal et l?aider à se structurer.
(MDCTR / ANCT) Engager une politique incitative pour amener les
intercommunalités rurales à se doter d?une ingénierie pérenne.
Dans le cadre des politiques contractuelles qui portent le financement de ces chefs de projet, la
mission souligne également l?intérêt qu?il y aurait de consacrer à l?ingénierie un pourcentage du
montant des investissements (1%), à l?image, entre autres, des crédits d?assistance technique qui
existent pour les fonds européens. Indépendamment des recommandations formulées par la
mission interministérielle sur les CRTE49 , on pourrait suggérer de rapprocher les modalités de
gestion des CRTE de celles en vigueur pour la gestion des fonds européens, notamment pour
répondre au besoin de visibilité financière exprimé par les élus ruraux au cours de la mission, en
allant vers une programmation pluriannuelle des crédits et ses corolaires : réserve de performance,
grille d?indicateurs de réalisation et de résultat?
D?autres ressources pourraient être encore mobilisées comme les doctorants ou des retraités
possédant une expertise.
4.3.2 Le Préfet doit avoir à sa main des moyens d?aide directs pour
financer l?ingénierie des communes rurales
Les préfets (département et région) disposent de plusieurs fonds et dotations (DSIL, DETR, FNADT)
leur permettant d?apporter un soutien financier aux projets d?investissement des collectivités
locales. La DETR a vocation à soutenir plus particulièrement l?investissement local des communes
et des EPCI appartenant au milieu rural, comme le FNADT, qui présente, en outre, des
caractéristiques particulières lui permettant de financer la réalisation d'études50. Enfin, le fonds vert,
nouvellement créé, est effectif depuis début janvier. Il est destiné à financer les projets des
collectivités territoriales et de leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines : la
performance environnementale, l?adaptation du territoire au changement climatique et
l?amélioration du cadre de vie. Il est doté de 2 milliards d?euros de crédits déconcentrés aux préfets,
auxquels il appartient, de sélectionner les projets. Le fonds vert peut aussi financer la réalisation
d?études.
À ce propos, la mission tient à souligner que les élus ruraux rencontrés ont insisté sur la nécessité
de maintenir à côté de ce nouveau fonds, l?enveloppe de la DETR sans trop la « verdir » et ce,
pour pouvoir continuer à financer les investissements indispensables qui n?entreraient pas dans le
cadre du fonds vert (voirie, réseaux, par exemple).
Même si les textes51 permettent d?utiliser les crédits DETR, DSIL, FNADT et fonds vert pour
financer des études préalables aux projets, donc de l?ingénierie, il y aurait tout intérêt à expliciter
cette faculté peu utilisée.
Dans le même ordre d?idée il serait souhaitable que les préfets disposent directement d?un fonds
dédié aux besoins en ingénierie des collectivités rurales, à même d?offrir un recours plus simple à
l?ingénierie que les marchés nationaux proposés par l?ANCT. Aussi, la mission recommande de
49 Mission IGEDD, IGF, IGA, IGAS, décembre 2022.
50 https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45134
51 En vertu de l'article R. 2334-24 du CGCT, applicable à la DETR et à la DSIL : "les études ou l'acquisition de
terrains, nécessaires à la réalisation de l'opération et réalisées préalablement, ne constituent pas un
commencement d'exécution. Elles peuvent être prises en compte dans l'assiette de la subvention."
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déconcentrer les crédits d?appui à l?ingénierie de l?ANCT à son délégué territorial, à l?instar des
autres crédits de l?État consacrés au développement local (DETR, DSIL, et FNADT), au moins ceux
qui lui permettraient de financer l?ingénierie sur mesure gratuite dédiée aux communes de moins
de 3 500 habitants et aux EPCI de moins de 15 000 habitants.
(MIOM / DGCL / ANCT) Déconcentrer aux préfets de département les
crédits dédiés au financement direct de l?ingénierie des collectivités rurales.
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5 Les moyens financiers, une amélioration attendue
Pour établir une photographie précise de la situation financière des territoires ruraux afin de la
comparer objectivement avec la situation des territoires urbains la mission s?est fondée sur
l?ensemble des comptes des EPCI et de ceux de leurs communes de rattachement pour l?exécution
budgétaire 2020 (source DGCL) en adoptant une approche agrégée des comptes du bloc
communal par typologie (urbaine ou rurale) des territoires de coopération intercommunale
(annexe 11). Cette méthode à l?avantage indéniable de pouvoir constater la situation financière
précise et globale de ces territoires.
La synthèse de ces travaux est présentée dans le tableau ci-dessous 52.
Tableau 1 ? Financement comparé des blocs communaux ruraux et urbains
52 Ce tableau intègre et agrège les effets de l?ensemble des mécanismes de régulation de l?État (DGF, FCTVA,
dotations et compensations fiscales) mais aussi les effets tangibles et réels de ses plans d?aide à l?investissement
aux sources de financement souvent croisées (DSIL, FNADT, DETR, contrats de développement ruraux, Agenda
rural, CRTE, aides à l?ingénierie?) ainsi que les financements des départements et régions comme les apports
des fonds européens.
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5.1 Sur le fonctionnement
Globalement les collectivités du bloc communal des territoires ruraux ne disposent ensemble et
par habitant que de 70% environ des recettes de fonctionnement des territoires urbains pour
exercer leurs compétences au bénéfice de leurs populations. Cette différence de niveau de
ressources est historiquement le résultat à la fois de la concentration spatiale de la population, de
l?activité économique, ainsi notamment que de la fiscalité locale (bases et taux votés).
S?agissant des concours de l?État, et plus particulièrement de la DGF, le niveau des communes des
territoires ruraux bénéficie en moyenne de dotations très légèrement favorables par comparaison
aux territoires urbains. Tel n?est pas en revanche pas le cas des EPCI à fiscalité propre des
territoires ruraux dont les dotations par habitant suivent manifestement une courbe à forte
décroissance sur les niveaux de densité de 1 à 4.
(DGCL) Conduire une étude approfondie de l?impact de la DGF sur les
EPCI à fiscalité propre en fonction de leur niveau de densité.
S?agissant des dépenses de fonctionnement, les ressources consacrées par habitant des territoires
ruraux ne se montent qu?à environ 65% de celles constatées sur les territoires urbains53. On notera
en particulier que, par habitant, les frais de personnel sont presque deux fois plus élevés sur les
territoires urbains que sur les territoires ruraux. Ce constat purement factuel posé à partir des
données comptables devrait cependant être éclairé qualitativement par une approche complète
sur le niveau et la qualité de service pour le citoyen entre ces deux types de territoires sur le champ
des compétences du bloc communal.
5.2 Sur la Dotation globale de fonctionnement (DGF)
Il convient de souligner tout particulièrement la totale transparence des mécanismes
particulièrement nombreux, complexes et évolutifs au fil des Lois de finances qui président aux
calculs des différentes composantes de la DGF. L?ensemble de ces données est rendu publique
par la DGCL et permettent à chacun d?accéder à la totalité des très nombreuses dispositions et
modalités qui se sont, au fil du temps, sédimentées dans le code général des collectivités
territoriales (CGCT) sur la base, pour chacune d?entre elles, de critères objectifs et rationnels.
L?incroyable complexité des méthodes de calcul combinées qui permettent de déterminer in fine la
DGF à chaque niveau du bloc communal prétend naturellement prendre en compte de manière
fine et quasi-individualisée les caractéristiques géographiques, sociales et économiques de
chaque bénéficiaire ou groupe de bénéficiaires de la DGF.
Cette complexité, par ailleurs parfaitement étayée individuellement dans chacune des très
nombreuses dispositions et consacrée par la Loi dans le détail de dispositions paramétriques de
plus en plus nombreuses qui se juxtaposent ainsi en toute légalité, rend le résultat final des calculs
rigoureux de la DGF ni facilement globalement compréhensible ni aisément abordable. Cette
complexité est inhérente à des ?réglages? ou évolutions constantes dans le cadre d?une enveloppe
budgétaire fermée. Elle suscite souvent doutes et incompréhension du fait que chaque évolution
?sectorielle? peut impacter une collectivité de manière inattendue car les critères objectifs et
rationnels qui s?appliquent de manière absolue sur une approche donnée peuvent produire au
global des effets relatifs négatifs sur la dotation finale par simple comparaison des résultats sur
53 La mission constate sur ces seules données comptables que les dépenses de fonctionnement par habitant
suivent une fonction croissante selon les niveaux de densité de 4 à 1 des territoires, rejoignant en cela les
conclusions des études économétriques signalées par la DGCL à la mission à cet égard.
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une strate de population par exemple.
(DGCL) Étudier la possibilité de développer plusieurs scénarios de
simplification du calcul des dotations en s?appuyant sur la notion de densité des territoires
et en envisageant, par exemple, de décliner une approche agrégée pour l?ensemble du bloc
communal sur chaque territoire couvert par un EPCI à fiscalité propre.
5.3 Sur l?investissement
Les recettes d?investissement des collectivités territoriales du bloc communal, hors emprunts,
sont retracées dans la comptabilité de ces dernières sous les grandes rubriques suivantes :
le FCTVA ;
les dotations et subventions d?équipement ;
les autres recettes d?investissement.
Globalement les recettes d?investissement (hors emprunts) par habitant entre les territoires urbains
et ruraux apparaissent relativement bien équilibrées. Les subventions d?équipement, notamment
de l?État, sont favorables au territoires ruraux et contribuent à maintenir cet équilibre.
Les dépenses d?investissement par habitant sont supérieures d?environ 20% en zone urbaine en
dépit d?un niveau d?épargne nette plus favorable et dans les mêmes proportions sur les territoires
ruraux. Ce constat témoigne globalement d?une gestion prudentielle des investissements dans les
territoires ruraux, gestion qui se traduit par ailleurs par un niveau de trésorerie par habitant
important sur les comptes du Trésor correspondants et un effet de levier des subventions
d?investissement globalement plus faible dans ces territoires ruraux que sur les territoires urbains.
Ces constats constituent aujourd?hui pour la ruralité une situation potentiellement favorable en
termes d?investissement pour les territoires ruraux dans la mesure ou la combinaison de
l?intervention, dès 2023, du fonds vert pour un véritable verdissement des investissements et de la
DETR pour les investissements plus classiques nécessaires pourrait permettre et de répondre aux
besoins importants qui s?expriment et de mobiliser à court et moyen terme avec un plus fort effet
de levier la trésorerie disponible sur les territoires ruraux en contribuant à une relance de l?activité
sur ces derniers.
L?examen par la mission des plus de 24 000 opérations financées par la DETR en 2021 appelle
les constats et remarques suivants :
Un verdissement supplémentaire des opérations actuellement financées par la DETR se
heurterait assez rapidement à des limites très contraintes eu égard aux besoins qui
s?expriment au travers des projets présentés (réseaux, BTP, sécurité, action publique,
voierie, éducation, transport, économie et emploi ?).
Les opérations concernant la santé sont ?noyées? dans une rubrique ?santé, sanitaire et
social? au sein de laquelle elles sont très minoritaires (en nombre et en volume financier
d?opérations) et généralement de portée modeste54. La mission considère que la santé qui
constituent l?un des enjeux majeurs pour les territoires ruraux n?est pas prise en compte
aujourd?hui à un niveau suffisant par la DETR.
21,6% des opérations financées par la DETR 55 concernent des bénéficiaires ?urbains?56 :
54 Elles portent pour bon nombre d?entre elles sur l?acquisition de défibrillateurs.
55 En AE 2021.
56 Exemple de Saint-Cyr l?école en 2021.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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cette situation mériterait d?être précisée ou clarifiée dans la mesure ou par exemple il
n?apparait pas illégitime qu?une commune de densité 2 puisse être bénéficiaire de la DETR
si elle subit des charges de centralité pour un territoire dont la densité agrégée serait de
niveau 3 ou 4 : tel ne serait pas, à contrario, le cas d?un EPCI urbain de densité agrégée
2 qui serait bénéficiaire?
(MTECT / DGALN) Assurer le ?verdissement? de la politique des
investissements dans les territoires ruraux par le fonds vert ; faire prendre en compte par
le fonds vert les aménités rurales qui sont aujourd?hui génératrices de charges sans
compensation. (DGCL) Maintenir la DETR à son niveau actuel et clarifier le bénéfice de la
DTER pour les communes urbaines ; définir au sein de la DETR une enveloppe fermée
dédiée à la santé sur les territoires ruraux. (MIOM / DMATES) Moduler le cas échéant, au cas
par cas, le niveau des subventions du fonds vert comme de la DETR en fonction d?un ratio
pertinent de trésorerie disponible du bénéficiaire.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Conclusion
Après trois années de mise en oeuvre, l?Agenda rural avec ces 181 mesures impliquant onze
ministères est perçu par les acteurs locaux comme pas / peu lisible. Il est associé à un catalogue
avec une dénomination impropre.
Dans le même temps, chacun s?accorde à reconnaître l?importance et l?utilité des programmes mis
en place et en demande la pérennisation.
La ruralité n?avait pas été traitée par l?État depuis plusieurs décennies de façon globale à partir
d?un outil dédié. Sa perfectibilité ne remet pas en cause son utilité. L?Agenda rural a donné corps
à la cohésion des territoires, laquelle s?était délitée au fil des années, générant un sentiment
d?abandon très marqué dans les ruralités, sentiment illustrant la formule d?Andreï Makhine de
« cette France que l?on oublie d?aimer ». La mondialisation n?est pas seulement source de progrès,
elle est aussi génératrice d?inégalités sociales et spatiales. La contraction des dépenses de l?État
a conduit à des fermetures de services publics, les textes de loi portant fusion des régions,
regroupement des intercommunalités comme des cantons ont alimenté le sentiment de relégation
et d?éloignement des pouvoirs publics qu?ils soient nationaux ou locaux. Pourtant l?État n?a jamais
abandonné les campagnes et les petites villes avec notamment, depuis 1979, les dotations versées
aux collectivités pour financer leur fonctionnement ; mais celles-ci sont devenues difficiles à
comprendre dans leur mécanisme de calcul et génèrent elles-mêmes des inégalités entre territoires.
Les attentes des acteurs locaux en terme de fixation d?objectifs prioritaires reposant sur des
constats partagés et déclinables localement en tenant compte des spécificités locales ; le besoin
d?une gouvernance plus intégrée impliquant l?ensemble des acteurs de l?État détenteurs de feuilles
de route claires et bénéficiant à la fois d?un appui renforcé et d?outils adaptés en termes
d?information permettant un fonctionnement en réseau ; le besoin de financements s?inscrivant
dans une temporalité coïncidant avec la durée des projets ; l?organisation d?une évaluation et d?un
suivi à même de mesurer l?impact des programmes sur les territoires ; la prise en compte des
fragilités de certains territoires par des dispositifs ad?hoc sont autant d?éléments constitutifs d?une
amélioration potentielle de l?action en direction des territoires ruraux dans l?intérêt de la cohésion
des territoires.
La cohésion est centrale. D?autant que le pays est traversé par des transitions qui nécessitent
lisibilité et compréhension des politiques publiques. Où veut-on aller ? Tous les acteurs doivent
comprendre les enjeux et être en capacité de mettre en oeuvre les moyens disponibles.
Faut-il poursuivre des mesures mises en oeuvre ponctuellement ou définir collégialement les
thématiques prioritaires sur des enjeux identifiés ? Faut-il des « mesures rustines » ici où là au gré
de l?actualité où s?engager dans la voie de politiques intégratrices des rapports et apports entre
urbains et ruraux en visant la réciprocité dans les contrats par exemple ? Il faut sortir des politiques
en silo, sédimentant les programmes, pour aller vers une approche transversale (interministérielle
pour l?État) et partenariale autour de projets locaux incluant équipements et cohésion sociale,
impliquant les acteurs locaux et réunissant toutes les instances de décision et de financement
concernées. Le soutien à l?investissement s?il est nécessaire ne saurait faire abstraction du besoin
d?allocation de moyens pour l?amorçage.
La poursuite de l?engagement en direction des territoires ruraux doit tirer les leçons des avancées
du premier Agenda rural et répondre à partir d?un programme « France Ruralités » à une
mobilisation des acteurs autour d?objectifs partagés répondant aux enjeux des transitions que
connaissent les territoires ruraux, en laissant place à l?innovation et en soutenant les initiatives tout
autant qu?en permettant aux idées des territoires de se réaliser. Le succès de cet engagement
passe par un réarmement de l?État territorial et par l?usage d?outils à disposition des services de
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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l?administration territoriale comme par une accessibilité des mesures et procédures aux acteurs
locaux qui mettent en oeuvre les politiques publiques. Ces changements supposent plus de liberté
et plus de responsabilité de la part de tous les acteurs impliqués.
Jean-Jacques Kegelart
(coordonnateur de la mission)
Brigitte Baccaïni
Michel Py
Inspecteur général de
l'administration du
développement durable
Inspectrice générale de
l'administration du
développement durable
Inspecteur général de
l'administration du
développement durable
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexes
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 1. Lettre de mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 2. Liste des personnes rencontrées
Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
ACHALME Didier
Commune de
Massiac (15)
Maire
Président CC
« Hautes terres
communauté »
Premier vice-
président du
département du
Cantal.
10/01/2023
ALCARAZ Alain Préfecture 77
Directeur de la
coordination des
services de l?État
13/12/2022
ANDRIOT Patricia ANCT
Cheffe de projet
ruralités et
montagne
18/10/2022
10/11/2022
ARMELLINI David ANCT
Chef de projet
ruralités et
montagne
18/10/2022
ARTHUIS Jérémie Préfecture 77
Chef de bureau
Direction de la
coordination des
services de l?État
13/12/2022
AURICOSTE Juliette ANCT
Responsable
programme
petites villes de
demain
16/11/2022
AYMONNIER Cédric
Banque des
territoires 58
Directeur
territorial
30/11/2022
BARNIER Daniel
Préfecture de la
Nièvre (58)
Préfet 30/11/2022
BASSELIER Nicolas Préfecture 17 Préfet 06/12/2022
BAZIN Fabien
Conseil
départemental de
la Nièvre (58)
Président 30/11/2022
BEDU Laurent DDT 77 Directeur adjoint 13/12/2022
BENOIST Olivier DGCL
Sous-directeur de
la cohésion et de
l?aménagement
du territoire (CAT)
18/01/2023
BERTEAUD Pascal Cerema Directeur général 19/12/2022
BLANC Jeanne
Commune de
Cercoux (17)
Maire
Conseillère
départementale
06/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
BLANCHOT René
Communauté de
communes
Morvan Sommets
et Grands Lacs
(58)
Président 01/12/2022
BODIN Jean-Marie
Commune de
Marans (17)
Maire 05/12/2022
BONNEAU Alexandra
Département de
la Nièvre
Coordinatrice
départementale
France services
30/11/2022
BOTTI Odile
DCAT préfecture
17
Chargée de
mission
06/12/2022
BOUBA-OLGA Olivier
Région Nouvelle-
Aquitaine
Chef du service
études et
prospective
28/11/2022
BRAJOU Pierre AMF 19 Directeur 14/12/2022
BRETON Suzy
Associations Les
Pictons (17)
Présidente 05/12/2022
BRU Dominique
Communauté de
communes
« Cère et Goul en
Carladès »
Présidente 10/01/2023
BRUNOT Stéphane DGCL Directeur adjoint 18/01/2023
BUCHAILLAT Laurent
Préfecture du
Cantal
Préfet 10/01/2023
CAILLOT Serge
Communauté de
commune Bazois
Loire Morvan (58)
Président 01/12/2022
CHABRIER Gilles
Commune de
Murat (15)
Maire 10/01/2023
CHAPTAL DE
CHANTELOUP
Bruno
Banque des
territoires
Directeur
territorial
05/12/2022
CHARMES Eric
ENTPE - UMR
Environnement,
Ville, Société
Directeur de
recherche
14/11/2022
CHÂTEAU Jean-Pierre
Commune de
Guérigny (58)
Maire et référent
départemental de
l?association des
petites villes de
France
30/11/2022
CICHOWLAZ Philippe ANCT
Chef du pôle
politique de
cohésion
européenne
10/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
COLLIN Sylvie
ARS Bourgogne-
France-Comté
Adjointe au
directeur de la
délégation
départementale
30/11/2022
CORNELOUP Josiane ANPP
Présidente
Députée de
Saône et Loire
17/11/2022
COURBEZ Emmanuelle
ARS Bourgogne-
Franche-Comté
Chargée de
mission
développement
territorial en santé
30/11/2022
DAOUST Martine
Commune de
Corancy (58)
Maire 01/12/2022
DE SOUSA Amélie
Sous-préfecture
de Mauriac (15)
Sous-préfète 10/01/2023
DEBEAUNE Karine
Cerema /
Direction
technique
territoires et villes
Directrice du
département
aménagement
durable,
environnement et
territoires
19/12/2022
DELAERE Pauline AMF
Conseillère
technique ruralité
14/12/2022
DELCROS Bernard
Sénateur du
Cantal
13/12/2022
DESPREZ Catherine
Commune de
Surgères (17)
Maire
1ère vice-
présidence du
conseil
départemental
05/12/2022
DEYSSON François
Commune de
Villecerf (77)
Maire
Président de
l?association des
maires ruraux 77
13/12/022
DRIGNY Marius
Association Ville
à Joie (58)
Président 30/11/2022
DUCREUZOT Serge
Commune de
Moulins-Engilbert
(58)
Maire 01/12/2022
DUPUY Paul-Henry
Commissariat à
l?aménagement,
au
développement et
à la protection du
Massif central
Commissaire de
massif
13/01/2023
FALQUE Rose-Marie
Commune
d?Azerailles (54)
Maire 14/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
FAURE Bruno
Conseil
départemental du
Cantal
Président
En charge de la
ruralité à l?ADF
Conseiller
régional en
charge de
l?Auvergne
11/01/2023
FERCHICHE Wahid
Préfecture du
Cantal
Sous-préfet
Secrétaire
général
10/01/2023
FERRY Annabelle
Cerema /
Direction
technique
territoires et villes
Directrice 19/12/2022
FLAMENT Laurent ARS DT 17 Directeur 06/12/2022
FOURNEAU Nathalie AMF
Responsable du
département
aménagement du
territoire
14/12/2022
GALLIEN Cécile
Mission Agenda
rural 1
Maire de Vorey-
sur-Arzon
Vice-présidente
de l?AMF
11/11/2022
14/12/2022
GAUTHIER Jean-Luc
Commune de
Saint-Benin-
d?Azy (58)
Maire
Conseiller
départemental
Président de la
communauté de
communes
Amognes Coeur
du Nivernais
30/11/2022
GERARD Fabrice
Direction du
pilotage
interministériel ?
Préfecture de la
Nièvre (58)
Directeur 30/11/2022
GIRARD Paul UDAP du Cantal ABF 11/01/2023
GLOANEC-
MAURIN
Karine
Communauté de
communes des
collines du
Perche (41)
Présidente 14/12/2022
GORIOUX Jean
Communauté de
communes Aunis
Sud (17)
Président 05/12/2022
GUERIN Jocelyne
Commune de
Luzy (58)
Maire 01/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
GUIGNARD Thibault Leader France
Président
Maire de Ploec-
L?Hermitage
09/11/2022
GUTTON Jérôme ANCT
Directeur général
délégué
Territoires et
ruralités
13/10/2022
GUYOT Éric
PETR Val de
Loire Nivernais
(58)
Président 30/11/2022
HAUW Franz DSDEN 58
Adjoint du
directeur
30/11/2022
HEBRARD Jean-Yves
Lycée François
Mitterrand,
Château-Chinon
(58)
Proviseur 01/12/2022
HURAULT Christophe
Sous-préfecture
de Cosne Cours
sur Loire et de
Clamecy
Sous-préfet 30/11/2022
JACOB Olivier DMATES Directeur 23/01/2023
JARLIER Pierre
Mission Agenda
rural 1
Ancien sénateur
Ancien maire de
Saint-Flour
11/11/2022
JECHOUX Vincent DDT 77 Directeur 13/12/2022
JOLY Patrice
Mission Agenda
rural 1
Sénateur de la
Nièvre
11/11/2022
KBAIRI Yosr
Sous-préfecture
de Château-
Chinon
Sous-préfète 30/11/2022
LABARONNE Daniel
Mission Agenda
rural 1
Député d?Indre et
Loire
11/11/2022
LACOMBE Corinne La Poste
Déléguée
territoriale 17
06/12/2022
LAJARGE Erik Cerema
Direction des
programmes
Directeur général
adjoint
19/12/2022
LATTRAYE
Anne-
Lorraine
DGALN ? sous-
direction
Territoires et
usagers
Sous-directrice 15/11/2022
LAURENT Marie ANCT
Stagiaire
programme
ruralités
02/11/2022
10/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
LE VELY Cyrille Préfecture 77
Secrétaire
général
13/12/2022
LEBLANC-
ALBAREL
Michèle
LEGTA du
Morvan (58)
Proviseur 01/12/2022
LENDI-RAMIREZ Fanny
DGALN ? sous-
direction
Territoires et
usagers
Référente ruralité 15/11/2022
LEPRESTRE Estelle
Commune de
Jonzac (17)
Sous-préfète 06/12/2022
MAGNANT Alexandre DDETS 17 Directeur 06/12/2022
MAILLES Thierry Préfecture 77
Sous-préfet de
Fontainebleau
Sous-préfet à la
ruralité
13/12/2022
MALUS
Chantal-
Marie
Commune de
Château-Chinon
(58)
Maire 01/12/2022
MARIE
Jean-
Baptiste
GIP EPAU Directeur général 25/11/2022
MATHIEU Sylvain
PNR du Morvan
(58)
Conseiller
régional
Président du PNR
30/11/2022
MENEZ-
SAULNIER
Véronique ANCT
Coordonnatrice
programme EU
10/11/2022
MEYER Nicolas DDT du Cantal Directeur adjoint 11/01/2023
MILET Hélène PUCA / POPSU
Directrice de
programme
25/11/2022
MOLAGER Pierre DMATES
Sous-directeur de
l?administration
territoriale
23/01/2023
MONTIN Christian
Commune de
Marcoles (15)
Maire
Président de
l?AMF 15.
11/01/2023
MOURGUES Cécilia
Préfecture du
Cantal
Sous-préfète à la
relance et à la
ruralité
10/01/2023
NOEL Gilles AMRF
Maire de Varzy
(58). Président de
l?AMR 58
09/11/2022
30/11/2022
PAPADOPOULOS Pierre
DDT de la Nièvre
(58)
Directeur
départemental
30/11/2022
PAUL Christian
Commune de
Lormes (58)
Maire 30/11/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
PETIT Etienne Préfecture 77
Secrétaire
général adjoint
13/12/2022
POVEDA Régine
Commune de
Meilhan sur
Garonne (47)
Maire 14/12/2022
PRIOL Alain DDTM 17 Directeur 06/12/2022
RAMET Didier
Commune de
Limon (58)
Maire
Président de la
chambre
d?agriculture
30/11/2022
QUINON Romuald
Commune de
Marrans (17)
Adjoint à
l?urbanisme
05/12/2022
RANVIER Marie-Claire
Communauté de
commune Bazois
Loire Morvan (58)
Vice-présidente 01/12/2022
RAQUIN Cécile DGCL
Directrice
générale
18/01/2023
RESTIER Michael ANPP Directeur 17/11/2022
ROCHETTE Ludovic
Commune de
Brognon (21)
Maire 14/12/2022
ROUET Clément
Commune de
Ladinhac (15)
Maire 10/01/2023
ROUGE Julien DGCL
Adjoint au chef du
bureau des
concours
financiers de
l?État (FLAE)
18/01/2023
ROY Régine
Commune de
Imphy (58)
Maire 30/11/2022
SAILLANT Simone ANCT
Responsable du
programme
ruralités
13/10/2022
18/10/2022
02/11/2022
08/11/2022
SAIVET Luc DDT du Cantal
Chargé de
mission ANCT et
développement
territorial
11/01/2023
SCHALLER Isabelle DDTM 17
Directrice
adjointe
06/12/2022
SERRANO Aurélie
Sous-préfecture
de Saint-Flour
(15)
Sous-préfète 10/01/2023
SERVANT Jean-Pierre
Communauté de
communes Aunis
Atlantique (17)
Président
Conseiller
départemental
05/12/2022
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Nom Prénom Organisme Fonction
Date de
rencontre
SHAUNER Gaëlle
Cerema
Direction
territoriale Ile-de-
France
Directrice du
département ville
durable
13/12/2022
SIMOES Sébastien DGCL
Adjoint au sous-
directeur des
finances locales
et de l?action
économique
(FLAE)
18/01/2023
SOULIER Jean-Pierre
Commune de Le
Vigean (15)
Maire
Président de
l?AMRF 15
10/01/2023
SZABO Cédric AMRF Directeur 09/11/2022
TANGUY Morgan DGCL
Adjoint au sous-
directeur de la
cohésion et de
l?aménagement
du territoire (CAT)
18/01/2023
VERLHAC Éric AMF Directeur général 14/12/2022
VIDAL Christophe Commune de
Valuejols (15)
Maire
Conseiller
départemental
Vice-président
Saint-Flour
Communauté
11/01/2023
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 3. Des territoires ruraux divers : contrastes
géographiques et contrastes entre types de
territoires ruraux
Les cartes et graphiques présentés qui suivent montrent des configurations géographiques
différentes selon les thématiques.
Ainsi :
Le solde migratoire (attractivité des territoires) met en évidence une opposition entre le
nord + nord-est (territoires peu attractifs) et l?ouest + sud (territoires attractifs).
La vacance du logement (fortement liée au niveau de dynamisme démographique), ainsi
que l?accessibilité aux services mettent en évidence les territoires de la « diagonale du
vide », en déclin démographique, avec une forte vacance de logements et une plus faible
accessibilité aux services. Le dynamisme de l?emploi a également ce type de configuration
géographique.
L?accès aux médecins généralistes met en évidence une large bande sous-équipée
s?étendant de la Normandie au nord de l?Auvergne et incluant le grand Bassin parisien.
La couverte numérique 4G met en évidence une opposition entre l?ouest (bien couvert) et
l?est (moins bien couvert).
Au sein des espaces ruraux, de nets contrastes apparaissent entre les espaces ruraux
périurbains et le rural « autonome » (hors influence des pôles urbains) : quelle que soit la
thématique, le rural périurbain est dans une bien meilleure situation que le rural très peu dense
éloigné des pôles urbains.
Ces constats montrent la nécessité d?adapter les mesures en faveur du rural aux spécificités
et enjeux particuliers de chaque territoire rural.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Le solde migratoire interne 2013-2018 (source Insee, recensements de la population)57
Une opposition entre les EPCI du nord et du nord-est où les départs sont plus nombreux que les
arrivées, et les EPCI du littoral atlantique et de la moitié sud du pays, attractifs.
Le rural périurbain est le plus attractif ; le rural éloigné des pôles et très peu dense perd de la
population sous l?effet des migrations.
57 Le recensement de la population millésimé 2018 inclut les enquêtes de recensement de 2016 à 2020.
-0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Taux annuel d'évolution de la population dû au solde
migratoire (2013-2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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La couverture 4G par au moins un opérateur en 2021 (source : Arcep)
La moitié ouest du pays (en en particulier le quart nord-ouest) est mieux couverte que l?est et le
sud-est.
Une très bonne couverture du rural périurbain.
87
72
96
99
85
91
100
92
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Part de la surface couverte en 4G par a minima un
opérateur (2021)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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L?accessibilité potentielle localisée aux médecins généralistes en 2018 (source : SNIIR-AM 2018,
EGB 2018, CNAM-TS ; populations par sexe et âge 2016, distancier METRIC, INSEE ; traitements DREES)58
Une faible accessibilité aux médecins généralistes dans les EPCI ruraux situés sur une large bande
allant de la Normandie au nord de l?Auvergne et incluant le grand Bassin parisien.
Les territoires ruraux les plus éloignés des pôles et les moins densément peuplés sont les plus
défavorisés de ce point de vue.
58 L?APL est une mesure d?adéquation entre l?offre et la demande de soins qui tient compte des communes
environnantes. Elle prend en compte la structure par âge de la population et le niveau d?activité des médecins en
exercice.
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
APL - nombre de consultations accessibles par habitant
Accesssibilité Potentielle Localisée à un médecin
généraliste (2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Densité de médecins ophtalmologues libéraux en 202059 (source : Insee, base permanente des
équipements, recensement de la population)
Les départements de la « diagonale du vide », des Ardennes à la Lozère, sont les moins bien
couverts en médecins ophtalmologues, en contraste avec les départements des littoraux atlantique
et méditerranéen.
59 La DREES ne calcule plus d?indicateur d?accessibilité potentielle aux spécialistes depuis 2013, considérant que
la méthodologie, adaptée pour les soins de premiers recours, ne l?est pas pour les spécialistes. L?indicateur
représenté ici, au niveau départemental, est donc le simple ratio entre le nombre de médecins ophtalmologues et
la population.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Temps moyen d?accès aux services d?usage courant 60 (source : Insee, base permanente des
équipements)
Une accessibilité plus faible aux équipements et services dans les EPCI ruraux de la « diagonale
du vide »
Bassins de vie ruraux : 19 minutes en moyenne - Bassins de vie urbains : 11 minutes en moyenne
60 L?indicateur est le temps moyen nécessaire en automobile pour accéder à un panier de 29 commerces et
services de la gamme intermédiaire (ex. supermarché, police-gendarmerie, banque, collège, librairie, laboratoire
d?analyse médicale?).
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Évolution de l?emploi entre 2013 et 2018 (source : Insee, recensements de la population)
Les EPCI ruraux les plus dynamiques en termes d?emplois se situent sur les façades littorales
atlantique et méditerranéenne ainsi que dans la vallée du Rhône.
Globalement, parmi l?ensemble des territoires ruraux, seuls les territoires périurbains proches des
pôles enregistrent une croissance de l?emploi. Dans le rural « autonome » (hors de l?influence des
pôles), les emplois sont en forte baisse.
-1,2 -1,0 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Taux annuel d'évolution de l'emploi (2013-2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Vacance des logements en 2018 et évolution démographique 2013-2018 (source Insee,
recensement de la population)
La vacance de logement est particulièrement forte dans les territoires en déclin démographique :
« diagonale du vide », Bretagne intérieure et territoires aux frontières de la Normandie et des Pays
de Loire.
La vacance de logement est relativement faible dans le rural périurbain ; elle est très forte dans le
rural très peu dense éloigné des pôles urbains.
10,3
9,5
8,6
6,8
8,7
8,2
7,6
7,9
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Rural autonome très peu dense
Rural autonome peu dense
Rural sous faible influence d'un pôle
Rural sous forte influence d'un pôle
Ensemble du rural
Urbain densité intermédiaire
Urbain dense
Ensemble de l'urbain
en %
Part des logements vacants, en % (2018)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Carte extraite de l?étude sur les ruralités, confiée par
l?ANCT à acadie + Magali Talandier
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 4. État d?avancement des 181 mesures de l?Agenda
rural en octobre 2022 (source ANCT)
réalisé
avancé
non engagé
N°
mesure
Intitulé mesure
Axe 1 ? Faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique
1
Lancement d?une mission spécifique pour définir et identifier les aménités rurales et mieux les
prendre en compte
2
Ouvrir la possibilité pour les collectivités territoriales d?introduire une taxe sur les plus-values fon-
cières liées aux changements d?usages
3
Élargir le droit de préemption aux terrains agricoles, lorsque l?intérêt général de la commune le
justifie, notamment pour le maintien des exploitations, en lien avec les EPF et les collectivités
territoriales
4
Conditionner les validations des transmissions par les SAFER au regard de trois critères (durabi-
lité des surfaces de production, levier en termes d?emploi, et plus-value environnementale), et
étendre leurs possibilités d'intervention au cessions de part
5
Créer une commission départementale de régulation foncière intégrant des représentants des
citoyens et usagers des espaces agricoles
6 Simplifier les modalités de mise en oeuvre des zones agricoles protégées (ZAP)
7 Veiller à revaloriser les retraites agricoles dans le projet de loi sur la réforme des retraites
8
Soutenir les associations qui accompagnent les installations agricoles (cafés installations, agri-
culteurs tuteurs, réseaux d?entraide et de solidarité, couveuses agricoles, structures qui permet-
tent d?avoir un accès facilité au foncier agricole, structures de formations à l?émergence de projets
agricoles, plateformes de financement participatif dédiées à l?agriculture et l?agro-écologie, etc.)
9
Soutenir les nouvelles pratiques agricoles, notamment l?agriculture biologique et l?exercice collec-
tif
10 Développer les projets alimentaires territoriaux (PAT) et les programmes agricoles expérimentaux
11
Renouveler le plan de formation de l'enseignement agricole qui met l?accent sur l?éducation et
l?expérimentation de nouvelles pratiques dans l'enseignement agricole
12
Adapter les offres de formations préparatoires à l'installation en tenant compte du besoin réel du
territoire au-delà des seuls critères définis par Pôle Emploi
13
Encourager l?approvisionnement en circuits courts des collectivités territoriales et des services
déconcentrés de l?Etat
14
Soutenir et généraliser les plateformes numériques de circuits courts alimentaires (à l?image
d?Agrilocal)
15
Inciter, à l'échelle d'un territoire, au regroupement de la gestion des forêts afin d'en abaisser les
coûts et de réduire le fréquence des interventions, et donc de la professionnaliser et de la ratio-
naliser
16
Proposer des dispositifs de valorisation et d'incitation envisageables pour la séquestration du car-
bone par les massifs forestiers, et le bois qui en est issus, dans le cadre d'une gestion dynamique
et durable de la forêt
17
Expertiser le lancement d'un plan de boisement, d'amélioration et de régénération de la forêt dans
les territoires, en particulier dans les territoires ruraux
18
Mieux articuler les CTE et les contrats de ruralité pour les territoires couverts par les deux dispo-
sitifs
19
Encourager l?acceptabilité sociale des projets de transition écologique et énergétique en attribuant
un soutien financier renforcé aux projets avec un financement participatif, à l?instar de ce qui est
prévu pour les énergies renouvelables électriques et avec la loi « énergie ? climat » pour le biogaz
20
Dans le cadre des dotations de soutien à l?investissement des collectivités territoriales, soutenir
en priorité les projets vertueux sur le plan écologique
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Développer les projets de production locale d'énergie inspirés des "communautés énergétiques
citoyennes"
22
Encourager l'élaboration de projets de territoire pour la gestion de l'eau afin d'économiser de
mieux partager l'eau
Axe 2 ? renforcer l?attractivité des territoires ruraux
23 Lancer un plan en faveur de la revitalisation des petites villes et bourgs-centres
24
Lancement d?un Fonds d?ingénierie patrimoine pour soutenir les projets d?investissements touristiques
à valeur patrimoniale des collectivités territoriales, en particulier dans les territoires ruraux
25 Simplifier l?accès à l?information sur les aides à la rénovation de l?habitat et à la conversion écologique
26
Accélérer le déploiement des opérations de revitalisation de territoires (ORT) dans les territoires ru-
raux et améliorer le dispositif fiscal « Denormandie dans l?ancien », qui ouvre droit à des exonérations
fiscales pour des travaux de rénovation dans le bâti ancien (suppression de la notion de centre et
prolongation jusqu'en 2022)
27
Engager une réflexion sur l?amélioration du dispositif de défiscalisation « Malraux » pour soutenir la
réhabilitation des immeubles situés en secteur patrimonial remarquable
28 Étendre le dispositif du Prêt Social Location Accession à l?ancien dans les territoires ruraux
29
Mobiliser les financements du Plan d?investissement volontaire (PIV) d?Action Logement qui s?élèvent
à 250 millions d?euros pour faciliter la démolition des logements sociaux vétustes et soutenir leur re-
construction
30 Maintenir le Prêt à Taux Zéro en secteur rural
31
Travailler avec les opérateurs pour rapprocher les tarifs des abonnements THD satellite vers ceux du
THD fixe en s?appuyant sur le lancement d?une nouvelle génération de satellite en 2021
32 Assurer le respect des conventions de couverture numérique signées par les opérateurs
33
Associer les associations d?élus au suivi rigoureux du déploiement par les opérateurs (associer les
maires aux décisions d?implantation des pylônes, suivi des calendriers, meilleure coordination locale
sur les choix d?implantation, meilleure coordination entre les opérateurs et les RPI, etc.)
34
Dans le cadre des prochaines attributions de fréquence pour la 5G, imposer un quota minimal de sites
5G à déployer dans les territoires ruraux en vue d?une généralisation au plus tard en 2030
35
Rouvrir le guichet numérique sur la base des crédits disponibles sur le fonds de solidarité numérique
(FSN)
36 Soutenir 150 tiers-lieux en milieu rural, dans le cadre du programme « Nouveaux lieux, nouveaux liens
37
Développer les lieux de vie et de rencontres de proximité dans les territoires ruraux dans le cadre du
programme "Nouveaux lieux, nouveaux liens"
38 création d'une ORT
39
Soutenir l?initiative portée par le groupe SOS dans le but de déployer 1 000 cafés dans les territoires
ruraux
40 Alléger les réglementations liées à l?emplacement des débits de boissons
41 Créer de nouvelles licences IV, non transférables au sein d?une même région
42
Dans le cadre de "La France, une chance pour chacun", ouvrir aux jeunes issus des zones de revita-
lisations rurale (aux côtés des jeunes issus des Quartiers de la Politique de la Ville) l?accès aux stages
de 3ème stage et à l?alternance proposés par les « 10 000 entreprises engagées pour l?inclusion et
l?insertion professionnelle
43
Renforcer le rôle des Missions locales notamment dans le repérage des jeunes sans emploi, ni for-
mation ni stage (NEET)
44 Étendre le volontariat territorial en entreprise (VTE) aux territoires ruraux en tension
45
Passer de 28 000 personnes résidant dans les ZRR bénéficiant des dispositifs d'insertion par l'activité
économique à 40 000 d'ici la fin du quequennat
46 Renforcer, mieux faire connaître et évaluer annuellement les Parcours Emploi Compétences
47 Lancer une campagne de communication sur les opportunités d?emploi en milieu rural
48
Prolonger le régime des zones de revitalisation rurale (ZRR) jusqu?à fin 2020 pour toutes les com-
munes qui bénéficient des effets du zonage. Engager un travail de révision du zonage et des mesures
incitatives associées en 2020 dans le cadre de la définition d?une géographie prioritaire afin de mieux
cibler les territoires qui en ont le plus besoin et renforcer l?efficacité du dispositif
49
Proposer aux régions de mettre en place un partenariat avec Bpifrance pour faire émerger, détecter
des projets dans ces territoires et les orienter vers les outils de financement adaptés, tout en favorisant
la reprise et la transmission d?entreprises existantes, sur le modèle du dispositif Occtav déployé par
Bpifrance en Occitanie en partenariat avec la région
50
Réserver systématiquement une part des fonds de revitalisation territoriaux (régionaux et départe-
mentaux) quand ils existent au soutien des projets économiques dans les territoires ruraux ayant subi
une fermeture d?entreprise ou une suppression importante d?emploi
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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51
Développer et favoriser, en coordination avec les initiatives des régions, des fonds d?intervention ra-
pides pour l?accompagnement à la reprise permettant diverses formes d?intervention
52
Modifier les modalités de recrutement des vétérinaires (porter à 25% le recrutement post-bac) et auto-
riser les collectivités territoriales à prendre des mesures incitatives visant à encourager l'installation
de vétérinaires en zone rurale
53
Étudier, à la suite du rapport de l?Inspection générale des finances qui sera prochainement remis, les
conditions de faisabilité d?une extension du dispositif «territoire zéro chômeur de longue durée » à des
territoires ruraux
54
Inviter les régions à prendre en compte les spécificités des territoires ruraux dans l'élaboration et la
mise en oeuvre des plans d?investissement dans les compétences (PIC)
55 Délocaliser les services supports des administrations et opérateurs publics en milieu rural
56 Créer une formation pour les animateurs de tiers-lieux
Axe 3 ? Améliorer la vie quotidienne des habitants des territoires ruraux
57
Accélérer le recrutement et le déploiement de 400 médecins salariés en zones sous-dotées et porter
ce nombre à 600 (dont 200 qui seront déployées en priorité dans les zones sous-denses rurales)
58
Assurer le déploiement effectif des stages d?internes en priorité en zones sous denses, notamment
dans les zones rurales avec un encadrement adapté
59
Dans le cadre de l?ambition portée par « Ma Santé 2022 », formaliser un partenariat entre l?Etat, les
collectivités territoriales, les universités et les représentants des professionnels et établissements de
santé, visant un niveau d?engagement élevé en matière de lutte contre les difficultés d?accès aux
soins, en particulier dans les territoires ruraux
60
Renforcer le champ d?intervention des professionnels de santé non médecins (pharmaciens, infir-
mières?) en développant de nouvelles pratiques en faveur de l?ambulatoire
61
Garantir la prise en charge des soins non programmés dans le cadre des communautés profession-
nelles territoriales de santé (CPTS) afin de soutenir les gardes par les médecins en zones rurales
62
Développer les plateformes de télémédecine dans des points de contact adaptés dans les territoires
ruraux
63
Mise en place du « Service d?Accès aux Soins » (SAS), plateformes territoriales qui centralisent
24h/24 la réponse à l?ensemble des besoins de soins urgents et installation d'une équipe projet inter-
ministérielle pour renforcer l?articulation du SAS avec les autres services d?urgence (pompiers, gen-
darmerie)
64
Renforcer l?encadrement du recours à l?activité intérimaire médicale à l?hôpital, afin de disposer de
ressources humaines stables et pérennes pour assurer les soins hospitaliers
65
Améliorer l?accueil des personnes âgées en milieu rural : revaloriser les métiers du vieillissement
(formation et rémunération), prendre en compte le critère de distance dans les modalités de tarifica-
tion des services d?aide à domicile et diversifier les modes d?accueil
66
Maintenir les exonérations de charges sociales en ZRR pour les organismes d?intérêt général (OIG),
notamment les EHPAD
67 Déployer les espaces de vie sociale dans les territoires ruraux
68
Rechercher des convergences possibles entre les services des conseils départementaux et les mai-
sons France Services sur les dispositifs liés aux grand âge et à l?autonomie
69
Repositionner les Départements comme pilotes des investissements en matière de grand âge, de
perte d?autonomie et de handicap, en cohérence avec les schémas départementaux d?accessibilité
des services au public (SDASAP)
70 Doubler le nombre de jeunes élèves ruraux bénéficiaires des cordées de la réussite
71 Déployer 33 campus connectés dans les territoires ruraux
72 Décliner des campus connectés pour les apprentis et la formation continue
73
Prendre en compte les contraintes territoriales dans l?allocation nationale des moyens de l?Éducation
nationale à travers la définition d?un indice d?éloignement
74
Mieux prendre en compte les spécificités des « classes multi-âges », notamment en matière de for-
mation et d?accompagnement des personnels enseignants
75
Rattacher toutes les écoles rurales à un Pôle Inclusif d?Accompagnement Localisé à l?horizon 2021
pour la prise en charge des élèves en situation de handicap
76
Déployer les conventions ruralité en les appuyant sur les projets éducatifs de territoire et travailler à
leur articulation avec les contrats de ruralité
77
Revaloriser le montant des bourses d?internat, qui bénéficient essentiellement aux jeunes ruraux,
dans le cadre du plan de l?internat du XXIème siècle
78 Soutenir le dispositif de formation de l'enseignement agricole
79 Atteindre 200 000 apprenants dans les établissements agricoles publics et privés
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Créer, d?ici la fin du quinquennat, au moins une maison France Services par canton pour permettre
à tous les habitants de disposer d?un socle de services publics à proximité de chez eux
81
Pour mettre en oeuvre cet objectif, veiller au déploiement en nombre suffisant des MSAP/Maisons
France Services et à leur maillage territorial
82
Augmenter et pérenniser les financements de l'Etat pour permettre la montée en gamme des services
disponibles dans une MSAP/Maisons France Service (augmentation du nombre d?agents, formation
des agents, financement de l?animation, etc.)
83
Développer l?accueil de premier niveau en mairie, via une articulation efficace entre le réseau des
Maisons France Services et le maillage des mairies qui y sont rattachées, et la formation des secré-
taires de mairies
84
Expérimenter AidantsConnect dans les territoires ruraux pour protéger les usagers et les aidants qui
accompagnent dans la réalisation de démarches administratives en ligne et l'expérimenter dans les
territoires ruraux
85
Former les agents France Services à l?usage du numérique et à l?accompagnement des démarches
dématérialisées
86
Permettre aux secrétaires de mairies, ou tout agent municipal désigné par le maire, de devenir tiers
de confiance pour accomplir des démarches en ligne en lieu et place des citoyens
87 Développer le service civique pour accompagner les usagers dans leurs démarches
88
Conserver plusieurs modalités d?accès aux services, afin qu?aucune démarche ne soit uniquement
dématérialisée
89
Poursuivre l?adaptation du parc de stations biométriques permettant aux maires de recueillir des de-
mandes de titres d?identité et de procéder à leur remise
90
Mise en oeuvre effective du droit d?alerte des préfets pour les réorganisations des services de l'Etat
dans les territoires dans le cadre des CIRTPS
91 Déployer en priorité dans les territoires ruraux le dispositif « La Boussole des jeunes"
92 Encourager et promouvoir le permis à 1¤ par jour dans les territoires ruraux
93 Permettre aux jeunes ruraux en SNU de se former à l?examen théorique du permis de conduire
94
Déployer Pix, le service public de certification des compétences numériques, lors du SNU et mettre
en place les formations adaptées à l?issue
95
Déployer le dispositif Erasmus + en faisant des jeunes ruraux un public prioritaire pour faciliter leur
mobilité européenne
96
Déployer 15 000 services civiques dans les territoires ruraux, notamment auprès des personnes
âgées et dans les collectivités territoriales
97
Faire apparaître le financement de projets dans les territoires ruraux, notamment au profit des jeunes
ruraux, comme une priorité dans les instructions transmises aux départements (par exemple, pour
financer des campus ruraux de projet ou centres sociaux dès lors qu?ils sont constitués sous forme
associative)
98
Faire du financement des projets portés pour la ruralité l?une des priorités du fonds de soutien à la
vie associative (FDVA)
99 Développer le nombre de postes Fonjep en appui aux projets associatifs portés en milieu rural
100
Offrir un bouquet d'applications numériques clé en main pour les collectivités et les habitants des
territoires ruraux. Une start-up d?Etat « Territoires Store » sera lancée notamment dans les territoires
ruraux pour permettre aux élus de proposer, via une application des services de proximité
101 Créer une plateforme collaborative pour informer sur les projets numériques des territoires
102
Lancer une concertation avec les acteurs publics en vue de proposer des formations et des pro-
grammes de sensibilisation au numérique et à l'innovation
103
Implanter au moins 200 Micro-folies en milieu rural dans le cadre du déploiement des 1000 Micro-
Folies d'ici 2022
104
Dans le cadre de la rédaction du cahier des charges du projet de « Capitales Françaises de la culture
», qui sera établi notamment avec les associations d?élus, veiller à ce que les territoires ruraux puis-
sent participer et être pleinement associés à ce dispositif
105
Affecter une part significative des crédits des Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC)
aux territoires ruraux
106
Mobiliser les opérateurs et les structures labellisées du ministère de la Culture pour favoriser les
projets culturels itinérants ou hors-les-murs
107
Développer le mécénat culturel territorial (développement du mécénat collectif sur des enjeux territo-
riaux; création de pôles régionaux du mécénat culturel sur le modèle des pôles déjà existants en
Pays-de-la Loire et Nouvelle Aquitaine)
108
Donner aux intercommunalités la possibilité d?assurer des missions d?animation et de coordination
territoriale jeunesse et sport sans pour autant s?engager dans le transfert des compétences jeunesse
et sport (équipements sportifs et politiques publiques)
109
Permettre le recrutement mutualisé d?éducateurs sportifs polyvalents entre une commune ou une
intercommunalité rurale et les acteurs de l'économie sociale et solidaire
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Renforcer le soutien aux clubs sportifs en milieu rural. L?agence nationale du sport (ANS), dont la
gouvernance sera partagée entre collectivités territoriales, Etat et fédérations sportives, fixera des
orientations en faveur du soutien aux équipements sportifs et des associations en milieu rural
111
Augmenter les ressources pour les autorités organisatrices de mobilités (AOM) ? à savoir les com-
munautés de communes ou à défaut la région - les moins riches
112
Renforcer les lignes aériennes d?aménagement du territoire qui constituent un outil essentiel au dé-
veloppement économique des territoires enclavés, voire une alternative pour répondre rapidement
au moins en partie à des besoins de mobilité qui ne peuvent pas être satisfaits sans construire de
nouvelles infrastructures routières ou ferroviaires
113
Engager une démarche avec les régions sur les petites lignes ferroviaires, à l?issue de la remise du
rapport Philizot
114
Encourager les solutions permettant de répondre à la mobilité du dernier kilomètre en les intégrant
par exemple dans les contrats de réciprocité et en encourageant l'intermodalité
115
Favoriser les plateformes de mobilités en zones rurales en ouvrant des possibilités de financement
par les collectivités au titre de leur compétence mobilité solidaire
116
Encourager l'ouverture des transports scolaires à d'autres usagers et organiser les transports collec-
tifs interurbains de manière à permettre leur adaptation aux besoins de transports scolaires, dans le
respect des normes de sécurité du transport scolaire
117
Autoriser les autorités organisatrices des mobilités (AOM) à oeuvrer dans le domaine de la mobilité
solidaire pour les publics les plus isolés
118 Développer les simultateurs de conduite (DSR)
119
Renforcement des dispositifs de prévention à l?égard des publics vulnérables et spécifiques comme
les agriculteurs (sécurité des exploitations agricoles)
120
Elargir la participation citoyenne aux dispositifs de sécurité du quotidien à travers la formalisation de
conventions « chasseurs », « promeneurs » ou « agriculteurs vigilants » en fonction des besoins des
territoires.
121
Etendre les dispositifs d?appui interdépartementaux (DAI), qui permettent aux gendarmes de s'affran-
chir des limites administratives et judiciaires, en faisant appel à ceux qui sont les plus proches.
122 Mobiliser la brigade numérique accessible 24h/24
Axe 4 ? Appuyer les élus dans leur action
123 Promouvoir le dispositif de validation des acquis de l?expérience (VAE) pour les élus après mandat
124
Améliorer les conditions de retraite des maires et présidents d?EPCI qui sont amenés à arrêter leur
activité professionnelle durant l?exercice de leur mandat
125
Dans le cadre d?un « pacte de gouvernance », faciliter la création au sein d?un EPCI d?un Conseil des
Maires afin de redonner une voix plus grande aux maires des petites communes. Avec l?accord de
l?intercommunalité ou de 30 % des maires, un « conseil des maires » pourra être créé pour favoriser
les échanges et la coordination
126
Ouvrir la possibilité pour un président d?EPCI, dans le cadre du « pacte de gouvernance », de pro-
noncer un discours sur le bilan et les perspectives de l?action intercommunale
127
Supprimer la révision automatique tous les six ans des schémas départementaux de coopération
intercommunale.
128
Expertiser les conditions juridiques pour permettre la participation des conseillers communautaires
aux instances communautaires par visioconférence
129
Assurer le remboursement des frais de déplacement des élus lors des conseils communautaires et
des commissions, sous plafond de la dotation élu local étendue aux EPCI de moins de 30 000 habi-
tants, et en permettant le remboursement à la charge des EPCI de plus de 30 000 habitants
130
Assurer la diffusion de tous les documents utiles (délibérations, comptes rendus) par courriel à tous
les conseils municipaux des communes concernées, même s?ils ne siègent pas à l?EPCI
131
Elargir les possibilités de report du transfert de la compétence « eau et assainissement » aux com-
munautés de communes jusqu?au 1er janvier 2026, et permettre aux communautés de communes
ou aux communautés d'agglomération qui l?exercent d?en déléguer, toute ou partie, aux communes
selon un cahier des charges prédéfini
132 Corriger les effets des fusions intercommunales sur les dotations aux collectivités
133 Poursuivre les efforts de réduction et d'adaptation des normes qui pèsent sur les collectivités rurales
134
Demander au représentant de l?Etat dans le département (préfet ou sous-préfet) de présenter au
conseil communautaire, et en présence des maires, les politiques publiques et dispositifs existants
en faveur des territoires ruraux
135
Encourager la mise en oeuvre de l?article L5211-40-1 du code général des collectivités territoriales
qui permet à un EPCI de « prévoir la participation de conseillers municipaux des communes membres
de cet établissement selon des modalités qu'il détermine »
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Ouvrir la possibilité pour tout conseiller communautaire membre d?une commission interne de l?EPCI
d?être remplacé en cas d?empêchement, par un adjoint ou un conseiller municipal de sa commune
d?élection.
137
Réunir les commissions locales d?évaluation des charges transférées (CLECT) avant transfert de
compétences
138
A l?occasion d?un PJL Décentralisation, engager une réflexion entre l?État et les associations d?élus
pour donner plus de souplesse sur les modalités de transfert de compétences, notamment sur la
distinction entre compétences obligatoire, facultatives et optionnelles
139
Donner la possibilité aux communes de continuer de porter des projets à l?échelle de plusieurs com-
munes à l?échelon infra-communautaire
140 Conserver la clause de compétence générale pour les communes
141
Engager une mission d?expertise de la territorialisation de la CVAE, de l?IFER et de la simplification
de la modulation du FPIC
142
Mettre en place, dans le cadre de l?Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), une
plateforme recensant les coopérations territoriales et les bonnes pratiques des collectivités locales
143
Instaurer un groupe de travail pour explorer les modalités de mise en place du mécénat de compé-
tences entre des collectivités dotées en ingénierie et des collectivités dépourvues, notamment les
plus rurales
144
Proposer aux Régions, dans le cadre des prochains Contrats de Plan État Régions d?inscrire des
volets relatifs au renforcement des coopérations entre territoires
145
Faire évoluer le cadre juridique pour favoriser la mise à disposition d'expertise du Cerema auprès
des collectivités
146
Dans le cadre du programme « 1 000 doctorants », encourager le recrutement des doctorants par les
collectivités territoriales, notamment rurales, via le développement des Conventions Industrielles de
Formation par la Recherche (Cifre) dans les collectivités territoriales rurales
147
Créer un volontariat territorial en administration (VTA) afin d?attirer des talents dans les collectivités
rurales
148
Soutenir les formations de secrétaires de mairie et employés territoriaux mises en place par les
centres de gestion, Pôle Emploi et le CNFPT pour faire face aux difficultés de recrutement
149
Renforcer l?appui aux collectivités territoriales rurales dans l?élaboration de leurs documents d?urba-
nisme en apportant un soutien financier en ingénierie à travers la mobilisation de la dotation générale
de décentralisation (DGD) urbanisme
150
Favoriser la mise à disposition, par voie de convention, de l?ingénierie des agences d?urbanisme en
faveur des territoires ruraux
151
Lancer un travail de recensement des cas particuliers et qui soulèvent des difficultés d?articulation
entre les SCOT et les PLUi et apporter des réponses à ces blocages
152
Expérimenter des mesures de simplifications dans l?élaboration des documents d?urbanisme des col-
lectivités territoriales rurales
153 Constituer un groupe de travail pour concilier l?application des lois Montagne et Littoral en Corse
154
Renforcer la connaissance des possibilités de modulation des plafonds de ressources pour l?attribu-
tion de logements sociaux
155
Renforcer la connaissance des collectivités en déprise démographique sur les possibilités existantes
en matière de dérogations aux droits à construire prévus dans les documents d?urbanisme. Les pré-
fets seront mobilisés afin de mieux faire connaître ces dispositifs aux collectivités ainsi que sur la
prise en compte des enjeux de lutte contre l?artificialisation des sols et de réhabilitation de l?habitat
existant
156
Engager, à la suite de la remise du rapport du député Guillaume Vuilletet, un travail sur les compé-
tences des collectivités et les procédures en matière de lutte contre l?habitat indigne
157 Flécher une partie du FNADT pour financer l'ingénierie territoriale dans les territoires ruraux
Axe 5 ? L?État s?engage
158 Travailler avec l'INSEE à une nouvelle définition des espaces ruraux
159 Définir une géographie rurale prioritaire en installant un groupe de travail transdisciplinaire
160
Défendre auprès des institutions européennes le maintien d'un engagement politique et financier en
faveur du développement rural et inviter les régions à afficher la même priorité
161
Porter auprès des institutions européennes, et en lien avec les régions, une position favorable à la
territorialisation des fonds européens vers les territoires ruraux les plus fragiles, et la généralisation
du développement territorial intégré appliqué aux zones rurales en s?appuyant sur des contractuali-
sations existantes
162
Porter auprès des institutions européennes, et en lien avec les régions, une position favorable à la
poursuite du programme LEADER et le fléchage des financements vers le soutien à l'ingénierie de
projets dans les GAL pour la prochaine programmation
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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163
Encourager le soutien aux petites exploitations à taille familiale dans la PAC (réorienter la PAC vers
un plafonnement des aides à l?actif agricole et une majoration des premiers hectares ou des premiers
animaux, suppression du minimum de 40 ans pour bénéficier des aides à l?installation)
164
Encourager la position française favorable au verdissement de la PAC (maintien du budget, condi-
tionnalité des aides, objectif de dépenses commun consacré à l?environnement)
165 Maintenir les crédits au niveau actuel (DSIL, DETR) pour continuer à soutenir les projets de territoires
166 Former le corps préfectoral (y compris les sous-préfets) et les opérateurs de l?Etat au mode projet
167
Sur le modèle des commissariats de massifs, constituer des « équipes projet » auprès de délégués
départementaux et régionaux de l?ANCT en faveur des territoires ruraux
168
Renforcer l?appui au montage financier et à la gestion de projets européens pour les territoires ruraux
dans le cadre de l?ANCT
169 Rendre plus lisibles les missions des sous-préfets ruralité
170 Organiser des comités interministériels dédiés aux ruralités tous les 6 mois
171 Conclure des conventions ministérielles d?objectifs sur la ruralité
172 Désigner des référents ruralité dans chaque ministère
173 Inclure des études d?impact territoriales dans les projets de loi
174
Inscrire systématiquement des volets dédiés au développement des territoires ruraux et au soutien à
la revitalisation des petites villes et bourgs centres dans les futurs contrats de plan Etat-région
(CPER), avec une attention particulière sur le soutien à l'ingénierie
175
Mettre en place un contrat cadre, différencié selon les territoires, reposant sur une charte commune
à l?ensemble des ministères dans un souci de simplification
176
Engager, à compter du prochain renouvellement municipal, une nouvelle génération de contrats de
ruralité, avec un partenariat renforcé et des thématiques plus larges (culture, jeunesse, sport..), basée
sur les projets de territoires, en veillant à associer les communes à l?élaboration de ces contrats
177
Elargir les possibilités de financement du fonctionnement par les contrats de ruralité dès lors que les
futurs contrats sont enrichis de nouvelles thématiques (culture, jeunesse?) avec mobilisation des
outils financiers des ministères compétents
178 Inscrire un volet « jeunesse » dans les contrats de ruralité
179 Introduire un volet culture dans les contrats de ruralité
180
Créer un volet "sports" dans les contrats de ruralité, sous réserve de la mobilisation des crédits du
ministère des Sports
181
Inciter à la création d'un volet coopération entre territoires (urbain-rural, rural-rural, etc.) dans les
contrats portés par l?ANCT et bonifier les subventions et les dotations pour les territoires signataires
de ces contrats
Mesures avec avis défavorable lors des RIM de 2019
Inscrire la notion d?espace dans la constitution
Réinstaurer les accords locaux sur la représentation des communes en inscrivant la notion d?espace dans
la constitution
Généraliser la création de conseils de développement dans tous les EPCI et les doter de moyens d?ani-
mation
Pour les EPCI souhaitant exercer cette compétence [eau et assainissement], leur laisser la souplesse de
définition du périmètre et des conditions de transfert
Créer un fonds national de cohésion des territoires (FNCT), incluant le FNADT, doté de 250M euros de
crédits d?État et abondé pour un montant équivalent par un fond de péréquation sur les territoires riches,
ciblés sur les territoires fragiles déterminés par les géographie rurale prioritaire
Créer un fond d?amorçage doté de 150 à 200 millions d?euros pour lancer les projets soutenus par l?ANCT
Moduler les subventions aux collectivités qui bénéficieront les prestations payantes des opérateurs de
l?ANCT en fonction des moyens de la collectivité et de ses capacités d?autofinancement
Modifier la LOLF pour permettre la pluri annualité budgétaire pour planifier les dotations
Demander aux ARS de participer au recrutement dans les hôpitaux et les territoires sous-dotés
Introduire une dotation supplémentaire pour les services d?urgence dans les secteurs sous-dotés afin de
mieux tenir compte du surcroît d?activité lié à la faible densité des médecins
Garantir l?accès à une école maternelle et primaire à moins de 20mn de trajet et ne plus affecter d?ensei-
gnants sur plus de deux établissements primaires et secondaires
Augmenter le Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA) et en affecter une partie pour
soutenir les initiatives culturelles en milieu rural
Généraliser l?expérimentation du Pass Culture et abaisser l?âge des bénéficiaires à 16 ans
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Amplifier le soutien au financement des emplois d?éducateurs sportifs en territoires ruraux via l?agence
nationale du sport
Dédier 50% des fonds d?intervention du CNDS pour les équipements sportifs pour les territoires ruraux
Assurer une meilleure représentativité des petits clubs ruraux dans les instances fédérales régionales et
nationales
Réviser la LOLF pour privilégier le cadre conventionnel pluriannuel pour l?attribution de subventions pour
les associations intervenant dans les territoires ruraux
Relever les plafonds d?intervention de l?ANAH associés à une dégressivité de l?aide en fonction des reve-
nus des ménages
Élargir le dispositif des emplois francs aux territoires ruraux les plus fragiles
Créer des plateformes départementales des initiatives en faveur du développement économique des terri-
toires ruraux, qui pourraient être portées par l?ANCT
Ouvrir des antennes départementales pour relocaliser les accompagnateurs de l?ESS en milieu rural
Créer un fonds d?innovation territorial issu du programme d?investissement d?avenir (PIA), qui pourrait être
abondé par les régions, pour soutenir les projets des territoires ruraux
Mettre en place des exonérations fiscales sur taxe sur le foncier bâti et la taxe d?aménagement pour les
entreprises et structures labellisées de l?économie sociale et solidaire (ESUS)
Porter à 2 milliards d?euros sur dix ans les crédits consacrés au plan de désenclavement des territoires
ruraux
Créer un fonds de péréquation du versement transport, à l?échelle nationale et/ou régionale, dédié au fi-
nancement des services mobilités adaptés aux territoires ruraux
Transférer une part de la TICPE perçue par les régions pour abonder les autorités organisatrices de mobi-
lités (AOM) rurales
Soutenir des projets d?investissement dans les transports dans les territoires ruraux via le plan d?investis-
sement d?avenir (PIA)
Assouplir les critères de création des AOM en revenant sur le caractère insécable du transfert de compé-
tences et en permettant de porter des projets à l?échelle infra ou supra-communautaire
Obliger les opérateurs à mettre en place le partage des données
Inclure le déploiement des énergies renouvelables dans les documents d?urbanisme : fixer des objectifs de
transition aux territoires en leur laissant la liberté d?utiliser les moyens appropriés pour y arriver (énergies
vertes, méthanisation, éolien, photovoltaïque, etc.)
Mettre en place un fonds de solidarité environnementale, alimenté par les collectivités territoriales et les
entreprises les plus polluantes, qui rémunèrerait les services environnementaux rendus par les territoires
ruraux vertueux en matière de transition écologique
Proposition DGEC : conformément au PREPA, faire passer la TVA à 5,5% sur les granulés de bois
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 5. Une mise en oeuvre inégale des mesures de
l?Agenda rural selon les départements
Le tableau de bord départemental fourni à la mission par l?ANCT a permis de faire le point sur la
mise en oeuvre d?une quinzaine de mesures suivies par l?agence et sur les disparités
départementales de cette mise en oeuvre.
Petites villes de demain (PVD)
Seuls quatre départements (Paris et sa petite couronne) n?ont aucune commune rurale labellisée
PVD. Une forte présence de petites villes de demain labellisées dans le massif-central, en
Normandie et dans le sud des Alpes. La carte présente une forte proximité avec celle du
dynamisme (ou du faible dynamisme) démographique ainsi qu?avec celle des logements vacants,
les départements s?étant le plus largement saisis de ce dispositif étant ainsi ceux qui en avaient le
plus besoin?
4
18
28
24
15
12
0 5 10 15 20 25 30
aucune
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
de 16 à 20
plus de 20
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
P
V
D
Communes rurales labellisées petites villes de demain
(2022)
Lecture : 24 départements ont entre
11 et 15 communes rurales PVD
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Projets alimentaires territoriaux (PAT)
Seuls cinq départements n?ont mis en place aucun PAT (Seine-et-Marne, Deux-Sèvres, Hauts-de-
Seine, Guyane et Mayotte).
5
22
26
20
13
15
0 5 10 15 20 25 30
aucun
1
2
3
4
5 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
P
A
T
Projets alimentaires territoriaux (2022)
Lecture : 20 départements ont 3 PAT
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Couverture 4G des communes rurales par au moins un opérateur
Dans près de la moitié des départements, plus de 99% de la surface des communes rurales est
couverte. Le quart nord-ouest se distingue par une très bonne couverture.
1
2
7
7
36
44
4
0 10 20 30 40 50
moins de 70
de 70 à 79
de 80 à 89
de 90 à 94
de 95 à 99
plus de 99
NC
Nombre de départements
%
d
e
la
s
u
rf
ac
e
c
o
u
ve
rt
e
Couverture 4G des communes rurales par au moins un
opérateur (2022)
Lecture : 44 départements ont plus 99%
de la surface de leurs communes rurales
couverte Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Tiers lieux
84 départements disposent d?au moins un tiers lieu labellisé (un ou deux dans la plupart des cas).
16
30
30
13
6
6
0 5 10 15 20 25 30 35
aucun
1
2
3
4
5 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
t
ie
rs
li
e
u
x
la
b
e
lli
sé
s
Tiers lieux du programme "Nouveaux lieux, nouveaux liens"
labellisés (2022)
Source : ANCT
Lecture : 13 départements ont 3
tiers lieux
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Programme « 1 000 cafés »
Un peu plus de la moitié des départements se sont saisis de ce dispositif, la plupart avec la création
d?un seul café.
48
30
16
5
2
0 10 20 30 40 50 60
aucun
1
2
3
4 ou plus
Nombre de départements
n
o
m
b
re
d
e
p
ro
je
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a
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o
m
p
ag
n
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s
e
t
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e
c
af
é
s
o
u
ve
rt
s
Programme "1 000 cafés" (2022)
Lecture : 16 départements ont 2 projets
ou cafés ouverts Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Volontaires territoriaux en administration (VTA)
Les départements disposant d?une grande métropole (Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy)
n?ont pas fait appel aux VTA (moins de besoins dans ces départements qui disposent de davantage
de moyens en ingénierie).
Un fort recours aux VTA dans les départements très ruraux du sud du massif central.
13
6
19
21
42
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
aucun
1
2
3
4 ou plus
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
V
TA
Volontaires territoriaux en administration - VTA (2022)
Lecture : 13 départements n'ont aucun VTA Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Assistants médicaux
Seul le Cantal n?a pas recruté d?assistants médicaux. Sept départements sur dix en ont recruté
plus de dix. Ils sont particulièrement présents dans les départements de l?ancienne région Midi-
Pyrénées.
1
7
24
29
40
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
aucun
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 20
plus de 20
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
'a
ss
is
ta
n
ts
m
é
d
ic
au
x
Assistants médicaux (2022)
Lecture : 24 départements ont entre 6
et 10 assistants médicaux
Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Maisons de santé en zones rurales
Tous les départements disposent d?au moins une maison de santé en zone rurale ; la plupart en
ont plus de dix.
7
15
22
17
17
23
0 5 10 15 20 25
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
de 16 à 20
de 21 à 25
plus de 25
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
m
ai
so
n
s
d
e
s
an
té
Maisons de santé en zones rurales (2022)
Lecture : 15 départements ont entre
6 et 10 maisons de santé Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Maisons France services dans les communes rurales
Tous les départements disposent d?au moins une MFS en zone rurale ; la plupart en ont entre 6 et
15. Elles sont particulièrement présentes dans les départements du massif central, dans les
départements alpins, ainsi que dans trois départements du Grand Est.
4
13
34
38
12
0 5 10 15 20 25 30 35 40
aucune
de 1 à 5
de 6 à 10
de 11 à 15
plus de 15
Nombre de départements
N
o
m
b
re
d
e
M
FS
Maisons France Services dans les communes rurales (2022)
Lecture : 34 départements ont entre 6 et
10 Maisons France Services rurales Source : ANCT
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 6. Résultats de l?enquête auprès des préfets
Le questionnaire (sous forme LimeSurvey) a été envoyé le 15 novembre 2022 à l?ensemble des
préfets, avec une date limite de réponse initialement fixée au 25 novembre 2022, puis reculée au
5 décembre 2022.
46 départements y ont répondu dans les délais, 63% étant des départements considérés comme
ruraux selon la nouvelle définition du rural de l?Insee.
Départements ayant répondu à l?enquête dans les délais
(en rouge : répondant urbain ; en vert : répondant rural ; en blanc : non répondant)
Le questionnaire, composé quasiment exclusivement de questions fermées, était organisé en
grands modules thématiques : pilotage de l?Agenda rural ; mesures mises en oeuvre dans les
différents domaines (santé, mobilité, numérique, éducation, services publics, agriculture,
développement économique, emploi et formation, habitat ? logement, transition écologique,
jeunesse, culture, sport et vie associative) ; soutien à l?ingénierie ; contractualisation ; moyens
financiers ; identification de l?agenda rural dans les territoires ; priorités d?un Agenda rural II.
Les résultats pour chacune des questions sont disponibles sous forme de statistiques et de
graphiques via l?outil en ligne61 : https://igedd-espd.shinyapps.io/AgendaRural_EnquetePrefet/
1. Pilotage
98% des répondants ont désigné un sous-préfet ruralités, qui pilote l?Agenda rural dans 74%
des cas (sinon : préfet ou secrétaire général dans 20% des cas).
61 Développé par le pôle Données de l?IGEDD, que la mission tient à remercier.
PUBLIÉ
https://igedd-espd.shinyapps.io/AgendaRural_EnquetePrefet/
Rapport n° 014699-01
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Une feuille de route départementale existe chez 87% des répondants ; un tableau de suivi
chez 65%.
Seuls 24% des répondants ont mis en place des indicateurs de suivi de l?Agenda rural.
Moins de la moitié (46%) connaissent les référents ministériels.
La DDT(M) est la direction départementale la plus souvent impliquée dans la mise en
oeuvre de l?Agenda rural (93% des répondants.
Au niveau régional, ce sont le SGAR et la DRAC qui apportent le plus souvent un appui
(63%).
2. Mesures mises en oeuvre par rapport aux objectifs initiaux
Parmi les quatre objectifs initiaux poursuivis par l?Agenda rural, « améliorer la vie quotidienne des
habitants » est le plus souvent cité par les répondants à l?enquête comme étant le plus avancé
dans le département, ce qui corrobore les résultats évoqués plus haut, issus du tableau de suivi
de l?ANCT. A l?inverse, « faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique »
est considéré par 43% des préfets ayant répondu à l?enquête comme étant le moins avancé dans
leur département ; seuls 11% d?entre eux considèrent qu?il constitue l?objectif le plus avancé.
11%
22%
35%
22%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Objectif initial de l'Agenda rural le plus avancé dans le département
Source : enquête préfets - mission
43%
15%
4%
26%
11%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
Faire des territoires ruraux des fers de lance de la
transition écologique
Renforcer l'attractivité des territoires ruraux
Améliorer la vie quotidienne des habitants
Appuyer les élus locaux dans leur action
Non réponse
% des répondants
Objectif initial de l'Agenda rural le moins avancé dans le département
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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3. Identification de l?Agenda rural dans les territoires
Si le sous-préfet ruralités semble (selon les préfets) plutôt bien identifié par les maires ruraux, les
préfets déplorent le manque de moyens pour assurer le suivi et la mise en oeuvre des mesures de
l'AR en termes de communication, de concertation, d?association des acteurs, voire de la
population.
4. Les moyens financiers pour soutenir les projets de l?Agenda rural
Les crédits destinés aux territoires ruraux sont largement consommés et les trois-quarts des préfets
répondants expriment des difficultés à soutenir financièrement certains projets. Plus de la moitié
d?entre eux estiment que le soutien aux collectivités rurales passe par une réforme des dotations
et/ou de la fiscalité.
78%
67%
33%
17%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Organisation de présentations de l'AR aux élus
ruraux
Sous-préfet ruralité connu des élus
Agenda bien identifié dans le département
Moyens suffisants pour la communication
autour de l'AR
% des répondants
Identification de l'Agenda rural dans les territoires
Source : enquête préfets - mission
74%
9%
52%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Difficultés à soutenir certains projets
Non consommation de crédits destinés aux
territoires ruraux
Réforme nécessaire des dotations et/ou de la
fiscalité
% des répondants
Les moyens financiers
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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5. Améliorer l?accès aux soins : première priorité de l?Agenda rural II selon les préfets
8%
10%
23%
60%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Donner aux « jeunes ruraux » les mêmes chances de
réussite qu?aux « jeunes urbains »
Améliorer l?accès aux services publics
Faire des territoires ruraux les moteurs de la transition
écologique (souveraineté alimentaire et énergétique)
Réduire les difficultés d?accès aux soins
% des répondants
P
re
m
ie
r
ch
o
ix
Priorités d'un Agenda rural II
Source : enquête préfets - mission
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 7. Proposition de méthode de ciblage des
départements ruraux fragiles
La méthode proposée reprend celle utilisée par l?Observatoire des territoires en 2018 pour
identifier des zones de fragilité.
Trois indicateurs sont retenus (source Insee) :
L?évolution de la population de 2008 à 2019
Le niveau de vie62 médian en 2019
Le taux de chômage localisé 2019
Pour chacun de ces indicateurs, on définit une variable de rang : le département ayant le rang 1
a la situation la plus défavorable.
Puis, pour chacun des indicateurs, on calcule une variable de note : 1 si le département est parmi
les plus mal classés (il est dans le quart des départements les plus mal classés pour l?indicateur),
0 sinon.
La note globale est la somme des trois variables notes (donc comprise entre 0 et 3)
On retient les départements dont la note est 3 ou 2 : soit 22 départements fragiles au total.
Parmi ces 22 départements fragiles, 14 sont ruraux (selon la nouvelle définition de l?Insee basée
sur la grille de densité) : Aisne, Allier, Ardennes, Ariège, Aude, Creuse, Indre, Lozère, Haute-Marne,
Nièvre, Orne, Somme, Tarn-et-Garonne, Vosges.
62 Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d?unités de consommation (UC) ; le
revenu disponible comprend les revenus d?activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les
retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues,
nets des impôts directs.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 8. Projet de loi relative aux aménités rurales
(Annexe 5 du rapport CGEDD ? IGA ? CGAER de novembre 2020 : « Les aménités rurales et leur
prise en compte dans l?action publique)63
63 Lien vers le rapport :
https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-
0011932#:~:text=Paris%20%3A%20Conseil%20g%C3%A9n%C3%A9ral%20de%20l,des%20dispositifs%20exist
ants%20ou%20%C3%A9mergents.
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural
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Annexe 9. Organigrammes de l?ANCT au 1er octobre 2022
Annexe 9.1. Organigramme général
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
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Annexe 9.2. Organigramme de la Direction déléguée territoires et ruralités
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 99/122
Annexe 10. La gouvernance locale de l?ANCT
Une gouvernance locale organisée autour du préfet, délégué territorial (source : ANCT)
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
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Annexe 11. Caractérisation des territoires des EPCI
Afin de mener ses travaux sur les finances locales, la mission a, dans un premier temps, défini les
territoires ruraux en caractérisant les territoires de chaque établissement public de coopération
intercommunale (EPCI) à partir de la grille de densité détaillée de leurs communes à quatre niveaux
de l?Insee mise à jour en janvier 2022, complétée et précisée pour certains travaux par la grille
détaillée de densité à sept niveaux publiée en Mai 202264.
Les territoires de coopération intercommunale (carte géocodée par la mission)
La caractérisation des territoires ruraux et urbains sur les périmètres des EPCI à fiscalité propre et
de leurs communes de rattachement est synthétisée dans le tableau ci-dessous.
64 https://www.insee.fr/fr/information/6439600
4-EPCI très peu dense 1 EPCI très dense 2-EPCI dense 3-EPCI peu dense
MILIEU URBAIN RURALITE
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Caractérisation des EPCI et de de leurs communes de rattachement
La répartition de ces territoires par type d?EPCI est décrite dans le tableau suivant.
Caractérisation des EPCI selon leur type65
65 La mission s?est limitée pour établir ce dernier tableau à la grille de densité à quatre niveaux de l?INSEE.
L?application de la méthode d?agrégation supra-communale à partir de la grille de densité à sept niveaux aurait
abouti à un nombre de territoires ruraux très légèrement supérieur, du fait des effets d?arrondi. S?agissant des
finances du bloc communal ces deux approches ne produisent pas de résultats substantiellement différents en
termes de constats généraux.
Nbre de
communes
communes
urbaines
communes
rurales
8 572 3 377 5 195
39,4% 60,6%
population 46 730 358 41 161 785 5 568 573
88,1% 11,9%
26 379 816 25 563
3,1% 96,9%
population 20 508 268 4 140 575 16 367 693
20,2% 79,8%
communes 34 951 4 193 30 758
12,0% 88,0%
population 67 238 626 45 302 360 21 936 266
67,4% 32,6%
TERRITOIRES URBAINS
TERRITOIRES RURAUX
totaux
à partir des données
2022
type d'EPCI
TERRITOIRES DENSITE
Nbre
territoires
Population ME Population CU Population CA Population CC population
1 60 26 494 351 20 18 620 158 6 1 567 649 34 6 306 544
2 302 20 236 007 2 862 895 8 1 516 778 136 12 995 298 156 4 861 036
362 46 730 358 22 19 483 053 14 3 084 427 170 19 301 842 156 4 861 036
3 844 20 121 831 57 3 994 181 787 16 127 650
4 49 386 437 49 386 437
893 20 508 268 57 3 994 181 836 16 514 087
Totaux 1 255 67 238 626 22 19 483 053 14 3 084 427 227 23 296 023 992 21 375 123
URBAINS
RURAUX
Metropole
Communauté
urbaine
Communauté
d'agglomération
Communauté
de communes
ME CU CA CC
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Typologie des communes de la ruralité66
66 Une commune rurale est caractérisée selon la grille densité à quatre niveaux de l?INSEE par un indice de niveau
3 ou 4. Une commune urbaine est caractérisée, selon la même grille, par un indice de niveau 1 ou 2.
La population rurale est composée de la population municipale des communes rurales (et réciproquement pour la
population urbaine).
Un territoire rural est un territoire couvert par un EPCI à fiscalité propre dont la densité agrégée des communes
d?appartenance est de niveau 3 ou 4 - plus de la moitié de la population rurale - (et réciproquement un territoire
urbain, sur le niveau agrégé de ses communes sur les niveaux de densité 1 et 2).
Nombre
h %
Centres urbains intermédiaires 100 1 500 644 7%
Petites villes 437 1 996 835 10%
Ceintures urbaines 279 643 096 3%
Bourgs ruraux 3 483 6 985 444 34%
Rural à habitat dispersé 15 214 7 808 221 38%
Rural à habitat très dispersé 6 866 1 574 028 8%
ensemble 26 379 20 508 268
2 006
513
229
777
population moyenne type de communes population
15 006
4 569
2 305
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Annexe 12. Verbatims recueillis lors des entretiens menés
par la mission
Annexe 12.1. Ensemble des verbatims (sauf à propos des mesures)
1- Finances
Pérennisation des moyens financiers pour les équipements : Maisons
France-services ; micro folies ; fabrique des territoires ; Maisons de santé.
Prolongement des VTA ; Chef de projet PVD
Les politiques en direction des territoires ruraux doivent s?inscrire dans la
durée et dans un projet de territoire : « Ce qui est durable, ce ne sont pas les
élus, ce sont les projets, pour cela il faut une lisibilité financière ».
Pléthore de dispositifs avec une masse de financements. Pas tant le besoin
de crédits que de lisibilité de ceux ?ci en lien avec la lisibilité et l?accessibilité
aux programmes.
Manque de lisibilité des moyens DSIL-DETR sur les projets de moyen-long
terme. Problème de la pluriannualité. « Les contrats de ruralité avaient une
lisibilité financière, ce n?est pas le cas avec les CRTE ». « Les contrats
s?inscrivent dans la durée d?une mandature, les financements obéissent au
principe de l?annualité budgétaire. Il faut une convergence projet-
financement ». « La pluriannualité est un gage de confiance et de sécurité
pour des projets qui courent sur 10 ans ». « Les sous-préfets font du pratico-
pratique ».
« DSIL et DETR ont un effet levier ». « Le problème réside dans la difficulté
à appeler les crédits et pour les collectivités de financer le reste à charge. Il
faudrait élargir la possibilité d?aller au-delà de la règle des 80% de
subventions comme c?est le cas pour les églises ».
« Améliorer l?accès aux financements européens ».
« Le fonds vert pourrait ouvrir l?opportunité d?une péréquation en direction
des territoires les plus fragiles reposant sur des indicateurs de fragilité arrêtés
au niveau national en concertation avec les associations nationales d?élus ».
« Les fonds manquent de flexibilité. DETR et DSIL fonctionnent très bien. Ils
permettent de servir de leviers mais ne permettent pas de lisibilité du fait de
l?annualité. Soit il faudrait un fonds dédié, soit pluriannualité pour sécuriser
les projets. On ne peut pas fonctionner à vue ».
« Une part de DETR-DSIL pourrait être réservé aux projets des petites
communes car on voit que les crédits vont s?orienter vers les programmes et
les CRTE ».
« Difficulté pour appeler le fonds friches, les projets devant être très abouti ».
« La DETR ne devrait pas financer des projets comme Action Coeur de Ville ».
« La dotation biodiversité prise sur l?enveloppe DGF, c?est bien mais elle
devrait être attribuée en fonction du nombre d?espace, de la superficie ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 104/122
« Pour les crédits des programmes, c?est la DGCL qui détient les fonds (les
10 millions du plan de relance) et qui fait les engagements de crédits. L?ANCT
fait le front office. Ce serait plus simple que ce soit l?ANCT qui gère les
fonds. »
« Il faut revoir les modes de calcul de la DGF. C?est devenu incompréhensible,
trop complexe. Il faut tout remettre à plat ». « Il faut des fonds dédiés, lisibles
sur les mesures prioritaires de l?AR ».
« PVD est juste un « coupe-fil » pour la DETR et la DSIL ».
« Il faut exiger la traçabilité des fonds provenant de l?AR, la traçabilité
contribue à la lisibilité ».
2- Ingénierie
« L?ingénierie ne manque pas, mais elle est éparse et morcelée, ce qui
génère un sentiment d?insuffisance ».
« Déficit de suivi des contrats, peu/ pas de restitution et de tableau de bord ».
« Importance de l?ingénierie de départ, à l?amont, l?amorce du projet ».
« Importance de prolonger l?ingénierie ».
« L?AR a été une mine d?ingénierie pour les territoires ».
« Besoin de l?ingénierie financière côté État et collectivités territoriales ».
« Changer le nom des VTA, parler de volontaire rural. Prolonger la durée de
l?aide. Ils sont essentiels pour l?ingénierie ».
« Utile de renforcer les communautés de communes en ingénierie ».
« Avoir davantage de coordination entre les acteurs de l?ingénierie (État-CT).
Il y a un problème de coordination ANCT et collectivités territoriales sur
l?ingénierie. On ne sait plus qui fait quoi. »
« L?ANCT a tenté de fournir une dizaine d?indicateurs aux préfets, mais elle
a été « phagocytée » par la mise en oeuvre des programmes? Leur moyen
réduit ne leur permette pas de faire le travail de gestion des dispositifs ».
« Il aurait fallu donner les financements aux départements, aux EPCI, aux
Pays et PETR pour créer ?développer leurs propres agences de
développement. Cela serait plus efficace que le recours à l?ANCT ».
« L?offre de l?ANCT est à même de répondre à tous les besoins des petites
collectivités avec une offre conséquente et diversifiée mais elle doit être
portée à connaissance (rôle du comité local de cohésion territoriale qui
fonctionne de façon disparate avec une grande diversité selon les
départements). »
« Diversité des moyens et capacité des services dans les départements, les
effectifs DDT varient selon les départements sur le soutien ».
3- L?Agenda rural
« Les territoires ruraux ont un avenir? sont une partie des solutions dans le
cadre des transitions?mais à condition qu?on leur donne une
reconnaissance y compris en terme de portage politique ; et des moyens ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 105/122
« Le spectre très large de mesures constitue un handicap et rend l?AR peu
lisible, peu appropriable. »
« Les maires sont noyés sous la masse d?informations. Beaucoup
d?information nuit à l?information? tout en répondant aux enjeux de tous les
territoires ruraux ».
« L?AR a une dénomination inappropriée renvoyant à un calendrier, ce qu?il
n?est pas. C?est un catalogue et nous avons besoin de priorités en lien avec
nos projets et handicaps ». « La dénomination Agenda rural est trop
technocratique, parisienne. Il faut une appellation plus politique ».
« L?AR ce sont un tiers de mesures faciles à mettre en oeuvre, un tiers de
mesures cosmétiques, un tiers de mesures délicates à engager ». « Le
besoin d?une estampille est nécessaire ».
« AR pas connu, ce sont les dispositifs qui le sont ». La politique de la ville
est identifiée pas celle en direction des territoires ruraux ».
« Agenda rural, notion pas facile à appréhender. Trouver une autre
appellation plus parlante, plus concrète ».
« AR zéro lisibilité pour les citoyens, terme technocratique qui ne fait pas
sens. Zéro perception pour les élus des politiques publiques pour la ruralité.
Un effet catalogue qui brouille le message. Une marque pourquoi pas mais
avec des mesures concrètes qui répondent aux besoins locaux ».
« L?AR n?est pas bien identifié. La population n?a qu?une connaissance très
limitée de ce que fait la puissance publique. L?AR doit se faire en coordination
avec les autres acteurs du territoire. La bonne méthode serait que l?État
définisse les objectifs généraux, les priorités fortes, puis ce serait aux
territoires de définir ce qu?ils vont faire précisément, quelles mesures sur
lesquelles ils s?engagent. »
« L?AR est pertinent à condition de bien cerner les sujets sur lesquels il y a
une vraie spécificité du rural. Il faut s?interroger à chaque fois, pour chaque
sujet sur la manière de l?aborder et d?y répondre. Il faut plus de coordination
État-Région-Département-EPCI ».
« Se donner quelques priorités d?action à décliner en milieu rural. Ressource
en eau, mobilité, vieillissement de la population, démographie, jeunesse,
planification ».
« Arrêter un plan national co-construit avec une déclinaison locale
différenciée tenant compte des spécificités locales ».
« L?AR a pu paraître séduisant aux élus, mais il est trop pléthorique. Il doit
faire territoire et il faut sans doute réduire le nombre de mesures et rendre
l?AR promouvable, vendable, avec un seul sous-préfet, c?est impossible ».
« Il est important de travailler sur les complémentarités, les solidarités entre
territoires sans les opposer. La différenciation est un principe essentiel. »
« Il faut partir pour un Agenda rural 2 vers des objectifs, des priorités claires
et en nombre limité. Il faut fixer des caps clairs ».
« Pas de visibilité du basculement des contrats de ruralité vers les CRTE ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 106/122
« L?AR est peu lisible pour les élus et pas du tout pour la population?
Pourtant, il est parfait, il y a tout?L?AR doit être porté dans les territoires. Il
faudrait prioriser 20-30 mesures en lien avec les besoins des territoires ».
« Le sentiment d?abandon ne s?est pas réduit depuis la mise en oeuvre de
l?Agenda rural?Cela s?explique par le manque de cohérence dans les
actions menées (exemple de lignes ferroviaires) ».
« Les politiques publiques en direction du rural visent toujours avant tout les
centralités ».
« Le problème de l?AR ce n?est pas son intitulé, c?est son portage politique ».
4- Évaluation
« Avoir des indicateurs stables et en nombre limité et arrêter la multiplication
des reporting »
« Sortir des seuls indicateurs de production pour s?interroger sur l?impact des
mesures afin de faire évoluer les mesures ».
« Avoir une évaluation en continue serait utile dans le cadre de la
connaissance de l?impact des mesures et de l?évolution des territoires
ruraux. »
« À la suite du bilan des contrats de ruralité, est arrivé le plan de relance,
avec une obligation d?aller vite, l?ANCT n?a a pas pu prendre le temps de tirer
les leçons des contrats de ruralité ; il a fallu produire rapidement les CRTE
qui ne sont pas par ailleurs intégrateurs comme ils auraient dû l?être ».
« L?ANCT n?a pas souhaité solliciter les préfets pour qu?ils compilent eux-
mêmes leurs indicateurs par risque de retours hétérogènes, non
comparables. Les seuls indicateurs sont nationaux (de production) déclinés
à l?échelle des départements et transmis aux préfets comme outils de
pilotage. Mais l?exercice n?a été réalisé qu?une seule fois. Les derniers
indicateurs produits datent de mars 2022 ».
5- Transition écologique
« Nécessité de porter la connaissance et la compréhension des enjeux de la
transition écologique auprès des élus. Développer le Dire de l?État,
démontrer aux élus que tous les sujets sont liés, sortir du catégoriel ».
« Déficit de formation des élus et des services de l?État sur les enjeux des
transitions et de la transition écologique ».
« Développer les outils reposant sur la connaissance des territoires.
Construire une vision qui part des territoires et non l?inverse. Penser
usagers ».
« La transition est fourre-tout comme l?a été le développement durable il y a
quelques années. Les commune la prennent en compte nota au travers des
schémas supra (Scot, Sraddet, PCAET, etc.) ».
« Il manque un volet transition écologique dans l?Agenda rural ». L?AMRF se
fait financer un dispositif « Grand atelier pour la transition écologique » co-
piloté avec l?ANCT avec la formation d?un binôme de maires dans chaque
département ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 107/122
6- ZAN
« ZAN vu comme une limitation du droit à construire et pas lié à une
problématique du sol en lien avec la biodiversité, l?eau, la capture de CO2.
Déficit d?ingénierie pénalise la compréhension des enjeux. Il faut une
formation-sensibilisation ».
« ZAN trop rigide, risque de bloquer le développement économique et
démographique. Les territoires subissent par ailleurs la pression des
promoteurs et se trouvent mis en concurrence ».
« Proposer un quota de surface constructible avec des droits à construire
pour les communes, leur laisser une marge de manoeuvre tout en respectant
aux règles d?urbanisme ».
« Nécessité de moduler sa mise en oeuvre en tenant compte du potentiel
d?attractivité du territoire en lien avec les mouvements de population qui ne
peuvent/ veulent plus vivre en ville et s?installent dans les petites centralités
ou les territoires ruraux ».
« Le ZAN est trop contraignant pour les territoires en développement. Il est
trop rigide et risque d?empêcher le développement économique et
démographique car trop restrictif et d?application trop systématique ».
« Pour le ZAN, il faudrait une dotation aménité calculée en fonction du
nombre d?espace, de la superficie et non en densité de population. Pour les
fusions de communes, tenir compte des nouvelles générations de maires
plus ouverts sur cette approche ». « Passer de 5 à 20% de bonification de
DETR pendant 3-5 ans ».
« On a multiplié les schémas, Sraddet, Scot, PLUi. Les petites communes
n?y comprennent rien. Elles sont perdues. Veut-on maintenir réellement une
représentation communale ? Les petites communes sont peu
consommatrices d?espace. Il faudrait donner à chaque commune un droit de
tirage à construire en respectant les règles d?urbanisme sur une durée de dix
ans et en tenant compte de la superficie de la commune et des mesures de
protection existantes (zone Natura 2 000, ABF etc..), sinon ce sera la guerre
entre les territoires et la crise dans les EPCI ».
7 - Organisation
« Connaît pas le sous-préfet ruralités. Ne s?est jamais présenté ».
« État doit renforcer sa présence territoriale et s?organiser pour avoir des
responsables qui ont la vision de tout le territoire pour travailler les CRTE et
l?AR ».
« CLCT serait un bon outil pour contribuer au pilotage et au suivi de l?AR,
mais aussi à celui des CRTE. Le CLCT a servi à faire émerger le programme
Petit centre bourg ».
« Développer les politiques interterritoriales et sortir des logiques de frontière
administrative qui ne correspondent pas au vécu des populations et des
territoires ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 108/122
« L?État doit intervenir où il est pilote et arrêter de s?éparpiller ». « Il doit faire
confiance et nouer des partenariats ».
« Il faut davantage harmoniser ?articuler les dispositifs Etat- région-
département ».
« Il faut accroître l?engagement en faveur de la différenciation territoriale ».
« L?accompagnement de la DDT(M) est salué pour les projets ».
« Les CIR sont essentiels pour mettre en place des politiques publiques pour
le rural ».
« La feuille de route départementale n?est pas utilisée. On ne sait pas s?il y
en a une ni à quoi elles servent ».
« Le rôle de l?ANCT devient plus concret, plus opérationnelle, plus
pragmatique mais il y a encore une large de progression sur le porter à
connaissance. »
« Il faut davantage de transversalité entre l?État (interne État entre services
centraux et services déconcentrés) et État-Collectivités territoriales. Mettre le
préfet de région dans la boucle. Promouvoir l?animation auprès des acteurs
(SD État-CT) pour faire évoluer le système avec un rôle de l?ANCT à
développer ».
« Un secrétaire d?État sans administration, sans surface politique rend
difficile de faire entendre les ruralités au sein d?un gouvernement ».
« Les délégués territoriaux ne valorisent pas assez l?AR ».
« Le positionnement de l?ANCT n?a pas été appuyé pour voir avec les
ministères la mise en oeuvre de leurs mesures en direction des territoires
ruraux. Pas dans ses missions ».
« Les délégués territoriaux de l?ANCT devraient valoriser l?AR ».
8 ? Contrats / CRTE
« Les CRTE bénéficient d?un bon accompagnement des DDT qui jouent un
rôle de conseils apprécié, beaucoup d?informations mais pas de lisibilité
financière. Le CRTE permet une vision prospective du territoire et de
s?inscrire dans la durée, mais pas de garantie sur les finances. On manque
de moyens avec la suppression de la TH, CVAE demain et IFER. Il y a un
problème de compensation et de lecture des moyens qui ne sont pas corrélés
aux territoires. La DGF fonctionne mal et introduit des inégalités exemple
dans un EPCI : 4 communes à 44 euros par habitants, 2 à 200 euros par
habitants, cela crée de l?incompréhension et des tensions. Il est nécessaire
d?avoir des crédits fléchés avec une bonification pour l?intégration de la
transition écologique par exemple ».
« Avoir une concertation avec le niveau régional qui est oublié dans le cadre
des CRTE ».
« Les DDT ont un rôle de conseil, il faut veiller à la continuité de la présence
et de l?implication de l?État ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 109/122
« CRTE : on ne manque pas de crédits (Ademe, Fonds vert, UE, Anah..) Si
un projet est bien ficelé, il aura toujours des crédits, mais le contrat de ruralité
avait une visibilité sur trois ans ».
« Le CRTE est un procédé intéressant en début de mandat et lorsqu?on a un
projet de territoire. Pour les contrats de ruralité, n?a pas eu de suivi ».
« Important de flécher des actions ruralités dans les CRTE. Il faut aussi
embarquer les métropoles et leur imposer des contrats de réciprocité en
intégrant la prise en compte des aménités rurales par exemple ».
« Il faut distinguer les ruralités en péril, des ruralités structurées, des villages
de 150-300 habitants des centres bourgs et territoires ruraux en
développement ». « Prendre en compte des indices de fragilité ».
« Mettre en place un Pacte pour les territoires les plus fragiles nota les
territoires qui perdent des habitants dans une logique de rattrapage, et sortir
du coup par coup ».
« Avoir un dispositif à côté des ACV et PVD en direction des petits bourgs et
des hameaux ».
« S?inspirer des dispositifs mis en place dans les programmes Leader et plus
généralement des fonds européens. Crédits assistance technique, réserve
de performance, dégagement d?office, grille d?indicateurs avec des
indicateurs socio-économiques arrêtés conjointement, pluriannualité des
crédits, comité de suivi et de pilotage ».
« 85% des EPCI sont mixtes, La réciprocité pourrait être traitée via la
reconnaissance des aménités rurales ».
« L?État a maillé le territoire, au niveau infra-départemental. Mais les CRTE
sont souvent des nébuleuses qui obligent les petites communes à faire des
dossiers. Le préfet devrait davantage s?impliquer ».
« CRTE : Incompréhension des maires. Des projets sont fléchés CRTE par
le préfet, mais sans enveloppe dédiée, ce qui rend le dispositif peu lisible ».
« Le versement des contrats de ruralité dans les CRTE est non visible. Les
élus ne retrouvent pas leurs petits? La signature d?un contrat de ruralité
entre un préfet et le président de l?EPCI offrait plus de lisibilité ».
« Avoir des crédits dédiés pour assurer la lisibilité, même si les crédits sont
pris sur la DETR et la DSIL ».
Annexe 12.2. Verbatims portant spécifiquement sur les mesures
Avis généraux sur les mesures de l?Agenda rural
« Bien qu?il soit peu lisible pour les élus et pas du tout pour la population,
l?Agenda rural est parfait ; il y a tout dedans. Même si 200 mesures c?est
beaucoup? Il faudrait prioriser, en lien avec les besoins des territoires ».
« L?Agenda rural a créé de la déception, car c?est une somme de
mesurettes? On ne peut pas en faire un programme de développement pour
le rural ; et il a repris beaucoup de dispositifs préexistants ».
PUBLIÉ
Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 110/122
« C?est un catalogue de mesures, non territorialisées. Certaines sont
pertinentes pour le territoire, mais pas toutes. »
Couverture numérique et assistance aux usagers
« L?État est à la manoeuvre pour le rattrapage des territoires mal couverts ; il
y a eu des progrès mais il y en a encore à faire, et? quel rôle de l?Agenda
rural ? ».
« Les conseillers numériques, cela fonctionne plus ou moins bien selon les
territoires. La question se pose de la pérennité de ce dispositif en 2023 ou
2024, lorsque l?État se sera retiré ; les communes ne pourront pas gérer
seules ».
« Il faut faire évoluer les missions des conseillers numériques avec
l?accompagnement des démarches en ligne ».
Jeunesse, éducation et engagement
« Il faut développer les campus connectés, essentiels pour retenir les
jeunes ».
« Les campus connectés c?est bien, surtout pour les étudiants en première
année ; ils peuvent ainsi se tester dans une filière sans se couper
brutalement de leur famille. Il faudrait développer aussi les formations
professionnalisantes, en lien avec les entreprises locales ».
« Les cordées de la réussite, c?est positif, des choses ont été mises en
place ».
« Les internats d?excellence, c?est une bonne chose, mais comment ont-ils
été choisis ? c?est une mesure à retenir ».
« C?est difficile pour les petites communes d?accueillir matériellement un
jeune en VTA. Par ailleurs, on n?observe pas d?engouement particulier chez
les jeunes. Il n?y a peut-être pas assez eu de publicité faite sur ce dispositif ».
« Les VTA sont une bonne mesure, mais il est important, sur les projets,
d?avoir une même personne en continu ».
« Le volume de VTA n?est pas à la mesure des attentes et le niveau de
recrutement des VTA (des juniors le plus souvent) n?est pas à la hauteur des
enjeux (capacité de négociation, vision stratégique). Les territoires ruraux ont
besoin d?un appui en matière grise ».
« Les VTA sont un apport intéressant en ingénierie ; l?autre intérêt, c?est de
donner une première expérience dans le rural à de jeunes diplômés qui
n?auraient pas pensé venir travailler dans ces territoires, et de les convaincre
ensuite de rester ».
« Les services civiques, c?est intéressant, mais pas de visibilité globale et
six mois c?est trop court ».
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Rapport n° 014699-01
Janvier 2023
Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 111/122
« Les doctorants sur le territoires (HESAM), c?est un dispositif à
promouvoir ».
« Il faut davantage travailler avec l?enseignement supérieur, pour mobiliser
des étudiants dans le rural ».
« Associer la recherche à l?Agenda rural 2 et mettre en place une mission
documentaire sur les territoires ruraux avec les chercheurs. Mettre en place
un prix récompensant chaque année une thèse portant sur des sujets
intéressant les ruralités ».
« Il y a une perte d?engagement bénévole dans les associations depuis la
crise COVID. Le tissu associatif est important pour les territoires ruraux,
bien au-delà des enjeux de la citoyenneté. Revaloriser le FDVA ».
« Être moins systématique sur le maintien des écoles et faire converger /
adapter les calendriers du ministère de l?éducation nationale avec les apports
en population ».
Mobilité
« L?aide au permis de conduire, avec un soutien via les missions locales,
est un dispositif essentiel ; sans le permis, les jeunes ne peuvent rien faire
dans les territoires ruraux. Il faut multiplier cette action ».
« Le transfert de compétence vers les EPCI (loi LOM) est prématuré. Une
minorité de communautés de communes s?en sont saisies, et on n?observe
aucune amélioration concrète. C?est un mauvais cadeau de l?État? ».
« Le transfert de compétence vers les régions et les intercommunalités est
positif mais il reste un point noir, la résolution du dernier kilomètre. Ce point
n?a pas été assez travaillé ».
« Les nouvelles AOM n?ont pour l?instant pas de moyens spécifiques pour
exercer leur compétence. Il faut passer de la prise de compétence à
l?exercice opérationnel, avec la mise à disposition de moyens ».
« Il faut aller plus loin sur la mobilité, car c?est capital en milieu rural ».
« L?électrification du parc de véhicules particuliers (par le déploiement de
bornes de recharge), l?incitation aux mobilités partagées (covoiturage,
autopartage), l?organisation des systèmes intermodaux par le rabattement
sur des axes structurants de TC (lignes ferroviaires, cars express, etc.) via
des hubs ruraux ou petits pôles d?échange pour gérer les mobilités vers les
centralités, notamment pour le domicile-travail, sont essentiels ».
« Une réflexion structurante sur l?aménagement du territoire et le
rapprochement des lieux de vie, de travail et de services, est
indispensable pour recréer une proximité, et ainsi limiter la portée et la nature
des déplacements, y compris en promouvant les modes actifs (vélo, marche)
sur les courtes distances ».
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Rapport n° 014699-01
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Évaluation de la mise en oeuvre de l?Agenda rural Page 112/122
« Développer l?offre de liaison ferroviaire ; développer l?offre de mobilité
douce ».
Accès aux services
« Après avoir fermé tous les services publics dans les territoires ruraux, l?État
ne cesse de parler des maisons France services? Elles fonctionnent bien
sur certains territoires. Mais si elles perdurent, il faut prévoir une garantie
financière ».
« Avant il y avait la Poste, les impôts, la DDE ; FS ne remplace pas tout ça.
Plus d?opération bancaire avec la Poste, besoin de rendez-vous avec les
impôts ; il y un reste à charge des MFS pour les collectivités. Il faut déployer
beaucoup plus d?énergie pour avoir le même service ».
« 70% du financement des MFS provient des collectivités. Il faut se rappeler
que ces MFS (MSAP avant) ont été mises en place à cause du recul des
services publics dans les territoires ruraux. L?État doit donc davantage les
financer ».
« MFS fonctionne bien. Il faut développer l?itinérance. La question est la
pérennisation notamment avec des crédits afférents ; les collectivités
financent beaucoup et le reste à charge est trois fois supérieur à la dotation
de l?État ».
« Les maisons France services sont un outil utile qui pousse au partenariat
fort entre collectivités, État, opérateurs. Permet de mettre en réseau les
secrétaires de mairie et les agents France services ».
« Le travail des MFS doit s?organiser davantage en réseau avec les
secrétaires de mairie ».
« Le dispositif MFS est très bien ; il existe de beaux exemples, avec de
nouvelles missions données aux maisons (accueil des touristes, accueil des
nouveaux actifs) ».
« Il faut évaluer la qualité de fonctionnement des MFS ».
« Les tiers lieux : des AMI ont été lancés et certains territoires ruraux s?y
sont engouffrés, mais seulement ceux qui disposaient déjà d?une ingénierie ».
« Les tiers lieux doivent être à la fois des lieux de coworking et de
convivialité ; mais se pose la question de leur modèle économique ».
« Le dispositif 1 000 cafés est à conforter et à simplifier ».
« Le programme micro-folies est très ambitieux pour les territoires ruraux,
très utile pour la médiation culturelle entre territoires, mais les élus
s?interrogent sur les coûts de fonctionnement et sur la pérennité du dispositif
sur le moyen-long terme ».
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Santé, action sociale
« La situation reste très difficile ».
« Le sujet de la santé n?est toujours pas réglé ; il faut faire preuve d?audace
sur ce sujet de la santé en milieu rural ».
« La santé est un problème national ».
« Les ARS ne jouent pas leur rôle ».
« Il faut faire attention au tout téléconsultation ».
« Les assistants médicaux sont un dispositif qui a bien fonctionné ».
« Il faut déployer la télémédecine partout, et en particulier dans les
pharmacies, les maisons France services? On a en France un réseau de
22 000 pharmacies ; on pourrait installer des cabines de téléconsultation
dans les pharmacies rurales ».
« Développer les possibilités d?acte en pharmacie ».
« Réformer le transport sanitaire léger ; il y a une baisse du nombre de
professionnels ».
« Pour les personnes âgées, iI faudrait mettre en place des structures
intermédiaires entre le maintien à domicile et l?EHPAD : des résidences de
petits appartements avec services communs associés à des centres
d?activité de jour. Expérimentation en cours, à impulser au niveau national ».
« Développer les droits à l?expérimentation, notamment pour les métiers
d?aide à la personne. Mieux rémunérer, former et coordonner ls aides à
domicile, aides ménagères etc. ».
« Il faut adapter les modes d?accueil de la petite enfance aux réalités des
territoires ».
« Les services publics et la santé doivent être des priorités pour l?Agenda
rural 2 ».
Revitalisation, habitat, logement, aménagement du territoire
« Action coeur de ville et Petites villes de demain sont des dispositifs qui
fonctionnent bien, même si ce n?est pas complètement opérationnel. Les
ORT sont un fatras administratif, un exercice intellectuel trop gong et trop
complexe ».
« L?élargissement de PVD, en intégrant de nouvelles communes se
heurterait à deux obstacles : manque de budget et insuffisante capacité
d?action des services déconcentrés ? sous-préfets, DDT ? qui sont déjà sous
pression ».
« PVD est un bon programme, qui porte une attention particulière sur
l?articulation entre la petite ville et son territoire environnant, en prenant en
compte la question de la centralité ».
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« Tout ce qui participe à la définition d?un projet de territoire est positif. C?est
le cas avec PVD ou Avenir montagne ».
« Les zones rurales sont devenues très attractives ; il y aurait lieu de mener
une vraie politique d?aménagement du territoire ».
« Il faut s?attaquer à la question des résidences secondaires et des
locations saisonnières afin de les limiter, car elles impactent les possibilités
de logement des locaux ».
« Les ZRR sont un dispositif discutable : on ne sait pas combien ça coûte et
on n?est pas certain des retombées. Le parallèle avec les zones urbaines leur
est défavorable. Mais ce n?est pas un dispositif de l?Agenda rural ».
Activités économiques
« Pour que les projets alimentaires territoriaux fonctionnent, il faut une
structure infra-départementale, du type Pays : PETR ».
« Des interrogations subsistent sur le maintien du nombre d?élèves dans les
lycées agricoles, ainsi que sur le report de la limité d?âge des jeunes
agriculteurs, afin qu?ils puissent toucher plus tardivement les aides à
l?installation ».
« Il faut veiller à maintenir l?agriculture familiale car elle permet le maintien
des populations et donc des services ».
« L?agriculture est un sujet majeur : question de la reprise des
exploitations ; question de la production alimentaire versus la production
d?ENR ».
« La réindustrialisation est un impératif ».
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Annexe 13. CRTE et ruralité
Sur cette carte, ont été représentés les contours des CRTE ainsi que ceux des EPCI.
Ces derniers sont différenciés entre EPCI ruraux (en vert) et EPCI urbains (en brun), selon la
définition Insee fondée sur la grille de densité.
Les contours des départements ruraux ciblés comme « fragiles » (voir annexe 7) sont également
représentés.
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Annexe 14. Aides en ingénierie : l?exemple du Cantal
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Annexe 15. Table des illustrations
Figures
Figure 1 ? La gouvernance de l?Agenda rural ................................................................................ 12
Figure 2 ? Ministères responsables de l?Agenda rural ................................................................... 20
Figure 3 ? Avancement des mesures de l?Agenda rural (octobre 2022) ....................................... 21
Figure 4 ? Objectif initial de l?Agenda rural le plus avancé dans le département .......................... 23
Figure 5 ? Objectif initial de l?Agenda rural le moins avancé dans le département ....................... 23
Figure 6 ? Typologie des territoires ruraux (source : Insee) .......................................................... 26
Figure 7 ? Catégories du rural et de l?urbain .................................................................................. 26
Figure 8 - Typologie socio-économique des EPCI ruraux (réalisation : pôle Données de l?IGEDD)
........................................................................................................................................................ 27
Figure 9 ? Priorités d?un Agenda rural II ........................................................................................ 29
Tableaux
Tableau 1 ? Financement comparé des blocs communaux ruraux et urbains .............................. 46
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Annexe 17. Glossaire des sigles et acronymes
Acronyme Signification
AAP Appel à projet
ACV Action coeur de ville
ADCF Intercommunalités de France (anciennement
Assemblée des communautés de France)
Ademe Agence de la transition écologique
ADS Autorisation du droit des sols
AMF Association des maires de France
AMI Appel à manifestation d?intérêt
AMO Assistance à maîtrise d?ouvrage
AMRF Association des maires ruraux de France
Anah Agence nationale de l?habitat
ANCT Agence nationale de la cohésion des territoires
ANPP Association nationale des pôles territoriaux et
des pays
ANRU Agence nationale pour la rénovation urbaine
AOM Autorité organisatrice de la mobilité
ARS Agence régionale de santé
ATD Agence technique départementale
ATESAT Assistance technique de l?État pour des raisons
de solidarité et d?aménagement du territoire
BdT Banque des territoires
CAUE Conseil d?architecture, d?urbanisme et de
l?environnement
Cerema Centre d?études et d?expertise sur les risques,
l?environnement, la mobilité et l?aménagement
CESE Conseil économique social et environnemental
CGCT Code général des collectivités territoriales
CGDD Commissariat général au développement
durable
CGET Commissariat général à l?égalité des territoires
CIFRE Convention industrielle de formation par la
recherche
CIR Comité interministériel aux ruralités
CLCT Comité local de cohésion territoriale
CPER Contrat de plan État Région
CPRR Convention particulière de revitalisation rurale
CRTE Contrat de relance et de transition écologique
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Acronyme Signification
DDAF Direction départementale de l?agriculture et de la
forêt
DDE Direction départementale de l?équipement
DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la
mer)
DETR Dotation d?équipement des territoires ruraux
DGALN Direction générale de l?aménagement, du
logement et de la nature
DGCL Direction générale des collectivités locales
DGF Dotation globale de fonctionnement
DMATES Direction du management de l?administration
territoriale et de l?encadrement supérieur
DNO Directive nationale d?orientation
DRAAF Direction régionale de l?agriculture, de
l?alimentation et de la forêt
DRAC Direction régionale des affaires culturelles
DRAJES Direction régionale académique à la jeunesse, à
l?engagement et au sport
DREAL Direction régionale de l?environnement, de
l?aménagement et du logement
DSIL Dotation de soutien à l?investissement local
EPA Établissement public d?aménagement
EPCI Établissement public de coopération
intercommunale
EPF Établissement public foncier
FCTVA Fonds de compensation pour la taxe sur la
valeur ajoutée
FDVA Fonds de développement de la vie associative
FNADT Fonds national d?aménagement et de
développement du territoire
IGA Inspection générale de l?administration
Insee Institut national de la statistique et des études
économiques
LOADT Loi d?orientation pour l?aménagement et le
développement du territoire
LOM Loi d?orientation des mobilité
MASA Ministère de l?agriculture et de la souveraineté
alimentaire
MC Ministère de la culture
MDCTR Ministère délégué chargé des collectivités
territoriales et de la ruralité
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Acronyme Signification
MENJ Ministère de l?éducation nationale et de la
jeunesse
MESR Ministère de l?enseignement supérieur et de la
recherche
MFS Maison France services
MIOM Ministère de l?intérieur et des outre-mer
MS Ministère des sports
MSAHP Ministère des solidarités, de l?autonomie et des
personnes handicapées
MSP Ministère de la santé et de la prévention
MSP Maison de santé pluriprofesionnelle
MTE Ministère de la transition énergétique
MTECT Ministère de la transition écologique et de la
cohésion des territoires
MTPEI Ministère du travail, du plein emploi et de
l?insertion
NCT Nouveau conseil au territoire
ORT Opération de revitalisation du territoire
PAT Projet alimentaire territorial
PETR Pôle d?équilibre territorial et rural
PLU Plan local d?urbanisme
PNR Parc naturel régional
PUCA Plan urbanisme construction architecture
PVD Petites villes de demain
RNU Règlement national d?urbanisme
SDES Service des données et des études statistiques
SGAR Secrétariat général pour les affaires régionales
SPL Société publique locale
VTA Volontaire territorial en administration
ZRR Zone de revitalisation rurale
PUBLIÉ
Site internet de l?IGEDD :
« Les rapports de l?inspection »
PUBLIÉ
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=liste-actualites&lang=fr&id_mot=1187&debut_rub_actus=0
Sommaire
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1 Un Agenda rural qui nécessite un pilotage et une gouvernance renforcés
2 Bilan général des mesures de l?Agenda rural et pistes
d?amélioration
3 La ruralité mérite une place spécifique dans la politique contractuelle de l?État
4 Les territoires ruraux doivent se structurer en ingénierie
5 Les moyens financiers, une amélioration attendue
Conclusion
Annexes
INVALIDE)