Adaptation des territoires aux inondations fréquentes - Actions ou réactions ?
DESBOUIS, Jean-François ;CINOTTI, Bruno
Auteur moral
France. Conseil général de l'environnement et du développement durable
Auteur secondaire
Résumé
La question des inondations fréquentes constitue une véritable problématique, qui va gagner en ampleur avec le dérèglement climatique, tant en volume qu'en répartition spatiale. A l'exception du sud-est en particulier, ces événements sont moins des « catastrophes » que des contraintes s'imposant à l'aménagement du territoire. Le présent rapport traite des zones à inondations fréquentes (ZIF), que les dommages, notamment aux personnes, soit majeurs ou pas. Les secteurs exposés aux inondations fréquentes font rarement l'objet d'un traitement concerté, mobilisant la totalité des outils liés aux politiques d'aménagement, de gestion des eaux et de prévention des risques. L'adaptation des territoires à ces inondations fréquentes ne peut pas passer par des mesures généralisées de délocalisations des habitats et activités, sauf dans les cas les plus graves, mais par une évolution dans la posture et la recherche de solutions mobilisant diverses mesures de réduction de l'aléa et de la vulnérabilité. Les premières sont à programmer à l'échelle des bassins versants, le plus souvent, dans le cadre d'un programme d'actions de prévention des inondations (PAPI). Les secondes relèvent avant tout de stratégies d'aménagement de chaque territoire exposé à l'aléa mais aussi des bâtiments. Au terme de la mission, trois axes majeurs de progrès se dégagent: 1/ identifier et caractériser les zones à inondations fréquentes avec une stratégie globale et en mobilisant sur type de problème, les acteurs concernés et les outils adaptés relevant des politiques d'aménagement du territoire, de la prévention des risques ou de la gestion des eaux ; 2/ améliorer l'accompagnement des acteurs locaux par un accès facilité aux données et à une expertise, sans oublier quelques ajustements d'outils en place pour des situations particulières ; 3/améliorer la responsabilisation des acteurs tout en conservant les valeurs et l'efficacité du dispositif CatNat. Si le traitement de ces situations sur l'ensemble du territoire national sera progressif, l'ensemble des acteurs devra évoluer d'une attitude attentiste de réaction aux inondations à une attitude proactive d'action pour prévenir, anticiper et réduire la vulnérabilité, en s'appuyant sur les principes évoqués ci-dessus : identifier, accompagner, responsabiliser.
Editeur
CGEDD
Descripteur Urbamet
aménagement du territoire
;inondation
;adaptation
;zone à risque
;politique publique
Descripteur écoplanete
culture du risque
Thème
Ressources - Nuisances
;Aménagement du territoire
Texte intégral
P U B LI É
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Résumé ........................................................................................................................................................ 7 Liste des recommandations............................................................................................................... 10 Introduction ............................................................................................................................................ 13 1 Les inondations fréquentes : un sujet d'actualité et d'avenir .......................................... 15 1.1 Qu'est-ce qu'une zone à inondation fréquente (ZIF) et comment définir le caractère fréquent ? ...................................................................................................................................................16 1.1.1 Quels critères retenir ?...............................................................................................................16 1.1.2 La question centrale de l'aléa ..................................................................................................17 1.2 Une identification et une caractérisation des zones d'inondations fréquentes à parfaire ........................................................................................................................................................19 1.3 Le dispositif « catastrophes naturelles » : les limites de la solidarité ................................23 1.3.1 Le constat ........................................................................................................................................23 1.3.2 Appliquer le dispositif « catastrophes naturelles » aux inondations fréquentes déresponsabilise les acteurs économiques et politiques ............................................24 1.4 Un investissement, des réponses et des approches variées selon les acteurs................27 1.4.1 Une insuffisante culture du risque : de la perte de mémoire à la négation ..........27 1.4.2 Une variabilité des réponses ...................................................................................................28 1.4.3 Une variabilité des choix de gouvernance..........................................................................30 1.4.4 Une insuffisante anticipation face à l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des inondations ......................................................................................................31 2 Agir en aménageant les territoires au lieu d'attendre la crise pour réagir ................ 32 2.1 La réflexion sur la résilience : posture ou démarche ? De quoi parle-t-on ? ...................32 2.2 L'impulsion, la gouvernance et l'association, clés d'une démarche aboutie et appropriée dans laquelle l'État a un rôle important. ................................................................33 2.2.1 L'importance du portage politique .......................................................................................33 2.2.2 De l'importance de l'association de tous les acteurs .....................................................34 2.3 L'échelle de réflexion dans l'espace et dans le temps...............................................................35 2.4 Une mobilisation d'outils complémentaires, des souplesses et des solidarités à imaginer ......................................................................................................................................................36
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3 Une méconnaissance globale des guides et méthodologies, et un besoin en formation-accompagnement en ingénierie technique et financière ............................. 37 3.1 Quelques « bonnes feuilles » souvent méconnues... .................................................................37 3.2 Un partage des données encore perfectible voire insuffisant : ............................................37 3.2.1 Les dommages aux biens des particuliers..........................................................................38 3.2.2 Les dommages aux biens des collectivités. ........................................................................38 3.3 Une expertise encore mieux structurée, un accompagnement, et une formation des acteurs de terrain ....................................................................................................................................39 3.3.1 Vers une ingénierie publique encore plus partagée ......................................................39 3.3.2 Mieux accompagner les acteurs locaux, en particulier en post-crise ......................39 3.3.3 Un besoin de formation et de partage d'expérience ......................................................41 4 Des outils existants, parfois à améliorer, relevant de plusieurs politiques (prévention des risques, aménagement, construction), mais un besoin de mise en cohérence............................................................................................................................................ 43 4.1 Tentative de synthèse des outils rencontrés ...............................................................................43 4.2 Le cas particulier du bâtimentaire et de la reconstruction plus résiliente du bâti .......45 4.2.1 Mettre en oeuvre les recommandations du rapport Bigot - Galibert .......................45 4.2.2 Rendre obligatoire un diagnostic de vulnérabilité .........................................................46 4.3 Quelques propositions d'amélioration complémentaires ......................................................47 4.3.1 Mieux financer la réduction de vulnérabilité avec le FPRNM ou fond « Barnier » ......................................................................................................................................47 4.3.2 Faciliter la délocalisation sous conditions en ZIF ...........................................................49 4.3.3 Créer une incitation financière à ne pas reconstruire à l'identique ........................50 4.4 Responsabiliser les acteurs économiques et politiques ..........................................................50 4.4.1 Responsabiliser les constructeurs ........................................................................................51 4.4.2 Responsabiliser les assureurs .................................................................................................51 4.4.3 Responsabiliser les assurés propriétaires .........................................................................52 4.4.4 Responsabiliser les bailleurs ...................................................................................................53 4.4.5 Responsabiliser les pouvoirs publics ...................................................................................53 Conclusion................................................................................................................................................ 55 Annexes ..................................................................................................................................................... 56 1 Lettre de mission.............................................................................................................................. 57
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2 Annexe - Des inondations de plus en plus fréquentes et intenses ................................. 59 3 Annexe Aléa de référence .......................................................................................................... 61 4 Annexe Mise en oeuvre des recommandations du rapport n° 011443-01 - Projet d'un document technique unifié (DTU) - Construire en zone inondable et réhabiliter après inondation ....................................................................................................... 62 5 Annexe - Identification des enjeux ............................................................................................ 64 6 Annexe Exemples de mise en oeuvre locale ......................................................................... 65 6.1 Sommières (Gard) : un exemple de réflexion tous azimut pour limiter les impacts et « vivre avec le risque ». .........................................................................................................................65 6.1.1 Le contexte ......................................................................................................................................65 6.1.2 La réflexion résilience engagée ..............................................................................................67 6.2 Lotissement les Floralies Fréjus (Var) : Un secteur régulièrement exposé mais inéligible au Fond Barnier. ..................................................................................................................69 6.3 Villeneuve Saint Georges (Val-de-Marne) : La question de l'indemnisation de la « destruction de valeur ». .....................................................................................................................70 6.3.1 Le contexte ......................................................................................................................................70 6.3.2 Le projet de restauration des bords de l'Yerres a d'ores et déjà permis d'acquérir une quarantaine de parcelles ...........................................................................70 6.3.3 Points à noter .................................................................................................................................71 6.4 Quimperlé (Finistère) : Vivre avec l'inondation .........................................................................72 6.4.1 Le contexte ......................................................................................................................................72 6.4.2 Un PAPI Ellé Isole Laïta ........................................................................................................72 6.4.3 La culture du risque par la communication et la création artistique ......................72 6.5 Quartier Matra à Romorantin-Lanthenay (Loir et Cher) : Comment organiser le territoire pour vivre avec l'eau et le risque. .................................................................................73 6.5.1 Le contexte ......................................................................................................................................73 6.5.2 Un projet réfléchi pour laisser passer l'eau .......................................................................74 6.6 Cannes la Bocca Grand Ouest (Alpes-Maritimes): Une réflexion de requalification et d'aménagement qui intègre le risque .............................................................................................75 6.6.1 Une articulation négociée PPRi-projet de réaménagement du quartier ................75 6.6.2 Un projet global d'aménagement qui intègre la dimension risque ..........................76 7 Annexe - Quelques documents de référence .......................................................................... 77
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8 Liste des personnes rencontrées................................................................................................ 79 9 Glossaire des sigles et acronymes .............................................................................................. 84
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La question des inondations frequentes constitue une veritable problematique, qui va gagner en ampleur avec le dereglement climatique, tant en volume qu'en repartition spatiale. A l'exception notable de quelques secteurs qui connaissent des inondations frequentes et importantes, voire catastrophiques (dans le sud-est en particulier), ces evenements sont le plus souvent, du fait de leur caractere repetitif, moins des « catastrophes » que des contraintes qui s'imposent a l'amenagement du territoire et qui mobilisent des outils relevant pour beaucoup de cette politique publique. Le present rapport traite des zones a inondations frequentes (ZIF), que les dommages, notamment aux personnes, soient majeurs ou pas. Cette thematique des zones a inondations frequentes, bien identifiee par la DGPR a l'origine de la mission, semble mal ou incompletement apprehendee par les acteurs publics locaux, en raison d'une definition assez floue dans l'esprit de beaucoup. Dans le meme temps, les guides techniques ou methodologiques existants et les organismes nombreux et reconnus en recherche developpement et accompagnement, ne sont pas toujours connus et maîtrises par les acteurs operationnels, alors qu'ils pourraient jouer un role majeur pour faire aboutir les demarches lorsqu'existe une volonte de traiter ces situations. Certaines donnees necessaires a l'elaboration de diagnostics puis de strategies ne sont par ailleurs pas toujours faciles a obtenir. Les secteurs exposes aux inondations frequentes ne sont, des lors, pas souvent identifies avec precision et ne font que rarement l'objet d'un traitement concerte, mobilisant la totalite des outils lies aux politiques d'amenagement, de gestion des eaux et de prevention des risques. L'adaptation des territoires a ces inondations frequentes ne peut pas passer par des mesures generalisees de delocalisations des habitats et activites, sauf dans les cas les plus graves (exposition de vies humaines ou secteurs tres ponctuels), mais par une evolution dans la posture et la recherche de solutions mobilisant diverses mesures de reduction de l'alea et de la vulnerabilite. Les premieres, frequemment reclamees par les habitants et leurs representants elus, sont a programmer a l'echelle des bassins versants, le plus souvent, dans le cadre d'un outil specifique - le programme d'actions de prevention des inondations (PAPI) - qui assure l'articulation entre les imperatifs de la strategie de gestion des inondations et les enjeux d'amenagement du territoire. Bien qu'elles ne soient pas toujours aisees a mettre en oeuvre (la solidarite amont-aval, qui est aussi, souvent, une solidarite rural-urbain, ne se decretant pas), elles n'ont pas ete traitees dans le detail dans cette reflexion, ayant deja abordees par d'autres missions. Les secondes, insuffisamment envisagees et moins encore mises en oeuvre, bien que pouvant entrer dans les memes PAPI, relevent avant tout de strategies d'amenagement de chaque territoire expose a l'alea mais aussi des batiments. Elles reposent sur une mobilisation locale qui, le plus souvent, semble initiee soit par un sinistre (ou une repetition de sinistres), soit par une plus forte responsabilisation des acteurs. Elles necessitent evidemment une coordination des actions et donc une gouvernance forte a des echelles differentes (bassin, etablissements publics de cooperation intercommunaux, communes, quartiers et meme batiment). Elles impliquent enfin surtout une grande diversite d'acteurs (pouvoirs publics locaux et nationaux, proprietaires fonciers, promoteurs, entreprises du batiment et des travaux publics, assures - particuliers, exploitants agricoles, et entrepreneurs -, assureurs,), dont les interets ne sont pas toujours convergents et qui ne sont le plus souvent pas assez responsabilises par les dispositifs actuels.
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Dans tous les cas, la bonne analyse et l'integration des volets sociologiques (logiques individuelles et collectives, adhesion des populations aux solutions retenues, lutte contre la segregation sociale, ...), comme l'appui sur une culture du risque qu'il convient sans cesse d'entretenir ou de developper, sont des cles de reponses adaptees, le rapport aux inondations frequentes etant tres variable dans la population en fonction de l'experience qu'ont les acteurs de telles situations. De l'avis des personnes rencontrees et de la mission, les eventuelles difficultes ne resident pas tant dans un manque d'outils reglementaires ou financiers, meme si quelques ajustements pourraient faciliter certaines situations particulieres, que de la mise en mouvement organisee et de la levee des blocages induits parfois par les jeux entre les nombreux acteurs aux differentes echelles. Les reussites observees passent ainsi, au-dela du facteur declenchant que constitue le plus souvent un sinistre, par un portage politique fort a tous les niveaux et par la mise en oeuvre de demarches globales, associatives et formalisees. Au terme de la mission qui a permis au-dela d'un questionnaire systematique adresse aux DDT(M), de rencontrer plus de cent personnes dans une dizaine de departements, trois axes majeurs de progres se degagent et pourraient contribuer a une meilleure prise de conscience de cette thematique : 1/ identifier et caractériser les zones à inondations fréquentes fondees tant sur les donnees historiques qu'en anticipation, permettant de faire remonter le niveau de priorite de ce sujet, de faire emerger des portages politiques et d'engager en particulier les collectivites a le traiter progressivement, avec une strategie globale et en mobilisant sur chaque type de probleme, les acteurs concernes et les outils adaptes relevant des politiques d'amenagement du territoire, de la prevention des risques ou de la gestion des eaux. 2/ améliorer l'accompagnement des acteurs locaux par un acces facilite aux donnees (dommages chez les particuliers, les collectivites, les causes de mortalites) et a une expertise (mise en synergie des programmes et acteurs publics ou associatifs de la recherche developpement, appui aux collectivites et aux services en post-crise dans les domaines risques et amenagement, methode operationnelle et harmonisee de determination de l'alea ...), sans oublier quelques ajustements d'outils en place pour des situations particulieres (Fonds de prevention des Risques naturels majeurs - FPRNM notamment). 3/améliorer la responsabilisation des acteurs tout en conservant les valeurs et l'efficacite du dispositif CatNat instaure en 1982 et qui repose sur un mecanisme public-prive de solidarite nationale : Une mobilisation des particuliers et de toute la filiere sur le champ du batimentaire et des normes (reflexions relatives a un document technique unifie DTU - adapte et possibilite de mettre en place des diagnostics obligatoires de reduction de vulnerabilite en ZIF, voire d'une qualification des batiments neufs ou existants selon leur resilience aux inondations avec une procedure de suivi et d'information lors des mutations, travaux ou locations). Une evolution limitee mais symbolique de l'indemnisation en cas de sinistres repetes en fonction des mesures de reduction de vulnerabilite engagees. Une assurance couvrant, sur une duree de vingt ans, les dommages risques majeurs aux ouvrages, a souscrire par les autorites administratives, les proprietaires fonciers, promoteurs et entreprises de construction qui autorisent ou construisent des batiments en zone d'inondations frequentes. Compte tenu de l'etat actuel d'avancement, variable d'un territoire a un autre, mais aussi des moyens disponibles et necessaires a l'aboutissement des reflexions puis a la mise en oeuvre des actions, le traitement de ces situations sur l'ensemble du territoire national ne pourra etre que progressif, pouvant le cas echeant amener a imaginer ou faire evoluer certains outils. Il est cependant necessaire de faire passer au plus vite l'ensemble des acteurs (collectivites territoriales, proprietaires fonciers, promoteurs, entreprises du batiment, assures et assureurs), d'une attitude attentiste de reaction aux
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inondations a une attitude proactive d'action pour prevenir, anticiper et reduire la vulnerabilite, en s'appuyant sur les principes evoques ci-dessus : identifier, accompagner, responsabiliser.
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Nota : Les recommandations ci-dessous ne sont pas hiérarchisées mais présentées dans l'ordre de leur apparition dans le rapport.
Recommandation 1. Aux préfets/DDT(M) Établir, en concertation avec les acteurs locaux, une cartographie et une caractérisation des zones à inondations fréquentes (ZIF) (en croisant toutes les données disponibles, à commencer par celles des assurances), les notifier aux collectivités territoriales disposant de la compétence « urbanisme », et s'assurer de leur prise en compte dans l'aménagement du territoire. .................................................................................................................................................. 22 Recommandation 2. À la DGPR - Rassembler, analyser et mettre à disposition, en lien avec les assureurs, la MRN, la CCR et la DGCL, dans le respect de la confidentialité des informations, la géolocalisation des dommages et les données techniques et financières recueillies lors des expertises chez les particuliers et entreprises ou, pour ce qui concerne les collectivités, dans le cadre de la mobilisation de la dotation de solidarité............................................................................................................................................. 38 Recommandation 3. Au SPES Renforcer temporairement et accompagner les services de l'État et des collectivités pour la gestion post-crise, où beaucoup de choses s'engagent et orientent durablement la prise en compte des risques et un aménagement plus résilient. Le cas échéant, une phase d'expérimentation sur l'arc méditerranéen, permettrait de tester différentes options et, en lien avec la DGPR, la DGALN et le CGEDD, de capitaliser en vue des prochains événements. ............................. 41 Recommandation 4. À la DGALN - Porter auprès du comité stratégique « construction, urbanisme et cadre de vie » de l'AFNOR, la demande d'élaboration d'un document ayant valeur de norme, et s'assurer de son adoption dans un délai raisonnable. En parallèle, mettre en place une qualification des bâtiments (neufs ou existants) selon leur résilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnérabilité harmonisés, et rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession, la transmission ou la location des bâtiments. ............................................................................. 47 Recommandation 5. À la DGPR - Imposer dans les ZIF identifiées, la réalisation d'un diagnostic de vulnérabilité garantissant aux habitants la connaissance et développant la conscience du risque, comportant des préconisations opérationnelles pour réduire la vulnérabilité. ........................................................................... 47 Recommandation 6. À la DGPR - Revoir certaines conditions de mise en oeuvre des mesures de réduction de vulnérabilité du FPRNM (limitation de l'assiette éligible, élargissement des mesures aux ZIF en particulier), tant sous l'angle financier, procédural que technique, pouvant aller jusqu'à financer ponctuellement des mesures de délocalisation, y compris lorsqu'il n'y a pas de menace aux personnes ou lorsque celle-ci peut être limitée, dans des périmètres bien définis résultant d'une approche globale, collective, concertée et validée à tous les niveaux (collectivité,
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gémapien, État). ..................................................................................................................................... 50 Recommandation 7. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor - En concertation avec la FFA, la MRN, la CCR, responsabiliser davantage encore assureurs et assurés pour inciter à la mise en oeuvre de mesures de réduction de vulnérabilité, en travaillant soit sur les conditions de réassurance, soit sur l'articulation des dispositifs d'indemnisation et d'aide aux travaux, soit enfin sur l'introduction d'une modulation faible mais symbolique de l'indemnisation en cas de sinistre répété sans mise en oeuvre de diagnostic et/ou de travaux. .......................................................................... 52 Recommandation 8. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor Envisager une assurance couvrant, sur une durée de vingt ans, les dommages risques majeurs aux ouvrages, à souscrire par les autorités administratives, les propriétaires fonciers, promoteurs et entreprises de construction qui autorisent ou construisent des bâtiments en zone d'inondations fréquentes............................................ 54
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Partant d'un constat d'inondations repetees sur les memes territoires, y compris recemment dans le Var et les Alpes-Maritimes (fin 2019) ou le sud-ouest (fin 2020- debut 2021), la ministre a demande a une mission du Conseil General de l'Environnement et du Developpement Durable (CGEDD) « d'identifier les outils adaptés pour la gestion des suites de ces inondations fréquentes », notamment en matiere « de réduction de la vulnérabilité du bâti [...] et des activités économiques », en evaluant « la nécessité d'adapter les outils existants », voire en proposant « lorsque nécessaire, de nouveaux outils plus pertinents». La ministre a suggere d'analyser la situation de territoires inondes a plusieurs reprises dans le Var, les Alpes-Maritimes et le Val-de-Marne. Elle a encourage la mission a l'organisation d'entretiens avec « des élus, des professionnels de l'assurance, de la construction et de l'aménagement, des services de l'État, des personnes qualifiées, des sinistrés... », evoquant « les retours d'expérience post-crues actuellement menés par les préfets du Var et des Alpes-Maritimes ». La ministre a souhaite enfin que la mission explore non seulement les questions liees a l'habitat, a l'echelle du batiment, mais aussi plus globalement a l'urbanisme comme a l'amenagement du territoire aux differentes echelles (bassin versant, ville, quartier). La mission est ainsi a l'interface prevention des risques-amenagement des territoires. La direction generale de la prevention des risques (DGPR), consultee des le demarrage de la reflexion, a acte que, si la politique de prevention des risques et le fonds Barnier (FPRNM) apportent des reponses pour l'amenagement des zones soumises a des phenomenes catastrophiques entraînant des menaces graves a la vie humaine, la reponse n'est ni adaptee ni destinee aux suites d'inondations de periode de retour faible. Ces inondations frequentes peuvent provoquer des dommages materiels cumules importants, sans qu'existe des procedures de traitement de l'ensemble des enjeux, a l'echelle des agglomerations, de quartiers ou meme des batiments. La DGPR souhaite en outre que la mission documente un panorama des pratiques afin de disposer de references (bonnes ou mauvaises). Les territoires a crues, ou plus exactement a inondations frequentes pour y integrer aussi le phenomene de ruissellement voire la combinaison avec les grandes marees ou hautes eaux marines, se retrouvent a des degres divers, sur l'ensemble du territoire national. A noter que la frequence peut se combiner, ou pas, avec l'importance des dommages humains ou materiels, renforçant alors le ressenti des acteurs locaux. Dans tous les cas, les assureurs, reassures par la solidarite nationale via la Caisse Centrale de Reassurance (CCR), s'interrogent sur leur capacite a indemniser plusieurs fois des biens maintenus en situation d'exposition a des aleas dont la repetition est « certaine ». La commande etant centree sur la reduction de vulnerabilite des batiments et la reconstruction ou le reamenagement post sinistre, elle necessite de travailler aux differentes echelles que sont : le bassin versant/territoire d'un PAPI, la ville (car meme si un seul quartier est touche, toute l'agglomeration peut etre impactee en termes de reseaux, d'espaces refuges collectifs, de zones d'alimentation ou de relogement...), le quartier/operation, sans oublier le batiment. Toutes les reflexions doivent s'inscrire dans une alternative deconstruction (d'autant que le dereglement climatique peut accentuer l'exposition de certaines territoires) ou maintien avec
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reduction de vulnerabilite, cette deuxieme option devant integrer la reflexion sur le « mieux reconstruire » (« build back better »). Engages en mars 2020, la prise de contacts et les deplacements de terrain de la mission ont ete retardes par les mesures de confinement, puis fortement perturbes par les restrictions sanitaires. Apres une analyse bibliographique, la mission a rencontre la DGPR mais aussi la direction generale de l'amenagement et du logement (DGALN), plusieurs services de l'administration territoriale de l'Etat, des representants des assurances, des elus et leurs services en charge de ces questions. Elle a par ailleurs pu se deplacer dans six departements et rencontrer ainsi au final plus d'une centaine de personnes. La mission a par ailleurs realise une enquete aupres des directions departementales des territoires et de la mer (DDT(M)) avec de l'ordre d'un tiers de retours (par le questionnaire ou lors d'un deplacement). Le rapport est structure en quatre parties partant de la perception de la problematique par les acteurs de terrain et de la disponibilite des outils et dispositifs d'accompagnement pour aboutir a diverses propositions d'ajustements d'outils et a un souhait de responsabilisation des acteurs.
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Au-delà de toutes les structures ou personnes qui ont éclairé la réflexion de la mission et apporté des pistes d'amélioration au travers de leurs pratiques ou de leurs témoignages, les auteurs de ce rapport tiennent à remercier tout particulièrement Sandrine Arbizzi, Virginie Dumoulin, Nicolas Forray, Thierry Galibert, Gilles Pipien et Michel Segard qui ont accepté de relire et d'enrichir cette mission.
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La lettre de mission indique que « de nombreux territoires en France subissent des crues dommageables. La répétition de ces situations interpelle au regard des situations de détresse psychologique des habitants concernés et des coûts qu'elles représentent ». Les premieres analyses et reflexions de la mission, confirmees par les echanges ou les retours des acteurs locaux, ont fait apparaître des representations tres differentes de cette notion d'inondations frequentes. Pour certains, il s'agit des secteurs qui subissent des inondations regulieres par une faible lame d'eau (10 a 50 cm), quelle que soit la cinetique de l'inondation, causant a repetition et avec un impact psychologique parfois important, des dommages materiels plus ou moins forts, mais n'entrant pas dans la logique d'intervention du Fonds Barnier en raison de la non-exposition de personnes. Pour d'autres, cette notion recouvre davantage des territoires qui subissent aussi des inondations frequentes, la aussi quelle que soit la cinetique, avec des hauteurs d'eau ou des vitesses superieures, pouvant porter atteintes aux personnes. Cette relative confusion entre frequence et importance constitue une des raisons de la prise en compte variable de cette problematique par les elus dans l'amenagement de leurs territoires.
Figure 1: Montant des indemnisations des dégâts d'inondations (de toutes natures)
L'importance de l'enjeu est par ailleurs a croiser avec la nature des inondations. La carte des indemnisations recentes etablie par la mission Risques Naturels (MRN) en 2019 (Figure 1, ci-dessus), confirme une distribution nationale, tout en faisant apparaître l'importance des crues a cinetique
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rapide, typiques du pourtour mediterraneen avec les episodes « cevenols » ou mediterraneens de precipitations intenses sur une courte duree. Ces episodes concernent tous les cours d'eau, y compris les plus reduits (souvent a sec ou en etiage en periode estivale), dont les debordements peuvent generer de forts charriages, cause d'embacles, avec des debits impressionnants, des hauteurs d'eau tres elevees, et donc des effets de destruction importants. Comme indique precedemment, il ne faut pas oublier d'integrer aussi le ruissellement qui peut etre un enjeu majeur, sur des zones souvent moins bien identifiees en anticipation que celles relatives aux crues. Ce phenomene genere : en zones urbanisees, des charriages de vehicules ou de mobiliers urbains, des engorgements de reseaux d'eaux pluviales qui parfois explosent, comme a Cannes en octobre 2015 ou a Dijon1, ou, en zone rurale, des coulees de boues, glissements de terrain, voire de chutes de blocs par ravinement. On pourrait imaginer que lorsque les evenements sont frequents ces phenomenes sont purges, mais ce n'est pas le cas. A l'inverse des crues rapides mediterraneennes, les crues a montee lente, meme si elles ne causent que de façon marginale des pertes humaines, posent d'autres questions, par leur repetition « previsible », mais aussi parfois par la duree de l'inondation qui peut atteindre plusieurs jours voire plusieurs semaines dans les cas extremes (trois mois pour celle de la Somme en 2001). Enfin, la combinaison grandes marees et crues pose, dans certains secteurs, des difficultes specifiques en termes d'amenagement : agglomerations de Quimper, Quimperle, Morlaix, Cherbourg. Dans le present rapport, la mission a aborde tous les types d'inondation, a cinetique lente ou rapide, mais aussi par ruissellement.
La notion de « territoires à crues fréquentes » merite d'etre precisee. Comment en effet les delimiter, sur quels criteres, avec quels partenariats, a quelle echelle, apres quelle concertation ? La Strategie nationale de gestion du risque d'inondation (SNGRI), declinant la directive Inondation2, a retenu trois types de crues pour cartographier les territoires a risque d'inondation (TRI), dont les crues frequentes. Celles-ci sont caracterisees par un « aléa de forte probabilité (parfois dénommé événement fréquent) : événement provoquant les premiers dommages conséquents, commençant à un temps de retour de 10 ans et dans la limite d'une période de retour de l'ordre de 30 ans » ... « Ces événements, relativement fréquents, devront faire l'objet de mesures prioritaires de réduction ou, dans un premier temps au moins, de stabilisation, des conséquences négatives des inondations, surtout s'il y a des risques pour la vie humaine, par exemple par la maîtrise de l'urbanisation dans ces zones, la réduction de la vulnérabilité des enjeux, la réduction de l'aléa ou le renforcement des protections existantes » (circulaire DGPR du 16 juillet 2012
Le Suzon, riviere intermittente traversant Dijon en souterrain fait sauter les tampons qui se transforment en geysers et inondent une partie du boulevard interieur de la ville (N. Forray, comm. pers.).
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Directive 2007/60/CE du Parlement Europeen et du Conseil du 23 octobre 2007 relative a l'evaluation et a la gestion des risques d'inondation.
2
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relative a la mise en oeuvre de la phase « cartographie » de la directive europeenne relative a l'evaluation et a la gestion des risques d'inondation). Cette definition fondee sur les premiers dommages consequents et une periode de retour de 10 ans a 30 ans, ne prend pas en compte d'autres criteres, tels que : Le ressenti d'habitants inondes plusieurs fois en moins de dix ans, parfois meme en une annee, L'impact economique immediat et sur la duree, Le montant cumule des dommages (c'est un des leviers majeurs qui, pourtant, n'est pas assez utilise pour faire prendre conscience aux acteurs de la necessite d'agir et de traiter ce sujet), La perception et l'enjeu de politique locale comme nationale,
Meme si ce n'est pas toujours dans ces territoires et a ce niveau d'alea que l'on recense les pertes humaines, la question des deces, est aussi un facteur determinant. Dans plus de 50% des retours des questionnaires adresses aux DDT(M), la periode d'occurrence de dix ans est celle qui semble la mieux adaptee pour caracteriser les inondations frequentes, en la mettant parfois en perspective avec la notion de generation (cela devient frequent si cela touche plusieurs fois les habitants en une generation). Concernant les autres criteres d'appreciation, le critere de montant des dommages est souvent juge interessant, mais difficile a objectiver, tout comme les criteres politiques ou l'acceptabilite sociale. A noter sur ce dernier point, que si beaucoup de DDT(M) insistent sur l'importance du volet ruissellement pluvial dans la thematique, certains (30, 43, 44, 84 en particulier) alertent sur le fait que les inondations liees au ruissellement pluvial (moins documentes, moins « anticipables », moins visibles au quotidien en comparaison d'un debordement de cours d'eau, et souvent lies a des amenagements nouveaux dont les effets cumules sur la capacite de retention/infiltration des sols sont mal anticipes) sont moins bien acceptees que les crues par debordement plus « previsibles » et pour lesquelles les habitants ont souvent developpes des strategies de resilience individuelles ou collectives (exemples de certaines communes du Gard Sommieres,.._ ou du Vaucluse île de la Barthelasse a Avignon,...-_par exemple, ou les residents historiques, contrairement aux nouveaux arrivants, vivent plus sereinement ces phenomenes). En conclusion de cette tentative de caracterisation des inondations frequentes, la mission retient comme element majeur la periode d'occurrence (10 ans semblant la mieux adaptee pour caracteriser ces phenomenes), mais ne souhaite pas figer une definition, d'autres criteres pouvant venir nuancer les perceptions locales, l'envie ou la necessite a agir (montant des dommages et enjeux economiques et ressenti local notamment).
Concernant la periode de retour, critere majeur pour caracteriser ces zones, de nombreux departements, notamment mediterraneens, ont fait part a la mission de leur ressenti d'une evolution forte et rapide des phenomenes, dans leur frequence comme dans leur intensite instantanee (la situation des Alpes-Maritimes en 2020 en est le dernier exemple, avec des records de cumul de precipitations : 90 mm en 1h a Coursegoule, autour de 200 mm en 6h sur les zones sinistrees et plus de 500 mm en 24h sur trois secteurs, mais le Var en 2019 ou l'Aude en 2018 confirment ce constat) Actuellement, l'alea est defini en s'appuyant sur les donnees historiques (chroniques de debits ou de precipitations, plus hautes eaux connues3). Ceci est pertinent dans un climat stable sur des decennies,
Art. Env. R. 562-11-3 : « événement le plus important connu et documenté ou d'un événement théorique de fréquence centennale, si ce dernier est plus important ».
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voire plus, et dans le cas des crues lentes, liees a des debits ou volumes de precipitation maximaux constates dans le passe, tout en prenant en compte les eventuelles evolutions topographiques (y compris avec des amenagements de digues, des remblaiements, ou des deviations de cours, ...). Le dereglement climatique desormais inconteste, renforce l'intensite et, peut-etre, la frequence des phenomenes meteorologiques extremes dont la survenue varie geographiquement en fonction des vents et des reliefs barriere. L'histoire ne nous donne donc que des elements minimaux (meme si les services utilisent aussi, sur les secteurs non modelises a enjeux faibles ou nuls, la methode hydrogeomorphologique). A cette evolution, s'ajoutent des evolutions rapides en termes d'occupation et d'usage des terres, donc d'exposition a l'alea (cf. ci-dessous et page suivante, l'urbanisation a Villeneuve-la-Garenne Hauts-deSeine). L'impermeabilisation croissante des sols en depit de la demarche zero artificialisation nette, l'evolution des cultures ou des forets, et le developpement d'une urbanisation de coteaux vont accroître les ruissellements que les voiries vont guider et faire converger en aval4.
Figure n° 2 Villeneuve-la-Garenne en 1933
Il importe donc, comme y invite le decret n° 2019-715 du 5 juillet 2019 relatif aux plans de prevention des risques concernant les « aleas debordement de cours d'eau et submersion marine»5, de travailler a determiner un alea theorique, en modelisant tant les sols (essentiellement leur impermeabilisation, mais aussi leur moindre aptitude a infiltrer l'eau) que les precipitations maximales envisageables, dont
L'artificialisation des sols en France est passee de 6,9% en 1992 a 9,3% en 2015 (source ministere charge de l'agriculture, enquetes Teruti-Lucas). Elle est constituee pour deux tiers de sols impermeabilises.
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Art. Env. R. 562-11-3 et R. 562-11-5 qui recommande, s'agissant de la submersion marine, d'ajouter « ... une marge supplémentaire, précisée par arrêté du ministre chargé de la prévention des risques majeurs. Cet aléa supplémentaire correspond à la prise en compte des impacts du changement climatique à échéance 100 ans ».
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on deduira les zones inondables potentielles. C'est dans cette logique que le travail a ete engage depuis quelques annees par plusieurs organismes (Cerema, Irstea, Iffstar) pour construire des modeles de ruissellement. La mission a pu mesurer, dans les Bouches-du- Rhone notamment, l'interet des zonages ExZEco pour alerter les elus dans le cadre de leur elaboration des schemas de coherence territoriale (SCoT) et plans locaux d'urbanisme intercommunaux (PLUi).
Figure n° 3 Villeneuve-la-Garenne en 1961 (à gauche) et 2011 (droite)
La mission a par ailleurs pu constater que les donnees entrantes des modelisations hydrauliques (et en particulier les volumes et intensites horaires de precipitation), etaient estimees en fonction des donnees historiques (releves pluviometriques, donnees radars...), a des echelles variables selon les departements (par bassin versant ou plus largement, voire en integrant les episodes survenus a proximite plus ou moins immediate : Bouches-du-Rhone ou Var par bassin versant sur l'ensemble d'un fleuve cotier voire en integrant la pluie d'un bassin versant adjacent d'un autre departement ; AlpesMaritimes plutot par bassin versant ; Aude par secteurs geographiques etablis suite a une etude departementale actualisee suite aux inondations de 2018...). Se pose en effet la question de l'integration des evenements connus et documentes qui se sont deroules a quelques dizaines de kilometres, mais hors du bassin versant, par blocage des cellules orageuses sur un secteur plutot qu'un autre, sans aucune previsibilite du phenomene tant en intensite qu'en localisation exacte (cf. annexe 3).
L'exploitation du questionnaire adresse aux DDT(M) par la mission revele une connaissance partielle voire inexistante des secteurs frequemment inondes, lorsque les hauteurs d'eau restent faibles a moderees, de meme que les dommages, meme cumules. Sans exhaustivite, differentes explications ont ete presentees a la mission : la necessaire priorisation des moyens sur les situations les plus importantes, reconnues en CatNat,
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la relative absence de remontees de terrain et attentes locales sur ces situations (par les elus comme par les habitants ou acteurs economiques, certains habitants de zones frequemment exposees ayant d'ailleurs developpe des strategies individuelles de protection sans forcement d'animation collective et de remontee de probleme ou de bonnes pratiques), le fait qu'il s'agit souvent6 de phenomenes de ruissellement et de gestion perfectible du pluvial, le temps d'adaptation des acteurs locaux a l'evolution de la politique de prevention des risques centree pendant des annees sur les PPR et les travaux de protection. A l'identique de ce qui se pratique en matiere d'accidents industriels ou aeronautiques ou chaque dysfonctionnement meme mineur est analyse, il est regrettable, et ce point avait ete identifie lors des reflexions APRES 7 , que les retours d'experience sur les petits evenements, les zones de premiers debordements ou les presqu'evenements qui ont beaucoup a nous apprendre, ne soient pas plus systematiques. C'est d'autant plus dommage que le caractere souvent techniquement et financierement « accessible » des mesures a mettre en oeuvre (il ne s'agit pas toujours de realisations tres lourdes) et dont l'utilite a court terme et la rentabilite sont evidentes du fait du caractere frequent de l'inondation, devrait faciliter l'acceptabilite sociale de telles demarches. L'analyse de la carte ci-apres, etablie par la CCR dans son rapport « Les catastrophes naturelles en France de 1982 à 2018 », montre le decalage entre la realite de la frequence des inondations et la perception ou les actions engagees par les acteurs. C'est d'autant plus regrettable que l'etude « Conséquences du changement climatique sur le coût des catastrophes naturelles en France à horizon 2050 », realisee en septembre 2018 par la CCR et Meteo-France8 sur la base du scenario GIEC 8.5, le plus pessimiste, dit « de l'inaction » , confirme l'evolution potentielle des dommages (avec une augmentation d'ici 2050 de 38% des dommages assures, dont 50% par ruissellement, ce chiffre ayant ete estime a 20% en 2015 sur le scenario median 4.5) et le deplacement des secteurs qui seront concernes par les inondations, justifiant la necessite d'anticiper (cf. annexe 2).
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40% des dommages ont lieu hors zones de debordement (FORRAY, comm. pers.).
Guide methodologique « APRES inondation » - Organisation de la collecte des donnees issues des REX inondation. Propose par DANTEC, G. & PIPIEN, G., 2019 - Rapport CGEDD n° 012486-01.
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https://www.ccr.fr/-/etudeclimatique2018versionlongue
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Figure 4 : Fréquence moyenne des sinistres au titre des inondations - source CCR
Dans la meme logique qui conduit les services de l'Etat a definir des priorites et un programme pluriannuel d'elaboration des PPRN, en croisant la connaissance de l'alea et les enjeux, la mission estime qu'un croisement par communes de plusieurs donnees disponibles (fichiers sinistres et CatNat depuis 1982 centres sur les inondations, donnees d'aleas frequents travailles lors de la definition des TRI ou lors de l'elaboration des PPRI - une modelisation est souvent realisee pour plusieurs niveaux d'alea au-dela de l'alea de reference -, les donnees des atlas des zones inondables ou des zones d'inondation potentielles, les donnees topographiques -modele numerique de terrain, modeles de ruissellement deja cites supra, sans oublier la connaissance de terrain des services et des elus, majeure pour les faire participer et adherer a la demarche), permettrait d'identifier les secteurs frequemment inondes, quelle que soit l'importance du sinistre. Ce travail gagnerait a valoriser aussi les donnees du systeme d'information geographique (SIG) de la MRN), fiabilisees par des retours de pres de 70 % des societes d'expertise, informations que cet organisme pourrait mettre a disposition sous certaines conditions (convention d'utilisation avec l'Etat, anonymisation des donnees, diffusion apres pretraitement, portage d'elements voire d'une monographie par departement par le relais local des assurances...). A minima, ce travail devrait etre realise en s'appuyant sur le vecu et l'historique. La mission estime qu'il serait judicieux aussi d'anticiper, en integrant dans cette reflexion les resultats du travail et des modelisations realisees par la CCR et Meteo-France dans leurs travaux cites precedemment, aux limites pres des modelisations, des hypotheses et des realites hydro-climatiques. Apres presentation et ajustements eventuels en commission departementale des risques naturels majeurs (CDRMN) pour conferer a ce travail un caractere partenarial et partage, une caracterisation des phenomenes, une hierarchisation et une reflexion sur ces zones a inondations frequentes (ZIF) pourraient etre conduite en co-pilotage Etat-collectivites, avec un traitement adapte a chaque site en
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fonction de la volonte des acteurs locaux de s'engager dans une telle demarche, des possibilites et des enjeux concernes (amelioration du pluvial, traitement par un PAPI - travaux de protection ou hydraulique douce, reduction de vulnerabilite... -, une reflexion urbanisme plus poussee...). Cette action pourrait le cas echeant etre coordonnee par le referent departemental PAPI dont le principe a ete arrete suite au rapport CGEDD/IGA9 relatif aux PAPI. Cette analyse et cette identification des zones exposees a des inondations frequentes s'inscriraient par ailleurs dans l'obligation d'information preventive formalisee dans le code de l'environnement (« Les citoyens ont un droit à l'information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui les concernent. Ce droit s'applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles » Env. L.125-2). Ces informations auraient vocation a figurer dans le dossier departemental des risques majeurs (DDRM), elabore et mis a jour par le prefet et ses services dans chaque departement (L-125-5 et R125-9 a R-125-27 du code de l'environnement), dans Georisques, puis dans le dossier de transmission de l'information aux maires (TIM), synthese par type de risques des elements contenus dans le DDRM qui complete ce dispositif. Dans le choix de la programmation des secteurs a traiter, au-dela de la maturite des acteurs locaux, il sera souhaitable d'identifier les enjeux concernes, en distinguant la vulnerabilite des personnes, qui releve en grande partie des pouvoirs publics (Etat, collectivites) et n'est pas negociable, de la vulnerabilite des biens (logique financiere, patrimoniale...) qui releve davantage de compromis. A toutes fins utiles, pour faciliter cette analyse des enjeux, une grille d'analyse qui a paru interessante et synthetique a la mission est presentee en annexe 5. Elle formalise la necessite de ne pas restreindre la reflexion aux outils tels que le PAPI, le PPR, le SCoT ou le PLU, et de ne pas omettre tous les equipements strategiques (etablissements recevant du public, sante...) et tous les reseaux dont l'importance est capitale en termes de resilience (eau potable et assainissement, energie, transports, telecommunications, alimentation, pluvial...) Les criteres de nombre d'habitants ou de menages exposes, de revenu median dans ces zones afin d'eviter le risque de segregation economique, voire de delai de retour a la normale (inferieur a la semaine ou pas, par exemple), pourraient constituer des criteres de priorisation aussi objectifs que possible. Il va de soi que cette identification devrait faire l'objet d'actualisations regulieres, en fonction de la survenue de nouveaux evenements ou d'acceleration des phenomenes comme les derniers evenements de 2020 et 2021 nous y engagent. Recommandation 1. Aux préfets/DDT(M) Établir, en concertation avec les acteurs locaux, une cartographie et une caractérisation des zones à inondations fréquentes (ZIF) (en croisant toutes les données disponibles, à commencer par celles des assurances), les notifier aux collectivités territoriales disposant de la compétence « urbanisme », et s'assurer de leur prise en compte dans l'aménagement du territoire.
BARTHOD, Ch. et al., 2019 - Evaluation du dispositif des programmes d'actions de prevention des inondations (PAPI) et de l'efficacite de sa mise en oeuvre Rapport CGEDD n° 012877-01, IGA n° 19053R 50 pp. + annexes.
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« Sont considérés comme les effets des catastrophes naturelles, au sens du présent chapitre, les dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n'ont pu empêcher leur survenance ou n'ont pu être prises. » (Article L. 125-1 al. III du code des assurances) Cette redaction du code des assurances devrait donc amener les pouvoirs publics et les assureurs a se poser deux questions : L'intensite de l'agent naturel est-elle anormale ? Les mesures habituelles a prendre pour prevenir ces dommages ont-elles ete prises ? Les dommages sont-ils inconditionnellement assurables, quand les inondations sont frequentes ?
La mission a cependant constate, que la commission consultative interministerielle a, faute d'une precision suffisante des textes legislatifs ou reglementaires, souvent qualifie de catastrophe naturelle des inondations de periodes de retour inferieures a dix ans, dont l'intensite ne pouvait pas etre qualifiee d'anormale comme le requiert la loi de 198210. De plus, en leur accordant la reconnaissance de l'etat de catastrophes naturelles, les pouvoirs publics n'incitent pas les sinistres a tout faire pour sortir de cette exposition a ces aleas a faible temps de retour CatNat, malgre les dommages materiels comme affectifs ou psychologiques qui, repetes et cumules, peuvent etre importants. Ils n'incitent par ailleurs pas les sinistres a souscrire une assurance particuliere pour des aleas de ce type, dispositif qui pourrait evoluer, y compris en cout, s'il etait davantage mobilise...
La catastrophe est un risque, le croisement de l'alea et d'un enjeu. Contrairement aux evenements geologiques ou meteoriques majeurs (tsunami, eruption volcanique, ouragans, tornades, orages extremes, ...), les impacts des inondations, crues torrentielles, avalanches et incendies de forets ne sont pas seulement lies aux aleas de la nature. Ces evenements inevitables selon un delai variable, ne prennent en effet une veritable importance que par leur impact sur la vie et les activites humaines. Ils sont plus frequemment envisages sous l'angle des couts de reparation (ou d'indemnisation), que sous celui des couts de prevention ou de reduction de l'exposition au risque. Reconnaître comme « catastrophe 11 » « naturelle » les consequences d'un alea qui se produit frequemment, alors que son impact est significativement renforce par les decisions, individuelles ou collectives, d'amenagement du territoire, n'est-il pas une solution de facilite ?
10 Article
1 de la loi n° 82-600 du 13 juillet 1982 relative a l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles, codifie a l'article L. 125-1 al. III du code des assurances. A l'inverse et au-dela du cadre des inondations frequentes, ne faudrait-il pas imaginer pour les sinistres majeurs, un dispositif a deux vitesses avec des catastrophes naturelles « ordinaires » et « extraordinaire » justifiant d'accompagnements differenties ?
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Catastrophe : « Malheur effroyable et brusque ».
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Reconnaître trop facilement l'etat de catastrophe naturelle n'empeche-t-il pas de se poser la question de l'adaptation de l'amenagement d'un territoire a un alea frequent ? Et des lors, cela ne constitue-t-il pas une incitation a construire ou demeurer dans une zone souvent inondee ?
Lorsqu'une activite humaine se developpe, elle prend en compte, en theorie economique, l'ensemble des couts et benefices qu'elle va produire. Ainsi, la ville de Nîmes s'est construite autour d'une resurgence majeure en zone mediterraneenne, bien que les crues y soient intenses et connues des l'Antiquite. De meme les villes situees sur des passages de fleuves gueables se sont developpees par leur role economique de point de passage et d'echange, malgre un risque fort d'inondation (ex : Montargis sur le Loing, Paris...). On peut encore penser a l'installation des moulins utilisant la force hydraulique. La realite, connue des economistes, montre aussi que, bien souvent, le porteur de projet tente de maximiser les benefices pour lui-meme et de transferer les couts a d'autres acteurs economiques. Par exemple, ceder un terrain agricole (la toponymie est un puissant revelateur : les paluds, les marais abondent en zone construite) a la valeur d'un terrain a batir est un gain immediat pour un risque qui peut survenir dix ans ou plus apres. Lorsque les pouvoirs publics interviennent, leur intervention va augmenter cette tentation (« effet d'aubaine ») et amener encore plus d'acteurs economiques a « privatiser les profits et socialiser les pertes »12. Ce constat est particulierement vrai en matiere d'exposition aux risques naturels, dans notre pays ou, a travers le dispositif « CatNat », l'Etat a mis en place la Caisse Centrale de Reassurance (CCR) dont il assure lui-meme la garantie ultime.
Le dispositif « catastrophes naturelles », mis en place en France par la loi du 13 juillet 1982, garantit, une fois reconnu l'etat de catastrophe naturelle, une prise en charge avec une franchise reduite, de l'indemnisation des sinistres causes par l'evenement. Fonde sur le principe de la solidarite et genereux dans la mesure ou il garantit une couverture d'assurance specifique face a des aleas aux consequences parfois dramatiques, le dispositif l'est peutetre trop dans la mesure ou il assure une prise en charge inconditionnelle meme si le sinistre resulte d'une exposition que l'on pourrait presque qualifier de volontaire a l'alea, directement ou par le biais de mesures de reduction de la vulnerabilite non mises en oeuvre.
Une telle generosite deresponsabilise en premier lieu assures et assureurs, comme cela a d'ailleurs aussi ete signale dans le rapport CGEDD n°012485-0113, portant sur un autre risque majeur naturel, le
STIGLITZ, J., 2015 - La grande fracture Les societes inegalitaires et ce que nous pouvons faire pour les changer Paris, Les liens qui liberent, 477 pp. - Ouvrage dont est issue la citation suivante : « La grande crainte est que notre ersatz de capitalisme, qui socialise les pertes et privatise les profits, et notre démocratie imparfaite, plus proche d'un système "un dollar, une voix" que du principe "une personne, une voix", ne conjuguent leurs effets pour répandre la désillusion, dans l'économie comme dans la politique. »
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CINOTTI, B., GALIBERT, Th., PIPIEN, G., 2019 - Alea sismique a Nice : Passer du deni a une action volontaire dans la duree Rapport CGEDD 012485-01 56 pp. + annexes.
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risque sismique. Ainsi, un acteur qui construit ou exerce dans une zone rouge d'un PPRi, avec ou sans autorisation d'urbanisme, n'est, dans les faits, pas pour autant prive de la garantie d'indemnisation en cas de sinistre. Pour important qu'il soit, le cout pour les assureurs de l'indemnisation des particuliers constitue-t-il un veritable moteur pour faire bouger les lignes ? S'y ajoute enfin le fait que si la franchise legale peut se comprendre, il est socialement injuste qu'elle ne soit pas proportionnelle au capital assure (elle est en effet, sans que l'impact financier en soit le meme, identique pour un studio loue par une personne a revenus modestes ou pour le proprietaire d'une villa).
Le rapport CGEDD 011443-0114 notait l'absence de document technique unifie (DTU) sur les modalites de construction en zone inondable et pointait aussi la possibilite d'utiliser les competences des experts d'assurance (qui vont systematiquement visiter les sinistres lors d'un episode « CatNat ») pour conseiller sur les amenagements a realiser pour diminuer les consequences d'evenements ulterieurs, voire les valider. Il s'agit d'une prestation supplementaire qui ne doit pas contrarier l'objectif d'indemnisation rapide. Une reflexion avec la Federation française des assurances (FFA) et les experts meriterait d'etre engagee sur cette perspective. Sur la complexite des dossiers de reduction de vulnerabilite a monter pour les particuliers, trois aspects sont a considerer :
L'absence de DTU rend difficile l'appreciation de la pertinence des travaux envisages ; Les dossiers sur une zone sinistree ou sur une zone a risque gagneraient a etre organises via une maîtrise d'ouvrage collective15 du type de celle mise en place pour les travaux a faire dans le cadre des PPRT16 ; La facilite a monter les dossiers et l'obligation pour le particulier d'avancer la somme avant remboursement par le FPRNM.
Le meme rapport proposait une solution permettant de pallier ce second frein sous la forme suivante : « Lorsque les travaux sont effectués à l'occasion de la remise en état d'un bâtiment endommagé à la suite d'une inondation, il serait souhaitable, par souci de simplicité pour les victimes de l'inondation, que les assureurs versent à la fois l'indemnisation CatNat et l'aide pour les travaux de réduction de la vulnérabilité. Les assureurs seraient remboursés de l'aide par le FPRNM. » Pour des travaux de résilience vis-à-vis de l'inondation réalisés à l'occasion d'autres travaux aidés : « combiner les travaux d'amélioration de la résilience aux inondations avec d'autres travaux, notamment ceux accompagnés financièrement par l'État (rénovation énergétique, lutte contre l'habitat indigne et l'insalubrité, adaptation au handicap et au vieillissement...) doit être encouragé. Sur le plan financier, cet encouragement pourrait prendre la forme d'une majoration des aides existant pour ces autres travaux lorsque qu'y sont associées des mesures de réduction de la vulnérabilité aux inondations. Cette majoration, non inférieure aux aides prévues pour les travaux de réduction de la vulnérabilité), devrait être accordée
BIGOT, C. & GALIBERT, Th., 2017 - Projet d'un document technique unifie (DTU) - Construire en zone inondable et rehabiliter apres inondation - Rapport CGEDD 011443-01 32 pp. + annexes. 15 La maîtrise d'ouvrage collective est preferable a la mise a disposition d'une assistance a maîtrise d'ouvrage car elle permet, d'une part, de passer un marche a bons de commande et, d'autre part, l'avance de tresorerie sur les travaux.
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L'instruction du Gouvernement du 31 mars 2016 relative a l'acceleration de la mise en oeuvre des plans de prevention des risques technologiques (PPRT) prevoit notamment que « le mode d'organisation à privilégier en général est celui des opérations menées par l'Agence nationale de l'habitat, par l'intégration d'une composante risque technologique dans des opérations programmées d'amélioration de l'habitat (OPAH) ou dans des programmes d'intérêts généraux. »
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aussi bien pour des travaux menés individuellement par des particuliers que pour des travaux réalisés dans le cadre d'opérations « collectives » (OPAH, PIG...). Le financement de cette majoration pourrait être assuré par le FPRNM. » Comme indique precedemment, il serait souhaitable que le mecanisme de financement soit transparent pour le beneficiaire (y compris si une source de financement autre que le FPRNM etait retenue in fine) : l'aide totale serait assuree par le dispositif principal dont le gestionnaire serait rembourse par le FPRNM. Ainsi, par exemple, dans le cadre d'une OPAH, le beneficiaire recevrait de l'agence nationale de l'Habitat (ANAH) la totalite des aides, y compris la majoration correspondant aux travaux pour reduire la vulnerabilite aux inondations, l'ANAH etant remboursee par le FPRNM. Un tel dispositif paraît preferable et plus operationnel qu'une articulation entre deux procedures telle que tentee dans l'Aude suite aux inondations de 2018 dans le cadre d'un projet d'interet general (PIG) post inondation. Au-dela, et en complement, comme cela se pratique dans le cadre de la mise en oeuvre des plans de prevention des risques technologiques (PPRT), il serait opportun d'etudier la possibilite de mettre en place un credit d'impot pour inciter les particuliers a faire des travaux de prevention sur leur habitation principale. Cette aide pourrait etre accordee aussi bien pour la realisation d'un diagnostic que pour les travaux. Les mesures obligatoires inscrites dans les PPRI mais aussi les preconisations de travaux formulees a l'issue de diagnostics pourraient etre couvertes. Ce type de credit pourrait aussi etre ouvert aux tres petites entreprises (EURL et d'une maniere generale, tous types d'entreprise a comptabilite simplifiee). Cela etant, en l'absence d'un DTU inondation, les acteurs de la construction ne peuvent etre mis en cause pour le manque de resilience de leurs constructions, en particulier du second oeuvre en cas d'inondations.
Des differentes visites comme des retours des DDT(M) au travers de l'enquete par questionnaire adresse a l'ensemble des departements, il ressort que les enjeux d'inondation frequente ne sont pas toujours au coeur des priorites des elus, peut-etre en raison de la difficulte a caracteriser ces phenomenes, et donc les secteurs qui y sont exposes, s'ils ne sont pas rattaches a un evenement majeur ou dramatique, peut-etre aussi en raison de la deresponsabilisation des acteurs du systeme CatNat qui vient d'etre exposee et qui, pour les communes, joue de la façon suivante. La taxe sur le foncier bati est la premiere des recettes fiscales des communes dont elle represente encore la moitie (19,1 Md sur 34 en 201817) avant la suppression, en cours, de la taxe d'habitation. La tentation peut ainsi exister de maximiser cette recette sans jouer sur le taux d'imposition, en autorisant des constructions nouvelles, plus imposees a surface egale que le bati ancien, en raison du retard dans la revalorisation des bases cadastrales18. Le frein que devrait constituer le risque d'exposer des personnes ou des biens a des aleas naturels ne fonctionne pas efficacement. En effet, en l'etat actuel du droit français, un detenteur de l'autorite administrative qui accorde une autorisation d'urbanisme est rarement recherche en responsabilite en cas de sinistre cause par un alea naturel car il ne peut voir sa responsabilite personnelle engagee qu'en cas d'atteinte a l'integrite de la personne (homicide ou blessures involontaires), par manquement a une obligation particuliere de prudence ou de securite (comme a La Faute-sur-Mer apres la tempete Xynthia de 2010).
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NIEL, X. et FILOMIN, M., 2019 Taxe sur le foncier bati : quelles disparites entre collectivites ? n° 133 13 pp.
Differee depuis les annees 1970, la reforme des valeurs locatives, qui sont la base de calcul du montant de la taxe fonciere, a ete inscrite dans la loi de Finances pour 2020 et devrait entrer en vigueur debut 2026.
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Enfin, la comparaison des couts d'amenagement de prevention et des couts de sinistre est peu developpee. C'est regrettable car il est plus interessant de valoriser les credits d'amenagement que d'intervenir a posteriori a fonds perdus... (1 de prevention permettrait, selon la Banque mondiale, d'economiser 7 de reparation19).
Au-dela de la perception globale developpee ci-dessus et sans pretendre a l'exhaustivite evidemment, la mission a pu decouvrir des experiences interessantes avec des approches et des gouvernances variees. Certaines de ces experiences locales sont documentees de façon plus precise en annexe 6.
La necessite de developper la culture du risque est bien identifiee comme strategique et fait l'objet de divers travaux et missions. Cette situation trouve un echo dans les resultats de la consultation en ligne lancee par une mission d'information du Senat20 qui fait apparaître que « seules 54% des personnes ayant participé ont une connaissance des risques naturels auxquels ils sont exposés : ainsi, 32% ne les connaissent « pas très bien» et 14% ne les connaissent « pas du tout» ».
Figure 5 : connaissance du risque inondation (rapport Sénat 2019)
Alors que les strategies d'adaptation des territoires sont bien etablies et disponibles (« eviter, ceder, resister » cf. rapport du Centre europeen de prevention des risques d'inondation - CEPRI de 201521), les elus locaux, n'ont souvent pas une conscience precise des secteurs exposes de leurs collectivites
CEREMA, 2018 - Territoires resilients - Six leviers d'actions pour batir votre strategie - Collection L'essentiel p. 5.
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Rapport senatorial d'information sur la gestion des risques climatiques et l'evolution de nos regimes d'indemnisation du 3 juillet 2019 ; Nicole Bonnefoy. Comment saisir les operations de renouvellement urbain pour reduire la vulnerabilite des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'amenagement CEPRI Fevrier 2015.
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dont les habitants, de façon assez surprenante, ne les interpellent que rarement avec force et dans la duree, au travers d'associations de victimes par exemple. A l'exception notable du volet PAPI, ils n'ont des lors souvent pas mis en oeuvre une strategie particuliere visant a accompagner ces territoires, ni en reperage, ni en amenagement ou reduction de la vulnerabilite des batiments comme des territoires exposes. Au-dela d'une culture du risque largement perfectible dans la population, l'une des raisons de cette insuffisante prise en compte de l'alea est aussi l'effacement des inondations moyennes par les outils, amenagements et ouvrages de prevention qui donnent aux habitants des zones inondables et a leurs elus, un sentiment de securite d'autant plus dangereux que demeure le risque d'inondations graves. Cette situation est d'autant plus genante que : Le cout des dommages d'inondations en France est eleve, que celles-ci soient liees a des evenements majeurs exceptionnels ou frequents. Le rapport senatorial deja cite rappelle ainsi que les dommages causes par les inondations et coulees de boue representent plus de 49% des demande de reconnaissance CatNat entre 2012 et 2018 (15 506 demandes ; source DGSCGC). De son cote, la CCR estime a 554 M le montant annuel moyen des dommages de 1982 a 2018, soit 57% de la sinistralite et un cout moyen de sinistre inondation pour les particuliers autour de 8 000 sur la periode 1989-2016. En moyenne, 3 292 communes par an font enfin l'objet d'au moins un arrete de reconnaissance au titre des inondations. Si l'on exclut les annees 1982 et 1999, cette moyenne tombe a 2 170 communes. (Source « Les catastrophes naturelles en France de 1982 à 2018 », rapport CCR). Les etudes des evolutions liees au dereglement climatique (cf. annexe 2), font apparaître que les episodes de precipitations intenses vont se produire de plus en plus souvent, voire se deplacer.
La necessite d'un portage politique demeure indispensable, tant pour la modification de certains dispositifs, que localement, pour engager des actions de terrain parfois techniquement mais surtout humainement complexes a faire emerger, accepter et approprier. Il devra integrer l'evolution de la gouvernance de la prevention des risques, mais aussi de la gestion de crise, liee a l'emergence des nouvelles competences « GEMAPI » des etablissements publics de Cooperation intercommunale (EPCI), etablissements publics d'amenagement et de gestion des eaux (EPAGE) et etablissements publics territoriaux de bassin (EPTB), comme de la necessaire coherence avec les missions des agences de l'eau quant a la restauration des milieux aquatiques. La prevention est en effet une action collective ou, au minimum, un ensemble d'actions, menees par des acteurs divers, qui doivent etre coherentes et coordonnees. L'animation et la gouvernance des projets ou actions sont donc essentielles, d'autant que si certains outils meritent d'etre ameliores, debloques ou inventes, la question est souvent davantage de mettre en synergie et en coherence ce qui existe deja (PAPI, SAGE et SDAGE, SLGRI et PGRI, PPR, SCoT et PLU, ZAC, ZAD, ANAH, EPF, CDC, CTE, PPA, Ateliers des territoires, renforts architectes conseils de l'Etat, DGD urbanisme,... sans oublier le Fond Barnier qui est souvent, a tort, le principal fond auquel pensent les acteurs locaux (cf. glossaire annexe 9) . Pour eviter la perte de conscience du risque et favoriser la mise en action, il est important de developper la culture du risque et la communication, entre autres dans le cadre des PAPI, par des actions bien identifiees : pose de reperes de crues dans des lieux bien visibles ; mise en oeuvre d'actions de communication y compris avec des moyens numeriques interactifs de modelisation, outils modernes qui meritent une attention particuliere en depit de leur cout ;
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actions culturelles, a l'exemple de la ville de Quimperle qui « met en scene » par des jeux de lumiere, l'inondabilite de son centre-ville, faisant de la crue un element de son patrimoine historique ; le maintien d'un lien visuel au risque inondation comme par exemple dans le quartier Matra de Romorantin-Lanthenay ou le bassin de retention des eaux, premier a se remplir, est au coeur du quartier ; realisation d'actions memorielles comme dans les Alpes-Maritimes tous les 3 octobre en reference a l'evenement de 2015, en lien avec les reserves communales inondation prevues par la loi n° 2004-811 du 13 aout 2004 de modernisation de la securite civile qui peuvent a la fois intervenir dans la crise pour remonter des informations mais aussi dans la preparation de celle-ci ou l'information et la sensibilisation : experiences de Fourques (Gard) et de Cavaillon (Vaucluse). Des rencontres de terrain lors de la mission, il ressort que cette appropriation de la thematique inondations frequentes est variable selon les departements et les secteurs, mais trop souvent insuffisante. Lors de ses echanges avec les elus, leurs services et ceux de l'Etat, la mission a souvent ressenti en outre une certaine confusion entre frequence et intensite de la crue et de ses effets, et une polarisation souvent marquee sur ce second critere. La reaction des acteurs paraît en effet assez correlee a la typologie et surtout a l'importance des inondations (avec evidemment, des croisements possibles) : inondations dramatiques, par la mortalite qu'elles engendrent et/ou par les dommages cumules. Meme si la mission a pu constater combien la memoire des acteurs de terrain pouvait etre selective et certains episodes s'effacer, c'est souvent elles qui servent de declencheur des actions locales ; inondations non anticipees, qui marquent par leur caractere surprenant, dans des secteurs jusqu'a lors non concernes (typiquement par le ruissellement, les affluents de cours d'eaux mieux suivis...) ; inondations frequentes. Ainsi sur la derniere decennie, ce ne sont pas 22 les inondations frequentes mais bien les crues dramatiques de 2015 et 2020 dans les Alpes-Maritimes (Cannes, Mandelieu, vallees de la Tinee, de la Vesubie et de la Roya), de 2010, 2014, 2018 et 2019 dans le Var (Frejus, Hyeres), de 1988 puis de 2012 dans le Gard (Nîmes, Sommieres), de 1978, 2016 et 2018 dans le Val-de-Marne (Villeneuve-SaintGeorges) et de 1974, 2000, 2013-2014 et 2018 dans le Finistere (Morlaix, avec acceleration a chaque fois de la demarche) qui ont eu un effet declencheur de reactions. En revanche, au-dela de la reponse par le PAPI, trop souvent d'ailleurs par le seul volet travaux et amenagements dans une logique de reponse au souhait exprime par la population de « protection passive et collective » et pas de « vivre avec », assez peu d'exemples de mise en oeuvre de strategies locales globales et concertees ressortent des situations rencontrees sur des phenomenes frequents ou non anticipes, si elles n'ont pas entraîne des dommages importants. A noter toutefois les reflexions des Bouches du Rhone (PLUi de Marseille), du Val de Marne (ZAC de Vitry-les-Ardoines), du Loiret-Cher (ZAC Romorantin-Lanthenay), ou des Landes (ZAD de Begaar) qui ont engage des reflexions non directement liees a un sinistre, au travers de la planification. La mission a constate d'autres situations ou le champ de la reflexion a ete elargi a l'amenagement du territoire au sens large en reponse a une catastrophe : Cannes la Bocca (Alpes-Maritimes) ou Sommieres (Gard), exemples exposes en annexe 6.
A l'exception notable de la commune de Precy-sur-Marne (Seine-et-Marne), qui a procede, en utilisant une ZAD, au rachat de maisons trop souvent inondees et victimes de coulee de boue (du 8 au 31 decembre 1982, du 8 au 10 avril 1983, du 19 decembre 1993 au 15 janvier 1994, du 17 au 31 janvier 1995, du 25 au 29 decembre 1999, du 15 janvier au 5 fevrier 2018).
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Pour articuler les politiques de « lutter contre » avec celles de « vivre avec » les inondations, la mission a identifie plusieurs strategies d'entree dans la reflexion et de recherche de solutions pour les zones frequemment sinistrees, mais aussi plusieurs organisations de la gouvernance de ces reflexions : l'amenagement hydraulique, la protection collective et passive C'est souvent cette approche qui est privilegiee pour faire face aux inondations frequentes. Les travaux peuvent etre mis en oeuvre avec des financements propres (barrieres mobiles de la basse ville de Quimperle ou reamenagement hydrauliques ponctuels de protection d'enjeux particuliers en amont de Morlaix, evolutions de pratiques culturales, pose de fascines, plantations de haies ou bassins de retention en amont comme, dans le Bas-Rhin, a Wasselone et Romanswiller suite aux inondations de 2016 ou a Gougenheim inonde en 2018) ou avec un PAPI (axes 7 « gestion des ouvrages de protection hydrauliques », voire 6 « ralentissement des ecoulements » des PAPI 3), parfois comme seul ou principal outil, integrant parfois, mais souvent sans encore trop de resultats concrets, la reduction de vulnerabilite obligatoire au titre de l'axe 5 des PAPI de nouvelle generation. C'est aussi, et sans jugement de valeur, certaines reponses paraissant bien adaptees, le cas de plusieurs communes du Var (Hyeres, Frejus la Palud, le Muy...), des Vosges (Neufchateau : projet de retenues en amont pour 21M suite notamment aux inondations de 2001) ou de Meurthe et Moselle (Rehon : amenagement du cours d'eau buse sous la ville). l'amenagement du territoire, la planification : Les Bouches-du-Rhone sur Marseille, les Alpes-Maritimes sur Cannes, la ZAC des Ardoines a Vitry-surSeine (Val de Marne) ont developpe des reponses et cherche a croiser, le plus en amont possible, urbanisme et resilience, voire renaturation. Dans certains cas, comme a Quimperle, la mission a pu constater l'integration de dispositions particulieres dans des PLUi de communautes de communes en amont, qui plus est dans des departements differents (zones expansions de crues preservees, limitation du pluvial en amont par obligation d'infiltration...) ; la renaturation des milieux en lien avec les agences de l'eau, qui n'ont pas pour mission la prevention de l'alea : Le travail engage sur Villeneuve-St-Georges montre les limites de ce type de financement (demarche engagee depuis 2010 d'acquisition puis de renaturation des parcelles frequemment exposees par plusieurs metres d'eau en bordure de l'Yerres).
Bien evidemment, ces approches du probleme et les outils qui les accompagnent, sont parfois mis en oeuvre de façon concomitante (Cannes La Bocca : planification, PAPI et renaturation sur un projet de revalorisation d'une friche qui accueillera a terme pres de 20 000 habitants, Sommieres avec un modele de reflexion globale engagee par la municipalite suite aux inondations de 2012, aboutissant en deux ans a un schema directeur avant declinaison de ces orientations par tous les outils, Quimperle avec des actions de protection, d'urbanisme et de developpement de la culture du risque...). Meme si cela n'est pas au coeur de la mission, ce dernier aspect lie a la culture du risque est important et ces reflexions d'amenagement ne dispensent pas d'un travail complementaire sur le developpement de l'alerte, de la prevention, de l'organisation des secours, ... sans oublier, dans la reconstruction apres sinistre, ce qui facilitera l'intervention des secours aux personnes sur les crues ulterieures (circulation des secours, maintien d'installation en etage, resilience des reseaux, des routes...), d'autant que les PAPI sont souvent assez peu developpes sur le volet « construction et protection contre le risque ».
Les methodes pour organiser et structurer la reponse collective de prevention sur les secteurs a inondations frequentes sont variables, de la demarche planifiee d'elaboration d'un schema directeur
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d'amenagement type Sommieres et Cannes la Bocca ou, sur un perimetre plus restreint, Villeneuve Saint Georges ou Romorantin-Lanthenay, portees par une commune ou un etablissement public intercommunal ou d'amenagement, a des actions dans lesquelles la collectivite va chercher a s'appuyer plus ou moins sur une autre structure, porteuse du PAPI (Hyeres, Le Muy, Morlaix, Quimperle). L'impulsion politique autour d'une strategie, d'un projet reste dans tous les cas une condition de reussite et l'association de la population et des acteurs locaux au-dela des acteurs institutionnels est variable. Cette diversite se retrouve aussi dans la mise en oeuvre des politiques d'accompagnement des collectivites, differentes selon les conseils departementaux (ex. Gard sur complement aide aux mesures de reduction de la vulnerabilite contrairement au Var), comme par la structuration assez rare, d'associations qui peuvent developper un partenariat fort mais constructif avec les services et les collectivites (exemple du Var ou de l'association des sinistres de Neufchateau creee en 2003 suite aux inondations de 2001 et qui a manifestement pousse et participe a l'elaboration du projet en cours).
Le dereglement climatique dont les consequences sur les phenomenes meteorologiques sont loin d'etre connues dans leur detail, se manifeste deja par une augmentation de la frequence et de l'intensite des inondations, non seulement dans la partie mediterraneenne de notre pays, mais aussi dans son ensemble. Meme si ce ne sont, objectivement, pas les memes phenomenes, la mission a ainsi entendu des elus bretons parler d'« episodes mediterraneens » pour decrire des phenomenes pluvio-orageux intenses qui leur semblent nouveaux dans le climat local. La prise en compte du risque d'aggravation de l'alea inondation dans l'amenagement des territoires devrait donc etre l'une des composantes de l'adaptation au dereglement climatique, au meme titre que l'anticipation des canicules et des secheresses. Une telle anticipation ne dispense pas de s'appuyer aussi sur les donnees cartographiques anciennes et la toponymie23 (cadastre Napoleonien pour les ecoulements, denominations explicites comme La Palud,...).
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Quelques termes qui devraient alerter... : https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/milieuxaquatiqueszones-humides/zones-humides-etymologie-et-toponymie
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Dans le prolongement de l'analyse succincte de la situation telle qu'approchée par la mission lors de ses déplacements, des échanges et du questionnaire adressé en département, la présente partie tente de tirer des enseignements plus généraux en affinant l'objectif des démarches puis en identifiant, à partir des diverses analyses bibliographiques et rencontres de terrain, trois axes majeurs en synthèse comme en points de vigilance ou clé du succès, lors des opérations visant à réduire la vulnérabilité et à augmenter la résilience dans les zones à inondations fréquentes. Il paraît important aussi de ne pas perdre de vue l'intérêt d'une approche transversale d'aménagement. Les réflexions, travaux et aménagements envisagés au titre de la résilience à l'inondation, peuvent aussi, et même devraient apporter des réponses à d'autres enjeux (biodiversité avec des renaturations ; lutte contre le réchauffement climatique avec des îlots végétalisés en ville suite à des délocalisations ou pour favoriser l'écoulement ou l'infiltration des eaux ; urbanisme avec des espaces publics multi-usages ouverts sans locaux de sommeil dans les secteurs exposés...).
Les demarches engagees dans les territoires sont variables dans leur origine, leur perimetre, leur gouvernance, les outils mobilises et les resultats escomptes. Il ne s'agit pas de les formater, mais de s'assurer que tous les champs ont ete investigues et que les impacts potentiels de tous les outils ont ete analyses. Si les mesures « individuelles » de reduction de la vulnerabilite sur les batiments et les scenarii et strategies d'amenagement resilient du territoire sont bien connues (etude CEPRI de 2015 notamment), il est complexe d'imaginer et de piloter une action globale d'amenagement ou de reamenagement plus resilient, dans des zones (au sens ZAC du terme) a vulnerabilite etablie. L'aboutissement de ces demarches est, en effet, souvent complique par les attentes voire la pression des habitants, pression qui, de pressante apres l'evenement, peut s'estomper jusqu'a la perte de memoire, voire la negation de l'existence de l'alea. Il l'est aussi par la multiplicite des actions pouvant ameliorer la situation des ZIF, dans des champs et en mobilisant des outils tres differents (outils risque, urbanisme et amenagement, reseaux strategiques eau, pluvial, energie, mobilite...). Il paraît en outre important, pour mobiliser les acteurs locaux, de ne pas se limiter a une reflexion centree sur l'alea, mais d'imaginer un avenir commun, un projet d'amenagement integrant cette dimension. En phase avec une des orientations du programme de recherche RAITAP porte par le Cerema (« Repenser l'Action préventive face au risque d'Inondation à une échelle Territoriale intégrant l'Action Post inondation »), la mission estime qu'il s'agit tout autant voire davantage d'une posture, d'une methodologie a mettre en oeuvre que de la production d'un document ou d'un plan d'amenagement. Des diverses approches identifiees dans ce rapport et qui apportent toutes des enseignements, il apparaît a la mission qu'au-dela de la methode, il y a eu une impulsion ou une acceptation politique, une posture ouverte de recherche de solutions qui peuvent etre multiples : mises en oeuvre de mesures de protection ou d'hydraulique douce, de reductions individuelles de vulnerabilite, de suppression de points particuliers faisant obstacle au bon ecoulement de l'eau, d'adaptation en termes d'amenagement du territoire (PLU, SCoT), de schema pluvial, d'incitation a des changements de pratique agricoles,...
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L'exemple de Sommieres (Gard), avec un schema directeur puis une declinaison en actions tous azimuts, comme celui du reamenagement de Cannes la Bocca (Alpes-Maritimes) paraissent a ce titre riches d'enseignements. La demarche « d'evaluation inventive » mise en oeuvre sur Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) ou sur Mandelieu (Alpes-Maritimes) par M. Eric Daniel-Lacombe est aussi un exemple interessant de recherche de solutions innovantes, d'utilisation de la topographie, de facilitation des ecoulements et de maintien ou de restauration d'un lien entre residents et risque inondation24.
Les situations rencontrees comme les analyses bibliographiques (Programme Cocorisco25, RAITAP ...) montrent que les reflexions pour reduire la vulnerabilite voire corriger des dysfonctionnements historiques (en termes de mobilites, de reseaux ou d'equipements publics, de logements sociaux,...), sont trop souvent enclenchees en reaction immediate a un sinistre important (dans la phase post catastrophe). Elles profitent de la sensibilisation forte des populations et de la necessite de reflexion avant de reconstruire, le principal risque etant alors, compte tenu de l'attente forte et de la sociologie des habitants dont l'objectif principal est le retour aussi vite que possible a la normale (la reconstruction individuelle est souvent liee a la reconstruction de l'environnement, la restauration du voisinage, du cadre de vie), que l'on ne profite pas de la situation pour mettre en oeuvre les principes du « mieux reconstruire ». Certaines actions peuvent aussi etre engagees de façon plus deconnectees ou plus loin dans le temps d'une crise, lorsque la culture du risque est plus ancree, lors d'une operation de renovation urbaine ou d'une reflexion de planification integrant la connaissance du risque passe et potentiel.
Dans les deux cas - et les retours des questionnaires aux DDT(M) le confirment - il est important que toute demarche resulte d'une volonte politique des elus locaux en charge du territoire concerne (EPCI ou commune), idealement en synergie avec les collectivites gemapiennes, voire sur leurs propositions, puisqu'elles detiennent la competence prevention des inondations. L'habitude de travail en commun, la confiance entre les acteurs et leur convergence vers un objectif precis et partage d'amenagement resilient du territoire constituent des elements facilitateurs a la reussite des reflexions. Pour favoriser l'emergence de ces travaux, la mission s'est interrogee sur l'interet ou la necessite de partir d'une demarche descendante et structuree, avec un cadre national imposant d'identifier dans chaque departement les territoires a inondations frequentes ou en accompagnement des initiatives ou des situations imposees par un sinistre. La demarche structuree semble intellectuellement satisfaisante (en prenant pour exemple la declinaison de la Directive inondation en TRI notamment), au risque de perdre un peu en portage politique operationnel (la question est traitee parce que c'est obligatoire, mais sans s'approprier assez la demarche ni creer une dynamique locale) et avec la difficulte materielle de l'accompagnement par
Les rues, les amenagements et le jardin central du quartier Matra a Romorantin-Lanthenay, jouent un role de bras temporaire en cas de crue de la Sauldre, et le bassin de retention au centre du quartier constitue un rappel de la presence du risque au quotidien et un signal d'alerte de la montee des eaux en cas de crue, donnant le temps aux habitants de reagir (cf. annexe 6).
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« Gestion des risques d'erosion et de submersions marines, Coordination Manuelle Philippe, Guide methodologique realise dans le cadre du projet ANR Cocorisco (2011-2015) ; edition novembre 2014 (www.risques_cotiers.fr)
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des services de l'Etat, qui sont parfois en limite de capacite d'ingenierie (cf. BOP 181 et conflit de priorites sur le BOP 135). A contrario, n'accompagner que les elus et les territoires qui sont assez sensibilises pour engager les reflexions, peut conduire a la situation presentee dans la partie 1.2, avec une prise en charge tres variable de la question des inondations frequentes. Afin de concilier ces deux approches, l'Etat devant veiller au principe d'equite de traitement des territoires et de protection des populations, la mission recommande, au moins dans un premier temps et en laissant le temps aux territoires de s'adapter et a la culture du risque de se renforcer, une solution pragmatique qui consiste a : organiser sous l'autorite de l'Etat mais en lien etroit avec tous les acteurs, l'identification et la caracterisation des territoires soumis a inondations frequentes afin de ne pas laisser de cote cette question des inondations frequentes ; laisser aux collectivites, competentes pour l'amenagement de leur territoire, la liberte d'engager, plus ou moins vite en en fonction de la maturite collective des acteurs, une reflexion sur les differents modes d'intervention (et pas uniquement sur tel ou tel outil, le PAPI par exemple) pour reduire la vulnerabilite. Cette demarche s'appuyant sur la volonte politique locale, lorsqu'un elu est pret a porter une reflexion globale et a rassembler tous les acteurs, aura valeur d'exemple et de demonstrateur comme peuvent l'etre les actions entreprises en reponse aux appels a projet ou a manifestation d'interet, type AMITER pour n'en citer qu'un. In fine, toutes les situations ont vocation a etre traitees, mais dans une approche pragmatique, toute situation traitee qui reduira le risque sur un territoire aura un effet d'entraînement sur les territoires voisins. Au-dela de la phase d'identification des zones a inondations frequentes, il apparaît aussi important a la mission que les demarches engagees soient accompagnées par l'État, qui devrait, au moins dans les premieres annees de la mise en oeuvre de ces dispositifs, être associé et pourrait selon les domaines, etre amene a formuler un avis conforme sur le projet final dans l'esprit du regime des exceptions prevues par le decret PPR deja cite du 6 juillet 2019. L'Etat reste en effet garant de la mise en oeuvre et de la coherence nationale en matiere de securite 26 , politique majeure qui fonde sa legitimite, la solidarite nationale etant toujours sollicitee en cas de crise.
Les demarches devront surtout associer tous les acteurs : collectivites territoriales, caisse des depots et consignations, etablissements publics fonciers, conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement (CAUE), ANAH, agence nationale de la renovation urbaine, ... sans oublier les composantes de la societe civile (comite de quartier, reserve securite civile, assureurs...) en coherence avec l'esprit de concertation deja prevu dans les procedures classiques d'amenagement. L'association de la population lors des reflexions menees en post catastrophe, est d'autant plus importante que les habitants sont psychologiquement fragilises, avec un comportement parfois agressif de recherche de culpabilite, tout en souhaitant que les reflexions se centrent sur « leurs » preoccupations, c'est-a-dire leur souhait de retrouver au plus vite leur cadre et leur projet de vie. Le guide methodologique Cocorisco cite precedemment, realise une synthese de travaux en sciences humaines tres eclairants. Il fait ainsi apparaître que la vulnerabilite perçue du risque par tout un
Article L112-2 du code de la securite interieure : « L'État est garant de la cohérence de la sécurité civile au plan national. Il en définit la doctrine et coordonne ses moyens. »
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chacun, est une representation sociale (adossee a des elements cognitifs, normatifs, informatifs, les croyances...), une construction de la realite elaboree et partagee par un groupe social. Conduisant a des prises de position, cette vulnerabilite perçue est souvent tres differente des systemes d'appreciation des experts. Selon l'importance des enjeux pour les personnes et leur insertion sociale, les positions individuelles varient et sont de nature a influencer les choix de strategie d'amenagement. La comprehension de cette representation du risque et des dynamiques de groupes est donc essentielle lors de l'elaboration du traitement d'une zone exposee ou sinistree recemment. La demarche devra donc identifier sans ambiguîte et partager les objectifs et les resultats a atteindre Au-dela des institutionnels (les elus et les collectivites, les techniciens et experts, les administrations et les etablissements publics...), il est donc important d'ecouter les gens qui habitent, travaillent, se promenent, ont des activites, sont inseres dans des groupes, ont des representations et une experience. Nier ces realites multiples et non hierarchisees au seul profit d'approches plus techniques peut rendre difficile les echanges, l'appropriation du projet final, voire la comprehension et l'anticipation des comportements individuels en temps de crise ou en dehors. Dans le cadre d'une reflexion qui, par nature et dans un cadre reglementaire souvent contraint, va rechercher des compromis entre interets divergents, individuels ou collectifs, il importe d'identifier les eventuels conflits comme les « points durs » de chaque partie prenante, de rester dans une posture ouverte de recherche de solutions, mais aussi de favoriser et de structurer un espace d'expression efficace. A ce titre, la demarche « d'evaluation inventive » deja evoquee sur Romorantin-Lanthenay, assurant la representation des differents interets plus qu'une concertation systematique qui devient parfois difficile a gerer par trop d'expressions individuelles non concertees entre porteurs d'un meme interet, merite d'etre citee et tentee sur d'autres territoires (sans jamais se substituer au decideur, l'animateur imagine, formalise ou fait emerger des options en s'appuyant sur un groupe volontairement restreint mais representatif, associant un seul representant de chaque groupe ou interet).
Si le perimetre des reflexions est variable, du pate de maisons au quartier ou au territoire entier de la collectivite, il est important de bien l'arreter sur une base objective (sur la base d'une analyse multicriteres integrant des facteurs statistiques, economiques, humains et politiques (notamment en termes de structures de gouvernance), sans figer cependant une methode ou des seuils uniques) et adaptée (ni trop vaste avec le risque de ne pas finaliser l'operation ou en trop longtemps, ni trop reduite en creant des iniquites de traitement ou le traitement d'une partie seulement de la problematique rencontree par les residents). La focalisation sur un perimetre bien defini ou seront concentres les moyens humains et financiers, constitue en outre un avantage pour eviter le risque de dilution des actions que l'on rencontre parfois dans la mise en oeuvre des mesures de prevention. Il conviendra cependant de ne pas perdre de vue que la reflexion devra se realiser a des echelles emboîtees, a la fois a l'echelle du bassin hydrographique, du bassin versant et du territoire a risque important d'inondation dans des demarches d'amenagement durable des territoires. Le risque inondation se traite en effet de l'amont a l'aval en associant des logiques de protection qui peuvent etre assez eloignees des enjeux (par exemple, les barrages ecreteurs de crues), des amenagements des territoires au travers des PPR ou des PLU, des reductions de la vulnerabilite des enjeux a l'echelle des batiments ou des activites (relocalisation d'habitations comme d'activites economiques, notamment agricoles telles qu'envisage dans le Var), mais aussi des mesures qui touchent aux comportements des personnes. Comme dans la demarche d'evaluation inventive deja decrite, il paraît important de ne pas tenter d'occulter l'alea au risque de perdre la conscience et la culture du risque (ce qui decoule parfois
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d'ailleurs d'amenagements « trop » bien realises, ne laissant passer que les inondations les plus importantes avec des populations alors « surprises »). Il est souhaitable aussi de ne pas amalgamer dans la reflexion la frequence et l'importance de l'inondation. Ce n'est en effet pas parce que c'est recurrent que cela n'engendre pas des dommages humains ou economiques. (On peut travailler sur les inondations frequentes d'ampleur limitee ou sur les inondations frequentes sans distinction). Sur les territoires limites, ou existent des enjeux majeurs identifies, les reflexions PGRI et SLGRI ont vocation, par leur caractere strategique et concerte sur le risque, a affiner le perimetre des zones eligibles, sans cependant imposer un zonage qui releve autant voire davantage de la logique amenagement que de celle du risque. Elles ne traitent toutefois pas la diversite des situations et des zones a inondations frequentes. La demarche doit enfin etre globale dans le sens ou elle doit traiter les habitations, mais aussi les eventuels autres enjeux et usages de la zone soumise aux memes dommages reguliers (commerces, etablissements recevant du public, espaces de loisirs qu'ils soient ouverts ou clos, espaces et infrastructures agricoles ou industries agro-alimentaires type serres ou batiments...), et limitée dans le temps lors de sa phase elaboration, appropriation et validation, afin de conserver la dynamique une fois l'operation engagee (12-18 mois?), quitte a ajouter ensuite une seconde tranche. Ce temps est independant de la mise en oeuvre qui sera par nature plus longue, sans l'etre trop non plus pour les memes raisons. L'exemple de Sommieres est en ce sens edifiant, meme si, de l'aveu meme des acteurs, la reflexion aurait pu aller plus vite avec les outils d'aujourd'hui.
Une fois la reflexion engagee ou a fortiori aboutie et appropriee, il paraît important d'accompagner la demarche par des moyens specifiques ou par des dispositifs encadres, mais ouvrant droit a des regles particulieres, voire des accompagnements ou des financements particuliers, justifies par le caractere delimite, global et reflechi de l'operation. Pourrait aussi etre imaginee la mise en place de regles particulieres d'indemnisations par les assurances en fonction du niveau de protection et de la recurrence des sinistres, d'ouvertures liees au caractere global et reflechi des operations (tant dans les reglements des aides Etat, que dans ceux des conseils departementaux, conseils regionaux, agences) , d'une animation plus poussee et/ou majoree sur ces questions sinon traitees dans le cadre des PAPI, d'un acces facilite a une ingenierie de projet si besoin (renforts archi-conseils, DGD urbanisme, ateliers des territoires, aides CDC...), d'un dispositif articule Barnier-ANAH-CT comme un PIG specifique, de regles de preemption ou d'expropriation (cas de Villeneuve St Georges pour finaliser les acquisitions ou des Landes ou une etude sur les « outils d'acquisition de biens fonciers mobilisables en zone inondable » vient d'etre engagee par l'Institution Adour),... La mission recommande enfin de ne pas omettre la mise en oeuvre des mécanismes de solidarité, les capacites financieres ou humaines des collectivites variant beaucoup entre Cote d'Azur et Hautes-Alpes, en PACA ou Aude par exemple (tant pour les etudes que pour les co-financements de rachats ou d'amenagements), mais cela se retrouve aussi a des echelles moindres, entre une « petite » commune et son departement.
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Pour mieux integrer le risque inondation dans l'amenagement comme dans le bati, de nombreux documents pedagogiques existent pour cadrer les methodes, les strategies ou les travaux. En depit de leur interet, la mission a pu constater qu'ils sont souvent meconnus ou mal connus, les « acteurs operationnels » n'ayant plus toujours le temps de lire, surtout en gestion post-crise, moment crucial pour une reduction de la vulnerabilite. Des etudes ou guides, commandes par le ministere il y a plusieurs annees, sont sous valorises (exemple de l'etude Cerema de 2008 : Cadre methodologique pour la conduite d'un diagnostic de quartier Illustration par l`exemple du quartier du Faubourg a Beziers et « sa declinaison » par le Certu en 2009 : 30 fiches pour mieux integrer les risques dans l'amenagement). Il conviendrait a la fois de mieux valoriser certains de ces documents, listes ci-dessous de façon non exhaustive (liens internet et rapide resume du contenu en annexe 7), lors de reunions d'elus apres l'inondation, d'echanges et de formations continues des acteurs de la prevention, mais aussi de faire porter les principes qui en decoulent par des relais locaux, en DREAL et en DDT(M), par exemple. Charte d'engagement pour « concevoir des quartiers resilients » face au risque d'inondation IDF 2018. Referentiel de travaux de prevention du risque d'inondation dans l'habitat existant, juin 2012, Referentiel national de vulnerabilite aux inondations (Co-pilote par le CEPRI et la DGPR Reconstruire un territoire moins vulnerable apres une inondation : une fenetre d'opportunite encore difficilement mobilisable. Denis Crozier ; Gwenael Jouannic, Chloe Tran Duc Minh, Zehir Kolli, Eric Montagne, Sandrine Arbizzi (Cerema 12/04/2017) dans le cadre du programme de recherche RAITAP « Repenser l'Action preventive face au risque d'Inondation a une echelle Territoriale integrant l'Action Post inondation » Comment saisir les operations de renouvellement urbain pour reduire la vulnerabilite des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'amenagement CEPRI Fevrier 2015 Reduction de la vulnerabilite aux inondations et valorisation urbaine. (Ministere de l'ecologie /DGPR, 2013) Diagnostic de vulnerabilite des territoires aux inondations DGALN/CETE Mediterranee 2012
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Face a des pluri-sinistres, la prise de decision et le portage politique (au niveau national comme local) sont plus efficaces et faciles lorsqu'ils peuvent s'appuyer sur des donnees ou des expertises convergentes. Ces elements dont la structuration, l'exploitation et la mise en ligne gagneraient a etre ameliorees, seraient fort utiles pour les services ou etablissements de l'Etat (DDT(M), Cerema...), mais aussi pour les collectivites au premier rang desquelles les collectivites gemapiennes. Concernant les donnees de base, necessaires pour objectiver certains debats et les decisions, et permettre la mise en place d'actions visant a ameliorer la resilience et la reduction de vulnerabilite des
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zones a inondations frequentes, il est regrettable de constater que de nombreuses informations utiles sont inaccessibles ou difficilement mobilisables.
Des le lendemain d'inondations, particuliers et entreprises declarent leurs sinistres a leurs compagnies d'assurances, qui mobilisent des experts pour constater les degats. Deux types de donnees sont produites : techniques sur les types de degats, et financieres sur les montants d'indemnisations. Si les assurances, au regard des experiences passees, sont en general en mesure de publier, quelques jours apres, des estimations de montants totaux des indemnisations previsibles, et si la CCR ou la FFA (via le plus souvent la MRN) ou, par la suite, de publier des statistiques globales, ni les assureurs ni la FFA ne mettent en ligne les details et leur cartographie SIG etablie a partir des contributions des societes d'experts (70% environ). Un travail d'harmonisation des donnees et de pratiques entre experts, amenes lors des sinistres a intervenir a plusieurs sur les memes quartiers ou villages, est engage. Ces donnees geolocalisees servent aux assureurs a analyser le niveau d'alea, pour les contrats relatifs aux entreprises qui font l'objet d'une analyse de risque qui donnent lieu a des ajustements de prime. Elles ont vocation aussi a recaler les analyses couts benefices. Au-dela des statistiques geographiques, et le travail realise sur la nature des elements impactes lors de la crue de la Seine en 2016 (CatClimdata) l'a bien montre, ces donnees financieres detaillees pourraient permettre, une fois anonymisees, des analyses pertinentes tant pour adapter certaines politiques ou pratiques, que pour communiquer aux particuliers encore peu mobilises sur cette question (cf. 1.2). La MRN, sollicitee par la mission, se dit prete a diffuser ces donnees maintenant que la base est suffisante, soit par voie de convention avec les services de l'Etat, soit en traitement direct, soit par le biais de leur representant dans les commissions departementales des risques naturels majeurs (CDRNM). Si la situation est en bonne voie d'evolution, il faut rapidement rassembler et partager les donnees non confidentielles.
Dans un autre domaine, celui des dommages aux biens non assurables des collectivites, la DGCL et le CGEDD disposent, grace aux audits de second niveau realises lors de la mise en oeuvre de la dotation de solidarite des plus gros sinistres (BOP 122), de donnees financieres sur les dotations ouvertes aux prefets mais surtout sur l'estimation des dommages. La encore, une exploitation de ces statistiques serait pleine d'enseignements, ne serait-ce qu'en volume (a l'instar de la cartographie presentee precedemment pour le niveau des indemnisations par les assurances). Recommandation 2. À la DGPR - Rassembler, analyser et mettre à disposition, en lien avec les assureurs, la MRN, la CCR et la DGCL, dans le respect de la confidentialité des informations, la géolocalisation des dommages et les données techniques et financières recueillies lors des expertises chez les particuliers et entreprises ou, pour ce qui concerne les collectivités, dans le cadre de la mobilisation de la dotation de solidarité.
Il est a noter, meme si cela sort de la stricte problematique des inondations frequentes, qu'une mission CGEDD-IGA specifique sera lancee sous peu pour analyser les conditions des deces par inondations.
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L'acces a des guides et aux donnees cites est souhaitable, mais ne dispense pas de developper des capacites d'expertise et d'accompagnement, en prevention ou en reaction a une crise. L'Etat dispose de deux etablissements publics ayant developpe des competences techniques ou de recherche pointues en matiere de risque d'inondation : le Cerema (dont sa direction territoriale Mediterranee), l'INRAE (partie ex-Irstea). Il dispose aussi d'un service a competence nationale disposant d'une expertise en matiere de prevision des inondations, le SCHAPI. Il dispose par ailleurs de ressources plus specifiques au sein du BRGM, de l'IFFSTAR, de l'IGN, de Meteo France et du CNES. Il existe enfin des competences dans des unites de recherche en universite. Certaines DDT(M), comme diverses collectivites « gemapiennes », developpent aussi des competences, tant en interne qu'en faisant appel a des bureaux d'etudes prives. On a vu aussi emerger quelques structures, comme le Centre Europeen de Prevention et de gestion des Risques d'Inondation (CEPRI), association creee en 2006 pour favoriser les echanges entre les collectivites et l'Etat autour de la thematique de la prevention et de la gestion du risque d'inondation, ou la Mission Risques Naturels (MRN), structure dediee a l'expertise du risque naturel dans son cout assurantiel, placee aupres de la FFA. Meme si les moyens des uns et des autres sur la thematique « inondations frequentes » sont tres variables, et si la DGPR a engage un interessant travail de cadrage avec les feuilles de route des operateurs, le constat est qu'il y a une expertise riche qui sait se rassembler sur certains sujets d'etudes, mais apparaît dispersee, ce qui peut nuire a la connaissance en vue d'agir. L'evolution strategique actuelle du Cerema en un outil d'ingenierie publique partagee entre Etat et collectivites territoriales pourrait amener a suggerer de lui confier, sous l'egide de l'ONRN, une demarche d'animation technique pour partager les expertises, d'autant qu'il pourrait etre amene a accompagner ensuite certaines reflexions par territoire.
En complement de ces actions de structuration des donnees et de mise en synergie de l'expertise, il serait judicieux d'engager une action de formation commune a tous les acteurs pour partager l'etat de l'art (au moins dans des bassins de risque, ou a l'echelle, par exemple, de la zone mediterraneenne), soit en amont, soit quelque temps apres les sinistres, en articulation etroite et en coherence avec les demarches classiques de retour d'experiences, a la fois pour en tirer des enseignements sur la reconstruction locale et pour developper des habitudes de travail, des actions concertees et preparer l'avenir. De tels partages seraient precieux pour analyser les conditions d'adaptation du bati et des strategies d'urbanisme et d'amenagement aux crues frequentes. Cette animation de l'expertise « nationale » et cet accompagnement des services techniques (de l'Etat ou des collectivites), comme des elus ou decideurs mobilises sur l'urgence de la gestion de crise puis de post-crise, pourrait s'articuler avec un appui externe aux services pour l'elaboration de plans de reduction de la vulnerabilite voire de reconstruction plus resiliente. Force est de constater que les reflexions d'amenagement du territoire integrant la dimension risque sont souvent engagees ou reactivees suite a des evenements marquants, exceptionnels mais aussi parfois frequents dans leur occurrence, mais rares dans l'ampleur des dommages ou marquants pour
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differentes raisons (proximite d'echeances electorales ou nouvelle equipe, perimetre inonde immense comme en 2021 dans le sud-ouest...), La periode post-crise, quelle que soit la crise, est ainsi souvent l'occasion de repenser l'amenagement du territoire et la reduction de vulnerabilite avec une logique de « laboratoire local » (ce fut le cas dans l'Aude en 2018 a la demande de la secretaire d'Etat aupres du ministre de la Transition ecologique et solidaire). Les elus de certaines communes des Alpes-Maritimes ont aussi fait part de leur intention de s'inscrire dans cette dynamique suite aux crues torrentielles d'octobre 2020), tout comme la ville de Sommieres (Gard), touchee par des inondations frequentes, l'avait fait suite aux evenements plus exceptionnels de 2002. Il paraît donc pertinent a la mission de mettre en place un double dispositif, pouvant converger : Un accompagnement au besoin a la gestion de la post crise sur les evenements rares ou importants qui necessitent le plus souvent ensuite la mise en place d'une reflexion globale de reduction de la vulnerabilite (cela peut sembler en marge de la reflexion inondations frequentes, mais pas tant que cela au vu des arguments developpes ci-dessus et des constats de la mission). Un accompagnement technique a la demande pour initier des reflexions d'avenir visant a amenager un territoire plus resilient dans les cas de zones identifiees comme a inondations frequentes. S'il existe au sein de la securite civile, une organisation de renforts pour la gestion de crise, avec les colonnes de renforts des autres departements, le recours a l'armee et aux unites d'intervention de la securite civile, aux moyens nationaux. Le ministere de l'Interieur se donne aussi les moyens de renforcer une prefecture impactee par une crise majeure par un sous-prefet (Aude 2018) voire un prefet delegue a la reconstruction (Alpes-Maritimes 2020), independamment des moyens temporairement et/ou au titre de la solidarite inter prefecture, mis a disposition des prefets pour tenir les COD ou plus globalement les cabinets dans la duree. Dans notre champ ministeriel, cet accompagnement n'est ni formalise ni anticipe, sur les politiques risque, amenagement du territoire et gestion des cours d'eau et meme sur des evenements exceptionnels, il est difficile, voire impossible d'obtenir du secretariat general du ministere des titulaires ou des credits de vacations supplementaires. Des accompagnements sont certes possibles par des appels a projets type AMITER, ou ateliers du territoire, mais leur calendrier ne correspond pas toujours au besoin exprime a un instant donne, le contexte sociologique des habitants et des elus etant tres mouvant dans le temps suite aux inondations. Pour accompagner les territoires sinistres, un renfort en agents ou contractuels, et un pole d'appui post catastrophe, disposant d'une experience etablie et d'un certain recul par rapport a l'evenement, tout en maîtrisant les procedures, les reglementations, les bonnes pratiques et les documents/guides, paraît donc souhaitable. Au-dela des renforts ponctuels dont la procedure de mise en place devrait etre anticipee et formalisee, (avec au besoin des lignes plus « souples » de credits qu'il conviendrait de mettre en place pour accompagner en animation les reflexions sur une reconstruction resiliente engagees par l'Etat ou les collectivites : credits d'etudes ou aides DGD urbanisme, CDC ou EPF, vacations pour des agents Etat, pour des prestations d'architectes conseils de l'Etat...), le besoin d'accompagnement et d'ingenierie
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voire de force d'action rapide a ete identifie par le passe dans differents rapports CGEDD27, a des degres divers mais en soulignant a chaque fois son interet pour l'administration territoriale de l'Etat et les collectivites. Ce pole pourrait etre constitue d'equipes mixtes associant des ingenieurs confirmes et des ingenieurs generaux du CGEDD, avec l'appui d'autres structures nationales selon les besoins (Cerema, Irstea, BRGM...) voire de l'ANCT. Cette mission identifiee par le Cerema dans le cadre de son programme de recherche RAITAP28, serait constituee pour la duree necessaire (deux ans sont evoques par le Cerema) et mise a la disposition du prefet pour renforcer la DDT(M). Certains des moyens pourraient etre pre-positionnes en DREAL de bassin ou, en zone mediterraneenne, a la MIIAM - ce qui permettrait de renforcer cette mission qui a fait ses preuves depuis sa creation en depit d'un effectif reduit au seul chef de mission ; ces agents auraient aussi des missions au long cours pouvant etre differees en cas de mobilisation d'urgence et pourraient capitaliser et mutualiser ensuite ces experiences. Meme si les services ou collectivites savent mobiliser leurs equipes et leurs reseaux, voire les capacites d'ingenierie des agences techniques departementales, des CAUE, des EPTB..., l'interet d'un tel renfort sur quelques mois et/ou a des etapes cles de la reflexion locale, a ete exprime a la mission par le prefet du Var, par le DGS de Sommieres comme par certains maires de collectivites de taille modeste de l'Aude ou des Alpes-Maritimes. Dans l'ideal, elle serait en capacite de mobiliser des dispositifs existants mais aussi des lignes plus « souples » de credits qu'il conviendrait de mettre en place pour accompagner en animation les reflexions sur une reconstruction resiliente engagees par l'Etat ou les collectivites (credits d'etudes ou aides DGD urbanisme, CDC ou EPF, vacations pour des agents Etat, pour des prestations d'architectes conseils de l'Etat...). Recommandation 3. Au SPES Renforcer temporairement et accompagner les services de l'État et des collectivités pour la gestion post-crise, où beaucoup de choses s'engagent et orientent durablement la prise en compte des risques et un aménagement plus résilient. Le cas échéant, une phase d'expérimentation sur l'arc méditerranéen, permettrait de tester différentes options et, en lien avec la DGPR, la DGALN et le CGEDD, de capitaliser en vue des prochains événements.
Si des guides de qualite existent, notamment sur l'adaptation du batiment a l'inondation en fonction de la strategie la plus pertinente entre eviter, resister ou ceder (le « Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant » - juin 2012 - ou le document du CEPRI « Comment saisir les opérations de renouvellement urbain pour réduire la vulnérabilité des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'aménagement » - fevrier 2015 - qui y consacre d'ailleurs
*Retour d'experience des inondations du 14 au 17 octobre 2018 dans l'Aude - Ayphassorho, H. ; Pipien, G. ; Guion de Meritens, I., Lacroix, D. - Rapport inter-inspection CGEDD n°012561-01 - IGA n°18105-R.
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*Propositions d'actions pour mieux gerer les inondations en zone mediterraneenne et limiter leurs consequences Chaleat, M. ; Forray, N. ; Galibert, T. ; Pipien, G. - Interet d'une task force place au niveau zonal « ...force de reponse technique. ... mais aussi force de reponse reactive lors des crues », formalisee ensuite par la creation de la MIIAM Rapport CGEDD n°010664-01. * Rapport de la mission d'appui et d'expertise sur les conséquences des intempéries ayant touché le Sud-Ouest et les Pyrénées les 18 et 19 juin 2013 - Le Gallou, J.-Y. ; Durville, J.-L. ; Galibert, T. ; Meignien, X. - Rapport inter-inspection, CGEDD n° 009160-02. « Anticiper la reconstruction post catastrophe Risque Info#38 » Jouannic, G. ; Tran Duc Minh, C. ; Crozier, mars 2019 (http://www.irma-grenoble.com/06publications/01publications_risquesinfos_sommaire.php?id_risquesinfos=38)
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une partie specifique), leur appropriation est souvent encore insuffisante par les differents acteurs de la filiere. La mission considere qu'il convient de conduire des actions determinees de formation pour tous les publics et a tous les niveaux (journee d'information des particuliers, les elus ou des professionnels par les CAUE et/ou les agences techniques departementales, ecoles d'architecture pour la formation initiale ou continue, qualification de type RGE pour les entreprises garantissant un socle de competences...). Le rapport senatorial deja cite converge sur cette proposition pour les professionnels et propose de « renforcer la formation des professionnels charges de la conception et de la construction en matiere de prevention et gestion des risques naturels ». Ce besoin de formation mais aussi de partage de bonnes pratiques en un petit nombre de sites Internet, a enfin ete reiteree lors de la journee nationale « Prevention des inondation » du 13 octobre 2020. Lors d'un deplacement et dans un secteur tres connu pour ses inondations frequentes, le Vidourle a Sommieres, la mission a ete saisie d'un projet de maison de l'amenagement et du risque, rassemblant divers materiaux techniques et educatifs, mais permettant aussi de valoriser par un contact direct avec la population, la memoire et le present des habitants. Il n'appartient a la mission pas de juger de sa faisabilite et de son implantation, mais l'idee merite d'etre approfondie et accompagnee comme cela a pu se realiser ailleurs, de telles operations etant complementaires de demarches de plates-formes dematerialisees.
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L'amenagement du territoire, la façon d'organiser les usages de l'espaces, est de la competence des collectivites territoriales. Au-dela de la creation, par les PPRi, de servitudes legales de constructibilite (reglementation voire interdiction des constructions), que les elus et les habitants n'apprecient guere, la prevention des inondations passe le plus souvent par un contrat de programmation et de financement de travaux et d'ouvrages de reduction de l'alea (PAPI) apres une demarche strategique (SLGRI ou PAPI d'intention). Ces outils, centres sur des phenomenes peu frequents, ne repondent pas completement a la problematique des inondations recurrentes dans le bati existant et trouvent leurs limites lorsqu'ils ne sont pas articules dans une approche combinee amenagement/projet du territoire, approche ou seules les collectivites sont competentes, et peuvent meme donner une « illusion » de protection aux elus et habitants.
Meme s'il est difficile de cataloguer les types de demarches, il paraît possible de distinguer : Les operations de renovation urbaine, apres sinistre ou pour d'autres raisons, pour requalifier un secteur a enjeux (type Ardoines a Vitry) ou necessitant une intervention pour ameliorer l'habitat par exemple (type ANRU ou resorption d'habitat insalubre) ou rehabiliter une entree de ville ou un ancien site industriel (type Cannes la Bocca ou Nîmes quartier Richelieu) ; Les delocalisations d'enjeux, rendues difficiles par la « destruction de valeur » qu'elles impliquent (cf. Villeneuve-Saint-Georges). D'une façon générale, la mission n'a pas identifié de dispositifs manquants ou bloquants dans les réflexions engagées par les collectivités, les outils habituels liés aux politiques de prévention des risques et d'aménagement apportant le plus souvent les réponses adaptées. La mission n'a pas ete saisie non plus par les acteurs locaux de difficultes incontournables liees a une absence d'outils financiers pour equilibrer par exemple une operation rendue deficitaire par l'integration de principes de resilience. Les outils « ordinaires » que sont l'ANRU, l'ANAH, les politiques coeur de ville, les credits des agences de l'eau, mais aussi en tant que de besoin, les structures type EPF (outil sous utilise malgre son potentiel pour aider les communes), CDC... sont mobilises si necessaire. L'outil « projet partenarial d'amenagement » (PPA), cree par la loi ELAN (en cours de mise en oeuvre sur la thematique dereglement climatique et recul du trait de cote) peut constituer un outil nouveau et interessant pour structurer la gouvernance et apporter quelques souplesses. Un seul outil financier a ete identifie comme pouvant faire l'objet d'interventions nouvelles : le fond Barnier ; or ce fonds est lie au systeme CatNat et ne devrait donc pas etre mobilise pour les phenomenes les plus frequents (cf. § 1.3.2) sauf, en prevention, pour la reduction de vulnerabilite. Compte tenu des constats exposes (traitement des ZIF encore non generalise, pas de demandes exposees), la mission estime qu'il est preferable et pragmatique de commencer a identifier puis caracteriser les secteurs, a engager les demarches avec un accompagnement fort des services et structures oeuvrant dans le domaine de la prevention des inondations. La multiplication des experiences fera ressortir d'eventuels besoins specifiques qui seront traites sur la base d'une analyse pertinente du besoin, voire d'une evolution des possibilites offertes en cas de PPA.
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Dans un souci de synthese, la mission a tente de recapituler les outils pouvant etre actives aux differentes echelles.
Échelle
Faire cesser l'exposition à l'aléa
Interdire toute exposition nouvelle à l'aléa SLGRI et SDAGE
Autoriser et financer des travaux sur de « l'existant »
Aménagements et constructions neuves
Bassin
- PAPI : travaux/amenagements -Barnier delocalisation, idealement sur operation globale validee, même en crue lente*
EPCI
PPR, SCoT PLUi et PPA
PPR, SCoT, PLUi et PPA
PPR, SCoT et PLUi avec une articulation avec les orientations SDAGE ou et SLGRI, ZAC, PAPI, PPA PPR, SCoT et PLU, PPA, ZAC et ZAD
Commune et quartier
PPR et PLU
PPR et PLU, ZAC, ZAD, PPA -PPRI et notamment exception R. 562-11-6
Batiment, logement
Arrete d'interdiction d'habiter Acquisitions amiables et expropriations Deconstruction financee par FPRNM
IAL29
-Barnier delocalisation, -PAPI/reduction de vulnerabilite Barnier, couplee avec ANAH (PIG) -Diagnostic RV obligatoire en ZIF comme en ZR des PPR -Carte identite du batiment/ vente, location, modification (ADS)
DTU, Fiscalite, Carte identite du batiment/ premiere location
(*) : pour les secteurs relevant des criteres « habituels » de delocalisation (80cm pour un plein pied, 2m pour une residence avec etage) Les outils presentes dans le tableau ci-dessus ne sont pas tous utilises, ni, quand ils le sont, toujours utilises de façon coherente et articules. Il y a donc un reel effort de simplification et de vulgarisation a faire pour ameliorer la situation.
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L'IAL n'interdit pas, mais vise a dissuader.
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Le traitement des zones a inondations frequentes releve rarement des mesures de delocalisation financees par le Fond Barnier. Ceci etant, au-dela de situations tres particulieres (Villegailhenc, Trebes, Couffoulens ou Conques/Orbiel dans l'Aude suite aux inondations de 2018), il n'est pas imaginable de delocaliser la quasi-totalite de centres-villes ou des quartiers entiers, qu'il s'agisse de bourgs ou, a fortiori, de grandes villes (Paris, Orleans, Tours, Toulouse, Bordeaux...). Comme il n'est par ailleurs pas toujours techniquement ou financierement possible de mettre en oeuvre des amenagements de protections, les mesures de reduction de vulnerabilite sur les batiments sont indispensables.
Le rapport30 redige par Cecile Bigot et Thierry Galibert en octobre 2017 avait traite cette question de l'importance de la question batimentaire dans la reduction de vulnerabilite, en parfaite coherence avec l'esprit du « reconstruire mieux » reaffirme dans le cadre de Sendai. La presente mission en reprend a son compte les principales recommandations qui visent en priorite a reduire le cout des dommages et a rechercher les solutions permettant que l'impact des inondations sur le batiment, essentiellement a usage d'habitation et tout particulierement sur le second oeuvre, soit le plus reduit possible (inondation par debordement, ruissellement ou remontee de nappe, mais sans prendre en compte les chocs, laves torrentielles...). Pour memoire, les principales pistes evoquees etaient les suivantes : meme si la realisation de DTU transversaux pour une thematique qui concernerait plusieurs corps de metier est, a priori, complexe et ne rentre pas dans les standards usuels, la mission avait recommande « l'élaboration d'un document ayant valeur de norme contractuelle et volontaire et s'assurer de son adoption dans un délai raisonnable. Ce document définirait les conditions de bonne exécution des travaux permettant de réduire les dommages aux constructions neuves et aux constructions existantes, à titre préventif ou après dégâts causés par une inondation (DHUP) ». la mission avait souligne l'interet de sensibiliser les particuliers et les maîtres d'ouvrages en s'appuyant sur les CAUE, les agences departementales d'information sur le logement, les communes... recommandant de « rendre obligatoire l'intégration dans les PAPI d'actions ciblées sur la réduction de la vulnérabilité des habitations, notamment la réalisation de diagnostics individuels de la vulnérabilité des bâtiments - les diagnostics devant comprendre un conseil sur les travaux à effectuer et leur ordre de priorité - et l'accompagnement technique et financier des maîtres d'ouvrage pour les travaux à réaliser ». elle avait aussi recommande d'« examiner la possibilité de mettre en place une qualification des bâtiments (neufs ou existants) selon leur résilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnérabilité harmonisés, et de rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession ou la location des bâtiments (DHUP) ». la mission considerait que « la question d'une évolution du régime des CatNat (à la fois des franchises, montants et conditions du remboursement) pour accroître cette incitation mérite d'être posée. Cette évolution serait d'autant plus pertinente qu'une norme de construction serait disponible » et preconisait d'« Engager un travail spécifique, en lien avec le ministère de tutelle
BIGOT, C. & GALIBERT, T., 2017 - Projet d'un document technique unifie (DTU) Construire en zone inondable et rehabiliter apres inondation - Paris : Conseil general de l'environnement et du developpement durable, octobre 2017.48 p.
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des assureurs, sur le rôle et la contribution de ceux-ci à la réduction de la vulnérabilité des constructions (DGPR et DHUP) ». elle proposait enfin que « les mesures financières bénéficiant aux travaux sur les constructions autres que ceux liés au risque inondation devraient être majorées lorsque des mesures de réduction de la vulnérabilité aux inondations sont associées à ces travaux, en faisant intervenir le FPRNM, selon un dispositif transparent pour les bénéficiaires (DGPR et DHUP) ». L'elaboration d'un DTU paraît d'autant plus utile a la presente mission, que le programme CatClimData a montre depuis sur la crue de la Seine de 2016, les elements du second oeuvre les plus sensibles, permettant de cibler les efforts, la MRN souhaitant poursuivre les investigations en ce sens. La mise en parallele du montant annuel de la construction neuve (140 Md) avec les enveloppes disponibles du Fond Barnier (250 M, dont une trop faible part sur la reduction de vulnerabilite, meme si certains departements ont fait savoir a la mission qu'ils allaient fortement augmenter la mobilisation de ces credits suite au relevement du taux d'aide et a la communication realisee : Aude d'une vingtaine a plus de 200 dossiers/an ; Gard d'une trentaine a pres de 50 dossiers sur Nîmes en 2020), suffit a confirmer l'interet de demultiplier l'action et d'intervenir tant en amont, a la construction, que pour les travaux d'entretien, lorsqu'il est possible d'ameliorer la resilience. Mais le montant aide reste limite a 10% de la valeur venale du bien (cf. infra). Avec l'impact du dereglement climatique et de l'occupation de l'espace qui conduisent a ne plus pouvoir identifier a l'avance tous les secteurs sensibles, une elevation globale de l'effort de reduction de vulnerabilite paraît opportune, meme en dehors des secteurs PAPI ou PPR ou des dispositifs particuliers sont mis en place par l'Etat et des collectivites compte tenu des enjeux tout particuliers identifies. A defaut de DTU nouveau, il faudra adapter les DTU en vigueur au risque inondation, sachant qu'il pourrait etre interessant de se poser la question d'une limitation de ces regles constructives a la seule partie strategique du batiment, afin de creer des espaces « plus securises » (un peu dans la logique des abris cycloniques) et d'ameliorer la situation sans pour autant conduire a des surcouts ou une multiplication des normes. La normalisation des travaux de reduction de vulnerabilite comme les batardeaux ou les portes fenetres etanches, deja abordee precedemment, pourrait etre traitee en urgence. Outre la difficulte pour un proprietaire de prefinancer, de financer le reste a charge et de rechercher les entreprises, l'absence de norme ne facilite pas une saine concurrence et ne garantit pas l'efficacite du dispositif (cf. annexe 4).
Depuis 2006, tout acheteur ou locataire de biens immobiliers (bati ou non bati) doit etre informe lorsque le bien est situe dans une zone de sismicite ou dans le perimetre d'un plan de prevention des risques naturels ou technologiques et donc s'il est dans une zone inondable, soumise aux feux de foret... Le vendeur ou le bailleur doit indiquer a l'acquereur ou au locataire, sur un document annexe au contrat, la situation de ce bien vis-a-vis du ou des risques naturels ou technologiques auxquels la commune est exposee. Cette information obligatoire est obtenue a partir des documents disponibles en mairie ou en prefecture ou a l'aide du site Internet Georisques. Elle rappelle les servitudes qui s'imposent au bien considere et precise les indemnisations dont le bien a ete l'objet au titre d'une declaration de l'etat de catastrophe naturelle. Le retour d'experience, depuis 2006, sur cette mesure indique que l'information sur les risques reste souvent un parametre secondaire par rapport a d'autres (surface, emplacement) lors de l'achat ou de la location d'un bien. Elle n'influe guere sur la valeur finale du bien d'autant que l'information n'est souvent fournie qu'a la signature du contrat final, trop tard pour etre pris en compte par l'acheteur ou le locataire.
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Pour une meilleure protection du consommateur il faudrait donner cette information plus en amont dans le processus de choix du logement, a la maniere du diagnostic de performance energetique. Cela pourrait s'imaginer au travers d'un diagnostic de vulnerabilite obligatoire pour les batiments situes dans les ZIF identifiees, en esperant qu'il agisse a terme sur le prix des transactions et conduise a la realisation de travaux en profitant des moments ou il y a des transactions financieres. Simple, lisible, evolutif et peu onereux, qualifiant la resilience aux inondations des batiments (neufs ou existants), ce document qui serait fourni par le vendeur lors d'une cession ou par le proprietaire lors de la signature d'un bail d'habitation, en meme temps que les diagnostics amiante, termites, ou de performance energetique31, aurait un double objectif : informer, faire visualiser sur site les crues frequentes et les plus hautes eaux connues et proposer des pistes d'ameliorations au titre de la reduction de vulnerabilite. Cela constituerait certes une contrainte et un cout pour les proprietaires (subventionnable par les PAPI au titre de l'axe 5), mais par analogie et en restant dans le champ des assurances, cela n'aurait rien d'illogique par rapport a l'obligation de controle technique regulier qui pese sur les vehicules, la valeur moyenne d'un vehicule et donc des dommages qui peuvent etre causes par une inondation, etant bien inferieure a celle d'une construction. Une carte d'identite ou de suivi pourrait etre mise en place, en elargissant le fiche synthetique de la copropriete dont le contenu a recemment ete renforce32. Le diagnostic de reduction de vulnerabilite, impose par l'Etat dans les zones a risque majeurs comme dans les zones a risques frequents en coherence avec la proposition d'identification de celles-ci dans chaque departement, serait ainsi une piece obligatoire du contrat de location (ex Ardoines/commerces) ou de vente, voire dans le dossier de demande d'extension de batiment (permis modificatifs ou declaration de projet), afin de s'assurer que les travaux seront compatibles avec celui-ci. La question pourrait aussi se poser lors des mutations a titre gratuit (donations, heritages) qui echappent aux autres diagnostics. Recommandation 4. À la DGALN - Porter auprès du comité stratégique « construction, urbanisme et cadre de vie » de l'AFNOR, la demande d'élaboration d'un document ayant valeur de norme, et s'assurer de son adoption dans un délai raisonnable. En parallèle, mettre en place une qualification des bâtiments (neufs ou existants) selon leur résilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnérabilité harmonisés, et rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession, la transmission ou la location des bâtiments. Recommandation 5. À la DGPR - Imposer dans les ZIF identifiées, la réalisation d'un diagnostic de vulnérabilité garantissant aux habitants la connaissance et développant la conscience du risque, comportant des préconisations opérationnelles pour réduire la vulnérabilité.
Sans remettre en cause l'interet et la complementarite des politiques de protection des personnes et des biens deja mises en oeuvre (deplacements des populations exposees, construction de digues, mise en oeuvre de zones d'expansion de crues, ..) ou de sensibilisation des populations aux risques
Recommandation reprise du rapport senatorial n° 628 (2018-2019) « Sur la gestion des risques climatiques et l'evolution de nos regimes d'indemnisation » - 3 juillet 2019- Rapport d'information de Mme Nicole BONNEFOY, fait au nom de la MI sur la gestion des risques climatiques - p. 197.
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Par la loi n° 2014-366 dite loi ALUR et le decret 2016-1822
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d'inondations, la mission estime souhaitable de faire evoluer a la marge les modalites de mobilisation du fonds pour la prevention des risques naturels majeurs (FPRNM ou fond « Barnier »), sur le volet aide aux particuliers pour reduire leur vulnerabilite en adaptant les constructions aux inondations. Dans le cas des inondations frequentes, il s'agit d'adapter les locaux d'habitation pour reduire les degats lors des inondations, ce qui aura pour double impact de faire baisser le montant des dommages aux biens et d'accelerer la possibilite de retour dans les lieux (le volet construction de zones refuges pour la protection des vies paraissant devoir etre reserve des zones a inondations majeures principalement). Les mesures de reduction de vulnerabilite, actuellement finançables si elles sont prevues dans les PPR et les PAPI, gagneraient a l'etre aussi dans les zones a inondations frequentes identifiees (cf. § 1.2) , ce qui renforcerait, pour les elus et les residents, l'interet d'une identification de ces zones et l'engagement de reflexions globales sur celles-ci. Cette possibilite d'aide, dont le taux vient d'etre porte a 80% avec des effets qui pourront etre mesures dans les annees a venir, mobilise jusqu'a maintenant peu de credits, meme pour des travaux prevus dans le cadre des PAPI, pour plusieurs raisons financieres ou pratiques dont : Limitation de l'aide a un plafond de 10% de la valeur venale de l'habitation (contrairement aux rachat de biens a detruire ou les Domaines ou le juge de l'expropriation interviennent) ; initialement mis en oeuvre pour eviter des effets d'aubaine dans des habitations de forte valeur, ce seuil peut induire des effets pervers pour les populations a revenus modestes dont la maison a une faible valeur et dont le montant des travaux a effectuer (notamment s'il s'agit de creation de zone refuge) depasse tres vite les 10%, ce qui induit un reste a charge pour les foyers a faible revenu trop important pour que les investissements indispensables se fassent. Le taux pourrait etre revu en fonction de la valeur des biens ou en appliquant un plancher de travaux aidable fixe de 20 ou 30k, avec ensuite, une limitation calee sur 10 % voire en integrant un critere de revenu des menages lors de l'octroi des aides. Cette reflexion a ete evoquee lors de la journee nationale inondation 2020 ; elle est attendue par les acteurs de certains territoires. Pour les particuliers, la complexite du montage des dossiers, et la necessite d'avancer les sommes et d'autofinancer le reste a charge, le FPRNM intervenant en remboursement des travaux acheves ; Absence de normes pour la construction ou la rehabilitation post inondation. Les acteurs de terrain comme les assurances, ont aussi fait part a la mission de leurs regrets que la mise en oeuvre des equipements de reduction de la vulnerabilite ne soit pas facilitee. Le guide « Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant » (juin 2012), reste un outil interessant (aux elements financiers pres, qu'il faudrait actualiser) et pourrait evoluer en separant le volet technique du volet contexte de mise en oeuvre. Mais il n'y a aucune norme technique pour les batardeaux par exemple, aucune qualification pour les entreprises de pose. D'un point de vue technique, la mise en oeuvre gagnerait, comme l'a fait la ville de Sommieres suite aux crues de 2002 ou comme l'envisage la ville de Nîmes, a etre conduite en maîtrise d'ouvrage publique assuree par une collectivite, dans le cadre d'une convention33 passee avec chacun des particuliers concernes, et d'un marche a bons de commande avant paiement du seul reste a charge par le particulier. Une analyse juridique plus poussee et au besoin, la mise en place d'un cadre legislatif ou reglementaire adapte, pourrait securiser une intervention publique et une procedure de ce type, justifiee par l'interet general de protection des personnes et des biens. Cela limiterait les couts par la massification de la commande et la mise en concurrence, permettrait de garantir un bon niveau de qualite des equipements, de s'assurer d'un controle technique de la pose, tout en dechargeant les particuliers de demarches jugees complexes.
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Dans un tel cas, une DIG paraît impossible. On pourrait envisager aussi, soit une assistance à maîtrise d'ouvrage assurée par une collectivité, soit le recours à une association de type PACT Arim en maîtrise d'ouvrage déléguée, qui recevrait les aides et la part non subventionnée. Ou encore une intervention d'une filiale d'assurance...
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Par analogie avec ce qui est en place sur les PPRT avec l'ANAH, la question du prefinancement ou d'un complement de financement de travaux de ce type pour les plus modestes pourrait etre etudiee par exemple avec les SACICAP regroupees au sein du reseau PROCIVIS (53 societes anonymes d'interet collectif pour l'accession a la propriete, reparties France entiere). Au titre de l'article L. 215-1-2 du CCH, celle-ci devant reinvestir en partie leurs dividendes dans les missions sociales (« en faveur de personnes aux ressources modestes, selon des orientations définies par convention avec l'État ».), elles ont conventionne avec l'ANAH sur la periode 2008-2017 puis 2018-2022, en abordant le domaine des risques technologiques mais pas encore celui des risques naturels. Sous un angle plus technique et procedural, certaines collectivites ont rapporte en outre a la mission, la difficulte d'estimer la valeur venale des biens, le service des domaines n'intervenant que sur l'evaluation des delocalisations. Les bases de donnees Etalab ne sont en effet pas partout completes, le marche etant plus ou moins actif et le perimetre qui doit etre integre n'est pas toujours facile a etablir (exemple : sur la pose de batardeaux dans une copropriete, doit-on integrer la totalite des logements pour estimer la valeur venale et calculer le seuil des 10 %?). Ces questions se reglent avec la DDT(M), mais une harmonisation ou un plancher, comme evoque ci-dessus, ameliorerait la situation.
Dans deux sites a inondations frequentes, avec des crues a cinetiques tres differentes (lente ou rapide), la mission a pu constater une absence d'outil adapte au traitement de lotissements ou secteurs urbanises : Villeneuve St Georges au bord de l'Yerres (Val-de-Marne) et Frejus Les Floralies (Var) (cf. annexe 6). Meme si la repetitivite des inondations est caracterisee (1978, 2016 et 2018) pour VilleneuveSaintGeorges, (2005, 2006, 2011, 2014 et deux fois en 2019) pour Frejus, la mobilisation du FPRNM est impossible : du fait de l'absence de menace grave pour la vie humaine sur le premier (crue lente) en depit de hauteurs d'eau importantes relevees sur le quartier (jusqu'a trois ou quatre metres regulierement), en raison du montant par crue des dommages inferieur a 50 % et/ou de la presence d'etage pour le second. Le recours a l'agence de l'eau seule, pour efficace qu'il a ete sur Villeneuve Saint Georges, n'a ete possible que par une approche renaturation de milieux humides sur la premiere partie du programme envisage et une grosse derogation aux regles d'intervention de l'agence qu'il ne paraît pas recommandable de generaliser. Des financements articules peuvent s'imaginer en revanche lorsqu'une renaturation vient completer une operation de delocalisation. D'un point de vue financier global, sur la duree, la mission estime que ces blocages nuisent au traitement des ZIF. Il ne s'agit pas pour autant de creer un « effet d'aubaine » que l'enveloppe financiere, meme relevee a 205 M en 2021, ne pourrait pas supporter. En revanche, dans des cas particuliers, lorsque plusieurs conditions sont simultanement remplies, un elargissement de la possibilite de delocalisation definitive paraît opportune a la mission. Cela pourrait ainsi etre le cas pour traiter : les batiments dont le cout des dommages assures, cumule sur une periode de dix ans pour rester en coherence avec le critere de determination des inondations frequentes (plutot que la prise en compte d'un seul sinistre), atteint le seuil de 50 %, d'une operation globale, avec une large majorite de proprietaires (70, 80% ?) ayant exprime leur souhait de partir et leur acceptation de l'offre et avec un avis conforme de la collectivite gemapienne mais aussi de l'Etat. Une attention particuliere sera portee, pour l'eligibilite a la mesure, a la date d'acquisition des biens qui sera mise en perspective avec la connaissance averee du risque.
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Dans ces deux cas, qui ne necessitent pas des enveloppes budgetaires hors de portee du fond Barnier (Villeneuve Saint Georges de l'ordre de 30 M, Frejus environ 10 M), la contrepartie d'une intervention et d'un assouplissement pourrait d'ailleurs etre, non plus une indemnisation des biens a la valeur avant sinistre selon les modalites en vigueur, mais une « indemnisation au depart » permettant une installation dans un lieu plus sur (en retenant par exemple la valeur du bien estimee, comme le permet la loi, sans tenir compte du risque, mais avec une decote forfaitaire, ou en estimant le bien a sa valeur d'usage plafonnee). Au-dela d'une mise hors d'eau definitive de ces cas, avec une economie globale d'assurance dans la duree, cette evolution pourrait en outre limiter une tendance a la pauperisation de certaines zones connues pour etre frequemment inondees et donc delaissees par ceux qui en ont les moyens. Cette demarche doit comprendre une reflexion sur le devenir des terrains, leur reappropriation collective permettant une adhesion de la population du reste de la commune dans le cadre d`un projet d'amenagement global (cf. partie 2 et rapport n°012984-0134). Recommandation 6. À la DGPR - Revoir certaines conditions de mise en oeuvre des mesures de réduction de vulnérabilité du FPRNM (limitation de l'assiette éligible, élargissement des mesures aux ZIF en particulier), tant sous l'angle financier, procédural que technique, pouvant aller jusqu'à financer ponctuellement des mesures de délocalisation, y compris lorsqu'il n'y a pas de menace aux personnes ou lorsque celle-ci peut être limitée, dans des périmètres bien définis résultant d'une approche globale, collective, concertée et validée à tous les niveaux (collectivité, gémapien, État).
Comme indique precedemment, lors des echanges avec les acteurs de terrain, ceux-ci n'ont que rarement fait etat de besoins specifiques en moyens financiers. La mission estime cependant qu'un dispositif perenne et bien identifie permettant d'inciter les collectivites comme les particuliers a faire mieux serait de nature a accelerer la prise en compte du risque dans l'amenagement comme dans le batiment. Si l'accompagnement des collectivites peut se realiser a divers niveaux (accompagnement privilegie par le biais d'appel a projets type AMITER, mais de façon plus generalisee par des aides bonifiees de la DGD urbanisme, l'appui renforce par les CAUE ou les conseils de l'Etat, la mise en place de renforts techniques post crise...), la piste d'un credit d'impot pour les travaux lies a la resilience meriterait d'etre etudiee.
L'adaptation des territoires aux inondations frequentes passe par une reduction de l'exposition a l'alea et de la vulnerabilite individuelle du bati. Il s'agit d'imaginer une integration de la prevention et de la reduction de vulnerabilite a tous les stades de la vie d'un batiment, en propriete ou en location. Or, actuellement, le dispositif fait peser l'essentiel de la charge des degats causes par les aleas naturels sur les occupants des biens et les assurances, au risque de limiter la perception « objective » des autorites administratives et des constructeurs quant a l'inadaptation, dans certains cas, de l'amenagement de leur territoire ou de leur ouvrage, et leur « motivation » a les adapter. Cela est malheureusement conforte par le complement de chiffre d'affaires qu'apporte aux entreprises du batiment la reparation des dommages, dispositif d'aubaine pernicieux s'il en est.
Cinotti, B. Dumoulin, V. - Devenir des biens acquis avec l'aide du fonds de prevention des risques naturels majeurs (FPRNM) 34
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Pour eviter que des biens soient construits sans aucune precaution dans les zones frequemment inondees, il est indispensable de mettre en responsabilite les acteurs de l'amenagement des territoires, les assureurs et les entreprises du batiment. Pour ce qui est du bati deja existant, c'est l'ensemble des acteurs, a commencer par les proprietaires et leurs assureurs, qu'il convient de responsabiliser. Les propositions et la recommandation qui suivent visent donc a susciter l'emergence d'une strategie multi-acteurs.
Les entreprises du batiment (un million d'entreprises, 140 Md de CA annuel) ne semblent pas avoir encore perçu leur role central dans l'adaptation au dereglement climatique, et dans le domaine specifique de la reduction de la vulnerabilite aux aleas d'inondation. Cela tient entre autres au fait que : le code de la construction et de l'habitation n'integre qu'imparfaitement les aleas naturels, meme les plus courants ; la loi privilegie la vision decennale des principaux vices de constructions (qui ont des durees d'amortissement et plus encore de vie bien superieures a dix ans), au detriment de leur integration et de leur usage durable dans un monde aux changements rapides ; d'autres dispositifs legislatifs (PAPI, PPRi, ...) privilegient la politique de reduction de l'alea a l'echelle du bassin et de realisation de travaux de protection qui pourraient ne pas resister au dereglement climatique. a l'inverse, a part le fonds Barnier, il n'existe pas d'outil législatif ou réglementaire spécifique incitant à la réduction de vulnérabilité à l'échelle du bâtiment ou du quartier. Dans ce creneau d'aleas, il est evident que les travaux d'amelioration, qui representent 55 % du chiffre d'affaires annuel du batiment, offrent une opportunite importante pour le financement de la reduction de la vulnerabilite des biens exposes et contribuerait alors a l'acculturation au quotidien du plus d'1 M d'acteurs de cette resilience.... Mais, en l'absence de DTU, et, plus encore, de norme, ces travaux sont les moins bien encadres par des prescriptions techniques. S'agissant d'un secteur d'activite avec une majorite de PME et TPE, il est certain que le resultat escompte, si telle etait la volonte de mieux faire, ne pourrait etre atteint sans un dispositif de « certification » de l'atteinte d'un resultat affiche et de regulation des acteurs incompetents (voir le dispositif RGE et son objectif d'attenuation, auquel il pourrait etre couple concernant l'objectif d'adaptation, si cet objectif est retenu). Au-dela de la question d'une normalisation des constructions et equipements de reduction de la vulnerabilite, la question de la formation des acteurs est strategique. Pourraient etre imaginees a ce titre, le developpement de modules de formation initiale et continue des architectes et des entrepreneurs du batiment et institutionnaliser des echanges de bonnes pratiques, avec le cas echeant une reconnaissance de type Organisme professionnel de qualification et classification du batiment et des activites annexes (OPQCB) ou RGE (formation, montee en competence) pouvant etre soit exigee soit donner droit a majoration des aides.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Faut-il refuser le bénéfice de la solidarité nationale aux acteurs qui s'exposent volontairement à un aléa naturel ?
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Au dire, tant des assureurs que de la Caisse centrale de reassurance, il serait delicat de remettre en cause le regime CatNat. Ainsi, en Allemagne, pays dont le droit civil est comparable au notre et ou il n'y a pas de garantie CatNat, un tiers des particuliers n'est pas assure, un tiers pas assurable (tarif trop eleve), un tiers seulement est assure. Il faudrait a minima retirer le benefice de la solidarite nationale aux proprietaires qui refusent l'achat amiable lorsque celui-ci leur est propose, comme cela a ete le cas dans les zones touchees par la tempete Xynthia. Faut-il moduler la prime d'assurance en fonction de l'exposition du bien au risque ? Du fait meme de l'existence du dispositif CatNat (surprime CatNat pour tout le monde, ou que l'on soit, quoi que l'on fasse), les primes d'assurance des particuliers ne tiennent pas compte de l'exposition au risque. Mais il ne serait financierement et materiellement pas possible d'agir sur ces primes du fait que la part CatNat est limitee a 12 % d'un contrat dont la moyenne est de 230/an pour les particuliers. Si l'objectif demeure de garantir a tous une assurance abordable, quel que soit le risque, dans une logique de solidarite et d'eviter les zones ou les assureurs en arriveraient a ne plus assurer les biens, il faudrait toutefois s'interroger sur une evolution du dispositif qui permette aux assurances de mieux prendre en compte l'effort de l'assure pour reduire son exposition au risque. En ce sens, la mission propose d'explorer l'acceptabilite et les modalites d'un dispositif consistant a verser une indemnisation degressive en cas de sinistres repetitifs, en contrepartie d'une obligation de ne pas se retirer du marche. une part de l'indemnisation pourrait-elle etre reservee pour mettre en oeuvre la reduction de vulnerabilite lors de la remise en etat (« rachat » i.e. reduction de franchise sur presentation de la facture des travaux realises) ? C'est impossible a envisager, tant que les franchises resteront a leur niveau actuel de 380 ; degressivite faible mais symbolique (-5 a -10% d'indemnisation a chaque nouveau sinistre si une demarche vertueuse de reduction de vulnerabilite n'est pas engagee : diagnostic realise a minima, premiers travaux idealement), dans la prise en charge par le reassureur (ou par l'assureur, mais il faudrait dans ce cas lui ouvrir la possibilite dans le code des assurances car actuellement il est oblige de couvrir en CatNat tout assure) ; voire des conditions de reassurance revues, en cas de sinistres repetes (sur un meme bien ? au logement ? a la zone?). Augmenter la franchise de façon beaucoup plus significative qu'actuellement... Recommandation 7. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor - En concertation avec la FFA, la MRN, la CCR, responsabiliser davantage encore assureurs et assurés pour inciter à la mise en oeuvre de mesures de réduction de vulnérabilité, en travaillant soit sur les conditions de réassurance, soit sur l'articulation des dispositifs d'indemnisation et d'aide aux travaux, soit enfin sur l'introduction d'une modulation faible mais symbolique de l'indemnisation en cas de sinistre répété sans mise en oeuvre de diagnostic et/ou de travaux.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Rendre proportionnelle au capital assuré la franchise couverte par le régime CatNat ? La garantie CatNat est un instrument de solidarite dont il est regrettable qu'il couvre indifferemment les plus aises et les plus defavorises. Une franchise proportionnelle au capital assure serait socialement plus juste.
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Rendre croissante la franchise couverte par le régime CatNat ? Applique aux proprietaires qui ne procedent pas a un diagnostic de vulnerabilite puis aux travaux recommandes par celui-ci, cela permettrait de pousser a (voire de generaliser) la mise en place d'un dispositif de connaissance et de suivi a tous les stades possibles de la vie d'un batiment (fiche d'identite par analogie avec la fiche synthetique de copropriete recemment rendue obligatoire) et de renforcer l'information obligatoire lors des ventes ou mises a bail. La mission a pu constater des situations ou ceux qui en avaient les moyens utilisaient l'indemnite d'assurance et le rachat par le fonds Barnier pour se reloger hors de la zone sinistree, tandis que les menages le moins favorises etaient restes sur site.
Les politiques de prevention de risques naturels et de reduction, apres sinistre, de la vulnerabilite doivent veiller a ne pas entraîner de segregation sociale, voire, si possible, a la reduire. Dans certaines communes, et en particulier sur Villeneuve St Georges, la mission a pu constater que des proprietaires investissaient ou implantaient des logements mobiles en toute connaissance de l'alea inondation pour donner ensuite a bail a des preneurs socialement defavorises et mal informes sur les risques du quartier. L'information des acquereurs et locataires (IAL) est manifestement insuffisante pour assurer a la fois la memoire du risque et dissuader des proprietaires indelicats de donner a bail un bien sans parfaitement informer le preneur de son exposition a l'alea. Faire assurer par le proprietaire, de maniere forfaitaire ou avec un plafond de capital assure, les biens mobiliers et la perte de jouissance d'un preneur a bail d'habitation lorsque le bien est situe en zone a inondations frequentes ou dans un zone reglementee par un PPRi, assurerait une responsabilisation du proprietaire vis-a-vis du locataire et pourrait limiter les phenomenes de segregation sociale qui se fondent, entre autres, sur des prises a bail de logements exposes a l'alea par des personnes manquant de moyens (ou d'informations) pour se loger ailleurs.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Créer une responsabilité des autorités administratives du fait des autorisations d'urbanisme qu'elles délivrent ? La separation des responsabilites entre l'Etat et les collectivites territoriales, le premier charge de la prevention des risques naturels et de la mise en oeuvre de la solidarite nationale, les secondes, libres de leur administration et n'ayant pas de compte a rendre sur leurs decisions d'amenagement du territoire, met en evidence une faille quant a la responsabilite des collectivites du fait de decisions mal appropriees d'amenagement du territoire. Le regime de droit public de la responsabilite, meriterait, de ce fait, un reexamen. Cesser de reconnaître comme catastrophes naturelles les sinistres résultant de la répétition d'aléas fréquents ? Tout en comprenant la logique de reponse immediate et financiere de l'Etat aux sinistres, plusieurs interlocuteurs ont estime devant la mission que la reconnaissance comme CatNat des inondations frequentes etait parfois excessive (cf. §1.3.1). La condition posee, pour les inondations, d'une caracterisation au moins decennale du temps de retour de la crue, perd son sens, quand, par exemple,
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des crues qualifiees de decennales reviennent deux ou trois fois en dix ans. Voire, comme sur l'Adour ou la Midouze, quand surviennent des « crues historiques » trois ou quatre fois en dix ans. La proposition de loi relative aux CatNat prevoit un examen annuel des criteres et conditions d'acceptation des demandes de classement. Cela pourrait etre le cadre adapte pour, progressivement, faire evoluer le dispositif en lui conservant ses atouts de solidarite.
L'analyse ci-dessus illustre la multiplicite des acteurs et des responsabilites pouvant conduire a des situations complexes que doivent ensuite gerer les habitants, qu'ils soient proprietaires ou locataires, en cas de sinistres repetes. Une clarification et une responsabilisation de nombreux acteurs apparaît necessaire a la mission. Elle pourrait utilement s'accompagner, dans un souci de rapidite de la reponse et d'efficacite pour les sinistres, mais aussi de prise de conscience comme de couverture du risque pour les acteurs, par la mise en place, sur le modele de l'assurance dommages-ouvrage, d'une assurance qui couvrirait le risque au prorata du niveau de responsabilite, variable selon les situations. Une duree de couverture plus longue, portee de dix a vingt ans paraît pertinente a la mission, compromis entre l'occurrence des phenomenes et la duree de vie des batiments. Recommandation 8. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor Envisager une assurance couvrant, sur une durée de vingt ans, les dommages risques majeurs aux ouvrages, à souscrire par les autorités administratives, les propriétaires fonciers, promoteurs et entreprises de construction qui autorisent ou construisent des bâtiments en zone d'inondations fréquentes.
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L'adaptation des territoires aux inondations frequentes passe par une lutte contre les amenagements qui exposent des populations ou des activites humaines a des aleas qui sont bien connus. Elle necessite d'abord une prise de conscience (qui peut decouler tant d'une meilleure connaissance du risque que d'une responsabilisation accrue) et une identification des zones a inondations frequentes, mais aussi une gouvernance determinee qu'il convient de developper pour sensibiliser et responsabiliser l'ensemble des acteurs. Elle passe aussi par des reflexions plus fines en termes d'amenagement et d'urbanisme comme par la mise en oeuvre d'outils : lorsque le renouvellement urbain ou, d'une maniere qui devrait rester exceptionnelle, l'urbanisation est admise au vu du niveau d'alea, la conception des amenagements et des batiments doit ainsi repondre a des regles strictes dont la mise en place est loin d'etre aisee, et , pour le bati d'habitation existant, des actions de reduction de la vulnerabilite doivent etre mises en oeuvre. Aucune de ces actions ne sera cependant possible sans une inflexion des conditions et modalites d'intervention du regime d'assurances « dommages ouvrages » et « catastrophes naturelles » dont l'economie actuelle est caracterisee par une intervention inconditionnelle de la solidarite nationale au benefice d'acteurs qui ne sont, de ce fait, guere encourages a agir par eux-memes. Sans evolution, c'est le cout de plus en plus eleve de cette solidarite qui mettra en peril ce regime d'assurance et de reassurance.
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Dans une these de doctorat soutenue a l'universite Toulouse 3 Paul Sabatier le 20 novembre 2015 par Gilgas Dayon sur « Evolution du cycle hydrologique continental en France au cours des prochaines decennies »35, et meme si l'auteur pose bien les incertitudes et les limites de son analyse, ses travaux laissent ainsi penser en fonction des differents scenarii d'evolution du climat en fonction des missions de GES, une tendance a l'augmentation des debits journaliers decennaux dans le nord et l'ouest du territoire et une diminution ou une stabilite au sud.
Figure 6 (extrait thèse Dayon) : Moyenne d'ensemble des changements relatifs au débit journalier maximal d'une période de retour de 10 ans (QJXA10) pour la période 2070-2100 par rapport à la période 1960-1990 pour les quatre scenarios RCP
L'etude « Conséquences du dérèglement climatique sur le coût des catastrophes naturelles en France à horizon 2050 », realisee en septembre 2018 par la CCR et Meteo-France36 sur la base du scenario 8.5 le plus pessimiste, dit « de l'inaction » , confirme cette evolution potentielle (avec une augmentation d'ici 2050 de 38% des dommages assures, dont 50% par ruissellement, ce chiffre ayant ete estime a 20% en 2015 sur le scenario median 4.5) et le deplacement des secteurs qui seront concernes par les inondations, justifiant la necessite d'anticiper.
Figure 7 : Variation entre 2000 et 2050 des cumuls de pluie (sur 72h) de période de retour de 50 ans par région hydrographique (%) (source CCR-Météo-France)
Figure 8 : Extension des surfaces inondées à l'horizon 2050 (source CCR-Météo-France)
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http://thesesups.ups-tlse.fr/2974/1/2015TOU30252.pdf https://www.ccr.fr/-/etudeclimatique2018versionlongue
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Dans le meme temps, sur les episodes extremes qui peuvent presenter un caractere frequent, le rapport au Premier Ministre et au Parlement concernant « Les événements météorologiques extrêmes dans un contexte de changement climatique » elabore par l'observatoire national sur les effets du rechauffement climatique (ONERC)37, etablit dans son resume que « les évolutions attendues pour les pluies extrêmes sont variables géographiquement, cependant une tendance générale se dessine, avec une augmentation de la quantité de pluie tombant au cours des épisodes les plus extrêmes comme les phénomènes dits « cévenols» principalement en hiver, avec, de plus, une extension des zones impactées au-delà des régions habituellement touchées, notamment, vers le Sud-Est ou les Pyrénées ». Jean-Michel Soubeyroux, de Meteo-France indique par ailleurs qu'« en termes d'intensité, une augmentation robuste [des précipitations] de 22 % +/- 5 % est ainsi mise en évidence sur la période 19612015 (Vautard et al., 2015 ; Ribes et al., 2018) ... En termes de fréquence, le nombre d'événements générant des cumuls de pluie supérieurs à 200 mm est aussi en hausse, significative du point de vue statistique depuis 2000 » Serge Planton de Meteo-France et Robert Vautard de l'IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace), rappellent enfin qu'« en automne, sur les Cévennes, la probabilité de dépasser aujourd'hui des seuils élevés (300 mm/jour), comme ceux observés en 2014, a environ triplé en soixante-cinq ans (Vautard et al., 2015) ». Il est parfois difficile de lier evolution des phenomenes extremes et impacts pour les habitants. Le rapport CGEDD n° 013123-01, « Impact des pluies mediterraneennes sur les infrastructures de transport. Retour d'experience sur le cas de Villeneuve-les-Beziers et consequences generalisables » (Geoffroy Caude et Thierry Galibert), dans son paragraphe 2 relatif a l'analyse des pluviometries et des crues sur les dernieres decennies, fait ainsi apparaître, a partir des travaux d'Aurelien Ribes, de Gunther Blosch et de Yves Tramblay, que si les precipitations extremes sont en augmentation significative, les crues extremes ne montrent pas la meme tendance a quelques exceptions pres, estimant que « la vulnérabilité croissante observée lors des épisodes de crue dans les décennies récentes est sans doute davantage liée directement à des facteurs humains tels que l'augmentation de l'urbanisation et à la croissance démographique plus qu'à des facteurs climatiques ».
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/ONERC_Rapport_2018_Evenements_meteorologiques_extremes_et _CC_WEB.pdf
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En marge de sa reflexion centree sur les inondations frequentes, la mission a pu constater que les donnees entrantes des modelisations hydrauliques visant a etablir l'alea de reference (et en particulier les volumes et intensites horaires de precipitation), etaient estimees en fonction des donnees historiques (releves pluviometriques, donnees radars...), a des echelles variables selon les departements (par bassin versant ou plus largement, voire en integrant les episodes survenus a proximite plus ou moins immediate : Bouches du Rhone ou Var par bassin versant sur l'ensemble d'un fleuve cotier voire en integrant la pluie d'un bassin versant adjacent d'un autre departement ; AlpesMaritimes plutot par bassin versant ; Aude par secteurs geographiques etablis suite a une etude departementale actualisee suite aux inondations de 2018...). Cela pose la question de l'integration des evenements connus et documentes qui se sont deroules a quelques dizaines de kilometres, mais hors du bassin versant, par blocage des cellules orageuses sur un secteur plutot qu'un autre, sans aucune previsibilite du phenomene tant en intensite qu'en localisation exacte. Le decret PPR du 5 juillet 2019 determine l'alea de reference « a partir de l'evenement le plus important connu et documente ou d'un evenement theorique de frequence centennale, si ce dernier est plus important ». Faut-t-il cependant attendre de constater un evenement probable pour le prendre en compte ou en rester au centennal ? Independamment de la possible evolution des phenomenes et donc des chroniques historiques avec les evolutions climatiques, de telles pratiques, quelle que soit la qualite des donnees et des traitements operes, gagneraient a etre analysees dans un premier temps et une fois les travaux en cours de recherche stabilises sur cette thematique, harmonisees afin de renforcer la credibilite et la securite juridique face aux elus et aux citoyens qui ne voient souvent dans un PPR que son aspect reglementaire. Integrer des evenements connus a proximite peut certes conduire a etendre les zones a risque, mais le dispositif d'exception 38 , tres encadre et associant la collectivite Gemapienne, permet de traiter les situations les plus sensibles. Pour toutes ces raisons, la mission suggere de dresser un etat des lieux et une analyse poussee des modeles et hypotheses pris en compte par les services de l'Etat et par les bureaux d'etudes, puis ulterieurement, au besoin par bassins climatiques homogenes, de coordonner les methodes d'elaboration et de revision des PPRI, notamment a l'echelle de l'arc mediterraneen, en depassant les methodes disparates utilisees ici ou la.
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Articles R. 562-11-6 a 8 du decret PPR n°2019-715 du 5 juillet 2019.
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Recommandation Rappeler, dans les instructions aux services de l'Etat et dans les messages aux collectivites, que la volonte d'accelerer le retour a la normale doit prendre en compte l'objectif de reduction de la vulnerabilite des batiments qui doivent etre remis en etat (DGPR)
La reduction de la vulnerabilite des constructions, notamment de l'habitat existant, doit etre portee politiquement en assumant que la protection absolue n'existe pas, et cet objectif de reduction de la vulnerabilite doit etre pris en compte a toute occasion d'operations d'amenagement ou de travaux, post-catastrophe ou non (DHUP et DGPR)
Porter aupres du comite strategique « construction, urbanisme et cadre de vie » de l'AFNOR, la demande d'elaboration d'un document ayant valeur de norme et s'assurer de son adoption dans un delai raisonnable. Ce document definirait les conditions de bonne execution des travaux permettant de reduire les dommages aux constructions neuves et aux constructions existantes, a titre preventif ou apres degats causes par une inondation (DHUP) Rendre obligatoire l'integration dans les PAPI d'actions ciblees sur la reduction de la vulnerabilite des habitations, notamment la realisation de diagnostics individuels de la vulnerabilite des batiments - les diagnostics devant comprendre un conseil sur les travaux a effectuer et leur ordre de priorite - et l'accompagnement technique et financier des maîtres d'ouvrage pour les travaux a realiser (DGPR)
Suite donnée Le principal vecteur pour porter ce message est l'instruction du Gouvernement relative aux themes prioritaires d'actions en matiere de prevention des risques naturels et hydrauliques pour 2019 a 2021 (« feuille de route des services deconcentres ». En pratique, c'est la question de l'eventuel surcout qui est soulevee, et le souhait des sinistres de retrouver leurs marques. Reponse DGPR : la PRN "avance" : la logique de protection a ete mise en oeuvre largement, on cherche maintenant des actions complementaires sur les batiments individuels cela se materialise par la mesure RV PAPI, mise en place, puis dont le taux de soutien a ete augmente a 80% puis le plafond - pour que plus de travaux puissent etre faits, et le reste a charge limite (et a partir de 2022 cela sera etendu aux autres aleas, dont cavites). Les instructions sur la mise en oeuvre de ces mesures sont aussi une occasion de sensibiliser services, collectivites, particuliers a la reduction de la vulnerabilite des constructions. un arrete fixe les travaux eligibles, ce qui donne de la methode, et la mesure est mise en oeuvre sur la base d'un diagnostic realise par la collectivite. La DGALN, interrogee par la mission, n'a pas repondu.
La DGALN, interrogee par la mission, n'a pas repondu.
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Examiner la possibilite de mettre en place une qualification des batiments (neufs ou existants) selon leur resilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnerabilite harmonises, et de rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession ou la location des batiments (DHUP) Engager un travail specifique, en lien avec le ministere de tutelle des assureurs, sur le role et la contribution de ceux-ci a la reduction de la vulnerabilite des constructions (DGPR et DHUP)
Elargir le benefice du FPRNM d'une part, aux investissements effectues pour respecter les PPRI/PPRL dans les 5 ans suivant une inondation et d'autre part, aux diagnostics de vulnerabilite des batiments et a l'accompagnement des maîtres d'ouvrage prevus dans les PAPI ainsi qu'aux travaux effectues dans les 5 ans suivant un diagnostic ou une inondation (DGPR) Les mesures financieres beneficiant aux travaux sur les constructions autres que ceux lies au risque inondation devraient etre majorees lorsque des mesures de reduction de la vulnerabilite aux inondations sont associees a ces travaux, en faisant intervenir le FPRNM, selon un dispositif transparent pour les beneficiaires (DGPR et DHUP)
Un GT a été mis en place dans le cadre du COPRNM avec AQC et MRN/FFA. Sans en attendre les résultats, le cadre pour une expérimentation a été voté en LF 2021 et un mandat envoyé au préfet 06 pour une première approche simple. Le GT va permettre d'officialiser la position de la FFA sur la question du guichet unique qui associerait remboursement des assurances et FPRNM pour d'éventuels surcoûts de la réduction de la vulnérabilité. En revanche, c'est le cadre pour : - des référentiels communs/ partagés de travaux à faire - un appui des assureurs pour diffuser une info sur la mesure FPRNM, dès les premières visites post CatNat. En pratique, le soutien va au-dela des 5 ans. La mesure RV PAPI et l'experimentation BBB repondent aux deux autres points.
voir ci-dessus
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Synthèse des enjeux, de leurs descripteurs et des sources de données. Élaboré par Iwan Le Berre (source « Gestion des risques d'érosion et de submersions marines, Guide méthodologique réalisé dans le cadre du projet ANR Cocorisco (2011-2015) ; édition novembre 2014 »)
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Figure 9 - source Géoportail
Sommieres est situee dans le departement du Gard qui subit des inondations frequentes mais aussi des crues exceptionnelles avec des sinistres majeurs : 1958 : 36 morts, plus de 500 mm d'eau en 6 jours ; 1988 : 11 morts, 45000 sinistres, 610 M de degats ; 2002 : 25 morts, 299 communes sinistrees, 830 M de degats, 7200 logements et 3000 entreprises sinistrees ; 2003 : 7 morts, 300 M de degats sur le Gard (source PPRi Moyen Vidourle). Le territoire de Sommieres (pres de 5000 habitants, population en croissance), s'entend de part et d'autre du Vidourle, pour 2/3 en rive droite (qui a connu un developpement recent avec la realisation de programmes d'habitat individuel ou collectif, d'activites commerciales et d'equipements publics) et 1/3 en rive gauche. Le centre ancien s'est installe et developpe dans ce dernier secteur sur un site resserre. La vieille ville est soumise a un risque moins important que ne l'est la rive droite (traces d'un hydrodynamisme). Le bassin versant d'une surface de 660 km² au droit de Sommieres est caracterise par des pentes importantes dans sa section amont. La ville est frappee frequemment par des crues (1976, 1992, 2001, 2002, 2003, 2011, 2014), les dernieres grandes « Vidourlades » etant survenues en septembre 1907, septembre 1933, octobre 1958 et 8 septembre 2002 (2500 m³/s environ a Sommieres -BRL, 2003-, a rapprocher de la crue historique de Paris en 1910 : 2.400 m³/s) Suite a la crue de 1958, un programme de travaux de protection a ete etudie par le syndicat interdepartemental d'amenagement du Vidourle devenu etablissement public territorial de bassin en 2017 pour diminuer l'impact des crues sur les trois principales zones a enjeux du bassin amont, Quissac, Sauve et Sommieres. Il a conduit la realisation de 3 barrages entre 1968 et 1982, dont l'effet est cependant limite pour la protection de Sommieres, compte tenu de l'eloignement et de la superficie du bassin versant draine entre les bassins et la commune.
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Apres un premier Plan de Prevention des Risques d'Inondation, approuve le 29 septembre 1998, la commune est concerne par le PPRi Moyen Vidourle (Reglement approuve le 3 juillet 2008, modifie le 19 aout 2016). Ce document elabore pour sa version actuelle apres la crue de 2002, impose au-dela des regles « habituelles » de construction, d'extensions, de changement de destination : un positionnement des postes de distribution d'energie electrique preferentiellement audessus de la cote de reference. Sous cette cote, les postes, les branchements et les cables devront etre etanches (selon le DGS, cette regle n'est cependant pas respectee par les fournisseurs qui s'en tiennent a leur obligation de retablissement du service dans un certain delai). un zonage d'assainissement pluvial conformement a l'article L2224-10 3° du CGCT etabli dans un delai de cinq ans. un diagnostic de vulnerabilite pour tous les etablissements recevant du public et les immeubles de logements collectifs regroupant plus de 10 logements situes en zone inondable par la crue de reference. Pour tous les autres biens dans les memes secteurs, le proprietaire du bien est dans l'obligation de mener un autodiagnostic. Cette demarche doit permettre d'identifier le degre d'inondabilite du batiment ainsi que les mesures a mettre en oeuvre sur le bien. Le proprietaire devra choisir les mesures adequates lui permettant, dans la limite des 10 % de la valeur venale du bien, de justifier, en cas de sinistre, qu'il a mis en oeuvre les mesures de prevention necessaires. un espace refuge realise sauf en cas d'impossibilite technique majeure dans les habitations en particulier, si la cote de la crue de reference est a 0,80 m, ou plus, au-dessus de la cote du plancher le plus haut. un stockage hors d'eau et en cas d'impossibilite, une zone de stockage alternative non vulnerable pour les produits polluants pour les batiments d'activites sous la cote de la crue de reference. un clapet anti-retour sur les reseaux d'eaux usees et des dispositifs d'obturation des entrees d'air des planchers amenages pour les batiments dont certains planchers amenages sont situes sous la cote de la crue de reference des batardeaux pour chaque ouvrant situe en dessous de la cote des PHE et desservant un plancher amenage (de 0,50m, limite a 0,80 m)
Compte tenu de la repetition des inondations, la population fait globalement preuve d'une exceptionnelle resilience. Le batardeau qui peut donner une illusion de protection est un peu sorti des habitudes des habitants, certains commerçants preferant laisser rentrer l'eau, la laisser sortir et nettoyer. Dans nombre de cas, le marche ou l'activite commerciale a ainsi repris le lendemain de l'inondation. Il n'y a pas de fatalite, mais une acceptation totale du risque (le commerce « L'anneau d'or » a connu vingt inondations en quarante ans). Un Sommierois resume ainsi la situation (Philippe Pompili, patron et chef du restaurant Sansavino, source Midi Libre 20*/8/2020): « Les Sommierois connaissent leur fleuve par coeur. Ils savent qu'ils disposent de quatre heures pour reagir lorsqu'il deborde a Quissac. Comme le disent les anciens de Sommieres, il faut savoir s'organiser et avoir des batiments a etages. C'est mon cas avec la cuisine et les chambres froides au premier etage. L'inquietude concerne plutot les nouveaux arrivants ».
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Suite a la crue de 2002, l'impact de la crue ayant ete terrible (90 % des services municipaux, 100% des commerces sinistres), la municipalite a decide d'engager en complement du PPRI que l'Etat avait engage et des reflexions plus large de type PAPI, une reflexion globale sur tout ce qui pouvait etre fait a son niveau pour reconstruire et reduire la vulnerabilite, sachant que 2 approches coexistaient y compris au sein de l'equipe municipale : reduction de vulnerabilite ou logique indiquee plus haut de « laisser passer la crue ». Meme s'ils ont ete soutenus notamment pas l'Etat, la demarche financee par Etat, la Region le departement et les fonds europeens (DOCUP), a ete mene en s'appuyant essentiellement sur les equipes municipales qui auraient parfois souhaite etre davantage accompagnees (ex ingenierie technique et financiere, fonds europeens). Cette phase plus dense (l'amenagement se poursuivant evidemment) a duree 2ans environ et a mobilise une large palette d'outils : 1/ elaboration d'un schema de reconstruction (reflexion globale sur le positionnement et la relocalisation des equipements publics, avec la SEGARD, avec le souci de ne pas vider le centre historique), enjeu sur le site commercial (agenda 21 labellise). Ce schema a ete realise par les institutionnels. En revanche, en phase operationnelle type Agenda 21 ou validation du PLU, la mairie a associe la population (questionnaire, publication dans journaux..., ateliers de concertation), l'association des sinistres structuree apres 2002 ou celle des commerçants.... Delibere en conseil municipal, ce schema d'ensemble a nourri le PLU. 2/ L'outil PLU (2002-2008) a ete utilise pour integrer les plus hautes eaux, relocaliser des activites (ecole, certains services municipaux, ...). Cette reflexion a ete conduite en parallele de la reprise du PPRI de 1998 qui etait base sur un alea depasse par la crue de 2002. Le PLU adopte en 2008 (annee electorale) a integre le nouveau PPRI avant meme que celui-ci ne soit arrete et qu'il y ait eu l'enquete publique, avec un bon partage des objectifs par la population, l'equipe municipale ayant ete reconduite. 3/ Urbanisme et en particulier la neutralisation des RDC. La commune veille au respect de la destination des locaux. Cela necessite un fort investissement de la police municipale, les regles propres au secteur sauvegarde (ou la mairie dispose de fiches d'immeubles) facilitant parfois cette surveillance. Une quinzaine de constructions a par ailleurs ete delocalisee avec le Fond Barnier. L'ABF a enfin accepte un principe de guichet unique et de facilitation de la reouverture rapide de commerces apres la crue de 2002 l'urgence de la reconstruction. 4/ Les schemas directeurs eau pluviale (integre dans le PLU), eau potable, assainissement (STEP deplacee ; 2006 en maîtrise comcom), eclairage public ont ete elabores ou repris pour ameliorer la resilience. 5/ PAPI et reduction de vulnerabilite Les reflexions en termes d'amenagement engagees a l'epoque de la reflexion se poursuivent et l'EPTB Vidourle va lancer, pour nourrir le PAPI 3, une nouvelle etude globale sur le Vidourle (retention en amont, mobilisation des atterrissements, merlons...) en complement en amont de la commune, des ouvrages ecreteurs et d'une zone d'expansion de crues de 10 hectares amenagee avec de "peigne a embacles ". A noter que certains elus reclament a l'Etat une validation du projet de construction d'une dizaine de bassins de retention en amont de la commune, qui permettraient, selon eux, de reduire de façon considerable l'impact de ces inondations. A son niveau, apres les inondations 2002, la commune a monte une operation collective, sur marche a bons de commande : la mairie faisait l'avance, le particulier, apres avoir signe la convention, payant le solde (en HT). Cette operation qui a concerne une grande partie des commerces a ete un peu victime
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des debuts des batardeaux (probleme technique car batardeaux avec joints gonflables), la technique s'etant amelioree depuis, tout comme les volets montage et stockage. 200 diagnostics d'habitation en maîtrise d'ouvrage communaute de communes, ont egalement ete tres rapidement mise en oeuvre (en un an) grace a la mobilisation de l'association de sinistres. La demarche a ete etendu aux commerces, de façon limitee, pour des raisons de faiblesse de taux (40 %) et des raisons d'enveloppe budgetaires (pas prevu dans le PAPI 2 mais le sera dans le PAPI 3). Peu de travaux cependant (2 creations seulement de niveau refuges). 6/ Montage de projets resilients Engagee dans les annees 2000 dans le cadre d'un projet de resorption de l'habitat insalubre, la rehabilitation de l'îlot Mazere dans le centre-ville historique, degrade par les inondations (3 batiments sur 3 niveaux et d'un batiment sur 4 niveaux, occupes par des habitations depuis le XVII° siecle) a pu voir le jour a l'issue de plusieurs annees de murissement de l'operation integrant des amenagements resilients. 7/ Culture du risque et alerte Dans le cadre de son plan de sauvegarde communal, la commune realise des actions de communication et des exercices frequents. Elle assure une veille des evenements (sites internet, Predict) et dispose de quelques heures pour alerter la population (sirene, messages diffuses par hauts parleurs, automate d'appel) et securiser son territoire. A noter un projet temporairement bloque de maison de l'eau et de centre d'interpretation du risque d'inondation pour maintenir la conscience de l'importance de l'eau (risque et au-dela), de la ressource, du milieu naturel, de l'adaptation du bati a la crue. Ici, le risque est permanent et la memoire est vive. Tout le monde peut parler de son experience, dire ce qu'il a fait. C'est du concret et la commune est tres ouverte et impliquee dans le partage de son experience.
En résumé sur une commune frappée par des inondations fréquentes, certaines étant d'ailleurs dramatiques, une réflexion tous azimut a pu être formalisée puis déclinée en mobilisant tous les leviers possibles (PPRI, PAPI, urbanisme, réduction de vulnérabilité...).
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Situation générale (source Google maps)
Lotissement Les floralies (source
Géoportail)
Valeur des biens (source Etalab
DVF 2019)
Situe sur la commune de Frejus, au nord du centre-ville, le lotissement de 52 residences a beneficie d'un permis de construire en 1984. Ce lotissement est implante a proximite immediate du Reyannet (bassin versant de pres de 500ha). Une etude preliminaire realisee en 2008 a fait apparaître un cout eleve de mise hors d'eau de la plaine du Reyannet (6.7M sans le foncier ni les reseaux, les deblais des bassins de retention ou la liaison electrique) Ce secteur subit regulierement la montee rapide des eaux du Reyannet occasionnant des menaces graves et repetees et des evacuations sans meme parler des dommages recurrents aux biens. Sur les 15 dernieres annees, les riverains ont indique avoir subi 6 evenements (2005, 2006, 2011, 2014, et 2 fois en novembre et decembre 2019). Plus de 1m en 2006 (cf. Etude HGM environnement 2007), 1m a 1.3m dans les constructions en 2019 (presse) Cette situation a ete evoquee par le maire avec la Ministre de l'environnement presente sur site le 3 decembre 2019 suite aux inondations du Var. Il a sollicite le Prefet le 4/12/2019 afin de beneficier des articles L561-1 et L 561- du code de l'environnement permettant d'engager les acquisitions a l'amiable via le fonds de prevention des risques naturels majeurs. En depit des hauteurs d'eau, les habitations disposant toutes d'un etage, limitant la menace grave pour les vies humaines, elles ne sont pas eligibles. Compte tenu des hauteurs d'eau frequemment atteintes, il n'est pas facile non plus de mettre en place des mesures de reduction de la vulnerabilite Sur site, le representant de la mairie a indique que les proprietaires des maisons de 70-80m² souhaitaient quitter les lieux, mais ne pouvaient pas vendre pour se reloger ailleurs. Ils ont d'ailleurs lance une petition fin 2019. La valeur moyenne des maisons sur ce site est de 247k (source DDTM83Donnees de valeur fonciere DVF Etalab 2019), soit une valeur du lotissement se situant entre 10 et 12M. Ce chiffre est a rapprocher au cout de mise hors d'eau et la collectivite pose la question de la balance entre le rachat du lotissement et le cout cumule pour les pouvoirs publics des interventions et secours (sans parler de l'assurance et du reste a charge pour les sinistres).
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La ville de Villeneuve-Saint-Georges est exposee aux debordements de la Seine et de l'Yerres. Le quartier Belleplace-Blandin est particulierement impacte par les debordements de l'Yerres tandis que la Seine peut inonder le quartier Villeneuve-Triage.
Situation du quartier (source Géoportail)
Surélévation des installations de distribution électriques à 4 mètres au-dessus du niveau de la chaussée pour les mettre hors d'eau
Le plan de prevention du risque d'inondation (PPRI) de la Seine et de la Marne a classe 9 hectares en zone rouge de grand ecoulement et 13 hectares en zone orange fonce d'aleas fort et tres fort. Ce sont ces secteurs qui ont ete les plus durement touches lors des inondations de juin 2016 et de janvier 2018 provoquant d'importants degats et necessitant de nombreuses operations d'evacuation. Toutefois, le PPRi devra etre repris car l'ensemble du chemin des pecheurs a ete inonde en 2018, alors que le PPRI elabore 2007en vigueur classe de façon differente le cote pair (en zone orange), et le cote impair (en zone rouge).
En pres d'un siecle (a partir de 1920), les bords de l'Yerres ont ete fortement urbanises sur cette zone (beton, remblais, palplanches), degradant la qualite des habitats aquatiques, ainsi que celle des berges et des zones humides.
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La commune, le syndicat mixte pour la gestion des eaux du bassin versant de l'Yerres (SyAGE), le conseil departemental du Val-de-Marne, et l'Agence de l'eau Seine-Normandie (AESN), ont engage depuis 2010, et accelere apres les inondations de juin 2016 et janvier 2018, une demarche visant a la requalification environnementale (renaturation des bords de l'Yerres, restauration des berges et du lit majeur), urbaine et sociale du quartier Belleplace/Blandin. La commune a mis en place une zone de preemption le long des berges de l'Yerres, et pu acquerir 41 parcelles, pour un investissement total de 6,3 millions d'euros, dont 1,2 a sa charge, auquel il faut ajouter le cout de la demolition des constructions existantes, du nettoyage et de la securisation des parcelles, estime a 1 million d'euros.
a) La reflexion sur la reduction de vulnerabilite reste a developper car l'urbanisation pavillonnaire de ce quartier en impasse, majoritairement utilise par des gens du voyage pour accueillir de façon permanente des caravanes et maisons mobiles, met en grave danger les habitants en cas d'inondation. b) Une gouvernance et une strategie d'acquisition fonciere elargies a l'EPA-ORSA portage de l'operation, pour l'acquisition des terrains sur procedure d'utilite publique (DUP) dont il faudra veiller a la robustesse juridique, la demolition des batiments et la preparation des terrains a la renaturation. c) Une forte participation financiere de l'Agence de l'eau (superieure a 50 %) pour la partie du perimetre pouvant etre restaure en zone humide. En résumé cette commune exposée à des inondations fréquentes et brutales a su mobiliser tous les financements possibles. Mais, faute d'un dispositif réglementaire adapté, elle peine encore à réduire la vulnérabilité de son quartier le plus exposé, à traduire dans son PPRi l'inhabitabilité et, surtout, à financer la destruction de valeur du bâti existant et le relogement des populations précarisées qui y habitent encore.
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La ville de Quimperle, situee a la confluence de l'Isole et l'Elle qui forment ensemble la Laîta, est exposee a une double problematique d'inondation fluviale rapide et de submersion marine. Elle a connu en 2000 une inondation avec 3 m d'eau dans le centre-ville, crue qualifiee d'historique malgre un temps de retour estime inferieur a cent ans. L'inondation a sinistre 320 logements dont 115 habites en rez-de-chaussee, 700 personnes et 80 activites economiques pour des dommages assurables estimes a 13 M. A la suite de cet evenement, la commune a conduit des travaux de reduction de vulnerabilite (barrieres/batardeaux mobiles, suppression ou elevation de passerelles, reprise d'un seuil fixe en clapet mobile, reprise d'un ancien pont pour en augmenter la section d'ecoulement, realisation d'un by-pass, enlevement d'un verrou rocheux) pour un montant total de 5,7 M. Apres de nouvelles inondations en 2013-2014 (de temps de retour de 20 ans et de 1,5 mois de duree) ayant sinistre 112 logements (dont 29 en RdC) 235 personnes, 14 activites economiques, pour des dommages estimes a 5 M, la commune a conduit de nouveaux travaux (mur de soutenement, reprofilage du lit et habillage de pierres, rachat a l'amiable et demolition de deux maisons, realisation d'un chemin de halage) et une campagne de reduction de vulnerabilite (recensement et arrimage de cuves fuel, remplacement de systemes de chauffage).
L'elaboration du PAPI a permis une reelle prise de conscience de la necessite de discuter et travailler avec l'amont (qui plus est dans autre departement : Morbihan), et pas en faisant un barrage ... Les gens se rencontrent dans la CLE, ce qui a facilite un diagnostic commun, un accord sur des travaux : remeandrage, zones d'expansion de crues, ... Ciblant les crues frequentes (10-20 ans) (900 K) et abandonnant un projet anterieur de ralentissement dynamique dont l'ACB n'etait pas favorable, ce PAPI Porte par un syndicat mixte (Blavet-Scorff-Elle-Isole-Laîta) comporte deux axes majeurs : Agir sur l'alea : Restauration de zones d'expansion de crues sur la base de l'etude qui s'achevera courant 2021. Agir pour proteger les enjeux (promouvoir la culture du risque et reduire la vulnerabilite). CLE et SAGE ont ete mis en place pour les inondations mais l'enjeu « manque d'eau » est passe devant, la preservation de la biodiversite et de l'estuaire suit. Travail aussi sur la gestion des eaux pluviales en amont de Quimperle (prise de conscience « qu'il ne faut plus amener de tuyau au ruisseau car cela augmente le risque a l'aval »), l'infiltration, travail sur les talus.
La culture du risque est un combat : un proprietaire a supprime un repere de crue et l'architecte des batiments de France s'est oppose a la pose de reperes visibles. En revanche, la commune a engage beaucoup d'actions de sensibilisation (ecoles, kits de comm, photos des crues dans de petites construction sur le pont...) et une rehabilitation culturelle remarquable, « le chemin bleu », oeuvre artistique de Yann Kersale avec l'illumination de l'ensemble du secteur sensible aux inondations en particulier d'un colombier en bordure de l'Elle dont la couleur d'eclairage evolue avec le debit. Cette realisation a reçu le « Repere d'or du Grand prix mieux batir en terrains inondables constructibles » en 2016. En résumé : bien que sa population ne soit pas consciente de tout ce qui a été fait, malgré des actions de communication de la mairie, cette commune exposée à des inondations fréquentes et brutales a su mobiliser divers outils et financements possibles.
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Photo mission 2021 Croquis d'ensemble : source revue Ecologik, n°52
Inondations de 2016 : source revue Ecologik, n°52
Inondations de 2016 : source revue Ecologik, n°52
Suite a la fermeture brutale en 2004 du site de Matra automobile (plus de 2000 salaries, sous-traitant de Renault pour les Alpine et l'Espace...), le site industriel de 6ha, en plein coeur du centre historique de la commune, etait une opportunite pour le maire de reamenager son centre et de conserver la memoire d'une activite economique majeure. Deux difficultes majeures compliquaient le reamenagement de ce site, la protection des batiments industriels au titre des monuments historiques, mais aussi et surtout le caractere inondable de la zone situee dans une courbe de la Sauldre, bien identifie par les services de l'Etat qui ont su avec le maire et l'architecte, trouver par le dialogue, des solutions menageant la protection et la resilience en respectant les contraintes (pas d'emprise au sol superieure a 20 % en zone inondable dans le cas present). Avec l'appui majeur d'Eric Daniel-Lacombe, l'architecte du projet adepte de l'evaluation inventive et d'un paysagiste, la mairie a porte le projet, en se donnant le temps de bien le reflechir avec les services de l'Etat (DREAL, STAP), mais aussi de voir ce qui se faisait ailleurs dans une logique de bench-marking
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(Etats unis notamment). L'approche culturelle, historique et humaniste du maire, tout comme son parcours et son relationnel ont fortement impacte les choix d'amenagements. La volonte municipale etait ainsi de conserver la memoire industrielle du site, de favoriser la mixite sociale afin que chacun puisse profiter de la beaute du site. Le projet rassemble a ce titre des barres de batiments pour des seniors jouxtant des logements HLM ou meme, exceptionnellement, une caserne de gendarmerie en milieu ouvert ((50 logements collectifs, 10 logements individuels, 104 logements en residence seniors, 8 logements en bande).
Le projet de plus de 27M, a ete reflechi en mettant la logique des ecoulements et de la topographie au coeur de la reflexion, en repartant du cadastre Napoleonien et en fixant les voiries qui constituent des bras temporaires de la riviere en cas de crue (avec des pentes etudiees, un exutoire de retour vers le cours d'eau, des bordures hautes de trottoirs un peu dans une logique des cadereaux de Nîmes ; 5.5M pour parc et VRD). Ce point est essentiel sur ce projet et l'equilibre des volumes deplaces (avec le bassin de retention notamment) a d'ailleurs permis de surelever les voies de 75cm facilitant l'evacuation de l'eau Le batiment industriel central, immense, a ete recycle en local communal, avec des vitrines et un musee en peripherie. Il est en beton cire, facilement nettoyable et un dispositif permet en amont, de laisser transiter la crue a l'interieur du batiment plutot que de tenter de la bloquer avec des risques de dommages. C'est des lors facile de le remettre en etat apres une crue. Les parkings sont situes sous les plus hautes eaux. Ils sont evacues par les habitants en cas de crue, ceux-ci pouvant rester chez eux. Le bassin de retention des eaux est implante au centre, materialisant la montee des eaux et contribuant a la sensibilisation des residents au risque inondation. Il joue aussi un role paysager et ecologique (jardin humide). Les HLM enfin, desservis par des passerelles hors d'eau en cas de crue, sont decolles du sol par des pilotis bas, d'une hauteur ne permettant pas une future evolution en espaces habites. La mairie veille a ce qu'il n'y ait pas de stockages dessous.
Si le projet porte par la commune avec l'appui de 2 operateurs (Nexity et 3F) a integre la dimension inondation, il l'a largement depasse au profit d'un projet d'amenagement et de vie. A la connaissance du maire, ce projet inaugure en 2011 mais qui connaît encore des ajustements, n'a pas fait tache d'huile dans le departement ou la region, en depit de la confirmation de son efficacite lors des crues de 2016
En résumé et au-delà de l'importance du portage politique et technique pour l'aboutissement de ce type de réflexions, cet exemple illustre les interactions entre risque et aménagement et l'importance de la prise en compte de la topographie et de l'écoulement des eaux.
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Plan de situation (source Google
maps)
Source : dossier AMI pour une meilleure prise en compte des risques naturels dans les projets en renouvellement urbain.
L'integration de la problematique des risques naturels dans les politiques d'amenagement du territoire et d'urbanisme constitue une priorite partagee entre l'Etat et les collectivites (retraduit dans le PGRI notamment). La ville de Cannes confrontee aux dramatiques inondations de 2015 et a la rarete des reserves foncieres, souhaite engager le necessaire renouvellement urbain de certains secteurs en vue d'assurer son developpement economique et demographique, tout en optimisant la preservation de son cadre de vie. Dans ce cadre, elle a souhaite travailler sur le quartier de Cannes la Bocca, pour rehabiliter ou restructurer des espaces d'activites existants ou en friches. Profitant de la conjonction des reflexions SCoT Ouest Cannes Grasse, PLU, PDU, PAPI et PPRi, la commune de Cannes et la communaute d'agglomeration de Cannes Pays de Lerins (CACPL) ont ainsi engage une reflexion et une mise en perspective de ces outils sur un meme territoire, en coherence avec Directive Territoriale d'Amenagement des Alpes-Maritimes.
Le PPRI pouvant limiter voire bloquer certaines options d'amenagement, notamment en zone bleue, apres une reunion d'arbitrage rassemblant le prefet, le DDTM et le maire, il a ete acte d'elaborer le PPRi en integrant dans le document, un espace strategique de requalification de ce secteur (perimetre commun avec ZAD, SAP et future OAP). Les projets d'ensemble seront ainsi possibles, par modification du PPRi apres avoir demontre une reduction de vulnerabilite etayee par une etude/modelisation hydraulique qui s'assurera du maintien des circulations hydrauliques prioritaires et sous reserve de demande officielle et d'une OAP materialisant la reduction. Cette decision s'inscrit dans la logique du decret n° 2019-715 du 5 juillet 2019 relatif aux plans de prevention des risques concernant les « aleas debordement de cours d'eau et submersion marine » et de l'article R. 562-11-7 (exceptions possibles aux regles de constructibilite sous reserve que «Le secteur, objet de la demande d'exception, est porteur d'un projet d'amenagement qui est essentiel pour le bassin de vie et qui est sans solution d'implantation alternative a l'echelle du bassin de vie, ou pour
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lequel les eventuelles solutions d'implantations alternatives a l'echelle du bassin de vie presentent des inconvenients superieurs a ceux resultant des effets de l'alea de reference »). S'il conviendra dans le temps et lors des differentes phases de concretisation du projet, de veiller au respect de l'ensemble du contrat en termes d'objectif de reduction de la vulnerabilite (au pire, les promoteurs prennent le risque de proces pour mise en danger d'autrui en cas de probleme et de nonrespect du cadre), ce choix a permis de rendre possible le reamenagement de ce quartier, tout en conservant un objectif d'amelioration vis-a-vis du risque inondation.
La question reglementaire liee au risque etant traitee, la collectivite a pu poursuivre son elaboration d'un schema directeur d'amenagement sur environ deux cent hectares constituant l'entree ouest de son territoire, en articulant les outils d'urbanisme et d'amenagement (ZAD, SAP...) et en visant a : imaginer l'implantation de residences et de logements sociaux afin de developper l'offre « de proximite » destinee aux actifs cannois (en lien avec le Plan Local de l'Habitat Intercommunal (PLHI) et en articulation avec l'operation d'interet regional ANRU2 et le renouvellement urbain du quartier Ranguin-Frayere, secteur qui fait l'objet du contrat de ville des Pays de Lerins 2015-2020) poursuivre la mise en valeur du bord de mer, traiter les friches et renouveler les zones d'activites economiques, travailler les entrees de ville, les transports et l'intermodalite en coherence avec le Plan de Deplacements Urbains en revision optimiser le fonctionnement hydraulique des cours d'eau qui traversent ce quartier dans leur partie basse : la Frayere, le Devens et la Roquebilliere, en couplant ces ameliorations hydrauliques a une meilleure integration des cours d'eau dans leur environnement : devoiement de la Frayere, restauration des berges, creation de mobilites douces, optimisation des debordements et creation de zones urbaines inondables. Ces amenagements seront en coherence avec les reflexions relatives au PAPI en cours de finalisation. L'enjeu est majeur avec a l'horizon 2030 pres de 20 000 habitants concernes selon les informations recueillies lors d'echanges avec la mission (pour memoire : 74 152 habitants a Cannes en 2019), Concretement, le projet a ete pilote par la mairie et l'agglo, en associant la DDTM et quelques acteurs (EPF, SNCF). Il n'y a pas eu d'acteurs associes dans un Copil, car il a ete estime que cela n'etait qu'un parti pris d'amenagement, un schema directeur, pas un projet : residents, commerçants, protecteur de la nature, assureurs, EPF... devront ainsi etre associes pour elaborer et partager le projet. Le portage politique fort de l'operation par le maire, par ailleurs president de la CACPL, a facilite l'aboutissement de la reflexion et constitue sans nul doute une des cles de la reussite. Afin de poursuivre sa reflexion, la ville de Cannes, ville centre de la CACPL, a candidate fin 2019 a l'Appel a Manifestation d'Interet pour une meilleure prise en compte des risques naturels dans les projets en renouvellement urbain. En résumé et au-delà de l'importance du portage politique pour l'aboutissement de ce type de réflexions, cet exemple illustre les interactions entre risque et aménagement et le double intérêt d'une mise en perspective de tous les outils « classiques » d'aménagement » et d'une attitude proactive et partenariale d'action et de recherche de solutions (cf. PPRI) pour prévenir, anticiper et réduire la vulnérabilité dans le cadre de tout projet d'aménagement ou de réaménagement.
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Charte d'engagement pour « concevoir des quartiers résilients » face au risque d'inondation IDF 2018.
http://www.driee.ile-de-france.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/2018_03_12_charte_quartiers_resilients_v5_sign-2.pdf Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant, juin 2012,
Ce document recense, formalise et illustre les principales mesures de prevention de l'inondation qui peuvent etre mises en oeuvre sur un batiment existant en zone inondable, dans une optique preventive ou a l'occasion d'autres travaux realises sur le batiment : rehabilitation, amelioration thermique, entretien. Il est destine aux professionnels susceptibles de travailler en zone inondable, mais aussi aux services de l'Etat et a ses partenaires en charge de la politique de prevention du risque inondation. Ce referentiel constitue une base technique et pedagogique pour realiser les travaux de prevention les plus pertinents en fonction de l'alea, du contexte d'intervention et des contraintes techniques et reglementaires existantes. https://www.ecologie.gouv.fr/prevention-linondation Référentiel national de vulnérabilité aux inondations (Co-piloté par le CEPRI et la DGPR
Travaux realises par le Cerema, Edition juin 2016) Ce guide propose une methode d'evaluation de la vulnerabilite selon les trois objectifs de la SNGRI (ameliorer la securite des personnes, reduire les dommages aux biens et ameliorer le retour a la normale), mais aussi les modalites de construction d'un plan d'actions operationnel en abordant la mobilisation des acteurs, les outils pour reduire la vulnerabilite et les guides et methodes disponibles. Ce referentiel est destine aux porteurs de strategies locales, aux porteurs de PAPI, et plus generalement aux services deconcentres de l'Etat, aux collectivites, aux professionnels de la prevention du risque d'inondation. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/180205-Referentiel%20inondations-finalweb.pdf() Reconstruire un territoire moins vulnérable après une inondation : une fenêtre d'opportunité encore difficilement mobilisable. Denis Crozier ; Gwenaël Jouannic, Chloé Tran Duc Minh, Zéhir Kolli, Éric Montagne, Sandrine Arbizzi (Cerema 12/04/2017)
Ce travail consiste a analyser les temps structurant la phase post-inondation marquee par la participation d'un large panel d'acteurs et le souhait commun d'un retour a l'etat ante-catastrophe, a partir d'un travail bibliographique, eclaire par plusieurs retours d'experiences centres sur la postcatastrophe. https://journals.openedition.org/eps/7033 Comment saisir les opérations de renouvellement urbain pour réduire la vulnérabilité des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'aménagement CEPRI Février 2015
Cet ouvrage s'appuie sur l'analyse d'une bibliographie internationale riche et sur des exemples concrets d'amenagement, tant français qu'europeens, tenant compte des risques d'inondation. Il se fonde aussi sur des echanges et rencontres avec des professionnels de l'urbanisme et de la construction, des chercheurs europeens impliques dans la reflexion sur la question de la "ville resiliente" a l'inondation et des collectivites engagees dans des operations d'amenagement sur leur territoire.
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A partir de ces nombreux exemples et entretiens, le CEPRI a extrait des principes d'amenagement permettant de guider les professionnels de l'urbanisme et de la construction dans leur conception de quartiers en renouvellement urbain situes en zone inondable. https://www.cepri.net/tl_files/Guides%20CEPRI/CEPRI%20rapport%20principe%20amenagt.pdf Réduction de la vulnérabilité aux inondations et valorisation urbaine. (Ministère de l'écologie /DGPR, 2013)
Cet ouvrage a ete realise a la suite du seminaire organise par la DGPR a Beziers, en mars 2006 sur la reduction de la vulnerabilite des personnes et des biens aux inondations. Il propose un cadre methodologique pour etablir un diagnostic de vulnerabilite d'un quartier aux inondations. La methodologie situe le quartier dans l'ensemble urbain et explicite ses relations a l'inondation. http://www.mementodumaire.net/wp-content/uploads/2012/07/Guide-REXm%C3%A9thodologique-r%C3%A9novation-quartier-inondation-2008.pdf Diagnostic de vulnérabilité des territoires aux inondations DGALN/CETE Méditerranée 2012
Ce guide didactique a pour objectif de permettre aux professionnels des « risques » et de l'« amenagement », en particulier dans les services deconcentres du Ministere charge de l'Environnement, d'analyser la vulnerabilite du territoire avec une approche systemique, d'elargir l'analyse a l'echelle du territoire, de prendre en compte son fonctionnement et d'aider a degager un cadre d'actions strategiques pour la prevention locale du risque d'inondation, et a fixer des orientations d'amenagement, dans le but d'ameliorer la resilience du territoire. https://www.cerema.fr/fr/actualites/diagnostic-vulnerabilite-territoires-aux-inondations
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Nom DUPUY-LYON HUET TOURJANSKI CASTEL PORCHER BORSU MOLINIER HORTH COURTRAY BARJON RUDA EYMARD CHABANE LEONARDI SAURON LEONETTI
Prenom Stephanie Brice Laure Serge Johann Mathias Fabrice Andre Vincent David Francisco Pierre-Julien Jean-Marie Alexandre Claire Jean
Organisme DGALN DGALN DGPR/SRNH DDTM 06 DDTM 06 DDTM 06 DDTM 06 DDTM 30 DDTM 30 DDTM 83 DDTM 83 DRIEA UD du Val-de-Marne DRIEE UD du Val-de-Marne DRIEE service prevention des risques et des nuisances DRIEE Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Ville d'Antibes Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Ville d'Antibes Ville de Cannes
Fonction Directrice generale Adjoint a la directrice generale Cheffe de service Directeur Directeur adjoint Chef du service deplacement risques securite Adjoint au chef du service deplacement risques securite Directeur Chef du service Eau et Risques Directeur Chef du service planification et prospective Directeur Chef de l'UD Chef du service Adjointe a la cheffe de l'UD75/ Cheffe du PIRIN Maire et president de la communaute d'agglomeration Adjointe a la securite civile et aux risques Directeur general des services /cabinet du maire Directrice GEMAPI
ROMAN PINTRE
Marika Stephane
EMPHOUX
Valerie
AICARDI VERAN
Jean-Marie Emma
Responsable protection civile Adjointe au maire en charge de l'amenagement, du developpement territorial et de l'urbanisme Conseiller municipal, subdelegue a l'urbanisme Directeur general des services
FIORENTINO TANI
Christophe Michel
Ville de Cannes CACPL
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Nom CARASSOU MAILLAN ONZON RIBOLLET CHEVALIER CAYLA NARCY MONIE MULLER BREMOND BARRIAU CAYRON PERRIN MORFEA METIVIER ALTIER COURTRAY BRAQUET BARTHES MOISSONIER BOURGOIN RACHLINE
Prenom Philippe Thomas Philippe Laurent Laure Katy Nicolas Sybille Didier Delphine Jean Sebastien Stephane
Organisme CACPL CACPL Ville de Cannes CACPL CACPL DGPR/SRNH DGPR/SRNH DGPR/SRNH Syndicat Mixte de l'Argens Syndicat Mixte de l'Argens Commune de Roquebrune sur Argens Chambre d'Agriculture
Fonction Directeur general adjoint Amenagement CACPL Directeur general des services techniques - ville de Cannes Directeur urbanisme Responsable amenagement CACPL Directrice cycle eau CACPL Adjointe a la cheffe du service Chef du departement de l'appui aux politiques de prevention Cheffe du bureau des risques inondations et littoraux President Maire
Agriculteur Association VIVA Ville de Nîmes Nîmes metropole Nîmes metropole Nîmes metropole Ville de Sommieres Ville de Sommieres DDTM 30/SER/PR DDTM 30/SER/PR Ville de Frejus CA Var Esterel Mediterranee Association ZA La Palud Representants Chef de pole Cheffe de bureau Directeur Chef du service Chef d'unite Chef du service Responsable des etudes et projets Chef du service prevention de inondations - direction de l'eau Chef du service Eau et Risques Chef du service SATSU/CSS Directeur general des services Directeur service urbanisme Charge d'etude PPRi Chef d'unite Maire
Nathalie Vincent Vincent Vincent Bruno Philippe Mathieu David
ROBUSTELLI HENRY HORTH COURTRAY MARTELLI BRAQUET GERINCHASSANG
Philippe Corinne Andre Vincent Patrick Vincent Sarah
DDTM 83/SPP/R DDTM 83/SEBIO/BPP DDTM 30 DDTM 30/SER DDTM 30/SER/PR DDTM 30/SATSU/CSS MRN
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Nom PETITPAS GIRAN AUDIBERT MARTINELLI CHRETIEN BARJON RUDA SALVAT ROBUSTELLI HESSE FAYS VALDISSERA ALIBERT AMAT FERAUD NARE ALBIN VERRHIESTLEBLANC SCHULER FOREST CHARRETTON BLAISE DE DROUAS d'ISSERNIO JOBERT MOISSON de VAUX LANGUMIER
Prenom Eric Jean-Pierre Gregory Patrick Chau David Francisco Henri Philippe Jean-François Josette Thibault Mme Jean-Guy Guylhem Michel Manon Ghislaine Oriane Sebastien Philippe Didier Mayeul Jean-Philippe Pascal Benedicte Julien
Organisme MRN commune de Hyeres commune de Hyeres Syndicat mixte de la Basse Vallee du Gapeau Syndicat mixte de la Basse Vallee du Gapeau DDTM 83 DDTM 83 DDTM 83/SPP/PR/BPRIFG DDTM 83/SPP/PR Var Association VIE Chambre de commerce et d'industrie du Var Chambre d'agriculture du Var Syndicat Hotellerie de plein air Syndicat Hotellerie de plein air Syndicat Hotellerie de plein air DREAL/SPR/URNM DREAL/MIIAM prefecture du Var DREAL Occitanie DDTM 29 DDTM 29 DGPR DDTM 13 DDTM 13 DDTM 13 DDTM 13
Fonction Conseiller Maire Directeur de cabinet du maire President Directrice Directeur Chef du service planification et prospective Chef de bureau Chef de pole Mediateur des assurances Consultant inondation
Cheffe de l'unite risques naturels majeurs Chargee de mission interregionale Inondations Arc Mediterraneen Gestionnaire du BOP 122 Directeur adjoint Directeur Responsable unite prevention des risques Chef de bureau Directeur Directeur adjoint Cheffe du service Urbanisme Risques Chef du pole Risques
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Nom DELCAMP
Prenom Christophe
Organisme FFA
Fonction Directeur adjoint, direction des assurances de dommages et responsabilite Ancien directeur de la MRN conseiller special risque climatique secretaire general executif de l'AFPCN Directeur du departement Fonds Publics et Prevention Directeur des Reassurances & des Fonds Publics Directeur de l'UD Chef de l'UD Adjointe a la cheffe de l'UD75/ Cheffe du PIRIN a la DRIEE Directeur de projets ZAC Ardoines (Vitry-sur-Seine) Adjoint a la cheffe de pole risques et amenagement Directeur general adjoint en charge des services techniques Directrice GEMAPI Animateur du PAPI de l'Yerres Chargee du projet de renaturation Directrice adjointe de l'ingenierie strategique des territoires et des etudes urbaines Directrice generale adjointe des services Architecte
NUSSBAUM
Roland FFA
BAUDUCEAU QUANTIN EYMARD CHABANE SAURON QUESSARD BALMES CHALAUX CRISCIONE BRETAUDEAU LEFORT AMRANE,
Nicolas Antoine Pierre-Julien Jean-Marie Claire Benoît Laurence Eric Sandrine Pierre Sandrine Zineb
CCR CCR UD DRIEA du Val-de-Marne UD DRIEE du Val-de-Marne DRIEE EPAORSA DRIEE/SPRN SyAGE SyAGE SyAGE SyAGE EPAORSA/ Grand Paris Amenagement Commune de Villeneuve Saint Gorges
BONHOMME DANIELLACOMBE BERTEAUD BES-de-BERC DENIAUD PENNEC PLOUZEN GUILLERM AULAGNIER GORAGUER
Agnes Eric Pascal Severine Yann Guy Jerome Christian Anne-Claire François
Cerema Cerema Cerema Communaute d'agglomeration de Morlaix Ville de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix
Directeur general Directrice deleguee Outre-Mer Responsable du secteur d'activite Risques Naturels Vice-president Adjoint au maire DGA Environnement Directrice deleguee a l'environnement Directeur services techniques
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Nom LE SAUX REGHEZZA
Prenom Clement Magali
Organisme Communaute d'agglomeration de Morlaix Ecole normale superieure Centre de formation sur l'environnement et la societe Ville de RomorantinLanthenay
Fonction Charge de mission GEMAPI ? Directrice
LORGEOUX KHA
Jeanny Daniele
Maire Premiere vice-presidente, Premiere adjointe au maire de Quimperle, chargee du grand cycle de l'eau Presidente de la CLE Elle-Isole-Laîta Animateur du PAPI Adjoint au maire, charge des travaux, responsable « inondations » Responsable voirie, reseaux et mobilite, cellule risques majeurs Responsable Prevention risques Adjoint au sous-directeur Directrice departementale Directeur departementale adjoint Adjoint au chef de service risques Directrice generale
Quimperle communaute
TIMMERMAN JAMBOU
Pierre Gerard
Syndicat mixte Elle-IsoleLaîta Ville de Quimperle
RIAULT CAILLIBOT SUCHEL CHEVASSUS LHERBETTE DROUET BIDAULT
Nicolas Olivier Christophe Nadine Laurent Gilles Stephanie
Quimperle communaute Quimperle communaute DGALN/DHUP/AD DDTM 40 DDTM 40 DDTM 40 CEPRI
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Acronyme ANAH ANR BOP BRGM CatNat CAUE CCR CDC CDRNM CEPRI CEREMA CGEDD CNRS COPRNM DDT(M) DGALN DGD DGPR DGSCGC DHUP DICRIM DREAL DTU DUP EDF EPCI EPF EPTB ERP FFA
Signification Agence nationale de l'habitat Agence Nationale pour la Recherche Budget opérationnel de programme Bureau de Recherches Géologiques et Minières Catastrophes naturelles Conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement Caisse Centrale de Réassurance Caisse des dépôts et consignations Centre européen de prévention des risques d'inondation Centre d'Études sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable Centre National de la Recherche Scientifique Conseil d'orientation pour la Prévention des Risques Majeurs Direction départementale des Territoires (et de la Mer) Direction Générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature Dotation générale de décentralisation Direction Générale de la Prévention des Risques Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages Diffusion du Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs Direction régionale de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement Document technique unifié Déclaration d'Utilité publique Électricité de France Établissement public de Coopération intercommunale Établissement public foncier Établissement public territorial de bassin Établissement recevant du public Fédération française des assurances
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Acronyme FPRNM GEMAPI IAL IGA IGF IGPEF MCTCT MRN MTE ORSEC PAPI PCS PGRI PIG PLU(I) PPA PPR(N) PPRS PPRT SAGE SCoT SDAGE SIG SLGRI SNGRI TRI ZAC ZAD
Signification Fonds de prévention des Risques naturels majeurs appelé communément Fond Barnier Gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations Information des acquéreurs et locataires Inspection générale de l'Administration Inspection générale des Finances Ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts Ministère de la Cohésion des Territoires et des Collectivités territoriales Mission Risques Naturels de la Fédération Française de l'Assurance Ministère de la Transition écologique Organisation des secours Programme d'actions de prévention des inondations Plan communal de sauvegarde Plan de gestion des risques d'inondation Projet d'intérêt général Plan local d'urbanisme (intercommunal) Projet partenarial d'aménagement Plan de prévention des risques (naturels) Plan de prévention des risques sismiques Plan de prévention des risques technologiques Schéma d'aménagement et de gestion des eaux Schéma de cohérence territoriale Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux Système d'information géographique Stratégie locale de gestion des risques d'inondation Stratégie nationale de gestion des risques d'inondation Territoire à risque d'inondation Zone d'aménagement concerté Zone d'aménagement différé
ZIF
Zones a inondation frequentes
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Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports »
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(ATTENTION: OPTION nal de vulnerabilite aux inondations (Co-pilote par le CEPRI et la DGPR Reconstruire un territoire moins vulnerable apres une inondation : une fenetre d'opportunite encore difficilement mobilisable. Denis Crozier ; Gwenael Jouannic, Chloe Tran Duc Minh, Zehir Kolli, Eric Montagne, Sandrine Arbizzi (Cerema 12/04/2017) dans le cadre du programme de recherche RAITAP « Repenser l'Action preventive face au risque d'Inondation a une echelle Territoriale integrant l'Action Post inondation » Comment saisir les operations de renouvellement urbain pour reduire la vulnerabilite des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'amenagement CEPRI Fevrier 2015 Reduction de la vulnerabilite aux inondations et valorisation urbaine. (Ministere de l'ecologie /DGPR, 2013) Diagnostic de vulnerabilite des territoires aux inondations DGALN/CETE Mediterranee 2012
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Face a des pluri-sinistres, la prise de decision et le portage politique (au niveau national comme local) sont plus efficaces et faciles lorsqu'ils peuvent s'appuyer sur des donnees ou des expertises convergentes. Ces elements dont la structuration, l'exploitation et la mise en ligne gagneraient a etre ameliorees, seraient fort utiles pour les services ou etablissements de l'Etat (DDT(M), Cerema...), mais aussi pour les collectivites au premier rang desquelles les collectivites gemapiennes. Concernant les donnees de base, necessaires pour objectiver certains debats et les decisions, et permettre la mise en place d'actions visant a ameliorer la resilience et la reduction de vulnerabilite des
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zones a inondations frequentes, il est regrettable de constater que de nombreuses informations utiles sont inaccessibles ou difficilement mobilisables.
Des le lendemain d'inondations, particuliers et entreprises declarent leurs sinistres a leurs compagnies d'assurances, qui mobilisent des experts pour constater les degats. Deux types de donnees sont produites : techniques sur les types de degats, et financieres sur les montants d'indemnisations. Si les assurances, au regard des experiences passees, sont en general en mesure de publier, quelques jours apres, des estimations de montants totaux des indemnisations previsibles, et si la CCR ou la FFA (via le plus souvent la MRN) ou, par la suite, de publier des statistiques globales, ni les assureurs ni la FFA ne mettent en ligne les details et leur cartographie SIG etablie a partir des contributions des societes d'experts (70% environ). Un travail d'harmonisation des donnees et de pratiques entre experts, amenes lors des sinistres a intervenir a plusieurs sur les memes quartiers ou villages, est engage. Ces donnees geolocalisees servent aux assureurs a analyser le niveau d'alea, pour les contrats relatifs aux entreprises qui font l'objet d'une analyse de risque qui donnent lieu a des ajustements de prime. Elles ont vocation aussi a recaler les analyses couts benefices. Au-dela des statistiques geographiques, et le travail realise sur la nature des elements impactes lors de la crue de la Seine en 2016 (CatClimdata) l'a bien montre, ces donnees financieres detaillees pourraient permettre, une fois anonymisees, des analyses pertinentes tant pour adapter certaines politiques ou pratiques, que pour communiquer aux particuliers encore peu mobilises sur cette question (cf. 1.2). La MRN, sollicitee par la mission, se dit prete a diffuser ces donnees maintenant que la base est suffisante, soit par voie de convention avec les services de l'Etat, soit en traitement direct, soit par le biais de leur representant dans les commissions departementales des risques naturels majeurs (CDRNM). Si la situation est en bonne voie d'evolution, il faut rapidement rassembler et partager les donnees non confidentielles.
Dans un autre domaine, celui des dommages aux biens non assurables des collectivites, la DGCL et le CGEDD disposent, grace aux audits de second niveau realises lors de la mise en oeuvre de la dotation de solidarite des plus gros sinistres (BOP 122), de donnees financieres sur les dotations ouvertes aux prefets mais surtout sur l'estimation des dommages. La encore, une exploitation de ces statistiques serait pleine d'enseignements, ne serait-ce qu'en volume (a l'instar de la cartographie presentee precedemment pour le niveau des indemnisations par les assurances). Recommandation 2. À la DGPR - Rassembler, analyser et mettre à disposition, en lien avec les assureurs, la MRN, la CCR et la DGCL, dans le respect de la confidentialité des informations, la géolocalisation des dommages et les données techniques et financières recueillies lors des expertises chez les particuliers et entreprises ou, pour ce qui concerne les collectivités, dans le cadre de la mobilisation de la dotation de solidarité.
Il est a noter, meme si cela sort de la stricte problematique des inondations frequentes, qu'une mission CGEDD-IGA specifique sera lancee sous peu pour analyser les conditions des deces par inondations.
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L'acces a des guides et aux donnees cites est souhaitable, mais ne dispense pas de developper des capacites d'expertise et d'accompagnement, en prevention ou en reaction a une crise. L'Etat dispose de deux etablissements publics ayant developpe des competences techniques ou de recherche pointues en matiere de risque d'inondation : le Cerema (dont sa direction territoriale Mediterranee), l'INRAE (partie ex-Irstea). Il dispose aussi d'un service a competence nationale disposant d'une expertise en matiere de prevision des inondations, le SCHAPI. Il dispose par ailleurs de ressources plus specifiques au sein du BRGM, de l'IFFSTAR, de l'IGN, de Meteo France et du CNES. Il existe enfin des competences dans des unites de recherche en universite. Certaines DDT(M), comme diverses collectivites « gemapiennes », developpent aussi des competences, tant en interne qu'en faisant appel a des bureaux d'etudes prives. On a vu aussi emerger quelques structures, comme le Centre Europeen de Prevention et de gestion des Risques d'Inondation (CEPRI), association creee en 2006 pour favoriser les echanges entre les collectivites et l'Etat autour de la thematique de la prevention et de la gestion du risque d'inondation, ou la Mission Risques Naturels (MRN), structure dediee a l'expertise du risque naturel dans son cout assurantiel, placee aupres de la FFA. Meme si les moyens des uns et des autres sur la thematique « inondations frequentes » sont tres variables, et si la DGPR a engage un interessant travail de cadrage avec les feuilles de route des operateurs, le constat est qu'il y a une expertise riche qui sait se rassembler sur certains sujets d'etudes, mais apparaît dispersee, ce qui peut nuire a la connaissance en vue d'agir. L'evolution strategique actuelle du Cerema en un outil d'ingenierie publique partagee entre Etat et collectivites territoriales pourrait amener a suggerer de lui confier, sous l'egide de l'ONRN, une demarche d'animation technique pour partager les expertises, d'autant qu'il pourrait etre amene a accompagner ensuite certaines reflexions par territoire.
En complement de ces actions de structuration des donnees et de mise en synergie de l'expertise, il serait judicieux d'engager une action de formation commune a tous les acteurs pour partager l'etat de l'art (au moins dans des bassins de risque, ou a l'echelle, par exemple, de la zone mediterraneenne), soit en amont, soit quelque temps apres les sinistres, en articulation etroite et en coherence avec les demarches classiques de retour d'experiences, a la fois pour en tirer des enseignements sur la reconstruction locale et pour developper des habitudes de travail, des actions concertees et preparer l'avenir. De tels partages seraient precieux pour analyser les conditions d'adaptation du bati et des strategies d'urbanisme et d'amenagement aux crues frequentes. Cette animation de l'expertise « nationale » et cet accompagnement des services techniques (de l'Etat ou des collectivites), comme des elus ou decideurs mobilises sur l'urgence de la gestion de crise puis de post-crise, pourrait s'articuler avec un appui externe aux services pour l'elaboration de plans de reduction de la vulnerabilite voire de reconstruction plus resiliente. Force est de constater que les reflexions d'amenagement du territoire integrant la dimension risque sont souvent engagees ou reactivees suite a des evenements marquants, exceptionnels mais aussi parfois frequents dans leur occurrence, mais rares dans l'ampleur des dommages ou marquants pour
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differentes raisons (proximite d'echeances electorales ou nouvelle equipe, perimetre inonde immense comme en 2021 dans le sud-ouest...), La periode post-crise, quelle que soit la crise, est ainsi souvent l'occasion de repenser l'amenagement du territoire et la reduction de vulnerabilite avec une logique de « laboratoire local » (ce fut le cas dans l'Aude en 2018 a la demande de la secretaire d'Etat aupres du ministre de la Transition ecologique et solidaire). Les elus de certaines communes des Alpes-Maritimes ont aussi fait part de leur intention de s'inscrire dans cette dynamique suite aux crues torrentielles d'octobre 2020), tout comme la ville de Sommieres (Gard), touchee par des inondations frequentes, l'avait fait suite aux evenements plus exceptionnels de 2002. Il paraît donc pertinent a la mission de mettre en place un double dispositif, pouvant converger : Un accompagnement au besoin a la gestion de la post crise sur les evenements rares ou importants qui necessitent le plus souvent ensuite la mise en place d'une reflexion globale de reduction de la vulnerabilite (cela peut sembler en marge de la reflexion inondations frequentes, mais pas tant que cela au vu des arguments developpes ci-dessus et des constats de la mission). Un accompagnement technique a la demande pour initier des reflexions d'avenir visant a amenager un territoire plus resilient dans les cas de zones identifiees comme a inondations frequentes. S'il existe au sein de la securite civile, une organisation de renforts pour la gestion de crise, avec les colonnes de renforts des autres departements, le recours a l'armee et aux unites d'intervention de la securite civile, aux moyens nationaux. Le ministere de l'Interieur se donne aussi les moyens de renforcer une prefecture impactee par une crise majeure par un sous-prefet (Aude 2018) voire un prefet delegue a la reconstruction (Alpes-Maritimes 2020), independamment des moyens temporairement et/ou au titre de la solidarite inter prefecture, mis a disposition des prefets pour tenir les COD ou plus globalement les cabinets dans la duree. Dans notre champ ministeriel, cet accompagnement n'est ni formalise ni anticipe, sur les politiques risque, amenagement du territoire et gestion des cours d'eau et meme sur des evenements exceptionnels, il est difficile, voire impossible d'obtenir du secretariat general du ministere des titulaires ou des credits de vacations supplementaires. Des accompagnements sont certes possibles par des appels a projets type AMITER, ou ateliers du territoire, mais leur calendrier ne correspond pas toujours au besoin exprime a un instant donne, le contexte sociologique des habitants et des elus etant tres mouvant dans le temps suite aux inondations. Pour accompagner les territoires sinistres, un renfort en agents ou contractuels, et un pole d'appui post catastrophe, disposant d'une experience etablie et d'un certain recul par rapport a l'evenement, tout en maîtrisant les procedures, les reglementations, les bonnes pratiques et les documents/guides, paraît donc souhaitable. Au-dela des renforts ponctuels dont la procedure de mise en place devrait etre anticipee et formalisee, (avec au besoin des lignes plus « souples » de credits qu'il conviendrait de mettre en place pour accompagner en animation les reflexions sur une reconstruction resiliente engagees par l'Etat ou les collectivites : credits d'etudes ou aides DGD urbanisme, CDC ou EPF, vacations pour des agents Etat, pour des prestations d'architectes conseils de l'Etat...), le besoin d'accompagnement et d'ingenierie
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voire de force d'action rapide a ete identifie par le passe dans differents rapports CGEDD27, a des degres divers mais en soulignant a chaque fois son interet pour l'administration territoriale de l'Etat et les collectivites. Ce pole pourrait etre constitue d'equipes mixtes associant des ingenieurs confirmes et des ingenieurs generaux du CGEDD, avec l'appui d'autres structures nationales selon les besoins (Cerema, Irstea, BRGM...) voire de l'ANCT. Cette mission identifiee par le Cerema dans le cadre de son programme de recherche RAITAP28, serait constituee pour la duree necessaire (deux ans sont evoques par le Cerema) et mise a la disposition du prefet pour renforcer la DDT(M). Certains des moyens pourraient etre pre-positionnes en DREAL de bassin ou, en zone mediterraneenne, a la MIIAM - ce qui permettrait de renforcer cette mission qui a fait ses preuves depuis sa creation en depit d'un effectif reduit au seul chef de mission ; ces agents auraient aussi des missions au long cours pouvant etre differees en cas de mobilisation d'urgence et pourraient capitaliser et mutualiser ensuite ces experiences. Meme si les services ou collectivites savent mobiliser leurs equipes et leurs reseaux, voire les capacites d'ingenierie des agences techniques departementales, des CAUE, des EPTB..., l'interet d'un tel renfort sur quelques mois et/ou a des etapes cles de la reflexion locale, a ete exprime a la mission par le prefet du Var, par le DGS de Sommieres comme par certains maires de collectivites de taille modeste de l'Aude ou des Alpes-Maritimes. Dans l'ideal, elle serait en capacite de mobiliser des dispositifs existants mais aussi des lignes plus « souples » de credits qu'il conviendrait de mettre en place pour accompagner en animation les reflexions sur une reconstruction resiliente engagees par l'Etat ou les collectivites (credits d'etudes ou aides DGD urbanisme, CDC ou EPF, vacations pour des agents Etat, pour des prestations d'architectes conseils de l'Etat...). Recommandation 3. Au SPES Renforcer temporairement et accompagner les services de l'État et des collectivités pour la gestion post-crise, où beaucoup de choses s'engagent et orientent durablement la prise en compte des risques et un aménagement plus résilient. Le cas échéant, une phase d'expérimentation sur l'arc méditerranéen, permettrait de tester différentes options et, en lien avec la DGPR, la DGALN et le CGEDD, de capitaliser en vue des prochains événements.
Si des guides de qualite existent, notamment sur l'adaptation du batiment a l'inondation en fonction de la strategie la plus pertinente entre eviter, resister ou ceder (le « Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant » - juin 2012 - ou le document du CEPRI « Comment saisir les opérations de renouvellement urbain pour réduire la vulnérabilité des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'aménagement » - fevrier 2015 - qui y consacre d'ailleurs
*Retour d'experience des inondations du 14 au 17 octobre 2018 dans l'Aude - Ayphassorho, H. ; Pipien, G. ; Guion de Meritens, I., Lacroix, D. - Rapport inter-inspection CGEDD n°012561-01 - IGA n°18105-R.
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*Propositions d'actions pour mieux gerer les inondations en zone mediterraneenne et limiter leurs consequences Chaleat, M. ; Forray, N. ; Galibert, T. ; Pipien, G. - Interet d'une task force place au niveau zonal « ...force de reponse technique. ... mais aussi force de reponse reactive lors des crues », formalisee ensuite par la creation de la MIIAM Rapport CGEDD n°010664-01. * Rapport de la mission d'appui et d'expertise sur les conséquences des intempéries ayant touché le Sud-Ouest et les Pyrénées les 18 et 19 juin 2013 - Le Gallou, J.-Y. ; Durville, J.-L. ; Galibert, T. ; Meignien, X. - Rapport inter-inspection, CGEDD n° 009160-02. « Anticiper la reconstruction post catastrophe Risque Info#38 » Jouannic, G. ; Tran Duc Minh, C. ; Crozier, mars 2019 (http://www.irma-grenoble.com/06publications/01publications_risquesinfos_sommaire.php?id_risquesinfos=38)
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une partie specifique), leur appropriation est souvent encore insuffisante par les differents acteurs de la filiere. La mission considere qu'il convient de conduire des actions determinees de formation pour tous les publics et a tous les niveaux (journee d'information des particuliers, les elus ou des professionnels par les CAUE et/ou les agences techniques departementales, ecoles d'architecture pour la formation initiale ou continue, qualification de type RGE pour les entreprises garantissant un socle de competences...). Le rapport senatorial deja cite converge sur cette proposition pour les professionnels et propose de « renforcer la formation des professionnels charges de la conception et de la construction en matiere de prevention et gestion des risques naturels ». Ce besoin de formation mais aussi de partage de bonnes pratiques en un petit nombre de sites Internet, a enfin ete reiteree lors de la journee nationale « Prevention des inondation » du 13 octobre 2020. Lors d'un deplacement et dans un secteur tres connu pour ses inondations frequentes, le Vidourle a Sommieres, la mission a ete saisie d'un projet de maison de l'amenagement et du risque, rassemblant divers materiaux techniques et educatifs, mais permettant aussi de valoriser par un contact direct avec la population, la memoire et le present des habitants. Il n'appartient a la mission pas de juger de sa faisabilite et de son implantation, mais l'idee merite d'etre approfondie et accompagnee comme cela a pu se realiser ailleurs, de telles operations etant complementaires de demarches de plates-formes dematerialisees.
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L'amenagement du territoire, la façon d'organiser les usages de l'espaces, est de la competence des collectivites territoriales. Au-dela de la creation, par les PPRi, de servitudes legales de constructibilite (reglementation voire interdiction des constructions), que les elus et les habitants n'apprecient guere, la prevention des inondations passe le plus souvent par un contrat de programmation et de financement de travaux et d'ouvrages de reduction de l'alea (PAPI) apres une demarche strategique (SLGRI ou PAPI d'intention). Ces outils, centres sur des phenomenes peu frequents, ne repondent pas completement a la problematique des inondations recurrentes dans le bati existant et trouvent leurs limites lorsqu'ils ne sont pas articules dans une approche combinee amenagement/projet du territoire, approche ou seules les collectivites sont competentes, et peuvent meme donner une « illusion » de protection aux elus et habitants.
Meme s'il est difficile de cataloguer les types de demarches, il paraît possible de distinguer : Les operations de renovation urbaine, apres sinistre ou pour d'autres raisons, pour requalifier un secteur a enjeux (type Ardoines a Vitry) ou necessitant une intervention pour ameliorer l'habitat par exemple (type ANRU ou resorption d'habitat insalubre) ou rehabiliter une entree de ville ou un ancien site industriel (type Cannes la Bocca ou Nîmes quartier Richelieu) ; Les delocalisations d'enjeux, rendues difficiles par la « destruction de valeur » qu'elles impliquent (cf. Villeneuve-Saint-Georges). D'une façon générale, la mission n'a pas identifié de dispositifs manquants ou bloquants dans les réflexions engagées par les collectivités, les outils habituels liés aux politiques de prévention des risques et d'aménagement apportant le plus souvent les réponses adaptées. La mission n'a pas ete saisie non plus par les acteurs locaux de difficultes incontournables liees a une absence d'outils financiers pour equilibrer par exemple une operation rendue deficitaire par l'integration de principes de resilience. Les outils « ordinaires » que sont l'ANRU, l'ANAH, les politiques coeur de ville, les credits des agences de l'eau, mais aussi en tant que de besoin, les structures type EPF (outil sous utilise malgre son potentiel pour aider les communes), CDC... sont mobilises si necessaire. L'outil « projet partenarial d'amenagement » (PPA), cree par la loi ELAN (en cours de mise en oeuvre sur la thematique dereglement climatique et recul du trait de cote) peut constituer un outil nouveau et interessant pour structurer la gouvernance et apporter quelques souplesses. Un seul outil financier a ete identifie comme pouvant faire l'objet d'interventions nouvelles : le fond Barnier ; or ce fonds est lie au systeme CatNat et ne devrait donc pas etre mobilise pour les phenomenes les plus frequents (cf. § 1.3.2) sauf, en prevention, pour la reduction de vulnerabilite. Compte tenu des constats exposes (traitement des ZIF encore non generalise, pas de demandes exposees), la mission estime qu'il est preferable et pragmatique de commencer a identifier puis caracteriser les secteurs, a engager les demarches avec un accompagnement fort des services et structures oeuvrant dans le domaine de la prevention des inondations. La multiplication des experiences fera ressortir d'eventuels besoins specifiques qui seront traites sur la base d'une analyse pertinente du besoin, voire d'une evolution des possibilites offertes en cas de PPA.
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Dans un souci de synthese, la mission a tente de recapituler les outils pouvant etre actives aux differentes echelles.
Échelle
Faire cesser l'exposition à l'aléa
Interdire toute exposition nouvelle à l'aléa SLGRI et SDAGE
Autoriser et financer des travaux sur de « l'existant »
Aménagements et constructions neuves
Bassin
- PAPI : travaux/amenagements -Barnier delocalisation, idealement sur operation globale validee, même en crue lente*
EPCI
PPR, SCoT PLUi et PPA
PPR, SCoT, PLUi et PPA
PPR, SCoT et PLUi avec une articulation avec les orientations SDAGE ou et SLGRI, ZAC, PAPI, PPA PPR, SCoT et PLU, PPA, ZAC et ZAD
Commune et quartier
PPR et PLU
PPR et PLU, ZAC, ZAD, PPA -PPRI et notamment exception R. 562-11-6
Batiment, logement
Arrete d'interdiction d'habiter Acquisitions amiables et expropriations Deconstruction financee par FPRNM
IAL29
-Barnier delocalisation, -PAPI/reduction de vulnerabilite Barnier, couplee avec ANAH (PIG) -Diagnostic RV obligatoire en ZIF comme en ZR des PPR -Carte identite du batiment/ vente, location, modification (ADS)
DTU, Fiscalite, Carte identite du batiment/ premiere location
(*) : pour les secteurs relevant des criteres « habituels » de delocalisation (80cm pour un plein pied, 2m pour une residence avec etage) Les outils presentes dans le tableau ci-dessus ne sont pas tous utilises, ni, quand ils le sont, toujours utilises de façon coherente et articules. Il y a donc un reel effort de simplification et de vulgarisation a faire pour ameliorer la situation.
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L'IAL n'interdit pas, mais vise a dissuader.
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Le traitement des zones a inondations frequentes releve rarement des mesures de delocalisation financees par le Fond Barnier. Ceci etant, au-dela de situations tres particulieres (Villegailhenc, Trebes, Couffoulens ou Conques/Orbiel dans l'Aude suite aux inondations de 2018), il n'est pas imaginable de delocaliser la quasi-totalite de centres-villes ou des quartiers entiers, qu'il s'agisse de bourgs ou, a fortiori, de grandes villes (Paris, Orleans, Tours, Toulouse, Bordeaux...). Comme il n'est par ailleurs pas toujours techniquement ou financierement possible de mettre en oeuvre des amenagements de protections, les mesures de reduction de vulnerabilite sur les batiments sont indispensables.
Le rapport30 redige par Cecile Bigot et Thierry Galibert en octobre 2017 avait traite cette question de l'importance de la question batimentaire dans la reduction de vulnerabilite, en parfaite coherence avec l'esprit du « reconstruire mieux » reaffirme dans le cadre de Sendai. La presente mission en reprend a son compte les principales recommandations qui visent en priorite a reduire le cout des dommages et a rechercher les solutions permettant que l'impact des inondations sur le batiment, essentiellement a usage d'habitation et tout particulierement sur le second oeuvre, soit le plus reduit possible (inondation par debordement, ruissellement ou remontee de nappe, mais sans prendre en compte les chocs, laves torrentielles...). Pour memoire, les principales pistes evoquees etaient les suivantes : meme si la realisation de DTU transversaux pour une thematique qui concernerait plusieurs corps de metier est, a priori, complexe et ne rentre pas dans les standards usuels, la mission avait recommande « l'élaboration d'un document ayant valeur de norme contractuelle et volontaire et s'assurer de son adoption dans un délai raisonnable. Ce document définirait les conditions de bonne exécution des travaux permettant de réduire les dommages aux constructions neuves et aux constructions existantes, à titre préventif ou après dégâts causés par une inondation (DHUP) ». la mission avait souligne l'interet de sensibiliser les particuliers et les maîtres d'ouvrages en s'appuyant sur les CAUE, les agences departementales d'information sur le logement, les communes... recommandant de « rendre obligatoire l'intégration dans les PAPI d'actions ciblées sur la réduction de la vulnérabilité des habitations, notamment la réalisation de diagnostics individuels de la vulnérabilité des bâtiments - les diagnostics devant comprendre un conseil sur les travaux à effectuer et leur ordre de priorité - et l'accompagnement technique et financier des maîtres d'ouvrage pour les travaux à réaliser ». elle avait aussi recommande d'« examiner la possibilité de mettre en place une qualification des bâtiments (neufs ou existants) selon leur résilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnérabilité harmonisés, et de rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession ou la location des bâtiments (DHUP) ». la mission considerait que « la question d'une évolution du régime des CatNat (à la fois des franchises, montants et conditions du remboursement) pour accroître cette incitation mérite d'être posée. Cette évolution serait d'autant plus pertinente qu'une norme de construction serait disponible » et preconisait d'« Engager un travail spécifique, en lien avec le ministère de tutelle
BIGOT, C. & GALIBERT, T., 2017 - Projet d'un document technique unifie (DTU) Construire en zone inondable et rehabiliter apres inondation - Paris : Conseil general de l'environnement et du developpement durable, octobre 2017.48 p.
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des assureurs, sur le rôle et la contribution de ceux-ci à la réduction de la vulnérabilité des constructions (DGPR et DHUP) ». elle proposait enfin que « les mesures financières bénéficiant aux travaux sur les constructions autres que ceux liés au risque inondation devraient être majorées lorsque des mesures de réduction de la vulnérabilité aux inondations sont associées à ces travaux, en faisant intervenir le FPRNM, selon un dispositif transparent pour les bénéficiaires (DGPR et DHUP) ». L'elaboration d'un DTU paraît d'autant plus utile a la presente mission, que le programme CatClimData a montre depuis sur la crue de la Seine de 2016, les elements du second oeuvre les plus sensibles, permettant de cibler les efforts, la MRN souhaitant poursuivre les investigations en ce sens. La mise en parallele du montant annuel de la construction neuve (140 Md) avec les enveloppes disponibles du Fond Barnier (250 M, dont une trop faible part sur la reduction de vulnerabilite, meme si certains departements ont fait savoir a la mission qu'ils allaient fortement augmenter la mobilisation de ces credits suite au relevement du taux d'aide et a la communication realisee : Aude d'une vingtaine a plus de 200 dossiers/an ; Gard d'une trentaine a pres de 50 dossiers sur Nîmes en 2020), suffit a confirmer l'interet de demultiplier l'action et d'intervenir tant en amont, a la construction, que pour les travaux d'entretien, lorsqu'il est possible d'ameliorer la resilience. Mais le montant aide reste limite a 10% de la valeur venale du bien (cf. infra). Avec l'impact du dereglement climatique et de l'occupation de l'espace qui conduisent a ne plus pouvoir identifier a l'avance tous les secteurs sensibles, une elevation globale de l'effort de reduction de vulnerabilite paraît opportune, meme en dehors des secteurs PAPI ou PPR ou des dispositifs particuliers sont mis en place par l'Etat et des collectivites compte tenu des enjeux tout particuliers identifies. A defaut de DTU nouveau, il faudra adapter les DTU en vigueur au risque inondation, sachant qu'il pourrait etre interessant de se poser la question d'une limitation de ces regles constructives a la seule partie strategique du batiment, afin de creer des espaces « plus securises » (un peu dans la logique des abris cycloniques) et d'ameliorer la situation sans pour autant conduire a des surcouts ou une multiplication des normes. La normalisation des travaux de reduction de vulnerabilite comme les batardeaux ou les portes fenetres etanches, deja abordee precedemment, pourrait etre traitee en urgence. Outre la difficulte pour un proprietaire de prefinancer, de financer le reste a charge et de rechercher les entreprises, l'absence de norme ne facilite pas une saine concurrence et ne garantit pas l'efficacite du dispositif (cf. annexe 4).
Depuis 2006, tout acheteur ou locataire de biens immobiliers (bati ou non bati) doit etre informe lorsque le bien est situe dans une zone de sismicite ou dans le perimetre d'un plan de prevention des risques naturels ou technologiques et donc s'il est dans une zone inondable, soumise aux feux de foret... Le vendeur ou le bailleur doit indiquer a l'acquereur ou au locataire, sur un document annexe au contrat, la situation de ce bien vis-a-vis du ou des risques naturels ou technologiques auxquels la commune est exposee. Cette information obligatoire est obtenue a partir des documents disponibles en mairie ou en prefecture ou a l'aide du site Internet Georisques. Elle rappelle les servitudes qui s'imposent au bien considere et precise les indemnisations dont le bien a ete l'objet au titre d'une declaration de l'etat de catastrophe naturelle. Le retour d'experience, depuis 2006, sur cette mesure indique que l'information sur les risques reste souvent un parametre secondaire par rapport a d'autres (surface, emplacement) lors de l'achat ou de la location d'un bien. Elle n'influe guere sur la valeur finale du bien d'autant que l'information n'est souvent fournie qu'a la signature du contrat final, trop tard pour etre pris en compte par l'acheteur ou le locataire.
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Pour une meilleure protection du consommateur il faudrait donner cette information plus en amont dans le processus de choix du logement, a la maniere du diagnostic de performance energetique. Cela pourrait s'imaginer au travers d'un diagnostic de vulnerabilite obligatoire pour les batiments situes dans les ZIF identifiees, en esperant qu'il agisse a terme sur le prix des transactions et conduise a la realisation de travaux en profitant des moments ou il y a des transactions financieres. Simple, lisible, evolutif et peu onereux, qualifiant la resilience aux inondations des batiments (neufs ou existants), ce document qui serait fourni par le vendeur lors d'une cession ou par le proprietaire lors de la signature d'un bail d'habitation, en meme temps que les diagnostics amiante, termites, ou de performance energetique31, aurait un double objectif : informer, faire visualiser sur site les crues frequentes et les plus hautes eaux connues et proposer des pistes d'ameliorations au titre de la reduction de vulnerabilite. Cela constituerait certes une contrainte et un cout pour les proprietaires (subventionnable par les PAPI au titre de l'axe 5), mais par analogie et en restant dans le champ des assurances, cela n'aurait rien d'illogique par rapport a l'obligation de controle technique regulier qui pese sur les vehicules, la valeur moyenne d'un vehicule et donc des dommages qui peuvent etre causes par une inondation, etant bien inferieure a celle d'une construction. Une carte d'identite ou de suivi pourrait etre mise en place, en elargissant le fiche synthetique de la copropriete dont le contenu a recemment ete renforce32. Le diagnostic de reduction de vulnerabilite, impose par l'Etat dans les zones a risque majeurs comme dans les zones a risques frequents en coherence avec la proposition d'identification de celles-ci dans chaque departement, serait ainsi une piece obligatoire du contrat de location (ex Ardoines/commerces) ou de vente, voire dans le dossier de demande d'extension de batiment (permis modificatifs ou declaration de projet), afin de s'assurer que les travaux seront compatibles avec celui-ci. La question pourrait aussi se poser lors des mutations a titre gratuit (donations, heritages) qui echappent aux autres diagnostics. Recommandation 4. À la DGALN - Porter auprès du comité stratégique « construction, urbanisme et cadre de vie » de l'AFNOR, la demande d'élaboration d'un document ayant valeur de norme, et s'assurer de son adoption dans un délai raisonnable. En parallèle, mettre en place une qualification des bâtiments (neufs ou existants) selon leur résilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnérabilité harmonisés, et rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession, la transmission ou la location des bâtiments. Recommandation 5. À la DGPR - Imposer dans les ZIF identifiées, la réalisation d'un diagnostic de vulnérabilité garantissant aux habitants la connaissance et développant la conscience du risque, comportant des préconisations opérationnelles pour réduire la vulnérabilité.
Sans remettre en cause l'interet et la complementarite des politiques de protection des personnes et des biens deja mises en oeuvre (deplacements des populations exposees, construction de digues, mise en oeuvre de zones d'expansion de crues, ..) ou de sensibilisation des populations aux risques
Recommandation reprise du rapport senatorial n° 628 (2018-2019) « Sur la gestion des risques climatiques et l'evolution de nos regimes d'indemnisation » - 3 juillet 2019- Rapport d'information de Mme Nicole BONNEFOY, fait au nom de la MI sur la gestion des risques climatiques - p. 197.
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Par la loi n° 2014-366 dite loi ALUR et le decret 2016-1822
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d'inondations, la mission estime souhaitable de faire evoluer a la marge les modalites de mobilisation du fonds pour la prevention des risques naturels majeurs (FPRNM ou fond « Barnier »), sur le volet aide aux particuliers pour reduire leur vulnerabilite en adaptant les constructions aux inondations. Dans le cas des inondations frequentes, il s'agit d'adapter les locaux d'habitation pour reduire les degats lors des inondations, ce qui aura pour double impact de faire baisser le montant des dommages aux biens et d'accelerer la possibilite de retour dans les lieux (le volet construction de zones refuges pour la protection des vies paraissant devoir etre reserve des zones a inondations majeures principalement). Les mesures de reduction de vulnerabilite, actuellement finançables si elles sont prevues dans les PPR et les PAPI, gagneraient a l'etre aussi dans les zones a inondations frequentes identifiees (cf. § 1.2) , ce qui renforcerait, pour les elus et les residents, l'interet d'une identification de ces zones et l'engagement de reflexions globales sur celles-ci. Cette possibilite d'aide, dont le taux vient d'etre porte a 80% avec des effets qui pourront etre mesures dans les annees a venir, mobilise jusqu'a maintenant peu de credits, meme pour des travaux prevus dans le cadre des PAPI, pour plusieurs raisons financieres ou pratiques dont : Limitation de l'aide a un plafond de 10% de la valeur venale de l'habitation (contrairement aux rachat de biens a detruire ou les Domaines ou le juge de l'expropriation interviennent) ; initialement mis en oeuvre pour eviter des effets d'aubaine dans des habitations de forte valeur, ce seuil peut induire des effets pervers pour les populations a revenus modestes dont la maison a une faible valeur et dont le montant des travaux a effectuer (notamment s'il s'agit de creation de zone refuge) depasse tres vite les 10%, ce qui induit un reste a charge pour les foyers a faible revenu trop important pour que les investissements indispensables se fassent. Le taux pourrait etre revu en fonction de la valeur des biens ou en appliquant un plancher de travaux aidable fixe de 20 ou 30k, avec ensuite, une limitation calee sur 10 % voire en integrant un critere de revenu des menages lors de l'octroi des aides. Cette reflexion a ete evoquee lors de la journee nationale inondation 2020 ; elle est attendue par les acteurs de certains territoires. Pour les particuliers, la complexite du montage des dossiers, et la necessite d'avancer les sommes et d'autofinancer le reste a charge, le FPRNM intervenant en remboursement des travaux acheves ; Absence de normes pour la construction ou la rehabilitation post inondation. Les acteurs de terrain comme les assurances, ont aussi fait part a la mission de leurs regrets que la mise en oeuvre des equipements de reduction de la vulnerabilite ne soit pas facilitee. Le guide « Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant » (juin 2012), reste un outil interessant (aux elements financiers pres, qu'il faudrait actualiser) et pourrait evoluer en separant le volet technique du volet contexte de mise en oeuvre. Mais il n'y a aucune norme technique pour les batardeaux par exemple, aucune qualification pour les entreprises de pose. D'un point de vue technique, la mise en oeuvre gagnerait, comme l'a fait la ville de Sommieres suite aux crues de 2002 ou comme l'envisage la ville de Nîmes, a etre conduite en maîtrise d'ouvrage publique assuree par une collectivite, dans le cadre d'une convention33 passee avec chacun des particuliers concernes, et d'un marche a bons de commande avant paiement du seul reste a charge par le particulier. Une analyse juridique plus poussee et au besoin, la mise en place d'un cadre legislatif ou reglementaire adapte, pourrait securiser une intervention publique et une procedure de ce type, justifiee par l'interet general de protection des personnes et des biens. Cela limiterait les couts par la massification de la commande et la mise en concurrence, permettrait de garantir un bon niveau de qualite des equipements, de s'assurer d'un controle technique de la pose, tout en dechargeant les particuliers de demarches jugees complexes.
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Dans un tel cas, une DIG paraît impossible. On pourrait envisager aussi, soit une assistance à maîtrise d'ouvrage assurée par une collectivité, soit le recours à une association de type PACT Arim en maîtrise d'ouvrage déléguée, qui recevrait les aides et la part non subventionnée. Ou encore une intervention d'une filiale d'assurance...
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Par analogie avec ce qui est en place sur les PPRT avec l'ANAH, la question du prefinancement ou d'un complement de financement de travaux de ce type pour les plus modestes pourrait etre etudiee par exemple avec les SACICAP regroupees au sein du reseau PROCIVIS (53 societes anonymes d'interet collectif pour l'accession a la propriete, reparties France entiere). Au titre de l'article L. 215-1-2 du CCH, celle-ci devant reinvestir en partie leurs dividendes dans les missions sociales (« en faveur de personnes aux ressources modestes, selon des orientations définies par convention avec l'État ».), elles ont conventionne avec l'ANAH sur la periode 2008-2017 puis 2018-2022, en abordant le domaine des risques technologiques mais pas encore celui des risques naturels. Sous un angle plus technique et procedural, certaines collectivites ont rapporte en outre a la mission, la difficulte d'estimer la valeur venale des biens, le service des domaines n'intervenant que sur l'evaluation des delocalisations. Les bases de donnees Etalab ne sont en effet pas partout completes, le marche etant plus ou moins actif et le perimetre qui doit etre integre n'est pas toujours facile a etablir (exemple : sur la pose de batardeaux dans une copropriete, doit-on integrer la totalite des logements pour estimer la valeur venale et calculer le seuil des 10 %?). Ces questions se reglent avec la DDT(M), mais une harmonisation ou un plancher, comme evoque ci-dessus, ameliorerait la situation.
Dans deux sites a inondations frequentes, avec des crues a cinetiques tres differentes (lente ou rapide), la mission a pu constater une absence d'outil adapte au traitement de lotissements ou secteurs urbanises : Villeneuve St Georges au bord de l'Yerres (Val-de-Marne) et Frejus Les Floralies (Var) (cf. annexe 6). Meme si la repetitivite des inondations est caracterisee (1978, 2016 et 2018) pour VilleneuveSaintGeorges, (2005, 2006, 2011, 2014 et deux fois en 2019) pour Frejus, la mobilisation du FPRNM est impossible : du fait de l'absence de menace grave pour la vie humaine sur le premier (crue lente) en depit de hauteurs d'eau importantes relevees sur le quartier (jusqu'a trois ou quatre metres regulierement), en raison du montant par crue des dommages inferieur a 50 % et/ou de la presence d'etage pour le second. Le recours a l'agence de l'eau seule, pour efficace qu'il a ete sur Villeneuve Saint Georges, n'a ete possible que par une approche renaturation de milieux humides sur la premiere partie du programme envisage et une grosse derogation aux regles d'intervention de l'agence qu'il ne paraît pas recommandable de generaliser. Des financements articules peuvent s'imaginer en revanche lorsqu'une renaturation vient completer une operation de delocalisation. D'un point de vue financier global, sur la duree, la mission estime que ces blocages nuisent au traitement des ZIF. Il ne s'agit pas pour autant de creer un « effet d'aubaine » que l'enveloppe financiere, meme relevee a 205 M en 2021, ne pourrait pas supporter. En revanche, dans des cas particuliers, lorsque plusieurs conditions sont simultanement remplies, un elargissement de la possibilite de delocalisation definitive paraît opportune a la mission. Cela pourrait ainsi etre le cas pour traiter : les batiments dont le cout des dommages assures, cumule sur une periode de dix ans pour rester en coherence avec le critere de determination des inondations frequentes (plutot que la prise en compte d'un seul sinistre), atteint le seuil de 50 %, d'une operation globale, avec une large majorite de proprietaires (70, 80% ?) ayant exprime leur souhait de partir et leur acceptation de l'offre et avec un avis conforme de la collectivite gemapienne mais aussi de l'Etat. Une attention particuliere sera portee, pour l'eligibilite a la mesure, a la date d'acquisition des biens qui sera mise en perspective avec la connaissance averee du risque.
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Dans ces deux cas, qui ne necessitent pas des enveloppes budgetaires hors de portee du fond Barnier (Villeneuve Saint Georges de l'ordre de 30 M, Frejus environ 10 M), la contrepartie d'une intervention et d'un assouplissement pourrait d'ailleurs etre, non plus une indemnisation des biens a la valeur avant sinistre selon les modalites en vigueur, mais une « indemnisation au depart » permettant une installation dans un lieu plus sur (en retenant par exemple la valeur du bien estimee, comme le permet la loi, sans tenir compte du risque, mais avec une decote forfaitaire, ou en estimant le bien a sa valeur d'usage plafonnee). Au-dela d'une mise hors d'eau definitive de ces cas, avec une economie globale d'assurance dans la duree, cette evolution pourrait en outre limiter une tendance a la pauperisation de certaines zones connues pour etre frequemment inondees et donc delaissees par ceux qui en ont les moyens. Cette demarche doit comprendre une reflexion sur le devenir des terrains, leur reappropriation collective permettant une adhesion de la population du reste de la commune dans le cadre d`un projet d'amenagement global (cf. partie 2 et rapport n°012984-0134). Recommandation 6. À la DGPR - Revoir certaines conditions de mise en oeuvre des mesures de réduction de vulnérabilité du FPRNM (limitation de l'assiette éligible, élargissement des mesures aux ZIF en particulier), tant sous l'angle financier, procédural que technique, pouvant aller jusqu'à financer ponctuellement des mesures de délocalisation, y compris lorsqu'il n'y a pas de menace aux personnes ou lorsque celle-ci peut être limitée, dans des périmètres bien définis résultant d'une approche globale, collective, concertée et validée à tous les niveaux (collectivité, gémapien, État).
Comme indique precedemment, lors des echanges avec les acteurs de terrain, ceux-ci n'ont que rarement fait etat de besoins specifiques en moyens financiers. La mission estime cependant qu'un dispositif perenne et bien identifie permettant d'inciter les collectivites comme les particuliers a faire mieux serait de nature a accelerer la prise en compte du risque dans l'amenagement comme dans le batiment. Si l'accompagnement des collectivites peut se realiser a divers niveaux (accompagnement privilegie par le biais d'appel a projets type AMITER, mais de façon plus generalisee par des aides bonifiees de la DGD urbanisme, l'appui renforce par les CAUE ou les conseils de l'Etat, la mise en place de renforts techniques post crise...), la piste d'un credit d'impot pour les travaux lies a la resilience meriterait d'etre etudiee.
L'adaptation des territoires aux inondations frequentes passe par une reduction de l'exposition a l'alea et de la vulnerabilite individuelle du bati. Il s'agit d'imaginer une integration de la prevention et de la reduction de vulnerabilite a tous les stades de la vie d'un batiment, en propriete ou en location. Or, actuellement, le dispositif fait peser l'essentiel de la charge des degats causes par les aleas naturels sur les occupants des biens et les assurances, au risque de limiter la perception « objective » des autorites administratives et des constructeurs quant a l'inadaptation, dans certains cas, de l'amenagement de leur territoire ou de leur ouvrage, et leur « motivation » a les adapter. Cela est malheureusement conforte par le complement de chiffre d'affaires qu'apporte aux entreprises du batiment la reparation des dommages, dispositif d'aubaine pernicieux s'il en est.
Cinotti, B. Dumoulin, V. - Devenir des biens acquis avec l'aide du fonds de prevention des risques naturels majeurs (FPRNM) 34
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Pour eviter que des biens soient construits sans aucune precaution dans les zones frequemment inondees, il est indispensable de mettre en responsabilite les acteurs de l'amenagement des territoires, les assureurs et les entreprises du batiment. Pour ce qui est du bati deja existant, c'est l'ensemble des acteurs, a commencer par les proprietaires et leurs assureurs, qu'il convient de responsabiliser. Les propositions et la recommandation qui suivent visent donc a susciter l'emergence d'une strategie multi-acteurs.
Les entreprises du batiment (un million d'entreprises, 140 Md de CA annuel) ne semblent pas avoir encore perçu leur role central dans l'adaptation au dereglement climatique, et dans le domaine specifique de la reduction de la vulnerabilite aux aleas d'inondation. Cela tient entre autres au fait que : le code de la construction et de l'habitation n'integre qu'imparfaitement les aleas naturels, meme les plus courants ; la loi privilegie la vision decennale des principaux vices de constructions (qui ont des durees d'amortissement et plus encore de vie bien superieures a dix ans), au detriment de leur integration et de leur usage durable dans un monde aux changements rapides ; d'autres dispositifs legislatifs (PAPI, PPRi, ...) privilegient la politique de reduction de l'alea a l'echelle du bassin et de realisation de travaux de protection qui pourraient ne pas resister au dereglement climatique. a l'inverse, a part le fonds Barnier, il n'existe pas d'outil législatif ou réglementaire spécifique incitant à la réduction de vulnérabilité à l'échelle du bâtiment ou du quartier. Dans ce creneau d'aleas, il est evident que les travaux d'amelioration, qui representent 55 % du chiffre d'affaires annuel du batiment, offrent une opportunite importante pour le financement de la reduction de la vulnerabilite des biens exposes et contribuerait alors a l'acculturation au quotidien du plus d'1 M d'acteurs de cette resilience.... Mais, en l'absence de DTU, et, plus encore, de norme, ces travaux sont les moins bien encadres par des prescriptions techniques. S'agissant d'un secteur d'activite avec une majorite de PME et TPE, il est certain que le resultat escompte, si telle etait la volonte de mieux faire, ne pourrait etre atteint sans un dispositif de « certification » de l'atteinte d'un resultat affiche et de regulation des acteurs incompetents (voir le dispositif RGE et son objectif d'attenuation, auquel il pourrait etre couple concernant l'objectif d'adaptation, si cet objectif est retenu). Au-dela de la question d'une normalisation des constructions et equipements de reduction de la vulnerabilite, la question de la formation des acteurs est strategique. Pourraient etre imaginees a ce titre, le developpement de modules de formation initiale et continue des architectes et des entrepreneurs du batiment et institutionnaliser des echanges de bonnes pratiques, avec le cas echeant une reconnaissance de type Organisme professionnel de qualification et classification du batiment et des activites annexes (OPQCB) ou RGE (formation, montee en competence) pouvant etre soit exigee soit donner droit a majoration des aides.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Faut-il refuser le bénéfice de la solidarité nationale aux acteurs qui s'exposent volontairement à un aléa naturel ?
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Au dire, tant des assureurs que de la Caisse centrale de reassurance, il serait delicat de remettre en cause le regime CatNat. Ainsi, en Allemagne, pays dont le droit civil est comparable au notre et ou il n'y a pas de garantie CatNat, un tiers des particuliers n'est pas assure, un tiers pas assurable (tarif trop eleve), un tiers seulement est assure. Il faudrait a minima retirer le benefice de la solidarite nationale aux proprietaires qui refusent l'achat amiable lorsque celui-ci leur est propose, comme cela a ete le cas dans les zones touchees par la tempete Xynthia. Faut-il moduler la prime d'assurance en fonction de l'exposition du bien au risque ? Du fait meme de l'existence du dispositif CatNat (surprime CatNat pour tout le monde, ou que l'on soit, quoi que l'on fasse), les primes d'assurance des particuliers ne tiennent pas compte de l'exposition au risque. Mais il ne serait financierement et materiellement pas possible d'agir sur ces primes du fait que la part CatNat est limitee a 12 % d'un contrat dont la moyenne est de 230/an pour les particuliers. Si l'objectif demeure de garantir a tous une assurance abordable, quel que soit le risque, dans une logique de solidarite et d'eviter les zones ou les assureurs en arriveraient a ne plus assurer les biens, il faudrait toutefois s'interroger sur une evolution du dispositif qui permette aux assurances de mieux prendre en compte l'effort de l'assure pour reduire son exposition au risque. En ce sens, la mission propose d'explorer l'acceptabilite et les modalites d'un dispositif consistant a verser une indemnisation degressive en cas de sinistres repetitifs, en contrepartie d'une obligation de ne pas se retirer du marche. une part de l'indemnisation pourrait-elle etre reservee pour mettre en oeuvre la reduction de vulnerabilite lors de la remise en etat (« rachat » i.e. reduction de franchise sur presentation de la facture des travaux realises) ? C'est impossible a envisager, tant que les franchises resteront a leur niveau actuel de 380 ; degressivite faible mais symbolique (-5 a -10% d'indemnisation a chaque nouveau sinistre si une demarche vertueuse de reduction de vulnerabilite n'est pas engagee : diagnostic realise a minima, premiers travaux idealement), dans la prise en charge par le reassureur (ou par l'assureur, mais il faudrait dans ce cas lui ouvrir la possibilite dans le code des assurances car actuellement il est oblige de couvrir en CatNat tout assure) ; voire des conditions de reassurance revues, en cas de sinistres repetes (sur un meme bien ? au logement ? a la zone?). Augmenter la franchise de façon beaucoup plus significative qu'actuellement... Recommandation 7. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor - En concertation avec la FFA, la MRN, la CCR, responsabiliser davantage encore assureurs et assurés pour inciter à la mise en oeuvre de mesures de réduction de vulnérabilité, en travaillant soit sur les conditions de réassurance, soit sur l'articulation des dispositifs d'indemnisation et d'aide aux travaux, soit enfin sur l'introduction d'une modulation faible mais symbolique de l'indemnisation en cas de sinistre répété sans mise en oeuvre de diagnostic et/ou de travaux.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Rendre proportionnelle au capital assuré la franchise couverte par le régime CatNat ? La garantie CatNat est un instrument de solidarite dont il est regrettable qu'il couvre indifferemment les plus aises et les plus defavorises. Une franchise proportionnelle au capital assure serait socialement plus juste.
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Rendre croissante la franchise couverte par le régime CatNat ? Applique aux proprietaires qui ne procedent pas a un diagnostic de vulnerabilite puis aux travaux recommandes par celui-ci, cela permettrait de pousser a (voire de generaliser) la mise en place d'un dispositif de connaissance et de suivi a tous les stades possibles de la vie d'un batiment (fiche d'identite par analogie avec la fiche synthetique de copropriete recemment rendue obligatoire) et de renforcer l'information obligatoire lors des ventes ou mises a bail. La mission a pu constater des situations ou ceux qui en avaient les moyens utilisaient l'indemnite d'assurance et le rachat par le fonds Barnier pour se reloger hors de la zone sinistree, tandis que les menages le moins favorises etaient restes sur site.
Les politiques de prevention de risques naturels et de reduction, apres sinistre, de la vulnerabilite doivent veiller a ne pas entraîner de segregation sociale, voire, si possible, a la reduire. Dans certaines communes, et en particulier sur Villeneuve St Georges, la mission a pu constater que des proprietaires investissaient ou implantaient des logements mobiles en toute connaissance de l'alea inondation pour donner ensuite a bail a des preneurs socialement defavorises et mal informes sur les risques du quartier. L'information des acquereurs et locataires (IAL) est manifestement insuffisante pour assurer a la fois la memoire du risque et dissuader des proprietaires indelicats de donner a bail un bien sans parfaitement informer le preneur de son exposition a l'alea. Faire assurer par le proprietaire, de maniere forfaitaire ou avec un plafond de capital assure, les biens mobiliers et la perte de jouissance d'un preneur a bail d'habitation lorsque le bien est situe en zone a inondations frequentes ou dans un zone reglementee par un PPRi, assurerait une responsabilisation du proprietaire vis-a-vis du locataire et pourrait limiter les phenomenes de segregation sociale qui se fondent, entre autres, sur des prises a bail de logements exposes a l'alea par des personnes manquant de moyens (ou d'informations) pour se loger ailleurs.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Créer une responsabilité des autorités administratives du fait des autorisations d'urbanisme qu'elles délivrent ? La separation des responsabilites entre l'Etat et les collectivites territoriales, le premier charge de la prevention des risques naturels et de la mise en oeuvre de la solidarite nationale, les secondes, libres de leur administration et n'ayant pas de compte a rendre sur leurs decisions d'amenagement du territoire, met en evidence une faille quant a la responsabilite des collectivites du fait de decisions mal appropriees d'amenagement du territoire. Le regime de droit public de la responsabilite, meriterait, de ce fait, un reexamen. Cesser de reconnaître comme catastrophes naturelles les sinistres résultant de la répétition d'aléas fréquents ? Tout en comprenant la logique de reponse immediate et financiere de l'Etat aux sinistres, plusieurs interlocuteurs ont estime devant la mission que la reconnaissance comme CatNat des inondations frequentes etait parfois excessive (cf. §1.3.1). La condition posee, pour les inondations, d'une caracterisation au moins decennale du temps de retour de la crue, perd son sens, quand, par exemple,
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des crues qualifiees de decennales reviennent deux ou trois fois en dix ans. Voire, comme sur l'Adour ou la Midouze, quand surviennent des « crues historiques » trois ou quatre fois en dix ans. La proposition de loi relative aux CatNat prevoit un examen annuel des criteres et conditions d'acceptation des demandes de classement. Cela pourrait etre le cadre adapte pour, progressivement, faire evoluer le dispositif en lui conservant ses atouts de solidarite.
L'analyse ci-dessus illustre la multiplicite des acteurs et des responsabilites pouvant conduire a des situations complexes que doivent ensuite gerer les habitants, qu'ils soient proprietaires ou locataires, en cas de sinistres repetes. Une clarification et une responsabilisation de nombreux acteurs apparaît necessaire a la mission. Elle pourrait utilement s'accompagner, dans un souci de rapidite de la reponse et d'efficacite pour les sinistres, mais aussi de prise de conscience comme de couverture du risque pour les acteurs, par la mise en place, sur le modele de l'assurance dommages-ouvrage, d'une assurance qui couvrirait le risque au prorata du niveau de responsabilite, variable selon les situations. Une duree de couverture plus longue, portee de dix a vingt ans paraît pertinente a la mission, compromis entre l'occurrence des phenomenes et la duree de vie des batiments. Recommandation 8. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor Envisager une assurance couvrant, sur une durée de vingt ans, les dommages risques majeurs aux ouvrages, à souscrire par les autorités administratives, les propriétaires fonciers, promoteurs et entreprises de construction qui autorisent ou construisent des bâtiments en zone d'inondations fréquentes.
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L'adaptation des territoires aux inondations frequentes passe par une lutte contre les amenagements qui exposent des populations ou des activites humaines a des aleas qui sont bien connus. Elle necessite d'abord une prise de conscience (qui peut decouler tant d'une meilleure connaissance du risque que d'une responsabilisation accrue) et une identification des zones a inondations frequentes, mais aussi une gouvernance determinee qu'il convient de developper pour sensibiliser et responsabiliser l'ensemble des acteurs. Elle passe aussi par des reflexions plus fines en termes d'amenagement et d'urbanisme comme par la mise en oeuvre d'outils : lorsque le renouvellement urbain ou, d'une maniere qui devrait rester exceptionnelle, l'urbanisation est admise au vu du niveau d'alea, la conception des amenagements et des batiments doit ainsi repondre a des regles strictes dont la mise en place est loin d'etre aisee, et , pour le bati d'habitation existant, des actions de reduction de la vulnerabilite doivent etre mises en oeuvre. Aucune de ces actions ne sera cependant possible sans une inflexion des conditions et modalites d'intervention du regime d'assurances « dommages ouvrages » et « catastrophes naturelles » dont l'economie actuelle est caracterisee par une intervention inconditionnelle de la solidarite nationale au benefice d'acteurs qui ne sont, de ce fait, guere encourages a agir par eux-memes. Sans evolution, c'est le cout de plus en plus eleve de cette solidarite qui mettra en peril ce regime d'assurance et de reassurance.
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Dans une these de doctorat soutenue a l'universite Toulouse 3 Paul Sabatier le 20 novembre 2015 par Gilgas Dayon sur « Evolution du cycle hydrologique continental en France au cours des prochaines decennies »35, et meme si l'auteur pose bien les incertitudes et les limites de son analyse, ses travaux laissent ainsi penser en fonction des differents scenarii d'evolution du climat en fonction des missions de GES, une tendance a l'augmentation des debits journaliers decennaux dans le nord et l'ouest du territoire et une diminution ou une stabilite au sud.
Figure 6 (extrait thèse Dayon) : Moyenne d'ensemble des changements relatifs au débit journalier maximal d'une période de retour de 10 ans (QJXA10) pour la période 2070-2100 par rapport à la période 1960-1990 pour les quatre scenarios RCP
L'etude « Conséquences du dérèglement climatique sur le coût des catastrophes naturelles en France à horizon 2050 », realisee en septembre 2018 par la CCR et Meteo-France36 sur la base du scenario 8.5 le plus pessimiste, dit « de l'inaction » , confirme cette evolution potentielle (avec une augmentation d'ici 2050 de 38% des dommages assures, dont 50% par ruissellement, ce chiffre ayant ete estime a 20% en 2015 sur le scenario median 4.5) et le deplacement des secteurs qui seront concernes par les inondations, justifiant la necessite d'anticiper.
Figure 7 : Variation entre 2000 et 2050 des cumuls de pluie (sur 72h) de période de retour de 50 ans par région hydrographique (%) (source CCR-Météo-France)
Figure 8 : Extension des surfaces inondées à l'horizon 2050 (source CCR-Météo-France)
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http://thesesups.ups-tlse.fr/2974/1/2015TOU30252.pdf https://www.ccr.fr/-/etudeclimatique2018versionlongue
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Dans le meme temps, sur les episodes extremes qui peuvent presenter un caractere frequent, le rapport au Premier Ministre et au Parlement concernant « Les événements météorologiques extrêmes dans un contexte de changement climatique » elabore par l'observatoire national sur les effets du rechauffement climatique (ONERC)37, etablit dans son resume que « les évolutions attendues pour les pluies extrêmes sont variables géographiquement, cependant une tendance générale se dessine, avec une augmentation de la quantité de pluie tombant au cours des épisodes les plus extrêmes comme les phénomènes dits « cévenols» principalement en hiver, avec, de plus, une extension des zones impactées au-delà des régions habituellement touchées, notamment, vers le Sud-Est ou les Pyrénées ». Jean-Michel Soubeyroux, de Meteo-France indique par ailleurs qu'« en termes d'intensité, une augmentation robuste [des précipitations] de 22 % +/- 5 % est ainsi mise en évidence sur la période 19612015 (Vautard et al., 2015 ; Ribes et al., 2018) ... En termes de fréquence, le nombre d'événements générant des cumuls de pluie supérieurs à 200 mm est aussi en hausse, significative du point de vue statistique depuis 2000 » Serge Planton de Meteo-France et Robert Vautard de l'IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace), rappellent enfin qu'« en automne, sur les Cévennes, la probabilité de dépasser aujourd'hui des seuils élevés (300 mm/jour), comme ceux observés en 2014, a environ triplé en soixante-cinq ans (Vautard et al., 2015) ». Il est parfois difficile de lier evolution des phenomenes extremes et impacts pour les habitants. Le rapport CGEDD n° 013123-01, « Impact des pluies mediterraneennes sur les infrastructures de transport. Retour d'experience sur le cas de Villeneuve-les-Beziers et consequences generalisables » (Geoffroy Caude et Thierry Galibert), dans son paragraphe 2 relatif a l'analyse des pluviometries et des crues sur les dernieres decennies, fait ainsi apparaître, a partir des travaux d'Aurelien Ribes, de Gunther Blosch et de Yves Tramblay, que si les precipitations extremes sont en augmentation significative, les crues extremes ne montrent pas la meme tendance a quelques exceptions pres, estimant que « la vulnérabilité croissante observée lors des épisodes de crue dans les décennies récentes est sans doute davantage liée directement à des facteurs humains tels que l'augmentation de l'urbanisation et à la croissance démographique plus qu'à des facteurs climatiques ».
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/ONERC_Rapport_2018_Evenements_meteorologiques_extremes_et _CC_WEB.pdf
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En marge de sa reflexion centree sur les inondations frequentes, la mission a pu constater que les donnees entrantes des modelisations hydrauliques visant a etablir l'alea de reference (et en particulier les volumes et intensites horaires de precipitation), etaient estimees en fonction des donnees historiques (releves pluviometriques, donnees radars...), a des echelles variables selon les departements (par bassin versant ou plus largement, voire en integrant les episodes survenus a proximite plus ou moins immediate : Bouches du Rhone ou Var par bassin versant sur l'ensemble d'un fleuve cotier voire en integrant la pluie d'un bassin versant adjacent d'un autre departement ; AlpesMaritimes plutot par bassin versant ; Aude par secteurs geographiques etablis suite a une etude departementale actualisee suite aux inondations de 2018...). Cela pose la question de l'integration des evenements connus et documentes qui se sont deroules a quelques dizaines de kilometres, mais hors du bassin versant, par blocage des cellules orageuses sur un secteur plutot qu'un autre, sans aucune previsibilite du phenomene tant en intensite qu'en localisation exacte. Le decret PPR du 5 juillet 2019 determine l'alea de reference « a partir de l'evenement le plus important connu et documente ou d'un evenement theorique de frequence centennale, si ce dernier est plus important ». Faut-t-il cependant attendre de constater un evenement probable pour le prendre en compte ou en rester au centennal ? Independamment de la possible evolution des phenomenes et donc des chroniques historiques avec les evolutions climatiques, de telles pratiques, quelle que soit la qualite des donnees et des traitements operes, gagneraient a etre analysees dans un premier temps et une fois les travaux en cours de recherche stabilises sur cette thematique, harmonisees afin de renforcer la credibilite et la securite juridique face aux elus et aux citoyens qui ne voient souvent dans un PPR que son aspect reglementaire. Integrer des evenements connus a proximite peut certes conduire a etendre les zones a risque, mais le dispositif d'exception 38 , tres encadre et associant la collectivite Gemapienne, permet de traiter les situations les plus sensibles. Pour toutes ces raisons, la mission suggere de dresser un etat des lieux et une analyse poussee des modeles et hypotheses pris en compte par les services de l'Etat et par les bureaux d'etudes, puis ulterieurement, au besoin par bassins climatiques homogenes, de coordonner les methodes d'elaboration et de revision des PPRI, notamment a l'echelle de l'arc mediterraneen, en depassant les methodes disparates utilisees ici ou la.
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Articles R. 562-11-6 a 8 du decret PPR n°2019-715 du 5 juillet 2019.
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Recommandation Rappeler, dans les instructions aux services de l'Etat et dans les messages aux collectivites, que la volonte d'accelerer le retour a la normale doit prendre en compte l'objectif de reduction de la vulnerabilite des batiments qui doivent etre remis en etat (DGPR)
La reduction de la vulnerabilite des constructions, notamment de l'habitat existant, doit etre portee politiquement en assumant que la protection absolue n'existe pas, et cet objectif de reduction de la vulnerabilite doit etre pris en compte a toute occasion d'operations d'amenagement ou de travaux, post-catastrophe ou non (DHUP et DGPR)
Porter aupres du comite strategique « construction, urbanisme et cadre de vie » de l'AFNOR, la demande d'elaboration d'un document ayant valeur de norme et s'assurer de son adoption dans un delai raisonnable. Ce document definirait les conditions de bonne execution des travaux permettant de reduire les dommages aux constructions neuves et aux constructions existantes, a titre preventif ou apres degats causes par une inondation (DHUP) Rendre obligatoire l'integration dans les PAPI d'actions ciblees sur la reduction de la vulnerabilite des habitations, notamment la realisation de diagnostics individuels de la vulnerabilite des batiments - les diagnostics devant comprendre un conseil sur les travaux a effectuer et leur ordre de priorite - et l'accompagnement technique et financier des maîtres d'ouvrage pour les travaux a realiser (DGPR)
Suite donnée Le principal vecteur pour porter ce message est l'instruction du Gouvernement relative aux themes prioritaires d'actions en matiere de prevention des risques naturels et hydrauliques pour 2019 a 2021 (« feuille de route des services deconcentres ». En pratique, c'est la question de l'eventuel surcout qui est soulevee, et le souhait des sinistres de retrouver leurs marques. Reponse DGPR : la PRN "avance" : la logique de protection a ete mise en oeuvre largement, on cherche maintenant des actions complementaires sur les batiments individuels cela se materialise par la mesure RV PAPI, mise en place, puis dont le taux de soutien a ete augmente a 80% puis le plafond - pour que plus de travaux puissent etre faits, et le reste a charge limite (et a partir de 2022 cela sera etendu aux autres aleas, dont cavites). Les instructions sur la mise en oeuvre de ces mesures sont aussi une occasion de sensibiliser services, collectivites, particuliers a la reduction de la vulnerabilite des constructions. un arrete fixe les travaux eligibles, ce qui donne de la methode, et la mesure est mise en oeuvre sur la base d'un diagnostic realise par la collectivite. La DGALN, interrogee par la mission, n'a pas repondu.
La DGALN, interrogee par la mission, n'a pas repondu.
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Examiner la possibilite de mettre en place une qualification des batiments (neufs ou existants) selon leur resilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnerabilite harmonises, et de rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession ou la location des batiments (DHUP) Engager un travail specifique, en lien avec le ministere de tutelle des assureurs, sur le role et la contribution de ceux-ci a la reduction de la vulnerabilite des constructions (DGPR et DHUP)
Elargir le benefice du FPRNM d'une part, aux investissements effectues pour respecter les PPRI/PPRL dans les 5 ans suivant une inondation et d'autre part, aux diagnostics de vulnerabilite des batiments et a l'accompagnement des maîtres d'ouvrage prevus dans les PAPI ainsi qu'aux travaux effectues dans les 5 ans suivant un diagnostic ou une inondation (DGPR) Les mesures financieres beneficiant aux travaux sur les constructions autres que ceux lies au risque inondation devraient etre majorees lorsque des mesures de reduction de la vulnerabilite aux inondations sont associees a ces travaux, en faisant intervenir le FPRNM, selon un dispositif transparent pour les beneficiaires (DGPR et DHUP)
Un GT a été mis en place dans le cadre du COPRNM avec AQC et MRN/FFA. Sans en attendre les résultats, le cadre pour une expérimentation a été voté en LF 2021 et un mandat envoyé au préfet 06 pour une première approche simple. Le GT va permettre d'officialiser la position de la FFA sur la question du guichet unique qui associerait remboursement des assurances et FPRNM pour d'éventuels surcoûts de la réduction de la vulnérabilité. En revanche, c'est le cadre pour : - des référentiels communs/ partagés de travaux à faire - un appui des assureurs pour diffuser une info sur la mesure FPRNM, dès les premières visites post CatNat. En pratique, le soutien va au-dela des 5 ans. La mesure RV PAPI et l'experimentation BBB repondent aux deux autres points.
voir ci-dessus
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Synthèse des enjeux, de leurs descripteurs et des sources de données. Élaboré par Iwan Le Berre (source « Gestion des risques d'érosion et de submersions marines, Guide méthodologique réalisé dans le cadre du projet ANR Cocorisco (2011-2015) ; édition novembre 2014 »)
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Figure 9 - source Géoportail
Sommieres est situee dans le departement du Gard qui subit des inondations frequentes mais aussi des crues exceptionnelles avec des sinistres majeurs : 1958 : 36 morts, plus de 500 mm d'eau en 6 jours ; 1988 : 11 morts, 45000 sinistres, 610 M de degats ; 2002 : 25 morts, 299 communes sinistrees, 830 M de degats, 7200 logements et 3000 entreprises sinistrees ; 2003 : 7 morts, 300 M de degats sur le Gard (source PPRi Moyen Vidourle). Le territoire de Sommieres (pres de 5000 habitants, population en croissance), s'entend de part et d'autre du Vidourle, pour 2/3 en rive droite (qui a connu un developpement recent avec la realisation de programmes d'habitat individuel ou collectif, d'activites commerciales et d'equipements publics) et 1/3 en rive gauche. Le centre ancien s'est installe et developpe dans ce dernier secteur sur un site resserre. La vieille ville est soumise a un risque moins important que ne l'est la rive droite (traces d'un hydrodynamisme). Le bassin versant d'une surface de 660 km² au droit de Sommieres est caracterise par des pentes importantes dans sa section amont. La ville est frappee frequemment par des crues (1976, 1992, 2001, 2002, 2003, 2011, 2014), les dernieres grandes « Vidourlades » etant survenues en septembre 1907, septembre 1933, octobre 1958 et 8 septembre 2002 (2500 m³/s environ a Sommieres -BRL, 2003-, a rapprocher de la crue historique de Paris en 1910 : 2.400 m³/s) Suite a la crue de 1958, un programme de travaux de protection a ete etudie par le syndicat interdepartemental d'amenagement du Vidourle devenu etablissement public territorial de bassin en 2017 pour diminuer l'impact des crues sur les trois principales zones a enjeux du bassin amont, Quissac, Sauve et Sommieres. Il a conduit la realisation de 3 barrages entre 1968 et 1982, dont l'effet est cependant limite pour la protection de Sommieres, compte tenu de l'eloignement et de la superficie du bassin versant draine entre les bassins et la commune.
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Apres un premier Plan de Prevention des Risques d'Inondation, approuve le 29 septembre 1998, la commune est concerne par le PPRi Moyen Vidourle (Reglement approuve le 3 juillet 2008, modifie le 19 aout 2016). Ce document elabore pour sa version actuelle apres la crue de 2002, impose au-dela des regles « habituelles » de construction, d'extensions, de changement de destination : un positionnement des postes de distribution d'energie electrique preferentiellement audessus de la cote de reference. Sous cette cote, les postes, les branchements et les cables devront etre etanches (selon le DGS, cette regle n'est cependant pas respectee par les fournisseurs qui s'en tiennent a leur obligation de retablissement du service dans un certain delai). un zonage d'assainissement pluvial conformement a l'article L2224-10 3° du CGCT etabli dans un delai de cinq ans. un diagnostic de vulnerabilite pour tous les etablissements recevant du public et les immeubles de logements collectifs regroupant plus de 10 logements situes en zone inondable par la crue de reference. Pour tous les autres biens dans les memes secteurs, le proprietaire du bien est dans l'obligation de mener un autodiagnostic. Cette demarche doit permettre d'identifier le degre d'inondabilite du batiment ainsi que les mesures a mettre en oeuvre sur le bien. Le proprietaire devra choisir les mesures adequates lui permettant, dans la limite des 10 % de la valeur venale du bien, de justifier, en cas de sinistre, qu'il a mis en oeuvre les mesures de prevention necessaires. un espace refuge realise sauf en cas d'impossibilite technique majeure dans les habitations en particulier, si la cote de la crue de reference est a 0,80 m, ou plus, au-dessus de la cote du plancher le plus haut. un stockage hors d'eau et en cas d'impossibilite, une zone de stockage alternative non vulnerable pour les produits polluants pour les batiments d'activites sous la cote de la crue de reference. un clapet anti-retour sur les reseaux d'eaux usees et des dispositifs d'obturation des entrees d'air des planchers amenages pour les batiments dont certains planchers amenages sont situes sous la cote de la crue de reference des batardeaux pour chaque ouvrant situe en dessous de la cote des PHE et desservant un plancher amenage (de 0,50m, limite a 0,80 m)
Compte tenu de la repetition des inondations, la population fait globalement preuve d'une exceptionnelle resilience. Le batardeau qui peut donner une illusion de protection est un peu sorti des habitudes des habitants, certains commerçants preferant laisser rentrer l'eau, la laisser sortir et nettoyer. Dans nombre de cas, le marche ou l'activite commerciale a ainsi repris le lendemain de l'inondation. Il n'y a pas de fatalite, mais une acceptation totale du risque (le commerce « L'anneau d'or » a connu vingt inondations en quarante ans). Un Sommierois resume ainsi la situation (Philippe Pompili, patron et chef du restaurant Sansavino, source Midi Libre 20*/8/2020): « Les Sommierois connaissent leur fleuve par coeur. Ils savent qu'ils disposent de quatre heures pour reagir lorsqu'il deborde a Quissac. Comme le disent les anciens de Sommieres, il faut savoir s'organiser et avoir des batiments a etages. C'est mon cas avec la cuisine et les chambres froides au premier etage. L'inquietude concerne plutot les nouveaux arrivants ».
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Suite a la crue de 2002, l'impact de la crue ayant ete terrible (90 % des services municipaux, 100% des commerces sinistres), la municipalite a decide d'engager en complement du PPRI que l'Etat avait engage et des reflexions plus large de type PAPI, une reflexion globale sur tout ce qui pouvait etre fait a son niveau pour reconstruire et reduire la vulnerabilite, sachant que 2 approches coexistaient y compris au sein de l'equipe municipale : reduction de vulnerabilite ou logique indiquee plus haut de « laisser passer la crue ». Meme s'ils ont ete soutenus notamment pas l'Etat, la demarche financee par Etat, la Region le departement et les fonds europeens (DOCUP), a ete mene en s'appuyant essentiellement sur les equipes municipales qui auraient parfois souhaite etre davantage accompagnees (ex ingenierie technique et financiere, fonds europeens). Cette phase plus dense (l'amenagement se poursuivant evidemment) a duree 2ans environ et a mobilise une large palette d'outils : 1/ elaboration d'un schema de reconstruction (reflexion globale sur le positionnement et la relocalisation des equipements publics, avec la SEGARD, avec le souci de ne pas vider le centre historique), enjeu sur le site commercial (agenda 21 labellise). Ce schema a ete realise par les institutionnels. En revanche, en phase operationnelle type Agenda 21 ou validation du PLU, la mairie a associe la population (questionnaire, publication dans journaux..., ateliers de concertation), l'association des sinistres structuree apres 2002 ou celle des commerçants.... Delibere en conseil municipal, ce schema d'ensemble a nourri le PLU. 2/ L'outil PLU (2002-2008) a ete utilise pour integrer les plus hautes eaux, relocaliser des activites (ecole, certains services municipaux, ...). Cette reflexion a ete conduite en parallele de la reprise du PPRI de 1998 qui etait base sur un alea depasse par la crue de 2002. Le PLU adopte en 2008 (annee electorale) a integre le nouveau PPRI avant meme que celui-ci ne soit arrete et qu'il y ait eu l'enquete publique, avec un bon partage des objectifs par la population, l'equipe municipale ayant ete reconduite. 3/ Urbanisme et en particulier la neutralisation des RDC. La commune veille au respect de la destination des locaux. Cela necessite un fort investissement de la police municipale, les regles propres au secteur sauvegarde (ou la mairie dispose de fiches d'immeubles) facilitant parfois cette surveillance. Une quinzaine de constructions a par ailleurs ete delocalisee avec le Fond Barnier. L'ABF a enfin accepte un principe de guichet unique et de facilitation de la reouverture rapide de commerces apres la crue de 2002 l'urgence de la reconstruction. 4/ Les schemas directeurs eau pluviale (integre dans le PLU), eau potable, assainissement (STEP deplacee ; 2006 en maîtrise comcom), eclairage public ont ete elabores ou repris pour ameliorer la resilience. 5/ PAPI et reduction de vulnerabilite Les reflexions en termes d'amenagement engagees a l'epoque de la reflexion se poursuivent et l'EPTB Vidourle va lancer, pour nourrir le PAPI 3, une nouvelle etude globale sur le Vidourle (retention en amont, mobilisation des atterrissements, merlons...) en complement en amont de la commune, des ouvrages ecreteurs et d'une zone d'expansion de crues de 10 hectares amenagee avec de "peigne a embacles ". A noter que certains elus reclament a l'Etat une validation du projet de construction d'une dizaine de bassins de retention en amont de la commune, qui permettraient, selon eux, de reduire de façon considerable l'impact de ces inondations. A son niveau, apres les inondations 2002, la commune a monte une operation collective, sur marche a bons de commande : la mairie faisait l'avance, le particulier, apres avoir signe la convention, payant le solde (en HT). Cette operation qui a concerne une grande partie des commerces a ete un peu victime
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des debuts des batardeaux (probleme technique car batardeaux avec joints gonflables), la technique s'etant amelioree depuis, tout comme les volets montage et stockage. 200 diagnostics d'habitation en maîtrise d'ouvrage communaute de communes, ont egalement ete tres rapidement mise en oeuvre (en un an) grace a la mobilisation de l'association de sinistres. La demarche a ete etendu aux commerces, de façon limitee, pour des raisons de faiblesse de taux (40 %) et des raisons d'enveloppe budgetaires (pas prevu dans le PAPI 2 mais le sera dans le PAPI 3). Peu de travaux cependant (2 creations seulement de niveau refuges). 6/ Montage de projets resilients Engagee dans les annees 2000 dans le cadre d'un projet de resorption de l'habitat insalubre, la rehabilitation de l'îlot Mazere dans le centre-ville historique, degrade par les inondations (3 batiments sur 3 niveaux et d'un batiment sur 4 niveaux, occupes par des habitations depuis le XVII° siecle) a pu voir le jour a l'issue de plusieurs annees de murissement de l'operation integrant des amenagements resilients. 7/ Culture du risque et alerte Dans le cadre de son plan de sauvegarde communal, la commune realise des actions de communication et des exercices frequents. Elle assure une veille des evenements (sites internet, Predict) et dispose de quelques heures pour alerter la population (sirene, messages diffuses par hauts parleurs, automate d'appel) et securiser son territoire. A noter un projet temporairement bloque de maison de l'eau et de centre d'interpretation du risque d'inondation pour maintenir la conscience de l'importance de l'eau (risque et au-dela), de la ressource, du milieu naturel, de l'adaptation du bati a la crue. Ici, le risque est permanent et la memoire est vive. Tout le monde peut parler de son experience, dire ce qu'il a fait. C'est du concret et la commune est tres ouverte et impliquee dans le partage de son experience.
En résumé sur une commune frappée par des inondations fréquentes, certaines étant d'ailleurs dramatiques, une réflexion tous azimut a pu être formalisée puis déclinée en mobilisant tous les leviers possibles (PPRI, PAPI, urbanisme, réduction de vulnérabilité...).
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Situation générale (source Google maps)
Lotissement Les floralies (source
Géoportail)
Valeur des biens (source Etalab
DVF 2019)
Situe sur la commune de Frejus, au nord du centre-ville, le lotissement de 52 residences a beneficie d'un permis de construire en 1984. Ce lotissement est implante a proximite immediate du Reyannet (bassin versant de pres de 500ha). Une etude preliminaire realisee en 2008 a fait apparaître un cout eleve de mise hors d'eau de la plaine du Reyannet (6.7M sans le foncier ni les reseaux, les deblais des bassins de retention ou la liaison electrique) Ce secteur subit regulierement la montee rapide des eaux du Reyannet occasionnant des menaces graves et repetees et des evacuations sans meme parler des dommages recurrents aux biens. Sur les 15 dernieres annees, les riverains ont indique avoir subi 6 evenements (2005, 2006, 2011, 2014, et 2 fois en novembre et decembre 2019). Plus de 1m en 2006 (cf. Etude HGM environnement 2007), 1m a 1.3m dans les constructions en 2019 (presse) Cette situation a ete evoquee par le maire avec la Ministre de l'environnement presente sur site le 3 decembre 2019 suite aux inondations du Var. Il a sollicite le Prefet le 4/12/2019 afin de beneficier des articles L561-1 et L 561- du code de l'environnement permettant d'engager les acquisitions a l'amiable via le fonds de prevention des risques naturels majeurs. En depit des hauteurs d'eau, les habitations disposant toutes d'un etage, limitant la menace grave pour les vies humaines, elles ne sont pas eligibles. Compte tenu des hauteurs d'eau frequemment atteintes, il n'est pas facile non plus de mettre en place des mesures de reduction de la vulnerabilite Sur site, le representant de la mairie a indique que les proprietaires des maisons de 70-80m² souhaitaient quitter les lieux, mais ne pouvaient pas vendre pour se reloger ailleurs. Ils ont d'ailleurs lance une petition fin 2019. La valeur moyenne des maisons sur ce site est de 247k (source DDTM83Donnees de valeur fonciere DVF Etalab 2019), soit une valeur du lotissement se situant entre 10 et 12M. Ce chiffre est a rapprocher au cout de mise hors d'eau et la collectivite pose la question de la balance entre le rachat du lotissement et le cout cumule pour les pouvoirs publics des interventions et secours (sans parler de l'assurance et du reste a charge pour les sinistres).
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La ville de Villeneuve-Saint-Georges est exposee aux debordements de la Seine et de l'Yerres. Le quartier Belleplace-Blandin est particulierement impacte par les debordements de l'Yerres tandis que la Seine peut inonder le quartier Villeneuve-Triage.
Situation du quartier (source Géoportail)
Surélévation des installations de distribution électriques à 4 mètres au-dessus du niveau de la chaussée pour les mettre hors d'eau
Le plan de prevention du risque d'inondation (PPRI) de la Seine et de la Marne a classe 9 hectares en zone rouge de grand ecoulement et 13 hectares en zone orange fonce d'aleas fort et tres fort. Ce sont ces secteurs qui ont ete les plus durement touches lors des inondations de juin 2016 et de janvier 2018 provoquant d'importants degats et necessitant de nombreuses operations d'evacuation. Toutefois, le PPRi devra etre repris car l'ensemble du chemin des pecheurs a ete inonde en 2018, alors que le PPRI elabore 2007en vigueur classe de façon differente le cote pair (en zone orange), et le cote impair (en zone rouge).
En pres d'un siecle (a partir de 1920), les bords de l'Yerres ont ete fortement urbanises sur cette zone (beton, remblais, palplanches), degradant la qualite des habitats aquatiques, ainsi que celle des berges et des zones humides.
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La commune, le syndicat mixte pour la gestion des eaux du bassin versant de l'Yerres (SyAGE), le conseil departemental du Val-de-Marne, et l'Agence de l'eau Seine-Normandie (AESN), ont engage depuis 2010, et accelere apres les inondations de juin 2016 et janvier 2018, une demarche visant a la requalification environnementale (renaturation des bords de l'Yerres, restauration des berges et du lit majeur), urbaine et sociale du quartier Belleplace/Blandin. La commune a mis en place une zone de preemption le long des berges de l'Yerres, et pu acquerir 41 parcelles, pour un investissement total de 6,3 millions d'euros, dont 1,2 a sa charge, auquel il faut ajouter le cout de la demolition des constructions existantes, du nettoyage et de la securisation des parcelles, estime a 1 million d'euros.
a) La reflexion sur la reduction de vulnerabilite reste a developper car l'urbanisation pavillonnaire de ce quartier en impasse, majoritairement utilise par des gens du voyage pour accueillir de façon permanente des caravanes et maisons mobiles, met en grave danger les habitants en cas d'inondation. b) Une gouvernance et une strategie d'acquisition fonciere elargies a l'EPA-ORSA portage de l'operation, pour l'acquisition des terrains sur procedure d'utilite publique (DUP) dont il faudra veiller a la robustesse juridique, la demolition des batiments et la preparation des terrains a la renaturation. c) Une forte participation financiere de l'Agence de l'eau (superieure a 50 %) pour la partie du perimetre pouvant etre restaure en zone humide. En résumé cette commune exposée à des inondations fréquentes et brutales a su mobiliser tous les financements possibles. Mais, faute d'un dispositif réglementaire adapté, elle peine encore à réduire la vulnérabilité de son quartier le plus exposé, à traduire dans son PPRi l'inhabitabilité et, surtout, à financer la destruction de valeur du bâti existant et le relogement des populations précarisées qui y habitent encore.
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La ville de Quimperle, situee a la confluence de l'Isole et l'Elle qui forment ensemble la Laîta, est exposee a une double problematique d'inondation fluviale rapide et de submersion marine. Elle a connu en 2000 une inondation avec 3 m d'eau dans le centre-ville, crue qualifiee d'historique malgre un temps de retour estime inferieur a cent ans. L'inondation a sinistre 320 logements dont 115 habites en rez-de-chaussee, 700 personnes et 80 activites economiques pour des dommages assurables estimes a 13 M. A la suite de cet evenement, la commune a conduit des travaux de reduction de vulnerabilite (barrieres/batardeaux mobiles, suppression ou elevation de passerelles, reprise d'un seuil fixe en clapet mobile, reprise d'un ancien pont pour en augmenter la section d'ecoulement, realisation d'un by-pass, enlevement d'un verrou rocheux) pour un montant total de 5,7 M. Apres de nouvelles inondations en 2013-2014 (de temps de retour de 20 ans et de 1,5 mois de duree) ayant sinistre 112 logements (dont 29 en RdC) 235 personnes, 14 activites economiques, pour des dommages estimes a 5 M, la commune a conduit de nouveaux travaux (mur de soutenement, reprofilage du lit et habillage de pierres, rachat a l'amiable et demolition de deux maisons, realisation d'un chemin de halage) et une campagne de reduction de vulnerabilite (recensement et arrimage de cuves fuel, remplacement de systemes de chauffage).
L'elaboration du PAPI a permis une reelle prise de conscience de la necessite de discuter et travailler avec l'amont (qui plus est dans autre departement : Morbihan), et pas en faisant un barrage ... Les gens se rencontrent dans la CLE, ce qui a facilite un diagnostic commun, un accord sur des travaux : remeandrage, zones d'expansion de crues, ... Ciblant les crues frequentes (10-20 ans) (900 K) et abandonnant un projet anterieur de ralentissement dynamique dont l'ACB n'etait pas favorable, ce PAPI Porte par un syndicat mixte (Blavet-Scorff-Elle-Isole-Laîta) comporte deux axes majeurs : Agir sur l'alea : Restauration de zones d'expansion de crues sur la base de l'etude qui s'achevera courant 2021. Agir pour proteger les enjeux (promouvoir la culture du risque et reduire la vulnerabilite). CLE et SAGE ont ete mis en place pour les inondations mais l'enjeu « manque d'eau » est passe devant, la preservation de la biodiversite et de l'estuaire suit. Travail aussi sur la gestion des eaux pluviales en amont de Quimperle (prise de conscience « qu'il ne faut plus amener de tuyau au ruisseau car cela augmente le risque a l'aval »), l'infiltration, travail sur les talus.
La culture du risque est un combat : un proprietaire a supprime un repere de crue et l'architecte des batiments de France s'est oppose a la pose de reperes visibles. En revanche, la commune a engage beaucoup d'actions de sensibilisation (ecoles, kits de comm, photos des crues dans de petites construction sur le pont...) et une rehabilitation culturelle remarquable, « le chemin bleu », oeuvre artistique de Yann Kersale avec l'illumination de l'ensemble du secteur sensible aux inondations en particulier d'un colombier en bordure de l'Elle dont la couleur d'eclairage evolue avec le debit. Cette realisation a reçu le « Repere d'or du Grand prix mieux batir en terrains inondables constructibles » en 2016. En résumé : bien que sa population ne soit pas consciente de tout ce qui a été fait, malgré des actions de communication de la mairie, cette commune exposée à des inondations fréquentes et brutales a su mobiliser divers outils et financements possibles.
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Photo mission 2021 Croquis d'ensemble : source revue Ecologik, n°52
Inondations de 2016 : source revue Ecologik, n°52
Inondations de 2016 : source revue Ecologik, n°52
Suite a la fermeture brutale en 2004 du site de Matra automobile (plus de 2000 salaries, sous-traitant de Renault pour les Alpine et l'Espace...), le site industriel de 6ha, en plein coeur du centre historique de la commune, etait une opportunite pour le maire de reamenager son centre et de conserver la memoire d'une activite economique majeure. Deux difficultes majeures compliquaient le reamenagement de ce site, la protection des batiments industriels au titre des monuments historiques, mais aussi et surtout le caractere inondable de la zone situee dans une courbe de la Sauldre, bien identifie par les services de l'Etat qui ont su avec le maire et l'architecte, trouver par le dialogue, des solutions menageant la protection et la resilience en respectant les contraintes (pas d'emprise au sol superieure a 20 % en zone inondable dans le cas present). Avec l'appui majeur d'Eric Daniel-Lacombe, l'architecte du projet adepte de l'evaluation inventive et d'un paysagiste, la mairie a porte le projet, en se donnant le temps de bien le reflechir avec les services de l'Etat (DREAL, STAP), mais aussi de voir ce qui se faisait ailleurs dans une logique de bench-marking
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(Etats unis notamment). L'approche culturelle, historique et humaniste du maire, tout comme son parcours et son relationnel ont fortement impacte les choix d'amenagements. La volonte municipale etait ainsi de conserver la memoire industrielle du site, de favoriser la mixite sociale afin que chacun puisse profiter de la beaute du site. Le projet rassemble a ce titre des barres de batiments pour des seniors jouxtant des logements HLM ou meme, exceptionnellement, une caserne de gendarmerie en milieu ouvert ((50 logements collectifs, 10 logements individuels, 104 logements en residence seniors, 8 logements en bande).
Le projet de plus de 27M, a ete reflechi en mettant la logique des ecoulements et de la topographie au coeur de la reflexion, en repartant du cadastre Napoleonien et en fixant les voiries qui constituent des bras temporaires de la riviere en cas de crue (avec des pentes etudiees, un exutoire de retour vers le cours d'eau, des bordures hautes de trottoirs un peu dans une logique des cadereaux de Nîmes ; 5.5M pour parc et VRD). Ce point est essentiel sur ce projet et l'equilibre des volumes deplaces (avec le bassin de retention notamment) a d'ailleurs permis de surelever les voies de 75cm facilitant l'evacuation de l'eau Le batiment industriel central, immense, a ete recycle en local communal, avec des vitrines et un musee en peripherie. Il est en beton cire, facilement nettoyable et un dispositif permet en amont, de laisser transiter la crue a l'interieur du batiment plutot que de tenter de la bloquer avec des risques de dommages. C'est des lors facile de le remettre en etat apres une crue. Les parkings sont situes sous les plus hautes eaux. Ils sont evacues par les habitants en cas de crue, ceux-ci pouvant rester chez eux. Le bassin de retention des eaux est implante au centre, materialisant la montee des eaux et contribuant a la sensibilisation des residents au risque inondation. Il joue aussi un role paysager et ecologique (jardin humide). Les HLM enfin, desservis par des passerelles hors d'eau en cas de crue, sont decolles du sol par des pilotis bas, d'une hauteur ne permettant pas une future evolution en espaces habites. La mairie veille a ce qu'il n'y ait pas de stockages dessous.
Si le projet porte par la commune avec l'appui de 2 operateurs (Nexity et 3F) a integre la dimension inondation, il l'a largement depasse au profit d'un projet d'amenagement et de vie. A la connaissance du maire, ce projet inaugure en 2011 mais qui connaît encore des ajustements, n'a pas fait tache d'huile dans le departement ou la region, en depit de la confirmation de son efficacite lors des crues de 2016
En résumé et au-delà de l'importance du portage politique et technique pour l'aboutissement de ce type de réflexions, cet exemple illustre les interactions entre risque et aménagement et l'importance de la prise en compte de la topographie et de l'écoulement des eaux.
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Plan de situation (source Google
maps)
Source : dossier AMI pour une meilleure prise en compte des risques naturels dans les projets en renouvellement urbain.
L'integration de la problematique des risques naturels dans les politiques d'amenagement du territoire et d'urbanisme constitue une priorite partagee entre l'Etat et les collectivites (retraduit dans le PGRI notamment). La ville de Cannes confrontee aux dramatiques inondations de 2015 et a la rarete des reserves foncieres, souhaite engager le necessaire renouvellement urbain de certains secteurs en vue d'assurer son developpement economique et demographique, tout en optimisant la preservation de son cadre de vie. Dans ce cadre, elle a souhaite travailler sur le quartier de Cannes la Bocca, pour rehabiliter ou restructurer des espaces d'activites existants ou en friches. Profitant de la conjonction des reflexions SCoT Ouest Cannes Grasse, PLU, PDU, PAPI et PPRi, la commune de Cannes et la communaute d'agglomeration de Cannes Pays de Lerins (CACPL) ont ainsi engage une reflexion et une mise en perspective de ces outils sur un meme territoire, en coherence avec Directive Territoriale d'Amenagement des Alpes-Maritimes.
Le PPRI pouvant limiter voire bloquer certaines options d'amenagement, notamment en zone bleue, apres une reunion d'arbitrage rassemblant le prefet, le DDTM et le maire, il a ete acte d'elaborer le PPRi en integrant dans le document, un espace strategique de requalification de ce secteur (perimetre commun avec ZAD, SAP et future OAP). Les projets d'ensemble seront ainsi possibles, par modification du PPRi apres avoir demontre une reduction de vulnerabilite etayee par une etude/modelisation hydraulique qui s'assurera du maintien des circulations hydrauliques prioritaires et sous reserve de demande officielle et d'une OAP materialisant la reduction. Cette decision s'inscrit dans la logique du decret n° 2019-715 du 5 juillet 2019 relatif aux plans de prevention des risques concernant les « aleas debordement de cours d'eau et submersion marine » et de l'article R. 562-11-7 (exceptions possibles aux regles de constructibilite sous reserve que «Le secteur, objet de la demande d'exception, est porteur d'un projet d'amenagement qui est essentiel pour le bassin de vie et qui est sans solution d'implantation alternative a l'echelle du bassin de vie, ou pour
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lequel les eventuelles solutions d'implantations alternatives a l'echelle du bassin de vie presentent des inconvenients superieurs a ceux resultant des effets de l'alea de reference »). S'il conviendra dans le temps et lors des differentes phases de concretisation du projet, de veiller au respect de l'ensemble du contrat en termes d'objectif de reduction de la vulnerabilite (au pire, les promoteurs prennent le risque de proces pour mise en danger d'autrui en cas de probleme et de nonrespect du cadre), ce choix a permis de rendre possible le reamenagement de ce quartier, tout en conservant un objectif d'amelioration vis-a-vis du risque inondation.
La question reglementaire liee au risque etant traitee, la collectivite a pu poursuivre son elaboration d'un schema directeur d'amenagement sur environ deux cent hectares constituant l'entree ouest de son territoire, en articulant les outils d'urbanisme et d'amenagement (ZAD, SAP...) et en visant a : imaginer l'implantation de residences et de logements sociaux afin de developper l'offre « de proximite » destinee aux actifs cannois (en lien avec le Plan Local de l'Habitat Intercommunal (PLHI) et en articulation avec l'operation d'interet regional ANRU2 et le renouvellement urbain du quartier Ranguin-Frayere, secteur qui fait l'objet du contrat de ville des Pays de Lerins 2015-2020) poursuivre la mise en valeur du bord de mer, traiter les friches et renouveler les zones d'activites economiques, travailler les entrees de ville, les transports et l'intermodalite en coherence avec le Plan de Deplacements Urbains en revision optimiser le fonctionnement hydraulique des cours d'eau qui traversent ce quartier dans leur partie basse : la Frayere, le Devens et la Roquebilliere, en couplant ces ameliorations hydrauliques a une meilleure integration des cours d'eau dans leur environnement : devoiement de la Frayere, restauration des berges, creation de mobilites douces, optimisation des debordements et creation de zones urbaines inondables. Ces amenagements seront en coherence avec les reflexions relatives au PAPI en cours de finalisation. L'enjeu est majeur avec a l'horizon 2030 pres de 20 000 habitants concernes selon les informations recueillies lors d'echanges avec la mission (pour memoire : 74 152 habitants a Cannes en 2019), Concretement, le projet a ete pilote par la mairie et l'agglo, en associant la DDTM et quelques acteurs (EPF, SNCF). Il n'y a pas eu d'acteurs associes dans un Copil, car il a ete estime que cela n'etait qu'un parti pris d'amenagement, un schema directeur, pas un projet : residents, commerçants, protecteur de la nature, assureurs, EPF... devront ainsi etre associes pour elaborer et partager le projet. Le portage politique fort de l'operation par le maire, par ailleurs president de la CACPL, a facilite l'aboutissement de la reflexion et constitue sans nul doute une des cles de la reussite. Afin de poursuivre sa reflexion, la ville de Cannes, ville centre de la CACPL, a candidate fin 2019 a l'Appel a Manifestation d'Interet pour une meilleure prise en compte des risques naturels dans les projets en renouvellement urbain. En résumé et au-delà de l'importance du portage politique pour l'aboutissement de ce type de réflexions, cet exemple illustre les interactions entre risque et aménagement et le double intérêt d'une mise en perspective de tous les outils « classiques » d'aménagement » et d'une attitude proactive et partenariale d'action et de recherche de solutions (cf. PPRI) pour prévenir, anticiper et réduire la vulnérabilité dans le cadre de tout projet d'aménagement ou de réaménagement.
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Charte d'engagement pour « concevoir des quartiers résilients » face au risque d'inondation IDF 2018.
http://www.driee.ile-de-france.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/2018_03_12_charte_quartiers_resilients_v5_sign-2.pdf Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant, juin 2012,
Ce document recense, formalise et illustre les principales mesures de prevention de l'inondation qui peuvent etre mises en oeuvre sur un batiment existant en zone inondable, dans une optique preventive ou a l'occasion d'autres travaux realises sur le batiment : rehabilitation, amelioration thermique, entretien. Il est destine aux professionnels susceptibles de travailler en zone inondable, mais aussi aux services de l'Etat et a ses partenaires en charge de la politique de prevention du risque inondation. Ce referentiel constitue une base technique et pedagogique pour realiser les travaux de prevention les plus pertinents en fonction de l'alea, du contexte d'intervention et des contraintes techniques et reglementaires existantes. https://www.ecologie.gouv.fr/prevention-linondation Référentiel national de vulnérabilité aux inondations (Co-piloté par le CEPRI et la DGPR
Travaux realises par le Cerema, Edition juin 2016) Ce guide propose une methode d'evaluation de la vulnerabilite selon les trois objectifs de la SNGRI (ameliorer la securite des personnes, reduire les dommages aux biens et ameliorer le retour a la normale), mais aussi les modalites de construction d'un plan d'actions operationnel en abordant la mobilisation des acteurs, les outils pour reduire la vulnerabilite et les guides et methodes disponibles. Ce referentiel est destine aux porteurs de strategies locales, aux porteurs de PAPI, et plus generalement aux services deconcentres de l'Etat, aux collectivites, aux professionnels de la prevention du risque d'inondation. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/180205-Referentiel%20inondations-finalweb.pdf() Reconstruire un territoire moins vulnérable après une inondation : une fenêtre d'opportunité encore difficilement mobilisable. Denis Crozier ; Gwenaël Jouannic, Chloé Tran Duc Minh, Zéhir Kolli, Éric Montagne, Sandrine Arbizzi (Cerema 12/04/2017)
Ce travail consiste a analyser les temps structurant la phase post-inondation marquee par la participation d'un large panel d'acteurs et le souhait commun d'un retour a l'etat ante-catastrophe, a partir d'un travail bibliographique, eclaire par plusieurs retours d'experiences centres sur la postcatastrophe. https://journals.openedition.org/eps/7033 Comment saisir les opérations de renouvellement urbain pour réduire la vulnérabilité des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'aménagement CEPRI Février 2015
Cet ouvrage s'appuie sur l'analyse d'une bibliographie internationale riche et sur des exemples concrets d'amenagement, tant français qu'europeens, tenant compte des risques d'inondation. Il se fonde aussi sur des echanges et rencontres avec des professionnels de l'urbanisme et de la construction, des chercheurs europeens impliques dans la reflexion sur la question de la "ville resiliente" a l'inondation et des collectivites engagees dans des operations d'amenagement sur leur territoire.
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A partir de ces nombreux exemples et entretiens, le CEPRI a extrait des principes d'amenagement permettant de guider les professionnels de l'urbanisme et de la construction dans leur conception de quartiers en renouvellement urbain situes en zone inondable. https://www.cepri.net/tl_files/Guides%20CEPRI/CEPRI%20rapport%20principe%20amenagt.pdf Réduction de la vulnérabilité aux inondations et valorisation urbaine. (Ministère de l'écologie /DGPR, 2013)
Cet ouvrage a ete realise a la suite du seminaire organise par la DGPR a Beziers, en mars 2006 sur la reduction de la vulnerabilite des personnes et des biens aux inondations. Il propose un cadre methodologique pour etablir un diagnostic de vulnerabilite d'un quartier aux inondations. La methodologie situe le quartier dans l'ensemble urbain et explicite ses relations a l'inondation. http://www.mementodumaire.net/wp-content/uploads/2012/07/Guide-REXm%C3%A9thodologique-r%C3%A9novation-quartier-inondation-2008.pdf Diagnostic de vulnérabilité des territoires aux inondations DGALN/CETE Méditerranée 2012
Ce guide didactique a pour objectif de permettre aux professionnels des « risques » et de l'« amenagement », en particulier dans les services deconcentres du Ministere charge de l'Environnement, d'analyser la vulnerabilite du territoire avec une approche systemique, d'elargir l'analyse a l'echelle du territoire, de prendre en compte son fonctionnement et d'aider a degager un cadre d'actions strategiques pour la prevention locale du risque d'inondation, et a fixer des orientations d'amenagement, dans le but d'ameliorer la resilience du territoire. https://www.cerema.fr/fr/actualites/diagnostic-vulnerabilite-territoires-aux-inondations
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Nom DUPUY-LYON HUET TOURJANSKI CASTEL PORCHER BORSU MOLINIER HORTH COURTRAY BARJON RUDA EYMARD CHABANE LEONARDI SAURON LEONETTI
Prenom Stephanie Brice Laure Serge Johann Mathias Fabrice Andre Vincent David Francisco Pierre-Julien Jean-Marie Alexandre Claire Jean
Organisme DGALN DGALN DGPR/SRNH DDTM 06 DDTM 06 DDTM 06 DDTM 06 DDTM 30 DDTM 30 DDTM 83 DDTM 83 DRIEA UD du Val-de-Marne DRIEE UD du Val-de-Marne DRIEE service prevention des risques et des nuisances DRIEE Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Ville d'Antibes Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Ville d'Antibes Ville de Cannes
Fonction Directrice generale Adjoint a la directrice generale Cheffe de service Directeur Directeur adjoint Chef du service deplacement risques securite Adjoint au chef du service deplacement risques securite Directeur Chef du service Eau et Risques Directeur Chef du service planification et prospective Directeur Chef de l'UD Chef du service Adjointe a la cheffe de l'UD75/ Cheffe du PIRIN Maire et president de la communaute d'agglomeration Adjointe a la securite civile et aux risques Directeur general des services /cabinet du maire Directrice GEMAPI
ROMAN PINTRE
Marika Stephane
EMPHOUX
Valerie
AICARDI VERAN
Jean-Marie Emma
Responsable protection civile Adjointe au maire en charge de l'amenagement, du developpement territorial et de l'urbanisme Conseiller municipal, subdelegue a l'urbanisme Directeur general des services
FIORENTINO TANI
Christophe Michel
Ville de Cannes CACPL
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Nom CARASSOU MAILLAN ONZON RIBOLLET CHEVALIER CAYLA NARCY MONIE MULLER BREMOND BARRIAU CAYRON PERRIN MORFEA METIVIER ALTIER COURTRAY BRAQUET BARTHES MOISSONIER BOURGOIN RACHLINE
Prenom Philippe Thomas Philippe Laurent Laure Katy Nicolas Sybille Didier Delphine Jean Sebastien Stephane
Organisme CACPL CACPL Ville de Cannes CACPL CACPL DGPR/SRNH DGPR/SRNH DGPR/SRNH Syndicat Mixte de l'Argens Syndicat Mixte de l'Argens Commune de Roquebrune sur Argens Chambre d'Agriculture
Fonction Directeur general adjoint Amenagement CACPL Directeur general des services techniques - ville de Cannes Directeur urbanisme Responsable amenagement CACPL Directrice cycle eau CACPL Adjointe a la cheffe du service Chef du departement de l'appui aux politiques de prevention Cheffe du bureau des risques inondations et littoraux President Maire
Agriculteur Association VIVA Ville de Nîmes Nîmes metropole Nîmes metropole Nîmes metropole Ville de Sommieres Ville de Sommieres DDTM 30/SER/PR DDTM 30/SER/PR Ville de Frejus CA Var Esterel Mediterranee Association ZA La Palud Representants Chef de pole Cheffe de bureau Directeur Chef du service Chef d'unite Chef du service Responsable des etudes et projets Chef du service prevention de inondations - direction de l'eau Chef du service Eau et Risques Chef du service SATSU/CSS Directeur general des services Directeur service urbanisme Charge d'etude PPRi Chef d'unite Maire
Nathalie Vincent Vincent Vincent Bruno Philippe Mathieu David
ROBUSTELLI HENRY HORTH COURTRAY MARTELLI BRAQUET GERINCHASSANG
Philippe Corinne Andre Vincent Patrick Vincent Sarah
DDTM 83/SPP/R DDTM 83/SEBIO/BPP DDTM 30 DDTM 30/SER DDTM 30/SER/PR DDTM 30/SATSU/CSS MRN
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Nom PETITPAS GIRAN AUDIBERT MARTINELLI CHRETIEN BARJON RUDA SALVAT ROBUSTELLI HESSE FAYS VALDISSERA ALIBERT AMAT FERAUD NARE ALBIN VERRHIESTLEBLANC SCHULER FOREST CHARRETTON BLAISE DE DROUAS d'ISSERNIO JOBERT MOISSON de VAUX LANGUMIER
Prenom Eric Jean-Pierre Gregory Patrick Chau David Francisco Henri Philippe Jean-François Josette Thibault Mme Jean-Guy Guylhem Michel Manon Ghislaine Oriane Sebastien Philippe Didier Mayeul Jean-Philippe Pascal Benedicte Julien
Organisme MRN commune de Hyeres commune de Hyeres Syndicat mixte de la Basse Vallee du Gapeau Syndicat mixte de la Basse Vallee du Gapeau DDTM 83 DDTM 83 DDTM 83/SPP/PR/BPRIFG DDTM 83/SPP/PR Var Association VIE Chambre de commerce et d'industrie du Var Chambre d'agriculture du Var Syndicat Hotellerie de plein air Syndicat Hotellerie de plein air Syndicat Hotellerie de plein air DREAL/SPR/URNM DREAL/MIIAM prefecture du Var DREAL Occitanie DDTM 29 DDTM 29 DGPR DDTM 13 DDTM 13 DDTM 13 DDTM 13
Fonction Conseiller Maire Directeur de cabinet du maire President Directrice Directeur Chef du service planification et prospective Chef de bureau Chef de pole Mediateur des assurances Consultant inondation
Cheffe de l'unite risques naturels majeurs Chargee de mission interregionale Inondations Arc Mediterraneen Gestionnaire du BOP 122 Directeur adjoint Directeur Responsable unite prevention des risques Chef de bureau Directeur Directeur adjoint Cheffe du service Urbanisme Risques Chef du pole Risques
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Nom DELCAMP
Prenom Christophe
Organisme FFA
Fonction Directeur adjoint, direction des assurances de dommages et responsabilite Ancien directeur de la MRN conseiller special risque climatique secretaire general executif de l'AFPCN Directeur du departement Fonds Publics et Prevention Directeur des Reassurances & des Fonds Publics Directeur de l'UD Chef de l'UD Adjointe a la cheffe de l'UD75/ Cheffe du PIRIN a la DRIEE Directeur de projets ZAC Ardoines (Vitry-sur-Seine) Adjoint a la cheffe de pole risques et amenagement Directeur general adjoint en charge des services techniques Directrice GEMAPI Animateur du PAPI de l'Yerres Chargee du projet de renaturation Directrice adjointe de l'ingenierie strategique des territoires et des etudes urbaines Directrice generale adjointe des services Architecte
NUSSBAUM
Roland FFA
BAUDUCEAU QUANTIN EYMARD CHABANE SAURON QUESSARD BALMES CHALAUX CRISCIONE BRETAUDEAU LEFORT AMRANE,
Nicolas Antoine Pierre-Julien Jean-Marie Claire Benoît Laurence Eric Sandrine Pierre Sandrine Zineb
CCR CCR UD DRIEA du Val-de-Marne UD DRIEE du Val-de-Marne DRIEE EPAORSA DRIEE/SPRN SyAGE SyAGE SyAGE SyAGE EPAORSA/ Grand Paris Amenagement Commune de Villeneuve Saint Gorges
BONHOMME DANIELLACOMBE BERTEAUD BES-de-BERC DENIAUD PENNEC PLOUZEN GUILLERM AULAGNIER GORAGUER
Agnes Eric Pascal Severine Yann Guy Jerome Christian Anne-Claire François
Cerema Cerema Cerema Communaute d'agglomeration de Morlaix Ville de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix
Directeur general Directrice deleguee Outre-Mer Responsable du secteur d'activite Risques Naturels Vice-president Adjoint au maire DGA Environnement Directrice deleguee a l'environnement Directeur services techniques
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Nom LE SAUX REGHEZZA
Prenom Clement Magali
Organisme Communaute d'agglomeration de Morlaix Ecole normale superieure Centre de formation sur l'environnement et la societe Ville de RomorantinLanthenay
Fonction Charge de mission GEMAPI ? Directrice
LORGEOUX KHA
Jeanny Daniele
Maire Premiere vice-presidente, Premiere adjointe au maire de Quimperle, chargee du grand cycle de l'eau Presidente de la CLE Elle-Isole-Laîta Animateur du PAPI Adjoint au maire, charge des travaux, responsable « inondations » Responsable voirie, reseaux et mobilite, cellule risques majeurs Responsable Prevention risques Adjoint au sous-directeur Directrice departementale Directeur departementale adjoint Adjoint au chef de service risques Directrice generale
Quimperle communaute
TIMMERMAN JAMBOU
Pierre Gerard
Syndicat mixte Elle-IsoleLaîta Ville de Quimperle
RIAULT CAILLIBOT SUCHEL CHEVASSUS LHERBETTE DROUET BIDAULT
Nicolas Olivier Christophe Nadine Laurent Gilles Stephanie
Quimperle communaute Quimperle communaute DGALN/DHUP/AD DDTM 40 DDTM 40 DDTM 40 CEPRI
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Acronyme ANAH ANR BOP BRGM CatNat CAUE CCR CDC CDRNM CEPRI CEREMA CGEDD CNRS COPRNM DDT(M) DGALN DGD DGPR DGSCGC DHUP DICRIM DREAL DTU DUP EDF EPCI EPF EPTB ERP FFA
Signification Agence nationale de l'habitat Agence Nationale pour la Recherche Budget opérationnel de programme Bureau de Recherches Géologiques et Minières Catastrophes naturelles Conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement Caisse Centrale de Réassurance Caisse des dépôts et consignations Centre européen de prévention des risques d'inondation Centre d'Études sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable Centre National de la Recherche Scientifique Conseil d'orientation pour la Prévention des Risques Majeurs Direction départementale des Territoires (et de la Mer) Direction Générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature Dotation générale de décentralisation Direction Générale de la Prévention des Risques Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages Diffusion du Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs Direction régionale de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement Document technique unifié Déclaration d'Utilité publique Électricité de France Établissement public de Coopération intercommunale Établissement public foncier Établissement public territorial de bassin Établissement recevant du public Fédération française des assurances
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Acronyme FPRNM GEMAPI IAL IGA IGF IGPEF MCTCT MRN MTE ORSEC PAPI PCS PGRI PIG PLU(I) PPA PPR(N) PPRS PPRT SAGE SCoT SDAGE SIG SLGRI SNGRI TRI ZAC ZAD
Signification Fonds de prévention des Risques naturels majeurs appelé communément Fond Barnier Gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations Information des acquéreurs et locataires Inspection générale de l'Administration Inspection générale des Finances Ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts Ministère de la Cohésion des Territoires et des Collectivités territoriales Mission Risques Naturels de la Fédération Française de l'Assurance Ministère de la Transition écologique Organisation des secours Programme d'actions de prévention des inondations Plan communal de sauvegarde Plan de gestion des risques d'inondation Projet d'intérêt général Plan local d'urbanisme (intercommunal) Projet partenarial d'aménagement Plan de prévention des risques (naturels) Plan de prévention des risques sismiques Plan de prévention des risques technologiques Schéma d'aménagement et de gestion des eaux Schéma de cohérence territoriale Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux Système d'information géographique Stratégie locale de gestion des risques d'inondation Stratégie nationale de gestion des risques d'inondation Territoire à risque d'inondation Zone d'aménagement concerté Zone d'aménagement différé
ZIF
Zones a inondation frequentes
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Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports »
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INVALIDE) (ATTENTION: OPTION enis Crozier ; Gwenael Jouannic, Chloe Tran Duc Minh, Zehir Kolli, Eric Montagne, Sandrine Arbizzi (Cerema 12/04/2017) dans le cadre du programme de recherche RAITAP « Repenser l'Action preventive face au risque d'Inondation a une echelle Territoriale integrant l'Action Post inondation » Comment saisir les operations de renouvellement urbain pour reduire la vulnerabilite des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'amenagement CEPRI Fevrier 2015 Reduction de la vulnerabilite aux inondations et valorisation urbaine. (Ministere de l'ecologie /DGPR, 2013) Diagnostic de vulnerabilite des territoires aux inondations DGALN/CETE Mediterranee 2012
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Face a des pluri-sinistres, la prise de decision et le portage politique (au niveau national comme local) sont plus efficaces et faciles lorsqu'ils peuvent s'appuyer sur des donnees ou des expertises convergentes. Ces elements dont la structuration, l'exploitation et la mise en ligne gagneraient a etre ameliorees, seraient fort utiles pour les services ou etablissements de l'Etat (DDT(M), Cerema...), mais aussi pour les collectivites au premier rang desquelles les collectivites gemapiennes. Concernant les donnees de base, necessaires pour objectiver certains debats et les decisions, et permettre la mise en place d'actions visant a ameliorer la resilience et la reduction de vulnerabilite des
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zones a inondations frequentes, il est regrettable de constater que de nombreuses informations utiles sont inaccessibles ou difficilement mobilisables.
Des le lendemain d'inondations, particuliers et entreprises declarent leurs sinistres a leurs compagnies d'assurances, qui mobilisent des experts pour constater les degats. Deux types de donnees sont produites : techniques sur les types de degats, et financieres sur les montants d'indemnisations. Si les assurances, au regard des experiences passees, sont en general en mesure de publier, quelques jours apres, des estimations de montants totaux des indemnisations previsibles, et si la CCR ou la FFA (via le plus souvent la MRN) ou, par la suite, de publier des statistiques globales, ni les assureurs ni la FFA ne mettent en ligne les details et leur cartographie SIG etablie a partir des contributions des societes d'experts (70% environ). Un travail d'harmonisation des donnees et de pratiques entre experts, amenes lors des sinistres a intervenir a plusieurs sur les memes quartiers ou villages, est engage. Ces donnees geolocalisees servent aux assureurs a analyser le niveau d'alea, pour les contrats relatifs aux entreprises qui font l'objet d'une analyse de risque qui donnent lieu a des ajustements de prime. Elles ont vocation aussi a recaler les analyses couts benefices. Au-dela des statistiques geographiques, et le travail realise sur la nature des elements impactes lors de la crue de la Seine en 2016 (CatClimdata) l'a bien montre, ces donnees financieres detaillees pourraient permettre, une fois anonymisees, des analyses pertinentes tant pour adapter certaines politiques ou pratiques, que pour communiquer aux particuliers encore peu mobilises sur cette question (cf. 1.2). La MRN, sollicitee par la mission, se dit prete a diffuser ces donnees maintenant que la base est suffisante, soit par voie de convention avec les services de l'Etat, soit en traitement direct, soit par le biais de leur representant dans les commissions departementales des risques naturels majeurs (CDRNM). Si la situation est en bonne voie d'evolution, il faut rapidement rassembler et partager les donnees non confidentielles.
Dans un autre domaine, celui des dommages aux biens non assurables des collectivites, la DGCL et le CGEDD disposent, grace aux audits de second niveau realises lors de la mise en oeuvre de la dotation de solidarite des plus gros sinistres (BOP 122), de donnees financieres sur les dotations ouvertes aux prefets mais surtout sur l'estimation des dommages. La encore, une exploitation de ces statistiques serait pleine d'enseignements, ne serait-ce qu'en volume (a l'instar de la cartographie presentee precedemment pour le niveau des indemnisations par les assurances). Recommandation 2. À la DGPR - Rassembler, analyser et mettre à disposition, en lien avec les assureurs, la MRN, la CCR et la DGCL, dans le respect de la confidentialité des informations, la géolocalisation des dommages et les données techniques et financières recueillies lors des expertises chez les particuliers et entreprises ou, pour ce qui concerne les collectivités, dans le cadre de la mobilisation de la dotation de solidarité.
Il est a noter, meme si cela sort de la stricte problematique des inondations frequentes, qu'une mission CGEDD-IGA specifique sera lancee sous peu pour analyser les conditions des deces par inondations.
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L'acces a des guides et aux donnees cites est souhaitable, mais ne dispense pas de developper des capacites d'expertise et d'accompagnement, en prevention ou en reaction a une crise. L'Etat dispose de deux etablissements publics ayant developpe des competences techniques ou de recherche pointues en matiere de risque d'inondation : le Cerema (dont sa direction territoriale Mediterranee), l'INRAE (partie ex-Irstea). Il dispose aussi d'un service a competence nationale disposant d'une expertise en matiere de prevision des inondations, le SCHAPI. Il dispose par ailleurs de ressources plus specifiques au sein du BRGM, de l'IFFSTAR, de l'IGN, de Meteo France et du CNES. Il existe enfin des competences dans des unites de recherche en universite. Certaines DDT(M), comme diverses collectivites « gemapiennes », developpent aussi des competences, tant en interne qu'en faisant appel a des bureaux d'etudes prives. On a vu aussi emerger quelques structures, comme le Centre Europeen de Prevention et de gestion des Risques d'Inondation (CEPRI), association creee en 2006 pour favoriser les echanges entre les collectivites et l'Etat autour de la thematique de la prevention et de la gestion du risque d'inondation, ou la Mission Risques Naturels (MRN), structure dediee a l'expertise du risque naturel dans son cout assurantiel, placee aupres de la FFA. Meme si les moyens des uns et des autres sur la thematique « inondations frequentes » sont tres variables, et si la DGPR a engage un interessant travail de cadrage avec les feuilles de route des operateurs, le constat est qu'il y a une expertise riche qui sait se rassembler sur certains sujets d'etudes, mais apparaît dispersee, ce qui peut nuire a la connaissance en vue d'agir. L'evolution strategique actuelle du Cerema en un outil d'ingenierie publique partagee entre Etat et collectivites territoriales pourrait amener a suggerer de lui confier, sous l'egide de l'ONRN, une demarche d'animation technique pour partager les expertises, d'autant qu'il pourrait etre amene a accompagner ensuite certaines reflexions par territoire.
En complement de ces actions de structuration des donnees et de mise en synergie de l'expertise, il serait judicieux d'engager une action de formation commune a tous les acteurs pour partager l'etat de l'art (au moins dans des bassins de risque, ou a l'echelle, par exemple, de la zone mediterraneenne), soit en amont, soit quelque temps apres les sinistres, en articulation etroite et en coherence avec les demarches classiques de retour d'experiences, a la fois pour en tirer des enseignements sur la reconstruction locale et pour developper des habitudes de travail, des actions concertees et preparer l'avenir. De tels partages seraient precieux pour analyser les conditions d'adaptation du bati et des strategies d'urbanisme et d'amenagement aux crues frequentes. Cette animation de l'expertise « nationale » et cet accompagnement des services techniques (de l'Etat ou des collectivites), comme des elus ou decideurs mobilises sur l'urgence de la gestion de crise puis de post-crise, pourrait s'articuler avec un appui externe aux services pour l'elaboration de plans de reduction de la vulnerabilite voire de reconstruction plus resiliente. Force est de constater que les reflexions d'amenagement du territoire integrant la dimension risque sont souvent engagees ou reactivees suite a des evenements marquants, exceptionnels mais aussi parfois frequents dans leur occurrence, mais rares dans l'ampleur des dommages ou marquants pour
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differentes raisons (proximite d'echeances electorales ou nouvelle equipe, perimetre inonde immense comme en 2021 dans le sud-ouest...), La periode post-crise, quelle que soit la crise, est ainsi souvent l'occasion de repenser l'amenagement du territoire et la reduction de vulnerabilite avec une logique de « laboratoire local » (ce fut le cas dans l'Aude en 2018 a la demande de la secretaire d'Etat aupres du ministre de la Transition ecologique et solidaire). Les elus de certaines communes des Alpes-Maritimes ont aussi fait part de leur intention de s'inscrire dans cette dynamique suite aux crues torrentielles d'octobre 2020), tout comme la ville de Sommieres (Gard), touchee par des inondations frequentes, l'avait fait suite aux evenements plus exceptionnels de 2002. Il paraît donc pertinent a la mission de mettre en place un double dispositif, pouvant converger : Un accompagnement au besoin a la gestion de la post crise sur les evenements rares ou importants qui necessitent le plus souvent ensuite la mise en place d'une reflexion globale de reduction de la vulnerabilite (cela peut sembler en marge de la reflexion inondations frequentes, mais pas tant que cela au vu des arguments developpes ci-dessus et des constats de la mission). Un accompagnement technique a la demande pour initier des reflexions d'avenir visant a amenager un territoire plus resilient dans les cas de zones identifiees comme a inondations frequentes. S'il existe au sein de la securite civile, une organisation de renforts pour la gestion de crise, avec les colonnes de renforts des autres departements, le recours a l'armee et aux unites d'intervention de la securite civile, aux moyens nationaux. Le ministere de l'Interieur se donne aussi les moyens de renforcer une prefecture impactee par une crise majeure par un sous-prefet (Aude 2018) voire un prefet delegue a la reconstruction (Alpes-Maritimes 2020), independamment des moyens temporairement et/ou au titre de la solidarite inter prefecture, mis a disposition des prefets pour tenir les COD ou plus globalement les cabinets dans la duree. Dans notre champ ministeriel, cet accompagnement n'est ni formalise ni anticipe, sur les politiques risque, amenagement du territoire et gestion des cours d'eau et meme sur des evenements exceptionnels, il est difficile, voire impossible d'obtenir du secretariat general du ministere des titulaires ou des credits de vacations supplementaires. Des accompagnements sont certes possibles par des appels a projets type AMITER, ou ateliers du territoire, mais leur calendrier ne correspond pas toujours au besoin exprime a un instant donne, le contexte sociologique des habitants et des elus etant tres mouvant dans le temps suite aux inondations. Pour accompagner les territoires sinistres, un renfort en agents ou contractuels, et un pole d'appui post catastrophe, disposant d'une experience etablie et d'un certain recul par rapport a l'evenement, tout en maîtrisant les procedures, les reglementations, les bonnes pratiques et les documents/guides, paraît donc souhaitable. Au-dela des renforts ponctuels dont la procedure de mise en place devrait etre anticipee et formalisee, (avec au besoin des lignes plus « souples » de credits qu'il conviendrait de mettre en place pour accompagner en animation les reflexions sur une reconstruction resiliente engagees par l'Etat ou les collectivites : credits d'etudes ou aides DGD urbanisme, CDC ou EPF, vacations pour des agents Etat, pour des prestations d'architectes conseils de l'Etat...), le besoin d'accompagnement et d'ingenierie
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voire de force d'action rapide a ete identifie par le passe dans differents rapports CGEDD27, a des degres divers mais en soulignant a chaque fois son interet pour l'administration territoriale de l'Etat et les collectivites. Ce pole pourrait etre constitue d'equipes mixtes associant des ingenieurs confirmes et des ingenieurs generaux du CGEDD, avec l'appui d'autres structures nationales selon les besoins (Cerema, Irstea, BRGM...) voire de l'ANCT. Cette mission identifiee par le Cerema dans le cadre de son programme de recherche RAITAP28, serait constituee pour la duree necessaire (deux ans sont evoques par le Cerema) et mise a la disposition du prefet pour renforcer la DDT(M). Certains des moyens pourraient etre pre-positionnes en DREAL de bassin ou, en zone mediterraneenne, a la MIIAM - ce qui permettrait de renforcer cette mission qui a fait ses preuves depuis sa creation en depit d'un effectif reduit au seul chef de mission ; ces agents auraient aussi des missions au long cours pouvant etre differees en cas de mobilisation d'urgence et pourraient capitaliser et mutualiser ensuite ces experiences. Meme si les services ou collectivites savent mobiliser leurs equipes et leurs reseaux, voire les capacites d'ingenierie des agences techniques departementales, des CAUE, des EPTB..., l'interet d'un tel renfort sur quelques mois et/ou a des etapes cles de la reflexion locale, a ete exprime a la mission par le prefet du Var, par le DGS de Sommieres comme par certains maires de collectivites de taille modeste de l'Aude ou des Alpes-Maritimes. Dans l'ideal, elle serait en capacite de mobiliser des dispositifs existants mais aussi des lignes plus « souples » de credits qu'il conviendrait de mettre en place pour accompagner en animation les reflexions sur une reconstruction resiliente engagees par l'Etat ou les collectivites (credits d'etudes ou aides DGD urbanisme, CDC ou EPF, vacations pour des agents Etat, pour des prestations d'architectes conseils de l'Etat...). Recommandation 3. Au SPES Renforcer temporairement et accompagner les services de l'État et des collectivités pour la gestion post-crise, où beaucoup de choses s'engagent et orientent durablement la prise en compte des risques et un aménagement plus résilient. Le cas échéant, une phase d'expérimentation sur l'arc méditerranéen, permettrait de tester différentes options et, en lien avec la DGPR, la DGALN et le CGEDD, de capitaliser en vue des prochains événements.
Si des guides de qualite existent, notamment sur l'adaptation du batiment a l'inondation en fonction de la strategie la plus pertinente entre eviter, resister ou ceder (le « Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant » - juin 2012 - ou le document du CEPRI « Comment saisir les opérations de renouvellement urbain pour réduire la vulnérabilité des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'aménagement » - fevrier 2015 - qui y consacre d'ailleurs
*Retour d'experience des inondations du 14 au 17 octobre 2018 dans l'Aude - Ayphassorho, H. ; Pipien, G. ; Guion de Meritens, I., Lacroix, D. - Rapport inter-inspection CGEDD n°012561-01 - IGA n°18105-R.
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*Propositions d'actions pour mieux gerer les inondations en zone mediterraneenne et limiter leurs consequences Chaleat, M. ; Forray, N. ; Galibert, T. ; Pipien, G. - Interet d'une task force place au niveau zonal « ...force de reponse technique. ... mais aussi force de reponse reactive lors des crues », formalisee ensuite par la creation de la MIIAM Rapport CGEDD n°010664-01. * Rapport de la mission d'appui et d'expertise sur les conséquences des intempéries ayant touché le Sud-Ouest et les Pyrénées les 18 et 19 juin 2013 - Le Gallou, J.-Y. ; Durville, J.-L. ; Galibert, T. ; Meignien, X. - Rapport inter-inspection, CGEDD n° 009160-02. « Anticiper la reconstruction post catastrophe Risque Info#38 » Jouannic, G. ; Tran Duc Minh, C. ; Crozier, mars 2019 (http://www.irma-grenoble.com/06publications/01publications_risquesinfos_sommaire.php?id_risquesinfos=38)
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une partie specifique), leur appropriation est souvent encore insuffisante par les differents acteurs de la filiere. La mission considere qu'il convient de conduire des actions determinees de formation pour tous les publics et a tous les niveaux (journee d'information des particuliers, les elus ou des professionnels par les CAUE et/ou les agences techniques departementales, ecoles d'architecture pour la formation initiale ou continue, qualification de type RGE pour les entreprises garantissant un socle de competences...). Le rapport senatorial deja cite converge sur cette proposition pour les professionnels et propose de « renforcer la formation des professionnels charges de la conception et de la construction en matiere de prevention et gestion des risques naturels ». Ce besoin de formation mais aussi de partage de bonnes pratiques en un petit nombre de sites Internet, a enfin ete reiteree lors de la journee nationale « Prevention des inondation » du 13 octobre 2020. Lors d'un deplacement et dans un secteur tres connu pour ses inondations frequentes, le Vidourle a Sommieres, la mission a ete saisie d'un projet de maison de l'amenagement et du risque, rassemblant divers materiaux techniques et educatifs, mais permettant aussi de valoriser par un contact direct avec la population, la memoire et le present des habitants. Il n'appartient a la mission pas de juger de sa faisabilite et de son implantation, mais l'idee merite d'etre approfondie et accompagnee comme cela a pu se realiser ailleurs, de telles operations etant complementaires de demarches de plates-formes dematerialisees.
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L'amenagement du territoire, la façon d'organiser les usages de l'espaces, est de la competence des collectivites territoriales. Au-dela de la creation, par les PPRi, de servitudes legales de constructibilite (reglementation voire interdiction des constructions), que les elus et les habitants n'apprecient guere, la prevention des inondations passe le plus souvent par un contrat de programmation et de financement de travaux et d'ouvrages de reduction de l'alea (PAPI) apres une demarche strategique (SLGRI ou PAPI d'intention). Ces outils, centres sur des phenomenes peu frequents, ne repondent pas completement a la problematique des inondations recurrentes dans le bati existant et trouvent leurs limites lorsqu'ils ne sont pas articules dans une approche combinee amenagement/projet du territoire, approche ou seules les collectivites sont competentes, et peuvent meme donner une « illusion » de protection aux elus et habitants.
Meme s'il est difficile de cataloguer les types de demarches, il paraît possible de distinguer : Les operations de renovation urbaine, apres sinistre ou pour d'autres raisons, pour requalifier un secteur a enjeux (type Ardoines a Vitry) ou necessitant une intervention pour ameliorer l'habitat par exemple (type ANRU ou resorption d'habitat insalubre) ou rehabiliter une entree de ville ou un ancien site industriel (type Cannes la Bocca ou Nîmes quartier Richelieu) ; Les delocalisations d'enjeux, rendues difficiles par la « destruction de valeur » qu'elles impliquent (cf. Villeneuve-Saint-Georges). D'une façon générale, la mission n'a pas identifié de dispositifs manquants ou bloquants dans les réflexions engagées par les collectivités, les outils habituels liés aux politiques de prévention des risques et d'aménagement apportant le plus souvent les réponses adaptées. La mission n'a pas ete saisie non plus par les acteurs locaux de difficultes incontournables liees a une absence d'outils financiers pour equilibrer par exemple une operation rendue deficitaire par l'integration de principes de resilience. Les outils « ordinaires » que sont l'ANRU, l'ANAH, les politiques coeur de ville, les credits des agences de l'eau, mais aussi en tant que de besoin, les structures type EPF (outil sous utilise malgre son potentiel pour aider les communes), CDC... sont mobilises si necessaire. L'outil « projet partenarial d'amenagement » (PPA), cree par la loi ELAN (en cours de mise en oeuvre sur la thematique dereglement climatique et recul du trait de cote) peut constituer un outil nouveau et interessant pour structurer la gouvernance et apporter quelques souplesses. Un seul outil financier a ete identifie comme pouvant faire l'objet d'interventions nouvelles : le fond Barnier ; or ce fonds est lie au systeme CatNat et ne devrait donc pas etre mobilise pour les phenomenes les plus frequents (cf. § 1.3.2) sauf, en prevention, pour la reduction de vulnerabilite. Compte tenu des constats exposes (traitement des ZIF encore non generalise, pas de demandes exposees), la mission estime qu'il est preferable et pragmatique de commencer a identifier puis caracteriser les secteurs, a engager les demarches avec un accompagnement fort des services et structures oeuvrant dans le domaine de la prevention des inondations. La multiplication des experiences fera ressortir d'eventuels besoins specifiques qui seront traites sur la base d'une analyse pertinente du besoin, voire d'une evolution des possibilites offertes en cas de PPA.
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Dans un souci de synthese, la mission a tente de recapituler les outils pouvant etre actives aux differentes echelles.
Échelle
Faire cesser l'exposition à l'aléa
Interdire toute exposition nouvelle à l'aléa SLGRI et SDAGE
Autoriser et financer des travaux sur de « l'existant »
Aménagements et constructions neuves
Bassin
- PAPI : travaux/amenagements -Barnier delocalisation, idealement sur operation globale validee, même en crue lente*
EPCI
PPR, SCoT PLUi et PPA
PPR, SCoT, PLUi et PPA
PPR, SCoT et PLUi avec une articulation avec les orientations SDAGE ou et SLGRI, ZAC, PAPI, PPA PPR, SCoT et PLU, PPA, ZAC et ZAD
Commune et quartier
PPR et PLU
PPR et PLU, ZAC, ZAD, PPA -PPRI et notamment exception R. 562-11-6
Batiment, logement
Arrete d'interdiction d'habiter Acquisitions amiables et expropriations Deconstruction financee par FPRNM
IAL29
-Barnier delocalisation, -PAPI/reduction de vulnerabilite Barnier, couplee avec ANAH (PIG) -Diagnostic RV obligatoire en ZIF comme en ZR des PPR -Carte identite du batiment/ vente, location, modification (ADS)
DTU, Fiscalite, Carte identite du batiment/ premiere location
(*) : pour les secteurs relevant des criteres « habituels » de delocalisation (80cm pour un plein pied, 2m pour une residence avec etage) Les outils presentes dans le tableau ci-dessus ne sont pas tous utilises, ni, quand ils le sont, toujours utilises de façon coherente et articules. Il y a donc un reel effort de simplification et de vulgarisation a faire pour ameliorer la situation.
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L'IAL n'interdit pas, mais vise a dissuader.
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Le traitement des zones a inondations frequentes releve rarement des mesures de delocalisation financees par le Fond Barnier. Ceci etant, au-dela de situations tres particulieres (Villegailhenc, Trebes, Couffoulens ou Conques/Orbiel dans l'Aude suite aux inondations de 2018), il n'est pas imaginable de delocaliser la quasi-totalite de centres-villes ou des quartiers entiers, qu'il s'agisse de bourgs ou, a fortiori, de grandes villes (Paris, Orleans, Tours, Toulouse, Bordeaux...). Comme il n'est par ailleurs pas toujours techniquement ou financierement possible de mettre en oeuvre des amenagements de protections, les mesures de reduction de vulnerabilite sur les batiments sont indispensables.
Le rapport30 redige par Cecile Bigot et Thierry Galibert en octobre 2017 avait traite cette question de l'importance de la question batimentaire dans la reduction de vulnerabilite, en parfaite coherence avec l'esprit du « reconstruire mieux » reaffirme dans le cadre de Sendai. La presente mission en reprend a son compte les principales recommandations qui visent en priorite a reduire le cout des dommages et a rechercher les solutions permettant que l'impact des inondations sur le batiment, essentiellement a usage d'habitation et tout particulierement sur le second oeuvre, soit le plus reduit possible (inondation par debordement, ruissellement ou remontee de nappe, mais sans prendre en compte les chocs, laves torrentielles...). Pour memoire, les principales pistes evoquees etaient les suivantes : meme si la realisation de DTU transversaux pour une thematique qui concernerait plusieurs corps de metier est, a priori, complexe et ne rentre pas dans les standards usuels, la mission avait recommande « l'élaboration d'un document ayant valeur de norme contractuelle et volontaire et s'assurer de son adoption dans un délai raisonnable. Ce document définirait les conditions de bonne exécution des travaux permettant de réduire les dommages aux constructions neuves et aux constructions existantes, à titre préventif ou après dégâts causés par une inondation (DHUP) ». la mission avait souligne l'interet de sensibiliser les particuliers et les maîtres d'ouvrages en s'appuyant sur les CAUE, les agences departementales d'information sur le logement, les communes... recommandant de « rendre obligatoire l'intégration dans les PAPI d'actions ciblées sur la réduction de la vulnérabilité des habitations, notamment la réalisation de diagnostics individuels de la vulnérabilité des bâtiments - les diagnostics devant comprendre un conseil sur les travaux à effectuer et leur ordre de priorité - et l'accompagnement technique et financier des maîtres d'ouvrage pour les travaux à réaliser ». elle avait aussi recommande d'« examiner la possibilité de mettre en place une qualification des bâtiments (neufs ou existants) selon leur résilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnérabilité harmonisés, et de rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession ou la location des bâtiments (DHUP) ». la mission considerait que « la question d'une évolution du régime des CatNat (à la fois des franchises, montants et conditions du remboursement) pour accroître cette incitation mérite d'être posée. Cette évolution serait d'autant plus pertinente qu'une norme de construction serait disponible » et preconisait d'« Engager un travail spécifique, en lien avec le ministère de tutelle
BIGOT, C. & GALIBERT, T., 2017 - Projet d'un document technique unifie (DTU) Construire en zone inondable et rehabiliter apres inondation - Paris : Conseil general de l'environnement et du developpement durable, octobre 2017.48 p.
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des assureurs, sur le rôle et la contribution de ceux-ci à la réduction de la vulnérabilité des constructions (DGPR et DHUP) ». elle proposait enfin que « les mesures financières bénéficiant aux travaux sur les constructions autres que ceux liés au risque inondation devraient être majorées lorsque des mesures de réduction de la vulnérabilité aux inondations sont associées à ces travaux, en faisant intervenir le FPRNM, selon un dispositif transparent pour les bénéficiaires (DGPR et DHUP) ». L'elaboration d'un DTU paraît d'autant plus utile a la presente mission, que le programme CatClimData a montre depuis sur la crue de la Seine de 2016, les elements du second oeuvre les plus sensibles, permettant de cibler les efforts, la MRN souhaitant poursuivre les investigations en ce sens. La mise en parallele du montant annuel de la construction neuve (140 Md) avec les enveloppes disponibles du Fond Barnier (250 M, dont une trop faible part sur la reduction de vulnerabilite, meme si certains departements ont fait savoir a la mission qu'ils allaient fortement augmenter la mobilisation de ces credits suite au relevement du taux d'aide et a la communication realisee : Aude d'une vingtaine a plus de 200 dossiers/an ; Gard d'une trentaine a pres de 50 dossiers sur Nîmes en 2020), suffit a confirmer l'interet de demultiplier l'action et d'intervenir tant en amont, a la construction, que pour les travaux d'entretien, lorsqu'il est possible d'ameliorer la resilience. Mais le montant aide reste limite a 10% de la valeur venale du bien (cf. infra). Avec l'impact du dereglement climatique et de l'occupation de l'espace qui conduisent a ne plus pouvoir identifier a l'avance tous les secteurs sensibles, une elevation globale de l'effort de reduction de vulnerabilite paraît opportune, meme en dehors des secteurs PAPI ou PPR ou des dispositifs particuliers sont mis en place par l'Etat et des collectivites compte tenu des enjeux tout particuliers identifies. A defaut de DTU nouveau, il faudra adapter les DTU en vigueur au risque inondation, sachant qu'il pourrait etre interessant de se poser la question d'une limitation de ces regles constructives a la seule partie strategique du batiment, afin de creer des espaces « plus securises » (un peu dans la logique des abris cycloniques) et d'ameliorer la situation sans pour autant conduire a des surcouts ou une multiplication des normes. La normalisation des travaux de reduction de vulnerabilite comme les batardeaux ou les portes fenetres etanches, deja abordee precedemment, pourrait etre traitee en urgence. Outre la difficulte pour un proprietaire de prefinancer, de financer le reste a charge et de rechercher les entreprises, l'absence de norme ne facilite pas une saine concurrence et ne garantit pas l'efficacite du dispositif (cf. annexe 4).
Depuis 2006, tout acheteur ou locataire de biens immobiliers (bati ou non bati) doit etre informe lorsque le bien est situe dans une zone de sismicite ou dans le perimetre d'un plan de prevention des risques naturels ou technologiques et donc s'il est dans une zone inondable, soumise aux feux de foret... Le vendeur ou le bailleur doit indiquer a l'acquereur ou au locataire, sur un document annexe au contrat, la situation de ce bien vis-a-vis du ou des risques naturels ou technologiques auxquels la commune est exposee. Cette information obligatoire est obtenue a partir des documents disponibles en mairie ou en prefecture ou a l'aide du site Internet Georisques. Elle rappelle les servitudes qui s'imposent au bien considere et precise les indemnisations dont le bien a ete l'objet au titre d'une declaration de l'etat de catastrophe naturelle. Le retour d'experience, depuis 2006, sur cette mesure indique que l'information sur les risques reste souvent un parametre secondaire par rapport a d'autres (surface, emplacement) lors de l'achat ou de la location d'un bien. Elle n'influe guere sur la valeur finale du bien d'autant que l'information n'est souvent fournie qu'a la signature du contrat final, trop tard pour etre pris en compte par l'acheteur ou le locataire.
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Pour une meilleure protection du consommateur il faudrait donner cette information plus en amont dans le processus de choix du logement, a la maniere du diagnostic de performance energetique. Cela pourrait s'imaginer au travers d'un diagnostic de vulnerabilite obligatoire pour les batiments situes dans les ZIF identifiees, en esperant qu'il agisse a terme sur le prix des transactions et conduise a la realisation de travaux en profitant des moments ou il y a des transactions financieres. Simple, lisible, evolutif et peu onereux, qualifiant la resilience aux inondations des batiments (neufs ou existants), ce document qui serait fourni par le vendeur lors d'une cession ou par le proprietaire lors de la signature d'un bail d'habitation, en meme temps que les diagnostics amiante, termites, ou de performance energetique31, aurait un double objectif : informer, faire visualiser sur site les crues frequentes et les plus hautes eaux connues et proposer des pistes d'ameliorations au titre de la reduction de vulnerabilite. Cela constituerait certes une contrainte et un cout pour les proprietaires (subventionnable par les PAPI au titre de l'axe 5), mais par analogie et en restant dans le champ des assurances, cela n'aurait rien d'illogique par rapport a l'obligation de controle technique regulier qui pese sur les vehicules, la valeur moyenne d'un vehicule et donc des dommages qui peuvent etre causes par une inondation, etant bien inferieure a celle d'une construction. Une carte d'identite ou de suivi pourrait etre mise en place, en elargissant le fiche synthetique de la copropriete dont le contenu a recemment ete renforce32. Le diagnostic de reduction de vulnerabilite, impose par l'Etat dans les zones a risque majeurs comme dans les zones a risques frequents en coherence avec la proposition d'identification de celles-ci dans chaque departement, serait ainsi une piece obligatoire du contrat de location (ex Ardoines/commerces) ou de vente, voire dans le dossier de demande d'extension de batiment (permis modificatifs ou declaration de projet), afin de s'assurer que les travaux seront compatibles avec celui-ci. La question pourrait aussi se poser lors des mutations a titre gratuit (donations, heritages) qui echappent aux autres diagnostics. Recommandation 4. À la DGALN - Porter auprès du comité stratégique « construction, urbanisme et cadre de vie » de l'AFNOR, la demande d'élaboration d'un document ayant valeur de norme, et s'assurer de son adoption dans un délai raisonnable. En parallèle, mettre en place une qualification des bâtiments (neufs ou existants) selon leur résilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnérabilité harmonisés, et rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession, la transmission ou la location des bâtiments. Recommandation 5. À la DGPR - Imposer dans les ZIF identifiées, la réalisation d'un diagnostic de vulnérabilité garantissant aux habitants la connaissance et développant la conscience du risque, comportant des préconisations opérationnelles pour réduire la vulnérabilité.
Sans remettre en cause l'interet et la complementarite des politiques de protection des personnes et des biens deja mises en oeuvre (deplacements des populations exposees, construction de digues, mise en oeuvre de zones d'expansion de crues, ..) ou de sensibilisation des populations aux risques
Recommandation reprise du rapport senatorial n° 628 (2018-2019) « Sur la gestion des risques climatiques et l'evolution de nos regimes d'indemnisation » - 3 juillet 2019- Rapport d'information de Mme Nicole BONNEFOY, fait au nom de la MI sur la gestion des risques climatiques - p. 197.
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Par la loi n° 2014-366 dite loi ALUR et le decret 2016-1822
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d'inondations, la mission estime souhaitable de faire evoluer a la marge les modalites de mobilisation du fonds pour la prevention des risques naturels majeurs (FPRNM ou fond « Barnier »), sur le volet aide aux particuliers pour reduire leur vulnerabilite en adaptant les constructions aux inondations. Dans le cas des inondations frequentes, il s'agit d'adapter les locaux d'habitation pour reduire les degats lors des inondations, ce qui aura pour double impact de faire baisser le montant des dommages aux biens et d'accelerer la possibilite de retour dans les lieux (le volet construction de zones refuges pour la protection des vies paraissant devoir etre reserve des zones a inondations majeures principalement). Les mesures de reduction de vulnerabilite, actuellement finançables si elles sont prevues dans les PPR et les PAPI, gagneraient a l'etre aussi dans les zones a inondations frequentes identifiees (cf. § 1.2) , ce qui renforcerait, pour les elus et les residents, l'interet d'une identification de ces zones et l'engagement de reflexions globales sur celles-ci. Cette possibilite d'aide, dont le taux vient d'etre porte a 80% avec des effets qui pourront etre mesures dans les annees a venir, mobilise jusqu'a maintenant peu de credits, meme pour des travaux prevus dans le cadre des PAPI, pour plusieurs raisons financieres ou pratiques dont : Limitation de l'aide a un plafond de 10% de la valeur venale de l'habitation (contrairement aux rachat de biens a detruire ou les Domaines ou le juge de l'expropriation interviennent) ; initialement mis en oeuvre pour eviter des effets d'aubaine dans des habitations de forte valeur, ce seuil peut induire des effets pervers pour les populations a revenus modestes dont la maison a une faible valeur et dont le montant des travaux a effectuer (notamment s'il s'agit de creation de zone refuge) depasse tres vite les 10%, ce qui induit un reste a charge pour les foyers a faible revenu trop important pour que les investissements indispensables se fassent. Le taux pourrait etre revu en fonction de la valeur des biens ou en appliquant un plancher de travaux aidable fixe de 20 ou 30k, avec ensuite, une limitation calee sur 10 % voire en integrant un critere de revenu des menages lors de l'octroi des aides. Cette reflexion a ete evoquee lors de la journee nationale inondation 2020 ; elle est attendue par les acteurs de certains territoires. Pour les particuliers, la complexite du montage des dossiers, et la necessite d'avancer les sommes et d'autofinancer le reste a charge, le FPRNM intervenant en remboursement des travaux acheves ; Absence de normes pour la construction ou la rehabilitation post inondation. Les acteurs de terrain comme les assurances, ont aussi fait part a la mission de leurs regrets que la mise en oeuvre des equipements de reduction de la vulnerabilite ne soit pas facilitee. Le guide « Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant » (juin 2012), reste un outil interessant (aux elements financiers pres, qu'il faudrait actualiser) et pourrait evoluer en separant le volet technique du volet contexte de mise en oeuvre. Mais il n'y a aucune norme technique pour les batardeaux par exemple, aucune qualification pour les entreprises de pose. D'un point de vue technique, la mise en oeuvre gagnerait, comme l'a fait la ville de Sommieres suite aux crues de 2002 ou comme l'envisage la ville de Nîmes, a etre conduite en maîtrise d'ouvrage publique assuree par une collectivite, dans le cadre d'une convention33 passee avec chacun des particuliers concernes, et d'un marche a bons de commande avant paiement du seul reste a charge par le particulier. Une analyse juridique plus poussee et au besoin, la mise en place d'un cadre legislatif ou reglementaire adapte, pourrait securiser une intervention publique et une procedure de ce type, justifiee par l'interet general de protection des personnes et des biens. Cela limiterait les couts par la massification de la commande et la mise en concurrence, permettrait de garantir un bon niveau de qualite des equipements, de s'assurer d'un controle technique de la pose, tout en dechargeant les particuliers de demarches jugees complexes.
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Dans un tel cas, une DIG paraît impossible. On pourrait envisager aussi, soit une assistance à maîtrise d'ouvrage assurée par une collectivité, soit le recours à une association de type PACT Arim en maîtrise d'ouvrage déléguée, qui recevrait les aides et la part non subventionnée. Ou encore une intervention d'une filiale d'assurance...
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Par analogie avec ce qui est en place sur les PPRT avec l'ANAH, la question du prefinancement ou d'un complement de financement de travaux de ce type pour les plus modestes pourrait etre etudiee par exemple avec les SACICAP regroupees au sein du reseau PROCIVIS (53 societes anonymes d'interet collectif pour l'accession a la propriete, reparties France entiere). Au titre de l'article L. 215-1-2 du CCH, celle-ci devant reinvestir en partie leurs dividendes dans les missions sociales (« en faveur de personnes aux ressources modestes, selon des orientations définies par convention avec l'État ».), elles ont conventionne avec l'ANAH sur la periode 2008-2017 puis 2018-2022, en abordant le domaine des risques technologiques mais pas encore celui des risques naturels. Sous un angle plus technique et procedural, certaines collectivites ont rapporte en outre a la mission, la difficulte d'estimer la valeur venale des biens, le service des domaines n'intervenant que sur l'evaluation des delocalisations. Les bases de donnees Etalab ne sont en effet pas partout completes, le marche etant plus ou moins actif et le perimetre qui doit etre integre n'est pas toujours facile a etablir (exemple : sur la pose de batardeaux dans une copropriete, doit-on integrer la totalite des logements pour estimer la valeur venale et calculer le seuil des 10 %?). Ces questions se reglent avec la DDT(M), mais une harmonisation ou un plancher, comme evoque ci-dessus, ameliorerait la situation.
Dans deux sites a inondations frequentes, avec des crues a cinetiques tres differentes (lente ou rapide), la mission a pu constater une absence d'outil adapte au traitement de lotissements ou secteurs urbanises : Villeneuve St Georges au bord de l'Yerres (Val-de-Marne) et Frejus Les Floralies (Var) (cf. annexe 6). Meme si la repetitivite des inondations est caracterisee (1978, 2016 et 2018) pour VilleneuveSaintGeorges, (2005, 2006, 2011, 2014 et deux fois en 2019) pour Frejus, la mobilisation du FPRNM est impossible : du fait de l'absence de menace grave pour la vie humaine sur le premier (crue lente) en depit de hauteurs d'eau importantes relevees sur le quartier (jusqu'a trois ou quatre metres regulierement), en raison du montant par crue des dommages inferieur a 50 % et/ou de la presence d'etage pour le second. Le recours a l'agence de l'eau seule, pour efficace qu'il a ete sur Villeneuve Saint Georges, n'a ete possible que par une approche renaturation de milieux humides sur la premiere partie du programme envisage et une grosse derogation aux regles d'intervention de l'agence qu'il ne paraît pas recommandable de generaliser. Des financements articules peuvent s'imaginer en revanche lorsqu'une renaturation vient completer une operation de delocalisation. D'un point de vue financier global, sur la duree, la mission estime que ces blocages nuisent au traitement des ZIF. Il ne s'agit pas pour autant de creer un « effet d'aubaine » que l'enveloppe financiere, meme relevee a 205 M en 2021, ne pourrait pas supporter. En revanche, dans des cas particuliers, lorsque plusieurs conditions sont simultanement remplies, un elargissement de la possibilite de delocalisation definitive paraît opportune a la mission. Cela pourrait ainsi etre le cas pour traiter : les batiments dont le cout des dommages assures, cumule sur une periode de dix ans pour rester en coherence avec le critere de determination des inondations frequentes (plutot que la prise en compte d'un seul sinistre), atteint le seuil de 50 %, d'une operation globale, avec une large majorite de proprietaires (70, 80% ?) ayant exprime leur souhait de partir et leur acceptation de l'offre et avec un avis conforme de la collectivite gemapienne mais aussi de l'Etat. Une attention particuliere sera portee, pour l'eligibilite a la mesure, a la date d'acquisition des biens qui sera mise en perspective avec la connaissance averee du risque.
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Dans ces deux cas, qui ne necessitent pas des enveloppes budgetaires hors de portee du fond Barnier (Villeneuve Saint Georges de l'ordre de 30 M, Frejus environ 10 M), la contrepartie d'une intervention et d'un assouplissement pourrait d'ailleurs etre, non plus une indemnisation des biens a la valeur avant sinistre selon les modalites en vigueur, mais une « indemnisation au depart » permettant une installation dans un lieu plus sur (en retenant par exemple la valeur du bien estimee, comme le permet la loi, sans tenir compte du risque, mais avec une decote forfaitaire, ou en estimant le bien a sa valeur d'usage plafonnee). Au-dela d'une mise hors d'eau definitive de ces cas, avec une economie globale d'assurance dans la duree, cette evolution pourrait en outre limiter une tendance a la pauperisation de certaines zones connues pour etre frequemment inondees et donc delaissees par ceux qui en ont les moyens. Cette demarche doit comprendre une reflexion sur le devenir des terrains, leur reappropriation collective permettant une adhesion de la population du reste de la commune dans le cadre d`un projet d'amenagement global (cf. partie 2 et rapport n°012984-0134). Recommandation 6. À la DGPR - Revoir certaines conditions de mise en oeuvre des mesures de réduction de vulnérabilité du FPRNM (limitation de l'assiette éligible, élargissement des mesures aux ZIF en particulier), tant sous l'angle financier, procédural que technique, pouvant aller jusqu'à financer ponctuellement des mesures de délocalisation, y compris lorsqu'il n'y a pas de menace aux personnes ou lorsque celle-ci peut être limitée, dans des périmètres bien définis résultant d'une approche globale, collective, concertée et validée à tous les niveaux (collectivité, gémapien, État).
Comme indique precedemment, lors des echanges avec les acteurs de terrain, ceux-ci n'ont que rarement fait etat de besoins specifiques en moyens financiers. La mission estime cependant qu'un dispositif perenne et bien identifie permettant d'inciter les collectivites comme les particuliers a faire mieux serait de nature a accelerer la prise en compte du risque dans l'amenagement comme dans le batiment. Si l'accompagnement des collectivites peut se realiser a divers niveaux (accompagnement privilegie par le biais d'appel a projets type AMITER, mais de façon plus generalisee par des aides bonifiees de la DGD urbanisme, l'appui renforce par les CAUE ou les conseils de l'Etat, la mise en place de renforts techniques post crise...), la piste d'un credit d'impot pour les travaux lies a la resilience meriterait d'etre etudiee.
L'adaptation des territoires aux inondations frequentes passe par une reduction de l'exposition a l'alea et de la vulnerabilite individuelle du bati. Il s'agit d'imaginer une integration de la prevention et de la reduction de vulnerabilite a tous les stades de la vie d'un batiment, en propriete ou en location. Or, actuellement, le dispositif fait peser l'essentiel de la charge des degats causes par les aleas naturels sur les occupants des biens et les assurances, au risque de limiter la perception « objective » des autorites administratives et des constructeurs quant a l'inadaptation, dans certains cas, de l'amenagement de leur territoire ou de leur ouvrage, et leur « motivation » a les adapter. Cela est malheureusement conforte par le complement de chiffre d'affaires qu'apporte aux entreprises du batiment la reparation des dommages, dispositif d'aubaine pernicieux s'il en est.
Cinotti, B. Dumoulin, V. - Devenir des biens acquis avec l'aide du fonds de prevention des risques naturels majeurs (FPRNM) 34
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Pour eviter que des biens soient construits sans aucune precaution dans les zones frequemment inondees, il est indispensable de mettre en responsabilite les acteurs de l'amenagement des territoires, les assureurs et les entreprises du batiment. Pour ce qui est du bati deja existant, c'est l'ensemble des acteurs, a commencer par les proprietaires et leurs assureurs, qu'il convient de responsabiliser. Les propositions et la recommandation qui suivent visent donc a susciter l'emergence d'une strategie multi-acteurs.
Les entreprises du batiment (un million d'entreprises, 140 Md de CA annuel) ne semblent pas avoir encore perçu leur role central dans l'adaptation au dereglement climatique, et dans le domaine specifique de la reduction de la vulnerabilite aux aleas d'inondation. Cela tient entre autres au fait que : le code de la construction et de l'habitation n'integre qu'imparfaitement les aleas naturels, meme les plus courants ; la loi privilegie la vision decennale des principaux vices de constructions (qui ont des durees d'amortissement et plus encore de vie bien superieures a dix ans), au detriment de leur integration et de leur usage durable dans un monde aux changements rapides ; d'autres dispositifs legislatifs (PAPI, PPRi, ...) privilegient la politique de reduction de l'alea a l'echelle du bassin et de realisation de travaux de protection qui pourraient ne pas resister au dereglement climatique. a l'inverse, a part le fonds Barnier, il n'existe pas d'outil législatif ou réglementaire spécifique incitant à la réduction de vulnérabilité à l'échelle du bâtiment ou du quartier. Dans ce creneau d'aleas, il est evident que les travaux d'amelioration, qui representent 55 % du chiffre d'affaires annuel du batiment, offrent une opportunite importante pour le financement de la reduction de la vulnerabilite des biens exposes et contribuerait alors a l'acculturation au quotidien du plus d'1 M d'acteurs de cette resilience.... Mais, en l'absence de DTU, et, plus encore, de norme, ces travaux sont les moins bien encadres par des prescriptions techniques. S'agissant d'un secteur d'activite avec une majorite de PME et TPE, il est certain que le resultat escompte, si telle etait la volonte de mieux faire, ne pourrait etre atteint sans un dispositif de « certification » de l'atteinte d'un resultat affiche et de regulation des acteurs incompetents (voir le dispositif RGE et son objectif d'attenuation, auquel il pourrait etre couple concernant l'objectif d'adaptation, si cet objectif est retenu). Au-dela de la question d'une normalisation des constructions et equipements de reduction de la vulnerabilite, la question de la formation des acteurs est strategique. Pourraient etre imaginees a ce titre, le developpement de modules de formation initiale et continue des architectes et des entrepreneurs du batiment et institutionnaliser des echanges de bonnes pratiques, avec le cas echeant une reconnaissance de type Organisme professionnel de qualification et classification du batiment et des activites annexes (OPQCB) ou RGE (formation, montee en competence) pouvant etre soit exigee soit donner droit a majoration des aides.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Faut-il refuser le bénéfice de la solidarité nationale aux acteurs qui s'exposent volontairement à un aléa naturel ?
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Au dire, tant des assureurs que de la Caisse centrale de reassurance, il serait delicat de remettre en cause le regime CatNat. Ainsi, en Allemagne, pays dont le droit civil est comparable au notre et ou il n'y a pas de garantie CatNat, un tiers des particuliers n'est pas assure, un tiers pas assurable (tarif trop eleve), un tiers seulement est assure. Il faudrait a minima retirer le benefice de la solidarite nationale aux proprietaires qui refusent l'achat amiable lorsque celui-ci leur est propose, comme cela a ete le cas dans les zones touchees par la tempete Xynthia. Faut-il moduler la prime d'assurance en fonction de l'exposition du bien au risque ? Du fait meme de l'existence du dispositif CatNat (surprime CatNat pour tout le monde, ou que l'on soit, quoi que l'on fasse), les primes d'assurance des particuliers ne tiennent pas compte de l'exposition au risque. Mais il ne serait financierement et materiellement pas possible d'agir sur ces primes du fait que la part CatNat est limitee a 12 % d'un contrat dont la moyenne est de 230/an pour les particuliers. Si l'objectif demeure de garantir a tous une assurance abordable, quel que soit le risque, dans une logique de solidarite et d'eviter les zones ou les assureurs en arriveraient a ne plus assurer les biens, il faudrait toutefois s'interroger sur une evolution du dispositif qui permette aux assurances de mieux prendre en compte l'effort de l'assure pour reduire son exposition au risque. En ce sens, la mission propose d'explorer l'acceptabilite et les modalites d'un dispositif consistant a verser une indemnisation degressive en cas de sinistres repetitifs, en contrepartie d'une obligation de ne pas se retirer du marche. une part de l'indemnisation pourrait-elle etre reservee pour mettre en oeuvre la reduction de vulnerabilite lors de la remise en etat (« rachat » i.e. reduction de franchise sur presentation de la facture des travaux realises) ? C'est impossible a envisager, tant que les franchises resteront a leur niveau actuel de 380 ; degressivite faible mais symbolique (-5 a -10% d'indemnisation a chaque nouveau sinistre si une demarche vertueuse de reduction de vulnerabilite n'est pas engagee : diagnostic realise a minima, premiers travaux idealement), dans la prise en charge par le reassureur (ou par l'assureur, mais il faudrait dans ce cas lui ouvrir la possibilite dans le code des assurances car actuellement il est oblige de couvrir en CatNat tout assure) ; voire des conditions de reassurance revues, en cas de sinistres repetes (sur un meme bien ? au logement ? a la zone?). Augmenter la franchise de façon beaucoup plus significative qu'actuellement... Recommandation 7. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor - En concertation avec la FFA, la MRN, la CCR, responsabiliser davantage encore assureurs et assurés pour inciter à la mise en oeuvre de mesures de réduction de vulnérabilité, en travaillant soit sur les conditions de réassurance, soit sur l'articulation des dispositifs d'indemnisation et d'aide aux travaux, soit enfin sur l'introduction d'une modulation faible mais symbolique de l'indemnisation en cas de sinistre répété sans mise en oeuvre de diagnostic et/ou de travaux.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Rendre proportionnelle au capital assuré la franchise couverte par le régime CatNat ? La garantie CatNat est un instrument de solidarite dont il est regrettable qu'il couvre indifferemment les plus aises et les plus defavorises. Une franchise proportionnelle au capital assure serait socialement plus juste.
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Rendre croissante la franchise couverte par le régime CatNat ? Applique aux proprietaires qui ne procedent pas a un diagnostic de vulnerabilite puis aux travaux recommandes par celui-ci, cela permettrait de pousser a (voire de generaliser) la mise en place d'un dispositif de connaissance et de suivi a tous les stades possibles de la vie d'un batiment (fiche d'identite par analogie avec la fiche synthetique de copropriete recemment rendue obligatoire) et de renforcer l'information obligatoire lors des ventes ou mises a bail. La mission a pu constater des situations ou ceux qui en avaient les moyens utilisaient l'indemnite d'assurance et le rachat par le fonds Barnier pour se reloger hors de la zone sinistree, tandis que les menages le moins favorises etaient restes sur site.
Les politiques de prevention de risques naturels et de reduction, apres sinistre, de la vulnerabilite doivent veiller a ne pas entraîner de segregation sociale, voire, si possible, a la reduire. Dans certaines communes, et en particulier sur Villeneuve St Georges, la mission a pu constater que des proprietaires investissaient ou implantaient des logements mobiles en toute connaissance de l'alea inondation pour donner ensuite a bail a des preneurs socialement defavorises et mal informes sur les risques du quartier. L'information des acquereurs et locataires (IAL) est manifestement insuffisante pour assurer a la fois la memoire du risque et dissuader des proprietaires indelicats de donner a bail un bien sans parfaitement informer le preneur de son exposition a l'alea. Faire assurer par le proprietaire, de maniere forfaitaire ou avec un plafond de capital assure, les biens mobiliers et la perte de jouissance d'un preneur a bail d'habitation lorsque le bien est situe en zone a inondations frequentes ou dans un zone reglementee par un PPRi, assurerait une responsabilisation du proprietaire vis-a-vis du locataire et pourrait limiter les phenomenes de segregation sociale qui se fondent, entre autres, sur des prises a bail de logements exposes a l'alea par des personnes manquant de moyens (ou d'informations) pour se loger ailleurs.
La mission s'est interrogee sur plusieurs points : Créer une responsabilité des autorités administratives du fait des autorisations d'urbanisme qu'elles délivrent ? La separation des responsabilites entre l'Etat et les collectivites territoriales, le premier charge de la prevention des risques naturels et de la mise en oeuvre de la solidarite nationale, les secondes, libres de leur administration et n'ayant pas de compte a rendre sur leurs decisions d'amenagement du territoire, met en evidence une faille quant a la responsabilite des collectivites du fait de decisions mal appropriees d'amenagement du territoire. Le regime de droit public de la responsabilite, meriterait, de ce fait, un reexamen. Cesser de reconnaître comme catastrophes naturelles les sinistres résultant de la répétition d'aléas fréquents ? Tout en comprenant la logique de reponse immediate et financiere de l'Etat aux sinistres, plusieurs interlocuteurs ont estime devant la mission que la reconnaissance comme CatNat des inondations frequentes etait parfois excessive (cf. §1.3.1). La condition posee, pour les inondations, d'une caracterisation au moins decennale du temps de retour de la crue, perd son sens, quand, par exemple,
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des crues qualifiees de decennales reviennent deux ou trois fois en dix ans. Voire, comme sur l'Adour ou la Midouze, quand surviennent des « crues historiques » trois ou quatre fois en dix ans. La proposition de loi relative aux CatNat prevoit un examen annuel des criteres et conditions d'acceptation des demandes de classement. Cela pourrait etre le cadre adapte pour, progressivement, faire evoluer le dispositif en lui conservant ses atouts de solidarite.
L'analyse ci-dessus illustre la multiplicite des acteurs et des responsabilites pouvant conduire a des situations complexes que doivent ensuite gerer les habitants, qu'ils soient proprietaires ou locataires, en cas de sinistres repetes. Une clarification et une responsabilisation de nombreux acteurs apparaît necessaire a la mission. Elle pourrait utilement s'accompagner, dans un souci de rapidite de la reponse et d'efficacite pour les sinistres, mais aussi de prise de conscience comme de couverture du risque pour les acteurs, par la mise en place, sur le modele de l'assurance dommages-ouvrage, d'une assurance qui couvrirait le risque au prorata du niveau de responsabilite, variable selon les situations. Une duree de couverture plus longue, portee de dix a vingt ans paraît pertinente a la mission, compromis entre l'occurrence des phenomenes et la duree de vie des batiments. Recommandation 8. À la DGPR en lien avec la Direction générale du Trésor Envisager une assurance couvrant, sur une durée de vingt ans, les dommages risques majeurs aux ouvrages, à souscrire par les autorités administratives, les propriétaires fonciers, promoteurs et entreprises de construction qui autorisent ou construisent des bâtiments en zone d'inondations fréquentes.
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L'adaptation des territoires aux inondations frequentes passe par une lutte contre les amenagements qui exposent des populations ou des activites humaines a des aleas qui sont bien connus. Elle necessite d'abord une prise de conscience (qui peut decouler tant d'une meilleure connaissance du risque que d'une responsabilisation accrue) et une identification des zones a inondations frequentes, mais aussi une gouvernance determinee qu'il convient de developper pour sensibiliser et responsabiliser l'ensemble des acteurs. Elle passe aussi par des reflexions plus fines en termes d'amenagement et d'urbanisme comme par la mise en oeuvre d'outils : lorsque le renouvellement urbain ou, d'une maniere qui devrait rester exceptionnelle, l'urbanisation est admise au vu du niveau d'alea, la conception des amenagements et des batiments doit ainsi repondre a des regles strictes dont la mise en place est loin d'etre aisee, et , pour le bati d'habitation existant, des actions de reduction de la vulnerabilite doivent etre mises en oeuvre. Aucune de ces actions ne sera cependant possible sans une inflexion des conditions et modalites d'intervention du regime d'assurances « dommages ouvrages » et « catastrophes naturelles » dont l'economie actuelle est caracterisee par une intervention inconditionnelle de la solidarite nationale au benefice d'acteurs qui ne sont, de ce fait, guere encourages a agir par eux-memes. Sans evolution, c'est le cout de plus en plus eleve de cette solidarite qui mettra en peril ce regime d'assurance et de reassurance.
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Dans une these de doctorat soutenue a l'universite Toulouse 3 Paul Sabatier le 20 novembre 2015 par Gilgas Dayon sur « Evolution du cycle hydrologique continental en France au cours des prochaines decennies »35, et meme si l'auteur pose bien les incertitudes et les limites de son analyse, ses travaux laissent ainsi penser en fonction des differents scenarii d'evolution du climat en fonction des missions de GES, une tendance a l'augmentation des debits journaliers decennaux dans le nord et l'ouest du territoire et une diminution ou une stabilite au sud.
Figure 6 (extrait thèse Dayon) : Moyenne d'ensemble des changements relatifs au débit journalier maximal d'une période de retour de 10 ans (QJXA10) pour la période 2070-2100 par rapport à la période 1960-1990 pour les quatre scenarios RCP
L'etude « Conséquences du dérèglement climatique sur le coût des catastrophes naturelles en France à horizon 2050 », realisee en septembre 2018 par la CCR et Meteo-France36 sur la base du scenario 8.5 le plus pessimiste, dit « de l'inaction » , confirme cette evolution potentielle (avec une augmentation d'ici 2050 de 38% des dommages assures, dont 50% par ruissellement, ce chiffre ayant ete estime a 20% en 2015 sur le scenario median 4.5) et le deplacement des secteurs qui seront concernes par les inondations, justifiant la necessite d'anticiper.
Figure 7 : Variation entre 2000 et 2050 des cumuls de pluie (sur 72h) de période de retour de 50 ans par région hydrographique (%) (source CCR-Météo-France)
Figure 8 : Extension des surfaces inondées à l'horizon 2050 (source CCR-Météo-France)
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http://thesesups.ups-tlse.fr/2974/1/2015TOU30252.pdf https://www.ccr.fr/-/etudeclimatique2018versionlongue
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Dans le meme temps, sur les episodes extremes qui peuvent presenter un caractere frequent, le rapport au Premier Ministre et au Parlement concernant « Les événements météorologiques extrêmes dans un contexte de changement climatique » elabore par l'observatoire national sur les effets du rechauffement climatique (ONERC)37, etablit dans son resume que « les évolutions attendues pour les pluies extrêmes sont variables géographiquement, cependant une tendance générale se dessine, avec une augmentation de la quantité de pluie tombant au cours des épisodes les plus extrêmes comme les phénomènes dits « cévenols» principalement en hiver, avec, de plus, une extension des zones impactées au-delà des régions habituellement touchées, notamment, vers le Sud-Est ou les Pyrénées ». Jean-Michel Soubeyroux, de Meteo-France indique par ailleurs qu'« en termes d'intensité, une augmentation robuste [des précipitations] de 22 % +/- 5 % est ainsi mise en évidence sur la période 19612015 (Vautard et al., 2015 ; Ribes et al., 2018) ... En termes de fréquence, le nombre d'événements générant des cumuls de pluie supérieurs à 200 mm est aussi en hausse, significative du point de vue statistique depuis 2000 » Serge Planton de Meteo-France et Robert Vautard de l'IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace), rappellent enfin qu'« en automne, sur les Cévennes, la probabilité de dépasser aujourd'hui des seuils élevés (300 mm/jour), comme ceux observés en 2014, a environ triplé en soixante-cinq ans (Vautard et al., 2015) ». Il est parfois difficile de lier evolution des phenomenes extremes et impacts pour les habitants. Le rapport CGEDD n° 013123-01, « Impact des pluies mediterraneennes sur les infrastructures de transport. Retour d'experience sur le cas de Villeneuve-les-Beziers et consequences generalisables » (Geoffroy Caude et Thierry Galibert), dans son paragraphe 2 relatif a l'analyse des pluviometries et des crues sur les dernieres decennies, fait ainsi apparaître, a partir des travaux d'Aurelien Ribes, de Gunther Blosch et de Yves Tramblay, que si les precipitations extremes sont en augmentation significative, les crues extremes ne montrent pas la meme tendance a quelques exceptions pres, estimant que « la vulnérabilité croissante observée lors des épisodes de crue dans les décennies récentes est sans doute davantage liée directement à des facteurs humains tels que l'augmentation de l'urbanisation et à la croissance démographique plus qu'à des facteurs climatiques ».
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/ONERC_Rapport_2018_Evenements_meteorologiques_extremes_et _CC_WEB.pdf
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En marge de sa reflexion centree sur les inondations frequentes, la mission a pu constater que les donnees entrantes des modelisations hydrauliques visant a etablir l'alea de reference (et en particulier les volumes et intensites horaires de precipitation), etaient estimees en fonction des donnees historiques (releves pluviometriques, donnees radars...), a des echelles variables selon les departements (par bassin versant ou plus largement, voire en integrant les episodes survenus a proximite plus ou moins immediate : Bouches du Rhone ou Var par bassin versant sur l'ensemble d'un fleuve cotier voire en integrant la pluie d'un bassin versant adjacent d'un autre departement ; AlpesMaritimes plutot par bassin versant ; Aude par secteurs geographiques etablis suite a une etude departementale actualisee suite aux inondations de 2018...). Cela pose la question de l'integration des evenements connus et documentes qui se sont deroules a quelques dizaines de kilometres, mais hors du bassin versant, par blocage des cellules orageuses sur un secteur plutot qu'un autre, sans aucune previsibilite du phenomene tant en intensite qu'en localisation exacte. Le decret PPR du 5 juillet 2019 determine l'alea de reference « a partir de l'evenement le plus important connu et documente ou d'un evenement theorique de frequence centennale, si ce dernier est plus important ». Faut-t-il cependant attendre de constater un evenement probable pour le prendre en compte ou en rester au centennal ? Independamment de la possible evolution des phenomenes et donc des chroniques historiques avec les evolutions climatiques, de telles pratiques, quelle que soit la qualite des donnees et des traitements operes, gagneraient a etre analysees dans un premier temps et une fois les travaux en cours de recherche stabilises sur cette thematique, harmonisees afin de renforcer la credibilite et la securite juridique face aux elus et aux citoyens qui ne voient souvent dans un PPR que son aspect reglementaire. Integrer des evenements connus a proximite peut certes conduire a etendre les zones a risque, mais le dispositif d'exception 38 , tres encadre et associant la collectivite Gemapienne, permet de traiter les situations les plus sensibles. Pour toutes ces raisons, la mission suggere de dresser un etat des lieux et une analyse poussee des modeles et hypotheses pris en compte par les services de l'Etat et par les bureaux d'etudes, puis ulterieurement, au besoin par bassins climatiques homogenes, de coordonner les methodes d'elaboration et de revision des PPRI, notamment a l'echelle de l'arc mediterraneen, en depassant les methodes disparates utilisees ici ou la.
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Articles R. 562-11-6 a 8 du decret PPR n°2019-715 du 5 juillet 2019.
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Recommandation Rappeler, dans les instructions aux services de l'Etat et dans les messages aux collectivites, que la volonte d'accelerer le retour a la normale doit prendre en compte l'objectif de reduction de la vulnerabilite des batiments qui doivent etre remis en etat (DGPR)
La reduction de la vulnerabilite des constructions, notamment de l'habitat existant, doit etre portee politiquement en assumant que la protection absolue n'existe pas, et cet objectif de reduction de la vulnerabilite doit etre pris en compte a toute occasion d'operations d'amenagement ou de travaux, post-catastrophe ou non (DHUP et DGPR)
Porter aupres du comite strategique « construction, urbanisme et cadre de vie » de l'AFNOR, la demande d'elaboration d'un document ayant valeur de norme et s'assurer de son adoption dans un delai raisonnable. Ce document definirait les conditions de bonne execution des travaux permettant de reduire les dommages aux constructions neuves et aux constructions existantes, a titre preventif ou apres degats causes par une inondation (DHUP) Rendre obligatoire l'integration dans les PAPI d'actions ciblees sur la reduction de la vulnerabilite des habitations, notamment la realisation de diagnostics individuels de la vulnerabilite des batiments - les diagnostics devant comprendre un conseil sur les travaux a effectuer et leur ordre de priorite - et l'accompagnement technique et financier des maîtres d'ouvrage pour les travaux a realiser (DGPR)
Suite donnée Le principal vecteur pour porter ce message est l'instruction du Gouvernement relative aux themes prioritaires d'actions en matiere de prevention des risques naturels et hydrauliques pour 2019 a 2021 (« feuille de route des services deconcentres ». En pratique, c'est la question de l'eventuel surcout qui est soulevee, et le souhait des sinistres de retrouver leurs marques. Reponse DGPR : la PRN "avance" : la logique de protection a ete mise en oeuvre largement, on cherche maintenant des actions complementaires sur les batiments individuels cela se materialise par la mesure RV PAPI, mise en place, puis dont le taux de soutien a ete augmente a 80% puis le plafond - pour que plus de travaux puissent etre faits, et le reste a charge limite (et a partir de 2022 cela sera etendu aux autres aleas, dont cavites). Les instructions sur la mise en oeuvre de ces mesures sont aussi une occasion de sensibiliser services, collectivites, particuliers a la reduction de la vulnerabilite des constructions. un arrete fixe les travaux eligibles, ce qui donne de la methode, et la mesure est mise en oeuvre sur la base d'un diagnostic realise par la collectivite. La DGALN, interrogee par la mission, n'a pas repondu.
La DGALN, interrogee par la mission, n'a pas repondu.
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Examiner la possibilite de mettre en place une qualification des batiments (neufs ou existants) selon leur resilience aux inondations, sur la base de diagnostics de vulnerabilite harmonises, et de rendre l'indication de cette qualification exigible lors de la cession ou la location des batiments (DHUP) Engager un travail specifique, en lien avec le ministere de tutelle des assureurs, sur le role et la contribution de ceux-ci a la reduction de la vulnerabilite des constructions (DGPR et DHUP)
Elargir le benefice du FPRNM d'une part, aux investissements effectues pour respecter les PPRI/PPRL dans les 5 ans suivant une inondation et d'autre part, aux diagnostics de vulnerabilite des batiments et a l'accompagnement des maîtres d'ouvrage prevus dans les PAPI ainsi qu'aux travaux effectues dans les 5 ans suivant un diagnostic ou une inondation (DGPR) Les mesures financieres beneficiant aux travaux sur les constructions autres que ceux lies au risque inondation devraient etre majorees lorsque des mesures de reduction de la vulnerabilite aux inondations sont associees a ces travaux, en faisant intervenir le FPRNM, selon un dispositif transparent pour les beneficiaires (DGPR et DHUP)
Un GT a été mis en place dans le cadre du COPRNM avec AQC et MRN/FFA. Sans en attendre les résultats, le cadre pour une expérimentation a été voté en LF 2021 et un mandat envoyé au préfet 06 pour une première approche simple. Le GT va permettre d'officialiser la position de la FFA sur la question du guichet unique qui associerait remboursement des assurances et FPRNM pour d'éventuels surcoûts de la réduction de la vulnérabilité. En revanche, c'est le cadre pour : - des référentiels communs/ partagés de travaux à faire - un appui des assureurs pour diffuser une info sur la mesure FPRNM, dès les premières visites post CatNat. En pratique, le soutien va au-dela des 5 ans. La mesure RV PAPI et l'experimentation BBB repondent aux deux autres points.
voir ci-dessus
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Synthèse des enjeux, de leurs descripteurs et des sources de données. Élaboré par Iwan Le Berre (source « Gestion des risques d'érosion et de submersions marines, Guide méthodologique réalisé dans le cadre du projet ANR Cocorisco (2011-2015) ; édition novembre 2014 »)
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Figure 9 - source Géoportail
Sommieres est situee dans le departement du Gard qui subit des inondations frequentes mais aussi des crues exceptionnelles avec des sinistres majeurs : 1958 : 36 morts, plus de 500 mm d'eau en 6 jours ; 1988 : 11 morts, 45000 sinistres, 610 M de degats ; 2002 : 25 morts, 299 communes sinistrees, 830 M de degats, 7200 logements et 3000 entreprises sinistrees ; 2003 : 7 morts, 300 M de degats sur le Gard (source PPRi Moyen Vidourle). Le territoire de Sommieres (pres de 5000 habitants, population en croissance), s'entend de part et d'autre du Vidourle, pour 2/3 en rive droite (qui a connu un developpement recent avec la realisation de programmes d'habitat individuel ou collectif, d'activites commerciales et d'equipements publics) et 1/3 en rive gauche. Le centre ancien s'est installe et developpe dans ce dernier secteur sur un site resserre. La vieille ville est soumise a un risque moins important que ne l'est la rive droite (traces d'un hydrodynamisme). Le bassin versant d'une surface de 660 km² au droit de Sommieres est caracterise par des pentes importantes dans sa section amont. La ville est frappee frequemment par des crues (1976, 1992, 2001, 2002, 2003, 2011, 2014), les dernieres grandes « Vidourlades » etant survenues en septembre 1907, septembre 1933, octobre 1958 et 8 septembre 2002 (2500 m³/s environ a Sommieres -BRL, 2003-, a rapprocher de la crue historique de Paris en 1910 : 2.400 m³/s) Suite a la crue de 1958, un programme de travaux de protection a ete etudie par le syndicat interdepartemental d'amenagement du Vidourle devenu etablissement public territorial de bassin en 2017 pour diminuer l'impact des crues sur les trois principales zones a enjeux du bassin amont, Quissac, Sauve et Sommieres. Il a conduit la realisation de 3 barrages entre 1968 et 1982, dont l'effet est cependant limite pour la protection de Sommieres, compte tenu de l'eloignement et de la superficie du bassin versant draine entre les bassins et la commune.
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Apres un premier Plan de Prevention des Risques d'Inondation, approuve le 29 septembre 1998, la commune est concerne par le PPRi Moyen Vidourle (Reglement approuve le 3 juillet 2008, modifie le 19 aout 2016). Ce document elabore pour sa version actuelle apres la crue de 2002, impose au-dela des regles « habituelles » de construction, d'extensions, de changement de destination : un positionnement des postes de distribution d'energie electrique preferentiellement audessus de la cote de reference. Sous cette cote, les postes, les branchements et les cables devront etre etanches (selon le DGS, cette regle n'est cependant pas respectee par les fournisseurs qui s'en tiennent a leur obligation de retablissement du service dans un certain delai). un zonage d'assainissement pluvial conformement a l'article L2224-10 3° du CGCT etabli dans un delai de cinq ans. un diagnostic de vulnerabilite pour tous les etablissements recevant du public et les immeubles de logements collectifs regroupant plus de 10 logements situes en zone inondable par la crue de reference. Pour tous les autres biens dans les memes secteurs, le proprietaire du bien est dans l'obligation de mener un autodiagnostic. Cette demarche doit permettre d'identifier le degre d'inondabilite du batiment ainsi que les mesures a mettre en oeuvre sur le bien. Le proprietaire devra choisir les mesures adequates lui permettant, dans la limite des 10 % de la valeur venale du bien, de justifier, en cas de sinistre, qu'il a mis en oeuvre les mesures de prevention necessaires. un espace refuge realise sauf en cas d'impossibilite technique majeure dans les habitations en particulier, si la cote de la crue de reference est a 0,80 m, ou plus, au-dessus de la cote du plancher le plus haut. un stockage hors d'eau et en cas d'impossibilite, une zone de stockage alternative non vulnerable pour les produits polluants pour les batiments d'activites sous la cote de la crue de reference. un clapet anti-retour sur les reseaux d'eaux usees et des dispositifs d'obturation des entrees d'air des planchers amenages pour les batiments dont certains planchers amenages sont situes sous la cote de la crue de reference des batardeaux pour chaque ouvrant situe en dessous de la cote des PHE et desservant un plancher amenage (de 0,50m, limite a 0,80 m)
Compte tenu de la repetition des inondations, la population fait globalement preuve d'une exceptionnelle resilience. Le batardeau qui peut donner une illusion de protection est un peu sorti des habitudes des habitants, certains commerçants preferant laisser rentrer l'eau, la laisser sortir et nettoyer. Dans nombre de cas, le marche ou l'activite commerciale a ainsi repris le lendemain de l'inondation. Il n'y a pas de fatalite, mais une acceptation totale du risque (le commerce « L'anneau d'or » a connu vingt inondations en quarante ans). Un Sommierois resume ainsi la situation (Philippe Pompili, patron et chef du restaurant Sansavino, source Midi Libre 20*/8/2020): « Les Sommierois connaissent leur fleuve par coeur. Ils savent qu'ils disposent de quatre heures pour reagir lorsqu'il deborde a Quissac. Comme le disent les anciens de Sommieres, il faut savoir s'organiser et avoir des batiments a etages. C'est mon cas avec la cuisine et les chambres froides au premier etage. L'inquietude concerne plutot les nouveaux arrivants ».
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Suite a la crue de 2002, l'impact de la crue ayant ete terrible (90 % des services municipaux, 100% des commerces sinistres), la municipalite a decide d'engager en complement du PPRI que l'Etat avait engage et des reflexions plus large de type PAPI, une reflexion globale sur tout ce qui pouvait etre fait a son niveau pour reconstruire et reduire la vulnerabilite, sachant que 2 approches coexistaient y compris au sein de l'equipe municipale : reduction de vulnerabilite ou logique indiquee plus haut de « laisser passer la crue ». Meme s'ils ont ete soutenus notamment pas l'Etat, la demarche financee par Etat, la Region le departement et les fonds europeens (DOCUP), a ete mene en s'appuyant essentiellement sur les equipes municipales qui auraient parfois souhaite etre davantage accompagnees (ex ingenierie technique et financiere, fonds europeens). Cette phase plus dense (l'amenagement se poursuivant evidemment) a duree 2ans environ et a mobilise une large palette d'outils : 1/ elaboration d'un schema de reconstruction (reflexion globale sur le positionnement et la relocalisation des equipements publics, avec la SEGARD, avec le souci de ne pas vider le centre historique), enjeu sur le site commercial (agenda 21 labellise). Ce schema a ete realise par les institutionnels. En revanche, en phase operationnelle type Agenda 21 ou validation du PLU, la mairie a associe la population (questionnaire, publication dans journaux..., ateliers de concertation), l'association des sinistres structuree apres 2002 ou celle des commerçants.... Delibere en conseil municipal, ce schema d'ensemble a nourri le PLU. 2/ L'outil PLU (2002-2008) a ete utilise pour integrer les plus hautes eaux, relocaliser des activites (ecole, certains services municipaux, ...). Cette reflexion a ete conduite en parallele de la reprise du PPRI de 1998 qui etait base sur un alea depasse par la crue de 2002. Le PLU adopte en 2008 (annee electorale) a integre le nouveau PPRI avant meme que celui-ci ne soit arrete et qu'il y ait eu l'enquete publique, avec un bon partage des objectifs par la population, l'equipe municipale ayant ete reconduite. 3/ Urbanisme et en particulier la neutralisation des RDC. La commune veille au respect de la destination des locaux. Cela necessite un fort investissement de la police municipale, les regles propres au secteur sauvegarde (ou la mairie dispose de fiches d'immeubles) facilitant parfois cette surveillance. Une quinzaine de constructions a par ailleurs ete delocalisee avec le Fond Barnier. L'ABF a enfin accepte un principe de guichet unique et de facilitation de la reouverture rapide de commerces apres la crue de 2002 l'urgence de la reconstruction. 4/ Les schemas directeurs eau pluviale (integre dans le PLU), eau potable, assainissement (STEP deplacee ; 2006 en maîtrise comcom), eclairage public ont ete elabores ou repris pour ameliorer la resilience. 5/ PAPI et reduction de vulnerabilite Les reflexions en termes d'amenagement engagees a l'epoque de la reflexion se poursuivent et l'EPTB Vidourle va lancer, pour nourrir le PAPI 3, une nouvelle etude globale sur le Vidourle (retention en amont, mobilisation des atterrissements, merlons...) en complement en amont de la commune, des ouvrages ecreteurs et d'une zone d'expansion de crues de 10 hectares amenagee avec de "peigne a embacles ". A noter que certains elus reclament a l'Etat une validation du projet de construction d'une dizaine de bassins de retention en amont de la commune, qui permettraient, selon eux, de reduire de façon considerable l'impact de ces inondations. A son niveau, apres les inondations 2002, la commune a monte une operation collective, sur marche a bons de commande : la mairie faisait l'avance, le particulier, apres avoir signe la convention, payant le solde (en HT). Cette operation qui a concerne une grande partie des commerces a ete un peu victime
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des debuts des batardeaux (probleme technique car batardeaux avec joints gonflables), la technique s'etant amelioree depuis, tout comme les volets montage et stockage. 200 diagnostics d'habitation en maîtrise d'ouvrage communaute de communes, ont egalement ete tres rapidement mise en oeuvre (en un an) grace a la mobilisation de l'association de sinistres. La demarche a ete etendu aux commerces, de façon limitee, pour des raisons de faiblesse de taux (40 %) et des raisons d'enveloppe budgetaires (pas prevu dans le PAPI 2 mais le sera dans le PAPI 3). Peu de travaux cependant (2 creations seulement de niveau refuges). 6/ Montage de projets resilients Engagee dans les annees 2000 dans le cadre d'un projet de resorption de l'habitat insalubre, la rehabilitation de l'îlot Mazere dans le centre-ville historique, degrade par les inondations (3 batiments sur 3 niveaux et d'un batiment sur 4 niveaux, occupes par des habitations depuis le XVII° siecle) a pu voir le jour a l'issue de plusieurs annees de murissement de l'operation integrant des amenagements resilients. 7/ Culture du risque et alerte Dans le cadre de son plan de sauvegarde communal, la commune realise des actions de communication et des exercices frequents. Elle assure une veille des evenements (sites internet, Predict) et dispose de quelques heures pour alerter la population (sirene, messages diffuses par hauts parleurs, automate d'appel) et securiser son territoire. A noter un projet temporairement bloque de maison de l'eau et de centre d'interpretation du risque d'inondation pour maintenir la conscience de l'importance de l'eau (risque et au-dela), de la ressource, du milieu naturel, de l'adaptation du bati a la crue. Ici, le risque est permanent et la memoire est vive. Tout le monde peut parler de son experience, dire ce qu'il a fait. C'est du concret et la commune est tres ouverte et impliquee dans le partage de son experience.
En résumé sur une commune frappée par des inondations fréquentes, certaines étant d'ailleurs dramatiques, une réflexion tous azimut a pu être formalisée puis déclinée en mobilisant tous les leviers possibles (PPRI, PAPI, urbanisme, réduction de vulnérabilité...).
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Situation générale (source Google maps)
Lotissement Les floralies (source
Géoportail)
Valeur des biens (source Etalab
DVF 2019)
Situe sur la commune de Frejus, au nord du centre-ville, le lotissement de 52 residences a beneficie d'un permis de construire en 1984. Ce lotissement est implante a proximite immediate du Reyannet (bassin versant de pres de 500ha). Une etude preliminaire realisee en 2008 a fait apparaître un cout eleve de mise hors d'eau de la plaine du Reyannet (6.7M sans le foncier ni les reseaux, les deblais des bassins de retention ou la liaison electrique) Ce secteur subit regulierement la montee rapide des eaux du Reyannet occasionnant des menaces graves et repetees et des evacuations sans meme parler des dommages recurrents aux biens. Sur les 15 dernieres annees, les riverains ont indique avoir subi 6 evenements (2005, 2006, 2011, 2014, et 2 fois en novembre et decembre 2019). Plus de 1m en 2006 (cf. Etude HGM environnement 2007), 1m a 1.3m dans les constructions en 2019 (presse) Cette situation a ete evoquee par le maire avec la Ministre de l'environnement presente sur site le 3 decembre 2019 suite aux inondations du Var. Il a sollicite le Prefet le 4/12/2019 afin de beneficier des articles L561-1 et L 561- du code de l'environnement permettant d'engager les acquisitions a l'amiable via le fonds de prevention des risques naturels majeurs. En depit des hauteurs d'eau, les habitations disposant toutes d'un etage, limitant la menace grave pour les vies humaines, elles ne sont pas eligibles. Compte tenu des hauteurs d'eau frequemment atteintes, il n'est pas facile non plus de mettre en place des mesures de reduction de la vulnerabilite Sur site, le representant de la mairie a indique que les proprietaires des maisons de 70-80m² souhaitaient quitter les lieux, mais ne pouvaient pas vendre pour se reloger ailleurs. Ils ont d'ailleurs lance une petition fin 2019. La valeur moyenne des maisons sur ce site est de 247k (source DDTM83Donnees de valeur fonciere DVF Etalab 2019), soit une valeur du lotissement se situant entre 10 et 12M. Ce chiffre est a rapprocher au cout de mise hors d'eau et la collectivite pose la question de la balance entre le rachat du lotissement et le cout cumule pour les pouvoirs publics des interventions et secours (sans parler de l'assurance et du reste a charge pour les sinistres).
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La ville de Villeneuve-Saint-Georges est exposee aux debordements de la Seine et de l'Yerres. Le quartier Belleplace-Blandin est particulierement impacte par les debordements de l'Yerres tandis que la Seine peut inonder le quartier Villeneuve-Triage.
Situation du quartier (source Géoportail)
Surélévation des installations de distribution électriques à 4 mètres au-dessus du niveau de la chaussée pour les mettre hors d'eau
Le plan de prevention du risque d'inondation (PPRI) de la Seine et de la Marne a classe 9 hectares en zone rouge de grand ecoulement et 13 hectares en zone orange fonce d'aleas fort et tres fort. Ce sont ces secteurs qui ont ete les plus durement touches lors des inondations de juin 2016 et de janvier 2018 provoquant d'importants degats et necessitant de nombreuses operations d'evacuation. Toutefois, le PPRi devra etre repris car l'ensemble du chemin des pecheurs a ete inonde en 2018, alors que le PPRI elabore 2007en vigueur classe de façon differente le cote pair (en zone orange), et le cote impair (en zone rouge).
En pres d'un siecle (a partir de 1920), les bords de l'Yerres ont ete fortement urbanises sur cette zone (beton, remblais, palplanches), degradant la qualite des habitats aquatiques, ainsi que celle des berges et des zones humides.
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La commune, le syndicat mixte pour la gestion des eaux du bassin versant de l'Yerres (SyAGE), le conseil departemental du Val-de-Marne, et l'Agence de l'eau Seine-Normandie (AESN), ont engage depuis 2010, et accelere apres les inondations de juin 2016 et janvier 2018, une demarche visant a la requalification environnementale (renaturation des bords de l'Yerres, restauration des berges et du lit majeur), urbaine et sociale du quartier Belleplace/Blandin. La commune a mis en place une zone de preemption le long des berges de l'Yerres, et pu acquerir 41 parcelles, pour un investissement total de 6,3 millions d'euros, dont 1,2 a sa charge, auquel il faut ajouter le cout de la demolition des constructions existantes, du nettoyage et de la securisation des parcelles, estime a 1 million d'euros.
a) La reflexion sur la reduction de vulnerabilite reste a developper car l'urbanisation pavillonnaire de ce quartier en impasse, majoritairement utilise par des gens du voyage pour accueillir de façon permanente des caravanes et maisons mobiles, met en grave danger les habitants en cas d'inondation. b) Une gouvernance et une strategie d'acquisition fonciere elargies a l'EPA-ORSA portage de l'operation, pour l'acquisition des terrains sur procedure d'utilite publique (DUP) dont il faudra veiller a la robustesse juridique, la demolition des batiments et la preparation des terrains a la renaturation. c) Une forte participation financiere de l'Agence de l'eau (superieure a 50 %) pour la partie du perimetre pouvant etre restaure en zone humide. En résumé cette commune exposée à des inondations fréquentes et brutales a su mobiliser tous les financements possibles. Mais, faute d'un dispositif réglementaire adapté, elle peine encore à réduire la vulnérabilité de son quartier le plus exposé, à traduire dans son PPRi l'inhabitabilité et, surtout, à financer la destruction de valeur du bâti existant et le relogement des populations précarisées qui y habitent encore.
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La ville de Quimperle, situee a la confluence de l'Isole et l'Elle qui forment ensemble la Laîta, est exposee a une double problematique d'inondation fluviale rapide et de submersion marine. Elle a connu en 2000 une inondation avec 3 m d'eau dans le centre-ville, crue qualifiee d'historique malgre un temps de retour estime inferieur a cent ans. L'inondation a sinistre 320 logements dont 115 habites en rez-de-chaussee, 700 personnes et 80 activites economiques pour des dommages assurables estimes a 13 M. A la suite de cet evenement, la commune a conduit des travaux de reduction de vulnerabilite (barrieres/batardeaux mobiles, suppression ou elevation de passerelles, reprise d'un seuil fixe en clapet mobile, reprise d'un ancien pont pour en augmenter la section d'ecoulement, realisation d'un by-pass, enlevement d'un verrou rocheux) pour un montant total de 5,7 M. Apres de nouvelles inondations en 2013-2014 (de temps de retour de 20 ans et de 1,5 mois de duree) ayant sinistre 112 logements (dont 29 en RdC) 235 personnes, 14 activites economiques, pour des dommages estimes a 5 M, la commune a conduit de nouveaux travaux (mur de soutenement, reprofilage du lit et habillage de pierres, rachat a l'amiable et demolition de deux maisons, realisation d'un chemin de halage) et une campagne de reduction de vulnerabilite (recensement et arrimage de cuves fuel, remplacement de systemes de chauffage).
L'elaboration du PAPI a permis une reelle prise de conscience de la necessite de discuter et travailler avec l'amont (qui plus est dans autre departement : Morbihan), et pas en faisant un barrage ... Les gens se rencontrent dans la CLE, ce qui a facilite un diagnostic commun, un accord sur des travaux : remeandrage, zones d'expansion de crues, ... Ciblant les crues frequentes (10-20 ans) (900 K) et abandonnant un projet anterieur de ralentissement dynamique dont l'ACB n'etait pas favorable, ce PAPI Porte par un syndicat mixte (Blavet-Scorff-Elle-Isole-Laîta) comporte deux axes majeurs : Agir sur l'alea : Restauration de zones d'expansion de crues sur la base de l'etude qui s'achevera courant 2021. Agir pour proteger les enjeux (promouvoir la culture du risque et reduire la vulnerabilite). CLE et SAGE ont ete mis en place pour les inondations mais l'enjeu « manque d'eau » est passe devant, la preservation de la biodiversite et de l'estuaire suit. Travail aussi sur la gestion des eaux pluviales en amont de Quimperle (prise de conscience « qu'il ne faut plus amener de tuyau au ruisseau car cela augmente le risque a l'aval »), l'infiltration, travail sur les talus.
La culture du risque est un combat : un proprietaire a supprime un repere de crue et l'architecte des batiments de France s'est oppose a la pose de reperes visibles. En revanche, la commune a engage beaucoup d'actions de sensibilisation (ecoles, kits de comm, photos des crues dans de petites construction sur le pont...) et une rehabilitation culturelle remarquable, « le chemin bleu », oeuvre artistique de Yann Kersale avec l'illumination de l'ensemble du secteur sensible aux inondations en particulier d'un colombier en bordure de l'Elle dont la couleur d'eclairage evolue avec le debit. Cette realisation a reçu le « Repere d'or du Grand prix mieux batir en terrains inondables constructibles » en 2016. En résumé : bien que sa population ne soit pas consciente de tout ce qui a été fait, malgré des actions de communication de la mairie, cette commune exposée à des inondations fréquentes et brutales a su mobiliser divers outils et financements possibles.
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Photo mission 2021 Croquis d'ensemble : source revue Ecologik, n°52
Inondations de 2016 : source revue Ecologik, n°52
Inondations de 2016 : source revue Ecologik, n°52
Suite a la fermeture brutale en 2004 du site de Matra automobile (plus de 2000 salaries, sous-traitant de Renault pour les Alpine et l'Espace...), le site industriel de 6ha, en plein coeur du centre historique de la commune, etait une opportunite pour le maire de reamenager son centre et de conserver la memoire d'une activite economique majeure. Deux difficultes majeures compliquaient le reamenagement de ce site, la protection des batiments industriels au titre des monuments historiques, mais aussi et surtout le caractere inondable de la zone situee dans une courbe de la Sauldre, bien identifie par les services de l'Etat qui ont su avec le maire et l'architecte, trouver par le dialogue, des solutions menageant la protection et la resilience en respectant les contraintes (pas d'emprise au sol superieure a 20 % en zone inondable dans le cas present). Avec l'appui majeur d'Eric Daniel-Lacombe, l'architecte du projet adepte de l'evaluation inventive et d'un paysagiste, la mairie a porte le projet, en se donnant le temps de bien le reflechir avec les services de l'Etat (DREAL, STAP), mais aussi de voir ce qui se faisait ailleurs dans une logique de bench-marking
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(Etats unis notamment). L'approche culturelle, historique et humaniste du maire, tout comme son parcours et son relationnel ont fortement impacte les choix d'amenagements. La volonte municipale etait ainsi de conserver la memoire industrielle du site, de favoriser la mixite sociale afin que chacun puisse profiter de la beaute du site. Le projet rassemble a ce titre des barres de batiments pour des seniors jouxtant des logements HLM ou meme, exceptionnellement, une caserne de gendarmerie en milieu ouvert ((50 logements collectifs, 10 logements individuels, 104 logements en residence seniors, 8 logements en bande).
Le projet de plus de 27M, a ete reflechi en mettant la logique des ecoulements et de la topographie au coeur de la reflexion, en repartant du cadastre Napoleonien et en fixant les voiries qui constituent des bras temporaires de la riviere en cas de crue (avec des pentes etudiees, un exutoire de retour vers le cours d'eau, des bordures hautes de trottoirs un peu dans une logique des cadereaux de Nîmes ; 5.5M pour parc et VRD). Ce point est essentiel sur ce projet et l'equilibre des volumes deplaces (avec le bassin de retention notamment) a d'ailleurs permis de surelever les voies de 75cm facilitant l'evacuation de l'eau Le batiment industriel central, immense, a ete recycle en local communal, avec des vitrines et un musee en peripherie. Il est en beton cire, facilement nettoyable et un dispositif permet en amont, de laisser transiter la crue a l'interieur du batiment plutot que de tenter de la bloquer avec des risques de dommages. C'est des lors facile de le remettre en etat apres une crue. Les parkings sont situes sous les plus hautes eaux. Ils sont evacues par les habitants en cas de crue, ceux-ci pouvant rester chez eux. Le bassin de retention des eaux est implante au centre, materialisant la montee des eaux et contribuant a la sensibilisation des residents au risque inondation. Il joue aussi un role paysager et ecologique (jardin humide). Les HLM enfin, desservis par des passerelles hors d'eau en cas de crue, sont decolles du sol par des pilotis bas, d'une hauteur ne permettant pas une future evolution en espaces habites. La mairie veille a ce qu'il n'y ait pas de stockages dessous.
Si le projet porte par la commune avec l'appui de 2 operateurs (Nexity et 3F) a integre la dimension inondation, il l'a largement depasse au profit d'un projet d'amenagement et de vie. A la connaissance du maire, ce projet inaugure en 2011 mais qui connaît encore des ajustements, n'a pas fait tache d'huile dans le departement ou la region, en depit de la confirmation de son efficacite lors des crues de 2016
En résumé et au-delà de l'importance du portage politique et technique pour l'aboutissement de ce type de réflexions, cet exemple illustre les interactions entre risque et aménagement et l'importance de la prise en compte de la topographie et de l'écoulement des eaux.
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Plan de situation (source Google
maps)
Source : dossier AMI pour une meilleure prise en compte des risques naturels dans les projets en renouvellement urbain.
L'integration de la problematique des risques naturels dans les politiques d'amenagement du territoire et d'urbanisme constitue une priorite partagee entre l'Etat et les collectivites (retraduit dans le PGRI notamment). La ville de Cannes confrontee aux dramatiques inondations de 2015 et a la rarete des reserves foncieres, souhaite engager le necessaire renouvellement urbain de certains secteurs en vue d'assurer son developpement economique et demographique, tout en optimisant la preservation de son cadre de vie. Dans ce cadre, elle a souhaite travailler sur le quartier de Cannes la Bocca, pour rehabiliter ou restructurer des espaces d'activites existants ou en friches. Profitant de la conjonction des reflexions SCoT Ouest Cannes Grasse, PLU, PDU, PAPI et PPRi, la commune de Cannes et la communaute d'agglomeration de Cannes Pays de Lerins (CACPL) ont ainsi engage une reflexion et une mise en perspective de ces outils sur un meme territoire, en coherence avec Directive Territoriale d'Amenagement des Alpes-Maritimes.
Le PPRI pouvant limiter voire bloquer certaines options d'amenagement, notamment en zone bleue, apres une reunion d'arbitrage rassemblant le prefet, le DDTM et le maire, il a ete acte d'elaborer le PPRi en integrant dans le document, un espace strategique de requalification de ce secteur (perimetre commun avec ZAD, SAP et future OAP). Les projets d'ensemble seront ainsi possibles, par modification du PPRi apres avoir demontre une reduction de vulnerabilite etayee par une etude/modelisation hydraulique qui s'assurera du maintien des circulations hydrauliques prioritaires et sous reserve de demande officielle et d'une OAP materialisant la reduction. Cette decision s'inscrit dans la logique du decret n° 2019-715 du 5 juillet 2019 relatif aux plans de prevention des risques concernant les « aleas debordement de cours d'eau et submersion marine » et de l'article R. 562-11-7 (exceptions possibles aux regles de constructibilite sous reserve que «Le secteur, objet de la demande d'exception, est porteur d'un projet d'amenagement qui est essentiel pour le bassin de vie et qui est sans solution d'implantation alternative a l'echelle du bassin de vie, ou pour
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lequel les eventuelles solutions d'implantations alternatives a l'echelle du bassin de vie presentent des inconvenients superieurs a ceux resultant des effets de l'alea de reference »). S'il conviendra dans le temps et lors des differentes phases de concretisation du projet, de veiller au respect de l'ensemble du contrat en termes d'objectif de reduction de la vulnerabilite (au pire, les promoteurs prennent le risque de proces pour mise en danger d'autrui en cas de probleme et de nonrespect du cadre), ce choix a permis de rendre possible le reamenagement de ce quartier, tout en conservant un objectif d'amelioration vis-a-vis du risque inondation.
La question reglementaire liee au risque etant traitee, la collectivite a pu poursuivre son elaboration d'un schema directeur d'amenagement sur environ deux cent hectares constituant l'entree ouest de son territoire, en articulant les outils d'urbanisme et d'amenagement (ZAD, SAP...) et en visant a : imaginer l'implantation de residences et de logements sociaux afin de developper l'offre « de proximite » destinee aux actifs cannois (en lien avec le Plan Local de l'Habitat Intercommunal (PLHI) et en articulation avec l'operation d'interet regional ANRU2 et le renouvellement urbain du quartier Ranguin-Frayere, secteur qui fait l'objet du contrat de ville des Pays de Lerins 2015-2020) poursuivre la mise en valeur du bord de mer, traiter les friches et renouveler les zones d'activites economiques, travailler les entrees de ville, les transports et l'intermodalite en coherence avec le Plan de Deplacements Urbains en revision optimiser le fonctionnement hydraulique des cours d'eau qui traversent ce quartier dans leur partie basse : la Frayere, le Devens et la Roquebilliere, en couplant ces ameliorations hydrauliques a une meilleure integration des cours d'eau dans leur environnement : devoiement de la Frayere, restauration des berges, creation de mobilites douces, optimisation des debordements et creation de zones urbaines inondables. Ces amenagements seront en coherence avec les reflexions relatives au PAPI en cours de finalisation. L'enjeu est majeur avec a l'horizon 2030 pres de 20 000 habitants concernes selon les informations recueillies lors d'echanges avec la mission (pour memoire : 74 152 habitants a Cannes en 2019), Concretement, le projet a ete pilote par la mairie et l'agglo, en associant la DDTM et quelques acteurs (EPF, SNCF). Il n'y a pas eu d'acteurs associes dans un Copil, car il a ete estime que cela n'etait qu'un parti pris d'amenagement, un schema directeur, pas un projet : residents, commerçants, protecteur de la nature, assureurs, EPF... devront ainsi etre associes pour elaborer et partager le projet. Le portage politique fort de l'operation par le maire, par ailleurs president de la CACPL, a facilite l'aboutissement de la reflexion et constitue sans nul doute une des cles de la reussite. Afin de poursuivre sa reflexion, la ville de Cannes, ville centre de la CACPL, a candidate fin 2019 a l'Appel a Manifestation d'Interet pour une meilleure prise en compte des risques naturels dans les projets en renouvellement urbain. En résumé et au-delà de l'importance du portage politique pour l'aboutissement de ce type de réflexions, cet exemple illustre les interactions entre risque et aménagement et le double intérêt d'une mise en perspective de tous les outils « classiques » d'aménagement » et d'une attitude proactive et partenariale d'action et de recherche de solutions (cf. PPRI) pour prévenir, anticiper et réduire la vulnérabilité dans le cadre de tout projet d'aménagement ou de réaménagement.
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Charte d'engagement pour « concevoir des quartiers résilients » face au risque d'inondation IDF 2018.
http://www.driee.ile-de-france.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/2018_03_12_charte_quartiers_resilients_v5_sign-2.pdf Référentiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant, juin 2012,
Ce document recense, formalise et illustre les principales mesures de prevention de l'inondation qui peuvent etre mises en oeuvre sur un batiment existant en zone inondable, dans une optique preventive ou a l'occasion d'autres travaux realises sur le batiment : rehabilitation, amelioration thermique, entretien. Il est destine aux professionnels susceptibles de travailler en zone inondable, mais aussi aux services de l'Etat et a ses partenaires en charge de la politique de prevention du risque inondation. Ce referentiel constitue une base technique et pedagogique pour realiser les travaux de prevention les plus pertinents en fonction de l'alea, du contexte d'intervention et des contraintes techniques et reglementaires existantes. https://www.ecologie.gouv.fr/prevention-linondation Référentiel national de vulnérabilité aux inondations (Co-piloté par le CEPRI et la DGPR
Travaux realises par le Cerema, Edition juin 2016) Ce guide propose une methode d'evaluation de la vulnerabilite selon les trois objectifs de la SNGRI (ameliorer la securite des personnes, reduire les dommages aux biens et ameliorer le retour a la normale), mais aussi les modalites de construction d'un plan d'actions operationnel en abordant la mobilisation des acteurs, les outils pour reduire la vulnerabilite et les guides et methodes disponibles. Ce referentiel est destine aux porteurs de strategies locales, aux porteurs de PAPI, et plus generalement aux services deconcentres de l'Etat, aux collectivites, aux professionnels de la prevention du risque d'inondation. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/180205-Referentiel%20inondations-finalweb.pdf() Reconstruire un territoire moins vulnérable après une inondation : une fenêtre d'opportunité encore difficilement mobilisable. Denis Crozier ; Gwenaël Jouannic, Chloé Tran Duc Minh, Zéhir Kolli, Éric Montagne, Sandrine Arbizzi (Cerema 12/04/2017)
Ce travail consiste a analyser les temps structurant la phase post-inondation marquee par la participation d'un large panel d'acteurs et le souhait commun d'un retour a l'etat ante-catastrophe, a partir d'un travail bibliographique, eclaire par plusieurs retours d'experiences centres sur la postcatastrophe. https://journals.openedition.org/eps/7033 Comment saisir les opérations de renouvellement urbain pour réduire la vulnérabilité des territoires inondables face au risque d'inondation ? - Principes techniques d'aménagement CEPRI Février 2015
Cet ouvrage s'appuie sur l'analyse d'une bibliographie internationale riche et sur des exemples concrets d'amenagement, tant français qu'europeens, tenant compte des risques d'inondation. Il se fonde aussi sur des echanges et rencontres avec des professionnels de l'urbanisme et de la construction, des chercheurs europeens impliques dans la reflexion sur la question de la "ville resiliente" a l'inondation et des collectivites engagees dans des operations d'amenagement sur leur territoire.
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A partir de ces nombreux exemples et entretiens, le CEPRI a extrait des principes d'amenagement permettant de guider les professionnels de l'urbanisme et de la construction dans leur conception de quartiers en renouvellement urbain situes en zone inondable. https://www.cepri.net/tl_files/Guides%20CEPRI/CEPRI%20rapport%20principe%20amenagt.pdf Réduction de la vulnérabilité aux inondations et valorisation urbaine. (Ministère de l'écologie /DGPR, 2013)
Cet ouvrage a ete realise a la suite du seminaire organise par la DGPR a Beziers, en mars 2006 sur la reduction de la vulnerabilite des personnes et des biens aux inondations. Il propose un cadre methodologique pour etablir un diagnostic de vulnerabilite d'un quartier aux inondations. La methodologie situe le quartier dans l'ensemble urbain et explicite ses relations a l'inondation. http://www.mementodumaire.net/wp-content/uploads/2012/07/Guide-REXm%C3%A9thodologique-r%C3%A9novation-quartier-inondation-2008.pdf Diagnostic de vulnérabilité des territoires aux inondations DGALN/CETE Méditerranée 2012
Ce guide didactique a pour objectif de permettre aux professionnels des « risques » et de l'« amenagement », en particulier dans les services deconcentres du Ministere charge de l'Environnement, d'analyser la vulnerabilite du territoire avec une approche systemique, d'elargir l'analyse a l'echelle du territoire, de prendre en compte son fonctionnement et d'aider a degager un cadre d'actions strategiques pour la prevention locale du risque d'inondation, et a fixer des orientations d'amenagement, dans le but d'ameliorer la resilience du territoire. https://www.cerema.fr/fr/actualites/diagnostic-vulnerabilite-territoires-aux-inondations
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Nom DUPUY-LYON HUET TOURJANSKI CASTEL PORCHER BORSU MOLINIER HORTH COURTRAY BARJON RUDA EYMARD CHABANE LEONARDI SAURON LEONETTI
Prenom Stephanie Brice Laure Serge Johann Mathias Fabrice Andre Vincent David Francisco Pierre-Julien Jean-Marie Alexandre Claire Jean
Organisme DGALN DGALN DGPR/SRNH DDTM 06 DDTM 06 DDTM 06 DDTM 06 DDTM 30 DDTM 30 DDTM 83 DDTM 83 DRIEA UD du Val-de-Marne DRIEE UD du Val-de-Marne DRIEE service prevention des risques et des nuisances DRIEE Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Ville d'Antibes Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Communaute d'agglomeration d'Antibes (CASA) Ville d'Antibes Ville de Cannes
Fonction Directrice generale Adjoint a la directrice generale Cheffe de service Directeur Directeur adjoint Chef du service deplacement risques securite Adjoint au chef du service deplacement risques securite Directeur Chef du service Eau et Risques Directeur Chef du service planification et prospective Directeur Chef de l'UD Chef du service Adjointe a la cheffe de l'UD75/ Cheffe du PIRIN Maire et president de la communaute d'agglomeration Adjointe a la securite civile et aux risques Directeur general des services /cabinet du maire Directrice GEMAPI
ROMAN PINTRE
Marika Stephane
EMPHOUX
Valerie
AICARDI VERAN
Jean-Marie Emma
Responsable protection civile Adjointe au maire en charge de l'amenagement, du developpement territorial et de l'urbanisme Conseiller municipal, subdelegue a l'urbanisme Directeur general des services
FIORENTINO TANI
Christophe Michel
Ville de Cannes CACPL
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Nom CARASSOU MAILLAN ONZON RIBOLLET CHEVALIER CAYLA NARCY MONIE MULLER BREMOND BARRIAU CAYRON PERRIN MORFEA METIVIER ALTIER COURTRAY BRAQUET BARTHES MOISSONIER BOURGOIN RACHLINE
Prenom Philippe Thomas Philippe Laurent Laure Katy Nicolas Sybille Didier Delphine Jean Sebastien Stephane
Organisme CACPL CACPL Ville de Cannes CACPL CACPL DGPR/SRNH DGPR/SRNH DGPR/SRNH Syndicat Mixte de l'Argens Syndicat Mixte de l'Argens Commune de Roquebrune sur Argens Chambre d'Agriculture
Fonction Directeur general adjoint Amenagement CACPL Directeur general des services techniques - ville de Cannes Directeur urbanisme Responsable amenagement CACPL Directrice cycle eau CACPL Adjointe a la cheffe du service Chef du departement de l'appui aux politiques de prevention Cheffe du bureau des risques inondations et littoraux President Maire
Agriculteur Association VIVA Ville de Nîmes Nîmes metropole Nîmes metropole Nîmes metropole Ville de Sommieres Ville de Sommieres DDTM 30/SER/PR DDTM 30/SER/PR Ville de Frejus CA Var Esterel Mediterranee Association ZA La Palud Representants Chef de pole Cheffe de bureau Directeur Chef du service Chef d'unite Chef du service Responsable des etudes et projets Chef du service prevention de inondations - direction de l'eau Chef du service Eau et Risques Chef du service SATSU/CSS Directeur general des services Directeur service urbanisme Charge d'etude PPRi Chef d'unite Maire
Nathalie Vincent Vincent Vincent Bruno Philippe Mathieu David
ROBUSTELLI HENRY HORTH COURTRAY MARTELLI BRAQUET GERINCHASSANG
Philippe Corinne Andre Vincent Patrick Vincent Sarah
DDTM 83/SPP/R DDTM 83/SEBIO/BPP DDTM 30 DDTM 30/SER DDTM 30/SER/PR DDTM 30/SATSU/CSS MRN
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Nom PETITPAS GIRAN AUDIBERT MARTINELLI CHRETIEN BARJON RUDA SALVAT ROBUSTELLI HESSE FAYS VALDISSERA ALIBERT AMAT FERAUD NARE ALBIN VERRHIESTLEBLANC SCHULER FOREST CHARRETTON BLAISE DE DROUAS d'ISSERNIO JOBERT MOISSON de VAUX LANGUMIER
Prenom Eric Jean-Pierre Gregory Patrick Chau David Francisco Henri Philippe Jean-François Josette Thibault Mme Jean-Guy Guylhem Michel Manon Ghislaine Oriane Sebastien Philippe Didier Mayeul Jean-Philippe Pascal Benedicte Julien
Organisme MRN commune de Hyeres commune de Hyeres Syndicat mixte de la Basse Vallee du Gapeau Syndicat mixte de la Basse Vallee du Gapeau DDTM 83 DDTM 83 DDTM 83/SPP/PR/BPRIFG DDTM 83/SPP/PR Var Association VIE Chambre de commerce et d'industrie du Var Chambre d'agriculture du Var Syndicat Hotellerie de plein air Syndicat Hotellerie de plein air Syndicat Hotellerie de plein air DREAL/SPR/URNM DREAL/MIIAM prefecture du Var DREAL Occitanie DDTM 29 DDTM 29 DGPR DDTM 13 DDTM 13 DDTM 13 DDTM 13
Fonction Conseiller Maire Directeur de cabinet du maire President Directrice Directeur Chef du service planification et prospective Chef de bureau Chef de pole Mediateur des assurances Consultant inondation
Cheffe de l'unite risques naturels majeurs Chargee de mission interregionale Inondations Arc Mediterraneen Gestionnaire du BOP 122 Directeur adjoint Directeur Responsable unite prevention des risques Chef de bureau Directeur Directeur adjoint Cheffe du service Urbanisme Risques Chef du pole Risques
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Nom DELCAMP
Prenom Christophe
Organisme FFA
Fonction Directeur adjoint, direction des assurances de dommages et responsabilite Ancien directeur de la MRN conseiller special risque climatique secretaire general executif de l'AFPCN Directeur du departement Fonds Publics et Prevention Directeur des Reassurances & des Fonds Publics Directeur de l'UD Chef de l'UD Adjointe a la cheffe de l'UD75/ Cheffe du PIRIN a la DRIEE Directeur de projets ZAC Ardoines (Vitry-sur-Seine) Adjoint a la cheffe de pole risques et amenagement Directeur general adjoint en charge des services techniques Directrice GEMAPI Animateur du PAPI de l'Yerres Chargee du projet de renaturation Directrice adjointe de l'ingenierie strategique des territoires et des etudes urbaines Directrice generale adjointe des services Architecte
NUSSBAUM
Roland FFA
BAUDUCEAU QUANTIN EYMARD CHABANE SAURON QUESSARD BALMES CHALAUX CRISCIONE BRETAUDEAU LEFORT AMRANE,
Nicolas Antoine Pierre-Julien Jean-Marie Claire Benoît Laurence Eric Sandrine Pierre Sandrine Zineb
CCR CCR UD DRIEA du Val-de-Marne UD DRIEE du Val-de-Marne DRIEE EPAORSA DRIEE/SPRN SyAGE SyAGE SyAGE SyAGE EPAORSA/ Grand Paris Amenagement Commune de Villeneuve Saint Gorges
BONHOMME DANIELLACOMBE BERTEAUD BES-de-BERC DENIAUD PENNEC PLOUZEN GUILLERM AULAGNIER GORAGUER
Agnes Eric Pascal Severine Yann Guy Jerome Christian Anne-Claire François
Cerema Cerema Cerema Communaute d'agglomeration de Morlaix Ville de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix Communaute d'agglomeration de Morlaix
Directeur general Directrice deleguee Outre-Mer Responsable du secteur d'activite Risques Naturels Vice-president Adjoint au maire DGA Environnement Directrice deleguee a l'environnement Directeur services techniques
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Nom LE SAUX REGHEZZA
Prenom Clement Magali
Organisme Communaute d'agglomeration de Morlaix Ecole normale superieure Centre de formation sur l'environnement et la societe Ville de RomorantinLanthenay
Fonction Charge de mission GEMAPI ? Directrice
LORGEOUX KHA
Jeanny Daniele
Maire Premiere vice-presidente, Premiere adjointe au maire de Quimperle, chargee du grand cycle de l'eau Presidente de la CLE Elle-Isole-Laîta Animateur du PAPI Adjoint au maire, charge des travaux, responsable « inondations » Responsable voirie, reseaux et mobilite, cellule risques majeurs Responsable Prevention risques Adjoint au sous-directeur Directrice departementale Directeur departementale adjoint Adjoint au chef de service risques Directrice generale
Quimperle communaute
TIMMERMAN JAMBOU
Pierre Gerard
Syndicat mixte Elle-IsoleLaîta Ville de Quimperle
RIAULT CAILLIBOT SUCHEL CHEVASSUS LHERBETTE DROUET BIDAULT
Nicolas Olivier Christophe Nadine Laurent Gilles Stephanie
Quimperle communaute Quimperle communaute DGALN/DHUP/AD DDTM 40 DDTM 40 DDTM 40 CEPRI
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Acronyme ANAH ANR BOP BRGM CatNat CAUE CCR CDC CDRNM CEPRI CEREMA CGEDD CNRS COPRNM DDT(M) DGALN DGD DGPR DGSCGC DHUP DICRIM DREAL DTU DUP EDF EPCI EPF EPTB ERP FFA
Signification Agence nationale de l'habitat Agence Nationale pour la Recherche Budget opérationnel de programme Bureau de Recherches Géologiques et Minières Catastrophes naturelles Conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement Caisse Centrale de Réassurance Caisse des dépôts et consignations Centre européen de prévention des risques d'inondation Centre d'Études sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable Centre National de la Recherche Scientifique Conseil d'orientation pour la Prévention des Risques Majeurs Direction départementale des Territoires (et de la Mer) Direction Générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature Dotation générale de décentralisation Direction Générale de la Prévention des Risques Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages Diffusion du Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs Direction régionale de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement Document technique unifié Déclaration d'Utilité publique Électricité de France Établissement public de Coopération intercommunale Établissement public foncier Établissement public territorial de bassin Établissement recevant du public Fédération française des assurances
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Acronyme FPRNM GEMAPI IAL IGA IGF IGPEF MCTCT MRN MTE ORSEC PAPI PCS PGRI PIG PLU(I) PPA PPR(N) PPRS PPRT SAGE SCoT SDAGE SIG SLGRI SNGRI TRI ZAC ZAD
Signification Fonds de prévention des Risques naturels majeurs appelé communément Fond Barnier Gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations Information des acquéreurs et locataires Inspection générale de l'Administration Inspection générale des Finances Ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts Ministère de la Cohésion des Territoires et des Collectivités territoriales Mission Risques Naturels de la Fédération Française de l'Assurance Ministère de la Transition écologique Organisation des secours Programme d'actions de prévention des inondations Plan communal de sauvegarde Plan de gestion des risques d'inondation Projet d'intérêt général Plan local d'urbanisme (intercommunal) Projet partenarial d'aménagement Plan de prévention des risques (naturels) Plan de prévention des risques sismiques Plan de prévention des risques technologiques Schéma d'aménagement et de gestion des eaux Schéma de cohérence territoriale Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux Système d'information géographique Stratégie locale de gestion des risques d'inondation Stratégie nationale de gestion des risques d'inondation Territoire à risque d'inondation Zone d'aménagement concerté Zone d'aménagement différé
ZIF
Zones a inondation frequentes
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Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports »
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INVALIDE)