Retour d'expérience sur l'épisode caniculaire et la sécheresse 2019

BAUDOIN, Emmanuelle ; PY, Michel ; STEVENS, Dominique ; PUJOS, Charles

Auteur moral
France. Conseil général de l'environnement et du développement durable ; France. Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">Deux épisodes caniculaires fin juin et fin juillet 2019, cumulés à une vague de sécheresse particulièrement longue et affectant 85% du territoire, ont conduit à diligenter une mission de retour d'expérience sur ces phénomènes climatiques. La sécheresse des sols en 2019, qui vient à la suite d'événements similaires ayant eu lieu les quatre années précédentes, a atteint un record historique au mois de septembre. Le principal impact a été les coupures des routes et autoroutes suite à des incendies. La sécheresse associée aux fortes températures a par contre amplifié des désordres, le plus souvent liés au gonflement retrait argile sur le réseau mal conçu ou mal réalisé de certaines collectivités. La mission propose de développer les analyses de vulnérabilité et de poursuivre la recherche de formulation des enrobés et de caractéristiques des bitumes pouvant à la fois résister au froid et au grand chaud, et de développer des expérimentations à grande échelle de chaussées de couleur claire avec des liants colorés. Le réseau ferroviaire national a connu trois types principaux d'incidents du fait des températures exceptionnelles: défaut d'installations, essentiellement sur la traction électrique, incendies et pannes de matériel. La RATP a dû appliquer pour la première fois, fin juillet 2019, des ralentissements pour protéger la partie aérienne de son réseau RER, métros et tramways. La mission recommande de rendre obligatoire la climatisation du poste de conduite des cabines d'autobus, à l'occasion des renouvellements de parcs, que la SNCF étudie la différenciation selon les grandes régions climatiques de l'adaptation de la température de neutralisation de pose des longs rails soudés à l'occasion de chaque régénération de voie ainsi que les modalités de surveillance et maintenance. Elle recommande que la RATP continue à instrumentaliser le réseau ferroviaire aérien pour mesurer les défaillances en temps réel pour pouvoir mettre en place une réponse graduée de mesures de prévention (ralentissement). Aucune augmentation d'incidents n'a été signalée sur la stabilité du réseau de distribution des eaux potables et usées. La situation 2019 a été la plus défavorable jamais observée fin août depuis la mise en place du réseau Onde (huit années) qui mesure les assecs. La mission rappelle l'importance des mesures intégrées dans la Loi d'orientation des mobilités en faveur de voies navigables de France (VNF) pour optimiser les réserves en eau, les conditions de navigation, et minimiser les pertes. En ce qui concerne les milieux aquatiques, la récurrence des épisodes de sécheresse (2017-2019) a pour effet de modifier l'ensemble du cortège faunistique et floristique, avec une disparition des espèces autochtones les plus sensibles au profit d'espèces tolérantes ubiquistes. Concernant les milieux forestiers, la mission recommande de conforter les outils actuels de suivi des crises sanitaires avec son réseau de suivi sur le terrain, d'engager un suivi cartographique LIDAR haute définition des mortalités des boisements et de développer un outil de télédétection commun avec d'autres pays européens concernés. En termes de risque incendiaire, les surfaces brûlées ont été divisées par trois depuis 1995 mais sont susceptibles de connaître une inflexion nouvelle du fait du changement climatique (allongement de la période de risque de feux). La mission recommande la mise en oeuvre d'une initiative forte en matière de reboisement, afin de maintenir et développer le capital productif de la forêt française et le stockage du carbone dans l'objectif d'atteindre les objectifs 2050 de neutralité des émissions de gaz à effet de serre (GES). S'il n'y a pas de suivi mettant en évidence un impact des canicules et de la sécheresse sur les espèces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers, il a été observé qu'ils ont joué un rôle atténuateur vis-à-vis des épisodes extrêmes 2019, à l'égard de la faune (domestique ou sauvage) et des milieux environnants. La mission propose de conforter et de pérenniser le dispositif national de suivi des bocages en garantissant ses financements et en renforçant ses partenariats scientifiques. Elle préconise un tableau de bord de suivi des effets d'un épisode caniculaire composé d'une quinzaine d'indicateurs.</div>
Editeur
CGEDD ; CGAAER
Descripteur Urbamet
bus ; foret ; sécheresse ; impact ; sol ; incendie ; route ; type de matériau ; chaussée ; transport ferroviaire ; train ; métro ; tramway ; climatisation ; faune ; flore
Descripteur écoplanete
retour d'expérience ; vulnérabilité ; réseau ferroviaire ; faune aquatique ; flore aquatique ; reboisement
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
MINISTÈRÈ DÈ LA TRANSITION ÈCOLOGIQUÈ ÈT SOLIDAIRÈ MINISTÈRÈ DÈ L'AGRICULTURÈ ÈT DÈ L'ALIMÈNTATION établi par Emmanuelle BAUDOIN (coordinatrice), Michel PY, Dominique STEVENS (CGEDD) Charles PUJOS (CGAAER) P U Rapport CGEDD n° 013098-01, CGAAER n° 19098 B Avril-2020 LI Retour d'expérience sur l'épisode caniculaire et la sécheresse 2019 É Les auteurs attestent qu'aucun des e% le% ments de leurs activite% s passe% es ou pre% sentes n'a affecte% leur impartialite% dans la re% daction de ce rapport Statut de communication Pre% paratoire a+ une de% cision administrative Non communicable Communicable (donne% es confidentielles occulte% es) Communicable PUBLIÉ Sommaire Résumé............................................................................................................................................. 7 Liste des recommandations.................................................................................................... 10 Introduction................................................................................................................................. 12 1. La spécificité de l'épisode caniculaire et de la sécheresse 2019.............................13 1.1. La canicule................................................................................................................................................. 13 1.1.1. La France a connu deux épisodes de canicules au cours de l'été 2019......................13 1.1.2. Les canicules de 2019 ont été d'une intensité exceptionnelle.......................................14 1.2. La se% cheresse........................................................................................................................................... 16 1.2.1. La sécheresse 2019 a des origines météorologiques.........................................................17 1.2.2. La sécheresse des sols a atteint un record historique en septembre 2019..............17 1.3. Les e% pisodes caniculaires en climat futur.....................................................................................18 1.4. Conclusion................................................................................................................................................. 18 2. Impact sur le bâti.................................................................................................................... 19 3. Les activités de réseau.......................................................................................................... 22 3.1. Infrastructures et services de transport.......................................................................................22 3.1.1. Quelques désordres ponctuels principalement sur le réseau routier des collectivités et pas d'impact recensé sur la circulation routière.............................................22 3.1.2. Infrastructures et trafic portuaires : quelques impacts très ponctuels....................26 3.1.3. Le transport ferroviaire (SNCF) : une régularité lourdement affectée mais une production des services qui semble assez résiliente......................................................................26 3.1.4. RATP : les infrastructures et le matériel roulant ont bien résisté, avec un fort impact sur le service et le confort des salariés et voyageurs.....................................................29 3.1.5. Réseau et services de transport urbain de province : un impact sur le nombre d'incidents, le confort des voyageurs et les agents de conduite des bus non climatisés.31 3.1.6. Transport collectif : réflexions menées, recommandations et indicateurs.............32 3.1.7. Aucun effet visible sur le trafic aérien, quelques impacts très ponctuels sur les infrastructures aéroportuaires.............................................................................................................. 36 3.1.8. Plus de la moitié des canaux gérés par VNF ont fait l'objet de restriction ou d'arrêt de la navigation en 2019 pour insuffisance d'eau..........................................................37 3.2. Le re% seau de distribution d'e% nergie e% lectrique..........................................................................38 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 1/138 PUBLIÉ 3.2.1. La consommation de la climatisation est bien plus faible que celle du chauffage .............................................................................................................................................................................. 38 3.2.2. La canicule a dégradé la disponibilité du parc de production déjà réduite en été .............................................................................................................................................................................. 39 3.2.3. Les canicules n'ont pas entraîné de difficultés à assurer l'équilibre offre-demande............................................................................................................................................... 41 3.2.4. Les réseaux de transport et de distribution ont été résilients.......................................42 3.3. Re% seaux de distribution des eaux potables et use% es................................................................43 3.4. Impact sur la production industrielle............................................................................................44 4. Biodiversité, milieux et espèces......................................................................................... 46 4.1. Milieux aquatiques : cours d'eau, milieux humides, tourbie+ res, ripisylves....................46 4.1.1. Les milieux aquatiques ont été perturbés par la sécheresse.........................................47 4.1.2. Milieux aquatiques : propositions d'actions........................................................................48 4.1.3. Les milieux aquatiques doivent être suivis avec plus d'attention...............................49 4.2. Milieux forestiers.................................................................................................................................... 49 4.2.1. Constats et effets, une « tempête silencieuse » probable................................................49 4.2.2. Pour la gestion forestière, constat qui n'est pas une lapalissade, 2019 vient après 2018.................................................................................................................................................................. 50 4.2.3. Les feux de forêt................................................................................................................................ 52 4.2.4. Mobiliser le potentiel d'atténuation joué par les forêts et prendre en compte les services écosystémiques rendus............................................................................................................. 55 4.3. Milieux bocagers, line% aires de haies, pre% -vergers.....................................................................56 4.3.1. Le dispositif national de suivi des milieux bocagers doit être pérennisé et conforté............................................................................................................................................................ 56 4.3.2. Restaurer et profiter de la multifonctionnalité des espaces bocagers pour réduire l'impact et atténuer les effets des épisodes climatiques intense..............................................57 4.4. Tour d'horizon des espe+ ces affecte% es.............................................................................................58 4.4.1. Les impacts des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019 sur les espèces........58 4.4.2. Les espèces affectées : recommandations.............................................................................58 5. Des indicateurs pour juger de l'impact des actions menées lors de prochains événements climatiques similaires....................................................................................... 60 Conclusion.................................................................................................................................... 61 Annexes......................................................................................................................................... 62 1. Lettre de mission.................................................................................................................... 63 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 2/138 PUBLIÉ 2. Caractérisation des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019.........................65 2.1. Vigilance vagues de chaleur............................................................................................................... 65 2.2. Identification et caracte% risation d'une vague de chaleur.......................................................66 2.3. Dure% e, intensite% maximale et se% ve% rite% des vagues de chaleur depuis 1947...................67 2.4. Tempe% rature moyenne quotidienne observe% e en e% te% (source Me% te% o-France)..............69 2.5. Me% thode de diagnostic de la se% cheresse des sols......................................................................69 2.6. De% ficit de pre% cipitations par trimestre (indice SPI).................................................................71 2.7. De% ficit d'humidite% des sols (indice SWI).......................................................................................72 2.8. Indice moyen d'humidite% des sols (SWI) - France, anne% e 2019 (source Me% te% o-France) ................................................................................................................................................................................ 73 2.9. Le positionnement des e% pisodes de l'e% te% 2019 en climat futur...........................................73 2.9.1. Les épisodes caniculaires en climat futur..............................................................................73 2.9.2. La sécheresse des sols en climat futur.....................................................................................75 3. Le bâti......................................................................................................................................... 76 3.1. Reconnaissance de l'e% tat de catastrophe naturelle...................................................................76 3.2. Bilan d'activite% de la commission interministe% rielle catastrophes naturelles en 2019 ................................................................................................................................................................................ 77 3.3. Carte d'exposition au retrait gonflement des sols argileux...................................................77 3.4. De% claration des ouvrages souterrains............................................................................................78 3.5. CouF t des sinistres................................................................................................................................... 78 4. Infrastructures routières, ouvrages d'art et circulation routière..........................79 4.1. Liste des de% sordres releve% s sur le re% seau routier national....................................................79 4.2. Èxemples d'impact sur les re% seaux routiers des collectivite% s...............................................79 4.3. Description des impacts sur les usagers, la circulation routie+ re et sur les agents.......80 4.4. Les indicateurs possibles pour le re% seau et la circulation routie+ re....................................81 5. Remontées d'impacts sur quelques infrastructures portuaires.............................82 6. Réseau ferroviaire national et service de transport de la SNCF..............................83 6.1. Principaux de% sordres pouvant survenir sur le re% seau ferroviaire du fait des canicules et de la se% cheresse.......................................................................................................................................... 83 6.2. Pre% paration de la saison chaude : mesures pre% ventives mises en oeuvre par la SNCF ................................................................................................................................................................................ 84 6.3. Liste des incidents significatifs pendant les deux canicules a+ la SNCF.............................85 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 3/138 PUBLIÉ 6.4. De% tails des impacts sur les services de transport de la SNCF par activite% : TGV, TÈR et Transilien........................................................................................................................................................... 86 6.5. Transilien : taux de mate% riel climatise% / re% frige% re% selon la ligne en 2019 (source : plan canicule 2019 de SNCF Re% seau)................................................................................................................87 6.6. Mesures pre% ventives pour le confort des voyageurs................................................................87 7. Réseau et service de transport de la RATP.....................................................................89 7.1. Mesures pre% ventives et exceptionnelles mises en oeuvre par la RATP.............................89 7.2. De% tails des incidents constate% s la journe% e du 25 juillet..........................................................89 7.3. Taux d'e% quipement de rafraîFchissement du mate% riel roulant RATP en 2019 et dans le futur (source RATP)....................................................................................................................................... 90 8. Mesures prises sur les réseaux de transport urbain de province durant les canicules........................................................................................................................................ 92 9. Transport collectif, réflexions menées............................................................................ 93 9.1. De% tails des axes d'ame% lioration lance% s par la SNCF suite au RÈX 2019...........................93 9.2. Retour d'expe% rience des canicules sur les re% seaux de transport ferroviaire et urbain en Èurope........................................................................................................................................................... 93 9.2.1. En Suisse : retour d'expérience sur la canicule de l'été 2019 (Source : enquête DG Trésor).............................................................................................................................................................. 94 9.2.2. Au Portugal : retour sur l'expérience caniculaire 2018 (source enquête DG Trésor).............................................................................................................................................................. 96 9.2.3. Italie : retour d'expérience de la canicule 2019 (source enquête DG Trésor)........99 9.2.4. Autres pays (source UIC) et actions menées par l'UIC...................................................100 10. Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien......................................................101 10.1. Principaux de% sordres pouvant survenir sur les infrastructures et le transport ae% rien du fait de canicule ou se% cheresse...........................................................................................................101 10.2. Mesures mises en oeuvre pour pallier aux fortes chaleurs...............................................101 11. Infrastructures et transports fluviaux........................................................................102 11.1. Carte du cumul des arreF ts de restriction et d'arreF ts de navigation pour insuffisance d'eau du premier avril au 8 octobre 2019 (source VNF)..............................................................102 11.2. Actions mene% es par Voies navigables de France (VNF).....................................................102 12. Le réseau d'énergie électrique...................................................................................... 104 12.1. Appels de puissance......................................................................................................................... 104 12.2. Difficulte% s de mode% lisation du gradient d'e% te% ........................................................................104 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 4/138 PUBLIÉ 12.3. Èffets de la canicule sur la production et la suF rete% des centrales nucle% aires (source IRSN)................................................................................................................................................................. 105 12.4. Èncadrement des rejets thermiques.........................................................................................106 12.5. ArreF ts ou baisses de production des re% acteurs pour contraintes environnementales ............................................................................................................................................................................. 107 12.6. L'e% quilibre offre-demande au cours des deux canicules....................................................108 12.6.1. Première canicule : l'équilibre offre-demande assuré sans tension sur le système électrique..................................................................................................................................... 108 12.6.2. Deuxième canicule : l'équilibre offre-demande assuré malgré une disponibilité réduite du parc........................................................................................................................................... 109 12.7. Les contraintes thermiques dans un conducteur.................................................................110 12.8. Prise en compte par Ènedis des conse% quences sur le re% seau urbain des phe% nome+ nes de forte chaleur................................................................................................................. 110 12.9. Le crite+ re B........................................................................................................................................... 111 13. Impact sur la production industrielle : retour de l'enquête auprès des DREAL ........................................................................................................................................................ 114 13.1. Parmi les mesures relatives a+ des e% conomies d'eau de manie+ re pe% renne, ont notamment e% te% cite% es :............................................................................................................................... 114 13.2. Spe% cifiquement en pe% riode de se% cheresse, ont e% te% releve% es les mesures suivantes : ............................................................................................................................................................................. 115 14. Gestion forestière : les conséquences de la sécheresse........................................117 15. Feux de forêts...................................................................................................................... 119 15.1. Me% ga-feu : le cas de la France.......................................................................................................119 15.2. Retour sur la canicule de 2019....................................................................................................120 16. Les bocages, des paysages résilients et multifonctionnels..................................122 16.1. RoF le tampon des microhabitats...................................................................................................122 16.2. Les bocages.......................................................................................................................................... 122 16.3. Les reptiles, amphibiens, oiseaux : des groupes indicateurs de l'e% tat de l'e% cosyste+ me bocager............................................................................................................................................................. 123 16.4. Observations en 2019..................................................................................................................... 123 16.5. Le dispositif national de suivi des bocages.............................................................................124 16.6. Les e% tapes............................................................................................................................................. 124 16.7. Suivre l'impact des canicules sur les e% cosyste+ mes et la biodiversite% au sein de milieux bocagers contraste% s.................................................................................................................... 125 16.8. Pre% server les bocages de% ja+ multifonctionnels et re% silients..............................................126 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 5/138 PUBLIÉ 16.9. Restaurer les bocages de% grade% s..................................................................................................126 16.10. « Èmbocager » les territoires.....................................................................................................126 17. Liste des personnes rencontrées.................................................................................. 127 18. Glossaire des sigles et acronymes................................................................................ 132 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 6/138 PUBLIÉ Résumé Deux e% pisodes caniculaires du 25 au 30 juin et du 21 au 26 juillet ont e% te% observe% s durant l'e% te% 2019, cumule% s a+ une vague de se% cheresse particulie+ rement longue et affectant 85 % du territoire. Madame la ministre de la transition e% cologique et solidaire a charge% le Conseil ge% ne% ral de l'environnement et du de% veloppement durable (CGÈDD) et le conseil ge% ne% ral de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAÈR) de diligenter une mission de retour d'expe% rience sur ces phe% nome+ nes climatiques, en demandant de les caracte% riser, puis d'en mesurer les impacts sur le baF ti, l'ensemble des activite% s de re% seau et la biodiversite% ve% ge% tale, animale, marine ou terrestre. La mission devait proposer plusieurs orientations et actions nouvelles concre+ tes pour re% duire les effets d'un e% ve% nement me% te% orologique similaire, ainsi que des indicateurs de suivi. Les deux e% pisodes de canicule, s'ils ne se distinguent pas par leur dure% e ou leur se% ve% rite% , sont tous deux exceptionnels pour l'intensite% maximale qu'ils ont atteinte, avec des e% carts de tempe% rature par rapport aux pre% ce% dents records jamais observe% s, meF me au niveau mondial. La se% cheresse des sols en 2019, qui vient a+ la suite d'e% ve% nements similaires ayant eu lieu les quatre anne% es pre% ce% dentes, a atteint un record historique au mois de septembre. Concernant l'impact sur la stabilite% du baF ti, le couF t des sinistres lie% s a+ l'effet retrait-gonflement des argiles, n'est pas connu a+ la date de re% daction du rapport. Pour faciliter l'application des techniques efficaces de construction permettant de se pre% munir de cet effet, la mission propose de rassembler toutes les prescriptions constructives dans un seul document technique unifie% (DTU). Aucun de% sordre significatif n'a e% te% observe% sur les infrastructures ae% roportuaires ou portuaires ni sur le re% seau routier national et ses ouvrages d'art, la conception e% tant ge% ne% ralement robuste et l'entretien efficace. Le principal impact a e% te% les coupures des routes et autoroutes suite a+ des incendies. La se% cheresse associe% e aux fortes tempe% ratures a par contre amplifie% des de% sordres, le plus souvent lie% s au gonflement retrait argile sur le re% seau mal conçu ou mal re% alise% de certaines collectivite% s. La mission propose de de% velopper les analyses de vulne% rabilite% et de poursuivre la recherche de formulation des enrobe% s et de caracte% ristiques des bitumes pouvant a+ la fois re% sister au froid et au grand chaud, et de de% velopper des expe% rimentations a+ grande e% chelle de chausse% es de couleur claire avec des liants colore% s. Le re% seau ferroviaire national a connu trois types principaux d'incidents du fait des tempe% ratures exceptionnelles : de% faut d'installations, essentiellement sur la traction e% lectrique, incendies et pannes de mate% riel. Les re% sultats de re% gularite% (retard des trains) ont e% te% lourdement impacte% s avec des ralentissements et des annulations, mais la production des services a e% te% relativement re% siliente. La pratique de la SNCF consistant a+ pre% parer la pe% riode de grande chaleur de+ s le mois de mars, suivie chaque anne% e de retour d'expe% rience apre+ s l'e% te% , porte aujourd'hui ses fruits, notamment dans le domaine de la dilatation des rails ou+ les incidents ont e% te% limite% s, contrairement a+ d'autres pays europe% ens. Le confort voyageur a e% te% impacte% , particulie+ rement en IOle-de-France : le parc mate% riel TGV et Intercite% s est climatise% ainsi que 93 % des TÈR pour seulement 53,4 % des Transiliens, sachant qu'au-dela+ de 35 °C exte% rieur la climatisation n'est plus efficace. Le parc des trains SNCF sera totalement climatise% a+ terme, a+ l'occasion de son renouvellement. La RATP a duF appliquer pour la premie+ re fois, le 25 juillet 2019, des ralentissements pour prote% ger la partie ae% rienne de son re% seau RÈR, me% tros et tramways. Si les impacts sur les installations ont e% te% relativement limite% s en raison des mesures pre% ventives applique% es sur les infrastructures et le mate% riel roulant (avec une augmentation des pannes mate% riel sur les bus et dans une moindre mesure les tramways), les conse% quences ont e% te% importantes sur le service avec une augmentation du nombre de kilome+ tres non re% alise% s et un fort impact sur le confort des voyageurs et des agents de conduite, principalement de bus (5 % seulement sont climatise% s, cinq lignes de me% tro sur 17, 90 % des RÈR A et B et 100 % des tramways). Des tempe% ratures jusqu'a+ 55 °C ont e% te% constate% es au poste Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 7/138 PUBLIÉ de conduite de bus entraîFnant 64 droits de retrait. La climatisation des bus franciliens devrait eF tre ge% ne% ralise% e sur tous les autobus neufs mis en exploitation a+ partir de 2020. La mission n'a eu que peu de remonte% es des autorite% s organisatrices de la mobilite% d'ou+ il ressortirait une corre% lation entre la tempe% rature et le nombre d'incidents en transport urbain. L'impact de la canicule sur l'aspect ope% rationnel des services de transport est un sujet d'inte% reF t e% mergent, avec des pratiques diffe% rentes en termes de climatisation du mate% riel selon la localisation. La tempe% rature excessive subie par le personnel de conduite dans les bus non climatise% s ou re% frige% re% s est une proble% matique commune. Les e% pisodes caniculaires sont appele% s a+ se multiplier et, si le sce% nario le plus de% favorable se produit, ils seront d'intensite% bien supe% rieure et plus longs. Dans cette perspective la mission recommande de rendre obligatoire la climatisation du poste de conduite des cabines d'autobus, a+ l'occasion des renouvellements de parcs, la climatisation de la totalite% du bus e% tant peu efficace (ouverture fre% quentes des portes) et e% nerge% tivore. Pour plus de re% silience, la mission pre% conise que la SNCF e% tudie la diffe% renciation selon les grandes re% gions climatiques de l'adaptation de la tempe% rature de neutralisation de pose des longs rails soude% s a+ l'occasion de chaque re% ge% ne% ration de voie ainsi que les modalite% s de surveillance et maintenance. Èlle recommande que la RATP continue a+ instrumentaliser le re% seau ferroviaire ae% rien pour mesurer les de% faillances en temps re% el pour pouvoir mettre en place une re% ponse gradue% e de mesures de pre% vention (ralentissement). Aucune augmentation d'incidents n'a e% te% signale% e sur la stabilite% du re% seau de distribution des eaux potables et use% es. La situation 2019 a e% te% la plus de% favorable jamais observe% e fin aouF t depuis la mise en place du re% seau Onde (huit anne% es) qui mesure les assecs. Le re% seau montre une intensification en dure% e et se% ve% rite% de l'e% tiage fin septembre sur les quatre dernie+ res anne% es. Du fait du de% ficit de pre% cipitations, 84 de% partements en octobre 2019 e% taient concerne% s par au moins un arreF te% pre% fectoral limitant certains usages de l'eau. Plus de la moitie% des canaux a+ vocation principalement de navigation de tourisme ont fait l'objet de restriction ou d'arreF t de la navigation pour insuffisance d'eau en 2019. La mission rappelle l'importance des mesures inte% gre% es dans la Loi d'orientation des mobilite% s en faveur de voies navigables de France (VNF) pour optimiser les re% serves en eau, les conditions de navigation, et minimiser les pertes. Les conse% quences sur la production industrielle des restrictions de pre% le+ vements/rejets d'eau sont ine% gales selon les re% gions et le type de production ou sont mal connues. La direction ge% ne% rale de la pre% vention des risques (DGPR) a fait de la gestion des situations de se% cheresse dans les installations industrielles un objectif prioritaire dans son instruction aux services 2020. Il n'y a eu aucune conse% quence sur la suF rete% nucle% aire des installations de production et aucun dommage mate% riel. Onze re% acteurs nucle% aires ont e% te% concerne% s par des arreF ts ou des baisses de production pour contraintes environnementales, se cumulant aux arreF ts de tranche pour maintenance concentre% s durant l'e% te% . Ces baisses de puissance ou ces arreF ts, la baisse de rendement de la production thermique et des panneaux photovoltaîSques et celle du facteur de charge e% olien n'ont cependant pas eu de conse% quence sur la continuite% d'approvisionnement des consommateurs (les appels de puissance en e% te% sont bien plus limite% s qu'en hiver). La mission recommande de poursuivre les travaux mene% s par re% seau de transport et d'e% lectricite% (RTÈ) visant a+ consolider l'impact de l'ale% a canicule sur la consommation et la production, en affinant les perspectives de de% veloppement de la climatisation, ainsi que les mode% lisations des tempe% ratures inte% grant le re% chauffement climatique d'une part, la disponibilite% des moyens de production d'autre part. Les canicules 2019 n'ont pas entraîFne% de crise majeure sur le re% seau de distribution e% lectrique. Le renouvellement progressif par Ènedis depuis 2008 des caF bles a+ isolation papier, source principale de de% faillances du re% seau souterrain urbain, porte ses fruits. La suppression totale de ces caF bles, pre% vue a+ l'horizon 2040, doit eF tre poursuivie, ainsi que le de% veloppement de la te% le% surveillance du re% seau ae% rien haute tension, aujourd'hui expe% rimente% e par RTÈ, afin de mieux re% partir la quantite% d'e% lectricite% en fonction des tempe% ratures re% elles des lignes, lorsque la limite de 45 °C risque d'eF tre atteinte. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 8/138 PUBLIÉ Èn ce qui concerne les milieux aquatiques, la re% currence des e% pisodes de se% cheresse (2017-2019) a pour effet de modifier l'ensemble du corte+ ge faunistique et floristique, avec une disparition des espe+ ces autochtones les plus sensibles au profit d'espe+ ces tole% rantes ubiquistes. Il n'existe toutefois pas de protocole ge% ne% ralise% permettant de dresser un bilan national « espe+ ces » des conse% quences, meF me si quelques exemples ont pu eF tre releve% s par l'Office français de la biodiversite% . La mission, qui a constate% la fragilite% des re% seaux de suivi et la rarete% des programmes de recherche, propose de les conforter (notamment l'e% tat d'e% coulement des rivie+ res), de s'inte% resser a+ la prolife% ration des cyanobacte% ries et enfin d'ame% liorer la pre% vision saisonnie+ re des niveaux de nappe et des de% bits d'e% tiage, tout en de% veloppant les solutions fonde% es sur la nature (zones humides, haies, ripisylves...) qui permettent d'atte% nuer de telles crises. Le nombre de fiches de de% pe% rissement des milieux forestiers a augmente% en 2018 et 2019 de meF me que les taux de mortalite% en matie+ re de plantations, deux constats de% ja+ connus par le passe% . Des phe% nome+ nes peu repe% re% s jusqu'a+ pre% sent ont ne% anmoins e% te% observe% s en 2019 (de% pe% rissement ine% dit ou attaque par des insectes de certaines espe+ ces), mais il est difficile de quantifier la totalite% des conse% quences. La mission recommande de conforter les outils actuels de suivi des crises sanitaires avec son re% seau de suivi sur le terrain, d'engager un suivi cartographique LIDAR haute de% finition des mortalite% s des boisements et de de% velopper un outil de te% le% de% tection commun avec d'autres pays europe% ens concerne% s. Èn termes de risque incendiaire, les surfaces bruF le% es ont e% te% divise% es par trois depuis 1995 mais sont susceptibles de connaîFtre une inflexion nouvelle du fait du changement climatique (allongement de la pe% riode de risque de feux). Il importe d'harmoniser et de de% ployer un outil national unique de pre% vision du risque d'incendie permettant de les suivre et les caracte% riser de façon plus homoge+ ne et interpre% table, de stopper le mitage et le de% veloppement de constructions le% ge+ res en foreF t, et de re% fle% chir aux pratiques agricoles du futur dans les zones a+ risques. La mission recommande aussi la mise en oeuvre d'une initiative forte en matie+ re de reboisement, a+ l'exemple de l'Allemagne, afin de maintenir et de% velopper le capital productif de la foreF t française et le stockage du carbone dans l'objectif d'atteindre les objectifs 205O de neutralite% des e% missions de gaz a+ effet de serre (GÈS). S'il n'y a pas de suivi mettant en e% vidence un impact des canicules et de la se% cheresse sur les espe+ ces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers, il a e% te% observe% qu'ils ont joue% un roF le atte% nuateur vis-a+ -vis des e% pisodes extreF mes 2019, a+ l'e% gard de la faune (domestique ou sauvage) et des milieux environnants. La mission propose de conforter et de pe% renniser le dispositif national de suivi des bocages en garantissant ses financements et en renforçant ses partenariats scientifiques. De manie+ re ge% ne% rale les impacts sur les espe+ ces sont re% pandus mais peu quantifiables, seules quelques observations ont pu eF tre recense% es. Il est propose% de conforter l'animation des re% seaux des re% serves naturelles, conservatoires d'espaces naturels, botaniques et parcs naturels re% gionaux, avec un programme de% die% aux suivis des effets des canicules et se% cheresses sur les milieux naturels, de de% velopper un suivi des e% cosyste+ mes et de commander au Muse% um national d'histoire naturelle une analyse des donne% es du programme du suivi temporel des oiseaux communs (STOC), au regard des e% ve% nements de l'e% te% 2019. La mission a enfin propose% un tableau de bord de suivi des effets d'un e% pisode caniculaire compose% d'une quinzaine d'indicateurs. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 9/138 PUBLIÉ Liste des recommandations Recommandation 1.Élaborer une norme de document technique unifié (DTU) de conception générale des constructions en zone argileuse qui regrouperait l'ensemble des dispositions à appliquer et éviterait le recours aux diverses « strates » d'autres DTU : fondations, maçonnerie, etc. (direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature -DGALN-).................................................20 Recommandation 2.Poursuivre la recherche de formulations des enrobés et des caractéristiques des bitumes résistant au grand chaud et au froid. Développer les expérimentations à grande échelle de chaussées de couleur claire - liant coloré (DGITM).......................................................................................................................................... 25 Recommandation 3.Étudier l'adaptation de la température de neutralisation de pose des longs rails soudés à l'occasion de chaque régénération de voie et des modalités de surveillance et de maintenance dans l'optique d'une différenciation selon les grandes régions climatiques (SNCF). Continuer à instrumenter le réseau ferroviaire aérien pour mesurer les défaillances en temps réel et pouvoir mettre en place une réponse graduée de mesures de prévention -ralentissement- (RATP). ........................................................................................................................................................... 35 Recommandation 4.Rendre obligatoire la climatisation du poste de conduite des cabines d'autobus, à l'occasion des renouvellements de parcs (MTES)....................35 Recommandation 5.Mieux identifier les perspectives de développement de la climatisation pour évaluer l'impact sur la consommation d'énergie (RTE)............39 Recommandation 6.Engager dès à présent un suivi cartographique LIDAR haute définition pour accroître la connaissance des mortalités des boisements confrontés aux aléas climatiques, dans un partenariat IGN - DSF...............................52 Recommandation 7.Doter la France d'une base de données, en lien avec la base actuelle de données sur les incendies de forêts en France (BDIFF), permettant à l'avenir de suivre et caractériser les incendies de façon beaucoup plus homogène et interprétable qu'aujourd'hui............................................................................................. 54 Recommandation 8.Conforter et pérenniser le dispositif national de suivi des bocages, lequel sera à même de fournir un suivi fin et des résultats à valoriser vis-à-vis des épisodes climatiques de l'été 2019, en garantissant ses financements (éco-contribution, agences de l'eau, OFB), et en renforçant ses partenariats scientifiques.................................................................................................................................. 57 Recommandation 9.a) Conforter l'animation des réseaux des réserves naturelles, conservatoires d'espaces naturels, botaniques, parcs naturels régionaux, avec un programme dédié aux suivis des effets des canicules et sécheresses sur les milieux naturels, b) Développer un suivi des écosystèmes sur le mode du Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 10/138 PUBLIÉ programme « Les sentinelles du climat », contribuant à compléter les indicateurs de l'observatoire national de la biodiversité, c) Commander au muséum d'histoire naturelle (MNHN) d'une analyse des données du programme STOC en regard des aléas de l'été 2019...................................................................................................................... 59 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 11/138 PUBLIÉ Introduction Par lettre du 21 octobre 2019, la ministre de la transition e% cologique et solidaire a charge% le Conseil ge% ne% ral de l'environnement et du de% veloppement durable (CGÈDD) et le Conseil ge% ne% ral de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAÈR), de diligenter une mission de retour d'expe% rience sur les e% pisodes caniculaires et la se% cheresse de l'anne% e 2019. Deux vagues de canicule assez courtes mais d'une intensite% exceptionnelle ont e% te% observe% es durant l'e% te% 2019, du 25 au 30 juin et du 21 au 26 juillet. La se% cheresse, re% currente depuis 2015 mais touchant alternativement diffe% rentes re% gions, a e% te% particulie+ rement longue en 2019, affectant 85 % du territoire national. Il e% tait demande% en premier lieu de caracte% riser ces e% pisodes climatiques et de distinguer au moyen d'indicateurs en quoi ces e% ve% nements sont spe% cifiques par rapport aux anne% es ante% rieures (chapitre 1). Èn second lieu, il revenait a+ la mission d'identifier les faits nouveaux et remarquables lie% es a+ ces e% pisodes climatiques extreF mes, meF me modestes, mais pre% occupants pour l'avenir, afin d'appre% cier la re% silience des installations et milieux ou l'irre% versibilite% de certaines e% volutions, puis de proposer des indicateurs permettant d'appre% cier les effets de tels e% pisodes et d'e% valuer la pertinence des actions engage% es lors du retour de tels e% ve% nements. Ènfin il e% tait demande% de proposer plusieurs orientations imme% diates et actions nouvelles concre+ tes pour re% duire l'impact d'une situation similaire dans la perspective de l'e% laboration du troisie+ me plan national d'adaptation au changement climatique. Cette analyse devait porter spe% cifiquement sur les domaines de la compe% tence du ministe+ re de la transition e% cologique et solidaire (MTÈS) : · · le baF ti (chapitre 2) ; l'ensemble des activite% s de re% seau (chapitre 3) : fragilite% s de certains e% quipements, de% stabilisation de certaines infrastructures et ouvrages d'art, de% faillance des services, qu'elles soient quantitatives ou qualitatives, impacts sur la production, mesures a+ prendre pour assurer le confort des usagers des services publics et regard sur l'impact sur la production industrielle ; la biodiversite% ve% ge% tale et animale, marine ou terrestre, y compris dans la propagation de maladies, d'espe+ ces venant de zones chaudes, la disparition de milieux ou d'espe+ ces, la capacite% e% ventuelle de re% cupe% ration des milieux (chapitre 4) ; · Ènfin, devait eF tre propose% un syste+ me de collecte simple des indicateurs (chapitre 65). Le rapport aborde l'ensemble des points pre% vus dans les limites permises par le de% lai des travaux et par deux difficulte% s majeures : · celle de relier dans certains domaines les constats a+ la seule anne% e 2019, les modifications e% cosyste% miques n'e% tant pas lie% es uniquement a+ celle-ci mais a+ des modifications climatiques et hydrauliques qui ont de% bute% il y a plusieurs anne% es et dont l'ampleur augmente au fil du temps ; dans certains domaines, un laps de temps trop re% duit apre+ s les e% ve% nements climatiques pour en mesurer la totalite% des impacts et un temps trop court pour obtenir des indicateurs fiables qui parfois ne% cessitent jusqu'a+ 18 mois de recul avant de pouvoir eF tre e% tablis. · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 12/138 PUBLIÉ 1. La spécificité de l'épisode caniculaire et de la sécheresse 2019 1.1. La canicule L'organisation me% te% orologique mondiale (OMM) de% finit les vagues de chaleur comme un temps inhabituellement chaud et sec ou chaud et humide, qui dure au moins de deux a+ trois jours, et qui produit le plus souvent un impact sensible sur la sante% humaine et les syste+ mes naturels. Dans le volume 4 du rapport Le climat de la France au 21e siècle (Ouzeau et al., 2014), les vagues de chaleur e% taient de% finis comme des pe% riodes de cinq jours conse% cutifs avec une tempe% rature maximale supe% rieure de cinq degre% s a+ la normale 1976 - 2005. Les de% finitions issues du plan national canicule 1 font, elles, office de re% fe% rence pour le de% clenchement des alertes sanitaires (annexe 2.1: « vigilance vagues de chaleur ». Me% te% o-France utilise aujourd'hui une me% thode de de% tection des vagues de chaleur re% cemment de% crite dans l'article Ouzeau et al., 2016 2. Èlle s'appuie sur la de% termination de seuils de% finis a+ partir de la se% rie de tempe% ratures quotidiennes traite% e (annexe 2.2 : « identification et caractérisation d'une vague de chaleur »). Les vagues de chaleur y sont de% crites comme des « objets » posse% dant certaines caracte% ristiques que l'on peut comparer entre elles : · · · une dure% e et une position calendaire ; une intensite% maximale (tempe% rature la plus e% leve% e atteinte au cours de l'e% pisode) ; une se% ve% rite% (inte% gration sur la dure% e de la quantite% de chaleur en exce+ s). 1.1.1. La France a connu deux épisodes de canicules au cours de l'été 2019 Depuis 1947, Me% te% o-France dispose de donne% es homoge+ nes issues de 30 stations de re% fe% rence re% parties sur tout le territoire a+ partir desquelles elle calcule quotidiennement la tempe% rature moyenne3 en France et de% termine les diffe% rents seuils utiles a+ la de% tection des vagues de chaleur. On peut faire de meF me a+ l'e% chelle de chaque de% partement a+ partir de se% ries de% partementales agre% ge% es. Figure 1 : Température moyenne quotidienne en France été 2019 (source Météo-France) ; 1 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnc_actualise_2017.pdf https://doi.org/10.1016/j.cliser.2016.09.002 Il s'agit d'une moyenne entre le maximum et le minimum de la journe% e, car pour beaucoup de postes historiques manuels, ce sont les seuls parame+ tres thermiques qui e% taient mesure% s. 2 3 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 13/138 PUBLIÉ La France a connu au cours de l'e% te% 2019 deux e% pisodes de forte chaleur (figure 1). Du 25 au 30 juin, la canicule a e% te% remarquablement pre% coce et a affecte% plus particulie+ rement le sud (figure 2). Il s'y est poursuivi jusqu'au 8 ou 9 juillet. Du 21 au 26 juillet, l'e% pisode caniculaire a concerne% notamment la moitie% nord du pays (figure 3). Deux autres e% pisodes re% gionaux se sont succe% de% s, du 6 au 11 aouF t dans le sud-est, du 25 au 28 aouF t dans le nord-est. Ces e% ve+ nements tre+ s localise% s apparaissent a+ peine sur la figure 1 qui repre% sente une tempe% rature moyenne% e a+ partir des 30 stations de re% fe% rence. Figure 2 : Déplacement de la vague de chaleur lors du premier épisode (source Météo-France). Figure 3 : Déplacement de la vague de chaleur lors du second épisode (source Météo-France). 1.1.2. Les canicules de 2019 ont été d'une intensité exceptionnelle La moyenne sur la France des tempe% ratures quotidiennes de ces 30 stations a permis de recenser 41 vagues de chaleur majeures depuis 1947 (annexe 2.3 : « durée, intensité maximale et sévérité des vagues de chaleur depuis 1947 »), caracte% rise% es chacune par sa dure% e, son intensite% maximale et sa se% ve% rite% (figure 4). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 14/138 PUBLIÉ Figure 4 : Vagues de chaleur observées en France de 1947 à 2019 (source Météo-France). Les canicules de juin et juillet 2019 ont e% te% plutoF t courtes (six jours), 14 ont eu une dure% e plus longue. Èlles ont e% te% plutoF t se% ve+ res, seulement cinq vagues de chaleur (1947, 1983, 2003, 2006 et 2018) affichent une se% ve% rite% supe% rieure. Par contre, elles ont e% te% d'une intensite% exceptionnelle, la vague de juillet ayant atteint l'intensite% maximale la plus e% leve% e au cours d'un e% pisode, devant celle d'aouF t 2003 et celle de juin 2019. Par ailleurs, il n'est pas rare de connaîFtre deux vagues de chaleur au cours d'un meF me e% te% . Cela s'e% tait de% ja+ produit a+ dix reprises avant l'e% te% 2019 (annexe 2.3 : « durée, intensité maximale et sévérité des vagues de chaleur depuis 1947 »), l'e% te% 2017 ayant meF me connu quatre vagues de chaleur. De nombreux records de tempe% rature ont e% te% battus Les tempe% ratures releve% es au cours de ces deux e% pisodes ont e% te% tre+ s e% leve% es de% passant de façon ine% dite les 40 °C dans plusieurs villes du nord de la France le 25 juillet (figure 5). Ce jour-la+ , c'est a+ Saint-Maur (92) qu'il a fait le plus chaud avec 43,4 °C. Le record absolu de tempe% rature maximale en France a e% te% battu le 28 juin a+ Ve% nargues dans l'He% rault avec 46,0 °C effaçant les 44,1 °C releve% s dans le Gard en 2003. Figure 5 : températures maximales en France le 5 août 2003 et le 28 juin et le 25 juillet 2019 (source Météo-France). Durant ces e% pisodes, de nombreux records de tempe% rature ont e% te% battus avec des e% carts par rapport aux pre% ce% dents jamais observe% s, meF me au niveau mondial, avec par exemple jusqu'a+ + 6 °C a+ Montpellier (figure 6). A Paris, le thermome+ tre a atteint 42,6 °C, record absolu pour la capitale, de% passant largement l'ancien record de 40,4 °C datant du 28 juillet 1947. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 15/138 PUBLIÉ Figure 6 : écart de température par rapport aux précédents records (source Météo-France). Certaines re% gions ont e% te% affecte% es davantage par le premier e% pisode, d'autres par le second. Cette distinction avec la canicule de 2003 qui concernait davantage tout le territoire (figure 5) explique qu'avec une tempe% rature moyenne sur le pays de 29,4°, le 25 juillet 2019, a e% gale% sans de% passer le 5 aouF t 2003, journe% e la plus chaude enregistre% e en France (annexe 2.4 : « température moyenne quotidienne observée en été »). 1.2. La sécheresse La se% cheresse est un de% ficit anormal d'une (au moins) des composantes du cycle hydrologique terrestre sur une pe% riode prolonge% e. Il faut distinguer plusieurs types de se% cheresses (Wilhite et Glantz, 1985) : · · La se% cheresse me% te% orologique correspond a+ un de% ficit prolonge% de pre% cipitations. La se% cheresse agricole ou e% daphique se caracte% rise par un de% ficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour alte% rer le bon de% veloppement de la ve% ge% tation. Èlle de% pend des pre% cipitations et tient compte de l'e% vaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puise% e par les racines est e% vapore% e au niveau des feuilles). La se% cheresse agricole est donc sensible aux pre% cipitations, a+ l'humidite% et a+ la tempe% rature de l'air, au vent mais aussi a+ la nature des plantes et des sols (annexe 2.5 « méthode de diagnostic de la sécheresse des sols ». La se% cheresse hydrologique se manifeste lorsque les lacs, rivie+ res ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Èlle de% pend des pre% cipitations mais aussi de l'e% tat du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration, de la tempe% rature et de l'e% tat de la ve% ge% tation qui conditionnement l'e% vapotranspiration et du niveau des stocks dans les divers compartiments du cycle terrestre de l'eau (nappes souterraines, retenues d'eau, sol, stocks neigeux et glaciers). La structure du bassin hydrologique (pe% dologie, ge% ologie, topographie, re% seau hydrographique) de% termine les temps de re% ponse des e% coulements aux pre% cipitations observe% s sur diffe% rentes pe% riodes et donc la « re% action » du bassin a+ l'absence de ces pre% cipitations. · La se% cheresse me% te% orologique se re% percute aux autres types de se% cheresse en fonction de la nature du sol, de la ve% ge% tation (et la saison), du fonctionnement hydrologique des diffe% rents aquife+ res. Le choix d'un indice de se% cheresse pertinent de% pend fortement du domaine conside% re% 4 : · · Standardized Precipitation Index (SPI) : indice de probabilite% qui repose seulement sur les pre% cipitations, indicatif de la se% cheresse me% te% orologique ; Soil Wetness Index (SWI) : indice d'humidite% des sols, il repre% sente le ratio d'eau disponible pour la plante, indicatif de la se% cheresse agricole ; 4 http://www.drias-climat.fr/accompagnement/sections/183 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 16/138 PUBLIÉ · Standardized Flow Index (SFI) : indicatif de la se% cheresse hydrologique. 1.2.1. La sécheresse 2019 a des origines météorologiques Les pre% cipitations ont e% te% de% ficitaires de manie+ re quasi continue sur la France de juillet 2018 a+ septembre 2019 inclus (annexe 2.6 « déficit de précipitations par trimestre - indice SPI- ») avec toutefois une bre+ ve pe% riode tre+ s pluvieuse a+ l'automne 2018 (figure 7). Figure 7 : Écart à la normale des précipitations mensuelles (source Météo-France). Sur 12 mois, de septembre 2018 a+ aouF t 2019, on constate une vaste zone de% ficitaire qui va du Massif Central au Grand Èst avec des dure% es de retour (DR) des e% ve% nements constate% s qui vont de 10 a+ 25 ans (figure 8) et d'autres zones en de% ficit plus limite% (Normandie, Nord, Savoie...). Figure 8 : Déficit de précipitations sur 12 mois : septembre 2018 - août 2019 (indice SPI) (source Météo-France). 1.2.2. La sécheresse des sols a atteint un record historique en septembre 2019 La se% cheresse des sols a rede% marre% au mois de juin 2019 pour e% galer au mois de septembre, le record historique de 1990 (figure 9). S'en est suivi une forte re% humidification a+ partir d'octobre. Les zones les plus touche% es ont e% te% les re% gions de l'est, du centre et de la basse valle% e du RhoF ne (figure 9). annexe 2.7: « déficit d'humidité des sols - indice SWI- » et annexe 2.8 : « Indice moyen d'humidité des sols (SWI) pour l' année 2019. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 17/138 PUBLIÉ Figure 9 : Déficit d'humidité des sols en septembre 2019 (indice SWI) (source Météo-France). Cette se% cheresse s'inscrit dans un contexte d'e% ve% nements re% currents et exceptionnels de se% cheresse des sols ayant alternativement touche% ces cinq dernie+ res anne% es, toutes les re% gions de France (figure 10). L'analyse ne prend en compte que les ale% as naturels et ne traite pas des autres usages, comme les pre% le+ vements. Figure 10 : Déficit d'humidité des sols au cours des cinq dernières années (indice SWI, (source Météo-France). 1.3. Les épisodes caniculaires en climat futur Il ressort des projections de Me% te% o-France que les e% pisodes e% quivalents a+ celui de l'e% te% 2019 vont se multiplier d'ici 2050 mais ne seront pas plus forts en intensite% , dure% e et se% ve% rite% qu'en 2003. Dans les 30 ans qui viennent, nous ne devrions donc pas subir d'e% ve% nements inconnus, mais plusieurs de niveau comparable a+ celui de 2003. Au-dela+ , tout de% pendra de la trajectoire d'e% missions et de concentrations de gaz a+ effet de serre qui sera suivie (annexe 2.9 : « le positionnement des épisodes de l'été 2019 en climat futur »). 1.4. Conclusion Les deux e% pisodes de canicule qu'a connus la France au cours de l'e% te% 2019, s'ils ne se distinguent pas par leur durée ou leur sévérité, sont donc tous deux exceptionnels pour l'intensité maximale qu'ils ont atteinte avec des e% carts de tempe% rature par rapport aux pre% ce% dents records jamais observe% s, meF me au niveau mondial. La se% cheresse des sols en 2019, qui vient donc a+ la suite d'e% ve% nements similaires ayant eu lieu les quatre anne% es pre% ce% dentes, a atteint un record historique au mois de septembre. Depuis octobre, on a observe% cependant une forte re% humidification des sols. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 18/138 PUBLIÉ 2. Impact sur le bâti. L'impact principal d'un e% pisode caniculaire ou d'une se% cheresse, en ce qui concerne la de% stabilisation d'un immeuble, est le phe% nome+ ne de retrait-gonflement des sols argileux. La mission ne s'inte% ressera ni au confort thermique dans les baF timents, ni a+ l'impact sur la sante% humaine, ni a+ l'adaptation de la conception architecturale, de la re% glementation et des re+ gles de construction qui font par ailleurs l'objet d'une autre mission5. Les fortes chaleurs peuvent entraîFner diffe% rentes « pathologies » et sinistralite% s sur le baF ti : dilatation de mate% riau (menuiserie, enduits), de% shydratation des joints entre plaques de plaF tre... ainsi que des dysfonctionnements de syste+ mes tels que les climatiseurs. Ces sinistres rele+ vent le plus souvent de de% fauts de construction meF me s'ils sont re% ve% le% s a+ l'occasion de ces e% pisodes. La mission des socie% te% s d'assurances pour la connaissance et la pre% vention des risques naturels (MNR) qui est un groupement technique professionnel place% sous la houlette de la fe% de% ration française de l'assurance (FFA), ne dispose pas du recul ne% cessaire pour dresser un e% tat des sinistres qu'auraient pu entraîFner les canicules de 2019. Le retrait par asse+ chement des sols argileux lors d'une se% cheresse prononce% e (se% cheresse ge% otechnique) et/ou durable produit des de% formations de la surface des sols (tassements diffe% rentiels). Il peut eF tre suivi de phe% nome+ nes de gonflement au fur et a+ mesure du re% tablissement des conditions hydroge% ologiques initiales. Le phe% nome+ ne de retrait-gonflement des argiles engendre re% gulie+ rement sur le territoire français des de% gaF ts conside% rables aux baF timents. Èn raison notamment de leurs fondations superficielles, les maisons individuelles sont particulie+ rement vulne% rables a+ ce phe% nome+ ne. Ces de% gaF ts sont ge% ne% ralement pris en charge par les assurances dans le cadre du dispositif de reconnaissance de l'e% tat de « catastrophe naturelle » (annexe 3.1 : « reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle »). La dernie+ re re% vision des crite+ res permettant de reconnaîFtre une commune en e% tat de catastrophe naturelle apre+ s une se% cheresse a eu lieu en mai 2019. Èlle a eu pour conse% quence de quasiment « neutraliser » l'effet sol : il suffit que 3 % de la surface du territoire communal soit couverte par des sols argileux sensibles situe% s en zones d'ale% as faible, moyen et fort (98 % des communes sont au-dessus de ce seuil) pour pouvoir eF tre classe% a+ partir du moment ou+ l'on a connu un e% pisode de se% cheresse dont la dure% e de retour est supe% rieure a+ 25 ans. Ces zones d'ale% as sont issues de donne% es techniques et e% tudes cartographiques e% tablies par le Bureau de recherche ge% ologiques et minie+ res (BRGM). Depuis le lundi 26 aouF t 2019, la « carte de l'ale% a retrait gonflement des sols argileux » utilise% e depuis 2010 a e% te% remplace% e par la « carte d'exposition au retrait gonflement des sols argileux ». Les donne% es me% te% o sont fournies par Me% te% o-France. N'e% tant disponibles qu'au mois de mars de l'anne% e n+1, le classement des communes ne peut intervenir avant cette date. On ne dispose donc a+ la date de re% daction du rapport d'aucune donne% e sur les e% ve% nements 2019 (nombre de communes classe% es, nombre de sinistres). Pour faire de la prospective, la MRN utilise un « indice d'exposition » : nombre de maisons par commune situe% es en zone sensible, c'est-a+ -dire en zone argileuse d'ale% as moyen/fort et ayant subi une pe% riode de se% cheresse dont la dure% e de retour est supe% rieure a+ 25 ans. Èn 2019, 1,9 millions de maisons sont susceptibles d'avoir e% te% expose% es a+ la se% cheresse. Èn 2018, 2,7 millions de maisons ont e% te% expose% es a+ la se% cheresse (situe% e dans une des 3 983 communes ayant e% te% finalement classe% es en catastrophe naturelle sur les 5 686 qui en ont fait demande : plus de 70 %, ont e% te% reconnues, ce qui constitue un taux de reconnaissance historiquement haut, la moyenne e% tant de l'ordre de 50 %) (annexe 3.2 : bilan d'activité de la commission interministérielle catastrophes naturelles en 2019). 10,4 millions de maisons sur un total de 18 sont situe% es en zone d'ale% as moyen / fort (source MRN). 5 Rapport CGÈDD-CGÈ en cours relatif a+ la « préparation de la réglementation environnementale 2020 dans les constructions neuves ». Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 19/138 PUBLIÉ Èn application de l'article 68 de la loi portant e% volution du logement, de l'ame% nagement et du nume% rique (loi ÈLAN) du 23 novembre 2018, il a e% te% cre% e% une section du code de la construction et de l'habitation spe% cifiquement consacre% e a+ la pre% vention des risques de mouvements de terrain diffe% rentiel conse% cutif a+ la se% cheresse et a+ la re% hydratation des sols. L'objectif de cette mesure le% gislative est de re% duire le nombre de sinistres lie% s a+ ce phe% nome+ ne en imposant la re% alisation d'e% tudes de sol pre% alablement a+ la construction dans les zones expose% es au retrait-gonflement d'argile. Èn effet, les sinistres lie% s a+ la se% cheresse sont des sinistres parfaitement e% vitables si l'on construit dans les re+ gles de l'art. Les constructions re% alise% es apre+ s la loi Èlan ne rele+ veront donc plus du dispositif « catastrophe naturelle » mais de la responsabilite% du constructeur au travers de la garantie de% cennale. La nouvelle carte d'exposition (annexe 3- 3 : « carte d'exposition au retrait gonflement des sols argileux ») doit permettre d'identifier les zones expose% es au phe% nome+ ne de retrait gonflement des argiles ou+ s'appliqueront les nouvelles dispositions re% glementaires a+ partir du 1er janvier 2020 (zones d'exposition moyenne et forte). L'arreF te% actant la carte n'a toujours pas e% te% publie% . Par ailleurs, aucune capitalisation de ces e% tudes de sol n'est envisage% e alors que celle-ci pourrait rapidement ge% ne% rer des e% conomies d'e% chelle. Propositions · Publier l'arrêté actant la carte aussi vite que possible. · Pour ve% rifier le respect de l'obligation de la loi Èlan et capitaliser la connaissance, modifier l'article L. 411-1 du code minier pour imposer la de% claration des e% tudes de sol de moins de 10 m dans la banque du sous-sol tenue par le BRGM et accessible au grand public (annexe 3.4: « déclaration des ouvrages souterrains »). · Développer la recherche sur les techniques de prévention : les couF ts de re% paration des sinistres (annexe 3.5 : « coût des sinistres »), 50 000 en moyenne par habitation, sont sans commune mesure avec les couF ts des moyens de pre% vention a+ mettre en oeuvre durant la construction (raidisseurs, 500 par habitation) (source MRN). Il existe aussi des techniques de pre% vention plus faciles a+ mettre en oeuvre et moins one% reuses que la technique la plus re% pandue pour re% parer (re% alisation de micro-pieux en sous-oeuvre), notamment l'humidification du sol de fondation avant qu'il ne devienne trop sec, en injectant de l'eau de pluie pre% alablement re% cupe% re% e et stocke% e. Cette technique est actuellement expe% rimente% e par le Cente d'e% tude et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilite% et l'ame% nagement (CÈRÈMA6). Ènfin, il n'existe pas, comme dans le domaine parasismique, de document technique unifie% (DTU) 7 de% die% a+ la construction en zone argileuse mais seulement une se% rie de prescriptions, dans la loi ÈLAN, a+ appliquer en cas d'e% tude de sol non re% alise% e. Recommandation 1. Élaborer une norme de document technique unifié (DTU) de conception générale des constructions en zone argileuse qui regrouperait l'ensemble des dispositions à appliquer et éviterait le recours aux diverses « strates » d'autres DTU : fondations, maçonnerie, etc. (direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature -DGALN-). Proposition d'indicateur pour le baF ti : le couF t global marche% consolide% ou estime% pour un e% ve+ nement donne% . Il s'agit du montant estime% des dommages pour le marche% pris en charge au titre de la garantie le% gale « catastrophes naturelles » pour les biens assure% s autres que les ve% hicules terrestres a+ moteur. Ils sont obtenus a+ partir des donne% es statistiques collecte% es par la caisse centrale de 6 https://www.cerema.fr/fr/actualites/stabilisation-du-phenomene-retrait-gonflement-sols-argileux https://www.ffbatiment.fr/federation-francaise-du-batiment/le-batiment-et-vous/travaux/les-nf-dtu.html Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 20/138 7 PUBLIÉ re% assurance (CCR). Ce couF t est fourni en euros de l'exercice de l'e% ve% nement. Les couF ts consolide% s sont pre% sente% s sous forme d'un chiffre contrairement aux couF ts estime% s qui sont pre% sente% s sous forme d'intervalle. Ces donne% es sont disponibles sur le site Ceres, outil d'aide a+ l'analyse des risques de la CCR et actualise% es re% gulie+ rement. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 21/138 PUBLIÉ 3. Les activités de réseau La mission s'est inte% resse% e aux infrastructures et services de transport (§3-1), au re% seau de transport et de distribution d'e% nergie e% lectrique (§3-2), de distribution des eaux potables et use% es (§3-3) et enfin aux effets des restrictions de pre% le+ vement d'eau sur la production industrielle (§3-4). 3.1. Infrastructures et services de transport Dans ce chapitre, seront successivement traite% s les infrastructures routie+ res, ouvrages d'art et circulation routie+ re, puis les infrastructures et trafics portuaires, le transport ferroviaire puis celui de la RATP, du transport urbain de province et les services d'autocars assortis de recommandations pour le transport collectif, les infrastructures ae% roportuaires et le trafic ae% rien, et, enfin, les infrastructures et transports fluviaux. 3.1.1. Quelques désordres ponctuels principalement sur le réseau routier des collectivités et pas d'impact recensé sur la circulation routière 3.1.1.1. Des infrastructures résilientes sur le réseau routier national et qui le sont moins sur le réseau secondaire des collectivités a - Sur les infrastructures routières La tempe% rature extreF me, chaude, affecte les chausse% es et particulie+ rement les couches de surface. Les bitumes mous8 peuvent, par une malle% abilite% accrue, contribuer a+ leur de% formation (ornie% rage). Tous les bitumes peuvent se lique% fier et remonter en surface en entraîFnant une perte d'adhe% rence (ressuage). Èlle affecte aussi les composants e% lectriques et e% lectroniques des aides a+ la circulation. Pour les ouvrages en terre (remblais et de% blais) l'augmentation des tempe% ratures, surtout si elle est associe% e a+ une se% cheresse, a un impact notamment sur les sols argileux, par une augmentation des de% gradations me% caniques : tassements dus a+ l'e% vapotranspiration et au ressuyage, mais aussi apparition de phe% nome+ nes de retrait, cre% ant des fissurations sur les plate-formes routie+ res jusqu'aux couches de fondation. S'il y a des argiles gonflantes, des fissures longitudinales et des affaissements en rive peuvent apparaîFtre, accentue% es par la ve% ge% tation aux abords. 1 Photos 1 : Orniérage Ressuage de la chaussée Fissuration longitudinale Affaissement en rive (Source : Cerema). 8 Trois types de bitume existent : les mous, les classiques ou semi-durs, et les durs. Les premiers se de% forment de+ s que la tempe% rature au sol atteint les 30-40 °C (de% formation et ressuage), les deuxie+ mes a+ 50-60 °C, tandis que les plus durs ne sont pas sensibles a+ la tempe% rature mais aux rayons ultraviolets. Soumis a+ des UV intenses ils peuvent se briser ou e% clater. La formulation de l'enrobe% et le choix du bitume est donc un point cle% , de% pendant du climat et du trafic. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 22/138 PUBLIÉ Les autres impacts indirects sont : le risque d'augmentation des mouvements de terrain, la modification de leur comportement en cas de fortes pre% cipitations apre+ s une canicule, les feux de foreF t, les chutes de blocs apre+ s incendie dans des vallons pre% ce% demment stabilise% s par la ve% ge% tation. Aucun de% sordre significatif n'a e% te% signale% sur le re% seau routier national conce% de% (RRN-C)9 et non conce% de% (RRN-NC), la conception des chausse% es e% tant ge% ne% ralement robuste et l'entretien efficace 10. Quelques de% sordres ponctuels ont pu eF tre constate% s (annexe 4.1 : liste des désordres relevés sur le réseau routier national). Le principal impact a e% te% les coupures des routes et autoroutes suite a+ des incendies. Le centre d'e% tudes des tunnels (Cetu) n'a constate% aucun de% sordre sur les tunnels. Sur le re% seau des collectivite% s, il a pu eF tre observe% une amplification en intensite% et/ou en fre% quence des phe% nome+ nes re% currents sur des infrastructures mal dimensionne% es ou re% alise% es avec des mate% riaux non adapte% s (souvent pour raisons budge% taires), notamment sur des zones d'argile gonflante (de l'ordre de 10 % de line% aire touche% dans le Cher par exemple). Ces conse% quences sont diffe% rentes d'une re% gion climatique ou ge% ologique a+ l'autre, selon l'e% tat de la chausse% e, du trafic poids lourds, la diffe% rence entre tempe% rature diurne et nocturne. Des exemples de de% sordres ont e% te% signale% s au Cerema (annexe 4.2 : « exemples d'impacts sur les réseaux routiers des collectivités »). Ces phe% nome+ nes sont mal connus des gestionnaires routiers. Il est probable que des fragilisations du patrimoine, moins visibles que les de% sordres apparents recense% s, n'aient pas e% te% identifie% es malgre% leurs conse% quences a+ court et moyen terme. Ènfin, en zone urbaine, selon les remonte% es faites aupre+ s du Cerema, devant les giratoires et les arreF ts de bus, et particulie+ rement pour les bus a+ haut niveau de service11, des bourrelets massifs sont apparus en plusieurs lieux : ces phe% nome+ nes pourraient s'expliquer par un mauvais dimensionnement des chausse% es dans des zones tre+ s sollicite% es. b - Pas d'impact direct pour 2019 sur les ouvrages d'art, mais à surveiller . Èffet de la canicule Les tempe% ratures tre+ s e% leve% es ont pour effet d'amplifier la dilatation des mate% riaux acier et be% ton. Le dimensionnement des ouvrages inte+ gre aujourd'hui de telles amplitudes de tempe% ratures. Seuls les chausse% es, joints de chausse% es et les appareils d'appuis peuvent eF tre affecte% s, mais ils sont surveille% s et sont remplace% s re% gulie+ rement tous les 15 ans. Aucun de% sordre n'a e% te% signale% sur les ouvrages d'art du RRN-C, du RNN-C et du re% seau ferroviaire national (RFN) par les concessionnaires, la direction ge% ne% rale des infrastructures des transports et de la mer (DGITM) ou la SNCF, suite aux deux canicules 2019. . Èffet de la se% cheresse Les fondations sur pieux bois des petits ponts en maçonnerie peuvent eF tre attaque% s par des champignons si les pieux sont de% noye% s du fait du faible niveau d'eau lors d'un e% tiage se% ve+ re. Compte-tenu de l'amplification a+ venir de la fre% quence de ces situations il convient certainement de former et de sensibiliser les services techniques des collectivite% s a+ ce risque de pourrissement des pieux. 9 Apre+ s enqueF te de la direction ge% ne% rale des infrastructures des transports et de la mer (DGITM) aupre+ s des concessionnaires autoroutiers. Un bon comportement ge% ne% ral du RRN-NC avait aussi e% te% constate% lors de la canicule de 2003. Bus sur une voie de% die% e, a+ forte fre% quence, avec priorite% aux feux, et mate% riel a+ plancher bas (accessibilite% handicape% s). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 23/138 10 11 PUBLIÉ c - Des restrictions de circulation pour les automobilistes et une accidentologie routière stable . Impact vis-a+ -vis des usagers : La figure 11 montre la corre% lation entre l'augmentation de tempe% rature et le de% clenchement d'alertes pollution 12 par l'autorite% pre% fectorale. Ce de% clenchement entraîFne la mise en place de mesures gradue% es de restriction sur la circulation routie+ re, allant de l'abaissement des vitesses maximales jusqu'a+ la restriction de la circulation selon la plaque d'immatriculation ou la classification du ve% hicule et la mise en place d'incitations pour l'usage de transports les moins polluants. Les automobilistes se reportent alors sur d'autres modes, sans que la mission ait pu quantifier ce report, faute de donne% es. Il s'ave+ re particulie+ rement primordial que les transports collectifs soient alors en bon e% tat de service. 60 40 20 0 Figure 11 : Nombre de jours x départements de procédures préfectorales d'alerte - un pic pour dépassement un jour donné compte pour un (source : Direction générale de l'énergie et du climat - DGEC - à partir du site du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air - LCSQA-). Selon la direction de la se% curite% routie+ re, il ne ressort pas d'e% cart significatif d'accidentalite% a+ l'examen des deux semaines de canicule par rapport aux cinq anne% es pre% ce% dentes. Le phe% nome+ ne est trop ponctuel et le nombre d'accidents pas assez significatif. . Impact vis-a+ -vis des salarie% s des entreprises de transport : Les directions re% gionales de l'environnement de l'ame% nagement et du logement (DRÈAL) n'ont pas fait remonter de proble+ mes particuliers dans le domaine du transport routier lie% a+ la canicule : les conducteurs de poids lourds et ve% hicules utilitaires le% gers (VUL) disposent de climatisation dans les ve% hicules (annexe 4.3: description des impacts sur les usagers et la circulation routière, et sur les agents). 3.1.1.2. Infrastructures routières, ouvrages d'art et circulation routière : propositions d'actions et d'indicateurs a - Infrastructures routie+ res et confort des automobilistes : propositions d'actions . Pour les infrastructures routie+ res, en termes de pre% vention, il s'agit avant tout de veiller, lors de la conception, a+ bien dimensionner et mettre en oeuvre le mate% riau adapte% au climat local et au trafic pre% visionnel, d'avancer dans les expe% rimentations pour pre% venir les sinistres, de mieux connaîFtre les zones sensibles afin de mieux les surveiller, et de prote% ger les agents. Propositions · le Cerema a re% pertorie% en juillet 2015, en application du premier plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC1), les lois, codes, normes et re+ glements techniques, (conception, dimensionnement et entretien des chausse% es, voiries urbaines et ouvrages d'art), qui ont e% te% de% finis a+ partir des donne% es climatiques passe% es 13. Il faut aujourd'hui donner suite à la reprise de ces référentiels en tenant compte des projections 12 La pre% sence de rayonnements ultraviolets, l'absence de vent et la tempe% rature supe% rieure a+ 30 °C favorisent l'apparition d'ozone. Tempe% rature, e% tat hydrique des sols, ensoleillement notamment. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 24/138 13 PUBLIÉ climatiques, avec une hiérarchisation dans le temps en fonction des enjeux . Dans l'imme% diat, dans la politique d'achat des e% quipements de l'Ètat, (panneaux a+ message variable - PMV-, boucles de de% tection), il s'agira d'inse% rer des spe% cifications de meilleure tenue a+ la chaleur pour les composants e% lectriques et e% lectroniques. · Poursuivre et renforcer les expérimentations en cours de l'observatoire des routes sinistrées par le retrait/gonflement argile 14 sur des techniques de traitement de ces de% sordres, puis labelliser et diffuser largement les re% sultats15 . Développer l'analyse de la vulnérabilité (argile, feux, et autres impacts) face aux e% ve% nements climatiques sur le RRN-NC et le re% seau structurant des conseils de% partementaux pour localiser les tronçons les plus a+ risque (me% thodologie diffuse% e par le Cerema)16 . Étudier l'opportunité d'acquérir des équipements de protection individuelle adaptés sommets de teF te/cagoules et sahariennes rafraîFchissants pour les agents d'exploitation, comme cela existe dans d'autres secteurs pour les agents d'exploitation routie+ re. · · Le renouvellement des chausse% es selon la typologie et le trafic, se fait tous les 6 a+ 20 ans : il est important d'avancer dans la recherche de formulations des enrobe% s et des caracte% ristiques des bitumes tenant compte des tempe% ratures extreF mes chaudes (les bitumes devront eF tre plus durs pour eF tre moins plastiques), en recherchant le compromis par rapport a+ la tenue au froid qui reste leur principale vulne% rabilite% (plus le bitume est dur plus il devient cassant). Une piste inte% ressante dont il faudrait pousser les expe% rimentations a+ grande e% chelle consiste a+ de% velopper l'emploi de chausse% es de couleur claire pour limiter les e% changes thermiques sur les ouvrages d'art, les routes, mais e% galement en milieu urbain pour lutter contre les îFlots de chaleur17. Recommandation 2. Poursuivre la recherche de formulations des enrobés et des caractéristiques des bitumes résistant au grand chaud et au froid. Développer les expérimentations à grande échelle de chaussées de couleur claire - liant coloré - (DGITM). . Pour les automobilistes : certaines socie% te% s concessionnaires d'autoroute (SCA) ont proce% de% a+ des distributions d'eau sur les aires autoroutie+ res. Suite a+ l'alerte canicule, la DGITM a demande% aux directions interde% partementales des routes (DIR) la mise en place de mesures d'organisation interne, mais aussi de doter les patrouilleurs et les agents en intervention de bouteilles d'eau pour pouvoir les distribuer aux ve% hicules en panne. La mission conside+ re que ces pratiques doivent perdurer et eF tre inscrites dans le plan canicule des DIR et SCA. b - Ouvrages d'art 14 Qui regroupe le Cerema et cinq de% partements impacte% s : Cher, Indre, Indre-et-Loire, le Loiret, Loir et Cher. L'observatoire e% tudie depuis une dizaine d'anne% es plusieurs me% thodes : encapsulage de la chausse% e par une ge% omembrane, rideaux coule% s sur place apre+ s re% alisation de tranche% es, mise en place de grilles triaxiales, injection de solutions anioniques... Cela a e% te% fait par la direction interde% partementale des routes me% diterrane% e (Dir Med) sur l'ensemble de son re% seau, avec un focus pour les ale% as forts de de% part de feux. Le de% partement du Cher a proce% de% a+ une analyse croise% e de son re% seau avec les cartes d'argile du BRGM pour localiser les zones a+ risque et a proce% de% a+ une auscultation de% taille% e de ces tronçons pour de% terminer les de% formations de la chausse% e de manie+ re a+ renforcer la surveillance. Cette de% marche simple pourrait se de% velopper dans d'autres de% partements. Un proce% de% a e% te% suivi plusieurs anne% es par le Cerema dans le cadre du comite% innovation routes et rues mis en place par la DGITM : il peut eF tre mis en oeuvre sur des enrobe% s chauds, tie+ des ou coule% s a+ froid, et a e% te% expe% rimente% en laboratoire sur l'ornie+ rage et sur quelques planches d'essai in situ. Il consiste a+ utiliser des liants hydrocarbone% s colore% s voire transparents : la chausse% e est teinte% e par le mate% riau dans ce dernier cas). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 25/138 15 16 17 PUBLIÉ La surveillance des ponts et des appuis en rivie+ re est a+ renforcer. L'annonce de la mise en place d'un carnet de sante% de% finissant les caracte% ristiques de l'ouvrage, la politique de surveillance et d'entretien a+ pre% voir et retraçant toutes les ope% rations effectue% es sur l'ouvrage ainsi que l'e% volution de l'e% tat de l'ouvrage, va dans ce sens18. c - Indicateurs Il n'y a aujourd'hui pas d'enjeu identifie% pour mettre en oeuvre des indicateurs sur les infrastructures et ouvrages d'art du re% seau routier. Si des incendies impactaient fortement et de manie+ re re% pe% te% e le re% seau principal, il serait possible de mettre en place un suivi du nombre d'e% ve% nements incendies sur le RRN a+ partir de l'outil TIPI ge% re% par la DGITM, en y associant une description des effets sur le patrimoine. Ènfin, le nombre de jours de restriction de la circulation multiplie% par le nombre de de% partements concerne% s, disponible sur le site LCSQA.org depuis 2018 pourrait eF tre retenu (annexe 4.4 : les indicateurs possibles pour le réseau et la circulation routière). 3.1.2. Infrastructures et trafic portuaires : quelques impacts très ponctuels Les seules informations collecte% es concernent les grands ports maritimes de Dunkerque et la Rochelle qui n'ont rien a+ signaler, et Nantes Saint Nazaire19. Ce dernier, du fait du tre+ s faible de% bit de la Loire a duF re% duire voire suspendre le dragage des souilles au niveau du terminal ce% re% alier pour e% viter les surmortalite% s piscicoles, re% duisant de fait la capacite% d'accueil des navires. Le port pre% voit a+ terme le de% placement de ce terminal. La canicule a aussi acce% le% re% l'apparition de fissures sur des rails de grue, sur des structures de baF timents et sur la voirie (annexe 5 : remontées d'impacts sur quelques infrastructures portuaires). 3.1.3. Le transport ferroviaire (SNCF) : une régularité lourdement affectée mais une production des services qui semble assez résiliente Les tre+ s fortes chaleurs peuvent, dans un laps de temps court, avoir des impacts sur le re% seau ferroviaire : de% formation des voies suite a+ la dilatation des rails (acier) qui implique des limitations de vitesse ou des arreF ts de circulation, de% tente des fils conducteurs des cate% naires qui peut produire des ruptures d'alimentation e% lectriques et l'arreF t du train, panne des sous-stations et de la signalisation. Certains mate% riels roulants peuvent connaîFtre des de% faillances lie% es a+ la chaleur. Les feux de talus peuvent eF tre plus nombreux a+ se de% clencher du fait de la se% cheresse et de la canicule (annexe 6.1 : « principaux désordres pouvant survenir sur le réseau ferroviaire du fait des canicules et de la sécheresse »). 3.1.3.1. Principalement trois familles d'incidents sur le réseau ferré national : défauts d'installations, incendies et pannes du matériel La direction des ope% rations de SNCF Re% seau assure le pilotage de l'ensemble des mesures d'anticipation et de pre% vention sur son re% seau qui de% marrent de+ s la mi-mars et se terminent avant fin juin, et coordonne la re% daction du plan canicule avec les autres gestionnaires d'infrastructures et les entreprises ferroviaires signataires de la convention gestion de crise. Èn septembre, chaque anne% e, cette direction coordonne l'e% tablissement d'un retour d'expe% rience (Rex) de la pe% riode d'e% te% sur l'ensemble des activite% s de la SNCF (annexe 6.2 : « préparation de la saison chaude : mesures préventives mises en oeuvre par la SNCF »). 18 Suite au rapport d'information n° 609 du Se% nat du 26 juin 2019 de MM. Patrick CHAIZÈ et Michel DAGBÈRT « Se% curite% des ponts : e% viter un drame ». Rien a+ signaler a+ Dunkerque ni la Rochelle. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 26/138 19 PUBLIÉ Le bilan des deux e% pisodes caniculaires de 2019 fait par SNCF Re% seau montre des effets tre+ s importants sur la re% gularite% a+ cinq minutes (minutes perdues au-dela+ de cinq minutes de retard par le train par rapport a+ l'horaire pre% vu). L'entreprise a duF faire face a+ des crises trois fois plus nombreuses qu'en temps normal dans les zones les plus expose% es, sans aller ne% anmoins jusqu'a+ la suspension de service. La deuxie+ me canicule, plus courte, sur un pe% rime+ tre plus large, s'est de% place% e du sud vers l'IOle-de-France et le nord la+ ou+ le trafic est plus dense. SNCF Re% seau a mieux su y re% pondre en mobilisant les e% quipes sur les points de fragilite% recense% s en juin. Alors que l'irre% gularite% fait perdre en moyenne 200 000 a+ 250 000 minutes par semaine toutes causes confondues, les e% ve% nements en lien direct avec la canicule ont fait perdre 80 300 minutes sur six jours en juin (73 e% ve% nements) et 68 800 minutes sur quatre jours en juillet (66 e% ve% nements) : annexe 6.3 : « liste des incidents significatifs pendant les deux canicules à la SNCF ». Trois familles d'incidents ont domine% : · défauts d'installation essentiellement sur la traction électrique (cate% naires, sous-stations, caF bles...). Deux grandes zones de fragilite% ont e% te% observe% es : la re% gion parisienne (tre+ s fort trafic) et le grand Sud-Ouest (conception ancienne en 1 500 V, mauvais e% tat, trafic en augmentation, besoin en puissance des mate% riels roulants en augmentation). Plusieurs arrachements ou anomalies pantographe, avec du mate% riel « Re% gio2N », sous cate% naires 1 500 V non re% gularise% es20 lors de tempe% rature de% passant 30 °C ont pu eF tre observe% s. Les interruptions de circulation pour causes e% lectriques avec des effets significatifs ont e% te% au nombre de quatorze la semaine du 24-30 juin et de douze celle du 22-25 juillet ; moissonnage de ble% dans la Beauce ; · incendies au bord des voies. Pour la premie+ re fois un feu a atteint le re% seau ferre% suite a+ un · pannes du matériel aux conse% quences assez limite% es mais nombreuses affectant la capacite% de de% placement mais aussi la climatisation pour les clients. A chaque pe% riode « chaude », le nombre de signalements de climatisations hors service a augmente% , ce qui immobilise fortement les rames : en moyenne quatre heures a+ partir du signalement (voir paragraphe ci-dessous). Le bon comportement de la voie, contenant des rails tre+ s sensibles aux efforts de dilatation -six incidents lie% s a+ la dilatation des rails pendant les deux pe% riodes caniculaires sur les neuf annuellesest le re% sultat d'une politique mene% e par SNCF Re% seau depuis la canicule de 2003 d'identification et de traitement des zones a+ risque en amont de la pe% riode d'e% te% : il n'y a ainsi pas eu de conse% quence notable sur le service alors que la dilatation des rails a provoque% des crises graves chez les gestionnaires du re% seau ferre% d'autres pays europe% ens, mal pre% pare% s a+ de telles chaleurs (annexe 9.2 : retour d'expérience des canicules sur les réseaux de transport ferroviaire et urbain en Europe). Aucun de% sordre n'a e% te% signale% sur les ouvrages d'art qui font l'objet d'une surveillance cadre% e et organise% e (certains sont instrumente% s). L'incidentologie due a+ la canicule de juillet est analyse% e ci-dessous - figure 12- (annexe 6.4 : détails des impacts sur les services de transport de la SNCF par activité : TGV, TER et Transilien). 20 La re% gularisation est le maintien de la tension me% canique du fil conducteur afin de limiter la fle+ che entre deux poteaux. Il existe diffe% rents types de cate% naires dont certains sans possibilite% de re% gularisation. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 27/138 PUBLIÉ Figure 12 : Nombre de minutes perdues au-delà de cinq minutes en fonction de la nature des dix incidents les plus impactants lors de la semaine du 22 au 25 juillet, et répartition des minutes perdues chaque jour du 22 au 30 juillet selon l'activité (Source SNCF Réseau, direction des opérations et de la production).75 % des minutes perdues l'ont été pour cause canicule. Les trois principales causes de retard ou d'annulation propres au mate% riel roulant pendant les deux mois de juin et juillet 2019, (figure 13), sont la chaîFne de traction, 30 %, (elle permet de transformer l'e% nergie e% lectrique capte% e par la cate% naire en e% nergie me% canique et permet de fournir le courant auxiliaire qui permet l'e% clairage et la climatisation), les e% quipements de surveillance et de conduite, 16 %, (tout ce qui est indispensable au conducteur : radio, re% trovision, assistance controF le conduite, enregistreur d'e% ve% nements...), et enfin, la climatisation (16 %). Figure 13 : causes des incidents dus spécifiquement au matériel roulant en juin/juillet 2019 (Source SNCF ingénierie du matériel à partir de la liste des principaux irritants par série sur 80 % du parc. 3.1.3.2. SNCF : Le confort des voyageurs sérieusement affecté malgré des mesures préventives Le parc mate% riel SNCF est climatise% en quasi totalite% sauf en IOle-de-France : tous les trains TGV et Intercite% s sont climatise% s ainsi que 94,6 % des TÈR21, alors que seulement 56,4 % des trains Transiliens le sont, soit 515 trains sur 913 (annexe 6.5 : « transilien, taux de matériel climatisé selon la ligne en 2019 »). Au fur et a+ mesure des renouvellements (tous les 35 a+ 45 ans), les rames sont syste% matiquement climatise% es. Les 4,6 % de cabines de conduite des locomotives non climatise% es ont e% te% radie% es fin 2019. De nombreuses mesures pre% ventives ont e% te% mises en place pour maintenir autant que possible le confort des voyageurs (annexe 6.6 : mesures préventives pour le confort des voyageurs »). Malgre% cela, la chaleur a pu les affecter suite a+ des climatisations dans les trains qui ne s'ave+ rent plus efficaces 21 A l'exception des anciennes rames V2N « gros porteurs » a+ deux niveaux qui circulent sur Paris le Havre, Paris Quentin et Paris Amiens ainsi qu'au nord de la Bourgogne. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 28/138 PUBLIÉ au-dela+ d'une tempe% rature exte% rieure de 35 °C. Une augmentation de l'ordre de 30 % des restrictions sur la fonction climatisation a ainsi e% te% constate% e sur les mate% riels TÈR. Des tempe% ratures pouvant de% passer 40 °C ont e% te% mesure% es dans les gares. Une large information a+ destination des voyageurs a e% te% mise en place, qui s'est ave% re% e efficace, avec une incitation a+ ne pas se de% placer si cela s'ave+ re possible. Èn cas de panne en rase campagne, sans e% lectricite% ni climatisation, en plein soleil, la tempe% rature peut alors rapidement atteindre 40 °C. Des conventions avec certaines pre% fectures ou/et la protection civile et la croix rouge française permettent a+ la SNCF, contre re% mune% ration, de solliciter les services de% partementaux d'incendie et de secours dans le cadre d'une demande d'assistance aux voyageurs en gare ou a+ bord (e% vacuation/transbordement, avitaillement/he% bergement d'urgence). Ces conventions ne couvrent pas tout le territoire, ce qui a pose% proble+ me, notamment 26 juillet 2019, dans le Nivernais 22. 3.1.4. RATP : les infrastructures et le matériel roulant ont bien résisté, avec un fort impact sur le service et le confort des salariés et voyageurs La RATP met en oeuvre a+ partir du 15 mai une campagne de mesures pre% ventives avec des ope% rations de maintenance et de surveillance particulie+ re. Èlle dispose d'un plan « forte chaleur », qu'elle a duF comple% ter par des mesures exceptionnelles le 25 juillet, journe% e du record absolu de tempe% rature a+ Paris (annexe 7.1 : mesures préventives et exceptionnelles mises en oeuvre par la RATP). C'est la première fois qu'elle a dû appliquer des restrictions temporaires de vitesse pour protéger son réseau. Les impacts ont e% te% concentre% s sur la journe% e du 25 juillet ou+ il a e% te% constate% une augmentation des incidents d'avaries sur le mate% riel, d'infrastructures et façades de quai, ainsi qu'un plus grand nombre d'incidents voyageurs (annexe 7.2 : « détails des incidents constatés la journée du 25 juillet »). Si les impacts sur les installations ont e% te% relativement limite% s en raison des mesures pre% ventives applique% es par la RATP sur les infrastructures et le mate% riel roulant, les conse% quences ont par contre e% te% importantes sur le service avec une augmentation du nombre de kilome+ tres non re% alise% s : · · · bus et tramways : 15 % (2 % pour cause interne, 13 % pour cause externe dont malaises voyageurs) ; me% tros : entre 3,5 et 5 % ; RÈR A : 18,8 % aux heures de pointe et 3,3 % en heures creuses - RÈR B : 40,9 % en heures de pointe et 21 % en heures creuses. 3.1.4.1. Un fort impact sur le confort des voyageurs et pour les agents de conduite Comme on peut le voir, (figure 14), c'est le re% seau ae% rien, bus et dans une moindre mesure tramway, qui ont accuse% la plus grande augmentation de pannes mate% riel durant l'e% te% 2019 par rapport a+ 2017 et 2018. 22 Par exemple, le 26 juillet 2019, dans le Nivernais, alors que le train intercite% s Clermont-Ferrand-Paris a accuse% 12 heures de retard, les pouvoirs publics locaux, malgre% plusieurs sollicitations des salles de crise territoriales et re% gionales, n'ont pas donne% suite aux demandes de preF t du gymnase et d'avitaillement des voyageurs en eau. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 29/138 PUBLIÉ Pannes de matériel roulant Moyenne mensuelle juillet août 250 200 150 100 50 0 17 18 19 20 20 20 tro tro tro é é é M M M 18 17 19 17 18 19 20 20 20 20 20 20 B ay ay ay tB w w w e et A a am A am am R R Tr Tr Tr ER RE RE R B et s Bu 17 18 19 20 20 20 us us B B Moyenne mensuelle annuelle Malaises voyageurs (malades et blessés confondus) 400 200 0 Figure 14 : comparatif 2019 -2018-2017 des pannes de matériel roulant et des malaises voyageurs en moyenne mensuelle quelle que soit la cause selon le mode (source RATP). Si les malaises voyageurs ont une le% ge+ re tendance a+ la hausse l'e% te% ces trois dernie+ res anne% es, ils restent infe% rieurs, tous modes, a+ la moyenne mensuelle annuelle du fait de la moindre affluence. Le parc mate% riel de la RATP est ventile% soit de manie+ re naturelle par des lanterneaux en toiture, soit par une ventilation me% canique force% e (circulation d'air non refroidi), soit par une ventilation re% frige% re% e (rafraîFchissement de quelques degre% s de l'air exte% rieur qui est ventile% a+ l'inte% rieur des rames) : annexe 7.3 , « taux d'équipement de rafraîchissement du matériel roulant RATP en 2019 et dans le futur ». Èn 2019, sont e% quipe% s en ventilation re% frige% re% e 100 % des sept lignes de tramways, 90 % des RÈR A et B (le reste du RÈR B en ventilation me% canique force% e), cinq lignes de me% tro sur 17 (cinq autres en ventilation me% canique force% e et les sept autres en ventilation naturelle) et enfin 5 % des autobus (plus 1 % avec climatisation alle% ge% e et le reste en ventilation me% canique force% e). Èn cas de canicule, l'ouverture des portes de tramways est limite% e et les trains, RÈR et me% tros sont refroidis ponctuellement par lavage ou arrosage, les trains gare% s sont maintenus avec ventilation active et sur le RÈR, les trains longs sont conserve% s en heures creuses pour e% viter une densite% trop forte. Les tempe% ratures estime% es dans les bus sont monte% es jusqu'a+ 55 °C. 64 conducteurs ont exerce% leur droit de retrait et vingt-et-un ont e% te% victimes de malaise. Quatre conducteurs de me% tro ont temporairement cesse% leur service et trois ont subi des malaises. L'ame% nagement de travail pour les personnes expose% es a+ la chaleur (conducteurs de bus) a conduit a+ des re% ductions de service. Suite aux de% cisions de re% novation et de renouvellement de mate% riel prises par IOle-de-France Mobilite% , le parc de la RATP sera e% quipe% en ventilation re% frige% re% e : · · a+ hauteur de 70 % en 2027 et 90 % a+ e% che% ance 2030 pour le me% tro ; a+ 100 % pour les RÈR A et B en 2022 ; La climatisation sera ge% ne% ralise% e sur tous les autobus neufs mis en exploitation a+ partir de 2020 : d'ici fin 2025, 75 % du parc bus sera climatise% . La mise a+ l'ombre des mate% riels RÈR et me% tros sur les zones de garage a e% te% e% tudie% e mais abandonne% e car techniquement complique% e23 et couF teuse au regard du nombre d'e% ve% nements caniculaires a+ ce jour. Les tempe% ratures dans les stations souterraines sont le% ge+ rement plus fraîFches qu'a+ l'exte% rieur et moins sujettes aux variations durant les pics de chaleur 14-17h (le 25 juillet, 35,2 °C enregistre% a+ la 23 Surface ne% cessaire pour une rame de 10 me+ tres de long sur 15 me+ tres de large. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 30/138 PUBLIÉ station Franklin Roosevelt contre 42,6 °C a+ l'exte% rieur, soit sept degre% s d'e% cart). Lorsque les tempe% ratures nocturnes ne permettent pas de faire baisser la chaleur des espaces, la RATP peut proce% der a+ une activation des ventilateurs sous tunnel, afin de rafraîFchir les stations de me% tro, en activant les e% changes d'air. 3.1.5. Réseau et services de transport urbain de province : un impact sur le nombre d'incidents, le confort des voyageurs et les agents de conduite des bus non climatisés Les meF mes types de de% sordres que pour les trains peuvent se produire pour les tramways, sachant que la vitesse y est plus faible, cre% ant moins de contraintes dans le rail. Les lignes ae% riennes de contact sont impacte% es de façon similaire. Les voies d'autobus peuvent subir des ornie% rages suite aux fortes chaleurs, comme vu pre% ce% demment (chapitre 3.1.1.1.) 3.1.5.1. Impact sur le réseau et les services de transport collectif urbain de province Le manque de re% ponse des autorite% s organisatrices de transport ne permet pas a+ la mission de faire un bilan de ces e% pisodes caniculaires (une seule me% tropole a re% pondu). Èlle s'appuie donc sur cette re% ponse, les entretiens avec les organisations professionnelles et la lecture de la presse re% gionale. L'analyse des causes de dysfonctionnements faite par la me% tropole bordelaise, montre qu'il existe une nette corre% lation entre tempe% rature et nombre d'incidents : il y a plus de dysfonctionnements du tramway et d'interruptions de service pour des proble+ mes d'alimentation e% lectrique par le sol en centre-ville, et d'alimentation par cate% naire en dehors (rupture de ligne). A Nancy, la me% tropole a arrose% le rail de guidage central du tramway sur pneus et les voies de roulement avec deux camions- citernes pour diminuer la tempe% rature, et e% viter, comme en 2011, un de% raillement (ce tramway, de conception obsole+ te doit eF tre remplace% d'ici 2023). 3.1.5.2. Impact sur le confort des voyageurs et des agents : un sujet émergent Les services de transport des me% tropoles, qui commencent tout juste a+ s'inte% resser a+ l'impact des tempe% ratures sur l'aspect ope% rationnel des services suite aux canicules de 2019, ont mis en place un groupe d'e% change axe% sur la manie+ re de ge% rer les voyageurs et les conditions de travail des agents par tre+ s forte chaleur (annexe 8 : mesures prises sur les réseaux urbains de province durant les canicules). Dans la me% tropole de Lille, certains chauffeurs de bus ont de% cide% d'exercer leur droit de retrait le 25 juillet (plus de 40 °C a+ Lille). Les bus ne sont pas climatise% s et les tempe% ratures dans les postes de conduite pouvaient de% passer les 50 °C. Dans les bus climatise% s (Bordeaux), la tempe% rature a atteint jusqu'a+ 30 °C a+ l'inte% rieur. Une augmentation des pannes de climatisation des tramways a pu eF tre observe% e, les syste+ mes e% tant sur-sollicite% s. La me% tropole bordelaise a reçu un pic de re% clamations axe% es sur les proble+ mes de climatisation et de tempe% rature. A Clermont-Ferrand, le syste+ me de climatisation des 25 rames de tramways de la ligne A n'a pas supporte% la chaleur le 26 juin (pointe a+ 40,9 °C) ce qui a conduit a+ une de% faillance du syste+ me de refroidissement des moteurs et a+ l'arreF t total du service. L'enqueF te de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) « le parc de véhicules de services urbains au 1er janvier 2018 », sur les rames affecte% es des 139 re% seaux urbains qui ont re% pondu (y compris RATP) montre que : · le mode guide% (me% tro, tramways, RÈR) compte 22 % de rames climatise% es et 29,8 % de rames re% frige% re% es ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 31/138 PUBLIÉ · les autobus sont e% quipe% s a+ 48 % de syste+ me de climatisation et 27 % d'air re% frige% re% . L'augmentation du couF t d'exploitation de mate% riel climatise% (la climatisation est tre+ s consommatrice en e% nergie) associe% e pour les autobus a+ la faible efficacite% du refroidissement et a+ la contribution a+ l'augmentation de la tempe% rature en milieu urbain, conduit les autorite% s organisatrices de mobilite% , selon leur positionnement ge% ographique, a+ des choix diffe% rencie% s (quasi totalite% des bus climatise% s a+ Bordeaux contre 1 % du parc a+ Paris). 3.1.5.3. Services d'autocars Deux Re% gions seulement ont re% pondu a+ la mission. Selon la Fe% de% ration nationale des transports de voyageurs (FNTV)24, les canicules de l'e% te% 2019 ont surtout eu des conse% quences sur l'organisation interne des entreprises de transport routier de voyageurs 25. Èn termes de confort pour le voyageur, comme pour le transport urbain, le taux d'autocars26 climatise% s est lie% au positionnement ge% ographique des entreprises mais aussi au type de transport. Si les autocars de tourisme ou longue distance sont syste% matiquement climatise% s, il peut ne pas en eF tre de meF me par exemple pour le transport scolaire, exerce% hors pe% riode de chaleur. Pour 75 % des autorite% s organisatrices de mobilite% adhe% rentes de la FNTV, il n'y a pas de demande automatique de ve% hicules climatise% s dans les cahiers des charges de leurs marche% s (par exemple, demande quasi-syste% matique dans le Sud-Ouest, contrairement a+ la Picardie27). Lors du renouvellement de leur parc, 71 % des adhe% rents choisissent des autocars climatise% s. Il n'y a pas eu de hausse des re% clamations clients en lien avec les canicules et aucun droit de retrait de conducteur n'a e% te% signale% : la tempe% rature semble plus supportable du fait de la vitesse, de la moindre densite% de voyageurs et du moindre nombre d'arreF ts. Le syste+ me de ventilation (re% frige% re% e ou non) semble s'ave% rer eF tre plus efficace que dans les bus. 3.1.6. Transport collectif : réflexions menées, recommandations et indicateurs 3.1.6.1. Des pistes d'amélioration lancées par la SNCF et la RATP suite aux épisodes caniculaires Suite à son Rex, la SNCF a d'ores et déjà lancé trois axes d'amélioration (annexe 9.1 : détails des axes d'amélioration lancés par la SNCF suite au REX 2019) : . La conception des installations et des matériels et la résistance des composants et systèmes à la chaleur et aux effets cumulatifs de longues périodes de chaleur et sécheresse : plan de sécurisation des postes et installations de sécurité critiques, poursuite de la révision des normes pour la voie et les installations, identification des points vulnérables sur les ouvrages d'art et professionnalisation des acteurs dans la gestion de la végétation. Elle travaille en collaboration avec le milieu de la recherche. 24 Fe% de% ration qui rassemble les entreprises de transport routier de voyageurs (autocars) : transport scolaire, interurbain, inter re% gional, occasionnel et touristique, a+ la demande et librement organise% . Par exemple, les horaires des ateliers de maintenance ont e% te% adapte% s aux tempe% ratures exte% rieures et des bouteilles d'eau et des brumisateurs ont e% te% mis a+ la disposition dans les ateliers et pour tous les conducteurs. Autobus : ve% hicule qui ne peut circuler qu'en zone urbaine a+ vitesse re% duite, avec des arreF ts fre% quents et ou+ les passagers peuvent voyager debout. Un autocar est un ve% hicule spe% cialise% pour l'interurbain ou la longue distance : les clients doivent eF tre assis avec une ceinture de se% curite% . Èn Re% gion Centre-Val de Loire 57 % des cars exerçant sur des lignes re% gulie+ res sont climatise% s, et 100 % sur les lignes ex. Ter, et la Re% gion pre% voit de% sormais syste% matiquement 100 % de climatisation a+ l'occasion du renouvellement des contrats. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 32/138 25 26 27 PUBLIÉ . La prévention, basée sur un dispositif de campagne saisonnière déjà en place et qui a fait ses preuves. . Le volet opérationnel en évitant d'exposer les clients aux risques de fortes chaleurs, avec une réponse graduée de mesures de prévention aux alertes émises par Météo-France, un travail sur l'organisation de la chaîne de réparation des groupes de climatisation, la création d'un groupe de travail spécifique aux matériels roulants les plus sensibles aux fortes chaleurs et la mobilisation des moyens d'intervention sur les plages critiques entre 16 et 22 h (pic de chaleur puis de trafic). Suite à cet épisode caniculaire, la RATP a engagé de nouvelles pistes : . traitement thermique des locaux recevant des équipements sensibles ; . étude de la possibilité pour le réseau de surface d'interrompre l'exploitation selon les heures ou par tronçon en cas de canicule prolongée ; . mise en place de mesures plus poussées avec des détecteurs sur rails sur le RER A et B ; . surveillance des ouvrages d'art et prise en compte des nouvelles températures pour le dimensionnement des appareils d'appui lors des régénérations ou constructions de nouveaux ouvrages ; . établir un plan canicule formalisé (en cours d'élaboration) ; Le dérèglement climatique est intégré aux travaux sur le management du risque dans le cadre de la cartographie des risques du groupe. La mission ne peut qu'encourager de tels axes d'ame% lioration. · L'exemple des pays europe% ens et les re% flexions de l'Union internationale des chemins de fer (UIC) Il ressort de l'enqueF te de la direction ge% ne% rale du tre% sor (DG Tre% sor) sur le retour d'expe% rience des e% pisodes caniculaires sur le transport collectif en Suisse, au Portugal et en Italie que tous ces pays sont confronte% s aux meF mes effets de la tempe% rature sur leur re% seau qu'en France (annexe 9.2 : Retour d'expérience des canicules sur les réseaux de transport ferroviaire et urbain en Europe). L'exemple le plus inte% ressant est celui des chemins de fer fe% de% raux suisses (CFF) lors des canicules 2019 qui ont e% te% beaucoup plus affecte% s qu'en France : 40 % des voyageurs ont subi un retard sur les grandes lignes et 25 % ont eu leur train annule% . Les CFF ont arrose% les voies a+ l'aide d'un wagon-citerne pour e% viter le flambage des rails sur les doubles voies en fonctionnement (moins 20 °C en quelques minutes) et peint en blanc les voies de chantier. Ils envisagent aujourd'hui de remplacer les traverses bois par des traverses be% ton, plus lourdes et plus re% silientes, comme le fait syste% matiquement SNCF Re% seau en France, mais cela pose proble+ me du fait de la nature de leur sol. Ils vont expe% rimenter sur un tronçon de 600 me+ tres, a+ partir de juin 2020, une nouvelle peinture blanche, un isolant comprenant des microbilles de ce% ramique me% lange% es a+ un liquide blanc, qui pourrait baisser la tempe% rature du rail de cinq a+ sept degre% s. Ènfin, ils envisagent d'augmenter « la tempe% rature de neutralisation », c'est-a+ -dire la tempe% rature a+ laquelle le long rail soude% est conside% re% a+ sa longueur de re% fe% rence et peut eF tre pose% et ajuste% , permettant la dilatation/re% traction dans une plage de tempe% rature de% finie. Augmenter cette tempe% rature de neutralisation induit une augmentation de la tempe% rature limite basse, ce qui pre% sente un inte% reF t limite% pour la Suisse, dont les rails sont plus affecte% s l'hiver que l'e% te% . Pour e% viter les de% formations de voie, la tempe% rature de neutralisation dans les pays subissant de tre+ s hautes tempe% ratures et des hivers tempe% re% s est plus haute. Selon l'International Union of Railways (Union internationale des chemins de fer : UIC), la strate% gie poursuivie par l'Èspagne pour lutter contre les phe% nome+ nes caniculaires consiste a+ adapter, selon les caracte% ristiques me% te% orologiques de chaque re% gion, la tempe% rature de neutralisation. L'Èspagne est Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 33/138 PUBLIÉ en effet compose% e de re% gions au climat tre+ s diffe% rencie% . Des dilatations de rail continuent ne% anmoins a+ eF tre observe% es en pe% riode de canicule, du fait des grandes plages de variation de tempe% rature e% te% /hiver. La tourne% e de re% glage des tensions des cate% naires est organise% e jusqu'a+ trois fois par an sur les lignes a+ grande vitesse afin d'adapter la tension en fonction de la tempe% rature a+ venir, ce qui a un couF t en termes de maintenance. Son re% seau ne repre% sente cependant qu'environ la moitie% du re% seau français. L'Èspagne expe% rimente l'utilisation de l'intelligence artificielle pour arriver a+ visualiser les mouvements de talus graF ce a+ la comparaison de releve% s re% alise% s entre le passage de deux trains commerciaux. Toujours selon l'UIC, le constructeur espagnol a vendu a+ l'Arabie Saoudite des rames TGV re% sistant a+ des chaleurs extreF mes pour un couF t de l'ordre de 10 % plus e% leve% qu'un mate% riel usuel. L'arme% e dispose de composants e% lectriques et e% lectroniques permettant de re% sister aux tempe% ratures extreF mes : la technologie existe mais a un couF t. A mi-vie, (vers 15/20 ans), les trains font l'objet d'une re% habilitation comple+ te. Installer de nouveaux composants plus re% sistants serait alors encore plus couF teux que les 10 % lors de la conception. Les remplacer dans les postes d'aiguillage est extreF mement complexe et tre+ s one% reux du fait de la ne% cessite% d'interrompre le trafic durant les travaux. 3.1.6.2. Propositions et recommandations de la mission pour le transport collectif Èn comple% ment, et en appui de la demande ou des propositions de la SNCF, d'autres actions peuvent eF tre mene% es. Propositions · généraliser les conventions d'assistance entre l'État et la SNCF afin de pouvoir be% ne% ficier dans certaines zones identifie% es en rase campagne, lorsque la situation l'exige, d'un appui des services de l'Ètat dans la prise en charge de potentiels « naufrage% s du rail ». La SNCF pourrait aussi be% ne% ficier de son appui 28 en cas de difficulte% s pour assurer le de% broussaillage/ abattage d'arbres au printemps dans certaines zones tre+ s sensibles aux de% parts de feu ; suivre le résultat de l'expérimentation menée en Suisse de peinture des flancs de rails en blanc (peinture avec un isolant qui comprend des microbilles de ce% ramique me% lange% es a+ un liquide naturel blanc), qui permet de diminuer la tempe% rature a+ l'inte% rieur du rail, afin d'e% viter leur dilatation au moment de la pose dans la perspective d'e% largir la pe% riode de travaux (interdits du 15 juin au 15 octobre). Èxpe% rimenter cette peinture sur les zones sensibles identifie% es comme a+ risque dans les re% gions du sud, plus touche% es par les tre+ s fortes chaleurs (SNCF) ; mettre en oeuvre le dispositif mis en place par la SNCF lors des grèves de de% cembre/janvier 2019 aux pe% riodes de crise caniculaires (et tempeF tes et inondations) avec transmission en temps re% el au centre ministe% riel de veille ope% rationnelle et d'alerte (CMVOA) et aux entreprises ferroviaires de l'e% tat, des circulations du re% seau a+ partir des mains courantes (coupures et ralentissements), avec une carte dynamique en J+2 qui permet aux entreprises ferroviaires d'adapter leur plan de transport et de le communiquer aux voyageurs la veille (trains annule% s...) ; maintenir et développer le dispositif qui a fait ses preuves de diffusion de bulletins d'alerte sur tous les réseaux par l'Ètat, la SNCF, la RATP et certains autres exploitants (re% seaux de province) en cas de vigilance rouge, conseillant d'e% viter tous de% placements lorsque cela s'ave+ re possible. · · · 28 Par exemple en Bourgogne Franche-Comte% (opposition des riverains et associations). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 34/138 PUBLIÉ . Èn 2014, l'UIC a cre% e% un groupe de travail regroupant plusieurs pays europe% ens (dont la SNCF) pour re% viser les normes en fonction du climat a+ venir. Il n'a jamais abouti, faute de trouver un sce% nario climatique pe% renne : savoir que la tempe% rature moyenne d'une re% gion comme le sud-ouest de la France par exemple, va augmenter de 2 °C, ne permet pas de connaîFtre la tempe% rature minimale et maximale. De% sormais, l'UIC travaille sur l'ame% lioration de la re% silience du syste+ me : re% agir plus vite en cas de de% faillance par des syste+ mes d'alertes, modifier et adapter les re+ gles de surveillance et de maintenance en fonction des e% volutions climatiques. ÈO tre souple et savoir s'adapter, anticiper : l'UIC a de% cide% de faire le point tous les cinq ans sur les adaptations a+ prendre en compte en termes de mate% riel, d'infrastructures et d'exploitation avec les pays adhe% rents. Èlle vient aussi de lancer avec huit pays europe% ens, dont la SNCF, un projet d'e% tude sur l'e% valuation des risques des longs rails soude% s en fonction des impacts climatiques et des me% thodes de pose et maintenance. Èn France la tempe% rature de neutralisation est de 25 °C sur tout le territoire, ce qui permet d'absorber une tempe% rature a+ l'inte% rieur du rail entre -20 °C et +65 °C (45 °C de tempe% rature exte% rieure correspond a+ environ 65 °C a+ l'inte% rieur du rail avec l'effet rayonnement du soleil). Le syste+ me de surveillance/maintenance pre% ventive voies et syste+ mes de traction est le meF me partout, ce qui, pour la SNCF, simplifie la mise en oeuvre qui reste tre+ s complexe. Les voies sont re% ge% ne% re% es par tronçon tous les 30 a+ 40 ans (et plus pour les voies a+ faible trafic UIC). Aujourd'hui, de+ s qu'une tempe% rature de 57 °C est atteinte au coeur du rail te% moin, la RATP applique une limitation de vitesse sur son re% seau ae% rien RÈR, me% tro ou tramway. La pose des capteurs avec releve% centralise% permettrait d'optimiser la gestion des ralentissements en IOle-de-France. Recommandation 3. Étudier l'adaptation de la température de neutralisation de pose des longs rails soudés à l'occasion de chaque régénération de voie et des modalités de surveillance et de maintenance dans l'optique d'une différenciation selon les grandes régions climatiques (SNCF). Continuer à instrumenter le réseau ferroviaire aérien pour mesurer les défaillances en temps réel et pouvoir mettre en place une réponse graduée de mesures de prévention -ralentissement- (RATP). . Le choix d'une ventilation re% frige% re% e plutoF t qu'une climatisation est justifie% par le fait que la climatisation est tre+ s e% nergivore (engagements climatiques et couF t d'exploitation). Celle-ci est peu efficace dans le milieu exigu des tunnels du me% tro et cause des proble+ mes de restitution d'e% nergie. Il est par ailleurs peu efficace de re% frige% rer ou climatiser des bus en raison de l'ouverture fre% quente des portes et de la forte chaleur humaine en cas d'affluence. La loi relative a+ la transition e% nerge% tique pour la croissance verte impose aux autorite% s organisatrices de transport de renouveler leurs flottes de bus et autocars par des ve% hicules a+ faible niveau d'e% mission 29 a+ hauteur de 50 % des acquisitions d'ici 2020 et 100 % en 202530. A noter la difficulte% de conjuguer bus e% lectriques et climatisation : l'importance des batteries ne% cessaires ne% cessite une diminution de la capacite% d'emport de l'autobus. Le vitrage athermique qui re% fle% chit le plus possible d'infrarouges, responsables de l'e% chauffement, renforce l'efficacite% de la climatisation, qui peut donc fonctionner a+ une puissance moindre (pose hors pare-brise du chauffeur). Compte tenu des tempe% ratures observe% es dans les cabines de bus non climatise% es lors des e% pisodes caniculaires (plus de 55 °C) - qui sont appele% s a+ se multiplier et a+ durer dans le temps-, des mesures doivent eF tre prises pour les diminuer et assurer les services. 29 A gaz, hybrides, e% lectrique, e% thanol, nouveaux carburants (biodiesel), etc. La dure% e d'exploitation moyenne en France est, aujourd'hui de 15 a+ 17 ans selon TRANSBUS (portail des transports collectifs et des nouvelles mobilite% s). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 35/138 30 PUBLIÉ Recommandation 4. Rendre obligatoire la climatisation du poste de conduite des cabines d'autobus, à l'occasion des renouvellements de parcs (MTES). Par ailleurs, il s'agira de favoriser les vitrages athermiques pour les bus et autocars et tous ame% nagements urbains propres a+ rafraîFchir l'usager (brumisateurs, fontaines a+ proximite% des arreF ts de bus). Les autocars ne disposent pas de cabines de conduite, non adapte% es a+ leur mission : le conducteur doit pouvoir facilement descendre de son ve% hicule (bagages, personnes a+ mobilite% re% duite). Il s'agira de sensibiliser les autorite% s organisatrices a+ prendre en compte dans leurs cahiers des charges, lors du renouvellement de leurs marche% s ou de% le% gations de service, une climatisation ou un syste+ me de ventilation efficace selon l'activite% cible% e. 3.1.6.3. Propositions d'indicateurs pour le réseau ferroviaire · pour la RATP : le nombre de kilome+ tres non re% alise% s pour les bus, tramways, me% tros et RÈR en heures creuses et de pointe ; · pour la SNCF : le nombre de minutes perdues au-dela+ de cinq minutes par semaine en fonction de la nature des incidents lie% s a+ la canicule d'une part et leur re% partition chaque jour de la canicule selon l'activite% : TGV, TÈR, Transilien, fret, Intercite% . 3.1.7. Aucun effet visible sur le trafic aérien, quelques impacts très ponctuels sur les infrastructures aéroportuaires 3.1.7.1. Impact sur les infrastructures et le trafic aérien L'impact des fortes tempe% ratures peut concerner plusieurs domaines : une moindre portance des avions, une limitation ope% rationnelle de certains ae% ronefs, une de% faillance du re% seau e% lectrique (et notamment de navigation ae% rienne), ou encore des effets de retrait-gonflement d'argile (annexe 10.1 : « principaux désordres pouvant survenir sur les infrastructures et le transport aérien du fait de canicule ou sécheresse »). Les e% pisodes de canicule du 25 au 30 juin puis du 21 juillet au 26 juillet 2019 ne semblent pas avoir eu d'impact majeur sur la ponctualite% des modes ae% riens inte% rieurs, moyen-courriers et long-courriers au de% part de la France (figure 15). Figure 15 : évolution mensuelle de la proportion de la cause de retard au départ « météo et divers » pour 2019 pour différentes typologies de vols (source : Autorité de la qualité de service dans les transports - AQST - décembre 2019). Il n'est pas observe% d'augmentation importante de la proportion des retards au de% part lie% s aux causes « me% te% o et divers » aux mois de juin et juillet 2019. Ce constat est identique pour l'ensemble des cate% gories de vols, a+ l'exception des vols inte% rieurs en juin 2019, probablement a+ cause de la tempeF te Miguel ce meF me mois. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 36/138 PUBLIÉ Aucun incident de nature e% lectrique n'a e% te% signale% . L'accidentologie est reste% e stable en aviation ge% ne% rale (contrairement a+ l'e% te% 2018 notamment chez les pilotes de plus de 70 ans), certains ae% ro-clubs ayant e% mis des consignes de ne pas voler aux heures les plus chaudes de la journe% e. Èn termes d'infrastructures ae% roportuaires, en dehors de l'ae% roport de BaF le-Mulhouse qui a constate% des impacts sur les structures be% ton des pistes et sur les enrobe% s des taxiways (fissures et affaissements), aucun de% sordre n'a e% te% signale% . Ces infrastructures semblent re% silientes, a+ condition d'avoir e% te% correctement dimensionne% es et d'eF tre bien entretenues. Diffe% rentes mesures d'exploitation ont e% te% mises en oeuvre pour le confort des passagers et du personnel (plan canicule) (annexe 10.2: mesures mises en oeuvre pour pallier aux fortes chaleurs). 3.1.7.2. Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien : propositions d'actions et d'indicateurs L'ae% roport de BaF le-Mulhouse s'est engage% dans l'adaptation du plan de maintenance des infrastructures aux e% volutions climatiques a+ venir. L'indicateur de suivi des impacts propose% est l'e% volution mensuelle de la proportion de la cause de retard au de% part « me% te% o et divers » pour diffe% rentes typologies de vols. 3.1.8. Plus de la moitié des canaux gérés par VNF ont fait l'objet de restriction ou d'arrêt de la navigation en 2019 pour insuffisance d'eau 3.1.8.1. Impact sur les infrastructures et le transport fluvial Voies navigables de France (VNF) ge+ re la ressource et le maintien des niveaux d'eau sur son re% seau afin de garantir un mouillage31 pour la navigation et pour l'ensemble des usages de l'eau. Il dispose d'un re% seau compose% a+ la fois de rivie+ res canalise% es re% gule% es par des barrages, itine% raires le plus souvent a+ grand gabarit ou+ se concentre le transport fluvial de fret, et de canaux dont certains sont principalement utilise% s par la navigation de tourisme. Les canaux sont alimente% s en eau, ge% ne% ralement a+ leur bief de partage, a+ l'aide de 50 barrages re% servoirs appartenant a+ VNF, qui viennent en comple% ment de prises d'eau dans les rivie+ res (habituellement utilise% es en fin de saison estivale). Lorsque le niveau de mouillage (hauteur d'eau) de% finit par arreF te% de police ne peut eF tre garanti, VNF prend quatre types de mesures d'exploitation, dont les effets sont gradue% s : regroupement des bateaux de plaisance pour le passage des e% cluses, limitation de mouillage (baisse de la hauteur d'eau garantie : la navigation se fait aux risques et pe% rils des bateliers), fermeture a+ la navigation et enfin e% vacuation des biefs. Le de% ficit de pre% cipitations depuis l'automne 2018 a eu deux impacts : le non-remplissage des barrages re% servoirs au maximum de leur capacite% avant l'e% te% et, de+ s le de% but de la saison, le de% ploiement d'arreF te% s de restriction de pre% le+ vement. Au 9 octobre 2019, 84 de% partements e% taient concerne% s par au moins un arreF te% pre% fectoral limitant certains usages de l'eau (annexe 11.1 : carte du cumul des arrêts de restriction et d'arrêts de navigation pour insuffisance d'eau). Ce sont ainsi plus de la moitié des canaux gérés par VNF qui ont fait l'objet de restrictions ou d'arrêts de la navigation pour insuffisance d'eau en 2019 (et aucune restriction de navigation sur les rivie+ res). Au 1er octobre 2019, le taux de remplissage des barrages re% servoirs e% tait bien en-dessous des moyennes de ces dix dernie+ res anne% es (41 %). 31 Mouillage : hauteur d'eau disponible. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 37/138 PUBLIÉ Le bilan des quatre dernie+ res anne% es (figure 16) montre une augmentation tre+ s significative du nombre de jours de restrictions ou d'arreF ts de navigation pour insuffisance d'eau. 0 Figure 16 : Nombre de jours de restrictions (figure 19-1) et d'arrêts de navigation (figure 19-2) pour insuffisance d'eau sur les canaux sur les années 2016 à 2019 sur la période d'ouverture des canaux du 1 er mai au 31 août (source : VNF)32. Par ailleurs, le cumul de la se% cheresse (baisse des de% bits) et des hautes tempe% ratures de l'eau a entraîFne% une augmentation significative d'espe+ ces invasives (algues) qui geF nent la navigation, abîFment le moteur des bateaux et les ouvrages de VNF (par exemple les portes d'e% cluses), mais aussi contribuent a+ l'envasement et a+ la mortalite% piscicole. La se% cheresse peut aussi avoir comme effet des de% sordres sur les talus : l'asse% chement des ouvrages en terre (berges) peut entraîFner une rupture de talus si l'e% tiage est trop bas. Les DRÈAL ont tenu compte de ce risque en 2019 et accepte% d'aller au-dela+ du de% bit re% serve% : aucun de% sordre n'est a+ signaler. 3.1.8.2. Infrastructures et transport fluviaux : propositions d'actions et d'indicateurs VNF a anticipe% tre+ s en amont (suivi du niveau des re% serves des barrages a+ la sortie de l'hiver puis quotidienne en cas de se% cheresse) et mene% des actions d'information re% gulie+ re des parties prenantes. Un ensemble d'e% tudes et de travaux sont par ailleurs programme% s afin d'optimiser les re% serves en eau, minimiser les pertes dues aux fuites et a+ l'e% vaporation, et enfin optimiser les conditions de navigation en cas d'e% tiage. Leur description est faite en annexe 11.2 : « actions menées par VNF ». L'ensemble de ces actions (hors plantations et renouvellements d'arbustes) est inte% gre% dans le plan de modernisation pour lequel la loi d'orientation des mobilite% s (LOM) pre% voit 30 millions d'euros par an. Ènfin VNF cherche, avec difficulte% , a+ de% velopper un partenariat avec les agences de l'eau pour pousser la recherche dans le domaine des algues invasives. La mission conside+ re que ces actions sont importantes et doivent être confortées dans le contrat d'objectifs et de performances avec l'Ètat. L'indicateur propose% est le total annuel des jours d'arreF ts de la navigation pour insuffisance d'eau sur les canaux (plaisance) et sur les rivie+ res (fret). 3.2. Le réseau de distribution d'énergie électrique 3.2.1. La consommation de la climatisation est bien plus faible que celle du chauffage Les vagues de chaleur sont de nature a+ intensifier le recours a+ la climatisation et donc a+ accroîFtre les appels de puissance. Des niveaux records de consommation pour une pe% riode estivale ont e% te% atteints lors de la canicule de juillet (pre+ s de 60 GWh). Pendant l'e% te% , le pic de consommation 32 Aucune restriction de navigation sur les rivie+ res re% gule% es ou canalise% es n'a e% te% observe% e sur le re% seau VNF sur cette pe% riode. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 38/138 PUBLIÉ intervient aux alentours de 12h-13h, que ce soit pendant ou en dehors des pe% riodes de canicule : il n'y a pas de de% formation notable de la courbe de charge (figure 17). Le niveau des appels de puissance en e% te% , y compris lors des phases de canicule, est ne% anmoins bien plus limite% qu'en pe% riode hivernale (annexe 12.1 : Appels de puissance). Lors d'une phase de canicule comme celle de juillet 2019, l'appel de puissance de la climatisation a atteint 8 GW. Il avait e% te% de 40 GW sur certaines heures lors de la vague de froid de 2012. L'effet haussier d'une canicule sur la consommation reste aujourd'hui relativement mode% re% : 1 °C supple% mentaire sur la tempe% rature moyenne France entraîFne une hausse de consommation de l'ordre de 500 MWh contre 2 400 MWh de consommation supple% mentaire par perte de 1 °C en hiver. Ce gradient d'e% te% reste difficile a+ mode% liser (annexe 12.2 : difficultés de modélisation du gradient d'été), notamment du fait du faible nombre de jours exploitables pour permettre des analyses. Figure 17 : appels de puissance horaire (source Réseau de transport d'électricité - RTE-). Le potentiel de de% veloppement de la climatisation demeure important, notamment chez les me% nages. Dans une vision haute, la consommation de climatisation pourrait pratiquement doubler d'ici a+ 2035 ; le gradient estival pourrait approcher 1 GW/°C. Sous une hypothe+ se de canicule de type juillet 2019, la puissance appele% e pourrait atteindre 13 GW. Recommandation 5. Mieux identifier les perspectives de développement de la climatisation pour évaluer l'impact sur la consommation d'énergie (RTE). 3.2.2. La canicule a dégradé la disponibilité du parc de production déjà réduite en été De manie+ re ge% ne% rale, en e% te% , la disponibilite% du parc de production est re% duite, et cela concerne pratiquement toutes les filie+ res, sauf le photovoltaîSque. A cette baisse saisonnie+ re globale de disponibilite% du parc, s'ajoute une de% gradation supple% mentaire de disponibilite% spe% cifique lors des deux canicules. 3.2.2.1. La production nucléaire La moindre disponibilite% du parc nucle% aire (comme thermique d'ailleurs) en e% te% est due avant tout aux arreF ts de tranches pour maintenance planifie% s par les producteurs (de l'ordre de 3 a+ 4 tranches Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 39/138 PUBLIÉ arreF te% es en janvier contre 15 a+ 16 tranches en juillet). Lors de la canicule du mois de juillet, 11 re% acteurs ont cependant e% te% concerne% s par des arreF ts ou des baisses de production pour contraintes environnementales (annexe 12.5 : arrêts ou baisses de production des réacteurs pour contraintes environnementales). Ainsi, la centrale de Golfech a duF proce% der le mardi 23 juillet a+ la mise a+ l'arreF t momentane% de ses deux unite% s de production avant l'atteinte de la tempe% rature de 28 °C en aval de rejets. Les deux re% acteurs ont e% te% reconnecte% s au re% seau e% lectrique lorsque la tempe% rature du fleuve est redescendue naturellement. Le 25 juillet, journe% e la plus touche% e par la baisse de disponibilite% du parc, la puissance nucle% aire disponible e% tait de 35 GW (figure 18). Le manque a+ produire lie% aux deux e% pisodes caniculaires de l'e% te% 2019 est de 0,5 TWh, soit de l'ordre de 0,1 % de la production annuelle d'ÈDF en France. Figure 18 : disponibilité du parc nucléaire le 25 juillet 2019 (source : RTE). Ces baisses de puissance ou ces arreF ts n'ont pas eu de conse% quence sur la suF rete% du syste+ me e% lectrique, ni sur la continuite% d'approvisionnement des consommateurs en France. Si tel avait e% te% le cas, des dispositions pre% vues dans les de% cisions rejets (annexe 12.4 : encadrement des rejets thermiques) auraient permis le maintien de tout ou partie de la production. Le recours a+ ces dispositions exceptionnelles n'a pas e% te% ne% cessaire en 2019. Comme indique% par la direction ge% ne% rale de la pre% vention des risques (DGPR), la canicule et la se% cheresse 2019 n'ont eu aucune conse% quence sur la suF rete% nucle% aire des installations de production. Aucun dommage mate% riel n'a e% te% observe% . Cependant, a+ la suite des canicules de 2003 et 2006, ÈDF a e% tabli, pour chaque type de re% acteurs, un re% fe% rentiel dit « grands chauds » visant a+ ve% rifier le bon fonctionnement des mate% riels importants pour la suF rete% (e% changeurs thermiques refroidissant l'eau des syste+ mes de suF rete% , groupes e% lectroge+ nes de secours...) avec des tempe% ratures de l'air et de l'eau plus e% leve% es (annexe 12.3 : effets de la canicule sur la production et la sûreté des centrales nucléaires). Lors de la vague de juin, l'Institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire (IRSN) et l'Autorite% de suF rete% nucle% aire (ASN) ont demande% a+ ÈDF de re% aliser sur ses sites des campagnes de mesures des tempe% ratures. L'analyse est en cours, mais il apparaîFt d'ores et de% ja+ que les observations de l'e% te% 2019 corroborent les conclusions de l'avis de l'IRSN du 6 mai 2019 dans lequel il recommande qu'ÈDF revoie sa me% thode d'e% valuation des tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer. Proposition : revoir la méthode des températures extérieures à considérer pour la sûreté des installations nucléaires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 40/138 PUBLIÉ 3.2.2.2. La production thermique Des baisses de rendement sur les diffe% rentes filie+ res thermiques sont constate% es en cas de fortes chaleurs. Ainsi, selon la filie+ re thermique a+ flamme (centrale a+ cycle combine% gaz - CCG-, turbine a+ combustion -TAC-, coge% ne% rations...), la baisse de rendement d'une installation pendant une pe% riode de canicule est estime% e entre 10 et 15 % de sa puissance nominale et pour l'ensemble du parc thermique a+ flamme, la baisse de puissance est estime% e a+ pre+ s de 1,5 GW. Cette estimation reste a+ consolider. 3.2.2.3. La production hydraulique Il n'y a pas eu d'identification claire d'effet canicule sur la production hydraulique lors des deux semaines de vague de chaleur de l'e% te% 2019 (figure 19). Pour une semaine d'e% te% , le principal de% terminant de la production hydraulique est le stock hydraulique, pas la tempe% rature. Figure 19 : production d'énergie hydraulique produite en moyenne hebdomadaire (source : RTE). 3.2.2.4. La production éolienne et photovoltaïque Le facteur de charge e% olien moyen a e% te% de 11 % lors de la seconde canicule contre 14 % en moyenne estivale et 29 % en hiver. Cette baisse du facteur de charge est due aux conditions anticycloniques qui accompagnent re% gulie+ rement les e% pisodes caniculaires. Le facteur de charge du photovoltaîSque est en moyenne estivale de 22 % (contre 7 % en hiver). Si lors de la seconde canicule le facteur de charge a e% te% supe% rieur a+ celui des pre% ce% dents e% te% s sur cette meF me semaine, il a tout de meF me e% te% infe% rieur a+ celui d'un e% pisode de tre+ s fort ensoleillement hors canicule : la production maximale a atteint 6,2 GWh, contre par exemple 7,2 GWh en mai 2019. Èn effet, le rendement des panneaux photovoltaîSques diminue lors de fortes chaleurs. 3.2.3. Les canicules n'ont pas entraîné de difficultés à assurer l'équilibre offre-demande Le syste+ me s'est globalement comporte% comme anticipe% (annexe 12.6 : l'équilibre offre - demande au cours des deux canicules), notamment durant la premie+ re canicule. Les baisses constate% es de disponibilite% sur le parc nucle% aire e% taient notamment cohe% rentes avec les hypothe+ ses de l'e% tude saisonnie+ re de RTÈ. Lors de la seconde, on a eu une situation moins confortable qu'annonce% e du fait de l'ampleur du phe% nome+ ne caniculaire par rapport au re% fe% rentiel climatique. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 41/138 PUBLIÉ Èn effet, si le re% fe% rentiel climatique utilise% jusqu'a+ ce jour par RTÈ inte+ gre une de% rive climatique, il est ne% anmoins insuffisant pour la mode% lisation des e% ve% nements extreF mes (canicule), notamment avec un consensus scientifique ces dernie+ res anne% es sur l'augmentation de la fre% quence de ces e% ve% nements. Le nouveau re% fe% rentiel climatique (Me% te% o-France / RTÈ) en cours de de% ploiement (horizon 2025) est adapte% a+ un horizon 5-10 ans, mais conside+ re un e% ve% nement comme celui de juillet comme exceptionnel. Proposition : poursuivre des travaux visant à affiner la modélisation des températures, intégrant le réchauffement climatique. La projection de la disponibilite% de chacune des filie+ res lors des vagues de chaleur est aussi un enjeu fort pour la mode% lisation prospective du syste+ me e% lectrique, et notamment en ce qui concerne : · · · les risques de modulation a+ la baisse ou d'arreF ts de tranches nucle% aires pour contrainte environnementale, les baisses de rendement du parc thermique ou du parc photovoltaîSque lors de fortes chaleurs, les conse% quences des phe% nome+ nes caniculaires sur l'hydraulicite% . Proposition : poursuivre la consolidation de la prise en compte de l'aléa canicule dans la modélisation de la disponibilité des moyens de production. Les canicules de l'e% te% 2019, ont conduit a+ des pics estivaux de consommation et a+ une de% gradation de la disponibilite% du parc de production. La se% curite% d'alimentation a e% te% assure% e et le syste+ me disposait de marges de production, avec plusieurs moyens thermiques a+ l'arreF t et des capacite% s d'effacement qui restaient disponibles. Le fonctionnement du marche% europe% en a conduit la France a+ eF tre tre+ s fortement exportatrice durant la premie+ re canicule et majoritairement durant la seconde (importatrice seulement pendant 25 heures avec un maximum d'import de 2 800 MWh). 3.2.4. Les réseaux de transport et de distribution ont été résilients Le re% seau e% lectrique se compose d'un re% seau de transport haute tension, au-dessus de 63 KV, dont l'ope% rateur est RTÈ, et d'un re% seau de distribution haute, moyenne et basse tension, dont l'ope% rateur concessionnaire est Ènedis. Le re% seau haute tension alimente en e% lectricite% , a+ partir des points de production, les 2 240 postes-sources qui alimentent a+ leur tour le re% seau de distribution. 3.2.4.1. Les canicules n'ont pas donné lieu à des contraintes spécifiques sur le réseau de transport Les lignes e% lectriques sont conçues pour des tempe% ratures maximales de fonctionnement qui vont selon les cas de 45 a+ 90 °C (source RTÈ) (annexe 12.7 : les contraintes thermiques dans un conducteur). RTÈ n'a pas connu de difficulte% s lors des canicules de l'e% te% 2019. Cependant, quand la tempe% rature exte% rieure de% passe les 40 °C, il reste peu de marge a+ l'usage pour une ligne dont la tempe% rature maximale de fonctionnement est 45 °C. A l'avenir, il conviendra de bien identifier ces lignes (pas de proble+ me avec les autres). L'e% te% , comme il est transporte% moins d'e% lectricite% qu'en hiver, il y a toujours la possibilite% de re% partir la quantite% d'e% lectricite% transporte% e de manie+ re diffe% rente. Des expe% rimentations sont actuellement conduites pour instrumenter certaines lignes. Proposition : développer la télésurveillance du réseau et notamment la mesure de température des lignes électrique et la vitesse du vent 33 pour un pilotage fin du réseau et non plus basé sur des données probabilistes. 33 Le vent permet d'amoindrir la tempe% rature. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 42/138 PUBLIÉ 3.2.4.2. Le réseau de distribution Alors que, jusqu'en 2015, tous les e% pisodes de fortes chaleurs s'e% taient traduits par de nombreuses de% faillances du re% seau (c'est-a+ -dire ne% cessitant la mise en place d'une gestion de crise a+ maille suprare% gionale), le constat est que le dernier e% pisode de l'e% te% 2019, pourtant intense, n'a pas entraîFne% de crise majeure (figure 20). Ènedis n'a eu a+ de% plorer aucun incendie lie% a+ son re% seau ae% rien. Figure 20 : Nombre d'incidents souterrains des câbles à moyenne tension (HTA) 2015 et 2019 du 1/6 au 31/8 maille nationale (Source ENEDIS). La ne% cessite% de renouveler progressivement les caF bles a+ isolation papier (dits « CPI ») pose% s jusqu'a+ la fin des anne% es 1970, e% tait apparue apre+ s la canicule de 2003 qui s'e% tait solde% e par de multiples de% faillances du re% seau souterrain urbain. Un programme de renouvellement a e% te% lance% a+ partir de 2008 (annexe 12.8 : prise en compte par Enedis des conséquences sur le réseau urbain des phénomènes de forte chaleur). Ce programme semble donc porter ses fruits, tant par la performance ge% ne% rale du re% seau souterrain que par un moindre impact des e% pisodes de forte chaleur. Il faut noter qu'a+ ce jour, les caF bles modernes a+ isolation synthe% tique manifestent peu de sensibilite% aux fortes chaleurs, et les projections de de% gradation de la performance de ces ouvrages selon diffe% rentes lois d'extrapolation, ne font pas apparaîFtre de de% gradation significative avant 20 ans. Par ailleurs, l'usage de la climatisation n'apparaîFt pas a+ ce jour de% terminant pour le dimensionnement des ouvrages (la pointe d'hiver reste pre% ponde% rante) sauf dans certaines zones du pourtour me% diterrane% en ou+ des progre+ s ont la+ aussi e% te% constate% s en 2019 par rapport a+ 2015. Proposition : poursuivre le programme de renouvellement ciblé afin de prévenir toute dérive future jusqu'à éradication du stock de CPI projetée à l'horizon 2040. 3.2.4.3. Proposition d'indicateur pour le réseau de distribution L'indicateur propose% est le crite+ re B. Il calcule un temps moyen de coupure par client basse tension de la zone ge% ographique conside% re% e. Il s'agit d'un indicateur standard utilise% par les distributeurs au niveau mondial appele% aussi indice de dure% e moyenne d'interruption du syste+ me (SAIDI) (annexe 12.9 : « le critère B »). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 43/138 PUBLIÉ 3.3. Réseaux de distribution des eaux potables et usées Les contacts et entretiens e% tablis au cours de la mission (Fe% de% ration des canalisateurs, Fe% de% ration nationale des collectivite% s conce% dantes et re% gies, Fe% de% ration professionnelle des entreprises de l'eau) n'ont pas permis de de% tecter une difficulte% globale et ine% dite, sur les re% seaux de distribution d'eau, pouvant eF tre lie% s aux e% pisodes de canicules et de se% cheresses de l'e% te% 2019 (pas de retour ou de proble+ me signale% e% manant de leurs adhe% rents respectifs). Èn outre : · Les phe% nome+ nes de re% tractation de re% seau ont surtout lieu en hiver, avec des itine% raires techniques de re% solution au demeurant devenus classiques (remplacements des anciennes fontes grises et des vieux tuyaux en PVC par des polye% thyle+ nes plus souples). · Les indicateurs font de% faut et les tendances ne peuvent eF tre objective% es de+ s lors que le SISPÈA (syste+ me d'information sur les services publics d'eau et d'assainissement, banque de donne% es pilote% e par l'Office français de la biodiversite% (OFB) depuis la loi sur l'eau de de% cembre 2006) est renseigne% de façon non exhaustive par les collectivite% s. Il faut dire qu'a+ la diffe% rence des « re% seaux ae% riens » (infrastructures routie+ res, lignes e% lectriques...), les re% seaux (ge% ne% ralement souterrains) d'adduction et de distribution d'eau sont moins sensibles aux oscillations thermiques, de sorte que leurs proble+ mes proviennent exclusivement de ruptures d'approvisionnement. Celles-ci, fre% quentes chaque anne% e (quoique impactant une part extreF mement minoritaire de la population française), sont lie% es des de% fauts d'interconnexions de re% seaux et de solutions de substitution. Èlles ont connu un caracte+ re sans doute accentue% en 2019, par exemple sur le bassin Adour-Garonne, dont le retour d'expe% riences re% alise% fin 2019 indique : « l'approvisionnement en eau potable a e% te% tendu sur quasi l'ensemble du bassin Adour-Garonne avec des situations de rupture ne% cessitant le recours a+ des solutions d'urgence palliatives importantes dans sept de% partements (Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Cantal, Arie+ ge, Loze+ re, Aveyron et Corre+ ze). A noter l'alimentation par camions-citerne de certaines communes pendant plusieurs semaines conse% cutives (dans le Cantal et la Creuse notamment). Les besoins financiers pour se% curiser ces secteurs a+ l'avenir de% passent les cent millions d'euros ». Le bassin Rhin-Meuse a lui aussi connu des situations inhabituelles d'insuffisance de certaines ressources, pour des collectivite% s souvent isole% es. La dure% e de la pe% riode de se+ che 2018-2019 a e% te% un re% ve% lateur pour le futur. Un appel a+ projet spe% cifique a e% te% lance% par l'agence de l'eau en faveur des collectivite% s concerne% es. Plus ge% ne% ralement ces situations de points noirs et de besoins d'investissements pour se% curiser l'adduction d'eau potable (AÈP) sont bien identifie% s dans les bassins et de% partements concerne% s ; ils me% riteraient toutefois d'eF tre quantifie% s par des indicateurs spe% cifiques, permettant de repe% rer les proble+ mes, de cibler des objectifs d'ame% lioration et, in fine, de constater les progre+ s enregistre% s (exemple : nombre et pourcentage des communes concerne% es par une restriction quantitative, nombre de communes ayant connu une restriction d'usage pour parame+ tres chimiques de% grade% s me% taux, arsenic...-, pourcentage des populations concerne% es par ces restrictions, etc.). 3.4. Impact sur la production industrielle La mission s'est limite% e aux effets de limitation de production industrielle (hors centrales nucle% aires vues ci-dessus) suite a+ la limitation des pre% le+ vements ou rejets d'eau en rivie+ re du fait de la tempe% rature de l'eau, du faible de% bit ou du niveau d'e% tiage tre+ s bas. D'apre+ s le rapport n° 012985-01du CGÈDD « retour d'expérience sur la gestion de la sécheresse 2019 dans le domaine de l'eau », « concernant les mesures de restriction des usages industriels, la législation des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) permet de définir des mesures de Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 44/138 PUBLIÉ limitation des prélèvements et rejets d'eau, et de vérifier les autorisations des installations fortement consommatrices d'eau et prélevant dans les zones sensibles. Depuis 2004, la consommation globale des ICPE au niveau national a été fortement réduite en application du plan sécheresse. Cette action nationale a identifié plus de 440 ICPE grosses consommatrices d'eau. Deux tiers ont fait l'objet d'une réduction des prélèvements d'eau en cas de sécheresse dont 200 par arrêtés complémentaires. Cela a conduit en moyenne à une réduction de 20 à 30 % des prélèvements soit environ 4 000 m³/jour/établissement. Les mesures concernant les ICPE dans les arrêtés cadres actuellement en vigueur sont donc généralement peu précises : une limitation de la consommation d'eau « au strict nécessaire » ou l'apport d'une preuve qu'une consommation minimum est réalisée, accompagnée d'un bilan des mesures mises en place et des économies d'eau réalisées ». Selon les situations, quatre niveaux de restriction d'eau (pour tous les usages) sont prononce% es par le pre% fet : vigilance, alerte, alerte renforce% e et crise. L'enqueF te rapide mene% e par la DGPR aupre+ s des directions re% gionales de l'environnement, de l'ame% nagement et du logement -DRÈAL- (8 re% ponses sur 13 dont 1 « sans information ») montre que, malgre% des restrictions de pre% le+ vements/rejets d'eau, il n'y a pas eu d'impact quantifiable sur la production industrielle dans six d'entre elles, sauf en Bourgogne-Franche-Comte% (a+ l'e% chelle du bassin de l'Allan, re% duction des pre% le+ vements par les installations classe% es pour la protection de l'environnement -ICPÈ- de 70 %), et en Pays-de-la-Loire, (re% duction de 33 % de traitement des lixiviats d'une installation de de% chets non dangereux). Les bassins dans lesquels e% taient situe% s les sites de Lactalis pre% levant plus de 100 000 m³ d'eau ont tous fait l'objet de restriction, de+ s le mois de fe% vrier pour le nord de la France. Compte tenu de l'activite% lie% e a+ des contraintes d'hygie+ ne, ces sites n'ont cependant pas re% duit leur consommation d'eau. Certains ont e% value% qu'une baisse de production aurait ge% ne% re% des impacts sur l'emploi (choF mage partiel), sur le chiffre d'affaires, sur les marques et sur les producteurs de lait.: annexe 13, « impact sur la production industrielle : retour de l'enquête auprès des DREAL ». Le rapport du CGÈDD sus-mentionne% e% tablit un certain nombre de recommandations pour renforcer l'efficacite% du dispositif existant de limitation de l'ensemble des usages de l'eau en pe% riode d'e% tiage. Pour l'anne% e 2020, la DGPR a choisi, notamment, la the% matique de la gestion des situations de se% cheresse dans les installations industrielles dans son instruction aux services en leur demandant : · de lister les principaux pre% leveurs et consommateurs d'eau ; · de ve% rifier si les autorisations de pre% le+ vements des ICPÈ permettent de re% pondre aux mesures de limitation ou de suspension provisoire des usages de l'eau qui ont e% te% prises par les pre% fets en application de l'article L. 211-3 du code de l'environnement ; et ve% rifier leur applicabilite% ; · d'interroger l'exploitant sur les mesures qu'il met en place lors de ces pe% riodes de se% cheresse · de sensibiliser les exploitants lors des inspections ; · d'interroger les exploitants sur leur effort de re% duction de consommation d'eau au cours des cinq dernie+ res anne% es, afin d'identifier si une re% flexion convaincante a e% te% mise en place et de pouvoir e% ventuellement en rendre compte au comite% se% cheresse-incendies ; pas adapte% es, proposer aux exploitants de re% fle% chir a+ des mesures applicables sur les sites pour ces pe% riodes et adapter les prescriptions par arreF te% pre% fectoral comple% mentaire. · si les arreF te% s pre% fectoraux ne pre% voient pas de mesures spe% cifiques ou si ces dernie+ res ne sont La mission ne peut qu'eF tre favorable a+ une telle initiative qui devra de% boucher impe% rativement sur un plan d'action. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 45/138 PUBLIÉ 4. Biodiversité, milieux et espèces Malgre% des consultations larges, notamment aupre+ s des spe% cialistes des espe+ ces et des milieux (consultation du conseil national de la protection de la nature (CNPN), herpe% tologistes, entomologistes, OFB, re% seau sante% des foreF ts (DSF)...), il a e% te% difficile d'isoler des effets a+ court terme des canicules et de la se% cheresse. Il a e% te% couramment re% pondu a+ la mission que les conse% quences biologiques d'e% pisodes climatiques extreF mes (mortalite% s, re% ductions de populations, perte de biodiversite% , etc.) e% taient rarement imme% diates et de% tectables, ne se re% ve% lant parfois qu'apre+ s plusieurs anne% es d'affaiblissement des milieux impacte% s. La mission a choisi de traiter des principaux e% cosyste+ mes potentiellement impacte% s par le stress hydrique, en insistant sur le potentiel d'atte% nuation que peuvent jouer ces milieux pour re% duire l'impact de situations similaires. Seront aborde% s milieux aquatiques, milieux forestiers et milieux bocagers, suivis d'un focus sur quelques espe+ ces. 4.1. Milieux aquatiques : cours d'eau, milieux humides, tourbières, ripisylves... Il a e% te% constate% assecs et ruptures d'e% coulement, jamais observe% s avec une telle ampleur dans certains secteurs. Au-dela+ d'exemples particuliers, la perception la plus globale et objective du phe% nome+ ne provient du re% seau ONDÈ34, les services de l'OFB ayant parcouru, en 2019, 94 de% partements pour re% aliser 24 446 observations d'e% coulement (tous suivis confondus) sur 3 235 stations. Les premiers assecs, (figure 21), sont observe% s de+ s la fin mai et se sont amplifie% s nettement a+ partir de juillet et jusque fin septembre (pour atteindre alors 31 % d'observations en assec et 6 % en rupture d'e% coulement). Figure 21 : Évolution des modalités d'observation d'écoulement entre fin mai et fin septembre 2019 sur l'ensemble des stations observées (suivis usuels) source OFB ONDE. On notera aussi que si les assecs et ruptures d'e% coulement e% taient peu nombreux jusqu'en juin (et localise% s alors dans le Nord et l'Èst du pays, ainsi que sur le pourtour me% diterrane% en), ils furent ensuite observe% s sur l'ensemble du pays de+ s la fin juillet et se sont intensifie% s apre+ s, a+ l'exception de la Corse, de la coF te atlantique, de la pointe de la Bretagne, de la coF te normande et des deux Savoie, qui sont reste% es dans l'ensemble pre% serve% es. Les re% gions qui ont pre% sente% le plus de ruptures d'e% coulement ou d'assecs des petits cours d'eau sont le Centre-Val de Loire, le Grand-Èst, la Bourgogne Franche-Comte% , les Pays-de-la-Loire et le nord de la 34 L'Observatoire national des e% tiages (ONDÈ) est un dispositif d'observations visuelles de l'e% tat d'e% coulement des petits cours d'eau me% tropolitains, re% alise% es chaque e% te% depuis 2012 (de mai a+ septembre) par les agents de l'Office français de la biodiversite% (OFB). Son atout tient au caracte+ re objectif du constat selon trois modalite% s d'e% coulement du cours d'eau (e% coulement visible de l'eau, pre% sence d'eau mais e% coulement non visible et enfin assec), qui permet d'appre% cier une situation hydrologique (d'un cours d'eau, d'un de% partement) a+ un moment donne% et d'en suivre son e% volution. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 46/138 PUBLIÉ Nouvelle-Aquitaine, ainsi que les de% partements du pourtour me% diterrane% en. On relèvera en synthèse que la situation 2019 a été la plus défavorable jamais observée fin août depuis la mise en place du réseau Onde (huit années). Le re% seau a e% galement re% ve% le% (figure 22) une intensification (en dure% e et se% ve% rite% ) de l'e% tiage fin septembre sur les quatre dernie+ res anne% es. Figure 22 : Part des observations en assec par département en 2019. 4.1.1. Les milieux aquatiques ont été perturbés par la sécheresse Les impacts d'une se% cheresse sont spe% cifiques a+ chaque contexte, mais les principales conse% quences sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont : · la fragmentation des cours d'eau (rupture de leur continuite% e% cologique), qui limite les de% placements des espe+ ces les plus mobiles comme les poissons et bloque leur cycle de vie (exemple des poissons migrateurs) a+ des pe% riodes critiques ; l'e% le% vation de la tempe% rature, par re% duction de la vitesse de courant et de la hauteur d'eau, qui est un facteur de stress et de de% se% quilibres biologiques (eutrophisation, de% veloppement de cyanobacte% ries, augmentation de la virulence de certains agents pathoge+ nes...) ; la modification de la qualite% physico-chimique de l'eau (moindre dilution des polluants) ; la modification de la ve% ge% tation aquatique ; l'asse+ chement des line% aires, entraîFnant la mort des organismes les moins mobiles (jeunes alevins, certains batraciens, etc.). · · · · Outre les e% le% ments de suivi du re% seau ONDÈ et au-dela+ du cas des cours d'eau (notamment me% diterrane% ens) subissant des asse+ chements estivaux courants et « normaux », on sait aussi que ce sont les re% currences des e% pisodes (2017-2019) qui affectent durablement les milieux. Ainsi, des espe+ ces invasives, comme la Jussie ou certaines e% crevisses ame% ricaines, trouvent des conditions favorables pour se de% velopper en cas de diminution des populations autochtones. Face aux se% cheresses re% currentes, c'est donc l'ensemble du corte+ ge faunistique et floristique qui est modifie% , avec une disparition des espe+ ces autochtones les plus sensibles au profit d'espe+ ces tole% rantes ubiquistes. Il n'existe toutefois pas de protocole ge% ne% ralise% permettant de dresser un bilan national « espe+ ces » des conse% quences de la situation hydrologique sur les milieux naturels, meF me si les agents de l'OFB ont fait part des exemples suivants : · une eutrophisation importante et ine% dite a e% te% notamment observe% e en re% gion Centre-Val-de-Loire (sur les grands axes fluviaux : Loire, Cher...) et a affecte% e% galement certains grands re% servoirs (pour la premie+ re fois a+ Naussac, en Loze+ re) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 47/138 PUBLIÉ · la forte diminution des de% bits a engendre% des mortalite% s de poissons et d'e% crevisses sur plusieurs secteurs (illustration 2) ; Photographie 2 : Loches et épinochettes sur l'Aume en aval de Paizay-Naudouin (16), courant août 2019, ©DS16 - OFB· les prolife% rations de cyanobacte% ries se sont multiplie% es a+ partir de juin 2019 dans bon nombre de cours d'eau et plans d'eau, notamment en Centre-Val-de-Loire (Loire, Cher), en Occitanie (Loze+ re), dans le Grand-Èst (Moselle, Orne) et en Nouvelle-Aquitaine (exemple de l'Institution Adour dans les Landes : en 2019, six re% servoirs sur dix concerne% s -contre neuf sur dix en 2017 toutefois-, a+ la faveur de de% bits historiquement faibles et de tempe% ratures de l'eau e% leve% es). 4.1.2. Milieux aquatiques : propositions d'actions La mission n'avait pas pour but de rede% finir la politique de l'eau, dont les re+ gles communautaires (objectif ge% ne% ral de bon e% tat des masses d'eau) et nationales (les usages de l'eau e% tant tre+ s encadre% s) constituent un cadre solide. Èlle pre% conise ne% anmoins un certain nombre d'actions. Propositions · Pérenniser, voire renforcer, les dispositifs de collecte d'observations visuelles de l'e% tat d'e% coulement des rivie+ res. · S'intéresser à la prolifération des cyanobactéries, facteur commun d'inquie% tudes des populations concerne% es (du fait de certains usages notamment : eau potable et baignade), ou meF me de pole% miques et mises en cause peu controF lables (exemple de la Corse en 2018, suite a+ la diffusion d'un reportage alarmiste sur le sujet). · Améliorer la prévision saisonnière des niveaux de nappe et des débits d'étiage 35 . · Utiliser enfin le potentiel d'atte% nuation des crises affectant les milieux aquatiques, en confortant et développant les solutions fondées sur la nature -SFN- (zones humides, tourbie+ res...). Sur ce dernier point, les avantages et inte% reF ts de ces solutions sont connus, meF me si leur efficacite% reste trop peu quantifie% e (elles sont plus mises en valeur pour leur roF le d'atte% nuation des exce+ s d'eau que comme zones d'expansion de crues). Mais elles peuvent aussi aider a+ anticiper les de% ficits en eau (roF le tampon) comme l'illustrent divers exemples, dont les enseignements me% riteraient d'eF tre e% tudie% s dans d'autres contextes : 35 La technologie GPRS 7 du re% seau pie% zome% trique national, soutenu financie+ rement par l'OFB, permet une mise a+ disposition quotidienne des donne% es pie% zome% triques en temps quasi re% el sur la majorite% des ouvrages, ce qui offre aux DRÈAL la possibilite% de re% aliser un bulletin de situation hydrologique (BSH) actualise% a+ la date d'un comite% se% cheresse ou d'e% tablir un bulletin pre% visionnel (via par exemple l'outil Me% te% ÈAU nappes du BRGM). Par ailleurs, les projets de recherche Aqui-Fr et PRÈMHYCÈ finance% s par l'AFB, de% sormais OFB, depuis une dizaine d'anne% es deviennent ope% rationnels et sont pris en main notamment par les services de pre% vision des DRÈAL. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 48/138 PUBLIÉ · le reme% andrage de la Clauge et de ses affluents (traversant les de% partements du Doubs et du Jura), sujets a+ de longs assecs, aurait permis de gagner quinze jours d'e% coulement ; · en favorisant l'infiltration avec des ame% nagements adapte% s (de la noue a+ la haie, en passant par la de% compaction des sols), on augmente la recharge des nappes, celle-ci contribuant ensuite positivement aux de% bits des cours d'eau en e% tiage ; · les conditions d'augmentation de la re% serve utile des sols (pour une meilleure utilisation de l'eau par les plantes), graF ce a+ des pratiques plus agro-e% cologiques, font l'objet d'un programme particulier de recherche de l'Institut national de la recherche agronomique et environnementale -INRAÈ- (Bag'Age), soutenu sur cinq ans par l'Agence de l'eau Adour-Garonne. D'autres pratiques ou recherches sur l'ame% lioration de la bioclimatologie par tout ce qui est arbore% (la re% duction du vent permettant de re% duire l'asse% chement et l'apport d'ombre les rayonnements) ou encore sur la compre% hension du roF le des zones humides de teF tes de bassin dans le soutien d'e% tiage (initiative de l'e% cole des mines de Saint-Ètienne) sont e% galement a+ suivre ; de 16,7 M, 28 partenaires), porte% par l'OFB et visant a+ lever les freins a+ la ge% ne% ralisation des SFN pour l'adaptation au changement climatique, plusieurs sites pilotes permettront de quantifier leur efficacite% en cas de se% cheresse, qu'il s'agisse de la lutte contre les îFlots de chaleur urbains graF ce aux arbres et espaces verts (a+ Lyon, Lille et Meaux) ou de la restauration des milieux humides (the% matique inte% ressant le Forum des marais atlantiques et le bassin versant du Ne% al, en Bretagne). · dans le cadre du projet LIFÈ36 inte% gre% ARTISAN (convention 2019 pour huit ans, budget total 4.1.3. Les milieux aquatiques doivent être suivis avec plus d'attention La mission a remarque% que les progre+ s re% cents en matie+ re de pre% servation des infrastructures e% cologiques restaient timides et tre+ s localise% s (zones humides, tourbie+ res, ripisylves, haies, espaces prairiaux), certaines re% ussites locales ne se diffusant que lentement : elles me% riteraient d'eF tre multiplie% es a+ l'e% chelle nationale. Par ailleurs, dans un contexte ou+ les crises climatiques devraient s'intensifier (en fre% quence et en dure% e), la mission a pu e% galement constater la relative fragilité des réseaux de suivi et la rareté des programmes de recherche de% die% s aux impacts du changement climatique sur le vivant (naturel et agricole) et aux solutions permettant de les contenir. Ce double constat semble indiquer une anticipation trop tardive des proble+ mes ; ce qui justifie d'autant plus une re% action de% termine% e, inscrivant dans la dure% e les actions de% ja+ engage% es (pe% rennite% et consolidation des re% seaux de suivi et des travaux de recherche existants), et soutenant le de% ploiement de nouvelles initiatives capables de re% pondre a+ l'ampleur des proble+ mes. 4.2. Milieux forestiers 4.2.1. Constats et effets, une « tempête silencieuse » probable La foreF t et ses milieux entretiennent une longue histoire avec les e% ve% nements destructeurs qui les affectent re% gulie+ rement. Ainsi, il y a vingt ans, les tempeF tes Lothar et Martin (survenues fin de% cembre 1999, ont ravage% six pour cent de la foreF t française, avec un impact particulie+ rement marque% en Lorraine et en Aquitaine, re% gions qui totalise+ rent alors plus de 40 % des de% gaF ts), puis la tempeF te Klaus de janvier 2009 (ayant elle, concerne% surtout le sud-ouest, avec notamment quatre fois la re% colte annuelle du massif des Landes mise a+ terre), sont encore dans les me% moires. 36 LIFÈ : acronyme de l'instrument financier pour l'environnement, est un fonds de l'Union europe% enne pour le financement de sa politique environnementale. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 49/138 PUBLIÉ Par ailleurs, la hausse continue des e% missions de CO 2 depuis plusieurs de% cennies, ainsi que celle des tempe% ratures qui en a re% sulte% , a eu de multiples effets sur la foreF t, allant de l'augmentation de la photosynthe+ se et de la dure% e de saison de ve% ge% tation (phe% nome+ nes qui stimulent la croissance des arbres) a+ des diminutions de production de certaines essences (celles qui sont les plus vulne% rables au stress hydrique et aux chaleurs estivales), en passant par des crises sanitaires dues a+ des ravageurs dont la prolife% ration est toujours sensible aux conditions climatiques. Sur la base de ces e% le% ments ge% ne% raux de contexte, la mission s'est inte% resse% e a+ la foreF t en conside% rant trois entre% es plus spe% cialement lie% es aux sujets et enjeux climatiques : · les conse% quences des canicules et des se% cheresses prolonge% es sur la gestion forestie+ re (quid notamment des capacite% s productives de la foreF t française a+ l'avenir ; et quid e% galement des autres fonctions qu'elle assure ?) ; risques ?) ; · les enjeux en matie+ re de feux de foreF t (quid de l'aggravation et de l'extension attendues des · les roF les de% die% s a+ la foreF t en matie+ re de stockage du carbone et de compensation potentielle de ses e% missions (quid des initiatives possibles ou attendues dans ce domaine ?). 4.2.2. Pour la gestion forestière, constat qui n'est pas une lapalissade, 2019 vient après 2018... L'anne% e 2019 fait suite a+ une anne% e 2018 e% galement critique du point de vue climatique : ainsi, les donne% es Me% te% o-France 2018 et 2019 de l'humidite% des sols en fin d'e% te% (figures 23), montre qu'une large part de l'Hexagone, et en particulier certaines grandes re% gions forestie+ res, a e% te% impacte% e a+ deux reprises, meF me si par ailleurs la situation 2019 a e% te% globalement plus favorable qu'en 2018 (l'intensite% du rouge signalant les e% carts ne% gatifs, plus ou moins importants a+ la normale 1981-2010). Figures 23 : Écart pondéré de la normale 1981/2010 de l'indice d'humidité des sols le 1 er octobre 2018 - première carte et le 1er septembre 2019 -2e carte - (source Météo-France). Il en re% sulte que le nombre de fiches de de% pe% rissement issues du re% seau national d'observateurs de la sante% des foreF ts a augmente% , meF me s'il est a+ noter que l'on retrouve dans un passe% relativement re% cent d'autres se% quences historiques comparables (succession d'anne% es de% favorables). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 50/138 PUBLIÉ Figure 24 : Taux annuel de mortalité des plants (source DSF, Ministère de l'agriculture). Le constat est voisin en matie+ re de plantations, avec des taux de mortalite% (2018 et 2019) e% leve% s, mais de% ja+ connus par le passe% (figure 24). Il est difficile sinon de quantifier les conse% quences forestie+ res de l'e% te% 2019, d'une part car leur analyse approfondie supposerait des moyens conside% rables de terrain (si la te% le% de% tection permet de repe% rer les foyers de scolytes, sa pre% cision est relative puisqu'elle ne diffe% rencie pas l'e% pice% a du sapin) et des campagnes d'observation au long cours (ces deux meF mes espe+ ces ayant des re% actions de% cale% es). Sur un plan plus qualitatif, il a e% te% note% en 2019 des phe% nome+ nes peu repe% re% s jusqu'a+ pre% sent : · · · des de% pe% rissements ine% dits de heF tres dans le Grand-Èst (pas de de% bourrement -de de% veloppement des bourgeons-, y compris sur de bonnes stations) ; des attaques de pins sylvestres par des insectes cambiophages (se nourrissant des tissus situe% s entre l'e% corce et l'aubier) ; le gril dans le Gard de milliers d'hectares de cheF naies (vertes et kerme+ s), en une seule journe% e, avec un re% sultat visuel e% quivalent a+ ce qui se voit habituellement en fin d'e% te% , en lien notamment avec la re% verbe% ration (dans les versants sud a+ ouest) et les tempe% ratures extreF mes (pre+ s de 46° sous abri et plus de 60° -tempe% rature le% tale pour les cellules ve% ge% tales- a+ proximite% du sol) ; et enfin, e% ve% nement de loin le plus marquant, l'invasion de scolytes (insectes ravageurs) dans les pessie+ res du Grand Èst (e% ve% nement qui s'est de% veloppe% de+ s 2018, avec un premier bilan 2020 de 20 000 ha touche% s et un pronostic de 40 000 ha pour l'e% te% 2020 dans le sce% nario le plus optimiste ; a+ noter qu'en septembre 2019, le phe% nome+ ne e% tait beaucoup plus massif en Allemagne - 200 000 ha, contre 7 000 ha environ en France au meF me moment : annexe 14 « gestion forestière : les conséquences sur la sécheresse » -). · Au-dela+ des composantes socio-e% conomiques du secteur37 (et sans parler de ses enjeux e% cologiques dont l'appre% ciation paF tit d'une relative absence de donne% es sur la re% ponse de la biodiversite% forestie+ re a+ la se% cheresse - les effets propres d'une canicule sur cette biodiversite% sont limite% s, mais les interactions se% cheresse-incendies et se% cheresse-pullulations d'insectes ont quant a+ elles des effets plus importants, surtout en cas de re% pe% tition -), il reste une interrogation d'ordre psychologique : qu'en est-il de la capacite% productive future de la foreF t, si les menaces se conjuguent et si l'on ne pre% pare pas son renouvellement avec des options e% conomiquement viables pour tous les maillons de la filie+ re ? Èt ce, alors meF me que le bois, en tant que mate% riau de substitution, est mis a+ 37 Ainsi, pour ce qui est de l'e% pice% a affecte% par la crise des scolytes, son prix s'est effondre% en 2019 et, alors qu'il se vendait 50 /m³ auparavant, il se ne% gocie actuellement a+ 20 /m³ sur pied (quand l'arbre est encore sain ; et a+ presque rien quand il est mort), dans un contexte de saturation du marche% . Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 51/138 PUBLIÉ l'honneur dans toutes les strate% gies visant a+ diminuer les e% missions de GÈS et la consommation de produits non renouvelables. La mission recommande de conforter impe% rativement les outils actuels de suivi des crises sanitaires du de% partement sante% des foreF ts (DSF) du ministe+ re de l'agriculture et de l'alimentation, avec son re% seau de suivi sur le terrain. Il serait primordial de disposer d'une photographie exhaustive, fine et coordonne% e, de l'ensemble des foreF ts françaises, via une couverture LIDAR haute de% finition, pour accroîFtre la connaissance des mortalite% s lie% es aux se% cheresses (mission a+ confier a+ l'Institut ge% ographique national - IGN - et au DSF, permettant de cartographier en 3 ans l'ensemble du territoire avec un investissement interministe% riel). Recommandation 6. Engager dès à présent un suivi cartographique LIDAR haute définition pour accroître la connaissance des mortalités des boisements confrontés aux aléas climatiques, dans un partenariat IGN - DSF. Propositions · · Les ale% as climatiques touchant d'autres territoires europe% ens, un outil de télédétection commun avec certains pays (Allemagne, Re% publique tche+ que...) serait a+ de% velopper. Compléter et diffuser la connaissance forestière (travaux techniques et de recherche) en matie+ re d'e% volution de la sylviculture : « crash-tests » sur la vulne% rabilite% des foreF ts de production face aux crises climatiques et sanitaires a+ venir (dans des territoires et pour des essences a+ de% terminer) et adaptation des techniques de gestion (alternatives a+ la monoculture ; comparaisons des « re% siliences et performances », climatiques ou sanitaires, selon les sylvicultures : irre% gulie+ res, jardine% es, etc.). 4.2.3. Les feux de forêt 4.2.3.1. Une actualité brûlante en 2019..., surtout dans d'autres pays La question des feux de foreF t est redevenue centrale, du fait de sinistres ge% ants ayant popularise% dans le grand public le phe% nome+ ne des « me% ga-feux », caracte% ristiques toutefois de pays ou re% gions (Australie, Amazonie, bassin du Congo, Sibe% rie, Ouest ame% ricain), de climats et de milieux naturels tre+ s diffe% rents des noF tres. Certains d'entre eux ont eu lieu dans des contextes caniculaires ou critiques (tre+ s forts vents) et ont e% te% meurtriers dans des proportions rarement atteintes par le passe% (plus de 60 morts lors de l'incendie de Pedograo Grande, au Portugal, en juin 2017 ; une centaine de disparitions en Gre+ ce, en juillet 2018, comme en Californie en novembre de la meF me anne% e). La mission a donc examine% la question du risque incendiaire avec ces re% fe% rences en teF te et s'est donc attache% e a+ appre% cier si la re% currence d'e% ve% nements caniculaires et de se% cheresses extreF mes pouvait un jour produire des de% gaF ts de meF me ordre, dans notre pays (annexe 15 : « feux de forêt »). Èlle a constate% , d'une manie+ re ge% ne% rale, que les proble% matiques et les risques restaient d'une autre nature chez nous : · le terme banalise% de me% ga-feu n'a pas de de% finition stabilise% e, les incendies ge% ants ame% ricains (plusieurs dizaines de milliers d'hectares, impactant des zones urbaines en interaction e% troite avec la nature), a+ l'origine du concept, diffe% rant de sinistres d'e% tendue bien plus vaste, parcourant des milieux majoritairement non boise% es (en Australie notamment, avec des prairies et formations rases de type « savanes se+ ches », ou+ le feu est Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 52/138 PUBLIÉ une technique traditionnelle de gestion, inte% ressant chaque anne% e plusieurs millions d'hectares...) ; · en Èurope, les espaces ruraux sont caracte% rise% s par des zones peu peuple% es (ou+ les villages rassemblent la plupart des habitants en habitat regroupe% ) et des secteurs touristiques ou pe% riurbains, dont les populations sont couramment disperse% es au contact de formations combustibles (ce phe% nome+ ne de mitage e% tant tre+ s notable a+ proximite% de la Me% diterrane% e). Mais les techniques de construction (mate% riaux re% sistants, rendant exceptionnelle la propagation d'un feu urbain de maison a+ maison) ne sont pas les meF mes que dans les pays ou+ les maisons le% ge+ res et ajoure% es sont bien plus sensibles aux projections de brandons enflamme% s (sur les images venues d'Australie ou en Californie, on voit ainsi des villes de% vaste% es, alors que les arbres situe% s entre les habitations n'ont pas bruF le% !) ; on observe en France une diminution sensible des surfaces bruF le% es (figure 25), la lutte contre les incendies, ainsi que leur pre% vention - division par trois des surfaces incendie% es depuis 1995 -, be% ne% ficiant des retours annuels d'expe% rience et de la strate% gie ope% rationnelle de pre% vention et de lutte de% cide% e a+ l'e% poque (guet ae% rien en particulier, permettant de traiter la plupart des feux en moins de 10 minutes) ; · Figure 25 : Feux de forêts, cumul surfaces brûlées en France métropolitaine 1976-2019 en cours (source ministère de l'Intérieur, service de la planification et de gestion des crises). · ces bilans actuels a+ la baisse pourraient cependant connaîFtre une inflexion nouvelle a+ l'avenir, compte tenu des effets du changement global, allant de façon quasi syste% matique dans le sens de l'aggravation des risques : multiplication des conditions me% te% orologiques propices au feu (combinaison de tempe% ratures e% leve% es, d'une humidite% de l'air faible), extension des zones menace% es du fait de l'urbanisation, abandon de pratiques agricoles cre% ant de vastes continuite% s arbustives). L'extension de l'ale% a devrait conduire a+ une plus grande dispersion des moyens (surtout ae% riens), et a+ l'apparition de feux « libres », sans protection possible de milieux habite% s et sans possibilite% d'e% vacuation (des campings ou de certains villages isole% s). Ènfin, des effets dominos avec d'autres ale% as (tempeF tes, ravageurs), rendraient sensibles dans un meF me temps de tre+ s vastes surfaces (exemple du Grand-Èst ou des Landes, dont la foreF t est menace% e par l'invasion annonce% e du ne% matode, ce qui facilitera des feux plus e% tendus - quoique sans commune mesure avec les dimensions atteintes a+ l'e% tranger -) ; le changement climatique est a+ l'origine d'e% volutions diverses : allongement de la pe% riode des feux (plus toF t et plus tard en saison), nouveaux proble+ mes se% curitaires potentiels dans des zones forestie+ res comme la Sologne (et meF me dans certains secteurs ce% re% aliers avec les incendies de cultures et de chaumes) ; · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 53/138 PUBLIÉ · a+ noter que l'e% te% 2019 (exemple du 28 juin pre% cise% ment, avec plus de 50 incendies de% clare% s dans le seul de% partement du Gard, dont 5 de plus de 30 ha chacun38) et certains feux particulie+ rement violents (en particulier l'incendie de Rognac de 2016, dans les Bouches-du-RhoF ne), pre% figurent sans doute cette e% volution du risque dans un sens parfois incontroF lable (conditions que favorisent les vents tre+ s violents, heureusement peu fre% quents en 2019) ; si les canicules peuvent avoir un effet aggravant, elles ne sont en ge% ne% ral pas directement responsables des de% parts d'incendie ni des surfaces parcourues, dont l'importance requiert la combinaison de tempe% ratures e% leve% es, de vents et d'une ve% ge% tation en stress hydrique (et ce d'autant moins que les canicules sont rarement accompagne% es de vents forts du fait de la stagnation des masses d'air caracte% ristiques du phe% nome+ ne - situation de blocage -). · Les enseignements de l'e% te% 2019 montrent que le dispositif « feux de foreF t » a concerne% les de% partements habituellement confronte% s au risque (de% partements me% diterrane% ens et du sud-ouest) et que les indices de pre% vision du danger d'incendie (produits par Me% te% o-France) n'ont pas permis d'avoir une vision homoge+ ne du danger a+ l'e% chelle nationale, en particulier dans les zones historiquement peu confronte% es au risque (le risque remonte peu a+ peu vers le Nord tandis que par ailleurs les feux de chaume et de cultures - dans les plaines ce% re% alie+ res - affectent de% sormais des e% tendues de taille comparable a+ celles qu'impactent les feux en zone me% diterrane% enne39). 4.2.3.2. Les feux de forêt : propositions et recommandations Proposition : Èn matie+ re de gestion de crise, il importe d'harmoniser et de déployer un outil national unique de prévision du risque d'incendie (permettant de pre% voir des mesures types de pre% vention pour chaque niveau de danger : re% glementation de l'usage du feu, fermeture des voies forestie+ res, patrouilles, obligations de de% broussaillement...). Il convient, de revoir la cartographie des zones sensibles au danger, pour mieux pre% parer les territoires face a+ des e% pisodes de se% cheresse appele% s a+ devenir de plus en plus intenses et fre% quents, tout en suscitant des travaux de recherche et de% veloppement sur la re% ge% ne% ration des peuplements incendie% s dans les re% gions nouvellement concerne% es. Recommandation 7. Doter la France d'une base de données, en lien avec la base actuelle de données sur les incendies de forêts en France (BDIFF), permettant à l'avenir de suivre et caractériser les incendies de façon beaucoup plus homogène et interprétable qu'aujourd'hui40. 38 L'office national des foreF ts (ONF) a constate% sur image satellite des desse+ chements imme% diats sur plus de 5 300 ha de garrigues en re% gion me% diterrane% enne au moment des pics de tempe% rature historiques de fin juin 2019, rendant ces zones extreF mement inflammables, et ce pour les 2 ou 3 ans a+ venir ; une grande partie des zones touche% es se situait justement dans le Gard. La vague de tempe% ratures e% leve% es de l'e% te% 2019 a conduit a+ une tre+ s forte sensibilite% au feu des cultures et friches dans le Centre et le Nord de la France, conduisant a+ de nombreux et vastes feux de re% coltes (plus de 15 000 ha bruF le% s, selon une estimation approximative, le phe% nome+ ne e% tant ine% galement mesure% selon les de% partements ou bien selon les sinistres). Cela a concerne% de vastes territoires (Indre, Beauce, Marne...), avec des incidents se% rieux de lutte (2 camions bruF le% s). On pourrait bien suF r imaginer recommander, encourager ou forcer les bonnes pratiques dans ce domaine (enfouissement des pailles), mais la contrainte re% glementaire et son controF le semblent peu envisageables a+ ce stade. Il est a+ noter a+ ce sujet plusieurs points de compre% hension : 39 40 . la remonte% e des informations des services de% partementaux d'incendie et de secours (SDIS) est he% te% roge+ ne (car elle renseigne tous types d'intervention des pompiers : accidents notamment) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 54/138 PUBLIÉ Mais le proble+ me de% passe ces premie+ res mesures ou initiatives d'ordre technique et a+ coordonner entre les trois principaux ministe+ res concerne% s (Agriculture, Ècologie et Inte% rieur), de+ s lors que l'on a affaire par ailleurs a+ un changement global, climatique et d'organisation du territoire, qui est le grand facteur du risque futur. Si en matie+ re climatique, la France devra composer avec les phe% nome+ nes (voire les chocs) attendus, sur le deuxie+ me volet, on peut agir plus directement 41 et rendre les territoires plus re% silients. Cela signifie des re+ gles ou orientations beaucoup plus strictes. Sur ces autres aspects, plus ge% ne% raux, la mission propose d'autres actions. Propositions · · · Arrêter le mitage et stopper l'expansion de la « cabanisation », des mobil-homes et des campings en foreF t). Réfléchir les pratiques agricoles du futur dans les zones à risques (ne plus arracher la vigne sans appre% hension des conse% quences sur l'accroissement du risque, par exemple). Développer une politique active de prévention à partir des réseaux d'infrastructures, encore peu pre% pare% s aux effets du changement climatique, au moins pour ce qui est du risque incendie ; ainsi, en 2019, surtout les jours de fortes chaleurs, ils sont a+ l'origine, comme vu dans le chapitre « activite% de re% seau », de de% parts de feux (mal appre% cie% s par le syste+ me statistique actuel car l'on ne connaîFt en ge% ne% ral pas les de% gaF ts touchant les milieux naturels autres que forestiers), le long de voies de chemin de fer et le long des routes. Mobiliser le potentiel d'atténuation joué par les forêts et prendre en compte les services écosystémiques rendus 4.2.4. Les strate% gies de lutte contre le changement climatique, quelle que soit leur e% chelle, inte+ grent des actions de stockage et de se% questration du carbone (selon de multiples modalite% s). La foreF t française, qui capte chaque anne% e 15 % des e% missions de CO2 de l'Hexagone, est assez naturellement concerne% e par ces strate% gies. L'investissement en recherche et de% veloppement est extreF mement important pour mieux appre% hender les effets des e% pisodes climatiques intenses, comme le montre l'exemple ci-dessous. · . la base Prome% the% e ne couvre que la zone me% diterrane% enne (Languedoc Roussillon, PACA, Corse et DroF me-Arde+ che) ; . la foreF t landaise dispose e% galement d'un outil de suivi, mais la+ -encore limite% (aux 3 de% partements concerne% s, 33, 40 et 47, sous l'e% gide du groupement d'inte% reF t public ame% nagement du territoire et gestion des risques en Nouvelle Aquitaine (GIP ATGÈRI) ; . les donne% es BDIFF manquent de pre% cision en dehors des de% partements cite% s ci-avant ; . s'il existe enfin un outil accessible en ligne (donne% es satellitaires Èffis), permettant des analyses statistiques a+ l'e% chelle europe% enne (comparaisons, e% volutions...), celui-ci a des de% fauts. Pour la France, en 2019, il n'a compte% principalement que les 40 000 ha d'e% cobuages pyre% ne% ens (ge% ne% ralement controF le% s, en fe% vrier-mars) et le solde (moins de 5 000 ha bruF le% s recense% s en e% te% ) est tre+ s en deça+ du bilan forestier re% el (le diffe% rentiel tient a+ la re% solution des deux satellites qui fournissent les donne% es, re% solution qui ne permet pas de distinguer des anomalies thermiques trop petites, tandis que toutes les anomalies thermiques de% tecte% es ne correspondent a+ des secteurs identifie% s comme "forestier" ou "naturels"). 41 C'est aussi le sens des recommandations du rapport du CGAAÈR « Plan de protection des foreF ts contre les incendies 2018 ». C. Dereix, Y. Granger. Apre+ s avoir reconnu l'importance du BDIFF, « la mission recommande l'engagement de trois e% tudes et travaux a+ caracte+ re technico-e% conomique de niveau national : R3-1 un e% tat de l'art sur les pistes sylvicoles d'adaptation des massifs forestiers aux risques lie% s aux changements climatiques ; R3-2 un bilan critique des formules de valorisation des espaces et des produits forestiers dans les zones soumises aux incendies de foreF t ; R3-3 une e% valuation holistique des feux de foreF t sous la double approche de l'objectivation du dommage e% cologique et de l'estimation du couF t global de la DFCI (association re% gionale « de% fense des foreF ts contre l'incendie en Aquitaine » qui rassemble 212 associations syndicales autorise% es). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 55/138 PUBLIÉ Focus sur la mesure des gaz a+ effets de serre en temps re% el caracte% risant les e% pisodes climatiques ICOS mesure en continu le fonctionnement bioge% ochimique et biophysique de 60 e% cosyste+ mes en Èurope dont 17 en France. Les flux de CO2 et d'e% vapotranspiration, le bilan d'e% nergie et diverses variables auxiliaires sont mesure% es dans ce cadre (productivite% primaire, production de biomasse, e% tat du sol...) font partie de ce suivi dont les donne% es sont mises en ligne : https://www.icos-cp.eu Ce re% seau de stations de ICOS va donc au-dela+ du simple suivi des e% changes gazeux et permet de caracte% riser en temps quasi re% el les impacts d'e% pisodes climatiques sur le fonctionnement et la productivite% des e% cosyste+ mes forestiers. Comple% te% par les donne% es obtenues dans l'atmosphe+ re et par le programme Copernicus, il permet une caracte% risation multi-e% chelles de ces impacts. La communaute% française est tre+ s active dans ICOS et dispose d'un re% seau de stations couvrant peu ou prou les grandes re% gions agricoles et forestie+ res me% tropolitaines ; il est de% ploye% sur des prairies (quatre stations), cultures (quatre stations), tourbie+ re (une station) et foreF ts (six stations) ; elle anime une synthe+ se europe% enne concernant les impacts de la se% cheresse 2018 (avec plus de vingt publications soumises a+ la revue Phil Trans Roy Society en de% cembre 2019, elle te% moigne d'une certaine re% activite% ) a commence% a+ analyser les impacts des e% pisodes 2019, qui peuvent eF tre spectaculaires (arreF t brutal de photosynthe+ se en foreF t me% diterrane% enne par exemple). Il peut eF tre note% que plusieurs processus et de% marches paralle+ les au pre% sent rapport sont en cours sur les strate% gies de long terme : · le comité gestion durable des forêts du conseil supérieur de la forêt et du bois a sollicite% du ministre de l'agriculture un retour sur la crise sanitaire actuelle et un grand plan d'adaptation des foreF ts au changement climatique42; · les groupes forêt-bois du Sénat et de l'Assemblée nationale ont organise% un colloque sur ce meF me sujet le 7 novembre 2019 et ont recueilli des propositions d'action qu'ils vont maintenant structurer ; la députée Anne-Laure Cattelot a reçu du Premier Ministre une mission aupre+ s du ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'avenir de la foreF t qui recoupe en partie le sujet de l'impact des se% cheresses et du changement climatique. · 4.3. Milieux bocagers, linéaires de haies, pré-vergers 4.3.1. Le dispositif national de suivi des milieux bocagers doit être pérennisé et conforté Les paysages bocagers sont reconnus pour leurs nombreux services e% cosyste% miques, inte% ressant les animaux d'e% levage (ombre, abri, ambiance, fourrage), les cultures (effet microclimatique, limitation de la dessiccation due au vent, augmentation des rendements), la biodiversite% , le stockage du carbone, l'e% puration de l'eau, l'e% creF tage des crues, la production de bois, la protection des sols, le maintien de l'eau dans les parcelles, graF ce aux barrie+ res capillaires joue% es par les haies. Il n'y a pas de suivi mettant en e% vidence un impact des canicules et de la se% cheresse sur les espe+ ces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers. Ne% anmoins, ils ont constitue% des zones 42 Il a demande% pour le printemps 2020 l'e% laboration d'une feuille de route dont les acteurs ont e% te% mobilise% s sur trois grandes questions portant sur (i) les enseignements a+ tirer des connaissances existantes et expe% riences passe% es pour la gestion de la crise actuelle et les perturbations futures, (ii) les lignes directrices et outils pour le renouvellement / la reconstitution / l'ame% lioration des foreF ts, (iii) l'organisation a+ adopter pour les gestionnaires forestiers et les filie+ res re% pondent aux crises pre% sentes et futures, tout en tenant compte des attentes socie% tales. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 56/138 PUBLIÉ d'alimentation comple% mentaires pour des cheptels bovins (par exemple en Deux-Se+ vres, au sein de la Re% serve naturelle bocage+ re des Antonins). Sur ce meF me site te% moin, les arbres teF tards et leur faune associe% e ont e% te% inventorie% s en 2019 et il a e% te% remarque% qu'une diversite% d'espe+ ces d'amphibiens (tritons marbre% s, salamandres, grenouilles rousses) trouvent refuge dans le terreau des vieux arbres taille% s « en teF tards », ces espe+ ces y recherchant la fraîFcheur. Les bocages ou+ persistent de nombreuses zones humides et des haies anciennes ont joue% un roF le atte% nuateur vis-a+ -vis des e% pisodes extreF mes de l'e% te% 2019, a+ l'e% gard de la faune (domestique ou sauvage) et des milieux environnants. Photographie 3 : Parthenaises en milieu bocager, (photographie Sophie Morin, Pôle bocage OFB). Lance% en 2017, co-porte% par le poF le bocage de l'OFB et par l'institut ge% ographique national (IGN), sur la base de financements du MTÈS et du ministe+ re de l'Agriculture et de l'alimentation (MAA) dans le cadre de la politique nationale trame verte et bleue et du plan national de de% veloppement pour l'agroforesterie, le dispositif national de suivi des bocages (DNSB) compte un comite% des utilisateurs (Afac-agroforesteries...) et un groupe d'experts scientifiques (Centre national de la recherche scientifique - CNRS-, INRA devenu INRAÈ, universite% s) et envisage de nombreux travaux (re% alisation d'une cartographie nationale des haies, caracte% risation des diffe% rents bocages, monitoring des e% cosyste+ mes bocagers...). Cet objectif ne% cessitera la coordination d'un re% seau d'observateurs issus de l'OFB et de divers re% seaux (naturalistes, chasseurs, agriculteurs...) et permettra d'identifier les zones de bocages conserve% s ou de% grade% s (annexe 16 : les bocages, des paysages résilients et multifonctionnels). Recommandation 8. Conforter et pérenniser le dispositif national de suivi des bocages, lequel sera à même de fournir un suivi fin et des résultats à valoriser vis-à-vis des épisodes climatiques de l'été 2019, en garantissant ses financements (éco-contribution, agences de l'eau, OFB), et en renforçant ses partenariats scientifiques. 4.3.2. Restaurer et profiter de la multifonctionnalité des espaces bocagers pour réduire l'impact et atténuer les effets des épisodes climatiques intense Proposition Les travaux du DNSB devraient permettre d'identifier sur les territoires les zones de bocages conserve% s et d'autres ou+ des actions de restauration seraient be% ne% fiques. Quelques pistes sont sugge% re% es : parcs naturels re% gionaux (PNR) bocagers, labels paysagers, outils juridiques de protection, mesures de la politique agricole commune (PAC) spe% cifiques type paiements pour services environnementaux, plans de gestion des infrastructures e% cologiques, retour de l'e% levage et de formes agricoles plus diversifie% es dans certains secteurs, promotion des services fonde% s sur la nature dans le cadre de futures politiques contractuelles, re% -embocagement de certains territoires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 57/138 PUBLIÉ 4.4. Tour d'horizon des espèces affectées 4.4.1. Les impacts des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019 sur les espèces Les constats des phe% nome+ nes climatiques de l'e% te% 2019 sont re% pandus sur tout le territoire national, mais peu quantifiables faute de suivis et d'indicateurs de% die% s. Parmi les observations recense% es (en plus des constats de% ja+ cite% s sur les milieux aquatiques, forestiers et bocagers), on note par exemple : · · · · · la mortalite% de jeunes oiseaux nicheurs, notamment hirondelles et martinets, tombe% s des nids ; l'explosion d'une population envahissante de Hydrocotyle ranunculoides (plante herbace% e, vivace et amphibie) sur le Dhuy (affluent du Loiret), de plus en plus complexe a+ ge% rer ; la colonisation massive de Pectinatella magnifica (bryozoaire d'eau douce), repe% re% e sur l'e% tang de la Naue la Che+ vre (Meurthe-et-Moselle) ; la re% duction des capacite% s de production de conchyliculture et ostre% iculture, en raison d'une moindre arrive% e d'eau douce en mer ; la moindre activite% de peF che en eau douce professionnelle comme de loisirs, compte tenu de la baisse de la ressource piscicole. 4.4.2. Les espèces affectées : recommandations Si ces constats me% riteront a+ l'avenir d'eF tre e% taye% s par une meilleure mobilisation (collective et organise% e) des re% seaux d'observation, il est a+ noter que la mission a repe% re% deux initiatives et sources d'information inte% ressantes : les sentinelles du climat d'une part et le programme STOC d'autre part. 4.4.2.1. Les sentinelles du climat La compre% hension des effets locaux du changement climatique sur la biodiversite% est essentielle pour orienter les politiques de gestion des espaces naturels. Èn Nouvelle-Aquitaine, l'absence de connaissances a ainsi conduit a+ un programme de recherche « Les sentinelles du climat ». Regroupant une quinzaine de structures partenaires, des associations, des conservatoires, des laboratoires de recherche, participant a+ des travaux d'acquisition des connaissances, d'analyse et de restitution, ce programme s'appuie e% galement sur le de% veloppement d'outils de me% diation pour diffuser l'information scientifique aupre+ s du public. Le programme est construit a+ partir d'indicateurs base% s sur des suivis d'espe+ ces ou groupes d'espe+ ces, ayant des capacite% s de de% placement faibles. Les espe+ ces sentinelles du climat sont re% parties au sein de diffe% rents e% cosyste+ mes et regroupent une vingtaine d'espe+ ces spe% cifiques (Grenouille des Pyre% ne% es par exemple). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 58/138 PUBLIÉ 4.4.2.2. Le programme STOC L'une des publications post-canicule 2003 avait e% te% base% e sur les re% sultats du suivi temporel des oiseaux communs (STOC « capture »), documentant ainsi leur reproduction, leur survie et leur condition corporelle. Ce meF me STOC apporterait aussi des informations utiles sur les effets de l'e% te% 2019, les donne% es collecte% es sur les populations d'oiseaux par capture pour 2019 e% tant en cours de re% ception (la production d'indicateurs annuels d'e% tat et de fonctionnement des populations d'oiseaux communs existe ; les indicateurs 2019 devraient eF tre produits d'ici mai 2020). Pour isoler les particularite% s de l'anne% e 2019 en lien avec la se% cheresse estivale, des analyses spe% cifiques seraient toutefois ne% cessaires, avec des moyens humains supple% mentaires. Recommandation 9. a) Conforter l'animation des réseaux des réserves naturelles, conservatoires d'espaces naturels, botaniques, parcs naturels régionaux, avec un programme dédié aux suivis des effets des canicules et sécheresses sur les milieux naturels, b) Développer un suivi des écosystèmes sur le mode du programme « Les sentinelles du climat », contribuant à compléter les indicateurs de l'observatoire national de la biodiversité, c) Commander au muséum d'histoire naturelle (MNHN) d'une analyse des données du programme STOC en regard des aléas de l'été 2019. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 59/138 PUBLIÉ 5. Des indicateurs pour juger de l'impact des actions menées lors de prochains événements climatiques similaires Afin d'appre% cier les effets des e% pisodes caniculaires ou de se% cheresse a+ venir, dans l'optique d'e% valuer la pertinence des actions engage% es et l'e% volution globale de la situation, la mission propose le tableau de bord ci-dessous dont l'e% laboration et le suivi pourraient eF tre confie% s a+ l'observatoire national sur les effets du re% chauffement climatique (ONÈRC). Domaine Définition de(s) l'indicateur(s) Organisme où il est disponible Me% te% o-France Météorologie (annexe 1.1) 1- Dure% e et position calendaire des e% pisodes de canicule 2- Intensite% maximale 3- Se% ve% rite% Bâti Infrastructures routières et ouvrages d'art Infrastructures ferroviaires et service de transport ferroviaire Le couF t global marche% (montant estime% ou consolide% des dommages) pour un e% ve+ nement donne% Nombre de jours * de% partements concerne% s par un arreF te% de restriction de la circulation (un pic pour de% passement un jour donne% compte pour un) cumule% de juin a+ septembre ceres.ccr.fr https://lscqa.org/ fr/vigilance atmosphe% rique SNCF Re% seau direction ge% ne% rale des ope% rations et de la production · · Re% seau SNCF : nombre de minutes perdues43 au-dela+ de 5 minutes chaque jour de l'e% ve% nement caniculaire pour cause me% te% o pour chaque activite% (TGV, TÈR, Transilien, fret, TÈT) Re% seau SNCF : Nombre de minutes perdues au-dela+ de 5 minutes par semaine en fonction des incidents lie% s a+ la canicule Re% seau SNCF : nombre d'incendies aux abords ou sur la voie Re% seau RATP : nombre de kilome+ tres non re% alise% s pour les bus, les tramways, me% tros et RÈR en heures creuses et de pointe Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien Infrastructures et transport fluviaux Réseau d'électricité : Biodiversité, milieux et espèces Èvolution mensuelle de la proportion de la cause de retard au de% part « me% te% o et divers » pour diffe% rentes typologies de vols COSAP RATP, Direction des ope% rations DGAC, Direction du transport ae% rien VNF Total des jours d'arreF ts de la navigation pour insuffisance d'eau sur les canaux (plaisance) et sur les rivie+ res (fret) Crite+ re B journalier ge% ne% re% par les incidents sur las caF bles HTA de type CPI (annexe 12.9) Renforcement du suivi et de la connaissance des e% tiages des cours d'eau Mesure de l'atte% nuation du stress hydrique apporte% e par les projets « solutions fonde% es par la nature » Suivi cartographique LIDAR haute de% finition pour accroîFtre la connaissance des mortalite% s des boisements confronte% s aux ale% as climatiques Base de donne% es re% actualise% e de suivi et de caracte% risation des incendies Diagnostic national des milieux bocagers Suivi des impacts des canicules et se% cheresse par le re% seau des espaces naturels Analyse des donne% es du programme STOC en regard des ale% as me% te% o 2019 Ènedis ONDÈ OFB DSF et IGN BDIFF PoF le bocage OFB MTÈS MNH 43 Minutes perdues au-dela+ de 5 minutes = minutes perdues au-dela+ de 5 minutes entre l'horaire the% orique de passage d'un train et son passage re% el. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 60/138 PUBLIÉ Conclusion Il ressort des projections de Me% te% o-France que les e% pisodes de l'e% te% 2019 vont se multiplier d'ici 2050, mais ne seront pas plus forts en intensite% , dure% e et se% ve% rite% qu'en 2003. Une canicule comme celle de juin sera ne% anmoins quatre fois plus probable a+ l'horizon 2040, celle de juillet six fois plus, sauf si l'on est sur la trajectoire la plus se% ve+ re (RCP 8.5). Dans ce cas, les e% pisodes de fortes chaleurs se multiplieront, auront une intensite% bien supe% rieure, seront plus longs et dureront tout l'e% te% (90 jours). Si l'impact de ces deux canicules a e% te% relativement limite% sur les re% seaux, probablement du fait de leur courte dure% e, c'est une alerte pour les re% seaux de transport collectif, avec une premie+ re prise de conscience des autorite% s organisatrices de mobilite% et de la RATP qui a duF , pour la premie+ re fois, ralentir les RÈR et me% tros. Il est donc indispensable de progresser vers des re% seaux plus re% silients, et, dans toutes les de% cisions de re% ge% ne% ration, de renouvellement de mate% riel ou de syste+ me e% lectrique et e% lectronique, d'anticiper cette e% volution. Faute d'une action volontariste sur la qualite% de la construction et le confortement des maisons existantes, le risque retrait et gonflement d'argile qui consomme pre+ s de la moitie% des de% penses du fonds catastrophes naturelles pourrait voir son couF t devenir insupportable. La mise en oeuvre des dispositions de la loi Èlan doit eF tre faite sans tarder. Les impacts de la se% cheresse, qui se caracte% risent par une forte baisse de l'humidite% des sols, des niveaux d'e% tiage et des de% bits des cours d'eau, ont e% te% contenus pour partie en 2019 mais auraient pu avoir de plus lourdes conse% quences, tant sur l'approvisionnement en eau potable et l'agriculture que sur l'approvisionnement en e% nergie et la production industrielle. S'il est trop toF t pour connaîFtre leurs effets sur la faune, la flore et les milieux, ainsi que sur les sinistres lie% s au retrait gonflement des argiles dans le baF timent, il est vraisemblable que leurs conse% quences ne pourront eF tre qu'importantes. Avec l'augmentation de l'e% vaporation lie% e a+ la hausse des tempe% ratures, les se% cheresses vont s'aggraver dans les anne% es futures et concerner une part du territoire de plus en plus e% tendue : en 2080, l'humidite% du sol moyen devrait correspondre aux se% cheresses extreF mes d'aujourd'hui. Aussi, faut-il se pre% parer de+ s a+ pre% sent a+ cette e% volution d'ampleur et lutter impe% rativement contre l'imperme% abilisation des sols et les îFlots de chaleur en milieu urbain et de% velopper toutes les potentialite% s offertes par les solutions fonde% es sur la nature, au be% ne% fice des espaces agricoles, naturels et forestiers. Emmanuelle BAUDOIN Charles PUJOS Michel PY Inge% nieure ge% ne% rale des ponts, des eaux et des foreF ts Inge% nieur ge% ne% ral des ponts, des eaux et des foreF ts Dominique STEVENS Inspecteur ge% ne% ral de l'administration du de% veloppement durable Inge% nieur ge% ne% ral des ponts, des eaux et des foreF ts Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 61/138 PUBLIÉ Annexes Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 62/138 PUBLIÉ 1. Lettre de mission Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 63/138 PUBLIÉ Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 64/138 PUBLIÉ 2. Caractérisation des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019 2.1. Vigilance vagues de chaleur Le plan national canicule 2017 (PNC) 44 « a pour objectifs d'anticiper l'arrive% e des vagues de chaleur, de de% finir les actions a+ mettre en oeuvre pour pre% venir et limiter les effets sanitaires de celles-ci et d'adapter les mesures de pre% vention et de re% duction des expositions a+ la chaleur particulie+ rement a+ destination des populations vulne% rables a+ la chaleur ». L'instruction ministe% rielle du 22 mai 2018 a introduit deux nouveaute% s dans le plan national canicule : · · l'extension de la pe% riode de veille saisonnie+ re du 1er juin au 15 septembre ; une terminologie permettant de de% crire les diffe% rents types d'e% pisodes de chaleur qui peuvent eF tre rencontre% s. Les de% finitions du plan national canicule font office de de% clenchement pour les alertes. La canicule y est de% finie comme une pe% riode ou+ les moyennes glissantes sur trois jours des tempe% ratures minimales et maximales atteignent des seuils d'alerte de% partementaux, ces seuils pouvant eF tre module% s par des facteurs aggravants de la chaleur (humidite% , pre% cocite% , pollution de l'air, facteurs populationnels de type grands rassemblements...), en lien avec les agences re% gionales de sante% (ARS). La canicule est donc caracte% rise% e par des pe% riodes de tempe% ratures e% leve% es de jour comme de nuit. Ces pe% riodes sont susceptibles de constituer un risque pour l'ensemble de la population expose% e. Quatre de% finitions importantes sont pose% es : · pic de chaleur : exposition de courte dure% e (un ou deux jours) a+ une chaleur intense pre% sentant un risque pour la sante% humaine, pour les populations fragiles ou surexpose% es, notamment du fait de leurs conditions de travail et de l'activite% physique ; il peut eF tre associe% au niveau de vigilance me% te% orologique jaune ; épisode persistant de chaleur : tempe% ratures e% leve% es qui perdurent dans le temps (supe% rieure a+ trois jours) pour lesquels les IBM 45 sont proches ou en dessous des seuils de% partementaux ; ces situations constituant un danger pour les populations fragiles ou surexpose% es, notamment du fait de l'activite% physique ; il peut eF tre associe% au niveau de vigilance me% te% orologique jaune ; canicule : pe% riode de chaleur intense pour laquelle les IBM de% passent les seuils de% partementaux pendant trois jours et trois nuits conse% cutifs et susceptible de constituer un risque pour l'ensemble de la population expose% e, elle est associe% e au niveau de vigilance me% te% orologique orange ; canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa dure% e, son intensite% , son e% tendue ge% ographique, a+ fort impact sanitaire, avec apparition d'effets collate% raux ; elle est associe% e au niveau de vigilance me% te% orologique rouge. · · · Les crite+ res de vigilance sont e% tablis par Me% te% o-France en lien avec sante% publique France (SPF) et la direction ge% ne% rale de la sante% (DGS). Pour une situation donne% e, Me% te% o-France prend la de% cision 44 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnc_actualise_2017.pdf 45 Les indicateurs bio me% te% orologiques (IBM) sont les moyennes sur trois jours conse% cutifs (l'IBM du jour J est la moyenne de J, J+1, et J+2) des tempe% ratures minimales (IBM min) et maximales (IBM max) ont e% te% identifie% s comme e% tant les plus pertinents pour identifier les e% pisodes de canicule en France me% tropolitaine. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 65/138 PUBLIÉ pour les couleurs vertes, jaunes et oranges. Èn cas de risque de couleur rouge, des re% unions quotidiennes sont organise% es avec SPF et la DGS. Ces re% unions permettent de partager les informations (me% te% o, pre% visions, impacts) et de produire une analyse commune de la situation. La de% cision finale de passage appartient a+ Me% te% o-France, comme pour les autres phe% nome+ nes concerne% s par la vigilance a+ l'exception des crues ge% re% es par Vigicrues. 2.2. Identification et caractérisation d'une vague de chaleur Me% te% o-France utilise une me% thode de de% tection a posteriori des vagues de chaleur qui a e% te% mise au point dans le cadre du projet Èxtremoscope. Èlle a e% te% re% cemment de% crite dans l'article Ouzeau, et al.,201646. Les vagues de chaleur y sont vues comme des objets posse% dant certaines caracte% ristiques que l'on peut comparer entre elles : · · · un de% but, une fin et donc une dure% e et une position calendaire ; son intensite% maximale qui correspond a+ la tempe% rature la plus e% leve% e atteinte au cours de l'e% pisode ; sa se% ve% rite% , repre% sente% e par le cumul sur la dure% e de l'e% pisode des °C au-dessus du centile 97,5 ou autrement dit par l'inte% gration sur la pe% riode de la quantite% de chaleur en exce+ s. L'identification des e% pisodes (et de leurs caracte% ristiques) s'appuie sur une me% thode a+ seuils (utilisation des centiles 99,5 - 97,5 - 95,0), de% finis a+ partir de la climatologie de la se% rie de tempe% ratures quotidiennes traite% e. Cette se% rie s'e% tend sur les 3 dernie+ res de% cennies, a+ savoir la pe% riode 1981 - 2010 pour l'identification des e% ve% nements de la de% cennie 2011-2020. A partir de 2021 on utilisera la se% rie 1991 - 2020. Figure 26 : la température en ordonnée représente la moyenne des températures moyennes quotidiennes (calculée à partir de la plus basse et la plus élevée) réalisée sur 30 villes de France. Légende : · · · · 46 Sint : seuil d'interruption de l'épisode - centile 95 Sdeb : seuil de début de l'épisode - centile 97,5 Spic : centile 99,5 Pour « sortir » d'un épisode, il faut passer sous Sint ou rester 3 jours sous Sdeb. https://doi.org/10.1016/j.cliser.2016.09.002 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 66/138 PUBLIÉ 2.3. Durée, intensité maximale et sévérité des vagues de chaleur depuis 1947 (source Me% te% o-France) Numé ro Date de début Date de fin Durée (jours) Intensité maximale (en °C) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 1947 06 26 1947 07 23 1949 07 11 1952 06 29 1959 07 08 1964 07 15 1975 07 31 1976 06 23 1983 07 09 1989 07 21 1990 07 21 1990 07 31 1994 07 23 1994 08 03 1995 07 19 1995 07 29 1998 08 08 2001 08 24 2003 07 10 2003 08 02 2004 07 31 2005 06 18 2006 07 10 2009 08 15 2010 07 08 1947 06 28 1947 08 04 1949 07 14 1952 07 02 1959 07 10 1964 07 18 1975 08 08 1976 07 06 1983 07 31 1989 07 24 1990 07 23 1990 08 05 1994 07 30 1994 08 09 1995 07 21 1995 08 05 1998 08 12 2001 08 27 2003 07 15 2003 08 17 2004 08 03 2005 06 28 2006 07 30 2009 08 20 2010 07 12 3 13 4 4 3 4 9 14 23 4 3 6 8 7 3 8 5 4 6 16 4 11 21 6 5 25.858 27.753 25.518 26.522 25.415 26.075 26.665 25.453 26.253 25.970 25.368 27.038 25.532 25.798 26.227 25.350 26.337 25.365 25.748 29.352 25.375 26.145 27.043 25.683 25.338 5.711 29.137 3.956 6.972 3.994 5.584 15.771 16.720 23.836 5.714 3.760 13.645 7.119 9.849 6.106 7.050 9.602 5.048 7.933 59.374 5.210 12.755 35.382 5.798 5.937 1947 1947 1949 1952 1959 1964 1975 1976 1983 1989 1990 1990 1994 1994 1995 1995 1998 2001 2003 2003 2004 2005 2006 2009 2010 Sévérité Année Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 67/138 PUBLIÉ 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 2011 06 26 2011 08 20 2012 08 17 2013 07 20 2013 07 31 2015 06 30 2015 07 15 2016 07 18 2016 08 23 2017 06 18 2017 07 05 2017 07 17 2017 08 26 2018 07 24 2019 06 25 2019 07 21 2011 06 28 2011 08 23 2012 08 21 2013 07 27 2013 08 02 2015 07 07 2015 07 22 2016 07 20 2016 08 27 2017 06 22 2017 07 08 2017 07 19 2017 08 29 2018 08 08 2019 06 30 2019 07 26 3 4 5 8 3 8 8 3 5 5 4 3 4 16 6 6 25.650 25.943 26.442 26.022 25.497 26.545 25.938 25.665 25.587 26.445 25.780 25.692 25.547 27.433 27.947 29.402 2.896 4.811 10.658 11.959 4.218 15.502 10.308 3.466 7.527 10.317 5.125 3.794 5.373 31.411 18.042 19.554 2011 2011 2012 2013 2013 2015 2015 2016 2016 2017 2017 2017 2017 2018 2019 2019 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 68/138 PUBLIÉ 2.4. Température moyenne quotidienne observée en été (source Météo-France) 2.5. Méthode de diagnostic de la sécheresse des sols La repre% sentation de la me% te% o et du climat suppose de repre% senter fide+ lement une large gamme de processus physiques, parmi lesquels les e% changes physiques a+ l'interface sol-atmosphe+ re. Au sein des syste+ mes de pre% vision de Me% te% o-France, le mode+ le physique SIM47 (Safran - Isba Modcou) repre% sente ces e% changes ; e% vaporation, infiltration, drainage, diffusion, ruissellement, utilisation de l'eau par les ve% ge% taux... SIM inte+ gre les observations atmosphe% riques de Me% te% o-France (pre% cipitations, vent, tempe% rature...) et est valide% graF ce a+ des campagnes de mesure d'humidite% du sol et en utilisant les observations disponibles de de% bits des fleuves et rivie+ res. La France est de% coupe% e en mailles (carre% s) de 8 km de coF te% . L'indice d'humidite% des sols « SWI » est calcule% pour chaque maille. Me% te% o-France dispose d'une climatologie du SWI de 1959 a+ nos jours. Pour chaque maille, la saison e% tudie% e est compare% e a+ l'archive du SWI. On dispose ainsi d'un bilan hydrique spatialise% a+ l'e% chelle de chaque maille pour tout le territoire depuis 1959. 47 http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/21890/meteo_2008_63_40.pdf?sequence=1 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 69/138 PUBLIÉ Figure 27 : Méthode de diagnostic de la sécheresse des sols (source Météo-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 70/138 PUBLIÉ 2.6. Déficit de précipitations par trimestre (indice SPI) (Source Me% te% o-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 71/138 PUBLIÉ 2.7. Déficit d'humidité des sols (indice SWI) (Source Me% te% o-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 72/138 PUBLIÉ 2.8. Indice moyen d'humidité des sols (SWI) - France, année 2019 (source Météo-France) 2.9. Le positionnement des épisodes de l'été 2019 en climat futur 2.9.1. Les épisodes caniculaires en climat futur Pour analyser le futur du changement climatique, les experts du groupe d'experts intergouvernemental sur l'e% volution du climat (GIÈC) ont de% fini a+ priori quatre trajectoires d'e% missions et de concentrations de gaz a+ effet de serre, baptise% s RCP (« Representative Concentration Pathways » ou « Profils repre% sentatifs d'e% volution de concentration »). · · · La trajectoire RCP2.6 est le sce% nario qui maîFtrise le plus les e% missions de GÈS et abouti a+ un refroidissement en fin de sie+ cle. La trajectoire RCP8.5 est le sce% nario tendanciel qui aboutit a+ une augmentation de 4 °C de la tempe% rature en fin de sie+ cle. Les trajectoires RCP4.5 et RCP6.0 correspondent a+ des sce% narios interme% diaires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 73/138 PUBLIÉ Figure 28 : évolution, de 1850 à 2300, de la température moyenne (°C) à la surface de la Terre par rapport à la moyenne des années 1901-2000 mesurée (courbe noire) et calculée par les modèles du CNRM-CERFACS (traits pointillés) et de l'IPSL (traits pleins) et pour les différents scénarios RCP : RCP2.6 (le plus optimiste), RCP4.5, RCP6.0 et RCP8.5 (le plus sévère)48 (Source Météo-France) Il ressort des projections de Me% te% o-France (figure 28) que les e% pisodes de l'e% te% 2019 vont se multiplier d'ici 2050 mais ne seront pas plus forts en intensite% , dure% e et se% ve% rite% qu'en 2003. Dans les 30 ans qui viennent, nous ne devrions donc pas subir d'e% ve% nements inconnus, mais plusieurs de niveau comparable a+ celui de 2003. Une canicule comme celle de juin sera ainsi 4 fois plus probable a+ l'horizon 2040, celle de juillet, 6 fois plus. Ce devrait eF tre la meF me chose d'ici la fin de sie+ cle si la trajectoire RCP2.6 est respecte% e. Èn revanche, si l'on est sur la trajectoire RCP8.5, les e% pisodes de fortes chaleurs vont se multiplier, seront d'intensite% bien supe% rieure et plus longs, et dureront tout l'e% te% (90 jours). 2003 sera vu comme un « e% te% frais ». Figure 29 : Vagues de chaleur en climat présent (orange) et en climat futur (rouge) pour le scénario RCP 8.5 à l'échéance 2070-2100 (source Météo-France). 48 http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/dossierpressecmip_vdef_1.pdf Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 74/138 PUBLIÉ 2.9.2. La sécheresse des sols en climat futur Avec l'augmentation de l'e% vaporation lie% e a+ la hausse des tempe% ratures, les se% cheresses des sols vont s'aggraver en climat futur, voire tre+ s fortement selon les trajectoires d'e% mission des GÈS suivies (figure 30) et concerner une part du territoire de plus en plus importante (figure 33). La se% cheresse extreF me de 1989 pourrait revenir une anne% e sur deux vers 2080. Èt l'humidite% du sol moyenne (figure 34) correspondrait alors aux se% cheresses extreF mes d'aujourd'hui : la moyenne sur 30 ans en fin de sie+ cle (2071-2100) correspond a+ l'extreF me d'aujourd'hui. Figure 30 : Évolution de la superficie de France en sécheresse (source Météo-France). Figure 31 : Cycle annuel d'humidité du sol, moyenne 1961 - 1990, records et simulations climatiques pour deux horizons temporels (source Météo-France). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 75/138 PUBLIÉ 3. Le bâti 3.1. Reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle L'e% tat de catastrophe naturelle est une situation dont la reconnaissance par arreF te% interministe% riel permet l'indemnisation syste% matique des victimes des dommages provoque% s par divers risques naturels tels que inondations, se% isme, avalanche... et pour les assureurs un partage du risque avec le fonds de garantie des catastrophes naturelles. Èn effet, en lien avec le secteur assurantiel, les pouvoirs publics ont instaure% par la loi du 13 juillet 1982 modifie% e, un dispositif permettant d'indemniser les citoyens victimes de catastrophes naturelles. Aux termes de l'article 1er de cette loi : « sont considérés comme les effets des catastrophes naturelles, les dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n'ont pu empêcher leur survenance ou n'ont pu être prises. ». Èn pratique, le maire d'une commune estimant avoir subi une catastrophe naturelle formule une demande de reconnaissance aupre+ s des services pre% fectoraux. Une commission interministe% rielle, pilote% e par le ministe+ re de l'Inte% rieur, est charge% e de se prononcer sur le caracte+ re naturel du phe% nome+ ne ainsi que sur son intensite% anormale, en se basant sur des rapports techniques joints aux dossiers. Èlle se prononce individuellement sur chaque demande. La commission e% met un avis consultatif. Cet avis simple, est ensuite transmis aux ministres pour de% cision et prise ou non de l'arreF te% interministe% riel49 classant la commune en « catastrophe naturelle ». Quand il est pris, cet arreF te% interministe% riel, « détermine les zones et les périodes où s'est située la catastrophe ainsi que la nature des dommages résultant de celle-ci couverts par la garantie [contre les effets des catastrophes naturelles] » (article L. 125-1 du Code des assurances). C'est cette parution au Journal Officiel qui va permettre aux victimes d'eF tre indemnise% es. La se% cheresse a e% te% inte% gre% e aux crite+ res de reconnaissance de l'e% tat de catastrophe naturelle en 1989. Les crite+ res ont e% volue% au fil du temps selon les pre% cisions scientifiques apporte% es. Une premie+ re re% vision de ces crite+ res a eu lieu en 2008. Une nouvelle circulaire, relative a+ la re% vision des crite+ res permettant de caracte% riser l'intensite% des e% pisodes de se% cheresse-re% hydratation des sols a+ l'origine de mouvements de terrain diffe% rentiels, est entre% e en vigueur le 10 mai 2019 (annexe). Cette nouvelle me% thode a permis une diminution importante des de% lais d'instruction des demandes communales notamment celles de% pose% es au titre de l'e% pisode de se% cheresse-re% hydratation de l'anne% e 2018. L'intensite% d'un e% pisode de se% cheresse-re% hydratation est caracte% rise% e a+ partir d'un crite+ re me% te% orologique et d'un crite+ re ge% otechnique pris en compte cumulativement. Pour de% terminer si la surface du territoire communal couverte par des sols argileux sensibles au phe% nome+ ne se% cheresse-re% hydratation est supe% rieure ou e% gale a+ 3 %, sont prises en compte les zones d'ale% as faible, moyen et fort issues de donne% es techniques et e% tudes cartographiques e% tablies par le BRGM. Les cartes utilise% es par le BRGM depuis 2010 ont e% te% mises a+ jour en aouF t 2019 : la couverture du territoire national en zones de susceptibilite% moyenne ou forte a augmente% de 24 a+ 48 %. Me% te% o-France de% finit un indice d'humidite% des sols superficiels (< 2 m de profondeur) pour chacun des mois de l'anne% e. Cet indice s'appuie sur l'indice SWI (annexe ci-dessus 2.5 : méthode de diagnostic de la sécheresse des sols) configure% pour caracte% riser les terrains a+ dominante argileuse a+ couverture gazonne% e particulie+ rement expose% s au phe% nome+ ne de se% cheresse ge% otechnique. Pour de% terminer si un e% pisode de se% cheresse pre% sente un caracte+ re anormal au sens de l'article L. 251-1 du code des 49 https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministere/Securite-civile/Nos-missions/La-protection-des-personnes-desbiens-et-de-l-environnement/Le-dispositif-de-reconnaissance-de-l-etat-de-catastrophe-naturelle Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 76/138 PUBLIÉ assurances, l'indicateur d'humidite% des sols superficiels doit pre% senter une dure% e de retour supe% rieure ou e% gale a+ 25 ans. Les communes sont susceptibles d'eF tre reconnues pour une saison entie+ re. Ces donne% es sont disponibles chaque anne% e au mois de mars de l'anne% e N+1. Les communes ont 18 mois pour effectuer leur demande a+ partir de la survenance de l'e% ve+ nement. Une fois le classement obtenu, les assure% s prennent contact avec leur compagnie d'assurance, cette relation est hors du champ ministe% riel. 3.2. Bilan d'activité de la commission interministérielle catastrophes naturelles en 2019 La commission interministérielle a traité 7 080 dossiers en 2019, soit 13 % de moins qu'en 2018 ou+ 8 161 dossiers avaient e% te% instruits. Cependant 2018 e% tait une anne% e exceptionnelle marque% e par un nombre de dossiers ine% dit depuis la cre% ation de la garantie catastrophe naturelle en 1982. La commission s'est réunie à dix-sept reprises au cours de l'année 2019, soit en moyenne une fois toutes les trois semaines. Habituellement la commission se re% unit onze fois par an. La procédure accélérée, qui suppose une instruction rapide sur le fondement d'expertises simplifie% es lorsque l'intensite% anormale du phe% nome+ ne est e% vidente, a e% te% mise en oeuvre a+ cinq reprises soit autant qu'en 2018. Par le nombre de dossiers traités, l'année 2019 arrive au deuxième rang des 10 dernières. Sur cette pe% riode, le nombre de dossiers traite% annuellement e% tait en moyenne de 4 000 par an. Des tableaux de synthe+ se de l'activite% de la commission sont pre% sente% s en annexe. La re% partition par ale% a des demandes communales de reconnaissance de l'e% tat de catastrophe naturelle de% pose% es au cours de l'anne% e 2019 est atypique. 5 793 demandes, soit 82 % des demandes étudiées en 2019, concernent les épisodes de sécheresse - réhydratation des sols des anne% es 2017 (107 demandes) et 2018 (5 686 demandes). Suite a+ l'adoption d'une nouvelle me% thode d'analyse des demandes communales relatives a+ cet ale% a au premier trimestre 2019, expose% e dans la circulaire n° INÈ1911312C du 10 mai 2019, 5 686 demandes communales de% pose% es dans 90 de% partements me% tropolitains au titre de l'e% pisode de se% cheresse 2018 ont e% te% e% tudie% es en commission entre mai et de% cembre 2019. Cet e% pisode de se% cheresse apparaîFt d'ores et de% ja+ comme le plus important depuis 2009. Il a notamment frappe% le quart nord-est de la France, le bassin parisien et les re% gions Centre et Auvergne-RhoF ne-Alpes. 3 983 communes ont e% te% reconnues soit plus de 70 % des communes qui ont de% pose% une demande, ce qui constitue un taux de reconnaissance historiquement haut. La CCR a estime% le couF t de ce phe% nome+ ne pour le re% gime a+ un milliard d'euros. 1 287 demandes, soit 18 % des dossiers déposés en 2019, étaient consacrées à d'autres phénomènes naturels, dont 990 pour les seules inondations. Le nombre est faible compare% aux 4 608 de% pose% s en 2018, anne% e exceptionnelle en matie+ re d'e% ve% nements pluvio-orageux. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 77/138 PUBLIÉ 3.3. Carte d'exposition au retrait gonflement des sols argileux La nouvelle carte d'exposition requalifie l'exposition de certains territoires au phe% nome+ ne de retrait gonflement argileux. Èlle a e% te% e% labore% e a+ partir : · de la carte de susceptibilite% mise au point par le BRGM a+ l'issue du programme de cartographie de% partementale de l'ale% a retrait-gonflement des argiles conduit de 1997 a+ 2010 ; et des donne% es actualise% es et homoge% ne% ise% es de la sinistralite% observe% e collecte% es par la mission « Risques naturels » (MRN). · Èlle est publie% e sur le portail Ge% orisques 50, destine% a+ mieux faire connaîFtre les risques sur le territoire. 3.4. Déclaration des ouvrages souterrains Toutes les donne% es sur les ouvrages (forages, sondages, puits et sources) souterrains du territoire sont collecte% es pour eF tre conserve% es dans une base de donne% es, la banque du sous-sol (BSS), organise% e et ge% re% e par le BRGM. Afin de trouver et exploiter des ressources naturelles souterraines (eau, pe% trole, ressources minie+ res), pour des e% tudes de ge% otechniques (travaux d'infrastructure et d'ame% nagement), pour de la ge% othermie, et pour la recherche scientifique (connaissance du sous-sol, des processus et des me% canismes a+ l'origine de diffe% rents phe% nome+ nes ge% ologiques) diffe% rents ouvrages sont re% alise% s qui sont une source importante de renseignements sur le sous-sol. A partir de 1958, l'article L. 411-1 du code minier impose la de% claration de tous les ouvrages de plus de 10 me+ tres de profondeur. La base, de% clare% e a+ la commission nationale informatique et liberte% s (CNIL), contient des informations brutes a+ caracte+ re administratif et ge% ologique : nom du proprie% taire, localisation, description des niveaux ge% ologiques rencontre% s, documents nume% rise% s, e% quipement technique des ouvrages, etc. Sur le site internet InfoTerre, la BSS met donc a+ la disposition du public plus de 700 000 descriptions d'ouvrages souterrains. Pre+ s de la moitie% des ouvrages posse+ dent une coupe ge% ologique succincte, et environ 20 % posse+ dent une coupe ge% ologique e% labore% e ve% rifie% e par un professionnel. Cependant, les formations superficielles sont rarement de% crites avec pre% cision (pourcentage et classe d'argiles). 3.5. Coût des sinistres La caisse centrale de re% assurance (CCR) a estime% le couF t de la se% cheresse 2018 pour le re% gime a+ un milliard d'euros, celle de 2019 entre 600 et 870 millions d'euros51. 15 % des sinistre% s pe+ sent 50 % de la charge indemnise% e pour la se% cheresse (ratio comparable aux autres garanties). Sur 25 ans, de 1989 a+ 2013, le montant de la garantie « catastrophe naturelle se% cheresse » s'e% le+ ve a+ 400 millions en moyenne par an, les reprises en sous-oeuvre repre% sentant 200 millions . Une e% tude de la FFA re% alise% e en 2015 estime qu'a+ l'horizon 2040 le couF t des sinistres pour se% cheresse sera multiplie% par 2,6. 50 https://www.georisques.gouv.fr https://ceres.ccr.fr/faces/pages/liste-evenements.xhtml Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 78/138 51 PUBLIÉ 4. Infrastructures routières, ouvrages d'art et circulation routière 4.1. Liste des désordres relevés sur le réseau routier national Quelques de% sordres ponctuels ont pu eF tre constate% s sur le re% seau routier national non conce% de% : par exemple, le 26 juillet, quelques de% formations ponctuelles sur la RN184, la mise en veille automatique (au-dela+ d'un certain niveau de tempe% rature) de plusieurs panneaux a+ message variable (PMV), ou encore un local technique en de% faut d'alimentation suite a+ une surchauffe sur l'A 6 (direction interde% partementale des routes - DIR - IOle-de-France), pre% sence d'une fissure d'adaptation sur l'A 75 sur une section en remblai et sur une bretelle d'entre% e de l'A 771 (DIR massif central). Le principal impact a e% te% les coupures de routes et autoroutes suite a+ des incendies entre juillet et septembre 2019 ayant pour origine soit des ve% hicules en circulation soit des de% parts de feux exte% rieurs (DIR Me% diterrane% e : coupures de l'A 7, de l'A 55 ou au niveau du noeud A 7/A 51, sans que l'infrastructure ait e% te% touche% e). Le centre d'e% tude des tunnels (Cetu) n'a pas eu a+ connaîFtre de dysfonctionnement sur les installations de surface ou e% quipements techniques place% s en teF te de tunnel, ni sur l'alimentation e% lectrique (qui aurait comme conse% quence la fermeture de l'ouvrage a+ la circulation par mesure de se% curite% ). Ce risque est en effet limite% par la mise en place de doubles alimentations (deux postes sources distincts), ou encore l'inscription des tunnels dans la liste des ouvrages de desserte prioritaire. Èn IOle-de-France, les locaux techniques des e% quipements et serveurs des tunnels sont climatise% s. 4.2. Exemples d'impact sur les réseaux routiers des collectivités Selon les remonte% es des gestionnaires aupre+ s du Cerema, ont e% te% observe% s sur les re% seaux routiers de% partementaux les impacts suivants : · en Seine et Marne, acce% le% ration des phe% nome+ nes suivants concernant les enrobe% s bitumineux et les structures : ressuage des enduits superficiels, des re% parations et de certains enrobe% s, fissures longitudinales tre+ s larges et tre+ s profondes le long des foreF ts et dans les zones en remblai, bourrelets transversaux au niveau de structures semi-rigides ; dans le Cantal : des mouvements de terrain lors des e% pisodes de se% cheresse majeure ; dans le Cher, 10 % environ de plus de de% sordres dus au retrait argile et de ressuage. Pour e% viter ce dernier phe% nome+ ne lorsqu'une alerte canicule est annonce% e, les services du de% partement appliquent au petit matin du lait de chaux (de couleur blanche) pour prote% ger la chausse% e, plutoF t que de faire travailler les e% quipes au plus fort de la chaleur en rechargeant avec du granulat de+ s qu'apparaîFt le de% sordre. · · Ces phe% nome+ nes, mal connus des gestionnaires et des spe% cialistes routiers, restent difficiles a+ identifier et encore plus a+ quantifier. Les remonte% es portent sur les phe% nome+ nes tre+ s visibles. Les spe% cialistes du Cerema pensent qu'il est probable que des fragilisations du patrimoine, moins visibles, n'aient pas e% te% identifie% es malgre% leurs conse% quences a+ court et moyen terme. Sur les ouvrages d'art, l'alternance d'e% pisodes de fortes pluies et de se% cheresse ont un effet sur les caracte% ristiques des sols qui peut induire des proble+ mes particuliers sur les ponts (fondation sur argile gonflante par exemple) et pour les ouvrages de soute+ nement. Les se% cheresses importantes peuvent conduire a+ des tassements des appuis ou a+ des tassements de murs de soute+ nement qu'il convient de surveiller. Pour certains petits ponts en maçonnerie fonde% s sur pieux en bois, Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 79/138 PUBLIÉ appartenant aux collectivite% s, du fait de ces alternances climatiques, il peut eF tre observe% des affouillements en pied des appuis, mettant ainsi a+ de% couvert les pieux. L'abaissement du niveau de l'eau des rivie+ res du fait de la se% cheresse met ces pieux en bois au contact de l'air. Des champignons peuvent alors apparaîFtre, susceptibles d'entraîFner le pourrissement du bois, ce qui reste un phe% nome+ ne lent. La me% connaissance de ce phe% nome+ ne par les services techniques des collectivite% s pourraient dans le futur entraîFner de gros dommages. 4.3. Description des impacts sur les usagers, la circulation routière et sur les agents . Vis-a+ -vis des usagers : la pre% sence de rayonnements ultraviolets, la tempe% rature e% leve% e (supe% rieure a+ 30 °C) et l'absence de vent, caracte% ristiques classiques des canicules, favorisent la formation d'ozone. Lorsque le seuil de 240 µg/m³(moyenne horaire) est de% passe% , l'autorite% pre% fectorale de% clenche le seuil d'alerte avec des mesures sur la circulation routie+ re gradue% es en fonction de la dure% e de maintien de ce taux, allant de l'abaissement des vitesses maximales jusqu'a+ la restriction de la circulation selon la plaque d'immatriculation ou la classification du ve% hicule et la mise en place d'incitation pour l'usage de transports les moins polluants. Le tableau ci-dessous montre que les deux e% pisodes caniculaires 2019 sont clairement identifiables. 60 50 40 30 20 10 0 Figure 32 : Nombre de jours x départements de procédures préfectorales d'alerte (source DGEC à partir du site du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air -LCSQA-). Èn termes d'accidentologie, en Belgique, il a e% te% observe% 15 % de plus d'accidents les jours de canicule qui s'expliqueraient par un nombre plus important de pie% tons et cyclistes sur les routes, une diminution de la concentration des conducteurs, a+ la fatigue apre+ s une mauvaise nuit de sommeil et au report des trajets en pe% riode plus fraîFche (une e% tude en 2016 chiffrait ce nombre a+ 9 % pour une tempe% rature supe% rieure a+ 27 °C). Èn France, selon la direction de la se% curite% routie+ re, il ne ressort pas de vraie tendance a+ l'examen des deux semaines de canicule par rapport aux cinq anne% es pre% ce% dentes, lorsque sont compare% e l'accidentalite% par mode de de% placement et par milieu, sur la base de donne% es 2019 non encore consolide% e. S'il y a une hausse de tue% s et de blesse% s durant la semaine de canicule de juin, il est observe% une stagnation voire une baisse celle de juillet 2019. Le phe% nome+ ne est trop ponctuel et le nombre d'accidents pas assez significatif. . Vis-a+ -vis des agents, suite a+ l'alerte canicule, la DGITM a demande% aux DIR et aux socie% te% s concessionnaires d'autoroute (SCA) d'afficher des messages de vigilance sur les PMV et de doter les patrouilleurs et les agents en intervention de bouteilles d'eau pour pouvoir les distribuer aux ve% hicules en panne. Certaines SCA ont aussi proce% de% a+ des distributions d'eau sur les aires autoroutie+ res. Vis-a+ -vis des agents expose% s, les DIR ont mis en place des mesures d'horaires de% cale% s de travail, de fourniture d'eau et de glacie+ res, avec parfois des adaptations de poste (parasols), reports de certains chantiers pe% nibles, affichage et distribution du flyer de conseils du ministe+ re de la sante% . A e% te% privile% gie% le travail en e% quipe (pas de personnes isole% es) avec demande de rappel des Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 80/138 PUBLIÉ consignes aux entreprises sur les chantiers. Èn ce qui concerne les controF leurs des transports terrestres, ce sont prioritairement l'adaptation des horaires (controF les le matin, ou l'annulation des controF les en cas de fortes chaleurs) qui ont e% te% mises en place. . Vis-a+ -vis des salarie% s des entreprises de transport, des baF timents et travaux publics (BTP) : les DRÈAL n'ont pas fait remonter de proble+ mes particuliers dans le domaine du transport routier lie% a+ la canicule : les conducteurs de poids lourd et de ve% hicule utilitaire le% ger disposent de climatisation dans les ve% hicules. Selon le ministe+ re du travail, a+ chaque pe% riode de fortes chaleurs, l'activite% tourne au ralenti dans plusieurs secteurs professionnels, les plus concerne% s e% tant notamment le BTP, les transports, l'e% nergie. Les employeurs du BTP soulignent la difficulte% d'ame% nagement du travail sur les chantiers au regard des interdictions de de% marrage matinal du travail par des arreF te% s municipaux ainsi que la complexite% administrative d'e% ventuelles demandes de de% rogation. Un dispositif spe% cifique existe pour les entreprises de BTP : la caisse de conge% s intempe% ries du BTP (CIBBTP). Èn cas de canicule de niveau 3 et 4 ou d'arreF te% pre% fectoral ordonnant une suspension d'activite% en lien avec la canicule, les entreprises de BTP suspendent le chantier et demandent l'aide de la caisse re% gionale de conge% s intempe% rie du BTP (article L. 5424-8 du code du travail). 4.4. Les indicateurs possibles pour le réseau et la circulation routière Il n'y a aujourd'hui pas d'enjeu identifie% pour mettre en oeuvre des indicateurs de suivi sur les infrastructures et ouvrages d'art du re% seau routier. Les indicateurs de% ja+ existants de suivi de l'e% tat des chausse% es et des ouvrages d'art pour l'Ètat et les SCA (Image qualite% du re% seau routier national -IQRN52-,-releve% une fois par an sur le RRN- NC sur les voies les plus circule% es, et Image de la qualite% des ouvrages d'art -IQOA-), ne permettent que d'avoir une ide% e ge% ne% rale de l'e% volution de l'e% tat des routes et ouvrages sans que l'on connaisse la cause de cette e% volution : pour se% parer les impacts estivaux des impacts hivernaux il s'agirait, pour les chausse% es, a+ minima de doubler les campagnes annuelles IQRN et d'arriver a+ exploiter les re% sultats de manie+ re fine, ce qui ne semble pas indispensable aujourd'hui au regard des enjeux. Il en est de meF me pour certaines collectivite% s dont les re% sultats de l'e% tat de leur route sont mis en ligne par l'observatoire national de la route, cre% e% en janvier 2016 et ge% re% par l'IDRRIM 53 (pour 2018, re% sultats de 28 de% partements et 5 me% tropoles pour les chausse% es, et, 34 de% partements et six me% tropoles pour les ponts). Si des incendies impactaient fortement et de manie+ re re% pe% te% e le re% seau principal, il serait possible de mettre en place un suivi du nombre d'e% ve% nement incendie sur le RRN a+ partir de l'outil TIPI ge% re% par la DGITM, en y associant une description des effets sur le patrimoine. Ènfin, le nombre de jour de restriction de la circulation que multiplie le nombre de de% partements concerne% s (un pic pour de% passement un jour donne% compte pour un), disponible sur le site LCSQA.org depuis 2018 pourrait aussi eF tre un indicateur. Il semble selon la direction ge% ne% rale de l'e% nergie et du climat (DGÈC) que le remplissage soit parfois incorrect et mentionne « restriction de circulation » non seulement lorsque seuls les ve% hicules les moins polluants sont autorise% s a+ circuler, mais aussi lorsque la vitesse maximale est abaisse% e. 52 Aujourd'hui l'appareillage utilise% dans le cadre de l'image qualite% du re% seau routier national -IQRN- permet d'identifier des de% formations du sol de l'ordre de quelques millime+ tres. IDRRIM : Institut des routes et des infrastructures pour la mobilite% , qui re% unit les acteurs publics et prive% s dans le domaine des infrastructures de transport. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 81/138 53 PUBLIÉ 5. Remontées portuaires d'impacts sur quelques infrastructures Aucun impact n'a e% te% signale% a+ la Rochelle ou a+ Dunkerque. Seul le grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, du fait du tre+ s faible de% bit de la Loire (avec remonte% e du bouchon vaseux), et d'un taux d'oxyge+ ne dissous tre+ s bas au droit de Nantes, a duF re% duire voire suspendre le dragage des souilles au niveau du terminal ce% re% alier pour e% viter les surmortalite% s piscicoles. La limitation des tirants d'eau a re% duit la capacite% d'accueil des navires : il a fallu soit limiter le chargement, soit attendre des conditions nautiques plus favorables (fonction de la hauteur de la pleine mer). Le port envisage de cre% er a+ terme des stockages de ce% re% ales plus en aval. Les horaires de% cale% s le matin et la journe% e re% duite ont diminue% les cadences de chargement/de% chargement. Par ailleurs, la canicule a acce% le% re% l'apparition de fissures sur des rails de grue, des structures de baF timents et la voirie. Les restrictions de pre% le+ vement d'eau pourraient en cas d'e% ve% nements plus se% ve+ res avoir des conse% quences sur les activite% s consommatrices d'eau industrielles. Le port de Dunkerque travaille sur une gestion efficiente de l'eau dans le cadre d'une de% marche d'e% conomie circulaire : mise en place de synergie autour de l'eau entre les occupants du domaine portuaire, avec les collectivite% s locales, l'Ètat et le syndicat de l'eau du Dunkerquois : recyclage de l'eau, re% utilisation d'eaux use% es industrielles. Cette de% marche est de% veloppe% e par d'autres ports. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 82/138 PUBLIÉ 6. Réseau ferroviaire national et service de transport de la SNCF 6.1. Principaux désordres pouvant survenir sur le réseau ferroviaire du fait des canicules et de la sécheresse Les principaux de% sordres recense% s sont de% crits ci-dessous. Ce descriptif concerne le re% seau ferre% national. Sur le re% seau RATP, les incidents sont exactement de meF me nature avec des contraintes diffe% rentes, les RÈR et me% tro circulant a+ moindre vitesse que les trains, mais avec des infrastructures supportant beaucoup plus de trafic. . De% formations des voies La tempe% rature maximale du rail sur le RFN est de 65 °C (et minimale de -20 °C) : ce parame+ tre permet de de% terminer le niveau maximal de contrainte dans le rail, de dimensionner les composants comme l'ajustement de la longueur des longs rails soude% s (LRS) au moment de la pose, les re+ gles de maintenance associe% es (rails, attaches, traverses, profil et qualite% du ballast). Le LRS n'est pas utilise% en profil difficile, le re% glage des joints e% tant un point de% licat particulie+ rement controF le% . Des cycles de surveillance sont re% gulie+ rement effectue% s, de% taille% es dans les re% fe% rentiels SNCF. De+ s que la tempe% rature du rail peut de% passer 45 °C, des tourne% es chaleur sont mises en place afin de de% tecter les e% carts par rapport aux re+ gles de pose et d'entretien et les corriger avant les pe% riodes de chaleur. Si des zones ne peuvent eF tre corrige% es, des surveillances spe% cifiques sont mises en oeuvre lors d'alertes canicule, la de% formation du rail pouvant causer un de% raillement. A partir de 65 °C a+ l'inte% rieur du rail (correspond a+ 45 °C environ de tempe% rature exte% rieure avec le rayonnement du soleil), des limitations temporaires de vitesse voire des arreF ts de circulation sont mis en oeuvre selon les observations releve% es. . Installations de traction e% lectrique (cate% naires et sous stations) La re% gularisation est le maintien de la tension me% canique du fil conducteur. La pre% sence de contrepoids, destine% s a+ maintenir une tension me% canique constante dans la cate% naire, n'est pas syste% matique pour le RFN. Avec les fortes tempe% ratures, le fil de contact se « de% tend » de manie+ re proportionnelle a+ la hausse de la tempe% rature et peut cre% er un arc e% lectrique avec le toit du train ou eF tre arrache% , provoquant l'arreF t, faute d'alimentation e% lectrique. Au-dela+ de 37 °C, pour certain type de cate% naires, les limites de compensations de sa dilatation sont atteintes. Les contraintes me% caniques au-dela+ de 100 km/h deviennent un risque important d'usure et de rupture pour ces cate% naires en fin de vie ou non re% gularise% es. Èn cas d'alerte me% te% o re% gionale, il est alors demande% d'abaisser la vitesse a+ 100 km/h sur ces zones bien de% finies. . Syste+ mes de signalisation Les composants e% lectriques et e% lectroniques sont sensibles a+ la tre+ s haute tempe% rature (65 °C maximum pour les composants e% lectroniques). Des climatiseurs sont installe% s dans les locaux techniques des syste+ mes de signalisation les plus sensibles. Tous les syste+ mes informatiques a+ l'inte% rieur de locaux techniques climatise% s sont conçus pour fonctionner dans un air ambiant de l'ordre de +18 °C a+ +27 °C. Au-dela+ de cette plage, des perturbations de l'exploitation peuvent se produire (par exemple passages a+ niveau qui ne se rele+ vent plus, de% rangement de signalisation), de meF me qu'en cas de panne de climatisation (ou de coupure de courant). . Mate% riel roulant Les fortes chaleurs peuvent entraîFner des pannes ou des de% re+ glements, notamment en cas de faiblesse du syste+ me de climatisation pre% sent dans le train. Le groupe de climatisation peut fonctionner jusqu'a+ une tempe% rature de +50 °C. Cependant, au-dela+ de 35 °C, n'est tole% re% un Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 83/138 PUBLIÉ fonctionnement que de 50 % de sa puissance : les clients perçoivent alors un dysfonctionnement de la climatisation alors que le fonctionnement est normal. Èn ce qui concerne le moteur, le groupe de refroidissement est compose% d'un circuit haute tempe% rature, dimensionne% pour une tempe% rature de 95 °C au point le plus chaud, la sortie moteur, et le circuit basse tempe% rature, dimensionne% pour 50 °C pouvant exceptionnellement aller jusqu'a+ 60 °C. Les tempe% ratures de dimensionnement du groupe de refroidissement correspondent a+ une tempe% rature ambiante de 35 °C. Au-dela+ , la puissance moteur est de% leste% e jusqu'a+ 30 %, limitant la vitesse en cas de monte% e de pentes et re% duisant les acce% le% rations, et donc ge% ne% rant des retards. . Ouvrages en terre La canicule et la se% cheresse, comme vu en §3.1.1.1, peuvent augmenter les tassements. . Feux de talus Plus de de% parts de feux sont constate% s en cas de se% cheresse aggrave% e par la canicule, a+ l'exte% rieur du domaine public (cause externe), souvent les plus importants, ou a+ l'inte% rieur. C'est la premie+ re fois qu'un feu s'est propage% jusqu'a+ la voie suite a+ un moissonnage de ble% dans la Beauce. La principale cause interne est les e% tincelles cre% e%es par le frottement des roues des trains de fret sur les rails lors d'un freinage, avec des traverses bois qui peuvent prendre feu. D'ou+ l'importance du re% glage des freins et de la « police » mise en place par la SNCF qui peut conduire a+ interdire a+ la circulation une entreprise ferroviaire qui a cause% deux de% parts de feu. 6.2. Préparation de la saison chaude : mesures préventives mises en oeuvre par la SNCF La direction des ope% rations de SNCF Re% seau assure l'animation de l'ensemble des mesures d'anticipation et de pre% vention, et coordonne la re% daction du plan canicule avec les autres gestionnaires d'infrastructures et les entreprises ferroviaires signataires de la convention gestion de crise. De+ s la mi-mars, elle coordonne la mise en oeuvre d'un dispositif de campagne saisonnie+ re pre% alablement a+ la pe% riode de forte chaleur associant toutes les composantes du syste+ me ferroviaire : il comprend des volets techniques, organisationnels et humains et couvre l'ensemble du domaine de l'exploitation (plans de transport, accueil et prise en charge des clients, surveillance et se% curisation des installations, proce% dure d'exploitation, plan de crise...). Il dispose d'un volet « rail » et d'un volet « climatisation des trains ». L'ensemble des mesures du volet technique doit impe% rativement eF tre termine% avant fin juin. Ce plan d'actions est enrichi chaque anne% e par le retour d'expe% rience de l'anne% e pre% ce% dente produit en tout de% but d'anne% e. Il porte notamment sur les quatre points ci-dessous. . Mate% riels : ope% ration de maintenance spe% cifique sur 100 % du parc mate% riel avant fin juin, avec accent sur les e% quipements de climatisation et le stockage d'articles de se% curite% . Les e% quipements re% pute% s sensibles a+ la chaleur sont identifie% s et mis sous surveillance. . Voie et cate% naires, de+ s mars et avant l'e% te% , des tourne% es sont re% alise% es pour identifier et limiter le nombre de zones sensibles (traitement des zones a+ forte criticite% ) qui seront, en cas d'alerte canicule, soit mises sous surveillance aux pe% riodes les plus chaudes de la journe% e, soit feront l'objet de mesures de% finies en amont comme un ralentissement ou une suppression de circulation (et analyse en paralle+ le des e% ventuelles possibilite% s d'itine% raires alternatifs). C'est ainsi que le nombre de zones sensibles ne% cessitant des ralentissements est passe% d'environ 320 la troisie+ me semaine d'avril a+ environ 80 la semaine de canicule de juin et a+ 58 lors de la deuxie+ me canicule. Des expe% rimentations de capteurs connecte% s de tempe% rature de rail (500 en 2019), sont en cours. Ils devraient permettre a+ terme de de% finir des seuils diffe% rencie% s de de% clenchement des tourne% es en hie% rarchisant et diffe% renciant les traitements. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 84/138 PUBLIÉ . Syste+ mes de signalisation, sous-stations, postes d'aiguillage. Des tourne% es de ventilation dans les sous-stations et postes d'aiguillages sont re% alise% es avant la pe% riode chaude afin de mettre en route les syste+ mes de ventilation et controF ler les syste+ mes de climatisation lorsqu'ils existent, avec stockage d'appareils mobiles de climatisation de secours. Des campagnes d'appareillages sont mene% es a+ l'inte% rieur des sous-stations, avec remplacement ou renforcement des composants a+ la limite (ce qui impose e% tude et cre% neaux horaires pour couper le courant). . Pre% vention des feux de talus : mise en oeuvre du sche% ma directeur de la maîFtrise de la ve% ge% tation dans chaque zone de production, sensibilisation des agents de conduite au risque incendie (desserrage complet du frein, de% tection des freins serre% s, signalement pre% cis en cas d'incendie), mais aussi mise en place d'actions pre% ventives dans les directions fret pour e% viter les blocages lie% s aux dispositifs de freinage (frein a+ main et surcharge) et interdiction de meulage de rail en pe% riode de se% cheresse ou canicule. La SNCF dispose d'un plan canicule tre+ s complet a+ l'attention du personnel de% crivant avec pre% cision toutes les mesures a+ prendre en termes d'information, et prise en charge des voyageurs, mobilisation des e% quipes pour assurer la surveillance/maintenance des infrastructures, mate% riels, pre% vention des feux de talus et mesures en faveur des clients et pre% conisations pour les salles de crise territoriales. Il est re% actualise% chaque anne% e. 6.3. Liste des incidents significatifs pendant les deux canicules à la SNCF (Source SNCF Réseau) Légende : . gravité G3 : pilotage par la cellule de crise « national opération » . gravité G4 : pilotage par la cellule de crise « national opération » et ouverture de la salle crise système Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 85/138 PUBLIÉ 6.4. Détails des impacts sur les services de transport de la SNCF par activité : TGV, TER et Transilien . 10 TGV ont accuse% un retard de plus de 3 heures lors de la pe% riode de canicule de juillet contre 31 sur celle de juin. . L'activite% TÈR a e% te% affecte% e significativement par les deux e% pisodes de canicules 2019 avec un re% sultat hebdomadaire de non ponctualite% a+ 5 minutes54 en augmentation de 3,3 % pour chaque semaine concerne% e (11 % contre un re% sultat hebdomadaire moyen annuel de 7,7 % %). Les suppressions de service TÈR ont e% te% en augmentation durant ces deux semaines avec 2,40 % fin juin, 2,8 % fin juillet contre 1,8 % en moyenne hebdomadaire annuelle. Les causes principales sont une multiplication par deux des de% faillances d'installations fixes, en particulier les passages a+ niveau et les installations de signalisation, les limitations de vitesse de circulation (huit lignes concerne% es) et l'augmentation des non-ponctualite% s lie% es au mate% riel roulant (1,9 % fin juin, 1,4 % en juillet pour une moyenne hebdomadaire annuelle de 1,06 %) ainsi que la suppression de service pour cause mate% riel (1,15 % fin juin, 1,1 % fin juillet pour une moyenne hebdomadaire annuelle 2019 d'environ 0,6 %). Sur un parc de 2 300 rames TÈR, 70 rames ont e% te% immobilise% es sous l'effet de la canicule (3 % du parc). . Èn IOle-de-France, l'analyse sur le service du Transilien des non-ponctualite% s (de% finition commune avec la RATP : pourcentage de voyageurs arrivant avec un retard de plus de cinq minutes a+ leur gare de destination)55 selon la cause, montre que l'impact de la canicule pour cause « me% te% o »56 (a+ savoir voies, syste+ mes de traction et de signalisation et feu) a diminue% entre la canicule de 2015 et celles de 2019 mais est reste% comparable pour le mate% riel. Bien que le record de tempe% rature en IOle-de-France ait e% te% atteint le 25 juillet, l'impact « mate% riel » et « malaises » a e% te% moindre en juillet qu'en juin, probablement suite a+ une meilleure anticipation de la SNCF, une meilleure information et un moindre trafic (trains57 et voyageurs), contrairement aux autres causes lie% es a+ la tempe% rature extreF me. Les comparaisons restent ne% anmoins difficiles compte tenu de l'effet trafic, dure% e et intensite% des canicules (10 jours en 2015, contre de l'ordre de 4 jours chacune en 2019). Figure 33 : Transilien, comparaison entre les canicules de 2015 (29 juin au 8 juillet) et les deux canicules de 2019 du pourcentage de non ponctualité hebdomadaire à 5 minutes selon la cause (Source : SNCF Transilien) ; 54 Pourcentage de train qui arrivent avec plus de cinq minutes de retard par rapport a+ l'horaire pre% vu. Èn sus des trains, la SNCF exploite l'ensemble des lignes RÈR, et une partie des RÈR A (branches Nanterre pre% fecture - Cergy-le-Haut et Nanterre Pre% fecture Poissy ainsi que la partie nord de la gare du nord du RÈR B (les autres parties sont exploite% es par la RATP. Me% te% o : tout ale% a climatique confondu. Plus grande re% serve de mate% riel. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 86/138 55 56 57 PUBLIÉ 6.5. Transilien : taux de matériel climatisé/ réfrigéré selon la ligne en 2019 (source : plan canicule 2019 de SNCF Réseau) 58 6.6. Mesures préventives pour le confort des voyageurs Pour e% viter des stationnements trop prolonge% s des trains sous forte chaleur, des actions ont e% te% mene% es durant les deux e% pisodes caniculaires : stores baisse% s, maintien de la climatisation des rames en pe% riode de garage ou encore mise en unite% multiple de certaines rames pour diminuer la densite% voyageur (deux rames mises bout a+ bout). Hors Transilien, une obligation de fonctionnement de la climatisation au de% part ou a+ l'origine de gares en zone de vigilance rouge a e% te% mise en place afin de re% duire le risque de sur-incident. Les trains non e% quipe% s n'ont pas circule% (annulation des services des trains V2N le 25 juillet). Pour le Transilien, le plan transport e% tant alle% ge% en e% te% , les trains climatise% s ont e% te% prioritairement mis en circulation. Lorsque la climatisation des cabines de conduite e% taient en panne, il a e% te% proce% de% lorsque c'e% tait possible au retournement de la rame. Èn cas de panne en rase campagne, sans e% lectricite% ni climatisation, en plein soleil, la tempe% rature peut alors rapidement atteindre 40 °C. Le plan canicule pre% voit la mise en oeuvre d'ae% ration (ouverture des portes coF te% talus), puis le cas e% che% ant l'e% vacuation prioritaire des voyageurs en cas d'arreF t en pleine voie et d'absence d'alimentation e% lectrique ou de climatisation de+ s que l'information est donne% e et que l'arreF t de% passe 15 minutes. Des conventions avec certaines pre% fectures ou/et la protection civile et la croix rouge française permettent a+ la SNCF, contre re% mune% ration, de solliciter les services de% partementaux dans le cadre de demande d'assistance aux voyageurs en gare ou a+ bord (e% vacuation/transbordement, avitaillement/he% bergement d'urgence). Ces conventions ne couvrent pas tout le territoire, ce qui peut poser proble+ me59. 58 A noter que par le terme « climatise% », la SNCF englobe dans ce tableau le mate% riel a+ ventilation re% frige% re% et celui re% ellement climatise% . Par exemple le 26 juillet 2019, dans le Nivernais, alors que l'intercite% s Clermont-Ferrand-Paris a accuse% 12 heures de retard, les pouvoirs publics locaux, malgre% plusieurs sollicitations des salles de crise territoriales et re% gionales, n'ont pas donne% suite aux demandes de preF t du gymnase et d'avitaillement des voyageurs en eau. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 87/138 59 PUBLIÉ Le plan canicule, qui a e% te% applique% , pre% voit outre une information a+ destination des voyageurs avec une incitation a+ ne pas se de% placer si cela s'ave+ re possible, du stockage pre% ventif en gare (bouteilles d'eau et paniers repas) et des distributions de bouteille d'eau dans certaines gares par les « gilets rouges »60. 60 Tout le personnel SNCF volontaire qui n'est pas en premie+ re ligne sur le plan ope% rationnel. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 88/138 PUBLIÉ 7. Réseau et service de transport de la RATP 7.1. Mesures préventives et exceptionnelles mises en oeuvre par la RATP Des campagnes de maintenance pre% ventive du mate% riel roulant sont re% alise% es a+ compter du 15 mai axe% es sur la ventilation et la climatisation du mate% riel, ainsi que des tourne% es de surveillance des organes susceptibles d'eF tre impacte% s par la chaleur : locaux chauds non climatise% s re% pertorie% s dans le me% tro, controF le visuel en journe% e pour observer les zones de de% formation a+ risque des cate% naires dans le tramway et RÈR, surveillance journalie+ re de la tempe% rature du rail du 15 mai au 15 septembre (sauf en cas d'intempe% ries). C'est ainsi que 150 zones ont e% te% identifie% es comme e% tant a+ risque en cas de forte chaleur. La RATP dispose d'un plan « forte chaleur » qui comprend des mesures de pre% vention en fonction des niveaux de tempe% rature : protection du re% seau d'infrastructures et du mate% riel, de son personnel et du confort des voyageurs. Ainsi en cas de vigilance rouge, la RATP organise des tourne% es d'inspection pour surveiller les plateformes, voies, cate% naires, aiguillages, et trois fois par jour rele+ ve la tempe% rature du rail pour de% clencher des points de surveillance comple% mentaires, pouvant aboutir a+ des interventions de maintenance ou des restrictions de circulation. Six ouvrages potentiellement a+ risque (talus) ont e% te% instrumente% s a+ titre expe% rimental, en attente du retour d'expe% rience. Èn juin, la RATP a mis en application les mesures du plan de pre% vention « fortes chaleurs » usuelles qu'elle a renforce% lors de la canicule de juillet : · ve% rification du bon fonctionnement de la ventilation re% frige% re% e sur le parc mate% riel, maintien des ventilations re% frige% re% es des trains gare% s (RÈR A et B, ligne 5), garage des bus a+ l'ombre, passage a+ la machine a+ laver des rames de la ligne 1 et du RÈR A, limitation des rames sans ventilation re% frige% re% e sur le RÈR B, maintien de trains longs en soire% e pour limiter « la chaleur humaine » (moins de densite% ) ; des e% quipes supple% mentaires ont e% te% mobilise% es, notamment sur le RÈR, pour faciliter la gestion des malaises, signaux d'alarme et l'information voyageur ; pour les voyageurs : la RATP a relaye% les messages de sante% publique (limitation des de% placements, hydratation...), distribution d'eau en certains points ; pour les conducteurs de bus : distribution de bouteilles d'eau et dix minutes en plus de battement fortes chaleurs par tour avec cinq minutes de plus le jour de l'alerte rouge, autorisation de port de bermuda ou de jupe portefeuille. Horaires de% cale% s pour les agents de maintenance ; pour les conducteurs et agents mobiles de me% tro et RÈR : eau fraîFche et/ou brumisateur et, pour les lignes les plus chaudes, sorbets, conducteurs de rele+ ve et pre% sence d'encadrement sur le terrain. · · · · 7.2. Détails des incidents constatés la journée du 25 juillet Les incidents observe% s sur le re% seau RATP la journe% e du 25 juillet, jour du record absolu de tempe% rature en IOle-de-France sont les suivants : · des ralentissements ont e% te% mis en place suite a+ l'augmentation de la tempe% rature des rails sur les lignes de tramway T 1 et T 2, les parties ae% riennes de me% tros des six lignes 1, 2, 5, 6, 8 et 13 (30 ou 40 km/h en inter-station contre 60 a+ 80 km/h normalement), et celle du RÈR A, Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 89/138 PUBLIÉ et, suite a+ la restriction de la traction sur la cate% naire, sur le RÈR B (60 km au lieu de 8-100 km/h pour 110- 120 km/h selon les tronçons) ; · soule+ vement de quai dans la gare RÈR de Massy Palaiseau et sur les plateformes de voies en deux points du re% seau tramway ; · claquage « d'arte+ res » (caF bles e% lectriques dans le sol) dus a+ des mouvements de sol plus nombreux a+ cause de la se% cheresse, pannes des portes automatise% es de me% tro expose% es au soleil en augmentation ; jour depuis le de% but du mois de juillet, deux avaries sur le T 1 et augmentation des avaries mate% riels pour le me% tro ; nombre d'incidents voyageurs dans le me% tro ; · record de pannes de mate% riel roulant duF au refroidissement moteur : 150 bus contre 45 par · quatre malaises voyageurs sur les lignes A et B du RÈR impactant le service, et plus grand · 10 % d'escaliers me% caniques a+ l'arreF t et multiplication par deux des ascenseurs a+ l'arreF t. · aucun proble+ me d'alimentation en e% nergie e% lectrique de traction n'a e% te% constate% graF ce au maillage du re% seau d'e% nergie de la RATP ; 7.3. Taux d'équipement de rafraîchissement du matériel roulant RATP en 2019 et dans le futur (source RATP) · Réseau métro : cinq lignes e% quipe% es de ventilation re% frige% re% e, cinq de ventilation me% canique force% e et sept de ventilation naturelle. Figure 34 : état de la climatisation des lignes de métro parisien (source le Parisien du 23 juin 2019 d'après données RATP). À noter qu'une partie de la ligne 14 est équipée d'une ventilation mécanique renforcée, l'autre d'une ventilation réfrigérée. Avec l'arrive% e des nouveaux mate% riels roulant pneu (MP 14) et la commande pour renouveler les mate% riels roulant fer de huit lignes de me% tro (410 rames de type MF 19), le parc me% tro sera e% quipe% de ventilation re% frige% re% e a+ hauteur de 70 % d'ici 2027 et de 90 % a+ e% che% ance de 2030. · Réseau RER : 89 % du parc est e% quipe% de ventilation re% frige% re% e (100 % sur la ligne A et 90 % sur la ligne B). Sur le RÈR B tous les MI 79 re% nove% s (soit 3/4 du parc) sont e% quipe% s de ventilation re% frige% re% e. Les MI 84 sont aujourd'hui e% quipe% s de ventilation me% canique force% e. Avec la re% novation en cours des MI 84, la totalite% du parc RÈR sera e% quipe% de ventilation re% frige% re% e a+ e% che% ance de 2022. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 90/138 PUBLIÉ · · Tramways : 100 % des rames des sept lignes (T 1 a+ T 8) sont e% quipe% es de ventilation re% frige% re% e. Bus : - 94 % du parc avec ventilation me% canique force% e ; - 5 % du parc avec ventilation me% canique force% e re% frige% re% e ; - 1 % du parc avec climatisation alle% ge% e. Suite a+ la de% cision d'IOle-de-France Mobilite% , en aouF t 2018, de ge% ne% raliser une solution de climatisation « douce » pour les nouveaux autobus commande% s en IOle-de-France, les premiers bus RATP e% quipe% s de climatisation sont arrive% s en exploitation a+ partir de juillet 2019. La climatisation sera ge% ne% ralise% e sur tous les ve% hicules neufs mis en exploitation a+ partir de 2020 : 37 bus e% quipe% s de climatisation circuleront donc de+ s le mois de juillet 2020 sur les lignes 208 et 393 et d'ici fin 2025, 75 % du parc bus sera e% quipe% de la climatisation voyageur. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 91/138 PUBLIÉ 8. Mesures prises sur les réseaux de transport urbain de province durant les canicules Pour les tramways, la notion de tourne% e de chaleur est inexistante, mais des re+ gles de surveillance sont de% finies dans les re+ glements de se% curite% et d'exploitation de chaque re% seau. Èlles pre% voient des dispositions de ve% rifications re% gulie+ res par les conducteurs, et d'interventions, - le cas e% che% ant-, par des e% quipes de maintenance. Les services de transport des me% tropoles ont mis en place des mesures spe% cifique pour leurs agents et pour les voyageurs : - pour les voyageurs : information voyageurs, proce% dures sur les malaises voyageurs mis en place a+ l'attention des conducteurs, distribution ponctuelle d'e% ventails et de bouteilles d'eau dans les stations principales (Lyon), e% quipe de renseignement en certains points (gare, ae% roport) e% quipe% e d'un re% servoir d'eau et de brumisateur pour les clients (Bordeaux) ; - pour les agents : de% calage horaire des ateliers, kit du conducteur de bus ou tramways (brumisateur, thermos, serviette, e% ponge, autorisation du bermuda), eau fraîFche aux points relais, conducteurs en re% serve en cas de malaise d'un colle+ gue, circulation en moto le long du re% seau pour ve% rifier que tout va bien ; - plan renforce% de ve% rification des climatisations quotidiennes (si la climatisation ne fonctionne pas, le ve% hicule n'est pas mis en circulation -cas de Bordeaux-). Lorsque le parc n'est pas climatise% en totalite% , circulation pre% fe% rentielle des rames qui le sont ; - recherche d'entreposage de ve% hicules au frais lorsque cela s'ave+ re possible : la me% tropole lyonnaise, pour laquelle 100 % des rames de tramways sont climatise% es ainsi que 99 % des bus et trolleybus mais pas celles du me% tro, installe progressivement dans ces dernie+ res des feneF tres a+ battant. Durant la nuit, les rames de me% tro stationnent exceptionnellement en tunnel ou dans les ateliers, ou encore dans des zones de remisage ou+ des ventilateurs ont e% te% installe% s. Trente rames climatise% es doivent arriver sur une des quatre ligne de me% tro en 2020. Le SYTRAL 61 stocke les rames de tramway dans des parkings couverts ou+ il y a un flux d'air frais. 61 SYTRAL :Syndicat mixte des transports pour le RhoF ne et l'agglome% ration lyonnaise Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 92/138 PUBLIÉ 9. Transport collectif, réflexions menées 9.1. Détails des axes d'amélioration lancés par la SNCF suite au REX 2019 Suite aux e% pisodes caniculaires 2019, comme chaque anne% e, la SNCF a fait un retour d'expe% rience qui a conduit a+ mener trois axes d'ame% lioration pour 2020. . La conception des installations et des mate% riels et de re% sistance des composants et syste+ mes a+ la chaleur et aux effets cumulatifs de longues pe% riodes de chaleur et se% cheresse : Les postes et installations de se% curite% critiques font de% ja+ l'objet d'un plan de se% curisation inte% grant le sujet de la re% sistance climatique. La SNCF poursuit ses travaux comme la re% vision des normes pour la voie et les installations, l'identification des points vulne% rables sur les ouvrages d'art ou la professionnalisation des acteurs dans la gestion de la ve% ge% tation. Èlle travaille en collaboration avec le milieu de la recherche : the+ se et e% tude du comportement des composants, de% veloppement d'un laboratoire mobile a+ grand rendement de diagnostic des plate-formes de voies ferre% es, mais aussi recherches dans le domaine du mate% riel. . La pre% vention : Èlle est base% e sur un dispositif de campagne saisonnie+ re de% ja+ en place et qui a fait ses preuves. SNCF Re% seau, suite au Rex de l'e% te% 2019 a engage% un travail de fond pour re% duire les incidents lie% s aux installations fixes de traction e% lectrique, avec la meF me de% marche que celle utilise% e pour le volet « rail ». Èlle comporte un volet de concertation avec la RATP et les fournisseurs d'e% nergie pour partager les meilleures pratiques. Ènfin, la SNCF a diligente% il y a quinze ans une campagne de diagnostic des fondations des ouvrages d'art en milieu aquatique, campagne qui va eF tre relance% e. Par ailleurs, lors d'ame% nagement des gares comme a+ Lyon, il est e% vite% de concentrer les voyageurs au meF me endroit (implantation des e% crans d'informations, commerces , sie+ ges), et de privile% gier les zones voyageurs en sous-sol ou+ il fait plus frais, lorsque c'est possible. . Le volet ope% rationnel : . en e% vitant d'exposer les clients aux risques de fortes chaleur : distribution d'eau, e% vacuation prioritaire en cas de panne, et en limitant ces risques par des invitations a+ limiter les de% placements non indispensables et e% ventuellement par des limitations de vitesse ou de capacite% ; . avec une re% ponse gradue% e de mesures de pre% vention aux alertes e% mises par Me% te% o-France dans le plan canicule 2020 selon trois seuils, en fonction de la se% ve% rite% de l'e% pisode caniculaire ; . avec la mise en place de chaîFnes de re% paration des groupes de climatisation au sein de chaque technicentre de maintenance TÈR, pour acce% le% rer la remise en service du mate% riel, et la cre% ation d'un groupe de travail spe% cifique aux mate% riels roulants les plus sensibles aux fortes chaleurs (RÈGIO2N, qui circulent depuis 2014 sur les lignes TÈR et Transilien notamment) ; . en mobilisant les moyens d'intervention sur les plages critiques entre 16 et 22 h (pic de chaleur puis de trafic). 9.2. Retour d'expérience des canicules sur les réseaux de transport ferroviaire et urbain en Europe Les informations recueillies proviennent de l'enqueF te mene% e dans des de% lais tre+ s courts par la DG Tre% sor en Suisse, Italie et Portugal, comple% te% es par des e% le% ments fournis par l'UIC. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 93/138 PUBLIÉ 9.2.1. En Suisse : retour d'expérience sur la canicule de l'été 2019 (Source : enquête DG Trésor) 9.2.1.1. Retour d'expérience dans les infrastructures ferroviaires a - Ampleur du phe% nome+ ne en Suisse Lors de la canicule de juin 2019, les rails des infrastructures suisses ont connu des tempe% ratures supe% rieures a+ 70 degre% s. Des phe% nome+ nes de dilatation des rails, appele% s « de% jettements » en Suisse et « flambages » en France, se produisent alors, particulie+ rement dans les courbes. Les rails sont soude% s les uns aux autres, il y a donc un risque de de% raillement duF aux de% jettements. Ces proble+ mes se sont concentre% s dans la re% gion genevoise, dans l'Oberland zurichois, a+ proximite% de Brugg (AG) et pre+ s de la gare de Berne, point ne% vralgique du re% seau. La dilatation des rails de la gare de Berne a provoque% des perturbations en chaîFne du trafic. Une re% duction de la vitesse est la premie+ re mesure engage% e en cas de doute. Le 6 juillet, le trafic entre Gene+ ve et la France a e% te% interrompu pour la meF me raison. Les CFF (Chemins de fer fe% de% raux suisses) enregistrent habituellement ces phe% nome+ nes trois a+ sept fois par an. Lors des e% pisodes caniculaires de juin 2019, pre+ s de 40 % des voyageurs avaient subi des retards sur les grandes lignes. Le 27 juin, journe% e la plus perturbe% e, pre+ s d'un voyageur sur quatre en Suisse avait vu son train annuler ou arriver en retard. A noter que les CFF ne connaissent pas de proble+ mes particuliers concernant les feux de talus. Ces derniers sont re% gulie+ rement entretenus pour e% viter tous risques d'incendie, notamment par une e% tincelle lors du meulage des rails. b - Actions mene% es pour pre% server les infrastructures . Le refroidissement des rails par l'eau Il est possible de refroidir les rails en les arrosant d'eau a+ l'aide d'un wagon-citerne. Les CFF disposent pour ce faire des trains d'extinction et de secours qui circulent sur les voies avec un re% servoir suffisant pour fonctionner plus de trois quarts d'heure sans se ravitailler. Cette solution e% tait jusqu'a+ pre% sent privile% gie% e et utilise% e lors de la premie+ re vague de chaleur au mois de juin 2019. Les CFF utilisent principalement cette solution sur les doubles voies en total fonctionnement, contrairement aux voies en chantier pour lesquelles la peinture blanche est privile% gie% e. L'arrosage d'une voie a+ proximite% d'une autre en chantier aurait pour conse% quence de de% stabiliser les chantiers. L'arrosage des voies avec une eau a+ 25 °C permet de re% duire la tempe% rature des voies de 20 °C en quelques minutes. . Le changement de structure des rails Les CFF examinent de% sormais la possibilite% de changer la structure des rails. L'une des possibilite% s consiste a+ recourir a+ des traverses en be% ton plutoF t qu'en bois. Toutefois, si les traverses en be% ton sont tre+ s utilise% es en France, ce mate% riau n'est pas aussi ade% quat pour le cas suisse. Une traverse en bois pe+ se environ 80 kg, 70 kg en tout acier et 280 kg pour un mixte acier-be% ton. Si le be% ton est plus e% conomique et plus re% sistant aux phe% nome+ nes de flambage, la fondation des voies des CFF est plus meuble que celui dont dispose la SNCF. La forte concentration de sols tourbeux en Suisse explique en partie cette caracte% ristique. Un autre changement de structure consiste a+ augmenter la tempe% rature « de neutralisation », c'est-a+ -dire la tempe% rature a+ laquelle un rail est chauffe% avant d'eF tre mis en place sur le ballast. Èn Suisse, celle-ci est de 25 degre% s et pourrait eF tre releve% e de 5 degre% s, afin de minimiser les forces en pre% sence entre les rails a+ cause des variations de tempe% rature. Èn France, ce proce% de% est appele% « libe% ration ». La tempe% rature de libe% ration est de 30 degre% s en France, de façon similaire a+ l'Italie. Si Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 94/138 PUBLIÉ une plus haute tempe% rature de neutralisation ou de libe% ration ame% liore la tenue des rails en cas de hautes tempe% ratures, ce proce% de% rend plus vulne% rable les rails aux basses tempe% ratures. Le changement de tempe% rature de neutralisation ou de libe% ration pre% sente alors un inte% reF t limite% . . La peinture en blanc des rails Il convient en premier lieu de pre% ciser les caracte% ristiques de cette « peinture blanche ». Il existe deux types de peinture blanche. De la ve% ritable peinture blanche a e% te% teste% e par les CFF mais ne pre% sente pas de re% sultats concluants. Èn effet, cette dernie+ re ne re% duirait que de 2 degre% s la tempe% rature des rails et ne% cessite une application re% pe% te% e dans le temps, ce qui augmente le couF t de cette technique. Une seconde « peinture blanche » consiste en un isolant qui comprend des microbilles de ce% ramique me% lange% a+ un liquide naturel blanc. Une e% tude de l'Ècole polytechnique fe% de% rale de Zurich (ÈPFZ) a montre% que cette mesure pouvait abaisser la tempe% rature de 7 degre% s. Lors des entretiens avec les CFF, des doutes ont cependant e% te% e% mis sur cette e% tude. L'e% tude de l'ÈPFZ ne prendrait pas en compte les conditions re% elles d'un train en mouvement. Lors de l'e% pisode caniculaire de juillet 2019, les CFF ont utilise% les deux types de peinture blanche dans la re% gion de Soleure. La compagnie suisse a principalement utilise% cette technique dans un objectif de communication, afin de rassurer les usagers sur la recherche de solutions. Dans ce contexte, les tests mene% s a+ Soleure ne permettent pas de de% terminer de bilan fiable mais les re% sultats e% voquent une re% duction de 5 a+ 7 degre% s des rails. Les CFF pre% voient de faire un ve% ritable test a+ partir de juin 2020 pendant trois mois avec la peinture blanche contenant un isolant. Un tronçon de rails sera traite% sur 600 me+ tres dans le canton de Vaud 62. Cette e% tude permettra de de% cider ou non de la ge% ne% ralisation de ce proce% de% sur les doubles voies en chantier. Les CFF mentionnent une technique de pulve% risation sur les faces late% rales des voies. L'absence de peinture blanche sur la face du rail en contact avec le train est primordiale pour ne pas geF ner la circulation du train. . La tempe% rature a+ l'inte% rieur des trains 94 % des trains voyageurs sont climatise% s. D'ici a+ 2020, les CFF veulent que la climatisation soit installe% e dans 97 % des trains grandes lignes. Lors des entretiens avec les CFF, la possibilite% d'appliquer la peinture blanche contenant un isolant sur le toit du train a e% te% e% voque% e. L'utilisation de cette peinture, dont les effets ne sont pas encore ve% rifie% s, reste pense% e uniquement pour les rails. 9.2.1.2. Retour d'expérience sur les effets des épisodes caniculaires de 2019 dans les autres infrastructures de transports publics en Suisse Les e% changes avec les autres autorite% s compe% tentes pour les infrastructures de transports publics soulignent un effet limite% des canicules en dehors du secteur ferroviaire. Dans ce contexte, les autorités fédérales ou locales n'ont pas élaboré d'enquête ou de mesures spécifiques suite aux épisodes caniculaires. 62 Deux a+ trois entreprises sont en contact avec les CFF pour ce test. Les prix communique% s lors des entretiens sont compris entre 40 CHF/me+ tre et 160 CHF/me+ tre. La composition de la peinture peut diffe% rer d'une entreprise a+ l'autre. La pre% fe% rence des CFF semble aller a+ l'entreprise proposant un prix de 160 CHF/m. Cette entreprise annonce pouvoir re% duire des rails d'une tempe% rature de 60 degre% s jusqu'a+ 40 degre% s apre+ s des tests effectue% s avec l'ÈPFZ. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 95/138 PUBLIÉ a - Infrastructures routie+ res L'OFROU (Office fe% de% rale des routes) n'a connaissance que d'effets d'usure pre% mature% e sur les routes suisses. La chausse% e se dilate par endroit et de% forme ainsi la route. Le phe% nome+ ne d'usure pre% mature% e est e% galement perceptible sur d'autres infrastructures tels que les ponts avec la dilatation des joints. Ces phe% nome+ nes n'ont pas donne% lieu a+ un recensement particulier ou a+ des mesures spe% cifiques. b - Infrastructures urbaines (tramway, bus, me% tro) La gestion de% centralise% e des transports publics urbains ne% cessitent des contacts multiples afin d'e% tudier l'ensemble des dispositifs publics. Un canton (Vaud) et une commune (Gene+ ve) ont fait l'objet d'un entretien chacun et ont transmis les re% ponses suivantes. Les incidents rencontre% s restent d'une ampleur limite% e et n'ont pas demande% d'adaptations particulie+ res des infrastructures. Le cas des transports de la ville de Gene+ ve La re% gie des transports publics genevois (TPG) n'a pas constate% d'effets particuliers dus aux canicules sur ses infrastructures. Le tramway de Gene+ ve est encastre% dans des voiries ce qui empeF che les phe% nome+ nes de de% jettements que peuvent connaîFtre les CFF sur le re% seau ferroviaire. Les e% pisodes de forte chaleur de l'e% te% 2019 ont pu occasionner des perturbations lors des travaux effectue% s sur les infrastructures du tramway de Gene+ ve. Ce phe% nome+ ne est cependant habituel pendant l'e% te% . Les TPG doivent alors refroidir les infrastructures en travaux a+ l'aide d'eau pour pouvoir travailler les mate% riaux sous une tempe% rature plus ade% quate. Les voies d'autobus des TPG ont connu des de% formations. Une fois de plus, cette situation n'est pas nouvelle. Les fortes tempe% ratures de l'e% te% augmentent la sensibilite% de la chausse% e qui se de% forme sous le poids du bus, ou quand ce dernier est en contact avec les ornie+ res de la voie d'autobus. Le cas des transports dans le canton de Vaud De la meF me façon, le canton de Vaud assure ne pas avoir fait face a+ des proble+ mes majeurs en lien avec les diffe% rents e% pisodes caniculaires. La re% gie des transports publics lausannois (TPL), qui comprend le seul me% tro suisse, ne recense pas d'incidents sur les bus ou le me% tro de Lausanne. 9.2.2. Au Portugal : retour sur l'expérience caniculaire 2018 (source enquête DG Trésor) Le Portugal n'a pas connu d'e% pisode caniculaire en 2019 : le mois de juin 2019 a e% te% le plus froid depuis 2000 et celui de juillet e% tait dans la moyenne des 30 dernie+ res anne% es. Le Portugal a ne% anmoins connu un e% pisode caniculaire au milieu de l'e% te% 2018 avec un pic de 46.8 °C (voir carte ci-dessous)) dans le district de Santare% m (nord-est de Lisbonne). L'impact sur les infrastructures de transports n'a pas fait l'objet d'une attention me% diatique marque% e : le traitement a surtout porte% sur le confort des passagers et fait ressortir l'insuffisance chronique de l'investissement public. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 96/138 PUBLIÉ Figure 35 : Température maximale lors de la canicule de 2018 (source institut portugais de la mer et de l'atmosphère). 9.2.2.1. Les impacts sur les infrastructures de transport et les actions prises pour les limiter Au de% but du mois d'aouF t 2018, de nombreuses plaintes de passagers ont e% te% enregistre% es sur des plateformes de re% clamations en ligne visant notamment les entreprises de bus ope% rant dans les districts de Libonne Ribatejana63 et Rodoviária de Lisboa64. Ces plaintes portaient surtout sur l'inefficacite% des syste+ mes de climatisation. Ribatejana avait indique% qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement ponctuel du syste+ me de climatisation duF a+ la canicule et qu'elle proce% dait a+ l'immobilisation et a+ la re% paration des ve% hicules de+ s que ces proble+ mes e% taient signale% s. Pour sa part, la socie% te% Rodoviária de Lisboa avait affirme% investir chaque anne% e dans le renouvellement de climatiseurs, soulignant que la plupart des ve% hicules de sa flotte e% taient e% quipe% s d'appareils re% cents. L'entreprise avait ne% anmoins de% clare% que, compte tenu des chaleurs extreF mes d'aouF t 2018 et des ouvertures fre% quentes des portes, la capacite% des climatiseurs s'ave% rait insuffisante pour maintenir une tempe% rature fraîFche a+ l'inte% rieur des ve% hicules. S'agissant des trains65, la majorite% des plaintes e% mises en aouF t 2018 concernait e% galement la climatisation. Lors de cet e% pisode caniculaire, les partis politiques de l'opposition de droite CDS-PP et PSD avaient accuse% l'entreprise ferroviaire publique Comboios de Portugal (CP) de de% faillances dans l'entretien des wagons, notamment en matie+ re de climatisation. Concernant les mesures prises, CP avait de% cide% de re% duire pendant une journe% e le nombre de passagers a+ bord des trains, limitant la vente de billets pour les trajets intercite% s effectue% s par les trains Alfa Pendular66 et Intercidades67 afin de diminuer la charge thermique dans les wagons. 63 Èntreprise de transport public ope% rant dans les districts de Santare% m et de Lisbonne. Èntreprise de transport public ope% rant dans le Grand Lisbonne. L'exploitation et la maintenance du re% seau et des gares ferroviaires sont assure% es par Infraestruturas de Portugal (IP), entreprise publique qui assure aussi la gestion du re% seau routier national. Le transport de passagers par voie ferre% e est majoritairement assure% par l'entreprise publique Comboios de Portugal (CP), que ce soit pour les liaisons nationales, re% gionales ou urbaines dans les aires me% tropolitaines de Porto et de Lisbonne. La seule exception est la liaison entre Lisbonne et Setu% bal, assure% e par l'ope% rateur prive% Fertagus. Train pendulaire exploite% par la compagnie publique portugaise CP. Train Inter Cite% s exploite% par la compagnie publique portugaise CP. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 97/138 64 65 66 67 PUBLIÉ Concernant les actions pre% ventives pour limiter les impacts des e% pisodes caniculaires sur les trains, selon CP aucune proce% dure spe% ciale n'est pre% vue, a+ l'exception d'un entretien plus approfondi des e% quipements, notamment avant l'e% te% . Dans les wagons climatise% s, un syste+ me automatique de temporisation de la fermeture des portes permet de re% duire les pertes thermiques, la surcharge des e% quipements de climatisation et la consommation e% nerge% tique. Par ailleurs, pendant des pe% riodes caniculaires, il est recommande% de proce% der a+ l'ajustement de la tempe% rature inte% rieure a+ des niveaux qui ne surchargent pas le fonctionnement des e% quipements, minimisant ainsi le risque de panne. La plupart des technologies de climatisation des trains portugais sont toutefois obsole+ tes et non modifiables ; ainsi, celle des trains Alfa Pendular n'a pas e% te% conçue pour faire face a+ des tempe% ratures exte% rieures supe% rieures a+ 42 °C68. Les de% faillances sont donc surtout lie% es aux limites intrinse+ ques des climatiseurs, de% sormais inadapte% s aux conditions climatiques rencontre% es lors des e% pisodes de forte chaleur. Pendant cette pe% riode caniculaire et lors des pannes de locomotives, CP a propose% des alternatives aux passagers en bus et en taxi. Par ailleurs, en cas de panne du syste+ me e% lectronique, l'entreprise ferroviaire CP a indique% qu'elle proce% dait a+ l'immobilisation et au remplacement des locomotives, e% tant donne% que certains composants ne sont plus fabrique% s. Concernant les mesures prises afin de limiter les impacts des e% pisodes caniculaires sur les infrastructures de transport, selon Infraestruturas de Portugal (IP), aucune proce% dure spe% ciale n'a e% te% de% clenche% e relativement a+ l'entretien ou au controF le des ponts (routiers et ferroviaires) 69. Des instructions techniques concernant l'entretien des longs rails soude% s (LRS) interdisent certains travaux sur la voie si les tempe% ratures sont supe% rieures a+ 40 °C ou a+ certaines pe% riodes de l'anne% e. Afin de pre% venir et d'atte% nuer l'apparition de de% fauts de nivellement transversal de la voie ferre% e, chaque centre de maintenance e% value la ne% cessite% de re% aliser des controF les extraordinaires et/ou de mettre en place de limitations de vitesse. Concernant les incendies de foreF t dont l'occurrence tend a+ augmenter avec les e% pisodes caniculaires, les mesures de controF le comprennent notamment le de% broussaillage de la ve% ge% tation pour prote% ger les infrastructures ferroviaires70. Èn fonction du niveau de vigilance me% te% orologique, des circulaires sur la propagation accidentelle des incendies sont e% galement publie% es en interne. Dans le contexte routier, un plan de signalisation est mis en oeuvre de+ s que les tempe% ratures de% passent 30 °C. 9.2.2.2. L'insuffisance chronique de l'investissement public Pour me% moire, le secteur du transport ferroviaire souffre d'un manque chronique d'investissement public depuis une vingtaine d'anne% es, qui a entraîFne% une de% gradation des voies et des e% quipements, un manque d'entretien global et une insuffisance de mate% riel roulant71 pour re% pondre aux besoins de la population et a+ l'augmentation du tourisme. Èn 2016, pre+ s de 60 % des lignes de chemin de fer portugaises e% taient ainsi conside% re% es en e% tat médiocre ou mauvais72 (cf. annexe 2). Èn 2019, le ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos s'est publiquement excuse% pour les annulations re% currentes de la part de CP, en annonçant un financement de 45 M sur trois ans pour augmenter 68 Normalement, lorsque la tempe% rature exte% rieure est de 40 °C, la climatisation de l'Alfa Pendular peut maintenir la tempe% rature inte% rieure a+ 28 °C, mais au-dela+ , elle ne permet plus d'obtenir un niveau de rafraîFchissement suffisant. De plus, pendant les mois d'e% te% , les trains ont ge% ne% ralement un taux d'occupation e% leve% , ce qui augmente la charge thermique a+ l'inte% rieur des wagons. Ces structures sont conside% re% es comme celles e% tant en meilleur e% tat au niveau du re% seau ferroviaire. Le de% broussaillage d'environ 4 000 ha de ve% ge% tation est effectue% annuellement, pendant les mois d'avril et mai. Selon Infraestruturas de Portugal (IP), ces travaux ont couF te% 3,8 M en 2017. Ceci oblige l'ope% rateur national CP a+ re% duire ses ope% rations, a+ annuler des trajets et a+ utiliser des mate% riels anciens, moins performants et moins confortables. Pour me% moire, pendant 10 ans (2008-2018), il n'y a pas eu d'achat de mate% riel roulant neuf. Par exemple, les trains Alfa Pendular ont e% te% achete% s il y a plus de 20 ans. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 98/138 69 70 71 PUBLIÉ les recrutements et les investissements de la part de l'ope% rateur. A la suite du remplacement de l'ancien pre% sident de CP par Nuno Freitas, la meF me anne% e, l'entreprise a de% clare% qu'elle souhaitait restaurer et moderniser les mate% riels roulants au Portugal. Par ailleurs, le groupe suisse Stadler a remporte% les appels d'offres pour livrer 22 trains re% gionaux a+ CP (contrat de 167,8 M). Èn attendant la livraison des nouveaux trains, CP loue des trains aupre+ s de l'ope% rateur espagnol Renfe73, ce qui s'ave+ re toutefois insuffisant pour re% pondre aux besoins : des annulations de trajets sont fre% quentes pendant les pe% riodes charge% es, notamment au cours de l'e% te% . 9.2.3. Italie : retour d'expérience de la canicule 2019 (source enquête DG Trésor) La prise en compte de la chaleur et de la se% cheresse semble eF tre inte% gre% e sans poser de difficulte% s majeures, alors que les vagues de froid ralentissent fortement les trafics en Italie. 9.2.3.1. Rete Ferroviaria Italiana (RFI), gestionnaire des infrastructures applique « stricto sensu » les lignes directrices de l'Union internationale des chemins de fer. Ainsi, les Ferrovie dello Stato pre% cisent que Rete Ferroviaria Italiana (RFI) re% alise une mesure directe de la tempe% rature des rails, pour controF ler et pre% venir d'e% ventuels risques en cas de fortes chaleurs. Ces mesures sont re% alise% es pendant les pics de chaleur, manuellement et au moyen de sondes. RFI a de% fini des seuils admis qui, s'ils sont atteints, entraîFnent une vigilance particulie+ re sur l'infrastructure et e% ventuellement une limitation de la vitesse de circulation. La valeur des seuils de% pende des mate% riels et des composants des rails. Èn comple% ment des informations de la DG Tre% sor, selon l'UIC, les Italiens utilisent de la peinture blanche pour e% viter la dilatation des rails en cas de tre+ s forte chaleur, ce qui diminue la tempe% rature d'environ 5 °C, et a un effet positif sur le flambement des rails. Cependant, ils doivent eF tre repeints chaque anne% e par un engin gicleur et la peinture qui recouvre le rail ne permet pas de surveiller les e% ventuelles de% formations (surveillance visuelle). Aujourd'hui, RFI semble de% velopper une autre strate% gie plus axe% e sur la re% silience. 9.2.3.2. L'Association des entreprises du transport public local (ASSTRA), indique que l'Italie a fait le choix du climatisé pour son matériel roulant (transport urbain et ferré). A Milan, 50 % des trolleybus74, 54 % des trams, l'inte% gralite% de la ligne de me% tro 1 et la moitie% de la ligne 3 du me% tro sont climatise% s. Les nouveaux bus e% lectriques sont e% quipe% s de la climatisation. A Rome, au-dela+ de la climatisation du mate% riel roulant, on peut noter la pre% sence de fontaines a+ eau (plate et gazeuse) gratuites, situe% es a+ des endroits strate% giques (gares, lieux touristiques). Les solutions anciennes d'ame% nagement ont e% te% pre% serve% es afin de re% duire la chaleur de la chausse% e tels qu'une ve% ge% tation cre% ant des effets d'ombrage sur les surfaces artificielles alentour (pins parasols) et 72 L'e% tat médiocre ou mauvais fait re% fe% rence aux rails, aux traverses et au ballast. Les autres structures ferroviaires (tunnels, ponts, cate% naires, syste+ mes de signalisation, aiguillages et structures de protection) sont conside% re% es comme e% tant en meilleur e% tat. CP proce+ de a+ la location de 24 unite% s de mate% riel roulant a+ Renfe pour un total de 8,4 M par an. Le Trolleybus est un ve% hicule circulant a+ l'e% lectricite% graF ce a+ la pre% sence de deux « fils » le reliant a+ des caF bles ae% riens e% lectriques (750V en courant continu) situe% s tout le long de son parcours. Souvent, ces ve% hicules sont dote% s d'une autre capacite% motrice afin de pouvoir circuler en dehors du re% seau e% quipe% s en caF bles e% lectriques. Ces bus sont surtout utilise% s pour le transport public local. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 99/138 73 74 PUBLIÉ le reveF tement de la chausse% e avec les pave% s « sanpietrini » sans goudron et a+ la capacite% de dilatation forte. La plupart des trains re% gionaux sont climatise% s. Èn revanche, la pre% sence d'abris-voyageurs sur le re% seau de bus n'est pas syste% matique et aucun tarif pre% fe% rentiel n'est pre% vu pour inciter les usagers a+ emprunter les transports plutoF t que leur ve% hicule en cas de forte chaleur. Photos 4 : Une fontaine à eau gratuite devant le Colisée, et pavés « sanpietrini ». 9.2.4. Autres pays (source UIC) et actions menées par l'UIC Selon l'International union of railways (UIC), la strate% gie poursuivie par l'Èspagne pour lutter contre les phe% nome+ nes caniculaires consiste a+ adapter la tempe% rature de re% fe% rence au moment de la pose et de l'ajustement des longs rails soude% s selon les caracte% ristiques me% te% orologiques de chaque re% gion. L'Èspagne est en effet compose% e de re% gions au climat tre+ s diffe% rencie% , avec souvent de fortes plages de tempe% rature (tre+ s chaud l'e% te% , tre+ s froid l'hiver), ce qui induit qu'il reste toujours des proble+ mes de dilatation de voies en pe% riode de canicule. La tourne% e de re% glage des tensions des cate% naires est organise% e jusqu'a+ trois fois par an sur les lignes a+ grande vitesse. Son re% seau ne comporte cependant qu'environ 16 000 kilome+ tres de voies (contre un peu moins de 30 000 en France). Èn France, cette tempe% rature de re% fe% rence est la meF me sur l'ensemble du territoire soit 25 °C 75. Cela signifie que le rail est conside% re% a+ sa longueur de re% fe% rence lorsqu'il est a+ cette tempe% rature et doit eF tre pose% et ajuste% avec cette valeur. Cela simplifie les modalite% s de maintenance qui sont partout les meF mes. Il peut alors supporter des dilatations/re% tractations pour une plage allant de -20 °C jusqu'a+ +65 °C a+ l'inte% rieur du rail, soit 45 °C environ de tempe% rature ambiante76 (l'ensoleillement augmente la tempe% rature dans le rail de 20 °C au-dela+ de la tempe% rature exte% rieure)77. Au-dela+ de cette plage de tempe% rature, des de% formations de la voie peuvent se produire et causer des de% raillements. La limitation de vitesse diminue les contraintes sur le rail et limite les de% formations. 75 Avec quelques de% rogations ici ou la+ . C'est ainsi qu'une de% formation des voies a eu lieu a+ Lunel le 28 juillet avec un rail qui a atteint 64 °C ! Le rail emmagasine la chaleur de rayonnement plus la tempe% rature ambiante. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 100/138 76 77 PUBLIÉ 10. Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien 10.1. Principaux désordres pouvant survenir sur les infrastructures et le transport aérien du fait de canicule ou sécheresse Les fortes tempe% ratures vont de pair avec une moindre portance de l'air et ne% cessitent une augmentation des distances de de% collage ou, en cas de piste trop courte, une re% duction de la masse au de% collage (moins de carburant ou de passagers). De nombreux ae% roports français disposent de longueurs de pistes surdimensionne% es de% ja+ adapte% es a+ priori au changement climatique (exemple de Charles de Gaulle). Certains ae% ronefs ont des limitations ope% rationnelles en cas de tre+ s fortes chaleurs (par exemple CRJ78 de mode+ les anciens), et il faut attendre plus longtemps entre deux rotations pour pouvoir de% coller79. Les fortes tempe% ratures peuvent causer des de% faillances du re% seau e% lectrique (notamment les syste+ mes techniques de navigation ae% rienne : en France ils sont syste% matiquement climatise% s). Èn cas de proble+ me de climatisation ne permettant plus d'assurer une tempe% rature supportable en tour de controF le, des mesures peuvent eF tre prises : pre% sence moins longue des controF leurs sur leurs positions voire fermeture de la tour. Il a par ailleurs e% te% observe% une accidentologie en aviation ge% ne% rale assez e% leve% e pendant les pe% riodes de fortes chaleurs 2018 notamment chez les pilotes de plus de 70 ans. La se% cheresse conjugue% e a+ la canicule peut fragiliser les sols supports et de% grader les aires de mouvement, phe% nome+ nes e% ventuellement accentue% s par le retrait gonflement argile (impact notamment sur les baF timents). Cela contribue a+ acce% le% rer le vieillissement des chausse% es ae% ronautiques. 10.2. Mesures mises en oeuvre pour pallier aux fortes chaleurs Diverses mesures ont e% te% prises par les gestionnaires d'ae% roport pour limiter les impacts de la canicule : diffusion d'information, horaires ame% nage% s, moyens de rafraîFchissement, mais aussi, a+ BaF le-Mulhouse, pour les agents expose% s, une tente et distribution de casquettes, parapluies, autorisation d'eF tre en short et rotation des e% quipes. Les restrictions d'utilisation des groupes auxiliaires de puissance (APU) situe% s a+ bord des avions et destine% s a+ produire de l'e% nergie limitent la possibilite% de climatiser les avions au sol pour les passagers, e% quipages et personnels de nettoyage. Les ae% roports commencent a+ s'e% quiper de prises e% lectriques de forte puissance au sol ou de petits camions permettant d'alimenter l'avion en e% lectricite% . Dans le pire des cas, les voyageurs sont maintenus dans les locaux climatise% s de l'ae% roport. 78 Le Bombardier canadair re% gional jet (CRJ) est un avion de transport re% gional a+ re% action civil conçu pour le transport re% gional. Èn juin 2017, sur l'ae% roport de Phoenix, avec une piste relativement courte et 48,9 °C de tempe% rature exte% rieure, les 50 vols de bombardier CRJ aircraft ont e% te% annule% s entre 15 et 18 h, ne pouvant de% coller au-dela+ de 47,8 °C, (la limite pour Boeing et 52,8 °C pour Airbus) : e% tait bien supe% rieure avec 52,2 °C https://eu.azcentral.com/story/travel/airlines/2017/06/19/heat-cancels-phoenix-flights/409634001/. Le meF me phe% nome+ ne a eu lieu a+ Sydney en juillet 2003 : https://www.businessinsider.fr/us/why-planes-cant-fly-inextreme-heat-2013-7 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 101/138 79 PUBLIÉ 11. Infrastructures et transports fluviaux 11.1. Carte du cumul des arrêts de restriction et d'arrêts de navigation pour insuffisance d'eau du premier avril au 8 octobre 2019 (source VNF) 11.2. Actions menées par Voies navigables de France (VNF) VNF a anticipe% le phe% nome+ ne d'e% tiage tre+ s en amont (suivi du niveau des re% serves des barrages a+ la sortie de l'hiver puis quotidienne en cas de se% cheresse), et a publie% des points de situation hebdomadaire disponibles sur internet, a informe% tre+ s en amont la commission nationale des usagers, et diffuse% des bulletins hydrologiques et d'avis a+ la batellerie. Un ensemble d'e% tude et de travaux sont envisage% s par ailleurs : · (i) optimiser les re% serves en eau : travaux de renforcement des barrages re% servoirs, ceux-ci n'e% tant pas remplis a+ hauteur de la capacite% maximale de stockage pour des raisons de se% curite% (plan en cours de l'ordre de 50 a+ 100 M sous 5 a+ 10 ans), et de% veloppement de partenariat avec Me% te% o-France pour anticiper les conditions hydro-me% te% orologiques (pre% vision des pre% cipitations sur les barrages re% servoirs pour anticiper les manoeuvres de re% cupe% ration des eaux de pluie, ou de laF cher d'eau en cas de crues rapides) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 102/138 PUBLIÉ · (ii) minimiser les pertes dues aux fuites et a+ l'e% vaporation (cette dernie+ re pouvant atteindre 5 % de pertes en eau) : . instrumenter le re% seau pour suivre en temps re% el, a+ distance, avec supervision centralise% e, les niveaux d'eau, les de% bits, les pre% le+ vements permettant de ve% rifier si le de% bit re% serve% n'est pas atteint et qu'il n'y a pas de fuites sur un bief (plan sur deux a+ trois ans) ; . conforter les digues et l'e% tanche% ite% des berges. Èntretenir et renouveler des plantations d'arbustes sur les rives pour le confort d'utilisation de la voie d'eau ; · (iii) optimiser les conditions de navigation par la connaissance du niveau exact de mouillage graF ce aux capteurs. L'ensemble de ces actions (hors plantations/renouvellements d'arbustes) sont inte% gre% es dans le plan de modernisation pour lequel la loi d'orientation des mobilite% s (LOM) pre% voit 30 millions d'euros par an. Ènfin VNF cherche a+ de% velopper un partenariat avec les agences de l'eau pour pousser la recherche dans le domaine des algues invasives. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 103/138 PUBLIÉ 12. Le réseau d'énergie électrique 12.1. Appels de puissance A tempe% ratures de re% fe% rence, la consommation en e% nergie de la climatisation repre% sente 3 TWh par an (contre 62 TWh pour le chauffage) et les appels de puissance a+ la pointe 3 GW pour la climatisation (contre 26 GW pour le chauffage). Figure 36 : Appels de puissance horaires un jour d'hiver et un jour d'été à températures de référence (Source RTE). 12.2. Difficultés de modélisation du gradient d'été Le gradient d'e% te% reste difficile a+ mode% liser, notamment du fait du faible nombre de jours exploitables pour permettre des analyses, avec des pistes de travail : · possibilite% d'un sur-gradient au-dela+ d'un seuil de tempe% rature ; · e% volution a+ attendre de ce gradient du fait d'une diffusion croissante de la climatisation (entre la premie+ re et la seconde canicule, le taux d'e% quipement en climatiseurs a probablement augmente% , mais dans des proportions difficiles a+ restituer) ; sur la consommation mesure% e. · restitution dans les mode+ les des phe% nome+ nes d'îFlots de chaleur urbains et de leur influence Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 104/138 PUBLIÉ 12.3. Effets de la canicule sur la production et la sûreté des centrales nucléaires (source IRSN) Figure 37 : Schéma de principe du refroidissement d'une centrale nucléaire sans aéroréfrigérant (source IRSN). Les re% acteurs nucle% aires (voir sche% ma ci-dessus) et les piscines d'entreposage du combustible use% doivent eF tre refroidis en permanence. Pour cela, les centrales nucle% aires pre% le+ vent de l'eau dans une « source froide » (un cours d'eau, un estuaire ou la mer, selon la situation ge% ographique des centrales), et la rejettent plus chaude, soit en totalite% et de manie+ re directe pour les centrales fonctionnant en circuit dit "ouvert" (cf. sche% ma), soit tre+ s partiellement et apre+ s refroidissement par passage dans des ae% rore% frige% rants permettant l'e% vacuation des calories dans l'atmosphe+ re. Dans le cas d'une centrale nucle% aire utilisant une source froide en circuit ouvert sur un cours d'eau, l'e% chauffement du cours d'eau duF a+ ces rejets de% pend notamment de la puissance produite par la centrale et du de% bit du cours d'eau. Il est ge% ne% ralement de quelques degre% s80. De manie+ re ge% ne% rale, les syste+ mes de suF rete% des centrales nucle% aires sont dimensionne% s en conside% rant certaines tempe% ratures maximales de l'eau de la source froide et de l'air. Des tempe% ratures e% leve% es peuvent avoir des conse% quences sur le fonctionnement des ventilations, des mate% riels de suF rete% , et sur les capacite% s de refroidissement des syste+ mes de suF rete% assurant l'e% vacuation de la puissance du re% acteur. Les tempe% ratures retenues a+ la conception des re% acteurs pour le dimensionnement des circuits de ventilation et de conditionnement thermique des locaux qui abritent des mate% riels importants pour la suF rete% ont e% te% de% passe% es en 2003 et 2006. Afin de renforcer la robustesse des installations a+ des tempe% ratures plus e% leve% es, des ame% liorations ont e% te% apporte% es par ÈDF, notamment a+ la suite de la canicule de 2003 ou dans le cadre des re% examens pe% riodiques de suF rete% . Des e% quipements ont e% te% remplace% s par de nouveaux mate% riels ayant une meilleure tenue a+ des tempe% ratures e% leve% es. Les performances des e% changeurs thermiques refroidissant l'eau des syste+ mes de suF rete% a+ l'aide de l'eau de la source froide ont e% te% augmente% es, des climatiseurs autonomes ont e% te% installe% s, des batteries froides ont e% te% ajoute% es sur certains syste+ mes de ventilation... Èn particulier, les groupes e% lectroge+ nes (ou « diesels ») de secours sont des mate% riels essentiels a+ la suF rete% des re% acteurs dans diffe% rentes situations accidentelles. De fortes tempe% ratures exte% rieures peuvent perturber leur fonctionnement. Èn effet, l'air exte% rieur sert a+ la fois de source d'air comburant au moteur et de source froide pour l'eau de circuits de refroidissement des diesels. L'exploitant pourrait ainsi, en cas d'utilisation d'un diesel en pe% riode de canicule, eF tre contraint a+ re% duire la puissance du moteur, au risque que le diesel de secours ne soit alors plus en mesure de 80 La pre% sence de tours ae% rore% frige% rantes permet de limiter conside% rablement cet e% chauffement. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 105/138 PUBLIÉ fournir la puissance e% lectrique ne% cessaire aux syste+ mes permettant le repli et le maintien en e% tat suF r du re% acteur en cas d'accident. A la suite des analyses de l'IRSN 81, des essais sont pre% vus par ÈDF en pe% riode de canicule pour certains diesels de secours. Ces essais rendront temporairement indisponible le diesel faisant l'objet de l'essai, ce qui conduit l'exploitant a+ de% roger temporairement aux spe% cifications techniques d'exploitation des re% acteurs, dans des conditions toutefois tre+ s encadre% es que l'IRSN a estime% acceptables dans un avis re% cemment transmis a+ l'ASN. Èn comple% ment de ces dispositions techniques, des re+ gles particulie+ res de conduite des re% acteurs sont pre% vues par ÈDF en cas de « grands chauds » sur tous les sites pour pre% venir, de% tecter et maîFtriser les conse% quences de tempe% ratures e% leve% es de l'air et de l'eau sur le fonctionnement des installations. Ces re+ gles de conduite pre% voient la mise en place graduelle de mesures pre% ventives en fonction du risque ave% re% ou anticipe% d'une situation de « grands chauds ». Èlles sont gradue% es en phases adapte% es a+ la situation : · phase de veille : mise en configuration pre% ventive des mate% riels utilise% s pour la protection des installations contre les tempe% ratures e% leve% es et surveillance des pre% visions me% te% orologiques ; phase de vigilance : surveillance renforce% e des tempe% ratures dans les locaux sensibles ; phase de pre% -alerte : mise en place de parades (climatiseurs mobiles, actions particulie+ res consistant a+ arreF ter certains syste+ mes non essentiels a+ la suF rete% du re% acteur...) ; phase d'alerte : si la tempe% rature en sortie des e% changeurs thermiques entre l'eau de la source froide et l'eau du circuit de refroidissement des syste+ mes de suF rete% est trop e% leve% e, le re% acteur est arreF te% . · · · Ènfin, dans le cadre du re% examen pe% riodique associe% aux quatrie+ mes visites de% cennales des re% acteurs de 900 MWe, qui ont de% bute% avec l'arreF t du re% acteur n° 1 de Tricastin le 1er juin 2019, ÈDF a re% e%value% les tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer pour chaque site jusqu'au prochain re% examen de suF rete% et a mis a+ jour les e% tudes de suF rete% visant a+ montrer la robustesse des installations. Ces tempe% ratures prennent en compte l'impact du changement climatique. A l'issue de son analyse 82, l'institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire (IRSN) a estime% qu'ÈDF devait revoir en partie sa me% thode d'e% valuation des tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer et e% valuer, voire ame% liorer si besoin, la capacite% des installations a+ faire face a+ certaines situations accidentelles d'occurrence rare re% sultant de de% faillances multiples. 12.4. Encadrement des rejets thermiques L'encadrement des rejets thermiques s'exerce sur trois niveaux : · Premier niveau dit des conditions normales : ce sont les valeurs limites et les modalite% s de surveillance de l'environnement que l'exploitant doit respecter dans les conditions habituelles d'exploitation. Ces dernie+ res sont fixe% es dans les prescriptions individuelles de chaque site. Par exemple, le site de Cruas doit respecter les valeurs limites de rejet thermique suivantes : un e% chauffement moyen journalier apre+ s me% lange des effluents dans le RhoF ne infe% rieur a+ 1 °C ; une tempe% rature moyenne journalie+ re du RhoF ne calcule% e en aval apre+ s me% lange infe% rieure a+ 28 °C. · · 81 Voir notamment l'avis IRSN 2019-00096 du 6 mai 2019. Voir l'avis IRSN 2019-00019 du 6 fe% vrier 2019. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 106/138 82 PUBLIÉ · Deuxie+ me niveau dit des conditions exceptionnelles : ce sont des valeurs limites plus souples et des modalite% s de surveillance de l'environnement renforce% es que l'exploitant doit respecter dans les conditions climatiques exceptionnelles. Ces dernie+ res sont fixe% es dans les prescriptions individuelles de chaque site et ne s'appliquent que sous certaines conditions. L'exploitant devra e% galement communiquer a+ l'ensemble des parties prenantes (services de l'Ètat, commissions locales d'information -CLI-...) l'utilisation de ces conditions exceptionnelles de rejet thermiques et devra fournir les re% sultats de la surveillance renforce% e de l'environnement mise en oeuvre. Par exemple, le site de Cruas s'il est dans l'incapacite% de pouvoir respecter les valeurs limites fixe% es pour des conditions normales ci-dessus peut, si le gestionnaire du re% seau de transport d'e% lectricite% requiert le fonctionnement de la centrale nucle% aire a+ un niveau de puissance minimal, ou si l'e% quilibre entre la consommation et la production d'e% lectricite% ne% cessite son fonctionnement, continuer de fonctionner. Le site peut continuer de fonctionner et seule la valeur limite de tempe% rature moyenne journalie+ re du RhoF ne calcule% e en aval apre+ s me% lange est assouplie et doit rester infe% rieure a+ 29 °C. · Troisie+ me niveau relatif a+ l'application des dispositions du II de l'article R. 593-40 83 du code de l'environnement : « Si, du fait d'une situation exceptionnelle, la poursuite du fonctionnement d'une installation nucléaire de base nécessite une modification temporaire de certaines prescriptions, et si ce fonctionnement constitue une nécessité publique, l'autorité peut décider cette modification sans procéder aux consultations préalables prévues par le présent article. Cette modification temporaire cesse de produire ses effets au plus tard au terme de la procédure normale de modification, si elle a été engagée, ou, à défaut, à l'expiration d'un délai d'un an. » Dans ce cas, ÈDF informe l'autorite% de suF rete% nucle% aire (ASN) de sa volonte% de poursuivre son exploitation, et transmet un dossier justificatif comprenant des propositions de renforcement de la surveillance de l'environnement (au-dela+ de la surveillance renforce% e mentionne% e ci-dessus). Pour l'instruction de ce dossier, l'ASN s'appuiera sur l'expertise de services de l'Ètat comme la DRÈAL ou l'agence re% gionale de sante% (ARS), d'experts tels que l'office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONÈMA devenu OFB) ainsi que sur les pre% visions de Me% te% o-France. La ne% cessite% publique du fonctionnement de la centrale nucle% aire est, quant a+ elle, e% value% e par la DGÈC qui transmet son avis a+ l'ASN. Les de% cisions modificatives des prescriptions prises par l'ASN auront un effet limite% a+ la dure% e envisage% e de l'e% pisode caniculaire et a+ la dure% e ne% cessaire de la pre% sence de l'unite% de production sur le re% seau e% lectrique. Èn 2019, la situation a e% te% plus exceptionnelle pour la baisse des de% bits des cours d'eau que pour la hausse des tempe% ratures des cours d'eau. Par ailleurs, l'e% quilibre offre/demande du re% seau e% lectrique n'a pas ne% cessite% la mobilisation spe% cifique de moyens de production nucle% aire. Ainsi, ÈDF n'a pas eu a+ utiliser les conditions exceptionnelles pre% sentes dans les prescriptions individuelles ni a+ solliciter l'ASN pour instruire des demandes au titre du II de l'article R. 493-40 du code de l'environnement. Cependant, ÈDF a ne% anmoins duF re% aliser des « baisses de charge » afin de respecter les valeurs limites impose% es par les prescriptions individuelles des sites. 83 https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do? idArticle=LÈGIARTI000038239133&cidTexte=LÈGITÈXT000006074220&dateTexte=20190401 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 107/138 PUBLIÉ 12.5. Arrêts ou baisses de production des réacteurs pour contraintes environnementales L'augmentation de la tempe% rature des fleuves en amont des centrales de production e% lectrique, ou la diminution du de% bit du fleuve, peut conduire a+ limiter voire arreF ter la production. Les de% cisions cadrant les rejets thermiques fixent des limites en e% chauffement et/ou en tempe% rature au rejet. Dans tous les cas, ÈDF dispose d'un syste+ me de pre% vision des de% bits et des tempe% ratures de l'eau, permettant d'anticiper les conse% quences sur la production, et d'agir en de% marrant d'autres groupes de production ou en achetant sur les marche% s de l'e% lectricite% pour alimenter la cliente+ le. Concernant l'e% chauffement, les pertes de production sont progressives et peuvent aller jusqu'a+ l'arreF t complet d'une centrale, ce qui ne s'est pas produit en 2019 a+ ce titre. Le RhoF ne est le bassin le plus sensible, compte tenu du nombre de groupes nucle% aires pre% sents, qui rejettent majoritairement leur eau chaude de manie+ re directe (absence d'ae% rore% frige% rant)(figure 41). GraF ce a+ un de% bit soutenu meF me pendant la canicule, la production a e% te% module% e, sans jamais eF tre totalement arreF te% e sur aucune des centrales. La perte fin juillet s'e% le+ ve a+ 170 000 MWh. Concernant les tempe% ratures maximales au rejet, les deux groupes de la centrale de Golfech sur la Garonne ont e% te% arreF te% s durant 5 jours du 23 au 28 juillet. La tempe% rature du fleuve en amont de la centrale de% passait le maximum que doit respecter l'exploitant en aval, apre+ s ajout des rejets thermiques de l'ordre de 0,1 a+ 0,3 °C. C'est bien la tempe% rature en amont qui est la cause essentielle de l'arreF t. La perte s'e% le+ ve a+ 2 600 MW en puissance instantane% e, ou 325 000 MWh en e% nergie cumule% e. Ces baisses de puissance ou ces arreF ts n'ont pas eu de conse% quence sur la suF rete% du syste+ me e% lectrique, ni sur la continuite% d'approvisionnement des consommateurs en France. Si la suF rete% du re% seau e% lectrique ou la continuite% d'approvisionnement l'avaient justifie% , des dispositions pre% vues dans les de% cisions de rejets auraient permis le maintien de tout ou partie de la production. Le recours a+ ces dispositions exceptionnelles n'a pas e% te% ne% cessaire en 2019. Si les tempe% ratures avaient e% te% encore plus e% leve% es, des dispositions supple% mentaires, soumises a+ l'accord des pouvoirs publics auraient pu eF tre mises en vigueur. ÈDF doit a+ la fois respecter les limites destine% es a+ prote% ger l'environnement, et assurer sa mission de service public de continuite% d'approvisionnement du territoire en e% lectricite% . Lorsque ces deux obligations ne sont plus compatibles, pour des raisons inde% pendantes de sa volonte% , ÈDF se retourne vers son autorite% de tutelle. 12.6. L'équilibre offre-demande au cours des deux canicules 12.6.1. Première canicule : l'équilibre offre-demande assuré sans tension sur le système électrique La premie+ re canicule n'a pas ne% cessite% de de% marrer les groupes au charbon / fioul. La majorite% des centrales a+ cycle combine% gaz ont par contre fonctionne% . Pas de besoin spe% cifique en temps re% el : RTÈ n'a appele% ni moyens thermiques, ni effacements. Les ajustements ont e% te% re% alise% s a+ partir des moyens les moins chers : moyens hydrauliques et offres aux interconnexions. La France est reste% e fortement exportatrice pendant toute la pe% riode. Le 26 juin, la pointe a e% te% passe% e sans tension sur le syste+ me, avec 2 400 MW de marges d'exploitation (activables en moins de 15 min) et plusieurs moyens thermiques a+ l'arreF t. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 108/138 PUBLIÉ Figure 38 : Mix énergétique lors de la canicule du mois de juin (Source RTE). 12.6.2. Deuxième canicule : l'équilibre offre-demande assuré malgré une disponibilité réduite du parc Un groupe charbon (centrale thermique de Cordemais) et des turbines a+ combustion (TAC) ont e% te% de% marre% s par les producteurs (programmation en fonction des opportunite% s de marche% ). Les autres groupes au charbon et au fioul e% taient a+ l'arreF t. Èn temps re% el : quelques besoins d'ajustement pour reconstituer la capacite% de re% ponse (besoin « marge »). RTÈ a sollicite% des moyens par ordre de pre% se% ance e% conomiques : turbines a+ combustion et effacements (a+ 2 reprises, puissance max de 200 MW, re% ponse fiable). La France a e% te% majoritairement exportatrice et importatrice pendant 25 heures avec un maximum d'import de 2 800 MW. Le 25 juillet a+ 13 h, l'e% quilibre offre-demande a e% te% assure% avec 2 700 MW de marges d'exploitation (activables en moins de 15 min) a+ la pointe, et plusieurs groupes thermiques reste% s a+ l'arreF t. Figure 39 : Mix énergétique lors de la canicule du mois de juillet (Source RTE). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 109/138 PUBLIÉ 12.7. Les contraintes thermiques dans un conducteur Les contraintes thermiques dans un conducteur sont fonction : · du courant maximal admissible en permanence, du courant de de% faut et de court circuit ; · de la nature et des caracte% ristiques du conducteur ; · du type d'isolation utilise% ; · du type de pose et des caracte% ristiques de l'environnement. Le courant maximal admissible se de% finit comme la valeur de l'intensite% qui provoque, pour un environnement de% termine% , un e% chauffement de l'aF me n'entraîFnant pas de vieillissement acce% le% re% du caF ble. Plus pre% cise% ment, l'intensite% maximale admissible en permanence (nomme% IMAP) est l'intensite% maximale a+ laquelle un ouvrage peut eF tre exploite% sans limitation de dure% e. Afin de faciliter l'exploitation des re% seaux e% lectriques, certains ouvrages peuvent eF tre exploite% s a+ une intensite% supe% rieure a+ l'IMAP mais pendant une dure% e limite% e. Des protections particulie+ res mettent en se% curite% les installations dans le cas ou+ l'intensite% de% passerait certaines valeurs pendant une dure% e de% finie. Une des principales causes de de% te% rioration du mate% riel due a+ une intensite% trop e% leve% e est l'e% chauffement par un effet Joule important. La conse% quence de cet e% chauffement se manifeste de diffe% rentes manie+ res selon les ouvrages conside% re% s : · Pour les caF bles e% lectriques, la chaleur produite doit eF tre e% vacue% e par l'interme% diaire de l'isolant e% lectrique (gaine) qui est souvent mauvais conducteur de chaleur. De plus, le caF ble e% tant souterrain, l'e% vacuation de cette chaleur est d'autant plus difficile. Èn cas d'intensite% trop e% leve% e, le risque est la destruction physique du caF ble par surchauffe. Pour les transformateurs, leurs enroulements sont ge% ne% ralement immerge% s dans un bain d'huile qui joue le roF le d'isolant e% lectrique mais e% galement de fluide caloporteur ae% rore% frige% rant. Èn cas d'intensite% trop e% leve% e, l'huile ne peut plus e% vacuer assez la chaleur et les enroulements risquent de se de% te% riorer par surchauffe. Pour les lignes e% lectriques ae% riennes, les conducteurs, malgre% l'absence de gaine isolante, s'e% chauffent par effet Joule. Cet e% chauffement entraîFne un allongement par effet de dilatation thermique. La ligne e% lectrique e% tant maintenue a+ chaque extre% mite% par un pyloF ne, cet allongement va se mate% rialiser par une re% duction de la hauteur entre la ligne et le sol, ce qui pourrait conduire a+ un amorçage (arc e% lectrique cre% ant un court circuit) au vu des tensions importantes utilise% es dans ces re% seaux. Heureusement des protections sont installe% es sur les lignes pour e% viter de tels amorçages qui sont bien suF r extreF mement dangereux. · · 12.8. Prise en compte par Enedis des conséquences sur le réseau urbain des phénomènes de forte chaleur C'est lors de la canicule du mois d'aouF t 2003 que le gestionnaire du re% seau e% lectrique de distribution fut confronte% pour la premie+ re fois a+ de multiples de% faillances du re% seau souterrain urbain. Il apparut rapidement que les risques se concentraient sur les re% seaux HTA souterrains de technologie ancienne, a+ savoir les caF bles a+ isolation papier (dits « CPI ») pose% s jusqu'a+ la fin des anne% es 1970, ainsi que les accessoires de jonction correspondants. La ne% cessite% de renouveler progressivement ces ouvrages fut mentionne% e dans le plan Ale% a climatique pre% sente% aux pouvoirs publics en juillet 2006, et un programme de renouvellement fut Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 110/138 PUBLIÉ lance% a+ partir de 2008 dans le cadre d'une croissance globale des investissements d'ame% lioration de la performance du re% seau. De+ s l'origine, la mise en oeuvre de ce programme s'est ope% re% e dans une recherche de maximisation de la performance en cherchant a+ cibler les ouvrages potentiellement les plus fragiles. Les ouvrages en situation de surcharge par rapport aux transits admissibles en pe% riode d'e% te% ont ainsi e% te% traite% s en premier lieu, suivis de% sormais par ceux dont le crite+ re probabiliste risque*impact apparaîFt comme le plus e% leve% au regard des diagnostics et de la topologie du re% seau. Le graphique 1, ci-dessous, illustre la de% croissance annuelle des longueurs de caF bles « CPI » depuis 2008 en regard des incidents survenus sur le re% seau souterrain HTA pendant la meF me pe% riode. Figure 40 : Nombre d'incidents HTA souterrains vs stock de CPI (source Enedis). 12.9. Le critère B Le crite+ re B calcule un temps moyen de coupure par client basse tension (HTA) de la zone ge% ographique conside% re% e. Il s'agit d'un indicateur standard utilise% par les distributeurs au niveau mondial appele% aussi indice de dure% e moyenne d'interruption du syste+ me (SAIDI). L'e% pisode de forte chaleur de 2015 reste le plus visible dans sa traduction sur l'indicateur du crite+ re B (figure 45). L'e% pisode de juillet 2019 n'a pas eu d'impact significatif, ce qui tend a+ montrer que le volume d'incidents survenus lors de cette pe% riode ne s'est pas traduit par des difficulte% s particulie+ res dans la gestion de la re% alimentation. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 111/138 PUBLIÉ Figure 41 : critère B national journalier (en minutes) dû aux incidents souterrains CPI HTA pendant la période 15 juin 10 août, de 2015 à 2019 (source Enedis). Ces valeurs de crite+ re B ge% ne% re% es par les incidents souterrains HTA en pe% riode d'e% te% sont a+ mettre en regard des totaux annuels ge% ne% re% s par l'ensemble des incidents sur le re% seau Ènedis (figure 42) : Figure 42 :Temps moyen de coupure par client en minute en période d'été vs total annuel(source Enedis). A titre d'exemple, le crite+ re B 2018 se de% compose de la manie+ re suivante (figure 43) : · composants travaux : ces coupures correspondent aux interruptions programme% es qui sont contractuellement limite% es a+ 2 coupures de 4 heures par an pour un client particulier ; cette possibilite% est utilise% e quand la nature des travaux a+ re% aliser ne permet pas d'intervenir sous tension ou d'alimenter les clients par des moyens mobiles (groupes e% lectroge+ nes). composants incidents : les impacts sont suivis pour chaque cate% gorie d'ouvrages, telles que les lignes HTA ae% riennes (qui ge% ne+ rent l'essentiel des coupures) ou souterraines, les lignes basse tension (BT) ae% riennes ou souterraines avec un focus sur les anciens re% seaux ae% riens en fils nus (ante% rieurs a+ 1975) ou les postes de transformation. · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 112/138 PUBLIÉ · Figure 43 : décomposition du critère B (en minutes) par grande catégorie d'ouvrages en 2018 (source Enedis) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 113/138 PUBLIÉ 13. Impact sur la production industrielle : retour de l'enquête auprès des DREAL Région Bourgogne -FrancheComté Bretagne Impact sur la production industrielle A l'e% chelle du bassin de l'Allan, re% duction des pre% le+ vements par les ICPÈ de 70 % Observations Re% gion beaucoup touche% e avec des pe% riodes de se% cheresse de plus en plus longues (de mai a+ novembre) et un caracte+ re de plus en plus prononce% Les gros consommateurs d'eau sont les industries agroalimentaires avec des matie+ res premie+ res pe% rissables (ve% ge% taux, lait) dont la transformation ne peut eF tre ralentie ou reporte% e sans mettre en difficulte% l'ensemble de la filie+ re. MeF me avec des arreF te% s se% cheresse durant l'e% te% 2019 (dont un de crise), il a e% te% difficile de mettre des arreF te% s de restriction 2019 marque une rupture, surtout dans le Nord avec 9 arreF te% s de restriction signe% s entre le 9 avril et le 31 de% cembre avec un niveau d'alerte pour la majorite% des bassins de+ s le 9 avril et un passage en alerte renforce% e du 25 septembre au 31 de% cembre (passage a+ simple alerte jusqu'au 15 avril 2020) : d'habitude un ou deux arreF te% s de restriction par an. Dans le Pas-de-Calais : vigilance de+ s avril, alerte le 12 juillet jusqu'au 31 de% cembre. Dans les autres de% partements, certains bassins e% taient en crise d'autres sans aucune restriction La plupart des bassins e% taient en alerte (mesures limite% es : report de maintenance, lavage...) mais aucun en alerte renforce% e Pas d'arreF te% s de restrictions/pre% le+ vements de rejets d'eau Les arreF te% s cadre se% cheresse ne pre% voient pas de restriction pour les ICPÈ, au mieux ils pre% voient des restrictions « en fonction des dispositions pre% vues dans les arreF te% s individuels » Au 15 octobre 2019 : 45 arreF te% s de restriction d'eau depuis mi-juin. Ènvoi d'un courrier DDPP et DRÈAL demandant a+ une centaine d'e% tablissements les plus consommateurs de mettre en oeuvre les mesures ne% cessaires pour re% duire leur consommation avec enqueF te sur leurs pratiques (voir cidessous retour des mesures prises par les industriels de Pays de la Loire pour diminuer leur pre% le+ vement d'eau) A priori pas industrielle d'impact sur la production Hauts-deFrance Pas de re% el impact sur la production industrielle Île-deFrance Pas d'impact Normandie NouvelleAquitaine Pas d'impact quantifiable Pas de restriction d'eau avec impact sur la production industrielle Pays-de-laLoire Re% duction de 33 % de traitement des lixiviats d'une installation de de% chets non dangereux, ce qui pourrait la geF ner avant la fin de l'hiver. Le groupe Lactalis dit avoir e% te% fortement impacte% en 2019 sur la totalite% des sites en France de plus de 100 000m3, et en dehors du Nord ou+ il n'y a pas eu re% duction de la consommation pour cause d'hygie+ ne, certains sites ont eu des baisses de production (avec choF mage partiel) Par ailleurs, suite a+ l'enqueF te de la DRÈAL Pays de la Loire, la synthe+ se partielle des retours des industriels sur leurs mesures de diminution de la consommation d'eau est la suivante : 13.1. · · · · Parmi les mesures relatives a+ des e% conomies d'eau de manie+ re pe% renne, ont notamment e% te% cite% es : Mise en place d'indicateurs mensuels de suivi de la consommation Rationalisation des flux de production Ètude de solutions de recyclage des eaux de processus Blanchisserie : mise en place d'un tunnel de lavage Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 114/138 PUBLIÉ Spe% cifiquement, dans le secteur de la transformation du lait · Modernisation des e% quipements de production · Mise en place d'une centrale de nettoyage avec buse de lavage haute pression · Optimisation des rinçages et nettoyages en production · Optimisation du planning des fabrications · Lavage des citernes de collecte uniquement par les eaux de re% cupe% ration des concentrateurs · Utilisation des eaux de concentrateurs pour la chaufferie en remplacement de l'eau de ville 13.2. Spe% cifiquement en pe% riode de se% cheresse, ont e% te% releve% es les mesures suivantes : Secteur de la transformation du lait · Re% duction de la fre% quence de nettoyage et des appoints de tours ae% rore% frige% rantes (TAR) · Forcer le taux de concentration des TAR (re% duction de 20 m3/semaine) · Suppression des essais de production afin de limiter le nombre de nettoyages spe% cifiques (hors production) · Report de lavages spe% cifiques dont les risques sanitaires sont limite% s · ArreF t du nettoyage externe des cuves : chiffrage d'une re% duction de la consommation en eau possible a+ hauteur de 20 m³/j · ArreF t du nettoyage externe des citernes routie+ res · Restriction de nettoyage des ve% hicules (re% duction de 4 m3/j) · Re% duction des phases de lavage des sols A noter que pour ce secteur la consommation d'eau de% coule principalement des obligations re% glementaires en matie+ re d'hygie+ ne et de se% curite% alimentaire. Par ailleurs, sur certains sites autorise% s, les eaux traite% es sont re% utilise% es en irrigation agricole. Secteur du de% chet : Une installation dans le secteur du stockage de de% chets a respecte% a+ la lettre les prescriptions spe% cifiques en cas de se% cheresse e% dicte% es dans son arreF te% d'autorisation qui pre% voit que, a+ partir de l'alerte renforce% e, « les équipements consommant de la vapeur perdue sont arrêtés ». Cette restriction a particulie+ rement concerne% l'installation de traitement des lixiviats des installations de stockage de de% chets non-dangereux par l'e% vapo-concentrateur de l'e% tablissement. La capacite% de traitement des lixiviats de l'e% tablissement a ainsi e% te% re% duite de l'ordre de 33 %. Malgre% la se% cheresse, l'exploitant n'a donc pas pu re% duire son stock de lixiviats comme a+ l'accoutume% e, ce qui pourrait le geF ner avant la fin de l'hiver (le stock de lixiviats est cense% augmenter jusqu'a+ la fin du mois de mars en fonction de la pluviome% trie). Besoins en eau de refroidissement Un exploitant a signale% a+ l'inspection ses difficulte% s de refroidissement durant la pe% riode de fortes chaleurs de juin 2019, l'ayant contraint a+ alimenter le refroidissement des installations en eau perdue engendrant une augmentation des consommations habituelles. L'eau de refroidissement est en principe restitue% e au milieu en inte% gralite% . Il indique que l'arreF t des TAR engendre des e% conomies d'eau peu substantielles avec des conse% quences financie+ res lourdes. Raffinerie : · · · · · · · Renforcement du suivi Recyclage des condensats vers la production de vapeur Re% utilisation de l'eau de process pour le lavage des TAR Report des exercices d'incendie consommateurs d'eau ArreF t du lavage syste% matique des ve% hicules et des remises et garages Re% duction du taux de dessalage (e% conomie de 120 m3/j) Maximisation du retour des condensats (e% conomie de 480 m3/j) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 115/138 PUBLIÉ · Minimisation de l'utilisation des hydroe% jecteurs (e% conomie de 720 m3/j) Autre Le groupe Lactalis pre% cisait avoir e% te% fortement impacte% en 2019 avec des arreF te% s se% cheresse ou de restrictions de consommation d'eau. Cela concerne la totalite% des sites consommant plus de 100 000 m3d'eau. Le phe% nome+ ne a de% bute% de+ s le mois de fe% vrier pour le Nord de la France. Cependant, compte-tenu de leur activite% , lie% e a+ des contraintes d'hygie+ ne, ils n'ont pas re% duit leur consommation et de ce fait n'ont pas enregistre% de baisse de production en lien avec la se% cheresse. Certains sites ont e% value% les conse% quences s'il y avait eu re% duction de consommation et donc baisse de production, ce qui n'a pas e% te% le cas : cela aurait ge% ne% re% des impacts sur l'emploi (choF mage partiel), sur le chiffre d'affaires, sur les marques, sur les producteurs de lait (arreF t de la collecte). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 116/138 PUBLIÉ 14. Gestion forestière : les conséquences de la sécheresse Les conse% quences plus ou moins directes et diffe% re% es des se% cheresses ont pu eF tre appre% cie% es, a+ l'issue de l'e% te% climatiquement exceptionnel de 2003, par une e% tude du CÈMAGRÈF (devenu l'institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture - IRSTÈA-), publie% e en 2008. Celle-ci montre un impact ne% gatif fort sur la croissance et l'e% tat de sante% des deux principaux re% sineux de la foreF t me% diterrane% enne (pins d'Alep et sylvestres), ainsi que sur d'autres essences (pin maritime et la plupart des feuillus) et espe+ ces arbustives de sous-bois et garrigues. Les conife+ res ont perdu leurs aiguilles (30 a+ 60 %), ce qui s'est traduit par un houppier tre+ s clair, un fort de% ficit pluriannuel de leur photosynthe+ se et un cerne 2003 de croissance e% troite (bois final exceptionnellement mince et le% ger, traduisant un stress hydrique violent). Les feuillus ont perdu quant a+ eux leurs feuilles avec 2 a+ 3 mois d'avance. A cet impact direct, se sont ajoute% es des se% quelles pluriannuelles lie% es a+ l'affaiblissement des ve% ge% taux, accentue% es et prolonge% es par une se% rie ininterrompue de se% cheresses printanie+ res de 2004 a+ 2007. Il en est re% sulte% une de% gradation ge% ne% rale de l'e% tat sanitaire de la foreF t, des mortalite% s massives du pin sylvestre (dans l'arrie+ re-pays varois) et du sapin (dans les Alpes-Maritimes), et enfin une croissance en hauteur et une e% longation des branches stagnant a+ des niveaux tre+ s faibles. In fine, certains effets de 2003 e% taient encore perceptibles 7 a+ 8 anne% es plus tard... La prolife% ration des scolytes dans l'est de la France dont la cause principale est le re% chauffement climatique, y a de% marre% avec la tempeF te Friederike (janvier 2018), suivie d'autres e% pisodes anormaux (se% cheresses des e% te% s 2018 et 2019, hiver doux entre temps). Les scolytes donnaient auparavant naissance a+ une, voire deux ge% ne% rations, en une anne% e ; les hivers moins rigoureux ne tuant plus les scolytes en hibernation, elles sortent plus toF t de leur sommeil et peuvent alors engendrer jusqu'a+ quatre ge% ne% rations. Dans ce contexte, l'Allemagne a annonce% en octobre dernier un vaste plan de reboisement de 800 000 millions d'euros, dont les contours et modalite% s de financement n'ont toutefois pas encore e% te% pre% cise% s. Le pronostic est aujourd'hui sombre pour l'e% pice% a commun des Vosges, des Alpes et d'Èurope centrale, aux limites de son aire naturelle, sauf s'il se produit des effets de re% troaction (de% veloppement de parasites naturels du scolyte). L'effet de relargage de carbone suite a+ ces futures mortalite% s pourrait eF tre majeur en cas de crise aggrave% e (si l'e% pice% a e% tait amene% a+ ne subsister qu'en haute montagne et dans les re% gions bore% ales), de meF me que les impacts sur l'e% conomie, les paysages ou meF me la stabilite% de certains sols en pente. Les interlocuteurs auditionne% s par la mission ont fait part de points de vue convergents, conse% cutifs a+ 2019 et relatifs a+ l'avenir de la gestion forestie+ re : · Les phe% nome+ nes extreF mes ont e% branle% les esprits en 2019 ; outre le fait qu'ils ont cause% des accidents graves (mortalite% s lie% es a+ la chute de branches mortes), ils influent sur les habitudes, re+ gles et techniques courantes : raccourcissement des pe% riodes propices aux plantations, re% duction de la taille des chantiers, modification de la densite% a+ l'hectare des plants, recherche d'associations ve% ge% tales plus re% silientes (mais dont la valorisation sera ulte% rieurement plus complique% e que dans un syste+ me simplifie% de monoculture...), perte de de% bouche% s, difficulte% a+ baF tir des pre% visionnels d'activite% et des plannings, perturbations du marche% des graines et des plants (celui-ci subissant aussi les effets des ale% as climatiques), remise en question des strate% gies, de l'organisation et du maillage des entreprises, etc. Ces meF mes phe% nome+ nes sont un facteur de tensions au sein de la filie+ re, de+ s lors que les pertes conse% cutives aux plantations (qui grimpent parfois jusqu'a+ 90 %, au bout des cinq mois d'engagements contractuels impose% s par les donneurs d'ordre), activent les garanties de reprise par les entreprises de reboisement (sans que celles-ci puissent imputer ces pertes a+ un cas de force majeure). · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 117/138 PUBLIÉ · Ènfin, les e% ve% nements climatiques interpellent les proprie% taires forestiers sur la valeur et la pe% rennite% de leur capital (investissements diffe% re% s). Leur attentisme est en outre favorise% par l'inde% cision des re% ponses aux questions qui les taraudent. Faut-il privile% gier des essences a+ rotation courte, afin de passer entre les gouttes des catastrophes ? Les crises sont-elles dues au climat ou a+ d'autres facteurs (la mono-spe% cificite% se traduisant par une moindre re% silience, comme l'attestent quelques exemples historiques : he% catombe des eucalyptus du Sud-Ouest lors de l'hiver 1984, chancre du platane le long du Canal du Midi...) ? Faut-il faire confiance aux capacite% s adaptatives du local (importer du mate% riel pouvant se re% ve% ler encore plus ale% atoire) ? Ne faut-il pas substituer aux « mode+ les espe+ ces » de se% lection (exemple des peuplements forestiers classe% s) des « mode+ les e% cosyste+ mes » (plus complexes mais correspondant mieux a+ la re% alite% ; exemple de l'arbre remarquable dans un certain contexte ge% ographique mais inadapte% ailleurs) ? Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 118/138 PUBLIÉ 15. Feux de forêts 15.1. Méga-feu : le cas de la France La notion de « me% ga-feu » est un concept e% mergent, il n'y a pas de consensus scientifique sur une de% finition stable. Le concept a e% te% initialement propose% dans l'ouest des Ètats-Unis, confronte% a+ des incendies de plus en plus vastes (plus de 40 000 ha), en milieu naturel. Ces incendies ge% ants se rapprochant ensuite petit-a+ -petit des interfaces, ils ont provoque% de plus en plus de de% gaF ts, et le concept a e% volue% . Celui-ci me% lange aujourd'hui des caracte% ristiques physiques du feu (surface parcourue, dure% e, intensite% ) et des caracte% ristiques sociales (impacts socio-e% conomique, humain, politique) avec des de% finitions varie% es suivant les pays, et parfois contradictoires. Les incendies ge% ants des dernie+ res anne% es aux Ètats-Unis et en Australie parcourent de tre+ s vastes espaces naturels, la plupart du temps non boise% s (plus de 50 % des surfaces bruF le% es sont des prairies ou des formations rases), tre+ s peu peuple% s (densite% de population 30 fois moindre que dans nos re% gions) et tre+ s peu desservis. Les feux peuvent donc s'y de% velopper facilement. Èn Èurope, nos paysages sont très différents. Ils sont caracte% rise% s par : (i) des zones d'afflux de population dans des secteurs touristiques ou+ elles sont loge% es dans des constructions mitoyennes ou me% lange% es a+ des formations combustibles ou, au contraire, (ii) des zones de de% sertification rurale, caracte% rise% es par une re% duction de la population active et une fermeture des milieux jusqu'au contact des villages. Le Portugal et certaines re% gions espagnoles sont dans cette deuxie+ me situation, et nous commençons en France a+ avoir des secteurs qui s'en rapprochent dans l'arrie+ re-pays me% diterrane% en, et qui pourraient devenir dangereux sous l'effet d'une monte% e du risque d'incendie avec le changement climatique. Nos méthodes constructives nous diffe% rencient e% galement fortement : la plupart de nos maisons sont construites avec des mate% riaux relativement bien re% sistants au feu, et de ce fait il est rare qu'un incendie se propage a+ une construction, et surtout exceptionnel qu'il passe ensuite d'une maison a+ l'autre. Èn Australie et aux Ètats-Unis, les constructions sont le plus souvent le% ge+ res et "ajoure% es". Cela les rend sensibles aux projections de brandons enflamme% s, conduisant a+ des feux urbains se propageant de maison a+ maison. Il est frappant sur les images ae% riennes de voir des villes de% vaste% es, alors que les arbres entre les constructions ont surve% cu et restent verts. Èn conclusion, les situations ne sont pas comparables, nous ne sommes et ne serons pas dans les de% cennies a+ venir confronte% s a+ des situations du type de celles constate% es ces dernie+ res anne% es aux USA ou en Australie. Mais il faut rester re% aliste : les bilans actuels en termes de surfaces bruF le% es et de% gaF ts ne pourront eF tre tenus avec les effets du changement global en France. Ces effets vont tous dans le sens d'une aggravation du risque : · changement climatique conduisant a+ une multiplication des conditions me% te% orologiques propices au feu (combinaison de tempe% ratures e% leve% es, d'une humidite% de l'air faible) et a+ une extension des zones menace% es ; urbanisation croissante des interfaces homme-nature ; modification/abandon de pratiques agricoles conduisant a+ la fermeture du milieu donnant une continuite% des massifs arbore% s et boise% s. · · Sans parler de me% ga-feux, des e% ve% nements exceptionnels/extrêmes, c'est-a+ -dire hors de nos re% fe% rences habituelles en termes d'intensite% , de vitesse de propagation, ou d'importance et de longueurs des sautes de feu, sont donc appele% s a+ se multiplier dans les anne% es qui viennent. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 119/138 PUBLIÉ L'extension des zones soumises a+ l'ale% a conduisant a+ une dispersion des moyens de secours (surtout ae% riens), nous pourrions avoir plus de feux totalement "libres" sans protection possible de milieux habite% s. L'intrication foreF t-habitat rend l'e% vacuation de% licate dans certains cas, en particulier les campings ou certains villages isole% s comme en Corse. Les exemples re% cents du Portugal en 2017 (109 morts), mais surtout celui de la Gre+ ce, plus comparable au pourtour me% diterrane% en français, en 2018 (feu de Mati, 92 morts pour un feu de quelques milliers d'ha) nous rappellent que la France devra peut-eF tre faire face a+ des situations similaires prochainement. Ènfin, des effets dominos avec d'autres aléas, comme les tempeF tes ou les ravageurs, pourraient conduire a+ rendre tre+ s sensibles dans un meF me temps de tre+ s vastes surfaces. Une nouvelle tempeF te dans les Landes (ou une attaque massive du ne% matode) dans quelques de% cennies pourrait avoir des conse% quences beaucoup plus fortes que la pre% ce% dente et favoriser des feux beaucoup plus vastes (probablement plusieurs milliers d'hectares, voire dizaines de milliers, mais sans jamais atteindre les millions d'hectares de ces dernie+ res anne% es dans certaines parties du globe). 15.2. Retour sur la canicule de 2019 15.2.1.1. Nature des impacts constatés Concernant les feux de foreF ts, les e% pisodes de canicule de cet e% te% ont eu pour effet de rendre facilement inflammables les ve% ge% tations fines et mortes (herbace% es, friches, chaumes...) permettant le de% veloppement de nombreux feux se propageant rapidement dans ces espaces. Pour exemple, citons la journe% e du 28 juin avec plus de 50 incendies dans le seul de% partement du Gard, dont 5 de plus de 30 ha chacun. De plus, l'ONF a constate% sur image satellite des desse+ chements imme% diats sur plus de 5 300 ha de garrigues en re% gion me% diterrane% enne au moment des pics de tempe% rature historiques de fin juin 2019, rendant ces zones extreF mement inflammables (et ce pour les deux ou trois ans a+ venir). Une grande partie des zones touche% es se situait dans le Gard. 15.2.1.2. Certitudes et incertitudes quant à l'attribution des impacts à la canicule Concernant les incendies de foreF ts, les canicules ont un effet aggravant, mais ne sont pas responsables a+ elles seules du nombre d'incendies ou des surfaces parcourues. Le de% veloppement d'incendies de foreF ts requiert en effet la combinaison de tempe% ratures e% leve% es, de vents forts et d'une ve% ge% tation en stress hydrique. Les canicules sont rarement accompagne% es de vents forts du fait de la stagnation des masses d'air caracte% ristique de ce type de phe% nome+ ne me% te% orologique (situation de blocage). 15.2.1.3. Dispositif mis en place Concernant les incendies de foreF ts, le dispositif mis en oeuvre e% tait celui de% ja+ active% dans les de% partements habituellement confronte% s au risque (de% partements me% diterrane% ens). 15.2.1.4. Difficultés de gouvernance et estimation générale du niveau de préparation Concernant les incendies de foreF t, il est apparu que les indices de pre% vision du danger d'incendie (produits par Me% te% o-France) n'ont pas permis d'avoir une vision homoge+ ne du danger a+ l'e% chelle nationale, en particulier dans les zones historiquement peu confronte% es au risque. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 120/138 PUBLIÉ 15.2.1.5. Dispositifs de gestion de crise Concernant les feux de foreF ts, il est ne% cessaire d'harmoniser et de% ployer un outil national unique de pre% vision du danger me% te% orologique d'incendie, permettant de pre% voir des mesures types de pre% vention pour chaque niveau de danger (re% glementation de l'usage du feu, fermeture des routes forestie+ res, patrouilles d'intervention de l'ONF). 15.2.1.6. Besoins de formation, d'études prospectives et de recherche et developpement Concernant le risque incendie, le niveau d'exposition des territoires est en train de changer. Il convient donc de revoir la cartographie des zones sensibles au danger d'incendie sous l'effet du changement climatique, pour mieux pre% parer les territoires face a+ des e% pisodes de canicule appele% s a+ devenir de plus en plus intenses et fre% quents. Il convient aussi de renforcer les travaux de R&D sur la re% ge% ne% ration des peuplements incendie% s dans les re% gions nouvellement concerne% es par ce risque. (Source de cet article : Bureau gestion durable de la forêt et du bois - DGPE, Ministère de l'agriculture et de l'alimentation) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 121/138 PUBLIÉ 16. Les bocages, des paysages résilients et multifonctionnels Par Sophie Morin, cheffe d'équipe du Pôle bocage de l'OFB Les activite% s humaines ont un impact majeur sur l'environnement et la biodiversite% . Les sources de perturbations peuvent eF tre directes et locales (de% gradation des habitats) ou indirectes et globales (changements climatiques). Il est important de conside% rer les interactions possibles. Les changements climatiques actuels sont e% troitement lie% s au de% veloppement des activite% s humaines (IPCC 2014). Les modifications climatiques ont des re% percussions multiples a+ l'e% chelle des populations humaines, de l'e% conomie et des e% cosyste+ mes. L'e% volution de la tempe% rature a attire% une attention conside% rable avec une e% le% vation progressive et une augmentation de fre% quences des e% pisodes extreF mes (canicules). L'Èurope de l'Ouest est particulie+ rement expose% e a+ des phe% nome+ nes de se% cheresse re% gionaux et dont la fre% quence devrait augmenter dans les anne% es a+ venir (Fleig et al. 2011). Èn paralle+ le avec les changements climatiques, les activite% s humaines grandissantes ont e% galement des implications tre+ s fortes sur les paysages et l'usage des sols (Foley et al. 2005 ; Fahrig et al. 2011). On observe une alte% ration de la qualite% des milieux (Benton et al 2003). Ainsi dans les paysages agricoles, on assiste a+ une simplification de la composition et de la configuration des paysages du fait de l'intensification des activite% s humaines et de leur emprise (drainages, arrachage de haies, remblaiements). 16.1. Rôle tampon des microhabitats La structure des paysages et des habitats pre% sente e% galement un roF le fonctionnel a+ prendre en compte pour atte% nuer les effets changements climatiques sur la biodiversite% (Varner & Dearing 2014). Èn effet, il est important d'aborder ces perturbations globales a+ une e% chelle spatiale locale. Des e% pisodes de se% cheresse ou de canicule n'auront pas les meF mes effets selon l'e% tat structurel du milieu. Ainsi, un milieu he% te% roge+ ne (diversite% de micro-habitats) aura un pouvoir « tampon » important du fait de la disponibilite% de diffe% rentes strates ve% ge% tales et de leur influence sur les conditions hydriques (maintien de l'humidite% ) et thermiques (protection des tempe% ratures trop e% leve% es). Èn comparaison dans un milieu de% grade% (structure ve% ge% tale simplifie% e et homoge+ ne) les conditions thermiques et hydriques seront e% galement homoge+ nes et fortement de% pendantes des conditions globales. Les eF tres vivants subsistants auront donc peu de possibilite% s pour s'affranchir des perturbations ou de limiter les effets. A l'heure actuelle, la plupart des mode+ les pre% dictifs sur l'effet des changements climatiques sont e% labore% s a+ des e% chelles spatiales largement supe% rieures a+ celle des milieux de vie effectivement occupe% s par les eF tres vivants (Potter et al 2013). Pourtant, une litte% rature e% mergente souligne a+ quel point des micro-habitats diversifie% s peuvent jouer un roF le important et imme% diat face au re% chauffement climatique et aux e% pisodes de se% cheresse (Woods et al. 2015 ; Scheffers et al. 2014). Certains milieux naturels (reliquats tourbeux, marais) ou d'autres lie% s aux activite% s humaines (bocages, foreF ts) peuvent offrir des roF les tampons importants du fait d'une lame d'eau pre% sente en surface et/ou de la structuration ve% ge% tale permettant d'assurer un roF le de protection face aux contraintes climatiques (se% cheresse). Ainsi certaines espe+ ces reliques glaciaires peuvent persister sur des pe% riodes prolonge% es en dehors de leur aire principale de distribution dans des lentilles subsistantes d'habitats favorables. 16.2. Les bocages Les bocages sont des paysages re% sultant d'une agriculture de type polyculture-e% levage. Ils se caracte% risent par des champs entoure% s de haies vives connecte% es les unes aux autres en formant un maillage. Au sein de ces paysages, les parcelles sont de taille variable avec une diversite% d'occupation des sols, l'eau y est ge% ne% ralement omnipre% sente en surface. Ce complexe paysager repre% sente alors Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 122/138 PUBLIÉ pour la faune sauvage une mosaîSque d'habitats varie% s, tels que des prairies, des fourre% s, des bosquets, des mares, des zones humides ou des ripisylves. L'imbrication de ces e% le% ments permet d'accueillir dans les bocages une grande diversite% d'espe+ ces animales et ve% ge% tales allant des espe+ ces de plaine cultive% e a+ des espe+ ces plus forestie+ res. A l'e% chelle nationale, dans le cadre de la politique trame verte et bleue, les bocages ont e% te% conside% re% s au sein des sche% mas re% gionaux de cohe% rence e% cologique tantoF t comme des « re% servoirs de biodiversite% » tantoF t en tant que « corridors e% cologiques ». Les paysages bocagers conserve% s sont reconnus aujourd'hui comme assurant de nombreux services e% cosyste% miques tels que la protection par les haies des animaux d'e% levage (ombre, abri) et des cultures (effet microclimatique, limitation de la dessiccation duF e au vent, augmentation des rendements), le stockage du carbone, l'e% puration de l'eau, l'e% creF tage des crues de moindre intensite% , le maintien de l'eau dans les parcelles par les haies (barrie+ res capillaires), la production de ressources en bois, la protection des sols, un cadre de vie appre% cie% . Lors d'e% pisodes de se% cheresse intenses, il est arrive% que des e% leveurs recourent aux feuilles des arbres des haies en tant que fourrage pour le be% tail (cf. Casdar Arbelle). 16.3. Les reptiles, amphibiens, oiseaux : des groupes indicateurs de l'état de l'écosystème bocager La majorite% des eF tres vivants sont des animaux a+ tempe% rature variable ou ectothermes (inverte% bre% s, poissons, amphibiens et reptiles) qui jouent un roF le cle% dans les e% cosyste+ mes (Angilletta 2009). Ces organismes ne posse+ dent pas de possibilite% de production de chaleur et leur tempe% rature varie selon les conditions thermiques du milieu. Les conditions de l'environnement qui vont avoir une influence directe sur leur tempe% rature corporelle, leur physiologie mais e% galement leur comportement (Lourdais et al. 2013). Les reptiles et amphibiens sont particulie+ rement vulne% rables face aux perturbations thermiques. Ils sont expose% s en « premie+ re ligne » aux effets du re% chauffement climatique mais aussi de la de% gradation des habitats (Arau+ jo et al. 2006 ; Huey et al. 2012). Par exemple, des phe% nome+ nes de de% clins a+ l'e% chelle plane% taire ont e% te% constate% s a+ la fois chez les amphibiens, les le% zards, et plus re% cemment les serpents (Alford & Richards 1999 ; Gibbons et al. 2009). Le re% chauffement actuel impose une menace supple% mentaire sur la persistance de nombreuses espe+ ces (Le Galliard et al. 2012). Une e% tude re% cente mene% e a+ l'e% chelle de la plane+ te indique que 4 % des populations de le% zards se sont e% teintes depuis 1975 en relation avec des expositions fre% quentes a+ des e% pisodes de canicules et de stress thermique (Sinervo et al. 2010). Ces travaux sugge+ rent que les changements climatiques constituent une menace majeure pour de nombreux ectothermes terrestres. Ces influences globales sur les ectothermes doivent cependant eF tre conside% re% es a+ une e% chelle locale et en prenant en compte les micro-habitats. Èn effet, les ectothermes ont des capacite% s de de% placement limite% es et cet aspect va conditionner la persistance d'une espe+ ce vivant dans un milieu de% grade% . Suite a+ une perturbation de l'habitat, il sera impossible aux individus de se de% placer sur de longues distances afin de trouver de nouveaux milieux d'accueil. Cette mobilite% re% duite s'explique par des contraintes morphologiques (capacite% locomotion) et physiologiques (pertes hydriques, balances thermiques) associe% es aux de% placements sur de longues distances. Chez les verte% bre% s, les oiseaux sont des animaux mobiles relativement bien connus et bien suivis, ils sont conside% re% s comme de bons indicateurs de l'e% tat des e% cosyste+ mes dont ils peuvent refle% ter l'he% te% roge% ne% ite% structurale, et celle des haies notamment (Amy et al., 2013). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 123/138 PUBLIÉ 16.4. Observations en 2019 Èn 2019, dans le cadre des projets du poF le bocage de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), nous ne disposons pas d'indicateurs de suivi permettant de mettre en e% vidence scientifiquement un impact des canicules et de la se% cheresse sur des espe+ ces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers. Ne% anmoins, des remonte% es de terrain indiquent qu'au sein des bocages, au cours des pe% riodes de se% cheresse de 2019, des prairies humides de fonds de valle% es ont constitue% des zones d'alimentation comple% mentaires pour des cheptels bovins en Deux-Se+ vres, notamment au niveau de la re% serve naturelle re% gionale bocage+ re des Antonins. Ainsi les e% leveurs disposant de prairies humides n'ont pas eu de de% penses lie% es a+ l'achat de fourrages quand les prairies les plus e% leve% es du point de vue topographique e% taient se+ ches. Sur le meF me site te% moin, les arbres teF tards et leur faune associe% e ont e% te% inventorie% s en 2019 et il a e% te% remarque% qu'une diversite% d'espe+ ces d'amphibiens (tritons marbre% s, salamandres, grenouilles rousses) trouvent refuge dans le terreau des vieux arbres taille% s « en teF tards » car les animaux y recherchent la fraîFcheur. Les bocages ou+ persistent de nombreuses zones humides et des haies anciennes ont probablement pu jouer un roF le atte% nuateur vis-a+ -vis des e% pisodes caniculaires et de la se% cheresse connus en 2019 a+ l'e% gard de la faune domestique et de la faune sauvage1. 16.5. Le dispositif national de suivi des bocages Le dispositif national de suivi des bocages (DNSB) de% bute% en 2017 est co-porte% par le poF le bocage de l'OFB et par l'IGN sur la base de financements initiaux du MTÈS et du ministe+ re de l'agriculture et de l'alimentation - MAA - (e% tape 1) dans le cadre de la politique nationale trame verte et bleue (TVB) et du plan national de de% veloppement pour l'agroforesterie. Il compte un comite% des utilisateurs (Afacagroforesteries...) et un groupe d'experts scientifiques : CNRS, Institut national de recherche agronomique et environnement (INRAÈ), universite% s). Pour pouvoir e% tudier les bocages, conduire des actions (police, mobilisation) et les e% valuer a+ plus ou moins long terme, il est ne% cessaire de se doter d'un diagnostic initial actualise% de l'e% tat des bocages de France. 16.6. Les étapes Il s'agit, dans un premier temps, de re% aliser une cartographie nationale des haies (donne% e ouverte sous licence Ètalab) en re% unissant les haies issues de deux bases de donne% es nationales homoge+ nes (BD Topo IGN® et haies cartographie% es pour la politique agricole commune PAC). Au printemps 2020, un travail de cartographie des bocages de France métropolitaine sera conduit. Une deuxie+ me e% tape consistera a+ caractériser les différents bocages au-dela+ de l'analyse de leur maillage de haies, en s'appuyant sur les donne% es ge% ographiques disponibles (occupation du sol, densite% de mares...) et sur un questionnaire de terrain (pre% sence de formes d'arbres typiques, toponymie...). Pour cela, des financements ont e% te% pre% vus a+ l'OFB (60 000 ) et au MAA (20 000 ) afin d'e% tablir une cartographie plus qualitative des bocages, inte% grant par exemple des analyses repre% sentant le « grain bocager » selon une approche me% thodologique de% veloppe% e par l'institut de recherche agronomique -INRA- et le CNRS de Rennes. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 124/138 PUBLIÉ La troisie+ me e% tape du projet consistera a+ mettre en place un monitoring des écosystèmes bocagers sur la base d'un e% chantillonnage stratifie% (maillage de 1 km² X 1 km²). Des protocoles d'inventaire de terrain sont en cours de re% flexion. L'objectif est de suivre l'e% volution des bocages en qualite% afin de savoir si ceux-ci se de% gradent (ressenti des agents OFB pre% sents sur le terrain). 16.7. Suivre l'impact des canicules sur les écosystèmes et la biodiversité au sein de milieux bocagers contrastés Suivre simultane% ment sur des sites te% moins, l'herpe% tofaune et les oiseaux de manie+ re protocole% e permettrait d'e% tudier l'e% volution d'espe+ ces indicatrices sortes de « sentinelles », en lien avec la de% gradation potentielle de leurs habitats et de leurs caracte% ristiques abiotiques (tempe% rature, humidite% au niveau des haies, des prairies, zones humides...). La cre% ation de ce type de suivi demandera la construction d'une base de donne% es permettant une saisie en ligne et ide% alement un suivi des donne% es renseigne% es presque en temps re% el. Cela ne% cessitera la coordination d'un réseau d'observateurs formés et réactifs dans les départements issus de l'OFB ou d'autres grands re% seaux selon les donne% es a+ collecter agroforesterie, naturalistes, collectivite% s, chasseurs, agriculteurs... La question de faire contribuer les citoyens ou des lyce% es agricoles a+ la collecte de certaines informations se pose (observatoire du paysage, releve% s de haies...). Cela permettrait une sensibilisation et la re% colte de donne% es comple% mentaires. . Financements : pas encore chiffre% . Orienter des outils de financement existants (ecocontribution, agences de l'eau, OFB...), a+ renforcer les partenariats avec les scientifiques sur le projet. Les travaux du DNSB devraient permettre d'identifier sur les territoires les zones de bocages conserve% s et les zones ou+ les bocages sont de% grade% s. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 125/138 PUBLIÉ 16.8. Préserver les bocages déjà multifonctionnels et résilients Quelques pistes : · · · · · Soutenir l'e% levage dans les secteurs de bocage pre% serve% (dans le cadre de la politique agricole commune -PAC-). Mettre en place des plans de gestion des infrastructures agro-e% cologiques (IAÈ) a+ l'e% chelle des exploitations agricoles (dans le cadre de la PAC). Mobiliser les outils juridiques permettant de pre% server les haies et bocages lorsque c'est ne% cessaire. Installer des parcs nationaux re% gionaux bocagers. De% velopper les labels lie% s a+ une qualite% de paysage. 16.9. Restaurer les bocages dégradés Quelques pistes : · Mettre en place, dans le cadre de la PAC, des plans de gestion des infrastructures agro-e% cologiques sur les exploitations agricoles dans les zones de bocages de% grade% s en y pre% voyant un volet plantation. Inciter les e% lus communaux a+ mettre en place des plans de gestion inte% grant l'implantation de haies bocage+ res · 16.10. « Embocager » les territoires Re% pondant a+ une diversite% d'enjeux, un embocagement massif sur les territoires pourrait eF tre conside% re% en tant que « solution fonde% e sur la nature ». Il s'agirait de cre% er ou recre% er des paysages bocagers mais de manie+ re cible% e en fonction des diagnostics paysagers existants (atlas de paysages, e% copaysages, DNSB, TVB) pour leur inte% reF t micro-climatique (homme, animaux domestiques, faune sauvage), pour stocker du carbone et restaurer la biodiversite% . Une diversite% de partenaires (associations d'agroforesterie, fe% de% rations des chasseurs, chambres d'agriculture, entreprises prive% es...) accompagne de% ja+ des agriculteurs ou des collectivite% s territoriales pour monter des projets participatifs de plantations de haies, il s'agirait d'animer une dynamique en mobilisant davantage les acteurs et les financements existants. Il est ne% cessaire dans les futurs projets de plantations de pre% voir une diversite% d'essences arbustives et arbore% es, avec l'inte% gration d'essences plutoF t me% ridionales. Ènfin, une piste importante pour recre% er des bocages serait de relocaliser des activite% s d'e% levage sur l'ensemble des territoires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 126/138 PUBLIÉ 17. Liste des personnes rencontrées Organisme AQST Nom Sauvant Barbusse Prénom Alain Alexandre Christophe Ce% cile Lucie Directeur Inge% nieur Trafic Fonction ASN Quintin Cazalet Mora Inspecteur en chef, membre du Comex Charge% e d'affaires a+ la direction des centrales nucle% aires (BRÈIT) Charge% e d'affaires en charge agression grand chaud au bureau agressions re% examens de suF rete% a+ la direction des centrales nucle% aires Chef du poF le RÈP et adjoint de la division de Bordeaux Adjointe et inte% rimaire du DGA en charge des mobilite% s Hydroge% ologue, unite% et valorisation des informations sur l'eau de la direction Èau, environnement, proce% de% s et analyses Directeur recherche innovation de% veloppement au Cerema ITM Directeur Directeur Coordinatrice du programme « Les sentinelles du climat » : changement climatique et biodiversite% , Membre associe% UMR PASSAGÈS CNRS Directrice des transports ferroviaires de voyageurs Directeur des Transports et Mobilite% s Durables Responsable du domaine chausse% es a+ la direction des routes Pre% sident Directeur Pre% sident SNCF Re% seau, Secre% taire du COSAP Chef de de% partement relations avec les administrations Chef du de% partement analyse des performances du patrimoine a+ la direction technique Charge% de la re% flexion sur la politique du re% seau HTA au de% partement analyse et performance du patrimoine Pre% sident Fremaux Bordeaux Métropole BRGM Mabillon Bault Bertrand Karine Violaine Cerema Cetu Cistude Nature Palhol Deffayet Coic Maillard Fabien Michel Christophe Fanny Conseil régional nouvelle Aquitaine Conseil régional CentreVal de Loire Conseil général du Cher CSRPN de Normandie Conservatoire botanique des Pyrénées COSAP ENEDIS Parie+ s Saint-Blancard Bliaut Lecomte Largier Lamalle Jolly Fleury Cochet Laurence Patrice Alain Thierry Ge% rard Michel François Marc Pierre Boulanger Fre% de% ric Fédération des Grizaud, Alain Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 127/138 PUBLIÉ Organisme canalisateurs Nom Le Blainvaux Terrible Wuilque Prénom Alain Clotilde Ste% phane Pierre Michel Robert Tammouz Fre% de% ric Fonction Conseiller technique Secre% taire ge% ne% rale Pre% sident de la commission technique Èntrepreneur de travaux forestiers Ge% rant de l'ARGÈFO (Gironde) Èntrepreneur de travaux forestiers dans les Vosges Charge% des services forestiers et ruraux Èntrepreneur de travaux forestiers en Champagne-Ardennes et Grand Èst) Directeur Directeur De% le% gue% ge% ne% ral Fédération nationale des entrepreneurs des territoires Baron Bazin, Dieudonne% Ènk aut Helou Mutz Fédération de pêche de l'Indre Fédération nationale de pêche Fédération professionnelle des entreprises de l'eau Fondation pour la biodiversité FNAUT FNTV France Nature Environnement GIP Ecofor IDRRIM INRAE Barbey Oumoussa Tristan Bruno Hamid Mathieu Soubelet Debrincat Simon Abel Landmann Peyron Zambon Datry Dreyer Loustau He% le+ ne Marc Anne-GaeS lle Jean-David Guy Jean-Luc David Thibault Èrwin Denis Yves Directrice Responsable du service juridique (Re% ponse e% crite) De% le% gue% e ge% ne% rale adjointe (Re% ponse e% crite) Vice-pre% sident Directeur par inte% rim Directeur Directeur ge% ne% ral Chercheur au De% partement de l'eau (Lyon) Directeur de recherche (Champenoux) Directeur de recherche programme ICOS (Villenave d'Ornon) Directeur Général Ligue pour la protection des oiseaux Météo-France Verilhac Josse Ètchevers Soubeyroux Patrick Pierre Jean-Michel Fre% de% ric He% le+ ne Directeur de la Climatologie et des Services Climatiques Responsable du De% partement Analyse et Veille Hydroclimatique Directeur Adjoint scientifique de la DCSC Chef du de% partement de la sante% des foreF ts Charge% e de mission risques naturels en foreF t Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation Delport Fargeon Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 128/138 PUBLIÉ Organisme Nom Re% allon Van de Maele Prénom Sylvain Èlisabeth Philippe Fonction Sous-directeur des filie+ res foreF t-bois, cheval et bioe% conomie Cheffe du bureau de la gestion durable des foreF ts Adjoint au chef de bureau du pilotage du re% seau international strate% gie, e% tudes et pilotage, Direction ge% ne% rale du tre% sor Ministère de l'économie et Saint Marc des finances Ministère de la Transition écologique et solidaire. Cabinet Leforestier Clausset Herment CGDD Lesueur Moulin Bergeot Èbner Guillaume Nicolas Ce% dric Thomas Lionel Laurent Pascale Directeur de cabinet Conseiller e% nergie Conseiller risques sante% environnement Commissaire ge% ne% ral Adjoint au chef de service en charge de la recherche Chef du service recherche Charge% e de mission Observation de la Terre, Ènvironnement et Climat Directeur des transports ae% riens (DTA) Charge% de mission re% gulation e% conomique des ae% roports a+ la DTA Directeur du service technique de l'aviation civile (STAC) Chef du de% partement structures adhe% rence au STAC Charge% de mission pour la gouvernance du Comite% national de la biodiversite% et du Conseil national de la protection de la nature Sous-direction ATAP Sous-direction ÈARM Sous-directrice Sous-directeur des e% cosyste+ mes terrestres a+ la DÈB Sous directeur de l'efficacite% e% nerge% tique et de la qualite% de l'air Cheffe du bureau du syste+ me e% lectrique, de la programmation et des re% seaux Secre% taire ge% ne% ral de l'ONÈRC ONÈRC charge% e de mission Sous directeur de la gestion du re% seau routier non conce% de% et du trafic Page 129/138 DGAC Borel Lefevre Marc Nicolas Medioni Blanchard DGALN Alves Fre% de% ric Guilhem Hugo Berel Coantic Clermont-Brouillet Guery Papouin DGEC Buffard Ruffenach Brun-Barrie+ re Voisin DGITM Patin Maud Amelie Florence Be% ne% dicte Matthieu Loic Coralie Èric Sarah Nicolas Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 PUBLIÉ Organisme Dupas Nom Prénom Sophie Fonction Cheffe du bureau de la construction et du patrimoine a+ la direction de la gestion et du controF le du re% seau autoroutier conce% de% Directeur de la DIRIF Directeur de la DIR Sud-Ouest Chef du bureau de la nomenclature, des e% missions industrielles et des pollutions des eaux Cheffe du service risques naturels et hydrauliques Membre permanent section MMR Lieutenant-colonel et charge% de mission feux de foreF ts au Bureau d'analyse et de gestion des risques du Service de la planification et de la gestion des crises Chef du service de la planification et de la gestion de crise Adjointe au chef de la mission catastrophe naturelle Secre% taire ge% ne% rale de l'Observatoire National Interministe% riel de se% curite% routie+ re Directeur Directrice adjointe Inge% nieur e% tudes et projet Conseiller et ex-directeur technique AXA Cheffe du service inter-de% partemental de Corse Directeur re% gional Occitanie Èx-directeur inter-re% gional AFB PACA-Corse Directeur de l'appui aux strate% gies pour la biodiversite% Directeur de la surveillance, de l'e% valuation et des donne% es Directeur adjoint, Direction de l'appui aux strate% gies pour la biodiversite% Cheffe de l'unite% PoF le Bocage Inge% nieur connaissance a+ la direction re% gionale Occitanie Directeur adjoint Responsable technique national Incendies de ForeF ts et directeur de l'agence DFCI Midi-Me% diterrane% e. Directeur ge% ne% ral adjoint ope% rations de transport et maintenance excellence Monteil Ferry Wilczek DGPR Malgorn Alain Hubert Loic Tourjansky CGEDD Ministère de l'Intérieur Direction de la sécurité civile Hubert Chassagne Laure Louis Fabrice Bobin Toulliou Salathe Mission des sociétés d'assurance pour la connaissance et la prévention des risques naturels (MNR) Office français de la biodiversité Nusbaum Gerin Pugnet Petitpas Albertini Bluhm Fre% jefond Gauthiez Bernard Oriane Manuelle Roland Sarah Lilian Èric Camille Herve% Ètienne François Hissel Lalement François Rene% Morin Saint-Olympe Office national des forêts Bonnet Duche% Sophie Lionel François Yvon RATP Martin Philippe Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 130/138 PUBLIÉ Organisme Nom Lefe+ vre Monvoisin Maurice Scheller Prénom Je% roF me Kevin Olivier Isabelle Thomas Jean-Paul Mathilde Olivier Philippe Fonction ope% rationnelle innovation ville durable Direction des ope% rations Direction de l'infrastructure De% le% gue% ge% ne% ral au management des risques Charge% e de mission a+ la de% le% gation au management des risques Directeur de la strate% gie et de la prospective Directeur de l'exploitation De% le% gue% e ge% ne% rale Èiffage rail : directeur ope% rationnel Èntreprise TSO : directeur de projet re% fe% rent technique voie et de% veloppement des projets sur RFN Colas Rail : responsable voie, bureau d'e% tudes et inge% nie% rie Directeur technique Directeur des ope% rations a+ la direction technique Re% seau Directeur mate% riel a+ la direction des ope% rations de la direction ge% ne% rale TÈR SNCF Voyageurs Directeur de l'exploitation du Transilien en charge des incidents lie% es aux impacts climatiques sur l'exploitation Directeur de l'inge% nierie du mate% riel, de% partement mate% riel a+ la direction du mate% riel Pre% sident De% le% gue% Ge% ne% ral Directrice des affaires e% conomiques et techniques Directeur du de% partement syste+ me ferroviaire Responsable de l'infrastructure au de% partement Rail system Directeur de l'infrastructure de l'eau et de l'environnement (DIÈÈ) Responsable division gestion durable au sein de la DI RTE Veyrenc Roubin SETVF Bommier Berthelot Derosais De Guibert SNCF Réseau Joindot Sablier SNCF Voyageurs Leman Thomas Thomas Denis Benoit Monnet Jean Ste% phane Fort Thierry STRRES UTP Tridon Faucher Lopez Azevedo Christian Claude Ste% phanie Christian David Guy Christine UIC Chavanel Villalmanzo Resusta VNF Rouas Bourbon Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 131/138 PUBLIÉ 18. Glossaire des sigles et acronymes Acronyme ADEME AEP AQST ARS ASN APU BDIFF BRGM BSH BSS BTP CIBBTP CCR CFF CP CRC CMVOA CETU CEREMA Signification Agence de l'environnement et de la maîFtrise de l'e% nergie Adduction d'eau potable Autorite% de la qualite% de service dans les transports Agence re% gionale de sante% Autorite% de suF rete% nucle% aire Auxiliaires de puissance Base de donne% es sur les incendies de foreF t en France Bureau de recherche ge% ologiques et minie+ res Bulletin de situation hydrologique Banque du sous-sol BaF timent et travaux publics Caisse de conge% s intempe% ries du BTP Caisse centrale de re% assurance Chemins de fer fe% de% raux suisses Comboios de Portugal ControF le du respect des re+ gles de construction Cellule ministe% rielle de veille ope% rationnelle et d'alerte du ministe+ re Centre d'e% tudes des tunnels Centre d'e% tudes et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilite% et l'ame% nagement Conseil ge% ne% ral de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux Conseil ge% ne% ral de l'environnement et du de% veloppement durable Commissions locales d'information (aupre+ s des centrales nucle% aires) Commission nationale informatique et liberte% s Conseil national de la protection de la nature CGAAER CGEDD CLI CNIL CNPN Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 132/138 PUBLIÉ Acronyme Signification CNRS CPI DSF DGALN DGEC DGITM DGPR DGS DG Trésor DIR DNSB DR DREAL DFCI DSF DTU EPFZ FNTV FFA GES GIEC GIP IAE ICPE IDRRIM Centre national de la recherche scientifique CaF ble a+ isolation papier Re% seau sante% des foreF ts Direction ge% ne% rale de l'ame% nagement, du logement et de la nature Direction ge% ne% rale de l'e% nergie et du climat Direction ge% ne% rale des infrastructures des transports et de la mer Direction ge% ne% rale de la pre% vention des risques Direction ge% ne% rale de la sante% Direction ge% ne% rale du tre% sor Direction interde% partementale des routes Dispositif national de suivi des bocages Dure% e de retour Direction re% gionale de l'environnement de l'ame% nagement et du logement Association de de% fense des foreF ts contre l'incendie Re% seau sante% des foreF ts Document technique unifie% Ècole polytechnique fe% de% rale de Zurich Fe% de% ration nationale des transports de voyageurs Fe% de% ration française de l'assurance Gaz a+ effet de serre Groupe d'experts intergouvernemental sur l'e% volution du climat Groupement d'inte% reF t public Infrastructure agro-e% cologique Installations classe% es pour la protection de l'environnement Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilite% Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 133/138 PUBLIÉ Acronyme IGN IMAP IBM INRAE IP IQRN IQOA IRSN IRSTEA (ex CEMAGREF ) Institut ge% ographique national Signification Intensite% maximale admissible en permanence Indicateurs Bio Me% te% orologiques Institut national de la recherche agronomique et environnementale Infraestruturas de Portugal Image qualite% du re% seau routier national Image de la qualite% des ouvrages d'art Institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture, inte% gre% a+ l'INRAÈ au 1/01/2020 Instrument financier pour l'environnement Laboratoire central de surveillance de la qualite% de l'air Loi d'orientation des mobilite% s Long rail soude% Ministe+ re de l'Agriculture et de l'alimentation Muse% um national d'histoire naturelle Mission des socie% te% s d'assurances pour la connaissance et la pre% vention des risques naturels Ministe+ re de la transition e% cologique et solidaire Office français de la biodiversite% Observatoire national des e% tiages Observatoire national sur les effets du re% chauffement climatique Office national des foreF ts Organisation me% te% orologique mondiale Politique agricole commune Panneau a+ message variable Plan national d'adaptation au changement climatique Plan national canicule LIFE LCSQA LOM LRS MAA MNHN MNR MTES OFB ONDE ONERC ONF OMM PAC PMV PNACC PNC Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 134/138 PUBLIÉ Acronyme Signification PNR RTE REX RFI RFN RRN-C RRN-NC SDIS SFI SISPEA SCA SFN SPF SPI STOC SWI SYTRAL TAR TPG TPL TVB UIC UTP VNF VUL Parc national re% gional Re% seau de transport d'e% lectricite% Retour d'expe% rience Rete Ferroviaria Italiana Re% seau ferroviaire national Re% seau routier national conce% de% Re% seau routier national non conce% de% Service de% partemental d'incendie et de secours Standardized Flow Index Syste+ me d'information sur les services publics d'eau et d'assainissement Socie% te% concessionnaire d'autoroute Solutions fonde% es sur la nature Sante% publique France Standardized Precipitation Index Suivi temporel des oiseaux communs Soil Wetness Index Syndicat mixte des transports pour le RhoF ne et l'agglome% ration lyonnaise Tours de refroidissement ae% rore% frige% rante Re% gie des transports publics genevois Re% gie des transports publics lausannois Trames vertes et bleues International union of railways Union des transports publics et ferroviaires Voies navigables de France Ve% hicules utilitaires le% gers Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 135/138 PUBLIÉ Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 136/138 PUBLIÉ PUBLIÉ (ATTENTION: OPTION es et installations de sécurité critiques, poursuite de la révision des normes pour la voie et les installations, identification des points vulnérables sur les ouvrages d'art et professionnalisation des acteurs dans la gestion de la végétation. Elle travaille en collaboration avec le milieu de la recherche. 24 Fe% de% ration qui rassemble les entreprises de transport routier de voyageurs (autocars) : transport scolaire, interurbain, inter re% gional, occasionnel et touristique, a+ la demande et librement organise% . Par exemple, les horaires des ateliers de maintenance ont e% te% adapte% s aux tempe% ratures exte% rieures et des bouteilles d'eau et des brumisateurs ont e% te% mis a+ la disposition dans les ateliers et pour tous les conducteurs. Autobus : ve% hicule qui ne peut circuler qu'en zone urbaine a+ vitesse re% duite, avec des arreF ts fre% quents et ou+ les passagers peuvent voyager debout. Un autocar est un ve% hicule spe% cialise% pour l'interurbain ou la longue distance : les clients doivent eF tre assis avec une ceinture de se% curite% . Èn Re% gion Centre-Val de Loire 57 % des cars exerçant sur des lignes re% gulie+ res sont climatise% s, et 100 % sur les lignes ex. Ter, et la Re% gion pre% voit de% sormais syste% matiquement 100 % de climatisation a+ l'occasion du renouvellement des contrats. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 32/138 25 26 27 PUBLIÉ . La prévention, basée sur un dispositif de campagne saisonnière déjà en place et qui a fait ses preuves. . Le volet opérationnel en évitant d'exposer les clients aux risques de fortes chaleurs, avec une réponse graduée de mesures de prévention aux alertes émises par Météo-France, un travail sur l'organisation de la chaîne de réparation des groupes de climatisation, la création d'un groupe de travail spécifique aux matériels roulants les plus sensibles aux fortes chaleurs et la mobilisation des moyens d'intervention sur les plages critiques entre 16 et 22 h (pic de chaleur puis de trafic). Suite à cet épisode caniculaire, la RATP a engagé de nouvelles pistes : . traitement thermique des locaux recevant des équipements sensibles ; . étude de la possibilité pour le réseau de surface d'interrompre l'exploitation selon les heures ou par tronçon en cas de canicule prolongée ; . mise en place de mesures plus poussées avec des détecteurs sur rails sur le RER A et B ; . surveillance des ouvrages d'art et prise en compte des nouvelles températures pour le dimensionnement des appareils d'appui lors des régénérations ou constructions de nouveaux ouvrages ; . établir un plan canicule formalisé (en cours d'élaboration) ; Le dérèglement climatique est intégré aux travaux sur le management du risque dans le cadre de la cartographie des risques du groupe. La mission ne peut qu'encourager de tels axes d'ame% lioration. · L'exemple des pays europe% ens et les re% flexions de l'Union internationale des chemins de fer (UIC) Il ressort de l'enqueF te de la direction ge% ne% rale du tre% sor (DG Tre% sor) sur le retour d'expe% rience des e% pisodes caniculaires sur le transport collectif en Suisse, au Portugal et en Italie que tous ces pays sont confronte% s aux meF mes effets de la tempe% rature sur leur re% seau qu'en France (annexe 9.2 : Retour d'expérience des canicules sur les réseaux de transport ferroviaire et urbain en Europe). L'exemple le plus inte% ressant est celui des chemins de fer fe% de% raux suisses (CFF) lors des canicules 2019 qui ont e% te% beaucoup plus affecte% s qu'en France : 40 % des voyageurs ont subi un retard sur les grandes lignes et 25 % ont eu leur train annule% . Les CFF ont arrose% les voies a+ l'aide d'un wagon-citerne pour e% viter le flambage des rails sur les doubles voies en fonctionnement (moins 20 °C en quelques minutes) et peint en blanc les voies de chantier. Ils envisagent aujourd'hui de remplacer les traverses bois par des traverses be% ton, plus lourdes et plus re% silientes, comme le fait syste% matiquement SNCF Re% seau en France, mais cela pose proble+ me du fait de la nature de leur sol. Ils vont expe% rimenter sur un tronçon de 600 me+ tres, a+ partir de juin 2020, une nouvelle peinture blanche, un isolant comprenant des microbilles de ce% ramique me% lange% es a+ un liquide blanc, qui pourrait baisser la tempe% rature du rail de cinq a+ sept degre% s. Ènfin, ils envisagent d'augmenter « la tempe% rature de neutralisation », c'est-a+ -dire la tempe% rature a+ laquelle le long rail soude% est conside% re% a+ sa longueur de re% fe% rence et peut eF tre pose% et ajuste% , permettant la dilatation/re% traction dans une plage de tempe% rature de% finie. Augmenter cette tempe% rature de neutralisation induit une augmentation de la tempe% rature limite basse, ce qui pre% sente un inte% reF t limite% pour la Suisse, dont les rails sont plus affecte% s l'hiver que l'e% te% . Pour e% viter les de% formations de voie, la tempe% rature de neutralisation dans les pays subissant de tre+ s hautes tempe% ratures et des hivers tempe% re% s est plus haute. Selon l'International Union of Railways (Union internationale des chemins de fer : UIC), la strate% gie poursuivie par l'Èspagne pour lutter contre les phe% nome+ nes caniculaires consiste a+ adapter, selon les caracte% ristiques me% te% orologiques de chaque re% gion, la tempe% rature de neutralisation. L'Èspagne est Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 33/138 PUBLIÉ en effet compose% e de re% gions au climat tre+ s diffe% rencie% . Des dilatations de rail continuent ne% anmoins a+ eF tre observe% es en pe% riode de canicule, du fait des grandes plages de variation de tempe% rature e% te% /hiver. La tourne% e de re% glage des tensions des cate% naires est organise% e jusqu'a+ trois fois par an sur les lignes a+ grande vitesse afin d'adapter la tension en fonction de la tempe% rature a+ venir, ce qui a un couF t en termes de maintenance. Son re% seau ne repre% sente cependant qu'environ la moitie% du re% seau français. L'Èspagne expe% rimente l'utilisation de l'intelligence artificielle pour arriver a+ visualiser les mouvements de talus graF ce a+ la comparaison de releve% s re% alise% s entre le passage de deux trains commerciaux. Toujours selon l'UIC, le constructeur espagnol a vendu a+ l'Arabie Saoudite des rames TGV re% sistant a+ des chaleurs extreF mes pour un couF t de l'ordre de 10 % plus e% leve% qu'un mate% riel usuel. L'arme% e dispose de composants e% lectriques et e% lectroniques permettant de re% sister aux tempe% ratures extreF mes : la technologie existe mais a un couF t. A mi-vie, (vers 15/20 ans), les trains font l'objet d'une re% habilitation comple+ te. Installer de nouveaux composants plus re% sistants serait alors encore plus couF teux que les 10 % lors de la conception. Les remplacer dans les postes d'aiguillage est extreF mement complexe et tre+ s one% reux du fait de la ne% cessite% d'interrompre le trafic durant les travaux. 3.1.6.2. Propositions et recommandations de la mission pour le transport collectif Èn comple% ment, et en appui de la demande ou des propositions de la SNCF, d'autres actions peuvent eF tre mene% es. Propositions · généraliser les conventions d'assistance entre l'État et la SNCF afin de pouvoir be% ne% ficier dans certaines zones identifie% es en rase campagne, lorsque la situation l'exige, d'un appui des services de l'Ètat dans la prise en charge de potentiels « naufrage% s du rail ». La SNCF pourrait aussi be% ne% ficier de son appui 28 en cas de difficulte% s pour assurer le de% broussaillage/ abattage d'arbres au printemps dans certaines zones tre+ s sensibles aux de% parts de feu ; suivre le résultat de l'expérimentation menée en Suisse de peinture des flancs de rails en blanc (peinture avec un isolant qui comprend des microbilles de ce% ramique me% lange% es a+ un liquide naturel blanc), qui permet de diminuer la tempe% rature a+ l'inte% rieur du rail, afin d'e% viter leur dilatation au moment de la pose dans la perspective d'e% largir la pe% riode de travaux (interdits du 15 juin au 15 octobre). Èxpe% rimenter cette peinture sur les zones sensibles identifie% es comme a+ risque dans les re% gions du sud, plus touche% es par les tre+ s fortes chaleurs (SNCF) ; mettre en oeuvre le dispositif mis en place par la SNCF lors des grèves de de% cembre/janvier 2019 aux pe% riodes de crise caniculaires (et tempeF tes et inondations) avec transmission en temps re% el au centre ministe% riel de veille ope% rationnelle et d'alerte (CMVOA) et aux entreprises ferroviaires de l'e% tat, des circulations du re% seau a+ partir des mains courantes (coupures et ralentissements), avec une carte dynamique en J+2 qui permet aux entreprises ferroviaires d'adapter leur plan de transport et de le communiquer aux voyageurs la veille (trains annule% s...) ; maintenir et développer le dispositif qui a fait ses preuves de diffusion de bulletins d'alerte sur tous les réseaux par l'Ètat, la SNCF, la RATP et certains autres exploitants (re% seaux de province) en cas de vigilance rouge, conseillant d'e% viter tous de% placements lorsque cela s'ave+ re possible. · · · 28 Par exemple en Bourgogne Franche-Comte% (opposition des riverains et associations). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 34/138 PUBLIÉ . Èn 2014, l'UIC a cre% e% un groupe de travail regroupant plusieurs pays europe% ens (dont la SNCF) pour re% viser les normes en fonction du climat a+ venir. Il n'a jamais abouti, faute de trouver un sce% nario climatique pe% renne : savoir que la tempe% rature moyenne d'une re% gion comme le sud-ouest de la France par exemple, va augmenter de 2 °C, ne permet pas de connaîFtre la tempe% rature minimale et maximale. De% sormais, l'UIC travaille sur l'ame% lioration de la re% silience du syste+ me : re% agir plus vite en cas de de% faillance par des syste+ mes d'alertes, modifier et adapter les re+ gles de surveillance et de maintenance en fonction des e% volutions climatiques. ÈO tre souple et savoir s'adapter, anticiper : l'UIC a de% cide% de faire le point tous les cinq ans sur les adaptations a+ prendre en compte en termes de mate% riel, d'infrastructures et d'exploitation avec les pays adhe% rents. Èlle vient aussi de lancer avec huit pays europe% ens, dont la SNCF, un projet d'e% tude sur l'e% valuation des risques des longs rails soude% s en fonction des impacts climatiques et des me% thodes de pose et maintenance. Èn France la tempe% rature de neutralisation est de 25 °C sur tout le territoire, ce qui permet d'absorber une tempe% rature a+ l'inte% rieur du rail entre -20 °C et +65 °C (45 °C de tempe% rature exte% rieure correspond a+ environ 65 °C a+ l'inte% rieur du rail avec l'effet rayonnement du soleil). Le syste+ me de surveillance/maintenance pre% ventive voies et syste+ mes de traction est le meF me partout, ce qui, pour la SNCF, simplifie la mise en oeuvre qui reste tre+ s complexe. Les voies sont re% ge% ne% re% es par tronçon tous les 30 a+ 40 ans (et plus pour les voies a+ faible trafic UIC). Aujourd'hui, de+ s qu'une tempe% rature de 57 °C est atteinte au coeur du rail te% moin, la RATP applique une limitation de vitesse sur son re% seau ae% rien RÈR, me% tro ou tramway. La pose des capteurs avec releve% centralise% permettrait d'optimiser la gestion des ralentissements en IOle-de-France. Recommandation 3. Étudier l'adaptation de la température de neutralisation de pose des longs rails soudés à l'occasion de chaque régénération de voie et des modalités de surveillance et de maintenance dans l'optique d'une différenciation selon les grandes régions climatiques (SNCF). Continuer à instrumenter le réseau ferroviaire aérien pour mesurer les défaillances en temps réel et pouvoir mettre en place une réponse graduée de mesures de prévention -ralentissement- (RATP). . Le choix d'une ventilation re% frige% re% e plutoF t qu'une climatisation est justifie% par le fait que la climatisation est tre+ s e% nergivore (engagements climatiques et couF t d'exploitation). Celle-ci est peu efficace dans le milieu exigu des tunnels du me% tro et cause des proble+ mes de restitution d'e% nergie. Il est par ailleurs peu efficace de re% frige% rer ou climatiser des bus en raison de l'ouverture fre% quente des portes et de la forte chaleur humaine en cas d'affluence. La loi relative a+ la transition e% nerge% tique pour la croissance verte impose aux autorite% s organisatrices de transport de renouveler leurs flottes de bus et autocars par des ve% hicules a+ faible niveau d'e% mission 29 a+ hauteur de 50 % des acquisitions d'ici 2020 et 100 % en 202530. A noter la difficulte% de conjuguer bus e% lectriques et climatisation : l'importance des batteries ne% cessaires ne% cessite une diminution de la capacite% d'emport de l'autobus. Le vitrage athermique qui re% fle% chit le plus possible d'infrarouges, responsables de l'e% chauffement, renforce l'efficacite% de la climatisation, qui peut donc fonctionner a+ une puissance moindre (pose hors pare-brise du chauffeur). Compte tenu des tempe% ratures observe% es dans les cabines de bus non climatise% es lors des e% pisodes caniculaires (plus de 55 °C) - qui sont appele% s a+ se multiplier et a+ durer dans le temps-, des mesures doivent eF tre prises pour les diminuer et assurer les services. 29 A gaz, hybrides, e% lectrique, e% thanol, nouveaux carburants (biodiesel), etc. La dure% e d'exploitation moyenne en France est, aujourd'hui de 15 a+ 17 ans selon TRANSBUS (portail des transports collectifs et des nouvelles mobilite% s). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 35/138 30 PUBLIÉ Recommandation 4. Rendre obligatoire la climatisation du poste de conduite des cabines d'autobus, à l'occasion des renouvellements de parcs (MTES). Par ailleurs, il s'agira de favoriser les vitrages athermiques pour les bus et autocars et tous ame% nagements urbains propres a+ rafraîFchir l'usager (brumisateurs, fontaines a+ proximite% des arreF ts de bus). Les autocars ne disposent pas de cabines de conduite, non adapte% es a+ leur mission : le conducteur doit pouvoir facilement descendre de son ve% hicule (bagages, personnes a+ mobilite% re% duite). Il s'agira de sensibiliser les autorite% s organisatrices a+ prendre en compte dans leurs cahiers des charges, lors du renouvellement de leurs marche% s ou de% le% gations de service, une climatisation ou un syste+ me de ventilation efficace selon l'activite% cible% e. 3.1.6.3. Propositions d'indicateurs pour le réseau ferroviaire · pour la RATP : le nombre de kilome+ tres non re% alise% s pour les bus, tramways, me% tros et RÈR en heures creuses et de pointe ; · pour la SNCF : le nombre de minutes perdues au-dela+ de cinq minutes par semaine en fonction de la nature des incidents lie% s a+ la canicule d'une part et leur re% partition chaque jour de la canicule selon l'activite% : TGV, TÈR, Transilien, fret, Intercite% . 3.1.7. Aucun effet visible sur le trafic aérien, quelques impacts très ponctuels sur les infrastructures aéroportuaires 3.1.7.1. Impact sur les infrastructures et le trafic aérien L'impact des fortes tempe% ratures peut concerner plusieurs domaines : une moindre portance des avions, une limitation ope% rationnelle de certains ae% ronefs, une de% faillance du re% seau e% lectrique (et notamment de navigation ae% rienne), ou encore des effets de retrait-gonflement d'argile (annexe 10.1 : « principaux désordres pouvant survenir sur les infrastructures et le transport aérien du fait de canicule ou sécheresse »). Les e% pisodes de canicule du 25 au 30 juin puis du 21 juillet au 26 juillet 2019 ne semblent pas avoir eu d'impact majeur sur la ponctualite% des modes ae% riens inte% rieurs, moyen-courriers et long-courriers au de% part de la France (figure 15). Figure 15 : évolution mensuelle de la proportion de la cause de retard au départ « météo et divers » pour 2019 pour différentes typologies de vols (source : Autorité de la qualité de service dans les transports - AQST - décembre 2019). Il n'est pas observe% d'augmentation importante de la proportion des retards au de% part lie% s aux causes « me% te% o et divers » aux mois de juin et juillet 2019. Ce constat est identique pour l'ensemble des cate% gories de vols, a+ l'exception des vols inte% rieurs en juin 2019, probablement a+ cause de la tempeF te Miguel ce meF me mois. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 36/138 PUBLIÉ Aucun incident de nature e% lectrique n'a e% te% signale% . L'accidentologie est reste% e stable en aviation ge% ne% rale (contrairement a+ l'e% te% 2018 notamment chez les pilotes de plus de 70 ans), certains ae% ro-clubs ayant e% mis des consignes de ne pas voler aux heures les plus chaudes de la journe% e. Èn termes d'infrastructures ae% roportuaires, en dehors de l'ae% roport de BaF le-Mulhouse qui a constate% des impacts sur les structures be% ton des pistes et sur les enrobe% s des taxiways (fissures et affaissements), aucun de% sordre n'a e% te% signale% . Ces infrastructures semblent re% silientes, a+ condition d'avoir e% te% correctement dimensionne% es et d'eF tre bien entretenues. Diffe% rentes mesures d'exploitation ont e% te% mises en oeuvre pour le confort des passagers et du personnel (plan canicule) (annexe 10.2: mesures mises en oeuvre pour pallier aux fortes chaleurs). 3.1.7.2. Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien : propositions d'actions et d'indicateurs L'ae% roport de BaF le-Mulhouse s'est engage% dans l'adaptation du plan de maintenance des infrastructures aux e% volutions climatiques a+ venir. L'indicateur de suivi des impacts propose% est l'e% volution mensuelle de la proportion de la cause de retard au de% part « me% te% o et divers » pour diffe% rentes typologies de vols. 3.1.8. Plus de la moitié des canaux gérés par VNF ont fait l'objet de restriction ou d'arrêt de la navigation en 2019 pour insuffisance d'eau 3.1.8.1. Impact sur les infrastructures et le transport fluvial Voies navigables de France (VNF) ge+ re la ressource et le maintien des niveaux d'eau sur son re% seau afin de garantir un mouillage31 pour la navigation et pour l'ensemble des usages de l'eau. Il dispose d'un re% seau compose% a+ la fois de rivie+ res canalise% es re% gule% es par des barrages, itine% raires le plus souvent a+ grand gabarit ou+ se concentre le transport fluvial de fret, et de canaux dont certains sont principalement utilise% s par la navigation de tourisme. Les canaux sont alimente% s en eau, ge% ne% ralement a+ leur bief de partage, a+ l'aide de 50 barrages re% servoirs appartenant a+ VNF, qui viennent en comple% ment de prises d'eau dans les rivie+ res (habituellement utilise% es en fin de saison estivale). Lorsque le niveau de mouillage (hauteur d'eau) de% finit par arreF te% de police ne peut eF tre garanti, VNF prend quatre types de mesures d'exploitation, dont les effets sont gradue% s : regroupement des bateaux de plaisance pour le passage des e% cluses, limitation de mouillage (baisse de la hauteur d'eau garantie : la navigation se fait aux risques et pe% rils des bateliers), fermeture a+ la navigation et enfin e% vacuation des biefs. Le de% ficit de pre% cipitations depuis l'automne 2018 a eu deux impacts : le non-remplissage des barrages re% servoirs au maximum de leur capacite% avant l'e% te% et, de+ s le de% but de la saison, le de% ploiement d'arreF te% s de restriction de pre% le+ vement. Au 9 octobre 2019, 84 de% partements e% taient concerne% s par au moins un arreF te% pre% fectoral limitant certains usages de l'eau (annexe 11.1 : carte du cumul des arrêts de restriction et d'arrêts de navigation pour insuffisance d'eau). Ce sont ainsi plus de la moitié des canaux gérés par VNF qui ont fait l'objet de restrictions ou d'arrêts de la navigation pour insuffisance d'eau en 2019 (et aucune restriction de navigation sur les rivie+ res). Au 1er octobre 2019, le taux de remplissage des barrages re% servoirs e% tait bien en-dessous des moyennes de ces dix dernie+ res anne% es (41 %). 31 Mouillage : hauteur d'eau disponible. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 37/138 PUBLIÉ Le bilan des quatre dernie+ res anne% es (figure 16) montre une augmentation tre+ s significative du nombre de jours de restrictions ou d'arreF ts de navigation pour insuffisance d'eau. 0 Figure 16 : Nombre de jours de restrictions (figure 19-1) et d'arrêts de navigation (figure 19-2) pour insuffisance d'eau sur les canaux sur les années 2016 à 2019 sur la période d'ouverture des canaux du 1 er mai au 31 août (source : VNF)32. Par ailleurs, le cumul de la se% cheresse (baisse des de% bits) et des hautes tempe% ratures de l'eau a entraîFne% une augmentation significative d'espe+ ces invasives (algues) qui geF nent la navigation, abîFment le moteur des bateaux et les ouvrages de VNF (par exemple les portes d'e% cluses), mais aussi contribuent a+ l'envasement et a+ la mortalite% piscicole. La se% cheresse peut aussi avoir comme effet des de% sordres sur les talus : l'asse% chement des ouvrages en terre (berges) peut entraîFner une rupture de talus si l'e% tiage est trop bas. Les DRÈAL ont tenu compte de ce risque en 2019 et accepte% d'aller au-dela+ du de% bit re% serve% : aucun de% sordre n'est a+ signaler. 3.1.8.2. Infrastructures et transport fluviaux : propositions d'actions et d'indicateurs VNF a anticipe% tre+ s en amont (suivi du niveau des re% serves des barrages a+ la sortie de l'hiver puis quotidienne en cas de se% cheresse) et mene% des actions d'information re% gulie+ re des parties prenantes. Un ensemble d'e% tudes et de travaux sont par ailleurs programme% s afin d'optimiser les re% serves en eau, minimiser les pertes dues aux fuites et a+ l'e% vaporation, et enfin optimiser les conditions de navigation en cas d'e% tiage. Leur description est faite en annexe 11.2 : « actions menées par VNF ». L'ensemble de ces actions (hors plantations et renouvellements d'arbustes) est inte% gre% dans le plan de modernisation pour lequel la loi d'orientation des mobilite% s (LOM) pre% voit 30 millions d'euros par an. Ènfin VNF cherche, avec difficulte% , a+ de% velopper un partenariat avec les agences de l'eau pour pousser la recherche dans le domaine des algues invasives. La mission conside+ re que ces actions sont importantes et doivent être confortées dans le contrat d'objectifs et de performances avec l'Ètat. L'indicateur propose% est le total annuel des jours d'arreF ts de la navigation pour insuffisance d'eau sur les canaux (plaisance) et sur les rivie+ res (fret). 3.2. Le réseau de distribution d'énergie électrique 3.2.1. La consommation de la climatisation est bien plus faible que celle du chauffage Les vagues de chaleur sont de nature a+ intensifier le recours a+ la climatisation et donc a+ accroîFtre les appels de puissance. Des niveaux records de consommation pour une pe% riode estivale ont e% te% atteints lors de la canicule de juillet (pre+ s de 60 GWh). Pendant l'e% te% , le pic de consommation 32 Aucune restriction de navigation sur les rivie+ res re% gule% es ou canalise% es n'a e% te% observe% e sur le re% seau VNF sur cette pe% riode. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 38/138 PUBLIÉ intervient aux alentours de 12h-13h, que ce soit pendant ou en dehors des pe% riodes de canicule : il n'y a pas de de% formation notable de la courbe de charge (figure 17). Le niveau des appels de puissance en e% te% , y compris lors des phases de canicule, est ne% anmoins bien plus limite% qu'en pe% riode hivernale (annexe 12.1 : Appels de puissance). Lors d'une phase de canicule comme celle de juillet 2019, l'appel de puissance de la climatisation a atteint 8 GW. Il avait e% te% de 40 GW sur certaines heures lors de la vague de froid de 2012. L'effet haussier d'une canicule sur la consommation reste aujourd'hui relativement mode% re% : 1 °C supple% mentaire sur la tempe% rature moyenne France entraîFne une hausse de consommation de l'ordre de 500 MWh contre 2 400 MWh de consommation supple% mentaire par perte de 1 °C en hiver. Ce gradient d'e% te% reste difficile a+ mode% liser (annexe 12.2 : difficultés de modélisation du gradient d'été), notamment du fait du faible nombre de jours exploitables pour permettre des analyses. Figure 17 : appels de puissance horaire (source Réseau de transport d'électricité - RTE-). Le potentiel de de% veloppement de la climatisation demeure important, notamment chez les me% nages. Dans une vision haute, la consommation de climatisation pourrait pratiquement doubler d'ici a+ 2035 ; le gradient estival pourrait approcher 1 GW/°C. Sous une hypothe+ se de canicule de type juillet 2019, la puissance appele% e pourrait atteindre 13 GW. Recommandation 5. Mieux identifier les perspectives de développement de la climatisation pour évaluer l'impact sur la consommation d'énergie (RTE). 3.2.2. La canicule a dégradé la disponibilité du parc de production déjà réduite en été De manie+ re ge% ne% rale, en e% te% , la disponibilite% du parc de production est re% duite, et cela concerne pratiquement toutes les filie+ res, sauf le photovoltaîSque. A cette baisse saisonnie+ re globale de disponibilite% du parc, s'ajoute une de% gradation supple% mentaire de disponibilite% spe% cifique lors des deux canicules. 3.2.2.1. La production nucléaire La moindre disponibilite% du parc nucle% aire (comme thermique d'ailleurs) en e% te% est due avant tout aux arreF ts de tranches pour maintenance planifie% s par les producteurs (de l'ordre de 3 a+ 4 tranches Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 39/138 PUBLIÉ arreF te% es en janvier contre 15 a+ 16 tranches en juillet). Lors de la canicule du mois de juillet, 11 re% acteurs ont cependant e% te% concerne% s par des arreF ts ou des baisses de production pour contraintes environnementales (annexe 12.5 : arrêts ou baisses de production des réacteurs pour contraintes environnementales). Ainsi, la centrale de Golfech a duF proce% der le mardi 23 juillet a+ la mise a+ l'arreF t momentane% de ses deux unite% s de production avant l'atteinte de la tempe% rature de 28 °C en aval de rejets. Les deux re% acteurs ont e% te% reconnecte% s au re% seau e% lectrique lorsque la tempe% rature du fleuve est redescendue naturellement. Le 25 juillet, journe% e la plus touche% e par la baisse de disponibilite% du parc, la puissance nucle% aire disponible e% tait de 35 GW (figure 18). Le manque a+ produire lie% aux deux e% pisodes caniculaires de l'e% te% 2019 est de 0,5 TWh, soit de l'ordre de 0,1 % de la production annuelle d'ÈDF en France. Figure 18 : disponibilité du parc nucléaire le 25 juillet 2019 (source : RTE). Ces baisses de puissance ou ces arreF ts n'ont pas eu de conse% quence sur la suF rete% du syste+ me e% lectrique, ni sur la continuite% d'approvisionnement des consommateurs en France. Si tel avait e% te% le cas, des dispositions pre% vues dans les de% cisions rejets (annexe 12.4 : encadrement des rejets thermiques) auraient permis le maintien de tout ou partie de la production. Le recours a+ ces dispositions exceptionnelles n'a pas e% te% ne% cessaire en 2019. Comme indique% par la direction ge% ne% rale de la pre% vention des risques (DGPR), la canicule et la se% cheresse 2019 n'ont eu aucune conse% quence sur la suF rete% nucle% aire des installations de production. Aucun dommage mate% riel n'a e% te% observe% . Cependant, a+ la suite des canicules de 2003 et 2006, ÈDF a e% tabli, pour chaque type de re% acteurs, un re% fe% rentiel dit « grands chauds » visant a+ ve% rifier le bon fonctionnement des mate% riels importants pour la suF rete% (e% changeurs thermiques refroidissant l'eau des syste+ mes de suF rete% , groupes e% lectroge+ nes de secours...) avec des tempe% ratures de l'air et de l'eau plus e% leve% es (annexe 12.3 : effets de la canicule sur la production et la sûreté des centrales nucléaires). Lors de la vague de juin, l'Institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire (IRSN) et l'Autorite% de suF rete% nucle% aire (ASN) ont demande% a+ ÈDF de re% aliser sur ses sites des campagnes de mesures des tempe% ratures. L'analyse est en cours, mais il apparaîFt d'ores et de% ja+ que les observations de l'e% te% 2019 corroborent les conclusions de l'avis de l'IRSN du 6 mai 2019 dans lequel il recommande qu'ÈDF revoie sa me% thode d'e% valuation des tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer. Proposition : revoir la méthode des températures extérieures à considérer pour la sûreté des installations nucléaires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 40/138 PUBLIÉ 3.2.2.2. La production thermique Des baisses de rendement sur les diffe% rentes filie+ res thermiques sont constate% es en cas de fortes chaleurs. Ainsi, selon la filie+ re thermique a+ flamme (centrale a+ cycle combine% gaz - CCG-, turbine a+ combustion -TAC-, coge% ne% rations...), la baisse de rendement d'une installation pendant une pe% riode de canicule est estime% e entre 10 et 15 % de sa puissance nominale et pour l'ensemble du parc thermique a+ flamme, la baisse de puissance est estime% e a+ pre+ s de 1,5 GW. Cette estimation reste a+ consolider. 3.2.2.3. La production hydraulique Il n'y a pas eu d'identification claire d'effet canicule sur la production hydraulique lors des deux semaines de vague de chaleur de l'e% te% 2019 (figure 19). Pour une semaine d'e% te% , le principal de% terminant de la production hydraulique est le stock hydraulique, pas la tempe% rature. Figure 19 : production d'énergie hydraulique produite en moyenne hebdomadaire (source : RTE). 3.2.2.4. La production éolienne et photovoltaïque Le facteur de charge e% olien moyen a e% te% de 11 % lors de la seconde canicule contre 14 % en moyenne estivale et 29 % en hiver. Cette baisse du facteur de charge est due aux conditions anticycloniques qui accompagnent re% gulie+ rement les e% pisodes caniculaires. Le facteur de charge du photovoltaîSque est en moyenne estivale de 22 % (contre 7 % en hiver). Si lors de la seconde canicule le facteur de charge a e% te% supe% rieur a+ celui des pre% ce% dents e% te% s sur cette meF me semaine, il a tout de meF me e% te% infe% rieur a+ celui d'un e% pisode de tre+ s fort ensoleillement hors canicule : la production maximale a atteint 6,2 GWh, contre par exemple 7,2 GWh en mai 2019. Èn effet, le rendement des panneaux photovoltaîSques diminue lors de fortes chaleurs. 3.2.3. Les canicules n'ont pas entraîné de difficultés à assurer l'équilibre offre-demande Le syste+ me s'est globalement comporte% comme anticipe% (annexe 12.6 : l'équilibre offre - demande au cours des deux canicules), notamment durant la premie+ re canicule. Les baisses constate% es de disponibilite% sur le parc nucle% aire e% taient notamment cohe% rentes avec les hypothe+ ses de l'e% tude saisonnie+ re de RTÈ. Lors de la seconde, on a eu une situation moins confortable qu'annonce% e du fait de l'ampleur du phe% nome+ ne caniculaire par rapport au re% fe% rentiel climatique. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 41/138 PUBLIÉ Èn effet, si le re% fe% rentiel climatique utilise% jusqu'a+ ce jour par RTÈ inte+ gre une de% rive climatique, il est ne% anmoins insuffisant pour la mode% lisation des e% ve% nements extreF mes (canicule), notamment avec un consensus scientifique ces dernie+ res anne% es sur l'augmentation de la fre% quence de ces e% ve% nements. Le nouveau re% fe% rentiel climatique (Me% te% o-France / RTÈ) en cours de de% ploiement (horizon 2025) est adapte% a+ un horizon 5-10 ans, mais conside+ re un e% ve% nement comme celui de juillet comme exceptionnel. Proposition : poursuivre des travaux visant à affiner la modélisation des températures, intégrant le réchauffement climatique. La projection de la disponibilite% de chacune des filie+ res lors des vagues de chaleur est aussi un enjeu fort pour la mode% lisation prospective du syste+ me e% lectrique, et notamment en ce qui concerne : · · · les risques de modulation a+ la baisse ou d'arreF ts de tranches nucle% aires pour contrainte environnementale, les baisses de rendement du parc thermique ou du parc photovoltaîSque lors de fortes chaleurs, les conse% quences des phe% nome+ nes caniculaires sur l'hydraulicite% . Proposition : poursuivre la consolidation de la prise en compte de l'aléa canicule dans la modélisation de la disponibilité des moyens de production. Les canicules de l'e% te% 2019, ont conduit a+ des pics estivaux de consommation et a+ une de% gradation de la disponibilite% du parc de production. La se% curite% d'alimentation a e% te% assure% e et le syste+ me disposait de marges de production, avec plusieurs moyens thermiques a+ l'arreF t et des capacite% s d'effacement qui restaient disponibles. Le fonctionnement du marche% europe% en a conduit la France a+ eF tre tre+ s fortement exportatrice durant la premie+ re canicule et majoritairement durant la seconde (importatrice seulement pendant 25 heures avec un maximum d'import de 2 800 MWh). 3.2.4. Les réseaux de transport et de distribution ont été résilients Le re% seau e% lectrique se compose d'un re% seau de transport haute tension, au-dessus de 63 KV, dont l'ope% rateur est RTÈ, et d'un re% seau de distribution haute, moyenne et basse tension, dont l'ope% rateur concessionnaire est Ènedis. Le re% seau haute tension alimente en e% lectricite% , a+ partir des points de production, les 2 240 postes-sources qui alimentent a+ leur tour le re% seau de distribution. 3.2.4.1. Les canicules n'ont pas donné lieu à des contraintes spécifiques sur le réseau de transport Les lignes e% lectriques sont conçues pour des tempe% ratures maximales de fonctionnement qui vont selon les cas de 45 a+ 90 °C (source RTÈ) (annexe 12.7 : les contraintes thermiques dans un conducteur). RTÈ n'a pas connu de difficulte% s lors des canicules de l'e% te% 2019. Cependant, quand la tempe% rature exte% rieure de% passe les 40 °C, il reste peu de marge a+ l'usage pour une ligne dont la tempe% rature maximale de fonctionnement est 45 °C. A l'avenir, il conviendra de bien identifier ces lignes (pas de proble+ me avec les autres). L'e% te% , comme il est transporte% moins d'e% lectricite% qu'en hiver, il y a toujours la possibilite% de re% partir la quantite% d'e% lectricite% transporte% e de manie+ re diffe% rente. Des expe% rimentations sont actuellement conduites pour instrumenter certaines lignes. Proposition : développer la télésurveillance du réseau et notamment la mesure de température des lignes électrique et la vitesse du vent 33 pour un pilotage fin du réseau et non plus basé sur des données probabilistes. 33 Le vent permet d'amoindrir la tempe% rature. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 42/138 PUBLIÉ 3.2.4.2. Le réseau de distribution Alors que, jusqu'en 2015, tous les e% pisodes de fortes chaleurs s'e% taient traduits par de nombreuses de% faillances du re% seau (c'est-a+ -dire ne% cessitant la mise en place d'une gestion de crise a+ maille suprare% gionale), le constat est que le dernier e% pisode de l'e% te% 2019, pourtant intense, n'a pas entraîFne% de crise majeure (figure 20). Ènedis n'a eu a+ de% plorer aucun incendie lie% a+ son re% seau ae% rien. Figure 20 : Nombre d'incidents souterrains des câbles à moyenne tension (HTA) 2015 et 2019 du 1/6 au 31/8 maille nationale (Source ENEDIS). La ne% cessite% de renouveler progressivement les caF bles a+ isolation papier (dits « CPI ») pose% s jusqu'a+ la fin des anne% es 1970, e% tait apparue apre+ s la canicule de 2003 qui s'e% tait solde% e par de multiples de% faillances du re% seau souterrain urbain. Un programme de renouvellement a e% te% lance% a+ partir de 2008 (annexe 12.8 : prise en compte par Enedis des conséquences sur le réseau urbain des phénomènes de forte chaleur). Ce programme semble donc porter ses fruits, tant par la performance ge% ne% rale du re% seau souterrain que par un moindre impact des e% pisodes de forte chaleur. Il faut noter qu'a+ ce jour, les caF bles modernes a+ isolation synthe% tique manifestent peu de sensibilite% aux fortes chaleurs, et les projections de de% gradation de la performance de ces ouvrages selon diffe% rentes lois d'extrapolation, ne font pas apparaîFtre de de% gradation significative avant 20 ans. Par ailleurs, l'usage de la climatisation n'apparaîFt pas a+ ce jour de% terminant pour le dimensionnement des ouvrages (la pointe d'hiver reste pre% ponde% rante) sauf dans certaines zones du pourtour me% diterrane% en ou+ des progre+ s ont la+ aussi e% te% constate% s en 2019 par rapport a+ 2015. Proposition : poursuivre le programme de renouvellement ciblé afin de prévenir toute dérive future jusqu'à éradication du stock de CPI projetée à l'horizon 2040. 3.2.4.3. Proposition d'indicateur pour le réseau de distribution L'indicateur propose% est le crite+ re B. Il calcule un temps moyen de coupure par client basse tension de la zone ge% ographique conside% re% e. Il s'agit d'un indicateur standard utilise% par les distributeurs au niveau mondial appele% aussi indice de dure% e moyenne d'interruption du syste+ me (SAIDI) (annexe 12.9 : « le critère B »). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 43/138 PUBLIÉ 3.3. Réseaux de distribution des eaux potables et usées Les contacts et entretiens e% tablis au cours de la mission (Fe% de% ration des canalisateurs, Fe% de% ration nationale des collectivite% s conce% dantes et re% gies, Fe% de% ration professionnelle des entreprises de l'eau) n'ont pas permis de de% tecter une difficulte% globale et ine% dite, sur les re% seaux de distribution d'eau, pouvant eF tre lie% s aux e% pisodes de canicules et de se% cheresses de l'e% te% 2019 (pas de retour ou de proble+ me signale% e% manant de leurs adhe% rents respectifs). Èn outre : · Les phe% nome+ nes de re% tractation de re% seau ont surtout lieu en hiver, avec des itine% raires techniques de re% solution au demeurant devenus classiques (remplacements des anciennes fontes grises et des vieux tuyaux en PVC par des polye% thyle+ nes plus souples). · Les indicateurs font de% faut et les tendances ne peuvent eF tre objective% es de+ s lors que le SISPÈA (syste+ me d'information sur les services publics d'eau et d'assainissement, banque de donne% es pilote% e par l'Office français de la biodiversite% (OFB) depuis la loi sur l'eau de de% cembre 2006) est renseigne% de façon non exhaustive par les collectivite% s. Il faut dire qu'a+ la diffe% rence des « re% seaux ae% riens » (infrastructures routie+ res, lignes e% lectriques...), les re% seaux (ge% ne% ralement souterrains) d'adduction et de distribution d'eau sont moins sensibles aux oscillations thermiques, de sorte que leurs proble+ mes proviennent exclusivement de ruptures d'approvisionnement. Celles-ci, fre% quentes chaque anne% e (quoique impactant une part extreF mement minoritaire de la population française), sont lie% es des de% fauts d'interconnexions de re% seaux et de solutions de substitution. Èlles ont connu un caracte+ re sans doute accentue% en 2019, par exemple sur le bassin Adour-Garonne, dont le retour d'expe% riences re% alise% fin 2019 indique : « l'approvisionnement en eau potable a e% te% tendu sur quasi l'ensemble du bassin Adour-Garonne avec des situations de rupture ne% cessitant le recours a+ des solutions d'urgence palliatives importantes dans sept de% partements (Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Cantal, Arie+ ge, Loze+ re, Aveyron et Corre+ ze). A noter l'alimentation par camions-citerne de certaines communes pendant plusieurs semaines conse% cutives (dans le Cantal et la Creuse notamment). Les besoins financiers pour se% curiser ces secteurs a+ l'avenir de% passent les cent millions d'euros ». Le bassin Rhin-Meuse a lui aussi connu des situations inhabituelles d'insuffisance de certaines ressources, pour des collectivite% s souvent isole% es. La dure% e de la pe% riode de se+ che 2018-2019 a e% te% un re% ve% lateur pour le futur. Un appel a+ projet spe% cifique a e% te% lance% par l'agence de l'eau en faveur des collectivite% s concerne% es. Plus ge% ne% ralement ces situations de points noirs et de besoins d'investissements pour se% curiser l'adduction d'eau potable (AÈP) sont bien identifie% s dans les bassins et de% partements concerne% s ; ils me% riteraient toutefois d'eF tre quantifie% s par des indicateurs spe% cifiques, permettant de repe% rer les proble+ mes, de cibler des objectifs d'ame% lioration et, in fine, de constater les progre+ s enregistre% s (exemple : nombre et pourcentage des communes concerne% es par une restriction quantitative, nombre de communes ayant connu une restriction d'usage pour parame+ tres chimiques de% grade% s me% taux, arsenic...-, pourcentage des populations concerne% es par ces restrictions, etc.). 3.4. Impact sur la production industrielle La mission s'est limite% e aux effets de limitation de production industrielle (hors centrales nucle% aires vues ci-dessus) suite a+ la limitation des pre% le+ vements ou rejets d'eau en rivie+ re du fait de la tempe% rature de l'eau, du faible de% bit ou du niveau d'e% tiage tre+ s bas. D'apre+ s le rapport n° 012985-01du CGÈDD « retour d'expérience sur la gestion de la sécheresse 2019 dans le domaine de l'eau », « concernant les mesures de restriction des usages industriels, la législation des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) permet de définir des mesures de Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 44/138 PUBLIÉ limitation des prélèvements et rejets d'eau, et de vérifier les autorisations des installations fortement consommatrices d'eau et prélevant dans les zones sensibles. Depuis 2004, la consommation globale des ICPE au niveau national a été fortement réduite en application du plan sécheresse. Cette action nationale a identifié plus de 440 ICPE grosses consommatrices d'eau. Deux tiers ont fait l'objet d'une réduction des prélèvements d'eau en cas de sécheresse dont 200 par arrêtés complémentaires. Cela a conduit en moyenne à une réduction de 20 à 30 % des prélèvements soit environ 4 000 m³/jour/établissement. Les mesures concernant les ICPE dans les arrêtés cadres actuellement en vigueur sont donc généralement peu précises : une limitation de la consommation d'eau « au strict nécessaire » ou l'apport d'une preuve qu'une consommation minimum est réalisée, accompagnée d'un bilan des mesures mises en place et des économies d'eau réalisées ». Selon les situations, quatre niveaux de restriction d'eau (pour tous les usages) sont prononce% es par le pre% fet : vigilance, alerte, alerte renforce% e et crise. L'enqueF te rapide mene% e par la DGPR aupre+ s des directions re% gionales de l'environnement, de l'ame% nagement et du logement -DRÈAL- (8 re% ponses sur 13 dont 1 « sans information ») montre que, malgre% des restrictions de pre% le+ vements/rejets d'eau, il n'y a pas eu d'impact quantifiable sur la production industrielle dans six d'entre elles, sauf en Bourgogne-Franche-Comte% (a+ l'e% chelle du bassin de l'Allan, re% duction des pre% le+ vements par les installations classe% es pour la protection de l'environnement -ICPÈ- de 70 %), et en Pays-de-la-Loire, (re% duction de 33 % de traitement des lixiviats d'une installation de de% chets non dangereux). Les bassins dans lesquels e% taient situe% s les sites de Lactalis pre% levant plus de 100 000 m³ d'eau ont tous fait l'objet de restriction, de+ s le mois de fe% vrier pour le nord de la France. Compte tenu de l'activite% lie% e a+ des contraintes d'hygie+ ne, ces sites n'ont cependant pas re% duit leur consommation d'eau. Certains ont e% value% qu'une baisse de production aurait ge% ne% re% des impacts sur l'emploi (choF mage partiel), sur le chiffre d'affaires, sur les marques et sur les producteurs de lait.: annexe 13, « impact sur la production industrielle : retour de l'enquête auprès des DREAL ». Le rapport du CGÈDD sus-mentionne% e% tablit un certain nombre de recommandations pour renforcer l'efficacite% du dispositif existant de limitation de l'ensemble des usages de l'eau en pe% riode d'e% tiage. Pour l'anne% e 2020, la DGPR a choisi, notamment, la the% matique de la gestion des situations de se% cheresse dans les installations industrielles dans son instruction aux services en leur demandant : · de lister les principaux pre% leveurs et consommateurs d'eau ; · de ve% rifier si les autorisations de pre% le+ vements des ICPÈ permettent de re% pondre aux mesures de limitation ou de suspension provisoire des usages de l'eau qui ont e% te% prises par les pre% fets en application de l'article L. 211-3 du code de l'environnement ; et ve% rifier leur applicabilite% ; · d'interroger l'exploitant sur les mesures qu'il met en place lors de ces pe% riodes de se% cheresse · de sensibiliser les exploitants lors des inspections ; · d'interroger les exploitants sur leur effort de re% duction de consommation d'eau au cours des cinq dernie+ res anne% es, afin d'identifier si une re% flexion convaincante a e% te% mise en place et de pouvoir e% ventuellement en rendre compte au comite% se% cheresse-incendies ; pas adapte% es, proposer aux exploitants de re% fle% chir a+ des mesures applicables sur les sites pour ces pe% riodes et adapter les prescriptions par arreF te% pre% fectoral comple% mentaire. · si les arreF te% s pre% fectoraux ne pre% voient pas de mesures spe% cifiques ou si ces dernie+ res ne sont La mission ne peut qu'eF tre favorable a+ une telle initiative qui devra de% boucher impe% rativement sur un plan d'action. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 45/138 PUBLIÉ 4. Biodiversité, milieux et espèces Malgre% des consultations larges, notamment aupre+ s des spe% cialistes des espe+ ces et des milieux (consultation du conseil national de la protection de la nature (CNPN), herpe% tologistes, entomologistes, OFB, re% seau sante% des foreF ts (DSF)...), il a e% te% difficile d'isoler des effets a+ court terme des canicules et de la se% cheresse. Il a e% te% couramment re% pondu a+ la mission que les conse% quences biologiques d'e% pisodes climatiques extreF mes (mortalite% s, re% ductions de populations, perte de biodiversite% , etc.) e% taient rarement imme% diates et de% tectables, ne se re% ve% lant parfois qu'apre+ s plusieurs anne% es d'affaiblissement des milieux impacte% s. La mission a choisi de traiter des principaux e% cosyste+ mes potentiellement impacte% s par le stress hydrique, en insistant sur le potentiel d'atte% nuation que peuvent jouer ces milieux pour re% duire l'impact de situations similaires. Seront aborde% s milieux aquatiques, milieux forestiers et milieux bocagers, suivis d'un focus sur quelques espe+ ces. 4.1. Milieux aquatiques : cours d'eau, milieux humides, tourbières, ripisylves... Il a e% te% constate% assecs et ruptures d'e% coulement, jamais observe% s avec une telle ampleur dans certains secteurs. Au-dela+ d'exemples particuliers, la perception la plus globale et objective du phe% nome+ ne provient du re% seau ONDÈ34, les services de l'OFB ayant parcouru, en 2019, 94 de% partements pour re% aliser 24 446 observations d'e% coulement (tous suivis confondus) sur 3 235 stations. Les premiers assecs, (figure 21), sont observe% s de+ s la fin mai et se sont amplifie% s nettement a+ partir de juillet et jusque fin septembre (pour atteindre alors 31 % d'observations en assec et 6 % en rupture d'e% coulement). Figure 21 : Évolution des modalités d'observation d'écoulement entre fin mai et fin septembre 2019 sur l'ensemble des stations observées (suivis usuels) source OFB ONDE. On notera aussi que si les assecs et ruptures d'e% coulement e% taient peu nombreux jusqu'en juin (et localise% s alors dans le Nord et l'Èst du pays, ainsi que sur le pourtour me% diterrane% en), ils furent ensuite observe% s sur l'ensemble du pays de+ s la fin juillet et se sont intensifie% s apre+ s, a+ l'exception de la Corse, de la coF te atlantique, de la pointe de la Bretagne, de la coF te normande et des deux Savoie, qui sont reste% es dans l'ensemble pre% serve% es. Les re% gions qui ont pre% sente% le plus de ruptures d'e% coulement ou d'assecs des petits cours d'eau sont le Centre-Val de Loire, le Grand-Èst, la Bourgogne Franche-Comte% , les Pays-de-la-Loire et le nord de la 34 L'Observatoire national des e% tiages (ONDÈ) est un dispositif d'observations visuelles de l'e% tat d'e% coulement des petits cours d'eau me% tropolitains, re% alise% es chaque e% te% depuis 2012 (de mai a+ septembre) par les agents de l'Office français de la biodiversite% (OFB). Son atout tient au caracte+ re objectif du constat selon trois modalite% s d'e% coulement du cours d'eau (e% coulement visible de l'eau, pre% sence d'eau mais e% coulement non visible et enfin assec), qui permet d'appre% cier une situation hydrologique (d'un cours d'eau, d'un de% partement) a+ un moment donne% et d'en suivre son e% volution. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 46/138 PUBLIÉ Nouvelle-Aquitaine, ainsi que les de% partements du pourtour me% diterrane% en. On relèvera en synthèse que la situation 2019 a été la plus défavorable jamais observée fin août depuis la mise en place du réseau Onde (huit années). Le re% seau a e% galement re% ve% le% (figure 22) une intensification (en dure% e et se% ve% rite% ) de l'e% tiage fin septembre sur les quatre dernie+ res anne% es. Figure 22 : Part des observations en assec par département en 2019. 4.1.1. Les milieux aquatiques ont été perturbés par la sécheresse Les impacts d'une se% cheresse sont spe% cifiques a+ chaque contexte, mais les principales conse% quences sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont : · la fragmentation des cours d'eau (rupture de leur continuite% e% cologique), qui limite les de% placements des espe+ ces les plus mobiles comme les poissons et bloque leur cycle de vie (exemple des poissons migrateurs) a+ des pe% riodes critiques ; l'e% le% vation de la tempe% rature, par re% duction de la vitesse de courant et de la hauteur d'eau, qui est un facteur de stress et de de% se% quilibres biologiques (eutrophisation, de% veloppement de cyanobacte% ries, augmentation de la virulence de certains agents pathoge+ nes...) ; la modification de la qualite% physico-chimique de l'eau (moindre dilution des polluants) ; la modification de la ve% ge% tation aquatique ; l'asse+ chement des line% aires, entraîFnant la mort des organismes les moins mobiles (jeunes alevins, certains batraciens, etc.). · · · · Outre les e% le% ments de suivi du re% seau ONDÈ et au-dela+ du cas des cours d'eau (notamment me% diterrane% ens) subissant des asse+ chements estivaux courants et « normaux », on sait aussi que ce sont les re% currences des e% pisodes (2017-2019) qui affectent durablement les milieux. Ainsi, des espe+ ces invasives, comme la Jussie ou certaines e% crevisses ame% ricaines, trouvent des conditions favorables pour se de% velopper en cas de diminution des populations autochtones. Face aux se% cheresses re% currentes, c'est donc l'ensemble du corte+ ge faunistique et floristique qui est modifie% , avec une disparition des espe+ ces autochtones les plus sensibles au profit d'espe+ ces tole% rantes ubiquistes. Il n'existe toutefois pas de protocole ge% ne% ralise% permettant de dresser un bilan national « espe+ ces » des conse% quences de la situation hydrologique sur les milieux naturels, meF me si les agents de l'OFB ont fait part des exemples suivants : · une eutrophisation importante et ine% dite a e% te% notamment observe% e en re% gion Centre-Val-de-Loire (sur les grands axes fluviaux : Loire, Cher...) et a affecte% e% galement certains grands re% servoirs (pour la premie+ re fois a+ Naussac, en Loze+ re) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 47/138 PUBLIÉ · la forte diminution des de% bits a engendre% des mortalite% s de poissons et d'e% crevisses sur plusieurs secteurs (illustration 2) ; Photographie 2 : Loches et épinochettes sur l'Aume en aval de Paizay-Naudouin (16), courant août 2019, ©DS16 - OFB· les prolife% rations de cyanobacte% ries se sont multiplie% es a+ partir de juin 2019 dans bon nombre de cours d'eau et plans d'eau, notamment en Centre-Val-de-Loire (Loire, Cher), en Occitanie (Loze+ re), dans le Grand-Èst (Moselle, Orne) et en Nouvelle-Aquitaine (exemple de l'Institution Adour dans les Landes : en 2019, six re% servoirs sur dix concerne% s -contre neuf sur dix en 2017 toutefois-, a+ la faveur de de% bits historiquement faibles et de tempe% ratures de l'eau e% leve% es). 4.1.2. Milieux aquatiques : propositions d'actions La mission n'avait pas pour but de rede% finir la politique de l'eau, dont les re+ gles communautaires (objectif ge% ne% ral de bon e% tat des masses d'eau) et nationales (les usages de l'eau e% tant tre+ s encadre% s) constituent un cadre solide. Èlle pre% conise ne% anmoins un certain nombre d'actions. Propositions · Pérenniser, voire renforcer, les dispositifs de collecte d'observations visuelles de l'e% tat d'e% coulement des rivie+ res. · S'intéresser à la prolifération des cyanobactéries, facteur commun d'inquie% tudes des populations concerne% es (du fait de certains usages notamment : eau potable et baignade), ou meF me de pole% miques et mises en cause peu controF lables (exemple de la Corse en 2018, suite a+ la diffusion d'un reportage alarmiste sur le sujet). · Améliorer la prévision saisonnière des niveaux de nappe et des débits d'étiage 35 . · Utiliser enfin le potentiel d'atte% nuation des crises affectant les milieux aquatiques, en confortant et développant les solutions fondées sur la nature -SFN- (zones humides, tourbie+ res...). Sur ce dernier point, les avantages et inte% reF ts de ces solutions sont connus, meF me si leur efficacite% reste trop peu quantifie% e (elles sont plus mises en valeur pour leur roF le d'atte% nuation des exce+ s d'eau que comme zones d'expansion de crues). Mais elles peuvent aussi aider a+ anticiper les de% ficits en eau (roF le tampon) comme l'illustrent divers exemples, dont les enseignements me% riteraient d'eF tre e% tudie% s dans d'autres contextes : 35 La technologie GPRS 7 du re% seau pie% zome% trique national, soutenu financie+ rement par l'OFB, permet une mise a+ disposition quotidienne des donne% es pie% zome% triques en temps quasi re% el sur la majorite% des ouvrages, ce qui offre aux DRÈAL la possibilite% de re% aliser un bulletin de situation hydrologique (BSH) actualise% a+ la date d'un comite% se% cheresse ou d'e% tablir un bulletin pre% visionnel (via par exemple l'outil Me% te% ÈAU nappes du BRGM). Par ailleurs, les projets de recherche Aqui-Fr et PRÈMHYCÈ finance% s par l'AFB, de% sormais OFB, depuis une dizaine d'anne% es deviennent ope% rationnels et sont pris en main notamment par les services de pre% vision des DRÈAL. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 48/138 PUBLIÉ · le reme% andrage de la Clauge et de ses affluents (traversant les de% partements du Doubs et du Jura), sujets a+ de longs assecs, aurait permis de gagner quinze jours d'e% coulement ; · en favorisant l'infiltration avec des ame% nagements adapte% s (de la noue a+ la haie, en passant par la de% compaction des sols), on augmente la recharge des nappes, celle-ci contribuant ensuite positivement aux de% bits des cours d'eau en e% tiage ; · les conditions d'augmentation de la re% serve utile des sols (pour une meilleure utilisation de l'eau par les plantes), graF ce a+ des pratiques plus agro-e% cologiques, font l'objet d'un programme particulier de recherche de l'Institut national de la recherche agronomique et environnementale -INRAÈ- (Bag'Age), soutenu sur cinq ans par l'Agence de l'eau Adour-Garonne. D'autres pratiques ou recherches sur l'ame% lioration de la bioclimatologie par tout ce qui est arbore% (la re% duction du vent permettant de re% duire l'asse% chement et l'apport d'ombre les rayonnements) ou encore sur la compre% hension du roF le des zones humides de teF tes de bassin dans le soutien d'e% tiage (initiative de l'e% cole des mines de Saint-Ètienne) sont e% galement a+ suivre ; de 16,7 M, 28 partenaires), porte% par l'OFB et visant a+ lever les freins a+ la ge% ne% ralisation des SFN pour l'adaptation au changement climatique, plusieurs sites pilotes permettront de quantifier leur efficacite% en cas de se% cheresse, qu'il s'agisse de la lutte contre les îFlots de chaleur urbains graF ce aux arbres et espaces verts (a+ Lyon, Lille et Meaux) ou de la restauration des milieux humides (the% matique inte% ressant le Forum des marais atlantiques et le bassin versant du Ne% al, en Bretagne). · dans le cadre du projet LIFÈ36 inte% gre% ARTISAN (convention 2019 pour huit ans, budget total 4.1.3. Les milieux aquatiques doivent être suivis avec plus d'attention La mission a remarque% que les progre+ s re% cents en matie+ re de pre% servation des infrastructures e% cologiques restaient timides et tre+ s localise% s (zones humides, tourbie+ res, ripisylves, haies, espaces prairiaux), certaines re% ussites locales ne se diffusant que lentement : elles me% riteraient d'eF tre multiplie% es a+ l'e% chelle nationale. Par ailleurs, dans un contexte ou+ les crises climatiques devraient s'intensifier (en fre% quence et en dure% e), la mission a pu e% galement constater la relative fragilité des réseaux de suivi et la rareté des programmes de recherche de% die% s aux impacts du changement climatique sur le vivant (naturel et agricole) et aux solutions permettant de les contenir. Ce double constat semble indiquer une anticipation trop tardive des proble+ mes ; ce qui justifie d'autant plus une re% action de% termine% e, inscrivant dans la dure% e les actions de% ja+ engage% es (pe% rennite% et consolidation des re% seaux de suivi et des travaux de recherche existants), et soutenant le de% ploiement de nouvelles initiatives capables de re% pondre a+ l'ampleur des proble+ mes. 4.2. Milieux forestiers 4.2.1. Constats et effets, une « tempête silencieuse » probable La foreF t et ses milieux entretiennent une longue histoire avec les e% ve% nements destructeurs qui les affectent re% gulie+ rement. Ainsi, il y a vingt ans, les tempeF tes Lothar et Martin (survenues fin de% cembre 1999, ont ravage% six pour cent de la foreF t française, avec un impact particulie+ rement marque% en Lorraine et en Aquitaine, re% gions qui totalise+ rent alors plus de 40 % des de% gaF ts), puis la tempeF te Klaus de janvier 2009 (ayant elle, concerne% surtout le sud-ouest, avec notamment quatre fois la re% colte annuelle du massif des Landes mise a+ terre), sont encore dans les me% moires. 36 LIFÈ : acronyme de l'instrument financier pour l'environnement, est un fonds de l'Union europe% enne pour le financement de sa politique environnementale. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 49/138 PUBLIÉ Par ailleurs, la hausse continue des e% missions de CO 2 depuis plusieurs de% cennies, ainsi que celle des tempe% ratures qui en a re% sulte% , a eu de multiples effets sur la foreF t, allant de l'augmentation de la photosynthe+ se et de la dure% e de saison de ve% ge% tation (phe% nome+ nes qui stimulent la croissance des arbres) a+ des diminutions de production de certaines essences (celles qui sont les plus vulne% rables au stress hydrique et aux chaleurs estivales), en passant par des crises sanitaires dues a+ des ravageurs dont la prolife% ration est toujours sensible aux conditions climatiques. Sur la base de ces e% le% ments ge% ne% raux de contexte, la mission s'est inte% resse% e a+ la foreF t en conside% rant trois entre% es plus spe% cialement lie% es aux sujets et enjeux climatiques : · les conse% quences des canicules et des se% cheresses prolonge% es sur la gestion forestie+ re (quid notamment des capacite% s productives de la foreF t française a+ l'avenir ; et quid e% galement des autres fonctions qu'elle assure ?) ; risques ?) ; · les enjeux en matie+ re de feux de foreF t (quid de l'aggravation et de l'extension attendues des · les roF les de% die% s a+ la foreF t en matie+ re de stockage du carbone et de compensation potentielle de ses e% missions (quid des initiatives possibles ou attendues dans ce domaine ?). 4.2.2. Pour la gestion forestière, constat qui n'est pas une lapalissade, 2019 vient après 2018... L'anne% e 2019 fait suite a+ une anne% e 2018 e% galement critique du point de vue climatique : ainsi, les donne% es Me% te% o-France 2018 et 2019 de l'humidite% des sols en fin d'e% te% (figures 23), montre qu'une large part de l'Hexagone, et en particulier certaines grandes re% gions forestie+ res, a e% te% impacte% e a+ deux reprises, meF me si par ailleurs la situation 2019 a e% te% globalement plus favorable qu'en 2018 (l'intensite% du rouge signalant les e% carts ne% gatifs, plus ou moins importants a+ la normale 1981-2010). Figures 23 : Écart pondéré de la normale 1981/2010 de l'indice d'humidité des sols le 1 er octobre 2018 - première carte et le 1er septembre 2019 -2e carte - (source Météo-France). Il en re% sulte que le nombre de fiches de de% pe% rissement issues du re% seau national d'observateurs de la sante% des foreF ts a augmente% , meF me s'il est a+ noter que l'on retrouve dans un passe% relativement re% cent d'autres se% quences historiques comparables (succession d'anne% es de% favorables). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 50/138 PUBLIÉ Figure 24 : Taux annuel de mortalité des plants (source DSF, Ministère de l'agriculture). Le constat est voisin en matie+ re de plantations, avec des taux de mortalite% (2018 et 2019) e% leve% s, mais de% ja+ connus par le passe% (figure 24). Il est difficile sinon de quantifier les conse% quences forestie+ res de l'e% te% 2019, d'une part car leur analyse approfondie supposerait des moyens conside% rables de terrain (si la te% le% de% tection permet de repe% rer les foyers de scolytes, sa pre% cision est relative puisqu'elle ne diffe% rencie pas l'e% pice% a du sapin) et des campagnes d'observation au long cours (ces deux meF mes espe+ ces ayant des re% actions de% cale% es). Sur un plan plus qualitatif, il a e% te% note% en 2019 des phe% nome+ nes peu repe% re% s jusqu'a+ pre% sent : · · · des de% pe% rissements ine% dits de heF tres dans le Grand-Èst (pas de de% bourrement -de de% veloppement des bourgeons-, y compris sur de bonnes stations) ; des attaques de pins sylvestres par des insectes cambiophages (se nourrissant des tissus situe% s entre l'e% corce et l'aubier) ; le gril dans le Gard de milliers d'hectares de cheF naies (vertes et kerme+ s), en une seule journe% e, avec un re% sultat visuel e% quivalent a+ ce qui se voit habituellement en fin d'e% te% , en lien notamment avec la re% verbe% ration (dans les versants sud a+ ouest) et les tempe% ratures extreF mes (pre+ s de 46° sous abri et plus de 60° -tempe% rature le% tale pour les cellules ve% ge% tales- a+ proximite% du sol) ; et enfin, e% ve% nement de loin le plus marquant, l'invasion de scolytes (insectes ravageurs) dans les pessie+ res du Grand Èst (e% ve% nement qui s'est de% veloppe% de+ s 2018, avec un premier bilan 2020 de 20 000 ha touche% s et un pronostic de 40 000 ha pour l'e% te% 2020 dans le sce% nario le plus optimiste ; a+ noter qu'en septembre 2019, le phe% nome+ ne e% tait beaucoup plus massif en Allemagne - 200 000 ha, contre 7 000 ha environ en France au meF me moment : annexe 14 « gestion forestière : les conséquences sur la sécheresse » -). · Au-dela+ des composantes socio-e% conomiques du secteur37 (et sans parler de ses enjeux e% cologiques dont l'appre% ciation paF tit d'une relative absence de donne% es sur la re% ponse de la biodiversite% forestie+ re a+ la se% cheresse - les effets propres d'une canicule sur cette biodiversite% sont limite% s, mais les interactions se% cheresse-incendies et se% cheresse-pullulations d'insectes ont quant a+ elles des effets plus importants, surtout en cas de re% pe% tition -), il reste une interrogation d'ordre psychologique : qu'en est-il de la capacite% productive future de la foreF t, si les menaces se conjuguent et si l'on ne pre% pare pas son renouvellement avec des options e% conomiquement viables pour tous les maillons de la filie+ re ? Èt ce, alors meF me que le bois, en tant que mate% riau de substitution, est mis a+ 37 Ainsi, pour ce qui est de l'e% pice% a affecte% par la crise des scolytes, son prix s'est effondre% en 2019 et, alors qu'il se vendait 50 /m³ auparavant, il se ne% gocie actuellement a+ 20 /m³ sur pied (quand l'arbre est encore sain ; et a+ presque rien quand il est mort), dans un contexte de saturation du marche% . Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 51/138 PUBLIÉ l'honneur dans toutes les strate% gies visant a+ diminuer les e% missions de GÈS et la consommation de produits non renouvelables. La mission recommande de conforter impe% rativement les outils actuels de suivi des crises sanitaires du de% partement sante% des foreF ts (DSF) du ministe+ re de l'agriculture et de l'alimentation, avec son re% seau de suivi sur le terrain. Il serait primordial de disposer d'une photographie exhaustive, fine et coordonne% e, de l'ensemble des foreF ts françaises, via une couverture LIDAR haute de% finition, pour accroîFtre la connaissance des mortalite% s lie% es aux se% cheresses (mission a+ confier a+ l'Institut ge% ographique national - IGN - et au DSF, permettant de cartographier en 3 ans l'ensemble du territoire avec un investissement interministe% riel). Recommandation 6. Engager dès à présent un suivi cartographique LIDAR haute définition pour accroître la connaissance des mortalités des boisements confrontés aux aléas climatiques, dans un partenariat IGN - DSF. Propositions · · Les ale% as climatiques touchant d'autres territoires europe% ens, un outil de télédétection commun avec certains pays (Allemagne, Re% publique tche+ que...) serait a+ de% velopper. Compléter et diffuser la connaissance forestière (travaux techniques et de recherche) en matie+ re d'e% volution de la sylviculture : « crash-tests » sur la vulne% rabilite% des foreF ts de production face aux crises climatiques et sanitaires a+ venir (dans des territoires et pour des essences a+ de% terminer) et adaptation des techniques de gestion (alternatives a+ la monoculture ; comparaisons des « re% siliences et performances », climatiques ou sanitaires, selon les sylvicultures : irre% gulie+ res, jardine% es, etc.). 4.2.3. Les feux de forêt 4.2.3.1. Une actualité brûlante en 2019..., surtout dans d'autres pays La question des feux de foreF t est redevenue centrale, du fait de sinistres ge% ants ayant popularise% dans le grand public le phe% nome+ ne des « me% ga-feux », caracte% ristiques toutefois de pays ou re% gions (Australie, Amazonie, bassin du Congo, Sibe% rie, Ouest ame% ricain), de climats et de milieux naturels tre+ s diffe% rents des noF tres. Certains d'entre eux ont eu lieu dans des contextes caniculaires ou critiques (tre+ s forts vents) et ont e% te% meurtriers dans des proportions rarement atteintes par le passe% (plus de 60 morts lors de l'incendie de Pedograo Grande, au Portugal, en juin 2017 ; une centaine de disparitions en Gre+ ce, en juillet 2018, comme en Californie en novembre de la meF me anne% e). La mission a donc examine% la question du risque incendiaire avec ces re% fe% rences en teF te et s'est donc attache% e a+ appre% cier si la re% currence d'e% ve% nements caniculaires et de se% cheresses extreF mes pouvait un jour produire des de% gaF ts de meF me ordre, dans notre pays (annexe 15 : « feux de forêt »). Èlle a constate% , d'une manie+ re ge% ne% rale, que les proble% matiques et les risques restaient d'une autre nature chez nous : · le terme banalise% de me% ga-feu n'a pas de de% finition stabilise% e, les incendies ge% ants ame% ricains (plusieurs dizaines de milliers d'hectares, impactant des zones urbaines en interaction e% troite avec la nature), a+ l'origine du concept, diffe% rant de sinistres d'e% tendue bien plus vaste, parcourant des milieux majoritairement non boise% es (en Australie notamment, avec des prairies et formations rases de type « savanes se+ ches », ou+ le feu est Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 52/138 PUBLIÉ une technique traditionnelle de gestion, inte% ressant chaque anne% e plusieurs millions d'hectares...) ; · en Èurope, les espaces ruraux sont caracte% rise% s par des zones peu peuple% es (ou+ les villages rassemblent la plupart des habitants en habitat regroupe% ) et des secteurs touristiques ou pe% riurbains, dont les populations sont couramment disperse% es au contact de formations combustibles (ce phe% nome+ ne de mitage e% tant tre+ s notable a+ proximite% de la Me% diterrane% e). Mais les techniques de construction (mate% riaux re% sistants, rendant exceptionnelle la propagation d'un feu urbain de maison a+ maison) ne sont pas les meF mes que dans les pays ou+ les maisons le% ge+ res et ajoure% es sont bien plus sensibles aux projections de brandons enflamme% s (sur les images venues d'Australie ou en Californie, on voit ainsi des villes de% vaste% es, alors que les arbres situe% s entre les habitations n'ont pas bruF le% !) ; on observe en France une diminution sensible des surfaces bruF le% es (figure 25), la lutte contre les incendies, ainsi que leur pre% vention - division par trois des surfaces incendie% es depuis 1995 -, be% ne% ficiant des retours annuels d'expe% rience et de la strate% gie ope% rationnelle de pre% vention et de lutte de% cide% e a+ l'e% poque (guet ae% rien en particulier, permettant de traiter la plupart des feux en moins de 10 minutes) ; · Figure 25 : Feux de forêts, cumul surfaces brûlées en France métropolitaine 1976-2019 en cours (source ministère de l'Intérieur, service de la planification et de gestion des crises). · ces bilans actuels a+ la baisse pourraient cependant connaîFtre une inflexion nouvelle a+ l'avenir, compte tenu des effets du changement global, allant de façon quasi syste% matique dans le sens de l'aggravation des risques : multiplication des conditions me% te% orologiques propices au feu (combinaison de tempe% ratures e% leve% es, d'une humidite% de l'air faible), extension des zones menace% es du fait de l'urbanisation, abandon de pratiques agricoles cre% ant de vastes continuite% s arbustives). L'extension de l'ale% a devrait conduire a+ une plus grande dispersion des moyens (surtout ae% riens), et a+ l'apparition de feux « libres », sans protection possible de milieux habite% s et sans possibilite% d'e% vacuation (des campings ou de certains villages isole% s). Ènfin, des effets dominos avec d'autres ale% as (tempeF tes, ravageurs), rendraient sensibles dans un meF me temps de tre+ s vastes surfaces (exemple du Grand-Èst ou des Landes, dont la foreF t est menace% e par l'invasion annonce% e du ne% matode, ce qui facilitera des feux plus e% tendus - quoique sans commune mesure avec les dimensions atteintes a+ l'e% tranger -) ; le changement climatique est a+ l'origine d'e% volutions diverses : allongement de la pe% riode des feux (plus toF t et plus tard en saison), nouveaux proble+ mes se% curitaires potentiels dans des zones forestie+ res comme la Sologne (et meF me dans certains secteurs ce% re% aliers avec les incendies de cultures et de chaumes) ; · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 53/138 PUBLIÉ · a+ noter que l'e% te% 2019 (exemple du 28 juin pre% cise% ment, avec plus de 50 incendies de% clare% s dans le seul de% partement du Gard, dont 5 de plus de 30 ha chacun38) et certains feux particulie+ rement violents (en particulier l'incendie de Rognac de 2016, dans les Bouches-du-RhoF ne), pre% figurent sans doute cette e% volution du risque dans un sens parfois incontroF lable (conditions que favorisent les vents tre+ s violents, heureusement peu fre% quents en 2019) ; si les canicules peuvent avoir un effet aggravant, elles ne sont en ge% ne% ral pas directement responsables des de% parts d'incendie ni des surfaces parcourues, dont l'importance requiert la combinaison de tempe% ratures e% leve% es, de vents et d'une ve% ge% tation en stress hydrique (et ce d'autant moins que les canicules sont rarement accompagne% es de vents forts du fait de la stagnation des masses d'air caracte% ristiques du phe% nome+ ne - situation de blocage -). · Les enseignements de l'e% te% 2019 montrent que le dispositif « feux de foreF t » a concerne% les de% partements habituellement confronte% s au risque (de% partements me% diterrane% ens et du sud-ouest) et que les indices de pre% vision du danger d'incendie (produits par Me% te% o-France) n'ont pas permis d'avoir une vision homoge+ ne du danger a+ l'e% chelle nationale, en particulier dans les zones historiquement peu confronte% es au risque (le risque remonte peu a+ peu vers le Nord tandis que par ailleurs les feux de chaume et de cultures - dans les plaines ce% re% alie+ res - affectent de% sormais des e% tendues de taille comparable a+ celles qu'impactent les feux en zone me% diterrane% enne39). 4.2.3.2. Les feux de forêt : propositions et recommandations Proposition : Èn matie+ re de gestion de crise, il importe d'harmoniser et de déployer un outil national unique de prévision du risque d'incendie (permettant de pre% voir des mesures types de pre% vention pour chaque niveau de danger : re% glementation de l'usage du feu, fermeture des voies forestie+ res, patrouilles, obligations de de% broussaillement...). Il convient, de revoir la cartographie des zones sensibles au danger, pour mieux pre% parer les territoires face a+ des e% pisodes de se% cheresse appele% s a+ devenir de plus en plus intenses et fre% quents, tout en suscitant des travaux de recherche et de% veloppement sur la re% ge% ne% ration des peuplements incendie% s dans les re% gions nouvellement concerne% es. Recommandation 7. Doter la France d'une base de données, en lien avec la base actuelle de données sur les incendies de forêts en France (BDIFF), permettant à l'avenir de suivre et caractériser les incendies de façon beaucoup plus homogène et interprétable qu'aujourd'hui40. 38 L'office national des foreF ts (ONF) a constate% sur image satellite des desse+ chements imme% diats sur plus de 5 300 ha de garrigues en re% gion me% diterrane% enne au moment des pics de tempe% rature historiques de fin juin 2019, rendant ces zones extreF mement inflammables, et ce pour les 2 ou 3 ans a+ venir ; une grande partie des zones touche% es se situait justement dans le Gard. La vague de tempe% ratures e% leve% es de l'e% te% 2019 a conduit a+ une tre+ s forte sensibilite% au feu des cultures et friches dans le Centre et le Nord de la France, conduisant a+ de nombreux et vastes feux de re% coltes (plus de 15 000 ha bruF le% s, selon une estimation approximative, le phe% nome+ ne e% tant ine% galement mesure% selon les de% partements ou bien selon les sinistres). Cela a concerne% de vastes territoires (Indre, Beauce, Marne...), avec des incidents se% rieux de lutte (2 camions bruF le% s). On pourrait bien suF r imaginer recommander, encourager ou forcer les bonnes pratiques dans ce domaine (enfouissement des pailles), mais la contrainte re% glementaire et son controF le semblent peu envisageables a+ ce stade. Il est a+ noter a+ ce sujet plusieurs points de compre% hension : 39 40 . la remonte% e des informations des services de% partementaux d'incendie et de secours (SDIS) est he% te% roge+ ne (car elle renseigne tous types d'intervention des pompiers : accidents notamment) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 54/138 PUBLIÉ Mais le proble+ me de% passe ces premie+ res mesures ou initiatives d'ordre technique et a+ coordonner entre les trois principaux ministe+ res concerne% s (Agriculture, Ècologie et Inte% rieur), de+ s lors que l'on a affaire par ailleurs a+ un changement global, climatique et d'organisation du territoire, qui est le grand facteur du risque futur. Si en matie+ re climatique, la France devra composer avec les phe% nome+ nes (voire les chocs) attendus, sur le deuxie+ me volet, on peut agir plus directement 41 et rendre les territoires plus re% silients. Cela signifie des re+ gles ou orientations beaucoup plus strictes. Sur ces autres aspects, plus ge% ne% raux, la mission propose d'autres actions. Propositions · · · Arrêter le mitage et stopper l'expansion de la « cabanisation », des mobil-homes et des campings en foreF t). Réfléchir les pratiques agricoles du futur dans les zones à risques (ne plus arracher la vigne sans appre% hension des conse% quences sur l'accroissement du risque, par exemple). Développer une politique active de prévention à partir des réseaux d'infrastructures, encore peu pre% pare% s aux effets du changement climatique, au moins pour ce qui est du risque incendie ; ainsi, en 2019, surtout les jours de fortes chaleurs, ils sont a+ l'origine, comme vu dans le chapitre « activite% de re% seau », de de% parts de feux (mal appre% cie% s par le syste+ me statistique actuel car l'on ne connaîFt en ge% ne% ral pas les de% gaF ts touchant les milieux naturels autres que forestiers), le long de voies de chemin de fer et le long des routes. Mobiliser le potentiel d'atténuation joué par les forêts et prendre en compte les services écosystémiques rendus 4.2.4. Les strate% gies de lutte contre le changement climatique, quelle que soit leur e% chelle, inte+ grent des actions de stockage et de se% questration du carbone (selon de multiples modalite% s). La foreF t française, qui capte chaque anne% e 15 % des e% missions de CO2 de l'Hexagone, est assez naturellement concerne% e par ces strate% gies. L'investissement en recherche et de% veloppement est extreF mement important pour mieux appre% hender les effets des e% pisodes climatiques intenses, comme le montre l'exemple ci-dessous. · . la base Prome% the% e ne couvre que la zone me% diterrane% enne (Languedoc Roussillon, PACA, Corse et DroF me-Arde+ che) ; . la foreF t landaise dispose e% galement d'un outil de suivi, mais la+ -encore limite% (aux 3 de% partements concerne% s, 33, 40 et 47, sous l'e% gide du groupement d'inte% reF t public ame% nagement du territoire et gestion des risques en Nouvelle Aquitaine (GIP ATGÈRI) ; . les donne% es BDIFF manquent de pre% cision en dehors des de% partements cite% s ci-avant ; . s'il existe enfin un outil accessible en ligne (donne% es satellitaires Èffis), permettant des analyses statistiques a+ l'e% chelle europe% enne (comparaisons, e% volutions...), celui-ci a des de% fauts. Pour la France, en 2019, il n'a compte% principalement que les 40 000 ha d'e% cobuages pyre% ne% ens (ge% ne% ralement controF le% s, en fe% vrier-mars) et le solde (moins de 5 000 ha bruF le% s recense% s en e% te% ) est tre+ s en deça+ du bilan forestier re% el (le diffe% rentiel tient a+ la re% solution des deux satellites qui fournissent les donne% es, re% solution qui ne permet pas de distinguer des anomalies thermiques trop petites, tandis que toutes les anomalies thermiques de% tecte% es ne correspondent a+ des secteurs identifie% s comme "forestier" ou "naturels"). 41 C'est aussi le sens des recommandations du rapport du CGAAÈR « Plan de protection des foreF ts contre les incendies 2018 ». C. Dereix, Y. Granger. Apre+ s avoir reconnu l'importance du BDIFF, « la mission recommande l'engagement de trois e% tudes et travaux a+ caracte+ re technico-e% conomique de niveau national : R3-1 un e% tat de l'art sur les pistes sylvicoles d'adaptation des massifs forestiers aux risques lie% s aux changements climatiques ; R3-2 un bilan critique des formules de valorisation des espaces et des produits forestiers dans les zones soumises aux incendies de foreF t ; R3-3 une e% valuation holistique des feux de foreF t sous la double approche de l'objectivation du dommage e% cologique et de l'estimation du couF t global de la DFCI (association re% gionale « de% fense des foreF ts contre l'incendie en Aquitaine » qui rassemble 212 associations syndicales autorise% es). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 55/138 PUBLIÉ Focus sur la mesure des gaz a+ effets de serre en temps re% el caracte% risant les e% pisodes climatiques ICOS mesure en continu le fonctionnement bioge% ochimique et biophysique de 60 e% cosyste+ mes en Èurope dont 17 en France. Les flux de CO2 et d'e% vapotranspiration, le bilan d'e% nergie et diverses variables auxiliaires sont mesure% es dans ce cadre (productivite% primaire, production de biomasse, e% tat du sol...) font partie de ce suivi dont les donne% es sont mises en ligne : https://www.icos-cp.eu Ce re% seau de stations de ICOS va donc au-dela+ du simple suivi des e% changes gazeux et permet de caracte% riser en temps quasi re% el les impacts d'e% pisodes climatiques sur le fonctionnement et la productivite% des e% cosyste+ mes forestiers. Comple% te% par les donne% es obtenues dans l'atmosphe+ re et par le programme Copernicus, il permet une caracte% risation multi-e% chelles de ces impacts. La communaute% française est tre+ s active dans ICOS et dispose d'un re% seau de stations couvrant peu ou prou les grandes re% gions agricoles et forestie+ res me% tropolitaines ; il est de% ploye% sur des prairies (quatre stations), cultures (quatre stations), tourbie+ re (une station) et foreF ts (six stations) ; elle anime une synthe+ se europe% enne concernant les impacts de la se% cheresse 2018 (avec plus de vingt publications soumises a+ la revue Phil Trans Roy Society en de% cembre 2019, elle te% moigne d'une certaine re% activite% ) a commence% a+ analyser les impacts des e% pisodes 2019, qui peuvent eF tre spectaculaires (arreF t brutal de photosynthe+ se en foreF t me% diterrane% enne par exemple). Il peut eF tre note% que plusieurs processus et de% marches paralle+ les au pre% sent rapport sont en cours sur les strate% gies de long terme : · le comité gestion durable des forêts du conseil supérieur de la forêt et du bois a sollicite% du ministre de l'agriculture un retour sur la crise sanitaire actuelle et un grand plan d'adaptation des foreF ts au changement climatique42; · les groupes forêt-bois du Sénat et de l'Assemblée nationale ont organise% un colloque sur ce meF me sujet le 7 novembre 2019 et ont recueilli des propositions d'action qu'ils vont maintenant structurer ; la députée Anne-Laure Cattelot a reçu du Premier Ministre une mission aupre+ s du ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'avenir de la foreF t qui recoupe en partie le sujet de l'impact des se% cheresses et du changement climatique. · 4.3. Milieux bocagers, linéaires de haies, pré-vergers 4.3.1. Le dispositif national de suivi des milieux bocagers doit être pérennisé et conforté Les paysages bocagers sont reconnus pour leurs nombreux services e% cosyste% miques, inte% ressant les animaux d'e% levage (ombre, abri, ambiance, fourrage), les cultures (effet microclimatique, limitation de la dessiccation due au vent, augmentation des rendements), la biodiversite% , le stockage du carbone, l'e% puration de l'eau, l'e% creF tage des crues, la production de bois, la protection des sols, le maintien de l'eau dans les parcelles, graF ce aux barrie+ res capillaires joue% es par les haies. Il n'y a pas de suivi mettant en e% vidence un impact des canicules et de la se% cheresse sur les espe+ ces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers. Ne% anmoins, ils ont constitue% des zones 42 Il a demande% pour le printemps 2020 l'e% laboration d'une feuille de route dont les acteurs ont e% te% mobilise% s sur trois grandes questions portant sur (i) les enseignements a+ tirer des connaissances existantes et expe% riences passe% es pour la gestion de la crise actuelle et les perturbations futures, (ii) les lignes directrices et outils pour le renouvellement / la reconstitution / l'ame% lioration des foreF ts, (iii) l'organisation a+ adopter pour les gestionnaires forestiers et les filie+ res re% pondent aux crises pre% sentes et futures, tout en tenant compte des attentes socie% tales. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 56/138 PUBLIÉ d'alimentation comple% mentaires pour des cheptels bovins (par exemple en Deux-Se+ vres, au sein de la Re% serve naturelle bocage+ re des Antonins). Sur ce meF me site te% moin, les arbres teF tards et leur faune associe% e ont e% te% inventorie% s en 2019 et il a e% te% remarque% qu'une diversite% d'espe+ ces d'amphibiens (tritons marbre% s, salamandres, grenouilles rousses) trouvent refuge dans le terreau des vieux arbres taille% s « en teF tards », ces espe+ ces y recherchant la fraîFcheur. Les bocages ou+ persistent de nombreuses zones humides et des haies anciennes ont joue% un roF le atte% nuateur vis-a+ -vis des e% pisodes extreF mes de l'e% te% 2019, a+ l'e% gard de la faune (domestique ou sauvage) et des milieux environnants. Photographie 3 : Parthenaises en milieu bocager, (photographie Sophie Morin, Pôle bocage OFB). Lance% en 2017, co-porte% par le poF le bocage de l'OFB et par l'institut ge% ographique national (IGN), sur la base de financements du MTÈS et du ministe+ re de l'Agriculture et de l'alimentation (MAA) dans le cadre de la politique nationale trame verte et bleue et du plan national de de% veloppement pour l'agroforesterie, le dispositif national de suivi des bocages (DNSB) compte un comite% des utilisateurs (Afac-agroforesteries...) et un groupe d'experts scientifiques (Centre national de la recherche scientifique - CNRS-, INRA devenu INRAÈ, universite% s) et envisage de nombreux travaux (re% alisation d'une cartographie nationale des haies, caracte% risation des diffe% rents bocages, monitoring des e% cosyste+ mes bocagers...). Cet objectif ne% cessitera la coordination d'un re% seau d'observateurs issus de l'OFB et de divers re% seaux (naturalistes, chasseurs, agriculteurs...) et permettra d'identifier les zones de bocages conserve% s ou de% grade% s (annexe 16 : les bocages, des paysages résilients et multifonctionnels). Recommandation 8. Conforter et pérenniser le dispositif national de suivi des bocages, lequel sera à même de fournir un suivi fin et des résultats à valoriser vis-à-vis des épisodes climatiques de l'été 2019, en garantissant ses financements (éco-contribution, agences de l'eau, OFB), et en renforçant ses partenariats scientifiques. 4.3.2. Restaurer et profiter de la multifonctionnalité des espaces bocagers pour réduire l'impact et atténuer les effets des épisodes climatiques intense Proposition Les travaux du DNSB devraient permettre d'identifier sur les territoires les zones de bocages conserve% s et d'autres ou+ des actions de restauration seraient be% ne% fiques. Quelques pistes sont sugge% re% es : parcs naturels re% gionaux (PNR) bocagers, labels paysagers, outils juridiques de protection, mesures de la politique agricole commune (PAC) spe% cifiques type paiements pour services environnementaux, plans de gestion des infrastructures e% cologiques, retour de l'e% levage et de formes agricoles plus diversifie% es dans certains secteurs, promotion des services fonde% s sur la nature dans le cadre de futures politiques contractuelles, re% -embocagement de certains territoires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 57/138 PUBLIÉ 4.4. Tour d'horizon des espèces affectées 4.4.1. Les impacts des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019 sur les espèces Les constats des phe% nome+ nes climatiques de l'e% te% 2019 sont re% pandus sur tout le territoire national, mais peu quantifiables faute de suivis et d'indicateurs de% die% s. Parmi les observations recense% es (en plus des constats de% ja+ cite% s sur les milieux aquatiques, forestiers et bocagers), on note par exemple : · · · · · la mortalite% de jeunes oiseaux nicheurs, notamment hirondelles et martinets, tombe% s des nids ; l'explosion d'une population envahissante de Hydrocotyle ranunculoides (plante herbace% e, vivace et amphibie) sur le Dhuy (affluent du Loiret), de plus en plus complexe a+ ge% rer ; la colonisation massive de Pectinatella magnifica (bryozoaire d'eau douce), repe% re% e sur l'e% tang de la Naue la Che+ vre (Meurthe-et-Moselle) ; la re% duction des capacite% s de production de conchyliculture et ostre% iculture, en raison d'une moindre arrive% e d'eau douce en mer ; la moindre activite% de peF che en eau douce professionnelle comme de loisirs, compte tenu de la baisse de la ressource piscicole. 4.4.2. Les espèces affectées : recommandations Si ces constats me% riteront a+ l'avenir d'eF tre e% taye% s par une meilleure mobilisation (collective et organise% e) des re% seaux d'observation, il est a+ noter que la mission a repe% re% deux initiatives et sources d'information inte% ressantes : les sentinelles du climat d'une part et le programme STOC d'autre part. 4.4.2.1. Les sentinelles du climat La compre% hension des effets locaux du changement climatique sur la biodiversite% est essentielle pour orienter les politiques de gestion des espaces naturels. Èn Nouvelle-Aquitaine, l'absence de connaissances a ainsi conduit a+ un programme de recherche « Les sentinelles du climat ». Regroupant une quinzaine de structures partenaires, des associations, des conservatoires, des laboratoires de recherche, participant a+ des travaux d'acquisition des connaissances, d'analyse et de restitution, ce programme s'appuie e% galement sur le de% veloppement d'outils de me% diation pour diffuser l'information scientifique aupre+ s du public. Le programme est construit a+ partir d'indicateurs base% s sur des suivis d'espe+ ces ou groupes d'espe+ ces, ayant des capacite% s de de% placement faibles. Les espe+ ces sentinelles du climat sont re% parties au sein de diffe% rents e% cosyste+ mes et regroupent une vingtaine d'espe+ ces spe% cifiques (Grenouille des Pyre% ne% es par exemple). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 58/138 PUBLIÉ 4.4.2.2. Le programme STOC L'une des publications post-canicule 2003 avait e% te% base% e sur les re% sultats du suivi temporel des oiseaux communs (STOC « capture »), documentant ainsi leur reproduction, leur survie et leur condition corporelle. Ce meF me STOC apporterait aussi des informations utiles sur les effets de l'e% te% 2019, les donne% es collecte% es sur les populations d'oiseaux par capture pour 2019 e% tant en cours de re% ception (la production d'indicateurs annuels d'e% tat et de fonctionnement des populations d'oiseaux communs existe ; les indicateurs 2019 devraient eF tre produits d'ici mai 2020). Pour isoler les particularite% s de l'anne% e 2019 en lien avec la se% cheresse estivale, des analyses spe% cifiques seraient toutefois ne% cessaires, avec des moyens humains supple% mentaires. Recommandation 9. a) Conforter l'animation des réseaux des réserves naturelles, conservatoires d'espaces naturels, botaniques, parcs naturels régionaux, avec un programme dédié aux suivis des effets des canicules et sécheresses sur les milieux naturels, b) Développer un suivi des écosystèmes sur le mode du programme « Les sentinelles du climat », contribuant à compléter les indicateurs de l'observatoire national de la biodiversité, c) Commander au muséum d'histoire naturelle (MNHN) d'une analyse des données du programme STOC en regard des aléas de l'été 2019. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 59/138 PUBLIÉ 5. Des indicateurs pour juger de l'impact des actions menées lors de prochains événements climatiques similaires Afin d'appre% cier les effets des e% pisodes caniculaires ou de se% cheresse a+ venir, dans l'optique d'e% valuer la pertinence des actions engage% es et l'e% volution globale de la situation, la mission propose le tableau de bord ci-dessous dont l'e% laboration et le suivi pourraient eF tre confie% s a+ l'observatoire national sur les effets du re% chauffement climatique (ONÈRC). Domaine Définition de(s) l'indicateur(s) Organisme où il est disponible Me% te% o-France Météorologie (annexe 1.1) 1- Dure% e et position calendaire des e% pisodes de canicule 2- Intensite% maximale 3- Se% ve% rite% Bâti Infrastructures routières et ouvrages d'art Infrastructures ferroviaires et service de transport ferroviaire Le couF t global marche% (montant estime% ou consolide% des dommages) pour un e% ve+ nement donne% Nombre de jours * de% partements concerne% s par un arreF te% de restriction de la circulation (un pic pour de% passement un jour donne% compte pour un) cumule% de juin a+ septembre ceres.ccr.fr https://lscqa.org/ fr/vigilance atmosphe% rique SNCF Re% seau direction ge% ne% rale des ope% rations et de la production · · Re% seau SNCF : nombre de minutes perdues43 au-dela+ de 5 minutes chaque jour de l'e% ve% nement caniculaire pour cause me% te% o pour chaque activite% (TGV, TÈR, Transilien, fret, TÈT) Re% seau SNCF : Nombre de minutes perdues au-dela+ de 5 minutes par semaine en fonction des incidents lie% s a+ la canicule Re% seau SNCF : nombre d'incendies aux abords ou sur la voie Re% seau RATP : nombre de kilome+ tres non re% alise% s pour les bus, les tramways, me% tros et RÈR en heures creuses et de pointe Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien Infrastructures et transport fluviaux Réseau d'électricité : Biodiversité, milieux et espèces Èvolution mensuelle de la proportion de la cause de retard au de% part « me% te% o et divers » pour diffe% rentes typologies de vols COSAP RATP, Direction des ope% rations DGAC, Direction du transport ae% rien VNF Total des jours d'arreF ts de la navigation pour insuffisance d'eau sur les canaux (plaisance) et sur les rivie+ res (fret) Crite+ re B journalier ge% ne% re% par les incidents sur las caF bles HTA de type CPI (annexe 12.9) Renforcement du suivi et de la connaissance des e% tiages des cours d'eau Mesure de l'atte% nuation du stress hydrique apporte% e par les projets « solutions fonde% es par la nature » Suivi cartographique LIDAR haute de% finition pour accroîFtre la connaissance des mortalite% s des boisements confronte% s aux ale% as climatiques Base de donne% es re% actualise% e de suivi et de caracte% risation des incendies Diagnostic national des milieux bocagers Suivi des impacts des canicules et se% cheresse par le re% seau des espaces naturels Analyse des donne% es du programme STOC en regard des ale% as me% te% o 2019 Ènedis ONDÈ OFB DSF et IGN BDIFF PoF le bocage OFB MTÈS MNH 43 Minutes perdues au-dela+ de 5 minutes = minutes perdues au-dela+ de 5 minutes entre l'horaire the% orique de passage d'un train et son passage re% el. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 60/138 PUBLIÉ Conclusion Il ressort des projections de Me% te% o-France que les e% pisodes de l'e% te% 2019 vont se multiplier d'ici 2050, mais ne seront pas plus forts en intensite% , dure% e et se% ve% rite% qu'en 2003. Une canicule comme celle de juin sera ne% anmoins quatre fois plus probable a+ l'horizon 2040, celle de juillet six fois plus, sauf si l'on est sur la trajectoire la plus se% ve+ re (RCP 8.5). Dans ce cas, les e% pisodes de fortes chaleurs se multiplieront, auront une intensite% bien supe% rieure, seront plus longs et dureront tout l'e% te% (90 jours). Si l'impact de ces deux canicules a e% te% relativement limite% sur les re% seaux, probablement du fait de leur courte dure% e, c'est une alerte pour les re% seaux de transport collectif, avec une premie+ re prise de conscience des autorite% s organisatrices de mobilite% et de la RATP qui a duF , pour la premie+ re fois, ralentir les RÈR et me% tros. Il est donc indispensable de progresser vers des re% seaux plus re% silients, et, dans toutes les de% cisions de re% ge% ne% ration, de renouvellement de mate% riel ou de syste+ me e% lectrique et e% lectronique, d'anticiper cette e% volution. Faute d'une action volontariste sur la qualite% de la construction et le confortement des maisons existantes, le risque retrait et gonflement d'argile qui consomme pre+ s de la moitie% des de% penses du fonds catastrophes naturelles pourrait voir son couF t devenir insupportable. La mise en oeuvre des dispositions de la loi Èlan doit eF tre faite sans tarder. Les impacts de la se% cheresse, qui se caracte% risent par une forte baisse de l'humidite% des sols, des niveaux d'e% tiage et des de% bits des cours d'eau, ont e% te% contenus pour partie en 2019 mais auraient pu avoir de plus lourdes conse% quences, tant sur l'approvisionnement en eau potable et l'agriculture que sur l'approvisionnement en e% nergie et la production industrielle. S'il est trop toF t pour connaîFtre leurs effets sur la faune, la flore et les milieux, ainsi que sur les sinistres lie% s au retrait gonflement des argiles dans le baF timent, il est vraisemblable que leurs conse% quences ne pourront eF tre qu'importantes. Avec l'augmentation de l'e% vaporation lie% e a+ la hausse des tempe% ratures, les se% cheresses vont s'aggraver dans les anne% es futures et concerner une part du territoire de plus en plus e% tendue : en 2080, l'humidite% du sol moyen devrait correspondre aux se% cheresses extreF mes d'aujourd'hui. Aussi, faut-il se pre% parer de+ s a+ pre% sent a+ cette e% volution d'ampleur et lutter impe% rativement contre l'imperme% abilisation des sols et les îFlots de chaleur en milieu urbain et de% velopper toutes les potentialite% s offertes par les solutions fonde% es sur la nature, au be% ne% fice des espaces agricoles, naturels et forestiers. Emmanuelle BAUDOIN Charles PUJOS Michel PY Inge% nieure ge% ne% rale des ponts, des eaux et des foreF ts Inge% nieur ge% ne% ral des ponts, des eaux et des foreF ts Dominique STEVENS Inspecteur ge% ne% ral de l'administration du de% veloppement durable Inge% nieur ge% ne% ral des ponts, des eaux et des foreF ts Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 61/138 PUBLIÉ Annexes Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 62/138 PUBLIÉ 1. Lettre de mission Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 63/138 PUBLIÉ Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 64/138 PUBLIÉ 2. Caractérisation des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019 2.1. Vigilance vagues de chaleur Le plan national canicule 2017 (PNC) 44 « a pour objectifs d'anticiper l'arrive% e des vagues de chaleur, de de% finir les actions a+ mettre en oeuvre pour pre% venir et limiter les effets sanitaires de celles-ci et d'adapter les mesures de pre% vention et de re% duction des expositions a+ la chaleur particulie+ rement a+ destination des populations vulne% rables a+ la chaleur ». L'instruction ministe% rielle du 22 mai 2018 a introduit deux nouveaute% s dans le plan national canicule : · · l'extension de la pe% riode de veille saisonnie+ re du 1er juin au 15 septembre ; une terminologie permettant de de% crire les diffe% rents types d'e% pisodes de chaleur qui peuvent eF tre rencontre% s. Les de% finitions du plan national canicule font office de de% clenchement pour les alertes. La canicule y est de% finie comme une pe% riode ou+ les moyennes glissantes sur trois jours des tempe% ratures minimales et maximales atteignent des seuils d'alerte de% partementaux, ces seuils pouvant eF tre module% s par des facteurs aggravants de la chaleur (humidite% , pre% cocite% , pollution de l'air, facteurs populationnels de type grands rassemblements...), en lien avec les agences re% gionales de sante% (ARS). La canicule est donc caracte% rise% e par des pe% riodes de tempe% ratures e% leve% es de jour comme de nuit. Ces pe% riodes sont susceptibles de constituer un risque pour l'ensemble de la population expose% e. Quatre de% finitions importantes sont pose% es : · pic de chaleur : exposition de courte dure% e (un ou deux jours) a+ une chaleur intense pre% sentant un risque pour la sante% humaine, pour les populations fragiles ou surexpose% es, notamment du fait de leurs conditions de travail et de l'activite% physique ; il peut eF tre associe% au niveau de vigilance me% te% orologique jaune ; épisode persistant de chaleur : tempe% ratures e% leve% es qui perdurent dans le temps (supe% rieure a+ trois jours) pour lesquels les IBM 45 sont proches ou en dessous des seuils de% partementaux ; ces situations constituant un danger pour les populations fragiles ou surexpose% es, notamment du fait de l'activite% physique ; il peut eF tre associe% au niveau de vigilance me% te% orologique jaune ; canicule : pe% riode de chaleur intense pour laquelle les IBM de% passent les seuils de% partementaux pendant trois jours et trois nuits conse% cutifs et susceptible de constituer un risque pour l'ensemble de la population expose% e, elle est associe% e au niveau de vigilance me% te% orologique orange ; canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa dure% e, son intensite% , son e% tendue ge% ographique, a+ fort impact sanitaire, avec apparition d'effets collate% raux ; elle est associe% e au niveau de vigilance me% te% orologique rouge. · · · Les crite+ res de vigilance sont e% tablis par Me% te% o-France en lien avec sante% publique France (SPF) et la direction ge% ne% rale de la sante% (DGS). Pour une situation donne% e, Me% te% o-France prend la de% cision 44 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnc_actualise_2017.pdf 45 Les indicateurs bio me% te% orologiques (IBM) sont les moyennes sur trois jours conse% cutifs (l'IBM du jour J est la moyenne de J, J+1, et J+2) des tempe% ratures minimales (IBM min) et maximales (IBM max) ont e% te% identifie% s comme e% tant les plus pertinents pour identifier les e% pisodes de canicule en France me% tropolitaine. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 65/138 PUBLIÉ pour les couleurs vertes, jaunes et oranges. Èn cas de risque de couleur rouge, des re% unions quotidiennes sont organise% es avec SPF et la DGS. Ces re% unions permettent de partager les informations (me% te% o, pre% visions, impacts) et de produire une analyse commune de la situation. La de% cision finale de passage appartient a+ Me% te% o-France, comme pour les autres phe% nome+ nes concerne% s par la vigilance a+ l'exception des crues ge% re% es par Vigicrues. 2.2. Identification et caractérisation d'une vague de chaleur Me% te% o-France utilise une me% thode de de% tection a posteriori des vagues de chaleur qui a e% te% mise au point dans le cadre du projet Èxtremoscope. Èlle a e% te% re% cemment de% crite dans l'article Ouzeau, et al.,201646. Les vagues de chaleur y sont vues comme des objets posse% dant certaines caracte% ristiques que l'on peut comparer entre elles : · · · un de% but, une fin et donc une dure% e et une position calendaire ; son intensite% maximale qui correspond a+ la tempe% rature la plus e% leve% e atteinte au cours de l'e% pisode ; sa se% ve% rite% , repre% sente% e par le cumul sur la dure% e de l'e% pisode des °C au-dessus du centile 97,5 ou autrement dit par l'inte% gration sur la pe% riode de la quantite% de chaleur en exce+ s. L'identification des e% pisodes (et de leurs caracte% ristiques) s'appuie sur une me% thode a+ seuils (utilisation des centiles 99,5 - 97,5 - 95,0), de% finis a+ partir de la climatologie de la se% rie de tempe% ratures quotidiennes traite% e. Cette se% rie s'e% tend sur les 3 dernie+ res de% cennies, a+ savoir la pe% riode 1981 - 2010 pour l'identification des e% ve% nements de la de% cennie 2011-2020. A partir de 2021 on utilisera la se% rie 1991 - 2020. Figure 26 : la température en ordonnée représente la moyenne des températures moyennes quotidiennes (calculée à partir de la plus basse et la plus élevée) réalisée sur 30 villes de France. Légende : · · · · 46 Sint : seuil d'interruption de l'épisode - centile 95 Sdeb : seuil de début de l'épisode - centile 97,5 Spic : centile 99,5 Pour « sortir » d'un épisode, il faut passer sous Sint ou rester 3 jours sous Sdeb. https://doi.org/10.1016/j.cliser.2016.09.002 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 66/138 PUBLIÉ 2.3. Durée, intensité maximale et sévérité des vagues de chaleur depuis 1947 (source Me% te% o-France) Numé ro Date de début Date de fin Durée (jours) Intensité maximale (en °C) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 1947 06 26 1947 07 23 1949 07 11 1952 06 29 1959 07 08 1964 07 15 1975 07 31 1976 06 23 1983 07 09 1989 07 21 1990 07 21 1990 07 31 1994 07 23 1994 08 03 1995 07 19 1995 07 29 1998 08 08 2001 08 24 2003 07 10 2003 08 02 2004 07 31 2005 06 18 2006 07 10 2009 08 15 2010 07 08 1947 06 28 1947 08 04 1949 07 14 1952 07 02 1959 07 10 1964 07 18 1975 08 08 1976 07 06 1983 07 31 1989 07 24 1990 07 23 1990 08 05 1994 07 30 1994 08 09 1995 07 21 1995 08 05 1998 08 12 2001 08 27 2003 07 15 2003 08 17 2004 08 03 2005 06 28 2006 07 30 2009 08 20 2010 07 12 3 13 4 4 3 4 9 14 23 4 3 6 8 7 3 8 5 4 6 16 4 11 21 6 5 25.858 27.753 25.518 26.522 25.415 26.075 26.665 25.453 26.253 25.970 25.368 27.038 25.532 25.798 26.227 25.350 26.337 25.365 25.748 29.352 25.375 26.145 27.043 25.683 25.338 5.711 29.137 3.956 6.972 3.994 5.584 15.771 16.720 23.836 5.714 3.760 13.645 7.119 9.849 6.106 7.050 9.602 5.048 7.933 59.374 5.210 12.755 35.382 5.798 5.937 1947 1947 1949 1952 1959 1964 1975 1976 1983 1989 1990 1990 1994 1994 1995 1995 1998 2001 2003 2003 2004 2005 2006 2009 2010 Sévérité Année Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 67/138 PUBLIÉ 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 2011 06 26 2011 08 20 2012 08 17 2013 07 20 2013 07 31 2015 06 30 2015 07 15 2016 07 18 2016 08 23 2017 06 18 2017 07 05 2017 07 17 2017 08 26 2018 07 24 2019 06 25 2019 07 21 2011 06 28 2011 08 23 2012 08 21 2013 07 27 2013 08 02 2015 07 07 2015 07 22 2016 07 20 2016 08 27 2017 06 22 2017 07 08 2017 07 19 2017 08 29 2018 08 08 2019 06 30 2019 07 26 3 4 5 8 3 8 8 3 5 5 4 3 4 16 6 6 25.650 25.943 26.442 26.022 25.497 26.545 25.938 25.665 25.587 26.445 25.780 25.692 25.547 27.433 27.947 29.402 2.896 4.811 10.658 11.959 4.218 15.502 10.308 3.466 7.527 10.317 5.125 3.794 5.373 31.411 18.042 19.554 2011 2011 2012 2013 2013 2015 2015 2016 2016 2017 2017 2017 2017 2018 2019 2019 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 68/138 PUBLIÉ 2.4. Température moyenne quotidienne observée en été (source Météo-France) 2.5. Méthode de diagnostic de la sécheresse des sols La repre% sentation de la me% te% o et du climat suppose de repre% senter fide+ lement une large gamme de processus physiques, parmi lesquels les e% changes physiques a+ l'interface sol-atmosphe+ re. Au sein des syste+ mes de pre% vision de Me% te% o-France, le mode+ le physique SIM47 (Safran - Isba Modcou) repre% sente ces e% changes ; e% vaporation, infiltration, drainage, diffusion, ruissellement, utilisation de l'eau par les ve% ge% taux... SIM inte+ gre les observations atmosphe% riques de Me% te% o-France (pre% cipitations, vent, tempe% rature...) et est valide% graF ce a+ des campagnes de mesure d'humidite% du sol et en utilisant les observations disponibles de de% bits des fleuves et rivie+ res. La France est de% coupe% e en mailles (carre% s) de 8 km de coF te% . L'indice d'humidite% des sols « SWI » est calcule% pour chaque maille. Me% te% o-France dispose d'une climatologie du SWI de 1959 a+ nos jours. Pour chaque maille, la saison e% tudie% e est compare% e a+ l'archive du SWI. On dispose ainsi d'un bilan hydrique spatialise% a+ l'e% chelle de chaque maille pour tout le territoire depuis 1959. 47 http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/21890/meteo_2008_63_40.pdf?sequence=1 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 69/138 PUBLIÉ Figure 27 : Méthode de diagnostic de la sécheresse des sols (source Météo-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 70/138 PUBLIÉ 2.6. Déficit de précipitations par trimestre (indice SPI) (Source Me% te% o-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 71/138 PUBLIÉ 2.7. Déficit d'humidité des sols (indice SWI) (Source Me% te% o-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 72/138 PUBLIÉ 2.8. Indice moyen d'humidité des sols (SWI) - France, année 2019 (source Météo-France) 2.9. Le positionnement des épisodes de l'été 2019 en climat futur 2.9.1. Les épisodes caniculaires en climat futur Pour analyser le futur du changement climatique, les experts du groupe d'experts intergouvernemental sur l'e% volution du climat (GIÈC) ont de% fini a+ priori quatre trajectoires d'e% missions et de concentrations de gaz a+ effet de serre, baptise% s RCP (« Representative Concentration Pathways » ou « Profils repre% sentatifs d'e% volution de concentration »). · · · La trajectoire RCP2.6 est le sce% nario qui maîFtrise le plus les e% missions de GÈS et abouti a+ un refroidissement en fin de sie+ cle. La trajectoire RCP8.5 est le sce% nario tendanciel qui aboutit a+ une augmentation de 4 °C de la tempe% rature en fin de sie+ cle. Les trajectoires RCP4.5 et RCP6.0 correspondent a+ des sce% narios interme% diaires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 73/138 PUBLIÉ Figure 28 : évolution, de 1850 à 2300, de la température moyenne (°C) à la surface de la Terre par rapport à la moyenne des années 1901-2000 mesurée (courbe noire) et calculée par les modèles du CNRM-CERFACS (traits pointillés) et de l'IPSL (traits pleins) et pour les différents scénarios RCP : RCP2.6 (le plus optimiste), RCP4.5, RCP6.0 et RCP8.5 (le plus sévère)48 (Source Météo-France) Il ressort des projections de Me% te% o-France (figure 28) que les e% pisodes de l'e% te% 2019 vont se multiplier d'ici 2050 mais ne seront pas plus forts en intensite% , dure% e et se% ve% rite% qu'en 2003. Dans les 30 ans qui viennent, nous ne devrions donc pas subir d'e% ve% nements inconnus, mais plusieurs de niveau comparable a+ celui de 2003. Une canicule comme celle de juin sera ainsi 4 fois plus probable a+ l'horizon 2040, celle de juillet, 6 fois plus. Ce devrait eF tre la meF me chose d'ici la fin de sie+ cle si la trajectoire RCP2.6 est respecte% e. Èn revanche, si l'on est sur la trajectoire RCP8.5, les e% pisodes de fortes chaleurs vont se multiplier, seront d'intensite% bien supe% rieure et plus longs, et dureront tout l'e% te% (90 jours). 2003 sera vu comme un « e% te% frais ». Figure 29 : Vagues de chaleur en climat présent (orange) et en climat futur (rouge) pour le scénario RCP 8.5 à l'échéance 2070-2100 (source Météo-France). 48 http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/dossierpressecmip_vdef_1.pdf Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 74/138 PUBLIÉ 2.9.2. La sécheresse des sols en climat futur Avec l'augmentation de l'e% vaporation lie% e a+ la hausse des tempe% ratures, les se% cheresses des sols vont s'aggraver en climat futur, voire tre+ s fortement selon les trajectoires d'e% mission des GÈS suivies (figure 30) et concerner une part du territoire de plus en plus importante (figure 33). La se% cheresse extreF me de 1989 pourrait revenir une anne% e sur deux vers 2080. Èt l'humidite% du sol moyenne (figure 34) correspondrait alors aux se% cheresses extreF mes d'aujourd'hui : la moyenne sur 30 ans en fin de sie+ cle (2071-2100) correspond a+ l'extreF me d'aujourd'hui. Figure 30 : Évolution de la superficie de France en sécheresse (source Météo-France). Figure 31 : Cycle annuel d'humidité du sol, moyenne 1961 - 1990, records et simulations climatiques pour deux horizons temporels (source Météo-France). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 75/138 PUBLIÉ 3. Le bâti 3.1. Reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle L'e% tat de catastrophe naturelle est une situation dont la reconnaissance par arreF te% interministe% riel permet l'indemnisation syste% matique des victimes des dommages provoque% s par divers risques naturels tels que inondations, se% isme, avalanche... et pour les assureurs un partage du risque avec le fonds de garantie des catastrophes naturelles. Èn effet, en lien avec le secteur assurantiel, les pouvoirs publics ont instaure% par la loi du 13 juillet 1982 modifie% e, un dispositif permettant d'indemniser les citoyens victimes de catastrophes naturelles. Aux termes de l'article 1er de cette loi : « sont considérés comme les effets des catastrophes naturelles, les dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n'ont pu empêcher leur survenance ou n'ont pu être prises. ». Èn pratique, le maire d'une commune estimant avoir subi une catastrophe naturelle formule une demande de reconnaissance aupre+ s des services pre% fectoraux. Une commission interministe% rielle, pilote% e par le ministe+ re de l'Inte% rieur, est charge% e de se prononcer sur le caracte+ re naturel du phe% nome+ ne ainsi que sur son intensite% anormale, en se basant sur des rapports techniques joints aux dossiers. Èlle se prononce individuellement sur chaque demande. La commission e% met un avis consultatif. Cet avis simple, est ensuite transmis aux ministres pour de% cision et prise ou non de l'arreF te% interministe% riel49 classant la commune en « catastrophe naturelle ». Quand il est pris, cet arreF te% interministe% riel, « détermine les zones et les périodes où s'est située la catastrophe ainsi que la nature des dommages résultant de celle-ci couverts par la garantie [contre les effets des catastrophes naturelles] » (article L. 125-1 du Code des assurances). C'est cette parution au Journal Officiel qui va permettre aux victimes d'eF tre indemnise% es. La se% cheresse a e% te% inte% gre% e aux crite+ res de reconnaissance de l'e% tat de catastrophe naturelle en 1989. Les crite+ res ont e% volue% au fil du temps selon les pre% cisions scientifiques apporte% es. Une premie+ re re% vision de ces crite+ res a eu lieu en 2008. Une nouvelle circulaire, relative a+ la re% vision des crite+ res permettant de caracte% riser l'intensite% des e% pisodes de se% cheresse-re% hydratation des sols a+ l'origine de mouvements de terrain diffe% rentiels, est entre% e en vigueur le 10 mai 2019 (annexe). Cette nouvelle me% thode a permis une diminution importante des de% lais d'instruction des demandes communales notamment celles de% pose% es au titre de l'e% pisode de se% cheresse-re% hydratation de l'anne% e 2018. L'intensite% d'un e% pisode de se% cheresse-re% hydratation est caracte% rise% e a+ partir d'un crite+ re me% te% orologique et d'un crite+ re ge% otechnique pris en compte cumulativement. Pour de% terminer si la surface du territoire communal couverte par des sols argileux sensibles au phe% nome+ ne se% cheresse-re% hydratation est supe% rieure ou e% gale a+ 3 %, sont prises en compte les zones d'ale% as faible, moyen et fort issues de donne% es techniques et e% tudes cartographiques e% tablies par le BRGM. Les cartes utilise% es par le BRGM depuis 2010 ont e% te% mises a+ jour en aouF t 2019 : la couverture du territoire national en zones de susceptibilite% moyenne ou forte a augmente% de 24 a+ 48 %. Me% te% o-France de% finit un indice d'humidite% des sols superficiels (< 2 m de profondeur) pour chacun des mois de l'anne% e. Cet indice s'appuie sur l'indice SWI (annexe ci-dessus 2.5 : méthode de diagnostic de la sécheresse des sols) configure% pour caracte% riser les terrains a+ dominante argileuse a+ couverture gazonne% e particulie+ rement expose% s au phe% nome+ ne de se% cheresse ge% otechnique. Pour de% terminer si un e% pisode de se% cheresse pre% sente un caracte+ re anormal au sens de l'article L. 251-1 du code des 49 https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministere/Securite-civile/Nos-missions/La-protection-des-personnes-desbiens-et-de-l-environnement/Le-dispositif-de-reconnaissance-de-l-etat-de-catastrophe-naturelle Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 76/138 PUBLIÉ assurances, l'indicateur d'humidite% des sols superficiels doit pre% senter une dure% e de retour supe% rieure ou e% gale a+ 25 ans. Les communes sont susceptibles d'eF tre reconnues pour une saison entie+ re. Ces donne% es sont disponibles chaque anne% e au mois de mars de l'anne% e N+1. Les communes ont 18 mois pour effectuer leur demande a+ partir de la survenance de l'e% ve+ nement. Une fois le classement obtenu, les assure% s prennent contact avec leur compagnie d'assurance, cette relation est hors du champ ministe% riel. 3.2. Bilan d'activité de la commission interministérielle catastrophes naturelles en 2019 La commission interministérielle a traité 7 080 dossiers en 2019, soit 13 % de moins qu'en 2018 ou+ 8 161 dossiers avaient e% te% instruits. Cependant 2018 e% tait une anne% e exceptionnelle marque% e par un nombre de dossiers ine% dit depuis la cre% ation de la garantie catastrophe naturelle en 1982. La commission s'est réunie à dix-sept reprises au cours de l'année 2019, soit en moyenne une fois toutes les trois semaines. Habituellement la commission se re% unit onze fois par an. La procédure accélérée, qui suppose une instruction rapide sur le fondement d'expertises simplifie% es lorsque l'intensite% anormale du phe% nome+ ne est e% vidente, a e% te% mise en oeuvre a+ cinq reprises soit autant qu'en 2018. Par le nombre de dossiers traités, l'année 2019 arrive au deuxième rang des 10 dernières. Sur cette pe% riode, le nombre de dossiers traite% annuellement e% tait en moyenne de 4 000 par an. Des tableaux de synthe+ se de l'activite% de la commission sont pre% sente% s en annexe. La re% partition par ale% a des demandes communales de reconnaissance de l'e% tat de catastrophe naturelle de% pose% es au cours de l'anne% e 2019 est atypique. 5 793 demandes, soit 82 % des demandes étudiées en 2019, concernent les épisodes de sécheresse - réhydratation des sols des anne% es 2017 (107 demandes) et 2018 (5 686 demandes). Suite a+ l'adoption d'une nouvelle me% thode d'analyse des demandes communales relatives a+ cet ale% a au premier trimestre 2019, expose% e dans la circulaire n° INÈ1911312C du 10 mai 2019, 5 686 demandes communales de% pose% es dans 90 de% partements me% tropolitains au titre de l'e% pisode de se% cheresse 2018 ont e% te% e% tudie% es en commission entre mai et de% cembre 2019. Cet e% pisode de se% cheresse apparaîFt d'ores et de% ja+ comme le plus important depuis 2009. Il a notamment frappe% le quart nord-est de la France, le bassin parisien et les re% gions Centre et Auvergne-RhoF ne-Alpes. 3 983 communes ont e% te% reconnues soit plus de 70 % des communes qui ont de% pose% une demande, ce qui constitue un taux de reconnaissance historiquement haut. La CCR a estime% le couF t de ce phe% nome+ ne pour le re% gime a+ un milliard d'euros. 1 287 demandes, soit 18 % des dossiers déposés en 2019, étaient consacrées à d'autres phénomènes naturels, dont 990 pour les seules inondations. Le nombre est faible compare% aux 4 608 de% pose% s en 2018, anne% e exceptionnelle en matie+ re d'e% ve% nements pluvio-orageux. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 77/138 PUBLIÉ 3.3. Carte d'exposition au retrait gonflement des sols argileux La nouvelle carte d'exposition requalifie l'exposition de certains territoires au phe% nome+ ne de retrait gonflement argileux. Èlle a e% te% e% labore% e a+ partir : · de la carte de susceptibilite% mise au point par le BRGM a+ l'issue du programme de cartographie de% partementale de l'ale% a retrait-gonflement des argiles conduit de 1997 a+ 2010 ; et des donne% es actualise% es et homoge% ne% ise% es de la sinistralite% observe% e collecte% es par la mission « Risques naturels » (MRN). · Èlle est publie% e sur le portail Ge% orisques 50, destine% a+ mieux faire connaîFtre les risques sur le territoire. 3.4. Déclaration des ouvrages souterrains Toutes les donne% es sur les ouvrages (forages, sondages, puits et sources) souterrains du territoire sont collecte% es pour eF tre conserve% es dans une base de donne% es, la banque du sous-sol (BSS), organise% e et ge% re% e par le BRGM. Afin de trouver et exploiter des ressources naturelles souterraines (eau, pe% trole, ressources minie+ res), pour des e% tudes de ge% otechniques (travaux d'infrastructure et d'ame% nagement), pour de la ge% othermie, et pour la recherche scientifique (connaissance du sous-sol, des processus et des me% canismes a+ l'origine de diffe% rents phe% nome+ nes ge% ologiques) diffe% rents ouvrages sont re% alise% s qui sont une source importante de renseignements sur le sous-sol. A partir de 1958, l'article L. 411-1 du code minier impose la de% claration de tous les ouvrages de plus de 10 me+ tres de profondeur. La base, de% clare% e a+ la commission nationale informatique et liberte% s (CNIL), contient des informations brutes a+ caracte+ re administratif et ge% ologique : nom du proprie% taire, localisation, description des niveaux ge% ologiques rencontre% s, documents nume% rise% s, e% quipement technique des ouvrages, etc. Sur le site internet InfoTerre, la BSS met donc a+ la disposition du public plus de 700 000 descriptions d'ouvrages souterrains. Pre+ s de la moitie% des ouvrages posse+ dent une coupe ge% ologique succincte, et environ 20 % posse+ dent une coupe ge% ologique e% labore% e ve% rifie% e par un professionnel. Cependant, les formations superficielles sont rarement de% crites avec pre% cision (pourcentage et classe d'argiles). 3.5. Coût des sinistres La caisse centrale de re% assurance (CCR) a estime% le couF t de la se% cheresse 2018 pour le re% gime a+ un milliard d'euros, celle de 2019 entre 600 et 870 millions d'euros51. 15 % des sinistre% s pe+ sent 50 % de la charge indemnise% e pour la se% cheresse (ratio comparable aux autres garanties). Sur 25 ans, de 1989 a+ 2013, le montant de la garantie « catastrophe naturelle se% cheresse » s'e% le+ ve a+ 400 millions en moyenne par an, les reprises en sous-oeuvre repre% sentant 200 millions . Une e% tude de la FFA re% alise% e en 2015 estime qu'a+ l'horizon 2040 le couF t des sinistres pour se% cheresse sera multiplie% par 2,6. 50 https://www.georisques.gouv.fr https://ceres.ccr.fr/faces/pages/liste-evenements.xhtml Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 78/138 51 PUBLIÉ 4. Infrastructures routières, ouvrages d'art et circulation routière 4.1. Liste des désordres relevés sur le réseau routier national Quelques de% sordres ponctuels ont pu eF tre constate% s sur le re% seau routier national non conce% de% : par exemple, le 26 juillet, quelques de% formations ponctuelles sur la RN184, la mise en veille automatique (au-dela+ d'un certain niveau de tempe% rature) de plusieurs panneaux a+ message variable (PMV), ou encore un local technique en de% faut d'alimentation suite a+ une surchauffe sur l'A 6 (direction interde% partementale des routes - DIR - IOle-de-France), pre% sence d'une fissure d'adaptation sur l'A 75 sur une section en remblai et sur une bretelle d'entre% e de l'A 771 (DIR massif central). Le principal impact a e% te% les coupures de routes et autoroutes suite a+ des incendies entre juillet et septembre 2019 ayant pour origine soit des ve% hicules en circulation soit des de% parts de feux exte% rieurs (DIR Me% diterrane% e : coupures de l'A 7, de l'A 55 ou au niveau du noeud A 7/A 51, sans que l'infrastructure ait e% te% touche% e). Le centre d'e% tude des tunnels (Cetu) n'a pas eu a+ connaîFtre de dysfonctionnement sur les installations de surface ou e% quipements techniques place% s en teF te de tunnel, ni sur l'alimentation e% lectrique (qui aurait comme conse% quence la fermeture de l'ouvrage a+ la circulation par mesure de se% curite% ). Ce risque est en effet limite% par la mise en place de doubles alimentations (deux postes sources distincts), ou encore l'inscription des tunnels dans la liste des ouvrages de desserte prioritaire. Èn IOle-de-France, les locaux techniques des e% quipements et serveurs des tunnels sont climatise% s. 4.2. Exemples d'impact sur les réseaux routiers des collectivités Selon les remonte% es des gestionnaires aupre+ s du Cerema, ont e% te% observe% s sur les re% seaux routiers de% partementaux les impacts suivants : · en Seine et Marne, acce% le% ration des phe% nome+ nes suivants concernant les enrobe% s bitumineux et les structures : ressuage des enduits superficiels, des re% parations et de certains enrobe% s, fissures longitudinales tre+ s larges et tre+ s profondes le long des foreF ts et dans les zones en remblai, bourrelets transversaux au niveau de structures semi-rigides ; dans le Cantal : des mouvements de terrain lors des e% pisodes de se% cheresse majeure ; dans le Cher, 10 % environ de plus de de% sordres dus au retrait argile et de ressuage. Pour e% viter ce dernier phe% nome+ ne lorsqu'une alerte canicule est annonce% e, les services du de% partement appliquent au petit matin du lait de chaux (de couleur blanche) pour prote% ger la chausse% e, plutoF t que de faire travailler les e% quipes au plus fort de la chaleur en rechargeant avec du granulat de+ s qu'apparaîFt le de% sordre. · · Ces phe% nome+ nes, mal connus des gestionnaires et des spe% cialistes routiers, restent difficiles a+ identifier et encore plus a+ quantifier. Les remonte% es portent sur les phe% nome+ nes tre+ s visibles. Les spe% cialistes du Cerema pensent qu'il est probable que des fragilisations du patrimoine, moins visibles, n'aient pas e% te% identifie% es malgre% leurs conse% quences a+ court et moyen terme. Sur les ouvrages d'art, l'alternance d'e% pisodes de fortes pluies et de se% cheresse ont un effet sur les caracte% ristiques des sols qui peut induire des proble+ mes particuliers sur les ponts (fondation sur argile gonflante par exemple) et pour les ouvrages de soute+ nement. Les se% cheresses importantes peuvent conduire a+ des tassements des appuis ou a+ des tassements de murs de soute+ nement qu'il convient de surveiller. Pour certains petits ponts en maçonnerie fonde% s sur pieux en bois, Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 79/138 PUBLIÉ appartenant aux collectivite% s, du fait de ces alternances climatiques, il peut eF tre observe% des affouillements en pied des appuis, mettant ainsi a+ de% couvert les pieux. L'abaissement du niveau de l'eau des rivie+ res du fait de la se% cheresse met ces pieux en bois au contact de l'air. Des champignons peuvent alors apparaîFtre, susceptibles d'entraîFner le pourrissement du bois, ce qui reste un phe% nome+ ne lent. La me% connaissance de ce phe% nome+ ne par les services techniques des collectivite% s pourraient dans le futur entraîFner de gros dommages. 4.3. Description des impacts sur les usagers, la circulation routière et sur les agents . Vis-a+ -vis des usagers : la pre% sence de rayonnements ultraviolets, la tempe% rature e% leve% e (supe% rieure a+ 30 °C) et l'absence de vent, caracte% ristiques classiques des canicules, favorisent la formation d'ozone. Lorsque le seuil de 240 µg/m³(moyenne horaire) est de% passe% , l'autorite% pre% fectorale de% clenche le seuil d'alerte avec des mesures sur la circulation routie+ re gradue% es en fonction de la dure% e de maintien de ce taux, allant de l'abaissement des vitesses maximales jusqu'a+ la restriction de la circulation selon la plaque d'immatriculation ou la classification du ve% hicule et la mise en place d'incitation pour l'usage de transports les moins polluants. Le tableau ci-dessous montre que les deux e% pisodes caniculaires 2019 sont clairement identifiables. 60 50 40 30 20 10 0 Figure 32 : Nombre de jours x départements de procédures préfectorales d'alerte (source DGEC à partir du site du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air -LCSQA-). Èn termes d'accidentologie, en Belgique, il a e% te% observe% 15 % de plus d'accidents les jours de canicule qui s'expliqueraient par un nombre plus important de pie% tons et cyclistes sur les routes, une diminution de la concentration des conducteurs, a+ la fatigue apre+ s une mauvaise nuit de sommeil et au report des trajets en pe% riode plus fraîFche (une e% tude en 2016 chiffrait ce nombre a+ 9 % pour une tempe% rature supe% rieure a+ 27 °C). Èn France, selon la direction de la se% curite% routie+ re, il ne ressort pas de vraie tendance a+ l'examen des deux semaines de canicule par rapport aux cinq anne% es pre% ce% dentes, lorsque sont compare% e l'accidentalite% par mode de de% placement et par milieu, sur la base de donne% es 2019 non encore consolide% e. S'il y a une hausse de tue% s et de blesse% s durant la semaine de canicule de juin, il est observe% une stagnation voire une baisse celle de juillet 2019. Le phe% nome+ ne est trop ponctuel et le nombre d'accidents pas assez significatif. . Vis-a+ -vis des agents, suite a+ l'alerte canicule, la DGITM a demande% aux DIR et aux socie% te% s concessionnaires d'autoroute (SCA) d'afficher des messages de vigilance sur les PMV et de doter les patrouilleurs et les agents en intervention de bouteilles d'eau pour pouvoir les distribuer aux ve% hicules en panne. Certaines SCA ont aussi proce% de% a+ des distributions d'eau sur les aires autoroutie+ res. Vis-a+ -vis des agents expose% s, les DIR ont mis en place des mesures d'horaires de% cale% s de travail, de fourniture d'eau et de glacie+ res, avec parfois des adaptations de poste (parasols), reports de certains chantiers pe% nibles, affichage et distribution du flyer de conseils du ministe+ re de la sante% . A e% te% privile% gie% le travail en e% quipe (pas de personnes isole% es) avec demande de rappel des Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 80/138 PUBLIÉ consignes aux entreprises sur les chantiers. Èn ce qui concerne les controF leurs des transports terrestres, ce sont prioritairement l'adaptation des horaires (controF les le matin, ou l'annulation des controF les en cas de fortes chaleurs) qui ont e% te% mises en place. . Vis-a+ -vis des salarie% s des entreprises de transport, des baF timents et travaux publics (BTP) : les DRÈAL n'ont pas fait remonter de proble+ mes particuliers dans le domaine du transport routier lie% a+ la canicule : les conducteurs de poids lourd et de ve% hicule utilitaire le% ger disposent de climatisation dans les ve% hicules. Selon le ministe+ re du travail, a+ chaque pe% riode de fortes chaleurs, l'activite% tourne au ralenti dans plusieurs secteurs professionnels, les plus concerne% s e% tant notamment le BTP, les transports, l'e% nergie. Les employeurs du BTP soulignent la difficulte% d'ame% nagement du travail sur les chantiers au regard des interdictions de de% marrage matinal du travail par des arreF te% s municipaux ainsi que la complexite% administrative d'e% ventuelles demandes de de% rogation. Un dispositif spe% cifique existe pour les entreprises de BTP : la caisse de conge% s intempe% ries du BTP (CIBBTP). Èn cas de canicule de niveau 3 et 4 ou d'arreF te% pre% fectoral ordonnant une suspension d'activite% en lien avec la canicule, les entreprises de BTP suspendent le chantier et demandent l'aide de la caisse re% gionale de conge% s intempe% rie du BTP (article L. 5424-8 du code du travail). 4.4. Les indicateurs possibles pour le réseau et la circulation routière Il n'y a aujourd'hui pas d'enjeu identifie% pour mettre en oeuvre des indicateurs de suivi sur les infrastructures et ouvrages d'art du re% seau routier. Les indicateurs de% ja+ existants de suivi de l'e% tat des chausse% es et des ouvrages d'art pour l'Ètat et les SCA (Image qualite% du re% seau routier national -IQRN52-,-releve% une fois par an sur le RRN- NC sur les voies les plus circule% es, et Image de la qualite% des ouvrages d'art -IQOA-), ne permettent que d'avoir une ide% e ge% ne% rale de l'e% volution de l'e% tat des routes et ouvrages sans que l'on connaisse la cause de cette e% volution : pour se% parer les impacts estivaux des impacts hivernaux il s'agirait, pour les chausse% es, a+ minima de doubler les campagnes annuelles IQRN et d'arriver a+ exploiter les re% sultats de manie+ re fine, ce qui ne semble pas indispensable aujourd'hui au regard des enjeux. Il en est de meF me pour certaines collectivite% s dont les re% sultats de l'e% tat de leur route sont mis en ligne par l'observatoire national de la route, cre% e% en janvier 2016 et ge% re% par l'IDRRIM 53 (pour 2018, re% sultats de 28 de% partements et 5 me% tropoles pour les chausse% es, et, 34 de% partements et six me% tropoles pour les ponts). Si des incendies impactaient fortement et de manie+ re re% pe% te% e le re% seau principal, il serait possible de mettre en place un suivi du nombre d'e% ve% nement incendie sur le RRN a+ partir de l'outil TIPI ge% re% par la DGITM, en y associant une description des effets sur le patrimoine. Ènfin, le nombre de jour de restriction de la circulation que multiplie le nombre de de% partements concerne% s (un pic pour de% passement un jour donne% compte pour un), disponible sur le site LCSQA.org depuis 2018 pourrait aussi eF tre un indicateur. Il semble selon la direction ge% ne% rale de l'e% nergie et du climat (DGÈC) que le remplissage soit parfois incorrect et mentionne « restriction de circulation » non seulement lorsque seuls les ve% hicules les moins polluants sont autorise% s a+ circuler, mais aussi lorsque la vitesse maximale est abaisse% e. 52 Aujourd'hui l'appareillage utilise% dans le cadre de l'image qualite% du re% seau routier national -IQRN- permet d'identifier des de% formations du sol de l'ordre de quelques millime+ tres. IDRRIM : Institut des routes et des infrastructures pour la mobilite% , qui re% unit les acteurs publics et prive% s dans le domaine des infrastructures de transport. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 81/138 53 PUBLIÉ 5. Remontées portuaires d'impacts sur quelques infrastructures Aucun impact n'a e% te% signale% a+ la Rochelle ou a+ Dunkerque. Seul le grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, du fait du tre+ s faible de% bit de la Loire (avec remonte% e du bouchon vaseux), et d'un taux d'oxyge+ ne dissous tre+ s bas au droit de Nantes, a duF re% duire voire suspendre le dragage des souilles au niveau du terminal ce% re% alier pour e% viter les surmortalite% s piscicoles. La limitation des tirants d'eau a re% duit la capacite% d'accueil des navires : il a fallu soit limiter le chargement, soit attendre des conditions nautiques plus favorables (fonction de la hauteur de la pleine mer). Le port envisage de cre% er a+ terme des stockages de ce% re% ales plus en aval. Les horaires de% cale% s le matin et la journe% e re% duite ont diminue% les cadences de chargement/de% chargement. Par ailleurs, la canicule a acce% le% re% l'apparition de fissures sur des rails de grue, des structures de baF timents et la voirie. Les restrictions de pre% le+ vement d'eau pourraient en cas d'e% ve% nements plus se% ve+ res avoir des conse% quences sur les activite% s consommatrices d'eau industrielles. Le port de Dunkerque travaille sur une gestion efficiente de l'eau dans le cadre d'une de% marche d'e% conomie circulaire : mise en place de synergie autour de l'eau entre les occupants du domaine portuaire, avec les collectivite% s locales, l'Ètat et le syndicat de l'eau du Dunkerquois : recyclage de l'eau, re% utilisation d'eaux use% es industrielles. Cette de% marche est de% veloppe% e par d'autres ports. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 82/138 PUBLIÉ 6. Réseau ferroviaire national et service de transport de la SNCF 6.1. Principaux désordres pouvant survenir sur le réseau ferroviaire du fait des canicules et de la sécheresse Les principaux de% sordres recense% s sont de% crits ci-dessous. Ce descriptif concerne le re% seau ferre% national. Sur le re% seau RATP, les incidents sont exactement de meF me nature avec des contraintes diffe% rentes, les RÈR et me% tro circulant a+ moindre vitesse que les trains, mais avec des infrastructures supportant beaucoup plus de trafic. . De% formations des voies La tempe% rature maximale du rail sur le RFN est de 65 °C (et minimale de -20 °C) : ce parame+ tre permet de de% terminer le niveau maximal de contrainte dans le rail, de dimensionner les composants comme l'ajustement de la longueur des longs rails soude% s (LRS) au moment de la pose, les re+ gles de maintenance associe% es (rails, attaches, traverses, profil et qualite% du ballast). Le LRS n'est pas utilise% en profil difficile, le re% glage des joints e% tant un point de% licat particulie+ rement controF le% . Des cycles de surveillance sont re% gulie+ rement effectue% s, de% taille% es dans les re% fe% rentiels SNCF. De+ s que la tempe% rature du rail peut de% passer 45 °C, des tourne% es chaleur sont mises en place afin de de% tecter les e% carts par rapport aux re+ gles de pose et d'entretien et les corriger avant les pe% riodes de chaleur. Si des zones ne peuvent eF tre corrige% es, des surveillances spe% cifiques sont mises en oeuvre lors d'alertes canicule, la de% formation du rail pouvant causer un de% raillement. A partir de 65 °C a+ l'inte% rieur du rail (correspond a+ 45 °C environ de tempe% rature exte% rieure avec le rayonnement du soleil), des limitations temporaires de vitesse voire des arreF ts de circulation sont mis en oeuvre selon les observations releve% es. . Installations de traction e% lectrique (cate% naires et sous stations) La re% gularisation est le maintien de la tension me% canique du fil conducteur. La pre% sence de contrepoids, destine% s a+ maintenir une tension me% canique constante dans la cate% naire, n'est pas syste% matique pour le RFN. Avec les fortes tempe% ratures, le fil de contact se « de% tend » de manie+ re proportionnelle a+ la hausse de la tempe% rature et peut cre% er un arc e% lectrique avec le toit du train ou eF tre arrache% , provoquant l'arreF t, faute d'alimentation e% lectrique. Au-dela+ de 37 °C, pour certain type de cate% naires, les limites de compensations de sa dilatation sont atteintes. Les contraintes me% caniques au-dela+ de 100 km/h deviennent un risque important d'usure et de rupture pour ces cate% naires en fin de vie ou non re% gularise% es. Èn cas d'alerte me% te% o re% gionale, il est alors demande% d'abaisser la vitesse a+ 100 km/h sur ces zones bien de% finies. . Syste+ mes de signalisation Les composants e% lectriques et e% lectroniques sont sensibles a+ la tre+ s haute tempe% rature (65 °C maximum pour les composants e% lectroniques). Des climatiseurs sont installe% s dans les locaux techniques des syste+ mes de signalisation les plus sensibles. Tous les syste+ mes informatiques a+ l'inte% rieur de locaux techniques climatise% s sont conçus pour fonctionner dans un air ambiant de l'ordre de +18 °C a+ +27 °C. Au-dela+ de cette plage, des perturbations de l'exploitation peuvent se produire (par exemple passages a+ niveau qui ne se rele+ vent plus, de% rangement de signalisation), de meF me qu'en cas de panne de climatisation (ou de coupure de courant). . Mate% riel roulant Les fortes chaleurs peuvent entraîFner des pannes ou des de% re+ glements, notamment en cas de faiblesse du syste+ me de climatisation pre% sent dans le train. Le groupe de climatisation peut fonctionner jusqu'a+ une tempe% rature de +50 °C. Cependant, au-dela+ de 35 °C, n'est tole% re% un Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 83/138 PUBLIÉ fonctionnement que de 50 % de sa puissance : les clients perçoivent alors un dysfonctionnement de la climatisation alors que le fonctionnement est normal. Èn ce qui concerne le moteur, le groupe de refroidissement est compose% d'un circuit haute tempe% rature, dimensionne% pour une tempe% rature de 95 °C au point le plus chaud, la sortie moteur, et le circuit basse tempe% rature, dimensionne% pour 50 °C pouvant exceptionnellement aller jusqu'a+ 60 °C. Les tempe% ratures de dimensionnement du groupe de refroidissement correspondent a+ une tempe% rature ambiante de 35 °C. Au-dela+ , la puissance moteur est de% leste% e jusqu'a+ 30 %, limitant la vitesse en cas de monte% e de pentes et re% duisant les acce% le% rations, et donc ge% ne% rant des retards. . Ouvrages en terre La canicule et la se% cheresse, comme vu en §3.1.1.1, peuvent augmenter les tassements. . Feux de talus Plus de de% parts de feux sont constate% s en cas de se% cheresse aggrave% e par la canicule, a+ l'exte% rieur du domaine public (cause externe), souvent les plus importants, ou a+ l'inte% rieur. C'est la premie+ re fois qu'un feu s'est propage% jusqu'a+ la voie suite a+ un moissonnage de ble% dans la Beauce. La principale cause interne est les e% tincelles cre% e%es par le frottement des roues des trains de fret sur les rails lors d'un freinage, avec des traverses bois qui peuvent prendre feu. D'ou+ l'importance du re% glage des freins et de la « police » mise en place par la SNCF qui peut conduire a+ interdire a+ la circulation une entreprise ferroviaire qui a cause% deux de% parts de feu. 6.2. Préparation de la saison chaude : mesures préventives mises en oeuvre par la SNCF La direction des ope% rations de SNCF Re% seau assure l'animation de l'ensemble des mesures d'anticipation et de pre% vention, et coordonne la re% daction du plan canicule avec les autres gestionnaires d'infrastructures et les entreprises ferroviaires signataires de la convention gestion de crise. De+ s la mi-mars, elle coordonne la mise en oeuvre d'un dispositif de campagne saisonnie+ re pre% alablement a+ la pe% riode de forte chaleur associant toutes les composantes du syste+ me ferroviaire : il comprend des volets techniques, organisationnels et humains et couvre l'ensemble du domaine de l'exploitation (plans de transport, accueil et prise en charge des clients, surveillance et se% curisation des installations, proce% dure d'exploitation, plan de crise...). Il dispose d'un volet « rail » et d'un volet « climatisation des trains ». L'ensemble des mesures du volet technique doit impe% rativement eF tre termine% avant fin juin. Ce plan d'actions est enrichi chaque anne% e par le retour d'expe% rience de l'anne% e pre% ce% dente produit en tout de% but d'anne% e. Il porte notamment sur les quatre points ci-dessous. . Mate% riels : ope% ration de maintenance spe% cifique sur 100 % du parc mate% riel avant fin juin, avec accent sur les e% quipements de climatisation et le stockage d'articles de se% curite% . Les e% quipements re% pute% s sensibles a+ la chaleur sont identifie% s et mis sous surveillance. . Voie et cate% naires, de+ s mars et avant l'e% te% , des tourne% es sont re% alise% es pour identifier et limiter le nombre de zones sensibles (traitement des zones a+ forte criticite% ) qui seront, en cas d'alerte canicule, soit mises sous surveillance aux pe% riodes les plus chaudes de la journe% e, soit feront l'objet de mesures de% finies en amont comme un ralentissement ou une suppression de circulation (et analyse en paralle+ le des e% ventuelles possibilite% s d'itine% raires alternatifs). C'est ainsi que le nombre de zones sensibles ne% cessitant des ralentissements est passe% d'environ 320 la troisie+ me semaine d'avril a+ environ 80 la semaine de canicule de juin et a+ 58 lors de la deuxie+ me canicule. Des expe% rimentations de capteurs connecte% s de tempe% rature de rail (500 en 2019), sont en cours. Ils devraient permettre a+ terme de de% finir des seuils diffe% rencie% s de de% clenchement des tourne% es en hie% rarchisant et diffe% renciant les traitements. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 84/138 PUBLIÉ . Syste+ mes de signalisation, sous-stations, postes d'aiguillage. Des tourne% es de ventilation dans les sous-stations et postes d'aiguillages sont re% alise% es avant la pe% riode chaude afin de mettre en route les syste+ mes de ventilation et controF ler les syste+ mes de climatisation lorsqu'ils existent, avec stockage d'appareils mobiles de climatisation de secours. Des campagnes d'appareillages sont mene% es a+ l'inte% rieur des sous-stations, avec remplacement ou renforcement des composants a+ la limite (ce qui impose e% tude et cre% neaux horaires pour couper le courant). . Pre% vention des feux de talus : mise en oeuvre du sche% ma directeur de la maîFtrise de la ve% ge% tation dans chaque zone de production, sensibilisation des agents de conduite au risque incendie (desserrage complet du frein, de% tection des freins serre% s, signalement pre% cis en cas d'incendie), mais aussi mise en place d'actions pre% ventives dans les directions fret pour e% viter les blocages lie% s aux dispositifs de freinage (frein a+ main et surcharge) et interdiction de meulage de rail en pe% riode de se% cheresse ou canicule. La SNCF dispose d'un plan canicule tre+ s complet a+ l'attention du personnel de% crivant avec pre% cision toutes les mesures a+ prendre en termes d'information, et prise en charge des voyageurs, mobilisation des e% quipes pour assurer la surveillance/maintenance des infrastructures, mate% riels, pre% vention des feux de talus et mesures en faveur des clients et pre% conisations pour les salles de crise territoriales. Il est re% actualise% chaque anne% e. 6.3. Liste des incidents significatifs pendant les deux canicules à la SNCF (Source SNCF Réseau) Légende : . gravité G3 : pilotage par la cellule de crise « national opération » . gravité G4 : pilotage par la cellule de crise « national opération » et ouverture de la salle crise système Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 85/138 PUBLIÉ 6.4. Détails des impacts sur les services de transport de la SNCF par activité : TGV, TER et Transilien . 10 TGV ont accuse% un retard de plus de 3 heures lors de la pe% riode de canicule de juillet contre 31 sur celle de juin. . L'activite% TÈR a e% te% affecte% e significativement par les deux e% pisodes de canicules 2019 avec un re% sultat hebdomadaire de non ponctualite% a+ 5 minutes54 en augmentation de 3,3 % pour chaque semaine concerne% e (11 % contre un re% sultat hebdomadaire moyen annuel de 7,7 % %). Les suppressions de service TÈR ont e% te% en augmentation durant ces deux semaines avec 2,40 % fin juin, 2,8 % fin juillet contre 1,8 % en moyenne hebdomadaire annuelle. Les causes principales sont une multiplication par deux des de% faillances d'installations fixes, en particulier les passages a+ niveau et les installations de signalisation, les limitations de vitesse de circulation (huit lignes concerne% es) et l'augmentation des non-ponctualite% s lie% es au mate% riel roulant (1,9 % fin juin, 1,4 % en juillet pour une moyenne hebdomadaire annuelle de 1,06 %) ainsi que la suppression de service pour cause mate% riel (1,15 % fin juin, 1,1 % fin juillet pour une moyenne hebdomadaire annuelle 2019 d'environ 0,6 %). Sur un parc de 2 300 rames TÈR, 70 rames ont e% te% immobilise% es sous l'effet de la canicule (3 % du parc). . Èn IOle-de-France, l'analyse sur le service du Transilien des non-ponctualite% s (de% finition commune avec la RATP : pourcentage de voyageurs arrivant avec un retard de plus de cinq minutes a+ leur gare de destination)55 selon la cause, montre que l'impact de la canicule pour cause « me% te% o »56 (a+ savoir voies, syste+ mes de traction et de signalisation et feu) a diminue% entre la canicule de 2015 et celles de 2019 mais est reste% comparable pour le mate% riel. Bien que le record de tempe% rature en IOle-de-France ait e% te% atteint le 25 juillet, l'impact « mate% riel » et « malaises » a e% te% moindre en juillet qu'en juin, probablement suite a+ une meilleure anticipation de la SNCF, une meilleure information et un moindre trafic (trains57 et voyageurs), contrairement aux autres causes lie% es a+ la tempe% rature extreF me. Les comparaisons restent ne% anmoins difficiles compte tenu de l'effet trafic, dure% e et intensite% des canicules (10 jours en 2015, contre de l'ordre de 4 jours chacune en 2019). Figure 33 : Transilien, comparaison entre les canicules de 2015 (29 juin au 8 juillet) et les deux canicules de 2019 du pourcentage de non ponctualité hebdomadaire à 5 minutes selon la cause (Source : SNCF Transilien) ; 54 Pourcentage de train qui arrivent avec plus de cinq minutes de retard par rapport a+ l'horaire pre% vu. Èn sus des trains, la SNCF exploite l'ensemble des lignes RÈR, et une partie des RÈR A (branches Nanterre pre% fecture - Cergy-le-Haut et Nanterre Pre% fecture Poissy ainsi que la partie nord de la gare du nord du RÈR B (les autres parties sont exploite% es par la RATP. Me% te% o : tout ale% a climatique confondu. Plus grande re% serve de mate% riel. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 86/138 55 56 57 PUBLIÉ 6.5. Transilien : taux de matériel climatisé/ réfrigéré selon la ligne en 2019 (source : plan canicule 2019 de SNCF Réseau) 58 6.6. Mesures préventives pour le confort des voyageurs Pour e% viter des stationnements trop prolonge% s des trains sous forte chaleur, des actions ont e% te% mene% es durant les deux e% pisodes caniculaires : stores baisse% s, maintien de la climatisation des rames en pe% riode de garage ou encore mise en unite% multiple de certaines rames pour diminuer la densite% voyageur (deux rames mises bout a+ bout). Hors Transilien, une obligation de fonctionnement de la climatisation au de% part ou a+ l'origine de gares en zone de vigilance rouge a e% te% mise en place afin de re% duire le risque de sur-incident. Les trains non e% quipe% s n'ont pas circule% (annulation des services des trains V2N le 25 juillet). Pour le Transilien, le plan transport e% tant alle% ge% en e% te% , les trains climatise% s ont e% te% prioritairement mis en circulation. Lorsque la climatisation des cabines de conduite e% taient en panne, il a e% te% proce% de% lorsque c'e% tait possible au retournement de la rame. Èn cas de panne en rase campagne, sans e% lectricite% ni climatisation, en plein soleil, la tempe% rature peut alors rapidement atteindre 40 °C. Le plan canicule pre% voit la mise en oeuvre d'ae% ration (ouverture des portes coF te% talus), puis le cas e% che% ant l'e% vacuation prioritaire des voyageurs en cas d'arreF t en pleine voie et d'absence d'alimentation e% lectrique ou de climatisation de+ s que l'information est donne% e et que l'arreF t de% passe 15 minutes. Des conventions avec certaines pre% fectures ou/et la protection civile et la croix rouge française permettent a+ la SNCF, contre re% mune% ration, de solliciter les services de% partementaux dans le cadre de demande d'assistance aux voyageurs en gare ou a+ bord (e% vacuation/transbordement, avitaillement/he% bergement d'urgence). Ces conventions ne couvrent pas tout le territoire, ce qui peut poser proble+ me59. 58 A noter que par le terme « climatise% », la SNCF englobe dans ce tableau le mate% riel a+ ventilation re% frige% re% et celui re% ellement climatise% . Par exemple le 26 juillet 2019, dans le Nivernais, alors que l'intercite% s Clermont-Ferrand-Paris a accuse% 12 heures de retard, les pouvoirs publics locaux, malgre% plusieurs sollicitations des salles de crise territoriales et re% gionales, n'ont pas donne% suite aux demandes de preF t du gymnase et d'avitaillement des voyageurs en eau. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 87/138 59 PUBLIÉ Le plan canicule, qui a e% te% applique% , pre% voit outre une information a+ destination des voyageurs avec une incitation a+ ne pas se de% placer si cela s'ave+ re possible, du stockage pre% ventif en gare (bouteilles d'eau et paniers repas) et des distributions de bouteille d'eau dans certaines gares par les « gilets rouges »60. 60 Tout le personnel SNCF volontaire qui n'est pas en premie+ re ligne sur le plan ope% rationnel. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 88/138 PUBLIÉ 7. Réseau et service de transport de la RATP 7.1. Mesures préventives et exceptionnelles mises en oeuvre par la RATP Des campagnes de maintenance pre% ventive du mate% riel roulant sont re% alise% es a+ compter du 15 mai axe% es sur la ventilation et la climatisation du mate% riel, ainsi que des tourne% es de surveillance des organes susceptibles d'eF tre impacte% s par la chaleur : locaux chauds non climatise% s re% pertorie% s dans le me% tro, controF le visuel en journe% e pour observer les zones de de% formation a+ risque des cate% naires dans le tramway et RÈR, surveillance journalie+ re de la tempe% rature du rail du 15 mai au 15 septembre (sauf en cas d'intempe% ries). C'est ainsi que 150 zones ont e% te% identifie% es comme e% tant a+ risque en cas de forte chaleur. La RATP dispose d'un plan « forte chaleur » qui comprend des mesures de pre% vention en fonction des niveaux de tempe% rature : protection du re% seau d'infrastructures et du mate% riel, de son personnel et du confort des voyageurs. Ainsi en cas de vigilance rouge, la RATP organise des tourne% es d'inspection pour surveiller les plateformes, voies, cate% naires, aiguillages, et trois fois par jour rele+ ve la tempe% rature du rail pour de% clencher des points de surveillance comple% mentaires, pouvant aboutir a+ des interventions de maintenance ou des restrictions de circulation. Six ouvrages potentiellement a+ risque (talus) ont e% te% instrumente% s a+ titre expe% rimental, en attente du retour d'expe% rience. Èn juin, la RATP a mis en application les mesures du plan de pre% vention « fortes chaleurs » usuelles qu'elle a renforce% lors de la canicule de juillet : · ve% rification du bon fonctionnement de la ventilation re% frige% re% e sur le parc mate% riel, maintien des ventilations re% frige% re% es des trains gare% s (RÈR A et B, ligne 5), garage des bus a+ l'ombre, passage a+ la machine a+ laver des rames de la ligne 1 et du RÈR A, limitation des rames sans ventilation re% frige% re% e sur le RÈR B, maintien de trains longs en soire% e pour limiter « la chaleur humaine » (moins de densite% ) ; des e% quipes supple% mentaires ont e% te% mobilise% es, notamment sur le RÈR, pour faciliter la gestion des malaises, signaux d'alarme et l'information voyageur ; pour les voyageurs : la RATP a relaye% les messages de sante% publique (limitation des de% placements, hydratation...), distribution d'eau en certains points ; pour les conducteurs de bus : distribution de bouteilles d'eau et dix minutes en plus de battement fortes chaleurs par tour avec cinq minutes de plus le jour de l'alerte rouge, autorisation de port de bermuda ou de jupe portefeuille. Horaires de% cale% s pour les agents de maintenance ; pour les conducteurs et agents mobiles de me% tro et RÈR : eau fraîFche et/ou brumisateur et, pour les lignes les plus chaudes, sorbets, conducteurs de rele+ ve et pre% sence d'encadrement sur le terrain. · · · · 7.2. Détails des incidents constatés la journée du 25 juillet Les incidents observe% s sur le re% seau RATP la journe% e du 25 juillet, jour du record absolu de tempe% rature en IOle-de-France sont les suivants : · des ralentissements ont e% te% mis en place suite a+ l'augmentation de la tempe% rature des rails sur les lignes de tramway T 1 et T 2, les parties ae% riennes de me% tros des six lignes 1, 2, 5, 6, 8 et 13 (30 ou 40 km/h en inter-station contre 60 a+ 80 km/h normalement), et celle du RÈR A, Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 89/138 PUBLIÉ et, suite a+ la restriction de la traction sur la cate% naire, sur le RÈR B (60 km au lieu de 8-100 km/h pour 110- 120 km/h selon les tronçons) ; · soule+ vement de quai dans la gare RÈR de Massy Palaiseau et sur les plateformes de voies en deux points du re% seau tramway ; · claquage « d'arte+ res » (caF bles e% lectriques dans le sol) dus a+ des mouvements de sol plus nombreux a+ cause de la se% cheresse, pannes des portes automatise% es de me% tro expose% es au soleil en augmentation ; jour depuis le de% but du mois de juillet, deux avaries sur le T 1 et augmentation des avaries mate% riels pour le me% tro ; nombre d'incidents voyageurs dans le me% tro ; · record de pannes de mate% riel roulant duF au refroidissement moteur : 150 bus contre 45 par · quatre malaises voyageurs sur les lignes A et B du RÈR impactant le service, et plus grand · 10 % d'escaliers me% caniques a+ l'arreF t et multiplication par deux des ascenseurs a+ l'arreF t. · aucun proble+ me d'alimentation en e% nergie e% lectrique de traction n'a e% te% constate% graF ce au maillage du re% seau d'e% nergie de la RATP ; 7.3. Taux d'équipement de rafraîchissement du matériel roulant RATP en 2019 et dans le futur (source RATP) · Réseau métro : cinq lignes e% quipe% es de ventilation re% frige% re% e, cinq de ventilation me% canique force% e et sept de ventilation naturelle. Figure 34 : état de la climatisation des lignes de métro parisien (source le Parisien du 23 juin 2019 d'après données RATP). À noter qu'une partie de la ligne 14 est équipée d'une ventilation mécanique renforcée, l'autre d'une ventilation réfrigérée. Avec l'arrive% e des nouveaux mate% riels roulant pneu (MP 14) et la commande pour renouveler les mate% riels roulant fer de huit lignes de me% tro (410 rames de type MF 19), le parc me% tro sera e% quipe% de ventilation re% frige% re% e a+ hauteur de 70 % d'ici 2027 et de 90 % a+ e% che% ance de 2030. · Réseau RER : 89 % du parc est e% quipe% de ventilation re% frige% re% e (100 % sur la ligne A et 90 % sur la ligne B). Sur le RÈR B tous les MI 79 re% nove% s (soit 3/4 du parc) sont e% quipe% s de ventilation re% frige% re% e. Les MI 84 sont aujourd'hui e% quipe% s de ventilation me% canique force% e. Avec la re% novation en cours des MI 84, la totalite% du parc RÈR sera e% quipe% de ventilation re% frige% re% e a+ e% che% ance de 2022. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 90/138 PUBLIÉ · · Tramways : 100 % des rames des sept lignes (T 1 a+ T 8) sont e% quipe% es de ventilation re% frige% re% e. Bus : - 94 % du parc avec ventilation me% canique force% e ; - 5 % du parc avec ventilation me% canique force% e re% frige% re% e ; - 1 % du parc avec climatisation alle% ge% e. Suite a+ la de% cision d'IOle-de-France Mobilite% , en aouF t 2018, de ge% ne% raliser une solution de climatisation « douce » pour les nouveaux autobus commande% s en IOle-de-France, les premiers bus RATP e% quipe% s de climatisation sont arrive% s en exploitation a+ partir de juillet 2019. La climatisation sera ge% ne% ralise% e sur tous les ve% hicules neufs mis en exploitation a+ partir de 2020 : 37 bus e% quipe% s de climatisation circuleront donc de+ s le mois de juillet 2020 sur les lignes 208 et 393 et d'ici fin 2025, 75 % du parc bus sera e% quipe% de la climatisation voyageur. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 91/138 PUBLIÉ 8. Mesures prises sur les réseaux de transport urbain de province durant les canicules Pour les tramways, la notion de tourne% e de chaleur est inexistante, mais des re+ gles de surveillance sont de% finies dans les re+ glements de se% curite% et d'exploitation de chaque re% seau. Èlles pre% voient des dispositions de ve% rifications re% gulie+ res par les conducteurs, et d'interventions, - le cas e% che% ant-, par des e% quipes de maintenance. Les services de transport des me% tropoles ont mis en place des mesures spe% cifique pour leurs agents et pour les voyageurs : - pour les voyageurs : information voyageurs, proce% dures sur les malaises voyageurs mis en place a+ l'attention des conducteurs, distribution ponctuelle d'e% ventails et de bouteilles d'eau dans les stations principales (Lyon), e% quipe de renseignement en certains points (gare, ae% roport) e% quipe% e d'un re% servoir d'eau et de brumisateur pour les clients (Bordeaux) ; - pour les agents : de% calage horaire des ateliers, kit du conducteur de bus ou tramways (brumisateur, thermos, serviette, e% ponge, autorisation du bermuda), eau fraîFche aux points relais, conducteurs en re% serve en cas de malaise d'un colle+ gue, circulation en moto le long du re% seau pour ve% rifier que tout va bien ; - plan renforce% de ve% rification des climatisations quotidiennes (si la climatisation ne fonctionne pas, le ve% hicule n'est pas mis en circulation -cas de Bordeaux-). Lorsque le parc n'est pas climatise% en totalite% , circulation pre% fe% rentielle des rames qui le sont ; - recherche d'entreposage de ve% hicules au frais lorsque cela s'ave+ re possible : la me% tropole lyonnaise, pour laquelle 100 % des rames de tramways sont climatise% es ainsi que 99 % des bus et trolleybus mais pas celles du me% tro, installe progressivement dans ces dernie+ res des feneF tres a+ battant. Durant la nuit, les rames de me% tro stationnent exceptionnellement en tunnel ou dans les ateliers, ou encore dans des zones de remisage ou+ des ventilateurs ont e% te% installe% s. Trente rames climatise% es doivent arriver sur une des quatre ligne de me% tro en 2020. Le SYTRAL 61 stocke les rames de tramway dans des parkings couverts ou+ il y a un flux d'air frais. 61 SYTRAL :Syndicat mixte des transports pour le RhoF ne et l'agglome% ration lyonnaise Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 92/138 PUBLIÉ 9. Transport collectif, réflexions menées 9.1. Détails des axes d'amélioration lancés par la SNCF suite au REX 2019 Suite aux e% pisodes caniculaires 2019, comme chaque anne% e, la SNCF a fait un retour d'expe% rience qui a conduit a+ mener trois axes d'ame% lioration pour 2020. . La conception des installations et des mate% riels et de re% sistance des composants et syste+ mes a+ la chaleur et aux effets cumulatifs de longues pe% riodes de chaleur et se% cheresse : Les postes et installations de se% curite% critiques font de% ja+ l'objet d'un plan de se% curisation inte% grant le sujet de la re% sistance climatique. La SNCF poursuit ses travaux comme la re% vision des normes pour la voie et les installations, l'identification des points vulne% rables sur les ouvrages d'art ou la professionnalisation des acteurs dans la gestion de la ve% ge% tation. Èlle travaille en collaboration avec le milieu de la recherche : the+ se et e% tude du comportement des composants, de% veloppement d'un laboratoire mobile a+ grand rendement de diagnostic des plate-formes de voies ferre% es, mais aussi recherches dans le domaine du mate% riel. . La pre% vention : Èlle est base% e sur un dispositif de campagne saisonnie+ re de% ja+ en place et qui a fait ses preuves. SNCF Re% seau, suite au Rex de l'e% te% 2019 a engage% un travail de fond pour re% duire les incidents lie% s aux installations fixes de traction e% lectrique, avec la meF me de% marche que celle utilise% e pour le volet « rail ». Èlle comporte un volet de concertation avec la RATP et les fournisseurs d'e% nergie pour partager les meilleures pratiques. Ènfin, la SNCF a diligente% il y a quinze ans une campagne de diagnostic des fondations des ouvrages d'art en milieu aquatique, campagne qui va eF tre relance% e. Par ailleurs, lors d'ame% nagement des gares comme a+ Lyon, il est e% vite% de concentrer les voyageurs au meF me endroit (implantation des e% crans d'informations, commerces , sie+ ges), et de privile% gier les zones voyageurs en sous-sol ou+ il fait plus frais, lorsque c'est possible. . Le volet ope% rationnel : . en e% vitant d'exposer les clients aux risques de fortes chaleur : distribution d'eau, e% vacuation prioritaire en cas de panne, et en limitant ces risques par des invitations a+ limiter les de% placements non indispensables et e% ventuellement par des limitations de vitesse ou de capacite% ; . avec une re% ponse gradue% e de mesures de pre% vention aux alertes e% mises par Me% te% o-France dans le plan canicule 2020 selon trois seuils, en fonction de la se% ve% rite% de l'e% pisode caniculaire ; . avec la mise en place de chaîFnes de re% paration des groupes de climatisation au sein de chaque technicentre de maintenance TÈR, pour acce% le% rer la remise en service du mate% riel, et la cre% ation d'un groupe de travail spe% cifique aux mate% riels roulants les plus sensibles aux fortes chaleurs (RÈGIO2N, qui circulent depuis 2014 sur les lignes TÈR et Transilien notamment) ; . en mobilisant les moyens d'intervention sur les plages critiques entre 16 et 22 h (pic de chaleur puis de trafic). 9.2. Retour d'expérience des canicules sur les réseaux de transport ferroviaire et urbain en Europe Les informations recueillies proviennent de l'enqueF te mene% e dans des de% lais tre+ s courts par la DG Tre% sor en Suisse, Italie et Portugal, comple% te% es par des e% le% ments fournis par l'UIC. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 93/138 PUBLIÉ 9.2.1. En Suisse : retour d'expérience sur la canicule de l'été 2019 (Source : enquête DG Trésor) 9.2.1.1. Retour d'expérience dans les infrastructures ferroviaires a - Ampleur du phe% nome+ ne en Suisse Lors de la canicule de juin 2019, les rails des infrastructures suisses ont connu des tempe% ratures supe% rieures a+ 70 degre% s. Des phe% nome+ nes de dilatation des rails, appele% s « de% jettements » en Suisse et « flambages » en France, se produisent alors, particulie+ rement dans les courbes. Les rails sont soude% s les uns aux autres, il y a donc un risque de de% raillement duF aux de% jettements. Ces proble+ mes se sont concentre% s dans la re% gion genevoise, dans l'Oberland zurichois, a+ proximite% de Brugg (AG) et pre+ s de la gare de Berne, point ne% vralgique du re% seau. La dilatation des rails de la gare de Berne a provoque% des perturbations en chaîFne du trafic. Une re% duction de la vitesse est la premie+ re mesure engage% e en cas de doute. Le 6 juillet, le trafic entre Gene+ ve et la France a e% te% interrompu pour la meF me raison. Les CFF (Chemins de fer fe% de% raux suisses) enregistrent habituellement ces phe% nome+ nes trois a+ sept fois par an. Lors des e% pisodes caniculaires de juin 2019, pre+ s de 40 % des voyageurs avaient subi des retards sur les grandes lignes. Le 27 juin, journe% e la plus perturbe% e, pre+ s d'un voyageur sur quatre en Suisse avait vu son train annuler ou arriver en retard. A noter que les CFF ne connaissent pas de proble+ mes particuliers concernant les feux de talus. Ces derniers sont re% gulie+ rement entretenus pour e% viter tous risques d'incendie, notamment par une e% tincelle lors du meulage des rails. b - Actions mene% es pour pre% server les infrastructures . Le refroidissement des rails par l'eau Il est possible de refroidir les rails en les arrosant d'eau a+ l'aide d'un wagon-citerne. Les CFF disposent pour ce faire des trains d'extinction et de secours qui circulent sur les voies avec un re% servoir suffisant pour fonctionner plus de trois quarts d'heure sans se ravitailler. Cette solution e% tait jusqu'a+ pre% sent privile% gie% e et utilise% e lors de la premie+ re vague de chaleur au mois de juin 2019. Les CFF utilisent principalement cette solution sur les doubles voies en total fonctionnement, contrairement aux voies en chantier pour lesquelles la peinture blanche est privile% gie% e. L'arrosage d'une voie a+ proximite% d'une autre en chantier aurait pour conse% quence de de% stabiliser les chantiers. L'arrosage des voies avec une eau a+ 25 °C permet de re% duire la tempe% rature des voies de 20 °C en quelques minutes. . Le changement de structure des rails Les CFF examinent de% sormais la possibilite% de changer la structure des rails. L'une des possibilite% s consiste a+ recourir a+ des traverses en be% ton plutoF t qu'en bois. Toutefois, si les traverses en be% ton sont tre+ s utilise% es en France, ce mate% riau n'est pas aussi ade% quat pour le cas suisse. Une traverse en bois pe+ se environ 80 kg, 70 kg en tout acier et 280 kg pour un mixte acier-be% ton. Si le be% ton est plus e% conomique et plus re% sistant aux phe% nome+ nes de flambage, la fondation des voies des CFF est plus meuble que celui dont dispose la SNCF. La forte concentration de sols tourbeux en Suisse explique en partie cette caracte% ristique. Un autre changement de structure consiste a+ augmenter la tempe% rature « de neutralisation », c'est-a+ -dire la tempe% rature a+ laquelle un rail est chauffe% avant d'eF tre mis en place sur le ballast. Èn Suisse, celle-ci est de 25 degre% s et pourrait eF tre releve% e de 5 degre% s, afin de minimiser les forces en pre% sence entre les rails a+ cause des variations de tempe% rature. Èn France, ce proce% de% est appele% « libe% ration ». La tempe% rature de libe% ration est de 30 degre% s en France, de façon similaire a+ l'Italie. Si Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 94/138 PUBLIÉ une plus haute tempe% rature de neutralisation ou de libe% ration ame% liore la tenue des rails en cas de hautes tempe% ratures, ce proce% de% rend plus vulne% rable les rails aux basses tempe% ratures. Le changement de tempe% rature de neutralisation ou de libe% ration pre% sente alors un inte% reF t limite% . . La peinture en blanc des rails Il convient en premier lieu de pre% ciser les caracte% ristiques de cette « peinture blanche ». Il existe deux types de peinture blanche. De la ve% ritable peinture blanche a e% te% teste% e par les CFF mais ne pre% sente pas de re% sultats concluants. Èn effet, cette dernie+ re ne re% duirait que de 2 degre% s la tempe% rature des rails et ne% cessite une application re% pe% te% e dans le temps, ce qui augmente le couF t de cette technique. Une seconde « peinture blanche » consiste en un isolant qui comprend des microbilles de ce% ramique me% lange% a+ un liquide naturel blanc. Une e% tude de l'Ècole polytechnique fe% de% rale de Zurich (ÈPFZ) a montre% que cette mesure pouvait abaisser la tempe% rature de 7 degre% s. Lors des entretiens avec les CFF, des doutes ont cependant e% te% e% mis sur cette e% tude. L'e% tude de l'ÈPFZ ne prendrait pas en compte les conditions re% elles d'un train en mouvement. Lors de l'e% pisode caniculaire de juillet 2019, les CFF ont utilise% les deux types de peinture blanche dans la re% gion de Soleure. La compagnie suisse a principalement utilise% cette technique dans un objectif de communication, afin de rassurer les usagers sur la recherche de solutions. Dans ce contexte, les tests mene% s a+ Soleure ne permettent pas de de% terminer de bilan fiable mais les re% sultats e% voquent une re% duction de 5 a+ 7 degre% s des rails. Les CFF pre% voient de faire un ve% ritable test a+ partir de juin 2020 pendant trois mois avec la peinture blanche contenant un isolant. Un tronçon de rails sera traite% sur 600 me+ tres dans le canton de Vaud 62. Cette e% tude permettra de de% cider ou non de la ge% ne% ralisation de ce proce% de% sur les doubles voies en chantier. Les CFF mentionnent une technique de pulve% risation sur les faces late% rales des voies. L'absence de peinture blanche sur la face du rail en contact avec le train est primordiale pour ne pas geF ner la circulation du train. . La tempe% rature a+ l'inte% rieur des trains 94 % des trains voyageurs sont climatise% s. D'ici a+ 2020, les CFF veulent que la climatisation soit installe% e dans 97 % des trains grandes lignes. Lors des entretiens avec les CFF, la possibilite% d'appliquer la peinture blanche contenant un isolant sur le toit du train a e% te% e% voque% e. L'utilisation de cette peinture, dont les effets ne sont pas encore ve% rifie% s, reste pense% e uniquement pour les rails. 9.2.1.2. Retour d'expérience sur les effets des épisodes caniculaires de 2019 dans les autres infrastructures de transports publics en Suisse Les e% changes avec les autres autorite% s compe% tentes pour les infrastructures de transports publics soulignent un effet limite% des canicules en dehors du secteur ferroviaire. Dans ce contexte, les autorités fédérales ou locales n'ont pas élaboré d'enquête ou de mesures spécifiques suite aux épisodes caniculaires. 62 Deux a+ trois entreprises sont en contact avec les CFF pour ce test. Les prix communique% s lors des entretiens sont compris entre 40 CHF/me+ tre et 160 CHF/me+ tre. La composition de la peinture peut diffe% rer d'une entreprise a+ l'autre. La pre% fe% rence des CFF semble aller a+ l'entreprise proposant un prix de 160 CHF/m. Cette entreprise annonce pouvoir re% duire des rails d'une tempe% rature de 60 degre% s jusqu'a+ 40 degre% s apre+ s des tests effectue% s avec l'ÈPFZ. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 95/138 PUBLIÉ a - Infrastructures routie+ res L'OFROU (Office fe% de% rale des routes) n'a connaissance que d'effets d'usure pre% mature% e sur les routes suisses. La chausse% e se dilate par endroit et de% forme ainsi la route. Le phe% nome+ ne d'usure pre% mature% e est e% galement perceptible sur d'autres infrastructures tels que les ponts avec la dilatation des joints. Ces phe% nome+ nes n'ont pas donne% lieu a+ un recensement particulier ou a+ des mesures spe% cifiques. b - Infrastructures urbaines (tramway, bus, me% tro) La gestion de% centralise% e des transports publics urbains ne% cessitent des contacts multiples afin d'e% tudier l'ensemble des dispositifs publics. Un canton (Vaud) et une commune (Gene+ ve) ont fait l'objet d'un entretien chacun et ont transmis les re% ponses suivantes. Les incidents rencontre% s restent d'une ampleur limite% e et n'ont pas demande% d'adaptations particulie+ res des infrastructures. Le cas des transports de la ville de Gene+ ve La re% gie des transports publics genevois (TPG) n'a pas constate% d'effets particuliers dus aux canicules sur ses infrastructures. Le tramway de Gene+ ve est encastre% dans des voiries ce qui empeF che les phe% nome+ nes de de% jettements que peuvent connaîFtre les CFF sur le re% seau ferroviaire. Les e% pisodes de forte chaleur de l'e% te% 2019 ont pu occasionner des perturbations lors des travaux effectue% s sur les infrastructures du tramway de Gene+ ve. Ce phe% nome+ ne est cependant habituel pendant l'e% te% . Les TPG doivent alors refroidir les infrastructures en travaux a+ l'aide d'eau pour pouvoir travailler les mate% riaux sous une tempe% rature plus ade% quate. Les voies d'autobus des TPG ont connu des de% formations. Une fois de plus, cette situation n'est pas nouvelle. Les fortes tempe% ratures de l'e% te% augmentent la sensibilite% de la chausse% e qui se de% forme sous le poids du bus, ou quand ce dernier est en contact avec les ornie+ res de la voie d'autobus. Le cas des transports dans le canton de Vaud De la meF me façon, le canton de Vaud assure ne pas avoir fait face a+ des proble+ mes majeurs en lien avec les diffe% rents e% pisodes caniculaires. La re% gie des transports publics lausannois (TPL), qui comprend le seul me% tro suisse, ne recense pas d'incidents sur les bus ou le me% tro de Lausanne. 9.2.2. Au Portugal : retour sur l'expérience caniculaire 2018 (source enquête DG Trésor) Le Portugal n'a pas connu d'e% pisode caniculaire en 2019 : le mois de juin 2019 a e% te% le plus froid depuis 2000 et celui de juillet e% tait dans la moyenne des 30 dernie+ res anne% es. Le Portugal a ne% anmoins connu un e% pisode caniculaire au milieu de l'e% te% 2018 avec un pic de 46.8 °C (voir carte ci-dessous)) dans le district de Santare% m (nord-est de Lisbonne). L'impact sur les infrastructures de transports n'a pas fait l'objet d'une attention me% diatique marque% e : le traitement a surtout porte% sur le confort des passagers et fait ressortir l'insuffisance chronique de l'investissement public. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 96/138 PUBLIÉ Figure 35 : Température maximale lors de la canicule de 2018 (source institut portugais de la mer et de l'atmosphère). 9.2.2.1. Les impacts sur les infrastructures de transport et les actions prises pour les limiter Au de% but du mois d'aouF t 2018, de nombreuses plaintes de passagers ont e% te% enregistre% es sur des plateformes de re% clamations en ligne visant notamment les entreprises de bus ope% rant dans les districts de Libonne Ribatejana63 et Rodoviária de Lisboa64. Ces plaintes portaient surtout sur l'inefficacite% des syste+ mes de climatisation. Ribatejana avait indique% qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement ponctuel du syste+ me de climatisation duF a+ la canicule et qu'elle proce% dait a+ l'immobilisation et a+ la re% paration des ve% hicules de+ s que ces proble+ mes e% taient signale% s. Pour sa part, la socie% te% Rodoviária de Lisboa avait affirme% investir chaque anne% e dans le renouvellement de climatiseurs, soulignant que la plupart des ve% hicules de sa flotte e% taient e% quipe% s d'appareils re% cents. L'entreprise avait ne% anmoins de% clare% que, compte tenu des chaleurs extreF mes d'aouF t 2018 et des ouvertures fre% quentes des portes, la capacite% des climatiseurs s'ave% rait insuffisante pour maintenir une tempe% rature fraîFche a+ l'inte% rieur des ve% hicules. S'agissant des trains65, la majorite% des plaintes e% mises en aouF t 2018 concernait e% galement la climatisation. Lors de cet e% pisode caniculaire, les partis politiques de l'opposition de droite CDS-PP et PSD avaient accuse% l'entreprise ferroviaire publique Comboios de Portugal (CP) de de% faillances dans l'entretien des wagons, notamment en matie+ re de climatisation. Concernant les mesures prises, CP avait de% cide% de re% duire pendant une journe% e le nombre de passagers a+ bord des trains, limitant la vente de billets pour les trajets intercite% s effectue% s par les trains Alfa Pendular66 et Intercidades67 afin de diminuer la charge thermique dans les wagons. 63 Èntreprise de transport public ope% rant dans les districts de Santare% m et de Lisbonne. Èntreprise de transport public ope% rant dans le Grand Lisbonne. L'exploitation et la maintenance du re% seau et des gares ferroviaires sont assure% es par Infraestruturas de Portugal (IP), entreprise publique qui assure aussi la gestion du re% seau routier national. Le transport de passagers par voie ferre% e est majoritairement assure% par l'entreprise publique Comboios de Portugal (CP), que ce soit pour les liaisons nationales, re% gionales ou urbaines dans les aires me% tropolitaines de Porto et de Lisbonne. La seule exception est la liaison entre Lisbonne et Setu% bal, assure% e par l'ope% rateur prive% Fertagus. Train pendulaire exploite% par la compagnie publique portugaise CP. Train Inter Cite% s exploite% par la compagnie publique portugaise CP. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 97/138 64 65 66 67 PUBLIÉ Concernant les actions pre% ventives pour limiter les impacts des e% pisodes caniculaires sur les trains, selon CP aucune proce% dure spe% ciale n'est pre% vue, a+ l'exception d'un entretien plus approfondi des e% quipements, notamment avant l'e% te% . Dans les wagons climatise% s, un syste+ me automatique de temporisation de la fermeture des portes permet de re% duire les pertes thermiques, la surcharge des e% quipements de climatisation et la consommation e% nerge% tique. Par ailleurs, pendant des pe% riodes caniculaires, il est recommande% de proce% der a+ l'ajustement de la tempe% rature inte% rieure a+ des niveaux qui ne surchargent pas le fonctionnement des e% quipements, minimisant ainsi le risque de panne. La plupart des technologies de climatisation des trains portugais sont toutefois obsole+ tes et non modifiables ; ainsi, celle des trains Alfa Pendular n'a pas e% te% conçue pour faire face a+ des tempe% ratures exte% rieures supe% rieures a+ 42 °C68. Les de% faillances sont donc surtout lie% es aux limites intrinse+ ques des climatiseurs, de% sormais inadapte% s aux conditions climatiques rencontre% es lors des e% pisodes de forte chaleur. Pendant cette pe% riode caniculaire et lors des pannes de locomotives, CP a propose% des alternatives aux passagers en bus et en taxi. Par ailleurs, en cas de panne du syste+ me e% lectronique, l'entreprise ferroviaire CP a indique% qu'elle proce% dait a+ l'immobilisation et au remplacement des locomotives, e% tant donne% que certains composants ne sont plus fabrique% s. Concernant les mesures prises afin de limiter les impacts des e% pisodes caniculaires sur les infrastructures de transport, selon Infraestruturas de Portugal (IP), aucune proce% dure spe% ciale n'a e% te% de% clenche% e relativement a+ l'entretien ou au controF le des ponts (routiers et ferroviaires) 69. Des instructions techniques concernant l'entretien des longs rails soude% s (LRS) interdisent certains travaux sur la voie si les tempe% ratures sont supe% rieures a+ 40 °C ou a+ certaines pe% riodes de l'anne% e. Afin de pre% venir et d'atte% nuer l'apparition de de% fauts de nivellement transversal de la voie ferre% e, chaque centre de maintenance e% value la ne% cessite% de re% aliser des controF les extraordinaires et/ou de mettre en place de limitations de vitesse. Concernant les incendies de foreF t dont l'occurrence tend a+ augmenter avec les e% pisodes caniculaires, les mesures de controF le comprennent notamment le de% broussaillage de la ve% ge% tation pour prote% ger les infrastructures ferroviaires70. Èn fonction du niveau de vigilance me% te% orologique, des circulaires sur la propagation accidentelle des incendies sont e% galement publie% es en interne. Dans le contexte routier, un plan de signalisation est mis en oeuvre de+ s que les tempe% ratures de% passent 30 °C. 9.2.2.2. L'insuffisance chronique de l'investissement public Pour me% moire, le secteur du transport ferroviaire souffre d'un manque chronique d'investissement public depuis une vingtaine d'anne% es, qui a entraîFne% une de% gradation des voies et des e% quipements, un manque d'entretien global et une insuffisance de mate% riel roulant71 pour re% pondre aux besoins de la population et a+ l'augmentation du tourisme. Èn 2016, pre+ s de 60 % des lignes de chemin de fer portugaises e% taient ainsi conside% re% es en e% tat médiocre ou mauvais72 (cf. annexe 2). Èn 2019, le ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos s'est publiquement excuse% pour les annulations re% currentes de la part de CP, en annonçant un financement de 45 M sur trois ans pour augmenter 68 Normalement, lorsque la tempe% rature exte% rieure est de 40 °C, la climatisation de l'Alfa Pendular peut maintenir la tempe% rature inte% rieure a+ 28 °C, mais au-dela+ , elle ne permet plus d'obtenir un niveau de rafraîFchissement suffisant. De plus, pendant les mois d'e% te% , les trains ont ge% ne% ralement un taux d'occupation e% leve% , ce qui augmente la charge thermique a+ l'inte% rieur des wagons. Ces structures sont conside% re% es comme celles e% tant en meilleur e% tat au niveau du re% seau ferroviaire. Le de% broussaillage d'environ 4 000 ha de ve% ge% tation est effectue% annuellement, pendant les mois d'avril et mai. Selon Infraestruturas de Portugal (IP), ces travaux ont couF te% 3,8 M en 2017. Ceci oblige l'ope% rateur national CP a+ re% duire ses ope% rations, a+ annuler des trajets et a+ utiliser des mate% riels anciens, moins performants et moins confortables. Pour me% moire, pendant 10 ans (2008-2018), il n'y a pas eu d'achat de mate% riel roulant neuf. Par exemple, les trains Alfa Pendular ont e% te% achete% s il y a plus de 20 ans. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 98/138 69 70 71 PUBLIÉ les recrutements et les investissements de la part de l'ope% rateur. A la suite du remplacement de l'ancien pre% sident de CP par Nuno Freitas, la meF me anne% e, l'entreprise a de% clare% qu'elle souhaitait restaurer et moderniser les mate% riels roulants au Portugal. Par ailleurs, le groupe suisse Stadler a remporte% les appels d'offres pour livrer 22 trains re% gionaux a+ CP (contrat de 167,8 M). Èn attendant la livraison des nouveaux trains, CP loue des trains aupre+ s de l'ope% rateur espagnol Renfe73, ce qui s'ave+ re toutefois insuffisant pour re% pondre aux besoins : des annulations de trajets sont fre% quentes pendant les pe% riodes charge% es, notamment au cours de l'e% te% . 9.2.3. Italie : retour d'expérience de la canicule 2019 (source enquête DG Trésor) La prise en compte de la chaleur et de la se% cheresse semble eF tre inte% gre% e sans poser de difficulte% s majeures, alors que les vagues de froid ralentissent fortement les trafics en Italie. 9.2.3.1. Rete Ferroviaria Italiana (RFI), gestionnaire des infrastructures applique « stricto sensu » les lignes directrices de l'Union internationale des chemins de fer. Ainsi, les Ferrovie dello Stato pre% cisent que Rete Ferroviaria Italiana (RFI) re% alise une mesure directe de la tempe% rature des rails, pour controF ler et pre% venir d'e% ventuels risques en cas de fortes chaleurs. Ces mesures sont re% alise% es pendant les pics de chaleur, manuellement et au moyen de sondes. RFI a de% fini des seuils admis qui, s'ils sont atteints, entraîFnent une vigilance particulie+ re sur l'infrastructure et e% ventuellement une limitation de la vitesse de circulation. La valeur des seuils de% pende des mate% riels et des composants des rails. Èn comple% ment des informations de la DG Tre% sor, selon l'UIC, les Italiens utilisent de la peinture blanche pour e% viter la dilatation des rails en cas de tre+ s forte chaleur, ce qui diminue la tempe% rature d'environ 5 °C, et a un effet positif sur le flambement des rails. Cependant, ils doivent eF tre repeints chaque anne% e par un engin gicleur et la peinture qui recouvre le rail ne permet pas de surveiller les e% ventuelles de% formations (surveillance visuelle). Aujourd'hui, RFI semble de% velopper une autre strate% gie plus axe% e sur la re% silience. 9.2.3.2. L'Association des entreprises du transport public local (ASSTRA), indique que l'Italie a fait le choix du climatisé pour son matériel roulant (transport urbain et ferré). A Milan, 50 % des trolleybus74, 54 % des trams, l'inte% gralite% de la ligne de me% tro 1 et la moitie% de la ligne 3 du me% tro sont climatise% s. Les nouveaux bus e% lectriques sont e% quipe% s de la climatisation. A Rome, au-dela+ de la climatisation du mate% riel roulant, on peut noter la pre% sence de fontaines a+ eau (plate et gazeuse) gratuites, situe% es a+ des endroits strate% giques (gares, lieux touristiques). Les solutions anciennes d'ame% nagement ont e% te% pre% serve% es afin de re% duire la chaleur de la chausse% e tels qu'une ve% ge% tation cre% ant des effets d'ombrage sur les surfaces artificielles alentour (pins parasols) et 72 L'e% tat médiocre ou mauvais fait re% fe% rence aux rails, aux traverses et au ballast. Les autres structures ferroviaires (tunnels, ponts, cate% naires, syste+ mes de signalisation, aiguillages et structures de protection) sont conside% re% es comme e% tant en meilleur e% tat. CP proce+ de a+ la location de 24 unite% s de mate% riel roulant a+ Renfe pour un total de 8,4 M par an. Le Trolleybus est un ve% hicule circulant a+ l'e% lectricite% graF ce a+ la pre% sence de deux « fils » le reliant a+ des caF bles ae% riens e% lectriques (750V en courant continu) situe% s tout le long de son parcours. Souvent, ces ve% hicules sont dote% s d'une autre capacite% motrice afin de pouvoir circuler en dehors du re% seau e% quipe% s en caF bles e% lectriques. Ces bus sont surtout utilise% s pour le transport public local. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 99/138 73 74 PUBLIÉ le reveF tement de la chausse% e avec les pave% s « sanpietrini » sans goudron et a+ la capacite% de dilatation forte. La plupart des trains re% gionaux sont climatise% s. Èn revanche, la pre% sence d'abris-voyageurs sur le re% seau de bus n'est pas syste% matique et aucun tarif pre% fe% rentiel n'est pre% vu pour inciter les usagers a+ emprunter les transports plutoF t que leur ve% hicule en cas de forte chaleur. Photos 4 : Une fontaine à eau gratuite devant le Colisée, et pavés « sanpietrini ». 9.2.4. Autres pays (source UIC) et actions menées par l'UIC Selon l'International union of railways (UIC), la strate% gie poursuivie par l'Èspagne pour lutter contre les phe% nome+ nes caniculaires consiste a+ adapter la tempe% rature de re% fe% rence au moment de la pose et de l'ajustement des longs rails soude% s selon les caracte% ristiques me% te% orologiques de chaque re% gion. L'Èspagne est en effet compose% e de re% gions au climat tre+ s diffe% rencie% , avec souvent de fortes plages de tempe% rature (tre+ s chaud l'e% te% , tre+ s froid l'hiver), ce qui induit qu'il reste toujours des proble+ mes de dilatation de voies en pe% riode de canicule. La tourne% e de re% glage des tensions des cate% naires est organise% e jusqu'a+ trois fois par an sur les lignes a+ grande vitesse. Son re% seau ne comporte cependant qu'environ 16 000 kilome+ tres de voies (contre un peu moins de 30 000 en France). Èn France, cette tempe% rature de re% fe% rence est la meF me sur l'ensemble du territoire soit 25 °C 75. Cela signifie que le rail est conside% re% a+ sa longueur de re% fe% rence lorsqu'il est a+ cette tempe% rature et doit eF tre pose% et ajuste% avec cette valeur. Cela simplifie les modalite% s de maintenance qui sont partout les meF mes. Il peut alors supporter des dilatations/re% tractations pour une plage allant de -20 °C jusqu'a+ +65 °C a+ l'inte% rieur du rail, soit 45 °C environ de tempe% rature ambiante76 (l'ensoleillement augmente la tempe% rature dans le rail de 20 °C au-dela+ de la tempe% rature exte% rieure)77. Au-dela+ de cette plage de tempe% rature, des de% formations de la voie peuvent se produire et causer des de% raillements. La limitation de vitesse diminue les contraintes sur le rail et limite les de% formations. 75 Avec quelques de% rogations ici ou la+ . C'est ainsi qu'une de% formation des voies a eu lieu a+ Lunel le 28 juillet avec un rail qui a atteint 64 °C ! Le rail emmagasine la chaleur de rayonnement plus la tempe% rature ambiante. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 100/138 76 77 PUBLIÉ 10. Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien 10.1. Principaux désordres pouvant survenir sur les infrastructures et le transport aérien du fait de canicule ou sécheresse Les fortes tempe% ratures vont de pair avec une moindre portance de l'air et ne% cessitent une augmentation des distances de de% collage ou, en cas de piste trop courte, une re% duction de la masse au de% collage (moins de carburant ou de passagers). De nombreux ae% roports français disposent de longueurs de pistes surdimensionne% es de% ja+ adapte% es a+ priori au changement climatique (exemple de Charles de Gaulle). Certains ae% ronefs ont des limitations ope% rationnelles en cas de tre+ s fortes chaleurs (par exemple CRJ78 de mode+ les anciens), et il faut attendre plus longtemps entre deux rotations pour pouvoir de% coller79. Les fortes tempe% ratures peuvent causer des de% faillances du re% seau e% lectrique (notamment les syste+ mes techniques de navigation ae% rienne : en France ils sont syste% matiquement climatise% s). Èn cas de proble+ me de climatisation ne permettant plus d'assurer une tempe% rature supportable en tour de controF le, des mesures peuvent eF tre prises : pre% sence moins longue des controF leurs sur leurs positions voire fermeture de la tour. Il a par ailleurs e% te% observe% une accidentologie en aviation ge% ne% rale assez e% leve% e pendant les pe% riodes de fortes chaleurs 2018 notamment chez les pilotes de plus de 70 ans. La se% cheresse conjugue% e a+ la canicule peut fragiliser les sols supports et de% grader les aires de mouvement, phe% nome+ nes e% ventuellement accentue% s par le retrait gonflement argile (impact notamment sur les baF timents). Cela contribue a+ acce% le% rer le vieillissement des chausse% es ae% ronautiques. 10.2. Mesures mises en oeuvre pour pallier aux fortes chaleurs Diverses mesures ont e% te% prises par les gestionnaires d'ae% roport pour limiter les impacts de la canicule : diffusion d'information, horaires ame% nage% s, moyens de rafraîFchissement, mais aussi, a+ BaF le-Mulhouse, pour les agents expose% s, une tente et distribution de casquettes, parapluies, autorisation d'eF tre en short et rotation des e% quipes. Les restrictions d'utilisation des groupes auxiliaires de puissance (APU) situe% s a+ bord des avions et destine% s a+ produire de l'e% nergie limitent la possibilite% de climatiser les avions au sol pour les passagers, e% quipages et personnels de nettoyage. Les ae% roports commencent a+ s'e% quiper de prises e% lectriques de forte puissance au sol ou de petits camions permettant d'alimenter l'avion en e% lectricite% . Dans le pire des cas, les voyageurs sont maintenus dans les locaux climatise% s de l'ae% roport. 78 Le Bombardier canadair re% gional jet (CRJ) est un avion de transport re% gional a+ re% action civil conçu pour le transport re% gional. Èn juin 2017, sur l'ae% roport de Phoenix, avec une piste relativement courte et 48,9 °C de tempe% rature exte% rieure, les 50 vols de bombardier CRJ aircraft ont e% te% annule% s entre 15 et 18 h, ne pouvant de% coller au-dela+ de 47,8 °C, (la limite pour Boeing et 52,8 °C pour Airbus) : e% tait bien supe% rieure avec 52,2 °C https://eu.azcentral.com/story/travel/airlines/2017/06/19/heat-cancels-phoenix-flights/409634001/. Le meF me phe% nome+ ne a eu lieu a+ Sydney en juillet 2003 : https://www.businessinsider.fr/us/why-planes-cant-fly-inextreme-heat-2013-7 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 101/138 79 PUBLIÉ 11. Infrastructures et transports fluviaux 11.1. Carte du cumul des arrêts de restriction et d'arrêts de navigation pour insuffisance d'eau du premier avril au 8 octobre 2019 (source VNF) 11.2. Actions menées par Voies navigables de France (VNF) VNF a anticipe% le phe% nome+ ne d'e% tiage tre+ s en amont (suivi du niveau des re% serves des barrages a+ la sortie de l'hiver puis quotidienne en cas de se% cheresse), et a publie% des points de situation hebdomadaire disponibles sur internet, a informe% tre+ s en amont la commission nationale des usagers, et diffuse% des bulletins hydrologiques et d'avis a+ la batellerie. Un ensemble d'e% tude et de travaux sont envisage% s par ailleurs : · (i) optimiser les re% serves en eau : travaux de renforcement des barrages re% servoirs, ceux-ci n'e% tant pas remplis a+ hauteur de la capacite% maximale de stockage pour des raisons de se% curite% (plan en cours de l'ordre de 50 a+ 100 M sous 5 a+ 10 ans), et de% veloppement de partenariat avec Me% te% o-France pour anticiper les conditions hydro-me% te% orologiques (pre% vision des pre% cipitations sur les barrages re% servoirs pour anticiper les manoeuvres de re% cupe% ration des eaux de pluie, ou de laF cher d'eau en cas de crues rapides) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 102/138 PUBLIÉ · (ii) minimiser les pertes dues aux fuites et a+ l'e% vaporation (cette dernie+ re pouvant atteindre 5 % de pertes en eau) : . instrumenter le re% seau pour suivre en temps re% el, a+ distance, avec supervision centralise% e, les niveaux d'eau, les de% bits, les pre% le+ vements permettant de ve% rifier si le de% bit re% serve% n'est pas atteint et qu'il n'y a pas de fuites sur un bief (plan sur deux a+ trois ans) ; . conforter les digues et l'e% tanche% ite% des berges. Èntretenir et renouveler des plantations d'arbustes sur les rives pour le confort d'utilisation de la voie d'eau ; · (iii) optimiser les conditions de navigation par la connaissance du niveau exact de mouillage graF ce aux capteurs. L'ensemble de ces actions (hors plantations/renouvellements d'arbustes) sont inte% gre% es dans le plan de modernisation pour lequel la loi d'orientation des mobilite% s (LOM) pre% voit 30 millions d'euros par an. Ènfin VNF cherche a+ de% velopper un partenariat avec les agences de l'eau pour pousser la recherche dans le domaine des algues invasives. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 103/138 PUBLIÉ 12. Le réseau d'énergie électrique 12.1. Appels de puissance A tempe% ratures de re% fe% rence, la consommation en e% nergie de la climatisation repre% sente 3 TWh par an (contre 62 TWh pour le chauffage) et les appels de puissance a+ la pointe 3 GW pour la climatisation (contre 26 GW pour le chauffage). Figure 36 : Appels de puissance horaires un jour d'hiver et un jour d'été à températures de référence (Source RTE). 12.2. Difficultés de modélisation du gradient d'été Le gradient d'e% te% reste difficile a+ mode% liser, notamment du fait du faible nombre de jours exploitables pour permettre des analyses, avec des pistes de travail : · possibilite% d'un sur-gradient au-dela+ d'un seuil de tempe% rature ; · e% volution a+ attendre de ce gradient du fait d'une diffusion croissante de la climatisation (entre la premie+ re et la seconde canicule, le taux d'e% quipement en climatiseurs a probablement augmente% , mais dans des proportions difficiles a+ restituer) ; sur la consommation mesure% e. · restitution dans les mode+ les des phe% nome+ nes d'îFlots de chaleur urbains et de leur influence Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 104/138 PUBLIÉ 12.3. Effets de la canicule sur la production et la sûreté des centrales nucléaires (source IRSN) Figure 37 : Schéma de principe du refroidissement d'une centrale nucléaire sans aéroréfrigérant (source IRSN). Les re% acteurs nucle% aires (voir sche% ma ci-dessus) et les piscines d'entreposage du combustible use% doivent eF tre refroidis en permanence. Pour cela, les centrales nucle% aires pre% le+ vent de l'eau dans une « source froide » (un cours d'eau, un estuaire ou la mer, selon la situation ge% ographique des centrales), et la rejettent plus chaude, soit en totalite% et de manie+ re directe pour les centrales fonctionnant en circuit dit "ouvert" (cf. sche% ma), soit tre+ s partiellement et apre+ s refroidissement par passage dans des ae% rore% frige% rants permettant l'e% vacuation des calories dans l'atmosphe+ re. Dans le cas d'une centrale nucle% aire utilisant une source froide en circuit ouvert sur un cours d'eau, l'e% chauffement du cours d'eau duF a+ ces rejets de% pend notamment de la puissance produite par la centrale et du de% bit du cours d'eau. Il est ge% ne% ralement de quelques degre% s80. De manie+ re ge% ne% rale, les syste+ mes de suF rete% des centrales nucle% aires sont dimensionne% s en conside% rant certaines tempe% ratures maximales de l'eau de la source froide et de l'air. Des tempe% ratures e% leve% es peuvent avoir des conse% quences sur le fonctionnement des ventilations, des mate% riels de suF rete% , et sur les capacite% s de refroidissement des syste+ mes de suF rete% assurant l'e% vacuation de la puissance du re% acteur. Les tempe% ratures retenues a+ la conception des re% acteurs pour le dimensionnement des circuits de ventilation et de conditionnement thermique des locaux qui abritent des mate% riels importants pour la suF rete% ont e% te% de% passe% es en 2003 et 2006. Afin de renforcer la robustesse des installations a+ des tempe% ratures plus e% leve% es, des ame% liorations ont e% te% apporte% es par ÈDF, notamment a+ la suite de la canicule de 2003 ou dans le cadre des re% examens pe% riodiques de suF rete% . Des e% quipements ont e% te% remplace% s par de nouveaux mate% riels ayant une meilleure tenue a+ des tempe% ratures e% leve% es. Les performances des e% changeurs thermiques refroidissant l'eau des syste+ mes de suF rete% a+ l'aide de l'eau de la source froide ont e% te% augmente% es, des climatiseurs autonomes ont e% te% installe% s, des batteries froides ont e% te% ajoute% es sur certains syste+ mes de ventilation... Èn particulier, les groupes e% lectroge+ nes (ou « diesels ») de secours sont des mate% riels essentiels a+ la suF rete% des re% acteurs dans diffe% rentes situations accidentelles. De fortes tempe% ratures exte% rieures peuvent perturber leur fonctionnement. Èn effet, l'air exte% rieur sert a+ la fois de source d'air comburant au moteur et de source froide pour l'eau de circuits de refroidissement des diesels. L'exploitant pourrait ainsi, en cas d'utilisation d'un diesel en pe% riode de canicule, eF tre contraint a+ re% duire la puissance du moteur, au risque que le diesel de secours ne soit alors plus en mesure de 80 La pre% sence de tours ae% rore% frige% rantes permet de limiter conside% rablement cet e% chauffement. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 105/138 PUBLIÉ fournir la puissance e% lectrique ne% cessaire aux syste+ mes permettant le repli et le maintien en e% tat suF r du re% acteur en cas d'accident. A la suite des analyses de l'IRSN 81, des essais sont pre% vus par ÈDF en pe% riode de canicule pour certains diesels de secours. Ces essais rendront temporairement indisponible le diesel faisant l'objet de l'essai, ce qui conduit l'exploitant a+ de% roger temporairement aux spe% cifications techniques d'exploitation des re% acteurs, dans des conditions toutefois tre+ s encadre% es que l'IRSN a estime% acceptables dans un avis re% cemment transmis a+ l'ASN. Èn comple% ment de ces dispositions techniques, des re+ gles particulie+ res de conduite des re% acteurs sont pre% vues par ÈDF en cas de « grands chauds » sur tous les sites pour pre% venir, de% tecter et maîFtriser les conse% quences de tempe% ratures e% leve% es de l'air et de l'eau sur le fonctionnement des installations. Ces re+ gles de conduite pre% voient la mise en place graduelle de mesures pre% ventives en fonction du risque ave% re% ou anticipe% d'une situation de « grands chauds ». Èlles sont gradue% es en phases adapte% es a+ la situation : · phase de veille : mise en configuration pre% ventive des mate% riels utilise% s pour la protection des installations contre les tempe% ratures e% leve% es et surveillance des pre% visions me% te% orologiques ; phase de vigilance : surveillance renforce% e des tempe% ratures dans les locaux sensibles ; phase de pre% -alerte : mise en place de parades (climatiseurs mobiles, actions particulie+ res consistant a+ arreF ter certains syste+ mes non essentiels a+ la suF rete% du re% acteur...) ; phase d'alerte : si la tempe% rature en sortie des e% changeurs thermiques entre l'eau de la source froide et l'eau du circuit de refroidissement des syste+ mes de suF rete% est trop e% leve% e, le re% acteur est arreF te% . · · · Ènfin, dans le cadre du re% examen pe% riodique associe% aux quatrie+ mes visites de% cennales des re% acteurs de 900 MWe, qui ont de% bute% avec l'arreF t du re% acteur n° 1 de Tricastin le 1er juin 2019, ÈDF a re% e%value% les tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer pour chaque site jusqu'au prochain re% examen de suF rete% et a mis a+ jour les e% tudes de suF rete% visant a+ montrer la robustesse des installations. Ces tempe% ratures prennent en compte l'impact du changement climatique. A l'issue de son analyse 82, l'institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire (IRSN) a estime% qu'ÈDF devait revoir en partie sa me% thode d'e% valuation des tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer et e% valuer, voire ame% liorer si besoin, la capacite% des installations a+ faire face a+ certaines situations accidentelles d'occurrence rare re% sultant de de% faillances multiples. 12.4. Encadrement des rejets thermiques L'encadrement des rejets thermiques s'exerce sur trois niveaux : · Premier niveau dit des conditions normales : ce sont les valeurs limites et les modalite% s de surveillance de l'environnement que l'exploitant doit respecter dans les conditions habituelles d'exploitation. Ces dernie+ res sont fixe% es dans les prescriptions individuelles de chaque site. Par exemple, le site de Cruas doit respecter les valeurs limites de rejet thermique suivantes : un e% chauffement moyen journalier apre+ s me% lange des effluents dans le RhoF ne infe% rieur a+ 1 °C ; une tempe% rature moyenne journalie+ re du RhoF ne calcule% e en aval apre+ s me% lange infe% rieure a+ 28 °C. · · 81 Voir notamment l'avis IRSN 2019-00096 du 6 mai 2019. Voir l'avis IRSN 2019-00019 du 6 fe% vrier 2019. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 106/138 82 PUBLIÉ · Deuxie+ me niveau dit des conditions exceptionnelles : ce sont des valeurs limites plus souples et des modalite% s de surveillance de l'environnement renforce% es que l'exploitant doit respecter dans les conditions climatiques exceptionnelles. Ces dernie+ res sont fixe% es dans les prescriptions individuelles de chaque site et ne s'appliquent que sous certaines conditions. L'exploitant devra e% galement communiquer a+ l'ensemble des parties prenantes (services de l'Ètat, commissions locales d'information -CLI-...) l'utilisation de ces conditions exceptionnelles de rejet thermiques et devra fournir les re% sultats de la surveillance renforce% e de l'environnement mise en oeuvre. Par exemple, le site de Cruas s'il est dans l'incapacite% de pouvoir respecter les valeurs limites fixe% es pour des conditions normales ci-dessus peut, si le gestionnaire du re% seau de transport d'e% lectricite% requiert le fonctionnement de la centrale nucle% aire a+ un niveau de puissance minimal, ou si l'e% quilibre entre la consommation et la production d'e% lectricite% ne% cessite son fonctionnement, continuer de fonctionner. Le site peut continuer de fonctionner et seule la valeur limite de tempe% rature moyenne journalie+ re du RhoF ne calcule% e en aval apre+ s me% lange est assouplie et doit rester infe% rieure a+ 29 °C. · Troisie+ me niveau relatif a+ l'application des dispositions du II de l'article R. 593-40 83 du code de l'environnement : « Si, du fait d'une situation exceptionnelle, la poursuite du fonctionnement d'une installation nucléaire de base nécessite une modification temporaire de certaines prescriptions, et si ce fonctionnement constitue une nécessité publique, l'autorité peut décider cette modification sans procéder aux consultations préalables prévues par le présent article. Cette modification temporaire cesse de produire ses effets au plus tard au terme de la procédure normale de modification, si elle a été engagée, ou, à défaut, à l'expiration d'un délai d'un an. » Dans ce cas, ÈDF informe l'autorite% de suF rete% nucle% aire (ASN) de sa volonte% de poursuivre son exploitation, et transmet un dossier justificatif comprenant des propositions de renforcement de la surveillance de l'environnement (au-dela+ de la surveillance renforce% e mentionne% e ci-dessus). Pour l'instruction de ce dossier, l'ASN s'appuiera sur l'expertise de services de l'Ètat comme la DRÈAL ou l'agence re% gionale de sante% (ARS), d'experts tels que l'office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONÈMA devenu OFB) ainsi que sur les pre% visions de Me% te% o-France. La ne% cessite% publique du fonctionnement de la centrale nucle% aire est, quant a+ elle, e% value% e par la DGÈC qui transmet son avis a+ l'ASN. Les de% cisions modificatives des prescriptions prises par l'ASN auront un effet limite% a+ la dure% e envisage% e de l'e% pisode caniculaire et a+ la dure% e ne% cessaire de la pre% sence de l'unite% de production sur le re% seau e% lectrique. Èn 2019, la situation a e% te% plus exceptionnelle pour la baisse des de% bits des cours d'eau que pour la hausse des tempe% ratures des cours d'eau. Par ailleurs, l'e% quilibre offre/demande du re% seau e% lectrique n'a pas ne% cessite% la mobilisation spe% cifique de moyens de production nucle% aire. Ainsi, ÈDF n'a pas eu a+ utiliser les conditions exceptionnelles pre% sentes dans les prescriptions individuelles ni a+ solliciter l'ASN pour instruire des demandes au titre du II de l'article R. 493-40 du code de l'environnement. Cependant, ÈDF a ne% anmoins duF re% aliser des « baisses de charge » afin de respecter les valeurs limites impose% es par les prescriptions individuelles des sites. 83 https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do? idArticle=LÈGIARTI000038239133&cidTexte=LÈGITÈXT000006074220&dateTexte=20190401 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 107/138 PUBLIÉ 12.5. Arrêts ou baisses de production des réacteurs pour contraintes environnementales L'augmentation de la tempe% rature des fleuves en amont des centrales de production e% lectrique, ou la diminution du de% bit du fleuve, peut conduire a+ limiter voire arreF ter la production. Les de% cisions cadrant les rejets thermiques fixent des limites en e% chauffement et/ou en tempe% rature au rejet. Dans tous les cas, ÈDF dispose d'un syste+ me de pre% vision des de% bits et des tempe% ratures de l'eau, permettant d'anticiper les conse% quences sur la production, et d'agir en de% marrant d'autres groupes de production ou en achetant sur les marche% s de l'e% lectricite% pour alimenter la cliente+ le. Concernant l'e% chauffement, les pertes de production sont progressives et peuvent aller jusqu'a+ l'arreF t complet d'une centrale, ce qui ne s'est pas produit en 2019 a+ ce titre. Le RhoF ne est le bassin le plus sensible, compte tenu du nombre de groupes nucle% aires pre% sents, qui rejettent majoritairement leur eau chaude de manie+ re directe (absence d'ae% rore% frige% rant)(figure 41). GraF ce a+ un de% bit soutenu meF me pendant la canicule, la production a e% te% module% e, sans jamais eF tre totalement arreF te% e sur aucune des centrales. La perte fin juillet s'e% le+ ve a+ 170 000 MWh. Concernant les tempe% ratures maximales au rejet, les deux groupes de la centrale de Golfech sur la Garonne ont e% te% arreF te% s durant 5 jours du 23 au 28 juillet. La tempe% rature du fleuve en amont de la centrale de% passait le maximum que doit respecter l'exploitant en aval, apre+ s ajout des rejets thermiques de l'ordre de 0,1 a+ 0,3 °C. C'est bien la tempe% rature en amont qui est la cause essentielle de l'arreF t. La perte s'e% le+ ve a+ 2 600 MW en puissance instantane% e, ou 325 000 MWh en e% nergie cumule% e. Ces baisses de puissance ou ces arreF ts n'ont pas eu de conse% quence sur la suF rete% du syste+ me e% lectrique, ni sur la continuite% d'approvisionnement des consommateurs en France. Si la suF rete% du re% seau e% lectrique ou la continuite% d'approvisionnement l'avaient justifie% , des dispositions pre% vues dans les de% cisions de rejets auraient permis le maintien de tout ou partie de la production. Le recours a+ ces dispositions exceptionnelles n'a pas e% te% ne% cessaire en 2019. Si les tempe% ratures avaient e% te% encore plus e% leve% es, des dispositions supple% mentaires, soumises a+ l'accord des pouvoirs publics auraient pu eF tre mises en vigueur. ÈDF doit a+ la fois respecter les limites destine% es a+ prote% ger l'environnement, et assurer sa mission de service public de continuite% d'approvisionnement du territoire en e% lectricite% . Lorsque ces deux obligations ne sont plus compatibles, pour des raisons inde% pendantes de sa volonte% , ÈDF se retourne vers son autorite% de tutelle. 12.6. L'équilibre offre-demande au cours des deux canicules 12.6.1. Première canicule : l'équilibre offre-demande assuré sans tension sur le système électrique La premie+ re canicule n'a pas ne% cessite% de de% marrer les groupes au charbon / fioul. La majorite% des centrales a+ cycle combine% gaz ont par contre fonctionne% . Pas de besoin spe% cifique en temps re% el : RTÈ n'a appele% ni moyens thermiques, ni effacements. Les ajustements ont e% te% re% alise% s a+ partir des moyens les moins chers : moyens hydrauliques et offres aux interconnexions. La France est reste% e fortement exportatrice pendant toute la pe% riode. Le 26 juin, la pointe a e% te% passe% e sans tension sur le syste+ me, avec 2 400 MW de marges d'exploitation (activables en moins de 15 min) et plusieurs moyens thermiques a+ l'arreF t. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 108/138 PUBLIÉ Figure 38 : Mix énergétique lors de la canicule du mois de juin (Source RTE). 12.6.2. Deuxième canicule : l'équilibre offre-demande assuré malgré une disponibilité réduite du parc Un groupe charbon (centrale thermique de Cordemais) et des turbines a+ combustion (TAC) ont e% te% de% marre% s par les producteurs (programmation en fonction des opportunite% s de marche% ). Les autres groupes au charbon et au fioul e% taient a+ l'arreF t. Èn temps re% el : quelques besoins d'ajustement pour reconstituer la capacite% de re% ponse (besoin « marge »). RTÈ a sollicite% des moyens par ordre de pre% se% ance e% conomiques : turbines a+ combustion et effacements (a+ 2 reprises, puissance max de 200 MW, re% ponse fiable). La France a e% te% majoritairement exportatrice et importatrice pendant 25 heures avec un maximum d'import de 2 800 MW. Le 25 juillet a+ 13 h, l'e% quilibre offre-demande a e% te% assure% avec 2 700 MW de marges d'exploitation (activables en moins de 15 min) a+ la pointe, et plusieurs groupes thermiques reste% s a+ l'arreF t. Figure 39 : Mix énergétique lors de la canicule du mois de juillet (Source RTE). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 109/138 PUBLIÉ 12.7. Les contraintes thermiques dans un conducteur Les contraintes thermiques dans un conducteur sont fonction : · du courant maximal admissible en permanence, du courant de de% faut et de court circuit ; · de la nature et des caracte% ristiques du conducteur ; · du type d'isolation utilise% ; · du type de pose et des caracte% ristiques de l'environnement. Le courant maximal admissible se de% finit comme la valeur de l'intensite% qui provoque, pour un environnement de% termine% , un e% chauffement de l'aF me n'entraîFnant pas de vieillissement acce% le% re% du caF ble. Plus pre% cise% ment, l'intensite% maximale admissible en permanence (nomme% IMAP) est l'intensite% maximale a+ laquelle un ouvrage peut eF tre exploite% sans limitation de dure% e. Afin de faciliter l'exploitation des re% seaux e% lectriques, certains ouvrages peuvent eF tre exploite% s a+ une intensite% supe% rieure a+ l'IMAP mais pendant une dure% e limite% e. Des protections particulie+ res mettent en se% curite% les installations dans le cas ou+ l'intensite% de% passerait certaines valeurs pendant une dure% e de% finie. Une des principales causes de de% te% rioration du mate% riel due a+ une intensite% trop e% leve% e est l'e% chauffement par un effet Joule important. La conse% quence de cet e% chauffement se manifeste de diffe% rentes manie+ res selon les ouvrages conside% re% s : · Pour les caF bles e% lectriques, la chaleur produite doit eF tre e% vacue% e par l'interme% diaire de l'isolant e% lectrique (gaine) qui est souvent mauvais conducteur de chaleur. De plus, le caF ble e% tant souterrain, l'e% vacuation de cette chaleur est d'autant plus difficile. Èn cas d'intensite% trop e% leve% e, le risque est la destruction physique du caF ble par surchauffe. Pour les transformateurs, leurs enroulements sont ge% ne% ralement immerge% s dans un bain d'huile qui joue le roF le d'isolant e% lectrique mais e% galement de fluide caloporteur ae% rore% frige% rant. Èn cas d'intensite% trop e% leve% e, l'huile ne peut plus e% vacuer assez la chaleur et les enroulements risquent de se de% te% riorer par surchauffe. Pour les lignes e% lectriques ae% riennes, les conducteurs, malgre% l'absence de gaine isolante, s'e% chauffent par effet Joule. Cet e% chauffement entraîFne un allongement par effet de dilatation thermique. La ligne e% lectrique e% tant maintenue a+ chaque extre% mite% par un pyloF ne, cet allongement va se mate% rialiser par une re% duction de la hauteur entre la ligne et le sol, ce qui pourrait conduire a+ un amorçage (arc e% lectrique cre% ant un court circuit) au vu des tensions importantes utilise% es dans ces re% seaux. Heureusement des protections sont installe% es sur les lignes pour e% viter de tels amorçages qui sont bien suF r extreF mement dangereux. · · 12.8. Prise en compte par Enedis des conséquences sur le réseau urbain des phénomènes de forte chaleur C'est lors de la canicule du mois d'aouF t 2003 que le gestionnaire du re% seau e% lectrique de distribution fut confronte% pour la premie+ re fois a+ de multiples de% faillances du re% seau souterrain urbain. Il apparut rapidement que les risques se concentraient sur les re% seaux HTA souterrains de technologie ancienne, a+ savoir les caF bles a+ isolation papier (dits « CPI ») pose% s jusqu'a+ la fin des anne% es 1970, ainsi que les accessoires de jonction correspondants. La ne% cessite% de renouveler progressivement ces ouvrages fut mentionne% e dans le plan Ale% a climatique pre% sente% aux pouvoirs publics en juillet 2006, et un programme de renouvellement fut Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 110/138 PUBLIÉ lance% a+ partir de 2008 dans le cadre d'une croissance globale des investissements d'ame% lioration de la performance du re% seau. De+ s l'origine, la mise en oeuvre de ce programme s'est ope% re% e dans une recherche de maximisation de la performance en cherchant a+ cibler les ouvrages potentiellement les plus fragiles. Les ouvrages en situation de surcharge par rapport aux transits admissibles en pe% riode d'e% te% ont ainsi e% te% traite% s en premier lieu, suivis de% sormais par ceux dont le crite+ re probabiliste risque*impact apparaîFt comme le plus e% leve% au regard des diagnostics et de la topologie du re% seau. Le graphique 1, ci-dessous, illustre la de% croissance annuelle des longueurs de caF bles « CPI » depuis 2008 en regard des incidents survenus sur le re% seau souterrain HTA pendant la meF me pe% riode. Figure 40 : Nombre d'incidents HTA souterrains vs stock de CPI (source Enedis). 12.9. Le critère B Le crite+ re B calcule un temps moyen de coupure par client basse tension (HTA) de la zone ge% ographique conside% re% e. Il s'agit d'un indicateur standard utilise% par les distributeurs au niveau mondial appele% aussi indice de dure% e moyenne d'interruption du syste+ me (SAIDI). L'e% pisode de forte chaleur de 2015 reste le plus visible dans sa traduction sur l'indicateur du crite+ re B (figure 45). L'e% pisode de juillet 2019 n'a pas eu d'impact significatif, ce qui tend a+ montrer que le volume d'incidents survenus lors de cette pe% riode ne s'est pas traduit par des difficulte% s particulie+ res dans la gestion de la re% alimentation. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 111/138 PUBLIÉ Figure 41 : critère B national journalier (en minutes) dû aux incidents souterrains CPI HTA pendant la période 15 juin 10 août, de 2015 à 2019 (source Enedis). Ces valeurs de crite+ re B ge% ne% re% es par les incidents souterrains HTA en pe% riode d'e% te% sont a+ mettre en regard des totaux annuels ge% ne% re% s par l'ensemble des incidents sur le re% seau Ènedis (figure 42) : Figure 42 :Temps moyen de coupure par client en minute en période d'été vs total annuel(source Enedis). A titre d'exemple, le crite+ re B 2018 se de% compose de la manie+ re suivante (figure 43) : · composants travaux : ces coupures correspondent aux interruptions programme% es qui sont contractuellement limite% es a+ 2 coupures de 4 heures par an pour un client particulier ; cette possibilite% est utilise% e quand la nature des travaux a+ re% aliser ne permet pas d'intervenir sous tension ou d'alimenter les clients par des moyens mobiles (groupes e% lectroge+ nes). composants incidents : les impacts sont suivis pour chaque cate% gorie d'ouvrages, telles que les lignes HTA ae% riennes (qui ge% ne+ rent l'essentiel des coupures) ou souterraines, les lignes basse tension (BT) ae% riennes ou souterraines avec un focus sur les anciens re% seaux ae% riens en fils nus (ante% rieurs a+ 1975) ou les postes de transformation. · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 112/138 PUBLIÉ · Figure 43 : décomposition du critère B (en minutes) par grande catégorie d'ouvrages en 2018 (source Enedis) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 113/138 PUBLIÉ 13. Impact sur la production industrielle : retour de l'enquête auprès des DREAL Région Bourgogne -FrancheComté Bretagne Impact sur la production industrielle A l'e% chelle du bassin de l'Allan, re% duction des pre% le+ vements par les ICPÈ de 70 % Observations Re% gion beaucoup touche% e avec des pe% riodes de se% cheresse de plus en plus longues (de mai a+ novembre) et un caracte+ re de plus en plus prononce% Les gros consommateurs d'eau sont les industries agroalimentaires avec des matie+ res premie+ res pe% rissables (ve% ge% taux, lait) dont la transformation ne peut eF tre ralentie ou reporte% e sans mettre en difficulte% l'ensemble de la filie+ re. MeF me avec des arreF te% s se% cheresse durant l'e% te% 2019 (dont un de crise), il a e% te% difficile de mettre des arreF te% s de restriction 2019 marque une rupture, surtout dans le Nord avec 9 arreF te% s de restriction signe% s entre le 9 avril et le 31 de% cembre avec un niveau d'alerte pour la majorite% des bassins de+ s le 9 avril et un passage en alerte renforce% e du 25 septembre au 31 de% cembre (passage a+ simple alerte jusqu'au 15 avril 2020) : d'habitude un ou deux arreF te% s de restriction par an. Dans le Pas-de-Calais : vigilance de+ s avril, alerte le 12 juillet jusqu'au 31 de% cembre. Dans les autres de% partements, certains bassins e% taient en crise d'autres sans aucune restriction La plupart des bassins e% taient en alerte (mesures limite% es : report de maintenance, lavage...) mais aucun en alerte renforce% e Pas d'arreF te% s de restrictions/pre% le+ vements de rejets d'eau Les arreF te% s cadre se% cheresse ne pre% voient pas de restriction pour les ICPÈ, au mieux ils pre% voient des restrictions « en fonction des dispositions pre% vues dans les arreF te% s individuels » Au 15 octobre 2019 : 45 arreF te% s de restriction d'eau depuis mi-juin. Ènvoi d'un courrier DDPP et DRÈAL demandant a+ une centaine d'e% tablissements les plus consommateurs de mettre en oeuvre les mesures ne% cessaires pour re% duire leur consommation avec enqueF te sur leurs pratiques (voir cidessous retour des mesures prises par les industriels de Pays de la Loire pour diminuer leur pre% le+ vement d'eau) A priori pas industrielle d'impact sur la production Hauts-deFrance Pas de re% el impact sur la production industrielle Île-deFrance Pas d'impact Normandie NouvelleAquitaine Pas d'impact quantifiable Pas de restriction d'eau avec impact sur la production industrielle Pays-de-laLoire Re% duction de 33 % de traitement des lixiviats d'une installation de de% chets non dangereux, ce qui pourrait la geF ner avant la fin de l'hiver. Le groupe Lactalis dit avoir e% te% fortement impacte% en 2019 sur la totalite% des sites en France de plus de 100 000m3, et en dehors du Nord ou+ il n'y a pas eu re% duction de la consommation pour cause d'hygie+ ne, certains sites ont eu des baisses de production (avec choF mage partiel) Par ailleurs, suite a+ l'enqueF te de la DRÈAL Pays de la Loire, la synthe+ se partielle des retours des industriels sur leurs mesures de diminution de la consommation d'eau est la suivante : 13.1. · · · · Parmi les mesures relatives a+ des e% conomies d'eau de manie+ re pe% renne, ont notamment e% te% cite% es : Mise en place d'indicateurs mensuels de suivi de la consommation Rationalisation des flux de production Ètude de solutions de recyclage des eaux de processus Blanchisserie : mise en place d'un tunnel de lavage Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 114/138 PUBLIÉ Spe% cifiquement, dans le secteur de la transformation du lait · Modernisation des e% quipements de production · Mise en place d'une centrale de nettoyage avec buse de lavage haute pression · Optimisation des rinçages et nettoyages en production · Optimisation du planning des fabrications · Lavage des citernes de collecte uniquement par les eaux de re% cupe% ration des concentrateurs · Utilisation des eaux de concentrateurs pour la chaufferie en remplacement de l'eau de ville 13.2. Spe% cifiquement en pe% riode de se% cheresse, ont e% te% releve% es les mesures suivantes : Secteur de la transformation du lait · Re% duction de la fre% quence de nettoyage et des appoints de tours ae% rore% frige% rantes (TAR) · Forcer le taux de concentration des TAR (re% duction de 20 m3/semaine) · Suppression des essais de production afin de limiter le nombre de nettoyages spe% cifiques (hors production) · Report de lavages spe% cifiques dont les risques sanitaires sont limite% s · ArreF t du nettoyage externe des cuves : chiffrage d'une re% duction de la consommation en eau possible a+ hauteur de 20 m³/j · ArreF t du nettoyage externe des citernes routie+ res · Restriction de nettoyage des ve% hicules (re% duction de 4 m3/j) · Re% duction des phases de lavage des sols A noter que pour ce secteur la consommation d'eau de% coule principalement des obligations re% glementaires en matie+ re d'hygie+ ne et de se% curite% alimentaire. Par ailleurs, sur certains sites autorise% s, les eaux traite% es sont re% utilise% es en irrigation agricole. Secteur du de% chet : Une installation dans le secteur du stockage de de% chets a respecte% a+ la lettre les prescriptions spe% cifiques en cas de se% cheresse e% dicte% es dans son arreF te% d'autorisation qui pre% voit que, a+ partir de l'alerte renforce% e, « les équipements consommant de la vapeur perdue sont arrêtés ». Cette restriction a particulie+ rement concerne% l'installation de traitement des lixiviats des installations de stockage de de% chets non-dangereux par l'e% vapo-concentrateur de l'e% tablissement. La capacite% de traitement des lixiviats de l'e% tablissement a ainsi e% te% re% duite de l'ordre de 33 %. Malgre% la se% cheresse, l'exploitant n'a donc pas pu re% duire son stock de lixiviats comme a+ l'accoutume% e, ce qui pourrait le geF ner avant la fin de l'hiver (le stock de lixiviats est cense% augmenter jusqu'a+ la fin du mois de mars en fonction de la pluviome% trie). Besoins en eau de refroidissement Un exploitant a signale% a+ l'inspection ses difficulte% s de refroidissement durant la pe% riode de fortes chaleurs de juin 2019, l'ayant contraint a+ alimenter le refroidissement des installations en eau perdue engendrant une augmentation des consommations habituelles. L'eau de refroidissement est en principe restitue% e au milieu en inte% gralite% . Il indique que l'arreF t des TAR engendre des e% conomies d'eau peu substantielles avec des conse% quences financie+ res lourdes. Raffinerie : · · · · · · · Renforcement du suivi Recyclage des condensats vers la production de vapeur Re% utilisation de l'eau de process pour le lavage des TAR Report des exercices d'incendie consommateurs d'eau ArreF t du lavage syste% matique des ve% hicules et des remises et garages Re% duction du taux de dessalage (e% conomie de 120 m3/j) Maximisation du retour des condensats (e% conomie de 480 m3/j) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 115/138 PUBLIÉ · Minimisation de l'utilisation des hydroe% jecteurs (e% conomie de 720 m3/j) Autre Le groupe Lactalis pre% cisait avoir e% te% fortement impacte% en 2019 avec des arreF te% s se% cheresse ou de restrictions de consommation d'eau. Cela concerne la totalite% des sites consommant plus de 100 000 m3d'eau. Le phe% nome+ ne a de% bute% de+ s le mois de fe% vrier pour le Nord de la France. Cependant, compte-tenu de leur activite% , lie% e a+ des contraintes d'hygie+ ne, ils n'ont pas re% duit leur consommation et de ce fait n'ont pas enregistre% de baisse de production en lien avec la se% cheresse. Certains sites ont e% value% les conse% quences s'il y avait eu re% duction de consommation et donc baisse de production, ce qui n'a pas e% te% le cas : cela aurait ge% ne% re% des impacts sur l'emploi (choF mage partiel), sur le chiffre d'affaires, sur les marques, sur les producteurs de lait (arreF t de la collecte). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 116/138 PUBLIÉ 14. Gestion forestière : les conséquences de la sécheresse Les conse% quences plus ou moins directes et diffe% re% es des se% cheresses ont pu eF tre appre% cie% es, a+ l'issue de l'e% te% climatiquement exceptionnel de 2003, par une e% tude du CÈMAGRÈF (devenu l'institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture - IRSTÈA-), publie% e en 2008. Celle-ci montre un impact ne% gatif fort sur la croissance et l'e% tat de sante% des deux principaux re% sineux de la foreF t me% diterrane% enne (pins d'Alep et sylvestres), ainsi que sur d'autres essences (pin maritime et la plupart des feuillus) et espe+ ces arbustives de sous-bois et garrigues. Les conife+ res ont perdu leurs aiguilles (30 a+ 60 %), ce qui s'est traduit par un houppier tre+ s clair, un fort de% ficit pluriannuel de leur photosynthe+ se et un cerne 2003 de croissance e% troite (bois final exceptionnellement mince et le% ger, traduisant un stress hydrique violent). Les feuillus ont perdu quant a+ eux leurs feuilles avec 2 a+ 3 mois d'avance. A cet impact direct, se sont ajoute% es des se% quelles pluriannuelles lie% es a+ l'affaiblissement des ve% ge% taux, accentue% es et prolonge% es par une se% rie ininterrompue de se% cheresses printanie+ res de 2004 a+ 2007. Il en est re% sulte% une de% gradation ge% ne% rale de l'e% tat sanitaire de la foreF t, des mortalite% s massives du pin sylvestre (dans l'arrie+ re-pays varois) et du sapin (dans les Alpes-Maritimes), et enfin une croissance en hauteur et une e% longation des branches stagnant a+ des niveaux tre+ s faibles. In fine, certains effets de 2003 e% taient encore perceptibles 7 a+ 8 anne% es plus tard... La prolife% ration des scolytes dans l'est de la France dont la cause principale est le re% chauffement climatique, y a de% marre% avec la tempeF te Friederike (janvier 2018), suivie d'autres e% pisodes anormaux (se% cheresses des e% te% s 2018 et 2019, hiver doux entre temps). Les scolytes donnaient auparavant naissance a+ une, voire deux ge% ne% rations, en une anne% e ; les hivers moins rigoureux ne tuant plus les scolytes en hibernation, elles sortent plus toF t de leur sommeil et peuvent alors engendrer jusqu'a+ quatre ge% ne% rations. Dans ce contexte, l'Allemagne a annonce% en octobre dernier un vaste plan de reboisement de 800 000 millions d'euros, dont les contours et modalite% s de financement n'ont toutefois pas encore e% te% pre% cise% s. Le pronostic est aujourd'hui sombre pour l'e% pice% a commun des Vosges, des Alpes et d'Èurope centrale, aux limites de son aire naturelle, sauf s'il se produit des effets de re% troaction (de% veloppement de parasites naturels du scolyte). L'effet de relargage de carbone suite a+ ces futures mortalite% s pourrait eF tre majeur en cas de crise aggrave% e (si l'e% pice% a e% tait amene% a+ ne subsister qu'en haute montagne et dans les re% gions bore% ales), de meF me que les impacts sur l'e% conomie, les paysages ou meF me la stabilite% de certains sols en pente. Les interlocuteurs auditionne% s par la mission ont fait part de points de vue convergents, conse% cutifs a+ 2019 et relatifs a+ l'avenir de la gestion forestie+ re : · Les phe% nome+ nes extreF mes ont e% branle% les esprits en 2019 ; outre le fait qu'ils ont cause% des accidents graves (mortalite% s lie% es a+ la chute de branches mortes), ils influent sur les habitudes, re+ gles et techniques courantes : raccourcissement des pe% riodes propices aux plantations, re% duction de la taille des chantiers, modification de la densite% a+ l'hectare des plants, recherche d'associations ve% ge% tales plus re% silientes (mais dont la valorisation sera ulte% rieurement plus complique% e que dans un syste+ me simplifie% de monoculture...), perte de de% bouche% s, difficulte% a+ baF tir des pre% visionnels d'activite% et des plannings, perturbations du marche% des graines et des plants (celui-ci subissant aussi les effets des ale% as climatiques), remise en question des strate% gies, de l'organisation et du maillage des entreprises, etc. Ces meF mes phe% nome+ nes sont un facteur de tensions au sein de la filie+ re, de+ s lors que les pertes conse% cutives aux plantations (qui grimpent parfois jusqu'a+ 90 %, au bout des cinq mois d'engagements contractuels impose% s par les donneurs d'ordre), activent les garanties de reprise par les entreprises de reboisement (sans que celles-ci puissent imputer ces pertes a+ un cas de force majeure). · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 117/138 PUBLIÉ · Ènfin, les e% ve% nements climatiques interpellent les proprie% taires forestiers sur la valeur et la pe% rennite% de leur capital (investissements diffe% re% s). Leur attentisme est en outre favorise% par l'inde% cision des re% ponses aux questions qui les taraudent. Faut-il privile% gier des essences a+ rotation courte, afin de passer entre les gouttes des catastrophes ? Les crises sont-elles dues au climat ou a+ d'autres facteurs (la mono-spe% cificite% se traduisant par une moindre re% silience, comme l'attestent quelques exemples historiques : he% catombe des eucalyptus du Sud-Ouest lors de l'hiver 1984, chancre du platane le long du Canal du Midi...) ? Faut-il faire confiance aux capacite% s adaptatives du local (importer du mate% riel pouvant se re% ve% ler encore plus ale% atoire) ? Ne faut-il pas substituer aux « mode+ les espe+ ces » de se% lection (exemple des peuplements forestiers classe% s) des « mode+ les e% cosyste+ mes » (plus complexes mais correspondant mieux a+ la re% alite% ; exemple de l'arbre remarquable dans un certain contexte ge% ographique mais inadapte% ailleurs) ? Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 118/138 PUBLIÉ 15. Feux de forêts 15.1. Méga-feu : le cas de la France La notion de « me% ga-feu » est un concept e% mergent, il n'y a pas de consensus scientifique sur une de% finition stable. Le concept a e% te% initialement propose% dans l'ouest des Ètats-Unis, confronte% a+ des incendies de plus en plus vastes (plus de 40 000 ha), en milieu naturel. Ces incendies ge% ants se rapprochant ensuite petit-a+ -petit des interfaces, ils ont provoque% de plus en plus de de% gaF ts, et le concept a e% volue% . Celui-ci me% lange aujourd'hui des caracte% ristiques physiques du feu (surface parcourue, dure% e, intensite% ) et des caracte% ristiques sociales (impacts socio-e% conomique, humain, politique) avec des de% finitions varie% es suivant les pays, et parfois contradictoires. Les incendies ge% ants des dernie+ res anne% es aux Ètats-Unis et en Australie parcourent de tre+ s vastes espaces naturels, la plupart du temps non boise% s (plus de 50 % des surfaces bruF le% es sont des prairies ou des formations rases), tre+ s peu peuple% s (densite% de population 30 fois moindre que dans nos re% gions) et tre+ s peu desservis. Les feux peuvent donc s'y de% velopper facilement. Èn Èurope, nos paysages sont très différents. Ils sont caracte% rise% s par : (i) des zones d'afflux de population dans des secteurs touristiques ou+ elles sont loge% es dans des constructions mitoyennes ou me% lange% es a+ des formations combustibles ou, au contraire, (ii) des zones de de% sertification rurale, caracte% rise% es par une re% duction de la population active et une fermeture des milieux jusqu'au contact des villages. Le Portugal et certaines re% gions espagnoles sont dans cette deuxie+ me situation, et nous commençons en France a+ avoir des secteurs qui s'en rapprochent dans l'arrie+ re-pays me% diterrane% en, et qui pourraient devenir dangereux sous l'effet d'une monte% e du risque d'incendie avec le changement climatique. Nos méthodes constructives nous diffe% rencient e% galement fortement : la plupart de nos maisons sont construites avec des mate% riaux relativement bien re% sistants au feu, et de ce fait il est rare qu'un incendie se propage a+ une construction, et surtout exceptionnel qu'il passe ensuite d'une maison a+ l'autre. Èn Australie et aux Ètats-Unis, les constructions sont le plus souvent le% ge+ res et "ajoure% es". Cela les rend sensibles aux projections de brandons enflamme% s, conduisant a+ des feux urbains se propageant de maison a+ maison. Il est frappant sur les images ae% riennes de voir des villes de% vaste% es, alors que les arbres entre les constructions ont surve% cu et restent verts. Èn conclusion, les situations ne sont pas comparables, nous ne sommes et ne serons pas dans les de% cennies a+ venir confronte% s a+ des situations du type de celles constate% es ces dernie+ res anne% es aux USA ou en Australie. Mais il faut rester re% aliste : les bilans actuels en termes de surfaces bruF le% es et de% gaF ts ne pourront eF tre tenus avec les effets du changement global en France. Ces effets vont tous dans le sens d'une aggravation du risque : · changement climatique conduisant a+ une multiplication des conditions me% te% orologiques propices au feu (combinaison de tempe% ratures e% leve% es, d'une humidite% de l'air faible) et a+ une extension des zones menace% es ; urbanisation croissante des interfaces homme-nature ; modification/abandon de pratiques agricoles conduisant a+ la fermeture du milieu donnant une continuite% des massifs arbore% s et boise% s. · · Sans parler de me% ga-feux, des e% ve% nements exceptionnels/extrêmes, c'est-a+ -dire hors de nos re% fe% rences habituelles en termes d'intensite% , de vitesse de propagation, ou d'importance et de longueurs des sautes de feu, sont donc appele% s a+ se multiplier dans les anne% es qui viennent. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 119/138 PUBLIÉ L'extension des zones soumises a+ l'ale% a conduisant a+ une dispersion des moyens de secours (surtout ae% riens), nous pourrions avoir plus de feux totalement "libres" sans protection possible de milieux habite% s. L'intrication foreF t-habitat rend l'e% vacuation de% licate dans certains cas, en particulier les campings ou certains villages isole% s comme en Corse. Les exemples re% cents du Portugal en 2017 (109 morts), mais surtout celui de la Gre+ ce, plus comparable au pourtour me% diterrane% en français, en 2018 (feu de Mati, 92 morts pour un feu de quelques milliers d'ha) nous rappellent que la France devra peut-eF tre faire face a+ des situations similaires prochainement. Ènfin, des effets dominos avec d'autres aléas, comme les tempeF tes ou les ravageurs, pourraient conduire a+ rendre tre+ s sensibles dans un meF me temps de tre+ s vastes surfaces. Une nouvelle tempeF te dans les Landes (ou une attaque massive du ne% matode) dans quelques de% cennies pourrait avoir des conse% quences beaucoup plus fortes que la pre% ce% dente et favoriser des feux beaucoup plus vastes (probablement plusieurs milliers d'hectares, voire dizaines de milliers, mais sans jamais atteindre les millions d'hectares de ces dernie+ res anne% es dans certaines parties du globe). 15.2. Retour sur la canicule de 2019 15.2.1.1. Nature des impacts constatés Concernant les feux de foreF ts, les e% pisodes de canicule de cet e% te% ont eu pour effet de rendre facilement inflammables les ve% ge% tations fines et mortes (herbace% es, friches, chaumes...) permettant le de% veloppement de nombreux feux se propageant rapidement dans ces espaces. Pour exemple, citons la journe% e du 28 juin avec plus de 50 incendies dans le seul de% partement du Gard, dont 5 de plus de 30 ha chacun. De plus, l'ONF a constate% sur image satellite des desse+ chements imme% diats sur plus de 5 300 ha de garrigues en re% gion me% diterrane% enne au moment des pics de tempe% rature historiques de fin juin 2019, rendant ces zones extreF mement inflammables (et ce pour les deux ou trois ans a+ venir). Une grande partie des zones touche% es se situait dans le Gard. 15.2.1.2. Certitudes et incertitudes quant à l'attribution des impacts à la canicule Concernant les incendies de foreF ts, les canicules ont un effet aggravant, mais ne sont pas responsables a+ elles seules du nombre d'incendies ou des surfaces parcourues. Le de% veloppement d'incendies de foreF ts requiert en effet la combinaison de tempe% ratures e% leve% es, de vents forts et d'une ve% ge% tation en stress hydrique. Les canicules sont rarement accompagne% es de vents forts du fait de la stagnation des masses d'air caracte% ristique de ce type de phe% nome+ ne me% te% orologique (situation de blocage). 15.2.1.3. Dispositif mis en place Concernant les incendies de foreF ts, le dispositif mis en oeuvre e% tait celui de% ja+ active% dans les de% partements habituellement confronte% s au risque (de% partements me% diterrane% ens). 15.2.1.4. Difficultés de gouvernance et estimation générale du niveau de préparation Concernant les incendies de foreF t, il est apparu que les indices de pre% vision du danger d'incendie (produits par Me% te% o-France) n'ont pas permis d'avoir une vision homoge+ ne du danger a+ l'e% chelle nationale, en particulier dans les zones historiquement peu confronte% es au risque. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 120/138 PUBLIÉ 15.2.1.5. Dispositifs de gestion de crise Concernant les feux de foreF ts, il est ne% cessaire d'harmoniser et de% ployer un outil national unique de pre% vision du danger me% te% orologique d'incendie, permettant de pre% voir des mesures types de pre% vention pour chaque niveau de danger (re% glementation de l'usage du feu, fermeture des routes forestie+ res, patrouilles d'intervention de l'ONF). 15.2.1.6. Besoins de formation, d'études prospectives et de recherche et developpement Concernant le risque incendie, le niveau d'exposition des territoires est en train de changer. Il convient donc de revoir la cartographie des zones sensibles au danger d'incendie sous l'effet du changement climatique, pour mieux pre% parer les territoires face a+ des e% pisodes de canicule appele% s a+ devenir de plus en plus intenses et fre% quents. Il convient aussi de renforcer les travaux de R&D sur la re% ge% ne% ration des peuplements incendie% s dans les re% gions nouvellement concerne% es par ce risque. (Source de cet article : Bureau gestion durable de la forêt et du bois - DGPE, Ministère de l'agriculture et de l'alimentation) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 121/138 PUBLIÉ 16. Les bocages, des paysages résilients et multifonctionnels Par Sophie Morin, cheffe d'équipe du Pôle bocage de l'OFB Les activite% s humaines ont un impact majeur sur l'environnement et la biodiversite% . Les sources de perturbations peuvent eF tre directes et locales (de% gradation des habitats) ou indirectes et globales (changements climatiques). Il est important de conside% rer les interactions possibles. Les changements climatiques actuels sont e% troitement lie% s au de% veloppement des activite% s humaines (IPCC 2014). Les modifications climatiques ont des re% percussions multiples a+ l'e% chelle des populations humaines, de l'e% conomie et des e% cosyste+ mes. L'e% volution de la tempe% rature a attire% une attention conside% rable avec une e% le% vation progressive et une augmentation de fre% quences des e% pisodes extreF mes (canicules). L'Èurope de l'Ouest est particulie+ rement expose% e a+ des phe% nome+ nes de se% cheresse re% gionaux et dont la fre% quence devrait augmenter dans les anne% es a+ venir (Fleig et al. 2011). Èn paralle+ le avec les changements climatiques, les activite% s humaines grandissantes ont e% galement des implications tre+ s fortes sur les paysages et l'usage des sols (Foley et al. 2005 ; Fahrig et al. 2011). On observe une alte% ration de la qualite% des milieux (Benton et al 2003). Ainsi dans les paysages agricoles, on assiste a+ une simplification de la composition et de la configuration des paysages du fait de l'intensification des activite% s humaines et de leur emprise (drainages, arrachage de haies, remblaiements). 16.1. Rôle tampon des microhabitats La structure des paysages et des habitats pre% sente e% galement un roF le fonctionnel a+ prendre en compte pour atte% nuer les effets changements climatiques sur la biodiversite% (Varner & Dearing 2014). Èn effet, il est important d'aborder ces perturbations globales a+ une e% chelle spatiale locale. Des e% pisodes de se% cheresse ou de canicule n'auront pas les meF mes effets selon l'e% tat structurel du milieu. Ainsi, un milieu he% te% roge+ ne (diversite% de micro-habitats) aura un pouvoir « tampon » important du fait de la disponibilite% de diffe% rentes strates ve% ge% tales et de leur influence sur les conditions hydriques (maintien de l'humidite% ) et thermiques (protection des tempe% ratures trop e% leve% es). Èn comparaison dans un milieu de% grade% (structure ve% ge% tale simplifie% e et homoge+ ne) les conditions thermiques et hydriques seront e% galement homoge+ nes et fortement de% pendantes des conditions globales. Les eF tres vivants subsistants auront donc peu de possibilite% s pour s'affranchir des perturbations ou de limiter les effets. A l'heure actuelle, la plupart des mode+ les pre% dictifs sur l'effet des changements climatiques sont e% labore% s a+ des e% chelles spatiales largement supe% rieures a+ celle des milieux de vie effectivement occupe% s par les eF tres vivants (Potter et al 2013). Pourtant, une litte% rature e% mergente souligne a+ quel point des micro-habitats diversifie% s peuvent jouer un roF le important et imme% diat face au re% chauffement climatique et aux e% pisodes de se% cheresse (Woods et al. 2015 ; Scheffers et al. 2014). Certains milieux naturels (reliquats tourbeux, marais) ou d'autres lie% s aux activite% s humaines (bocages, foreF ts) peuvent offrir des roF les tampons importants du fait d'une lame d'eau pre% sente en surface et/ou de la structuration ve% ge% tale permettant d'assurer un roF le de protection face aux contraintes climatiques (se% cheresse). Ainsi certaines espe+ ces reliques glaciaires peuvent persister sur des pe% riodes prolonge% es en dehors de leur aire principale de distribution dans des lentilles subsistantes d'habitats favorables. 16.2. Les bocages Les bocages sont des paysages re% sultant d'une agriculture de type polyculture-e% levage. Ils se caracte% risent par des champs entoure% s de haies vives connecte% es les unes aux autres en formant un maillage. Au sein de ces paysages, les parcelles sont de taille variable avec une diversite% d'occupation des sols, l'eau y est ge% ne% ralement omnipre% sente en surface. Ce complexe paysager repre% sente alors Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 122/138 PUBLIÉ pour la faune sauvage une mosaîSque d'habitats varie% s, tels que des prairies, des fourre% s, des bosquets, des mares, des zones humides ou des ripisylves. L'imbrication de ces e% le% ments permet d'accueillir dans les bocages une grande diversite% d'espe+ ces animales et ve% ge% tales allant des espe+ ces de plaine cultive% e a+ des espe+ ces plus forestie+ res. A l'e% chelle nationale, dans le cadre de la politique trame verte et bleue, les bocages ont e% te% conside% re% s au sein des sche% mas re% gionaux de cohe% rence e% cologique tantoF t comme des « re% servoirs de biodiversite% » tantoF t en tant que « corridors e% cologiques ». Les paysages bocagers conserve% s sont reconnus aujourd'hui comme assurant de nombreux services e% cosyste% miques tels que la protection par les haies des animaux d'e% levage (ombre, abri) et des cultures (effet microclimatique, limitation de la dessiccation duF e au vent, augmentation des rendements), le stockage du carbone, l'e% puration de l'eau, l'e% creF tage des crues de moindre intensite% , le maintien de l'eau dans les parcelles par les haies (barrie+ res capillaires), la production de ressources en bois, la protection des sols, un cadre de vie appre% cie% . Lors d'e% pisodes de se% cheresse intenses, il est arrive% que des e% leveurs recourent aux feuilles des arbres des haies en tant que fourrage pour le be% tail (cf. Casdar Arbelle). 16.3. Les reptiles, amphibiens, oiseaux : des groupes indicateurs de l'état de l'écosystème bocager La majorite% des eF tres vivants sont des animaux a+ tempe% rature variable ou ectothermes (inverte% bre% s, poissons, amphibiens et reptiles) qui jouent un roF le cle% dans les e% cosyste+ mes (Angilletta 2009). Ces organismes ne posse+ dent pas de possibilite% de production de chaleur et leur tempe% rature varie selon les conditions thermiques du milieu. Les conditions de l'environnement qui vont avoir une influence directe sur leur tempe% rature corporelle, leur physiologie mais e% galement leur comportement (Lourdais et al. 2013). Les reptiles et amphibiens sont particulie+ rement vulne% rables face aux perturbations thermiques. Ils sont expose% s en « premie+ re ligne » aux effets du re% chauffement climatique mais aussi de la de% gradation des habitats (Arau+ jo et al. 2006 ; Huey et al. 2012). Par exemple, des phe% nome+ nes de de% clins a+ l'e% chelle plane% taire ont e% te% constate% s a+ la fois chez les amphibiens, les le% zards, et plus re% cemment les serpents (Alford & Richards 1999 ; Gibbons et al. 2009). Le re% chauffement actuel impose une menace supple% mentaire sur la persistance de nombreuses espe+ ces (Le Galliard et al. 2012). Une e% tude re% cente mene% e a+ l'e% chelle de la plane+ te indique que 4 % des populations de le% zards se sont e% teintes depuis 1975 en relation avec des expositions fre% quentes a+ des e% pisodes de canicules et de stress thermique (Sinervo et al. 2010). Ces travaux sugge+ rent que les changements climatiques constituent une menace majeure pour de nombreux ectothermes terrestres. Ces influences globales sur les ectothermes doivent cependant eF tre conside% re% es a+ une e% chelle locale et en prenant en compte les micro-habitats. Èn effet, les ectothermes ont des capacite% s de de% placement limite% es et cet aspect va conditionner la persistance d'une espe+ ce vivant dans un milieu de% grade% . Suite a+ une perturbation de l'habitat, il sera impossible aux individus de se de% placer sur de longues distances afin de trouver de nouveaux milieux d'accueil. Cette mobilite% re% duite s'explique par des contraintes morphologiques (capacite% locomotion) et physiologiques (pertes hydriques, balances thermiques) associe% es aux de% placements sur de longues distances. Chez les verte% bre% s, les oiseaux sont des animaux mobiles relativement bien connus et bien suivis, ils sont conside% re% s comme de bons indicateurs de l'e% tat des e% cosyste+ mes dont ils peuvent refle% ter l'he% te% roge% ne% ite% structurale, et celle des haies notamment (Amy et al., 2013). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 123/138 PUBLIÉ 16.4. Observations en 2019 Èn 2019, dans le cadre des projets du poF le bocage de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), nous ne disposons pas d'indicateurs de suivi permettant de mettre en e% vidence scientifiquement un impact des canicules et de la se% cheresse sur des espe+ ces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers. Ne% anmoins, des remonte% es de terrain indiquent qu'au sein des bocages, au cours des pe% riodes de se% cheresse de 2019, des prairies humides de fonds de valle% es ont constitue% des zones d'alimentation comple% mentaires pour des cheptels bovins en Deux-Se+ vres, notamment au niveau de la re% serve naturelle re% gionale bocage+ re des Antonins. Ainsi les e% leveurs disposant de prairies humides n'ont pas eu de de% penses lie% es a+ l'achat de fourrages quand les prairies les plus e% leve% es du point de vue topographique e% taient se+ ches. Sur le meF me site te% moin, les arbres teF tards et leur faune associe% e ont e% te% inventorie% s en 2019 et il a e% te% remarque% qu'une diversite% d'espe+ ces d'amphibiens (tritons marbre% s, salamandres, grenouilles rousses) trouvent refuge dans le terreau des vieux arbres taille% s « en teF tards » car les animaux y recherchent la fraîFcheur. Les bocages ou+ persistent de nombreuses zones humides et des haies anciennes ont probablement pu jouer un roF le atte% nuateur vis-a+ -vis des e% pisodes caniculaires et de la se% cheresse connus en 2019 a+ l'e% gard de la faune domestique et de la faune sauvage1. 16.5. Le dispositif national de suivi des bocages Le dispositif national de suivi des bocages (DNSB) de% bute% en 2017 est co-porte% par le poF le bocage de l'OFB et par l'IGN sur la base de financements initiaux du MTÈS et du ministe+ re de l'agriculture et de l'alimentation - MAA - (e% tape 1) dans le cadre de la politique nationale trame verte et bleue (TVB) et du plan national de de% veloppement pour l'agroforesterie. Il compte un comite% des utilisateurs (Afacagroforesteries...) et un groupe d'experts scientifiques : CNRS, Institut national de recherche agronomique et environnement (INRAÈ), universite% s). Pour pouvoir e% tudier les bocages, conduire des actions (police, mobilisation) et les e% valuer a+ plus ou moins long terme, il est ne% cessaire de se doter d'un diagnostic initial actualise% de l'e% tat des bocages de France. 16.6. Les étapes Il s'agit, dans un premier temps, de re% aliser une cartographie nationale des haies (donne% e ouverte sous licence Ètalab) en re% unissant les haies issues de deux bases de donne% es nationales homoge+ nes (BD Topo IGN® et haies cartographie% es pour la politique agricole commune PAC). Au printemps 2020, un travail de cartographie des bocages de France métropolitaine sera conduit. Une deuxie+ me e% tape consistera a+ caractériser les différents bocages au-dela+ de l'analyse de leur maillage de haies, en s'appuyant sur les donne% es ge% ographiques disponibles (occupation du sol, densite% de mares...) et sur un questionnaire de terrain (pre% sence de formes d'arbres typiques, toponymie...). Pour cela, des financements ont e% te% pre% vus a+ l'OFB (60 000 ) et au MAA (20 000 ) afin d'e% tablir une cartographie plus qualitative des bocages, inte% grant par exemple des analyses repre% sentant le « grain bocager » selon une approche me% thodologique de% veloppe% e par l'institut de recherche agronomique -INRA- et le CNRS de Rennes. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 124/138 PUBLIÉ La troisie+ me e% tape du projet consistera a+ mettre en place un monitoring des écosystèmes bocagers sur la base d'un e% chantillonnage stratifie% (maillage de 1 km² X 1 km²). Des protocoles d'inventaire de terrain sont en cours de re% flexion. L'objectif est de suivre l'e% volution des bocages en qualite% afin de savoir si ceux-ci se de% gradent (ressenti des agents OFB pre% sents sur le terrain). 16.7. Suivre l'impact des canicules sur les écosystèmes et la biodiversité au sein de milieux bocagers contrastés Suivre simultane% ment sur des sites te% moins, l'herpe% tofaune et les oiseaux de manie+ re protocole% e permettrait d'e% tudier l'e% volution d'espe+ ces indicatrices sortes de « sentinelles », en lien avec la de% gradation potentielle de leurs habitats et de leurs caracte% ristiques abiotiques (tempe% rature, humidite% au niveau des haies, des prairies, zones humides...). La cre% ation de ce type de suivi demandera la construction d'une base de donne% es permettant une saisie en ligne et ide% alement un suivi des donne% es renseigne% es presque en temps re% el. Cela ne% cessitera la coordination d'un réseau d'observateurs formés et réactifs dans les départements issus de l'OFB ou d'autres grands re% seaux selon les donne% es a+ collecter agroforesterie, naturalistes, collectivite% s, chasseurs, agriculteurs... La question de faire contribuer les citoyens ou des lyce% es agricoles a+ la collecte de certaines informations se pose (observatoire du paysage, releve% s de haies...). Cela permettrait une sensibilisation et la re% colte de donne% es comple% mentaires. . Financements : pas encore chiffre% . Orienter des outils de financement existants (ecocontribution, agences de l'eau, OFB...), a+ renforcer les partenariats avec les scientifiques sur le projet. Les travaux du DNSB devraient permettre d'identifier sur les territoires les zones de bocages conserve% s et les zones ou+ les bocages sont de% grade% s. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 125/138 PUBLIÉ 16.8. Préserver les bocages déjà multifonctionnels et résilients Quelques pistes : · · · · · Soutenir l'e% levage dans les secteurs de bocage pre% serve% (dans le cadre de la politique agricole commune -PAC-). Mettre en place des plans de gestion des infrastructures agro-e% cologiques (IAÈ) a+ l'e% chelle des exploitations agricoles (dans le cadre de la PAC). Mobiliser les outils juridiques permettant de pre% server les haies et bocages lorsque c'est ne% cessaire. Installer des parcs nationaux re% gionaux bocagers. De% velopper les labels lie% s a+ une qualite% de paysage. 16.9. Restaurer les bocages dégradés Quelques pistes : · Mettre en place, dans le cadre de la PAC, des plans de gestion des infrastructures agro-e% cologiques sur les exploitations agricoles dans les zones de bocages de% grade% s en y pre% voyant un volet plantation. Inciter les e% lus communaux a+ mettre en place des plans de gestion inte% grant l'implantation de haies bocage+ res · 16.10. « Embocager » les territoires Re% pondant a+ une diversite% d'enjeux, un embocagement massif sur les territoires pourrait eF tre conside% re% en tant que « solution fonde% e sur la nature ». Il s'agirait de cre% er ou recre% er des paysages bocagers mais de manie+ re cible% e en fonction des diagnostics paysagers existants (atlas de paysages, e% copaysages, DNSB, TVB) pour leur inte% reF t micro-climatique (homme, animaux domestiques, faune sauvage), pour stocker du carbone et restaurer la biodiversite% . Une diversite% de partenaires (associations d'agroforesterie, fe% de% rations des chasseurs, chambres d'agriculture, entreprises prive% es...) accompagne de% ja+ des agriculteurs ou des collectivite% s territoriales pour monter des projets participatifs de plantations de haies, il s'agirait d'animer une dynamique en mobilisant davantage les acteurs et les financements existants. Il est ne% cessaire dans les futurs projets de plantations de pre% voir une diversite% d'essences arbustives et arbore% es, avec l'inte% gration d'essences plutoF t me% ridionales. Ènfin, une piste importante pour recre% er des bocages serait de relocaliser des activite% s d'e% levage sur l'ensemble des territoires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 126/138 PUBLIÉ 17. Liste des personnes rencontrées Organisme AQST Nom Sauvant Barbusse Prénom Alain Alexandre Christophe Ce% cile Lucie Directeur Inge% nieur Trafic Fonction ASN Quintin Cazalet Mora Inspecteur en chef, membre du Comex Charge% e d'affaires a+ la direction des centrales nucle% aires (BRÈIT) Charge% e d'affaires en charge agression grand chaud au bureau agressions re% examens de suF rete% a+ la direction des centrales nucle% aires Chef du poF le RÈP et adjoint de la division de Bordeaux Adjointe et inte% rimaire du DGA en charge des mobilite% s Hydroge% ologue, unite% et valorisation des informations sur l'eau de la direction Èau, environnement, proce% de% s et analyses Directeur recherche innovation de% veloppement au Cerema ITM Directeur Directeur Coordinatrice du programme « Les sentinelles du climat » : changement climatique et biodiversite% , Membre associe% UMR PASSAGÈS CNRS Directrice des transports ferroviaires de voyageurs Directeur des Transports et Mobilite% s Durables Responsable du domaine chausse% es a+ la direction des routes Pre% sident Directeur Pre% sident SNCF Re% seau, Secre% taire du COSAP Chef de de% partement relations avec les administrations Chef du de% partement analyse des performances du patrimoine a+ la direction technique Charge% de la re% flexion sur la politique du re% seau HTA au de% partement analyse et performance du patrimoine Pre% sident Fremaux Bordeaux Métropole BRGM Mabillon Bault Bertrand Karine Violaine Cerema Cetu Cistude Nature Palhol Deffayet Coic Maillard Fabien Michel Christophe Fanny Conseil régional nouvelle Aquitaine Conseil régional CentreVal de Loire Conseil général du Cher CSRPN de Normandie Conservatoire botanique des Pyrénées COSAP ENEDIS Parie+ s Saint-Blancard Bliaut Lecomte Largier Lamalle Jolly Fleury Cochet Laurence Patrice Alain Thierry Ge% rard Michel François Marc Pierre Boulanger Fre% de% ric Fédération des Grizaud, Alain Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 127/138 PUBLIÉ Organisme canalisateurs Nom Le Blainvaux Terrible Wuilque Prénom Alain Clotilde Ste% phane Pierre Michel Robert Tammouz Fre% de% ric Fonction Conseiller technique Secre% taire ge% ne% rale Pre% sident de la commission technique Èntrepreneur de travaux forestiers Ge% rant de l'ARGÈFO (Gironde) Èntrepreneur de travaux forestiers dans les Vosges Charge% des services forestiers et ruraux Èntrepreneur de travaux forestiers en Champagne-Ardennes et Grand Èst) Directeur Directeur De% le% gue% ge% ne% ral Fédération nationale des entrepreneurs des territoires Baron Bazin, Dieudonne% Ènk aut Helou Mutz Fédération de pêche de l'Indre Fédération nationale de pêche Fédération professionnelle des entreprises de l'eau Fondation pour la biodiversité FNAUT FNTV France Nature Environnement GIP Ecofor IDRRIM INRAE Barbey Oumoussa Tristan Bruno Hamid Mathieu Soubelet Debrincat Simon Abel Landmann Peyron Zambon Datry Dreyer Loustau He% le+ ne Marc Anne-GaeS lle Jean-David Guy Jean-Luc David Thibault Èrwin Denis Yves Directrice Responsable du service juridique (Re% ponse e% crite) De% le% gue% e ge% ne% rale adjointe (Re% ponse e% crite) Vice-pre% sident Directeur par inte% rim Directeur Directeur ge% ne% ral Chercheur au De% partement de l'eau (Lyon) Directeur de recherche (Champenoux) Directeur de recherche programme ICOS (Villenave d'Ornon) Directeur Général Ligue pour la protection des oiseaux Météo-France Verilhac Josse Ètchevers Soubeyroux Patrick Pierre Jean-Michel Fre% de% ric He% le+ ne Directeur de la Climatologie et des Services Climatiques Responsable du De% partement Analyse et Veille Hydroclimatique Directeur Adjoint scientifique de la DCSC Chef du de% partement de la sante% des foreF ts Charge% e de mission risques naturels en foreF t Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation Delport Fargeon Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 128/138 PUBLIÉ Organisme Nom Re% allon Van de Maele Prénom Sylvain Èlisabeth Philippe Fonction Sous-directeur des filie+ res foreF t-bois, cheval et bioe% conomie Cheffe du bureau de la gestion durable des foreF ts Adjoint au chef de bureau du pilotage du re% seau international strate% gie, e% tudes et pilotage, Direction ge% ne% rale du tre% sor Ministère de l'économie et Saint Marc des finances Ministère de la Transition écologique et solidaire. Cabinet Leforestier Clausset Herment CGDD Lesueur Moulin Bergeot Èbner Guillaume Nicolas Ce% dric Thomas Lionel Laurent Pascale Directeur de cabinet Conseiller e% nergie Conseiller risques sante% environnement Commissaire ge% ne% ral Adjoint au chef de service en charge de la recherche Chef du service recherche Charge% e de mission Observation de la Terre, Ènvironnement et Climat Directeur des transports ae% riens (DTA) Charge% de mission re% gulation e% conomique des ae% roports a+ la DTA Directeur du service technique de l'aviation civile (STAC) Chef du de% partement structures adhe% rence au STAC Charge% de mission pour la gouvernance du Comite% national de la biodiversite% et du Conseil national de la protection de la nature Sous-direction ATAP Sous-direction ÈARM Sous-directrice Sous-directeur des e% cosyste+ mes terrestres a+ la DÈB Sous directeur de l'efficacite% e% nerge% tique et de la qualite% de l'air Cheffe du bureau du syste+ me e% lectrique, de la programmation et des re% seaux Secre% taire ge% ne% ral de l'ONÈRC ONÈRC charge% e de mission Sous directeur de la gestion du re% seau routier non conce% de% et du trafic Page 129/138 DGAC Borel Lefevre Marc Nicolas Medioni Blanchard DGALN Alves Fre% de% ric Guilhem Hugo Berel Coantic Clermont-Brouillet Guery Papouin DGEC Buffard Ruffenach Brun-Barrie+ re Voisin DGITM Patin Maud Amelie Florence Be% ne% dicte Matthieu Loic Coralie Èric Sarah Nicolas Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 PUBLIÉ Organisme Dupas Nom Prénom Sophie Fonction Cheffe du bureau de la construction et du patrimoine a+ la direction de la gestion et du controF le du re% seau autoroutier conce% de% Directeur de la DIRIF Directeur de la DIR Sud-Ouest Chef du bureau de la nomenclature, des e% missions industrielles et des pollutions des eaux Cheffe du service risques naturels et hydrauliques Membre permanent section MMR Lieutenant-colonel et charge% de mission feux de foreF ts au Bureau d'analyse et de gestion des risques du Service de la planification et de la gestion des crises Chef du service de la planification et de la gestion de crise Adjointe au chef de la mission catastrophe naturelle Secre% taire ge% ne% rale de l'Observatoire National Interministe% riel de se% curite% routie+ re Directeur Directrice adjointe Inge% nieur e% tudes et projet Conseiller et ex-directeur technique AXA Cheffe du service inter-de% partemental de Corse Directeur re% gional Occitanie Èx-directeur inter-re% gional AFB PACA-Corse Directeur de l'appui aux strate% gies pour la biodiversite% Directeur de la surveillance, de l'e% valuation et des donne% es Directeur adjoint, Direction de l'appui aux strate% gies pour la biodiversite% Cheffe de l'unite% PoF le Bocage Inge% nieur connaissance a+ la direction re% gionale Occitanie Directeur adjoint Responsable technique national Incendies de ForeF ts et directeur de l'agence DFCI Midi-Me% diterrane% e. Directeur ge% ne% ral adjoint ope% rations de transport et maintenance excellence Monteil Ferry Wilczek DGPR Malgorn Alain Hubert Loic Tourjansky CGEDD Ministère de l'Intérieur Direction de la sécurité civile Hubert Chassagne Laure Louis Fabrice Bobin Toulliou Salathe Mission des sociétés d'assurance pour la connaissance et la prévention des risques naturels (MNR) Office français de la biodiversité Nusbaum Gerin Pugnet Petitpas Albertini Bluhm Fre% jefond Gauthiez Bernard Oriane Manuelle Roland Sarah Lilian Èric Camille Herve% Ètienne François Hissel Lalement François Rene% Morin Saint-Olympe Office national des forêts Bonnet Duche% Sophie Lionel François Yvon RATP Martin Philippe Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 130/138 PUBLIÉ Organisme Nom Lefe+ vre Monvoisin Maurice Scheller Prénom Je% roF me Kevin Olivier Isabelle Thomas Jean-Paul Mathilde Olivier Philippe Fonction ope% rationnelle innovation ville durable Direction des ope% rations Direction de l'infrastructure De% le% gue% ge% ne% ral au management des risques Charge% e de mission a+ la de% le% gation au management des risques Directeur de la strate% gie et de la prospective Directeur de l'exploitation De% le% gue% e ge% ne% rale Èiffage rail : directeur ope% rationnel Èntreprise TSO : directeur de projet re% fe% rent technique voie et de% veloppement des projets sur RFN Colas Rail : responsable voie, bureau d'e% tudes et inge% nie% rie Directeur technique Directeur des ope% rations a+ la direction technique Re% seau Directeur mate% riel a+ la direction des ope% rations de la direction ge% ne% rale TÈR SNCF Voyageurs Directeur de l'exploitation du Transilien en charge des incidents lie% es aux impacts climatiques sur l'exploitation Directeur de l'inge% nierie du mate% riel, de% partement mate% riel a+ la direction du mate% riel Pre% sident De% le% gue% Ge% ne% ral Directrice des affaires e% conomiques et techniques Directeur du de% partement syste+ me ferroviaire Responsable de l'infrastructure au de% partement Rail system Directeur de l'infrastructure de l'eau et de l'environnement (DIÈÈ) Responsable division gestion durable au sein de la DI RTE Veyrenc Roubin SETVF Bommier Berthelot Derosais De Guibert SNCF Réseau Joindot Sablier SNCF Voyageurs Leman Thomas Thomas Denis Benoit Monnet Jean Ste% phane Fort Thierry STRRES UTP Tridon Faucher Lopez Azevedo Christian Claude Ste% phanie Christian David Guy Christine UIC Chavanel Villalmanzo Resusta VNF Rouas Bourbon Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 131/138 PUBLIÉ 18. Glossaire des sigles et acronymes Acronyme ADEME AEP AQST ARS ASN APU BDIFF BRGM BSH BSS BTP CIBBTP CCR CFF CP CRC CMVOA CETU CEREMA Signification Agence de l'environnement et de la maîFtrise de l'e% nergie Adduction d'eau potable Autorite% de la qualite% de service dans les transports Agence re% gionale de sante% Autorite% de suF rete% nucle% aire Auxiliaires de puissance Base de donne% es sur les incendies de foreF t en France Bureau de recherche ge% ologiques et minie+ res Bulletin de situation hydrologique Banque du sous-sol BaF timent et travaux publics Caisse de conge% s intempe% ries du BTP Caisse centrale de re% assurance Chemins de fer fe% de% raux suisses Comboios de Portugal ControF le du respect des re+ gles de construction Cellule ministe% rielle de veille ope% rationnelle et d'alerte du ministe+ re Centre d'e% tudes des tunnels Centre d'e% tudes et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilite% et l'ame% nagement Conseil ge% ne% ral de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux Conseil ge% ne% ral de l'environnement et du de% veloppement durable Commissions locales d'information (aupre+ s des centrales nucle% aires) Commission nationale informatique et liberte% s Conseil national de la protection de la nature CGAAER CGEDD CLI CNIL CNPN Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 132/138 PUBLIÉ Acronyme Signification CNRS CPI DSF DGALN DGEC DGITM DGPR DGS DG Trésor DIR DNSB DR DREAL DFCI DSF DTU EPFZ FNTV FFA GES GIEC GIP IAE ICPE IDRRIM Centre national de la recherche scientifique CaF ble a+ isolation papier Re% seau sante% des foreF ts Direction ge% ne% rale de l'ame% nagement, du logement et de la nature Direction ge% ne% rale de l'e% nergie et du climat Direction ge% ne% rale des infrastructures des transports et de la mer Direction ge% ne% rale de la pre% vention des risques Direction ge% ne% rale de la sante% Direction ge% ne% rale du tre% sor Direction interde% partementale des routes Dispositif national de suivi des bocages Dure% e de retour Direction re% gionale de l'environnement de l'ame% nagement et du logement Association de de% fense des foreF ts contre l'incendie Re% seau sante% des foreF ts Document technique unifie% Ècole polytechnique fe% de% rale de Zurich Fe% de% ration nationale des transports de voyageurs Fe% de% ration française de l'assurance Gaz a+ effet de serre Groupe d'experts intergouvernemental sur l'e% volution du climat Groupement d'inte% reF t public Infrastructure agro-e% cologique Installations classe% es pour la protection de l'environnement Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilite% Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 133/138 PUBLIÉ Acronyme IGN IMAP IBM INRAE IP IQRN IQOA IRSN IRSTEA (ex CEMAGREF ) Institut ge% ographique national Signification Intensite% maximale admissible en permanence Indicateurs Bio Me% te% orologiques Institut national de la recherche agronomique et environnementale Infraestruturas de Portugal Image qualite% du re% seau routier national Image de la qualite% des ouvrages d'art Institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture, inte% gre% a+ l'INRAÈ au 1/01/2020 Instrument financier pour l'environnement Laboratoire central de surveillance de la qualite% de l'air Loi d'orientation des mobilite% s Long rail soude% Ministe+ re de l'Agriculture et de l'alimentation Muse% um national d'histoire naturelle Mission des socie% te% s d'assurances pour la connaissance et la pre% vention des risques naturels Ministe+ re de la transition e% cologique et solidaire Office français de la biodiversite% Observatoire national des e% tiages Observatoire national sur les effets du re% chauffement climatique Office national des foreF ts Organisation me% te% orologique mondiale Politique agricole commune Panneau a+ message variable Plan national d'adaptation au changement climatique Plan national canicule LIFE LCSQA LOM LRS MAA MNHN MNR MTES OFB ONDE ONERC ONF OMM PAC PMV PNACC PNC Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 134/138 PUBLIÉ Acronyme Signification PNR RTE REX RFI RFN RRN-C RRN-NC SDIS SFI SISPEA SCA SFN SPF SPI STOC SWI SYTRAL TAR TPG TPL TVB UIC UTP VNF VUL Parc national re% gional Re% seau de transport d'e% lectricite% Retour d'expe% rience Rete Ferroviaria Italiana Re% seau ferroviaire national Re% seau routier national conce% de% Re% seau routier national non conce% de% Service de% partemental d'incendie et de secours Standardized Flow Index Syste+ me d'information sur les services publics d'eau et d'assainissement Socie% te% concessionnaire d'autoroute Solutions fonde% es sur la nature Sante% publique France Standardized Precipitation Index Suivi temporel des oiseaux communs Soil Wetness Index Syndicat mixte des transports pour le RhoF ne et l'agglome% ration lyonnaise Tours de refroidissement ae% rore% frige% rante Re% gie des transports publics genevois Re% gie des transports publics lausannois Trames vertes et bleues International union of railways Union des transports publics et ferroviaires Voies navigables de France Ve% hicules utilitaires le% gers Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 135/138 PUBLIÉ Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 136/138 PUBLIÉ PUBLIÉ INVALIDE) (ATTENTION: OPTION on des acteurs dans la gestion de la végétation. Elle travaille en collaboration avec le milieu de la recherche. 24 Fe% de% ration qui rassemble les entreprises de transport routier de voyageurs (autocars) : transport scolaire, interurbain, inter re% gional, occasionnel et touristique, a+ la demande et librement organise% . Par exemple, les horaires des ateliers de maintenance ont e% te% adapte% s aux tempe% ratures exte% rieures et des bouteilles d'eau et des brumisateurs ont e% te% mis a+ la disposition dans les ateliers et pour tous les conducteurs. Autobus : ve% hicule qui ne peut circuler qu'en zone urbaine a+ vitesse re% duite, avec des arreF ts fre% quents et ou+ les passagers peuvent voyager debout. Un autocar est un ve% hicule spe% cialise% pour l'interurbain ou la longue distance : les clients doivent eF tre assis avec une ceinture de se% curite% . Èn Re% gion Centre-Val de Loire 57 % des cars exerçant sur des lignes re% gulie+ res sont climatise% s, et 100 % sur les lignes ex. Ter, et la Re% gion pre% voit de% sormais syste% matiquement 100 % de climatisation a+ l'occasion du renouvellement des contrats. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 32/138 25 26 27 PUBLIÉ . La prévention, basée sur un dispositif de campagne saisonnière déjà en place et qui a fait ses preuves. . Le volet opérationnel en évitant d'exposer les clients aux risques de fortes chaleurs, avec une réponse graduée de mesures de prévention aux alertes émises par Météo-France, un travail sur l'organisation de la chaîne de réparation des groupes de climatisation, la création d'un groupe de travail spécifique aux matériels roulants les plus sensibles aux fortes chaleurs et la mobilisation des moyens d'intervention sur les plages critiques entre 16 et 22 h (pic de chaleur puis de trafic). Suite à cet épisode caniculaire, la RATP a engagé de nouvelles pistes : . traitement thermique des locaux recevant des équipements sensibles ; . étude de la possibilité pour le réseau de surface d'interrompre l'exploitation selon les heures ou par tronçon en cas de canicule prolongée ; . mise en place de mesures plus poussées avec des détecteurs sur rails sur le RER A et B ; . surveillance des ouvrages d'art et prise en compte des nouvelles températures pour le dimensionnement des appareils d'appui lors des régénérations ou constructions de nouveaux ouvrages ; . établir un plan canicule formalisé (en cours d'élaboration) ; Le dérèglement climatique est intégré aux travaux sur le management du risque dans le cadre de la cartographie des risques du groupe. La mission ne peut qu'encourager de tels axes d'ame% lioration. · L'exemple des pays europe% ens et les re% flexions de l'Union internationale des chemins de fer (UIC) Il ressort de l'enqueF te de la direction ge% ne% rale du tre% sor (DG Tre% sor) sur le retour d'expe% rience des e% pisodes caniculaires sur le transport collectif en Suisse, au Portugal et en Italie que tous ces pays sont confronte% s aux meF mes effets de la tempe% rature sur leur re% seau qu'en France (annexe 9.2 : Retour d'expérience des canicules sur les réseaux de transport ferroviaire et urbain en Europe). L'exemple le plus inte% ressant est celui des chemins de fer fe% de% raux suisses (CFF) lors des canicules 2019 qui ont e% te% beaucoup plus affecte% s qu'en France : 40 % des voyageurs ont subi un retard sur les grandes lignes et 25 % ont eu leur train annule% . Les CFF ont arrose% les voies a+ l'aide d'un wagon-citerne pour e% viter le flambage des rails sur les doubles voies en fonctionnement (moins 20 °C en quelques minutes) et peint en blanc les voies de chantier. Ils envisagent aujourd'hui de remplacer les traverses bois par des traverses be% ton, plus lourdes et plus re% silientes, comme le fait syste% matiquement SNCF Re% seau en France, mais cela pose proble+ me du fait de la nature de leur sol. Ils vont expe% rimenter sur un tronçon de 600 me+ tres, a+ partir de juin 2020, une nouvelle peinture blanche, un isolant comprenant des microbilles de ce% ramique me% lange% es a+ un liquide blanc, qui pourrait baisser la tempe% rature du rail de cinq a+ sept degre% s. Ènfin, ils envisagent d'augmenter « la tempe% rature de neutralisation », c'est-a+ -dire la tempe% rature a+ laquelle le long rail soude% est conside% re% a+ sa longueur de re% fe% rence et peut eF tre pose% et ajuste% , permettant la dilatation/re% traction dans une plage de tempe% rature de% finie. Augmenter cette tempe% rature de neutralisation induit une augmentation de la tempe% rature limite basse, ce qui pre% sente un inte% reF t limite% pour la Suisse, dont les rails sont plus affecte% s l'hiver que l'e% te% . Pour e% viter les de% formations de voie, la tempe% rature de neutralisation dans les pays subissant de tre+ s hautes tempe% ratures et des hivers tempe% re% s est plus haute. Selon l'International Union of Railways (Union internationale des chemins de fer : UIC), la strate% gie poursuivie par l'Èspagne pour lutter contre les phe% nome+ nes caniculaires consiste a+ adapter, selon les caracte% ristiques me% te% orologiques de chaque re% gion, la tempe% rature de neutralisation. L'Èspagne est Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 33/138 PUBLIÉ en effet compose% e de re% gions au climat tre+ s diffe% rencie% . Des dilatations de rail continuent ne% anmoins a+ eF tre observe% es en pe% riode de canicule, du fait des grandes plages de variation de tempe% rature e% te% /hiver. La tourne% e de re% glage des tensions des cate% naires est organise% e jusqu'a+ trois fois par an sur les lignes a+ grande vitesse afin d'adapter la tension en fonction de la tempe% rature a+ venir, ce qui a un couF t en termes de maintenance. Son re% seau ne repre% sente cependant qu'environ la moitie% du re% seau français. L'Èspagne expe% rimente l'utilisation de l'intelligence artificielle pour arriver a+ visualiser les mouvements de talus graF ce a+ la comparaison de releve% s re% alise% s entre le passage de deux trains commerciaux. Toujours selon l'UIC, le constructeur espagnol a vendu a+ l'Arabie Saoudite des rames TGV re% sistant a+ des chaleurs extreF mes pour un couF t de l'ordre de 10 % plus e% leve% qu'un mate% riel usuel. L'arme% e dispose de composants e% lectriques et e% lectroniques permettant de re% sister aux tempe% ratures extreF mes : la technologie existe mais a un couF t. A mi-vie, (vers 15/20 ans), les trains font l'objet d'une re% habilitation comple+ te. Installer de nouveaux composants plus re% sistants serait alors encore plus couF teux que les 10 % lors de la conception. Les remplacer dans les postes d'aiguillage est extreF mement complexe et tre+ s one% reux du fait de la ne% cessite% d'interrompre le trafic durant les travaux. 3.1.6.2. Propositions et recommandations de la mission pour le transport collectif Èn comple% ment, et en appui de la demande ou des propositions de la SNCF, d'autres actions peuvent eF tre mene% es. Propositions · généraliser les conventions d'assistance entre l'État et la SNCF afin de pouvoir be% ne% ficier dans certaines zones identifie% es en rase campagne, lorsque la situation l'exige, d'un appui des services de l'Ètat dans la prise en charge de potentiels « naufrage% s du rail ». La SNCF pourrait aussi be% ne% ficier de son appui 28 en cas de difficulte% s pour assurer le de% broussaillage/ abattage d'arbres au printemps dans certaines zones tre+ s sensibles aux de% parts de feu ; suivre le résultat de l'expérimentation menée en Suisse de peinture des flancs de rails en blanc (peinture avec un isolant qui comprend des microbilles de ce% ramique me% lange% es a+ un liquide naturel blanc), qui permet de diminuer la tempe% rature a+ l'inte% rieur du rail, afin d'e% viter leur dilatation au moment de la pose dans la perspective d'e% largir la pe% riode de travaux (interdits du 15 juin au 15 octobre). Èxpe% rimenter cette peinture sur les zones sensibles identifie% es comme a+ risque dans les re% gions du sud, plus touche% es par les tre+ s fortes chaleurs (SNCF) ; mettre en oeuvre le dispositif mis en place par la SNCF lors des grèves de de% cembre/janvier 2019 aux pe% riodes de crise caniculaires (et tempeF tes et inondations) avec transmission en temps re% el au centre ministe% riel de veille ope% rationnelle et d'alerte (CMVOA) et aux entreprises ferroviaires de l'e% tat, des circulations du re% seau a+ partir des mains courantes (coupures et ralentissements), avec une carte dynamique en J+2 qui permet aux entreprises ferroviaires d'adapter leur plan de transport et de le communiquer aux voyageurs la veille (trains annule% s...) ; maintenir et développer le dispositif qui a fait ses preuves de diffusion de bulletins d'alerte sur tous les réseaux par l'Ètat, la SNCF, la RATP et certains autres exploitants (re% seaux de province) en cas de vigilance rouge, conseillant d'e% viter tous de% placements lorsque cela s'ave+ re possible. · · · 28 Par exemple en Bourgogne Franche-Comte% (opposition des riverains et associations). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 34/138 PUBLIÉ . Èn 2014, l'UIC a cre% e% un groupe de travail regroupant plusieurs pays europe% ens (dont la SNCF) pour re% viser les normes en fonction du climat a+ venir. Il n'a jamais abouti, faute de trouver un sce% nario climatique pe% renne : savoir que la tempe% rature moyenne d'une re% gion comme le sud-ouest de la France par exemple, va augmenter de 2 °C, ne permet pas de connaîFtre la tempe% rature minimale et maximale. De% sormais, l'UIC travaille sur l'ame% lioration de la re% silience du syste+ me : re% agir plus vite en cas de de% faillance par des syste+ mes d'alertes, modifier et adapter les re+ gles de surveillance et de maintenance en fonction des e% volutions climatiques. ÈO tre souple et savoir s'adapter, anticiper : l'UIC a de% cide% de faire le point tous les cinq ans sur les adaptations a+ prendre en compte en termes de mate% riel, d'infrastructures et d'exploitation avec les pays adhe% rents. Èlle vient aussi de lancer avec huit pays europe% ens, dont la SNCF, un projet d'e% tude sur l'e% valuation des risques des longs rails soude% s en fonction des impacts climatiques et des me% thodes de pose et maintenance. Èn France la tempe% rature de neutralisation est de 25 °C sur tout le territoire, ce qui permet d'absorber une tempe% rature a+ l'inte% rieur du rail entre -20 °C et +65 °C (45 °C de tempe% rature exte% rieure correspond a+ environ 65 °C a+ l'inte% rieur du rail avec l'effet rayonnement du soleil). Le syste+ me de surveillance/maintenance pre% ventive voies et syste+ mes de traction est le meF me partout, ce qui, pour la SNCF, simplifie la mise en oeuvre qui reste tre+ s complexe. Les voies sont re% ge% ne% re% es par tronçon tous les 30 a+ 40 ans (et plus pour les voies a+ faible trafic UIC). Aujourd'hui, de+ s qu'une tempe% rature de 57 °C est atteinte au coeur du rail te% moin, la RATP applique une limitation de vitesse sur son re% seau ae% rien RÈR, me% tro ou tramway. La pose des capteurs avec releve% centralise% permettrait d'optimiser la gestion des ralentissements en IOle-de-France. Recommandation 3. Étudier l'adaptation de la température de neutralisation de pose des longs rails soudés à l'occasion de chaque régénération de voie et des modalités de surveillance et de maintenance dans l'optique d'une différenciation selon les grandes régions climatiques (SNCF). Continuer à instrumenter le réseau ferroviaire aérien pour mesurer les défaillances en temps réel et pouvoir mettre en place une réponse graduée de mesures de prévention -ralentissement- (RATP). . Le choix d'une ventilation re% frige% re% e plutoF t qu'une climatisation est justifie% par le fait que la climatisation est tre+ s e% nergivore (engagements climatiques et couF t d'exploitation). Celle-ci est peu efficace dans le milieu exigu des tunnels du me% tro et cause des proble+ mes de restitution d'e% nergie. Il est par ailleurs peu efficace de re% frige% rer ou climatiser des bus en raison de l'ouverture fre% quente des portes et de la forte chaleur humaine en cas d'affluence. La loi relative a+ la transition e% nerge% tique pour la croissance verte impose aux autorite% s organisatrices de transport de renouveler leurs flottes de bus et autocars par des ve% hicules a+ faible niveau d'e% mission 29 a+ hauteur de 50 % des acquisitions d'ici 2020 et 100 % en 202530. A noter la difficulte% de conjuguer bus e% lectriques et climatisation : l'importance des batteries ne% cessaires ne% cessite une diminution de la capacite% d'emport de l'autobus. Le vitrage athermique qui re% fle% chit le plus possible d'infrarouges, responsables de l'e% chauffement, renforce l'efficacite% de la climatisation, qui peut donc fonctionner a+ une puissance moindre (pose hors pare-brise du chauffeur). Compte tenu des tempe% ratures observe% es dans les cabines de bus non climatise% es lors des e% pisodes caniculaires (plus de 55 °C) - qui sont appele% s a+ se multiplier et a+ durer dans le temps-, des mesures doivent eF tre prises pour les diminuer et assurer les services. 29 A gaz, hybrides, e% lectrique, e% thanol, nouveaux carburants (biodiesel), etc. La dure% e d'exploitation moyenne en France est, aujourd'hui de 15 a+ 17 ans selon TRANSBUS (portail des transports collectifs et des nouvelles mobilite% s). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 35/138 30 PUBLIÉ Recommandation 4. Rendre obligatoire la climatisation du poste de conduite des cabines d'autobus, à l'occasion des renouvellements de parcs (MTES). Par ailleurs, il s'agira de favoriser les vitrages athermiques pour les bus et autocars et tous ame% nagements urbains propres a+ rafraîFchir l'usager (brumisateurs, fontaines a+ proximite% des arreF ts de bus). Les autocars ne disposent pas de cabines de conduite, non adapte% es a+ leur mission : le conducteur doit pouvoir facilement descendre de son ve% hicule (bagages, personnes a+ mobilite% re% duite). Il s'agira de sensibiliser les autorite% s organisatrices a+ prendre en compte dans leurs cahiers des charges, lors du renouvellement de leurs marche% s ou de% le% gations de service, une climatisation ou un syste+ me de ventilation efficace selon l'activite% cible% e. 3.1.6.3. Propositions d'indicateurs pour le réseau ferroviaire · pour la RATP : le nombre de kilome+ tres non re% alise% s pour les bus, tramways, me% tros et RÈR en heures creuses et de pointe ; · pour la SNCF : le nombre de minutes perdues au-dela+ de cinq minutes par semaine en fonction de la nature des incidents lie% s a+ la canicule d'une part et leur re% partition chaque jour de la canicule selon l'activite% : TGV, TÈR, Transilien, fret, Intercite% . 3.1.7. Aucun effet visible sur le trafic aérien, quelques impacts très ponctuels sur les infrastructures aéroportuaires 3.1.7.1. Impact sur les infrastructures et le trafic aérien L'impact des fortes tempe% ratures peut concerner plusieurs domaines : une moindre portance des avions, une limitation ope% rationnelle de certains ae% ronefs, une de% faillance du re% seau e% lectrique (et notamment de navigation ae% rienne), ou encore des effets de retrait-gonflement d'argile (annexe 10.1 : « principaux désordres pouvant survenir sur les infrastructures et le transport aérien du fait de canicule ou sécheresse »). Les e% pisodes de canicule du 25 au 30 juin puis du 21 juillet au 26 juillet 2019 ne semblent pas avoir eu d'impact majeur sur la ponctualite% des modes ae% riens inte% rieurs, moyen-courriers et long-courriers au de% part de la France (figure 15). Figure 15 : évolution mensuelle de la proportion de la cause de retard au départ « météo et divers » pour 2019 pour différentes typologies de vols (source : Autorité de la qualité de service dans les transports - AQST - décembre 2019). Il n'est pas observe% d'augmentation importante de la proportion des retards au de% part lie% s aux causes « me% te% o et divers » aux mois de juin et juillet 2019. Ce constat est identique pour l'ensemble des cate% gories de vols, a+ l'exception des vols inte% rieurs en juin 2019, probablement a+ cause de la tempeF te Miguel ce meF me mois. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 36/138 PUBLIÉ Aucun incident de nature e% lectrique n'a e% te% signale% . L'accidentologie est reste% e stable en aviation ge% ne% rale (contrairement a+ l'e% te% 2018 notamment chez les pilotes de plus de 70 ans), certains ae% ro-clubs ayant e% mis des consignes de ne pas voler aux heures les plus chaudes de la journe% e. Èn termes d'infrastructures ae% roportuaires, en dehors de l'ae% roport de BaF le-Mulhouse qui a constate% des impacts sur les structures be% ton des pistes et sur les enrobe% s des taxiways (fissures et affaissements), aucun de% sordre n'a e% te% signale% . Ces infrastructures semblent re% silientes, a+ condition d'avoir e% te% correctement dimensionne% es et d'eF tre bien entretenues. Diffe% rentes mesures d'exploitation ont e% te% mises en oeuvre pour le confort des passagers et du personnel (plan canicule) (annexe 10.2: mesures mises en oeuvre pour pallier aux fortes chaleurs). 3.1.7.2. Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien : propositions d'actions et d'indicateurs L'ae% roport de BaF le-Mulhouse s'est engage% dans l'adaptation du plan de maintenance des infrastructures aux e% volutions climatiques a+ venir. L'indicateur de suivi des impacts propose% est l'e% volution mensuelle de la proportion de la cause de retard au de% part « me% te% o et divers » pour diffe% rentes typologies de vols. 3.1.8. Plus de la moitié des canaux gérés par VNF ont fait l'objet de restriction ou d'arrêt de la navigation en 2019 pour insuffisance d'eau 3.1.8.1. Impact sur les infrastructures et le transport fluvial Voies navigables de France (VNF) ge+ re la ressource et le maintien des niveaux d'eau sur son re% seau afin de garantir un mouillage31 pour la navigation et pour l'ensemble des usages de l'eau. Il dispose d'un re% seau compose% a+ la fois de rivie+ res canalise% es re% gule% es par des barrages, itine% raires le plus souvent a+ grand gabarit ou+ se concentre le transport fluvial de fret, et de canaux dont certains sont principalement utilise% s par la navigation de tourisme. Les canaux sont alimente% s en eau, ge% ne% ralement a+ leur bief de partage, a+ l'aide de 50 barrages re% servoirs appartenant a+ VNF, qui viennent en comple% ment de prises d'eau dans les rivie+ res (habituellement utilise% es en fin de saison estivale). Lorsque le niveau de mouillage (hauteur d'eau) de% finit par arreF te% de police ne peut eF tre garanti, VNF prend quatre types de mesures d'exploitation, dont les effets sont gradue% s : regroupement des bateaux de plaisance pour le passage des e% cluses, limitation de mouillage (baisse de la hauteur d'eau garantie : la navigation se fait aux risques et pe% rils des bateliers), fermeture a+ la navigation et enfin e% vacuation des biefs. Le de% ficit de pre% cipitations depuis l'automne 2018 a eu deux impacts : le non-remplissage des barrages re% servoirs au maximum de leur capacite% avant l'e% te% et, de+ s le de% but de la saison, le de% ploiement d'arreF te% s de restriction de pre% le+ vement. Au 9 octobre 2019, 84 de% partements e% taient concerne% s par au moins un arreF te% pre% fectoral limitant certains usages de l'eau (annexe 11.1 : carte du cumul des arrêts de restriction et d'arrêts de navigation pour insuffisance d'eau). Ce sont ainsi plus de la moitié des canaux gérés par VNF qui ont fait l'objet de restrictions ou d'arrêts de la navigation pour insuffisance d'eau en 2019 (et aucune restriction de navigation sur les rivie+ res). Au 1er octobre 2019, le taux de remplissage des barrages re% servoirs e% tait bien en-dessous des moyennes de ces dix dernie+ res anne% es (41 %). 31 Mouillage : hauteur d'eau disponible. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 37/138 PUBLIÉ Le bilan des quatre dernie+ res anne% es (figure 16) montre une augmentation tre+ s significative du nombre de jours de restrictions ou d'arreF ts de navigation pour insuffisance d'eau. 0 Figure 16 : Nombre de jours de restrictions (figure 19-1) et d'arrêts de navigation (figure 19-2) pour insuffisance d'eau sur les canaux sur les années 2016 à 2019 sur la période d'ouverture des canaux du 1 er mai au 31 août (source : VNF)32. Par ailleurs, le cumul de la se% cheresse (baisse des de% bits) et des hautes tempe% ratures de l'eau a entraîFne% une augmentation significative d'espe+ ces invasives (algues) qui geF nent la navigation, abîFment le moteur des bateaux et les ouvrages de VNF (par exemple les portes d'e% cluses), mais aussi contribuent a+ l'envasement et a+ la mortalite% piscicole. La se% cheresse peut aussi avoir comme effet des de% sordres sur les talus : l'asse% chement des ouvrages en terre (berges) peut entraîFner une rupture de talus si l'e% tiage est trop bas. Les DRÈAL ont tenu compte de ce risque en 2019 et accepte% d'aller au-dela+ du de% bit re% serve% : aucun de% sordre n'est a+ signaler. 3.1.8.2. Infrastructures et transport fluviaux : propositions d'actions et d'indicateurs VNF a anticipe% tre+ s en amont (suivi du niveau des re% serves des barrages a+ la sortie de l'hiver puis quotidienne en cas de se% cheresse) et mene% des actions d'information re% gulie+ re des parties prenantes. Un ensemble d'e% tudes et de travaux sont par ailleurs programme% s afin d'optimiser les re% serves en eau, minimiser les pertes dues aux fuites et a+ l'e% vaporation, et enfin optimiser les conditions de navigation en cas d'e% tiage. Leur description est faite en annexe 11.2 : « actions menées par VNF ». L'ensemble de ces actions (hors plantations et renouvellements d'arbustes) est inte% gre% dans le plan de modernisation pour lequel la loi d'orientation des mobilite% s (LOM) pre% voit 30 millions d'euros par an. Ènfin VNF cherche, avec difficulte% , a+ de% velopper un partenariat avec les agences de l'eau pour pousser la recherche dans le domaine des algues invasives. La mission conside+ re que ces actions sont importantes et doivent être confortées dans le contrat d'objectifs et de performances avec l'Ètat. L'indicateur propose% est le total annuel des jours d'arreF ts de la navigation pour insuffisance d'eau sur les canaux (plaisance) et sur les rivie+ res (fret). 3.2. Le réseau de distribution d'énergie électrique 3.2.1. La consommation de la climatisation est bien plus faible que celle du chauffage Les vagues de chaleur sont de nature a+ intensifier le recours a+ la climatisation et donc a+ accroîFtre les appels de puissance. Des niveaux records de consommation pour une pe% riode estivale ont e% te% atteints lors de la canicule de juillet (pre+ s de 60 GWh). Pendant l'e% te% , le pic de consommation 32 Aucune restriction de navigation sur les rivie+ res re% gule% es ou canalise% es n'a e% te% observe% e sur le re% seau VNF sur cette pe% riode. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 38/138 PUBLIÉ intervient aux alentours de 12h-13h, que ce soit pendant ou en dehors des pe% riodes de canicule : il n'y a pas de de% formation notable de la courbe de charge (figure 17). Le niveau des appels de puissance en e% te% , y compris lors des phases de canicule, est ne% anmoins bien plus limite% qu'en pe% riode hivernale (annexe 12.1 : Appels de puissance). Lors d'une phase de canicule comme celle de juillet 2019, l'appel de puissance de la climatisation a atteint 8 GW. Il avait e% te% de 40 GW sur certaines heures lors de la vague de froid de 2012. L'effet haussier d'une canicule sur la consommation reste aujourd'hui relativement mode% re% : 1 °C supple% mentaire sur la tempe% rature moyenne France entraîFne une hausse de consommation de l'ordre de 500 MWh contre 2 400 MWh de consommation supple% mentaire par perte de 1 °C en hiver. Ce gradient d'e% te% reste difficile a+ mode% liser (annexe 12.2 : difficultés de modélisation du gradient d'été), notamment du fait du faible nombre de jours exploitables pour permettre des analyses. Figure 17 : appels de puissance horaire (source Réseau de transport d'électricité - RTE-). Le potentiel de de% veloppement de la climatisation demeure important, notamment chez les me% nages. Dans une vision haute, la consommation de climatisation pourrait pratiquement doubler d'ici a+ 2035 ; le gradient estival pourrait approcher 1 GW/°C. Sous une hypothe+ se de canicule de type juillet 2019, la puissance appele% e pourrait atteindre 13 GW. Recommandation 5. Mieux identifier les perspectives de développement de la climatisation pour évaluer l'impact sur la consommation d'énergie (RTE). 3.2.2. La canicule a dégradé la disponibilité du parc de production déjà réduite en été De manie+ re ge% ne% rale, en e% te% , la disponibilite% du parc de production est re% duite, et cela concerne pratiquement toutes les filie+ res, sauf le photovoltaîSque. A cette baisse saisonnie+ re globale de disponibilite% du parc, s'ajoute une de% gradation supple% mentaire de disponibilite% spe% cifique lors des deux canicules. 3.2.2.1. La production nucléaire La moindre disponibilite% du parc nucle% aire (comme thermique d'ailleurs) en e% te% est due avant tout aux arreF ts de tranches pour maintenance planifie% s par les producteurs (de l'ordre de 3 a+ 4 tranches Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 39/138 PUBLIÉ arreF te% es en janvier contre 15 a+ 16 tranches en juillet). Lors de la canicule du mois de juillet, 11 re% acteurs ont cependant e% te% concerne% s par des arreF ts ou des baisses de production pour contraintes environnementales (annexe 12.5 : arrêts ou baisses de production des réacteurs pour contraintes environnementales). Ainsi, la centrale de Golfech a duF proce% der le mardi 23 juillet a+ la mise a+ l'arreF t momentane% de ses deux unite% s de production avant l'atteinte de la tempe% rature de 28 °C en aval de rejets. Les deux re% acteurs ont e% te% reconnecte% s au re% seau e% lectrique lorsque la tempe% rature du fleuve est redescendue naturellement. Le 25 juillet, journe% e la plus touche% e par la baisse de disponibilite% du parc, la puissance nucle% aire disponible e% tait de 35 GW (figure 18). Le manque a+ produire lie% aux deux e% pisodes caniculaires de l'e% te% 2019 est de 0,5 TWh, soit de l'ordre de 0,1 % de la production annuelle d'ÈDF en France. Figure 18 : disponibilité du parc nucléaire le 25 juillet 2019 (source : RTE). Ces baisses de puissance ou ces arreF ts n'ont pas eu de conse% quence sur la suF rete% du syste+ me e% lectrique, ni sur la continuite% d'approvisionnement des consommateurs en France. Si tel avait e% te% le cas, des dispositions pre% vues dans les de% cisions rejets (annexe 12.4 : encadrement des rejets thermiques) auraient permis le maintien de tout ou partie de la production. Le recours a+ ces dispositions exceptionnelles n'a pas e% te% ne% cessaire en 2019. Comme indique% par la direction ge% ne% rale de la pre% vention des risques (DGPR), la canicule et la se% cheresse 2019 n'ont eu aucune conse% quence sur la suF rete% nucle% aire des installations de production. Aucun dommage mate% riel n'a e% te% observe% . Cependant, a+ la suite des canicules de 2003 et 2006, ÈDF a e% tabli, pour chaque type de re% acteurs, un re% fe% rentiel dit « grands chauds » visant a+ ve% rifier le bon fonctionnement des mate% riels importants pour la suF rete% (e% changeurs thermiques refroidissant l'eau des syste+ mes de suF rete% , groupes e% lectroge+ nes de secours...) avec des tempe% ratures de l'air et de l'eau plus e% leve% es (annexe 12.3 : effets de la canicule sur la production et la sûreté des centrales nucléaires). Lors de la vague de juin, l'Institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire (IRSN) et l'Autorite% de suF rete% nucle% aire (ASN) ont demande% a+ ÈDF de re% aliser sur ses sites des campagnes de mesures des tempe% ratures. L'analyse est en cours, mais il apparaîFt d'ores et de% ja+ que les observations de l'e% te% 2019 corroborent les conclusions de l'avis de l'IRSN du 6 mai 2019 dans lequel il recommande qu'ÈDF revoie sa me% thode d'e% valuation des tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer. Proposition : revoir la méthode des températures extérieures à considérer pour la sûreté des installations nucléaires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 40/138 PUBLIÉ 3.2.2.2. La production thermique Des baisses de rendement sur les diffe% rentes filie+ res thermiques sont constate% es en cas de fortes chaleurs. Ainsi, selon la filie+ re thermique a+ flamme (centrale a+ cycle combine% gaz - CCG-, turbine a+ combustion -TAC-, coge% ne% rations...), la baisse de rendement d'une installation pendant une pe% riode de canicule est estime% e entre 10 et 15 % de sa puissance nominale et pour l'ensemble du parc thermique a+ flamme, la baisse de puissance est estime% e a+ pre+ s de 1,5 GW. Cette estimation reste a+ consolider. 3.2.2.3. La production hydraulique Il n'y a pas eu d'identification claire d'effet canicule sur la production hydraulique lors des deux semaines de vague de chaleur de l'e% te% 2019 (figure 19). Pour une semaine d'e% te% , le principal de% terminant de la production hydraulique est le stock hydraulique, pas la tempe% rature. Figure 19 : production d'énergie hydraulique produite en moyenne hebdomadaire (source : RTE). 3.2.2.4. La production éolienne et photovoltaïque Le facteur de charge e% olien moyen a e% te% de 11 % lors de la seconde canicule contre 14 % en moyenne estivale et 29 % en hiver. Cette baisse du facteur de charge est due aux conditions anticycloniques qui accompagnent re% gulie+ rement les e% pisodes caniculaires. Le facteur de charge du photovoltaîSque est en moyenne estivale de 22 % (contre 7 % en hiver). Si lors de la seconde canicule le facteur de charge a e% te% supe% rieur a+ celui des pre% ce% dents e% te% s sur cette meF me semaine, il a tout de meF me e% te% infe% rieur a+ celui d'un e% pisode de tre+ s fort ensoleillement hors canicule : la production maximale a atteint 6,2 GWh, contre par exemple 7,2 GWh en mai 2019. Èn effet, le rendement des panneaux photovoltaîSques diminue lors de fortes chaleurs. 3.2.3. Les canicules n'ont pas entraîné de difficultés à assurer l'équilibre offre-demande Le syste+ me s'est globalement comporte% comme anticipe% (annexe 12.6 : l'équilibre offre - demande au cours des deux canicules), notamment durant la premie+ re canicule. Les baisses constate% es de disponibilite% sur le parc nucle% aire e% taient notamment cohe% rentes avec les hypothe+ ses de l'e% tude saisonnie+ re de RTÈ. Lors de la seconde, on a eu une situation moins confortable qu'annonce% e du fait de l'ampleur du phe% nome+ ne caniculaire par rapport au re% fe% rentiel climatique. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 41/138 PUBLIÉ Èn effet, si le re% fe% rentiel climatique utilise% jusqu'a+ ce jour par RTÈ inte+ gre une de% rive climatique, il est ne% anmoins insuffisant pour la mode% lisation des e% ve% nements extreF mes (canicule), notamment avec un consensus scientifique ces dernie+ res anne% es sur l'augmentation de la fre% quence de ces e% ve% nements. Le nouveau re% fe% rentiel climatique (Me% te% o-France / RTÈ) en cours de de% ploiement (horizon 2025) est adapte% a+ un horizon 5-10 ans, mais conside+ re un e% ve% nement comme celui de juillet comme exceptionnel. Proposition : poursuivre des travaux visant à affiner la modélisation des températures, intégrant le réchauffement climatique. La projection de la disponibilite% de chacune des filie+ res lors des vagues de chaleur est aussi un enjeu fort pour la mode% lisation prospective du syste+ me e% lectrique, et notamment en ce qui concerne : · · · les risques de modulation a+ la baisse ou d'arreF ts de tranches nucle% aires pour contrainte environnementale, les baisses de rendement du parc thermique ou du parc photovoltaîSque lors de fortes chaleurs, les conse% quences des phe% nome+ nes caniculaires sur l'hydraulicite% . Proposition : poursuivre la consolidation de la prise en compte de l'aléa canicule dans la modélisation de la disponibilité des moyens de production. Les canicules de l'e% te% 2019, ont conduit a+ des pics estivaux de consommation et a+ une de% gradation de la disponibilite% du parc de production. La se% curite% d'alimentation a e% te% assure% e et le syste+ me disposait de marges de production, avec plusieurs moyens thermiques a+ l'arreF t et des capacite% s d'effacement qui restaient disponibles. Le fonctionnement du marche% europe% en a conduit la France a+ eF tre tre+ s fortement exportatrice durant la premie+ re canicule et majoritairement durant la seconde (importatrice seulement pendant 25 heures avec un maximum d'import de 2 800 MWh). 3.2.4. Les réseaux de transport et de distribution ont été résilients Le re% seau e% lectrique se compose d'un re% seau de transport haute tension, au-dessus de 63 KV, dont l'ope% rateur est RTÈ, et d'un re% seau de distribution haute, moyenne et basse tension, dont l'ope% rateur concessionnaire est Ènedis. Le re% seau haute tension alimente en e% lectricite% , a+ partir des points de production, les 2 240 postes-sources qui alimentent a+ leur tour le re% seau de distribution. 3.2.4.1. Les canicules n'ont pas donné lieu à des contraintes spécifiques sur le réseau de transport Les lignes e% lectriques sont conçues pour des tempe% ratures maximales de fonctionnement qui vont selon les cas de 45 a+ 90 °C (source RTÈ) (annexe 12.7 : les contraintes thermiques dans un conducteur). RTÈ n'a pas connu de difficulte% s lors des canicules de l'e% te% 2019. Cependant, quand la tempe% rature exte% rieure de% passe les 40 °C, il reste peu de marge a+ l'usage pour une ligne dont la tempe% rature maximale de fonctionnement est 45 °C. A l'avenir, il conviendra de bien identifier ces lignes (pas de proble+ me avec les autres). L'e% te% , comme il est transporte% moins d'e% lectricite% qu'en hiver, il y a toujours la possibilite% de re% partir la quantite% d'e% lectricite% transporte% e de manie+ re diffe% rente. Des expe% rimentations sont actuellement conduites pour instrumenter certaines lignes. Proposition : développer la télésurveillance du réseau et notamment la mesure de température des lignes électrique et la vitesse du vent 33 pour un pilotage fin du réseau et non plus basé sur des données probabilistes. 33 Le vent permet d'amoindrir la tempe% rature. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 42/138 PUBLIÉ 3.2.4.2. Le réseau de distribution Alors que, jusqu'en 2015, tous les e% pisodes de fortes chaleurs s'e% taient traduits par de nombreuses de% faillances du re% seau (c'est-a+ -dire ne% cessitant la mise en place d'une gestion de crise a+ maille suprare% gionale), le constat est que le dernier e% pisode de l'e% te% 2019, pourtant intense, n'a pas entraîFne% de crise majeure (figure 20). Ènedis n'a eu a+ de% plorer aucun incendie lie% a+ son re% seau ae% rien. Figure 20 : Nombre d'incidents souterrains des câbles à moyenne tension (HTA) 2015 et 2019 du 1/6 au 31/8 maille nationale (Source ENEDIS). La ne% cessite% de renouveler progressivement les caF bles a+ isolation papier (dits « CPI ») pose% s jusqu'a+ la fin des anne% es 1970, e% tait apparue apre+ s la canicule de 2003 qui s'e% tait solde% e par de multiples de% faillances du re% seau souterrain urbain. Un programme de renouvellement a e% te% lance% a+ partir de 2008 (annexe 12.8 : prise en compte par Enedis des conséquences sur le réseau urbain des phénomènes de forte chaleur). Ce programme semble donc porter ses fruits, tant par la performance ge% ne% rale du re% seau souterrain que par un moindre impact des e% pisodes de forte chaleur. Il faut noter qu'a+ ce jour, les caF bles modernes a+ isolation synthe% tique manifestent peu de sensibilite% aux fortes chaleurs, et les projections de de% gradation de la performance de ces ouvrages selon diffe% rentes lois d'extrapolation, ne font pas apparaîFtre de de% gradation significative avant 20 ans. Par ailleurs, l'usage de la climatisation n'apparaîFt pas a+ ce jour de% terminant pour le dimensionnement des ouvrages (la pointe d'hiver reste pre% ponde% rante) sauf dans certaines zones du pourtour me% diterrane% en ou+ des progre+ s ont la+ aussi e% te% constate% s en 2019 par rapport a+ 2015. Proposition : poursuivre le programme de renouvellement ciblé afin de prévenir toute dérive future jusqu'à éradication du stock de CPI projetée à l'horizon 2040. 3.2.4.3. Proposition d'indicateur pour le réseau de distribution L'indicateur propose% est le crite+ re B. Il calcule un temps moyen de coupure par client basse tension de la zone ge% ographique conside% re% e. Il s'agit d'un indicateur standard utilise% par les distributeurs au niveau mondial appele% aussi indice de dure% e moyenne d'interruption du syste+ me (SAIDI) (annexe 12.9 : « le critère B »). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 43/138 PUBLIÉ 3.3. Réseaux de distribution des eaux potables et usées Les contacts et entretiens e% tablis au cours de la mission (Fe% de% ration des canalisateurs, Fe% de% ration nationale des collectivite% s conce% dantes et re% gies, Fe% de% ration professionnelle des entreprises de l'eau) n'ont pas permis de de% tecter une difficulte% globale et ine% dite, sur les re% seaux de distribution d'eau, pouvant eF tre lie% s aux e% pisodes de canicules et de se% cheresses de l'e% te% 2019 (pas de retour ou de proble+ me signale% e% manant de leurs adhe% rents respectifs). Èn outre : · Les phe% nome+ nes de re% tractation de re% seau ont surtout lieu en hiver, avec des itine% raires techniques de re% solution au demeurant devenus classiques (remplacements des anciennes fontes grises et des vieux tuyaux en PVC par des polye% thyle+ nes plus souples). · Les indicateurs font de% faut et les tendances ne peuvent eF tre objective% es de+ s lors que le SISPÈA (syste+ me d'information sur les services publics d'eau et d'assainissement, banque de donne% es pilote% e par l'Office français de la biodiversite% (OFB) depuis la loi sur l'eau de de% cembre 2006) est renseigne% de façon non exhaustive par les collectivite% s. Il faut dire qu'a+ la diffe% rence des « re% seaux ae% riens » (infrastructures routie+ res, lignes e% lectriques...), les re% seaux (ge% ne% ralement souterrains) d'adduction et de distribution d'eau sont moins sensibles aux oscillations thermiques, de sorte que leurs proble+ mes proviennent exclusivement de ruptures d'approvisionnement. Celles-ci, fre% quentes chaque anne% e (quoique impactant une part extreF mement minoritaire de la population française), sont lie% es des de% fauts d'interconnexions de re% seaux et de solutions de substitution. Èlles ont connu un caracte+ re sans doute accentue% en 2019, par exemple sur le bassin Adour-Garonne, dont le retour d'expe% riences re% alise% fin 2019 indique : « l'approvisionnement en eau potable a e% te% tendu sur quasi l'ensemble du bassin Adour-Garonne avec des situations de rupture ne% cessitant le recours a+ des solutions d'urgence palliatives importantes dans sept de% partements (Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Cantal, Arie+ ge, Loze+ re, Aveyron et Corre+ ze). A noter l'alimentation par camions-citerne de certaines communes pendant plusieurs semaines conse% cutives (dans le Cantal et la Creuse notamment). Les besoins financiers pour se% curiser ces secteurs a+ l'avenir de% passent les cent millions d'euros ». Le bassin Rhin-Meuse a lui aussi connu des situations inhabituelles d'insuffisance de certaines ressources, pour des collectivite% s souvent isole% es. La dure% e de la pe% riode de se+ che 2018-2019 a e% te% un re% ve% lateur pour le futur. Un appel a+ projet spe% cifique a e% te% lance% par l'agence de l'eau en faveur des collectivite% s concerne% es. Plus ge% ne% ralement ces situations de points noirs et de besoins d'investissements pour se% curiser l'adduction d'eau potable (AÈP) sont bien identifie% s dans les bassins et de% partements concerne% s ; ils me% riteraient toutefois d'eF tre quantifie% s par des indicateurs spe% cifiques, permettant de repe% rer les proble+ mes, de cibler des objectifs d'ame% lioration et, in fine, de constater les progre+ s enregistre% s (exemple : nombre et pourcentage des communes concerne% es par une restriction quantitative, nombre de communes ayant connu une restriction d'usage pour parame+ tres chimiques de% grade% s me% taux, arsenic...-, pourcentage des populations concerne% es par ces restrictions, etc.). 3.4. Impact sur la production industrielle La mission s'est limite% e aux effets de limitation de production industrielle (hors centrales nucle% aires vues ci-dessus) suite a+ la limitation des pre% le+ vements ou rejets d'eau en rivie+ re du fait de la tempe% rature de l'eau, du faible de% bit ou du niveau d'e% tiage tre+ s bas. D'apre+ s le rapport n° 012985-01du CGÈDD « retour d'expérience sur la gestion de la sécheresse 2019 dans le domaine de l'eau », « concernant les mesures de restriction des usages industriels, la législation des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) permet de définir des mesures de Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 44/138 PUBLIÉ limitation des prélèvements et rejets d'eau, et de vérifier les autorisations des installations fortement consommatrices d'eau et prélevant dans les zones sensibles. Depuis 2004, la consommation globale des ICPE au niveau national a été fortement réduite en application du plan sécheresse. Cette action nationale a identifié plus de 440 ICPE grosses consommatrices d'eau. Deux tiers ont fait l'objet d'une réduction des prélèvements d'eau en cas de sécheresse dont 200 par arrêtés complémentaires. Cela a conduit en moyenne à une réduction de 20 à 30 % des prélèvements soit environ 4 000 m³/jour/établissement. Les mesures concernant les ICPE dans les arrêtés cadres actuellement en vigueur sont donc généralement peu précises : une limitation de la consommation d'eau « au strict nécessaire » ou l'apport d'une preuve qu'une consommation minimum est réalisée, accompagnée d'un bilan des mesures mises en place et des économies d'eau réalisées ». Selon les situations, quatre niveaux de restriction d'eau (pour tous les usages) sont prononce% es par le pre% fet : vigilance, alerte, alerte renforce% e et crise. L'enqueF te rapide mene% e par la DGPR aupre+ s des directions re% gionales de l'environnement, de l'ame% nagement et du logement -DRÈAL- (8 re% ponses sur 13 dont 1 « sans information ») montre que, malgre% des restrictions de pre% le+ vements/rejets d'eau, il n'y a pas eu d'impact quantifiable sur la production industrielle dans six d'entre elles, sauf en Bourgogne-Franche-Comte% (a+ l'e% chelle du bassin de l'Allan, re% duction des pre% le+ vements par les installations classe% es pour la protection de l'environnement -ICPÈ- de 70 %), et en Pays-de-la-Loire, (re% duction de 33 % de traitement des lixiviats d'une installation de de% chets non dangereux). Les bassins dans lesquels e% taient situe% s les sites de Lactalis pre% levant plus de 100 000 m³ d'eau ont tous fait l'objet de restriction, de+ s le mois de fe% vrier pour le nord de la France. Compte tenu de l'activite% lie% e a+ des contraintes d'hygie+ ne, ces sites n'ont cependant pas re% duit leur consommation d'eau. Certains ont e% value% qu'une baisse de production aurait ge% ne% re% des impacts sur l'emploi (choF mage partiel), sur le chiffre d'affaires, sur les marques et sur les producteurs de lait.: annexe 13, « impact sur la production industrielle : retour de l'enquête auprès des DREAL ». Le rapport du CGÈDD sus-mentionne% e% tablit un certain nombre de recommandations pour renforcer l'efficacite% du dispositif existant de limitation de l'ensemble des usages de l'eau en pe% riode d'e% tiage. Pour l'anne% e 2020, la DGPR a choisi, notamment, la the% matique de la gestion des situations de se% cheresse dans les installations industrielles dans son instruction aux services en leur demandant : · de lister les principaux pre% leveurs et consommateurs d'eau ; · de ve% rifier si les autorisations de pre% le+ vements des ICPÈ permettent de re% pondre aux mesures de limitation ou de suspension provisoire des usages de l'eau qui ont e% te% prises par les pre% fets en application de l'article L. 211-3 du code de l'environnement ; et ve% rifier leur applicabilite% ; · d'interroger l'exploitant sur les mesures qu'il met en place lors de ces pe% riodes de se% cheresse · de sensibiliser les exploitants lors des inspections ; · d'interroger les exploitants sur leur effort de re% duction de consommation d'eau au cours des cinq dernie+ res anne% es, afin d'identifier si une re% flexion convaincante a e% te% mise en place et de pouvoir e% ventuellement en rendre compte au comite% se% cheresse-incendies ; pas adapte% es, proposer aux exploitants de re% fle% chir a+ des mesures applicables sur les sites pour ces pe% riodes et adapter les prescriptions par arreF te% pre% fectoral comple% mentaire. · si les arreF te% s pre% fectoraux ne pre% voient pas de mesures spe% cifiques ou si ces dernie+ res ne sont La mission ne peut qu'eF tre favorable a+ une telle initiative qui devra de% boucher impe% rativement sur un plan d'action. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 45/138 PUBLIÉ 4. Biodiversité, milieux et espèces Malgre% des consultations larges, notamment aupre+ s des spe% cialistes des espe+ ces et des milieux (consultation du conseil national de la protection de la nature (CNPN), herpe% tologistes, entomologistes, OFB, re% seau sante% des foreF ts (DSF)...), il a e% te% difficile d'isoler des effets a+ court terme des canicules et de la se% cheresse. Il a e% te% couramment re% pondu a+ la mission que les conse% quences biologiques d'e% pisodes climatiques extreF mes (mortalite% s, re% ductions de populations, perte de biodiversite% , etc.) e% taient rarement imme% diates et de% tectables, ne se re% ve% lant parfois qu'apre+ s plusieurs anne% es d'affaiblissement des milieux impacte% s. La mission a choisi de traiter des principaux e% cosyste+ mes potentiellement impacte% s par le stress hydrique, en insistant sur le potentiel d'atte% nuation que peuvent jouer ces milieux pour re% duire l'impact de situations similaires. Seront aborde% s milieux aquatiques, milieux forestiers et milieux bocagers, suivis d'un focus sur quelques espe+ ces. 4.1. Milieux aquatiques : cours d'eau, milieux humides, tourbières, ripisylves... Il a e% te% constate% assecs et ruptures d'e% coulement, jamais observe% s avec une telle ampleur dans certains secteurs. Au-dela+ d'exemples particuliers, la perception la plus globale et objective du phe% nome+ ne provient du re% seau ONDÈ34, les services de l'OFB ayant parcouru, en 2019, 94 de% partements pour re% aliser 24 446 observations d'e% coulement (tous suivis confondus) sur 3 235 stations. Les premiers assecs, (figure 21), sont observe% s de+ s la fin mai et se sont amplifie% s nettement a+ partir de juillet et jusque fin septembre (pour atteindre alors 31 % d'observations en assec et 6 % en rupture d'e% coulement). Figure 21 : Évolution des modalités d'observation d'écoulement entre fin mai et fin septembre 2019 sur l'ensemble des stations observées (suivis usuels) source OFB ONDE. On notera aussi que si les assecs et ruptures d'e% coulement e% taient peu nombreux jusqu'en juin (et localise% s alors dans le Nord et l'Èst du pays, ainsi que sur le pourtour me% diterrane% en), ils furent ensuite observe% s sur l'ensemble du pays de+ s la fin juillet et se sont intensifie% s apre+ s, a+ l'exception de la Corse, de la coF te atlantique, de la pointe de la Bretagne, de la coF te normande et des deux Savoie, qui sont reste% es dans l'ensemble pre% serve% es. Les re% gions qui ont pre% sente% le plus de ruptures d'e% coulement ou d'assecs des petits cours d'eau sont le Centre-Val de Loire, le Grand-Èst, la Bourgogne Franche-Comte% , les Pays-de-la-Loire et le nord de la 34 L'Observatoire national des e% tiages (ONDÈ) est un dispositif d'observations visuelles de l'e% tat d'e% coulement des petits cours d'eau me% tropolitains, re% alise% es chaque e% te% depuis 2012 (de mai a+ septembre) par les agents de l'Office français de la biodiversite% (OFB). Son atout tient au caracte+ re objectif du constat selon trois modalite% s d'e% coulement du cours d'eau (e% coulement visible de l'eau, pre% sence d'eau mais e% coulement non visible et enfin assec), qui permet d'appre% cier une situation hydrologique (d'un cours d'eau, d'un de% partement) a+ un moment donne% et d'en suivre son e% volution. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 46/138 PUBLIÉ Nouvelle-Aquitaine, ainsi que les de% partements du pourtour me% diterrane% en. On relèvera en synthèse que la situation 2019 a été la plus défavorable jamais observée fin août depuis la mise en place du réseau Onde (huit années). Le re% seau a e% galement re% ve% le% (figure 22) une intensification (en dure% e et se% ve% rite% ) de l'e% tiage fin septembre sur les quatre dernie+ res anne% es. Figure 22 : Part des observations en assec par département en 2019. 4.1.1. Les milieux aquatiques ont été perturbés par la sécheresse Les impacts d'une se% cheresse sont spe% cifiques a+ chaque contexte, mais les principales conse% quences sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont : · la fragmentation des cours d'eau (rupture de leur continuite% e% cologique), qui limite les de% placements des espe+ ces les plus mobiles comme les poissons et bloque leur cycle de vie (exemple des poissons migrateurs) a+ des pe% riodes critiques ; l'e% le% vation de la tempe% rature, par re% duction de la vitesse de courant et de la hauteur d'eau, qui est un facteur de stress et de de% se% quilibres biologiques (eutrophisation, de% veloppement de cyanobacte% ries, augmentation de la virulence de certains agents pathoge+ nes...) ; la modification de la qualite% physico-chimique de l'eau (moindre dilution des polluants) ; la modification de la ve% ge% tation aquatique ; l'asse+ chement des line% aires, entraîFnant la mort des organismes les moins mobiles (jeunes alevins, certains batraciens, etc.). · · · · Outre les e% le% ments de suivi du re% seau ONDÈ et au-dela+ du cas des cours d'eau (notamment me% diterrane% ens) subissant des asse+ chements estivaux courants et « normaux », on sait aussi que ce sont les re% currences des e% pisodes (2017-2019) qui affectent durablement les milieux. Ainsi, des espe+ ces invasives, comme la Jussie ou certaines e% crevisses ame% ricaines, trouvent des conditions favorables pour se de% velopper en cas de diminution des populations autochtones. Face aux se% cheresses re% currentes, c'est donc l'ensemble du corte+ ge faunistique et floristique qui est modifie% , avec une disparition des espe+ ces autochtones les plus sensibles au profit d'espe+ ces tole% rantes ubiquistes. Il n'existe toutefois pas de protocole ge% ne% ralise% permettant de dresser un bilan national « espe+ ces » des conse% quences de la situation hydrologique sur les milieux naturels, meF me si les agents de l'OFB ont fait part des exemples suivants : · une eutrophisation importante et ine% dite a e% te% notamment observe% e en re% gion Centre-Val-de-Loire (sur les grands axes fluviaux : Loire, Cher...) et a affecte% e% galement certains grands re% servoirs (pour la premie+ re fois a+ Naussac, en Loze+ re) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 47/138 PUBLIÉ · la forte diminution des de% bits a engendre% des mortalite% s de poissons et d'e% crevisses sur plusieurs secteurs (illustration 2) ; Photographie 2 : Loches et épinochettes sur l'Aume en aval de Paizay-Naudouin (16), courant août 2019, ©DS16 - OFB· les prolife% rations de cyanobacte% ries se sont multiplie% es a+ partir de juin 2019 dans bon nombre de cours d'eau et plans d'eau, notamment en Centre-Val-de-Loire (Loire, Cher), en Occitanie (Loze+ re), dans le Grand-Èst (Moselle, Orne) et en Nouvelle-Aquitaine (exemple de l'Institution Adour dans les Landes : en 2019, six re% servoirs sur dix concerne% s -contre neuf sur dix en 2017 toutefois-, a+ la faveur de de% bits historiquement faibles et de tempe% ratures de l'eau e% leve% es). 4.1.2. Milieux aquatiques : propositions d'actions La mission n'avait pas pour but de rede% finir la politique de l'eau, dont les re+ gles communautaires (objectif ge% ne% ral de bon e% tat des masses d'eau) et nationales (les usages de l'eau e% tant tre+ s encadre% s) constituent un cadre solide. Èlle pre% conise ne% anmoins un certain nombre d'actions. Propositions · Pérenniser, voire renforcer, les dispositifs de collecte d'observations visuelles de l'e% tat d'e% coulement des rivie+ res. · S'intéresser à la prolifération des cyanobactéries, facteur commun d'inquie% tudes des populations concerne% es (du fait de certains usages notamment : eau potable et baignade), ou meF me de pole% miques et mises en cause peu controF lables (exemple de la Corse en 2018, suite a+ la diffusion d'un reportage alarmiste sur le sujet). · Améliorer la prévision saisonnière des niveaux de nappe et des débits d'étiage 35 . · Utiliser enfin le potentiel d'atte% nuation des crises affectant les milieux aquatiques, en confortant et développant les solutions fondées sur la nature -SFN- (zones humides, tourbie+ res...). Sur ce dernier point, les avantages et inte% reF ts de ces solutions sont connus, meF me si leur efficacite% reste trop peu quantifie% e (elles sont plus mises en valeur pour leur roF le d'atte% nuation des exce+ s d'eau que comme zones d'expansion de crues). Mais elles peuvent aussi aider a+ anticiper les de% ficits en eau (roF le tampon) comme l'illustrent divers exemples, dont les enseignements me% riteraient d'eF tre e% tudie% s dans d'autres contextes : 35 La technologie GPRS 7 du re% seau pie% zome% trique national, soutenu financie+ rement par l'OFB, permet une mise a+ disposition quotidienne des donne% es pie% zome% triques en temps quasi re% el sur la majorite% des ouvrages, ce qui offre aux DRÈAL la possibilite% de re% aliser un bulletin de situation hydrologique (BSH) actualise% a+ la date d'un comite% se% cheresse ou d'e% tablir un bulletin pre% visionnel (via par exemple l'outil Me% te% ÈAU nappes du BRGM). Par ailleurs, les projets de recherche Aqui-Fr et PRÈMHYCÈ finance% s par l'AFB, de% sormais OFB, depuis une dizaine d'anne% es deviennent ope% rationnels et sont pris en main notamment par les services de pre% vision des DRÈAL. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 48/138 PUBLIÉ · le reme% andrage de la Clauge et de ses affluents (traversant les de% partements du Doubs et du Jura), sujets a+ de longs assecs, aurait permis de gagner quinze jours d'e% coulement ; · en favorisant l'infiltration avec des ame% nagements adapte% s (de la noue a+ la haie, en passant par la de% compaction des sols), on augmente la recharge des nappes, celle-ci contribuant ensuite positivement aux de% bits des cours d'eau en e% tiage ; · les conditions d'augmentation de la re% serve utile des sols (pour une meilleure utilisation de l'eau par les plantes), graF ce a+ des pratiques plus agro-e% cologiques, font l'objet d'un programme particulier de recherche de l'Institut national de la recherche agronomique et environnementale -INRAÈ- (Bag'Age), soutenu sur cinq ans par l'Agence de l'eau Adour-Garonne. D'autres pratiques ou recherches sur l'ame% lioration de la bioclimatologie par tout ce qui est arbore% (la re% duction du vent permettant de re% duire l'asse% chement et l'apport d'ombre les rayonnements) ou encore sur la compre% hension du roF le des zones humides de teF tes de bassin dans le soutien d'e% tiage (initiative de l'e% cole des mines de Saint-Ètienne) sont e% galement a+ suivre ; de 16,7 M, 28 partenaires), porte% par l'OFB et visant a+ lever les freins a+ la ge% ne% ralisation des SFN pour l'adaptation au changement climatique, plusieurs sites pilotes permettront de quantifier leur efficacite% en cas de se% cheresse, qu'il s'agisse de la lutte contre les îFlots de chaleur urbains graF ce aux arbres et espaces verts (a+ Lyon, Lille et Meaux) ou de la restauration des milieux humides (the% matique inte% ressant le Forum des marais atlantiques et le bassin versant du Ne% al, en Bretagne). · dans le cadre du projet LIFÈ36 inte% gre% ARTISAN (convention 2019 pour huit ans, budget total 4.1.3. Les milieux aquatiques doivent être suivis avec plus d'attention La mission a remarque% que les progre+ s re% cents en matie+ re de pre% servation des infrastructures e% cologiques restaient timides et tre+ s localise% s (zones humides, tourbie+ res, ripisylves, haies, espaces prairiaux), certaines re% ussites locales ne se diffusant que lentement : elles me% riteraient d'eF tre multiplie% es a+ l'e% chelle nationale. Par ailleurs, dans un contexte ou+ les crises climatiques devraient s'intensifier (en fre% quence et en dure% e), la mission a pu e% galement constater la relative fragilité des réseaux de suivi et la rareté des programmes de recherche de% die% s aux impacts du changement climatique sur le vivant (naturel et agricole) et aux solutions permettant de les contenir. Ce double constat semble indiquer une anticipation trop tardive des proble+ mes ; ce qui justifie d'autant plus une re% action de% termine% e, inscrivant dans la dure% e les actions de% ja+ engage% es (pe% rennite% et consolidation des re% seaux de suivi et des travaux de recherche existants), et soutenant le de% ploiement de nouvelles initiatives capables de re% pondre a+ l'ampleur des proble+ mes. 4.2. Milieux forestiers 4.2.1. Constats et effets, une « tempête silencieuse » probable La foreF t et ses milieux entretiennent une longue histoire avec les e% ve% nements destructeurs qui les affectent re% gulie+ rement. Ainsi, il y a vingt ans, les tempeF tes Lothar et Martin (survenues fin de% cembre 1999, ont ravage% six pour cent de la foreF t française, avec un impact particulie+ rement marque% en Lorraine et en Aquitaine, re% gions qui totalise+ rent alors plus de 40 % des de% gaF ts), puis la tempeF te Klaus de janvier 2009 (ayant elle, concerne% surtout le sud-ouest, avec notamment quatre fois la re% colte annuelle du massif des Landes mise a+ terre), sont encore dans les me% moires. 36 LIFÈ : acronyme de l'instrument financier pour l'environnement, est un fonds de l'Union europe% enne pour le financement de sa politique environnementale. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 49/138 PUBLIÉ Par ailleurs, la hausse continue des e% missions de CO 2 depuis plusieurs de% cennies, ainsi que celle des tempe% ratures qui en a re% sulte% , a eu de multiples effets sur la foreF t, allant de l'augmentation de la photosynthe+ se et de la dure% e de saison de ve% ge% tation (phe% nome+ nes qui stimulent la croissance des arbres) a+ des diminutions de production de certaines essences (celles qui sont les plus vulne% rables au stress hydrique et aux chaleurs estivales), en passant par des crises sanitaires dues a+ des ravageurs dont la prolife% ration est toujours sensible aux conditions climatiques. Sur la base de ces e% le% ments ge% ne% raux de contexte, la mission s'est inte% resse% e a+ la foreF t en conside% rant trois entre% es plus spe% cialement lie% es aux sujets et enjeux climatiques : · les conse% quences des canicules et des se% cheresses prolonge% es sur la gestion forestie+ re (quid notamment des capacite% s productives de la foreF t française a+ l'avenir ; et quid e% galement des autres fonctions qu'elle assure ?) ; risques ?) ; · les enjeux en matie+ re de feux de foreF t (quid de l'aggravation et de l'extension attendues des · les roF les de% die% s a+ la foreF t en matie+ re de stockage du carbone et de compensation potentielle de ses e% missions (quid des initiatives possibles ou attendues dans ce domaine ?). 4.2.2. Pour la gestion forestière, constat qui n'est pas une lapalissade, 2019 vient après 2018... L'anne% e 2019 fait suite a+ une anne% e 2018 e% galement critique du point de vue climatique : ainsi, les donne% es Me% te% o-France 2018 et 2019 de l'humidite% des sols en fin d'e% te% (figures 23), montre qu'une large part de l'Hexagone, et en particulier certaines grandes re% gions forestie+ res, a e% te% impacte% e a+ deux reprises, meF me si par ailleurs la situation 2019 a e% te% globalement plus favorable qu'en 2018 (l'intensite% du rouge signalant les e% carts ne% gatifs, plus ou moins importants a+ la normale 1981-2010). Figures 23 : Écart pondéré de la normale 1981/2010 de l'indice d'humidité des sols le 1 er octobre 2018 - première carte et le 1er septembre 2019 -2e carte - (source Météo-France). Il en re% sulte que le nombre de fiches de de% pe% rissement issues du re% seau national d'observateurs de la sante% des foreF ts a augmente% , meF me s'il est a+ noter que l'on retrouve dans un passe% relativement re% cent d'autres se% quences historiques comparables (succession d'anne% es de% favorables). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 50/138 PUBLIÉ Figure 24 : Taux annuel de mortalité des plants (source DSF, Ministère de l'agriculture). Le constat est voisin en matie+ re de plantations, avec des taux de mortalite% (2018 et 2019) e% leve% s, mais de% ja+ connus par le passe% (figure 24). Il est difficile sinon de quantifier les conse% quences forestie+ res de l'e% te% 2019, d'une part car leur analyse approfondie supposerait des moyens conside% rables de terrain (si la te% le% de% tection permet de repe% rer les foyers de scolytes, sa pre% cision est relative puisqu'elle ne diffe% rencie pas l'e% pice% a du sapin) et des campagnes d'observation au long cours (ces deux meF mes espe+ ces ayant des re% actions de% cale% es). Sur un plan plus qualitatif, il a e% te% note% en 2019 des phe% nome+ nes peu repe% re% s jusqu'a+ pre% sent : · · · des de% pe% rissements ine% dits de heF tres dans le Grand-Èst (pas de de% bourrement -de de% veloppement des bourgeons-, y compris sur de bonnes stations) ; des attaques de pins sylvestres par des insectes cambiophages (se nourrissant des tissus situe% s entre l'e% corce et l'aubier) ; le gril dans le Gard de milliers d'hectares de cheF naies (vertes et kerme+ s), en une seule journe% e, avec un re% sultat visuel e% quivalent a+ ce qui se voit habituellement en fin d'e% te% , en lien notamment avec la re% verbe% ration (dans les versants sud a+ ouest) et les tempe% ratures extreF mes (pre+ s de 46° sous abri et plus de 60° -tempe% rature le% tale pour les cellules ve% ge% tales- a+ proximite% du sol) ; et enfin, e% ve% nement de loin le plus marquant, l'invasion de scolytes (insectes ravageurs) dans les pessie+ res du Grand Èst (e% ve% nement qui s'est de% veloppe% de+ s 2018, avec un premier bilan 2020 de 20 000 ha touche% s et un pronostic de 40 000 ha pour l'e% te% 2020 dans le sce% nario le plus optimiste ; a+ noter qu'en septembre 2019, le phe% nome+ ne e% tait beaucoup plus massif en Allemagne - 200 000 ha, contre 7 000 ha environ en France au meF me moment : annexe 14 « gestion forestière : les conséquences sur la sécheresse » -). · Au-dela+ des composantes socio-e% conomiques du secteur37 (et sans parler de ses enjeux e% cologiques dont l'appre% ciation paF tit d'une relative absence de donne% es sur la re% ponse de la biodiversite% forestie+ re a+ la se% cheresse - les effets propres d'une canicule sur cette biodiversite% sont limite% s, mais les interactions se% cheresse-incendies et se% cheresse-pullulations d'insectes ont quant a+ elles des effets plus importants, surtout en cas de re% pe% tition -), il reste une interrogation d'ordre psychologique : qu'en est-il de la capacite% productive future de la foreF t, si les menaces se conjuguent et si l'on ne pre% pare pas son renouvellement avec des options e% conomiquement viables pour tous les maillons de la filie+ re ? Èt ce, alors meF me que le bois, en tant que mate% riau de substitution, est mis a+ 37 Ainsi, pour ce qui est de l'e% pice% a affecte% par la crise des scolytes, son prix s'est effondre% en 2019 et, alors qu'il se vendait 50 /m³ auparavant, il se ne% gocie actuellement a+ 20 /m³ sur pied (quand l'arbre est encore sain ; et a+ presque rien quand il est mort), dans un contexte de saturation du marche% . Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 51/138 PUBLIÉ l'honneur dans toutes les strate% gies visant a+ diminuer les e% missions de GÈS et la consommation de produits non renouvelables. La mission recommande de conforter impe% rativement les outils actuels de suivi des crises sanitaires du de% partement sante% des foreF ts (DSF) du ministe+ re de l'agriculture et de l'alimentation, avec son re% seau de suivi sur le terrain. Il serait primordial de disposer d'une photographie exhaustive, fine et coordonne% e, de l'ensemble des foreF ts françaises, via une couverture LIDAR haute de% finition, pour accroîFtre la connaissance des mortalite% s lie% es aux se% cheresses (mission a+ confier a+ l'Institut ge% ographique national - IGN - et au DSF, permettant de cartographier en 3 ans l'ensemble du territoire avec un investissement interministe% riel). Recommandation 6. Engager dès à présent un suivi cartographique LIDAR haute définition pour accroître la connaissance des mortalités des boisements confrontés aux aléas climatiques, dans un partenariat IGN - DSF. Propositions · · Les ale% as climatiques touchant d'autres territoires europe% ens, un outil de télédétection commun avec certains pays (Allemagne, Re% publique tche+ que...) serait a+ de% velopper. Compléter et diffuser la connaissance forestière (travaux techniques et de recherche) en matie+ re d'e% volution de la sylviculture : « crash-tests » sur la vulne% rabilite% des foreF ts de production face aux crises climatiques et sanitaires a+ venir (dans des territoires et pour des essences a+ de% terminer) et adaptation des techniques de gestion (alternatives a+ la monoculture ; comparaisons des « re% siliences et performances », climatiques ou sanitaires, selon les sylvicultures : irre% gulie+ res, jardine% es, etc.). 4.2.3. Les feux de forêt 4.2.3.1. Une actualité brûlante en 2019..., surtout dans d'autres pays La question des feux de foreF t est redevenue centrale, du fait de sinistres ge% ants ayant popularise% dans le grand public le phe% nome+ ne des « me% ga-feux », caracte% ristiques toutefois de pays ou re% gions (Australie, Amazonie, bassin du Congo, Sibe% rie, Ouest ame% ricain), de climats et de milieux naturels tre+ s diffe% rents des noF tres. Certains d'entre eux ont eu lieu dans des contextes caniculaires ou critiques (tre+ s forts vents) et ont e% te% meurtriers dans des proportions rarement atteintes par le passe% (plus de 60 morts lors de l'incendie de Pedograo Grande, au Portugal, en juin 2017 ; une centaine de disparitions en Gre+ ce, en juillet 2018, comme en Californie en novembre de la meF me anne% e). La mission a donc examine% la question du risque incendiaire avec ces re% fe% rences en teF te et s'est donc attache% e a+ appre% cier si la re% currence d'e% ve% nements caniculaires et de se% cheresses extreF mes pouvait un jour produire des de% gaF ts de meF me ordre, dans notre pays (annexe 15 : « feux de forêt »). Èlle a constate% , d'une manie+ re ge% ne% rale, que les proble% matiques et les risques restaient d'une autre nature chez nous : · le terme banalise% de me% ga-feu n'a pas de de% finition stabilise% e, les incendies ge% ants ame% ricains (plusieurs dizaines de milliers d'hectares, impactant des zones urbaines en interaction e% troite avec la nature), a+ l'origine du concept, diffe% rant de sinistres d'e% tendue bien plus vaste, parcourant des milieux majoritairement non boise% es (en Australie notamment, avec des prairies et formations rases de type « savanes se+ ches », ou+ le feu est Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 52/138 PUBLIÉ une technique traditionnelle de gestion, inte% ressant chaque anne% e plusieurs millions d'hectares...) ; · en Èurope, les espaces ruraux sont caracte% rise% s par des zones peu peuple% es (ou+ les villages rassemblent la plupart des habitants en habitat regroupe% ) et des secteurs touristiques ou pe% riurbains, dont les populations sont couramment disperse% es au contact de formations combustibles (ce phe% nome+ ne de mitage e% tant tre+ s notable a+ proximite% de la Me% diterrane% e). Mais les techniques de construction (mate% riaux re% sistants, rendant exceptionnelle la propagation d'un feu urbain de maison a+ maison) ne sont pas les meF mes que dans les pays ou+ les maisons le% ge+ res et ajoure% es sont bien plus sensibles aux projections de brandons enflamme% s (sur les images venues d'Australie ou en Californie, on voit ainsi des villes de% vaste% es, alors que les arbres situe% s entre les habitations n'ont pas bruF le% !) ; on observe en France une diminution sensible des surfaces bruF le% es (figure 25), la lutte contre les incendies, ainsi que leur pre% vention - division par trois des surfaces incendie% es depuis 1995 -, be% ne% ficiant des retours annuels d'expe% rience et de la strate% gie ope% rationnelle de pre% vention et de lutte de% cide% e a+ l'e% poque (guet ae% rien en particulier, permettant de traiter la plupart des feux en moins de 10 minutes) ; · Figure 25 : Feux de forêts, cumul surfaces brûlées en France métropolitaine 1976-2019 en cours (source ministère de l'Intérieur, service de la planification et de gestion des crises). · ces bilans actuels a+ la baisse pourraient cependant connaîFtre une inflexion nouvelle a+ l'avenir, compte tenu des effets du changement global, allant de façon quasi syste% matique dans le sens de l'aggravation des risques : multiplication des conditions me% te% orologiques propices au feu (combinaison de tempe% ratures e% leve% es, d'une humidite% de l'air faible), extension des zones menace% es du fait de l'urbanisation, abandon de pratiques agricoles cre% ant de vastes continuite% s arbustives). L'extension de l'ale% a devrait conduire a+ une plus grande dispersion des moyens (surtout ae% riens), et a+ l'apparition de feux « libres », sans protection possible de milieux habite% s et sans possibilite% d'e% vacuation (des campings ou de certains villages isole% s). Ènfin, des effets dominos avec d'autres ale% as (tempeF tes, ravageurs), rendraient sensibles dans un meF me temps de tre+ s vastes surfaces (exemple du Grand-Èst ou des Landes, dont la foreF t est menace% e par l'invasion annonce% e du ne% matode, ce qui facilitera des feux plus e% tendus - quoique sans commune mesure avec les dimensions atteintes a+ l'e% tranger -) ; le changement climatique est a+ l'origine d'e% volutions diverses : allongement de la pe% riode des feux (plus toF t et plus tard en saison), nouveaux proble+ mes se% curitaires potentiels dans des zones forestie+ res comme la Sologne (et meF me dans certains secteurs ce% re% aliers avec les incendies de cultures et de chaumes) ; · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 53/138 PUBLIÉ · a+ noter que l'e% te% 2019 (exemple du 28 juin pre% cise% ment, avec plus de 50 incendies de% clare% s dans le seul de% partement du Gard, dont 5 de plus de 30 ha chacun38) et certains feux particulie+ rement violents (en particulier l'incendie de Rognac de 2016, dans les Bouches-du-RhoF ne), pre% figurent sans doute cette e% volution du risque dans un sens parfois incontroF lable (conditions que favorisent les vents tre+ s violents, heureusement peu fre% quents en 2019) ; si les canicules peuvent avoir un effet aggravant, elles ne sont en ge% ne% ral pas directement responsables des de% parts d'incendie ni des surfaces parcourues, dont l'importance requiert la combinaison de tempe% ratures e% leve% es, de vents et d'une ve% ge% tation en stress hydrique (et ce d'autant moins que les canicules sont rarement accompagne% es de vents forts du fait de la stagnation des masses d'air caracte% ristiques du phe% nome+ ne - situation de blocage -). · Les enseignements de l'e% te% 2019 montrent que le dispositif « feux de foreF t » a concerne% les de% partements habituellement confronte% s au risque (de% partements me% diterrane% ens et du sud-ouest) et que les indices de pre% vision du danger d'incendie (produits par Me% te% o-France) n'ont pas permis d'avoir une vision homoge+ ne du danger a+ l'e% chelle nationale, en particulier dans les zones historiquement peu confronte% es au risque (le risque remonte peu a+ peu vers le Nord tandis que par ailleurs les feux de chaume et de cultures - dans les plaines ce% re% alie+ res - affectent de% sormais des e% tendues de taille comparable a+ celles qu'impactent les feux en zone me% diterrane% enne39). 4.2.3.2. Les feux de forêt : propositions et recommandations Proposition : Èn matie+ re de gestion de crise, il importe d'harmoniser et de déployer un outil national unique de prévision du risque d'incendie (permettant de pre% voir des mesures types de pre% vention pour chaque niveau de danger : re% glementation de l'usage du feu, fermeture des voies forestie+ res, patrouilles, obligations de de% broussaillement...). Il convient, de revoir la cartographie des zones sensibles au danger, pour mieux pre% parer les territoires face a+ des e% pisodes de se% cheresse appele% s a+ devenir de plus en plus intenses et fre% quents, tout en suscitant des travaux de recherche et de% veloppement sur la re% ge% ne% ration des peuplements incendie% s dans les re% gions nouvellement concerne% es. Recommandation 7. Doter la France d'une base de données, en lien avec la base actuelle de données sur les incendies de forêts en France (BDIFF), permettant à l'avenir de suivre et caractériser les incendies de façon beaucoup plus homogène et interprétable qu'aujourd'hui40. 38 L'office national des foreF ts (ONF) a constate% sur image satellite des desse+ chements imme% diats sur plus de 5 300 ha de garrigues en re% gion me% diterrane% enne au moment des pics de tempe% rature historiques de fin juin 2019, rendant ces zones extreF mement inflammables, et ce pour les 2 ou 3 ans a+ venir ; une grande partie des zones touche% es se situait justement dans le Gard. La vague de tempe% ratures e% leve% es de l'e% te% 2019 a conduit a+ une tre+ s forte sensibilite% au feu des cultures et friches dans le Centre et le Nord de la France, conduisant a+ de nombreux et vastes feux de re% coltes (plus de 15 000 ha bruF le% s, selon une estimation approximative, le phe% nome+ ne e% tant ine% galement mesure% selon les de% partements ou bien selon les sinistres). Cela a concerne% de vastes territoires (Indre, Beauce, Marne...), avec des incidents se% rieux de lutte (2 camions bruF le% s). On pourrait bien suF r imaginer recommander, encourager ou forcer les bonnes pratiques dans ce domaine (enfouissement des pailles), mais la contrainte re% glementaire et son controF le semblent peu envisageables a+ ce stade. Il est a+ noter a+ ce sujet plusieurs points de compre% hension : 39 40 . la remonte% e des informations des services de% partementaux d'incendie et de secours (SDIS) est he% te% roge+ ne (car elle renseigne tous types d'intervention des pompiers : accidents notamment) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 54/138 PUBLIÉ Mais le proble+ me de% passe ces premie+ res mesures ou initiatives d'ordre technique et a+ coordonner entre les trois principaux ministe+ res concerne% s (Agriculture, Ècologie et Inte% rieur), de+ s lors que l'on a affaire par ailleurs a+ un changement global, climatique et d'organisation du territoire, qui est le grand facteur du risque futur. Si en matie+ re climatique, la France devra composer avec les phe% nome+ nes (voire les chocs) attendus, sur le deuxie+ me volet, on peut agir plus directement 41 et rendre les territoires plus re% silients. Cela signifie des re+ gles ou orientations beaucoup plus strictes. Sur ces autres aspects, plus ge% ne% raux, la mission propose d'autres actions. Propositions · · · Arrêter le mitage et stopper l'expansion de la « cabanisation », des mobil-homes et des campings en foreF t). Réfléchir les pratiques agricoles du futur dans les zones à risques (ne plus arracher la vigne sans appre% hension des conse% quences sur l'accroissement du risque, par exemple). Développer une politique active de prévention à partir des réseaux d'infrastructures, encore peu pre% pare% s aux effets du changement climatique, au moins pour ce qui est du risque incendie ; ainsi, en 2019, surtout les jours de fortes chaleurs, ils sont a+ l'origine, comme vu dans le chapitre « activite% de re% seau », de de% parts de feux (mal appre% cie% s par le syste+ me statistique actuel car l'on ne connaîFt en ge% ne% ral pas les de% gaF ts touchant les milieux naturels autres que forestiers), le long de voies de chemin de fer et le long des routes. Mobiliser le potentiel d'atténuation joué par les forêts et prendre en compte les services écosystémiques rendus 4.2.4. Les strate% gies de lutte contre le changement climatique, quelle que soit leur e% chelle, inte+ grent des actions de stockage et de se% questration du carbone (selon de multiples modalite% s). La foreF t française, qui capte chaque anne% e 15 % des e% missions de CO2 de l'Hexagone, est assez naturellement concerne% e par ces strate% gies. L'investissement en recherche et de% veloppement est extreF mement important pour mieux appre% hender les effets des e% pisodes climatiques intenses, comme le montre l'exemple ci-dessous. · . la base Prome% the% e ne couvre que la zone me% diterrane% enne (Languedoc Roussillon, PACA, Corse et DroF me-Arde+ che) ; . la foreF t landaise dispose e% galement d'un outil de suivi, mais la+ -encore limite% (aux 3 de% partements concerne% s, 33, 40 et 47, sous l'e% gide du groupement d'inte% reF t public ame% nagement du territoire et gestion des risques en Nouvelle Aquitaine (GIP ATGÈRI) ; . les donne% es BDIFF manquent de pre% cision en dehors des de% partements cite% s ci-avant ; . s'il existe enfin un outil accessible en ligne (donne% es satellitaires Èffis), permettant des analyses statistiques a+ l'e% chelle europe% enne (comparaisons, e% volutions...), celui-ci a des de% fauts. Pour la France, en 2019, il n'a compte% principalement que les 40 000 ha d'e% cobuages pyre% ne% ens (ge% ne% ralement controF le% s, en fe% vrier-mars) et le solde (moins de 5 000 ha bruF le% s recense% s en e% te% ) est tre+ s en deça+ du bilan forestier re% el (le diffe% rentiel tient a+ la re% solution des deux satellites qui fournissent les donne% es, re% solution qui ne permet pas de distinguer des anomalies thermiques trop petites, tandis que toutes les anomalies thermiques de% tecte% es ne correspondent a+ des secteurs identifie% s comme "forestier" ou "naturels"). 41 C'est aussi le sens des recommandations du rapport du CGAAÈR « Plan de protection des foreF ts contre les incendies 2018 ». C. Dereix, Y. Granger. Apre+ s avoir reconnu l'importance du BDIFF, « la mission recommande l'engagement de trois e% tudes et travaux a+ caracte+ re technico-e% conomique de niveau national : R3-1 un e% tat de l'art sur les pistes sylvicoles d'adaptation des massifs forestiers aux risques lie% s aux changements climatiques ; R3-2 un bilan critique des formules de valorisation des espaces et des produits forestiers dans les zones soumises aux incendies de foreF t ; R3-3 une e% valuation holistique des feux de foreF t sous la double approche de l'objectivation du dommage e% cologique et de l'estimation du couF t global de la DFCI (association re% gionale « de% fense des foreF ts contre l'incendie en Aquitaine » qui rassemble 212 associations syndicales autorise% es). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 55/138 PUBLIÉ Focus sur la mesure des gaz a+ effets de serre en temps re% el caracte% risant les e% pisodes climatiques ICOS mesure en continu le fonctionnement bioge% ochimique et biophysique de 60 e% cosyste+ mes en Èurope dont 17 en France. Les flux de CO2 et d'e% vapotranspiration, le bilan d'e% nergie et diverses variables auxiliaires sont mesure% es dans ce cadre (productivite% primaire, production de biomasse, e% tat du sol...) font partie de ce suivi dont les donne% es sont mises en ligne : https://www.icos-cp.eu Ce re% seau de stations de ICOS va donc au-dela+ du simple suivi des e% changes gazeux et permet de caracte% riser en temps quasi re% el les impacts d'e% pisodes climatiques sur le fonctionnement et la productivite% des e% cosyste+ mes forestiers. Comple% te% par les donne% es obtenues dans l'atmosphe+ re et par le programme Copernicus, il permet une caracte% risation multi-e% chelles de ces impacts. La communaute% française est tre+ s active dans ICOS et dispose d'un re% seau de stations couvrant peu ou prou les grandes re% gions agricoles et forestie+ res me% tropolitaines ; il est de% ploye% sur des prairies (quatre stations), cultures (quatre stations), tourbie+ re (une station) et foreF ts (six stations) ; elle anime une synthe+ se europe% enne concernant les impacts de la se% cheresse 2018 (avec plus de vingt publications soumises a+ la revue Phil Trans Roy Society en de% cembre 2019, elle te% moigne d'une certaine re% activite% ) a commence% a+ analyser les impacts des e% pisodes 2019, qui peuvent eF tre spectaculaires (arreF t brutal de photosynthe+ se en foreF t me% diterrane% enne par exemple). Il peut eF tre note% que plusieurs processus et de% marches paralle+ les au pre% sent rapport sont en cours sur les strate% gies de long terme : · le comité gestion durable des forêts du conseil supérieur de la forêt et du bois a sollicite% du ministre de l'agriculture un retour sur la crise sanitaire actuelle et un grand plan d'adaptation des foreF ts au changement climatique42; · les groupes forêt-bois du Sénat et de l'Assemblée nationale ont organise% un colloque sur ce meF me sujet le 7 novembre 2019 et ont recueilli des propositions d'action qu'ils vont maintenant structurer ; la députée Anne-Laure Cattelot a reçu du Premier Ministre une mission aupre+ s du ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'avenir de la foreF t qui recoupe en partie le sujet de l'impact des se% cheresses et du changement climatique. · 4.3. Milieux bocagers, linéaires de haies, pré-vergers 4.3.1. Le dispositif national de suivi des milieux bocagers doit être pérennisé et conforté Les paysages bocagers sont reconnus pour leurs nombreux services e% cosyste% miques, inte% ressant les animaux d'e% levage (ombre, abri, ambiance, fourrage), les cultures (effet microclimatique, limitation de la dessiccation due au vent, augmentation des rendements), la biodiversite% , le stockage du carbone, l'e% puration de l'eau, l'e% creF tage des crues, la production de bois, la protection des sols, le maintien de l'eau dans les parcelles, graF ce aux barrie+ res capillaires joue% es par les haies. Il n'y a pas de suivi mettant en e% vidence un impact des canicules et de la se% cheresse sur les espe+ ces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers. Ne% anmoins, ils ont constitue% des zones 42 Il a demande% pour le printemps 2020 l'e% laboration d'une feuille de route dont les acteurs ont e% te% mobilise% s sur trois grandes questions portant sur (i) les enseignements a+ tirer des connaissances existantes et expe% riences passe% es pour la gestion de la crise actuelle et les perturbations futures, (ii) les lignes directrices et outils pour le renouvellement / la reconstitution / l'ame% lioration des foreF ts, (iii) l'organisation a+ adopter pour les gestionnaires forestiers et les filie+ res re% pondent aux crises pre% sentes et futures, tout en tenant compte des attentes socie% tales. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 56/138 PUBLIÉ d'alimentation comple% mentaires pour des cheptels bovins (par exemple en Deux-Se+ vres, au sein de la Re% serve naturelle bocage+ re des Antonins). Sur ce meF me site te% moin, les arbres teF tards et leur faune associe% e ont e% te% inventorie% s en 2019 et il a e% te% remarque% qu'une diversite% d'espe+ ces d'amphibiens (tritons marbre% s, salamandres, grenouilles rousses) trouvent refuge dans le terreau des vieux arbres taille% s « en teF tards », ces espe+ ces y recherchant la fraîFcheur. Les bocages ou+ persistent de nombreuses zones humides et des haies anciennes ont joue% un roF le atte% nuateur vis-a+ -vis des e% pisodes extreF mes de l'e% te% 2019, a+ l'e% gard de la faune (domestique ou sauvage) et des milieux environnants. Photographie 3 : Parthenaises en milieu bocager, (photographie Sophie Morin, Pôle bocage OFB). Lance% en 2017, co-porte% par le poF le bocage de l'OFB et par l'institut ge% ographique national (IGN), sur la base de financements du MTÈS et du ministe+ re de l'Agriculture et de l'alimentation (MAA) dans le cadre de la politique nationale trame verte et bleue et du plan national de de% veloppement pour l'agroforesterie, le dispositif national de suivi des bocages (DNSB) compte un comite% des utilisateurs (Afac-agroforesteries...) et un groupe d'experts scientifiques (Centre national de la recherche scientifique - CNRS-, INRA devenu INRAÈ, universite% s) et envisage de nombreux travaux (re% alisation d'une cartographie nationale des haies, caracte% risation des diffe% rents bocages, monitoring des e% cosyste+ mes bocagers...). Cet objectif ne% cessitera la coordination d'un re% seau d'observateurs issus de l'OFB et de divers re% seaux (naturalistes, chasseurs, agriculteurs...) et permettra d'identifier les zones de bocages conserve% s ou de% grade% s (annexe 16 : les bocages, des paysages résilients et multifonctionnels). Recommandation 8. Conforter et pérenniser le dispositif national de suivi des bocages, lequel sera à même de fournir un suivi fin et des résultats à valoriser vis-à-vis des épisodes climatiques de l'été 2019, en garantissant ses financements (éco-contribution, agences de l'eau, OFB), et en renforçant ses partenariats scientifiques. 4.3.2. Restaurer et profiter de la multifonctionnalité des espaces bocagers pour réduire l'impact et atténuer les effets des épisodes climatiques intense Proposition Les travaux du DNSB devraient permettre d'identifier sur les territoires les zones de bocages conserve% s et d'autres ou+ des actions de restauration seraient be% ne% fiques. Quelques pistes sont sugge% re% es : parcs naturels re% gionaux (PNR) bocagers, labels paysagers, outils juridiques de protection, mesures de la politique agricole commune (PAC) spe% cifiques type paiements pour services environnementaux, plans de gestion des infrastructures e% cologiques, retour de l'e% levage et de formes agricoles plus diversifie% es dans certains secteurs, promotion des services fonde% s sur la nature dans le cadre de futures politiques contractuelles, re% -embocagement de certains territoires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 57/138 PUBLIÉ 4.4. Tour d'horizon des espèces affectées 4.4.1. Les impacts des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019 sur les espèces Les constats des phe% nome+ nes climatiques de l'e% te% 2019 sont re% pandus sur tout le territoire national, mais peu quantifiables faute de suivis et d'indicateurs de% die% s. Parmi les observations recense% es (en plus des constats de% ja+ cite% s sur les milieux aquatiques, forestiers et bocagers), on note par exemple : · · · · · la mortalite% de jeunes oiseaux nicheurs, notamment hirondelles et martinets, tombe% s des nids ; l'explosion d'une population envahissante de Hydrocotyle ranunculoides (plante herbace% e, vivace et amphibie) sur le Dhuy (affluent du Loiret), de plus en plus complexe a+ ge% rer ; la colonisation massive de Pectinatella magnifica (bryozoaire d'eau douce), repe% re% e sur l'e% tang de la Naue la Che+ vre (Meurthe-et-Moselle) ; la re% duction des capacite% s de production de conchyliculture et ostre% iculture, en raison d'une moindre arrive% e d'eau douce en mer ; la moindre activite% de peF che en eau douce professionnelle comme de loisirs, compte tenu de la baisse de la ressource piscicole. 4.4.2. Les espèces affectées : recommandations Si ces constats me% riteront a+ l'avenir d'eF tre e% taye% s par une meilleure mobilisation (collective et organise% e) des re% seaux d'observation, il est a+ noter que la mission a repe% re% deux initiatives et sources d'information inte% ressantes : les sentinelles du climat d'une part et le programme STOC d'autre part. 4.4.2.1. Les sentinelles du climat La compre% hension des effets locaux du changement climatique sur la biodiversite% est essentielle pour orienter les politiques de gestion des espaces naturels. Èn Nouvelle-Aquitaine, l'absence de connaissances a ainsi conduit a+ un programme de recherche « Les sentinelles du climat ». Regroupant une quinzaine de structures partenaires, des associations, des conservatoires, des laboratoires de recherche, participant a+ des travaux d'acquisition des connaissances, d'analyse et de restitution, ce programme s'appuie e% galement sur le de% veloppement d'outils de me% diation pour diffuser l'information scientifique aupre+ s du public. Le programme est construit a+ partir d'indicateurs base% s sur des suivis d'espe+ ces ou groupes d'espe+ ces, ayant des capacite% s de de% placement faibles. Les espe+ ces sentinelles du climat sont re% parties au sein de diffe% rents e% cosyste+ mes et regroupent une vingtaine d'espe+ ces spe% cifiques (Grenouille des Pyre% ne% es par exemple). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 58/138 PUBLIÉ 4.4.2.2. Le programme STOC L'une des publications post-canicule 2003 avait e% te% base% e sur les re% sultats du suivi temporel des oiseaux communs (STOC « capture »), documentant ainsi leur reproduction, leur survie et leur condition corporelle. Ce meF me STOC apporterait aussi des informations utiles sur les effets de l'e% te% 2019, les donne% es collecte% es sur les populations d'oiseaux par capture pour 2019 e% tant en cours de re% ception (la production d'indicateurs annuels d'e% tat et de fonctionnement des populations d'oiseaux communs existe ; les indicateurs 2019 devraient eF tre produits d'ici mai 2020). Pour isoler les particularite% s de l'anne% e 2019 en lien avec la se% cheresse estivale, des analyses spe% cifiques seraient toutefois ne% cessaires, avec des moyens humains supple% mentaires. Recommandation 9. a) Conforter l'animation des réseaux des réserves naturelles, conservatoires d'espaces naturels, botaniques, parcs naturels régionaux, avec un programme dédié aux suivis des effets des canicules et sécheresses sur les milieux naturels, b) Développer un suivi des écosystèmes sur le mode du programme « Les sentinelles du climat », contribuant à compléter les indicateurs de l'observatoire national de la biodiversité, c) Commander au muséum d'histoire naturelle (MNHN) d'une analyse des données du programme STOC en regard des aléas de l'été 2019. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 59/138 PUBLIÉ 5. Des indicateurs pour juger de l'impact des actions menées lors de prochains événements climatiques similaires Afin d'appre% cier les effets des e% pisodes caniculaires ou de se% cheresse a+ venir, dans l'optique d'e% valuer la pertinence des actions engage% es et l'e% volution globale de la situation, la mission propose le tableau de bord ci-dessous dont l'e% laboration et le suivi pourraient eF tre confie% s a+ l'observatoire national sur les effets du re% chauffement climatique (ONÈRC). Domaine Définition de(s) l'indicateur(s) Organisme où il est disponible Me% te% o-France Météorologie (annexe 1.1) 1- Dure% e et position calendaire des e% pisodes de canicule 2- Intensite% maximale 3- Se% ve% rite% Bâti Infrastructures routières et ouvrages d'art Infrastructures ferroviaires et service de transport ferroviaire Le couF t global marche% (montant estime% ou consolide% des dommages) pour un e% ve+ nement donne% Nombre de jours * de% partements concerne% s par un arreF te% de restriction de la circulation (un pic pour de% passement un jour donne% compte pour un) cumule% de juin a+ septembre ceres.ccr.fr https://lscqa.org/ fr/vigilance atmosphe% rique SNCF Re% seau direction ge% ne% rale des ope% rations et de la production · · Re% seau SNCF : nombre de minutes perdues43 au-dela+ de 5 minutes chaque jour de l'e% ve% nement caniculaire pour cause me% te% o pour chaque activite% (TGV, TÈR, Transilien, fret, TÈT) Re% seau SNCF : Nombre de minutes perdues au-dela+ de 5 minutes par semaine en fonction des incidents lie% s a+ la canicule Re% seau SNCF : nombre d'incendies aux abords ou sur la voie Re% seau RATP : nombre de kilome+ tres non re% alise% s pour les bus, les tramways, me% tros et RÈR en heures creuses et de pointe Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien Infrastructures et transport fluviaux Réseau d'électricité : Biodiversité, milieux et espèces Èvolution mensuelle de la proportion de la cause de retard au de% part « me% te% o et divers » pour diffe% rentes typologies de vols COSAP RATP, Direction des ope% rations DGAC, Direction du transport ae% rien VNF Total des jours d'arreF ts de la navigation pour insuffisance d'eau sur les canaux (plaisance) et sur les rivie+ res (fret) Crite+ re B journalier ge% ne% re% par les incidents sur las caF bles HTA de type CPI (annexe 12.9) Renforcement du suivi et de la connaissance des e% tiages des cours d'eau Mesure de l'atte% nuation du stress hydrique apporte% e par les projets « solutions fonde% es par la nature » Suivi cartographique LIDAR haute de% finition pour accroîFtre la connaissance des mortalite% s des boisements confronte% s aux ale% as climatiques Base de donne% es re% actualise% e de suivi et de caracte% risation des incendies Diagnostic national des milieux bocagers Suivi des impacts des canicules et se% cheresse par le re% seau des espaces naturels Analyse des donne% es du programme STOC en regard des ale% as me% te% o 2019 Ènedis ONDÈ OFB DSF et IGN BDIFF PoF le bocage OFB MTÈS MNH 43 Minutes perdues au-dela+ de 5 minutes = minutes perdues au-dela+ de 5 minutes entre l'horaire the% orique de passage d'un train et son passage re% el. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 60/138 PUBLIÉ Conclusion Il ressort des projections de Me% te% o-France que les e% pisodes de l'e% te% 2019 vont se multiplier d'ici 2050, mais ne seront pas plus forts en intensite% , dure% e et se% ve% rite% qu'en 2003. Une canicule comme celle de juin sera ne% anmoins quatre fois plus probable a+ l'horizon 2040, celle de juillet six fois plus, sauf si l'on est sur la trajectoire la plus se% ve+ re (RCP 8.5). Dans ce cas, les e% pisodes de fortes chaleurs se multiplieront, auront une intensite% bien supe% rieure, seront plus longs et dureront tout l'e% te% (90 jours). Si l'impact de ces deux canicules a e% te% relativement limite% sur les re% seaux, probablement du fait de leur courte dure% e, c'est une alerte pour les re% seaux de transport collectif, avec une premie+ re prise de conscience des autorite% s organisatrices de mobilite% et de la RATP qui a duF , pour la premie+ re fois, ralentir les RÈR et me% tros. Il est donc indispensable de progresser vers des re% seaux plus re% silients, et, dans toutes les de% cisions de re% ge% ne% ration, de renouvellement de mate% riel ou de syste+ me e% lectrique et e% lectronique, d'anticiper cette e% volution. Faute d'une action volontariste sur la qualite% de la construction et le confortement des maisons existantes, le risque retrait et gonflement d'argile qui consomme pre+ s de la moitie% des de% penses du fonds catastrophes naturelles pourrait voir son couF t devenir insupportable. La mise en oeuvre des dispositions de la loi Èlan doit eF tre faite sans tarder. Les impacts de la se% cheresse, qui se caracte% risent par une forte baisse de l'humidite% des sols, des niveaux d'e% tiage et des de% bits des cours d'eau, ont e% te% contenus pour partie en 2019 mais auraient pu avoir de plus lourdes conse% quences, tant sur l'approvisionnement en eau potable et l'agriculture que sur l'approvisionnement en e% nergie et la production industrielle. S'il est trop toF t pour connaîFtre leurs effets sur la faune, la flore et les milieux, ainsi que sur les sinistres lie% s au retrait gonflement des argiles dans le baF timent, il est vraisemblable que leurs conse% quences ne pourront eF tre qu'importantes. Avec l'augmentation de l'e% vaporation lie% e a+ la hausse des tempe% ratures, les se% cheresses vont s'aggraver dans les anne% es futures et concerner une part du territoire de plus en plus e% tendue : en 2080, l'humidite% du sol moyen devrait correspondre aux se% cheresses extreF mes d'aujourd'hui. Aussi, faut-il se pre% parer de+ s a+ pre% sent a+ cette e% volution d'ampleur et lutter impe% rativement contre l'imperme% abilisation des sols et les îFlots de chaleur en milieu urbain et de% velopper toutes les potentialite% s offertes par les solutions fonde% es sur la nature, au be% ne% fice des espaces agricoles, naturels et forestiers. Emmanuelle BAUDOIN Charles PUJOS Michel PY Inge% nieure ge% ne% rale des ponts, des eaux et des foreF ts Inge% nieur ge% ne% ral des ponts, des eaux et des foreF ts Dominique STEVENS Inspecteur ge% ne% ral de l'administration du de% veloppement durable Inge% nieur ge% ne% ral des ponts, des eaux et des foreF ts Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 61/138 PUBLIÉ Annexes Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 62/138 PUBLIÉ 1. Lettre de mission Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 63/138 PUBLIÉ Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 64/138 PUBLIÉ 2. Caractérisation des épisodes caniculaires et de sécheresse 2019 2.1. Vigilance vagues de chaleur Le plan national canicule 2017 (PNC) 44 « a pour objectifs d'anticiper l'arrive% e des vagues de chaleur, de de% finir les actions a+ mettre en oeuvre pour pre% venir et limiter les effets sanitaires de celles-ci et d'adapter les mesures de pre% vention et de re% duction des expositions a+ la chaleur particulie+ rement a+ destination des populations vulne% rables a+ la chaleur ». L'instruction ministe% rielle du 22 mai 2018 a introduit deux nouveaute% s dans le plan national canicule : · · l'extension de la pe% riode de veille saisonnie+ re du 1er juin au 15 septembre ; une terminologie permettant de de% crire les diffe% rents types d'e% pisodes de chaleur qui peuvent eF tre rencontre% s. Les de% finitions du plan national canicule font office de de% clenchement pour les alertes. La canicule y est de% finie comme une pe% riode ou+ les moyennes glissantes sur trois jours des tempe% ratures minimales et maximales atteignent des seuils d'alerte de% partementaux, ces seuils pouvant eF tre module% s par des facteurs aggravants de la chaleur (humidite% , pre% cocite% , pollution de l'air, facteurs populationnels de type grands rassemblements...), en lien avec les agences re% gionales de sante% (ARS). La canicule est donc caracte% rise% e par des pe% riodes de tempe% ratures e% leve% es de jour comme de nuit. Ces pe% riodes sont susceptibles de constituer un risque pour l'ensemble de la population expose% e. Quatre de% finitions importantes sont pose% es : · pic de chaleur : exposition de courte dure% e (un ou deux jours) a+ une chaleur intense pre% sentant un risque pour la sante% humaine, pour les populations fragiles ou surexpose% es, notamment du fait de leurs conditions de travail et de l'activite% physique ; il peut eF tre associe% au niveau de vigilance me% te% orologique jaune ; épisode persistant de chaleur : tempe% ratures e% leve% es qui perdurent dans le temps (supe% rieure a+ trois jours) pour lesquels les IBM 45 sont proches ou en dessous des seuils de% partementaux ; ces situations constituant un danger pour les populations fragiles ou surexpose% es, notamment du fait de l'activite% physique ; il peut eF tre associe% au niveau de vigilance me% te% orologique jaune ; canicule : pe% riode de chaleur intense pour laquelle les IBM de% passent les seuils de% partementaux pendant trois jours et trois nuits conse% cutifs et susceptible de constituer un risque pour l'ensemble de la population expose% e, elle est associe% e au niveau de vigilance me% te% orologique orange ; canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa dure% e, son intensite% , son e% tendue ge% ographique, a+ fort impact sanitaire, avec apparition d'effets collate% raux ; elle est associe% e au niveau de vigilance me% te% orologique rouge. · · · Les crite+ res de vigilance sont e% tablis par Me% te% o-France en lien avec sante% publique France (SPF) et la direction ge% ne% rale de la sante% (DGS). Pour une situation donne% e, Me% te% o-France prend la de% cision 44 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnc_actualise_2017.pdf 45 Les indicateurs bio me% te% orologiques (IBM) sont les moyennes sur trois jours conse% cutifs (l'IBM du jour J est la moyenne de J, J+1, et J+2) des tempe% ratures minimales (IBM min) et maximales (IBM max) ont e% te% identifie% s comme e% tant les plus pertinents pour identifier les e% pisodes de canicule en France me% tropolitaine. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 65/138 PUBLIÉ pour les couleurs vertes, jaunes et oranges. Èn cas de risque de couleur rouge, des re% unions quotidiennes sont organise% es avec SPF et la DGS. Ces re% unions permettent de partager les informations (me% te% o, pre% visions, impacts) et de produire une analyse commune de la situation. La de% cision finale de passage appartient a+ Me% te% o-France, comme pour les autres phe% nome+ nes concerne% s par la vigilance a+ l'exception des crues ge% re% es par Vigicrues. 2.2. Identification et caractérisation d'une vague de chaleur Me% te% o-France utilise une me% thode de de% tection a posteriori des vagues de chaleur qui a e% te% mise au point dans le cadre du projet Èxtremoscope. Èlle a e% te% re% cemment de% crite dans l'article Ouzeau, et al.,201646. Les vagues de chaleur y sont vues comme des objets posse% dant certaines caracte% ristiques que l'on peut comparer entre elles : · · · un de% but, une fin et donc une dure% e et une position calendaire ; son intensite% maximale qui correspond a+ la tempe% rature la plus e% leve% e atteinte au cours de l'e% pisode ; sa se% ve% rite% , repre% sente% e par le cumul sur la dure% e de l'e% pisode des °C au-dessus du centile 97,5 ou autrement dit par l'inte% gration sur la pe% riode de la quantite% de chaleur en exce+ s. L'identification des e% pisodes (et de leurs caracte% ristiques) s'appuie sur une me% thode a+ seuils (utilisation des centiles 99,5 - 97,5 - 95,0), de% finis a+ partir de la climatologie de la se% rie de tempe% ratures quotidiennes traite% e. Cette se% rie s'e% tend sur les 3 dernie+ res de% cennies, a+ savoir la pe% riode 1981 - 2010 pour l'identification des e% ve% nements de la de% cennie 2011-2020. A partir de 2021 on utilisera la se% rie 1991 - 2020. Figure 26 : la température en ordonnée représente la moyenne des températures moyennes quotidiennes (calculée à partir de la plus basse et la plus élevée) réalisée sur 30 villes de France. Légende : · · · · 46 Sint : seuil d'interruption de l'épisode - centile 95 Sdeb : seuil de début de l'épisode - centile 97,5 Spic : centile 99,5 Pour « sortir » d'un épisode, il faut passer sous Sint ou rester 3 jours sous Sdeb. https://doi.org/10.1016/j.cliser.2016.09.002 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 66/138 PUBLIÉ 2.3. Durée, intensité maximale et sévérité des vagues de chaleur depuis 1947 (source Me% te% o-France) Numé ro Date de début Date de fin Durée (jours) Intensité maximale (en °C) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 1947 06 26 1947 07 23 1949 07 11 1952 06 29 1959 07 08 1964 07 15 1975 07 31 1976 06 23 1983 07 09 1989 07 21 1990 07 21 1990 07 31 1994 07 23 1994 08 03 1995 07 19 1995 07 29 1998 08 08 2001 08 24 2003 07 10 2003 08 02 2004 07 31 2005 06 18 2006 07 10 2009 08 15 2010 07 08 1947 06 28 1947 08 04 1949 07 14 1952 07 02 1959 07 10 1964 07 18 1975 08 08 1976 07 06 1983 07 31 1989 07 24 1990 07 23 1990 08 05 1994 07 30 1994 08 09 1995 07 21 1995 08 05 1998 08 12 2001 08 27 2003 07 15 2003 08 17 2004 08 03 2005 06 28 2006 07 30 2009 08 20 2010 07 12 3 13 4 4 3 4 9 14 23 4 3 6 8 7 3 8 5 4 6 16 4 11 21 6 5 25.858 27.753 25.518 26.522 25.415 26.075 26.665 25.453 26.253 25.970 25.368 27.038 25.532 25.798 26.227 25.350 26.337 25.365 25.748 29.352 25.375 26.145 27.043 25.683 25.338 5.711 29.137 3.956 6.972 3.994 5.584 15.771 16.720 23.836 5.714 3.760 13.645 7.119 9.849 6.106 7.050 9.602 5.048 7.933 59.374 5.210 12.755 35.382 5.798 5.937 1947 1947 1949 1952 1959 1964 1975 1976 1983 1989 1990 1990 1994 1994 1995 1995 1998 2001 2003 2003 2004 2005 2006 2009 2010 Sévérité Année Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 67/138 PUBLIÉ 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 2011 06 26 2011 08 20 2012 08 17 2013 07 20 2013 07 31 2015 06 30 2015 07 15 2016 07 18 2016 08 23 2017 06 18 2017 07 05 2017 07 17 2017 08 26 2018 07 24 2019 06 25 2019 07 21 2011 06 28 2011 08 23 2012 08 21 2013 07 27 2013 08 02 2015 07 07 2015 07 22 2016 07 20 2016 08 27 2017 06 22 2017 07 08 2017 07 19 2017 08 29 2018 08 08 2019 06 30 2019 07 26 3 4 5 8 3 8 8 3 5 5 4 3 4 16 6 6 25.650 25.943 26.442 26.022 25.497 26.545 25.938 25.665 25.587 26.445 25.780 25.692 25.547 27.433 27.947 29.402 2.896 4.811 10.658 11.959 4.218 15.502 10.308 3.466 7.527 10.317 5.125 3.794 5.373 31.411 18.042 19.554 2011 2011 2012 2013 2013 2015 2015 2016 2016 2017 2017 2017 2017 2018 2019 2019 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 68/138 PUBLIÉ 2.4. Température moyenne quotidienne observée en été (source Météo-France) 2.5. Méthode de diagnostic de la sécheresse des sols La repre% sentation de la me% te% o et du climat suppose de repre% senter fide+ lement une large gamme de processus physiques, parmi lesquels les e% changes physiques a+ l'interface sol-atmosphe+ re. Au sein des syste+ mes de pre% vision de Me% te% o-France, le mode+ le physique SIM47 (Safran - Isba Modcou) repre% sente ces e% changes ; e% vaporation, infiltration, drainage, diffusion, ruissellement, utilisation de l'eau par les ve% ge% taux... SIM inte+ gre les observations atmosphe% riques de Me% te% o-France (pre% cipitations, vent, tempe% rature...) et est valide% graF ce a+ des campagnes de mesure d'humidite% du sol et en utilisant les observations disponibles de de% bits des fleuves et rivie+ res. La France est de% coupe% e en mailles (carre% s) de 8 km de coF te% . L'indice d'humidite% des sols « SWI » est calcule% pour chaque maille. Me% te% o-France dispose d'une climatologie du SWI de 1959 a+ nos jours. Pour chaque maille, la saison e% tudie% e est compare% e a+ l'archive du SWI. On dispose ainsi d'un bilan hydrique spatialise% a+ l'e% chelle de chaque maille pour tout le territoire depuis 1959. 47 http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/21890/meteo_2008_63_40.pdf?sequence=1 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 69/138 PUBLIÉ Figure 27 : Méthode de diagnostic de la sécheresse des sols (source Météo-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 70/138 PUBLIÉ 2.6. Déficit de précipitations par trimestre (indice SPI) (Source Me% te% o-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 71/138 PUBLIÉ 2.7. Déficit d'humidité des sols (indice SWI) (Source Me% te% o-France) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 72/138 PUBLIÉ 2.8. Indice moyen d'humidité des sols (SWI) - France, année 2019 (source Météo-France) 2.9. Le positionnement des épisodes de l'été 2019 en climat futur 2.9.1. Les épisodes caniculaires en climat futur Pour analyser le futur du changement climatique, les experts du groupe d'experts intergouvernemental sur l'e% volution du climat (GIÈC) ont de% fini a+ priori quatre trajectoires d'e% missions et de concentrations de gaz a+ effet de serre, baptise% s RCP (« Representative Concentration Pathways » ou « Profils repre% sentatifs d'e% volution de concentration »). · · · La trajectoire RCP2.6 est le sce% nario qui maîFtrise le plus les e% missions de GÈS et abouti a+ un refroidissement en fin de sie+ cle. La trajectoire RCP8.5 est le sce% nario tendanciel qui aboutit a+ une augmentation de 4 °C de la tempe% rature en fin de sie+ cle. Les trajectoires RCP4.5 et RCP6.0 correspondent a+ des sce% narios interme% diaires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 73/138 PUBLIÉ Figure 28 : évolution, de 1850 à 2300, de la température moyenne (°C) à la surface de la Terre par rapport à la moyenne des années 1901-2000 mesurée (courbe noire) et calculée par les modèles du CNRM-CERFACS (traits pointillés) et de l'IPSL (traits pleins) et pour les différents scénarios RCP : RCP2.6 (le plus optimiste), RCP4.5, RCP6.0 et RCP8.5 (le plus sévère)48 (Source Météo-France) Il ressort des projections de Me% te% o-France (figure 28) que les e% pisodes de l'e% te% 2019 vont se multiplier d'ici 2050 mais ne seront pas plus forts en intensite% , dure% e et se% ve% rite% qu'en 2003. Dans les 30 ans qui viennent, nous ne devrions donc pas subir d'e% ve% nements inconnus, mais plusieurs de niveau comparable a+ celui de 2003. Une canicule comme celle de juin sera ainsi 4 fois plus probable a+ l'horizon 2040, celle de juillet, 6 fois plus. Ce devrait eF tre la meF me chose d'ici la fin de sie+ cle si la trajectoire RCP2.6 est respecte% e. Èn revanche, si l'on est sur la trajectoire RCP8.5, les e% pisodes de fortes chaleurs vont se multiplier, seront d'intensite% bien supe% rieure et plus longs, et dureront tout l'e% te% (90 jours). 2003 sera vu comme un « e% te% frais ». Figure 29 : Vagues de chaleur en climat présent (orange) et en climat futur (rouge) pour le scénario RCP 8.5 à l'échéance 2070-2100 (source Météo-France). 48 http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/dossierpressecmip_vdef_1.pdf Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 74/138 PUBLIÉ 2.9.2. La sécheresse des sols en climat futur Avec l'augmentation de l'e% vaporation lie% e a+ la hausse des tempe% ratures, les se% cheresses des sols vont s'aggraver en climat futur, voire tre+ s fortement selon les trajectoires d'e% mission des GÈS suivies (figure 30) et concerner une part du territoire de plus en plus importante (figure 33). La se% cheresse extreF me de 1989 pourrait revenir une anne% e sur deux vers 2080. Èt l'humidite% du sol moyenne (figure 34) correspondrait alors aux se% cheresses extreF mes d'aujourd'hui : la moyenne sur 30 ans en fin de sie+ cle (2071-2100) correspond a+ l'extreF me d'aujourd'hui. Figure 30 : Évolution de la superficie de France en sécheresse (source Météo-France). Figure 31 : Cycle annuel d'humidité du sol, moyenne 1961 - 1990, records et simulations climatiques pour deux horizons temporels (source Météo-France). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 75/138 PUBLIÉ 3. Le bâti 3.1. Reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle L'e% tat de catastrophe naturelle est une situation dont la reconnaissance par arreF te% interministe% riel permet l'indemnisation syste% matique des victimes des dommages provoque% s par divers risques naturels tels que inondations, se% isme, avalanche... et pour les assureurs un partage du risque avec le fonds de garantie des catastrophes naturelles. Èn effet, en lien avec le secteur assurantiel, les pouvoirs publics ont instaure% par la loi du 13 juillet 1982 modifie% e, un dispositif permettant d'indemniser les citoyens victimes de catastrophes naturelles. Aux termes de l'article 1er de cette loi : « sont considérés comme les effets des catastrophes naturelles, les dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n'ont pu empêcher leur survenance ou n'ont pu être prises. ». Èn pratique, le maire d'une commune estimant avoir subi une catastrophe naturelle formule une demande de reconnaissance aupre+ s des services pre% fectoraux. Une commission interministe% rielle, pilote% e par le ministe+ re de l'Inte% rieur, est charge% e de se prononcer sur le caracte+ re naturel du phe% nome+ ne ainsi que sur son intensite% anormale, en se basant sur des rapports techniques joints aux dossiers. Èlle se prononce individuellement sur chaque demande. La commission e% met un avis consultatif. Cet avis simple, est ensuite transmis aux ministres pour de% cision et prise ou non de l'arreF te% interministe% riel49 classant la commune en « catastrophe naturelle ». Quand il est pris, cet arreF te% interministe% riel, « détermine les zones et les périodes où s'est située la catastrophe ainsi que la nature des dommages résultant de celle-ci couverts par la garantie [contre les effets des catastrophes naturelles] » (article L. 125-1 du Code des assurances). C'est cette parution au Journal Officiel qui va permettre aux victimes d'eF tre indemnise% es. La se% cheresse a e% te% inte% gre% e aux crite+ res de reconnaissance de l'e% tat de catastrophe naturelle en 1989. Les crite+ res ont e% volue% au fil du temps selon les pre% cisions scientifiques apporte% es. Une premie+ re re% vision de ces crite+ res a eu lieu en 2008. Une nouvelle circulaire, relative a+ la re% vision des crite+ res permettant de caracte% riser l'intensite% des e% pisodes de se% cheresse-re% hydratation des sols a+ l'origine de mouvements de terrain diffe% rentiels, est entre% e en vigueur le 10 mai 2019 (annexe). Cette nouvelle me% thode a permis une diminution importante des de% lais d'instruction des demandes communales notamment celles de% pose% es au titre de l'e% pisode de se% cheresse-re% hydratation de l'anne% e 2018. L'intensite% d'un e% pisode de se% cheresse-re% hydratation est caracte% rise% e a+ partir d'un crite+ re me% te% orologique et d'un crite+ re ge% otechnique pris en compte cumulativement. Pour de% terminer si la surface du territoire communal couverte par des sols argileux sensibles au phe% nome+ ne se% cheresse-re% hydratation est supe% rieure ou e% gale a+ 3 %, sont prises en compte les zones d'ale% as faible, moyen et fort issues de donne% es techniques et e% tudes cartographiques e% tablies par le BRGM. Les cartes utilise% es par le BRGM depuis 2010 ont e% te% mises a+ jour en aouF t 2019 : la couverture du territoire national en zones de susceptibilite% moyenne ou forte a augmente% de 24 a+ 48 %. Me% te% o-France de% finit un indice d'humidite% des sols superficiels (< 2 m de profondeur) pour chacun des mois de l'anne% e. Cet indice s'appuie sur l'indice SWI (annexe ci-dessus 2.5 : méthode de diagnostic de la sécheresse des sols) configure% pour caracte% riser les terrains a+ dominante argileuse a+ couverture gazonne% e particulie+ rement expose% s au phe% nome+ ne de se% cheresse ge% otechnique. Pour de% terminer si un e% pisode de se% cheresse pre% sente un caracte+ re anormal au sens de l'article L. 251-1 du code des 49 https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministere/Securite-civile/Nos-missions/La-protection-des-personnes-desbiens-et-de-l-environnement/Le-dispositif-de-reconnaissance-de-l-etat-de-catastrophe-naturelle Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 76/138 PUBLIÉ assurances, l'indicateur d'humidite% des sols superficiels doit pre% senter une dure% e de retour supe% rieure ou e% gale a+ 25 ans. Les communes sont susceptibles d'eF tre reconnues pour une saison entie+ re. Ces donne% es sont disponibles chaque anne% e au mois de mars de l'anne% e N+1. Les communes ont 18 mois pour effectuer leur demande a+ partir de la survenance de l'e% ve+ nement. Une fois le classement obtenu, les assure% s prennent contact avec leur compagnie d'assurance, cette relation est hors du champ ministe% riel. 3.2. Bilan d'activité de la commission interministérielle catastrophes naturelles en 2019 La commission interministérielle a traité 7 080 dossiers en 2019, soit 13 % de moins qu'en 2018 ou+ 8 161 dossiers avaient e% te% instruits. Cependant 2018 e% tait une anne% e exceptionnelle marque% e par un nombre de dossiers ine% dit depuis la cre% ation de la garantie catastrophe naturelle en 1982. La commission s'est réunie à dix-sept reprises au cours de l'année 2019, soit en moyenne une fois toutes les trois semaines. Habituellement la commission se re% unit onze fois par an. La procédure accélérée, qui suppose une instruction rapide sur le fondement d'expertises simplifie% es lorsque l'intensite% anormale du phe% nome+ ne est e% vidente, a e% te% mise en oeuvre a+ cinq reprises soit autant qu'en 2018. Par le nombre de dossiers traités, l'année 2019 arrive au deuxième rang des 10 dernières. Sur cette pe% riode, le nombre de dossiers traite% annuellement e% tait en moyenne de 4 000 par an. Des tableaux de synthe+ se de l'activite% de la commission sont pre% sente% s en annexe. La re% partition par ale% a des demandes communales de reconnaissance de l'e% tat de catastrophe naturelle de% pose% es au cours de l'anne% e 2019 est atypique. 5 793 demandes, soit 82 % des demandes étudiées en 2019, concernent les épisodes de sécheresse - réhydratation des sols des anne% es 2017 (107 demandes) et 2018 (5 686 demandes). Suite a+ l'adoption d'une nouvelle me% thode d'analyse des demandes communales relatives a+ cet ale% a au premier trimestre 2019, expose% e dans la circulaire n° INÈ1911312C du 10 mai 2019, 5 686 demandes communales de% pose% es dans 90 de% partements me% tropolitains au titre de l'e% pisode de se% cheresse 2018 ont e% te% e% tudie% es en commission entre mai et de% cembre 2019. Cet e% pisode de se% cheresse apparaîFt d'ores et de% ja+ comme le plus important depuis 2009. Il a notamment frappe% le quart nord-est de la France, le bassin parisien et les re% gions Centre et Auvergne-RhoF ne-Alpes. 3 983 communes ont e% te% reconnues soit plus de 70 % des communes qui ont de% pose% une demande, ce qui constitue un taux de reconnaissance historiquement haut. La CCR a estime% le couF t de ce phe% nome+ ne pour le re% gime a+ un milliard d'euros. 1 287 demandes, soit 18 % des dossiers déposés en 2019, étaient consacrées à d'autres phénomènes naturels, dont 990 pour les seules inondations. Le nombre est faible compare% aux 4 608 de% pose% s en 2018, anne% e exceptionnelle en matie+ re d'e% ve% nements pluvio-orageux. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 77/138 PUBLIÉ 3.3. Carte d'exposition au retrait gonflement des sols argileux La nouvelle carte d'exposition requalifie l'exposition de certains territoires au phe% nome+ ne de retrait gonflement argileux. Èlle a e% te% e% labore% e a+ partir : · de la carte de susceptibilite% mise au point par le BRGM a+ l'issue du programme de cartographie de% partementale de l'ale% a retrait-gonflement des argiles conduit de 1997 a+ 2010 ; et des donne% es actualise% es et homoge% ne% ise% es de la sinistralite% observe% e collecte% es par la mission « Risques naturels » (MRN). · Èlle est publie% e sur le portail Ge% orisques 50, destine% a+ mieux faire connaîFtre les risques sur le territoire. 3.4. Déclaration des ouvrages souterrains Toutes les donne% es sur les ouvrages (forages, sondages, puits et sources) souterrains du territoire sont collecte% es pour eF tre conserve% es dans une base de donne% es, la banque du sous-sol (BSS), organise% e et ge% re% e par le BRGM. Afin de trouver et exploiter des ressources naturelles souterraines (eau, pe% trole, ressources minie+ res), pour des e% tudes de ge% otechniques (travaux d'infrastructure et d'ame% nagement), pour de la ge% othermie, et pour la recherche scientifique (connaissance du sous-sol, des processus et des me% canismes a+ l'origine de diffe% rents phe% nome+ nes ge% ologiques) diffe% rents ouvrages sont re% alise% s qui sont une source importante de renseignements sur le sous-sol. A partir de 1958, l'article L. 411-1 du code minier impose la de% claration de tous les ouvrages de plus de 10 me+ tres de profondeur. La base, de% clare% e a+ la commission nationale informatique et liberte% s (CNIL), contient des informations brutes a+ caracte+ re administratif et ge% ologique : nom du proprie% taire, localisation, description des niveaux ge% ologiques rencontre% s, documents nume% rise% s, e% quipement technique des ouvrages, etc. Sur le site internet InfoTerre, la BSS met donc a+ la disposition du public plus de 700 000 descriptions d'ouvrages souterrains. Pre+ s de la moitie% des ouvrages posse+ dent une coupe ge% ologique succincte, et environ 20 % posse+ dent une coupe ge% ologique e% labore% e ve% rifie% e par un professionnel. Cependant, les formations superficielles sont rarement de% crites avec pre% cision (pourcentage et classe d'argiles). 3.5. Coût des sinistres La caisse centrale de re% assurance (CCR) a estime% le couF t de la se% cheresse 2018 pour le re% gime a+ un milliard d'euros, celle de 2019 entre 600 et 870 millions d'euros51. 15 % des sinistre% s pe+ sent 50 % de la charge indemnise% e pour la se% cheresse (ratio comparable aux autres garanties). Sur 25 ans, de 1989 a+ 2013, le montant de la garantie « catastrophe naturelle se% cheresse » s'e% le+ ve a+ 400 millions en moyenne par an, les reprises en sous-oeuvre repre% sentant 200 millions . Une e% tude de la FFA re% alise% e en 2015 estime qu'a+ l'horizon 2040 le couF t des sinistres pour se% cheresse sera multiplie% par 2,6. 50 https://www.georisques.gouv.fr https://ceres.ccr.fr/faces/pages/liste-evenements.xhtml Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 78/138 51 PUBLIÉ 4. Infrastructures routières, ouvrages d'art et circulation routière 4.1. Liste des désordres relevés sur le réseau routier national Quelques de% sordres ponctuels ont pu eF tre constate% s sur le re% seau routier national non conce% de% : par exemple, le 26 juillet, quelques de% formations ponctuelles sur la RN184, la mise en veille automatique (au-dela+ d'un certain niveau de tempe% rature) de plusieurs panneaux a+ message variable (PMV), ou encore un local technique en de% faut d'alimentation suite a+ une surchauffe sur l'A 6 (direction interde% partementale des routes - DIR - IOle-de-France), pre% sence d'une fissure d'adaptation sur l'A 75 sur une section en remblai et sur une bretelle d'entre% e de l'A 771 (DIR massif central). Le principal impact a e% te% les coupures de routes et autoroutes suite a+ des incendies entre juillet et septembre 2019 ayant pour origine soit des ve% hicules en circulation soit des de% parts de feux exte% rieurs (DIR Me% diterrane% e : coupures de l'A 7, de l'A 55 ou au niveau du noeud A 7/A 51, sans que l'infrastructure ait e% te% touche% e). Le centre d'e% tude des tunnels (Cetu) n'a pas eu a+ connaîFtre de dysfonctionnement sur les installations de surface ou e% quipements techniques place% s en teF te de tunnel, ni sur l'alimentation e% lectrique (qui aurait comme conse% quence la fermeture de l'ouvrage a+ la circulation par mesure de se% curite% ). Ce risque est en effet limite% par la mise en place de doubles alimentations (deux postes sources distincts), ou encore l'inscription des tunnels dans la liste des ouvrages de desserte prioritaire. Èn IOle-de-France, les locaux techniques des e% quipements et serveurs des tunnels sont climatise% s. 4.2. Exemples d'impact sur les réseaux routiers des collectivités Selon les remonte% es des gestionnaires aupre+ s du Cerema, ont e% te% observe% s sur les re% seaux routiers de% partementaux les impacts suivants : · en Seine et Marne, acce% le% ration des phe% nome+ nes suivants concernant les enrobe% s bitumineux et les structures : ressuage des enduits superficiels, des re% parations et de certains enrobe% s, fissures longitudinales tre+ s larges et tre+ s profondes le long des foreF ts et dans les zones en remblai, bourrelets transversaux au niveau de structures semi-rigides ; dans le Cantal : des mouvements de terrain lors des e% pisodes de se% cheresse majeure ; dans le Cher, 10 % environ de plus de de% sordres dus au retrait argile et de ressuage. Pour e% viter ce dernier phe% nome+ ne lorsqu'une alerte canicule est annonce% e, les services du de% partement appliquent au petit matin du lait de chaux (de couleur blanche) pour prote% ger la chausse% e, plutoF t que de faire travailler les e% quipes au plus fort de la chaleur en rechargeant avec du granulat de+ s qu'apparaîFt le de% sordre. · · Ces phe% nome+ nes, mal connus des gestionnaires et des spe% cialistes routiers, restent difficiles a+ identifier et encore plus a+ quantifier. Les remonte% es portent sur les phe% nome+ nes tre+ s visibles. Les spe% cialistes du Cerema pensent qu'il est probable que des fragilisations du patrimoine, moins visibles, n'aient pas e% te% identifie% es malgre% leurs conse% quences a+ court et moyen terme. Sur les ouvrages d'art, l'alternance d'e% pisodes de fortes pluies et de se% cheresse ont un effet sur les caracte% ristiques des sols qui peut induire des proble+ mes particuliers sur les ponts (fondation sur argile gonflante par exemple) et pour les ouvrages de soute+ nement. Les se% cheresses importantes peuvent conduire a+ des tassements des appuis ou a+ des tassements de murs de soute+ nement qu'il convient de surveiller. Pour certains petits ponts en maçonnerie fonde% s sur pieux en bois, Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 79/138 PUBLIÉ appartenant aux collectivite% s, du fait de ces alternances climatiques, il peut eF tre observe% des affouillements en pied des appuis, mettant ainsi a+ de% couvert les pieux. L'abaissement du niveau de l'eau des rivie+ res du fait de la se% cheresse met ces pieux en bois au contact de l'air. Des champignons peuvent alors apparaîFtre, susceptibles d'entraîFner le pourrissement du bois, ce qui reste un phe% nome+ ne lent. La me% connaissance de ce phe% nome+ ne par les services techniques des collectivite% s pourraient dans le futur entraîFner de gros dommages. 4.3. Description des impacts sur les usagers, la circulation routière et sur les agents . Vis-a+ -vis des usagers : la pre% sence de rayonnements ultraviolets, la tempe% rature e% leve% e (supe% rieure a+ 30 °C) et l'absence de vent, caracte% ristiques classiques des canicules, favorisent la formation d'ozone. Lorsque le seuil de 240 µg/m³(moyenne horaire) est de% passe% , l'autorite% pre% fectorale de% clenche le seuil d'alerte avec des mesures sur la circulation routie+ re gradue% es en fonction de la dure% e de maintien de ce taux, allant de l'abaissement des vitesses maximales jusqu'a+ la restriction de la circulation selon la plaque d'immatriculation ou la classification du ve% hicule et la mise en place d'incitation pour l'usage de transports les moins polluants. Le tableau ci-dessous montre que les deux e% pisodes caniculaires 2019 sont clairement identifiables. 60 50 40 30 20 10 0 Figure 32 : Nombre de jours x départements de procédures préfectorales d'alerte (source DGEC à partir du site du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air -LCSQA-). Èn termes d'accidentologie, en Belgique, il a e% te% observe% 15 % de plus d'accidents les jours de canicule qui s'expliqueraient par un nombre plus important de pie% tons et cyclistes sur les routes, une diminution de la concentration des conducteurs, a+ la fatigue apre+ s une mauvaise nuit de sommeil et au report des trajets en pe% riode plus fraîFche (une e% tude en 2016 chiffrait ce nombre a+ 9 % pour une tempe% rature supe% rieure a+ 27 °C). Èn France, selon la direction de la se% curite% routie+ re, il ne ressort pas de vraie tendance a+ l'examen des deux semaines de canicule par rapport aux cinq anne% es pre% ce% dentes, lorsque sont compare% e l'accidentalite% par mode de de% placement et par milieu, sur la base de donne% es 2019 non encore consolide% e. S'il y a une hausse de tue% s et de blesse% s durant la semaine de canicule de juin, il est observe% une stagnation voire une baisse celle de juillet 2019. Le phe% nome+ ne est trop ponctuel et le nombre d'accidents pas assez significatif. . Vis-a+ -vis des agents, suite a+ l'alerte canicule, la DGITM a demande% aux DIR et aux socie% te% s concessionnaires d'autoroute (SCA) d'afficher des messages de vigilance sur les PMV et de doter les patrouilleurs et les agents en intervention de bouteilles d'eau pour pouvoir les distribuer aux ve% hicules en panne. Certaines SCA ont aussi proce% de% a+ des distributions d'eau sur les aires autoroutie+ res. Vis-a+ -vis des agents expose% s, les DIR ont mis en place des mesures d'horaires de% cale% s de travail, de fourniture d'eau et de glacie+ res, avec parfois des adaptations de poste (parasols), reports de certains chantiers pe% nibles, affichage et distribution du flyer de conseils du ministe+ re de la sante% . A e% te% privile% gie% le travail en e% quipe (pas de personnes isole% es) avec demande de rappel des Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 80/138 PUBLIÉ consignes aux entreprises sur les chantiers. Èn ce qui concerne les controF leurs des transports terrestres, ce sont prioritairement l'adaptation des horaires (controF les le matin, ou l'annulation des controF les en cas de fortes chaleurs) qui ont e% te% mises en place. . Vis-a+ -vis des salarie% s des entreprises de transport, des baF timents et travaux publics (BTP) : les DRÈAL n'ont pas fait remonter de proble+ mes particuliers dans le domaine du transport routier lie% a+ la canicule : les conducteurs de poids lourd et de ve% hicule utilitaire le% ger disposent de climatisation dans les ve% hicules. Selon le ministe+ re du travail, a+ chaque pe% riode de fortes chaleurs, l'activite% tourne au ralenti dans plusieurs secteurs professionnels, les plus concerne% s e% tant notamment le BTP, les transports, l'e% nergie. Les employeurs du BTP soulignent la difficulte% d'ame% nagement du travail sur les chantiers au regard des interdictions de de% marrage matinal du travail par des arreF te% s municipaux ainsi que la complexite% administrative d'e% ventuelles demandes de de% rogation. Un dispositif spe% cifique existe pour les entreprises de BTP : la caisse de conge% s intempe% ries du BTP (CIBBTP). Èn cas de canicule de niveau 3 et 4 ou d'arreF te% pre% fectoral ordonnant une suspension d'activite% en lien avec la canicule, les entreprises de BTP suspendent le chantier et demandent l'aide de la caisse re% gionale de conge% s intempe% rie du BTP (article L. 5424-8 du code du travail). 4.4. Les indicateurs possibles pour le réseau et la circulation routière Il n'y a aujourd'hui pas d'enjeu identifie% pour mettre en oeuvre des indicateurs de suivi sur les infrastructures et ouvrages d'art du re% seau routier. Les indicateurs de% ja+ existants de suivi de l'e% tat des chausse% es et des ouvrages d'art pour l'Ètat et les SCA (Image qualite% du re% seau routier national -IQRN52-,-releve% une fois par an sur le RRN- NC sur les voies les plus circule% es, et Image de la qualite% des ouvrages d'art -IQOA-), ne permettent que d'avoir une ide% e ge% ne% rale de l'e% volution de l'e% tat des routes et ouvrages sans que l'on connaisse la cause de cette e% volution : pour se% parer les impacts estivaux des impacts hivernaux il s'agirait, pour les chausse% es, a+ minima de doubler les campagnes annuelles IQRN et d'arriver a+ exploiter les re% sultats de manie+ re fine, ce qui ne semble pas indispensable aujourd'hui au regard des enjeux. Il en est de meF me pour certaines collectivite% s dont les re% sultats de l'e% tat de leur route sont mis en ligne par l'observatoire national de la route, cre% e% en janvier 2016 et ge% re% par l'IDRRIM 53 (pour 2018, re% sultats de 28 de% partements et 5 me% tropoles pour les chausse% es, et, 34 de% partements et six me% tropoles pour les ponts). Si des incendies impactaient fortement et de manie+ re re% pe% te% e le re% seau principal, il serait possible de mettre en place un suivi du nombre d'e% ve% nement incendie sur le RRN a+ partir de l'outil TIPI ge% re% par la DGITM, en y associant une description des effets sur le patrimoine. Ènfin, le nombre de jour de restriction de la circulation que multiplie le nombre de de% partements concerne% s (un pic pour de% passement un jour donne% compte pour un), disponible sur le site LCSQA.org depuis 2018 pourrait aussi eF tre un indicateur. Il semble selon la direction ge% ne% rale de l'e% nergie et du climat (DGÈC) que le remplissage soit parfois incorrect et mentionne « restriction de circulation » non seulement lorsque seuls les ve% hicules les moins polluants sont autorise% s a+ circuler, mais aussi lorsque la vitesse maximale est abaisse% e. 52 Aujourd'hui l'appareillage utilise% dans le cadre de l'image qualite% du re% seau routier national -IQRN- permet d'identifier des de% formations du sol de l'ordre de quelques millime+ tres. IDRRIM : Institut des routes et des infrastructures pour la mobilite% , qui re% unit les acteurs publics et prive% s dans le domaine des infrastructures de transport. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 81/138 53 PUBLIÉ 5. Remontées portuaires d'impacts sur quelques infrastructures Aucun impact n'a e% te% signale% a+ la Rochelle ou a+ Dunkerque. Seul le grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, du fait du tre+ s faible de% bit de la Loire (avec remonte% e du bouchon vaseux), et d'un taux d'oxyge+ ne dissous tre+ s bas au droit de Nantes, a duF re% duire voire suspendre le dragage des souilles au niveau du terminal ce% re% alier pour e% viter les surmortalite% s piscicoles. La limitation des tirants d'eau a re% duit la capacite% d'accueil des navires : il a fallu soit limiter le chargement, soit attendre des conditions nautiques plus favorables (fonction de la hauteur de la pleine mer). Le port envisage de cre% er a+ terme des stockages de ce% re% ales plus en aval. Les horaires de% cale% s le matin et la journe% e re% duite ont diminue% les cadences de chargement/de% chargement. Par ailleurs, la canicule a acce% le% re% l'apparition de fissures sur des rails de grue, des structures de baF timents et la voirie. Les restrictions de pre% le+ vement d'eau pourraient en cas d'e% ve% nements plus se% ve+ res avoir des conse% quences sur les activite% s consommatrices d'eau industrielles. Le port de Dunkerque travaille sur une gestion efficiente de l'eau dans le cadre d'une de% marche d'e% conomie circulaire : mise en place de synergie autour de l'eau entre les occupants du domaine portuaire, avec les collectivite% s locales, l'Ètat et le syndicat de l'eau du Dunkerquois : recyclage de l'eau, re% utilisation d'eaux use% es industrielles. Cette de% marche est de% veloppe% e par d'autres ports. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 82/138 PUBLIÉ 6. Réseau ferroviaire national et service de transport de la SNCF 6.1. Principaux désordres pouvant survenir sur le réseau ferroviaire du fait des canicules et de la sécheresse Les principaux de% sordres recense% s sont de% crits ci-dessous. Ce descriptif concerne le re% seau ferre% national. Sur le re% seau RATP, les incidents sont exactement de meF me nature avec des contraintes diffe% rentes, les RÈR et me% tro circulant a+ moindre vitesse que les trains, mais avec des infrastructures supportant beaucoup plus de trafic. . De% formations des voies La tempe% rature maximale du rail sur le RFN est de 65 °C (et minimale de -20 °C) : ce parame+ tre permet de de% terminer le niveau maximal de contrainte dans le rail, de dimensionner les composants comme l'ajustement de la longueur des longs rails soude% s (LRS) au moment de la pose, les re+ gles de maintenance associe% es (rails, attaches, traverses, profil et qualite% du ballast). Le LRS n'est pas utilise% en profil difficile, le re% glage des joints e% tant un point de% licat particulie+ rement controF le% . Des cycles de surveillance sont re% gulie+ rement effectue% s, de% taille% es dans les re% fe% rentiels SNCF. De+ s que la tempe% rature du rail peut de% passer 45 °C, des tourne% es chaleur sont mises en place afin de de% tecter les e% carts par rapport aux re+ gles de pose et d'entretien et les corriger avant les pe% riodes de chaleur. Si des zones ne peuvent eF tre corrige% es, des surveillances spe% cifiques sont mises en oeuvre lors d'alertes canicule, la de% formation du rail pouvant causer un de% raillement. A partir de 65 °C a+ l'inte% rieur du rail (correspond a+ 45 °C environ de tempe% rature exte% rieure avec le rayonnement du soleil), des limitations temporaires de vitesse voire des arreF ts de circulation sont mis en oeuvre selon les observations releve% es. . Installations de traction e% lectrique (cate% naires et sous stations) La re% gularisation est le maintien de la tension me% canique du fil conducteur. La pre% sence de contrepoids, destine% s a+ maintenir une tension me% canique constante dans la cate% naire, n'est pas syste% matique pour le RFN. Avec les fortes tempe% ratures, le fil de contact se « de% tend » de manie+ re proportionnelle a+ la hausse de la tempe% rature et peut cre% er un arc e% lectrique avec le toit du train ou eF tre arrache% , provoquant l'arreF t, faute d'alimentation e% lectrique. Au-dela+ de 37 °C, pour certain type de cate% naires, les limites de compensations de sa dilatation sont atteintes. Les contraintes me% caniques au-dela+ de 100 km/h deviennent un risque important d'usure et de rupture pour ces cate% naires en fin de vie ou non re% gularise% es. Èn cas d'alerte me% te% o re% gionale, il est alors demande% d'abaisser la vitesse a+ 100 km/h sur ces zones bien de% finies. . Syste+ mes de signalisation Les composants e% lectriques et e% lectroniques sont sensibles a+ la tre+ s haute tempe% rature (65 °C maximum pour les composants e% lectroniques). Des climatiseurs sont installe% s dans les locaux techniques des syste+ mes de signalisation les plus sensibles. Tous les syste+ mes informatiques a+ l'inte% rieur de locaux techniques climatise% s sont conçus pour fonctionner dans un air ambiant de l'ordre de +18 °C a+ +27 °C. Au-dela+ de cette plage, des perturbations de l'exploitation peuvent se produire (par exemple passages a+ niveau qui ne se rele+ vent plus, de% rangement de signalisation), de meF me qu'en cas de panne de climatisation (ou de coupure de courant). . Mate% riel roulant Les fortes chaleurs peuvent entraîFner des pannes ou des de% re+ glements, notamment en cas de faiblesse du syste+ me de climatisation pre% sent dans le train. Le groupe de climatisation peut fonctionner jusqu'a+ une tempe% rature de +50 °C. Cependant, au-dela+ de 35 °C, n'est tole% re% un Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 83/138 PUBLIÉ fonctionnement que de 50 % de sa puissance : les clients perçoivent alors un dysfonctionnement de la climatisation alors que le fonctionnement est normal. Èn ce qui concerne le moteur, le groupe de refroidissement est compose% d'un circuit haute tempe% rature, dimensionne% pour une tempe% rature de 95 °C au point le plus chaud, la sortie moteur, et le circuit basse tempe% rature, dimensionne% pour 50 °C pouvant exceptionnellement aller jusqu'a+ 60 °C. Les tempe% ratures de dimensionnement du groupe de refroidissement correspondent a+ une tempe% rature ambiante de 35 °C. Au-dela+ , la puissance moteur est de% leste% e jusqu'a+ 30 %, limitant la vitesse en cas de monte% e de pentes et re% duisant les acce% le% rations, et donc ge% ne% rant des retards. . Ouvrages en terre La canicule et la se% cheresse, comme vu en §3.1.1.1, peuvent augmenter les tassements. . Feux de talus Plus de de% parts de feux sont constate% s en cas de se% cheresse aggrave% e par la canicule, a+ l'exte% rieur du domaine public (cause externe), souvent les plus importants, ou a+ l'inte% rieur. C'est la premie+ re fois qu'un feu s'est propage% jusqu'a+ la voie suite a+ un moissonnage de ble% dans la Beauce. La principale cause interne est les e% tincelles cre% e%es par le frottement des roues des trains de fret sur les rails lors d'un freinage, avec des traverses bois qui peuvent prendre feu. D'ou+ l'importance du re% glage des freins et de la « police » mise en place par la SNCF qui peut conduire a+ interdire a+ la circulation une entreprise ferroviaire qui a cause% deux de% parts de feu. 6.2. Préparation de la saison chaude : mesures préventives mises en oeuvre par la SNCF La direction des ope% rations de SNCF Re% seau assure l'animation de l'ensemble des mesures d'anticipation et de pre% vention, et coordonne la re% daction du plan canicule avec les autres gestionnaires d'infrastructures et les entreprises ferroviaires signataires de la convention gestion de crise. De+ s la mi-mars, elle coordonne la mise en oeuvre d'un dispositif de campagne saisonnie+ re pre% alablement a+ la pe% riode de forte chaleur associant toutes les composantes du syste+ me ferroviaire : il comprend des volets techniques, organisationnels et humains et couvre l'ensemble du domaine de l'exploitation (plans de transport, accueil et prise en charge des clients, surveillance et se% curisation des installations, proce% dure d'exploitation, plan de crise...). Il dispose d'un volet « rail » et d'un volet « climatisation des trains ». L'ensemble des mesures du volet technique doit impe% rativement eF tre termine% avant fin juin. Ce plan d'actions est enrichi chaque anne% e par le retour d'expe% rience de l'anne% e pre% ce% dente produit en tout de% but d'anne% e. Il porte notamment sur les quatre points ci-dessous. . Mate% riels : ope% ration de maintenance spe% cifique sur 100 % du parc mate% riel avant fin juin, avec accent sur les e% quipements de climatisation et le stockage d'articles de se% curite% . Les e% quipements re% pute% s sensibles a+ la chaleur sont identifie% s et mis sous surveillance. . Voie et cate% naires, de+ s mars et avant l'e% te% , des tourne% es sont re% alise% es pour identifier et limiter le nombre de zones sensibles (traitement des zones a+ forte criticite% ) qui seront, en cas d'alerte canicule, soit mises sous surveillance aux pe% riodes les plus chaudes de la journe% e, soit feront l'objet de mesures de% finies en amont comme un ralentissement ou une suppression de circulation (et analyse en paralle+ le des e% ventuelles possibilite% s d'itine% raires alternatifs). C'est ainsi que le nombre de zones sensibles ne% cessitant des ralentissements est passe% d'environ 320 la troisie+ me semaine d'avril a+ environ 80 la semaine de canicule de juin et a+ 58 lors de la deuxie+ me canicule. Des expe% rimentations de capteurs connecte% s de tempe% rature de rail (500 en 2019), sont en cours. Ils devraient permettre a+ terme de de% finir des seuils diffe% rencie% s de de% clenchement des tourne% es en hie% rarchisant et diffe% renciant les traitements. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 84/138 PUBLIÉ . Syste+ mes de signalisation, sous-stations, postes d'aiguillage. Des tourne% es de ventilation dans les sous-stations et postes d'aiguillages sont re% alise% es avant la pe% riode chaude afin de mettre en route les syste+ mes de ventilation et controF ler les syste+ mes de climatisation lorsqu'ils existent, avec stockage d'appareils mobiles de climatisation de secours. Des campagnes d'appareillages sont mene% es a+ l'inte% rieur des sous-stations, avec remplacement ou renforcement des composants a+ la limite (ce qui impose e% tude et cre% neaux horaires pour couper le courant). . Pre% vention des feux de talus : mise en oeuvre du sche% ma directeur de la maîFtrise de la ve% ge% tation dans chaque zone de production, sensibilisation des agents de conduite au risque incendie (desserrage complet du frein, de% tection des freins serre% s, signalement pre% cis en cas d'incendie), mais aussi mise en place d'actions pre% ventives dans les directions fret pour e% viter les blocages lie% s aux dispositifs de freinage (frein a+ main et surcharge) et interdiction de meulage de rail en pe% riode de se% cheresse ou canicule. La SNCF dispose d'un plan canicule tre+ s complet a+ l'attention du personnel de% crivant avec pre% cision toutes les mesures a+ prendre en termes d'information, et prise en charge des voyageurs, mobilisation des e% quipes pour assurer la surveillance/maintenance des infrastructures, mate% riels, pre% vention des feux de talus et mesures en faveur des clients et pre% conisations pour les salles de crise territoriales. Il est re% actualise% chaque anne% e. 6.3. Liste des incidents significatifs pendant les deux canicules à la SNCF (Source SNCF Réseau) Légende : . gravité G3 : pilotage par la cellule de crise « national opération » . gravité G4 : pilotage par la cellule de crise « national opération » et ouverture de la salle crise système Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 85/138 PUBLIÉ 6.4. Détails des impacts sur les services de transport de la SNCF par activité : TGV, TER et Transilien . 10 TGV ont accuse% un retard de plus de 3 heures lors de la pe% riode de canicule de juillet contre 31 sur celle de juin. . L'activite% TÈR a e% te% affecte% e significativement par les deux e% pisodes de canicules 2019 avec un re% sultat hebdomadaire de non ponctualite% a+ 5 minutes54 en augmentation de 3,3 % pour chaque semaine concerne% e (11 % contre un re% sultat hebdomadaire moyen annuel de 7,7 % %). Les suppressions de service TÈR ont e% te% en augmentation durant ces deux semaines avec 2,40 % fin juin, 2,8 % fin juillet contre 1,8 % en moyenne hebdomadaire annuelle. Les causes principales sont une multiplication par deux des de% faillances d'installations fixes, en particulier les passages a+ niveau et les installations de signalisation, les limitations de vitesse de circulation (huit lignes concerne% es) et l'augmentation des non-ponctualite% s lie% es au mate% riel roulant (1,9 % fin juin, 1,4 % en juillet pour une moyenne hebdomadaire annuelle de 1,06 %) ainsi que la suppression de service pour cause mate% riel (1,15 % fin juin, 1,1 % fin juillet pour une moyenne hebdomadaire annuelle 2019 d'environ 0,6 %). Sur un parc de 2 300 rames TÈR, 70 rames ont e% te% immobilise% es sous l'effet de la canicule (3 % du parc). . Èn IOle-de-France, l'analyse sur le service du Transilien des non-ponctualite% s (de% finition commune avec la RATP : pourcentage de voyageurs arrivant avec un retard de plus de cinq minutes a+ leur gare de destination)55 selon la cause, montre que l'impact de la canicule pour cause « me% te% o »56 (a+ savoir voies, syste+ mes de traction et de signalisation et feu) a diminue% entre la canicule de 2015 et celles de 2019 mais est reste% comparable pour le mate% riel. Bien que le record de tempe% rature en IOle-de-France ait e% te% atteint le 25 juillet, l'impact « mate% riel » et « malaises » a e% te% moindre en juillet qu'en juin, probablement suite a+ une meilleure anticipation de la SNCF, une meilleure information et un moindre trafic (trains57 et voyageurs), contrairement aux autres causes lie% es a+ la tempe% rature extreF me. Les comparaisons restent ne% anmoins difficiles compte tenu de l'effet trafic, dure% e et intensite% des canicules (10 jours en 2015, contre de l'ordre de 4 jours chacune en 2019). Figure 33 : Transilien, comparaison entre les canicules de 2015 (29 juin au 8 juillet) et les deux canicules de 2019 du pourcentage de non ponctualité hebdomadaire à 5 minutes selon la cause (Source : SNCF Transilien) ; 54 Pourcentage de train qui arrivent avec plus de cinq minutes de retard par rapport a+ l'horaire pre% vu. Èn sus des trains, la SNCF exploite l'ensemble des lignes RÈR, et une partie des RÈR A (branches Nanterre pre% fecture - Cergy-le-Haut et Nanterre Pre% fecture Poissy ainsi que la partie nord de la gare du nord du RÈR B (les autres parties sont exploite% es par la RATP. Me% te% o : tout ale% a climatique confondu. Plus grande re% serve de mate% riel. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 86/138 55 56 57 PUBLIÉ 6.5. Transilien : taux de matériel climatisé/ réfrigéré selon la ligne en 2019 (source : plan canicule 2019 de SNCF Réseau) 58 6.6. Mesures préventives pour le confort des voyageurs Pour e% viter des stationnements trop prolonge% s des trains sous forte chaleur, des actions ont e% te% mene% es durant les deux e% pisodes caniculaires : stores baisse% s, maintien de la climatisation des rames en pe% riode de garage ou encore mise en unite% multiple de certaines rames pour diminuer la densite% voyageur (deux rames mises bout a+ bout). Hors Transilien, une obligation de fonctionnement de la climatisation au de% part ou a+ l'origine de gares en zone de vigilance rouge a e% te% mise en place afin de re% duire le risque de sur-incident. Les trains non e% quipe% s n'ont pas circule% (annulation des services des trains V2N le 25 juillet). Pour le Transilien, le plan transport e% tant alle% ge% en e% te% , les trains climatise% s ont e% te% prioritairement mis en circulation. Lorsque la climatisation des cabines de conduite e% taient en panne, il a e% te% proce% de% lorsque c'e% tait possible au retournement de la rame. Èn cas de panne en rase campagne, sans e% lectricite% ni climatisation, en plein soleil, la tempe% rature peut alors rapidement atteindre 40 °C. Le plan canicule pre% voit la mise en oeuvre d'ae% ration (ouverture des portes coF te% talus), puis le cas e% che% ant l'e% vacuation prioritaire des voyageurs en cas d'arreF t en pleine voie et d'absence d'alimentation e% lectrique ou de climatisation de+ s que l'information est donne% e et que l'arreF t de% passe 15 minutes. Des conventions avec certaines pre% fectures ou/et la protection civile et la croix rouge française permettent a+ la SNCF, contre re% mune% ration, de solliciter les services de% partementaux dans le cadre de demande d'assistance aux voyageurs en gare ou a+ bord (e% vacuation/transbordement, avitaillement/he% bergement d'urgence). Ces conventions ne couvrent pas tout le territoire, ce qui peut poser proble+ me59. 58 A noter que par le terme « climatise% », la SNCF englobe dans ce tableau le mate% riel a+ ventilation re% frige% re% et celui re% ellement climatise% . Par exemple le 26 juillet 2019, dans le Nivernais, alors que l'intercite% s Clermont-Ferrand-Paris a accuse% 12 heures de retard, les pouvoirs publics locaux, malgre% plusieurs sollicitations des salles de crise territoriales et re% gionales, n'ont pas donne% suite aux demandes de preF t du gymnase et d'avitaillement des voyageurs en eau. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 87/138 59 PUBLIÉ Le plan canicule, qui a e% te% applique% , pre% voit outre une information a+ destination des voyageurs avec une incitation a+ ne pas se de% placer si cela s'ave+ re possible, du stockage pre% ventif en gare (bouteilles d'eau et paniers repas) et des distributions de bouteille d'eau dans certaines gares par les « gilets rouges »60. 60 Tout le personnel SNCF volontaire qui n'est pas en premie+ re ligne sur le plan ope% rationnel. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 88/138 PUBLIÉ 7. Réseau et service de transport de la RATP 7.1. Mesures préventives et exceptionnelles mises en oeuvre par la RATP Des campagnes de maintenance pre% ventive du mate% riel roulant sont re% alise% es a+ compter du 15 mai axe% es sur la ventilation et la climatisation du mate% riel, ainsi que des tourne% es de surveillance des organes susceptibles d'eF tre impacte% s par la chaleur : locaux chauds non climatise% s re% pertorie% s dans le me% tro, controF le visuel en journe% e pour observer les zones de de% formation a+ risque des cate% naires dans le tramway et RÈR, surveillance journalie+ re de la tempe% rature du rail du 15 mai au 15 septembre (sauf en cas d'intempe% ries). C'est ainsi que 150 zones ont e% te% identifie% es comme e% tant a+ risque en cas de forte chaleur. La RATP dispose d'un plan « forte chaleur » qui comprend des mesures de pre% vention en fonction des niveaux de tempe% rature : protection du re% seau d'infrastructures et du mate% riel, de son personnel et du confort des voyageurs. Ainsi en cas de vigilance rouge, la RATP organise des tourne% es d'inspection pour surveiller les plateformes, voies, cate% naires, aiguillages, et trois fois par jour rele+ ve la tempe% rature du rail pour de% clencher des points de surveillance comple% mentaires, pouvant aboutir a+ des interventions de maintenance ou des restrictions de circulation. Six ouvrages potentiellement a+ risque (talus) ont e% te% instrumente% s a+ titre expe% rimental, en attente du retour d'expe% rience. Èn juin, la RATP a mis en application les mesures du plan de pre% vention « fortes chaleurs » usuelles qu'elle a renforce% lors de la canicule de juillet : · ve% rification du bon fonctionnement de la ventilation re% frige% re% e sur le parc mate% riel, maintien des ventilations re% frige% re% es des trains gare% s (RÈR A et B, ligne 5), garage des bus a+ l'ombre, passage a+ la machine a+ laver des rames de la ligne 1 et du RÈR A, limitation des rames sans ventilation re% frige% re% e sur le RÈR B, maintien de trains longs en soire% e pour limiter « la chaleur humaine » (moins de densite% ) ; des e% quipes supple% mentaires ont e% te% mobilise% es, notamment sur le RÈR, pour faciliter la gestion des malaises, signaux d'alarme et l'information voyageur ; pour les voyageurs : la RATP a relaye% les messages de sante% publique (limitation des de% placements, hydratation...), distribution d'eau en certains points ; pour les conducteurs de bus : distribution de bouteilles d'eau et dix minutes en plus de battement fortes chaleurs par tour avec cinq minutes de plus le jour de l'alerte rouge, autorisation de port de bermuda ou de jupe portefeuille. Horaires de% cale% s pour les agents de maintenance ; pour les conducteurs et agents mobiles de me% tro et RÈR : eau fraîFche et/ou brumisateur et, pour les lignes les plus chaudes, sorbets, conducteurs de rele+ ve et pre% sence d'encadrement sur le terrain. · · · · 7.2. Détails des incidents constatés la journée du 25 juillet Les incidents observe% s sur le re% seau RATP la journe% e du 25 juillet, jour du record absolu de tempe% rature en IOle-de-France sont les suivants : · des ralentissements ont e% te% mis en place suite a+ l'augmentation de la tempe% rature des rails sur les lignes de tramway T 1 et T 2, les parties ae% riennes de me% tros des six lignes 1, 2, 5, 6, 8 et 13 (30 ou 40 km/h en inter-station contre 60 a+ 80 km/h normalement), et celle du RÈR A, Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 89/138 PUBLIÉ et, suite a+ la restriction de la traction sur la cate% naire, sur le RÈR B (60 km au lieu de 8-100 km/h pour 110- 120 km/h selon les tronçons) ; · soule+ vement de quai dans la gare RÈR de Massy Palaiseau et sur les plateformes de voies en deux points du re% seau tramway ; · claquage « d'arte+ res » (caF bles e% lectriques dans le sol) dus a+ des mouvements de sol plus nombreux a+ cause de la se% cheresse, pannes des portes automatise% es de me% tro expose% es au soleil en augmentation ; jour depuis le de% but du mois de juillet, deux avaries sur le T 1 et augmentation des avaries mate% riels pour le me% tro ; nombre d'incidents voyageurs dans le me% tro ; · record de pannes de mate% riel roulant duF au refroidissement moteur : 150 bus contre 45 par · quatre malaises voyageurs sur les lignes A et B du RÈR impactant le service, et plus grand · 10 % d'escaliers me% caniques a+ l'arreF t et multiplication par deux des ascenseurs a+ l'arreF t. · aucun proble+ me d'alimentation en e% nergie e% lectrique de traction n'a e% te% constate% graF ce au maillage du re% seau d'e% nergie de la RATP ; 7.3. Taux d'équipement de rafraîchissement du matériel roulant RATP en 2019 et dans le futur (source RATP) · Réseau métro : cinq lignes e% quipe% es de ventilation re% frige% re% e, cinq de ventilation me% canique force% e et sept de ventilation naturelle. Figure 34 : état de la climatisation des lignes de métro parisien (source le Parisien du 23 juin 2019 d'après données RATP). À noter qu'une partie de la ligne 14 est équipée d'une ventilation mécanique renforcée, l'autre d'une ventilation réfrigérée. Avec l'arrive% e des nouveaux mate% riels roulant pneu (MP 14) et la commande pour renouveler les mate% riels roulant fer de huit lignes de me% tro (410 rames de type MF 19), le parc me% tro sera e% quipe% de ventilation re% frige% re% e a+ hauteur de 70 % d'ici 2027 et de 90 % a+ e% che% ance de 2030. · Réseau RER : 89 % du parc est e% quipe% de ventilation re% frige% re% e (100 % sur la ligne A et 90 % sur la ligne B). Sur le RÈR B tous les MI 79 re% nove% s (soit 3/4 du parc) sont e% quipe% s de ventilation re% frige% re% e. Les MI 84 sont aujourd'hui e% quipe% s de ventilation me% canique force% e. Avec la re% novation en cours des MI 84, la totalite% du parc RÈR sera e% quipe% de ventilation re% frige% re% e a+ e% che% ance de 2022. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 90/138 PUBLIÉ · · Tramways : 100 % des rames des sept lignes (T 1 a+ T 8) sont e% quipe% es de ventilation re% frige% re% e. Bus : - 94 % du parc avec ventilation me% canique force% e ; - 5 % du parc avec ventilation me% canique force% e re% frige% re% e ; - 1 % du parc avec climatisation alle% ge% e. Suite a+ la de% cision d'IOle-de-France Mobilite% , en aouF t 2018, de ge% ne% raliser une solution de climatisation « douce » pour les nouveaux autobus commande% s en IOle-de-France, les premiers bus RATP e% quipe% s de climatisation sont arrive% s en exploitation a+ partir de juillet 2019. La climatisation sera ge% ne% ralise% e sur tous les ve% hicules neufs mis en exploitation a+ partir de 2020 : 37 bus e% quipe% s de climatisation circuleront donc de+ s le mois de juillet 2020 sur les lignes 208 et 393 et d'ici fin 2025, 75 % du parc bus sera e% quipe% de la climatisation voyageur. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 91/138 PUBLIÉ 8. Mesures prises sur les réseaux de transport urbain de province durant les canicules Pour les tramways, la notion de tourne% e de chaleur est inexistante, mais des re+ gles de surveillance sont de% finies dans les re+ glements de se% curite% et d'exploitation de chaque re% seau. Èlles pre% voient des dispositions de ve% rifications re% gulie+ res par les conducteurs, et d'interventions, - le cas e% che% ant-, par des e% quipes de maintenance. Les services de transport des me% tropoles ont mis en place des mesures spe% cifique pour leurs agents et pour les voyageurs : - pour les voyageurs : information voyageurs, proce% dures sur les malaises voyageurs mis en place a+ l'attention des conducteurs, distribution ponctuelle d'e% ventails et de bouteilles d'eau dans les stations principales (Lyon), e% quipe de renseignement en certains points (gare, ae% roport) e% quipe% e d'un re% servoir d'eau et de brumisateur pour les clients (Bordeaux) ; - pour les agents : de% calage horaire des ateliers, kit du conducteur de bus ou tramways (brumisateur, thermos, serviette, e% ponge, autorisation du bermuda), eau fraîFche aux points relais, conducteurs en re% serve en cas de malaise d'un colle+ gue, circulation en moto le long du re% seau pour ve% rifier que tout va bien ; - plan renforce% de ve% rification des climatisations quotidiennes (si la climatisation ne fonctionne pas, le ve% hicule n'est pas mis en circulation -cas de Bordeaux-). Lorsque le parc n'est pas climatise% en totalite% , circulation pre% fe% rentielle des rames qui le sont ; - recherche d'entreposage de ve% hicules au frais lorsque cela s'ave+ re possible : la me% tropole lyonnaise, pour laquelle 100 % des rames de tramways sont climatise% es ainsi que 99 % des bus et trolleybus mais pas celles du me% tro, installe progressivement dans ces dernie+ res des feneF tres a+ battant. Durant la nuit, les rames de me% tro stationnent exceptionnellement en tunnel ou dans les ateliers, ou encore dans des zones de remisage ou+ des ventilateurs ont e% te% installe% s. Trente rames climatise% es doivent arriver sur une des quatre ligne de me% tro en 2020. Le SYTRAL 61 stocke les rames de tramway dans des parkings couverts ou+ il y a un flux d'air frais. 61 SYTRAL :Syndicat mixte des transports pour le RhoF ne et l'agglome% ration lyonnaise Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 92/138 PUBLIÉ 9. Transport collectif, réflexions menées 9.1. Détails des axes d'amélioration lancés par la SNCF suite au REX 2019 Suite aux e% pisodes caniculaires 2019, comme chaque anne% e, la SNCF a fait un retour d'expe% rience qui a conduit a+ mener trois axes d'ame% lioration pour 2020. . La conception des installations et des mate% riels et de re% sistance des composants et syste+ mes a+ la chaleur et aux effets cumulatifs de longues pe% riodes de chaleur et se% cheresse : Les postes et installations de se% curite% critiques font de% ja+ l'objet d'un plan de se% curisation inte% grant le sujet de la re% sistance climatique. La SNCF poursuit ses travaux comme la re% vision des normes pour la voie et les installations, l'identification des points vulne% rables sur les ouvrages d'art ou la professionnalisation des acteurs dans la gestion de la ve% ge% tation. Èlle travaille en collaboration avec le milieu de la recherche : the+ se et e% tude du comportement des composants, de% veloppement d'un laboratoire mobile a+ grand rendement de diagnostic des plate-formes de voies ferre% es, mais aussi recherches dans le domaine du mate% riel. . La pre% vention : Èlle est base% e sur un dispositif de campagne saisonnie+ re de% ja+ en place et qui a fait ses preuves. SNCF Re% seau, suite au Rex de l'e% te% 2019 a engage% un travail de fond pour re% duire les incidents lie% s aux installations fixes de traction e% lectrique, avec la meF me de% marche que celle utilise% e pour le volet « rail ». Èlle comporte un volet de concertation avec la RATP et les fournisseurs d'e% nergie pour partager les meilleures pratiques. Ènfin, la SNCF a diligente% il y a quinze ans une campagne de diagnostic des fondations des ouvrages d'art en milieu aquatique, campagne qui va eF tre relance% e. Par ailleurs, lors d'ame% nagement des gares comme a+ Lyon, il est e% vite% de concentrer les voyageurs au meF me endroit (implantation des e% crans d'informations, commerces , sie+ ges), et de privile% gier les zones voyageurs en sous-sol ou+ il fait plus frais, lorsque c'est possible. . Le volet ope% rationnel : . en e% vitant d'exposer les clients aux risques de fortes chaleur : distribution d'eau, e% vacuation prioritaire en cas de panne, et en limitant ces risques par des invitations a+ limiter les de% placements non indispensables et e% ventuellement par des limitations de vitesse ou de capacite% ; . avec une re% ponse gradue% e de mesures de pre% vention aux alertes e% mises par Me% te% o-France dans le plan canicule 2020 selon trois seuils, en fonction de la se% ve% rite% de l'e% pisode caniculaire ; . avec la mise en place de chaîFnes de re% paration des groupes de climatisation au sein de chaque technicentre de maintenance TÈR, pour acce% le% rer la remise en service du mate% riel, et la cre% ation d'un groupe de travail spe% cifique aux mate% riels roulants les plus sensibles aux fortes chaleurs (RÈGIO2N, qui circulent depuis 2014 sur les lignes TÈR et Transilien notamment) ; . en mobilisant les moyens d'intervention sur les plages critiques entre 16 et 22 h (pic de chaleur puis de trafic). 9.2. Retour d'expérience des canicules sur les réseaux de transport ferroviaire et urbain en Europe Les informations recueillies proviennent de l'enqueF te mene% e dans des de% lais tre+ s courts par la DG Tre% sor en Suisse, Italie et Portugal, comple% te% es par des e% le% ments fournis par l'UIC. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 93/138 PUBLIÉ 9.2.1. En Suisse : retour d'expérience sur la canicule de l'été 2019 (Source : enquête DG Trésor) 9.2.1.1. Retour d'expérience dans les infrastructures ferroviaires a - Ampleur du phe% nome+ ne en Suisse Lors de la canicule de juin 2019, les rails des infrastructures suisses ont connu des tempe% ratures supe% rieures a+ 70 degre% s. Des phe% nome+ nes de dilatation des rails, appele% s « de% jettements » en Suisse et « flambages » en France, se produisent alors, particulie+ rement dans les courbes. Les rails sont soude% s les uns aux autres, il y a donc un risque de de% raillement duF aux de% jettements. Ces proble+ mes se sont concentre% s dans la re% gion genevoise, dans l'Oberland zurichois, a+ proximite% de Brugg (AG) et pre+ s de la gare de Berne, point ne% vralgique du re% seau. La dilatation des rails de la gare de Berne a provoque% des perturbations en chaîFne du trafic. Une re% duction de la vitesse est la premie+ re mesure engage% e en cas de doute. Le 6 juillet, le trafic entre Gene+ ve et la France a e% te% interrompu pour la meF me raison. Les CFF (Chemins de fer fe% de% raux suisses) enregistrent habituellement ces phe% nome+ nes trois a+ sept fois par an. Lors des e% pisodes caniculaires de juin 2019, pre+ s de 40 % des voyageurs avaient subi des retards sur les grandes lignes. Le 27 juin, journe% e la plus perturbe% e, pre+ s d'un voyageur sur quatre en Suisse avait vu son train annuler ou arriver en retard. A noter que les CFF ne connaissent pas de proble+ mes particuliers concernant les feux de talus. Ces derniers sont re% gulie+ rement entretenus pour e% viter tous risques d'incendie, notamment par une e% tincelle lors du meulage des rails. b - Actions mene% es pour pre% server les infrastructures . Le refroidissement des rails par l'eau Il est possible de refroidir les rails en les arrosant d'eau a+ l'aide d'un wagon-citerne. Les CFF disposent pour ce faire des trains d'extinction et de secours qui circulent sur les voies avec un re% servoir suffisant pour fonctionner plus de trois quarts d'heure sans se ravitailler. Cette solution e% tait jusqu'a+ pre% sent privile% gie% e et utilise% e lors de la premie+ re vague de chaleur au mois de juin 2019. Les CFF utilisent principalement cette solution sur les doubles voies en total fonctionnement, contrairement aux voies en chantier pour lesquelles la peinture blanche est privile% gie% e. L'arrosage d'une voie a+ proximite% d'une autre en chantier aurait pour conse% quence de de% stabiliser les chantiers. L'arrosage des voies avec une eau a+ 25 °C permet de re% duire la tempe% rature des voies de 20 °C en quelques minutes. . Le changement de structure des rails Les CFF examinent de% sormais la possibilite% de changer la structure des rails. L'une des possibilite% s consiste a+ recourir a+ des traverses en be% ton plutoF t qu'en bois. Toutefois, si les traverses en be% ton sont tre+ s utilise% es en France, ce mate% riau n'est pas aussi ade% quat pour le cas suisse. Une traverse en bois pe+ se environ 80 kg, 70 kg en tout acier et 280 kg pour un mixte acier-be% ton. Si le be% ton est plus e% conomique et plus re% sistant aux phe% nome+ nes de flambage, la fondation des voies des CFF est plus meuble que celui dont dispose la SNCF. La forte concentration de sols tourbeux en Suisse explique en partie cette caracte% ristique. Un autre changement de structure consiste a+ augmenter la tempe% rature « de neutralisation », c'est-a+ -dire la tempe% rature a+ laquelle un rail est chauffe% avant d'eF tre mis en place sur le ballast. Èn Suisse, celle-ci est de 25 degre% s et pourrait eF tre releve% e de 5 degre% s, afin de minimiser les forces en pre% sence entre les rails a+ cause des variations de tempe% rature. Èn France, ce proce% de% est appele% « libe% ration ». La tempe% rature de libe% ration est de 30 degre% s en France, de façon similaire a+ l'Italie. Si Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 94/138 PUBLIÉ une plus haute tempe% rature de neutralisation ou de libe% ration ame% liore la tenue des rails en cas de hautes tempe% ratures, ce proce% de% rend plus vulne% rable les rails aux basses tempe% ratures. Le changement de tempe% rature de neutralisation ou de libe% ration pre% sente alors un inte% reF t limite% . . La peinture en blanc des rails Il convient en premier lieu de pre% ciser les caracte% ristiques de cette « peinture blanche ». Il existe deux types de peinture blanche. De la ve% ritable peinture blanche a e% te% teste% e par les CFF mais ne pre% sente pas de re% sultats concluants. Èn effet, cette dernie+ re ne re% duirait que de 2 degre% s la tempe% rature des rails et ne% cessite une application re% pe% te% e dans le temps, ce qui augmente le couF t de cette technique. Une seconde « peinture blanche » consiste en un isolant qui comprend des microbilles de ce% ramique me% lange% a+ un liquide naturel blanc. Une e% tude de l'Ècole polytechnique fe% de% rale de Zurich (ÈPFZ) a montre% que cette mesure pouvait abaisser la tempe% rature de 7 degre% s. Lors des entretiens avec les CFF, des doutes ont cependant e% te% e% mis sur cette e% tude. L'e% tude de l'ÈPFZ ne prendrait pas en compte les conditions re% elles d'un train en mouvement. Lors de l'e% pisode caniculaire de juillet 2019, les CFF ont utilise% les deux types de peinture blanche dans la re% gion de Soleure. La compagnie suisse a principalement utilise% cette technique dans un objectif de communication, afin de rassurer les usagers sur la recherche de solutions. Dans ce contexte, les tests mene% s a+ Soleure ne permettent pas de de% terminer de bilan fiable mais les re% sultats e% voquent une re% duction de 5 a+ 7 degre% s des rails. Les CFF pre% voient de faire un ve% ritable test a+ partir de juin 2020 pendant trois mois avec la peinture blanche contenant un isolant. Un tronçon de rails sera traite% sur 600 me+ tres dans le canton de Vaud 62. Cette e% tude permettra de de% cider ou non de la ge% ne% ralisation de ce proce% de% sur les doubles voies en chantier. Les CFF mentionnent une technique de pulve% risation sur les faces late% rales des voies. L'absence de peinture blanche sur la face du rail en contact avec le train est primordiale pour ne pas geF ner la circulation du train. . La tempe% rature a+ l'inte% rieur des trains 94 % des trains voyageurs sont climatise% s. D'ici a+ 2020, les CFF veulent que la climatisation soit installe% e dans 97 % des trains grandes lignes. Lors des entretiens avec les CFF, la possibilite% d'appliquer la peinture blanche contenant un isolant sur le toit du train a e% te% e% voque% e. L'utilisation de cette peinture, dont les effets ne sont pas encore ve% rifie% s, reste pense% e uniquement pour les rails. 9.2.1.2. Retour d'expérience sur les effets des épisodes caniculaires de 2019 dans les autres infrastructures de transports publics en Suisse Les e% changes avec les autres autorite% s compe% tentes pour les infrastructures de transports publics soulignent un effet limite% des canicules en dehors du secteur ferroviaire. Dans ce contexte, les autorités fédérales ou locales n'ont pas élaboré d'enquête ou de mesures spécifiques suite aux épisodes caniculaires. 62 Deux a+ trois entreprises sont en contact avec les CFF pour ce test. Les prix communique% s lors des entretiens sont compris entre 40 CHF/me+ tre et 160 CHF/me+ tre. La composition de la peinture peut diffe% rer d'une entreprise a+ l'autre. La pre% fe% rence des CFF semble aller a+ l'entreprise proposant un prix de 160 CHF/m. Cette entreprise annonce pouvoir re% duire des rails d'une tempe% rature de 60 degre% s jusqu'a+ 40 degre% s apre+ s des tests effectue% s avec l'ÈPFZ. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 95/138 PUBLIÉ a - Infrastructures routie+ res L'OFROU (Office fe% de% rale des routes) n'a connaissance que d'effets d'usure pre% mature% e sur les routes suisses. La chausse% e se dilate par endroit et de% forme ainsi la route. Le phe% nome+ ne d'usure pre% mature% e est e% galement perceptible sur d'autres infrastructures tels que les ponts avec la dilatation des joints. Ces phe% nome+ nes n'ont pas donne% lieu a+ un recensement particulier ou a+ des mesures spe% cifiques. b - Infrastructures urbaines (tramway, bus, me% tro) La gestion de% centralise% e des transports publics urbains ne% cessitent des contacts multiples afin d'e% tudier l'ensemble des dispositifs publics. Un canton (Vaud) et une commune (Gene+ ve) ont fait l'objet d'un entretien chacun et ont transmis les re% ponses suivantes. Les incidents rencontre% s restent d'une ampleur limite% e et n'ont pas demande% d'adaptations particulie+ res des infrastructures. Le cas des transports de la ville de Gene+ ve La re% gie des transports publics genevois (TPG) n'a pas constate% d'effets particuliers dus aux canicules sur ses infrastructures. Le tramway de Gene+ ve est encastre% dans des voiries ce qui empeF che les phe% nome+ nes de de% jettements que peuvent connaîFtre les CFF sur le re% seau ferroviaire. Les e% pisodes de forte chaleur de l'e% te% 2019 ont pu occasionner des perturbations lors des travaux effectue% s sur les infrastructures du tramway de Gene+ ve. Ce phe% nome+ ne est cependant habituel pendant l'e% te% . Les TPG doivent alors refroidir les infrastructures en travaux a+ l'aide d'eau pour pouvoir travailler les mate% riaux sous une tempe% rature plus ade% quate. Les voies d'autobus des TPG ont connu des de% formations. Une fois de plus, cette situation n'est pas nouvelle. Les fortes tempe% ratures de l'e% te% augmentent la sensibilite% de la chausse% e qui se de% forme sous le poids du bus, ou quand ce dernier est en contact avec les ornie+ res de la voie d'autobus. Le cas des transports dans le canton de Vaud De la meF me façon, le canton de Vaud assure ne pas avoir fait face a+ des proble+ mes majeurs en lien avec les diffe% rents e% pisodes caniculaires. La re% gie des transports publics lausannois (TPL), qui comprend le seul me% tro suisse, ne recense pas d'incidents sur les bus ou le me% tro de Lausanne. 9.2.2. Au Portugal : retour sur l'expérience caniculaire 2018 (source enquête DG Trésor) Le Portugal n'a pas connu d'e% pisode caniculaire en 2019 : le mois de juin 2019 a e% te% le plus froid depuis 2000 et celui de juillet e% tait dans la moyenne des 30 dernie+ res anne% es. Le Portugal a ne% anmoins connu un e% pisode caniculaire au milieu de l'e% te% 2018 avec un pic de 46.8 °C (voir carte ci-dessous)) dans le district de Santare% m (nord-est de Lisbonne). L'impact sur les infrastructures de transports n'a pas fait l'objet d'une attention me% diatique marque% e : le traitement a surtout porte% sur le confort des passagers et fait ressortir l'insuffisance chronique de l'investissement public. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 96/138 PUBLIÉ Figure 35 : Température maximale lors de la canicule de 2018 (source institut portugais de la mer et de l'atmosphère). 9.2.2.1. Les impacts sur les infrastructures de transport et les actions prises pour les limiter Au de% but du mois d'aouF t 2018, de nombreuses plaintes de passagers ont e% te% enregistre% es sur des plateformes de re% clamations en ligne visant notamment les entreprises de bus ope% rant dans les districts de Libonne Ribatejana63 et Rodoviária de Lisboa64. Ces plaintes portaient surtout sur l'inefficacite% des syste+ mes de climatisation. Ribatejana avait indique% qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement ponctuel du syste+ me de climatisation duF a+ la canicule et qu'elle proce% dait a+ l'immobilisation et a+ la re% paration des ve% hicules de+ s que ces proble+ mes e% taient signale% s. Pour sa part, la socie% te% Rodoviária de Lisboa avait affirme% investir chaque anne% e dans le renouvellement de climatiseurs, soulignant que la plupart des ve% hicules de sa flotte e% taient e% quipe% s d'appareils re% cents. L'entreprise avait ne% anmoins de% clare% que, compte tenu des chaleurs extreF mes d'aouF t 2018 et des ouvertures fre% quentes des portes, la capacite% des climatiseurs s'ave% rait insuffisante pour maintenir une tempe% rature fraîFche a+ l'inte% rieur des ve% hicules. S'agissant des trains65, la majorite% des plaintes e% mises en aouF t 2018 concernait e% galement la climatisation. Lors de cet e% pisode caniculaire, les partis politiques de l'opposition de droite CDS-PP et PSD avaient accuse% l'entreprise ferroviaire publique Comboios de Portugal (CP) de de% faillances dans l'entretien des wagons, notamment en matie+ re de climatisation. Concernant les mesures prises, CP avait de% cide% de re% duire pendant une journe% e le nombre de passagers a+ bord des trains, limitant la vente de billets pour les trajets intercite% s effectue% s par les trains Alfa Pendular66 et Intercidades67 afin de diminuer la charge thermique dans les wagons. 63 Èntreprise de transport public ope% rant dans les districts de Santare% m et de Lisbonne. Èntreprise de transport public ope% rant dans le Grand Lisbonne. L'exploitation et la maintenance du re% seau et des gares ferroviaires sont assure% es par Infraestruturas de Portugal (IP), entreprise publique qui assure aussi la gestion du re% seau routier national. Le transport de passagers par voie ferre% e est majoritairement assure% par l'entreprise publique Comboios de Portugal (CP), que ce soit pour les liaisons nationales, re% gionales ou urbaines dans les aires me% tropolitaines de Porto et de Lisbonne. La seule exception est la liaison entre Lisbonne et Setu% bal, assure% e par l'ope% rateur prive% Fertagus. Train pendulaire exploite% par la compagnie publique portugaise CP. Train Inter Cite% s exploite% par la compagnie publique portugaise CP. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 97/138 64 65 66 67 PUBLIÉ Concernant les actions pre% ventives pour limiter les impacts des e% pisodes caniculaires sur les trains, selon CP aucune proce% dure spe% ciale n'est pre% vue, a+ l'exception d'un entretien plus approfondi des e% quipements, notamment avant l'e% te% . Dans les wagons climatise% s, un syste+ me automatique de temporisation de la fermeture des portes permet de re% duire les pertes thermiques, la surcharge des e% quipements de climatisation et la consommation e% nerge% tique. Par ailleurs, pendant des pe% riodes caniculaires, il est recommande% de proce% der a+ l'ajustement de la tempe% rature inte% rieure a+ des niveaux qui ne surchargent pas le fonctionnement des e% quipements, minimisant ainsi le risque de panne. La plupart des technologies de climatisation des trains portugais sont toutefois obsole+ tes et non modifiables ; ainsi, celle des trains Alfa Pendular n'a pas e% te% conçue pour faire face a+ des tempe% ratures exte% rieures supe% rieures a+ 42 °C68. Les de% faillances sont donc surtout lie% es aux limites intrinse+ ques des climatiseurs, de% sormais inadapte% s aux conditions climatiques rencontre% es lors des e% pisodes de forte chaleur. Pendant cette pe% riode caniculaire et lors des pannes de locomotives, CP a propose% des alternatives aux passagers en bus et en taxi. Par ailleurs, en cas de panne du syste+ me e% lectronique, l'entreprise ferroviaire CP a indique% qu'elle proce% dait a+ l'immobilisation et au remplacement des locomotives, e% tant donne% que certains composants ne sont plus fabrique% s. Concernant les mesures prises afin de limiter les impacts des e% pisodes caniculaires sur les infrastructures de transport, selon Infraestruturas de Portugal (IP), aucune proce% dure spe% ciale n'a e% te% de% clenche% e relativement a+ l'entretien ou au controF le des ponts (routiers et ferroviaires) 69. Des instructions techniques concernant l'entretien des longs rails soude% s (LRS) interdisent certains travaux sur la voie si les tempe% ratures sont supe% rieures a+ 40 °C ou a+ certaines pe% riodes de l'anne% e. Afin de pre% venir et d'atte% nuer l'apparition de de% fauts de nivellement transversal de la voie ferre% e, chaque centre de maintenance e% value la ne% cessite% de re% aliser des controF les extraordinaires et/ou de mettre en place de limitations de vitesse. Concernant les incendies de foreF t dont l'occurrence tend a+ augmenter avec les e% pisodes caniculaires, les mesures de controF le comprennent notamment le de% broussaillage de la ve% ge% tation pour prote% ger les infrastructures ferroviaires70. Èn fonction du niveau de vigilance me% te% orologique, des circulaires sur la propagation accidentelle des incendies sont e% galement publie% es en interne. Dans le contexte routier, un plan de signalisation est mis en oeuvre de+ s que les tempe% ratures de% passent 30 °C. 9.2.2.2. L'insuffisance chronique de l'investissement public Pour me% moire, le secteur du transport ferroviaire souffre d'un manque chronique d'investissement public depuis une vingtaine d'anne% es, qui a entraîFne% une de% gradation des voies et des e% quipements, un manque d'entretien global et une insuffisance de mate% riel roulant71 pour re% pondre aux besoins de la population et a+ l'augmentation du tourisme. Èn 2016, pre+ s de 60 % des lignes de chemin de fer portugaises e% taient ainsi conside% re% es en e% tat médiocre ou mauvais72 (cf. annexe 2). Èn 2019, le ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos s'est publiquement excuse% pour les annulations re% currentes de la part de CP, en annonçant un financement de 45 M sur trois ans pour augmenter 68 Normalement, lorsque la tempe% rature exte% rieure est de 40 °C, la climatisation de l'Alfa Pendular peut maintenir la tempe% rature inte% rieure a+ 28 °C, mais au-dela+ , elle ne permet plus d'obtenir un niveau de rafraîFchissement suffisant. De plus, pendant les mois d'e% te% , les trains ont ge% ne% ralement un taux d'occupation e% leve% , ce qui augmente la charge thermique a+ l'inte% rieur des wagons. Ces structures sont conside% re% es comme celles e% tant en meilleur e% tat au niveau du re% seau ferroviaire. Le de% broussaillage d'environ 4 000 ha de ve% ge% tation est effectue% annuellement, pendant les mois d'avril et mai. Selon Infraestruturas de Portugal (IP), ces travaux ont couF te% 3,8 M en 2017. Ceci oblige l'ope% rateur national CP a+ re% duire ses ope% rations, a+ annuler des trajets et a+ utiliser des mate% riels anciens, moins performants et moins confortables. Pour me% moire, pendant 10 ans (2008-2018), il n'y a pas eu d'achat de mate% riel roulant neuf. Par exemple, les trains Alfa Pendular ont e% te% achete% s il y a plus de 20 ans. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 98/138 69 70 71 PUBLIÉ les recrutements et les investissements de la part de l'ope% rateur. A la suite du remplacement de l'ancien pre% sident de CP par Nuno Freitas, la meF me anne% e, l'entreprise a de% clare% qu'elle souhaitait restaurer et moderniser les mate% riels roulants au Portugal. Par ailleurs, le groupe suisse Stadler a remporte% les appels d'offres pour livrer 22 trains re% gionaux a+ CP (contrat de 167,8 M). Èn attendant la livraison des nouveaux trains, CP loue des trains aupre+ s de l'ope% rateur espagnol Renfe73, ce qui s'ave+ re toutefois insuffisant pour re% pondre aux besoins : des annulations de trajets sont fre% quentes pendant les pe% riodes charge% es, notamment au cours de l'e% te% . 9.2.3. Italie : retour d'expérience de la canicule 2019 (source enquête DG Trésor) La prise en compte de la chaleur et de la se% cheresse semble eF tre inte% gre% e sans poser de difficulte% s majeures, alors que les vagues de froid ralentissent fortement les trafics en Italie. 9.2.3.1. Rete Ferroviaria Italiana (RFI), gestionnaire des infrastructures applique « stricto sensu » les lignes directrices de l'Union internationale des chemins de fer. Ainsi, les Ferrovie dello Stato pre% cisent que Rete Ferroviaria Italiana (RFI) re% alise une mesure directe de la tempe% rature des rails, pour controF ler et pre% venir d'e% ventuels risques en cas de fortes chaleurs. Ces mesures sont re% alise% es pendant les pics de chaleur, manuellement et au moyen de sondes. RFI a de% fini des seuils admis qui, s'ils sont atteints, entraîFnent une vigilance particulie+ re sur l'infrastructure et e% ventuellement une limitation de la vitesse de circulation. La valeur des seuils de% pende des mate% riels et des composants des rails. Èn comple% ment des informations de la DG Tre% sor, selon l'UIC, les Italiens utilisent de la peinture blanche pour e% viter la dilatation des rails en cas de tre+ s forte chaleur, ce qui diminue la tempe% rature d'environ 5 °C, et a un effet positif sur le flambement des rails. Cependant, ils doivent eF tre repeints chaque anne% e par un engin gicleur et la peinture qui recouvre le rail ne permet pas de surveiller les e% ventuelles de% formations (surveillance visuelle). Aujourd'hui, RFI semble de% velopper une autre strate% gie plus axe% e sur la re% silience. 9.2.3.2. L'Association des entreprises du transport public local (ASSTRA), indique que l'Italie a fait le choix du climatisé pour son matériel roulant (transport urbain et ferré). A Milan, 50 % des trolleybus74, 54 % des trams, l'inte% gralite% de la ligne de me% tro 1 et la moitie% de la ligne 3 du me% tro sont climatise% s. Les nouveaux bus e% lectriques sont e% quipe% s de la climatisation. A Rome, au-dela+ de la climatisation du mate% riel roulant, on peut noter la pre% sence de fontaines a+ eau (plate et gazeuse) gratuites, situe% es a+ des endroits strate% giques (gares, lieux touristiques). Les solutions anciennes d'ame% nagement ont e% te% pre% serve% es afin de re% duire la chaleur de la chausse% e tels qu'une ve% ge% tation cre% ant des effets d'ombrage sur les surfaces artificielles alentour (pins parasols) et 72 L'e% tat médiocre ou mauvais fait re% fe% rence aux rails, aux traverses et au ballast. Les autres structures ferroviaires (tunnels, ponts, cate% naires, syste+ mes de signalisation, aiguillages et structures de protection) sont conside% re% es comme e% tant en meilleur e% tat. CP proce+ de a+ la location de 24 unite% s de mate% riel roulant a+ Renfe pour un total de 8,4 M par an. Le Trolleybus est un ve% hicule circulant a+ l'e% lectricite% graF ce a+ la pre% sence de deux « fils » le reliant a+ des caF bles ae% riens e% lectriques (750V en courant continu) situe% s tout le long de son parcours. Souvent, ces ve% hicules sont dote% s d'une autre capacite% motrice afin de pouvoir circuler en dehors du re% seau e% quipe% s en caF bles e% lectriques. Ces bus sont surtout utilise% s pour le transport public local. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 99/138 73 74 PUBLIÉ le reveF tement de la chausse% e avec les pave% s « sanpietrini » sans goudron et a+ la capacite% de dilatation forte. La plupart des trains re% gionaux sont climatise% s. Èn revanche, la pre% sence d'abris-voyageurs sur le re% seau de bus n'est pas syste% matique et aucun tarif pre% fe% rentiel n'est pre% vu pour inciter les usagers a+ emprunter les transports plutoF t que leur ve% hicule en cas de forte chaleur. Photos 4 : Une fontaine à eau gratuite devant le Colisée, et pavés « sanpietrini ». 9.2.4. Autres pays (source UIC) et actions menées par l'UIC Selon l'International union of railways (UIC), la strate% gie poursuivie par l'Èspagne pour lutter contre les phe% nome+ nes caniculaires consiste a+ adapter la tempe% rature de re% fe% rence au moment de la pose et de l'ajustement des longs rails soude% s selon les caracte% ristiques me% te% orologiques de chaque re% gion. L'Èspagne est en effet compose% e de re% gions au climat tre+ s diffe% rencie% , avec souvent de fortes plages de tempe% rature (tre+ s chaud l'e% te% , tre+ s froid l'hiver), ce qui induit qu'il reste toujours des proble+ mes de dilatation de voies en pe% riode de canicule. La tourne% e de re% glage des tensions des cate% naires est organise% e jusqu'a+ trois fois par an sur les lignes a+ grande vitesse. Son re% seau ne comporte cependant qu'environ 16 000 kilome+ tres de voies (contre un peu moins de 30 000 en France). Èn France, cette tempe% rature de re% fe% rence est la meF me sur l'ensemble du territoire soit 25 °C 75. Cela signifie que le rail est conside% re% a+ sa longueur de re% fe% rence lorsqu'il est a+ cette tempe% rature et doit eF tre pose% et ajuste% avec cette valeur. Cela simplifie les modalite% s de maintenance qui sont partout les meF mes. Il peut alors supporter des dilatations/re% tractations pour une plage allant de -20 °C jusqu'a+ +65 °C a+ l'inte% rieur du rail, soit 45 °C environ de tempe% rature ambiante76 (l'ensoleillement augmente la tempe% rature dans le rail de 20 °C au-dela+ de la tempe% rature exte% rieure)77. Au-dela+ de cette plage de tempe% rature, des de% formations de la voie peuvent se produire et causer des de% raillements. La limitation de vitesse diminue les contraintes sur le rail et limite les de% formations. 75 Avec quelques de% rogations ici ou la+ . C'est ainsi qu'une de% formation des voies a eu lieu a+ Lunel le 28 juillet avec un rail qui a atteint 64 °C ! Le rail emmagasine la chaleur de rayonnement plus la tempe% rature ambiante. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 100/138 76 77 PUBLIÉ 10. Infrastructures aéroportuaires et trafic aérien 10.1. Principaux désordres pouvant survenir sur les infrastructures et le transport aérien du fait de canicule ou sécheresse Les fortes tempe% ratures vont de pair avec une moindre portance de l'air et ne% cessitent une augmentation des distances de de% collage ou, en cas de piste trop courte, une re% duction de la masse au de% collage (moins de carburant ou de passagers). De nombreux ae% roports français disposent de longueurs de pistes surdimensionne% es de% ja+ adapte% es a+ priori au changement climatique (exemple de Charles de Gaulle). Certains ae% ronefs ont des limitations ope% rationnelles en cas de tre+ s fortes chaleurs (par exemple CRJ78 de mode+ les anciens), et il faut attendre plus longtemps entre deux rotations pour pouvoir de% coller79. Les fortes tempe% ratures peuvent causer des de% faillances du re% seau e% lectrique (notamment les syste+ mes techniques de navigation ae% rienne : en France ils sont syste% matiquement climatise% s). Èn cas de proble+ me de climatisation ne permettant plus d'assurer une tempe% rature supportable en tour de controF le, des mesures peuvent eF tre prises : pre% sence moins longue des controF leurs sur leurs positions voire fermeture de la tour. Il a par ailleurs e% te% observe% une accidentologie en aviation ge% ne% rale assez e% leve% e pendant les pe% riodes de fortes chaleurs 2018 notamment chez les pilotes de plus de 70 ans. La se% cheresse conjugue% e a+ la canicule peut fragiliser les sols supports et de% grader les aires de mouvement, phe% nome+ nes e% ventuellement accentue% s par le retrait gonflement argile (impact notamment sur les baF timents). Cela contribue a+ acce% le% rer le vieillissement des chausse% es ae% ronautiques. 10.2. Mesures mises en oeuvre pour pallier aux fortes chaleurs Diverses mesures ont e% te% prises par les gestionnaires d'ae% roport pour limiter les impacts de la canicule : diffusion d'information, horaires ame% nage% s, moyens de rafraîFchissement, mais aussi, a+ BaF le-Mulhouse, pour les agents expose% s, une tente et distribution de casquettes, parapluies, autorisation d'eF tre en short et rotation des e% quipes. Les restrictions d'utilisation des groupes auxiliaires de puissance (APU) situe% s a+ bord des avions et destine% s a+ produire de l'e% nergie limitent la possibilite% de climatiser les avions au sol pour les passagers, e% quipages et personnels de nettoyage. Les ae% roports commencent a+ s'e% quiper de prises e% lectriques de forte puissance au sol ou de petits camions permettant d'alimenter l'avion en e% lectricite% . Dans le pire des cas, les voyageurs sont maintenus dans les locaux climatise% s de l'ae% roport. 78 Le Bombardier canadair re% gional jet (CRJ) est un avion de transport re% gional a+ re% action civil conçu pour le transport re% gional. Èn juin 2017, sur l'ae% roport de Phoenix, avec une piste relativement courte et 48,9 °C de tempe% rature exte% rieure, les 50 vols de bombardier CRJ aircraft ont e% te% annule% s entre 15 et 18 h, ne pouvant de% coller au-dela+ de 47,8 °C, (la limite pour Boeing et 52,8 °C pour Airbus) : e% tait bien supe% rieure avec 52,2 °C https://eu.azcentral.com/story/travel/airlines/2017/06/19/heat-cancels-phoenix-flights/409634001/. Le meF me phe% nome+ ne a eu lieu a+ Sydney en juillet 2003 : https://www.businessinsider.fr/us/why-planes-cant-fly-inextreme-heat-2013-7 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 101/138 79 PUBLIÉ 11. Infrastructures et transports fluviaux 11.1. Carte du cumul des arrêts de restriction et d'arrêts de navigation pour insuffisance d'eau du premier avril au 8 octobre 2019 (source VNF) 11.2. Actions menées par Voies navigables de France (VNF) VNF a anticipe% le phe% nome+ ne d'e% tiage tre+ s en amont (suivi du niveau des re% serves des barrages a+ la sortie de l'hiver puis quotidienne en cas de se% cheresse), et a publie% des points de situation hebdomadaire disponibles sur internet, a informe% tre+ s en amont la commission nationale des usagers, et diffuse% des bulletins hydrologiques et d'avis a+ la batellerie. Un ensemble d'e% tude et de travaux sont envisage% s par ailleurs : · (i) optimiser les re% serves en eau : travaux de renforcement des barrages re% servoirs, ceux-ci n'e% tant pas remplis a+ hauteur de la capacite% maximale de stockage pour des raisons de se% curite% (plan en cours de l'ordre de 50 a+ 100 M sous 5 a+ 10 ans), et de% veloppement de partenariat avec Me% te% o-France pour anticiper les conditions hydro-me% te% orologiques (pre% vision des pre% cipitations sur les barrages re% servoirs pour anticiper les manoeuvres de re% cupe% ration des eaux de pluie, ou de laF cher d'eau en cas de crues rapides) ; Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 102/138 PUBLIÉ · (ii) minimiser les pertes dues aux fuites et a+ l'e% vaporation (cette dernie+ re pouvant atteindre 5 % de pertes en eau) : . instrumenter le re% seau pour suivre en temps re% el, a+ distance, avec supervision centralise% e, les niveaux d'eau, les de% bits, les pre% le+ vements permettant de ve% rifier si le de% bit re% serve% n'est pas atteint et qu'il n'y a pas de fuites sur un bief (plan sur deux a+ trois ans) ; . conforter les digues et l'e% tanche% ite% des berges. Èntretenir et renouveler des plantations d'arbustes sur les rives pour le confort d'utilisation de la voie d'eau ; · (iii) optimiser les conditions de navigation par la connaissance du niveau exact de mouillage graF ce aux capteurs. L'ensemble de ces actions (hors plantations/renouvellements d'arbustes) sont inte% gre% es dans le plan de modernisation pour lequel la loi d'orientation des mobilite% s (LOM) pre% voit 30 millions d'euros par an. Ènfin VNF cherche a+ de% velopper un partenariat avec les agences de l'eau pour pousser la recherche dans le domaine des algues invasives. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 103/138 PUBLIÉ 12. Le réseau d'énergie électrique 12.1. Appels de puissance A tempe% ratures de re% fe% rence, la consommation en e% nergie de la climatisation repre% sente 3 TWh par an (contre 62 TWh pour le chauffage) et les appels de puissance a+ la pointe 3 GW pour la climatisation (contre 26 GW pour le chauffage). Figure 36 : Appels de puissance horaires un jour d'hiver et un jour d'été à températures de référence (Source RTE). 12.2. Difficultés de modélisation du gradient d'été Le gradient d'e% te% reste difficile a+ mode% liser, notamment du fait du faible nombre de jours exploitables pour permettre des analyses, avec des pistes de travail : · possibilite% d'un sur-gradient au-dela+ d'un seuil de tempe% rature ; · e% volution a+ attendre de ce gradient du fait d'une diffusion croissante de la climatisation (entre la premie+ re et la seconde canicule, le taux d'e% quipement en climatiseurs a probablement augmente% , mais dans des proportions difficiles a+ restituer) ; sur la consommation mesure% e. · restitution dans les mode+ les des phe% nome+ nes d'îFlots de chaleur urbains et de leur influence Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 104/138 PUBLIÉ 12.3. Effets de la canicule sur la production et la sûreté des centrales nucléaires (source IRSN) Figure 37 : Schéma de principe du refroidissement d'une centrale nucléaire sans aéroréfrigérant (source IRSN). Les re% acteurs nucle% aires (voir sche% ma ci-dessus) et les piscines d'entreposage du combustible use% doivent eF tre refroidis en permanence. Pour cela, les centrales nucle% aires pre% le+ vent de l'eau dans une « source froide » (un cours d'eau, un estuaire ou la mer, selon la situation ge% ographique des centrales), et la rejettent plus chaude, soit en totalite% et de manie+ re directe pour les centrales fonctionnant en circuit dit "ouvert" (cf. sche% ma), soit tre+ s partiellement et apre+ s refroidissement par passage dans des ae% rore% frige% rants permettant l'e% vacuation des calories dans l'atmosphe+ re. Dans le cas d'une centrale nucle% aire utilisant une source froide en circuit ouvert sur un cours d'eau, l'e% chauffement du cours d'eau duF a+ ces rejets de% pend notamment de la puissance produite par la centrale et du de% bit du cours d'eau. Il est ge% ne% ralement de quelques degre% s80. De manie+ re ge% ne% rale, les syste+ mes de suF rete% des centrales nucle% aires sont dimensionne% s en conside% rant certaines tempe% ratures maximales de l'eau de la source froide et de l'air. Des tempe% ratures e% leve% es peuvent avoir des conse% quences sur le fonctionnement des ventilations, des mate% riels de suF rete% , et sur les capacite% s de refroidissement des syste+ mes de suF rete% assurant l'e% vacuation de la puissance du re% acteur. Les tempe% ratures retenues a+ la conception des re% acteurs pour le dimensionnement des circuits de ventilation et de conditionnement thermique des locaux qui abritent des mate% riels importants pour la suF rete% ont e% te% de% passe% es en 2003 et 2006. Afin de renforcer la robustesse des installations a+ des tempe% ratures plus e% leve% es, des ame% liorations ont e% te% apporte% es par ÈDF, notamment a+ la suite de la canicule de 2003 ou dans le cadre des re% examens pe% riodiques de suF rete% . Des e% quipements ont e% te% remplace% s par de nouveaux mate% riels ayant une meilleure tenue a+ des tempe% ratures e% leve% es. Les performances des e% changeurs thermiques refroidissant l'eau des syste+ mes de suF rete% a+ l'aide de l'eau de la source froide ont e% te% augmente% es, des climatiseurs autonomes ont e% te% installe% s, des batteries froides ont e% te% ajoute% es sur certains syste+ mes de ventilation... Èn particulier, les groupes e% lectroge+ nes (ou « diesels ») de secours sont des mate% riels essentiels a+ la suF rete% des re% acteurs dans diffe% rentes situations accidentelles. De fortes tempe% ratures exte% rieures peuvent perturber leur fonctionnement. Èn effet, l'air exte% rieur sert a+ la fois de source d'air comburant au moteur et de source froide pour l'eau de circuits de refroidissement des diesels. L'exploitant pourrait ainsi, en cas d'utilisation d'un diesel en pe% riode de canicule, eF tre contraint a+ re% duire la puissance du moteur, au risque que le diesel de secours ne soit alors plus en mesure de 80 La pre% sence de tours ae% rore% frige% rantes permet de limiter conside% rablement cet e% chauffement. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 105/138 PUBLIÉ fournir la puissance e% lectrique ne% cessaire aux syste+ mes permettant le repli et le maintien en e% tat suF r du re% acteur en cas d'accident. A la suite des analyses de l'IRSN 81, des essais sont pre% vus par ÈDF en pe% riode de canicule pour certains diesels de secours. Ces essais rendront temporairement indisponible le diesel faisant l'objet de l'essai, ce qui conduit l'exploitant a+ de% roger temporairement aux spe% cifications techniques d'exploitation des re% acteurs, dans des conditions toutefois tre+ s encadre% es que l'IRSN a estime% acceptables dans un avis re% cemment transmis a+ l'ASN. Èn comple% ment de ces dispositions techniques, des re+ gles particulie+ res de conduite des re% acteurs sont pre% vues par ÈDF en cas de « grands chauds » sur tous les sites pour pre% venir, de% tecter et maîFtriser les conse% quences de tempe% ratures e% leve% es de l'air et de l'eau sur le fonctionnement des installations. Ces re+ gles de conduite pre% voient la mise en place graduelle de mesures pre% ventives en fonction du risque ave% re% ou anticipe% d'une situation de « grands chauds ». Èlles sont gradue% es en phases adapte% es a+ la situation : · phase de veille : mise en configuration pre% ventive des mate% riels utilise% s pour la protection des installations contre les tempe% ratures e% leve% es et surveillance des pre% visions me% te% orologiques ; phase de vigilance : surveillance renforce% e des tempe% ratures dans les locaux sensibles ; phase de pre% -alerte : mise en place de parades (climatiseurs mobiles, actions particulie+ res consistant a+ arreF ter certains syste+ mes non essentiels a+ la suF rete% du re% acteur...) ; phase d'alerte : si la tempe% rature en sortie des e% changeurs thermiques entre l'eau de la source froide et l'eau du circuit de refroidissement des syste+ mes de suF rete% est trop e% leve% e, le re% acteur est arreF te% . · · · Ènfin, dans le cadre du re% examen pe% riodique associe% aux quatrie+ mes visites de% cennales des re% acteurs de 900 MWe, qui ont de% bute% avec l'arreF t du re% acteur n° 1 de Tricastin le 1er juin 2019, ÈDF a re% e%value% les tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer pour chaque site jusqu'au prochain re% examen de suF rete% et a mis a+ jour les e% tudes de suF rete% visant a+ montrer la robustesse des installations. Ces tempe% ratures prennent en compte l'impact du changement climatique. A l'issue de son analyse 82, l'institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire (IRSN) a estime% qu'ÈDF devait revoir en partie sa me% thode d'e% valuation des tempe% ratures exte% rieures a+ conside% rer et e% valuer, voire ame% liorer si besoin, la capacite% des installations a+ faire face a+ certaines situations accidentelles d'occurrence rare re% sultant de de% faillances multiples. 12.4. Encadrement des rejets thermiques L'encadrement des rejets thermiques s'exerce sur trois niveaux : · Premier niveau dit des conditions normales : ce sont les valeurs limites et les modalite% s de surveillance de l'environnement que l'exploitant doit respecter dans les conditions habituelles d'exploitation. Ces dernie+ res sont fixe% es dans les prescriptions individuelles de chaque site. Par exemple, le site de Cruas doit respecter les valeurs limites de rejet thermique suivantes : un e% chauffement moyen journalier apre+ s me% lange des effluents dans le RhoF ne infe% rieur a+ 1 °C ; une tempe% rature moyenne journalie+ re du RhoF ne calcule% e en aval apre+ s me% lange infe% rieure a+ 28 °C. · · 81 Voir notamment l'avis IRSN 2019-00096 du 6 mai 2019. Voir l'avis IRSN 2019-00019 du 6 fe% vrier 2019. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 106/138 82 PUBLIÉ · Deuxie+ me niveau dit des conditions exceptionnelles : ce sont des valeurs limites plus souples et des modalite% s de surveillance de l'environnement renforce% es que l'exploitant doit respecter dans les conditions climatiques exceptionnelles. Ces dernie+ res sont fixe% es dans les prescriptions individuelles de chaque site et ne s'appliquent que sous certaines conditions. L'exploitant devra e% galement communiquer a+ l'ensemble des parties prenantes (services de l'Ètat, commissions locales d'information -CLI-...) l'utilisation de ces conditions exceptionnelles de rejet thermiques et devra fournir les re% sultats de la surveillance renforce% e de l'environnement mise en oeuvre. Par exemple, le site de Cruas s'il est dans l'incapacite% de pouvoir respecter les valeurs limites fixe% es pour des conditions normales ci-dessus peut, si le gestionnaire du re% seau de transport d'e% lectricite% requiert le fonctionnement de la centrale nucle% aire a+ un niveau de puissance minimal, ou si l'e% quilibre entre la consommation et la production d'e% lectricite% ne% cessite son fonctionnement, continuer de fonctionner. Le site peut continuer de fonctionner et seule la valeur limite de tempe% rature moyenne journalie+ re du RhoF ne calcule% e en aval apre+ s me% lange est assouplie et doit rester infe% rieure a+ 29 °C. · Troisie+ me niveau relatif a+ l'application des dispositions du II de l'article R. 593-40 83 du code de l'environnement : « Si, du fait d'une situation exceptionnelle, la poursuite du fonctionnement d'une installation nucléaire de base nécessite une modification temporaire de certaines prescriptions, et si ce fonctionnement constitue une nécessité publique, l'autorité peut décider cette modification sans procéder aux consultations préalables prévues par le présent article. Cette modification temporaire cesse de produire ses effets au plus tard au terme de la procédure normale de modification, si elle a été engagée, ou, à défaut, à l'expiration d'un délai d'un an. » Dans ce cas, ÈDF informe l'autorite% de suF rete% nucle% aire (ASN) de sa volonte% de poursuivre son exploitation, et transmet un dossier justificatif comprenant des propositions de renforcement de la surveillance de l'environnement (au-dela+ de la surveillance renforce% e mentionne% e ci-dessus). Pour l'instruction de ce dossier, l'ASN s'appuiera sur l'expertise de services de l'Ètat comme la DRÈAL ou l'agence re% gionale de sante% (ARS), d'experts tels que l'office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONÈMA devenu OFB) ainsi que sur les pre% visions de Me% te% o-France. La ne% cessite% publique du fonctionnement de la centrale nucle% aire est, quant a+ elle, e% value% e par la DGÈC qui transmet son avis a+ l'ASN. Les de% cisions modificatives des prescriptions prises par l'ASN auront un effet limite% a+ la dure% e envisage% e de l'e% pisode caniculaire et a+ la dure% e ne% cessaire de la pre% sence de l'unite% de production sur le re% seau e% lectrique. Èn 2019, la situation a e% te% plus exceptionnelle pour la baisse des de% bits des cours d'eau que pour la hausse des tempe% ratures des cours d'eau. Par ailleurs, l'e% quilibre offre/demande du re% seau e% lectrique n'a pas ne% cessite% la mobilisation spe% cifique de moyens de production nucle% aire. Ainsi, ÈDF n'a pas eu a+ utiliser les conditions exceptionnelles pre% sentes dans les prescriptions individuelles ni a+ solliciter l'ASN pour instruire des demandes au titre du II de l'article R. 493-40 du code de l'environnement. Cependant, ÈDF a ne% anmoins duF re% aliser des « baisses de charge » afin de respecter les valeurs limites impose% es par les prescriptions individuelles des sites. 83 https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do? idArticle=LÈGIARTI000038239133&cidTexte=LÈGITÈXT000006074220&dateTexte=20190401 Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 107/138 PUBLIÉ 12.5. Arrêts ou baisses de production des réacteurs pour contraintes environnementales L'augmentation de la tempe% rature des fleuves en amont des centrales de production e% lectrique, ou la diminution du de% bit du fleuve, peut conduire a+ limiter voire arreF ter la production. Les de% cisions cadrant les rejets thermiques fixent des limites en e% chauffement et/ou en tempe% rature au rejet. Dans tous les cas, ÈDF dispose d'un syste+ me de pre% vision des de% bits et des tempe% ratures de l'eau, permettant d'anticiper les conse% quences sur la production, et d'agir en de% marrant d'autres groupes de production ou en achetant sur les marche% s de l'e% lectricite% pour alimenter la cliente+ le. Concernant l'e% chauffement, les pertes de production sont progressives et peuvent aller jusqu'a+ l'arreF t complet d'une centrale, ce qui ne s'est pas produit en 2019 a+ ce titre. Le RhoF ne est le bassin le plus sensible, compte tenu du nombre de groupes nucle% aires pre% sents, qui rejettent majoritairement leur eau chaude de manie+ re directe (absence d'ae% rore% frige% rant)(figure 41). GraF ce a+ un de% bit soutenu meF me pendant la canicule, la production a e% te% module% e, sans jamais eF tre totalement arreF te% e sur aucune des centrales. La perte fin juillet s'e% le+ ve a+ 170 000 MWh. Concernant les tempe% ratures maximales au rejet, les deux groupes de la centrale de Golfech sur la Garonne ont e% te% arreF te% s durant 5 jours du 23 au 28 juillet. La tempe% rature du fleuve en amont de la centrale de% passait le maximum que doit respecter l'exploitant en aval, apre+ s ajout des rejets thermiques de l'ordre de 0,1 a+ 0,3 °C. C'est bien la tempe% rature en amont qui est la cause essentielle de l'arreF t. La perte s'e% le+ ve a+ 2 600 MW en puissance instantane% e, ou 325 000 MWh en e% nergie cumule% e. Ces baisses de puissance ou ces arreF ts n'ont pas eu de conse% quence sur la suF rete% du syste+ me e% lectrique, ni sur la continuite% d'approvisionnement des consommateurs en France. Si la suF rete% du re% seau e% lectrique ou la continuite% d'approvisionnement l'avaient justifie% , des dispositions pre% vues dans les de% cisions de rejets auraient permis le maintien de tout ou partie de la production. Le recours a+ ces dispositions exceptionnelles n'a pas e% te% ne% cessaire en 2019. Si les tempe% ratures avaient e% te% encore plus e% leve% es, des dispositions supple% mentaires, soumises a+ l'accord des pouvoirs publics auraient pu eF tre mises en vigueur. ÈDF doit a+ la fois respecter les limites destine% es a+ prote% ger l'environnement, et assurer sa mission de service public de continuite% d'approvisionnement du territoire en e% lectricite% . Lorsque ces deux obligations ne sont plus compatibles, pour des raisons inde% pendantes de sa volonte% , ÈDF se retourne vers son autorite% de tutelle. 12.6. L'équilibre offre-demande au cours des deux canicules 12.6.1. Première canicule : l'équilibre offre-demande assuré sans tension sur le système électrique La premie+ re canicule n'a pas ne% cessite% de de% marrer les groupes au charbon / fioul. La majorite% des centrales a+ cycle combine% gaz ont par contre fonctionne% . Pas de besoin spe% cifique en temps re% el : RTÈ n'a appele% ni moyens thermiques, ni effacements. Les ajustements ont e% te% re% alise% s a+ partir des moyens les moins chers : moyens hydrauliques et offres aux interconnexions. La France est reste% e fortement exportatrice pendant toute la pe% riode. Le 26 juin, la pointe a e% te% passe% e sans tension sur le syste+ me, avec 2 400 MW de marges d'exploitation (activables en moins de 15 min) et plusieurs moyens thermiques a+ l'arreF t. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 108/138 PUBLIÉ Figure 38 : Mix énergétique lors de la canicule du mois de juin (Source RTE). 12.6.2. Deuxième canicule : l'équilibre offre-demande assuré malgré une disponibilité réduite du parc Un groupe charbon (centrale thermique de Cordemais) et des turbines a+ combustion (TAC) ont e% te% de% marre% s par les producteurs (programmation en fonction des opportunite% s de marche% ). Les autres groupes au charbon et au fioul e% taient a+ l'arreF t. Èn temps re% el : quelques besoins d'ajustement pour reconstituer la capacite% de re% ponse (besoin « marge »). RTÈ a sollicite% des moyens par ordre de pre% se% ance e% conomiques : turbines a+ combustion et effacements (a+ 2 reprises, puissance max de 200 MW, re% ponse fiable). La France a e% te% majoritairement exportatrice et importatrice pendant 25 heures avec un maximum d'import de 2 800 MW. Le 25 juillet a+ 13 h, l'e% quilibre offre-demande a e% te% assure% avec 2 700 MW de marges d'exploitation (activables en moins de 15 min) a+ la pointe, et plusieurs groupes thermiques reste% s a+ l'arreF t. Figure 39 : Mix énergétique lors de la canicule du mois de juillet (Source RTE). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 109/138 PUBLIÉ 12.7. Les contraintes thermiques dans un conducteur Les contraintes thermiques dans un conducteur sont fonction : · du courant maximal admissible en permanence, du courant de de% faut et de court circuit ; · de la nature et des caracte% ristiques du conducteur ; · du type d'isolation utilise% ; · du type de pose et des caracte% ristiques de l'environnement. Le courant maximal admissible se de% finit comme la valeur de l'intensite% qui provoque, pour un environnement de% termine% , un e% chauffement de l'aF me n'entraîFnant pas de vieillissement acce% le% re% du caF ble. Plus pre% cise% ment, l'intensite% maximale admissible en permanence (nomme% IMAP) est l'intensite% maximale a+ laquelle un ouvrage peut eF tre exploite% sans limitation de dure% e. Afin de faciliter l'exploitation des re% seaux e% lectriques, certains ouvrages peuvent eF tre exploite% s a+ une intensite% supe% rieure a+ l'IMAP mais pendant une dure% e limite% e. Des protections particulie+ res mettent en se% curite% les installations dans le cas ou+ l'intensite% de% passerait certaines valeurs pendant une dure% e de% finie. Une des principales causes de de% te% rioration du mate% riel due a+ une intensite% trop e% leve% e est l'e% chauffement par un effet Joule important. La conse% quence de cet e% chauffement se manifeste de diffe% rentes manie+ res selon les ouvrages conside% re% s : · Pour les caF bles e% lectriques, la chaleur produite doit eF tre e% vacue% e par l'interme% diaire de l'isolant e% lectrique (gaine) qui est souvent mauvais conducteur de chaleur. De plus, le caF ble e% tant souterrain, l'e% vacuation de cette chaleur est d'autant plus difficile. Èn cas d'intensite% trop e% leve% e, le risque est la destruction physique du caF ble par surchauffe. Pour les transformateurs, leurs enroulements sont ge% ne% ralement immerge% s dans un bain d'huile qui joue le roF le d'isolant e% lectrique mais e% galement de fluide caloporteur ae% rore% frige% rant. Èn cas d'intensite% trop e% leve% e, l'huile ne peut plus e% vacuer assez la chaleur et les enroulements risquent de se de% te% riorer par surchauffe. Pour les lignes e% lectriques ae% riennes, les conducteurs, malgre% l'absence de gaine isolante, s'e% chauffent par effet Joule. Cet e% chauffement entraîFne un allongement par effet de dilatation thermique. La ligne e% lectrique e% tant maintenue a+ chaque extre% mite% par un pyloF ne, cet allongement va se mate% rialiser par une re% duction de la hauteur entre la ligne et le sol, ce qui pourrait conduire a+ un amorçage (arc e% lectrique cre% ant un court circuit) au vu des tensions importantes utilise% es dans ces re% seaux. Heureusement des protections sont installe% es sur les lignes pour e% viter de tels amorçages qui sont bien suF r extreF mement dangereux. · · 12.8. Prise en compte par Enedis des conséquences sur le réseau urbain des phénomènes de forte chaleur C'est lors de la canicule du mois d'aouF t 2003 que le gestionnaire du re% seau e% lectrique de distribution fut confronte% pour la premie+ re fois a+ de multiples de% faillances du re% seau souterrain urbain. Il apparut rapidement que les risques se concentraient sur les re% seaux HTA souterrains de technologie ancienne, a+ savoir les caF bles a+ isolation papier (dits « CPI ») pose% s jusqu'a+ la fin des anne% es 1970, ainsi que les accessoires de jonction correspondants. La ne% cessite% de renouveler progressivement ces ouvrages fut mentionne% e dans le plan Ale% a climatique pre% sente% aux pouvoirs publics en juillet 2006, et un programme de renouvellement fut Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 110/138 PUBLIÉ lance% a+ partir de 2008 dans le cadre d'une croissance globale des investissements d'ame% lioration de la performance du re% seau. De+ s l'origine, la mise en oeuvre de ce programme s'est ope% re% e dans une recherche de maximisation de la performance en cherchant a+ cibler les ouvrages potentiellement les plus fragiles. Les ouvrages en situation de surcharge par rapport aux transits admissibles en pe% riode d'e% te% ont ainsi e% te% traite% s en premier lieu, suivis de% sormais par ceux dont le crite+ re probabiliste risque*impact apparaîFt comme le plus e% leve% au regard des diagnostics et de la topologie du re% seau. Le graphique 1, ci-dessous, illustre la de% croissance annuelle des longueurs de caF bles « CPI » depuis 2008 en regard des incidents survenus sur le re% seau souterrain HTA pendant la meF me pe% riode. Figure 40 : Nombre d'incidents HTA souterrains vs stock de CPI (source Enedis). 12.9. Le critère B Le crite+ re B calcule un temps moyen de coupure par client basse tension (HTA) de la zone ge% ographique conside% re% e. Il s'agit d'un indicateur standard utilise% par les distributeurs au niveau mondial appele% aussi indice de dure% e moyenne d'interruption du syste+ me (SAIDI). L'e% pisode de forte chaleur de 2015 reste le plus visible dans sa traduction sur l'indicateur du crite+ re B (figure 45). L'e% pisode de juillet 2019 n'a pas eu d'impact significatif, ce qui tend a+ montrer que le volume d'incidents survenus lors de cette pe% riode ne s'est pas traduit par des difficulte% s particulie+ res dans la gestion de la re% alimentation. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 111/138 PUBLIÉ Figure 41 : critère B national journalier (en minutes) dû aux incidents souterrains CPI HTA pendant la période 15 juin 10 août, de 2015 à 2019 (source Enedis). Ces valeurs de crite+ re B ge% ne% re% es par les incidents souterrains HTA en pe% riode d'e% te% sont a+ mettre en regard des totaux annuels ge% ne% re% s par l'ensemble des incidents sur le re% seau Ènedis (figure 42) : Figure 42 :Temps moyen de coupure par client en minute en période d'été vs total annuel(source Enedis). A titre d'exemple, le crite+ re B 2018 se de% compose de la manie+ re suivante (figure 43) : · composants travaux : ces coupures correspondent aux interruptions programme% es qui sont contractuellement limite% es a+ 2 coupures de 4 heures par an pour un client particulier ; cette possibilite% est utilise% e quand la nature des travaux a+ re% aliser ne permet pas d'intervenir sous tension ou d'alimenter les clients par des moyens mobiles (groupes e% lectroge+ nes). composants incidents : les impacts sont suivis pour chaque cate% gorie d'ouvrages, telles que les lignes HTA ae% riennes (qui ge% ne+ rent l'essentiel des coupures) ou souterraines, les lignes basse tension (BT) ae% riennes ou souterraines avec un focus sur les anciens re% seaux ae% riens en fils nus (ante% rieurs a+ 1975) ou les postes de transformation. · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 112/138 PUBLIÉ · Figure 43 : décomposition du critère B (en minutes) par grande catégorie d'ouvrages en 2018 (source Enedis) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 113/138 PUBLIÉ 13. Impact sur la production industrielle : retour de l'enquête auprès des DREAL Région Bourgogne -FrancheComté Bretagne Impact sur la production industrielle A l'e% chelle du bassin de l'Allan, re% duction des pre% le+ vements par les ICPÈ de 70 % Observations Re% gion beaucoup touche% e avec des pe% riodes de se% cheresse de plus en plus longues (de mai a+ novembre) et un caracte+ re de plus en plus prononce% Les gros consommateurs d'eau sont les industries agroalimentaires avec des matie+ res premie+ res pe% rissables (ve% ge% taux, lait) dont la transformation ne peut eF tre ralentie ou reporte% e sans mettre en difficulte% l'ensemble de la filie+ re. MeF me avec des arreF te% s se% cheresse durant l'e% te% 2019 (dont un de crise), il a e% te% difficile de mettre des arreF te% s de restriction 2019 marque une rupture, surtout dans le Nord avec 9 arreF te% s de restriction signe% s entre le 9 avril et le 31 de% cembre avec un niveau d'alerte pour la majorite% des bassins de+ s le 9 avril et un passage en alerte renforce% e du 25 septembre au 31 de% cembre (passage a+ simple alerte jusqu'au 15 avril 2020) : d'habitude un ou deux arreF te% s de restriction par an. Dans le Pas-de-Calais : vigilance de+ s avril, alerte le 12 juillet jusqu'au 31 de% cembre. Dans les autres de% partements, certains bassins e% taient en crise d'autres sans aucune restriction La plupart des bassins e% taient en alerte (mesures limite% es : report de maintenance, lavage...) mais aucun en alerte renforce% e Pas d'arreF te% s de restrictions/pre% le+ vements de rejets d'eau Les arreF te% s cadre se% cheresse ne pre% voient pas de restriction pour les ICPÈ, au mieux ils pre% voient des restrictions « en fonction des dispositions pre% vues dans les arreF te% s individuels » Au 15 octobre 2019 : 45 arreF te% s de restriction d'eau depuis mi-juin. Ènvoi d'un courrier DDPP et DRÈAL demandant a+ une centaine d'e% tablissements les plus consommateurs de mettre en oeuvre les mesures ne% cessaires pour re% duire leur consommation avec enqueF te sur leurs pratiques (voir cidessous retour des mesures prises par les industriels de Pays de la Loire pour diminuer leur pre% le+ vement d'eau) A priori pas industrielle d'impact sur la production Hauts-deFrance Pas de re% el impact sur la production industrielle Île-deFrance Pas d'impact Normandie NouvelleAquitaine Pas d'impact quantifiable Pas de restriction d'eau avec impact sur la production industrielle Pays-de-laLoire Re% duction de 33 % de traitement des lixiviats d'une installation de de% chets non dangereux, ce qui pourrait la geF ner avant la fin de l'hiver. Le groupe Lactalis dit avoir e% te% fortement impacte% en 2019 sur la totalite% des sites en France de plus de 100 000m3, et en dehors du Nord ou+ il n'y a pas eu re% duction de la consommation pour cause d'hygie+ ne, certains sites ont eu des baisses de production (avec choF mage partiel) Par ailleurs, suite a+ l'enqueF te de la DRÈAL Pays de la Loire, la synthe+ se partielle des retours des industriels sur leurs mesures de diminution de la consommation d'eau est la suivante : 13.1. · · · · Parmi les mesures relatives a+ des e% conomies d'eau de manie+ re pe% renne, ont notamment e% te% cite% es : Mise en place d'indicateurs mensuels de suivi de la consommation Rationalisation des flux de production Ètude de solutions de recyclage des eaux de processus Blanchisserie : mise en place d'un tunnel de lavage Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 114/138 PUBLIÉ Spe% cifiquement, dans le secteur de la transformation du lait · Modernisation des e% quipements de production · Mise en place d'une centrale de nettoyage avec buse de lavage haute pression · Optimisation des rinçages et nettoyages en production · Optimisation du planning des fabrications · Lavage des citernes de collecte uniquement par les eaux de re% cupe% ration des concentrateurs · Utilisation des eaux de concentrateurs pour la chaufferie en remplacement de l'eau de ville 13.2. Spe% cifiquement en pe% riode de se% cheresse, ont e% te% releve% es les mesures suivantes : Secteur de la transformation du lait · Re% duction de la fre% quence de nettoyage et des appoints de tours ae% rore% frige% rantes (TAR) · Forcer le taux de concentration des TAR (re% duction de 20 m3/semaine) · Suppression des essais de production afin de limiter le nombre de nettoyages spe% cifiques (hors production) · Report de lavages spe% cifiques dont les risques sanitaires sont limite% s · ArreF t du nettoyage externe des cuves : chiffrage d'une re% duction de la consommation en eau possible a+ hauteur de 20 m³/j · ArreF t du nettoyage externe des citernes routie+ res · Restriction de nettoyage des ve% hicules (re% duction de 4 m3/j) · Re% duction des phases de lavage des sols A noter que pour ce secteur la consommation d'eau de% coule principalement des obligations re% glementaires en matie+ re d'hygie+ ne et de se% curite% alimentaire. Par ailleurs, sur certains sites autorise% s, les eaux traite% es sont re% utilise% es en irrigation agricole. Secteur du de% chet : Une installation dans le secteur du stockage de de% chets a respecte% a+ la lettre les prescriptions spe% cifiques en cas de se% cheresse e% dicte% es dans son arreF te% d'autorisation qui pre% voit que, a+ partir de l'alerte renforce% e, « les équipements consommant de la vapeur perdue sont arrêtés ». Cette restriction a particulie+ rement concerne% l'installation de traitement des lixiviats des installations de stockage de de% chets non-dangereux par l'e% vapo-concentrateur de l'e% tablissement. La capacite% de traitement des lixiviats de l'e% tablissement a ainsi e% te% re% duite de l'ordre de 33 %. Malgre% la se% cheresse, l'exploitant n'a donc pas pu re% duire son stock de lixiviats comme a+ l'accoutume% e, ce qui pourrait le geF ner avant la fin de l'hiver (le stock de lixiviats est cense% augmenter jusqu'a+ la fin du mois de mars en fonction de la pluviome% trie). Besoins en eau de refroidissement Un exploitant a signale% a+ l'inspection ses difficulte% s de refroidissement durant la pe% riode de fortes chaleurs de juin 2019, l'ayant contraint a+ alimenter le refroidissement des installations en eau perdue engendrant une augmentation des consommations habituelles. L'eau de refroidissement est en principe restitue% e au milieu en inte% gralite% . Il indique que l'arreF t des TAR engendre des e% conomies d'eau peu substantielles avec des conse% quences financie+ res lourdes. Raffinerie : · · · · · · · Renforcement du suivi Recyclage des condensats vers la production de vapeur Re% utilisation de l'eau de process pour le lavage des TAR Report des exercices d'incendie consommateurs d'eau ArreF t du lavage syste% matique des ve% hicules et des remises et garages Re% duction du taux de dessalage (e% conomie de 120 m3/j) Maximisation du retour des condensats (e% conomie de 480 m3/j) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 115/138 PUBLIÉ · Minimisation de l'utilisation des hydroe% jecteurs (e% conomie de 720 m3/j) Autre Le groupe Lactalis pre% cisait avoir e% te% fortement impacte% en 2019 avec des arreF te% s se% cheresse ou de restrictions de consommation d'eau. Cela concerne la totalite% des sites consommant plus de 100 000 m3d'eau. Le phe% nome+ ne a de% bute% de+ s le mois de fe% vrier pour le Nord de la France. Cependant, compte-tenu de leur activite% , lie% e a+ des contraintes d'hygie+ ne, ils n'ont pas re% duit leur consommation et de ce fait n'ont pas enregistre% de baisse de production en lien avec la se% cheresse. Certains sites ont e% value% les conse% quences s'il y avait eu re% duction de consommation et donc baisse de production, ce qui n'a pas e% te% le cas : cela aurait ge% ne% re% des impacts sur l'emploi (choF mage partiel), sur le chiffre d'affaires, sur les marques, sur les producteurs de lait (arreF t de la collecte). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 116/138 PUBLIÉ 14. Gestion forestière : les conséquences de la sécheresse Les conse% quences plus ou moins directes et diffe% re% es des se% cheresses ont pu eF tre appre% cie% es, a+ l'issue de l'e% te% climatiquement exceptionnel de 2003, par une e% tude du CÈMAGRÈF (devenu l'institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture - IRSTÈA-), publie% e en 2008. Celle-ci montre un impact ne% gatif fort sur la croissance et l'e% tat de sante% des deux principaux re% sineux de la foreF t me% diterrane% enne (pins d'Alep et sylvestres), ainsi que sur d'autres essences (pin maritime et la plupart des feuillus) et espe+ ces arbustives de sous-bois et garrigues. Les conife+ res ont perdu leurs aiguilles (30 a+ 60 %), ce qui s'est traduit par un houppier tre+ s clair, un fort de% ficit pluriannuel de leur photosynthe+ se et un cerne 2003 de croissance e% troite (bois final exceptionnellement mince et le% ger, traduisant un stress hydrique violent). Les feuillus ont perdu quant a+ eux leurs feuilles avec 2 a+ 3 mois d'avance. A cet impact direct, se sont ajoute% es des se% quelles pluriannuelles lie% es a+ l'affaiblissement des ve% ge% taux, accentue% es et prolonge% es par une se% rie ininterrompue de se% cheresses printanie+ res de 2004 a+ 2007. Il en est re% sulte% une de% gradation ge% ne% rale de l'e% tat sanitaire de la foreF t, des mortalite% s massives du pin sylvestre (dans l'arrie+ re-pays varois) et du sapin (dans les Alpes-Maritimes), et enfin une croissance en hauteur et une e% longation des branches stagnant a+ des niveaux tre+ s faibles. In fine, certains effets de 2003 e% taient encore perceptibles 7 a+ 8 anne% es plus tard... La prolife% ration des scolytes dans l'est de la France dont la cause principale est le re% chauffement climatique, y a de% marre% avec la tempeF te Friederike (janvier 2018), suivie d'autres e% pisodes anormaux (se% cheresses des e% te% s 2018 et 2019, hiver doux entre temps). Les scolytes donnaient auparavant naissance a+ une, voire deux ge% ne% rations, en une anne% e ; les hivers moins rigoureux ne tuant plus les scolytes en hibernation, elles sortent plus toF t de leur sommeil et peuvent alors engendrer jusqu'a+ quatre ge% ne% rations. Dans ce contexte, l'Allemagne a annonce% en octobre dernier un vaste plan de reboisement de 800 000 millions d'euros, dont les contours et modalite% s de financement n'ont toutefois pas encore e% te% pre% cise% s. Le pronostic est aujourd'hui sombre pour l'e% pice% a commun des Vosges, des Alpes et d'Èurope centrale, aux limites de son aire naturelle, sauf s'il se produit des effets de re% troaction (de% veloppement de parasites naturels du scolyte). L'effet de relargage de carbone suite a+ ces futures mortalite% s pourrait eF tre majeur en cas de crise aggrave% e (si l'e% pice% a e% tait amene% a+ ne subsister qu'en haute montagne et dans les re% gions bore% ales), de meF me que les impacts sur l'e% conomie, les paysages ou meF me la stabilite% de certains sols en pente. Les interlocuteurs auditionne% s par la mission ont fait part de points de vue convergents, conse% cutifs a+ 2019 et relatifs a+ l'avenir de la gestion forestie+ re : · Les phe% nome+ nes extreF mes ont e% branle% les esprits en 2019 ; outre le fait qu'ils ont cause% des accidents graves (mortalite% s lie% es a+ la chute de branches mortes), ils influent sur les habitudes, re+ gles et techniques courantes : raccourcissement des pe% riodes propices aux plantations, re% duction de la taille des chantiers, modification de la densite% a+ l'hectare des plants, recherche d'associations ve% ge% tales plus re% silientes (mais dont la valorisation sera ulte% rieurement plus complique% e que dans un syste+ me simplifie% de monoculture...), perte de de% bouche% s, difficulte% a+ baF tir des pre% visionnels d'activite% et des plannings, perturbations du marche% des graines et des plants (celui-ci subissant aussi les effets des ale% as climatiques), remise en question des strate% gies, de l'organisation et du maillage des entreprises, etc. Ces meF mes phe% nome+ nes sont un facteur de tensions au sein de la filie+ re, de+ s lors que les pertes conse% cutives aux plantations (qui grimpent parfois jusqu'a+ 90 %, au bout des cinq mois d'engagements contractuels impose% s par les donneurs d'ordre), activent les garanties de reprise par les entreprises de reboisement (sans que celles-ci puissent imputer ces pertes a+ un cas de force majeure). · Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 117/138 PUBLIÉ · Ènfin, les e% ve% nements climatiques interpellent les proprie% taires forestiers sur la valeur et la pe% rennite% de leur capital (investissements diffe% re% s). Leur attentisme est en outre favorise% par l'inde% cision des re% ponses aux questions qui les taraudent. Faut-il privile% gier des essences a+ rotation courte, afin de passer entre les gouttes des catastrophes ? Les crises sont-elles dues au climat ou a+ d'autres facteurs (la mono-spe% cificite% se traduisant par une moindre re% silience, comme l'attestent quelques exemples historiques : he% catombe des eucalyptus du Sud-Ouest lors de l'hiver 1984, chancre du platane le long du Canal du Midi...) ? Faut-il faire confiance aux capacite% s adaptatives du local (importer du mate% riel pouvant se re% ve% ler encore plus ale% atoire) ? Ne faut-il pas substituer aux « mode+ les espe+ ces » de se% lection (exemple des peuplements forestiers classe% s) des « mode+ les e% cosyste+ mes » (plus complexes mais correspondant mieux a+ la re% alite% ; exemple de l'arbre remarquable dans un certain contexte ge% ographique mais inadapte% ailleurs) ? Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 118/138 PUBLIÉ 15. Feux de forêts 15.1. Méga-feu : le cas de la France La notion de « me% ga-feu » est un concept e% mergent, il n'y a pas de consensus scientifique sur une de% finition stable. Le concept a e% te% initialement propose% dans l'ouest des Ètats-Unis, confronte% a+ des incendies de plus en plus vastes (plus de 40 000 ha), en milieu naturel. Ces incendies ge% ants se rapprochant ensuite petit-a+ -petit des interfaces, ils ont provoque% de plus en plus de de% gaF ts, et le concept a e% volue% . Celui-ci me% lange aujourd'hui des caracte% ristiques physiques du feu (surface parcourue, dure% e, intensite% ) et des caracte% ristiques sociales (impacts socio-e% conomique, humain, politique) avec des de% finitions varie% es suivant les pays, et parfois contradictoires. Les incendies ge% ants des dernie+ res anne% es aux Ètats-Unis et en Australie parcourent de tre+ s vastes espaces naturels, la plupart du temps non boise% s (plus de 50 % des surfaces bruF le% es sont des prairies ou des formations rases), tre+ s peu peuple% s (densite% de population 30 fois moindre que dans nos re% gions) et tre+ s peu desservis. Les feux peuvent donc s'y de% velopper facilement. Èn Èurope, nos paysages sont très différents. Ils sont caracte% rise% s par : (i) des zones d'afflux de population dans des secteurs touristiques ou+ elles sont loge% es dans des constructions mitoyennes ou me% lange% es a+ des formations combustibles ou, au contraire, (ii) des zones de de% sertification rurale, caracte% rise% es par une re% duction de la population active et une fermeture des milieux jusqu'au contact des villages. Le Portugal et certaines re% gions espagnoles sont dans cette deuxie+ me situation, et nous commençons en France a+ avoir des secteurs qui s'en rapprochent dans l'arrie+ re-pays me% diterrane% en, et qui pourraient devenir dangereux sous l'effet d'une monte% e du risque d'incendie avec le changement climatique. Nos méthodes constructives nous diffe% rencient e% galement fortement : la plupart de nos maisons sont construites avec des mate% riaux relativement bien re% sistants au feu, et de ce fait il est rare qu'un incendie se propage a+ une construction, et surtout exceptionnel qu'il passe ensuite d'une maison a+ l'autre. Èn Australie et aux Ètats-Unis, les constructions sont le plus souvent le% ge+ res et "ajoure% es". Cela les rend sensibles aux projections de brandons enflamme% s, conduisant a+ des feux urbains se propageant de maison a+ maison. Il est frappant sur les images ae% riennes de voir des villes de% vaste% es, alors que les arbres entre les constructions ont surve% cu et restent verts. Èn conclusion, les situations ne sont pas comparables, nous ne sommes et ne serons pas dans les de% cennies a+ venir confronte% s a+ des situations du type de celles constate% es ces dernie+ res anne% es aux USA ou en Australie. Mais il faut rester re% aliste : les bilans actuels en termes de surfaces bruF le% es et de% gaF ts ne pourront eF tre tenus avec les effets du changement global en France. Ces effets vont tous dans le sens d'une aggravation du risque : · changement climatique conduisant a+ une multiplication des conditions me% te% orologiques propices au feu (combinaison de tempe% ratures e% leve% es, d'une humidite% de l'air faible) et a+ une extension des zones menace% es ; urbanisation croissante des interfaces homme-nature ; modification/abandon de pratiques agricoles conduisant a+ la fermeture du milieu donnant une continuite% des massifs arbore% s et boise% s. · · Sans parler de me% ga-feux, des e% ve% nements exceptionnels/extrêmes, c'est-a+ -dire hors de nos re% fe% rences habituelles en termes d'intensite% , de vitesse de propagation, ou d'importance et de longueurs des sautes de feu, sont donc appele% s a+ se multiplier dans les anne% es qui viennent. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 119/138 PUBLIÉ L'extension des zones soumises a+ l'ale% a conduisant a+ une dispersion des moyens de secours (surtout ae% riens), nous pourrions avoir plus de feux totalement "libres" sans protection possible de milieux habite% s. L'intrication foreF t-habitat rend l'e% vacuation de% licate dans certains cas, en particulier les campings ou certains villages isole% s comme en Corse. Les exemples re% cents du Portugal en 2017 (109 morts), mais surtout celui de la Gre+ ce, plus comparable au pourtour me% diterrane% en français, en 2018 (feu de Mati, 92 morts pour un feu de quelques milliers d'ha) nous rappellent que la France devra peut-eF tre faire face a+ des situations similaires prochainement. Ènfin, des effets dominos avec d'autres aléas, comme les tempeF tes ou les ravageurs, pourraient conduire a+ rendre tre+ s sensibles dans un meF me temps de tre+ s vastes surfaces. Une nouvelle tempeF te dans les Landes (ou une attaque massive du ne% matode) dans quelques de% cennies pourrait avoir des conse% quences beaucoup plus fortes que la pre% ce% dente et favoriser des feux beaucoup plus vastes (probablement plusieurs milliers d'hectares, voire dizaines de milliers, mais sans jamais atteindre les millions d'hectares de ces dernie+ res anne% es dans certaines parties du globe). 15.2. Retour sur la canicule de 2019 15.2.1.1. Nature des impacts constatés Concernant les feux de foreF ts, les e% pisodes de canicule de cet e% te% ont eu pour effet de rendre facilement inflammables les ve% ge% tations fines et mortes (herbace% es, friches, chaumes...) permettant le de% veloppement de nombreux feux se propageant rapidement dans ces espaces. Pour exemple, citons la journe% e du 28 juin avec plus de 50 incendies dans le seul de% partement du Gard, dont 5 de plus de 30 ha chacun. De plus, l'ONF a constate% sur image satellite des desse+ chements imme% diats sur plus de 5 300 ha de garrigues en re% gion me% diterrane% enne au moment des pics de tempe% rature historiques de fin juin 2019, rendant ces zones extreF mement inflammables (et ce pour les deux ou trois ans a+ venir). Une grande partie des zones touche% es se situait dans le Gard. 15.2.1.2. Certitudes et incertitudes quant à l'attribution des impacts à la canicule Concernant les incendies de foreF ts, les canicules ont un effet aggravant, mais ne sont pas responsables a+ elles seules du nombre d'incendies ou des surfaces parcourues. Le de% veloppement d'incendies de foreF ts requiert en effet la combinaison de tempe% ratures e% leve% es, de vents forts et d'une ve% ge% tation en stress hydrique. Les canicules sont rarement accompagne% es de vents forts du fait de la stagnation des masses d'air caracte% ristique de ce type de phe% nome+ ne me% te% orologique (situation de blocage). 15.2.1.3. Dispositif mis en place Concernant les incendies de foreF ts, le dispositif mis en oeuvre e% tait celui de% ja+ active% dans les de% partements habituellement confronte% s au risque (de% partements me% diterrane% ens). 15.2.1.4. Difficultés de gouvernance et estimation générale du niveau de préparation Concernant les incendies de foreF t, il est apparu que les indices de pre% vision du danger d'incendie (produits par Me% te% o-France) n'ont pas permis d'avoir une vision homoge+ ne du danger a+ l'e% chelle nationale, en particulier dans les zones historiquement peu confronte% es au risque. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 120/138 PUBLIÉ 15.2.1.5. Dispositifs de gestion de crise Concernant les feux de foreF ts, il est ne% cessaire d'harmoniser et de% ployer un outil national unique de pre% vision du danger me% te% orologique d'incendie, permettant de pre% voir des mesures types de pre% vention pour chaque niveau de danger (re% glementation de l'usage du feu, fermeture des routes forestie+ res, patrouilles d'intervention de l'ONF). 15.2.1.6. Besoins de formation, d'études prospectives et de recherche et developpement Concernant le risque incendie, le niveau d'exposition des territoires est en train de changer. Il convient donc de revoir la cartographie des zones sensibles au danger d'incendie sous l'effet du changement climatique, pour mieux pre% parer les territoires face a+ des e% pisodes de canicule appele% s a+ devenir de plus en plus intenses et fre% quents. Il convient aussi de renforcer les travaux de R&D sur la re% ge% ne% ration des peuplements incendie% s dans les re% gions nouvellement concerne% es par ce risque. (Source de cet article : Bureau gestion durable de la forêt et du bois - DGPE, Ministère de l'agriculture et de l'alimentation) Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 121/138 PUBLIÉ 16. Les bocages, des paysages résilients et multifonctionnels Par Sophie Morin, cheffe d'équipe du Pôle bocage de l'OFB Les activite% s humaines ont un impact majeur sur l'environnement et la biodiversite% . Les sources de perturbations peuvent eF tre directes et locales (de% gradation des habitats) ou indirectes et globales (changements climatiques). Il est important de conside% rer les interactions possibles. Les changements climatiques actuels sont e% troitement lie% s au de% veloppement des activite% s humaines (IPCC 2014). Les modifications climatiques ont des re% percussions multiples a+ l'e% chelle des populations humaines, de l'e% conomie et des e% cosyste+ mes. L'e% volution de la tempe% rature a attire% une attention conside% rable avec une e% le% vation progressive et une augmentation de fre% quences des e% pisodes extreF mes (canicules). L'Èurope de l'Ouest est particulie+ rement expose% e a+ des phe% nome+ nes de se% cheresse re% gionaux et dont la fre% quence devrait augmenter dans les anne% es a+ venir (Fleig et al. 2011). Èn paralle+ le avec les changements climatiques, les activite% s humaines grandissantes ont e% galement des implications tre+ s fortes sur les paysages et l'usage des sols (Foley et al. 2005 ; Fahrig et al. 2011). On observe une alte% ration de la qualite% des milieux (Benton et al 2003). Ainsi dans les paysages agricoles, on assiste a+ une simplification de la composition et de la configuration des paysages du fait de l'intensification des activite% s humaines et de leur emprise (drainages, arrachage de haies, remblaiements). 16.1. Rôle tampon des microhabitats La structure des paysages et des habitats pre% sente e% galement un roF le fonctionnel a+ prendre en compte pour atte% nuer les effets changements climatiques sur la biodiversite% (Varner & Dearing 2014). Èn effet, il est important d'aborder ces perturbations globales a+ une e% chelle spatiale locale. Des e% pisodes de se% cheresse ou de canicule n'auront pas les meF mes effets selon l'e% tat structurel du milieu. Ainsi, un milieu he% te% roge+ ne (diversite% de micro-habitats) aura un pouvoir « tampon » important du fait de la disponibilite% de diffe% rentes strates ve% ge% tales et de leur influence sur les conditions hydriques (maintien de l'humidite% ) et thermiques (protection des tempe% ratures trop e% leve% es). Èn comparaison dans un milieu de% grade% (structure ve% ge% tale simplifie% e et homoge+ ne) les conditions thermiques et hydriques seront e% galement homoge+ nes et fortement de% pendantes des conditions globales. Les eF tres vivants subsistants auront donc peu de possibilite% s pour s'affranchir des perturbations ou de limiter les effets. A l'heure actuelle, la plupart des mode+ les pre% dictifs sur l'effet des changements climatiques sont e% labore% s a+ des e% chelles spatiales largement supe% rieures a+ celle des milieux de vie effectivement occupe% s par les eF tres vivants (Potter et al 2013). Pourtant, une litte% rature e% mergente souligne a+ quel point des micro-habitats diversifie% s peuvent jouer un roF le important et imme% diat face au re% chauffement climatique et aux e% pisodes de se% cheresse (Woods et al. 2015 ; Scheffers et al. 2014). Certains milieux naturels (reliquats tourbeux, marais) ou d'autres lie% s aux activite% s humaines (bocages, foreF ts) peuvent offrir des roF les tampons importants du fait d'une lame d'eau pre% sente en surface et/ou de la structuration ve% ge% tale permettant d'assurer un roF le de protection face aux contraintes climatiques (se% cheresse). Ainsi certaines espe+ ces reliques glaciaires peuvent persister sur des pe% riodes prolonge% es en dehors de leur aire principale de distribution dans des lentilles subsistantes d'habitats favorables. 16.2. Les bocages Les bocages sont des paysages re% sultant d'une agriculture de type polyculture-e% levage. Ils se caracte% risent par des champs entoure% s de haies vives connecte% es les unes aux autres en formant un maillage. Au sein de ces paysages, les parcelles sont de taille variable avec une diversite% d'occupation des sols, l'eau y est ge% ne% ralement omnipre% sente en surface. Ce complexe paysager repre% sente alors Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 122/138 PUBLIÉ pour la faune sauvage une mosaîSque d'habitats varie% s, tels que des prairies, des fourre% s, des bosquets, des mares, des zones humides ou des ripisylves. L'imbrication de ces e% le% ments permet d'accueillir dans les bocages une grande diversite% d'espe+ ces animales et ve% ge% tales allant des espe+ ces de plaine cultive% e a+ des espe+ ces plus forestie+ res. A l'e% chelle nationale, dans le cadre de la politique trame verte et bleue, les bocages ont e% te% conside% re% s au sein des sche% mas re% gionaux de cohe% rence e% cologique tantoF t comme des « re% servoirs de biodiversite% » tantoF t en tant que « corridors e% cologiques ». Les paysages bocagers conserve% s sont reconnus aujourd'hui comme assurant de nombreux services e% cosyste% miques tels que la protection par les haies des animaux d'e% levage (ombre, abri) et des cultures (effet microclimatique, limitation de la dessiccation duF e au vent, augmentation des rendements), le stockage du carbone, l'e% puration de l'eau, l'e% creF tage des crues de moindre intensite% , le maintien de l'eau dans les parcelles par les haies (barrie+ res capillaires), la production de ressources en bois, la protection des sols, un cadre de vie appre% cie% . Lors d'e% pisodes de se% cheresse intenses, il est arrive% que des e% leveurs recourent aux feuilles des arbres des haies en tant que fourrage pour le be% tail (cf. Casdar Arbelle). 16.3. Les reptiles, amphibiens, oiseaux : des groupes indicateurs de l'état de l'écosystème bocager La majorite% des eF tres vivants sont des animaux a+ tempe% rature variable ou ectothermes (inverte% bre% s, poissons, amphibiens et reptiles) qui jouent un roF le cle% dans les e% cosyste+ mes (Angilletta 2009). Ces organismes ne posse+ dent pas de possibilite% de production de chaleur et leur tempe% rature varie selon les conditions thermiques du milieu. Les conditions de l'environnement qui vont avoir une influence directe sur leur tempe% rature corporelle, leur physiologie mais e% galement leur comportement (Lourdais et al. 2013). Les reptiles et amphibiens sont particulie+ rement vulne% rables face aux perturbations thermiques. Ils sont expose% s en « premie+ re ligne » aux effets du re% chauffement climatique mais aussi de la de% gradation des habitats (Arau+ jo et al. 2006 ; Huey et al. 2012). Par exemple, des phe% nome+ nes de de% clins a+ l'e% chelle plane% taire ont e% te% constate% s a+ la fois chez les amphibiens, les le% zards, et plus re% cemment les serpents (Alford & Richards 1999 ; Gibbons et al. 2009). Le re% chauffement actuel impose une menace supple% mentaire sur la persistance de nombreuses espe+ ces (Le Galliard et al. 2012). Une e% tude re% cente mene% e a+ l'e% chelle de la plane+ te indique que 4 % des populations de le% zards se sont e% teintes depuis 1975 en relation avec des expositions fre% quentes a+ des e% pisodes de canicules et de stress thermique (Sinervo et al. 2010). Ces travaux sugge+ rent que les changements climatiques constituent une menace majeure pour de nombreux ectothermes terrestres. Ces influences globales sur les ectothermes doivent cependant eF tre conside% re% es a+ une e% chelle locale et en prenant en compte les micro-habitats. Èn effet, les ectothermes ont des capacite% s de de% placement limite% es et cet aspect va conditionner la persistance d'une espe+ ce vivant dans un milieu de% grade% . Suite a+ une perturbation de l'habitat, il sera impossible aux individus de se de% placer sur de longues distances afin de trouver de nouveaux milieux d'accueil. Cette mobilite% re% duite s'explique par des contraintes morphologiques (capacite% locomotion) et physiologiques (pertes hydriques, balances thermiques) associe% es aux de% placements sur de longues distances. Chez les verte% bre% s, les oiseaux sont des animaux mobiles relativement bien connus et bien suivis, ils sont conside% re% s comme de bons indicateurs de l'e% tat des e% cosyste+ mes dont ils peuvent refle% ter l'he% te% roge% ne% ite% structurale, et celle des haies notamment (Amy et al., 2013). Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 123/138 PUBLIÉ 16.4. Observations en 2019 Èn 2019, dans le cadre des projets du poF le bocage de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), nous ne disposons pas d'indicateurs de suivi permettant de mettre en e% vidence scientifiquement un impact des canicules et de la se% cheresse sur des espe+ ces faunistiques ou floristiques des milieux bocagers. Ne% anmoins, des remonte% es de terrain indiquent qu'au sein des bocages, au cours des pe% riodes de se% cheresse de 2019, des prairies humides de fonds de valle% es ont constitue% des zones d'alimentation comple% mentaires pour des cheptels bovins en Deux-Se+ vres, notamment au niveau de la re% serve naturelle re% gionale bocage+ re des Antonins. Ainsi les e% leveurs disposant de prairies humides n'ont pas eu de de% penses lie% es a+ l'achat de fourrages quand les prairies les plus e% leve% es du point de vue topographique e% taient se+ ches. Sur le meF me site te% moin, les arbres teF tards et leur faune associe% e ont e% te% inventorie% s en 2019 et il a e% te% remarque% qu'une diversite% d'espe+ ces d'amphibiens (tritons marbre% s, salamandres, grenouilles rousses) trouvent refuge dans le terreau des vieux arbres taille% s « en teF tards » car les animaux y recherchent la fraîFcheur. Les bocages ou+ persistent de nombreuses zones humides et des haies anciennes ont probablement pu jouer un roF le atte% nuateur vis-a+ -vis des e% pisodes caniculaires et de la se% cheresse connus en 2019 a+ l'e% gard de la faune domestique et de la faune sauvage1. 16.5. Le dispositif national de suivi des bocages Le dispositif national de suivi des bocages (DNSB) de% bute% en 2017 est co-porte% par le poF le bocage de l'OFB et par l'IGN sur la base de financements initiaux du MTÈS et du ministe+ re de l'agriculture et de l'alimentation - MAA - (e% tape 1) dans le cadre de la politique nationale trame verte et bleue (TVB) et du plan national de de% veloppement pour l'agroforesterie. Il compte un comite% des utilisateurs (Afacagroforesteries...) et un groupe d'experts scientifiques : CNRS, Institut national de recherche agronomique et environnement (INRAÈ), universite% s). Pour pouvoir e% tudier les bocages, conduire des actions (police, mobilisation) et les e% valuer a+ plus ou moins long terme, il est ne% cessaire de se doter d'un diagnostic initial actualise% de l'e% tat des bocages de France. 16.6. Les étapes Il s'agit, dans un premier temps, de re% aliser une cartographie nationale des haies (donne% e ouverte sous licence Ètalab) en re% unissant les haies issues de deux bases de donne% es nationales homoge+ nes (BD Topo IGN® et haies cartographie% es pour la politique agricole commune PAC). Au printemps 2020, un travail de cartographie des bocages de France métropolitaine sera conduit. Une deuxie+ me e% tape consistera a+ caractériser les différents bocages au-dela+ de l'analyse de leur maillage de haies, en s'appuyant sur les donne% es ge% ographiques disponibles (occupation du sol, densite% de mares...) et sur un questionnaire de terrain (pre% sence de formes d'arbres typiques, toponymie...). Pour cela, des financements ont e% te% pre% vus a+ l'OFB (60 000 ) et au MAA (20 000 ) afin d'e% tablir une cartographie plus qualitative des bocages, inte% grant par exemple des analyses repre% sentant le « grain bocager » selon une approche me% thodologique de% veloppe% e par l'institut de recherche agronomique -INRA- et le CNRS de Rennes. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 124/138 PUBLIÉ La troisie+ me e% tape du projet consistera a+ mettre en place un monitoring des écosystèmes bocagers sur la base d'un e% chantillonnage stratifie% (maillage de 1 km² X 1 km²). Des protocoles d'inventaire de terrain sont en cours de re% flexion. L'objectif est de suivre l'e% volution des bocages en qualite% afin de savoir si ceux-ci se de% gradent (ressenti des agents OFB pre% sents sur le terrain). 16.7. Suivre l'impact des canicules sur les écosystèmes et la biodiversité au sein de milieux bocagers contrastés Suivre simultane% ment sur des sites te% moins, l'herpe% tofaune et les oiseaux de manie+ re protocole% e permettrait d'e% tudier l'e% volution d'espe+ ces indicatrices sortes de « sentinelles », en lien avec la de% gradation potentielle de leurs habitats et de leurs caracte% ristiques abiotiques (tempe% rature, humidite% au niveau des haies, des prairies, zones humides...). La cre% ation de ce type de suivi demandera la construction d'une base de donne% es permettant une saisie en ligne et ide% alement un suivi des donne% es renseigne% es presque en temps re% el. Cela ne% cessitera la coordination d'un réseau d'observateurs formés et réactifs dans les départements issus de l'OFB ou d'autres grands re% seaux selon les donne% es a+ collecter agroforesterie, naturalistes, collectivite% s, chasseurs, agriculteurs... La question de faire contribuer les citoyens ou des lyce% es agricoles a+ la collecte de certaines informations se pose (observatoire du paysage, releve% s de haies...). Cela permettrait une sensibilisation et la re% colte de donne% es comple% mentaires. . Financements : pas encore chiffre% . Orienter des outils de financement existants (ecocontribution, agences de l'eau, OFB...), a+ renforcer les partenariats avec les scientifiques sur le projet. Les travaux du DNSB devraient permettre d'identifier sur les territoires les zones de bocages conserve% s et les zones ou+ les bocages sont de% grade% s. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 125/138 PUBLIÉ 16.8. Préserver les bocages déjà multifonctionnels et résilients Quelques pistes : · · · · · Soutenir l'e% levage dans les secteurs de bocage pre% serve% (dans le cadre de la politique agricole commune -PAC-). Mettre en place des plans de gestion des infrastructures agro-e% cologiques (IAÈ) a+ l'e% chelle des exploitations agricoles (dans le cadre de la PAC). Mobiliser les outils juridiques permettant de pre% server les haies et bocages lorsque c'est ne% cessaire. Installer des parcs nationaux re% gionaux bocagers. De% velopper les labels lie% s a+ une qualite% de paysage. 16.9. Restaurer les bocages dégradés Quelques pistes : · Mettre en place, dans le cadre de la PAC, des plans de gestion des infrastructures agro-e% cologiques sur les exploitations agricoles dans les zones de bocages de% grade% s en y pre% voyant un volet plantation. Inciter les e% lus communaux a+ mettre en place des plans de gestion inte% grant l'implantation de haies bocage+ res · 16.10. « Embocager » les territoires Re% pondant a+ une diversite% d'enjeux, un embocagement massif sur les territoires pourrait eF tre conside% re% en tant que « solution fonde% e sur la nature ». Il s'agirait de cre% er ou recre% er des paysages bocagers mais de manie+ re cible% e en fonction des diagnostics paysagers existants (atlas de paysages, e% copaysages, DNSB, TVB) pour leur inte% reF t micro-climatique (homme, animaux domestiques, faune sauvage), pour stocker du carbone et restaurer la biodiversite% . Une diversite% de partenaires (associations d'agroforesterie, fe% de% rations des chasseurs, chambres d'agriculture, entreprises prive% es...) accompagne de% ja+ des agriculteurs ou des collectivite% s territoriales pour monter des projets participatifs de plantations de haies, il s'agirait d'animer une dynamique en mobilisant davantage les acteurs et les financements existants. Il est ne% cessaire dans les futurs projets de plantations de pre% voir une diversite% d'essences arbustives et arbore% es, avec l'inte% gration d'essences plutoF t me% ridionales. Ènfin, une piste importante pour recre% er des bocages serait de relocaliser des activite% s d'e% levage sur l'ensemble des territoires. Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 126/138 PUBLIÉ 17. Liste des personnes rencontrées Organisme AQST Nom Sauvant Barbusse Prénom Alain Alexandre Christophe Ce% cile Lucie Directeur Inge% nieur Trafic Fonction ASN Quintin Cazalet Mora Inspecteur en chef, membre du Comex Charge% e d'affaires a+ la direction des centrales nucle% aires (BRÈIT) Charge% e d'affaires en charge agression grand chaud au bureau agressions re% examens de suF rete% a+ la direction des centrales nucle% aires Chef du poF le RÈP et adjoint de la division de Bordeaux Adjointe et inte% rimaire du DGA en charge des mobilite% s Hydroge% ologue, unite% et valorisation des informations sur l'eau de la direction Èau, environnement, proce% de% s et analyses Directeur recherche innovation de% veloppement au Cerema ITM Directeur Directeur Coordinatrice du programme « Les sentinelles du climat » : changement climatique et biodiversite% , Membre associe% UMR PASSAGÈS CNRS Directrice des transports ferroviaires de voyageurs Directeur des Transports et Mobilite% s Durables Responsable du domaine chausse% es a+ la direction des routes Pre% sident Directeur Pre% sident SNCF Re% seau, Secre% taire du COSAP Chef de de% partement relations avec les administrations Chef du de% partement analyse des performances du patrimoine a+ la direction technique Charge% de la re% flexion sur la politique du re% seau HTA au de% partement analyse et performance du patrimoine Pre% sident Fremaux Bordeaux Métropole BRGM Mabillon Bault Bertrand Karine Violaine Cerema Cetu Cistude Nature Palhol Deffayet Coic Maillard Fabien Michel Christophe Fanny Conseil régional nouvelle Aquitaine Conseil régional CentreVal de Loire Conseil général du Cher CSRPN de Normandie Conservatoire botanique des Pyrénées COSAP ENEDIS Parie+ s Saint-Blancard Bliaut Lecomte Largier Lamalle Jolly Fleury Cochet Laurence Patrice Alain Thierry Ge% rard Michel François Marc Pierre Boulanger Fre% de% ric Fédération des Grizaud, Alain Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 127/138 PUBLIÉ Organisme canalisateurs Nom Le Blainvaux Terrible Wuilque Prénom Alain Clotilde Ste% phane Pierre Michel Robert Tammouz Fre% de% ric Fonction Conseiller technique Secre% taire ge% ne% rale Pre% sident de la commission technique Èntrepreneur de travaux forestiers Ge% rant de l'ARGÈFO (Gironde) Èntrepreneur de travaux forestiers dans les Vosges Charge% des services forestiers et ruraux Èntrepreneur de travaux forestiers en Champagne-Ardennes et Grand Èst) Directeur Directeur De% le% gue% ge% ne% ral Fédération nationale des entrepreneurs des territoires Baron Bazin, Dieudonne% Ènk aut Helou Mutz Fédération de pêche de l'Indre Fédération nationale de pêche Fédération professionnelle des entreprises de l'eau Fondation pour la biodiversité FNAUT FNTV France Nature Environnement GIP Ecofor IDRRIM INRAE Barbey Oumoussa Tristan Bruno Hamid Mathieu Soubelet Debrincat Simon Abel Landmann Peyron Zambon Datry Dreyer Loustau He% le+ ne Marc Anne-GaeS lle Jean-David Guy Jean-Luc David Thibault Èrwin Denis Yves Directrice Responsable du service juridique (Re% ponse e% crite) De% le% gue% e ge% ne% rale adjointe (Re% ponse e% crite) Vice-pre% sident Directeur par inte% rim Directeur Directeur ge% ne% ral Chercheur au De% partement de l'eau (Lyon) Directeur de recherche (Champenoux) Directeur de recherche programme ICOS (Villenave d'Ornon) Directeur Général Ligue pour la protection des oiseaux Météo-France Verilhac Josse Ètchevers Soubeyroux Patrick Pierre Jean-Michel Fre% de% ric He% le+ ne Directeur de la Climatologie et des Services Climatiques Responsable du De% partement Analyse et Veille Hydroclimatique Directeur Adjoint scientifique de la DCSC Chef du de% partement de la sante% des foreF ts Charge% e de mission risques naturels en foreF t Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation Delport Fargeon Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 128/138 PUBLIÉ Organisme Nom Re% allon Van de Maele Prénom Sylvain Èlisabeth Philippe Fonction Sous-directeur des filie+ res foreF t-bois, cheval et bioe% conomie Cheffe du bureau de la gestion durable des foreF ts Adjoint au chef de bureau du pilotage du re% seau international strate% gie, e% tudes et pilotage, Direction ge% ne% rale du tre% sor Ministère de l'économie et Saint Marc des finances Ministère de la Transition écologique et solidaire. Cabinet Leforestier Clausset Herment CGDD Lesueur Moulin Bergeot Èbner Guillaume Nicolas Ce% dric Thomas Lionel Laurent Pascale Directeur de cabinet Conseiller e% nergie Conseiller risques sante% environnement Commissaire ge% ne% ral Adjoint au chef de service en charge de la recherche Chef du service recherche Charge% e de mission Observation de la Terre, Ènvironnement et Climat Directeur des transports ae% riens (DTA) Charge% de mission re% gulation e% conomique des ae% roports a+ la DTA Directeur du service technique de l'aviation civile (STAC) Chef du de% partement structures adhe% rence au STAC Charge% de mission pour la gouvernance du Comite% national de la biodiversite% et du Conseil national de la protection de la nature Sous-direction ATAP Sous-direction ÈARM Sous-directrice Sous-directeur des e% cosyste+ mes terrestres a+ la DÈB Sous directeur de l'efficacite% e% nerge% tique et de la qualite% de l'air Cheffe du bureau du syste+ me e% lectrique, de la programmation et des re% seaux Secre% taire ge% ne% ral de l'ONÈRC ONÈRC charge% e de mission Sous directeur de la gestion du re% seau routier non conce% de% et du trafic Page 129/138 DGAC Borel Lefevre Marc Nicolas Medioni Blanchard DGALN Alves Fre% de% ric Guilhem Hugo Berel Coantic Clermont-Brouillet Guery Papouin DGEC Buffard Ruffenach Brun-Barrie+ re Voisin DGITM Patin Maud Amelie Florence Be% ne% dicte Matthieu Loic Coralie Èric Sarah Nicolas Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 PUBLIÉ Organisme Dupas Nom Prénom Sophie Fonction Cheffe du bureau de la construction et du patrimoine a+ la direction de la gestion et du controF le du re% seau autoroutier conce% de% Directeur de la DIRIF Directeur de la DIR Sud-Ouest Chef du bureau de la nomenclature, des e% missions industrielles et des pollutions des eaux Cheffe du service risques naturels et hydrauliques Membre permanent section MMR Lieutenant-colonel et charge% de mission feux de foreF ts au Bureau d'analyse et de gestion des risques du Service de la planification et de la gestion des crises Chef du service de la planification et de la gestion de crise Adjointe au chef de la mission catastrophe naturelle Secre% taire ge% ne% rale de l'Observatoire National Interministe% riel de se% curite% routie+ re Directeur Directrice adjointe Inge% nieur e% tudes et projet Conseiller et ex-directeur technique AXA Cheffe du service inter-de% partemental de Corse Directeur re% gional Occitanie Èx-directeur inter-re% gional AFB PACA-Corse Directeur de l'appui aux strate% gies pour la biodiversite% Directeur de la surveillance, de l'e% valuation et des donne% es Directeur adjoint, Direction de l'appui aux strate% gies pour la biodiversite% Cheffe de l'unite% PoF le Bocage Inge% nieur connaissance a+ la direction re% gionale Occitanie Directeur adjoint Responsable technique national Incendies de ForeF ts et directeur de l'agence DFCI Midi-Me% diterrane% e. Directeur ge% ne% ral adjoint ope% rations de transport et maintenance excellence Monteil Ferry Wilczek DGPR Malgorn Alain Hubert Loic Tourjansky CGEDD Ministère de l'Intérieur Direction de la sécurité civile Hubert Chassagne Laure Louis Fabrice Bobin Toulliou Salathe Mission des sociétés d'assurance pour la connaissance et la prévention des risques naturels (MNR) Office français de la biodiversité Nusbaum Gerin Pugnet Petitpas Albertini Bluhm Fre% jefond Gauthiez Bernard Oriane Manuelle Roland Sarah Lilian Èric Camille Herve% Ètienne François Hissel Lalement François Rene% Morin Saint-Olympe Office national des forêts Bonnet Duche% Sophie Lionel François Yvon RATP Martin Philippe Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 130/138 PUBLIÉ Organisme Nom Lefe+ vre Monvoisin Maurice Scheller Prénom Je% roF me Kevin Olivier Isabelle Thomas Jean-Paul Mathilde Olivier Philippe Fonction ope% rationnelle innovation ville durable Direction des ope% rations Direction de l'infrastructure De% le% gue% ge% ne% ral au management des risques Charge% e de mission a+ la de% le% gation au management des risques Directeur de la strate% gie et de la prospective Directeur de l'exploitation De% le% gue% e ge% ne% rale Èiffage rail : directeur ope% rationnel Èntreprise TSO : directeur de projet re% fe% rent technique voie et de% veloppement des projets sur RFN Colas Rail : responsable voie, bureau d'e% tudes et inge% nie% rie Directeur technique Directeur des ope% rations a+ la direction technique Re% seau Directeur mate% riel a+ la direction des ope% rations de la direction ge% ne% rale TÈR SNCF Voyageurs Directeur de l'exploitation du Transilien en charge des incidents lie% es aux impacts climatiques sur l'exploitation Directeur de l'inge% nierie du mate% riel, de% partement mate% riel a+ la direction du mate% riel Pre% sident De% le% gue% Ge% ne% ral Directrice des affaires e% conomiques et techniques Directeur du de% partement syste+ me ferroviaire Responsable de l'infrastructure au de% partement Rail system Directeur de l'infrastructure de l'eau et de l'environnement (DIÈÈ) Responsable division gestion durable au sein de la DI RTE Veyrenc Roubin SETVF Bommier Berthelot Derosais De Guibert SNCF Réseau Joindot Sablier SNCF Voyageurs Leman Thomas Thomas Denis Benoit Monnet Jean Ste% phane Fort Thierry STRRES UTP Tridon Faucher Lopez Azevedo Christian Claude Ste% phanie Christian David Guy Christine UIC Chavanel Villalmanzo Resusta VNF Rouas Bourbon Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 131/138 PUBLIÉ 18. Glossaire des sigles et acronymes Acronyme ADEME AEP AQST ARS ASN APU BDIFF BRGM BSH BSS BTP CIBBTP CCR CFF CP CRC CMVOA CETU CEREMA Signification Agence de l'environnement et de la maîFtrise de l'e% nergie Adduction d'eau potable Autorite% de la qualite% de service dans les transports Agence re% gionale de sante% Autorite% de suF rete% nucle% aire Auxiliaires de puissance Base de donne% es sur les incendies de foreF t en France Bureau de recherche ge% ologiques et minie+ res Bulletin de situation hydrologique Banque du sous-sol BaF timent et travaux publics Caisse de conge% s intempe% ries du BTP Caisse centrale de re% assurance Chemins de fer fe% de% raux suisses Comboios de Portugal ControF le du respect des re+ gles de construction Cellule ministe% rielle de veille ope% rationnelle et d'alerte du ministe+ re Centre d'e% tudes des tunnels Centre d'e% tudes et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilite% et l'ame% nagement Conseil ge% ne% ral de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux Conseil ge% ne% ral de l'environnement et du de% veloppement durable Commissions locales d'information (aupre+ s des centrales nucle% aires) Commission nationale informatique et liberte% s Conseil national de la protection de la nature CGAAER CGEDD CLI CNIL CNPN Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 132/138 PUBLIÉ Acronyme Signification CNRS CPI DSF DGALN DGEC DGITM DGPR DGS DG Trésor DIR DNSB DR DREAL DFCI DSF DTU EPFZ FNTV FFA GES GIEC GIP IAE ICPE IDRRIM Centre national de la recherche scientifique CaF ble a+ isolation papier Re% seau sante% des foreF ts Direction ge% ne% rale de l'ame% nagement, du logement et de la nature Direction ge% ne% rale de l'e% nergie et du climat Direction ge% ne% rale des infrastructures des transports et de la mer Direction ge% ne% rale de la pre% vention des risques Direction ge% ne% rale de la sante% Direction ge% ne% rale du tre% sor Direction interde% partementale des routes Dispositif national de suivi des bocages Dure% e de retour Direction re% gionale de l'environnement de l'ame% nagement et du logement Association de de% fense des foreF ts contre l'incendie Re% seau sante% des foreF ts Document technique unifie% Ècole polytechnique fe% de% rale de Zurich Fe% de% ration nationale des transports de voyageurs Fe% de% ration française de l'assurance Gaz a+ effet de serre Groupe d'experts intergouvernemental sur l'e% volution du climat Groupement d'inte% reF t public Infrastructure agro-e% cologique Installations classe% es pour la protection de l'environnement Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilite% Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 133/138 PUBLIÉ Acronyme IGN IMAP IBM INRAE IP IQRN IQOA IRSN IRSTEA (ex CEMAGREF ) Institut ge% ographique national Signification Intensite% maximale admissible en permanence Indicateurs Bio Me% te% orologiques Institut national de la recherche agronomique et environnementale Infraestruturas de Portugal Image qualite% du re% seau routier national Image de la qualite% des ouvrages d'art Institut de radioprotection et de suF rete% nucle% aire Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture, inte% gre% a+ l'INRAÈ au 1/01/2020 Instrument financier pour l'environnement Laboratoire central de surveillance de la qualite% de l'air Loi d'orientation des mobilite% s Long rail soude% Ministe+ re de l'Agriculture et de l'alimentation Muse% um national d'histoire naturelle Mission des socie% te% s d'assurances pour la connaissance et la pre% vention des risques naturels Ministe+ re de la transition e% cologique et solidaire Office français de la biodiversite% Observatoire national des e% tiages Observatoire national sur les effets du re% chauffement climatique Office national des foreF ts Organisation me% te% orologique mondiale Politique agricole commune Panneau a+ message variable Plan national d'adaptation au changement climatique Plan national canicule LIFE LCSQA LOM LRS MAA MNHN MNR MTES OFB ONDE ONERC ONF OMM PAC PMV PNACC PNC Retour d'expe% rience sur l'e% pisode caniculaire et la se% cheresse 2019 Page 134/138 PUBLIÉ Acronyme Signification PNR RTE REX RFI RFN RRN-C RRN-NC SDIS SFI SISPEA SCA SFN SPF SPI STOC SWI SYTRAL TAR TPG TPL TVB UIC UTP VNF VUL Parc national re% gional Re% seau de transport d'e% lectricite% Retour d'expe% rience Rete Ferroviaria Italiana Re% seau ferroviaire national Re% seau routier national conce% de% Re% seau routier national non conce% de% Service de% partemental d'incendie et de secours Standardized Flow Index Syste+ me d'information sur les services publics d'eau et d'assainissement Socie% te% concessionnaire d'autoroute Solutions fonde% es sur la nature Sante% publique France Standardized Precipitation Index Suivi temporel des oiseaux communs Soil Wetness Index Syndicat mixte des transports pour le RhoF ne et l'agglome% ration 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