Dossier de presse : trame verte et bleue. Installation du comité national 18 octobre 2011.
Auteur moral
France. Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement
Auteur secondaire
Résumé
Editeur
MEDDTL
Descripteur Urbamet
communication
;aménagement du territoire
;trame bleue
;trame verte
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Paysage
;Information - Documentation - Communication
Texte intégral
DOSSIERDEPRESSE
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MINISTÈREDEL?ÉCOLOGIE,DUDÉVELOPPEMENTDURABLE,
DESTRANSPORTSETDULOGEMENT
Trame verte et bleue
Installation du Comité national
18 octobre 2011
2/25www.developpementdurable.gouv.fr
Sommaire
1. La Trame verte et bleue : restaurer le lien entr e
la nature et l'aménagement du territoire p.3
? Limiter la fragmentation des espaces naturels p. 5
? Favoriser l?adaptation face au changement climatiqu e p.9
2. Le dispositif national Trame verte et bleue p.10
? Une construction concertée p.10
? Le comité national : un outil de gouvernance et d?h armonisation p.10
? La démarche Trame verte et bleue dans les régions p.11
? La création d?un Centre de ressources dédié à la Tr ame verte p.12
et bleue, pour tous les acteurs locaux
3. Tous acteurs de la Trame verte et bleue p.13
? Une collectivité locale p.13
? Un agriculteur, un forestier, un chasseur, un pêche ur p.15
? Une entreprise p.15
? Un gestionnaire d?infrastructures p.16
? Une association p.16
? Un particulier p.16
ANNEXES p.17
Pour aller plus loin : La Trame verte et bleue pour répondre p.18
aux besoins de déplacement des espèces
Structures membres du Comité national « Trames vert e et bleue » p.23
Liens utiles p.25
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1. La Trame verte et bleue : restaurer le lien entr e
la nature et l'aménagement du territoire
Engagement fort du Grenelle de l?environnement, la Trame verte et bleue (TVB) est un outil
puissant d?aménagement du territoire, destiné à concilier la préservation de la nature et le
développement des activités humaines. La biodiversité, remarquable ou ordinaire, sera
désormais intégrée dans les décisions d'aménagement.
Ce dispositif va améliorer considérablement le fonctionnement écologique de notre territoire
en permettant aux espèces animales et végétales de mieux communiquer, circuler,
s?alimenter, se reproduire et se reposer, afin que leur survie soit garantie.
La démarche Trame verte et bleue va permettre d?identifier, d?ici 2012, un réseau de
continuités écologiques dans les milieux terrestres (trame verte ) et aquatiques (trame
bleue ) pour le préserver d?une part ou le remettre en état le cas échéant. Les espèces ont
besoin de différents espaces pour pouvoir accomplir l?ensemble de leur cycle de vie
(alimentation, reproduction, repos). Ces espaces qui constituent des réservoirs de
biodiversité , sont plus ou moins proches ou éloignés et doivent pouvoir être reliés afin de
permettre aux espèces de passer de l?un à l?autre. Les zones utilisées par les individus pour
se déplacer d?un réservoir de biodiversité à l?autre sont appelées corridors écologiques .
Ces corridors permettent notamment de répondre aux besoins de dispersion d?une espèce
(recherche de nouveaux territoires, de nouveaux partenaires?).
La Trame verte et bleue s?inscrit dans le nouveau plan stratégique de la convention
internationale sur la diversité biologique adopté au Sommet de Nagoya en 2010, dont la
Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2010 (SNB) (présentée le 19 mai 2011) est la
déclinaison française. La politique Trame verte et bleue répond également aux objectifs de
l?Union Européenne en termes de biodiversité.
Glossaire de la Trame verte et bleue
Continuités écologiques : l?ensemble des réservoirs de biodiversité, des corridors
écologiques et des cours d?eau permettant aux espèces de circuler et d?interagir :
- Réservoirs de biodiversité : zones vitales, riches en biodiversité, où les individus
peuvent réaliser tout ou partie de leur cycle de vie (reproduction, alimentation,
abri?). Elles peuvent être aussi dénommées « coeur de nature », « zones noyaux »,
« zones sources »?
- Corridors écologiques : voies de déplacement empruntées par la faune et la flore
qui relient les réservoirs de biodiversité (des haies et des bosquets dans un champ,
un pont végétalisé sur une autoroute ou un tunnel, une ouverture dans un jardin
clôturé peuvent notamment constituer des éléments de corridors)
Trame verte et bleue (TVB) : un ensemble de continuités écologiques
Le vert et le bleu : Composantes de la trame, indissociables l?une de l?autre :
- le vert représente les milieux naturels et semi-naturels terrestres (forêts, prairies,
bandes végétalisées le long des cours d?eau ?)
- le bleu correspond aux zones humides, cours d?eau, masses d?eau (fleuves, rivières,
étangs, marais?)
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En bref, la trame verte et bleue, ce sont :
des objectifs écologiques...
- Réduire la fragmentation des habitats
- Permettre le déplacement des espèces
- Préparer l'adaptation au changement climatique
- Préserver les services rendus par la biodiversité
(qualité des eaux, pollinisation, prévention des
inondations, amélioration du cadre de vie, etc.)
? mais aussi des atouts pour le développement local
- Améliorer le cadre de vie
- Améliorer la qualité et la diversité des paysages
- Prendre en compte les activités économiques
- Favoriser un aménagement durable des territoires
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? Limiter la fragmentation des espaces naturels
La fragmentation et la destruction des milieux naturels, liées notamment à l?urbanisation
croissante, à la culture intensive et au développement des infrastructures de transport,
figurent parmi les causes majeures de l?érosion de la biodiversité.
Or, pour survivre et résister aux agressions (épidémies, prédations, morts accidentelles?),
la population d?une espèce doit notamment comprendre un effectif minimal et disposer d?un
territoire de taille suffisante lui permettant de réaliser la totalité de son cycle vital
(alimentation ici, nidification là, repos ailleurs), ce qui peut nécessiter de se déplacer entre
plusieurs réservoirs de biodiversité.
La fragmentation des territoires à différentes éche lles
Fragmentation du territoire par pays au sein de l?U nion européenne en 2009
Source : http://www.eea.europa.eu/data-and-maps/figures/landscape-fragmentation-per-
country-in-2009/fancybox.html
Repères
En France (métropole et outre-mer), environ 165 hectares de milieux naturels et terrains
agricoles sont détruits chaque jour , remplacés par des routes, habitations, zones
d?activités. Cela équivaut à plus de 30 000 hectares par an , soit un département comme la
Savoie tous les 10 ans.
Nombre de mailles pour
1 000 km 2 (Seff)
niveaude
fragmentation
+
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Fragmentation du territoire national
L'augmentation des zones urbanisées et le développe ment des infrastructures de
transport conduisent à la réduction des surfaces d' espaces naturels mais aussi à leur
isolement et contribuent ainsi à une dégradation du fonctionnement des écosystèmes
et à la disparition de certaines espèces dans ces e spaces naturels.
Extension du réseau autoroutier et TGV
Fragmentation à l?échelle intercommunale
Développement de l?urbanisation et des infrastructu res de transport du territoire du
Sud du Gard (Autour de Nîmes)
Source : agence d?urbanisme et de développement de la région Nîmoise
Source : Institut français de l?environnement (Ifen)
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Effet de la fragmentation des milieux naturels (ou habitats)
Le cas du lièvre commun du Plateau suisse
(Source : d?après R. Anderegg ? Journée route et faune organisée par l?Office fédéral des forêts, 1984)
Lorsque le milieu de vie du lièvre
se réduit, le nombre de
spécimens par unité de surface
diminue. Si cette surface est
inférieure à 30 ha, les lièvres
disparaissent.
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© idé
Remettre en bon état les continuités écologiques
Territoire fragmenté (étalement urbain, développement des infrastructures de transport?)
peu favorable à la biodiversité
Aménagement du territoire en faveur de la remise en bon état des continuités écologiques
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? Favoriser l'adaptation face au changement climatiqu e
Le changement climatique contribue à la modification des conditions de vie des espèces, les
forçant à migrer ou à adapter leur mode de vie. Les capacités d?adaptation des espèces sont
très différentes, voire limitées, selon les espèces. Le changement climatique pourrait
entraîner la perte de 15 à 37% des espèces vivantes d?ici 2050 1.
Les réponses de certaines espèces au changement climatique sont déjà perceptibles
aujourd?hui :
? Des progressions vers le nord dans la répartition d e certaines espèces sur ces
dernières décennies. C?est le cas de la Mante religieuse (Mantis religiosa), une
espèce présente autrefois essentiellement dans le bassin méditerranéen et dont l?aire
de répartition s?étend peu à peu vers le nord de la France ; l?espèce est aujourd?hui
de moins en moins rare dans des régions comme l?Île-de-France, la Bretagne ou la
Champagne-Ardenne.
? Une montée significative des espèces en altitude qu i affecte notamment la
flore. Toutes les espèces ne migrent pas à la même vitesse mais cette progression
est évaluée à 29 mètres par décennie en moyenne, selon une étude récente.
? Des modifications dans la migration des oiseaux. Certaines espèces pratiquent
désormais une migration printanière plus précoce comme les martinets noirs (Apus
apus) alors que d?autres vont jusqu?à changer complètement leurs habitudes
migratoires : il arrive désormais que des cigognes blanches (Ciconia ciconia) et des
grues cendrées (Grus grus), emblématiques des migrations au long cours, puissent
passer l?hiver dans le sud de la France.
La mise en place de la Trame verte et bleue, doit préserver ou restaurer l?essentiel des
potentialités qui permettront à la nature de s?adapter au changement climatique en diminuant
les pressions humaines sur les espèces et les milieux, là où cela s?avère nécessaire.
1
Source:Extinctionriskfromclimatechange,Nature,vol427,2004.
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2. Le dispositif national Trame verte et bleue
? Une construction concertée
La mise en oeuvre de la Trame verte et bleue repose sur l'implication des acteurs à toutes
les échelles, du national au local en passant par le régional, les bassins et l'intercommunal.
Dans le cadre du Grenelle de l?environnement, un Comité opérationnel « Trame verte et
bleue » (COMOP) rassemblant Etat, collectivités, partenaires socio-économiques,
associations environnementales et scientifiques a été chargé de définir les voies, moyens et
conditions de mise en oeuvre de la Trame verte et bleue.
Un important travail méthodologique a été mené pendant les deux ans et demi de la durée
de vie du « COMOP TVB ». Trois guides et différentes études notamment sur les outils
contractuels mobilisables au service de la trame verte et bleue (pilotée par la Fédération des
Parcs Naturels Régionaux de France et la Fédération des Conservatoires d'Espaces
naturels) et sur les enjeux socio-économiques (pilotée par France Nature Environnement
avec l'appui de la FNSEA2 et de l'APCA3) ont ainsi été produits. L'ensemble de ces travaux
constitue la base des orientations nationales pour la préservation et la remise en bon état
des continuités écologiques.
? Le comité national : un outil de gouvernance et d?h armonisation
Le Comité national est placé auprès du ministre chargé de l?environnement et du ministre
chargé de l?urbanisme. Il comprend cinquante membres répartis au sein de cinq collèges, sur
la base du format Grenelle. Il sera présidé par Jérôme BIGNON, député de la Somme.
Le Comité est un lieu d?information, d?échange et d e consultation sur tous les sujets
ayant trait aux continuités écologiques, à leur préservation et à leur remise en bon état, et
notamment sur :
? les projets de loi, d?ordonnances et de décrets, ainsi que les documents de
planification ou projets de portée géographique nationale traitant des continuités
écologiques ou susceptibles d?avoir un effet sur leur préservation ou leur remise en
bon état en particulier les projets de grandes infrastructures linéaires de l?Etat;
? les travaux scientifiques menés sur les continuités écologiques, leur préservation ou
leur remise en bon état.
2
Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles
3
Assemblée permanente des chambres d'agriculture
Principal chantier pour la fin de l?année 2011 : les orientations nationales
Le Comité national a pour mission principale de garantir la cohérence nationale et régionale
de la mise en place de la Trame verte et bleue. Il est associé à l?élaboration des
orientations nationales pour la préservation et la remise en bon état des continuités
écologiques, qui seront ensuite adoptées par décret en Conseil d?État.
Le projet d?orientations nationales contient deux volets :
? les choix stratégiques contribuant à la préservation et à la remise en bon état des
continuités écologiques et comprenant les définitions, les objectifs et les lignes
directrices pour la mise en oeuvre de la TVB ;
? un « guide méthodologique » identifiant les enjeux nationaux et transfrontaliers et
précisant le contenu des schémas régionaux de cohérence écologique.
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Le Comité national participe également au suivi des schémas régionaux de cohérence
écologique (SRCE) et à la formulation de recommandations visant leur amélioration lors des
révisions à venir.
? La démarche Trame verte et bleue dans les régions
L?élaboration des schémas régionaux de cohérence éc ologique (SRCE) est engagée
sur tout le territoire métropolitain à des stades d ?avancement variés.
De nombreuses initiatives ont été engagées à différ entes échelles avant le Grenelle : la
région Nord-Pas-de-Calais s'est investie sur le sujet des continuités écologiques depuis 1992
(de même que par la suite l'Alsace, Rhône-Alpes ou l'Ile-de-France), le Conseil Général de
l'Isère a établi son réseau écologique départemental en 2001, de nombreuses collectivités
ont intégré les enjeux de continuités écologiques dans leur Schéma de cohérence territoriale
(ScoT) ou Plan local d'urbanisme (PLU), de même que les Parcs Naturels Régionaux dans
leur charte. Le Grenelle a eu un véritable effet amplificateur auprès de l'ensemble des
acteurs du territoire, et rares sont les documents d'urbanisme en cours d'élaboration ou de
révision qui ne s'attachent pas à ce sujet.
La loi Grenelle II prévoit la création de comités régionaux dans chaque région pour
accompagner la mise en place de la trame verte et bleue au niveau local. Ces comités
régionaux, composés de cinq collèges en miroir du comité national, seront associés par le
préfet de région et le président du Conseil régional à l?élaboration du schéma régional de
cohérence écologique (SRCE).
Repères
Le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) est un nouvel outil
d'aménagement du territoire, issu d'une concertation régionale, identifiant les enjeux
régionaux en matière de continuités écologiques et déterminant les réservoirs de
biodiversité et les corridors écologiques à préserver ou remettre en bon état après
croisement avec les enjeux socio-économiques du territoire. Il propose également un cadre
pour l'action, et contient notamment une cartographie et un plan d'actions.
Comité national
Comités régionaux
Collectivités
niveau national
niveau régional
niveau local PLANIFICATION ? MISE EN OEUVRE
? Documents d?urbanisme (SCoT, PLU, cartes
communales)
? Mesures contractuelles
? Aménagement opérationnels (ZAC,
lotissements, EcoQuartiers, Infrastructures
de transport, restaurations écologiques?)
PLANIFICATI ON ? MISE EN OEUVRE
? Schéma régional de cohérence écologique
(SRCE)
? Suivi et évaluation du SRCE
? Cohérence des démarches locales
CADRAGE
? Orientations nationales
? Lieu d?information, échanges et consultation
? Cohérence nationale de la TVB
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? La création d?un Centre de ressources dédié à la Tr ame verte et
bleue, pour tous les acteurs locaux
De façon à faciliter le travail de tous les acteurs, la création d'un centre de ressources dédié
à la trame verte et bleue s'est avérée indispensable.
Actualités liées à la Trame verte et bleue, recensement et valorisation des initiatives, retours
d?expériences, mutualisation des connaissances? le centre de ressources est conçu comme
une véritable boîte à outils pour fournir un soutien méthodologique à tous les acteurs de la
mise en oeuvre de la Trame verte et bleue.
Il permettra également de suivre l'état d'avancement de l'élaboration des schémas régionaux
de cohérence écologique, de consulter ces schémas et de suivre l'avancement des
démarches trame verte et bleue à différentes échelles (locale notamment).
Le centre de ressources est animé par l'Atelier technique des espaces naturels (ATEN), la
Fédération des PNR de France (FPNRF), le Cemagref, le Museum national d'Histoire
naturelle (MNHN) et l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA).
Lancement du site Internet du centre de ressources le 18 octobre 2011 :
www.trameverteetbleue.fr
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3. Tous acteurs de la Trame verte et bleue
La Trame verte et bleue préserve notamment la biodiversité dite ordinaire qui désigne la
biodiversité qui nous entoure au quotidien (dans les jardins, sur les parcelles agricoles, au
bord des routes, dans les parcs urbains?). Bien que souvent ignorée en raison de sa
proximité, cette biodiversité a autant d?importance que la biodiversité dite remarquable
(milieux naturels exceptionnels, espèces emblématiques ou rares?) notamment par les
services qu?elle rend directement ou indirectement à l?homme.
La protéger, en particulier par la mise en place de la trame verte et bleue, est donc à la
portée de tous.
Qui peut agir et comment ?
? Une collectivité locale
- intégration des continuités écologiques dans son document d'urbanisme qui traduit son
projet de territoire ;
- actions de sensibilisation et réalisation de guides de bonnes pratiques ;
- aménagement opérationnel (zone d'aménagement concerté ou lotissements ou
EcoQuartiers intégrant les continuités écologiques) ;
- valorisation de la nature dans la ville ;
- restauration écologique (friches, cours d?eau?)
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Un exemple
Prise en compte des continuités écologiques dans le s documents d?urbanisme
A l?échelle d?un Schéma de Cohérence Territoriale : le SCoT du Pays de Montbéliard
Agglomération (2006)
A l?échelle d?un Plan Local
d?Urbanisme :
le PLU de Lentilly (2011)
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© Arnaud Vaudelet, ONCFS
Jeunes haies plantées en 2007 (au centre)
et en 2010 (premier plan)
? Un agriculteur, un forestier, un chasseur, un pêche ur
- maintien ou évolution des pratiques de gestion des parcelles favorable à la biodiversité
et au maintien de continuités écologiques du fait même de leur pratiques (limitation des
produits phytosanitaires, gestion extensive, utilisation des auxiliaires de culture?) ;
- mise en place de certains aménagements comme des haies, des mares, des bandes
enherbées et entretien ;
- restauration d'anciennes annexes de cours d'eau (méandre, bras mort, mares, etc.)
pouvant constituer des frayères ;
- réaménagement d'obstacles sur des petits cours d'eau
Un exemple
Le programme Agrifaune
Depuis 2006, le programme Agrifaune a permis aux chasseurs et aux agriculteurs de
renforcer leur collaboration sur le terrain en fave ur de la nature ordinaire, de la faune
sauvage, mais aussi d?une agriculture performante e t durable.
Dans près de 70 départements, l?Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
(ONCFS), les Fédérations des Chasseurs, les Chambres d?Agriculture et de nombreux autres
acteurs du développement agricole et rural ont lancé des actions d?expérimentation, de
démonstration et de vulgarisation . Le Grenelle de l?environnement a rappelé l?importance
des continuités écologiques et la nécessité de conserver et restaurer au sein des espaces
ruraux des infrastructures agro-écologiques de qualité, en nombre suffisant et réparties de
façon optimale. Agrifaune a depuis son lancement poursuivi cet objectif, en promouvant la
création de bandes enherbées ponctuées de buissons (Seine-Maritime, Champagne-
Ardenne, Indre), la bonne gestion des bords de champs (Loiret, Eure-et-Loir, Seine-et-
Marne, Yvelines), la reconstitution du bocage et
la bonne gestion des haies (Franche-Comté,
Vendée, Lot-et-Garonne, Deux-Sèvres, Saône-et-
Loire, Manche). Ainsi dans les Deux-Sèvres,
Régis Violleau, agriculteur du Réseau Agrifaune,
a replanté 5 km de haies sur les 99 ha de son
exploitation, reconstituant ainsi à la fin 2010 le
bocage traditionnel de sa région. Cette opération
exemplaire, intégrant les résultats des recherches
de l?ONCFS, de l?INRA de Rennes et du CNRS de
Chizé sur le bocage, a déjà servi de support pour
des journées de sensibilisation d?agriculteurs et
d?élèves de lycées agricoles.
? Une entreprise
- gestion de son site favorisant la biodiversité (gestion différenciée4 ? récupération des
eaux de pluie, filtration des eaux de pluie par des noues5, végétalisation du site avec des
espèces locales en lien avec le contexte environnant...)
- limitation de l'impact de son activité sur l'environnement
4
Une gestion des espaces « verts » (parcs, jardins, talus?) plus proche de la nature et plus
respectueuse de l?environnement (qui limite l?entretien et les traitements phytosanitaires et favorise le
développementdelafauneetdelaflore),quis?adapteàlaviecitadineetquidiffèreselonl?usagedulieu.
5
Une noue est un fossé peuprofond et large, végétalisé, qui recueille provisoirementde l'eau, soit
pourl'évacuerviauntropplein,soitpourl'évaporeroul'infiltrersurplace.
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? Un gestionnaire d?infrastructures
- gestion différenciée de ses emprises, les dépendances vertes des infrastructures
pouvant constituer des corridors dans certains secteurs très anthropisés, à condition de
bénéficier de pratiques de gestion favorables (semences locales, fauches tardives,
limitation des produits phytosanitaires) ;
- amélioration de la capacité de la faune et de la flore à « traverser » les infrastructures en
réalisant des passages à faune (écopont pour la grande faune, buses pour la petite
faune, crapauducs...)
? Une association
- participation à la connaissance de la biodiversité (réalisation d'inventaires, étude du
fonctionnement écologique de certains espaces...) ;
- opérations de sensibilisation du public ;
- gestion d?espaces naturels, souvent réservoirs de biodiversité
? Un particulier
- en installant sur son balcon quelques plantes fournissant un apport alimentaire pour
certaines espèces (insectes, oiseaux...) ;
- dans son jardin :
? en favorisant le passage et l'accueil de la petite faune et des insectes (tas de
bois morts constituant des refuges pour les hérissons, « hôtel » à insectes,
clôtures perméables à la petite faune, mares favorisant les batraciens...) ;
? en limitant l'usage de produits phytosanitaires6 ;
? en évitant d'utiliser des espèces exotiques.
6
« Les pesticides, apprenons à nous en passer ! » : www.jardiner-autrement.fr
Un exemple
Passage à faune sur l?A75 dans le Cantal
© Laurent Mignaux - Meddtl
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ANNEXES
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Pour aller plus loin :
La Trame verte et bleue pour répondre aux besoins
de déplacement des espèces
La France : un patrimoine naturel exceptionnel?
La France métropolitaine abrite 35 200 espèces animales et végétales . Elle occupe la
première place en Europe pour la diversité des amphibiens (38 espèces), des
oiseaux (357 espèces) et des mammifères (120 espèces).
L'outre-mer héberge 3 500 espèces végétales et 400 animaux vertébrés uniques au
monde , un quart des poissons d'eau douce de la planète s?y trouve, de même que
12% des reptiles terrestres et 7% des oiseaux nicheurs . Enfin, 10% des récifs
coralliens et des lagons de la planète sont situés dans les eaux placées sous
juridiction française.
? menacé d?érosion
La France (métropole et outre-mer) se situe au 8ème rang des pays abritant le plus
grand nombre d?espèces mondialement menacées (par exemple, le dugong, la tortue
luth, l?albatros hurleur?).
Dans le contexte européen, la métropole est le 4ème pays abritant le plus grand nombre
d?espèces mondialement menacées (par exemple le scarabée pique-prune, le vison
d?Europe?) après l?Espagne, le Portugal et l?Italie.
En outre-mer, la majorité des territoires français - la Nouvelle-Calédonie, la Réunion,
Mayotte, la Guadeloupe, la Martinique, la Polynésie et Wallis-et-Futuna - sont situés
dans quatre points chauds* de la biodiversité s ur les 34 qui ont été recensés sur la
planète .
* Point chaud : région très riche en espèces mais également très menacée, car ayant perdu au moins 70% de
ses milieux naturels d?origine.
? et dépendant des possibilités de déplacement des espèces
Du fait de la fragmentation des milieux naturels, les populations animales sont contraintes
aujourd?hui à ne plus vivre sur un espace naturel d?un seul tenant. Les espèces peuvent ainsi
avoir besoin de différents espaces pour pouvoir accomplir l?ensemble de leur cycle de vie
(alimentation, reproduction, repos).
? La loutre peut parcourir d?importantes distances sur la terre ferme. Elle a pu être
observée à plus de 10 km de tout cours d?eau. Pendant ses déplacements nocturnes,
il lui arrive de traverser des villages, voire des villes.
? Le lynx est capable de parcourir jusqu'à 40 km par nuit. La dispersion des lynx
juvéniles peut aller jusqu'à 100 km.
? La dispersion de la Grenouille rousse est de 1,5 km.
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? Quelques exemples
La loutre d?Europe (Lutra lutra)
La loutre d?Europe est un mammifère semi-aquatique
qui fréquente les cours d?eau, les lacs et les zones
humides. C?est un animal solitaire et très discret qui se
nourrit principalement de poissons mais également
d?amphibiens ou d?écrevisses.
Jusqu?à la fin du 19ème siècle, la loutre d?Europe était
une espèce largement répandue et abondante en
France. A partir des années 1900, ses effectifs ont
considérablement diminué sous l?effet de multiples
facteurs de pressions (piégeages, chasses, pollution
des eaux), et l?espèce était au bord de l?extinction dans les années 1970. Elle se trouve
aujourd?hui dans une phase de reconquête à partir de trois noyaux principaux où elle avait
réussi à se maintenir (Bretagne, Massif central et façade atlantique) grâce notamment à la
création du statut « espèce protégée » et aux mesures mises en place pour rétablir des
corridors aquatiques favorables (le couloir rhodanien, le bassin de la Loire ou le réseau
hydrographique de la Dordogne). Cependant, même si la loutre n?est plus en danger à
l?échelle nationale, ses populations en reconstitution restent très fragiles dans certaines
régions.
La Trame verte et bleue a tout son rôle à jouer car la loutre est fortement dépendante du
maintien de continuités écologiques et la collision avec des véhicules constitue, aujourd?hui,
pour elle une des menaces les plus importantes.
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Source : MNHN à partir des données Plan national d?action en faveur de la loutre d?Europe 2010-2015
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Cycle de vie du crapaud commun (Bufo bufo)
Le Crapaud commun, comme l?ensemble des
amphibiens possède une écologie particulière
qui le rend très sensible au phénomène de
fragmentation.
Tout d?abord, comme les tritons, les
grenouilles ou les autres crapauds, le crapaud
commun possède un cycle de vie caractérisé
par une métamorphose : les oeufs donnent
naissance à un têtard aquatique qui deviendra
plus tard un adulte amphibie. Ce cycle
biologique original oblige chaque individu à
changer radicalement d?environnement au
cours de sa vie et nécessite de ce fait une
contiguïté de milieux pouvant être très différents (mare/forêt par exemple).
Puis, à l?âge adulte, le crapaud commun fréquente successivement au cours d?une année
des gîtes hivernaux terrestres, des gîtes estivaux terrestres et des milieux aquatiques pour
sa reproduction. Cette alternance l?oblige ainsi à effectuer plusieurs migrations annuelles
entre différents milieux parfois séparés par de longues distances. Compte tenu de son mode
de déplacement, le crapaud commun se retrouve très influencé par toute rupture de
continuité écologique qui pourrait entraver ces déplacements (infrastructures linéaires,
urbanisation?). Pour réduire ce phénomène, des crapauducs peuvent être installés afin de
lui permettre de franchir sans danger ces infrastructures linéaires en passant sous la route.
ACEMAV, DUGUET R., MELKI F., 2005. Les Amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Ed. Parthénope Collection. 480
pages
© iric
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Le saumon atlantique Salmo salar
C?est une espèce emblématique de la santé de nos
rivières et en particulier et leur continuité. Il doit en
effet parfois parcourir plusieurs centaines de
kilomètres entre l?estuaire et l?amont des bassins
versants pour accomplir son cycle de vie. Ses
exigences en matière de qualité des milieux
aquatiques s?appliquent aux parties hautes des
bassins où se rencontrent les géniteurs pour la
reproduction en hiver et où grandissent les jeunes. Ce
poisson retourne alors à l?océan pour y séjourner une
ou plusieurs années avant de regagner sa nurserie
d?origine pour y pondre à son tour.
Cette espèce figure parmi les premières victimes
de l?aménagement des cours d?eau et notamment
de l?édification d?obstacles transversaux. Ces
derniers ralentissent, voire condamnent, l?accès
des individus à leurs habitats, conduisent à une
régression des populations de poissons
migrateurs et à une diminution de leurs aires de
répartition. Les obstacles portent ainsi atteinte à la
libre circulation des organismes vivants.
Alors qu?il fréquentait à l'origine l'ensemble des cours d'eau de la façade atlantique, de la
Manche et de la Mer du Nord, le saumon a connu une forte régression de son aire de
répartition.
Cours d?eau fréquentés par le saumon :
XVIIIème Fin XIX ème Fin XX ème
d'après Thibault, 1994
© ONEMA
Saumon de l?Allier
© Jean-Pierre Borda, ONEMA
Un saumon tenant de franchir un obstacle sur la Nivelle
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Le cerf élaphe (Cervus elaphus)
Le cerf élaphe est un mammifère herbivore qui fréquente les
forêts même si on peut le retrouver dans des milieux plus
ouverts. En période de rut, les mâles, aux bois imposants,
émettent leur brame caractéristique. Bien qu?il s?agisse
d?une espèce largement répandue en France, sa présence
nécessite des forêts de taille conséquente ce qui le rend
sensible au phénomène de fragmentation des forêts. Il est
également important de maintenir un réseau de corridors
forestiers entre ces grands massifs car les individus peuvent
se déplacer sur de longues distances. Cette espèce peut
donc tirer partie de la Trame verte et bleue par la mise en
place et le maintien de continuités écologiques forestières.
L?agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale)
L?agrion de Mercure est une demoiselle (qui appartient à la
famille des odonates comprenant les libellules et les
demoiselles) présente uniquement dans l?ouest de l?Europe. La
France héberge une grande partie de ses populations et
constitue donc un bastion mondial pour cette espèce. Cette
espèce est attachée aux petits cours d?eaux non pollués,
ensoleillés et à la végétation aquatique et rivulaire riche.
Comme c?est le cas pour beaucoup de demoiselles et de
libellules, le fonctionnement des populations d?agrion de
Mercure nécessite qu?elles soient connectées. La pression
d?aménagements artificiels des cours d?eau et des zones
humides est donc un des facteurs de menace importants pour
cette espèce, d?autant plus que ses distances de déplacements
sont très courtes. Par conséquent, la mise en oeuvre de la
Trame verte et bleue lui sera bénéfique.
© Xavier Houard
© Philippe Gourdain
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Structures membres du
Comité national « Trames verte et bleue »
(CNTVB)
? Député et Président du CNTVB : Jérôme BIGNON
? Un Sénateur
? Association des régions de France
? Assemblée des départements de France
? Maire de Cestas (désigné par l'Association des maires de France)
? Maire de Mellé (désigné par l'Association des maires de France)
? Assemblée des communautés de France
? Association des communes et collectivités d'outre-mer
? Fédération des parcs naturels régionaux de France
? Représentant des comités de bassin
? Ministère de l?Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement -
Direction de l'eau et de la biodiversité
? Ministère de l?Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement -
Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages
? Délégation interministérielle à l'Aménagement du Territoire et à l'Attractivité Régionale
(DATAR)
? Ministère de l?Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement -
Direction des infrastructures de transport
? Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de
l'Aménagement du territoire
? Ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des collectivités locales et de l'immigration
? Délégation générale à l'outre-mer
? Office national des forêts
? Office national de la chasse et de la faune sauvage
? Office national de l'eau et des milieux aquatiques
? Mouvement des entreprises de France
? Réseau ferré de France
? Confédération générale du travail
? Confédération française démocratique du travail
? Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles
? Assemblée permanente des chambres d'agriculture
? Fédération nationale de la propriété privée rurale
? Forestiers privés de France
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? Fédération nationale des chasseurs
? Fédération nationale de la pêche et de la protection du milieu aquatique
? France Nature Environnement
? Ligue Roc pour la préservation de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs
? Ligue pour la Protection des Oiseaux
? Société Nationale de Protection de la Nature
? Réserves naturelles de France
? Fondation pour la Nature et l'Homme
? WWF-France
? Représentant d'un Parc national
? Fédération des conservatoires d'espaces naturels
? Atelier technique des espaces naturels
? Conseil national de protection de la nature
? Représentant d'un comité scientifique régional du patrimoine naturel
? Muséum national d'histoire naturelle
? Fédération des conservatoires botaniques nationaux
? CEMAGREF
? Institut national de la recherche agronomique
? Ministère de l?Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement -
Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements
? Fédération nationale des agences d'urbanisme
? Personnalité qualifiée proposée par le Ministre chargé de l'aménagement du territoire :
Vincent PIVETEAU
? Personnalité qualifiée proposée par le Ministre chargé des transports : Daniel
PENDARIAS
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Liens utiles
Décret n° 2011-738 du 28 juin 2011 relatif au comit é national « trames verte et bleue » :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024269600&fa
stPos=68&fastReqId=1608935586&categorieLien=id&oldAction=rechTexte
Décret n° 2011-739 du 28 juin 2011 relatif aux comi tés régionaux « trames verte et
bleue » :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024269618&fa
stPos=66&fastReqId=1608935586&categorieLien=id&oldAction=rechTexte
Les trois guides du COMOP Trame verte et bleue
? « Choix stratégiques de nature à contribuer à la préservation et à la remise en bon
état des continuités écologiques » à l?attention des décideurs, contenant notamment
des choix stratégiques
http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/juillet2010_Guide1_TVB_avec_auteurs.pdf
? « Guide méthodologique identifiant les enjeux nationaux et transfrontaliers relatifs à la
préservation et à la remise en bon état des continuités écologiques et comportant un
volet relatif à l?élaboration des schémas régionaux de cohérence écologique » à
l?attention des services de l?État et des régions qui ont notamment à piloter
l?élaboration des schémas régionaux de cohérence écologique
http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/juillet2010_Guide2_TVB_avec_auteurs.pdf
? « Prise en compte des orientations nationales pour la préservation et la remise en
bon état des continuités écologiques par les grandes infrastructures linéaires de l?Etat
et de ses établissements publics » à l?attention des gestionnaires d?infrastructures
linéaires de transport de l?État.
http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/juillet2010_Guide3_TVB_avec_auteurs.pdf